General Asembly, Organization of American States


ASSEMBL�E G�N�RALE

VINGT-NEUVI�ME SESSION ORDINAIRE
6 juin 1999
Ciudad Guatemala, Guatemala
Original: espagnol

ALLOCUTION PRONONC�E PAR LE SECR�TAIRE G�NERAL DE L’ORGANISATION DES �TATS AM�RICAINS, M. C�SAR GAVIRIA, A LA S�ANCE D’INSTALLATION DE LA VINGT-NEUVI�ME SESSION ORDINAIRE DEL’ASSEMBL�E G�N�RALE

Antigua (Guatemala), le 6 juin 1999

Nous les Am�ricains, venus de tous les coins du Continent am�ricain, foulons avec fiert� le sol du Guatemala, m�re patrie d’une des civilisations autochtones les plus avanc�es de l’Am�rique, la civilisation Maya, et berceau de l’un des g�ants de la litt�rature universelle, Miguel �ngel Asturias, dont les L�gendes du Guatemala ont enrichi le patrimoine culturel des Am�riques.

Nous entretenons �galement ce sentiment de fiert� parce que le Guatemala a avanc� avec confiance sur la voie de la paix que vous, Monsieur le Pr�sident, lui avez trac�e, lors de la signature de l’Accord qui a conclu pour toujours 36 ans de conflit. Malgr� les r�gressions et les obstacles, vous avez �t�, Monsieur le Pr�sident, comme personne avant vous, une force d’impulsion visionnaire et r�solue qui a stimul� les changements n�cessaires pour que cette soci�t� soit en mesure de faire face avec succ�s aux d�fis de cette fin de si�cle.

Nous, � l’OEA, avons r�ussi � apporter notre pierre � cet �difice avec notre Programme sp�cial d’appui au processus de paix. En trois ans, nous avons contribu� � l’alphab�tisation de milliers d’anciens combattants et de leurs familles dans les camps de d�mobilisation et dans leurs collectivit�s; nous avons apport� nos services consultatifs � la m�diation et au r�glement pacifique de conflits � l’�chelle locale; nous avons collabor� avec le Congr�s de la R�publique dans l’�laboration de propositions de lois pour la mise en œuvre des accords de paix; nous avons œuvr� � l‘identification et la destruction des mines et d’autres engins explosifs; nous avons appuy� le Tribunal supr�me �lectoral.

Et ce d�fi est relev� au Guatemala, en d�pit des cons�quences d�vastatrices du cyclone Mitch et des dommages consid�rables qu’il a caus�s aux �conomies et au tissu social de l’Am�rique centrale. Permettez-moi de vous exprimer, au nom de tous ceux qui sont ici pr�sents, et de tous les peuples des Am�riques, notre solidarit�.

Alors que ce mill�naire touche � sa fin, alors que partout dans le monde se rapproche le moment des bilans de la d�cennie ou du si�cle, il nous incombe � l’OEA de remettre en question notre r�le dans le concert des nations, de scruter l’horizon, de d�terminer le cap � adopter, et de voir dans quelle mesure les faits qui nous ont donn� le jour, comme ceux qui se sont produits le plus r�cemment, s’identifient avec nos r�ves et nos id�aux.

Il y a d�j� cinq ans, lorsque j’ai �t� choisi par vous pour prendre les rennes de cette institution, j’ai propos� une Nouvelle Vision de l’OEA, essayant de capter ce nouvel esprit qui r�gnait dans les Am�riques, m’effor�ant avant tout de tracer toute une gamme de t�ches, de nouveaux objectifs qui puissent interpr�ter ce sentiment d’union qu’entretiennent au plus profond d’eux-m�mes nos dirigeants, et avant tout, nos peuples.

Et lorsque nous sommes partis � la recherche de notre livre de bord, et que nous avons examin� attentivement nos r�alisations au regard du chemin que nous nous sommes trac� jusqu’� notre destination, nous nous sommes rendu compte que les faits ont d�pass� notre imagination. Que nous n’avons pas navigu� dans une petite caravelle, comme celles de Colomb, mais dans un navire, fruit de la r�volution industrielle et de la r�volution informatique, que nous avons renouvel� notre foi dans les possibilit�s de l’homme.

Pendant cette m�me p�riode, nous avons appris que sur le chemin de la mondialisation, il y a d’�normes possibilit�s, mais �galement des emb�ches et des dangers que notre vaisseau doit �luder ou vaincre.

