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1899 (8 JANVIER!
ASSOCIATION AMICALE
H.E MiluiM.i: SUPÉRIEURE.
PARIS
UMI.UIIII. LEciPOLU CEBÏ
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[ASSOCIATION AMICALE p > *
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ANCIENS ÉLÈYBS D.E L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE-
FONDEE LE i« JANVIER 1846 • .
Reconnue comme établissement (futilité, publique
le 27 décembre 1877.
52e RÉUNION GÉNÉRALE ÀNNUEL.LE
(9 janvier 4899)
Cette réunion a lieu à l'École Normale, dans la salle des Actes, sous
a présidence de M. Boissier, président du Conseil d'administration.
Cent six membres sont présents. „
A* une heure un quart, la séance est ouverte. M. le Président pro-
K>nce l'allocution suivante : *
• • •
Mes chfifrs Camarades,
Il arrive trop, souvent que les associations de charité, après de brillants
fouts, déclinent peu a peu, quand le zèle des premiers moments s'est attiédi.
nôtre jusque présent n'a pas connu ces défaillances. Non seulement a force
économie elle* parvient à se suffire, mais elle a cette chance rare que#ses
urces augmentent avec ses besoins. Aucun de ses anciens amis ne l'a
issée, et e|le s'en fait de nouveaux qui lui seront, je l'espère, aussi
clés. «
Voilà bien longtemps que je vous redis les noms de nos bienfaiteurs
rtinaires, M-« Juglar, MM. Joseph ^ertrand, Troost, Weil, Hautefeuiile, »nest
«toi, Gauthier-Villars, Gustave Roux ; je me contente de les répéter cette
Cee encore, ne sachant plus en quels termes leur exprimer ma reconnais-
se. M. Jules Girard a droit aussi d'être placé sur cette liste, car, renouvelant
* libéralité de l'année dernière, il nous a de.nouveau envoyé 500'franes. J'y
tirai encore très volontiers notre anonyme persévérant, qui nous adresse
francs, comme les années précédentes. Nos jeunes camarades, sur les
luits du balflu'ils^ont donné l'hiver dernier, nous ont réservé 1.000 francs
r notre part Nous avons reçu 200 francs de M. Bricogne, ingénieur du
in de fer du Nord, 250 francs de M. Henry Péreire, et 250 francs aussi
M. Paul Girard, en souvenir de son père. La fomille de M. Benoist,
o honoraire de la Faculté des Lettres de Nancy, et celle de M. Chon,
n Tisseur à Lille, que. nous venons tous les deux de perdre, nous
3 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
donnent chacune 100 francs. La même somme nous a été attribuée par i
conseil d'administration des Annales scientifiques de l'École Normal*
M.' Denis, ancien professeur du lycée St-Louis, de la promotign de 1835, ajout
un don dé 1 .000 francs à sa souscription perpétuelle. M. Jean Brunhes, prc
fesseur à TUniversité de Fribourg, prélève 400 francs sur le montant du pri
d'éloquence, que lui a décerné l'Académie Française, pour nous faire parti
ciper à son succès. Enfin nous avons reçu 500 francs de M. Vidal de la Blactu
que la Sorbonne vient d'enlever à l'École. C'est son adieu à cette maison d
la rue d'Ulm, où, comme professeur de géographie et directeur des études,
a rendu, pendant vingt et un ans, des services qui ne seront pas oubliés.
Et puisque je suis en veine de rcmerciments, pourquoi ne vous dirais-jc p<
une* fois pour toutes combien nous sommes touchés de la régularité avec U
quelle les treize cent quatre-vingt-treize membres, dont notre association s
compose, acquittent leur cotisation annuelle ? Le tribut est peu considérabl
sans doute, maie quand il faut le payer tous les ans, et le prendre sur une foi
tune en général fort modeste, il y a quelque mérite à n'y pas manquer. I
mérite revient surtout à nos correspondants qui remplissent avec tant de zèl
des fonctions, il faut l'avouer, médiocrement agréables, c'est toujours un méti<
ingrat que celui de collecteur d'impôts ; aussi les remercions-nous bien sine*
rement de s'en être chargés, ou plutôt.ce n'est pas nous qui les remercion
ce sont ces soixante personnes, veuves, mères, enfants de nos malheureu
camarades, que sans leur" aide nous ne pourrions pas secourir.
La liste des décès est très longue cette année ; nous avons perdu trente-s
des nôtres. Ces pertes se répartissent entre les diverses promotions : la mo
a frappé un peu partout. C'est d'abord 'notre doyen, M. Bénartl, un homme c
courffge, qui, en l853,*osa se plaindre qu'on exilât la philosophie de nos lycée
et, dans un# temps où l'on ne parlait guère, parla si haut qu'on finit par l'ei
tendre. Ce sont ensuite quelques-uns de mes contemporains, dont la mort e
à la fois pour moi une douleur et un avertissement; puis, des hommes dans
force de l'âge, et qui pouvaient rendre encore de longs services, au nonïbi
desquels j'inscris en toute hâte, au dernier moment, mon cher co.ifrère <
l'Académie française, M. Hervé; des jeunes gens enfin, dont quelques-un
comme ce pauvre "Couvreur, nous donnaient déjà de grandes espérance
Parmi ceux qui viennent de nous être enlevés, deux appartenaient à noti
Conseil d'administration. M. Julien Girard en a fait partie pendant cinquante
trois ans, il y fut nommé le 4 septembre 1845, dans cette réunion où not
association fut fondée, à côté de Cousin, d$ Dubois, de Guigniaut, Despois
lui y représentaient la jeunesse. On les avait choisis à cause de leurs suco
scolaires et cfli rang qu'ils tenaient parmi leurs camarades. M. Girard a su
vécu à tous les autres, et il a eu l'heureuse et rare fortune que son âge mûr
tenu toutes les promesses que donnaient ses jeunes années. M. Ollé-Laprai
nous a été enlevé par un coup brusque et inattendu. 11 y a un an, à cette plac
il nous lisait une notice sur M. Vacherot, qu'il venaitde remplacer à l'Académie d
sciences morales. Un mois après il était mort, et c'est à.peine s'il a joui qui
ques semaines d'un honneur que tout le monde regardait comme la jtts
récompense de son travail. Professeur de philosophie à l'Ecole Normal
M. Ollé-Laprune avaif une doctrine, ce qui devient rare, et surtout il ne
dissimulait pas, par son exemple il donnait à ses élèves une leçon qui en va
bien une autre : il leur apprenait la sincérité.
1 db l'école normale * î
lé reste, pour achever ma tâche, à vous énumérer les récompenses que
avons obtenues 'dans les diverses Académies. Je ie ferai anssi brièvement
[possible. L'Académie française a couronné MM. Jean Brunhes, Berlhold,
Seignobos, Goyau, Druon, Legras, Léon Brunschwig, Maurice Souriau;
léraie des inscriptions, MM. Georges Lafaye, Pélissier, Toutain. Elle a, de
[accordé des subventions, pour des explorations ou pour des fouilles, à
[Pierre Paris, Besnier, Gauckler et Perdrizet. Les lauréats de l'Académie des
icessont MM. Borel,Hadamard, Janet, Bourlet, Guichard, Lcmoult, Edouard
ly et Félix Bernard. Enfln, l'Académie des sciences morales a décerné le
[Jean Beynaud, l'un des plus importaats dont dispose PInstitut, à M. Paul
t. Elle a voulu, au moment où M. Janet se retire de renseignement public,
plus de cinquante arts d'excellents- services, honorer par une récom-
éclalante un noble caractère et une belle vie. La même Académie a
M. Boutroux membre titulaire à la place d'Ollé-Laprune.
voudiais bien me contenter, mes chers camarades, de me réjouir avec
de ces succès, qui, s'ils ne prouvent pas autre chose, montrent au moins
îous n'avons pas perdu l'habitude de travailler. Mais est-il possible de fer-
| l'oreille à ces voix peu bienveillantes qui ne cessent de nous répéter :
li, 'vous travaillez sans doute, mais vous travaillez mal ; vous perdez
votre temps à des œuvres futiles et le faites perdre aux autres. » Ceux
trient ainsi se piquent d'être des gens pratiques et positifs et de n'estimer
ce qui offre «un intérêt actuel et immédiat. Je crains que s'ils s'avisent
ter les yeux sur les livres que couronnent les Académies, ils ne trouvent
y traite trop souvent des sujets qui leur semblent sans importance, e
levant les épaules, ils ne disent dédaigneusement : «'A quoi bon?»
t-ètre n'aurait-on pas grand'peine à, leur répoudre, et je crois qu'un
[me d'esprit et de sens pourrait Taire un livre fort agréable qui serait iûli-
; De l'utilité des choses inutiles, ciù l'on prouverait que c'est d'elles
rent que nous tirons le plus de profit, mais en ce moment je ne veux
iterque sur un point, qu'il me semble diflicile de contester, en supposant
tous ces travaux, qu'on affecte de mépriser, ne rendent pas d'autre service,
lut bien reconnaître qu'ils profitent au moins à ceux qui les font. Je ne
11 pas dire qu'ils leur rapportent beaucoup d'argent, — cette •littérature,
»s ! n'a jamais enrichi personne; — mais elle leur donne quelquefois ce qui
|t bien la fortune, ce qui peut en tenir lieu et ce qu'elle ne remplace pas :
tlmç de f'esprit, le repos de Pâme, la satisfaction de soi-même. On nous
te que, pour s'instruire, il faut sortir de chez soi et courir le monde; les
|ages sont à la mode. Mais n'est-ce pas voyager aussi que de parcourir le
sous la conduite, non pas de guides vulgaires, mais des plus grands
|rits du monde antique, et d'aller visiter en leur compagnie les pays où
si faite si longtemps l'éducation de l'.humanilé? On reproche à fie genre
tcursions de nous arracher à la vie présente. Rien n'est plus vrai; mais
*t précisément le mérite que je leur trouve et ce qui me les fait aimer,
reux ceux qui, dans la triste époque où nous vivons, ont pu se dégager
médiocrités qui nous entourent, qui se sont fait, dans les pays enchanteurs
^'antiquité, à quelques pas du Parthénon et du Colisée, ou dans les régions
^ines de la science pure, un coin de terre bénie, où n'arrive pas le bruit de
les stériles, et qui poursuivent dans le silence et la paix, l'étude des grandes
lions qu'ils oat entrepris de résoudre ! Plus tard, quand le temps aura
4 ASSOCIATION DIS ANCIENS ÉLÈVES
remis tout ii son point et rendu A chaque homme et à chaque événement son
Importance véritable, tandis que le nom de ceux qui ont» tait quelque bru» en
M mêlant à nos agitatiqns d'un moment aura disparu, on se souviendra, soyei
en surs, de ces sages qui se sont réfugies dans la' splilude pour nous enrichir
de quelque connaissance nouvelle, et 11 se trouvera que ces gens qui ue pa-
raissaient occupés que de curiosités vaines, qu'on appelait des rêveurs el des
Inutiles,, seront eaux en somme qui auront le mieux lait les affaires de l'huma-
nité. Vous donc, mes chers camarades, que séduisent encore ces études dé-
daignées et qui avei le courage de leur consacrer votre vie, Je vous en féli-
cite, pour nous d'abord; sur qui rejaillit l'honneur de vos travaux, mais encore
plus pour vous-mêmes qui trouvez dans la contemplation du passé l'oubli des
misères du présent. _ ■
LISTE DES MEMBRES DÉCÈDES ENM898.
MM. Bb-nard (1B28), professeur honoraire de philosophie du lycée Charle-
magne.
Cbom (1832), professeur honoraire d'histoire du lycée de Lille.
Hknoit (1835), doyen honoraire de la Faculté des lettres de .Nancy.
■ L.1HAHD (Julien) (18401, Inspecteur général honoraire de l'Enseignement
secondaire. ' *
Boutkt de Monvel (1841), professeur honoraire de physique du lycée
Charlerrjagne.
Cournusjouls (1841), proviseur honoraire du lycée de Versailles.
Lbvbitz (1842), professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycet
de Versailles.
Lhchat (1843), professeur honoraire de physique du lycée Loufs-le-
Grand.
Charpentier (1845), inspecteur honoraire d'Académie, au Mans.
Ohmer (1845), proviseur honoraire du lycée Charlemagne, ancien main
d'Epinal.
Maubat (1848), professeur honoraire de physique du lycée Saint-Louis
Serret (1843), docteur es sciences mathématiques, professeur Itbrt
S. P.
Bertrand (Diogéne), [IS5Q), inspecteur général honoraire de l'Enseigna
ment primaire.
SoriUARi ;18oîj, correspondant de l'Académie des sciences, professes
d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille..
Bohn (1834), ancien professeur de philosophie du lycée d'Amiens.
Ziegel (18134), professeur honoraire de mathématiques du lycée Char H
magne, président du Jury d'admission à l'Ecole militaire de Saint
Cyr.
Dbsoouits (1853), professeur honoraire de philosophie du lycée de Vef
sa II les.
iJkrahd (1858)) recleur de l'Académie de Montpellier.
Ollé-Laprune (1853), membre de l'Académie des sciences morales el pol
tiques, maître de conférences de philosophie a l'Ecole Nprmale, S.
DE L'ÉCOLE NORMALE 5
Sayous (1860), professeur honoraire d'histoire et de géographie de • la
Faculté des lettres de Besançon.
Tronsens (1861), ancien professeur de physique au lycée de Saint-Omer.
Esparckl (1865), professeur de mathématiques au lycée Charlemagne.
Couat (1866), recteur de l'académie de Bordeaux.
Gébelin (1868), professeur de géographie à la Faculté des lettres de Bor-
deaux.
Crétin (1876), professeur de mathématiques au lycée d'Agen.
Boi&art (1880), professeur de mathématiques au lycée de Versailles.
#UÉGBois(1881), professeur de mathématiques au lycée de Qcrmont.
Bernard (1882), docteur es sciences, assistant de loologie au Muséum.
Couvreur (1890), maître de conférences de grammaire et de philologie à
la Faculté des lettres de Lille.
Bisson (1891), professeur de philosophie au lycée de Valenciennes.
Hermann (1891), professeur de rhétorique au lycée d'Evreux? S. P.
Petit (1893); agrégé de physique, pensionnaire de la fondation Thiers,
Clauzel (1896), élève de la section de physique.
Gauchard (1897), élève de seconde année (sciences).
Quelques-unes des notices biographiques consacrées aux membres
décédés, et qui vont suivre dans Tordre des promotions, sont en-
tendues. Ce sont les notices sur MM. Benard, Girard (Julien), Ollé-
laprnne et Couvreur (lj.
NOTICES SUR LES MEMBRES DÉCÉDÉS.
«
Promotion de 1828. — Benard (Charles-Maglolre), né en février 1807, décédé
le 29 janvier «1898.
' Les Normaliens de la promotion à laquelle j'appartiens sont classés parmi
les anciens, très anciens môme, puisqu'ils sont entrés à l'École daps la pre-
mière moitié du siècle et que la plupart sont aujourd'hui retraités ou morts.
(Test pourtant d'un beaucoup plus ancien que j'ai mission de parler, de Benard
fui avait le privilège inquiétant de figurer en première ligne l'année dernière
r la liste des membres de notre association. J'ai été son élève au lycée Bona-
en 1848-49', et c'est à ce titre que son fils et sa fille, Mme veuve Gaston
Feugfre, m'ont demandé d'écrire la notice sur leur père. J'ai encore le souve-
nir du profit que mon esprit a tiré des études de la classe de philosophie et j'ai
«serve pour le maître qui m'y a initié un sentiment de respect et de recon-
oaissance trop présent encore pour n'avoir pas été touché de la confiance que
6
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
me témoignaient ses enfants et pour, ne pas déférer à leur désir, quoique m{
travaux soient deptiis longtemps d'un autre ordre.
Bénard (Charles-Magloire) était né le 11 février 1807 dans le petit village
Sainte-Foi, près de Longucville (Seine-Inférieure). Son pére était maire de!
commune. .L'enfant grandit en plein air, courant les champs, bataillant avj
ou contre ses compagnons d'âge, divisés comme leurs parents, en deux canif
les impérialistes et les royalistes, recevant du curé quelques notions de lai
et «fortifiant dans la liberté d'une vie campagnarde la constitution robuste
l'indépendance de caractère que la nature lui avait données. La vivacité de
intelligence, qui avait de bonne heure frappé sa famille, la détermina à l'envoi
à floue n, dans une pension d'abord, puis au collège, faire ses éludes. 11 S'y
avec Chéruel, dont il est resté toute sa vie l'ami dévoué. Déjà les tendan<
.diverses de leur esprit se manifestaient, celles de Chéruel vers l'histoii
celles de Benard vers la littérature et la philosophie. L'adolescent contù
l'homme ; les fleurs qui éclosent pendant la croissance sont le gage .des fn
que donnera In maturité et, si les déviations du développement ou les a<
dents de la carrière trompent trop souvent les premières espérances de récol
très souvent aussi, quand le sujet est laborieux, appliqué et d'une voloi
ferme, l'événement les confirme. Chéruel a été un historien, Bénard un pi
losophe.
Je m'honore d'avoir été l'élève de l'un et de l'autre. Je me rappelle en<
le jour où, M. Wallon ayant dû opter entre l'École Normale et la Sorbonl
M. Bénard vint à l'École m'annoncer, la nomination probable de tf. Chéi
à la place de maître de conférences, et la chaleur avec laquelle il me vanl
science de notre futur maître et sa réputation à Rouen. M. Chéruel a exel
sur ma destinée une influence déterminante. J'étais entré à l'École av(
pensée de nVadonner a la philosophie dont l'enseignement de M. Bénard
les études scientifiques m'avaient inspiré le goût ; mes idées particùlu
sur la métaphysique m'ayant fait changer de dessein, en môme temps que
camarade Prevosl-Paradol, malgré le charme des leçons de notre mal
de conférences et la sympathie qui nous attachait à Sa personne et à son lil
lisme, je me tournai vers l'histoire et M. Chéruel me servit de guide
cette voie nouvelle, pendant et après mon séjour à l'École. J'ai été très heui
de pouvoir plus tard reconnaître une partie de ce que je lui devais en
tendant la main pour l'aider à entrer à l'Académie des Sciences morales et
litiques où il aurait dû me précéder. Je l'ai tendue aussi à plusieurs. repi
M. .Bénard, de concert avec Vacherot, son contemporain, mais je n'ai
eu le bonheur de réussir.
Ardent au travail et au jeu, simple et franc, Bénard* fut au collège un
élève et un joyeux compagnon, aimé de ses condisciples. Il allait passer
jours de congé à Canteleu, village voisin de Rouen, dont le curé, son on<
l'accueillait comme son enfant et où notre adolescent retrouvait aveeses pet
amis qu'il amenait de temps à autre, les grands horizons, les libres cours<
les plaisirs champêtres de son enfance. Ses études finies, il fut reçu en \\
à l'Ecole Normale, -mais son nom, par inadvertance paraît-il, ne fut
inscrit sur la liste d'admission et il ne put entrer qu'en novembre 1828 apf
avoir été chargé, dans l'intervalle, d'une classe au collège de Bernay.
A l'Ecole, il retrouva son camarade Chéruel et il eut pour condisciple Vacl
rot, et pour maîtres Hichelet, Cousin, Jouffroy. Les contemporains on( Il
DE L'ÉCOLE NORMALE ' 7
) suivent décrit lïlcole de la rue Saint-Jacques, la simplicité des mœurs et
-l'ardeur des étudiants, je dirai leur foi dans leur idéal, pour que j'essaie, après
eux, de retracer .un tableau que je ne connais moi-n&me que par eux..
fiénard a eu cette foi, mais en . restant lui-môme fermement Attaché
aux principes que sa première éducation avait inculqués dans sou âme.
| Ces! au témoignage de sa fille que je me réfère : « 11 conserva toujours,
; écrit-elle, les principes d'une philosophie .spiritualistc, morale et religieuse,
| celle de Platon, de Saint-Augustin, de Bossu et, de Descartes, de Leibnitz et de
I Malebranche. Cette philosophie restera toujours pour lui l'arche sainte qu'il
| faul soutenir et défendre contre Terreur §t le sophisme. Consacrer à cette
noble cause sa vie et touies les forces de son intelligence deviendra le but
unique poursuivi désormais avec un zèle d'apotre. Connaître, aimer la vérité,
et la propager dans le monde sera la seule raison de son existence, la seule
ambition digne de lui. »
Ses maîtres, Jouffroy et Cousin, eurent sans doute une grande influence
sur la formation de ses idées; néanmoins, devant même ces hautes person-
nalités, il n'abdiqua jamais la sidnne, réservant toujours en dernier ressort la
souveraineté de sa raison dans sa sincérité et son indépendance. Cette indé-
pendance et cette sincérité, poussées jusqu'à l'excès peut-être, sont deux traits
dominants du caractère de Charles Bénard. S'accusant dès sa jeunesse, ces
qualités ne cessent de se manifester, souvent même à son préjudice, à travers
les actes ée sa longue carrière.
Les leçons de Cousin et un penchant personnel firenf de lui un fervent
adorateur de Platon. 11 était a l'Ecole à l'époque de la Révolution de 1830 et,
l'ardent petit champion de la royauté au village de Sainte-Foi, devenu Norma-
lien, fit comme beaucoup de ses camarades ; il escalada les murs pour se
joindre aux combattants de Juillet. Plus tard, me dit-on, il regrettait'sa juvé-
nile équipée, sans répudier la générosité de sentiment qui l'y avait poussé.
Plus lard, à mon 'tour, j'ai été témoin — et acteur — de la tentative faite par les
Xormaliensen 1831 pour protester contre le coup d'Etat du 2* décembre et je
ne puis regretter le mouvement de justice et de libéralisme qui les souleva
; alors contre la violation de Tordre légal et du droit public. Dans les circons-
tances critiques où le devoir «commande de prendre parti, toutes les cons-
ciences ne comprennent pas de la même manière ce devoir. Mais il me semble
Que l'expérience devrait nous avoir enseigné que, si révolution continue des
institutions, en conformité avec les mœurs, est une loi de l'histoire, les ,
révolutions violentes par un coup de force servent moins à hâter le progrès
Qu'à affaiblir le corps social en aggravant les divisions.
Au sortir de racole, Bénard fut nommé professeur de philosophie à Rodez ;
Tannée suivante, en 1831, à Besançon, où il est resté sept "ans et où l'on avait
«aidé de lui un bon souvenir, lorsque je suis venu, en 1834; y professe? la
rhétorique.
Sa vie. telle que sa fille Ta retracée dans ses notes, me rappelle celle que
je menais moi-même : promenades dans la campagne voisine et conversations
intimes avec quelques camarades — j'ai eu avec moi Véron, Tournier, Ordi-
ûaire, Brun — longues excursions les jours de congé dansi les pittoresques
allées de la Loue et du Lison .ou sur les, crêtes du Jura, voyages le sac au
tos, poussés jusqu'en Suisse pendant .les vacances, partage des heures de
travail entre la classe où Bénard trouvait des élèves généralement laborieux,
8 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
et le cabinet — je veux dire la chambre unique composant tdut le logemenV-
où il poursuivait ses études personnelles.*
Le premier ouvrage qu'entreprit Bénard fut sa thèse dans laquelle il réfutait
le système phrénologique de Gall. Le second fut la traduction de l'Esthétique
de Hegel, traduction hérissée de difficultés, qui exigeait un labeur opiniâtre
et qui causa au traducteur une maladie nerveuse. •
Il avait quitté Besançon ppur prendre possession de la chaire de philosophie
de Nancy, quand, en 18i0, il publia le premier volume. Mariç Tannée suivante
avec la fille de M. Déniante, professeur à la Faculté de droit a Paris et com-
mentateur du droit civil, il obtint* son transfert au collège de Rouen où le
souvenir de ses succès n'était pas éteint et où il se trouvait rapproché de sa
•propre famille et de celle de sa femme. Il eut la satisfaction <fy retrouver son
ami Chériifel. C'est pendant les sept années qu'il y passa que naquirent se^
deux premiers enfants. Il y acheva la préparation des cinq volumes de la traduc-
tion de Y Esthétique et composa son Précis de philosophie qui est parvenu it
y a quelques années à sa onzième édition.
Appelé à Paris au commencement de 1818, il venait de prendre possession
d'une des deux chaires de philosophie du collège Bourbon quand éclata, la
révolution de février. Quoiqu'après les Journées de juin la chaire qu'il avait été
appelé à remplir eût été supprimée, il resta au lycée en qualitc.de divisionnaire.
C'est précisément à cette date, en octobre 18«8, que j'entrai en philosophie et
que je devins son élève.
J'avais pour condisciples Dupré et Henry, deux futurs Normaliens, Flotard,
• esprit fin, qui se destinait aussi à l'Ecole et que sa mauvaise santé a arrêté au
début de la carrière, et Lefèvre-Pootalis, aujourd'hui merrfbre de l'Institut.
Henry, Flotard et moi nous nous communiquions souvent nos travaux et no»!
idées, discutant avec la sincérité et l'ardeur des néophytes.
La philosophie nous passionnait. Le professeur, non moins, ardent, éveillait
et soutenait notre curiosité scientirfque. 11 nous proposait <V* exercices dé
dissertation; il provoquait des argumentations et nous ouvrait, de divers coté v
des horizons dans lesquels notre pensée était étonnée de pénétrer. Il ne
craignait pas d'aborder les questions sociales et de nous donner parfois à
traiter des sujets qui auraient pu paraître trop ambitieux pour notre ôge.'Ses
leçons sur le travail et la propriété sont les premières lueurs d'économie
politique que j'ai eues. Je me souviens de m'étre plongé, pendant une quin-
zaine de jours, dans la lecture de VEsprit des Lois pour composer une disser-;
tation sur l'influence des lois sur les mœurs et des mœurs sur les lois*
M. Bénard a exposé sa méthode d'enseignement dans une brochure publiée en
1862 et dans son Petit Traité de la dissertation philosophique.
Etant très indépendant de caractère, M. Bénard était quelque peu dissident
alors. C'était toutefois un spiritualiste éclectique et même un philosophe
chrétien. Mais sa foi religieuse n'empiétait pas sur l'indépendance d'esprit de
ses élèves qui suivaient chacun leur voie. Les professeurs de ce temps étaient
peut-être moins habiles qu'on ne Test devenu depuis à démonter Les cordes du
piano; mais il y en avait, comme aujourd'hui, qui inspiraient le sens de l'har-i
morïie, je veux dire la curiosité de connaître les lois de la pensée humaine et
de percer jusqu'à la coordination et* au principe de l'ordre matériel et moral.
Les procédés d'investigation ont changé et changeront encore. Le fonds reste:
le même depuis les philosophes grecs, et l'effort pour se connaître soi-même.
t
. ' DE L'ÉCOLE NORMALE ' . 9
connaître la raison du monde et déterminer scientifiquement la hase du devoir
est l'effort le plus noble de la pensée, un effort utile à l'individu et néces-
saire à la civilisation, qui tend à élever l'âme et la f.Ure planer au-dessus des
réalités objectives, à des hauteurs troublantes parfois, mais vivifiantes. ■
M. Bénard est resté huit ans au lycée Bonaparte. Des circonstances particu-
lières lui ont fait ensuite préférer Charlemagne. En 1854, il avait été" nommé
maître de conférences à l'Ecole Normale, cumulant ce nouvel enseignement
avec celui du fycée. Comme il se donnait tout entier a tout ce qu'il faisait,
la double tâche était au-dessus de ses forces. Il eût aimé à opter pour la
seronde dans laquelle il avait réussi, et il hésita «quelque temps. Maie le
traitement de l'Ecole était alors insuffisant pour un père ayant à élevé? une
famille, 'et il choisit le lycée où il est resté jusqu'à sa retraite, en 18C6,
estime de ses collègues, récompensé, à Charlemagne comme à Bonaparte, par
les succès de ses élèves au concours général, souvent même par le prix
{l'honneur auquel on disait plaisamment qu'il était'abonné; trop peu souple
pour se plier à tous les changements de programme et trop franc pour
jaasquër les divergences qui pouvaient se produire entre sa manière d'en-
kefcner et la direction de chefs plus jeunes que lui.
L'effacement de la philosophie derrière le titre de logique dans les pro-
grammes de 1852 lui fut particulièrement pénible. Il protesta en écrivant un-livre
sur Le rôle de la philosophie dans renseignement auquel l'Académie française
décerna un prix Mon ty on et en faisant ensuite à l'Académie des Sciences morales
£t politiques une lecture sur L'enseignement actuel de la philosophie
faits les lycées et les collèges ou les autonomies de la logique classique.
11 montrait la situation fausse du professeur, obligé 'd'enfermer la phjiosophie
dans le cadre étriqué de la logique et de se transformer en même temps en
répétiteur dçs matières multiples du baccalauréat. « Nous demandons énergi-
C «ment, disait-il, avec tous les hommes éclairés et compétents, le rétablis-
ment d'une étude longtemps décriée qui peut avoir ses dangers sans doute,
mais qui, ainsi que l'ont reconnu tous les grands esprits à toutes les époques,
est bonne en soi, propre à élever l'âme comme à développer l'esprit et qui
sert de couronnement aux autres études.*.. Aujourd'hui, cette étude dix fois
séculaire et nationale, est désorganisée; elle est désertée dans nos collèges.*
Son absence forme une lacune grave et tous les Jours mieux sentie. » Et il ter-
minait ainsi : c Si l'on trouvait que notre langage a été trop libre, qu'il ne
convient pas à un simple professeur de signaler les contradictions et les vices
Ûe la partie du système des études dont il est chargé d'exceuter les pres-
criptions, nous prierions qu'on nous pardonnât cet excès de zèle pour Ja cause
I laquelle nous avons voué notrte vie. » Il faisait celte lecture en 1862. Ce n'est
ipas.le ministre auquel il s'adressait, c'est son successeur, M. Duruy, qui h
opéré la réforme souhaitée en rétablissant l'agrégation de philosophie et la
classe de philosophie proprement dite dans les programmes.
La retraite causa un profond regret a Bénard, mais ne le sépara pas de cette
use à laquelle il avait voué sa vie. Ses affections de famille s'élargissaient. H
nariait sa fille à un universitaire, qui était un de ses anciens élèves, Gaston
Teugére, et plus tard son flls, le Dp faul Bénard à' la fille d'un membre estimé
barreau. Les petits-enfants naquirent et égayèrent le foyer. Mais la mort
tint aus^l, qui Paltrista en lui enlevant sa première belle-fille et son gendre,
sll rnta il vivement les joies et les douleurs, il savait maîtriser ses émotions.
40 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
■
« Sobre, dit M»# Fengère, è exprimer ses affections, sauf parfois dans des
lettres où elles se révèlent alors avec un charme touchant, il les prouvait
plus qu'il n'en faisait montre, surtout aux heures critiques où son interven-
tion était possible. » Quand* il ne pouvait plus rien, il se réfugiait dans le
travail qui, de nos jours aussi bien qu'au temps troublé où vivait Cicoroo,
esf un grand consolateur ou tout au moins un soutien contre le décou-
ragement.
L'Esthétique est l'étude qui l'a le plus occupé. Nous avons dit que c'est eu 1840
qu'il avait publié le premier volume du cours d'Esthétique de Hegel, celui qui
traite de l'idéal en soi, c'est-à-dire du beau en général, le beau dans la natyrc
et le^eau dans l'art. Ce cours qu'avaft professé Hegel de 1820 à 182y, av&il
été publié non par L'auteur, mais par des disciples qui s'étaient .servi de
leurs notes et de- celles du maître et avaient mis ainsi en circulation une
œuvre originale et profonde, d'un stylp coloré quand l'auteur décrit, mais,
quand il disserte, d'une obscurité souvent désespérante au jugement de
ceux qui l'ont abordé dans le texte allemand. En France, aucun ouvragé
de Hegel n'était 'encore traduit, et, sur l'EsthfUique particulièrement, dit
M. Bénard, des pages brillantes avaient été écrites sous l'inspiration des
théories étrangères, mais on ne trouvait nulle part un système fortement
conçu et complet. Le deuxième volume, qui traite de l'idéal dans les
formes particulières de .son développement, c'est-à-dije dje l'histoire de
l'art, art symbolique, classique et romantique, parut en 1843. La même annéeî
bénard était élu membre de l'Académie de Rouen et prenait l'indépendance
dans l'art comme sujet de son discours de réception dans lequel il s'appliquait è
démontrer que l'art n'était pas une* servile imitation de la mfture, mais était une
création libre de l'esprit exprimant une idée par une image, ou tout au moiAa
par une forme sensible, l'idée et l'image se fondant dans l'unité artistique:]
ce sont là des idées hégéliennes. Le cinquième et dernier volume de la première!
édition porte la date de 1851. A la suite de la traduction que M. bénard a faite
précise, mais libre dans les passages obscurs afin d'éclairer la pensée même
«le 1'auleur, ce volume contient un résumé en deux cent soixante-quinze paget
de l'ouvrage de Hegel et une appréciation de sa doctrine et de celle des auteurs
allemands qui ont avant lui, ou sur ses traces, abordé le môme sujet. M. Bénard «
fait de ce résumé un tirage à part qui a été «traduit en anglais aux Etats-Unis.1
« L'ouvrage de Hegel, dit en terminant M. Bénard, malgré ses défauts, ses
lacunes et ses imperfections, par son étendue, les idées qu'il renferme, II
solidité des principes, Ja profondeur des vues, la fécondité des aperçus et la
richesse, des détails, sa tendance morale élevée, l'intelligence avec laquelle
sont traitées toutes les questions d'art et de littérature qui forment son objet
enfin par les qualités de style qui le distinguent, nous paraît le mieux repré-
senter jusqu'ici cette branche intéressante du savoir humain qui s'appelH
l'Esthétique ou la philosophie de l'art. »
Bénard a plusieurs fois réédité, sinon la totalité, du moins les parties princi-
pales de l'ouvrage. En 1855, il a donné, en deux volumes, La poétique, jm
W.-F. Hegel, qu'il a accompagnée d'extraits tirés de divers auteurs allemands
<'t fl'un examen critique de la doctrine du maître. En 1860, il a présenté aa
public les trois derniers volumes de sa traduction $ous le titre spécial de
Système des beaux-arts, par W.-F.- Hegel, traduit par M. Bénard, docteur
es lettre*, professeur au IJcce Charlcmagne, publication qui ne traite par con^
i
t
DB L'ÉCOLE NORMALE 44
séquent que dos applications de l'Esthétique, c'cst-a-dire de l'architecture, de la
sculpture, de la peinture, de la musique et de la poésie. En 1875, il a publié
Hegel : Esthétique* traduction française, deuxième édition, par Ch. Bériard,
docteâr es lettres, ancien professeur de philosophie dans les lycées de Paris
et à l'École Normale supérieure ; dans cette dernjère édition se trouvent
reproduites, mais plus condensées que dans la première, les trois parties de
l'œuvre du philosophe allemand, l'idée du beau dans Tari, le développement de
l'idéal et le système des arts particuliers. ,
jQuarante-cinq ansaprés«la publication du premier volume de la traduction de
Hegel, Bénard restait encore attaché au même sujet. Il exposait dans une suite
de lectures à l'Académie des sciences morales et politiques l'Esthétique chez
les Anciens depuis Platon jusqu'aux Alexandrins cl il publiait en 1887 sous le
titre de ^Esthétique fAristote, le travail dalls lequel il s'applique à prouver
qu'il existe «dans la philosophie grecque, sinon une science du beau à propre-
ment parler, au moins des conceptions originales et parfois fécondes sur le
beau et l'art, principalement dans Platon, Aristote et Plojin, Bénard achetait
r*lprs sa quatre-vingtième année. 11 ne paraissait pas sentir le poids des ans.
■Je l'ai vu souvent alors à l'institut, toujours alerte, toujours méditant de nou-
veaux travaux. Ses traits mêmes avaient peu changé, et, comme les écoliers
voient d'ordinaire avec leurs yeux d'adolescent les professeurs plus âgés
qu'ils ne sont réellement, je retrouvais <jans ses traits, sans changement très
appréciable, le professeur de 1849.
Bénard méditait en effet une œuvre de très1 longue haleine, une histoire de
la philosophie ancienne. 11 avait beaucoup lu, surtout les auteurs allemands (1),
et il avait amassé une masse considérable de notes qu'il savait classer dans
un ordre méthodique ; et, tout en écrivant de temps à autre des articles ^de
revue, il s*était mis à la besogne. Lé premier volume de La Philosophie an-
cienne, Histoire générale de ses systèmes avajt paru en 1885, avant YBsthé-
tique dArùtote. Après une introduction sur la mythologie et la philosophie
des peuples orientaux, l'auteur abordait la philosophie grecque ; il insistait sur
Técolc socratique et il accordait une large place, une trop large même, aux sp-
phistes &recs et à la sophistique dont il s'est laissé entraîner à suivre la filia-
tion jusqu'au xix* siècle.
La suite de ce travail le condufsait à Platon. 11 s'y arrêta avec complaisance,
on pourrait dire avec la passion de l'amour, et le chapitre qu'il devait lui con-
sacrer devint un livre, son dernier ouvrage ': Platon, sa Philosophie, précédée
*«* aptrçu de sa vie et de ses écrits. M. Bénard, estimant que, malgré le
«éritedes études dont Platon a été l'objet de notre temps en France, il n'y
vivait pas d'exposé complet de la philosophie platonicienne, voulait tenter cette
œuvre qu'il adresse, dit-il, «*non aux savants et aux ^rudits de profession,
mais au^public éclairé, désireux de connaître dans son ensemble et dans ses
parties principales la philosophie platonicienne ». Le volume comprend trois par-
les : la dialectique, la physique et l'éthique, l'esthétique. C'est en juillet 1892
qu'il en signait la préface, restant à quatre-vingt-cinq ans ce qu'il avait été à
«tonte ans, ardent au travail, passiorihé pour les idées qu'il croyait 'vraies et
salutaires, «militant pour les défendre, dévoué à son pays comme à sa foi phi-
losophique. * L'auteur, dit-il dans cette préface, qui est un des plus vieux
(Ijïl a traduit les Écrits philosophiques de ScheUiîig, 1 vol.
ê
43 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
maîtres de la jeunesse, n'a cessé, par sa parole et par sa plume, de lui ensei-
gner les grandes et nobles doctrines du spiritualisme et de l'idéalisme. »
Ce livre n'était pas encore publié4 que déjà Bénard composait la suite de soi
hisloire de la philosophie. Son grand âge, loin de ralentir son ardeur, lui sem-
blait un avertissement de se hâter et il travaillait davantage. Cependant ses
forces ne pouvaient pas indéfiniment obéir à sa volonté. Un accident qui com-
promit la vie de sa femma ébranla sa robuste constitution. Il lutta pendant
deux ans en s'affatt) lissant peu à peu; l'influenza lui porta le dernier coup.
« Je ne finirai pas mon livre, dit-il avec résignation,* je suis vieux; il est temps
de m'en aller. » 11 adressa, dit M-* Feugère dans ses notes, «" quelques mois
affectueux à sa femme où transpirait la Joie de ne pas lui survivre et il mourut
avec la sérénité d'un sage confirmée par les espérances chrétiennes •.C'était
le 29ijanvier 1898; douze joilrs plus tard il aurait eu quatre-vingt-onze ans
révolus. •
Il laisse un nom respecté.' Sa doctrine philosophique peut, comme toute»
Ie% doctrines, être discutée ; mais l'étendue et la précision de ses connais*
sances en Esthétique ne peuvent être niées : c'est là qu'est son originalité. H
ne doit d'ailleurs y avoir qu'une voix pour louer la sincérité et la fermeté de
ses convictions, son ardeur infatigable au travail et l'honorabilité d'une longue
carrière d'universitaire et d'écrivain vouée à l'éducation morale de la jeunesse.
" E. Levassbur.
Promotion de 1832. — Chon (François), né à Laval, le 14 novembre 1812,
décédé à Lille, le 5 mai 1898.
François Chon était élève au Collège Charlemagne lorsqu'il fut admis à,
l'École Normale; à sa sortie, en 1835, il, fut nommé au collège communal de
Lille, devenu depuis Collège royal, et ensuite lycée.
Et il demeura à Lille depuis tors, donnant ainsi l'exemple rare, et peut-être
unique, d'une aussi longue carrière passée dans la même ville et dans le même
établissement. ,
"Et pourtant, les occasions d'avancement ne lui manquèrent pas ; il était ténu
partout en haute estime et il reçut toutes les distinctions qu'il pouvait obtenir
sans déplacement, notamment, la croix de la Légion d'henneur.
En 1854, il fut nommé inspecteur d'Académie à Besançon, c'était un premier
pas vers le rectorat ; il déclina cet avantage, désirant ne pas abandonner ren-
seignement, qu'il aimait, et ne pas quitter la ville de Lille où il avait acquis
'droit de cité. 11 s'était attaché d'autant plus à notre ville qu'il voyait autour de
lui toute une génération d'anciens élèves, lui témoignant une reconnaissance
et une affection auxquelles il était très sensible. Cette absence «d'ambition^
avec une sereine simplicité, était le trait dominant de son caractère. A cô
sujet, l'anecdote suivante, citée à propos de M. Chon, par M. Finot, président
de la Société des Sciences de Lille, est bien caractéristique :
' Quand en 1863, M. Duruy, fut nommé Ministre de l'Instruction publique;
M. Chon* qui avait conservé de lui un excellent souvenir, se trouvant à Paril
pendant les vacances et passant rue de Grenelle, eut l'idée d'entrer au Minis-
tère. Il pénétra dans une antichambre encombrée et fit passer sa oarle sur la-
quelle il avait écrit : «Normalien de la promotion de 1832». Après deux heures
d'attente, il est introduit. La conversation s'engage, on parle des amis disparus*
on remue les vieux souvenirs dé l'Ecole, puis, au bout d'un quArt d'heure 4
DB L'ÉCOLE NORMALE 43 »
I « Voyons, mon cher camarade, lui dit M. Duruy, nous n'avons pas encore parlé
id|toi, dis-moi vite quelle affaire t'amène. — Mais, répond M. Chon, pas (l'autre -
jque le plaisir de te revoir. — Tu ne désires rien? Tu na demandes rien? — Ma
! loi, non* J'ai été pris de l'envie de serrer la main d'un vieil ami de jeunesse
dont le nom m'est . resté cher, et de le féiiciter de sa nouvelle fortune. Voilà
tout. — Eh bien, dit le Ministre stupéfait, voilà la première visite désinté-
ressée que je reçois, et Dieu sait si j'en ai reçu depuis trois mois ! »
Cette vertu qu'il avait de se contenter d'être ce qu'il était sans désir de
changement, même en vue des plus légitimes récompenses offertes à* son mé-
I rite était secondée, chez M. Chon, par un penchant très accentué vers le culte
ides souvenirs. Dans les carrières publiques, l'avancement est souvent acquis
au prix de déplacements d'autant plus fréquents que cet avancement est plus
lapide. On s'instalte avec sa famille dans une résidence nouvelle; peu à peu,
et au bout d'un certain temps, on sent qu'on y est habitué, connu, estimé,
[c'est alors qu'arrive le moment d'en changer. On abandonne* de .côtés et d'au*
1res, des lambeaux de son âme, des affectiotis qui commençaient à prendre ra,-
ieine, et qu'on délaisse pour en cultiver d'autres qui auront le môme sort. Pour
^certains caractères,' il y a une satisfaction très douce à économiser ea quelque
téorte ses souvenirs, à vivre au milieu d'eux, à se rajeunir en les invoquant ;
•on a encore autour de soi tout ce qui a été mêlé à la plus grande .partie de
[son existence. Et tout vous intéresse où vous résidez, parce que tout vous y
[rappelle quelque chose.
[ Çest avec cette disposition d'esprit que^l. Chon écrivit l'histoire de sa propre
vie, dans un livre maintenant très rare : Impressions et Souvenirs. Titre Jieu-
çeuseraent choisi pour caractériser cet ouvrage, car rien n'y fait penser à une
prétention quelconque, chez l'auteur, d'intéresser le lecteur à sa propre per-
sonne, il se- raconte en racontant ce qu'il a vu autour de lui, ainsi que l'on
fait dans des * impressions de voyage», il décrit son voyage à travers la vie.
Uafe notable partie de ce livre est consacrée à ses années de séjour à l'École
i Normale, et l'on y retrouve cet amour de notre chère École, qu'il témoignait erf
; toutes circonstances. Il y donne d'une façon magistrale et pourtant familière
j Pbistohje de l'École pendant cette période et la physionomie des* professeurs
qui l'illustrèrent alors. L'analyse de leurs caractères et de leurs méthodes
Renseignement y est présentée d'une manière si frappante que l'on. y recon-
naît un élève digne des maîtres qu'il a su Si bien faire revivre.
; De même et comme témoignage de son affection envers la ville de Lille, qui
était devenue sa cité d'adoption, il écrivît un livre ; Promenades Lilloises, ou-
vrage qui restera longtemps goûté des vieux Lillois. Pour en faire comprendre
et apprécier la valeur, je dois rappeler que, depuis trente-cinq ans, là ville de
; Lille a «ubi une transformation complote. Enserrée dans les fortifications cons-
1 traites par Yauban, et entourée d'une zone militaire, elle était le ceutre d'une
agglomération suburbaine tellement importante, qu'elle dut s'annexer, pour no
pas étouffer dans son enceinte, la plupart de ses communes voisines, créer des '
boulevards, de nouveaux quartiers reliant l'ancienne ville avec ses faubourgs,
•et déplacer Je centre du mouvement général. Le livre de M. Chon rappelle
tfune manière vivante à tous les Lillois, les souvenirs de l'ancienne cité, en
►même temps qu'il les initie à la cKé nouvelle. Pour écrire un tel livre, il fal-
lait un homme de la région, qui aurait été élevé et aurait grandi au milieu de
eesnuvenirs. M. Chon y donne l'impression d'avoir été cet enfant de Lille,
«
44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
comme si cette mère adoptive avait été sa mère véritable. — J'ai dit combien
'M. Chon était estimé comme professeur. Ses cours clairs et précis, d'une alluie
littéraire très attachante*, donnaient aux élèves le goût de l'histoire. A une cer
taine époque, longtemps avant que la Faculté des lettres de Douai fût transférée
à Lille, la ville avait annexé à la. Faculté des sciences des cours littéraires pu-
blics, et M. Chon fut chargé d'y Taire des conférences d'histêire. Il sut y attirer
et y retenir un auditoire nombreux de gens du» monde, dans des entretiens ou
le fonds très sérieux était rendu attrayant par des récits variés, des anecdotes
caractéristiques, qui faisaient revivre d'une manière saisissante la physionomie
de chaque époque dont il parlait.
La notoriété qu'il avait acquise a Lille lui était échue très rapidement. Des
1842, il fut appelé à foire partie de la Société des Sciences, de V Agriculture tt
des Arts de Lille. Cette compagnie, qui compte cinquante membres, et se re-
crute, à chaque vacance, par voie d'élection, fut pour M. Chon l'objet d'un atta-
chement profond. Fondée en 1802, elle représenta toujours l'esprit d'initiative,
et donna l'impulsion au mouvement scientifique et industriel qui fit peu 3 peu
de Lille le centre puissant de ^activité intellectuelle de toute la région du Nord.
et qui a abouti à la fondation de l'Université de Lille, fille y organisa les mu-
sées; c'est à elle gue fut léguée, par le peintre Wicar, l'admirable collection
de dessins qui forme, à elle seule, un musée réputé dans toute l'Europe; elle
la confia à la ville de Lille, qui est à juste litre fiére de la posséder. Cette So-
ciété réunit la plupart des notabilités scientifiques, littéraires, agricoles et indus-
trielles. C'est (toutes 'proportions gardées) une sorte d'Institut régional, réunis-
sant fcn une seule assemblée les différentes classes qui sont distinctes dans
notre grand Institut national. Comme lui, elle décerne des récompenses, fort
appréciées, sous forme de prix attribués à des travaux remarquables, de bourses
de séjour à Rome pour les artistes, par la fondation Wicar, et des sortes de
prix Montyon aux serviteurs de tout grade qui se sont distingués peudant.de
longues années par leur dévouement envers leurs patrons. Elle a compté parmi
ses membres, pour ne citer que quelques-uns parmi les disparus, Macquart
Delezenné, Kuhlmann, Faidherbe, Pasteur. Une grande activité y règne, par
les travaux qu'elle provoque parmi ses membres, et aussi parmi les personnes
qui, en dehors de Ja Société, deviennent ses lauréats.
M. Chon s'y distingua par un grand nombre do productions d'érudition his-
torique, qui furent imprimées dans les mémoires de la Société, et dans diffé-'
rents recueils périodiques intéressant, l'histoire de notre région. Ajoutées aux
deux ouvrages dont j'ai parlé, elles montrent quelle fut l'activité d'esprit de
M. Chon, .et son amour pour les travaux désintéressés. •
L'un des souvenirs ie's plus doux de sa vie fut celui de son cinquantenaire à
la Société des Sciences. En l'honneur Me cette circonstance mémorable, la
Société avait fait frapper une médaille spéciale qui lui fut offerte, en même
t«mps qu'une adresse signée de tous les membres, auxquels s'étaient joiiiie*
les autorités militaires, administratives, municipales, et particulièrement les
autorités universitaires, ayant à leur tête M. le recteur Bayet.
Aux applaudissements de toute l'assemblée, M. Charles Barrois; alors prési-
dent de la société des Sciences, lui fit remise de la médaille frappée en son
honneur, en lui adressant une allocution charmante. Je ne saurais mieux faire
que de citer quelques paragraphes de ce discours, et de la réponse de
M. Chon.
1
! S
# DE L ÉCOLE NORMALE 45
« Souffrez que je rappelle ici le charme pénétrant sous lequel vgus nous
» avez si souvent tenus pendant nos réunions, nous cojnmuniouant tantôt vos
» impressions littéraires, et tantôt ces souvenirs intimes, où la délicatesse des
• sentiments remportait seule sur l'élégante perfection de la forme. Qu'il nous
• soit permis surtout de vous remercier de vos enseignements, car l'ensei-
t goement de l'histoire nous a toujours paru entre vos mains un* levier admi-
» rabie et puissant pour nous élever nous, vos confrères, et pour la plupart
» vos auditeurs et vos anciens élèves, vers les hautes régions .morales et pnir
tosophiques. . ,
»' Mais plus que votre talent, nous avons appris à admirer, en vous, Ta* me la
! » plus dévouée et l'absolue dignité du caractère ; aussi la Société, en vous
> « appelant quatre fois à la présidence — rare hommage dans une compagnie
• où nul autre parmi vos collègues actuels n'a occupé deux fois le fauteuil —
, > a voulu tout ensemble reconnaître le mérite et acclamer l'homme. Elle a su
» honorer celui qui la rendait digne de gagner la confiance .et l'estime de tous,
| * le guide qui lui indiquait d'une «main sûre le rôle qui lui appartenait dans
| * une grande ville, où il y avait des œuvres utiles à fonder* et un foyer intel-
» lectuel à entretenir. » •
1 — Dans sa réponse, M. Chon disait en terminant :
« Vous* daignez, Messieurs, m'offrir uqe médaille commémorative frappée en
« bronze. Malheureusement, je ne, suis pas d'un métal aussi résistant. Toute-
• fois, croyez-le, mon cœur qui s'efforce à rester jeune en dépit des -hivers
« qui ont dégarni et blanchi ma tête, se sent encore assez de ressort pour gar-
5 der, jusqu'à son dernier battement, le souvenir d'une journée de bonheur et
> d'honneur que je considère comme un couronnement de mon existence. »
On le voit par ce résumé de sa vie, M. Chon fut par excellence l'homme*
simple et bon. Son intelligence d'élite, autant que son cœur délicat, inspiraient
une affection profonde à tous oeux qui le fréquentaient. Les plus attachés à lui,
parce que la reconnaissance doublait chez eux la valeur de ce sentiment d'af-
fection, furent ses anciens élèves, dont l'un des premiers avait élé notre
illustre concitoyen Faidherbe.
Cette affection fut un réconfort pour lui pendant la dernière période de sa
vie. qui fut attristée par la perte de tous Tes siens. Mais la source la plus
féconde de sa résignation sereine était dans ses sentiment $ de philosophie chré-
tienne. Sa foi fervente et tolérante pour tous provoquait une sympathie irrésis-
tible : on le, sentait aimant, charitable et stoïque sans affectation. Son âme*
vivait dans les souvenirs. L'uti des derniers désirs exprimés par lui fut que ses
héritiers fissent à* notre association un don, qu'ils ont réalisé après sa mort* Il
voulut aussi qu'aucun discours ne fût prononcé sur sa tombe; mais, les pa-
roles unanimes de regrets dés nombreux assistants qui suivirent ses funérailles
| montraient qu'une louange publique n'aurait rien ajouté à l'éloge qui était dans
I toutes las bouches et au souvenir qui restera de lui dans tous les cœurs.
Iules Lefebvre.
Promotion de 1835. —.Benoit (Jean-Joseph-Louis-Charles), né à Nancy, le
25 «oùt 1815, décédé à Nancy, le 16 mai 1898.
Nous reproduisons le discours prononcé sur sa tombe par M. Emile Krarîtz,
doyen de la Faculté des lettres.
46 ASSOCIATION DES ANCIBNS ÉLÈVKS *
«Messieurs,
Vous n'attendez pas* de moi que j'essaye de faire tenir dans ce suprême
adieu, abrégé par les convenances et troublé par rémotion, la juste et suffi-
sante expression des sentiments de tristesse profonde, €t pour ainsi dire filiale,
dont nos cœurs sont serrés, ni que je rende, avec la vivacité et l'étendue que
nous y souhaiterions, la force et la nature de nos regrets, devant la tin d'une
si longue et si belle existence. Tous tïeux qui pourraient demander à élevfer
ici la voix, pour pleurer la mort et célébrer la vie de l'homme éminent qui
vient de nous quitter à jamais, sont si nombreux, et ils le pourraient faire à
tant de titre* divers, et .ils auraient à répandre sur ce cercueil tant de chers
souvenirs, tant de sjncèrcs louangos, tant d'affection et de reconnaissance, que
je ne veux pas même tenter d'être leur Interprète, et que je ftois borner mes
paroles à dire seulement le pieux hommage de la Faculté des lettres à son
vénère et regretté doyen et professeur honoraire, M. Clmrles Benoit.
Charles Benoit est né à Nancy, d'une ancienne et robuste souche lorraine,
très attachée aux traditions locales et à la petite pairie.
Après ses classes finies au Collège Royal, il part à Paris, en 1834, et corn
mence d'aberd à suivre les cours de fk Faculté de droit, qu'il abandonne bien-
tôt pour entrer au Lycée Saint-Louis et s'y préparer à l'École Normale supé?
rieure. Il y est reçu quatrième en 1635, et s'y rencontre, dans cette section]
abondante en hommes distingués, dont quelques-uns illustres, avec Jules Si— 1
mon, qui fut depuis son ministre, et Paul Jacquinet, qui fut son recteur.
Ce fut au Lycée de Caen qu'il Ht ses débuts dans le professorat, en 1638.
C'est de la qu'il vint passer l'agrégation des classes supérieures à Paris, ea
, août 1840. 11 est rcçii le premier.
Successivement professeur de rhétorique au lycée de Douai, puis au ly
Louis-le-Grand, il devint, en 1844, le collègue et l'ami d'Ozanam au collège SI*
nislas. Docteur es lettres en 1846, il est nomhié le 24 décembre de la mêra
«nnée, membre del'Écdle française d'Athènes, qui venait d'être fondée et qu
inaugura. A la date de son cinquantenaire, qu'elle célébrait le mois dernier,
en était le doyen d'âge. Après un séjour de dix-huit mois en Grèce, qui fi
pour lui un enchantement et la source tqujours vive et présente d'ineubliabi
impressions, qu'il se plaisait naguère encore à retracer dans nos Annales
VEst, il revint en France en lJ^îtf, et concourut, en décembre, à cette agre^a-
t tion des Facultés, qui eut une si courte durée, et dont il fut un des rares eÇ
exceptionnels vainqueurs, au premier rang. Dès lors, chargé d'un cours conH
plémentaire de littérature grecque à la Sorbonne, puis de la suppléance de
Havetf pendant quatre ans, à l'Ecole Normale supérieure, il accepte, en 1832, <të
suppléer Ozanam dans sa chaire de littérature étrangère, il y renonce b^eaKH
et, après avoir fait couronner son étude sur Ménandre, sujet mis en concours
par l'Académie française en 18o3, il est nommé, le 10 octobre 1854, professeur
de littérature française.et doyen de la Faculté des lettres de Nancy. •
C'e$t à partir de cette date qu'il se donne sans réserve et appartient tout en-
tier à sa ville natale, à l'enseignement public, à l'administration de la Faculté
des lettres, dont il est le fondateur, le premier doyen, et dont il Voulut et sa
être, pendant près de trente *années, le chef infatigarble et h#bile, vivant d'elle]
ekpour elle, lui prodiguant toute son activité, lui sacrifiant toute son ambition!
personnelle. génércusemtMit transformée en dévouement désintéressé, l'enveJ
*oppant de toute sa tendresse.
de l'école normale 47
Souvenons-nous-en, Messieurs, bien longte nps avant la création de l'Uni-
vorsilé de Nancy, et même près d'un demi-siècle avant qu'on y songeât,
H. Charles Benoit, inspiré par les judicieux instincts et les clairvoyantes
tendances de son âme toute lorraine et toute universitaire, estima digne
et bon de préférer sa province à Paris, de quitter la Sorbonne et l'École Nor-
male, par où il avait commencé et par où la plupart aspirent à finir, pour se
fixer arec prédilection et par libre choix dans son cher Nancy, et y fonder,
ranime il l'a dît lui-même, « une colonie athénienne ».
Combien il Ta aimée, sa colonie, cette Faculté d>nt il nous a laissé l'héritage
en parfaite prospérité ; avec quelle fierté paternelle il proclamait ses succès
dans les solennités et dans les conseils ; avec quelle ardeur convaincante il
travaillait à obtenir tout ce qui pouvait l'agrandir et la rehausser ; enlln quel*
éclat y ont ajouté son enseignement public et quel prestige sa personne, vous
le savez. Messieurs ; nul ne Ta oublié à Nancy. Mais ceux-là le savent surtout
et en peuvent témoigner — avec la gratitude à la fois de l'intelligence et du
toeur — qui ont été ses élèves avant de devenir ses collègues, et qui, avant de
connaître l'affabilité du doyen et d'apprécier la constante douceur de sa direc-
tion, se. sont nourris aux leçons éloquentes, et fortifiés aux bienveillants con-
seils du maître le plus aimable et le plus expansif qui fut jamais.
. Mais la preuve fa plus significative que M. Benoit ait donnée de son inalté-
rable atlachement à l'Université nationale de France, c'est quand il demeura
fidèle à son poste, lors d'une scission déjà lointaine, qui aurait pu, ce semble,
tenter sa foi religieuse au nom de la liberté de conscience invoquée, et déta-
cher ce professeur, sincèrement et profondément catholique, des institutions
èe l'Etat Ni sa grande droiture, ni son ferme jugement ne furent un seul ins-
tant sollicités par les hésitations et les scrupules. Par son attitude d'alors,
M. Charles Benoit a laissé, avec l'autorité qui lui appartenait, un précieux
(Exemple ; il i montré qu'il sentait, que dans l'Université de France, les devoirs
professionnels peuvent toujours se concilier loyalement avec les sentiments
les plus intimes de la persqnne, et que cette grande famille, généreuse et libé-
rale par excellence, #snit rester ouverte à tous les devoùments et à tous les la-
tents, quelles que soient d'aillaurs les, opinions et les convictions qui les
«liment.
Cette concilia lion quç M. Benoit mettait ainsi entre sa fol et sa fonction, il 1»
pbrtait pour ainsi dire partout : c'était la loi mémo de sa nature intellectuelle
et morale*; il était né conciliant, et sans jamais rien concéder sur les principes,
Il s'employa tqutc sa vie et de tout sort cœur à faire régner la bonne harmonie
poire les personnes. IL aimait Tondre, la mesure, la délicatesse et la discrétion
en toutes choses.
1 n détestait le mal, autant parce qu'il était laid que parce qu'il était mauvais.
Croyant déterminé, il' était 'en même temps tolérante! ennemi des exagérations
de plume et de parole. Idéaliste et spiritualité, épris de pureté et de noblesse,-
û étudia néanmoins, 'avec une curiosité large et sympathique, Aristophane et,
Eîlais, ces deux représentants énormes du réalisme colossal et de la fan-
e débridée. ' •
Nourri tout ensemble de la moelle antique et de l'éloquence sacrée, séduit
pr la beauté grecque et pénétré de l'esprit évangélique, il a trouvé pour ses
lotos, pour son enseignement et pour ses écrits, une combinaison ingénieuse,
mais spontanée, des charmes de art païen et de l'élévation de la morale chré-
18 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
licnnc. Il y avait en lui du Fénelon, mais d'un Fénelon qui, tout en admirant
Homère et en sacrifiant aux muses, aurait conuu Le Génie du Christianisme te
Chateaubriand, en aurait fait ses délices et peut-être son flambeau.
Un autre trait de son caractère, et qui confirme en lui cet amour de raccord
entre ce qui semble à d'autres les contraires, c'est qu'à mesure qu'il prenait de
Tàge, il aimail davantage la jeunesse et les jeunes. Et ce n'était pas sa jeu-
nesse à lui qu'il avait le faible de raconter ou de regretter, non c'était la jeu-
nesse des autres qui l'intéressait et qui l'attirait. Il comprenait et acceptait si
bien la loi de la vie, qu'il pensait sans chagrin, sans appréhension, à la fuile
des ans, à la vieillesse, à la retraite, à la mort.
Aussi, c'était sa préoccupation et c'était sa joie de chercher de jeunes col-
laborateurs, de les appeler, de les voir grandir auprès de lui, de les y aider.
de leur assurer une succession. Jamais peut-être il ne mit tant de complai-
sance et d'indulgence cordiale que dans l'arrangement de la sienne. Sa retraite,
qu'il prit en 1883, ne fut pas une retraite véritable. 11 continua de travailler,
d'écrire, de venir parmi nous ; Il se fit notre auditeur le plus assidu, peut-être
aussi le plus bienveillant. Ce fut bien souvent un agrément et comme .une ré-
compense pour nous, après la leçon publique, où il ne manquait pas, d'écouler
ses réflexions et de recevoir ses compliments.
Avec une sensibilité aussi vive, une si naturelle et si débordante bonté,
M. Benoit méritait d'être heureux. H le fut. Il le fut certainement, d'abord parce
qu'il sut l'être par la sérénité de son tempérament, par la modération de ses
désirs, par la paix intérieurcjqui lui venait de sa confiance dans une bonté et
une justice suprêmes ; mais il le fut aussi par son union et dans ses enfants,
par ses alTeclions de famille et par ses amitiés. 11 était de ceux que la félicité
ne fait point égoïstes; au contraire, son cœur, tout de charité et de compassion,
se faisait un devoir de rendre aux autres, en bienfaisance, ce que sa destinée
— lui, eût dit la Providence — lui donnait en bonheur. *
Et ce bonheur terrestre, qu'il estimait à son prix, il Ta quitté doucement,
simplement, pieusement, avec la foi et l'espérance de l'autre, auquel il n'a
jamais douté que la mort conduit les vertueux d'ioi-bas, dont il était.
Cher maître, vénéré doyen, vous nous avQz bien aimés, nous aussi nous
vous avons bien aimé, et nous aimerons le souvenir de votre sourire et
la noble leçon' de toute votre vie.
Adieu !
L. Krantz."
Promotion de 1840. — Girard (Julien-Nicolas), né à la .Pointe-à-Pitrc (Guade-
loupe), le l*r juin 1820, mort à Paris le h mars 1S98.
M. Julien Girard a été une des figures les plus originales et les plus atti-
rantes de l'Université de France pendant le seconde moitié de ce siècle. 11 a
rempli les plus hautes fonctions de renseignement public, et non seulement
il n'a clé inférieur à aucune, mais il a montré dans toutes une compétence/
une loyauté, une chaleur de cœur, une élévation morale auxquelles M. le Rec-
leur Gréa ni a rendu un éclatant hommage dansje discours qu'il a prononcé, le
6 mars 1808, aux obsèques de son ancien maître, devenu plus tard son dévoué
collaborateur. Tour à tour professeur et administrateur, chargé de la rhéto-
rique ù Bonaparte, maître de conférences à l'Ecole Normale: proviseur des lycées
Louis- le-G rond et Condorcct, il ne lui manqua que d'être inspecteur génépi,
et encore en reçut-il le titre* quand il prit sa retraite en juillet 1892. Tousccux
de l'école normale * 49
»
qui l'ont connu ou seulement approché dans ces situations diverses n'ont pas
oublié, n'oublieront jamais quel grand cœur fut M. Girard, et aussi de quelle
franchise, de quelle boité, de quelle droiture, de quelle probité il a sans cesse
donné le bienfaisant et salutaire exemple. On pou» dire de lui qu'il a été vrai-'
.ment une des lumières et une des* consciences de l'Université. ♦
Julien Girard appartenait à une famillo depuis longtemps fixée à la Guadeloupe.
De ses premières années d'enfance et d'études, il avait gardé un souvenir
attendri. (1 aimait à rappeler ses courses et ses baignades dans le voisinage
.des plantations où il allait en partie de plaisir, et dans ua discours qu'il fit, le
29 juillet 1693, comme président de la distribution des prix du lycée Mon-
taigne, il évoquait avec émotion le nom de sa première institutrice : « M11* Co-
lette était un petite femme, nf très jeune ni trop vieille, qui avait conservé
daos son âge mûr une grande tendresse de cœur. Elle avait «ne voix claire et
'Caressante, avec un léger accent méridional qui m'est resté dans l'oreille.
Cétait un plaisir d'apprendre à lire avec elle. Mais surtout elle était bonne,
très bonne; elle adorait son petit peuple, et nous Je lui reudions. Elle nous
traitait comme ses enfants; elle avait pour* nous d'aimables complaisances;
elle poussait l'indulgence jusqu'à nous permettre, quand nous étions fatigués
de la leçon, de faire un petit somme au milieu de la classe. »
Vais ni M11* Colette ni M. Taillandier qui lui succéda et qui, d'après Girard,
1 ne loi ressemblait guère, n'étaient capables de former l'esprit de l'enfant. On
renvoya eu Krancc; pour y fajre des études complètes. Il avait oeuf ans,
quand il quitta pour jamais la Guadeloupe, bien qu'il ait songé, semble-t-il,
vtogfrdeux ans plus tard — peut-être sur le conseil de Victor Schœlcher avec
qui il fut très lié — à y revenir briguer un mandat de député.
Ses premières années d'écolier se passèrent à l'institution Labrousse qui faisait
suivre à ses élèves les cours du collège Bourbon, aujourd'hui lycée Condorcet.
Cest la qu'il rencontra, dès 1831, le plus vieux de ses amis, M. Bouillon, qui lui
ra témoigné jusqu'à la fin, pendant soixante-sept ans, la plus vive et la plus tou-
| chante affection. Girard fit toutes ses classes au collège Bourbon avec un
*edat extraordinaire. Travaillant dix-sept heures par jour, dirigé, notamment
ren rhétorique, par des maîtres comme Auguste Lomairc et Auguste N isard, 11
eva au Concours General de 1839 le prix d'honneur de discours latin et le
r prix de discours français, cl, en 1840, le prix d'honneur de disserta-
française avec le premier accessit de dissertation latine.
De si brillants succès l'avalant rendu presque célèbre dans le monde uni-
ewitaire. Ils lui valurent d'abord les compliments de M. Vlllemain, puis
sez fréquentes invitations à passer l'après-midi à Ncuilly avec les fils de
is-Philippe, particulièrement avec le duc d'Aumalc qui faisait alors su rhé-
ue à Henri IV. Girard avait gardé de ces relations un souvenir très cor-.
V; mais i[ n'eut même pas l'idée d'essayer d'en tirer un profit personnel
le retour en 1871 "de ses anciens condisciples, pas plus au reste qu'il ne
Mgea à se prévaloir dans la suite — bien que les occasions et les avances ne
eussent pas manqué — d'avoir eu pour élève le- Président Carnol. L'esprit
trigue était assurément le seul genre d'esprit qui lui fût étranger. Dans
te sa carrière, il considéra toujours comme un devoir étroit de ne réclamer
i que de ses chefs hiérarchiques.
Après de pareils débuts Girard, paraissait tout naturellement désigné pour le
rat. Et pourtant ses gouls ne le portaient pas de ce côté. Il ne son-
20 ASSOCIATION DE^ ANCIENS ÉLÈVES
eeait pas à entrer dans l'Université : il voulait être avocat. Nourri dans l'admi-
ration des grands orateurs de» tous les temps, très ardent de nature, très gène-,
reux de sentiments, il rêvait de causes retentissantes, de grands succès
d'audience ou de tribune. Mais on insista yivement jour qu'il se présentât à ■
l'École Normale en ajoutant qu'il serait toujours libre de donner sa démission, ,
si l'examen lui était favorable. U céda, subit les épreuves, fut reçu le pro I
mier et dut prendre un parti. Ses incertitudes et ses perplexités furent |
cruelles- il lui en coûtait de renoncer aux espérances si longtemps caressées. |
Hais il n'avait aucune fortune; s'il choisissait l'Ecole, il voyait son avenicj
assuré sa carrière engagée sous les plus heureux auspices. Il opta pourj
l'Ecole Plus tard, il aimait a dire qu'il ne le regrettait pas, car il avait trouve
dans l'Université, à laquelle il s'était donné tout entier, de grandes satisfac- ■
tions et même de grandes joies, et il ne se rappelait ses hésitations d'autrefois,
que comme un» courte crise, très violente, mais qui ne lui avait laisse aucun*
amertume. , , . .
Girard fut à l'École ce gu'il avait étç au lycée. Très aimé de ses camarades,
très gai très en dehors, très cpmmunicatif, connaissant et tutoyant tout le
monde ' il y passa trois années délicieuses pendant lesquelles il noua des
amitiés durables soit parmi ses anciens, soit parmi ses contemporains, soit
parmi ses cadets. C'est là qu'il rencontra M. Drcyss, resté son conûdcnt le plus
intime C Martha, que plus tard des liens de famille rapprocheront de lui plus
étroitement, Courdaveaux, Geffroy, Colincamp qui furent au nombre de ses
plus chers camarades, Eugène Despois dont il admirait le caractère et à qui i
demeura toujours profondément attaché, enfin Hippolyte Rigault qui l'avait évi-
demment séduit par sa droiture en môme temps que par la finesse, l'éclat et ta
souplesse dé son talent. C'est Rigault qui, treize ans après, devait lui ouvrir
la Revue de VInsiruction Publique. Il est aisp de voir par la correspondant!
que Girard entretint dans la- suite avec ses amis d'École, et que son fils,-M. Pau!
Girard, possède en grande partie, quelle place il tenait dans l'estime, la con-
fiance ot 1'afTeetion des Normaliens de son temps. ,
Mais le charme de la vie de l'École ne consistait pas seulement pour Girard»
fréquenter cette réunion déjeunes hommes qui tous ont marqué dans l'histoirca
la philosophie ou les lettres. H prenait le même plaisir à écouter ses maîtres*
conférences dont deux surtout. Désiré Nisard et Ernest iiavet, eurent sur "*
esprit une décisive influence et lui témoignèrent une grande sympathie. U
pondit à cette sympathie par un travail opiniàjrc, comme l'attestent ses no
en grande partie conservées, et qui ont trait aux époques les plus varices d
trois littératures classiques, sans en excepter les Pères de l'Eglise. Grâce a -
* labeur et à l'excellente direction qu'il recevait et dont il sut si bien profit
il garda son rang de premier à la licence et à l'agrégation des lettres. Quai
"en 1843, il sortit de la vieille maison de la rue Saint-Jacques (1), il y laissait
souvenir d'un esprit d'une solidité incomparable, d'un humaniste d'une n
distinction. « Plus de dix ans après qu'tf eut quitté l'Ecole, dit M. Grcard d?
son éloge funèbre, lorsqulun de nos maîtres de conférence latine voulait a
ramener aux règles de la composition, d'une composition bien liée, nourrie
mineuse, c'est l'exemple de Julien Girard qu'il citait le plus volontiers :
celui-là, s'écriait-il, comme il construisait ! »
(1) L'idole Normale occupait alors los bâtiments du :oUcge Du Plessi?, rue SaU
Jacques, à coté du Lycée Louis-k-Grand. ,
r
de l'école normale * . [21
Après, l'agrégation Girard fut envoyé ^ Bourges où il ne passa qu'une année,
au reste fort agréable, pendant laquelle il fréquenta quelques, salons ou il était
recherché pour sa sociabilité, sa gatté, son Remarquable talent de lecture à
haute voix et aussi pourson amour de la danse qu'il partageait d'ailleurs avec
Hippolytejligaultf lequel lui écrivait un jour de Nevers : « Je mange à toutes
les tables et je danse«à tous les orchestres. Tu {crais comme moi, j'imagine;
et combien je voudrais que tu eusses vu certaines demoiselles qui sont vrai-
ment bien aimables et bien jolies. Tu en aurais raffolé, ô officier de KUniver- •
site (Girard avait reçu cette distinction le 28 août 1846). Mais je ne veux pas te
parler, de cela ; je troublerais tes Venges, et dénombres trop gracieuses vien-
draient en volant se poser sur ton Cojiciones ouvert. »
Cas agréables passe-temps ne le retinrent pas pins que de raison puisque, •
dès J844, Girard revendit à Paris où, jusqu'en* 1843. il lut d'abord suppléant aux
collèges Bourbân et Charlema&ne, puis professeur de troisième el ensuite de
rhétorique à Gharlemagne ; il y eu! pour élèves Edmond About, Francisque
Sarcey, Paul Albert et Gréard. Le 14 septembre 1848, il était chargé de la rhé- *
torique au lycée Corneille (aujourd'hui Henri IV), deux ans après à Louis-le-
Grand (28 septembre 1850) pouf revenir à Corneille le 16 décembre 1851, la se*
coude division de rhétorique de Louis-le-Grnnd ayant été supprimée, enfin pour
aller, le 27 septembre 1834, à Bonaparte, oh il devait se fixer. C'est là .vraiment
qu'il donna sa mesure et qu'il se montra, par un rare mélange des plus remar-
quables qualités de l'esprit et du caractère un incomparable directeur d'intelli-
gences. M. Gréard, qui le vit pour la première fois, en 1848, nous fait de lui à
cette époque un portrait qui restera : « Il étail un de ces hommes doitt la ren-
contre laisse dans le souvenir une trace durable. Un air d'allègre jeunesse
qu'il a longtemps conserve jusque sous le poids de l'âge, un regard étincelaut
dont soc teint de créole faisait encore ressortir l'éclat, une physionomie d'une
mobilité merveilleusement expressive, une voix chaude, tout trahissait en lui
la vivacité intérieure des sentiments, la flamme, et, par un contraste qui ren-
dait plus piquant encore l'attrait de sa personne, cette allure si vivante, ces
dehors si brillants recouvraient une. gravité de raison sereine, une pondération
de jugement, un équilibre de bon sens qui, à l'âge où l'expérience commence
d'ordinaire à se former, donnaient à sa parole une autorité incontestée... Il a
élevé toute une suite de générations dont pas une, j'en suis certain, n'a*perdu
fimpression de sc*s leçons marquées au coin des méthodes éprouvées et du
i?out classique le plus pur. Sans aucune recherche de l'agrément ou" de l'effet,
| il attachait, il captivait les esprits par l'étendue et la variété de ses connais-
sances; en môme temps qu'il leur ouvrait à travers la littérature ancienne et
moderne toutes sortes d'horizons, il les disciplinait au sens le plus élevé du
j mot, il les formait ; c'était un maître. L'action de cet enseignement substan-
tiel, animé, sincère, était d'autant plus pénétrante qu'à la distinction, de l'intel-
ligence, M. Girard joignait la probité supérieure, la dignité d>i caractère. Sous
la robe du professeur on sentait le cœur de l'homme. N'est-ce pas là plus que
tout le reste le secret et ferme ressort de l'éducation ? »
Tel était Girard. On conçoit quelle heureuse influence devait exercer un pa-
[feil maître sur des classes qui comptaient parfois plus de cent élèves.. Ces divi-
sions si nombreuses ne l'effrayaient pas. Il disait souvent qu'elles offraient
| ta grand avantage. *Sans doute, le professeur était dans l'impossibilité maté-
rielle (fe corriger tous les devoirs1: mais elles entretenaient chez les jeunes
fcfc ASSOCIJtriON DBS ANCIENS ÉLÈVES
«
gens un extraordinaire mouvement d'esprit par l'émulation» qu'elles suscitaient
et par Fa vie qu'elles donnaient à l'enseignement. Le maître s'y sentait porte
par la présence même d'un aussi imposant auditoire. Rien n'est difûcile comme
de parler devant, un public restreint. Une roule est infiniment plus vibrante et
plus sensible aux moindres effets de parole, et c'étaient de vraies foules que les
rhétoriques d'alors. Par la force même des choses, et en dehors de 'tout souci
du Concours Général, le professeur s'occupait principalement des bons élèves;
, mais o'qtait encore une idée chère à GirarM que tout le monde gagne — même
l?s plus faibles — à ce que la classe se passe surtout avec les meilleurs, il ne
pratiqua donc jamais cette sorte d'eptuchage des médiocres dont il reconnut
cependant plus lard — au temps où il était proviseur — la nécessité, quand
par la multiplication des divisions les classes devinrent moins nombreuse^ et
* que l'enseignement fut naturellement amené à changer de méthode. 11 considé-
rait véritablement la rhétorique comme le couronnement féoond des études
secondaires, et, à un point de vue plus élevé, comme l'école des intelligences
. et des caractères. C'est ainsi que la considéraient également ceux qui l'ensei-
gnaient alors avec le plus d'éclat, Hector Lemaire, Despois, Rigault et, plus
près de nous, Gaston Boissier.
* On admettra sans peine que cette lourde tâche ainsi comprise dût fatiguer le
maître fl qui elle incombait. Girard, qui avait la gorge relativement délicate,
craignit 'de ne pouvoir longtemps soutenir un pareil labeur, et sollioita, à la
fin de 1864, l'inspection académique. Duray, qui le connaissait bien et qui
l'appréciait 5 sa valeur, répondit en lui donnant un supplément de travail, et
le nomma maître de conférences de langue et littérature latines à-l'École Nor-
male en' remplacement d'Hector Lemaire qui devenait inspecteur général
(16 janvier 1865). Girard s'attacha à ce nouvel enseignement avec sa conscience
habituelle, le menant de front avec celui du lycée jusqu'au jour où Duruy
l'appela directement au provisorat de Louis-lc-Grand [f> août 1868).
Ce fut pour Girard une vie toute nouvelle. .11 n'avait aucune idée de l'admi-
nistration, et il dut en faire l'apprentissage. A tous les points de vue la res-
ponsabilité dont le chargeait la confiance du ministre était fort sérieuse, d'au-
tant plus que la mort de M. Didier, qui remontait déjà à quelques mois, avait
apporte dans la vie du lycée un trouble sensible. Girard se mit courageusement
à l'œuvre. Co qui'le rassura tout d'abord, ce fut l'accueil des professeurs, non
seulement de ceux qui étaient ses anciens camarades, comme Aubert-jiix,
Chambon, Baujean, mais de tous, les autres qui ne lui ménagèrent ni leur af-
fection ni leur dévouement. Il aimait û dire plus lard que sa plus grande jQie
était de penser qu'il n'avait jamais eu avec le personnel enseignant l'ombre
d'un désaccord, que toujours il avait rencontré chez ses collaborateurs la
sympathie et l'estime, souvent même de chaudes et durables arnittes. Nul as-
surément ne méritait plus que lui de recevoir ces témoignages dont la sincé-
. rite doublait encore le prix. ' "
Au reste les familles et les élèves se mirent bien vite à l'unisson avec le
personnel pour rendre à Girard la justice qui lui était due. Cest que le Girard
de 1868, à Louis-le- Grand, était déjà l'homme que son ami et le nôtre, l'excel-
lent Dupré, devait peindre en 1892, à Condorcet, dans une circonstance que
je rappellerai plus loin : « Le nouveau proviseur possédait à un degré rare
toutes les qualités nécessaires au gouvernement "d'une si grande maison : d'a-
bord la foi, sans laquelle il n'y a pas de véritable éducateur ; puis la fermeté'
et la suite dans les desseins ; la prudence et la décision ; le sens le plus élevé
DE L'BCOLK NOKMaLB ?3
et le plus délicat de l'éducation des âmes aussi bien' que de celle des esprits;
d'une part une grande largeur de vues, de l'autre une extrême finesse appli-
quée au règlement des moindres détails ; le respect des traditions, et pour-
tant une complaisance raisonnée pour les nouveautés utiles ; un art merveil-
leux de faire observer la règle sans la faire sentir; une autorité qui savait oe
pas faiblir, mais qui s'imposait d'autant mieux qu'elle cherchait moins à s'af-
firmer, rajoute, pour quo tout le monde le reconnaisse, une probité profes-
ftioQoelle, un dédain du bruit et de la réclame, une franchise, une droiture,
une répugnance pour les voies obliques et les moyens détournés, qui impo-
saient la sympathie et la confiance ; et si vous voulez me permettre d'achever
de le peindre par un trait bien particulier, qui restera longtemps dans nos
meilleurs souvenirs, après des vivacités passagères, oh ! très passagères, et
qui n'alarmaient personne, des retours charmants, faits pour gagner tous les
cœurs. »
Avec de tels moyens de séduction et d'action personnelles il n'est pas sur-
prenant que Girard ait réussi dans l'administration tout aussi bien que dans
renseignement. Il n'avait d'ailleurs jamais songé à y chercher le repos ou la
I moindre diminution de sa peino et de son effort. Il se dépensa comme pro-
viseur avec autant d'activité, d'entrain, de conscience et de dévouement que •
dans sa rhétorique de Bonaparte ou sa chaire de l'Ecole Normale. Les dix
années qu'il passa à Louis-le -Grand furent d'ailleurs tout particulièrement
laborieuses. De douloureux deuils de famille s'ajoutèrent à de cruels soucis de
toute nature pour éprouver sa constance cl sa fermeté. MM Girard, qu'il avait
[épousée en 1849, et qui pendant vingt ans avait fait le bonheur de sa vie, s'é-
teignit le 17 octobre 1869, après une longqc maladie de poitrine dont son
mari avait suivi toutes les phases sans illusion, voyant approcher le terme fa-
tal, comptant les mois, puis les semaines, puis les jours, gardant jusqu'au
bout une sérénité trompeuse et le courage de paraître espérer encore. Puis ce
[lut sa mère adoplive qui mourut au mois d'août 1872. Entre temps il avait eu à
1 compter avec les embarras et les périls de la Guerre et de la Com-
i munc.
Girard était en vacances au Havre avec sa famille quand Paris fut menacé à
; la suite de nos premiers revers. Il revint en hâte à son poste et mit son hon-
' neur à ne pas interrompre un seul jour les classes après la rentrée d'octobre,
en dépit des innombrables difficultés que créaient le siège, la présence des
| troupes logées au lycée et l'absence de quelques professeurs que l'investisse-
i ment avait retenus en province. Quand commença le bombardement, il ins-
[lalla pour la nuit tout son monde dans les caves. Il en occupait une avec sa
[famille ; d'autres servaient de dortoirs aux quelques internes qui restaient et
au personnel de la maison. Le jour venu, on remontait à la lumière, et chacun
vaquait à ses occupations sans se laisser intimider par les obus dont cinq
tombèrent dans les cours ou sur les bâtiments. Girard avait même voulu,
pour donner l'exemple en tout, s'enrôler dans la garde nationale, et il ne
jnanqua pas une fois de faire son service aux remparts.
Ce fol bien pis pendant la Commune. Girard, qui venait d'éprouver « toutes
les appréhensions des barbaries de la guerre étrangère, allait subir toutes les
«menaces des violences de la ré vol le sociale ». Après la publication du décret
révolutionnaire qui organisait la levée en niasse des hommes valides de dix-sept à
aoaranle ans, il avait envoyé son fils Paul à Versailles pour le soustraire aux coq-
21 ÀSSCCâYTION DES ANCIENS ÉLÈ\ES
séquences de ce décret. Il le tenait au courant, dans une correspondance suivie,
des incidents do chaque jour. Je ferai de larges emprunts à celte correspon-
dance où fàme de Girard se montre dans toute sa vaillance et dans toute
sa sérénité.
Dès les premiers jours de l'insurrection, la circulaire suivante parvint à Louis-
le-Grand :
« MAIRIE DU PANTHÉON.
AVIS
c La~ma«icip*lité provisoire du V* arrondissement, après en avoir délibéra, donne
avis aux directeurs des grands établissements d'instruction de l'arrondissement, aux
proviseurs des lycées, aux instituteurs et autres pouvant servir de lieux de réunion
publique [sic), que, jusqu'à nouvel ordre, ils ne pourront disposer de leurs sallet
sans l'autorisation expresse du maire.
Paris, le 30 mars 1871. »
La circulaire ne reçut pas pour le moment d'application; mais c'était déjà
-une main-mise du pouvoir révolutionnaire sur le lycée. De plus graves inquié-
tudes furent provoquées par les menaces d'enrôlement forcé des répétiteurs
et des gens de service. Le 4 avril, Girard recevait ce billet : « Monsieur le
Proviseur, je vous prie de m'envoyer de suite, place du Panthéon, tous le*
hommes faisant partie de ma compagnie. Je sais que vous êtes la cause qu'ils
ne font plus aucun service ; je vous préviens donc que s'ils ne viennent pal
je vous en rends responsable auprès de la Commune immédiatement. — Je
vous salue. » — Signé : Rouget, capitaine de la 3* compagnie du 118* ba-
taillon. — Comment Girard se tira-t-il d'affaire ? je l'ignore. Mais il ne céda
certainement pas, comme le prouve un document un peu postérieur, proba-
blement du 10 avril : « Ordre au citoyen proviseur du lycée Descartes (1) da
livrer immédiatement et sur reçu inventorié au capitaine de la 3e compagnie
du 118* bataillon, toutes les armes et tous les effets d'équipement, d'armement
•et de campement dont les employés et les fonctionnaires du lycée sont déten-
teurs, lesdits citoyens ayant, pour des motifs sur lesquels il y aura lieu de
statuer, cessé de faire toute sorte de service.
Les membres de la 5* légion.
(Une signature illisible.)
« Le Président adjoint : Ailemane. »
Les jours qui suivirent paraissent avoir été assez calmes, si on en juçe pari
•cette lettre datée du 19 avril : « Ne l'alarme pas trop sur notre compte. Nous
sommes à notre poste. Nous puisons d'abord dans ce fait une tranquillité
relative qui nous met à l'abri des alarmes exagérées. Et puis, pour nooj
autres en particulier, ce que nous faisons est une sauvegarde. Nous avons des
élèves (environ 250); nous faisons des classes; cela nous protège, et j'espèrn
que cela nous protégera jusqu'au bout. Ce qui ne m'empêche pas de faire des
vœux ardents pour que la fin arrive et que je puisse prochainement t'era*
brasser. »
Cependant, contre toute attente, le second siège paraissait s'éterniser,
Girard écrit, le 27 avril : « Ici, toujours même situation. Nous faisons toujours;
la classe, et il nous revient même de temps en temps quelques élèves. Il est
1; C'était le nouveau nom du lycée Louis-le-Grand depuis le 4 Septembre,
DE L-ÉCOLE NORMALE . 25
vrai qu'on en emmène aussi quelques-uns, ce qui fait que le chiffre total ne
s'accroît guère. Je viens de lire dans VOfflciel un décret de la commission de
la guerre et un arrêté de Cluseret qui vont peut-être rendre notre fonctionne-
ment difficile.- On organise de nouveau et avec plus (fe rigueur là recherche
des réfracta ires. Peut-être nos derniers maîtres et même quelques professeurs
vont-ils être obligés de s'en aller. Je ne sais comment nous ferons ; niais cnf'n
nous tiendrons jusqu'au bout. S'il le faut, je ferai une étude, l'économe une
> autre, et le père Toussaint (1) la troisième. Depuis deux jours, on dit aussi
que le délégué ou la commission de renseignement vont s'occuper de nous.
Je n'en ai pas encore entendu parler. S'en occuperont-ils en effet ? Je ne sais*
J'attends. Naturellement mon parti est pris ; je décline toule intervention ; alors
je sois remplacé, et tout le monde s'en va comme moi. »
Girard ne s'en alla pas ; mais on voit qu'il était toujours sur le qui-vive ; et
vraiment on ne sait ce qu'il faut le plus admirer, de la belle humeur" qu'il
montrait dans des circonstances si difficiles ou de la fermeté avec laquelle il
luttait contre les empiétements des révolutionnaires. De celte fermeté il donna
une preuve bien caractéristique dans la question du drapeau. Voici ce que je
trouve à ce sujet dans une lettre du 30 avril r « Il y a une dizaine de jours,
deux gardes nationaux sont venus, avec un ordre signé de je ne sais plus quel
chef de légion, me signifier de leur livrer le drapeau du lycée. J'ai dû le faire
retirer, et je l'ai fait porter à la mairie où Ton m'en a donné reçu. Depuis,
je n'avais entendu parler de rien. Jeudi, pendant que j'étais sorti, un bon-
homme quelconque, qui n'a pas dit son nom, est venu dire à Jean (2) qu'il
fallait mettre un drapeau rouge. Je n'en ai pas tenu compte et n'en ai plus
entendu parler. Mais aujourd'hui, en sortant, nous avons vu un drapeau rouge
à Saint-Louis. Notre tour ne peut tarder d'arrjvcr. Du reste, rien en ce qui
concerne l'enseignement ou la direction de la maison. Us parlent beaucoup de
renseignement primaire i ils essaient aussi d'organiser l'enseignement de la
médecine. Us n'ont rien dit encore des lycées-* Espérons qu'ils nous laisseront
tranquilles et qu'ils ne me réduiront pas à la nécessité de les envoyer
promener, ce qui, naturellement, m'obligerait à y aller moi-même. »
Le drapeau rouge ne fut jamais arborç à Louis-le-Grand. Mais d'autres
i embarras furent suscités par la prétention des fédérés de s'installer au lycée :
! * Hier, écrit Girard le 3 mai, j'ai reçu Ja visite de tout un état-major, sept ou
huit officiers, y compris le colonel de la légion, gros bonhomme fort commun,
mais poli du reste, et m'ofiVant force prises et poignées de main. Us venaient
voir si je pouvais loger un bataillon de gardes nationaux. J'ai fait ce que j'ai pu
pour les convaincre de chercher ailleurs ; le colonel y a mis, du reste, beaucoup
'de bonne volontés Ce matin, je suis allé à la mairie pour tâcher d'éviter le
'eeup ; mais rien n'y a fait; et ce soir, je recevrai mes nouveaux hôtes. Pauvre
lycée ! Il va -en voir de crucfles encore ! Figure-toi que le colonel, dans la
I pensée de ne pas me les donner, était allé aux Jésuites de la rue Lhomond, qui
l sont vides. Mais il paraît qu'il ^alà des richesses, m'a-t-il dit, et il ne veut
pas les exposer. Que dis-tu de cette noble confiance du colonel dans ses
soldats ?»
£ i] Surveillant général de Louis-le-Grand.
I iî) Concierge intérimaire; il remplaçait le fidèle Durand, que connaissent tous ceux
; «jni ont passé par Louis-le-Grand pendant ces trente dernières années.
•
26 ASSOCIATION DBS ANCKNS ÉLÈVES
L'occupation annoncée a lieu. Girard n'a pas trop à se plaindre de ses
nouveaux hôtes. 11 parte d'eux assez gaîment dans une lettre du 5 mai :
« Depuis hier, je loge un bataillon de la rue llouffctard. Tout est barricade et
terme de façon qu'ils n'aient aucune communication avec le reste de la
maison; ils sont dans la *• cour ; ils entrent et sortent par la rue Charretière...
La présence des élèves est une sauvegarde. L'état-major venu l'autre jour me
protestait de son respect pour l'instruction. Soit! Qu'ils nous respectent assex
pour nous laisser tranquilles! Je ne leur demande pas autre chose.
Le citoyen Régôre (1), que j'ai dû aller voir pour lâcher d'éviter Le
casernement des gardes, a été très gentil, et a même fait le plaisant
en me disant qu'il ne craignait qu'une chose, c'est que mes élèves ne ;
gâtassent ses soldats et ne fussent plus républicains qu'eux. Je tâcherai de
préserver ces brebis sans tache en évitant tout contact entre elles et les
élèves... Régère n'a-t-il pas eu l'idée de me demander si je n'avais pas vu,
Vaillant (2) ? — Non.— Vous avez tort; allez le voir; c'est un homme très
distingué, cVst d'ailleurs mon ami. — Tu penses bien que je ne me suis pus
rendu à l'invitation et que je n'ai pas l'intention de m'y rendre. Si Vaillant lui»
même avait l'idée de m'appeler, je ne m'y rendrais pas davantage ; s'il me
sommait, alors j'aurais à lui exprimer formellement mon refus. » Tout Girard
est dans cette simplicité ftère et forte qui lui faisait envisager sans forfan-
terie, sans jactance, les pires éventualités que pouvait entraîner pour lui
l'accomplissement du devoir.
Le séjour des fédérés se prolongea à Louis-le-Grand sans donner lieu à
aucun désordre. « La vérité veut que je dise (lettre du 8 mai) que mes gardes
nationaux sont doux comme des agneaux. On ne les entend pas. Ils n'ont pas
brisé jusqu'ici la moindre clôture. Ils se promènent dans la cour, sont couchés»
au soleil et jouent au loto. Us sont si gentils que je me propose un de ces jours
d'aller faire un tour au milieu d'eux. Je crains une chose seulement si je vais
les voir, c'est qu'ils ne m'offrent un petit verre, et le refuser serait grave. »
Quelles que fussent la gentillesse et la douceur de ses gardes nationaux,
Girard n'en faillit pas moins, le 24 mai» être arrêté et peut-être fusillé par la
Commune. Une patrouille de fédérés avait trouvé dans la première cour du
lycée un fourniment militaire jeté la on ne sait par qui. Un homme de service,
qui, au lieu d'être dans les caves avec le proviseur et tout le personnel de la mai-
son, rôdait dehors, est aperçu près du fourniment en question. On le saisit, etoa
le conduit au poste du Panthéon. Là, discussion, et finalement, ordre * d'aller
chercher le directeur ». Un peloton se forme aussitôt pour venir appréhender
Girard. En chemin, rencontre d'un officier à cheval. qui demande où vont ces
hommes : « Arrêter le directeur du collège qui cache des armes chez lui. —
11 s'agit bien du directeur, répond brusquement l'officier; il n'y a plus qu'à f...-
le feu au quartier et à déguerpir. » Les fédérés' ne se le firent pas répéter; et
il n'était que temps. A ce moment en effet les Vcrsaillais qui, depuis midi che-
minaient par les maisons de 1» rue Sou f (lot, s'élançaient sur la barricade du
Panthéon et l'emportaient de haute lutte (3;.
(1) M ;i ire communalistc du V» arrondissement.
(2, Délégué de la commune au^Ministère de l'Instruction Publique.
{3'i On sait que le Panthéon transformé en poudrière, fut sur le point de saaterj
Les angoisses de Girard pendant ces heures douloureuses se devinent aisément.
• >
1
DB L'ÉCOLK NORMALE
27
Ce comprend avec quel soulagement Girard vit s'achever le cauchemar au
duquel il se débattait depuis tant de semaines. Le 25 mai, il écrivait à
ils : « Mon cher enfant, nous sommes tous vivants et bien portants. Dieu
! pas d'accident au. lycée. Le Panthéon a été pris hier au soir à sept
J'ai dû faire passer la journée dans la cave à tout le monde, depuis
boire jusque huit (le proviseur ignorait encore l'incident de la veille
plus haut). Enfin ça été une terrible journée.... » C'était bien la fin de
Mais il fallut du temps encore pour que la maison reprît sa vie régu-
et normale, et Tannée s'acheva comme elle put.
Au insisté sur cette période parce qu'elle met en pleine lumière tout ce qu'il
mit en Girard de ressort, de volonté, de sentiment du devoir et de belle
r. Jamais sa conduite ne fut plus digne d'admiration et de respect. Cepen-
c'est seulement trois ans plus tardqu'il reçut la récompense officielle de
serviees. 11 fut nommé officier de la Légion d'honneur, le 4 mars 1874. Il
chevalier depuis le 11 août 1660.
Ses dernières années à Louis-le-Graud s'écoulèrent beaucoup plus calmes et
tranquilles. 11 y déploya la plus grande activité, portant avec un enjoué-
robuste le poids de la besogne administrative, commençant ses journées
iiept heures (et cela lui coûtait, car il avait quelque peine à se lever de bon
:. et ne les terminant que le soir assez tard, après avoir reçu le personnel,
l'infirmerie avec le médecin et le chirurgien, accueilli les parents et les
a qui il ouvrait largement sa porte, écouté des confidences, infligé des
>ns, rédigé des rapports, écrit des lettres, préside des réunions, couru à
lie ou au Ministère pour y soutenir les intérêts de la maison. Cette vie
p «Hivernent et de responsabilité lui plaisait. Son séjour à Louis-le- Grand
aima profondément, dont le glorieux, passé était sans cesse présent à son
et pour qui il avait les ambitions les plus hautes, fut vraiment la période
iptas brillante et la plus féconde de sa carrière. Il fit là beaucoup do bien
le détail ne sera jamais connu. Combien de jeunes gens sans fortune ou
éirigés jusque-là, qu'il prit sous son patronage, et, pour ainsi dire, sous sa
morale, lui durent en grande partie leur avenir ! Il les traitait avec une
familière qui allait jusqu'au tutoiement, et dont le souvenir subsiste
dans le cœur de tous ceux qui en ont reçu le témoignage. Aussi quand,
IS3$. on offrit à Girard le provisorat de Coudorcet, il commença par refuser*
Louis-le-Grand si vivant, si intéressant, qui fournissait chaque année
s fort contingent à l'École Polytechnique et à l'École Normale lui paraissait
trop dur sacrifice. Il fallut les vives instances de M. Casimir-Périer, alors
eerëuire d'État à l'instruction Publique, et ancien élève de Bonaparte,
qu'il revint sûr sa détcrmlualiôn. on lui fit comprendre que la direction
lourde de Condorcet lui procurerait un repos relatif. Il s'agissait d'ail-
de son vieux lycée, de celui où il avait été élève et si longtemps profes-
r. U céda, et, en fin de compte, ne le regretta pas. Celte année même,
rand remportait au concours général les trois prix d'honneur. Girard
en plein triomphe. .
pm retour à Condorcet fut salué comme un événement du plus heureux
ire pour la maison. « Vous y rentriez pour la troisième fois, disait pfus
ûopre dans le discours cité plus haut, avec le prestige d'un passé plein
:ur, avec des talents administratifs déjà éprouves, avec une réputation
\ de sagesse et de loyauté qui marchait, pour ainsi parier, devant-
t
H
€8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
vous, et vous signalait a Pcstime de ceux mêmes qui ne connaissaient que
voire nom. De là ja confiance et la joie qui. firent fête à Tentant de la maison,
le jour où il y rentrait avec l'autorité d'un maître. Peut-être n'etiez-vous pas
vous môme sans quelque émotion lorsque vous réunîtes pou* la première fois
votre nouveau personnel, et que l'accueil fait à vos premières paroles vous fit
comprendre que vous étiez celui-là que tout le monde attendait. Je suis su/
qu'il vous en souvient encore, et' que ce fut là une des bonnes journées de
votre vie. » •
11 en cul d'autres pendant ce long et glorieux provisorat de Condorçet qui dunj
quatorze ans, de 1878 à 1892. Comme à Louis-le-Grand, il se fit des amis de tôwj
ses collaborateurs, particulièrement de ses censeurs, M. Pichot, M. Rousselotj
aujourd'hui directeur du collège Rollin,M. Kortz, aujourd'hui proviseur du Ijcee
llontaigne, Gusse à qui il dut beaucoup pour la conduite du -petit lycée, et sur-
tout le proviseur actuel de Condorçet, M. Blanchet, dont la courtoise et fnfatigabM
activité assuma tout le fardeau de la direction du grand lycée, -pendant une grava
ma ladre que Ht son chef, dans l'hiver de 1892, et à laquelle il faillit succomber,
C'est à Condorçet que Je vis Girard pour la première fois en janvier 18$0; e^
Je n'oublierai jamais son accueil si bon, si franc, si ouvert, si simplement
cordial. J'arrivais d'Orléans, un peu ému à la pensée d'entrer dans un de ces.
grands lycées parisiens que tout professeur de province considère de loin avec
an respect qui devient de l'appréhension quand il s'agit d'y débuter. C'est le tê
he or not to ht d'Hamlct. Réussir" ou ne pas réussir ! Cruelle alternative potfr
celui qui songe que tout le reste de sa carrière va s'engager sur un coup de dé.(
Mais aussi quelle garantie de succès quand le maître du jeu est un homme de
ce cœur et de ce caractère ! Pendant près de treize ans, Girard fut pour moi»
comme pour tant d'autres, le guide le plus sûr, le plus loyal, le plus clair*
voyant, le plus écouté. Je lui dois le peu que je sais et que je puis valoir. Je,
lui ai voué un cuite que sa mort n'a pas aiïaibli ; et j'éprouve un sentiment df
joiC'profonde à renouveler à sa mémoire l'hommage de ma vive reconnaissance
et de mon indéfectible affection.
C'est peut-être pendant qu'il administrait Condorçet que Girard s'occupa avee
le plus de suite, et, pour ainsi dire, de la façon la plus dogmatique des ques*
lions d'enseignement. 11 avait sur la pédagogie 'générale de? opinions d'abord
très arrêtées, qui se modifièrent avec le temps, car il était loin d'être intrai-
table même dans ses convictions les plus chères. Il n'a jamais refusé de si
laisser éclairer par la lumière et par les leçons de l'expérience. Déjà, pendaa^
qu'il était à Louis-le-Grand, un arrêté ministériel du fi juin 1873 l'avait eba
« d'assister ie Ministre de l'Instruction Publique dans la discussion des proj
soumis au Conseil Supérieur ». Il prit aux travaux du Conseil une part impo
tante en défendant les éludes classiques, et en exposant à maintes reprises
profit intellectuel et moral qu'on pouvait retirer des exercices scolaires bi
compris, et cela avec une élévation d'idées et de paroles qui frappa les
membres présents, parmi lesquels Mgr Dupauloup. Mais il n'était systémati-
quement hostile à aucune réforme qu'il lui paraissait utile de mettre à l'épreuvfti
Sa pierre de touche dans ces matières était l'intérêt de l'éducation national^
A cet intérêt il était prêt à tout sacrifier, même ses préférences personnelle!
les plus enracinées. On ie vit bien quand il accueillit avec faveur le retoOB
aux exercices physiques qu'il condamnait seulement lorsqu'ils dégénéraient ef
sports exagérés, exigeant un entraînement spécial et presque exclusif. Il répétai
J
>•
DK, L'ÉCOLE NORMALE
»
volontiers à ce propos qu'un jeune homme doit être habile à se sccvir jde ses
[ membres, qu'il doit savoir courir, sauter, monter à cheval, manier un fleuret
Ijou un fusili On le vit surtout quand il accepta sans arrière-pensée la création
j de l'enseignement moderne, à la seule condition que renseignement classique
[n'en souffrit pas. Il' estimait que l'intérêt des deux enseignements, qui devaient
I conduire à des résultats très différente était de rester complètement séparés
jruo de l'autre. Il regrettait d'ailleurs de n'avoir pas iui-mémè autrefois cultivé
le* langues vivantes dont il jugeait la connaissance pratique absolument néces-
sjireà l'homme moderne ; il se sentait « humilié » — c'était'son mol — toules
tes rois qu'il entendait parler £ côté dû lui une langue qu'il ne comprenait pas.
r Girard était depuis 1680 membre du conseil académique lorsqu'il fut appelé
dans la commission « chargée de préparer les modifications qu'il y aurait lieu
d'introduire dans les programmes de l'enseignement secondaire, es exécution
de la délibération prise par le Conseil. Supérieur de l'Instruction Publique dans
sa séance du 23 juillet 1884. » — A ce titre 11 eut sa part dans la rédaction îles
programmes de 1883 comme dans les travaux de « la commission pour l'étude
des améliorations à introduire dans le régime des établissements d'enseigne-
ment secondaire ». — p'est là qu'il fut vivement séduit par la parole et les
idées de son ancien élève de PEcole Normale, Henri Marion, dont le livre sur
f Éducation dans r Université le charma à tel point qu'il n'en est pas qu'il ait lu
et relu avec plus9 de plaisir, même au temps de sa retraite.
Girard vieillissait ainsi, occupé des questions auxquelles il avait donné sa vie
tout entière, modifiant, par un phénomène qui n'est pas rare, ses théories sur
Question dans un sens de plus en plus libéral. En même temps le ijeée
jCoodorcet prenait grâce à lui un développement extraordinaire, se peupla* de
deux mille élèves, comptait cent cinquante professeurs ou maîtres et fondait
fine colonie qui devenait le petit Condorcet de la rue d'Amsterdam. Noire provt-
■eur était le seul à s'apercevoir qu'il prenait de l'âge. 11 nous paraissait toujours
le même, avec cette fougue de sentiments, cette vivacité de parole, cette jeunesse
impressions, ces emportements et ces apaisements subits, familiers à tous
ceux qui l'approchaient, .quand iclata la grave maladie que je rappelais plus
haut. Sa robuste constitution lui permit d'en triompher. Mais les siens, dés
alarmas du danger qu'il avait couru, insistèrent vivement. pour qu'il demandai
sa retraite. Il finit par s'y résigner. Quand la nouvelle fut connue à Condorcet,
ce fut une consternation générale. Nous oc voulions pas laisser partir notre
chef vénéré, sans lui donner un témoignage public de nos sentiments. Notre
censeur, M. Blanchet, organisa la touchante cérémonie du 27 juillet 1892, où en
ce du Ministre de l'Instruction publique, M. Léon Bourgeois, du Direc-
ur de Renseignement secondaire, M. Rabier, du Recteur de l'académie de
ris, M. Gréard, fut inauguré dans la Bibliothèque un médaillon dû à ce grand
artiste que la Renaissance aurait reconnu pour l'un des siens, et qui s'appelle
Botj.Nous étions tous le, serrés autour du Maître qui allait nous quitter, mêles
A ses fils, ne formant avec eux qu'une famille. Au nom de la maison, notre
ègue'de rhétorique, Dupré, prononça une allocution exquise, d'une grâce,
une émotion, d'une délicatesse* qui ravirent tous les assistants. Puis le lu-
ire lut le décret qui nommait Girard inspecteur généra) honoraire de Tins-
etion Publique, et le commenta dans les termes les plus chaleureux et les
tto sympathiques. Enfin Girard remercia avec une modestie et une simplicité
d'accent qui nous allèrent au cœur. Faut-il avouer que cette cérémonie si
Z) ASSOCIATION DBS ANCIBNS ÉLÈVES
émouvante nous causa cependant une déception ? Nous espérions que noire;
proviseur emporterait dans sa retraite le grade de commandeur de la Légioaj
d'honneur; ses chefs hiérarchiques l'avaient demandé pour lui avec instance ;
nous n'en regrettâmes que plus vivement qu'il n'eût pas été possible de le M
accorder. Le titre d'inspecteur général honoraire si flatteur qu'il fût, ne nom
parut point une compensation. — Trois jours plus tard, à la distribution des
prix du Concours Général, M. Léon Bourgeois faisant allusion au désintéresse-
ment des maîtres de l'Université, ajoutait.- « La plupart d'entre vous, IfessieuB,
s'estiment assez récompensés, s'ils s'en vont leur journée finie, comme 1%
fait, hier voire cher doyen, M. le Proviseur du lycée Condorcet, laissant après
eux le souvenir d'une vie tout entière de travail et d'honneur. » A ces mots, les
acclamations retentirent dans toute la salle, et ce fut pour. Girard qui était
présent, un dernier grand succès d'estime publique.
Dupré lui avait prédit que la retraite n'aurait, pour lui que des douceurs, et
qu'il goûterait en paix cette juste récompense de ses vertus et de ses services:
Otium oum dignitate. La prédiction s'accomplit au moins pour les deux pre-
mières années. C'est que Girard avait tout pour être heureux. L'atné de
fils, Paul, faisait revivre à l'École Normale les traditions de l'enseignement
paternel. Le cadet, Pierre, poursuivait dans la diplomatie une carrière brillam-
ment commencée. Sa fille avait épousé l'architecte du Palais de Versailles,
M. Marcel Lambert. Tout un peuple de petits-enfants grandissait autour de lui
à qui il prodiguait ses soins et ses conseils. Car nul •— pas même l'illustre
poète qui croyait l'avoir invente — ne pratiqua mieux que Girard l'art d'être
£rand-père. Il partageait son temps entre sa famille et quelques occupation
d'ordre universitaire. H n'avait jamais beaucoup publié, et il le regrettait. Son
principal ouvrage avait été le Conduites, commencé en 1840. Le livre qui obtint
une faveur justifiée, et qui fut longtemps, comme on l'a dit, la pierre angulaire
de la classe de rhétorique, ne rapporta guère à Girard que la reconnaissance
de ses collègues, car dès le début il avait renoncé à tout droit d'auteur. El
dehors du Conciones je citerai des éditions classiques, un De Amicitia, ua
De Senectule, les Catilinaires, plus tard, à Condorcet, une édition absolument
nouvelle de VEpitome historié graca qu'il sut animer et rajeunir, et dont it
préface, qui attestait une surprenante fraîcheur d'idées et de sentiments, fit
regretter à de bons juges qu'il n'eût pas écrit davantage. J'y joindrai de .nom-
breuses études de critique parues dans la Revue de VInstruétion Publique,
qui auraient mérité d'être réunies, et où il touchait à tous les sujets, littérature
proprement dite, grammaire, philosophie, histoire. Enfin il eut des projets qult
ne réalisa pas, celui d'une Histoire des flibustiers promise à Hachette pour it
Bibliothèque des chemins de fer, celui encore d'une Histoire de la littérature
latine pour Delasrave, celui enfin d'une édition de La Fontaine pour la Collet-
tûyi des grands écrivains français, et dont il ne prépara que le premier
volume.
Girard ajouta peu à ce bagage littéraire. Il aimait le repos; et d'autre part,
comme tt était fort entouré, il n'avait guère de loisirs qu'il pût consacrer à deaj
travaux de longue haleine. H passait ses semaines auprès des siens, moitié
Paris, moitié à Versailles. Une seule fois il fit un grand voyage. Lui qui «'avait
jamais vu ni la Grèce ni Rome, ce quiélait pour lui la cause de regrets souv
exprimés, eut, à soixante-treize ans, la bonne fortune de visiter l'Egypte,
second fils, consul au Caire, était venu en congé à Versailles pendant Tété
de l'école normale 31
US3. Quand il partit pour rejoindre son poste, il décida son père a l'accorapa-
Ce voyage fut un enchantement. Du 23 janvier au 3 mars 1894, Girard remonta
3B jusqu'à Assouan en notant -ses impressions dans des lettres pleines de
jeune et d'enthousiasme débordant qu'il adressait à Paul Girard et à
Lambert, remprunte à celte correspondance les deux extraits suivants que
prends au hasard;
Dttord ce croquis d'une école de village : « Un gafire, qui est une espèce de
de ville, marche devant nous armé d'un gros bâton ; une troupe d'en-
• sait et nous regarde curieusement. De temps en. temps, quand ils appro-
trop, le gafire se retourne en levant son bâton, et toute ta bande s'envole
une volée de moineaux. En passant, je visite une école installée dans
cours où les enfants sont assis par terre. Le professeur, qui est un jeune'
, fiait lire du français à trois de ses élèves (un bon père, une bonne mère,
fegraid arbre etc.). Je félicite le professeur et les élèves, et je me retire ma-
fMneusemeni, suivi des remerciements de l'un et des regards anxieux des
qui se pressent en tumulte autour de moi jusqu'à la porte de l'école,
quoi je rentre à la dahabich pour déjeuner, toujours accompagner de
anxieux et étonnés. » — Lettre à M"* Lambert du ' 29 Janvier f 894. —
celte «quarclle tics bords du fleuve, entre Esueh et Edfou : « Hier, après
œe admirable journée, avec un bon vent qui nous poussait doucement vers le
ari, sous un soleil éUncelant, au milieu d'un paysage de montagnes, de plai-
ks arides ou verdoyantes, de longues rangées de palmiers, d'acacias, de
mnosas etc., qui changeait à tous les détours du fleuve, tu ne peux te figu-
ier la merveilleuse soirée que nous avons passée. Le soleil venait de* se
torcher en inondant tout de sa lumière; mais la lune brillait déjà : à gauche,
m* avions les montagnes qui de roses devenaient violettes, puis noires;
adroite, une longue plantation d'arbres faisant ombre sur un ciel étoile; de-
W nous Ësneh dont nous njapercevions qu'une silhouette indistincte, et
? çt là quelques lumières à travers les arbres; et pendant que nous glissions
Aneieusement sur l'eau, voilà que nos hommes se mettent à chanter en
sfe&ûmpagnanl de ce petit tambourin sur lequel ils frappent doucement avec
tel légères baguettes. C'était un concert étrange, saisissant, une scène
MeriQue ; et nous nous sommes promenés sur le pont, je ne sais combien de
teaps. danâ un véritable enchantement, jouissant par tous les sens du char-
de cetle incomparable soirée. » — Leltre à M-* Lambert du 14 fé-
1894. —
Jàlerte voyageur revint à la fln d'avril 1894, heureux d'avoir vu des mer-
, plus heureux Ghcore de revoir ceux qu'il avait laissés en France. Sa
te lut pas de longue durée. Le 29 juin, Mm# Lambert était enlevée par une
scarlatine qu'elle avait contractée en soignant un de ses enfants. Ce fut
Girard un coup terrible. Des mois s'écoulèrent dans un aiïreux désarroi
de «sentiments, de désirs, de projets. Puis l'effet de l'âge peut-être, un
e irréductible, les affections qui l'entouraient, le souci de ses petits-
de Versailles dont il suivait les études, firent qu'il continua de vivre.
forces ne cessèrent de décliner. Il retrouvait cependant encore sa
et même une partie de son activité physique lorsqu'il venait avec les siens
quelques semaines au bord de la mer, quand tout à coup, au retour
voyage à Versailles, il <fut pris d'un trouble gastrique très aigu qui se
ua d'une pneumonie, et il s'éteignit, le vendredi 4 mars 1898, sans
, sans douleur apparente, à quatre heures de l'après-midi.
t
^
32 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
Henri Marion, dans une notice publiée dans la Grande Encyclopédie a dit
de Girard.: «Cet humaniste a été mieux qu'un scholar convaincu et impecca-
ble ; H a été avant tout et dans toute la force du terme un éducateur. L'amour
passionné et communicant des lettres anciennes s'identifiait chez lui à la pas-
sion de l'antique liberté. Son influence profonde sur les jeunes gens tenait
encore moins à ses talents de professeur qu'à l'élévation de son caractère. »
Tous ceux qui ont connu ce maître incomparable lui rendront le môme
témoignage.
Nul ne fut meilleur, plus loyal, plus accueillant, plus serviable, plus désio-,
teressé; nul ne se donna plus exelusivement à sa tâche, à ses amis,
à ses collaborateurs, à ses élèves. Son souvenir vivra non seulement à
vLouis-lc-Grand et à Condorcct où il a marqué si profondément son empreinte,
mais partout où il a paru, partout où il a parié, partout où il a agi. Sa vie entière,
si noblement remplie, a été un exemple; et nous tous qui l'avons tant aimé, qui
l'avons vu tous les jours à l'œuvre pour le progrès et pour la gloire de l'éducation,
nationale, nous pouvons dire en toute sincérité qu'il est un de ceux qui ont
pas&é en faisant le bien. C'est l'honneur et la force de l'Université de former
de tels' serviteurs do pays et de renseignement public, qui restent jusqu'à h
tin des modèles de dignité, de conscienoe, de droiture, d'indépendance et de
dévouement.
A. Gazeau.
Promotion de 1841. — Boutet de Monvel (Benjamin), né à Orléans, h*
26 septembre 1820, décédé à Paris, le 11 -décembre 18U8.
Petit-fils de Pillusire artiste de la Comédie-Française, François-Bcnjamii
Boutet de Monvel fit d'excellentes études au lycée d'Orléans comme élève
la pension Leclère, et, lorsqu'en 1840 furent inaugurés les concoure entre I
lycées des départements, il remporta le prix d'honneur de Discours françai
en même temps que Cucheval-Clarigny. Mais, malgré ses brillâmes aptitu
littéraires, son goût le portait vers les sciences, et c'est dans la sectiou scie
tifique qu'il fut admis à l'École Normal* en 1841. Il en sortit agrégé
physique et de chimie en 1844, fut nommé d'abord professeur au lycée
Reims, puis, deux ans après, à Orléans, enfin à Paris, professeur adjoint
lycée Saint-Louis, en 1853. En 1853, il entrait comme titulaire au lycée Ch
lemagne, et c'est là qu'il a fourni, jusqu'à l'âge de la retraite, une carri
longue et honorée. L'étendue de son savoir, la solidité de son enseiguemei
servie par une parole facile et élégante, avaient attiré sur lui l'attention
Ministre de l'Instruction publique, qui le nomma chevalier de la Légion d'ho
neur le 10 août 1869.
Monvel a publié plusieurs ouvrages classiques, des Traités de physique et
chimie, qui ont joui dans les lycées d'une réputation légitime ; car, ils avaie
ic rare mérite de joindre à la solidité du fond les agréments de la forme,
collaboration avec M. Garrigues, il a publié de Simples lectures sur
sciences, à l'usage de renseignement primaire. Cet ouvrage;, répandu da
toutes les écoles, a servi de type à tous les livres de vulgarisation scient*
flque qui ont été écrits depuis.
En 1848, Monvel avail épousé une des filles d'Adolphe Nourrit, femme a
distinguée par l'esprit que pur le cœur, dont il eut neuf enfanls. Lçrsqul
fonda en 18G3, rue de Jouy, un cous d'éducation à l'usage des jeunes filles,
DE L'ÉCOLE NORMALE
33
avec la collaboration d'universitaires tels que Brissairi, Sommer, Em. Pesson-
i neaux, Eug. Talbot, il en laissa la direction effective à M— Boutet de Monvel,
| -qui s'y révéla éducatrice de premier ordre. C'est à ce cours, dirigé aujourd'hui
\ par M11* Juliette de Monvel avec le plus brillant succès, qu'il devait consacrer
les loisirs que lui créait sa retraite..
Par sa naissance comme par son mariage, Boutet de Monvel appartenait au
monde des arts. Petit-fils, comme nous l'avons dit, du fameux acteur-auteur
; de la Comédie-Française, et gendre d'Adolphe Nourrit, il était neveu dé
!»MU* Mars, beau-frère de Féréol, cousin de César Franck. Une de ses Ailes
; Ma# Cécile de Monvel, premier fprix du Conservatoire, est une pianiste des
I plus distinguées, et son fils aîné, Maurice, est le peintre bien connu par le
; charme et l'originalité de son talent. '
Emile Pkssonneaux.
Promotion de 1841. — Couanuéjouls (Eugène}, né à Hapanouse (Aveyron),
t le 32 décembre 1819, décédé à Limoges, le 16 avril 1898.
11 fit ses études, en qualité d'élève externe, au collège royal de Rodez où
i il fcntra en cinquième en 1829. Le palmarès de cette année scolaire 1829-30
i dans lequel il figure avec honneur, comprend parmi les lauréats de la classe
; de philosophie les deux frères Blanc (Louis et Charles) qui jouissaient à
' Rodez de bourses payées sur la cassette du rpi Charles X. 11 y a un rappro-
chement à faire entre cette mince brochure de douze pages d'une impression
! très peu serrée et nos palmarès, d'aujourd'hui, gros et touffus volumes, dont la
I proclamation demande souvent deux journées et quelles journées ! Sans vou-
loir en quoi que ce soit nier les progrès réalisés par les connaissances hu-
L maines, ob peut se demander si le développement moral et intellectuel de la
I jeunesse a suivi la même progression que rétendue dos palmarès. A cette
; époque, l'ancien mode d'externat n'avait pas encore disparu. Les élèves
| étrangers à la ville étaient confiés à des particuliers chez lesquels ils vivaient
en famille, généralement peu surveillés et payant à peu près toute permis-
! sion d'aller" et de venir. Ce régime était favorable au développement de l'esprit
| d'initiative et du sentiment de la responsabilité. Les élèves abusaient peu de
! cette liberté qui n'avait pour eux aucun caractère de fruit défendu. Leurs de-
voirs ne se faisaient pas plus mal que dans l'internat. Cournuéjouls se louait
• de s'être trouvé placé dans cette condition. Il disait y avoir pris l'habitude de
l demander beaucoup* à lui-môme et de savoir se diriger sans le concours d'au-
trui. Après avoir terminé ses études littéraires avec beaucoup de succès, il
alla, en vue des études scientifiques, au lycée Saint-Louis où il ne larda pas à
: «Mitrer en qualité de mattre répétiteur. 11 venait de débuter à Rodez dans les
i mêmes fonctions. Ce service laissait alors beaucoup moins de liberté qu'au-
1 jourd'hui, il était peu aisé de le faire marcher de front avec la préparation à
l'École Normale qui entraînait la nécessité de suivre les cours de la classe de
! mathématiques spéciales. Il parvint cependant, avec de la constance et de la
l volonté, à remplir avec succès cette double tâche. Il ne cessa de s'applaudir
k d'avoir ainsi commencé sa carrière par des fonctions qui sont la meilleure
• école pédagogique. En 1841 , il entra à l'École Normale, dans la section des
.Sciences mathématiques. 11 en sortit agrégé en 1844 pour aller à Limoges
«NBine professeur de mathématiques élémentaires, en compagnie de son ca-
uwrade et constant ami, Privât Deschanel, qui sortait en même temps de
34
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
l'École avec le titre de professeur de physique. L'année suivante, la chaire
spéciales étant devenue vacante, il y fut appelé.
C'est tà que s'accomplit toute sa carrière de professeur et qu'il s'allia, ci
son mariage» à une très honorable famille. Quels y furent ses services
quelle considération il sut y acquérir, un fait le montrera. Pendant longtcmp
les titres d'officier d'Académie et de l'instruction publique résultaient, non
«d'une nomination directe, mais de la* fonction remplie. Ainsi, les professeurs
premier ordre étaient officiers d'Académie et le*s palmes d'officier de l'instructi
publique appartenaient de droit aux Proviseurs, aux Recteurs, etc. Un minist
M. de Crouzeilles, décida en 1851 que désormais ces distinctions ne pourraie
être conférées que par voie de nominations ministérielles, ainsi que cela
pratique depuis cette époque. Or, le premier arrêté pris conformément è ce
disposlion nouvelle comprenait trois officiers de l'Instruction publique, pa
lesquels Cournuéjouls. En possession de la confiance de tous, très bien
et apparenté à Limoges, il se serait peut-être décidé à s'y fixer pour toujou
si diverses circonstances n'étaient venues amoindrir la situation qu'il s'y é
faite. Suppression de l'École normale primaire où il était chargé d'un cou
en même temps que membre de la commission de surveillance ; suppresst
de la commission d'examen du baccalauréat dont il faisait partie et qui exi
tait à Limoges comme dans quelques autres villes possédant une Acadé
sans Facultés.
Suppression du Boni Vatimesnil au moment où, atteignant sa sixième ann
d'agrégation, il allait en jouir et qui ne fut rétabli que bien des années pi
tard. Peu encouragé par ces événements," obéissant d'ailleurs à son désir die
destiner à la carrière du Provisorat pour laquelle 11 se sentait une vocati
encouragé, en outre, par l'inspecteur général, il accepta, plutôt qu'il ne sol
cita le Censorat du lycée de Metz, établissement des -plus importants à ce
époque, surtout au point de vue de la préparation aux Écoles. Une populati
de grands élèves y affluait de tous les points de la région.
Son concours y fut des plus efficaces pour maintenir la forte discipline d
la tradition remontait, pour une large part, A un précédent censeur, M
le proviseur bien connu du lycée Charlemagne.
Une année après, en septembre 1852, il recevait, non sans surprise, l'avis
sa nomination à Marseille par une lettre ministérielle contenant le pa:
suivant : « Les services que vous avez rendus dans l'administration du ly
de Metz vous ont désigné pour un avancement que je suis heureux de v
donner en vous plaçant dans un lycée très important et d'un ordre supérie
celui que vous quittez. » Il devenait le collaborateur d'un proviseur, M. JuHi
jouissant déjà d'une réputation des plus méritées et qui devait plus tard d
toute la mesure de sa valeur hors ligne sur un plus grand théâtre à Louis-1
Grand et à Yanves. A pareille école, son expérience et son aptitude péd
giques ne pouvaient que se développer et se fortifier. La population habituel
ment facile à conduire, était cependant capable de prendre feu parfois a
une vivacité méridionale. C'est dans un de ces mouvements heureuse:
fort rares, que Cournuéjouls reçut ce qu'il appelait le baptême du feu
montra ce dont il était capable comme sûreté et promptitude de décision
racontait volontiers cet épisode, bien fait pour marquer dans la vie d'un
seur : « Il n'y avait alors au lycée de Marseille qu'un réfectoire où tout l'i
» ternat prenait ses repas aux mêmes heures. Une pareille disposition,
•de l'école normale 35
i depuis peu, était mal conçue, car on devait penser qu'une fois ou l'autre
• quelque tentative de désordre pourrait y être propice. La chose était facile à
j prévoir et elle arriva. ê
» Un jour que l'attitude générale nous avait paru un peu 'inquiétante, un
> murmure se produisit au moment où on venait de s'asseoir pour le souper ,
i auquel je présidais, comme à tous les repas. Je donnai un avertissement ,
» qui fut écouté mais auquel on répondit sur toute la ligne pftr une nouvelle
> salve de murmures encore plus accentuée. Que faire? Surprendre des cou-
■ pables? Impossible; on bourdonnait à bouche fermée. N'y faire aucune
» aUention ? Parti inconciliable avec*nja dignité, en même temps que fort dan-
■ gereux. Le désordre n'aurait pas manqué de prendre des proportions plus
» graves. Faire appeler le Proviseur? C'était avouer mon impuissance et en
* cas d'insuccès, découvrir l'autorité du chef qui avait besoin de rester intacte.
> Couper court au désordre en supprimant le souper? C'était m'exposer à une ,
> désobéissance formelle dont les conséquences m'auraient été défavorables,
» une pareille tentative de ma part pouvait être taxée de témérité. Ces diverses
» réflexions se succédèrent dans mon esprit, rapides comme la pensée. J'eus
» même le temps de me rappeler leciviuM ardor praVa jobbntium d'Horace et
» de songer au grave j>érîl que traversait ma carrière. Je n'en pris pas moins
> ce-dernier parti, et sans m'arréter à l'idée d'un refus possible sinon probable,
> je donnai l'ordre de se lever de table. .. Je fus obéi et sans avoir soupe on
> alla se coucher dans un profond silence. 11 ne me resta plus qu'à rendre
:> compte au Proviseur de ce qu« je venais de faire et à aller passer la nuit
» dans un vestiaire, entre deux dortoirs. Le lendemain quelques mesures disci-
» planaires mirent fin à l'effervescence. Cet incident eut pour moi une grand <P
j» importance en ce qu'il me donna confiance en fnoi-méme au point" de vue
;» du choix de ma nouvelle carrière. Il me confirma, de plus, dans cette opi-
> nioo qui ne m'a jamais'abandonné, à savoir que la jeunesse a, par-dessus
» tout* besoin de se. savoir maîtrisée et qu'en face de l'esprit 4e résistance ou
» de désordre, les concession», les transactions, les demi-mesures ne sont le
» plus souvent que de la faiblesse déguisée. »,
11 quitte en 1856, le lycée de Marseille, pour devenir Proviseur du lycée'
[d'Alger où ft passa quatre années qu'il comptait parmi les plus paisibles et les
[plus agréables de sa carrière.
Sympathique au personnel comme aux élèves chez lesquels il ne rencontra
l'aucune résistance, vivant dans les meilleurs termes avec le Recteur M. Delacroix
i, confiant dans son savoir-faire, lui laissait la plus grande liberté d'action,
lycée à cette époque était encore installé dans les bâtiments de l'ancienne
Caserne Babazoun qui se prêtait fort mal à cette destination et où les divers
'services fonctionnaient de la façon la îhoins commode, entassés et enchevêtrés
dansjin local qui devenait de plus en plus insuffisant, à mesure que la jJopu-
flation s'accroissait. C'était le*cas d'appliquer ce que disait M. Cousin à propos
l'Ecole Normale de la rue Saint-Jacques : « Nous sommes pleins de vie et
s n'habitons que des ruines. » La salubrité aurait même souffert de cet encom-
ement si, grâce à la douceur du climat, l'aération n'avait pas été constante
tputes saisons. La construction d'un nouveau lycée s'Imposait donc impé-
rieusement. Mais quoique les projets fussent antérieurs à son arrivée, on était
| encore, après son séjtnir de quatre années, loin d'entrer dans la terre promise*.
Bon rôle dut se borner à intervenir dans la préparation des plans. Il n'y travailla
H
36 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉWSVKS
pas sans une arrière-pensée pénible. L'emplacement lui paraissait en effet
mal choisi, à l'extrémité de Bab el oued. Il ne cessa d'insister, pour faire adop-
ter le côté opposé qui était celui du développement de la ville. On a depuis
regretté bien souvent cette erreur irréparable.
En demandant à rentrer en France il tenait essentiellement à conserver les ;
avantages de la première classe que lui offrait le lycée d'Alger placé en dehors
du classement des autres lycées. La chose n'aurait pas été sans rencontrer!
quelques difficultés, en raison surtout de cette circonstance, que, comme les !
autres services algériens, l'instruction publique relevait du Ministère récem- '
ment créé de l'Algérie et des Colonies. « Vous ne m'appartenez plus, lui avait j
dit M. Rouland el ne me reprochez pas de vous avoir cédé. On vous a pris. »
Un événement imprévu vint dénouer cette situation. Une révolte écla& en
1859 au Prytanée militaire de la Flèche qui était trop souvent le théâtre de
scènes de désordre. Le général Trochu, envoyé en mission, y reçut lui aussi,
le baptême des murmures. Le mot de suppression fut même prononcé. Le
maréchal Randori, alors Ministre de la Guerre, comprit qu'il y avait des défauts
graves dans l'organisation de ce grand établissement où l'on semblait croire
qu'une maison d'éducation peut se conduire comme un régiment. Il voulut y
introduire, dans de plus larges proportions, les procédés et les méthodes de
l'éducation universitaire. Le personnel enseignant, recruté jusque-là au mo-
yen d'un concours local, dut, par voie d'extinction être remplacé par le per-
sonnel des lycées. Un emploi d'inspecteur des éludes fut créé pour seconder
le général commandant dans la direction de tput ce qui se rattachait à l'ensei-
gnement et l'aider à introduire dans le régime intérieur toutes les reformes
jugées nécessaires.
• Suivant le désir du maréchal qui avait connu M. Cournuéjouls à Alger, ce
poste lui fut offert. Il l'accepta è condition d'y être considéré comme y suivant
la carrière dans le provisorat. Le Ministre de la Guerre eut en même temps la
bonne chance 40 pouvoir confier le commandement au général Henri Uefévre,
homme de devoir et de dévouement, sachant allier un jugement solide, une
grande bienveillance et une rare aménité de formes, au caractère le plus ferme
el le mieux trempé. Une confiance réciproque, une entente jamais altérée, une
véritable amitié s'établit entre le chef et le. subordonné au grartd profit da
Prytanée qui y trouva, pendant près de douze ans, une période de calme ab-
solu et de la plus incontestable prospérité. Des relations non moins sympa-
thiques, existaient entre Cournuéjouls et le commandant en second, le colonel
JLecomte, un officier d'une grande valeur qui, après avoir fait bravement sot
devoir pendant la guerre, devait tomber victime d'un irréparable assassinat. Le
,$éjour de M. Cournuéjouls au Prytanée se prolongea jusqu'en 1871. 11 y était
entré en 1860. Deux citations suffiront à faire connaître comment il y a été
jugé. Un inspecteur général qui n'était pas précisément renommé pour son
optimisme écrivait sur son compte en 1866 : « Fonctionnaire d'un ordre vrai-
ment distingué. A des connaissances solides sur les matières scientifiques, il
joint des qualités administratives précieuses et rares. Sa parole grave
et accentuée a de l'autorité sans emphase, il a du tact, de la finesse, ua
jugement sûr et vif, une sagacité parfaite... Les études scientifique^ onli
été promptement relevées de leur langueur et ont atteint un niveau qui
.n'est pas dépassé dans nos meilleurs lycées... » Voici comme seconde citatiot
un passage de l'ordre du jour que le général Lefèvre fit paraître à l'occasion
1
de l'école normale 37
de son départ : « M. Cournuéjouls laisse au Prytanée où H a passé près de
douze ans une mémoire honorée et une, réputation de loyauté et de droiture
justement méritée. Aussi, le général croit-il devoir, tant eu son nom qu'au
nom de tout le personnel de la maison, exprimer publiquement à ce chef
estimé de tous, les vifs et unanimes regrets que cause son départ. Par son
esprit de Justice, par la grande modération qu'il n'a cessé de montrer en toutes
choses, enfin par son tact parfait, il a su triompher des nombreuses difficultés
que présentait la réorganisation Complète de rétablissement, aider l'autorité
décommandant à rasseoir et à consolider la situation, un instant compro-
mise, de l'ancien personnel enseignant, et participer, dans une large mesure,
à la prospérité du Prytanée. Aussi cet éminent fonctionnaire laissera-t-il ici
un souvenir d'autant plus précieux et durable qu'il Sera basé sur l'estime et
la respectueuse affection de tous. « Nombreuses, du reste, seraient les citations
si on voulait rappeler dans cette notice tous les témoignages d'estime, d'affec^-
tion, de sympathie provenant de ses chefs, comme de ses subordonnés que
Ton trouve parmi ses papiers. *
. Honoré de la confiance de tous, élevé à la dignité d'officier de la Légion
«l'honneur, se trouvant, a- tous égards très bien à la Flèche, il ne voulait pas
cependant retarder indéfiniment sa marche ascendante dans l'Université. Il y
rentra après la guerre, comme proviseur du Lycée de Tours. La bonne répu-
tation qui l'y avait précédé ne se démentit pas. Il y trouva des élèves acceptant
facilement les exigences d'une règle qu'il sut toujours imposer sans obstacle
et des collaborateurs distingués parmi lesquels il suffit de citer : MM. Borgnet,
Rabier, Nolein, Gaffarel. Au moment de quitter Tours en 1874, il reçut de son
recteur, qui était alors M. Chéruel, une lettre qui dit en deux mots à quel point
son administration y avait été appréciée :
« Je regrette que l'Académie de Poitiers soit privée d'un des Proviseurs les
plus distingués de l'Université. Je me rappellerai toujours nos excellentes
•relations et combien vous avez rendu facile le rôle du Recteur en ce qui
concerne le lycée de Tours. »
La survivance de l'excellent M. Davan, qui quittait le lycée de Nancy après
ravoir* dirigé pendant vingt ans, n'était pas sans donner des appréhensions ;
Cournuéjouls n'eut pas à se repentir d'avoir accepté cette mission dans laquelle
ses amis lui prédisaient .quelques difficultés disciplinaires. Il trouva là une
population saine et vigoureuse, accrue et fortifiée par des éléments venus de
l'Alsace et de la Lorraine que leurs nouveaux et impitoyables maîtres
n'arrêtaient pas encore à la frontière. Son autorité s'y établit sans réserve dès
le début et sous sa direction la prospérité de cette grande maison ne fit que
s'accroître au triple point de vue de l'affluence des élèves, de la force des
études confiés à un personnel de choix, et du succès aux Écoles spé-
ciales.
Placé ainsi avec ses antécédents et son ancienneté dans la carrière à la tête
d'un établissement auquel nul lycée de province ne pouvait se dire supérieur,
il n'hésita pas à se mettre sur les rangs pour le provisorat de Versailles vacant
en mai 1877. Ayant dans ce but obtenu une audience de M. Waddington,
ministre de l'Instruction publique, il fut reçu par M. Brunetque le revirement
politique du 16 mai venait de porter au ministère. « Je suis au courant de la
question, lui dit le nouveau ministre. Vous avez des compétiteurs.
Tous seriez même étonné si je vous disais par quel personnage est
33
ASSOCIATION D*S ANCIENS ÉLÈVES
patronné l'un d'entre eux. » Et il lui montra une lettre qui eût été
irrésistible pour un homme mojns trempé et moins affermi «dans le
sentiment de la justice. « Soyez rassuré malgré cela ; c'est vous qui sçrez
choisi, non pas en faveur de votre qualité dé mon ancien professeur
à Limoges, mais parce que vous avez incontestablement les meilleurs titres. •
C'est ainsi quo s'exécuta jusqu'au bout le programme : Paris ou Versailles
auquel, avec la ténacité qu'on attribue aux Aveyronnais, Cournuéjouls s'était
toujours attaché, môme à l'époque où les lycées de Paris étaient moins nom-
breux et où les proviseurs de province n'y arrivaient que bien rarement. *
Les qualités qui partout lui avaient assuré le succès ne furent pas moins
bien appréciées ^ Versailles. Il y réussit pleinement avec sa fermeté bienveil-
lante, ses manières ouvertes et franches, la' constante sollicitude qui le rete-
nait au lycée à la disposition des professeurs, des familles et des élèves,
réduisant au minimum ses rapports avec l'extérieur, afln de rendre plus atten-
tive sou action personnelle dans le magnifique établissement dont la direction
avait comblé sfcs vœux. Biais si le fonctionnaire avait marché, le cours des
années avait été encore plus rapide. 11 s'était toujours promis de terminer sa
carrière à soixante-cinq ans, ne voulant, à aucun prix, remplir avec (Jes forces
affaiblies des fonctions qui demandaient tant d'activité. 11 tenait, en même
temps, à se réserver des chances d'avoir devant lui quelques années à consa-
crer à ses' affaires privées qu'H avait toujours laissées au second plan, à la
plénitude de la vie de famille et aussi à se recueillir en se retrempant dans la
.pratique des principes religieux que sa mère avait trop profondément graves
dans son cœur pour qu'ils eussent jamais pu s'en effacer.
Fidèle à son projet, il demanda et obtint sa retraite en septembre 1882, à
l'âge de soixante-cinq ans, après quarante-cinq ans de services accomplis saas
aucune interruption. Un seul fait suffira pour montrer quels bons souvenirs il
laissait à Versailles. L'année suivante, à la suite d'une gracieuse invitation de
son successeur, il assista au banquet de la Saint-Charlemagne et à son entrée
dans la salle du festin il fut l'objet d'une ovation si unanime, si éclatante, si
chaleureuse, que sa modestie lui fit regrette! de s'y être présenté.
11 vint jouir de sa retraite à Limoges où l'appelaient des liens de Camille,
d'anciennes et amicales relations. Doué d'un esprit charmant, d'une bonté irré-
sistible, il y vécut ses dernières années, entouré de la tendre affection des
siens, de la sympathique considération de tous.
Bibliophile savant et passionné, connaissant tous les livres, depuis les incu-
nables jusqu'aux dernières éditions parues, archéologue distingué, il partageait
ses loisirs entre sa bibliothèque, les séances de la Société d'Archéologie do
Limousin et l'étude des questions économiques et sociales. Lettré délicat,
-c'était une bonne fortune pour les journaux de Limoges lorsqu'il adressait à
l'un d'eux une de ses intéressantes communications. Il jugeait les choses de
haut, avec la plus grande clairvoyance, et dans ses articles, toujours aussi
fermes que courtois, la bonhomie adoucissait ce que le trait pouvait avpir d*uo
peu vif.
A voir ce beau vieillard, toujours si actif, si plein de douce gaieté, sa famille,
ses amis espéraient le conserver encore longtemps, lorsqu'il fut malheu-
reusement enlevé par une courte maladie à l'âge de quatre vingt un ans.
Tous conserveront sa mémoire, car il possédait lés dons de l'esprit et du
cœur qui font aimer et vénérer les hommes.
* dk l'école normale 39
Gomme dernier témoignage de respect et d'admiration pour ses hautes ver-
tus, un ami lui consacre ces lignes. Puissent-elles perpétuer son cher sou-
venir et adoucir un peu la douleur de ses enfants qui le chérissaient !
François Maynard.
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Promotion de 1842. — Lbyritz (Albert-Louis-Désiré), né à Besançon, le
•21 juin 1822; décédé dajis cette mênie ville, le 24 novembre 1897.
Sod père, ancien soldat de l'Empire, échoué par le hasard des événements
dans la capitale de la Franche-Comté, où il était devenu horloger, appartenait
à une famille noble du Bordelais (1). Imbu des idées démocratiques de la Ré-
| volution et désireux de ne pas paraître afficher des prétentions qui cadraient
! mal ave* sa modeste profession, il avait supprimé de son nom la particule no-
| biliaire, qu'aucun de ses enfants, du reste, iFa eu l'idée de faire revivre. Cette
! preuve de bon sens et de simplicité mérite d'être signalée, dans une époque
; hù tant de vaniteux se parent si volontiers de titres auxquels ils n'ont aucun
j droit.
Sévèrement élevé par un tel père, Albert Leyritz contracta dès l'enfance des
! qualités de discipline .d'esprit, de simplicité et de travail qdi influèrent, sur
I toute son existence.
! Au collège royal de Besançon, il se signala dans toutes ses classes parmi
| les plus brillants moissonneurs de lauriers universitaires. Doué d'aptitudes à
i peu près égales pour les lettres et pour, les sciences, il se distinguait dans les
facultés les' plus diverses. Bachelier es lettres, dès 1840, quelques mois plus
tard, il obtint le diplôme de bachelier es sciences. Et dans ce temps-là, c'était
: une rare exception : on n'avait pas encore abaissé devant la jeunesse la bar-
père de ces premières épreuves, comme on Ta fait. depuis.
Entré dans la classe de mathématiques spéciales, il était reçu en 1842 en
même temps à Vtctole polytechnique et à l'École Normale.
Les sages conseils de sa famille, la perspective d'un avenir plus assuré, lui
firent choisir la carrière du professorat. La suite a montré que c'était bien là
sa véritable vocation.
A l'Ecole il se fit de sérieuses amitiés. Pasteur, Lamy, Marcou, Coblot furent
les plus aimés et les plus fidèles de ses camarades d'études : ils étaient en
même temps des compatriotes, ce qui doublait la solidité du lien.
A vingt-trois ans, à sa sortie de la rued'Ulm, il débutait modestement comme
régent de mathématiques spéciales et de physique au collège d'Arras où il
donnait des leçons à des élèves dont quelques-uns étalent plus âgés que lui.
La même année (décembre 1845), il était envoyé comme professeur de ma-
thématiques spéciales au collège royal du Puy. Là il retrouvait un compatriote
| dans l'Econome du lyoée, M. Beauquier dont quelques années plus tard, en
1890, il épousait la fille ainée.
Pendant les vacances de 1847, une pla.ee de professeur étant devenue libre
dans sa vflle natale, à Besançon» Leyritz revint comme professeur dans
ce collège dont il avait été un des élèves les plus couronnés et où il pouvait
> encore lire son nom inscrit au tableau d'honneur. Ce fut là qu'il salua la Révo-
lution de 1848 dans laquelle il voyait la réalisation de ses idées libérales.
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11) Ce nom de Leyritz, auquel on attribue généralement une origine germanique,
est simplement un nom à désinence basque comme Biarritz ou Isturitz.
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40 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Il demeura huit années à Besancon après lesquelles il fut appelé au lycée de
Rouen, puis au lycée de Metz. En 1864, il quittait cette ville (on n'avançait pas
sur place alors) pour aller occuper la cjiaire de mathématiques spéciales à
Versailles. Il y professa pendant dix-huit ans. Nommé à Paris en 1873, il avait
remsc ce poste plus en -vue ; il s'effrayait un peu de la vie fiévreuse et agitée
de la capitale et il commençait à aspirer a un repos qu'il avait largement
mérité.
Dès 1868, ses excellents services et ses succès dans le professorat lui avaient
valu la croix de la Légion d'honneur.
Après trente-trois an» de service, en attendant sa retraite, Leyritz demanda
un congé d'inactivité : il avait cinquanie-sfx ans. Un de ses amis d'en fan ce, le
médecin-major Bintôt, avec lequel il avait toujours entretenu les plus affec-
tueuses relations était venu s'installer à Vichy où il avait acheté une propriété.
Dans les lettres qu'il écrivait à Leyritz, il lui faisait une peinture si attrayante
de notre célèbre station thermale qu'il le décida à venir se fixer auprès de lui.
Il y resta plusieurs années : mais son ami Bintôt étant .mort il fut repris par
l'amour du pays natal, toujours si vif chez les Francs-Comtois, et il revint dé-
finitivement à Besançon où il acheta une petite maison. dans la banlieue. C'est
là qu'il vécut depuis 1884 jusqu'à la fin de ses jours, entouré de l'affection de
ses enfants et petits-enfants, cultivant avec passion son modeste jardin où il
soignait ses plantations, ses greffes et ses boutures avec la même sollicitude
qu'il avait prodiguée jadis à ses élèves.
Il est difficile de rencontrer une vie plus droite et plus unie que celle d'Al-
bert Leyritz. Quand les Homains voulaient faire l'éloge d'une femme, ils di-
saient « qu'elle était restée chez elle et qu'elle avait filé la laine ». Leyritz
aurait mérité un éloge du même genre pour ses vertus familiales et ses qua-s
lités professionnelles. Oblige de subvenir à l'entretien d'une nombreuse fa-"
mille, il s'absorba complètement dans les occupations si pénibles et si épui-
santes dtl professorat des mathématiques. Comme il récrivait à son ami Mar-
cou : « Enseigner les mathématiques pendant trente- trois ans est uue rude
existence, avec la responsabilité des examens aux Écoles où ce ne sont pas
toujours les plus capables qui arrivent ! »
Préparer son cours, sa classe, corriger les devoirs des élèves et donner des
répétitions... quelle somme écrasante de labeur quotidien et qui exige un
effort continu d'attention et d'Intelligence, car dans des leçons de mathématiques
oi\ ne peut pas faire de lecture aux élèves comme dans un cours de littéra-
ture. Il faut être sans distraction possible tout à ce qu'on dit et à ce qu'ils disent-
Maigre cela, pendant trente-trois ans Leyritz avait rempli son devoir coura-
geusement, sans la moindre défaillance. Quant à la valeur de son enseigne*
ment, il suffirait pour la qualifier de citer les succès des si nombreux
jeunes gens qu'il fit m recevoir aux grandes Ecoles du gouvernement :
Polytechnique, Saint-Cyr, Centrale, Navale. A tout instant au cours de son
existence il rencontrait de ses anciens élèves dans les plus hautes situations.
Tous avaient gardé de lui le plus reconnaissant et le plus affectueux souvenir:
tous s'accordaient à vanter la simplicité lumineuse de ses leçons.
Nous avons déjà parlé de son goût pour les lettres : à l'Ecole Normale oo
l'appelait « le plus littéraire des scientifiques ». Ceux qui ont échangé avec luS
des correspondances familières* où l'esprit se laisse aller sans contrainte à sa
pente naturelle, savent avec quelle élégance sans apprêt, avec quelle sraco
j
r
DB L'ÉCOLB NORMALE k\
émue H écrivait à ses parente, à ses amis. A Metz, il prononça à la distribution
des prix du lycée un discours^qui avait pour titre : De l'influence des», mathé-*
viatiques dans V éducation. On y retrouve toutes les qualités de son intelli-
gence : la clarté, la précision et ce .parfum délicat d'atticisme que lui avaient
laissé ses fortes humanités classiques. Répondant aux critiques de ceux qui
prétendent que les mathématiques desséchent l'imagination, il disait : < Avoir
% de l'imagination, ce n'est pas être capable d'assembler des images avec pro-
* fusion et sans choix : il suffit pour cela d'avoir perdu la raison ou de dormir,
» mais il y faut la vérité, la proportion, Tordre et l'harmonie : or, ce n'est pas
> l'étude de la géométrie qui habitue l'esprit à se contenter de peu sous ce
» rapport. . . Je demanderai si celui qui trouve dans sa pensée le plus d'images
» bien ordonnées, n'est pas celui qui a le plus d'imagination et si l'on ne
» pourrait pas soutenir sans blasphème qu'il y en avait plus dans la tête d'Ar-
* chimède que dans celle d'Homère... Quant aux autres qualités de l'intelli-
» gence, la justesse, la pénétration, la finesse môme, l'étude des mathéma-
» tiques ne peut que les développer. »
Toutes ces. qualités que Leyritz, à tort ou à raison, attribuait à l'étude des
mathématiques, il les possédait, par don naturel ou les avait faites siennes.
Pendant son séjour à Versatiles, il parla un jour, dans une conférence, de-
vant un profane auditoire de dames et de messieurs sur le calcul des proba-
bilités appliqué aux sciences morales. Personne n'eût réussi à traiter comme
il le fit, un sujet aussi aride, avec plus de grâce, de finesse et de spirituel en-
jouement.
Avec ces brillantes qualités d'esprit, Leyritz avait sa place marquée dans le
haut enseignement des Facultés. Il y avait songé un moment et il avait même
choisi et préparé le sujet de sa thèse pour le doctorat. Mais des considérations
de prudente sagesse le firent renoncer à ce beau projet. Les traitements des
professeurs de Faculté sont modestes (et de son temps, ils Tétaient encore
plus qu'aujourd'hui); en outre, sous peine de déchoir ils ne peuvent donner des
leçons* particulières, des répétitions. Sa famille était trop nombreuse et par
suite ses charges trop lourdes pour qu'il pût se permettre cette satisfaction
d'amour-propre : il sacrifia courageusement ses légitimes ambitions de savant
i ses devoirs de père de famille.
i Après une courte et douloureuse maladie, Albert Leyritz s'est éteint à l'âge de
soixante-quinze ans entre les bras de sa dévouée compagne et de ses enfants.
Sa vie entière peut se résumer dans une simple formule : ce fut un homme
de bien, dans la plus complète et la plus haute acception de ce mot et le mo-
dèle des professeurs. Tous ceux qui l'ont connu, ses parents, ses amis, ses
flèves, lui donneront ce témoignage.
' Ch. Beàuquier.
«
; Promotion de 1843.*— Léchât (François-Honoré), né à Saint-André (Eure),
le 9 octobre 1823, décédé à Paris le 9 novembre 1898.
Lechat a commencé ses études dans l'école primaire de son pays ; il y est
testé jusqu'à l'âge de douze ans. Il se fit remarquer par une intelligence
gtqmple et par un vif désir de «'instruire ; ses progrès furent si- rapides qu'il
dépassa bientôt ses camarades, et ses parents, comprenant qu'il était apte à
tee des études plus élevées, le placèrent au collège d'Evreux. Il se montra
; eixprc supérieur à ses nouveaux camarades ; il fit deux classes en une an-
n
&% ASSOCIATION DftS ANCIENS ÉLÈVES
née. Ce devint même une habitude constante ; ii^nonta chaque année de deux
classes et arriva ainsi rapidement à la fin de la troisième. Il était évident qa'il
élait appelé à un brillant avenir; aussi lui fit-on quitter le collège d'Evreux et
le fit-on entrer à Paris au collège Louis-le-Grand en seconde. Il se plaça aux
premiers rangs et s'y maintint en rhétorique et en philosophie. Obtenir le
grade de bachelier es lettres ne fut pour lui qu'un jeu, et s'il eût voulu con-
tinuer se9 études littéraires, il eût pu arriver à l'École Normale supérieure*
dans la section des lettres. Mais il avait une réelle vocation pour les sciences,
et en deux ans il fit les classes dp mathématiques élémentaires et de mathé-
matiques spéciales. 11 devint bachelier es sciences et se présenta en même
temps à l'École Polytechnique et à l'École Normale; il fut reçu dans les deux,
mais il opta pour l'École Normale.
Il réussit comme partout il avait réussi ; chef de section, il sortit le premier
agrégé pour les sciences physiques et chimiques en 1846. 11 fut alors nommé
professeur de physique au collège royal de Reims, où il resta jusqu'en 1853.
Par un enseignement aussi solide qu'élégant, il avait attiré l'attention des ins-
pecteurs généraux et du Ministère, et il fut envoyé au lycée d'Orléans. 11 se
distingua comme il s'était distingué a Reims, et désigné pour une* chaire dans
un lycée de Paris, il fut appelé au lycée Louis-le-Grand en 1859. 11 rentrait
dans le lyeée d'où il était sorti, et ce fut pour lui un grand honneur et une
grande joie; aussi ne le quitta-l-il que pour prendre sa retraite en 1884. Il ai-:
mail son enseignement du lycée ; il se plaisait au milieu d'élèves qui appré-
ciaient la sûreté de ses connaissances, la solidité de ses leçons et la clarté de
ses interrogations. C'était un heureux moment que celui où il interrogeait ; il
trouvait dans les réponses des élèves la sanction de son cours , il élait satis-
fait de voir qu'il avait été bien compris et que les jeunes gens qui ravaient
bien suivi marchaient d'un pas sûr vers le but qu'ils s'étaient marqué. Quel
avantage pour lui d'obtenir oette sanction vraiment journalière ! et d'autres-
sanctions a la fin de chaque année lui étaient réservées: c'était sa récompense,
en consultant les listes d'entrée aux Écoles Polytechnique, Normale et Fores-
tière, de constater la place honorable que tenait sa classe de mathématiques
spéciales. Sa vie, comme il l'a dit souvent, a été loute d'enseignement ; il
été et il est toujours resté professeur, et professeur éminent ; il mettait sou
honneur et sa fierté à être utile et à sentir qu'il l'était.
Aussi n'a-t-il pas fait beaucoup d'ouvrages ; on n'a de lui qu'un traité de cos-
mographie et un traité de physique et de chimie; et quand on lui reprochai!
de n'avoir pas publié des œuvres plus considérables, il répondait: « Mes œuvres,
ce sont mes élèves » ; et leurs succès étaient si frappants qu'ils lui ont valu la
croix d'honneur.
Toutefois en janvier 1880, il se fit recevoir docteur es sciences physiques.
Nous ne citerons pas les questions qui pour seconde thèse lui avaient été
posées parla Faculté des sciences de Paris; mais la preniière, qull a longue-
ment développée, est remarquable ; eHe a pour objet les vibrations à la
surface des liquides. Nous n'avons pas qualité pour l'apprécier, nous repro-
duisons le jugement d'un de ses camarades de promotion, J. M. Seguin,
aujourd'hui recteur honoraire : « Ce travail £st d'un physicien de race; fl
présente les qualités qui distinguent l'enseignement du professeur : la sùrfetô
des discussions analytiques, la rigueur et la finesse dans l'interprétation ûçm
expériences avec une netteté d'exposition saisissante sur tous les points, LaJ
1
DE L'ÉCOLE NORMALE 43
comprend uuc partie entièrement mathématique et une partie expéri-
lale. Les mêmes qualités sont empreintes dans toute son étendue , depuis
ce et l'historique de la question jusqu'aux conclusions où sont résumés
résultats du rapprochement entre les faits observés et la théorie. »
A ta suite des travaux pénibles du laboratoire et de la classe, Lechat, bien
doue d'une forte constitution, éprouva une grande fatigue; il dut prendre
eoygé de 1877 a 1878. Un moment m£me il songea au rppos; il en fut
î par les pressantes observations du ministre qui savait ce qu'il valait
fi tenait à le conserver, et, comme nous l'avons dit, ce n'est qu'en 1884
lie, retira et devint professeur honoraire.
Léchai était un homme excellent qui n'a jamais provoqué que l'affection ; è
Normale, comme au lycée L#uis-le-Grand, il était chéri de tous; on
même fait sur son nom un jeu de mots qui témoignait de sa gentillesse
te sa douceur; il avait un accueil si franc et si ouvert; il avait si bonne
à tendre les mains et à serrer celles qu'on lui présentait: et cette grâce
premières années, il l'a conservée jusqu'au dernier jour. Il n'y a pas long-
dous Pavons encore rencontré sur la terrasse de Montmartre; il est
à nous le regard brillant, le sourire sur les lèvres; il aimait et il était
Aussi sa mémoire rcstera-l-elle gravée dans les cœurs des camarades
lui survivent, comme dans les cœurs de l'excellente femme qui Ta rendu
taneux et qui le pleure, et.de deux fils distingués qu'il a laissés, en mou-
w. dans une carrière bien choisie; comme lui ils se plaisent à faire le bien
pâli répandre.
H. Chotard.
Promotion jte!845. — Charpentier (Ernest], né à Nantes, le 24 août 1823,
lé au Mans, le 20 octobre 1893.
le nom de Charpentier se rencontre plus d'une fois dans nos annales et dans
fctedes camarades décédés. Ernest Charpentier qui va prendre place dans
'tere nomenclature, appartenait à cette promotion de 1845, illustrée par
•tts d'E. Caro, de Beulé, de Glachanl, de Ch. Simon, pour no point parler
arrivants. Comme son chef de section, le savant P. Joubert, il s'était
é à l'élude des mathématiques et préparé pour le concours de l'École
inique. Une maladie grave, la fièvre typhoïde, l'empêcha d'y prendre
et lui fit dépasser la limite d'âge assignée aux candidats. Il tourna ses vues
Itcole Normale, et du reste, ses aptitudes, comme les exemples dômes-
semblaient le prédestiner à l'enseignement. Son père, professeur de
au lycée de Nantes, était un classique de la vieille roche, humaniste
professeur accompli. Un àe ses frères a suivi et sans doute avait déjà pris la
carrière. Admis d'emblée à l'École Normale, Charpentier y poursuivit
deux ans ses études de prédilection, mais en troisième année, sur
* te ses cfcefs, il dut entrer dans la section de physique. Peut-être eût-il
'Wfordes embarras d'une situation- qui donnait des Normaliens pour aides
■ttnpaux généraux, qui l'obligeait lui-même à monter la garde au Panthéon
fe l'École dans cette tumultueuse, année 1848, il fut chargé du cours de
ei de sciences naturelles au lycée de Chaumont. Deux ans après, il
comme professeur du même ordre à celui de Périgueux, et trois ans plus
P*r une heureuse fortune, au lycée du Mans. 11 y amenait sa jeune
44 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
femme, sœur d'un des plus brillants élèves de l'École polytechnique;
M. HumbloU aujourd'hui inspecteur général des Ponts et Chaussées, chargé du
Service des Eaux à Paris, et du Directeur des Mines de Carmaux, si heureuse-
ment préservé par sa courageuse attitude, delà violence des mineurs insurgés.
Il y retrouvait ses parents, et la plupart des siens, rassemblés au berceau dé
la famille; entouré de confiance et d'estime, Il y répondait par le dévouement*
Professeur attrayant et plein de zèle, membre assidu des commissions d'ex»4
men, admis à la Société des Sciences et Arts de la Sarthe, il présentait à sel
confrères un travail important et neuf sur les miroirs concaves et convexes, t
aurait pu lui donner les proportions d'une thèse pour le doctorat, mais sq
goùls étaient modestes, et la conscience du bien à faire s'ajoutant aux fatigue!
de renseignement, lui fit désirer une inspection académique. H obtint d'aborfj
celle de Quimper, échangée au bout de quelques mois contre celle d'Alençoo,
d'où le plus légitime avancement le fît envoyer à Bourges. La prévention PaW
cueillit dans ce nouveau poste et lui suscita des difficultés imméritées.
Charpentier était avant tout une nature aimante et généreuse, trois
ments devaient dominer sa vie : l'amour 'de la science qu'il communiquait
donnant, sans compter, son temps et ses forces, le culte de l'amitié dont
connaissait toutes les délicatesses et dont il entretenait le commerce avec
constance inaltérable, l'attachement à la foi chrétienne dont il pratiquait,
ostentation comme sans faiblesse, tous les devoirs et en particulier les œu
de charité.
Fidèle à ses croyances, heureux de les voir respectées, plus heureux q
il les savait partagées, jamais il ne lit de leur affaiblissement ou de le
absence un grief à ses subordonnés, un motif de moindre affection pour
collègues. Inspecteur d'Académie, il eut au plus haut degré ces deux quali
essentielles de quiconque est appelé à disposer du sort d'autrui, la justice et
franchise. Malheureusement, elles ne sont pas toujours de mise dans les tem
agités où les opinions priment les services, où le meilleur droit est exposé
plier devant l'esprit de parti. Esclave de son devoir, il eut à protéger des i*
nocents, à défendre des suspects, à signaler des défaillances, à braver (Je
conflits, à subir, en un mot, tous les inconvénients d'un système qui, mettant lei
instituteurs dans la main des préfets et les soumettant aux influences politi
ques, affaiblit d'autant l'autorité plus indépendante et mieux renseignée
l'inspecteur d'Académie. Pris à partie par la presse locale, desservi dans
presse parisienne par un Normalien comme lui, qui l'attaquait sans le
nattre, il fut de ceux «qui souffrent persécution pour la justice». Envoyé
Saint-Lô, dans un déparfement vaste et encore dépourvu de chemins de fer,
chaque déplacement amenait pour sa constitution délicate, un surcroît de
tigue, il supporta pendant huit ans les désagréments de ce nouveau poste
sa patience et son zèle infatigable lui valurent, en retour des dénis de justi
antérieurs, un dédommagement passager. Nommé inspecteur au Mans, il
la satisfaction de se retrouver encore une fois au milieu des* siens, mais
bonheur dura peu. Sa droiture lui suscfla, cette fois encore, des ad versai
dont l'ambition réclamait de lui des instruments dociles, ou dont l'humeur
tolérante et vindicative exigeait des victimes qu'il refusa de leur livrer,
féré du Mans à Laval où les mêmes causes produisirent les mêmes effets
demanda et obtint avant l'heure sa mise à la retraite qui lui fut accordée
1880.
m
db l'école normale 45
! t Dés lors, sa vie s'est dépensée en œuvres utiles, en actes 'de dévouement.
| Encourager des voulions, donner ses soins aux jeunes gens qui se prépa-
i raient à des examens dont il a souvent assuré le succès, s'occuper activement
I des questions d'intérêt local, mettre son expérience au service des maîtres qui,
! sans relever de l'État, sont utiles à la société, tout en s'interdisant d'aider, au
I fiétriment de l'enseignement officiel, djes établissements rivaux ou animés d'un
[autre esprit, visiter et soulager les pauvres tant que ses forces le lui permirent,
[tel fut remploi des dix-huit ans qu'il pasta dans la retraite et le couronnement
d'une vie consacrée à l'étude, au travail, à la bienfaisance, digne de laissera
tous ceux qui l'ont connu, mais surtout aux amis de tous les temps, un sou-
venir ineffaçable.
H.Tivjer.
Promotion de 1845. — Ohmer (Jean-Auguste], né à Epinal, le 8 février 1822,
fcécédé à Epinal, le 8 septembre 1898, dans sa soixante-dix-septième année.
k Elève du collège d'Epinal. — Maître d'études au lycée de Nancy (17 oct. 1842).
r- En congé régulier du 3 nov. 1843 au l#r oct. 1845, et, pendant ce temps,
élève boursier du collège Sainte-Barbe. — Élève deTÉcole Normale supérieure
11845-1848); licencié es leltres (Paris, 6 nov. 1846); agrégé de grammaire (1848).
— Professeur chargé de sixième au lycée de Strasbourg (28 sept. 1848). —Pro-
fesseur de cinquième au lycée de Bourges (21 oct. 18o0). — Professeur de
iérae au lycée de Besançon (4 oct. 1851). — Professeur de cinquième au
ycée de Strasbourg (27 sept. 1852) ; puis de quatrième au même lycée (17 sept.
). — Professeur-adjoint de cinquième au lycée Charlemagne (Paris,
sept. 1854) ; professeur divisionnaire au même lycée (20 janv. 1859). —
seur des études au lycée d'Angouléme (15 juil. 1861); puis au lycée de
■you (20 janv. 1863). — Proviseur du lycée dé Bar-ie-Duc (23 janv. 1864). —
nseur des études au lycée Saint-Louis (Paris, 16 août 1865) ; puis au lycée
tÇharlemagne (14 août 1872). — Proviseur du lycée de Versailles (15 sept. 1875).
[r- Censeur des études au lycée Charlemagne [pour la secondé fois et sur sa
fflemande, i«r juii. 1877). — Proviseur du lycée Charlemagne (!•* oct. 1878). —
Udmis à la retraite le 1" oct. 1881. — Officier de l'Instruction publique
{29 déc. 1864). — Chevalier de la Légion d'honneur (14 août 1867).
• Après les études classiques qui le firent remarquer de ses maîtres au collège
^Epinal, Auguste Ohmer débuta dans l'Université comme maître d'études au
cée de Nancy. Il avait alors vingt ans. Dés ce moment, il avait formé le pro-
t d'aller à Paris compléter ses études. L'année suivante, il demanda un
Qgç, et entra en qualité d'élève boursier au collège Sainte-Barbe où, pen
fiant deux ans, il se prépara à l'École Normale. Le succès récompensa* ses
|«fîorts. Admis à l'École en 1845, il en sortait trois ans plus tard avec le titre
d'agrégé de grammaire, et était envoyé comme professeur de sixième au lycée
e Strasbourg. Après des séjours successifs à Bourges et à Besançon, il revint
r la seconde fois à Strasbourg comme professeur de cinquième, puis de
trièrae. C'est de ce poste qu'il fut appelé à la chaire de cinquième du lycée
ariemagne, qu'il occupa pendant près de sept ans. M y réussit comme il
tarait fait en province. Quand il était à Besancon, l'inspecteur général qui
visita sa classe fut frappé des résultats excellents qu'il avait obtenus. « C'était,
disait-il, un professeur distingué, un excellent grammairien, même philo- ■
46 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
logae, qui savait intéresser et animer sa classe. » M. Ohmer avait en effet toutes
Les qualités qui donnent à un maître de l'autorité et de Taetion sur ses éftvi*.
A une science solide, il joignait un esprit de justice qui n'était égalé que par
sa bienveillance. Il était sévère sans raideur. Mais surtout il était d'un dévoue-
ment professionnel admirable, et on l'aimait autant qu'on le respectait.
Jl se dépensait en effet sans compter,» s'occupant de tous ses élèves avec
un égal soin, et leur consacrant, en dehors du lycée, le meilleur de son
temps. Au lycée, il avait l'habitude, four forcer leur attention, de parler d'un
ton de voix très élef é, ce qui faisait dire à son proviseur, M. Nouseilles :
c Je n'ai pas besoin d'aller voir la classe d'Ohmer : je l'entends bien. » Mais
l'abus qu'il fit de ses forces détermina l'apparition d'une maladie de cœur,
qui l'obligea à renoncer au professorat pour entrer dans l'administration. C'est
du reste cette même maladie qui, après une longue période d'accalmie, devait
finir par l'emporter au commencement du mois de septembre dernier.
Nommé Censeur des études au lycée d'Angoulôme, M. Ohmer fil preuve,
dans ses nouvelles fonctions, de qualités administratives, qui attirèrent sur
lui, dès le début, l'attention du ministère. Aussi, son avancement fut-il rapide.
Envoyé bientôt comme Censeur des études au lycée de Lyon, il était appelé ai*
bout d'un an, à la direction du lycée de Bar-le-Duc, et, dès 1865, il revenait ^
Paris, comme Censeur des études au lycée Saint- Louis. Dans ce poste difficile
qu'il occupa pendant sept ans, il rendit à rétablissement les plus importants
services, et justifia par son activité, sa conscience, son tact et son dévoue*
ment la parole du ministre qui, en l'adjoignant comme collaborateur à M. Boa}
tan avait dit à celui-ci : « C'est le meilleur Censeur de France que vous aure*
auprès de vous pour vous aider dans votre tâche. » La belle conduite de
M. Ohmer pendant la terrible épidémie de choléra qui éclata à Paris quelqu
jours à peine après son installation au lycée Saint-Louis, et qui fit malheu
sèment quelques victimes parmi les élèves de rétablissement, la prudence
la fermeté qu'il montra ensuite à l'occasion d'une révolte des élèves de < récotf
préparatoire », l'habileté avec laquelle il sut rétablir la discipline dans le lycée/.
et contribua par suite a lui rendre son ancienne prospérité, lui valurent aff
moment de l'Exposition universelle de 1867, la croix de la Légion d'honneur,
avec une lettre de félicitations du ministre; Al. Duruy. Survint la guerrtj
de 1870, puis le siège de Paris et la Commune. M. Ohmer montra encore, as
milieu de ces tristes circonstances, comment il entendait le devoir. Quelque*
jours avant l'entrée à Paris de l'armée de Versailles, un officier de Fédéré!
était venu au lycée réclamer les élèves de la division supérieure pour cons-
truire une barricade sur le boulevard Saint-Michel. Répondre par un refus!
un moment où l'on arrêtait et où l'on emprisonnait en masse, pour les garder
comme otages, les fonctionnaires coupables de résistance, c'était s'exposer à
un danger certain. M. Ohmer n'hésita pas, non plus d'ailleurs que le nouveau
Proviseur du Lycée, M. Joguet, et, malgré son attHude menaçante, l'officier dutj
se retirer sans avoir obtenu satisfaction. Les menaces devaient rester san*
effet, grâce à la prompte arrivée des troupes de Versailles ; mais M. Ohmetj
n'en avait pas moins montré une rare énergie et un grand courage. L'année
suivante, M. Ohmer fut nommé Censeur des études au Lycée Cbarlemagne, et
c'est là que j'appris à le connaître et à l'aimer. M. Ohmer n'était pas seulement
un homme de devoir, c'était dans toute l'acception du mot, un homme de
bien, et il n'hésitait jamais à rendre un service, chaque fois qu'il était en sot
db l'école normal* 47
pouvoir de le faire. Qu'on me permette ici de rappeler ce qu'il a fait pour moi-
même : c'est un juste hommage que je dois à sa mémoire. C'est Lui» en effet,
qui décida de mon avenir en me faisant obtenir, eu 1873, au lycée Charle-
magne, puis è l'Institution Massin, une bourse qui me permit de venir à Paris,
poursuivre mes études dès la classe de quatrième. M. Ohmer, qui était lié d'une
vieille amitié avec mon oncle, alors principal du collège de Verdun, consentit
même à me servir de correspondant, et le n'oublierai jamais combien me
furent utiles les encouragements bienveillants et les précieux conseils qu'il me
prtxtiguait, quand; le dimanche, il me faisait sortir. — En 1875, M. Ohmer fut
nommé Proviseur du lycée de Versailles. L'administration supérieure avait
compté sur lui pour relever rétablissement qui était alors dans une période de
déclin, et il justifia pleinement la confiance que l'on avait mise en lui. Les
deux années qu'il passa à Versailles furent pour le lycée des années de relève-
ment et de prospérité. M. Ohmer y fit preuve de son activité et de son dévoue-
ment habituels. Toujours debout à cinq heures du matin, il ne se réservait que
le temps strict des repas : dés une heure de l'après-midi, on pouvait le trouver
dans sdh cabinet, et il y retournait le soir, après le dtner, jusqu'à dix heures,
il voulait se rendre compte de tout par lui-même, et il était partout où il jugeait
sa présence nécessaire. 11 me souvient même qu'il alla jusqu'à veille/ toute
bnuit, à l'infirmerie des élèves atteints de diphtérie. Mais M. Ohmer était aussi
modeste qu'il était dévoué. 11 n'avait accepté en quelque sorte qu'à son
corps défendant le provisorat du lycée de Versailles, et quand il jugea que sa
tache était accomplie, il demanda à reprendre ses fonctions de Censeur au
lycée Charlemagne. On fît droit à sa demande : mais, malgré son désir de s'ef-
fecer, quand M. Broca eut pris sa retraite, en 1878, il ne put refuser sa succes-
sion, et il termina sa carrière universitaire comme Proviseur du lycée Charle-
toagne. Pendant les trois années qu'il passa à la tète de ce bel établissement,
0a'il aimait tant et où il avait commencé par être professeur de cinquième,
m. Ohmer eut à appliquer certaines réformes qui venaient d'être introduites
rdans l'enseignement secondaire. 11 le fit avec sa conscience ordinaire, mais
sans croire beaucoup à l'efficacité de ces réformes. 11 se dit que d'autres, plus
Jeunes que lui pourraient peut-être en tirer meilleur parti, et, ne se sentant
plus rhomme de la situation, il se décida à se retirer dès qu'il eut atteint
l^ge strictement nécessaire pour faire valoir ses droits à la retraite, il aurait
pu longtemps encore rester Proviseur du lycée Charlemagne, et on lui offrit
poème à ce moment, pour le retenir, la croix d'officier de la Légion d'honneur,
is M. Ohmer persista dans sa détermination : il jugea qu'il était de son,
voir de céder la place à d'autres, et n'écoutant que ses scrupules, il prit sa
ite à la fin de l'année classique 1881.
Telle fut la carrière universitaire de M. Ohmer. La fermeté de son caractère,
lia dignité de sa vie, la bienveillance, et la justice qui inspiraient tous ses actes,
bonne humeur toujours égale, enfin son dévouement infatigable lui avaient
ncilié l'estime et l'affection de tous ceux avec qui il s'était trouvé en con-
t. 11 avait été aussi aimé de ses élèves que de ses collègues, de ses infé-
ra que de ses supérieurs. Mais ce ne fut pas seulement un professeur
arquabie et un administrateur éminent : c'était encore un lettré délicat et
fwk érudit de grand mérite (1). Je ne crois pas qu'il ait publié autre chose qu'une
i •
; (1) Euripide. Jphigénie à Au lis, texte grec avec notes en français, par M. A. Ohmer,
rProViseurdu Lycée impérial de Bar-le-Duc. Paris, Bel in, 1864.
48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
«
édition classique d'Iphigénie à Aulis. Mais ce serait être injuste à son égard
que de juger sa science d'après ce travail, du reste très estimable. M. Ohmer
connaissait à fond toute l'antiquité classique, et il se plaisait dans le com-
merce des auteurs grecs et latins. Souvent, après le dîner, il prenait une édition
de Plaute ou de Tacite, et, quand je me trouvais là, il faisait parfois tout haut
de sa lecture un commentaire qui m'émerveillait par la nouveauté des aperçu
et la finesse des observations. Mais ce qui surtout faisait mon admiration,
c'était sa profonde connaissance de la langue grecque. M. Ohmer possédait
entièrement le vocabulaire grec, si riche et si varié, et il lisait couramment
une comédie d'Aristophane ou une tragédie d'Eschyle. Il y prenait le plus vif
plaisir et savait faire partager ce plaisir à ceux qui récoulaient. C'est lui qui le
premier m'a initié aux charmes de la littérature grecque.
De retour à Epinal, M. Ohmer s'installa dans la coquette habitation qu'il avait
fait construire en 1867, rue Claude-Gelée (1). Il avait encore toute sa forcée!
toute son activité. 11 les mit au service de ses concitoyens. Elu conseiller mi^
nicipal en 1882, il exerça les fonctions de maire pendant cinq ans, de mars 189
à mai 1888, et conserva jusqu'à sa mort son mandat de conseiller. Jusqu'à si
mort également, il présida le conseil d'arrondissement, où il était entré en 18$v
et là comme à la mairie, il se montra ce qu'il avait été dans l'Université, uo
homme de caractère et un homme de cœur, droit, énergique, prudent et dévoué.
Dans les nombreuses commissions dont il fit parlie, il rendit à sa ville na
les plus grands services, et, lorsqu'il était maire, il se tenait à la disposition
ses administrés, comme jadis, lorsqu'il était Proviseur, il se tenait à la dis
sition des familles de ses élèves. On le consultait souvent pour les affaii
privées, et toujours il donnait un bon conseil; quelquefois même, pris
arbitre, il trancha des différends comme aurait pu le faire un juge de pat
Aussi était-il entouré du respect universel, et, dans les réunions publiques, 1
des élections, on lui témoignait la sympathie que l'on avait pour sa perso
en lui offrant le fauteuil de la présidence. Prenait-il la parole, il se fais
écouter même de ses adversaires politiques, et l'on n'avait que des applaudi
sements pour ses allocutions pleines de cette cordialité familière, de cette
homie enjouée, de cet esprit gaulois qui donnaient un charme particulier à >
entretiens. Il avait acquis une telle autorité que ses amis songèrent un jour
présenter sa candidature à un siège de sénateur devenu vacant; mais cette t
encore sa modestie et son désintéressement l'empêchèrent d'accepter roi
qui lui était faite. Républicain sincère, il avait consenti à faire de la politi
pour servir les intérêts de ses concitoyens ; mais il n'avait aucune ambii
personnelle, et il fut impossible de le faire revenir sur son refus.
Les dernières années de M. Ohmer furent attristées par une affection de
vue qui allait chaque jour s'aggravant et qui rendit nécessaire l'opération de
cataracte. L'opération ne réussit pas comme on l'espérait, et cet insu
l'abattit pendant quelque temps. 11 se releva pourtant, et retrouva un peu de
gailé; quand il put reprendre ses sorties et ses entretiens familiers avec
vieux camarades, sous les arbres séculaires du cours, le long de cette Mo
dont il aimait tant à suivre les bords. Au mois de mars 1898 un accident gra
faillit l'emporter. L'ancienne affection cardiaque qui l'avait obligé autrefois
renoncer à sa chaire de professeur, se réveilla plus violente ; il s'ensuivit
(i) Aujourd'hui, rue Thiers, n» 25.
r
de l'école nobmalb 4?
congestion pulmonaire très grave, et c'est à grand'peine qu'on put éviter un
dénouement fatal immédiat. Mais à partir de cette date, les jours de M. Ohmer
" étaient comptés. Il ne s'astreignit que difficilement aux exigences d'une
hygiène minutieuse et incessante, qui lui était indispensable, mais dans la-
; quelle il n'avait guère foi, et il s'affaiblit graduellement, surtout pendant les
| .grandes chaleurs du mois d'août dernier. Au commencement de septembre, il
| s'alita pour ne plus se relever, et il s'éteignit doucement, sains agonie, le 8 sep-
| tembre,à cinq heures du matin, emportant, avec les regrets d'une sœur et d'un
neveu, pour lesquels il s'était entièrement dévoué, ceux de ses nombreux amis
1 et de toute une ville qui avait eu tant à se louer de son administration. Ses
funérailles furent des plus simples, sans aucun apparat : depuis longtemps il
| avait exprimé le désir qu'on ne lui rendit aucun honneur militaire, et qu'on ne
! prononçât aucun discours sur sa tombe. Il s'en alla modestement, comme il
! avait vécu, laissant à tous ceux qui l'avaient connu le souvenir d'un homme
qui pendant toute sa vie n'avait eu qu'une maxime : faire son devoir et faire
Je bien.
! J. Pxtitjbah.
I Promotion de 1848. — Maurat (Jules-Clément), né à Tours le 10 avril 1828,
| décédé à Sainte-Radegonde (Indre-et-Loire) le 23 février 1898.
Le père de Maurat, après avoir fait la campagne de 1812, à titre de pharma-
cien de l'armée, était entré dans le commerce, prenant la suite des affaires
de son beau- père. 11 avait cinq enfants, deux fils et trois filles. Tout jeune,
notre futur camarade, désireux de diminuer les charges de ses parents, con-
courut pour une bourse d'interne au collège royal de Tours. Il réussit et fit là»
avec succès, ses premières études : elles le conduisirent Jusqu'au baccalau-
réat es lettres.
Un oncle, économe du collège Bourbon, M. Pitay, auteur d'un Jardin des
Racines grecques, L'appela alors auprès de lui pour lui faire suivre le cours de
Mathématiques spéciales. De Bourbon, Maurat passa à Saint-Louis, attiré par
le renom scientifique de ce collège. — 11 entra à l'École en 1848. Sa conduite
sans reproche, son obligeance, sa franchise de caractère dans ses relations
avec ses camarades le firent aimer et estimer de tous.
A la fin de la troisième année, un peu affaibli par son travail consciencieux
et assidu, il ne fut pas heureux aux épreuves de l'agrégation de physique et
débuta, comme professeur, au collège de Châteauroux. Mais, dès l'année sui-
vante, Il fut nommé professeur-adjoint au lycée de Nantes.
L'obligation d'un stage de trois ans, récemment imposée, ne lui permit pas
>de se présenter à de nouveaux concours avant 1854. 11 prit alors une éclatante
! revanche de son échec précédent : il fut reçu le premier à l'agrégation des
: sciences, grâce surtout à une leçon de chimie qui lui assura le suffrage de
Pasteur, un des membres du Jury. — Son rang d'admission lui valut de rester
\ Nantes comme professeur titulaire. Il y fut, en outre, bientôt chargé du cours
de physique à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur. De cette époque
datent ses premiers succès comme professeur. La clarté de son exposition, sa
fecile élocution attirèrent dans ses conférences un auditoire nombreux et sym-
pathique, où l'on voyait figurer des gens du monde à côté dé véritables
élèves.
60 ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES
Hais ■ , santé de Maurat, qui avait toujours été un peu délicate, sou lira il de
l'activité qu'il était obligé do déployer, et elle finit par être gravement atteinte.
Les icdecins diagnostiquèrent un commencement de phtisie, et il se vil
obligé, en 18S7, de prendre un congé. Ce congé dut être renouvelé l'année
suivante. Sa tante, II" Pltay, veuve depuis quelque temps, était venue le
retrouver a Nantes. Les soins dévoués et maternels qu'elle lui prodigua et
surtout un long voyage en Italie qu'il ni avec elle le remirent sur pieu.
En - .9, il lut nommé a Orléans, d'où, en 1862, on l'envoya, comme profes-
seur-adjoint, à Paris, au lycée Saint-Louis où 11 est resté jusqu'à sa retraite.
Pendant son court séjour t Orléans, il s'y était marie. Celle union ne fui
malheureusement pas de longue durée, et la mort prématurée (1M68) de sa
jeune femme l'affligea profondément. Il lui fallut le plus grand courage pour
résister îi ce choc si douloureux et ne pas se laisser abattre. Mais celle qui
partait lui laissait un fils, et l'amour paternel le rattacha a la vie. Il reporta sur
cil i.mt la tendre el vive affection qu'il avait pour sa mère et l'entoura de
toute sa sollicitude. L'enfant répondit à ses soins et lui donna toutes les saiis-
(ai'Ucms qu'un père peut désirer. Je l'ai vu parfait élève, et Je connais toute la
: issance que, devenu homme, il garde fa son père; El professe pour sa
m ■ in: un véritable culte.
Quand vint la guerre néfaste de 1870, Haurot, dés nos premiers désastres,
entrevit la possibilité de l'investissement de Paris. Jugeant qu'il était de son
ilevoir de contribuer, dans la mesure de ses forces, à la défense de la capitale,
il quitta Tours et vint s'enfermer dans Paris, laissant son jeune fils dans H
famille. — H venait d'inventer la télégraphie optique (août 1970). L'Idée d'ap-
pliquer le principe des signaux du télégraphe Morse à un système de corres-
pondance par intermittences lumineuses et la première réalisation de cette
Idée Mil, en effet, son absolue propriété, ainsi que le constate, d'une façon
indiscutable, une note de M. Lauasedat fa l'Académie des Sciences.— Il se livra
icllatemeut à une suite d'essais qui le convainquirent de la possibilité de
'iguer fa d'assez grandes distances et obtint qu'une commission fût
i! pour contrôler ses résultats el, le cas échéant, perfectionner ses pro-
cèdes, il Dt naturellement partie de cette commission, dont M. Laussedat, alors
commandant du génie, accepta la présidence.
