GROUPES

Hutt�rites / Hutterites

Auteur / Author : JOHN RYAN
Les hutt�rites forment l'une des trois principales sectes anciennes existant encore aujourd'hui (les deux autres �tant les mennonites et les amish) et la seule qui tienne rigoureusement � un mode de vie communautaire. L'histoire des hutt�rites remonte � 1528. Pour �chapper aux pers�cutions religieuses, un groupe de quelque 200 anabaptistes fondent une soci�t� communautaire en Moravie (aujourd'hui une r�gion de la R�publique tch�que). Sous la direction initiale de Jacob Hutter, ils �tablissent les principes fondamentaux de la doctrine hutt�rite, qu'ils pratiquent encore sans s'en �carter. Cette doctrine, bas�e sur les enseignements des premiers chr�tiens et sur la croyance en une nette s�paration entre l'�glise et l'�tat, pr�ne un mode de vie communautaire, la propri�t� commune des biens, la non-violence, l'opposition � la guerre et le bapt�me des adultes. Les hutt�rites ont aussi conserv� la tenue vestimentaire, les coutumes, la langue et le mode de vie simple et aust�re de leurs anc�tres.

�migration et �tablissement

� cause de leurs croyances, les hutt�rites sont en butte � des pers�cutions p�riodiques qui conduisent in�vitablement � leur �migration. Ils quittent ce qui constitue l'actuelle Tch�coslovaquie pour se rendre en Hongrie, en Roumanie, en Russie tsariste, aux �tats-Unis puis, finalement, au Canada. Harcel�s et pers�cut�s aux �tats-Unis en raison de leur refus de prendre part � toute forme de service militaire, ils immigrent massivement au Canada en 1918. Ils s'�tablissent d'abord au Manitoba et en Alberta, puis fondent des colonies en Saskatchewan et en r�tablissent quelques-unes aux �tats-Unis. En 1995, la population hutt�rite s'�l�ve � environ 30 000 personnes, dont plus de 66 p. 100 vivent au Manitoba, en Saskatchewan et en Alberta, le reste vivant aux �tats-Unis.

Vie sociale et culturelle

Les hutt�rites croient que la vie en milieu rural prot�ge leur forme de soci�t�. L'agriculture est donc pour eux un mode de vie fondamental. Leur croyance en une vie communautaire les conduit � �tablir des colonies sous forme de villages sur chacune de leurs fermes. Au Manitoba, la superficie moyenne occup�e par une colonie est approximativement de l800 ha, alors qu'en Saskatchewan et en Alberta, en raison d'un climat plus sec, elle est d'environ 3600 ha. En d�pit de l'�tendue relativement vaste de ces terres, chaque famille hutt�rite poss�de moins de la moiti� de la superficie de la terre d'un agriculteur des Prairies. Une colonie moyenne se compose d'environ 13 familles, regroupant quelque 90 personnes. Lorsque la population atteint entre 125 et 150 individus, les colonies se subdivisent pour en former de nouvelles, ce qui se produit � peu pr�s tous les 16 ans. En 1995, on comptait 93 colonies au Manitoba, 54 en Saskatchewan et 138 en Alberta.

Le respect des hutt�rites � l'�gard du noyau familial se refl�te par l'existence d'appartements priv�s r�serv�s � chaque famille dans les maisons en rang�e qu'ils construisent conform�ment � leur tradition. Des services de garderie sont fournis pour les enfants de deux ans et demi et plus. Tous les �l�ves suivent le programme d'enseignement normal dans les �coles de la colonie et nombre d'entre eux se rendent jusqu'� la fin du secondaire. Depuis peu, les classes d'un grand nombre de colonies disposent d'ordinateurs. Il arrive que des hutt�rites entreprennent des �tudes � l'ext�rieur dans des disciplines bien particuli�res, comme la nutrition animale et la m�decine v�t�rinaire, tandis que d'autres se dirigent vers l'enseignement. Il existe � l'heure actuelle plusieurs professeurs hutt�rites dipl�m�s.

Les colonies hutt�rites conservent la m�me structure, bien que la nature des activit�s �conomiques dans lesquelles elles sont engag�es puisse varier. Chaque colonie �lit un conseil de direction parmi les exploitants de divers secteurs d'op�rations et, de concert avec le ministre du culte, ce groupe d�cide des sujets importants qui seront discut�s devant l'assembl�e (les hommes baptis�s de 20 ans et plus). Les femmes ont un statut de subordonn�es, mais l'influence qu'elles exercent sur maints aspects la vie de la colonie n'en est pas moins significative. Elles assument un r�le de gestion dans les cuisines, les garderies, l'achat des articles de premi�re n�cessit� et la production potag�re.

Structure �conomique

M�me s'il existe une certaine collaboration entre les colonies, chacune administre une unit� �conomique ind�pendante. L'�conomie des hutt�rites repose sur une exploitation mixte hautement m�canis�e et efficace. En raison d'une gestion saine et d'une exploitation � grande �chelle, malgr� le peu de terres qu'ils poss�dent, les hutt�rites produisent plus que leur part proportionnelle des produits agricoles au sein de l'�conomie des Prairies. Par exemple, au Manitoba, en 1991, les hutt�rites d�tiennent 144 920 ha ou 1,9 p. 100 des terres agricoles du Manitoba, mais ils forment 9,5 p. 100 de sa population agricole. Par cons�quent, ils poss�dent, par habitant, 20 p. 100 seulement de leur part proportionnelle de terres agricoles. La m�me ann�e, chaque colonie dispose en moyenne de 1834 ha, ce qui correspond � 122 ha pour chacune des 15 familles. Comme une ferme du Manitoba repr�sente en moyenne 301 ha, cela signifie qu'une famille hutt�rite ne d�tient que 40,6 p. 100 de la moyenne.