Au cours de l’ann�e �coul�e, nous avons guett� les vents de la temp�te d�s l’aube. Et de nouveau, nous avons v�cu ce qui a �t� la caract�ristique la plus ind�sirable de la mondialisation: la volatilit� des capitaux. L’effet de contagion: la rapidit� avec laquelle se propage l’�rosion de la confiance, et avec laquelle les flux de capitaux abandonnent les pays devant le moindre d�s�quilibre des variables �conomiques qu’elles soient fiscales ou qu’elles concernent les taux de change, constitue une grave menace � tout ce que nous avons r�ussi � faire au prix de grands sacrifices, de courage et de d�cision.

Il est vrai que de chaque crise, nous sommes sortis plus forts, mieux pr�par�s, dot�s de meilleurs instruments, et d’institutions plus solides. Nous pouvons �galement dire de fa�on sans �quivoque, que nos autorit�s ont r�agi avec une rapidit� et une fermet� exceptionnelles, et ont mis� tout leur capital politique pour d�fendre la stabilit� bien m�rit�e des prix et les �quilibres macro-�conomiques, d�passant les d�bats d�j� vieillis ,et s’engageant de nouveau, dans l’espace de seulement quelques mois, sur les sentiers de la stabilit� et de la croissance. Nous esp�rons qu’avec notre concours, le monde industrialis� avance vers un syst�me financier international moins secret, plus s�r, et plus transparent, mieux r�glement�.

Tous ces facteurs ont fini par affecter sensiblement le comportement �conomique de la r�gion, et les derniers 12 mois ont �t� sans aucun doute difficiles pour tous nos pays. Bien que l’impact de la crise para�t �tre moins importante aujourd’hui, que ce que nous avons attendu il y a quelques mois, les analystes s’accordent quant � la dur�e de la conjoncture.

� notre avis, nous devons proc�der rapidement avec clart� et fermet� pour que ces �pisodes ne conduisent pas � la perplexit�, � la peur du changement, au d�sir d’involution et d’une certaine tendance nostalgique de revenir au pass�. Sur la sc�ne de l’OEA et de tout le syst�me multilat�ral d’institutions, nous devons donner des r�ponses plus ordonn�es, plus collectives, dot�es d’une approche plus d�cid�e, qui aident � orienter, � redonner la foi dans le chemin de la modernisation et des r�formes que nous avons adopt�es.

Le moment est venu d’impulser la deuxi�me g�n�ration de r�formes et de la doter d’une base sociale et politique plus large, laissant derri�re nous les proc�dures sectaires et autoritaires qui ont caract�ris� dans certains pays la premi�re g�n�ration de r�formes en faveur de la comp�titivit�, d’une confiance accrue pour les m�canismes de march�, d’un �quilibre des agr�gats �conomiques, et de la limitation du champ d’action de l’�tat.

Au cours de l’ann�e �coul�e, la r�gion a v�cu des �v�nements significatifs qui ont mis en �vidence la solidit� des piliers sur lesquels est construite notre s�curit� collective, entre autres, le r�glement pacifique des diff�rents, la d�fense de la d�mocratie et des droits de l’homme, le partenariat pour le d�veloppement et l’int�gration �conomique.

Le premier de ces �v�nements est la signature des accords de paix entre l’�quateur et le P�rou. Il s’agit l� d’un fait qui refl�te le plus fid�lement le nouvel esprit r�gnant dans les Am�riques depuis la fin de la guerre froide. Les deux pays ont �tabli des relations qui non seulement seront � l’abri de la peur, de la discorde et des soup�ons, mais qui s’inscriront dans le cadre de l’int�gration et de la coop�ration. Avec d�termination, les Premiers Mandataires Mahuad et Fujimori incarnent aujourd’hui les id�aux de nos peuples de vivre en paix et en harmonie.

L’Accord de paix sign� � Brasilia dans le cadre du Protocole de Rio constitue un exemple pour tous les pays. Le ferme engagement souscrit par les pays signataires, � savoir l’Argentine, le Br�sil, le Chili et les Etats-Unis, notamment leurs pr�sidents, a �largi le champ des possibilit�s � un moment o� semblaient exister des obstacles insurmontables. Je remercie les minist�res des affaires �trang�res de tous les pays, en particulier l’Itamaraty qui nous a offert son hospitalit�, sa pr�cieuse exp�rience et son appui constant.

