ficheviaductmoresnetfr

Webdesign by cito.be

Le viaduc de Moresnet

Construit durant la guerre 14-18 par l'occupant allemand, la ligne 24 entre

Aix-la-Chapelle et Tongres, via Montzen et Visé, avait comme objectif de relier le port d'Anvers à la Prusse sans passer et dépendre d'un pays non conquis et neutre comme les Pays-Bas. Cette ligne devait permettre le transport des troupes et de matériel militaire en direction du front des Flandres.

Sur cette ligne stratégique, se dresse un obstacle de taille : le franchissement à Moresnet de la Vallée de la Gueule.

La construction a nécessité près de 12.000 hommes, travaillant vingt-six mois vingt quatre heures sur vingt quatre : 8.000 Belges, 2.000 Allemands, 1.500 prisonniers russes (dont 9 sont enterrés au cimetière de Moresnet), des Croates, des Italiens et des Hongrois.

Composé de 22 tabliers métalliques à double voie, le viaduc de Moresnet est soutenu par deux culées, cinq piles-culées et seize piles ordinaires en béton armé. Chaque tablier mesure 48 mètres (1/2 terrain de football) et pèse environ 750 tonnes (11 fois le poids d'un Airbus A320). Sa longueur totale est de 1.120 mètres et sa hauteur varie de 23 à 58 mètres. Le tablier a une hauteur de 6,5 mètres. C'est un des plus longs viaducs ferroviaires métalliques d'Europe.

Resté intact à l'issue de la première guerre mondiale, le viaduc fut détruit par l'armée belge le 10 mai 1940. Une pile et deux tabliers métalliques furent anéantis.

Rapidement reconstruit par l'occupant allemand, le viaduc fut flanqué de deux tours de DCA et continuellement parcouru par des patrouilles.

L'armée allemande en retraite, soucieuse de freiner l'armée américaine, fit sauter le viaduc le 10 septembre 1944 : 11 tabliers sur 22, 3 piles-culées et une pile ordinaire furent détruits. Plusieurs maisons du village de Moresnet eurent également à souffrir. Près de cinq années furent nécessaires pour réparer les dommages.

Aujourd'hui, le viaduc supporte 70% du trafic de marchandises entre le port d'Anvers et l'Allemagne. Il y passe ± 50 trains par jour dans chaque sens, essentiellement la nuit.

Afin de répondre aux impératifs du futur, la SNCB a entrepris d’importants travaux de rénovation pour permettre aux trains de circuler à une vitesse de 60km/heure (20km/h précédemment) et augmenter la charge maximale des trains, conformément aux normes européennes.

La rénovation du viaduc passe aussi par une amélioration du confort des riverains : la technique des longs rails soudés, jumelée à celle de la pose ballastée, atténue sensiblement le bruit du trafic des trains.

Le viaduc rénové a été inauguré le 2 octobre 2004. Le coût des travaux s'est élevé à plus de 28 millions d'euros.

Le viaduc de Moresnet fait partie de l'histoire ferroviaire de l'Europe. Hier, ce fut un outil stratégique pour faire la guerre. Aujourd'hui, c'est un trait d'union entre la Belgique et les Pays de l’Est : un beau viaduc, un beau symbole !