En ce qui a trait � la productivit� agricole, en 1991, les hutt�rites poss�dent sur ces terres relativement r�duites 25 p. 100 des pondeuses, plus de 35 p. 100 des dindes et 35 p. 100 des porcs du Manitoba. Il n'existe pas de donn�es �quivalentes pour la Saskatchewan et l'Alberta, mais elles devraient en principe correspondre � celles du Manitoba, puisque la structure �conomique des hutt�rites est essentiellement semblable dans ces provinces.

Jusqu'� r�cemment, la nature fondamentale des colonies hutt�rites �tait incomprise. Notamment, la proportion relativement restreinte de leurs terres mise en relation avec la productivit� et la contribution des hutt�rites � l'�conomie n'�taient pas reconnues. Dans le pass�, cela se traduisait par diverses restrictions et mesures discriminatoires � leur endroit.

Survivance du groupe

La survivance des hutt�rites et de leur mode de vie bien particulier r�sulte en grande partie de leur capacit� � conserver les principes fondamentaux de leur doctrine tout en adoptant les �l�ments de la soci�t� contemporaine n�cessaires � leur bien-�tre �conomique et social. Leur strat�gie est �galement caract�ris�e par l'absence de compromis quant � leurs principes religieux et � leurs coutumes, par la conservation du dialecte de leurs anc�tres allemands, le maintien de leurs propres �coles et une �conomie agricole saine. M�me si quelques jeunes quittent les colonies, la plupart y reviennent. L'assimilation ne constitue donc pas un probl�me majeur pour les hutt�rites.

Hutterites are one of 3 major sectarian groups (the others are the Mennonites  and the Amish) surviving today and the only group to insist rigorously on the communal form of existence. Hutterite history dates to 1528 when to escape religious persecution a group of about 200 Anabaptists established a communal society in Moravia (now a region in the Czech Republic). Under the initial leadership of Jacob Hutter, they established the basic tenets of Hutterian beliefs, which they have followed with little deviation to this day. These beliefs, based on early Christian teachings and a belief in a strict separation of church and state, include a form of communal living, communal ownership of property, nonviolence and opposition to war, and adult baptism. Also, they have retained the dress, the customs, the language and the simple austere lifestyle of their ancestors.

Migration and Settlement

Because of their beliefs, Hutterites were subjected to periodic persecution which invariably resulted in migration. They moved from Czechoslovakia to Hungary, Romania, Tsarist Russia, the US, and finally to Canada. They immigrated en masse to Canada in 1918 because of harassment and persecution in the US that resulted from their refusal to participate in any type of military service. Initially, they settled in Manitoba and Alberta; later settlements were established in Saskatchewan and some were re-established in the US. In 1995 the total Hutterite population was about 30 000-more than 66% of whom live in Manitoba, Saskatchewan and Alberta, while the remainder are in the US.

Social and Cultural Life

Hutterites believe that their society can be best preserved in a rural setting, and hence agriculture has become a basic way of life. Their belief in communal living has led them to establish village-type settlements on each of their farms (or colonies, as they are known). In Manitoba the average size of a colony is about 1800 ha, but in Saskatchewan and Alberta, because of drier conditions, the colonies are each about 3600 ha. Despite these relatively large landholdings, each Hutterite family has less than 50% of the land of a typical single-family farm on the prairies. The average colony has about 13 families with a total population of about 90. When the population reaches 125 to 150, the settlements subdivide and form new colonies, on the average every 16 years. In 1995 there were 93 colonies in Manitoba, 54 in Saskatchewan and 138 in Alberta.

The Hutterite respect for the nuclear family is reflected in their provision of private apartments for each family in the row houses they traditionally build. Kindergarten facilities are provided for children from the age of 2� years. The regular curriculum is studied in colony schools by all students, with many now proceeding to the end of grade 12. In recent times computers have become a regular classroom feature in many colonies. A few Hutterites may proceed to take special diploma courses off the colonies such as animal nutrition or veterinary science, and some take teacher training. There are now a number of fully qualified Hutterite teachers.

The structure of Hutterite colonies remains unchanged, although the nature of the particular economic activity in which they are involved may vary. Each colony elects an executive council from the managers of various enterprises, and together with the colony minister, the executive deals with important matters that will be brought before the assembly (all baptized male members-in effect, men 20 years of age and older). Although women have an official subordinate status, their informal influence on colony life is significant. They hold managerial positions in the kitchen, kindergarten, the purchase of dry goods, and vegetable production.

Economic Structure

Although there is co-operation among the colonies, each colony operates as an independent economic unit. The Hutterites practise a highly mechanized and efficient mixed-farming economy. Because of their well-managed, large-scale operations, when compared to the amount of land they own, the Hutterites produce more than their proportionate share of agricultural produce within the prairie economy. For instance in Manitoba in 1991, Hutterites owned 144 920 hectares, or 1.9% of Manitoba farmland, but they accounted for 9.5% of Manitoba farm population. Hence, on a per capita basis they owned only 20% of their proportionate share of farmland. In 1991 each colony had an average of 1834 h, and on the basis of 15 families per colony, each family had 122 h. Since the average Manitoba farm had 301 h this means that a Hutterite family had only 40.6% of the average.

To put Hutterite agricultural productivity in perspective, on this relatively small amount of land in 1991 Hutterites accounted for over 25% of the laying hens, over 35% of the turkeys and 35% of the hogs in Manitoba. Comparable data are not available for Saskatchewan and Alberta, but the Manitoba comparisons should be basically valid in these areas as well because of the essentially similar Hutterite economic structure.