Des le début, Haurat avait formé le projet de partir en ballon et d'aller
établir un poste en pleines lignes prussiennes. Au risque d'être fusillé comme
espion, il se serait mis en rapport avec les généraux de l'armée de la Loire et
serait revenu transmettre à Paris, A l'aide de son appareil, les dépêches qui
lui ment été confiées. — Ce projet hardi et généreux ne fui pas réalisé. D
failul de longs pourparlers et de nombreuses expériences de démonstration
avant que l'Administration de la guerre se décidai fa tenter effectivement
l'application de la nouvelle télégraphie età envoyer, par ballon, une mission
en ovince. Au grand désappointement de Haural, 11 ne fit pas partie de la
mission; on Jugea plus utile de le garder è Paris et on te chargea, avec un de
ses collègues de Rollln, Brion, devenu son collaborateur, d'installer un poste
nation au Hont-Valèrien, pour recevoir les signaux de leurs correspon-
dants, si les circonstances permettaient fa ceux-ci d'approcher fa une distance
nable. Le général de Chabaud-Latour, leur conférait fa tous deux, par
brevet le grade de capitaine du génie. — Us entrèrent au Mont Vatérien
le 13 décembre. Us s'y installèrent tant bleu que mal, plutôt mal que
r
DE i/ÉCOLE NORMAL» 54
bien; mais, comme compensation, ils recurent de la part des officiers
l'accueil le plus cordial. Je ne puis résister au désir de transcrire ici quelques
lignes de la première feuille du journal dans lequel Maurat, dès son arrivée
iq fort, consigna ses impressions. — Il vient .de dire sa satisfaction d'avoir été
reçu par des gens sympathiques, avec qui il pourra échanger ses idées, il
continue ainsi :
« Par le temps où nous sommes, la solitude est pénible et, quand on rentre
» chex soi, on n'a que trop le temps de penser à tout ce qu'on a laissé là-bas,
» Men loin, de l'autre côté de la Loire et aussi, et plus encore, à ce qui est
» séparé de nous par la mort, cet autre fleuve que nous devons tous franchir
• et qui, peut-être, n'est pas loin. — Ah ! si, en le traversant, on avait au
» moins la certitude de retrouver l'être aimé, que le passage serait facile 1
» Mais ne pensons pas à cela : rejoindre l'un c'est quitter l'autre, le laisser
» seul, faible, orphelin, pour tout dire. Cher Louis! je voudrais à la fois me
• foire tuer pour rejoindre ta mère et servir mon pays, et vivre pour t'élever
• et te défendre. »
Les jours suivants, Maurat et Brion établirent leurs appareils dans une petite
tourelle mise à leur disposition et commencèrent bravement à travailler.
Malgré le froid excessif de l'hiver de cette année, nos deux camarades, chacun
faisant son quart, passèrent toutes les nuits de décembre et de janvier à
inspecter tous les points de l'horizon, sans arriver à découvrir un poste
cherchant à communiquer avec eux. A défaut du résultat tant désiré, ils
s'attirèrent du moins, par leur louable et patriotique persistance, les sympathies
de tous les officiers du Mont-Valérien.
A l'époque de l'insurrection communaliste, Maurat, qui n'avait pas toujours
été content, qui avait été même indigné quelquefois de ce qu'il voyait se passer
! au point de vue de la défense et, ensuite, de la capitulation, ne se laissa pour-
tant pas entraîner par des suggestions plus ou moins directes, qui lui venaient
de personnages avec lesquels le hasard des circonstances l'avait mis en
rapport II refusa d'entrer dans la Commune, ne voulant, à aucun prix, parti-
ciper à une guerre civile. Sa profonde honnêteté s'y opposait. C'est ainsi
encore que, malgré ses idées républicaines, très 'libérales et démocratiques,
étalon qu'il avait toujours sur le coeur le coup d'Etat de 51, il fit tout son
possible pour faire comprendre au peintre Courbet, membre de la Commune,
l'odieux du décret de destruction de la colonne Vendôme. Son patriotisme
éclairé, quoique ardent, et ses sentiments d'équité ne lui permettaient pas
[d'admettre qu'on voulût abattre le souvenir de nos gloires passées» parce qu'il
I consacrait, en même temps, la renommée d'un Napoléon, et qu'on choisit
| précisément, pour cela, le moment où nos armes venaient d'être malheureuses
! et où nous étions sous le regard de l'ennemi victorieux.
Dans les circonstances tragiques qui accompagnèrent l'entrée des troupes
de Versailles dans Paris, Maurat eut encore l'occasion de payer de sa per-
sonne. Demeurant rue Vavin, il fut un des premiers à prêter son concours
; pour combattre les incendies, qui, allumés simultanément par les fédérés
dans plusieurs maisons, menaçaient de dévorer tout le quartier du
Luxembourg.
Paris enfin délivré, il songeait au bonheur prochain de revoir sa famille,
lorsqu'une poignante nouvelle lui fut apportée : sa mère venait d'être frappée
de paralysie. 11 partit sans retard, bien qu'il fût lui-même dans un état de
*s
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVBS
santé déplorable. Cet accident n'eut pas toute la gravité qu'on pouvait craindt
et Maurat eut la satisfaction de conserver sa mère longtemps encore. — Mail
cette même année, il eut la douleur de perdre son père presque subitement.
En 1873, il reçut du Ministre de la guerre la croix de la Légion dlionnei
tant pour son invention de la télégraphie optique que pour son dévouemf
pendant le siège.
Un an plus tard, il fut chargé du cours de physique en mathémathiques 3[
eiales et eut ainsi à préparer les candidats è l'École Polytechnique et à l'Écol
Normale. Il garda ces fonctions pendant ses quinze dernières années d'enset
fenement, continuant è mettre la plus grande conscience dans l'accomplis!
ment de sa tâche, cherchant toujours le mieux, perfectionnant ou remplaçai
telle démonstration, au lieu de se répéter tout simplement d'année en annè
Il avait une constante préoccupation de la réussite de ses élèves dans les eu
mens qu'ils avaient à subir. Aussi les longues heures qu'il consacrait à la pt
Iparation du cours et à la correction des devoirs ne lui laissèrent pas le loi
nécessaire pour mener à bonne fin certaines recherches qu'il avait coi
mencées, ou ne lui permirent pas de s'assurer, par une publication faite i
temps, la priorité de date pour les résultats obtenus.
Son activité se dépensait d'autres manières encore. Ainsi, l'intérêt qu'il
tait aux hautes questions de la physique, intérêt qui s'était déjà manifesté
l'École, l'amena à être l'un des promoteurs de la fondation de la Société frai
çaise de Physique. Son rôle ne se borna pas à en suivre assidûment H
Séances ; il aida aussi à son développement par les services qu'il rendit
qualité de trésorier-archiviste. C'est en 1 883 qu'il accepta de se charger de
fonctions désintéressées. H les a remplies pendant près de dix ans. Quand
sentit le besoin de se reposer, la Société de Physique lui témoigna sa recoi
naissance en lui donnant par acclamation le litre de trésorier honoraire.
Au lycée, l'affection de ses élèves, leurs succès au concours général et ai
examens d'entrée aux grandes Écoles de l'État le récompensaient de son lai
continu.
L'Administration lui a aussi témoigné sa satisfaction : lors de la premu
promotion des professeurs hors classe, faite en 1887, son nom parut sur
liste. Ce fut là le couronnement d'une carrière bien remplie. 11 était de]
longtemps officier de l'Instruction publique (janvier 1878). Il demanda sa reirai
en décembre 1888.
Depuis son veuvage, Maurat avait continué d'habiter avec sa tante, qui
lieu de mère à son fils. Cette tante si dévouée était morte à son tour, a|
quelques années, il songea à se remarier, ce qu'il fit en 1880. Il eut de
second mariage un fils et une fille. Une fois en retraite, il se consacra à r
cation de ses jeunes enfants. Dans l'intérêt de leur sauté, il quitta Paris
retourna dans son pays natal, où il s'établit a la campagne, tout près de Toui
Comme il avait fait pour son fils aine, il servit de guide à son second flls
ses premières études. Il revit pour lui ses auteurs et se remit au grec et
latin. Ce travail lui était rendu plus facile par les souvenirs classiques que \\
avait laissés la solide éducation littéraire qu'il avait reçue lui-même dans
Jeunesse.
< Malgré le calme ou, peut-être, à cause même du calme de cette nouvelle
'qui contrastait si fort avec ia vie active qu'il venait de quitter, la santé
'Maurat ne tarda pas à péricliter. Une chute qu'il fit dans un endroit mal éclaii
. de l'école normale 53
en sortant d'une réunion du Centenaire de l'École, produisit un ébranlement
du système nerveux, qui fit empirer son état. Les jambes s'affaiblirent progrès^
sivement; plus tard, un peu de fatigue cérébrale lui défendit tout travail. Lui,
qui était un causeur aimable, qui discutait volontiers et avec chaleur, non '
pour le plaisir de discuter, mais pour s'éclairer ou convaincre, devint taci-
turne. 11 se renferma dans un mutisme pénible à son entourage. Néanmoins,
jusqu'aux derniers moments, quand il prenait la parole dans une conversation*
c'était toujours pour dire une chose juste et dans les termes les plus exacts.
Jamais, du reste, malade ne fut moins exigeant et il n'avait que des paroles
affectueuses pour les personnes qui rapprochaient Sa digne femme Ta soigné
i pendant deux ans avec la plus grande et la plus tendre sollicitude et a certaine-
ment ainsi prolongé ses jours. Il s'est éteint dans les bras de sa famille le
; 23 février 1898.
Ses obsèques se sont faites à Paris. Une nombreuse assistance entourait sa
famille d'une respectueuse sympathie. Ses collègues étaient venus témoigner
: par leur présence du souvenir d'affectueuse estime qu'ils avaient gardé de lui.
: Ceux, surtout, qui l'avaient connu de plus près, se rappelaient son commerce
F facile et sûr, la franchise de ses paroles, l'aménité de son caractère. Gomme
camarade d'école et comme collègue pendant de longues années, j'eus la
triste mission de lui dire le dernier adieu. De son côté, le président de la So-
; ciété française de Physique, M. Benoit, tint à payer à sa mémoire un juste tri-
but de reconnaissance pour les services qu'il avait rendus à cette Société et &
rappeler qu'il s'était fait des amis de tous ceux que ses fonctions de trésorier-
; archiviste avaient mis en rapport avec lui.
Puissent ces témoignages unanimes et si mérités de profonde estime et d'af-
: /ection avoir contribué à adoucir un peu, pour la veuve et les enfants de notre
; bon camarade, l'amertume d'être séparés de celui qui leur avait été si cher !
GlRABDBT.
Promotion de 1849. — Sbrbet (Paul-Joseph), né le 16 octobre 1827 à Aubenas
(Ardèche), décédé à Paris, le 24 juin 1898.
Cest presque un ignoré dont nous rappelons ici le nom. Nous ne disons pas
; on méconnu — ce mot sonne mal et est devenu prétentieux — d'ailleurs le
succès n'a pas manqué à notre ami : Énumérant ses œuvres, M. Darboux,
réminent professeur en Sorbonne, en a fait un juste éloge devant l'Académie
des sciences, elles assurent à Paul Serret une place dans le monde savant
[parmi nos meilleurs géomètres.
\ Hais l'homme privé n'a pas laissé de souvenirs, de dures exigences l'ayant
toujours tenu à l'écart, pour le confiner dans un travail sans relâche.
La vie a de ces singulières contradictions, les devoirs qu'elle impose
démentent certains de ses dons : âme délicate et cœur aimant, né pour les
[relations les plus douces de l'amitié, Paul Serret n'en goûta pas les joies, à
ipeine connut-il la camaraderie, il n'eut de l'existence que les luttes et les soucis.
(.'épreuve commença pour lui de bonne, heure : onzième fils d'un notaire
Mimé, qui était issu d'une vieille famille de l'Ardèche, il fit de brillantes
études, que couronna le prix d'honneur de Mathématiques au Concours
ifénéraL Entré à l'École Normale, il en sortit trop tôt, la mort prématurée de
père lui apportait des charges dont il allait seul soutenir le poids.
L'aîné, alors au barreau et le second qui se destinait aux arts, ne pouvaient
54 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉUÈVBS
reconstituer le foyer ébranlé; Paul Scrret assuma seul ce rôle et devint le
soutien de tous. Sa mère avait-elle eu le pressentiment de l'avenir? On dit,
qu'en recevant pour la première fois dans ses bras, son plus jeune enfant, elle
s'était écriée : < Mon enfant, tu es le dernier, et tu seras le premier! »
Les ressources de l'ex-Normalien se réduisirent à des leçons de mathéma-
tiques, il s'y résigna de bonne grâce. Pendant près de trente années, il s'alleii
du matin au soir à celte laborieuse et ingrate besogne, se réservant les nuits
pour ses études personnelles, sans que ce dévouement, vraiment héroïque,
faillît un seul jour.
Ainsi que le disait, si justement, M. Darboux dans sa notice à l'Académie :
c II faut le regretter à tous les points de vue : Paul Serret, pourvu dHme
» chaire, dans un de nos grands lycées ou dans une de nos Facultés, aurait
» pu consacrer plus de temps à une science qui lui était chère. L'oeuvre coo-
» sidérable qu'il nous laisse nous fait regretter qu'il n'ait pas eu tous tel
» loisirs nécessaires pour développer tant d'idées heureuses que Ton trouve
» dans ses écrits. A sa sortie de l'École, Paul Serret entra donc dans Pensa-
» gnement libre de Paris, et ne tarda pas à s'y faire une place des plus hono-
» râbles, à une époque où cet enseignement était des plus florissants, et
» faisait appel au concours d'hommes de grande valeur. Quatre ans après, et
» 1855, nous le voyons publier un ouvrage, des Méthodes en Géométri*
» qui indique de profondes études, suppose de nombreuses recherchai
» historiques, et est accueilli avec beaucoup de succès. Il est divisé et
> deux parties : la première traite des méthodes relatives à la géom
» des figures finies; la seconde, des méthodes relatives à la géométrie in:
» tésimale; il est aujourd'hui très rare, et toujours il est consulté av<
» grand intérêt.
» En 1859, Paul Serret devint docteur es sciences avec deux thèses qui
» formé l'Ouvrage publié, en 1860, sous ce titre : Théorie nouvelle,
> trique et mécanique des lignes à double courbure.
» Parmi les nombreuses notions nouvelles que l'on y rencontre, je me
> nerai à signaler celle de l'indicatrice sphérique d'une courbe gauche.
» son œuvre favorite a été celle qu'il a publiée en 1869, chez Gauthier- ViU
» sous le titre suivant : Géométrie de direction. — Application des
» données polyédriques; propriétés de dix points de l'ellipsoïde, de
» points d'une courbe gauche du quatrième ordre, de huit points d
» cubique gauche.
» Il y fait connaître un principe très ingénieux et très fécond, dont îi dé
» loppe une foule d'applications, et dont il n'a cessé de poursuivre les
» quences jusqu'à la fin de sa vie. »
Kt M. Darboux termine ainsi :
« Je ne sais si cette notice a réussi à montrer et à faire revivre en
» Serret, le savant si bien doué, si passionné pour les recherches, qui a
» réserver à la science le meilleur de son temps et de son courage,
» milieu de toutes les difficultés data vie, et dont toutes les productions
» extrêmement originales et délicates. »
La mort de sa mère et de sa sœur allégea sa tâche et le ramena à la sohti
et à ses recherches scientifiques. L'Académie reçut de lui une trentaine
communications, qu'elle récompensa en lui décernant huit années de suite
prix Gegner.
de l'école normale 55
La géométrie ne le possédait pas tout entier et la littérature avait pour lui
de vifs attraits.
Eq 188], il publia : Les Dévotions du siècle, mais avec son désintéressement
accoutumé, il ne chercha pas à mettre cet ouvrage en lumière, et il manqua
de la publicité qui en eût assuré le succès ; quelques intimes seuls le lurent
et l'apprécièrent. La fortune fut donc peu favorable à notre camarade, nous
a'en donnerons qu'un souvenir plus attendri à son passage parmi nous.
La modestie, l'abnégation poussée jusqu'au sacrifice de tous ses intérêts,
pour le bonheur des siens, suffiraient à son éloge. Ajoutons seulement que
ceux qui l'approchèrent, pendant sa vie, trouvèrent en lui le charme pénétrant
d'un esprit délié, doublé d'une rare tendresse de cœur. Sa mort fut chrétienne
comme Pavait été sa vie, les témoins de sa dernière heure, nous dit-on, lui
appliquèrent le mot des Juifs sur le Christ expirant : Celui-là était véritable-
ment un Juste !
X.
; Promotion de 1850. — Bertrand (Pierre-Diogène), né le 30 août 1830, à Saint-
jjunien (Haute- Vienne), décédé à Paris, le 20 mars 1898.
r Cest en 1847 que j'ai connu Bertrand Diogène et contracté avec lui une ami-
lié qui devait durer cinquante et un ans. Comme la plupart des provinciaux
fri visent à l'École Normale Supérieure, après avoir été brillant élève au petit
collège de Saint-Junien, son pays natal, puis au collège royal de Limoges, il
«tait venu terminer ses éludes à Paris, et il suivait justement avec moi les
Masses de Bourbon, de ce collège royal qui devait, à partir de Tannée suivante,
•arquer la succession de nos révolutions politiques, en prenant à tour de rôle
les noms de Bonaparte, de Fontanes, de Condorcet, sans préjudice de ceux que
Iraveoir lui réserve peut-être encore. Le hasard, qui ne fait pas toujours aussi
bien les choses, nous avait amenés presque en même temps, lui du Limousin
et moi de la Lorraine, à l'institution Malhé Lemeignan.
A cette époque d'émulation ardente et féconde entre les établissements
poiversitaires de la capitale, notre pension rivalisait avec les maisons Landry,
Carré, Deraailly, Bellaguet, disparues aujourd'hui comme elle, hélas ! et comme
lut d'autres dont les plus anciens d'entre nous évoquent encore avec plaisir
bs noms glorieux, Favart, Massin, Jauiïret, Sainte-Barbe... Et précisément
qp 1847, notre plus vaillant champion était Hippolyte Taine, qui préludait par
féclatants succès de collège aux triomphes de son âge mûr. li était alors vé-
fran de rhétorique. Heureuse fortune pour nous ! Chaque semaine, nous avions
primeur de ses discours français, de ses discours et vers latins. Il nous
les lisait en conférence particulière, devant un répétiteur plus âgé que nous
feulement de quelques années, M. Hatzfeld, le futur professeur de rhétorique
te Louis-le-Grand, dont tant de générations devaient subir pour leur plus
paod profit la méthode aussi sûre qu'inflexible.
; Les exemples et les conseils de pareils guides valaient autant pour nous
les leçons de nos professeurs. Bertrand fut lui-même un lauréat remar-
du Concours Général, et entra d'emblée à l'École, il y apportait, avec de
qualités d'intelligence, un fond de gaîté qui ne demandait qu'à se répan-
Cétait plaisir d'entendre à tout propos ses mots plaisants, capables de
1er les visages les plus moroses, ses réflexions piquantes assaisonnées de
se je ne sais quoi de caustique qui convenait si bien à son prénom. 11 ne soup-
H
56 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
connaît pas, ni lui, ni nous, combien le rire, qui n'est pas, quoi qu'en ait dit
Rabelais, le propre de tous les hommes, allait devenir cbose précieuse à la
rue d'Ulm.
En 1850, une administration nouvelle avait remplacé celle de M. Dubois, avec
la mission expresse de détruire l'ancien esprit de l'École, et elle ne s'acquittait
que trop consciencieusement de sa tâche. Je ne veux pas revenir à mon tonr
sur ce temps de compression systématique et réveiller inutilement de pénibles
souvenirs. Je ne dirai qu'une chose, c'est qu'à toutes les mesures imaginées
pour intimider et contenir dans des limites strictement déterminées notre in*
dépendance de pensée, nous opposions une bonne humeur plus forte que tow
les règlements. Et c'est ainsi que l'heureux naturel de Bertrand triompha de 1»
vie monacale qui fut alors le régime de la maison.
Sa gaîté ne fut pas davantage entamée par ce stage de trois ans qu'il nom
fallut faire après notre sortie de l'École pour gagner le droit de concourir à
l'agrégation. Bertrand y fut reçu en 1857. A ce moment, il ne formait qu'un vœu;
devenir professeur de rhétorique à Limoges, et passer sa vie à quelques lieues
de son pays et de sa famille. Mais son rêve ne se réalisa point; de tout autres
destinées l'attendaient, et je ne sais en vérité s'il ne faut pas le regretter, noi
pour lut, mais pour l'enseignement secondaire.
C'est qu'il aimait d'un profond amour nos vieilles études classiques. 11 n'î
avait point, à ses yeux, d'éducation mieux appropriée à notre génie national,
plus conforme à toutes nos traditions, plus capable de faire des hommes dans
toute l'élévation, la force et la beauté morale du mot. Aussi, quand d'impra-
dents novateurs commencèrent leur campagne pour réclamer des réformes qnt
préparaient fatalement la débâcle de l'enseignement secondaire, il eût fallu voir
son irritation, entendre ses récriminations amères contre les démolisseur*
d'un système qui les avait pourtant formés eux-mêmes. Que de fois lear
appliqua-t-il devant moi le mot de La Bruyère : des enfants drus et forts dia
bon lait qu'ils ont sucé, qui battent leur nourrice !
Ces sentiments, que rien n'affaiblit jamais en lui, suffiraient pour explk|uer
l'entrain qu'il déployait dans sa chaire et l'intérêt qu'il donnait à son ensei-
gnement. Les noms se pressent sous ma plume de ceux de ses élèves qui sort
devenus dans la suite des hommes éminents et qui lui ont gardé un souvenir
mêlé d'estime, de respect et d'affection. C'est, par exemple, l'honorable Provi*
seur du lycée Janson de Sailly, M. Fourteau, qui naguère, dans un banquet t>
la Saint-Charlemagne, paraissait tout heureux de me rappeler le charme que noW
camarade exerçait sur sa classe par sa verve joyeuse, par son esprit, par st
parole chaude et vibrante. Cest M. Fallières le député, qui profitait de son pa
sage au Ministère de l'Instruction publique pour décorer son ancien maître
avant la présentation officielle des Inspecteurs généraux. Avec de tels témoi-
gnages et beaucoup d'autres qu'on y pourrait joindre, on ne risque pas d'être
dupe de son amitié en prêtant a Bertrand Diogène toutes les qualités esses-
tielles de l'excellent professeur.
Un Jour vint cependant où, pour faire honneur à des fonctions nouvelles, I
lui fallut faire preuve de nouvelles aptitudes. Quatre ans avant la fin de VV®*
pire, il entra dans l'administration, et sauf des intermittences causées par les
tiraillements de notre vie politique, il n'en sortit plus. Inspecteur d'Académie 1
Amiens de 1866 à 1872, Préfet des études à l'École normale primaire de Paris]
de 1872 à 1874, chargé en 1881 d'organiser les cours préparatoires aux fonction!
J
r
DK L'ÉCOLB NORMALE 57
de l'enseignement dans les écoles normales, Inspecteur général de l'ensei-
gnement primaire depuis la fin de Tannée 1881 jusqu'à sa retraite, partout et
toujours, il suffit aux tâches les plus diverses. Même il sut être architecte, et
plusieurs fois, à Saint-CIoud comme ailleurs, au milieu des bâtiments en cons-
truction, il surprit les hommes de Tari par ses observations pleines de sens,
par ses vues à la fois judicieuses et, notez ce point, économiques. Mais restons
sur notre terrain.
En prenant ses fonctions d'inspecteur d'Académie, Bertrand, s'imposa tout de
suite pour règle de conduite absolue dans ses rapports avec ses subordonnés
la bienveillance unie à Pimparttalité et au respect inviolable de la justice. Que
ce premier mérite lui fût commun avec la généralité de ses collègues, je veux
certes bien le croire pour l'honneur du corps universitaire ; mais je tiens à
rendre à mon ami ce témoignage particulier que, pour pratiquer ce qu'il con-
sidérait comme le premier de ses devoirs, il n'eut à faire aucun effort, mais à
suivre simplement l'impulsion de sa nature, une des plus droites et des plus
loyales que j'aie connues dans toute ma vie. Au reste, il ne fallut pas long-
temps à ses instituteurs pour reconnaître à qui ils avaient affaire ; les paroles
et, ce qui vaut mieux, les actes de leur chef eurent bientôt fait de leur per-
suader qu'avec lui la faveur, les recommandations, les visites répétées dans les
bureaux de l'Académie ne prévaudraient point contre le droit, et que chacun
pouvait espérer d'être traité selon son mérite et ses titres pesés en toute cons-
cience. Sans doute, l'inspecteur ne disposait pas en maître absolu de leur
sort; les recteurs, les préfets, les conseils municipaux avaient bien à dire leur
mot sur l'enseignement primaire de la circonscription, mais Bertrand avait
pour lui son esprit d'équité, son tact, son ferme bon sens, son désir sincère
de concilier les sentiments et les intérêts individuels avec les nécessités du
service ; aussi, maires, préfets, recteurs, avant de prendre aucune mesure
même sur les questions les plus délicates, s'éclairaient d'abord de son avis
quand ils ne s'en rapportaient pas à lui seul de la décision suprême. Le per-
sonnel de renseignement secondaire eut de même a se féliciter à plusieurs
reprises de son influence, et, sans vouloir citer ici des noms propres, je sais
des cas où son intervention, forcément discrète, défendit pourtant avec succès,
devant l'inspection générale, de jeunes professeurs du lycée d'Amiens contre
la malveillance imméritée de leur Proviseur. Que d'inspecteurs d'Académie
envieraient une pareille situation 1
Hais ce qui combla tous les vœux de Bertrand, ce fût son arrivée à l'Inspec-
tion générale. Petit-fils et fils d'instituteur, — je satisfais, en rappelant ici ce
souvenir, l'un des derniers désirs qu'il m'exprima, — il portait à l'enseigne-
ment primaire un intérêt passionné qui, chez lui, semblait un héritage de
femille. Et il en devenait l'un des hauts représentants au moment même où, de
tous côtés, on criait à la nécessité d'en relever le niveau, d'en étendre les pro-
grammes, d'ouvrir aux maîtres d'école des horizons inconnus jusque-là. Gom-
ment n'eût-il pas été heureux et fier de contribuer à cette œuvre de progrès,
de régénération, dont on se promettait des résultats si bienfaisants ?
Et toutefois, ce fut là peut-être un des pas les plus difficiles de sa carrière.
Esprit foncièrement pratique, Bertrand était l'ennemi né de tout ce qui sentait
fotopie. Et l'influence lointaine, mais persistante, des leçons et des exemples
de son père, les entretiens familiers qu'il avait eus pendant six ans avec les ins-
tituteurs des villes, des villages, des hameaux les plus humbles de son ressort
1
1
58 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVBS
académique, puis ses relations quotidiennes pendant deux ans avec les élèves
de l'École normale d'Auteuil, avaient encore aiguisé ses dispositions natu-
relles. Aussi, dans les propositions soumises aux délibérations des Inspec-
teurs généraux, il démêlait vite les projets vraieraent utiles et réalisables
d'avec les théories insuffisamment mûries, les innovations aventureuses et les
chimères. Un autre plus conciliant, eût fait à sa place comme le Philinte da
Molière : s'il n'eût pas tout approuvé, il eût du moins présenté ses objection
avec de certains ménagements, usé des circonlocutions accoutumées, ou gardé
le silence ; mais il ne fallait pas demander à Bertrand ces sortes de comptai*
sances ; comme il avait bien plutôt l'humeur d'un Alceste, sans y prendre
garde, il combattait parfois les Idées de ses adversaires et même celles de l'ad-
ministration supérieure avec une rudesse de franchise qui mettait autour de
lui bien des gens à la gène, et troublait la sérénité du Conseil. On peut juger
diversement cette conduite ; à ceux qui voudraient y voir un défaut plutôt
qu'un mérite, je rappellerai que Bertrand le rachetait par son absolue bonne
foi. Car ce fut là encore une de ses plus estimables qualités, desavoir entendre
raison, de reconnaître de bonne grâce la vérité, môme lorsqu'elle était favo-
rable aux hommes qu'il aimait le moins. La preuve c'est que, dans nos retours
fréquents vers les années écoulées, dans nos comparaisons du passé avec le
présent, lui, le libérai de vieille date, le républicain de sentiment et de con-
viction, plus d'une fois rendit sans nul embarras justice à l'Empire, et s'ap-
puyait sur ses souvenirs personnels pour me louer la courtoisie, le caractère,
le talent de hauts fonctionnaires du régime déchu. Tant la vérité, qu'elle fut
ou non d'accord avec ses sentiments intimes, sortait naturellement et comme
ingénument de ses lèvres !
Mais, hélas ! ses graves débats sur renseignement, qui lui tenait si fort «a
cœur, ces discussions rendues quelquefois si vives par les défiances de son
sens pratique et ses mots à l'erapo rie-pièce, il devait y participer moins long-
temps qu'il ne l'avait espéré. La maladie qui l'emporta prématurément et qui
dvait sou siège dans la inœlle épinière, commença par lui ôter l'usage de ses
jambes et le força de prendre sa retraite avant l'âge. 11 fut ainsi pendant plu-
sieurs années, cloué sur sou fauteuil, quand la souffrance ne le contraignait
pas de garder le lit. Ses amis avaient le cœur serré de le voir en cet état;
mais un autre spectacle ne les touchait pas moins profondément, celui des soin*
que le pauvre malade recevait de son entourage, de sa femme surtout, doat le
dévouement, l'abnégation, la patience et la douceur furent jusqu'à la fui au-
dessus de tout éloge. Ce n'était pas la première fois, au reste, qu'ils connais-
saient l'un et l'autre les grandes douleurs de la vie : en 1887 un affreux coup
les avait frappes ; ils avaient vu mourir rainé de leurs deux fils à lâge de
vingt ans, et quelque effort qu'ils aient fait par la suite pour surmonter leur
chagrin, la blessure ne cessait pas de saigner, et il leur fallait maintenant
retrouver une nouvelle provision de courage, lui, pour supporter sa triste
situation, elle, pour l'alléger dans la mesure du possible.
Une circonstance heureuse ieur vint pourtant en aide : la terrible maladie
épargna l'intelligence de Bertrand, et jamais je ne lui connus l'esprit plus
vif, plus souple, plus dispos. Tout piquait sa curiosité, la politique, la litté-
rature, l'histoire, la philosophie, la critique, le théâtre, le roman. Pas une
œuvre nouvelle ne paraissait qu'il ne voulût être des premiers à la connaître,
à la juger, même à en écrire son sentiment à l'auteur. Ce qui ne l'empêchait
r
de l'école normale 59
pas de trouver du loisir pour relire, au gré de sa fantaisie, les maîtres anciens
! et modernes dans tous les genres : Homère, le Tasse, Dossuet, Voltaire, Lamar-
; Une, Guizot, Macaulay... 11 prenait aussi le temps, et on le reconnaît bien là,
de rédiger ses réflexions souvent malicieuses, quelquefois mordantes, mais
! toujours marquées au coin du sens commun, sur les choses universitaires; la
1 maison Gollin saurait bien qu'en dire, elle qu'il effrayait par la hardiesse de ses
articles en réponse à certaines circulaires ministérielles, qui rerusa même un
jour, si je ne me trompe, d'imprimer ses remarques critiques sur remploi que
les instituteurs de campagne étaient officiellement invités à faire, avec les
petits paysans leurs élèves, de leurs congés du jeudi !
Cette étonnante activité de pensée, cette pleine possession de son esprit, lui
dora jusqu'au bout ; peu de temps avant sa mort, il se faisait lire le drame en
renom, Cyrano de Bergerac, et il en relevait les beautés et les faiblesses
avec une sûreté et une délicatesse de goût, où Je me plaisais è reconnaître
encore le fruit de nos anciennes études classiques.
Tel fut Bertrand Diogène ; tel aime du moins è se le représenter mon amitié
demi-séculaire. De ce que je viens d'en dire, sans complaisance exagérée, je
[ crois, on peut conclure qu'il fera, comme bien d'autres, une assez belle figure
dans l'histoire de notre École.
A. Henry.
Promotion de 1851. — Souillart (Cyrille-Joseph), né le 20 janvier 1828, à
; Bruay (Pas-de-Calais), décédé à Lille, le 9 mai 1898.
Son père était l'instituteur de la commune, il le dirigea dans ses études pri-
maires et en eut de si bons résultats, qu'il le fit continuer ses classes au col-
lège d'Arras, puis au lycée de Douai.
Elève remarquable, il se destinait à la carrière de renseignement, pour la-
quelle il ressentait autant de goût qu'il avait montré d'aptitude. Aussitôt après
le baccalauréat, il entra comme maître d'études au lycée de Saint-Omer, et
Ait ensuite autorisé à prendre un congé pour suivre, au lycée Saint-Louis, les
cours de mathématiques spéciales. Il y obtint les plus brillants succès, et fut
! admis à l'Ecole Normale, d'où il sortit agrégé de mathématiques. Successi-
vement professeur aux lycées de Metz, de Saint-Omer, de Caen et de Nancy,
U fut nommé, en 1873, professeur de mécanique rationnelle à la Faculté des
sciences de Lille, chaire qu'il échangea plus tard pour celle d'astronomie qui y
lut créée.
U avait fait, en 1865, une thèse : Essai sur la théorie analytique des satel-
lites de Jupiter, qui figure dans les Annales de l'École Normale. 11 la déve-
loppa ensuite dans deux mémoires, dont l'un fut publié par la Société astrono-
mique de Londres, et l'autre par l'Académie des sciences de Paris. Ces travaux,
et d'autres qu'il fit paraître encore, le placèrent à un rang très élevé dans le
inonde savant.
L'astronomie fut toujours l'objet de ses recherches préférées ; l'Académie
des sciences lui témoigna à plusieurs reprises, et d'une façon des plus flat-
teuses, combien ses travaux étaient appréciés. En 1881, il fut titulaire du prix
Islande, en 1886, du prix Damoiseau, dont la valeur fut exceptionnellement
portée à 10,000 francs, il fut honoré ensuite du titre de Correspondant de
ftnsUtut, dans la section d'astronomie. Déjà, l'Académie royale de Londres,
"1
60 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
l'avait élu comme membre associé. Cette distinction très recherchée, indique;
combien la réputation de M. Souillart s'était répandue à l'étranger.
Je ne saurais mieux faire que de citer ici l'appréciation de M. Collardeau,
membre de l'institut :
« L'ensemble de ses travaux a servi de base à l'exposition que M. Tisserand
a faite de la théorie des satellites de Jupiter. La théorie de M. Souillart est ea
quelque sorte parallèle à celle de Laplace ; la méthode de la variation des
constantes, avec le perfectionnement indiqué par Poisson pour tenir compte
de la variation rapide de certains éléments, est employée d'une manière sys-
tématique.
» M. Souillait a su se borner; il a consacré son activité scientifique sur ut
sujet d'intérêt exceptionnel « Les satellites de Jupiter nous offrent, dit Laplace,,
par la promptitude de leurs révolutions, tous les changements que le temps ne;
développe qu'avec une extrême lenteur dans le système planétaire. »
» Savant modeste et laborieux, M. Souillart s'est astreint à suivre Laplace
le complétant au besoin. Cependant son nom restera dans la science aussi biei
que s'il s'était essayé à des recherches originales. »
M. Souillart se trouvait naturellement désigné pour surveiller la nouvelle
édition des œuvres de Laplace, entreprise sous le patronage de l'Académift
des sciences, travail long et délicat, comprenant non seulement la collaUoa
des anciennes éditions sur les manuscrit* réunis par la famille de l'illustra
astronome, la correction des épreuves, etc., mais aussi la publication, après
une sévère vérification des calculs, de plusieurs ouvrages inédits de l'auto*
de la Mécanique céleste.
A cette réputation, si justifiée dans les hautes sphères du monde scienti-
fique, se joignaient dans l'Académie de Lille, la reconnaissante affection
ses anciens élèves, et une considération toute particulière que lui attirait,
la part de tous, la dignité de son caractère. Il put en apprécier la valeur, 1
qu'il fut décoré de ia Légion d'honneur en 1891, par les témoignages unani
de félicitations qui accueillirent cette nomination depuis longtemps méritée.
D'une modestie qu'il puisait dans la délicatesse scrupuleuse de sa co
cience, M. Souillart reçut tous ces honneurs, avec une légitime satisfa
sans doute, mais sans en tirer aucune vanité. 11 fuyait plutôt les occasions
recevoir des louanges; il désira toujours les éviter, mémo à sa mort, en têm
gnant le désir formel que nul discours ne fut prononcé à ses funérailles.
M. Goaselet, doyen de la Faculté des sciences, et M. Finot, président de
Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, dont M. Souillai
était membre et ancien Président, ont voulu, tout en respectant sa dern
volonté, honorer néanmoins sa mémoire en racontant, dans le Bulletin éd
l'Académie de Lille et dans celui de la Société des Sciences, son existence
et ses travaux, et lui rendant ainsi un éloquent hommage, digne de leur affec-
tionné et regretté collègue.
Le résumé d'une vie si bien remplie suffirait à montrer quelle était la valeur
de M. Souillart, et en même temps celle des services rendus par lui à la
science et à l'enseignement, car il s'y donna tout entier, dans l'intégrité de sa
conscience, se dévouant sans réserve à ses fonctions, à ses travaux, à son de-
voir. Tous les efforts dont il était capable, il les consacra, avec une constante
persévérance, à la tâche qu'il devait accomplir.
Sévère à lui-même, il était par excellence l'homme délicat inspirant le res~
j
r
DK L'ÉCOLE NORMALE 61
pect et une sorte de culte, par l'exemple qu'il donnait à tous. Dans son carac-
tère calme et doux, on sentait l'équilibre parfait d'une natore droite, d'une
conscience affinée et sûre d'elle-i-méme. Bienveillant et serviable, sans démons-
trations inutiles en paroles, il donnait, à tous ceux gui étaient en rapport avec
liai, le désir naturel d'agir d'après son inspiration. J'ai eu l'occasion d'éprouver
te sentiment par moi-môme lorsque, chargé de faire à la Faculté des sciences
des conférences et un cours complémentaire sur un programme se rapportant
à son enseignement, je me trouvai placé en quelque sorte sous sa direction
morale. Avec un tact et une aménité dont je lui garde un souvenir reconnais-
jsant, il me facilita la tâche, et ses entretiens, que je recherchais, étaient pour
jinoi pleins de conseils, à son insu, pour ainsi dire : il me parlait de ce qui
jboqs intéressait, et la manière dont il le faisait était pour moi une leçon des
}lus profitables.
11 s'exprimait dans un style simple, et d'une élégance qui provenait de sa
rté, par la conception nette qu'il avait de toutes choses. En dehors des ma-
matiques, où il était un maître dans la plus noble acception du mot, son
prit avait acquis une haute culture. 11 se délassait parfois de ses travaux,
jv des productions littéraires, par de délicates poésies, que sa modestie l'em-
pécbsit de répandre. Mais, dans les occasions où il avait le devoir de parler
«o public, son talent était alors apprécié de tous. Gomme président de la Société
des Sciences de Lille, notamment, il fit, à la séance solennelle, un discours
remarquable, où il montrait l'avantage des mathématiques pour la formation
pu jugement L'auditoire put se convaincre qu'il avait devant lui, dans la per~
pODne même de l'orateur, une preuve vivante a l'appui de la thèse qu'il deve-
nait.
Et de même, aux funérailles de notre illustre concitoyen le général Fai-
erbe, que la Société des sciences de Lille s'honorait de compter parmi ses
bres, il rappela, à côté de la gloire militaire deFaidherbe, les travaux qui
valent rendu aussi célèbre comme savant qu'il était éminent comme chef
d'armée. L'exposé qu'il en fit dans son discours restera comme un témoignage
jfe la rare faculté d'assimilation qu'avait M. Souillart dans les questions les
pus spéciales et les plus difficiles à bien connaître.
r Les dernières années de sa vie furent attristées par un deuil cruel, la perte
{de son fils, qui avait été, au lycée de Lille, un élève remarquable, et devant
Jpi s'ouvrait un brillant avenir. Tous ses professeurs, dont j'étais, voyaient en
un sujet d'une haute valeur et d'un caractère digne de son intelligence
Hte. Cette blessure ne s'est jamais fermée. Sa grande force d'âme la lui fit
pporter avec une stoique résignation, à l'aide du réconfort cherché dans le
vail, et dans la pratique des vertus chrétiennes, qui protégeaient son cœur
Contre le découragement. Sa santé était ébranlée depuis quelque temps déjà,
lorsqu'il sentit la menace d'une fin prochaine ; il l'attendit avec sérénité. La
flwt le trouva prêt, et ses derniers jours furent encore un exemple, comme
frvait été son existence entière.
[ Jules Lefjebvrb.
i
r
[ Promotion de 1854. — Ziegel (Samuel-Emmanuel), né à Saint-Dié (Vosges) le
M novembre 1832, décédé à Paris le 13 février 1898.
:, Élève à l'École (section des sciences, n« 2 à l'entrée), de 1854 à .1857. Licencié
62 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
ès sciences mathématiques et licencié es sciences physiques en 1856. Profes-
seur adjoint de mathématiques au lycée de Metz, de 1857 à 1858. Chargé de
cours au lycée de Màcon, de 1858 à 1860, puis au lycée d'Alger, puis professeur
titulaire au même lycée, de 1860 à 1863. Nommé agrégé des sciences mathéma-
tiques (n* 1) au concours de 1861 (ou bien de 1862). Professeur de mathéma-
tiques au lycée de Strasbourg, de 1863 à 1864, puis au lycée Chariemagne, à
Paris, de I86i à 1880. En congé, de 1880 à 1892. Admis à faire valoir ses droits
à la retraite en 1892. Membre de la Commission des examens d'admission A
l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr, de 1880 à 1894. Président de la même
Commission, de 1894 à 1898 date de son décès. — Nommé chevalier de la Lé-
gion d'honneur en 1882; promu au grade d'officier en 1891.
Les parents de Ziegel, petits marchands très peu aisés, surent ennoblir ut
rang social aussi humble par une droiture et une bonté exemplaires, parle;
plus tendre dévouement prodigué aux cinq enfants dont ils eurent la charge
avec la joie, et ils réussirent, au prix des plus lourds sacrifices, à leur donner
une instruction, une éducation bien supérieures à leur condition. Notre cama-
rade naquit le premier, et* destiné d'abord au commerce, il ne fréquenta, jus*;
qu'à treize ans, que les classes de l'école primaire publique de sa ville natale*
Mais sa grande intelligence, son ardeur au travail, le firent distinguer par sel
maîtres qui décidèrent son père à le placer au collège communal de cette même
ville de Saint- Dié.
Il n'aborda ainsi le latin qu'à un âge relativement fort avancé, et il fut
gêné dans ses études secondaires par des maux de tête assez iongtem
tenaces. U n'en réussit pas moins à dévorer en un an les classes de 8*, 7»,
et 5% pour passer en 4* à quatorze ans, puis pousser jusqu'à la Rhétorique i
clusivement, en remportant chaque année tous les prix de sa classe. En oct
1851, une recommandation éclairée de M. Houel, député des Vosges, lui
obtenir une bourse au collège de Sainte-Barbe où il passa une année en Phi
sophie, deux autres en Mathématiques spéciales. Là, il fit preuve d'une a]
tude peu commune pour l'étude des Mathématiques, et ses succès ail
jusqu'à l'élever déjà au rôle de second père qu'il a toujours conservé dans
famille. Ils ouvrirent effectivement les portes de la même maison à son fi
plus jeune, et celui-ci, M. Isidore Ziegel, put, en s'appuyant ainsi sur son a
faire comme lui des études classiques, monter ensuite aux grades univers!
élevés, devenir enfin le chef estimé d'une institution qui gravite très non
blement autour du lycée Condorcet. En 1854, Ziegel quitta Sainte-Barbe
entrer à l'Ecole, inscrit le deuxième sur la liste d'admission. Le détail suivi
marquera bien la nature souverainement aimable de notre camarade, le séi
que sa première jeunesse avait déjà. Au lycée Louis-le-Grand, il y avait, de
temps, un professeur de Mathématiques qui était aussi maître de Conférences
l'École, et dont les manières étaient des plus sèches.ZiegeL qui avait Ai
dans sa classe au milieu du meilleur groupe des jeunes Barbistes, de
pourtant de sa part et resta toujours l'objet, probablement unique en son gen
d'une estime confinant presque au respect.
C'est à l'École que j'ai rencontré Ziegel, qu'a commencé aussitôt pour
le bonheur, oui ce mot n'exagère pas mon sentiment, l'honneur, ajoute
avec fierté maintenant, d'être un de ses amis intimes. Voisins sur les
des salles d'études et de conférences, du réfectoire, de la Sorbonne, les
tions, les jours de sortie souvent même, nous retrouvaient encore enseml
DE l/ÉCOLE NORMALE 63
toujours l'un vers l'autre par une sympathie qui avait l'inconscience
«lia vitalité d'un instinct; des frères jumeaux ne sont pas plus unis. La per-
morale de cet ami si cher rassemblait tout ce que la nature humaine
fort offrir de noble et d'aimable : un enthousiasme aux vibrations émues
pour le bon et le beau, une horreur attristée du mauvais et du bas, une loyauté
■éticnteuse, une délicatesse exquise, une modestie oublieuse de son mérite
le pins évident pour autrui, une douceur inaltérable, une bonté charmante
qui s'en montrait tant soit peu digne, une chaleur dans ses affections,
fidélité, un désintéressement, un dévouement pou\ant aller jusqu'au
et je parle des années de sa première jeunesse, de celles que dé-
parent lés défauts et les écarts de tant d'autres. Pourtant il savait s'indigner
«outre les vilenies, se révolter contre les injustices; mais nuire ou se venger,
8 ne l'a jamais su. Toujours simple et naïf, presque ingénu, un peu timide, ii
plutôt sérieux et réservé, non morose, comme s'il eût senti, quoique
avec courage, le poids de l'avenir que lui-même et ses proches avaient à
Il s'épanchait toutefois dans l'intimité. Son visage, empreint habi-
toeflement d'une sérénité pensive, s'animait souvent d'un bon sourire, et il ne
craignait pas toujours de s'abandonner aux manifestations d'une gaieté expan-
sée, bien rarement folle, jamais bruyante.
Xoas parlions volontiers de ses proches, de son père qu'il a toujours entouré
ta véritable culte, de cette bonne famille Houel où il avait trouvé un pro-
dans le père, un ami intime dans le fils, de sa ville natale, des maîtres
flfBy avait eus, des beautés de sa chère Lorraine.... Surtout, il gardait
de son frère Isidore, laissé forcément à Sainte-Barbe, et dont il avait,
antique bien jeune, assumé ia tâche de (aire aussi un homme. Les dimanches,
compagnie souvent, il allait le chercher au collège, s'informait de son
fciYaa et de sa vie pendant la semaine, lui donnait des conseils et des en-
couragements, des éloges, bien plus rarement des mercuriales tempérées par
k tendresse fraternelle, acceptées avec la déférence due à un tel atné ; puis,
non marchions devant nous jusqu'au soir dans Paris, sans autre distraction
nae le plaisir d'être ensemble.
Sons an Directeur malade et timoré, avec des surveillants silencieux et in-
finerents, avec un enseignement médiocrement organisé, ayant certains côtés
Ms insuffisants, avec les taquineries de sa discipline, l'École de ce temps
élût un lieu, où, certes, on pouvait vivre tranquille et s'instruire; mais elle
mêlait pas la vaste pelouse ensoleillée, plantureuse, où des poulains de sang
éanouissent pleinement leurs formes et développent joyeusement leurs allures.
Segei, comme bien d'autres, n'y trouva guère que le triste coin où la chrysa-
He doit se reléguer et s'engourdir un temps pour devenir papillon : il y mon-
ta de la soumission, l'application au travail qui lui était naturelle, peu d'en-
tan toutefois, et son développement intellectuel s'y opéra d'une manière
Jhtft latente. Mais plus tard on reconnut facilement sur son esprit l'empreinte
te* hommes éminents que nous avions pu entendre aussi : Briot surtout, Pui-
ma et Delaunay, Lamé et Cauchy un peu, Yerdet, Debray, Deville et Balard*
Qamt à l'École elle-même, à son régime spécial, il n'en a jamais gardé qu'un
frrt médiocre souvenir.
on a pu deviner la simplicité des goûts de Ziegel dont l'âme débordait
te pensées sérieuses, dont la conscience délicate aurait rougi d'imposer à ses
pffents les frais de plaisirs dispendieux. Après son travail, en dehors de la iec-
H
64 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLftVKS
ture, de la conversation, de la promenade et autres délassements communs à
tous les âges, je ne l'ai vu trouver des distractions que dans la musique. 11 la
comprenait et l'aimait d'instinct; il savait en distinguer les pages sublimes et
les admirait avec transports ; môme, il en avait appris les éléments en com-
pagnie de plusieurs d'entre nous qu'avait promplemenl enrégimentés, qu'en-
doctrinait avec chaleur et patience notre camarade Dupaigne, organiste et com-
positeur d'un talent bien rare chez les amateurs, apôtre intelligent de la
méthode Chevé et son premier importateur à l'École. Ziegel se faisait une fêle
de chacun des beaux concerts organisés à Louis-le-Grand par les soins du père
de notre Jeune camarade Landormy, artiste de grande valeur, homme excellent
que j'ai beaucoup connu et aimé; il ne manquait pas une des séances d'apparat
et de propagande, que, dans le grand amphithéâtre de l'École de Médecine,
M. Chevé, assisté de Gounod assez souvent, donnait périodiquement et tou-
jours intéressantes, pour montrer au public les prodiges dont la troupe de ses
élèves était capable ; et il aurait aimé à pouvoir être aussi assidu aux repré7
sentations des théèlres lyriques, aux concerts de musique classique qui com-
mençaient à se populariser. Il se consolait de cette privation en revenant fré-
quemment de la voix aux belles phrases musicales que sa mémoire conservait;
il lui arrivait même de fredonner joyeusement des airs plus légers, des cou-
plets du vieux Caveau, appris de son père dont la belle humeur se plaisait
a égayer par des chansons les desserts des repas de fête.
L'histoire de sa carrière professorale est unie comme celle des peuples
qui n'en ont point, et la raconter en détail ne serait guère que redire ce qtf.
a été écrit ici sur les meilleurs de nos morts. Comme eux, ii a aimé avec uoa
passion concentrée son métier, ses élèves auxquels il a prodigué ses peina
de la classe et du cabinet, son dévouement aux grands Jours, ses efforts conti-
nus pour arriver au parfait, tout cela sans mesure quoique sans bruit. Sa mo;
destie, un certain embarras, qu'augmentait la visite d'un inspecteur, la bonho-
mie de ses allures, la simplicité de sa mise, pouvaient bien produire une pi*
raiére impression médiocre sur Pétourderie de la jeunesse; plus tard toutefoi
leur souvenir exaltait la vénération que laisse toujours à cet âge généreux
rare mérite uni à une bonté plus rare encore.
Au lycée Charlemagne, qui a eu quinze années de sa vie, son savoir et
talent, alors éprouvés, ont laissé un souvenir que le temps n'a pas effacé;
y vantait sa parole claire et précise, ses théories élégantes et rigoureuses;
te 'voyait toujours dédaigner les artifices, les minuties, les considérât!
superficielles, pour s'attaquer au général et ne s'arrêter qu'au fond des ch
En 1860. je l'ai retrouvé, pour la première fois depuis notre envolée
l'École, à Màcon, heureux de sa position naissante et de sa' liberté toujou
en primeur, heureux d'amitiés nouvelles et surtout du contact de son f
qui l'avait suivi pour rester plus longtemps sous son aile. A la même époque,
voulut bien me visiter à son tour, me permettre de montrer à mes deux
milles le rare ami qu'en lui l'École m'avait donné. Notre maison hélas ! n'a
le revoir; chacun néanmoins n'en a pss moins vécu avec lui jusqu'au
L'agrégation semblait le peu préoccuper, détourné qu'il en était par les
dus à sa classe, a son frère, à des élèves particuliers peut-être, par d'auti
études, si je me souviens bien, il s'est effectivement adonné avec passion
l'économie politique, et il me confondit d'une indicible stupéfaction le jour
il me révéla l'existence d'un monde alors ignoré de moi, en m'expliquent av
J
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 65
< autorité Ja consistance et l'objet de cette science, en m'apprenant le nom de
Frédéric Bastiat, en me résumant avec une verve entraînante le pamphlet
« Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas » et d'autres écrits du grand écono-
miste. Mais déjà il entendait confusément les appels d'une vocation plus haute,
et il rêvait à Paris, moins attiré par ses fascinations propres que pour la possi-
bilité d'y réunir un jour tous ses proches avec lui.
i H ne tarda guère à y être nommé, poussé sans aucun doute par sa place de
premier remportée peu après au concours d'agrégation. Là je pus enfin, son
hôte plus d'une fois, le retrouver à moins longs intervalles, revenir avec lui
sur mille sujets, à des entretiens, à des épanchements, dont le temps n'avait
pu rompre le fil, jouir de l'unisson de tous nos sentiments.. . savourer pleine-
ment en un mot les charmes d'une amitié singulière dopt nos séparations
avaient toujours rajeuni Ja vieillesse.
Je me souviens surtout de ma visite de 1878, époque où le rêve de Ziegel
avait trouvé depuis longtemps sa réalisation complète, où je pus voir enfin
«es parents adorés qu'auparavant mon imagination seule connaissait. La réussite
des projets conçus de iongue main aussi avait uni son frère à une parente
dont la famille habitait Paris et l'avait placé à la tête de l'ancienne institution
tipringer; là, très affairé, soucieux d'intérêts multiples et plus pressants que
ses études autrefois, il n'avait pas cessé tout à fait, pour autant, d'être un
papille pour son aîné. Le père et la mère, assis maintenant au foyer de
leur fils cadet, s'y reposaient de labeurs bien longs et pesants, soutenant encore
une part du fardeau de son administration économique; des filles aimables
[et des gendres, retenus dans d'autres quartiers par des affaires commerciales,
[venaient, chaque jour pour ainsi dire, aider leurs frères et leur belle-soeur à
fendre à ces auteurs vénérés l'affection, les attentions, les soins que leur
jtofimce avait reçus; des parents, quelques amis assaisonnaient souvent par
teurs visites la douce uniformité de cette vie familiale. Dans la tendre
Reconnaissance de leurs enfants réunis autour d'eux, dans le spectacle
quotidien de leur prospérité, de leur considération méritées, dans les caresses
des petits-enfants qui étaient venus, M. et M— Ziegel trouvaient, avec un
tepos encore utilisé, la juste récompense de leurs années plus jeunes, em-
Ptyées au bien, au travail incessant pour les leurs; ils mettaient en action
proverbe voulant que la fin d'une digne vie soit, le soir d'un beau jour. Et
tfétait plaisir de lire sur leurs bons visages toujours épanouis une satisfaction
mélange qu'ils ne songeaient guère à cacher, de voir certains sourires
mon ami trahir la joie d'avoir pris la grande part dans la préparation de
bonheur. Ces souvenirs sont pleins pour moi d'une douceur pénétrante ;
ne puis y retourner sans songer aussitôt à la vie des anciens patriarches,
ni les âpres nécessités de notre siècle, ses conventions plutôt, ont rendu
charmes si difficiles à goûter. Je songe bien plus encore aux amitiés que
loua ces braves coeurs m'ont prodiguées à l'envi, aux bontés surtout dont
s copiaient mon fils encore adolescent, que je leur avais amené, qui devait
jour étudier à Paris, que faisait trépigner de joie la pensée de trouver une
famille dans la leur. Et cependant la mort devait bientôt hélas ! m'enlever
fils, frapper sur mes amis des coups réitérés !
Ole commença par le père, creusant à la place de son entrain et de sa bonté
viale un vide impossible à combler. Envahi par le chagrin, comme désem-
paré, Ziegel paraît avoir pris en dégoût les minuties quotidiennes de l'ensei-
*
1
66
ASSOCIATION DKS ANCIENS ELEVES
gnement qu'autrefois il aimait ; il prit un congé et entra dans la Commissioi
des examens d'admission à l'École spéciale militaire. Outre une compétence;
assurée et une probité sans défaillance, ces fonctions assez redoutables exigent
du sang-froid et de la présence d'esprit, une attention résistant au surmenage,
une résolution hardie par moments, toujours inébranlable; aurait-on pu les
croire bien appropriés à une nature ayant des cotés timides et quelque non-
chalance, rêveuse a ses heures, bonne à l'excès ? Ziegel y excella pourtant i
l'pdmiration de tous; il s'y surpassa lui-même, jusqu'à rendre accessoire port
sa réputation le souvenir de ses succès dans la éhaire ; si bien, qu'en lui coiH
liant plus tard la présidence de la Commission, le Ministre de la Guerre ne t|
sans doute que ratifier le sentiment unanime de ses collègues. Biais, laissoo*j
les parler. « une compétence incontestée, de la perspicacité, un jugai
» ment sûr, une bienveillance calme et patiente, une conscience scrupuleoa
et une passion de l'équité qui allait jusqu'à lui causer un véritable tour-
ment... Il excellait à organiser nos travaux,... il était actif, exact, vigilant
prenant pour lui-même plus que sa part du fardeau commun.... » (l). < Soif m
justice... Fin et perspicace, malgré sa simplicité et sa bonhomie... Sa coûh
cience d'examinateur ne peut être surpassée... Très patient, très attentif,!
suivait les tentatives des candidats. Il n'imposait jamais ses idées : il les g»
dait pour lui... Organisateur hors de pair, réglant les plus menus détails, pea-
sant à l'imprévu, réparant ies petits accrocs... Nous l'avions surnommé fl»
peccaUe » (2). « un caractère d'une rare modestie, également ex
d'une fausse humilité et accompagnée d'une fermeté que rien n'ébran
homme de bien, collaborateur infatigable... Jamais l'Administration de
Guerre ne fut mieux inspirée que le jour où elle le choisit pour présider
diriger les travaux de la Commission. Il apportait à ces fonctions une ard
une compétence, une impartialité que d'autres peuvent égaler, mais di
ment surpasser... Il s'efforçait, au grand avantage du pays, d'élever, d'à
en année, le niveau dés épreuves, prenant les cahiers d'examens de
digne prédécesseur, M.Fubre, y constatant une suite, une logique corresj
dant à ses vues, s'appliquant à porter plus loin cette œuvre si utile. Qu
étude curieuse pourrait faire qui recevrait communication des pi
cahiers qu'il a laissés à son tour ! Sa règle invariable était d'ignorer les pro
nances (des candidats)... ses balances étaient inexorables .. Prévoir, po
à l'économie des examens, telle était sa manière, afin d'éviter les erre
d'une machine aussi compliquée, que, du reste, il avait reconstruite de toi
pièces pour le plus grand bien des jeunes candidats et de ses collègues
il était adoré... Que de fois il a passé ses nuits dans l'insomnie, afin
d'autres pussent dormir tranquilles !... (Sa seule bannière) fut celle de 1
neur et du devoir rempli sans relâche et obscurément.. » (3).
Regardons encore à la loupe cette photographie mignonne d'une scène
Concours : « A ses débuts dans la Commission, on allait, en interprétant
* reusement le règlement, exclure è cause d'un zéro en équitation, un fils
» gendarme à pûd, qui sans cela aurait été admis. Ziegel protesta contre
> sévérité excessive, en faisant remarquer que le pauvre garçon n'avait
fi] Viotéjoox, discours prononcé sur la tombe de Ziegel.
(2) Rebière, notes particulières communiquées à l'auteur de cette notice.
(3) J.-N. Charles, notes particulières communiquées à l'auteur de cette notice.
1
r
de l'école normale 67
» qu'un zéro partiel, et non un zéro total pour les exercices physiques. Le
9 Ministre de la Guerre finit psr donner raison a notre ami, et le petit gendarme
• fut inscrit sur la liste (1). » Certes, on peut s'indigner ou sourire quand on
▼oit jusqu'où les insignes de la Légion d'honneur ont pu s'égarer; mais il faut
bien s'incliner devant l'étoile dorée qui orna la poitrine de Ziegel ; on eut
d'ailleurs les plus grandes peines à obtenir qu'il se laissât présenter.
H avait le goût et l'instinct des sciences, avec prédilection pour les mathé-
matiques dont les grandes beautés excitaient son admiration. Il apercevait les
choses par intuition, de préférence, sachant ensuite les démontrer simple-
ment; mais il ne s'évertuait pas à les chercher, parce qu'il était sans am-
bition; il se publiait rien, parce qu'il était trop sévère pour lui-même, parce
troll n'aimait pas le bruit de ses pas. Pouvait-il s'enhardir à inscrire son
nom en vedette sur des pages imprimées, lui qui, un jour, a rougi d'avouer à
on collègue son rang d'agrégation, qui me Ta toujours laissé ignorer ? Pourtant
on a pu savoir qu'il travaillait pour lui-même, et il a laissé, sur des points
variés des mathématiques, une foule de notes éparses que son frère songe à
mettre en ordre et à publier, où, sans aucun doute, on trouvera quantité de
choses remarquables.
Les autres préoccupations de son esprit allaient aux questions politiques et
sociales, dont il parlait volontiers, qu'il comprenait en homme de droiture et
de sens, en disciple de Bastiat, en vrai libéral. Il était républicain par tempé-
rament, non par ambition, sans croire tout assuré pour la France par une
.telle étiquette. Il suivait au contraire d'un œil attristé les événements du
dehors et du dedans, partageant pour l'avenir les inquiétudes des bons citoyens.
Sur le suffrage universel, fonctionnant au moins comme chez nous, je crois
tyill avait perdu toute illusion depuis longtemps. La guerre, même juste,
effrayait sa prudence et son humanité, a l'appui de son patriotisme, rappor-
jterai-je qu'il s'est écrié : c Ah 1 si nous pouvions de nouveau examiner à
9 Strasbourg et à Metz ! » ? Pour être un bon Français, il en coûte plus hélas !
que des amplifications oratoires faites à tout propos sur l'Alsace et la Lorraine:
D faut sentir, penser, agir comme Ziegel, servir l'État, chacun dans sa sphère,
somme il l'a servi dans la sienne. Le jour où nous le ferions tous, au lieu de
réciter des phrases sonores, verrait promptement retrouvé bien plus que les
provinces perdues.
; Né dans la religion Israélite, Ziegel y était attaché, parce que ses parents
nvaient été tous avant lui ; quant à ses dogmes, à ses observances, il se
préoccupait des uns dans la mesure où les esprits éclairés de toutes confes-
sions peuvent s'intéresser aux controverses théologiques, sachant se plier aux
intres dans celle que les bienséances du moment pouvaient lui prescrire. U
n'en a pas moins mérité cette exclamation échappée à un collègue de la Com-
mission de Saint-Cyr : c On trouverait difficilement un meilleur chrétien que
• ce juif! »
! Sans Tavotr résolument voulu, puisque sa première jeunesse a caressé de
pgues projets de mariage, Ziegel est resté célibataire, retenu par une certaine
■ertte dont il n'était pas exempt, par la vie de famille dont il prisait par-
dessus tout les charmes, mais dont il n'avait jamais été absolument sevré. Il
m trouva, d'abord un peu rudimentaire, dans la société de son frère qui s'est
(i) Rebière, loc. cit.
L
68 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
rarement séparé de lui ; la réunion d^ tous ses parents à Paris, la réalisa ua
peu plus tard dune manière qui ne lui a laissé rien à désirer au deiè. Cc&
au milieu d'eux, au rang d'un second chef, qu'il passa le dernier tiers de si
vie, occupant ses loisirs à les aimer sans mesure, partageant hélas ! avec eux
bien des douleurs communes, car son père et sa belle-sœur, un digne beau-
frère, puis la sœur devenue veuve et rentrée sous le toit de la famille pour h
réchauffer par son contingent d'affection, s'étendirent successivement dans U
tombe. Dans le flls et la fille de son frère, U trouva des enfants à chérir comme
s'Hs eussent été les siens ; il voulut diriger presque seul leur éducation, pois
leur instruction; et leurs caresses, leurs succès, purent fournir à sa paternelle
sollicitude les récompenses qu'elle avait désirées. M. Félix Ziegel fit honneur à
ses soins en entrant fort jeune à l'École polytechnique pour en sortir ingénieur
des constructions navales. Mlle Félicie pourrait briller dans le monde par lot»
les dons : elle préfère donner sa vie aux malades, se vouer à l'art austère <fy
guérir ou soulager les maux. Mais rien n'approche des soins attentifs, préve-
nants, caressants, qu'il a prodigués à sa vieille mère clouée sur un fauteuil par
la faiblesse et les infirmités de la vieillesse extrême : passer des heures auprès
d'elle qui le redemandait toujours, la servir de ses mains, la distraire par des
lectures, l'amuser par des causeries, la rassurer, l'encourager par un visage
joyeux, l'égayer par des plaisanteries, la câliner par toutes les mignardises...
Non, une jeune mère ne peut couver avec amour plus tendre le premier aé
qu'elle allaite encore ! Que de fois j'ai troublé l'accomplissement de ce pieux
devoir par ma visite que ces seuls mots annonçaient : « Eh bien, quoi? c'est:
Méray. » Mais autrefois elle avait bien longtemps bercé son petit Schmoul sar
ses genoux, elle avait choyé son enfance maladive ; plus tard il l'avait vue, lai
radieux, il la voyait encore si Hère de lui... Ah! plaignons les quatre-vtagfc
neuf ans de la pauvre femme, partageons son chagrin d'avoir été oondai
à survivre à un pareil fils !
Tel est le cadre fait de devoirs remplis, d'affections partagées, au mi
duquel la douce et noble figure de mon ami a pu se montrer à quelques^
de ceux qui me lisent. Je n'ajouterai rien à ce qa'ils ont sûrement deviné,
mentionnant sa tolérance parfaite pour les opinions d'autrui qu'il pou
croire sincères, sa répugnance insurmontable pour la prétention, la para
le convenu, en disant qu'il aimait à rendre service, môme en dehors de to
reconnaissance attendue, qu'il s'occupait avec empressement et chaleur
humbles et des petits. Mais, pour l'exemple autant que pour sa louange,
tiens à conserver de lui, cette marque d'un désintéressement poussé
l'extrême. Dès la cinquième année de son congé, il aurait pu obtenir sa
a la retraite, en cumuler la pension avec l'indemnité annuelle des exai
leurs d'admission à Saint-Çyr. U ne le voulut pas cependant, le cas
douteux pour sa délicatesse, et il préféra attendre ses soixante ans. renooç
ainsi à près de 25,0G0 francs qu'autrement il aurait touchés. J
Les traits de Ziegel ne nous auraient pas été conservés, s'ils n'eussent étal
surpris un jour au milieu d'un groupe formé par les membres de la GommiN
sion de Saint-Cyr. Ils sont réguliers et avenants, ils respirent l'intelligence,^
finesse et la douceur qui ont été l'étoffe de son caractère. Il était de petite taitt|
et d'une complexion plutôt délicate; mais, sobre et attentif à sa santé, il a eaj
des indispositions fréquentes, jamais de maladies bien graves. Avec un cer-
tain alourdissement, et la fatigue aidant, ses dernières années lui avaient ajn
T
DE L'éCOLB NORMALE
69
des insomnies, des douleurs rhumatismales, et, malgré les instances de
fflègoes et de ses amis, il était à peu près résolu à résigner ses fonc-
feiaminateur. Mais rien ne pouvait faire prévoir sa fin amenée presque
u par une complication de la vague et capricieuse maladie connue
le nom dMnfiuenza. Ayant toujours redouté la mort (qui fa jamais envi-
:de sang bien froid ?) il Ta vue sans trouble pourtant, s'asseoir sur son lit;
moment il a appelé ses proches : « Cette fois, c'est bien fini, leur dit-il,
issez-moi encore; je crois n'avoir fait de mal à personne », et il s'est
doucement. Parmi les honneurs rendus à sa mémoire, et ils n'ont pas
b, je rapporterai seulement celui qui, peut-être, l'aurait le plus touché :
►prêtres catholiques attachés comme Directeurs ou Professeurs à des écoles
irant à Saint-Cyr, se sont honorés, eux et leur robe, en apportant aussitôt
temille éplorée, les tributs écrits et bien désintéressés désormais, de
«ion, du respect, des regrets qu'ils devaient comme tant d'autres à ce
f. à ce bon. Que n'ai-je pu lui payer plus dignement celui de mon amitié !
aefpi ! Ah Gourcelles ! Pauvres amis que j'appellerai toujours ! Fallait-il
ttont aimer, puisque maintenant vous ne me répondrez plus !
Charles Mvray.
MDotion de 1855. — Desdouits (Théophile), né à Paris, le 20 juin 1836, mort
tilles, le 25 mars 1898.
phile Desdouits était un des hommes qui faisaient le plus d'honneur à
île Normale et à l'Université. 11 était né dans une famille universitaire et
tienne. Son père, M. Léon Desdouits, successivement professeur à Saint-
s, à Stanislas, directeur de l'École Normale de Versailles, inspecteur d'Aca-
à Bourges, est encore honorablement connu par des ouvrages d'êduca-
fondée sur la religion. M. Bénard était son oncle. On peut dire que
thile Desdouits fut destiné par sa naissance à représenter la foi et la
lie chrétiennes dans l'Université. 11 ne quitta sa famille que pour entrer
k Normale, en 1855, et il fut un bel exemple de ce que peut produire
rtfon du foyer jointe à l'instruction du lycée. 11 conserva bien au delà
[renfance cette innocence parfaite que l'âge transforme naturellement en
i. n inspirait à ses camarades [je m'en souviens), une sorte de respect
aeux. Ce parfum d'innocence continua à l'envelopper dans toute sa jou-
et plus tard, à l'École même, nous l'appelions entre nous « le petit
ils », quand déjà il était arrive, bien avant la plupart, à la maturité de
et du caractère. Elève du lycée de Versailles en 1851-1854, du lycée
en 1854, il s'était lié — qu'on me permette encore ce souvenir per-
1,-sur les bancs du lycée de Versailles, avec Blondel, dont ^rapprochaient
■ Vacation semblable et des goûts analogues : Ce ne fut pas le hasard qui
lenrs deux noms en tête du palmarès du Concours Générai en 1855,
aits avec le prix d'honneur de dissertation française et Blondel avec le
1 prix : c'étaient les mêmes habitudes, les mêmes goûts, la même pré-
pour les études sérieuses. Ils se retrouvèrent à l'École, où Desdouits
en 1855 et Blondel en 1856. Les Normaliens du temps associent dans leurs
▼enirs ces deux jeunes amis, Desdouits avec sa haute taille, sa bonne mine
!*»wurire confiant; Blondel, avec sa figure pâle, mélancolique, qui sem-
ât marquée pour une fin prématurée. Desdouits fut un des bons esprits qui
70 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
prouvèrent par leurs progrès et leurs succès, qu'on pouvait même alors, ne
pas perdre son temps à l'École : ce fut d'ailleurs de sou temps, et au profit de
$a promotion, que l'École, relevée d'une longue disgrâce, fut autorisée de
nouveau à présenter à l'agrégation ses élèves de troisième année. Desdouits
fut reçu à l'agrégation des classes supérieures, et nommé professeur de troi-
sième à Bourges, et de seconde à Orléans. Cependant, il se préparait à ren-
seignement de la philosophie qui était sa véritable vocation. Quand on eut rétabli
l'agrégation de la philosophie, il se trouva bientôt prêt. Il passa alors
dans la chaire de philosophie à Bourges, 1866. Bientôt il eut deux thèses prêtes
pour le doctorat, la thèse française sur la liberté et les lois de la nature, U
thèse latine sur la philosophie de Nicolas de Cusa. Il fut reçu docteur avee
éloge en 1868.
A son entrée dans la carrière, Desdouits était remarqué parmi les Jeun
philosophes qui tenaient haut et ferme le drapeau du spiritualisme (1).
On lui offrit alors la chaire de philosophie à la faculté de Grenoble :
gneroent supérieur convenait à ses goûts studieux. Mais Desdouits s'étai
en 1859. Des intérêts et des affections impérieuses ne lui permirent pas ta
s'éloigner de Paris, il se sentait fort, il aimait l'action, il la croyait plus fruc-
tueuse dans un lycée que dans une faculté ; ;il renonça à l'enseignement
supérieur, il accepta la chaire de philosophie de Versailles, qu'il occupa jusqrt
sa retraite, c'est-à-dire pendant vingt ans. Dans cette chaire, il se montra à II
hauteur de ses prédécesseurs, dont l'un avait été M. Bersot. Pénétré de
gravité de ses fonctions, sachant que les convictions dirigent la conduite
hommes intelligents et instruits, il se crut responsable de l'avenir moral de
élèves. Non content de leur exposer la doctrine dans de claires et savantes 1
il se mettait encore à la disposition de chacun d'eux pour donner des cela
sements supplémentaires et pour répondre à des objections ; il provoquait
confidences pour raffermir les croyances. « J'ai cru, me disait-il, que j'<
professeur de philosophie pour discuter avec les élèves, et résoudre tout
leurs difficultés. » En multipliant ainsi ses devoirs, il ne songeait pas à
santé, qui, d'abord très robuste, donna bientôt des signes d'affaiblissement,
gorge se fatigua de bonne heure, et comme il continuait à ne pas se ménager,
il fut obligé de s'arrêter un peu avant d'avoir atteint l'âge légal de la
traite (1891).
Cependant l'enseignement de sa classe ne suffisait pas à son ardeur pour
défense du spiritualisme. Il écrivait, il publiait, il remportait des prix ai
concours de l'Académie des Sciences morales et politiques ; il prenait la
dans des conférences à Versailles ; il rédigeait des articles pour la Revu
Philosophie chrétienne et différentes publications.
On peut dire qu'aucun professeur de philosophie dans les lycées ne le sur-
passa par le nombre et la qualité de ses publications. On a de lui, pour
parler que des volumes séparés, sur des sujets philosophiques :
De la liberté et des lois de la nature, 1867.
De Nicolai Cusiani philosophia, 1867.
La philosophie de Kant d'après les lois critiques, 1876.
La métaphysique et ses rapports avec les autres sciences, 1880.
(1) M. Janet, La philosophie française au XIX* siècle, page 272. M. Ravaisson, J*
philosophie en France, page 256.
DB i/ÉCOLE NORMALE 74
La philosophie de l'inconscient, 1893.
La responsabilité morale, 1896.
Le Panthéisme, 1897.
Dans cette œuvre si considérable, il est facile de reconnaître une tendance
unique. Desdouits, avec sa grande intelligence, comprenait les objections faites
au spiritualisme traditionnel, il en sentait la gravité, et, sans en être ébranlé,
il se faisait un souci d'y répondre. Un spiritualiste ne vit pas impunément dans
cette fin de siècle ; le mouvement philosophique du temps ne laisse pas sa foi
en repos. Desdouits prit et reprit la plume pour soutenir ses chères convic-
tions. Il se chargea particulièrement de défendre les principes du spiritualisme.
Ces principes sont là, où Descartes les a vus, dans le bon sens, qui est un
effet spiritualiste, tant qu'il suit sa pente naturelle et n'est pas contrarié par des
*fficultés d'origine savante. C'est donc l'autorité du bon sens [que Desdouits
voulut raffermir, avec l'ambition de démontrer que, soumis à un examen
attentif, le bon sens est éminemment scientifique. « Tout cela, dit-il (1), est
(tellement évident, tellement simple, qu'il semble inutile et presque puéril de
ite dire : mate ce sont précisément les vérités les plus vulgaires, les plus évi-
dentes, dont on peut douter ; il faut donc bien les redire et les proclamer
iien haut ; il faut les démontrer, absolument comme si elles en avaient
besoin. » Sa modestie ici diminue la portée de son œuvre. En se vouant à la
(défense du bon sens, Desdouits entrait en entier dans toute la controverse de
lia philosophie moderne, depuis Kant, à qui il consacrait le plus important de
•es ouvrages, jusqu'aux plus récents de nos contemporains ; il s'engageait à
Éraiter à son tour du noumène et du phénomène, de la cause et de la condi-
tion, de la liberté et de la nécessité, de l'entendement et de la raison, etc.
(C'est-à-dire à aborder les plus épineux et complexes problèmes. 11 s'acquitta
Plamment de la tâche qu'il s'était tracée ; il mit en lumière, par des analyses
cates, des faits importants et favorables à sa cause ; il renouvela, sur bien
ides points, l'argumentation du spiritualisme, il répondit victorieusement à
«beaucoup d'objections, toujours dans un style concis et ferme qui donne à sa
Emsée une expression presque scientifique. Dans ce temps de tourmente phi-
sophique, un chapitre de Desdouits est une des meilleures lectures que Ton
poisse faire pour raffermir un spiritualisme chancelant : me trompé-je ? il me
.semble qu'il a brillé au premier rang des spiritualistes contemporains. Je me
|Mte de dire que lui-même ne s'est jamais placé si haut.
É théories philosophiques, il descendait volontiers aux ^applications so-
et il y apportait le même esprit. 11 opposait aux rêves :des réformateurs
ts réels et les vérités de bon sens. U montrait aux pauvres ce qu'ils
ient attendre de la société, ce qu'ils en avaient déjà obtenu, et ce qu'ils
devaient surtout demander au travail et à l'économie. 11 présentait ces prin-
cipes d'une saine économie sous une forme attrayante pour des lecteurs qui
n'avaient pas l'habitude des abstractions ; il se faisait comme un délassement
de cet enseignement populaire. De là, beaucoup de petits traités, agréables à
fre et cependant instructifs, comme Y Histoire d'un ouvrier, le Philosophe de
îêtelier, les Causeries d'un instituteur ; on y trouve l'aménité et la finesse
de sa parole, que nous constations déjà en discutant avec lui dans les corridors
de l'École.
(i| La Responsabilité morale, p. 148.
78 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Desdouits n'a eu que trop souvent dans la vie l'occasion d'appliquer ses
principes chrétiens et spiritualistes de résignation et de confiance en Dieu. Je
puis dire, en me rappelant ses deuils nombreux et prématurés et, dans le
nombre, la mort de M— Desdouits, qu'il eut plus que sa part de douleur en ce
monde. Sa foi dans le bien n'en fut pas ébranlée ; la religion chrétienne lui
avait enseigné l'usage et le prix des afflictions ; il était de ceux à qui le devoir
suffit pour bénir la vie. 11 eut aussi plus que sa part de devoirs ; mais il n'au-
rait permis à personne de l'en plaindre ; il prenait plaisir à les multiplier et à
les étendre, dans sa famille, comme dans sa classe. Fils, mari, père et frère,
il ne croyait jamais avoir fait assez pour les servir ; il cherchait partout le
bien à faire, et ne se croyait pas quitte envers les pauvres pour quelques sages
conseils et quelques bonnes paroles.
11 continuait, dans la retraite, ses savantes études, et venait même de com-
poser une réfutation du panthéisme que l'Académie des Sciences morales et
politiques avait récompensée, lorsque l'influenza aggrava sa maladie chronique.
Il se sentit sérieusement atteint et se prépara chrétiennement à la mort Le
mal sembla un instant lâcher prise, et il m'écrivit qu'il allait bien, absolument
bien. 11 se trompait ; ce n'était pas le mal qui se retirait ; c'était la mort qui
s'approchait, clémente, douce, en faisant grâce à Desdouits des dernières con-
vulsions de la chair ; on peut dire à la lettre qu'il mourut en souriant, laissant
aux siens le souvenir consolant de ses vertus, et à ses collègues, à ses élèves,
et à ses amis, l'impression d'un esprit d'élite dans une âme à la fois candide
et vaillante. Justice fut rendue avec éclat aux vertus de l'homme et au mérite
dû philosophe par son digne successeur, dans le discours prononcé sur sa
tombe. M. Thomas rappela en termes élevés les qualités de pensée et de style
qui avaient sept fois mérité les suffrages de l'Institut ; cette largeur d'esprit,
qui comprenait toutes les doctrines, cette tolérance qui était un effet de l'in-
telligence autant que du cœur, enfin ces qualités brillantes qui se manifes-
taient, comme les vertus de Desdouits, malgré une modestie qui cherchait à
les cacher. M. Thomas se faisait ainsi l'éloquent interprète de la foule émue
qui avait accompagné à sa dernière demeure le savant, le maître aimé, ie
collègue excellent, le vieux camarade, et aussi l'ami des pauvres, le bienfai-
teur discret, et le bon citoyen.
ROVKT.
Promotion de 1858. — Gérard (Jules-Francisque), né le 14 avril 1839 à Wis-
sembourg, décédé à Montpellier le 2 janvier 1898.
Jules Gérard, l'administrateur distingué et l'homme excellent que l'Univer-
sité vient de perdre, était né à Wissembourg, dans cette petite cité d'Alsace
qui fut longtemps un de nos avant-postes du côté du Rhin, et, pour cela même,
ressentit la première, il y a vingt-huit ans, le choc désastreux de l'invasion. Ses
études, ça et là interrompues et reprises, au hasard des changements de gar-
nison de son père, furent brillantes, et assurèrent son succès au concours de
l'École Normale, où il entra à dix-neuf ans. 11 en sortit troisième de sa promo-
tion, obtint le rang de premier à l'agrégation de philosophie, et fut nommé, une
fois agrégé, à la chaire de philosophie de Besançon qu'il occupa avec éclat peu- \
dant dix ans.
C'est à cette époque de sa vie qu'il faut rapporter une étude qu'il laissa
i
j
DB L'ÉCOLB NORMALE 73
«irir lentement dans sa pensée et qu'on peut appeler son œuvre. Elle était
owaeree à la Philosophie de Maine de Biran. il parut intéressant au jeune
tt distingué professeur de se placer à l'un de ces moments décisifs dans l'his-
toire des doctrines, où la réalité, oubliée longtemps pour le phénomènere, prend
lie à sa source même et se retrouve dans V action. On ne peut nier que la
jrwde originalité de la philosophie moderne ait été de rapprocher Vôtre du
Awwr, et de combiner en une seule idée celle ^énergie, la réalité et le mou-
ment même qui la réalise. L'antiquité parait avoir flotté toujours entre
l'écoulement où rien ne demeure, et la stabilité, où rien ne change. D'une
|tf, le phénomène, insaisissable; de l'autre, en sa nature définie et achevée,
Née ou l'acte. Le premier, dans les temps modernes, Leibniz opposa à l'un et
àfmtre de ces termes l'idée de force, mais il parut plus préoccupé de l'appli-
|Krà la nature que de l'expliquer. 11 était réservé à Maine de Biran de l'ana-
iVf en psychologue dans le fait précis, positif et incontesté de V effort.
Cesi sur cette analyse que Gérard concentra toute son attention ; c'est elle
pi inspira son bel ouvrage, et j'estime, après avoir relu les pages remarqua-
et toutes pénétrées de lumière qu'il lui a consacrées, que le philosophe
«son interprète sont digues l'un de l'autre, et méritent de n'être plus séparés,
Qu'on me permette de rappeler un important chapitre de l'étude de notre
È.D se rapporte au problème de la liberté qu'enveloppe, on le sait, la théo-
kteYeffàrt et donna lieu en Sorbonne à une discussion aussi animée que
le. — L'acte de franc arbitre est-il libre d'une liberté absolue? — « Oui,
Haine de Biran, car l'action est l'absolu de l'être, et comme absolue, il
bien qu'elle soit autonome et s'appartienne. » — Gérard n'en disconvient
mais il croit que, tenue d'opter entre la raison et son caprice, la liberté
soins libre en suivant son caprice, qu'en se donnant à la raison. Telle est,
noms, l'opinion qu'il 8 cherché à faire prévaloir dans son ouvrage, et vail-
tsoutenue devant ses juges. Sur ce point, pourtant, sa pensée a évolué,
le ne félicite d'avoir été le témoin et le confident de ce progrès. Toujours
tfcà-téle avec son problème, il vit bientôt — et d'une claire vue — que
est à lui-même son moyen, à lui-même sa fin, qu'il met sous nos yeux
■inde d'une activité qui se dilate, qui se dépasse, et que le pouvoir de se
de se dépasser, n'est que l'élan profond, essentiel de l'être, cherchant à
** Mus que lui, tout en restant lui.
Là était, selon Gérard, la solution du problème, et, à mon humble avis, il ne
«trompait pas. L'activité qui se tend ou se relâche, non au gré de quelque
fttf même rationnel, mais à son gré et par son propre effort, quand elle
*^ et dans la mesure où elle le veut, est-ce donc là l'arbitraire ou la pleine
^session de soi? Elle doit se donner à la raison, sans doute; et elle le com-
W, et elle se donne, mais elle se donne librement, ou plutôt, sans s'aliéner
Miellé se prêle, sûre, puisqu'elle s'appartient, de pouvoir à chaque instant
**pendre. Ainsi, en ce fait et comme en ce signe triomphant de l'effort,
taroe est vainqueur du destin. Debout, dans le déchaînement même des
J^lâons instinctives et des passions, il peut se dire, fièrement et à bon
■*» libre et responsable.
to toc pardonnera ces considérations abstraites, mais j'ai voulu me mettre
tcffiorméme de la pensée du philosophe et livrer à ceux qui l'ont connu de
*** près que moi, l'idée directrice de sa vie. On s'expliquera mieux à pré-
sence cher disparu, ce que fut l'homme intérieur. Gérard, on peut le
74 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
•
dire, a vécu de sa foi philosophique, et son existence tout entière en a tiré sa
belle unité. Ce que je voudrais dire bien haut, à cette heure où tout exemple
de beauté morale prend un si haut prix, c'est que loin de se reruser aux diffi-
cultés et aux obstacles pour se faire è lui-même une vie plus égale et plus
commode, il les abordait volontiers de front, et avec une intrépidité qu'ont bien
connue ceux qui, sous le calme de sa physionomie impassible, savaient lire
son esprit de résolution et entendre les tiers battements de son cœur. Jamais,
je l'affirme, il n'a sacrifié aucun intérêt à son bien-être, et alors même quil
n'avait à compter avec aucun intérêt étranger, il songeait à son propre progrès,
se faisait une loi de l'entraînement, et essayait, jour à jour, de réaliser dans
sa vie un idéal de conduite toujours plus haut. Ce besoin d'exercice et de saine
fatigue, au moral comme au physique, était devenu chez lui une passion , il ,
aimait è se dépenser pour se refaire et usait de tous les moyens pour (aire
comprendre à la jeunesse que rien, dans la vie, n'est plus précieux et plus
fécond que l'effort. C'est aux époques d'inspection dans les classes qu'il reve-
nait de préférence sur cette idée. Il faisait alors volontiers reloge de l'éducation
anglaise qui trempe les âmes en tendant, toujours et sans trêve, le ressort
intérieur du vouloir. Vouloir, et se dire sans cesse à soi-même que, ce qu'oo
veut, on le peut, ou Ton doit le pouvoir un Jour, il n'est pas pour l'ame de
plus noble et de plus forte gymnastique. Et, à ce propos, notre ami s'étonnait
souvent que, de la philosophie du phénomène, de cette philosophie de surlace
qui est celle de Locke, de Hume, de Mill, et où il semble que la profondeur
manque pour y semer et y faire vivre l'énergie, fût sortie, en Angleterre, une
discipline si remarquable de ferme vouloir et de courage, tandis que, che*
nous, par un événement tout contraire, la volonté, amoindrie et comme dis-
persée, se trouve mal répondre aux conceptions d'une philosophie qui est
nôtre. Elle est nôtre, en effet, cette philosophie de l'effort que l'histoire oppo-
sera aux deux courants étrangers du phénoménisme et de l'idéalisme ; qui est
la vraisemblance même, s'il faut que tout, en dernière analyse, repose sur la
force seule, par définition, sans support, mais qui, de quelque façon que théo-
riquement on la juge, est bien faite, on l'avouera, pour porter au plus haut
point le sentiment de la responsabilité, pour donner à l'âme la conscience d'un
pouvoir de création intérieure presque divin, pour inspirer enfin l'enthou-
siasme et comme l'ivresse de l'action. Singulier accident, contraste inexpli-
cable! La doctrine la plus hautement morale a porté ses fruits ailleurs que chex
nous. Nous avons semé -, d'autres récoltent. Ce n'est point ainsi, en vérité,
qu'il faut entendre la division du travail.
Détachons-nous de la pensée intime du philosophe pour le suivre dans sa
vie publique, et repassons sprès lui sur les principales étapes de sa carrière.
11 fut toujours la modération et le désintéressement mêmes. Gérard cédait à ses
amis le soin de concevoir pour lui des ambitions dignes de lui; il laissa tou-
jours son mérite le désigner seul et le promouvoir, comme de lui-même,
aux emplois qu'on lui confia. Dans la période de sa vie universitaire, qui
s'étend de 1876 à 1882, il fut appelé à enseigner la philosophie à la Faculté de
Clermont, puis à celle de Nancy, dans un poste qui est l'ambition de l'élite, car.
il faut qu'en face des grandes écoles de l'Allemagne, le génie de la France y
soit représenté avec honneur. Le philosophe — est-il nécessaire de le
dire! — s'y sentit plus que nulle part à l'aise, et depuis, il ne s'est jamais
rappelé sans une vive joie, ces années, chères entre toutes, où il put largement
J
de l'école normale 75
tirer parti de ses aptitudes, initiant ses disciples aux critiques fécondes, ou
leur ouvrant la voie pour les faire entrer après lui dans le vif des hauts pro-
blèmes.
Mais la santé de notre camarade était loin de répondre à son zèle, et plus
il se donnait libéralement, plus il pouvait craindre de se voir trahi par ses
forces. C'est alors que lui fut offert le gouvernement d'une de nos provinces
académiques, celle de Grenoble. 11 hésita à l'accepter tant l'adieu aux spécu-
lations élevées et aux recherches passionnantes lui paraissait triste ! Mais, sur
le conseil de ses amis et la vive insistance de ses chefs, il finit par se résigner
et se rendre. Huit ans après, il recevait de l'administration supérieure, un
nouveau témoignage de confiance. A l'heure où une initiative résolue et pré-
voyante se décidait à grouper, autour de quelques centres importants, toutes
les forces vives de notre enseignement supérieur, Gérard parut le plus digne
de venir prendre à Montpellier la succession du recteur Chancel. C'est lui
qu'on chargea de mettre la main à l'œuvre de rénovation, à peine esquissée,
et de faire refleurir, dans la vieille cité méridionale, fameuse par ses sou-
venirs, fameuse, aujourd'hui encore, par sa doctrine, de glorieuses traditions.
Qu'il y ait réussi, c'est prouver, en môme temps que l'essor de l'Université
nouvelle, le témoignage des professeurs distingués qu'il avait associés a son
œuvre, et dont il rut, pendant plus de sept années, le digne chef. Rien ne lui a
coulé, ils le savent bien, pour obtenir qu'on peuplât d'aptitudes supérieures les
chaires de ses Facultés et de ses lycées, pour stimuler l'émulation et mul-
tiplier partout, et dans son ressort, les moyens de travail, pour inspirer enfin
a la jeunesse, parfois remuante, généreuse quand même et sympathique, le
goût désintéressé des études qui arment l'esprit.
■ Vous avez tous présent à la pensée, dit en lui rendant, devant ses colla-
borateurs, un hommage public, un éminent témoin de sa vie, ies rapports,
qu'il faisait aux séances solennelles de rentrée. A Montpellier comme à
Grenoble, il excellait à retracer la vie des Facultés dont il était le chef. Ses
éloges étaient délicats, ses jugements modérés et indulgents. 11 donnait aux
morts des regrets dont l'expression était souvent attendrie Les vivants,
non plus, n'étaient point oubliés. Il faisait valoir leurs travaux, leurs décou-
vertes. i Justice envers tous, politesse à l'égard de tous, bienveillance pour
tons, ce fut sa maxime constante.
il est bien difficile de louer comme ils le méritent des hommes qui se sont,
à ce point, approchés de la perfection. Peut-être, néanmoins, quelques traits
de cette noble et calme physionomie suffiront-ils à une simple esquisse, où
le reconnaîtront, sans doute, ceux qui l'ont pratiquée et aimée.
Une première observation — et je la fais à son grand honneur — c'est que
l'administrateur n'a jamais en lui fait tort à l'homme; on peut dire même que
. l'un n'a jamais longtemps effacé ou masqué l'autre. Il est, dans les fonctions déli-
cates qu'exerçait notre camarade, des devoirs de sévérité qu'impose l'intérêt de
tous, il les a remplis ; il le fallait, mais comment ? Avec prudence et avec
: lact? C'est trop peu; avec pitié. Oui, ceux-là même qu'il devait contrister
: étaient touchés de sa sympathie profonde, ils sentaient qu'il souffrait vraiment
et an fond du cœur d'avoir à faire acte d'autorité. Combien de fois, un mot
d'encouragement, un sourire où se révélait l'indulgence, est-il venu atténuer
Feflèt d'un reproche, adoucir une réprimande, mettre le baume sur la plaie !
Cette dignité même et cette gravité, non seulement séantes, mais nécessaires,
76 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
chez ceux qui ont accepté une part dfe l'autorité publique, étaient, chez Gérard,
si pénétrées de naturel, si tempérées de simplicité exquise, que le charme
perçait encore et quand môme sous le maintien composé et officiel. Ceux qui
ont pu croire que la réserve, chez lui, était indifférence ou froideur, n'ont
jamais fait que l'aborder. S'ils avaient pris le temps de se dégager des bana-
lités, pour s'ouvrir à lui sincèrement, ils n'eussent pas tardé à s'apercevoir
que son regard, impassible d'abord, trahissait bien vite, en s 'animant, te
sincérité de l'intérêt.
Il est certain, s'il faut tout dire, que le tempérament moral de notre ami était
formé d'un contraste. Je le vois, d'une part, discret, mesuré, circonspect,
prudent et même sévère dans le choix de ses amis; de l'autre ardent, enthou-
siaste, épris d'idéal, amoureux de toute noblesse. Comment expliquer, en une
même ftme, la présence et l'union étroite de qualités qui paraissent à ce point
s'exclure? On peut croire que, chez Gérard, la raison avec ce qu'elle implique
de discipline et de mesure, s'était de bonne heure rendue maîtresse d'une
sensibilité délicate, presque féminine, et il en serait résulté ce compromis,
que le sentiment dépouillé de ce qu'il avait eu de personnel, pût néanmoins
se survivre dans le culte chaleureux, mais désintéressé et rationnel d'autrui
et de l'idéal.
On pense bien que cette pénétration du sentiment par la raison eut son his-
toire et ses étapes. Sans parler de l'écolier ou même du Normalien, je note,
sinon des différences bien marquées, au moins des nuances sensibles entre le
professeur et le recteur ; le premier, avec plus de saillies, d'ardeur et de
verve ; le second plus calme en sa raison plus mûre, et par suite, plus affiné
peut-être et plus délicat encore dans ses sentiments.
Mais en cette existence supérieurement belle, il y eut toujours quelque chose
d'un et d'égal à soi, quelque chose qui jamais ne varia : la bonté. La bonté
qu'on chercherait en vain à définir, mais qu'on peut regarder comme la marque
du c divin » dans les âmes hautes, lui fut à ce point essentielle que c'est par
là précisément, que tous ceux qui Pont connu, l'ont défini. Et, encore une
fois, ce sentiment par lequel on se donne entier, ne connut jamais chez
Gérard, ni affaiblissement, ni éclipse. Un tel accident, d'ailleurs est-il pos-
sible? Ne semble-l-il pas que la bonté, dégagée de tout souci d'intérêt, affran-
chie de tout ce qui n'est pas elle, doive, en sa pure essence, briller toujours
du même éclat ? On dirait volontiers de cette généreuse vertu ce que les Stoï-
ciens croyaient pouvoir affirmer de toute*, les autres : elle est toute entière,
ou elle n'est pas. C'est l'or pur, inaltérable; c'est le joyau sans prix, toujours
égal à lui-même dans sa limpide splendeur.
Kn ses dernières années, notre camarade parut s'intéresser toujours davan-
tage à la jeunesse. Incliné avec tendresse vers les âmes enfantines, il y cher-
chait, il voulait y lire des promesses de rénovation et d'avenir. Gérard ne s'est
jamais fait d'illusions. Il a vu, il a sondé une profondeur de détresse morale
qui crie pitié et appelle un immense effort. C'est pour ranimer les idées
vitales, les idées saintes, pour acquitter ainsi sa dette envers son. pays et
mourir dans l'espérance, qu'il a écrit avec tout son cœur, ces petits livres, -
trésor de l'enfance, consacrés au civisme et à la morale. En donner briève-
ment une idée serait impossible; l'accent ne s'analyse pas. Je ne puis doue,
pour en faire goûter l'esprit, que cueillir ça et là, dans ces touchants opus-
cules, quelques maximes qui parleront maintenant pour moi et mieux que moi*
DE L'ÉCOLE NORMALE 77
Je les détache de son œuvre, et Je les lui offre, ou plutôt, je les lui restitue,
fleurs de la tombe, et que le temps ne flétrira pas.
Faire le bien est le vrai bien de la vie. (Petite Ecolière, p. 9.)
Les hommes vivent de Justice aussi bien que de pain. (Petite Ecolière, p. 87.)
La bonté est un objet, non de luxe, mais de première nécessité. (Ecolier, p. 123.)
Notre esprit n'a qu'un maître, la vérité, telle que la raison nous la découvre. (Eco-
lier*, p. 109.)
S'oublier, se sacrifier pour ceux qu'on aime, c'est le plus doux des devoirs et la
.plus pure des joies. (Ecolière, p. 134.]
La charité est le triomphe de l'amour d'autrui sur l'amour de nous-mêmes. (Eco-
lière, p. 117.)
Gomme corollaire de cette pensée, et à un point de vue plus spécialement
social, je cite ce développement si simplement beau, où s'accuse la percep-
tion très nette de devoirs trop longtemps négligés ou méconnus envers les
seuls, envers les humbles.
11 y a eu des époques où le travail manuel, abandonné aux esclaves était considéré
tomme avilissant. . . C'était, chez les Anciens, une grande injustice, ches nos ancêtres,
un sot préjugé... Le travail le plus humble a sa noblesse, puisqu'il est nécessaire
à notre existence et qu'il représente le devoir accompli. Aux champs, à l'atelier, à la
mine, l'ouvrier qui a donné au travail son temps et ses efforts, a le droit d'être satisfait
et fier, lorsque, rentrant chez lui, le soir, il peut se dire : c J'ai gagné ma journée. »
Et celui qui n'estimerait pas le travailleur honnête, qui hésiterait à mettre sa main
dans la main noircie par le travail, celui-là ne serait digne que de mépris.
Je termine par deux sentences qui se rapportent à la destinée humaine, et
Jettent un jour sur la foi toute spiritualité de notre ami :
1 Si les formes de la foi religieuse varient, la foi pour tout croyant est la même. Par
quelque chemin que passent les prières, de quelque temps qu'elles s'élèvent, si elles
sont faites d'un cœur pur, si c'est la même piété, c'est-à-dire le même culte du bien
qui les inspire, elles sont également respectables, et ce serait faire injure à Dieu même
que de mépriser ou de haïr ceux qui ne prient pas dans la même langue que nous.
[Bcolière, p. 110.}
Enfin :
_D peut arriver que l'homme de bien soit méconnu, qu'il soit frappé dans ses
affections les plus chères, qu'il soit réduit, non seulement à la pauvreté, mais à la
misère. 0 peut arriver même qu'il soit comme Soerate, injustement accusé, injuste-
ment condamné. Alors ses regards s'élèvent au-dessus de ce monde. 11 se dit qu'il est
impossible que le règne de la Justice, dont la paix de sa conscience lui démontre la
réalité, n'ait pas quelque part son domaine et son inviolable asile, et il se console
Aes injustices de la vie présente par l'espérance de l'immortalité. [Eco Hère, p. 35.)
Cest dans ce sentiment que Gérard nous a quittés, sans crainte, sans détail—
tance, sans murmure, l'œil intérieur fixé sur l'idéale lumière, avec le visible
pressentiment de la délivrance. Le mal qui l'emporta est de ceux qui ne par-
donnent pas, qui laissent mesurer à chaque instant leur gravité, et ajoutent
«ai souffrances physiques les indicibles angoisses du cœur. Longue fut son
tgouie. il mit, on peut le dire, deux mois à mourir, mais son courage fut admi-
rable, et, se sentant condamné, il n'exprima de regrets que pour les siens. On
eût dit qu'en ces derniers moments, sa bonté s'était exaltée encore, et, soit ma-
ladie, soit besoin instinctif d'être, à la fin, plus et mieux lui-même, on le vit
78
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
aller, plus d'une fois, dans l'expansion de aa tendresse, jusqu'à l'oubli absoh
de sa personne. Je tiens de ceux-là même qui l'ont assisté pieusement
ces heures désolées, que souvent, par une sorte d'anticipation étrange,
croyant ou plutôt se sentant déjà libéré de la vie, il n'éprouvait plus qu'ai
sentiment, celui de la pitié pour les êtres chéris qu'il voyait privés de il
même, réellement seuls, dans le deuil et dans les pleurs.
A Dieu ne plaise que Je parle de perte irréparable à l'heure où Je Tais m<
moire de l'ami qui ne m'entretint Jamais que d'une doctrine de vie. Le
térialisme lui répugnait, et il allait, à regard de cette conception étroite, Ji
qu'au mépris. J'entends encore le cri profond avec lequel, dans l'intimité
nos confidences, sa fière et belle âme se refusait au néant. A mon tour (Técai
ter d'elle Jusqu'à l'idée d'une profanation possible. Non! Tant de valeur moi
ne saurait périr.
Pourtant — et ce sera là notre grande douleur — nos yeux ne le verroi
plus, et bien des Jours, dans les années qu'il nous reste à vivre, seront voi
de tristesse, parce qu'il manquera à ces réunions intimes qui furent des tl
et dont sa grâce souriante faisait Je charme. Il est entré dans un avenir pl<
de mystère, dans ce muet au delà qu'invoque, anxieuse, notre foi en la justi
qu'illumine pour nous l'espérance, mais où se taisent, inexorables, ceux-
méme que nous avons le mieux aimés.
EVXLUN.
Promotion de 1858. — Ollé-Lapbuwb (Louis-Léon), né à Paris, le 25 juilH
1839, décédé à Paris, le 13 février 1898.
H y a un an, ici même, M. Ollé-Laprune rendait hommage à M. Vacherol
avec quelle fermeté de pensée, quelle délicatesse de Jugement, quel art
peindre au vif un esprit et une ftme, vous ne Pavez pas oublié. Moins d'
mois après, il était frappé en pleine vigueur, il faisait en quelques heures
suprême sacrifice, et Je dimanche 13 février, à deux h. trois quarts, il s'endoj
mait dans la mort, en la regardant comme un passage à la vie.
Tandis qu'il préparait son étude sur Vacherot, il me rappelait qu'il y a d<
ans environ, il avait reçu de lui cette confidence : c j'aimerais à vous ai
pour successeur. Je sais tout ce qui nous sépare, mais Je sens que ma mém<
serait bien entre vos mains, car vous parleriez de moi avec Justice.! Ave
Justice, reprenait M. Ollé-Laprune, et à bien des égards avec une sympal
que le commerce plus intime de cette âme haute et droite rendait
tueuse et émue.— Pour moi, à qui Ton confie aujourd'hui le devoir de parler
lui au nom de ses élèves, de ses camarades, de ses maîtres même, au nom
cette École qui lui était plus profondément chère qu'on ne pourra jamais
dire, et, j'ose presque l'ajouter, en son propre nom, j'ai au contraire à domii
mon émotion, à taire ma reconnaissance et la respectueuse union de coeur
laquelle il m'admettait, pour ne songer, selon le vœu de sa vie entière, qu'à pr
noncer sur lui des paroles de justice et de vérité. « Je n'aime pas la louange «
a-t-il répété plusieurs rois; et, quoique dans son éloge de Malebranche il
prouvé que la louange peut être une forme de la Justice même, Je ne me
vaudrai pas de tous les arguments qu'il me fournit contre lui, et, je n'aurai i<
d'autre soin, je n'aurai d'autre ambition que de retracer avec une scrupulem
fidéliléles traits de cette vie et de cette pensée si intimement unes. «Si r
r
DU L'ÉCOLE NOKMALE 79
travaille à rendre visible un esprit, il fera bien; et si l'histoire cherche à suivre
les démarches d'un esprit dans ces mille détails où le vulgaire ne sait voir*
qu'une suite d'anecdotes, et si elle tâche de saisir le principe qui donne le
> branle à tout, sans doute aussi elle fera bien. C'est l'œuvre de Dieu que nous
admirerons dans ce portrait ; et, s'il est vrai que les causes libres font plus
d'honneur à Dieu que les causes nécessaires, quand» vous connaissant mieux,
nous verrons de nos yeux, pour ainsi parler, un esprit tel qu'il n'y en a pas
beaucoup, et une âme d'une beauté singulière, alors il n'y aura point à nous
reprocher de nous attacher trop à une créature, ce* beau spectacle nous con-
duira droit au Créateur. » Autant donc M. Ollé haïssait ce moi qu'on donne si
volontiers en pâture à la curiosité ou à des louanges pour ainsi dire sacrilèges,
autant il tenait à être pris pour ce qu'il était au juste, afin de faire connaître en
lui et de faire estimer à son prix ce qui était sa raison de vivre, l'âme de sa
pensée, et comme l'idée de son être.
Ne pensons pas, en effet, qu'il suffise d'un regard pour pénétrer une exis-
tence et une doctrine dans lesquelles pourtant tout parait simple et lumineux.
Car, après que j'aurai déployé sommairement devant les yeux une histoire si
limpide, mon dessein est précisément de montrer que cette simplicité même et
cette saisissante clarté recèlent un problème qu'il faut résoudre si l'on veut
vraiment connaître, en M. Ollé, l'homme et le philosophe.
Quoi de plus aisé, semble-t-il à première vue, que d'offrir en spectacle ce
caractère droit et ouvert, cette âme accueillante comme le sourire qui illumi-
nait le fin visage, cette pensée transparente comme le style abondant où elle
se multipliait, toute cette vivante et expressive personne où la distinction su-
prême du geste et de la parole ne servait qu'à mieux exprimer les nuances de
sa sincérité intérieure et qu'à rouvrir avec une grâce plus souple à tous les
genres d'hospitalité qui lui étaient demandés ?
Dès son enfance, qu'entourent à Paris ou à Suresnes des parents auprès de
qui il fait l'apprentissage de la noblessede la vie et de la bonté du coeur, vous
l'imaginez aisément avec cette bonne grâce aimante qui aitire l'affection et le
succès, avec cette « assiduité charmante • dont témoignent ses premiers con-
disciples. « C'est l'élève le plus complet et le mieux équilibré que le lycée ait
.formé, » écrit le Proviseur du lycée Bonaparte où il a fait toutes ses études ; et
les palmarès du Concours Générai en gardent la preuve. Entré premier à l'École
Normale, sorti premier, il est, en 1861, reçu premier à l'agrégation des lettres,
en attendant qu'en 1864 il prenne part, pour l'agrégation de philosophie rétablie
depuis quelques mois, à l'un de ces concours fameux où se rencontrèrent des
candidats qui étaient des maîtres déjà, des concurrents privés depuis onze ans
de ces joutes publiques de la pensée. M. Ollé y disputa le premier rang jus-
qu'à la fin des épreuves; et comme le jury songeait à établir un ex œquo, M. Garo,
de son propre mouvement, déclara: «Nous n'en voulons pas.» Et son élève
fui classé second.
Lui-même, dans le Livre du Centenaire, où il retrace l'enseignement de Caro
à l'École, nous rappelle comment frappé du trait vainqueur de la philosophie,
il lui fit sa déclaration d'amour et de fidélité : « A l'issue d'une des premières
conférences de Caro, de la première peut-être aux élèves nouvellement entrés,
le chef de section, très timide pourtant, arrêtait au seuil de la salle le profes-
seur, et lui disait avec émotion : « Je serai philosophe. » La philosophie que
l'écolier dans ses classes avait aimée, quoiqu'il ne l'eût aperçue qu'au travers
L
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ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
d'un enseignement médiocre, venait d'apparaître au Normalien avec une bcaul
décisive. Ce que Caro avait dit, ce premier Jour, il ne s'en souvient plus; mail
d'un certain accent qui lui avait paru celui de l'âme, l'impression lui est
profonde, vive. Caro, animé pour la vérité d'un sérieux et courageux amooi
et bon pour les Jeunes, Caro, mettant au service de la vérité toutes les séde
lions d'un beau talent, et capable d'armer les Jeunes pour les nobles combat
des idées, voilà ce qu'il avait entrevu, et ce qui l'avait conquis. Jusque-là,
hésitait encore entre la philosophie et l'histoire; maintenant, la philosoi
emportait ses préférences, et il éprouvait le besoin de dire sans retard à Gai
qu'il se donnait à elle. »
Mais cette page, qui évoque l'image de Xénophon ou de Platon, ne non
laisse point deviner la lente et sérieuse préparation de ce qui y appât
comme un coup de foudre. Et, s'il est vrai qu'on y entende comme l'accent
ces Grecs dont il possédait la langue et l'esprit, on y surprend aussi f iospi^
ration plus haute qui a décidé de sa vocation. Ce n'est pas sans d'intim<
combats, sans de délicates précautions, sans de multiples raisons que le
de la promotion de 1858 a choisi, malgré les conseils discrets et l'intérêt affe
tueux de ses Directeurs, des études qui étaient alors « très mal vues ». Rie
de plus attrayant et de plus instructif que le récit conservé de ses perplexil
de ses défiances contre lui-même, de ses diplomaties respectueuses et fc
pour opérer ce qu'il fallait bien appeler c une petite révolution ».
Il s'en était d'abord secrètement entretenu avec M. Caro comme « d'un compld
pour relever le drapeau de la philosophie à l'École ». Puis, pour ne rien
qu'au grand Jour et par un besoin de cœur comme de sincérité, il avait vont
aller s'en ouvrir à ses chefs : le brouillon est conservé de l'entretien qu'il
préparait è avoir. Et, pour annoncer avec déférence et fermeté l'étonnante noi
velle, « la détermination qu'il se sentait porté à prendre », chaque mot
mûrement pesé, parce que, dans ce qui nous parait si simple, il s'agissait,
peut presque le dire, d'une affaire d'État. • S'il y a là quelque sacrifice à faii
si c'est un dévouement de toute la vie, si ma position doit en souffrir,
môme m'attire. Prendre une résolution généreuse, consacrer à de
études difficiles et en même temps négligées, méprisées même, leur cons
crer ce que j'ai de force et de Jeunesse, ah ! cela me parait bon. » Ainsi
pensée même de marquer avec éclat l'importance de cette philosophie dis
graciée, l'encourageait à affronter le grand rôle dont s'effrayait sa modestie,
à ouvrir la voie à la restitution d'une liberté enchaînée. Et comme on ne sai
rien refuser à tant de douceur, de modération, de fermeté, M. Nisard
M. Jacqulnet consentirent à perdre, pour l'histoire ou les lettres, leur brilii
élève, leur élève aimé, leur « enfant • comme ils l'appelaient, en devinant
qu'il y aurait dans l'enseignement de ce Jeune philosophe, de charme, d'âme,
de fécondité « Je ne sais encore, lui dit M. Jacquinet,ceque vous pourrez
comme logicien ou comme métaphysicien, mais Je connais l'homme moral;
vous vous acquitterez bien de cette formation plus relevée, parce que vi
le ferez avec conscience et av<ec tendresse. Oui, avec tendresse; il y fal
mettre son cœur. » Mot délicat et profond qui honore à la fois celui qui l'a
et celui qui l'inspirait.
En 1861, Nice, où il répand la première flamme de son prosélytisme sur
élèves ou ses collègues, et où il participe à l'organisation de cours d'adull
en 1864. Douai, où deux fois par semaine il organise chez lui des confèrent
DE L'ÉCOLE NORMALE 84'
le métaphysique, et où, aux heures de liberté que lut laisse un double cours
m Lycée et à la Faculté, il s'enferme dans une chère et féconde intimité avec
Uebrancne; en 1868, Versailles; en 1871, Paris, avec le Lycée Henri IV; puis,
cb 1879, l'École Normale marquent les étapes d'une carrière où la rapidité na-
fefdle de la marche s'éclaire à l'éclat d'un enseignement très vivant et très
«né, comme aux premiers rayons d'une réputation naissante d'écrivain et de
ititosophe. L'Académie des Sciences morales avait couronné en 1869, sa
bette étude sur Malebranche. Et, au printemps de 1872, cette vie s'épanouit dans
an anonr doux et vif et profond qui répand sur elle un charme exquis dont
cesx-là seuls peuvent deviner le prix qui l'ont vu croître chaque jour. De cet
ttour allumé au foyer d'un homme de grand cœur et de grand talent, de
L Saiat-René-Taillandier, on ne peut parler qu'en empruntant à M. OUé lui-
ces touchantes paroles dont seule l'intime expérience de son propre
pouvait inspirer l'accent pénétrant : « Partager son nom et sa vie, d'ordi-
, c'est là une locution banale ; ici, c'est vrai d'une vérité complète et
tante vive. Affections, goûts, enthousiasmes, indignations, préoccupations,
loobeurs ou peines et soucis, idées et travaux même, lout devait être com-
mit, et cela devait durer vingt-six ans, et cela dure encore ! Celle qui lui survit
ne vit que de lui; Ton s'adresse à elle comme l'on s'adressait à lui; ayant tous
tes deux voulu, et j'allais dire fait les mêmes choses, elle, pourtant, toujours
miment femme, et discrète, et. comme voilée, personne ne les sépare. La
■art même les a éloignés l'un de l'autre pour un temps, elle ne les a pas déta-
chés. Lorsqu'ens'aimant, on aime ensemble ce qui ne passe pas, l'affection non
)tas ne passe pas : Dieu garde éternellement ce qu'il consacre. » Et quel fils,
Jetèrent et tendre, il fut pour celte mère qui survit à ses trois fils ! Et quel
1ère, pour ces deux enfants qui répondirent si entièrement aux soins de rédu-
ction la plus vigilante, la plus élargissante, la plus élevante qui se puisse,
Boor ce Gis et celte fille qui n'avaient et qui n'ont toujours qu'un même
esprit çt un même cœur avec ce père incomparable dont l'affection, au mo-
ntât où sa présence visible allait leur manquer, leur jetait ce cri comme
Fhymae du bonheur passé et de la tendresse immortelle : « Oh ! ces quatre ! »
Celait uoe de ses maximes préférées que le bien aime à se répandre. Bo-
t»B est diffuHvum sui. De la source vive de ses affections et de son bonheur
s'épanchaient libéralement d'inépuisables témoignages de bonté où il se met*
taît diversement, mais toujours en s'y donnant lui-même. Ce qu'il dit de Gratry,
I bot le répéter de lui-même : « Plus il participe à la vraie vie, plus il brûle
feu faire part aux autres. Tout, chez lui, va à l'action, et à l'action sociale. »
El sans rien perdre de ses réserves singulières ni de sa précision secourable,
a sympathie, sa charité était littéralement universelle. Vraiment peut-on rien
te plus, pour tous ceux qui ont rencontre M. OUé, reçu son sourire, sa parole,
Teireinte de sa main, que de dire : « Vous l'avez connu : je n'ai rien à vous
apprendre d'un tel homme ; il se révèle tout seul et tout entier dans la fran-
çaise et la claire unité de son caractère. »
El pourtant, s'il faut ici faire un aveu qui ne m'est point seulement person-
nel, plus on pénétrait dans son intimjté, plus aussi on découvrait qu'il y avait en
In beaucoup à découvrir; et plus aujourd'hui, craignant de laisser ignorer cette
richesse inaperçue, j'ose déclarer à plusieurs de ceux qui ont cru peut-être le
feu connaître et le bien juger : « Mon, ni l'homme ni le philosophe ne sont
seulement en lui ce que peut-être ils vous ont paru. »
6
n
82 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Est-ce donc qu'il y avait, en M. Oilé, des replis de conscience ou des com-
plications obscures ? Nullement, et ce mystère de sa vie ou de sa pensée
naît même d'une cause toute contraire. S'il a lui-même, avec une prestigieuse
habileté, réussi à retrouver dans la vie si tourmentée et si contredite de
M. Vacherot, la secrète unité dont elle s'est inspirée partout, en revanche dans
la .sienne où l'unité est si visible, la richesse des aspects et la complexité des
nuances opposées qui se fondent (tomme d'elles-mêmes dans une impression
do pure lumière sans couleur, semblent défier l'analyse. Car en lui, le principe
de raccord échappait si Ton ne voyait en même temps le principe de la diversité.
Là est l'énigme, que la plupart n'ont pas même soupçonnée; et beaucoup ouf
été injustes, les uns parce qu'ils ont vu seulement la surface tout unie sans
deviner le mérite de cette simplicité savante qui n'étonnait en rien, mais qui
n'en était que plus étonnante, les autres parce qu'ils n'ont été frappés que
d'un des aspects du solide chef-d'œuvre de cette vie, sans comprendre qu'il
pût offrir tant de faces également sculptées et lumineuses.
« Je voudrais qu'on ne s'aperçût d'aucune qualité que par l'occasion et la
rencontre d'en user. » Ce vœu de Pascal, il Ta exaucé. Lui qui souhaitait
qu'on ne mit « dans la recherche du simple aucune espèce de complication *
et qu'on allât « à la bonne française », mais qui, en même temps, voulait que
« tout fût fait en perfection », il alliait l'extrême aisance qui se joue et se pro-
duit sans effort, au travail constant, opiniâtre, d'une volonté qui conquiert ces
dons de nature comme s'ils ne devaient être que le prix du labeur : par là, B
avait obtenu, il développait sans cesse une admirable maîtrise de sol ; en sorte
que tout ce qu'il était, il l'était à la fois comme en s'abandonnant à la libre
inspiration d'une grâce natureile,(et comme en disposant de ses pensées ou de
ses actes par une réflexion consciente de ses raisons, par un art sûr de ses
moyens. Bien plus, tous ces dons de nature, qui, sans perdre leur fleur,
avaient fructifié dans les vertus morales de l'homme, se trouvaient pénétrés
et comme transfigures par une foi religieuse qui animait tout son être. Mais,
dans cette parfaite unité, il respectait l'intégrité, il affirmait la solidité, il mais-
tenait l'indépendance relative de ces trois ordres qu'il n'accordait justement
qu'en les dévelopant en lui aussi complètement que possible. Et jamais il n'a
été catholique contre sa raison, ni raisonnable contre son cœur. Pour des
spectateurs étrangers à cette grâce native et à celte merveille savante d'eu-
rythmie, pour des amis mêmes qui, volontiers, coloraient ses jugements ou ses
démarches à travers le prisme de leurs partialités, tour à tour peut-être 0
semblait avoir ou à contraindre son sentiment pour le régler dans les bornes
de sa pensée ou à contraindre sa pensée pour l'assujettir à sa foi : non, doc
11 n'a pas connu un seul conflit intérieur, parce qu'il n'a jamais perdu, J'en aij
recueilli l'aveu, la virginité du cœur, ni celle de l'esprit. Et ainsi, de neige etl
de flamme, il alliait — je cite encore, « l'humilité et la pureté qui recueillent
la vie à la charité qui la répand », l'enthousiasme au calme profond des grandes
eaux.
L'action, et pour tout dire d'un mot, le rayonnement de M. Ollé, tenait
doute à cette intégrité d'âme qui s'épanchait en d'imperceptibles con
et comme par le rhytme subtil de qualités opposées. Sou maintien même ré
laH je ne sais quel tempérament de réserve et d'effusion, de sérieux et
gaieté, de force et de tendresse. 11 n'avait pas seulement maîtrisé son
mais le moindre geste avait gardé ou acquis tout son sens expressif; il sa
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 83
s'ioclinant d'un mouvement lent, emplir son regard et son étreinte d'une in-
tense affection, comme il savait par un pli des lèvres ou un imperceptible
redressement de la tête écarter toute indiscrète familiarité, comme aussi il lui
avait suffi un jour de tenir de l'extrémité des doigts l'extrémité d'Une copie
pour faire sentir à son auteur l'inconvenance de telle allusion injurieuse. Le
son de sa voix, d'abord comme voilé et adouci, s'affermissait, s'enlevait en un
accent d'une singulière autorité; et, dès qu'il touchait aux grands objets qui lui
tenaient au cœur, les paroles qu'il tirait « du fond de la poitrine » avaient un éclat
contenu et comme un tressaillement sonore d'émotion discrète. Quand il trai-
tait de ces hautes questions, son attitude révélait d'abord l'effort énergique
de l'homme qui fait concourir toutes ses ressources et pour ainsi parler tous
ses membres, noués et tendus pour un élan, à l'œuvre de la pensée; la tète
s'abaissait comme pour se tourner vers cet intérieur de l'âme où la méditation
trouve un monde; mais le regard se relevait légèrement, comme pour montrer
que, si les hauteurs où il aspirait à nous élever ne sont pas de celles qui en
imposent aux sens, il n'y a jamais possession de la vérité sans une laborieuse
ascension, une ascension que marquait, que soutenait le mouvement de sa main
aérienne. Après une lente préparation qui, selon son expression, le crucifiait
parfois à sa plume et à sa pensée, il aimait les périls charmants de l'improvisa-
tion; il se complaisait à dérouler avec une ample lenteur les replis des idées
les plus simples comme on déploie un souple voile de soie. S'il excellait à
apprécier, à encourager les essais de ses élèves, c'est qu'il avait à la fois une
sympathie très vive pour tous les gens d'esprit, une imagination très prompte
des physionomies morales, le sens très délicat et même caustique des travers.
11 lui avait fallu se défendre contre une verve railleuse. « Sa lèvre fine, comme
il le dit de Malebranche, a bien des fois ébauché un sourire dont la grâce pi-
quante eût été presque cruelle si la charité ne l'eût tempéré »; mais ce sourire
même qui disait tout, s'achevait en une expression de bienveillance, qui pan-
sait, sans les toucher, leà utiles blessures qu'il avait faites. Très franc dans son
exquise politesse, ayant l'horreur du mesquin, il était prêt à quitter une con-
versation très haute pour écouter longuement des misères, dès que la défé-
rence ou la charité l'exigeaient. Sensible lui-même aux moindres piqûres,
comme aux moindres ridicules, au point de dire que « rien ne peine autant
qu'une attention méprisée », il savait tout voir et tout supporter, non par in-
différence, mais par une bonté qui le faisait planer bien au-dessus des mille
petitesses de la vie, sans les dérober à 'sa claivoyance : il en a tenu compte, il
en a souffert, mais sans cesser « d'avoir dans le cœur (c'est lui qui parle) je ne
sais quelle douce joie qui en déborde », et qui recouvrait tout.
I II a écrit, sur la confiance et sur la connaissance mutuelle des hommes, des
! pages qui resteront parmi les plus vivantes et les plus pleines de son âme
même : il avait la science que Socrate s'était vanté de posséder ; mais il Pavait
; â un degré et en un sens tout nouveau, cette science de l'amour ardent et pur.
i ce sentiment de la communion réelle des raisons et des cœurs. A un de ses
\ élèves qui, touché et même étonné des infinies prévenances de celui qu'entre
r flous nous appelions volontiers « le cher maître », lui avait demandé : « Qui
f donc suis -je pour vous? » il répondait : « Oh! ce que vous êtes pour mou
s mon cher ami : vous êtes une âme en qui j'ai pleine confiance, une âme et un
i esprit ou j'entre à mon aise avec joie, et vraiment je trouve en vous qui êtes
[ .dans toute la force du terme un ami, je trouve la joie d'aimer cordialement une
l
84 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
âme et d'en être aimé : nous mettons en commun les meilleures choses, les
plus grandes; et nous savons aussi nous occuper ensemble des petites, rire de
bon cœur ; et vous avez de quoi donner, dans les occasions, de bons con-
seils, apporter lumière et force. Merci, mon bien cher ami, mon ami. » Lumière
et force et joie, combien et à combien d'esprits il en a donné dans ce grand
cabinet hospitalier de la place Saint-Suipice, qui, pour tant de jeunes gens,
restera l'un des lieux les plus chers !
Qui donc décidera s'il était plus doux ou plus ferme, plus enjoué ou pins
grave ? Un instant vous vous plaisiez aux libres allures, aux amusements de cet
esprit qui faisait l'enfant avec les enfants, comme on se plaît aux jeux de
Marivaux; et au moment même c'est un accent de Bossuetqui retentit, Dans
Bossuet même, c'est la bénignité qu'il aime et la tendresse cachée sous la force,
comme en saint François de Sales, son autre grand ami, il goûte la foncière
fermeté du jugement. Si vous le voulez juger par un trait unique, vous
vous trompez toujours.Trompeuse, cette aimable facilité de l'abord, si vous
n'y sentez la discrétion qui met chacun en son rang d'affection et de confiance.
Trompeuse, cette réserve même et cette pudeur de rame, si vous ne la corri-
gez par la libéralité d'un amour qui donne au delà des mérites. Trompeur, ce
tour d'esprit analytique et cette subtilité des vues de détail, si, dans cette pré-
cision minutieuse, vous ne sentez la grande largeur synthétique des inspira-
tions d'ensemble. Trompeur, ce goût de la tradition, ce respect de l'autorité, si
vous n'y joignez l'inviolable indépendance du jugement : « Fût-il jamais homme
plus jaloux de sa liberté que moi ? » Trompeur, ce besoin même de raison, ce
pacte de modération, si vous ne voyez la hardiesse prête « à faire des choses
qui étonnent ».
Volontiers je dirai qu'il suffit de réunir les reproches qu'on lui a adressés,
pour le louer pleinement. Vous, vous incriminiez en lui je ne sais quelle raideur
de conviction inflexible, et vous, vous notiez je ne sais quelle onction et quel
charme trop caressant. A deux pas de distance, je l'ai entendu accuser de
s'enchanter de la grâce voluptueuse de sa pensée ou de se bercer mollement
au poème de sa vie, et je l'ai entendu traiter presque de fanatique parce qull
acceptait, parce qu'il aimait « les conditions et les exigences d'une époque mili-
tante ». Tel a pris peut-être pour excès de susceptibilité personnelle ce qui était
chez lui soin de la dignité, respect pour la vérité et pour la conscience humaine,
dévouement à ce qu'il voulait faire estimer en lui. 11 agissait par raison seule '
avec l'ardeur de la passion, toujours au-'dessus de sa tâche afin de la mieux faire:
condescendance infinie pour les personnes, absolue décision de pensée, il
était la douceur même dans l'intransigeance même. Et ne croyez pas non
plus que cette pensée si tranchée fût tranchante, impersonnellement fixée,
immobile : elle est demeurée ouverte au mouvement de la vie, sympathique
à toute manifestation intellectuelle et sociale où respirait une âme de sincérité
et de générosité, ne se scandalisant jamais d'un fait, ennemie de la precisioo
artificielle et des contours abstraits, confiante dans les renouvellements de
l'avenir, préférant aux moyens timorés d'une sagesse routinière les hautes
inspirations d'un art comme celui de Wagner ou les initiatives d'un apostolat
comme celui du P. Heckcr, toujours jeune et avide, tournée en haut par
l'admiration qui était comme l'état de nature de cette âme, par l'admiration dont
il avait fait à Nice le sujet de son premier discours public, et qui, surtout ea
ce sens moral, demeure la première des passions philosophiques.
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 85
Par son exemple comme par ses avis, il a été un maître de probité intellec-
tuelle. < Tout homme qui, choisissant un objet d'étude, l'étudié à fond est un
bienfaiteur de l'esprit » Mais en lui la recherche critique ne se sépara
jamais de la possession sereine. » M. Ollé, dans ce temps si troublé, n'a pas
connu le trouble de l'âme. « Je n'ai pu parler bien de la mélancolie, écri-
vait-Il dès sa première année d'École, parce que je ne la connais pas d'ori-
ginal, si ce n'est celle qui natt de la réflexion même sous une forme poétique. »
Moins encore, il a connu par expérience personnelle l'angoisse des Ames
dont Pascal approuvait comme un pis-aller la recherche gémissante. Pour
recevoir toutes les leçons de la vérité aimée et possédée sans déclin dans la
lumière, il faut en effet ignorer les souffrances et les leçons du doute ; pour
garder toute l'intégrité de l'esprit, il est nécessaire de demeurer inaccessible
aux orages du cœur. Dira-t-on que c'est une infirmité de la nature humaine
de ne pouvoir tout allier et tout réaliser en un seul exemplaire de la nature
d'homme même la plus riche et la plus accrue? non; c pour penser virilement
il n'est pas indispensable d'avoir douté. Quand il s'agit de se rendre compte
des choses, le doute n'y fait, dit excellemment Leibniz. Le doute détruit,
dissout, ou du moins trouble la chose à voir. Que, pour surmonter le doute,
on examine : soit. Mais que, pour examiner, il faille commencer par douter,
c'est ce que je nie. » Est-ce encore à dire qu'il y ait là impassibilité et
méconnaissance ? des obscurités et des insuffisances inévitables de la con-
naissance? non et toujours non; car dans la raison la plus ferme, il y a place
pour l'inquiétude et le mouvement, justement parce que plus on voit, plus on
souhaite de voir, « parce qu'on ne connaît jamais assez, jamais assez bien »;
car aussi, dans l'âme la plus sereine, il y a place pour cette passion de
répandre la lumière, pour cette charité clairvoyante qui s'émeut des
incertitudes ou des ténèbres d'autrui. Mais qu'ils sont rares ceux qui n'ont
connu que ce doute normal des âmes saines, ce doute qui naît de la crainte
même de ne pas croire, de ne pas voir encore assez, du désir d'égaler
davantage par l'intelligence, par la volonté, par le prosélytisme, l'ampleur
et la fécondité de la vérité ! Aussi de toutes les énigmes que nous propose
une vie si sereine, la plus insoluble, c'est assurément cette sérénité même.
Les premières pages qui nous restent de lui, dans sa correspondance intime,
sont les plus étonnantes, peut-être à la fois par une précoce maturité et par
une jeunesse d'esprit et de cœur qui sont demeurées toujours comme sa
parure. En lui, la lumière intérieure avait brillé dès l'aube, pour s'élever, sans
une ombre, jusqu'au paisible rayon du midi qui, tombant d'aplomb, baigne les
laces opposées d'une égale clarté; au point que, faute de relief et de contrastes,
les plus solides objets prennent ce caractère d'idéalité qu'évoque le nom, si
étrange quand on l'applique à un homme élevé dans un tel milieu et pour un
tel rôle, de prédestiné.
U lumière, combien il l'a aimée et suivie ! je trouve dans ses notes un
hymne où il la chante : « Elle est bonne, elle est une force, elle est un guide,
elle rend heureux, il fait bon vivre en elle ; elle est harmonie et effusion » ;
11 goûte ce texie sacré qui compare l'âme juste au psaltérion à dix cordes, ou
tu jeu du soleil divin dans le prisme du monde moral. Quel œil humain a su
teerner en lui l'intime accord des rayons, ou quelle habileté de peintre
réussirait a fondre tant de nuances savamment unies pour nous rendre
l'impression de cette lumière de plus en plus pure qui, par d'imperceptibles
L
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rythmes, formaient comme une musique de clarté? En songeant à cette joie
lumineuse qui faisait de sa vie de famille comme un paradis, ah ! combien je
comprends la douleur de ceux, de celle qui, sans préparation, s'est réveillée de
cet enchantement, et comme ici, dans l'impuissance d'achever ce portrait
ou de sonder cette plaie, il faut s'arrêter un moment pour laisser le souvenir
et l'hommage s'achever dans le silence des pleurs !
— Si l'homme, en M. Ollé-Laprune, nous est apparu singulièrement riche et
déconcertant à force de simplicité unie et claire, ie philosophe est encore
plus complexe et plus énigmatique par l'extrême transparence et par Pabord si
accessible d'une pensée très haute sans escarpements. Au fond, la difficulté
de connaître l'homme et la difficulté de connaître le philosophe ne sont qu'un
seul et même problème; tant il est vrai qu'à la lettre, il a vécu pour nourrir
sa pensée, et pensé pour éclairer et emplir sa vie. Et si le caractère de
l'homme a été exposé à des jugements partiels et partiaux, la doctrine du phi-
losophe a été peut-être moins comprise encore, d'autant qu'elle dérivait
de sources plus personnelles et plus neuves. « La clarté de mes paroles est
souvent trompeuse », avait observé Descartes; et déjà Platon avait fait remar-
quer que Socrate enfermait un sens divin sous des discours populaires.
Volontiers je dirais de M. Ollé-Laprune que les formes élémentaires, tradi-
tionnelles, courantes, dont plusieurs lui reprochaient de se contenter, servaient
de vêtements ou mieux de corps à une pensée originale et féconde, dont ceux
qui l'ont jugée avec une alerte sévérité ont prouvé qu'ils ne l'entendaient pas
toute : car elle est latente partout, plutôt qu'exprimée en un point quel-
conque de son œuvre. Et, chez un homme si nourri de toutes les traditions et
de toutes les connaissances classiques, elle est demeurée spontanée comme celle
d'un autodidacte, parce qu'elle n'a jamais atteint l'esprit sans traverser la vie.
n ne faut point s'imaginer en effet que la vérité et l'efficacité d'une doctrine
tiennent uniquement, ni même principalement, ni peut-être légitimement à la
seule pénétration de l'analyse spéculative ou à la hardiesse des constructions
intellectuelles : il y a une autre dialectique que celle de la raison abstraite. Et!
s'il faut une laborieuse initiation pour acquérir la compétence du pur spécu-j
latif, il en faut une, plus lente, plus complexe, plus entière, pour obtenir [
jusqu'à lui conférer une précision scientifique, l'expérience de la pem
vivante, ce qu'on peut appeler à côté du savoir pur, « le savoir-vivre et le savoir-]
faire, dans la bonne acception du mot. *Ars est bonum virum fleri. C'est l'origina-
lité de M. Ollé-Laprune de ne s'être jamais arrêté à une idée quelle qu'elle soit
sans en chercher le commentaire, le contrôle et la preuve dans le laboratoii
de la vie, sans la confronter avec les exigences pratiques, sans la mesurer
tout l'homme qu'il portait en lui.
Et ainsi ce qui, par une culture persévérante, était chez lui sens exquis et|
vraiment savant de la vie, devenait en même temps principe intégral et vrai'
ment scientifique du jugement. A l'ordinaire tout esprit philosophique gou-
verne ses appréciations par des vues systématiques auxquelles il rapporte»]
dans une analyse réfléchie, ses idées et ses œuvres, les œuvres et les i<
d'autrui : si bien que ses jugements sont ou semblent déterminés exclusif
ment par des principes spéculatifs, sont ou semblent exprimés uniquement
des conceptions abstraites. Pour M. Ollé-Laprune, le critérium philosopha
était infiniment plus complexe : sa première démarche n'était pas de mesui
Pidée qu'il rencontrait, la leçon d'élève qu'il avait à juger, l'œuvre qu'il Usai
j
r~"
db l'école normale 8?
à des principes analytiques ou à un système réfléchi : c'était tout l'être, en
lui, philosophe et artiste, savant et croyant, qui devenait la mesure des
choses, équilibrant ses impressions fines et multiples dans une large et ferme
appréciation d'ensemble, sans rien de fermé, avec une défiance instinctive des
arguments toujours courts par quelque endroit, confiant en ce discernement
immédiat, mais si laborieusement acquis par toute sa vie. Ce qu'on eût pris
volontiers pour de l'impressionnisme, ou de l'empirisme, ou du parti-pris,
n'était donc que la mise en œuvre d'une très profonde disposition philoso-
phique dont il fallait chercher le fondement et la justification dans la culture
commune de la volonté et de l'entendement, dans cet art de régler, de réaliser,
d'universaliser sa propre personne, dans tout cet esprit de oonduite où l'habi-
leté consommée se rencontrait avec l'absolu détachement de soi. Voilà
pourquoi, en face de toutes les réformes de l'enseignement à l'École et
ailleurs, il avait toujours tenu essentiellement à maintenir les exigences d'une
formation vraiment générale et humaine, le culte des humanités.
« Mais, obj cetera -t-on, n'est-ce point là dénaturer la philosophie ou même
en sortir pour s'absorber dans une tâche de moraliste, ou substituer au travail
propre de la pensée une œuvre de culture littéraire ou d'ascétisme pratique :
en sorte que la seule part intéressante d'une telle vie. c'est l'équilibre et comme
la réussite individuelle de l'homme même, mais sans que la pensée ait un
caractère proprement philosophique, toute rattachée qu'elle est* à ce réalisme
ou à cet empirisme pratique qu'on pourrait nommer un simplisme, parce qu'il
prend les choses naïvement comme elles apparaissent, selon les exigences de
la conduite ? » C'est là précisément qu'est la méprise. Si le crilicisme de l'en-
tendement consiste à s'attacher à la façon de penser plus encore qu'au contenu
même de la pensée, il y a un crilicisme de l'action qui s'attache à la façon de
vivre, plus encore qu'à la matière même de la vie; et si, au point de vue idéa-
liste, il y a une esthétique transcendantale qui nous purifie d'illusions sponta-
nées, pourquoi au point de vue pratique cette critique des apparences ou cette
purification des données illusoires ne comporterait-elle pas une méthode et
une précision scientifiques? Voilà l'entreprise qu'a réalisée M. Ollé pour lui-
même; voilà le principe très fécond de la philosophie inédite dont il a semé le
germe.
Sans doute cette dialectique morale n'est pas d'emblée communicable, spé-
cieuse, enivrante comme le sont les virtuosités métaphysiques, et « ces fausses
vérités » qui, à l'éveil de la puberté intellectuelle, apparaissent comme la
marque de la force et de la fécondité : il y a en effet un tempérament desprit
ei surtout un îlge auquel les constructions et les destructions spéculatives ne
coûtent pas plus qu'un jeu, en passionnant comme un drame. L'honneur de ren-
seignement de M. Ollé, c'est d'avoir, au risque parfois d'être lui-même mal
compris ou même disqualifié, toujours ramené les esprits qui lui étaient confiés
an sens plein des mots et des choses, au sérieux de la vie, par un recours
invisible et constant à une expérimentation métaphysique et morale, dont au-
cune initiative proprement intellectuelle ne saurait ni se passer ni nous dis-
penser. Et voilà pourquoi il est infiniment plus malaisé et plus rare de com-
prendre à fond et de juger avec compétence une telle philosophie que de
pénétrer les plus ardues inventions de la dialectique spéculative ; car cette
philosophie de la vie oppose une résistance insurmontable au seul travail de
l'esprit, à l'effort même prolongé et méthodique de l'attention, et à la critiqua
L
88 ASSOCIATION DBS ANGIENS'ÉLÈVKS
la plus aiguisée. « Ces simples mots : Au feu ! quel sens n'ont-il pas pour qui
a vu l'incendie. ■ Lui, il avait vu cette lumière intérieure, que tout homme
porte et doit entretenir en sot, et ceux qui ne l'avaient point alimentée en eux
ne savaient pas éclairer ses paroles les plus claires.
C'est même pour se prémunir et pour prémunir les autres contre l'esprit de
système et contre les tentations de l'originalité présomptueuse qu'il a toujours
redouté de se détacher du simple, de l'élémentaire, de l'ordinaire. U a mis plus
de soin à voiler la nouveauté de ses idées les plus personnelles que d'autres .
à se parer de découvertes imaginaires. Combien son style même est un mer-
veilleux instrument d'optique pour atténuer les hardiesses et rapprocher les
cimes ! Ouvrez une de ces pages où l'abondance semble extrême et où le cours
de la pensée paraît s'attarder voluptueusement en des méandres infinis: si cette
page vous donne l'impression de n'avancer point, c'est que vous ne savez pas
mettre sous chaque mot le commentaire très précis et très riche qu'il appelle;
c'est que, ne possédant pas la science des origines de cette pensée et de cette
parole toutes pénétrées des traditions grecque et chrétienne, toutes pleines des
sources classiques et des inspirations les plus modernes, toutes nourries d'ex-
périmentations réelles dont le langage ne donne qu'une traduction symbolique,
vous ne voyez pas quelle foule d'idées et de nuances et d'actions sont ramenées
à l'unité d'un terme ; c'est que, dupe d'un prestige, vous croyez toucher à
l'horizon lointain parce qu'une étrange transparence de l'air dissimule la dis-
tance. C'est de cette distance qu'il faut ici donner la mesure, en montrant
dans la suite de l'œuvre philosophique de M. Otlé-Laprune, non pas simplement
un système, mais une doctrine, et une doctrine qui nous porte loin des pers-
pectives coutumiéres , parce qu'elle étudie et manifeste la solidarité organique
de ce que l'on appelait tout à l'heure t le savoir pur, le savoir-vivre et le
savoir-faire ».
Une doctrine, oui, M. Ollé en a une et très arrêtée ; et pourtant il ne semble
pas qu'on Tait dégagée nettement des ouvrages où l'auteur avait eu le dessein
de la mettre, mais où il avait conscience qu'on n'avait point su la trouver
pleinement : il suffisait, pour s'en rendre compte, de surprendre chez lui cer-
tains sourires par lesquels il accueillait telle ou telle critique, et surtout telle
ou telle adhésion prématurée ou incompétente. Caria difficulté semble extrême
d'exprimer, en fonction de l'entendement et par une théorie, ce qui semble
œuvre de vie plutôt qu'oeuvre de pensée. Et cependant c'est bien sous forme
de théorie et en langage intellectuel qu'une telle conception nous est pro-
posée. Quelle est donc cette pensée dominante, cette pensée de derrière ta
tête qui restera comme l'apport personnel de M. Ollé-Laprune dans l'histoire
générale des Idées? Le voici, ce semble.
La connaissance même philosophique, la certitude même rationnelle n'est
point une tâche du pur entendement et de la pure raison. La croyance est an
élément intégrant de la science, comme la science est un élément intégrant
de la croyance elle-même; c'est-à-dire que la vue de fesprit est toujours soli-
daire de la vie de Vitre; c'cst-a-dirc que la philosophie est indissolublement
affaire de raison et affaire d'âme; c'est-à-dire enfin que ni la pensée ne peut
suffire à la vie, ni la vie ne peut trouver en elle seule sa propre lumière, sa
force et sa loi totale. « Il ne faut pas voir rien que la raison dans l'homme, et
rien que l'homme dans la raison . »
• Cette thèse fondamentale, on le remarque aussitôt, n'intéresse et ne
r
i
de l'école normale 89
renouvelle 'pas seulement la théorie si importante de la connaissance ; mais
elle remet en question toute la conception commune de la philosophie, toute la
solution du problème de la destinée. 11 n'est donc pas surprenant que l'auteur
n'ait pu immédiatement ni en faire saisir le sens exact, ni surtout en faire
admettre le caractère rationnel. J'en dois ici marquer l'histoire et le progrès.
On peut dire que certains termes essentiels de la langue philosophique
devront à M. OUé-Laprune un changement profond et décisif de leur sens
usuel. Tels sont ceux de certitude morale, de croyance, de doute et de foi.
Qu'on prenne le mot croire : dans son acception primitive et précise, il
signifiait se fier, sans vue directe, au témoignage de qui sait, et se fier par des
Taisons extrinsèques à ce qui est affirmé. D'après la signification qu'avait fait
prévaloir Kant et l'École Néo-Kantienne, croire c'est affirmer, sans raisons
objectives et apodictiques, et fonder subjectivement son assertion sur un
décret du vouloir, tel qu'il y a hétérogénéité entre la raison de la science et
te raison de la croyance. Mais voici maintenant un sens nouveau, plus large
et plus précis, un « grand sens » qui est désormais acquis à ce grand nom de
croyance : croire n'est pas affirmer par des raisons simplement extrinsèques,
ce n'est pas attribuer à la volonté le pouvoir arbitral de dépasser l'entende-
ment^ c'est vivifier les raisons intrinsèques, démontrables et démonstratives,
par l'adhésion de tout l'être ; c'est Joindre le complément d'un consentement
cordial, volontaire et pratique à l'assentiment raisonnable et rationnel. Car il ne
s'agit pas seulement d'atteindre et de prouver l'être ut verum: H faut encore,
quand on Ta touché par la pointe de la démonstration spéculative, en pénétrer
la richesse, en égaler davantage le contenu, le voir, le vouloir et l'épouser ut
honum. Bien plus, on ne peut l'affirmer réellement par l'esprit sans déjà, « par
3a prière naturelle de l'attention et par l'accueil de la bonne volonté », en
accepter la présence réelle, même avant de savoir distinctement ce qu'il est ;
et c'est pour cela aussi que le doute méthodique reste toujours décevant s'il
n'est qu'un artifice, ou illégitime s'il est effectif. « Jamais porter la vie en soi
ne sera un obstacle pour juger de la vie et pour en démêler les principes
et les lois. La réalité possédée n'est pas contraire à la vue de la vérité : c'est
une condition de bien voir. » Telle est la formule si nette que je recueille dans
Je dernier écrit de M. Ollé, dans cette très belle étude sur Jouffroy, qui va
paraître, et où se marque comme un développement nouveau de sa plus large
manière.
Ainsi la certitude a un caractère moral intrinsèque à son caractère intellec-
tuel ; et la croyance accompagne, commente, emplit, sans la compromettre ou
la dénaturer, la connaissance la plus lumineuse, parce que jamais nous
n'agissons par l'esprit seul, sans mettre en branle toutes les ressources de
ïêtre humain. Entendue de la sorte, la croyance ne se fonde plus en rien ni
sur des arguments indirects, ni sur une décision toute subjective, ni sur un
coup de fidéisme; elle marque tout ce qui, dans l'acte de la connaissance,
implique que la connaissance n'est pas le tout de l'acte ; elle tient à la fois à
la nature de l'être réel et à la méthode de notre pensée. Car d'une part, « en
•vancant dans nos réflexions, nous trouvons que l'être comme tel n'est pas
connaissante par pure raison, et que cela ne tient pas à une défaillance de la
fensée, mais à ce que l'être est l'être », soit qu'en lui-même et dans sa plé-
nitude, 11 dépasse ce que la connaissance peut définir et égaler, soit que
« l'implicite étant la loi de tout ce qui est vivant, imparfait et fini, il ne puisse
i
L
^
90 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
y avoir connaissance explicite que dans l 'abstrait ». D'autre part, la croyance
exprime le procédé naturel et vital, la démarche complète de L'être pensant et
agissant qui va à la vérité avec toute son âme, Çûv 5Xrj t$ 4^x3» <£ n'est pu
dire assez, de l'être qui connaît et s'assimile l'être avec tout son être, cœor
et corps. Oui, pour le philosophe qui est dans Tordre, « penser est son labeur
et son office ; mais je ne dirai pas que c'est un penseur, si être penseur, c'est
accomplir à part une fonction spéciale, et se ranger comme dans une caste, et
avoir une étiquette restrictive ou un domaine où Ton se cantonne. Il pense,
lui, avec son âme tout entière et aussi, tranchons le mot, avec son corps; il
pense avec son être tout entier. Il pense en faisant concourir à sa pensée,
et l'imagination et le sentiment, et, d'une certaine manière, l'organisme même*
car il pense en homme et humainement. Il pense en s'appuyaut sur le sol qui
le porte, en demeurant en contact avec l'humanité dont il fait partie, avec le»
vivants, avec les morts ; la pensée d'autrui, la pensée du genre humain^
grâce à la parole, grâce à la tradition, lui sont présentes et entrent dans m
substance. Il pense enfin, attaché à Dieu, principe, soutien, lumière, règle de]
toute pensée. » Qui ne veut vivre d'une vie totale et normale ne peut philo-
sopher comme il faut. « Qu'on aille à la recherche de la vérité avec une ami
mutilée, c'est ce que je ne puis comprendre. >
Telles sont les pensées qui inspirèrent l'œuvre maîtresse de M. Ollé-Laprune;
La certitude morale. Ce livre, il le présenta comme thèse de doctorat,
même temps que son étude sur la morale d'Aristote. La soutenance eut lieu
4 juin 1880, en Sorbonne; elle fut « brillante... et étranglée », selon le mot
M. Caro qui restreignit la discussion parce que, disait-il, * la salle sentait
poudre ».
• Sans goût pour la lutte, lui répondit M. Ollé, ennemi par nature et
conscience des pensées excessives et des paroles violentes, je ne songeais
à me tenir en garde contre des entraînements que ni mes habitudes, ni m
caractère, ni mon expérience passée ne me faisaient pressentir. Et la questi
je la croyais de celles qu'un débat public éciaire avec plus de profit que
•danger. Quel est donc ce degré étrange d'irritation et de susceptibilité de
taines passions contemporaines, que l'examen de pensées qui les choquent
soit plus possible. Il y a des causes pour lesquelles vous avez fait noblem
des expériences de ce genre, mon cher maître. » Plus philosophes et pi
soucieux des seules idées, les élèves des différentes années et des divei
sections vinrent le mardi qui suivit la soutenance entourer M. Ollé ;
écrit-il : « Pendant plus d'une heure d'entretien j'ai reçu des témoignages
respectueuse et cordiale sympathie. • A vingt ans de distance nous avons
en effet, à comprendre le scandale menaçant d'un livre, d'une thèse doui
caractère raisonnable et rationnel ne fait aujourd'hui question pour perso
Mais déjà quel chemin parcouru depuis le temps où il fallait un acte de cou
«révolutionnaire » pour que le chef de la section de 1858 osât choisir la phi!
sophie! Ainsi par la persévérance et la force de sa douceur, M. Ollé a été
conquérant de liberté pour la pensée, pour la pensée dont il a fait resi
les droits et étendu le domaine au profit de ceux mêmes qui l'ont combattu.
Dix ans il se recueille et se consacre à son enseignement de l'École où
traite de la plupart des problèmes essentiels, en ramenant les raisons de
choix à cette triple question qui lui permet d'appliquer ses principes a
inquiétudes et aux besoins actuels : débat entre la science et la métaphysique»
J
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 94
et valeur de la certitude, périls de la pensée par la division extrême et
Anarchie des esprits. « La Philosophie et le Temps présent » qu'il publie en
est la synthèse de cet enseignement. L'importance de cet Organum ou
tt ce Canon de la Philosophie, telle que l'entend M. 011é,a échappé même à la
ftepsrt de ceux qui étaient le plus sympathiques à sa pensée. On n'a point vu
que ce livre renferme, à travers mille allusions, mille critiques, mille
d'actualité, une définition méthodique, une organisation complète de la
ffailetophie entièrement construite sur le fondement original des principes que
fexposais tantôt, avec la double préoccupation de l'union et de la liberté des
C'est ainsi que sous la main et par l'inspiration de l'auteur, toutes les
ions opposées du dilettante et du psychophysicien, de l'artiste et du
nt se fondent en s'élargissant, comme les membres divisés et ennemis
ni forme et vie commune en un corps où l'unité se marque à pro-
de la variété des parties, et que pour la première fois, sans doute, il
est donné de considérer dans la plénitude de son développement et toute
h richesse de sa constitution : science eminente, art à sa manière, œuvre
■orale, œuvre de foi, partout ensemble raison et vie, c'est l'image plus corn-
ftete qu'elle n'a jamais été tracée d'une philosophie, parlons juste, de « la Phi-
losophie vraiment une et universelle, qui se fait par tout l'homme et pour tout
nomme ». Et comment elle se fait, par où l'esprit et la réalité se pénètrent,
e'et pour réussir à le montrer qu'on nous mène peu à peu, par une sorte de
Hxnreau Discours de la Méthode, jusqu'au profond et secret laboratoire où
Ifetange se fait perpétuellement de la vie à la pensée et de la pensée à la
w. et où se prépare le iibre accord des intelligences. Loin donc de nous y
une doctrine toute faite, l'on nous apprend comment on s'en fait une
légitime et saine. L'apparente faiblesse de ce livre, — et c'en est la force, —
&st donc qu'il est comme un cadre vide de conclusions et de résultats
teints : point de manifeste d'école, point de programme d'union ; mais un
«perceptible progrès qui, à partir des notions les plus simples, ainsi que d'un
inaperçu, va s' épanouissant; mais des analyses, en apparence élémen-
fcûes, de noms et d'idées simples dont on peut dire qu'elles sont le commen-
teront et la fin de la philosophie; mais cette pensée partout présente à l'ou-
nage, c'est que, « si la philosophie est la théorie de la vie totale, elle n'est pas
efte-méme la vie totale », et que dès lors il faut la constituer tout entière sous
celte réserve dominante : < On doit vivre et vivre normalement, avant de phi-
losopher normalement sur la vie, et avant de vivre de sa philosophie. •
Deux voies ici semblaient s'ouvrir devant M. Ollé-Laprune, comme il y a
feux moyens d'abréger la nuit, ou en suivant le soleil dans sa course vers
décident, afin de prolonger la journée de travail, ou en allant à la rencontre
te son lever par une audacieuse marche vers l'Orient. Sans doute les deux
voies finissent par se rencontrer, et c'est pour cela que plusieurs ont été
Mêles à leur mattre qui ont commencé par sembler se séparer de lui. La pre-
mière voie est la voie de ceux qui, sans cesser assurément d'avoir foi dans
fe vertu finale de la recherche toute désintéressée des résultats immédiats,
tittendent pas de traverser la nuit de la dialectique pour parer aux dangers
te plus urgents et secourir les esprits en détresse. Pourquoi M. Ollé a tout
tturellement choisi cette direction, comment sa pensée et son action ont
& déterminées par ce choix même, c'est ce qu'il est important d'indiquer.
Cest que d'abord, par nature et par goût réfléchi, M. Ollé allait à la pratique,
92
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLEVÉS
ayant rame agissante et militante. « Le pur abstrait fatigue et désole. » E ai
le besoin de réaliser plus que d'analyser; il a donc toujours, peut-on dii
plus vécu sa pensée qu'il n'a pensé sa vie ; et c'est pour cela que sa pi
sophie implicite a toujours devancé et dépassé sa philosophie explicite :
peut même ajouter que toutes ses découvertes, nées du plus libre mouveme
de Tâme, sans recours effectif à aueune influence proprement philosopl
et comme parties du sanctuaire Terme de la conscience, se sont produites il
pticitement sans que la réflexion explicite ait toujours pris le temps de les
1er. N'a-t-il pas insisté, plus que personne après Newman, sur cette vie
cite qui est la matière ou l'enjeu de la recherche ? N'a-t-il pas répété, ai
Bossuet, que « l'homme est toujours à lui-même une grande énigme et
son propre esprit lui sera toujours l'objet d'une éternelle et impèn<
question ? /> N'a-t-il pas appris de Gratry que « faire remarquer ressent
inaperçu, c'est la grande utilité de la philosophie »? Et comme sa pei
dominante c'était de montrer qu'il y a, dans la connaissance même, ai
chose que la connaissance, il semblait spontanément et délibérément
achever sa propre thèse dans la pratique et par elle. Mais, comme d'aï
part il maintenait que, dans la croyance même et dans la vie, l'élément
tionnel est toujours présent, il s'est exactement borné à militer par les i<
seules, et il a de plus en plus conçu la philosophie sous la forme d'une ac
spéculative et d'un apostolat théorique.
Toutefois, ici encore, deux directions sollicitent la pensée. Que sera,
effet, cette œuvre théorique? Consistera-t-elle essentiellement à mesurer
forces et les limites de la pensée pour réserver à la vie ce qu'elle appoi
d'imprévisible enseignement ? Consistera-t-eile au contraire à alimenter
pour ainsi dire, à faire de la vie avec la pensée môme ?
M. Ollé n'a pas détourné le regard de la première de ces directions, et
serait une tâche très profitable que de recueillir ses vues sur ce probl<
capital, liais enfin c'est surtout vers la seconde de ces directions qu'il s*
orienté ; et c'est même pour cela qu'il a paru se contenter toujours et de
en plus des formes usuelles du réalisme, alors pourtant qu'il s'éloignait
cesse davantage du fond de cette doctrine, de son rationalisme et de «
suffisance intellectuelle, de cette étroitesse démodée • qui, selon son expr
sion, c fait sourire de pitié ». A mesure donc que sa pensée était plus pleil
et plus large, on peut dire que le vêtement technique dont il la couvrait dei
nait plus mince, et que son réalisme notoire, que son effort dialectique
simplifiait, comme pour stimuler les esprits à chercher derrière le symbolù
des mots le fonds inexprimé, et pour mettre en évidence ia disproportion
maie de la vérité concrète avec les formules verbales ou les définitions iot
lectueltes auxquelles tant d'esprits s'arrêtent comme à la réalité même. Et
n'est pas une des moindres énigmes qu'il nous propose, que cette apj
contradiction entre la matière et la forme de sa doctrine ; au point que, faute
la discerner, beaucoup lui ont reproché cette simplification croissante de
méthode au moment où elie résultait d'un enrichissement de sa pensée.
Par ces raisons multiples, par ce sentiment qu'il a fortement exprimé di
son discours du 23 juillet 1894 sur le « Devoir d'agir », par la conscience
« la responsabilité de chacun devant le mal social » et en face de « ces que
tions pressantes qui nous prennent à la gorge », s'explique le caractère
œuvres dernières de 11. Otlé-Laprune, la rapidité relative de leur producl
DE L'ECOLE NORMALE 93
Mendue du succès qu'elles ont obtenu, et ce qu'on pourrait nommer Pélargis-
ou même le déplacement de son influence.
Sources de la Paix intellectuelle publiées en 1892, sont comme répure
ce qui, dans la désunion actuelle des consciences, peut et doit préparer et
rer une unité réelle, un équilibre sans doute toujours instable et provi-
mais qu'on ne peut obtenir, môme tel, qu'à la condition de tendre à
entier et définitif. « Empressés à accueillir les incomplets, disait-il
bneoedans son discours du f» août 1893, au collège Stanislas, vous maintien-
Ëque le vrai remède n'est que dans la vérité complète. Vous ne diminuerez
jamais la vérité comme jamais vous ne diminuerez en vous la dignité du
1ère, ni l'honneur de la vie. La paix est à ce prix. Puisqu'elle est ordre et
noo, et au fond amour, ou du moins fruit de l'amour, elle demande, comme
Amour même, que ce qu'elle rapproche soit quelque chose et soit quelqu'un.
[S celui qui aime, n'était qu'un fantôme d'être, que donnerait-il, n'étant rien,
jase donnant soi-même? Et si celui qu'on aime n'est à son tour qu'un sem-
IfaQt d'être, que peut-on aimer en lui ? Je le sais, l'amour quand il est pitié,
quand il est bonté, va vers ce qui n'est pas : mais cette condescendance a
jour objet de le faire être, et si vous aimez ce rien, c'est pour en faire quelque
ctose, de même que la bonté créatrice et souveraine a aimé le néant pour lui
tonner l'être. En sorte qu'il demeure certain que l'amour suppose la parfaite
tiâ&nciion dans l'union parfaite. Et de la je conclus que la paix par effacement
les idées ou par annihilation des personnes, si c'était possible, ou du moins
far oubli de ce qui les sépare, n'est point une vraie paix. C'est plutôt en allant
frsqu'à la cime de toutes vos pensées, et dans les rapports avec ies personnes
JBsqu'au bout et au haut d'autrui et de vous-même, à force de sincérité et de
franchise que, voulant la paix, vous la ferez et que, vraiment pacifiques, vous
)Q6séderez la terre. »
le Pris de la Vie marque la synthèse la plus complète de la pensée spécu-
talrre et des préférences pratiques de M. Ollé : c'est l'expression de son dogma-
tisme, mais d'un dogmatisme où l'élément intellectuel est tout pénétré et
comme coloré par la préoccupation morale et l'inspiration religieuse.
Cir il faut toucher enfin à ce qui a été, pour M. Ollé, comme l'âme de son
Jme et la pensée de sa pensée. El si je n'ai point encore parlé expressément
k son Christianisme, ce n'est nullement pour dissimuler ce qu'il a toujours
Iniquement confessé en parole et en acte, c'a été, respectant ses intentions
et la vérité, pour montrer qu'en lui l'homme et le philosophe avaient tout leur
Imloppement naturel. En un sens même il a fait d'abord de son Christianisme
m simple moyen d'être plus et mieux homme et philosophe. « Les hommes,
ft-il après Fénelon, n'ont point assez de force pour suivre toute leur raison :
cette philosophie naturelle qui irait sans préjugé, sans impatience, sans orgueil
jaqa'au bout de la raison humaine est un roman de philosophie. » C'est de ce
roskao qu'il a- voulu faire son histoire. Pas plus donc, on l'a vu, que l'inspira-
fera morale de sa pensée première n'a fait de lui un simple moraliste et ne Ta
«■péché d'avoir une doctrine rationnelle, pas plus le caractère chrétien qui
•ttquait tout son être n'a effacé ou recouvert en rien le sens et la valeur pro-
frement philosophique de sa vie, de son enseignement, de sa pensée. Il ne
ftst point lassé d'insister sur cette réserve qui lui tenait au cœur et qui était
présente à toutes ses démarches. Elle correspondait profondément a la con-
ception qu'il avait des rapports ou plutôt de la superposition des deux ordres,
1
H ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
de la nature et de La grâce qui, loin de s'entre-géner, se complètent et se perte*
tionnent mutuellement; « car s'il y a une manière d'aimer la nature qui tim
pas chrétienne, il y a plusieurs manières de l'aimer qui le sont ». Elle corre*
pondait précisément aussi à ridée qu'il avait de sa propre vocation : il esti
en effet que non pas lui seulement, mais que chacun a une destination
à fait propre, un rôle vraiment unique à remplir dans ce plan divin du
où les Ames ont toutes une physionomie singulière comme l'amour qui la
appelées à l'honneur d'être et à la dignité de devenir cause à leur tour. «Pies
médite sur la suite et l'histoire de ma vie, plus il réapparaît que ma
spéciale, c'est de rendre témoignage à la vérité chrétienne dans le m
philosophique et dans l'Université. » A ce monde qui dit comme le p
Romain : Qu'est-ce que la vérité f et qui le dit en tant de sens différents,
demende au Christ si vraiment il est roi, il faut répondre, en faisant avec
œuvre royale : Je sols né et je suis venu dans le monde pour rendre té
gnage à la Vérité. » Réciproquement donc, plus il tenait à s'acquitter de
rôle supérieur, plus aussi il avait passionnément à cœur d'être universi
d'être homme de raison, de parler en philosophe, sans sortir de sa compétei
d'user à la fois de toute sa pensée et de toute sa liberté, pour l'honneur
de sa profession et de cette École à laquelle, c'est son mot, il était «
attaché ». D'où il résulte qu'il a rendu un autre témoignage, un témoignage
la vérité humaine, à la philosophie, à l'Université, parmi des hommes et
un monde où il y a peut-être encore plus d'ignorances ou d'illusions que
passions contraires. Par là, M. Ollé devenait un de ces messagers de paix
d'union, pouvant tout dire et parler partout, capables de rapprocher les es
les plus éloignés pour peu qu'ils fussent droits et rassis; on l'a pu remarqa
ses funérailles où se rencontrèrent des hommes qu'on n'aurait pu sans d
réunir nulle part ailleurs dans un sentiment commun, n y est apparu à plusii
je le sais, comme le symbole de ce qui rassemble les extrêmes, sans effa
ment, par la seule efficacité de l'intégrité des convictions, par la modération
la fermeté mêmes du caractère.
11 recueillait ainsi le fruit de sa douceur intraitable qui semblait pr<
cette devise qu'il fallait une merveilleuse précision de tact et de vigilai
pour pratiquer : jamais une ligne au delà, jamais une ligne en deçà du d
du devoir et de l'honneur. On l'avait compris, dès le début, à l'École ; on
savait qu'il était incapable d'obéir à d'autres motifs qu'à des raisons dont
•était sur qu'elles étaient, à ses yeux, nobles, impersonnelles, mûries,
quand on ne les comprenait guère et quand on ne les approuvait pas. Oa
respecté en lui ce qu'on n'eût pas respecté en d'autres, parce que cela il Ta
rendu ce que cela doit être, inRniment respectable. On lui a su gré, peut-
dire, de la justesse de sa dignité et de son indépendance. Et lorsque, dans
circonstances trop présentes à votre mémoire pour que je les rappelle,
qu'elles datent de 1880, il déclara, en face des menaces ou des insinuât»
dont il était l'objet, que « ni son honneur, ni l'honneur de l'Ecole ne lui per-
mettaient une autre attitude » que celle qu'il prenait, l'École se rendit sofr
daire, non de son acte, mais de son attitude même. Et j'aime à renouveler;
ici, à la mémoire de l'homme qui, privé de son enseignement, mais non m
son traitement, sut allier le respect de la légalité, la fierté du sentiment et H
délicatesse du cœur, ce témoignage de M. Havet, alors Président de noue
Association : * J'ai à vous transmettre l'expression de la reconnaissance di
de l'école normale 95
Conseil pour un acte également généreux par la valeur du présent et par les
sentiments qui Pont dicté. Le Conseil m'a chargé encore de l'annoncer à tous
•os associés dans l'allocution qui ouvrira la prochaine Assemblée générale. »
En toutes circonstances, H. Ollé prouva la même indépendance d'esprit et
pe conduite, sous la sauvegarde de la même prudence et du même tact. Que
«eux qui lui ont reproché d'aller chercher, au delà de la raison ou au delà des
monts, un mot d'ordre ou une direction de pensée, lisent donc ce que, dès
187lt il écrivait de notre situation et de notre devoir social et politique :
c La République a l'avantage de nous donner la seule stabilité que notre
caractère et nos mœurs politiques puissent supporter; et par cela même qu'elle
fn'entoure le chef de l'Ëlat d'aucune garantie mensongère et d'aucun éclat
illusoire, elle peut lui assurer le respect. Dans l'état actuel de notre pays, le
jeespect est plus facile avec ce régime qu'avec tout autre, parce que l'on voit
iplus clairement alors que c'est à la loi même que ce respect est dû ; et tous
les vains prétextes des fauteurs de désordre s'évanouissent ; on comprend
■lieux que ce qu'ils attaquent et prétendent miner, c'est la loi même, c'est
l'ordre, c'est la société dans ses principes essentiels. Ne proposons à notre
pespect que la patrie et la loi : il faut que personne ne puisse se mettre au-
jlcssus d'elles sans paraître insensé et criminel. Si nous ne savons pas
Respecter ou si nous ne rapprenons pas bien vite à respecter ces choses-là,
alors nous marchons à grands pas vers notre ruine. »
Et sans s'être jamais prévalu, plus tard, dans l'intimité même, de ces vues
triotiques, il restait fidèle à lui-même en écrivant, le 25 septembre 1883, ces
rôles analogues à celles qui, dix ans plus lard, devaient paraître si hardies
si imprévues : « Ce que je ne cesse de souhaiter, c'est que la cause de la
igion soit mise en dehors des partis et que la politique ne se mêle pas à
intérêts supérieurs et immortels de façon à les compromettre. Je ne sais
que l'avenir réserve à la France en particulier, mais je sais que si on
paissait s'accréditer cette idée que monarchiste et catholique c'est la même
chose, on commettrait une grande faute. »
f En tout ordre, il avait horreur de l'esprit de coterie, de secte et de parti,
(flétrissant également ce qu'il nommait « la dévotion aux idoles contempo-
raines » et cette pusillanimité fréquente même chez des hommes de tête et
pie cœur qui est « la peur de Dieu ». 11 a eu le courage le plus rare, celui de
Eraindre Dieu à la face du monde, et celui de ne jamais redouter la lumière et
i justice au regard des passions, de quelque vêlement qu'elles fussent cou-
Pies. Ce qu'il aimait, ce qu'il aidait dans le progrès des idées, c'était juste-
nt « cet accroissement du respect dû à la conscience à cause de la vérité
jnéme, de la délicatesse infinie dont il faut user avec les esprits, je ne sais
Quelle notion sociale et politique plus profonde du prix de la vérité et des
taies».
r. Attendant tout et n'attendant rien que de la libre coopération de tous au
£ien, il redoutait tout emploi de la force, toute intervention officielle, toute
Kssion dans le domaine des idées et des croyances. Il n'a jamais été de l'op-
ition, parce qu'il n'aurait jamais été de la réaction, au sens matériel que ces
Siots ont pris. « Les catholiques, a-t-il dit, n'ont que des devoirs de plus que
les autres ; ils n'ont que les mêmes droits, mais ils les ont tous. »
• Ces devoirs en plus, comme il avait à cœur de les pratiquer ! quoi qu'il Ht,
il souhaitait de le faire « tout comme un autre d'abord, et puis mieux encore
L
96 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
et plus excellemment, avec une inspiration plus haute et plus chaude, plus
complète et plus pure ». Et tandis qu'il portait plus loin les légitimes exigences
de la dignité et les délicatesses de l'honneur viril en sa fleur, il poussait plus
loin aussi les humbles condescendances, les prévenances affectueuses et ta
industries charitables. Qui n'a pas connu les ingéniosités de son amitié ser-
viable, n'a pas connu son esprit. Qui n'a pas connu sa bonté envers les pau-
vres, n'a pas connu son cœur. 11 avait de délicieuses attentions, et sa façoa
d'aimer comme . de donner ennoblissait ceux qui recevaient ce don par lequel
il semblait lui-même l'obligé. Aux anniversaires et aux fêtes qu'il célébrait
avec un culte pieux et avec un sens profond de la société spirituelle, il coq-,
viait toutes, les âmes qui lui étaient particulièrement unies, et il tenait à ce
que ses chers pauvres fussent associés à toutes ses joies de famille : il étai
« de ceux qui se scandalisent de leur propre abondance », non seulement s'ils
n'en font pas un libéral usage, mais s'ils n'y trouvent un moyen de contri-
buer au progrès de la justice sociale par un savant mélange de dignité per-
sonnelle, de générosité envers tous et de respect pour les plus petits. Larg»
et magnanime, il Ta été pour ainsi dire avec excès et au delà de la proportion
accoutumée même chez les plus généreux des ressources et des dons. Mail
dans cet excès même sa raison était complice de son cœur et de sa foi.
Ainsi donc des plus hauts sommets de sa pensée métaphysique jusqu'aux
infimes inventions de son zèle pieux, la philosophie inspirait tout, réglait tout»
relevait tout. Ah ! sans doute, on a pu dire que s'il n'avait pas été l'homme d»
foi qu'il fut, il n'aurait pas eu la doctrine qui était la sienne; mais il est plei-
nement vrai d'ajouter que s'il n'avait pas été partout et en tout le philoso
qu'il était, sa vie morale et religieuse n'aurait pas eu non plus la mêi
sève et la même fleur. Il semblait que le mouvement séculaire des id
eût creusé un abîme entre le sens antique ou populaire du mot pkilosop*
appliqué à l'homme sage et courageux, maître de lui comme de l'univers,
ce sens moderne et technique qui restreint la philosophie à une discipu
austère et ardue de l'esprit. M. Ollé, non seulement a rapproché et fondu
sa vie ce qui semblait divisé ou même hétérogène, mais encore il a jusi
par une doctrine originale cette unité rompue; il l'avait rétablie en fait par
exemple, il a prouvé simultanément qu'elle est fondée en droit : en sorte qu'à
tous ceux qui, soit en raison de son attitude et de ses croyances, soit en raison
de sa pensée même, semblaient prêts à lui dénier le nom de « philosophe » oa.
doit répondre que, à ce double litre, nul ne Ta mérité plus que lui. 11 en avait»
malgré la modestie, qui lui interdisait de prétendre à aucune originalité,
sentiment profond. Et c'est là ce qui explique la fermeté dont quelques-uns dt,
ses amis mêmes n'ont point paru comprendre le sens et la portée, l'inéb
lable fermeté avec laquelle il refusa de se présenter à la section de morale
l'Institut : il n'avait l'ambition d'aucun honneur pour sa personne; mais
sa doctrine, pour ce qu'il représentait, il avait la généreuse passion de ne
mettre aucune méprise, aucune atténuation, aucune altération de la vérité.
la vérité, telle que la mit en lumière l'élection du 18 décembre 1897 dont il tat
heureux surtout pour les siens et pour l'École, c'est qu'il appartenait tout a
philosophie.
Le voici donc dans la plénitude de sa maturité, ayant. réussi à rendre
pensée et sa vie même aussi expressives que possible, et portant tout
témoignage. Mais c'était un de ses principes que si l'action vaut plus que la
!
DB LBCOLB NORMALE 97
, la souffrance vaut influimeot plus que l'action. « Le sacrifice, écrivait-
i, a une vertu singulière », pour parfaire l'ouvrier en le détachant de sou
cuvre, et pour féconder l'œuvre en lui communiquant une divine vitalité. Déjà,
par quelques atteintes très passagères et très accidentelles, il avait entendu
plusieurs fois, mais d'une façon enveloppée, cette réponse de mort dont il me-
ttait le sens, tout attaché qu'il était à la vie ; il y a un an, en pleine santé, il
jetait sur un carnet ces mots : « Que la mort ne me surprenne pas comme un
loleur. Que le Maître me trouve occupé au soin qu'il m'a commis, faisant mon
eovre qui est son œuvre, appliqué à ce pour quoi il m'a mis dans le monde. »
ftéjà. plus que les souffrances corporelles, il avait ressenti des peines d'âme
et « la douleur consolante d'être méconnu », trop fier pour s'en plaindre, trop
vrai et trop soucieux de son rôle pour y demeurer indifférent, trop clairvoyant
puur ne point comprendre que « c'est un des moyens par où la vérité se fait
jour •. Hais on peut dire, que, si préparé qu'il fût au sacrifice par l'intelligence et
It volonté et l'habitude qu'il en avait, toutes les racines les plus profondes et
les plus délicates qui le fixaient au sol de ses affections et de ses travaux
étaient encore à trancher lorsque, selon la promesse qu'avaient échaugée les
époux de s'avertir, l'heure dernière lui fut annoncée. Mystère d'angoisse et de
sérénité, de douceur et de douleur que cette heure où se recueillirent toutes
tes grâces d'une adolescence pure et ardente, tous les efforts d'une virilité
pi n'avait point eu de défaillance, toutes les conclusions d'une pensée qui
tarait pas connu le trouble et le doute, toutes les certitudes d'une foi dont la
n'avait pas été un seul instant obscurcie. Lui qui avait écrit ces
paroles : « Le sacrifice, qui semble détruire, vivifie. La vie, en subis-
la mort, produit la vie. On n'est pas un homme si on ne sait pas mou-
» », il sut Taire de sa mort même son acte par excellence, un acte souverain
te cet amour plus fort que la mort dont l'effet est de rendre sensible, à travers
trs déchirements de la nature, la paisible continuité de la vie de l'âme. Tendre
et virile, et pieuse, sa mort donc qui marquait son œuvre d'un caractère de
âacérité plus profonde encore, a mis le sceau de la perfection à l'ouvrier, en
consacrant le double titre qu'il a mérité en toute exactitude et qui lui restera
et philosophe chrétien.
Maurice Blondel.
Promotion de 1860. — Sa vous (Edouard), né à Genève, le 10 janvier 1842;
tecédé à Nice, le 19 janvier 1898.
flotre camarade Léonce Pingaud, qui a eu le privilège d'avoir Sayous pour
«Bègue et de vivre dans son intimité, pendant douze ans à la Faculté des lettres
•Besançon, a consacré è sa vie et à ses travaux une notice si complète, qu'il
difficile, 8prés l'avoir lue, de dire plus et autrement que lui. J'aurais peut-
dû lui laisser la tâche de rendre à Sayous le dernier et amical devoir dont
n'acquitte aujourd'hui. Mais j'aurais manqué è l'amitié que j'avais conservée
{Sajous depuis nos années d'Ecole Normale en ne répondant pas à l'appel
m'avait été adressé par les siens au moment où il a été ravi à leur affec-
tes lignes que je consacrerai à sa mémoire devront beaucoup toutefois à
le plus approfondie de L. Pingaud, et l'image que je tracerai de lui sera
a la collaboration de deux camarades, appartenant à deux confessions dif-
7
^
98 ASSOCIATION DBS ANCIENS SLÈVBb
férentes, séparés de Sayous et séparés entre eux par plus d'une divergeoee
d'opinious, mais qui Pont également estimé et aimé.
Edouard Sayous était né à Genève, où son père professait la littérature fran-
çaise à l'Académie ; mais rien, ni dans son caractère, ni dans sa physionomie,
remarquable surtout pir la vivacité aigué du regard et par la fine découpure
des traits, ne décelait ce Lie origine helvétique. C'est qu'en effet, bien que a
famille fût apparentée à des Genevois illustres, le général Du four et le char-
mant humoriste Tœpfler, elle venait du Béarn, et n'avait émigré à Genève
pour cause de religion que sous Louis XV, en 17550. M. André Sayous, le pète
de notre camarade, était resté attaché de cœur à la patrie de ses pères, tout
en gardant une vive reconnaissance à la terre qui leur avait donné asile, ei&
aurait dit volontiers de la France ce que dit de l'Allemagne une chanson célè-
bre : « Où est la patrie française! Elle est partout où résonne sa langue, oà
rayonne son génie. » Lettré délicat, dont Sainte-Beuve et Schérer ont louét'énh
dition et le talent, M. André Sayous a consacré la plus grande partie de sot
activité littéraire à faire connaître à la France les services rendus à son to-j
fluence et à sa gloire par les écrivains que les révolutions religieuses et poli'
tiques ou les hasards de la naissance ont fait vivre en dehors de ses frontières.
Ses ouvrages sur les Écrivains français de la RéformaUon, sur la LitUf*
ture française à V étranger, sur le xvur siècle a Vétranger, sont, commet
disait Schérer, de ceux qu'on ne refait pas et qui conservent toujours leur va-
leur. Quand M. Sayous, chassé de sa chaire par la révolution genevoise to
184<>, vint a Paris, et réclama au nom de la loi de 17U0 ses droits de Français,!
il avait déjà conquis, comme écrivain, ses lettres de grande naturalisation, à
Ton ne s'étonna pas de voir le gouvernement lui confier au Ministère deË
Justice la direction des cultes non catholiques. La gravité de son caractère m
sa haute impartialité le rendaient éminemment propre à ces délicates terni
lions, j
Edouard Sayous a subi fortement l'influence paternelle. 11 lui a dû certain*
ment sa passion pour l'histoire, les lettres et les arts, son développement intm
lectucl si précoce et si brillant, qui lui faisait obtenir à seize ans le prcmtof
prix d'histoire de rhétorique au Concours Général et entrer à dix-huit ans ■
l'Ecole Normale, après deux années d'études de droit. Si sa naissance à
nôve, sa première éducation et ses durables relations dans la ville la plus
mopolitc d'Europe, ont pu élargir son horizon, contribuer à éveiller en
le goût des voyages, l'intérêt pour les pays étrangers et les langues étranf
ses origines béarnaises lui inspiraient un attachement filial à toutes les tradH
tions nationales de cette France qu'il se plaisait à appeler « un pays pel
connu ». Le souvenir de ce que ses ancêtres avaient eu à souffrir à cause ■
leurs opinions religieuses, et son père à couse de ses opinions politiques, h|
avait inspiré de bonne heure un attachement passionné aux idées de tolcrattOl
et de vraie liberté, et une aversion raisonnéc contre les opinions extrême*
réactionnaires ou révolutionnaires. Mais sa modération, qui lui faisait évite»}
même avec ses amis, les sujets de discussion trop brûlants, l'esprit de conci-
liation qui inspirait toute sa conduite, n'enlevaient rien à la fermeté de soi
caractère. Les fonctions remplies par son père dans l'administration des cultt|
et les préoccupations religieuses qui lui étaient naturelles ramenèrent à al
mêler de bonne heure aux agitations de l'Eglise protestante, et il subordOQBl
plus d'une fois les intérêts personnels à ses devoirs de conscience. i
Beaucoup d'entre nous se rappellent ce que fut Sayous à l'École Normale, M
DE L'BCOLB NORMALE 99
cordialité de ses manières, sa bienveillance affectueuse pour ses cadets, la
tonne humeur avec laquelle il savait éviter et prévenir entre camarades tout
froissement pénible. Les accès de mélancolie qui l'assombrissaient parfois,
venaient sans doute,* soit de causes physiques qu'il ignorait peut-être lui-
même, soit plutôt de préoccupations morales qui l'absorbaient soudain au point
de le troubler, n ne nous en donnait pas le secret, car un des traits distinctes
de sa nature a toujours été une extrême réserve sur ce qui le touchait per-
sonnellement, comme une extrême discrétion sur tout ce qui concernait au-
trui, il montrait dans les travaux de l'École cette facilité, ce don d'assimila-
tion, cette aptitude à s'intéresser aux objets les plus divers qui lui assuraient le
accès dans tous les examens et qui l'a peut-être plus tard entraîné à dis-
perser un peu ses efforts. Il était éclectique dans ses goûts comme dans ses
aniaes. Nous avons encore devant les yeux le trio dont il faisait d'ordinaire
partie avec Bigot et Charpentier et qui symbolisait l'alliance de l'histoire, des
lettres et de la philosophie. C'ost avec Armlngaud, Paul Stapfer, des Essarts,
Uvollée, Sélîgmann, Maze, Froment, Filon, Julleville, à qui se joignirent plus
tard E. Duvergier de Hauranne, Zevort, A. Ribot, les frères Cambon, Louis
Legrand, Frary, Bigot, qu'il fonda en 1860 uue conférence littéraire, la Confé-
mci du Rtz-de-C haussée, dont l'existence fut courte et brillante, et dont il
fat on des membres les plus actifs. Sa conférence sur Sienne y fut par lieu lie-
raient remarquée. 11 l'avait écrite au retour d'un premier voyage en Italie,
«à Milan, Lodi, Plaisance, Parme, Bologne, Florence, Sienne, Pistoia, Prato,
Lacques, Pise, Gênes, Turin, lui laissèrent des impressions enchanteresse»
qull aimait à rappeler trente et quelques années plus tard, quand il parlait de
Florence et de Sienne à ses auditeurs de Besançon. Il commençait déjà a cber-
, comme il l'a fait toute sa vie, le sens vivant de l'histoire dans la connais-
directe des pays, des monuments et des hommes.
Le concours d'agrégation d'histoire, auquel il fut reçu premier en 1863, lut
pour lui Toccasion d'un succès éclatant. « C'est un sujet accompli, écrivait
lLGiraud, président du jury, j'en ai peu rencontré d'aussi distingués; il nous a
fût une leçon d'histoire qui est un chef-d'œuvre. »
U place obtenue par Sayous à l'agrégation lui ouvrait l'École d'Athènes. 11
ne semble que son humeur voyageuse et son amour de l'art auraient dû le
décidera profiler de ce privilège. Le regret de quitter pour deux ans ses pa-
rente, dont il était le seul fils, et la bonne fortune inattendue d'une vacance
laistoire au lycée de Versailles le firent entrer immédiatement dans la vie
Ktive de professeur. Ses débuts furent heureux ; il passa dès 1865 de Versailles
i Otarlemagne. Il avait le feu sacré; il aimait les enfants; il animait son ensei-
nwDeQt avec les récits de ses voyages en Belgique, en Hollande, en Italie, en
Allemagne, et jusqu'à Gonstanlinople ; il le renouvelait sans cesse par ses lec-
11 montrait a ses élèves des gravures et des photographies ; il les condui-
par groupes dans les Musées et s'efforçait d'éveiller en eux le sens du beau
Blême temps que celui de l'histoire.
a zèle pour renseignement du lycée ne l'empêchait pas de songera acqué-
le grade de docteur qui lui ouvrirait l'enseignement supérieur. Son admi-
fecilité n'avait pas été suffisamment avertie par les leçons reçues à
des difficultés que présente l'étude du Moyen Age, et il céda à l'attrait
époque * qui élève l'Ame, disait-il, et vousgrandit moralement et religicu-
nt ». En moins de trois ans, ses deux thèses étaient achevées, Tune, la
latine, sur la Correspondance de Saint Boni face, l'autre sur La France
1
400 ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES
tous Saint-Louis d'après la poésie nationale. A vingt -quatre ans il était dc-datr.
Los éloges ne lui liront pas défaut. M. Lit mi lui disait que il. Lcelerc aurait ai
m! i.-f.i n de son livre; le spirituel Doudan écrivait que < l'érudition, le nient
d'écrire et l'Imagination étaient réunis dans sa thèse pour faire aimer le Nos»
Âge », et M. Paulin Paris l'appelait « l'excellent metteur en œuvre du lourd rai-
nerai recueilli par les recherches brûles des philologues >. Hais au même no-
menl, un des maîtres de la jeune école philologique, H. Gaston, Paris tout m
rendant justice « l'agrément du livre de Sayous, signalait, dans la Revue criti-
que, l' insuffisance d'un travail qui ne reposait pas sur une connaissance appro-
fondie de la littérature du xui- siècle, et qui n'avait guère tenu compte quels
analyses et des citations fournies par VHisloire littéraire. La sévérité du jenaa
critique lut plus utile à notre ami que les compliments des vieux maîtres. 1
résolut de se consacrer A une œuvre do longue haleine, choisie avec réfleilou,
élaborée avec lenteur, et où il donnerait la mesure de sa vraie valeur.
