0122 – Bolek

Le 4 juillet prochain, n’oubliez pas d’avoir une pensée émue pour celui que nous surnommions affectueusement : « Bolek ». Ce sera le 16ème anniversaire de son décès.

Nous avions déjà pour lui un profond respect. Après avoir lu ce qui suit, sa biographie, je suis sûr, que chacun d’entre vous éprouvera une immense fierté … Ce fut un grand Monsieur avec qui nous avons eu l’occasion de partager tant de chose.

Biographie de Monseigneur B. Kurzawa, protonotaire apostolique – Texte original en polonais1

Kurzawa Bolesław – prêtre du diocèse de Włocławek. Né le 14 septembre 1912 à Pieczyska près de  Kalisz. Fils de Jan et de Józefa née Archańska.  Après ses études secondaires à Kalisz et l’obtention du baccalauréat, il a étudié pendant un an à l’école des officiers de réserve de Szczypiorno. Ensuite il est entré au Grand séminaire de Wloclawek. En tant que diacre, le 7 novembre 1939, il a été arrêté par la Gestapo avec un groupe de séminaristes, de professeurs du séminaire et de l’évêque Michał Kozal. Emprisonné d’abord à Ląd et Szczeglin, il fut transporté le 29 août 1940 au camp de concentration de Sachsenhausen, puis le 14 décembre 1940 à Dachau.

Après la libération, le 29 avril 1945, il se rendit à Paris où, le 29 Juillet de la même année, il fut ordonné prêtre par l’évêque de Włocławek Karol Radański. Aumônier des réfugiés polonais dans un camp à Vevey ( Suisse ), il s’est rendu à Fribourg et a entamé des études théologiques, obtenant son doctorat en 1951. Vu le refus des autorités de la République Populaire de Pologne pour un retour au pays, il a entrepris des études de philosophie à l’université de Louvain, études couronnées par le titre de licencié en philosophie scholastique.

Parallèlement, durant les années 1951-1954 il a été aumônier des militaires polonais à Gand, St. Nicolas, Anvers et dans la région minière du Centre. Devant le manque persistant des autorités d’une autorisation pour retourner en Pologne, Il a rejoint la pastorale des Polonais en Belgique, dans la région du Centre ( Saint Vaast, Boussoit, Ressaix ). Il fonde des écoles pour les enfants polonais. A Levant-de-Mons ( sic ), dans des bâtiments cédés par le curé belge, outre l’école, il crée le club polonais. Il a acheté le terrain à Ressaix, y a initié la construction de l’église dédiée à Saint Maximilien Kolbe, y a construit un presbytère.

En 1981, il est devenu recteur de la Mission catholique polonaise en Belgique mais n’a pas renoncé à accomplir ses fonctions pastorales dans le Centre, continuant à gérer le Foyer Saint Maximilien Kolbe à Ressaix et à favoriser l’intégration socio – culturelle de la diaspora polonaise de Belgique.

Durant son rectorat la Pologne a connu les remous sociaux et le soulèvement de « Solidarnośċ »,  l’instauration de la loi martiale et, suite à ces événements, une autre vague d’émigration du pays. Il est venu en aide aux militants de « Solidarnośċ ».  Il a lancé des appels à ses compatriotes de Belgique afin de venir en aide aux arrivants et à tous ceux qui étaient restés au pays. Il a pris contact avec le directeur de l’antenne de « Solidarnośċ » à Bruxelles, Jan Kułakowski. Il a fait parvenir au pays la littérature paraissant à l’étranger qui ne pouvait pas apparaître en Pologne. Il a accueilli des militants ayant réussi à émigrer et a organisé leur séjour.

Son attitude a provoqué la réaction des évêques belges qui, après l’instauration de la loi martiale en Pologne, ont publié le 17 décembre 1981 leur « Appel pour la Pologne » tandis que le cardinal Danneels Godfried, primat de Belgique, a célébré une messe à l’intention de la Pologne, le 20 décembre à 10 heures en la cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles. Il a demandé également aux évêques belges d’intervenir auprès des autorités polonaises au sujet de la disparition du père Jerzy Popiełuszko.

En 1995, en reconnaissance des services rendus à l’Eglise, il a été élevé à la dignité de protonotaire apostolique. Il est décédé le 4 Juillet 2001 pendant son congé au pays. Il est enterré dans le cimetière paroissial de Brzeziny près de Kalisz.

  • SZYMAŃSKI, Józef. T.1. Duszpasterze Polonii i Polaków za granicą, p. 85-87.

Lublin 2010. BIBLIOTEKA Ośrodka Archiwów, Bibliotek i Muzeów Kościelnych Katolickiego Uniwersytetu Lubelskiego Jana Pawła II Nr 16 .

Texte traduit par André Karasinski – Un tout grand merci à lui.

Un tout grand merci aussi à Casimir Nowicki.

Pour les Anciens de Comblain, Casimir a retrouvé la tombe de Ks Kurzawa et y a déposé une gerbe de fleurs. Je suis sûr que le prêtre a du trésaillir de plaisir en voyant arriver Casimir et son épouse.

« Si vous aussi, vous en avez l’occasion, je vous invite à lui rendre visite. La tombe de Ks. Kurzawa se trouve dans la localité de Brzeziny ( Kaliski ) au sud, sud-est de la ville de Kalisz et à 25 km de celle-ci et à 100 km à l’ouest  de Lodz. Plus simplement expliqué : sur la carte trouver Lodz et à gauche de Lodz trouver Kalisz et légèrement en bas et à droite Brzeziny ».

Casimir Nowicki

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0794 : MONTAIGU – 07/06/1954 : Pèlerinage de la communauté polonaise de St Niklaas : … ; Ks Kurzawa ; …
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0795 : COMBLAIN-LA-TOUR – 28/07/1966 : Dans le parc : Ks Kurzawa.
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0796 : RESSAIX – ??/05/1970 : Pendant la messe : Ks Kurzawa.
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0797 : RESSAIX – 1977 : L’église Saint Maximilien Kolbe, construite par Ks Kurzawa.
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0798 : BRZEZINY ( KALISKI ) : La tombe de Ks Kurzawa.
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0799 : BRZEZINY ( KALISKI ) : La tombe de Ks Kurzawa.
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0800 : BRZEZINY ( KALISKI ) : La tombe de Ks Kurzawa : Casimir Nowicki.
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0801 : BRZEZINY ( KALISKI ) : La tombe de Ks Kurzawa : Casimir Nowicki.
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0802 : Ks Kurzawa : biographie.

 

0113 – Salle historique

Ne cherchez plus … on a trouvé ! Rappelez-vous, il y a quelques semaines, on s’interrogeait pour savoir qui organisait les turnus ! Eh bien, voici la réponse : tout s’organisait lors d’assemblées générales du Comité des Ecoles Polonaises. Ces réunions se déroulaient dans cette grande salle – dont beaucoup d’entres nous se souviennent pour y avoir été régulièrement, lors de rencontres intercomités – située sous l’appartement et les bureaux du recteur à Bruxelles.

À la lecture du PV de réunion du 07/04/1976, repris dans le Narodowiec ci-dessous ( Merci à André Karasinski pour tout son travail de traduction ), vous pourrez constater que :

1° Pour 1976, il n’y aura que 2 turnus de 3 semaines ;

2° Pour commémorer le 15ème anniversaire de l’acquisition du centre de Comblain-la-Tour, la Macierz Szkolna, lors de cette assemblée générale, a décidé de : «… célébrer cet anniversaire en inaugurant une « salle historique » dans laquelle seront conservées toutes les archives liées au séjour des Polonais en Belgique. Cette salle portera le nom de « Salle Charles Prus-Piolunowski », belge d’origine polonaise, qui à chaque occasion soulignait son appartenance à la nation polonaise. ».

IMMENSE SURPRISE ! ! ! Nous ignorions totalement cette décision et … 40 ans plus tard, les Anciens de Comblain sont arrivés, avec leurs gros sabots, pour demander … la même chose ! Il ne nous reste plus qu’à rappeler au comité actuel sa propre décision.

Voilà qui donne à nos revendications une  nouvelle légitimité, une dimension quasi « historique » ( en toute modestie, bien sûr ) puisqu’elles s’inscrivent dans la  continuité de ce qui apparaissait déjà important en 1976 : la conservation des archives, la perpétuation du souvenir et de notre mémoire collective de Polonais de Belgique …

S’il fallait encore une preuve de ce que ce travail de collecte minutieuse des souvenirs, des anecdotes, des photos doit être entrepris et qu’il est important, ne serait-ce pas celle-là, cette nouvelle certitude d’avoir rejoint, sans le savoir, les préoccupations des responsables d’alors ?

