Bière. La « Cul de paumelle » se fait mousser à Pleudihen

Par Corentin Le Doujet

Nouvellement éclose dans le paysage florissant des bières artisanales locales, la « Cul de paumelle » se revendique « bière de la vallée de la Rance ». Blanche, blonde ou ambrée, la petite dernière a vu le jour à Pleudihen, fruit de la passion de Sébastien Gabillard, couvreur qui se verrait bien reconverti en brasseur.

Sébastien Gabillard, 46 ans, a lancé sa bière artisanale « Cul de paumelle », à Pleudihen-sur-Rance.
Sébastien Gabillard, 46 ans, a lancé sa bière artisanale « Cul de paumelle », à Pleudihen-sur-Rance. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

« Cul de paumelle ». En voilà un nom énigmatique, pour une bière à ne pas boire cul sec… « C’est un surnom datant du XVe ou XVIe siècle, donné aux gens de Pleudihen, par ceux de Plouër, sur la rive d’en face. La paumelle est une variété d’orge, c’est aussi le nom d’une pièce de cuir que les marins portaient à la main, pour éviter de se piquer en réparant les filets de pêche », explique Sébastien Gabillard, natif du lieu-dit Lourmel, à Pleudihen-sur-Rance, où il réside, et donc « Cul de paumelle » assumé. Voire même revendiqué, jusqu’à en faire la marque de son breuvage artisanal.

Je travaille dans le bâtiment depuis 25 ans, j’ai envie de voir autre chose

Du faîte au fût


« J’ai découvert la fabrication de la bière il y a deux ans, avec un kit de brassage amateur. Après, pendant un an et demi, j’ai poursuivi l’aventure en chauffant mes brassins avec des casseroles », sourit le couvreur bardeur, qui se découvre alors une passion pour la pression et se verrait bien quitter le faîte pour le fût. « Je travaille dans le bâtiment depuis 25 ans, j’ai envie de voir autre chose. À terme, j’aimerais bien me reconvertir comme brasseur », confie le quadragénaire, qui suit une formation d’une semaine en septembre 2017, près de Domfront (Orne), et investit 3 000 € dans des cuves acier inoxydable, en mai 2018. En septembre de la même année, la première cuvée de Cul de paumelle est lancée.

La bière Cul de paumelle se décline selon trois couleurs : blanche, blonde et ambrée. (Le Télégramme/Corentin Le Doujet)

Blanche, blonde et ambrée


« J’ai commencé à produire un hectolitre de bière de Noël, puis deux hectolitres de bière blonde, au goût floral avec une note de miel. Il y a un mois, j’ai lancé la blanche, qui dégage des arômes orangés et citronnés, avec une note de coriandre et de cumin. Mon objectif est d’en sortir huit hectolitres par mois », détaille Sébastien, qui produit également une bière ambrée, « terreuse et florale à la fois ». Le tout à base de malt bio de Vannes (56) et de houblon bio de Redon (35), « mais j’utilise aussi du houblon conventionnel, de Belgique ». De son garage de 40 m², sortent les bières des trois couleurs, embouteillées dans leur contenant de verre de 33 et 75 cl, et bientôt en fûts de 20 litres, en plastique recyclable, à partir de juillet. « Petit à petit, je vise une production de 20 hectolitres par mois ».

La bière Cul de paumelle se décline selon trois couleurs : blanche, blonde et ambrée. (Le Télégramme / Corentin Le Doujet)
J’ai de bons retours et des clients fidèles qui reviennent

« Il y a de la place pour tout le monde »


Newsletter Les immanquables à Dinan
L’actu de la semaine à Dinan
Tous les vendredis à 12h

Proposée dans une dizaine d’établissements, restaurants et caves essentiellement, la Cul de paumelle s’installe tranquillement dans le paysage. À Pleudihen, bien sûr, mais on peut la goûter également à Dinan, La Hisse ou encore Saint-Jacut-de-la-Mer. « Je fais aussi de la vente directe, le vendredi soir et le samedi matin. J’ai de bons retours et des clients fidèles qui reviennent », sourit le brasseur artisanal, estimant qu’« il y a de la place pour tout le monde » sur la planète bière locale. « Pas la peine de vendre à 150 km de mon lieu de production. Dans un rayon de 60 km, ce sera très bien », précise Sébastien, à la motivation loin d’être émoussée. Et de remettre une tournée : « Cet été, je serai présent aux vendredis des plages, à la Ville-Gêr, à Pleudihen ». La Cul de paumelle se fait mousser tranquillement sur la rive droite de la Rance… À quand la réponse houblonnée revancharde des Plouërais de la rive gauche, gentiment surnommés les « culs de dentelle » par leurs voisins ?


Contact
Sébastien Gabillard, tél. 06 45 72 35 93 ; gabillard.lapaumelle@gmail.com
Revenir en arrière

Bière. La « Cul de paumelle » se fait mousser à Pleudihen

sur Facebooksur Twittersur LinkedIn
S'abonner
Application Le Télégramme Info Bretagne

Application Le Télégramme

Vous aimez la Bretagne ? Vous allez adorer l'application du Télégramme. Profitez d'une expérience de lecture personnalisée et d'un accès rapide à l'actualité de votre commune.

Application Le Télégramme Journal
Application Le Télégramme Journal