Nous souhaitons �galement exprimer notre satisfaction pour la ratification, par les parlements respectifs des r�publiques de l’Argentine et du Chili, du r�glement d�finitif du litige frontalier se rapportant � la zone d�nomm�e Hielos Continentales ou Campos de Hielo Sur.

 

Le Paraguay a �galement connu des jours difficiles et marqu�s par l’incertitude qui ont pu �tre surmont�s gr�ce � des mesures prises conform�ment � la Constitution. Afin de parvenir � ce r�sultat, les pays du MERCOSUR ont rempli un r�le efficace et louable de m�diateur et de mod�rateur.

 

La solidarit� des pays de la r�gion a �galement �t� mise � l’�preuve � la suite du passage destructeur et mortel du cyclone Mitch en Am�rique centrale. Les pays et les institutions du Continent am�ricain, en particulier l’OEA, se sont mobilis�s pour all�ger la souffrance des victimes et pour �pauler les travaux de reconstruction. L’initiative d’Antigua-et-Barbuda a permis de lancer un processus de renforcement et de modernisation des activit�s de l’OEA en mati�re de catastrophes naturelles. Cette initiative est d’autant plus pr�cieuse au lendemain des ravages du cyclone Georges sur les Cara�bes et du tremblement de terre qui a d�vast� les zones caf�i�res en Colombie.

 

J’aimerais �galement souligner un �v�nement historique qui aura lieu en d�cembre de cette ann�e: la remise du Canal de Panama. C’est au sein du Conseil de l’OEA d’alors que les �tats-Unis et le Panama ont choisi la voie des n�gociations pour r�gler leur diff�rend. L’Organisation a �galement servi de si�ge � la signature des Trait�s garants du passage du Canal aux mains de la R�publique du Panama, laquelle assumera la pleine responsabilit� de son administration, de son fonctionnement et de son entretien. Il est indubitable que la signature des trait�s et leur mise en œuvre harmonieuse et ad�quate constituent l’un des moments les plus heureux des relations interam�ricaines de ce si�cle et que ces actes repr�sentent un exemple sans pareil de la force des principes fondateurs du Syst�me interam�ricain consacr�s dans notre Charte.

 

Monsieur le Pr�sident,

 

En examinant le pass� r�cent des Am�riques, il est impossible d’ignorer le renforcement constant de la vocation d�mocratique du Continent. Nous sommes fiers que la d�mocratie repr�sentative, principale raison d’�tre de notre nouvelle OEA, continue de s’enraciner dans la terre fertile des Am�riques.

 

Notre t�che dans ce domaine s’accro�t sans cesse et ce, malgr� les ressources limit�es dont nous disposons. Nous avons intensifi� les activit�s que nous menons conjointement avec les pouvoirs l�gislatifs et judiciaires et avons renforc� nos programmes traditionnels d’appui et d’observation �lectorale. Gr�ce au soutien du Canada, nous esp�rons intensifier nos actions dans le domaine l�gislatif. En outre, sur sa propre initiative, avec la coordination judicieuse de l’Ambassadeur d’El Salvador et au terme d’un long processus, l’OEA offre de plus nombreux espaces aux organisations de la soci�t� civile. Dans ce sens, nous esp�rons que d’ici � la fin de l’ann�e nous disposerons du plan d’orientation qui r�gira leur participation accrue dans nos activit�s.

 

Il m’est impossible d’ignorer, dans ce domaine en �volution constante, la question de l’enl�vement des mines antipersonnel qui ont caus� tant de douleur et de souffrance en Am�rique centrale, o� il existe un engagement indestructible � devenir la premi�re r�gion du monde d�barrass�e de mines. Malgr� le revers du cyclone Mitch pour les op�rations de d�tection et de d�samor�age de ces engins de mort, nous nous effor�ons de r�ussir � achever d’ici � l’ann�e prochaine toutes les op�rations de d�minage au Honduras, au Costa Rica et peut-�tre au Guatemala, avec l’appui de l’Organisation interam�ricaine de d�fense. En outre, nous esp�rons renforcer notre appui au programme men� au Nicaragua, lequel requiert un d�ploiement additionnel de ressources humaines et financi�res pour terminer nos travaux au milieu de la d�cennie prochaine. Nous esp�rons �galement commencer bient�t le d�minage des zones frontali�res de l’�quateur et du P�rou avec des ressources offertes � l’origine par le Gouvernement canadien. Nous c�l�brons �galement l’entr�e en vigueur de la Convention d’Ottawa sign�e par 33 pays du Continent am�ricain et ratifi� par 24 d’entre eux.