On pourrait se réjouir, se dire que « la boucle est bouclée », selon l’expression puisque notre travail vient conforter une décision prise à une époque bien  lointaine mais, c’est surtout l’occasion de rappeler que ce travail ne se fera pas sans vous, pas sans votre contribution, la plus modeste soit-elle ! Merci.

17/04/2017 – JP Dz

Narodowiec n° 83 du 07/04/1976 – Nouvelles de Belgique

 ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU COMITÉ DES ÉCOLES POLONAISES EN BELGIQUE

Le samedi 27 mars s’est déroulée à Bruxelles l’Assemblée Générale du Comités des Ecoles. Outre les membres du bureau du Comité, on notait la présence de délégations des différentes régions : Charleroi, Limbourg, Liège et Mons. Étaient également présents des représentants du Comité des Ecoles de la République fédérale d’Allemagne : le père C. Kiek et Monsieur M. Długosz.

Les débats se sont déroulés dans les locaux de la Mission catholique polonaise. La séance a été ouverte par le président du Comité le docteur R. Wilczek. Les participants ont accepté l’ordre du jour de la réunion ainsi que le PV de l’Assemblée Générale précédente.

Conformément à l’ordre du jour, l’inspecteur des écoles, le docteur E. Pomorski a présenté un état des lieux des écoles dans les différentes régions. Aucun changement important n’est à signaler en principe en ce qui concerne le nombre d’écoles ainsi que le nombre d’enfants qui les fréquentent.

S’ensuivit une discussion assez animée durant laquelle furent soulevés différents points : nécessité d’une plus grande attention et implication de l’inspectorat dans ce qui se passe dans les régions, choix des manuels scolaires, relever le degré d’attractivité des écoles. En principe, les comités locaux ne doivent pas faire face à de plus grandes difficultés dans la recherche de moyens matériels. Il faut également souligner, en plus du bien-fondé des remarques précédentes, qu’il existe un besoin constant de convaincre les parents afin qu’ils comprennent que la connaissance d’une langue supplémentaire, outre le fait qu’elle renforce le lien de leurs enfants avec leur pays d’origine, peut leur procurer aussi de meilleures opportunités professionnelles.

À propos des besoins dans les régions pour lesquels l’intervention de l’inspecteur pourrait être profitable, il est demandé aux comités locaux d’en informer le Comité des écoles, éventuellement l’inspecteur.

 Les colonies de vacances de 1976

Le directeur en sera le père Docteur B. Kurzawa. Il est prévu d’organiser des périodes de 3 semaines : premier groupe du 3 au 24 juillet, second groupe du 26 juillet au 16 août. Le coût d’une journée s’élève à 120 francs, le coût pour les 3 semaines à 2.520 francs. A cette somme il faut ajouter un montant forfaitaire de 25 francs pour couvrir les dégâts, l’utilisation du matériel, etc.

Le premier groupe sera composé d’enfants des régions de Mons, Charleroi, Liège, Centre et Limbourg ( Heusden et Waterschei ). Durant la deuxième période seront accueillis les enfants de Maasmechelen et d’Allemagne ainsi que, en fonction des disponibilités des enfants d’autres régions.

 On insiste pour que les comités régionaux qui envoient des enfants en colonie accordent plus d’attention à la sélection de moniteurs ayant les qualités requises. Pendant la durée des colonies, l’accès au centre en voiture sera interdit aux personnes étrangères au service. En principe, il sera interdit de camper et de séjourner dans le parc sans l’accord de la direction des colonies. Les visites des parents ne seront possibles que les dimanches.

Après les colonies pour les enfants, le Cercle des anciens scouts va organiser deux semaines de vacances pour adultes, particulièrement à destination des pensionnés. Des informations détaillées seront annoncées dans des communiqués spécifiques.

Situation financière du Comité des Ecoles

Le trésorier J. Rzemieniewski a fait un compte rendu de la situation financière du Comité des Ecoles. Il a, en outre, exposé la liste des travaux réalisés depuis les dernières vacances, principalement par les membres du Cercle des anciens scouts ainsi que par Z. Bardo et L. Czak. Il a aussi fait part des travaux et améliorations prévus avant le début des colonies. C’est la « Commission bâtiment » qui veille à la bonne réalisation de tous ces travaux.

Le besoin se fait sentir de créer une commission similaire pour prendre en charge le parc. Le fait que le président du Comité des Ecoles soit botaniste de formation va faciliter les choses. Certaines améliorations vont également être mises en œuvre suite au rapport remis par la commission diligentée par la commune de Comblain-Fairon.

15-ème anniversaire du Centre de vacances

Cette année, il y aura 15 ans que le Comités des écoles a fait l’acquisition du Centre de vacances à Comblain-la-Tour. Il a été décidé de célébrer cet anniversaire en inaugurant une « salle historique » dans laquelle seront conservées toutes les archives liées au séjour des Polonais en Belgique. Cette salle portera le nom de « Salle Charles Prus-Piolunowski », belge d’origine polonaise, qui à chaque occasion soulignait son appartenance à la nation polonaise. Il a mis sur pied en 1920 à Bruxelles et a présidé le comité « Pro Polonais » dans le but de venir en aide aux soldats polonais en guerre contre le bolchévisme. Après son décès en 1964 et la dissolution de Pro Polonais, de l’argent liquide et des titres ont été remis au Comité des Ecoles pour l’aménagement du Centre de vacances. La cérémonie se déroulera le dimanche 16 mai et débutera à 11 heures par une messe célébrée par le recteur H. Repka.

Nous allons inviter la famille de feu Ch. Prus-Piolunowski ainsi que les représentants de tous les comités centraux des organisations polonaises indépendantes et les représentants régionaux de ces mêmes organisations.

Nous allons également inviter les personnes qui, dans les premières années d’existence du Centre, y ont apporté une attention particulière, ne ménageant ni leurs forces, ni leur temps, ni leur argent. Les comités régionaux sont chargés de proposer des noms au Comités des Ecoles.

Le prix du vin d’honneur et du repas s’élève à 250 francs par personne. Étant donné les places disponibles au réfectoire, le nombre de participants a été limité à 120 personnes.

Fête du printemps

Comme d’habitude, la fête du printemps annuelle se déroulera le dernier dimanche de juin, à savoir le 27 juin. Le prix de l’entrée a été fixé à 40 francs. Pour animer le programme, il sera fait appel à une troupe artistique en dehors des frontières de la Belgique.

Après une discussion sur des questions organisationnelles, le docteur R. Wilczek a clos la réunion en remerciant tous ceux qui y ont participé et y ont pris la parole. Toutes les déclarations étaient motivées par l’intérêt porté à l’enfant polonais et au Centre de vacances qui, à juste titre, fait la fierté du Comité des Ecoles.

Cet intérêt croît sans cesse et c’est sans doute la plus belle des récompenses pour ceux qui, il y a 25 ans, ont porté le Comité des Ecoles sur les fonts baptismaux, ceux qui, durant toute cette période, sont restés à leur poste.

Le docteur Wilczek a, une fois de plus, exprimé sa reconnaissance aux hôtes venus d’Allemagne, le père C. Kiek et monsieur M. Długosz. La collaboration initiée il y a quelques années continue à se développer au mieux et au profit des objectifs communs des deux organisations.

                                                                                                           ( j. n. ) 1

1 Józef Rzemieniewski

 Merci à André Karasinski pour la traduction

0736
0736 : COMBLAIN-LA-TOUR : Assemblée générale de PMSz de 1976 : Narodowiec du 07/04/1976.
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0737 : COMBLAIN-LA-TOUR : Corvée peinture : ( ? ).
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0738 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant le réfectoire : Bardo ( ? ), le fils ainé de Mr Bardo ; … ; Zbigniew Blaszka ; et devant Zbigniew, c’est Nadine Kucharzewski. ( collection Zdzisław Blaszka ).
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0739 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant l’Ourthe : Mme Anna Blaszka ( la maman de Zdzisław Blaszka ) ; au milieu, Mme Kucharek ; à droite au fond Mme Walczynska M. ( l’ancienne présidente de Matki Rozancowej de Tertre ) ; et à droite devant Mme Stepien Marianna, ( la grand-mère de Raymond Mielcarek ) ; la petite fille, Lodzia Kucharek ; au fond avec des lunettes, Mme Franciszka Grzesgowiak. ( collection Zdzisław Blaszka ).
0740
0740 : COMBLAIN-LA-TOUR : Où ? : ( ? ) ; ( ? ). ( collection Zdzisław Blaszka ).
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0741 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant le réfectoire : Devant, les 2 garçons, ce sont les frères Konarski, à droite accroupi Bogdan et l’autre à gauche, Jean ; au fond, des moniteurs avec Danusia Gruszczynska ; Kurek Heniek ; Raymond Mielcarek ; Richard Chmielecki ; Leszek et Stefan. ( collection Zdzisław Blaszka ).
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0742 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko : ( ? ) ; … ; Violette Kiełbowicz ; ( ? ) ; …
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0743 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ognisko : Fabienne Laffut ; ( ? ) ; … ; Hélène Piech ; Cécile Danielewski ; Michel Konarski ; Christine Piech ; Béatrice Laffut ; Irène Malek ; ( ? ) ; …
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0744 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko : ( ? ) ; … ; Ks Kurzawa ; ( ? ) ; …

 

 

 

0061 : Mr Rzemieniewski

Son visage nous est familier. À Comblain, il était omniprésent… mais pas seulement à Comblain. Il ne se passait pas une fête polonaise quelque part en Belgique sans que Mr Rzemieniewski ne soit présent. On savait de lui qu’il était le journaliste de « Narodowiec », mais il n’était pas que ça… loin de là.