Until fairly recently, the basic nature of Hutterite settlements had been misunderstood, especially in regard to the relatively small amount of land that they own, and in relation to this their productivity and contribution to the economy had been unappreciated. This had resulted in the past in various restrictions and forms of discrimination against the Hutterites.

Group Maintenance

The survival of the Hutterites and their unique way of life is largely the result of their ability to retain their basic and fundamental beliefs, while simultaneously adopting all the features of contemporary society essential for their economic and social well-being. This strategy of survival includes uncompromising adherence to their religious beliefs and customs, retention of their ancestral German dialect, insistence on their own colony schools and a sound agricultural economy. Although some young people leave the colonies, most return; hence, assimilation is not a serious problem for the Hutterites.

 

Mennonites

Auteur / Author : FRANK H. EPP et RODNEY J. SAWATSKY
Groupe religieux et culturel protestant, les mennonites comptent plus de 850 000 membres adultes dans 41 pays. Le Canada en regroupe plus de 207 000. Les mennonites arrivent au Canada en 1786, en provenance des �tats-Unis. Leur identit� chr�tienne distincte, disent-ils, remonte au mouvement anabaptiste, � l'�poque de la R�forme (d�but du XVIe si�cle). Le bapt�me (administr� non aux enfants, mais aux croyants adultes volontaires) et une c�l�bration de la communion, qui comprend le lavement des pieds, symbole d'humilit� et d'esprit de service, sont les seules ordonnances des anabaptistes.

Le mouvement se r�pand rapidement dans les provinces du Nord de l'Allemagne et aux Pays-Bas, o� Menno Simons (dont le nom est � l'origine du mot mennonite) en assume la direction en 1536. Simons affermit sa communaut� par ses �crits abondants, sa pr�dication et son incessant travail d'organisation. Toutefois, m�me les mennistes pacifiques sont pers�cut�s et dispers�s aux quatre vents. Les mennonites de la Suisse et du Sud de l'Allemagne se dirigent surtout vers l'ouest, s'installant en Alsace, dans le Palatinat et, vers la fin du XVIIe si�cle, en Pennsylvanie. Les mennonites de Hollande et du Nord de l'Allemagne essaiment plut�t vers l'est, formant des communaut�s sur le territoire de la Pologne actuelle et, vers la fin du XVIIIe si�cle, en Russie. L'isolement relatif des mennonites et l'autosuffisance de leurs communaut�s ferm�es, ajout�s � leur conception de la religion comme mode de vie, engendrent une culture socioreligieuse unique. Ainsi, les mennonites qui s'installent au Canada, parlant tous des dialectes germaniques, sont per�us comme un groupe minoritaire pr�sentant des caract�ristiques � la fois religieuses et ethniques.

Premiers immigrants au Canada

Les premiers immigrants au Canada forment un groupe d'environ 2000 mennonites suisses de Pennsylvanie qui s'�tablissent dans le Haut-Canada apr�s la Guerre de l'Ind�pendance am�ricaine. Ils acqui�rent des terres de propri�taires priv�s dans la p�ninsule du Niagara et dans les comt�s de York et de Waterloo. Ce groupe est suivi par les mennonites amishs (leur nom est emprunt� � celui de l'�v�que Jacob Ammon, un chef conservateur de la fin du XVIIe si�cle) : de 1825 au milieu des ann�es 1870, environ 750 d'entre eux s'�tablissent sur des terres de la Couronne dans le comt� de Waterloo et les r�gions avoisinantes.

Au cours des ann�es 1870, les politiques de russification du gouvernement russe entra�nent le d�part de 18 000 mennonites hollandais, soit un tiers de la communaut� mennonite russe, vers l'Am�rique du Nord. La promesse de terres et d'autonomie en mati�re de culture et d'�ducation, ainsi que la garantie de l'exemption du service militaire attirent environ 7000 d'entre eux dans le Sud du Manitoba. La concession de lots de colonisation dans les Territoires du Nord-Ouest attire, entre 1890 et la Premi�re Guerre mondiale, des mennonites de Prusse, de Russie et des �tats-Unis, auxquels se joignent beaucoup de mennonites du Manitoba, qui fondent deux communaut�s en Saskatchewan, et plusieurs de l'Ontario.

Conscription am�ricaine

La conscription am�ricaine de 1917 am�ne d'autres mennonites dans les Prairies. La plus forte vague d'immigration a lieu dans les ann�es 20, lorsque 20 000 mennonites se h�tent de fuir pour �chapper aux cons�quences de la r�volution communiste. La plupart d'entre eux s'�tablissent dans les Prairies. La Deuxi�me Guerre mondiale oblige plus de 12 000 personnes d�plac�es mennonites � �migrer d'URSS et d'Allemagne. La plupart se fixent dans les r�gions urbaines. La communaut� qui s'accro�t le plus rapidement en milieu urbain est celle de Winnipeg. Au cours des derni�res d�cennies, plusieurs immigrants mennonites sont arriv�s des �tats-Unis, du Mexique et du Paraguay.

Organisation mennonite

L'unit� de base de l'organisation mennonite est l'assembl�e. Il y a pr�s de l000 assembl�es au Canada, r�parties en une trentaine de familles d'assembl�es de deux tendances : celles qui adh�rent aux traditions plus anciennes et plus conservatrices, dont l'unit� est symbolis�e par un seul registre de membres et un seul �v�que (p. ex. les �glises mennonites radicales), et celles qui ont adopt� les structures plus r�centes appel�es conf�rences (p. ex. la Conference of Mennonites in Canada). La plupart des regroupements d'assembl�es sont membres de comit�s centraux provinciaux, nationaux et continentaux. Le si�ge social du Comit� central mennonite du Canada se trouve � Winnipeg. Un budget annuel de plus de 20 millions de dollars est consacr� � des programmes �trangers et nationaux ayant trait au d�veloppement et � l'aide humanitaire ainsi qu'� la promotion de la paix. Les mennonites canadiens publient des p�riodiques en allemand (Mennonite Rundschau, Der Bote, Die Mennonitische Post) et en anglais (Mennonite Brethren Herald, Mennonite Reporter), de m�me que des revues savantes (Journal of Mennonite Studies et Conrad Grebel Review). Des associations mennonites b�n�voles encouragent la musique, les arts, les festivals folkloriques et historiques, la recherche et l'�criture, les oeuvres de s�curit� sociale, les maisons de soins, les foyers pour personnes retrait�es, les centres psychiatriques, les assurances et le tourisme.