 

S’agissant de l’�volution, ces derni�res ann�es, de notre syst�me de protection des droits de l’homme, nous avons assist� � un effort de renforcement consid�rable et � l’�largissement du programme de travail de la Commission � une nouvelle g�n�ration de droits plus adapt�s aux probl�mes inh�rents au renforcement de nos d�mocraties. Nous applaudissons � l’annonce faite par le Br�sil, la R�publique dominicaine, Ha�ti et le Mexique de leur acceptation de la juridiction de la Cour interam�ricaine des droits de l’homme. Pour sa part, la Commission a entam� un large processus de consultation pour perfectionner son r�glement et accro�tre l’efficacit� d’un syst�me prestigieux et respectable, t�moin de l’augmentation du nombre des affaires d�pos�es devant elle. Nous esp�rons parvenir au r�glement de certains diff�rends concernant le fonctionnement du syst�me vis-�-vis des nations des Cara�bes.

 

La Commission a �tabli un rapport sur les droits de la femme qui a �t� compl�t� par les travaux consid�rables du Conseil permanent sous le leadership de la Mission permanente du P�rou pr�s l’OEA et de la Commission interam�ricaine des femmes. La r�union d’experts gouvernementaux qui a examin� le projet de D�claration des droits des populations autochtones a progress� dans ses efforts pour obtenir la participation des collectivit�s autochtones et de la soci�t� civile dans l’examen de la question. Nous esp�rons que ces actions se traduiront par l’adoption de cette D�claration � la prochaine Assembl�e g�n�rale. La Convention interam�ricaine relative aux personnes handicap�es demeure ouverte � la signature des pays. Le Rapport de la Commission contient le premier rapport du Rapporteur sur la libert� d’expression en application d’un mandat issu du Sommet de Santiago.

 

Ces activit�s figurent parmi les actions qui ont enrichi le r�le traditionnel de l’OEA en sa qualit� d’�picentre du dialogue politique continental.

 

C’est par un moyen similaire que nous avons tenu au Br�sil une r�union des ministres de l’�ducation qui a mis en branle un ambitieux programme d’activit�s multilat�rales. Les ministres de la justice r�unis � Lima ont d�cid�, entre autres, de s’atteler � l’�tude des d�lits cybern�tiques et de cr�er un Centre d’�tudes de la justice. La R�union des ministres du travail tenue au Chili s’est donn� pour mandat de renforcer la mise en œuvre et le respect des droits fondamentaux des travailleurs et de moderniser les minist�res dans les domaines de l’administration du droit du travail et de l’identification des r�percussions de la globalisation sur ce secteur. Le Symposium sur le renforcement de la probit� dans le Continent am�ricain qui s’est tenu � Santiago a concentr� ses travaux sur la modernisation de l’�tat et de la fonction publique. A Medell�n s’est tenue la premi�re r�union d’experts gouvernementaux charg�s d’examiner les questions de crime et de d�linquance.

 

En ce qui concerne la question fondamentale de la cr�ation de la zone de libre-�change, je souhaite signaler uniquement la premi�re �tape de n�gociations dans la ville de Miami � laquelle ont particip� environ 750 n�gociateurs de 34 pays. Les vice-ministres du commerce rassembl�s au sein du Comit� sur les n�gociations commerciales se sont r�unis en deux occasions pour avancer dans le processus d’identification des mesures de facilitation du commerce qui seront propos�es � la minist�rielle de Toronto.

 

L’ann�e derni�re a �t� particuli�rement favorable dans le processus d’�dification d’un Continent plus pacifique et plus s�r. Permettez-moi de mentionner � cet �gard plusieurs faits qui sont d’une grande importance. J’ai d�j� �voqu� l’accord entre l’�quateur et le P�rou, mais je souhaite aussi signaler combien nous avons progress� dans le Nouvel Agenda de s�curit� continentale auquel ont particuli�rement contribu� les deux r�unions sur les mesures pour la confiance et la s�curit�, la r�union qui a eu lieu pour les petits �tats insulaires, les accords r�gionaux de paix et de s�curit� et le travail de la Commission sur la s�curit� continentale.