Biographie de Mr Józef Nikodem Rzemieniewski par André Karasinski.

Józef Nikodem Rzemieniewski est né le 14 Janvier 1915 à Ciechanów dans une famille paysanne. Il a étudié l’économie à l’Université de Poznań. Durant ses études, il a fait son service militaire et est sorti de l’École d’infanterie avec le grade de sous-lieutenant. Cependant, nonobstant ses études universitaires, c’est le sort de son village qui était le plus important pour lui. Józef Rzemieniewski a été mobilisé en 1939. Il a pris part à la défense de Modlin. Puis, et jusqu’à la fin de la guerre, il est parti en captivité dans un camp de prisonniers, et finalement dans un oflag, en Allemagne.

En 1945, il est venu en Belgique où il a poursuivi les études entamées en Pologne et a obtenu le grade d’économiste. À l’université, il a mis sur pied l’« Aide fraternelle des étudiants polonais » appelée « Bratniak ».

Au sein de la communauté polonaise de Belgique, il a fondé, à Maurage en juin 1948, le premier cercle du Parti paysan polonais. [NDT : Polskie Stronnictwo Ludowe, Parti paysan polonais ou Parti populaire polonais, en abrégé PSL]. Il est devenu le premier président de PSL en Belgique.

En 1947, après le départ de Stanisław Mikołajczyk de Pologne, il a maintenu un contact permanent avec lui. En 1950, lors de la première assemblée générale du PSL de Belgique, Józef Rzemieniewski a été élu secrétaire. Au début des années 50, il a terminé de nouvelles études à l’Université Catholique de Louvain et est devenu titulaire d’une deuxième maîtrise en économie. Il était également intéressé par le journalisme. Il était, entre autres, le correspondant en Belgique du journal « Narodowiec » [«Le Nationaliste »] édité à Lens en France dans le Pas-de-Calais.

En 1954, en raison du mauvais état de santé de Stanisław Truchan, Józef Rzemieniewski devint, à nouveau, président de PSL en Belgique, et après la mort de Stanisław Mikołajczyk, président du Parti paysan polonais en exil. Il a occupé ce poste jusqu’en 1969.

Le principal champ de ses activités, outre le PSL, était le Comité central des Ecoles des Polonais libres de Belgique ( Macierz Szkolna Wolnych Polaków w Belgii ). Il était l’un de ses membres – fondateurs.

Durant 40 ans, il a été membre du Comité exécutif, pendant 9 ans comme secrétaire et pendant 22 ans comme trésorier. En 1984, après le décès de ce dernier, il a succédé au président Rudolf Wilczek.

Józef Nikodem Rzemieniewski a succombé à une crise cardiaque le 16 Janvier 1992 à Bruxelles.

Source :

Muzeum Dyplomacji i Uchodźstwa Polskiego Uniwersytetu Kazimierza Wielkiego w Bydgoszczy – Archiwum

http://muzeum.niezurawski.pl/jozefrzemieniewski.php

Mons, 09/05/2016 : André Karasinski

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0060 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1964 – Les pionniers : Pan Jan ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Joseph Rzemieniewski ; ( ? )
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0126 : COMBLAIN-LA-TOUR – Devant l’escalier latéral : Mr Jóseph Rzemieniewski ; Ks Kurzawa ; Pani Ludka Merta ; Pan Jan ; …
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0181 : COMBLAIN-LA-TOUR : Mr Joseph Rzemieniewski ; Mme Koldziejka ( grand-mère Béatrice et Fabienne Laffut ) ; Mr Wochen ( père d’Hélèna, de Christiane ).
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0340 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1974 : Juste avant un ognisko : Mr Załobek ( le papa de Francine et Georges ) ; Mr Józef Rzemieniewski ; Mr Wochen ( père d’Helena et de Christiane ) ; Mme Koldziejka ( grand-mère Béatrice et Fabienne Laffut ) ; … Zosia Król ; …
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0341 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1975 : Montée du drapeau : Mr Józef Rzemieniewski ; Daniel Pietka ; … ; Jerzy Bardo ; … ; Pani Bardo ; … ; Ksiadz Kurzawa ; les séminaristes ; …
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0342 : COMBLAIN-LA-TOUR : Narodowiec du 20/07/1978. Ce document exceptionnel nous a été fourni par Jef Rozenski ; Merci à lui.
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0343 : COMBLAIN-LA-TOUR : Narodowiec du 27/07/1977 : … ; Cécile Danielewski ; Philippe Pietka ; Elisabeth Kciuk ; …

 

0060 : Naissance du centre de vacances

Comment est né le centre de vacances du Comité central des Écoles des Polonais libres de Belgique ?

D’après le texte original rédigé en polonais par Józef Rzemieniewski et paru dans la revue Polecho en 1992.

Le Comité central des Écoles des Polonais libres de Belgique ( Macierz Szkolna Wolnych Polaków w Belgii ) [NDT : PMSz, dans la suite de cet article] a vu le jour en 1952. Son premier président fut Tadeusz Plater- Zyberk et il le resta jusqu’en 1956. Ce fut ensuite le docteur Rudolf Wilczek qui occupa cette fonction jusqu’à son décès en avril 1984 ; Józef Rzemieniewski lui succéda.

Toutes les organisations qui faisaient partie des comités scolaires existant dans les différentes régions devinrent membres de PMSz qui se fixa pour tâche la supervision des écoles locales et mit sur pied, à cet effet, un inspectorat. Dès le début, l’inspecteur fut le docteur Edward Pomorski.

Dans le cadre de son action, PMSz décida d’organiser des colonies de vacances pour tous les enfants des écoles. La première se déroula à Bouillon en été 1954. Elles furent ensuite organisées dans différents endroits : à la mer ou en Ardenne. Elles connurent un vif succès. C’est donc tout naturellement que germa l’idée d’avoir son propre centre de vacances. Outre le manque d’argent, l’absence de personnalité juridique de PMSz fut une autre difficulté à surmonter.

Après moult discussions, principalement avec des juristes, une organisation officielle fut créée sous le nom de « Macierz Szkolna Wolnych Polaków – Ośrodek Kształcenia i Wakacji » ( Comité central des Écoles des Polonais libres de Belgique – Centre de Formation et de Vacances ; Schoolcomite van de Vrije Polen van Belgie – Opleiding en Vacancie Centrum ). L’assemblée constitutive de cette organisation, durant laquelle les statuts furent approuvés, se tint à Bruxelles le 28 avril 1959.

Afin de maintenir le lien entre cette nouvelle organisation officielle et PMSz, ses membres furent les présidents des organisations faisant partie de PMSz, ou leurs délégués, ainsi que les membres du bureau de PMSz. Les statuts furent publiés au Moniteur le 6 juin 1959. Ensuite, il fallut partir à la recherche de l’argent nécessaire à l’achat du Centre.

C’est alors que naquit le projet de vente, auprès de la communauté polonaise de tout le pays, de petites briques symboliques de 100, 500 et 1.000 FB ( ± 2,5 – 12,5 et 25 Euros ).

Et de fait, cela a marché. Dans les régions, il y eut beaucoup d’acquéreurs, personnes privées ou organisations. Mais il se disait que cela serait mieux si PMSz trouvait un immeuble car alors chaque donateur saurait pourquoi il donnait.