Diff�rences d'attitudes des mennonites face � l'innovation

Les mennonites ont diff�rentes attitudes face � l'innovation dans la vie religieuse et culturelle. Certains croient qu'une vie de fid�lit� religieuse au sein de communaut�s s�par�es du monde est essentielle. Ils tentent toujours de r�sister au changement. D'autres soutiennent que, de par sa mission, le chr�tien doit vivre dans le monde, s'y adapter et s'y engager. Certains groupes conservateurs suisses et hollandais ont r�ussi � perp�tuer les modes de vie ruraux traditionnels, les styles vestimentaires, la langue allemande et les rites liturgiques. Les Amishs radicaux et les mennonites radicaux ont �galement r�ussi � conserver un mode d'exploitation agricole traditionnel. D'autres mennonites se sont adapt�s et int�gr�s � la soci�t�. Les mennonites ne sont plus uniquement suisses et hollandais par leur origine ethnique et leur tradition : beaucoup de mennonites canadiens sont d'origine fran�aise, chinoise, indienne et anglo-saxonne, et de plus en plus de mennonites contractent des mariages mixtes.

�ducation

En tant qu'�glise qui insiste sur la s�paration d'avec le monde et le non-conformisme social, les mennonites ont souvent r�sist� � l'influence des �coles publiques administr�es par l'�tat. Au Canada, ils dirigent de nombreuses �coles �l�mentaires ainsi que 6 �coles priv�es, 6 coll�ges et 1 centre d'�tudes th�ologiques sup�rieures. Ceux qui veulent �tudier en vue de devenir ministre du culte fr�quentent g�n�ralement l'un des trois s�minaires mennonites des �tats-Unis, mais les possibilit�s de formation au Canada s'am�liorent constamment.

Politique

La politique constitue une question probl�matique pour les mennonites. D'une part, ils s'opposent � toute participation � un monde mauvais o� la force et la violence ne sont rien de moins que des instruments du pouvoir. D'autre part, ils pr�conisent la mise en pratique de la morale de J�sus : amour, paix et justice dans tous les domaines de la vie, y compris l'�tat, �ventuellement. Aujourd'hui, la plupart des mennonites votent, bon nombre d'entre eux repr�sentent la population en tant que dirigeants �lus, bien d'autres sont fonctionnaires, enseignent dans des �coles publiques et ainsi de suite.

� l'exception des minorit�s conservatrices, les mennonites du Canada connaissent une �volution rapide. Toutefois, gr�ce � une forte insistance sur la vie familiale et sur le r�le de la religion ainsi qu'� des programmes sp�cifiques d'encadrement des jeunes (organisations de jeunesse, camps, chorales, programmes de service), � des �coles sp�ciales et � une vie eccl�siale dynamique, les conqu�tes de la collectivit� profane � leurs d�pens sont fortement r�duites.

Mennonites, a Protestant religious-cultural group numbering over 1 060 000 adult members in 60 countries. Mennonites first arrived in Canada from the US in 1786 and there are now over 128 600 members of Mennonite churches in Canada. They date their separate Christian identity to the anabpatist movement of the early 16th-century Reformation. Baptism (not of infants but of mature voluntary believers) and a communion service, which included foot washing as a symbol of humility and service, were the Anabaptists' only ordinances.

The movement soon spread to the northern German states and the Netherlands, where Menno Simons (after whom the Mennonite denomination is named) assumed the leadership in 1536. Through prolific writing, preaching and tireless organizational work, he strengthened his people. However, even the peaceful "Mennists" were persecuted and thus scattered in all directions. The Swiss-South German Mennonites went mostly westward, settling in Alsace and the Palatinate and, by the end of the 17th century, in Pennsylvania. The Dutch-North German went mostly eastward, forming settlements in present-day Poland, and by the end of the 18th century in Russia. The Mennonites' relative isolation and self-sufficiency within closed communities, combined with their conviction that religion was a way of life, produced a unique socioreligious culture. Thus the Mennonites who came to Canada, all of whom spoke Germanic dialects, were perceived as a minority group with both religious and ethnic characteristics.

The First Migration into Canada

The first migration into Canada brought about 2000 Swiss Mennonites from Pennsylvania to Upper Canada after the American Revolution. They acquired land from private owners in the Niagara Peninsula and in York and Waterloo counties. This group was followed by Amish Mennonites (named after Bishop Jacob Ammon, a conservative leader of the late 17th century). From 1825 to the mid-1870s about 750 settled on crown land in Waterloo County and nearby.

In the 1870s the russification policies of the Russian government caused 18 000 Dutch Mennonites-one-third of the total in Russia-to leave for North America. The promise of land, cultural and educational autonomy, and guaranteed exemption from military services attracted about 7000 of them to southern Manitoba. The opening up of Homestead lands in the North-West Territories attracted Mennonites from Prussia, Russia and the US between 1890 and WWI. They were joined by many from Manitoba, who established 2 reserves in Saskatchewan, and others from Ontario.