 

Comme preuve de ces progr�s, notons la Convention interam�ricaine sur la transparence des acquisitions d’armes classiques, qui sera adopt�e et ouverte � la signature des pays durant la pr�sente Session ordinaire de l’Assembl�e g�n�rale. Cette Convention, propos�e � l’origine par le Br�sil et les �tats-Unis, marque un pas essentiel qui renforce les m�canismes d’encouragement de la confiance et de la s�curit� dans la r�gion puisqu’elle rend obligatoire une mesure qui �tait pr�c�demment facultative.

 

L’une des menaces les plus graves qui p�sent sur l’ensemble des soci�t�s et des pays du Continent, est l’abus et le trafic des stup�fiants. Dans ce domaine, il faut saluer les progr�s des n�gociations relatives au M�canisme d’�valuation multilat�rale qui ont permis de parvenir � des accords sur ses principes, objectifs et caract�ristiques, ainsi que sur les indicateurs � utiliser. Le processus qui est envisag� est si prometteur que nous pouvons esp�rer que ce M�canisme sera approuv� � Montevideo, en octobre prochain, et que sa premi�re application aura lieu dans les 34 pays membres au cours du premier trimestre de l’ann�e prochaine.

 

Durant la Deuxi�me Conf�rence sp�cialis�e sur le terrorisme tenue � Mar del Plata, il a �t� d�cid� de cr�er le Comit� interam�ricain contre le terrorisme, dont le Statut est soumis � l’Assembl�e pour approbation.

 

Ces hauts faits confirment la profondeur, l’ampleur et la rapidit� avec lesquelles le Continent am�ricain s’est attel� � la t�che consistant � red�finir, � concevoir et � construire un sc�nario de paix, de s�curit� et de coop�ration pour le XXIe si�cle. On essaie de r�viser les concepts de s�curit� continentale, y compris �ventuellement de d�sarmement et de contr�le des armements, ainsi que d’organiser une Conf�rence sp�ciale sur la s�curit� au d�but de la prochaine d�cennie.

 

Compte tenu de ces caract�ristiques, vous avez d�cid� � Caracas, Messieurs les Ministres des affaires �trang�res, que l’Organisation doit entreprendre un processus de r�forme interne qui lui permette d’assumer ses nouvelles responsabilit�s et son nouvel Agenda si diversifi� et si vaste. Je ne crois pas exag�r� en comparant la t�che qui nous attend � la multiplication des pains que relate le passage de la Bible.

 

Pour faire face � ces transformations, l’Assembl�e a cr�� un groupe de travail qui, sous la direction efficace et s�rieuse de l’Ambassadeur de l’Uruguay, a r�alis� des progr�s dans quatre domaines importants en faisant de nouvelles suggestions sur les moyens d’am�liorer les proc�dures et le fonctionnement des organes de direction de l’Organisation; de restructurer le syst�me de partenariat; d’�noncer des lignes directrices pour la participation de la soci�t� civile; et enfin, de mieux sensibiliser l’opinion publique aux activit�s accomplies par l’OEA.

 

Dans ce contexte, au mois de novembre, le Secr�tariat a pr�sent� � la Session extraordinaire de l’Assembl�e g�n�rale des propositions en mati�re financi�re et administrative et en mati�re de personnel, lesquelles n’ont pas encore �t� examin�es par les pays. En outre, dans cet objectif de r�forme, et conform�ment aux d�cisions prises par l’Assembl�e � Caracas, nous avons donn� un appui aux r�unions de ministres et d’experts qui donnent suite au Plan d’action de Santiago du Chili et qui nous permettent de jouer notre r�le en tant que responsables de la m�moire institutionnelle du processus des Sommets pr�sidentiels, ainsi que de l’appui technique pour ce type de r�unions.

 

D�j� depuis l’ann�e derni�re, la D�l�gation des �tats-Unis, dirig�e par l’Ambassadeur Marrero, � la r�union ordinaire du CIDI, a pr�sent� aux pays la possibilit� de cr�ation d’un Organisme de coop�ration au sujet duquel la discussion a �t� enrichie par un d�bat intense au sein du groupe de travail mixte. Nous esp�rons que cet Organisme nous permetttra d’axer la coop�ration sur les pays qui en auront le plus besoin et assureront la r�partition la plus efficace des ressources, et de faciliter la participation d’autres institutions et donateurs internationaux.