Les recherches pour trouver un bien commencèrent. Le président Wilczek, le secrétaire Rzemieniewski et le recteur de la Mission Catholique Polonaise, le père Karol Kubsz, se mirent à sillonner la Belgique. Le père Kubsz fit par hasard la connaissance d’un agent immobilier. Ce dernier proposa d’abord un vieil immeuble sur les hauteurs d’Esneux et, quelques jours plus tard, à Comblain-la-Tour, cet hôtel abandonné qui est aujourd’hui le centre de vacances de PMSz. La rupture du compromis de vente, déjà signé pour Esneux, se fit sans paiement d’une indemnité et un nouveau compromis fut signé pour l’achat de l’hôtel de Comblain-la-Tour.

L’acte notarié fut signé le 4 janvier 1961. Le montant de la transaction s’élevait à :

1.500.000 FB ( ± 37.500 Euros ) pour la propriété,

200.000 FB ( ± 5.000 Euros ) pour les frais d’achat,

18.800 FB ( ± 470 Euros ) pour les frais de l’emprunt hypothécaire,

5.430 FB ( ± 135 Euros ) pour les honoraires de l’avocat et d’autres petites dépenses.

Soit un montant total de 1.724.230 FB ( ± 43.105 Euros ).

Et d’où venait l’argent ?

Selon le PV de la réunion de 19 février 1961, PMSz a déboursé 1.000.000 FB soit ± 25.000 Euros. Cette somme comprenait :

[FB] [EURO]
Emprunt hypothécaire 600.000 ± 15.000
Prêt sans intérêt de Mr. Mazuriec d’Anvers * 50.000 ± 1.250
Prêt d’une durée de 15 ans de Mr. Zaniewski d’Anvers * 100.000 ± 2.500
Vente des petites briques 273.525 ± 6.838

*Prêts obtenus par l’intermédiaire du recteur Kubsz.

Les fonds propres de PMSz s’élevaient à 250.000 FB soit ± 6.250 Euros.

À cette époque, le docteur E. Pomorski était le président de Związek Polaków w Belgii ( Union des Polonais de Belgique ) et il y fit la promotion des petites briques. En ce qui concerne le remboursement des dettes, PMSz avait le projet de lotir et de vendre une partie du parc. Accord fut signé avec l’agent immobilier qui avait servi d’intermédiaire lors de la recherche d’un endroit où créer le centre ; quelques parcelles furent même vendues et des arrhes versées. Mais il apparut que l’intermédiaire annonçait à PMSz des prix inférieurs aux prix réels. PMSz lui intenta un procès mais l’affaire tomba rapidement à l’eau suite à son décès provoqué par une crise cardiaque. Les sommes qu’il avait perçues à titre d’arrhes furent remboursées aux 10 candidats acquéreurs.

C’est à nouveau le père Kubsz qui vint en aide à PMSz. Il connaissait un monsieur âgé, un belge, à qui il parlait de l’action de PMSz et du centre de vacances nouvellement acheté. Ce monsieur fit un don de 200.000 FB soit ± 5.000 Euros. A la même époque, le père Kubsz fit la connaissance de Madame Zofia Zubel qui prêta à PMSz 500.000 FB ( ± 12.500 Euros ) [NDT : et qui, en plus, fit l’acquisition de la brique de 100.000 FB soit ± 2.500 Euros]. Tous les prêts furent remboursés aux échéances fixées.

On avait acheté un hôtel abandonné avec ses dépendances et un parc en friche. Il fallut nettoyer les chambres, trouver des lits, des matelas, du matériel de cuisine, nettoyer le parc. Vinrent alors travailler des retraités et ceux qui ne l’étaient pas encore : mineurs, ouvriers d’usine, ingénieurs, employés, professeurs d’université.

Monsieur Leon Czak a consacré beaucoup de temps à cette tâche. Messieurs J. Stefański, Z. Bardo et Kaźmierczak se sont efficacement attelés à la recherche des lits, matelas, ustensiles de cuisine. Le transport de tous ces meubles et équipements fut l’œuvre de Monsieur W. Bień. Il dénicha dans son usine un camion ad hoc et son chauffeur. En un mot, les premières colonies purent se dérouler, comme prévu, durant l’été 1961.

Il faut aussi souligner, en ce qui concerne les colonies, la collaboration développée avec la PMSz de la République fédérale d’Allemagne. Cette collaboration perdure jusqu’à aujourd’hui [NDT : 1992].

Encore deux mots à propos des finances des années 60, années durant lesquelles PMSz reçut d’autres dons :

  • 909 FB ( ± 2.022 Euros ) de la société « Pro Polonia » dont le président était le consul honoraire Karol Prus-Piołunowski, suite à l’arrêt de ses activités,
  • 398 FB ( ± 1.760 Euros ) des comités régionaux ainsi que du comité central, comités créés à l’occasion du millénaire de la Pologne catholique,
  • 000 FB ( ± 1.250 Euros ) de l’Évêque du diocèse de Liège,
  • 000 FB ( ± 2.500 Euros ) sous forme de subsides annuels de 15 à 20.000 FB ( ± 375 à 500 Euros ) de l’organisation « L’Aide à l’Église en détresse», pour laquelle travaillait le père Alfons Stopa.

Pour terminer, il faut mettre en exergue que les conditions qui présidèrent à la naissance du Centre de Formation et de Vacances de PMSz de Comblain-la-Tour sont la preuve que les polonais sont de bons gestionnaires lorsqu’ils sont maîtres de leurs décisions. C’est cette atmosphère qui a régné, et qui règne toujours, au sein de PMSz. [NDT : ce sont les paroles prononcées par Mr. Rzemieniewski en 1992].

Ses membres furent, et sont, les organisations indépendantes, les décisions furent prises en commun et, par conséquent, on était au courant dans les régions de ce que PMSz faisait et on ne fut pas déçu.

Malgré nos divergences politiques, nous avons tous travaillé ensemble, et nous continuons à le faire, afin que la Pologne soit libre.

Et puisqu’Elle est libre maintenant, notre effort ne fut pas vain.

Mons, le 02/05/2016 : André Karasinski

0335_Ksiadz_Karol Kubsz
0335 : Ksiadz Karol Kubsz
0336_Tadeusz  Plater-Zyberk
0336 : Mr Tadeusz Plater-Zyberk
0337_Rudolf Wilczek
0337 : Dr Rudolf Wilczek
0338_Józef Rzemieniewski
0338 : Mr Józef Rzemieniewski
0339
0339 : COMBLAIN-LA-TOUR : La propriété achetée par la Macierz Szkolna.

 

0044 – Ks Czesław Kiek, Schr.

Ks Czesław Kiek, Schr. 

1979 a été une année de transition…

Ce n’est pas seulement une décennie qui s’achevait, c’est une page qui se tournait, un chapitre qui se refermait.

Jusque-là, et depuis le début des années soixante, c’est Ks Kurzawa qui dirigeait les colonies à Comblain.

Souvent, il était secondé par un autre prêtre. On en a vu passer quelques-uns.

Celui dont on se souvient le mieux, c’est Ks Kiek . Ce prêtre polonais, qui accompagnait les enfants venus d’Allemagne, a été avec nous de nombreuses années. Son visage nous est familier et son souvenir agréable.

Ce n’est pas comme cet autre prêtre, venu lui aussi d’Allemagne, et qui a débarqué un jour en nous imposant sa discipline et sa rigidité. C’était une espèce de grand échalas dégingandé, très mince, le regard froid et austère, et le ton glacial. Celui-là, on préfère ne pas se souvenir de son nom. Si vous vous rappelez comment il s’appelait, s’il vous plaît, gardez-le pour vous. Les mauvais souvenirs ne nous intéressent pas.

Il était tellement tyrannique, que sa seule ombre faisait déjà trembler même les cuisinières qui venaient d’Allemagne. Elles couraient autour de lui comme des esclaves autour d’un tyran.

Heureusement, les autres cuisinières, celles qui venaient de Belgique et qui avaient l’habitude ne se laissaient pas faire. Elles encourageaient même les malheureuses à relever la tête. Ma mère qui faisait partie de ces dernières, ne ratait aucune occasion pour remettre à sa place ce triste personnage.

Ks Kiek , c’était tout le contraire. Son visage jovial et son allure d’ambassadeur respiraient la bonhomie.

Bien sûr, nous n’avons pas eu, avec lui, énormément de contact. Il jouait modestement son rôle d’adjoint ; n’intervenait que quand c’était vraiment nécessaire ; laissait à Ks Kurzawa le leadership.