Conscription in the US

Conscription in the US in 1917 brought more Mennonites to the Canadian Prairies. The largest immigration occurred in the 1920s, when 20 000 Mennonites took the opportunity to escape the effects of the Bolshevik Revolution. Most of this group settled on the Prairies. WWII caused over 12 000 Mennonite "displaced persons" to migrate from the USSR and Germany. Most of them settled in urban areas, the most rapidly growing urban community being Winnipeg. In recent decades many Mennonites have emigrated from the US, Mexico and Paraguay.

Components of Mennonite Institutional Life

The basic unit of Mennonite institutional life is the congregation. There are over 1000 congregations throughout Canada, tied together in about 31 congregational families of 2 types: those representing older and more conservative traditions whose unity is symbolized by a single membership register and a single bishop (eg, Old Order Mennonite Churches); and those representing newer structures called "conferences" (eg, the Conference of Mennonites in Canada). Sometime in the year 2000 the name of Conference of Mennonites in Canada will change to Mennonite Church Canada. It is the largest Mennonite group in Canada. The term "conferences" is similar to "synods" or "districts" in other Protestant denominations. Most congregational families are members of provincial, national and continental central committees. The headquarters of the Canadian Mennonite Central Committee Canada is in Winnipeg. An annual budget of more than $22 million is applied to foreign and domestic programs which include development, relief and peace projects. Canadian Mennonite periodicals include the German-language Mennonite Rundschau, Der Bote, Die Mennonitische Post and the English-language Mennonite Brethren Herald and Canadian Mennonite. Two scholarly journals are also published: the Journal of Mennonite Studies and the Conrad Grebel Review. Mennonite voluntary associations promote music, the arts, folk and heritage festivals, research and writing, welfare institutions, nursing homes, retirement centres, psychiatric units, insurance and tourism.

Differing Attitudes Toward Innovation

Mennonites differ in their attitudes toward Innovation in religious and cultural life. Some believe that lives of discipleship in communities separated from the world is of the essence. Here attempts are always made to control change. Others insist that penetration of, adaptation to, and involvement in the world is essential to the Christian mandate. Among both the Swiss and the Dutch are conservative groups that have successfully perpetuated traditional rural modes of life, unchanging clothing styles, the German language and liturgical forms. The Old Order Amish and Old Order Mennonites have also succeeded in continuing a traditional farming style. Other Mennonites have adjusted and integrated with society. Mennonites are no longer limited to their Swiss and Dutch traditions and ethnic backgrounds. There are many Canadian Mennonites of French, Chinese, Indian and Anglo-Saxon extraction, and increasing percentages of Mennonite marriages are mixed.

Education

As a church, emphasizing separation from the world and social nonconformity, Mennonites frequently resisted the influence of state-run public schools. Besides numerous elementary schools Canadian Mennonites operate 7 private high schools, 5 colleges and one graduate theological centre. Students seeking training for pastoral ministry may attend a Mennonite seminary in the United States or participate in one of several seminary consortia in Canada in which Mennonites partner with other Christian denominations.

Politics

Politics have represented a problem for Mennonites. On the one hand, they discourage any involvement in an evil world in which force and violence are used even as instruments of the state. On the other hand, they encourage application of the ethics of Jesus: love, peace and justice in all areas of life, including potentially the state. Today, most Mennonites vote. A number serve in elected office and many more are active as civil servants, public school teachers, etc.

Except for conservative minorities, Mennonites in Canada are undergoing rapid change; but a strong emphasis on the family and the role of religion, specific programs to keep the young people (youth organizations, camps, choirs, service programs), special schools and a dynamic congregational life minimize the losses to the larger secular community.

 

 

Anabaptistes / Anabaptists

Auteur / Author : WALTER KLAASSEN 
Les anabaptistes sont des dissidents religieux et sociaux en Europe au XVIe si�cle. Le mouvement est issu, en 1525, de l'orientation humaniste de la R�forme � Zurich, en Suisse; en 1526, de courants mystiques et apocalyptiques (conviction de l'imminence de la fin du monde) dans le Centre et le Sud de l'Allemagne; en 1530, du sacramentarisme (croyance selon laquelle les sacrements ne sont que des symboles ext�rieurs) et du perfectionnisme apocalyptique dans les Pays-Bas.

En Suisse, les principaux leaders sont Conrad Grebel, Michael Sattler et Balthasar Hubmaier; en Allemagne, Hans Denck, Hans Hut, Jakob Hutter et Pilgram Marpeck; dans les Pays-Bas, Melchior Hoffman, Bernhard Rothmann, Dirk Philips, Menno Simons

Rejet radical

Bien que le nombre de ses adh�rents soit relativement peu �lev�, le mouvement se manifeste n�anmoins dans la plupart des r�gions germanophones d'Europe, de m�me qu'en France, en Angleterre, en Pologne, en Moravie et en Italie. Son rejet radical des croyances et des doctrines traditionnelles en fait partout l'objet d'une intense pers�cution : en 1578, au moins 6000 anabaptistes sont ex�cut�s.

Autonomes au niveau organisationnel, les trois groupes pr�curseurs d�fendent cependant des positions similaires. La premi�re est leur volont� de s'affranchir des tutelles du pass� en revendiquant la libert� des la�ques de faire leurs propres choix spirituels. Ils rejettent l'autorit� du pape et des hi�rarchies acad�miques et ne reconnaissent que celle des �critures, dont l'interpr�tation devient la pr�rogative et la responsabilit� de la congr�gation. Au nom de la libert� religieuse, le mouvement s'oppose aussi � toute intervention du gouvernement civil et la plupart des anabaptistes tentent d'�chapper au service militaire. Les trois groupes adoptent une structure favorable au libre consentement � la discipline. Ils consid�rent l'�glise comme la pr�sence et l'action continuelles du Christ dans le monde.