Dés :-■''■■'■ il avilit pris un vif intérêt a la transforma [ion politique qui se prépa-
rail pour la Hongrie, sous la direction de François Oéak ; au moment même «*
elle obtenait sa nouvelle constitution, l'exposition universelle de 1867 lui four-
uissait l'occasion de donner à l'Europe une idée de sa richesse et de sonoripi
nalité. s i; >us fut vivement frappé de l'exposition hongroise. Il fit cette tout»
année sou premier voyage en Hongrie et il résolut de faire de ce pays, de 9
langui; et de son histoire le principal objet de ses études. A ce même moment
un jeune sivanl de son âge, Louis Léger, se consacrait à l'étude du mooM
slave. L'étroite amitié qui se noua entre eux dans l'hiver de 1867-1888 eaj
sur les travaux de Sayous la plus heureuse influence. Il se mil avec s
à la tache qu'il avait entreprise. En 1863 II retournait en Hongrie et y fora
d'utiles relations avec les hommes les plus éminents, aussi bien avec h
chefs de l'église catholique, comme le cardinal Haynald et le chanoine FraUf
qu'avec les surintendants des églises réformées. En juillet 1870 II était ebanji
lui- li: s<ïuvcrncmenl impérial d'aller à Pesth pour s'Informer des dispositii
des Hongrois envers la France. Sayous venait de se marier avec une Jeune M
d'origine alsacienne. H"' Dollfus, quand il reçut celle mission. Sa Jeune feu
l'accompagna en Hongrie par l'Italie et Tricste, il fut reçu A Pesth avec égarlj
et sympathie, mais il n'eut pas de peine à reconnaître que, loin d*avoii
sympathies pour la cause de la France, les Hongrois, par hostilité e
l'Autriche, taisaient des vœux pour l'Allemagne, et rendaient impossible b
interveniinn de François-Joseph en notre faveur.
Quand M. et M— Sayous revinrent de ce voyage de noces diplomate
Paris était bloqué. Il se rendirent a Tours, où notre camarade fut attaché al
service de la presse étrangère auprès de H. de Cliaudordy. A peine Paris m
ouvert, que Sayous se hâta de reprendre son poste de professeur- Il contint
ses cours Jusqu'à la dernière période de la lutte. Il put alors quitter Paris te
un passeport suisse où il portait sa qualité d'horloger genevois.
Dès que l'ordre fut rétabli, Sayous se remit au travail avec ardeur. Les aané*
1872 ■ 1877 ont été tes plus fécondes et les plus heureuses de sa vie. Il ■
eu, il est vrai, en 18"0, la douleur de perdre A quelques jours de distance, ?
père et sa mère, mais il avait trouvé dans une union selon son cœur e
la jeune famille qui grandissait à son foyer les meilleures des consolatloi
à ce bonheur domestique s'ajoutait une activité intelleclue lie dont il comm
çait A recueillir tes fruits et qui le mettait en évidence parmi les jeunes pi
■s prof*
i de l'6cole normale 401
; seors d'histoire. Ses études sur la Hongrie lui ouvraient les portes de la Revue
\ étsdeux mondes; les lectures qu'il faisait à l'Académie des sciences morales et
[ poiuiques y étaient très goûtées. En 1872 il publiait un volume sur l'Histoire
\ des Hongrois et de leur littérature politique de 1790 à 4815; en 1874 son me-
1 aoire sur les Origines et l'époque païenne de l'histoire des Hongrois formait
i comme une introduction à l'ouvrage qui établit sa réputation et lui amena la
, reconnaissance durable des historiens, son Histoire des Hongroistcn deux volu-
ç, parue en 1877. Sayous avait eu la sagesse et l'énergie de consacrer dix
de sa vie à une œuvre de longue haleine, originale, qui devait combler
lacune dans notre littérature historique et la mettre hors de pair. Pour la
à bien il avait refuse, en 1871 , une chaire d'histoire à la Faculté des lettres
lie Lyon, bien qu'il eût dès ses débuts visé à renseignement supérieur, et qu'il
! k trouvât dans celui du lycée ni le même succès ni le même aurait ; il avait
•êmc pendant deux ans fait le sacrilicc de prendre un congé pour se dévouer
teot entier à ses chers Hongrois. On pouvait croire que désormais il allait con-
aerer tout le reste de sa carrièreà l'histoire des Etats du sud-est de l'Europe
cl tirer de sa patiente préparation à celle tâche tout l'honneur et tout le profit
; frïl était en droit d'en attendre. Son ami L. Loger espérait trouver en lui un
anale dans une œuvre parallèle à la sienne, quand on apprit tout à coup que
mtous quittait renseignement pour la carrière ecclésiastique.
! On a dit que cette résolution subite avait été provoquée par une déception,
fl s'était vu, en effet, préférer un camarade plus jeune que lui pour un poste
; auquel il se croyait des droits. S'il est vrai qu'il ait éprouvé un vif chagrin de
fie pouvoir servir la science et son pays dans un poste qu'il enviait par-dessus
'tas les autres, s'il est mémo vrai qu'il s'est imaginé un instant que ses
convictions religieuses bien connues avaient nui à sa candidature, il serait
tenta fait injuste de chercher dans le dépit, la raison d'une aussi grave résolu -
bon. car il reconnaissait bien haut les mérites exceptionnels du concurrent
tfoi lui avait été préféré. La décision prise par Sayous avait son point de
; iépart dans des préoccupations anciennes. Chrétien fervent, dévoué aux inté-
i léts de l'Église protestante dont son père avait été le serviteur fidèle, il souf-
; fcûl de la voir affaiblie par des divisions intimes, par l'intolérance des uns et
j les témérités des autres, et surtout par l'absence d'une organisation bien
ééûnie. En 187*2, il avait pris part comme délégué de la Lozère à un synode
4cs Églises réformées tenu à Paris, et avait travaillé à réconcilier les partis
! kstiles pour les amener à créer un système synodal acceptable pour tous. En
'1H75, il avait public une brochure où il réclamait de nouveau avec ardeur la
constitution d'une organisation centralisée qui aurait mieux défini la foi et la
i éscipline de l'Église. On ne doit donc pas s'étonner si, en 1877, il s'est porté
l' eu côté où il a vu que ses services seraient le plus utiles et le mieux
; iperéciés. On voit, par sa correspondance de cette époque, avec quel
iele ardent et quelle modestie tout à la fois, il assuma ses nouveaux devoirs,
fi accepta la tache noble et difficile d'aumônier de la prison centrale de Poissy.
| Sous pouvons voir, dans les manuscrits de ses sermons, avec quel soin, quel
teropule il remplissait ses devoirs de prédicateur et de guérisseur d'âmes
Mprèsde ce singulier troupeau, dont une des ouailles reconnaissantes lui offrait
a guise de remercimenls le secret de la fabrication des faux billets de ban-
fae.il a raconté, en 1881, dans un article de la Bibliothèque Universelle ses ex-
périences souvent douloureuses au milieu des habitants de la maison centrale.
402 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Si Sayous était devenu homme d'église, il n'oubliait pas qu'il était aussi pro-
fesscur, et il pensait avec raison que c'était en utilisant ses talents de profes- !
seur qu'il pouvait le mieux servir son église. Aussi s'occupa-t-il sans retard
d'acquérir les titres qui pouvaient lui permettre d'obtenir une chaire dans j
une faculté de théologie. Ses thèses de licence sur Jésus -Christ d'aprk ;
Mahomet et sur les Taur oboles (1880), sa thèse du doctorat sur Les Déiste
anglais de Toland à Chubb (1«82), cette dernière surtout, sont une preuve nou-
velle de la souplesse d'esprit et du don remarquable d'assimilation avec
lesquels il savait appliquer son talent aux sujets les plus divers, te gouverne-
ment s'occupait à ce moment de reconstituer à Paris la Faculté de théologie
de Strasbourg, que la guerre de 1870 avait fait disparaître. Sayous, présenté par
la grande majorité des consistoires de France, pouvait légitimement espérer
obtenir cette fois, dans renseignement supérieur, le poste qui aurait satisfait
à toutes ses aspirations et à toutes ses aptitudes. L'Etat usa de son droit de
nomination directe en faveur d'un autre candidat qui était loin d'avoir des
titres égaux aux siens. Le coup était d'autant plus rude que notre camarade,
se croyant sûr de sa nomination à Paris, avait renoncé à se présenter a une
chaire alors vacante à la Faculté de Montauban, où il n'aurait pas eu de compé-
titeurs. 11 ne voulut pas faire obstacle au candidat qui s'était présenté, à sou
défaut, pour celte chaire, et se contenta d'une conférence de litiéraiure à
cette même Faculté de Montauban. il l'occupa très brillamment de 1879 à 1884.
11 y traita les sujets les plus divers d'histoire et de littérature ; il passait de II
religion hellénique et delà religion romaine au mouvement romantique oui
l'islamisme. De ces cours est sorti son volume d'Études sur la religion romm
et le Moyen Age oriental. En même temps il n'oubliait pas qu'il était pasteur,
et il continuait à prêcher de loin en loin. Ses sermons, qu'il écrivait d'un bout
à l'autre de sa nerveuse et nette écriture, portent la trace d'un travail conscien-
cieux, et en même temps, comme il pouvait s'y laisser aller, plus que dans ses
écrits historiques, à la chaleur de son cœur et aux tendances poétiques et
mystiques de son esprit, ils nous révèlent des côtés inattendus de son talent
On trouve dans ces pages manuscrites quelques-uns des meilleurs morceau*
qui soient sortis de sa plume.
Sa situation à Montauban était insuffisante pour un homme de sa valeur et
d'ailleurs l'Université regrettait d'être privée de ses services. 11 cumula
bientôt avec sa conférence de Montauban les fonctions d'examinateur à la
Faculté des lettres de Toulouse, puis fut chargé d'un cours complémentaire <to
Moyen Âge dans cette Faculté. 11 aurait vivement désiré y être titularisé ; mais
la chaire qui fut créée était spécialement consacrée à l'histoire du Midi, et
Sayous s'effaça devant son jeune camarade, Ch. Molinier, qui avait des titres
spéciaux à être chargé de cet enseignement.
En 1886, Sayous obtint à Besançon la chaire de faculté qu'il aurait pu dès
1871 avoir à Lyon. 11 y enseigna douze ans. 11 y trouva un auditoire sympathi-
que, des collègues dont il était déjà, ou dont il devint bien vite l'ami, des fonc-
tions qui lui laissaient assez de loisir pour qu'il put se remettre avec ardeur à
des travaux de longue haleine. Le voisinage de la Suisse et de l'Italie achevait
de lui rendre agréable le séjour de Besançon, et il allait souvent aux bords du
lac Léman retrouver les horizons de son enfance. Cette dernière période de la
vie de notre camarade fut aussi active et féconde que les années 1863 à 1877.
11 s'était chargé pour l'histoire générale de Lavisse et Rambaud, et pour la
r
Dfl L KGOLB NORMALE 403
Grande Encyclopédie, de tout ce qui touchait à la Hongrie. Six chapitres excel-
lents dans le premier de ces recueils, cent dix-huit articles dans le second,
témoignent du soin avec lequel il s'était tenu au courant des travaux relatifs
au principal objet de ses études d'autrefois, mais en même temps il était attiré
vers un nouveau champ de recherches. Sa thèse de doctorat en théologie sur
les Déistes anglais avait dirigé son attention sur l'histoire politique, intellec-
■ tuclle, morale et religieuse de l'Angleterre du xvir» et du xvm* siècles, et il
forma le projet d'écrire celte histoire qui intéressait en lui l'homme religieux,
le patriote, le libéral, pénétré, comme les Anglais, de la conviction que la
vraie liberté doit avoir pour base le respect des traditions et des droits an
ciens.
il est à jamais regrettable que Sayous n'ait pu exécuter une œuvre pour la-
quelle il était si bien préparé. Le volume charmant qu'il a donné à la
Bibliothèque <T Histoire illustrée sur Les Deux Révolutions d'Angleterre^ les
six chapitres sur l'histoire d'Angleterre de 1670 à 1870 parus dans l'histoire gé-
nérale de Lavisse ctRambaud, ses lectures sur Jacques 1er, Sache verell, Shéridan,
folles a l'Académie des Sciences Morales, nous montrent ce que nous pouvions
attendre de lui s'il avait pu mener à bien le projet qu'il avait formé. Malheu-
reusement, sa santé était 1res ébranlée depuis son séjour à Poissy; le séjour de
Besancon n'était pas très favorable à son tempérament arthritique; et, malgré le
repos qu'il avait pris pendant les vacances de 1857, il dut demander un congé
1 la rentrée. Aux troubles constitutionnels qui l'affaiblissaient depuis longtemps
était venu se joindre l'ébranlement moral dont ont souffert toutes les âmes
éprises de justice et de patriotisme dans ce triste hiver 1897-1898. Personne
autour de lui ne se doutait de la gravité de son état, quand il demanda lui-
même qu'on fit venir son fils aîné. Il expira presque subitement le 19 janvier
'18U8.
11 avait, en mourant, la consolation de laisser la compagne de sa vie en*
tourée de ses quatre enfants, d'une Aile heureusement mariée, et de trois fils
dont les vocations répondaient à toutes les ambitions paternelles. L'un d'eux,
après des études juridiques, a déjà acquis de i'auiorité dans les questions éco-
nomiques et financières; le second est pasteur, le troisième se destine au pro-
fessorat. Il avait aussi la conscience d'avoir mené une vie de devoir et de tra-
vail, une vie utile aux autres. Partout où il avait été placé, dans son église
comme dans l'Université, il avait été un homme de paix et de conciliation.
Peux ans avant de mourir, en 1896, il avait provoqué la réunion à Lyon d'une
conférence destinée à unir dans une action commune les deux partis qui se
divisent l'église réformée; à la Faculté de Besançon comme à celle de
Toulouse, il montra un esprit conciliant et tolérant qui ne consistait pas à fuir
tes querelles, mais à agir pour les calmer ou les empêcher de naître. — Un
de ses anciens élèves de Charlemagne, M. Léon Bourgeois, qui, au milieu
même des agitations politiques, lui avait maintes fois exprimé son attachement,
lui rendait le plus touchant et le plus mérité des hommages, en écrivant à
Madame Sayous, le 27 janvier 1898 : «M. Sayous a été pour moi le meilleur
> des maîtres, et a éveillé en moi le goût de l'histoire, le sens du beau ; je
, ne puis me rappeler en ce moment, sans avoir les larmes aux yeux, les
» promenades qu'il nous faisait faire, à quelques-uns, au musée du Louvre,
, pendant nos après-midi des jeudis, nous révélant les peuples, les épo-
ques, par les chefs-d'œuvre de leurs arts, et mêlant à ses enseignements
L
1
404 ASSOCIATION DES ANCIBNS ÉLÈVES
» une telle bonté, nous témoignant une si cordiale et si ingénieuse bien veillaflce, j
» que nous nous sentions auprès de lui, non comme avec un professeur, mais '
» comme avec un grand frère aîné. »
G. Mokod.
Promotion de 1861. — Tbonsens (Arthur-Auguste- Joseph), né à Douai le
27 septembre 1842, décédé le 22 août 1898.
Les études de Tronsens au lycée Louis -Ie-Grand, puis au lycée de Douai,
furent des plus brillantes. Fils d'un officier supérieur de cavalerie, et tandis
que son frère devait choisir aussi la carrière des armes, il préféra, quoique
admissible à l'École Polytechnique, entrer à l'Ecole Normale Supérieure : il y
fut reçu (section des sciences) à l'Age de dix-neuf ans, en 1861.
A sa sortie de l'École, il fut classé deuxième dans la section des sciences
physiques et naturelles, et réussit au concours d'agrégation de 1865. — 11 ne
professa que trois ans dans l'enseignement secondaire : nommé d'abord an
lycée de Cacn, il demanda et obtint de se rapprocher de sa famille ; mais, après
être resté dix mois au lycée de Saint-Omer, il dut prendre un congé qui se
prolongea jusqu'à sa mort.
Sa santé, en effet, avait été fort ébranlée à l'Ecole même : à la suite <Tun
accident, d'une insolation ou d'un coup violent, des malaises se firent sentir,
de plus en plus fréquents, de plus en plus aigus. 11 voulut d'abord se raidir
contre son mal; mais le travail lui causait une insupportable souffrance; il dut
y renoncer : « Ce fut, m'écrit M. le lieutenant-colonel d'artillerie Tronsens»
son frère, ce fut le regret de toute sa vie de n'avoir pu, comme ses camarades,
poursuivre sa carrière qu'il aimait passionnément. »
Nul doute qu'il n'y eût réussi : que d'espérances, en effet, on pouvait fonder
sur son heureuse intelligence ! Il était de celte promotion de 1861 qui, dans les
sciences, compte actuellement doux membresde l'Institut ; il s'était mesuré, noa
sans succès, avec MM. Darboux et Violle; Pasteur, qui l'avait distingué, lui avait
offert— précieux témoignage d'estime —de le prendre auprès de lui en qualité
de préparateur ; il avait déjà ébauché certains travaux; mats il luifallut bientôt,
— et pour toujours, « quitter le long espoir ».
Cette ambition qu'il aurait pu légitimement avoir pour lui-même, il l'avait
gardée pour l'École, pour ses camarades de promotion surtout : il était heureuv
il était (1er de leurs succès : il s'en réjouissait comme s'ils eussent été siens»
lia, d'ailleurs, toujours parlé de ses années d'École avec une sorte d'attendris-
sement, sa pensée, qui s'était alors comme arrêtée dans son progrès, s'y
reportait souvent ; c'étaient ses plus belles années, les seules pendant les*
quelles il avait pu se donner tout entier a ses chères études ; le souvenir Itd
en était présent comme des dernières qu'il eût réellement vécu.
Toutes celles qui suivirent furent attristées par cette incurable anémie gai
répuisait lentement. Son esprit n'avait rien perdu de sa lucidité, ni mena
de sa puissance ; mais la moindre tension lui était une dure peine, et, en
pleine jeunesse, ce fut au prix de vives souffrances qu'il s'adonna à des obser-
vations météorologiques, et à des travaux sur la climatérie : il recevait de
l'Institut^ de M. Faye, en particulier, des félicitations, des encouragements;
mais ses forces le trahissaient, et c'est à un repos absolu qu'il dut se con-
damner. L'effort physique même, dans les dernières années, ne lui était
r
db l'école normale 405
plus permis : si dans son jardin, il se baissait pour rattacher les branches d'un
arbuste, sa pauvre tête en était tout ébranlée.
Il était revenu à Douai, auprès de ses parents qui le soignaient comme un
enfant gâté et chétif : c'est dans leur immense affection qu'il trouva le courage
de supporter son mal pendant plus de vingt ans ; bon pour tous, compatissant
comme ceux qui ont besoin de beaucoup de compassion, jamais il ne se laissa
aller à aucune révolte contre la douleur : il la subissait, sans se plaindre, en
homme qui, habitué aux explications scientifiques, en comprend la fatalité et
qui sent que « la raison ne peut ni l'affaiblir ni la guérir ».
Au mois d'octobre 1398 il se fit encore un grand vide dans cette existence
déjàsipeuremplie:Tronsens perdit sa mère; c'était pour lui, plusque pour tout
autre, un indicible malheur ; il n'avait plus auprès de lui que son père, d'un
très grand fige, usé par la vieillesse et par le spectacle affaiblissant de cette
fougue maladie, et qui est maintenant inconsolable de lui survivre. Un jour
d'octobre, pendant une de ces courtes promenades qu'il faisait en solitaire, il
perdit connaissance sur une place de la ville; quarante-huit heures nprès, il
nourait sans avoir repris conscience. « On dirait, m'écrit son frère, que la
Providence, qui l'avait frappé au seuil de sa vie, ait voulu lui épargner une
agonie que je redoutais pour lui, en l'enlevant subitement h l'affection des
liens.» Cette agonie, hélas! lui fut-elle vraiment épargnée? et n'en est-ce
pas une incessante et terrible, que cette vie pendant laquelle il s'est senti
réduit à l'impuissance par un mal sans espoir comme sans répit, pendant
laquelle il eut conscience de n'avoir pas la force de produire, d'être utile aux
autres, quand il en avait un si vif désir?
Francel in Martin.
Promotion de 1865. — Esparcel (Bruno- Marius-Joseph), né à Saint-Pons
(Hérault), le 17 août 1844, mort à Paris le 14 décembre 1898 (1).
Quand je l'ai retrouvé, au commencement de cette année scolaire, au lycée
Cbariemagnc, Esparcel était trop profondément atteint par la maladie pour que
Jaie pu, dans ces quelques semaines, apprécier suffisamment la valeur et les
résultats de l'enseignement de notre regretté collègue et ami. Ce que nous
avons pu tous constater, c'est le dévouement qu'il apportait è sa tache, c'est
l'énergie avec laquelle il luttait contre de cruelles souffrances, c'est les
iterniers moments d'une vie consacrée toute au devoir.
Le devoir, Esparcel s'en était fait une haute idée et il y était dévoué jusqu'au
sacrifice. 11 avait huit ans à peine que son père, victime do la réaction qui
suivit le 2 décembre, était déporté, n cause de ses opinions politiques, en
Afrique, où il mourait après une longue agonie. Sa mère, veuve d'un époux
vivant, sans autres ressources que celles que lui donnait un petit commerce,
avait è élever deux enfants, une fille et le fils qui devait être notre camarade :
elle lutta avec cette énergie et ce courage que savent déployer les épouses et
surtout les mères. Elle apprit à ses enfants l'art de vivre. Ainsi les deux
(1) Kotre camarade M. Dhombres, proviseur du lycée Charlemagne, qui avait bien
voulu se charger de la notice sur Esparcel, a été appelé inopinément à Nîmes par un
deuil cruel, la mort de sa mère ; son manuscrit ne nous étant pas parvenu, nous
donnons ici les paroles qu'il a prononcées sur la tombe (T Esparcel.
lV
4 06 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
grandes leçons que reçut Esparcel à l'âge où se dessinent les idées durables
et où se prépare l'homme furent le dévouement à la République, pour laquelle ;
son père mourait et le dévouement à la famille, pour laquelle sa mère luttai.
Ces leçons ne furent pas perdues. Elève au lycée Charlemagne, dans ce lycée
que nous tous, les anciens, nous aimons tant et "d'où sont sortis, de 1860 à !
1870, tant de Normaliens, puis élève de l'École normale de 1865 à 1668, Esparcd J
se faisait remarquer par son intelligence et par. son travail en même temps qinl ;
se faisait aimer par les brillantes qualités de l'esprit et par les solides vertus
du cœur.
A sa sortie de l'École, il fut envoyé au lycée de Carcassonne comme chargé
de cours ; reçu ensuite à l'agrégation, il quitta cette ville pour y revenir après
un court passage à Marseille. 11 était de ceux qui s'attachent. Un moment, 1*
vie politique parut s'ouvrir devant lui : les habitants de Carcassonne le firent
entrer au Conseil municipal, et ses concitoyens de Saint-Pons voulurent offrir aa
fils de l'ancien déporté un siège législatif. Mais Esparcel n'aimait ni les agita-
tions, ni le bruit, ni les vains honneurs; il aimait la République pour elle-même
et non pour les profits qu'elle pouvait lui donner ; il resta Adèle à l'Université et
se jugeant plus apte à enseigner qu'à légiférer, aussi honoré par l'enseignement
que par un mandat législatif, il resta professeur.
Le 4 septembre 1885, il était nommé à Charlemagne. Il revenait comme
maître dans ce lycée -qu'il avait quitté vingt ans avant comme élève. Quels
durent être ses sentiments? Ceux-là seuls peuvent les apprécier qui ont
goûté toute la joie de se retrouver dans cette maison qui a si peu change
depuis tant d'années, où les bâtiments sont restés presque intacts et où lot
élèves sont à peu près ce que nous étions, ni meilleurs, ni pires. 11 sembla!
que tout devait lui sourire : il avait une épouse aimante et dévouée, dent
enfants que l'affection et la reconnaissance avaient faits siens, une chaire
importante dans laquelle son enseignement était apprécié ; il retrouvait sot
lycée et ses amis. C'est quelques années après que la maladie est venaft
brusquement l'atteindre, le courber, le briser : les forces physiques faibli*
saient tous les jours, l'intelligence seule avec la volonté était restée intacte.
Il a lutté pendant dix années : il voulait, malgré les siens, malgré nous, lutta
encore; le 13 décembre, il m'écrivait pour s'excuser de son absence
et pour m'assurer que trois jours de repos le remettraient en bon état ds
poursuivre Moins de vingt-quatre heures après, il n'était plus.
La mort est du moins pour Esparcel la fin de souffrances dont son entouragft
seul peut connaître l'étendue et l'atrocité, mais pour nous elle creuse un vida
doublement sensible au Proviseur et à l'ami.
Au nom des fonctionnaires et des élèves du lycée Charlemagne, au nom et
nos camarades, Esparcel, adieu.
Dhombres.
Promotion de 1866. — Couat (Auguste), né è Toulouse, le 30 novembre
1846, décédé à Bordeaux, le 21 juillet 1898.
Couat fit ses études au lycée de La Rochelle, où son professeur de rhéto-
rique, M. Moy, vit ce qu'il valait, et lui conseilla de se préparer à l'École Nor-
male. Son père, capitaine d'infanterie, n'était pas riche, il le fit entrer comme
boursier dans une pension de Versailles dont les élèves suivaient les cours
db l'école normal» 107
éa lycée. En 1866, Gouat eut au Concours Général le prix de dissertation
Mine, et fut reçu à l'École. 11 avait conservé, du temps qu'il avait passé
comme élève à Versailles, uq profond souvenir et il Ta exprimé au début de
Admirable discours qu'il prononça il y a deux ans lorsque notre camarade
Ibombrcs, devenu Proviseur du lycée Hoche, l'invita à présider la distribu-
ftoo des prix,
• Nulle part, disait-il, le printemps ne m'a paru plus doux que dans les
tfftées du parc solitaire; nulle part, je n'ai mieux goûté la fraîcheur de l'ombre
et les caresses du soleil; nulle part je n'ai mieux senti, dans le silence des
traits de jadis, la puissance éternelle de la vie. L'art qui a disposé ces nobles
nenues n'affaiblit point l'impression de la nature; il lui donne parfois plus de
profoodeur. Je n'ai jamais oublié, après tant d'années écoulées, les senti-
| amis que j'éprouvais lorsque, du haut de la terrasse du palais, regardant au
| éetà du tapis vert et des taillis qui l'environnent, au delà des eaux claires qui
le continuent et le prolongent, mes yeux suivaient la perspective ouverte au
loin vers l'horizon lumineux, comme l'âme de la jeunesse s'ouvre vers la
gloire. »
Ce discours de 1896, écrit par un homme de cinquante ans qui en acqué-
rant l'expérience a perdu ses illusions sur les hommes et sur la vie, ne peut
évidemment nous donner l'idée de ce qu'était notre ami trente ans plus tôt, en
i£66. Cependant on y retrouve les traits essentiels de sa nature, ce qui, à tra-
vers les transformations qu'opèrent les années ne change pas. Cette sincérité,
cette gravité simple et un peu triste, celte profondeur dans le sentiment et
cette pénétration dans la pensée, Gouat les avait déjà plus qu'en germe lors-
qu'il entra à l'École. S'il y fut tout de suite respecté de tous, aimé de ceux qui
étaient capables de le comprendre, c'est qu'il unissait deux qualités qui
vont rarement ensemble, surtout quand on a vingt ans, l'ardeur des convic-
tions et l'indulgence pour les personnes. Je ne crois pas qu'il ait jamais flatté
ai blessé volontairement qui que ce soit. Ce respect qu'inspirait son caractère
m manifestait par le sobriquet amical qu'on lui donnait à l'École, et par
lequel, après tant d'années, ses camarades le désignaient encore : Le Père.
Lorsque, au moment des élections de 1669, on discutait dans une salle de con-
férences les candidatures de Jules Favre et de Rochefort, c'était presque tou-
jours Gouat qui présidait les réunions.
Une passait pas tout son temps à cet exercice; il travaillait, et au bout de
tes années d'Ecole il était reçu troisième à l'agrégation des lettres. Il fut envoyé
m lycée qu'on venait de créer pour remplacer le collège de Monlauban. Il y
retrouvait plusieurs de ses camarades de promotion, Rabier,Bouty, Baillaud. C'est
pendant sa première année à Monlauban qu'il pense à se faire envoyer au lycée
fonçais de Constantinople, disparu depuis. L'Orient l'attira toujours. Un de
aes rêves était de faire un voyage en Egypte, et la mission en Grèce qu'il
obtint en 1880, et qui lui permit de voir l'Acropole, d'aller à Delphes, de faire
Tascension du Parnasse, fut un des grands bonheurs de sa vie.
Au moment où il rêvait de partir pour l'Orient, les événements allaient le
retenir en France, et une crise allait se produire dans sa vie. Lorsque après
tes vacances de 1870 il vint reprendre sa classe de rhétorique à Montauban, il
trouva les esprits singulièrement agités dans la petite ville. Le parti républi-
cain, qui était au pouvoir depuis un mois, cherchait à s'organiser, il compre-
aait que ses adversaires, dispersés et déconcertés un jour, se rallieraient le
L
•1
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ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
I*.
I..»
lendemain, et qu'il fallait se tenir prêt à la lutte. On sentait que la création d'un
journal était nécessaire : mais on ne s'entendait guère sur les conditions de
cette création. Dans ces circonstances Couat qui n'avait que vingt-quatre ans,
montra plus de netteté d'esprit et de décision que les vétérans du parti : grâce
à lui, on passa des paroles aux actes, et le Républicain de Tam-et-Garwu
fut fondé. 11 en fut, pendant les mois qui suivirent, un des collaborateurs les
plus actifs.
Lorsque, le 18 mars 1871, la Commune fut proclamée à Paris, beaucoup de
républicains en province passèrent par de véritables angoisses. La Commune
était, c'est vrai, un gouvernement Insurrectionnel, et elle avait eu dès le
début le tort de rompre en visière au gouvernement légal pendant que les
Prussiens étaient encore à Saint-Denis. Mais d'autre part l'Assemblée de Versailles
était en grande majorité monarchiste, et Ton pouvait craindre que. victorieuse
de la Commune, elle ne profitât de son triomphe pour proclamer Henri V.
Aussi d'excellents citoyens dont l'un était naguère président du Conseil, eus-
sent-ils désiré qu'enlre Paris' et Versailles la rupture ne fût pas complète,
qu'on fît des concessions de part et d'autre pour éviter la guerre civile. Leurs
efforts n'aboutirent pas, et les événements suivirent leur cours. Couat, qui
voyait autour de lui les vaincus du 4 septembre relever la télé, qui en lisant
les comptes rendus de la Chambre constatait à quel point les craintes d'une
restauration monarchique étaient justifiées, devenait de plus en plus républi-
cain à mesure que la République lui semblait plus menacée. Le ton de ses
articles dans le Républicain de Tarn-et-Garonne était plus vif de jour en jour,
et il put lui arriver, dans l'ardeur de la lutte, de dépasser sa propre pensée.
Le préfet de Montauban lui fit dire officieusement que ses articles déplaisaient
en haut lieu. Comme il écrivait pour exprimer ses convictions et non pour'
gagner la faveur du ministre, il ne tint aucun compte de l'avertissement. Le
châtiment ne se fit pas attendre : pendant les vacances de Pâques, qu'il pis-
sait dans sa famille à La Hochelle, il apprit par dépêche qu'il était mis en dis-
ponibilité.
Il n'en dit rien à ses parents, qui entrent qu'il retournait à Montauban pour
faire sa classe. La première personne qu'il rencontra en y arrivant fut son
camarade d'école, Alfred Croiset, qui venait le remplacer en rhétorique, el qui'
pendant les trois mois qu'ils passèrent ensemble avant les grandes vacances,
se lia avec lui d'une inaltérable amitié. Couat continua à écrire dans le Répu-
blicain de Tarn-et-Garonne ;\\ donna aussi des articles au Progrès libéral te
Toulouse. Peu s'en fallut à ce moment qu'il ne quittât l'Université, et ne
devînt journaliste comme mes amis Ueurier et Charles Bigot. Il avait toutes les
qualités nécessaires pour réussir dans ce nouveau métier : le goût et le sens
de la politique, la justesse et la promptitude du coup d'œi!, un admirable
équilibre dans la pensée. Bien des années plus tard, étant doyen à Bordeaux et
adjoint au maire, il fut pendant quelque temps le collaborateur régulier de
la Gironde, et il fut si apprécié qu'à la mort d'Eugène Ténot on lui offrit pour
le remplacer une situation pécuniaire dont l'Université ne pouvait lui donner
l'équivalent. Par deux fois il préféra rester des nôtres, et ce fut un bonheur
pour nous; mais il aurait trouvé de l'autre côté autant d'honneur et beaucoup
plus d'argent.
En octobre 1871, Couat fut envoyé au lycée de Tournon, où on le laissa deui
ans. 11 prit le seul parti sensé el viril : il se mit à travailler, et sa thèse fran-
f
DE L'ÉCOLB NORMALE 409
çaise était à peu près terminée lorsqu'on 1873, sur la proposition de H. le
recteur Chappuis, qui l'avait apprécié, il fut renvoyé en rhétorique à Grenoble.
En février 1875, il soutint ses thèses en Sorbonne. Sa thèse laline avait été,
comme il arrive, faite un peu légèrement ; mais sa thèse française sur Catulle
était un ouvrage des plus distingués. Ce n'est pas seulement mon opinion que
J'exprime : j'ai eu entre les mains le rapport de M. Eugène Benoist, qui
lui décernait de grands éloges. Cependant à. la soutenance Couat n'eut pas
l'unanimité : les jurys ont parfois des raisons que la raison ne connaît pas.
Son Elude sur Catulle n'était pas un travail complet, et il le savait mieux
que personne. Longtemps après, je lui conseillais de la réimprimer, en faisant
profiter son ouvrage de début de tout ce qu'il avait appris depuis dans un
commerce prolongé avec les poètes Alexandrins dont Catulle s'est inspiré, il
me répondit que ce n'était pas la peine, et qu'il valait mieux laisser l'œuvre
telle quelle, avec ses qualités et ses défauts de jeunesse. Je viens d'en relire
quelques pages, et j'ai été charmé aujourd'hui comme autrefois de l'étude si
juste et si vivante sur la passion de Catulle pour Lesbie. Couat a analysé avec
le plus grand soin le style et la versification du poète; mais le grand mérite et
l'originalité de son livre sont ailleurs. Avec lui, nous n'avons pas affaire seule-
ment à un grammairien ou à un littérateur, mais à un homme qui a compris
ce que c'est que le véritable amour, avec ses fureurs, ses jalousies, ses fai-
blesses, l'amour tel que Catulle et Musset, Lucrèce et Molière l'ont éprouvé et
ont su le peindre. Pour écrire ces pages émues et pénétrantes, il ne fallait pas
seulement avoir des dons précieux de critique, il fallait être jeune et voir dans
l'amour autre chose qu'un thème à beaux vers, sentir, que pour certaines
âmes il est la raison d'être de la vie, et qu'elles ne se consolent jamais d'en
guérir.
A la rentrée de 1875, Couat fut envoyé de Grenoble à Bordeaux où, au mois
d'avril suivant, il fut chargé du cours de littérature grecque à la Faculté
des Lettres. Cette nomination modifia l'orientation de ses éludes. Ses deux
tbéses portaient sur la littérature latine : il devait maintenant faire du grec,
et il aborda sans plus tarder cette étude, à laquelle il était d'ailleurs préparé.
11 avait dû, dans son travail sur Catulle, s'occuper des alexandrins, mais il
se rendait compte qu'il ne les connaissait qu'insuffisamment. Pendant cinq ou
sii ans il se mit à les étudier à fond. De là sortit, en 1882, un livre considé-
rable, qui obtint dans le public savant un légitime succès : La poésie alexan-
drne sous les trois premiers Ptolémécs. Ce livre, comme l'auteur l'a explique
dans sa préface, n'est ni une histoire complète et suivie, ni un manuel à la
mode allemande; « c'est une succession de tableaux rattachés les uns aux
autres par la suite des idées générales et dans chacun desquels se montre un
des aspects de la poésie alexandrine ». Quoiqu'il n'ait pas eu le dessein d'écrire
une histoire proprement dite, il n'a eu garde d'oublier le point de vue historique.
Bans le premier chapitre, consacré au Musée d'Alexandrie, il a fait connaître
le temps, les hommes, les événements au milieu desquels s'est développé
rAlcxaùdrinisme ; dans un second chapitre, sur la biographie des poètes
alexandrins, il a essayé d'établir avec le plus de précision possible la chrono-
logie de cetle époque littéraire.
Ce qui, au fond, intéressait Couat dans son sujet, c'est, comme il l'a laissé
entrevoir dans sa courte conclusion « sur les caractères généraux de TAlexan-
drinisme », les analogies qu'il remarquait entre les poètes raffinés qui ont
L.
1
410 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÊTBS
habile le Musée d'Alexandrie au -ni* siècle avant notre ère, et les poètes
français de nos jours. H a montré que la doctrine soi-disant moderne de Vert
pour Vart datait de Callimaque et d'Apollonius, et que la poésie « individuelle >
n'avait pas été inventée par nos contemporains. Mais, tout en vivifiant et
en fécondant ses études de littérature érudite par ces rapprochements avec les
écrivains modernes, Couat avait trop de goût et de justesse d'esprit pour per-
mettre à celte préoccupation de le dominer jusqu'à fausser son point de vue.
Il comprenait fort bien que la première condition pour étudier l'antiquité était
de se faire, autant que possible, une âme antique, et de traiter les questions
comme elles se posaient alors, non comme elles se posent de nos jours, fi
n'avait pas la superstition de l'érudition, mais il pensait qu'il y aurait témérité
et impertinence à vouloir s'en passer pour éclairclr les problèmes délicats et
complexes que soulèvent, soit la chronologie des œuvres et la biographie des
auteurs, soit l'interprétation de beaucoup 0e passages. En matière de poésie el
d'éloquence, les Anciens avaient un souci de la perfection et des scrupules de
style que, seul chez les modernes, Pascal parait avoir connus au même degré;
leur technique avait des raffinements auxquels n'atteignent pas nos Parnassien*
les plus impeccables et auxquels se sont plies chez eux-mêmes les génies tes
plus originaux et les plus libres. J'en ai souvent causé avec Couat, et je sais
quelle importance il attachait à cette partie de l'art antique : il l'a montré dans
son ouvrage sur la poésie alexandriue, comme il l'aurait fait dans son livre
inachevé sur Aristophane. Ce souci constant de parler des poètes anciens
suivant leur esprit, mêlé à des ressouvenirs nombreux de la poésie moderne
et contemporaine, voilà ce qui fait l'originalité de ses études sur l'Alexandri-
nisme.
Avant d'être réunies en un volume, la plupart de ces études avaient para
soit dans V Annuaire de la Société pour V encouragement des études grecç***
soit dans les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux. Les Annales!
Que de souvenirs ce nom me rappelle! Qu'il est loin, ce temps où les plus âgés'
d'entre nous avaient trente-trois ans, où dans le faubourg du Tondu, ce
Quartier Latin de Bordeaux, on discutait avec ardeur» chez Liard, chez Couat,
chez Luchaire, chez moi, les conditions de publication de notre future Revue,
où Collignon nous décochait son fameux distique :
Incedunt Ton si, Leucharius et Benediclus,
Quadrans et Gucufas : Annalibus omaia cédant !
J'ai dit ailleurs quelle part considérable Couat avait eue dans la création des
Annales, devenues aujourd'hui, avec le concours des Facultés d'Aix, de
Montpellier, de Toulouse, la Revue des Universités du Midi. Non seulement il
rendit à la Faculté des lettres de Bordeaux un service signalé en groupant les
efforts de ses maîtres, en les encourageant au travail personnel, en faisant
connaître leurs noms du public lettré, mais il fut l'initiateur d'un mouvement
qui s'est propagé dans, le reste de la France, et doù sont sorties d'autres publi-
cations analogues, les Annales de l'Est, les Annales de Bretagne, la Rev^
bourguignonne d'enseignement supérieur, les Annales de V Université te
Grenoble.
Ce temps où il fondait les Annales et où il préparait son livre sur les poètes
alexandrins a été le plus heureux de la vie de Couat. Se plaisant à son métier
et y réussissant, aimé et respecté de tous, élèves et collègues, il avait aussi la
db l'école normale m
paix et le bonheur du foyer. Lorsqu'un fils lui naquit en 1880, ce fût pour lui
une grande joie ; il ne pensait pas alors que trois ans plus tard cet enfant,
frappé d'un mal terrible, n'échapperait à la mort que pour continuer à vivre
dans un état cent fois pire. A partir de 1883, Gouat a porté une plaie au cœur,
et pendant ces dernières années ses amis guettaient en vain sur ses lèvres ce
sourire aimable et bon qu'ils y avaient connu autrefois. Depuis longtemps il
ne jouissait plus de la vie ; il se contentait de la supporter avec courage. Mais,
dans les années dont je parle, il n'en était pas ainsi. Jamais je ne l'ai connu gai,
mais il était paisiblement heureux, et il rendait heureux ceux qui l'entouraient.
H n'avait pas encore trente- cinq ans lorsqu'au mois de mai 1881 il fut nommé
doyen. Dans ce temps-là c'était le ministre qui nommait ; mais si les Facultés
avaient eu déjà le droit d'élire leurs chefs, il n'est pas douteux que c'est lui
que la faculté de Bordeaux aurait choisi.
En 1884 il obtint, sans l'avoir cherché, le plus grand honneur auquel un
professeur puisse prétendre : il fut un des deux délégués des Facultés des
lettres au Conseil supérieur de l'Instruction publique, je me souviens fort bien
de la circulaire qu'il adressa à ses électeurs ; on l'y retrouvait tout entier,
avec la fermeté de ses convictions et l'indépendance de son caractère. Il avait
terni à insérer dans sa profession de foi deux articles qui, il le savait bien,
devaient lui faire perdre un certain nombre de suffrages, il avait exprimé net-
tement son opinion sur la loi du 15 mars 18$), la loi Falloux qu'il considérait et
qui! n'est pas seul à considérer, comme funeste pour l'enseignement et pour la
France. 11 avait de plus dit avec modération, mais sans ambages, que le système
suivant lequel se recrutent les Facultés de Paris est vicieux, et que nul ne devrait
être nommé à une chaire de la Sorbonue, sans avoir été titulaire ou tout au
moins chargé de cours en province. En faisant figurer ces deux déclarations
dans son programme électoral, Gouat perdit certainement des voix, mais il y
gagna de conserver l'estime de ses amis, et il conquit aussi, je n'en doute pas,
les sympathies de beaucoup de ses collègues qui n'ont pas plus qu'il ne l'avait
le goût des préoccupations vaines et des plaintes stériles, mais desquels on
aurait tort de croire qu'ils approuvent au fond du cœur ce qu'ils s'abstiennent
de criUquer tout haut.
Au Conseil supérieur, Couat fut le rapporteur du projet d'où sortit le décret
du 31 décembre 1885, cette charte d'affranchissement de notre enseignement
supérieur. Le ministre d'alors, M. Goblet, fut très frappé de son rapport, et en
te nommant peu après chevalier de la Légion d'honneur, il tint à lui donner
une marque particulière de son estime. Je ne sais s'il eut en même temps
l'idée de faire de lui un Recteur, mais je n'en serais pas surpris. Lorsque, au
mois d'octobre .1887, Couat fut nommé Recteur à Douai, M. Goblet avait été
remplacé par M. Spuller ; mais heureusement pour nous les bonnes pensées des
ministres leur survivent quelquefois. La tâche qui fut assignée à Couat était
difficile et importante. 11 s'agissait de transférer à Lille les Facultés de Droit et
des Lettres de Douai, et de préparer les voies à ce qui devait être la grande
université du nord de la France. 11 n'y avait que trente ans que Douai avait des
facultés; mais les Douaisiens y tenaient comme s'ils avaient pu revendiquer
«ne possession séculaire. La presse locale faisait rage ; les Doyens, le Recteur,
te Directeur de l'Enseignement supérieur, le Ministre, étaient pris à parti avec
violence, quelquefois avec perfidie. Jamais les qualités maîtresses de notre
ami, la fermeté calme, le sang-froid, la clairvoyance, n'eurent mieux l'occasion
L
442 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLBVBS
do se manifester. Quand le transfert fut opéré, il déploya dans l'organisation
des Facultés de Lille cette activité non pas fiévreuse, mais tenace et féconde
qu'il a portée dans toutes les entreprises auxquelles il s'intéressait. Il n'était
plus à Lille quand l'Université y a été fondée ; mais si les Lillois ne sont pas
des ingrats, ils n'auront pas oublié ce qu'ils doivent à ses efforts.
Les trois années que Couat passa dans le Nord ont été parmi les mieiu
remplies de sa vie. 11 portait, il est vrai, au fond de lui-même ce grand chagrin,
le mal incurable de son fils, mais il cherchait des consolations dans le travail,
et il faisait marcher de front sa besogne administrative et des études littéraire»
qu'il avait encore bien plus à cœur. Son livre sur Aristophane et l'aneiem
comédie attique parut en 1889, et l'Académie française en lui décernant un de
ses prix., ne fit que confirmer les suffrages des érudits et des lettres.
L'ouvrage de Couat devait se composer de deux volumes : l'un sur la
matière des comédies attiques, l'autre sur l'art dont elles sont l'expressioa.De
ces deux volumes il n'a écrit que le premier. Deux articles qu'il a donnes depuis
à la Revue des Universités du Midi traitent des questions techniques qui se
rattachent à l'histoire de r ancienne comédie, et montrent sur quels fondements
solides il voulait bâtir l'œuvre qu'il avait entreprise. 11 savait que dans les
études sur l'antiquité, l'érudition la plus précise et la mieux informée est
nécessaire, qu'il faut connaître à fond les textes anciens et les travaux des
modernes. II se rendait compte en particulier que, lorsqu'il s'agit d'un aussi
grand poète et aussi connu qu'Aristophane, toutes les ressources de la philo-
logie, dans le sens très large que les Allemands donnent à ce mot, ne sont pas
de trop. Sa connaissance approfondie de la grammaire et de la métrique, celle
de l'archéologie théâtrale qui dans ces dernières années s'est presque entière-
ment renouvelée, lui paraissaient nécessaires mais non pas suffisantes. Il
attachait plus d'importance encore à l'histoire, en particulier à celle des
institutions grecques et des idées au v« et au iv* siècles avant notre £re. Ce
qui fait que son premier volume, son volume unique sur Aristophane, est si
intéressant et si vivant, c'est qu'on sent en le lisant que l'auteur est cotre
profondément dans l'époque dont il parle. Non seulement il a replacé les
comédies d'Aristophane dans la société qui les vit éelore, parmi les événe-
ments dont elles nous donnent l'écho, mais il est au courant de la vie
d'Athènes au jour le jour, des potins qui défrayaient les conversations pendant
qu'on attendait au théâtre de Bacchus la représentation d'une pièce d'Euripide,
ou bien qu'on allait sur le Pnyx écouter le démagogue Cléon. Les comédies
d'Aristophane peuvent cl doivent être étudiées à deux points de vue. Ce sont
des œuvres d'art merveilleuses, où la perfection de la forme s'allie à If
richesse de l'invention, où les raffinements de la composition et du style ne*
nuisent pas à la liberté d'une inspiration qui semble avoir des ailes, n'altèrent
pas la fraîcheur d'une imagination qui s'égare impunément dans les pires
bourbiers. Mais en même temps ce sont des satires enûellécs, où tous les
préjugés mesquins toutes les basses rancunes de l'aristocratie font appel aoi
passions aveugles de la foule pour déshonorer et pour perdre ce qu'il y avait
de plus illustre à Athènes; Aristophane a trafué Euripide dans la boue, et il a
préparé la condamnation de Socrate.
Voilà ce qui se retrouve dans le livre de Couat, et ce qui en fait une lecture
si attachante. L'érudition ne s'y étale pas; elle n'est, comme il convient,
que la servante de la pensée. L'auteur n'est ni un grammairien, ni un '
J
de l'école normale 413
«ebéologoe, c'est un homme; là est le mérite de l'ouvrage et son intérêt
tarante.
Depuis 1883, Couat faisait partie du jury de l'agrégation des lettres. On lui
demanda, quand il fut Recteur, de prendre la présidence, devenue vacante, de
agrégation de grammaire. C'était une tâche assez lourde, surtout pour un
homme aussi consciencieux que lui, car il se croyait obligé de répondre aux
lettres des candidats qui lui demandaient soit des conseils, soit des renseigne-
ments sur les causes de leur échec. 11 fil dans l'organisation de l'examen quel-
pes réformes, dont l'une surtout est importante et peut laisser une influence
ascreusc sur la direction des éludes, soit à l'École Normale, soit dans les
facultés. Je veux parler de l'explication après dix minutes de préparation,
fan lexte grec ou latin de difficultés ordinaires, non désigné à l'avance. C'était
te seul moyen de réagir contre la préparation mécanique qui menaçait de
l'introduire à l'agrégation comme à la licence ou au baccalauréat, et de s'as-
ttrer que des candidats qui obtenaient des notes brillantes en grammaire ou
a métrique seraient capables de faire convenablement une classe de qua-
trième. Cette reforme a paru si sage que notre camarade Maurice Croiset
ri appliquée à l'Agrégation des Lettres, quand il en est devenu le président.
Fune façon générale, Couat a donné à l'agrégation de grammaire un ca-
ractère plus littéraire, il pensait, avec raison, ce me semble, que la dis-
tinction entre les deux agrégations lettres et grammaire, est toute conven-
tionnelle, et se justifie surtout par la difficulté de faire juger par un seul jury
on trop grand nombre de candidats. Mais on ne voit pas comment un futur
professeur de rhétorique pourrait se passer de savoir la grammaire latine ou
grecque, et il est certainement utile à celui qui enseignera en sixième d'élar-
sir son horizon, et d'être un lettré en même temps qu'un grammairien.
Présider le jury de l'agrégation est un grand honneur, mais c'est une fatigue,
et Couat, quelque fort qu'il fût ou parût être, finit par s'en apercevoir. J'en ai
causé avec lui deux ans de suite en allant le voir à Chatelaillon, où il allait se
reposer au mois de septembre. S'il s'intéres«ait toujours à sa tâche, il sentait
qu'il ne la remplissait plus avec autant de facilite et d'entrain. Depuis, qu'à la
tort de M. Ouvré, en 1890, il avait été transféré de Lille à Bordeaux, ses amis
^inquiétaient de voir son humeur s'assombrir de plus en plus. 11 se montrait
«oojours bon et aimable, mais il lui fallait faire un effort pour sourire, et il
ctait plus sujet que jamais à ces longs silences où il s'entretenait avec lui-
même de pensées graves et tristes. U avait abandonné, au moins provisoire-
«ent, la suite de son travail sur Aristophane ; il relisait Pascal, sur lequel il
eut ridée d'écrire un livre ; la dernière fois que je l'ai vu, il était occupé à
induire les pensées de Marc-Aurèle. Je me disais qu'à mesure qu'il avançait
eu âge il sentait plus profondément sa grande douleur intime, le mal de son
His: je ne nie doutais pas que lui-même était déjà marqué par la mort, et que
ta tristesse s'expliquait par une maladie dont il ressentait sourdement les
«teintes, sans vouloir s'en préoccuper, sans consulter de médecin, sans
ttopçonner l'extrême gravité de son état. Aussi sa mort fut-elle un coup de
foudre pour sa femme, pour ses enfants, pour ses amis. Les uns le virent
p«rdu, l'ayant vu la veille bien portant en apparence; les autres apprirent sa
nort par dépêche, sans avoir su qu'il était malade.
Couat n'aimait pas le bruit, et il évitait autant que possible d'occuper le
public de sa personne. L'ironie des choses a voulu que sa mort fût l'occasion
L
1
444 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
d'un incident; la presse s'en est emparée, une interpellation a été déposée à
ce sujet. Ceux qui ont manifesté en sens contraire en présence de son cercueil
ont agi suivant leur conscience, et je n'ai pas à les juger ; je puis dire seule-
ment que parmi la façon d'honorer sa mémoire ce n'est pas celle-là que notre
ami eût préférée. Qu'importe d'ailleurs ! Quand è ce bruit d'un jour aura succédé
le silence et l'oubli, nous serons quelques-uns à garder pieusement le sou-
venir du camarade excellent, de l'intelligence sensée et vigoureuse, de l'âme
sincère et tendre, qui nous a quittés trop tôt.
Antoine Benoist.
«
Promotion de 1867. — Vargolici (Etienne), né en 1843 dans le district de
Neamtu (Roumanie), mort à lassy en 1897 (1).
Après avoir fait ses études à l'école primaire de Peatra, il termina ses classes
en 1863 au Lycée de lassy. Son aptitude pour les langues, surtout son applica-
tion au travail et sa conduite exemplaire lui attirèrent de bonne heure la
bienveillance de ses maîtres.
Au premier concours pour une bourse à l'étranger, VSrgolici remporta à
l'unanimité. Sa vocation pour les lettres était impérieuse ; il étudia
d'abord l'espagnol à Madrid où il séjourna une année ; ensuite il vint à Paris
pour continuer ses études. A cette époque, l'École Normale supérieure était
fermée aux étrangers. Considérée comme école supérieure et comme pépi-
nière nationale pour donner des professeurs aux écoles françaises, elle était
réservée exclusivement à la jeunesse de France.
Le gouvernement roumain demanda comme une faveur l'accès de l'École pour
ses élèves. Le ministre de l'Instruction publique d'alors, M. V. Duruy, très favo-
rable aux Roumains, soumit la demande à l'Empereur qui, toujours bon et géné-
reux pour laRoumanie, permit l'entrée des élèves à l'École. Cest ainsi qu'Etienne
VSrgolici fut admis comme demi-interne à l'École Normale pour la section
des Lettres. Après avoir pris ses grades, il fit un séjour à Wurzbourg pour
étudier l'allemand. Travailleur infatigable, il conduisait de front l'étude difficile
et variée des langues néolatines au point de vue de leur origine commune
et de leurs littératures.
Avant môme de rentrer dans son pays, il était en correspondance avec le
rédacteur de la revue roumaine « ConvorHreîe Literare», seule revue
littéraire et scientifique de la Roumanie à cette époque, et lui adressai!
souvent des articles littéraires. Son nom s'était déjà fait connaître parmi ses
anciens camarades d'École et parmi ses contemporains. On l'appelait « Vur-
golici, plume de fer », à cause de son style énergique et incisif.
Rentre en Roumanie, Vargolici fut recherché par les sociétaires de Vlnstitul
Académique (lycée fondé en 1865), qui se hâtèrent de l'associer à leur école.
Bientôt il concourut pour la chaire de français à l'École militaire qu'il occupa !
jusqu'en 1870. En 1816, il obtint la chaire de langue et de littérature françaises j
à l'Université de lassy et, en 1880, celle de conférencier pour la langue ]
grecque à l'École Normale supérieure de lassy.
Inspecteur général de l'enseignement secondaire pendant trois ans, il ressentit j
des symptômes inquiétants d'une maladie de cœur causée par la fatigue et
l'excès de travail et reprit sa chaire à l'Université. Sa respiration avait été 1
(1) Notice en retard d'une année.
DB L'ÉCOLE NORMALE 415
toujours difficile et pénible; mais la vie sédentaire qu'il menait, l'application au
travail, l'attitude de Pécrivain prolongée d'une manière excessive épuisèrent une
santé d'apparence robuste.
Les œuvres de Vargolici peuvent être partagées ainsi :
Œuvres didactiques et œuvres littéraires. Comme œuvres didactiques, il a laissé
une grammaire latine et des Fables de Phèdre, commentées. Comme œuvres
littéraires : La traduction de Don Qatchotte de Cervantes, des traductions
d'Anacréon, de Tibulle, de Properce, des élégies de Lamartine et de Y. Hugo,
des comédies entières de Molière, sans compter différents articles de critique
littéraire publiés à diverses époques.
Sans doute, sa mort est une perte pour l'Université de Iassy, car il portait
à sa chaire un intérêt très vif et à ses élèves une sollicitude de tous les jours.
Ses connaissances encyclopédiques et son travail continuel lui donnèrent
une autorité incontestable en matières d'études classiques et de méthode.
Libre de toute ambition, étranger à toute occupation qui n'eût pas l'ensei-
gnement pour objet, au courant de tout ce qui se passait dans les grands
centres littéraires de l'Europe, son seul objectif était l'École, sa seule joje, sa
famille, sa seule distraction et ses seuls loisirs, la société de quelques amis
pour lesquels son cœur était toujours ouvert
A. Naum.
Promotion de 18ft8. — Gbbblin (Jacques), né à Nîmes le 5 novembre 1848,
mort le 17 septembre 1896,
Gébelin appartenait à une famille nlmoise, sans fortune, d'origine modeste,
mais qui lui apprit l'amour du travail, la simplicité, la droiture. L'affection
qu'on y avait pour le ftls n'était ni jalouse, ni mesquine: qui était condisciple
de Jacques était ami de la maison et toujours cordialement accueilli. Gébelin
avait commencé dès l'école primaire, dès la « mutuelle », à être un élève mo-
dèle ; au lycée, les premiers prix lui revenaient annuellement comme par tra-
dition. Je Pavais admiré longtemps sans l'imiter ; quand je m'avisai à mon
tour de travailler, il fut pour moi le meilleur des camarades. On se réunissait
chez lui, dans une grande chambre, à un troisième étage, et, la tâche scolaire
terminée, on s'y livrait à d'ardentes discussions qui se prolongeaient dans d'in-
terminables promenades sur le boulevard, le « tour de ville » classique du Midi,
Denis, qui est maintenant à la Sorbonne, Ducros, qui est Doyen de la Faculté
d'Aix, bien d'autres encore, dont plusieurs sont de graves administrateurs et
de graves magistrats, faisaient souvent partie de ces colloques. Ntmes est une
ville lettrée, où Ton aime le beau parler : nous faisions notre apprentissage les
uns aux dépens des autres et tous les sujets nous étaient matière à controverse.
Gébelin, en bon méridional, avait la langue alerte et ne craignait pas la cale-
iead€, mais il se défiait déjà des vagabondages d'imagination, faisait profession
d'aimer ce qui était clair et sage.
Le lycée de Nîmes avait alors l'heureuse fortune de posséder un professeur
de rhétorique è qui tous ceux qui ont été ses élèves conservent une respec-
tueuse affection. M. Gaspard, qui vient de prendre sa retraite, il y a deux ans,
comme professeur de rhétorique à Louis-le-Grand, avait l'art de convertir au
travail même les indisciplinés et les paresseux. 11 aimait si franchement ses
élèves qu'on travaillait ne fût-ce que pour lui faire plaisir. Dans cet heureux
i
446 ASSOCIATION DBS ANCIENS 1É LEVES
temps, grâces è lui, on entrait parfois de Nîmes à l'École Normale, directement,
sans faire de stage dans un lycée de Paris. Ce fut ainsi que nous y arrivâmes
en bons camarades, la môme année, ayant encore notre marque provinciale.
Gébelin, d'ailleurs, ne tenait pas è la perdre. 11 ne fut jamais un « déraciné ».
11 avait le très vif souci de rester NImois, et volontiers s'enorgueillissait de la
pointe d'accent qu'il conserva toujours avec autant de coquetterie que d'autres
mettent 6 rémousser. Bon camarade, sans aigreur dans les disputes qui, en
première année, prenaient le plus clair de notre temps, quand on le plaisan-
tait sur la province, il était toujours prêt à la riposte. Dans ce milieu de
l'École, où on s'exaltait pour toutes les audaces littéraires ou scientifiques, où
le paradoxe était en honneur, Gébelin s'était donné pour mission de défendre
le bon sens, cl, ayant comme nous vingt ans, il le défendait mémo à coups de
paradoxe. Je me le rappelle encore, dans nos conciliabules d'historiens, décla-
rant gravement que les sages et tranquilles ordonnances de l'histoire romaine
de Roi lin lui paraissaient préférables aux hasardeuses constructions d'un
Mo m m son.
Lauréat d'histoire au Concours Général, Gébelin était tout naturellement entré
dans la section d'histoire. Reçu agrégé en 1872, il ne fit que passer à Chàteauroux,
à Rennes, puis, en 1873, fut nommé au Prytanée de La Flèche où il resta cinq
ans. C'est la qu'il devint véritablement professeur en même temps qu'il y
prit le goût des études d'histoire militaire. Après avoir publié en 1H7J
une étude sur le recrutement des armées pendant les périodes méro-
vingienne et carolingienne, il consacra, en 1882, sa thèse de doctorat à
V Histoire des milices provinciales de 4688 à 479* , et plus particulièrement
à la question du tirage au sort. De patientes recherches au Ministère de
la guerre lui avaient permis d'amasser de nombreux documents. Dans les
milices provinciales organisées par Louvois en 1688 il a voulu retrouver
les origines de la conscription d'une part, d'autre part de la réserve. D
montre d'ailleurs combien elles furent, dès le début, mal constituées et mal
dirigées. « Soldats sans expérience, officiers sans expérience, par suite mau-
vais soldats et mauvais officiers, voilà les milices de la guerre de la suc-'J
cession d'Espagne. Grâce au tirage au sort, on eut de gros effectifs, mais des
effectifs sans cohésion, et par suite de grosses déroutes ». Sous Louis XV, à
partir de l'ordonnance de 1776, l'institution se développe et se régularise;
toutefois l'abus des privilèges d'exemptions en est un des vices organiques.
D'autre part le remplacement, malgré des prohibitions très sévères et souvent
renouvelées, altère le caractère des milices. Aussi ni l'opinion publique, ni les
gens du métier ne leur sont favorables; volontiers les généraux battus s'en
prennent à elles des défaites subies. Gébelin croit ces critiques exagérées, il
estime que l'infériorité des milices tint surtout è ce qu'elles furent mal comman-
dées, mal équipées, mal considérées et impopulaires. Mais l'institution en elle-
même était bonne et plusieurs écrivains militaires en reconnaissaient la néces-
sité. Cette étude, fortement documentée, claire et concise, reçut en Sorbonne;
le meilleur accueil. La thèse latine, Quid rei militaris doclrina renascentihf\
litteris antiquitati debuerit, attestait les mêmes préoccupations. Il semblait
donc que Gébelin n'eût qu'à se cantonner dans ce domaine, où il avait si bien i
établi sa compétence, etè entreprendre quelque jour une histoire d'ensemble
de nos institutions militaires pendant les derniers siècles. Il n'y revint ce-
pendant qu'une fois pour publier, en 1886, une étude sur Les milices provin-
DB L'ÉCOLB NORMALE 447
ciales de Nîmes d'après les archives nttnoises. Une circonstance fortuite vin
diriger d'un autre côté ses efforts. L'enseignement de la géographie, trop long-
. temps négligé dans nos Facultés, y obtenait enfin une place spéciale : mais,
les géographes de profession manquant, force était de chercher parmi les his-
toriens des hommes de bonne volonté. Gébelin,avec son esprit clair, net, con-
vaincu de la nécessité de donner aux recherches scientifiques des applications
pratiques, fut vivement intéressé par cette tache nouvelle et désormais s'y
consacra tout entier. Nommé maître de conférences de géographie à Bordeaux
en 1883, professeur adjoint en 1886, il devint professeur titulaire en 1890. Dans
une ville comme Bordeaux, qui depuis des siècles vit et prospère par son com-
merce, Gébelin estima que renseignement de la géographie devait avoir un
caractère commercial et qu'il indiquerait ainsi comment TUniversilé s'associe
aux préoccupations et aux intérêts de la cité. Il publia quelques livres de classe
{France et Colonies françaises, Europe moins la France, Asie, Afrique,
Amérique* Océanie). Mais il faut chercher sa véritable pensée dans des
études d'un caractère plus personnel. En 1896, dans le Bulletin de la
Société de géographie commerciale de Bordeaux, il commençait à foire
paraître uoe série d'articles intitulés : Essai de géographie appliquée, et
il annonçait l'intention d'en tirer plus tard un livre. Par géographie appliquée
il entendait « la géographie considérée dans ses rapports immédiats avec
les besoins matériels de l'homme. C'est, si Ton veut, la géographie commer-
ciale, mais avec sa signification la plus large. La géographie appliquée n'étudie
pas seulement les échanges, mais aussi la production. » Sobre de références,
ennemi du faux étalage d'érudition, il Laisse voir cependant avec quel soin
minutieux et quel esprit critique il avait amassé ses matériaux. 11 est évident
qu'il nous aurait donné un manuel scientifique d'une méthode rigoureuse,
d'une exposition claire et bien coordonnée, et qui aurait été uue œuvre vrai-
ment originale. Il ne nous en reste que le programme, les premiers chapitres
et quelques fragments [Les limites géographiques du climat tempéré, 1896 ;
les Céréales des pays tempérés, 1897; Les climats du continent africain et
leurs rapports avec les produits et la colonisation ; L'industrie minérale en
Fronce). Biais il y travaillait sans relâche et une petite plaquette fort curieuse,
Une grande industrie du Bas-Quercy; Les chapeaux de paille de Sept fonds
et de Caussade, 1895, prouve que, môme en vacances, il était toujours en quête
de documents.
Si l'ouvrage ne s'élaborait que lentement, c'est que Gébelin ne croyait pas
qu'un professeur eût le droit de s'enfermer dans son cabinet avec ses livres.
U savait que nos Universités nouvelles, pour gagner en considération et en in-
fluence, doivent agir, et, par les services rendus, se créer des titres à la re-
connaissance. Devenu Bordelais d'adoption, il payait de sa personne et sans
compter. Depuis 1882, il était le rédacteur en chef du Bulletin de la Société de
Géographie Commerciale de Bordeaux.
En 1897, la Société reconnaissante de son dévouement, lui décernait, dans
une cérémonie solennelle, une médaille de vermeil, sa plus haute récompense*
De bonne heure, il avait aussi donné une part de son temps à renseigne-
ment des jeunes filles. Avant la création du Lycée de Filles, il était
un des professeurs du cours Duruy (depuis deux ans, il avait été chargé,
au Lycée même, de cours de géographie en 6e année) ; avant l'organisation de
l'École Normale d'institutrices, il a enseigné l'histoire et la géographie au Cours
i
L
448 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÊVBS
normal d'insIKulrices. En collaboration avec quelques-uns de ses collègues, il
avait essayé de fonder pour les dames des cours d'enseignement supérieur qui
durèrent quelques années. A ces tâches si multiples, il avait encore ajouté
pendant plusieurs années des cours aux employés des postes et aux employés
de commerce.
Du moins était-il récompensé par les sympathies qu'il s'était acquises. Très
aimé de ses étudiants, dont il était, en toute circonstance, le conseiller affec-
tueux, de ses collègues qui appréciaient, en même temps que sa valeur scien-
tifique, la droiture et l'affabilité de son caractère, il était estimé comme il le
méritait par ses concitoyens d'adoption. Sa situation à la Société de Géographie
le mettait en rapport avec les commerçants et les explorateurs. « Notre ami,
» écrivait un de ses collègues, rendait è la science et à la Faculté des services
» éminents ; il était, par le Bulletin de Géographie et par son action person-
» nelle, nécessaire à la grande cité commerciale, aux entreprises coloniales do
» pays, et il jouait un rôle de premier ordre dans le mouvement d'expansion
» au dehors de l'activité française. »
Sa santé, qui avait toujours été robuste, paraissait se prêter à ce travail incessant.
Peut-être prcsuma-t-tl trop de ses forces en acceptant récemment une nouvelle
tâche. Bordeaux possède la Société d'éducation populaire peut-être la plus an-
cienne de France, la Phllomatique, qui date de 1808, qui a fondé une école su-
périeure de commerce et d'industrie, et qui compte environ 80 cours d'adultes,
fréquentés par près de 3,000 élèves. Géhelin en était membre. Pendant l'hiver
de 1896-1897, il accepta la charge gratuite, mais très ldurde, de la direction des
cours d'adultes.
Depuis cette époque, les rares instants de loisir qui lui restaient encore fu-
rent sacrifiés. Mais il estimait qu'il n'avait pas le droit de se dérober à l'appel
qui lui était adressé. Dans le discours qu'il prononça è la distribution des prix
de la Pbilomalique, il disait: « J'ai pensé que je n'avais pas le droit, par crainte
de succomber, de refuser le poste où le devoir m'appelait. J'y suis donc ac-
couru, parce que la résolution ferme de bien faire aide à fixer le succès ; parce
que tous, aujourd'hui plus que jamais, nous avons l'obligation morale de ne pas
nous confiner dans l'isolement, parce que j'essayais d'acquitter envers mes
semblables, dans la mesure de mes moyens, une dette de reconnaissance, <
parce qu'enfin, s'il n'est plus de barrières entre les situations sociales, il n'en
est pas non plus entre les enseignements et que je voulais vous apporter la
sympathie agissante de l'Université que j'aime et è laquelle j'appartiens. En-
semble nous pratiquerons le travail, sauvegarde de notre dignité, condition de
notre indépendance, et puisse l'union de nos efforts contribuer à l'union de nos
cœurs et à la prospérité de la patrie ! » Il avait donc compris que l'éducation
des adultes, longtemps si négligée, est un devoir social impérieux, et il s'était
mis à l'œuvre en bon citoyen, avec ardeur et gaieté, ménageant d'autant moins
sa peine qu'il se sentait plus intéressé par cette occupation nouvelle.
Aussi arriva-t-il à la fin de Tannée épuisé de fatigue. Cependant sa famille
n'était pas inquiète, on espérait que le repos auprès de sa femme, de ses en-
fants, de sa sœur, directrice de l'École Normale d'Institutrices de la Gironde,
rétablirait ses forces. Mais bientôt on dut se convaincre que cet état de las-
situde cachait une maladie grave et que l'organisme, trop usé par le travail,
était impuissant à lutter. 11 devait assister le 18 septembre 6 Marseille, à Pou-
verture du Congrès national des Sociétés de Géographie, le 9 encore, il essaya
i
j
r
db l'école normale 449
de s'occuper de communications qui devaient y être faites, comme s'il n'avait
pas renoncé à s'y rendre. Puis vinrent les journées de fièvre et de délire où
son esprit malade restait encore fidèle à ses préoccupations ordinaires, où il
parlait du Congo, du Niger, dirigeai! les discussions du Congrès. Il mourut le
15 septembre, alors que ses amis ne le savaient même pas malade.
Telle a été cette vie simple, modeste, sans incidents, toute de désintéresse-
ment et de travail. Elle prouve une fois de plus ce que vaut l'Université, com-
ment on y comprend et comment on y pratique le devoir. Celle qui fut pendant
quinze ans la compagne affectueuse et dévouée deGébelin, ses enfants peuvent
être aussi flers de ces souvenirs qui valent mieux qu'une fortune, ils peuvent
compter sur les sympathies actives de l'Université qu'il a si bien servie et
honorée.
C. Bayet.
Promotion 1876. — Cbjstin (Marcel), né à Saint-Hippolyte-sur-le^Doubs, le
27 septembre 1857, décédé à Lyon, le 24 octobre 18a7.
11 était le treizième enfant d'une famille de petits commerçants, on le mit en
pension au Séminaire de Consolation. 11 s'y fil remarquer par son aptitude au
travail. Dans le. magnifique Val de Consolation, isolé du reste de l'humanité,
on admire de bonne heure la belle nature, et les esprits d'élite se développent
rapidement.
Les aptitudes remarquables que manifestait le jeune Crétin encouragèrent
ses parents à faire quelques sacrifices pour lui faire achever ses études. On
l'envoya à Besancon à l'Institution, alors célèbre, des Frères de Marie. Il y fut
reçu bachelier es sciences avant d'avoir seize ans. Sa famille ne pouvait
s'imposer des sacrifices nouveaux ; les Frères de Marie firent obtenir à Marcel
Crétin une bourse au collège Stanislas à Paris. Après une seule année de ma-
thématiques spéciales il fut admis en même temps à l'École polytechnique et
à l'Ecole Normale, en 1876. il opta pour cette dernière et fit partie de la
section de mathématiques.
A l'École il se montra laborieux. Dans les discussions il avait la repartie vive
et soutenait son opinion avec ardeur, même avec emballement. Pendant ce
temps une réaction se faisait en lui, et il oubliait peu à peu les principes reli-
gieux qui avaient présidé à son éducation. Dans les dernières années de son
existence il retrouva la foi, et il est mort en parfait chrétien.
Malgré son travail énergique à l'Ecole, Crétin échoua à l'agrégation : ses
études préliminaires en mathématiques spéciales avaient été faites trop hâti-
vement ! Depuis il a toujours consacré tout son temps à ses élèves et il n'a
plus songé à préparer le concours.
11 débuta au lycée de Bar-le-Duc dans la classe préparatoire à Saint-Cyr. Il y
resta deux ans. Après une nouvelle année passée au Puy, il se maria et fut
nommé au lycée de Toulon.
Cest à Toulon que Crétin a passé les meilleures années de sa vie, et son dé-
part de cette ville a certainement été une des causes de sa mort prématurée.
Pendant l'épidémie cholérique Crétin suppléa son collègue du cours de ma-
rine; il obtint un franc succès. Aussi, l'année suivante, la chaire préparatoire
à l'École navale étant vacante on la lui confia. Il se donna tout entier à cet en-
seignement difficile, obtint des succès remarquables et, pendant les douze
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120 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
années qu'il conserva celte classe, il envoya près de quatre-vingts élèves au
Borda.
En 1893, par suite d'un mauvais recrutement de la classe, d'une mauvaise
direction du lycée, il est en échec ! Il en fut vivement affecté, et comme plu-
sieurs de ses élèves avaient répondu brillamment aux examens, ii s'en prit à
son collaborateur littéraire. D'ailleurs il était déjà aigri par la souffrance! Pen-
dant deux années, il y eut lutte entre les deux collègues : Crétin était le plus
jeune, il fut déplacé!
On renvoya à Saint-Étienne au cours préparatoire à l'École des mines.
(Tétait évidemment une marque de confiance de la part du ministère ; une
promotion au choix qu'on lui accorda peu après montrait nettement que cède-,
placement n'était pas une disgrâce ! Mais on n'avait pas tenu compte de la
santé de Crelin ; il lui fallait un climat chaud et sec et on l'envoyait à Saint-
Etienne ! Son caractère, malgré la souffrance, resté gai sous l'influence du ciel
bleu du Midi, devint plus sombre dans sa noire résidence nouvelle. De plus
en quittant Toulon il perdait un casuel important qui lui était indispensable
pour élever ses trois enfants !
Malgré tout Crétin se mit courageusement à la besogne. Son nouvel ensei-
gnement différait sensiblement de son cours de marine. 11 consacrait beau-
coup de temps à la préparation de ses classes, et travaillait parfois même aux '
heures des repas ! En janvier, il dut s'aliter et solliciter un congé de trois
mois. 11 reprit son service après les vacances de Pftqucs, mais les forces lai
manquaient. A la fin de Tannée il sollicita un poste quelconque dans le Midi.
On le nomma au lycée d'Agen au cours de Saint-Cyr. Pendant sa maladie ies
idées religieuses de son enfance étaient revenues et à Agen, il partageait son
temps entre sa classe et les exercices religieux. L'année se passa tant bien
que mal. Il avait la nostalgie de Toulon et espérait toujours qu'on le replace-
rait dans son ancienne chaire.
A la rentrée il ne put reprendre sa classe ; il obtint un congé d'un an qui
passa à Lyon à l'hospice de Saint-Jean-dc-Dieu. Après une année de soins as-
sidus on commençait à espérer ; les médecins faisaient prévoir que bientôt
Crétin pourrait reprendre son service, quand brusquement le 24 octobre 1897,
il fut enlevé à l'affection des siens.
Sa mémoire sera pieusement conservée par ses collègues qui l'estimaient et
l'aimaient, et par ses nombreux élèves dont la plupart étaient devenus ses
amis.
G. B.
Promotion de 1880. — Boioart (Eugène-Edouard-Clotairc), né le 6 avril 1*0 :
à Baisieux (Somme), décédé à Versailles le 27 août 1898.
Après Chauvin et Bédier, Boidart; notre promotion est déjà bien éprouvée.
Cette mort survenue si rapidement nous a tous tristement surpris.
En réalité Boidart souffrait depuis plusieurs mois mais il ne se rendait pas
compte de la gravité de son état; dévoué à ses élèves il voulait continuer
jusqu'au bout, les suivre jusqu'à l'examen pour les aider de ses conseils, les
encourager par l'intérêt qu'il prenait à leurs succès et la sympathie qu'il leur
témoignait. Mais au milieu du mois de juillet dernier il dut s'arrêter; le mal se
déclarait avec une violence soudaine qui ne laissait que peu d'espoir.
i
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DE L'ÉCOLE NORMALE ' 421
(Test vers cette époque seulement que j'appris sa maladie; Je ne Pavais pas
revu depuis un an. Les exigences de la vie nous séparent trop; on se dit au
levoir, on compte un* jour ou l'autre se retrouver, un rendez-vous est si vite
pris. . . . puis le temps passe, la mort nous sépare et chaque fois on ressent
ptss profondément cette impression de n'avoir pas assez vécu la vie d'affection
et de sympathie avec ceux que nous ne reverrons plus.
Boidart était très aimé dans sa promotion. C'était un caractère très droit et
tes loyal, avec cela d'une gaieté communicalive. Les charmantes veillées d'alors
et comme il les égayait de sa bonne figure souriante et de sa belle humeur!
0 était foncièrement bon et dévoué et cette bonté se manifestait dans sa ma-
nière d'être avec ses amis, ses camarades, ses collègues. La simplicité cof-
tale de son caractère Ta fait aimer de tous ceux qui l'ont connu.
Boidart laisse une veuve ' avec deux petits enfants, nous lui adressons le
Inoignage de notre respectueuse sympathie et un dernier et bien affectueux
«avenir pour le pauvre et cher camarade que nous aimions tous.
A. TlSSIER.
Promotion de 1881. — Liégeois (Alfred-Louis- Joseph), né à Paris, le 8 mai
'«B, décédé à Saint-Maurice, ie 29 octobre 1898.
La mort vient de ravir à sa famille et à ses amis notre camarade Liégeois,
4ù s'est éteint après deux années de cruelles souffrances, en laissant Pexemplc
foae vie faite tout entière de travail et de dévouement.
Alfred Liégeois fit ses premières études à l'institution Horlus, rue du Bac,
fois suivît les cours du lycée Saint-Louis, élève zélé et consciencieux, il y fit
et brillantes éludes littéraires , et remporta chaque année les premiers prix
4e sa classe; en philosophie, il obtint le prix d'honneur, et il fut plu-
neurs fois lauréat du Concours Général. Il entra ensuite dans la classe de
Tartinville, dont il fut un des meilleurs élèves; les leçons de ce maître
«minent eurent sur notre camarade une profonde influence et contribu-
èrent à lui inspirer le goût de la science et en particulier des ma-
feématiques. Liégeois aimait à rappeler renseignement clair et communicatif
4e son professeur d'élémentaires, ainsi que son dévouement pour ses élèves ;
I» qualités qu'il avait remarquées chez Tartin ville, il les posséda lui-même
ptas tard pendant ses années d'enseignement.
Après deux ans passés dans la classe de spéciales de Courcelles, il entra à
HÊeote Normale en 1881 ; c'est là que je l'ai connu et que nous nous liâmes
bientôt d'une étroite amitié. Notre camarade était naturellement sérieux et ré-
flèehi, travaillait avec méthode et régularité, par-dessus tout il aimait sa fa-
ailie, dont il me parlait souvent en termes émus et reconnaissants; il con-
aaissait les sacrifices qu'elle s'imposait pour lui, et avait à cœur de s'en mon-
trer digne et d'employer utilement ses années d'études. Cela ne l'empêchait
pas, en dehors des heures de travail, d'être l'un des plus enjoués d'entre nous;
il avait toujours quelque plaisante anecdocte à raconter, et il nous attirait par
sagatlé communicalive; avec cela plein de bonté pour tous ceux qui l'appro-
chaient, il acquît bien vite les sympathies de tous ses camarades.
n entra en troisième année dans la section de mathématiques, et si son tra-
vail assidu ne fut pas récompensé à la fin de cette année comme il le méritait,
122 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
il n'attendit pas longtemps le titre d'agrégé, qu'il obtint deux ans plus tard,
1886.
Au sortir de l'Ecole, il fut nommé au lycée d'Aix, où H ne resta que dix-lu
jours, puis au lycée de Bourges, où il passa un an; il enseigna ensuite penc
quatre ans, de 1885 à 4889, les mathématiques au lycée de Chambéry ; il y h
le souvenir d'un professeur consciencieux et très travailleur, aimant à rei
service à tous ses collègues, et attaché à ses élèves.
Après une année passée à Belfort, il fut nommé, en 1890, au lycée
Clermont, et il fut bientôt chargé de la préparation à Saint-Çyr; il y
jusqu'au mois d'août 1896, époque à laquelle il dut prendre un congé et quil
Renseignement. Tous ceux qui ont connu Liégeois, à Clermont, sont unai
à louer sa valeur comme professeur, et sou dévouement sans bornes à
élèves; il les aimait et leur consacrait tout son temps sans souci de sa sai
il les prenait souvent à part, apportait un soin méticuleux à la recherche etj
la correction des devoirs qu'il leur donnait, et les conduisait sûrement
succès, aussi, tous l'aimaient et lui étaient profondément attachés. C'est ce
vouement à sa classe qui fut la cause de l'altération de sa santé ; pendant
premières années de son séjour à Clermont, il était tel que nous l'avons
gai et enjoué, plaisantant volontiers avec ses collègues, toujours disposé à k
rendre service, et bon envers tout le monde ; après la mort de son père,
venue au mois de juin 1896, Liégeois devint moins expansif et redoubla d*
deurau travail; il se consacra plus que jamais à ses élèves, et se dévoua
sa famille, dont il était désormais le chef et le soutien. Au mois d'août 1896,1
la veille des examens de ses élèves, le surmenage qu'il s'était imposé lui
sionna une fatigue cérébrale qui le força à se reposer, puis à prendre
congé; ses amis et ses collègues eurent un instant l'espoir de le voir rei
au milieu d'eux, c'était aussi son unique désir de reprendre sa classe de
mont; malheureusement, le mal dont était atteint notre camarade était
remède.
Il souffrit pendant deux longues années, je ne puis assez dire avec quel
vouement de tous les instants, il fut soigné par sa pauvre mère et par sa
si cruellement affligées; elles firent tout ce qui était possible pour calmer
douleurs et adoucir ses derniers moments; la paralysie qui atteignit notre
vre ami au début de cette année, ne fit que s'accentuer, et il s'éteignit
les bras des siens, le 29 octobre dernier.
Un de ses anciens collègues, M. Bloch, professeur au lycée Carnot. de
l'affection pour notre camarade s'est souvent manifestée pendant sa longue
cruelle maladie, prononça sur sa tombe quelques paroles d'adieu, et dit que
place il lenait dans le cœur de ses collègues de Clermont, et de tous ses
Nous tous, qui avons connu Liégeois, garderons le souvenir de sa bonté et<
son dévouement inépuisables; sa lin prématurée laisse parmi nous d'amers
grets; puissent-ils apporter quelque consolation à la douleur des êtres si cbe
qu'il laisse après lui et à qui il a consacré toute sa vie.
H. Vogt.
Promotion de 1882. — Bernard (Félix-Edouard), né à Clermont-Ferrand i
15 février 1863, décédé à Paris le 13 aoûl 1898. i
N'est-ce pas l'un des traits caractéristiques, le plus touchant sans contesta
1
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DE L'ÉCOLS NORMALE 433
piaotre chère Ecole, que ces amitiés profondes, définitives, qui se nouent
m ses auspices et se continuent, sans s'altérer jamais, jusqu'au delà de la
pt même? C'est au moment où la personnalité s'affirme dans toute sa plé-
pfe qae l'École nous réunit, tout fiers encore du triomphe qui vient de cou-
feur notre labeur acharné. L'avenir s'ouvre à nous plein d'espérances et de
poBcsses. Succès, jeunesse, espoir, tout contribue à épanouir le cœur du
pue Normalien, et e'est avec une confiance inébranlable que s'abordent ces
jpnes hommes, choisis en petit nombre, tous de même origine, qui tous ont
les mêmes angoisses et les mêmes succès. C'est ainsi que, sous le
e de ces premiers temps d'École, natt cette camaraderie qui nous unit
Bientôt cependant, les aspirations se font jour diverses, un choix s'opère,
le sentiment des premiers jours, en se spécialisant, s'affine et devient
■tëé, mais une amitié entière et complète, plus que fraternelle, puisqu'elle
me d'un choix volontaire d'êtres qui se connaissent pleinement et savent
pie estime mutuelle ils peuvent s'accorder.
tiras étions, à notre seconde année d'École, trois tels amis, entrés ensemble
^s la section d'Histoire naturelle, Bernard, Wasserzug et moi : la joie de
tes trouver plus étroitement réunis dans ce cercle plus intime n'était pas
Ngère à notre détermination commune, et, pendant notre séjour à l'École,
priât les années suivantes, où nous eûmes l'heureuse fortune d'être encore
amis et attachés à divers laboratoires de l'École, notre amitié ne fit que se
Mener plus étroitement. Mais la mort aveugle et cruelle ne devait pas
Mer à briser ces liens. Notre pauvre Wasserzug mourait en 1888, emporté
I» one maladie qui n'avait duré que quatre jours, quand le bonheur, qui sem-
H ravoir fui toute sa vie, lui souriait enfin dans une union longtemps dési~
fc, quelques jours à peine après la naissance de son fils. Bernard et moi
aene voulûmes pas nous séparer dans le suprême hommage que nous pér-
il de lui rendre le laboratoire Pasteur, et c'est de nos deux noms unis que
* signée la notice qui sert de préface à l'opuscule où ses œuvres ont été
Mues par les soins de ses maîtres.
Aujourd'hui je reste seul. Bernard est mort à son tour, emporté, lui aussi,
ijteiû bonheur naissant, alors que, après avoir connu les joies du foyer de
taie entre sa jeune femme si ardemment aimée et sa fillette qui commen-
ta peine à lui sourire, il allait aussi recueillir la gloire scientifique due à
to travail incessant et continu. Mon nom seul se trouvera au bas de ces
fees, destinées à adresser un dernier adieu à celui qui vient de s'éteindre,
Il lut Pami de toute mon existence d'homne.
Félix Bernard était né le 15 février 1863. La vie semblait devoir lui être
tace. Son père était professeur à la Faculté des Sciences de Clermont, qu'on
tout tout récemment de créer. Doué d'une activité et d'une intelligence
fcnrquables, le père de Bernard avait, dès l'âge de dix- neuf ans, été chargé
*W mission toute patriotique : on lui avait confié la direction du Collège français
• Mexique, et il publiait, en outre, un journal français qu'il rédigeait la nuit, aux
&& heures de loisir que lui laissaient ses fonctions de directeur. Revenu en
tace à la suite des troubles amenés par notre intervention militaire au
fctique, son rêve était do retourner dans cette terre qu'il avait appris à con-
û&re et à apprécier; lorsque le succès de notre armée — succès qui fut le
«fflmeacement de nos désastres — put faire croire le Mexique conquis, c'est
ihii qu'on songea pour aller, organiser l'instruction publique du nouvel
•pire.
i
L
124 ASSOCIATION DBS ANC1BNS ÉLÈVES
On sail la douloureuse tragédie qui marqua la fin de cet empire éphi
Les projets de Al. Bernard ne pouvaient être mis à exécution. Il venait, d'à
leurs, d'être nommé titulaire de la chaire de physique de la Faculté de
mont. Ses travaux d'optique physique, notamment sur la polarisation,
appréciés de tous; il était l'ami et le collaborateur de Debray, de Berlin,
Bourget. Ce fils, qui venait de naître, était assuré de trouver dans la vie un
sûr et un appui solide. Mais la mort, qui devait être si précocement cruelle à
ami, se montrait déjà prés de son berceau, et il n'avait pas trois ans qi
son père mourut, lui laissant pour toute fortuite le nom d'un homme aimé
estimé de tous et d'un savant distingué, lui transmettant aussi son acth
infatigable et son esprit scientifique élevé. Ce double héritage paternel,
paraîtra à beaucoup si modeste, devait être, durant toute sa vie, pourft
un puissant secours; si ses précieuses qualités intellectuelles firent
succès, elles furent merveilleusement secondées par les conseils des
dévoués de son père, par l'appui de la Société des Amis des Sciences.
Mais c'est surtout à sa mère que nous devons le Bernard que nous ai
connu et aimé ; c'est à elle que va toute notre admiration pour cette vie
de dévouement et d'affection exclusive. Comme elle sut l'aimer pour deux,
fils qui était tout pour elle ! Elle me contait encore, il y a peu de temps,
inquiétudes d'autrefois pour l'intelligence trop précoce et l'amour excessif
travail de Félix tout enfant, alors que la lecture était son seul plaisir,
qu'il rêvait déjà d'être professeur comme son père,* . ou libraire, pour ai
beaucoup de livres à lire. Douée d'un remarquable talent de pianiste et
rare sens musical, Madame Bernard put trouver en elle-même les rcssoui
nécessaires pour élever Félix. Elle aussi ne voulait pour son fils d'autre carrii
que la science et l'Université, où son père avait laissé tant de souvenirs,
des amis dévoués l'encourageaient dans cette voie : M. Lafon surtout, pi
seur de mathématiques spéciales au lycée, qui resta toujours l'ami de la fai
et qui, Normalien, ne voyant comme nous tous rien de beau comme l'Ea
l'indiqua le premier comme but final à son jeune ami. M. Duclaux, remit
directeur de l'Institut Pasteur, était alors charge du cours de Physique à
Faculté de Clermont; il s'intéressait lui aussi à Félix, dont il resta touj<
Tami et le modèle, et c'est sur ses conseils que Félix vint à Paris, où le
Normalien trouverait une préparation plus serrée et une émulation digne del
Sa mère, qui ne pouvait se décider à s'en séparer, quitta à regret Clerm<
Ferrand et vint avec lui se fixer à Paris. Elle y trouvait d'ailleurs la di
autorisée d'un autre ami de la famille, M. Piéron alors professeur de mal
matiques spéciales au lycée Saint-Louis. C'est dans la classe de ce maître ci
nent que Bernard acheva ses études secondaires.
Ccst dans cette classe que nous nous rencontrâmes. Depuis nous ne n<
sommes plus quittés et la vie de Bernard se confond pour ainsi dire dési
moment avec ma propre vie. C'est presque une autobiographie qui me
écrire. Je ne saurais m'en excuser, car cette communauté de vie n'est-clle pj
le plus bel hommage rendu à notre si pleine amitié, restée légendaire pard
nos camarades d'École?
En 1882, Bernard était reçu à la fois à l'École Polytechnique et à l'Écd|
Normale, il allait peut-être opter pour la première, où un meilleur raoj
d'admission lui laissait espérer un plus bel avenir, quand M. Bertin, directe*
des études scientifiques à l'Ecole, vint le chercher lui-même et décida de soi
J
r
DE L'ÉCOLR NORMALE 425
parmi nous; il pourrait ainsi reporter plus directement sur lui raiïec-
peese sympathie qu'il avait vouée à son père, son collaborateur et son ami.
La tournure d'esprit de Bernard ne le poussait nullement vers les sciences
ema tiques; ses qualités d'observation, les tendances intellectuelles qu'il
ît héritées de son père, l'attiraient. 11 avait d'abord songé à se diriger dans
même voie que son père, vers la physique ; mais l'évolution des sciences
i! modifie profondément l'esprit même de la physique, appelée à s'appuyer
ais de plus eu plus sur les conceptions et les raisonnements malhéma*
es.
On venait de rétablir à l'École une section d'Histoire Naturelle, section, dont
tveoir était encore incertain, dont le recrutement même paraissait devoir
difficile parmi des jeunes gens que leurs études antérieures, presque
lusivement mathématiques, ne prédisposaient guère aux recherches qui
rapportent aux êtres organisés. J'étais peut-être le seul, parmi nos cama-
iwk-s. qui, par l'exemple de mon frère, et en souvenir du plaisir que j'avais
enfant à recueillir plantes et insectes, pût avoir quelque velléité de m'en-
r dans cette voie scientifique, et je ne tardai pas à m'y décider réellement.
r les tendances de son esprit, Bernard devait lui aussi être forcément attiré
™, ces études où régnent en maîtresses l'observation et l'expérience. Quand
■ous nous séparâmes à la fin de la première année, j'étais décidément naturaliste;
Bernard l'était presque, et je puis bien dire que ma résolution n'était pas
ng*}re à sa vocation naissante. Les vacances achevèrent de le décider; il
t le plaisir d'en passer une partie dans les belles montagnes du Dauphiné,
il rencontra notre maître, M. Bonnicr, qui était l'âme de la section d'His-
re Naturelle, et dont les conseils si persuasifs le déterminèrent tout à fait.
Nous entrâmes donc ensemble dans In section d'Histoire Naturelle, où nous
rejoignit Wasserzug, qui était lui aussi déjà notre ami, et ce furent là deux
«nées délicieuses, dont je suis seul, hélas ! à garder le souvenir ému. L'exis-
tence des naturalistes à l'École est vraiment digne d'envie; notre camarade et
mi M. Houssay a tracé un charmant tableau de ces excursions tantôt botani-
ques, tantôt géologiques, qui nous réunissaient tous, carrés et cubes,
fresque chaque dimanche, et nous promenaient sous la conduite de nos
maîtres, dans les plus beaux sites des environs de Paris. Quelques-unes étaient
plus lointaines : la zoologie nous avait menés au fin fond du Finistère, à RoscofT,
où nous avions passé un mois au Laboratoire de Zoologie cxpérimenlcle. La
(éologie nous avait montré la belle vallée de la Meuse; cette dernière excur-
sion, nous l'avions prolongée, Bernard et moi, jusqu'en Belgique, pour visiter
ensemble villes et musées.
Bernard, en effet, avait une âme profondément artiste. Peinture, littéra-
ture, toutes les formes sous lesquelles peut se révéler te beau, le séduisaient
et l'enthousiasmaient, il avait parcouru tous les grands musées d'Europe :
Florence, Munich, Baie, Milan et Venise que nous avions visités ensemble, et
trec quels éclairs d'enthousiasme,dans ses yeux si brillants et si vifs, il racontait
ses impressions d'art! Gomme il savait d'un coup d'œil dégager les points
importants et intéressants de chaque œuvre, en analyser les beautés ! Gomme
1 excellait, appliquant son esprit scientifique à ses études artistiques, à établir
entre ce qu'il voyait des comparaisons fines et originales! C'était plaisir que de
i&Wre ses conversations si vivantes, si élevées, où on le sentait vibrer de
L
1
426 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
toute son âme d'artiste, mais où rayonnaient aussi la rigueur cl la logique
son intelligence scientifique, appliquant à l'art les méthodes des sci
naturelles, recherchant les phases et les lois de l'évolution artistique, attentif
recueillir les moindres indices de ce qu'il appelait le transformisme dans!
Mais c'était surtout la musique qu'il aimait avec une passion qu'il a
héritée de sa mère, et c'est par là que, dés le début, nous nous étions
attirés l'un vers l'autre. Que d'heures délicieuses nous avons passées
semble soit au concert, soit auprès du piano de sa mère, confondus dans
même enthousiasme! Pénétré dés l'enfance des beautés sévères des ma
classiques, il avait su cependant ne pas rester cantonné dans l'admirai
exclusive du passé, et il avait été Padepte passionné de Wagner, au
où ses œuvres étaient encore fort peu connues, et même décriées en F
Mais de son éducation musicale sévère et logique, il avait gardé une ponde
lion parfaite, et n'avait pas le tempérament exclusif de ceux qui, mis b
ment en présence des œuvres sublimes du génie de Bayreuth, se sont lai
prendre tout entiers, comme éblouis par une lumière trop ardente, inca
désormais de se laisser charmer par d'autres clartés plus douces,
sereines parfois et dignes d'émouvoir nos âmes. Que de fois je fus à ce s
gourmande, non même sans une certaine àpreté; car Félix avait pour qu
dominante une sincérité absolue. Ses convictions étaient très entières, pai
qu'elles étaient basées sur des connaissances approfondies. 11 ne ca
jamais, il n'adoucissait guère ses idées si arrêtées, et nos camarades nous
rappelé bien souvent depuis, en souriant, les scènes violentes qui termina
invariablement les heures que nous consacrions presque chaque jour à j
à quatre mains les œuvres les plus variées. C'étaient des discussions sans
et combien aiguës, sur la façon de comprendre telle ou telle phrase m
cale, et nous déclarions très sincèrement impossible de continuer à j
ensemble dans de pareilles conditions, engagement que nous tenions...]
qu'au lendemain. Ces orages n'altéraient en rien, bien entendu, notre affi
tion. Bernard prodiguait tant d'attentions, tant de prévenances, tant de
dresses, si je ne puis dire, à ceux, peu nombreux, auquels il avait donné
amitié, que ses brusqueries mêmes, ses vivacités étaient vile oubliées,
laisser aucune trace.
En 1886, nous étions tous les deux reçus agrégés des sciences naturel!
Wasserzug avait déjà aiguillé dans une autre direction et avait comm
dans le laboratoire de Pasteur des recherches importantes, qui faisaient pré
un avenir brillant, et que la mort devait si tôt interrompre.
La fin de nos études à l'Ecole ne nous séparait pas, car nous avions
nommés dès notre agrégation, préparateurs, Bernard, de géologie et moi
zoologie ; mais tous les deux nous étions attirés par l'étude si variée et
féconde du règne animal, et c'est côte à côte, dans le même laboratoire
furent élaborées nos deux thèses de doctorat.
Ce fut presque une collaboration de tous les instants : pas une observait
qui ne fût contrôlée par tous les deux ; pas une idée qui ne fût discutée
commun. 11 avait choisi pour sujet l'étude des organes que porte le man
des Mollusques Gastéropodes, et ses premières recherches, surtout his
giques, portent déjà l'empreinte de sa finesse d'observation, de la patient*
ténacité de ses investigations, en même temps que de son sens critique. Che-
min faisant, il avait entrepris l'étude monographique d'un petit Mollusque &!
nos eaux douces, la Valvée, qu'il publia, même avant sa thèse. )
J
r
DB L'ÉCOLB NORMALE 427
L'année 1888 nous sépara momentanément. J'étais nommé au lycée de Poi-
<Toù je ne devais revenir qne deux ans après» Lui restait à Paris : il
venait d'être nommé assistant à la chaire de Malacologie du Muséum d'Histoire
nrarelle; mon frère, qui avait été notre maître commun, qui était depuis long-
JEBps son ami, devenait son cher, et c'est sous celte affectueuse direction
hfu* est resté jusqu'à la fin.
Cette nomination comblait ses vœux et ceux de sa mère, qui voyait ce cher
|k rester auprès d'elle et qui allait enfin recevoir la récompense de sa vie de
iHouement et de sacrifice.
Attaché à un laboratoire vivant et actif, c'était toute une vie d'activité scien-
■que qui s'ouvrait à lui. Il eut, dès son entrée au Laboratoire, à s'occuper
k l'organisation des nouvelles galeries de Zoologie, qui furent inaugurées
■ 1889. A celte occasion, il eut à entreprendre toute une série de recherches
le spécification sur les Éponges, les Polypiers et les Oursins. Mais c'était là
■ travail considérable, qui ne pouvait aboutir qu'à longue échéance, et qui
tstc inachevé.
Aussi bien ce genre de travail convenait-il mal à l'esprit large et aux
tendances philosophiques de Bernard. Les études relatives à l'évolution, à
tacoainement des êtres, l'attiraient bien davantage; c'était avec une sorte de
oie artistique qu'il s'enthousiasmait dans la contemplation de l'admirable loi
le Ja continuité dans le monde organique, qu'il aimait à suivre l'épanouis-
ement progressif de la nature animée à travers les âges, et l'évolution des
brnes si variées qu'elle montre aux yeux du savant. Il suivait avec attention
e mouvement de la philosophie zoologique, relatif aux théories de l'hérédité
tan transformisme expérimental.
Depuis longtemps, il avait senti l'importance des formes éteintes dans l'étude
le ta généalogie des espèces animales. C'est là l'origine de son Traité de
HUontoloffie, devenu aujourd'hui un livre classique, entre les mains de tous.
loi a fait une œuvre vraiment originale, dont les premiers chapitres, relatifs
Mix théories générales de l'évolution paléontologique, ont été traduits en
nglais par les soins de la Société Paléontologique des Etats-Unis.
Revenant aux voies scientifiques qu'il s'était lui-même ouvertes à ses dé-
kits, Bernard reprenait bientôt l'étude des Mollusques, auxquels il a consacré
me série déjà longue de mémoires anatomiques spéciaux. Ces travaux, précis
a étendus, le classèrent tout de suite au premier rang des malacologistes,
prmis lesquels il avait acquis une notoriété considérable. Quand la mort est
tenue le prendre en pleine production, en pleine activité intellectuelle, il s'o-
eipait à réunir dans un grand travail d'ensemble, ses notes éparses, afin d'en
Bootrer l'idée directrice et d'en déduire les conclusions, dont il avait dès
ftrigme prévu toute la portée. Parti de l'étude des dents de la charnière des
lottnsques Bivalves, dont tous les zoologistes reconnaissaient l'importance,
sans avoir pu en reconnaître jusqu'alors l'origine et la signification, Bernard
mêlait quelles étaient leur genèse et leur importance morphologique, et, par
rétade comparée des formes fossiles et des formes actuelles, il montrait com-
nent ces humbles détails d'organisation pouvaient servir à reconstituer la
tayfogénie, ou, si l'on veut, l'arbre généalogique de ce groupe si étendu de
Mollusques.
L'importance de ce travail au point de vue tant de la somme des observa-
lions accumulées que de la valeur des conclusions obtenues, est telle qu'il fut
eourooné par l'Académie des Sciences; cette récompense fut sa dernière joie.
L...Ê.»
428 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Des travaux scientifiques si nombreux et d'une telle valeur devaient, semble'
t— il, suffire à occuper la vie de noire ami. Mais sa situation de fortune était
fort modeste; il fallait pourtant qu'il arrivât à adoucir l'existence des siens, de
sa mère qui avait bien mérité le repos qu'elle n'avait Jamais voulu connaître,
de sa grand'mêre aussi, qui depuis longtemps prenait sa part des soucis du
ménage, et dont l'âge et la santé chancelante exigeaient des soins de plus eo
plus attentifs.
11 avait été chargé au Muséum de conférences pour les candidats à l'agréga-
tion, et ses élèves ont garde le souvenir de ce maître si dévoué et de fauta- '
rite avec laquelle il prodiguait à tous ses conseils et ses leçons. Mais les
pvtits appointements afférents à ses deux fonctions réunies étaient encore '
insuffisants à assurer la vie de trois personnes, et il dut s'astreindre au travail '
fatigant des cours, des interrogations, des leçons. Tous ses amis admiraient la
belle énergie qu'il mettait à ce dur labeur de tous les jours ; mais sa volonté
venait à bout de toutes les difficultés et son courage ne se démentit jamais.
Jusqu'au dernier jour, il resta debout dans cette lutte pour la vie, et sur son lit
de mort, il préparait encore un concours dont il espérait obtenir la chaire de
Zoologie à l'institut Agronomique, où il était répétiteur. Cette chaire qu'il aurait
sûrement conquise haut la main, allait lui assurer une existence plus large,
plus heureuse, plus tranquille, lui permettre de se donner plus encore à sa vie
scientifique; le malheureux ne devait pas voir se réaliser ces espérances: il
devait mourir debout, en pleine lutte, en soldat.
11 est juste de dire que cette vie de travail ingrat ne lui avait pas donné que
d)s peines; elle avait été l'origine de la meilleure de ses joies. Il avait été
appelé dans une maison amie pour parfaire l'éducation d'un jeune homme dont
il a fait un étudiant distingue,- c'est là qu'il rencontra la charmante jeune
femme qui devait être le rayon de soleil de ses dernières années. De ses fonc-
tions modestes d'institutrice, elle avait su s'élever au rang d'amie affectionnée
de la famille dans laquelle elle vivait depuis de longues années et qui est restée
pour elle, dans l'affliction, la consolatrice dévouée. Bernard la vit et l'aima. Elle
savait que l'existence que pouvait lui offrir notre ami serait longtemps peut-
être une existence de devoirs austères, mais elle comprit aussi quo ce serait
une vie de tendresse, aux côtés d'un homme d'honneur et de probité ; elle ne
doutait pas du succès de celui qui avait su se faire aimer et estimer d'elle.
Elle sut vaincre les objections affectueuses que l'inquiétude d'un avenir pé-
nible inspirait aux siens, et vaillamment mit sa main dans celle de Félix.
Cette union ne devait durer que trois courtes années, mais quelle période,
de bonheur ce fut pour Bernard ! Lorsque, épuisé par la fatigue et brise paris
terrible maladie qui devait l'emporter, il consacrait toutes ses forces à son
travail de tous les jours, sa seule joie était de parler de sa chère femme, et
de ce petit être qui était venu mettre le comble à leur bonheur. Nous savons
combien elle était digne de cette profonde admiration, cette jeune femme que
nous avons vue si calme, si douce dans son rôle de mère et d'épouse, si ré-
signée auprès du lit de Félix, que, dans son amour, elle ne voulait pas voir
aussi profondément atteint, si courageuse ensuite devant l'affreux malheur qui
Va impitoyablement frappée. Elle sait quelle affection profonde nous lui avons <
vouée, et comme nous voudrions que cette affection fût pour elle une aUè-
nuation, si petite soit-clle, à sa douleur.
C'est aux vacances de Pâques de l'année dernière que Bernard fut plus pro-
fondément atteint; mais ce n'est que lentement que le terrible mal l'a miné
» i
i
r«i ■
DB L'ÉCOLE NORMLLK 439
peu à peu. Ou moins ses amis peuvent trouver une consolation en songeant
fB*ii n'a jamais perdu tout espoir de guérison et qu'il n'a jamais soupçonné
toute la gravité de son mal. Jusqu'aux derniers jours, il se préoccupait de ses
travaux, et ce n'est pas sans un déchirement poignant que, dans ce lit d'où
bous prévoyions qu'il ne se relèverait jamais, nous l'entendions nous parler
te son concours pour l'Institut agronomique, de ses projets futurs, de son espé-
rance de voir r Institut couronner ses travaux. Du moins eut-il cette suprême
consolation de connaître ce dernier succès, depuis si longtemps rêvé. Grâce à
b diligence de l'illustre secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, M. Jo-
seph Bertrand, réminent directeur du Muséum, M. Alphonse Milnc-Edwards,
oui avait fait sur son mémoire un élogieux rapport, put, quelques jours à peine
rant sa mort, apporter à Bernard la nouvelle qu'il était lauréat de l'institut.
0 s'est doucement éteint le 13 août dernier à trente-cinq ans, entouré de
tous les siens, mais non, hélas ! de tous ceux qui l'aimaient. Puissent ces
quelques pages, impuissantes à rendre sa belle âme et sa noble intelligence,
aire au moins combien il fut aimé, et comme il restera toujours vivant dans
notre souvenir.
Bernard nous a transmis un grand devoir à remplir, celui de consoler, d'aider
et d'aimer celles qu'il laisse parmi nous. Cette mission nous sera chère :
aoire famille sera la leur, et, s'il est permis de leur parler de consolations
près de cette tombe à peine fermée, la meilleure qu'elles puissent trouver
a'est-elle pas dans cette sympathie de tous pour le cœur loyal de celui qu'elles
pleurent, dans la haute estime accordée à sa vie scientifique, dans le souvenir
enfin donné à son nom qui a désormais sa place dans la science.
Rcmy Perrikr.
Promotion de 1890. — Coovrrur (Paul), né à Bordeaux, le 22 août 1872,
décédé à Lille, le 25 janvier 1898.
Voici la seconde fois que notre promotion, étroitement unie pendant trois
«mées, voit disparaître un des siens et celui dont il me faut retracer la belle et
trop courte existence était le plus jeune d'entre nous. La mort l'a pris brus-
quement, en pleine activité, en plein bonheur, alors que ses premiers travaux
avaient déjà donné la mesure de ce qu'on pouvait attendre de lui. Tandis que
ses amis suivaient avec joie ses rapides progrés, la philologie ancienne, si
é^Muvée par la perte de Riemann et de Cucuel, voyait' grandir en Couvreur
on maître : il lui est enlevé a vingt-cinq ans et on peut dire, en reprenant
les paroles prononcées sur sa tombe par le doyen de la Faculté de Lille
«qu'avec cette vie de vingt-cinq ans, on ensevelit vingt années de travail ».
Ost eu effet au foyer môme et dès sa première enfance que Couvreur avait
•ppris à aimer le travail. Son père, Normalien lui aussi, esprit très ouvert et
slntéressant à toutes les questions d'enseignement, fonctionnaire apprécié, et
vénère de tous ceux qui Tont approché, lui donnait l'exemple d'une vie tput
entière consacrée à l'Université. Lui-même avait la passion d'apprendre : sa
coriosité s'éveillait aux récits que lui faisaient ses sœurs; et dans sa mémoire
fiécocc tout ce qu'il entendait dire, tout ce qu'il voyait, s'ordonnait, se clas-
sât et demeurait avec une merveilleuse fidélité. Il aimait naturellement à
jooer, mais jusque dans ses amusements il cherchait à s'instruire et, sur la
table où s'alignaient les soldats de plomb, ce n'étaient pas des combats imagi-
Mires qui se livraient, c'étaient de véritables batailles, c'était Austerïltz,
9
L
1
430 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
c'était Mareugo. La fiction toute pure n'aurait pas contenté sa petite tête
d'enfant déjà sérieux : ces épopées qu'il se faisait raconter et qu'il cherchait
reproduire, l'enchantaient. 11 avait su lire sans qu'on s'en doutât, et comme oa
ne se pressait pas assez à son gré de lui apprendre récriture, il s'amusait i
fabriquer des lettres en se servant de caractères d'imprimerie. Son œil s'exew
çaft ainsi en même temps que son oreille : il se représentait les sons I
mesure qu'il les entendait prononcer et jamais il ne faisait de fautes d'orttoj
graphe. j
Après deux années d'études primaires au lycée de Saint-Etienne, dont soc
père était alors Proviseur, 11 entra en septième et tout de suite il se plaça ad
premier rang. H ne devait plus le quitter durant toute sa vie de collégien
Couvreur avait dès ce moment une qualité précieuse et qu'ont pu remarqua
en lui tous ceux qui plus tard l'ont vu à l'œuvre, il travaillait régulièremtft
avec méthode, mais sans effort et sans fièvre : passionné pour la lecmrç
s'intéressant à tout, l'intelligence toujours active, il avait déjà Part de
laisser aucun instant inemployé. L'heure de la récréation venue, il quittait
devoir commencé, mais son attention restait éveillée et, quand il revenait
l'étude, il reprenait sans difficulté son travail au point où il l'avait laissé.
de nous ne se souvient de l'avoir vu de môme à l'École, entre deux confère
tandis qu'autour de lui les conversations s'animaient, s'asseoir à sa table,
n'eût-il que cinq minutes devant lui, les employer utilement et avancer (F*
tant la besogne quotidienne? Peut-être ses camarades le plaisantaient
quelquefois — comme nous devions le faire nous-mêmes — sur cette r
la rite dans l'application. Ils ne se doutaient pas qu'une pareille méthode
quand elle n'est pas une stérile manie ou l'effort inutile et méritoire dv
intelligence bornée, — exige un esprit merveilleusement net, qui ne
jamais de vue son objet et qui, au milieu des occupations les plus dive
poursuit toujours son idée. Couvreur lui dut en grande partie la rapidité
ses progrès. En quatrième, il eut la bonne fortune de rencontrer un profi
seur excellent H. ;Yung/-qui, tout en initiant ses élèves aux premiers élém
de la langue grecque — on commençait alors le grec en quatrième — aimai
exciter leur curiosité, à stimuler leur zèle en leur faisant sentir le tour
moderne de quelques pages de Démosthène ou de Lucien qu'il leur lisait
leur commentait. C'est à lui que Couvreur se plaisait à rapporter le prei
éveil de sa vocation. Jusque-là il ne rêvait que d'être professeur : à partir
ce moment il se promit d'être professeur de grec. Chargé de corriger quelqi
copies d'élèves moins avancés que lui, il ne leur faisait grâce ni d
accent, ni d'un esprit, ni d'un iota souscrit. Le jour de l'inspection, il et
beaucoup l'inspecteur en lui montrant que les enclitiques et les procliti
n'avaient plus de mystères pour lui. L'année suivante, son père fut n
Proviseur du lycée de Tournon; c'est là que notre ami fit sa troisième et
seconde. Enfin en 1888, après quelques mois passés à Charleville, il e
comme boursier au lycée Lakanal pour achever ses études et se prépai
l'École Normale. Il trouva là deux maîtres qui distinguèrent vite les sol
qualités du nouveau venu, et auxquels il devait garder une profonde
naissance : M. Bompard et M. Édet. Ce dernier m'a raconté qu'à l'une des
mières classes, il lui avait mis entre les mains une page du Phédon, et
avait été frappé, dans cette explication tout improvisée, de la sûreté a
laquelle Couvreur conduisait son mot à mot et de la connaissance déjà p
DE L'ÉCOLB NORMAL» 434
aall avait de la syntaxe et du vocabulaire grecs. L'élève de M. Yung se tenait
pnote et le futur éditeur de Platon se révélait. Bientôt il était considéré par
» camarades comme l'helléniste de la classe ; ce qui ne l'empêchait pas
fétre en tout un très brillant élève. Ses succès au Concours Général témoi-
gnent de la variété de ses aptitudes : en 1888, il obtenait, avec un accessit
4e version grecque, le premier prix de géographie ; en 1839, un accessit de
Éasertation française (philosophie) et le deuxième prix de physique et chimie;
en ifeiO enfin, comme vétéran de rhétorique le premier prix d'histoire.
La même année, Couvreur fut reçu à l'Ecole, le dix-neuvième de sa pro-
■otioD. 11 n'avait pas encore dix-huit ans. Ce fut pour lui une grande joie. 11
■e méprisait pas les humbles besognes scolaires auxquelles il se livrait ; il les
lisait avec conscience et amour, parce qu'elles rentraient pour lui dans les
devoirs de sa vie d'écolier. Avec quelle allégresse cependant, épris comme il
Fêlait de science et de nouveauté, il dut se sentir libre de se consacrer désor
à des études désintéressées dans lesquelles il pourrait al 1er de l'avant
nul autre souci que celui de la vérité è atteindre ! Et quelle satisfaction
•issi pour lui d'annoncer aux siens ce brillant succès, et de les remercier ainsi
4e toute l'affectueuse sollicitude dont ils l'avaient entouré! Avec l'abord un peu
naie. Couvreur avait une nature profondément sensible : tous ceux qui l'ont
manu d'un peu près et qui se sont laissé gagner au charme lent mais irré-
s&ibie de son amitié savent quels trésors de délicatesse, de générosité, d'af-
fcetion, il renfermait en lui-même. Au milieu de sa famille ces qualités rares
s'épanouissaient. 11 était le plus tendre des fils : il adorait ses frères et sœurs.
Itepat* le jour où il avait quitté Charleville, pas une semaine il n'avait manqué,
(fcaque mardi, d'écrire aux uns ou aux autres de longues lettres pleines de dé-
lais sur sa vie et sur ses études. Régulier et en quelque sorte méthodique
fais son affection comme dans son travail, il sut rester constamment Adèle à
cette charmante habitude, éprouvant même aux heures où on est le plus ex-
cusable de se renfermer dans son bonheur et de le tenir caché à tous, le
j besoin de s'épancher, de confier ses impressions, de raconter son existence
jjar le menu.
Pendant l'hiver qui suivit la rentrée, Couvreur fut brusquement privé de
«dm qui avait dirigé ses premiers pas et qui, par son expérience, l'avait si
heureusement aidé à se fixer sa carrière. 11 supporta l'épreuve avec un grand
caunge. Après quelques jours passés ga Charleville. il revint au milieu de
•sas et se remit au travail : sans qu'on en sût rien et de lui-même, il venait
le sacrifier au bonheur de vivre près des siens un projet qui n'était en-
are qu'ébauché, mais qui lui tenait au cœur : celui de se préparer è l'École
-tàthènes. Trois années plus tard, au moment où s'ouvrait la fondation
s, M. Perrot l'engagea à poser sa candidature, en lui offrant de l'appuyer.
Couvreur refusa : un de ses camarades sollicitait la place : il ne voulut pas
ttre sun concurrent. Ce n'est pas qu'il eût abandonné ses rêves de jeunesse :
«eux-ci au contraire s'étaient précisés et, dès sa première année d'École
I se mettait en mesure de les réaliser. Tout en se préparant à la licence, il
« faisait inscrire è l'École des Hautes Etudes, et, avec cette intrépidité de
«solution que lui donnait une intelligence nette du but à atteindre, il abordait
fêtude de la philologie grecque. 11 l'abordait franchement dans toutes ses
parties, suivant le lundi les exercices de critique verbale de M. Tournier,
et passaul ses après-midi du jeudi — ses après-midi de congé — à faire
432 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVttS
de la métrique avec Riemann, de la grammaire et de la paléographie avec
MM. Jacob et Lebègue. Et tous ses maîtres découvraient avec joie en lui m
mélange heureux des qualités les plus utiles au philologue : le goût de la clarté,
le sentiment de la précision, la méthode dans les recherches, l'horreur des
fausses explications, des opinions préconçues, des systèmes étroitement arrê-
tés, et, par-dessus tout, la vivacité du coup d'oeil qui décèle la difficulté, l'ima-
gination qui, contenue par les règles étroites que lui impose la raison, suggère
le moyen d'y remédier. Plus heureux que beaucoup d'autres, Couvreur n'avait
pas à se débarrasser de mauvaises habitudes d'esprit ; l'éducation première
avait laissé son intelligence absolument droite, unie, sans faux plis : H D'aval
a lutter que contre les défauts de ses qualités. Je me souviens encore d'une
leçon qu'il nous (Il sur la chronologie des Olynthiennes ; leçon pleine de vues
nouvelles et ingénieuses, mais encombrée de faits, de discussions de détail,
hérissée de dates, qui aurait pu fournir un excellent article à \a Revue dt Phi-
lologie et dont les conclusions étalent assez solides pour qu'il exprimât, qoeh
ques semaines encore avant sa mort, le désir de la publier, mais quil otaltj
difficile à un auditeur même attentif de suivre dans le détail. 11 y avait là ai;
excès, un manque de proportion, une intempérance d'érudition, qu'un peu d'ex-
périence n'allait pas tarder a corriger. La seconde année d'Ecole, cette année
de loisirs précieux, souvent funeste à ceux qui n'ont pas appris à se diriger
et à profiter de leur liberté, fut pour lui particulièrement fructueuse. Resta
la licence au mois de Juillet, Couvreur l'abordait sans aucune préoccupation,
avec l'idée très arrêtée de ce qu'il allait faire. J'imagine quil ehoisit
sans beaucoup de peine ses sujets de travaux. Il n'était pas de ceux #
ont besoin d'être soutenus par l'abondance de la matière. Il avait l'esprit as**
riche, l'intelligence assez pénétrante pour tirer un excellent parti de quelque*
documents patiemment recueillis et habilement mis en œuvre. A cet egari
rien n'est plus intéressant que le titre même des sujets auxquels il s'arrêta*
le poète Ennius, la Correspondance de Racine et de Boileau, Protagonts, m
Théories sur r origine du langage avant Platon. Dans l'un des premiers chaJ
pitres de ce dernier travail, il écrit : « On dit que si les premiers philostn
phes ont eu des idées sur le langage, nos témoignages sont insuffisants pot?
les connaître. >» ce n'est pas là une difficulté de nature à l'arrêter. S'il n'y t
pas de témoignages, c'est parce qu'on ne sait pas les découvrir, et il se met i
l'oeuvre, glanant dans les scholiastes, rapprochant des textes qui avaient passl
inaperçus ou qu'on avait négligés, vérifiant leur authenticité, mesurant le de-
gré de confiance qu'ils méritent, les éclairant par des interprétations et doJ
aperçus pleins de nouveauté. Dans tout cela d'ailleurs nulle virtuosité, riei
qui soit fait pour masquer la difficulté : tout au plus un peu de subtilité et uni
certaine tendance à solliciter les textes, à leur demander un peu plus qufM
ne contiennent. Après avoir posé le problème il concluait bravement :« U
présent travail prouvera, je l'espère, qu'on peut saisir dans la plupart des
écoles philosophiques qui ont précède Platon, des traces de préoccupations el
de théories sur le sujet qui nous intéresse. » Et M. Lyon qui avait en à lire
ce travail se rangeait sans doute à cette opinion, lorsqu'il l'appréciait en ces
termes : « Étude savante, conduite selon une méthode excellente, d'une cri-
tique à la fois pénétrante et discrète Vous avez, avec une extrême cons-
cience, éprouvé directement vos textes, n'avançant pas la moindre affirma*
Mon, ni la plus prudente hypothèse sans vous armer d'autorités de première
J
dk l'école normale 433
main. » L'accueil fait à cet essai détermina Couvreur à le reprendre ; il l'avait
modifié sur quelques points et traduit entièrement en latin se proposant de
le présenter comme thèse de doctorat à la Faculté des lettres.
Si absorbé qu'il fût par ses travaux d'École, il ne négligeait pas pour cela
les cours des Hautes Études. Il prenait même une part chaque jour plus
active aux exercices de critique verbale que dirigeait M. Tournier. Ses aptitudes
philologiques, son ardeur au travail lui avaient conquis les sympathies d'un
maître pour lequel il avait dès ce moment le plus aiïectueux respect. C-est
avec lui et sous sa direction qu'il .aborda cette étude du texte de Platon qui
devait rester jusqu'au dernier jour l'objet de ses préoccupations. Son admira-
tion pour Platon était déjà ancienne: elle remontait à l'époque où figé de quinze
ans, et encore sur les bancs du lycée, il avait, pour la première fois, ouvert
te Phèdre. 11 avait été saisi par la beauté de ce dialogue, « tout rempli, écri-
vait-il alors dans une lettre intime, d'un sentiment de la nature que je n'ai
Jamais retrouvé dans les auteurs modernes ». Depuis, son admiration n'avait
Wt que se fortifier et s'élargir. Or précisément M. Tournier avait choisi cette
année-là le Phédon comme sujet de ses exercices critiques, et par une heu-
reuse coïncidence, on venait de découvrir sur un papyrus de date très reculée,
un assez long fragment de ce dialogue. Quelle belle occasion de réviser soi-
gneusement sur un point précis le texte de Platon, de rapprocher les leçons du
papyrus des leçons traditionnelles, d'éprouver ainsi la valeur jusque-là dis-
cutée des deux familles de manuscrits qui nous sont parvenues, d'apprécier
4u même coup l'autorité, qu'on commençait à entrevoir, des nombreuses cita-
tions fournies par les commentateurs anciens ! Cest à cette tâche que Cou-
vreur se consacra. Quelques mois après, deux articles de la Revue de Philo-
UgU (1) les premiers qu'il ait publiés, faisaient connaître les résultats de son
enquête. Avec une netteté et une sûreté de coup d'œil extraordinaires chez un
I jeune homme de vingt ans, il définissait la valeur des papyrus, et en déduisait
| toute une méthode nouvelle pour la critique du texte de Platon. Aussi, en
annonçant dans l'Annuaire de l'École des Hautes Études le premier de ces
deux articles, M. Tournier pouvait-il écrire : a Aucun des philologues qui s'oc-
cupent de Platon ne pourra se dispenser de consulter ce travail, qui doit être
[Prochainement publié et qui ne sera que la préface d'une édition à l'usage des
elasses à laquelle le jeune auteur consacre présentement son intelligente et
Infatigable activité. »
L'édition parut en 1893.. Tandis qu'il préparait son examen d'agrégation,
[Couvreur en avait reçu les épreuves et, en nous quittant, il put nous laisser
tomme souvenir le petit volume qui résumait si bien son travail de trois
années et qui reste aujourd'hui encore un de ses meilleurs titres scientifiques.
U n'oublia personne dans la distribution. Couvreur était en effet un excellent
camarade, qui ne comptait que des amis je ne dis pas seulement dans sa pro-
motion, mais dans toute l'École. On le savait bon et obligeant : très entier dans
tes idées, agressif même quand il s'agissait de les défendre, il n'avait jamais
un mot blessant, jamais une de ces paroles amères qui font souffrir et
laissent une plaie vive. Avec lui — malgré son absolue franchise ; malgré
(i) L'un en octobre 1892 : Liste des variantes du Phédon fournies par les citations
antiennes, l'autre en mars 1893 : Notre texte du Phédon.
1
434 ASSOCIATION DBS ANCIENS &LÀYBS
la sincérité très' vive de ses jugements — jamais le moindre froissement,
jamais la moindre susceptibilité éveillée. Il critiquait les opinions, ja-
mais les personnes. Aussi pouvait-on s'adresser à lui en toute confi-
ance : voulait-on un renseignement ? il n'avait pas de cesse qu'il n'eût
pu vous le fournir. Lui demandait-on un avis, il vous le donnait sans
réticences, avec une certaine brusquerie qui faisait sourire et qu'on loi
pardonnait. Dans Pamitié que nous avions pour lui, il entrait une sorte
de respect. Nous admirions cette volonté ferme, obstinée, bien dirigée,
qui était un des traits dominants de son caractère, et, si parfois nous nous
amusions de le voir si exact, si ordonné dans son travail, c'était surtout par
regret de ne pouvoir l'imiter. Il acceptait d'ailleurs la plaisanterie de très
bonne grâce : comme tout ce qu'il faisait était réfléchi, comme il demeurait
Adèle, en chacun de ses moindres actes, à la règle de vie qu'il s'était tracée;
rien ne pouvait l'ébranler ni le déconcerter. Un de ses amis, qui avait été son
camarade de turne m'a conté le joli trait suivant. Couvreur avait gardé de son-
enfance une curiosité universelle : il s'intéressait à tout et estimait qu'un petit
fait quelconque, — pourvu qu'il fût bien établi — était bon à classer et à re-
tenir. Un jour, au hasard du Dezobry, on lut devant lui le chiffre de la po-
pulation de Dorpath, ville de la Prusse Rhénane, et on lui demanda si, dan
une circonstance grave de sa vie, il saurait se rappeler exactement ce chiffre.
Il trouva tout naturel de s'y engager. Deux ans plus tard, le jour de son ma-
riage, un des témoins de cet entretien s'approcha de lui et, a brûle-pourpoint*
lui demanda s'il savait toujours combien la ville de Dorpath avait d'habitants
Le chiffre en question, personne n'eût été capable de le donner : Couvreur
lui, l'avait retenu et il le dit sans hésitation en accompagnant sa réponse <ftzo
de ces petits éclats de rire nerveux et un peu courts qui lui étaient familiers.
Sa troisième année avait été très remplie: il la couronna par un brillant
succès à l'agrégation. Après d'excellentes épreuves écrites et orales il enle-
vait le premier rang avec plusieurs points d'avance. Quelle belle carrière
s'ouvrait à ce moment devant lui! Quelles espérances ne pouvait-on pas fonder
sur un esprit aussi solide, aussi maître de lui- môme, et qui, sans hésilalioos.
sans tâtonnements, avait su, dès le premier jour, trouver sa voie*? Couvre*
accepta avec bonheur la place enviée d'élève de quatrième année. Il était heu-
reux de pouvoir ainsi rester encore dans cette Ecole qu'il aimait avec passion
et où il eût été si fier de revenir un jour comme maître de conférences. C'est!
cette époque que j'appris surtout à le connaître. Que de bonnes heures passées
alors dans son intimité ! Heures de travail fécond pendant lesquelles il m'initiait
à ses études, avec l'autorité d'un maître et l'indulgence d'un ami. Nous suivions
ensemble quelques cours à l'École des Hautes Études; ensemble, nous allions
travailler à la Bibliothèque Nationale, et il n'était guère de jour où nous n'eus-
sions l'occasion de nous rencontrer. Aux conférences, il prenait toujours pouf
lui les tâches les plus lourdes, et, à la date fixée, il arrivait avec un paquet de
fiches, sa besogne terminée. 11 n'était pas rare qu'au cours de ses recherches
il eût fait quelque constatation intéressante, quelque petite découverte qui!
exposait et qui devenait matière à discussion. M. Desrousseaux n'avait pas
d'auditeur plus actif. Bien loin qu'il eût besoin de l'exciter, il était souvent
obligé de le retenir, de le mettre en garde contre une manière un peu hâtive
de trancher les questions et de résoudre les difficultés. Malgré toute son au-
torité, et en dépit de l'affectueuse confiance que Couvreur lui témoignait, il 1
j
DE L'ÉCOLR NORfCALB 435
réassissait malaisément, et j'imagine qu'à part lui, il ne s'en plaignait pas trop.
I savait que cette ardeur se calmerait d'elle-même avec le temps et qu'elle
jtait Hndice d'un esprit vif, entreprenant, avide de vérité. Nous travaillions
dors à recueillir pour en former une sorte de corpus, les citations des tragé-
fies grecques conservées. Mais ce n'était là qu'une petite partie des occupa-
ions de Couvreur. M. Tournîer lui avait confié une conférence d'explication, et
ml de ceux qui Tout alors suivi, n'ont oublié avec quelle conscience il pré-
parait ses textes, avec quelle netteté il débrouillait les obscurités d'un chœur
lu Prométhée ou d'une idylle de fhéocrite. En même temps, il commençait
me édition critique du Commentaire dllermias au Phèdre, mettait la dernière
nain à un travail sur le beau manuscrit de Démosthène conservé à la Biblio-
thèque nationale* continuait ses études sur Platon par une lecture de la Repu-
Hique et inaugurait à la Revue Critique et à la Revue de Philologie, une
collaboration féconde qu'il devait continuer Jusqu'au dernier jour. Le numéro
te la Revue Critique qui contient la nouvelle de sa mort, renferme encore deux
petites notes signées de ses initiales, et c'est au moment où il venait de pren-
Ire à la Revue de Philologie la direction de la Revue des Revues qu'il était
Hiievé à ces deux recueils. L'édition du Commentaire (Vtte?m\a$ est aujourd'hui
terminée. Acceptée par la commission d'examen, elle avait conféré à Couvreur
te titre d'élève diplômé dé l'École des Hautes Etudes; on en achève actuelle-
lient l'impression. Le travail sur le manuscrit de% Démosthène était également
prêt à voir le jour et pourra être publié. Dès 1893, la lecture de la République
fournissait à Couvreur la matière d'une très intéressante communication à la
Société des Humanistes français et d'un article dans la Revue de Philologie (1).
Knfin, sa collaboration à la Revue Critique et au Bulletin Bibliographique de
II Revue de Philologie devait produire dans le cours de cinq années plus de
Itixante notes ou comptes rendus dont quelques-uns sont de véritables disser-
tations pleines de remarques utiles et pénétrantes.
En cela comme dans le reste Couvreur avait une méthode. Avant tout, ce qu'il
temande à un livre, c'est la clarté : un bon instrument de travail doit être fa-
cile è manier. Donc, pas de divisions inutiles, des index méthodiques, des
appareils critiques d'une lecture aisée. La science doit même avoir un abord
igréable; une bonne édition ne doit pas seulement être imprimée correcte-
ment, elle doit être bien imprimée: ni la qualité du papier, ni la
beauté des caractères, ni l'élégance du format ne sont pour Couvreur
thèses indifférentes. Lorsqu'il en vient à juger le livre lui-même, il
commence par se placer au point de vue de son auteur, — que ce point de vue
M plaise ou non — et part de là pour le critiquer. Une édition se donne-t-elle
comme classique, il recherchera si elle est appropriée à sa destination, si tous
tes passages qui méritent une explication ont été suffisamment élucidés, si le
commentaire trop chargé ou encombré de références ne dépasse pas la portée
4c ceux auxquels II s'adresse. Est-elle purement scientifique, il discutera la
ftéthode de l'auteur, en dénoncera les dangers ou en fera saisir les avantages.
Si critique n'est pas seulement négative. Outre qu'elle suppose toujours un
torts solide de connaissances acquises et une position prise dans certaines
(ij Janvier 1895. Un passage de Platon mal interprété. (Rép. A. 616 B. — ,617 B.)
I
436 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLKVBS
questions controversées, elle l'amène souvent, et cela est particulièrement
sensible dans ses derniers articles, à formuler une opinion personnelle et à
énoncer ses principes. Tei compte rendu, celui du PhUébe de Bury, par
exemple (t), contient en même temps qu'une étude consciencieuse du livre,
un véritable plan de travail pour celui qui voudrait le refaire. Quelquefois
môme il va plus loin : ce n'est pas seulement è l'auteur qu'il s'en prend, c'est à
toute son école et cela nous vaut des pages telles que celle-ci que je prends
plaisir à citer, aulant pour la netteté de la pensée que pour la fermeté agressive
de la forme : « Sur ce point (il s'agit de la critique verbale), l'influence de Cobet
a été mauvaise. » Le lecteur ne se place pas naïvement en face de son texte ai
essayant sincèrement de le comprendre et de le goûter, et en s'entourent,
dans celte intention, de tous les secours possibles. Au lieu de cela, d'abord et
avant tout, il est hostile au texte traditionnel, pour un peu, H dirait: « Les ma-
nuscrits portent ceci, donc l'auteur doit avoir écrit autre chose » ; en tous cas,
il part de cette idée préconçue que nos textes sont pleins de gloses, de remar-
ques de toutes sortes intercalées à tort dans le texte, et que le principal de-
voir du critique est de leur faire la chasse. Bref, il fait une habitude constante
de ce qui ne devrait être qu'un recours extrême en cas d'absolue nécessité (2).
Et qu'on ne s'étonne pas de ce ton de polémique dans un simple compte j
rendu de revue. Sur le terrain des idées, Couvreur aimait la discussion, il la !
cherchait, il la provoquait, et tous ses articles ont quelque chose d'incisif, de
mordant, résultat naturel de l'impatience qu'il éprouvait à voir certaines opt-
nions discutées ou seulement contestées.
.Lorsque Couvreur écrivait ces lignes, il était depuis quelques mois déjà
maître de conférences à la faculté des lettres de l'Université de Lille, où après
une année passée au lycée de Valenciennes comme professeur de troisième,
on lui avait confié la chaire de philologie grecque et latine. Il venait d'épouser
la sœur d'un de nos camarades, de son plus intime ami d'école, et ce mariage
longtemps rêvé avait apporté comme un sourire dans son existence jusque-tt
un pou austère. La femme qu'il avait choisie était faite pour le comprendre.
Elle entra dans sa vie pour la compléter, non pour la changer, et auprès de
ce foyer récemment fondé on éprouvait une impression de bonheur complet
et sur. Les deux années que Couvreur a vécu à Lille ont été pleinement
heureuses. Quelques lignes de son doyen nous disent l'accueil qui lui avait
été fait à la Faculté : « En dehors des amitiés anciennes et éprouvées, sa nature
timide et réservée, mais dans laquelle on sentait une singulière fermeté et
comme une opiniâtreté de droiture et d'affection lui gagnait chaque jour des
amitié» nouvelles. Avec modestie et presque silencieusement, il avait pris
place dans bien des cœurs, presque sans qu'ils s'en aperçussent. Et ce rat
seulement lorsqu'ils furent inquiets pour lui que plusieurs sentirent que cette
place était grande... » Et ce n'étaient pas seulement ses collègues qu'il s'était
attachés par la sûreté et la franchise de son commerce. Les élèves de la Faculté
njavaient que de la sympathie pour ce jeune maître qui se donnait à eux sans
réserve. Ceux-là seuls qui ont suivi ses conférences pourraient dire parfaite-
(i) Revue critique, 4898, I, n« 2, p. 38.
[$) Ilevue critique, 1896, II, n* 52.
DE L'KCOLK NORMALE 437
aeot ce qu'à été son enseignement. En deux mots, le Bulletin de rUnivereUé
4e Lille nous en donne une heureuse idée : « 11 était substantiel et pratique. »
8 c'est bien ainsi que nous aimons à nous le représenter. Couvreur avait
fesprit trop droit, trop équilibré, trop juste, pour s'attacher è la nouveauté
quand même. Il avait peu de goût pour le paradoxe, il ne cherchait pas à bril-
ler. Sa grande ambition était d'être utile : utile à ses élèves, utile à la science.
Aussi, tout en préparant avec le plus grand soin ses conférences, il reprenait,
os plulot il continuait avec ardeur les études qu'il avait si brillamment inau-
prées dès l'École Normale en publiant son édition du Phédon. Il avait formé le
projet de rechercher dans les commentateurs anciens tout ce qui pouvait con-
tribuer soit à rétablissement du texte, soit à l'interprétation philosophique, soit
■taie à l'appréciation littéraire des dialogues de Platon. Tâche énorme et
ingrate qui demandait beaucoup de lecture et une lecture souvent insipide,
sais qui exigeait par là même un absolu dévouement. De plus, pour se
diriger dans cette masse de textes sans se laisser égarer par la variété
tes interprétations, ni rebuter par leur bizarrerie ; pour refaire à l'aide
le quelques citations, généralement tronquées et quelquefois déformées
par la tradition, l'histoire d'une opinion ou d'un système ; à un autre point de
roe enfin, pour pouvoir faire profiter le texte de Platon des variantes que
tonnent les manuscrits de ses commentateurs ou des leçons nouvelles que sug-
gèrent leurs interprétations ; il fallait un esprit très méthodique, un coup d'œil
sûr. une attention constamment éveillée, une mémoire prompte et toujours
frfte à fournir des rapprochements. Ni le dévouement modeste et inlassable, ni
te promptitude et la sagacité d'esprit ne manquaient à Couvreur. Il était d'ail-
teora soutenu par l'idée du but à atteindre. Son rêve était de donner une édi-
tion critique de Platon qui pût faire honneur è la scieuce française ; et par ses
feetares, par ses travaux particuliers, c'est à cette tâche qu'il se préparait. Ce
•tfeût été le monument, il est difficile aujourd'hui de le dire; mais ce qu'on peut
affirmer c'est que Couvreur avait tout ce qu'il fallait pour l'entreprendre, et qu'il
a'eùtrien négligé pour le rendre digne des deux Ecoles dont lui-même aimait à
«réclamer : l'Ecole Normale et l'École des Hautes Études. Des matériaux
«pars, une grande somme de documents patiemment réunis, plus de mille
fiches soigneusement classées, près de deux cents pages à peu près rédi-
gées, voilà ce qui reste aujourd'hui de ce noble projet ! Sans doute tout
cela ne sera pas perdu pour la science : le résultat de ces recherches,
fruit d'un travail de deux années, pourra en grande partie être publié ;
nais, quelque soin que Péditeur y mette, quelque désir qu'il ait de bien servir
la mémoire d'un ami, il ne saurait suppléer celui qui n'est plus. L'œuvre est
restée inachevée et l'idée qui devait en relier les parties et leur donner leur
inportance relative, n'était pas encore assez nette dans l'esprit de l'auteur pour
qu'on puisse espérer la ressaisir.
Hais ce travail ne suffisait pas à l'activité de Couvreur. Il avait commencé
i Valenciennes, il acheva à Lille une édition classique de YAnabase qui, sans
avoir, au point de vue critique, l'originalité de son Phédon, marque cepen-
dant, pour la méthode et - la clarté du commentaire un grand progrés et
païenne avec d'intéressantes conjectures, une très utile préface sur la
bague et le style de Xénophon. Bientôt après il publiait un Ménexène dans
lequel, sous une forme essentiellement scolaire, il avait su réunir un grand
■ombre de renseignements historiques indispensables pour la connais-
L
1
438 AS80CIATIOK DBS ANCUBNS ÉLÈVES
sance du dialogue. En même temps, il reprenait un travail qu'il avait com-
mencé pendant sa seconde année d'École, la revision critique de la corres-
pondance de Voltaire ; il recueillait dans ses lectures les matériaux d'âne
syntaxe grecque qu'il se proposait d'écrire une fols sa thèse terminée et,
comme s'il voulait s'assurer de nouveaux moyens de travail, il commençait à
étudier la langue russe. Brillante et féconde activité qui se développait libre-
ment sans l'arracher à ses amis. « Je suis surtout un homme d'intérieur, écri-
vait-il en 1895, j'ai besoin d'an foyer, de l'affection tendre et constante dune
femme aimée. Outre cela j'ai mon travail que j'aime : je ne sais si c'est nu
jeunesse, mais j'ai l'amour de la science. Je ne puis connaître que ces deux
intérêts à la vie : les jouissances du cœur et celles de l'esprit. « Ces deux sen-
timents se joignaient en lui à une grande fierté de caractère. 11 estimait qu'on
peut et qu'on doit toujours tenir son rang : la politesse n'était pas pour lai
une simple convention, un usage banal — toutes choses qu'il eut profondé-
ment méprisées, — il ta considérait comme une marque de dignité, comme le
signe de respect qu'on doit aux autres et h soi-même. Aussi ne dédaignait-il
nullement l'opinion : il en tenait compte mais sans en subir l'esclavage et en
se réservant de la contrôler. «Je tiens surtout, écrivait-il encore, à l'opinion de
certaines gens, de ceux Justement qui ne Jugent pas sur les apparences exté-
rieures et que je tiens pour intelligents. Ce que les autres peuvent penser de
moi m'est absolument égal. » Une certaine vie mondaine, exempte de con-
trainte, proportionnée à sa situation, lui paraissait pleine de charmes. Il aimait
è s'entourer de galté : il était heureux de se créer et de créer à sa femme
d'agréables relations. C'était une joie pour lui que sa maison s'ouvrit de temps
à autre à des réceptions intimes, où il pût se retrouver avec quelques collè-
gues vers lesquels une véritable affection l'attirait. On savait qu'on lui faisait
plaisir en allant le voir et on était sûr de trouver toujours dans son intérieur
cet accueil plein de franchise et de cordialité qui rendait si aisées et à
charmantes les relations avec lui.
Jamais d'ailleurs Couvreur ne s'était laissé absorber par son travail. Si pas-
sion né qu'il fût pour une tâche entreprise il la laissait, l'esprit libre, et joui»1
sait sans préoccupation des heures de loisir qu'il s'accordait. Il adorait II
musique et les voyages. Marcheur infatigable, ii avait eu de bonne heure tf
goût des longues excursions, qui lui détendaient l'esprit et où sa curiosités
trouvait un nouvel aliment. Partout où il allait il voulait tout voir: et les lettre!
enthousiastes qu'il écrivait à sa famille sont pleines d'impressions vives sff
les villes et sur les pays qu'il traversait. Mais son passe-temps favori était H
musique. Quand il était à Paris il ne manquait pas un concert et lorsqu'il avait
un moment de liberté c'était pour se mettre au piano. Déchiffrant avec unert*
marquable facilité, il aimait beaucoup jouer à quatre mains. Haydn, Mearif
Beethoven, lut étaient très familiers : il les comprenait et les sentait proton*
dément et souvent, au milieu de son travail, des thèmes lui revenaient qu'il fre-
donnait tout en tournant les pages de ses livres.
Une maladie foudroyante est venue le prendre quand le plus brûlai*
avenir s'ouvrait devant lui et que de tous côtés la vie lui souriait! Le jeoi
soir, il avait encore suivi le cours de russe à . la Faculté : le mardi, il expira
entouré des siens. Et, pendant ces cinq Jours, Il avait été d'une résignaiiot
admirable, résistant avec énergie au mal qui d'heure en heure faisait des
progrès, se soumettant à tout avec patience pour ressaisir cette vie cptf
J
r
DR L'ÉCOLE NORMALE 439
sentait lui échapper. Tout oe qui pouvait être fait pour le sauver a été tenté :
les soins les plus dévoués, les plus intelligents et les plus affectueux lui ont
été prodigués : jour et nuit ses amis se sont assis à son chevet, luttant contre
Jeur propre angoisse pour lui donner l'illusion bienfaisante d'une guéri son sur
laquelle ils ne comptaient plus, et pour soutenir de leur vaillance sa femme
et sa mère. H ne se plaignait pas et trouvait des paroles très douces pour les
remercier et pour leur faire ses dernières recommandations : il s'oubliait pour
songer aux autres, aux siens, à ses travaux qu'il ne pouvait se résigner à
laisser interrompus. Sa pensée allait jusqu'à ses amis plus éloignés, qui, à ce
moment-là encore ignorants de sa maladie, devaient bientôt être si cruellement
surpris par la nouvelle de sa mort. Lo 25 janvier, dans la soirée, cette doulou-
reuse agonie prit fin. Couvreur n'avait vécu que deux ans à Lille; mais ces
deux années avaient été les plus complètes de sa vie ; elles représentaient le
neilleur de sa carrière universitaire. S'inspirant de ce sentiment, sa famille
voulut que ce fût à Lille aussi qu'il reposât. A ses obsèques, le doyen de la
Faculté des Lettres, M. Angeliier se fît l'interprète de ses collègues et lui
adressa un éloquent et touchant adieu. J'avais pu moi-même lui apporter le
souvenir de ses camarades de promotion. Au bord de sa tombe tous ceux qu'il
avait aimés se trouvaient rapprochés, dans leur commune douleur, par un
même sentiment d'admiration et de regret pour cette noble existence entiè-
rement absorbée par le culte désintéressé de la science et l'amour du foyer.
L. Bodin.
Promotion de 1891. — Bisson (Maurice), né le 6 juin 4872 à Laval, décédé à
Paris le 22 janvier 1898.
Fils d'universitaire, tour à tour élève des lycées de Rodez, de la Roche-sur-
Ton. de Saint-Quentin, Bisson avait seize ans lorsqu'il vint à Henri IV pour y
refaire sa rhétorique. C'est là que je l'ai connu. (Tétait alors un honnête élève,
appliqué, un « candidat sérieux » ; non content de sa tâche commune, H
prenait part aux conférences où M. Deltour réunissait, chaque dimanche, les
(lèves qu'il avait distingués au cours de la dernière inspection générale,
.©était déjà un caractère indépendant, très gai, très ferme, discrètement fron-
leur, un esprit délié, agile et piquant, un camarade d'un facile abord, et un
bon ami.
Après une séparation d'un an, je l'ai retrouvé à l'École, où nous entrâmes
«n même temps. Pendant cette année, il avait lu l'Ethique de Spinoza et beau-
coup médité. Il se déclara philosophe. Les exercices pratiques de littérature,
de philosophie et d'histoire, même la confrontation des textes l'occupèrent
peu : il n'avait pas le goût des excursions à Paventure en des livres inconnus.
Il n'aimait que ceux qu'on lit tout entiers et préférait la réflexion à la
recherche. Bref, ce n'étaient pas les volumes qui encombraient sa table. En
revanche, il savait s'intéresser à l'occupation d'autrui, ouvrir et prolonger les
discussions, où il était fort de sa verve et de sa logique ; comprenant vile,
menant tout ce qu'il comprenait, Il accrut sans y songer son bagage de
lotions étrangères à la philosophie. Il avait été fort en thème : il arriva à la
licence sans efforts, et fût reçu très honorablement.
A partir de la seconde année, il put philosopher à son aise. Il lut moins
quil ne relut. Dans la petite chambre du premier étage qui prend jour sur les
L .
1
440 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÊVBS
jardins de l'administration et qu'il avait demandée pour être seul, un Stendhal,
les Pensées et Spinoza faisaient toute sa bibliothèque. Il y séjournait peu
d'ailleurs. Une neurasthénie, qui n'était, hélas ! point simulée — bien que sa
gaieté et sa malice intarissables nous en fissent parfois douter, et qu'il li
laissât volontiers prendre pour une invention merveilleuse — lui avait valu
une autorisation è peu près permanente de sortir, entre les cours. (Test au
dehors qu'il prépara tous ses travaux : il en préparait non seulement les idées
et le plan, mais les moindres détails de la forme* dont il était très souciera,
bien qu'il n'écrivît que d'un trait. Il rapporta ainsi — des boulevards — dans
sa cervelle, après plusieurs semaines de pérégrinations assidues, un mémoire
sur l'union de la poésie et de la philosophie dans Lucrèce, qu'il fit le tour de
force d'écrire en une nuit, sans ratures : le travail fut jugé bon.
Ce n'est pas qu'il errât en distrait, à la poursuite de ses idées, sans lever les
yeux du trottoir, et sentir à côté des passants. Au contraire, Bisson étail uu
observateur aussi attentif que malicieux, qui s'amusait et jouissait d'un
geste ridicule. Il faisait tous les jours des rencontres. Il eût écrit un livre
piquant des portraits qu'il nous traçait le soir, au dîner, parmi les types très
divers qu'il rencontrait. Il avait une prédilection : son ironie avait des atten-
tions et des indulgences pour les ébats des pauvres diables ; il se plaisait le
dimanche, à passer dans ia banlieue, où il rencontrait le menu peuple. D'ail-
leurs, il fallait à ses «nerfs beaucoup de mouvement, et de Pair libre, les
longues marches, les violents efforts et la fatigue qui assoupit. Ses parents
s'étant retirés à Al fort, dans une maison au bord de la Marne, Bisson avait
sur la rivière un canot, que ses amis appelaient sa galère, tant il mettait d'ar-
deur à ramer.
11 passa les épreuves de l'agrégation avec beaucoup d'aisance, fut reçu
troisième, et nommé à Tournon. Il demanda un autre poste qui l'éloignftt
moins de Paris, et après un congé de trois mois, fut chargé du cours de philo-
sophie au lycée d'Amiens. Delà à la fin de Tannée, on l'appela comme titulaire
à Valenciennes. Ce fut son dernier poste.
Séparé de lui depuis notre départ de l'École je ne Pai point connu comme
professeur. De loin, de très loin, ses lettres m'informaient seulement de sa
santé, de ses distractions, de ses projets. J'ai su qu'il méditait toujours sur
Spinoza et qu'il avait déposé un sujet de thèse. J'ai su qu'il revenait souventà
Paris et à Al fort. J'ai su qu'il s'adonnait toujours avec passion aux exercices phy-
siques. Il avait remplacé le canotage par l'escrime et le cyclisme. Aux vacances,
lorsque Paris n'est plus Paris, il s'enfuyait sur sa bicyclette, une année dans
le Jura et aux bords du lac de Genève, une autre, au delà du Rhin, dans la
Forêt-Noire, puis dans la Suisse, jusqu'au cœur des Alpes. Il m'avait donné
rendez-vous à Naples, où je devais le rejoindre depuis Athènes : c'est moi qui
fis manquer le projet.
Ce qu'il ne me disait point, je l'ai imaginé sans peine. Pour imaginer ce que
devait être son enseignement, il suffit de l'avoir entendu commenter la fin de
l'Ethique; il avait mieux encore que la conscience professionnelle, puisqu'il
avait l'enthousiasme mystique, et que sa doctrine était une foi.
Un ami commun, qui l'a connu de près, puisqu'il fut deux ans son collègue à
Valenciennes, m'écrit de lui : « Je l'ai vu là sous un jour assez nouveau, et,
par suite, sssez différent de tout ce que je croyais connaître de lui d'après
l'École : je l'ai vu fonctionnaire. Comme tel, il offrait les dehors d'une parfaite
J
r
DE L ECOLE NORMALE 444
> correction : ses rapports avec ses collègues étaient toujours cordiaux et
enjoués, mais sans que jamais ils pussent se croire autorisés par sa grande
jeunesse à le patronner, le conseiller, ou le dominer de quelque façon. Avec
l'administration, il savait se mettre dès l'abord sur le pied d'un fonctionnaire
courtois, mais indépendant, qui, faisant son devoir avec une suffisante ponc-
tualité, n'a pas besoin qu'on 1'eucourage, et n'admet pas qu'on le blâme. Comme
professeur, il était très apprécié des élèves pour les qualités de son enseigne-
ment, possession du sujet, méthode, clarté, élévation des idées, rationalisme
intelligent. Ses succès étaient très honorables, à la fin de l'année, et ses
inspecteurs satisfaits. Il prenait une part assez active à nos assemblées, et
surtout il s'est engagé fort utilement lors des premières tentatives d'associa-
tions des professeurs : il était le secrétaire, c'est-à-dire la cheville ouvrière,
de notre petite association locale, et c'était lui qui nous faisait toutes les
communications du comité central de Bordeaux, lors de l'existence éphémère
de celui-ci. Bref, par ses qualités exceptionnelles de volonté, d'énergie, de
netteté, aussi habile à ne faire jamais trop que décidé à faire toujours assez, il
! se préparait un avenir certainement très brillant. » Plus loin : « Les questions
morales, l'utilité de l'effort le préoccupaient souvent et faisaient un thème
assez fréquent de ses entretiens. Ceux qui ne le connaissaient pas depuis
longtemps étaient disposés à le croire, après les premières conversations, plus
désintéressé des choses de la terre qu'il ne l'était réellement »
J'ai revu Bisson un inslaut, à Paris, en septembre 1807. J'ai refait avec lui,
dans le Bois, une de ses promenades familières d'autrefois. Nous ne nous
sommes guère entretenus du passé. Il m'a rappelé de gais propos et de
! joyeuses aventures qui s'effaçaient de ma mémoire. Jamais il ne m'avait paru
a plein de vie, et si bon vivant... Quatre mois après, le 22 janvier, il était
enlevé par une congestion cérébrale.
i On ne peut guère imaginer fin plus foudroyante, ni plus lamentable que la
! sienne. Sa mère, pour cette notice, s'est infligé la torture de me la raconter.
Elle m'a dit la douloureuse histoire dont elle ne fut point témoin, mais qu'une
' imagination plus cruelle que le pire souvenir réveille à toute heure dans sa
ï pensée ; ce violent mal de tète, tout de suite si atroce, que notre ami, déjà à
! Paris, ne se sentit point la force d'aller jusqu'à Al fort ; cette nuit de détresse
! dans une chambre d'hôtel, où l'on ignorait qu'il se mourait ; ces deux jours
d'agonie; celte mort à l'Hôtel-Dieu entre des mains inconnues, si près et si loin
des siens !
Pour ses parents, dont il était la joie et la gloire, qui, confiants en sa jeunesse,
en son esprit si An, si prompt et si net, en sa belle et vaillante intelligence,
avaient rêvé pour ce fils unique, dans la carrière où avait vieilli le père, le
succès et même les honneurs, il n'est plus rien que larmes et que desespoir.
Quand ses amis évoquent le plus joyeux souvenir de leur temps d'Ecole, c'est
avec un serrement de cœur : car Bisson y était mêlé.
Paul Fournier.
Promotion de 1891. — Hermann (Joseph-Auguste), né à Paris, le 29 no-
vembre 1870, décédé le 10 septembre 1898 à Casamicciola (lie d'Ischia).
Fils d'un professeur distingué, Joseph Hermann se destina de bonne heure à l'É-
cole Normale. Après de belles études au lycée Louis-le-Grand il y fut reçu en 1891
L
442 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
et je m'y trouvai en même temps que lui. Nous nous rencontrions pour la pre-
mière fois, mais nous nous liâmes très vite et très étroitement. L'Ecole est
propice aux fortes amitiés. La nôtre le fut bientôt assez pour résister désormais
au temps et à. l'absence. Nous étions sans secret l'un pour l'autre, mettions tout
en commun, pensées et sentiments ; nous nous aimions sincèrement. Depuis
notre séparation je regrettais cette intimité si confiante et si douce. La mort
prématurée de l'ami, cette séparation plus cruelle, rend aujourd'hui mes regrets
plus amers.
Joseph Hermann se reconnaissait d'emblée parmi nos camarades. Ses grands
traits fermes et nets, aux contours arrêtés, au relief accusé, lui faisaient une
physionomie originale, sérieuse, presque sévère, et déjà toute virile. C'était
un homme fait qui entrait à l'École. A vingt ans il en paraissait trente. Son
esprit aussi était précocement mûri, et il possédait dès lors, ce qui est rare à
tout âge, « du caractère ».La volonté était le fond môme de sa nature, une
énergie tenace et opiniâtre, que rien ne lassait ni ne décourageait, et qui se
marquait jusque dans son regard et dans su démarche. Il était tout activité.
Aucun de nous ne travailla plus et mieux que lui à l'Ecole. El il trouva encore
le temps, en sacrifiant trois mois de vacances, de remporter par une élude sur
Boursault un prix de l'Académie Française. Sa première pensée fut alors une
pensée de bonté. U voulut que son beau succès fût aussi une bonne action et
permît à notre association de faire un peu plus de bien.
Hermann employait surtout sa volonté à se dominer et à se contenir. il taisait
devant les indifférents ses joies et ses douleurs, craignait de se donner en
spectacle. Il était d'avis qu'il faut agir et souffrir en silence. Celte réserve n'était
pas de l'orgueil, mais bien plutôt une sorte de pudeur virile et de modestie
très délicate. Ses confidences personnelles n'étaient jamais longues. Il les inter-
rompait invariablement d'un brusque : « Mais tout ceci n'est pas intéressant »,
dont la brève sévérité paraissait bien injuste : aucun de ceux qui ont pu con-
naître la noblesse intime de ses sentiments ne pensait qu'elle fût à ce point
banale et indigne d'intérêt, il se montrait plus librement dans ses admirations
littéraires, toutes très sincères et très spontanées. 11 y mettait vraiment de son
Ame; elles, en retour, nous parlent de lui, moins discrètes par bonheur que
lui-même. Leconte de l'isle, Vigny surtout, dont il disait de mémoire les plus
nobles vers, étaient près de son cœur. U avait pour la mâle pensée de * son poète »,
pour sa vaillance sans illusions, comme une affinité de nature, une sympathie
instinctive, que la réflexion fortifiait. Et comme il sentait profondément la
beauté de cette poésie, il en parlait avec beaucoup de chaleur et de per-
suasion.
Une telle ferveur d'admiration avait chez lui un grand charme. Nous nous
Tétions figuré, à tort, plutôt sceptique qu'enthousiaste. « J'ai horreur, disait-il,
de la sensiblerie », et il le prouvait toutes les fois qu'il lui plaisait. Sa franchise
sarcastique déconcertait parfois comme une vive attaque; nous trouvions à
certains même de ses silences des airs de paix armée, qui nous faisaient sourire.
Et pourtant sa s«; lisibilité, qui se cachait, toujours en défiance d'elle-même,
était profonde, li >e livrait rarement ; mais une fois qu'il s'était donné à un ami,
on sentait bie.i qu'il ne se reprendrait plus jamais, et cet abandon de toute sa
personne paraissait bien précieux, venant de lui. Aussi a-t-il rencontré partout
des aflections in «s dévouées. J'ai retrouvé, au triste jour de son enterrement
un de ces fid • cj, son collègue au lycée d Evreux. Nous nous connaissions de
1
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 443
longue date sans nous élre jamais vus. Si peu « expansif », liermann aimait à
entretenir ses amis les uns des autres.
Ce sont aussi ses collègues, parmi lesquels notre camarade René Lespès, qui
m'ont dit les vifs et touchants regrets de ses élèves. Au sortir de l'Ecole et de
l'agrégation, Uermann avait été nommé à la rhétorique de Périgueux, d'où il
passa au bout d'un an à celle d'Evreux, qui le rapprochait de sa famille. Dès lors,
inous nous revîmes souvent à Paris. 11 restait pour moi le camarade d'autrefois,
me parlait peu de sa classe. Mais il dut être un maître excellent. Les qualités
de son caractère étaient celles même de son esprit, droit, ferme et net, avec
un grand éloignement pour toute affectation, qu'il détestait comme une hypocri-
sie. A la méthode il alliait une culture très étendue et très diverse, tout à fait
propre à rendre son cours attachant. Enfin, il avait un sentiment élevé du de-
voir professionnel, simplement accompli. Un bel avenir universitaire luiparais-
sait réservé. Le premier apprentissage de notre mélier achevé, il s'était remis
a ses travaux persounels. L'histoire des idées le tentait plus que l'étude des
formes littéraires. Vers la fin de ses années d'École, il s'était pris d'intérêt
pour Fourier et pour sa doctrine, qu'il avait étudiée de près, dans ses œuvres.
Plus tard, remontant jusqu'au XVII» siècle, il s'était tourné vers un écrivain, qui
vaut surtout par les idées qu'il a répandues, Fontenelle. Ce travail, déjà assez
avancé, devait être sa thèse. Nul doute que sa conscience et sa probité intel-
lectuelles, jointes à son esprit fortement critique ne nous eussent donné un
« Fontenelle » sincère, pénétrant, très solide. Mais la mort ne Ta pas voulu.
11 se reposait pendant les vacances, en voyageant. C'était là sa plus chère
distraction, et comme un besoin périodique de son imagination. La singularité
des mœurs étrangères, des vieilles coutumes populaires amusait sa curiosité, il
était sensible à la grâce ou à la force des paysages, a la beauté des œuvres
d'art II savait voyager, voyait tout et bien, très observateur, malgré son air
souvent absorbé. Des grandes vacances de l'été il faisait chaque année deux
parts, dont il consacrait la première à sa mère, cette femme d'un grand cou-
rage, si justement fière naguère de son fils, si durement éprouvée aujourd'hui,
et qu'il aimait, lui si viril, comme un enfant. Puis il partait : tantôt vers l'Alle-
magne du Sud, qui le retint deux mois, une autre fois vers l'Espagne, où il ne
poussa qu'une pointe rapide. 11 fut de la croisière du « Sénégal » dans l'Adria-
tique, et je l'entends encore nous raconter au retour l'accueil chaleureux fait
aux touristes français par les Dalmates, en souvenir de leur ancien gouverneur,
le duc de Raguse. Pourtant il n'aimait pas d'ordinaire se déplacer en si nom-
breuse compagnie, et il rêva d'aller seul, ou avec peu d'amis, à Constantinople.
Mais l'Italie surtout l'attirait par un charme puissant toujours nouveau. Il la
visita à sa façon, avec méthode, et la découvrit, en quelque sorte, province par
'province : après Rome, Florence et Venise, puis les peliles villes de Toscane
et d'Ombrie, où il se promena ravi pendant un grand mois de l'année dernière,
et d'où il nous revint plein de belles visions. Napl es, Pompéi, la Sicile lui res-
taient encore inconnues et l'appelaient à eux, invinciblement. 11 partit au com-
mencement de septembre dernier pour ce fatal voyage. De courts billets le
montrèrent d'abord parfaitement heureux, alerte et dispos. C'est un affreux
accident qui Ta enlevé subitement, seul, sans amis, presque sans nom loin de
son pays et des siens. Le 10 septembre, à onze heures du matin il se baignait
sur la plage de Casamicciola dans l'Ile d'Ischia. Frappé, croit-on, d'une conges-
tion, il disparut tout à coup. Il était mort quand on le secourut, et fut inhumé
i
L
444 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
là-bas. 11 semble que l'Italie ail voulu retenir à jamais auprès d'elle son admi-
rateur trop passionne. Après huit jours d'une attente unxieuse ce lut le hasard,
la lettre d'un passant, témoin de ce malheur, et touché de pitié, qui apprit à la
pauvre mère la mort de son fils. Madame Hermann trouva dans sa piété mater-
nelle la force de faire à son tour un long et douloureux voyage. Elle ramena le
corps de notre malheureux camarade vers Paris où il était né, vers la sépulture
quelle lui avait choisie. Nous l'y avons accompagné un matin d'octobre. Plu-
sieurs de nos maîtres témoignaient par leur présence à ces obsèques de l'es-
time flatteuse où ils tenaient Hermann, de l'espoir qu'ils avaient mis en son
énergie réfléchie. Ses amis, qui l'ont pleuré, conserveront vivante sa mémoire,
et ne croiront pouvoir mieux l'honorer qu'en suivant son exemple. Ils voudraient
qu'il pût passer et survivre en eux quelque chose de sa pensée élevée et de
son ferme caractère.
Ernest Lkvy.
Promotion de 1893. — Petit (Pierre-Joseph-Maric), né à Paris, le 26 sep-
tembre 1873, décédé à Grenoble, le 27 juin 18U8.
Il est triste, quand on était déjà si peu, de se voir si vite diminues. Seize
entrés, nous ne sortîmes que quinze, licmoissenct nous avait déjà quittés pour
tout de bon à la fin de la première année. A peine deux ans s'écoulent et
c'est un nouveau deuil pour le petit troupeau dispersé qui ne semble se
réunir que pour célébrer ses tristesses.
Raconter l'histoire de noire camarade disparu si vite et si prématurément,
ce n'est que faire revivre en nos esprits assombris une longue série dVspé-
rauecs déçues. C'est à peine au sortir du nid, que la mort est venue briser,
les ailes à cet esprit qui commençait seulement à s'orienter au milieu de cet;
océan d'idées dont les values assaillent toujours toute intelligence jeune et
réellement ouverte.
Je n'ai connu Petit que du jour de notre entrée à l'École ; je ne sais de ses
premières études que ce qu'il a bien voulu lui-même m'en confier, dans les
conversations affectueuses et pleines de liberté que nous avons eues si sou-
vent ensemble, le long des couloirs sonores de l'Ecole ou réfugiés dans notre:
petite cellule du • Palais des Cubes » .
Élève du lycée Janson de Sailly, il fut, à diverses reprises, bien cruelle-
ment interrompu dans ses études. De onze à dix-sept ans, il se cassa quatre
fois le col du fémur et fut réduit à faire une partie de ses classes dans son lit
ou sur une chaise longue, ce qui ue l'empêcha pus d'ubienlr à la fin de bril-
lants succès au lycée et notamment deux nominations au Concours Général en
mathématiques et en physique. Du lycée, à vingt ans, il entra directement à§
l'École Normale en 1«93 dans la section des sciences. L'infirmité qui lai'
restait de ses fractures ne lui avait pas permis de faire l'année de service
militaire réglementaire. C'est à cette circonstance que nous dûmes de nous
trouver ensemble pendant ces trois années de préparation au professorat qui
demeurent comme un lumineux souvenir dans mon existence.
Après avoir passé avec succès et sans aucune difficulté ses deux licences, il
entra avec moi dans la section de physique.
Des idées et des espérances communes nous avaient depuis longtemps rap-
prochés, malgré la différence de nos conceptions du chemin à suivre pour les
réaliser. Ame profondément religieuse, sentant l'insuffisance des seules don-
DB L'ÉCOLE NORMALE 445
•
humaines pour satisfaire un cœur tout épris d'idéal et la pauvreté irré-
aédiahle des solutions purement philosophiques, où le clinquant de la forme
ne cache point le vide du fond, il avait su, en homme sage et prudent, prendre
m point d'appui plus ferme et moins vacillant pour y établir sa pensée. Au
milieu de l'affolement des esprits ballottés de théorie en théorie et de chute en
chute, il savait rester calme parce que devant son sentier fermement tracé
brillait une lumière qui ne s'éteint point. Et Ton ne saura jamais assez quelles
amitiés se forment quand une telle lumière en illumine le centre. Aussi est-ce
aoo cœur surtout qui ressent plus peut-être que d'autres l'amertume d'une
séparation que je sais heureusement être de courte durée.
A sa sortie de la rue d'Ulm, après un premier échec à l'agrégation qui lui
eoùta beaucoup et qui nous étonna très profondément, il entra a l'Institut
Thiers où il se mit courageusement à l'ouvrage: il s'était désormais entièrement
tonné à la science à laquelle il voulait encore arracher quelques secrets,
lalgré le temps qu'il consacrait à une nouvelle et courte préparation à l'agré-
gation, il avait réuni déjà tous les éléments d'une thèse de physique, et c'est
an milieu de ces recherches laborieuses, «près avoir passé brillamment les
épreuves du concours d'agrégation de 1897, que la mort est venue le frapper,
laissant inachevé un travail qui, dans la pensée de son auteur, n'était que le
commencement d'autres études.
Jamais je ne pouvais penser, lors de nos adieux en mars 1897, que je ne
reverrais plus sur la terre celui qui me faisait part si joyeusement et avec tant
de confiance de ses travaux et de ses espérances. Mais il n'y a pas que les
découvertes de l'esprit ou l'œuvre de la main qui fécondent le sillon d'une vie.
Dans bien des âmes que la misère avait accablées, il restera, lumineux rayon ,
le souvenir toujours vivant du baume qu'aura su y verser le coeur si sen-
sible aux douleurs humaines de notre regretté camarade Pierre Petit.
G. Mondain.
Promotion de 1896. — Clauzel (Léo), né le 2 janvier 1876, à Gluiras (Ardèche),
mort le 8 novembre 1898, à Menton.
Tavais fait la connaissance de Clauzel plus de dix années avant son entrée
à l'École, lorsque nous étions tous deux élèves de sixième au petit lycée
Loois-le-Grand. Plus tard, je le retrouvai en quatrième, au grand lycée. A ce
nunent déjà, nous songions à suivre des voies différentes. On me destinait
aw lettres, et lui se préparait aux classes de sciences, avec des préférences
peur la carrière d'ingénieur où son père Pavait précédé. 11 poussa pourtant ses
études classiques jusqu'au bout, et fut partout un « brillant » élève. Même en
rhétorique, il était apprécié de ses maîtres à l'égal de quelques camarades
qu'il devait retrouver plus tard dans la section des lettres. 11 avait pour les
etodes littéraires un goût vif et sincère. Seulement, il les concevait à sa manière,
comme un effort sérieux vers l'art, comme une révélation, impossible autre-
ment, des premiers horizons de la pensée. H m'a bien des fois répété depuis
jae la littérature, surtout sous ses formes les moins scolaires, est le seul ins-
trument d'éducation vers dix-sept ans. Plus tard doit venir la science, plus tard
la vie.
Son goût pour les sciences s'éveilla de bonne heure. Esprit avant tout
personnel et libre, il ne haïssait rien tant que de s'astreindre au travail d'une
10
I
446 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
classe ou aux exigences d'un examen. Dans le temps que sas maîtres k>
croyaient absorbé à Pétude du grec et du latin, il passait le meilleur de ses
loisirs à s'initier tout seul aux mathématiques. 11 n'était pas bachelier, qu'il
avait pénétré déjà dans le domaine de l'algèbre supérieure. Un peu plus tard,
lorsqu'il passa de rhétorique en mathématiques, ce fut la physique qui le pré-
occupa surtout. U complétait, à Tinsu de ses maîtres, l'enseignement un peu
maigre du lycée, par l'étude passionnée de Maxwell et de Poinca ré. (Tétait sur-
tout la physique mathématique qui plaisait à cet esprit jeune et habile. De cette
époque date son idée d'étudier et d'approfondir les théories optiques de
Fresncl et de Maxwell. En même temps son enthousiasme formulait d'obscure
réserves, où s'annonçait déjà l'instinct profond de l'expérience.
Il redoubla, toujours à Louis-le-Grand, sa classe de mathématiques spéciales.
Ce furent deux années d'une importance capitale dans sa vie. Un majeur &aas
remède, la mort d'un père encore jeune, modèle de droiture et de dignité, lui
ouvrit les yeux aux deuils de l'existence. Clauzel, dont l'esprit avait de tout
temps eu quelque chose de noble ; et de taciturne, en garda dans le regard un
peu plus de tristesse. Avec cela, le travail souvent mécanique de la préparatiou
à l'École Polytechnique lui répugnait souverainement. La perspective de la
vie militaire était faite pour déplaire à son tempérament d'isolé et de contem-
platif. Il courut au-devant d'un échec volontaire en remettant une copie blanche
pour la composition de français. L'année suivante, il revint au lycée avec
Tidée ferme de préparer à la fois l'École Normale et l'École Polytechnique, et
d'opter pour l'École Normale. Le travail de la préparation était léger pour lui,
et d'ailleurs son cœur n'était pas là. La véritable occupation de cette anne?
résida pour lui au dehors, dans les éludes de mathématiques et de physique
qui remplissaient les heures perdues, dans les dimanches passés aux. concerts
où l'attirait un sentiment d'art supérieur, dans les lectures faites au hasard,
dans les promenades surtout que nous faisions ensemble très souvent, dans
les soirées de conversations infinies au sein de ce Paris vivant et qu'il savait
si bien comprendre.
A la fin de Tannée, il (Ut reçu à l'École Normale un des premiers. Maigre le
plaisir que j'aurais eu à le voir près de moi le plus vite possible, il fut oblige
de partir pour faire son année de service militaire à Dreux. Tous, nous wrcs
rappelons le Clauzel d'alors, d'une taille robuste et décidée, les épaules solide?,
la poitrine large, le front ouvert et plein de vigueur. Enfant des montagnes,
son regard d'un bleu clair avait je ne sais quoi de calme et de fort. Très jeune
encore, il portait déjà une barbe brune, un peu blonde, qui donnait à soa
visage sérieux une expression d'énergique douceur. Ses gestes rares et
simples, sa voix d'une sonorité pensive, achevaient de donner à toute sa per-
sonne ce caractère de haute sympathie qu'ont connu tous ceux qui l'ont
approché. L'impression qu'il donnait d'abord était celle d'une force
sûre de soi. Comme les héros de Maupassant dont il aimait à citer l'exemple,
il jouissait de l'exercice physique, il appréciait les sensations intenses que
donne la fatigue des muscles. L'intellectuel en lui laissait deviner toujours le
sensitif, l'homme qui recherche les impressions les plus riches et les plus
amples, avec l'unique souci de la vie sans limites. La vie, l'amour et l'étonné-
ment de la vie, se retrouvaient dans toutes ses pensées. Môme dans ses étude»
les plus abstraites de mathématiques ou de physique, le sejiliment des réalités
vivantes ne le quittait pas. Il m'étonnait parfois, lorsque je lui demandais une
j
r
DB L'ÉCOLE NORMALE 447
explication de calcul snr une théorie physique, en me répondant avec une
image empruntée aux choses de tous les jours. Là où je n'avais trouvé qu'une
difficulté d'algèbre, il avait senti la question concrète, et me rejetait dans la
réalité. Souvent il avait manifesté le désir d'employer plus tard quelques
années à des éludes de médecine. Pour le moment le temps lui manquait. A
peine avait-il eu le loisir de suivre quelques mois un cours de physiologie.
A côté de cela, la lecture de Goethe, de Flaubert et de Tolstoï, l'aidait à
s'approcher de la vie par une autre voie, celle de Part, celle de l'émotion même,
à laquelle il ne renonça jamais. Il partit donc « décidé à passer son année de
service dans le repos d'esprit » et à reprendre la tâche l'année suivante. Vers
le mois de mai. il fut pri3 d'une toux opiniâtre, que le printemps guérit
lentement. Déjà un de ses camarades de classe, qu'il avait retrouvé au régiment
était mort de phtisie à la caserne.
Clauzel entra donc à l'Ecole au moment où je commençais ma troisième
année. H n'eut pas de peine à s'y faire des amitiés nombreuses. Ses hautes
qualités de cœur et d'intelligence lui tirent de toutes parts des camarades qui
étaient en même tçmps des admirateurs. Ennemi avant tout du mensonge et
de l'hypocrisie, caractère loyal et sûr, il cachait sous son abord un peu froid
des sentiments larges, émus, parfois exaltés. Ceux qui l'ont connu savent qu'il
était capable de tendresse et même d'enthousiasme. Insensible à tout ce qui
est brillant cl médiocre, il sympathisait par nature avec tout ce qui révèle un
effort modeste, un mérite isolé. Lui-même avait dans la physionomie quelque
chose d'un pessimisme sans phrases, vaguement douloureux, qui se trahissait
en allusions brèves, éloignées de tout gémissement. Jamais Clauzel ne parlait
de lui-môme. Sa réserve à cet égard ne faisait d'exceptions qu'en de rares
moments et pour de rares amis. Le plus souvent, il plaignait les autres, et il
avait le don de compassion sincère. Pour lui, je ne l'ai jamais connu qu'avec
le courage du vrai savant, l'effort sans lassitude vers les vérités nouvelles, la
conscience d'une vie à remplir de choses intéressantes et innombrables. Les-
soirées, les nuits entières se passaient parfois à des entretiens d'avenir, sans
la moindre ambition matérielle, sans le moindre orgueil. Il m'expliquait les
grandes théories physiques sur lesquelles il faudrait revenir plus tard, sur
lesquelles des expériences nouvelles donnaient des vues nouvelles. Le plus-
souvent ces conversations se terminaient par la discussion d'un point précis,
qu'il élucidait le lendemain par le calcul ou au laboratoire. Toujours la
science restait le centre de ses idées, et il la saisissait d'une intuition assez.
haute pour comprendre qu'elle ordonne avant tout le travail et la résignation.
Une fois à l'Ecole, Clauzel se tourna définitivement vers la physique. On
peut dire que peu d'esprits ont abordé cette étude avec plus d'intelligence et
plus de garanties de succès. Son grand souci était de travailler longtemps avant
d'émettre une idée. Bien qu'il y eût quelque chose de vaste et de simple dans
sa manière de percevoir le vrai d'emblée, il se représentait lui-même la car-
rière du physicien comme un long apprentissage des faits, sans rien d'audacieux
ou de définitif. Revenant sans cesse sur ce qu'il comprenait le mieux, il ne se
servait des théories que pour coordonner un ensemble de vues toujours plus-
proches de la réalité. Les grandes synthèses mathématiques lui servaient d'ins-
trument, non de formule, et son sens critique découvrait d'instinct les faces
obliques d'une explication. Pour ses amis, c'était un plaisir d'avoir de lui un
éclaircissement. Sûr de ce qu'il disait, et s'exprimant d'instant en instant avec
L
448 ASSOCIATION DBS ANCIENS SLAVES
une précision croissante, il donnait à tout la clarté de l'algèbre. Lui seul ne se
satisfaisait pas, pesait les résultats et les hypothèses, avec un recours conti-
nuel à la pratique. Le charme qu'il trouvait à ces éludes tenait à la fois de l'art
et de la vie. S'il eût vécu , le plus probable est qu'il n'aurait pas ac-
cepté de se confiner en une partie de la science. Avec le sentiment vif de
recherches spéciales, il croyait aussi, comme Descartes, qu'il était plus facile
d'apprendre toutes les sciences à la fois que de se les assimiler séparément.
Voilà pourquoi, il avait commence une traduction des conférences physiques
de Kirchhoff. Voilà pourquoi, en môme temps, il s'était mis à travailler l'an-
glais, pour voir dé près Thomson et Faraday. L'avenir qu'il se préparait se com-
posait de longues années d'éludés, dont la sanction n'aurait jamais été qu'une
compréhension plus parfaite des choses. Nul mieux que lui n'appréciait le
charme de celle éducation physique nouvelle qui venait se superposer à
l'éducation toute mathématique de l'enfance, apportant avec elle la révélation
de tant d'idées neuves, une méthode neuve, une évidence neuve, une con-
ception neuve de l'ordre et du progrès, toute une philosophie positive et puis-
sante qui, par son ampleur au moins, ressemble à la réalité.
Clauzel n'a passé à l'Ecole qu'une année et demie. Il n'a eu ni le loisir, ni la
hâte de produire. 11 est hors de doute pourtant que des germes comme ceux
qu'il portait ne resteront pas stériles. Leur destin est de mûrir plus tard et ail-
leurs. En tous cas, il est une chose qu'il ne se crut jamais le droit de cacher, ni
de remettre ; c'est l'affirmation d'un idéal pratique hautement libéral. Fils d'un
père député, qui combattit toujours pour ce qu'il croyait le droit, Clauzel ne laissa
jamais s'obscurcir en lui les traditions lumineuses de justice. Il m'en voudrait si
je ne disais tout ce qu'il a souffert, étant arrivé à l'âge d'homme, à voir l'iniquité
croîlre à ses côtés. Jamais i'amour du laboratoire ne le rendit indifférent aux
actes de la vie publique. C'était, chez ce spéculatif, un devoir de conscience
que de jeter le plus de vérité et de bonté possible autour de lui. Simplement
et noblement tolérant, il voulait être de ces savants actifs à qui l'avenir attri-
buera une part du salut de la France. Malade, exile, affaibli, son dernier souci
fut de savoir si la voix de la science et de la vérité se faisait entendre partout.
Car la science n'a pas de fonction plus haute que d'accomplir l'amélioration des
cœurs. Tandis que les vérités passent, il faut que l'amour de la vérité persiste.
Au moment d'entrer en seconde année, Clauzel fut pris d'une forte grippe
qui l'obligea quelque temps à quitter l'École. Il voulut y rentrer au bout de
quelques jours, la passion du travail le tenait. H dul la quitter de nouveau, sa
bronchite prenait des allures graves. Ce furent à partir de ce moment des alter-
natives de mieux et de pis qui ne devaient plus cesser. Aux amis qui venaient
le voir, il parlait de rentrer bientôt, dans quinze jours, dans un mois. Puis on
«lut lui faire promettre qu'il attendrait les vacances de Pâques, malgré son
impatience de revoir ses livres, ses amis, son Paris fraîchement printanier.
Enfin le médecin alarmé, demanda qu'on l'éloignal de Paris où il s'énervait
dans sa chambre close, pour se plonger quelque temps dans l'atmosphère plus
clémente du Midi. Clauzel se résigna à partir, avec une tristesse qui allait
grandissant. Ici du moins ses amis venaient de temps en temps lui faire la
lecture, l'entretenir d'espérances et de gaîté. Qu'allait-il faire là-bas, dans la
solitude ardente du Midi ? Pourtant il le fallait, il partit sans murmure, non
sans regret, avec des adieux indécis. Le médecin lui souhaitait prompte guérison
et prompt retour. « Vous ne me verrez plus à Paris, lui dit-il, je sais que je
r
DB L'ÉCOLB NORMALE 449
ne reviendrai plus. » En môme temps nous apprenions que la maladie l'avait
dévoré en six mois, et qu'il restait bien peu d'espoir. M. Dupuy, au nom de ses
maîtres, venait de lui offrir de Taire plus tard une quatrième année d'École.
A partir de ce moment, commença pour Clauzel une longue et terrible
agonie. Je lui écrivais souvent et parfois il me répondait. Sa pensée gardait
toujours sa franchise et sa lucidité. D'abord ii était ailé à Nyons, au sein des
oliviers. Et puis, le climat ne convenant pas, il était reparti dans la montagne
à Lamotte-les-Bains, au-dessus de Grenoble. C'était l'été à présent plus éclatant
encore dans ce Midi qui était son pays natal. 11 avait eu au départ de Nyons
une crise de lièvre et de pleurésie. Aussi dut-il tout de suite garder la chambre,
s'étendre au soleil sur une chaise longue, en des après-midi entières de som-
nolence et d'oubli. Sa mère et sa sœur l'entouraient là encore d'un passionné
dévouement. Ce furent ses dernières Joies que ces soins d'infinie tendresse
au milieu d'un paysage chaud et apaisant. Maintenant ses lettres se faisaient
plus courtes, plus rares. La sciatique, dans son immobilité de malade, l'avait
saisi, il souffrait d'écrire une ou deux pages au crayon. Lui-même s'encou-
rageait à la patience, à la galté et les quelques mots que ses amis recevaient
alors sont d'une grandeur qui déconcerte. Dans les douleurs de chaque jour,
sa pensée allait s'endormant. 11 faisait l'effort de résoudre de tète des problèmes
d'analyse et de mécanique. La lecture l'accablait, et il apprenait par cœur des
vers de Leconte de Lislc.
Le 10 septembre 1898 j'allai passer une journée à Lamotte-les-Bains. Clauzel
était assis sous les tilleuls dans la tiédeur du soleil couchant. Il me reconnut
de loin et lit effort pour venir à moi. C'était une ombre. Je n'oublierai jamais
le sentiment d'angoissante pitié que j'eus devant ce corps brisé, pâle et tout
haletant. Ses regards seuls avaient gardé leur expression profonde et douce, au
milieu d'un visage amaigri que sa barbe blonde encadrait trop crûment. Ce
jour-là nous parlâmes de l'Ecole et des camarades reçus à l'agrégation et des
anciennes soirées passées ensemble et des projets d'études longuement
caressés. On sentait qu'à toutes ces choses une vie nouvelle entrait en lui,
avec l'impossible espoir de la guérison. 11 voulut savoir les moindres nouvelles
et ce que faisait celui-ci et cet autre. Une flamme extraordinaire traversait
ses pensées. Il trouvait de nouveau, pour ses phrases brèves, saccadées,
hachées d'une toux inexorable, les idées simples, grandes, courageuses-
d'autrefois. Dans le paysage attendri qui l'entourait, rien ne l'intéressait
plus que le souvenir des conversations passées, gage et consolation de l'avenir^
Parfois, à certaines plaisanteries, sa voix prenait les inflexions railleuses qu'elle
avait toujours devant l'outrecuidance. Et puis, c'était un mot rappelé, qui
évoquait une suite d'années, un souvenir d'élite où il se reconnaissait tout
entier. Mais le soir tombait, c'était la fraîcheur qui s'approchait et je lui donnai
le bras bien vite pour regagner la maison pas à pas.