On pouvait parfois les voir, tous les deux, dans le parc, lire leur bréviaire, tout en marchant à distance respectable l’un de l’autre. Chacun à son rythme. Le pas de Ks Kiek était plus lourd. Sans doute était-il moins speed que Ks Kurzawa, mais, à eux deux, ils formaient un beau couple.

1979 fut la dernière année de leur complicité.

Même si je n’étais plus là, les photos 233, 234 et 235 m’émeuvent. Elles n’ont pas besoin d’être sous-titrées.

On y voit un homme ému, qui sait déjà que c’est la dernière fois ; on y voit des poignées de main chaleureuses et appuyées qui expriment la reconnaissance ; on y voit deux hommes d’église qui ont tant partagé et qui essaient de garder le contrôle de leur émotion ; on y voit deux hommes se dire « A Dieu » ; j’y vois même Ks Kiek retenir ses larmes en contemplant, une dernière fois le théâtre d’une époque qui s’achève.

C’est d’autant plus touchant que de Ks Kiek , on ne connaît pas grand-chose. Si vous avez plus d’information sur lui, n’hésitez pas. Il mérite bien notre sympathie.

À partir de l’année suivante, 1980, c’est Ks Ryszard Sztylka qui prendra, pour un temps la relève. Ensuite, c’est Mr Dulak qui sera le responsable des colonies.

À tous ces Messieurs, nous ne pouvons qu’offrir notre gratitude.

18/01/2016 – Jean-Pierre Dziewiacien – Merci à André Karasinski pour ce qui suit.

André Karasinski a essayé d’en savoir plus sur Ks Kiek. Voici le résultat de ses recherches :

Kiek, Czesław Schr., Aumônier pour les fidèles de la langue polonaise dans la partie du Bas-Rhin du diocèse de Münster, né à Poznan, le 25/12/1907, ordonné prêtre le 29/9/1940, décédé le 6/1/1984.
http://www.bistum-muenster.de/index.php?cat_id=15206&selected=20130106

Schr : ( Latin : Societas Christi pro Emigrantibus Polonis ; Polonais : Towarzystwo Chrystusowe dla Polonii Zagranicznej ). La Société du Christ pour les émigrants de Pologne est une société de vie apostolique fondée par le cardinal Hlond, alors primat de Pologne, le 8 septembre 1932, avec l’assistance du père Ignace Posadzy. Elle regroupe environ 400 prêtres aujourd’hui.

En analysant d’autres sources trouvées sur internet – mais, par manque de précision dans les sources, ma démarche n’est pas vraiment scientifique et je ne garantis pas l’exacte vérité de ce que j’avance – j’en déduis que le père Czesław Kiek serait arrivé en Westphalie en 1945, en droite ligne d’un camp de concentration.

Jusque en 1960, il aurait officié comme aumônier polonais à  Mönchengladbach, Essen, Dortmund.

Ensuite, il aurait été envoyé en France dans la région de Bruay-la-Buissière ( 30 km à l’ouest de Lens ) où il y avait un séminaire de la Société du Christ pour les émigrants de Pologne. En 1967 il serait revenu en Allemagne, à Xanten et aurait été le premier prêtre portant officiellement le titre de pasteur des catholiques de langue polonaise dans la région du Bas-Rhin ; il aurait occupé cette fonction jusque en 1983. On trouve encore sa trace ( apparemment à la fin de sa vie ) à Duisburg-Rheinhausen et Aachen. Le nom du père Kiek est également cité, à plusieurs reprises, sur le site de la Polska Macierz Szkolna en Allemagne.

Sites consultés ( entre autres ):
http://pmkniederrhein.de/rys-historyczny/
http://www.pmk-mg.de/nasza-parafia/historia-misji.html
http://www.xpol.de/pmk-aachen/15jahre/index.htm
http://www.pmk-essen.de/index2.php?id=historia
http://pmkdortmund.de/polska-misja-katolicka.html
http://polskamacierzszkolna.de/wordpress/?page_id=6
http://www.bruay.tchr.fr/public/default/download/wydarzenia.pdf
http://australia.chrystusowcy.org/kronika-prowincji/_1680?plik=81

André Karasinski

0233_1979
0233 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ks Kiek : Mme Bardo ; Ks Kiek ; Mme Koldziejka ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ).
0234_1979
0234 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ks Kiek : ( ? ) ; Ks Kurzawa ; Ks Kiek ; Nathalie Swiderski ; Dominique Ogonowski ; Hélène Piech ; ….
0235_1979
0235 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ks Kiek.
0236_1979
0236 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : Ks Kiek : Mme Bardo ; ( ? ) ; le séminariste Kazik ; Mr Paterka ; Ks Kiek ; Ks Kurzawa. …. Henri Zapalowski, … , Piotr et Thomasz ? de Warsowie ; Richard Chwoszcz ; Freddy Motala ; Michel Konarski ; ( ? ) ; Béatrice Laffut ; Monique Paluszkiewicz ; Fabienne Laffut ; Marilyne Desmet ; Hélène Piech ; ( ? ) ; Irène Malek.

Ks Kiek – version allemande : traduit par Monica NAUSCHUTZ

Hallo Ihr Lieben,

Ks Kiek,

1979 war ein Jahr des Uebergangs… Es wurde nicht nur eine Seite umgeschlagen sondern ein Kapitel geschlossen.

Bis dahin ; und seit den frühen sechziger Jahren ist es Ks Kurzawa der die Kolonie in Comblain führte, oft würde er unterstützt von einen anderen Priester. Wir sahen mehrere die Revue wechselen.

Der, den wir uns am besten in gute Erinnerung erhalten haben ist KS. Kiek, ein Polnischer Priester der die Kinder aus Deutschland begleitete. Sein Gesicht ist uns vertraut und wir haben nur schöne angenehme erinnerungen an Ihm.

Diese schöne erinnerungen können wir nicht nach empfinden bei den anderen Priester aus Deutschland der uns überrumpelte mit eizerne Diziplin und Starrheit. Er war eine Art von schlaksiger Bohnenstange, sehr dünn ; mit einen eisigen kalten, strengen Blick. Wenn sie sich seinen Namen erinneren,bitte behalten sie es für sich. Wir möchten uns nur schöne Erinnerungen erhalten.

Er war so tyrannisch dass allein sein Schatten bereits die Köchinnen ( die aus Deutschland kamen ) fröstelen liess, sie liefen herum wie Sklaven um einen Tyrannen.

Glücklicherweise liessen sich die Köchinnen aus Belgien nicht tyrannisieren ; sie mutigten die anderen an diesen Tyrannen den Kopf zu bieten.

Meine Mutter auch Köchin liess keine Gelegenheit aus um dieser Tristen Person die Meihnung zu sagen.

Ks Kiek, er war das genaue Gegenteil. Ein LiebenswertesStralend, Freundliches Gesicht. Sicher, wir hatten nicht so viel Kontakt mit ihm. Er spielte bescheiden seine Rolle als Assistent von Ks Kurzawa und grif  nur ein wen es wirklich notwendig war, amsonnsten behielt Ks Kurzawa die leitung.

Manchmal konnte mann beide sehen wie sie im Park beide ihr Brevier lasen auf respektabelen Abstand von einander, jeder im eigenen Tempo. Ks Kejk mit schweren Schritt, ohne Zweifel viel langsamer als Ks Kurzawa aber zusammen ein nettes Paar.

1979 war dass letzste Jahr ihres zusammen seins.

Auch wenn ich nicht mehr da war, Bild 233, 234 und 235 berühren mich, sie brauchen nicht unterschriftet werden. Sie zeigen einen Mann, der schon weiss dass dies dass letzste mal is t : wir sehen warmes Händeschüttelln die Dankbarkeit ausdrücken ; wir sehen zwei Kirchenmänner die versuchen die Kontrolle über ihre Emotionen zu halten geteilt wird; wir sehen zwei Männer sagen ; “Gott” ; ich sehe sogar wie Ks Kurzava seine Tränen zurück hält beim nachsinnen; ein letzstes Mal ; dass Theater einer Epoche ist beendet.

Es berührt uns um so mehr dass wir so wenig wissen über KS Kiek, wir wissen nicht mal ob wir seinen Namen richtig schreiben. Wenn sie mehr Informationen haben über ihm, melden sie sich, er verdient unsere Symphatie.

Ab den Jahr 1980 ist es Ks Ryszard der die Kolonie leitete, danach ist es Herr Dulak verantwortlich für die Kolonie.

An al diese lieben Herren möchten wir unsere Dankbarkeit zum Ausdruck bringen.

Un tout grand Merci à Monica NAUSCHUTZ pour la traduction.

 

0037 : L’album de Mr et Mme Bardo

Nous avons récupéré l’album de photo de Mr et Mme Bardo.