La croix de l'apostolat

Leur deuxi�me position commune est le rejet de la doctrine luth�rienne selon laquelle seule la gr�ce divine est garante du salut. Tous soutiennent que le croyant doit manifester et faire grandir sa foi par ses actions : l'homme doit porter la croix de l'apostolat et participer ainsi � l'expiation. Ils s'opposent au bapt�me des enfants, parce que ceux-ci ne sont pas en mesure de s'engager personnellement dans l'apostolat chr�tien. Le bapt�me des adultes croyants symbolise la participation d�lib�r�e de l'homme au processus du salut. D'o� le nom "anabaptisme", du grec anabaptizein , signifiant "baptiser de nouveau".

L'importance accord�e aux bonnes actions donne lieu � un fort courant de perfectionnisme. Le Christ, dont le retour est imminent, doit retrouver son �pouse (l'�glise) sans tache et sans ride. Le perfectionnisme engendre des schismes, tel celui des Amishs, en 1693, dont l'enjeu principal est la discipline de l'�glise.

En 1991 (la derni�re ann�e o� a eu lieu un recensement), quelque 267 270 Canadiens sont membres de groupes issus de la tradition anabaptiste : les mennonites, les hutt�riens,la fraternit� chr�tienne (les Dunkers) et l'�glise missionnaire.

Anabaptists, religious and social dissenters in 16th-century Europe. In Switzerland Anabaptists arose out of the humanistically oriented Reformation in Z�rich in 1525; in south and central Germany, out of joint streams of medieval mysticism and apocalypticism (the expectation that the end of the world is imminent) in 1526; in the Netherlands, out of sacramentarianism (the belief that the sacraments are merely outward symbols) and apocalyptic perfectionism in 1530.

Major leaders in Switzerland were Conrad Grebel, Michael Sattler and Balthasar Hubmaier; in Germany, Hans Denck, Hans Hut, Jacob Hutter and Pilgram Marpeck; in the Netherlands, Melchior Hoffman, Bernhard Rothmann, Dirk Philips, Menno Simons

Radical Departures

The movement was relatively small in numbers, but it appeared in most German-speaking areas of Europe as well as in France, England, Poland, Moravia and Italy. It quickly came under intense pressure everywhere because of its radical departure from traditional beliefs and polity, and it was regarded as socially and politically dangerous. At least 6000 Anabaptists were executed by 1578.

Although not organizationally linked, the 3 originating groups shared characteristics. The first was emancipation from the tutelages of the past and an insistence upon the freedom of laymen to make their own spiritual choices. The authority of papal and academic hierarchies was rejected in favour of the exclusive authority of scripture, and scriptural interpretation became the prerogative and obligation of the congregation. Every function of civil government in the congregation was rejected. Anabaptists insisted upon religious liberty and most eschewed participation in government and military service. All adopted a congregational structure with voluntary internal discipline. The church was seen as the continuing presence and activity of Christ in the world.

The Cross of Discipleship

The second major shared characteristic was rejection of the Lutheran doctrine of salvation by God's grace alone, and an insistence that the believer's faith must be proven and supplemented by deeds: man must bear the cross of discipleship, thus participating in the atonement. Infants were not baptized because they could not make their own commitment to Christian discipleship. Conscious, deliberate human participation in the process of salvation was symbolized in adult ("believer's") baptism; hence, the name "anabaptism" [Gk anabaptizein, meaning "to baptize again"].

The emphasis on good works produced a strong strain of perfectionism. Christ, who was to return soon, was to find his bride (the church) without spot or wrinkle. Perfectionism led to frequent schisms, such as the Amish schism of 1693 in which the main issue was church discipline.

In 1991 (the last year for which figures are available), some 267 270 Canadians were members of groups that arose within the Anabaptist tradition: Mennonites, Hutterites, Brethren in Christ (Tunkers) and the Missionary Church.

 

 

Doukhobors

Auteur / Author : GEORGE WOODCOCK
Secte de dissidents russes qui sont aujourd'hui nombreux dans l'Ouest du Canada. Il s'agit au d�part d'un groupe de paysans du Sud de la Russie dont l'origine est mal connue, car leurs traditions et leurs pr�ceptes sont transmis oralement. Leurs doctrines paraissent d�river au moins partiellement de celles d'un pr�dicateur dissident du XVIIe si�cle, Danilo Filipov, qui est en total d�saccord avec l'�glise orthodoxe.

Les Doukhobors rejettent la liturgie de l'�glise parce qu'ils croient que Dieu habite en chaque homme et non dans une �glise; ils renoncent � tout gouvernement civil et pr�chent le pacifisme. Ils remplacent la Bible par des psaumes et des hymnes transmis oralement qu'ils appellent le livre vivant et qui sont encore chant�s aujourd'hui aux sobranyas (assembl�es qui tiennent lieu � la fois d'offices religieux et de r�unions communautaires). Les Doukhobors v�n�rent leurs chefs �lus, qu'ils consid�rent comme sp�cialement inspir�s par Dieu.

Vers la fin du XVIIIe si�cle, le groupe est pers�cut� pour cause d'h�r�sie et de pacifisme. En 1785, un archev�que orthodoxe les appelle Doukhobors, lutteurs de l'Esprit Saint, voulant dire qu'ils �taient les lutteurs contre le Saint-Esprit, mais le groupe adopte le nom en l'interpr�tant au sens de lutteurs pour l'Esprit et avec l'Esprit.

La pers�cution s'apaise sous le r�gne du tsar Alexandre Ier. En 1802, les Doukhobors sont rassembl�s dans des colonies en Crim�e, r�gion pionni�re � l'�poque. Quarante ans plus tard, sous le r�gne de Nicolas Ier, qui leur est moins sympathique, ils sont rel�gu�s parmi les f�roces tribus du Caucase, territoire r�cemment conquis. Apr�s des d�buts difficiles, ils deviennent prosp�res, en particulier sous la gouverne d'une femme, Lukeria Kalmikova.