Un jour plus tard, j'étais de retour dans ce Paris où je savais qu'il ne
reviendrait pas. A la fln du mois, Clauzel partit pour Menton où l'hiver lui
serait plus léger. Le lendemain de son arrivée, je reçus de lui ce mot, qui fut
le dernier : « Je suis débarqué ce matin par un temps superbe. Pas trop de
fatigue. Palmiers, orangers, etc., écris vite, Léo. » Le 8 novembre j'appris la
nouvelle de sa mort. Sa maladie avait duré huit mois. L'enterrement de notre
pauvre ami devait avoir lieu le dimanche suivant à Tournay dans l'Ardèchc.
Ce jour-là un ouragan formidable fit remettre la cérémonie funèbre. Le lende-
ISO ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
main lundi, par un soleil splendide, on le conduisit à sa dernière demeure.
Tous les montagnards des environs étaient venus suivre son cercueil.
Léon Bloch.
Promotion de 1896. — Gauchabd (Flavicn-Fahien), ne à Sainl-Cloud (Eure-
el-Loir), le 28 octobre 1876, décédé à Sanit-Clouri. le 20 juin 1898.
Né en pleine terre de Bcauce, il garda toujours des fortes races rustiques
l'énergie tenace et persistante : mats le corps fut frôle, et ne résista pas.
Enfant précoce, sage trop tôt, il se fait remarquer à l'Ecole communale du vil-
lage et déjà les siens peuvent fonder sur lui des espérances d'avenir. Il pour-
suit ses études au collège de Chàteaudun, et là encore, il ne trouve que suc-
cès brillants et rapides : les espoirs qui s'attachent à lui peuvent se préciser,
s'assurer. 11 vient à Paris pour se préparer aux grandes écoles : et après
quelques années passées au lycée Michèle t, il est admis à l'Ecole polytech-
nique et à l'École Normale. Mais il pense trouver parmi nous une vie plus
favorable à sa santé déjà incertaine et surtout un travail plus indépendant
Enfin, l'avenir rêvé était proche, brillant, presque assuré. Un an passé parmi
nous, huit mois de lent affaiblissement, dans le villuge natal et il s'éteignait
C'était la ruine d'une vie de joyeux efforts et de joyeux succès ; c'était l'avenir
terme à jamais, Pa venir qui s'était entrouvert : c'était l'enfant parti. En vain
la mère avait lutté sans cesse de toute sa confiance, de toute son énergie, de
tout son amour ; elle était vaincue : quelques mois après elle succombait elle-
même. Quels mois pourront exprimer à ceux qu'ils ont laissés notre respec-
tueuse et douloureuse émotion ?
On ne peut redire ici la haute solidité de son intelligence; il vécut trop peu.
Mais c'est pour moi un devoir précieux de dire sa belle fierté morale : par elle,
il a vécu, largement vécu ; par elle, jeune homme, il fut bon entre les meil-
leurs, et le souvenir de son exemple restera pieusement dans les mémoires
amie».
Au premier abord, on ne distinguait de lui qu'une énergie robuste, une soli-
dité beauceronne; eu lui, nulle mièvrerie et nulle souplesse : un cœur simple,
droit et généreux. H était ignorant des compromissions, des indulgences de
soi. Il était intègre de cœur et d'esprit. Volontiers, on aurait souri — sans
ironie — de cette inébranlable fermeté, de mille traits naïvement beaux de son
intransigeante droiture ; car lui-même était souriant, pas austère, nullement
doctrinaire, mais simple et doux. Ce n'était pas un raffiné, ni un habile, il était
intègre. Mais trop souvent les cœurs droits sont inflexibles, peu habiles à la
charité. Or, il n'eut pas seulement la juste loyauté, il eut encore l'amour des
faibles. In pitié des misérables. H se dévoua, et ce fut là sa seule distraction
au milieu de son travail, sans rhétorique, avec persévérance, avec délicatesse,
avec amour. Il apporta dans sa charité ardente beaucoup de sens pratique ; il
sut connaître et aimer la misère humaine. Par la surtout, son exemple impose
le respect.
Mieux maintenant que jamais, nous comprenons la belle unité de cette vie,
simpliliee et puissante et nous aimons celte àme (Tintégrité et d'amour!
E. GCHTY-BOURDIN.
J
&Jft L'éCQLBNQRKAUfi 454
COMPTÉ RENDÎT
DES RECETTES ET DÉPENSES m LA CAISSE
PENDANT L'ANNÉE 1898
RECETTE».
1° Cotisations annuelles :
A ce titre, nous avons reçu la somme totale de. . , . 11,144 fr. » c.
Somme qui se décompose ainsi :
Pour cotisations de 1896 et 1897. 98 fr. » c.
— de 1898 (917 cotisations) 11,060 »
— de 1899, en avance 36 »
Total égal... .'. . . . . ........... 11,144 fr. Vc-
2° Arrérages de rentes 1*2,948 »
««MtMdl
Total des cotisations annuelles et arrérages xde rentes 24,092 fr. » c.
lttfta**Hta*
DEPENSES.
1° Secours :
Nous avons distribué en secours la somme totale de. . 18,400 fr. » c.
2° Frais divers. — Nous avons payé :
1° Pour l'impression de la circulaire électorale et de
l'Annuaire et frais de distri-
bution 1 ,41? fr. 75 c.
2° Pour frais de bureau et de cor-
respondance 208 70
3° Pour timbres de quittance et frais
de recouvrement ;...... 213 35
4° Pour allocation au comptable .... 300 »
2,139 fr. 80 c.
A déduire :
Pour vente de deux annuaires. . 4 »
2,135 80
Mb
Total des dépenses 20,535 fr. 80 c.
L
1
452 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Le montant des recettes étant de . . . . 24,092 fr. » c.
Celui des dépenses de 20,535 80
L'excédent des recettes sur les dépenses est de. . • • 3,556 fr. 20 c.
Capital (augmentation).
Capital disponible.
Quinze nouvelles souscriptions perpétuelles ont pro-1
duit la somme de 3,300 fr. »c.
Compléments de souscriptions et
versements à valoir sur souscrip- ) 13,240 fr. 50 c.
tions perpétuelles 790 »
Et vingt-deux dons divers, celle
de 9,150 50
D'où un capital disponible de 16,796 fr. 70 c.
A cette somme s* ajoute rencaisse au 1er janvier 1898 8,619 25
D'où résulte, au 1er janvier 1899, un avoir dispo-
nible de 25,415 fr. 95c.
Emploi de l'excédent :
Sur cette somme nous avons payé :
Le 11 juin, un achat de 300 francs de rente 3 0/0.. 10,331 fr. 65e.
Reliquat de caisse au 1er janvier 1899 • . . . 15,084 fr. 30 c.
Observations sur les cotisations et donations.
1° Cotisations annuelles :
Le nombre des cotisations annuelles s'est élevé à 928.
Sur les 928 cotisations, nous en comptons : 927 à 12 fr., 1 à 20 fr.
2° Cotisations perpétuelles :
Liste des Souscripteurs perpétuels en 4898.
Ont versé 300 francs :
1. MM. Walecki (1862), à Paris.
2. Petit (1893), par M. H. Wallon.
A versé 250 francs :
M. Paul Girard, en mémoire de son père, M. Julien
Girard(1840).
r
DS L'ÉCOLE NORMAXK 15S
A versé 260 francs :
M. Delbos (1882), addition à sa souscription perpétuelle.
A yersé 240 francs :
M. Chantavoine (1869), à Paris.
Ont versé 200 francs :
1 . MM. Gérard (1872), ministre plénipotentiaire à Bruxelles.
2. Sautreaux (1880), à Grenoble.
3. Landry (1893), à Paris.
4. Dreyss (1840), à Paris.
5. Chabot (1816), à Lyon.
6. Boutroux (E.) (18*73), à Paris.
n. Crétin (1861), à Paris.
8. Claretie (1883), à Paris.
9. Dûrrbach (1880), à Toulouse.
10. Cotton (A.) (1890), à Toulouse.
11. Cotton (E.) (1892), à Toulouse.
Ont versé 100 francs :
1. MM. Texte (1883), à Paris (complément de souscrip-
tion perpétuelle).
2. Buisson (1893), à Paris (1er versement sur la sous-
cription perpétuelle).
3. Michaut (1890), à Fribourg (3e et 4e versements sur
la souscription perpétuelle).
Ont versé 60 francs :
1. Guntz(1879), à Nancy, 2e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
2. Petit (1883), à Nancy. id.
Ont versé 50 francs :
1. MM. Maryon (1892), à Nîmes (1er versement sur la sous-
cription perpétuelle.
2. Radet (1892), à Bordeaux (4* versement sur la
souscription perpétuelle).
3. Bertrand (Léon) (1886), à Paris, 2° versement sur
3a souscription perpétuelle.
4. Besnier(1893), à Paris. . id.
5. Raveau (1886), à Paris. id.
6. Graillot (1889), à Toulouse (3* versement sur la
souscription perpétuelle).
454 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
A versé 40 francs :
M. Fossey (1891}, à Paris (2* versement sur la souscription
perpétuelle) .
Liste des Donateurs non anciens élèves, en 1898*
A versé 300 francs :
M. J. Bertrand (don annuel).
A versé 250 fr. :
M. Henry Péreire, à. Paris.
Ont versé 200 francs :
1 . Anonyme par l'intermédiaire de M. fioissier.
2. M. Bricogne, ingénieur au chemin de fer du Nord.
Ont versé 100 francs :
1 . Mme J. Juglar.
2. M. Lamy (Ernest).
3. M. G. Roux, à Paris.
4. MM. Gauthier-Villars, à Paris.
5. M. H. Weil, à Paris (versement fait après le 1er jan-
vier 1899).
6. M. Paul Hautefeuille, à Paris.
7. M. Benoit, avocat à Nancy, en mémoire de son père,
M. Ch. Benoit (1835).
8. Les héritiers de M. Chon (1832), a Lille.
9. Somme réservée à l'Association par le legs Prévost»
Paradol.
Ont versé 15 francs :
1. Mme veuve Bos, à Paris (don annuel).
2. Anonyme.
A versé 12 francs : M. Guillaume, à Limoges (don annuel).
Liste des Donateurs (4897) anciens élèves
déjà souscripteurs perpétuels.
Reçu 3,500 francs :
Legs de M. Challemel-Lacour (1846), 4,060 franc*, déductio*'
faite des frais et droits de mutation.
DK L'ÉCOLE NORMAL» 455
Ont versé 1,000 francs :
1 . Comité du bal de l'Ecole Normale.
2. M. Denis (1835), à Paris.
Ont versé 500 francs :
1 . M. Jules Girard (1844), à Paris.
2. Vidal de la Blache (1863), à Paris.
A versé 400 franc3 :
M. Jean Brunhes (18é>9), à Fribourg.
À versé 300 francs :
M. Troost (1848) (don annuel).
A versé 100 francs :
Conseil d'administration des Annales Scientifiques de l'École
Normale.
A versé 20 francs :
M. Boucher (1842), à Bordeaux.
A versé 10 francs :
M.***.
Reçu 8 fr. 50 :
Reliquat d'une souscription des élèves de la promotion de
1880 (sciences).
État financier de l'Association au 1er janvier 1899.
Notre capital était, au 1er janvier 1898, de 364,"784 fr. 15 c.
Il est aujourd'hui de 381 ,580 85
Il y a un an, notre Caisse possédait en rentes sur
Etat 12,798 fr. » c.
Elle en possède aujourd'hui 13,098 »
Les 13,098 fr. de rente ont coûté 366,496 fr. 55 c
En y ajoutant le reliquat de caisse au 1er janvier
ttfc 15,084 30
On obtient la somme totale de 381 ,580 fr. 85 c.
L
&•■*>
486
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
SITUATION DE LA CAISSE
i\< '
AU t0r JANVIER 1899
Situation au 1*' janvier 1898 364,784 fr. 1!
Recettes de 1898 :
Cotisations pour 1896 et 1897...
Id. pour 1898
Id. pour 1899, en avance
Souscriptions perpétuelles
Donations
Arrérages de rentes
98 fr. »c.
11,010 »
36 »
4,090 »
9,150 50
12,948 »
Total 37,332 fr. 50 c.
Dépenses de 1898 :
Secours 18,400 fr. » c. ) ^ -«* ftft
Frais divers.. 2,135 80 ) '
Excédent des recettes . . .
. 16,796 fr. 70 c. 16,796 70
Situation au 1er janvier 1899 381,580 fr. 8^
Emploi des fonds.
Placements antérieurs au l6r janvier 1898 :
12,798 fr. de rente 3 0/0 et 3 1/2 0/0 ayant coûté. . 356,164 fr. 90<
Achat en 1898 de 300 francs de rente 3 0/0 10,331 65
Espèces en caisse au 1er janvier 1899 15,084 90
Total égal 381,580 fr. 85<
r
DE L'éCOLK NORMALB
457
Les valeurs de l'Association représentent au cours de la Bourse du
Il décembre 1898 :
12,888 francs de rente 3 0/0 au cours de 101.85. . 437,547 fr. 60 c.
210 francs de rente 3,5 0/0 au cours de 104.15. . . 6,249 » c.
Capital supposé réalisé 463,796 fr. 60 c.
M. le Président annonce qu'il va être procédé au vote pour le renpu-
ràlement partiel du Conseil.
Les membres présents ayant déposé leurs suffrages, les lettres
contenant des bulletins de vote, envoyées, conformément à la circulaire
h 20 décembre dernier, par les associés qui n'ont pu se rendre à la
Jêance, sont décachetées, et les bulletins mis cachetés dans l'urne.
Le nombre total des votants, présents et absents, est de 746, savoir :
£ membres qui ont voté en séance et 651 membres qui ont voté par
sorrespondance.
Sont nommés :
Pour trois ans : MM. Gernez, par , 585 suffrages.
Breton 554 —
Perrot 499 —
Picard 482 —
L. Humbert 443 —
Pour deux ans: M. Jaurès 305 —
Pour un an : M. Giard..*. 239 —
Les dix membres qui ont ensuite obtenu le plus de voix sont :
MM. Duclaux (1859) . ,
,. 233
MM.
Lehugeur (1874)..
122
Àndler(1884)...(
.. 233
Delbos (1882)....
117
Boutroux(1873).,
.. 199
Janet(1883)
111
Bourlet (1885). .
.. 192
Herr (1883)
55
Monod (1862) . . .
.. 124
Mirman (1885)
31
M. le Président annonce que le service annuel institué par Son £m.
le Cardinal Perraud, évéque d'Autun (promotion de 1847), « à Tin-
teBtion de tous les élèves de l'Ecole morts depuis la création de
l'École », sera célébré en l'église Saint- Jacquei-du-Haut-Pas, le jeudi
1*2 janvier à dix heures très précises du matin.
158
ASSOCIATION DBS ANCMtNS ÉLÈVES
SITUATION DE LA CAISSE DE LIQUIDATION
DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
Solde on caisse le 1" janvier 1898 84 fr. 50 c.
intérêts d'une année de deux titres de rente 3 o/o* 51 »
135 fr. 50 c
A déduire :
Achat de 3 francs de rente 3 0/0 103 90
Espèces en caisse à ce jour 31 (r. tf» c.
Lus titres de rente 3 0/0, au cours de la bourse du 31 décembre 18*,
représentent une valeur de 1,833 fr. 30.
Paris, le 1" janvier 1899.
E. Lbvasseur.
J
r
9* l'école normal* 459
LISTE DES DONATEURS DE L'ASSOCIATION
Au t*T janvier 1899.
H1* Préyost-Paradôl ; en mémoire de son père
(promotion de J849), en une rente 5 0/0
de 1890 francs, une somme de 40,000 fr. (1)
M"* J. Juglab, rue des Mathurins, 58, à Paris. . . 1,"750 fr.
1. Ernest Lamy, boul. Haussmann, 113, à Paris. 1,700 fr.
M. Chenou (promotion de 1818) (2). 100 fr. Décédé.
Anonyme (1883) . .' 500 fr.
Anonyme (1884) 300 fr.
IL Bertrand (Joseph), de l'Académie française,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
sciences, maître de conférences honoraire de
l'École Normale, rue de Touruon, 4 3,990 fr.
M. Cailletkt (Louis), membre de l'Académie des
sciences, boulev. Saint-Michel, 75 2,000 fr.
M. Hatrargues (Alfred), boulevard Malesherbes,
103 500 fr.
M. Hadtefeuille (Paul-Gabriel), membre de l'A-
cadémie des Sciences, professeur de miné-
ralogie à la Sorbonne, ancien maître de con-
férenees à l'Ecole Normale, rue du Luxem-
bourg, 28 1,400 fr.
M. de Ferrari (Philippe), rue de Varennes, 57. 300 fr.
M85* Légal en mémoire de son mari (promo-
tion 1831) 150 fr.
Anonyme (1885) 50 fr.
M. Sauveton, à Paris., . . , 20 fr.
"» ■»
'li Cette belle donation s'adresse, en réalité, sous le uom de l'Association, à l'École
Wmale elle-même. Aux, termes de l'acte de donatiou, l'Association transmet ce
ftvnu au directeur de l'École, qui en fait emploi pour distribuer à tous les élèves
ferlants : 1* les œuvres de PrévostrParadol : 2° un certain nombre de livres qui for-
cent à chacun une petite bibliothèque littéraire ou scientifique. Mais l'acte de dona-
tion réserve à l'Association une rente perpétuelle de 100 fraucs.
Voir, pour l'histoire de cette douatiou, l'allocution du président de 1881.
Li conversion du 5 0/0 en 4,5, en 1886, a réduit cetie somme de 181)0 francs à
Hôl francs, la conversion du 4,5 eu 3,5 du 20 janvier 1894 a réduit celte somme a
1353 francs.
2 Les Normaliens dont les noms figurent sur cette liste sont exclusivement ceux
l*ftr lesquels le» dons ou loge personnels n'atteignent pas 200 francs.
L
460 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
M. Legoupils, à Chambérj 5 fr.
Les héritiers de Mm0 Dagnan . . . # 3,000 fr.
Les héritiers de M. Bach (promotion de 1832)... 500 fr.
Anonyme (188*7) 500 fr.
M. Noiret, à Réthel, en mémoire de son fils (pro-
motion de 1883) 500 fr.
Anonymef^^) % 20 fr.
Comité de bienfaisance des Élèves de l'École Nor-
male (partie du produit des bals de 1888
(5,000 fr.), 1890 (10,000 fr.), 1891 (4,750 fr.),
1892 (8,000 fr.), 1894 (2,250 fr.) et 1898
(1,000 fr.) ! 31,000 fr.
Anonyme (1888) 500 fr.
Mma Lemoine , en mémoire de son mari (promo-
tion de 1844)... 200 fr.
Mmo Réaume, en mémoire de son mari (promotion
de 1846) 100 fr.
Mme Bos, 9, avenue Victoria, en mémoire de son
mari (promotion de 1848) • 150 fr.
Mm° Pkclkt, née dk Coriolis, en mémoire de
son mari [promotion de 1812) • . 3,000 fr. Décéda
MM. Louis et Julien Havet, en mémoire de leur
père (promotion de 1832) 1,000 fr.
Anonyme (1889) 500 fr.
Mme Beaujean, 38, rue du Luxembourg, en mé-
moire de son mari (promotion de 1841) 500 fr.
M. Gauthier- Villars, 55, quai des Augustins., . 250 fr.
Reliquat de la souscription pour le banquet offert à
M. Boissier 411 fr.
Reliquat de la souscription poux le monument.
élevé à l'École en mémoire de L. Thuillier.. 50 fr. 35 c.
MmcPAUiLHAC, à Toulouse 2,000 fr.
Anonyme (1890) 500 fr.
M. Serbat, avenue, des Champs-Elysées, 138, à
Paris 80 fr.
Mme Pontarlibr, à La Roche-sur- Yon, en mémoire
de son mari (promotion de 1831) 12 fr.
M. Guillaume, ingénieur des ponts et chaussées,
avenue Baudin, à Limoges, en mémoire de
son fils (promotion de 187*7) 108 fr.
Mm0 veuve Lange (Henri) 100 fr.
i
DB L'ÉCOLE NORMALE 464
[IL Gauthibh-Villàrs et ses fils 700 fr.
M. Desnoyers, à Bayeux 20 fr.
M. Goldschmidt (Léopold), rue Rembrandt, 19.. 1,000 fr.
! M. Roux (Gustave), rue de Rome, 72 600 fr.
ÀuoDjme (V* d'un universitaire) (1892) 100 fr.
Dame anonyme (1892) 100 fr.
Dame anonyme (1892) 100 fr.
Anonyme (1892) 200 fr.
legs de 15,000 francs fait par M. Alfred Née ,
avocat, réduit par les droits de mutation et
les frais à 13,375 fr.
Anonyme (1893) 500 fr.
Anonyme (1893) 100 fr.
Anonyme de Montpellier (1893) 10 fr.
M. l'abbé Bkrna&d, ancien aumônier de l'École
Normale, curé de Saint-Jacques-du-Haut-Pas. 250 fr. Décédé.
M. Wbil, membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, maître de conférences ho-
noraire de littérature grecque de l'École Nor-
male, rue de la Tour 156 600 fr.
MB* Pjbllissier, en mémoire de son mari (pro-
motion de 1839) 100 fr.
M. Plbssis, rue de Saïl, 22, Paris 200 fr.
Anonyme (1894) 24 fr. 35 c.
M. Gcibal, à Aix 12 fr.
Dame anonyme (1894) 12 fr.
Dame anonyme (1895) 500 fr.
Centenaire de l'École (1895) : \
Produit du bal 9,927 fr. 35 c. '
Vente des programmes de la
Revue du Centenaire , 660 fr.
Produit d'une collecte faite à
la suite du service célébré à la
synagogue de la rue de la Vie- } 15,014 fr. 25 c.
toire, à l'occasion du Centenaire,
par M . le Grand-Rabbin Zadoc
Kahn, rue Saint-Georges, 17. 3,775 fr.
Excédent de recettes sur les
dépenses des fêtes du Cente-
naire 651 fr. 90 c^
11
L
1
462 ASSOCIATION DBS ANCIENS tf LÈVES
Mme Geffrot, rue du Bac, 32, en mémoire de son
mari (promotion de 1840) 1,000 fr.
Mme Mauduit, rue Bonaparte, 20, en mémoire
de son mari (promotion de 1848) 100 fr.
Reliquat du banquet offert à M. Georges Perrot
(1895) 49 fr.
M. Revoil, à Chambéry 2 fr.
M. et Mma Ro&br, à Paris, en mémoire Je leur
fils, Maurice Antonin (promotion de 1890),
un titre de 300 fr,. de rente 3 0/0 10,245 fr.
Anonyme, femme d'un Normalien, en vue de fêter
un anniversaire. (1896) 500 fr.
Anonyme (1896) 200 fr.
Mme Berthaud, à Saint-Cyr-du-Mont-d'Or, en
mémoire de son mari (promotion de 1840) . . 100 fr.
Un groupe d'Athéniens (Reliquat d'une souscrip-
tion pour offrir une œuvre d'art àM. Heuzey). 70 fr.
M. Godard (Reliquat d'une souscription au col-
lège Sainte-Barbe) 7 fr.
Mm0 La baronne Hirsch de Gkrbuth . . . 2,000 fr.
Anonyme (1897).. . . 200 fr.
M. Labroussb au nom de M. feu Escot (1895). . 60 fr.
M. Péreirr (Henry), boulevard de Cou réelles, 33. 250 fr.
M. Bricogne, ingénieur au chemin de fer du
Nord, rue de Maubeuge, 62 200 fr.
Anonyme (1898) 200 fr.
Conseil d'Administration des Annales scientifiques
de l'École Normale 100 fr.
M. Benoit, avocat à Nancy, eu mémoire de son
père Ch. Benoit (1835), doyen honoraire de
la Faculté des Lettres de Nancy 100 fr.
Les héritiers de M. Chon (1832) 100 fr.
Anonyme (1898) 15 fr.
Reliquat d'une souscription des élèves de la pro-
motion de 1880 (Sciences) 8 fr. 50
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 463
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS PERPÉTUELS
PAR ORDRE DE PROMOTION (l).
1810. Cousin (Victor) 1,000 fr. Décédé.
— Gaillard (Théodore). 200 fr. Décédé.
— Guillaume (Alexandre-Marie-Philippe) .. . 400 fr. Décédé.
1811. Dubus-Champville (François-Jacques) .. . 200 fr. Décédé.
— Guigniaut (Joseph-Daniel) 200 fr . Décédé.
— Patin (Henri-Joseph-Guillaume) 300 fr. Décédé.
Pocillkt (Claude-Servais-Mathias) 200 fr. Décédé.
1812. Martin (Pwcre-Alphonse) 300 fr. Décédé.
— Péclet (JeaarQaude-Eugène) 500 fr. Décédé.
— Dubois (Paul-François) 200 fr. Décédé.
— Poirson (Auguste-Sïmon-Jean-Chrysost.). 200 fr. Décédé.
— Renouaed (Augustin-Charles) 200 fr . Décédé .
1813. De Corneille (Pierre) 200 fr. Décédé.
. — Cotelle (Toussaint-Ange) 200 fr. Décédé.
— Grangeneuve (Maurice) 300 fr. Décédé.
— Lévt (Servedieu-Abailard) 200 fr. Décédé .
— Maas (Myrtil) 200 fr. Décédé .
— Vernadé (Armand-Balthazar) 500 fr. Décédé.
1815. Defrenne (Jacques-Anatole-Fortuné) 2,000 fr. Décédé.
1819. Hachette (Louis-François-Christophe) .. . 500 fr. Décédé.
— Quicherat (Louis-Marie) 200 fr . Décédé .
1820. André-Pontier (Guillaume-Eugène; 200 fr. Décédé.
— Barbet (Jean-François) 200 fr. Décédé.
1826. Anquetil (François -Prosper) 200 fr. Décédé.
— Verdot (Jean-Maurice) 200 fr . Décédé .
1827. Herbettk (Charles-Émile-Victor) 200 fr. Décédé.
— Morelle (Auguste) 200 fr. Décédé.
(i) Par décision du Conseil d'Administration (séance du 8 avril 1865), les membres
qui verseront à la Caisse de secours une somme dont le minimum est fixé à 200 francs
seront libérés de la cotisation annuelle et inscrits à perpétuité sur la liste des membres
donateurs.
L
164 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1827 . Mourikr (Adolphe- Auguste-Corneille). ... 10,200 fr. Décédé.
1828. Amiot (Benjamin-Michel) 300 fr. Décédé.
— Chéruel (Pierre-Adolphe) 200 fr. Décédé.
— r Guérard (Michel) 200 fr. Décédé.
— Mermet (Alexandre-Christophe) 300 fr. Décédé.
— Petitbon (Edwin-Joseph-Léon-François). 240 fr. Décédé.
1830. Duruy (Louis- Victor) 200 fr. Décédé.
— Germain (Alexandre-Charles) 200 fr . Décédé.
— Quet (Jean-Antoine) 200 fr. Décédé.
1831 . Abria (Jérémie-Joseph-Benoit) 200 fr. Décédé.
— Bertereau (Alexandre Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Lebègue (Pierre-Auguste) 200 fr. Décédé.
— Légal (Fulgence-Marie) 200 fr . Décédé.
— Wallon * (1) (Henri- Alexandre) 1,000 fr.
1832. Bach (Xavier-Dagobert) 200 fr. Décédé.
— Bontoux (Marcelin) 300 fr. Décédé.
— Danton (Joseph -Arsène) 200 fr. Décédé.
— Havet (Auguste-Eugène-Ernest) 200 fr. Décédé.
1833. Hauser (Simon) 240 fr. Décédé.
— Hébert (Edmond) 240 fr . Décédé.
— Joguet (Vincent) 200 fr. Décédé.
— Lorquet (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240 fr. Décédé.
— Simon (Jules-François) 240 fr. Décédé.
— Vieille (Jules-Marie-Louis) 200 fr. Décédé.
1834. Baret (Pierre) 200 fr. Décédé.
— Bouillibr * (François-Cyrille) 250 fr .
— Macé db Lépinay (Antonin -Pierre-Lau-
rent) 200 fr. Décédé.
— Mon dot (Marie-Casimir) 200 fr.
— Rollier (Constant) 700 fr. Décédé.
— Taulier (Jean-Louis-FrançoU) 200 fr . Décédé.
1835. Daguin (Pierre-Adolphe) . f 200 fr. Décédé.
— Denis * (Ange-Marie) 1,300 fr.
— Desains (Quentin-Paul) 200 fr. Décédé.
— Wiesenkr* (Jacques-Louis) 250 fr.
1836. Bersot (Pierre-Ernest) 200 fr. Décédé.
— Haïllecourt (Pierre-Paul- Alfred) 200 fr.
(1) L'astérisque (*) indique la résidence dans les départements de la Seine ou de
Seine-et-Oise, et par suite l'aptitude à faire partie du Conseil d'administration.
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 465
1836. Hugubny (Frédério-Léopold) 240 fr. Décédé.
— Lacroix (Pierre-Louis) 200 fr. Décédé.
— Olivaint (Pierre- A ntoine-Just) 258 fr. Décédé.
1837. Barni (Jules-Romain) 200 fr. Décédé.
— Girault (Charles-François) 250 fr. Décédé.
— Briot (Charles-Auguste- Albert) 240 fr. Décédé.
— Jamin (Jules-Célestin) 200 fr. Décédé.
— Lévêque * (Jean-Charles) 200 fr.
1838. Hignard (Louis-Henri- Vincent) 300 fr. Décédé.
— Maucourt (Jean-Baptiste-Maximilien) . . . 240 fr. Décédé
— Talbert (Michel-Emile) 200 fr. Décédé.
— Tanesse * (Claude) . / 200 fr.
— Vapereau * (Louis-Gustave) 200 fr.
— Waddinoton * (Charles) 240 fr.
1839. Bouquet (Jean-Claude) 300 fr. Décédé.
— Desboves (Honoré-Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Druon (Henry-Valéry-Marc). 240 fr.
— Leroy (Pierre-Albert) 200 fr. Décédé.
— Watlle (Isaac) 200 fr. Décédé.
1840. Bertrand* (Alexandre) 200 fr.
— Cuchbval-Clarigny * (Athanase) 200 fr. Décédé.
— Dreyss* (Charles-Louis) 200 fr.
— Frenet (Frédéric) 200 fr.
— Geffroy (Mathieu- Auguste) 200 fr . Décédé.
— Girard (Julien) 250 fr. Décédé.
— Martha (Benjamin-Constant) 1,200 fr. Décédé .
1841. Chambon* (Auguste) 200 fr.
— Janet * (Paul-Alexandre-René) 200 fr .
— Thurot (François-Charles-Eugène) 200 fr. Décédé.
— Verdet (Manuel-Emile). 200 fr. Décédé.
1842. Boucher (Auguste) 340 fr.
— Chotard * (Martin-Henri) 200 fr.
— Lamy (Claude- Auguste) 200 fr. Décédé.
1843. Boissier* (Gaston-Marie-Louis- Antoine) 240 fr.
— Lanzi (Joseph- Antoine) 200 fr . Décédé .
— Magy (Jean-Baptiste-François) 200 fr. Décédé.
— Manuel* (Eugène) 240 fr.
— Pasteur (Louis) 600 fr. Décédé.
— Perrens * (François-Tommy) 240 fr.
— Tivibr (Antoine-Henri) 200 fr.
L
1
466 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1844. Anselme (Jean-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Aubin (Louis) 200 fr. Décédé.
— Beaussibe (Emile-Jacques- Armand). .... . 200 fr. Décédé.
— Dupré * (Pierre-François-Victor). 250 fr.
— Gandab (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Girabd * (Jules) 700 fr.
•*- Gomond (Louis-Ernest) 200 fr .
— Ladkey (Claude). . 200 fr. Décédé.
— Lkspiault (Frédéric-Gastou) 200 fr.
1845. Beulé (Ernest-Claude) 200 fr. Décédé.
— Cabo (Elme-Marie) 200 fr. Décédé.
— Glachant (Charles-Floride) 1 ,200 fr . Décédé.
— Joubebt* (Charles- Jacques-Eugène) 200 fr.
— Mézièbes * (Alfred- Jean-François) 200 fr.
— Molliabd * (Léon-Auguste) 200 fr .
— Wœstyn (Corail) 200 fr. Décédé.
1846. Boutan (Jean-Marie-Ernest) 200 fr. Décédé.
— Challbmel-Lacoub (Paul-Amand) 240 fr. Décédé.
. — Chassano (Marie-Antoine-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Dansin (Jean-Hippolyte) 200 fr. Décédé.
— Habant (Eugène- Alexandre) 240 fr . Décédé.
— Leçhat (Julien-Charles-Marie-Claudius) . . 200 fr. Décédé.
— Vébon (Eugène) 200 fr. Décédé.
1847. Beaussibe (Charles-Zozime) 300 fr. Décédé.
— Debbat (Jules-Henri) 250 fr. Décédé.
— Lenient * (Charles-Félix) 200 fr.
— Pebbaud (Adolphe-Louis- Albert) 1,000 fr.
— Rooeb (Jean-Michel) 200 fr. Décédé.
— Valson (Léon-Stanislas) 300 fr.
1848. About (Edmond) 200 fr. Décédé.
— Albebt (Paul) 200 fr. Décédé.
— Babt (Arthur-Louis-Charles) 700 fr. Décédé.
— Bos (Henri-Edmond-Étienne), 15 fr. de
rente 3 0/0 ayant coûté 400 fr. Décédé.
— Cambier (Désiré-Edouard) 250 fr. Décédé.
— . Chabaux (Claude-Charle3) 250 fr.
— Ducoudbé (Henry) 240 fr. Décédé.
.— Heinbich (Guillaume-Alfred) 240 fr. Décédé.
— Mathet (Jacques-Gabriel) 200 fr .
— Moncoubt (Eugène) 200 fr.
i
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 467
1848. Sarcbï* (Francisque)' 200 fr.
— Stoffrl (Emile) f., 240 fr.
— Taine (Hippoîy te- Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Troost * (Louis- Joseph), 1440 fr.
— Wolf * (Charles-Joseph-Étienne) 240 fr.
— Fouqué * (Ferdinand-André) 200 fr,
1849. Fodrnbt (Antoine) (legs) 1,000 fr . Décédé.
— Gréard * (Valéry- Clément- Antoine) 200 fr.
— Lalande (Charles) 200 fr .
— Lionikr * (Claude) 200 fr.
— Prbvost-Paradol (Lucien-Anatole) 200 fr. Décédé.
— Sebrrt * (Paul- Joseph) . 200 fr.
— Terqubm (Alfred). . . 200 fr. Décédé.
— Vacquant (Jean-Baptiste-Charles) 200 fr. Décédé.
r- Villktard DEPRONiÈRBs(Charle*-Edm.). 200 fr. Décédé.
1850. Cucheval * (Victor-Louia-Philippe) 200 fr.
— Fbrnbt * (Emile-Jacques) 240 fr .
— Fustel de Coulanges (Numa-Denis) 300 fr. Décédé.
.— TouRaiRR * (Edouard).. .. 200 fr.
1851 . Heuzet * (Léon-Alexandre) 240 fr.
— Hubert * (Gabriel-Alfred) 240 fr.
1852. Bréal ■* (Michel-Jules-Alfred) 240 fr.
— Goumt (Jean-Édouard) 1,000 fr. Décédé.
— Lefebvre * (Eugène) 200 fr.
— Prrrot* (Georges). 240 fr.
— Wescher * (Marie-Antoine-Charles) 240 fr.
1853. Appert * (Germain-Gustave) 200 fr.
— Bbrtauld (Pierre- Auguste) 240 fr. Décédé.
• — Gossin (Henri) 200 fr.
— Marotte * (Alfred- Auguste) 200 fr .
— Protost * ( Jules-Paulin-Emile) 250 fr .
— Ribout* (Jean-Baptiste- Auguste-Charles). 240 fr.
1854. Deville (Gustave) 200 fr. Décédé.
— Gaspard * (Pierre-Emile) 200 fr.
— Hervé * (Aimé-Marie-Édouard) 240 fr.
— Merat (Hugues-Charles-Robert) 200 fr .
— Le Renard (Pélix-Henry-Louis-Gabriel). . 200 fr.
1855. De Trbtsrret (Armand-Germain-Léon). 300 fr.
— Foucart * (Paul-François) 200 fr.
— Germes * (Désiré-Jean-Baptiste) 400 fr.
L
468 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
1855. Laurent * (Emile-Michel) 200 fr.
— Lemas (François) 200 fr .
1856. Landrin (Eugène-Charles) 400 fr .
— Monchnot (Louis-Emile- Alfred) 240 fr . Décédé.
1851. Brisset (Louis-Daniel -Adrien) 200 fr.
1858. Gat * (Jules-Claude) 200 fr.
— Huvelin * (Marie-Joseph-Philippe) 240 fr .
— Mascart * (Eleuthôre-Elie-Nicolas) 200 fr.
— Nolen* (Pierre-Aimé-Désiré) 200 fr.
— Ollé-Laprunb * (Louis-Léon) 9,498 fr . 65
— Robin * (Louis-Charles- Jean-Paul) 200 fr .
— Sarradin * (Henry-Amédée) 500 fr .
— Talon (François) . 200 fr.
— Van Tieghem * (Philippe-Édouard-Léon). 250 fr.
1859. Collbt (Louis-Félix) 200 fr. Décédé.
— Duclaux * (Pierre-Emile) 200 fr.
— Gruby (Louis-Jules) 200 fr.
— Legouis * (Stéphane) 200 fr.
— Mazb (Hippolyte) 250 fr. Décédé.
1860. Bigot (Charles-Jules) 240 fr. Décédé.
— Froment (Charles-Théodore) 240 fr .
— Lbcaplain (Marie-Arthur) 200 fr.
— Morel * (Maximilien-Georges) 500 fr .
— Waltz (Adolphe) 200 fr.
1861. Crétin* (Marie- Justin-Théodore-Émile). . 290 fr.
— Darboux * (Jean-Gaston) 250 fr.
— Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste). 240 fr. Décédé.
— Jenot * (Charles-Emmanuel) 200 fr .
— Rambaud * (Nicolas-Alfred) 200 fr.
— Violle * (Louis-Jules-Gabriel) 200 fr.
— Zévort (Charles-François-Edgar) 300 fr .
1862. Alcan * (Mardochée-Félix) 240 fr.
— Guillot * (Joseph-Louis- Auguste) 200 fr *
— Lavié ville* (Augustin- Philistall) 240 fr .
— Lavissb * (Ernest) 200 fr.
— Monod* (Gabriel) 200 fr.
— Pbllkrin (Arthur -Théophile-Pierre) 200 fr.
— Pingaud (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . . 200 fr.
— Ribot * ( Théodule - Armand - Ferdinand-
Constant) 200 fr.
db l'école normale 469
1852. Bocherolles (Gabriel- Jacques -Edouard). 200 fr.
— Waleoki* (Félix-Charles-Louis) 300 fr.
— Wallon (Paul-Henri) 300 fr.
1863. Darboux (Jean-Louis) 200 fr.
— Duruy (Albert) 200 fr. Décédé.
— Gorcetx (Claude-Henri) 500 fr .
— Gosse (Louiê-Edmond) 200 fr. Décédé.
— Le Monnier (Alexandre- Alexis- Georges). 240 fr.
— Monniot (Gustave- Antoine) 200 fr. Décédé.
— Patenôtre (Jules) 240 fr .
— Tisserand (François-Félix) 250 fr. Décédé.
1864. Benoist (Antoine) 200 fr.
— Cerf * (Léopold) 200 fr.
— Combe (Henri-Jacques) 240 fr .
— Croiset * (Marie- Joseph-Alfred) 200 fr .
— Lebègue (Albert-Jacques) 200 fr. Décédé.
— Maillard (Nicolas) 300 fr.
— Perrikr * (Edmond) 250 fr.
1865. Ammann * (Auguste) 200 fr.
— Bootroux* (Étienne-Emile- Marie) 200 fr.
— Croiset * (Maurice) 240 fr .
— Dbreux * (Georges-Hector-René) 200 fr .
— Dubois (Edmond) 200 fr.
— Masprro* (Gaston-Camille-Charles) 200 fr.
1866. Barrère* (Alexandre- Antoine -Jacques). . 200 fr.
— Bichat (Ernest-Adolphe) 240 fr.
— Bonnard (Adrien-Paul-Emile) 300 fr.
— Bouty* (Edmond-Marie-Léopold) 540 fr.
— Régismanset (Joseph-Eugène) 200 fr.
1867. Aulard* (François-Victor- Alphonse) 300 fr.
— Dessbnon* (Ernest) 200 fr.
— Egoeb* (Victor-Emile) 200 fr.
— Gayon (Ulysse) 300 fr.
— Giard * (Alfred-Mathieu) 200 fr.
— Humbert* (Jean-Baptiste-Louis) 250 fr .
— Rubl (Edouard-Louis) 240 fr. Décédé.
— Vast * (Henri-Charles-Edmond) 300 fr.
1868. Anoot* (Charles-Alfred) 200 fr.
— De Crozals (Jacques- Marie-Ferdinand -
Joseph) 200 fr.
LJL
470 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1868. Mac6 de LripiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin). 200 fr.
— Pkllet (Auguste-Claude-Éliacin) 200 fr.
1869. Chantavoine* (Louis-Henri) 240 fr.
— Dupuy * (Ernest) 240 fr.
— Maneuvrier* (François-Georges) 240 fr.
1870. Garquet (Louis- Amédée-Ulysse) 240 fr.
— Grec (Paul -Vincent) 240 fr.
— Margottet (Julien-Céleste) 240 fr.
— Sentis (Charles-Henri) 200 fr .
1872. Berson * (Félix-Gustave-Adolphe) 200 fr.
. — Brunel * (Lucien) 240 fr .
— Ducatel * (Alphonse- Auguste) . , 200 fr.
— Durcy* (Auguste-Gabriel-Georges) . . .. 1,000 fr.
— Dybowski * (Alexandre-Antoine) 250 fr,
— Gérard (Auguste) 200 fr .
— Girard* (Paul) . 240 fr.
— Gouré de Villemontée * (Louis- Aimé-
Gustave- Albert).. 200 fr.
— Macé de Lépinay (Jules-Charles- Antonin) 240 fr.
— Mangeot (François-Constant-Stéphane) . . 200 fr.
— Martha * (Joseph-Jules) 200 fr .
1873. Poirier (Nicolas) 200 fr.
— . Bonnier* (Gaston-Eugène-Marie ] 200 fr.
— C aon at * (René -Louis- Victor) 200 fr.
— Gandbrax * (Charles-Étienne-Louis) 200 fr.
— D'Huart (Martin-Charles-Gustave) 200 fr.
— Jamet (Éraile-Victor) 200 fr.
— Rabàllet (François-Ferdinand) 240 .fr.
— Riquibr (Charles-Edmond-Alfred) 200 fr .
1874. Albert * (Marie-Antonin-Maurice) 200 fr.
— Allais (Paul-Gustave-Pierre) 200 fr.
— Brillouim * (Louis-Marcel) 200 fr .
— Budzinski * (Alfred-Casimir) , 240 fr .
— Du Coudray la Blanche rb (René-Marie). 240 fr. Décédé^
— Lafaye * (Louis-Georges) 200 fr .
— Picard * (Charles-Emile) , 200 fr.
— Pottier * (François-Paul-Edmond) 400 fr.
— Sabatibr (Paul) 200 fr.
1875. Aubert (Jules-Jean) 250 fr.
— Legrand * (Adrien) ,200 fr ..
DB I/ÉCOLK NORMALE 474
1875. Lbframçois (Marie-Charles-Albert) 200 fr.
- Michel * (Auguste-Charles- Joseph-Léon). 240 fr.
- Puiseux * (Pierre-Henri) 200 fr.
- • Rabaud (Gaston) 240 fr.
- RiviàRE * (Charles) 240 fr.
- Wallon * (Etienne) 300 fr.
1876. Bernardin* (Napoléon -Maurice) 240 fr.
- Brocard (Georges) 240 fr .
- Chabot (Charles) 200 fr.
- Goursat * (Edouard-Jean-Baptiste) 200 fr .
- Lacour-Gayrt * (Georges) 200 fr.
- Leorand * (Jules) 200 fr.
- Lévy-Bruhl * (Lucien) 250 fr .
- Rbinach * (Salomon-Hermann) 2,740 fr .
877. Breton * (Guillaume) *760 fr.
- De Lbns (Paul-Alexandre-Pierre) 200 fr .
- Joannis * (Jean- Alexandre) 260 fr.
- Michbl * (Henry) 200 fr.
- Rébklliau *. (Louis-Joseph-Alfred) 240 fr.
- Thamin * (Raymond) 240 fr.
B78. Boitrl* (Albert) 240 fr.
- Jkanroy (Alfred) 200 fr.
- MoRrau-Nélaton * (Etienne) 500 fr .
- Sautrbadx (Léon-Angelin-Claude) 200 fr.
W9. Biélrcki (François-Joseph) 200 fr.
- Bioche * (Charles-Marie-Paul) 240 fr.
- Durkheim (David-Emile) 200 fr.
- Gilles (Athanase-Édouard) 250 fr.
- Hommat (Victor-Pierre-Marie) 200 fr. Décédé.
- Hoossay * (Frédéric) 240 fr.
- Groussbt (René) 200 fr. Décédé.
- Lesgourgdks (Jean -Paul) 200 fr.
- Raffy * (Louis). 240 fr.
BO. Bernés * (Henri-Pierre) 200 fr.
» Cousin (Georges-Frédéric) *.*... 240 fr.
- Dorbach (Félix) 200 fr.
- Gauthiez * (Pîerre-Michel-Alexis) 200 fr.
Imbart de la Tour (Pierre-Gilbert-Jean-
Marie) 200 fr.
• Nicol * (Jacques) 200 fr.
472 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1880. Thouvenel* (Nicolas) 200 fr.
— Valot (Pierre- Auguste-Prudent) 200 fr.
1881 . Audiat * (Gabriel-Louis-Paul) 200 fr.
— Blondel (Arthur-Armand-Maurice) 800 fr.
— Daouillon * (Auguste-Prosper) 200 fr .
— Fallex * (Albert-Maurice) 200 fr.
— Liégeois (Alfred-Louis- Joseph). . . 250 fr .
— Pébaté * (Joseph- André) 250 fr.
— Perdrix (Léon-Louis) 200 fr.
— Pigeon (Pierre-Léon) 200 fr.
— Radbt (Georges-Albert) 200 fr.
— Sautreaux (Célestin-Benjamin) 200 fr.
— Vogt (Henri-Gustave) 240 fr .
— Welsch (Jules-Hippolyte) 240 fr .
1882. Audic w (Charles-Louis-Eugène) 200 fr.
— Delbos* (Etienne-Marie- Justin- Victor). . 500 fr.
— Hcjard * (Auguste-Gabriel-Georges) 200 fr .
— Meslin (René- Armand-Georges) 240 fr .
— Pbchard * (Louis-Victor-Edouard) 200 fr.
— Pélissier (Léon-Gabriel -Jean-Baptiste-
Marie) 250 fr.
— Simonin (Louis-Martial -Érasme) 200 fr.
— Sinoir (Emile-Maxime) 200 fr.
— Stoufp (Marie-Antoine-Xavier) 230 fr.
1883. Bouvier (Bernard-Henri) 200 fr.
— Chauvelon * (Émile-Amédée-Marie) 200 fr .
— Claretib* (Léo-Eugène-Hector) 200 fr.
— Cosszbat (Eugène-Maurice- Pierre) 200 fr .
— Doublet (Georges) 240 fr .
— Gibbal (Paul-Émile) 200 fr.
— Glachant * (Charles- Victor) 240 fr .
— Janet * (Paul- André-Marie) 240 fr .
— Lange (Michel-Emmanuel) 300 fr. DécédéJ
— Lbbègue (Jules-Ernest) ! . . . . 200 fr . ;
— Lechat (Henri) 200 fr.
— Mâle * (Mathieu-Emile) 200 fr.
— Noiret (Hippolyte-Louis-Alfred) 200 fr . Décédé]
— Régis (Louis-Guillaume-Marie) 1,000 fr. Décédé.
— Texte' (Henri- Joseph) 200 fr.
— Vanvincq (Maurice-Auguste) 200 fr .
j
r
DB L'ÉCOLB NORMALE 473
- Weill* (Jacques-Georges) 200 fr.
884. Baillet (Jules- Auguste-Constant) 205 fr.
- Bkrard * (Victor) 200 fr .
- Grbvt * (Auguste-Clément) 200 fr.
- Hadamard (Jacques-Salomon) 200 fr.
- Jamot * (Paul) 240 fr.
- Mac* (Alcide-Aurèle-Pierre) 200 fr.
- Michon * ( Etienne - Alexandre - Louis -
Charles) 200 fr.
- Bourlet * (Charles-Émile-Ernest) 200 fr.
- Chavannes * (Emmanuel-Edouard) 270 fr. 95
- Fischer* (Pierre-Marie-Henri) 200 fr.
B83. Galloukdec (René-Louis-Marie) ' 200 fr.
- Hauser (Henri) 200 fr.
- Lalandr * (Pierre- André) 200 fr.
- Lamaire* (Napoléon-Pierre) 200 fr .
- Lavenir (Jean- Alexandre- Joseph) 200 fr.
- Lbfbbvrb (Pierre) 200 fr.
- Matruchot * (Alphonse- Louis -Paul) 200 fr.
- Onde (François-Xavier-Paul) 200 fr.
^ Raveneau * (Louis-Auguste -Michel) 200 fr.
- Vèzes (Pierre-Maurice) 200 fr .
166. Abraham * (Henri-Azariah) 440 fr.
- Brunhks (Antoine- Joseph-Bernard) 300 fr.
r Chair (Paul-Lucien) , 200 fr.
- De Ridder (André-Marie-Pierre) 200 fr.
- Gadcklrr (Paul-Frédéric) 200 fr.
87. BézARD * (Alexandre-Louis-Julien) 300 fr .
Caullbrt ( Maurice - Jules - Gaston - Cor-
neille) 200 fr.
- Chamard (Henri-Jean) 200 fr.
* Couturax (Louis-Alexandre) 1,000 fr.
r Couve (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis). .. . 200 fr.
- Maluski (Alexandre-Arthur-Henri) 200 fr.
- Mbsnil (Félix-Etienne-Pierre) 200 fr.
- Worms * (René) 250 fr.
B8. Binet (Ernest-Henri) 200 fr.
- Chabbrt (Samuel) 200 fr.
- Cresson (Jean-Georges- André) 200 fr .
- Dufour (Marcel- Jean-Baptiste) 240 fr .
i
474 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1888. Goyau* (Pierre-Louis-Théophile-Georges)
— Havard (Henri-Jules)
— Hblibb * (Henri-Remy)
— Molliard (Marin)
— Lbau (Léopold)
— Pbtitdtdibr (Marie-Charles-Léon)
— Perreau (François)
— Tresse * ( Arthur-Marie-Léopold)
1889. Brunhbs (Jean-Baptiste-Léon* Victor). . . .
— DOUDINOT DB LA BoiSSIÉRE
— Eisenmann (Joachim-Louis)
— Halbvy * (Élie)
— Le Blanc (Emile- Alphonse)
— Malherbe (Gaston-Edouard-Tharsile) . . .
— Ruyssen (Théodore -Eugène-César)
— Sagnac (Marie) ......:..
1890. Busson (Henri-Émile-Lucien)
— Cotton (Aimé-Auguste)
— Michaut (Gustave-Marie- Abel)
— Vkrsini (Barthélémy-Raoul)
1891 . JDarboox (Jean-Baptiste)
— De Bilhère Saint- Martin (David -
Edouard)
— Hermann (Joseph- Auguste)
— Levy (Ernest-Henri)
1892. Bornbcqub (Henri-Emile-Hubert)
— Demangeon (Jean-Marie-Eugène-Albert) .
— Cotton (Emile-Clément)
— Coulet (Georges-Camille- Jules)
— Perrin ( Gabriel-Louis- Abel)
— Sagnac (Philippe-Marie)
1893. Landry (Adolphe-Michel- Auguste)
— Petit (Pierre-Marie-Joseph)
— Vignal (Camille-Charles)
1894. Seure (Georges-Marie)
240 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
300 fr.
200 fr.
24» fr.
1,000 fr.
300 fr. !
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr. ,
200 fr. '
200 fr.
250 fr.
i
200 fr.
300 fr. Décédé.
300 fr.
250 fr.
200 fr.
250 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr. Décédé,
300 fr.
200 fr.
J
r
DR L'ÉCOLE NORMALE
475
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION
PAR ORDRE DE PROMOTION (i)
BUREAU DB LA FONDATION.
Promotions.
1810. Cousue (Victor), président (1846-1849), décédé le 13 janvier 1867.
1812. Dubois (Paul-François), vice-président (1846-1849), puis président (1890*1866),
décédé le 16 juillet 1874.
1819. Lesieur (Augustin-Henri), secrétaire (1846-1849), décédé le 8 mars 1875.
1833. Hébert (Edmond), vice-secrétaire (1846-1849), secrétaire (1850-1876), vice-
président (1876-1881), puis administrateur honoraire (1882), décédé le
4 avril 1890.
1813. Maas (Myrtil), trésorier (1846-1865), décédé le 27 février 1865.
1831
Hanrioi.
Wallon.*
183*
Hénétrel.
1834
Bouillier.*
Mondot.
1835
Bouchot.*
Denis.»
JacquineL*
Morey.
Wieséner.*
1836
Alluard.
Haillecourt.
183*9
Frenet.
Pessonneaux.*
Cartault.
Philibert.
Loir.*
Poinsignon.
1841
1838
Campaux.
Favié.
Lévôque.*
Chambon.*
Charrier.
J a ri et *
Tanesse.*
Vapereau.*
VHUvIi
Lescœur. |
Waddington.*
.
184»
1839
Boucher.
Chauvet.
Chotard.*
Druon.
Deltour.*
Legentil.
Lartail.
Revillout.
Passerat.*
1840
1843
Bertrand (Alex.).*
Boissier.*
Bouta n.*
Clavel.
Dreyss.*
Guillon.*
Hatzfeld.*
Humbert (Ernest).
Lévy.*
Manuel.*
Perrens.*
Ribert.*
Seguin.*
Tivier.
1844
firétignière.*
Dupré.*
Duvernoy.
Fallex.*
Gautier.
Girard (Jules).*
Gomond.
Gripon.
Lespiault.
1845
Aubertin.
Bonnotte.
(1) A partir de 1889, le millésime indique non pas l'année de la nomination
comme élève, mais l'année de l'entrée effective à l'École qui est, pour un certain
nombre d'élèves, retardée par le service militaire.
L
476
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Caron.
Cuvillier.*
Delibes.
Leune.*
Mézières.*
Molliard.*
Ribert.
1846
Boudhors.*
Cahen.*
Chevillard.
D'Hugues.
Donoux.
Marcou.*
Marguet.»
Poyard.*
Thouvenin.
1847
De la Coulonche.*
De Parnajon.*
Lenient.*
Masure.
Perraud (Ad.).
Postelle.*
Répelin.
Serré-Guino.*
Sœhnée.*
Valson.
4848
Charaux.
Marion.
Mathet.
Moncourt.
Quinot.*
Sarcey.*
Stoffel.
Troost.*
Vessiot.
Viant.*
Vignon.
Wolf.*
1849
Bonnel.
Bron ville.
De Lagrandval.
Duvaux.
Fouqué.*
Gréard.*
La lande.
Levasseur.*
Lignier.*
Sirodot.
1850
Bertrand (Ed.).
Carriot.*
Croaslé.*
Cucheval.*
Fernet.»
GirardeL*
Grenier.*
Nouel.
Tournier.*
Voigt.
4861
Bailliard.
Charles.*
Cornet.
Durrande.
Guillemot.*
Henry.*
Heuzèy.*
Hubert.*
Jarry.
Lachelier.*
Lefaivre.*
Stouff.
. 185»
Bernés.*
Boulangier.
Bréal.*
Coville.»
Leiebvre.*
Méalin,
Montigny.*
Perrot (Georges).*
Saint- Loup.
"Wescher.*
1853
Appert.*
Bailly.
Courbaud.*
Dellac.
Gossin .
Harant.*
Hébert.
Jacob.*
Jacquet.*
Marotte.*
Pruvost.*
Ribout.*
Rouxel.
Royet.
1854
Berlin.*
Brédif.
Devaux.
Dugit.
Dupaigne.*
Gaspard.*
Henry.*
Hervé.*
Méray.
Poiré.»
Royer.
1855
De Treverret.
Foucart.*
Gernez.*
Herbault.
Laigle.*
Laurent (Em.).*
Lemas.
Léo tard.
Luguet.
Rémv.
Stoufr.
Taratte.
Vitasse.
1856
Amoureux.
Edon.*
Espitallier.
Fiévet.*
Fron.»
Landrin.
Launay.*
Maitrot.*
Mellier.
Mossot.
Prolongeai!.
Segond.
Subé.*
Tessier.
Vintéjoux.*
185?
Bernage.*
Brisset.
Caste ts.
Chauvot.
Gaudier.
Guibal.
Joubert.*
La cour.
Lechartier.
Mathé.
Pérot.
Perroud.
Raiugeard.
Rittier.*
Rousselin.*
Terrier.*
1858
De Chantepie.*
Des Essarts.
Ducoudray.*
Fauré.
Gay tJ.).*
Grumbach.*
Hallberg.
Huvelin.*
Jarrige.*
Larocque.
Loosen.
MascarL*
Nolen.*
Robin.*
Sarradin.*
Séligmann.*
Talion.
Tbévenet.
Van Tieghexn.*
1858
Bellanger.
Decharme.*
Drapeyron.*
Duclaux.*
Dupré.
Fourteau.*.
Fouyé.*
Gruey.
Henry (P.).*
Hermann.*
Legouis.*
Ligneau.
Martel.*
Rayet.
Stéphan.
1860
André (Désiré).*
Charpentier.*
Deleau.*
Desmons .
Foncin.*
Froment.
Joly (H.).*
Lecaplain.
Morel.*
J
r
de l'école normale
[Petit de Julleville.*
! Ptecbon.*
iPajtf.
! Sincnt.*
Waitz.
Ton.
4864
André (Charles).
âablé.*
Boay.»
Boucher.*
Ganbette.*
fcetin.*
Dtiinrïer.*
fcrboux (G.).*
DeUnnay.
ireffin.*
î2oa.
Gasté.
Jéaot.»
Laurent.*
Lesajre.*
Lctraïi.»
Ibireau.*
Seirtneuf.
Plûanski.
Pwjade.
BâmbaucL*
lebière.»
Stbatier.
Teissier.
Troosens.
fiwfe.*
ïévort.
iHee
iiemin .
4863
Amigues .
Bertagne.*
Blancnet.*
Carapou (de).*
Chastaing - Lafilo-
lie.*
Darboux (L.),
Deiss.
Dietz.*
Fiot.*
Gohierre de Long-
champs.*
Gorceix.
Grégori.*
Jeanmaire.
Launoy.
Legoux.
Le Monnier.
Lignières.*
Merlin.*
Penjon.
VidaldelaBlache.*
4864
Barbelenet.
Benoist.
Berthault.*
Bourdeau.
Cerf.*
Combe.*
Croiset (A.).*
Dastre.*
Ditte.*
Espinas.*
Fontaine.
Fringnet.*
Halbwachs.*
Jodin.*
Laféteur.*
Lecomte.*
Lusson .
Maillard.
Millot.
Parpaite.*
Perrier.*
Pichon.*
Raby.*
Staub.*
4865
Ammann.*
Bourlier.
Boutroux.*
Buisson.
Cornu.*
Croiset (M.)*.
Dereux.*
D'hombres.*
Dubois.
Febvre.
Gazier.*
Lantoine.*
Maneuvrier.*
Martine.*
Maspero.*
Masquelier.*
Niewenglowskî. *
Noguès.*
PatenÔtre.
Pein.*
Thomas.
Voisin.*
4866
Baillaud.
Barrère.*
Bichat.
Bonnard.
Bouty.*
Cartault.*
Clairin.*
Couturier.*
Daguenet.*
Dauphiné.*
Debidour.*
Gillette-Arimondy
Jalliffier.*
Kliszowski.*
Liard.*
Luchaire.*
Piéron.*
Rabier.*
Régismanset.
Renan.»
Richard.*
Tannery.*
4869
Aulard.*
Bourgine.*
Climesco.
Coûtant.*
Dauriac*
Deiob.*
Delaitre . *
Denis.*
Dessenon.
Drincourt.*
Durand-Morimbau,*
Egger.*
Faguet.*
Gay. *
Gayon.
Giard.*
477
Hervieux.
Humbert (Louis).*
Jenn.*
Lefebvre.
Mérimée.
Niebylowski.
Revoil.
Roques.*
Rouard.
Rousset.*
Simon.*
Szymanski.
Texier.
Vast.*
4868
Angot.*
Astor.
Bayet*
Bizos.
Blocb.*
Bouant.*
Brochard.*
Caron.»
Collignon (M.).*
Colsenet.
De Crozals.
Deleveau.
Dul'et*
G ri veaux.
Hostein.
Lame.
Lehanneur.
Lévy.
Lippmann.*
Macé de Lépinat
(A.).* J
Pellet.
Pierre.
Souquet.
Zeller.*
4869
Bédorez.*
Bouvier.*
Chantavoine.*
Charve.
Claverie.*
Damicn.
Darsy.*
Dupuy.*
Ferras.
Floquet.
Foussercau.*
Hémon.*
llomolle.
Jacob.*
Joyaux.
12
178
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Maneuvrier.*
Mazeran.
Philibert.
Tournois.*
Verdier.
Zahn.
4870-14
Bompard.*
Brune L
Chamberland.*
Châtelain.
Chuquet.*
Debon.
Dupont.
Gasquet (A..).
Gazeau.*
Grec.
Guillon.*
Guiraud.*
Hurion.
Lafont.*
Margottet.
Mathieu.*
Peine.*
Peilat.*
Pellisson.
Petot.
Pressoir.*
Rinn.*
Sentis.
Strehly.*
487»
Bauzon.*
Berson.*
BlancheU
Boudart.
Bougier.*
Brossier.*
Brunel.*
Coutret.
Dautheville.
Ducatel.*
Duruy.*
Dybowski.*
Garbe.
Gérard.
Girard.*
Gouré de Villemon-
tée.*
Grégoire.
Lemaître.*
Macé de Lépinay
(J.).
Mangeot.
Mantrand.*
Marchai.
Marchand.
Martha.*
Monin.*
Pacaut.*
Pessonneaux.*
Poirier.
Séailles-.*
Suérus.*
Verdi n.
1813
Appell.*
Beaudouin.
Berger.
Bonnier.*
Bourciez.
Boutroux.
Cagnat.*
D'Huart.
Edet.*
Ganderax.*
Gourraigne,*
Haussoullier.*
Henry.
Jamet.
Krantz.
Laignoux.*
Lefèvre.
Lion.*
Mabilleau.*
Marchai.*
Piquet.*
Raballet.
Rémond.
Riquier.
Sauvage.
Souriau (P.).
Thimont.*
Vivot.
Wahl.*
Waille.
4874
Albert.*
Allais.
Bel dame.*
Bétout.*
Blutel*
Brichet.*
Brillouin.*
Budzynski.*
Buguet.
Chairy.*
Chappuis.*
Constantin.
Corréard.*
Droz.
Durand.*
Gœlzer.*
Guigon.
Guiltot.*
Izoulet.*
Janaud.
Lacour.
Lafaye. *
Lehugeur.*
Lyon-*
Mesplé.
Montargis.
Mon te t.*
Picard.*
Pottier.*
Sabatier.
Seignobos.*
Weimann.*
4875
Alliaud.
Aubert.*
Baize.*
Barbarin.
Bernard.
Blanchet.*
Bonnières.*
Cardon.*
Chaaveau.*
Dognon.
Du DUC.
Gachon.
Gautier.*
Hamel.*
Hauvette.*
Lachelier.*
Lacour.*
Lefrançois.
Legrand (A.)*
Martinet.
Michel.*
Parmentier.
Puiseux.*
Rabaud.*
Rebuffel.
Rémond.
Rivière.*
Rousseaux.
Souriau (M.).
Wallon.*
487*
Antomari.*
Auerbach.
Balézo.*
Bernardin.*
Bonafous.
Brocard.
Cahen.*
Cator.*
Chabot.
De Mages.*
Dubois.*
Dumesnil.
Dupuy.*
Gai.
Goulin.*
Goursat.*
Groussard.*
Jouffret.
Keiffer.
Lacour-Gayet*
Lanson.*
Lebard.
Leduc*
Legrand.*
Lelorieux.*
Lemaire.
Lévy-Bruhl.*
Marcou.*
Nebout.
Offret.
Périer.*
Reinach.*
Robert*
Vernier.
4 811
Adam.
Baudot.*
Bloch.*
Boncenne.*
Bourgeois *
BreleL*
Breton.*
Brunel.
Clerc.
Costantin.*
De ia Ville de lik]
mon.
De Lens.
Duport.
Eisenmenger.*
Faure.*
Gâches.
Gardillon.
Istria.
Joannis.*
Jullian.
Leblond.
Marion.
Mauxion.
Michel.*
Rébelliau.*
Roy.
Thamin.»
ThiaucourU
Thirion (Ernest)*
Thirion (Paul].*
J
DE L'ÉCOLB NORMALE
179
1878
BaudriUart.*
Bdot.*
Benoist.*
Bergson.*
Bloume.*
Boitel.*
Ceinte.
Colomb.*
Canllier.*
David.»
Desjardins.*
Dk.*
Didier.*
DiehL
Dsrison.
Godard.*
iranien.
Hambert (Ch.).*
Jenrès.*
Jeanroy.
Lefebvre.
Lemercier.
Leone.
Martin.
Hellerio.*
Milbaud.
Monceaux.*
Uoreau-Nélaton.*
Monilot.
Pfcter.
Pomonti.
Pricm.*
Puecb.*
Bobert.
SaLomon.*
Stutrcaux.
Weîll.
4879
Bertinet.*
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Bûche.»
Bnmot.*
Casanova.*
Cbarruit.
Ctorret.*
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Parkheim.
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fonti.
|&aasay.*
Jacquinet.*
Janet (P.).*
Kœnigs.*
Le Breton.
LeclercduSablon.
Lesgourgues.
Malavialïe.
Marcourt.*
Monod.*
Paris.
Picard (A.).
Picard (L.).*
Pionchon.
Raffy.*
Rodier.
Thévenot.
1880
Barau.*
Bernés.*
Boisard.*
Castaigne.
Cousin.
Déjean.*
Dufour.*
Durrbach.
Ehrhard.
Ferrand.
Gauthiez.*
Gesnot.
Griess.
Guichard.
Imbart delaTour.
Lécrivaiu.
Le Goupils.*
Lena.*
Liber.
Massebieau.
Mayer.*
Michel.
Nepveu.
Nicol.*
Nougaret.
Papelier.
Reynier.*
Richard.
Rossignol.
Salomon.*
Thomas.
Thouvenel.*
Tissier.*
Valot.
Wallerant.*
1881
Aignan.
Andoyer.*
Audiat.*
Berr.*
Blondel.
Blutel.*
Boudhors.*
Bourdel.
Calvet.
Cariez.
Claveau.
Comte.*
Daguiilon.*
Desrousseaux.*
Dimbarre.
Dorlet.
Fallex.*
Fournier.
Gallois*
Girod.*
Goulard.
Haure.
Hentgen.*
Laflont.
Lorquet.*
Morand.*
Paraf.
Parigot.*
Pératé.*
Perdrix.
Pérès.
Petit.*
Petitjean.*
Pigeon.
Radet.
Rauh.
Recoura.
Sautreaux*
Villard.*
Vogt.
Welsch.
188*
Allier.*
Audic.*
Cahen.*
Dautremer.
Delarue.
Delbos.*
Deschamps.*
Dufayard.*
Duhem.
Fougères.
GloU.*
Hodin.
Houlleviguo.
Huard.*
Joubin.
Kesternich.*
Lary.
Léonard.
Lesgourgues.
Mercier.
Meslin.
Péchard*
Pélissier.
Perrier.*
Plésent.
Rigout.
Rondeau.
Salles.*
Schiesscr.*
Simonin.
Sinoir.
Spinnler.
Stouff.
Thouverez.
Valès.
Viret.
Wogue.*
1883
Bédier.*
Bouvier (B.).
Bordes.
Caména d'Almcida.
Chauvelon.*
Chrétien.
Claretie.*
Colléatte.
Cor.*
Cosserat.
Doublet.
Duboin.
Ducasse.
Durand.
Girbal.
Glachant.*
Gsell.
Haudié.*
Herr.*
Janet.*
Lebègue.
Lécha t.
Lelieuvre.
Le Vavasseur.
Mâle.*
Mercier.
Padé.
Painlevé.*
Petit.
Poincaré.*
Puzin.
Ouiquet.*
Riemann.*
Roos.
Texte.
Vanvincq.
Weill.*
Zyromski.
1884
Andler.*
Baillet.
Bérard.*
480
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Bernés.
Berthet.*
Bessières.
Bonnaric.
* Bon Del.
Bouvet.
Carré.
Chassagny.*
Chaumont.
Chudeau.
Constantin.*
Daux.
DereimS.*
De Tannenberg.
Flandrin.*
Gautier (Km.).
Gidel.»
Glachant.*
Grévy.*
Grosjean.*
Hadamard.*
Houpin.
Huguet.
Jamot.*
Jordan.
Lefèvre.
Lemoine.*
Liéby.
Macô.
Magrou.
Michon.*
Nollet.*
OudoL
Rénaux.
Richard.
Rivais.*
Simon.
Vessiot.
Wehrlé.*
4885
Bazaillas.*
Bertrand .
Bondieu.
Bouasse.
Bourlet.*
Cbabrier.
Cbavannes.*
Ferval.*
Fischer.*
Foucher.*
Gallouédec.
Gauiier.
Guiraud.
Guitton.
Hauser.
Henry.
Huriez.
Lahillone.
Lalande.*
Lamaire.*
La venir.*
Le Dan Lee*
Lefebvre.
Legrand (G.).*
Legrand (E.).
Lesans.
Matruchot.*
Mirman.*
Molbert.
Onde.
Padovani.
Parturier.
Picart.
Raveneau.*
Rolland (Et.).
Rouger.
Sirven.*
Strowski.*
Toutain.
Vèzes.
4886
Abraham.*
Bertrand.*
Boley.
Bouchard.
Brunhes.
Gels.*
Chair.
Chanzy.
Clément.
Colardeau.*
Cousin.
Cury.*
Dalmeyda.
De Bévotte.
Delassus.
De Ridder.
Dongier.*
Dumas.*
Féraud.
Gauckler.
Guy.
Gignoux.
Jacquet.
Joubin.
Legras.*
Lespieau.*
Levrault.
Lorin.
Marmier.*
Matignon.
Mélinand.
Millot.
Pages.*
Raveau.*
Renel.
Rolland (R.).*
Soudée.
Suarès.
Surer.
4889
Alekan.*
Ardaillon.
Aubry.
Bardin.
Bénaerts.
Bernheim.
Bézard.
Caullery.
Chamard.
Chamonard.*
Chouet.
Courbaud.*
Courteault.
Couturat.
Couve.
IVAladern.
Dufour.
Fournez.
Frémiot.
Lévy.
Maluski.
Marsan.
Mérieux.
Mesnil.*
Moog.
Moreau.
Paoii*
Perchot.»
Petite au.
Robert.
Rolland.
Roussot.
Sacerdote.»
Saussine.
Selves.
Simon.*
Tcheng-Siou-Sien .
Weill.
Worms.*
4888
Abelin.
Barthélémy.
Bertaux.*
Binet.
Bouniol.
Brunschvicg.
CapelLe.
Car tan.
Cavalier.
Chabert.
Cresson.
Decourt.
De Martonne.
Dufour.
Ferrand.
Forné.*
Gazin.
Goyau.*
Havard.
Hélier.»
Lagabrielle.
Leau.*
Lhébrard.
Martinenche.
Molliard.*
Nouvel.
Perreau.
Petitdidier.
Pichon.*
Pottevin.*
Roche.
Schneider.
Teste.
Tourrès.
Tresse.
Vacherot.
Vacon.
Vintéjoux.
Weiss.
488»
Borel.*
Bourg uet.
Brunhes.»
Camichel.
Chartier.
Derroja.
Doud mot de la Boà
sière.*
Douxami.
Drach.*
Dufour.
Eisenmann.
Giraud.
G rai Ilot.
Halévy.*
Jaulmes.
Le Blanc.
Lévv.
Malherbe.
Ruyssen .
Taratte.
Thybaut.
Vauiier.
Versaveaud.
48»l>
Arnould.
Beaulavon.
Beaunier.*
Bequignou.
Berthelot.
Beudon.
Blanchet.
Bocquet.*
Bodm.*
Bougie.
Busson.
r
de l'école normale
484
Brizard.
CflUOD.
ûesjacques.*
GtstineL
Jooguet.
Lowenstein — Jor-
dan.
Mathieu (H.).
Ma Qrain.
Mouton (H.).*
Ificbaut.
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'Parodi
; Perdroet.
PétroTitch.
jPbffipoi*
rWaud.*
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Rwenthal.
Jtotgier.
Sagnac*
Sibaet.
Thîëbaut.*
Verdier.
Versini.
Tai.
Volluet.
4891
Brochet.
Cassairne.
Gigny.*
Commissaire.
Oamaussel.
Darboux (J.).
De Bilbère Saint-
Martin.
Darand (A.).
Fédel.
Posaty.
?©araier (P.).
Goaselin.
ftmtereau.
Greffe.
Hermann.
Harriot.
Job*
lamirand.
Li pointe.
LbdouU.*
Lapea.
U*7 (E.).
Marotte (Fr.).*
Mttcart (J.).*
' îfalhieu (J.).*
Perrm(J-B.).*
Bay.»
B$ao.
> fiwbard (E.).
Rousselle.
Sagnac (Ph.).*
Strowski (St.).
Vallaux.
Van Ticghem (P.).
Vidal.
Y ver.
Zimmermann.*
489«
Baire.
Bargy.
Berihet.*
Bornecque.*
Brucker.*
Cahen.
Cholet.
Ci rot.
Cot ton.
Cuulet.
Crouzet.
De Ma r tonne.*
Demangeon.
Des pois.
Drouin.
Dubouia.
Dufourcq.
Duperray.
Eliade.*
Feyel.*
Gallotti.
Goisot.*
Hubert. *
Jubin.*
Lattes.
Le Roy.*
Leroy.
Maige.*
Marijon.
Mineur.
Mou thon.
Pény.
Perrin (G.).*
Rouyer.
Rudler.
Segond.
Téry.
Thiry.*
Vieillefond.*
Vincent.*
Wahl.*
«893
Besnier.
Beuzart.*
Bourrilly.
Briot.*
Buisson.*
Cambronne.*
Canat.
Clerc.
Deroide.
Dupouy.
Dureng.*
François.
George.
GuUon.
Haguenin.
Hus8on.*
Laloy.*
Landry.
Lange.
Lequintrec.
Mondain.
Morel.
Ozil.
Pradines.
Rageot.
Rozet.*
Sarthou.
Simiand.*
Sourdille.*
Terrier.
Touren.*
Treffel.*
Vaucheret.*
Vignal.*
Vignes.
Wilbois.
4894
Àllard.
Angelloz.
Arbelet.
Beghin.*
Bénard.*
Bernard.*
Bealais.
Bloch.
Burnet.
Cambefort.
Challaye.
Dubreuil.*
Elbel.
Foulon.
Gaillet-Billotteau.
Homo.
Lange vin.
Lebesgue.
Léon.
Lévy.
Litalien.
Luchaire.*
Mantoux.
Massoulier,*
Mathiez.
Mendel.
Meynier.
Montel.
Nadaud.
Patte. *
Perèz (F.).
Poirot.
Renaud.
Roques.
Roustan.
Sarrien.
Seure.*
Valette.
Villeneuve.
Weulersse.
"Y von.
4895
Abt.
Albo.
Aimeras.
Aroles.
Arren.*
Aynard.*
Bérard.
Bourgin.
Bouzat.*
Brunet.
Bucheoaud.*
Bury.
Cettier.
Chaumeiz.
Debidour.
Duclauz.
Dufor.
Duguast.
Dumas.*
Esclangon.
Flegenheimer.*
Foulet.*
Fourniols.
Galland.
Garnier.
Gauthier.
Granger.
Hansen.
Houssais.
Labrousse.
Lebeau.
Leçon te.
Léger.*
Lu bac.
Maître.
Maroger.
Michel.
Muret.
Navarre.
Péguy.*
Pérez>
Renault.
Ray.
Sueur.
Vacher.
Waltz.
482
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1896
Elèves de troisième année (l).
SECTION DB PHILOSOPHE.
SECTION D'HISTOIRE.
SECTION DB MATHEMATIQUE
Aillet.
Babut.
Berthier.
Dacosta.
Caus.
Chollet.
Eniabran.*
Girard in.
Clairin.*
Roussel.
Dauzats.
Dubesset.
SBCTION DE GRAMMAIRE.
Genty.
SECTION DE LITTÉRATURE.
Laureaux.
Dccis.*
Obriot.
Audran.
Talagrand.
Rocquemont.
Beck.
Tharaud.
Cahen.
Weil.
Gillet.
SECTION DB PHYSHllE.
Guerrey.
SECTION DES LANGUES VIVANTES
Laurente.
Ascoli.
Merland.
Bernheim.
Boudin.
Monod.
Caramian.
Chavaune.
Pernod.*
Regnaud.
Dufour.*
(1) Par décision du Conseil d'administration en date du 30 mars 1874, les élève*
de troisième année sont inscrits sur la liste des membres de l'Association, et les
chefs de section (*) ont droit de vote à l'Assemblée générale annuelle.
j
r
DB L'ÉCOLE NORMALE 483
LISTE GÉNÉRALE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
DfcS MEMBRES DE L'ASSOCIATION AU 1er JANVIER 1899 (l)
— Abelio, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers.
— Abraham, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, maître de
conférences à l'École Normale, S. P.
N£ — Akt, professeur de philosophie au lycée de Lons-le-Saulnier.
■77 — Adam, corespondant de l'Académie des sciences morales et politiques, rec-
teur de l'Académie de Dijon.
H81 — Algnan, inspecteur d'académie à Vannes.
AK — Alllet, élève de la section de philosophie.
*«* — Albert, professeur de rhétorique au lycée Condorcet, boulevard Saint-
Germain, 234, S. P.
HK — Albo, ancien élève de la section de mathématiques.
ttR — Aleaa, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 108, S. P.
W7 — Alekao, professeur de lettres et d'allemand au lycée Voltaire, boulevard
Voltaire, 93.
•*4 — Allais, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Rennes, S. P.
*M — Allard, professeur de seconde au lycée de Beauvais.
tt* — Allland, inspecteur d'académie à Amiens.
tt£ — Ailler, agrégé, chargé d'un cours complémentaire de philosophie a la Fa-
culté de théologie protestante à Paris, boulevard Raspail, 282.
ta — Allnard, doyen hon. de la Faculté des sciences, direct, hon. de l'Obser-
vatoire du Puys-de-Dôme, 22 bis, place de Jaude, à Clermont.
KH — Aimeras, agrégé de mathématiques, soldat au 3e de ligne, 4e comp., à Nice.
1*3 — A ml gués, proviseur du lycée de Toulon.
*B — Amman n, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, 8. P.
Kt — Amoureux, professeur honoraire de mathématiques du lycée, 31, rue
Saint-Julien, à Douai.
UN — Aadler, maître de conférences d'allemand à l'École Normale, rue Claude-
Bernard, 33.
181 — Andoyer, chargé d'un cours complémentaire de mécanique céleste et
maître de conférences de mathém. à la Sorbonne, avenue d'Orléans, 5.
•0 — Aaéré (D.), professeur de mathématiques spéciales au collège Stanislas,
rue Vauquelin, 28.
(1; Dans cette liste, S. P. désigne les souscripteurs perpétuels.
484 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLEVÉS
Promotions.
1861 — André (Ch.), directeur de l'Observatoire, à Saint-Genia-Laval et profes-
seur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lyon.
1894 — Angelloz-Pessey, professeur de mathématiques au collège de Loudun.
1868 — Angot, météorologiste titulaire au Bureau central, professeur à l'Institut
agronomique, avenue de l'Aima, 12, S. P.
1876 — Antomari, professeur de mathématiques spéciales au lycée Carnot.
1873 — Appell. membre de l'Académie des sciences, professeur de mécanique
rationnelle à la Sorbonne, et d'analyse mathématique à l'École Centrale,
rue Leverrier. 6.
1853 — Appert, professeur honoraire de physique du lycée, rue de Montreuil. 65,
à Versailles, S. P.
1894 — Arbelet, professeur de rhétorique au lycée d'Évreux.
1887 — Ardaillon, chargé de cours de géographie k la Faculté des lettrée, rue
de Le ns, 53, à Lille.
1890 — Arnould, professeur de mathématiques au lycée d'Orléans.
1895 — Arole», professeur de physique au collège de Valence.
1895 — Arren, élève de la section des langues vivantes.
1896 — Aseoli, élève de la section de physique.
1868 — Afttor, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences,
place Victor-Hugo, 11, à Grenoble.
1875 — • Aubert, profess. de physique au lycée Condorcet, rue de Rome, 139, S- P.
1845 — A libertin, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
recteur honoraire, professeur honoraire de littérature française de La Faculté
des lettres, rue Vaillant, 5, à Dijon.
1861 — Aubié, prof, honoraire de rhétorique du lycée Carnot, rue de la Pompe, 136*
1887 — Aubry, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Alger.
1881 — Audlat, professeur de rhétorique au collège Stanislas, boulevard Ar»go,
97, 8. P.
1882 — Audio, prof.de troisième au lycée Charlemagne, rue de Madame, 49,-8. P.
1890 — Audran, élève de la section de littérature.
1874 — Anerbach, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Nancy.
1867 — Aulnrd, professeur d'histoire de la Révolution française à la Sortance,
pla.ce de l Ecole, 1, 8. P.
1895 — Aynard, élève de quatrième année, lettres.
1896 — Babut, élève de la section d'histoire.
1893 — Bahou, professeur de seconde au lycée de Toulouse.
1866 — Batllaud, directeur de l'Observatoire, doyen honoraire et professeur d'st-
tronomie de la Faculté des sciences de Toulouse.
1884 — Baillet, professeur de rhétorique au lycée d'Angouléme, S. P.
1851 — Ballliart, inspect. honor. d'académie, rue Charles Nodier, 25, à Besançoa.
1853 — Ballly, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettre,
professeur hon. de quatrième du lycée, rue Bannier, 91, à Orléans.
1892 — Balre, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bar-le-Dnc.
1875 — Baisse, professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue du Luxembourg, &
1876 — Baièzo, prof, de mathématiques élémentaires au lycée Saint-Louis, rofl
Claude Bernard, 66.
1880 — Baraui, professeur de philosophie au lycée Carnot.
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 485
Promotions.
1875 — Barbarie, professeur de mathématiques au lycée de Bordeaux.
1864 — Barbelenei, professeur de mathématiques au lycée, rue Tronson-Ducoudray,
à Reims.
1887 — Bardin, professeur d'histoire au lycée de Clermont.
1892 — Bargy, professeur de troisième au lycée de Nîmes, en congé, professeur de
français à Columbia University, New- York.
1866 — Barré re, professeur de mathématiques au lycée Buffon, S. P.
1888 — Barthélémy, professeur de troisième au lycée d'Alger.
1877 — Baudot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue de l'Odéon, 12.
1878 — Baudrlllart, prêtre de l'Oratoire, agrégé d'histoire, docteur es lettres,
à la maison d'études de l'Oratoire, quai des Célestins, 8.
1872 — Baazoo, docteur es lettres, principal du collège de St-Germain-en-Laye.
1868 — Bayet, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
directeur de l'Enseignement primaire au Ministère de l'Instruction pu-
blique, rue Gay-Lussac, 24.
1885 — Bmzalllas, profes. de philosophie au collège Stanislas, rue de Rennes» 161.
1873 — Beaudonin, professeur de langue et littérature grecques è la Faculté des
lettres de Toulouse.
1890 — Beaulavon, professeur de philosophie au lycée de Sens-
1890 — Beaunler, agrégé des lettres, rue d'Edimbourg, 20.
1896 — Beck, élève de la section de littérature.
188) — Bedler, maître de conférences de langue et littérature françaises à l'École
Normale, avenue Bosquet, 52.
1869 — Bédorez, inspecteur honoraire d'académie, directeur de l'enseignement
primaire du département de la Seine, rue Brémontier, 0.
1894 — Beghin, agrégé-préparateur de mathématiques, à l'École Normale.
1874 — Beldame, professeur de quatrième au collège Rollin.
1859 — Bellanger, inspecteur d'académie à La Rochelle.
1878 — Belot, profes. de philosophie au lycée Janson, rue de la Pompe, 107,
1887 — Benaert*, professeur d'histoire au lycée de Rennes.
1894 — Bénard (H.), agTégé, préparateur de physique au Collège de France, bou-
levard Port- Royal, 47.
1864 — Benolst (A.), recteur de l'académie de Montpellier, S. P.
1878 — Benolst (L.), professeur de physique au lycée Henri IV.
1890 — Bequlgnon, professeur de quatrième au lycée de Lille.
1884 — Bérard (V.), maître de conférences à l'École des Hautes-Études, exami-
nateur d'admission à l'École navale» professeur de géographie à l'École
des Hautes-Études maritimes, rue des Chartreux, 4, S. P.
1895 — Bérard (R.), professeur de mathématiques au lycée de Rennes.
873 — Berger, prof, de rhétorique au lycée, avenue Saiut-Eloi, 2, à Limoges.
878 — Bergson, maître de conférences de philosophie à l'École Normale, boule-
yard Saint- Michel, 76.
867 — Berna ge, professeur de rhétorique au lycée Condorcet.
•75 — Bernard (L.), inspecteur d'académie à Saint-Étienne.
1894 — Bernard (Noël), agrégé des sciences naturelles, boursier d'étude* à la
Sorbonue.
1876 — Bernardin, professeur de rhétorique au lycée Charîemagne, avenue d'Or-
léans, 48, S. P.
L
486 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1852 — Bernés (Évariste), professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-
le-Grand, rue de Madame, 34.
1880 — Bernés (Henri), professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand, bou-
levard Saint-Miche!, 127, S. P.
1884 — Bernés (Marcel), prof, de philosophie au lycée Louis-le-Grand, rue des
Binelles, 37, à Sèvres.
1887 — Bernheim, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
1896 — Bernhelmg, élève de la section des langues vivantes.
1881 — Berr, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, rue Saint- Honoré, 350.
1872 — Berson, professeur de physique au lycée Condorcet, rue Guy de la Brosse,
15, 8. P.
1863 — Bertagne, proviseur du lycée Henri IV.
1888 — Bertaux, agrégé des lettres, ancien membre de l'École française de Rome,
maître surveillant à l'École Normale.
1864 — Berthault, ancien professeur de troisième au lycée Charlemagne, rue de
la Trémoïlle, 28.
1890 — Berthelot, ancien professeur de philosophie au lycée de Sens.
1884 — Berthet (E.î, professeur de troisième au lycée Condorcet.
1892 — Berthet (G.), professeur de lettres au collège d'Autun.
1896 — Be ri hier, élève de la section de mathématiques.
1854 — Bertin, professeur libre à la Sorbonne, rue Boislevent, 13.
1879 — Bertlnet, prof es. de physique au lycée Buffon.
18iu — Bertrand (Alex.), membre de l'Académie des Inscriptious et Belles-Lettres,
conservateur du Musée de Sai ut-Germain, professeur d'archéologie natio-
nale à l'Ecole du Louvre, S. P.
1850 — Bertrand (Edouard), professeur de littérature latine et institutions ro-
maines à la Faculté des lettres de Grenoble.
1885 — Bertrand (Louis), professeur de rhétorique au lycée d'Alger.
188ô — Bertrand (Léon), maître de conférences de pétrographie à la Sorbonne.
rue Guy-de- la- Brosse, 9.
1894 — Beslals, professeur d'allemand au lycée de Constantine.
1893 — tiesnier, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la faculté
des lettres de Caen.
1884 — Bessléres, professeur de rhétorique au lycée d'Aurillac.
1874 — Bétouc, professeur de seconde au lycée Janson.
1890 — Heudon, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1893 — Benzart, professeur de rhétorique au lycée de Gap.
1887 — Bézard, professeur de troisième au lycée de Versailles, 8. P.
1866 — Blehat, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
de physique de la Faculté des sciences de Nancy, 8. P.
1879 — Biéleekl, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, 8. P.
1888 — Binet, professeur de mathématiques au lycée de Bayoune, S. P.
1879 — Bloehe, professeur de mathématiques au lycée Louis-le-Grand, 8. P.
1S68 — Bizos, recteur de l'académie de Bordeaux.
1863 — Blanehet (D.), proviseur du lycée Condorcet.
1*72 — Blanehet (Ch.)t proviseur du lycée de Pau.
1875 — Blanehet (A.), censeur des études du lycée de Versailles.
J
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 487
Promotions.
1990 — Elan ©bel (J.), professeur d'histoire au lycée, rue Rohaut-de-Fleury, 26,
à Constantine, en congé-
1868 — Bloch (Gustave), profes. à la Faculté des lettres de Lyon, en congé; maître
de conférences suppléant d'histoire à l'École Normale, rue d'Alésia, 72.
1877 — Blorh (S.), professeur de mathématiques au lycée Jauson.
1894 — Bloeh (Léon), professeur de philosophie au collège de Dreux.
1881 — Blondel, professeur-adjoint de philosophie à la Faculté des lettres, rue
Roux-Alphéran, 15, à Aix, 8. P.
1878 — Blonnae, professeur de mathématiques au lycée Janson.
1874 — Blntel (A.)* prof, de mathématiques au lycée Carnot, boulev. de Clicby, 83.
1881 — Blntel (E.), professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis»
chargé d'un cours complémentaire à la Sorbonne, rue Claude- Bernard, 65.
Jfôo — Boeqnet, professeur de mathématiques au lycée de Reims.
I&> — Bodln, prof, de seconde au collège Stanislas, rue'd'Assas, 7.
1880 — Boisa rd, professeur de physique au lycée Carnot.
1843 — Botaator, secrétaire perpétuel de l'Académie française, membre de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles- Lettres, professeur au Collège de France,
maître de conférences de langue et littérature latines à l'École Normale,
Président de l'Association, quai Conti, 23, S. P.
}878 — Boltel, professeur de physique au lycée Lakanal, S. P.
1886 — Boley, professeur de physique au lycée de Quitnper.
1870 — Bompard, professeur de rhétorique supérieure au lycée Louis-le-Grand,
professeur à f École Normale de Fontenay.
1876 — Bonafous, professeur de langues et littératures de l'Europe méridionale à
la Faculté des lettres, avenue Victor-Hugo, 20, à Aix.
1877 — Boneenne, professeur de mathématiques au lycée Voltaire.
1885 — Bondleu, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1866 — Bonnard, ancien professeur de philosophie au lycée de Nîmes, avocat à la
Cour d'Appel, rue de la Planche, 11 bis et 15, à Paris, S. P.
I8M — Bonn» rie, inspecteur d'académie à Nîmes.
1849 — Bonnel (J.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, montée
Saint- Laurent, 14, à Lyon.
1883 — Bonnel (F.-J.), chef des travaux pratiques d'histoire naturelle à l'École
de médecine de Nantes.
1873 — Bonnler, membre de l'Académie des sciences, professeur de botanique à la
Sorbonne, directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon (Seine-
et-Marne), 8. P.
1875 — Bonn 1ère», professeur de quatrième au collège Rollin.
1845 — Bonnotte, professeur honoraire de mathématiques du collège d'Auxerre.
1861 — Bony, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand.
1883 — Bordrs. professeur de seconde au lycée d'Agen.
1889 — Boral. maître de confér. à l'École Normale, rue Toullier, 7.
1892 — Bornerqiie, docteur es lettres, professeur de quatrième au lycée de Poi-
tiers, 8. P.
868 — Boaant, professeur de physique au lycée Charlemagne.
885 — Booan»e, professeur de physique à la Faculté des sciences de Toulouse.
886 — Bouchard, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse.
842 — Bouclier (Auguste), professeur honoraire de mathématiques spéciales du
488 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
lycée et directeur honoraire de l'École préparatoire à l'Enseignement supé-
rieur d'Angers, boulevard de Talence, 295, à Bordeaux, S. P.
1861 — Boucher (A.), rédacteur en chef du Correspondant, rue du-Bœuf-Saiot-
Paterne, à Orléans.
1835 — Bouchot, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Grand, rue de
l'Université, 6.
1872 — Boudart, profes. de mathématiques au lycée, rue Audry, 31, à Rochefort.
1846 — Boudhors (C.)t professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Grand,
rue du Val-de-Grêce, 9.
1881 — Boudbors (C h. -H.) .^professeur de seconde au lycée Henri IV, rue du
Sommerard, 12. ''*-..
1896 — Boudin, élère de la section de physique.
1872 — Bougier, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Lallier, 4.
1890 — Bougie, maître de conférences de philosophie à la Faculté des lettres de
Montpellier.
1834 — Bouillier, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, ancien directeur
de l'École Normale, rue de Vaugirard, 33, S. P.
1852 — Boulangtei», inspecteur honoraire d'académie, à Luxeuil.
1888 — Bounlol, professeur d'histoire au lycée de Montpellier.
1873 — Bourdes, professeur de langue et littérature du S.-O. de la France à 1*
Faculté des lettres de Bordeaux.
1864 — Bourrieuu, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nancy.
1881 — Bourdel, professeur de philosophie au lycée de Reims.
1877 — BourgeoU (Em.), maître de conférences d'histoire contemporaine à l'Ecole
Normale, rue Meurepas, 19, à Versailles.
1895 — Bourgln, agrégé des lettres, élève de quatrième année à TÉcole.
1867 — - Bourgine, professeur de quatrième au lycée C.ondorcet. rue Blanche, 27.
1889 — Bourguet, maître de conférences de langue et littérature grecques à 11
Faculté des lettres de Montpellier.
1885 — Bourlet, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis,
professeur à TÉcole des Beaux- Arts, S. P.
1865 — Bourlier, proviseur du lycée de Dijon.
1893 — Bourriliy. professeur d'histoire au lycée de Nevers, en congé rue Gay-
Lussac, 51, à Paris.
1840 — Boutan, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, direc-
teur honoraire de l'enseignement primaire au Ministère de l'Instruction
publique, boulevard Voltaire, 172.
1865 — Boutroux (E ), membre de l'Académie des Sciences morales et poli-
tiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne,
rue Saint -Jacques, 260, 9. P.
1873 — Bout roux (L.), doyen et professeur de chimie de la Faculté des sciences
de Besançon.
1S66 — Bouty, professeur de physique et directeur d'études à la Sor bonne, rue
du Val-de-Grâce, 9, S. P.
1884 — Bouvet, professeur de mathématiques au lycée de Nevers, en congé, bour-
sier d'études à la Sorbonne.
1869 — Bouvier (Paul), professeur de sixième au lycée Janson.
J
de l'école normale 489
Promotions.
1883 — Bouvier (Bernard) professeur à l'Université, Bourg-de-Four, 10, à Ge-
nève, 8. P.
1895 — Bouzat, ancien élève de la section de physique.
1852 — Bréal, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, professeur
de grammaire comparée au Collège de France, inspecteur général honoraire
de l'enseignement supérieur, rue d'Assas, 70, S. P.
1854 — Brédif, recteur de l'académie de Besançon.
1877 — Brelet, prof, de quatrième au lycée Janson, rue Desbordes- Val more, 12.
1S44 — Brétlgnlère, inspecteur honoraire d'académie, ancien chef de bureau au
Ministère de l'Instruction publique, adjoint au maire du Ve arrondisse-
ment, rue Lacépède, 15.
1877 — Breton, docteur es lettres, de la maison Hachette et Ci0, boulevard Saint-
Germain, 70, Trésorier de l'Association, S. P.
1874 — Brlehet, prof, de mathématiques au lycée Condorcet, rue des Ecoles. 4 bis.
1874 — Brlllouln, sous-diiecteur à l'École des Hautes-Etudes, maître de confé-
. rences de physique à l'École Normale, profes. suppléant au Collège de
France et au Conservatoire des Arts-et-Métiers, S. P.
1893 — Brlot, agrégé des sciences naturelles, boursier à l'Institut Pasteur de Lille.
1S57 — Bris&et (D,) professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
à la Gruterie près Lamaslre (Ardèche), S. P.
1890 — Brizard, professeur suppléant de physique au Collège Sainte-Barbe.
1876 — Brocard, professeur de mathématiques au lycée du Havre, S. P.
1868 — Brocha rd, professeur d'histoire de la philosophie ancienne à la Sor-
bonne, rue de Poissy, 13.
1891 — Brochet, professeur de troisième au lycée de Saint -Quentin.
1849 — Bronville, proviseur hon. du lycée, faub. Saint-Jaumes, à Montpellier.
1872 — Brossier, professeur de seconde au lycée de Lyon.
1892 — Brncker, agrégé des sciences naturelles, boursier de doctorat au Muséum,
rue Gay-Lussac, 22.
1872 — Brunel iL.), professeur de rhétorique au lycée Henri IV, avenue de l'Ob-
servatoire , 28, S. P.
1877 — Brunel (G.), doyen et professeur de mathématiques pures de la Faculté des
sciences de Bordeaux.
1870 — Brune t (J.), inspecteur d'académie à Constantine.
1895 — Bru net (M.), ancien élève de la section de physique.
1886 — Brunhes (Bernard), professeur de physique à la Faculté des sciences,
et à l'École de médecine de Dijon, S. P.
1889 — Brun h es (Jean), agrégé d'histoire, professeur de géographie à l'Université de
Fribourg (Suisse) et au Collège libre des sciences sociales de Paris, 9. P.
1879 — Bmnot, maître de conférences de grammaire et philologie à la Socbonne
et de grammaire de la langue française historique à l'École des Hautes-
Études, boulevard Saint- Michel, 105.
1888 — Brunschvlcg, professeur de philosophie au lycée de Rouen.
1895 — Buchenaud, ancien professeur de seconde au lycée de Saint-Brieuc.
1874 — Bndztnsky, prof de mathématiques au lycée Carnot, rue Barye, 1> S. P.
1874 — Buguet, profes. de physique au lycée et à l'École de médecine de Rouen.
1865 — Batafton (B.), directeur du collège Aleoui, à Tunis, président de l'Institut
archéologique de Carthage.
L
1
490 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1893 — Buisson (II.), agrégé-préparateur-adjoint de physique à l'École Normale.
1894 — Bornet, agrégé de philosophie, pensionnaire de la fondation Thiere, rond- '
point Bugeaud, 5.
1895 — Bnry, professeur de lettres au Collège de Toul.
1890 — Bnfmon, professeur d'histoire au lycée d'Alger, 9. P.
1873 — Cagnat, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, pro-
fesseur d'épigraphie et antiquités romaines au Collège de France, ri»
Stanislas, 10, S. P.
1846 — Cahen (I.)> homme de lettres, rue de Berlin, 9.
1876 — Catien (Albert), prof, de rhétor. au lycée Louis-le- Grand, rue Condorcet, 53.
1882 — Cahen (Eugène), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée Condorcet, rue des Vignes, 39.
1892 — Cahen (Emile), agrégé des lettres, membre de l'École française d'Athènes.
1896 — Cahen (Raymond), élève de la section de mathématiques.
1881 — Calvet, ancien professeur d'histoire au lycée, industriel, boulevard de
Strasbourg, 72, à Toulouse.
1894 — Cambefort, professeur de physique au Collège d'Argentan.
1893 — Cambronne, agrégé, préparateur de géologie à la Sorbonne, rue Léon
Cojgnet, 10.
1883 — Caména d'Alinelda, prof, de géographie à la Faculté des lettres de Caeo.
1889 — Camichel, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences
de Lille.
1841 — Campeanx, professeur honoraire de langue et littérature latines de la
Faculté des lettres de Nancy.
1893 — Canal, professeur de rhétorique au lycée d'Auch.
1888 — Cape lie, professeur de lettres (enseignement moderne) au lycée de Reims.
1875 — Cardon, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Viollet-Leduc, 5.
1881 — Cariez, professeur de troisième au lycée de Rennes.
1845 — Caron (Ch.), profess. honoraire de mathématiques du lycée, rue Saubat, 1",
à Bordeaux.
1868 — Caron (J.), professeur de dessin graphique à l'École Normale, rue Claude-
Bernard, 71.
1884 — Carré, professeur de physique au lycée de Caen.
1850 — Carriot, inspecteur honoraire d'académie à Paris, directeur honoraire de
l'enseignement primaire de la Seine, avenue de Versailles, 66, à Auteuil.
1888 — Car tan, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences,
rue Suchet, 38, à Lyon.
1837 — Cartault (J.), professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le- Grand,
à Draveil (Seine-et-Oise).
1866 — Cartauli(A.), prof, de poésie latine à la Sorbonne, rue de Rennes, 96.
1879 — Casanova (P.), délégué à l'Institut français d'archéologie orientale du Caire.
1891 — Cawsagne, professeur de rhétorique au lycée d'Aix.
1880 — Castaigne, proviseur du lycée de Moulins.
1857 — Cas tels, doyen et professeur de littérature étrangère de la Faculté des
lettres de Montpellier.
1876 — Cator, prof es. de mathématiques élémentaires supérieures au lycée Janson.
DE L'ÉCOLE NORMALE 491
Promotions.
1887 — • Caullery, maître de conférences de zoologie à la Faculté des sciences, quai
Claude-Bernard, 35, à Lyon, S. P.
1896 — Cane, élève de la section d'histoire.
1888 — Cavalier, maître de conférences de chimie à la Faculté des sciences
de Rennes.
1896 — Cazamlan, élève de la section des langues vivantes, Passmore Seulement,
Tavislock Place, London, W. C.
1886 — Cela, professeur de mathématiques au lycée Lakanal.
1864 — Cerf, imprimeur-éditeur, ancien président du Tribunal de commerce, rue
Duplessis, 39, à Versailles et rue Sainte-Anne, 12, à Paris, 8. P.
1895 — Cettier, professeur de lettres au collège de Saint-l)ié.
1888 — Chabert, chargé de Icours de littérature et institutions romaines, à la
Faculté des lettres de Grenoble, 9. P.
1876 — Chabot, professeur adjoint de science de l'Education à la Faculté des
lettres de Lyon, S. P.
1885 — Chabrier, professeur de philosophie au lycée de Tours.
1886 — Chair, professeur de physique au lycée, faubourg Montbéliard, 62, à Belfort,
S. P.
1874 — Chair y, professeur de physique au lycée J an son.
1894 — Challaye, agrégé de philosophie, Berlin, N. Friedrech Strasse III (Garten
Haus IV).
1887 — Chaînant, maître de conférences de littérature française à la Faculté des
lettres, rue d'Artois, 197, à Lille, S. P.
1871 — Chamberland, agrégé dé physique, docteur es sciences, chef de service
à l'Institut Pasteur, rue de Rennes, 145.
1841 — Chambon, professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le-Grand,
boulevard Saint-Michel, 129, 9. P.
1887 — Chamonard, professeur de cinquième au collège Stanislas.
1869 — Chantavolne, professeur de rhétorique au lycée Henri IV et de littéra-
ture française à l'École normale de Sèvres, rue du Val-de-Grâce, 9, S. P.
1886 — Chanzy, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1874 — Chappnift (J.), agrégé, docteur es sciences, professeur de physique géné-
rale à l'École Centrale, rue des Beaux-Arts, 5.
1848 — Charaux, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Grenoble, S. P.
1851 — Charles, proviseur honoraire du lycée de Douai, boul. Saint-Germain, 93.
1860 — Charpentier (T.), professeur honoraire de philosophie au lycée Louis-le-
Grand, rue Belle-Chasse, 55.
1841 — Charrier, professeur honoraire de troisième du lycée, à Tours.
1879 — Charrait, professeur de mathématiques au lycéerde Lyon.
1889 — CharCler, professeur de philosophie au lycée de Lorient.
1869 — Charve, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Marseille.
1879 — Charvet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
1884 — Chaseagny, professeur de physique au lycée Janson.
1863 — Chaataing de laFilolie, professeur de seconde au lycée Louis-le Grand.
1870 — Châtelain, professeur de philosophie au lycée de Nancy.
1895 — Chanmeix, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome*
L
492
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1884 — Chanmont, professeur de sixième au lycée de Lille.
1875 — Cliaaveau, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Lille, 51.
1883 — Chaavelon, professeur de lettres au lycée Saint-Louis. S. H.
1839 — Chauvet, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres, rue
Malfilâtre, 14, à Caen.
1857 — Chauvot, professeur honoraire de cinquième au petit lycée de Marseille.
1885 — Chat'iinnes, professeur de langues et littératures chinoises et tartares
mandchoux au Collège de Frauce, rue Vital, 3, 8. P.
1896 — C ha van ne, élève de la section de physique.
1846 — Chevillant (Félix), prov. honor. du lycée, rue Duplessis, 51, à Versailles.
1892 — Cholet, professeur de sixième au lycée de Nantes, en congé.
1896 — Chollet, élève de la section de mathématiques.
1842 — Chotard, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont, rue de
Vaugirard, 61, Paris, 8. P.
1887 — Chouet, professeur de sixième au lycée de Bordeaux.
1883 — Chrétien, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc.
1884 — Chudeau, professeur de physique au lycée de Baronne.
1870 — Chuquet, professeur de langues et littératures d'origice germanique au
Collège de France, directeur de la Revue critique d'histoire et d* littéra-
ture, rue Bonaparte, 28.
1892 — Clrot, maître de conférences d'études hispaniques à la Faculté des lettres
de Bordeaux.
1866 — Clalrin (P.\ professeur de cinquième au lycée Montaigne, avenue des
Gobelins, 30.
1896 — Càairln (J.), élève de la section de mathématiques.
1883 — C la relie, professeur de troisième au lycée de Versailles, en congé, bou-
levard M a le s herbes, 23, 8. P.
1881 — Claveau, professeur de physique au lycée de Brest.
1843 — Clavel, professeur honoraire de langue et littérature grecques à la Faculté
des lettres, adjoint au maire de Lyon.
1869 — Claverle, censeur des études du lycée Condorcet.
1879 — Clément (Louis), professeur de sixième au lycée Janson.
1886 — Clément (T.), professeur de mathématiques au lycée de Biyonne.
1877 — Clerc (M.), prof, d'hisloire de Provence à la Faculté des lettres d'Aix, di-|
recteur du musée Borély à Marseille.
1893 — Clerc, professeur de lettres au collège de Bédarieux.
1891 — Cllgny, agrégé des sciences naturelles, boursier de doctorat au Muséum,
rue Berthollet, 24.
1867 — Cllme*co, professeur à l'Université de Iassy (Roumanie).
1878 — Cola le, professeur de troisième au lycée de Poitiers.
1886 — Col" rd eau, professeur de rhétorique au lycée Lakanal, place Jussieu, 3.
1883 — ColléaUe, professeur de physique au lycée et à l'École de médecine de
Besançon.
1862 — ColligU€»a (A.), professeur d'histoire de la littérature latine à la Faculté
des lettres-, rue Jeanne d'Arc, 4, à Nancy.
1868 — OoUlgnoa ;Max), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur-adjoint, suppléant d'archéologie à la Sorbonne, boulevard
Saint-Germain, 88.
DK l'école nokmalb 493
i
: Promotions.
i
' 1878 — Colomb, sous-directeur du Laboratoire de botanique de la Sorbonne, ave-
nue de l'Observatoire, 22.
tm — CoUenet, doyen et professeur de philosophie de la Faculté des lettres
de Besançon.
IJSt — Combe, agrégé, professeur de mathématiques à l'École Alsacienne, rue de
la Pompe, 4, S. P.
Mil — Combette, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'économat des
lycées et collèges, rue Claude-Bernard, 63.
1 191 — Commissaire, professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Lyon*
ttfi — Compuvre, recteur de l'académie de Lyon.
jtiM — Comte, professeur de troisième au lycée Condorcet, rue de l'Arcade, 8.
(tt?4 — Conittuntln (L.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Clermont.
t*J4 — Constantin (P.), professeur d'histoire naturelle au lycée de Vanves, rue
des Arènes, 7, à Paris.
— Cor, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis .
1 — Cornet, inspecteur honoraire d'académie à ChâloDS-sur-Marne. x
— Corna, professeur administrateur de culture du Muséum, rue Cuvier, 27.
1874 — Corréard', professeur d'histoire au lycée Char le magne.
1883 — Cotserat, professeur de calcul différentiel et intégral à la Faculté des
sciences de Toulouse, S. P.
ttÏÏ — Costnntin, maître de conférences de botanique à l'École Normale.
m — Cotton (A.), maître de conférences de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse. S. P.
18! — Cotton (B.), professeur de matbémat. élémentaires supérieures au lycée dô
! Toulouse. S. P. ^.^ '_' ^";
19! — Coulet, maître de conférences de philologie romane à la Faculté* desTetires
de Rennes, S. P. .
Hfâ — Coarbaud (C-), professeur honoraire de seconde du lycée Condorcet, rue
du Rocher, 77.
fâ7 — Coarbaud (E.), professeur suppléant de rhétorique an lycée, Jaoson.
W7 — Courteault, professeur de troisième au lycée de Bordeaux. ' '
MO — Cousin, maître de conférences de,gramm,afre à la faculté des lettres de
Nancy, 8. P. >( _
106 — Consin (P.), professeur adjoint de mathématiques' a la *" taculté des
sciences de Grenoble.
1M7 -_ Coulant, inspecteur général de l Instruction publique, rue Brochant, 2.
fS872 — Contret, professeur d'histoire au lycée de Nice. " ~
1S7 — Couturat, professeur suppléant de philosophie à la. Faculté des lettres
! de Caen, 8. P. ♦ ..':,
m — Couturier, inspecteur général de 1 enseignement primaire, directeur du
Musée pédugogique de Paris, rue Monttaurou, \S. p. Versailles.
Itt? — Couve, maître de conférences de langue al littérature grecques à la Faculté
des lettres de N^qy^lf, ii: \ , , , ' _ '*' _ ;.' '
«ï — Ouvrir ^ ppef. .hppojaire. de troisième du lycée .H/inri IV^aux Aojelp.^
fitl — Cramaussel, professeur de philosophie au lycée cl Albi.
«88 — Cresson^ pj*feasçux. .de^ghilosoDbia,. a^u lycée et à "racole # orén^ratoire à
**l — Crétin (EU), ^professeur [honoraire de mathématiques spéciales du lycéo
13
L
'"1
494 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLîfcVBS
Promotions.
Saint-Louis, examiniteur d'admission à l'École militaire de Saint Cyr,
rue de Rennes, 134, S. P.
1864 — Crol*et (A.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
doyen et professeur d'éloquence grecque à la Sorbonne, rue de Madame,
n° 54, 8. P
1865 — Crolnec (M.), professeur de langue et littérature grecques au Collège de
France, rue Saint-Louis, 27, à Versailles. 8. P.
1850 — - Cronslé, professeur d'éloquence française a la Sorbonne, rue Claude»
Bernard, 58.
1892 — Grouset. professeur suppléant de rhétorique au lycée de Toulouse.
1850 — C «cheval (A ), professeur honoraire de rhétorique du lycée CondorcsUj
rue de Clichy, 46, 8. P.
1886 — Cary, agrège des lettres, professeur de rhétoriqne au collège Sainte-Barbe^
rue de l'Odéon,22. j
1845 — - Cirvllller (C.), prof, honoraire de quatrième du lycée de Vanves, ratai
Saint-Quentin, 23.
1878 — Cnvillter (A.), censeur des études au lycée Louis-le-Grand. 1
1806 — Dftcosto. élève de la section de philosophie.
1866 — D^fruenet, professeur de physique au lycée de Versailles, j
1881 — D»guillon, maître de conférences de botanique à la Sorbonne, rue
Singer, 15, Passy, 8. P. J
1887 — D'4ladern, professeur de physique au lycée de Chartres. '
1861 — Dalimier. proviseur du lycée Bu Son.
1886 — Dalmeyda, professeur de rhétorique au lycée de Vanves , rue de
Tour. 123, à Passy.
1860 — Dniuirn (B.\ professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille.
1861 — D'trbnax (Gaston), membre de l'Académie des sciences, doyen et profi
seur de géométrie supérieure à la Sorbonne, rue Gay-Lussac, 36, S. P
1863 — Dorbmix (Louis), proviseur au lycée de Nîmes, S P.
1891 — Dnrb«»tix Jean), agrégé, préparateur de zoologie à la Faculté des scien
rue Saint-Guilhem, 15, à Montpellier. S. P.
18A9 — D»r»y, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand. rue Nicole, 7.
1864 — Du*Cre, prof, de physiologie générale à la Sorbonne. avenue d'Antia,
I86H — Dauphiné, professeur de rhétorique au lycée Condorcet, rue Faraday, Il
1357 — Dm urine, professeur de philosophie, de la Faculté des lettres de M
pellier, délégué au lycée de Janson; rue du Val-de-Grftre, 6.
1372 — Dautbeviile, professeur de mécanique rationnelle à la Faculté
sciences, cours (iambetta, 21 bis, à Montpellier.
1332 — Dnutr^iuer, maître de conférences de littérature latine à la Faculté
lettres de Lille.
1884 — Deux, proviseur du lycée d'Ornn.
1395 — Oauznts, élève de la section de mathématiques.
1373 — Dn\id-S»<i\ageot, professeur de rhétorique au collège Stanislas, rue
Tonrnon, 12.
1335 — Dp betoite. professeur de rhétorique au lycée de Dijon.
1355 — DeM<loiir(E\ doyen honoraire de la Faculté des lettres de Nancy, in*
teur général de i'euseignement second., rue Nicole, 7.
^
1
DE L'ÉCOLE NORMALE 195
■5 — Deeldoor ( L.)f délégué pour l'enseignement de l'histoire tu lycée Lakanal,
nie du Val-d»-Grace. Il, Paris.
Df — De Bilfaère Salut-Martin, prof, de seconde au lycée de Nantes. S. P.
El — De boa, professeur de philosophie au lycée de Lille.
BQ — De Campou, professeur de mathématiques spéciales au collège Rollin,
rue Mantart. fi.
CI — De Chauateple rfa Dézert, inspecteur général des bibliothèques, rue de
la Sorbonne, 15.
Bt — Deraarrae, professeur de poésie grecque à la Sorbonne, boulev. Saint-
Michel. 95.
M — Deeonrt. professeur de seconde au Prytanée militaire de la Flèche.
fel — Deeia, élève de la section de grammaire.
pi — De Crozala, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Grenoble, S. P.
16 — D*in. professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
• — Drjean, professeur d'histoire au lycée de Jansoo, chef de cabinet du s
Ministre de l'instruction publique» rue de la Pompe, 105.
N7 — Dr job, maître de conférences à la Sorbonne, rue Ménilmontant, 80.
K7 — De la Coulonche, maître de conférences honoraire de langue* et littérature
françaises de l'École Normale, quai des Grands- A ugustins. 53.
Ml — De L.agraadval, professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée, rue d'Audenge, 22f à Bordeaux.
H7 — Delaitre, professeur de seconde au lycée Janson, rue Jean-Bologne, 2.:
(Villa Fodor.)
RI — Uelarae professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue Stanislas, 14. *
K — Delaeeua, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques à la;
Faculté des sciences de Toulouse.
Kl — Delauavajr, professeur de littérature latine et institutions romaines à la*
Faculté des lettres de Rennes.
V7 — De la Ville de JMrniont, professeur de langue et littérature latines à"
la Faculté des lettres de Bordeaux.
R — Delboa, professeur de philosophie au lycée Henri IV, boulevard Saint-
Michel, 82, 8. P.
Kl — Délesta, profes. de quatrième au lycée Condorcet, rue de Tocqueville, 44 .
177 — De Lena, professeur de mathématiques spéciales au lycée, professeur
à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen, S. P.
M — Detoveau, professeur de physique au lycée de Marseille.
US — Dcilbea, ancien conseiller général, professeur honoraire d'histoire du lycée,
boulevard Longchamp, 105, à Marseille.
K3 — Dellae, professeur honoraire de mathématiques du lycée. de Marseille, cours
DayiUiers, 67.
Kl — Delpeuch, ancien professeur de troisième du lycée Condorcet, ancien
député, receveur des finances, rue Edouard- Détaille, 11.
8tt — Deltoar, inspecteur générai honoraire de l'enseignement secondaire, nie
des Écuries-d'Artois, 9,
fc* — De flagea, prof, de seconde au collège Rolliu, rue du Val-de-GrAce, 6.
lai — Demtngeoa, professeur suppléant d'histoire au lycée de Reims, S. P.
Ml — De Hartoane (R), professeur de quatrième au lycée de Caen.
1
496 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1892 — De Marianne (L.)> agrégé d'histoire, maître surveillant à l'École
Normale.
1835 — Denlt» (A.), professeur honoraire de troisième du lycée Saint-Louis, ra*
Gay-Lu8sac, 24, S. P.
1867 — Denis (E.), professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux, suppléant
d'histoire contemporaine à la Sorbonne. rue de Foutenay, 24, à Sceaux.
1847 — De Parnajou, prof, houor. de quatrième du lycée Henri IV, rue Vital, 11.
1865 — Dereux, professeur de philosophie au lycée Henri IV et de psychologie et.
morale à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denû?, boulerais
Saint-Michel, 80. S. P.
1884 — Derelms, agrégé, chef des travaux pratiques de géologie à la Sorbonne.
1886 — De Rldder, professeur adjoint de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres d'Ail, S. P.
1893 — Derolde, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Amiens.
1880 — Derroja, professeur suppléant de rhétorique au lycée de Cleîmont.
1882 — Deschamps, critique littéraire du Temps, rue Cassette, 15.
1858 — Des Essarta, doyen et professeur de littérature française de la Faculté dal
lettres de Glermont.
1890 — Desjacuaes, ancien élè?e delà section de mathémat. , rue Vineuse, 22 fc»
1878 — Desjardins, prof, de rhétorique au lycée de Vanves.
1860 — Desnions, professeur de mathématiques au lycée Janson.
1892 — Despois, professeur de seconde au lycée de Grenoble.
1881 — Desrousseaux, directeur adjoint à la section des sciences historiques et
philologiques de l'École des Hautes-Études, boulevard Port-Royal, 47.
1867 — Dessenon, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, 8. P.
1884 — De Tannenberg» professeur de mécanique à la Faculté des sciences Aï
Bordeaux.
1855 — De Tre verrai, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettfej
de Bordeaux, 8. P.
1854 — De vaux, professeur honoraire de physique du lycée, rue Banc-Légai
30, à Limoges.
1878 — Des, professeur d'histoire au lycée Buffon, rue Ernest-Renan, 18.
1865 — Dhombrcs, proviseur du lycée Charlemagne.
1873 — D'Huart, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, S. V.
1846 — D'Hugues, professeur honoraire de littérature étrangère à la Facut*]
des lettres de Dijon, rue Montaudran, 56, à Toulouse. I
1878 — Didier, directeur adjoint au laboratoire de chimie de l'École Normal*]
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, professeura
l'École des Hautes-Études commerciales et au lycée Racine, rue de s
Santé, 5,
1878 — Diehl, correspondant de l'Académie des Inscriptions et BeUes-Lettra*
professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Nancy. <
1863 — Dietz, professeur de rhétorique au lycée Buffon, boulev. Saint-Michel, 9fc
1881 — Dlmbarre, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1864 — Dit te, membre de l'Académie des sciences, professeur de chimie a U
Sorbonne, rue du Val-de-Grace, 9.
1879 — Doby, professeur d'histoire au lycée Saint -Louis.
1875 -— Dognon, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Toulouse*
i
r
DB L'ÉCOLE NORMALE *9*
rrewtion*
m — Dongier, sous-directeur du laboratoire de physique (enseignement) à la
Sorbonne, boulevard de Port-Royal, 72.
m — Doboui, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Montpellier,
à Saiat-Paul-Trois-Chateaux (Drôme).
m — Dorieon, prof, de littérature grecque à la Faculté des lettres de Dijon.
181 — Dorlet, professeur de mathématiques au lycée de Roanne,
tin — Doublet, professeur de rhétorique au lycée, villa Minerve, rue du
Soleil, à Nice, S. P.
tS9 — Dondlnot de la Bolasière, professeur de seconde au collège Stanislas,
rue Bara, 3, 9. P.
B79 — Doamie, professeur de rhétorique au collège Stanislas, en congé, rue
| Jacob, 48.
W — Donxaml, professeur de sciences naturelles au lycée et préparateur de
zoologie à la Faculté des sciences de Lyon.
1» - Draeh, maître de conférences de mathématiques à la Faculté dae sciences
rue de Banne, 26, à Clermoot.
m — Drape yron, professeur d'histoire au lycée Charlemagne, directeur de la
Rtvne de géographie, rue Claude-Bernard, 55.
fëft — Hr««ch, professeur d'allemand au lycée d'Agen.
mû _ Dreyss, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
Vanneau, 30, S. P.
H87 — Drlneouvt, professeur de physique au collège Rollin, rue des Martyrs, 76.
BR — Dronln, professeur de philosophie au lycée d'Alençon.
m — Droz, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Besançon.
m — Dr non, proviseur honoraire du lycée de Poitiers, rue Girardet, 2 to, à
Nancy, S. P.
UN — Dnbessel, élève de la section des mathématiques.
183 — Dnbo-ln, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences de Cler-
mont.
ISC — DnboU (Edmond), professeur de physique au lycée et à l'École de Méde-
cine d'Amiens, 9. P.
1176 — Dubois (M.)f professeur de géographie coloniale à la Sorbonne et de géo-
graphie à l'Ecole de Sèvres, rue Notre-Dame-des-Champs, 76.
I»2 — Dnbonis, professeur de sciences au collège de Barcelonnette, en congé.
tiM — Dnbreull, boursier de doctorat au laboratoire de chimie de l'École
Normale.
W5 — Dnbuc, inspecteur d'académie à Caen.
MO — Dncasse, professeur de philosophie au lycée d'Évreux.
K72 — Dura tel, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, S. P.
«S? — Dnelanx (E), membre de l'Académie des sciences, directeur de l'Institut
Pasteur, professeur de chimie biologique à la Sorbonne et de physique a.
l'Institut agronomique, rue de Fleurus, 35 bis, 8. P.
UB — Dnclaux (J.), agrégé de physique, soldat au 104° de ligne au Mans.
tfiS — Dneeudray. agrégé d'histoire, professeur honoraire de l'École Normale
de Saint-Cloud, rue Bretonvilliers, 3.
W32 — Dufayard, professeur d'histoire au lycée Henri IV.
IH8 — Dafet, maître de conférences de minéralogie à l'École Normale, professeur
de physique au lycée Saint-Louis, rue de l'Arbalète, 35.
L.
498 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1895 — Dofor, agrégé des lettres, soldat au 77e de ligne à Cholet (Maine-et-Loire).
1880 — Dufonr (Léon), agrégé, directeur adjoint du laboratoire de biologie végétait
d'Avon (Seine-et-Marne), 8. P.
1887 — Dufonr (Médéric), professeur de langue et littérature grecques à a
Faculté des lettres de Lille.
1888 — Dufonr (Marcel), agrégé de physique, préparateur à la Faculté des scianoai
de Nancy, 8. P.
1889 — Dufonr (Georges), professeur de mathématiques au Prytanée militaire dt
La Flèche.
1896 — Dufoar (Alexandre), élève de la section de physique.
1892 — Dnfoureq, agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de Bons,
pensionnaire de la Fondation Tuiere, rond-point Bugeaud, 5, à Paris.
1854 — Dugtc, doyen et professeur de littérature et institutions grecques de 11
Faculté des lettres, rue Béranger, 4, à Grenoble.
1895 — Duguet, ancien élève de la section de grammaire.
1882 — uahem, professeur de physique mathématique à la Faculté des sckacai
de Bordeaux.
1886 — Dummh (G.), agrégé, docteur en médecine, professeur de philosophie «a
collège Chaptal, chef du laboratoire de psychologie à la clinique des ma-
ladies mentales de la Faculté de médecine de Paris, boulevard de Port-
Royal, 91.
1895 — Du ma» (Ht.), préparateur adjoint de chimie à l'École Normale.
1876 — Duuiesnll, prof, de philosophie à la Faculté des lettres de Grenoble.
1854 — Dupaigne, agrégé de physique, inspecteur honoraire de l'enseignemcs!
primaire à Paria, rue Littré, 16.
1892 — Duperray, professeur de physique au lycée et à l'École préparatoire t
l'enseignement supérieur de Nantes.
1870 — Dupont, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Lilk
1877 — Duport, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des science!
de Dijon.
1893 — Dupouy, professeur de rhétorique au lycée de Quimper.
1844 — Dupré (Victor), inspecteur honoraire d'académie à Paris, avenue df
Neuilly. 136 bis, S. P.
1859 — Dupré (Edouard), professeur de rhétorique au lycée, route des Pieu*
4 bù, à Cherbourg.
1869 — Dupuy (Ernest), inspecteur général de renseignement secondaire, avea
de Montsouris, 2, 8. P.
1876 — DtipuY (Paul), agrégé d'histoire, surveillant général à l'École Normale.
1862 — Durand [L.|, professeur de quatrième au lycée Louis- le- Grand, avens!
de l'Observatoire, 4tf.
1874 — Durand (H.), professeur de rhétorique au collège Stanislas, boulevard <Jef
Invalides, 42. *j
1883 — Dumud (H.), maître de conférences de philologie classique à la FacuW
des lettres, de Lyon.
1891 — Durand (A.), proiesseur de mathématiques au lycée de Besancon.
1867 — Durand-Soriuibau, agrégé des lettres, publiciate, place de la Made-
leine, 8.
DJfi L'ÉCOLK NORMALK 499
ProoHXioDS.
1893 — Dureng, professeur d'histoire au lycée de Toulon en congé, rue de la
Chaîne, 27, à Toulouse.
W79 — Darlcaeieu, professeur de science sociale à la Faculté des lettres de Bor-
deaux, S. P.
1851 — Durrande, doyen honoraire et professeur de mathématiques appliquées
de la Faculté des sciences de Poitiers.
1880 — Drtirbach, professeur d'antiquités grecques et latines à la Faculté des
lettres, rue du Japon, 40, à Toulouse. 8. P.
1872 — Du ru y (G.)» agrégé d'histoire, docteur es lettres, professeur à l'École
polytechnique et a l'École des Hautes-Études de la marine, avenue des
Champs-Elysées, 31.
J1879 — Du««y, professeur de physique au lycée de Dijon.
1849 — DuTuax, professeur honoraire de seconde du lycée de Nancy, ancien
Ministre de l'Instruction publique, à Nancy.
1844 — Duvernoy, prof, honoraire d'histoire au lycée, rue Bailly, 8 bis, à
Nancy.
'1872 — Djrbownkl, professeur de physique au lycée Louis-le- Grand, rue Rottem"
bourg, 16, 8. P.
1873 — Edet, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, chargé de conférences
de latin à la Sorbonne.
1856 — ÉdoM, prof, honor. de quatrième du lycée Henri IV, rue de Vaugirard, 21,
1867 — Egger, professeur à la Faculté des lettres de Nancy, chargé d'un cours
complémentaire de philosophie à la Sorbonne, 8. P.
1880 — Ehrhard, prof, de littérature et rang, à la Faculté des lettres de Clermont.
1889 — Elsenmann, agrégé d'histoire, boulevard de Sévigné, 13, à Dijon, 8. P.
1877 — Elseuiuenger, professeur de mathématiques au collège Rollin.
1894 — Elbel, professeur de cinquième au lycée de Bourg.
'1892 — Elia.de (Pompiliu), sous-directeur de l'École Normale de Bucharest.
1896 — Enjalran, élève de la section de philosophie.
1893 — Eaelaugon, agrégé de mathématiques, soldat au 55° de ligne.
1864 — Espinaft, doyen honoraire et professeur de philosophie à la Faculté des
lettres de Bordeaux, chargé de coursé la Sorbonne, rue du Kanelagh, 84.
;1856 — Espi tailler, inspecteur honoraire d'académie, à Angoulême.
1861 — fivelilu, inspecteur d'académie à Paris, rue de Coulmiers, 13. *
i
1879 — Fabre, professeur d'histoire du moyen âge à la Faculté des lettres de Lille.
1867 — Fagiiet, professeur de poésie française a la Sorbonne, rue Monge, 59.
|1844 — Fallex. (E.), proviseur honor. du lycée Charlemagne, quai de Béthune, 18.
1881 — Fallex (M.), professeur d'histoire au lycée Carnot, boul. Saint-Michel, ly
8. P.
^7 — Fau*©, professeur de rhétorique au lycée Janson, rue Vital, 27.
[1858 — Faure, inspecteur d'académie à Pau.
1838 — Favlé, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Caen, Grande-Rue, 87 bis, à Boulogne-sur-Seine.
18(56 — Febvre, professeur de troisième au lycée de Nancy.
1891 — Fédei, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux.
200 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1886 — Féraud, chtrgé d'un cours complémentaire de mathématiques, à la Faculté
des sciences, astronome adjoint à l'Observatoire de Bordeaux, à Floine
(Gironde).
1850 — Femel, inspecteur général de renseignement secondaire, avenue de l'Ob-
servatoire, 23, 8. P.
1680 — Ferrand (L.), inspecteur d'académie à Orléans.
1888 — Ferrand (B. ), professeur de seconde au lycée de Poitiers.
1880 — Ferra», professeur de mathématiques au lycée de Toulouse.
1885 — Ferrai, professeur de mathématiques au lycée Louis- ie-Grand.
1892 — Feyel, agrégé d'histoire, boursier d'études à la Sorbonne, boulevard Saint-
Michel, 70.
1850 — Flévet, prof, honoraire de physique, boulevard de la Chapelle, 39.
1861 — Filon, agrégé des lettres, Ridgmont gardens Gower Street, London, w.c.
1863 — Flot, professeur de mathématiques au collège Stanislas.
1885 — Flseher, agrégé docteur es sciences, chef des travaux pratiques de
zoologie à la Sorbonoe, S. P.
1884 — Flnndrin, professeur de troisième au lycée BuÛon, rue Va vin, 7.
1805 — Flegennelmer, élève de la section des langues vivantes.
1869 — Floquet, professeur d'analyse à la Faculté des sciences de Nancy.
1860 — Foncln (P.), directeur honoraire et inspecteur général de l'enseignement
secondaire, rue Michelet, 1 .
1864 — Fontaine, doyen et professeur de langue et littérature françaises de li
Faculté des lettres de Lyon.
1888 — Forné, répétiteur au lycée de Versailles.
1891 — Fossey, agrégé des lettres, membre de l'Institut français d'archéologie
orientale du Caire, rue des Chartreux, 6, à Paris.
1855 — Foucart , membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettre»,
professeur d'épigrephie et antiquités grecques au Collège de France,
directeur honoraire de l'École française d'Athènes, rue Jacob, 19,
S. P.
1885 — Foueher, maître de conférences à l'École des Hautes-Études (sciences
religieuses), rue de Staël, 16.
1882 — Fougères, professeur adjoint chargé d'un cours complémentaire d'archéo*
, logie et d'histoire de l'art à la Faculté des lettres, rue Barthélemy-De-
lespaul, à Lille.
1895 — Foulet, élève de la section des langues vivantes (quatrième année).
1894 — Foulon, professeur de mathématiques au collège de La Fère.
1849 — Fonqné, membre de l'Académie des sciences, professeur d'histoire natu-
relle des corps inorganiques au Collège de France, S. P.
1895 — Fou rm lois, soldat au 146* de ligne, fort de Pont- Saint- Vincent (Meurthe-
et-Moselle).
1887 — Fournez, professeur de lettres au lycée de Toulouse.
1881 — Fournier (Albert), professeur de langue et littérature ancienne» à l'École
des lettres d'Alger.
1891 — Fournier (Paul), maître de conférences de grammaire à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
1859 — Fourtenu, proviseur du lycée Janson.
i
J
r
DE L'ÉCOLB NORMALE 204
Promotions
1869 — Pousser eau, agrégé, docteur es sciences physiques, secrétaire .de la
Faculté des sciences de la Sor bonne, boulevard de Port-Royal, 56.
1859 — Fouyé, professeur de seconde au lycée Henri IV.
1893 — François, professeur de seconde, rue Amhroise-Paré, 3, à Laval.
1887 — Frémlot, professeur de mathématiques au lycée de Coutances.
1840 — Freaet, professeur honoraire de mathématiques de la Faculté des sciences
de Lyon, à Périgueux, S. P.
1864 — Frtngoec, inspecteur d'académie à Paris, rue Claude-Bernard, 62.
1860 — Froment, ancien directeur du collège Sainte-Barbe, ancien professeur à
la Faculté des lettres, rue du Tondu, 24, à Bordeaux, S. P.
1856 — Fron, agrégé, docteur es sciences, météorologiste titulaire au Bureau cen-
tral, rue de Sèvres, 19.
1877 — Gâches, professeur de mathématiques spéciales au lycée Condorcet.
1875 — Gachoo, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Montpellier.
1882 — Gaffarel, doyen honor. et prof, d'histoire de la Faculté des lettres de Dijon.
1894 — Gaillet-Blllotteau, étudiant à l'Université, Érmekeilstrasse, 10, Bonn.
1876 — Gai, professeur de physique au lycée de Nîmes.
18)5 — G» Ha ad, élève de la section d'histoire naturelle.
1881 — Gallois, maître de conférences de géographie à l'École Normale.
1892 — Gallottf, professeur de physique au lycée de Chftteauroux.
1885 — Gallouédec, professeur d'histoire au lycée d'Orléans, S. P.
1873 — Ganderax, agrégé des lettres, directeur delà Rtvue de Paris, rue Washing-
ton, 5, à Paris, S. P.
1872 — Garbe, doyen et professeur de physique à la Faculté des sciences et à
l'École de médecine de Poitiers.
1877 — Gard i lion, professeur de rhétorique au lycée d'Albî.
1885 — Garnier, agrégé des lettres, rue La fontaine, 96.
1854 — Gaspard, professeur honor. de rhétorique du lycée Louis-le- Grand, rue du
Vertpré, 18, à Nevers, S. P.
1*70 — Gaaquet (A.), recteur de l'académie de Nancy, S. P.
1881 — Gasté, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Caen .
1890 — Gastlnel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1886 — Gauckler, agrégé d'histoire, directeur du service heylical des antiquités et
des arts, rue des Selliers, 84, à Tunis, S. P.
1857 — Gaudier, inspecteur d'académie, rue Bourignon, 21, à Lille.
1#5 — Gauthier, professeur de physique au collège d'Ajaccio.
1880 — Ga alliiez, agrégé des lettres, homme de lettres, rue Murillo, 11, à Paris
et la Madrague-Giens (Var), 8. P.
MM — Gantier (Alexandre), inspecteur général honoraire de l'économat des
lycées et collèges, à Gerbaut, par Saint-Ouen (Indre-et-Loire).
W75 — Gautier (Jules), inspecteur d'académie a Paris, quai des Célestins, 10.
W84 — Gantier (Emile), agrégé des langues vivantes, directeur de l'enseignement
à Madagascar, à Tananarive.
1885 — Gautier (Paul), professeur de troisième au lycée Henri IV.
1858 — Gay (Jules-Claude), prof, honoraire de physique du lycée Louis-le-Grand,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue Cassette,
16, S. P.
L
302 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1887 — Gay (Henri\ ancien professeur de physique au lycée de Lille, rue de
l'Avenir, 52, aux Lilas (Seine).
1886 — Gay (Jules), professeur d'histoire au lycée du Mans.
1867 — Ga job, correspondant de l' Académie des sciences, professeur de chimie à
la Faculté des sciences, directeur du laboratoire des douanes et de li
station agronomique de Bordeaux, S. P.
1870 — Gascon, proviseur du lycée Louis-le-Grand.
1865 — Gai 1er, professeur adjoint, maître de conférences de littérature française à
la Sorbonne, rue Denfert-Rochereau, 22.
1888 — Gazln, professeur de philosophie au lycée de Toulon.
1896 — Genty, élève de la section de mathématiques.
1803 — George, professeur de cinquième au lycée de Mont-de-Marsan.
1872 — Gérard (Auguste), ministre plénipotentiaire à Bruxelles, boulevard Saisi"
Germain, 21, à Paris.
1855 — Gernez, maître de conférences de chimie à l'École Normale, sicrétëirtb
r Association, rue Saint-Sulpice, 18, S. P.
1880 — Gesnot, professeur de mathématiques au lycée de Rennes.
1867 — Glard, professeur de zoologie à la Sorbonne, rue Stanislas, 14, S. P.
1884 — Gldel, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis.
1886 — Glgnoux, professeur de philosophie au lycée d'Agen.
1879 — Gilles, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'enseignement
primaire, 8. P.
1896 — Gillet, élève de la section de littérature.
1866 — Gllletfte-Arlmondy, négociant, quai Saint-Pierre, 19, à Cannes.
1844 — Girard (Jules), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur honoraire de poésie grecque de la Sorbonne, directeur de l'Institut
Thiers, rond-point Bugeaud, 5, S. P.
1872 — Girard (Paul), maître de conférences de langue et littérature grecques à
l'École Normale, rue du Cherche-Midi, 55, S. P.
1850 — Glrardet, professeur honoraire de physique du lycée Saint-Louis, nia
Claude-Bernard, 90.
1896 — Girard In, élève de la section d'histoire.
1889 — G Ira ad (Victor), agrégé des lettres, professeur de littérature française «
l'Université de Fribourg, à Miséricorde près Fribourg (Suisse).
1883 — Glrbal, professeur d'histoire au lycée de Marseille, chargé d'un cours cosr
plémenlaire de géographie à la Faculté des lettres d'Aix, S. P.
1881 — Glrod, professeur de mathématiques au lycée de Versailles.
1883 — G lâchant (V.), professeur de seconde au lycée Buffbn, boulevard des
Invalides, 44, 8. P.
1884 — Glachant (P.), professeur de troisième au lycée Charlemagne, rue Notrt-
Dame-de-Lorette, 34.
1882 — G lots, prof, d'histoire au lycée Louis -le- Grand, rue du Cardinal-Lemoine, 73.
1879 — Goblot, prof, de philosophie au lycée de Toulouse.
1878 — Godard, agrégé, docteur es sciences, professeur de physique au collège
Sainte-Barbe, rue Saint-Jacques, 223.
1874 — Gœlzer, maître de conférences de grammaire à l'École Normale, rue
Guillaume-Tell, 32.
1
r
DB L'ÉCOLtt NORMALE 203
Proootioos.
18*3 — Gohierre de Longehaanps, professeur de mathématiques élémentaires
su lycée Condorcet.
1892 — Golsjot, boumer d'études à la Sorbonne, rue Gey-Lussac, 66.
187S — Gowlen, professeur de physique au lycée de Dijon.
1S44 — Gomond, prof, hon.de seconde du lycée, rue deCaodie,22,à Alençon, 8. P.
1863 — Goreelx, agrégé de physique, ancien directeur de l'École des mines d'Ouro-
Préto (Brésil), à Mont-sur- Vienne par Bujaîeuf (Haute- Vienne), 8. P.
1891 — Gosaelln, professeur de lettres au lycée de Brest.
1853 — Goaaln, proviseur honoraire du lycée de Lyon, à la Flèche, 8. P.
1881 — Goulard, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1875 — Go u lin, professeur de mathématiques spéciales au lycée Charlemagne, bou-
levard Saint-Michel, 49.
1872 — Gonré de Vlllemontée, ancien professeur de physique au lycée Buffbn,
rue de Poissy, 31, 8. P.
1873 — Gonrratgae, professeur d'histoire au lycée Janson, rue Mozart, 44.
1876 — Gonraat, professeur de calcul différent, et intégral à la Sorbonne, boule-
vard Arago, 112, 8. P.
1891 — Gouterean, météorologiste adjoint au Bureau Central, rue de l'Univer-
sité, 176.
1888 — Goyan, agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de Rome,
rue Paul-Louis-Courier, 3, S. P.
188» — Graillot, professeur de rhétorique en lycée et chargé d'une conférence
d'histoire de l'art à la Faculté des lettres de Toulouse.
1895 — G ranger, soldat au 135e de ligne, rue du Bellay, 45, Angers.
1849 — Gréard, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences
morales et politiques, vice-recteur de l'académie de Paris, rue du Luxem-
bourg, 30, 8. P.
1870 — Crrer (Paul), inspecteur d'académie à Perpignan, 8. P.
1801 — Greffe, professeur de physique au lycée de Montpellier.
1872 — Grégoire (André), professeur d'histoire au lycée de Pau.
1863 — Grégorl, homme de lettres, boulevard des Capucines, 6.
1850 — Grenier, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
de Poitiers, 5.
1884 — Grévy, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, boulevard Stain-
Germain, 13, 8. P.
1880 — Grleas, professeur de mathématiques au lycée Charlemagne.
1844 — Grlpon, prof, honoraire de physique de la Faculté des sciences de Rennes.
1868 — Gri veaux, professeur de physique au lycée de Lyon.
1884 — Gros Je an, prof, à l'École Alsacienne, rue Campagne-Première, 17 bis.
1876 — twroiisjsarrf, professeur de troisième au lycée Janson, boul. Exelmans, 38.
1839 — Gruey, doyen honoraire, directeur de l'Observatoire et professeur d'astro-
nomie à la Faculté des sciences de Besançon. 8. P.
1858 — Gmmhaeh, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand.
1883 — Gaeli, professeur de Faculté, professeur d'antiquités de l'Afrique à l'École
des lettres d'Aleer.
1g95 — Gnerrey, élève de la section de littérature.
1879 — Gnesdon, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Rennes.
1857 — Galbai, doyen honoraire et prof- d'histoire de la Faculté des lettres d'Aix
L
204 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1880 — Gnlehard, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des
sciences de Clermont.
1874 — Gulgoo, proviseur du lycée de Marseille.
1862 — Gulllemln, agrégé, prof, de physique à f École de médecine, ancien main
d'Alger.
1851 — Guillemot, professeur honoraire de troisième du lycée Condorcet, rue
Nouvelle, 6.
1843 — Guillon (M.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, quai de lt
Mégisserie, à Lons-le-Saulnier.
1870 — Guillon (C.), professeur d'histoire au lycée de Limogea.
1862 — Gulllot (J.)f professeur de mathématiques spéciales au collège Rollin, S. P.
1874 — Gulllot (P.), professeur d'histoire au lycée Charlemagne.
1870 — Gnlraad (P.), maître de conférences d'histoire à l'École Normale, en congé;
professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne
à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
1885 — Gulraud (J.-B.), chargé du cours d'histoire et de géographie de l'anti-
quité et du moyen âge à la Faculté des lettres de Besancon .
1885 — Guillon, professeur de mathématiques au lycée d'Amiens.
1879 — Gnniz, professeur de chimie minérale à la Faculté des sciences de Nancy.
1893 — Gallon, agrégé de physique, boursier d'études à l'Université, rue Gam-
bette, 40 bi* y à Nancy.
1884 — Hadamard, maître de conférences de mathématiques à la Sorbonne, pro-
fesseur suppléant de mécanique analytique et de mécanique céleste au
Collège de France, rue du Sommerard, 25, S. P.
1893 — Hagnenln, professeur de rhétorique au lycée de Moulins, en congé, à
Saint-Gerniain-en-Laye (Seine- et- Oise).
1836 — Halllecourt, inspecteur honoraire d'académie, place Lefaé, à Bor-
deaux, 8. P.
1864 — Halbwachs, professeur d'allemand au lycée Saint-Louis.
1889 — Halévy, agrégé de philosophie, professeur de morale aux Écoles J.-B. Say
et Turgot, rue de Douai, 22, 9. P.
1858 — Hallbers;, prof, de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Toulouse.
1875 — Hamel, professeur de seconde au lycée Carnot.
1831 — Hanriol (Th.), profes. honoraire de physique de la Faculté des sciences
de Lille, à Joppécourt (Meurthe-et-Moselle).
1895 — Hansen, professeur à l'Athénée Grand-Ducal, Luxembourg.
1853 — Harant (H.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Condorcet,
rue Viète, 23.
1813 — Hatzfeld, professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-le-Grand,
rue de l'Odéon, 7.
1883 — Handlé, professeur de lettres au collège Chaptal, rue de Home, 123.
1881 — Haure, professeur de mathématiques spéciales au collège Chaptal.
1885 — Hauser, agrégé, professeur d'histoire et de géographie de l'antiquité et
du moyen âge à la Faculté des lettres de Clermont, S. P.
1873 — Haussoulller, directeur à la section des sciences historiques et philolo-
giques de l'École des Hautes-Études, rue Sainte-Cécile, 8.
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 205
Promouous.
1875 — Hanvette, professeur adjoint, maître de conférences de langue et littéra-
ture grecques, directeur d'éludés pour les lettres et la philologie à la
Sorbonne, rue Jacob, 21.
1888 — Bavard, professeur de philosophie au lycée de Rennes, S. P.
1833 — Hébert, professeur honoraire de physique du lycée, impasse Beleir,
à Rennes.
1888 — Hélter, maître de conférences de chimie générale à la Faculté des Sciences
avenue de Saxe, 320, à Lyon, S. P.
1889 — Hémon, inspecteur d'académie à Paris, professeur à l'École Normale de
Fontenay-aux-Roses, rue Vauquelin, 26.
1851 — Henry (A.)i professeur honoraire de rhétorique du lycée Janson, rue De-
mours, 9 bî$, aux Ternes.
1859 — Henry (Paul), professeur de rhétorique au lycée Janson.
1873 — Henry (G.)* professeur de mathématiques au lycée de Saint-Quentin.
1883 — Henry (Aimé), professeur de physique au lycée, rue Marlot, 23, à
Reims.
1881 — Hentgen, professeur d'histoire au lycée Montaigne, villa d'Anville, avenue
Caroot, à Sceaux.
1835 — Herbaolt (L.)> inspecteur d'académie à Clermont.
1859 — Hermann (A.), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 8.
1883 — Herr, agrégé de philosophie, bibliothécaire de l'École Normale.
1891 — Herriot, professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
185* — Hervé, membre de l'Académie française, directeur politique du SoUil, rue
de Lisbonne, 29, S. P.
1887 — Hervlenx, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nancy.
1851 — Heuzey, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre
libre de l'Académie des Beaux-Arts ; prof, à l'École des Beaux-Arts ; con-
servateur au Musée et prof, à l'École du Louvre, av. Montaigne, 5, 8. P.
1882 — Hodin, Inspecteur d'académie à Vesoul.
1879 — Holleaux, profes. suppléant d'antiquités grecques et latines à la Faculté
des lettres et professeur d'histoire de l'art à l'École des Beaux-Arts de
Lyon, à Paris, rue de Bourgogne, 52.
1894 — Homo, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'École française de
Rome.
1869 — Hoanolle, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur
de l'École française d'Athènes.
1868 — Hostein, proviseur du lycée de Nancy.
1882 — - Honllevlgne, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences,
quai Claude-Bernard, 35} à Lyon.
1884 — Honpln, profesaeur de sciences au lycée de Poitiers.
1895 — Honssais, élève de la section d'histoire naturelle.
1879 — Honsaay, maître de conférences de zoologie à l'École Normale, S. P.
1882 Httard, professeur de mathématiques au lycée Henri IV, 8. P.
1851 — Hubert (G.), ancien professeur, rue Moncey, 20, S. P.
1892 — Hubert (H.), agrégé d'histoire, attaché au Musée de Saint- Germain, rue
Claude-Bernard, 74.
1884 — Hngtaet, professeur adjoint de langue et littérature latines à la Faculté des
Lettres de Caen.
L
206 ASSOCIATION DICS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1843 — Hambarl (Em.)» professeur honoraire de philosophie du lycée d'Orlétm.
1867 — Humberi (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet, boulevard
Saint-G«rmain, 207, S. P.
1878 — Hambort (Bug.), professeur de mathématiques spéciales au lycée Louis-
le-Graud, rue d'A»sas, 85.
1885 — Hurles, professeur de mathématiques au lycée du Mans.
1870 — Hurlou, directeur de l'Observatoire du Puy de Dôme, doyen honoraire et
professeur de physique de la Faculté des sciences de Clermont,
1893 — Husjaon, professeur de mathématique* au lycée de Lille.
1858 — Huvelin (l'abbé), agrégé d'histoire, vicaire à Saint- Augustin, rue DeU-
borde, 6, à Paris, S. P.
1880 — Iaabart de la Toar, professeur d'histoire du moyen âge à la Faculté
des lettres de Bordeaux, S. P.
1877 — Itetria, inspecteur d'académie à Toulouse.
1862 — Isana, professeur de physique au lycée de Clermont.
1874 — Izoulet, professeur de philosophie sociale au Collège de France, boulevard
Saint-Germain» 2.
1853 — Jacob (Emile), professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-le-
Grand, rue Sainte-Beuve, 3.
1869 — Jacob (Heuri), professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue de Constan-
tinople, 23.
1853 — Jacquet (P. -A.), professeur honoraire de seconde du lycée Henri IV, rue
Claude- Bernard, 88.
1886 — Jacquet (P.-E.), prof, de mathématiques au lycée de Marseille.
1835 — Jaequluei (P.), recteur honoraire, ancien directeur des études littéraires
à l'École Normale, place de Renues, 6.
1879 — Jacqulnet (G.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue Ca-
simir-Périer, 3.
1866 — Jalliflier, professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue Say, 11.
1873 — Jiimet, professeur de mathématiques au lycée et chargé d'un cours complé-
mentaire à la Faculté des sciences de Marseille, S. P.
1884 — Jamot, agrégé des lettres, attaché au Musée du Louvre, rue Fresnel, 27,
8. P.
1874 — Jauaud, ancien professeur de mathématiques au lycée de Rodez, à
Vergisson (SaÔne-et-Loire).
1841 — Janet (Paul), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
profess. bouoraire de philosophie de la Sorbonne, rue de Grenelle, 59, S. P.
1879 — Janet (Pierre), chargé d'un cours complémentaire de psychologie expéri-
mentale à la Sorbonne. rue de Bellechasse, 22.
1883 — Janet (Paul), chargé de cours de physique à la Sorbonne, directeur du labo-
ratoire central et de l'École supérieure d'électricité, rue du Four, 6, S. P
1858 — Jarrîge, professeur de mathématiques au lycée Buffou.
1851 — Jarry (J.)f recteur de l'académie de Rennes.
1891 — Jarry (R.), agrégé, préparateur de chimie à la Sorbonne.
1889 — Jauluie», professeur de lettres au lycée de Tunis.
j
r
DB L'ÉCOLB NORMALE 20?
Promotions.
1878 — Jaurès, ancien chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettre* de
Toulouse, ancien député du Tarn, rue de Madame, 15.
1863 — Jeannmlre, recteur de l'académie d'Alger.
1878 — Jeanroy, professeur de langue et littérature méridionales à la Faculté des
lettres, rue Saint-Joseph, 43, à Toulouse, S. P.
1887 — Jtann, agrégé de grammaire, rue de Hambourg, 12.
1861 — «lénot, professeur honoraire de physique du collège Rollin, rue Caulain-
court, 17, 8. P.
1877 — JomiuIn, chargé d'un cours de chimie à la Surbonne, rue des Iinbergères, 7,
à Sceaux, 8. P
1891 — Joh, agrégé préparateur de chimie à l'École Normale.
1864 — «lodln, professeur de cinquième au lycée Montaigne.
1860 — Joly (H.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de Dijon, professeur
libre à la Faculté de droit de Paris, rue de Hennés, 106 bis.
1884 — Jordan, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la Faculté
des lettres de Rennes.
1845 — Joubert (le R. P.), agrégé de mathématiques, docteur ès-sciences, rue
Lhomond, 26, 8. P.
1867 — Jirabert, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue Violet, 67
(Grenelle).
1881 — «loubin (P.), professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon.
1886 — Joubln (A.), chargé de cours d'archéologie à la Faculté des lettres de
Montpellier.
1876 — Jouffref, prof, de philosophie au lycée, et adjoint au maire de Marseille.
1890 — Jonguet, maître de conférences de grammaire et philologie à la Faculté
des lettres de Lille,
1869 — Joyan, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Clermont.
1892 — Jobln, ancien élève de la section de littérature, boulevard Montmartre, 16.
1877 — Jullfan, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur d'histoire de Bordeaux et du S.-O. de la France à la Faculté
des lettres, cours de Tournon, à Bordeaux.
1876 — Kelffer, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg.
1882 — K ester ni ch, professeur de quatrième au lycée Carnot.
1866 — Kli*zoiv»kl, professeur de mathématiques au collège Rollin.
1879 — Kœnlg4, professeur de mécanique physique et expérimentale à la Sor-
bonne, à Bourg-la-Reine.
1873 — Krantz, doyen et prof, de littér. franc, de la Faculté des lettres de Nancy.
1897 — Labroiisjse, professeur de mathématiques au lycée de Périgueux.
1851 — Lachellcr [J.}, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue Stanislas, 16.
1875 — Lxrhrlfer (H }, prof, de philosophie au lycée Gondorcet, boulevard Saint-
Michel, 143.
<857 — Lntonr (?.) professeur honoraire 'le physique.
L
208 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1874 — Laconr (B.)t professeur adjoint de mathématiques à la Faculté des
sciences de Nancy.
1875 — Lu Cour (L.), homme de lettres, rue Debrousses, 1.
1876 — Lacour-Gayet, prof, d'histoire au lycée Saint-Louis, en congé ; chanté de
conférences à la Sorbonne, rue Jacob, 46, S. P.
1874 — Lafaye, maître de conférences de langue et littérature latines à la Sorbonne,
rue d'Assas, 68, 8. P.
1864 — Laféteur, censeur des études au lycée Janson.
1881 — Laffbnt, professeur de seconde au lycée de Bordeaux.
1870 — Lafont, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue du Cardinal-
Lemoine, 73.
1888 — Lagabrlelle, professeur de mathématiques au lycée de Saiut-Brieuc.
1885 — Lahlllone, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse.
1855 — Lalgle, proviseur honoraire à Villers-Saiut-Christopbe (Aisne).
1873 — Lalgnoux, professeur de troisième au collège Stanislas, rue d'Assas, 22.
1849 — Lalande (Ch.), inspecteur honoraire d'académie, à Plessis-Saint-Jean, par
Sergines (Yonne), S. P.
1885 — Lalande (André), professeur de philos, au lycée de Vanves, boulevard
Saint-Michel, 95, S. P.
1693 — Laloy, professeur de seconde au lycée de Brest, en congé, avenue des
GobelinSj 33, à Paris.
1885 — Lamalre, agrégé, professeur de mathématiques au collège Chaptal, 8. P.
1868 — Lame, prof, de rhétorique au lycée et chargé d'un cours complémentaire
de littérature française et latine à la Faculté des lettres, rue de la
Liberté, 10, à Dijon.
1891 — Lamlrand, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1856 — Landrln, inspecteur honoraire d'académie, rue de France, 50, à Nice,
S. P.
1893 — Landry, agrégé de philosophie, professeur directeur d'études au collège ,
ChapUl, rue de Chantilly, 7, S. P.
1893 — Lange, professeur de troisième au lycée de Caen.
1894 — Lange vin, agrégé de physique, boursier d'études à l'École Normale,
boulevard de Port-Royal, 50.
1876 — Lanson, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, en congé,
maître de conférences suppléant à l'École Normale, rue du Val-de-Gr&ce, 9.
1865 — Lantolne, ancien professeur de Faculté, secrétaire de la Faculté des lettres
de la Sorbonne, rue de Constantinople, 31.
1891 — La pointe, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Douai.
1858 — Laroeqnc. inspecteur d'académie, directeur de l'Observatoire du Petit-
Port, à Nantes.
1842 — Lartail, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Marseille.
1882 — Lary, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
1892 — Lattes, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice.
1856 — Launay, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
place de la Vieille-Estrapade, 1.
1863 — Launoy, professeur de mathématiques au lycée d'Alger. >(ll
1896 — Lanreaux, élève de la section de mathématiques. .,» » j __
1
r
DE L'ÉCOLB NORMALE 209
rnaouons.
KSS — Laoreat (E.), professeur honoraire de lettres du lycée Charlemagoe, rue
de Rivoli, 214, S. P.
!*1 — Laurent (P.), professour de quatrième au collège Stanislas, rue du
Montparnasse, 9.
!§3t — Laurent le, élève de la section de littérature.
1185 — Lavenir, docteur es sciences, boulevard des Batignolles, 15, S. P.
Ittt — Lavlévllle, inspecteur d'académie, à Paris, rue SoufQot, 14, 8, P.
Ut! — Lavlise, membre de l'Académie française, prof, et directeur d'études d'his-
toire moderne à la Sorbonne, rue de Médicis, 5, S. P.
MBS — Leau, professeur de mathématiques au collège Stanislas, S. P.
Uft — Lebard, professeur de physique au lycée, rue Basse de l'Hémicycle, 75,
à Angoulâme.
18S-S — Lrbeau, professeur de quatrième au lycée de Quimper.
138 — Lebegae (E.), professeur d'histoire au lycée et à l'École préparatoire à
l'euseignement supérieur de Rouen, 8. P.
1184 — Lt bevgne, agrégé de mathématiques, boursier d'études, rue Gassini, 6.
1889 — Le Blanc, professeur de rhétorique au lycée de Périgueux, 8. P.
W77 — Leblond, agrégé, professeur de physique à l'École des officiers- torpilleurs,
avenue Vauban, 17. à Toulon.
1£9 — Le Breton, professeur adjoint de littérature française à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
\m — Leeaalaln, professeur de physique au lycée, directeur de l'École prépara-
toire & l'enseignement supérieur de Rouen, S. P.
1137 — Leehartler, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et pro-
fesseur de chimie de la Faculté des sciences, directeur de la station
agronomique de Rennes.
US3 — Léchât (H.) , chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art a la
Faculté des lettres de Lyon, S. P.
W79 — Lerlerc dn Sabloa, doyen et professeur de botanique de la Faculté des
sciences de Toulouse.
£64 — Leeonete (A.), professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue du Val-
de-Grftce, 15.
1885 — Leeoate, professeur de mathématiques spéciales au lycéo de Douai.
If» — Lécrivala, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Toulouse.
18© — Le Dan ter, agrégé, docteur es sciences naturelles, préparateur dea tra-
vaux pratiques de zoologie à la Sorbonne, rue Victor-Considérant, 4.
117» — Ledoe, maître de conférences de physique à la Sorbonne, rue d'Assas, 136.
t&l — Lefaivre, ancien ministre plénipotentiaire, à Versailles.
NSI — Lefebvre (B.), professeur honoraire de physique du lycée, rue des
Réservoirs, 22, à Versailles, S. P.
1867 — Lefebvre (Jules), professeur de mathématiques au lycée, rue de la Barre
31 to, à Lille.
IIS — Lefebvre (P.), professeur de physique au lycée de Douai, 8. P.
IT3 — Lefevre (J.), professeur de physique au lycée et à l'École préparatoire à
l'enseignement supérieur de Nantes.
1878 — Lefèvre (Léon), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Lille.
ISW — Lefèvre (Jules), professeur de sciences naturelles au lycée du Havre.
1975 — Lefrançois, profess. de mathématiques au lycée de Grenoble, S. P.
14
L
210 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1839 — Legeatll (Victor), professeur honoraire de seconde du4yoée de Caen.
1895 — Léger, élève de la section de langues vivantes.
1859 — Legouls (le R.-P.J, ancien agiégé préparateur d'histoire naturelle à l'Ecole
Normale, docteur es sciences, rue Lhomond, 26, S. P.
1830 — l© Goupil», professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand, en congé.
1863 — Legon-*, professeur de mécanique à la Faculté des sciences de TouIotk.
t8:5 _ Legraad (A.), agrégé de grammaire, rue du Château, 1, à Neuilly-wr-
Seine, 9. P.
1875 — Legraad (Jules), agrégé de philosophie, député des Basses- Pyréaeav
sous-secrétaire d'État au Ministère de l'Intérieur, boul. Pasteur, 52, 8.P.
1885 — Legraad (G.), avoué, docteur endroit, avenue de Saint-Cloud, 41,
Versailles.
1885 — Legrand (Ph -E.)f professeur-adjoint de langue et littérature grecques à h
Faculté des lettres de Lvon.
1886 — Legras, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres, che-
min de Fontaine, 27, à Dijon.
1868 — Lehaaaeur, professeur de littérature latine et institutions romaines à II
Faculté des lettres de Caen.
*874 — Lehugear, professeur d'histoire au lycée Henri IV et à la Maison de *
Légion d'Honneur de SaintrDenis, boulevard Saint-Michel, 73.
1883 — Lelieavre, professeur de mathématiques spéciales au lycée et chargé d
cours complémentaire à la Faculté des sciences de Caen.
1876 — Lclorleajc, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, boi
Montparnasse, 35 bit.
1876 — Lemalre, professeur de philosophie au lycée d'Amiens.
Ï872 — Lenaaltre (Jules), membre de l'Académie française, professeur de F
hors rang, rue des Écuries-d'Artois, 39.
*855 — Lesnae, inspecteur honoraire d'Académie, avenue du Midi, 27, à Lim
S. P.
-1878 — Lemereler, doyen et professeur de langue et littérature grecques de
Faculté des lettres, rue Pasteur, 3, à Caen.
1384 — Lemoiae, professeur de physique au lycée Saint- Louis, rue Cleude-
nard, 43.
'4863 — Le Hoanter, professeur de botanique à la Faculté des sciences et
teur du jardin botanique de Nancy, S. P.
1S91 — iLenMMilt, agrégé de physique, docteur es sciences, rue de l'Odéon, 13.
^1880 — Lena, professeur de seconde au lycée Condorcet.
^847 — Lealeat, professeur honoraire de poésie française de la Sorbonne, rua
Cardinal-Lemoine, 14, S. P.
•1894 — Léon, agrégé d'hiBtoire, boursier d'études, 14a Spenerstrasse, Bartin.
T1882 — Léoaard-Chalagaac, professeur de cinquième au lyoée de Bordeaux.
1855 — Léoturd, doyen de la Faculté libre des lettres, cours Morand, 5, à Lyua
1393 — Leqaintree, professeur de mathématiques au lycée de Rochefort.
1892 — Le Boy, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, rue de l'Abbé-d^
l'Épée, 8.
1892 — Leroy, agrégé, préparateur au laboratoire de ohimie organique à 1 Jkal
des Hautes* Études (Collège de France).
J
DE L'ÉCOLft NORMAL* 211
Promotions.
m — Lesage, docteur en droit, avocat au Conseil d'État et à la Cour de Casat-
tion, rue de Monceau, 89.
1185 — Leoaoa, professeur de seconde au lycée de Nancy.
1841 — Leseesor, docteur es lettres, inspecteur général honoraire de renseigne-
ment primaire, à Pierreclos, par Saint -Sorlin (Saône-et-Loire).
H79 — - Le*g»orgoe» (p.), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée Henri IV, 8. P.
1882 — Lesgoorgoe« (F.), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1891 — Leopèe, professeur d'histoire au lycée d'Évreus.
1844 — Lespfoult, doyen honoraire de la Faculté des sciences de Bordeaux, à
Nérac (Lot-et-Garonne), S. P.
B86 — Lespjeao, agrégé, docteur es sciences, professeur de chimie au collège
Chaptal, rue Denfert-Rochereau, 110.
1861 — LetroJt, provis. honoraire du lycée de Périgueux, Léguillac de l'Auche^
par Razac-de-l*Isle (Dordogne).
1845 — Leone (P.), professeur honoraire de philosophie du collège Rollin, quai de
la Tournelle, 21.
*?8 — Leone (A.), inspecteur d'Académie à Arras.
fe49 — Levaoeeur, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, pro-
fesseur au Collège de France et au Conservatoire des Arts -et- Métiers,
rue Monsieur-le-Prince, 26.
IR3 — Le Vavaaweur, professeur de mathématiques spéciales au lycée, plan
de la Trinité, 7, à Toulouse.
838 — Lévêqoe, membre de 1* Académie des sciences morales et politiques,
professeur d'histoire de la philosophie grecque et latine au Collège
de France, sentier des Tîbilles, A, à Bellevue (Seine -et- Oise )9
S. P.
888 — Levroolt, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.
143 — Lévy (*B.), agrégé de mathématiques, ancien professeur au collège Sainte
Barbe, rue des Feuillantines, t.
K8 — Lévy (Armand), professeur de physique au lycée d'Alençon.
E— Lévy (Albert), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
— Lévy-UUneooo (Gaston), maître de conférences de langue et littératun»
. françaises à l'Université d'Cpsala (Suède) et à Paris, rue Boccardor, S.
PM — Lévy (Ernest), professeur d'allemand au lycée d'Orléans, 8. P.
884 -— Lévy (Albert), agrégé d'allemand, Feilnerstrass e, 2, Berlin.
R8 — Lévy-Bruhl, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand, rue da
Montalivet, 8, S. P.
H8 — Lhébrord, professeur de mathématiques spéciales au Prytanée militaipe
de La Flèche,
tee — LioHI, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, directeur
de l'enseignement supérieur au Ministère de l'Instruction publique, rua
■ de Fleurus, 27.
M) — Liber, professeur de sixième au lycée de Douai.
Ml — Lléby, ancien professeur de rhétorique au lycée de Foix, en congé.
C— Llgneoo, professeur de quatrième au lycée de Rouen.
— Ligoter, ancien examinateur des Écoles d'hydrographie de la marine, rue
d'Erlanger, 25, à Paris, S. P. .
L
212 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1863 — Llgnlères, professeur honor. de mathématiques du lycée Louis-le-Grmd
boulevard Barbes, a Carcassoone.
1873 — Lion (J.), professeur d'histoire au lycée Janson, rue Notre- Dameta
Champs, 119.
1868 — Llppmaan, membre de l'Académie des sciences et du Bureau des Los
gitudes, professeur de physique et directeur d'études à la Sorbonne, m
de l'Éperon, 10.
1894 — Lltallen, professe ur de cinquième au lycée de Quimper.
1890 — Lœwensteln- Jordan, prof, de mathématiques élémentaires supérieua
au lycée de Lille.
1837 — Loir, doyen et professeur de chimie honoraire de la Faculté des sciencs.
de Lyon, avenue Wagram, 58, à Paris.
1858 — Looten, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1886 — Lorin ( Henri), chargé d'un. cours de géographie coloniale à la Fatal
des lettres de Bordeaux. |
1881 — Lorqnet, professeur d'histoire au lycée Janson.
1895 — Lu bac, agrégé de philosophie, boursier d'études de l'Université de Mon)
pallier, aux Thermes romains, Amélie-les- Bains.
1866 — Luèhalre (Achille), membre de l'Académie des sciences morales et potiU
profes. d'histoire du moyen âge à la Sorbonne, rue du Luxembourg, a
1894 — Laehalre (Julien), agrégé de grammaire, boursier d'études.
1855 — Luguet, profes. hooor. de philosophie de la Faculté des lettres de Poil
rue de Grenelle, 59, à Paris.
1864 — Lnsson, professeur honoraire de physique du lycée de La Rochelle.
1874 — Lyon (G.)» maître de conférences de philosophie à l'École Nor
prof, de psychologie à l'Ecole de Fontenayaux-Roses, boulevard
Germain, 239.
$873 — Hnbllleau, correspondant de l'Académie des sciences morales et
* tiques» chargé de conférences à la Faculté de droit, directeur du M
social, rue Lescases, 5.
1884 — Macé (Alcide), mettre de conférences de littérature latine à la Faculté
lettres, rue Saint- Elélier, 80, à Rennes, S. P.
1868 — Macé de Léplnay (Auguste), professeur de mathématiques spéciales
lycée Henri IV et prof, au lycée Racine, rue Claude- Bernard, 63, 8.
1872 — Hacé de Léplnay (Jules), prof, de physique a la Faculté des s
de Marseille, S. P.
1884 — Magron, professeur de rhétorique an lycée de Nancy.
1892 — Halge, agrégé des sciences naturelles, préparateur de botanique à U Si
bonne.
1864 — Maillard, professeur de mathématiques pures à la Faculté des
de Poitiers, S. P.
1895 — nlaltre, agrégé de philosophie, boursier de voyage de l'Université de
(Tour du Monde).
1856 — ataltrot, prof. hon. de mathém. du lycée Saint-Louis, rue des Écoles
1879 — Malavlalle, maître de conférences de géographie à la Faculté des le
de Montpellier.
1883 — Hàle, professeur de rhétorique au lycée I.akanal, S. P.
r
DE 1/ ÉCOLE NORMALE 243
Promotioos.
JS89 — Malherbe, avocat à la Cour d'appel, adjoint au maire, boulevard Se vi-
gne, 7, à Rennes, 8. P.
1187 — Maluskl , professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue Vendôme,
74, à Lyon, S. P.
jttfô — Maneuvrler (Edouard), agrégé de philosophie, secrétaire général de la
Société de la Vieille-Montagne (Belgique), rue Richer, 19, à Paris.
1369 — Manenirrler (Georges), agrégé, doct. es sciences, direct, adjoint du laborat.
de recherches physiq. à la Sorbonne, rue Monsieur-le- Prince, 26, S. P.
pS72 — Hangeot, ancien prof, de mathém. spéc. au lycée de Troyes, en congé,
8. P.
|894 — Ma» toux, agrégé d'histoire et de géographie, Passmore Edwards
Seulement Tavistock place, Loodon W. G.
1872 — Mantrand, professeur honoraire de mathématiques au lycée Condorcet,
| rue Nouvelle, 11.
1843 — Manuel, inspecteur général de renseignement secondaire, rue Mignard, 11,
à Paris-Passy, 8. P.
|872 — Marchai (Pol), professeur de rhétorique au lycée de Bar-le-Duc.
173 — Marchai (Jean-Baptiste), profes. de mathématiques au lycée Saint-Louis,
1872 — Marchand, professeur de mathématiques au lycée de Versailles.
$46 — Marcon (Léopold), professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-
Grand, rue du Four, 6.
Marcon (Georges), professeur de cinquième au lycée Condorcet, rue du
Rocher, 84.
- Marco urt, professeur de rhétorique au collège Rollin.
Margot te t, recteur de 1* Académie de Lille, 8. P.
• Hargnet, professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-le-Grand,
rue Cochin, 4.
> Mari joii, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nîmes.
Marion (J.-A.), inspect. honor. d'Académie, à Saint- Jean -du-Gard (Gard).
■ Marion (Marcel), professeur adjoint d'histoire moderne à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
• Maroiler, docteur es sciences naturelles et en médecine, délégué à l'Institut
Pasteur de Lille,, rue Jules de Vicq, 22, à Fives-Lille.
• Maroger, ancien élève de la section de mathématiques.
- Marotte (A.), professeur honoraire de quatrième du lycée Condorcet, rue
Saint-Florentin 8, 8. P.
- Marotte (F.), agrégé de mathématiques, doct. es sciences, boursier d'études.
■ Marsan, maître de conférences de langue et littérature latines à la Faculté
des lettres de Toulouse.
■ Martel, professeur de quatrième au lycée Carnot, rue Bausset, 22. v
- Martha (Jules), professeur d'éloquence latine à la Sorbonne, rue de Ba-
gneux, 16, 8. P.
ffâ — Martin (Fr.), profes. de philosophie au lycée, rue des "Wetz, 3, à Douai.
IttS — Martine, professeur d'histoire au lycée Condorcet.
Rft — Martlncnchc, professeur de seconde au lycée de Nîmes.
PR — Martinet, prof, de mathématiques au Prytanée militaire de La Flèche.
f85* — Maseart (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur de physique
L
*2U ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
au Collège de France, directeur du Bureau central météorologique, rue de
l'Université, 176, S. P.
f891 — Maacarl (J.), docteur es sciences mathématiques, boulevard Raspail, ÎI2.
1&65 — Maspero, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, pro-
fesseur de philologie et archéologie égyptiennes au Collège de France,
directeur du musée de Boulacq, avenue de l'Observatoire, 24, S. P.
1S65 — Masque! 1er, directeur des études à l'École Lacordaire, rue de Passy, U.
1&90 — Masaebleau, professeur d'histoire au lycée de Rennes.
1894 — MasMOultor, agrégé-préparateur de minéralogie à l'École Normale.
1847 — Masure, inspecteur honoraire d'académie, rue de la Paix, 5, à Orléans.
1857 — Mathé, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Mont-de-Kiarsan.
1848 — Mathct, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Lyon, à Neu-
vic-sur-Isle (Dordogne), S. P.
1870 — Mathieu (P.), prof, de mathématiques spéciales au lycée Louis-Ie-Grand.
1890 — Mathieu (H.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Grenoble.
1891 — Mathieu (J.), professeur de mathématiques au collège d'Épinal.
1894 — Mathiez, professeur d'histoire au lycée de Moctauban.
1886 — Matignon, maître de conférences de chimie minérale à la Sorbonne,
professeur suppléant au Collège de France.
1885 — Matruehot, maître de conférences de botanique à la Sorbonne, rue La
Verrier, 18, S. P.
1890 — Mauraln, professeur de physique au lycée de Lorient.
1877 — Mauxlon, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Poitiers.
1880 — Mayer, professeur de rhétorique au lycée Carnot, rue Miromesnil, 18.
1869 — Mazeran, professeur de cinquième au collège Rollin.
1852 — Méalln, proviseur honoraire du lycée de Nancy, rue de la Chappe, tt»
à Bourges.
1886 — Mélinand, professeur de philosophie au lycée de Poitiers.
1878 — Mellerio, professeur de cinquième au lycée Janson, rue de la Tour, 79.
1856 — Metller, inspecteur honoraire d'Académie, rue Saint-Dizier, 138, à Nancy.
1894 — Mendel, agrégé des lettres, membre de l'École française d'Athènes.
1832 — Ménétrel, inspecteur honoraire d'Académie, à Périgueux.
1854 — Méray, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences dt
Dijon, S. P.
1882 — Mercier (Louis-Auguste), professeur de mathématiques au lycée de Laval
1S83 — Mercier (C.-P.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature s
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Nantes.
1887 — Mérleuac, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Besançoa-
1867 — Mérimée, doyen et professeur de laugue et littérature espagnoles à «
Faculté des lettres, rue Roquelaine, 13, à Toulouse.
1896 — Meriaod, élève de la section de littérature.
1863 — Merlin, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, rue Dalayrac,
18, à Fontenaysous-Bois.
1882 — Mealin, prof, de physique à la Faculté des sciences de Montpellier, S. P*
1887 — Mesnil, agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef de labo-
ratoire à l'Institut Pasteur, rue de Vaugirard, 217, S. P.
1874 — Meapié, prof, de langues- et littératures étrang. à l'École des lettres d'Alger,
1894 — Meynler, professeur de physique au collège de Nogent-le-Rotrou.
.1
J
DB L'KCOLB NORMALE 24 S
Promotions.
1845 — Mérières (A.)) membre de l'Académie française, professeur honoraire,
de littérature étrangère de la Sorbonne, député de Meurthe-et-Moselle,
boulevard Saint-Michel, 57, S. P.
1890 — nichant, ancien professeur de rhétorique au lycée de Moulins, en cotigé»
professeur à l'Université de Fribourg (Suisse), S. P.
1873 — Michel (Auguste), professeur d'histoire naturelle au collège Stanislas, S. P.
1877 — Michel (Henry), agrégé de philosophie chargé d'un cours d'histoire des doc-
trines politiques à la Sorbonne, rue Jouiïroy, 79, S. P.
1880 — Michel (K.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature française*
à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Chambéry.
1895 — Michel (Ch.)> agrégé de mathématique, boursier d'études, rue Charlet, 11.
1884 — Mlehon, agrégé des lettres, attaché payé au Musée du Louvre, rue du
Bac, 100. 8. P.
[1878 — MUhand, professeur de mathématiques spéciales au lycée/en congé ; docteur
es lettres, professeur suppléant de philosophie à la Faculté des lettres-
de Montpellier,
1864 — Millot (L.-A.)i professeur de mathématiques au lycée de Bourges.
1)886 — Millot (L.-L.-E.), professeur de mathématiques au lycée de Toulon.
1892 — Mineur, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
1883 — Mlraian, ancien professeur de mathématiques au lycée de Reims, député
de la Marne, avenue Victor-Hugo, 7.
1861 — Moireau, agrégé des lettres, homme de lettres, rue de Vaugirard, 35.
188 — Molhert, professeur de cinquième au lycée de Dijon.
1862 — Mollaier, professeur d'histoire de la France méridionale à la Faculté
des lettres de Toulouse.
11845 — Molliurd (L.), agrégé de grammaire, ancien préfet des études au collège
Sainte-Barbe, rue de l'Odéon, 10, 8. P.
1888 — Molllard (M.), agrégé des sciences naturelles, docteur ès-sciences, chef
des travaux pratiques au laboratoire physiologique de la Sorbonne, S. P.
1878 — Monceaux, professeur de rhétorique au lycée Henri IV.
1848 — loneoort, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue des
Fraises, 5, à Nantes, S. P.
1)893 — Mondain, ancien élève de la section de physique, directeur de l'École du
Palais, à Tananarive, S. P.
1834 — Mondot, vice-recteur bon. de la Corse, Grande-Rue, 16, à Castres, 8. P.
|t872 — Monln, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Alfred-Stevens, 2.
1862 — Mono* (G.), membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
président de la Section des sciences historiques et philologiques à l'École-
des Hautes- Études, maître de conférences d'histoire du moyen âge et
moderne, à l'École Normale, rue du Parc-de-Clagny, 18 bis, à Ver-
sailles, S. P.
1879 — Monod (A.), prof, de sixième au lycée Montaigne, bouL Saint'Michel, 57-
1196 — Maaod (Albert), élève de la section de littérature.
1874 — Montargls, professeur de philosophie au lycée de Troyes, eu congé.
1894 — Montai, professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue des Grandes?
Écoles, 17, à Poitiers.
HSt — aVojetigny (E.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri IV, rue
Simon, 4, à Ablon (Seiue- et-Oise).
L
!
246 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1887 — Moog* professeur de seconde au lycée de Reims.
1881 — Morand, professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand.
1887 — Moreao, professeur de physique a la Faculté des sciences, avenue de la
Gare, 49, a Rennes.
1878 — Moreaa-Nélaton, rue du Faubourg. Saint-Honoré, 73 bis, S. P.
1860 — Morel (G.), inspecteur général de l'enseignement secondaire, boulevard
Saint-Germain, 26, 8. P.
1893 — Morel (Maurice), professeur de seconde au lycée de Saint-Étienne.
1835 — Morey, a Tournan (Seine-et-Marne).
1878 — MorfUot, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Grenoble.
1856 — Mosaot, professeur de rhétorique au lycée Condorcet.
1892 — Mon thon, professeur de mathématiques au lycée de Moulins.
1890 — Mouton (H.), agrégé, préparateur de botanique à l'École Normale.
1895 — Moret, ancien élève de la section d'histoire, place de La Borde, 12.
1894 — TVadaad, professeur.de rhétorique au lycée de Cahors.
1895 — Navarre, professeur de rhétorique au lycée de Lorient.
1876 — Nebont, professeur de seconde au lycée de Rouen.
1880 — IVepvea, professeur de mathématiques au lycée de Limoges.
1861 — Neyreneof, professeur de physique à la Faculté des sciences de Caen.
1880 — Nleol, prof, de mathématiques au lycée Janson, rue de la Tour, 11, S. P.
1867 — IViebylowskl, professeur de mathématiques au lycée de La Rochelle.
1865 — IViewenglowskl, inspecteur d'académie a Paris, rue de l'Arbalète, 3?.
1865 — Noguès, professeur de mathématiques spéciales au lycée Janson.
1858 — Nolcn, recteur honoraire, rue du Débarcadère, Ibis* à Paris, S. P.
1884 — IVollet, professeur de seconde au lycée Louis-le-Grond, rue de Lille, 57.
1850 — Nonfl, professeur honoraire de physique du lycée de Vendôme.
1880 — IVongaret, proviseur du lycée de Cherbourg.
1888 — Nouvel, professeur d'histoire au lycée de Chartres.
1896 — Obriot, élève de la section de mathématiques.
1876 — Offret (A..), professeur de minéralogie à la Faculté des sciences, chemia
des Pins, 53, villa Sans-Souci, à Lyon.
1862 — Olivier, proviseur du lycée de Nice.
1885 — Oude, professeur de mathématiques au lycée de Clermont, S- P.
1884 — Oudot, professeur de mathématiques au lycée, rue du Trech, 43, à Tulle.
1893 — Ozil, professeur.de mathématiques au collège de Boue.
1872 — ; Paeant, professeur de philosophie au lycée Charlemagne, rue Guy-de-la-
Brosse, 5.
1883 — Padé, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences
de Lille.
1885 — Padowaal, professeur de rhétorique au lycée de Nice.
1886 — Pages, professeur d'histoire au lycée Voltaire. !
1883 — Palnlevé, maître de conférences de géométrie descriptive et de calcul dif- :
férentiel et intégral à l'École Normale, rue de Rennes, 99.
J
t
DK L'ÉCOLE NORMALE 247
1887 — Paoll, agrégé de mathématiques, ancien professeur de l'Université, rae de
Grenelle, 165.
1880 — Paaeller, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Orléans.
1890 — Paquet, professeur d'histoire au lycée, avenue Vauban, 5, à Toulon.
1881 — Paraf, profes. adjoint de mathém. à la Faculté des sciences de Toulouse.
1881 — Parigot, prof, de rhétorique au lycée Condorcet, avenue de Villiers, 88.
1879 — Pari* (Pierre), professeur d'archéologie et d'histoire de l'art a la Faculté
des lettres et directeur de l'École des Beaux- Arts de Bordeaux.
1875 — Parmenttor, professeur de chimie à la Faculté des sciences et directeur
de la station agronomique de Clermont.
1890 — Parodi, professeur de philosophie au lycée do Limoges.
18M — Parpalse, professeur de mathématiques au lycée de Vanvcs.
1883 — Partarler, professeur de cinquième au lycée du Havre.
1842 -*- Passerait, professeur honoraire de seconde du lycée de Tours, rue Gus-
tave-Courbet, 32, à Paris.
1865 — Patenôtre, ambassadeur de France à Madrid, 8. P.
1894 — Patte, professeur de physique au collège de Ch&teaudun.
1882 — Péchard, directeur adjoint du laboratoire de l'École Normale, chargé de
cours de chimie à la Sorbonne, professeur de chimie à l'École de Fon-
tenay-aux-Roses, S. P.
18£» — Péguy, boursier d'études à la Sorbonne, rue de l'Estrapade, 7.
1865 — - Pela, professeur de mathématiques au lycée Henri IV.
1870 — Pelae, professeur de quatrième au lycée Condorcet.
1882 — Péltssler, professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire d'histoire
à la Faculté des lettres, boulev. Jeu-de-Paume, 33, à Montpellier, 8. P.
1870 — Pellat, professeur adjoint de physique générale à la Sorbonne, professeur
à la maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, avenue de l'Obser-
vatoire, 3.
1862 — Pellerln, agrégé, ancien professeur de physique à l'École de médecine de
Nantes, 8. P.
1868 — Pelle t, doyen honoraire et professeur de mathématiques pures à la- Faculté
des sciences, rue Pascal, 30, à Clermont, 8. P.
1870 — Pelllawon, ancien inspecteur d'académie à Périgueux, rue Censier, 41,
à Paris.
1863 — Penjoa, professeur de philosophie a la Faculté des lettres de Lille, rue
du Bloc, 10, à Douai.