C’est un album de famille … au sens large du terme … nous faisons tous partie de cette famille.

Si le couple Bardo a consacré sa vie à Comblain-la-Tour, c’est pour défendre un idéal, un esprit, un rêve.

Zbigniew Bardo a trouvé, très jeune, sa voie. Il a compris très vite que seul le scoutisme répondrait à ses aspirations. Il ne pouvait qu’adhérer à ses valeurs : « Le scoutisme a pour mission de contribuer à l’éducation des jeunes afin de participer à la construction d’un monde meilleur peuplé de personnes épanouies, prêtes à jouer un rôle constructif dans la société. »

Il s’est donc engagé … à fond. Sans jamais reculer.

Pendant la guerre, le scoutisme polonais – le scoutisme tout court – était interdit, par  l’autorité allemande, et passible d’emprisonnement. C’est pour cette raison que Zbigniew Bardo a été condamné à l’incarcération, au camp d’Auschwitz, d’où il est sorti, en 1945, en récupérant son petit sac scout avec son équipement de sport.

Il en est sorti encore plus déterminé que jamais à être utile et à contribuer à bâtir un monde meilleur.

Vous devez absolument savoir que le scoutisme polonais, dans l’immédiate après guerre, est à l’origine des vacances pour enfants polonais en Belgique, en général, et à Comblain-la-Tour en particulier.

C’est comme ça que quelques idéalistes comme Zbigniew Bardo, mais aussi Mr Stefanski, originaire lui de Péronnes et parti ensuite à Liège, et quelques autres  tous issus du mouvement scout ont organisé, en été, sous l’étiquette scoute, presque tout l’encadrement, des séjours de vacances à Bouillon, d’abord, à Nieuport, ensuite, – mais aussi à Ham-sur-Lesse et à La Hulpe pour les filles – et à Comblain, enfin. Et pas seulement les vacances …

C’est d’ailleurs cette immense contribution qui a fait que Mr Edward Pomorski, commandant des scouts polonais de Belgique, deviendra l’inspecteur des Ecoles Polonaises Libres en Belgique : Polska Maciez Szkolna ( en abrégé PMSz ). C’est cette dernière qui possède toujours la maison et le site de Comblain-la-Tour.

Je rêve de les citer tous. Tous les Bardo, les Paterka et tous les autres  du Limbourg, de Liège du Hainaut et d’ailleurs … Ils méritent toute notre gratitude. S’il vous plaît, aidez-nous à graver leur nom, pour toujours, sur le fronton de notre reconnaissance éternelle.

L’album de photos des Bardo est un héritage. C’est Notre héritage. Nous allons le partager.

On y trouve, pêle-mêle, des photos de pas mal d’entre-nous … de toutes les régions confondues et même d’enfants venus de l’étranger. Le tout dans une joyeuse pagaye.

Cet album reflète l’esprit de tolérance, d’accueil et de respect mutuel qui régnait à Comblain-la-Tour.

Pour rentrer au centre Millennium, il n’a jamais été question de montrer pattes blanches, de présenter un visa ou d’adhérer, stricto sensu, à des thèses dominantes. Que vous parliez polonais, ou pas, que vos parents soient d’origine polonaise, ou pas, que vous soyez de fervents catholiques, ou pas, les sourires qui vous accueillaient étaient les mêmes. Et on ne vous demandait pas ce que vous aviez fait « avant », ou ce que vous allez faire « après ».

Cet esprit d’ouverture est largement inspiré par les idéaux du scoutisme.

Dans son dernier message – rendu public après sa mort – Baden-Powell résumait ainsi sa pensée :

« Essayez de quitter ce monde en le laissant un peu meilleur que vous ne l’avez trouvé et quand l’heure de la mort approchera, vous pourrez mourir heureux en pensant que vous n’avez pas perdu votre temps et que vous avez fait de votre mieux. »

Monsieur Bardo, et vous aussi tous les scouts de la première heure, vous qui avez cru à vos rêves et œuvré dans l’intérêt général, vous pouvez reposer en paix ; vous avez rendu le monde meilleur que vous l’avez reçu.

Vous avez fait de votre mieux … et même beaucoup plus.

En poursuivant vos idéaux, et évitant les pièges tendus par les intégristes de tous poils et les tourmenteurs congénitaux, vous avez participé à construire, non seulement le Centre Millenium, mais aussi nos personnalités.

Je terminerai en citant une dernière fois Baden-Powell.

Puisse son rêve se réaliser. Puissions-nous prendre exemple sur les Bardo, les Paterka, les Stefanski, et tous les autres, tous ceux qui ont placé l’intérêt  du groupe et de la communauté au-dessus :

« Nous avons besoin d’un changement d’esprit.” Cette phrase exige de nous que nous enlevions la première place à notre avantage personnel et que nous le remplacions par une attitude amicale envers les intérêts d’autrui. » Baden-Powell,  Les 1001 activités de l’éclaireur, 1921.

30/11/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien

PS : Un grand merci à Georges Bardo pour nous avoir transmis cet album. Un grand merci à Alexandre Kozlowski pour avoir recueilli le témoignage de Zbigniew Bardo avant son décès.

196_2002
0196 : COMBLAIN-LA-TOUR – 2002 : Devant la maison. : Agnela Paterka ( la fille de Mr Paterka ) ; Marisia Dulemba ; Mr Bardo ; Barbara Wojda ; Mr Dulak ?.
197_1979
0197 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1979 : L’intendance : ( ? ) ; Pani Duszowa de Pologne  ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mr Bardo ; Mme Bardo ; Mme Koldziejka ; Jola Blazejczyck.
198_1987
0198 : COMBLAIN-LA-TOUR – 1987 : Piquenique dans les bois : Jola Blazejczyck ; ( ? ) ; Mr Bardo ; Mr Paterka ; Mr Dulak ?
199
0199 : COMBLAIN-LA-TOUR : Mr Bardo ; Mme Bardo ; ( ? ) ; ( ? ) ; Mme Koldziejka ; ( ? ).
200
0200 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant le perron : ( ? ) ; Mme Koldziejka ; Mr Bardo ; ( ? ) ; ( ? ).

0033 – Ks Kurzawa

Serge Lama chantait : « J’ai essayé à cent reprises de vous parler de mon ami, mais comment parler d’une église dont l’accès vous est interdit ? ». C’est exactement ce que je ressens à chaque fois que j’essaie de parler de Ks Kurzawa.

Il était toujours présent, toujours à la hauteur de son rôle. Il fait partie de notre histoire commune. Il fait partie de l’histoire de chacun de nous, mais que savons-nous de lui ? Pas grand-chose. Il est cette église dont l’accès nous est interdit.

Je ne dis pas que nous étions toujours d’accord avec lui … loin de là.

On pourrait remplir des pages et des pages sur nos différences d’appréciation, sur nos crispations, sur notre besoin de liberté et sur toutes les bêtises pour lesquelles on s’est fait engueuler. D’ailleurs, on va le faire…

Mais, il nous faut bien admettre qu’il a été le personnage central de nos folles aventures à Comblain.

Chaque matin, à la levée du drapeau, et chaque soir, à la descente, il était là … à l’endroit qu’il avait choisi … de l’autre côté du terrain, mais exactement en face du mât du drapeau.

Et les deux symboles se faisaient face. D’un côté le drapeau, de l’autre côté l’autorité.

D’un côté la patrie, de l’autre côté l’église. D’un côté les racines, de l’autre côté la foi.

Ks Kurzawa, c’était l’autre mât. Il y avait celui sur lequel flottaient le rouge et le blanc des couleurs nationales et il y avait celui sur lequel flottait le noir de sa soutane. Lequel de ces mâts était le plus droit, le plus rigide ? En tout cas, tous les deux s’élevaient vers le ciel. Et quand le vent prenait plaisir à agiter les tissus… c’est souvent Ks Kurzawa, dans sa vieille robe noire, qui paraissait le plus fragile.

Quant à nous, c’est évident que nous n’avons pas toujours été aussi raisonnables, ni aussi gentils qu’il le méritait.

Je me rappelle, avec un sentiment désagréable de culpabilité, cette anecdote : On avait dû faire une connerie, une de plus, – honnêtement, je ne me souviens plus de quoi il s’agissait – et Ks Kurzawa était en train de nous engueuler. Nous étions là, tous les quatre, Marek Bujanowski, son frère Géniu, Alexis Lagocki et moi, en train de subir la foudre du prêtre. Ce n’était pas la première fois ; loin de là. Mais cette fois-ci, c’était en public, et qui plus est, devant les filles. Notre amour-propre en prenait un sacré coup. Nous étions vexés à mort et bien décidé à avoir notre revanche.