La mort de Lukeria Kalmikova en 1886 est suivie d'une lutte pour le pouvoir qui divise la secte. Peter Verigin   est choisi comme chef � la majorit�, mais il est aussit�t arr�t� et exil�. M�me � distance, Verigin r�ussit � inciter ses adeptes � rester fid�les � leurs id�aux. � la suite de nouvelles pers�cutions, beaucoup de Doukhobors obtiennent le droit d'�migrer au Canada avec l'aide du romancier L�on Tolsto� et des Quakers am�ricains et britanniques. Plus de 7400 d'entre eux mettent le cap sur le Canada en 1898-1899 et s'installent dans la future Saskatchewan, o� ils vivent en communaut�. Verigin les rejoint en 1902.

Au d�but, il est permis aux Doukhobors de s'inscrire individuellement comme propri�taires de homesteads tout en vivant en communaut�; ils ont droit �galement � des concessions en ce qui concerne l'�ducation et le service militaire. Frank Oliver, qui succ�de � Clifford Sifton comme ministre de l'Int�rieur en 1905, interpr�te plus strictement la Loi des terres f�d�rales. Lorsque les Doukhobors refusent de pr�ter le serment d'all�geance, condition impos�e pour l'octroi d�finitif des titres de propri�t�, leurs inscriptions comme propri�taires de homesteads sont radi�es.

En 1908, Verigin conduit la plupart de ses fid�les dans le Sud de la Colombie-Britannique, o� il ach�te des terres et fonde une communaut� autonome de 6000 personnes. Certains Doukhobors se s�parent pour acqu�rir leurs propres fermes et deviennent ind�pendants. Un petit groupe marginal et radical fond� en Saskatchewan en 1902, les Fils de la Libert�, br�lent plusieurs �coles lors d'un conflit avec la Colombie-Britannique au sujet de l'�ducation. Nombre de membres du groupe sont ensuite emprisonn�s pour avoir d�fil� nus en guise de protestation.

Au cours des ann�es 30, la communaut� est ruin�e � la suite de la crise �conomique, de la d�saffection interne et de la mauvaise gestion, facteurs auxquels s'ajoutent les provocations des fanatiques et les politiques malveillantes des soci�t�s de financement et du gouvernement. Ainsi prend fin l'une des plus vastes et des plus complexes tentatives de vie communautaire de l'histoire nord-am�ricaine. En 1939, des mesures de forclusion conf�rent la propri�t� des terres au gouvernement de la Colombie-Britannique; cependant, certains Doukhobors les rach�tent individuellement dans les ann�es 60. Les Fils de la Libert� causent beaucoup d'agitation dans les ann�es 50 et 60, mais le fanatisme s'estompe ensuite.

Les membres de divers groupes de Doukhobors luttent toujours contre les progr�s de l'assimilation. Les descendants des premiers colons doukhobors sont environ 30 000 au Canada aujourd'hui; pr�s de la moiti� d'entre eux gardent vivantes leur culture et leurs traditions religieuses, parlent le russe et professent le pacifisme. Le groupe majoritaire des Doukhobors orthodoxes (Union of Spiritual Communities of Christ ou USCC) est celui qui s'int�gre le mieux � la mosa�que multiculturelle canadienne. L'USCC est dirig�e par John J. Verigin, arri�re-petit-fils de Peter Verigin.

Doukhobors are a sect of Russian dissenters, many of whom now live in western Canada. Since they arose as a peasant group in southern Russia with orally transmitted teachings and traditions, their origin is obscure. Their doctrines appear to have been at least partially derived from those of a 17th-century renegade preacher, Danilo Filipov, who dissented radically from the Orthodox Church.

The Doukhobors rejected church liturgy, believing that God dwells in each man and not in a church; they rejected secular governments; and they preached pacifism. They replaced the Bible with orally transmitted psalms and hymns, which they called the Living Book; these are sung to this day at the sobranyas (gatherings which serve as both religious services and community meetings). Doukhobors revere their chosen leaders, whom they regard as especially inspired by God.

During the late 18th century the group was persecuted for its heresy and pacifism. In 1785 an Orthodox archbishop called them Doukhobors, or "Spirit-Wrestlers." It was intended to mean "Wrestlers against the Holy Spirit," but the group adopted it, interpreting it as "Wrestlers for and with the Spirit."

Under Tsar Alexander I persecution lapsed, and in 1802 the Doukhobors were gathered in settlements in the Crimea, which was then a frontier region. Forty years later, under the less sympathetic Nicholas I, they were resettled among the fierce tribesmen of the recently conquered Caucasus. There they overcame initial difficulties and eventually prospered, particularly under their woman leader, Lukeria Kalmikova.

Lukeria died in 1886, and the ensuing struggle for leadership split the sect. Peter Verigin emerged as the majority leader, but was immediately arrested and sent into exile. From afar Verigin was nevertheless able to exhort his followers to reaffirm their ideals. Persecuted again, many of the Doukhobors were allowed to emigrate to Canada, assisted by novelist Leo Tolstoy and British and American Quakers. More than 7400 sailed to Canadian soil in 1898-99 and settled in what was to become Saskatchewan, where they lived as a community. Verigin joined them there in 1902.

Initially, Doukhobors were permitted to register for individual homesteads but to live communally, and they received concessions regarding education and military service. Frank Oliver, who succeeded Clifford Sifton as minister of the interior in 1905, interpreted the Dominion Lands Act more strictly. When Doukhobors refused to swear an oath of allegiance-a condition for the final granting of homestead titles-their homestead entries were cancelled.