1892 — Péay, professeur de physique au collège de Saint- Mihiel.
1881 — Peraté, egrégé des lettres, conservateur-adjoint du Musée national de
Versailles, 8. P.
1887 — Perchot, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, astronome ad-
joint à l'observatoire de Paris, avenue d'Orléans, 12.
1881 *— Perdrix, professeur adjoint de chimie è la Faculté des sciences de Mar-
seille, S. P.
1890 — Perdrlzet, agrégé des lettres, ancien membre de l'École française d'A~
thènes, en mission à l'étranger.
1881 — Pérès, professeur de philosophie au lycée de Grenoble, chargé d'un cours
de science de l'Éducation à la Faculté des lettres.
1894 — Pérez (F.), élève de quatrième année à l'École.
1895 — - Pérez (Charles), agrégé préparateur de zoologie à l'École Normale.
L
H
21 & ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1876 — Ferler, professeur de mathématiques eu lycée Condorcst.
1815 — Permet, élève de la section de littérature.
1857 — Mrs* (P.), inspecteur d'académie à Bvreux.
1817 — Pwrand (S. É. le cardinal), agrégé d'histoire, membre de l'Académie
française, évoque d'Autan, 8. P.
1888 — Perreau (F.), maître de conférences de physique à la Faculté des
sciences de Nancy, 8. P.
1843 — Perroms, membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
iospect. général honor. de l'enseig. secondaire, profess. honor. d'histoire et
de littérature de l'École Polytechnique, rue Vineuse, 21, Paris-Passy, S. P.
1864 — Perrler (E.), membre de l'Académie des sciences, profes.-administratettr
de zoologie du Muséum, directeur d'études à l'École des Hautes-Éludes,
rue Gay-Lussac, 28, S. P.
1882 — Perrier (R.), maître de conférences de zoologie à la Sorbonne, boultvird
Montparnasse, 84.
1881 — Perrisi (J.-B.), ohargé d'un cours de chimie physique à la Sorbonne, me
Rousselet, 37.
1882 — Perrisi (G.)» professeur de mathématiques au lycée de Bordeaux, 8. P.
1851 — Perrot (G.J, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, prof.
d'archéologie à la Sorbonne, en congé, directeur de l'École Normale, S. P.
1857 — Perroml, recteur de l'académie de Toulouse.
1840 — Pessoaneaux (E.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri 1Y,
rue Bonaparte, 80.
1822 — PesseMeaiia (R.), professeur de quatrième au lycée Henri IV.
1881 — Petit (A.), professeur d'histoire au lycée Janson, rue Poirson, 12.
1888 — Pesât (P.), professeur de chimie agricole et directeur du laboratoire de
brasserie à la Faculté des sciences de Nancy.
MO — Petit de JuUerille, professeur de littérature française du moyen âge
à la Sorbonne, rue Éblé, 6.
1888 — Petitdidler, professeur de seconde au lycée de Roanne, S. P.
1887 — PetlteM, professeur de physique au lycée et de chimie à 1 École de mé-
decine de Nantes.
1881 — Pelltjesm, professeur de quatrième au lycée Buffon, rue Ernest-Renan, &
1870 — Petot, proies, de mécanique rationnelle à la Faculté des sciences de Lille.
1880 — PétrovHefa, professeur à la Faculté des sciences, 36, Kossautch- Venac, à
Belgrade (Serbie).
1878 — Pflster, professeur d'histoire de l'Est de la France à la Faculté des lettres
de Nancy.
1840 — Philibert (H.)f professeur honoraire de philosophie de la Faculté des
lettres d'Aix.
1869 — Philibert (A.), professeur de philosophie au lycée de Clermont, en congé,
à Valréas (Vaucluse).
1890 — Phtllpot, agrégé de grammaire, professeur de littérature romane à l'Uni-
versité de Lund (Suède).
1874 — Picard (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur d'analyse
supérieure et d'algèbre supérieure à la Sorbonne, professeur de nées*
nique rationnelle à l'École Centrale, rue Soufflot, 13, 8. P.
1879 — Picard (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Victor-Hugo, 140»
à Tours.
i
J
r
DK L'ÉCOLB NORMA&B 24t
Promotions.
1879 — Picard (L.X professeur de seconde eu lycée Condorcet, rue de Saint-
Pétersbourg, 22.
1883 — Plcart (Luc), professeur adjoint, chargé du cours d'astronomie a la
Faculté des sciences de Lille.
1864 — Plchon (Ad.), professeur de rhétorique au lycée Gharlemagne, me Notre-
Dame-des- Champs, 44.
1888 — Piehoa (R.), professeur de rhétorique au lycée, avenue de Paris, 30, i
Versailles.
1866 — Piéfon, inspecteur général de l'enseignement secondaire, me d'Aasas, 50 .
1868 — Pierre, inspecteur d'académie, directeur de renseignement primaire du
Nord, rue d'Antin, 35, à Lille.
1881 — • PigeoM, professeur adjoint de chimie à la FaouHé des soieneee et profes-
seur à racole de médecine, rue Millotel, 3, à Dijon, 8. P.
1862 — Pingand (L.), correspondant de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, proies, d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon, 8. P.
1890 — Piagaud (A.), agrégé d'histoire, attaché au Ministère des Affaires étran-
gères, rue Gay-Lussac, 40.
1879 — Plonehon, professeur de physique à la Faculté des sciences et à l'École
de médecine de Grenoble.
1873 — Piquet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis*
1882 — Plésent, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux.
1861 — Pluzanskl , proviseur du lycée de Besançon.
1883 — Polncaré, chargé d'un cours de physique à la Sorbonne, professeur de
physique à l'École Normale de Sèvres, rue d'Assas, 17.
1837 — Poinsignoa, inspecteur honoraire d'académie, rue Garinet, 1, à Chftlons-
sur- Marne.
1854 — - Poiré, professeur honoraire de physique du lycée Condorcet, boulevard
des Batignolles, 84.
1872 — Poirier, doyen et professeur de zoologie à la Faculté des sciences de
Clermont, S. P.
1894 — Polrot, Uuiversetets lektos Brunnsparken, 10, HeWingfors (Finlandô).
1860 — Porehoa, professeur de mathématiques au lycée de Versailles.
1847 — Postelle, proviseur honoraire, boulevard du Lycée, 36, à Vanves.
188S — Poitevin, prépar. de micrubie appliquée à l'Iu&titut Pasteur, rue Dutot, 25.
1874 — Pottler, conservateur adjoint au Musée et professeur suppléant à l'École
du Louvre; prof, suppléant à l'École des Beaux- Arts, rue Beethoven, 4.
à Passy, 8. P.
1861 — Poujade, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
1846 — Poysurd, prof. hon. de rhétorique du lycée Henri IV, rue de Tournon, 14.
1893 — Pradiae», professeur suppléant de philosophie au lycée de Belfort.
1870 — Pressoir, professeur de seconde au lycée Louia-le-Grend, rue Denfert-
Rochereau, 21 •
1878 — JPrlesa, professeur de sciences naturelles su lycée Henri IV, boulevard
Seiot- Germain, 135.
1856 — Prolongeas, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée
d'Angoulême, rue Tùreane, 104, à Bordeaux.
1853 — Pmvost, inspecteur générai de renseignement secondaire, rue de la
Tour, 11, a PasBy, 8. P.
220 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotion».
1878 — Pueeh, maître de confér. de langue et littérature grecques a la Sorbonne.
1875 — Pulseam (P.), astronome adjoint i l'Observatoire, professeur adjoint de
mécanique a la Sorbonne, rue Le Verrier, 2, 8. P.
1860 — Pu Jet, prof, de mathématiques pures a la Faculté des sciences de Rennes.
1883 — Pu m la, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1848 — Qnlaot, profes. honoraire de seconde du lycée Condorcet, rue de Paris, 1,
à Nice.
1883 — Qulqnet, actuaire de la compagnie d'assurances sur la vie la Nûtiouûlt,
boulevard Saint-Germain, 92.
1873 — Rabaltot, agrégé de grammaire, chef d'institution a Angoulême, S. P.
1875 — Raband, professeur de seconde au lycée Charlemagne, rue des Feuillan-
tines, 10. S. P.
1866 — RaWer, directeur de l'enseignement secondaire, au Ministère de l'Instruction
publique, rue de Fleuras, 27.
1864 — Raby, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis, rot
du Vertgalant, 11, a Moulins.
1881 — Raulet, professeur d'histoire ancienne à la Faculté des lettres, rue de
Cheveni8, 9 bis, a Bordeaux, S. P.
1879 — Raty, 'chargé de cours à la Sorbonne, maître de conférences d'analyse
à l'École Normale, rue Nicole, 7, S. P.
1893 — Rageât, professeur de philosophie au lycée d'Or an.
1857 — Rolageard, professeur honoraire de physique du lycée de Niort, rue de
Paimbeuf, 17, a Pornic (Loire-Inférieure).
18G1 — R&mbaad, sénateur, membre de 1* Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne, ancien
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, rue d'Assas, 76,
8. P.
1881 — Ranh, professeur de philosophie a la Faculté des lettres de Toulouse.
1886 — RaveatB, préparateur de physique à la Sorbonne, rue des Écoles, "5.
1885 — Ruvenean, professeur d'histoire au collège Stanislas, S. P.
1890 — Ray, (Julien), maître de conférences debotanique a la Faculté des sciences
quai Claude-Bernard, 32, à Lyon.
1896 — Rayaand, élève de la section des langues vivantes.
1839 — Rayée (G.), correspondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Ob-
servatoire, doyen honoraire et professeur d'astronomie physique à la Faculté
des sciences de Bordeaux, à Floirac, près Bordeaux.
1877 — Rébelllan, agrégé, docteur es lettres, bibliothécaire adjoint de l'Institut,
chargé de cours de littérature française à l'École de Saint-Cloud, quai
Conti, 23, 8. P.
1861 — Rebière), professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis*
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint -Cyr, boulevard
Arago, 112.
1875 — RebuaTel, professeur de mathématiques au lycée de Nice.
1881 — Reeonra, doyen et professeur de chimie de la Faculté des sciences.
directeur de la station agronomique de Dijon.
189) — Régaa, professeur de rhétorique au lycée de Saint-Quentin.
r
DE L'ÉCOLE NORMALE îii
Promotion?.
1866 — Régismaatet, inspecteur d'académie à Aix, S. P.
1876 — Relaaeh (S.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, con-
servateur adjoint au Musée de Saint-Germain, rue de Lisbonne, 38, à
Paris, S. P.
1873 — Rémond (Th.), inspecteur d'académie à Troyes.
1875 — Bémoad (IL), inspecteur d'académie à Périgueux.
1855 — Réaay, professeur honoraire de seconde du lycée du Havre.
1866 — Renan, astronome adjoint à l'Observatoire, rue Soûl Ilot, 19, à Paris.
1894 — Renaud, professeur de physique au collège de Verdun.
1895 — Renault, ancien élève de la section de philosophie, rue Lécluee, 6.
1884 — Renan x, agrégé de mathématiques, astronome adjoiut à l'Observatoire
de Bouzaréah, près d'Alger.
1886 — Rend, maître de conférences de philologie classique à la Faculté des lettres
de Besançon,
1847 — Répelln, professeur honoraire de philosophie du lycée, 1, rue du Jar din-
des-Plan tes, 1, à Lyon.
1839 — Révllloat, professeur honoraire de littérature française de la Faculté des
lettres, rue Aiguillerie, 51, a Montpellier.
1867 — Revoll, professeur de mathématiques au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Chambéry.
1895 — Rey (Joseph), élève de la section d'histoire naturelle.
1890 — Reynaud, élève de la section de langues vivantes.
1880 — Reynler, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue Notre-Dame-
des-Champs, 27.
1845 — Rlbert, ancien préfet, avenue de la Défense, 17, h Puteaux (Seine).
1862 — Rlbot, professeur de psychologie expérimentale et comparée au Collège de
France, directeur de la Revue philosophique, rue des Écoles, 25, S. P.
1833 — Rlbonl, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée Louis-
le-Grand, avenue de Picardie, 30, à Versailles, S. P.
!866 — - Richard (A.-L.), professeur de mathématiques au lycée Charlemagne,
rue du Cardinal- Lemoine, 12.
1880 — Richard (Gaston), professeur de philosophie au lycée du Havre.
!884 — RIehard (J.-A.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de Tours.
1891 — - RIehard (K.), profes. de mathématiques au lycée de Caen.
1883 — Rlemann, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
Louis-le-Grand, rue Boulard, 35.
1882 — Rlgont, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1870 — Rlnn, professeur de troisième au lycée Condorcet, rueRodier, 59.
1873 — Rlqnler, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences de
Caen , 8. P.
1857 — - Rittler, professeur honoraire de langues anciennes du collège Rollin, avenue
de la République, 23 bit, à Villemomble (Seine).
1884 — RI valu, agrégé, docteur es sciences, professeur de chimie au collège
Chaptal, rue Touillier, 6.
1875 — Rivière, professeur de physique au lycée Saint-Louis, 9. P.
1876 — Robert (P.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue de Turin, 11.
1878 — Robert (Edouard), censeur des études au lycée d'Alger.
1887 — Rcb_rt (Abel), professeur de rhétorique au lycée de Troyes.
2i2 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1858 — Robin, directeur de l'Éducation intégrale, poste restante à Aukland (Nou-
velle-Zélande^, 8. P.
1888 — loche, professeur de rhétorique au lycée de Houeo.
1862 — Roehcrolles, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, rue de
Fleurus, 2, S. P.
1896 — Roeqaemont, élève de la section de mathématiques.
1879 — Rodier, professeur de sciences naturelles au lycée, en congé, directeur du
jardin botanique de Bordeaux.
1885 — Rolland (Etienne), professeur de physique au lycée de Pau.
1886 — Rolland (Romain), chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art à
l'École Normale, rue Notre-Dame-des-Charaps, 76.
1887 — Rolland (Paul), professeur de rhétorique uu lycée de Brest.
1882 — Rondeau, professeur de mathématiques au lycée de Chftteauroux.
1883 — r Rooa, professeur de sciences naturelles au lycée de Digne.
1867 — Roque» (Maurice), prof, de troisième au lycée Condorcet, rue Clapeyron,*.
1894 — Roques (Mario), agrégé de grammaire, pensionnaire de la Fondation
Thiers, rond-point Bugeaud, 5.
1890 — Roseaihul, professeur d'histoire au lycée de Dijon.
1880 — ■ Rossignol, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
1867 — Rouard, professeur de quatrième au lycée de Toulouse.
1885 — Ronger, professeur d'histoire, en congé, à La Chartre (Sarthe).
1890 — Rougier (A.), professeur d'histoire au lycée d'Aix.
1875 — Rousseaux, professeur de physique au lycée du Havre.
1896 — Roussel, élève de la section de philosophie.
1857 — Roasselln, professeur honoraire de mathématiques du lycée Condorcet,
boulevard Hoche, 10, à Villeneuve-sur- Yonne.
1891 — Rousselle, professeur de troisième au lycée de Nevers.
1867 — Rousse t, prof, de mathématiques au lycée Saint- Louis, rue des Écoles, 20.
1887 — Roussoi, professeur de rhétorique au lycée de Caen.
1894 — Roustau, professeur délégué de philosophie au lycée Saint-Louis, rue Le
Goff, 7.
1853 — Roiutel, professeur honoraire de physique du lycée de Pau.
1892 — Rouyer, professeur de mathématiques élémentaires supérieures su lycée
d'Alger.
1877 — Roy, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Dijon.
1854 — Royer, doyen et professeur de littérature latine à la Faculté des lettres de
Dijon.
1853 — Ri» jet (Ch.), professeur honoraire du lycée de Montpellier, rue Saint-
Joseph, 22, à Grenoble.
1893 — Roset, agrégé de grammaire, rue Gay-Lussac, 66.
1892 — Rudler, professeur de rhétorique au lycée. de Saint- Etienne.
1889 — Ruysaea, professeur wde philosophie su lycée, avenue du Mail, 2}} à
La Rochelle, S. P.
1661 — Sabatler (Th.), professeur de physique au lycée de Carcassonne.
1874 — Sabatler (P.), professeur de chimie à la Faculté des sciences de Tou-
louse, S. P; '
DE l'école normale 323
Promotions.
1887 — Saeerdote, agrégé, professeur de physique au collège Sainte-Barbe, bou-
levard Saint-Michel, 97, en congé.
1890 — Sagnae (G.), agrégé, préparateur de physique au laboratoire d'enseigne-
ment de la Sorbonne, rue Paillet, 4, S» P.
1891 — Sagnae (P.), agrégé d'histoire, docteur es lettres, rue Paillet, I, S. P.
1852 — Saint-Loup, doyen honoraire, professeur de mécanique rationnelle à la
Faculté des sciences de Besançon.
1882 — Salle», profes. de cinquième au lycée Janson, rue Bugeaud, 9.
1878 — Salontte» (Ch.). prof, de rhétorique au lycée Condorcet. rue SoufHot, 9.
1880 — Salomon (H.), prof d'histoire au lycée Henri IV, boulevard Raspail,28t
(place Denfert-Rochereau).
1848 — Sarcey, agrégé des lettres, homme de lettres, rue de Douai, 59, S. P.
1858 — Sarradln, professeur de seconde au lycée, rue Montbauron, 19, à Ver-
sailles, S. P.
1894 — Sarrleu, professeur de philosophie au collège de Morts in (Manche).
1893 — Sa r thon, professeur de troisième au lycée de Toulouse.
1887 — S au s* la©, professeur de physique au lycée de Saint' Pierre (Martinique).
1878 — Sautreaux (L.), professeur de philosophie au lycée de Lyon, en congé,
S. P.
1881 — Sautreaux (C.), professeur de mathématiques au lycée de Grenoble, S.P.
1873 — Sauvage, prof, de mathém. pures à la Faculté des sciences de Marseille.
1882 — Sehlesaer, professeur de mathématiques au lycée Condorcet.
1888 — Sennelder, professeur de seconde au lycée de Toulouse.
1872 — Séaillee, professeur de philosophie à la Sorbonne, rue Lauriston, 25.
1856 — Second (E.) professeur honoraire de philosophie du collège Stanislas, rue
Meyerbeer, 15. à Nice.
1892 — Segoud (J.), professeur de philosophie au lycée de Carcassonne.
1843 — Seguin, recteur honoraire, rue Ballu, 1, à Paris.
1874 — Se ig no ©os, professeur suppléant d'histoire moderne à la Sorbonne, rue de
rOdéon, 15.
1858 — Séllgtuann, agrégé des lettres, recev. des fiuances à Paris, rue Franklin, 4.
1887 — $elve«, professeur de rhétorique au lycée d'Air en.
1870 — Sentis, professeur de physique au lycée de Grenoble, S. P.
1847 — Serré -Gulno, anc. examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-
Cyr, prof. hon. de physique de l'École Normale de Sèvres, rue du Bac, 114.
1894 — Sevré, agrégé de lettres, membre de l'École française d'Athènes, rue
Saint-Charles, 135, à Paris, S. P.
1890 — Sltouet, professeur de mathématiques au lycée de Montpellier.
1893 — Slntland, ancien pensionnaire de la fondation Thiers, rue Le Goff, 7.
1867 — Sinon (Paul), ancien professeur de mathématiques au collège Stanislas,
en congé.
W84 — Sfaeon (Julien), professeur de quatrième au lycée de Chartres. >
1887 — Slaaoa (Louis), docteur es sciences, préparateur-chef de chimie à la Sor-
bonne, rue Vauquelio, 15.
1882 — Simonin, ancien professeur de mathématiques au lycée de Vendante,
astronome a l'Observatoire de Nice, S. P.
1882 — Shnefe, professeur de rhétorique au lycée de Laval, S. P.
L
224
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1849 — Sir ©dot, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
honoraire de zoologie de la Faculté des sciences de Rennes.
1885 — Slrvea, agrégé des lettres, professeur de rhétorique à l'École alsacienne,
rue Denfert-Rocheraau,21.
1860 — Sir vent, professeur de physique au lycée Saint-Louis.
1847 — Sefihnée, prof. non. de lettres du lycée Henri IV, rue de la Michodière, 7.
1886 — Soudée, professeur de mathématiques au lycée de Valenciennes.
1868 — Souque*, proviseur du lycée de Gap.
1893 — Souidllle, professeur de seconde au lycée de Rochefort.
1873 — Sourira (P.), professeur de philosophie à la Faculté des lettres a Aix,
suppléant à celle de Nancy.
1875 — Souriau (M.), professeur d'histoire de la littérature et de l'art normands à
la Faculté des lettres de Caen.
1882 — Spinnler, professeur de mathématiques spéciales au lycée et professeur i
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Nantes.
1864 — Staub, proviseur du lycée Lakanal.
1859 — Stéphan, correspondant de. l'Académie des sciences, directeur de l'Obser-
vatoire et prof, d'astronomie à la Faculté des sciences de Marseille.
1848 — Sloffel, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Strasbourg,
rue des Clefs, 10, à Schlestadt (Alsace), S. P.
1851 — StouaT (P. -F.-X.), inspecteur honoraire d'académie, a Arbois.
1855 — StouaT (P.-A.), prof, honoraire de mathématiques du lycée, à Vesoul.
1882 — StouaT (A.-X.)i professeur de calcul différentiel et intégral à la Faculté
des sciences, rue de Lorraine, à Besançon, 7, S. P.
1870 — Sti-ebly, profess. de cinquième au lycée Montaigne, rue de Vaugirard, 16.
>8? 5 — Strownki (F.), professeur de cinquième au lycée Lakanal.
1891 — Strownki (S.), professeur de philosophie au lycée de Pontivy.
1886 — Suaréa, ancien élève de la 6ection d'histoire.
1856 — Subé, proviseur honoraire du lycée de Limoges, rue Guichard, 5, à Paris.]
1872 — Suer un, censeur sous-directeur des études littéraires au lycée Saim-Louù
1895 — Sueur, professeur de physique au collège de La Fère.
1886 — Surer, professeur de rhétorique au Prytanée militaire de La Flèche.
1867 — Szymanskl, inspecteur d'académie à Alger.
1896 — Talagrand, élève de la section de grammaire.
1858 — Talion, professeur honoraire de troisième au lycée, à VerteuU-siir-CharenH
(Charente), 8. P.
1838 — Tanesse, professeur honoraire de seconde du lycée d'Évreux, quai]
Valmy, 53, à Paris, S. P.
1866 — Tanne ry, sous-directeur et maître de conférences de mathématiques à
l'École Normale.
1855 — Taratle (É.), professeur honoraire de mathématiques du lycée d'Évreui.j
1889 — Taratte (F.)» professeur de mathématiques au lycée de Gap.
1837 — Trheng-Siou-Sien, licencié es -sciences mathématiques, professeur
l'arsenal de Fou-Tcbeou.
1861 — Telssier, professeur honoraire de physique du lycée de Nice.
1857 — Terrier (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorcet
r
de l'école normale 225
Proaolioas.
professeur de littérature française à l'École Normale de Sèvres» rue
d'Aumale, 10.
m — Terrier (L.), professeur de physique au lycée de Laval.
193 — Téry, professeur de philosophie au lycée de Laval.
!$f — Tessler, doyen honor. et prof, d'histoire de la Faculté des lettres de Caen.
1888 — Teste» professeur d'histoire au lycée de Poitiers,
ttfî — Texcler, professeur de rhétorique au lycée et de littérature française à
l'École préparatoire a l'enseignement supérieur de Rouen.
US — Texte, professeur de littératures comparées modernes a la Faculté des lettres
de Lyon , S. P.
1877 — - Thamln, profess. de philosophie au lycée Condorcet, suppléant d'histoire
de la philosophie moderne au Collège de France, r. Gay-Lussac, 16, S. P.
18K — Thmrand, élève de la section de grammaire.
168 — Théveoet, professeur de Faculté, directeur et professeur de mathématiques
de l'École des sciences d'Alger.
fàî — Théveaot, censeur des études au lycée de Cherbourg.
1877 — Thlaaeourt, prof, de littérature latine à la Faculté des lettres de Nancy.
Wfci — Thlebant, répétiteur au lycée Henri IV.
187} — Thlmout, professeur de physique au collège Stanislas, boulevard Mont-
parnasse, 144.
[1877 — Talrton (Ernest), professeur de rhétorique au lycée de Rennes.
B7? — Thlriou (Paul), profes. d'histoire au lycée Charlemagne, place Jussieu, 7.
BR — Thiry, boursier d'études à la Sorbonne.
!BG — Thomas (J.), professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Lille.
■W — Thomas (L.), prof, de physique générale et météorologie à l'École
i des sciences d'Alger.
Pô — Thoaveael, professeur de physique au lycée Gharlemagne, rue des
„ Arènes, 9, S. P.
tt*> — Thoovealn (J.), inspecteur honoraire d'académie, à Nancy.
Rfi — Thooveres, maître de conférences de philosophie à la Faculté des lettres
de Toulouse.
jfe& — TayhaMt, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, r. Legendre, 92.
1880 — Tissler, professeur de physique au lycée Voltaire.
3 — Tlvler, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besançon, rue d'Ha-
vernas, 9, à Amiens, S. P.
[MB — Touren, agrégé de physique, rue Gay-Lussac, 56.
ISO — Tua rn 1er, maître de conférences de langue et littérature grecques à
I l'École Normale, rue de Tournon, 16, 9. P.
9H — Toornois, professeur de mathématiques au lycée Saint- Louis, rue du Val*
de-Grâce, 9.
ls!ê — Toarrès, professeur de mathématiques au lycée de Nîmes.
E& — Toutaln, professeur adjoint de Faculté, chargé de conférences à la première
section de l'École des Hautes-Études.
■'*& — TresTel, agrégé d'histoire, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-point
Bogeaud, 5.
188 — Tresse, prof, de mathématiques au collège Stanislas, boulevard Montpar-*
nasse, 164, S. P.
15
i
F
L
226 ASSOCIATION DBS AJtCUHS ÉLBVftS
Promotions.
1848 — Tfroost, membre de Y Académie des sciences, professeur de chimie et di-
recteur d'études à la Sorbonne, rue Bonaparte, 84» &• F.
1805 — Vaefcae, élève de quatrième à l'École Normale.
1888 — Vacher©* ( Charles) , professeui de quatrième au lycée de Tunis.
1888 — Vaeam, prof, de mathématiques au collège de Vitry-le-Frasçois (Marne).
1882 — Valès), professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1891 — VaUeam, professeur d'histoire au lycée, rue de Sisal, 4*, à Brest.
1894 — Vallette, agrégé des lettres, professeur à l'Université de Lausanne.
1880 — Valait» professeur de mathématiques au lycée de Périgueux, S. P.
1847 — Votas»», agrégé de mathématiques, docteur es sciences, doyen de la Faculté
libre des sciences,. rue Vaubecour, 14, à Lyon, S. P.
1858 — VJM^TIegjbsmB(Ph«), membre de l' Académie des sciences, proL^dmisisU
de botanique du Muséum, Yic$-Préùdêut de ÏAuQciaiio», rue Vau-
quelin, 2$> 8» P.
1891 — Vam Tie^hesn- (P.), professeur de seconde au lycée de Chartres. (
1883 — VmvAbcsj, professeur de rhétorique au lycée de Pau, S» P.
t838 — Vaaereaa, agrégé de philosophie, inspecteur général honoraire de l'ensë»,
gnement primaire, boulevard Saint-Michel, 10, St P.
1867 — VsnU, ancien professeur d'histoire au lycée Condorcet, examinais»
d'admission à l'École militaire de Seint-Cyr, rue de Rome, 69, S. P.
1893 — Vaweheret, professeur de mathématiques au lycée de Tourcoing.
1889 — VjMtfhter, professeur de physique au collège d'Armentières.
1869 — VerdlCr (Henri) , proviseur du lycée de Bordeaux»
1890 — Vendit)» (Bug.)» professeur de mathématiques au lycée de Saint*Ê tienne •<
1872 — Verdi», professeur de physique au lycée d'Alger*
1876 — Vermler, professeur de littérature ancienne à la Faculté des lettres *j
Besançon.
1889 — Versaweanrt, professeur de troisième au lycée de Nice.
1890 — Veralai, inspecteur d'académie, adjoint au Directeur général de l'i
seignement en Tunsie, 8. P.
1848 — Veealet (J.-B.), agrégé des lettres» inspecteur général honoraire de l'e*
seignement primaire, à (Géménos (Bouchss-du-Khône). 1
1884 — Vceaiot (E.)» professeur de mathématiques pures à la Faculté des science]
de Lyon. j
1885 — Vexes, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences, rue Sanbsjj
15, à Bordeaux, S. P.
1890 — Vial, professeur de rhétorique au lycée de Reims.
1848 — * Viant, professeur honoraire de mathématiques du lycée Leuis-le-Grand, rsi
de Constantine, 21, à La Flèche.
1891 — Vidal (Gaston), professeur de physique au collège d'Auxerre.
1863 — Vidal de la Blacbe, professeur de géographie à la Sorbonne, rae M
Seine, 6.
1892 — VleiUeffomd, professeur de mathématiques au lycée de Beanveis.
1893 — Vlgnal, ancien élève de la section de littérature, rue Le Goff, 5, S. P.
1893 — Vigne», professeur de mathématiques au lycée de Constantine.
1848 — VlgnoD, prof. hon. de rhétorique du lycée, quai des Célfiatins, 6, à Lyon*
i
J
DE L'ÉCOLK NORMALE 227
Promotions.
1881 — Villa**, préfet» de phyricpa a* lycée Coadomet, eu toaaé.
1894 — Villeneuve, professeur de rhétorique au lycée, place Pascal- Duprat, à
Motn^e-Marsea.
1892 — Visâtes*, agrégé, piépesateer adjoint de physique i l'École Normale.
1856 — Vftntéjonx <p.)t professeur honoraire de matuéssstiqnee spéciales du lycée
SainULee», examinateur d'aamiseion i l'École militaire de Saint-Cyr,
boulevard Saint- Germain, 139.
UM — VlniÉfnsJx.(J.), atofcem.de mathamewqnea spéciales auryeéo de Dijon.
1861 — Violle, membre de l'Académie des sciences, direeteur d'études à l'École
des Heutee-Étudee, maître oneouféraacee de physique à l'École Normale,
professeur de physique au Conservatoire des arts et métiers, boulevard
Saint-Michel, », S. a?.
1881 — Vfteej», pveseaseur de seconde au lycée de Lyon.
1853 — - Vitesse, prof, de mathématiques au lycée, me du Château, 41, à Brest.
1873 — YHetf, professeur de seissjsas physiques et naturelles au lycée de Troye*.
18S1 — - Vogt, professeur adjoint, maître de oeuféreueas de mathématiques à la
Faculté des sciences de Nancy, 8. P.
1850 — Volgt, professeur honoraire de physique du lycée de Lyon, à Géanges,
par 9nnt-Loap-de»le-Saile (Sedne-et- Loire).
18tt — Vanalei (A.), ceeeeur des étudea au lycée Buffoo.
1865 — Voisin (J.-B.), professeur de rhéterique au lycée de Versailles.
im — Vallée*, professeur de mathématiques au collège de Chartres.
1838 — Waddlngton, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
prof, honor. d'histoire de la philosophie ancienne de la Sorbonne, avenue
de Villars, 7, S. P.
i 1873 — Wahl (M.), Inspecteur général honoraire de l'Instruction publique aux co-
lonies, professeur d'histoire au lycée Coadorcet, rue de Rome, 83.
1892 — Wnlil (R.),. professeur de seconde au lycée de Monthioon, en congé, rue
* Baudin, 2, à Paris.
1873 — Wallle (V.), professeur de Faculté, professeur de langue et littérature
françaises à l'École des lettres d'Alger.
1892 — Wafeekl, ancien inspecteur général de l'Instruction publique aux colonies
i (sciences), rue Trezei, 4, S. P.
1880 — - Wallemnt, maître de conférences de géologie à l'École Normale.
1831 — Wallon (H.), sénateur inamovible, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres de
la Sorbonne, ancien Ministre de l'Instruction publique, quai Conti, 25,
S. P.
1862 — Wallon (P. -H.), agrégé de grammaire, manufacturier, route d'Éauplet, à
Rouen, S. P.
1875 — Wallon (Et.), prof, de physique au lycée Janson, rue Prony, 65, S. P.
1860 — Walta (A.), professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Bordeaux, S. P.
1805 — Walt* (R.), professeur de lettres au collège de Château-Thierry.
1884 — Wehflé (l'abbé), vicaire à Saint- Jacques-du-Haut- Pas, rue Saint-
Jacques , 252.
i
L
228 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions
1887 — Wcil (René), professeur de philosophie au lycée de Chartres.
1806 — Well (A.)» élève de la section de grammaire.
1878 — Welll (G.), professeur de mathématiques au lycée de BelforL
1883 — Welll (Gaorges), professeur d'histoire au lycée Carnot, 8. P.
1874 — ■ Welimau*, professeur de sixième au lycée Condorcet.
1888 — Wel»e, maître de conférences de physique s la Faculté des sciences de
Rennes.
1881 — Weiseh, professeur de minéralogie et géologie à la Faculté des sciences
de Poitiers, 8. P.
1894 — Weulersjse, professeur d'histoire au lycée de Toulon, boursier de voyage
de l'Université de Paris (Tour du monde).
1852 — Weseher, agrégé des lettres, ancien conservateur adjoint et ancien pro-
fesseur d'archéologie à la Bibliothèque nationale, rue Notre-Dame-des-
Champs, 27, 8. P.
1835 — Wlcuener, professeur honoraire d'histoire du lycée Louis-le- Grand, bou-
levard Saint-Michel, 147, 8. P.
1893 — Wilbols, sncien élève de la section de physique, rue Stanislas, 5.
1882 — Wogae, professeur de seconde au collège Rollin.
1848 — Wolf (Ch.), membre de l' Académie des sciences, astronome honoraire de
l'Observatoire de Paris, professeur d'astronomie physique à la Sorbonne,
rue des Feuillantines, 1, 8. P.
1887 — Wornas, agrégé de philosophie, docteur es lettres, agTégé et chargé de
cours a ls Faculté de droit de Caen, auditeur au Conseil d'État, directeur
de la Revue internationale de sociologie, rue Quincampoix, 35, à Paris,
S. P.
1860 — Yod, inspecteur d'académie à Montpellier.
1891 — lf ver, professeur d'histoire au lycée de Tunis.
1894 — Yvoa, professeur de seconde au lycée d'Angouléme.
1869 — Zahn, directeur de l'École industrielle et commerciale de Luxembourg.
1808 — Zeller (B.), professeur adjoint, maître de conférences d'histoire à la Sor-
bonne, répétiteur de littérature et d'histoire à l'École polytechnique, rue
du Luxembourg, £8.
1861 — Zëvort (S.)» recteur de l'académie de Caen, S. P.
.1891 — Zimmermanii, agrégé d'histoire, avenue de Montsouris, 24.
J883 — Zyrouiskl, professeur de littérature française à la Faculté des lettres dt
Toulouse.
i
DE L ECOLE NORMALE 22«
Nombre des membres au 1er janvier 1898 1393
Membres nouveaux 34
Décédés 33 / 33
Rayés 0 \
Différence 1 . • . 1
Nombre des membres au 1er janvier 1899 1394
1
TABLEAU COMPARATIF DES COTISATIONS ANNUELLES
Au 1ar janvier 1898 et au 1er janvier 1899.
1846
1" janvier 1898.
457
1« janvier 1899.
457
1847
492
492
1848
406.....
406
1849
467
467
4850
474
474
1851
520
520
1852
562
1853
, 574
674
1854
579
579
1855
601
601
1856
609
609
1857
614
614
1858
636
636
1859
640
640
1860
647
647
1861
646
646
186*
654
654
1863
674
674
1864
679
679
1865
712
712
1866
723
723
1867
735
735
1868
747
747
1869
709
709
4 870
705
705
1871
644
641
1872
628
628
1873
634
634
4874
642
642
1875
68»
688
1876
685
685
689
1878
632
632
1879
647
647
1880
708
1881
720
720
4882
594
594
1883
483
483
4884
739
739
4885
846
846
1886
866
866
4887
854
854
4888
925
925
1889
962
962
1890
955
955
4894
947
947
4892
955
955
4893
956
956
4894
958
958
4895
939
964
4896
959
960
4897
950
957
4898
7
954
Nombre des cotisations perpétuelles au 1er janvier 1899.. 467
r
feBX'ÂGOLB NORMALE 834
LISTE DES MEMBRES
AVANT LE lor JANVIER 1898
, Promotions. Décès.
KIO.Aubert-Hix, ancien censeur des études au ^lycée Louis-
le-Grand 1855
— Bbudant, membre de l'Académie des sciences, professeur
honoraire de minéralogie de la Sorbonne, inspecteur gé-
néral des études 1850
— Bouclky, recteur honoraire 1877
— Cousin, membre de l'Académie française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, professeur honoraire
d'histoire de la philosophie de la Sorbonne, ancien
conseiller au Conseil royal de l'Université, ancien Pair
de France, ancien directeur de l'École Normale, pré-
stdeni-fondatmr de V Association , S. P 1867
— Dauln&, ancien prof, de rhétorique au lycée d'Alençon . . . 1874
— Delionàc, anc. prof, de philosophie au Prytanée militaire
de La Flèche 1868
— Faucon, inspecteur d'académie à Douai 1850
— Gaillard, inspecteur général honoraire des études. S. P. 1860
— Guillaume, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1871
— Magnier, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Poitiers 1875
— Maictnirn» ancien recteur départemental 1871
— Paulin, médecin de l'École Normale 1857
— SouLACROrx, reéteur honoraire, chef de division au Mi-
nistère de l'Instruction publique 1848
ISll.CABttiBB, imprimeur-libraire, ancien maire de Rodez... 1864
— Champanhet, vice-président honoraire du tribunal civil
de Privas 1863
— Dbcaix, anc. membre du Conseil de la Banque de France. 1882
— Dfivàs, conseiller honoraire à la Cour d'appel de Bordeaux. 1871
L
232 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1 81 I.Dubus- Champ ville, ancien professeur de mathématiques
au collège et d'hydrographie à l'École de St-Brieuc, S. P. 1868
— Dutrey, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur 1810
~- Fargeaud, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Strasbourg 18T7
— Guignault, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur honoraire
de géographie de la Sorbonne, ancien maître de con-
férences, directeur honoraire de l'Ecole Normale, membre
honorafre du Conseil de V Association, S. P 1876
— L&qubrbe, maire de Séverac-le-Château (Aveyron) 1854
— M eus y, professeur de littérature ancienne à la Faculté des
lettres de Besançon 1848
— Mézières, recteur honoraire de l'Académie de Metz 1872
— Patin, secrétaire perpétuel de l'Académie française, doyen
de la Faculté des lettres de la Sorbonne, ancien maître
de conférences à l'Ecole Normale président de l'Asso-
ciation, S. P 1876
— Pouillet, membre de l'Académie des sciences, ancien
professeur de physique à la Sorbonne et à l'École Poly-
technique, ancien directeur du Conservatoire des Arts-
et-Métiers, ancien maître de conférences à l'Ecole Nor-
male, ancien député, S. P 1868
— Rattier, inspecteur honoraire d'académie 1877
— Rougeron, juge honoraire du tribunal de lre instance de
" la Seine 1867
— Thierry (Augustin), membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres 1856
— Yiguier, inspecteur général honoraire des études, directeur
honoraire des études de l'École Normale 1867
— Villevaleix, docteur es lettres, chargé d'affaires d'Haïti. 1858
1812. Albrand aîné, adjoint au maire de Marseille 1855
— Ballard-Luzy, ancien préfet des études du collège Rollin. 1870
— Cayx, vice-recteur de l'académie de Paris 1858
— De Calonne, prof, honor. de seconde du lycée Henri IV. 1876
— Desmichels, recteur honoraire 1866
— Dubois, membre libre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien conseiller au Conseil royal de l'Uni-
versité, ancien député de la Loire-Inférieure, ancien
J
de l'école normale 233
professeur de littérature française à l'Ecole polytechnique,
directeur honoraire de l'Ecole Normale, ancien président
de f Association. ... 1874
18r2.I*ABGré, inspecteur honoraire d'académie. , 1870
— Lerebours, avocat à Rouen 1879
— Martin, recteur honoraire 1864
— Ozaneaux, inspecteur général des études 1852
— Péclet, professeur-fondateur de l'École Centrale, ancien
maître de conférences de physique à l'École Normale ,
inspecteur général honoraire des études, S. P 1857
— Poirson, proviseur honoraire du lycée Charlemagne,
membre honoraire du Conseil de l'Association, S. P. . . . 1871
— Renouard, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, ancien Conseiller d'État, ancien Pair de
France, ancien procureur général à la Cour de cassation,
sénateur inamovible, ancien maître de Conférences de
philosophie à l'École Normale S. P 1878
— Salanson, ancien professeur 1860
— Thouron, avocat à Toulon . . . . . 1872
1813. Ansart, inspecteur honoraire d'académie 1849
— Bouchitté, ancien recteur départemental 1861
— Cazalis, inspecteur général hon. de l'enseignement se-
condaire, ancien maître de conférences de physique
à l'École Normale 1878
— Christian, ancien professeur de mathématiques spéciales
au collège royal d'Orléans 1864
— Corneille, ancien inspecteur d'académie, député au Corps
législatif, S. P 1868
— Cotkllk, ancien avocat à la Cour de cassation, professeur
de droit administratif à l'École des ponts et chaussées,
membre honoraire du Conseil des ï Association, S. P 1878
— Dbiièque, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres 1871
— D.ELAFOSSE, membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur honoraire de minéralogie du Muséum et de la
Sorbonne, ancien maître de conférences de minéralogie à
l'École Normale 1878
— Dubois, ancien recteur départemental 1862
— Forget, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Falaise 1857
L. -
234 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1813.Gran0enbuve, docteur en droit» notaire à Bordeaux, S. P. ]l
— Gcjillard, prof. hon. demathém. du lycée Louis-lo-Grand. 1870
— LévT, maître -de conférences 4e mathématiques à l'École
Normale, S. P 1841
— Maas, directeur de la Compagnie d'assurances TUmon,
trésorier -de r Asêoeiaticn^ S. P 18631
— Mabeschal, agrégé de grammaire, ancien chef d'insti-
tution à Vendôme,. . 1979]
— Morbatj de Ghahplieux, administrateur des douanes à
Paras, ancien membre du Conseil de YÂtMêiatim 1851]
— Pariset, ancien gouverneur de la Guyane, membre du
Conseil d'Amirauté Il
— Raoon, inspecteur général honoraire des études ~ Il
— Vernadé, prof. hon. de seconde du lycée Saint-Louis. ... Il
1814. Alexandre, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, inspecteur général honoraire des études. 1819]
— Damiron, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire de la philoso-
phie moderne à la Sorbonne 1869
— Dijon, ancien professeur à Huy (Belgique) Il
— Fontanier, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, consul à Civita-Vecchia 1851
— Goichemerre, ancien recteur départemental • 18'
— Jannet, proviseur honoraire du lycée de Versailles. ....... 1861
— Leh archand, ancien professeur Il
— Michel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy. ... Il
— Revel, caissier au lycée Loui»*le-Grand Il
— Sabattier, professeur honoraire de cinquième du lycée de
Rouen... Il
1815. Bouchez, inspecteur d'académie à Naucy Il
~ Chanlairb, chargé de coure de rhétorique au lycée d'Avi-
gnon 18(
-— Defrenne, professeur honoraire de cinquième du lycée
Saint-Louis, S. P Il
— Delcasso, recteur honoraire de l'académie de Strasbourg. Il
— Leoomte, recteur honoraire de l'académie du Loiret Il
— Plagxiol de Mascony, inspecteur honoraire d'académie. . 18'
1$16.Besse, professeur au Prytanée militaire de la Floche .... ]l
— Bouillet, inspecteur général des études Il
— Braivb, recteur honoraire de l?aoadémie de Montpellier. . . Il
Dtt l/ÉCOLB NORMAL* 235
1816.Commkau, agrégé de grammaire, professeur an collège
Sainte-Barbe , . . . 1863
— Dorveau, professeur de mathématiques spéciales au lycée
deNaates. 1850
— Donoyeb, recteur honoraire „ „ 1884
— FugtiANvnxB, inspecteur honoraire d'académie 1877
— Gibon, maître de conférences de langue et littérature
latineé à l'École Normale. 1859
— Joobn, ancien recteur de Faeadémie de l'Orna 1857
— Lodin de Lalaire, professeur honoraire de littérature
française de la Faculté des lettres de Dijon 1896
— Rinn, recteur de l'académie de Strasbourg 1855
— » Soûlez, professeur hon. de seconde du lycée de Besancon. 1873
— Thbby, recteur honoraire de l'académie de Caen ........ 1878
— YrNOBNT, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-J-ouis • 1868
1817. Avignon, recteur honoraire 1867
u- Delaîtbe, ancien prof, de rhétorique au lycée de Poitiers. 1857
— Gillette, médecin du lycée Louis-le-Grand 1859
*- Pbri>bix, professeur.de seconde au lycée de Clermont. ... 1851
— Pottieb, professeur de seconde au lycée Napoléon 1855
H- Ravaud, ancien censeur des études au lycée de Bordeaux. 1876
•— Véron-Vernibr, docteur es sciences, inspecteur honoraire
' d'académie à Paris 1875
IH8.Anot, prof, honoraire de littérature française delà Faculté
des lettres de Poitiers 1879
h- Chenou, doyen hon. de la Faculté des sciences de Poitiers. 1888
r- Corbin, agrégé des lettres, médecin de 1 Hôtel -Dieu d'Or-
léans 1855
^- Dubois, professeur honoraire du collège RoUin 1884
L- Fornsron, proviseur honoraire du lycée Bonaparte 1886
i*— Ladbvi-Roohk, professeur honoraire de philosophie à la
Faculté des lettres de Bordeaux 1871
h- Ribout, agrégé des lettres et de grammaire, professeur de
quatrième au lycée Louis-le-Grand 1854
K- Shévenabt, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres
de Dijon 1 860
IB19.Boyeb, inspecteur honoraire d'académie .: • 1865
1
1
236 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1819.Dblhomme, prof, honor. de rhétorique du lycée d'Évreux. 1866
— Dblorme, auc censeur deB études du lycée Louis-le-Grand. 1866
— Géruzez, secrétaire de la Faculté des lettres de la
Sorbonne, ancien professeur suppléant d'éloquence fran-
çaise à la Sorbonne, ancien maître de conférences à
l'École Normale, membre du Conseil de l Association . # . . 1865
— Hachette, libraire-éditeur, S. P 1864
— Laisné, ancien principal du collège d*Àvranches 1875
— Lesieur, anc. chef de division au Ministère de l'Instruction
publique, inspecteur général honoraire de l'Enseignement
supérieur, secrétaire honoraire de l'Association 18*75
— Pérennès, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Besançon 18T3
— Quicherat, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, ancien conservateur à la Bibliothèque
Sainte-Geaeviève, S. P 1884
— Sonnet, inspecteur honoraire d'académie à Paris, profes-
seur de calcul différentiel et intégral à l'École Centrale. 1879
1820 . André-Pontier, chef d'instit. à Nogent-sur-Marne, S. P. 1875
— Barbet, ancien chef d'institution à Paris, S. P 18S4J
— Garesme, recteur honoraire de l'académie de Besançon . . 1873
— Charma, doyen et professeur de philosophie de la Faculté
des lettres de Caen 1869
— De Neufforge, prof, de troisième au lycée Saint-Louis . . 1849
— Pons, doyen de la Faculté des lettres d'Aix »... 1853
— Roustan, recteur de l'académie de Toulouse 1871
1821 . Cournot, recteur honoraire, inspecteur général honoraire
des études 1877
— Marchand, professeur honoraire du lycée de Versailles. 1888
1826. Anquetil, inspecteur honoraire d'académie, à Versailles,
S.P 189$
— Brunet, professeur de troisième au lycée Henri IV * 1842
— Charpentier, chargé de cours de mathématiques du lycée
d'Alençon 1869
— Deloche, inspecteur d'académie à Nîmes 1870
— Jourdain, inspecteur honoraire d'académie à Montpellier. 187*2
— Lbfèvre, professeur de physique au collège Roilin 1864
— Mallet, ancien recteur départemental 1875
— Roux, doyen honor. de la Faculté des lettres de Bordeaux 1887
— Vkrdot, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1871!
• À
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 237
1827. Berges, professeur d'éloquence latine à la Sorbonne,
membre du Conseil de l'Association. . . . , 1869
— Buaivb, censeur des études au lycée de Douai 1856
— Cagnart, chargé de cours au collège royal. d'Amiens 1847
— Duuaige, insp. général délégué de l'enseignem. secondaire 1864
— Herbbtte, professeur honoraire de seconde du lycée Fon-
tanes, S. P 1879
; — Morellk, professeur honoraire de philosophie du lycée de
Douai, S. P 1887
i
I — Morren, doyen et professeur de physique de la Faculté
I des sciences de Marseille 1870
! — Mouribr, inspecteur général honoraire de l'enseignement
supérieur, vice-recteur hon. de l'académie de Paris, S. P. 1890
| — Pompon, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Sens 1867
— Tiercelin, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1849
— Vachbrot, membre de l'Académie des sciences morales
0
et politiques, ancien directeur des études à l'Ecole Nor-
male, membre hon. du Conseil de l'Association 1897
I828.àaiiot,B., professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis S. P 1878
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Cahors 1854
— Bénard (Ch.j, professeur honoraire de philosophie du lycée
| Charlemagne 1898
— Borgnbt, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Tours 1890
— ChéRuel, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, recteur honoraire, ancien maître de Confé-
rences d'histoire à l'École, S. P 1891
— Deguin, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Besançon 1860
— De Lens, inspecteur honoraire d'académie à Angers 1882
— Foncin, proviseur honoraire du lycée de Montpellier 1894
— Gaillardin, professeur honoraire d'histoire du lycée
Louis-le-Grand 1880
— Guérard, agrégé de grammaire, directeur honoraire du
collège Sainte-Barbe-des-Champs, S. P. 1888
— Mermet, prof. hon. de phys. du lycée de Marseille, S. P. . 1876
— Mouillard, proviseur honoraire du lycée de Lyon 1871
238 ASSOCIATION DBS AHCtSNS ÉLÈVES
1828. Nicolas (A.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Bennes 1884
— Petit, ancien chargé de cours de mathématiques au Ijcée
de Limoges
— PETiTBOïf , proviseur honoraire du lycée de Lille, S. P. . . .
— Pinaud, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse .....*
— Ricart, inspecteur honoraire d'académie
1829 . Barry, professeur honoraire d'histoire de la Faculté des
lettres de Toulouse
— C appelle, prof. hon. de quatrième du lycée Louis-le-Grand.
— Choffbl, prof, de mathématiques au collège et à l'École
préparatoire à renseignement supérieur de Mulhouse. . .
— Collet, inspecteur honoraire d'académie
— Dabas, recteur honoraire
— Delassasseignb, ancien çecteur départemental
— Hambl, professeur honoraire de littérature ancienne de la
Faculté des lettres de Toulouse .
— - Huguenix, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Nancy
* — Laurent, inspecteur honoraire d'académie
— Monin, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon.
— Roux, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Mulhouse
— Vendryès, agrégé des lettres et d'histoire, inspecteur hon.
d'académie
1830. Billet, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des sciences
de Dijon „....
— Boxxet-Maztmbbrt, professeur honor. de cinquième du
lycée Fontanes ►
— Bourzac, proviseur honoraire du lycée d'Angouléme
— David, prof, de mathém. à la Faculté des sciences de Lille.
— Doruv, membre de l'Académie Française et de l'Académie
des Sciences morales et politiques, membre libre de l'A-
cadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, ancien Mi-
nistre de l'Instruction publique, ancien professeur de lit-
térature et d'histoire à l'Ecole Polytechnique, ancien
maître de conférences suppléant à l'École Normale, S. P. l&M
DR i/éCOLE NOBMALB 230
1830. Germain, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres,- doyen honoraire et professeur d'histoire
de la Faculté des lettres de Montpellier, S. P 188*7
— Grotjt, régent de philosophie au collège d* Avranches .... 1860
— Martin, prof, honor. de physique du lycée de Montpellier 1892
— Pichard, inspecteur honoraire d'académie 1884
— Qubt , inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, S. P 1884
— Wartel, inspecteur honoraire d'académie à Troyes 1887
1831. Abria, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de physique honoraire de la Faculté des
sciences de Bordeaux, S. P 1892
— Aimé, docteur es sciences physiques, attaché à l'Observa-
toire de Paris . . 1848
— Bbrtbrbau, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Poitiers, S. P: 1879
— Boulian, professeur de rhétorique au lycée de Reims .... 1847
— Clermont, ancien chef d'institution à Lyon 1850
— Dbsains (Edouard), docteur es sciences physiques, prof,
de physique au lycée Henri IV , . 1865
— Flbury, recteur honoraire de l'Académie de Douai 1887
-«- Germer-Durand, ancien professeur de seconde au lycée
et bibliothécaire de la ville de Nimes 1880
— Laroque, docteur es sciences physiques, prof, honor. de
physique du lycée de Toulouse 1887
— Lbbbgub, inspecteur honoraire d'académie, à Nevers, S. P. 1876
— Légal, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1885
— Martin (Louis), prof, honoraire de la Faculté de droit d' Aix . 1871
— Martin (Théodore-Henri), membre libre de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, correspondant de
l'Académie des sciences morales et politiques, doyen
honoraire de la Faculté des lettres de Rennes.. 1884
— Munier, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Nancy 1882
— Pontarlirr, ancien chargé du cours de mathématiques au
lycée de la Roche-sur-Yon 1889
1832. Bach, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Nancy, S. P 18S5
L
240 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1832.Blondeau, ancien chargé de cours de physique du lycée de
Laval 1818
— Bontouk, prof, de philosophie au lycée de Versailles, S. P. 1864
— Cartelikr, professeur de troisième au lycée Henri IV. . . 1855
• — Chon, professeur honoraire d'histoire du lycée de Lille. 1898
— Croisbt, professeur honoraire de seconde du lycée Saint-
Louis 18M
— Danton, anc. directeur du personnel au ministère de l'Ins-
truction publique, inspecteur général de renseignement
secondaire, membre du Conseil de Y Association, S. P . . • 1869
— Duclos, chargé de cours de seconde au lycée d'Agen 18*71
— Faurie, inspecteur général honor. de Tenseig. secondaire,
ancien examinateur d'admission à l'École Navale 1880
— Havet, membre de l'Académie des sciences morales et po-
litiques, professeur honoraire d'éloquence latine au Col-
lège de France et de littérature française à l'École Poly-
technique, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male, ancien président de V Association, S. P 1889
— Jacques, ancien professeur de philosophie au lycée Louis-
le-Grand, ancien maître de conférences de philosophie à
l'École Normale, directeur du collège de Buenos-Ayres. 1865
— Lèche valiee, prof. hon. de physique du lycée de Marseille 1882
— Materne, inspecteur honoraire d'académie, à Paris 1893
— Rosey, professeur d'histoire au lycée de Poitiers 1848
— Trouessart, professeur de physique à la Faculté des
sciences de Poitiers 18T0
1833. Arnault, professeur de rhétorique au lycée de Cahors. . . . 1851
— Bourgeois (A.), ancien chargé de cours de mathématiques
au lycée de Nantes 1893
; — ChaRNOz, ancien professeur de physique au lycée de Metz,
directeur de la manufacture de faïence à Dresde 1881
— Hauser, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée Charlemagne, S. P 1884
— Hébert, membre de l'Académie des sciences, doyen honor.
et professeur de géologie de la Sorbonne, ancien direc-
teur des études scientifiques et maître de conférences à
l'Ecole Normale, membre honoraire du Conseil de l'Asso-
ciation, S. P 1890
— Joguet, proviseur du lycée Saint-Louis, S. P 1874
— Leboocher, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Caen Î896
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 241
1833.Lorquet, agrégé de philosophie, docteur es lettres, secré-
taire honoraire de la Faculté des lettres de la Sorbonne,
ancien trésorier de l'Association, S. P 1883
— Morel, professeur honor. de seconde du lycée d'Angers.. . 1885
— Morin, professeur hon. d'histoire de la Faculté des lettres
de Rennes 18*76
— Saisset , membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire de la philosophie à la
Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male 1863
— Schuit, inspecteur d'académie à Paris 1868
— Suisse (François-Jules), dit Jules Simon, sénateur inamo-
vible, membre de l'Académie française, secrétaire per-
pétuel de F Académie des sciences morales et politiques,
ancien prof, suppléant d'histoire de la philosophie
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École
Normale, ancien membre du gouvernement de la Défense
Nationale, ancien Président du Conseil des ministres et
Ministre de l'Instruction publique, membre honoraire du
Conseil de t Association , S. P 1896
— Vieille, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, recteur honoraire, ancien maître de confé-
rences à l'École Normale, S. P 1896
— Yanoski, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1851
|834.Baret, ancien doyen de la Faculté des lettres de Clermont,
inspecteur général honoraire de l'enseignement primaire,
S. P 1887
— Blin, inspecteur de l'académie de Caen 1849
— Courtois, professeur de mathémat. au collège Stanislas.. . 1850
— Chevriaux, inspecteur honoraire d'académie à Paris,
directeur de l'École libre de la rue de Madrid, à Paris. . 1883
— Dbbs, professeur de philosophie au lycée de Rouen 1849
r- Fougère, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne 1884
— Gisclard, inspecteur d'académie à Agen 1864
— Guillemin, recteur honoraire de l'académie de Nancy.. . . 1870
— IIbxne, ancien professeur de philosophie au lycée de Mont-
pellier, inspecteur de l'enseignement primaire à Paris.. 1896
— Houoemoxt, professeur de physique au lycée de Poitiers.. 1867
16
L
242 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVES
1834. M Acé de Lé pin à y (Antonin), doyen et professeur d'histoire
honoraire de la Faculté des lettres de Grenoble 1891
— Picquet, inspecteur honoraire d'académie 1814
— Pibrron, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand, membre du Conseil de l'Association 1818
— Puiskux, agrégé d'histoire, inspecteur général honoraire
de l'enseig. primaire • 1889]
— Quillet, chargé de cours de mathémat. au lycée du Puy. 1856
— Ré vol, professeur de quatrième au lycée de Nîmes 1847]
— Rollier, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, S. P 18751
— Taulier, professeur honoraire de quatrième du lycée de
Lyon 1S9«
— Vasnier, prof, de mathém. spéciales au lycée de Toulouse. 1853!
1835, àrreitkr, inspecteur honoraire d'académie 1883]
— Benoit (Ch.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Nancy If
— Daguin, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences, ancien directeur de l'Observatoire de
Toulouse, S. P Il
— Desains (Paul), membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur de physique à la Sorbonne, S. P Il
— Feuillatre, proviseur honoraire du lycée d'Amiens 1871
— Garcet, professeur de mathématiques au lycée Henri IV. 187^
— Hamard, ancien chargé de cours de mathématiques spé-
ciales au lycée de Moulins 1881
— L alan de (J.), proviseur honoraire du lycée de Reims. . . . 1891
— Letaillandier, prof, de troisième au lycée d'Angouléme. 185
— Marichal, ancien chargé de cours de physique au lycée,
bibliothécaire de la ville de La Roche-sur- Yon Il
1£3&. Adert, ancien professeur de littérature française à l'Uni-
versité de Genève, rédact. en chef du Journal de Genève. Il
— Bersot, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, directeur de l'Ecole Normale, membre du
conseil de f Association , S. P Il
— Dklatour, proviseur du lycée de Bordeaux 1871
— Delzons, professeur de seconde au lycée Saint-Louis. ... 18'
— Eudes, inspecteur honoraire d'académie 18 n
— Garsonnet, inspecteur général de Tenseig. secondaire . . . 187{
— Gùiselin, ancien censeur des études du lycée Fontanes. Il
r • ■
i
i
de l'école normale 243
1836.Hugkjeny, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Marseille, S. P 1896
— Jannin, ancien chargé de cours de physique au lycée d'Albi. 1896
— Lacroix, professeur sup. d'histoire à la Sorbonne, S. P. 1881
— Lallbmand, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des
sciences de Poitiers 1886
— Macari, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers 1856
— Olivaint (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien
professeur d'histoire au Lycée Condorcet, supérieur de la
maison de Yaugirard, fusillé rue Haxo, à Paris, le
26 mai, S. P 1871
— Peyrot, ancien vice-recteur de la Corse 1889
— Pitard (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien pro-
fesseur de seconde au lycée Louis-le-Grand 1859
— Rouvray, professeur de troisième au collège Rollin 1872
— Zevort (Ch.), inspecteur général de renseignera, supérieur,
directeur honoraire de renseignement secondaire 1887
1837.Barni, docteur es lettres, ancien professeur de philosophie
au lycée Louis-le-Grand, ancien professeur à l'Université
deGenève, député, 8. P 1878
— Bayan, inspecteur honoraire d'académie 1893
— Cartault, professeur honoraire de quatrième du lycée
Louis-le-Grand 1897
— Clavel, professeur d'histoire au lycée de Bordeaux 1851
— Damien, prof. hon. de littérature de la Faculté des lettres
de Clermont 1891
— Danguy, secrétaire de l'académie départementale de Tarn-
et-Garonne 1854
— Fèvrr (Victor), professeur de littérature étrangère à la
Faculté des lettres de Dijon 1860
— Girault, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Caen, S. P 1897
— Hanriot, inspecteur honoraire d'académie, professeur ho-
noraire de littérature grecque de la Faculté des lettres
de Poitiers 1895
— Labresson, professeur honoraire de physique du lycée de
Nantes 1883
— Lafuge, professeur de mathématiques à l'Ecole du corn-
i merce annexée au lycée de Lyon 1861
L
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I
V
'*,
£44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1837.Lorenti, professeur de mathématiques au lycée de Lyon . 18*4 ;
— Nicolas, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Poitieri. 1811 ]
— Noël, prof, honor. de rhétorique du lycée de Versailles. . . 1892
— Petitjean, prof, de mathématiques au lycée de Douai 1814
— Puiseux (V.), membre de 1* Académie des sciences, profes-
seur d'astronomie mathématique à la Sorbonne, ancien
maître de Conférences à l' École Normale £883
— QuéQUET, professeur de physique au collège de Cambrai.. 1851
— Toussaint, ancien professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Caen, ancien examinateur d'admission à
l'École militaire de Saint-Cyr 1892
1838. Bouchot (Auguste), prof, d'histoire au lycée Henri IV.. 1855
— Briot, profes. de calcul des probabil, et de phys. mathém.
à la Sorbonne, ancien maître de Conférences à l'École
Normale, membre honoraire du Conseil de l'Asso-
ciation , S. P 1881
— Carré, ancien professeur de seconde au lycée de Nîmes,
professeur libre à Paris 18T2
— Cournot, proviseur honoraire du lycée de Dijon 1881
— David, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1869
— De Pontavick, inspecteur honoraire d'académie 1891
— Despois, ancien professeur de rhétorique au lycée Louis-
le-Grand, bibliothécaire de l'Université, memlre du
Conseil de V Association 1876
— Grégoire, professeur honoraire d'histoire du lycée
Condorcet 1
— Hionard, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres do Lyon, S. P 1
— Jamin, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique à la Sorbonne, professeur
à TÉcole Polytechnique, S. P 1
— Lallemant, professeur de physique au lycée Fontanes. . . 18fl
— Mauoourt, inspecteur honoraire d'académie, S. P 189
— Méry, inspecteur honoraire d'académie 1
— Roux (E.), professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Grenoble 18
— Sirguey (Cl.), professeur de mathématiques au lycée de
Chaumont 181:
— Talbert, anc. direct, du collège Rollih, provis. non., S. P. 1
— Vannier, professeur de mathématiques au lycée d'Auch . . 1
à
r
DR L'ÉCOLE NORMALE 245
1839.Bénard, professeur de physique au lycée d'Évreux 1884
— Bertrand, agrégé, professeur au collage Stanislas, prépa-
rateur de physique à l'École Normale 1858
i — Boileau, ancien professeur au collège d'Épernay 1880
i — Bouquet, membre de l'Académie des sciences, professeur
de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, ancien
maître de conférences à l'Ecole Normale, S. P 1885
E — Delouchb, inspecteur d'académie à Ghâteauroux 1872
i — Desboves, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet 1880
— Didier, professeur de rhétorique au lycée Henri IV 1870
— Dubois, prof, honoraire de troisième du lycée de Rouen. . . 1890
— Leclerc, professeur de rhétorique au lycée de Metz 1853
i — Lbcrocq, proviseur honoraire du lycée de Moulins 1886
— Leroy, agrégé de grammaire et des lettres, professeur
libre à Paris, S. P 1881
— Martinand, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Nevers 1892
I — Mourgues, professeur honoraire de mathématiques du
\ collège Rollin 1893
— Peldssier, agrégé de philosophie, professeur au collège
Sainte-Barbe : 1894
— Saucié, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1845
— Suchbt, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du collège Rollin 1889
— Texte, professeur d'histoire au collège Rollin 1878
— Trancha u, inspecteur honoraire d'académie 1896
— Trébuchet, professeur de rhétorique au lycée d'Angers. . . 1853
— W aille, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée de Besançon, S, P 1878
1840. Aubert-Hix, inspecteur d'académie à Paris 1880
r
— Bachblet, prof, honor. d'histoire du lycée et de l'Ecole
préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen 1879
— Berthaud, professeur honoraire de géologie et de miné-
ralogie de la Faculté des sciences de Lyon 1896
— Bourgeois, inspecteur honoraire d'académie 1895
— Colincamp, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Douai 1879
— Crosson, inspecteur honoraire d'académie à Rouen, S. P. 1891
246 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1840 . Cocheval-Clarign y, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques , agrégé d'histoire, conservateur
honoraire de la bibliothèque Sainte-Geneviève, S. P... 1895
— Davau, proviseur honoraire du lycée de Nancy 1884
— De Tastes, prof, honoraire de physique du lycée de Tours. 1886
— Dussouy, inspecteur honoraire d'académie 1880
— Geffroy, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire ancienne de la
Sorbonne, directeur de l'École française de Rome, S. P. 1895
— Girard (Julien), inspecteur général honoraire de rensei-
gnement secondaire, membre honoraire du Conseil as
V Association, S. P 189$
— Guérin, docteur es lettres, professeur honoraire de rhé-
torique du lycée d'Angers 1893
— Guichemerre, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Amiens 1851
— Lemonnibr, professeur de mathématiques à la Faculté des
sciences de Caen 1882
— Lort, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de géologie et de minéralogie de la Faculté
des sciences de Grenoble, ancien maître de conférences
à l'École Normale • 1889
— Marié -Davt, agrégé de physique, docteur es sciences,
directeur honoraire de l'Observatoire de Montsouris. . 1893
— Martha, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'éloquence latine de la
Sorbonne, S. P 1895
— Martin, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . . 1860
— Merget, agrégé, docteur es- sciences, correspondant de
l'Académie de médecine, professeur honoraire de phy-
sique de la Faculté de médecine de Bordeaux 1893
— Monnier, doyen honoraire et prof, de la Faculté des lettres
de Poitiers 1882
— Morand, proviseur du lycée du Mans 1866
— Pbrrinot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis . . 1876
— Pontet, professeur de troisième au lycée de Lyon 1 884
— Robiou, correspondant de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, professeur honoraire de littérature et
institutions grecques de la Faculté des lettres de Rennes. 1894
DB l'égolr normale 347
1840. Soûlas, professeur honoraire de mathématiques du lycée
d'Angouléme 1888
1841 .Bbaujban, inspecteur d'académie à Paris 1888
— Bkrtin-Moubot, sous-directeur et maître de conférences de
physique à l'École Normale 1884
— Boutet db Mouvez, professeur honoraire de physique du
lycée Charlemagne 1898
— Courndéjouls, proviseur honoraire du lycée de Ver-
sailles 1898
— Corrard, maître de conférences de littérature française à
l'École Normale 1866
— Db Kerhor, chargé de cours de mathématiques au lycée
de Lorient 1871
Dbnis, correspondant de l'Académie des sciences morales
et politiques, doyen honoraire de la Faculté des lettres
de Caen 1897
— Gajrnibb, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand . . 1854
— Gouabin ob Lbfavril, professeur de mathématiques au
lycée de Bordeaux 4 1857
— Lissajous, correspondant de l'Académie des sciences,
recteur honoraire 1880
— Pernblle, ancien censeur des études du lycée de Douai. . . 1866
— Privat-Dbschanbl, inspecteur honoraire d'académie à
Paris, proviseur du lycée de Vanves 1883
— Rigault, profes. de rhétorique au lycée Louis-le-Grand,
ancien professeur suppléant d'éloquence latine au Collège
de France 1858
— Riqxjieb, proviseur honoraire du lycée de Limoges 1887
— Saulnier, professeur d'histoire au lycée de Tournon 1870
— Sornin, ancien préfet des études au collège Rollin 1890
— Thion ville, censeur des études au lycée de Poitiers 1858
— Thurot, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale, S. P 1882
— Toussaint (Ferdinand), professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée de Rouen 1888
— Vincent, ancien professeur de rhétorique au lycée de Metz,
membre de l'École française d'Athènes 1850
1842. Bernard, professeur honor. de mathématiques spéciales
du lycée de Grenoble 1887
248 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1842-Boueoet, recteur de l'académie de Clermont 1881
— Brissaud, ancien professeur d'histoire au lycée Charle-
magne, prof, de géographie à l'École Normale de Sèvres,
examinateur d'admission à l'École militaire de SaintrCyr. 1889
— Chalamet, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Lyon, vice-président du Sénat. 1895
— Chappuis, ancien recteur, inspecteur général honoraire
de l'Enseignement secondaire 18SH
— Delbes, professeur de troisième au collège Rollin 1871
— Dupond, professeur de philosophie au lycée de Clermont. . 1857
— Hémardinqubr, prof, de rhétorique au lycée de Nancy.. . 1875
— Humbert, prof, honoraire de physique du lycée de Lille. 1894
— Lamy, ancien professeur de physique à la Faculté des
w
sciences de Lille, prof, de chimie industrielle à l'Ecole
Centrale, S. P 1870
— Leyriïz, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Versailles 1898
— - Marpon, profes. honor. de quatrième du lycée Condorcet. 1888
— Morot, agrégé de physique, docteur es sciences naturelles,
professeur de sciences physiques et naturelles au collège
de Sainte-Barbe 1889
— Moncourt, professeur de seconde au lycée Henri IV, S. P. 1861
— Oovrb, recteur de l'académie de Bordeaux 1890
— Vrntézol, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lycée Condorcet 1893
— Verdet, professeur suppléant à la Sorbonne, professeur
de physique à l'Ecole Polytechnique, maître de con-
férences à l'École Normale. S. P 1866
— Viard, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Montpellier 1838
— Vincent, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée, directeur de l'Ecole préparatoire à l'ensei-
gnement supérieur de Rouen 1890
1843. Berger, proviseur du lycée de Montpellier 1869
— Bressaxt, prof, de quatrième au lycée Louis-le-Grand. . . 18*0
— Brion, professeur honor. de physique du lycée Saint-Louis. 1885
— Chevillet, professeur de mathématiques pures à la Fa- j
culte des sciences de Besançon 1876 1
— DucheSnb, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Rennes 1892
J
r
DE L'ÉCOLE "NORMALE 249
1843.DuiiÉRiL, doyen honoraire et professeur d'histoire de la
Faculté des lettres de Toulouse 189*7
— Duponnois, inspecteur d'académie à Chaumont 1887
— Fontes, prof, honor. de mathématiques du lycée de Lyon. 18. .
— Forthommb, professeur de chimie à la Faculté des sciences
de Nancy 1884
— Grenier, professeur de rhétorique au lycée de Germon t. . 1854
— Helleu, professeur de quatrième au lycée Fontanes 18*74
— Houël, professeur de mathématiques pures à ia Faculté
des sciences de Bordeaux 1886
— Lanzi, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1883
— Lécha t, professeur honoraire de physique du lycée Louis-
le-Grand 1898
— Maoy, prof, honor. de philosophie du lycée de Rouen, S. P . 1887
— Moet, inspecteur d'académie à Nice 1861
— Pasteur, membre de l'Académie française, secrétaire
perpétuel honoraire de l'Académie des sciences, fonda-
teur-directeur de l'Institut Pasteur, administrateur
honoraire de l'Ecole Normale; professeur honoraire de
chimie à la Sorbonne, membre honoraire du Conseil
de ï Association , S. P 1895
— Tremblât, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans. . . 1860
— Valadiee, chargé de cours d'histoire au lycée d'Angers . . . 1848
1844. Anselme, prof, honor. d'histoire du lycée Henri IV, S. P. 1886
— Aubin, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
— Bbaussirb (Emile), membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, S. P 1889
— Caublot, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux. . 1870
— Gandar, prof, d'éloquence française à la Sorbonne, S. P. 1868
— Girard (Maurice), docteur es sciences, professeur honoraire
de sciences physiques et naturelles du collège Rollin . . . 1886
— Guionault, agrégé des lettres, membre de l'École française
d'Athènes 1852
— Ladrey, professeur honoraire de chimie de la Faculté des
sciences de Dijon, S. P 1885
— Lemoine, inspecteur d'académie à Paris, ancien maître de
conférences de philosophie à l'Ecole Normale 1874
— Rinn (W.), professeur de quatrième au collège Rollin .... 1875
— Rubllo, chargé de cours de physique au lycée de Laval.. 1858
— Wissemans, prof. hon. de philosophie du lycée de Troyes. 1894
n
230 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1845.Beulé, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-
Arts, professeur d'archéologie à la Bibliothèque natio-
nale, ancien Ministre de l'Intérieur, S. P 1874
— Blanchet, prof, de rhétorique au lycée de Strasbourg. . . . 1861
— Bonnefont, professeur hon. d'histoire du lycée Fontanes. 1881
— Cabo, membre de l'Académie franc, et de l'Académie des
sciences morales et politiques, professeur de philosophie
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École
Normale, S. P 1887
— Charpentier (E.), inspecteur honoraire d'Académie, au
Mans 1898
— Dautel, professeur de scienoes au collège Sainte-Barbe . . 1881
— Delépine, inspecteur honoraire d'académie 1892
— Delon dre, professeur de philosophie à la Faculté des let-
tres de Douai 1863
— DiaûET, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Saint-Louis 1897
— Glachant, inspect. gén. de l'enseignem. secondaire, S. P. 1889
— Lomon, censeur des études au lycée Henri IV 1871
— Maréchal, censeur des études au lycée Charlemagne. . . . 1877
— Nimier, professeur de physique au lycée de Saint -Brieuc. 1887
— Ohmeb, proviseur honoraire du lycée Charlemagne, ancien
maire d'Epinal. 1898
— Salomon, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. 1892
— Simon (Ch.), prof, de mathém. au lycée Louis-le-Grand. 1880
— Solier, chargé de cours de physique au lycée de Car-
cassonne 1870
— Thirion (H.), professeur de cinquième au lycée Condorcet. 1884
— Wœstyn, ingénieur-directeur de raffineries de sucre à
Paris, S. P 1880
1846.Boutan, profes. de rhétorique au lycée de Toulouse, S. P. 1881
— Challemel-Lacour, membre de l'Académie française, an-
cien président du Sénat, ancien ministre des affaires
étrangères, S. P 1890
— C hassan a, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de l'Association, S. P. . . 1888
«— Dansin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Caen, S. P 1872
J
I
' I
DE L'ÉCOLE NORMALE 251
1846.Deslais, professeur de physique au collège de Chalon-
sur-Saône 1860
— F argues dë Tascherëau, professeur honor. de physique
du lycée Condorcet 1888
— Fuihrer, chargé de cours de physique au lycée de Dijon. . 1850
— Garlin-Soul andre, professeur hon. de mathématiques
appliquées de la Faculté des sciences de Clermont 188*7
— Harant, professeur honoraire de troisième du lycée Saint-
Louis, S. P 1880
— Lechat, négociant, ancien professeur de sixième au lycée
et ancien maire de Nantes, S. P : 1894
— Marchand, prof, honoraire de seconde du lycée de Reims. 1890
— Maridort, professeur honoraire de physique du lycée et de
l'Ecole préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen. 1894
— Pécout, inspecteur d'académie à Agen 1885
" — Planes, inspecteur honoraire d'académie 1892
— Réaume, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. . . . 1887
— Ricart, professeur de mathématiques au collège Rollin . . • 1878
— Romillt, prof, honor. de troisième du lycée de Versailles. 1889
— Sirguby (P. ), inspecteur honoraire d'académie 1878
— Véron, agrégé des lettres, directeur du journal l'Art, S. P, 1889
— Viollette, doyen et professeur de chimie honoraire de la
Faculté des sciences de Lille 189?
1847. Aube, profess. honor. de philosophie du lycée Condorcet. . 1887
— Beaussirb (Charles), ancien chargé de cours de mathé-
matiques au lycée de Nantes, S . P 1888
— Berthet, professeur de seconde au lycée d'Alger 1865
! — Courcière, inspecteur honoraire d'académie 1885
> — Debray, membre de l'Académie des sciences, professeur
de chimie à la Sorbonne, maître de conférences à l'Ecole
Normale, vice-président de l'Association, S. P 1888
— Delacroix, profess. de seconde au lycée Louis -le-Grand.. 1881
— Drion, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon 1862
— Drot (Alfred), ch. de cours de physique au lyc. de Marseille. 1858
1 — Duces, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. . . 1862
— Ferbi, correspondant de l'Académie des Sciences morales
et politiques, doyen et professeur de philosophie de la
Faculté des lettres de l'Université de Rome 1895
— Feuvrier, professeur de physique au lycée de Nîmes 1859
L
>'-■
352
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
i '
>
1847 . Fillias, ancien chargé de cours d'hist. au lycée de Limoges..
— - Grenier (Antoine), inspecteur d'académie à Pau
— Guibillon, prof. hon. de rhétorique du lycée de Vendôme.
— Guiraudet, recteur de l'académie de Toulouse
— Humblot, prof, honor. de mathém. du lycée de Bordeaux.
— Lucas, ancien professeur de sciences au collège de Figeac.
— Renard, doyen et professeur de mathématiques de la Fa-
culté des Sciences de Nancy
— Roari, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P. . .
— Yuno, docteur es lettres, directeur de la Revue politique et
littéraire
1848. About, membre de l'Académie française, S. P
— Albert (Paul), professeur de littérature française au Col-
lège de France, S. P
— Barnayb (l'abbé), ancien professeur de seconde au Lycée,
Directeur de l'École Salvien, à Marseille
— Bary, professeur honoraire de rhétorique, du collège
Rollin, 8. P
— Bos, inspecteur d'académie à Paris, S. P
— Broyé, prof, de mathémat. élément, au lycée Condorcet. .
— Cambier, prêtre de l'Oratoire, décédé en Chine,S. P
— Desprbz, inspecteur honoraire d'académie
— De Suckau, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres d'Aix
— Duooudré, inspecteur d'académie à Angers
— Dupain, profes. de mathématiques au lycée d'Angouléme.
— Heinrich, doyen honoraire et professeur de littérature
étrangère de la Faculté de3 lettres de Lyon, S. P
— Lamm. ancien chargé de coups de rhétor. au lycée de Brest.
— Lecœur, ancien censeur des études au lycée Charlemagne,
proviseur honoraire
— Libert, anc. chargé de cours d'histoire au lycée de Tours.
— Mauduit, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis.
— Maurat, prof. hon. de physique du lycée Saint-Louis. . . .
— Merlet, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de F Association
— Ordinaire, ancien professeur de rhétorique du Lycée de
Versailles, député du Jura
— Rabasté, professeur de seconde au lycée de Rennes
— Rikder, agrégé des lettres, directeur honoraire de l'École
alsacienne
1859
1864
1895
1874 J
1892
1893 i
1880
1*95
1887
1885
1880
1897.
1887
1888
1886
1866
1896
1867
1885
1877
1887
1853
1893]
1851
1816]
1898
1891 '
1896
1868'
<
r
DE l'école normale 253
1848. Tain b, membre de l'Académie française, prof, d'histoire
de l'art et d'esthétique à l'École des Beaux- Arts, S. P. 1893
— Tombeck, professeur de mathématiques au lycée Fontanes. 1879
— Valade, inspecteur d'académie à Chàteauroux 1883
' 1849.Belot, correspondant de l'Académie des sciences mo-
rales et politiques, professeur d'histoire à la Faculté
des lettres de Lyon 1886
— Brach, professeur de seconde au lycée de Metz 1866
— Dumas (R. \ inspecteur d'académie à Dijon 1888
— Dupré (Ernest), professeur honoraire de rhétorique du
lycée Condorcet 1896
, — Fournbt, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
; Bordeaux 1892
— Gaucher, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. . . 1888
— Gauthiez (F.-Léon), professeur de troisième au lycée de
Colmar 1859
— Gautier (Paul), prof, de mathématiques au collège Rollin. 1873
— Léger, censeur des études au lycée de Nantes 1862
— Marot, inspecteur d'académie à Paris 1895
— Ponsot, professeur de philosophie au lycée Charlemagne. . 1868
— Prévost-Paradol., membre de l'Académie française, mi-
nistre plénipotentiaire de France à Washington, ancien
membre du Conseil de V Association, S. P 1870
— Reynald, doyen et professeur de littérature française de
I la Faculté des lettres d'Aix 1883
i — Sehret, docteur es sciences mathémat., professeur libre. . 1898
! — Terquem, correspondant de F Académie des sciences,
professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille,
S. P 1887
1 — Tréhand, prof, de mathématiques au lycée de Besançon . . 1860
— Vacquant, inspecteur général de l'enseignement secon-
daire, professeur d'analyse mathématique à l'École Cen-
trale, S. P 1895
— Villetabd de Prunièrks, homme de lettres 1889
18.)0.Beauvallet, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . 1861
) — Bellin, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier. 1868
\ — Bertrand (Diogène), agrégé des lettres, inspecteur général
honoraire de l'enseignement primaire 1898
— Blanchet, professeur de troisième au lycée d'Avignon. . . 1858
— Boiteau, maître des requêtes au Conseil d'État 1886
f
L
*5i ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1850. Brun, professeur de physique au lycée de Grenoble 1860
— Bgrat, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1894
— Fustbl de Coulangrs, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, direct, honor. de l'Ecole Normale, «
professeur d'histoire du moyen âge à la Sorbonne,
membre du Conseil de F Association, S. P . . . . , 1889
— Gadthiez (Joseph), médecin du collège Sainte-Barbe 1862
— Guibout, professeur d'histoire au lycée Charlemagne 18T3
— Horion, chargé de cours de lettres au lycée de Lyon . . . 1882
— Lecomte, profes. de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1881
— Monin (Alexandre), professeur an lycée de Laval 1856
— 0 f fret, professeur honor. de physique du lycée de Douai . 1894
— Périgot, professeur d'histoire au lycée Saifet-Lôuis 1885
— Picart, prof. hon. de mathématiques, de la Faculté des
sciences de Poitiers 1884
— Wbill (Alexandre), professeur honoraire de mathéma-
tiques du lycée de Bourges 1893
1851 . Adbrer, professeur de rhétorique au lycée Gondorcet 1886
— Anthoine, agrégé des lettres, inspecteur général de l'en-
seignement primaire »... 1889
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux. . . . 1868
— Da Bénazé, chargé de cours de quatrième au lycée de
Troyes 1860
— Klippfel, docteur ès-lettres, inspecteur général de l'ensei-
gnement secondaire pour les langues vivantes 1873
— Leflocq, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans 1868
— Munier, proviseur du lycée de Toulouse 1887
— Raynal, maître de conférences de botanique à la Faculté <
des sciences de Poitiers 1889
— Sodillajrt, correspondant de l'Académie des sciences, pro-
fesseur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille. 1898
1852.Benoist, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur de poésie latine à la Sorbonne 1887
— Bernauer, chargé de cours de quatrième au lycée de
Saint-Étienne 1858 %
— Bbzodis, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Henri IV 1896
— Desléonet, ancien maître surveillant à l'École Normale,
docteur en médecine 1874
J
r
DB L'ÉCOLE NORMALE ît>5
1852.Dutert, professeur de seconde au lycée de Toulouse 1876
— Girardin, professeur de quatrième au lycée de Versailles. 1888
— Goumy, maître de conférences de langue et littérature la-
tines à FÉcole Normale, S. P 1891
— Humbert, prof. bon. de mathématiques du lycée d'Orléans. 1893
— Maréchal, professeur de physique au lycée Condorcet. . . . 1885
— Marguerin, professeur de troisième au lycée de Reims. . . 1863
— Nicolas, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Glermont 1890
— Nomy, proviseurhonor-aire du lycée de Poitiers 1883
— Perraud (Ph.), professeur de rhétorique au lycée de Lons-
le-Saulnier 1881
1853 . Allégret, professeur de mathématiques appliquées à la
Faculté des sciences de Lyon 1896
— Bertauld, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet. S. P 1897
— Cave, prof, de physique au lycée de Dijon, tué à l'ennemi. 1870
— Colomb, professeur de troisième au lycée de Versailles. . . 1890
— Couvreur, proviseur du lycée de Charle ville 1891
— Defauconpret, professeur de physique au collège Rollin . . 1869
— Derniame, chargé de cours de sixième au lycée de Nîmes. 1857
— Gindre de Mancy, prof, de philosophie au lycée de Rouen. 1880
— Hinstin, ancien professeur de littérature grecque à la
Faculté des lettres de Dijon 1894
— Labbé, professeur de troisième au collège Rollin 1893
— Perret, inspecteur d'académie à Chambéry 1883
— Pigeonneau, professeur adjoint d'histoire économique et
coloniale à la Sorbonne, professeur à l'Ecole libre des
sciences politiques 1892
— Vagnair, professeur hon. de troisième du lycée Janson. . 1891
1854. Bohn, ancien professeur de philosophie au lycée d'Amiens. 1898
— Couroelles, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lvcée Saint-Louis 1896
— Dameron, proviseur du lycée de la Pointe-à-Pitre (Gua-
deloupe) 1888
— Debaisb, inspecteur d'académie à Orléans 1893
— Deville, agrégé des lettres, docteur es lettres, ancien
membre de l'Ecole française d'Athènes 1867
— Jamet, ancien professeur de physique au lycée, chef d'insti-
tution à Marseille 1873
1
256 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1854.Lefèvre, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1813
— Le Renard, proviseur honor. du lycée de Rennes, S. P.- . 1895
— Valatour, professeur de physique au lycée de Rennes.. . . 1865
— Valson, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse. . . 1883
— Zieqbl, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne, président du jury d'admission à l'École
militaire de Saint-Cyr 1898
1855.Bosseux, professeur de rhétorique au lycée de Besançon. . 1872
— Boulant, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Montluçon 1893
— D a limier, maître de conférences de botanique à l'Ecole
Normale 1863
— Desdouits, professeur honoraire de philosophie du lycée
de Versailles 1898
— Dupuy (A.), doyen et professeur d'histoire de la Faculté des
lettres de Rennes 1891
— Feugèrb, prof, de rhétorique au lycée Saint-Louis 1890
1856.Blondel, professeur de cinquième au lycée de Versailles . 1873
— Boiss i èrk, professeur de littérature et institutions grecques
à la Faculté des lettres d'Aix 1895
— Boulanger, professeur d'histoire au lycée d'Angers 18*7 i
— Brunhes, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Dijon 1895
— Isambert, professeur honoraire de chimie de la Faculté
des sciences de Poitiers 1890
— Lafon, prof, de mathématiques spéc. au lycée Fontanes.. 1880
— Lévistal, agrégé de physique, docteur es sciences, ancien
directeur du collège de Galata-Seraï (Constantinople) . . 1814
— Marchal, professeur de philosophie au lycée d'Alger 1861
— Monginot, professeur honoraire de troisième du lycée
Condorcet 1891
— Morisot, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Bordeaux 1896
— Pinard, professeur d'histoire au lycée Fontanes ......... 1876
1857. Barbier, agrégé de mathématiques, ancien astronome -
adjoint à l'Observatoire de Paris 1889
*— Duhaut, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. . . . 1878
— Fraissinhks, agrégé de mathématiques, inspecteur général
de l'enseignement primaire 1896
— Guerby, chargé de cours de mathéra. au lycée de Chambéry. 1865
1
DE L'ÉCOLE NORMALE 257
1857. Leroux, professeur de cinquième au lycée de Lyon 1895
— Maillet, profes. de philosophie au lycée Louis-le-Grand. 1897
— Moy, doyen et professeur de littérature française de la
Faculté des lettres de Lille 1897
— Raulin, doyen et professeur de chimie industrielle et agri-
cole de la Faculté des sciences de Lyon 1896
1858.Drlbstrée, inspecteur d'Académie à Niort 1882
— Gérard, recteur de l'Académie de Montpellier 1898
— Gibol, professeur de mathématiques au collège Rollin 1868
— Gottschalk, inspecteur d'académie à Amiens 1875
— Guerrier, inspecteur d'académie à Laval 1896
— Jeannel, professeur de littérature étrangère à la Faculté
des lettres.de Montpellier * . 1867
— Marqukt, chargé de cours de mathémat. au lycée du Mans . 1876
— Ollé-La prune, membre de l'Académie des Sciences mo-
rales et politiques maître de conférences à l'École Normale
trie*- secrétaire du Conseil de T Association 1898
1859. Armingaud, professeur d'histoire au lycée Henri IV. .... 1889
— Cailly, chargé de cours de mathématiques au lycée d'Agen. 1876
— Collet, professeur de seconde au lycée Gondorcet, S. P . . 1,89(5
— Dumas, chargé de cours de troisième au lycée de Niort. . . . 1863
— Françoise, inspecteur d'Académie à Foix 1880
— Mazb, anc. prof, d'htst. au lycée Condorcet, sénateur, S. P. 1891
*- Patrt (G.), agrégé de mathématiques, chef d'institution à
Rouen 1895
— Sonrel, agrégé de physique, docteur es sciences, physicien-
adjoint à l'Observatoire de Paris 1879
— Vivier, chargé de cours de mathématiq. au lycée du Puy. 1860
1860. Bigot, agrégé des lettres, professeur de littérature fran-
çaise aux Écoles Normales de Fontenay-aux-Roses et de
Saint-Gloud et à l'École militaire de Saint-Cyr, S. P. . . 1893
— Dobus, chargé de cours de physique au lycée d'Alençon. . . 1864
— Dupont, professeur de seconde, au lycée de Montpellier . . . 1881
— Maillot, agrégé de physique, directeur de la station séri-
cicole de Montpellier 1889
— Prudhon, professeur de physique au lycée de Marseille. . . 1869
— Retmond, prof, de mathém. spéciales au lycée de Vanves. 1895
— Sayous, professeur honoraire d'histoire et de géographie
de la Faculté des lettres de Besançon 1898
— Shérbr, chargé de cours de seconde au lycée de Brest . . 1878
17
258 ASSOCIATION DBS ANCIKNS KI.BYKS
1861 .Béchbt, chargé de cours de mathémat. au lycée de Màcon. 1886
— Bougot, doyen et professeur de littérature grecque de la
Faculté des lettres de Dijon 189*2
-•• Carrau, professeur- adjoint de philosophie à la Sorbonne. 1889
— Dumont (Albert), membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, directeur de l'enseignement supérieur,
ancien Directeur de l'École française d'Athènes, S. P. . . 1884
— Lucas, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Gharlemagne 1891
— Risser, professeur de troisième au lycée Condorcet 1893
1862. Aron-Duprré, agrégé des lettres, homme de lettres 1889
— Carrau (Albert), prof, de rhétorique au lycée de Gaen .... 186
— Lqiret, inspecteur d'Académie à Melun 1883
— Maoûiolo, homme de lettres 1894
— Richard, prof, de mathématiques au collège de Langres. . 1867
— Seionbrbt, chargé de cours de seconde au lycée de Toulon. 1893
1863.Beuribr, inspecteur honoraire d'Académie, directeur du
Musée pédagogique à Paris 1889
— De Batz de Trenqurllbon, professeur de mathématiques
au lycée de Bordeaux 1
— Duruy (Albert), publiciste, S. P 188'
— Dutasta, ancien chargé de cours de philosophie au lycée,
maire de Toulon 188
— Feugère, professeur suppléant de littérature française au
Collège de France 187
— Gusse, agrégé de grammaire, censeur des études, directeur
du petit lycée Condorcet, S. P 189
— Monniot, professeur de mathématiques au lycée de Vanves,
S. P.. 188
— Person, professeur de quatrième au lycée Condorcet 188!
— Tisserand, membre de l'Académie des sciences et du Bu-
reau des longitudes, professeur d'astronomie mathéma-
tique à la Sorbonne, directeur de L'Observatoire, membre
du Conseil de V Association, S. P 1
1864.Bastard, professeur de rhétorique au lycée de Pontivy . . . 1
— Bourel, chargé de cours de mathémat. au lycée de Toulon. 187
— Denis, censeur adjoint des études au lycée de Marseille. 18
•— Didon, professeur de mathématiques appliquées à la Fa-
culté des sciences de Besancon 1
— - Geley, maître de conf. à la Faculté des lettres de Douai. . 1
r
DB L'ÉCOLB NORMALE 559
.1864 Lagier, professeur d'histoire au lycée d'Avignon . . 1816
— Lrbbgub, professeur d'antiquités grecques et latines à la
Faculté des lettres de Toulouse, S. P 1894
— Mamet, professeur d'histoire au lycée de Saint-Omer .... 1891
— Robert, inspecteur général de l'enseignement secondaire. . 1895
— Van dbn Bero, professeur libre d'histoire et de géographie
à Paris 1884
1865. Es parc bl, professeur de mathématiques au lycée Charle-
magne 1898
i — Gerbe, professeur de quatrième au lycée de Marseille .... 1884
— Lallier, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse,
maître de conférences à la Sorbonne 1884
— Marion, profes. de science de l'Education à la Sorbonne. . 1896
— . Michel, chargé de cours de mathémat. au lycée de Dijon. 1888
1866. Cou at, recteur de l'Académie de Bordeaux 1898
' — Elliot, doyen et professeur de mathématiques pures de la
Faculté des sciences de Besançon 1894
' — Rayet (0.), agrégé d'histoire, professeur d'archéologie à là
Bibliothèque Nationale 1887
986*7. Je annin, professeur de philosophie au lycée de Toulon . . . 1876
— Jolt, professeur- adjoint de chimie à la Sorbonne, direc-
, teor à l'École des Hautes-Études, maître de conférences
f à l'École Normale.... 1897
; — Le Brun, professeur de quatrième au lycée Janson 1896
— Rivalz, professeur d'histoire au lycée de Lyon 1879
, — Rubl, agrégé des lettres, docteur es lettres, professeur de
' littérature à l'École des Beaux-Arts, S. P 1896
, — Varoolici, professeur à l'Université de Jassy (Roumanie). 1897
1868. Clerc, professeur de philosophie au lycée de Rouen 1892
r'— Fochier (Félix), professeur de mathématiques spéciales au
lycée de Poitiers 1875
— GéBELiN, professeur de géographie à la Faculté des lettres
de Bordeaux 1898
— Ginovez, professeur de quatrième au lycée Janson 1887
— Lecène, professeur d'histoire au lycée Charlemagne et à »
l'École Normale de Sèvres 1895
— Tartinville, professeur de mathématiques au lycée Saint-
Louis . < . 1896
1869.BRÉ8ARD, professeur de mathématiques'au lycée Condorcet 1892
1 — Casanova, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand. . 1897
L
^
$60 A? SOC l ATI ON DBS ANCIENS ÉLÈVES
18ô9.Capin, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse. 1893,
— Géraulx, professeur de rhétorique au lycée de Reims 1883
.-r Jjjllet, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Reims . . 18»
— Mouton, ancien maître de conférences de physique à la
Sorbonne • 1895
— Provotellb, proviseur du lycée de Mont-de-Marsan 1890
— Roux, professeur de physique au lycée de Bourg 1891
1870.Burdeàu, agrégé de philosophie, ancien Ministre de la
Marine, ancien Ministre des Finances, Président de la
Chambre des Députés 1894
— Fochikr, prof, de philosophie au lycée Louis-le-Grand. . . 1884
— Kalb, professeur de mathématiques au lycée Lakanal. . . . 1890
— Ribmann, maître de conférences de grammaire à l'Ecole
Normale et à l'École des Hautes-Études 1891
1872 . Dupbrrbt, prof, de rhétorique au lycée de Bourges en congé 1893
— Gonnard, chargé de cours de mathématiques au lycée du
Puy 1884
— - L agneau, professeur de philosophie au lycée de Vanves. . . 1
18*73. Chbrvbt, professeur de physique au lycée Saint- Louis. . . 1
— • Ferniquk, professeur d'histoire au collège Stanislas 1
— Lbmairb, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Lorient 1
1874. Bib art, professeur de physique au lycée de Marseille 1
— Du Coudray La Blanchèbb, agrégé d'histoire, inspecteur
général des bibliothèques, musées et archives de l'Afrique
du Nord, S. P 1
— Vincrnt, professeur de quatrième au lycée d'Angers 1
1875.Kuntzmann, professeur de physique au lycée de Nancy. . 1
— Vallibr, professeur de philosophie au lycée de Bordeaux. 1
1876. Crétin, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Agea 1
— Gouribr, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Poitiers I
1877.Bilco, agrégé des lettres, membre de l'École française
. d'Athènes 1
— Bour nique, prof, de mathématiques au lycée de Nancy. ♦ . 1
— Charbonnier, prof, de troisième au lycée de Grenoble. . . 1
— Dbshors, professeur ae troisième au lycée de Clermont. . . 1
— Dunan, prof, de mathémat. spéciales au lycée de Tours. . 1
r
DE L'JfeCOLE NORMALE $6 1
.
J877- Guillaume, prof, de physique au lycée de Troyes 1890
— Thuillibr, agrégé-préparateur de chimie physiologique à
l'École Normale, décédé en miftsion scientifique à
Alexandrie (Egypte) 1883
1878.Bordeux, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Janson 1897
t— Mingasson, professeur de physique au lycée de Toulon. . . 1896
— Vbtribs, membre de l'École française d'Athènes 1882
1879. Bus sod, professeur de mathématiques au lycée de Lyon. 1888
— Douliot, aide-naturaliste au Muséum, décédé en mission
scientifique à Nossi-Bé 1892
— Groussbt, maître de conférences à la Faculté des lettres
de Grenoble, S. P 1885
— Hommat, professeur de philosophie au lycée d'Angers, S. P. 1886
■ — Martin, professeur de physique au lycée de Carcassonne. . 1883
1880. Bédibr, proviseur du lycée de Saint-Denis (Réunion) 1892
— Boidart, professeur de mathématiques au lycée de Ver-
! sailles 1898
!■ *- Chauvin, professeur de physique à la Faculté des Sciences
i de Toulouse 1891
' — Cucuel, professeur de langue et littérature grecques à la
- Faculté des lettres de Bordeaux 1891
I — Gottbland, professeur de seconde au lycée de Bordeaux. 1888
[— Lbtondot, professeur de seconde au lycée de Brest 1891
1881.Bbsson, professeur de sciences naturelles au lycée La-
kanal 1893
^— Liégeois, prof, de mathématiques au lycée de Clermon t. . 1898
r — Manchon, professeur de cinquième au lycée d'Orléans. . . . 1886
II— Sa vaut, professeur d'histoire au lycée de Laval 1886
I882.Bénard, élève de la section des lettres 1884
— Bernard, docteur es sciences, assistant de zoologie au
^ Muséum 1898
%— Constantin, chargé de cours d'histoire au lycée de Cher-
i% bourg 1892
— Courtehoux, chargé de cours de mathématiques au lycée
de Laon 1893
— Fournier (Théodore), inspecteur d'Académie à Privas. . . . 1896
t—- Wassbrzuo, préparateur au laboratoire de chimie physio-
► logique de l'École Normale 1888
■883. Lange, ancien élève de la section de philosophie, S. P.. . . 1887
L
262 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
•
1883 . Noiebt, agrégé de grammaire, membre de l'École française
de Rome, S. P 1888
— Régis, prof, de mathématiques au lycée de Toulouse, S. P. 1895
— Rouen, professeur de physique au collège de Melun 1893
1884.Bieules, chargé de cours de physique au lycée de Vesoul. 1891
1885.Blbbzy, élève de la section de littérature 1888
— Chevallier, prof, de mathémat. au lycée de Rochefort. . . 1890
— Sollier, chargé de cours de troisième au lycée de Laon.. 1889
1886.Bauchbr, élève de la section de grammaire 1889
— Mille, élève de la section des lettres 1888
— Wartel, chargé de cours d'histoire au lycée de Bar-le-Duc 1889,
— • Wilhblm, charge de cours de mathématiques au lycée
d'Alger 1890
1881. Marseille, professeur d'histoire au lycée d'Alger 1895
— Troille, ancien élève de la section de mathématiques. . . . 1892
— Valette, élève de la section des lettres 1889
1888.Bourdillat, élève de la section des lettres 1890
1889.Chambrrt, prof, de rhétorique au lycée de Montauban.. . . 1893
— Ghédorob, élève de la section des lettres 1891
— Germain, élève de la section des sciences 1891
1890. Couvreur, maître de conférences de grammaire et de phi-
lologie à la Faculté des lettres de Lille 1898
— Roger, ancien élève de la section d'histoire 1
1891 .Bisson, professeur de philosophie au lycée de Valenciennes. 1
— Hbrmann, prof, de rhétorique au lycée d'Evreux, S. P. . . 18
— Paris, ancien élève de la section d'histoire naturelle 1
1892.Gutzwiller, professeur de lettres à la Medersa d'Alger. . 1
— Lardé, ancien élève de la section de physique 1
— Petit, agrégé de physique, pensionnaire de la Fondation
Thiers, S. P 1
1895. Escot, chef de section de seconde année (sciences) 1
1896.Clauzel, élève de la section de physique 1
1897.Gauohard, élève de seconde année (séiences) 1
•
9-A
DE L'ECOLE NORMALE
863
LISTE PAR OINDRE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DÉCÈDES
About. 1848.
Abria, 1831.
Aderer, 1851.
Adert, 1836.
Aimé, 1832.
Albert, 1848.
Albrand, 1812.
Alexandre» 1814.
; AUégret, 1853.
I Amiot, 1820.
André-Pontier, 1820.
Anot, 1818.
; Anquetil, 1826.
| Ànsart, 1813.
; Anselme, 1814.
| Aathoine, 1851.
: Armengaud, 1859.
Arnaud, 1833.
Àron-Dupéré, 1862.
SArreitcr, 1835.
Aube, 1847.
Aubert-Hix, 1810.
^Anbert-Hiz, 1840.
Aubin, 1844.
Avignon, 1817.
•Bach, 1832.
Bachelet, 1840.
Ballaxd-Luzy, 1812.
Barbet, 1820.
f Barbier, 1857.
Baret, 1834.
Barnave. 1848.
Beroi, 1837.
Barry, 1829.
Bary, 1848.
Bastard, 1864.
Bancher, 1886.
Bayau, 1837.
Bazin, 1828.
Bazin, 1851.
Beaujan, 1841.
Beaussire, 1844.
Beausaire, 1846.
Beauvalet, 1850.
Rechel, 1861.
Bédier, 1880.
Bellio, 1850.
Belut, 1849.
Bénard, 1828.
Bénard, 1839.
Bénard, 1862.
Benoiat, 1852.
Benoit, 1835.
Berger, 1827.
Berger, 1843.
Bernard, 1842.
Bernard, 1882.
Bernauer. 1852.
Beraot, 1836.
Bertereau, 1831.
Bertauld, 1853.
Berthaud, 1840.
Bertbet. 1847.
Benin-Mouroi, 1841.
Bertrand, 1839.
Bertrand, 1850,
Besse, 1816.
Besson, 1881.
Beudant, 1810.
Beulé, 1845.
Beurier, 1863.
Bezodis, 1852.
Bibart, 1874.
Bieulea, 1884.
Bigot, 1860.
Bilco, 1877.
Billet, 1830.
Biason, 1891.
Blancbet, 1845.
Blanchet, 1850.
Blerzy, 1885.
Blin, 1834.
Blondeau, 1832.
Blonde), 1856.
Bobn, 1855.
Boidart, 1880.
Boileau, 1839.
Boiteau, 1850.
Boiftsière, 1856.
Bonne fond, 1845.
Bonnet-Maztmbert, 1830.
Bootoui, 1832.
Bord eux, 1878.
Borgnet, 1828.
Boa, 1848.
Bosseux, 1855. »
Boucher, 1815.
Bouchetle, 1813.
Bouchot, 1838.
Boucley, 1810.
Bougot. 1861.
Bouillet, 1816.
Boulanger, 1856.
Boulant, 1855.
Boulian, 1831,
Bouquet, 1839.
Bourdillat, 1888.
Bourel. 1864.
Bourgeois, 1833.
Bourgeois, 1840.
Bourget, 1841.
Bournique, 1877,
Bourzac, 1830.
Boutan, 1846.
Botuet de Monvel, 1841.
Boyer, 1819,
Brach, 1849.
Braive, 1816.
Braive, 1827.
Brisaant, 1843.
Brézard, 1869.
Brion, 1843.
Briot, 1838.
Brissaud, 1842.
Broyé, 1848.
Brun, 1850.
Bru net, 1826.
Bruuhes, 1856.
Burat, 1850.
Burdeau, 1870.
Bassod. 1879.
264
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Cegnart, 1827.
Cailly, 1859.
Cambier, 1848.
Capin, 1869.
Cappelle, 1829.
Caresne, 1820.
Caro, 1845.
Carreau, 1861.
Carrau, 1882.
Carré, 1838.
Cartault, 1837.
Cartelier, 1832.
Casanova, 1869.
Caublot, 1844.
Cave, 1853.
Cayx, 1812.
Cazalia, 1813.
Chalamet, 1842.
Challemel-Lacour, 1846.
Chambert, t889.
Champanhet, 1811.
Cbappuis, 1842.
Charbonnier, 1879.
Charma, 1820.
Charnoz, 1833.
Charpentier, 1828.
Charpentier, 1845.
Chassang, 1846.
Chanlaire, 1815.
Chédorge, 1883.
Chenon, 1818.
Chéruel, 1828.
Cbervet, 1853.
Chevalier, 1885.
Chevillet, 1843.
Chevriaux, 1834.
Cboffel, 1829.
Chon, 1832.
Christian, 1813.
Clavel, 1837.
Clauzel, 1896.
Clerc, 1868.
Clermont, 1831.
Colincamp, 1840.
Collet, 1829.
Collet, 1859.
Colomb, 1853.
Commeau, 1816.
Constantin, 1882.
Corbin, 1818.
Corneille, 1813.
Corrard, 1841.
Cotellc, 1813.
Couat, 1866.
Cournuéjouls, 1841.
Courceiles, 1854.
Courtière, 1847.
Couroot, 182i.
Couroot, 1838.
Conrtehoux, 1882. *
Courtois, 1834.
Cousin, 1810.
Couvreur, 1853.
Couvreur, «89i».
Crétin, 1876.
Croisât, 1832.
Croseon, 1840.
Cucheval-Clarigny, 1840.
Cucuel, 1880.
Daguin, 1835.
Dalimier, 1855.
Dameron, 1814.
Dameron, 1854.
Dancieo, 1837.
Dansin, 1846.
Danton, 1832.
D^nguy, 1837.
Daulne, 1810.
Dautel, 1845.
Davau, 1840.
David, 1830.
David, 1838.
Debaise, 1854.
De Batz, 1863.
De Bénazé, 1851.
Debray, 1847.
Debs, 1834. t
Decroix, 1811.
De Calonne, 1812.
De Faucompret, 1853.
Defrenne, 1815.
Deguin, 1828.
De Lassasteigoe, 1829.
Dehèque, 1813.
De Kerhor, 1841.
Delacroix, 1847.
Delafosse, 1813.
Delaîlie. 1817.
Delatour. 1836.
Delcasso, 1815.
Deibos, 1842.
De Lens, 1828.
Delépine. 1845.
Delestrée, 1858.
Delhomme, 1819.
Delignac, 1810.
Deloche. 1826.
Deïondre, 1845.
Delorme, 1819.
Delouche, 1839.
Delzone, 1836.
De Pontavice, 1838.
De Neuffbrge, 18î0.
Denis, 1835.
Denis, 1864.
Desdouits, 1855.
Desmichels, 1812.
Dermiane, 1853.
Derveau, 1816.
Dessins, 1831.
Déteins, 1835.
Deshoves, 1839.
Deahor», 1877.
Deslais, 1846.
Desléonet, 1852.
Despois, 1838.
Deaprez, 1848.
De Suckau, 1S48.
De Testes, 1840.
Devès, 1811.
De ville, 1854.
Didier, 1839.
Didon, 1864.
Diguet, 1845.
Douliot, 1*79.
Drion, 1847.
Dubois, 1812.
Dubois, 1813.
Dubois, 1818.
Dubois, 18C9.
Dubus-Chnmpville, 1811.
Dubus, 1829.
Dubus, 1800.
Duirhesue, 1843.
Duclos, 18J2.
Ducros, 1847.
Du Coudray La Blanches
1874.
Du Coudre. 1848.
Duhaut, 1857.
Dumaige. 1827.
Dumas, 1849.
Dumas, 1859.
Duméril, 1843.
Dumout, 1861.
Dunan, 1877.
Dunoyer, '816.
Dupain, 1848.
Dupond, 1842.
Dupoiuiois, 1843.
Dupont, 1860.
Dupont, 18/2.
Dupré, 1849.
Dupuy, 1855.
DB L'ÉCOLE NOBUALB
26&
Durand, 1831.
Doruy, 1830.
Duray, 1*63.
Duaaouy, 1840.
Dutasta, 1863.
Dutert, 1832.
Dutray, 1811.
Elliot, 1866.
Bicot, 1896.
Esparcel, 1865»
Budet, 1836.
FargeauJ, 1811.
Fargues de Teschereau
18f6.
Faucon, 1810.
Faune, 1832.
Fernique, 1873.
Ferri, 1847.
Feagère, 185S.
Feagère, 1*63.
Feuillatre, 1835.
Feunier, 1847.
Ferre, 1837.
FilJiaa, 1847.
Flamauville, 1816.
iFleury, 1831.
Fochier, 1868.
Fochicr, 1870.
Foncio, 1828.
Fontanier. 1815.
Fontes, 1843.
Forget, 1813.
Forneron, 1818.
Forlhomme, 1843.
Fougère, 1834.
Fournet, 1840.
Fourrier, 1882.
Fraissinhea, 1857.
Françoise, 1850.
Fuihrer, 1850.
Pastel de Cou langes, 1850.
Gaillard, 1810.
Gaillardin, 1828.
Gaodar, 1844.
Garcel, 1834.
Gtflin-Soulandre, 1846.
Garnier, 184t.
Garsoouet. 1836.
Gauchard, 1807.
Gaucher, 1849.
Gauthiez, 1849.
Gantier, 1849.
Gébelin, 1868.
Geffroy, 1840..
Geler, 1864.
Gérard, 1858.
Geraulx, 1869.
Gerbe, 1865.
Germain, 1830.
Germain, 1889.
Geruaez, 1819.
Gibol, 1858.
Gibon, 1816.
Gillette, 1817.
Gindre de Mancy, 1852.
Ginovez, 1868.
Girard, 1840.
Girard, 1844.
Girardin, ,852.
Girault. 1837.
Gisclard, 1834.
Glachant, 1845.
Gotteland, 1880.
Gottachalk, 1858.
Gouabin de Lefuvril, 1841,
Goumy, 1852.
Gourier, 1876.
Goassard, 1872.
Grande neui, 1813.
Grégoire, 1828.
Grout, 183U
Groasaet, 1S70.
Guérard, 1*28.
Guerby, 1857.
Guérin, 1840.
Guerrier, 1858.
Guibilloo, 1847.
Guibout, 1850.
Guiebemerre, 1814.
Guic hem erre. 1840.
Guignatilt, 1811.
Guillard, 1813.
Guillaume, 1810.
Guillaume, 1877.
Guillemin, 1834.
Guiraudet. 1847.
Guiselin. 1836.
Gusse, 1863.
Gutzwiller, 1892.
Hachette, 1819.
Homard. 1834.
Hamel, 1829.
Hauriot, 1837.
Haraut, 1846.
Hauser, 1833.
Havet, 1832.
Hébert, 183?.
Heinrich, 1848.
Helleu, 1843.
Hémardinquer, 1842.
Henné, 1834.
Herbette, 1827.
Hermann, 1891.
Hifçnard, 1838.
Hinstin, 1853.
Hommay, 1879.
Horion, 1850.
Houdemout„ 1834.
Houôl, 1843.
Huguenin, 1829.
Hugueoy, 1830.
Humbert, 1842.
Humbert, 1852,
Humblot, 1847.
Isambert, 1856.
Jacques, 1832.
Jaillet, 1869.
Jamet, 1854.
Jamin, 1838.
Jannet, 1814.
Janoin, 1836.
Jeannel, 1858»
Jeannin. 1867.
Joguet, 1833.
Joly. 1867.
Joueu, 1816.
Jourdain, 1826.
Kalb, 1870.
Klippfel, 1851.
Kuntzmaun, 1875.
Labbé, 1853.
Labresson, 1837.
Lacroix, 1P36.
Ladevi-Roche, 1818.
Ladrey, 1844.
Lafuge, 1837.
Lais né, 1819.
Lagier, 1864.
Lagueau, 1872.
Lalande, 1*"5.
Lallemanl, 1836.
Lallemant, 1838.
Laitier, I8ti3.
L<tmy, 1842.
Lamm, 1848.
Lange, 188*.
Lanzi, 1843.
266
ASSOCIATION DIS ANCIENS ÉLÈVES
Laquerbe, 1811.
Lardé, 1892.
Large, 1812.
Laroque, 1831.
Lauréat, 1829.
Lebègue, 1831.
Lebegoe. 1864.
Leboucher, 1833.
Le Bran, 1867.
Lecëue, 1868.
Lécha t, 1843.
Lechat, 1846.
Lechevalier, 1832.
Leclerc, 1839.
Lecoaur, 1848.
Lecomte, 1815.
Lecomte, 1850.
Lecrocq, 1839*
Lefevre, 1826.
Lefèvre, 1854.
Leflocq, 1851.
Légal, 1831.
Léger. 1849.
Lemaire, 1873.
Lemarchand, 1814
Lemoine, 1844.
Lemonnier, 1840.
Lerebours, 1811.
Le Renard, 1854.
Leroux, 1857.
Leroy, 1830.
Letaillandier, 1835
Létondot, 1880.
LévisUl, 1856.
Lévy, 1813.
Leyritz, 1842.
Libert, 1848.
Liégeoia, 1881 .
Lissajous, 1841.
Lodin de Lalaire
Loiret, 1862.
Lomon, 1845.
Lorenti, 1837.
Lorquet, 1833.
Lory, 1840.
Lucas, 1847.
Lucas, 1861.
Maas, 1812.
Macari, 1836.
Macé de Lépinay,
Maggiolo, 1862.
Magnier, 1810.
Magy, 1843.
Maignien, 1810.
1816.
1834.
Maillet, 1857.
Maillot, 1860.
Mallet, 1826.
Mamet, 1864.
Manchon, 1881*
Marchai, 1856.
Marchand, 1821.
Marchand. 1846.
Marcon, 1865.
Maréchal, 1835.
Maréchal, 1845-
Maréchal, 1852.
Mareschal 1813.
Maridort, 1846.
Marié Davy, 1840.
Marot, 1849.
Marpon, 1842.
Marquât 1858.
Marseille, 1887.
Marthe, 1840.
Martin, 1812.
Martin, 1830.
Martin (L) 1831.
Martin (T.-H.), 1831.
Martin, 1840.
Martin, 1879.
Martinand, 1839.
Materne, 1832.
Maucourt, 1838.
Mauduit, 1848.
Maurat, 1848.
Maze, 1859.
Merget, 1840.
Meriet, 1848.
Mermet, 1828.
Mery, 1838.
Meuey, 1811.
Mézières, 1811.
Michel, 1814.
Michel, 1865.
Mille, 1886.
Mingasson, 1878.
Moncourt. 1842.
Mooginot, 1856.
Mon in, 1829.
Monin, 1850.
Mon nier, 1840.
Monniot, 1863.
Morand, 1S40.
Moreau de Champlieu, 1813.
Morel, 1833.
Morel, 1827.
Morin, 1833.
Morizot, 1856.
Morot, 1842.
Morren, 1827.
Mouillard, 4828.
Mourgues, 1839.
Mourier, 1827.
Mouton. 1869.
Moy, 1837.
Munier. 1831.
Munier, 1851.
Nicolas, 1*2*.
Nicolas, 1837.
. Nicolas, 1852.
Nimier, 1845.
Noël, 1837.
Noiret, 1883.
Nomy, 1852.
Offret, 1850.
Ohmer, 1845.
Olivaint, 1836.
Ollé-Laprune, 1858.
Ordinaire, 1848.
Ouvré. 1842.
Ozanneaux, 1812.
Paria, 1891.
Pariset, 1813.
Pasteur, 1843.
Patin, 1811.
Patry, 1850.
Paulin, 1810.
Péclet, 1812.
Pécout, 1846.
Pellissier, 1839.
Perdrix, 1817.
Pérennès. 1819.
Périgot, 1850.
Peruelle, 1840.
Perraud. 1852.
Perret, 1853.
Perrinot, 1840.
Perso n, 1863.
Petit. 1828.
Petit. 1893.
Petitbon, 1828.
Petitjean, 1837.
Peyrot, 1836.
Picart, 1850.
Picbard, 1830.
Picquet, 1834.
Pierron, 1834.
Pigeonneau, 1853.
Pinard, 1856.
Pinaud, 1828.
Pitard, 1836.
DB L'ÉCOLE NORMAL*
267
' PlagnioldeMascony, 1815.
Planes, 1846.
Poirson, 1812.
Pompon, 1827.
Pons, 1820.
' Poosol, 1849.
: Pontarlier, 1831.
Pontet, 1840.
Pottier, 1817.
Pouillet, 1811.
Prévoet-Paradol, 1849.
Privat-Deschanel, 1841.
Provotelle, 1869.
PradhoD, 18A1.
Puiseux. 1834. *
Puiseux, 1837.
Quéqaet, 1837.
Quet, 1890.
Quillet, 1834.
Quicherat, 1819.
Rabasté, 1848.
Ragon, 1813.
Rattier, 1811.
Kaulio, 1857.
Rat and, 1817.
Reyet, 1866.
Raynal, 1851.
Réaume, 1846.
Régis, 1883.
Renard, 1947.
Renouard,'1812«
Revel, 1814.
Rérol, 1834.
Raymond, 1860.
Reynald, 1849.
Riboat, 1818.
Ricard, 1846.
Ricart, 1828.
Richard, 1862.
Rieder, 1848.
Riemaoo, 1870.
Rigault, 1841.
Risler, 1861.
Hinn, 1816.
Rinu, 1844.
Riquier, 1841.
RWalz, 1867.
Robert, 1864.
Robiou. 1840.
Roger, 1847.
Roger, 1890.
Rollier, 1834.
RomUly.1846.
Roaey, 1832.
Rouen, 1883.
Rougeron, 1811.
Roustan, 1820.
Rouvray, 1836.
Roux, 1826.
Roux, 18)9.
Roux, 1838.
Roux, 1869.
Ruel, 1867.
Ruelle, 1844.
Sabattier, 1814.
Salanson, 1812.
Salomon, 1845.
Saisaet, 1833.
Saucié, 1839.
Saulnier, 1841.
Savary, 1881.
Sayone. 1860.
Scbmit, 1833.
Seigneret, 1862.
Serret, 1849.
Sherer, 1860.
Simon, 1845.
Sîrguey, 1831.
Sirguey, 1846.
Soher, 1845.
Sollier, 1885.
Sonnet, 1819.
Sonrel, 1859.
Sornin, 1841.
Souillart, 1851.
Soulacroix, 1810.
Soûlas, 1840.
Soûlez, 1816.
Stievenard, 1818.
Suisse (Jules-Simon), 1833.
Sucbet. 1839.
Taine, 1848.
Talbert, 1838.
Tartinville, 1868.
Taulier, 1834.
Texte, 1839.
Terquem, 1849.
Théry, 1816.
Thierry, 1811.
Thionville, 1841.
Thirion, 1845.
Thouroti, 1812.
Thuilîier, 1877.
Thurot, 1841.
Thiercelin, 1827.
Tisserand, 1863.
Tombeck, 1848.
Toussaint, 1837.
Toussaint, 1841.
Tranchau, 1839.
Trebucbet, 1839.
Tréhand, 1849.
Tremblay, 1843.
Troilie, 1887.
Tronsens, 1861.
Trouessart, 1832.
Vacherot, 1827.
Vacquant, 1849.
Vagnair, 1853.
Valade, 1848.
Valadier, 1843.
Valatour, 1854.
Valette, 1887.
V allier, 1875.
Valsoa, 1854.
Van den Berg, 1864.
Vannier, 1838.
Vârgolici, 1867.
Vasnier, 1834.
Vendryès, 1829.
Ventéjol, 1842.
Verdet, 1842.
Verdot, 1826.
Vernadé, 1813.
Veron, 1846.
Veron-Vernier, 1817.
Veyries, 1878.
Viard, 1842.
Vieille, 1833.
Viguier, 1811.
Villetard, 1849.
Villevaleix, 1811.
Vincent, 1816.
Vincent, 1841. '
Vincent, 1842.
Vincent, 1874.
Viollette, 1846.
Vivier, 1859.
Waille, 1839.
Wartel, 1830.
Wartel, 1886.
Wasserzug, 1882.
Weill, 1850.
Wilhelm, 1886.
Wissemans, 1844.
Wœstyn, 1845.
Yanoski, 1833.
Yung, 1847.
Zevort, 1836.
Ziegel, 1856.
> ê
Î68 ASSOCIATION DBS ANCIENS BLKVRS
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Le Conseil d'Administration se trouve composé de la manière sui-
vante, pour Tannée 1899 :
Promotions. ,
1831. MM. H. Wallon, C. #, quai Conti, 25.
1834. Bouilli ERt 0. #, rue de Vaugirard, 33.
4 , . . ± ± ,1844. GifiARD (Jules), 0. #, rond-point Bu-
Administrateursy *\
. < geaud, 5.
1861 . Darboux, 0. #, rue Gay-Lussac, 36.
1865. Lantoink, &, rue de Constant!-
nople, 31 .
MM.
1843. Boissier, G. 0. $j, secrétaire perpétuel de l'Académie fran-
çaise, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur au Collège de France, maître de confé-
rences à l'Ecole Normale, président, quai Conti, 23 ; élu
en 1898.
1858. Ph. Van Tieghem, 0. &, membre de l'Académie des sciences,
professeur - administrateur du Muséum, vice-président, rue
• Vauquelin, 22 ; élu en 1897.
1855. Gbrnkz, #, maître de conférences à l'École Normale, secré-
taire ; rue Saint-Sulpice, 18 ; élu en 1899.
1869. Dupuy (Ernest), & inspecteur général de l'enseignement secon-
daire, vice-secrétaire^ avenue de Montsouris, 2; élu en 189*7.
1877. Breton, *, de la maison Hachette et C1*, boulevard Saint-
Germain, 79, trésorier ; élu en 1899.
1852. Perrot, C. *, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, directeur de l'École Normale, professeur à la
Sorbonne, élu en 1899.
1863. Vidal de la Blaohe, #, professeur de géographie à la Sor-
bonne ; élu en 1897.
1866. Tannery, &, sous-directeur et maître de conférences à l'École
Normale ; élu en 1898.
r^
DR l.'tiCOLB NOBMALB 209
1861. Giabd, #, professeur de zoologie à la Sorbonne, 5, rue Stanis-
las ; élu eu 1899 (pour un an).
1867. Humbbrt (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet,
boulevard Saint-Germain, 207 ; élu en 1899.
1869. Chantavoinb, #, professeur de rhétorique au lycée Henri IV,
rue du Val-de-Grace, 9, élu en 1898.
1873. Appell, 0. $, membre de l'Académie des sciences, professeur
de mécanique rationnelle à la Sorbonne, rue Le Verrier, 6 ;
élu en 1898.
1874. Picard (Emile), #, membre de l1 Académie des sciences, pro-
fesseur de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, rue
Soufflot, 13, élu en 1899.
1876. DupuY(Paul), #, surveillant général à l'École Normale, élu
en 1897.
1878. Jaurès, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse, en congé, ancien député, rue de Madame, 16 ; élu
en 1899 (pour deux ans).
H
270
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
LISTE DES CORRESPONDANTS
Le Conseil d'administration a réglé ainsi qu'il suit la liste des corres-
pondants et les circonscriptions qui leur sont affectées :
Départements.
Ain
Aisne .
Allier
Alpes-Maritimes
Aroèchb .
Aroennes
Aube.. .'. .
Aude
Aveyron, Lozère.
Basses-Alpes, Bouches-
du-Rhône
Basses-Pyrénées
Calvados.
Cantal.
Charente
Correspondants.
M. Roux, professeur de physique au lycée
de Bourg.
| M. N. . . t au lycée de Laon.
IM. Cmtaignt, proviseur du lycée de Mou-
lins.
M. Talion f professeur de troisième au
lycée de Nice.
| M. N . . . , au lycée de Tournon .
| M. N..., au lycée de Charleville.
| M. Rèmond, inspect, d'académie à Trojes.
M. Sabatier, professeur de physique au
lycée de Carcassonne.
M,
à Rodez.
M. Delibes, professeur honoraire d'histoire
du lycée de Marseille.
M. Blondêl, professeur de philosophie à la
Faculté des lettres d'Aix.
M. Vanvincq, professeur de rhétorique au
lycée de Pau.
M. Neyreneuft professeur de physique à
la Faculté des sciences de Caen.
M. Bessièresy professeur de rhétorique au
lycée d'Aurillac.
M. Lebard, professeur de physique au lycée
d'Angoulême.
Départements.
Charente-Inférieure . .
DB i/ÉGOLB NORMALE
Correspondants.
274
M. Lusson, professeur de physique au lycée
de la Rochelle.
COBRÈZB
Corse
Côte-d'Or
CÔTES-DU-NORD
Deux-Sèvres,
DORDOGNK
Doubs
Eure,
Eure-et-Loir
Cher, Creuse | M. N. , . , à Bourges.
M. Oudot, professeur de mathématiques au
lycée de Tulle.
M. N. . ., au lycée de
Bastia.
M. Recoura, doyen de la Faculté des
sciences de Dijon, rue Pelletier de Cham-
bure, 12.
M. Chrétien, professeur de physique au
lycée de Saint-Brieuc.
M. Raingeard, professeur honoraire de phy-
sique du lycée de Niort.
M. Yaïot, professeur de mathématiques au
lycée de Périgueux.
M. Cohenet, doyen de la Faculté des
lettres de Besançon.
M. Taratte, professeur honoraire de ma-
thématiques du lycée, à Evreux.
M. UAladerne, professeur de physique au
lycée de Chartres.
M. Lesgoiirgues, professeur de mathéma-
£ , \ tiques au lycée de Brest.
j M. Dupouy, professeur de rhétorique au
f lycée de Quimper.
(jabd | M. Darboux, proviseur du lycée de Nîmes.
Gers | M. N...
M. Brunel, doyen et prof, de mathémat.
Gironde I à la Faculté des sciences de Bordeaux.
M. Verdier, proviseur du lycée de Bordeaux.
M. Baillaud, doyen hon. de la Faculté des
sciences, directeur de l'Observatoire de
Toulouse.
H AUTK-G A RONN E , A RIÈGE
Haute-Loire | M. N. . . , au Puy.
Haute-Marne | M . N . . ., à Chaumont»
Hautes-Pyrénées | M. N . . . , du lycée de Tarbes.
1
Î71 ASSOCIATION DBS ANCIENS "ÉLÈVES
Départements* Correspooditts.
M. Stouff, professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée, à Vesoul.
Haute-Savoie et Savoie | M. i&twtV, prof, au lycée deCbambéry.
Hautb-Saône,
Haute-Vienne
Hérault, Pyrénées-
Orientales
M. Berger, professeur de rhétorique au
lycée de Limoges, av. Sain t-E loi.
M. Bronvilîe, proviseur honor. du lycée, à
Montpellier.
M. Lechartier, doyen et prof, de chimie à
la Faculté des sciences de Rennes.
j M. Hébert , professeur honoraire de phy-
f sique du lycée à Rennes.
M.
lycée de Châteauroux.
Indrb-rt-Loirr I M" Pùmài professeur de mathématique*
I au lycée de Tours.
Ille-et-Vilainb
Indre
Isère, Hautes -Alpes,
Drôme
Jura
Landes.
M. Sentis, professeur de physique au lycée
de Grenoble.
M. Guillon, professeur honoraire à Lods-
le-Saunier.
M. Mathéf professeur de mathématiques au
lycée de Mont-de-Marsan.
r I M. Bernard, inspecteur d' Académie à Saint-
I Etienne.
Loiret
Loir-et-Cher
M. Gallouedec, professeur d'histoire au
lycée d'Orléans.
M. Nouél, professeur honoraire de physiqce
du lycée, à Vendôme.
M. Lefèvre, professeur de physique au lycée
de Nantes.
Loire-Inférieure
Lot | M. N. . ., au lycée de Cahors.
Lot-ei-Garonne I M\ *?*"' Profe8*eur de seconde au lvc*
1 d Agen.
\k t . I M. au
Maine-et-Loire , , ., .
lycée d Angers.
M. Frémiot, professeur de mathématiques
Manche
au lycée de Coutances.
Département*.
Marne
Mayenne
Meurthe - et - Moselle ,
Vosges
, Meuse ....
NlÈVBE
NORD
Orne.
Puy-de-Dôme, Cantal. .
Rhône
Sarxhe .
• •
i Seine-Inférieure
DE L'ÉCOLE NORMALE 273
Correspondant**
M. Cornet, inspecteur d'académie à Châ-
lons.
M. Vial, professeur de rhétorique au lycée
de Reims.
M. Sinovr , professeur de rhétorique au
lycée de Laval.
M. Le Monnier, professeur de botanique à
la Faculté des sciences de Nancy.
M. Marchai, professeur de rhétorique au
lycée de Bar-le-Duc.
M. Bouvet, professeur de mathématiques
au lycée de Ne vers.
I M. Dami&n, professeur de physique à la
Faculté des sciences de Lille.
M. Dupont, maître de conférences & la
Faculté des lettres de Lille.
M. Lefehvre (Jules), professeur de mathé-
matiques au lycée de Lille.
M. Martin, professeur de philosophie au
lycée de Douai.
M. au
lycée de Valenciennes.
M. Gomond, professeur honoraire de se-
conde du lycée, à Alençon.
M. Hauser, chargé de cours à la Faculté
des lettrés de Clermont.
*
M. Fontaine, doyen de la Faculté des lettres
de Lyon.
M. Offret, professeur de minéralogie à la
Faculté des sciences.
M. Deis, professeur de rhétorique au lycée
de Lyon.
M. Huriez, professeur de mathématiques
au lycée du Mans.
M. Martinet, professeur de mathéma-
tiques au Prytanée militaire de La
Flèche.
M. Lecaplain, professeur de physique au
lycée de Rouen.
M. au lycée
du Havre.
18
274
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
Départements.
Sein b-bt -Oise.. .
Correspondants.
M. Sarradin, professeur de seconde an
lycée de Versailles.
I MM. les membres du Conseil d'adminis-
tration, et en outre :
M. Perrot, directeur de l'École Normale.
M. Humbert, professeur de quatrième au
lycée Condorcet.
M. SueruH, censeur des études du lycée
Saint-Louis.
M. Qazeau, proviseur du lycée Louise-
Grand.
M. Jodin, professeur de cinquième au lycée
Montaigne.
M. Lehugeur, professeur d'histoire au ly-
cée Henri IV.
M. Dhombres, proviseur du lycée Charle-
magne.
M. Brelet, professeur de quatrième au lycée
Janson.
M. Diète, prof, de rhétorique au lycée Buffon.
AI N au lvcéo Voltaire
SBÏ?B! _0ISE, Seink*et" 1 M.' De^arâins, professeur de rhétorique au
lycée Michelet.
M. Staub, professeur de rhétorique au
lycée Lakanal.
M. Barau, professeur de philosophie an
lycée Carnot.
M. De CampoUf professeur de mathéma-
tiques spéciales au collège Rollin.
M. Godard, agrégé, docteur, professeur de
physique au collège de Sainte-Barbe.
M. Laurent, professeur de quatrième au
collège Stanislas.
M. Haudiê, professeur de littérature au
collège Chaptal.
M. WoJf, astronome honoraire de l'Obser-
vatoire.
M. Mascart, professeur de physique au Col-
lège de France.
M. Sirren, professeur de rhétorique &
l'Ecole Alsacienne.
Marne
i,
DE L'ÉCOLB NORMALE
Correspondants.
275
Vienne
Départements.
Somme I ^' ^U^°^f professeur de physique au lycée
I d'Amiens.
Tarn | M. N. . ., au lycée d'Albi.'
Tarn-bt-Garonne | M. N. . ., au lycée de Montanban.
Var | W.Amignes, proviseur du lycée de Toulon.
Vaucluse | M. N. . . , à Avignon.
Vendée | M. N. . ., à la Roche-sur-Yon.
M. Durrande, doyen de la Faculté des
sciences de Poitiers.
Yonne | M. N. . ., professeur au lycée de Sens.
M. Jeanmaire , recteur de l'Académie
d'Alger.
M. DauXj proviseur du lycée d'Oran.
M. Zahn, directeur à l'École industrielle et
commerciale de Luxembourg.
| M. , à l'École française.
M. Homolle, directeur de l'École française
d'Athènes.
Algérie. . . .
Luxembourg
Rome
Athènes... .
» j M. Versini, chef de cabinet du Directeur de
l'enseignement.
La correspondance doit être adressée à M. D. Gernbz, secrétaire
de l'Association, rue Saint-Su lpice, 18.
Les cotisations doivent être transmises, directement ou par l'inter-
médiaire des Correspondants, à M. Guillaume Breton, trésorier de
l'Association, maison Hachette et O, boulevard Saint-Germain, *79.
Elles peuvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 3 des statuts, les cotisations doivent être
adressées au trésorier avant le lor juillet.
\
ASSOCIATION DBS ANCIENS BLBVKS
STATUTS W
Art. 1". L'Association amical» de secours des anciens èlhm di
¥ École Normale a pour objet de venir en aide, au moyen d'une
Caisse de secours, à ceux de ses membres qui peuvent avoir besoin
d'assistance.
Art. 2. Sont admis a participer aux secours les Sociétaires, leurs
veuves et leurs enfants.
Par exception, et sur la demande d'un Sociétaire, des secours pour*
ront être accordés a d'autres membres de la famille, ou même à das
personnes étrangères qui seraient considérées comme ayant tenu lien
de parents à un Sociétaire.
Art. 3. Les Sociétaires versent une cotisation annuelle dont le mi-
nimum est fixé a dix francs. Cette cotisation sera exigible dans les six
premiers mois de l'année courante (2).
Les Sociétaires qui auront négligé de payer leur cotisation annuelle
seront considérés comme démissionnaires, après, deux ans de retard
s'ils habitent le territoire continental de la France, après trois ans
s'ils résident hors de France. Ils perdront leurs droits aux secours de
l'Association.
Abt. 4. La Caisse sera administrée par un Conseil composé de
quinze anciens élèves, élus à la pluralité des suffrages dans la Réunion
géatada ^iù ira?» lieu chaque année, le second dimanche de janvier;
les membres non présents à Paris à l'époque de la Réunion générale
potirron! voter par correspond. in ce.
Li's .vliiiini orateurs choisirent parmi eux un président, un vice-pre-
bMbhi, nu ssci-Saire, un viee-seerêtaire et un trésorier.
IU pourront s'adjoindre des administrateurs honoraires, dont le
v.niblré d'après l'atis dn Cm
■ |-Jrtr à »J frana, d'un corn
ilu Président de 1879 cl de i'
DR L'BGOLE NORMALE 277
| nombre ne devra pas dépasser cinq, et qui seront choisis parmi les
membres de l'Association appelés trois fois par l'élection dans le sein
du Conseil. Les administrateurs honoraires auront voix délibérative.
Art. 5. Le Conseil d'administration sera renouvelé annuellement
par tiers : le sort décidera des deux premiers tiers sortants.
Les membres sortants pourront être réélus.
Art. 6. La présence de sept membres électifs sera nécessaire pour
que les délibérations du Conseil soient valables.
Art. 1. Le président représentera l'Association en justice et dans les
actes de la vie civile.
1 Art. 8. Toute demande de secours devra être faite et motivée par
écrit et adressée au secrétaire qui en saisira le Conseil dans le plus
| bref délai.
Art. 9. Le trésorier sera chargé des fonds, dont il ne pourra dis-
| poser qu'en vertu d'une délibération du Conseil et sur un mandat signé
du président et du secrétaire.
Les excédents de recettes disponibles seront placés en fonds publics
français, en actions de la Banque de France, en obligations du Crédit
foncier de France, ou en obligations de Chemins de fer français émises
par des Compagnies auxquelles un minimum d'intérêt est garanti par
l'Etat.
Art. 10. Chaque année, le trésorier rédigera un compte détaillé des
m
recettes et dépenses qui sera soumis à l'approbation du Conseil. Il sera
fait un rapport à l'Assemblée générale, sans que toutefois les noms des
personnes secourues soient mentionnés.
»
Art. 11. Les ressources de la Société se composent : du produit des
cotisations, des revenus de biens de toute nature, du produit des dons
tet legs régulièrement autorisés.
Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations, ou échanges
d'immeubles, ou à l'acceptation des dons et legs seront soumises à l'ap-
probation du Gouvernement.
Art. 12. L'Association arrêtera un règlement intérieur qui sera
tournis à l'approbation du Ministre de l'Instruction publique.
■
Art. 13. Les présents Statuts ne pourront être modifiés qu'en vertu
d'une délibération de l'Assemblée générale, prise à la majorité des trois
Fukrts des votes exprimés, et approuvée par le Gouvernement.
Les membres absents pourront voter par correspondance.
•
L
278 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Art. 14 et dernier. La dissolution de l'Association, si elle est de-
mandée par un ou plusieurs de ses membres, ne pourra être prononcée
que suivant les formes prescrites par l'article précédent.
En cas de dissolution de la Société, la dévolution et l'emploi de son
actif feront l'objet d'une délibération de l'Assemblée générale qui sera
soumise à l'approbation du Gouvernement.
• RÈGLEMENT INTERIEUR .
ARRÊTÉ CONFORMÉMENT A L'ARTICLE 12 DES STATUTS ET APPROUVÉ
PAR LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Art. 1er. Le Conseil d'administration, dans l'application de Fart. #
des statuts, ne vote de secours que pour une année. 11 ne renouvellerai
un secours que sur une demande présentée dans la même forme que la
première. I
Art. 2. Le Conseil déterminera, chaque année, d'après l'état de il
caisse, le chiffre maximum des secours qui pourront être accordés.
Art. 3. Le Conseil établira, à la fin de chaque année, la liste d
membres que l'Association aura perdus. Il fera imprimer les notice
nécrologiques écrites en mémoire de ces morts par les membres d
l'Association.
Art. 4. Le Conseil se tiendra en communication avec les membre
de l'Association par des Correspondants qu'il désignera. 11 sera nomffi
un correspondant au moins par Académie.
Art. 5. Le Secrétaire (art. 4 des Statuts) sera chargé de la correi
pondance, du dépôt des papiers et registres, de la rédaction des délibé
rations ; il surveillera l'impression des pièces qui seront publiées
particulièrement d'un compte rendu annuel où sera inséré le Rappoi
du Trésorier prévu par l'art. 10 des statuts.
i
i
TABLE DES MATIÈRES
Paies.
Allocution du Président 1
Liste dea membres décédés 4
Notices par ordre de promotion 5
Compte rendu des recettes et des dépenses 151
Situation de la caisse ». 156
Résultat des élections 157
Liste des donateurs de l'Association 159
Liste des membres souscripteurs perpétuels 163
Liste des membres de l'Association par ordre de promotion 175
Liste des membres par ordre alphabétique .... 183
Liste par ordre de promotion des membres décédés 231
Liste par ordre alphabétique des membres décédés 253
Composition du Conseil d'administration 268
Liste des correspondants : 270
Statuts 276
i
TIR8AIf.LB8, CMF, IMPRIMEUR, RDI DUPLISSI8, 59.
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I
1900 (14 JANVIER)
ASSOCIATION AMICALE
DES ANCIENS ÉLÈVES
DB
L'ÉCOLE NORMALE SUPERIEURE
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ONtVfcaUil Qt
VT:
PARIS
LIBRAIRIE LÉOPOLD CERF
12, RUE SAINTE-ANNE, 12
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ASSOCIATION
DES
AHCIEKS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
FONDÉE LE 1" JANVIER 1846
53- RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE
(U Janvier 1900}
Cette réunion a lieu à l'École Normale, dans la salle des Actos, sous
la présidence de M. Boissîer, préaident du Conseil d'administration.
Cent dix membres sont présents.
A, une heure un quart, la séance est ouverte. M. le Président pro-
nonce l'allocution suivante :
Mes chbrs Camarades,
!^ ''-' 5 1Q7
fcfgÉL*
Je me félicite d'avoir, encore une fois, fort peu de"
la preuve que cette année, si agitée pour tout le monde, a été très calme
cher nous. Pendant qu'ailleurs le temps se pissait, ou plutôt se perdait, en
discussions stériles, ici on a travaillé : — Que pouvait-on taire de mieux? —
Et, si vous vouliez savoir à quoi l'on a travaillé, je n'aurais qu'il vous citer les
titres des ouvrages qui ont valu des récompenses à nos camarade! d iris les
diverses Académies. Le nombre en est considérable, les sujets eu sont trfis
variés. Dans presque tous les sentiers des connaissances humâmes, quelques-
uns des nôtres sont engagés ; plusieurs ont déjà poussé Tort avant, et, comme
ils sont pour la plupart jeunes et vaillants, ils ne s'arrêteront pas eu route. Par
malheur, le temps ne me permet pas de m 'étendre autant que je le voudrais ;
il but que je me borne, selon l'usage, à vous énumérer séûbemefit les noms
de nos lauréats. A l'Académie française, où la moisson a été In plus abondante»
ce sont, avec le père Baudrillart, MM. Parigol, Joly, Jean Guiraud, Struwski,
Marcel Manon, Lacour-Gayet, Zyromski, l'oyard, Gasté, Desrousscaux; aux
Inscriptions, MU. Cartauit, Fougères, Hicmann, Gœlier ; MM. Pntlier ei Pierre
Paris ont obtenu des subsides pour leurs travaux. L'Académie des sciences a
récompensé tilt. Cesserai, Alfred Giard, Drach, Le Hoy, ClOlIflry, MobiiII et
Pierre Janet; celle des sciences morales, M. Debidour. Pour achever ce qui
concerne l'institut, rappelons que M. Edmond Pottier a été nommé membre et
i
2 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
M. Gaucklcr correspondant de l'Académie des Inscriptions, M. Méray, corres-
pondant de l'Académie des sciences, et qu'enfin, à l'Académie des sciences
morales, M. Théodule Ribot a remplacé M. Nourrisson, dans cette section de
philosophie que la mort a fauchée cette année.
De ce côté, vous le voyez, tout va bien. Nous n'avons pas non plus à nous
plaindre de notre situation financière. Les libéralités, qui augmentent notre
petite fortune, et nous permettent de suffire à peu près à toutes nos charges, ne
nous ont pas plus manque cette année que les précédentes. L'élan est donné;
espérons qu'il ne s'arrêtera pas. J'ai le devoir de payer notre dette de grati-
tude à tous ceux qui nous viennent en aide. Ce sont d'abord M— Juglar,
MM. Joseph Bertrand, Troost, Ernest Lamy, Roux, Gauthier- Villars, Weil,
Hautefcuille, dont Je vous redis les noms tous les ans parce qu'ils renouvellent
tous les ans leur généreuse assistance. Le plus grand service que nous rendent
ces bienfaiteurs persévérants, c'est que, la générosité étant contagieuse, leur
exemple en suscite d'autres. Voici M. Jules Girard qui nous remet 500 francs
pour la troisième fois, et notre « récidiviste » des années précédentes qui per-
siste à nous envoyer ses 200 francs par la poste, sans vouloir davantage nous
dire son nom. A côté de ces libéralités réitérées, et qui deviennent des habi-
tudes, il y a celles qui ont été déterminées par des circonstances particulières.
C'est ainsi que MM. Lucien et André Dutilleul, des amis du dehors, nous ont
adressé 200 francs chacun par l'intermédiaire de M. Van Tieghem. M-# Viollette
nous donne 200 francs en mémoire de son mari, que nous avons perdu il y a
deux ans. Nous avons reçu 210 francs de M. Eugène Moncourt, qui, réalisant
une pensée pieuse, a voulu que son frère, Edme Moncourt, qui est mort en
1861, jeune encore et plein d'avenir, figurât sur nos listes comme souscripteur
perpétuel. Sur le prix d'Ormoy, que l'Académie des sciences lui a décerné,
M. Giard a prélevé 300 francs pour notre association. Le père Baudrillart, à
qui l'Académie française avait accorde une des plus belles récompenses dont
elle dispose, le Grand prix Gobcrt, m'écrivit aussitôt « qu'il devait trop à l'École
Normale pour ne pas lui faire une petite part dans le prix qu'il venait d'obtenir»
et 11 m'adressa 300 francs. M. Brédif, recteur de l'Académie de Besançon, qui,
après une longue et honorable carrière dans l'enseignement et l'administration,
a demandé prématurément sa retraite, au moment de quitter la vie active, a
Voulu, comme il dit, payer à l'École sa dette d'affection et de reconnaissance,
et nous a donné 2,400 francs ; enfin, au mois d'avril dernier, au milieu des fêles
triomphales de Lille, M** Pasteur, souhaitant que notre association se réjouit
avec elle des honneurs qu'on rendait à la mémoire de son mari, a ajouté
1,000 francs à ce qu'il nous avait déjà donné. Vous comprenez pourquoi celle
libéralité nous a particulièrement touchés et ce qu'il y a d'honorable pour
l'École à être associée de quelque manière à la gloire de Pasteur.
Je ne veux pas oublier deux petits faits qu'il ne me semble pas inutile de
mentionner. L'abbé Thcuon qui, vous le savez, a fondé l'École Bossuet, dans
un esprit sincèrement universitaire, en même temps qu'avec une pensée
chrétienne, a fait partie de notre association tant qu'il a vécu. Quelques-uns
de ses élèves ont voulu qu'il lui appartînt encore après sa mort et ils ont réuni
la somme de 240 francs pour qu'il fût mis au nombre de nos souscripteurs
perpétuels. « L'abbé Thenon, nous disent-ils, a beaucoup aimé l'École; il nous
a appris à l'aimer. Nous serions heureux de voir figurer son nom parmi ceux
tiont elle veut garder le souvenir. »
t
DE L'éCOLB NORMALB 3
En 1895, quelques-uns de nos plus jeunes camarades eurent l'idée de réunir
quelques croquis légers, d'une fantaisie un peu vive, qu'expliquait et qu'excu-
sait la gaité du centenaire, et les publièrent sous ce titre : Les Normaliens
peints par eux-mêmes, — il s'agissait, bien entendu, des Normaliens de
vingt ans. — Quoique ce petit livre ne s'adressât qu'à quelques initiés, il fit ses
frais, chose rare; et même, tout compte fait, il resta un petit bénéfice que les
auteurs nous ont abandonne. Puisse ce sacrifice de leurs premiers droits d'au-
teur porter bonheur dans la suite à nos Jeunes écrivains qui débutent !
Encore un mot, mes chers camarades. Notre réunion annuelle est pour nous
un jour de fête. Nous y retrouvons d'anciens amis que nous avons rare-
ment Toccasion de rencontrer ailleurs. Mais, hélas ! nous ne les retrouvons
pas tous, il en manque toujours quelques-uns et souvent de ceux que nous
avions le plus de plaisir à revoir. Trente-six ont disparu cette année. C'est
beaucoup; et au dernier moment, quand nous pensious que la liste était close,
il a fallu y ajouter notre cher camarade Lévéque, que nous avons perdu, il y
a quelques jours. Presque en tête de la liste funèbre je trouve le nom de
M. Bou illier, auquel je dois un souvenir particulier parce qu'il a appartenu
pendant vingt-huit ans à notre Conseil d'administration. Il y apportait sa
brusque franchise et cette apparence de rudesse qui cachait un si bon cœur.
C'était un parfait honnête homme, qui ne se croyait pas obligé à changer
d'opinion quand on changeait de régime, et qui disait la vérité à tout le
monde, même à ceux qui n'étaient pas disposés à l'entendre. Je ne veux pas
oublier non plus M. Tournier, qui a été si longtemps maître de conférences à
l'École; il l'aimait avec une passion jalouse, il n'a jamais voulu la quitter et y
jouissait d'une popularité méritée. M. Tournier nous rappelait tout à fait les
savants du XVI# siècle; 11 avait conservé quelque chose de l'originalité de
leurs manières et des bizarrerjes de leur humeur, mais il possédait aussi leur
érudition ingénieuse et profonde. On va vous parler de Janet et de Sarcey, sur
lesquels j'aurais aimé à m'étendre. Des autres le temps ne me permet de rien
dire, sinon que ce furent des gens utiles, dévoués, qui ont fait leur œuvre,
tous avec conscience, quelques-uns avec éclat. La mort, comme toujours, a
frappé au hasard; elle n'a pas épargné la jeunesse, mais elle a surtout atteint
Page mûr : c'est dans l'ordre. Des générations primitives de l'École, il ne reste
plus personne. Celles de 1830 à 1840 n'ont conservé que quelques rares
survivants, parmi lesquels notre vénérable doyen, M. Wallon, qui suffit encore
à toutes ses tâches et accomplit si vaillamment tous ses devoirs. Nous venons
ensuite, nous autres, les promotions de 1840 à 1850, bien diminués aussi, bien
réduits, ayant perdu sur le chemin beaucoup des nôtres, et les meilleurs. Nous
voilà donc, à notre tour, devenus des ancêtres: c'est un honneur médiocre-
ment enviable et qui suggère des réflexions mélancoliques. Nous savons bien
que nous ne sommes pas destinés à le garder longtemps. J'ignore, quand
d'autres auront pris notre place, le jugement qu'on portera sur nous. Ce que
je souhaite de tout cœur c'est qu'on dise que nous avons tenu à conserver à
notre association son véritable caractère, que nous avons tout fait pour qu'elle
restât un lieu privilégié où la politique, qui gâte tout, ne pénètre pas. Par le
temps qui court, c'est une bonne fortune rare que de pouvoir trouver quelque
part une sorte d'asile, protégé contre les vents du dehors, où la charité ras-
semble ceux qu'ailleurs les opinions divisent, où l'on puisse oublier un moment
les passions mesquines de l'âge mûr au souvenir des rêves généreux de la
4 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
jeunesse. Ne commettons pas la faute d'y renoncer; au milieu de toutes ces
divisions, où se consume la France, gardons au moins, mes chers camarades
la fraternité de l'École il).
LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS EN 4899.
MM. Ménâtrel (1832), Inspecteur honoraire d'académie à Périgueux.
Bouillier (1834), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspecteur général honoraire de renseignement secondaire, ancien
directeur de l'Ecole Normale, S. P.
Mondot (1834), vice-recteur honoraire de la Corse, S. P.
Wibsener 0835), professeur honoraire d'histoire du lycée Louis- le-Grand,
S. P. (2)
Loir (1837), doyen et professeur de chimie honoraire de la Faculté des
sciences de Lyon.
Poihsignon (1837), inspecteur honoraire d'académie.
Rbvillout (1839), professeur honoraire de littérature française de la Fa-
culté des lettres de Montpellier.
Chahbon (1841), professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le-
Grand, S. P.
Janjst (1841), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur honoraire de Philosophie è la Sorbonne, S. P.
Dupré (1844), inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P.
Carqn (1845), professeur honoraire de mathématiques du lycée de Bor-
deaux.
Sarcky (1848), agrégé des lettres, homme de lettres, S. P.
Yiant (1&8), professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-le-
Graud.
Tourmer (1850), maître de conférences de langue et littérature grecques
à l'Ecole Normale, directeur d'études à l'École pratique des Hautes
Etudes, S. P.
Stouff (1851), inspecteur honoraire d'académie.
Courbaud (1853), professeur honoraire de seconde du lycée Condorcet.
Hervé (1854), membre de l'Académie française, directeur politique du
Soleil, S. P.
(1) Laplupartde nos camarades apprendront avec peine que l'École a perdu sa vieille
infirmière, Madame Callot. Mariée à un chef d'atelier de physique qui appartenait à
l'École depuis 1827, elle y était entrée elle-même comme lingère en 1846 : elle était
la première personne qui eût habité les bâtiments de la rue d'Ulm. EUe a été infir-
mière pendant trente-quatre ans et, âgée de quatre-vingt-trois, n'a cessé son service
que peu de temps avant sa mort. Par son tact et son dévouement eUe a rendu les
plus grands services à la maison et laissé un souvenir reconnaissant à tous ceux
qu'eUe a soignés dans quelque maladie sérieuse. Nous sommes heureux de pouvoir
nnoncer que sa succession a été confiée à la veuve d'un de nos camarades.
(2) Décédé en 1898.
r
DE l'écolb normale 5
MM. Tabattb (1855), professeur honoraire de mathématiques du lycée d'É-
vreux.
Neyrkneup (1861), professeur de physique à la Faculté des sciences de
Gaen.
Pbllkrin (1862), ancien professeur de physique à l'École de Médecine de
Nantes, 8. P. (1)
Lusson (1864), professeur honoraire de physique du lycée de la Rochelle.
Dubois (Edmond) (1865), professeur de physique au lycée et à l'École de
Médecine d'Amiens, 8. P.
Rouard (1867), professeur de quatrième au lycée de Toulouse.
Zjsllkr (1868), professeur adjoint d'histoire à la Sorbonne, répétiteur de
littérature et d'histoire à l'École Polytechnique.
Lebard (1876), professeur de physique au lycée d'Angoulême.
Gardillon (1877) professeur de rhétorique au lycée d'Albi.
David-Sauvageot (1878) professeur de rhétorique au collège Stanislas.
Fabre (1879), maître de conférences suppléant à l'École Normale, bibliothé-
caire de Tlnstitut de France, S. P.
Gribss 11880), professeur de malhématiques au lycée Gharlemagne.
Sibuet (1890), professeur de mathématiques au lycée de Montpellier.
Dupkrray (1892), professeur de physique au lycée et à l'École prépara-
toire à renseignement supérieur de Nantes.
Cambronnb (1893) agrégé des sciences naturelles, préparateur de géolo-
gie à la Sorbonne.
Chavanne (Paul) (1897), élève de la section des lettres.
David (1898), élève de la section des sciences.
NOTICES SDR LES MEMBRES DÉCÉDÉS
»
Promotion de 1S32. — Ménktrel (Pierre-Auguste), né le. 11 février 1812, à
Poissons (Haute-Marne), décédé à Périgueux, le 6 mai 1899 (2).
J'aurais souhaité qu'une voix plus autorisée que la mienne, plus intime, plus
familière au membre de l'Université que nous accompagnons a sa dernière
demeure pût, en lui disant un suprême adieu, exposer ici ses idées et
son enseignement philosophiques, et rappeler son administration dans la
Dordogne.
Hais je croirais manquer à mon devoir si, proviseur du lycée où il a exercé
avec honneur, je ne rendais à notre ancien professeur de philosophie un
dernier hommage et, si je ne venais religieusement lui donner avec vous, un
dernier et confraternel salut.
(1) Décédé en 1898.
(2) Nous reproduisons le discours prononcé sur sa tombe par M. Lanoue, proviseur
du lycée do Périgueux.
6 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
11 est aussi un autre titre qui m'invite à parler sur sa tombe, c'est qu'il fut un
Périgourdin d'adoption. Il s'éprit de ce ciel doux, et clément du Perigord, qui
devait réchauffer et prolonger sa vieillesse, il aima ce pays généreux et il le
préféra à son foyer natal; il s'y intéressa, et il voulut y rester; il y vécut
longtemps, très longtemps; il y a passé plus de cinquante ans; sa carrière s'y
est accomplie presque en entier. Enfin, selon ses vœux, il reposera dans cette
ville hospitalière de Périgueux qu'il affectionnait comme un vrai fils.
Pierre-Auguste Ménetrel, élait ijé en février 1812, à Poissons, daus la Haute-
Marne. Eu 1832, à 20 ans, il entrait à l'École Normale supérieure, où il passa
deux ans. D'une constitution maladive, il vécut plus à l'infirmerie qu'aux cours-
comme il se plaisait à le dire lui-même lorsqu'il parlait, dans son extrême et
vaillante vieillesse, des inquiétudes que lui avait autrefois données sa santé.
Aussi, ne put-il préparer ni l'agrégation, ni la licence. En 1834, en sortant de
l'École Normale, il fut nommé professeur de philosophie au collège de Bergerac,
d'où il alla aux collèges de Tulle (1835), de Dole (1836), de Pau (1842).
On l'avait envoyé à Pau pour refaire sa santé. Il put y travailler suffisamment
pour passer avec succès, deux ans après, devant la Faculté de Paris, les
examens de la licence es lettres. En 1844, la licence était encore un grade
rare qui recommandait à juste titre un fonctionnaire de l'Université.
En 1849, Ménetrel revint en Perigord, où il occupa la chaire de philosophie
de notre lycée, qui venait d'être fondé depuis peu de temps. 11 y fit de bons élèves
qui se souviennent encore du sérieux et de l'élévation de ses cours. Son
enseignement eut de brillants succès aux Concours académiques, et j'ai pu
retrouver dans nos palmarès du lycée les noms de quelques-uns de ses élèves
lauréats: Dau vergue, Mérimée, Gadaud, Moyrand, qu'il m'est agréable de
rappeler ici, dans une pensée de pieuse reconnaissance pour leur ancien
maître.
La délicatesse de sa santé et les fatigues de sa classe l'engagèrent à chercher
un repos dans l'Administration académique.
Il fut nommé Inspecteur d'académie à Guéret d'où il retourna bientôt a
Périgueux pour y remplir les mêmes fonctions.
Il fut inspecteur d'académie de la Dordogne pendant une dizaine d'années.
C'est lui qui organisa à Périgueux, sous l'Empire, les premiers cours secondaires
de jeunes filles. Ce ne fut pas sans difficultés et sans résistances. Lorsque ses
longs et honorables services lui eurent fait obtenir cette récompense qui
couronne si rarement les meilleures carrières universitaires, les insignes de la
Légion d'honneur, il voulut se reposer définitivement. L'inspection académique
ne lui avait pas donné le repos et la santé qu'il croyait y trouver, et il prit sa
retraite avant l'âge, à 57 ans, en 1869.
Malade pendant toute sa carrière universitaire, la santé lui revint avec la
retraite, contrairement à l'ordinaire, dès lors, il fut alerte et vigoureux, et,
pendant trente ans, ce moribond d'autrefois sembla défier la mort.
11 vécut sans préoccupation, mais non sans activité intellectuelle et physique.
Il se fit remarquer par une charité inépuisable envers les serviteurs, les
pauvres, les anciens élèves malheureux, les maisons de secours et de retraite.
Il donna des soins à la Bibliothèque populaire dont il était le vice-président, et
il explora le déparlement, en curieux, en archéologue, en historien.
U aimait beaucoup la vie de plein air. Chaque jour, par tous les temps, il
faisait de longues promenades dans le voisinage de Périgueux. C'est dans une-
J
DB L'ÉCOLE NORMALE 7
de ces excursions au camp de César que je fis sa connaissance, dès mon
arrivée à Périgueux. Je pus apprécier tout ce qu'il y avait en lui de finesse
d'esprit, de délicatesse du cœur, d'érudition locale, d'affection pour le Périgord.
Nous lûmes dans une communauté de sentiments périgourdins qui nous lia
rapidement, et j'ai souvent regretté que mes occupations administratives ne
m'aient pas permis d'avoir avec lui de plus longs entretiens, d'user de son
expérience, de me laisser pénétrer par la haute et véritable philosophie qui
ranimait.
Car il fut un philosophe au vrai sens du mot. Sa vie longue et tranquille nous
laisse un exemple et un enseignement, tille nous montre surtout que la
sagesse consiste non dans un puissant esprit, mais dans un esprit prudent et
avisé, que la santé la plus robuste et la plus bouillante, si elle est irréfléchie,
s'effeuille facilement, disparaît vite, et vaut peu à côté d'une santé plus
délicate, que la raison soutient et vivifie.
Son existence de près de 88 ans permet d'affirmer que l'esprit sain fait le
corps sain, que la bonne santé morale fait la bonne santé physique, et peut
conduire à la sérénité de la vieillesse.
Cette prudence, celte sagesse, ce bon esprit philosophique aux principes
moraux élevés qu'il avait longtemps enseignés, ces sentiments de charité, qui
l'honoraient, et qu'il a témoignés jusqu'à ses derniers moments, lui ont donné
une vie heureuse et une vieillesse tranquille, exempte de souffrances ; ils
l'ont .préparé à la mort qu'il avait entrevue dans les premiers élans de sa
jeunesse maladive et qu'il a acceptée, sans trouble, comme rentrée dans un
doux repos éternel, après une carrière et une existence bien remplies.
Au nom de l'Université, au nom de l'Inspection académique et du Lycée, au
nom des maîtres et des élèves qui apportent, en pieux souvenir, une couronne
sur sa tombe, qu'il reçoive ce suprême et sympathique hommage.
Promotion de 1834. — Bouillier (Francisque) , né à Lyon en 1813, décédé à
Simandres (Isère), le 26 septembre 1899.
F. Bouitlier a écrit lui-même, deux ans environ avant qu'elle prit (In, le
récit de sa vie, et cette sorte de mémoire autobiographique, qu'il appelle,
avec sa simplicité ordinaire, son curriculum vite, fait si bien connaître
l'homme, un tel accent de sincérité et de modestie vraie s'y fait sentir, que
l'on voudrait pouvoir se borner ici à en reproduire le texte : du moins, en
userons-nous amplement. « Pour achever ma biographie, dit F. Bouillier en
terminant, une autre main n'aura plus qu'à y ajouter la date de ma dernière
heure. » Qu'il nous soit permis d'ajouter autre chose : le témoignage que
F. Bouillier ne pouvait se décerner à lui-môme, et que tiennent à lui rendre
ceux qui l'ont connu, ceux notammeut, puisqu'une gratitude spéciale en fait
ses obligés, dont il a été le maître, ceux qui, comme l'auteur de cette notice,
ont eu l'honneur de compter parmi ses élèves, lorsqu'il dirigeait noire Ecole
Normale, qui, lorsqu'il exerçait ses fonctions d'Inspecteur général, ont éprouvé
sa bienveillance, et qui d'ailleurs espèrent avoir tiré un assez grand profit de ses
œuvres et de sa pensée philosophiques pour lui devoir un large tribut de
reconnaissance. On voudra bien nous excuser par là d'avoir accepté une tâche
qui, sans doute, revenait à de plus autorisés.
Quelle diversité de maîtres et d'enseigncmenls dans l'éducation de F. Bouil-
lier ï II ne devait pas avoir à se plaindre du résultat. — Ses parents apparte
8 ASSOCIATION DBS ANCIENS BLRVES
naient à la bourgeoisie lyonnaise. 11 y reçoit ces premières leçons de la
famille, dont le suc caché est si vivace, et il entre à l'Ecole primaire, où il
reste deux ans. 11 passe de là au pensionnat du Verbe incarné, l'un des meil-
leurs de Lyon ; puis, à l'instigation et avec l'appui d'une tanle, Mme Philippon
de la Madeleine, qui fit de lui comme un fils adoptif, il quitte Lyon pour Paris,
et le voici au collège Stanislas. Le régime, en ce temps-là, y était dur, et la
propreté plus que médiocre : c'est de quoi étonner sans doute les collégiens
d'aujourd'hui, à Stanislas et ailleurs. F. Bouillier quitte Stanislas, où il était
resté jusqu'en seconde, pour le collège Bourbon. Mats presque aussitôt survient
la Révolution de juillet. Alors externe, rélève Bouillier assiste à plusieurs épi-
sodes dramatiques de la Révolution des trois jours ; il s'enflamme et s'exalte :
sa tante juge à propos de le renvoyer à Lyon. 11 fait sa rhétorique au lycée de
Lyon, avec celui qui devait être le dernier recteur de Metz, M. Mézières, —
le père de M. Mézières de l'Académie française, — et il fait sa philosophie avec
le célèbre abbé Noirot, si habile à éveiller les jeunes esprits. Après deux ans
de préparation, et grâce aux leçons désintéressées de M. Beljame, Inspecteur
d'académie, il est reçu dans un bon rang à l'École Normale. Sa vie de collège
est terminée. Il s'y est montré, selon son propre témoignage, non pas ce qu'on
appelle un élève brillant, mais, peut-être est-ce plus sûr, un bon élève :
a J'étais bien de ceux, dit-il, qu'on envoyait chaque année au grand concours,
mais j'étais de ceux qui n'en rapportaient jamais rien. » Cette fois du moins, le
candidat à l'Ecole Normale rapporta la nomination méritée ; le e bon élève >
eut sa récompense : il avait maintenant le droit de franchir, dans un vieux
coin abandonné du Collège Louis-le-Grand, près d'une ruelle étroite menant
au collège de France, sous un échafaudage de poutres d'aspect mal rassurant,
le seuil au delà duquel il allait trouver ce que nous avons tous trouvé, nous
aussi, qui avons passé par des portes à l'air moins menaçant et plus accueil-
lantes, ces maîtres et ces camarades dont le commerce, toujours trop court,
demeure, par son prolongement dans l'esprit et dans l'âme, le bienfait de toute
la vie.
Parmi ses camarades d'École, F. Bouillier compta entre autres, dans des pro-
motions successives, Chevriaux — le proviseur de Vanves, qui, enfermé
comme otage, sous la Commune, à la Roquette, s'en échappa, par une sorte de
miracle, à la veille d'être fusillé ; Macé de Lépinay, le futur doyen de la Faculté
des lettres de Grenoble ; Baret, qui devait un jour être nommé ministre de
l'Instruction publique, mais ministre de Maximilicn, au Mexique, et qui n'eut
même pas le temps, la catastrophe du malheureux empereur ayant devancé
son départ, d'aller prendre possession de son poste ; Jules Simon, que les liens
non seulement de la camaraderie, mais de l'amitié, unirent à F. Bouillier;
le vénéré Havet, ancien président de notre association ; Jacquinel, le directeur
des études à l'École, dont ceux de ma génération se rappellent, en même temps
que la finesse d'esprit, la trompeuse sévérité : car elle cachait un grand fonds
de bienveillance et même d'indulgence pour nous ; Bersot enfin, l'un des
meilleurs amis de F. Bouillier, et qui était destiné à lui succéder dans la
direction de l'École, en 1870. — De bon nombre d'entre eux F. Bouillier devait
avoir la pénible tâche de rédiger la notice funèbre pour notre réunion
annuelle, et sans doute, quand il écrivit lui-même la sienne, lui serabla-t-U
qu'il ne faisait qu'accomplir pour la dernière fois, et comme s'il disait un adieu
suprême à un vieux camarade que ses compagnons un à un auraient précédé
J
r
DE L'ÉCOLH NORMaLB 9
dans la tombe, le rite pieux dont il s'était fait un devoir, dans sa conscience de
bon Normalien.
 ses maîtres de conférences il devait aussi garder un souvenir Adèle, qu'il
nous a transmis. Ses maîtres étaient Nisard, qui fit sa conquête et qui, plus
lard, comme directeur de l'Ecole, j'en appelle encore aux souvenirs de mes
contemporains, nous montra qu'il n'avait pas désappris l'art de charmer;
c'était Garnier, le fin psychologue, auquel F. Bouillier voua toute sa vie
une affectueuse reconnaissance; c'était Michclet que, à vrai dire, il
admirait moins que la plupart de ses camarades, le trouvant « plus brillant que
solide » ; c'était ie sage Damiron, comme l'appelait Y. Cousin qui, à cette date,
n'était pas encore sage ; c'était non seulement comme professeur, mais comme
directeur de l'École, Guignault, le savant traducteur de la Symbolique de
Crmtr, directeur à l'aspect un peu froid et austère, mais en réalité bon et
ferme sans rigueur. Combien contrastait avec lui son successeur, M. Viguier,
homme excellent, mais dont la sensibilité était « parfois excessive » ! 11 trouvait
trop dur pour les élèves (avait-il tout à fait tort ?) le régime de l'économe de
Louis-le-Grand, et plusieurs d'entre eux ayant été, pour cette cause ou une
autre, atteints de gastrite, il se désola, tout en les soignant avec une solli-
citude maternelle. F. Bouillier lui fut, en cette circonstance, une consolation
singulière. Apercevant un jour sa bonne mine qui ressortait sur la p&leur des
autres : c Vous me faites plaisir, lui dit M. Viguier; vous représentez la santé
de l'Ecole. » N'est-il pas permis d'ajouter que, par sa solidité philosophique
aussi, par ses doctrines, marquées au coin d'un robuste bon sens, F. Bouillier,
, dans sa longue carrière, a été l'un de ceux qui, a première vue, ont « repré-
senté la santé de l'École » ?
M. Viguier n'était que directeur des études ; le directeur de l'École était
Y. Cousin, conseiller royal. Les lignes que voici feront assez connaître les
sentiments qu'éprouvait pour ce philosophe, si passionnément admiré et cri-
tiqué si passionnément, F. Bouillier, l'un de ses auditeurs à l'École et de ses
disciples : c Quel feu dans le regard et quelle physionomie vivante ! Quelle
pantomime expressive ajoutait à la force et à l'originalité de sa conversation !..
Plus je songe à l'homme, plus je me représente l'œuvre qu'il a faite et l'action
qu'il a exercée sur les esprits, — plus je m'étonne, et même parfois je m'in-
digne, de la réaction qui, de nos jours, s'est faite contre ce grand maître... »
Une telle indignation, quoi que l'on pense de V. Cousin et de sa philosophie,
n'est-elle pas à l'honneur du maître qui a su l'exciter, comme de rélève qui
sait la ressentir, et qui l'éprouve encore, dans toute sa verdeur, à l'âge de
quatre-vingt-cinq ans ?
Au terme de ses trois années d'Ecole, F. Bouillier subit avec un succès
extraordinaire les épreuves de l'agrégation de philosophie présidées par
V. Cousin. Non seulement il fut reçu le premier, mais il obtint la mention inu-
sitée : hors ligne. La juste bienveillance de V. Cousin l'envoya alors professer
la philosophie au collège d'Orléans, poste fort envié à cause de sa proximité
de Paris : il ne fallait que dix heures environ pour aller d'Orléans à Paris. —
Le collège d'Orléans avait le privilège fort envié, paraît-il, des autres collèges
du même ressort, de faire des bacheliers. F. Bouillier en fit donc, à peine
aorti de l'École ; il en fit comme je crois bien qu'on en fait d'ordinaire, sans
enthousiasme, et le système de ces commissions d'examen lui ayant, à
10 ASSOCIATION DES ANCIBNS ÉLÈVES
répreuve, paru défectueux, il garda de sa première prérogative un assex
mauvais souvenir.
En 1839, il soutint ses thèses en Sorbonne. Voici en quels termes il a ra-
conté lui-même sa soutenance : « Le sujet de ma thèse latine, que j'avais trouvé
dans les lettres de M"» de Sévigné, était la comparaison des jésuites, mis en
scène par Pascal dans les Provinciales, avec les sophistes des dialogues de
Platon. Ma latinité ne déplut pas et le sujet parut être du goût du doyen
Leclerc, qui présidait, et qui se donna plus d'une fois le plaisir de qualifier les
jésuites de sophistes modernes. — La légitimité de la faculté de connaître
était le sujet de ma thèse française. Ce sujet m'avait été donné par Cousin. Il
s'agissait de combattre le doute sceptique émis par Jouffroy sur cette légitimité
sous prétexte qu'elle ne peut se démontrer elle-même, et que rien ne peut la
démontrer Je tremblais d'avoir affaire à un adversaire tel que Jouffroy.
Heureusement, Cousin intervint et prit ma défense. La lutte s'engagea entre les
deux éminents philosophes et passa un peu par-dessus ma tête » Les
efforts du doyen pour calmer les deux philosophes amusèrent l'auditoire.
F. Bouillicr fut reçu à l'unanimité : il était docteur un an et demi après sa
sortie de l'Ecole.
Deux mois plus tard, il était chargé du cours de philosophie à la Faculté des
lettres de Lyon. Il recevait peu après sa nomination de titulaire. Sans qu'il eût
rien sollicité, on lui avait donné tout ce qu'il fallait pour combler ses vœux.
Professeur titulaire de Faculté dans la seconde ville de France, dans sa ville
natale, alors qu'il ne faisait, peu s'en faut, que quitter l'École, qu'avait-il de
plus à désirer, et quelle destinée s'annonçait plus brillante ?
Aussi ne montra-t-il aucune hâte à sortir de la situation qui lui était faite et
refusa-t-il une chaire qu'on lui offrit dans un collège de Paris. Il resta ud
quart de siècle au même poste, en sa bonne ville de Lyon ; ce qui ne l'empêcha
pas d'obtenir, sans trop attendre, de nouveaux honneurs aussi mérités que
les précédents. A l'âge de trente ans, il avait la croix ; trois ans après, il
recevait sa nomination de correspondant de l'Institut. L'Académie de Lyon, de
son côté, une Académie vieille de deux cents ans, l'élut pour président. Enfin,
pour que rien ne manquât à son bonheur, — presque au lendemain de 1*
Révolution de 1848, il se maria avec M,u Servan de Sugny, d'une ancienne
famille du Dauphiné et fille d'un homme de lettres, Jules Servan de Sugny,
auteur d'une traduction estimée des Idylles de Théocrile. « Puissions- nous, dit
M. Bouiilier dans son curriculum vilœ (en 1897), célébrer nos noces d'or dont
nous ne sommes pas très éloignés ! » Ce souhait suprême devait être exaucé.
Combien cette période de vingt-cinq ans passée à Lyon fut féconde pour
F. Bouillicr en œuvres philosophiques ! — Il ne fut pas, au début, sans ren-
contrer des difficultés qui étaient propres à le troubler et peut-être à le jeter
hors de sa voie. On était alors au plus fort de la lutte entre le clergé et l'Uni-
versité ; les ultramontnins étaient sur le pied de guerre avec les philosophes,
et c'était de plus une sorte de nouveauté, à Lyon, nouveauté inquiétante pour
plusieurs, qu'un simple laïque fût chargé de faire un cours public de philo-
sophie. Si Ton ajoute que F. Bouiilier était, et on le savait bien, un disciple
fidèle de V. Cousin, qui n'était pas en bonne odeur, qu'il était imbu de la sou-
veraineté de la Raison, qu'il tenait Spinoza pour un honnête homme, et qu'il
ne craignait pas de le dire, on s'expliquera san's peine le scandale qu'il souleva*
Son impiété fut dénoncée notamment par le chanoine Desgaret, l'auteur du
DR L'ÉCOLE NORMALE 44
Msnepole universitaire, et Montalembert demanda sa révocation à la Chambre
des Pairs. F. Douillier n'était pas, il n'a jamais été de ceux que l'on intimide
aisément. II riposta avec vigueur aux attaques dont il était l'objet. Puis, peu
I peu, comme il arrive après ces grandes batailles, de part et d'autre l'effer-
vescence tomba, et l'apaisement se fit, provisoirement.
L'une des causes qui avaient contribué aux attaques dont F. Bouillier avait
été l'objet, était une traduction qu'il venait de Taire de la Théorie de Kanteur
la religion dans les limites de la raison : théorie assez peu orthodoxe. Vers
la même époque, il traduisit encore la Méthode pour arriver à la vie bien-
levreuse du ciel, de Fichte. Schelting, également, l'attira et excita son enthou-
siasme. Bref il subit à son heure, lui aussi, le prestige de cette philosophie
allemande qu'il devait imiter si peu; et ce fut toutefois mieux qu'un entraîne-
ment passager. Sur la doctrine du progrès moral qu'il exposa par la suite, et
i fri fut l'une des principales pièces de son œuvre, l'empreinte de Kant est
visible.
, Mais c'est notre Descartes que, entre tous, il préféra et adopta pour maître,
jet son cours à la Faculté de Lyon fut animé de l'esprit cartésien. Le mémoire
! fu'il envoya à l'Académie des sciences morales et politiques sur le cartésia-
' Bisme, sujet mis au concours, lui valut de partager le prix avec Bordas-
Demouiin. De ce travail, remanié et complété, sortit le livre magistral, intitulé :
Histoire de la philosophie cartésienne. — Son enseignement d'ailleurs ne se
! bornait pas aux questions d'histoire, mais touchait aux points de doctrine les
plus divers : au problème des rapports de l'âme et de la vie, au problème de la
sensibilité, au problème de la conscience et du fondement de la morale. Ce
fat l'origine de trois livres bien connus : Le principe vital et Vâme pensante,
— Le plaisir et la douleur, — La vraie conscience. Sur le premier point,
l'éloignant à la fois de Cousin, de Jouffroy et de l'école médicale de Montpellier,
F. Bouillier soutenait l'unité de l'âme pensante et du principe vital ; il faisait
voir, sur le second point, la cause du plaisir dans l'activité de l'âme; quant au
troisième point, il montrait que la conscience commence avec la vie, qu'elle
le résulte pas d'éléments inconscients, qu'elle est identique à la pensée;
afin, qu'à son plus haut degré, elle devient la loi morale, nous découvre en
Mos-méme la dignité qui nous oblige, et affirme le prix excellent de la
bonne volonté. Toute celte philosophie, hautement spiritualiste, mais d'un
spiritualisme personnel, toujours soucieux de se définir et de se prouver, dé-
daigneux des moyens oratoires, érudit sans surcharge, très décidé dans ses
conclusions, mais impartial dans ses enquêtes, devait réussir auprès de ces
lecteurs, et il n'en manque pas, qui, tout curieux qu'ils sont des sommets,
tiennent peu à les gravir par des chemins rocailleux, à travers la nuit, et qui
préfèrent, en leur humeur paisible, des routes sûres et claires. Le succès de
F. Bouillier fut considérable.
Jusque-là, ne semble-t-il pas que la vie que nous racontons, ait été d'un
tomme aussi heureux que sage? Mais voici que surgit un point noir, car
voici la politique qui paraît. «J'eus le tort, a déclaré F. Bouillier lui-même avec
sa franchise accoutumée, de me mêler à la politique. J'étais électeur,..
Je Total avec l'opposition, qui me porta en 1846 au conseil municipal et, ce qui
était plus compromettant, à la vice-présidence du comité de la réforme
électorale. Comme bien d'autres, je fus surpris par la catastrophe de 1848*
l'aurais voulu, ce qui était raisonnable, une certaine extension du droit de
42 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
suffrage; j'eusse préféré M. Thiers à M. Guizot; Odilon Barrot m'eût fait peur,
et voilà qu'en un jour tout était bouleversé, et la société menacée jusqu'en ses
fondements. C'était une leçon que depuis je n'ai pas oubliée... Depuis lors,
j'ai pris le parti révolutionnaire en haine et je me suis rallié au parti conser-
vateur sous tous les régimes. »
F. Bouillier Tut, en tout cas, il faut l'avouer, un conservateur d'espèce sin-
gulière : assez peu docile aux ministres, quels qu'ils fussent, lorsqu'il estimait
que les ministres avaient tort, et ne reculant jamais devant une remontrance
à faire au « pouvoir », quand il croyait que le pouvoir n'avait pas raison, il
se montra en politique tel et aussi ferme que Pavait vu, dans les controverses
religieuses, le chanoine Desgaret. Doyen, depuis 1849, de la Faculté des
lettres de Lyon, où il avait pour collègue entre autres Y. de Laprade, il protesta,
— Laprade ayant été révoqué par décret de l'Empereur pour une pièce de vers
sur les Muses d'État, et la nomination de son successeur n'ayant pas eu lieu
selon les formes que la loi prescrivait, — F. Bouillier osa prolester, devant
tout le conseil réuni, contre cette illégalité. Il eut encore avec Fortoul d'assez
vifs démêlés, au sujet d'un discours de rentrée où il ne faisait pas reloge de ces
reformes fameuses que le ministre venait d'imaginer. 11 en eut avec Rouland:
les sociétés savantes en fournirent le motif. Le ministre voulait les retenir
sous sa main, les rattacher à ses bureaux, et F. Bouillier soutenait, lui, —
c'est un point où il est revenu plus tard avec insistance (1), —que le meilleur
système élait de relier autour de l'Institut toutes les Académies provinciales
qui auraient fait leurs preuves scientifiques et littéraires : d'où un nouveau
différend entre le doyen de la Faculté des lettres de Lyon et son ministre.
Avec d'autres ministres encore, par la suite, il eut, nous le verrons, d'autres
conflits, et plus graves : ce philosophe n'aimait point plier, cela est sur. Si,
du reste, ses griefs furent toujours légitimes, d'autres en décideront ; ce qui
est certain, c'est que, sans être aucunement de « ces humeurs brouillonnes et
inquiètes » que son maître Descaries lui avait appris à désapprouver, il fut
toujours prompt à prendre ombrage des atteintes que, à raison ou à ton, il
croyait voir porter aux droits dont il avait la garde. Très jaloux sur ce point,
très épris de justice, très pénétré de la dignité de l'homme, et par là demeuré,
dans le fond, démocrate ; mal content d'ailleurs du train officiel des choses,
peu disposé aux fades complaisances des Philinte, enclin de plus eu plus au
pessimisme, à celte mauvaise humeur au moins de la raison, qui môme chef
les plus sages, se lasse parfois d'attendre, et qui se met à gronder, trouvant
qu'elle est vraiment bien longue à avoir raison, tel fut à peu près le « con-
servateur » dont F. Bouillier présenta l'image. On voit assez que son rôle fut
ingrat; mais d'abord il le fut pour lui. Ce que peut rapporter de profit une
opposition savamment ménagée, F. Bouillier l'ignora toujours. Il eut à cer
égard la maladresse irrémédiable de l'honnête homme.
Au moment même, cependant, où F. Bouillier, en défaveur auprès du minis-
tère, pensait être pour longtemps encore fixé à Lyon, et II s'y serait résigné
sans peine, l'avènement d'un ministre libéral, V. Duruy, lui ouvrit de nou-
velles perspectives. La seconde partie de sa carrière commença. V. Duruy y
[1). L'Institut et les Académies de province (in-12, Hachette).
r
DE l/KCOLB NORMALE 43
fut pour lui ce que V. Cousin avait été dans la première. Le caractère même
de F. Bouiilier, ce qu'il offrait de ferme et de droit, n'était pas pour déplaire à
un homme tel que V. Duruy.
En 1864, F. Bouiilier était appelé au rectorat de. Glermont; il avait à peine
eu le temps de s'installer qu'il était nommé Inspecteur général de l'enseigne-
ment secondaire. Comment exerça-t-il ces importantes fonctions? Ce qu'il en
a dit lui-même suffit à le montrer, et combien de témoignages, au besoin,
s'ajouteraient à celui qu'il s'est rendu en ces termes : c Sauf en de bien rares
occasions où, pour l'honneur du corps, il fallait être sévère, je crois m'étre
montré bienveillant pour tous les membres de l'Université. J'ai été toujours
attentif aux titres et aux services de chacun; j'ai appuyé chaudement ceux qui
m'avaient paru le mériter. » 11 n'épargnait en outre ni les conseils, ni les
encouragements. 11 excitait à sortir de l'ombre où d'eux-mêmes peut-être ils
hissent demeurés, de jeunes professeurs dont quelques-uns ensuite, parvenus
à des postes élevés, lui marquèrent la plus vive et la plus juste gratitude et
quant aux élèves, ceux d'entre eux auxquels le nom de F. Bouiilier n'est
connu que par ses ouvrages philosophiques, n'apprendront pas sans surprise
ni, on peut le penser, sans reconnaissance, que ce philosophe spiritualiste,
plein de sollicitude pour leur santé, contribua à faire entrer le pardessus dans
le trousseau des lycéens.