Alors, comme des petits cons, on est monté au premier étage ( à ce moment-là, nous logions au premier étage, dans le fond ; c’était peut-être un cours de moniteurs ) et on a commencé, dès l’escalier et jusqu’au fond du couloir, à marcher en claquant violemment les pas, d’une façon très militaire, et en chantant très fort « Heidi heido heida, Heidi heido heida, Heidi heido hei da la la la la… ».

 La maison entière s’est mise à trembler sous nos pas. Ks Kurzawa, qui était resté dans le réfectoire, a vu le plafond vibrer et son sang se glacer. Lui, qui a tant souffert durant la guerre, qui a connu le camp de concentration et conservé des cicatrices si douloureuses, il s’est sans doute vu replonger dans l’horreur.

Après un court moment de stupeur, il s’est lancé dans l’escalier en courant. Quand il nous a rejoints, il s’est mis à hurler comme « c’est pas possible ». Nous ne l’avions jamais vu dans une colère aussi noire.

On a juste baissé les yeux. Notre bêtise était impardonnable, et nous le savions bien. On n’a pas bronché.

On s’est laissé punir. Je ne me souviens plus de la punition, mais nous l’avions largement méritée.

Si je raconte cette histoire, c’est surtout pour me soulager, pour m’excuser et pour exorciser tout le mal qu’on a pu faire. L’adolescence, c’est aussi ça… repousser les limites, tester l’autorité, aller trop loin et… le regretter.

Au nom de tous les Anciens de Comblain, je présente à Ks Kurzawa toutes nos excuses pour toutes nos conneries, et il y en a eu tellement. Je sais qu’il nous aimait et qu’il nous a déjà pardonné.

Bon, maintenant que ça, c’est fait : allez-y racontez-nous Vos bêtises. A quoi servirait de faire des sottises, si ce n’est pas pour les partager ? Et de toute façon, il y a prescription. Alors à vos plumes…

02/11/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien

0171 : COMBLAIN-LA-TOUR : Autour du drapeau : Ks Kurzawa ;  Du côté des garçons : Pani Merta ; Georges Bardo ; Pierre Front ; François ? ; Georges Załobel ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Marek Bujanowski ; ? …. Du côté des filles : ? …
0171 : COMBLAIN-LA-TOUR : Autour du drapeau : Ks Kurzawa ; Du côté des garçons : Pani Merta ; Georges Bardo ; Pierre Front ; François ? ; Georges Załobek ; Jean-Pierre Dziewiacien ; Marek Bujanowski ; ? …. Du côté des filles : ? …
0172_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ks Kurzawa ; ……………
0172_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR : Ks Kurzawa ; ……………
0173_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR :: Devant la petite chapelle : Pani Bardo ; Fabienne Laffut ; ? ……………
0173_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR :: Devant la petite chapelle : Pani Bardo ; Fabienne Laffut ; ? ……………
0174_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la petite chapelle : Ks Kurzawa ; Ks Kejke ; Pani Bardo ; Mr Paterka ; Michel Konarski ; Richard Szymczak ; ?….
0174_1978 : COMBLAIN-LA-TOUR : Devant la petite chapelle : Ks Kurzawa ; Ks Kiek ; Pani Bardo ; Mr Paterka ; Michel Konarski ; Richard Szymczak ; ?….
0175 : COMBLAIN-LA-TOUR : En promenade : Ks Kurzawa ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) - ( collection Zdzisław Blaszka )
0175 : COMBLAIN-LA-TOUR : En promenade : Ks Kurzawa ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) – ( collection Zdzisław Blaszka )
0176_1977 : COMBLAIN-LA-TOUR : Extrait du journal Narodowiec : Ks Kurzawa ; Pani Merta ; ? ……
0176_1977 : COMBLAIN-LA-TOUR : Extrait du journal Narodowiec : Ks Kurzawa ; Pani Merta ; ? ……

0025 – Mystères de la mémoire

Regardez sur la photo 126. Vous la reconnaissez ?

Ceux qui sont sur facebook – et qui ont tout lu – connaissent déjà la réponse. Mais CHUT… laissez réfléchir les autres.

Alors, ça vous revient ? Mais si, la dame au centre de la photo ; avec sa sacoche et sa robe à fleurs ?

Elle, elle vous a repérés. Elle vous regarde droit dans les yeux. Ce n’est pas le genre « timide ».

J’avoue que moi aussi, j’ai eu du mal. Je ne l’ai pas reconnu. Pourtant…

Allez, je vous laisse encore un petit moment pour remuer vos méninges.

Sur la photo, il y a aussi Mr Jóseph Rzemieniewski ( qui était journaliste et correspondant du journal Narodowiec ), Ks Kurzawa et Pan Jan. Et même eux, ils font mine de ne pas avoir vu la dame.

Vous donnez votre langue au chat ?……… Pani Merta

Moi aussi ça m’a fait ça : j’ai été parcouru par un frisson.

Dès que Zdzislaw Blaszka a prononcé ce mot-là, un tas d’émotions sont revenues. Mais surtout, comme une angoisse, Pani Merta est de retour. Brrr.

Je suppose que vous êtes comme moi. Ceux qui l’ont côtoyé s’en souviennent. Cette brave dame nous a laissé des séquelles, comme une empreinte douloureuse sur « la page blanche de nos innocentes adolescences » ( oui, je sais… il faut le dire vite et pas trop insister ). Ceux qui ne l’ont pas connu – les chançards – ignorent à quel point elle nous paraissait tyrannique.

Avec le recul, c’était peut-être une personne charmante ? Peut-être quelqu’un qui s’était investi de la mission ingrate de nous faire marcher droit ? Je ne l’ai pas suffisamment pratiqué pour sonder l’intérieur de cette âme-là. L’extérieur nous suffisait, et nous affichions à son égard – et uniquement en sa présence – un respect respectueux. Bref, elle nous faisait peur. Pourquoi ?

J’ai beau creuser ma mémoire, impossible de me rappeler un seul exemple pour illustrer. Ce n’est qu’un sentiment diffus et inconfortable ancré au plus profond de nos terreurs d’adolescents.

Apparemment, les filles du Limbourg ont gardé d’elle est excellent souvenir. Bizarre.

Peut-être que Pani Merta voulait seulement « protéger » les filles du Limbourg contre les garçons wallons ?

Et pourtant, nous l’avons complètement oublié. Même en regardant la photo.

C’est le fait de prononcer son nom qui a déclenché le processus de mémoire.

Et autre exemple : il y a quelque temps, en discutant avec Czesiu Kucharzewski, il a prononcé un autre nom, tout aussi, évocateur : Lothard. Ça ne vous dit rien ? Je l’avais oublié, lui aussi. Czesiu m’a rappelé ce qui suit :

« Lothard – allemand qui d’après ma mémoire ne pétait pas un mot de polonais d’où communication difficile – s’amusait à viser nos arrière-trains ( surtout celui des filles ) avec un pistolet à plomb qu’il avait acheté au petit magasin de souvenirs de Comblain.

Même si l’arme était peu puissante, cela faisait mal et ne faisait rire que lui.

 Il avait réussi à mettre toute la colonie en alerte ½ journée ; on s’est tous mis en vain à sa recherche.

Monsieur s’est ramené tranquillement après quelques heures expliquant qu’il était parti pêcher au petit matin ne comprenant pas pourquoi tout le monde s’inquiétait de son absence.

Le curé allemand, entre autres, était, à raison, furibard.

 J’ai sûrement oublié d’autres épisodes, mais impossible qu’il n’y en ait pas eu.

Je doute aussi qu’on lui ait permis de revenir les années suivantes. »

Pani Ludka Merta, Lothard, et beaucoup d’autres ne renaissent dans nos mémoires que si quelqu’un les évoque. Qui se souvient encore de Violette ( photo 128 ) ? et de Tam-tam ?

C’est un peu comme dans l’œuvre de Marcel Proust « Du côté de chez Swan ». Un parfum, une odeur, un mot sont autant d’invitation à la nostalgie. Sauf que nos souvenirs à nous, ils sont plutôt « Du côté de chez Wen ».

14/09/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien – https://anciensdecomblain.com/

PS : Pour ceux qui n’ont pas tout lu, ou tout mémorisé, Mr et Mme Wen sont ce couple très sympa qui dirige la superette à côté du pont de Comblain-la-Tour.