In 1908 Verigin led most of his followers to southern British Columbia, where he bought land and established a self-contained community of 6000. Some Doukhobors split off to their own farms and became Independents. A tiny splinter, the radical Sons of Freedom (founded in 1902 in Saskatchewan), burnt several schools in a dispute with BC over education. Many in this group were later imprisoned for nude protest parades.

During the 1930s the effects of the Depression, internal disenchantment and mismanagement, combined with the incendiarism of fanatics and the unsympathetic policies of finance companies and government, ruined the community. It had been one of the largest and most complex undertakings in communal living in North American history. In 1939 foreclosure took place and the land passed to the BC government, from which individual Doukhobors bought it back in the 1960s. After much Sons of Freedom unrest in the 1950s and 1960s, fanatical activism died down.

Members of the various Doukhobor groupings still struggle to forestall the effects of encroaching assimilation. Descendants of the original Doukhobor settlers number approximately 30 000 across Canada, with about half of that number remaining active in the culture, maintaining their religious customs, Russian language and pacifism. The majority group, known as the Orthodox Doukhobors, or Union of Spiritual Communities of Christ (USCC), has been most successful in integrating into the Canadian multicultural mosaic. The USCC is headed by Peter Verigin's great-grandson John J. Verigin.

 

 

Quakers

Auteur / Author : DAVID L. NEWLANDS
L'organisation chr�tienne des Quakers, dont le nom exact est la Soci�t� Religieuse des Amis, est n�e de l'effervescence religieuse de l'Angleterre puritaine au milieu du XVIIe si�cle. Elle est fond�e par George Fox (1624-1691), le fils d'un tisserand du Leicestershire. Fox et ses disciples sont surnomm�s quakers (trembleurs) par d�rision, � la suite d'un incident o� Fox, pendant l'un de ses proc�s, presse le juge de trembler devant la Parole du Seigneur.

Pers�cut�s en Angleterre, beaucoup de quakers �migrent dans les colonies d'Am�rique du Nord, o� William Penn fonde la Pennsylvanie. � la fin du XVIIe si�cle, des quakers appel�s communicateurs de la V�rit� visitent Terre-Neuve. Au milieu du XVIIIe si�cle, des baleiniers quakers de Nantucket arrivent en Nouvelle-�cosse, mais leur �tablissement est de courte dur�e. � la suite de la Guerre de l'Ind�pendance am�ricaine, des r�fugi�s quakers s'�tablissent � divers endroits dans le Sud de l'Ontario actuelle, o� ils ouvrent des temples et des �coles. Dans les ann�es 1820, des quakers commencent � arriver d'Angleterre et d'Irlande. Leur nombre s'accro�t et, en 1860, ils sont plus de 7300 en Ontario. Leur nombre diminue ensuite pour se stabiliser � 1000, niveau maintenu jusqu'� nos jours. Au d�but du XXe si�cle, les quakers fondent plusieurs communaut�s dans l'Ouest canadien.

La communaut� religieuse des quakers se distingue par une foi et des rites originaux, des usages matrimoniaux particuliers et une prise de position contre l'esclavage, la peine capitale et la guerre. Avant le XXe si�cle, les quakers se distinguent �galement par leur habillement et par certaines particularit�s de langage. Au cours XXe si�cle, les quakers canadiens militent en faveur du mouvement pacifiste chr�tien, de la r�forme des prisons, de la justice sociale, des secours � l'�tranger et de la paix dans le monde. En 1947, les organismes internationaux d'aide sociale de la Soci�t� des Amis re�oivent le prix Nobel de la paix pour les secours apport�s et le travail de r�conciliation effectu� apr�s la guerre. Au Canada, le Secours Quaker Canadien est le principal organe de t�moignage et d'aide sociale de la Soci�t� des Amis. Dans plusieurs villes canadiennes, on trouve des assembl�es et des temples quakers affili�s � la Soci�t� Internationale des Amis.

The Quakers (properly The Religious Society of Friends) are a body of Christians that arose out of the religious ferment of mid-17th century Puritan England. Founder George Fox (1624-91) was the son of a Leicestershire weaver. The name "Quaker" was a derogatory name given to Fox and his followers in response to Fox's admonition to to the judge at one of his trials to tremble at the Word of the Lord.

Persecuted in England, many Quakers immigrated to the North American colonies, where William Penn founded Pennsylvania. In the late 17th century Quaker Publishers of Truth visited Newfoundland. In the mid-18th century Quaker whalers from Nantucket came to Nova Scotia but their settlements did not last. As refugees from the American War of Independence, Quakers settled in a number of places in what is now southern Ontario. There they established meetinghouses and schools. Quakers began arriving from England and Ireland in the 1820s. Their numbers grew and by 1860 there were over 7300 Quakers in Ontario. The numbers subsequently declined to about 1000, which has been maintained to this day. At the beginning of the 20th century, a number of Quaker settlements were founded in western Canada.

The Quakers are a religious community identified by a distinctive faith and form of worship, by particular marriage customs, and testimonies against slavery, capital punishment and war. Until the 20th century Quakers were also distinguished by dress and forms of speech. In the 20th century, Quakers in Canada have been active in the Christian antiwar movement, prison reform, social justice and in international relief and reconciliation. In 1947 the international service bodies of the Society of Friends were awarded the Nobel Peace Prize for their postwar relief and reconciliation work. In Canada their witness and service has been carried on principally by the Canadian Friends Service Committee. Quaker meetings and worship groups are found in a number of places across Canada, parts of a worldwide Society of Friends.

 

� Copyright L'Encyclop�die canadienne 2000 � Fondation Historica du Canada

� Copyright The Canadian Encyclopedia 2000 Copyright � Historica Foundation of Canada