Eu 1867, F. Bouiilier se trouvait tout à coup nommé directeur de l'École
Normale dans des circonstances délicates qu'il n'est pas inutile de rappeler.
Que l'on me permette de le faire brièvement, d'après mes souvenirs personnels.
Gomme la plupart des esprits cultivés, à cette époque déjà un peu lointaine,
les élèves de l'École étaient, en politique, du parti de la liberté; ils étaient
spécialement épris des droits de l'intelligence. Sainte-Beuve, notre grand
camarade, ayant défendu ces droits avec éloquence devant une assemblée
politique où leurs défenseurs se pouvaient compter, nous adressâmes, pleins
d'enthousiasme, une chaleureuse lettre de félicitations à l'illustre atné dont
nous étions fiers. Comment se fît-il qu'un journal de l'opposition républicaine
publia bruyamment cette lettre destinée à rester confidentielle? Ce fut l'origine
de tout le mal. Après des péripéties trop longues à raconter, ne voulant point
abandonner deux de nos camarades qui, entre tous, avaient été désignés comme
victimes expiatoires, quand tous les autres, à notre gré, étaient aussi coupables,
ou aussi innocents, nous primes la résolution grave de quitter en masse l'École,
et nous le fîmes. Nos directeurs, que cependant nous aimions, que nous res-
'peciioQs, que nous admirions, des maîtres qui s'appelaient N isard, Jacquinet,
| Pasteur, ne purent nous retenir. Nous franchîmes, sans résistance, le Rubicon
qui nous séparait de la rue : nous élions en état de sédition. Etranges séditieux
d'ailleurs, dont le premier acte était de s'expulser eux-mêmes : l'exemple n'en
devait pas être contagieux. Il est vrai qu'une fois en dehors des murs de
l'Ecole, on nous pria, sans phrases, d'y rester. Nos voeux, il faut bien le dire,
étaient outrepassés. On les passa si bien que l'on alla, parait-il, jusqu'à mettre
en question l'existence même de l'Ecole, de notre chère École, et que l'on
pensa supprimer à jamais ce foyer, disait -on, de l'esprit révolutionnaire. Les
dieux, heureusement, intervinrent, et nous fûmes sauvés.
Le ministre Duruy fut l'un de ces dieux secourables. C'est lui qui choisit
F. Bouiilier pour succéder, comme directeur de l'École, à Nisard, nommé séna-
teur, il voulait, disait-il, un philosophe spiritualiste à la tête de l'École, et il
U ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
espérait que l'autorité morale de F. Bouillier et la fermeté de son caractère
contribueraient à calmer les courages émus. La paix, en effet, se réinstalla,
sans effort, sous ces toits qui lui sont familiers. Peu de chose fut changé dans
la discipline. Nous sortîmes un peu moins peut-être qu'avant notre grand
exode, et parce que nous étions, ce jour-là, un peu trop sortis. Si quelque
demande de congé de faveur, opportune aux yeux des élèves, dont on sait
en ce point l'optique spéciale, semblait intempestive au nouveau directeur, il
n'hésitait pas à la repousser. Amo vos fortiter, répoudait-il avec Sénéque, et
nous restions relégués intra muros. Qui de nous a gardé cependant mauvais
souvenir à Sénéque, et qui ne conserve pour F. Bouillier l'affectueux
respect qu'éprouvent à regard de leurs maîtres les enfants qu'on n'a point
gâtés?
Survint 1870, et cette triste guerre qui du moins « devait donner à l'École
Normale, a écrit F. Bouillier, un nouveau relief, celui du courage et du patrio-
tisme... A la nouvelle de nos premiers revers, pas un ne songea à se prévaloir
de l'exemption à laquelle il avait droit par suite de son engagement décennal.
Tous vinrent d'un commun accord m'annoncer, ce que d'ailleurs j'attendais
d'eux, leur résolution de prendre les armes pour la défense de la patrie. Tous
s'enrôlèrent dans divers corps, dans les chasseurs de Vincennes, dans la ligne,
dans la garde mobile, dans les ambulances. Ils y ont vaillamment enduré les
privations, les fatigues, les dangers; ils y ont donné le bon exemple. Un d'eux,
le brave Lemoine, est tombé sur le champ de bataille de Champigny... • Tous
ces souvenirs, douloureux et glorieux, F. Bouillier a tenu à les recueillir: ils ont
paru dans une brochure publiée en 1894 et intitulée L'École Normale pendant
la guerre. Il y raconte comment notre Ecole fut transformée en ambulance.
Les dortoirs se remplirent de blessés et de malades, et quelques élèves s'y
acquittèrent avec dévouement de l'office d'infirmiers, tandis que leurs cama-
rades étaient sous les remparts. Ce fut l'une des ambulances les mieux tenues
et les mieux installées, jusqu'au jour où Tune des premières bombes tombées
sur Paris l'ayant traversée, il fallut la descendre au rez-de-chaussée et la
transporter dans des salles d'études et de conférences, un peu bien étroites, et
que rien ne destinait à ce triste emploi.
La guerre étrangère terminée, la guerre civile lui succède, et il faut
reconquérir la paix. F. Bouillier, après toute sorte d'angoisses, non seulement
publiques, mais privées, (son fils aîné, engagé volontaire aux hussards, était
tombé gravement malade en Allemagne et son père et sa mère avaient dû le
ramener en France, où il avait ensuite pris part à la campagne contre U
Commune), F. Bouillier, disons-nous, remplacé dans ses fonctions de directeur
de l'École, dont il s'était spontanément démis, dès la chute de l'Empire,
reprend, grâce à l'appui de J. Simon, son ancien poslc d'Inspecteur général.
Il reprend en même temps ses travaux philosophiques. A celte période
appartient le livre : Morale et progrès, où il fait voir que s'il y a eu progrés
jusqu'ici dans Tordre intellectuel et dans l'ordre matériel, le progrès moral,
qui tient à la volonté, est douteux. De la même date environ est la Fret*
conscience en psychologie et en morale, que nous avons déjà signalé plus
haut, et qui élâit un ressouvenir et un complément de leçons autrefois pro-
fessées à Lyon. A une date ultérieure se rapportent les Études familières es
psychologie et de morale, - les Nouvelles études de psychologie et de morale
— enfin les Questions de morale pratique : la justice historique, — comment
DE L'ÉCOLK NORMALE 45
va le monde, ou étude sur la lâcheté, — l'oubli, — l'amour de soi et l'amour
des autres, — les altérations du sens moral, ou la fausse conscience, — la
civilisation sans la morale et la morale sans la religion, — l'hypocrisie et le
mensonge, — l'encouragement au bien et les prix de vertu, — telles sont les
principales questions traitées dans ces volumes. La même hauteur morale s'y
montrait que dans les livres précédents, le môme souci de l'exactitude, la
même érudition variée, et cette clarté, « bonne foi du philosophe », qui fait
que le lecteur se sent en sûreté.
En 1872, F. Bouillier fut élu membre titulaire de l'Institut par l'Académie des
sciences morales et politiques, dans la section de philosophie, en remplacement
de M. de Rémusat : digne couronnement de sa carrière philosophique.
Après les honneurs, les disgrâces : F. Bouillier At, à son heure, l'expérience
de cette loi mélancolique. Il avait manifesté, avec plus d'éclat sans doute qu'il
n'aurait fallu, le peu de bien qu'ii pensait du nouveau régime et du ministère
J. Ferry. Le gouvernement riposta : F. Bouillier fut mis à la retraite. 11 s'en-
gagea dès lors dans ces polémiques passionnées où les plus équitables ont
grand'petae à ne rien laisser de leur équité. Nous ne l'y suivrons pas. Disons
seulement que, si cette fumée des batailles à travers laquelle la figure de
chaque parti et de chaque cause a si tôt fait de se changer en son contraire,
put troubler la vue de F. Bouillier, il crut très sincèrement combattre pour
la liberté et le droit : en cela du moins, il demeura Adèle à lui-même et à son
passé. Et pourquoi ne dirions-nous pas encore, puisque nous avons entendu
sur ce point un témoignage autorisé dont nous ne croyons pas qu'il y ait indis-
crétion à se servir, pourquoi n'ajouterions-nous pas qu'à la An de sa vie,
apaisé et plus impartial, reconnaissant peut-être dans la forte volonté de
J. Ferry quelque chose de sa propre image, F. Bouillier en était venu à rendre
justice, par un effort d'équité supérieure, aux qualités de l'homme d'Etat, à ces
qualités mêmes dont il avait jadis éprouve la rude énergie?
Le reste de ses jours, où il y eut place encore pour plus d'un labeur, F. Bouil-
lier le consacra en partie à Paris et à l'Institut, en partie, à Simandres, dans
l'Isère, où il avait depuis longtemps sa résidence d'été.
A l'institut, il eut à jouer un rôle particulièrement actif. Deux ans président
de l'Académie, il dut prendre la parole dans des occasions diverses : à la
^-séance publique annuelle, à la réception du duc d'Aumale, au banquet
en l'honneur de J. Simon, en prenant et en quittant le fauteuil de la présidence,
à la célébration du cinquantenaire de Barthélémy Saint-Hilaire, et sur la
tombe d'Hippolyte Garnot, Ce Beaussire, de Rossew Saint-Hilaire, de Lucas,
<THavet,de Fustel de Goulanges (t). Cest lui encore qui, par sa brochure sur le
Centenaire de l'Institut, en 1893, fût comme le promoteur de cette fête
solennelle, où il eût cependant voulu plus d'éclat et un concours plus étendu
de savants étrangers. 11 rêvait pour l'avenir une sorte de concert établi entre
les savants de tous les pays : fédération universelle, mais fédération pacifique
et fédération des intelligences. Si c'est une utopie, il en est peut-être de plus
dangereuses.
(1) Voir Deux années de présidence à V Académie des [sciences morales et
politiques. (Librairie académique.)
1
6 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVBS
Vers la même date à peu près, un autre centenaire eut lieu où F. Bouillier,
malgré son âge et sa fatigue, voulut participer : le centenaire de l'École Nor-
male, il y vint, appuyé au bras de notre camarade Humbert ; il vint, plus
qu'octogénaire, apporter aux cent ans glorieux de l'École le salut de sa propre
et vénérable vieillesse. Que de souvenirs durent alors se presser dans sa tête,
dans son cœur ! Souvenirs des années qui viennent et souvenirs des années
qui s'en vont, souvenirs d'élève, souvenirs de directeur, souvenirs de travaux
pacifiques et de douces études, et souvenirs de guerre, d'ambulances, d'obus!
Dans cette espèce d'adieu suprême, il put revivre une bonne part de. sa vie:
n'était-ce pas une bonne part aussi de la vie de notre Ecole?
C'est parmi les siens, à Simandres, où une place l'attendait au cimetière dont
il avait doté sa commune, que F. Bouillier s'éteignit, le mardi 26 septembre 1899,
dans des sentiments de piété qu'il ne jugeait pas incompatibles avec sa doc-
trine philosophique, demeurée entière. M alebranche, l'illustre cartésien, ne lui
avait-il pas donné l'exemple d'une foi tenace et impénitente à ce verbe
intérieur : la Raison !
Il né saurait être ici question d'exposer la contribution de F. Bouillier a
l'œuvre philosophique de notre temps et de notre pays, li suffira de rappeler
que, comme JoufTroy, comme Garnier et d'autres, mais en creusant, avec une
patience vigoureuse, son sillon distinct et bien personnel, il suivit fidèlement
les traditions de cette philosophie écossaise qui demande le secret de l'Ame,
non au corps, mais à l'âme elle-même, et non aux déductions, en apparence
serrées, d'une métaphysique hasardeuse, mais aux faits de conscience soigneu-
sement observés et exactement reconnus. S'il est, en philosophie, à coup sûr,
des entreprises plus hardies et plus grandes, croit-on qu'il y en ait de plus
utiles?
Combien d'ailleurs cette activité fut variée, et dans sa variété, constante et
infatigable, la biographie qui précède a pu le faire entrevoir. Etant tout petit
et envoyé au lit plus tôt qu'il n'eût voulu, une question tourmentait la curiosité
enfantine de F. Bouillier : comment se fait-il qu'il y ait au monde quelqu'un
qui ait envie de s'aller coucher? Toute sa vie marqua le même étonue-
ment et, jusqu'au dernier soupir, la même répugnance à « s'aller coucher ».
Il fut l'ouvrier que rien ne lasse, la bonne volonté qui ne sait pas fléchir.
Son existence, comme son œuvre, h ne regarder que l'essentiel, fut une ligne
droite, et quand celte ligne droite s'est prolongée jusqu'à l'âge de quatre-vingt-
six ans, quand l'homme qui l'a suivie, a puisé dans une foi supérieure, non dans
l'ignorance des obstacles, la force de ne point dévier, n'a-t-on pas le droit de
dire qu'une rectitude aussi égaie et aussi invincible, offre non seulement un
signe de vigueur, mais un caractère de beauté, qui doit lui valoir quelque
chose de plus que notre estime, et de mieux encore que notre respect?
H* Dbrbux.
Promotion de 1834. — Mondot (Marie-Casimir), né à La Roquette (Tara), le
10 janvier 1812, décédé à Rusquerolles (Tarn), le 9 février 1899.
Mondot était le dernier enfant d'une très ancienne et très nombreuse famille
de propriétaires campagnards, ruinée au moment de sa naissance et qu'il sut,
de concert avec ses frères, relever par un travail courageux et persévérant.
Après avoir reçu les premiers éléments d'instruction chez un oncle prêtre,
DE L'ECOLE NORMALE 47
qui lui apprit le latin, il continua ses éludes à Castres, dans une institution
privée qui devint plus tard le noyau du collège communal. Il avait alors
environ dix-sept ans. Son travail ne tarda pas à donner de lui l'opinion la plus
avantageuse à ses maîtres ; ils eurent bientôt l'occasion de lui en fournir la
preuve. Un jour, le professeur d'une des classes voisines de la sienne vint à
manquer. Grand embarras : personne n'était disposé à le remplacer ni peut-
être capable de le faire. Mais un des maîtres suggère ravis de charger Mondot
de ce soin. L'élève subitement transformé en professeur dut s'acquitter appa-
remment avec succès de sa tâche, car l'intérim ne se prolongea pas moins de
quatre ans.
Cependant ce professorat d'occasion était médiocrement rétribué ; il fallait
songer à l'avenir. C'est alors que, sur le conseil et avec l'aide d'un frère aîné,
Mondot vint à Paris : il entra en 1833 à la pension Loriol, afln de se préparer
à l'École Normale (section des sciences). Mais son courage allait être mis à
rade épreuve. A la première classe, le professeur dont il suivait le cours au
lycée Saint-Louis, le juge incapable de suivre et l'engage à descendre dans
une classe mieux à sa portée. « Mais, risposte notre jeune provincial, je n'en
ai pas le temps ; il faut absolument que j'arrive cette année. . . . Permettez-moi
d'assister à vos classes sans être interrogé comme élève auditeur. — Eh
bien ! lui répond ce professeur, qui était M. Delille, essayez. » — L'essai fut
laborieux ; mais ce travailleur obstiné intéressa deux de ses camarades qui
devinrent ses répétiteurs et ses amis. A Pftques Pélève-audileur pouvait suivre
la classe. A la fin de l'année scolaire, il était à la fois reçu au baccalauréat
es sciences et à l'École Normale.
L'École était alors sous la haute direction de Victor Cousin. Ce directeur aux
allures impérieuses, investi d'une autorité que personne n'eût alors songé à
contester, exerça sur l'esprit de Mondot une impression qui ne s'effaça jamais.
n aimait à raconter une circonstance de sa vie d'École, où le directeur et
rélève se peignent assez bien l'un et l'autre. On avait fait à la craie la charge
d'un surveillant, avec une inscription des plus irrévérencieuses au-dessous :
Mondot fut accusé d'en être l'auteur. Il écrivit à M. Cousin pour demander à se
disculper. Le dimanche suivant, au matin, Cousin le fait appeler. La justifi-
cation était facile ; la charge était très bien dessinée et Mondot dessinait très
mal. « Hais alors, dit Cousin le regardant de ses yeux étincelants, vous savez
qui l'a faite ?. . . Vous savez, dit-il avec insistance, qui Ta faite ?— Monsieur le
directeur, lui répond brusquement l'inculpé, si on me demandait de déceler
un de mes camarades, je prendrais cela pour une injure personnelle ! » — Un
peu surpris, Cousin s'écrie : c Après tout, c'est bien, rentrez dans voire élude,
mon cher Mondot, et ne vous préoccupez plus de cela. »
L-e sous-directeur, M. Viguier, comprenait moins bien cette nature dans
laquelle (on peut bien le dire d'un homme qui toute sa vie a, par-dessus tout,
aimé la vérité) une certaine rudesse s'alliait à une franche énergie. Il ne lui
épargnait guère les sévérités de la discipline. Cependant lorsque Mondot fut
reçu avec le numéro deux à l'agrégation des sciences mathématiques, phy-
siques et chimiques qui était l'agrégation d'alors, M. Viguier éprouva une
réelle surprise, qui chez cet homme excellent, se traduisit par une sorte de
retour de bienveillance. Il l'invita à déjeuner et lui donna les meilleurs
.conseils.
jiondot fut tour à tour professeur de mathématiques spéciales à Toulouse
2
48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Rennes, Marseille. Pendant seize années, ii se consacra tout entier à rensei-
gnement et en oblint de très bons résultats ; mais il se dépensait avec trop
d'ardeur. Des raisons de santé le décidèrent à demander à entrer dans l'admi-
nistration. C'est ainsi qu'il devint successivement censeur au lycée de Lyon,
principal du collège de Lorient, très important à cause de la préparation à
l'École Navale. Bientôt après il fut nommé proviseur du lycée de Metz qui était
alors et resta jusqu'à la date douloureuse une des pépinières de l'École Poly-
technique et des carrières scientifiques de l'armée. Ainsi que le lui écrivait
le ministre d'alors, on renvoyait comme administrateur partout où il y avait
une tâche difficile, exigeant à la fois beaucoup de bienveillance et de fer-
meté.
Sa santé l'obligea, cependant à rentrer dans le Midi. 11 dut accepter, non
sans regret, des fonctions que certaines circonstances rendaient alors assez
délicates, celles d'Inspecteur d'académie à Montauban. Delà, 11 fut nommé aux
mêmes fonctions à Montpellier, puis à Aix. La croix de la Légion d'honneur
vint, le 15 août 1861, récompenser ses longs et grands services. Enfin il rut
nommé vice-recteur de la Corse. Dans ces fonctions si diverses, il avait acquis
une expérience consommée de l'administration et il ne cessa jamais de mon-
trer une activité qui ne reculait devant aucune fatigue. Personne ne se préoc-
cupait avec de plus grands scrupules d'être équitable envers tous, particuliè-
rement avec ses subordonnés, dont les intérêts trouvaient en lui un patron
toujours dévoué, dans les limites de la justice. Nombreux sont ceux qu'il a
encouragés au travail, auxquels, dans les moments critiques, il a tendu la
main. Plus d'une fois, il eut la consolation de voir que cette assistance n'avait
pas été inutile, et il put recueillir l'expression d'une gratitude durable et bien
méritée.
U demanda et obtint sa retraite en 1872. Redevenu à la fin de sa vie proprié-
taire-campagnard, comme l'avaient été ses pères, il vécut à quelques kilo-
mètres de Castres, dans un pays pittoresque et retiré où des blocs de granit
entrecoupant des bois, des champs et îles prés, annoncent l'entrée de la région
montagneuse qui touche à la Montagne-Noire et aux Cévennes. C'est là qu'il
était né, qu'il avait passé son enfance, là s'écoula dans une solitude, qui ne
lui pesait guère parce qu'elle était adoucie par des méditations et des lectures,
la dernière période de sa vie. Dans ce milieu rural et montagnard il mettait
son expérience, sa plume et, tant que ses forces le lui permirent, ses dé-
marches, au service de ceux qui venaient lui demander un conseil ou une
aide. Des deuils cruels furent supportes avec courage. Dans sa vieillesse, il
revenait avec plaisir à ses études d'autrefois, aux anciennes lectures, au latin
qu'il n'avait jamais oublié. Ces goûts classiques, unis à une inclination très
réelle pour les questions religieuses et morales, ne l'empêchaient pas de s'in-
téresser profondément à l'avenir politique de notre pays. Plusieurs fois des
tentatives furent faites auprès de lui par des compatriotes qui auraient aimé à
lui confier le soin de les représenter dans les assemblées délibérantes.
Quand il sentit à la longue ses forces s'amoindrir, il ne se dissimula pas
l'approche du terme fatal. Sa principale préoccupation était de dérober aux
siens, par un sentiment d'exquise discrétion, les infirmités qui sont l'inexo-
rable rançon de l'âge. Jusqu'à la fin son esprit resta ferme et lucide; le jour
de ses obsèques, aux parents et amis venus de tous côtés, se joignirent tous
les habitants de ce pays dont il était l'une des figures les plus justement popu-
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 49
laires et respectées ; ce furent des funérailles très touchantes dans leur sim-
plicité et dignes de cet homme de bien.
P. Vidal de la Blachk.
Promotion de 1835. — Wjksener (Jacques-Louis), né à Metz, le 4 janvier 1817,
décédé à Paris, le 30 novembre 1898.
Wiesener fit ses études au collège de Metz, entra à l'École Normale supé-
rieure le 1" octobre 1835; agrégé d'histoire le 25 septembre 1838; professeur
d'histoire à Nancy, le 2 octobre 1838; à Caen, le 24 septembre 1839; à Versailles,
le 9 septembre 1840; à Paris : Charleraagne, le !•* mars 1845; Bonaparte, le
17 septembre 1852; Gharlemagne, le 31 août 1853; Louis-le-Grand, le 27 sep-
tembre 1854, jusqu'au !•' octobre 1871. Fut admis à la retraite le 1«* octobre 1872.
Promotion de 1837. — Loir (Joseph- Jean-Adrien), né a Paris le 18 juillet 1816,
décédé à Paris, le 24 février 1899.
C'est avec quelque inquiétude que je prends la plume pour parler dans cet
obituaire de mon ancien collègue et ami Loir. C'était un homme modeste, que
rien n'arrêtait pour faire son devoir quand il se croyait à l'abri des regards
de tous, et qu'une réserve timide embarrassait parfois lorsque, dans l'accom-
plissement de ce devoir, il se savait regardé et surtout surveillé. 11 me dirait,
sans doute, s'il était encore là, que rien de sa vie ne mérite d'être raconté,
et qu'il faut laisser s'en aller obscurément ceux qui ont pris soin de cacher
leur vie.
Je lui répondrais que l'exemple qu'il a donné compte parmi les services
qu'il a pu rendre au pays, et mérite d'être rappelé au moins à l'égal de ses
travaux scientifiques. Nous le trouvons à l'origine un peu indécis et cherchant
sa voie. Ce sont ses aptitudes mathématiques qui semblent l'avoir dirigé vers
l'École Normale, en 1837. Au sortir il avait aiguillé du côté de la physique, et fut
envoyé au collège royal de Bourbon- Vendée. Là, il était éloigné de sa famille;
il avait peu de ressources de travail. Pour se donner satisfaction à ces deux
points de vue, il n'hésita pas à commencer un nouvel apprentissage, et revint
à Paris en 1843, pour suivre les cours de l'École supérieure de Pharmacie.
En 1844, il fut nommé pharmacien-interne des Hôpitaux, et en 1847, à la suite
d'un concours brillant, ii fut institué agrégé à l'École de Pharmacie de Paris,
Le voilà entré dans le laboratoire : il ne le quittera plus que pour prendre
sa retraite.
Les hasards d'une carrière universitaire l'envoient de 1849 à 1855, à Strasbourg
où il avait succédé à Perspz dans la chaire de chimie de l'École supérieure de
Pharmacie. C'est là qu'il fit sa thèse de doctorat es sciences physiques. Muni
de ce parchemin nouveau, il demanda à entrer dans l'enseignement des
Facullés des sciences, et fut envoyé à Besançon, d'abord comme chargé de
cours, puis six mois après comme titulaire. C'est de là qu'il passa à Lyon, le
23 février 1861. Il y est resté près de vingt-cinq ans.
Quand il y arriva, l'installation n'était pas brillante. Le laboratoire était une
pièce aux murs moisis, en contrebas du quai de Retz, la salle de cours une
petite chapelle désaffectée, le cabinet du professeur une sorte de petit réduit
malsain dans lequel Bineau, le prédécesseur de Loir, avait trouvé le moyen
20 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
d'installer un lit : mais il fallait entrer dans ce lit en passant par une lucarne.
La chaire ainsi pourvue ou dépourvue était pourtant celle qu'avaient occupée
Regnault et Boussingault. Il est vrai que le laboratoire était légitimement
accusé d'avoir coûté la vie à Bineau. Toute l'installation des Facultés criait
de même famine. La ville le comprit, et se décida à les transférer au Palais
Saint-Pierre.
Là elles trouvaient ce que les idées d'alors faisaient considérer comme
indispensable : un grand vestibule, un superbe escalier, de larges couloirs, et
une belle salle de cours. Il était convenu que les cours d'enseignement
supérieur étaient surtout une récréation pour la société polie, qu'il fallait rece-
voir avec honneur. De là la préoccupation de l'escalier. Comme autre consé-
quence, c'était la Faculté des lettres qu'il fallait le mieux loger; quant aux
sciences, avec leurs coûteux el encombrants laboratoires, on les mettait où on
pouvait La physique fut placée à un cnlresol où le soleil n'avait aucun accès
dans les laboratoires. Loir, qui sortait d'une cave, fut transféré dans les
combles, pour qu'il n'incommodât personne avec sa chimie. C'était cent-vingt
marches à monter; mais il avait enfin de la lumière, de l'air, et un peu de
liberté.
11 en usa tout de suite, et je me figure qu'il dut exciter un peu de surprise
en proposant à l'administration d'appeler le peuple à jouir d'un Palais qui n'était
pas fait pour lui, par la création de cours du soir destinés aux ouvriers. Pour
cette œuvre, nouvelle à cette époque, Loir rencontra le concours empressé de
Merget, son collègue de physique. L'œuvre commune prospéra. La grande salle
de cours se remplissait, tous les soirs, d'un public sérieux et attentif. Cette popu-
lation lyonnaise vaut qu'on s'occupe d'elle, à cause du sérieux qu'elle met à
tout ce qu'elle entreprend. Elle savait gré à ses professeurs bénévoles de
chercher à l'intéresser, plus encore de chercher à l'instruire, et si l'auditoire
des cours du soir était tout différent de celui des cours du jour, il donnait
peut-être davantage au professeur le sentiment d'accomplir une œuvre utile.
Dans son enseignement officiel, Loir apportait aussi d'autres préoccupations
que celles qui dominaient alors. Il ne dédaignait pas la salle de cours, prépa-
rait avec le plus grand soin toutes ses leçons, les accompagnait d'expé-
riences nombreuses. Mais ces expériences étaient surtout pour lui un moyen
d'exercer ses préparateurs, et de continuer dans la salle de cours son en-
seignement de laboratoire. C'est là qu'il était vraiment lui : constamment en
mouvement, travaillant et surveillant, donnant ici un bon conseil, là un
coup de main, toujours préoccupé d'exciter les esprits et les activités sans
froisser les amours-propres ni éveiller les rivalités, tempérant, par la bon-
homie de l'accent, la rigueur des reproches quand il avait à en faire, il était à la
fois chef et patron, et même un peu directeur de consciences, car ses élèves
lui savaient le cœur chaud et l'esprit droit. Tout discret dans ce dernier
rôle, il donnait rarement un conseil direct, mais quand on lui avait demandé
son avis ou fait une confidence, on retrouvait deux ou trois jours après,
discrètement glissée dans sa conversation, une phrase, une idée, uue profession
de foi, voire même une anecdote répondant à la préoccupation qu'on lui avait
confiée : il n'y avait qu'à la saisir au passage pour en faire son profit.
A côté de son enseignement à la Faculté des sciences, Loir en avait un autre
où il montrait les mêmes qualités : c'était dans cette curieuse École de la
Martinière, création d'un esprit original et d'un homme de bien. Loir avait
DR L'ÂCOLB normale 24
1res heureusement adapté au plan général de l'Ecole renseignement de la
chimie théorique et pratique, et vraiment je ne me souviens pas d'avoir
rencontré dans ma vie de classes plus animées, plus vivantes que celles de ces
bambins apprenant la chimie. Dix minutes d'exposé, qu'ils écoutaient, parce
qu'ilsallaient immédiatement avoir à répondre, et à répondre tout. Pour cela le
professeur s'interrompait et posait une question. Immédiatement chaque élève
prenait une petite planchette noircie et portée par un manche, y écrivait à la craie
la réponse demandée, et, à un signal donne assez tôt pour qu'aucun ne pût copier
sur son voisin, élevait sa planchette au-dessus de sa tôte. Un coup d'oeil suffisait
au professeur pour voir qui s'était trompé, rectifier l'erreur, s'apercevoir lui-
môme s'il n'avait pas été assez clair, et on recommençait. A la fin de la classe,
une récapitulation générale, faite par la même méthode, rassemblait les notions
acquises, et au lieu de la lassitude des classes ordinaires, c'était le reten-
tissement joyeux d'une heure d'émulation dans des exercices variés,
d'une combinaison harmonieuse d'enseignement doctrinaire et du gymnase
Amoros.
Loir excellait dans la mise en action de cette gymnastique intellectuelle et
physique ; ses élèves étaient devenus, à force d'habitude et de confiance mu-
tuelles, un clavier dont il disposait, et porté par eux, par le public de ses cours
du soir, par les élèves de son laboratoire, son nom s'infiltrait peu à peu dans
les couches les plus diverses de ce milieu spécial qui tient à se conserver le
nom de milieu lyonnais. Ce milieu lyonnais ne confère à personne sans
examen ses lettres de grande naturalisation, mais quand il adopte, c'est de
grand cœur, et il avait adopté Lpir. L'Académie des sciences, belles lettres, et
arts, la Société d'agriculture, d'histoire naturelle et arts utiles, le Conseil dépar-
temental d'hygiène, avaient réclamé sa personnalité et son concours. L'accueil
que lui faisaient les industriels de la région témoignait de la faveur dans
laquelle il leur avait fait tenir la science inventive et désintéressée dont il
était le représentant autorisé, et, bien qu'il n'ait pas apparu au premier plan,
Loir a été pour beaucoup dans la création et le succès rapide de l'École
de chimie industrielle, fondée pendant son décanat par son collègue Raulin.
Car Loir avait été nommé doyen de la Faculté des sciences en 1879, à la mort
d'E. Faivre. Cet homme, amoureux du silence et de l'obscurité, avait été obligé
d'accepter une place de premier rang. 11 y porta toutes ses qualités. Il présida
au transfert difficile de la Faculté des sciences, du Palais Saint-Pierre dans
l'immense édifice construit sur le quai Claude-Bernard pour la Faculté de mé-
decine, il favorisa de toutes ses forces et de toute son influence la création de
l'École de chimie industrielle, dans laquelle il voyait une fille émancipée,
mais restée chère. Il administra les affaires de la Faculté avecattention et justice.
Vais il avait raison de redouter les places de premier rang, parce que tout le
monde se les dispute, et les dispute à celui qui les occupe, parmi ceux qui
peuvent rêver de les occuper. Un malentendu dans lequel la conscience de
Loir était d'un côté, et la politique de l'autre, amena une petite tourmente,
un conflit minuscule, aujourd'hui oublié de tous, de vibrions dans une goutte
d'eau. Loir se hâta de faire valoir cette raison, ou de saisir ce prétexte, pour
redevenir maître de sa vie. Il demanda sa retraite, fut nommé professeur et
doyen honoraires en 1884, et se fixa à Paris. Peu après, il était nommé officier
de la Légion d'honneur, associé national de l'Académie de médecine, dont il
était depuis longtemps déjà, correspondant.
SA ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
A Paris, privé de tout laboratoire, réduit à l'inaction après une vie aussi active,
il revint aux études mathématiques qui avaient intéressé sa première jeunesse,
et s'occupa des problèmes relatifs à la divisibilité des nombres et aux nombres
premiers. Je ne dirai rien de ces travaux, pas plus que je n'ai parlé dans les
pages qui précèdent de ses travaux de chimie. Comme je l'ai dit en commen-
çant, les travaux scientifiques parlent par eux-mêmes, et se donnent un écho
indéfini, quand ils sont reçus dans des recueils comme les Annales de chimie
et de physique et les Comptes rendus de l'Académie des sciences. C'est laque
les intéressés peuvent et doivent aller les chercher, et non dans un recueil
comme celui-ci. Mais ce que ce recueil doit conserver pieusement, parce qu'il
n'y en a trace nulle part ailleurs, c'est le souvenir du fonctionnaire et de
l'homme. Il suffit ici de faire revivre le camarade d'école devant ceux qui l'ont
connu, et de dire ce qu'il eut d'exemplaire à ceux qui Pont ignoré.
E. Duclaux.
Promotion de 1837. — Poinsignon (Maurice). Né à Metz, le 6 mars 1814,
décédé à Chàlons-sur-Marne, le 22 novembre 1899.
CestàM. Louis Wiesener, réminent historien, décédé à la fin de 1896,
son ami d'enfance, que devait revenir le soin de retracer cette longue exis-
tence.
11 échoit à un ami de moins vieille date, témoin des trente-huit dernières
années de la vie de M. Poinsignon. Mais telle en est l'unité morale que la
seconde moitié répond absolument à la première.
Voici donc, ce que l'examen encore incomplet de ses papiers, ajoute aux
souvenirs d'une intime fréquentation.
Il était Palné des quatre fils du directeur d'une imprimerie de Metz.
Il fit ses études, d'abord au Petit Séminaire, puis au collège royal. Se vouant
à renseignement, il débuta dans un collège communal de la Lorraine.
A vingt et un ans il perdit en quinze jours, emportés par la fièvre typhoïde,
deux de ses frères, le troisième, officier d'infanterie de marine, revint mourir
près de lui et de sa mère, à Châlons en 1865.
En 1837 il entra à l'École Normale pour en sortir agrégé d'histoire en 1840,
et fut professeur d'histoire à Rodez, à Angers, puis à Grenoble.
Vers 1847 il interrompit sa carrière universitaire, ayant été appelé par
l'amiral de Mackau à faire à Paris l'éducation de son fils.
A cette éducation, terminée vers 1852, succéda en 1853 celle du fils de
M. Werlé qui dirigeait à Reims, la célèbre maison Clicquot, devenue la sienne,
et fut longtemps maire de Reims, puis sénateur sous l'Empire.
C'est ici qu'il faut parler de la valeur morale de M. Poinsignon.
Élevé par une mère admirable, vraie femme forte selon l'Ecriture sainte, dans
des principes religieux dont il ne dévia jamais, il traversa, sans atteinte à leur
intégrité, l'École Normale, en contact fraternel avec cinq promotions de
camarades qui apportaient et conservaient chacun l'esprit de sa province, et
de son éducation.
Les croyances, les caractères n'étaient pas les mêmes assurément, mais
point de respect humain, égards mutuels entre les dissidents et liberté com-
plète des convictions. Telle était en ce temps-là l'École Normale.
M. Poinsignon y trouva et connut des noms sympathiques, dont plusieurs
1
DH L'ÉCOLE NORMALE 23
depuis sont devenus chers à l'Église : Olivaint, Pi tard, Hernschein, Louis
Lacroix, Verdière.
M. et M"» Werlé avaient donc rencontré en M. Poinsignon l'homme selon
leur cœur pour l'instruction mais surtout pour la formation du caractère de
leur flJs, H. Alfred Werlé.Cette tâche s'acheva avec un plein succès vers 1855.
n venait de perdre son père et rentra alors dans l'Université comme fonction-
naire administratif. —Censeur au Mans et à Douai, Inspecteur d'académie à
Montauban, puis à Chèlons-sur-Marne à la (in de 1861.
11 y resta jusqu'en 1877, époque où il fut mis presque d'office à la retraite.
Comment il a rempli cette importante fonction?
La réponse en sera donnée par toutes les administrations avec lesquelles il
eut à traiter, par ses rapports au Conseil général, par le Bulletin de l'Instruc-
tion primaire, qu'il fonda, mais surtout par les instituteurs de ce temps, bons
appréciateurs de sa bienveillance et de son esprit de justice.
Les témoignages de leur reconnaissance lui arrivèrent nombreux, non seu-
lement pendant son administration, mais encore après qu'on n'eut plus rien à
craindre de sa fermeté ni rien à espérer de sa faveur. Plusieurs y sont restés
fidèles jusqu'à la fin.
A la crainte, il avait fait succéder la confiance, l'émulation de mieux faire,
pour tout dire en un mot, il était aimé de son personnel. Son chagrin fut de
voir ce bon esprit décliner et, à la fin, disparaître à peu près.
Rendu à la vie privée, il revint à ses travaux d'histoire ùm^/it reste à
parler.
Il avait d'abord publié ses deux thèses de doctorat es lettres en 1846.
En latin il prit pour sujet: Quid fuerit Illyricum ad usque Diocletiam
tempora; en français : Du nombre et de V origine des provinces romaines créées
depuis Auguste jusqu'à Dioctétien.
En 1856, ce furent deux volumes sous ce titre : Origines de la société mo-
derne ou Histoire des quatre premiers siècles du Moyen Age.
Grandement loués par M. Guignaut, ils n'eurent pas d'abord tout le renom
qu'ils méritaient, soit à cause du vague du premier titre, soit parce qu'ils ouvraient
une voie neuve, où d'autres l'ont suivi, en redressant bien des erreurs sur le
rôle de l'Eglise sous les Mérovingiens. Mais justice a été rendue avant que
parût la deuxième édition qu'il prépara, et ces volumes sont devenus rares et
recherchés.
Après avoir publié une Géographie historique de la Marne, puis un grand
atlas cantonal du département, il entreprit une Histoire de la Champagne et de
la Brie en 3 forts volumes in-8° (1886). — Lorsque la première édition en fut
épuisée, il voulut améliorer cette œuvre monumentale, on peut le dire, et il
eut la satisfaction d'en terminer le troisième volume de la deuxième édition
quelques mois avant sa mort.
On ne refera pas cet ouvrage de tant de conscience et de labeur, on pourra
l'abréger, mais ce sera aux dépens de l'agrément que lui donnent les citations
des chroniqueurs contemporains.
Son grand mérite est aussi dans son impartialité, elle est telle que beaucoup
de faux jugements y furent redressés, au scandale pourrait-on dire, des
préjugés en cours, notamment sur les guerres religieuses du xvie siècle et sur
le rôle de la Ligue en Champagne contre les calvinistes.
A M. Wiesener, qui s'en étonnait, il disait: « Est-ce ma faute si on t'a faussé
34 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
l'histoire ? Je n'ai fait pour la Ligue que ce que tu as fait pour Marie Stuart
et le ministère du cardinal Dubois. »
Ce grand travail ne l'empêchait pas de satisfaire aux devoirs et aux relations
de la vie civile et de charmer par sa correspondance l'intimité de quelques
amis. L'estime publique dont il jouissait touchait à la vénération.
Toutefois la plus belle œuvre de sa vie reste cette éducation privée et le
lien qu'elle créa entre le maître et l'élève, si loin l'un de l'autre par la position
sociale, mais si rapprochés par le cœur.
Honneur égal à l'un d'avoir su inspirer, à l'autre d'avoir ressenti et conservé
jusqu'à la fin une si vive affection. Leur correspondance en offre le vivant
témoignage.
Pas une joie domestique, pas un deuil n'arrivait chez l'un que l'autre n'en
éprouvât le contre-coup. A citer par exemple la lettre de condoléances que
M. Poinsignon écrivit après la mort de M. Werlé père.
Une vie toute chrétienne ne pouvait qu'être couronnée par une sainte mort.
Telle fut la sienne. Mais de ses obsèques il eut soin d'écarter tout discours et
toute couronne, « n'appartenant qu'à Dieu, écrit-il dans son testament, de lui
décerner celle qu'il espère de sa miséricorde ».
Soulub.
Promotion de 1*39. — Revillout [Charles-Jules), né à Issoudun, le 30 jan-
vier 1821, décédé à Montpellier, le 18 novembre 1899.
Revillout entra à l'École Normale en 1839. A sa sortie en 1842, il fut chargé
du cours d'histoire au collège de Saint-Étienne. Un an après il était reçu
agrégé d'histoire avec le rang de second. Nommé professeur à Besançon, il y
resta cinq ans, et fut appelé en 1848 à Grenoble. Pendant quatorze ans, il en-
seigna dans cette ville si intéressante, laborieuse, éclairée, où se fondent,
dans une harmonie aimable les qualités de finesse et de patience des popula-
tions alpines et la chaleur communicative de la Provence.
On y apprécia très hautement le mérite et le caractère qui partout ont valu
à Revillout, l'estime et la sympathie. Affable, bienveillant, d'une conversation
spirituelle et délicate, scrviable, maître aussi consciencieux qu'instruit, ayant
au plus degré ie sentiment du devoir professionnel, inspirant à ses élèves et à
leurs parents une confiance qui ne tardait pas à se transformer en affection et
en reconnaissance, il fut aimé et honoré comme il méritait de l'être ; et, insen-
siblement, cet homme excellent, modeste et discret jusqu'à l'excès, eut peine
à suffire aux devoirs de société que lui imposaient les relations nombreuses
qui d'elles-mêmes lui étaient venues.
Pendant son séjour à Besançon, il avait fort avancé ses thèses pour le Doc-
torat es lettres : il les présenta à la Faculté des lettres de Paris en 1850, et
elles obtinrent le plus brillant et le plus encourageant succès, il s'y révélait
historien. La thèse latine, De romani exerciius delectu et supplentento *b
Acliaca pugna ad aevum Tkeodosianum disquisitio historica, étudie une de
ces questions dont Montesquieu a marqué l'importance et que l'érudition con-
temporaine tient à honneur de résoudre. Revillout avait pris de bonne heure
Phabitude de puiser aux sources mêmes, de n'accepter les opinions reçues
qu'après les avoir soumises au sévère contrôle de la critique, de penser
par lui-même. A lui seul cet essai serait la preuve de l'indépendance et de la
r
dr l'école normale 25
sûreté de ses jugements. Le sujet de la thèse française, Z'Ârianisme des
peuples germanique* qui ont envahi Vempire romain, est d'un plus grand
intérêt encore. Montesquieu, qui a jeté partout les clartés de son génie, après
avoir remarqué qu'entre la conversion des barbares à l'arianisme et leur
établissement dans l'empire, cette secte fut en quelque sorte détruite chez les
Romains, ajoute : « Les barbares ariens, ayant trouvé tout le pays orthodoxe,
n'en purent jamais gagner l'affection. » Mais il fallait démontrer la vérité de
celte assertion, en dégager les conséquences. L'opinion d'un homme de génie
demeure à l'état de vif aperçu et ne s'impose point à la croyance, tant qu'elle
n'est pas reprise, analysée, confrontée avec les faits, éclaircie en un mot et jus*
tifiée par une démonstration solide et complète.
On ne saurait contester que le christianisme n'ait eu et n'ait encore une
influence sur la suite des événements historiques. Mais quand il s'agit de
sortir de cette vue générale et de déterminer pour une époque donnée, surtout
pour une époque obscure et confuse où il est difficile de se documenter,
quelle action précise la lutte des opinions religieuses a exercée en Europe, la
critique la plus sagace et le bon sens le plus sûr ont grand'peine à démêler la
vérité, il y a néanmoins une compensation possible dans l'étude d'un tel
sujet: parfois il s'élargit, s'enrichit, forme matière à des constatations inat-
tendues. Dans ce conflit de croyances entre les envahisseurs et les peuples
envahis Révillout a découvert une des principales causes qui ont fortifié et fait
accepter la suprématie des Papes, autour desquels se groupaient naturellement
les peuples dont la foi et les intérêts se trouvaient également menacés par les
barbares ariens. La destinée de l'Europe occidentale fut dès lors déterminée
pour des siècles.
Ces deux travaux de Révillout, le second surtout, ont été souvent consultés,
sont cités encore de nos jours. L'on y a la preuve non seulement de l'aptitude
aux recherches historiques, mais de la puissance de les féconder par l'origi-
nalité des rapprochements et des déductions. Ils firent grand honneur au jeune
bislorien, dont le talent fut dès lors hautement apprécié par les meilleurs juges
tels qu'Augustin et Amédée Thierry, lis avaient été composés durant les courts
loisirs qu'un professeur de l'enseignement secondaire peut prélever sur le
devoir quotidien. On est tenté aujourd'hui d'oublier combien il fallait d'énergie
«t de persévérance pour suffire à des obligations si diverses, pour faire alterner
dans sa vie tes heures dues à la fonction et les heures réservées au travail
personnel, sans permettre ce que l'on pouvait considérer comme une préoc-
cupation ambitieuse ou égoïste d'empiéter sur le temps qu'exigent la prépara-
tion des classes et la direction des études des élèves. Tous n'étaient point assez
fortement trempés pour résister à ce double effort, et nombre de thèses
commencées avec confiance, ont été abandonnées à l'état d'ébauches. Révillout
tenait tète à tout. Jusqu'à la fin de sa vie, il a conservé une faculté de travail
tos rare. Régulier dans ses habitudes, classant méthodiquement ses devoirs,
servi par une santé robuste, il était toujours prêt et dispos. Durant quinze ans
nous avons siégé ensemble aux examens de baccalauréat. Jamais je ne l'ai
entendu se plaindre de ce fastidieux exercice. Il traversait souriant, sans
trace de lassitude ou d'impatience, la terrible session de juillet qui, dans le
Hidi, épuise les plus vigoureux et les plus jeunes.
Son succès au Doctorat désignait Révillout pour l'enseignement supérieur,
26 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
mais l'usage était alors de faire un long stage dans les lycées et d'acquitter
envers renseignement secondaire la dette contractée à l'Ecole Normale.
Cependant il demeura Adèle h ses études. Membre de l'Académie delphinale
il publia dans le Bulletin de cette Société savante toute une série de mono-
graphies portant sur les antiquités locales, dont plusieurs ont une portée qui
dépasse les frontières du Dauphiné. L'histoire de cette Académie et de la
Bibliothèque de Grenoble n'est pas une des moins intéressantes. En 1855, il
faisait paraître, dans la Revue historique de droits français et étranger, une
étude importante sur le Jus italicum, et en 1857-1859, une Histoire duColonat
chez les Romains qui demeure un de ses titres scientifiques les plus incontestés.
Plus tard, en 1861, je rencontre la Note sur Vlnquilinat (Imprimerie nationale
qui est d'une valeur égale.
En 1862, Révillout fut nommé professeur d'histoire au lycée de Versailles,
au moment où il venait d'achever et de donner à la Revue de droits français
et étranger une étude sur Les Familles politiques d'Athènes et les gentes de
Rome.
La vocation de Révillout pour l'histoire ancienne et plus particulièrement
pour l'histoire romaine s'était affirmée avec netteté et suite. Il espérait sans
doute que le jour où il entrerait dans l'enseignement supérieur, il pourrait y
mettre à profit une érudition patiemment amassée, et qu'il continuerait i
éclaircir, avec le talent dont il avait fait preuve, les points obscurs de l'histoire
de Rome et de ses institutions. L'intérêt de l'Université et celui de la science
s'accordaient pour que l'on donnât à cet esprit curieux et ingénieux, à cet
infatigable travailleur, toute liberté de se consacrer définitivement à des études
qui lui étaient chères où ii avait une compétence reconnue, où il était un
maître.
Révillout, en 1863, fut appelé à suppléer M. Saint-René Taillandier dans la
chaire de littérature française de la Faculté des lettres de Montpellier. 11 était
âgé de quarante-deux ans, i) accepta. Rien d'autres ont fait de môme, et la spé-
cialité de leurs études antérieures a été abandonnée avant qu'ils aient pu en
retirer les fruits qu'ils étaient en droit de prévoir. Je ne souhaite à personne
d'ôtre obligé de passer par une épreuve de cette sorte, car, si parfois ce chan-
gement renouvelle et rajeunit, parfois il aboutit à un dilettantisme agréable
mais superficiel et stérile.
11 était honnorabledc suppléer M. Taillandier avec la certitude de lui succéder
un jour. Ce n'est pas ici le lieu de faire l'éloge de Taillandier. 11 suffira de dire
que séduit par son talent d'écrivain et de critique et sachant le succès qu'avait
obtenu à Montpellier sa parole éloquente et distinguée, Saint-Marc Girardin
Pavait demandé pour suppléant.
A si longue dislance, il y a encore des Montpelliérains qui conservent un sou-
venir vivant des leçons de Taillandier. L'on se pressait dans l'amphithéâtre (te
la Faculté pour écouter cet homme de goût dont l'érudition réelle se voilait
sous une forme exquise.
Ses études historiques ne préparaient point Révillout à recueillir un tel héritage.
Mais de son passage à l'École Normale il avait gardé l'amour de notre littérature,
de nos classiques surtout pour lesquels ii professait un véritable culte. Ce qui
pour un autre eût été une entreprise périlleuse, ne fut ni au-dessus de ses
forces, ni de son talent. Sans réussir d'abord à faire oublier le succès de
Taillandier, il sut plaire par des qualités différentes, surtout par l'alliance
i
DB L'ÉCOLK NORMALE 27
naturelle chez lui de connaissances historiques très sûres et d'un sentiment
littéraire très vif. L'auditoire de la Faculté demeura aussi nombreux, intéressé
autrement mais toujours intéressé.
A l'époque dont je parle, renseignement public était considéré comme le
devoir essentiel d'un professeur de Faculté. 11 y a quelque vingt ans, il fut
rohjet de critiques plus ou moins fondées, parfois acerbes. On lui reprochait
d'imposer un travail considérable, sans profil ni pour l'instruction du maître,
ni pour la science. On tournait en dérision les auditoires hétérogènes, com-
posés de personnes très inégalement éclairées. On supposait que dans d'autres
pays, dont on parle sans les connaître peut-élre très exactement, l'enseignement
supérieur s'interdisait toute vulgarisation et se vouait, sans réserve aucune, à
la prédication de la science pure. Or, à la même époque, le goût de la confé-
rence, c'est-à-dire de la leçon publique, se développait partout, et tel qui mé-r
disait des cours de la Faculté, ne se faisait point un scrupule de prendre la
parole dans d'autres salles, devant des publics très semblables au nôtre. 11 est
probable que les Universités nouvelles tiendront de plus en plus à être en
communication avec la population des villes où elles sont placées, dont elles
ont tout intérêt à se ménager ou. à conserver les sympathies. Ouvrir à certaines
heures l'amphithéâtre au grand public n'est pas seulement obéir à une tra-
dition; c'est appeler les esprits h s'intéresser à des études dont le goût ne
saurait être trop encouragé. Cela est vrai pour Paris, plus vrai encore pour les
villes de province.
Mais, il faut l'avouer, la préparation des cours publics, s'ajoutant à d'autres
devoirs qui sont devenus peu à peu très exigeants, est un lourd fardeau. 11 ne
suffit pas de savoir. Il faut faire un choix de ce que l'on sait. Il ne suffit pas
d'être instructif. Il faut être intéressant, il faut plaire. Tout cela est surtout
difficile dans l'enseignement de la littérature, où il est si aise de demeurer au-
dessous de son sujet, de disserler froidement, de talonner pour trouver ou ne
pas trouver l'expression juste des mille nuances que doit marquer la critique.
On s'en rend compte, on sent que l'on n'a pas le droit de décevoir l'altente de
aes auditeurs, et l'on s'oblige dès lors à ne monter en chaire qu'après une
préparation très minutieuse.
De 1863 à 1891, date de son admission à la retraite, Révillout, pendant vingt-
huit ans, a préparé chacune de ses leçons publiques avec un zèle qui ne s'est
Jamais démenti. 11 en fut récompensé par la fidélité de ses auditeurs que char-
maient l'étendue de ses connaissances, la variété de ses aperçus, Tari avec
lequel il se mettait à leur portée. 11 parlait avec facilité une langue correcte
qu'il aimait à nuancer d'archaïsme, sans recherche d'effets oratoires, trou-
vant, sans effort, le mot juste, heureux de faire partager son admiration
pour le grand siècle. Sans dédaigner ni Voltaire ni Rousseau ni les illustres
romantiques, il ne dissimulait point sa préférence fervente pour rage
classique de notre littérature. Homme de modération, de prudence, de foi re-
ligieuse, il était devenu, pour ainsi dire, par ses habitudes d'esprit le contem-
porain de ceux dont il racontait la vie et dont il commentait les œuvres. Il
était comme un répertoire vivant du siècle de Louis XIV, et ressentait quelque
plaisir à le voir reconnaître, mais il savait trop bien notre histoire pour ap-
prouver indistinctement, et l'on ne pouvait dénoncer avec plus de vérité,
condamner avec plus de véhémence les vices qui déparent le plus glorieux
des règnes.
28 ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES
De ce long enseignement H reste surtout des notes nombreuses, amoncelées
patiemment. Ce qu'a écrit Révîllout sur la littérature française donne une
idée très insuffisante de retendue et de la précision de sa compétence.
Dans les conférences fermées reparaissait le professeur du lycée, très
simple d'attitude et de langage, mais confiant dans son expérience. Nul ne
corrigeait mieux une dissertation, ne redressait avec plus de sûreté un plan
mal venu, ne rappelait avec plus d'autorité au respect des idées justes, du bon
goût, de la bonne langue. Sa bienveillance pour les étudiants était toute pa-
ternelle et ses conseils y gagnaient en efficacité: on désirait le satisfaire.
Révîllout ne s'était point détaché des études historiques sans quelque hési-
tation. Nous en avons la preuve dans plusieurs publications qui feront toujours
regretter qu'il n'ait pas suivi sa vocation première qui était la vraie. La
guetteurs urbains (Mémoires de la Société des sciences morales de Seine-et-
Oise, 1865), Notes sur V église et les affranchis (extrait d'un mémoire sur
l'histoire des classes agricoles dans le premier royaume de Bourgogne : — Im-
primerie nationale, 1865), Mémoire sur le Quarantième des Gaules, à propos
d'une inscription du département des Pyrénées-Orientales ayant trait à la
perception de cet impôt (Mémoire de la Société -archéologique de Montpellier,
1866). Ce mémoire sur le Quarantième des Gaules eut l'honneur d'obtenir
l'adhésion de M. Léon Renier à des conclusions très différentes de celles qu'il
avait soutenues jusque-là : ce fut en quelque sorte l'adieu dernier de l'historien
à la science qu'il avait cultivée avec passion.
A Montpellier, Révillout s'associa aux travaux des anciennes sociétés savantes
de notre ville, Académie des sciences et lettres, Société d'archéologie. Avec
Camboulin, Boucherie et quelques autres il fut un des fondateurs de la Société
pour l'élude des langues romanes, qui, avant la Romania de Paris, publia une
Revue ayant pour objet les dialectes et les usages des peuples romans au moyen
âge. Il fut un des membres les plus assidus et les plus aètifs de ces sociétés,
et contribua autant que personne à enrichir leurs publications.
Plusieurs de ses mémoires ou articles sont très importants. Je citerai
quelques titres : De la date possible du roman été Flamenca (1875, Revue des
Langues romanes) ; Etude sur Vouvrage latin intitulé ': Vie de Saint Guillaume
(1876, Société archéologique); Antoine Gombaud, chevalier de Miré (Académie
des sciences et lettres, 1887); Voltaire et le duc de Richelieu (Revue des
Langues romanes, 1889) ; Saint Benoit d'Aniane et Saint Guilhem (Montpellier,
1895); La légende deBoileau (Revue des Langues romanes, 1895), etc., etc.
La liste complète des publications de toute nature de Révillout dépasse cer-
tainement le chiffre de soixante.
Il venait d'achever pour la Société archéologique un mémoire sur la Renais-
sance à Montpellier, quand celle qui ne nous oublie jamais, vint lui ôter la
plume des mains. Ce mémoire sera publié.
Révillout avait reçu toutes les distinctions qu'un professeur est en droit
d'attendre. Promu titulaire en 1868, officier de l'Instruction publique (1856),
chevalier de la Légion d'honneur (1875), correspondant du ministère de l'Ins-
truction publique (1884), professeur de première classe, il fut atteint par la loi
sur la limite d'âge en 1891, et quitta l'enseignement avec le titre de professeur
honoraire. Mais il ne dédaigna point d'user jusqu'au bout de son droit d'assister
aux réunions de l'Assemblée de la Faculté des lettres. Son expérience et un
sens judicieux rendaient précieuse celte collaboration bénévole par laquelle il
r
dr l'école normale 29
nous témoignait combien il se sentait encore des nôtres, combien ii tenait à
nous et à la Faculté.
Un autre lien le rattachait à l'Université. La Société des Amis de l'Université
de Montpellier l'avait choisi pour président, et il y continuait à soutenir les
intérêts de ce haut enseignement en vue duquel il avait tant travaillé, auquel
il avait consacré ie meilleur de lui-même.
Les relations de Révillout avec ses collègues étaient affectueuses et simples.
Il ne contrariait les visées de personne, se fût plutôt effacé par déférence ou
pur désir d'obliger. Il aimait à causer des objets de son enseignement, de ses
travaux, mais s'intéressait également à la pensée d'autrui, prompt à applaudir
aux efforts et aux succès des jeunes, et, quand il croyait devoir présenter des
réserves ou des objections, le Taisant avec une bonne grâce qui désarmait la
contradiction. De l'habitude d'écrire il gardait un penchant à exprimer ses opi-
nions en formules précises que l'on n'oubliait pas. Sa bienveillance n'était
point indifférente et banale : l'expérience de la vie, jointe à une finesse très
pénétrante, lui permettait de juger les hommes et les choses avec une clair-
voyance qui chez un autre serait aisément devenue de la sévérité. Son indul-
gence était inépuisable, et ii ne se montrait intraitable que sur les points où
sa conscience lui interdisait toute concession. Cet homme doux, conciliant,
était d'une fermeté inébranlable quand un intérêt supérieur lui paraissait en
cause, n aimait notre pays, son histoire, sa littérature, d'une passion ardente
jusqu'à l'intransigeance, espérait que l'avenir dédommagerait nous-mêmes ou
nos fils des anxiétés de cette fin de siècle, n'attendant rien de bon de l'impor-
tation étrangère : < Tous les éléments contraires au génie national s'élimineront
d'eux-mêmes, me disait-il souvent; notre histoire en est le témoignage. » Il
croyait que le français ne peut que gagner à demeurer français, et remarquait
qu'ailleurs une telle question ne serait même pas posée, car, depuis les temps
modernes, le progrès chez tous les peuples est lié au développement de la
conscience de leur personnalité.
A Montpellier il fut ce qu'il avait été à Grenoble, l'objet de l'estime et de la
sympathie de tous, de sorte que la considération qu'il n'avait jamais songé à
rechercher, s'accroissait avec les années et prenait peu à peu la forme d'un
respect allant jusqu'à la vénération. Plus on connaissait ce grand vieillard à
l'accueil digne et modeste, plus on appréciait la solidité de son mérite et l'unité
parfaite d'une vie qui demeurait fidèle à un idéal de droiture et d'aménité
courtoise. L'avantage, parfois l'inconvénient, des villes de province, est que
l'on se voit fréquemment, de très près : en quelques années les apparences
sont percées. L'un y gagne, d'autres y perdent. L'on est du moins assuré
d'attribuer justement son estime. Révillout était de ceux qui sortent à leur
honneur d'une telle épreuve : sa réputation reflétait sa valeur vraie.
Il méritait d'être heureux. De son mariage avec une femme pleine de sens
et de bonté, il avait eu des enfants qu'il adorait. Son intérieur était l'asile de
la paix et du travail : une lueur de piété chrétienne, tolérante mais ferme ,
réclairait. Sans ennemis, conciliant, d'un libéralisme sincère et large, bon
d'une bonté à la fois naturelle et réfléchie qui eût décourage l'ingratitude elle-
même, n'ayant d'autre ambition que de remplir son devoir dans toute son
étendue, entouré de l'amour des siens, rien ne lui manquait de ce qui peut
taire espérer le bonheur. Mais ce juste fut frappé rigoureusement. D'abord ce fut
la mort d'un fils en qui il plaçait l'espérance d'un nom honoré : il ne put jamais
30 ASSOCIATION DRS ANCISN8 ÉLÈVES
s'en consoler. Puis il vit mourir d'abord la compagne de sa vie, celle qui était
son appui, son conseil, sa joie, et peu après l'un de ses gendres. Soudain
il se trouva privé de ces deux soutiens, obligé de contraindre sa douleur pour
consoler la douleur de sa fille, et de se préparer à remplacer auprès de son
petit-fils le père qui lui était ravi. Il s'inclina humblement sous la main puis-
sante qui l'avait frappé, et retrouva dans la prière des forces pour reprendre
cette tache nouvelle. Ainsi entre deux êtres aimés, robuste, semblant défier
les atteintes de Page, il vieillissait comme un chêne antique, les couvrant de
son affection douce et attentive.
Mais il s'attachait trop à sa table de travail depuis qu'il avait pris sa retraite,
Il lisait, notait, résumait, composait, encouragé par ces longs loisirs dont il
n'avait jamais fait répreuve. Ainsi se développait insidieusement le germe d'un
mal qui mina une constitution de fer et nous l'enleva brusquement, quelques
jours à peine après une réunion de l'Association des Amis de l'Université qu'il
avait tenu à présider, bien qu'il se sentît fatigué.
Tous les siens étaient là pour le moment suprême. Son frère, PémiDent
égyptologue, M. Eugène Révillout, son second gendre, l'honorable M. Bru, ses
deux filles, son petit-fils. Ses souffrances furent longues et supportées avec
une patience qui faisait l'admiration de tous. 11 mourut en chrétien résigné
et confiant, sans autre regret, en quittant la vie, que de se séparer d'une
famille tendrement aimée et de ne plus continuer à veiller sur sa fille veuve
et sur son petit-fils.
Le cortège de parents, d'amis, de collègues, qui raccompagnait à la dernière
demeure où il repose à côté de sa femme et de son fils, s'arrêta, suivant
l'usage de Montpellier, au Palais de l'Université, où, dans la cour d'honneur,
au seuil de la Faculté des lettres, M. Benoist, Recteur de l'Académie, M. Rigal,
professeur de littérature française et M. Blavy, vice-président de l'Association
des Amis de l'Université, rendirent hommage au talent, aux services, aux
vertus de notre camarade, exprimant avec éloquence le sentiment commun.
Puissent ces témoignages de sympathie et de respect alléger, dans quelque
mesure, la peine de ceux qui perdent en lui le chef de famille dont ils étaient
légitimement fiers 1 L'École Normale s'associe à leur deuil, car la longue
carrière de Révillout, en négligeant ses titres scientifiques, dont une bonne
part ne périront point, — est le plus noble exemple de cette tradition de tra-
vail, de probité, d'intelligent libéralisme, de dignité professionnelle, qui,
durant ce siècle, a été l'honneur de l'Université de France et de l'École.
Ferdinand Càstkts.
Promotion de 1841. — Chambon (Auguste) (1), né le 19 septembre 1823, à
Sully (Loiret), décédé à Paris le 3 avril 1899.
Bachelier es lettres, 20 août 1840; élève de l'École Normale, octobre 1841;
licencié es lettres, le 4 avril 1844; agrégé de grammaire, septembre 1844;
professeur divisionnaire de sixième au collège de Rouen, le 27 septembre 1844;
(l) Pour nous conformer au désir exprimé par M. Chambou, nous nous bornons à
mentionner ses états de service.
r
de l'école normale 34
cbargé de cours de troisième au collège de Bourges, le il octobre 1845; pro-
fesseur à titres divers au lycée Louis-le-Grand depuis le 2 octobre 1850
jusqu'en 1891 (quarante et un ans); officier d'Académie, le 27 septembre 1861 ;
officier de l'Instruction publique, le 30 décembre 1873; chevalier de la Légion
d'honneur, le 20 août 1869; officier de la Légion d'honneur, le 12 juillet 1891.
Promotion de 1841. — Janet (Paul-Alexandre-René), né à Paris, le 30 avril
1823 ; décédé à Paris, le 5 octobre 1899.
M. Janet est un Parisien de Paris. Né rue Saint-Honoré, n° 125, il fut élevé
à Paris et y passa soixante-cinq années de sa vie. La famille de son père,
toute parisienne, était dans le commerce et les affaires ; celle de sa mère ha-
bitait la province et appartenait, ou se rattachait à la magistrature. Son grand-
père avait fondé une bonne librairie, rue Saint-Honoré, son père était libraire
et marchand de musique. On aimait, dans la famille, les plaisirs de l'esprit, et
ou y cherchait une source d'instruction. Le grand-père, pour amuser ses nom-
breux garçons, avait imaginé de leur faire jouer la comédie. Il construisit un
petit théâtre, oCr l'on joua tous les samedis, devant la famille et les amis, les
pièces de Regnard, Augier, Casimir Delavigne. Et cette instruction, libre et
naturelle, fut très efficace. Au contact de personnes ainsi élevées, Paul Janet
prit pour les livres et le théâtre, et, d'une manière générale, pour l'étude libre
et personnelle, un goût très vif, qui ne le quitta jamais.
H était le plus Jeune de quatre enfants, il connut à peine son père, qu'il
perdit à l'âge de neuf ans ; mais il conserva sa mère jusqu'à vingt-quatre.
Celait une personne d'une grande distinction, douce et sérieuse, très affec-
tueuse sous des dehors un peu austères et réservés, d'une piété sage et tolé-
rante, d'un esprit judicieux et éclairé.
U grandit dans un milieu d'opinions libérales, mais où était restée très vivante
l'aversion pour les excès de 1793 et 1794.
De sa petite enfance, il avait gardé principalement deux souvenirs : l'un, très
agréable, celui de sa première expérience du spectacle au théâtre des marion-
nettes de Séraphin ; l'autre, très désagréable, celui de son entrée à l'école, vers
l'âge de six ans. Il jugea tout de suite qu'il n'était pas fait pour cette vie de
coQtrainte, de travail mécanique, de camaraderie forcée ; et il ne se trompait
pas. Repassant dans la An de sa vie ses années d'école et de collège, il écrit :
« La vie en commun m'a toujours été odieuse. » A la réflexion pourtant, il se
félicite d'y avoir été soumis. « Avec mon caractère timide et un peu renfermé,
dit-il, je serais devenu insociable et solitaire, si je n'avais pas été forcé à vivre
de la vie de l'éducation publique. » En réalité, il ne voulait donner son affec-
tion que librement. Mais il la donnait sans réserve à ceux qu'il en jugeait
dignes. Cest ainsi qu'il noua, dès cette époque, avec un enfant intelligent et
aimable, mais infirme, une amitié qui devait, par la suite, résister à toutes les
traverses. Victor Mabille, raconte M. Janet, « avait le malheur d'être boiteux ;
et cette infirmité, dans un caractère très entreprenant et très ambitieux, fut
pour lui la source de grands chagrins. Elle fut probablement la cause qui nous
lia. Il avait besoin d'un aide, d'un soutien : je devins son bâton, il me donnait
le bras. D'ailleurs, plein d'esprit, d'une figure distinguée et fine, même délicate,
il avait probablement une séduction particulière. Bref, nous devînmes insé-
parables. » Leurs voies furent, par la suite, singulièrement divergentes,
32 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
puisque le jeune Victor se trouva amené à organiser et diriger le bal llabille*
qu'avait fondé son père. Hais c'était un honnête homme et un homme d'esprit ;
M. Janet lui demeura Adèle sans fausse honte. Et quand, après plus de trente
ans, la maladie frappa l'intelligence de son ami, il entoura ses derniers instants
de lucidité de cette même affection dont il avait réchauffé son enfance.
Son amitié avec Victor Mabille lui rut une compensation aux ennuis de l'école.
Il continuait à s'y sentir dépaysé. Un jour, c'était un mardi, il eut une grande
joie. Gomme il allait entrer en récréation, on vint lui dire que sa bonne le
demandait, et qu'il devait retourner à la maison. Or, ce jour était le 21 juillet
1830. 11 changeait les destinées de ia France. 11 fut béni du jeune Paul Janet.
Car, désormais, on ne lui parla plus d'école ni d'études. Pendant près de deux
ans, il passa un temps bien heureux : un vaste appartement bien différent de
Tancien, de grands magasins où il pouvait courir, et rien à faire 1 Sa sœur aînée,
sortie de pension, essaya de lui donner quelques leçons. Vains efforts : ses
dictées restaient épouvantables. En revanche, il avait l'amour de la lecture :
il passait des journées, absorbé par une histoire ; Paul et Virginie et Gil Mas
le passionnaient.
Ce fut un grand chagrin, lorsque, en avril 1832, il dut entrer en pension;
surtout lorsque, son père étant mort cette année même, il se vit enferme
comme interne dans ce qui lui Taisait l'effet d'une caserne ou d'une prison. Il
sentit très distinctement qu'il ne pouvait se passer de la liberté et de la vie
de famille. 11 ne respirait qu'aux petites récréations que Ton allait prendre
chaque jour au Luxembourg, dont on était voisin. Il eut aussi une consolation
bien précieuse : ce fut l'amitié qu'il noua avec un camarade d'un grand cœur
et d'une fine intelligence : le futur physicien et patriote Charles d'Almeida.
Cette amitié si tendre et si solide fut une des joies de sa vie.
Il ne tarda pas à prendre goût aux études. La pension de Reusse, située rue
de Vaugirard, 48, envoyait ses élèves au lycée Saint-Louis. Paul Janet y fut
tout de suite au premier rang. Il en conclut que d'avoir travaillé tout seul, ou
même de n'avoir pas travaillé du tout ne lui avait pas été si défavorable.
L'un des exercices vers lesquels il se sentit le plus attiré fut le vers latin.
11 l'aimait, parce que, pour y réussir, il faut autre chose que la docilité passive
du fort en thème, à savoir de l'imagination, de Pesprit et du rythme, n devint
bientôt le plus fort de sa classe en vers latins. Il était stimulé par un répé-
titeur de sa pension, qui s'appelait Eugène Despois. Ce n'était pas un répéti-
teur ordinaire. Sous son influence, P. Janet et un de ses camarades nomme
de Vanne, qu'avait également distingué Despois, se prirent d'enthousiasme pour
les maîtres de la poésie latine. Ils se levaient la nuit pour aller dans la chambre
de leur maftre, et on y restait jusqu'à cinq heures du matin à lire Virgile et
Horace. Après quoi, on dormait en classe et en étude, toute la journée.
La seconde passion de Paul Janet au lycée fut la philosophie. A la fin de sa
vie il parlait encore avec émotion et reconnaissance des leçons de son excel-
lent professeur de philosophie du lycée Saint-Louis. « S'il m'est permis, dit-il
en 1897, d'évoquer d'illustres exemples, moi aussi, j'ai senti la vocation philo-
sophique se manifester en moi en entendant les premières leçons de mon
mattre en philosophie, le vénéré M. Gibon. Il n'était pas éloquent, car il lisait
ses leçons ; mais il était grave, convaincu, d'un esprit libre et indépendant :
je lui dois un amour de la philosophie qui n'a jamais tari depuis tant d'an-
nées... »
r
DB L'ÉCOLK NORMALE 33
Quelle fût, en réalité, la part de M. Gibon dans la vocation de M. Janet? Il
est clair qu'à travers l'enseignement, quel qu'il* fût, ce que celui-ci chercha
d'instinct et démêla, ce fut la philosophie elle-même, dans son essence et
dans sa vie propres, comme un esprit naturellement mathématicien aperçoit
des figures idéales derrière les formes imparfaites de la réalité sensible. La
secousse qu'éprouva Janet ne paraît pas s'être produite chez les autres élèves
de M. Gibon.
Au terme de son année de philosophie, âgé de dix-huit ans, il se présenta
à l'École Normale. Il fut admis le douzième, à la suite d'Antonin Rondelet»
dans une promotion qui avait à sa tête Sommer, et, a la suite de Sommer,
Hippolyte Rigault. Il eût été classé plus loin sans l'érudition remarquable dont
il fit preuve en histoire. L'examinateur, noire vénéré maître M. Wallon, lui
ayant demandé s'il pouvait indiquer la suite des empereurs romains, il en
récita la liste sans broncher, d'Auguste à Septime Sévère, sans omettre une
date, et il eut une bonne note, il devait cette science à son professeur d'his-
toire du lycée, qui, ne sachant pas tenir sa classe, donnait force pensums, à
tort et a travers, et pour qui il avait ainsi copié la liste des empereurs un si
grand nombre de fois, qu'il avait fini par la savoir par cœur.
L'École Normale, alors, se irouvait encore rue Saint-Jacques, dans le vieux
collège Du Plessis. Elle avait pour directeur Dubois, pour sous-directeur Va-
cherot. Janet a conservé un bon souvenir de Dubois. En effet, ce directeur
libéral institua la sortie du jeudi, de quatre heures à huit : ce qui fut un grand
soulagement. Il établit aussi la sortie du soir jusqu'à minuit, quatre fois par an.
La première fois qu'eut lieu cette sortie extraordinaire, la joie de M. Janet fut
de Pivresse : il pourrait donc encore aller au théâtre ! Il consacra sa soirée à
voir Rachcl dans Le Cid.
Il était arrivé è l'École avec un vif désir d'avancer en philosophie. A cet
égard l'enseignement glacé, timidement écossais du fougueux républicain
Amédce Jacques ne le satisfit pas. En revanche, Ernest Havet lui révéla la
littérature. Jusque-là, sous ce nom, il n'avait guère vu enseigner que les
finesses de la grammaire. Ernest Havet s'attaquait à la pensée même de l'au-
teur, étudiait l'homme, le milieu historique, soumettait l'œuvre à une analyse
de psychologue et de moraliste, et parlait avec son âme. La forte impression
que cet enseignement exerça sur Janct ne fut dépassée que par celle qu'il
reçut des étincelantes causeries de Désiré Nisard, au milieu des élèves rangés
autour du poêle. Nisard, aimait-il à dire, avec Rachel, sauva en France, à celte
époque, la tradition classique, l'admiration des grands maîtres.
En même temps que, sous cette double direction, s'éveillait en Paul Janet la
vocation littéraire, son ardeur philosophique était enfin contentée par le maître
de conférences de seconde année pour l'histoire de la philosophie, Emile
Saisset. Cétaitun professeur très solide, instruit, pénétrant, spirituel. Quelques
années plus tard, sur une leçon, il devinait M. Lachelier. Son enseignement
était rationaliste, repoussant tout parti pris d'hostilité, mais usant d'une libre
critique à l'égard de la religion. Collaborateur de V. Cousin, il n'en professait
pas moins une philosophie fort différente de celle du maître. Tandis que
Cousin, tout en appelant Maine de Biran le plus grand métaphysicien du siècle,
donnait peu d'attention à sa doctrine, mais s'enfermait de plus en plus, par
peur d'être accusé de panthéisme et par esprit de gouvernement, dans un
spiritualisme discret et correct, Saisset, avec plusieurs autres, fit des idées
3
1
34 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
propres de Biran le fond de son enseignement philosophique. Avec Birao il
chercha, dans la conscience même, dans la réalité que nous découvre la
réflexion sur notre moi, les principes de métaphysique que Cousin demandait
a la raison pure et à l'abstraction. Janet s'attacha étroitement à cet excellent
maître et devint son ami. 11 passa mainte journée avec lui. Il raccompagna,
pendant les vacances, dans un voyage en Suisse. En Tait, c'est dans rensei-
gnement biranien de Saisset, non dans l'éclectisme de Cousin, que se trouve
l'origine des idées que devait plus tard soutenir et développer M. Janet.
Dès l'École, il manifesta un tempérament philosophique. Il était très bon
camarade, et jouissait fort de l'esprit de Corrard ou du charmant talent poétique
de Campaux : mais il était surtout un méditatif. Souvent il se promenait seul,
pendant les heures de récréation, et se tourmentait à chercher la solution de
quelque problème. Sa modestie et sa timidité s'effaçaient volontiers devant la
forte voix et la tranchante assurance du savant Denis, ainsi que devant la
verbosité diffuse et caressante de Rondelet. Tous deux, d'ailleurs, étaient
tenus pour supérieurs à Janet.
L'agrégation, dès la sortie de l'École (1844), le mit à son rang. Il parla avec
une netteté, une fermeté, une autorité extraordinaires. Ceux qui l'ont entendu
alors — tel son jeune camarade M. Manuel — croient l'entendre encore, tant
ils furent frappés de la sincérité de celle parole éloquente, où rien ne visait à
reflet, où les mots, l'ordre des matières, le mouvement et la vie du discours
naissaient spontanément des idées ou des choses ; où il semblait que la vérité
s'exprimât elle-même. Le président du jury était Victor Cousin. Il justifia en
ces termes, dans son rapport au ministre, le premier rang attribué à Janet :
« M. Janet a été le premier hors ligne pour sa leçon. 11 a de la science, du
nerf, de la précision. Sa leçon sur la divine Providence est assurément une
des plus fortes et des plus belles que j'aie entendues depuis quinze ans. La
doctrine la plus pure, une méthode sévère, un rare savoir, une élocution nette
et vigoureuse ont, pendant une heure entière, captivé un nombreux auditoire.
Je n'hésite point, Monsieur le Minisire, à vous signaler ce jeune homme
comme une des meilleures espérances de l'enseignement philosophique. ■ Et
M. Cousin ajoutait : «• Il est à souhaiter qu'il puisse rester un an de plus à
Paris pour y cultiver son talent ; c'est du moins le vœu que le bureau m'a
chargé de vous exprimer. »
En conséquence, M. Janet fut, Tannée suivante, secrétaire de Victor Cousin
aux appointements de 1,200 francs. Il vit de près le maître et son génie, et il
éprouva une impression de froid, il le regardait de bas en haut, avec un grand
respect et même avec un peu de terreur. Il lui semblait qu'il avait affaire à
un pédagogue plutôt qu'à un ami. Quoique émerveillé des élans brusques de
son éloquence, il sentait plutôt le poids que le charme de sa supériorité. Ces
impressions, à vrai dire, devaient disparaître un jour, alors que Janet, devenu
lui-même un maître, rencontra auprès de Cousin une aimable familiarité : elles
firent place alors à un sentiment de respectueuse affection. Mais à cette
époque, M. Cousin ne se montrait au jeune agrégé que comme chef et person-
nage officiel, et il lui imprimait le sentiment d'une tutelle très noble et très
sévère.
U lui donnait d'ailleurs de particulières marques d'estime. Il le faisait
collaborer à son ouvrage sur le Vrai, lé Beau et le Bien. Il se promenait avec
lui l'après-midi, dans son jardin de Bellevue, et lui développait éloquemment
j
r
DE L'ÉCOLB NORMALE 35
ses idées. Janet passait sa soirée à les mettre en ordre et à les rédiger. Le
lendemain matin, il lisait son travail au maître, qui arrêtait le texte définitif.
Après une année passée ainsi auprès de Victor Cousin, Janet fut nommé
professeur au collège royal de Bourges. Il y resta trois ans, de 1845 à 1848, com-
binant avec son enseignement la préparation à l'agrégation des Facultés, la ré-
daction de ses thèses de doctorat, et des travaux sur les questions politiques
à Tordre du jour.
Lui qui n'avait jamais quitté Paris, il eut à Bourges une surprise, celle d'y
rencontrer plusieurs personnes très remarquables. Il avait cru que toutes les
illustrations de la France se trouvaient dans la capitale. Il se lia particulière-
ment avec un homme doué de facultés puissantes, mais qui n'a pu donner
toute sa mesure, le républicain Michel (de Bourges). H goûta vivement l'inti-
mité que lui accorda tout de suite, à la différence de Cousin, cet esprit ardent
et audacieux, engagé dans la vie pratique et dans une politique révolutionnaire ;
qui s'exprimait dans un langage chaud et pittoresque, noble sans effort, par-
fols brutal et cynique. Il était ému en l'entendant parler familièrement de
Lamennais, de George Sand, de Carrcl, de Cavaignac. 11 causait philosophie
avec son grand ami. Il l'instruisait sur le système de Kant, qu'il étudiait en vue
du concours de l'agrégation des Facultés. Mais il trouvait en son interlocuteur
un homme pour qui toute la philosophie se concentrait dans le problème pra-
tique de la destinée humaine. Et il méditait sur les droits de la pensée et de la
science, en face des désirs du cœur et des aspirations de l'âme.
11 était loin d'ailleurs de se désintéresser de la pratique. Au contraire, il s'en-
gageait avec une généreuse ardeur dans le mouvement d'idées qui précéda et
suivit la Révolution de 1848. Il publia plusieurs articles fort étudiés dans la
Liberté de penser, dont le directeur était Amédée Jacques, notamment un
Essai sur la Constitution en France depuis m9, -un bel éloge de Lamartine,
« qui eut, dit-il, la gloire, rare chez un homme de gouvernement, d'être au
pouvoir ce qu'il était avant d'y monter, de ne pas trahir, ni môme amoindrir
un de ses principes », une solide étude sur les Rapports de la morale et de
la politique, l'un des sujets qu'il devait plus tard développer avec prédilec-
tion.
Dans son commerce avec Michel (de Bourges), dans ses travaux sur la poli-
tique, Janet avait pu satisfaire l'une des deux principales exigences de sa na-
ture morale : le besoin de la liberté dans l'action honnête et généreuse. La
seconde était le besoin de la vie de famille. Loin de l'en déshabituer, l'internat
de la pension et de l'École Normale la lui avait rendue plus désirable encore. Il
ne tarda pas à la trouver, sous la forme ia plus charmante et la plus parfaite. Son
rêve, à cet égard, datait de loin. Il n'avait que neuf ans. Ses parents vinrent
habiter, rue de l'Ancienne-Comédie, en face d'une de ses tantes , Madame De*
soer, veuve d'un éditeur distingué. Un soir, en s'endormant, il se dit que sa
petite cousine serait un jour sa femme. Si jeune qu'il fût, il était déjà lui-
même un cœur pur et simple, qui ne se donnait qu'à ses pareils, mais qui se
donnait définitivement. Il ne vit sa cousine que de loin en loin, mais jamais il
n'oublia cette impression d'enfance. Or ce fut le 4 janvier 1848 que s'accomplit
cette union, si ardemment souhaitée. Combien elle combla les vœux de ce
noble esprit, en qui le besoin d'aimer et de répandre le bonheur autour de lui
était aussi profond que le souci de connaître et de propager la vérité, à quel
point elle doubla sa vie austère de poésie, dé joie, de cette douceur infinie
36 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
qu'exhalent, comme un parfum, l'amour saus réserve et l'absolue confiance,
comment elle contribua à l'épanouissement de ses rares facultés, par l'activité
nouvelle que l'affection, le bonheur, de communs et chers devoirs, l'harmonie
des cœurs et des volontés lui communiquèrent, c'est ce qu'a compris d'abord
quiconque a entrevu cette admirable intimité.
Reçu agrégé des Facultés et docteur es lettres en cette même année 18'*8, il
se rendit à Strasbourg, où il était envoyé comme professeur à la Faculté des
lettres, dans des sentiments bien différents de ceux qu'il avait éprouvés en
allant à Bourges. H ne redoutait plus l'ennui de la vie de province. La famille
et le bonheur, désormais, l'accompagnaient partout.
11 fut, d'ailleurs, promptement apprécié et fêlé. 11 ouvrit son cours en décembre
1849. Il avait pris pour sujet, sous l'impulsion des événements et aussi à propos
d'une question mise au concours par l'Académie des sciences morales et po-
litiques, l'histoire des doctrines morales et politiques. Il eut tout de suite un
succès marque. Pendant deux ans se pressa pour l'entendre un nombreux et
fidèle auditoire, comme de longtemps on n'en avait vu à la Faculté. Le beau
livre qui résulta de cet enseignement fut couronne par l'Académie des sciences
morales et politiques (1853).
Quelques années après, en 1855, la Faculté, désireuse de se rapprocher du
public, s'étant installée au cœur de la ville, à la Mairie, M. Janet donna, dans la
grande salle, une série de leçons sur la famille. Cette fois, le succès fut un
triomphe. A la suite de la première leçon, qu'avaient à plusieurs reprises in-
terrompue les applaudissements enthousiastes d'un public ému autant que
charmé, un auditeur recueillit cette appréciation : c Si de telles paroles n'amé-
liorent pas, c'est à désespérer de l'humanité. > Le lendemain, les journaux de
la ville racontaient la séance, donnaient l'analyse de la leçon, et ne tarissaient
pas d'éloges, non seulement sur la solidité et la beauté du Tond, mais sur les
merveilleuses qualités de la parole, aussi vivante et généreuse qu'elle était
claire, sobre et mesurée. Jamais succès ne fut plus de meilleur aloi. L'origina-
lité de ces leçons consistait à partir du vrai, du simple, du naturel, et à ren-
contrer la beauté et la poésie par la seule analyse, délicate et profonde, de
cette vérité même. Trop souvent on se plaît à mettre le devoir d'un côté, de
l'autre la liberté et le plaisir. Janet montre, à l'exemple de Platon, que le de-
voir même est aimable, et qu'il est, en réalité, ce qu'il y a de plus aimable.
Recueillies, ces leçons formèrent un ltore exquis, que l'Académie française
couronna, et qui, traduit bientôt en italien, en portugais, en suédois, eut de
toutes parts, à l'étranger, le même succès qu'en France.
S'il savait ainsi mêler la philosophie à la vie, Janet n'omettait pas de la cul-
tiver pour elle-même ; et, l'année suivante, il traita des principaux problèmes de
la psychologie théorique, dans un petit cercle de personnes d'étude. Il avait
d'aiileurs continué de réunir chez lui les candidats au professorat de philo-
sophie, afin de leur donner un enseignement technique.
Quant à ses opinions et à ses doctrines, elles ne furent nullement modulées
par les événements politiques qui se produisirent à celte époque, et qui étaient
comme le démenti opposé par les faits aux rêves du philosophe. II tra-
vaillait à son histoire de la philosophie morale et politique, lorsqu'eut lieu le
coup d'État de 1851. Or il écrivit alors à M. Cousin : « Je me suis remis à mon
grand travail, un peu interrompu par les émotions politiques. Ce qui se passe
ne changera pas, mais fortifiera, au contraire, ma pensée. Elle est tout entière.
de l'école normale 37
comme vous le savez, au libéralisme, que je ne crois vaincu que pour un
temps. » Puis, Cousin ayant été, en 1852, rangé par M. Fortoul dans la caté-
gorie des professeurs honoraires, c'est-à-dire privé du traitement qu'il avait
continué à toucher tout en se faisant suppléer depuis vingt deux ans, M. Janet,
incapable de modifier ses sentiments parce que celui qui en était l'objet su-
bissait une disgrâce, écrit au philosophe : « Pour ma part, je suis plus disposé
que jamais à me reconnaître votre disciple. »
Une telle valeur morale, jointe à la solidité et au charme de l'esprit, attira
vite à H. Janet l'estime et l'amitié des hommes les plus distingués de la ville.
Il se Ha avec Pasteur ; avec Berlin, le modèle de la méthode, de la clarté et de
l'élégance dans l'enseignement ; avec ce sage antique, d'une simplicité et d'une
grâce souveraines, qui s'appelait Constant Marina ; avec noire admirable maître
M. Jules Zel 1er, qui semble avoir vécu dans les temps qu'il raconte, et pour qui
l'histoire n'est que la psychologie en action ; avec le savant M. Grucker, en qui
se combine si aisément le meilleur des qualités allemandes et des qualités
françaises; avec Wilm, l'historien de la philosophie allemande, avec Christian
Bartholmèss, l'historien de l'Académie de Prusse et des doctrines religieuses en
Allemagne, sur la tombe duquel il prononça, en 1855, d'éloquentes et touchantes
paroles.
Relations fécondes autant qu'agréables, car ce philosophe avide de réalités
interrogeait chacun sur ses éludes spéciales. C'est ainsi qu'ayant fait la connais-
sance d'un aliénisle fort distingué, David Richard, qui introduisit des réformes
humanitaires dans le traitement des maladies mentales, il alla étudier ces ré-
formes sur le vif, à Stephansfeld, situé à quelques lieues de Strasbourg, et publia
le résultat de ses observations dans la Revue des Deux-Mondes.
11 était grand ami de la promenade philosophique. H y conversait, comme les
anciens, d'une manière très libre et familière, mais solide et instructive. Ou
bien il lisait et méditait dans la solitude. Plus d'une leçon sur la famille a été
élaborée sous les charmants ombrages des jardins de l'Hôtel de la Poste, déserts
pendant la semaine.
Et il s'attachait à l'Alsace, à ce beau pays si riant et si sain, à ce précieux
coin de France, où la générosité nationale se mélangeait d'une raison calme et
d'une constance inébranlable, et où les savants, alors, pouvaient se vouer à
la noble tache de servir de trait d'union entre ta France et l'Allemagne.
Mais nos Facultés de province, quelque vie qu'y infusât par intervalles la
parole d'un Bautain, d'un Ferrari ou d'un Paul Janet, peu organisées, à celte
époque, comme centres scientifiques, ne pouvaient donner qu'une satisfaction
incomplète à un homme avide d'une action étendue sur la jeunesse du pays.
C'est pourquoi Janet, en 1856, quitta, en dépit des liens étroits qui l'y attachaient,
la Facuilé de Strasbourg, pour la chaire de logique du Lycée Louis-le-Grand.
Avec sa maturité précoce et sa verve juvénile, il y fut un professeur in-
comparable. En un temps peu propice à la libre et haute spéculation, il sut
intéresser tous ses élèves, les derniers comme les premiers, à un ensei-
gnement grave et solide. Il leur donnait un exemple de méthode, de conscience,
de probité intellectuelle et morale, dont ils ont tous gardé le plus vif et le plus
reconnaissant souvenir. Aujourd'hui encore, ceux qui ont eu le bonheur de
recevoir cet enseignement, se plaisent à rappeler la profonde et bienfaisante
influence du maître qui leur disait, dans son discours de distribution des prix,
à propos des couronnes qu'ils allaient recueillir : « Ce qui a le plus de prix,
38 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
jeunes élèves, c'est une volonté honnête, appliquée, scrupuleuse, qui ne
discute pas le devoir, qui, sans dédaigner la récompense, recherche surtout
l'estime et l'approbation. »
Cependant la réputation du philosophe et de l'écrivain grandissait rapidement.
Élargi, et publié sous le titre d' Histoire de la Philosophie morale et politique
(1859), l'ouvrage jadis couronné par l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, Tétait maintenant par l'Académie française. La même Académie cou-
ronnait, en 1863, un très beau livre, digne pendant de la Famille, sur la
Philosophie du Bonheur,
En 1863 également paraissait une très lucide et substantielle élude sur le
Matérialisme contemporain, qui n'allait pas tarder à être traduite en allemand,
en anglais, en hollandais, en polonais. Une si féconde et utile activité désignait
M. Janel pour la Sorbonne et pour rinstitut. Il fut nommé en 1864 professeur
d'histoire de la philosophie en remplacement de Saisset]; et, cette même année,
il devint membre de l'Académie des sciences morales et politiques. H avait
quarante et un ans. Sa destinée était désormais fixée. Les seuls changements
que le temps devait apporter à sa situation furent la transformation de sa chaire
en chaire d'histoire de la philosophie moderne (1879), et son transfert dans la
chaire de philosophie, après la mort de son regretté collègue Caro en 1887.
Rarement homme fut à sa place autant que M. Janct dans sa chaire de la
Sorbonne. A peine avait-il ouvert la bouche, qu'on se sentait captivé par l'air
de sincérité, de naturel, de droiture en même temps que de vivacité intel-
lectuelle, qui se dégageait de toute sa personne. C'était un mélange surprenant
de pensée et de vie. Transporté par le professeur dans le monde des idées et
du vrai en soi, tout entier aux choses qu'il exposait, on oubliait de remarquer
la précision heureuse et la facilité savante de sa parole, une simplicité invio-
lable qui n'excluait ni l'imagination ni l'esprit, une verve naturelle qui ne
faisait jamais tort au raisonnement, une dialectique serrée, pressante, qu'on eût
dite habile, si elle avait été autre chose que le jeu des idées elles-mêmes,
s'entre-choquant et se conciliant au sein d'une libre et large intelligence.
il recherchait surtout la clarté, comme un héritage national que nous avons
le devoir de conserver et de transmettre à nos descendants. 11 la possédait en
maître. Par sa bouche, un Kanl et un Hegel même, sans renoncer a leur pro-
fondeur, parlaient un langage humain et accessible à tous.
Sa puissance d'argumentation se montrait notamment dans les soutenances
de doctorat. Plus d'une fois, j'ai entendu dire aux candidats que, d'emblée,
M. Janet avait mis le doigt sur le point faible de la thèse, et que, par ses défi-
nitions, ses distinctions et ses déductions si précises et si judicieuses, il avait
subitement éclairci ce qui, après des années de réflexion, leur était demeuré
obscur. Ce n'était pas en vain qu'il avait étudié la dialectique platonicienne. Il
était impossible de mieux poser une question, de discuter plus méthodi-
quement le pour et le contre, d'enchaîner ses idées avec plus d'aisance et de
logique, d'aboutir à des conclusions plus nettes et mieux amenées, que ne
faisait M. Janct, en quelque circonstance qu'il eût à prendre la parole.
A l'exemple de Socrate et de Platon, il voyait dans l'exposition et la dis-
cussion orales, dans le commerce vivant des intelligences, une condition de
l'invention et de la critique des idées.
Aussi a-t-il commencé par traiter oralement toutes les théories qui devaient
faire l'objet de ses ouvrages. En lui le professeur et l'écrivain, jusqu'à la fin,
DE L'ÉCOLE NORMALE 39
n'ont fait qu'un. Nous en trouvons un touchant témoignage dans la manière
dont il nous présente son dernier grand ouvrage, véritable testament philo-
sophique, ses Principes de métaphysique et de psychologie (1897) : « J'ai cru
devoir, dit-il, conserver à ces leçons leur forme primitive, avec les imper-
fections qu'elle entraîne... J'ai voulu rester professeur devant le public qui
écoute. » Oui pourrait s'en plaindre ? Ce livre nous rend, autant qu'il se peut
faire, avec le penseur, que nous admirons, le maître que nous avons aimé.
Sa première préoccupation quand lui furent confiées les destinées de ren-
seignement de l'histoire de la philosophie à la Sorbonne, fut de se rendre un
compte exact de l'état de la philosophie. H jugea que les idées spiritualistes,
jadis maîtresses de l'opinon, étaient depuis dix ou quinze ans très sérieu-
sement menacées.
D'une part, un esprit nouveau s'éveillait, l'esprit des sciences positives,
pour qui les intérêts les plus chers du cœur humain ne comptent pas, et qui
affectent de ne connaître que les faits et leurs rapports observables. Au nom
de cet esprit on raillait la philosophie sur son éternel recommencement et son
manque de principes assurés, sur son asservissement aux désirs et aux
fantaisies de l'homme, voire aux intérêts des classes régnantes et des gou-
vernements.
D'autre part, le souffle métaphysique qui partait de l'Allemagne, arrêté
quelque temps par l'interposition de la philosophie écossaise, brisait main-
tenant ce frêle obstacle, et entraînait vers des doctrines panlhéistiques les
âmes avides de haute spéculation.
Entre ces deux adversaires, la philosophie spirilualiste réussirait-elle à se
maintenir?
Telles furent les observations et les réflexions auxquelles se trouva conduit
M. Janet. Il les consigna dans une série d'études sur Taine, Renan, Littré,
Vacherot, qu'il publia en 1865 sous le litre de La Crise philosophique. Et
comme, par la suite, l'esprit scientifique et l'esprit métaphysique continuèrent
è se développer et à s'étendre, c'est en face de ces deux puissances que,
pendant toute sa vie, M. Janet s'appliqua à maintenir le régne des idées
spiritualistes.
Il appréciait fort la polémique élégante, habile, éloquente de M. Garo. Mais
il y voyait une escrime très distinguée plutôt qu'un véritable affermissement
du spiritualisme. Pénétré du principe de la dialectique platonicienne, il jugea
que la vraie manière de désarmer les adversaires, c'était moins de triom-
pher de leurs faiblesses ou de leurs erreurs, que de dégager et de s'assimiler
la part de vérité qui devait se trouver dans leurs doctrines.
Et d'abord, il n'hésita pas è rompre avec ce principe, alors devenu courant,
que la philosophie doit avant tout être une garantie de l'ordre établi, qu'elle
s'honore de consolider les fondements des plus nobles croyances de l'huma-
nité, qu'elle se juge à ses conséquences pratiques et sociales. Très nettement
il déclara que le philosophe vraiment digne de ce nom cherche le vrai pour
lui-même, abstraction faite de son utilité, ou plutôt considère la poursuite
impartiale du vrai comme un devoir, partant comme une utilité première et fon-
damentale.
C'est de ce point de vue qu'il détermina l'orientation qu'il convenait de
donner à la philosophie.
Pour lui permettre de faire front à la science, il demanda qu'elle-mAme
40 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
devint véritablement une science, c'est-à-dire que, d'une part, elle conservât
fidèlement le fonds des connaissances acquises, et que, d'autre part, elle restât
ouverte à toutes les nouveautés dont le progrès de la réflexion pouvait démon-
trer la légitimité. Et, selon lui, cette condition était certainement réalisable.
En effet, depuis Descartes cl Maine de Biran, la philosophie possédait, d'une
manière définitive, dans cette réalité qu'on nomme la conscience, l'objet et
l'instrument de ses recherches.
Et la conscience, interrogée avec méthode et pénétration, promettait égale-
ment aux métaphysiciens, sur le terrain môme de l'expérience, les vues
relatives à l'être, qu'ils demandaient à la spéculation allemande. Car par
delà le fait, comme l'a montré Biran, la réflexion découvre la cause. Et
ainsi se rejoignent la conscience et la raison, le relatif et l'absolu, que Cousin
séparait par un abîme. Notre moi, approfondi, apparaît comme la conscience
de l'universel.
Telles furent les idées qui, surtout après 1869, inspirèrent les travaux de
11. Janel. Elles donnèrent tout d'abord une impulsion nouvelle et une direction
précise à ses études historiques. Puisque la dialectique est la condition du
progrès en philosophie, c'est le devoir du philosophe, non seulement de bien
connaître et de comprendre avec profondeur toutes les manifestations impor-
tantes de la pensée humaine, mais encore de discerner ce qu'il y a sans doute
de légitime et de durable dans chacune de ces manifestations. La tolérance,
pour qui se place à ce point de vue, n'est plus le gage d'une humeur bien-
veillante, d'un caractère sociable : c'est un devoir scientifique, c'est la condition
indispensable du progrès. M. Janet, en fait, est plus que tolérant. Il appelle,
il suscite la contradiction. Car il a besoin des idées d'au t ru i pour inventer,
éprouver et développer les siennes, il a besoin de lutter pour être.
De là tant de fortes et lumineuses études sur la plupart des grands philo-
sophes. Delà, notamment, l'idée directrice de V Histoire de la Philosophie
qu'il composa en collaboration avec M. Séailles (1887-88), et où il se propose
d'offrir au lecteur, sur chaque question, le tableau des principales solutions
données par les philosophes.
Sur certains points l'application rigoureuse de sa méthode historique était
une sorte de révolution. C'est ainsi qu'ouvrant, en 1867, un cours sur la philo-
sophie de Kant, il commençait à peu près en ces termes : « Jusqu'en 1830 la phi-
losophie allemande a été, en France, un objet de curiosité, d'étonnement, puis
d'enthousiasme. Ensuite est venue une période de doute, de défiance, finale-
ment d'hostilité. Plus tard nous avons assisté à un renouveau de la philosophie
allemande. Or, à la période d'enthousiasme ou de combat, il est temps de
substituer une période d'examen. On a fait de la philosophie allemande une
arme, tantôt contre le sensualisme, tantôt contre le spiritualisme : il convient
d'en faire un objet d'étude. » Et, en eiïet, de cette époque surtout date chez
nous l'effort désintéressé pour comprendre véritablement, dans ses motifs et
ses résultats, celte philosophie, h certains égards si différente de la nôtre.
. L'un des sujets qu'a iraités M. Janel se prêtait mal à cette parfaite impar-
tialité, à savoir la vie et l'œuvre de Victor Cousin. Le respect et la recon-
naissance dont ne pouvait se départir celte âme scrupuleuse et bonne, la
résolution et comme le parti pris de ne céder en rien aux retours de l'opinion,
n'allaient-ils pas troubler le regard de l'historien?
M. Janet a très nettement et très utilement démontré que le Victor Cousin
r
ds l'école normale 44
d'avant 1842 ne doit pas être confondu avec le Cousin des dernières années.
Dans la première période de son activité, Cousin se montra libre et hardi
métaphysicien, enclin au panthéisme, et conquit à renseignement de la philo-
sophie en France l'indépendance vis-à-vis de l'autorité religieuse. Mais ce
n'est là qu'une moitié de sa vie; et M. Janct, aussi exact à marquer l'ombre
que la lumière, nous montre bientôt Cousin, gêné par son passé, falsifiant
subrepticement ses propres ouvrages pour donner satisfaction à l'Eglise,
plaçant la philosophie sous le patronage de ses ennemis, reniant la libre
recherche et les droits de la raison, pour s'incliner devant un vague sens
commun, prêle-nom des idées dites conservatrices, en un mot rompant avec
lui-même. Et il ajoute: « Restituer au spiritualisme sa part et sa place dans la
libre-pensée, le faire rentrer dans le giron de la philosophie. .., le délivrer
de tout patronage artificiel et de toute complicité réactionnaire, luioter l'appa-
rence d'un parti pris, le réconcilier avec le libre examen, la critique, l'esprit
nouveau, telle est l'œuvre ingrate et pénible à laquelle notre illustre maître
nous a condamnés, et sans laquelle notre philosophie aurait continué d'être
considérée comme une ancilla théologie. »
En même temps qu'il poursuivait, dans cet esprit d'impartialité, ses éludes
d'histoire de la philosophie, et en s'appuyant sur les résultats de ces études
mêmes, M. Jauet s'efforça défaire avancer le spiritualisme biranien, dans lequel
il voyait le fondement de la philosophie définitive.
Dès 1868, il exposait, en de belles leçons faites à la Sorbonne et reproduites
en partie dans les Problèmes du XIX* siècle (1872), comment dans la conscience
elle-même, méthodiquement approfondie, on découvrait cette liaison du
phénomène à l'être, du moi aux choses extérieures, du relatif à l'absolu, que,
d'une manière générale, on avait cherché vainement, soit dans un raisonne-
ment logique, soit dans une intuition mystique. Il établissait ainsi, sur de
solides fondements, la réalité de l'âme, du monde et de Dieu.
Puis, non content de reprendre, dans Le Cerveau et la pensée (1867), sa réfu-
tation du matérialisme fondée sur l'originalité irréductible de l'être qui existe
pour soi, il traitait, suivant sa méthode, l'importante question des Causes
finales (i8iç>). On l'y voyait incorporer habilement à la doctrine classique la
finalité immanente des métaphysiciens allemands. D'autre part, il maintenait
nettement la nature consciente du premier être. Et ainsi, son spiritualisme
s'élargissait, et s'assimilait certaines parties du panthéisme, sans que le prin-
cipe en fût modifié.
H en était de même dans Tordre pratique. Son traité de Morale (1874) reste
foncièrement rationaliste. Le bien, défini par le concept de la perfection hu-
maine, est le principe auquel il s'arrête. Mais avec ce principe il sait concilier
la doctrine kantienne de l'obligation proprement dite, étendue aux degrés
même les plus élevés du bien, c'est-à-dire le dévouement envisagé comme
devoir véritable, et non pas seulement comme luxe de la vie morale, il sait
aussi, d'un point de vue tout philosophique, relier intimement la morale et la
religion, comme à celte conscience de l'éternel et de l'infini, qui est au fond
de nous-méme, et qui nous commande de franchir les bornes de notre person-
nalité égoïste.
Toujours plus nettement, M. Janet s'éleva de la conscience comme indivi-
dualité existant pour soi, à la conscience comme participation à l'impersonnel
et a l'absolu. Son dernier grand ouvrage, intitulé Principes de métaphysique
42 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
et de psychologie, résumé lumineux de ses principales doctrines, aboutit a
des pensées telles que celles-ci : La personnalité doit-elle se confondre avec
Pindividualité ? Non : un animal est un individu, mais il n'est pas une per-
sonne. La personnalité commence avec la conception de l'impersonnel.
L'homme est sacré pour l'homme : or, n'est-ce pas la participation à l'absolu,
à Tinllni, au divin, qui seule peut rendre un être sacré i
Et sa philosophie, toujours plus libérale, accueillait avec faveur les efforts
les plus variés des contemporains pour ouvrir des voies nouvelles.
Dans son livre sur la Philosophie française contemporaine, nous le voyons
applaudir au rapprochement de la philosophie et des sciences, que lui-même
appelait déjà dans la préface de son livre sur la famille en 1857 ; au déve-
loppement de la psychologie expérimentale ; au réveil de la spéculation
métaphysique ; aux études sociales et politiques, conçues dans un esprit de
plus en plus scientifique. Il ne mettait à cet élargissement de la philosophie
qu'une condition, c'était qu'elle conservât son originalité et son autonomie, et
qu'elle s'enrichît sans cesser d'être elle-même. Elle ne devait être la servante
de personne, pas plus de la science que de la théologie.
De cette riche moisson d'idées, M. Janél n'a cessé de faire profiter rensei-
gnement à tous ses degrés, par les nombreux livres scolaires qu'il a publiés.
11 excellait à extraire des théories les plus savantes les éléments accessibles
à la jeunesse et à les présenter d'une manière claire et vivante. À quel point
il a rajeuni et fortifié la philosophie scolaire, c'est ce que soupçonnent à peine
ceux-là même qui lui doivent le plus. Un grand nombre d'erreurs historiques
redressées, des problèmes intéressants introduits dans les cours, mainte
théorie moderne acquise au domaine public viennent, sans que toujours on
s'en doute, des livres de M. Janet. Sans aucun appel à l'habileté ou à
l'autorité, par la seule force de la science et du raisonnement, M. Janet
exerce et continuera à exercer sur l'enseignement philosophique une influence
au moins égale à celle dont se glorifie celui qu'on nommait le graud pontife.
A considérer l'ampleur de l'œuvre philosophique de M. Janet, on croirait
volontiers qu'elle ne lui a laissé aucun loisir pour d'autres études. Mais,
avec la philosophie, de bonne heure, il avait cultivé la science politique ;
et ses travaux en cette matière sont si considérables qu'à leur tour, ils sem-
blent l'emploi de toute une vie. Restreinte à l'Histoire de la Science politique
dans ses rapports avec la Morale (1872-1887), son ancienne Histoire de la phi-
losophie morale et politique forme deux gros volumes remplis de faits et
«ridées. Le sujet y est traité jusqu'en 1789. Professeur d'histoire morale et
sociale à l'École libre des sciences politiques depuis sa fondation en 1871, M.
Janet y a traité des idées de la Révolution et des origines du socialisme ; et de
cet enseignement sont sortis les ouvrages intitulés : Saint-Simon et les Saint-
Shnoniens (1872} ; la Philosophie de la Révolution française (1874) ; les éludes
sur Tocqueville (dans les Problèmes du XIX* Siècle), sur Fourier, sur Pierre
Leroux (Revue des Veux- Mondes, 1879-1899). 11 a écrit, en outre, pour le cen-
tenaire de 1789, une courte et substantielle Histoire de la Révolution fran-
çaise (1889).
Tous ces ouvrages sont de consciencieuses et solides études d'histoire,
mais en même temps des livres de doctrine, où le philosophe, considérant la
réalité, telle que la science la dégage, ne craint pas d'induire et de juger, au
nom de la raison.
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DB L'ÉCOLE NORMALE 43
La pensée dominante est la liaison de la politique avec la morale. Selon
M. Janet, c'est essentiellement sur la nature morale de l'homme, sur la liberté
soumise au devoir, sur la personnalité, au sens vrai du mot, que se fonde son
droit inviolable, justement proclamé par les politiques. Et ce droit, que
souvent on oppose à la tradition, est, en réalité, l'àme invisible de la tradition
elle-même. La définition concrète et la réalisation du droit, qu'une raison plus
généreuse qu'éclairée a pu considérer comme immédiatement possibles, sont,
en réalité, des tâches infinies. C'est à cette œuvre qu'ont travaillé, plus ou
moins consciemment, les grands théoriciens et les grands politiques de tous
les temps. Et la Révolution française, qui a fait aboutir ces eiïorts, n'est pas
elle-même un terme, mais un point de départ. Elle a formulé les principes,
mais d'une manière encore très générale; et elle en a, dans une certaine
mesure, compromis la réalisation par les moyens, souvent contraires à ces
principes, auxquels elle a eu recours. Il s'agit pour nous d'assurer et de déve-
lopper les conquêtes de la Révolution. Ne nous effrayons pas parce que nous
rencontrons des difficultés. 11 y aura toujours plus de difficultés. Elles crois-
sent avec la hauteur du but que l'on vise. Elles naissent des progrès mêmes
que l'on a réalisés. Le moyen d'en triompher successivement est de combiner
son effort avec l'énergie accumulée que nous ont léguée nos devanciers.
Dans ses travaux politiques, M. Janet est, de son aveu même et intentionnel-
lement, moraliste et philosophe en même temps qu'historien. Mais une autre
veine s'était révélée chez lui dès sa première jeunesse, la veine littéraire
proprement dite. Elle ne fut nullement tarie par la méditation philosophique.
Toute sa vie M. Janet fut un grand liseur. Il aimait les livres de naissance. Sa
promenade favorite étaient les quais, où il aimait à faire des trouvailles. Le soir,
il lisait en famille. A la campagne, il passait chaque jour plusieurs heures à
lire dans la solitude des bois. 11 lisait tout d'abord par plaisir et sans but. 11
relisait ses ouvrages favoris, ceux qui l'amusaient ou lui donnaient à réfléchir,
sans tenir le moindre compte de la mode et de la vogue. 11 était resté fidèle à
Walter Scott, à Richardson, à RadclifTe. 11 avait conservé sa passion pour le
théâtre et la littérature dramatique. 11 goûtait aussi particulièrement les romans
anglais, et surtout il aimait les mémoires, les correspondances : Saint-Simon
et Grimm étaient ses favoris. Tout lui était bon, en somme, sauf le contem-
porain, ennemi du calme qu'il venait chercher dans les bois.
Bien que, dans la lecture, il vit avant tout un délassement, il ne pouvait
faire autrement que d'y apporter sa curiosité et sa finesse de psychologue ; et
elle lui fournissait facilement la matière d'excellents ouvrages et articles, où
une érudition aimable se doublait d'une connaissance très pénétrante des
mouvements et des ressorts du cœur humain. Telles Les Lettres de Mm* de
Grignan (1888), dont il retrouve le contenu et les traits essentiels, avec autant
de mesure que d'adresse, a travers les lettres de M— de Sévigné; les Passions
et les caractères d'ans la littérature du xvn- siècle (1888), analyse savante et
ingénieuse des lois psychologiques que mettent en action, même sans y
prendre garde, les écrivains contemporains de Descartes et de Malebranche ;
Fénelon (1892), qu'il a beaucoup lu et goûté, et en qui il défend une gloire
nationale, vis-a-vis de la sévère critique des historiens actuels. Tels ces nom-
breux arllcles du Journal des Savants, qui traitent, non seulement de Des-
cartes ou de Mill, mais de M-« de Maintenon, Pascal, La Rochefoucauld,
Molière, Hardy, Retz, Castcllion, Bossuet, Montesquieu, Prévost-Paradol,
44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÉVJES
Lamartine, Rousseau. Houdar de Lamothe, c'est-à-dire de sujets expressément
littéraires, études où il se montre maintes fois écrivain consommé. Quoi de plus
ramassé et de plus souple, de plus savant et de plus naturel que ce résumé,
complet en quelques lignes, de la vie de M-c de Haintenon : « Ce qui frappe
le plus dans celte personne, c'est le contraste de la vie la plus singulière, la
plus pleine de grandes ei étranges aventures, avec l'esprit le plus correct, le
plus régulier et le plus classique, s'il est permis de parler ainsi. C'est en
quelque sorte une héroïne à la Boileau, encadrée dans un drame à la
Shakespeare. Petile-filie d'un des plus grands huguenots du xvi* siècle, flUc
d'un père indigne de ce nom, meurtrier et faux monnayeur, née dans une
prison, baptisée catholique, élevée dans la religion protestante, redevenue
catholique quelques années plus tard, emmenée dans les colonies où elle
passe sa première enfance, ramenée en France par sa mère veuve, dans un
tel état de misère qu'elles durent la subsistance à la charité d'un couvent,
recueillie après la mort de sa mère par une tante qui remployait à garder les
dindons, sauvée de cette misère par le plus bizarre des mariages, épouse sans
Tétre d'un poète grotesque et cul-de-jatte, et cependant introduite préci-
sément par ce mariage dans la société de la cour, et, une fois devenue veuve,
s'y maintenant et s'y répandant par la haute distinction de sa personne et par
une sorte de génie de dame de compagnie toujours empressée à se rendre
utile dans la direction d'une maison ; choisie bientôt comme gouvernante des
enfants d'un roi, mais adultérins; en lutte avec la maltresse et bientôt victo-
rieuse dans cette lutte; reine enfin in partiàus et mariée au plus grand
monarque de la chrétienté, et, après toutes ces grandeurs, allant mourir
obscurément dans un pensionnat de demoiselles ; on peut dire d'elle ce que
La Bruyère disait de Lauzun : « On ne rêve point comme elle a vécu. »
Philosophe, moraliste, littérateur, écrivain, aussi préoccupé d'application que
de théorie, M. Janet était admirablement prépare à traiter les questions d'édu-
cation. Les circonstances, aussi bien que ses goûts, l'y amenèrent ; et cette
partie de son œuvre n'est pas la moins importante.
Dès 1871, Jules Simon, alors ministre de l'Instruction publique, s 'étant formé
une sorte de conseil intime composé d'universitaires en qui il avait confiance,
y appela M. Janet. Plus tard, lors de la réorganisation du Conseil supérieur par
Jules Ferry en 1880, M. Janet y entra comme délégué des Facultés des lettres.
U y siégea jusqu'en 1896, et fut membre de la section permanente. 11 rapporta
plusieurs projets importants, notamment ceux qui concernaient renseignement
de la philosophie dans les plans d'études de 1880 et de 1885. C'est sur sa propo-
sition que, dans le programme de 1880. la morale fut replacée avant la théo-
dicée, et qu'une note fut ajoutée, portant que l'ordre adopté dans le programme
n'enchaînait pas la liberté du professeur. C'est d'un savant et vigoureux rapport
rédigé par lui que sont extraites les considérations sur renseignement de la
philosophie qui figurent dans les Instructions ministérielles de 1890.
Soit dans les délibérations du Conseil, soit dans de nombreux et importants
articles de revues, il conforma très fidèlement sa pratique à sa théorie : cons-
tamment libéral et ami du progrès, mais se défiant des nouveautés qui ne se
rattachaient pas à la tradition, demandant que l'on conservât en transformant,
plaçant d'ailleurs le progrès dans une culture toujours plus haute, plus ration-
nelle, plus conforme à la dignité et au devoir de la personne humaine.
De ce point de vue, il maintenait nettement les droits de réducation intel-
r
DB L'BCOLB NORMALE 45
lectuelle en face des besoins pratiques, des intérêts politiques, et même en face
des droits de l'éducation morale proprement dite. L'intelligence, selon lui, devait
être cultivée pour elle-même, parce qu'elle est une pièce de la dignité humaine.
On ne peut songer à la façonner et à la contraindre, (ùt-ce en vue de la vie
morale, puisque la morale môme commande de la considérer comme une fin.
En particulier, H. Janet défendit énergiquement, en toutes circonstances, les
droits de la philosophie, ou recherche impartiale du vrai par la raison, et il veilla
à ce que renseignement de celte science demeurât libéral, élevé, sincère et
autonome.
Dans le même sens, tout en acceptant les modifications matérielles que pou-
vaient réclamer l'esprit et la vie modernes, il restait attaché au principe des
études classiques, comme à la source par excellence de l'éducation libérale; et
il ne dissimulait pas ses scrupules et son inquiétude, toutes les fois qu'elles lui
paraissaient menacées de diminution ou d'altération.
Et encore, dans la question de l'éducation des femmes, il se déclarait d'emblée
pour le principe libéral de l'égalité des sexes, mais en ajoutant, conformément
à la tradition et à la raison, qu'il s'agit d'égalité, non dans l'identité, mais dans
la différence.
Tels sont les principaux domaines dans lesquels s'est exercée sa féconde ac-
tivité de penseur et d'écrivain. On ne peut songer à énumérer ses travaux
d'une manière complète ; car ses innombrables et curieuses lectures, les évé-
nements, les livres et les questions du jour lui suggéraient à chaque instant
quelque article, quelque notice, tantôt une lettre, tantôt un rapport académique,
ou l'évocation de souvenirs personnels, ou le récit de faits oubliés, morceaux
toujours riches de faits et d'idées, toujours marqués au coin de la réflexion,
de l'esprit de progrès, de la modération et de l'Impartialité. Telles ses belles no-
tices sur Adolphe Garnier, sur Marlha, sur Jules Simon, tels ses examens cri-
tiques des thèses de philosophie, ou ses études sur l'hypnotisme parus dans la
-fréta scientifique. Son abondance est vraiment extraordinaire; et pourtant ja-
mais il n'est pressé, toujours il parle comme un homme qui a fait de la question
qu'il traite une étude particulière.
H semblerait, à voir cette magnifique production intellectuelle, que Janet a
oublié de vivre, qu'en lui le professeur et l'écrivain ont remplacé l'homme.
Mais l'homme, au contraire, dominait ce vaste monde d'idées et de connais-
sances dans lequel se mouvait sa pensée ; et c'était sa propre vie, même la
plus intime, dont il animait ses écrits. Une vie d'ailleurs, où les plus belles
inspirations de la nature sont si intimement unies aux fruits de la réflexion et
de la philosophie, qu'elle se traduit, comme d'elle-même, en fortes et hautes
pensées, en raisonnements méthodiques et lumineux. On ne pouvait aper-
cevoir M. Janet sans être frappé de la clarté avec laquelle son âme transpa-
raissait à travers sa physionomie. On remarquait tout de suite ce visage mo-
bile sans agitation où se reflétait une délicate sensibilité, ce sourire fin et bon,
qui marquait la perspicacité de l'esprit et la simplicité du cœur, cette ex-
pression de bienveillance attentive qui se dégageait de tous ses traits dans la
conversation, surtout ses yeux si perçants, si clairs, au regard si franc et si
droit, où se lisaient la volonté, le goût de l'action, la puissance de résister et
de lutter, en même temps que l'attachement aux choses idéales, et la certitude
qu'elles ne nous trompent pas. C'est qu'en effet, toutes les vertus qu'il a si bien
analysées et déduites, il les possédait, les plus humbles comme les plus hautes,
46 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÉYBS
celles de l'homme public comme celles de l'homme privé. Avant tout, il avait
la religion et la sincérité de la clarté et de la droiture. S'en écarter lui eût été
chose impossible. 11 pouvait être animé contre les doctrines, encore qu'il ea
cherchât toujours, de bonne foi, le côté plausible : mais il demeurait bienveil-
lant envers les personnes. 11 se mettait même en garde contre les préventions
qui eussent pu lui venir de ses convictions personnelles ; et, après avoir dit
avec franchise ce qu'il avait sur le cœur, il s'employait en toute simplicité ea
faveur de celui à qui il avait fait peur par ses objections. Plus d'une fois,
dans ces derniers temps, il a eu quelque inquiétude au sujet des tendances des
jeunes philosophes. Il craignait que la philosophie n'eût été arrachée à la tu-
telle de la théologie que pour s'effacer devant la science. Mais il n'eût pas
songé à traiter défavorablement un candidat pour des raisons de doctrine:
il le jugeait sur ses connaissances, sa capacité philosophique, son talent.
Ce que fut dans l'intimité cet homme si délicat et si juste dans la vie pu-
blique, c'est ce que laissent soupçonner les charmants ouvrages où il a parlé de
la vie de famille. Il n'avait qu'à regarder en lui-mémo et autour de lui pour
en trouver un modèle achevé. C'est là que se sont épanouies en pleine liberté
les qualités exquises qu'une sorte de réserve instinctive ne lui permettait
pas de déployer entièrement dans sa vie publique : un cœur tendre et con-
fiant, une bonté foncière, une verve aimable, gaie, spirituelle, malicieuse
parfois, innocente toujours, une simplicité absolue jointe à une distinction
innée et inviolable, enfin l'art parfait et comme naturel de répandre le bonheur
autour de lui, et de le trouver soi-même dans l'honnêteté et dans le dénoue-
ment. Un exemple louchant de son zèle pour sa famille est le soin qu'il prit
d'instruire lui-même ses enfants. Il composa pour eux, avec sa science, son
jugement et son goût, tout un cours de littérature classique. Il combina avec
un tact exquis l'action du maître avec l'initiative de l'élève, dont sa propre
expérience lui avait si bien appris l'efficacité. Et la moisson, on le sait, rat
digne du semeur.
Cette admirable vie intime eut son couronnement le 4 janvier 1898, dans
une fête charmante. C'étaient les noces d'or de M. et Mmc Janet. Le grand-
père et la grand'mére, en pleine santé l'un et l'autre, avaient conservé leurs
cœurs de vingt ans. C'est avec des paroles tirées du livre de La Famille que
les enfants tracèrent le tableau de la belle et heureuse vie de leurs parents; et
c'est la poésie rayonnant de ces deux âmes pures et bonnes, qui leur fut ren-
voyée en discours louchants, en vers harmonieux. Fidèle symbole de la pta»
chère pensée de M. Janet : celle de l'union, au regard d'un esprit bien fait, du
vrai et du beau, du devoir et du bonheur, de la règle et de la liberté!
A le voir encore si actif, si jeune de cœur et d'esprit, qui n'eût attendu avec
confiance, selon le vœu qu'exprimaient ses enfants, les noces de diamant
après les noces d'or? Mais la santé de M. Janet, demeurée bonne jusqu'alors
malgré sa délicatesse native, ne tarda pas à s'altérer. 11 lui fallut endurer un
malaise continuel, se résigner à des soins qui gênaient son travail. Pois,
l'hiver dernier, il fut gravement malade ; et enfin, à Pâques, un mal impla-
cable commença d'exercer ses ravages. Le philosophe ne fut pas pris au dé-
pourvu. Jamais ie bonheur ne l'avait enivré : la souffrance ne put abattre son
courage. Il continua, tandis que ses forces physiques l'abandonnaient, à tenir
son esprit fixé sur les objets éternels, avec lesquels il s'était identifié. Ces* au
printemps dernier qu'il publia le commencement de son ouvrage sur Pierre
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 47
Leroux, et Jusqu'à la fin de sa vie il travailla à une nouvelle édition des oeuvres
philosophiques de Leibnitz. Lorsqu'après plusieurs mois de torture il sentit
que son organisme était vaincu, comme il était alors à Forges-les-Bains, où il
avait accoutumé de passer les vacances, il voulut revenir à Paris, pour mourir
dans sa ville natale, au milieu de celte grande famille d'esprits passes et pré-
sents dont il avait si bien concilié le culte avec celui de la famille naturelle. Il
s'éteignit le 5 octobre 1899.
Gomme en son foyer, dont il était l'âme, ainsi fut vivement ressenti dans le
monde savant le vide que laisse sa disparition. C'est l'un des chaînons par où
le présent se reliait le plus harmonieusement au passé, qui se trouve brisé. C'est
l'un des apôtres et des artisans les plus dévoués de la tolérance, de la sym-
pathie intellectuelle, de l'élargissement de la pensée individuelle par la juste
appréciation de la pensée des autres, dont l'œuvre est brutalement interrompue.
Puissent du moins son exemple, ses écrits, sa parole encore vibrante dans
l'écho de ses cours, nous apprendre à chercher notre perfectionnement, non
dans un culte de plus en plus subtil de notre moi, mais, au contraire, dans une
communion toujours plus large avec les plus nobles représentants de notre
patrie, de notre race, de l'humanité !
Emile Boutroux.
Promotion de 1844. — Dupré (Pierre-François- Victor), né le 18 juin 1824 à
Amiens, décédé le 15 mai 1899, à Neuilly-sur-Seine.
Un mot peut résumer toute la carrière de Dupré ; il a été l'homme du devoir,
et il Ta accompli avec autant de modestie que de distinction. Si sa renommée
n'a pas dépassé les limites du monde universitaire, c'est qu'il a pensé que toutes
les forces de sa belle intelligence devaient être consacrées aux fonctions qui
lui étaient confiées; sa conscience n'était satisfaite que quand il s'était donné
tout entier. Mais dans le cercle où il s'était volontairement renfermé, son
caractère et son talent lui avaient conquis la plus haute estime. Celte estime l'a
suivi dans les différents postes qu'il a successivement occupés, à la Rochelle,
où IJ fit ses débuts, au sortir de l'Ecole Normale, de 1847 à 1850, à Grenoble, à
Lyon, où son enseignement se prolongea de 1854 à 1865, enfin à Paris, au Lycée
Cbarlemagne, où il fut chargé du cours supérieur de physique et de chimie pré-
paratoire aux grandes écoles. C'est sur cette scène plus élevée qu'il put surtout
manifester les hautes qualités de son esprit. Ses meilleurs élèves, dont il a pré-
paré les succès, lui ont conservé une gratitude qui en a fait de chaleureux
amis ; et, pour qu'on puisse se rendre bien compte de ce que valait cet ensei-
gnement si clair, si fort, en même temps que si zélé, je cède la parole à
M. Dybowski, qui, entré à l'École Normale, en 1872, est devenu lui-même
un de nos maîtres les plus éminents. Nul n'est mieux autorisé à louer celui
dont les leçons lui ont facilité l'accès d'une si belle carrière.
« M. Dupré, dit-il, savait intéresser son auditoire aux questions les .plus
» ardues de la physique et de la chimie. Ses leçons, qui auraient pu servir de
» modèle de clarté et de logique, étaient préparées avec un soin minutieux.
* Bien longtemps avant l'heure réglementaire, il se rendait au lycée pour vé-
» rifler les expériences qu'il se proposait de nous présenter, ou dessiner au
* tableau noir, avec une perfection que nous admirions, les appareils dont il
9 devait dans son cours nous donner la description. M. Dupré avait sur ses
*8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
• élèves une grande autorité ; ses leçons étaient écoutées dans un religieux
i silence, non que Ton redoutât sa sévérité, mais parce qu'à l'excellence de son
» cours s'ajoutaient les marques sans cesse répétées de sa paternelle bienveil-
» lance. Les résultats obtenus attestaient la supériorité de son enseignement :
i l'année, où grâce à ses doctes leçons, je fus reçu a l'École Normale, sur une
» promotion de quatorze candidats admis dans la section des sciences, cinq
> étaient élèves de M. Dupré, et trois d'entre eux sont sortis de l'École agrégés
» de physique. Et ce n'était pas là un fait exceptionnel: tous les ans ses
» élèves se faisaient remarquer par leurs brillants succès dans les concours,
» soit de la Sorbonne, soit des Écoles Normale et Polytechnique. A côté du pro-
» fesseur éminent il y avait chez M. Dupré l'homme de conscience et de
» cœur. 11 n'était pas seulement préoccupé du succès de ses élèves au lycée
» ou à rentrée des grandes écoles ; son intérêt, son affection les suivaient au
» cours de leur carrière. On était toujours sûr de trouver auprès de lui un
» accueil plein de cordialité et d'utiles conseils; il ne ménageait, pour nous
» venir eu aide, ni son temps ni ses démarches. Aussi lui garderons-nous à
» jamais une affectueuse gratitude. »
De la chaire de physique au lycée Charlemagne, Dupré fût appelé en janvier
1884 à l'Inspection académique. Il s'y consacra pendant dix années, et, à plusieurs
reprises, fut délégué dans les délicates fonctions d'Inspecteur général : tant
était grande la confiance qu'inspiraient sa haute compétence dans toutes les
matières de renseignement scientifique, son infatigable dévouement et sa
rare droiture. A cet égard, j'invoquerai le plus haut témoignage et le plus
éclairé qui ait pu être rendu à la mémoire de Dupré. M. le vice-recteur Gréard
qui avait trouvé en lui l'aide le plus utile et le plus zélé, a voulu marquer
l'estime toute particulière qu'il faisait de ses services, en insérant dans ia Re-
vue Universitaire du 15 octobre dernier une notice où il fait ressortir les hautes
qualités que son jugement si sûr avait distinguées chez Dupré. Voici en quels
termes il apprécie l'Inspecteur :
< Etudiant les affaires avec scrupule, les pénétrant avec sagacité, les jugeant
» avec mesure, il devint en peu de temps un des collaborateurs de la Sorbonne
» les plus expérimentés. C'est un des meilleurs esprits que J'aie connus...
» M. Victor Dupré s'entendait notamment en matière de finances et d'ad-
» ministration économique ; les chefs d'établissements provoquaient ses
» conseils et recherchaient ses directions. Il n'était pas moins apprécié dans
» l'inspection des classes. Ses rapports avec le personnel, toujours empreints de
» bienveillance, s'inspiraient avant tout des principes de la justice. Natureï-
» leraent modéré et conciliant, il était capable, pour peu que sa conscience se
» trouvât engagée, d'une énergie qui allait jusqu'à l'obstination, — l'obstination
» d'une conviction indépendante et ferme. Ce furent ces mérites, toujours rares.
• d'application, de compétence et de clairvoyante sincérité qui lui valurent
» d'être appelé à des missions d'Inspection générale. Il s'y distingua comme
» partout. Le meilleur éloge qu'on puisse faire de ses services, c'est qu'alors
» même qu'il y avait mis fin lui-même, en demandant sa mise à la retraite,
» l'Administration supérieure crut devoir, plus d'une fois encore, faire appel
» à son dévouement toujours prêt. •
Dès janvier 1880 la croix de la Légion d'honneur avait attesté son mérite.
Tous ceux qui connaissaient Dupré se sont étonnés et ont regretté qu'une
distinction plus haute n'ait pas couronné sa carrière.
r
de l'école normale 49
Tel a été l'universitaire. II nous reste à parler de Dupré dans sa vie privée
C'était le plus doux, le plus modeste, le plus aimable des hommes. Il ignorait
ce que pouvait être la haine ou la jalousie. Il savait faire chez chacun la part
des qualités et des défauts, toujours disposé à proclamer les unes et à excuser
les autres. Son indulgence cependant était sans faiblesse; 11 était des points
sur lesquels il ne savait pas transiger : c'étaient ceux qui touchent à la délicatesse,
à l'honneur. Ami sûr et Adèle, il accueillait ceuxqn'll aimait avec une simplicité
franche et cordiale, désireux d'avoir un service à leur rendre et s'y employant
de toutes ses forces. 11 a été le modèle des flls, des époux cl des pères, irré-
prochable et si tendre que dans ces dernières années il ne pouvait parier de ses
chers petits-enfants sans que l'émotion fit perler une larme à ses paupières.
Dans le simple entretien sa parole était nette et facile, nourrie de faits et d'idées
justes. S'il discutait, c'était avec une courtoisie qui n'excluait pas la force de la
conviction; car il n'affirmait que ce qu'il savait être vrai, après de mûres ré-
flexions; mais le ton restait toujours modéré; nul ne savait mieux respecter les
opinions d'autrui, alors même qu'elles choquaient les siennes. J'eus le rare
bonheur de partager ses idées, à peu près en tous points, et j'en étais fier,
parce qu'il était à mes yeux Je sage. Nos relations intimes avaient commencé à
Grenoble, alors que j'y étais son collègue, et que, passionnés également pour
la belle nature de cette pittoresque région, nous escaladions, côte à côte, les
verdoyantes montagnes qui encadrent la riche vallée du Gréslvaudan. Depuis
lors plus de quarante années se sont écoulées, et, dans cette longue période,
pas un nuage n'a un seul jour fait ombre à notre confiante amitié. Hélas !
pourquoi faut-il que le jour de la séparation soit si tôt venu ? Quand a sonné
l'heure suprême, Dupré est resté en face d'elle doux et calme, comme il n'avait
jamais cessé de l'être ; on peut dire qu'il a quitté ce monde, le sourire aux
lèvres. Et nous qui le pleurons, nous avons au moins la consolation de penser
qu'il a été un homme heureux, — heureux par la sérénité d'une conscience
sûre d'elle-même, — heureux par sa famille ; entre une compagne pareille
& lui par la bonté, l'intelligence, le dévouement, et deux flls dont l'un occupe
une position élevée dans l'administration, et l'autre est un de nos plus bril-
lants officiers brevetés, — heureux enfin par les amitiés qu'il avait su conqué-
rir, et qui resteront toujours fidèles à sa mémoire.
G. Potaro.
Promotion de 1845. — Caron (Charles-Henri-Ambroiseî, né à Ban-Saint-
MartiQ-iès-Melz (Moselle), le 7 décembre 1823, décédé à Bordeaux, le 2 mai 1699,
Officier d'Instruction publique.
Caron était tout enfant lorsque son père, officier d'artillerie distingué, qui
portait sur la poitrine une croix vaillamment gagnée dut quitter la Lorraine
pour venir aux environs de Bordeaux, à la poudrerie de Saint-llcdard, dont il
avait été nommé directeur.
Cette circonstance valut un brillant élève de plus au collège royal de Bor-
deaux.
En 1812, Caron obtenait en effet le prix d'honneur de rhétorique ; en 1843,
le prix d'honneur de philosophie lui était également décerné.
De 1843 à 1845, l'Administration lui confia les fonctions nndestes de maître
auxiliaire.
50 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Il put se préparer ainsi à l'École Normale, section des sciences, où il entra
au mois d'octobre 1845.
A sa sortie de l'École en 1848, il fut nommé professeur divisionnaire de ma-
thématiques élémentaires à Poitiers. En 1849, il fut envoyé à Metz où il se re-
trempa, deux ans, dans l'air natal. De la, il passa, en 1851, à Rennes qu'il quitta
au bout d'un an pour Nantes où il était nommé professeur titulaire.
Le 17 janvier 1856, il arrivait à Bordeaux où il devait, pendant trente et on ans,
occuper la chaire de mathématiques élémentaires.
Ce fut là que nous nous rencontrâmes et je me souviens que parmi tant
de figures sympathiques, disparues hélas ! pour la plupart aujourd'hui, celle de
Garon me parut l'une des plus attachantes.
11 avait tout pour lui : la parfaite harmonie des traits et de la taille qui attire,
l'intelligence qui séduit, la franchise qui conquiert à tout jamais.
Je ne lui ai pas connu d'ennemis ; tous, collègues et élèves, avaient pour
lui la plus vive affection : il n'était pas bon, il était la bonté incarnée, mais
une bonté doublée de finesse qui n'excluait pas l'enjouement et la douce rail-
lerie.
L'un de ses disciples, le docteur Rousseau Saint-Philippe, président de l'As-
sociation des anciens élèves du lycée de Bordeaux, quia partagé avec M. Ver-
dier, proviseur du lycée de Bordeaux, l'honneur d'adresser un suprême adieu
au maître vénéré, a rappelé en termes émus, combien Caron était paternel avec
les grands garçons qui lui étaient confiés ; il s'appliquait à leur rendre agréable
l'étude un peu ardue des sciences, égayant d'un mot spirituel la sévérité de ses
deux heures de classe.
Rien n'est plus vrai : et j'ajouterai que Garon avait une lumineuse intelli-
gence, à la conception rapide, qui savait admirablement communiquer aux
autres les trésors de savoir qu'elle avait emmagasinés.
Sa vie de labeur acharné l'empêcha toujours de produire des travaux per-
sonnels : « Mes livres, aurait-il pu dire, ce sont mes élèves. » Son œuvre
fut en effet une œuvre vivante, puisqu'il a formé de nombreux disciples qui
ont puisé auprès de lui, non seulement l'amour des mathématiques, le sens du
juste et du vrai, mais encore ce souvenir rafraîchissant que vous laisse le
contact d'une belle âme, d'un cœur loyal et généreux.
Ce grand travailleur, qui ne se reposa que durant ses années de retraite,
était le plus modeste des hommes ; jamais il ne- voulut se mettre en avant,
occuper les autres de sa personne ; les honneurs ne vinrent pas le chercher;
il n'en témoigna aucun regret ayant mis plus haut que la terre ses espérances.
Jusqu'à son dernier jour, il resta le mime, doux, enjoué et fidèle à ses vieilles
amitiés.
Garon a légué à sa compagne bien-aimée, à ses fils et à ses filles, un nom
entouré de respect, l'exemple d'une vie sans reproche.
N'est- ce pas le plus beau des patrimoines ?
S. de Làgràndvàl.
Promotion de 18î8. — Sarcky ds Suttiêres (François), qui fut connu dans le
monde littéraiic sous le nom de S. de Suttièrcs pendant quelque temps, puis
sous celui de Francisque Sarcey, préférant, je ne sais pourquoi, le diminutif
Francisque à ce prénom de François qui convenait si bien à la carrure robuste
DB i/ÉCOLB NORMALE 51
de son caractère et de son talent, naquit à Dourdan le 2 octobre 1827 et
mourut à Paris, le 16 mai 1899.
Il était fils d'un chef de pension, originaire de Lyon et que les hasards de
la vie avaient amené à Dourdan. Les Sarcey sont lyonnais. 11 y en a encore à
Lyon, je crois, à l'époque où nous sommes. Un Sarcey est nommé dans la
correspondance d'André-Marie Ampère.
La mère de Sarcey était une de Serbonne, fille du marquis et de la marquise
de Serbonne, de maison très noble et beaucoup plus noble que les Sarcey de
SuUières, qui n'étaient, à ce que croyait Francisque Sarcey, que d'une famille
bourgeoise ayant ajouté à son nom un nom de terre, selon l'usage très répandu
à la fin du xvui' siècle.
Francisque Sarcey semble n'avoir pas connu son grand-père ni sa grand1
mère paternels, ni son grand-père maternel. Mais il a très bien connu sa
grand'mère maternelle, « la marquise », comme on disait dans la famille,
vieille femme vive et spirituelle qui avait un grand bon sens, beaucoup de
lecture, la conversation brillante et parfois le propos salé des femmes du
monde nées au xviii* siècle.
Quant à son père, c'était un homme instruit, très attaché a ses devoirs de
professeur, et très gai, très gaillard, connaissant tous les vaudevilles du temps
et toutes les chansons du caveau et adorateur de Béranger, comme il est à
peine besoin de l'ajouter. 11 destinait son fils au professorat sans aucune hési-
tation à cet égard et lui donna une première éducation littéraire très soignée.
Puis, comme c'était l'usage et presque la règle vers 1845, et encore vingt ans
après, H l'envoya dans une de ces illustres pensions du Marais où le lycée
Chariemagne, lycée d'externes, recrutait ses élèves et ses plus brillants
élèves. Le lycée Chariemagne était alors la pépinière sans rivale de l'École
Normale supérieure.
Sur ces bancs illustres du « lycée des travailleurs », Sarcey rencontra
Edmond About. Je dis au lycée, non à la pension. Sarcey était « Massln »,
Aboul était « Jauflret ». L'amitié se noua pourtant et fut tout d'abord très vive
entre le brillant rhétoricien, d'une facilité prodigieuse et d'une verve étince-
lante et le rhétoricien solide, laborieux, rude aux besognes, très réfléchi,
dialecticien vigoureux et fanatique déjà de composition bien ordonnée, comme
il le fut plus tard de la pièce bien faite.
Ils eurent tous les deux des succès de lycée et de concours général nom-
breux et éclatants. Ils étaient désignés pour l'École Normale. Ils y entrèrent
« suo anno » en 1848, membres très distingués de cette promotion qui resta
longtemps connue sous le nom un peu ambitieux, mais assez mérité, de « la
gTande promotion ». Elle comptait HippolyteTaine, Edmond About, Paul Albert,
de Suckau, Heinrich, Merlet, Dyonis Ordinaire. En entrant à l'École, Sarcey y
trouvait comme camarades plus âgés Marcou, Poyard, Boudhors, de la Cou-
lonche, Lenient, Perraud, qui est maintenant le Cardinal Perraud, évoque
d'Autun, Chailemel-Lacour, Chassang, Aube, Debray, Yung. En avançant en
âge et en dignité, il voyait entrer à l'école comme camarades plus jeunes
Gaucher, Marot, Ponsot, Prévost-Paradol, Terquem, Vacquant, Gréard, Fustel
de Cou langes, Carriot, Crouslé, Grenier.
Ce furent trois années passées dans un monde intellectuel extrêmement vif,
passionné, ardent, avidement chercheur et tout frémissant d'idées, au milieu
d'une véritable élite. Selon les mœurs de l'École d'alors, le travail, sans être
52 ASSOCIATION DES ANCIENS* ÉLÈVES
banni, ni môme méprisé, ni même négligé, n'était pas, pour tout dire, la règle
générale. Mais la discussion incessante sur tous les sujets, philosophiques,
littéraires, historiques, artistiques, était bien la règle et l'usage universels. Le
normalien discutait comme l'homme respire et jusqu'à en perdre la respiration.
Ktla discussion, notez-le, entraînant souvent de longues recherches passion-
nées, le travail, qui ne perd jamais ses droits sur des hommes intelligents,
rentrait par cette porte-là, et au bout des trois années sacrées, si Ton n'avait
pas violemment préparé ses examens, si Ton n'avait pas travaillé très métho-
diquement, la somme du labeur était cependant considérable. Sans songer à
en décider, je ne sais si ce n'est pas une excellente manière de travailler que
cette façon de perdre son temps. Ce qu'il y a de certain c'est que l'impression
laissée sur l'esprit de Sarcey par ces trois années d'école fut incroyable. Il
s'était mêlé de tout son cœur à ces conversations ardentes et infatigables sur
tous sujets.. Il y avait apporté sa logique, son goût des distinctions nettes et
des thèses et antithèses bien présentées dans tout leur jour. 11 tenait compte
des objections jusqu'à les faire lui-même et était admirable pour éclairer les
deux eûtes de la question d'une égale lumière. On l'en gouaillait, comme il
sied, et Ton chantonnait :
Le Sarcey faisant sa lippe,
Est ferme sur le principe,
Puis fort en distinction :
Si Démosthènc a du bon,
Il est du bon dans Philippe,
Et l'administration
A tort, bien qu'elle ait raison.
Comme élève proprement dit, Sarcey fut parfaitement distingué par ses pro-
fesseurs de l'École comme devant faire lui-môme un professeur très remar-
quable et comme devant jeter sur l'École Normale un rayon de gloire. Dès la
première année, Je lis dans les notes de ses m îtres de conférences des obser-
vations et des pronostics qu'il a pleinement justifies. C'est M. Waddington qui
dit de lui : « Parle avec bon sens et facilité. Composition un peu lourde. » Le
mot bon sens est exactement le premier que je relève dans ses notes d'école.
Il y reviendra souvent. Yoilà ce que j'appelle un bon pronostic. C'est II. Gibon
qui écrit : « Esprit juste et sérieux. » Cest M. Waddington qui trois mois
plus tard, ajoute: « Idées justes; tour d'esprit agréable ; style fin et ingénieux;
manque par fois d'élévation, jamais de bon sens. » Ce qui était faible chez
Sarcey en cette première année, j'ai regret à le dire, c'était le thème grec.
M. Lebas le disait avec autant de douleur que moi : « Classé %v et dernier
en thème grec. Pourrait occuper un des premiers rangs sHl avait plus ds
respect pour la grammaire. Il en tient trop peu de compte. Sa place dans la
composition lui prouve oie cette irrévérence peut conduire un homme de goût
et d'imagination, » — Hélas ! oui ! Mais jetons un voile sur ces défaillances sans
prétendre les excuser et lisons ce que M. Jacquinet, maître de conférences en
français, pense, au même temps, de notre jeune humaniste : « Ce quHladonné
se distingue, comme ses précédents devoirs, par la justesse pénétrante du
bon sens et par une concision piquante acquise à force de travail et d'art.
Il est toujours le premier élève de la conférence pour les qualités sérieuses
DE L'ÉCOLE NORMALE
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et fines de son esprit et pour le soin consciencieux qu'il met à tout ce qu'il
fait. » C'est encore M. Waddington qui, en répétant le mot bon sens qu'il a
trouvé déjè, on rencontre un autre qui sera bien souvent répété par tous les •
lecteurs de Sarccy : « Du bon sens, de l 'esprit , de la finesse ; un peu terre â
terre; idées justes mais étroites. Ecrit agréablement et d'un style qu'on peut
appeler bonhomme. »
En seconde année, voici l'appréciation générale que donnait M, Vacherot
sur le futur professeur : « Élève très laborieux. Esprit éminemment littéraire.
Du goût; delà critique; une solide et complète instruction; fortes éludes
classiques. Affectation... [une affectation! Sarcey ! Eh, oui !] Affectation de bon
sens et de sens commun. Répugnances à l'égard des spéculations élevées de
la pensée. Esprit exclusif. Caractère très honnête et très solide. Conduite,
tenue et moralité parfaites. » De son côté, M. Géruzez a très bien saisi un des
tours d'esprit et un des goûts intellectuels de Sarcey qui n'avait pas été démêlé
jusqu'ici : a A jugé Bourdaloue avec la gravité que commandait le sujet et a
parlé des épîtres de Voltaire avec esprit... Dans la bouche et sous la plume
de M. Sarcey le français retient quelque chose de son origine, le roman
rustique. Il en a la franchise et les allures gauloises. » On voit en celte
seconde année que Sarcey inclinait à la philosophie et se préparait à tout
hasard, à être mattre de philosophie; comme en effet il lui arriva de l'être
plus lard. M. Saisset nous apprend qu'il avait choisi lui-même le terrible sujet
des idées de Joseph de Malsire sur l'existence du mal sur la terre : « M. Sarcey
a remis des rédactions très bien faites et un travail sur les théories de
Joseph de Maistre touchant la providence et Vorigine du mal. Ce sujet, que
M. Sarcey a choisi de préférence à celui que je lui avais proposé, a été
traité avec mesure et avec un certain talent. M. Sarcey a dans Vesprit une
indépendance dont il abuse quelquefois et dans le style un accent vrai, un
nerf, un ton naturel et mordant, qui seront des qualités excellentes, quand il
y joindra le sentiment des nuances et une plus grande sévérité de goût. »
En troisième année, je trouve d'abord un mot bien sévère d'un surveillant
Le reproduirai-Je ? Je ne veux rien dissimuler : « MM. Albert, About, Sarcey..*
travaillent bien une fois en étude. Mais ils s'y mettent lentement. Il leur
arrive de perdre dix minutes, même un quart d'heure au commencement de
V étude. » Cela est grave, il faut en convenir franchement, et peut-être plus
grave encore cette autre observation d'un surveillant qui est peut-être le
même et qui, du reste, me semble ne pas manquer de coup d'œil : « M. Sarcey
ne donne pas à son extérieur tout le soin qui conviendrait. N'a pas, au fond,
de mauvaises qualités; je lui crois seulement le défaut de vouloir imiter
M. Atout. » Ce surveillant a un peu d'hostilité, au fond, mais je ne discon-
viendrai pas qu'il a, sans y insister, mis précisément le doigt sur l'apostume,
et qu'il n'est point mauvais psychologue.
Je terminerai par cette note générale de M. Vacherot qui, tout simplement,
contient deux très justes portraits des deux amis inséparables tant qu'ils,
vécurent tous les deux, inséparables dans nos souvenirs. C'est un diptyque,
n est excellent: « About, esprit vif, facile, sûr et pénétrant; mais qui, faute de
docilité et de mesure, laissera ses qualités dégénérer en défauts et deviendra
aisément léger, superficiel, subtil et tranchant. Prompt à la critique en toute
chose, il ne semble pas avoir la faculté d'admirer. Sa parole est vive, brillante et
spirituelle. Promet de grands succès dans renseignement, surtout dans l'en-
54 ASSOCIAI ION DES ANCIENS ÉLÈVES
geignement public. Caractère généreux; mais porté a l'ironie. —Sarcey n'a ni les
qualités, ni les défauts d'About. Esprit droit, ferme, solide, sans être très élevé.
Très laborieux. Le début de ses compositions et de ses leçons est toujours
pénible et embarrassé; mais il se dégage bientôt et montre un esprit net et
un goût pur avec un instruction forte. Caractère honnête et sérieux au fond»
bien qu'il prétende à l'ironie, où il réussit peu. Fera un professeur solide et
dévoué. »
Do celte vie intellectuelle si forte, si variée et si joyeuse, Sarcey garda un
souvenir ineffaçable. L'École Normale Tut pour lui une patrie et une espèce de
religion. 11 n'admit jamais aucune objection contre elle ni aucune critique à
son endroit. Il la considérait comme l'honneur du pays et comme le sel de la
terre. Il suffisait auprès de lui du titre d'élève de l'École Normale pour avoir
droit à toutes ses faveurs, à tous ses bons offices et entrer comme de plain-
pied en son amitié, 11 entra dans la littérature avec ce cri d'armes : « Plus de
romantisme ! Voltaire et l'École Normale !» Et par l'École Normale ; il fallait
entendre l'École Normale; mais par Voltaire il fallait entendre Voltaire d'abord
et presque en même temps Edmond About, et c'était encore l'École Normale.
Mais il ne faut pas anticiper, et il faut suivre Sarcey dans sa carrière uni-
versitaire au sortir de l'École. Il n'avait, en en sortant, en 1851, aucune ambi-
tion littéraire, aucune velléité même d'entrer dans la carrière d'homme de
lettres. Il l'a répété cent fois, aucun des Normaliens de 1848 ne songeait à
autre chose qu'à être tout simplement professeur, et, tout au plus, le rêve
secrètement caressé était de joindre aux fonctions de professeur quelques
divertissements littéraires dans les journaux graves, à la façon de Saint-Marc-
Girardin. Je crois bien qu'il faudrait faire exception, à cet égard,au moins pour
Edmond About; mais tel était bien l'esprit de l'École en 1848. 1851, qui est
précisément la date de sortie de Francisque Sarcey, changea toutes choses.
Les temps devinrent très durs pour les professeurs qui n'aimaient pas le
Césarisme et que l'ingérence de l'Eglise dans le domaine universitaire ne
satisfaisait pas. Sarcey était tout à fait de ceux-là. Ses opinions politiques, je
les sais très bien, étaient extrêmement modérées et passeraient aujourd'hui
pour réactionnaires; mais elles étaient celles de la bourgeoisie libérale de
Louis-Philippe et il aurait pu s'accommoder de l'Empire, mais non point de
l'Empire s'appuyant sur le parti catholique. Or, c'était précisément le régime
de ib5l et des années suivantes. Sarcey fut gêné et il fut inquiété dans ses
premières années d'enseignement en province.
Il fut d'abord chargé de la classe de troisième au lycée de Chaumont, du
16 octobre 1852 au 17 mars 1853; puis de la rhétorique au collège de Lesnevcn
du 17 mars 1853 au 17 septembre 1853, ce qui veut dire que son attitude à
Chaumont lui avait valu une disgrâce épouvantable. IL se plut infiniment à
Lesneven, collège perdu au fond de la Bretagne où la plupart des professeurs
étaient des prêtres. L'anticlérical fleflé fit le meilleur ménage du monde avec
ces ecclésiastiques peu mêlés à la politique, bons humanistes et très bonnes
gens. Sarcey garda d'eux le meilleur souvenir, qu'il a plus d'une fois pris
plaisir à exprimer.
Sa disgrâce, de si bonne grâce acceptée, prit fin assez vite et à la rentrée de
1853, il se trouva chargé de la classe de quatrième au lycée de Rodez. Il y
resta un an. (Test là, nous a-t-il dit, dans ses « souvenirs » et dans ses conver-
sations privées, qu'il commença, s'il vous plaît, à être un peu homme du
\
DK L'ÉCOLE NORMALE 55
monde. Il dansait tout comme un autre aux bals de la préfecture et aux soirées
de quelques maisons amies. Il s'amusait de tout sou cœur. J'ai des souvenirs
de ses amis de ce temps et de ce iicu-là : « Je n'ai jamais vu homme
plus gai m' qui fit plus naturellement naître de la gaité autour de lui. »
Il quitta ce lieu de délices qui s'appelle Rodez, pour raisons d'avancement,
ayant été reçu agrégé au concours de 1854 il fut nommé en seconde au lycée
de Grenoble au commencement de l'année scolaire 1854-1853, puis brusquement,
sans qu'il l'eût demandé, au commencement de l'année scolaire 1855-1 856, pro-
fesseur de « logique», c'est-à-dire de philosophie au môme lycée. A cette
époque on était agrégé pour toutes destinations et l'on donnait une classe de
logique à un grammairien et une classe de huitième à Hippolyle Taiuc. Sarcey
fut enchanté d'être promu philosophe. 11 allait ratiociner, discuter et faire de
la dialectique de tout son cœur. Celait selon lui, sa vocation. Je suis moins
sûr de la vocation philosophique de Francisque Sarcey que Francisque Sarcey
Tétait lui-même ; mais le fait est certain, Sarcey fut enchanté d'être sacré
maître de philosophie.
Ses amis Tétaient beaucoup moins. Le jeune professeur de Grenoble étai lires
indépendant, et, plein de respect pour ses supérieurs, il tempérait cependant
ce respect par quelques railleries qu'il était seul à juger innocentes et dont il
était seul à ne pas souffrir. De plus il envoyait quelques articles, tout litté-
raires, d'ailleurs, au Figaro de cette époque, qui passait, sans que cette opi-
nion fûl très contestable, pour un journal satirique, et il faut bien avouer qu'il
n'élait pas homme à lire en égoïste ses articles et à jouir, sans en faire part
à quelques autres, du plaisir de se voir imprimé. Aussi quand ses amis de
Paris apprirent qu'il était nommé professeur de philosophie, lui écrivirent-ils
unanimement: « Tu es très satisfait; mais c'est un piège. On te nomme à cela
pour avoir barre sur toi et pour te frapper au premier propos mal sonnant que tu
auras laissé échapper, dans un enseignement où tous les propos, selon l'oreille
qui les recueille, peuvent sonner mal. »
C'était l'avis de plusieurs, qui l'engageaient à la prudence, et d'Edmond
About, en particulier, qui l'engageait à tout le contraire, espérant bien que la
robe du maître en philosophie irait bientôt décorer un champ d'orties.
Elait-ce un piège? Je n'en sais rien et n'en veux rien croire; mais ce qui
est certain c'est que Sarcey y tomba. Professeur de « logique » il fit en 1856,
dans un lycée, un cours de philosophie... Les jeunes gens ne peuvent pas
saisir ce que ces mots, qui paraissent simples, contiennent d'énormités. On le
lui fit bien voir. Dès la fin de l'année scolaire, on lui imposa un nouveau
déplacement auquel, cette fois, il se déroba. 11 demanda un congé. 11 vint à
Paris. Edmond About, déjà en plein succès, l'accueillit à bras ouverts et fut
pour lui un frère dans toute l'acception, non seulement qu'a ce mot, mais qu'il
devrait toujours avoir. On sait assez que la reconnaissance de Sarcey fut éternelle
et qu'AbouL, vivant ou mort, fut toujours pour Sarcey un être à part, à qui il
ne fallait pas toucher, dont tous les mérites devaient être exaltés avec piété,
dont les erreurs devaient être oubliées et au nom de qui on pouvait demander
à Sarcey tous les dévouements.
Cest à tous les deux, ne l'oublions pas, que cela fait le plus grand honneur.
A travers leurs défauts, ils furent tous deux des hommes de grand cœur, de
sensibilité profonde et constante, pour qui amitié, confraternité, camaraderie
et dévouement étaient tout autre chose que formules de fin de lettre.
1
66 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Sarcey faisaU alors ses débuts ou plutôt son apprentissage de journaliste.
About le guidait sévèrement. Habitant le plus souvent le môme appartement,
soit à Paris, soit à Savcrnc, soit dans quelque habitation d'été des environs de
Paris, ils travaillaient tous deux énormément, raturant, remaniant, recommen-
çant avec une fureur obstinée. « Jamais personne, me disait About, n'a tant
déchiré de papier que nous à celte époque. Nous fournissions de papier pour
usages domestiques toute la maison et les maisons d'alentour. J'ai reçu à cet
égard des servantes du voisinage des remerciements qui m'ont flatté. »
C'est ainsi que Sarcey, sous l'œil vigilant d'About, à qui il montrait tous ses
essais, apprit son métier d'écrivain. Il dut l'apprendre et c'est ce qui loi
fit croire et soutenir qu'apprendre ce métier est absolument nécessaire à tons
ceux qui veulent l'exercer. Ce n'est peut-être pas vrai pour tout le monde. Pré-
vost-Paradol était, je crois, tout près de lui, un exemple du contraire. Nais
l'exemple d'About, de quelque facilité que fût doué l'auteur de la Question ro-
maine, elle sien propre établirent celte idée dans son esprit comme un dogme
inattaquable.
il glissait ainsi, assez péniblement, quelques articles au Figaro, a ia Revu
Contemporaine, très brillante publication qu'on avait fondée pour faire concur-
rence à la Revue des Deux-Mondes , mais qui était trop officieuse pour réus-
sir à une époque où il fallait être de l'opposition pour avoir du succès. About
frappait pour lui à toutes les portes, ou plutôt, il avait un procédé pour intro-
duire et presque pour imposer son camarade. On lui demandait des articles de
tous les cotes. Il répondait: « Je n'ai pas le temps. Prenez Sarcey — Hais...
— il n'est pas si bon écrivain que moi, mais il est bien meilleur journaliste. •
Et c'était vrai. Ce n'était peut-être pas tout à fait vrai à ce moment. Mais
c'était vrai au fond, c'était vrai en puissance. Il y avait en Sarcey un tempé-
rament de journaliste plus fort et plus résistant que celui d'About; et About,
tout en malmenant Sarcey et le courbant sur l'établi, avait parfaitement
démêle ce tempérament-là.
.Enfin le grand jour arriva. Ce fut la création de V Opinion nationale. Guéroult
et quelques amis, soutenus du Prince Napoléon, voulurent fonder l'Empire li-
béral. Ils fondèrent d'abord un journal ; car on fait ce qu'on peut pour com-
mencer ; et ce journal fut très vivant, très bien conduit, très bien fait pour le
temps et très littéraire.
Sauvcstrc, Labbô (un de nos camarades), Alexis Azevedo, critique musical
très spirituel, y écrivirent de fort bonnes choses. About, familier déjà du
Palais-Koyal, y fit entrer Sarcey comme critique dramatique. Sarcey avait
trouvé sa voie.
Du premier coup il attira rallcntion qui ne devait plus s'éloigner de lui. n
apportait dans la critique dramatique une méthode toute nouvelle a force de
simplicité. Les critiques du temps étaient très célèbres. C'étaient Fiorcnlino,
Théophile Gautier, Paul de Saint-Victor, Jules Jauin. Ils avaient les qualités les
plus brillantes et les plus diverses. Mais ils avaient quelque chose de commun
entre eux. Même quand ils assistaient aux pièces jouées, ils ne les racontaient
jamais. Ce n'était pas la mode. C'aurait presque paru une dégradation de la
critique. Sarcey accepta cette déchéance ; et ce trait de modestie fit une petite
révolution. « Je suis sûr, disait-il, que tout le monde veut que le critique
raconte la pièce. Ceux qui l'ont vue sont très satisfaits qu'on la leur résume et
qu'on précise leurs souvenirs. Ceux qui ne l'ont pas vue sont contents de
r
DB i/ÉCOLB NORMALE 57
pouvoir eu parier comme s'ils la connaissaient par eux-mêmes et de
paraître y avoir assisté. »
Le fait est que le public fut enchanté. Sarcey racontait clairement, puis
jugeait avec netteté et franchise. Surtout on sentait qu'il adorait le théâtre et
il n'est rien pour avoir de l'action sur le public que d'avoir une émotion.
Sarcey se rendait,au théâtre avec une palpitation de curiosité ; il écoutait la
pièce avec anxiété ; elle s'enfonçait en lui tout entière ; et il sortait de la salle
avec enthousiasme ou avec désespoir, selon que la pièce était passable ou
était médiocre. H en résultait que cette pièce qui était un événement pour lui
eu devenait un pour le lecteur, et, dés ce temps reculé de l'Opinion Nationale,
le feuilleton de Sarcey était attendu du public presque avec autant du curio-
sité passionnée que la pièce de la semaine était attendue par Sarcey lui-même.
Et, peu à peu, ses idées sur la littérature dramatique se formaient dans son
esprit et y devenaient un système. Elles étaient un peu étroites, mais elles
étaient précises et d'une netteté absolue. Pour Sarcey le théâtre était tout
dans l'action, c'est-à-dire dans un événement bien préparé et amené d'une
façon logique, et les caractères et les peintures de mœurs ne valaient que
comme subordonnés à l'action et comme moyens de la préparer, de l'expliquer,
delà justifier et de la mettre en sa vraie lumière. De là ses théories obstinées
sur la c pièce bien faite », sur la « préparation », sur « le revirement inattendu
et logique » et sur « la symétrie des parties » et sur « le rythme des scènes »
et sur toute la technique ou, comme il le disait, sur le « métier » du théâtre.
Il continuait ainsi Voltaire, et se rencontrait souvent avec Lcssing, qu'à cette
époque, il me l'a dit, il n'avait pas lu.
Il se rencontrait surtout avec le public français qui est trop Impatient pour
goûter un théâtre où l'essentiel serait soit idées, soit peintures de caractères,
soit peintures de mœurs, soit beauté lyrique, soit beauté de spectacle; qui ne
veut de ttfut cela que comme accessoire subordonné et ornement; qu'il s'agit,
comme disait Sarcey de « retenir trois heures sans qu'il ait envie de s'en
aller » et qui ne peut être ainsi retenu que par un vif intérêt de curiosité.
Aussi Sarcey fut-il en communion intime avec le public, se trompant très
rarement dans ses pronostics et signalant presque toujours comme destinée à
réussir la pièce qui, en effet, devait avoir du succès. Ses erreurs à cet égard
ont fait du bruit ; mais c'est parce qu'elles ont été très rares et ont comme
scandalisé par rétonnement qu'elles excitaient. Les nôtres passent inaperçues,
comme perdues dans leur propre nombre.
Sûr de sa place dans la critique dramatique qui fut bientôt la première,
surtout quand, en 1864, il passa de VOpinion Nationale au Temps, il élargit son
champ d'action. 11 aimait à parler. Quand on a été professeur de rhétorique,
c'est une maladie chronique ; quand on a été professeur de rhétorique et
professeur de philosophie c'est une maladie incurable. Il voulut être conféren-
cier et il fut longtemps le confesseur et l'apôtre de l'institution des Confé-
rences. Il n'a pas dissimulé non plus qu'il en Tut quelquefois le martyr; et plus
d'une fois il resta court au milieu d'une conférence obstinément préparée.
Il n'était pas méridional. Mais il était brave et merveilleusement entêté. 11 fil
la gageure de devenir le premier conférencier de Paris et il la gagna. Tout le
monde se rappelle la construction vigoureuse de ses conférences, le talent de
parole familière en môme temps que très surveillée ; la bonhomie naturelle
tournée en adresse très savante à prendre et à garder contact avec le public;
58 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
raccord parfait cnlre le tour, l'expression, le ton, le mouvement et la personne
physique de Toraleur; et quand on rapproche toutes ces choses, on comprend
bien que ce « parfait naturel » de Sarcey était un naturel en effet* qu'une
habileté consommée avait converti on très grand art, et que, comme tout vrai
orateur, Sarcey était l'homme qui avait appris à tirer parti de toutes ses quali-
tés et surtout de tous ses défauts.
La situation littéraire de Sarcey était à son comble un peu avant 1870.
Critique dramatique d'une immense influence, conférencier applaudi, il avait,
comme il le disait « ouvert un troisième rayon » et il s'était révélé au Gaulois,
à côté d'About, chroniqueur de premier ordre. Là ses facultés de bon sens, de
clarté, de distinctions justes, de débrouillement facile, de mise en» lumière du
point précis de la question s'étaient donné pleine carrière sur une foule de
sujets et lui avaient amené toute une clientèle nouvelle. Surtout le don
propre de Sarcey, son plus grand latent, à mon sens, s'était révélé. Sarcey était
un merveilleux découvreur de sujets d'articles. C'était là sa plus grande force,
qui le faisait sans rival. Dans tout ce qu'il lisait, dans tout ce qu'il voyait, dans
ce qu'il enlendait autour de lui, il saisissait immédiatement « l'article h faire »
et qui était toujours celui que le public attendait. Et l'article pouvait n'être pas
très bon, il élait toujours celui qui devait être fait, celui qui était opportun et celui
que tout le monde lisait et celui que les confrères refaisaient le lendemain en
s'étonnant de n'en avoir pas eu l'idée la veille. C'est là proprement le tempé-
rament du journaliste, et c'est ce tempérament qu'Edmond About avait flairé
dès 1856. Ce tempérament Sarcey Ta gardé jusqu'au dernier jour et je De sais
s'il ne fut pas plus fort et plus sûr et plus- ferme au dernier jour qu'au premier.
1870 mit un peu de trouble dans les choses de la presse, et pendant quelque
temps, sauf l'immuable feuilleton du Temps, Sarcey fut sans journal, n en créa
un, manière de pamphlet hebdomadaire, analogue à la Lanterne de Rochefort,
du moins comme format et dispositions matérielles, qu'il intitula Io Drapeau
tricolore et qui parut environ six mois, en 1871. 11 fut très goûté, se vendit
beaucoup : « Vous avez gagné de l'argent avec cela ? lui demandais-je. — Oui,
je crois que mon éditeur en a gagné. »
Mais il lui fallait plutôt le journal quotidien. 11 s'en offrit un. About et
quelques amis en 1872, achetèrent très bon marché un journal sans abonnés
qui faisait semblant de paraître depuis six mois et qui s'appelait Le XIXe Siècle.
Ils gardèrent avec raison de l'ancienne rédaction Eugène Schnerb et Paul La-
forgue. Ils appelèrent à eux Sarcey, Liébert, le Dr Felizet, Jules Simon et
Charles Simon, son fils, très jeune alors, puis Emmanuel Arène, puis notre
camarade Charles Bigot. En un an ils firent du XIX* Siècle un journal chéri
du public, riche d'abonnements, riche de vente au numéro et où la bourgeoisie
libérale et voltairiennc d'alors se reconnut J'en fus pendant un an, et c'est là
que commença entre Sarcey et moi une amitié qui ne devait finir. . . qui ne
devait pas finir à sa mort.
il était délicieux pour les débutants, plein de bons conseils, d'encourage-
ments, et on peut dire de prévenances. 11 leur signalait les écucils, les passes.
difficiles, leurs faiblesses et leurs qualilés; il leur révélait leur tempérament,
d'un coup d'œil très sûr, et d'un soin vraiment paternel. Ecrire coude à coude
avec Sarcey et recevoir de lui le mot de la fin est un des meilleurs souvenirs
de ma vie. Je n'y puis penser sans m'arréter un moment d'écrire...
Et quelle bonne maison ! About plein de verve, directeur qui ne dirigeait
DB L'ÉCOLE NORMALE 59
rien du tout, mais qui enflammait tout le monde et faisait lever l'article comme
uo bon chasseur; Sarcey moins tumultueux, aussi inspirateur, et tempérant de
beaucoup de prudence avisée la fougue de son camarade; Liébert attentif, soi-
gneux et juste d'esprit; Schnerb aigre et mordant, de relations quelquefois
difficiles, avec un très bon coeur, comme par dessous, qui se ^montrait à Tocca-
ta pleinement, et mettant dans ses articles le mouvement et la c suite en-
ngée » d'un orateur, Emmanuel Arène, spirituel et adroit, déjà mailre de sa
flume alerte et gracieuse. Et quelle liberté, quelle indépendance, quelle auto-
nomie personnelle! Nous faisions tous tout ce que nous voulions: c Oh!
pourvu qu'As aient du talent • disait About. Il était très persuadé que c'était
Peasentiel. Un jour que Sarcey voulait faire entrer Weiss dans le journal et
p'About, qui n'aimait pas Weiss, on n'a jamais su pourquoi, s'y refusait sous le
péteite que Weiss n'était pas dans la ligne du journal, Sarcey éclata d'un rire
Enorme et levant au ciel ses bras courts : « La ligne du journal ! » s'écria-t-il ;
Bt entrant du cabinet directorial dans la salle commune, sans fermer la porte :
i La ligne du journal! Mes enfants, About vient de me parler de la ligne du
tournai ! » — Ah ! la bonne République que le XIXe Siècle de 1873 !
Sarcey resta au XIX9 Siècle ,iout en continuant son feuilleton du Temps et
Ks conférences, et tout en écrivant quelques livres, jusqu'à la mort d'Edmond
Lbout, c'est-à-dire jusqu'en 1885. La mort d'About désagrégea le journal. Sar-
*y, qu'on songea, mais qu'on ne songea pas assez à faire directeur, ce
[Qi, j'en suis sûr, eût maintenu le XIX9 Siècle à son rang, resta attaché à la
Niile qu'il avait . tant contribué à illustrer, mais y écrivit plus rarement et
bercha ailleurs d'autres champs où déployer son activité. C'est à partir d'alors
tt'il écrivit dans une dizaine de journaux : Temps, France, XIX* Siècle, Jtap-
U9 Matin, Petit Journal, Gaulois, sans compter plusieurs journaux de pro-
ince, sans compter plusieurs revues : Bévue Bleue, Bévue des Revues, Vie
Btemporaine, Annales politiques et littéraires, Cosmopolis. 11 ne se lassait
mais, et, bien au contraire : c Je ne me sens jamais plus à l'aise, me disait-
i que quand je ne sais où trouver le temps de faire tout ce dont je me suis
large, c'est alors que je respire. »
Et tout ce qu'il écrivait était lisible, tout ce qu'il écrivait avait au moins un
lit de juste raison et d'observation utile à laisser dans l'esprit du lecteur. On
e pouvait pas lire tout ce qu'écrivait Sarcey; mais quoi qu'on lût de lui, on
5 regrettait jamais de l'avoir lu.
Vers la fin, il eut deux bonnes fortunes. Le Temps le chargea, quoiqu'il y fit
i feuilleton hebdomadaire, d'écrire encore quelques articles courts, boutades
pides, analogues « aux billets du matin » qu'avait mis à la mode Jules Lemaitrc.
y fut excellent et très goûté; et presque en même temps le journal où il avait
ojours secrètement désiré d'écrire, le seul journal, pouvait-on dire, où il
écrivit pas, le Figaro, d'où l'avait tenu éloigné le dédain très inexplicable ou
nimosité aussi incompréhensible deMugnard, le Figaro, l'appelait à lui comme
» force dont il sentait le besoin. 11 y rentrait, après quarante ans, il y fai-
itsa rentrée ,comme un acteur vieux, mais non vieilli, meilleur dans sa ma-
tfté que dans sa Jeunesse ; car c'était par le Figaro qu'il avait commencé
1835 et c'est sur un dernier article pour le Figaro qu'il devait finir. Il y
lit eu préparation, il y avait eu péripétie, il y avait eu revirement, le dénoue-
fil rappelait l'exposition : la vie de Sarcey était une pièce bien faite. Cela
tû lui faire plaisir.
H
60 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Plus que sa vie littéraire, sa vie privée était devenue très régulière et très
bien ordonnée, après ne ravoir pas toujours été absolument. 11 avait épousé
une femme pleine de l'intelligence pratique qui était la seule qu'il ne possé-
dât pas pleinement, infiniment dévouée et attentive, veillant sur la santé, sor
les imprudences et sur les excès de travail de notre ami, et sur ses prodigalité»
et sur toute l'économie de sa modeste fortune, comme une mère aurait pu fairai
et comme le meilleur des intendants n'aurait pas fait « C'est plus qu'un tri-,
sor, c'est un trésorier », dit un personnage d'Emile Augieren parlant delafiflf
du trop confiant Dcsroncerets. Et ajoutez que la compagne de notre ami étii|j
en même temps très capable, non seulement de comprendre ses travaux, mail;
d'y aider, je le sais, par des lectures bien faites et des extraits bien choisis qat!
venaient s'accumuler sur le bureau du maître pour s'y transformer en boas ta
substantiels articles. Entre cette chère, utile et aimable compagne, et son viefl
ami Quinot, devenu sur le tard son bibliothécaire et son secrétaire, entouré m,
trois fils qui lui donnaient de douces espérances et qui tiendront à ne pas tet
tromper, souvent visité par sa fille et son gendre, le sympathique et spiritoeil
Adolphe Brisson, pratiquant tour à tour l'art d'être père et l'art d'être graoov
père avec un égal plaisir, il n'en avait pas moins gardé l'habitude de recevoiij
à sa table, une ou deux fois par semaine, ses amis de la presse, de la i/ttérati
et du théâtre, et rien n'était plus gai et plus jovial et en même temps ri
n'était plus instructif sur bien des choses que ces libres réunions, où Ton él
spirituel sans prétentions, où la bonhomie malicieuse du maître se commun!
quait aux hôtes, où la familiarité restait de bon ton, où la raillerie n'aurait
pu devenir méchanceté sans être arrêtée à l'instant par l'air attristé du
dent et d'où l'on sortait allégé en quelque sorte et plus alerte pour rentrer
souriant, comme lui, dans le combat de la vie.
C'est que son caractère, qu'on le sache bien, était au-dessus de son tal
comme aussi bien son talent dut infiniment à son caractère. Il était très
d'une bonté innée, que l'expérience ne lui avait pas donnée, comme elle lait
quelques-uns, ni ôtée, comme elle fait à beaucoup d'autres. Il était charii
jusqu'à la prodigalité et généreux jusqu'à l'imprudence. Ses bienfaits ne
comptaient pas et il était le premier à ne pas les compter. 11 savait admi
ment pardonner, jusqu'à une espèce de prodigalité encore, que j'ai jugée q
quefois excessive, mais qui, j'en conviens, était de grand air et senlait
bon gentilhomme. Il avait une méthode à cet égard : n'attaquant jamais,
il était attaqué il avait une réplique si foudroyante que l'adversaire en
écrasé pour jamais. Mais le moment d'après c'était Uni, comme si ce
jamais existé. Le moyen de ne point garder de rancune, est peut-être deF<
ser d'un seul coup. Tant il y a qu'il l'épuisait bien, à ne pas avoir à y revenir,
qu'en effet il n'y revenait jamais.
Je ne lui ai connu qu'un défaut, vraiment qu'un. 11 avait de la vanité et oft
testait ni qu'on la caressât, ni de la natter très légèrement lui-même. Il fût
être un peu trop sensible aux adulateurs et parla un peu trop de lui-même
sa complaisance aux natteurs n'était point sotte et dans le regard, moitié
naissant, moitié railleur dont il les accueillait, comme on lisait bien le
célèbre : « Tu me flattes, mais continue. » Et pour ce qui est de ce qu'il
lait trop de lui, il n'y a pas à dire qu'il évitait d'en parler, non, mais il en
lait gentiment, bonnement, avec rondeur, sans fausse modestie,
vraiment avec un peu de la vraie. Il se louait, il se raillait, il se gai
db l'école normale
61
le lui, le tout en franche bonne humeur ; il disait : « J'étais là, telle chose
n'advint », mais aussi gaillardement quand c'était une mésaventure que
piand c'était un succès. Et comme dans son office de conférencier il tournait
tes imperfections en moyens de plaire, il lui fut donne, même dans la vie
■orale, de tourner en qualités jusqu'à ses défauts.
Son immense labeur de journaliste lui a laissé trop peu de loisir pour lui
permettre de léguer beaucoup de livres à la postérité, li faut citer cependant
no joli roman satirique Les Mésaventures d'un fonctionnaire Chinois, son
roman de mœurs provinciales Etienne Moret et surtout son admirable Siège
ù Part s, qui est une photographie étonnante de précision et de relief. Mais son
ptas bel ouvrage, et qui sera consulté et lu autant que la Dramaturgie de
kssing est contenu dans ses feuilletons et va en sortir grâce au zèle intel-
ligent de son successeur M. Gustave Larroumel; et si quelque chose peut
consoler Sarcey d'avoir abandonné son feuilleton avec la vie et d'y avoir un
accesseur qui au moins l'égale, c'est que dans ce successeur dangereux il
brave en même temps un exécuteur testamentaire soigneux des intérêts de
sa gloire.
Telle fut la vie de Sarcey. 11 n'eut guère que du bonheur et il ne faisait pas
iHicultc d'en convenir. 11 eut une dernière bonne fortune qu'il avait souhaitée
4e toutes ses forces. Il ne vieillit pas. Il fut frappé en pleine force, en pleine
activité, en pleine bataille, en plein succès, au champ d'honneur. Le 6 mai 1899
je le vis au Théâtre-Français, à la première représentation du Torrent. Il se
priait comme à trente ans, et Je le vois encore, en un entr'acte, gravissant
le grand escalier avec moi d'un pied aussi leste que jamais. Le 7 mai, le len-
demain, paraissait son dernier feuilleton. Le mercredi suivant, 10 mai, fut un
Jour très occupé pour lui. 11 fit deux articles, il déjeuna avec M. Jules Cla-
idie, il assista à la première communion d'un de ses fils au collège Stanislas.
Le soir il était au théâtre, à V Ambigu, où je le vis pour la dernière fois. La
foirée était froide. Il ne trouva à la sortie qu'une voilure découverte. Je me
{appelle que dans la même situation moi-même et m'enveloppant de mon
aïeux, je songeai à lui, avec une légère inquiétude, mais sans crainte. Il en
trait va bien d'autres ! J'étais trop rassuré. Il rentra chez lui avec une
fcixion de poitrine. A l'émoi de tout Paris et d'une partie de l'Europe, le
feuilleton de Sarcey ne parut pas le dimanche suivant. 11 expira le 16 mai 1899,
pans avoir repris connaissance depuis le dimanche. Ses obsèques, quoique
privées, furent des funérailles nationales. La moitié de l'Académie française,
tous les théâtres de Paris, les représentants de tous les journaux, un nombre
Immense d'hommes de lettres y assistaient.
H* n'avait jamais voulu être ni de la Légion d'honneur, ni de l'Académie
française. En vérité de celle dernière il fut quand même, puisque en une
•ëtnee solennelle, par une dérogation généreuse et charmante aux usages,
0. Gréard le désigna nommément comme y manquant et fut applaudi unani-
mement par la compagnie et par le public. H voulut qu'il n'y eût que trois
mois sur sa tombe : « Sarcey, professeur et journaliste. » Celte inscription mo-
ieste et Aère, peint fort bien l'unité de sa vie et l'obstination de son double
bbeur. Elle est incompl ètc, comme il a voulu qu'elle fût incomplète. La pos-
térité dira : « Sarcey, grand professeur, grand journaliste, grand honnête
pxnine, caractère loyal et généreux, assez rude aux forts, doux aux faibles et
humbles. »
Emile Fagubt.
"Si
62 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion de 1848. — Yiant (Joseph-Justin), né le 7 octobre 1825, àLure
(Haute-Saône), élève à l'École Normale (1848-1851), chargé de cours au lycée
de Rennes (1851-1853), professeur de mathématiques élémentaires, puis de
mathématiques spéciales au Prytanée militaire de La Flèche (1853-1868), cen-
seur à Toulon (1868-1872), Inspecteur d'académie (1872-1879), professeur de
mathématiques élémentaires au lycée Louis-le-Grand (1879-1888), agrégé de
mathématiques (1861), Officier d'Académie (1873), Officier de l'Instruction
publique (1886), décédé à La Flèche, le 5 juillet 1899.
Lorsque Viant, qui venait à peine de sortir de l'École Normale, arriva au
Prytanée de La Flèche, il succédait à un professeur qui faisait, sous le
nom de cosmographie, un véritable cours d'astrologie; un de ses camarades
réformait vers la môme époque l'enseignement de la physique, enrichissait le
laboratoire qui ne contenait guère qu'une machine d'Atwood. De cette révo-
lution dans leur science d'écoliers, ses élèves, dont plusieurs sont main-
tenant de vieux officiers, ont gardé le plus vivace souvenir. Ils ont conservé
un souvenir plus ému de ses accueils amicaux, de sa table toujours ouverte,
de sa maison un peu débraillée de Normalien pauvre qui croit ne pas donner
assez en ne donnant que sa science.
11 fut toujours un pédagogue dans le sens le plus beau. Quelques articles
parus dans les Nouvelles annales de Mathématiques, faisaient pressentir en
lui un chercheur; il aima mieux cependant être utile que célèbre. Ses ouvrages
sont surtout des traités classiques d'algèbre ou de géométrie. H s'est même
occupé d'éducation générale; et, en 1878 il faisait paraître une brochure Projet
de création d'un lycée des langues vivantes et des sciences et d'un* caisse
d'assurance d'éducation, où étaient exposées, avec une rare lucidité, plusieurs
des réformes qui ont été dernièrement adoptées dans tous nos Ijcées.
En 1873, il fut chargé de l'Inspection générale de La Réunion ; et il en rapporta
un souvenir qui a éclairé toute sa vieillesse; en revotant ses premiers élèves
revenus de campagnes aux colonies, c'est de questions coloniales qu'il aimait
surtout à causer; et plusieurs mesures récentes sur nos établissements
d'Afrique ont peut-être été secrètement inspirées par l'expérience du vieux
maître.
Mais il se consumait dans ses fonctions d'Inspecteur d'académie; il les
trouvait trop oisives; et surtout elles Téloignaient trop des élèves; il ne
pouvait vivre que dans une classe. Aussi, en 1879, il revint dans renseigne-
ment actif, dans la classe de mathématiques élémentaires du lycée Louis-le-
Grand. Et, après avoir pris sa retraite, il se relira à La Flèche, pour mourir
dans l'atmosphère de ce Prytanée où il avait commencé, plus de quarante ans
auparavant, sa vie de dévouement et de modestie.
Joseph Wilbois.
Promotion de 1850. — Todbnœr (Edouard), né le 29 avril 1831 à Besanco».
décédé à Paris le 24 mars 1899 (1).
(i) Nous reproduirons le discours prononcé sur sa tombe par M PerroL Dir^Mr
de l'École Normale. F roh "ir**ear
DR L'àCOLK. NOBMALB
63
(Test une année cruelle pour l'École que cette année 1899, il y a un mois,
cous disions le dernier adieu à l'un des plus jeunes de nos maîtres, à
M. Fabie, auquel la vie semblait promettre de longs jours de travail et de
succès. Aujourd'hui nous conduisons le deuil d'un de nos anciens, de
M. Edouard Tournier, qui enseignait à l'École depuis vingt-sept ans. C'était,
après M. Boissier, le doyen de nos professeurs, et si toutes les générations
d'élèves qu'il a concouru à former n'étaient pas dispersées par toute la France
et pouvaient se trouver ici réunies, ce serait une véritable foule qui se
presserait autour de ce cercueil, une foule que pénétrerait un même sentiment
de respect affectueux et de regret sincère, sentiment auquel M. le Ministre a
voulu s'associer en me chargeant de transmettre à la famille de M. Tournier
et à TÉcole l'expression du chagrin que lui cause la perte que nous venons
de faire.
Edouard Tournier était originaire de cette Franche-Comté qui nous a fourni
tant d'excellents élèves, esprits et caractères fermes dans des corps d'appa-
rence vigoureuse. C'est en 1850 qu'il fut admis à l'Ecole en même temps que
Fustel de Coulanges, qu'il admirait dès lors pour sa puissance de travail et
duquel devait le rapprocher plus tard une alliance de famille. Cette École, où
il avait été si heureux d'entrer, lui ménageait une pénible déception. H y arrivait
avide d'apprendre et tout fier d'avoir sa place marquée dans une élite à
laquelle un bel avenir paraissait assuré par le renom de ses maîtres, par les
hautes situations que beaucoup des anciens élèves de l'École avaient occupées
sous la monarchie de Juillet, enfin par les brillants succès universitaires des
jeunes hommes qui formaient* alors la tête des promotions précédentes, mais
il était venu frapper à cette porte trop tard — ou trop tôt. C'était le moment
où la France libérale allait payer la rançon des fautes commises d'abord par
les derniers ministres de Louis-Philippe, puis par les républicains de 1848,
aussi inexpérimentés que généreux. L'heure de la réaction avait sonné, d'une
réaction à laquelle s'associaient, en visant des buts très différents, des poli-
tiques qui, sans le savoir, travaillaient tous à préparer et à faire l'empire.