0126 : COMBLAIN-LA-TOUR – Devant l’escalier latéral : Mr Jóseph Rzemieniewski ; Ks Kurzawa ; Pani Ludka Merta ; Pan Jan.
0126 : COMBLAIN-LA-TOUR – Devant l’escalier latéral : Mr Jóseph Rzemieniewski ; Ks Kurzawa ; Pani Ludka Merta ; Pan Jan. ( collection Zdzisław Blaszka ).
0127 : COMBLAIN-LA-TOUR – Sur l’escalier de l’entrée : Aux cheveux noirs, elle venait chaque année de Pologne pendant 2 mois pour travailler aux cuisines ; Mme Bardo ; Mme Koldziejka ; ( ? ) ; Pani Ludka Merta ; l’enfant ( ? ).
0127 : COMBLAIN-LA-TOUR – Sur l’escalier de l’entrée : Pani Duszowa, aux cheveux noirs, elle venait chaque année de Pologne pendant 2 mois pour travailler aux cuisines et restait même pour le séjour des retraités ; Mme Bardo ; Mme Koldziejka ; ( ? ) ; Pani Ludka Merta ; l’enfant ( ? ).
0128 : COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc : Violette ? ; Eveline Ogonowski.
0128 : COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc : Violette ? ; Eveline Ogonowski.

0012 – La famille Bardo

Bonjour à tous et à toutes,

La famille Bardo est indissociable de Comblain-la-Tour. Mr et Mme Bardo ont consacré leur vie au bon fonctionnement de la maison polonaise. Ils ont largement contribué – avec quelques autres – à nous laisser Comblain en héritage. Photos 68 et 69.

Les anecdotes concernant Mr ou Mme Bardo sont légions.

Personnellement – et comme à mon habitude – je me contenterai d’aborder le sujet par le « petit bout de la lorgnette ».

Cette année-là, mon moniteur était un certain Krystof  ( en rouge sur la photo n° 70, juste à droite de Ks Kurzawa ). C’était un gars robuste, bien dans sa tête et bien sur ses jambes. Membre des scouts du Limbourg, il était le responsable du groupe Wisła.

Son autorité naturelle et son sens du respect en imposaient.

Moi, je devais avoir 8 ou 9 ans. Notre groupe était composé d’une bonne quinzaine d’enfants de mon âge.

Toute cette joyeuse troupe logeait dans la petite maison au bord de l’Ourthe. Nous disposions de 2 petites chambres et 2 grandes, réparties au rez-de-chaussée et au premier étage. Avec un chef comme Krystof, nous marchions droit et personne n’avait jamais rien à nous reprocher. Jusqu’au jour où…

C’était un vendredi après le repas de midi. La consigne nous imposait, à tous, une sieste d’une heure et demie. Nous étions donc en chambre – dans un calme relatif – à lire ou à écrire aux parents, quand… tout d’un coup… et sans vraiment savoir pourquoi… la pagaye s’est installée : bataille générale de coussins. Je ne sais pas qui a commencé, mais Krystof a laissé faire. Pire, il s’y est mis aussi ! Attiré par le bruit et les cris, les enfants des 3 autres chambres sont arrivés et tous se sont jetés dans une bagarre totale : Krystof et son sous-moniteur contre tous les autres. Très vite, des plumes ont volé dans toute la chambre. On aurait dit des belettes dans un poulailler.

Rapidement, les matelas se sont érigés en barricades. Tout ce qui pouvait servir de matériaux pour construire des remparts était réquisitionné ; tout ce qui pouvait servir d’arme était utilisé. Des couvertures sont passées par la fenêtre, des draps aussi. C’était le chambard absolu. La chambre ne ressemblait plus à rien ; si à un champ de bataille. Mais le pire était encore à venir…

Quand la première tomate s’est écrasée contre le mur… il y a eu un moment de stupeur. Qui avait osé dépasser les bornes ? Qui avait ramené, la veille, du marché de Comblain-au-Pont ces tomates ? Et qui les sacrifiait maintenant comme projectiles ?

Mais quand la deuxième s’est écrasée à son tour, l’hystérie collective a repris de plus belle. C’était l’apocalypse, le breakdown.

On ne s’était jamais autant amusé.

Nos cris de joie devaient s’entendre de loin et ont fini par attirer l’attention de Mr Bardo. Personne ne l’a vu arrivé. Nous avions mieux à faire. Quand il est apparu dans l’encadrement de la porte… et qu’il a vu le « bałagan »… il a jeté ses bras en l’air en hurlant : « Skandal, skandal ». Et il est reparti, en courant, chercher Ks Kurzawa en continuant à crier « Skandal, skandal ».

Cette courte apparition, nous a tétanisés. C’était comme-ci, en une fraction de secondes, nous prenions enfin conscience de la gravité de la situation. Nous avions dérapé. La folie collective faisait maintenant place à une culpabilité douloureuse. Mais très vite, notre instinct de conservation nous a dicté le bon réflexe : tout remettre en place. Vite. Très vite. Tout me monde s’y est mis.

Les uns ramassaient les plumes, les autres refaisaient les lits. Celui-là est descendu ramasser ce qui était dehors, et celui-ci frottait les taches de tomates. Le balai, la ramassette, les torchons, mais aussi les essuies, les gants de toilettes et… les brosses à dents, tout s’est mis en action en même temps pour effacer les traces du dérapage. Et pourvu que Ks Kurzawa tarde à venir…

Heureusement, le bon Dieu est du côté des « repentis ». Ks Kurzawa était loin. Sans doute au fond du parc à lire son bréviaire comme tous les jours. Le temps que Mr Bardo le retrouve, lui explique et le ramène, dix minutes s’étaient écoulées.

Et quand, finalement, ils ont fait irruption dans la chambre, tous les deux, essoufflés, c’est un calme absolu qui y régnait.

Nous étions couchés, sagement, sur nos lits ; chacun sur le sien. Krystof et le sous-moniteur étaient assis un livre à la main. Ils avaient même l’air d’être étonnés par cette visite impromptue. On entendait voler les mouches.

Mr Bardo s’est agenouillé pour voir en dessous des lits : rien. Ils ont ouvert quelques armoires métalliques sans rien trouver d’anormal. Ils ont cherché les tomates. Quelles tomates ? Se sont précipités sur la poubelle : vide et propre.

Aucun des deux n’a ouvert la bouche. Qu’auraient-ils pu dire ? Leurs visages reflétaient une colère contenue, mais impuissante.

Ils ont fini par redescendre, la « queue entre les jambes ».

Quand ils ont été suffisamment loin, nous avons éclaté de joie ! On s’embrassait les uns les autres. C’était un immense soulagement.

J’ignore si, après cet épisode, Krystof a été « recadré ». Il n’en n’a jamais parlé. Mais notre affection pour lui s’est encore accrue.

Quant à Mr Bardo… je n’ai pas raconté cette histoire pour le diminuer. Au contraire. Il jouait parfaitement son rôle.

Dans le petit jeu du chat et de la souris, cette fois-là, c’est nous qui avions gagné. Mais lui aussi a gagné.

Il a démontré qu’il protégeait NOTRE héritage, mais que, dans le fond, il nous aimait bien.

Il a prouvé qu’il n’était pas rancunier et jamais il n’est revenu sur l’incident.

Il représentait une autorité que notre statut d’adolescent nous dictait de provoquer. Les relations n’ont pas toujours été simples.

Mais, tout compte fait, il mérite bien notre tendresse.

Panie Bardo, dziękujęmy wam za wszystko.

Sur la photo 71, Pan Bardo admire sa fille – la très belle Alice – qui exécute une danse des gitans avec une grâce absolue.

03/08/2015 – Jean-Pierre Dziewiacien

0068 - COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0068 – COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0069 - COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0069 – COMBLAIN-LA-TOUR : la famille Bardo
0070 - COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc en nocturne : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Franek Klimanowicz ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Krystof ? ; Ks Kurzawa
0070 – COMBLAIN-LA-TOUR – Dans le parc en nocturne : ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Franek Klimanowicz ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; ( ? ) ; Krystof ? ; Ks Kurzawa
0071 - COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – de jour – devant le perron : Les danseuses : ( ? ) ; Alice Bardo ; ( ? ) Sur l’escalier à gauche : Mr Bardo
0071 – COMBLAIN-LA-TOUR : Ognisko – de jour – devant le perron : Les danseuses : Thérèsia Swierkowicz ; Alice Bardo ; ( ? ). Sur l’escalier à gauche : Mr Bardo

C’est VOTRE tour … racontez-nous vos chahuts, vos chambards et toutes les bêtises que vous avez faites à Comblain.

Nous sommes impatients de vous lire.