 

Je voudrais m’attarder sur ce th�me. Ces derni�res ann�es, le Secr�tariat a fait un effort remarquable pour rendre sa gestion plus efficace, accro�tre ses domaines d’action et renforcer ses secteurs prioritaires, bien que le nombre des employ�s pay�s par le Fonds ordinaire ait diminu� de 18,5% depuis la fin de 1995, et le budget du Fonds ordinaire ait �t� r�duit de 13,1%, en valeur r�elle, depuis 1995.

 

En d�pit de ces efforts, la sant� financi�re de l’Organisation s’est d�t�rior�e � pas de g�ant, comme cons�quence directe des retards grandissants intervenus dans le versement des quotes-parts par les pays et de la forte diminution de la rubrique Autres recettes. Dans le pass�, je me suis efforc� d’attirer l’attention de l’Assembl�e comme du Conseil permanent sur ce th�me, h�las! sans que les perspectives d’avenir se soient am�lior�es. Pour cette raison, je veux aujourdhui souligner une fois de plus que le Secr�tariat g�n�ral peut se voir dans l’obligation dans les prochains mois de prendre des d�cisions drastiques en mati�re de r�duction ou de suspension ind�finie de programmes et d’activit�s, si le ph�nom�ne des retards dans le versement des quotes-parts se poursuit. Il est tr�s difficile d’assurer la viabilit� du syst�me financier de l’OEA aujourd’hui compte tenu du fait que la source des fonds est gel�e � sa valeur nominale et que le paiement des quotes-parts et les nouveaux mandats ont pris un grand retard.

 

Nous avons en outre insist� sur la n�cessit� de r�viser le syst�me de la fonction publique internationale et, en g�n�ral, la politique du personnel. Les normes actuelles r�gissant le recrutement sous contrat ne nous permettent pas de faire ce que font d�j� les autres institutions internationales et d’�tablir le profil de personnel que demande l’OEA. Une r�forme administrative doit viser � renforcer les capacit�s du Secr�tariat g�n�ral aussi bien qu’� renforcer les organismes et m�canismes de contr�le de la part des �tats membres.

 

Tout au long de ce processus, l’Organisation et le Secr�tariat ont eu la chance de pouvoir compter sur l’aide enthousiaste et professionnelle de l’Ambassadeur du Guatemala, Alfonso Qui�onez, qui m�rite notre admiration et notre respect. �tant donn� ce sc�nario magnifique et l’appui efficace que nous avons tous re�u, nous voulons exprimer notre reconnaissance au Ministre des affaires �trang�res, Eduardo Stein, qui jouit d’un prestige bien m�rit� dans les Am�riques pour son professionnalisme, ainsi qu’au personnel du Minist�re guat�malt�que des affaires �trang�res.

 

Monsieur le Pr�sident, Messieurs les Ministres des affaires �trang�res,

 

Il y a cinq ans, vous, les repr�sentants des pays membres, m’avez t�moign� votre confiance pour que je poursuive les activit�s de r�forme et de r�novation de l’Organisation qui nous rassemblent aujourd’hui. � pr�sent, alors que je suis sur le point de renouveler mon engagement, je veux r�affirmer ma conviction et ma d�termination � travailler pour la cause des Am�riques, uni aux efforts entrepris pour l’�dification d’un Continent plus juste, plus prosp�re et plus pacifique.

 

Continuons, guid�s par nos gouvernements, � œuvrer vers la r�alisation de leurs r�ves, de leurs id�aux qui sont les n�tres, et ceux de tous les peuples des Am�riques. Dans cette cit� qui, comme le disait Asturias, offre �un horizon clair avec un vieux v�tement colonial� dans cette �ville ancienne au pied de la croix catholique et gard�e fid�lement par ses volcans� qui est le patrimoine de l’Am�rique et de l’humanit�, je vous invite � �tre les t�moins de notre foi, de notre d�termination � diriger ce vaisseau vers le nouveau mill�naire avec le vent en poupe, et d�ployant chaque voile que repr�sente chacune de nos nations, chacun de nos peuples, chaque citoyen renforc� dans sa capacit� d’exercer ses droits et de r�pondre � ses obligations, dans un Continent o� r�gne la paix, la justice, la libert� et o� tous, nous conservons notre foi dans les possibilit�s de prosp�rit�, d’�galit� et de fraternit�.

 

Merci beaucoup