L'École était connue pour son attachement à la République et pour la hardiesse
de ses opinions philosophiques, elle avait été promptement dénoncée comme
dangereuse, et ces défiances avaient commencé à produire leur effet. La
promotion dont Tournier faisait partie ne trouvait déjà plus à l'Ecole le direc-
teur sous lequel celle-ci, installée depuis 1847 dans son nouveau domicile,
avait élargi son rôle et développé ses légitimes ambitions. M. Dubois avait été
remplacé, au mois de juillet 1850 par M. Michelle, le premier directeur qui
n'appartint pas à l'École par ses origines, qui n'y eût clé ni élève ni maître.
Un an après, à la suite de dissentiments publics entre M. Gratry, l'aumônier
de l'École et II. Vacherot, directeur des études, celui-ci, le fidèle collaborateur
de M. Dubois, était destitué à son tour, et c'était alors vraiment que commen-
çait pour l'École ce que Tournier, dans des notes qu'il a remises à notre
historien Paul Dupuy, au moment de notre centenaire, appelait la captivité de
Babylone. Ces pages Anes et charmantes Intitulées Y École Normale de *8S0 à
'***, mériteraient d'être publiées. 11 y a là des souvenirs d'une précision sin-
gulière, où revit toute une période de la vie de l'École. Ce qui est remar-
quable, c'est la réserve avec laquelle le narrateur s'exprime sur le compte du
directeur et des agents qui lui prêtaient leur concours. On ne retrouve pas là
te Tournier que nous avons tous connu, celui qui mettait parfois tant de
64 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
passion dans ses jugements, tant de sévérité dans ses boutades, quand il avait
è parler de personnes ou d'actes qui lui paraissaient léser la justice ou
compromettre les intérêts de l'Ecole. La plume à la main, il est là aussi
modéré que l'a été M. Gréard lui-môme, lorsqu'il a bien voulu donner à notre
volume du Centenaire sa belle notice sur l'École Normale et la crise de 1852.
Comme M. Gréard, Tournicr rend hommage au caractère et aux. intentions du
directeur dont les préjugés et l'étroitesse d'esprit ont gâté ses trois années
d'École ; mais il n'en constate pas moins le fâcheux effet des mesures qui,
après le départ de M. Vacheroi, changèrent le régime, élèves expulsés sous le
prétexte qu'ils n'avaient pas la vocation, professeurs chers aux élèves rem-
placés par des maîtres qui ne les valaient pas, discipline étroite et tracassière,
travaux d'école, ramenés aux dimensions et au type des travaux de collège,
entraves mises à l'usage de la bibliothèque, effort constant de l'administration
pour rabattre ce que l'on appelait l'orgueil de l'École. On s'appliquait à éteindre
chez les élèves toute curiosité, toute ambition d'esprit, à les détourner des
recherches personnelles et à longue portée. La plupart d'entre eux, découra-
gés et dégoûtés perdirent leur temps; sur quelques-uns, plus énergiques et qui
savaient déjà ce qu'ils voulaient, cette contrainte eut plutôt un effet salutaire.
Tout en s'aslreignant à rcmeltre à jour fixe dissertations et vers latins, Us
s'enfermèrent et s'isolèrent dans les études auxquelles ils s'étaient déjà
consacrés. Tournier cite comme exemple Fustel qui, caché dans l'asile où le
sauvegardait sa fonction d'élève-bibliothécalrc, y concevait déjà la pensée
première du livre qui a fait sa gloire. Je pourrais apporter ici les noms d'autres
élèves de ces promotions sacrifiées qui agirent de môme, c'est aussi sons
cette pression que leur volonté s'e>i affermie, au cours de cette lutte obstinée
et patiente qu'ils soutenaient contre cette autorité qui aurait dû leur être
paternelle et encourageante.
il n'eût pas été étonnant que Tournier soumis à ce régime irritant et dépri-
mant eût conservé un m luvais souvenir de l'École ; mais, lorsqu'il était en
première année, il avait encore connu l'École telle que Pavaient faite vingt ans
de liberté. Il l'avait vue représentée, en troisième année, par ce que l'on a
appelé la grande promotion, celle qui comptait dans ses rangs Taine, About,
Sarcey, Paul-Albert, Dionys Ordinaire, Merlet, etc. ; il s'était fait une juste idée
de ce que la vie y avait été pour les jeunes gens qui y avalent eu accès dans
des temps meilleurs et il avait aimé cette École pour tout ce qu'il avait espéré
d'elle, pour tout ce qu'elle aurait pu et dû lui donner si elle n'avait pas été
atteinte et diminuée par le contre-coup des révolutions qui venaient d'ébranler
la société française; il l'avait aimée pour ce qu'elle devait redevenir dès que,
l'orage apaisé, elle reprendrait le cours normal de ses destinées. L'École a été
une de ses passions, peut-être sa passion la plus vive. Le jour où il y a été
appelé comme professeur a certainement été un des plus heureux de sa vie et
l'affection qu'il éprouvait pour elle n'a pas cessé d'être pour lui une cause tout
à la fols de joie et de tourment. 11 applaudissait à tous les succès de ses élèves.
il s'associa de tout cœur à la célébration de son centenaire ; mais, dans la
tendresse jalouse qu'il lui portail, il avait peine à admettre qu'elle dût se
modifier par degrés, quand tout changeait autour d'elle ; il ne put Jamais
prendre sur lui de s'intéresser aux réformes qui, depuis 1870, ont renouvelé et
développé tout le système de notre enseignement supérieur. Il redoutait, à
tort, selon moi, que, dans son plan nouveau, l'École n'eût point sa place
DE L ECOLE NORMALE 65
gardée, qu'elle ne fût oubliée ou sacrifiée, et il faut avouer que le langage
tenu à noire endroit par certains promoteurs des réformes n'était point fait
pour calmer ses craintes.
Tournier fut donc indifférent, pour dire toute la vérité, plutôt hostile à toute
la suite d'efforts qui devait aboutir à la constitution de nos Universités régio-
nales et, n'étaient les appréhensions que nous avons rappelées, cette attitude
aurait d'autant plus iieu de surprendre qu'il était, au contraire, sincèrement
attaché à cette École des Hautes-Études dont la fondation, en 1868, a été comme
le signal de tout ce mouvement. Au sortir de l'École Normale, Tournier avait
enseigné dans des lycées de province, puis à Paris, au lycée Gharlemagne.
A la suite de quelques difficultés qu'il avait éprouvées dans sa classe de
troisième, il avait pris un congé et s'était attaché au collège de Juiliy. C'est là
dans cette retraite paisible, que, comme il me l'a jadis raconté, il avait entre-
pris de lire, la plume à la main, les principaux auteurs grecs et qu'il était
devenu l'helléniste consomme que Ton sait, là aussi qu'il avait composé les
deux thèses de doctorat qu'il soutint, en 1862, devant la Faculté de Paris, la
latine, sur Aristéas de Proconèse, la française, intitulée Némésis et la jalousie
des Dieux. Cette dernière était l'analyse d'une conception qui domine toute la
vie morale du monde grec. Par la sûreté avec laquelle cette analyse était
conduite, comme par l'élégante précision de son style, Tournier semblait
s'annoncer comme l'un des plus pénétrants historiens de la pensée grecque
désigné pour prendre place à côté de MM. Louis Ménard et Jules Girard; mais,
comme s'il avait découvert, au cours de son travail, qu'en pareille matière,
on ne peut jamais arriver à saisir qu'une partie de cette pensée des hommes
d'autrefois, qu'on est toujours exposé à la fausser dans une certaine mesure
lorsqu'on s'essaye à la traduire ; il renonça, dès lors, à toute recherche et à
toute entreprise de ce genre, et il se cantonna dans l'interprétation et la cri-
tique des textes. Dès 1867, il publiait chez Hachette, ses Tragédies de Sophocle,
avec un commentaire critique et explicatif. Ce volume, un des premiers publiés
de cette collection d'éditions savantes, en est resté l'un des plus estimés : il a
fallu le réimprimer par deux fois, en 1877 et en 1886.
Il était vraiment à déplorer qu'une telle compétence et une telle science
fussent perdues pour renseignement public. Lorsqu'en 1868 M. Duruy eut ia
pensée d'organiser ce séminaire d'études et de recherches désintéressées
qu'il appela la Section d'histoire et de philologie de l'École des Hautes-Études,
il chercha des hommes qui, par leurs goûts et par leur autorité scientifique déjà
établie ou leur réputation naissante, parussent disposés à entrer dans l'esprit du
nouvel enseignement. J'avais, depuis l'École, conservé quelques relations avec
Tournier ; j'avais lu avec un vif intérêt sa thèse sur Némésis et pratiqué son
Sophocle ; je parlai de iul à M. Boissier, qui était associé aux projets du
ministre. En décembre 1868, Tournier se voyait attaché à l'École des Hautes-
Études, pour la philologie grecque, avec le titre de répétiteur. H y recevait, un
peu plus tard, le titre de directeur-adjoint et, en 1894, après la mort de
M. Waddington, celui de directeur d'études. Là, dans la petite salle de l'an-
cienne bibliothèque dont le souvenir est toujours resté cher à ceux qui la
fréquentèrent dans ces temps déjà reculés, sa connaissance profonde de la
langrue grecque et son sens critique avaient été bien vite appréciés par les
quelques apprentis hellénistes qui venaient s'asseoir autour de lui devant la
vieille table vermoulue. En 1872, quand devint vacante, à l'École Normale, la
5
66 ASSOCIATION D8S ANCIENS ÉLÈVES
conférence de grec en première année, il parut donc tout naturel d'y appeler
Tournier.
Depuis ce moment, sa vie, que Ton me passe cette expression familière, n'a
pas bougé. Elle s'est partagée tout entière entre l'École Normale et l'École des
Hautes-Études et, dans ces deux Écoles, son enseignement a eu le même
caractère. Avec un parti pris que ne pouvaient laisser de regretter ceux qui
connaissaient sa Némésis, il s'interdisait tout développement historique,,
philosophique ou littéraire. Ce qu'il se proposait uniquement, ce qu'il considérait
comme un devoir et sa tâche propre, c'était d'enseigner à ses élèves comment
ont été établis les textes imprimés des auteurs classiques et comment on peut
se mettre en état d'en donner la meilleure interprétation possible. A l'École
des Hautes-Études, il insistait davantage sur les leçons des manuscrits et il
entrait dans plus de détails ; mais, à l'École môme, où les nécessités d'un exa-
men à préparer par toute une promotion imposaient une marche plus rapide,
c'était la môme méthode qu'il appliquait; il excellait à faire voir les difficultés,
à montrer l'insuffisance des explications proposées pour tel ou tel passage
corrompu, à provoquer l'esprit des élèves à chercher dans une conjecture
heureuse le remède aux altérations évidentes ou probables. Sa conférence se
passait tout entière en explications de textes, et pourtant, au dire de ceux
môme de ses anciens élèves qui se sont tournés vers d'autres études, ou ne
s'y ennuyait jamais, tant l'esprit y était tenu en éveil par cet appel sans cesse
répété qu'il adressait à la sagacité de ses auditeurs.
Des historiens et des philosophes m'ont affirmé que c'était là surtout qu'ils
avaient appris ce qu'ils savaient encore de grec, ce qui leur en était nécessaire
pour pouvoir consulter à l'occasion les textes originaux.
C'est ainsi qu'il a vieilli. Il n'a jamais voulu être que professeur, malgré le
tour incisif de son esprit qui aurait fait de lui un polémiste redouté de ses
adversaires. Sa double tâche, avec la musique qu'il adorait et à laquelle il
consacrait de longues heures, suffisait à remplir sa vie. Il était indifférent aux
honneurs, parce qu'il aurait fallu, croyait-il, pour les obtenir, abdiquer quelque
chose de l'indépendance un peu farouche où il se complaisait. Sa place eût été
marquée à l'Académie des inscriptions et belles-lettres, s'il avait pris la peine
de lui rappeler ses anciens titres et de les rajeunir en réunissant en un
volume tout ce qu'il avait semé dans ses conférences et dans divers recueils
périodiques de corrections judicieuses et d'ingénieuses conjectures ; mais
jamais les instances les plus flatteuses de ses amis ne purent le décider à se
prêter aux démarches nécessaires. 11 lui eût été facile, après la mort de
M. Rossignol, d'échanger la chaire de l'École contre celle du Collège de France
qui aurait eu l'avantage de lui épargner la fatigue des examens; mais il se
considérait comme lié à l'École par une sorte d'engagement tacite d'y défendre
la tradition, d'y lutter contre les nouveautés que l'on cherchait à introduire et
auxquelles, selon lui, le directeur et ses collègues n'opposaient pas une assez
ferme résistance. Ce scrupule de conscience l'immobilisa pendant de longues
semaines et il ne se décida qu'à la veille môme de l'élection, quand les posi-
tions étaient prises et que ceux qui lui avaient fait tout d'abord les avances
les plus franches avaient contracté d'autres engagements; il dut renoncera se
porter candidat. S'il éprouva alors quelque désappointement, il ne le laissa pas
paraître et, malgré l'âge qui commençait à courber sa grande taille et à ralen-
tir son pas, il fonda, il y a cinq ans, cette Société des humanistes français dont
i
r
rr-4
DB L'ÉCOLE NORMALE
67
il a été le secrétaire général, dont les séances et le bulletin ont occupé les
loisirs de ses dernières années. Un de ceux qui lui ont prêté dans cette entre-
prise le concours le plus dévoué vous dira à quelle pensée il a obéi en
provoquant ces réunions et ce qui restera de la collaboration des esprits
curieux et subtils qu'il avait groupés là autour de lui ; mais ceux même que
les exigences de leurs propres travaux privaient du plaisir de se mêler à ces
entreliens étaient heureux de voir leur collègue y prendre un intérêt qui
semblait alléger pour lui le poids de l'âge. Un autre bonheur lui avait été
accordé, il y a peu de temps. Le jour où il nous avait réunis, à l'occasion du
mariage de sa fille, nous avions tous été frappés de le voir détendu et
souriant, d'accueil plus libre et plus familier qu'il ne lui était ordinaire, et, je
m'en souviens, nous étions partis en augurant pour lui, dans l'avenir, des
joies qui achèveraient de fermer la blessure qu'avait laissée saignante dans
son cœur après les années écoulées, la perte d'un ûls chéri.
Ces espérances n'ont pas été réalisées. Quelques semaines après le jour où
nous lui avions serré la main, il nous a quittés, avant que la plupart d'entre
nous eussent même soupçonné le danger qui le menaçait. Nous savons quel
vide il laissera derrière lui, et la seule consolation que nous puissions offrir à
la veuve et à la fille qui le pleurent, c'est de leur dire, avec une pleine assu-
rance au nom des centaines de jeunes gens auxquels il a donné ses soins, au
nom de tous ceux qui, hier encore, étaient ses collègues, que jamais maître
n'inspira à ses élèves une confiance plus absolue, que jamais homme ne fut
plus estimé, par tous ceux qui étaient associés avec lui à une œuvre com-
mune pour sa rare érudition, pour l'originalité de son esprit, pour la bonté de
son cœur, pour sa sincérité profonde et sa parfaite droiture.
f -
Promotion de 1851. — Stouff (Pierre-François-Xavier), né à Porrentruy
(Suisse), le 5 mars 1830, décédé à Arbois (Jura), le 27 janvier 1899.
Stouff était originaire d'une vieille famille alsacienne, devenue française
en 1648 à la suite du traité de Munster. C'était une famille de moyens proprié-
taires, qui remplirent, de père en fils, jusqu'à la Révolution, des charges sei-
gneuriales ou municipales.
Elle résidait à Florimont, canton de Délie, arrondissement de Belfort, et avait
des relations d'amitié et même de parenté avec des habitants de Porrentruy,
qui n'est distant de Florimont que d'environ 2 lieues.
Dans les premières années de ce siècle, le père de notre camarade alla s'é-
tablir à Porrentruy, tout en conservant sa nationalité française.
Stouff commença par suivre les classes du collège de Porrentruy, où il fit de
très bonnes études classiques. En raison des aptitudes particulières qu'il mon-
trait pour les sciences, il fût envoyé comme interne au lycée de Strasbourg, où
il passa un an et quelques jours dans la classe de mathématiques spéciales,
après quoi il suivit pendant un an les cours de la Faculté des sciences de la
même ville.
En 1851, Stouff était admis dans la section des sciences à l'École Normale
supérieure , et il en sortait en 1854 dans la section de mathématiques.
A cette époque il fallait subir un stage de plusieurs années avant d'être admis
à se présenter aux examens de l'agrégation. Stouff fut d'abord envoyé comme
professeur-adjoint de sciences physiques, au lycée de Poitiers. Au bout d'une
68 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
année, il revenait à l'enseignement des mathématiques comme professeur-
adjoint, et bientôt comme charge de cours, au lycée de Chaumont.
Reçu le second en 1860 au concours d'agrégation des sciences mathéma-
tiques, StoufT était nommé professeur titulaire de mathématiques au lycée de
Grenoble, où il resta cinq ans (1860-1865). Un brillant succès au concours général
lui valut une lettre particulière de félicitations de M. Duruy, alors ministre de
l'Instruction publique.
En 5865, StoufT était nommé professeur de mathématiques au lycée de Metz,
où il resta six ans (1865-1871). H y ût recevoir un grand nombre d'élèves aux
Écoles navale, militaire et forestière ; une année même il vit réussir aux exa-
mens, sans aucune exception, tous les candidats qu'il avait préparcs.
En 1871, à la suite de nos désastres, non encore réparcs, le lycée de Metz
devenait un gymnase allemand. Stoufl fut envoyé comme professeur de mathé-
matiques au lycée de Poitiers, celui-là môme où il avait fait ses débuts dix-
sept ans auparavant.
11 n'y resta cette fois que quelques mois, et bientôt il quittait l'enseignement
pour entrer dans l'Administration, où il était appelé à rendre de nouveaux et
non moins importants services.
Indépendamment des succès obtenus par notre camarade dans son ensei-
gnement, notamment aux lycées de Grenoble et de Metz, j'ai pu savoir, par le
témoignage de plusieurs de ses élèves, ce qu'était StoufT comme professeur.
Son enseignement était méthodique, clair et solide. Sous des dehors graves et
une physionomie toujours sérieuse, sa fermeté commandait le respect, tandis
que sa justice et sa loyauté inspiraient la confiance, et que sa douceur et son
inaltérable égalité d'humeur attiraient l'affection. Ses élèves reconnaissaient et
appréciaient son dévouement, dont ils conservaient le souvenir après avoir
quitté sa classe, et leur ancien professeur demeurait pour eux un ami.
StoufT débuta dans L'Administration, en mars 1872, comme censeur des éludes
au lycée de Grenoble, où il fut accueilli avec joie par tous ceux qui l'avaient
précédemment connu et apprécié. Dans ces laborieuses et pénibles fonctions,
il se fit tout aussitôt remarquer tant par son activité que par son haut esprit de
justice.
Au bout de quelques mois, il était proposé par le recteur de Grenoble pour
l'Inspection académique.
Nommé inspecteur d'académie à Mende en septembre 1873, Stoufl était,
quatre mois après, en janvier 1874, transféré à Saint-Étienne. 11 y resta cinq
ans et quelques mois, pendant lesquels il organisa les examens du certificat
d'études primaires, les conférences pédagogiques, des concours cantonaux, il
améliora le recrutement de l'Ecole normale des instituteurs de la Loire, pré-
para la fondation d'une École normale d'institutrices, et développa les biblio-
thèques scolaires, en môme temps que de nombreuses maisons d'école s'éle-
vaient par son impulsion et sous sa surveillance.
En mai 1879, StoufT revenait pour la troisième fois à Grenoble, cette fois en
qualité d'Inspecteur d'académie de l'Isère. C'était la dernière et la plus longue
étape de sa carrière universitaire. Il y resta treize ans (1879-1892). Continuant
l'oeuvre de son prédécesseur, avec les changements indiqués par le temps, il
organisa l'enseignement primaire conformément aux lois nouvelles, et pro-
voqua la construction de maisons d'écoles qui a mis le département de PIsère
à l'un des premiers rangs, si bien que, dans ce pays montagneux, la plus pe-
j
DE L'ÉCOI.K NORMALE 69
tite commune, à quelque altitude qu'elle fût située, a été pourvue d'une ins-
tallation scolaire convenable.
Comme administrateur, Stouff fut ce qu'il avait été comme professeur, toujours
tout à son devoir. Nous avons dit quelle vive impulsion, dans la Loire comme
dans Tlsère, il donna à l'enseignement primaire.
Dans les rapports, parfois si délicats, que lui imposaient ses fonctions avec
des personnes de différents partis, il savait se faire respecter de tous par sa
réserve pleine de dignité, et aussi par la fermeté de ses convictions et la sin-
cérité de ses sentiments religieux. Pour ses subordonnés, il était, ainsi que
Pont attesté de nombreux témoignages, un chef bienveillant, plein de sollici-
tude et de paternelle indulgence ; sans rien relâcher de la fermeté nécessaire,
il était attentif à éviter de froisser ou de décourager ceux qu'il devait avertir ;
sa discrétion et son tact faisaient accepter avec reconnaissance les conseils et
les avis qu'il pouvait avoir à donner. Les enfants mêmes le voyaient arriver
avec joie, tant il se montrait pour eux- plein de douceur et d'une bonne grâce
toute paternelle. Pendant tout le temps qu'il fut Inspecteur d'académie, il fut
président de la Société de secours mutuels des instituteurs du déparlement où
il résidait, et, même après sa retraite, il continua à faire partie comme membre
honoraire de la Société de secours mutuels des instituteurs de l'Isère.
StoufT fut admis à la retraite en juin 1892, après plus de quarante ans de ser-
vices universitaires, sans aucune interruption.
Il avait été nommé officier d'Académie en 1863, et officier de l'Instruction
publique en 1872. Malgré les excellents services qu'il rendit encore pendant
vingt ans à l'Instruction publique, il n'eut point d'autre distinction. Il était
ennemi du bruit, tout à son devoir, dépourvu d'ambition, étranger à toute in-
trigue politique ; ainsi qu'il arrive trop souvent en pareil cas, il fut oublié.
Après sa retraite, malgré tous les liens qui pouvaient le retenir à Grenoble,
où il avait passé la moitié de son existence universitaire, StoufT fixa sa rési-
dence à Arbois. 11 était allié par sa femme à la famille du général baron
Delortqui fit de 1792 à 1815 la plupart des campagnes de la République et de
l'Empire, et qui se distingua notamment dans la campagne de France de 1814 et
aux batailles de Ligny et de Waterloo. Notre camarade possédait à Arbois
quelques propriétés provenant en partie de la famille Delorl. C'est là qu'il passa
ses dernières années, dans la paix d'un repos bien légitimement gagné. Il y
menait une existence modeste, conforme à ses goûts et à ceux de la digne
compagne qui, depuis de longues années, lui était unie par les liens d'une
constante affection. 11 avait eu la joie de voir ses deux fils parvenir, jeunes
encore, à de hautes situations universitaires, l'un à la Faculté des lettres de
Dijon, l'autre à la Faculté des sciences de Besançon. Assez souvent il pouvait
jouir de leur présence et faire avec eux quelques promenades dans les chemins
de vignes autour d'Arbois. Aux vacances, pendant quelques semaines, toute la
famille se trouvait réunie, les petits-enfants, qu'il voyait avec bonheur croître
et se développer sous l'œil vigilant de leurs parents, animaient la vieille de-
meure patriarcale, et tous entouraient d'une pieuse et tendre affection le vénéré
chef de la famille.
C'est à Metz, où je fus son collègue pendant six ans, que je pus commencer
à connaître et à apprécier plus particulièrement les qualités de cœur et d'esprit
de notre camarade : ami sûr et loyal, il ne se livrait pas tout d'abord, mais,
quand on avait pu pénétrer dans l'intérieur de son âme, on y découvrait des
70 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
trésors d'intelligence et de bonté. C'était un homme d'intérieur; de concert
avec la compagne qu'il s'était choisie, il se répandait peu au dehors; leur prin-
cipal souci à tous deux était l'éducation de la petite famille, alors dans sa pre-
mière jeunesse, qui devait si bien répondre à leurs soins et à leur affection.
Depuis ce temps, déjà si lointain, les événements nous ont séparés, et nous
n'avons pu que trop rarement nous trouver réunis; mais, toutes les fois que je
me suis rencontré avec notre camarade, j'ai toujours retrouvé chez lui et dans
sa famille la môme amitié, généreuse et loyale.
La mort de notre camarade fut digne de sa vie chrétienne et édifiante. Il ex-
pira au milieu de sa famille réunie autour de lui, dans le calme d'esprit et la
sérénité d'âme que lui inspirait le sentiment d'une conscience pure, d'une vie
tout entière consacrée à l'accomplissement du devoir. Celait la mort du juste,
consolé par une foi vive et une entière confiance en Dieu. Il laisse aux siens
un vide immense, impossible à combler, mais aussi une mémoire bénie. Ses
fils garderont pieusement, comme un patrimoine sacré, les traditions de loyauté
et de vertu léguées par leur père.
RlBOUT.
Promotion de 1853. — Courbaud (Claude), né le 27 juin 1833 à Vitreux yura),
décédé à Versailles le 15 janvier 1899.
Courbaud était né dans le petit village de Vitreux, dans le Jura, sur les confins
de ce département et du département du Doubs. Il appartenait à cette race
vigoureuse des Francs-Comtois, à moitié montagnards, à moitié habitants des
plaines, qui a donné à la France tant de solides soldats, et à l'Université, sans
compter Pasteur, tant de laborieux et éminents professeurs. Il en avait la haute
taille, la forte carrure, la voix sonore, la bonne humeur et la ténacité au tra-
vail. Ses débuts furent difficiles. Il suivit, comme les autres enfants de son village,
les cours de l'école primaire, et s'y fit remarquer par son zèle et son intelli-
gence. Le curé de Vitreux s'intéressa bientôt à cet enfant dont les dispositions
naturelles l'avaient frappé, et lui proposa de lui enseigner les éléments de 1a
langue latine. L'enfant accepta l'offre avec joie; deux fois par semaine il allait
prendre chez son curé des leçons de latin, et émerveillait son maître par son
ardeur au travail et par la rapidité de ses progrès. Enfin le jour viut où le
curé reconnut que son élève était devenu aussi savant que lui, et qu'il avait
besoin d'un enseignement plus complet. Il obtint que Courbaud fût admis au
petit séminaire d'un chef-lieu de canton voisin, à Marnay (Haute-Saône), et
l'écolier y conquit et y garda le premier rang jusqu'à la fin de ses études. Ses
supérieurs désiraient le faire entrer dans les ordres; ses parents ne deman-
daient pas mieux, mais le jeune homme ne se sentait pas de vocation pour
l'état ecclésiastique. Au lieu d'aller au grand séminaire, il retourna dans sa
famille, fort embarrassé, incertain de ce qu'il pourrait faire.
Il lui fallait cependant gagner sa vie, et il ne voulait pas rester plus long*
temps à la charge de ses parents. C'est alors qu'il songea à l'enseignement H
se décida à partir pour Besancon où il y avait un lycée et une Faculté des lettres,
afin d'y terminer ses éludes et d'y passer ses examens. Mais les ressources
paternelles étaient limitées. Pour les ménager, Courbaud fit comme faisaient
les écoliers de l'ancienne Université, comme avait fait Marmontel au xvin* siècle.
On se rappelle comment celui-ci raconte ses débuts au petit collège de Mauriac.
DE L'ÉCOLH^KORMALE 74
< Je fus logé, dit-il, selon l'usage du collège, avec cinq autres écoliers, chez
un honnête artisan de la ville. Mon père m'y laissa avec mon paquet et des
vivres pour la semaine; ces vivres consistaient en un gros pain de seigle, un
pelit fromage, un morceau de lard et deux ou trois livres de bœuf; ma mère y
avait ajouté une douzaine de pommes. Voilà, pour le dire une fois, quelle
«tait toutes les semaines la provision des écoliers les mieux nourris du col-
lège. Notre bourgeoise nous faisait la cuisine, et pour sa peine, son feu, sa
lampe, ses lits, son logement et môme les légumes de son jardin qu'elle
mettait au pot, nous lui donnions par tête 25 sous par mois (1). » C'était assu-
rément une pension économique. Celle de Courbaud était d'un prix plus élevé
sans doute, mais bien modeste encore. 11 alla habiter chez une veuve, la
mère d'un de ses camarades du petit séminaire, qui, moyennant une somme
modique, lui louait une petite chambre, lui fournissait le feu, la lumière, et se
chargeait de faire la cuisine. On mangeait ensemble les provisions qu'en-
voyait la famille, volailles, pommes de terre, fruits, et lorsqu'on immolait le
porc annuel, du jambon et de fines saucisses. Il y avait des jours d'abondance
quand toutes ces bonnes choses arrivaient; il y avait aussi des jours de disette
quand la neige couvrait la terre et que la voiture du messager interrompait
son service. On faisait alors pénitence en se promettant de se rattraper... au
dégel. La veuve avait, du reste, des talents culinaires que Courbaud, un
gourmet, savait apprécier; il parlait même avec transport d'un certain potage
aux herbes où elle excellait, et tel qu'il n'en avait jamais mangé depuis. 11 est
vrai qu'il était jeune et qu'il avait bon appétit.
Reçu bachelier à la un de sa philosophie, Courbaud se mit à suivre assidû-
ment les cours de la Faculté des lettres ; son ambilion n'était, à ce moment,
que d'obtenir un poste de maître-répétiteur dans un lycée quelconque. M. Henri
Weil, le savant helléniste, alors professeur de littérature ancienne à la Faculté
de Besançon, le distingue comme son auditeur le plus attentif, s'intéresse à
lui, le prend à la un de Tune de ses leçons, et lui demande quels sont ses
projets d'avenir. Le jeune homme lui fait ses confidences. « Non, lui dit le
professeur, si vous voulez rentrer dans l'Université, il faut passer par la grande
porte; vous êtes jeune, laborieux, préparez-vous à l'Ecole Normale ; venez me
voir de temps en temps, je vous corrigerai des devoirs et je vous "donnerai des
conseils. » L'Ecole Normale 1 c'était pour l'étudiant une révélation. Jamais,
jusqu'alors, il n'en avait même entendu prononcer le nom.
Les conseils de M. Weil et un labeur acharné portèrent leurs fruits. D'emblée,
a 20 ans, Courbaud fut reçu à l'Ecole Normale en 1853. Fort à propos, d'ailleurs,
car sa famille n'aurait peut-être pas pu s'imposer encore une année de sacri-
fices. Il aimait à raconter la façon dont il avait connu son succès. Après avoir
subi les examens oraux, il attendait le résultat, impatient d'être fixé définiti-
vement sur son sort. Il ne savait pas qu'à l'École même, on avait communi-
cation de la liste aussitôt qu'elle était arrêtée. Le lendemain, ou le surlende-
main du jour où les résultats avaient déjà paru, il errait anxieux, à la tombée
de la nuit, dans la rue Soufflot, en compagnie d'un autre Franc-Comtois dont
il avait fait connaissance, et admissible comme lui. L'idée lui vint d'acheter
(1} Ces sortes d'arrangements existent encore en Bretagne, et dans certaines régions
de 1 est de la France.
1
72 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
un journal ; peut-être y trouverait-il la nouvelle qu'il cherchait. A ia lueur
d'une allumette, il parcourt le journal, tombe justement sur la liste et aperçoit
son nom : il était le 13*; son camarade, malheureusement, n'y figurait pas.
C'est à M. Weil qu'il devait d'avoir été reçu; il lui en garda toute sa vie la
plus profonde et la plus affectueuse reconnaissance, et ce fut une grande joie
pour lui, quand son ancien maître de Besancon devint, trente-cinq ans plus
tard, dans cette même École Normale, le maître de son second (Us.
L'entrée à l'École, c'était l'avenir assuré. Les années qui suivirent furent
laborieuses encore ; mais Courbaud avait pris confiance en lui-même et accep-
tait avec joie les sévérités d'un travail dont dépendait sa carrière. Les leçons
de M. Gibon lui inspirèrent un goût très vif pour la langue latine, et il parviat
à l'écrire de manière à satisfaire, chose rare, le savant professeur si exigeant
sur la valeur et le sens précis de chaque mot. Ne connaissant personne à
Paris, les jours de congé, après une promenade solitaire qu'il faisait générale-
ment sur les bords de la Seine, il regagnait sa salle d'études et dépouillait la
correspondance de Cicéron; il lisait Horace, Virgile et Tacite. Aux grandes
vacances, seulement, il retournait dans son Jura; il se retrempait au milieu de
l'air natal, et se livrait avec passion aux plaisirs de la chasse et de la pèche.
Le bâton à là main, le sacsur l'épaule, il faisait de lointaines excursions, visitait
les curiosités de son pays et en escaladait les montagnes. Il aimait à revoir
Besançon où il avait passé de si rudes années, et c'était un jeu pour lui de
franchir à pied Les 30 kilomètres qui l'en séparaient et d'en revenir.
Après les trois années d'École, il dut faire, comme tous ses camarades
d'alors, un stage en province avant d'aborder l'agrégation, il fut envoyé
d'abord à Màcon en 1856, puis à Lyon où il resta deux ans, de 1857 à 1859. Il y
suivit les cours de la Faculté des lettres, les jours où il n'avait pas classe au
lycée, et s'y prépara à affronter avec succès le concours de l'agrégation.
En 1860, il fut reçu le premier à l'agrégation de grammaire, et Tannée suivante
il conquit La troisième place à l'agrégation des lettres. 11 fut nommé alors au
lycée d'Angouléme, et il s'y trouvait encore lorsque la mort subite de sa mère
le rappela dans son pays natal. Le chagrin qu'il en ressentit, et les fatigues
causées par la préparation de ces deux examens successifs et les nécessités
de renseignement altérèrent momentanément sa belle santé. Aussi, il accepta
volontiers les fonctions de maître-surveillant à l'École Normale. Il y resta
deux ans, de 1862 à 1864, et s'y fit aimer de toutes Les promotions d'élèves,
anciens et nouveaux, qu'il y connut. Entre temps, il suppléait dans la chaire
de rhétorique du collège Rollin M. Corrard tombé malade. De l'Ecole, il alla an
lycée de Versailles où il ne resta qu'un an, et d'où il fut envoyé à Paris au
lycée Bonaparte. Il y occupa successivement les chaires de troisième et de
seconde. 11 ne devait plus quitter ce lycée (1865-1894.) C'est pendant son séyour
à Versailles qu'il connut la femme distinguée qui devait être la compagne de
sa vie. Il entra dans une famille chère a l'Université en épousant
M1U Didier, la aile du proviseur du lycée Louis-le-Grand; il devint ainsi plus
tard le beau-frère de M. A. Croiset.
La biographie de Courbaud pendant ses trente années d'enseignement au
lycée Bonaparte-Condorcet peut se résumer en un seul mot. Il ût son
devoir, tout son devoir. Passionné pour la littérature classique, il en commu-
niquait le goût à ses élèves. 11 savait les intéresser par ses commentaires
Judicieux, par des rapprochements que lui rendaient faciles ses nombreuses
r
Dit L'ÉCOLE NORMALE 73
lectures, et sa profonde connaissance des langues latine et grecque. Une année
qu'il expliquait en classe l'Iphigénie d'Euripide, il inspira à ses auditeurs un
tel enthousiasme pour l'auteur grec, que L'un d'eux, de lui-même, apprit par
cœur le rôle de La fille d Agamemnon, et proposa à son maître stupéfait et ravi
de le lui réciter tout entier devant ses camarades. Aussi des succès nombreux
et persistants au concours général attestaient la solidité et la variété de son
enseignement. Ses chefs le proposèrent de bonne heure pour la décoration de
la Légion d'honneur, il l'obtint en décembre 1886.
Courbaud ne s'absorbait pas uniquement dans les soins de sa profession. Il
recherchait la société de ses collègues; il aimait à prendre part à leurs ban-
quets, à se joindre, le matin, aux groupes qui devisaient dans la cour en
attendant l'heure de la classe. 11 apportait à ces entretiens sa bonne humeur,
sa gaité solide rehaussée par son accent franc-comtois. Tout en lui respirait la
loyauté, la franchise et commandait la sympathie : jamais d'aigreur ni de
mécontentement. On disait : « l'heureux Courbaud »! Heureux, il Tétait en
effet II aimait sa profession, il avait conquis l'aisance, il avait des enfants
dont les heureuses dispositions et les succès précoces faisaient son orgueil.
Quand on lui demandait s'il n'utiliserait pas son vaste savoir pour écrire, lui
aussi, quelque ouvrage d'érudition : « Oui, répondait-il, en reproduisant la
pensée, sinon les paroles de Cornélie, la mère des Gracques, je travaille à un
grand ouvrage : il a deux volumes, ce sont mes deux fils dont Je veux faire
des hommes instruits, et s'il plaît à Dieu, deux bons serviteurs de l'Université :
ce sera ma meilleure œuvre! » En effet, si la journée appartenait à sa classe,
la matinée et la soirée étaient consacrées à ses enfants. En hiver, il allumait
lui-môme le feu de leur chambre à six heures du matin pour qu'ils ne perdissent
Pas de temps; Ll corrigeait leurs devoirs et leur faisait réciter leurs leçons.
Le soir, il leur lisait quelque beau passage d'auteurs français ou anciens ayant
rapport à leur travail du moment. Pour eux, il avait renoncé aux plaisirs du
théâtre et des réunions mondaines, afin de leur réserver tout son temps et
toutes ses forces. Dans la belle saison, les jours de congé, il les emmenait
avec lui à la campagne faire de grandes promenades. Au retour, on s'asseyait
sur l'herbe dans l'île du bois de Boulogne, on goûtait, puis il tirait de sa poche
un Homère ou un Cicéron ; on lisait, on expliquait ensemble l'épisode de
Hausicaa ou le songe de Scipion, et l'on revenait en échangeant les réflexions
que la lecture avait suggérées. Il en flt ainsi de bonne heure des latinistes et
des hellénistes dont le savoir étonnait leurs professeurs.
En revanche, aux grandes vacances, dès le soir de la distribution des prix,
tous partaient pour le Jura et montaient en wagon, ayant déjà le fusil en ban-
doulière et la carnassière sur l'épaule. On menait la vie au grand air pendant
deux mois, et la chasse, la pèche, le canotage alternaient avec les longues
marches à travers la montagne. Le travail était renvoyé aux jours de pluie,
mais il devait toujours faire beau temps au pays. La ferme paternelle occupée
par son beau-frère étant devenue trop étroite pour les Parisiens qui grandis-
saient, Courbaud réalisa son hoc erat in votis et flt construire, tout à côte,
une maison de campagne spacieuse et commode au milieu d'un grand jardin.
Ise plaisait à l'embellir et à désigner d'avance les pièces qui serviraient à ses
snfants quand ils seraient mariés. 11 invitait ses collègues à se détourner de
eur roule quand ils voyageraient dans l'Est et à venir le voir. Leur arrivée le
remplissait de joie. Il était heureux de leur montrer les beautés de son pays,
74 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
de leur faire admirer le vaste panorama qu'il avait de son logis « bâti sur le
penchant d'un long rang de collines », et dominant les vertes prairies traversées
par rognon qui, avant de se jeter dans la Saône, affecte des airs de grande
rivière. Il décrivait avec un enthousiasme communicatif les plaisirs et le repos
dont il jouissait à Vitreux; 11 ne regrettait qu'une chose, c'est que ses hôtes ne
pussent pas rester plus longtemps chez lui, et goûter aux poires de son jardin
qui, certainement, seraient bientôt mûres.
Hélas! ces belles années de bonheur devaient être suivies d'un lendemain
cruel. Jules, l'aîné des fils de Courbaud, après avoir obtenu dans les classes de
lettres les plus brillants succès au lycée et au concours général, s'était adonné
à l'élude des sciences. Reçu après une seule année de spéciales, et dans un
rang inférieur à l'École Polytechnique, il était, à force de labeur, sorti dans
les premiers rangs et était entré a l'Ecole des Ponts et Chaussées. Mais ce
travail acharné qui durait depuis des années, ces efforts déployés pour con-
quérir les premières places et s'y maintenir, avaient fini par épuiser ses forces.
Sa santé était déjà gravement compromise quand un accident, un refroidisse-
ment, vint tout à coup ouvrir les yeux à ceux qui ne pouvaient pas croire que
ce jeune homme, jadis si vigoureux, fût en danger. Il achevait sa deuxième
année à l'École des Ponts et Chaussées, quand les médecins l'envoyèrent dans
le Midi; il ne devait pas tarder à y mourir. Ce fut un coup terrible pour le père :
il en resta atterré et ne put jamais se remettre. Courbaud ne parlait jamais de
son fils afné, mais il y pensait toujours. A la moindre parole qui pouvait de
près ou de loin rappeler cette fin prématurée, il devenait pôle, détournait la
conversation ou s'éloignait. Il promenait sa tristesse dans les sentiers écartés
du bois de Boulogne et passait à côté de ses amis, les yeux fixés à terre, sans
les voir. Loin de chercher la société de ses collègues comme auparavant, il
les évitait ou se bornait à répondre brièvement à leurs paroles affectueuses.
C'était seulement dans sa classe, en présence de ses élèves, qu'il retrouvait
son élan et sa verve d'autrefois.
En vain la fortune lui offrait-elle des compensations par le mariage de sa
fille avec un jeune professeur plein d'avenir, un ami d'enfance de son fils. En
vain Edmond, son second fils, entré le premier à l'École Normale, reçu le
premier à l'agrégation, élève de l'Ecole française de Rome, et plus tard marié
à M11' Boissier, lui donnait-il toutes les satisfactions qu'un père peut éprouver;
Rien n'effaçait de l'esprit de Courbaud le souvenir du fils qu'il avait perdu. Kl
la tendresse inquiète de sa femme si dévouée, ni les caresses de ses petits-
enfants, ni l'affection de ses "amis, ne dissipaient son chagrin. Il conservait
encore une apparence robuste, mais il était frappé au cœur. Il était comme les
chênes de ses montagnes qu'un ver ronge à l'intérieur. L'arbre se soutient
longtemps encore par son écorce, puis il tombe tout d'un coup.
Ses collègues, ses amis s'y trompaient encore, et leur étonnement fut grand
quand ils apprirent au mois d'octobre 1894 que Courbaud avait demandé à être
mis à la retraite pour cause de santé. Bientôt le mal éclata à tous les yeux.
L'albuminurie fit son œuvre; l'estomac ne digérait plus les aliments solides, et
les jambes, ce qui lui causait le plus de chagrin, refusaient leur office à l'infa-
tigable marcheur du Jura. Il continuait à réunir à Vitreux ses enfants et ses
petits-enfants, il souriait à leurs jeux mais avec effort et en quelque sorte par
complaisance. Sa maison de campagne même lui devenait indifférente, et il
trouvait que l'air de la montagne était plus rigoureux qu'autrefois. Il en revenait
J
DB l'écolb normale 75
plus tôt pour être plus près des siens, et quand son gendre fut nommé profes-
seur à Versailles, il alla s'établir auprès de sa fille. C'est là qu'il s'éteignit peu
à peu le 15 janvier 1899, au milieu de sa famille, ayant conservé Jusqu'au bout
la netteté de son intelligence et sans s'être jamais fait d'illusion sur la gravité
de son état. Malgré l'éloignement, malgré la rigueur de la saison, à ses obsèques
accoururent ses amis, ses collègues, tous ceux de ses anciens élèves qui
avaient pu être prévenus. Le proviseur du lycée Condorcet, M. Désiré Blanchet et
M. Mossot, collègue de Courtaud, se firent les interprètes émus de la douleur
de tous, et dans d'éloquentes allocutions, rendirent un légitime hommage aux
qualités de l'homme privé et aux services distingués de l'excellent professeur.
Victor Cuchbval.
Promotion de 1854. — Bohn (Edouard), né à Bar-le-Duc le 21 décembre 1834,
décédé à Fontenay-aux-Roses, le 30 juin 1898 (1).
Bohn (Edouard) est né à Bar-le-Duc, le 21 décembre 1834. Il aimait à dire en
riant qu'il avait voulu voir le jour au moment précis de l'année où le soleil
remonte à l'horizon, où la lumière renatt, et que le cri de toute sa vie, comme
celui de sa naissance, devait être le mot de Goethe mourant : « Plus de.
lumière! »
Il était l'aîné de trois garçons dans une de ces familles de condition mo-
deste où l'honnêteté fait le fonds de .la vie, où le travail, qui est l'unique
ressource, devient la loi de tous, acceptée par chacun avec courage et fierté,
tandis que le dévouement des uns pour les autres resserre étroitement les
cœurs. 11 vit son père, qui était un homme d'autrefois, un homme faisant corps
avec le devoir, il le vit peiner le jour et la nuit sans jamais murmurer. Il vit
sa mère partager avec une admirable énergie son activité entre son ménage,
son commerce et ses enfants. Intelligente et dévouée, c'est elle qui devait, au
prix des plus cruels sacrifices, aider ses fils à passer de la noble condition du
travail manuel à celle du travail intellectuel qui n'en diffère que par d'autres
titres de noblesse. À ce foyer des rudes labeurs régnait une chaude atmos-
phère de tendresse qui favorisa chez le jeune Edouard Péclosion d'une âme
sensible et aimante, et, avec le lait de sa mère, il fut nourri de la foi.
Sa première enfance fut un rêve : il était docile, doux et affectueux. Tout
petit il taisait la conquête des personnes qui le voyaient. Il alla, ce semble,
Jusqu'à faire, à l'école des sœurs de la Doctrine chrétienne, celle de cette im-
pitoyable sœur Euloge qu'A. Theuriet, le premier camarade d'E. Bohn, nous
représente dans la Princesse verte avec sa règle plate toujours prête à châtier
un coupable. Gomme Edouard n'avait pas commis d'autre crime que de se
prendre d'une affection très vive pour sœur Euloge et de la séduire par la
gTàce de sa mémoire dans la récitation des dialogues, il faut croire que
Jamais la terrible règle ne tomba à ses pieds.
E. Bohn entra à l'âge de huit ans au collège de Bar où il fit toutes ses études.
H y Ait du commencement à la fin un élève brillant. En huitième, il remporta
d'emblée tous les premiers prix; de là il marcha chargé de couronnes
(1) Notice en retard d'une année.
1
76 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
jusqu'à la philosophie d'où il sortit avec toutes les premières nominations,
après avoir été se faire recevoir bachelier à Paris. Il ne se contentait pas de
ce que ses professeurs lui apprenaient; en quelques années il dévora M biblio-
thèque de la ville, sans épargner un volume. Mais s'il avait toujours un livre è
la main, à table comme à la promenade, il n'y tenait pas les yeux obstinément
fixés; il les en levait pour regarder par delà la page imprimée; ainsi il s'ouvrit
peu à peu à l'amour, de la nature et voulut vivre avec les arbres autant qu'avec
les livres. Par une supplique en vers il décida son père à acheter un jardin
où il prit rhabitude d'aller passer tout le temps qui lui restait en dehors des
classes ; c'est là qu'il lut Lamartine d'une seule haleine.
Un vieux prêtre, qui Ta connu enfant, s'écria en apprenant sa mort : « Edouard!
C'était l'ange de notre paroisse ! » On avait rarement vu à cet âge prier aussi
bien. Parmi les enfants de chœur, dont il était le modèle, il remplissait le rôle
de cérémoniaire. Chez ses parents il avait installé dans le coin d'une chambre
une chapelle où il réunissait ses camarades ignorants pour leur faire le caté-
chisme. Sa première communion amena chez lui un redoublement de piété qui
éveilla sa première vocation, la vocation religieuse. Pendant cinq ans, il n'eut
plus qu'un vœu, celui de devenir prêtre un jour.
Cette vocation s'effaça pour faire place à celle de l'enseignement, puis reparut
plus tard et faillit l'emporter. Mais en réalité les deux ne se combattaient pas,
elles se prêtaient plutôt un mutuel concours dans une sorte d'émulation frater-
nelle qui devait faire triompher la plus forte, car ce n'étaient que les deux formes
d'une même vocation. En effet, lorsqu'E. Bonn songea pour la première fois à
l'enseignement en rhétorique, il nous dit qu'il y vit tout de suite ■ un sacer-
doce laïque ».
Au sortir des classes, appelé à choisir, il s'y prépara religieusement. Un
Journal de jeunesse, qui nous fait assister à ses délibérations émues avec lui-
même et qui nous révèle tant de sérieux uni à tant d'élévation morale, nous
attache profondément à cette nature. 11 ne voit qu'une chose : tout homme a
un devoir à remplir envers la société, et ce devoir le moment approche où la
société va être en droit de le réclamer de lui. En présence de cet intérêt
supérieur, celui de son propre avenir disparaît entièrement. Ce qu'il cherche,
c'est comment il pourra se rendre le plus utile à ses semblables. Pour cela, il
s'interroge lui-même sur ses dispositions; il consulte non seulement ses
aptitudes, mais encore ses goûts et son caractère, et comme il est chrétien, il
passe la veillée des armes devant l'autel du Dieu qui réjouit la jeunesse. Après
y a voir juré de ne jamais faire du devoir sacré un vil métier, il se relève en
disant : Sursum Corda !
Ayant reconnu que ce qui l'attirait en même temps à l'état ecclésiastique
et au professorat, c'était des deux côtés la perspective d'une vie divisée
en deux parts, dont l'une est employée à chercher la vérité et l'autre à rensei-
gner, mais s'effrayant pour son cœur trop porté à se répandre en affection an
dehors du fardeau de l'austérité cléricale, il s'était décidé pour l'enseignement
où il nous dit qu'il trouvait d'abord la vie d'étude, puis l'enseignement loi-
même, c'est-à-dire une prédication, moins noble, moins sublime que l'autre,
mais une prédication, un sacerdoce amoindri, il est vrai, mais un sacerdoce.
Il avait compté sans les objections et les obstacles que ses parents devaient
lui opposer, et qu'il lui fut impossible de surmonter au premier moment, n dot
se résigner à entrer à titre d'essai dans l'enregistrement. Cette vie de bureau
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 77
qui endort l'esprit lui parut insipide et l'atmosphère de fiscalité qu'on y respire
lui Ût craindre qu'à la longue le cœur ne s'y desséchât. Aussi mesurait-il
strictement le temps au surnumérariat, gardant la meilleure part de sa vie
pour ses études et ses rêves.
II méritait qu'on eût pitié de lui. Au bout d'un an il enleva le consentement
paternel et partit pour Paris. Il entra à Sainte-Barbe et redoubla sa rhétorique
à Louis-le-Grand. En moins de deux mois ce pauvre petit élève d'un collège
de province sut rejoindre les lauréats du concours général : il fut second en
grec, et bientôt après premier en discours français. A la fin de l'année il était
reçu à l'École Normale.
Quand H y entra, en 1854, il eut une heure d'enivrement, et cela se conçoit:
c'était la réalisation de tous ses rêves. Malheureusement il y arrivait à un
mauvais moment : l'esprit y était étroit et la discipline tracassière ; or la con-
trainte était la chose dont devait le moins s'accommoder la nature d'E. Bohn :
il ne tarda pas à en sentir l'action paralysante sur ses facultés ; la tristesse le
prit, puis le découragement qui alla à certaines heures jusqu'à l'angoisse. « Je
souffre d'autant plus, dit-il, que je me fais une plus haute idée de mes devoirs;
tout est sérieux pour moi, je ne donne rien au hasard ; aussi suls-je accablé
quand mes efforts n'aboutissent pas. » La deuxième année une détente se
produisit dans son existence de Normalien. En le nommant sous-bibliothécaire,
on lui avait presque rendu la liberté. Au milieu de tous ces volumes auxquels il
s'attacha bien vite, il goûta une véritable félicité qui ne fut troublée qu'une
fois, le jour où on vint saisir dans son tiroir un Bc ranger et un A. de Musset,
qui se trouvaient pourtant à côté d'une Imitation de J.-C. ; il fut consigné,
mais ne s'en montra qu'à moitié fâché, car la réputation de soumission et de
régularité dont il jouissait parmi ses camarades menaçait de devenir gênante,
et cet éclat produisit bon effet. Avant de quitter l'École il eut une grande Joie :
M. Ravaisson, devant qui il avait fait une leçon, avait reconnu en lui des
qualités de professeur : « Voilà ce que j'ai toujours ambitionné qu'on pût dire
de moi, écrit-il alors, car je tiens à être professeur avant tout. »
11 voulait l'être, et il y pensait sans cesse, car il ne croyait pas que pour le
devenir, ce fût assez de suivre les cours d'une École, il s'appliquait à former
en lui le professeur par une culture continue de tout son être intellectuel et
moral- 11 avait trouve son modèle tout en entrant à l'Ecole, et c'était Ozanam.
Dés lors son unique ambition avait été, non pas de le copier, mais de l'imiter
de loin; « Ozanam, nous dit-il, m'a montré l'application vivante de l'amour à la
profession que j'ai embrassée et m'a fait, voir comment le souci des âmes
transfigure renseignement. »
Le modèle en face de lui, il lui fallait un guide qui l'aidât à s'en rapprocher.
Le* premier qui se présenta fut le P. Gratry avec les Sources de la logique et
ta Connaissance de Vâme ; il se laissa conduire par lui.
Enfin il rencontra Maine de Biran, et le livre des Pensées lui causa une
agréable surprise : à travers l'âme de ce philosophe il aperçut l'image de la
sienne propre. « Il m'a semblé que je me lisais moi-même : c'était un étonne-
ment à chaque page d'y trouver un nouveau trait de mon caractère et de mon
esprit. » A partir de ce jour il fil des Pensées son livre de chevet. Ce ne
sont là qué~quelques indications très rapides sur le travail intime qui se fit
chez lui pendant son séjour à l'École.
Nous ne pouvons le laisser quitter cette maison sans dire comment son
78 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
penchant à aimer et à se dévouer trouva à s'y satisfaire. Il y forma des amitiés
qui (tirent pour lui la source de joies qui remplissent sa correspondance de
leur écho vibrant. Il ne s'était encore lié qu'avec deux camarades, quand il
écrit : « L'École, triste Jusque-là pour moi, change d'aspect. » Plus tard, quand
le cercle se fut élargi, il dit : « Nous formons une petite société où la confiance
que nous avons les uns dans les autres nous permet de nous épancher sans
crainte, où les mêmes goûts, les mômes croyances établissent l'intimité la plus
parfaite : c'est un grand bonheur. » Il nous apprend ainsi que ce qui rendit si
étroite et si forte l'union de ce groupe d'amis, ce fut la communauté de la
foi. Ils étaient quatre ou cinq, pieux, ardents, zélés. D'un tel accord de senti-
ments et d'un pareil concours de bonnes volontés devait naître une belle
œuvre de charité. Membres d'une Conférence de Saint-Vincent-de-Paul, ils
allaient déjà le dimanche visiter les pauvres. Bientôt Us résolurent d'établir
une Conférence qui se recruterait parmi les élèves des lycées et des écoles
et qu'ils baptisèrent en conséquence du nom de Notre-Dame des Ecoles. Leur
but était double : propager la charité et en même temps par elle apporter un
remède à la plaie contagieuse de l'immoralité dans l'internat dont le spectacle
les navrait. Quoique leur aumônier, qu'ils avaient oublié de consulter, eût
traité leur entreprise d'insensée, il ne lui fallut pas mémeunmoispour réussir.
« Je suis heureux en ce moment au delà de toute expression, écrit E. Botui, U
me semble enfin que je prends possession de la vie. » Ils organisèrent un
sermon de charité qui fut prêché par l'abbé Freppel, attira une fouie nombreuse
dans la vieille église de la Sorbonne, dont Paris avait oublié le chemin et valut
à la jeune conférence d'être installée, par le doyen de la Faculté de théologie
dans une des salles de la Sorbonne, au cœur même de l'Université.
E. Bonn sortit de l'École Normale avec l'idée arrêtée de se présentera l'École
d'Athènes; il y était encouragé par plusieurs de ses professeurs et par
M. Beulé. Depuis deux ans qu'il portait ce projet dans son esprit, il avait choisi
et médité un sujet d'étude dont son imagination s'enchantait ; il le prenait dans
la littérature chrétienne des premiers temps en Grèce, afin de pouvoir observer
dans une première rencontre la lutte si intéressante au point de vue philoso-
phique de l'esprit païen et de l'esprit chrétien.
Pour se préparer au voyage d'Athènes E. Bonn avait besoin plus que jamais
de Paris. U obtint d'y rester deux années sans place. C'est alors qu'il pénétra
dans le monde de l'art, en vivant beaucoup dans les musées. Enmémetempsle
développement philosophique de sa pensée faisait des progrès considérables.
S'étant ouvert à la théologie dans des conférences privéesque l'abbé Hugonin,
le directeur de l'École des Carmes, avait organisées pour lui et ses camarades,
il éprouva un bonheur extraordinaire à lire la Première lettre du P. Lacordair*
à un jeune homme sur la vie chrétienne, qui acheva de déchirer le rideau qui
lui cachait les rapports de Tordre naturel et de l'ordre surnaturel dans le
domaine de l'intelligence.
Presqu'à la même date il vil s'entr'ouvrir un autre voile, celui qui enveloppait
encore pour lui la philosophie. Cette nouvelle Joie lui fut donnée par le cours
de M. Lorquet qu'il suivait à la Sorbonne, et auquel il dut de nouer des
relations précieuses avec un homme d'une valeur exceptionnelle. A ce contact,
il se renouvela complètement. Il s'aperçut que jusque-là il n'avait rien compris
à la vie intellectuelle, et que celle-ci était à recommencer de tout point pour
lui. Quoique les difficultés qui l'attendaient fussent grandes, il n'hésita pas.
J
r
DB L'ÉCOLE NORMALE 79
disant « qu'il faut tout souffrir pour son avancement dans la vérité, que rien ne
saurait vous arrêter quand il s'agit de l'ordonnance de toute une vie d'homme
et de l'accroissement de sa fécondité dans le milieu où elle doit se déve-
lopper ».
Le retour d'une maladie d'estomac, qu'il avait eue quelques années aupara-
vant, et qui cette fois fut aggravée par des épreuves de toutes sortes vint
interrompre son travail et le forcer à renoncer à l'École d'Athènes. Le mé-
decin en désespoir de cause l'envoya à la mer ; il s'y installa dans une
petite chambre, une vraie cellule de dominicain, nous dit-il ; cette compa-
raison s'offrait tout naturellement à lui qui venait chercher là, avec les
moyens de refaire sa santé, la solitude qui lui était nécessaire pour examiner
la vocation religieuse qui l'avait ressaisi, d'autant plus fortement, qu'aux sollici-
tations intérieures, qu'avait fait naître sa coopération très active depuis
deux ans à l'œuvre des catéchismes populaires, s'ajoutaient les appels du
dehors : deux chefs de congrégations établies lui avaient fait presque simul-
tanément des ouvertures en ce sens. La retraite qu'il fit dans une grolte de
la falaise, et à laquelle nous devons plusieurs méditations philosophiques
d'une rare beauté sur l'Evangile de saint Jean, le confirma dans l'idée qu'il était
appelé, mais lui permit, en attendant que l'heure soit venue, d'acquitter sa
dette envers l'Université.
Sa santé rétablie, il demanda une chaire de logique et l'obtint à la rentrée
de 1859» On le nomma au lycée de Ghâteauroux. Arrivant au professorat, il
avait choisi l'enseignement de la philosophie, d'abord parce que c'était celui
qui pouvait le mieux satisfaire ses goûts, et ensuite parce qu'il le regardait
comme celui de tous qui offre la plus haute utilité, non seulement à cause des
questions importantes qu'il traite, mais encore à cause de Page des élèves aux-
quels il s'adresse el qu'il a pour mission de préparer à leur entrée dans la vie.
n commença par aimer beaucoup ses élèves : « Où est-ce, dit-il, qu'on a be-
soin d'amour, si ce n'est lorsqu'il s'agit d'attirer les âmes au vrai, au beau et
au bien ? « En même temps il s'appliquait à réhabiliter la philosophie par tous
les moyens dont il disposait, à la relever de tous les mépris sous lesquels il
souffrait de la voir humiliée. Chargé du discours de la distribution des prix, il
le fit servir à rendre éclatante là nécessité du cours de philosophie. A la ren-
trée suivante il réussit à force d'énergie à faire rétablir dans son intégrité le
programme de sa classe que le proviseur avait mutilé de son autorité propre.
Biais ce n'était pas assez pour lui d'être professeur de philosophie, il voulait
avoir une vie de philosophe, vivre de la philosophie, se développer et grandir
en elle, afin de développer en lui tout ce qui fait l'homme. « Je ne me suis
pas donné à la philosophie pour deux heures par jour, dit-il, je me suis
donné à elle pour tous les moments de ma vie, je l'ai établie mallresse de
mon existence. » 11 étudiait, il réfléchissait et son esprit avançait toujours.
zélé de sa religion n'avait éprouvé aucun ralentissement du fait du chan-
sité est chargée
dévouement à la jeunesse déshéritée, aux enfants pauvres et aux jeunes gens
des ateliers. Au printemps il offrit au lycée, qui accepta, de lui fournir un pré-
cicateur pour la retraite de la première Communion et il fit venir son ami, le
prieur du Couvent des Frères-Prêcheurs à Paris. Ce fut un enthousiasme
80 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
indescriptible; en trois jours la maison tout entière, directeurs, maîtres et
élèves, fut soulevée par cette parole forte et suave à une hauteur incompa-
rable. E. Bohn, invité à rendre compte de cette prédication, en fit son pre-
mier article de journal.
L'hiver d'après personne ne le vit plus, il cachait dans la retraite les sérieuses
douleurs de la plus grande crise morale de son existence, celle qui amena la
chute de ses croyances religieuses. Nous touchons ici à des souffrances trop
intimes pour y appuyer. Mais plus les choses sont délicates, plus il faut mettre
de précision dans le peu qu'on en dit. Voici donc sur ce point l'exacte vérité.
Il se sépara du dogme catholique, mais il resta croyant et chrétien ; on peut
même trouver qu'il devint plus chrétien que par le passé, car, dans un chris-
tianisme individuel d'une singulière puissance, il s'attacha de toute la force de
son âme à la personne du Christ et à l'Évangile.
A cause de sa santé de nouveau ébranlée, il dut demander un congé d'un an,
après lequel il fut chargé en 1862 de la classe de logique au lycée de Màcon.
Pendant que la ville de Màcon était sous l'impression d'un discours qu'il avait
prononcé sur la Solitude, entendons la solitude morale, le recueillement de
l'âme et qui avait eu un succès prodigieux, on rétablissait l'agrégation de phi-
losophie. 11 alla courir les risques de ce concours où il fallait se mesurer à un
Lachelier et revint à Mâcon, avec son titre d'agrégé, dans sa classe, à laquelle
on venait de restituer son nom de classe de philosophie.
Quelques mois après, en janvier 1864, on le nomma à Amiens, où H resta sept
ans. Ce fut la période la plus brillante de sa carrière universitaire.
Il trouva au lycée d'Amiens la classe qu'il souhaitait depuis longtemps : un
auditoire nombreux dont il nous dit que le seul aspect l'enchantait, et quelques
élèves de première qualité. A son arrivée sa position fut assez délicate vis-à-
vis de ses élèves auprès desquels il avait le grand tort de prendre la place de
l'excellent professeur, plein de talent et de zèle qu'ils venaient de perdre. Mais,
sans leur faire oublier celui qu'ils regrettaient à si juste titre, il parvint, en s'y
donnant tout entier, à gagner à son tour leur confiance. Alors ils récoutèrenl
suspendus à ses lèvres ; on sentait des disciples qui s'attachent à un maître.
Pendant ce temps les élèves de Mâcon le pleuraient et ne voulaient pas être
consolés ; une lettre de l'un d'eux, qui était tombé sur un fragment d'une con-
férence de son ancien professeur, nous montre ce chagrin avec une effusion
touchante : « Je vois un journal; j'y lis votre nom : mon cœur bat bien fort
oh ! oui bien fort ; je dévore. Quelle joie pour moi de retrouver les idées de mon
maître chéri ! Mais, hélas ! ce n'était qu'un résumé de cette parole que j'aimerais
tant entendre encore! Et puis, et puis, cela je ne l'entendrai pas de votre
bouche. Oh! pourquoi n'étes-vous plus à Mâcon? Comme j'irais vous entendre
développer les grandes idées qui font tant de bien et nous élèvent si haut ! >
Quelques-uns des jeunes gens qui reçurent sa parole à cette date-là la gardè-
rent toujours et lui en apportèrent le témoignage jusqu'à sa mort. Cestfque ce
n'était pas un maître ordinaire. Un jour il avait écrit : « Le professeur n'est-il
pas apôtre presque autant que le prêtre lui-même? > Onentendait dans sa parole,
qui sortait d'une conviction si profonde, l'accent particulier auquel se reconnaît
l'apôtre 11 croyait à la vérité, et convaincu qu'elle est dans tous les esprits, il
commençait par la cultiver au plus intime de lui-même, puis il allait la cher-
cher dans les jeunes intelligences où elle se cache, pour l'y faire édore.
La philosophie qui naissait de « ce travail vivant, de ce vrai travail de labou-
i
■•sr
db l'école normale
84
jeur occupé à féconder uq sol riche en semences de vérité » était elle-même
toute palpitante de vie. C'était la philosophie vivante de la conscience, celle
que Descartes a inaugurée et que Maine de Biran a pratiquée, celle qui s'en-
fonce dans les profondeurs de la conscience pour en ramener au grand jour
le moi vivant et le Dieu vivant, celle qui pose en face de toutes les fatalités du
monde la seule chose qui puisse tenir tête aux fatalités, la personne. Cette
philosophie, E. Bohn, ranimant partout du souffle de l'Évangile, rélevait à la
région de l'amour où elle se dilatait.
Un tel enseignement était à rétroit dans une classe de lycée. Un champ plus
vaste ne tarda pas à lui être ouvert. Amiens, rivalisant avec Paris, organisa
des Lectures publiques. E. Bohn fut un des premiers mis en avant. Ce fut lui
qui, à la fin de 1864, présenta les Lectures au public par deux articles qui
parurent dans le Journal d'Amiens, où, après avoir esquissé d'un trait rapide
leur histoire, il en montrait le caractère et le rôle dans le temps présent.
Chargé d'une des premières lectures, il avait choisi un grand sujet, celui de
V Ame humaine dans Vhistoire; celte leçon eut un succès éclatant: salue à
rentrée par la foule qui emplissait la salle de l'Hôtel de Ville, religieusement
écouté et couvert d'applaudissements par l'élite de la société d'Amiens, à la
sortie accablé de félicitations, le lendemain le Jeune conférencier jouissait
d'une soudaine renommée ; et A. Theuriet, son camarade de Lorraine, qui se
félicitait de l'avoir rejoint en Picardie pour assister à ce triomphe, en rendait
compte dans un article plein de poésie. La seule chose dont E. Bohn fut content,
c'est qu'il lui sembla qu'il y avait eu des cœurs touchés. Mais il est rare que
le bien se produise sans que la guerre éclate. La ville d'Amiens était livrée à
une influence ennemie de l'Université ; la jalousie fit rage et on mena partout
une campagne contre les philosophes. Le lecteur attaqué, négligeant de se
défendre lui-même contre de fausses imputations, se contenta, avec une rare
présence d'esprit, de charger les Pères de l'Église de prendre la défense de
Platon rabaissé, de la philosophie grecque méprisée et de l'antiquité païenne
méconnue. Les Pères gagnèrent la cause avec éclat. Une deuxième lecture, sur
le sujet de Descartes, accueillie avec autant d'enthousiasme que la première,
eut comme elle l'honneur de provoquer une polémique où E. Bohn jela un bel
article intitulé la Confusion de la religion et de la philosophie. Toutes les
colères finirent par tomber devant la calme raison qui leur était opposée et la
paix fut signée.
L'Académie d'Amiens ouvrit ses portes au brillant professeur, qui y fit entrer
ivec lui Y Aima parens, en prononçant l'éloge de V Esprit de l'éducation uni-
versitaire. Le discours du directeur qui le recevait était tout retentissant des
Kiccès de son talent'; il nous montre de quelle forme splendide se revotai en
Uns leur saisissante originalité les larges et puissantes idées du jeune phi-
osophe, il nous fait sentir le souffle de l'inspiration poétique qui enlevait sa
lensée jusqu'aux plus hautes régions où elle planait étincelante, il nous livre
toutes les grâces de ce style séduisant, au charme de cette plume toujours
tégante et à l'entraînement de celte parole ardente, nous laissant tout pénétrés
e l'émotion qu'elle communique.
On s'expliquera le mécontentement que manifesta le public, quand il apprit
hiver suivant qu'E. Bohn ne se ferait pas entendre dans les séances de l'Hôtel
e Ville qui recommençaient. Huit jours après que le ministre en personne,
. Duruy, l'avait encouragé à continuer dans la voie où il s'était distingué, il
6
3Î ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
avait reçu du ministère un ordre formel qui lui retirait l'autorisation de parier.
Le silence fut rompu au bout d'un an, à la distribution des prix, par un im-
portant discours sur la Volonté, et l'interdiction fut levée. Puis comme si l'on
voulait se dédommager d'avoir été privé de son éloquente parole, on l'appela
à la porter devant deux auditoires nouveaux.
Quoiqu'il eut tout fait (pour s'en défendre, on lui avait confié le cours de
littérature dans l'enseignement des jeunes filles qui s'organisait à Amiens et
contre lequel s'était levée une cabale qui tentait de le faire échouer. U Univers
s'était mis de la partie, mais la plume de Yeuillot en rencontra une au Journal
4' Amiens qui sut plusieurs fois de suite lui donner la riposte. Les jeunes filles
et les jeunes femmes, sans se troubler des batailles qui se livraient au dehors
à propos d'elles, venaient chaque fols plus nombreuses goûter le charme de
la littérature, en écoutant ces leçons, fécondes en larges aperçus, en analyses
délicates et profondes, en rapprochements hardis et puissants, où le professeur
projetait sur les choses littéraires toutes les lumières réunies, celles de l'histoire,
celles de l'art, et celles de la philosophie. Le succès croissant de ce cours fit
redoubler la persécution souterraine dirigée contre lui. E. Bonn alla droit son
chemin. La seconde année, quand il voulut se retirer, ayant besoin de loisir
pour un travail personnel, les sollicitations les plus honorables vinrent le
contraindre à continuer.
Depuis quelque temps déjà il revenait à ses oreilles que les Facultés le
réclamaient. En attendant, le recteur de Paris, sur le choix du ministre, l'ap-
pelait trois années de suite à la Sorbonne pour y donner des Conférences
dans les Soirées littéraires. La première fût faite sur Michel-Ange. E. Bonn
offrait au public parisien la primeur de ses poésies qu'il avait retrouvées un
mois auparavant restituées par un texte italien récent dans leur authenticité
et leur intégrité. De cette découverte il avait tiré un parti qui permit à sa
conférence de soutenir à Paris le succès de celles d'Amiens. La seconde
annoncée sur Socrate artiste fut empêchée au dernier moment par des raisons
de santé. La troisième, qui eut lieu le 17 janvier 1870, eut à triompher, pour se
faire écouter, de la surexcitation d'une salle à laquelle se communiquait la fièvre
de la rue. Elle y réussit, et, avec le sujet de Gœthe, elle sut, aux rumeurs de
la guerre, faire applaudir la paix. Dans l'intervalle de ces deux échappées à la
Sorbonne, E.Bohn avait été élu à l'unanimité directeur de l'Académie d'Amiens.
Si nous avons indiqué les sujets principaux traités par E. Bohn devant le
public, c'est parce qu'ils indiquent le grand mouvement de pensée dont ce
déploiement de parole n'était que la manifestation extérieure. E. Bohn ne
choisit pas ses sujets; ils lui sont imposés par le développement de son esprit
qui suit une marche continue. L'objet de toutes ses études et de toutes ses
réflexions à Amiens, c'est l'âme humaine ; après avoir étudié cette âme dans
l'exercice de ses puissances, ce qui était l'affaire de son cours du lycée, il
l'étudié dans ses transformations successives, qu'il suit à travers l'histoire de
l'humanité ou qu'il cherche à saisir dans le raccourci énergique que présente
la vie de quelques individus supérieurs, de manière à mettre en lumière la loi
du progrès de l'âme. La leçon sur Y Ame humaine dans V histoire, qui com-
mence par nous faire apercevoir l'âme comme une lueur dans le lointain de
son enfance, nous en montre la facile et riante jeunesse à Athènes où elle de-,
vient lumière, intelligence et parole, puis la laborieuse virilité à Rome où
est force et volonté, et enfin le plein épanouissement avec Jésus qui, par
j
DE L'KCOLK HORMJ.LB
83
■ sacrifie*, lui donne l'amour. A partir de lui l'âme est sollicitée entre deux vies
qui se la disputenl.la vie païenne et la vie chrétienne. La Renaissance chercha
à mêler ces deux sèves et à les Taire fleurir. Ces! cette grande lutte du natu-
ralisme et du mysticisme, et cette tentative hardie de conciliation qu'E Bohn
étudie ivec les conférences sur Descartes, sur Michel Ange et sur Goethe,
et il Irauve dans l'existence de Goethe la réalisation de l'idéal humain, la vie
pleine, totale et harmonieuse.
La guerre vint tout interrompre. Le patriotisme de ce cœur vaillant s en-
flamma des la première heure dans un article qui portait fièrement en litre :
Lti Lorrain* de <S7o, et quand la garde nationale fut appelée a défendre la ville
d'Amiens, E. Bohn dit adieu s sa jeune femme et à ses deux enfants, et parti!
pour la bataille.
A la rentrée de IBM, E. Bohn demanda et obtint un congé, afin de pré]
ses loèses. Ayant besoin de s'appartenir entièrement, H vint s'installer à ht
campagne et dans ta solitude. Il n'y rut dérangé que par la maladie qui pendant
plus d'une année l'empêcha de travailler. Débarrassé d'elle, il se mit à l'œuvre.
Cest de ce jour que date ce qu'il appelle le développement réfléchi de son
esprit, succédant au développement spontané qui s'était produit à Amiens. Il
se Bt par une série d'expériences d'idées dans tous les domaines. E. Liuhn
travailla d'abord sur le sujet de la Conscience, étudiant celle-ci dans la sine
des êtres où elle se développe. Il embrassa ensuite le vaste sujet de la
Synthèse qui devait leconduire à déterminer la méthode générale en philoso-
phie, la méthode intégrale, et qu'il commençait par envisager sous ses aspects
multiples, partant des phénomènes physico-chimiques et considérant la syn-
thèse dans toutes les manifestations de la vie physique, morale et sociale. Les
idées qu'il s'appliquait a dégager étalent celles de l'unité, de la continuité, de
l'harmonie.
Hais, pendant que sa pensée s'exerçait sur celte riche matière philosophique,
élaborant lentement les idées, il arriva qu'au moment même où sa thèse ;iliuit
sortir de ce laborieux enfantement, elle s'écroula, et du même coup démolît
l'esprit qui l'avait portée en lui, le faisant tomber en ruines. Ques'élaii-ii
passé? il s'était produit chez le philosophe un travail lent de dégénérât, .
l'avait éloigne peu à peu de la métaphysique pour le mener à la scieur,' ;
c'était une conversion complète du subjectif a l'objectif. Son attitude en fec« de
ce désastre apparent Tut simple et courageuse: Il regarda les débris de sou
esprit qui gisaient a terre, trouva que ce n'était pas trop de cinq années pour
en être arrivé a un résultat de cette importance, et dît : > Maintenant, il pagïl
-de travailler è la régénération, de tout instaurer, pensée et vie, par une
nouvelle mètbode et sur une nouvelle base. » Prenant pour programme cotte
formule : Instavrart omnia in natnra, il poussait, comme dans Faust, ce cri :
fialure ! Nature !
Il ferma le livre que, la veille encore, 11 lisait, assis au fond de la gorge qui
se creuse dans le coteau de Fontenay; il ouvrit ses deux yeux, ses ileu*
oreilles et ses deux mains pour tout regarder, tout écouter et tout toucher au-
tour de lui. On le rencontra alors qui fouillait le sol avec le marteau du
géologue, qui analysait la plante sur place, qui retournait dans les bots
voisins la vase des étangs pour y surprendre le grouillement de la vie.
Transportant des animaux dans une mare artificielle qu'il avait raile dan^ son
jardin, il instituait sur eux une série d'observations; dans une mansarde de su
81 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
petite maison, il essayait des expériences de chimie. Mais, tout philosophe âgé
de quarante ans qu'il était, il s'apercevait qu'en face des choses de la na-
ture, 11 n'était qu'un enfant. Sans fausse honte il se remit à l'étude, et alla
demander aux maîtres de la science de l'introduire dans ce monde nouveau ;
pour cela, il ne s'adressa ni aux livres de seconde main, ni même à ceux de
première main ; il approcha du savant lui-même et ne se contenta pas de re-
cevoir son enseignement dsns le cours où il le donne, il pénétra dans le
laboratoire ; c'est ainsi qu'étant devenu d'abord l'élève, le disciple de
G. Bernard, il aidait P. Bertà tenir ranimai sur lequel le physiologiste opérait;
c'est ainsi que, scrutant ie tissu vivant dans ses cellules les plus profondes avec
la même ardeur qu'il avait mise jadis à scruter la conscience dans ses replis
les plus cachés, il exerça son œil sur les préparations histologiques de
M. Ranvier, de manière à devenir bientôt très habile dans l'art du microscope;
c'est ainsi que, s'étant voué particulièrement à l'étude de l'embryogénie où,
avec un rare instinct des destinées de la science, il avait reconnu tout de
suite qu'est son avenir, la plupart du temps seul élève de M. Dareste, il vit
sortir une légion de monstres plus réussis les uns que les autres d'un nombre
incalculable d'œufs qu'il cassait avec lui. En même temps il fréquentait les am-
phithéâtres de l'École de médecine, les cliniques de la Salpélrière et de Sainte-
Anne ; il n'oublia qu'une chose, de prendre ses inscriptions ; un beau matin, il
se fût trouvé médecin... sans s'en douter; plus tard, il regretta bien des fois
cette négl gence.
Biais s'il ne rapportait de ià aucun titre nouveau, il sentait que son esprit y
avait pris un développement viril, il en revenait absolument convaincu qu'il n'y
a qu'une psychologie possible, la psychologie scientifique» objective, expéri-
mentale. Et le problème qui venait de se résoudre pour lui sur le terrain de
la psychologie, il le voyait se poser le même partout, et partout destiné à rece-
voir la même solution par le rétablissement des choses sur leur véritable
base, la science. Mais s'il voulait que la science fût ramenée à sa place et
à son rôle, il ne songea jamais à l'interroger sur les vérités qu'elle n'a pas les
moyens d'atteindre et que chacun reste libre d'embrasser dans la foi à toutes
les possibilités; jamais non plus il ne comprit qu'on eût l'idée de faire prendre
à la science sur le monde une domination qui serait une tyrannie tout aussi
bien qu'une autre. Le vrai point de vue universel restait toujours à ses yeux
le point de vue esthétique, le seul où tous les éléments naturels de la vie
puissent espérer s'unir librement et se fondre dans une harmonie supérieure.
Pour conclure sur cette dernière transformation de la pensée d'E. Bohn, disons,
que, détaché des dogmes de la métaphysique, il garda l'esprit philosophique.
Il tenta alors la synthèse de toutes les connaissances qu'il avait acquises
et de toutes les idées qu'il s'était formées pendant que son esprit avait accom-
pli les trois phases de son évolution. Cette œuvre d'une puissante envergure
philosophique se retrouve dans ses papiers.
Malheureusement la vie est plus difficile encore que la pensée à établir sur
une nouvelle base. K. Bohn ne put franchir l'obstacle qui avait arrêté sa car-
rière. 11 avait réédiflé un homme nouveau sur l'ancien, mais il n'avait pas
refait ses thèses; l'enseignement supérieur du reste n'était pas encore dispose
à cette date-là à faire bon accueil à la psychologie purement scientifique qu'il
lui eût apportée. D'autre part, sa situation d'esprit lui avait suggéré des scru-
pules de conscience qui lui faisaient une loi de ne pas reprendre renseigne*
I*r
*■• • «. :
'^
DK L'ÉCOLE NORMALE
85
ment de la philosophie dans les lycées. Écrivant à un ami, il s'en explique de
ta façon suivante : < Il n'y a pas ici de sectaire refusant, en vertu de croyances
opposées, d'enseigner tels ou tels dogmes; il y a simplement un homme de
science lié, par cette conscience intellectuelle que crée l'évidence et qu'on ne
peut violer plus que l'autre, à une méthode qui n'a rien en soi de subversif
mais que les programmes formels de l'enseignement secondaire, tel qu'il est
constitué aujourd'hui, repoussent. » Quelques réflexions de lui retrouvées ail-
leurs donnent à penser que, les programmes eussent-ils été hors de cause, il
eût hésité encore, retenu par ces convenances toutes morales qui tiennent à
Pélal des consciences, à prendre charge d'âmes, entendons d'âmes de jeunes
gens. On lui indiquait bien un biais : présenter tous ces dogmes comme l'ex-
pression de la croyance universelle, en se désintéressant lui-même d'une
adhésion explicite. Mais il répondait : « Ce biais ne saurait me convenir; je n'ai
jamais pu, je ne pourrai jamais prononcer une parole qui n'ait la pleine appro-
bation de ma conscience. » Désirant vivement sortir de l'inactivité officielle, et
tenant à l'enseignement, parce que c'était la seule chose à laquelle il se fût
jamais reconnu propre, il essaya à plusieurs reprises d'y revenir par une autre
voie que celle de la philosophie, mais, au lieu de l'y aider, on laissa son zélé
s'immobiliser dans un congé illimité, ce qui lui créa une existence très dure.
Personne ne peut se douter de toutes les souffrances qui la déchirèrent : dé-
sespéré de ne pouvoir se rendre utile par aucun service public, privé du bon-
heur d'enseigner, condamné à vivre solitaire et séparé de ses amis, après
avoir consenti sans hésiter à tous les sacrifices que la sincérité de sa conscience
avait exiués de lui, il eut encore le chagrin de sentir qu'il n'avait pas été com-
pris. H. Littré fut peut-être le seul qui lui donna raison.
Il se regarda toujours comme appartenant à l'Université et ne cessa jamais
de compter sur un retour généreux de la vie qui lui permettrait de rentrer
dans le rang d'où il lui avait été si pénible de sortir. En tout cas, il avait la
ferme volonté d'apporter un jour d'une façon ou d'une autre quelque chose
à la communauté; c'est dans cet espoir que. prenant la tâche qui s'offrait à lui,
l'éducatiou de ses enfants, il avait fait de cette œuvre privée une expérience
dont il attendait des résultats qui pussent tôt ou tard lui donner quelque auto-
rité pour intervenir dans les questions de l'éducation publique qu'il avait tou
jours devant les yeux. Un recueil d'observations très précieuses pour la psy-
chologie de l'enfant et de nombreux ouvrages pédagogiques en préparation
forment la plus grande partie de ce qu'il a laissé d'inédit.
Si la recherche de la vérité et l'amour de l'éducation furent les deux passions
de cette vie, elle fut ouverte à tout le reste des choses. Partout où il avait été,
E. Uohn avait voulu habiter à la campagne, afin de vivre dans une perpétuelle
communion avec la nature qu'il aimait infiniment. 11 en comprenait le langage
et jouissait de tous ses spectacles. Marcheur intrépide, il voyageait à pied, le
sac au dos ; il avait suivi le littoral de la Manche, parcouru en tous sens le
Berry et le Maçonnais, heureux de se rencontrer ici avec Lamartine, là avec
G. Sand, et il avait recommencé, en prenant Goethe pour compagnon de route
la campagne de 1792 en Argonne. De Fontenay-aux-Roses, il se portait d'un
versant à l'autre de la vallée de la Bièvre, et allait jusqu'à Port-Royal-des-
Champs constater que ce qui a manqué précisément aux solitaires, c'est la
beauté et la grâce que donne la nature. Pour entretenir en lui ta souplesse, il
s'était exercé un peu dans ..tous les métiers, y montrant autant d'ingéniosité
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*
86 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
que d'adresse ; quand il quittait son cabinet, c'était pour aller revêtir une
blouse d'ouvrier, monter à son établi ou descendre à ses outils de jardinage.
Il se mettait tout entier dans la plus petite des choses qu'il faisait et Ton était
surpris quelquefois des hautes leçons qu'il savait Urer-du travail le plus vul-
gaire en apparence. 11 cherchait à embellir la vie par l'art; il aurait voulu être
entouré de chefs-d'œuvre et, dans la mesure où il le pouvait, il ornait sa mo-
deste habitation qu'il souhaitait le soir emplie de musique, car il était musicien
dans l'ôme. Si ce n'était trahir un secret, il faudrait ajouter que dans l'inti-
mité son cœur s'épanchait en de délicieuses poésies.
n devait à cette variété qu'il y introduisait de rendre sa vie agréable
pour ceux qui avaient le bonheur de la partager. Tout chez lui, le sérieux, les
principes, savait prendre une aimable aisance. Doué d'un généreux besoin
d'expansion, il faisait profiter tout le monde autour de lui de ce qu'il savait et
de ce qu'il sentait ; sa conversation si nourrie respirait un grand charme ; elle
était une des joies de la vie en commun qu'il s'appliquait à développer, cherchant
à rapprocher la famille de l'idéal qu'il nous fait connaître lui-même par ce
qui suit : « Je ne vois rien de plus beau qu'un groupe d'Ames se soutenant
mutuellement, se soulevant les unes par les autres et montant ensemble
autant que faire se peut à la perfection morale. »
Mais ses belles et généreuses idées tendaient à se propager au delà de la
famille. Par la familiarité amicale de ses rapports avec l'homme du peuple, il
p. s'efforçait, dans le rayon où pouvait s'exercer son influence, d'améliorer l'esprit
E et les sentiments ; par des articles publiés dans les journaux de la localité,
►» il éclairait d'un trait de lumière la discussion et rélevait à la hauteur des
y principes désintéressés de la droite justice. Républicain depuis 1848 et libéral
{ en tout ordre de choses, il n'avait jamais varié dans ses opinions qu'il décla-
f rait hautement.
La maladie vint bouleverser les treize dernières années de son existence
Îsans qu'il se laissât jamais accabler ni assombrir par elle. Des crises où la
douleur était angoissante le prenaient sans qu'il pût s'y attendre, le laissant
. ensuite quelquefois pour des mois dans l'état de santé le plus pénible ; il finit
I par ne plus pouvoir sortir. Son courage ne cessa d'être à la hauteur de l'épreuve
I et il arriva à dominer le mal à un point Incroyable. Pendant que l'artério-
I sclérose accomplissait prématurément son œuvre de vieillesse, il restait
jeune. Jeune de figure, il étonnait un médecin qui le soignait en lui disant son
! âge. Jeune d'intelligence, il étudiait toujours, curieux de toutes les opinions
nouvelles, et sans cesse préoccupé de renouveler chez lui celles qui en avaient
besoin ; contrarié dans son travail, il se consolait de ne pas pouvoir faire la
chose qu'il aurait voulu en en faisant une autre ; il gardait ses livres et son
crayon sur son lit, afin de profiter de la première accalmie. Enfin il restait
jeune de cœur, offrant aux siens une exquise fraîcheur d'affection. Quand l'ou-
ragan d'une crise était calmé, quelle sérénité d'âme ! et quelle suave douceur
dans les entretiens avec ceux qui l'entouraient ï II avait écrit ceci de Pascal
qu'on ne peut s'empêcher de lui appliquer : « La maladie, qui chez d'autres dé-
veloppe des sentiments aigus, durs et repoussants, chez lui développait des
sentiments doux, tendres, attirants. »
Il trouvait une consolation à toutes ses souffrances dans les joies que lui
offrait l'œuvre de l'éducation de sa plus jeune fille, qui réunissait en elle les
plus rares qualités de l'intelligence et du- cœur. Une maladie, que rien n'avait
1
DE L'ÉCOLB NORMALE 87
fait prévoir, vint arracher à sa tendresse cet être charmant. Le coup fut affreux
pour lui, ii y succomba. Si nous soulevons ici le voile dont cette grande dou-
leur demande à rester enveloppée, c'est que nous n'aurions pas fait connaître
tout entier celui dont nous retraçons la vie, si nous n'avions laissé apercevoir
de loin cette belle âme de jeune fille, cette âme de femme, épanouie aux vi-
vifiantes clartés de l'éducation que ce père qui les aimait si parfaitement
donnait à ses enfants. Respectant ie sentiment qui le faisait se révolter quand
on osait lui attribuer plus de mérite qu'il ne s'en reconnaissait lui-même, et ne
voulant oublier aucune des influences qui se réunirent pour foire croître et
fleurir cette plante rare, nous nous bornerons à dire que celui qui avait
poursuivi par 1 effort et le rêve de toute sa vie l'idéale harmonie de la nature
humaine, tint sous ses regards de père, de philosophe et d'éducateur cette
harmonie réalisée en un pur chef-d'œuvre, et qu'ayant vu cette merveille
vivante lui échapper, il ne put faire autrement que de mourir. Auparavant
il en avait fixé l'image en un Souvenir mortuaire qui fut sa dernière page
écrite, page toute pénétrée de sa profonde croyance à l'immortalité, à l'im-
mortalité que crée l'amour.
Son agonie fut épouvantable par la violence des douleurs physiques qu'il eut
à endurer, mais magnifique par le calme avec lequel, pendant plusieurs jours,
il envisagea la mort et par la. beauté des sentiments que son approche lui ins-
pira. Sa conscience s'humiliait devant les siens dans le regret ému des choses
qu'elle lui reprochait. Son âme se répandait en paroles tendres par lesquelles
il adoucissait la déchirante douleur de quitter la compagne courageuse et dé-
vouée de sa vie d'abnégation et de sacrifice et les enfants qui lui restaient. ll
pensait & ses amis, recommandant qu'on leur fit connaître à quel point il les
avait aimés. Joutes les tristesses de sa carrière brisée se firent sentir dans le
désir qu'il exprima que sa robe de professeur recouvrit son cercueil. 11 priait,
et disait : « Je veux qu'on sache que je meurs dans la foi. » Ferme jusqu'à la
fin dans ses convictions, il fut heureux de voir, en ami seulement, le prêtre
dévoué qui l'avait aidé à faire le bonheur de sa chère enfant disparue, et il lui
confia avec une religieuse émotion ses dernières pensées ; s'il ne put rendre à
certaines choses l'adhésion qu'il leur avait retirée, il fut en mourant ce qu'il
avait été toute sa vie, un chrétien; il demanda le crucifix et dit : « Je l'em-
brasse comme un dernier acte de foi : l'amour dans la souffrance. » Sur le fron-
ton du monument de famille, dont il venait de terminer ie projet, il faisait gra-
ver cette inscription prise dans les catacombes : âv àrdiqi.
Promotion de 1854. — Hervé (Aimé-Marie-Édouard), né à Saint-Denis (lie de
la Réunion), le 29 mai 1835, décédé à Paris, le h janvier 189U.
La vie, très belle et très pleine, que j'ai à remettre sous des yeux amis, est
celle d'un homme qui n'a guère appartenu à l'École Normale ni à l'Université,
puisqu'il y était à peine entré qu'il les abandonna l'une et l'autre sans retour,
pour faire dans le journalisme et la politique la glorieuse école bulssonnière
qui a illustré son nom. J'expliquerai dans un instant cette infidélité, plus appa-
rente que réelle, qui lui laissa toujours le regret d'une union à la fois désirée
et manquée, mais je dois d'abord rappeler en quelques mots les origines
d'Edouard Hervé. C'est bien de lui qu'on peut dire qu'il était né d'un sang
lorrain et breton.
BS ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Son père était professeur de mathématiques à Nancy sous la Restauration.
Voltairien et libéral, comme beaucoup d'hommes de sa génération, cet uni-
versitaire crut sentir qu'il était mal vu en haut lieu et qu'il n'y avait plus pour
lui aucune chance d'avancement dans la métropole ; aussi alla-t-il de lui-même
au-devant d'une demi-expatriation en demandant une chaire dans la dernière
qui nous restât de nos colonies d'Afrique. Il y professa plusieurs années avec
succès et y laissa» quand il mourut, la réputation d'un homme droit, simple,
d'une honnêteté rigide et scrupuleuse jusqu'à l'inquiétude; un peu sec et froid
dans les relations ordinaires de la vie. C'était en réalité un philosophe du
xvnr siècle et de l'Encyclopédie, un fils de la Révolution et du premier
Empire qu'il regardait comme issus l'un de l'autre et qu'il ne séparait pas dans
sa pensée. Un peu plus d'élasticité dans l'Université de M. de Fontanes, ane
surveillance un peu moins étroite sur l'esprit public eussent donné une com-
plète satisfaction à ses désirs. Les facultés réfléchies semblent avoir été chez
lui plus développées, plus exercées au moins que les facultés imagînatives. 11
aimait, il estimait surtout la science, la science positive et appliquée, il n'atta-
chait de prix qu'aux certitudes, et cela était nécessaire à dire pour faire
comprendre certains penchants de nature, très accusés et très persistants chez
son fils.
Il avait épousé une personne qui, comme il arrive souvent en pareil cas, s'il
est vrai qu'on se rapproche autant par les oppositions que par les affinités,
présentait avec lui un assez vif contraste. Artiste distinguée et musicienne
émérite, M«" Hervé, qui a vécu assez longtemps pour voir l'avenir justifier ses
plus hautes ambitions maternelles, ajouta a l'instruction de ses trois enfants
une part toute personnelle d'agrément, d'ornement et de goût.
Quand elle revint en France, avec eux, après la mort de son mari, Edouard,
qui était l'aîné, avait déjà fait presque toutes ses classes à Saint-Denis. Il fut
mis en troisième au lycée Henri IV à la rentrée d'octobre 1849, et, dès sa pre-
mière rentrée, il s'y distingua, en tête de sa division, par cette supériorité de
nouveau venu qui attire la curiosité et excite quelquefois la jalousie des
anciens vainqueurs. Ils sentirent bientôt qu'ils avaient en lui un concurrent
redoutable, et six mois ne s'étaient pas écoulés que leur premier dépit se chan-
geait en sympathique et fraternelle admiration. Il avait obtenu au Concours
général un de ces brillants succès, qui deviennent, dans un lycée, une gloire
commune et qui transforment le rival victorieux en champion applaudi.
On l'attendait ainsi à chaque fin d'année et jamais il ne trompa les espérances
qui reposaient sur sa tête. 11 figure certainement avec Libert, avec Raoal
Frary, avec Théodore Reinach, et quelques autres favoris de la fortune scolaire,
parmi les lauréats qui ont plié, on peut le dire, sous le poids de leurs cou-
ronnes. Ce qu'il importe d'en retenir, c'est que, dès ses débuts, il se distingua
des plus forts par une rare et originale universalité. Jamais on ne put craindre
que son intelligence, également ouverte à toutes les études, se repliât, se
confinât dans quelque spécialité préférée, qui en eût certainement rétréci t'en*
vergure et ralenti l'essor. Le thème grec et les vers latins lui étaient aussi
familiers — je dirais volontiers aussi agréables — que la composition française
ou l'histoire. Il n'en devait pas toujours être ainsi, et l'histoire, institutrice des
nations, institutrice peu écoutée, allait bientôt l'accaparer pour toujours. Mais à
ses débuts, aucun exercice de classe ne lui était étranger ou indifférent Son
esprit s'attachait avec une égale facilité et un égal entrain aux diverse!
DK L'KCOLR NORMALE 89
branches de cette instruction préparatoire que Ton reçoit au collège. 11 les cul-
tivait toutes à la fois sans négligence comme sans fatigue, et il y avait acquis
une telle supériorité que son nom était déjà cité par ses maîtres avec des éloges
où il entrait je ne sais quelle conscience d'une prochaine égalité. Le fait est
qu'ils ne le jugeaient ni ne le traitaient plus seulement comme leur élève, mais
comme l'auxiliaire indispensable de leur enseignement. Us lui faisaient répéter
certaines leçons devant toute la classe et je ne crains pas de dire qu'on
n'arrivait quelquefois à les bien saisir — tant la lucidité de son intelligence et
la clarté de sa parole les rendaient sensibles — qu'après qu'il les avait expliquées.
S'il est permis de s'attarder à des souvenirs, un peu familiers peut-être pour
un obituaire, je rappellerai à ceux qui l'ont connu, qu'à la Saint-Charlcmagne
le proviseur, qui était alors Alfred de Wailly, le chargeait de composer les vers
sérieux — et aussi les vers macaroniques — qui, avec le Champagne tradi-
tionnel, constituaient la principale gaité de la fête.
Ce fut surtout en 1854, dans son année de philosophie, sous l'excellent
M. Gibon, que se révéla cette diversité d'aptitudes. On allait alors au Concours
général dans quatre facultés : dissertation française (prix d'honneur), disser-
tation latine, mathématiques et physique. Hervé eut le prix d'honneur, le
premier prix de physique, le deuxième prix de mathématiques, et, si je ne
me trompe, le troisième accessit de dissertation latine. Il avait fait la sienne
en vers, sorte de gageure qui nous remit en mémoire le tour de force d'un
certain Greslou, célèbre dans l'Université il y a environ soixante-dix ans, et
qui avait résumé en hexamètres, dignes de Lucrèce, toute la doctrine d'Empé-
docle.
La même année, Edouard Hervé était reçu le premier à l'École Normale, et
il commença, dams une certaine mesure, à s'y spécialiser. La philosophie et
l'histoire l'attiraient plus que la grammaire et les langues. La préférence qu'il
«anifesta dés lors pour elles lui valut, très marquée, l'affectueuse sollicitude
de MM. Saisset et Ghéruel. Malheureusement le séjour de PÉcolc Normale et —
il faut bien le dire — la façon un peu étroite dont les études y étaient conduites
au commencement du second Empire — j'en attesterais au besoin le directeur
actuel de l'École, M. Georges Perrot — ne pouvaient offrir que des satisfactions
très relatives, môme à un cacique, surtout à un cacique libéral qui dissimulait,
sous une docilité apparente, la plus ferme indépendance d'esprit. On imposait
aux élèves beaucoup de petites règles et de petites gênes qu'ils trouvaient
fâcheuses et offensantes. Ils se révoltaient surtout contre un enseignement
systématiquement rabaissé et timide, où l'étude de l'accentuation grecque leur
semblait tenir une trop large place. Ils avaient pour maître de conférences
latines un homme éminent, d'une érudition universellement proclamée, mais
qui consacrait presque exclusivement son cours — sur Térence ! — à établir
que denum était le superlatif de de. Trois élèves partirent, trois sur quatorze,
plus du cinquième de la promotion. Hervé donna sa démission au mois de mai,
avant la fin de sa première année. Je dois ajouter que les choses ne tardèrent
pas à changer sous l'impulsion de deux maîtres, pourtant bien différents, Nisard
et Sainte-Beuve, et que l'École put reprendre le cours de ses glorieuses des-
tinées.
Il fallait vivre ! Chef de famille, protecteur naturel, non seulement de sa
mère veuve, mais d'une sœur et d'un frère plus jeunes que lui, Hervé se rendit
bravement compte des responsabilités que lui imposait sa rupture avec
c
c
*
90 ASSOCIATIONÎDES ANCIENS ÉLÈVES
l'École. Il passa brillamment sa licence et chercha ce qu'on appelle des leçons.
Il était armé pour en trouver. Jamais jeune audacieux ne se lança, plus com-
plètement muni et paré, dans les hasards de la vie. fin môme temps que ses
études classiques l'avaient initié aux beautés et aux règles sévères de la grande
littérature, son penchant personnel surveillé et dirigé dans la maison mater-
nelle par celle qui voyait en lui ^espoir de toute une famille, l'avait conduit à
donner aux arts d'agrément le peu de loisirs que lui laissait le travail. Il Jouait
bien du piano, il pouvait se risquer, dans l'intimité, sur le violon; môme la danse
et le cheval ne lui étaient pas inconnus; enfin, dans les années qui suivirent sa
licence, il n'oublia rien de ce qui pouvait faciliter sa participation à la grande
bataille humaine. Ainsi se révèlent, dès la vingtième année, deux tendances
parallèles, et presque ennemies dans la conduite de cet ex-Normalien que la
politique devait bientôt accaparer. Il finit par sacrifier celle des deux qui passe
habituellement pour la moins sérieuse ; mais l'artiste et l'amateur éclairé des
choses de l'art ne se résignèrent jamais, chez lui, à une complète et définitive
abdication. Tout ce qu'on put obtenir, c'est qu'il apportât dans l'étude acces-
soire qu'il en fit la même réflexion, la même méthode, je dirais volontiers le
même esprit philosophique et doctrinaire qui, de son adolescence à sa mort,
caractérisèrent à la fois ses distractions et ses travaux.
Oserai-je rappeler, à cette occasion, une petite et inoffensive aventure dont
il fut le héros ? Dans une promenade aux gorges de Franchart, son cheval
ayant butté sur une souche, prit peur et fit un écart. Surpris dans un de ces
|j moments où on laisse aller sa bête la bride sur le cou, Hervé sauta de sa selle
Cet tomba sur l'herbe, très lentement, très doucement, par principes. Nous
pensions qu'il allait remonter, avec le même calme et le même plaisir. « Mais
H non ! dit-il, un cheval qui a désarçonné son cavalier connaît sa puissance et il
g ne faut pas provoquer plus fort que soi ; je regagnerai Fontainebleau à pied! »
Cela peint l'homme. 11 n'était déjà plus capable d'une étourderie, à plus forte
_ raison d'une imprudence.
I C'est à cette époque de sa vie qu'il enseigna le latin et l'histoire à M. Casimir
| Pépier, aujourd'hui président de la République démissionnaire. Mais, en
| même temps, il donnait des articles à plusieurs journaux, notamment à la Bttm*
f de V Instruction publique, où l'on retrouvait des traces de son active collabora-
i tion, et il se lançait résolument dans la politique qui fut chez lui, on Ta dit
■ souvent, une vocation printanière. Il possédait, à vingt ans, toutes les qualités
qu'elle réclame et chacun lui prédisait, de ce côté, le plus brillant avenir, si q**
fataaspera
Sa personne même y semblait appropriée, autant que son caractère. Bien de
frivole, rien de heurté, chez ce jeune homme, ' rien de désordonné dans son
attitude ou ses mouvements. Il se contentait d'aller son pas et d'exécuter avec
modestie un dessein dès longtemps arrêté. II l'aimait d'instinct, cette politique,
qui devait plus tard lui apporter tant de déceptions et, après avoir mesuré les
chances qu'elle lui offrait, il avait froidement décidé d'y faire son chemin.
Ce n'était pas chose facile, à l'aurore d'un régime qui était loin de} répondre
à son idéal et qu'une évidente prospérité matérielle défendait alors contre l'at-
taque encore timide de ses ennemis. Cependant Hervé n'hésita point ; les réso-
lutions hardies n'avaient rien pour l'effrayer. Sentant sa force, il n'avait pas pris
la politique comme une ressource, mais comme un art pour lequel on loi
reconnaissait une aptitude marquée. 11 était, dès le collège, un ëphèbe
!
\
DE L'ÉGOLB NORMALE 94
politique, un peu trop sérieux peut-être pour son âge, étonnant ses maîtres par
sa solidité, les stupéfiant de temps à autre par ces éclairs précurseurs qui
font dire d'un écolier : « Il ira loin ! »
Tandis que ses camarades ne songeaient encore qu'a s'amuser, il avait pris
\i sur toutes les questions ; il avait son opinion faite et ii n'en a pas changé.
Peu de temps avant sa mort, il l'exprimait sous cette forme à la fois vieille et
simple : « L'ordre et la liberté ! » La moitié de ce programme que ce fût la pre-
mière ou la seconde, ne lui suffisait pas et il Ta déclaré dans tous les journaux
où il a écrit. 11 était pour la monarchie parlementaire et pour la constitution
anglaise, avec retouches. Lorsqu'on nous parlait des grandes discussions de
l'Assemblée Constituante et qu'on nous rappelait que le régime anglais avait
alors chez nous trois partisans illustres, Mounier, Lally-Tollendal et Malouet,
nous répondions en chœur : c Et Hervé ! »
Personne, même parmi les professeurs de politique, ne comprenait aussi
bien que lui le mécanisme de ce gouvernement bizarre où se combinent sans
explosion — chez nos voisins — les explosifs qui font sauter les continents. 11
fallait, dans un couloir de l'École Normale, l'entendre parler de Guillaume III,
des deux Pitt, de Burke, de Fox, de Sheridan, de Castlereagh, de Canning? de
Bobert Peel, de Palmerston et de Gladstone.
Des idées si nettes et si fixes, quand elles ne sont point une pose, révèlent
une maturité précoce. Je n'en ai jamais vu d'aussi hâtive que celle d'Hervé. Et
jusqu'à la dernière heure il est resté lui-môme, en face de ses illusions per-
dues et de ses espérances détruites. Il a gardé sa foi. Ma dernière conversation
avec lui me l'a montré tel que je le voyais à ses débuts, l'Hervé des anciens
jours, dont la voie semblait toute tracée et dont l'avenir était devenu une sorte de
prédiction banale dans la bouche de ses amis. Même fatigué, môme courbé par
la maladie, c'était toujours celui à qui nous prophétisions une grande destinée
toute prochaine ; celui dont nous proclamions qu'il serait, au sortir du collège,
minisire ou ambassadeur, plutôt ambassadeur, et qu'il ne pouvait être autre
chose, ni moins.
Quarante ans ont passé sur cette camaraderie qui se croyait clairvoyante, et
Hervé n'a été ni ambassadeur» ni ministre, ni conseiller d'Etat, ni môme député;
c'est à peine s'il a été un instant conseiller municipal, bientôt dégoûté et rem-
placé. D'autres diront, Us ont déjà dit, quelle fut la cause principale de cette
disgrâce qui le poursuivit dans tout le cours de sa carrière: ce n'est point mon
sujet et je reviens en arrière par delà ces quarante années, aux heures de
jeunesse et d'espoir.
n s'essaya d'abord dans les parlottes, dites Conférences, qui florissaient à
cette époque et qui offraient une manière de débouché à l'éloquence parle-
mentaire comprimée au dehors. Mais ici les dates ont leur importance. Des
hommes de trente ans s'escrimaient à la Conférence Mole, leurs cadets s'en
tenaient à la Conférence La Bruyère, plus modeste en apparence bien qu'on
y abordât les plus graves problèmes. Hervé s'y fit très vite remarquer et en
AU le président, à son tour, après les Desjardins et les Larnac. En même
temps, il faisait dans cette pauvre et hospitalière Revue de l'Instruction pu-
Nique la connaissance de tous ces jeunes gens qui s'étaient réunis là pour
mettre en commun l'effort presque gratuit de leur intelligence et de leur
plume : Rigault, J. Weiss, Prévost-Paradol, Assollant, tous mal disposés contre
92 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
le second Empire, tous prêts à le combattre, comme on combattait alors, avec
les plus fines armes de l'esprit. La plupart avaient déjà commencé.
Plus circonspect, sinon plus scrupuleux, et peu porté, de sa nature, à Top-
position systématique, Hervé hésitait, il déclina certaines propositions avanta-
geuses qui lui vinrent du Journal des Débats, et consentit môme à taire, pea^
dant un certain temps, la chronique bi-mensuelle de la Revue contemporaine \
.qui ne pouvait point passer pour une ennemie du gouvernement. Celui-ci
manifestait alors — ses décrets de l8tX) en témoignent — certaines velléité»
de libéralisme. Hervé pensa qu'il ne fallait point les décourager et s'appliqua,
pour son compte, à en tirer parti en les amenante leur développement néces-
saire. On peut dire, sans exagération ni témérité qu'il fut ainsi un des premiers
promoteurs de la transformation politique qui se personnifia dix ans plus
tard en M. Emile OUivier.
Mais, dans l'intervalle, il s'était brouillé avec l'Empire, sans bruit, sans éclat,
comme il faisait toutes choses et ii était devenu un des collaborateurs diri-
geants de ce mémorable Courrier du dimanche, qui eut une existence aussi
éphémère que glorieuse. Cest de là que partirent les traits les plus envenimés
contre un régime dont on ne voulait plus espérer aucun progrès et que les
incohérences de la politique extérieure livraient sans défense aux attaques de
toutes les oppositions coalisées. Au Courrier du dimanche supprimé succéda
le Journal de Paris dont Hervé et J. J. Weiss se partagèrent la direction. Il eut,
grâce à leur courte collaboration, un succès de vogue, et survécut à l'Empire
mais sous la direction unique d'Hervé, ses deux fondateurs s'étant séparés
au moment où le programme libéral du cabinet Emile OUivier obtint de
J. J. Weiss une adhésion et un ralliement auquel Hervé, plus incrédule, ne
crut pas devoir s'associer. Cependant, le Vournal de Paris, malgré son écla-
tante réussite, était condamné à périr.
La troisième République, née de circonstances tragiques, venait de s'imposer
à notre pays. Hervé lui reprochait surtout d'être sortie d'une catastrophe
nationale et d'une révolution devant l'ennemi. Il rappelait sans cesse l'exemple
du peuple autrichien qui, au lendemain de Sadowa, s'était pressé, plus loyal et
plus dévoué que jamais, autour de son Empereur. Certains épisodes du siège de
Paris donnèrent corps aux inquiétudes que cette République lui inspirait, et à
travers celte fièvre obsidionale à laquelle s'associait son patriotisme, il entre-
vit, avec son habituelle lucidité, le prochain avènement de la Commune.
Aggravée pour lui par l'obligation de veiller sur de chères existences — sa
femme venait de lui donner une fille — cette crise sanglante lui apporta des
heures tourmentées et périlleuses pendant lesquelles son courage flegmatique
ne se démentit pas un seul instant. Il continua à diriger et à publier son jour-
nal, malgré des menaces de mort suivies bientôt d'exécution, contre. tous les
journalistes que l'émeute victorieuse n'avait pas intimidés, et ne quitta Paris
qu'à la dernière extrémité, lorsque la certitude et l'exaspération de la défaite
prochaine transformèrent les insurgés en incendiaires et en assassins.
L'ordre une fois rétabli, il put croire qu'à la faveur du « pacte de Bordeaux »
le vainqueur installerait en France un régime de transition qui irait progres-
sivement de la république provisoire à la monarchie constitutionnelle. Mais
son illusion ne fut pas de longue durée ; il comprit vite, à certains mots et à
certains signes, la vraie pensée de M. Thiers; il devina en même temps celle
des ultra-royalistes, se rendit compte qu'il y avait entre l'une et l'autre une
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DE L'ÉCOLE NORMALE
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irréductible antinomie, et s'appliqua dès lors à mettre ses amis en garde contre
des espérances qu'il ne partageait plus. Ce rut l'origine d'un léger refroidisse-
ment entre Edouard Hervé et quelques monarchistes de marque ; la clair-
voyance irrite ceux qui ne veulent pas voir.
L'événement justifia bientôt ses prévisions. M. Thiers inclina ostensible-
ment vers la république définitive et ce ne furent pas seulement les ultras qui
se séparèrent de lui. Légitimistes et orléanistes, unis et fusionnés pour la
première fois, l'attaquèrent en masse compacte et le 24 mai vit sa chute.
Ici se produisit un assez curieux phénomène. Bien que les amis et la poli-
tique d'Edouard Hervé fussent décidément au pouvoir, leur triomphe momen-
tané lui créa une foule de soucis et d'embarras. 11 entendit rester le maître
dans son journal : on lui en voulut de cette prétention, on lui suscita des con-
currences, qui jouirent de toutes les faveurs et le Journal de Paris se supprima
de lui-même devant cette étrange hostilité. Sa disparition, plus heureuse pour
Edouard Hervé que son succès, le libéra de certaines ingérences et, après
avoir donné au Journal de Genève quelques correspondances qui firent sen-
sation, il put enfin réaliser son vœu le plus ancien et le plus cher : fonder et
avoir un journal à lui. Le Soleil, à un sou, vint au monde et s'empara pro-
gressivement d'une très grosse clientèle.
On sait ce qu'il fut, un journal royaliste, mais indépendant des royalistes
eux-mêmes, surtout un journal modéré, libéral, toujours courtois dans la con-
tradiction et la polémique, un journal dont je ne dirai rien de trop en affirmant
qu'il donna à toute la presse le bon exemple, aujourd'hui oublié. La réputa-
tion d'Hervé s'en accrut, l'estime et la considération universelles lui furent
acquises. Le Soleil prospéra au delà de tout ce qu'on avait espéré. Son fon-
dateur devint un des avocats-consultants de la monarchie, un conseiller ferme
et fier sous son inaltérable politesse, quelquefois un conseiller incommode à
force de franchise, toujours dévoué de cœur et d'âme, jamais complaisant ni
flatteur.
il ne marquait pas plus que de raison ses dissentiments, encore moins ses
ressentiments. Discret et contenu par tempérament autant que par volonté, il
savait dissimuler ses doutes quand il jugeait superflu de les exprimer. Seule-
ment, on les devinait et il n'en fallait pas davantage pour lui aliéner, dans son
propre parti, les politiciens extravagants qui croient tout facile et possible.
Averti, par certaines affectations de froideur ou de raideur, des résistances
que provoquait la sagesse de ses pronostics, il se tint un peu à l'écart, se
bornant à donner dans Le Soleil, ces consultations en quarante lignes qui fai-
saient autant d'honneur à sa prévoyance d'observateur qu'à son talent d'écri-
vain, il fut, à cette époque de sa vie, le maître inconstesté de l'article court,
du résumé définitif qui caractérise une situation ou ferme une crise. Sa
devise était : brièveté et clarté. Elle lui assura,' dans toute la presse, une auto-
rité reconnue par ses adversaires eux-mêmes et qu'il conserva jusqu'à sa
mort.
Si doué qu'il fût, comme artiste de langage et de plume, il ne voulait pas
qu'on mit dans un article politique trop de littérature, ni même trop de cha-
leur. 11 se défiait, en pareille matière, autant de l'éloquence que de la poésie.
Il soutenait que toute image déformait et dénaturait la pensée, l'altérait en tout
cas, la livrait au lecteur nécessairement excessive ou diminuée, lui ôtaii de sa
justesse ou de sa force. Ce culte de l'idée toute seule et toute nue, mais avec
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94 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
ses contours et ses nuances, fut vite apprécié à sa valeur, et l'Académie fran-
çaise le dédommagea des déceptions politiques d'un parti dont il partagea les
disgrâces, sans en avoir partagé les fautes.
Une très brillante élection lui assura le fauteuil du duc de Noailles. Son dis-
cours de réception est une des pages les plus délicates qu'on ait écrites sur
M— de Maintenon et sur son panégyriste. M. Maxime Ducamp, qui lui répon-
dit, mit très haut son bagage de journaliste et ses études d'historien réunies
en un volume sous ce titre modeste : Une page de l'histoire d'Angleterre,
suivi bientôt de la Crise irlandaise qu'il publia étant déjà académicien.
11 eut l'occasion de faire, quelques années plus tard, le rapport annuel sur
l^ft les prix, de vertu, et rarement la vertu a trouvé un interprète mieux qualifié
h^i pour en signaler les avantages et en célébrer les mérites.
* Mais déjà la maladie l'avait louché. On remarquait en lui, sous son calme
^ apparent, des indices d'une nervosité surexcitée sans doute par la violence
■► qu'il se faisait pour la dominer ou la contenir. La nature lui avait donné un
-^ caractère concentré, dont il dut souffrir dans cette dernière période de sa vie.
ÇJ ll s'était fait une loi de ne jamais se livrer qu'à demi, même dans le plus sûr
Ci commerce de l'amitié, laissant à l'affection clairvoyante le soin de deviner ce
_• qu'il aimait mieux ne pas dire, et lui sachant gré d'ailleurs quand elle avait
2J deviné juste.
Ç* 11 fut entouré des soins les plus assidus et les plus tendres. Sa femme el ses
^1 deux enfants se multiplièrent autour de lui, avec un dévouement attentif dont
B l'ingéniosité lui fit longtemps illusion à lui-même. lis raccompagnèrent dans
tous les pèlerinages de santé que prescrivirent les médecins. Mais ni le doux
tf climat de la Vendée, ni un essai de cure en Allemagne ne purent avoir raison
tdcs crises arthritiques qui menaçaient périodiquement sa vie. Après une
légère amélioration qui leur avait presque rendu l'espérance, le mal remonta,
9 le cœur se prit — ce cœur qui avait toujours été si vraiment généreux — et il
expira à Paris, entre leurs bras, le 4 janvier de l'année dernière. Il montra,
J jusqu'à ses derniers moments, le courage du philosophe qui s'est senti con-
damné depuis longtemps et pour qui la mort n'a jamais été une inquiétude.
Le jour de ses obsèques, quelques journaux amis se posèrent une question :
cet homme, auquel ni la fortune ni les honneurs ne manquèrent et qui avait
si grandement honoré sa profession, avait-il bien rempli sa destinée ? On crut
| pouvoir dire qu'il s'était arrêté à moitié chemin dans sa marche et qu'il n'avait
pas servi son pays comme il l'eût voulu el comme H le méritait. C'est évidem-
ment dans lés grandes charges de la politique qu'il s'y fût employé ; mais les
événements le trahirent.
Lorsqu'il sortit de l'École, l'Empire autoritaire ne pouvait l'attirer, il se tint
à l'écart, déflani sans provocation. Lorsque ce même Empire se proclama
libéral, la plupart de ses amis y entrèrent. C'était le temps où M. Thiers mon-
trant du doigt les ministres, dans l'hémicycle du Corps législatif s'écriait avec
conviction : « Mes opinions sont assises sur ces bancs ! » On offrit à Edouard
Hervé la préfecture de Bordeaux ; il la refusa, croyant peu au lendemain. Puis
vint la République, la République de son parti et de ses amis ; mais là encore,
il se heurta, je l'ai dit, à des préventions, à des hostilités même, qui le décou-
ragèrent de la politique active, pour laquelle il semblait né. A cette République
en succéda une autre dont tout son passé lui interdisait l'entrée, et c'est ainsi
que se perdirent, sans donner tout leur fruit, des facultés exceptionnelles dont
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DR L'ÉCOLE NORMALE 4 95
Antimite connaissait retendue et dont le grand public commençait à soup-
çonner la valeur.
En réalité, la lutte des intérêts et des passions n'avait pas laissé beaucoup
d'illusions à ce spectateur sans parti-pris qui avait pour premier principe de
ne jamais s'en faire accroire à lui-môme. Il ne voulait pas être dupe de ses
préférences personnelles, et quoiqu'il tint fermement pour la monarchie libé-
rale, peut-être, dans le secret de son âme, avait-il fini par mettre la liberté
au-dessus de la monarchie. Je me persuade qu'il les considérait comme insé-
parables ; mais je ne puis oublier qu'à une époque lointaine, lorsqu'il cherchait
encore sa voie, ou plutôt, lorsque l'ayant déjà trouvée, il rêvait aux moyens
de la suivre, sans déviation ni erreur, il n'avait admis, pour tout ornement,
dans son cabinet de travail, qu'une lithographie exemplaire : c'était le portrait
de Washington.
A. Claviau.
Promotion de 1855. — Tarattb, né à Metz le 23 septembre 1833, décédé
àEvreux le 5 décembre 1899.
Issu d'une famille universitaire et d'origine lorraine, dont le souvenir est
encore vivant et honoré dans la malheureuse ville, Taratte fut dirigé par son
père vers la carrière de l'enseignement. 11 fit ses débuts en 1854, à l'âge de
vingt et un ans comme professeur adjoint de mathématiques au lycée de
Bourges. Mais élevant plus haut son ambition, il entra à l'École Normale en 1855.
Après de courts séjours aux lycées de Laval et de Bar-ie-Duc, reçu agrégé de
mathématiques en 1861, il fut alors nommé professeur au lycée d'Evreux. C'est
dans cette ville qu'il devait parcourir tout le reste de sa carrière, goûter les
joies de la famille, et boire aussi aux coupes amères.
En 1873, il perdit la compagne à laquelle il s'était uni neuf ans auparavant,
et sur lui retomba la tâche d'élever ses quatre jeunes enfants. Il s'y consacra
de toute son âme, en même temps qu'aux devoirs de sa chaire, et cette famille
devînt l'honneur et la parure du déclin de sa vie.
Mais une autre grande douleur lui était réservée. Un de ses fils, sorti de
l'École Polytechnique, lieutenant d'artillerie, se fit un devoir de prendre part à
l'expédition de Madagascar. Nous le vîmes partir plein de joie et d'espérance ;
mais toute cette flamme généreuse devait s'éteindre dans les marais de
Majunga. Frappé à mort par la maladie, sans même avoir vu le feu de l'ennemi,
le brillant officier n'eut pas la triste joie de finir au milieu des siens. Il succomba
sur le bateau qui le ramenait en France, et il dort aujourd'hui son dernier
sommeil au fond des mers.
Profondément atteint par cette catastrophe, séparé successivement de tous
ses enfants qui se dispersèrent suivant la commune et inexorable loi, Emile
Taratte connut une vie austère et retirée. D'une bonté, d'une douceur, d'une
indulgence pour tous qui ne s'est jamais démentie, son humeur avait pris la
teinte mélancolique que les événements lui avaient apportée. 11 a trouvé sa con-
solation dans l'accomplissement scrupuleux de ses devoirs de professeur, dans
l'amour des siens, dans l'espérance, aujourd'hui réalisée, de voir un de ses fils con-
tinuer sa mission universitaire et les vieilles traditions de sa famille, et aussi dans
la haute estime où l'ont tenu ses collègues et ses concitoyens. Appelé par le
suffrage des uns et des autres au Conseil académique de Caen et au Conseil
municipal d'Évreux, il a justifié l'attente de tous dans l'accomplissement de ces
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ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
mandats. S'il a joui pendant peu d'années de sa retraite universitaire, il eut du
moins ce bonheur de disparaître brusquement, sans souffrance, sans passer par
les maux et les déchéances de la vieillesse.
Porcbon.
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Promotion de 1861. — Nbyrenbuf (Vincent), né à Brioude le 2 avril 1841,
décédé à Cacn le 21 juin 1899.
Neyreneuf appartenait à une famille universitaire. Son père, qui était prin-
cipal de collège, le fit entrer, aussitôt bachelier, comme maître-répétiteur au
collège de Tournon. Élèves et surveillant différaient à peine d'âge : c'était une dif-
ficulté de plus dans une situation difficile par elle-même, où les meilleurs esprits
courent risque de se décourager et de s'aigrir. Les hautes qualités de Ney-
reneuf le préservèrent du double danger; il était dès lors armé de cette belle
humeur inaltérable, l'un des dons les plus heureux de son caractère, et la
plus sûre défense contre les petites misères de la vie.
11 vint ensuite à Paris achever ses études dans une des grandes institutions
du Marais qui faisaient la force du lycée Charlemagnc. Il y rencontra Jenot
qui se préparait, comme lui, à l'École Normale; les relations de bonne camara-
derie, nouées entre eux, se resserrèrent encore à l'École et formèrent une
amitié solide et durable que les hasards de l'existence ne purent affaiblir.
Depuis le temps lointain déjà où nous longions gaiement ensemble la rue
d'Ulm, pourquoi me fut- il donné si rarement de revoir ce joyeux visage au
rire communicatif, de serrer cette main loyale, toujours amicalement tendue?
Tant d'exubérance de santé physique et morale pour aboutir à une fin si
brusque 1 La nouvelle de sa mort frappa d'un douloureux élonnement tous
ceux qui l'aimaient, autant dire tous ceux qui Pavaient connu.
Nous surtout, ses camarades d'École, qui lui tenions par des liens si chers,
nous déplorions la disparition de l'ami dont la constante gaieté avait charmé
nos années de vie commune. Nous savions, mieux que personne, quel cœur
délicat battait sous, cette robuste enveloppe, et de quelle bonté intérieure ce
sourire accueillant était le reflet.
A sa sortie de l'Ecole, Neyreneuf enseigna la physique successivement aux
lycées de Vendôme (1864), de Besançon (1865), de Nevers (1867) et enfin au
lycée de Caen (1869). Peu de temps après il épousait la fille du savant doyen
de la Faculté des sciences, Isidore Pierre, qui a laissé un nom illustre dans la
science. Caen devint ainsi sa patrie d'élection ; et, s'il la quitta quelques mois
pour aller à la Faculté de Grenoble (1879), il y revint bientôt avec bonheur
pour s'y fixer jusqu'à la fin de ses jours.
C'est à Caen que Neyreneuf avait composé « sur le rôle, dans les phéno-
mènes électriques des substances isolantes en contact avec des corps conduc-
teurs », sa thèse de doctorat soutenue avec succès devant la Faculté des
sciences de Paris en juin 1875. On y remarquait déjà les qualités d'observation
ingénieuse et de prudente expérimentation qui devaient distinguer ses
travaux.
Professeur de physique à la Faculté des sciences de Caen pendant vingt ans
(1879-1899), Neyreneuf y remplit à la perfection tous les devoirs de son noble
métier : l'enseignement public, l'éducation consciencieuse de ses élèves ei
les recherches personnelles se partageaient son labeur.
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DE L'ÉCOLK NORMALE 97
L'esprit à la fois très solide et très fin de Neyrcneuf faisait de lui un excel-
lent maître : ses leçons vives, nettes, substantielles unissaient à la sûreté de
la doctrine l'agrément de la forme. Ses auditeurs l'appréciaient fort et lui
savaient gré du soin qu'il prenait pour les tenir au courant des acquisitions
nouvelles d'une science en perpétuelle et rapide évolution.
Plein de sollicitude pour ses élèves, Neyreneuf dirigeait leurs efforts, sur-
veillait leurs progrès et s'attachait surtout à leur apprendre ce qui importe le
pins, la manière de travailler. Que de témoignages touchants sont venus
après sa mort se joindre à l'hommage de la foule qui suivait pieusement son cer-
cueil, et ont apporté à sa famille les preuves émues du bien si largement fait
par celui qu'elle pleure I
Les recherches personnelles de Neyreneuf s'étendirent à plusieurs ques-
tions d'un grand intérêt. Plus de soixante notes ou mémoires, publiés dans les
Comptes rendus de V Académie des Sciences, dans les Annales de Chimie et de
Physique, dans le Journal de Physique, dans les Mémoires de l'Académie
de Caen, dans le Bulletin de Société linnéenne de Normandie, attestent son
activité scientifique. Elle s'est particulièrement appliquée à l'électricité qui lui
inspira le sujet de sa thèse (Ann. de Chim. et de Phys., 5« série, tome V;
1875), aux flammes dont il étudia en détail certaines propriétés curieuses et à
l'acoustique pour laquelle il gardait une véritable prédilection : il y trouva la
matière de ses plus importants mémoires.
Au cours de ses études sur les flammes {Ann. de Chim. et de Phys.,
5e série, tome XXV ; 1882), il fut conduit à réaliser une flamme sensible
remarquablement simple. Tyndall avait mis en évidence la sensibilité des
flammes à certaines vibrations sonores et il avait montré le parti que Ton en
pouvait tirer dans mainte investigation. La flamme que Neyrcneuf réussit à
obtenir avec un vulgaire bec Bunsen présente une sensibilité et une cons-
tance qui en font un réaclif acoustique précieux.
U mesura les distances auxquelles la flamme cessait d'être rabattue par les
vibrations émanant d'une source donnée et différemment transmises. Il étudia
ainsi {Ann. de Chim. et de Phys., 6e série, XXtl; 1891) la propagation du
son dans des tuyaux cylindriques étroits, ou mieux, comme il le dit, l'écoule-
ment du son par ces tuyaux, le phénomène obéissant à la loi qu'a établie
Poiseuille pour l'écoulement des fluides par les tuyaux capillaires.
Dans de nouvelles recherches sur les flammes [Ann. de Chim. et de Phys,,
6* série, XVIII ; 1689), Neyreneuf prouva que le tuyau de caoutchouc amenant
le gaz à la petite flamme d'un harmonica chimique est le siège de vibrations
tout comme un tuyau ouvert, et que, selon le point où on le pince, on obtient le
son fondamental de l'harmonica ou le silence. Si le gaz arrive par un piston
creux à l'intérieur d'un cylindre en verre, muni d'un ajutage au bout duquel
brûle la flamme, l'expérience devient plus facile et plus instructive, l'harmo-
nica pouvant rendre alors l'octave grave et même la double oclave grave du
son fondamental et la flamme présentant des stratifications caractéristiques.
En utilisant les vibrations produites dans le tuyau porte-vent d'une anche
libre, Neyreneuf effectua une série d'expériences (Ann. de Chim. et de Pays,,
6* série, IX ; 1886) sur l'importante question de la vitesse du son dans les
vapeurs, expériences qui avec les vapeurs inflammables d'élher ou d'alcool
offraient de réelles difficultés.
Neyrcneuf étudia encore les vibrations des membranes [Ann. de Chim. et
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* . *
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ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
de Pays., 6« série, XIII; 1888), ainsi que les vibrations circulaires des cordes
{Mémoires de l'Acad. de Oaen\ 1896). Il effectua eniin une longue série de
recherches expérimentales sur les tuyaux sonores [Ann. de Chim. et de
Pays., 7« série, V; 1895; X»; 1897; et XVI; avril 1899).
Ce fut son dernier travail. La maiadie, qui le terrassa tout à coup, l'enleva
peu après. Fin brutale, mais heureuse. Ii est mort assez tôt pour n'être frappé
d'aucune de ces pertes cruelles qui sont comme la rançon de la vieillesse.
Ses jours s'écoulèrent paisibles dans la douce intimité du foyer domestique :
il avait une femme charmante, dévouée, aussi distinguée de cœur que
d'esprit ; ses nombreux cnfanls faisaient sa joie et son orgueil ; il était en-
touré de vieux amis tels que Gasté et Zcvort, ses anciens camarades d'École.
Il goûta jusqu'au bout le bonheur que l'on peut connaître en ce monde, celui
que donnent l'élude et la famille, les seules sources de félicité humaine où
ce sage ait voulu puiser.
Jules Viollk.
Promotion de 1862. — Pellerin (Arthur-Théophile-Pierre), né le 19 avril 1843,
à Basse-Goulaine (Loire-Inférieure), décédé en 1898.
11 fit ses études au lycée de Nantes, et fut successivement élève à l'École
Normale 1862-65, chargé de cours de physique au lycée Napoléon 111, à Baslia,
1865-66, chargé de cours de physique au lycée de Nîmes, 1866-67, chargé de
cours de physique au lycée de Rennes, sept. 1867-mai 1868, professeur de
physique au lycée de Rennes, mai 1868-déc. 1868, professeur de physique au
lycée de Bourges, déc. 1868-sept. 1871, professeur de physique au lycée d'Avi-
gnon, sept. 1871 -avril 1873.
En 1873, ayant hérité de ses parenls une certaine fortune, il donna sa
démission et vint habiter à Nantes, où il comptait de nombreux amis. En
avril 1876, il fut chargé du cours de physique à l'École de plein exercice de
médecine et de pharmacie, qui venait d'être organisée, et conserva cette fonc-
tion jusqu'en 1883. Très intelligent, mais d'un tour d'esprit quelque peu para-
doxal, doué d'un esprit d'analyse qu'il poussait à un degré peut-être excessif,
Pellerin, grâce à son extrême bonté et à sa parfaite aménité, était bien vu de
tous; toujours prêt à obliger, il ne craignit pas d'exposer sa fortune pour
rendre service à des amis et vit ainsi ses dernières années attristées par des
embarras financiers. Il avait été adjoint au Maire de Nantes de 1881 à 1885,
et venait d'être nommé Directeur du Jardin des Plantes (1898) lorsque la mort
l'emporta.
Promotion de 1864. — Lusson (John-Frederic), né le 29 novembre 1839 à
Niort, décédé à La Rochelle, le 30 juillet 1899.
Son père, professeur au lycée de Niort, avait épousé fort jeune une jeune
fille anglaise, Cécile Collier, dont la famille était venue chercher en France un
climat plus doux. De là ce prénom de forme anglaise, de là aussi quelques
traits de physionomie et d'extérieur, quelques traits aussi de caractère, très
connus de ceux qui l'ont fréquenté et qui, du reste, n'étaient qu'à son
honneur.
Il fit toutes ses études au « Collège Royal • et au « Lycée » de Niort avec
cette application tranquille et peu hâtive qui fut la sienne pendant toute sa vie.
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de l'école normale 99
Jamais Lusson n'a perdu son temps; Jamais il n'a eu la prétention de le
dévorer. II fut, à vingt ans, pourvu des fonctions de maître d'études au collège
de Cosnes-sur-Loire. Moins d'une année après, il fut appelé au même titre au
lycée de Poitiers et il y resta trois ans, très attaché h ses devoirs et se pré-
parant, avec le soin minutieux qu'il apportait à tout, aux examens de l'École
Normale.
Mes premiers souvenirs de lui remontent à cette époque. C'était un grand
jeune homme, très aimable déjà, très agréable causeur, d'une élégance sobre
mais surveillée et irréprochable, méthodique, consciencieux, mais sans
raideur et d'une grande aisance au contraire en quelque société qu'il se
trouvât et de quelque soin qu'il fût chargé. Son proviseur d'alors mettait
dans les notes relatives au jeune répétiteur les lignes suivantes : « M. Lusson
est doué d'excellentes qualités. Il a de la douceur et de la fermeté dans le
caractère. Il dirige fort bien ses élèves, dont il se fait aimer et respecter. Il
est animé des meilleures intentions et je crois qu'il pourra faire plus tard un
tsceîleiU professeur... » L'événement n'a nullement démenti ce pronostic,
que mon père, professeur alors à Poitiers, portait de son côté sans hésitation.
D aimait fort le jeune maître d'études, qui n'était pas de ceux qui évitent les
professeurs, soit par timidité, soit par un sentiment moins humble. Il causait
souvent avec Lusson soit sous les ombrages de la promenade de Blossac, soit
dans les environs de Poitiers, qui sont charmants. Je les entends encore
devisant des avantages et des charmes du professorat. C'était très sérieux :
«... Et puis il y a les vacances », ajoutait le jeune maître d'études, très gra-
vement, pour jeter la note gaie ; et ce fut toujours sa manière, un peu britan-
nique, de la jeter.
En 1863, Lusson obtint de se faire nommer au lycée Saint-Louis pour pousser
•lus vivement qu'il n'avait fait jusque-là la préparation à l'École Normale. Son
proviseur du lycée Saint-Louis rendait de lui le même témoignage que celui
du lycée de Poitiers : « Je certifie que M. Lusson s'acquitte parfaitement de
ses (onctions de maître-répétiteur; qu'il est studieux, très bien élevé, respecté
des élèves et qu'il a toute l'aptitude morale aux fonctions de l'enseignement. »
Lusson fut nommé élève de l'Ecole Normale supérieure, le il août 1864. Il
était temps. Lusson ne s'est jamais pressé ; mais il ne s'est jamais laissé
mettre en retard d'une façon fâcheuse. Il était l'homme qui arrive à temps;
mais qui use toujours de tout le temps auquel il a droit.
Les trois années d'École accomplies, sans qu'il crût nécessaire de se faire
recevoir agrégé juste au sortir de l'école, car la vie est longue, il fut nommé
chargé de cours au lycée de La Rochelle. U était très satisfait de cette nomi-
nation. Passant à Poitiers pour se rendre h son poste, il me disait qu'il ne
souhaitait rien que d'y rester. Je n'en crus pas un mot. Je ne savais pas encore
a que] vrai sage j'avais affaire. U devait y rester jusqu'à sa retraite et jusqu'à
u mort. Lusson était l'homme d'un seul poste, et jamais le désir de voir et
tourneur inquiète ne le tourmentèrent.
Il réussit du premier coup à souhait. 11 aimait son métier, il aimait sa
science, jusqu'à trouver un plaisir physique, me disait-il, aux manipulations
de physique et de chimie qu'il faisait avec une précise lenteur et une adresse
élégante, de ses mains longues et soignées. Je le retrouvai trois ans après,
ayant été nommé chargé de cours, moi-même, au lycée de La Rochelle. Pro-
fesseur très apprécié, il était un camarade charmant. Littéralement, il était
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400 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLKVBS
Pâme douce, conciliante et agréablement malicieuse de nos réunions. Déjà il
était très recherché des salons rochellois et en était l'agrément, et n'était pas
sans contribuer à leur bon ton comme à leur élégance.
Avec son application tranquille, mais réelle sous son apparente nonchalance,
il s'était fait recevoir agrégé en 1871. « 11 suffit de l'être è trente ans, nous
disait-il avec douceur. Il n'est pas ridicule de l'être avant; mais c'est peut-être
un peu indiscret. » Il ne se portait pas de lui-même aux excès de travail ; mais
on le fit travailler. On lui demanda des conférences. 11 en lit, qui, je m'en
souviens, étaient charmantes. Il alternait, à l'Hôtel de Ville, avec Fringnet,
avec Laugeron, professeur d'histoire, maintenant à la retraite, et il fallait
reconnaître que la parole du physicien était tout aussi littéraire que celle du
brillant professeur de rhétorique et du grave et chaleureux professeur d'his-
toire. C'était le bon temps. Moi, j'écoutais; ce fut un rôle que j'aimais toujours.
Je n'ai pas pu le garder indéfiniment. Je regrette assez souvent mon métier
• d'auditeur de Lusson à l'Hôtel de Ville de La Rochelle. D'aucun métier je ne
Bme suis acquitté aussi consciencieusement et aussi agréablement que de
celui-là.
Y**. Aux conférences s'ajouta une autre œuvre qu'également on imposa à sa
pto& modestie et à son détachement. Il créa le laboratoire municipal d'analyses de
^ê la ville de La Rochelle, institution trop nécessaire en cette ville de commerce
fr** et qui lui manquait. 11 fut, de plus, chargé de la direction du Jardin botanique,
1^ sans compter la présidence de la Société des sciences naturelles de la Cba-
S rente-Inférieure, et les fonctions de membre du bureau d'administration du
lycée et les fonctions de membre du bureau d'administration des Écoles
normales primaires, etc. Le travail ne lui manquait pas et c'est à cela qu'il
tj faut attribuer qu'il n'ait donné aucune publication. 11 se dépensait en choses
d'utilité pratique et actuelle. Personne ne saurait lui en faire un reproche.
** 11 vivait ainsi, infiniment aimé de ses élèves, de ses collègues, de ses com-
patriotes et très populaire dans une ville où tout ce qui n'est pas né très
Y exactement dans le pays même est assez difficilement adopté et, à l'ordinaire,
# passe indéfiniment pour étranger. Il aurait pu être conseiller municipal et
même général, peut-être plus s'il l'avait, même modérément, désiré. Mais il était
passionné de modération et fanatique en fait de détachement. Il se trouvait
plus que suffisamment occupé par ses multiples fonctions scientifiques. Il me
disait : « On m'a mis déjà de trop de choses. Je suis l'homme le moins bruyant
du monde, et l'on m'a fait homme-orchestre. » Il ne demandait rien et refusait
toujours quelque chose. Revenant de La Rochelle, M. le recteur Chaigoet disait
à la sœur du peu ambitieux professeur : « J'ai marqué d'une pierre blanche le
I jour où j'ai fait la connaissance de M. Lusson et où j'ai rencontré un fonction-
naire content de son sort et qui ne m'a rien demandé. » M. Margottet, un des
successeurs de M. Chaignet du rectorat de Poitiers et bon connaisseur en
choses de sciences aurait désiré qu'une récompense éclatante eût suivi la
création du laboratoire municipal et surtout le' résultat difficile que Lusson
avait obtenu en vulgarisant les notions scientifiques et en les faisant pénétrer
dans le cerveau des paysans de l'Aunis. Mais Lusson désirait-il lui-même être
décoré de la Légion d'honneur? En tous cas je gagerais bien qu'il n'a jamais
fait pour l'être le commencement même d'une démarche. L'estime profonde
de ses chefs et de tous ceux qui l'entouraient lui suffisait.
Il lui suffisait de savoir que son nom était connu du monde scientifique et
DE L'ÉCOLU NORMALE
401
cité dans l'Académie de Poitiers avec éloge et j'ajouterai avec reconnaissance.
0 jouissait de celte considération toute particulière où se confondent l'estime
pour le caractère et l'estime pour le talent et qui constitue ce que les Anglais
appellent une respectabilité. Je trouve dans une lettre du proviseur de La
Rochelle à la sœur de Lusson un mot qui n'a rien de banal et qui caractérise au
plus juste ce que fut Lusson en sa tranquille et douce maturité : « Lusson et
moi nous nous sommes connus jeunes encore et j'ai été son collègue avant
d'être son chef, et je puis dire que dans nos conversations nous n'avons jamais
touché à des sujets frivoles ; nos entretiens n'ont jamais fait qu'élever nos
pensées; nous ne nous sommes jamais quittés qu'en nous estimant davan-
tage. >
Quel délicieux vieillard il aurait fait! Il était de ceux qui ont été créés pour
réhabiliter la vieillesse. Je ne sais quel sort, plus cruel pour nous que pour
lui, ne Ta pas voulu. Je le vis à Poitiers aux vacances de Pâques de 1898
exactement à la môme place où, trente et un ans auparavant, il m'annonçait
joyeusement sa nomination à La Rochelle. Cette fois il m'annonçait qu'il
venait de prendre son premier congé et qu'il allait à Paris consulter les
médecins. Il ne me semblait pas malade. Ces grands maigres toujours pâles
font illusion. Ils ne sont pas très différents d'eux-mêmes jusqu'au moment où
ils succombent Nous fîmes, je m'en souviens, le voyage de Paris ensemble. Il
n'était pas triste. 11 me parlait de ses voyages en Suisse, en Italie, au Tyrol.
il ajoutait : « Je n'en ferai plus * ; mais sans amertume et semblait ne faire
allusion qu'à l'âge du repos qui commençait à venir.
Mais il était frappé très profondément. L'été de 1898 fut terrible. On crut
plusieurs fois sa dernière heure venue. Il se releva. Aux vacances de 1898 je
fus pour le voir en son pavillon du jardin public de La Rochelle. Il était sorti.
Jamais je ne fus si heureux de ne pas trouver chez lui quelqu'un que j'allais
voir. Je promis de revenir. 11 me At une bonne surprise et une grande joie; ce
fut lui qui vint, à Chatelaillon, à 10 kilomètres de son laboratoire et qui fit
avec moi une promenade d'une grosse demi-heure, comme un grand garçon.
Et il était toujours élégant, gracieux, d'une propreté étincelante et soignée
minutieusement dans tout le détail de son extérieur, sans la moindre note de
faste criard. Toujours le gentleman irréprochable. Et il était gai. Il racontait
son agonie, car il avait été jusque-là, avec bonne humeur et avec humour et
comme quoi il s'était confessé, avait fait pénitence et avait reçu l'extrême
onction « le tout sans s'en apercevoir ». A quoi je répondais par le mot du
courtisan à M— de Maintenons « Ce n'est pas pour rien qu'on revient de si
loin. »
Je le croyais et lui promettais sans complaisance vingt ans de retraite bien
gagnés. Il retomba. 11 traîna tout l'hiver de 1898, se ranima un peu au prin-
temps de 1899, fit une nouvelle rechute qui devait être la dernière. Il se savait
condamné et gardait un calme souriant, correct envers la mort, comme 11
l'avait élé en toutes choses pendant toute sa vie et l'ayant vue de trop prés
pour ne pas la voir revenir avec tranquillité et une sorte de résignation
hospitalière.
H s'éteignit le 30 juillet 1899, à l'époque si souvent joyeuse où le labeur
«chevé, il s'était si souvent préparé à partir pour les voyages d'où l'on revient.
U avait soixante ans moins trois mois. 11 n'avait pas l'air de les avoir. Le
temps avait respecté sa tête grave, spirituelle et fine. Il est parti tout entier,
t
''t.
402
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
sans aucune de ces dégradations physiques et intellectuelles auxquelles il
eût été très sensible. Peut-être trouva-t-il la doslinée correcte et courtoise à
son égard. Elle a été dure pour nous qui l'aimions tendrement et qui l'eussions
caressé et choyé dans les années de retraite et de repos où il eût encore fait
si douce et aimable figure. §on souvenir reste parmi ceux qui Tout connu
comme celui d'un des plus gracieux modèles du professeur instruit et du
vulgarisateur patient, qui est en même temps un homme du meilleur monde.
Emile Faguet.
Promotion de 1865. — Dubois (Edmond-Victor-François), né à Douai, le
16 décembre 1843, décédé à Amiens, le 12 décembre 1899.
Après de très brillantes études au Lycée de Douai (1852-1863) et au Lycée
Charlemagne (1863-1865) Edmond Dubois, entrait à l'Ecole Normale supérieure
dans la section des sciences, il débuta dans l'enseignement à Philippeville
puis fut appelé à Agen. Quelques années plus tard, il devenait agrégé des
sciences physiques et naturelles au concours de 1873.
J'ai connu Dubois à l'agrégation. Il fit une leçon de physique absolument re-
marquable. Il avait à parler de « l'Induction ». Au lieu de faire comme tant
d'autres une leçon savante, Dubois se borna à répéter la leçon qu'il avait faite
quelque temps auparavant à ses élèves du lycée d'Agen; presque avec les
mêmes appareils ou plutôt avec des appareils qu'il arrangeait et modifiait
lui-même, et l'expérience élégamment faite arrivait toujours juste à point. Si
l'on ajoute à celte grande habileté d'expérimentateur, une diction nette et précise,
on se fera une idée de ce qu'était Dubois comme professeur. Ce qu'il fut au
concours d'agrégation, il le fut toute sa vie, et cela explique le succès de son
enseignement.
C'est de cette époque que dale entre nous une amitié qui ne s'est jamais
altérée. Tout nous rapprochait d'ailleurs. Nous étions presque du même pays,
nous avions fait nos études au même lycée, et tous deux, nous aimions à parler
de nos brouillards et de notre vieux lycée de Douai. Nous devions nous revoir
souvent. Le 6 décembre 1874, Dubois était nommé professeur au lycée
d'Amiens quelques années plus tard, je revenais moi-même dans le Nord, cl
tous les ans, au moment des examens, nous avions l'occasion de passer
quelques bonnes journées ensemble.
Tous ceux qui, comme moi, ont vécu avec Dubois, ont pu apprécier sa bonté
et la délicatesse de ses sentiments, c'était un caractère droit, absolument
honnête, d'un dévouement sans bornes pour ses amis. Il aimait l'École Normale,
il aimait l'Université, il aimait son lycée d'Amiens où il devait passer toute sa
vie, bornant son ambition à être un bon professeur, tout dévoué à ses élèves,
heureux de leurs succès et aimant à les suivre, à les encourager et à les
conseiller.
Cette touchante unité de vie, qui n'est pas rare dans l'Université, n'était point
chez Dubois, l'effet d'une sorte d'habilude ; il était attaché à Amiens, pour tout
le bien qu'il y faisait.
Il est peu de familles dans Amiens, qui n'aient, à un titre quelconque, profité
de son savoir, soit au lycée, où il enseigna pendant vingt-cinq ans, soit à l'École
normale de jeunes filles, soit aux cours de l'Hôtel de Ville qui devaient aboutir
J
DM L'ÉCOLE NORMALE 403
sa Lycée de Jeunes Filles, soit aux cours municipaux où il professa pendant
dix-sept ans, soit enfin à l'École de Médecine et de Pharmacie.
Partout, il fut au-dessus de sa tâche; partout il se dépensait sans compter
ne ménageant ni sa peine, ni son temps, ni môme sa santé.
En dehors de l'Université, Dubois participait aux travaux de l'Académie
d'Amiens qui avait tenu à honneur de l'admettre dans son sein. 11 était de plus
administrateur de la Caisse d'Épargne, où il remplissait ses fonctions avec un
zèle assidu et une compétence remarquable.
On conçoit qu'avec une vie aussi remplie, Dubois ail peu écrit. 11 nous laisse
cependant, un Traité de Physique, où l'on retrouve les qualités du professeur
et quelques opuscules d'acoustique et d'optique, se rapportant à des points
difficiles du cours. Quelques discours et quelques conférences nous montrent
ce qu'aurait pu être Dubois s'il avait tourné son activité vers les recherches
originales. Son discours de réception à l'Académie sur La Vie est un modèle
d'élégance littéraire, car Dubois était un lettré, ayant le goût des choses de
l'esprit, et ayant puisé ce goût dans de fortes et solides études littéraires.
Danois était depuis longtemps officier de l'instruction publique; il avait
obtenu récemment une promotion dans la classe supérieure. Nous désirions
tous pour lui une récompense plus élevée et notre pauvre ami nous quitte
juste au moment où une loi plus libérale va permettre à l'Administration de
récompenser plus dignement des services comme les siens.
11 y a six semaines, j'étais à Amiens, où nous faisions à l'École de
Médecine, les examens du P.-C.-N. Le soir, nous nous réunissions chez
Dubois. Quelle joie, quelle gaieté, que de tendresses réciproques ! C'était
le bonheur rêvé. Pourquoi faut-il qu'un coup de foudre ait détruit un pareil
bonheur et brisé le cœur d'une femme et de trois jeunes filles qui avaient
mis en Dubois toute leur vie
Le mardi, 12 décembre, Dubois, avait fait sa classe comme à l'ordinaire, de
deux à quatre heures et fait des interrogations de quatre à cinq. H rentre chez lui
tout heureux de préparer pour les siens une ytite réunion intime; quelques
minutes après, il n'était plus. Brutalement frappé, il n'avait pu donner à
toiles qu'il aimait tant, ni un dernier regard, ni une dernière bénédiction.
On dit que sous la menace d'une catastrophe soudaine ou d'un grand danger
on peut, en quelques instants, revoir son existence toute entière. S'il en est
ainsi, Dubois, a pu mourir avec la conscience du devoir accompli, et le calme
que donne une vie d'honneur et de travail. Que ce soit là la consolation
suprême de celles qui pleurent l'ami que nous avons perdu. Qu'elles sachent
aussi que dans le cœur de tous ceux qui l'ont connu, son souvenir ne s'effacera
jamais.
B.-C Damien.
Promotion de 1867. — Rouard (Gabriel), né aux Sables-d'Olonne (Vendée), le
9 novembre 1846, décédé à Toulouse, le 19 décembre 1899.
La vie de notre camarade Rouard ne fut point de celles qui, par l'éclat ou
la variété des événements qui les remplissent, provoquent l'attention ou
fixent la curiosité. Bien peu au contraire furent plus simples, plus modestes et
plus cachées. Et cependant, pour ceux qui purent la connaître, il en est peu
où se montre mieux la supériorité morale d'une âme en lutte avec les misères
3
V,* T-
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ASSOCIATION DUS ANCIENS BLfiYKS
physiques ou les tristesses de la vie. Ce fut cette vaillance tranquille, prête à
tous les devoirs ou à tous les sacrifices, qui fit la beauté et l'unité de cette
vie ; mais, si les rares événements qui la traversèrent tiennent en quelques
lignes, il semble que l'histoire intime de ce modeste et de ce silencieux,
pleine cependant de nobles enseignements, perdrait quelque chose de son
prix à être livrée au grand jour de la publicité.
Rouard appartenait à. une famille des plus modestes. Son père, ouvrier à
l'arsenal de Toulouse, fut tué en préparant un feu d'artifice pour la fête du
15 août: il laissait une veuve, un fils et deux filles. Des personnes charitables
s'intéressèrent au jeune Gabriel, dont la vie commençait sous de tristes
auspices. Placé au lycée de Toulouse, il s'y distingua aussitôt par son appli-
cation, par sa force de volonté et par le sérieux de son caractère. Lorsqu'il fut
sur le point de terminer ses études, ses maîtres songèrent pour lui à l'Ecole
Normale. Mais un séjour à Paris leur sembla indispensable, et M-e Rouard, qui
luttait courageusement pour faire vivre sa famille, était dans l'impossibilité de
subvenir aux frais nécessaires. Un hasard heureux lui vint en aide. Le Direc-
teur du Collège Sainte-Barbe, ayant entendu parler des succès et des aptitudes
du jeune Toulousain, lui offrit une bourse d'études, qui fut acceptée avec
reconnaissance. Le succès toutefois ne fut pas immédiat. Rouard échoua tout
d'abord aux examens d'entrée de l'École. Il revint doue auprès de sa mère,
sollicita et obtint, le 1" octobre 1866, une place « d'aspirant répétiteur auxiliaire »
au lycée de Toulouse; mais, à la fin de cette môme année scolaire, et à
quelques jours d'intervalle, il était reçu licencié es lettres et élève de l'École
Normale.
Il montra à l'Ecole les mêmes qualités dont il avait fait preuve jusque-là, et
que Ton devait retrouver chez lui, fortifiées par l'habitude, jusqu'à sa mort.
Parmi ses camarades de promotion, que tant d'événements tragiques vinrent
distraire et arracher à la tranquillité ordinaire des éludes, il fut des plus labo-
rieux, des plus constamment appliqués à la tâche quotidienne, à la préparation
d<j la carrière future. Les élises grammaticales convenaient à son esprit
réfléchi, méthodique et patient: il devint bientôt et resta l'un des disciples les
plus fidèles de l'incomparable maître que fut M. Thurol. Mais son labeur obstiné
ne pouvait le rendre insensible à ce qui se passait au dehors. Les événements,
qui se précipitaient, l'arrachèrent à ses études. La guerre éclata au moment
même où le concours d'agrégation allait s'ouvrir. Paris était menacé d'un
siège : Rouard n'hésita pas, et, sourd à l'appel de sa famille, il contracta, le
10 août 1870, un engagement pour la durée de la guerre. H retrouva an
bataillon de chasseurs à pied où il fut envoyé, plusieurs de ses camarades de
promotion. Pendant cet hiver, rendu plus terrible et plus dur encore par le
froid exceptionnel qui se maintint si longtemps, Rouard fit tout son devoir,
surmontant avec sa patience ordinaire le mal dont il avait ressenti les pre-
mières atteintes à l'École, et que les intempéries, les nuits passées aux tran-
chées et les privations de toute sorte devaient aggraver. Lorsque, sept mois
plus tard (10 mars 1871), il fut libéré, il voulut aussitôt reprendre la prépara-
tion interrompue de l'agrégation. Mais la Commune et le second siège de
Paris en disposèrent autrement. 11 fut envoyé au lycée de Cahors, comme
chargé du cours de philosophie. Il n'y resta que quelques mois ; car cette
même année, il était reçu agrégé de grammaire, et chargé du cours de seconde
au lycée de Rodez (30 septembre 1871). Le 8 novembre, il revint à Toulouse, en
J
DK L ÉCOLE NORMALE
405
qualité de chargé de cours de lettres aux élèves de la section des sciences.
Ses vœux (qui d'ailleurs n'eurent jamais rien d'ambitieux) étaient comblés.
A Toulouse, Rouard retrouvait sa mère, ses sœurs, ses amis de collège. Il ne
devait plus les quitter que pour passer une année à Montpellier, d'octobre
1872 au 15 septembre 1873. Définitivement fixé auprès, des siens, il se con-
sacra tout entier à sa famille et à ses élèves, leur donnant sans compter, tout
ce que lui laissait de temps et de force une maladie dont les progrès devinrent
bientôt inquiétants. Sa vie ne fut plus qu'une longue lutte contre ce ma1
mystérieux, sorte d'anémie à forme insidieuse et opiniâtre, contre laquelle la
science finit par se déclarer impuissante. Pendant ces longues années, qu'il
passa dans une retraite rarement troublée, Rouard déploya une énergie, une
sérénité d'âme qui faisaient l'admiration des rares amis qu'il honorait de ses
confidences, et qui nous rappelaient la patience héroïque d'un autre de nos
camara jes, également disparu, Ernest Lebrun. Le mal ne put forcer Rouard à
interrompre ses classes que pendant quelques mois, (du 11 avril 1833 au mois
d'octobre 1884). Mais il les reprit dès qu'il put le faire, se privant de toute
distraction, de tout plaisir, de toute sortie, pour être plus sûr de ne pas man-
quer un seul jour à ses élèves.
A ses souffrances presque ininterrompues vinrent s'ajouter encore de graves
préoccupations de famille, dont il ne m'appartient pas de parler ici, mais dont
il faut bien dire cependant qu'elles révélèrent mieux encore la noblesse d'ame
et l'absolu désintéressement de notre ami. Pendant cette longue période, sans
autres événements que les péripéties de sa lutte contre le mal, il n'eut qu'une
joie. En 1895, lors de la célébration du Centenaire de l'Ecole, Rouard reçut la
croix de la Légion d'honneur. Cette distinction surprit sa modestie, mais les
témoignages de sympathie qui lui vinrent alors de toutes parts, l'accord
unanime qui confirma le choix dont il était l'objet, lui furent une grande con-
solation et un grand encouragement au milieu de ses épreuves. Je ne dois ni
ne veux oublier que ces rares vertus, Rouard les puisait dans le sentiment
du devoir sans doute, mais aussi dans de profondes convictions religieuses
qui ne l'abandonnèrent jamais. Il fut un homme de foi, et d'une charité si large,
d'un cœur si droit, d'une Ame si simple et si candide, que quelques-uns de
ceux qui étaient peut-être le plus éloignés de ses croyances eurent la première
place dans son affection, et lui vouèrent à leur tour une amitié fidèle. C'est là
sans doute qu'il faut chercher le secret de celte vie, et ce fut là aussi qu'il
puisa la tranquille intrépidité avec laquelle, au moment où ses jours se
doraient enfin d'un tardif rayon de bonheur, il vit venir la mort.
Car elle vint, comme d'ordinaire, au moment où on l'attendait le moins. A
force de patience et de sagesse, il paraissait avoir triomphé enfin de la maladie.
Jamais du moins il n'avait semblé plus dispos et plus actif. Il voulut réaliser
un projet auquel il songeait depuis quelque temps. Ses deux sœurs s'étaient
mariées, et vivaient loin de Toulouse. Sa vieille mère avait de plus en plus
besoin de soins qu'il ne pouvait toujours lui rendre. Il pensa qu'il était temps
de se créer un foyer, et bientôt il épousait celle qui trois mois plus tard,
devait rester veuve et qu'il avait su choisir digne de lui. A la rentrée d'octobre
de 1899, nous fûmes frappés de la transformation qui s'était produite en lui :
11 paraissait plus fort, plus gai. Son visage, d'ordinaire sérieux et triste, s'éclai-
rait d'un sourire : il semblait heureux. 11 l'était en effet, mais son bonheur
devait être court. Les premiers froids lui furent funestes; il revint un soir du
406 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
lycée transi et grelottant. Quelques jours après, une pneumonie se déclarait
qui ne tardait pas à remporter.
Par une glaciale matinée de décembre ses collègues et ses amis raccompa-
gnaient à sa dernière demeure. L'un de ses collègues du lycée vint, sur la
tombe entrouverte, exprimer les sentiments de respectueuse estime de ceux
qui chaque jour l'avaient vu à l'œuvre. A son tour le Proviseur caractérisait
en termes heureux cette vie uniquement consacrée au devoir. Il faisait remar-
quer combien l'union fut intime entre Rouard et le lycée de Toulouse : « Sa
vie tout entière, disait-il, s'est écoulée dans celte antique maison d'éducation,
el il ne semble pas qu'à aucun moment il ait formé le désir de la quitter. La
plupart d'entre nous n'y sont que comme des hôtes de passage et cependant,
si bref qu'y soit notre séjour, nous y laissons quelque chose de nous-mêmes.
La maison dans laquelle nous avons enseigné ne peut plus être ni devenir une
chose indifférente. Par quils liens puissants, M. Rouard ne devait-il pas se
sentir attaché à cette vieille demeure dont l'image accompagnait tous ses sou-
venirs, se trouvait mêlée à toutes ses pensées, depuis les rêves de son enfance
jusqu'aux graves résolutions do son âge mûr?... M. Rouard semble n'avoir
point connu ces besoins de changement, ce mécontentement de la situation
présente, ces inguérissables malaises que ressentent les âmes ambitieuses et
nomades ; il s'établit solidement sur le sol où ses pieds s'étaient posés; il songea
à donner à sa vie, non l'éclat des aventures, mais l'unité el la fixité d'une
conduite qui se dirige suivant une règle toujours également rigide, sur les
principes immuables de la plus scrupuleuse honnêteté... *
Sur la tombe qui allait se refermer celui qui écrit ces notes rapides voulut
aussi dire quelques mots d'adieu à G. Rouard au nom des Normaliens et parti-
culièrement de la promotion de 1867. Mais toutes nos paroles, que valent-elles
auprès de l'exemple et de l'enseignement de cette vie, cependant si simple,
si unie, si peu bruyante? A la bien considérer toutefois, elle honore l'Univer-
sité au même titre que les plus illustres et les plus retentissantes, s'il est vrai
qu'il n'est point de spectacle plus réconfortant ni de leçon plus haute que la
pratique, toujours infatigablement poursuivie, et parfois héroïque, de tous les
devoirs.
E. MÉR1MÉB.
Promotion de 1868. — Zeller (Paul-Louis-Berthold) né le 25 septembre 1848
à Rennes, décédé à Paris le 31 mars 1899.
Lorsqu'il entra à l'École en 1868, après de fortes études au lycée Henri 1Y, il
était en quelque sorte prédestiné à faire de l'histoire. C'était le vœu de son
père et ce vœu était conforme à ses goûts. C'est parfois une situation délicate
que d'être le fils d'un mattre de conférences. Zeller n'en connut point les
difficultés. Tous ceux qui ont passé par l'École à cette époque se rappellent
l'influence que savait exercer son père sur les élèves de deuxième année. Les
littéraires sont parfois rebelles aux conférences d'histoire ou de philosophie,
tout au moins consentent-ils trop facilement à croire que les spécialistes seuls
peuvent pleinement les goûter. 11 n'en allait point ainsi avec M. Zeller et, bien
qu'il ne cherchât pas les effets oratoires, ses leçons, par la belle ordonnance
du plan, par la netteté avec laquelle il groupait el dominait les faits, par la vie
et la couleur qu'il savait y introduire, étaient écoutées de tous. Mais en outre
J
r
dk l'école normale
40T
r
sa bonhomie fine et spirituelle, l'affection simple et gaie, mais très sûre, qu'il
témoignait à ses élèves lui avaient concilié toutes les sympathies. Les histo-
riens formaient pour lui comme une petite famille morale et quand nous
disions « le père Zeller », ce n'était pas une expression banale et il y entrait
tout à la fois beaucoup d'affection et beaucoup de respect. Tout naturellement
Bertbold y prenait rang de frère, et, comme il était bon camarade, gai, fort
incapable de jouer « les fils de famille », il était doublement aimé, pour son
père et pour lui. Je ne lui ai jamais entendu regretter son temps d'École.
Nous avions passé notre seconde année, travaillant beaucoup, riant beau-
coup, discutant plus encore, mais, malgré notre jeunesse, fort préoccupés des
graves événements qui s'accomplissaient autour de nous, lorsqu'éclata la
guerre de 1870. Les vacances arrivaient, on se sépara, vivement émus, inquiets
sans doute, mais loin de prévoir les tragiques revers qui allaient accabler la
France. Quelques mois après, à Amiens, où m'avaient conduit les hasards de
la mobilisation, je retrouvais Zeller qui cumulait les fonctions de professeur
suppléant au lycée avec celles de garde national. 11 ne s'agissait point d'ail-
leurs d'assurer pacifiquement la tranquillité des rues. Amiens fut investi, et,
avant que la ville ne tombât au pouvoir de l'ennemi, la garde nationale figura
au combat de Dury, le 27 novembre. Les journées passées ensemble à Amiens
dans ces temps d'épreuves avaient resserré notre amitié et, lorsque nous
nous retrouvâmes à l'École et qu'il fallut préparer l'agrégation, nous nous
associâmes et fîmes chambre commune. Les ménages de « cubes » ont leurs
jours difficiles et leurs orages; je dois avouer que, s'il y en eut chez nous, ce
ne fut point la faute de Zeller ; on n'aurait pu rêver un compagnon d'humeur
plus égale. Aussi notre chambre était-elle devenue comme le foyer de la sec-
tion d'histoire ; ensemble on y expliquait les auteurs, ensemble on y prenait le
thé et on y fumait les calumets de concorde qui paraissaient d'autant plus
doux qu'ils étaient encore prohibés. Comme dans ce temps l'agrégation d'his-
toire était surchargée d'auteurs volumineux et de thèses variées qu'il était
matériellement impossible de préparer à fond, force nous était de mêler
quelque philosophie à notre histoire et de considérer l'examen comme une
loterie, où on n'est jamais sûr de tirer un bon numéro. Nous faillîmes, Zeller
et moi, l'apprendre à nos dépens. Nous étions, à la veille de l'examen, si
fatigués l'un et l'autre de cette préparation hasardeuse, qu'il fallut nous af-
franchir du régime de l'École et que, pendant les dernières semaines, son
père nous recueillit à la campagne pour nous mettre en état d'affronter le
combat.
Reçu agrégé, Zeller fut envoyé à Bourges d'abord, puis à Amiens. Mais il
songeait à l'enseignement supérieur dont on pouvait prévoir la réorganisation,
il voulait s'acquérir des litres, préparer ses thèses. En 1874, il fut chargé d'une
mission scientifique en Italie. Je le vis arriver à Rome et nous pûmes y passer
quelques mois ensemble avant mon départ pour la Grèce. Zeller avait dès lors
choisi le champ d'études qu'il a depuis exploité fidèlement et avec succès.
Dans les archives de Rome, de Florence, de Venise, il recherchait les docu-
ments qui pouvaient éclairer l'histoire de France pendant les dernières années
du xvi* siècle et les premières années du xvn* siècle et s'attachait à la lecture
des relations des nonces et des ambassadeurs florentins et vénitiens à la cour
d'Henri IV et de Marie de Médicis. Quand, après un an de mission, il retourna
comme professeur à Amiens il emportait déjà une riche moisson de rensei-
UyrK
1
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ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
gnements. [1 en tira en 1877 un premier livre, Henri IV et Marie de Médicis,
plein de curieuses révélations, et qui lui valut, pour ses débuts, un prix de
l'Académie française. L'année suivante, il publiait dans le Journal des Savant*
une série d'articles sur la dernière année du connétable de Luynes qui
annonçaient un nouvel ouvrage, Le Connétable de Luynes* Montauban et la
Valteline (1879). Ces travaux ne le détournaient pas cependant de son ensei-
gnement. 11 était apprécié et aimé à Amiens. Les rapports d'inspection géné-
rale signalaient la précision et l'agrément de sa parole. « On sent, ajoutait-on,
que M. Zeller enseigne pour ainsi dire de naissance. » Aussi, dès 1876, était-
il appelé au collège Rollin, Tannée suivante au lycée Charlemagne.
En 1880, il soutint ses thèses. Les travaux qu'il avait déjà publiés lui servaient
en quelque sorte de caution. Dans la thèse latine (De dissolutions contracta
apud Lugdunum foedeHs inter Henricum IV et Carolum Smmanuelem I
Sabaudiae ducem), il élucidait un point peu connu de l'histoire du règne
d'Henri IV. La thèse française, limitée à une période de trois années, était
intitulée : Richelieu et les ministres de Louis XIII de 4624 à 46Uj la cour,
le gouvernement, la diplomatie d'après les archives d'Italie. Zeller aimait à
suivre le détail des négociations diplomatiques et des intrigues de cour et à
en démêler Téchevcau souvent complique. Il y apportait une curiosité ingé-
nieuse et défiante à la fois, un esprit critique fort avisé et un style aisé et
simple qui donnait beaucoup de charme à l'exposition.
Reçu docteur à l'unanimité il entrait cette année même à la Sorbonne comme
maître de conférences. Il y était chargé de quatre conférences par semaine,
préparant à la fois à la licence et à l'agrégation. Il se préoccupait surtout
d'initier ses étudiants à la connaissance des documents, de leur apprendre à
chercher i'histoire aux sources mêmes, d'où elle se dégage sincère et comme
toute vivante. Ce fut avec cette pensée et pour venir en aide aux futurs
professeurs qui se formaient sous sa direction qu'il entreprit à cette époque
une collection bientôt populaire, V Histoire de France racontée parles contempo-
rains. Dans ces petits volumes de format et de prix modestes, il voulait pour
chaque époque mettre à la portée de tous les lecteurs ceux des témoignages
contemporains qui pouvaient le mieux donner la physionomie des hommes, des
événements et des institutions. Cest une tâche ingrate et où il peut paraître à
des esprits superficiels que l'effort personnel a peu de place ; mais je sais, pour
avoir travaillé à un de ces petits livres, combien il est délicat de procéder à
cette sélection lorsqu'on veut le faire avec méthode et ne point se contenter
de donner à tort et à travers des coups de ciseau dans les chroniques. Zeller,
en recueillant ainsi de siècle en siècle les documents les plus intéressants, eu
les reliant par de brefs résumés, a rendu à l'enseignement de l'histoire un très
grand service.
Les premières années de son enseignement à la Sorbonne furent les plus heu-
reuses de sa vie. Il formait des élèves qui, depuis, entrés dans l'Université, con-
servent avec reconnaissance son souvenir. 11 s'était marié, il avait un fils qui,
par son intelligence et sa douceur, était le charme et la joie de sa demeure. 0
semblait que pour lui la vie dût se développer calme, clémente et sou-
riante.
Brusquement le malheur s'abattit sur lui. Il était répétiteur à l'École Poly-
technique, il semblait désigné pour y devenir professeur. Ce légitime espoir
fut trompé, et cette déception survenant à une époque où il était déjà fatigué,
j
de l'école normale 409
détermina une longue et pénible maladie nerveuse. Pendant des années il fallut
renoncer à renseignement, au travail. Par une fatalité vraiment tragique, son
fils mourut subitement frappé, et la malheureuse mère dut, pendant des mois,
s'ingénier à trouver des prétextes pour lui cacher la vérité et se condamner à
cette torture de lui donner en souriant des nouvelles de l'enfant qu'elle pleu-
rait.
Au sortir de ces temps d'épreuves, il avait vieilli de vingt ans. Il essaya ce-
pendant de se remettre à vivre, souriant à la gaieté des autres, s'intéressant
aux enfants de ses amis, à leurs succès, avec une affection touchante, mais où
se sentait le souvenir silencieux, mais toujours présent de son fils. Il reprit
ses cours, il reprit ses travaux. Quatre volumes vinrent compléter l'œuvre
longtemps interrompue : Marie de Médias et Sully (1892), Marie de Médicis
et Yïlleroy (1897), Marie de Médicis chef du Conseil (1898), enfin un dernier
volume Louis XIII, Marie de Médicis. Richelieu ministre (1899), dont il ne
put que corriger les épreuves. 11 avait le droit d'espérer que l'Académie fran-
çaise accorderait la plus haute de ses récompenses à ce remarquable ensemble
de travaux sur une des périodes de notre histoire. Lors du concours pour le
prix Gobert, le second prix seulement lui fut décerné. Ce fui une souffrance
nouvelle.
Déjà depuis deux ou trois ans l'état de sa santé s'était de nouveau aggravé.
La vie avait été trop dure envers lui, et son âme affectueuse et bonne, faite
pour une existence calme et douce, était brisée.
Nous avions pu croire à sa guéri son, mais l'organisme était usé, les sources
mêmes de la vie étaient atteintes. Bientôt il ne put plus sortir, puis il fut
obligé de s'aliter, il s'affaiblit lentement et les derniers mois de son existence
ne nirent qu'une longue agonie. Que celle qui fut sa compagne Adèle dans ses
longues épreuves, qui le soigna avec une si constante affection et qui reste
seule, frappée tour à tour comme mère et comme épouse, reçoive l'expression
émue de la reconnaissance de tous les amis de Zeller.
Baykt.
Promotion de 1876. — Lbbard (Paul), né à Saint-Jean-des-OUières (Puy-de-
Dôme), le 2 juin 1855, décédé à Angouléme, le 31 mars 1899.
Paul Lebard était issu d'une famille auvergnate. Ses parents étaient venus
s'installer à Rennes où ils tenaient un petit commerce de chapellerie. Lebard
passa cependant sa plus jeune enfance en Auvergne, chez ses grands-parents,
à Saint-Jean-des-OUières, élevé comme un petit paysan, sans jouets, sans gâ-
teries, pauvrement, presque durement, faisant, matin et soir, plusieurs kilo-
mètres pour aller à l'école communale, l'été, au pic du soleil, l'hiver, par la
neige, heureux quand sa bonne vieille grand'mère, pour le dorloter, lui met-
tait, au départ, de la paille dans ses sabota.
Me croyons pas qu'il ait souffert le moins du monde de cette dure existence.
Il était déjà, et bien plus encore, sans doute, qu'à l'époque où nous l'avons
connu, l'être exubérant, dru et vigoureux qu'il fut toute sa vie. Sans jamais
faire l'école buissonnière, car il aimait ardemment l'étude, il grimpe aux
arbres, déniche les oiseaux, dégringole dans les ravins, devient, par ses
mille tours d'enfant terrible, comme un petit roi parmi ses camarades, qui
i»=yw
^
110
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
reconnaissent la supériorité de sa force, de sa hardiesse et de son intelli-
gence.
Vers douze ou treize ans, on l'envoie à Rennes, rejoindre ses parents. On
le met au lycée ; il était en retard, il met les bouchées doubles en Taisant deux
classes par année, et en 1873, il était bachelier es lettres étés sciences, après
avoir fait tout seul sa philosophie en deux ou trois mois.
Son père rêvait pour lui Polytechnique. Lebard s'y prépara sans grand enthou-
siasme, avec peu de goût pour la vie militaire. Vingt ans arrivèrent, et ce fut
pour lui une époque critique. Son père lui avait toujours promis de ne rien
négliger et de faire tous les sacrifices pour son instruction. « Mais, ajoutait-il,
passé vingt ans, débrouille-loi, plus un sou ! * Il tint parole et fui inflexible.
Lebard, qui ne voulait pas entrer dans le commerce avec son père, allait s'en-
gager ; il s'en fut au lycée, bien triste cette fois, chercher son acle de nais-
sance qui était resté au secrétariat de l'établissement. Biais le proviseur du
lycée, M. Sornein, l'aimait pour son ardeur au travail, son intelligence, sa
franchise, qui faisaient oublier ses incroyables fredaines d'écolier indiscipliné;
l'excellent homme apprit avec peine la résolution de Lebard ; il s'émut, re-
fusa de rendre l'acte de naissance, s'entremit, et comme le père Lebard ne
voulait rien entendre, il garda son élève pour rien. Lebard reconnut cette
faveur en se faisant recevoir brillamment à la Un de cette année-là et a l'École
Polytechnique et à l'École Normale, après avoir obtenu le prix d'honneur au
lycée et au concours académique.
Pressé vivement d'opter pour Polytechnique, il vint à Paris et entra tout
joyeux à Normale, à la grande colère de son père.
A l'École, il passa trois bonnes années, dont il avait gardé le souvenir le
plus agréable. 11 y souffrit un peu du manque d'argent. Son père, grand
honnête homme, dont le commerce était peu étendu, et qui trouvait que
l'argent était difficile à gagner, lui en envoyait fort peu. Même, quand son fils
venait en vacances à Rennes, il le priait de payer de sa bourse les menues
dépenses qu'il faisait à la maison paternelle, et Lebard, dont rien n'altérait la
bonne humeur, s'amusait à rattraper son argent en jouant aux cartes avec sa
mère, qu'il gagnait. Ainsi prenait-il toujours les petites misères de la vie du
bon côté et en riant.
H se consolait d'ailleurs en visitant Paris qu'il parcourait en tous sens, ap-
pliquant à toutes choses son esprit d'observation pénétrant, et cela ne l'em-
pêchait pas de faire résonner les couloirs de l'Ecole de sa belle et forte voix
de ténor, orgueil des concerts Chevé.
Avec cela, il travaillait beaucoup, s'appliquant surtout à la chimie qui le
passionnait et qu'il avait approfondie bien plus qu'il n'était nécessaire pour
l'agrégation. Après avoir été classé le premier à la licence de physique, il
passa l'agrégation facilement, s'en alla en Corse, assister au mariage de son
camarade Antomari et revint par l'Italie.
11 eût bien voulu rester à l'Ecole, comme préparateur, auprès d'un de ses
maîtres, M. Sainte-Claire-Devilie, auquel il avait voué une sorte de culte affec-
tueux ; il se serait consacré à la chimie et il eût certainement contribué à
l'avancement de cette science, alors en plein développement ; mais là encore
la fâcheuse question d'argent vint entraver sa carrière, et ii dut demander
aussitôt un poste dans l'enseignement.
H débuta au lycée d'Angers en octobre 1879, et c'est alors qu'on vit combien
J
DE L'ÉCOLR NORMALE 444
il avait eu raison de préférer Normale à Polytechnique : il était né professeur,
et il (Ut tout de suite brillant et apprécié. L'excellente qualité de son ensei-
gnement clair et vivant fut toujours reconnue, et là-dessus, les témoignages
de ses anciens élèves abondent : notre camarade Abelin, qui fut plus tard son
élève à Angouléme, écrit par exemple :
« Je n'ai jamais retrouvé un de mes anciens camarades de lycée, sans que
» le nom do notre professeur de physique revint aussitôt à notre mémoire
• pour y évoquer ces classes ou ces manipulations qu'égayaient sa bonne
> humeur et son étonnante vivacité. . . .
• 11 avait une brusquerie apparente et peut-être voulue, mais nous sentions
> qu'il nous aimait bien et aucun de ceux qu'il avait malmenés par ses boutades
• ne lui en avait gardé rancune. »
f Son caractère libre, loyal, enjoué, écrit d'autre part M. Cheviilard, ancien
» proviseur du lycée d'Angoulême, était de ceux qui plaisent à la jeunesse. . . .
• Son élocution était facile, juste, précise : et de temps en temps, à l'occasion,
» quelques saillies d'une verve familière y ajoutaient je ne sais quel piquant
» qui contribuait à son succès. Il était de ces maîtres qui enseignent avec
i un visage riant. »
Ces leçons si goûtées, Lcbard ne les réservait pas jalousement à ses
élèves immédiats. Très actif, très dévoue, en dehors de son service au lycée
et à l'Ecole préparatoire à l'enseignement supérieur des sciences et des
lettres, il allait avec ses camarades Bourgeois et Souriau faire des confé-
rences aux paysans dans les villages du département et retrouvait partout le
même succès.
En même temps, sa gaieté de boute-en-train se dépensait inépuisablement.
Ces mêmes amis, depuis dispersés, ont conservé le souvenir d'un certain
phonographe de sa façon qu'il leur exhiba triomphalement dans une de leurs
réunions, (c'était la découverte du jour, dans toute sa nouveauté), et dont la
voix nasillarde racontait d'inimaginables drôleries. On s'en amusa longtemps.
En avril 1882, il fut nommé à Angouléme. — C'est là qu'il se Axa, se maria,
c'est là qu'il est mort, c'est là aussi que je l'ai connu.
J'arrivais, après l'agrégation. La nostalgie de Paris m'avait saisi dès la gare ;
l'appréhension irraisonnée de la province me tenait à la gorge. Je rencontrai
Lebard; il s'esclaffa sur ma mine en fixant sur moi ses yeux clairs, et me ten.
dit la main. Ce fut un ami tout trouvé, et un bon. Ah ! le brave et cher compa-
gnon ! Rond, court, trapu, débordant de vie communicative, il respirait la
vigueur et la force.
De suite il m'inspira confiance et sympathie. C'était l'effet qu'il produisait. Il
aimait la vie provinciale et il en comprenait profondément le sens. Il me At
connaître de façon nette et sûre l'existence qu'on menait et qui m'attendait à
Angouléme. Pour lui il vivait là sa vie joyeuse, sans intention de départ; et
certes il n'eût pas encouru les critiques de ceux qui nous reprochent
de nous déplacer sans cesse par souci d'avancement. Il eût pu comme
tant d'autres s'en aller dans de plus grandes villes où l'appelait la valeur tou-
jours appréciée de son enseignement. En 1885, on lui avait expressément offert
de le nommer à Paris ; il avait refusé, et maintenant il n'y songeait plus,
dénué d'ambition.
Et de fait, trop de liens le retenaient sur ce rocher d'Angoulême dominant
la Charente. Il s'était trop mêlé à la vie du pays. Le cours public qu'il faisait
i
442
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
autrefois avait laissé trop de souvenirs. Les cours secondaires de jeunes filles
florissants aujourd'hui, il les avait créés et inaugures, lui, deuxième ou troi-
sième malgré mille difficultés. — Le phylloxéra, fléau du pays, destructeur des
vignobles, il avait été un des premiers à le combattre dans les Comités d'Études
dont il faisait partie. — Le lycée, il en était presque Pâme, l'âme joviale et
accueillante. C'était le bon professeur, le bon maître, le bon collègue, Pami
dévoué. — La Commission météorologique du département, le Conseil acadé-
mique, il était ou avait été de tout cela, et il n'eût tenu qu'à lui d'être Conseil-
1er municipal. 11 ne le voulut jamais. — 11 avait créé un laboratoire d'exper-
tises, et par sa qualité d'excellent chimiste, autant que par la confiance la plus
absolue qu'il inspirait, il avait pu rendre à une foule de gens des services
infinis.
Enfin et surtout il aimait Angoulôme parce qu'il avait distingué là dès 1884
parmi les jeunes filles qui suivaient ses cours, celle qui devait être l'ai-
mable et douce compagne de sa vie. Son mariage qui devait avoir lieu aux va-
cances de 1885 avait été retardé jusqu'en 1887 par le mauvais vouloir des tuteurs
de sa future femme qui multiplièrent les obstacles cl firent tout au monde pour
l'empêcher. Pendant ces deux années Lebard, qui ne s'était jamais trouvé
malheureux, souffrit cruellement, changea d'existence, s'enferma dans son
laboratoire, ne vit plus personne et ne put patienter qu'en s'iraposatil un tra-
vail acharné.
Une fois marié, il redevint joyeux et fort, et se fit rapidement, par les solides
qualités de son enseignement et de son commerce une situation considérable
à Angouléme. En relations étroites et suivies avec l'administration municipale
l'administration départementale, les sociétés agricoles ou industrielles, il fai-
sait apprécier par tous la sûreté et surtout l'indépendance de son jugement. Car
jamais, et sans ce trait ceux qui l'ont connu ne reconnaîtraient pas ici soa
image, — jamais honnête homme n'alla plus droit son chemin, sans hésitations
ni compromissions d'aucune sorte. 11 ne savait pas louvoyer. Son esprit clair
et curieux s'intéressait à toute chose, et particulièrement à ce qui vivait autour
de lui, aux affaires du lycée, à la vie municipale, à la vie politique et sociale
du pays ; mais sa conscience précise démêlait aussitôt le vrai, le juste, le boa;
et tant pis pour vous, si vous pensiez autrement. Il en riait, et bientôt vous
avec lui, tant sa rectitude, au lieu d'être tranchante ou blessante, était envelop-
pée de bonne humeur pétulante.
Il y avait cependant une espèce de personnes qu'il détestait, oh! de tout
son cœur. C'étaient les hommes à double face, les faux bons hommes, les flagor-
neurs. Dans son horreur pour tout mensonge et toute fausseté, il se gaussait
d'eux impitoyablement et ne leur ménageait pas ses terribles boutades qui les
démasquaient. Ces pauvres gens avaient de lui une peur comique et ne l'ai-
maient guère, mais ils n'osaient se manifester, chose contraire à leur nature ;
quand il était là, ils se tenaient cols, ou quand il passait, rasaient les murs.
Sur ces questions de droiture et de franchise, il ne transigeait jamais. Il ne
comprenait pas qu'on déguisât sa pensée dans un intérêt quelconque. 11 fallait
dire la vérité, on la devait à tout le monde, on la devait surtout à ses amis, et
mieux valait cent fois, disait-il, un ennemi bien franc qu'un ami sans cons-
cience.
Il avait cru s'apercevoir que certains prêtres affectaient une conviction qui
n'était pas au fond de leur pensée, et cela avait suffi pour lui rendre le prêtre
» '
DB L ECOLE NORMALE
HS
antipathique. C'est ici que les malentendus sont à craindre. Je dois les pré-
venir en expliquant bien ce qu'était Lebard à regard des prêtres. Il était un
grand admirateur de la morale et de la religion du Christ, il en comprenait à
merveille et il en sentait la beauté ; avec cela, le moins sectaire, le plus libé-
ral et le plus tolérant des hommes et le plus respectueux des opinions sin-
cères, car elles pouvaient être vraies. En dehors de la science, il pensait que
bien des opinions étaient plausibles, d'ailleurs, était-on jamais assez sûr de tenir
la vérité pour vouloir imposer à autrui ses propres opinions, pour vouloir em-
pêcher de penser librement autour de soi ? Or, si Lebard soupçonnait certains
prêtres d'hypocrisie, et j'ai dit combien cela lui était odieux, il reprochait aux
meilleurs d'être intolérants et de vouloir, par prosélytisme, obliger les autres
à penser comme eux, c'est-à-dire à croire des choses qu'eux-mêmes ne pou-
vaient expliquer. Il leur reprochait d'outre-passer sans cesse leur mission de paix,
de consolation et de charité, de sortir de leur rôle de moralisateurs pour s'im-
miscer dans les consciences, dans le gouvernement des familles et de l'État.
Ainsi ce qu'il affirmait contre le prêtre, c'était le droit des esprits à l'indé-
pendance et à la tolérance universelles.
Souvent, quand nous nous promenions le soir, sous les grands ormes de la
terrasse de Beaulieu, dont la vue s'étend si loin sur la campagne charentaise,
sa gaieté se haussait jusqu'à la sagesse, tandis qu'il discourait avec sa verve
habituelle et son grand sens de réalité pratique. Il aimait la conversation,
réchange et le choc des idées, et s'y montrait toujours amusant. « Moi, disait-
il, le fond de ma nature est la gaieté, qui se traduit par le rire. » Et quel rire t
Un rire sonore, communicatif, un rire qui faisait plaisir à voir et à entendre,
irrésistible, inextinguible. Et c'est ce qui frappait en lui tout d'abord : cette
simplicité joviale, ce naturel, cette absence totale de tout pédantisme ou
snobisme. Les paysans, qu'il aimait à faire parler, disaient d'un air entendu
quand il les quittait : « Peut-être bien qu'il n'est pas si savant qu'on le dit ! »
Tant il savait dissimuler sa supériorité de savoir et d'intelligence pour se
mettre à leur niveau.
Mais il y avait autre chose en lui, et si vous le connaissiez un peu, vous
étiez surpris de trouver derrière cette apparence rieuse, sous les boutades
joyeuses parfois, des délicatesses infinies, parfois des pensées de moraliste
avisé.
c L'amour, écrivait-il, est fort rare au milieu de notre société égoïste et
» intéressée, où se meuvent des gens qui regardent le cœur comme une su-
» perfétation, une chose inutile et gênante, dont ils apprennent de bonne heure
» à se passer ; ils s'en dépouillent, parce qu'ils ont peur qu'il ne nuise à
j» leurs intérêts, et ils sont ainsi plus à l'aise pour duper et tromper. Ils sont
* bien à plaindre ; ils ne savent pas ce qu'il y a de meilleur ici-bas : c'est le
» cœur qui s'ouvre à l'amour, et que rien n'égale le bonheur de celui qui aime
s» et qui est aimé.
» J'ai eu d'heureux moments dans ma vie ; j'ai ardemment désiré la réus-
j» site dans tout ce que j'ai entrepris et je suis arrivé souvent à ce que je
*» désirais. Mais ces joies durent peu ; je ne me rappelle pas que le plaisir
j» éprouvé lors d'un succès à quelque examen ait duré plus de quelques jours
m Qu'est-ce que cela à côté de la joie infinie que procure l'amour réciproque ?
w Voilà le vrai bonheur ; voilà trouvée la voie des joies pures, vraies et éter-
m nelles. Malheureux, ceux qui n'ont pas aimé ou ne veulent pas aimer. »
8
à
444
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVfcS
Ainsi se révélait souvent un autre Lebard, plus rare, plus sérieux, plus in-
time, toujours naturel et vrai.
Cette vie, cette verve, ces riches contrastes de sa nature faisaient que nous
nous plaisions à entendre ses propos. Nous sentions qu'il vivait heureux, par-
faitement heureux ; notre pensée se reportait sur le groupe charmant de sa
femme et de ses enfants vifs et gais comme lui, et nous nous souhaitions
pour l'avenir quelque chose comme l'existence irréprochable de ce sage
modeste.
Il ne vivait que pour les siens, cela est à la lettre. Quand il s'en éloignait, il
manquait quelque chose à sa joie et il lui fallait envoyer à distance l'ex-
pression de sa tendresse. II aimait tous les enfants, il adorait les siens. Son
dévouement était si entier qu'il s'était comme dépris de lui-même, avait tout
abandonné, rêves d'avenir, travaux personnels, pour se vouer à cette chère
famille dont le bonheur reposait sur lui. Il prenait sa grande partie bonheur,
et j'espère qu'on ne le prendra pas pour un esprit mélancolique, mais quel-
quefois, quand il pensait aux destinées de ces jeunes têtes, qu'il avait groupées
autour de lui, des inquiétudes l'assaillaient, et il avait besoin de toute sa gaieté
pour les chasser. Ses amis, d'ailleurs, s'en apercevaient rarement.
Hélas ! ce grand bonheur de toute une famille, dont il avait été l'artisan,
allait s'effondrer bientôt, implacablement.
Tous les ans, depuis longtemps, à la même époque, au printemps, U souffrait
de TinQuenza : et le retour, étrangement périodique de cette môme maladie
qui affectait chaque fois pendant quelques jours sa robuste santé, avait fini
par le frapper. « J'en mourrai un jour ou l'autre, disait-il. Elle viendra, sous
une forme infectieuse et m'emportera. »
Son pressentiment fut réalisé.
Le 4 mars, il fut pris d'une fièvre modérée, qui le mina lentement. Au bout
de quelques jours, il eut une conscience très nette de la gravité de son état
et sentit que la maladie l'empoisonnait peu à peu.
Cela ne l'empêchait pas de conserver tout son sang-froid et toute sa présence
d'esprit, au point de faire illusion à ses amis et aux siens, qui ne le voyaient
pas s'en aller. Quinze jours avant de mourir, il se levait encore plusieurs fois
pour faire travailler ses enfants. Puis des accidents survinrent au cerveau, le
mal Ht tout à coup des progrès effrayants et l'emporta le 31 mars.
Le délire l'avait pris la dernière nuit et ainsi la douleur des derniers adieux
lui fut épargnée.
Il laissait à ses enfants le modèle inoubliable d'une existence une et droite,
toute de franchise et de bonté. Ce fruit de sa vie ne sera pas perdu, j'en suis
sûr ; ils garderont bien pieusement le souvenir de leur père, qui était un des
hommes les plus droits, les plus intelligents, les plus dignes de sympathie ci
d'estime que j'aie jamais eu le bonheur de rencontrer sur mon chemin.
A. Cassagxk
Promotion de 1877. — Gardiluon (Victor), né au Nouvion en Thiérache le
21 septembre 1857, décédé à Albi, le 19 juillet 1899.
Une destinée qui n'a pas tenu ses promesses : telle fut la vie de Gardillion.
Il appartenait à ce petit village du Nouvion en Thiérache qui avait donné* dqé
à l'Université Lavisse,et le doyen actuel de la Faculté des sciences de Poitiers» j
r
,«cr
DU l'écolk normale 445
Garbe. Ses premiers succès d'écolier furent brillants. Il fut envoyé à l'institu-
tion Massin, la dernière de ces maisons, autrefois prospères, qui gravitaient
autour de Charlemagne.
Le lycée, le concours général lui réservent de nouveaux succès. Nous
avons sous les yeux — relique pieusement conservée aujourd'hui par les
siens — un papier par lequel le maire du Nouvion invite ses concitoyens à
assister à une réunion qui aura lieu à l'Hôtel de Ville, le 29 décembre 1873,
sous la présidence de M. Henri Martin, pour la remise d'un prix spécial à
Victor Gardillion, lauréat du grand concours des lycées de Paris. Quel orgueil,
peut-être exagéré, quelles espérances, peut-être excessives, de pareilles
cérémonies n'inspirent-elles pas aux parents des lauréats, sinon aux lauréats
eux-mêmes ?
En 1877, Gardillion entre à l'École Normale. Il s'y fait remarquer par les
délicatesses et les élégances de son esprit. Beaucoup, et des plus difficiles
d'entre nous, recherchaient comme un régal sa conversation primesautière,
enjouée, souvent mordante. On nous eût fort étonnés alors si l'on nous eût
dit que la vie nous séparerait, avant que la mort elle-même, une mort si pré-
maturée, nous séparât.
Mais la vie de Gardillion, après l'École, fut des plus nomades et des plus
troublées par les interruptions de service. Après quelques mois passés à Sens,
il part pour le lycée de Saint-Pierre, à la Martinique, où il contracte les
germes d'une maladie qui ne pardonne pas, et qui devait tout entraver : re-
lations et carrière. A partir de ce moment, il est presque aussi souvent en
congé qu'en activité. 11 espère trouver du repos dans l'Administration et tra-
verse successivement comme censeur les lycées de Bastia, de Pau, du Havre,
de Rouen, comme proviseur, ceux d'Oran et d'Annecy. Puis de nouveau un
long congé, conséquence de l'aggravation du ma). Il demande à rentrer dans
l'enseignement, se figurant, comme tous les malades, que ce qui le fatigue le
moins, c'est ce qu'il ne fait pas. 11 est nommé au lycée d'Albi. Il reprend goût
à ses fonctions de professeur de rhétorique. Mais bientôt il cesse son service,
écrivant à son proviseur ces paroles navrées : * J'ai voulu lutter, je suis
battu par le mal ! » Il meurt le 19 juillet 1899 en prononçant, détail touchant
que ses chefs ont rappelé sur sa tombe, les noms de quelques-uns de ses
élèves et en s'informant d'eux et de leurs succès.
R. Thahin.
Promotion de 1878. — David -Sauvagbot (Albert), né le 4 mai 1856, à Saint-
Claude (Jura), décédé à Paris, le 28 octobre 1899.
Enlevé en pleine force, en plein labeur, Albert David-Sauvageot était de
ceux qui laissent derrière eux un grand vide parce que beaucoup de gens se sont
habitués à compter sur eux. Ce n'est rien de dire que le deuil causé par sa mort
si inopinée a été profondément ressenti par nous tous : à nos regrets affec-
tueux, à notre chagrin, il s'ajoute un sentiment auquel je donne son vrai nom
en l'appelant le respect. Ce que nous savions de la vie de David, de la dignité
et du courage avec lequel il a porté de lourdes tâches, nous le faisait considérer
comme une nature d'une trempe exceptionnelle, comme une ftme d'une rare
valeur morale. Faire saillir ce caractère et le montrer tel qu'il nous apparais-
sait, indiquer comment il s'était formé, dégager la leçon de cet exemple, c'est
146
ASSOCIATION DKS ANCIKNS ÉLÀVttS
ce que doit aux amis de David le camarade chargé de lui rendre ce dernier
hommage. Pour mn part, collègue de David, je Pai pendant quinze ans vu tous
les jours; notre intimité était grande; il m'entretenait de tous les sujets avec
une entière liberté. J'ose croire qu'aucun autre de ses amis n'était plus avant
dans sa confiance. C'est ce qui me vaut l'honneur de parler de lui.
Ce qui était frappant chez David, mais que ne pouvaient pas même soup-
çonner ceux qui connaissaient seulement en lut le professeur ou l'homme de
société, au ton si affable, aux manières si courtoises, au bon sens si mesuré,
c'était quelque chose de rude, une sorte de fougue mal réprimée, une ardeur
et j'allais dire une violence éclatant par brusques échappées. Il fallait le voir
par certains beaux jours aspirer l'air à pleins poumons, de tout l'effort de sa
large poitrine. On avait l'impression qu'il se sentait mal à l'aise dans la redingote
professorale, à l'étroit dans notre ville, et qu'il aurait voulu fouler du pied un
autre sol que celui de nos rues. C'est qu'il était fortement marqué de l'em-
preinte du pays natal. H était resté en lui quelque chose de l'âpre nature du
Jura, de ces montagnes qu'il aimait tant et dont parmi nous la nostalgie ne
le quittait pas. Parla carrure, par la démarche, par l'accent, comme par la fierté,
par l'indépendance ombrageuse de l'espril,par de brusques et courtes poussées
de révolte, il était toujours le montagnard franc-comtois.
Né à Saint-Claude en 1856, Albert David appartenait, en effet, h une mec de
montagnards, forte et laborieuse. L'industrie de Saint-Claude consiste dans le
travail du bois, de l'ivoire, de l'os. Ce travail s'exécute soit dans l'humble
demeure de l'ouvrier, soit dans des usines, dont l'immense roue de bois, jetée
sur les rivières ou sur les torrents canalisés dans la vallée profonde, ajoute
encore au pittoresque de la nature. Quelques négociants centralisent et expé-
dient dans le monde entier les produits ainsi fabriqués : le père de David
était l'un d'eux. C'était l'homme le moins fait pour réussir dans le commerce :
esprit fantaisiste, caractère généreux mais peu pratique, mal servi d'ailleurs
par les circonstances extérieures au début de ces crises commerciales qui
durent encore dans ces régions, il devait mourir très jeune, victime de son
dévouement dans un incendie. A ce père si tôt parti, dont il conservait pieu-
sement l'image séduisante et mélancolique, notre ami devait un côté de son
esprit : le côté artiste, l'élément de rêverie, d'imagination, d'utopie. — En
contraste avec cette figure de grâce et de faiblesse, celle du grand-père
maternel, le grand-père Sauvageot, type de vigneron indiscipline, railleur,
philanthrope, idéaliste, enfin républicain à la mode qui fut celle de 1848.
Jusqu'à l'âge de cinquante-cinq ans il s'était consacré en conscience è réta-
blissement de ses quatorze frères et sœurs. Sur ces entrefaites, il fit, — comme
il arrive — un tour en exil. En revenant il trouva que ses héritiers avaient
pillé ses caves. Il se vengea, en se mariant. De cette hérédité venaient à notre
ami les saillies de son humeur frondeuse.
Tel est le milieu où s'est écoulée la première jeunesse de David ; milieu de
bourgeoisie industrielle très en contact avec l'ouvrier dans le haut pays, et
de bourgeoisie adonnée à la vie rustique dans les vignobles du Bas-Jura;
jeunesse en liberté, poussée au grand air et tout près de la nature. Des courses
aventureuses : le collège de Saint-Claude ouvre sur la montagne; allez donc
y rattraper un garçon à qui il a pris fantaisie de gambader à l'heure de la
classe I Des séjours chez le grand-père, cet original, ce philosophe qui lui ffctt
faire des promenades à la Jean-Jacques. Des stations prolongées dans ta forge
r
DE LÉCOLK NORNALK 417
d'an parent où il exécute des constructions à mouvements avec une habileté
mamelle et un goûl de la mécanique où plus tard il continuait de voir tes
signes d'une vocation d'ingénieur. Nous sommes en 1869.La guerre éclate. Ses
émotions ébranlent fortement celte nature ardente et vibrante. Trop jeune
pour s'engager, il fonde avec quelques amis et un prêtre patriote une petite
société militaire, porte le sac des mobiles, brave les balles prussiennes et
obtient de sa mère la promesse, que, sitôt ses quinze ans sonnés, il pourra,
devançant l'heure, s'offrir pour la défense du sol national, pour l'indépendance
delà patrie menacée... On retrouverait la plupart de ces souvenirs dans
an savoureux roman : Ennemis d'enfance où David a mis beaucoup de lui-
même, beaucoup de ces premières impressions restées en lui si vivaces.
Cependant le père était mort. Sa veuve, malgré d'énergiques efforts et de
généreux sacrifices, ne p.ut soutenir longtemps une charge trop lourde et dut
abandonner les affaires. Avec trois filles et deux fils à élever, M— David se
trouva réduite aux maigres ressources d'un travail personnel. Albert était
l'aîné des enfants. Il annonçait de brillantes qualités d'esprit. Fallait-il,
sacrifiant la carrière qui semblait devoir s'ouvrir devant lui, garder le jeune
homme à Saint-Claude, le mettre au travail industriel, recueillir un fruit immédiat
de sa présence et de son labeur ? Soucieuse avant tout de ne pas gâter l'avenir
de son fils, M-e David — et ses filles devaient plus tard s'associer géné-
reusement à ses vues, — accepta de voir s'éloigner le grand fils, son ami,
son appui.
H partit Celui qui l'emmenait devait avoir sur sa destinée une influence
décisive. Celait cet abbé Follioley, cet universitaire prêtre que tous les uni-
versitaires connaissent et estiment, remarquable éducateur, homme d'action
et diplomate, et de qui l'administration s'empressait de se souvenir dès qu'il
y avait quelque part uu lycée déclinant, au secours duquel il fallait se porter
d'urgence. Étant principal du collège de Saint-Claude, l'abbé Follioley avait
remarqué David. Il l'emmena avec lui là- bas, aussi loin qu'on peut aller en
France, au fond delà Bretagne, au collège de Lesneven. Terrible déchirement
pour le petit Franc-Comtois si attaché à son pays, à sa famille! Après le collège de
Lesneven, celui de Laval. Puis le collège Stanislas où il est accueilli par un
autre maître dans la science de l'éducation : c'est cet admirable abbé de Lagarde
auquel David doit tant !
Ballotté de Saint-Claude à Lesneven, de Lesneven à Laval, de Laval à Paris,
changeant de contrée, de milieu, d'habitudes, de méthodes de travail, David
se prenait à envier ceux de ses camarades dont la destinée était plus fixe et
de qui l'esprit avait été de bonne heure jeté dans le moule commun. En fait,
mie partie de son originalité lui vient de ces dépaysements, des changements
et des contrastes de ces années d'apprentissage. Ce qui acheva de le façonner
ce fut l'expérience qu'il fit si tôt de la vie et de l'adversité. Celte dure maîtresse
en lui imposant des devoirs au-dessus de son âge, le rendit capable de les
remplir. Des dettes à payer, une mère a soutenir, des sœurs, un frère, à
nourrir, à élever. Voilà quelques-unes des responsabilités qui pesaient sur cet
écolier chef de famille. David suffit a tout. Les ressources qu'il se procure dès
le collège, en donnant des leçons, surveillant des enfants plus jeunes, prennent
Imites le même chemin. Arrive la période des grands examens. Ces examens
(TÉcole, de licence, d'agrégation, si difficiles, si chanceux, il n'est guère aucun
d'entre nous qui les ait passés sans émotion, liais David est un modeste. 11 se
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448
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
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I»*
méfie de lui-môme. Util songe que de l'issue de ces examens dépend le sort de sa
famille. Aussi quelles angoisses ! C'est alors que ce brave a connu la peur, une
peur folle qui l'étreignait, le serrait à la gorge, l'étouffait, le paralysait. Plus
tard ce souvenir le hantait à la manière d'un cauchemar. Lui pourtant ne
laissait rien paraître de ce trouble. Ses camarades lui trouvaient la même
énergie calme. Ils le sentaient plus mûr, plus maître de lui, plus complètement
formé qu'eux tous. Nousautres, qu'une éducation indulgente, des études suivies,
une préparation méthodique ont conduits par des voies régulièrement tracées
à l'École Normale, quand nous y arrivons nous sommes des enfants; David
était un homme.
Entré à l'École en 1878, chef de la section de grammaire en troisième année,
il fut reçu en 1881 agrégé de grammaire, l'année suivante agrégé des lettres.
Il fut nommé à Laval où il passa trois années. La destinée semblait se relâcher
pour lui de sa sévérité. Ces années de Laval, ce fut la période d'épanouissement
et de jeunesse souriante pour notre ami. C'est Pépoque du grand bonheur de
sa vie. Ii épousait la sœur de notre camarade Alfred Baudrillart 11 aurait
désormais le réconfort et ia douceur de sentir près de lui au foyer la présence
d'une compagne d'élite, digne de lui, comme il était digne d'elle. Il arrivait à
Paris en 1884, était chargé d'une classe de seconde, puis d'une rhétorique au
collège Stanislas. 11 s'y faisait peu à peu une place dont l'auto rilé allait sans
cesse en grandissant.
Dans les premières années de son professorat David put se réserver un peu
de loisir. Il en profita pour s'essayer à des travaux personnels. La critique
1'altirait, surtout une certaine forme de critique. Les éludes de détail ne le
satisfaisaient pas. Certes les habitudes de travail qu'il avait prises à l'École et
en préparant ses examens de grammaire, les scrupules mêmes de son esprit
si consciencieux, attestent qu'il n'était pas homme à construire sur une
base trop peu solide. Mais ce qui lui plaisait, c'étaient ces belles constructions
où les idées générales s'ordonnent en un agencement systématique. Il trouvait
dans la suite du raisonnement, dans l'enchaînement des conséquences, un
plaisir de logicien. Un Mémoire qu'il présenta à l'Académie des sciences
morales et politiques fut couronné. Ce Mémoire repris, développe, mis an
point, est devenu le livre intitulé Le réalisme et le naturalisme. Ce livre, savant,
ingénieux, riche d'aperçus, est de ceux qui font désormais partie de la littéra-
ture d'un sujet. Il a sa place marquée dans la bibliothèque de tout étudiant
en lettres. C'est à ce genre de critique que David revenait encore, lorsque,
dans la dernière année de sa vie, il écrivait pour YHistoire de la langue et de
la littérature françaises de M. Petit de Julleville, un chapitre substantiel et
vigoureux sur les Théories du romantisme. S'il eût été libre de suivre son
penchant, s'il lui eût été permis de songer à lui-même, c'est à des travaux de
ce genre que David eût aimé à se consacrer. 11 y aurait apporté la délicatesse
un peu compliquée de son esprit, la sûreté de son goût, la fermeté et la fran-
chise de ses jugements. Mais les nécessités de la vie le pressaient. Mais
David ne savait même pas comment on fait pour songer à soi. Il ne savait que
se dévouer. Il s'est dévoué à son enseignement. Au surplus, c'est la seule manière
de bien enseigner.
Ce dévouement dont David a toujours fait preuve pour ses élèves, ii a en
surtout occasion de le prodiguer lorsque lui fut confiée en 1894 la rhétorique
supérieure. C'était une classe nouvelle. C'était un enseignement à inaugurer,
i
■>f*"
DE L'ÉCOLK NORMALE
419
un esprit à créer. David avait alors, à lui seul, la charge écrasante de cette classe
nombreuse, dont les élèves candidats à la licence ou à l'École Normale exi-
geaient pour la correction des copies, pour le choix des devoirs, pour la pré-
paration des textes, une énorme dépense de travail et de temps. David s'est donné
tout entier à cette classe. Il s'y est donné avec tout son savoir, avec toute son
Ame. C'a été une de ces classes, animées, vivantes, où l'atmosphère est faite
d'affection et de confiance. Pour ses élèves David était un guide moral, un
conseiller, un ami, en même temps qu'un professeur.
Gela l'intéressait passionnément de voir le mouvement de cette jeunesse, le
travail qui se faisait dans ces cerveaux en fermentation. Sa classe était une
sorte de collaboration du maître et des élèves ; c'était un entretien de tous
sous la direction du professeur ; d'ailleurs David ne laissa jamais dévier cet
entretien vers des questions que le professeur a le devoir de ne pas aborder
en chaire. Ces jeunes gens, toujours disposés à s'échapper, il les ramenait vers
le travail fixé par les programmes. Il a travaillé pour eux jusqu'à son dernier
Jour, je pourrais dire jusqu'à sa dernière heure. Malade, dans sa fièvre, c'était
d'eux encore qu'il se préoccupait. Dans la nuit où il nous a été enlevé, il
avait dicté des notes à leur intention Les jeunes gens comprennent
souvent ce qu'on fait pour eux. Les élèves de David l'adoraient. Je sais des
lettres, je sais des démarches, j'ai vu des yeux rougis, témoignages que j'aurais
honte d'affaiblir par des mots.
Le 28 octobre 1899 s'est achevée cette vie trop courte. Nous tous qui avons
connu David, nous conserverons son image, nous l'aimerons pour son charme
viril. L'originalité en était faite du mélange de ces deux qualités : la bonté et
l'énergie. Tendresse, sensibilité, simplicité, candeur, c'était le fond chez David.
Cette vive sensibilité se traduisait notamment par l'émotion que lui produisaient
toutes les formes de l'art. 11 aimait les poètes, en poète de la vie, qui savait en
éclairer toutes les tâches d'un rayon d'idéal. La musique, surtout la musique
religieuse, le ravissait, celle des grandes fêtes de l'Eglise, et celle des fêtes
plus intimes de ce mois de Marie qu'il aimait tant. Mais celte sensibilité, la
raison intervenait pour la maîtriser, la volonté pour lui imposer ses lois.
Jamais il ne s'est permis les tristesses lassées et inefficaces. Mélancolique à
la façon de tous ceux qui ont jeté sur ie monde un regard d'intelligence et de
sympathie, il ne s'est jamais laissé aller au découragement. Lui pour qui la
destinée avait été si rude, il était sans amertume. Il acceptait ce qui est.
11 ne se révoltait pas contre la nécessité. Au milieu de toutes les épreuves, et
de toutes les crises, il conservait une foi inébranlable dans la Providence. Cette
foi dans la Providence, c'est le trait où se résumait sa pensée religieuse.
Quelle qu'ait pu être pour lui, à telles époques de sa vie, la difficulté à accepter
certains dogmes qui heurtaient ses conceptions philosophiques, il n'a jamais
cessé d'adresser à Dieu des prières ferventes. Aussi bien son christianisme était
aussi éloigné qu'il est possible de toute mièvrerie sentimentale : David avait
une espèce d'horreur pour le pseudo mysticisme, la religiosité vague, le
christianisme déliquescent. Sa franche nature répugnait à tout ce qui sonne
faux. Sa bonté agissante dédaignait les effusions inutiles et la vaine phraséo-
logie. Très indépendant d'esprit, il s'attachait avec force à ce qui lui paraissait
être la vérité ; et, plus sincèrement il était attaché à son opinion, plus il
mettait de courtoisie dans la discussion et s'appliquait à ne jamais blesser les
personnes. 11 était loyal et vaillant. Pendant sa vie il n'a fait que du bien ; il
*fl
X.
420 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
en a fait à tous ceux qui rapprochaient, il en fait encore après sa mort
puisqu'il nous laisse son exemple.
René Doumic.
Promotion de 18*39. — Fabre (Paul- Jean-Pierre-Guillaume], né à Saint-Elienne
le 3 décembre 1859, décédé a Versailles, le 20 février 1899.
Tous ceux qui ont connu Paul Fabre, et ceux mêmes qui ne l'ont vu qu'en
passant, ont reçu de lui une impression très vive et une impression identique :
sa nature, toute de sincérité et de bonté, se révélait involontairement dans la
conversation la plus brève, et déjà seulement par le ton. Les mêmes paroles
sont veoues tout naturellement aux lèvres de ceux qui ont si bien parlé de
lui sur sa tombe, qu'ils fussent ses maîtres, ses amis ou ses élèves. On ne
pourrait en trouver d'autres. Mais si les traits essentiels de sa personne
morale se dévoilaient ainsi du premier coup, comment dire tout ce qu'elle
recelait d'intime richesse? ce que cette loyauté dégageait de charme indé-
finissable ? cf que cette bonté conciliait d'énergie active et de tendresse
délicate ? ce que cette foi religieuse avait également de profond et de large,
ce qu'elle unissait d'ardeur et de tolérance? Comment exprimer foule celte
âme, si originale et si simple ? Comment rappeler tout ce qu'ils ont perdu a
ceux qui ont vécu près de lui? Comment faire entrevoir à ceux qui ne l'ont
connu que par ses livres pourquoi tant d'affection s'attachait à lui ?
Paul Fabre élait né en 1859 à Saint-Etienne, où son père était économe do
lycée. H y avait passé ses premières années, dont il gardait un souvenir à la
fois très doux, et attristé par la pensée de sa mère, qu'il avait perdue de
bonne heure ; il y avait fait ses classes, Jusqu'à la quatrième, lorsqu'on 1873
son père prit sa retraite, et, se ressouvenant de ses origines vint s'établir à
Montpellier. 11 était déjà tel que l'avenir l'a montré, quand il entra dans ce
nouveau lycée, où ses succès furent dès le début très brillants. Avec son
esprit à la fois alerte et solide, sa vive imagination, son jugement ferme et
sur, il s'intéressait à tout, il se faisait remarquer en tout. Mais, comme toutes
les vocations fortes, la sienne était manifeste déjà ; ses préférences allaient
droit à l'histoire qu'il étudiait avec passion. En même temps il se faisait
également aimer de ses camarades et de ses maîtres. Par un privilège peu
commun, partout où il a passé, nul n'a eu plus d'amis et n'en a eu de plus
sincères. Les uns allaient à lui spontanément, attirés par cette ouverture de
cœur, ce rayonnement de bonté qui séduisaient tout de suite. C'était lui-
même qui allait à d'autres, soit qu'il eût remarqué ou pressenti en eux
quelqu'une des qualités qu'il prisait le plus; soit qu'il les vît isolés ou les devinât
attristés ; car il a toujours eu des trésors d'affection pour les oubliés et les
humbles. Il ne connaissait guère d'indifférents, et un tact très fin lui faisait
presque infailliblement découvrir chez tous ce qui peut rapprocher et lier.
Lier pour jamais : la nouvelle de sa mort prématurée a bouleversé, — nous en
avons eu bien des témoignages, — ceux mêmes d'entre ses camarades qui
depuis le lycée ne l'avaient pas ou presque pas revu. Ses maîtres aussi ne
l'aimaient pas moins qu'ils ne l'estimaient, —et à bon droit ; car il savait mieux
que personne garder une reconnaissance affectueuse à tous ceux qui avaient
contribué en quelque mesure à sa formation intellectuelle et morale; ce fui
toujours un de ses sentiments les plus profonds.
r
DE L'ÉCOLtt NORMALE 124
Pendant son année de philosophie, H perdit son père, qui avait surveillé son
éducation avec le dévouement le plus attentif. Ce fut pour lui une terrible
douleur, qui venait s'ajouter à une autre plus ancienne, elle était aussi vive qu'au
premier jour, quand il écrivait trois ans plus tard: «Il est dans- mon âme une
profonde blessure que rien ne saurait refermer, un vide que rien ne pourra jamais
combler, et qui me fait sentir le néant au dedans de toutes les joies qui me
peuvent arriver ; la perte de mes parents ne se peut réparer par aucune autre
affection en ce monde. » Mais ses tristesses étaient viriles, et ne lui faisaient
pas oublier ses devoirs. 11 était à l'heure où il devait choisir sa voie ; il n'eut
aucune peine à la découvrir. A son goût passionné pour les éludes historiques
s'en joignait un autre non moins ancien ni moins prononcé pour renseigne-
ment Il était comme prédestiné à l'École Normale. En octobre 1877, il venait
s'y préparer à Louis-lc-Grand. Il pouvait quitter Montpellier sans déchirement,
puisque sa sœur, avec laquelle il a toujours vécu en une si rare communion
d'idées et de sentiments, l'accompagnait à Paris, où l'affection d'un oncle et
d'une tante, lui ouvrait une nouvelle famille. Lui-môme faisait pour la pre-
mière fois connaissance avec l'internat ; mais si différent que fût ce nouveau
milieu de celui où il avait vécu jusqu'alors, il n'en était pas surpris ou du moins
il s'y acclimatait assez vite ; il y avait bientôt gagné toutes les sympathies et
faisait, comme à Montpellier, de vives et durables amitiés. Il recevait rensei-
gnement de maîtres comme Merlet, Gaillardin, M. Gaspard, et ne tardait pas à
leur faire honneur. En 1679, son rêve se réalisait, il entrait à l'École.
L'Ecole était bien le milieu qui lui convenait, et il s'y trouvait tout de suite
très heureux. Comme beaucoup d'autres, il y arrivait un peu las de la disci-
pline des rhétoriques; avide d'études nouvelles et plus substantielles. Le
sentiment littéraire était chez lui très fin et très personnel, et la philologie ne
le laissait pas indifférent; il suivait avec beaucoup de curiosité les conférences
de M. Tournier. il retrouvait trop bien certaines de ses aspirations dans le cours
de M. Ollé-Laprune pour n'y prendre pas intérêt Mais ni la philosophie, ni les
lettres ne devaient se Taltacher, plus que jamais c'était l'histoire qui l'attirait et
qui le gardait. 11 s'y est voué dès lors pour des raisons diverses et même comme
opposées. Il l'a aimée à la fois parce qu'elle passionne et parce qu'elle calme;
parce qu'elle éloigne de la vie, et parce qu'elle y ramène; parce qu'elle offre
la satisfaction la plus intense à la recherche désintéressée, et parce qu'elle
éveille en nous le besoin de l'action dont elle nous montre la nécessité et les
conditions. Et sans doute il faut être un véritaLle historien, dans le sens le
plus complet et le plus élevé du mot, pour comprendre et sentir ainsi l'histoire.
Mais d'un véritable historien Fabre avait bien l'esprit, et il en avait aussi l'âme.
Nul plus que lui n'aimait pour elles-mêmes la vérité et la recherche qui nous y
mène ; chez nui moins que chez lui ces qualités premières d'une bonne mé-
thode historique, — besoin de rigueur, de précision, d'exactitude, — n'étaient
surajoutées et acquises; elles étaient au fond de la nature et de l'être même.
Hais cette nature était très riche. Le travail solitaire et minutieux de l'érudition
satisfaisait quelques-uns de ses instincts essentiels; il ne les apaisait pas tous.
Fabre a toujours cru qu'avant tout la vie est action; il a toujours eu le sens le
plus profond du réel, et il suffisait de le voir pour lire sur sa belle figure
pensive et pour deviner dans ce je ne sais quoi d'un peu fébrile qu'avait son
peste ou son allure la sérénité de son esprit et la flamme ardente de son
coeur. Et voilà pourquoi et comment il a tant aimé l'histoire ; pourquoi il fut
V '
422
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVKS
si heureux dès que renseignement de l'École lut découvrit en elle tout ce qu'A
y avait jusqu'alors pressenti ; pourquoi il sut si bien comprendre et admirer
ceux qui l'initièrent à ces joies, ceux qui furent ses vrais maîtres, Fustet de
Coulanges, Vfdal de la Blache, Monod.
M. Monod et M. Vidal éveillèrent sa curiosité historique, et lui donnèrent
l'habitude des recherches exigeantes et fécondes. Quant à celui dont il devait
épouser la fille, voici ce qu'il en écrivait, — avant ce mariage, — au moment
où il venait d'apprendre la nouvelle de sa mort: « Chaque fois que je venais
à Paris, ma plus grande joie peut-être était d'aller le voir; je sortais toujours
de chez lui, la tète pleine d'idées et de réflexions ; il communiquait si bien
l'enthousiasme et la méthode! — Il était bien pour moi le maître et l'inspirateur;
son jugement avait pour moi tant d'importance... Je garderai sa chère mé-
moire el ses leçons profondément gravées en moi; c'est lui qui m'a initié, et
si je puis faire quelque chose, c'est à lui que je le devrai. »
Parmi ses travaux de seconde année qui contiennent déjà plus que des
promesses, deux au moins sont toute fait remarquables; son travail d'historien
sur ie Pape Nicolas /•', où M. Monod, en contestant certaines vues, louait le
dépouillement minutieux des textes, l'exposé intéressant, animé, chaleureux,
el PelTort pour dégager la pensée dominante du pontificat de Nicolas ; et
l'étude sur le De Oubernatione Dei de Salvien, composée pour M. Boissier,
où il s'appliquait, avec une mesure, une Justesse parfaites, en même temps à
marquer les exagérations de Salvien et à déterminer la part de vérité qu'une
interprétation prudente y peut découvrir. 11 s'engageait ainsi décidément, on le
voit, dans les études mêmes où il devait plus tard marquer si brillamment sa
trace: l'histoire du moyen âge et en particulier l'histoire pontificale.
Au lendemain de l'agrégation, appuyé énergiquement par tous ses maîtres,
et tout d'abord par M. Fustel, il devenait membre de l'Ecole de Rome. A la fin
d'octobre 1882, il partait pour l'Italie, et, comme il l'avait fait quand il avait
quitté Montpellier pour Paris, il emmenait avec lui sa soeur. Les quatre années
qu'il y passa, — car son séjour fut prolongé à deux reprises, en raison de l'im-
portance des travaux qu'il avait commencés, — furent vraiment les années
lumineuses de sa vie, années heureuses et fécondes où toutes ses qualités
d'esprit et de cœur s'épanouirent, où tous les instincts de son âme trouvèrent,
dans ce milieu romain avec lequel il était en accord préétabli, d'intenses et
douces satisfactions.
Ce n'est pourtant pas que Rome l'ait du premier coup pleinement conquis.
Comme à tous, à lui aussi elle ne révéla que peu à peu tout son charme : elle
s'insinua lentement dans son cœur pour en prendre possession plus sûrement.
Ses premières lettres d'alors, remarquables par une rare fraîcheur d'im-
pressions, trahissent un vif enthousiasme et certaines désillusions ; il n'en eût
pas contresigné plus tard tous lesjugements. C'est ainsi qu'au premier moment,
en esprit sincère qui ne se paie pas de formules, qui ne juge pas d'après
autrui et veut toujours voir clair au fond de lui- même, il constatait à regret que
l'antiquité, à Rome, ne se découvre pas instantanément et qu'il faut beaucoup
d'imagination pour la reconstruire : « Elle est tellement raulilée qu'on ne peut
la comprendre qu'à la longue, grâce à un véritable travail de la pensée. On ne
se sent pas transporté dans un autre monde, comme dans les villes toscanes do
Moyen Age, qui sont demeurées telles que le Moyen Age les a faites. —
i
^
DK L'ÉCOLE NORMALE 423
L'antiquité ici est trop morte et trop froide; il faut y mettre beaucoup du sien
pour la ranimer. » Mais un mois ne s'était pas écoulé qu'il changeait déjà de
ton: * Au bout de quelque temps, il s'établit entre Rome et celui qui la visite
un commerce plein de charme ; à chaque promenade, c'est une délicieuse
causerie, où l'on s'oublierait de longues heures. Rome parle, mais il faut savoir
la faire parler. *
Cette vie romaine si paisible, et si active cependant, prenait pour lui un vif
intérêt par les liaisons qu'il formait avec ses camarades d'école, dont plusieurs
sont devenus ses intimes amis ; par les visites des savants français ; par le
commerce avec les savants nationaux ou étrangers. Ses lettres abondent en
souvenirs exquis de cet ordre. C'étaient, par exemple, à des intervalles régu-
liers, les séjours de M. Boissicr ; puis la venue de Mgr. Perraud, ou celle de
l'abbé Duchcsnc. C'étaient les relations chaque jour plus étroites qu'il entrete-
nait avec son directeur, M. Le Blant. C'était la fréquentation assidue de De Rossi,
dont l'érudition si vivante etradmirable connaissance du milieu romain devaient
exercer sur tous ceux qui l'approchaient une séduction irrésistible. Si l'on M
ajoute quUl suivait en môme temps de très près ce qui se passait en France, S
on verra combien étaient variées les préoccupations dont sa correspondance ^J
témoigne à cette date. Quand on parcourt les pages de son édition du Liber pj
CflwtMM», si pleines, où chaque note est à elle seule une dissertation crudité, ^*
quelquefois presque un petit traité, on est tenté de croire que l'auteur a vécu W
renfermé dans la Yaticane, éloigné de tous les bruits du monde. Mais il a au ^J
contraire vu de près tous les mouvements d'idées de son temps et il s'est si Cj
activement mêlé au milieu romain qu'il lui est arrivé de craindre de se dis- m
perser, et, en exprimant ces craintes, de rendre grâces au Liber qu'il appelait
alors « la sauvegarde de son existence » .
Cependant déjà s'élaboraient et commençaient même à paraître les premières
de ces savantes études qui devaient lui faire si vite un nom. Avec quelle
conscience il travaillait, ses amis de Rome l'ont vu et ses lettres le laissent
comprendre : « Je suis attelé à mon article que je travaille trop pour qu'il soit
bon. »... a J'ai un peu d'inquiétudes pour mon article ; il est très personnel
et je me suis montré peut-être bien téméraire. » Puis, à propos d'une nouvelle JJP
publication : « Quant à mon article je le ferai avec le plus grand soin ; car je *
dois y combattre Waltz et Mommsen. » Sa modeslie était soumise aune épreuve
plus pénible encore après le succès. Combien ceci est touchant : « M. Le Blant
est parti hier me promettant tout son concours pour ma troisième année -, si bien _
que je commence à en entrevoir la possibilité L'opinion flatteuse qu'on a de BP
moi est certainement un énergique stimulant ; mais c'est aussi une menace ^"^
bien redoutable pour l'avenir. J'ai de trop bonnes raisons de me défler de moi. t
11 obtenait sans grand peine la troisième, puis la quatrième année qu'il dési-
rait et pouvait préparer à loisir le premier fascicule d'une publication qui
devait lui coûter tant de peine, et qu'il ne lui a pas été permis d'achever.
A la fin de 1886, son séjour à Rome prenait fin : il avait cessé dès lors d'être
un élève, il était devenu un maître que les juges compétents de ses études
estimaient de plus en plus. La vocation de l'enseignement, qui avait été chez
lui précoce, (Tic s'était pas amoindrie pendant quatre années consacrées aux
recherches d'érudition. 11 ne pouvait sans doute voir se clore sans d'intimes
regrets une période de sa vie qui avait été si heureuse. Mais il ne voulait pas
s'abandonner à ces regrets, qu'il se reprochait presque, et si l'on veut savoir
<
un*
avB
fîl ASSOCIATION DUS ANCIENS ltLliVKS
dans quel sentiment élevé il se préparait à rentrer en France, le fragment de
lettre que voici le montrera : «Je suis très perplexe et plein de craintes, c
que J'ai été trop ga té, vois-tu, par ces quatre ans de Rome. Coque j'ai considéré
d'abord comme une faveur, comme la réalisation d'un rêve, m'appareit main-
tenant comme l'ordinaire de la vie.... Je vais rentrer dans la réalité de notre
monde moderne, cl ce n'est pas sans effroi que j'envisage la transition. Au
Tond, je sens que l'existence qui m'altcnd est plus haute que celle que Je
mené ; la vie austère et difficile vaut mieux moralement que la vie facile et
sans effort. » Nommé & la Faculté des Lettres de Douai. Il obtenait de M. Liard
de terminer encore l'année a Rorae.Enjanvierl8tjr.il allait prendre possession
do son poste, qu'il devait occuper soit a Douai, soit à Lille où il devint titu-
laire pendant six ans, jusqu'au malheur affreux qui a brise sa vie. A Douai
comme à Lille, Il s'élait bientôt acquis de précieuses amitiés parmi ses
collègues de la Faculté desLcttrcs, de la Faculté des Sciences et de la Faculté
■ k Droit. Il en avait grand besoin, car il enseignait à peine depuis quelques
mois quand un événement qui lui apportait une grande joie apporta aussi un
changement profond a son existence. Sa sœur dont Jusqu'alors il ne s'était
jamais sépare que pour quelques semaines au plus, épousait un de ses jeunes
camarades d'Écolo, l'ami le plus cher qu'il eût lait à l.ouis-lc-Grami, le confident
do son cœur et do son esprit. C'était pour lui un grand bonheur, au lendemain
duquel il se sentait comme désempare : » C'est une vie qui fluit pour moi ; une
étape de la vie, situ veux... C'est seulement dans le travail que je me retrouve.*
11 lui était Si nécessaire do se sentir, dans la vie de chaque jour, envi ruiné de
sympathies et de ne pas laisser s'endormir en lui-même ses propres forces
affectives, qu'à la rentrée de 1689, il s'installait au environs de Lille, en
compagnie d'un do ses collègues préférés, M. Chevrlllon, et tous ceux qui les
ont vus ainsi dans leur ermitage de Canteleu, en ont rapporté un inoubliable
.souvenir.
L'enseignement dont il était chargé n'était qu'imparfaitement d'accord avec
ses études de prédilection. De 1887 à 1892 il ne traita guère que diverses ques-
tions relatives aux institutions grecques et à l'histoire romaine. 11 Ht cepen-
dant aussi quelques levons très intéressanlcs sur l'art chrétien et sur l'histoire
de l'Église. A partir de 1832, il rentra plus directement en contact a
l'époque qu'il connaissait le mieux et avec les recherches de son mailrc Fus-
tel par une série d'études d'histoire mérovingienne et carolingienne. Quelque
fùtle sujet qu'il traitât, Il se sentait tout heureux d'avoir cnOo des élèves, dépen-
ser que son aclion sur eux pouvait être bienfaisante : • Mes élevés me donnent
une grande satisfaction ;... c'est un plaisir d'agir sur ces intelligences
neuves et fortes. Je tache de leur faire comprendre tout de suite comment o
fait de l'histoire. J'ai mis longtemps à le savoir : ils sont plus fortunés que
mol. ■ L'un d'eux nous le montre, tel que nous aimons à nous le représenter
t s'animant, se grisant presque de sa parole, et réussissant par son entrain a
donner de l'intérêt aux questions les plus abstruses. »
C'est durant son séjour à Rome que Fabre s'élait ainsi formé à devenir un
savant d'élite cl un maître excellent. 11 avait, dès son arrivée, pris conseil de
M. Fustel de Coulangcs. Il lui expliquait avec un mélange d'enthousiasme et
d'inquiétude, son désir de tirer le meilleur parti possible des ressources qu'il
avait sous la main, et de poser a ces archaïques manuscrits, témoins et ves-
DE L ÉCOLE NORMAI.K 425
tiges du passé, les questions auxquelles ils fussent le plus susceptibles de don-
ner des réponses détaillées et véritablement nouvelles. Et il y avait
quelque chose d'émouvant dans ces scrupules, dans cette soif de décou-
vertes, qui poussaient Fabre à chercher docilement, dans cette histoire du #
moyen âge, jalousement gardée par le silence des siècles et la discrétion des
archivistes, les endroits où son experte curiosité pouvait le plus effleacemen
ouvrir une brèche.
Précisément, à cette date, l'ouverture récente des Archives Vaticanes faisait
espérer le renouvellement complet de certains sujets d'histoire, jusque-là très
imparfaitement traités : telle entre autres, l'administration des Ëiats ponti-
ficaux au xiii» siècle. Pressenti à cet égard par Paul Fabre, Fustel lui répon-
dait : « C'est là un fort beau sujet. Mais ne serez-vous pas arrêté sans cesse
parce qu'il vous faudra connaître les faits administratifs des siècles antérieurs?
Peut-être y a-t-il une raison de méthode historique qui me pousserait à vous
dire : commencez par le commencement; partez au moins des lettres de Gré*
goire-lc-Grand ; éludiez ensuite la petite révolution qui s'opère au vin* et
au ix* siècles. Je serais bien tenté de vous dire : laissez à d'autres les études
faciles, et prenez pour vous la recherche ardue et âpre. »
Fort de ces encouragements, Paul Fabre eut, dès lors, la pensée d'étudier ce
qu'était avant Charlemagne le patrimoine de Saint-Pierre et de rechercher quels
étaient exactement les droits du Pape sur les terres qui composaient ce patri-
moine et sur les colons qui le cultivaient. L'existence matérielle de l'Église ro-
maine dans le haut moyen âge, son action économique et la nature de sa sou-
veraineté politique, les fondements juridiques de la puissance temporelle et de
la richesse pontificale: voilà le sujet, très vaste et d'une plus lointaine portée
qu'au premier abord on ne le croirait, dont était préoccupée, dès son arrivée à
Rome, la curiosité de notre ami. Mais, sur l'administration du patrimoine ûe
Saint— Pierre dans le haut moyen âge, tous les textes qui pouvaient jeter
quelque lueur étaient déjà publiés. Il était possible, sans nul doute, par une
sagace étude de ces écrits, d'atteindre à des conclusions nouvelles ; et la thèse
latine que composa plus tard Paul Fabre sur les patrimoines de l'Église romaine,
et qui sera bientôt traduite en français, montra tout ensemble l'intérêt du
sujet et l'originalité d'esprit du chercheur. 11 voulait pourtant faire à Rome une
besogne qui justifiât strictement son séjour au palais Farnèse et qu'on ne pût
tenter nulle part ailleurs, et tout en se consacrant à l'étudedont il s'était laissé
captiver, il se mit en quête d'un projet plus opportun qui lui permit d'arracher
aux archives romaines leurs secrets inédits.
Un manuscrit du Livre des Cens de VÉglise Romaine^ Conservé à la Biblio-
thèque Vaticane, mit un terme à ses indécisions : il s'installa, de longues se-
maines, en face de ce document, dont les précédents chercheurs avaient trop
méconnu l'importance, il l'analysa, il le disséqua, et dèsl883, dans les Mélanges
de VÉcole de Rome, il publiait le résultat de ce minutieux dépouillement. Non
sans trembler, il envoyait à Fustel deCoulanges ce premier essai; et Fustel lui
répondait: « Votre méthode est exacte et sûre. C'est bien ainsi qu'il faut faire.»
Fabre, toute sa vie, continua de faire ainsi.
Ce manuscrit, en apparence, était aride et désordonné : suivant d'une façon
parfois servile le cadre et l'ordonnance de polyptiques antérieurs, le chanoine
Cencius, camérier de l'Église romaine à la fin du xn« siècle, et devenu
pape au xnr, y faisait le relevé de tous les cens dus à l'Église romaine dans
les diverses parties du monde chrétien.
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426 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Vénumération remplissait vingt-sept cahiers. Muratorl, les Monumenia
(hrma*ût, avaient déjà publié quelques fragments d'autres manuscrits du môme
ouvrage ou de relevés analogues dus aux devanciers de Cencius, mais leurs
publications étaient incomplètes; et puis le manuscrit de Rome — Fabre
en avait acquis l'assurance — était le plus ancien en date, plus ancien
que ce manuscrit de la Riccardienne de Florence, qu'on avait jugé, jusque-là,
digne de préséance; enfin, dans chacun de ces cahiers additionnés, Fabre, pro-
cédant en analyste, notait des écritures successives et diverses, discernait le
texte original du vieux Cencius. le rapprochait d'autre part des précédents .
polyptyques, dont l'un des plus importants, celui du chanoine Benoît tomba
sous sa main, un jour, à la Bibliothèque municipale de Cambrai ; et ce manuscrit
de Censius, au lieu d'être le bilan, fixé et figé une fois pour toutes, de la ri-
chesse de l'Eglise romaine à une certaine date, apparaissait au pénétrant
exègète comme un tableau de l'accroissement progressif des revenus du Saint-
Siège au xm« siècle. Les scribes successifs qui avaient noirci ces archaïques
cahiers n'avaient cru faire qu'un livre de créances, et sept siècles après
eux, Paul Fabre, dans ce livre, se préparait à lire et à reconstituer une histoire.
Il la lut ligne par ligne, la reconstitua détail par détail, et pendant plusieurs
années, les articles de Fabre se succédèrent, éclaircissant d'une façon décisive
les questions les plus variées, connexes à l'étude du Liber Censuum. Fabre
préparait, d'une part, une publication de ce document, d'autre part, une thèse
sur l'institution des cens; il menait de front la besogne du paléographe, qui est
l'esclave d'un texte, et la besogne de l'historien qui en devient le maître.
Éditeur du Liber Censuum, il voulait apporter un commentaire exact et savant,
de toutes les difficultés et de toutes les curiosités subsidiaires qui s'attachaient
à ce manuscrit, détails de l'organisation ecclésiastique, difficultés géographi-
ques ou topographiques, curiosités numismatiques, détails d'organisation fiscale
ou minuties de droit canon. Historien des cens, il était conduit, par l'ascendant
même de la méthode de Fustel à discerner, derrière les réalités sociales et les
rapports économiques, certaines conceptions religieuses et politiques, à
retrouver les idées derrière les faits, à interpréter les faits par les idées. Et
dans cette double tâche l'imagination généralisatrice de l'historien soutenait le
courage plus ingrat de l'érudit, et l'inflexible précision de l'érudit surveillait
les entreprenantes hypothèses de l'historien.
Le premier fascicule du Liber Censuum fut publié en 1889; les autres de-
vaient suivre; la disparition de Fabre n'empêchera pas que l'œuvre soit
achevée, sous son nom et grâce à ses innombrables notes, par les soins
éclairés de M. l'abbé JDuchesne. « Ce sera un des livres d'érudition les plus
universellement consultés », écrivait dans la Bévue historique, en rendant
compte de ce premier fascicule, M. Êlie Berger. Le minuscule en histoire ne
paraissait a Fabre qu'apparemment minuscule : il ne lui semblait pas que les
infiniment petits de la vérité historique méritassent d'être dédaignés. Certaines
notes étaient de véritables articles de numismatique; d'autres indi jualenl les
textes originaux d'où Cencius avait tiré la mention des cens, ou bien don-
naient, sur la perception de ces cens, des détails précis et parfois piquants.
Mais ce qu'il y avait de précieux, surtout, dans ce commentaire admirablement
fouillé, c'était l'étude du tableau des diocèses ou « Provincial », qui avait servi
de cadre à Cencius pour l'insertion et le classement des divers cens. Môme
les diocèses où aucun cens n'était perçu sont mentionnés par Cencius, qui
t-
•*
dr l'école normale 127
sans doute espérait que dans l'avenir ils seraient à leur tour tributaires; ainsi,
ce que nous donne le Liber Censuum, si nous savons y lire, c'est un tableau
complet de la hiérarchie ecclésiastique; c'est l'indication des circonscriptions
diocésaines; ce sont des aperçus sur les changements de ces circonscriptions,
sur leurs rapports avec les circonscriptions de l'administration civile : on pressent
quelle est l'importance, pour l'histoire de l'Église et pour l'histoire générale, d'un
texte semblable et d'un commentaire signé de Paul Fabre. Les horizons, au dé-
tour de certaines de ces notes, sont d'une ampleur et d'une netteté frappantes;
l'histoire de l'Italie méridionale au moyen âge reçoit, du Liber Censuum ana-
lysé et expliqué par Fabre, une lumière- nouvelle, — comme c'est encore le
Liber Censuum qui lui permit, dans un article des Mélanges Monod, de jeter
sur l'histoire de la vieille Pologne des lueurs insoupçonnées. Fabre saisit un
détail insignifiant pour le banal lecteur; il le pénètre, il l'ausculte, si nous
osons ainsi dire (d'un mot qui définit bien la méthode de Fustel); et puis,
secondé par la vigueur de son sens historique, par la justesse de son coup
d'oeil, par l'étendue de sa culture générale, il constate un résultat positif. Entre
la portée de ce résultat et l'apparente insignifiance du texte dont Fabre est JJ
parti, entre le caractère général de la conclusion et le caractère très parti- jjjj
cutier du document initiai, il y a une distance qui étonne. Fustel aimait que^ ^J
d'un pas sûr, on franchît ces distances; et l'on comprend qu'il ait salué dans «J
Fabre, dès 1889, un disciple d'élite. Il le félicitait de ses notes, « excellentes.de ^^
science et de justesse », et il ajoutait: « Si je pouvais me dire le maître de ^J
quatre ou cinq hommes comme vous, ma vie aurait été bien employée. » ^ 2
La thèse sur le Liber Censuum, publiée en 1891, confirma le jugement de ^J
Fustel. Fabre employait, dans cette thèse, la méthode analytique— « celle qui ■■*
consiste, écrivait-il un jour en un compte- rendu, à prendre successivement ^^
chaque texte et à en faire la critique en compagnie avec le lecteur ». — « Les ^J
mots changent rapidement de sens, ajoutait-il, et on n'est jamais sûr qu'à
cent ans d'intervalle le même terme désigne la même chose. » Retenons bien
ces instructives confidences de son expérience ; elles nous renseignent émi-
nemment sur la méthode dont sa thèse sur le Liber Censuum fut le fruit.
On appelait cens, dans le haut moyen âge, le revenu que prélevaient les papes ^^
sur les grands domaines qu'ils possédaient dans l'Italie centrale, domaines loués JÇJ
sous forme d'emphytéose : le cens stipulé par ces baux emphytéotiques,
n'était qu'un droit de location, prévu pour d'interminables échéances, et an-
nuellement perçu. C'était là la signification commune du mot census, telle
qu'elle semblait ressortir des textes, telle qu'elle était dégagée par les histo- -^
riens. La thèse de Fabre révéla qu'à cèté de cette forme de propriété s'en était SE
lentement établie une autre, « différente de la première en ce qu'elle ne com-
portait que le domaine éminent et en ce qu'elle excluait pour le pape, nu-
propriétairc, la libre disposition du domaine utile ». Le cens, ainsi compris,
au lieu d'être l'indice de l'ancien droit de propriété du Saint-Siège, devenait le
symbole, le signe efficace, d'un droit récent conféré au Saint-Siège sur une
terre, sur un monastère ou sur un royaume par le propriétaire de cette terre,
l'abbé de ce monastère, le souverain de ce royaume. A côté de l'ancien cens,
récognitif de droits dont le Saint-Siège avait aliéné la jouissance, cette nou-
velle catégorie de cens marquait, au contraire, certaines aliénations consen-
ties par le seigneur, par l'abbé, par le roi, propriétaires antérieurs et incon-
testés, au profit du Saint-Siège. Aliénations plus fictives que réelles : car le
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1
428
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
seigneur demeurait maître dans sa terre, l'abbé dans son couvent, le roi dans
son royaume. Mais ces aliénations à demi fictives avaient précisément pour
but d'assurer la protection du Saint-Siège, source efficace de défense, garantie
efficace d'autonomie, à ce seigneur, à cet abbé, à ce souverain. «Lu religion,
et peut-être aussi le besoin de sécurité et le désir de protection, écrivait Pus-
tel de Coulanges dans son volume sur les Origines du système féodal, publié
en 1890 par M. Jullian, ont dû souvent porter les petits propriétaires à donner
à l'Eglise des terres, qu'ils recevaient ensuite d'elle sous condition de cens.
Beaucoup de censives ont pu venir de là.» Par une sorte de parallélisme qui
dénotait la communion d'idées de ces deux maîtres en histoire, Paul Fabre,
moins d'un an plus tard, montrait qu'il en était de beaucoup de cens, dus au
Saint-Siège, comme de beaucoup de censives féodales : c'est pour avoir une
protection qu'on promettait à l'Apôtre Pierre un cens, symbole de la propriété
théorique dont on l'investissait. Avant que, moyennant un cens payé au Pape,
les monastères ne se dégageassent des liens de suprématie que l'épiscopat
prétendait leur imposer, on avait vu seigneurs ou suzerains se reconnaître
débiteurs d'un cens envers le Saint-Siège ; et, par là même qu'ils subordon-
naient, en principe, a l'assentiment du Pape l'exercice de leurs droits poli-
tiques, ils obtenaient d'être intégralement respectés par toute autre puissance
humaine dans la jouissance de ces droits. Le cens, ainsi envisagé, était comme
l'aspect unique sous lequel s'exprimaient et se traduisaient, dansVordre ma-
tériel, les diverses prérogatives des Papes du moyen âge : prérogatives de
propriétaires fonciers, prérogatives de suzerains féodaux, prérogatives de sou-
verains temporels, prérogatives, môme, de chefs spirituels de la chrétienté,
et ces redevances, perçues à titre purement récognitif, apparaissaient comme
la forme extérieure d'une infinie variété de rapports juridiques, rattachant au
Pape les divers membres de la chrétienté. On ne soupçonnait point, avant Paul
Fabre, la nature et rétendue de ce domaine éminent du Saint-Siège, constitué
peu à peu, à travers l'Europe, sur tout de monastères et sur tant d'Etats,
Angleterre, Pologne, Danemark, — môme jusque sur le Groenland. M. Mau-
rice Prou, appréciant cette thèse, put écrire qu'elle classait son auteur parmi
les historiens les plus pénétrants de notre époque.
Ce n'était rien moins, en effet, que la question môme de la souveraineté
pontificale et de l'action pontificale au moyeu âge, qui, grâce au travail de Paul
Fabre, était rajeunie et renouvelée. A côté de cet austère bilan des créances
du Saint-Siège, que le jeune historien savait si bien interpréter, le vieux ma-
nuscrit de Cencius contenait quelques Vies de Papes et l'antique écrit des
Mirabilia Urbis. Et ces Vies de Papes, ces Mirabilia Urbis, ainsi juxtaposes
au livre de comptes, semblaient promulguer les litres moraux du Siège aposto-
lique à ces prérogatives dont le Liber Censuum lui-même indiquait les titres
matériels. Sous les regards de Paul Fabre, sous la prise de son imagination non
moins vive que sûre, tous les éléments de la puissance pontificale se déga-
geaient de ces poudreux cahiers; on y retrouvait, d'une part, la plus humble
trace du plus modeste droit, exercé sur la moindre bourgade du patrimoine de
saint Pierre ; et d'autre part, à quelques pages de distance, on y ressaisissait
les augustes rêves traduits par la fameuse donation de Constantin, et l'impé-
rieux idéal tracé par les diplômes impériaux qui, de Charlemagnc à Lothaire 0,
fondèrent le pouvoir temporel. Entre les lignes de ce Liber Censuum, Paul
Fabre savait ressusciter en quelque mesure l'allière et grandiose imagination
j
DR L'ÉCOLE NORMALE 429
des pontifes souverains qui se servaient de ces cahiers comme d'un aide-
mémoire pour la perception de leurs revenus. Lorsque, en 1885, déjà maître
des principaux points de son travail, il en avait soumis à Fuslel de Coula nges
la contexture générale, Fuslel lui avait écrit : < Ce livre touchera aux plus
graves questions du moyen âge et les éclaircira » L'accueil fait par ia Sor.
bonne, en 1891, à la thèse de Paul Fabre, justifia le jugement anticipé de
Fustel. De même que le premier fascicule du Liber Censuum avait rendu d'in-
signes services à l'érudition, de môme cette thèse, d'autant plus sérieuse et
profonde qu'elle se présentait avec moins de fracas, projetait une lueur nou-
velle sur l'histoire générale du moyen âge : elle expliquait des étrangetés
édaircissait des obscurités, dissipait des contre-sens ; elle dévoilait, avec un
invincible éclat, l'aspect juridique et contractuel dont s'était revêtue, plusieurs
siècles durant, la haute puissance morale de la Papauté. En lisant le travail de
Paul Fabre, on se sentait en présence d'une architecture robuste, originale et
vraiment définitive.
Ainsi charpentée, la thèse sur le Liber Censuum, qui s'intitulait modestement
comme une simple jnonographie d'un texte peu connu, eût mérité de s'appe-
ler : « Les assises financières de la souveraineté pontificale au moyen Age : la
doctrine, les faits. »
Une telle œuvre ouvrait une voie, que Paul Fabre eût suivie s'il en eût eu le
temps. Chercher dans l'histoire économique ou financière les symboles ou les
racines de l'histoire politique et religieuse, c'était là une méthode éminemment
propice à l'étude de l'époque féodale; elle eût, sur des terrains contigus à celui
où il en avait fait l'épreuve, sûrement acheminé Paul Fabre vers des décou-
vertes nouvelles. C'est ainsi qu'à la fin de 1898, retraçant devant ses jeunes
auditeurs de l'École Normale la querelle des investitures, il ébauchait, au sujet
du caractère féodal de ce droit de régale qui subsista jusqu'à la fin de la monar-
chie française, une théorie fort originale, que l'un de ceux qui l'ont entend
aura peut-être, quelque jour, l'heureuse idée d'élucider et de confirmer.
L'admiration affectueuse qu'il avait vouée à Fustel de Coulanges était) alléi
croissant. Il avait été touché, intimement touché, des encouragements assidus
de son ancien directeur; ii l'avait consulté avec confiance, écouté avec
docilité, souhaitant sans cesse, dans ses rêves, d'être un élève digne du
maître. L'avenir devait dépasser ses rêves... 11 ne pouvait, en 1887, se
défendre de quelque jalousie à l'endroit des jeunes étudiants de Bordeaux
qui, profitant du séjour de Fustel à Arcachon, prenaient contact avec l'illustre
historien. Il se consolait de son éloignement en espérant le prompt
achèvement du monument qu'édifiait Fustel : « Si vous saviez comme nous
» attendons vos livres; ce sont là, pour nous et pour bien d'autres, de grands
» événements ! » Ambitieux des conversations du maître, épris de ses livres,
il lui écrivait un jour, avec une familiarité charmante : « Si on pouvait être un
^ tout petit peu malade pour vous décharger d'autant, tomme on le ferait avec
» plaisir! » Fustel, hélas! ne put être déchargé de son mal; il y succomba. Kt
Fabre regretta amèrement, en lui, le père de sa vocation d'historien, l'insti-
gateur de sa méthode, le guide de ses travaux, le modèle dont ne se pouvaient
détacher ni ses ambitions ni son souvenir. Et Fabre, en ces heures mêmes de
tristesse, était plus proche que jamais de Fustel disparu.
Car le jeu mystérieux des âmes allait tresser un lien nouveau entre Fabre, à
;
1
130 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
qui tous, nous augurions une longue vie, et Fustel, qui venait de terminer la
sienne. Fustel avait reconnu chez Fabre un esprit de même famille que le
sien ; HUe Antoinette Fuslel de Coulanges ratifia et couronna ce jugement ; un
mariage en résulta.
C'est à cette heure de l'existence de Paul Fabre qu'aiment à se reporter ceux
qui Pont connu, pour le retrouver en son plein épanouissement. La vie lai
souriait; un rêve qu'il n'avait pas eu conscience de caresser était venu comme
au-devant de lui, et tout heureux, il s'y reposait. En suivant sa voie, en faisant
avec probité et taient sa besogne d'historien, il avait, du même coup, trouvé
le complément de son existence. Et tout ce qu'il y avait de tendresse dans son
âme, tout ce qu'il y avait de loyauté dans son esprit, tout ce qu'il y avait
d'énergie dans sa volonté, était, du même coup satisfait et récompensé. Il
n'avait fait nulles concessions au bonheur; c'est en restant tout lui-même qu'il
l'avait rencontré ; c'est en restant tout lui-même qu'il allait en jouir. Après son
mari8ge comme avant, on continua de goûter, en son intimité, cette nature
aimante, accessible à tous et banale pour personne, ce don de tendresse où
chacun de ceux qui l'approchaient pouvait escompter à, coup sûr un gage
éventuel de dévouement,' cette sérieuse et loyale conception de la vie, qui
n'excluait ni le sourire, ni la cordialité d'humeur, cette sincérité tout è la fois
impitoyable pour lui-même et charitable pour les autres, ce parti pris de mor-
tifier ses belles facultés d'imagination jusqu'à ce que l'érudition eût assuré le
terrain sur lequel elles se pourraient donner libre cours, et cette verdoyante
fraîcheur d'impressions, celle bonhomie des souvenirs, cette spontanéité
somptueuse des réminiscences qui étaient chez lui comme la revanche de
l'imagination maîtrisée. Après comme avant son mariage, on retrouvait en lui
tous ces traits et, par surcroît, ce je ne sais quoi de vibrant et d'entraînant que
donne l'apprentissage du bonheur.
La maladie de Mme Fabre ombragea bientôt l'avenir. Et puis un fils naquit, le
petit Pierre, sur lequel se sont reportées, aujourd'hui, toutes les affections qui
entouraient le père, et Fabre sentit, d'une façon touchante, le poids de la res-
ponsabilité paternelle. Dans la paternité, il saluait un honneur, et sa constante
modestie en voulait devenir digne. Et les anxiétés terribles que soulevait la
santé de sa femme, et les interrogations ardemment inquiètes que suscite ton.
jours, pour le lointain avenir, un berceau d'enfant, laissèrent sur la physio-
nomie de Fabre une empreinte de gravité triste. Ces anxiétés ne furent que
trop justifiées par la mort de M"* Fabre, et quant à ces interrogations, c'est
]a sœur de Fabre, c'est son beau-frère, c'est M— Fustel de Coulanges, ce sont
les amis qui aideront Pierre Fabre à les résoudre en s'essayant a l'aimer et à
le guider comme le père l'aimait et l'eût guidé.
Avec quelle résignation celui qui survivait supporta sa grande douleur, ceux-
là le savent qui l'ont vu dans les semaines qui suivirent son deuil, et auxquels
il a permis de regarde» dans son cœur. Résignation admirable et effrayante,
car on se demandait avec angoisse au prix de quel effort il l'avait atteinte. Sa
sœur, son beau-frère sentirent que le séjour à Lille ne lui était plus possible,
Le Directeur de l'Enseignement supérieur et M. Geffroy mirent une égaie bien-
veillance à faciliter son retour en Italie. Il revit Rome. . . C'était le môme eîei
qui avait souri à ses premières émotions scientifiques, le môme ciel qui avais
souri à sa femme lorsque, plusieurs semaines durant, il l'avait introduite en
J
}
de l'école normale 131
familiarité avec la Ville Eternelle; Fabrc affronta, sans amertume, cette séré-
nité du paysage romain, qui semblait faire contraste avec le deuil de son
cœur. «Assurément, écrivait-il, j'ai bien fait de venir ici, non pas seulement
à cause du terrible hiver que vous avez eu en France, mais surtout peut-être
a cause de l'atmosphère morale de cette Rome, où nous avons vécues deux.
Hier» à Saint-Laurent, je revoyais notre visite ; je me rappelais nos impres-
sion! Il me semble que je vis toujours avec ma femme ; mon éloignement
aide sans doute à l'illusion ; parfois je me persuade qu'elle est seulement
absente, que je l'ai laissée en France, — et les lettres qui me parlent de son
petit Pierre me semblent être comme des lettres d'elle. . . »
Ses amis de Home — il en comptait beaucoup — travaillèrent à lui alléger
le poids de son chêgrin. Au Palais Farnèse, l'affectueuse délicatesse de M. et
de Ma« Geffroy lui fit comprendre qu'il était chez lui, qu'il était comme un
grand aine parmi les membres de l'École, — un de ces aînés qu'on écoute
déjà comme un maître, -~ ou pour mieux dire un auxiliaire pour le Directeur.
Puis arriva un nouveau Directeur, l'ami ancien et le maître de Fabre, qui J"J
l'avait assisté, comme prêtre, à son mariage et ddns son deuil, dont la tendre JjJ
affection et l'ardeur contagieuse de travail furent un aiguillon bienfaisant pour ^J
cette âme si foncièrement active. Et ses lettres, bientôt, montraient comment "J
il se reprenait à vivre, sans rien sacrifier de son rêve intérieur. « Je me suis *^
remis vraiment à mon Liber Ccnsuum. . . C'est à l'abbé Duchesne que je dois ^Jj
d'avoir eu la force de reprendre ce gros travail... Cette vie commune avec l'abbé ^J
Duchesne est excellente pour moi. C'est une société dans laquelle il est im- ^|
possible de ne pas profiter, alors surtout qu'il y a entre nous cette affection oM
déjà vieille et ces souvenirs encore tout récents. — Oh ! ma vraie vie est ma^
comprise entre deux dates bien proches. Le plus souvent il me semble que «^
ma vie d'aujourd'hui n'est pas une vie véritable, que c'est une pure apparence, ^^
— et l'absence de Pierre accroît par moments cette impression D'ailleurs ^^
le spectacle de Rome m'intéresse- Tout ce qui se passe ailleurs a ici sa ré- mmi
percussion, et notre situation même nous permet de regarder et de voir les
mouvements divers qui s'entre-croisent ici ou se transforment. » Et les occa- ^—
sions de travailler ou d'admirer, qui sont incessantes à Home, semblaient rap- JÇ
peler Paul Fabre à l'amour de vivre. Tantôt il s'égarait volontairement parmi
ces merveilles de la nature ou de l'art qui sont toujours prodigues de surprises
inédites dès qu'elles sont contemplées par un œil curieux et goûtées par une
âme ardente; tantôt il s'acheminait vers sa bibliothèque Vaticane, pour ^^
lui dérober quelques secrets nouveaux. MF
Soit que, pour se reposer de son contact avec le moyen âge, il se complût, r""
de temps à autre, en quelque sieste savante à travers les vestiges de l'huma-
nisme, soit qu'il sentit en lui-même une sorte de reconnaissance envers ces
opulents dépôts du Vatican, si largement accessibles au chercheur, il avait
toujours éprouvé, tant a Rome que hors de Rome, je ne sais quel attrait pour
l'histoire de la bibliothèque Vaticane. Celait l'attrait du connaisseur, qui, assis
devant ces manuscrits antiques, aimait à se remémorer l'élite de bibliothé-
caires qui aux xv et xvie siècles, les avaient recueillis et classés, et L'élite
de lecteurs qui les avaient tenus entre leurs mains. Pour Fabrc, la biblio-
thèque Vaticane avait une âme , et celte âme se confondait avec la sienne. Il
faisait acte de piété, dès son premier séjour à Rome, en publiant l'inventaire
des trois cent quarante volumes qui, dès 1443, formaient la collection du pape
IC
432
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
l>
Eugène IV, en prenant copie du registre de prêts, tenu, sous le pape Sixte IV,
par le bibliothécaire Platina. Lorsqu'on 1894 on lui demanda d'écrire, dans la
publication collective Le Vatican, les papes et la civilisation, la partie con-
sacrée à la bibliothèque Vaticane, il accepta cette tâche comme l'occasion de
rendre un hommage qui lui tenait à cœur — Et dans cet hommage, il ne mit
pas seulement toute la sûreté précise de son érudition, il y mit aussi l'ineAV
çable fraîcheur de ses émotions de savant, et parla de la bibliothèque Vaticane
avec le langage dont on commémore les endroits amis. On savoure, dans cette
monographie, comme un parfum de pieuse et douce souvenance.
11 y a des âmes où l'accoutumance routinière du travail érudit semble graver
les rides : telle n'était point l'âme de Paui Fabre. Bien loin que sa spontanéité
succombât sous le poids de ses austères devoirs de savant, il avait l'art de vi-
vifier l'érudition, et ce second séjour à Rome, pendant lequel, définitivement
maître de sa méthode historique, il ne redoutait point de témoigner quelque
complaisance de vulgarisateur et d'ajouter à la science, qui exhume, les pres-
tiges de l'imagination, qui ressuscite, semblait annoncer pour la carrière histo-
rique de Paul Fabre, le début d'une étape nouvelle. Fabre avait de l'imagina-
tion, et très spontanée, et très vive, et très éveillée, et non seulement cette
imagination dont parle Claude Bernard, qui met sur la piste de ia trouvaille,
mais cette autre imagination dontMichelet demeure un exubérant et périUeux
modèle. Et Fabre, au fur et à mesure qu'il eût vécu et qu'il eût solidement posé
les assises de son œavre historique, se fût laissé aller, comme son talent l'y con-
viait et comme son besoin de vie l'y poussait, à faire, en quelque mesure, be-
sogne d'artiste en histoire. Mais il voulait posséder un par un, et d'une prise
incontestable, tous les détails du cadre et tous les détails du tableau, avant d'en-
treprendre le tableau lui-même. 11 songeait, par exemple, à faire pour le grand
public, une étude sur les destinées historiques du vieux Château Saint-Ange,
de ce mausolée d'Adrien, devenu dans la suite, avec les papes, une citadelle,
puis un mausolée de documents, et malmenant une caserne ; l'article, à coup
sûr, eût été vivant comme une de ses causeries,
Après deux ans de ce nouveau séjour, il rentrait en France, et ce retour n'était pas
sans donner de vives préoccupations à ses amis qui souhaitaient qu'il pût encore
ne pas retourner à Lille, et s'établir à Versailles, dans le voisinage de sa
sœur, en retrouvant enfin son fils auprès de lui. Ce que nous souhaitions de-
vint possible, grâce à l'affectueuse bienveillance de MM. Perrot et Monod.
« Je crus lui rendre service et rendre service à l'École, à dit le premier, quand
» à l'automne de 1897, je lui offris d'y suppléer M. Monod, qu'éloignait de nous,
» pour tout un hiver, le désir qu'il éprouvait d'achever à loisir des travaux depuis
» longtemps commencés. » C'est en reprenant son enseignement, et dans les
conditions les plus favorables, que Fabre finit par se rattacher vraiment à la vie.
A Lille, il avait dû faire trop d'histoire romaine ou d'institutions grecques ;
maintenant, il pouvait, dans une mesure beaucoup plus large, enseigner ce qu'A
savait si bien et ce qu'il préférait à tout. Il faut faire appel au témoignage de
ceux qui l'ont vu à l'œuvre. « Dès l'abord, a dit M. Perrot, il se donna tout entier
» à ses élèves ; il se do ma dans ses leçons où il apportait tantôt le fruit
» de ses recherches antérieures et tantôt le résultat du travail acharné qu'il
• s'imposait pour étudier avec ces jeunes gens les questions sur lesquelles leur
» attention était appelée par les exigences d'un programme qui varie chaque
# année. Il se livrait et se prodiguait davantage encore dans ces conversations.
L
J
n
DR L ECOLE NORMALE 133
» où chez nous il s'établit entre le maître et rélève un commerce et un échange
» d'idées qui sont peut-être plus utiles que renseignement même. » « Il n'a
» pas fait, a dit un de ses élèves, deux parts dans sa vie, désireux de réserver
» la plus grosse à ses travaux personnels ; s'il laisse une œuvre inachevée, ce
» n'est pas seulement parce qu'il a trop vite disparu, c'est aussi parce qu'il s'est
» consacré tout enter à son enseignement. » Un autre nous écrit : « Loin de
» garder pour lui quelque chose de son travail et de son expérience, avec ses
» élèves il mettait tout en commun, et leur ouvrait largement tous les trésors de
» son esprit et de son cœur... Parfois, au début d'une leçon, des scrupules pre-
» naient sa conscience délicate, il revenait avec un zèle touchant sur les
» points qu'il craignait de n'avoir point assez expliqués la fois précédente... C'est ■*
» ainsi qu'il nous initiait à la méthode scientifique, nous apportant mieux que «#
» le fruit de ses recherches, le travail même de son esprit toujours en éveil
» auquel il nous faisait assister. » ^
11 avait fait la première année un cours sur la monarchie franque et l'empire
carlovingien. L'année suivante, il se proposait d'étudier l'histoire de l'Église au ^
moyen âge ; quand la maladie le surprit, il avait eu le temps déjà de faire sur ^J
les débuts de la Lutte entre le Sacerdoce et l'Empire, une série de leçons pleines «*
de vie et de nouveauté. Ses cours sur Grégoire VII, en particulier, furent pour ^*
ses élèves une révélation. La grave érudition du Liber Censuum ne leur avait TJ
point fait entrevoir cet attrayant talent de faire revivre le passé, de poser un _4
portrait et de le nuancer, de reconstituer un milieu. C'était largement dessiné, et ^^
les scrupules scientifiques, toujours présents et toujours visibles, n'excluaient
pas la vie. Il advint parfois que durant le premier quart d'heure de son cours
Paul Fabre, avec une touchante sincérité, indiquait quelques rectifications, au
moins quelques réserves, au sujet de ce cours précédent dont on conservait
encore la captivante mémoire ; et puis, ayant ainsi, avec sa haute délicatesse à
l'égard de la vérité, exploré d'un coup de sonde la solidité de son terrain et
raffermi certains endroits qu'il redoutait comme branlants, il reprenait sa
synthèse vivante d'historien.
Avec ces leçons sur l'Église au moyen âge, Fabre revenait à un sujet qui lui
était cher entre tous, et en le traitant, il ne cherchait, -selon sa coutume, ni à
montrer ses croyances ni à en dissimuler quoi que ce fût ; il les laissait
simplement paraître, avec cette loyauté discrète et ferme qui se faisait non
seulement respecter, mais aimer de tous. Cet enseignement si sincère était
déjà fécond, et quelles traces n'eût-il pas laissées s'il n'avait pas été inter-
rompu si tôt ? Fabre avait l'autorité que donne une réputation scientifique
solidement assise, et ses élèves savaient qu'aucun maître ne leur serait plus
dévoué. Autour de lui ses amis voyaient diminuer les craintes que sa santé
leur avait souvent inspirées; il retrouvait quelque chose de sa sérénité
ancienne depuis que son fils était auprès de lui ; sans que ses chers souvenirs
eussent perdu rien de leur force, le travail redevenait pour lui presque une
joie. Nous nous reprenions à la confiance, et, demain, nous allions le perdre.
Quand sa suppléance s'était trouvée réduite à une seule conférence, il avait
dû chercher à y joindre une situation qui lui permit de ne pas quitter
Versailles. A ce moment, un poste était vacant à la bibliothèque de l'irtstitut.
Ce n'est pas sans certaines hésitations bien naturelles qu'il se décida à poser
sa candidature; dès qu'il l'eut posée, elle fut accueillie avec joie par le
bibliothécaire en chef, Rébelliau, et avec lui par tous ceux qui, surtout à
I «
h»*
434
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
l'Académie des Inscriptions, connaissaient personnellement Fabre, ou seulement
avaient retenu son nom comme celui d'un des jeunes savants qu'ils ne devaient
point perdre de vue. 11 n'a occupé que quelques mois ces fonctions nouvelles
pour lui ; mais il s'y est dévoué comme il se dévouait toujours, et il s'y est fait
aimer comme partout. Comment, surtout en un pareil milieu, n'eût-on pas tout
de suite senti le prii d'un bibliothécaire qui à l'érudition la plus rare joignait
une aménité séduisante et une complaisance infatigable?
H était une de ces natures qui, de prime abord, commandent l'attachement :
H le commandait par ce don de sympathie qui, tout naturellement, se dé-
gage de la simplicité cordiale ; il le commandait par ce besoin de rendre
service, naturellement accessible aui indiscrétions et aux importunités;
il le commandait enfin par cette loyale sûreté de rapports, où se traduisait,
comme en un miroir impeccable, l'estime qu'il faisait des autres. On le sentait
bon, et d'une bonté active. Et puis, au fur et à mesure que reculait l'heure de
son deuil, il semblait que son Ame, mûrie par l'épreuve, travaillant à se pacifier
en même temps qu'à se souvenir, acquit des perfections et des délicatesses
nouvelles; on devinait une âme riche, non une âme compliquée, et l'on
entrevoyait qu'il y avait en lui de mystérieux et de délicats arrière-plans, où
sommeillaient les douleurs, où veillaient les espérances, où travaillaient les
croyances; et parfois, d'un sourire, d'un geste, d'un mot dit à propos, il laissait
deviner ces arrière-plans, lorsqu'il augurait qu'en pénétrant jusque-là, jus-
qu'au tuf même de son âme, l'ami qu'il entretenait pouvait trouver quelque
réconfort.
Durant les quatre années qui séparèrent son deuil et sa mort, il recelait ses
souffrances dans l'intimité de son âme, à l'abri de sa foi, mais lorsqu'il voyait
quelqu'un souffrir, alors, spontanément, ses chagrins à lui s'épanouissaient, non
pour supplanter ceux qu'on lui confiait, mais pour les soulager. Il est telle
famille, découronnée par la mort, où les condoléances apportées par Paul Fabre
laissèrent une ineffaçable impression : sa douleur toujours présente, et les dou-
leurs dont il était témoin, devenaient, après quelques instants d'entretien,
comme un commun fardeau; il semblait tirer parti de son mal pour le bien des
autres; il ne paraissait défaillir sous le poids de ses cuisants souvenirs que pour
mieux relever les défaillances imminentes des affligés voisins, et il y par-
venait sans presque le vouloir, sans presque le savoir ; la souffrance l'avait
assez vigoureusement marqué pour qu'il fût de lui-même, sans effort, à
l'unisson de toutes les souffrances, mais elle avait été assez fortement maî-
trisée pour n'être jamais importune ou farouche aux Ames provisoirement
heureuses. Mais celles-ci savaient par ouï-dire, et devinaient, avec l'infaillible
instinct de l'amitié, quelles ressources elles trouveraient, au fond du cœur de
Paul Fabre, pour les assister à l'heure inévitable de l'infortune.
Son entretien, son contact étaient une leçon précieuse de courage actif et
résigné. On sentait en lui, tout à la fois, l'acceptation virile du fardeau que sa
femme absente ne partageait plus avec lui, et de constantes envolées de
pensées et de souvenirs vers celle qui n'était plus. Et c'est à elle encore, à
elle toujours qu'il songeait, lorsque, regardant avec une affection voilée de
tristesse le fils qu'elle lui avait donné, il se rattachait à la terre. Quatre ans
durant, il trouva dans cet état d'âme la force nécessaire pour lutter avec
succès contre l'abattement du veuvage, et quand vint la maladie, brusque, im-
pitoyable, il n'eut encore qu'à rester lui-môme, tout lui-même, armé de cette
foi chrétienne qui était l'assise de sa nature, pour endurer avec une doulou-
5
3
DB L'ÉCOLR NOBMALB 435
reuse sérénité la crainte, que parfois il ressentait, de laisser son fils orphelin.
Cette crainte se réalisa. Pleinement incertain de l'avenir, il avait voulu, à deux
reprises sur son lit de souffrances, recevoir les sacrements, afin d'y puiser,
aoitpour la vie soit pour la mort, une vigueur supérieure à toute défaillance ;
cette vigueur lui fut accordée, et ce fut pour mourir.
Aimé Pukch et Georges Goyàz*
Promotion de 1880. — Gribss (Jean), ne le 5 juillet 1857 à Landau (Bavière
Rhénane}, décédé à Paris, le 17 mai 1899.
Elle est pieuse et sacrée la tradition qui veut que la main amie d'un cama-
rade trace dans les Annales biographiques de notre École ce suprême portrait
auquel il nous sera désormais impossible de rien changer et qui présentera
immuablement nos traits aux regards des promotions futures. Tâche bien
inégale ! Douce et consolante quand elle est la peinture d'une vie complète,
faite d'abord de luttes et de travail, mais du moins couronnée de succès et de
gloire par l'âge mûr et la vieillesse. Combien triste, au contraire, quand il faut
raconter une vie brisée, pleine de promesses et d'élans généreux brusquement -
anéantis ! Nos regrets sont alors doubles l * j
Nous ne pleurons pas seulement l'ami qui nous fut ravi, nous pleurons la ■<
carrière brillante qu'il eût fournie, le bien qu'il eût pu faire, les exemples nou- ^
veaux qu'il nous eût donnés, le concours enfin qu'il eût apporté dans la ^
pénible escalade de la société vers ia liberté, le bien, la justice, la vérité. "J
Dans Griess mort nous pleurons tout cela. Nous pleurons un soldat vaillant, ^J
non pas seulement de l'enseignement mathématique, mais, ce qui est mieux, *■<
de l'éducation sociale. 11 avait en effet de qui tenir. ^^
Né le 5 juillet 1857 à Landau, dans la Bavière Rhénane, de parents français, ■^
Griess fut de bonne heure privé de son père et confié à son oncle et à sa
tante, M. et M»« Griess-Traut. Ce nom n'est pas inconnu de ceux qui se sont
intéressés au mouvement social de ia seconde moitié du xix* siècle. II évoque
le souvenir des rêves sociaux les plus généreux et des ambitions philanthro-
piques les plus hautes. En adoptant leur neveu, M. et Mms Griess-Traut ne firent
qu'étendre à un membre de leur famille une générosité dont ils étaient coutu-
miers à l'égard d'autres orphelins. Ces admirables gens étaient trop convaincus,
trop pénétrés de la valeur de leurs principes pour en prôner l'excellence, ils
faisaient mieux, ils les pratiquaient. Privés d'enfants, ils se consolaient de
cette disgrâce de la nature en faisant leurs ceux que la nature avait faits orphe-
lins. En même temps que leur neveu, ils élevèrent neuf autres enfants.
C'est au milieu de ces nobles exemples que se développa la jeunesse de Jean
Griess. Il entendit de bonne heure formuler autour de lui et discuter ces
grands problèmes sociaux qui serviront de liens entre le xix* et le xx* siècle.
Qu'il s'agît de la paix et de l'arbitrage entre les nations, qu'il s'agît de l'édu-
cation sociale des masses, ou bien encore de ces questions si nombreuses et
ai complexes groupées aujourd'hui sous le nom de féminisme, le zèle de
M** Griess-Traut ne se fatiguait jamais. Morte le 9 décembre 1898, à l'âge de
quatre-vingt-cinq ans,'quelques mois à peine avant son enfant adoptif, elle aura
eu du moins la consolation de voir naître à la réalité quelques-uns de ses rêves.
Jean Griess se montra toujours le digne élève de l'école de droiture et de
générosité que fut pour lui la maison de son oncle. Son instruction élémen*
<
E
436 ASSOCIATION DBS ANCIBN8 ÉLÈVES
taire se fit à Alger. À l'âge de dix-sept ans, il songea au choix d'une carrière
et, sur le conseil d'amis de son oncle, en 1874, après un brillant concours, il
entra comme élève à l'École fédérale de Zurich. 11 suivit avec assiduité et avec
cette conscience qu'il apportait en toute chose, les cours de la division du
génie civil du Polytechnicum. Un de ses bons camarades d'alors et, je puis
ajouter, un de ses amis de toujours, M. Droz, sachant que j'avais assumé la
tâche de cette notice, m'a fait parvenir de la Suisse une lettre d'où j'extrais le
passage suivant : « Griess était considéré par tous les professeurs comme un
des sujets les plus distingués de sa promotion. »
Mais son esprit précocement philosophique avait besoin d'un aliment plus
substantiel que les préceptes et les procédés empiriques qui sont à la base de
Part de l'ingénieur. Après dix-huit mois de séjour dans la division du génie
civil, Griess passa à l'École normale qui constitue une autre section du Poly-
technicum. Il y resta seulement six mois et rentra finalement au lycée d'Alger
pour y reprendre les méthodes françaises et suivre définitivement sa vraie
route en se préparant à notre École.
Il trouva au lycée d'Alger un de ces maîtres de premier ordre qui rem-
plissent de leurs élèves les services publics et qui savent véritablement faire
de leur classe de mathématiques spéciales un premier échelon d'une carrière
scientifique.
Les regrets qui ont accompagné M. Brunet, lorsqu'il a quitté sa chaire d'Alger
pour accepter le poste difficile d'Inspecteur d'académie à Gonstantine, disent
assez en quelle haute estime il était tenu par tous ceux qui avaient été mis à
même d'apprécier sa science et son talent.
Certaines nécessités d'ordre secondaire forcèrent Griess à passer du rang
d'élève à celui de maître-répétiteur, mais il n'en poursuivit pas moins le cours
de ses études, qui furent brillamment couronnées en 1880 par son entrée à
l'École Normale.
C'est là que je le connus pour la première fois. Un penchant commun vers
1 es choses de la géométrie nous attira tout d'abord l'un vers l'autre. L'enseigne-
ment géométrique qu'il avait reçu à Zurich avait laissé dans son esprit une
t race profonde ; il se plaisait à ces spéculations ingénieuses auxquelles Pana-
1 yse ne prend aucune part et à travers lesquelles notre Chasles, entre autres, a
trouvé des routes si pittoresques et si imprévues. L'admiration se porte
ailleurs aujourd'hui, elle n'est pas plus sincère que ne l'était la nôtre.
Son caractère ferme et tenace, son intelligence ouverte et réfléchie trou-
vèrent à l'École une occasion perpétuelle de s'exercer. A ces qualités si sérieuses
il joignait un cœur plein de loyauté, de franchise et d'une exquise sensi-
bilité. Même lorsqu'il plaisantait, ses paroles s'accomp8gnaient toujours dtm
sourire particulier, comme pour prévenir ce qu'elles auraient pu contenir de
trop piquant à l'égard de son interlocuteur. Je ne crois pas qu'il ait jamais
blessé personne. Dans la conversation, il n'eût jamais cherché l'occasion de
briller aux dépens d'une personne présente, encore moins aux dépens dtan
absent. Aussi, s'il conquit rapidement l'estime de ses maîtres par son travail,
son caractère ouvert lui fit dès les premiers jours un ami de chacun de ses
camarades. Plusieurs de ces amitiés devaient se montrer un jour fidèles et
dévouées.
n aimait à parler de l'Algérie où il avait vu grandir sa jeunesse, où son
esprit et son cœur s'étaient ouverts au souffle des plus pures inspirations
j
DR L'ÉCOLB NORMALE
13?
morales, de cette Algérie qu'il avait désertée deux ans pour Zurich, mais où
il" était revenu bien vite.de cette Algérie enfin qu'il venait de quitter, de
quitter à regret, et où il brûlait de retourner, après ses trois années d'École,
pour y réaliser le rêve le plus cher et le plus doux.
Griess fût heureux ; il le méritait. Reçu agrégé dès sa sortie de l'École, il
obtint, grâce à l'excellence de son concours, d'être nommé d'emblée à ce
lycée recherché d'Alger où, après avoir été le modèle des élèves, il allait se
montrer le modèle des maîtres. Il contracta en même temps cette union si
désirée qui avait été comme son pèle et son étoile à travers ses trois années
de labeur et dont la promesse eût été pour lui une source de forces et d'énergie,
si son courage naturel ne lui eût suffi.
On représente quelquefois les hommes de science et notamment les mathé-
maticiens comme des natures desséchées par le contact des notions positives.
Il semble que la poussière de la craie, après avoir pénétré les vêtements, se
fraye un chemin jusqu'aux replis du cœur. C'est bien possible. Mais l'effet n'est
pas toujours tel qu'on veut bien le croire. 11 se peut qu'un homme habitué aux
notions précises et à la réflexion méthodique, qui brident en quelque sorte
l*élan de son imagination, devienne sceptique sur la valeur de certaines
images et sur certains artifices du langage, qu'il reste fermé aux manifestations
bruyantes de la pensée et au cboc des mots ; mais, en général, il sent le mot
qui porte juste, il sait le voir venir et n'est même pas toujours incapable de
le trouver. Tel était Griess. Très poète, malgré sa philosophie et sa mathéma-
tique, mais dédaigneux des mièvreries; très épris des formes littéraires qui
s'harmonisaient avec son jugement net et droit, il savait faire son choix dans
notre littérature moderne et c'était grand plaisir de l'entendre s'en expliquer.
Il possédait sur beaucoup de Français celte supériorité très réelle de connaître
parfaitement l'anglais et l'allemand et d'être ainsi à même d'établir des com-
paraisons instructives qui ne sont pas à la portée de tous. L'étendue de ses
connaissances, la souplesse de son esprit, la solidité de l'instruction qu'il
avait reçue è l'École lui eussent permis d'acquérir aisément le grade de doc-
teur, le ne crois pas qu'il y ait pensé. Sa connaissance des langues lui offrait
l'occasion d'être utile aux savants français en traduisant diverses publications
anglaises ou allemandes; c'est à ce travail qu'il se dévoua. Il publia la
traduction de diverses notes importantes de M. Klein, le traité des fonctions
elliptiques de Greenhil et, Tannée avant sa mort, l'algèbre supérieure de Weber.
Ce dernier travail n'aura pas peu contribué à accélérer la marche du mal qui
devait remporter. Pourtant, en faisant ces traductions, en s'imposant cette
tâche énorme, grossie encore par les scrupules qu'il y apportait, Griess ne
poursuivait aucun avantage personnel, puisqu'il lisait couramment ces ouvrages
dans le texte original ; il était uniquement guidé par ie souci d'un intérêt gé-
néral, qu'il regardait comme bien supérieur au sien.
Cette ardeur au dévouement qui le faisait courir au-devant des tâches les
plus lourdes, est-il nécessaire de dire qu'il la dépensait sans compter dans
l'exercice de ses fonctions de professeur 1 Des belles et émouvantes paroles que
son proviseur, M. Dhombres, a prononcées sur sa tombe, nous détachons les
suivantes : « A ses élèves il se donnait tout entier. Un professeur, disait-il,
enseigne par sa vie et par son exemple autant que par ses leçons orales. » Et
il leur donnait l'exemple du travail, de la règle, de la force morale.
Lors de son séjour à Alger, son éminent maître, M. firunet, devenu son col-
r
438 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
lègue, vint à tomber malade. Griess n'hésita pas un instant et, sans aban-
donner en rien sa classe de Saint-Cyr, il prit en main la charge lourde el
délicate de la classe de mathématiques spéciales. Il eut ainsi pendant un temps
assez long l'honneur de mener de front et avec succès la préparation à l'Ecole
de Saint-Cyr et aux Ecoles Normale et Polytechnique.
L'estime universelle dont il jouissait à Alger, l'affection de ses collègues qui
l'appelèrent à présider leurs réunions, auraient suffi à ses yeux pour le rému-
nérer de ses vaillants efforts si efficacement dévoués. Le moment vint toute-
fois où l'autorité supérieure ne voulut plus les laisser sans récompense. Il fut
une première fois appelé au lycée de Versailles. Mais l'Algérie tient bien ceux
qu'elle a séduits et Griess déclina cet appel. Il céda cependant à une seconde
sollicitation et, en 1896, accepta la chaire de Centrale du lycée Charlemagne. •
Ce devait être son dernier poste, et encore ne devait-il pas l'occuper long-
temps. Lorsqu'il arriva à Paris, il était plein d'ardeur pour la tâche si hono-
rable qu'on lui confiait. La préparation de ses nouvelles leçons, la direction
nouvelle qu'il fallait donner à son enseignement l'absorbèrent tout entier, pas
tellement cependant qu'il ne conçût la pensée d'entreprendre la traduction de
l'algèbre supérieure de Weber dont la lecture l'avait frappé. Étant è Alger, il
avait déjà traduit des notes de Klein et le traité de Greenhil, il aurait eu le droit
de consacrer ses rares loisirs à se reposer. Sa nature entreprenante et active ne
le lui permit pas. Il se mit à l'ouvrage et, en moins d'un an, sa traduction
était prête à paraître ; entre temps il avait fondé ï Éducation mathématique,
un Journal principalement destiné aux élèves, digne champ d'exercice pour
ses rares qualités pédagogiques. Mais tant d'efforts Pavaient brisé.
Quand je le revis à la rentrée d'octobre 1698, je fus frappé de l'émaciation
de ses traits par lesquels se trahissait le mal secret el implacable qui le
minait. Au bout de quelques semaines des crises terribles survinrent. Il allait
encore au lycée en se traînant ; il fut quelquefois obligé de revenir chez lui
sans avoir pu achever sa classe. 11 se décida alors à demander un congé de
quelques semaines, concession bien dure, plus dure encore que le mal. Et alors
commença la période lugubre. Les congés prolongés de semaine en semaine,
avec l'espoir fuyant de recommencer sa classe dans quinze jours. Espoir toujours
déçu ; attente terrible où les illusions sont seules à lutter contre la fatale
réalité. Les illusions seules ! Non pas ! Il y avait aussi son ferme courage et
j'ai -encore mieux connu Griess dans ces derniers jours où son inflexible
volonté semblait par moments prendre le dessus sur le mal. Mais il devaâ
tomber 1 Tardivement éclairé sur la véritable nature de son infortune, fl
accepta stoïquement la grave opération chirurgicale qui était désormais pour
lui la seule chance de salut. Mais il était trop affaibli par des mois de lutte
pour la supporter et il expira le 17 mai 1899.
Perte cruelle ! Pour sa jeune famille d'abord ! Pour ses amis ensuite, auxquels
il se montrait si affectueux, si dévoué, si prévenant, qu'il visitait dans leurs
maladies et leurs tristesses, et qui n'auront pas eu la consolation d'atténuer
les siennes. Perte cruelle pour l'Université et pour la Science, en deuil d'un
fils qui s'est sacrifié pour elles.
G. Kcrans.
Promotion de 1890. - Sibukt (Marcel) né à Lyon le 8 janvier 1870, décédé I
Lyon le !«■ octobre 1899.
DR L'ÉCOLK NORMALE 439 ,
Marcel Sibuet fit toutes ses études au lycée de sa ville natale, où il se fit remar
quer comme un brillant élève. Après une année de mathématiques spéciales, il
fut reçu simultanément 7* à l'Ecole Polytechnique et 2- à l'École Normale, où
il entra. A l'Ecole il se fit immédiatement apprécier pour les hautes qualités de
son intelligence ; il avait une faculté d'assimilation vraiment extraordinaire,
tirant de la simple audition des cours les plus ardus des profits que d'autres
n'acquéraient qu'au prix d'un long travail. Il avait en outre les qualités d'esprit
qui font le bon professeur, une clarté et une netteté remarquables dans les idées
et dans l'exposition, qui avaient déjà étonné ses examinateurs au lycée et
qui, au témoignage de l'un de ses maîtres de l'Ecole, se rencontraient rareme nt
à un tel degré. Mais il n'était pas moins aimé comme camarade qu'estimé m
comme élève; il était de ceux qui se font immédiatement des amis de tous **
ceux qui les approchent; dès l'abord on lisait la bienvenue sur son visage; le w
charme de sa conversation, l'aménité de ses relations, la sûreté de son amitié J
sur laquelle on savait pouvoir compter, tout en lui attirait et séduisait.
Reçu dans un bon rang à l'agrégation des sciences mathématiques, il se rap- mm
procha de sa ville natale et de sa famille pour accomplir une année de service «^
militaire au 75* régiment d'infanterie à Vienne. A la An de cette année, il fut ?J
nommé professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée de **
Montpellier. mw
C'est dans cette ville que je le retrouvai et c'est là qu'il me fut donné dé çj
▼ivre pendant deux ans dans son intimité. La classe dont il était chargé est j
très recherchée, et elle lui plaisait ; l'absence d'examens à la fin de l'année {"J
laisse au professeur une certaine latitude pour proportionner l'enseignement à mm}
la force des élèves et aussi pour éveiller Pactivité de leurs esprits. Sibuet gagna ^^
immédiatement l'affection de ses élèves charmés de la clarté et de l'élégance ^|
avec laquelle leur jeune professeur les initiait aux éléments des mathématiques ^|
spéciales. Ses collègues ne l'aimaient et ne l'estimaient pas moins et tous gar- . ^«
deront le souvenir du rayonnement de jeunesse que sa présence apportait
entre les murs un peu sombres du lycée.
En pensant à cette universelle sympathie qui l'entourait, je me reporte avec
une vive émotion àl'amitié si étroite qui l'unissait plus intimement à un petit
groupe de camarades dont j'avais le privilège de faire partie. Quels souvenirs
touchants nous gardons tous au fond du cœur de son bon sourire, de ses yeux
grands ouverts, de ces causeries où la finesse de son esprit ne s'exerçait
jamais aux dépens de la bienveillance. Quelquefois la conversation roulait sur
la musique qu'il aimait beaucoup : dans ce milieu méridional où l'intelligence
du beau est versée à l'âmeavec les rayons du soleil, il appréciait les œuvres d'art
avec un goût délicat, et sans affectation d'aucune sorte. Bien rarement il nous
parlait de ce qui le touchait personnellement ; mais nous savions bien que son
ambition était de retourner à Lyon, où 11 avait fait ses études, mais surtout où
il aurait été réuni à sa famille; il n'aurait compté pour rien l'ennui de quitter
ce beau ciel sans nuages qu'il aimait cependant beaucoup et qui contrastait si
singulièrement avec le ciel sous lequel il était né.
Le climat du midi semblait d'ailleurs convenir à sa santé qui pendant un an
lut bonne, ou du moins que nous croyions telle. Brusquement vers le milieu
de mai 1896, il tomba malade et fut obligé de s'aliter; il avait une fièvre asses
forte qui ne laissait pas de nous inquiéter et le médecin qui le soignait, un ae
amis, ne nous rassurait qu'à moitié. Ce n'est cependant qu'une dizaine de
440
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
•^
&
F'"
Jours plus tard, au retour d'une excursion faite durant les vacances de la
Pentecôte, que nous apprîmes la gravité de son état. On le transporta à l'hô-
pital suburbain, en pleine campagne aux environs de Montpellier et on lui
donna une chambre dans un petit pavillon isolé au milieu de la verdure et dei
fleurs. C'est là que nous allions le voir chaque jour, nous le trouvions en gé-
néral dehors, jouissant de Pair pur, toujours gai et semblant prendre à lâche,
dans un affectueux sourire, de nous rassurer sur son état de santé. De fait
après avoir subi avec beaucoup de courage une petite opération assex doulou-
reuse, son état était allé graduellement en s'améliorent et, à la On de juin, il
nous quittait pour achever de se remettre à Gllon. 11 y restait jusque vers le
milieu d'août et allait ensuite passer un mois dans l'air fortifiant des mon-
tagnes de l'Auvergne, au milieu de la famille d'un de nos camarades. 11 vint
me voir à la campagne à la fin des vacances et bien que sa santé ne fût pas en-
core très brillante, il était en état de reprendre sa classe.
Nous ne devions plus revivre les heures d'affection douce et puissante qui
avaient précédé la maladie de notre camarade; à la rentrée notre petit groupe
était dispersé dans toutes les directions et Sibuet restait seul à Montpellier. Au
chagrin de la séparation s'ajoutaient pour nous l'inquiétude que nous causait sa
santé et le regret de ne pouvoir désormais lui faire prendre nous-mêmes les
précautions qui lui étaient nécessaires. Heureusement il se rétablissait peut peu
comme j'avais l'occasion de le constater aux moments où ii venait passer ses
vacances à Lyon. Mais il se plaisait de moins en moins à Montpellier; il lui
tardait de venir enfin retrouver sa famille à Lyon et occuper au lycée, dont 11
avait été rélève, un poste auquel il avait tous les droits de prétendre. Pendant
ces dernières grandes vacances, il était allé à Paris pour obtenir d'être rappro-
ché des siens : on ne put que lui promettre le premier poste vacant à Lyon.
Hélas! rien à ce moment ne faisait présager la fatale nouvelle qui allait si
brutalement faire le deuil dans le cœur de ses amis. Vers la fin de septembre, il
devint très faible et fut obligé de s'aliter; le médecin consulté ne savait quel
diagnostic donner. Enfin le jeudi 29 septembre on se décida à combattre sa
fièvre par des bains froids. Le lendemain malin, le premier qu'il prit l'affaiblit
beaucoup ; le soir du même jour on le mit néanmoins dans un second bain,
mais au bout de quelques instants il perdit connaissance. On fit tout pour le
faire revenir à lui, ce fut en vain; dans son délire il pensait à ses élèves et se
préoccupait de son remplacement provisoire. Il rendit le dernier soupir au bout
de huit heures sans avoir repris connaissance. Sa mère éplorée, qui m'a donné
ces tristes détails, eut du moins la consolation d'avoir auprès d'elle jusqu'à son
dernier souffle ce fils qui l'aimait tant et qui était tout son espoir. Si quelque
chose a pu adoucir son immense affliction, ce sont sans doute les témoignages
de respectueuse sympathie qui lui sont venus de tous les 8 mis de son fils.
A présent Marcel Sibuet nous a quittés, mais nous conservons au fond de nos
cœurs le souvenir impérissable de sa haute intelligence et de son âme exquise.
E. Cartan.
Promotion de 1892. — Duperra y (Charles- Auguste), né à Paris le 16 no-
vembre 1872 ; décédé à Nantes le 30 décembre 1899.
Au moment où les vacances du jour de l'an commençaient et où chacun de i
nous se disposait à profiter des quelques jours heureux où Ton oublie un im-
DE L'éGOLB NORMALE 144
tant en famille les ennuis de l'eiUlence, une bien triste nouvelle venait
durement nous rappeler à la réalité : notre cher camarade Duperray s'éteignait,
âgé seulement de vingt-sept ans. C'était, hélas, un malheur prévu depuis
quelque temps ; mais on ne veut jamais croire au malheur, avant d'y être
contraint.
Duperray avait fait toutes ses études au lycée Condorcet, où bientôt il at-
tira l'attention de ses maîtres. Successivement, en mathématiques élémen-
taires et en mathématiques spéciales, il obtint au concours général le premier
prix de physique, attiré déjà par cette science, vers laquelle le poussaient
d'ailleurs les idées de sa famille, car son père, qu'il connut peu, était lui-
même un .physicien de valeur.
Pour nos camarades d'Ecole qui savent l'intimité des liens qui nous unis-
saient dés cette époque, je n'ai pas à parler de sa bonté, de la douceur de son
caractère, de son dévouement : tous ceux d'entre nous qu'il l'ont connu ont
pu l'apprécier comme moi ; point n'était besoin pour cela de longues fréquen-
tations, et l'on peut dire qu'il avait autant d'amis que de camarades. m^
Les qualités de son esprit répondaient à celles de son cœur. Il entra à l'Ecole igp.
en 1892. La rectitude de son esprit, la solidité de son Jugement et l'opiniâtreté
de ses efforts relevèrent rapidement, dans la section de physique, au premier
rang, qu'il conserva, même au concours d'agrégation, où brillèrent rétendue
et la sûreté de ses connaissances en même temps qu'une dextérité d'expéri-
mentateur peu commune. Ces qualités faisaient déjà paraître en lui le savant
sons le professeur.
En sortant de l'École, il passa une année au laboratoire de M. Pcllat et mit
en évidence les pointa défectueux d'un travail de Villari sur les propriétés
optiques d'un cylindre de verre tournant dans un champ magnétique.
An début de Tannée scolaire suivante, il fut nommé à Nantes, où on lui
confia la chaire de physique en mathématiques spéciales. Il professait en
même temps la chimie minérale à l'École supérieure des sciences, où la
clarté de ses démonstrations et l'ingéniosité de ses expériences lui attiraient
Mentit un auditoire attentif. 11 sut rapidement gagner la confiance et l'affec-
tion de ses élèves et l'amitié de ses collègues, comme il avait déjà celles de
ses camarades.
Malheureusement, tout cela ne devait pas durer. Déjà, en 1896, pendant un
ttftge que nous fîmes en Suisse avec un ami commun, je remarquai qu'il se
fatiguait vite et ne pouvait supporter les. excursions ni les courses. H dut
ntae nous quitter et rentrer seul à Paris. A partir de ce moment, sa santé
commença à décliner ; les souffrances vinrent bientôt, rares d'abord, puis plus
fréquentes ; enfin, il s'alita définitivement, il y a quatorze mois déjà I Alors,
commença une période navrante. Ni les traitements, ni les séjours à la mer,
*i les soins affectueux dont sa mère l'entourait avec un dévouement infati-
gaUe, ne purent arrêter les progrès du mal. 11 fit preuve alors d'une force
de caractère admirable. Quoique voyant le danger de sa situation et ne conser-
vant guère d'espoir, quoique souffrant parfois le martyre, il continuait à s'inté-
nsser à ses élèves, à ses amis» cachant même à ses intimes la gravitéjde son
état, affectant d'être gai pour ne pas les attrister davantage.
Sa mort est pour la science une grande perte. Mais cela n'est rien auprès
ta vide que laisse dans son entourage celui dont le cœur était si pur, l'affec-
tai si vive et les sentiments si délicats. H. Gàllotti.
Si"^
44Î
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion de 1893. — Cambronne (Paul), né à Ailly-sur-Noye (Somme) le
1" avril 1873, décédé à Atienza (Espagne), le 24 septembre 1899.
Quand j'arrivai du fond de ma province au lycée St-Louis, pour suivre les
co urs de mathématiques élémentaires, le premier Jour nous nous trouvions
soixante-dix élèves, tous étrangers les uns aux autres : et à la première
lecture des noms, nous eûmes tous un mouvement de surprise au nom de
Cambronne. Ce nom historique évoquait en nos esprits un de ces héros du
premier Empire, solides, gaillards, aux allures martiales, et nous vîmes appa-
raître un jeune garçon d'aspect timide, à la barbe naissante, les cheveux
coupés aux enfants d'Edouard. Nous étions en face d'un arrière-petit-neveu du
fameux général.
Il inspira bien vite de la sympathie à tous ses camarades. C'est de ce
moment que je me liai avec lui. Nous ne devions plus nous séparer. Le sort
nous mit ensemble dans la même division de spéciales. Ensemble nous
passions les examens de l'École Normale, ensemble nous y étions reçus.
Nous nous retrouvions donc en novembre 1893 à l'École Normale et nous y
passions quatre heureuses années, côte à côte, constituant à nous deux la
section d'histoire naturelle de la promotion.
En sortant de l'École en 1896, après avoir passé brillamment l'agrégation,
Cambronne entrait comme préparateur au laboratoire de géologie de la
Sorbonne, fonction qui lui avait été réservée dès le mois d'avril précédent ; là
encore, il savait s'attirer tout de suite la profonde sympathie de ses maîtres et
collègues.
Peu après l'examen d'agrégation, sans même prendre un repos bien gagné,
Cambronne partait en Espagne entreprendre des excursions géologiques et
recueillait les premiers matériaux de sa thèse. L'année suivante, il y retour-
nait, mais les pluies abrégèrent sont séjour ; et cet été, à la fin de juin, il
repartait plein d'entrain, pensant faire un long séjour et une abondante mois-
son scientifique. Hélas ! nous ne devions plus le revoir. Au retour des
vacances, ce fut pour nous une nouvelle bien inattendue, bien triste que celle
de la mort de notre pauvre camarade, loin de sa famille, loin de ses amis, de
sa patrie, en plein cœur de l'Espagne. Les fortes chaleurs avaient déjà ébranlé
sa santé ; mais il voulait que ce voyage fût son dernier en Espagne ; il allait
avec l'ardeur et l'imprévoyance des savants, dédaignant les premiers malaises
et continuant ses travaux et ses courses dans des conditions où le confort de
nourriture et de logement laissait à désirer. Un jour il dut se déclarer vaincu.
11 était à Condemios de Arriba, petit village perdu au nord de la province de
Guadalajara. 11 dut faire plusieurs heures de roule à dos de mulet, par une
chaleur torride, pour gagner Atienza, la ville la plus proche, et y trouver les
soins nécessaires à son état. Quelques jours après, le médecin lui laissant
ignorer la gravité de son mal, ordonnait son entrée à l'hôpital. Il avait une
fièvre typhoïde déclarée. 4u septième jour seulement et après une hémor-
rhagie intestinale intense, la famille, qui avait cru jusqu'alors à un simple
malaise, fut prévenue. Son père, parti en toute hâte, arriva là-bas, après deux
jours et deux nuits d'un voyage plein d'angoisses, mais assez tôt encore pour
entourer de soins et d'affection son fils qui expira doucement entre ses bras
le dix-huitième jour de sa maladie. Le sentiment net de la fin, la nostalgie de
la France si vive chez les malades, la solitude, vingt-six ans, l'enterrement
hâté, un soir, il y eut, ramassées dans la mort, toutes les cruautés que ce cama-
*
n
DR L'ÉCOLE NORMALE 443
rade, si chrétien, était prêt à recevoir de la vie. Et cette mort pour la science
a presque la grandeur d'un martyre.
On ne permit pas de rapporter son corps à cause -des épidémies d'Espagne.
(Test donc dans le petit cimetière d'Atienza, en terre étrangère, que Gambronne
repose de son dernier sommeil en attendant l'expiration des délais imposés
par ranlorité espagnole. Ses parents n'ont pour lieu de pèlerinage que sa
chambre où sont rangés ses papiers, depuis des notes scientifiques jusqu'aux
lettres de ses camarades d'école. C'est une dernière amertume; mais c'est
aussi, dans cette chambre pleine de ce qu'il y a de plus vivant en lui, un espoir
pins pur que celui qu'on trouve à prier sur une tombe qui ne contiendrait que
sa poussière.
Aucun de nous n'a pu suivre son cortège et rendre les derniers devoirs à
l'excellent camarade qu'était Gambronne. Mais au service que sa famille fit
célébrer dans sa paroisse, malgré les vacances qui tenaient éloignés de Paris
beaucoup de ses camarades et de ses collègues, on a pu juger la sympathie et
l'estime que Cambronne s'était acquises. *ff
Ce qui était la dominante du caractère de Gambronne, c'était la droiture et mÊk
la fermeté. Des dehors timides cachaient une Ame fortement trempée. S'il ^J
n'avait pas le physique qu'évoquait son nom, il en avait l'Ame, et c'était par JJ
cela qu'il gagnait l'estime profonde de tous ceux qui ie connaissaient. Il était «^
(Tan tempérament combattif et aimait à discuter. La fermeté de ses convie- N^
fions l'entraînait et lui donnait parfois des allures agressives. Mais on sentait
tellement en lui la franchise et la sincérité qu'on respectait ses sentiments et
ses idées. A cette fermeté, il joignait une grande bonté d'âme: il était de nos
camarades parisiens celui dont l'intérieur familial nous était le plus largement
ouvert. Il sentait l'isolement dans lequel vivaient ses camarades de province ;
aussi, souvent les emmenait-il dans son intérieur pour leur procurer la douce
sensation d'intimité que donnent des cœurs aimants et simples, pour leur
procurer l'illusion de la famille. Nous sommes un certain nombre de ses
unis, qui nous souviendrons toujours avec plaisir des agréables soirées passées
à son foyer.
Élevé dans une famille très religieuse, Cambronne était resté lui-même pro-
fondément croyant; sans ostentation, sans faiblesse, il apportait à l'accomplis-
sement de ses devoirs religieux le môme soin qu'à celui de ses autres devoirs.
D aimait sa religion; il éclairait sa foi. La soumission aux dogmes, les strictes
pratiques, les ascétismes plus profonds qui ne sont pour les enfants et les
vieilles que des habitudes enveloppantes, il commençait à leur trouver un
fondement vivant et un sens infini dans la critique des sciences qu'il étudiait.
C'est une des raisons qui l'avaient secrètement poussé à la géologie, qui avait
été le prétexte de tant de disputes fameuses. Parfois la critique des sciences
ne le satisfaisait pas tout à fait, et alors il méditait les travaux des exégètes
contemporains ou des historiens du dogme : le faisceau des œuvres des
derniers apologistes enrichissait sans fin sa croyance ; il songea à être apolo-
giste à son tour, apologiste avec toute l'autorité d'un savant, et ces projets le
soutenaient aux heures monotones où il brossait ses fossiles. Il n'a eu le
temps d'apprendre de sa religion que juste assez pour en vivre la vérité lui—
fcéme, mais il a laissé par sa mort, à ceux qui réaliseront son rêve, un
exemple plus fécond que les livres qu'il n'a pas écrits; Gambronne a vécu
441
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
•*'v
en chrétien, il est mort en chrétien. Je tiens à rendre à sa foi cet hommage
public, car c'est celui auquer il eût été le plus sensible de son vivant.
Ainsi, de cette promotion de 1893 où nous n'étions que seize, deux déjà sont
disparus, Remoisscnet et Petit. Cambronne est le troisième qui meurt à U
fleur de Page, quand les difficultés du début étaient aplanies, quand l'avenir
s'annonçait plein d'espérances, quand la carrière scientifique, que son intelli
gence vive et claire eût certainement rendue brillante, s'ouvrait largement
devant lui!
U ne laisse que des regrets. Puissent ces regrets adoucir un peu la douleu
dans laquelle sa mort a plongé sa famille dont il était l'espoir.
A. Briot.
Je me suis inspiré pour cette notice de mes propres pensées et de celles
de notre camarade et ami commun Joseph Wilbois, qui, résidant à Paris
comme Cambronne, était, depuis notre sortie de l'École, resté en communication
plus suivie avec lui.
A. B.
Promotion de 1897. — Cha vanne (Philippe, Marie-Paul) né le 20 octobre 1875,
à Lignières (Cher) décédé à Nantes le 25 octobre 1899.
Quelques jours avant la rentrée, une bien triste nouvelle arrivait àTEeole:
un de nos camarades, Paul Chavanne, venait d'être enlevé par une fièvre ty-
phoïde; nous apprenions sa mort avant môme d'avoir eu le temps de connaître
sa maladie. Il était revenu depuis un mois d'un long voyage en Allemagne et
en Russie; il semblait plus que jamais plein d'ardeur et de vie, et la mort le
prenait à vingt-quatre ans, en moins de dix jours.
Entré à l'Ecole au mois de novembre 1897, P. Chavanne fut un laborieux.
U s'était tourné vers les études philologiques, et, entre toutes, les questions
de grammaire et de littérature anciennes l'avaient attiré. Doué d'une intelli-
gence pénétrante et d'un jugement sûr, capable d'une attention longtemps
soutenue et d'une grande force de travail, il était admirablement fait pour réus-
sir. Malgré la faiblesse de sa vue qui l'obligeait à des efforts plus pénibles,
infatigable à la tâche et passionné pour la science, il se livra à l'étude avec
une grande ardeur. Dans les travaux qu'il a faits à l'École, il avait montré des
qualités solides, des connaissances étendues et tout permettait de croire qui!
avait devant lui ie plus brillant avenir.
La récompense de ce labeur acharné, notre pauvre ami ne Ta pas reçue : le
succès à l'agrégation qui lui aurait permis, suivant son désir, d'aller à Athènes
continuer ses études personnelles, Chavanne n'en a pas joui et il s'est en allé
sans avoir vu réalisées ses plus chères espérances.
Mais, pour tous ceux qui, pendant deux années entières, ont vécu avec lui.
il restera comme une des figures les plus sympathiques, comme un des meil-
leurs amis qu'ils aient rencontrés à l'Ecole ; et tous garderont pieusement son
souvenir, car il était de ceux qu'on aime et qu'on estime davantage à mesure
qu'on les connaît mieux.
Sa bonté et sa complaisance étaient inépuisables. Il mettait avec bonne
grâce et simplicité son savoir à la disposition de tous et se faisait un plaisir
i
r
DB L'ÉOOLB NORMALE
145
derendre service* Chez lui, rien d'affecté ; il se montrait toujours tel qu'il était : plein
d'aimable humeur, avec une certaine bonhomie de caractère et d'allure franche
et sincère. Mais ce qui plaisait le plus en lui, c'était l'élévation de sa nature
morale, la noblesse de ses sentiments. Fermement attaché à ce qu'il avait
une fois reconnu être son devoir, il n'hésitait jamais à l'accomplir. Ses convic-
tions vives et éclairées imposaient le respect à ceux, mêmes qui ne les parte*
geaient point, et il savait toujours les affirmer délicatement sans blesser per-
sonne.
De toutes ces qualités Intellectuelles et morales, et des promesses si brillantes
qu'elles contenaient, il ne reste aujourd'hui que le souvenir. C'est à peine si un
article sur le Patriotisme de Prudence, paru à la veille de sa mort dans la
Revue d'histoire et de littérature religieuses, laissera parmi nous quelque
chose de lui et si par là un peu de sa pensée continuera I vivre au milieu de
nous. L'œuvre scientifique qu'il avait commencée, d'autres pourront la
reprendre et la poursuivre; mais qui pourra nous le rendre, lui si obligeant, si
affectueux; qui nous rendra cet ami si cher, dont le travail était pour nous un
encouragement et la vie un modèle?
A. Merlin.
.t
v,
Promotion de 1898. — David (Albert), né le 28 septembre 1878, a Sainte-
Marie-de-Ré, décédé le 15 novembre 1899, à Sainte-Marie-de-Ré (Charente-Infé-
rieure.)
A peine revenus de vacances, nous apprenions la triste nouvelle de la mort
de David, enlevé aux siens et à ses camarades après trois mois d'une doulou-
reuse maladie. Même après une année de vie en commun, son caractère, le
fond de sa nature nous étaient peu connus. Il ne parlait presque pas et dévoilait
rarement ses idées sur les questions qui nous intéressaient : l'océan lui avait
donné, comme à ceux qui vivent sur ses bords, la faculté de s'abstraire des
choses extérieures et de vivre en eux-mêmes ce que d'autres manifestent au
dehors. Rien cependant ne le laissait indifférent et bien des mots qu'il a pro-
noncés dans son délire indiquaient un souvenir très vivace des faits qui
s'étaient passés devant lui.
Il était le fils de cultivateurs aisés de Sainte-Marie; ii était destiné à conti-
nuer la tradition des meilleures familles rhélaises, à travailler lui-même les
champs malgré l'aisance qui lui aurait permis de diriger une exploitation sans
V prendre part. Un de ses oncles, le docteur Blanchet, avait déjà brisé avec
cette tradition et s'était fait une position ailleurs. Il rêvait de faire suivre la
même voie à son neveu et de pousser le plus avant possible son développe-
ment intellectuel. Il le prend avec lui en 1890 et le met en pension à Poitiers.
David prépare ainsi son baccalauréat qu'il passe en 1894. Encouragé par ses
dispositions et son goût pour les mathématiques, il entre au lycée de Poitiers
en mathématiques spéciales et s'y fait la réputation d'un élève intelligent et
d'un grand travailleur. Enfin, il est reçu à l'Ecole en 1893. Ce succès est une
fraude joie et une consolation à ses parents qui ont trouvé bien pénible la
iâparation d'avec leur fils; cette consolation doit être hélas l de courte durée,
&t notre camarade va nous quitter avant de pouvoir jouir du brillant résultat
luquel il est arrivé. Il passe l'année complète au milieu de nous sans que rien
le révèle à nos yeux le mal qui l'abattra. Ce n'est qu'au mois de juillet, après
10
U6
ASSOCIATION DBS ANCIENS iLÀVBS
le certificat d'analyse auquel H est reçu, que la maladie s'empare de lui : bientôt
les médecins n'ont plus aucun espoir et le laissent aller dans sa famille vivre
ses derniers jours. Il reste quelques semaines chez son beau-frère, en Vendée,
où la santé parait lui revenir. Puis la nostalgie de son lie le prend et il revient
à Sainte-Marie. Ses jours sont désormais comptés et rien ne le sauvera, ni les
soins dévoués de sa mère et de sa sœur, ni la brise fortifiante de l'océan. Le
mal accomplit lentement son œuvre, œuvre douloureuse à laquelle David oppose
un grand courage : il veut épargner aux personnes qui l'entourent la souf-
france qui dévore son corps. H gémit quelquefois de douleur, mais quand il
est seul; dès que sa mère ou sa sœur approchent il sourit, parle de projets
d'avenir, devient expansif . Ces moments de gatté factice lui coûtent de grands
efforts et le délire souvent vient les interrompre.
L'été se passe ainsi; en octobre David demande un congé à l'École, dans
respoir peut-être d'y rentrer quelque jour : il semble même se mieux porter,
il fait quelques pas dans la maison, mais cet éclair de vie est le dernier et le
15 novembre il s'éteint doucement, laissant sa famille affligée et ses camarades
tristes du départ si prompt de l'un d'eux.
J.Blbzt.
r
DE L'ÉCOLE NORMALE
447
COMPTE RENDU
DES RECETTES ET DÉPENSES DE LA CAISSE
PENDANT L'ANNÉE 1899
RECETTES.
1° Cotisations annuelles :
A ce titre, nous avons reçu la somme totale de. • . • 11,538 fr. » c.
Somme qui se décompose ainsi :
Pour cotisations de 1897 et 1898
— de 1899 (922 cotisations)
— de 1900, en avance
Total égal
2° Arrérages de rentes..
Total des cotisations annuelles et arrérages de rentes 24,936 fr. » c
396 fr, » c.
11,070 »
72 »
11,538 fr. »c.
13,398 »
DÉPENSES.
1° Secours :
Nous avons distribué en secours la somme totale de. . 17,150 fr. » c.
2° Frais divers. — Nous avons payé :
1° Pour l'impression de la circulaire électorale et de
l'Annuaire et frais de distri-
bution 1 ,563 fr. 20 c.
2° Pour frais de bureau et de cor-
respondance 203 65
3° Pour timbres de quittance et frais
de recouvrement 221 35
4° Pour allocation au comptable. . . 300 »
A déduire :
Pour vente d'annuaires
2,288 fr. 20 c.
27 »
2,261 20
Total des dépenses 19,411 fr. 20 o.
U8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
Le montant des recettes étant de 24,936 fr. » c.
Celui des dépenses de 19,411 20
L'excédent des recettes sur les dépenses est de. . . . 5,524 fr. 80 c.
Capital (augmentation).
Capital disponible.
Treize nouvelles souscriptions perpétuelles ont pro-'
duit la somme de 2,980 fr. » c.
Compléments de souscriptions et
versements à valoir sur souscrip- y 20,552 fr. 75c.
tions perpétuelles 1 ,478 »
Et vingt-deux dons divers, celle
de 16,094 75
D'où un capital disponible de 26,077 fr. 55 c.
A cette somme s'ajoute rencaisse au 1er janvier 1899 15,084 30
D'où résulte, au l#r janvier 1900, un avoir dispo-
nible de ; 41,161 fr. 85c.
Emploi de l'excédent :
Sur cette somme nous avons payé :
Le 6 janvier, un achat de 400 francs \
de rente 3 0/0. 13,568fr.05c.
Le 7 novembre, un achat de 600 fr, ( JJ,wy "' *>c*
de rente 3 0/0 20,031 20 ]
Reliquat de caisse au 1er janvier 1900 7,562 fr. 60 c.
Observations sur les cotisations et donations.
1° Cotisations annuelles :
Le nombre des cotisations annuelles s'est élevé à 961 .
Sur les 961 cotisations, nous en comptons : 959 à 12 fr., 1 à 20 fr.
1 à 10 fr.
2° Cotisations perpétuelles :
Liste des Souscripteurs perpétuels en 4899.
Ont versé 300 francs :
1. MM. Amingue (1863), à Toulon.
2. L'abbé Baudrillart (1878) à Paris.
■'<i
DE L'ÉCOLE NORMALE
U9
A. versé 250 francs :
M. Eugène Moncourt, en mémoire de son frère, H. Edme
Moncourt (1842).
Ont versé 240 francs :
M. Brédif (1854), à Bourg-la-Reine.
Un groupe d'anciens élèves de l'abbé Thenon (1851), direc-
teur de l'École Bossuet.
Ont versé 200 francs :
1 . MM. Laloy (1893), à Paris.
2. Luchaire (Julien) (1894), à Paris.
3. Maroou (1846), à Paris.
4. H uriez (1885), à Beau vais.
5. Thiry (1892), à Paris.
6. Tvon (1894), à Angouléme.
A versé 140 francs :
M. Simon (L.-J.) (1887), à Paris (complément de souscrip-
tion perpétuelle).
À versé 108 francs :
M. Fabre (1879), Paris (complément de souscription per-
pétuelle 300 francs).
Ont versé 100 francs :
1. MM. Villard (1881), à Paris (complément de souscrip-
tion perpétuelle).
2. Buisson (1893), à Paris (complément de souscrip-
tion perpétuelle).
Ont versé 60 francs :
1 . Guntz (1879), à Nancy, (3* versement sur la sous-
cription perpétuelle).
2. Petit (1883), à Nancy. id.
Ont versé 50 francs :
1. MM. Marijon (1892), à Nîmes (2e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
2. Terrier (1893), à Laval (1er versement sur la sous-
cription perpétuelle).
3. Gauthier (1895), à Tulle (1" versement sur la
souscription perpétuelle).
450 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
4. Bertrand (Léon) (1886), à Toulon (complément de
souscription perpétuelle).
5. Cartan (1888), à Lyon (2e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
6. Besnier(1893), à Paris. 3* id.
7. Raveau (1886), à Paris. 3* id.
8 . Crouset (1892) , à Toulon .3* id .
9. Fossey (1891), à Paris. 3- id.
10. Graillot (1889), à Toulouse (complément de sous-
cription perpétuelle).
11. Gay (Jules) (1886). id.
A versé 40 francs :
M. Alekan (1887), à Paris (1er versement sur la souscription
perpétuelle) .
Liste des Donateurs non anciens élèves, en #S99.
Reçu 10,000 francs:
Encaissement du legs de Mlle Belœuil.
A versé 1,000 francs :
Madame Veuve L. Pasteur.
A versé 300 francs :
M. J. Bertrand (don annuel).
Ont versé 200 francs :
1. M. Dutilleul (André).
2. M. Dutilleul (Lucien).
3. Mme Ch. Viollette, en mémoire de son mari, M. Ch.
Viollette (1846).
Ont versé 100 francs :
1 . Mme J. Juglar.
2. M. Lamy (Ernest).
3. M. G. Roux, à Paris.
4. MM. Gauthier- Villars, à Paris.
5. M. H. Weil, à Paris.
6. M. Paul Hautefeuille, à Paris.
7. Somme réservée à l'Association par le legs Prévost-
Paradol.
r A versé 15 francs :
1 . Mme veuve Bos, à Paris (don annuel).
A versé 12 franos : M. Guillaume, à Limoges (don annuel).
j
r
Produit de la vente de c Les Normaliens peints par eux-
dk l'école nojuulr 454
A versé 1 franc :
M. André Maure, à Carcassonne.
Liste des Donateurs (4899) anciens élèves
déjà souscripteurs perpétuels.
A versé 2,162 fr. 70:
M. Brédif(1854), à Bourg-la-Reine.
A versé 500 francs :
M. Jules Girard (1844), à Paris.
Reçu 331 fr. 50 :
oduit de
mêmes », de Mai 1895 au 31 Janvier 181
A versé 263 fr. 90 :
M. Troost (1848) (don annuel).
A versé 300 francs :
M. Giard(1867), à Paris.
A versé 200 francs :
Anonyme Normalien (par l'intermédiaire de M. Boissier).
A versé 100 francs :
Conseil d'administration des Annales Scientifiques de l'École
Normale.
A versé 20 francs :
M. Boucher (1842), à Bordeaux.
Reçu 8 fr. 65 :
Reliquat d'une souscription des élèves de la promotion de
1880 (sciences).
État financier de l'Association an 1" janvier 1900.
Notre capital était, au 1" janvier 1899, de 381 ,580 fr. 85 c.
Il est aujourd'hui de . 407,658 40
Il y a un an, notre Caisse possédait en rentes sur
TÉtat 13,098 fr. » c.
Elle en possède aujourd'hui 14,098 »
Les 14,098 fr. de rente ont coûté 400,095 fr. 80 c.
En y ajoutant le reliquat de caisse au 1er janvier
1900 7,562 60
On obtient la somme totale de 407,658 fr. 40 c.
*52
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVB3
'' r
r->'
SITUATION DE LA CAISSE
AU !•' JANVIER 1900
Situation au l«r janvier 1899 381,580 fr. 85e.
Recettes de 1899 :
Cotisations pour 1897 et 1898. . .
Id. pour 1899
Id. pour 1900, en avance
Souscriptions perpétuelles
Donations
Arrérages de rentes
396 fr. »o.
11,070 »
72
4,458
16,094
13,398
»
75
Total 45,488fr.75c.
Dépenses de 1899 :
Secours 17,150 fr. »c.
Frais divers . . 2,261 20
Excédent des recettes .
19,411 20
26,077 fr. 55 c. 26,077 55
Situation au !•' janvier 1900 407,658 fr. 40 c.
Emploi des fonds.
Placements antérieurs au 1er janvier 1899 : . . .
13,098 fr. de rente 3 0/0 et 3 1/2 0/6 ayant coûté. . 366,496 fr. 55e.
Achat en 1899 de 1,000 francs de rente 3 0/0 33,590 35
Espèces en caisse au 1er janvier 1900 7,562 60
^^— ■•— — — •■•^•^^■«
Total égal 407,658 fr. 40e.
DB I/ÉCOLK NORMALE
453
Les valeurs de l'Association représentent au cours de la Bourse du
30 décembre 1899 :
13,888 francs de rente 3 0/0 au cours de 99.10. . 435,643 fr. 55 c.
210 francs de rente 3,5 0/0 au cours de 101.80.. 6,108 » c.
Capital supposé réalisé • 441,751 fr. 55 c.
M. le Président annonce qu'il va être procédé au vote pour le renou-
vellement partiel du Conseil,
Les membres présents ayant déposé leurs suffrages, les lettres
contenant des bulletins de vote, envoyées, conformément à la circulaire
du 20 décembre dernier, par les associés qui n'ont pu se rendre à la
séance, sont décachetées, et les bulletins mis cachetés dans l'urne.
Le nombre total des votants, présents et absents, est de 865, savoir :
76 membres qui ont voté en séance et 789 membres qui ont voté par
correspondance.
8ont nommés :
Pour trois ans : MM. Dupuy Ernest, par 621 suffrages.
Vidal de la Blache 588 —
Bourlet 458 —
Dupuy (Paul) 452 —
Duclaux (Emile) 437 —
Les dix membres qui ont ensuite obtenu le plus de voix sont :
MM. Oiard (1867)
380
MM. Delbos (1882)....
62
Boutroux(1873)...
314
Janet(1883)
31
318
Bertinet (1879)...
16
Lehogeur (1874). . .
113
13
83
PainleTé(1883)...
13
M. le Président annonce que le service annuel institué par Son Ém .
le Cardinal Perraud, évéque d'Autun (promotion de 1847), « à l'in-
tention de tous les élèves de l'École morts depuis la création de
l'École », sera célébré en l'église Saint-Jacques-du-Haut-Pas, le jeudi
12 janvier à dix heures très précises du matin.
ASSOCIATION DIS AUCIKIS ÉL*VKS
SITUATION DE LA CAISSE DE LIQUIDATION
DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEUftE
Solde en caisse le I" janvier 1898 31 n*. 60 c.
intéréls d'une année de déni titres de rente 30/0; 54 75
Espèces encaisse & ce Jour 88 n*. 35 e.
Les titres de rente 3 0/0, au cours de la bourse du 31 décembre 1899,
-.■présentent une valeur de 1,783 n*. 80.
paris, le 1" Janvier 1900.
E. LxvABsnun.
fr
de l'école normal»
456
LISTE DES DONATEURS DE L'ASSOCIATION
*i
Au 4er janvier 1900.
M0* Pbéyost-Paradol , en mémoire de son père
(promotion de 1849), en une rente 5 0/0
de 1890 francs, une somme de 40,000 fr. (1)
M"* J. Juglab, rue des Mathurins, 58, à Paris. . . 1,850 fr.
M. Ernest Lamt, boul. Haussmann, 113, à Paris. 1,800 fr.
M. Chbnou (promotion de 1818) (2) 100 fr. Décédé.
Anonyme (1883) 500 fr.
anonyme (1884) 300 fr.
N. Bertrand (Joseph), de l'Académie française,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
sciences, maître de conférences honoraire de
l'École Normale, rue de Tournon, 4 4,290 fr.
K. Caillbtbt (Louis), membre de Y Académie des
sciences, boulev. Saint-Michel, 75 2,000 fr.
K. Mayrarguks (Alfred), boulevard Malesherbes,
103 500 fr.
'. Hautefeuille (Paul-Gabriel), membre de l'A-
cadémie des sciences, professeur de miné-
ralogie à la Sorbonne, ancien maître de con-
férences à r École Normale, rue du Luxem-
bourg, 28 1,500 fr.
(1) Cette belle donation s'adresse, en réalité, sous le nom de l'Association, à l'École
formate elle-même. Aux termes de l'acte de donation, l'Association transmet ce
erenu au directeur de l'École, qui en fait emploi pour distribuer à tous les élèves
irtante : 1* les œuvres de Prévost-Paradol ; 2* un certain nombre de livres qui for-
lent à chacun une petite bibliothèque littéraire ou scientifique. Mais l'acte de dona-
on réserve à l'Association une rente perpétuelle de 100 francs.
Voir, pour l'histoire de cette donation, l'allocution du président de 1881.
La conversion du 5 0/0 en 4,5, en 1886, a réduit cette somme de 1890 francs à
101 francs, la conversion du 4,5 en 3,5 du 20 janvier 1894 a réduit cette somme à
23 francs.
(2) Les Normaliens dont les noms figurent sur cette liste sont exclusivement ceux
Kir lesquels les dons ou legs personnels n'atteignent pas 200 francs.
456 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
M. db Fbbbari (Philippe), rue de Varennes, 51. 300 fr.
Mme Légal en mémoire de son mari (promo-
tion 1831) 150 fr.
Anonyme (1885) 50 fr.
M. Sauvbton, à Paris 20 fr.
H. Leooupils, à Chambéry 5 fr.
Les héritiers de M™ Dagnan 3,000 fr.
Les héritiers de M. Bach (promotion de 1832).. . 500 fr.
Anonyme (1881) 500 fr.
M. Noibet, à Réthel, en mémoire de son fils (pro-
motion de 1883) 500 fr.
Anonyme (188*7) 20 fr.
Comité de bienfaisance des Élèves de l'École Nor-
male (partie du produit des bals de 1888
(5,000fr.), 1890 (10,000 fr.), 1891 (4,150 fr.),
1892 (8,000 fr.), 1894 (2,250 fr.) et 1898
(1 ,000 fr.) 31,000 fr.
Anonyme (1888) y 500 fr.
Mm* Lemoine , en mémoire de son mari (promo-
tion de 1844) 200 fr.
Mm* Rbaumb, en mémoire de son mari (promotion
de 1846) 100 fr.
Mm* Bos, 9, avenue Victoria, en mémoire de son
mari (promotion de 1848) • 165 fr.
Mm* Péclbt, née db Coriolis, en mémoire de
son mari (promotion de 1812) 3,000 fr. Décédée. I
MM. Louis et Julien Havbt, en mémoire de leur
père (promotion de 1832) 1,000 fr.
Anonyme (1889) 500 fr.
Mme Bb au je an, 38, rue du Luxembourg, en mé-
moire de son mari (promotion de 1841) 500 fr,
M, Gauthier- Villars, 55, quai des Augustins. . . 250 fr.
Reliquat de la souscription pour le banquet offert à
M. Boissier 411 fr.
Reliquat de la souscription pour le monument
élevé à l'École en mémoire de L.Thuillier. . 50 fr. 35 c.
M™ Pauilhao, à Toulouse 2,000 fr.
Anonyme (1890) 500 fr.
i
\
J
r
DB L'ÉCOLE NORMALE 157
;. Se*bàt, avenue des Champs-Elysées, 138, à
Paris 80 fr.
["• Pontàrlibr, à La Roche-sur-Yon, en mémoire
de son mari (promotion de 1831) 12 fr.
[. Guillaume, ingénieur des ponts et chaussées,
avenue Baudin, à Limoges, en mémoire de
son fils (promotion de 18T7) 120 fr.
F* veuve Lange (Henri) 100 fr.
M. Gauthibh-Villàrs 800 fr.
L Desnoyers, à Bayeux 20 fr.
L Goldschmidt (Léopold), rue Rembrandt, 19. . 1,000 fr.
L Roux (Gustave), rue de Rome, 12. . ™0 fr.
Bonyme (V* d'un universitaire) (1892) • • 100 fr-
ime anonyme (1892) 100 fr.
une anonyme (1892) 100 fr.
lonyme (1892) 200 fr-
egs de 15,000 francs fait par M. Alfred Née ,
avocat, réduit par les droits de mutation et
les frais à 13,875 «r.
lonyme (1893) 500 fr.
lonyme (1893) 10° fr-
lonyme de Montpellier (1893) • 10 fr.
> l'abbé Bbbnaed, ancien aumônier de l'École
Normale, curé de SaintnJacques-du-Haut-
Pag ' 250 fr. Décédé.
. Wbil, membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres,, maître de conférences ho-
noraire de littérature grecque de l'École Nor-
male, rue de la Tour 156. '00 fr.
'•Pellissieb, en mémoire de son mari (pro-
motion de 1839) 100fr-
Plessis, maître de conférences de langue et
littérature latines à l'École Normale, rue de
Sail, 22,Paris 2°° fr-
onyme(1894) ** fr- 36 c-
Guibal, à Aix 12 fr-
aie anonyme (1894).: '•••'• 12 fr-
aie anonyme (1895) 500 fr-
458
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
15,014 fr. 25 c.
Centenaire à* l'Ecole (1895) : \
Produit du bal 9,927 fr. 35 c.
Vente des programmes de la
Revue du Centenaire , 660 fr.
Produit d'une collecte faite à
la suite du service célébré à la
synagogue de la rue de la Vic-
toire, à l'occasion du Centenaire,
par M. le Grand-Rabbin Zadoc
Eahn, rue Saint-Georges, 17. 3,775 fr.
Excédent de recettes sur les
dépenses des fêtes du Cente-
naire 651 fr. 90 c.j
Mma Geffroy, rue du Bac, 32, en mémoire de son
mari (promotion de 1840) 1,000 fr.
Mme Mauduit, rue Bonaparte, 20, en mémoire
de son mari (promotion de 1848) 100 fr.
Reliquat du banquet offert à M. Georges Perrot
(1895) 49 fr.
M. Revoil, à Chambéry 2 fr.
M. et Mme Roger, à Paris , en mémoire de leur
fils, Maurice Antonin (promotion de 1890),
un titre de 300 fr. de rente 3 0/0 10,245 fr.
Anonyme, femme d'un Normalien, en vue de fêter
un anniversaire (1896) • 500 fr.
Anonyme Normalien (1896) 200 fr.
Mme Berthaud, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, en
mémoire de son mari (promotion de 1840) . • 100 fr.
Un groupe d'Athéniens (Reliquat d'une souscrip-
tion pour offrir une œuvre d'art àM. Heuzey). 70Jfr.
M. Godard (Reliquat d'une souscription au col-
lège Sainte-Barbe) 7 fr.
M"» la baronne Hirsch de Gerbuth 2,000 fr. Décédée.
Anonyme Normalien (1897) 200 fr.
M. Labrousse au nom de feu Escot (1895) 60 fr.
M. Péreire (Henry), administrateur delà Cie des
chemins de fer du Midi, boulevard de Cour-
celles, 33 250 fr.
M. Bricogne, inspecteur de la traction au chemin
de fer du Nord, rue de Maubeuge, 62 200 fr.
I
i
i
J
DE L'ÉCOLE NORMALE
Anonyme Normalien (1898) 200 fr.
Conseil d'Administration des Annales scientifiques
de TÉcole Normale 200 fr.
H. Benoit, avocat à Nancy, en mémoire de son
père Ch. Benoit (1835), doyen honoraire de
la Faculté des Lettres de Nancy 100 fr.
Les héritiers de M. Chon (1832) 100 fr.
Anonyme (1898) 15 fr.
Reliquat d'une souscription (1898) des élèves de la
promotion de 1880 (Sciences) 8 fr. 50
MïïeBelœuil 10,000 fr.
Mme Vve Louis Pasteur 1 ,000 fr .
M. Dutilleul (André), élève ingénieur au corps des
Mines, avenue de l'Observatoire, 31 200 fr.
M. Dutilleul (Lucien), capitaine d'artillerie en
mission au Soudan 200 fr .
H. André Maure à Garcassonne 1 fr .
Anonyme Normalien (1899). . .. 200 fr.
MM. Beaunier, Bornecque, Bougie, Crouzet,
Drouin, Herriot, Jubin, Laloy, Landry,
Lange, Morel, Rageot, Rosenthal, Simian,
Téry , Wahl, auteurs des * Normaliens peints
par eux-mêmes » don de leurs droits d'au-
teur de Mai 1895 au 31 Janvier 1899 331 fr. 50
Reliquat d'une souscription (1899) des élèves de la
promotion de 1886 (Sciences) 8 fr. 35
159
'60
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
I ft
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS PERPÉTUELS
PAR ORDRE DE PROMOTION (l).
1810. Cousin (Victor)-. *. v. ; v. •. ..........
— Gaillard (Théodore)
— Guillaume (Alexandre-Marie-Philippe) . . .
181 1 . Dubus-Champville (François- Jacques) . . .
— Guigniaut ( JoSeph-Danieiy. .. %. . #. : •.::... .
— Patin (Henri-Joseph«»Guillaume)
— Pouillbt (Claûde-Servais-Mathiaô)
1812. Martin (Pierre-Alphonse)
— Peolet (Jean-Claude-Eugône)
— Dubois (Paul-François)
— Poirson (Auguste-Simon-Jean-Chry sost . ) .
— Renouard (Augustin-Charles)
1813. De Corneille (Pierre)
— Cotelle (Toussaint- Ange)
— Grangeneuve (Maurice)
— Lévy (Servedieu-Abailard)
— Maas (Myrtil)
— Vernadé (Armand-Balthazar)
1815. Defrenne (Jacques- Anatole-Fortuné)
1819. Hachette (Louis-François-Christophe). . .
— Quicherat (Louis-Marie)
1820. André-Pontier (Guillaume-Eugène j
— Barbet (Jean-François)
1,000 fr.
200 fr.
400 fr.
200 fr.
200 fr.
300 fr.
200 fr.
300 fr.
500 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
300 fr.
200 fr.
200 fr.
500 fr.
2,000 fr.
500 fr.
200 fr.
200 fr.
200 fr.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
(1) Par décision du Conseil d'Administration (séance du 8 avril 1865), les membre
qui verseront à la Caisse de secours une somme dont le minimum est fixé à 200 francs
seront libérés de la cotisation annuelle et inscrits à perpétuité sur la liste des membres
donateurs.
DB L'ÉCOLB NORMALE 164
1826. Anquihtl (FrançoiS-Prosper) 200 fr. Décédé.
— Vbbdot (Jean-Maurice) 200 fr. Décédé.
182f7. Hbebbttb (Charlôs-ÉmUe-Victor) 200 fr. Décédé.
— Morblle (Auguste) 200 fr . Décédé.
— Mourier (Adolphe- Auguste-Corneille) . . . . 10,200 fr. Décédé.
1928. Amiot (Benjamin-Michel). 300 fr. Décédé.
— Chérubl (Pierre-Adolphe).. 200 fr. Décédé.
— Gu*rabd (Michel) 200 fr. Décédé.
— Mermet (Alexandre-Christophe) 300 fr. Décédé.
a— Pbtitbon (Edwin-Joseph-Léon-François) . 240 fr. Décédé.
1830. Duruy (Louis- Victor) 200 fr. Décédé.
— Germain (Alexandre-Charles) 200 fr. Décédé.
— Qubt (Jean-Antoine). 200 fr. Décédé .
1831 . Abria (Jérémie-Joseph-Benoit) 200 fr. Décédé.
-*£. Bertereau (Alexandre-Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Lebègue (Pierre-Auguste) 200 fr . Décédé.
— Légal (Fulgence-Marie) 200 fr. Décédé.
— Wallon * (I) (Henri- Alexandre) 1,000 fr .
1832. Baoh (Xavier-Dagobert) 200 fr. Décédé.
— Bontoux (Marcelin) 300 fr. Décédé.
— Danton (Joseph-Arsène) 200 fr. Décédé.
— Havbt (Auguste-Eugône-Ernest) 200 fr. Décédé,
1833. Hausbr (Simon) 240 fr. Décédé.
— Hébert (Edmond) , 240 fr. Décédé.
— Joguet (Vincent) , 200 fr. Décédé.
— Lorquet (Alfrqd-Hyacinthe-Nicolas) 240 fr . Décédé.
— Simon (Jules-François) 240 fr. Décédé .
— Vieille (Jules-Mariç-Louis) 200 fr . Décédé.
1834. Baret (Pierre) 200 fr. Décédé.
— Bouillibr (François-Cyrille) 250 fr. Décédé.
Maoé de Lépjpay (Antonin-Pierre-Lau-
rent) 200 fr. Décédé.
Mondot (Marie-Casimir) 200 fr. Décédé.
Bollibr (Constant). 100 fr. Décédé.
Taulœr ( Jean-Louis-François) 200 fr . Décédé.
1835. Daguin (Pierre-Adolphe) 200 fr. Décédé.
ri) L'astérisque (*) indique la résidence dans les départements de la Seine ou de
8eine-et-0ise, et par suite l'aptitude à faire partie du Conseil d'administration.
li
■V ' ->l
»,''
"\
462 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1835. Denis * (Ange-Marie) 1,300 fr.
— Dbsains (Quentin-Paul) 200*fr .
7— Wiesener (Jacques-Louis) 250 fr .
1836. Bebsot (Pierre-Ernest) . 200 fr.
— Haillecourt (Pierre-Paul-Alfred) • 200 fr .
— Hugueny (Frédério-Léopold) 240 fr .
— Lacroix (Pierre-Louis) 200 fr.
— Olivaint (Pierre- A ntoine-Just) 258 fr.
1837. Barni (Jules-Romain) 200 fr.
— Girault (Charles-François) 250 fr.
— Briot (Charles- Auguste- Albert) 240 fr .
— Jahin (Jules-Célestin) 200 fr.
— Le vêque * (Jean-Charles) 200 fr .
1838. Hignard (Louis-Henri- Vincent) 300 fr.
— Maucourt (Jean-Baptiste-Maximilien) . . • 240 fr.
-. Talbert (Michel-Emile) 200 fr.
— Tanbsse * (Claude) 200 fr.
— Yapereau * (Louis-Gustave) 200 fr .
— Waddinoton * (Charles) 240 fr .
1839. Bouquet (Jean-Claude) 300 fr.
— Desbovks (Honoré-Adolphe), 200 fr .
— Druon (Henry- Valéry-Marc) 240 fr .
— Leroy (Pierre-Albert). . 200 fr.
— Waille (Isaac) 200 fr.
1840 . Bertrand* (Alexandre) 200 fr.
— Cuchbval-Clariony * (Athanase) 200 fr .
— Dreyss* (Charles-Louis) 200 fr.
— Frenet (Frédéric) , 200 fr.
— Geffroy (Mathieu- Auguste) 200 fr .
— Girard (Julien) 250 fr .
— Martha (Benjamin-Constant) 1 ,200 fr .
1841 . Chambon (Auguste) 200 fr.
— Janet (Paul- Alexandre-René) 200 fr.
— Thurot (François-Charles-Eugène) ;..... 200 fr .
— Verdet (Manuel -Emile): • . . 200 fr .
1842. Boucher (Auguste).. . ;..;.... 400 fr.
— Chotard* (Martin-Henri).............. 200 Jr.
— Lamy (Claude- Auguste) 200 fr .
— Monoourt (Edme) 250 fr.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
JLfGCCQO.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé.
Décédé,
Décédé.
Décédé.
Décédé.
DE L'ÉCOLE NORMALE 463
1843. Boissier* (Gaston-Marie- Louis-Antoine) 240 fr.
— Lanzi (Joseph-Antoine) 200 fr . Décédé*
— Maot (Jean-Baptiste-François) 200 fr . Décédé.
— Manuel* (Eugène) 240 fr.
— Pasteur (Louis) 600 fr. Décédé.
— Pbrrens * (Françoi8-Tommy) 240 fr.
— Tivier (Antoine-Henri) 200 fr.
1844. Anselme (Jean-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Aubin (Louis) 200 fr. Décédé.
— Beaussire (É mile-Jacques- Armand). ..... 200 fr . Décédé.
— Dupré (Pierre-François-Victor) 250 fr . Décédé .
— Gandar (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Girard * (Jules) 1/700 fr.
— Gomond (Louis-Ernest) 200 fr.
— Ladrey (Claude) 200 fr. Décédé.
— Lespiault (Frédéric-Gaston) 200 fr .
1845. Beuliê (Ernest-Claude). , 200 fr. Décédé.
— Caro (Elme-Marie) 200 fr. Décédé.
— Glaohant (Charles-Floride) 1,200 fr . Décédé.
— Joubbet* (Charles-Jacques-Eugène) 200 fr .
.— MéziàRES * (Alfred-Jean-François) 200 fr.
— Moluard * (Léon-Auguste) 200 fr .
— Wœstyn (Corail) 200 fr. Décédé.
1846. Bout an (Jean-Marie-Ernest) 200 fr. Décédé.
— GhaixRmel-LÂoour (Paul-Amand) 3,140 fr. Décédé.
' — Chassang (Marie- Antoine-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Dansin (Jean-Hippolyte) 200 fr. Décédé.
— Harant (Eugène- Alexandre) 240 fr . Décédé.
— Léchât (Julien-Charles-Marie-Claudius) . . 200 fr. Décédé.
— Makcou * (François) 200 fr.
— Véron (Eugène) 200 fr. Décédé.
— ViOllrtte (Charles) 200 fr. Décédé.
184T. Beaussire (Charles-Zozime) 300 fr. Décédé.
— Debray (Jules-Henri) 250 fr. Décédé.
— Lenient * (Charles-FéUx) 200 fr.
Pebraud (Adolphe-Louis-Albert) 1 ,000 fr .
— Roger (Jean-Michel) 200 fr. Décédé.
— Valson (Léon-Stanislas) 300 fr .
k t *"• - *
1
464 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1848. About (Edmond) 200 fr. Décédé.
— Albert (Paul) 200 fr. Décédé.
— Bary (Arthur-Louis-Charles) 700 fr. Décédé .
— Bos (Henri-Edmond-Étienne), 15 fr. de
rente 3 0/0 ayant coûté 400 fr. Décédé.
— C ambier (Désiré-Edouard) 250 fr . Décédé .
— Charaux (Claude-Charles) 250 fr.
— Ducoudbé (Henry) 240 fr. Décédé.
'— HaftwicK (Guillaume- Alfred). 240 fr. Décédé.
— Mathet (Jacques-Gabriel) ........' 200 fr .
- — Moncoubt (Eugène) . 200 fr .
— Sahïcby (Francisque) 200 fr . Décédé.
— Stoffbl (ÉmUe) ' 240 fr.
— Taine (Hippolyte- Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Troost * (Louis-Joseph) 1 ,"740 fr.
•— Wolf * (Charles-Joseph-Étienne) 240 fr.
— Fouqué * (Ferdinand- André) 200 fr.
1849. Fournbt (Antoine) (legs) 1,000 fr. Décédé.
— Gb*ard * (Valéry-Clément-Antoine) 200 fr .
«— Lalandb (Charles)- 200 fr .
— Liqnibb * (Claude) 200 fr.
— Prévost-Pabadol (Lucien- Anatole) 200 fr. Décédé.
— Serret * (Paul-Joseph) 200 fr.
— Tebqubm (Alfred) 200 fr. Décédé.
— Vacquant (Jean-Baptiste-Charles) 200 fr. Décédé.
— ViLLETABDDE'PBONLÈRBs(Charles-Edm.). 200 fr. Décédé.
1850. Cucheval * (Victor^Louis-Philippe) 200 fr.
— Fbbnet * (Émilè-Jacques) 240 fr .
— Fustel de Coûlanges (Numa-Denis) 300 fr . Décédé.
— Toubnieb (Edouard). 200 fr. Décédé.
1851 . Heuzey * (Léôn-Alexandre). ...'..." 240 fr .
— Hobbrt * (Gabriel-Alfred) 240 fr.
— ïhbnon (Jules-Léon) 240 fr. Décédé.
1852. Bréal * (Micheï-Jules-Alfred) 240 fr.
— Goumy (Jean-Édouard). 1,000 fr . Décédé .
— Lkfbbvre * (Eugène) 200 fr .
— Pebbot* (Georges) 240 fr.
S • 1 - • t
— Wescher * (Marie-Antoine-Charles) ..... 240 fr .
DE L'ÉCOLE NORMALE 465
1853. Appert * (Germain-Gustave) 200 fr.
— Bertauld (Pierre- Auguste) 240 fr. Décédé.
— Gossin (Henri) 200 fr.
— Mabotte * (Alfred-Auguste) 200 fr.
— Pruvost * (Jules-Paulin-Émile) 250 fr.
— Ribout* (Jean -Baptiste- Auguste-Charles). 240 fr-
1854. Brédif* (Léon) 2,602 fr. 70
— Dbvillb (Gustave) 200 fr. Décédé.
— Gaspard* (Pierre-Emile) 200 fr.
— Hervé * (Aimé -Marie-Edouard) 240 fr . Décédé.
— Mbrat (Hugues-Charles-Robert) 200 fr .
— Le Renard (Félix-Henry-Louis-Gabriel). . 200 fr.
1655. De Treverret (Armand-Germain-Léon). 300 fr.
— Fouoart * (Paul-François) 200 fr.
— Gebnbz* (Désiré-Jean-Baptiste) 400 fr.
— Laurent * (Emile-Michel) 200 fr.
— Lbmas (François) 200 fr .
1856. Landrin (Eugène-Charles) 400 fr.
— Monginot (Louis-Émile-Alfred) 240 fr . Décédé.
1857. Brisset (Louia-Daniel- Adrien) 200 fr.
1858. Gat* (Jules-Claude) 250 fr.
— Huvelin * (Marie-Joseph-Philippe) 240 fr .
— Masoart * (Eleuthère-Elie-Nicolas) 200 fr .
— Nolen* (Pierre- Aimé-Désiré) 200 fr.
— Ollé-Laprune * (Louis-Léon) 9,498 fr . 65 Dec.
— Robin * (Louis-Charles- Jean-Paul) 200 fr .
— Sarradin * (Henry-Amédée) ...» 500 fr .
— Talon (François) 200 fr.
— Van Tieghem * (Philippe-Édouard-Léon). 250 fr.
1859 . Collet (Louis-Félix) 200 fr. Décédé.
— Duclaux * (Pierre-Emile) ♦ 200 fr.
— Gruey (Louis-Jules) 200 fr.
— Lbgouis * (Stéphane) 200 fr.
— Mazb (Hippolyte) • 250 fr. Décédé.
1860. Biqot (Charles-Jules) 240 fr. Décédé.
— Froment (Charles-Théodore) 240 fr .
— Lboaplain (Marie-Arthur) 200 fr.
— Morel * (Maximilien-Georges) 500 fr .
— Waltz (Adolphe) 200 fr. -*
ï&-:-y
466 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1861. Crétin* (Marie- Justin-Théodore-Émile).. 290 fr.
— Darboux * (Jean-Gaston) 250 fr •
— Dumont( Charles- Albert-Eugène-Auguste). 240 fr. Décédé.
— Jenot * (Charles-Emmanuel) 200 fr .
— Rambaud * (Nicolas-Alfred) 200 fr.
— Violle * (Louis-Jules-Gabriel) . . . 200 fr .
— Zévort (Charles-François-Edgar) 300 fr .
1862. Alcan * (Mardochée-Félix) . . 240 fr.
— Guillot* (Joseph-Louis- Auguste) 200 fr.
r- Laviévillb* (Augustin- Philistall) 240 fr .
— Lavissb * (Ernest) 200 fr.
— Monod* (Gabriel) 200 fr.
— Pbllebin (Arthur -Théophile-Pierre) 200 fr. Décédé.
— Pingaud (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . . 200 fr .
— Ribot * ( Théodule - Armand - Ferdinand-
Constant) 200 fr.
— Rocherolles (Gabriel- Jacques -Edouard). 200 fr.
— Waleoki* (Félix-Charles-Louis) 300 fr.
— • Wallon (Paul-Henri) 300 fr.
1863. Amigues (Pierre-Marie-Édouard) 300 fr.
— Darboux (Jean-Louis) 200 fr.
— Duruy (Albert) 200 fr. Décédé.
— Gorobix (Claude-Henri) 500 fr .
— Gusse (Louis-Edmond) 200 fr . Décédé»
— Le Monnier (Alexandre- Alexis-Georges). 240 fr.
— Monniot (Gustave- Antoine) 200 fr . Décédé.
— Patenôtre (Jules) • 240 fr.
— Tisserand (François-Félix) 250 fr. Décédé.
— Vidal de la blaohe* (Paul-Marie-Joseph) 500 fr.
1864. Benoist (Antoine) 200 fr.
— Cerf * (Léopold) 200 fr.
— Combe (Henri- Jacques) 240 fr .
— Croiset * (Marie- Joseph-Alfred) 200 fr.
— Lebègue (Albert- Jacques) 200 fr . Décédé .
— Maillard (Nicolas). 300 fr.
— Perbier * (Edmond) 250 fr.
1865. Ammann * (Auguste) 200 fr.
rr Boutroux* (Étienne-Émile-Marie) 200 fr.
H Croiset * (Maurice) „ , . . 240 fr .
de l'école normale 467
1865. Dekeux * (Georges-Hector-René) 200 fr.
— Dubois (Edmond) 200 fr. Décéda
— Maspbbo* (Gaston-Camille-Charles) 200 fr .
1866. Barbare * (Alexandre- Antoine -Jacques).. 200 fr.
— Bichat (Ernest-Adolphe) 240 fr .
— Bonnard (Adrien-Paul-Émile) 300 fr.
— Bouty* (Edmond-Marie-Léopold) 540 fr .
— Réghsmanset (Joseph-Eugène) 200 fr .
1867. Aulard* (Frànçois-Victor-Alphonse).. . . . 300 fr.
— Dessenon * (Ernest) 200 fr .
— Egger* (Victor-Emile) 200 fr.
— Gayon (Ulysse) 300 fr*
— Giard * (Alfred-Mathieu) 500 fr.
— Humbert* (Jean-Baptiste-Louis) 250 fr .
— Rubl (Edouard-Louis) 240 fr. Décédé.
— Vast * (Henri-Charles-Edmond) 300 fr. .
1868. Angot* (Charles-Alfred) 200 fr.
— De Crozals (Jacques- Marie- Ferdinand -
Joseph) 200 fr.
— Macé de LÉPiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin). 200 fr.
— Pbllet ( Auguste-Claude-Éliacin) 200 fr .
1869. Chantavoine* (Louis-Henri). 240 fr .
— Dupuy * (Ernest) 240 fr.
— Mankuvbieb* (François-Georges) 240 fr.
1870. Garquet (Louis-Amédée-Ulysse) 240 fr.
— Gbeo (Paul-Vincent) 240 fr.
— Margottet (Julien-Céleste) 24ft fr.
— Sentis (Charles-Henri) 200 fr.
1872. Berson * (Félix-Gustave-Adolphe) 200 fr.
— Brunel * (Lucien) 240 fr. "
— Ducatel * (Alphonse- Auguste) 200 fr.
— Duruy* (Auguste-Gabriel-Georges) 1,000 fr.
— Dybowski * (Alexandre-Antoine) 250 fr.
— Gérard (Auguste) 200 fr.
— Girard * (Paul) 240 fr.
— Gouré de Villemontée * (Louis- Aimé-
Gustave-Albert).. 200 fr.
— Macé de Lépinay (Jules-Charles- Antonin) 240 fr.
— Manqeot (François-Constant-Stéphane) . • 200 fr.
1
468 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1872. Martha * (Joseph- Jules) 200 fr.
J873. Poirier (Nicolas). . 200 fr.
— Bonnibr* (Gaston-Eugène-Marie) 200 fr.
— Cagnat * (René -Louis- Victor) 200 fr.
— Ganderax * (Charles-Étienne-Louis) 200 fr .
— D'Huart (Martin-Charles-Gustave) 200 fr .
— Jamet (ÉmilerVictor) 200 fr .
— Raballbt (François-Ferdinand) 240 fr.
— Riquibr (Charles-Edmond-Alfred) 200 fr.
1874. Albert * (Marie-Antonin-Maurice) 200 fr.
— Allais (Paul-Gustave-Pierre) 200 fr.
— Brillouin * (Louis-Marcel) 200 fr .
— Bodzinski * (Alfred-Casimir) 240 fr.
— Du Coudray la Blanchère (René-Marie). 240 fr. Décédé.
.— Lafaye * (Louis-Georges) 200 fr .
— Picard * (Charles-Emile) 200 fr.
— Pottier * (François-Paul-Edmond) 400 fr.
— Sabatibr (Paul) 200 fr.
1875. Aubkrt (Jules-Jean) . . . 250 fr.
— Legrand * (Adrien) 200 fr.
— Lbfrançois (Marie-Charles-Albert) 200 fr.
— Michel * (Auguste-Charles- Joseph-Léon). 240 fr.
— Puiseux * (Pierre-Henri) 200 fr.
— Rabaud (Gaston) 240 fr .
— Rivière * (Charles) 240 fr.
— Wallon * (Etienne) 300 fr,
1876. Bernardin * (Napoléon-Maurice) .... 240 fr .
— Brocard (Georges) 240 fr.
— Chabot (Charles) 200 fr
— Goursat * (Edouard- Jean-Baptiste) 200 fr.
— Laoour-Gayet * (Georges) 200 fr.
— Legrand * (Jules).. . " 200 fr.
— Lévy-Bruhl * (Lucien) 250 fr .
— Reinach * (Salomon-Hermann) 2,740 fr.
1877. Breton * (Guillaume) ^60 fr.
— De Lens (Paul-Alexandre-Pierre) 200 fr.
— Joannis * (Jean-Alexandre) 250 fr.
— Michel* (Henry). 200 fr.
— Rébelliau * (Louis-Joseph-Alfred) 240 fr.
— Thamin * (Raymond) 240 fr.
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 469
1878. Baudrillart* (Alfred) 300 fr.
— Boitrl* (Albert) 240 fr.
— Jeanboy (Alfred) 200 fr.
— • Mobbau-Nélaton * (Etienne) 500 fr .
— Sautreaux (Léon-Angelin-Claude) 200 fr.
18*79. Biélecki (François-Joseph) 200 fr .
— Bioohe * (Charles-Marie-Paul) 240 fr.
— Durkheim (David-Emile) 200 fr.
— Fabbb (PauWean-Pierre-Guillaume) 300 fr. Décédé.
— Gilles (Athanase-Édouard) 250 fr.
— Hommay (Victor-Pierre-Marie) 200 fr . Décédé.
— Houssay* (Frédéric) 240 fr.
— Groussbt (René) 200 fr. Décédé.
— Lbsgourgubs (Jean -Paul) 200 fr .
— Rafft * (Louis) 240 fr.
1880. Bernés * (Henri-Pierre) 200 fr.
— Cousin (Georges-Frédéric) 240 fr.
— Durbach (Félix) 200 fr.
— Gauthibz * (Pierre-Michel-Alexis) 200 fr .
— Imbart de la Tour (Pierre-Gilbert-Jean-
Marie) 200 fr.
— Niool * (Jacques) 200 fr .
— Thodvenbl* (Nicolas) 200 fr.
— Valot (Pierre- Auguste-Prudent) 200 fr .
1881 . Audiat * (Gabriel-Louis-Paul) 200 fr.
— Blondel (Arthur-Armand-Maurice) 800 fr.
— Daguillon * (Auguste-Prosper) 200 fr .
— Fallex* (Albert-Maurice). , 200 fr.
— Ldégbois (Alfred-Louis» Joseph) 250 fr . Décédé.
— Pbraté * (Joseph-André) 250 fr.
— Perdrix (Léon*»Louis) 200 fr.
— Pigeon (Pierre-Léon) 200 fr.
— Radet (Georges-Albert) 200 fr .
— Sautreaux (Célestin-Benjamin) 200 fr.
— Villard* (Paul-Ulrich) 200 fr.
— Vogt (Henri-Gustave) 240 fr .
— "Wblsoh (Jules-Hippolyte) 240 fr .
1882. Audio * (Charles-Louis-Eugône) 200 fr .
^ Dïlbos* (Ettetontf-Marte- Justin- Victor).. 500 fr.
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470 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
1882. Huard * (Auguste-Gabriel-Georges) 200 fr.
— Mbslin (René- Armand-Georges) : . . 240 fr .
— Pbchard * (Louis-Victor-Edouard) 200 fr .
— Pélissier (Léon-Gabriel- Jean-Baptiste-
Marie) 250 fr.
— Simonin (Louis-Martial-Érasme) 200 fr.
— Sinoir (Emile-Maxime) 200 fr.
— Stooff ( Marie-Antoine-Xavier) 230 fr .
1883. Bouvier (Bernard-Henri) 200 fr.
— Chauvelon * (Émile^Amédée-Marie) 200 fr .
— Claretie* (Léo-Eugène-Hector) 200 fr .
— Cosserat (Eugène-Maurice-Pierre) 200 fr.
— Doublet (Georges) 240 fr .
— Gibbal (Paul-Émile) 200 fr.
— Glachant * (Charles- Victor) 240 fr.
— Janet * (Paul- André-Marie) 240 fr .
— Lange (Michel-Emmanuel) 300 fr . Décédé.
— Lbbèoue (Jules-Ernest) 200 fr .
— Lechat (Henri) 200 fr.
— Mâle * (Mathieu-Emile) 200 fr.
— Noiret (Hippplyte-Louis-Alfred) 200 fr. Décédé.
— Régis (Louis-Guillaume-Marie) 1,000 fr. Décédé
— Texte* (Henri- Joseph). . . ? . , 200 fr.
— Vanvincq (Maurice-Auguste) 200 fr.
— Weill* (Jacques-Georges) 200 fr.
1884. Baillet (Jules- Auguste-Constant) 205 fr.
— Bérard * (Victor) 200 fr.
— Grévt * (Auguste-Clément) 200 fr.
— Hadamard (Jacques -Salomon) 200 fr .
— Jamot * (Paul) 240 fr.
— Maoé (Alcide-Aurèle-Pierre) 200 fr.
— Miohon * ( Etienne - Alexandre - Louis -
Charles) 200 fr.
1885 . Bourlet * (Charles-Émile-Ernest) 200 fr.
— Chavannes * (Emmanuel- Edouard) 210 fr. 95
— Fischer * (Pierre-Marie-Henri) 200 fr.
— Gallouôdeg (René-Louis-Marie) 200 fr .
— Hauser (Henri) 200 fr.
— Huriez (Léon-Stéphane) 200 fr.
— Lalande * (Pierre-André). 200 fr.
I
i
j
DR L'ÉCOLK NORMALE 474
1885. La m aire* (Napoléon-Pierre) 200 fr.
— Lavenir* (Jean- Alexandre- Joseph) • 200 fr.
— Lefebvbb (Pierre) 200 fr.
— Matbuohot * (Alphonse-Louis-Paul) 200 fr .
— Onde (François-XavieisPaul) 200 fr .
— Raveneau * (Louis- Auguste-Michel) 200 fr .
— Vèzbs (PierrerMaurice) 200 fr .
1886. Abraham-* (Henri-Azariah) 440 fr .
— Bertrand (Léon~Louis-Théophile) 200 fr .
— Brunhes (Antoine-Joseph-Bernard) 300 fr.
— Chair (Paul-Lucien) 200 fr.
— Dr Riddrr (André-Marie -Pierre) 200 fr .
— Gauokler (Paul-Frédéric) 200 fr.
1887. B£zard * (Alexandre-Louis Julien) 300 fr .
— Caullkrt (Maurice -Jules -Gaston -Cor-
neille) 200 fr.
— Chamard (Henri-Jean) 200 fr.
— Couturat (Louis- Alexandre) 1,000 fr .
— Couve (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis) 200 fr .
— Maluski (Alexandre-Arthur-Henri) 200 fr .
— Mbsnil* (Félix-Etieim*-Pierre) 200 fr .
— Simon * (LouÛHJacques).v.v 240 fr .
— Worms * (René) 250 fr.
888. Binet (Ernest-Henri) 200 fr.
— Chabert (Samuel). .. 200 fr.
— Cresson (Jean-Georges- André) 200 fr .
— Dofour (Marcel-Jean-Baptiste) 240 fr .
— Goyau* (Pierre-Louis-Théophile-Georges) 240 fr.
— Havard (Henri-Jules) 200 fr.
— Hôlibb (Henri-Remy) 200 fr.
— Molliard (Marin) 200 fr .
— Leau (Léopold) 200 fr.
— Petit oidier (Marie-Charles-Léon) 200 fr .
— Perreau (François) 200 fr .
— Tresse * (Arthur-Marie-Léopold) 200 fr.
389. Brunhes (Jean-Baptiste-Léon- Victor). .. • 100 fr.
— DOUDINOT DE LA BoiSSIÈRE 200 fr .
— Eisbnmann (Joachim-Louis) 240 fr.
— Graillot (Antoine-Henri) 200 fr.
ITI ASSOCIATION DBS ANCIENS KI.SYXS
1889. Halbtt" (Élie) 1,000 te.
— Li Blanc (Emile-Alphonse) 300 fr.
— Malherbe (Gaston-Edouard-Tharsile) ... 200 fr.
— RtJYssEN (Théodore -Eugêne-César) 200 fr.
— Sagnac (Mario) 200 fr.
1890. BUSSON (Henri- Emile- Lucien) 200 fr.
— Cotton (Aimé-Auguste) 200 fr.
— Michaux (Ouata ve-Marie- Aboi] 200 fr.
— Vkbsini (Barthéleniy-Raoul} 200 fr.
1801. Darboox (Jean-Baptiste) 250 fr.
— De Bilhbrb Saint-Martin (DaYid-
Édoaard) 200 fr.
— Hermann (Joseph-Auguste) 300 fr. Décédé'.
— Lévt (Ernest- Heari) 300 fr.
1892. Bornecque (Henri-Émile-Hubert) 250 fr.
— Dbmanqbon (Jean-Marie-Eugene-Albert). 200 fr.
— Cotton (Émile-Clément) 250 fr.
— Coolkt (Georges-Camille- Jules) 200 fr.
— Pbrrin (Gabriel-Louis-Abel) 200 fr.
— Saqnac (Philippe-Marie) 200 fr.
— Thiry (Jean-Marie-René) 200 fr.
1893. Boisson (Henri-Auguste) 200 fr.
— Laloy (Louis-Ernest-Alfred). 200 fr.
— Landry (Adolphe- Michel- Auguste) 200 fr.
— Petit (Pierre-Marie-Josepb) 300 fr. Décédé.
— Vignal (Camille-Charles) 300 fr.
1894. Luchaire (Julien-Jean) 200 fr.
— Seure (Georges-Marie) 200 fr.
— Yyos (Henri-Joseph) 200 fr.
DB L'ÉCOLE NORMALE
473
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION
PAR ORDRE DE PROMOTIONS (l)
4881
Hanrioi.
Wallon.*
4885
4838
Afluard.
HaiUecourt.
488*
Grisait.
1838
Parié.
Lftvtque.*
Taneate.*
Vipereau.*
Waddington.*
1839
Qiauvet.
Draon.
LegentiL
484©
Bertrand (Alex.)-*
Bouton*
Dreyss.*
Frenet.
Pessonneaux.*
Philibert.
4841
Campaux.
Charrier.
Lescœur.
4848
Boucher.
Chotard.*
Deltour.*
Lartail.
Passerat.*
4848
Boissier.*
Ciavel.
Guillon.*
Hatzfeld*
Humbert (Ernest).
Lévy.*
Manuel.*
Perrons.*
Ribert.*
Seguin.*
TWier.
4844
Brélignière.*
Duvernoy.
Fallex*
Gautier.
Girard (Jules).*
Gomona.
Gripon.
Lespiault.
4845
Quinot.*
Stoffel.
Aubertin.
Troost.*
Bonnotte.
Vessiot.
Cuvillier.*
Vignon.
Wolf.*
Delibes.
Leune.*
Mézières.*
Molliard.»
1848
•
Bonnel.
4848
Bron ville.
De LagrandvaL
Boudhors.*
Duvaux.
Gahen.*
Fouqué.*
Chevillard.
Gréard.»
D'Hugues.
Lalande.
Donoux.
Levasseur.*
Marcou.*
Lignier.*
Marguet.*
Sirodot.
Poyard.*
Thouvenin.
•
4850
484*
Bertrand (Ed.).
Carriot.*
De la Coulonche.*
Crouslé.*
De Parnajon.*
Gucheval.*
Lenient.*
Feroet.*
Masure.
Girardet.*
Perraud (Ad.).
Postelle.*
Grenier.* '
Nouel.
Répelin.
Voigt.
Serré-Guino.*
Sœhnée.*
Valson.
4854
■
Bailliard.
4848
Charles*
Cornet .
Charaux.
Dorrande.
Manon.
Guillemot.*
Mathet.
Henry.*
MoncourU
Heuzey.*
I
1
1
/-xi .*•.. a* (ftftQ la millésime indique non pas l'année de la nomination
J^^^KdtlWe effective I irtg. «É e,t, pour un certain
Mmbn d'élêVe», retardée d'un an par le wroce militaire.
ASSOCIATION DKS ANCIENS SLKVSS
Hubert."
Jerry.
Lachelier.»
Lefeivre.*
Brtal.*
Coville.»
Lefebïre.*
Méalin.
MontignT.
Perrot [G<
Perrot (Georges}.1
Sair.t-l.oup.
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Hararit.»
Hébert.
Jacquet.*
Marotte.»
Ribout.»
Royet.
Brédif.»
Dugit.
Dupeigne.*
Mérav. '
Poiré.»
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De Trerenet.
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Herbault.
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Amoureui.
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Bapiullier.
Fiévet.»
FroD.*
Landrin.
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Bernage.»
Casteta.
Chauvot.
Gaudier.
Guibal.
Joubert.»
Lechartier.
Mathé.
Pérot.
Raingeard.
Ri tuer.*
RoussoIId.»
Tenter."
De Chantepie.*
Des Essarta.
Ducoudraj."
Faure.
Oaj (J.].»
Urumbach.»
HallWg.
Huïelin.*
Larocque.
Maecarl*
Talion.
ThéTeoet.
Van Tieghem.*
Drapeyron.
Duciaul.»
Dupré.
Fourteau.»
Hennann.»
Legouis.»
Ligneau.
Martel.»
Rayet.
Stéphan,
André (Désiré).*
Charpentier.»
Deleau.»
DesmoDS .
FoDcin.*
Froment.
Joly (H.J.-
More?.!11'"
PeUl de Julletille.*
Porchon.*
Pujet.
André (Charles).
Aublé.*
Btmy.»
Boucher.»
Coin bette.»
Dalimier.»
Darboui (G.).»
Delaunar.
Evellm.»
Filon.
Gasté.
Jenot.»
Lesage.»
Moireau.*
Pluzanski.
Poujade.
Rambaud.»
Rebîère.»
Sabatier.
Viollo.»
Zévort,
DB L'ÉCOLE NORMALE
475
Halbwachs.*
Jodin.*
Laféteur.*
Lecomte.»
Maillard.
Millot.
Parjuite.*
Perrier.*
Pichon.*
Raby.*
Staub.*
1865
Ammann.*
Bourlier.
Boutroux.*
Buisson.
Coran.*
Croiaet (M.)*.
Dereux.*
D'hombres.*
Febvre.
Gazier.*
Lantoine.*
Maneuvrier.*
Martine.*
Iflaspero.*
Masquelier.*
Niewenglowski. *
Noguès.*
Patenôtre.
Pain.*
Thomas.
Voisin.*
1866
Baillaud.
Barrère.*
Bichat.
Bonnard.
Bouty.*
Cartault.*
Qairin.*
Couturier.*
Daguenet.*
Dauphiné.*
Debidour.*
Gillette- Arimondy
Jalliffier.* -•
iUiszowski.*
Liard.*
Luchaire.*
Piéron.»
Râbier.*
Régismanset.
Renan,*
Richard*
Tannery.*
Aulard.*
Bourgine.*
Climesco.
Coûtant.*
Dauriac*
Deiob.*
Delaitre.*
Denis.*
Dessenon.
Drincourt.*
Durand-Morimbau.*
Egger.*
Faguet.*
Gay. *
Gayon.
Giard.*
Hervieux.
Humbert (Louis).*
Jenn.*
Lefebvre.
Mérimée.
Niebvlowski.
Revoil.
Roques.*
Rousset.*
Simon.*
Szymanski.
Tezier.
Vast.*
•
4868
Angot.*
Astor.
Bayet.*
Bizos.
Blocb.*
Bouant.*
Brochard.*
Caron.*
Collignon (M.).*
Golsenet.
De Grozals.
Deleveau.
Dufet*
Griveaux,
Hostein.
Lame.
Lehanneur.
Lévy.
Lippmann.*
Macé de Lépinay
(A.).*
Pellet.
Pierre.
Souquet.
1866
Bédorez.*
|. Bouvier.*
Chantavoine.*
Charve.
Clayerie.*
Damien.
Darsy.*
Dupuy.*
Ferras.
Floquet.
Foussereau.*
Hémon.*
Homo lie.
Jacob.*
Joyau.
Maneuvrier.*
Mazeran.
Philibert.
Tournois.*
Verdier.
Zahn.
4870-91
Bompard.*
BruneL
Chamberland.*
Châtelain.
Chuquet.*
Debon.
Dupont.
Gasquet (A.).
Gazeau.*
Grec.
Guillon.*
Guiraud.*
Hurion.
Lafont.*
Margottet.
Mathieu.*
Peine.*
Peilat*
Pellisson.
Petot.
Pressoir.*
Rinn.*
Sentis.
Strehly.*
48**
•
Bauzon.*
Berson.*
Bianchet.
Boudart.
Bougier.*
Brossier.*
BruneL*
Coutret.
Dautheville.
DucateL*
Duruy .*
.Dybowski.*
Garbe.
Gérard.
Girard.*
Gouré de Villemon*
tée.*
Grégoire.
Lemaltre.*
Macé de Lépinay
Mangeot.
Mantrand.*
Marchai.
Marchand.
Martha.*
Monin.*
Pacaut.*
Pessonneaux.*
Poirier.
Séailles-.*
Sueras.* .
Verdin.
18*8
Appell.*
Beaudouin.
Berger.
Bonnier.*
Bourciez.
Boutroux.
Cagnat.*
D'Huart.
Edet.*
Ganderax.*
Gourraigne,*
Haussoullier.*
Henry.
Jamet.
Krantz.
Laignoux.*
Lefevre.
Lion.*
Mabilleau.*
Marchai.*
Piquet.*
Raballet.
Rémond.
Riquier.
Sauvage.
Souriau (P.).
Thimont*
Vivot.
Wahl*
Waille. ••
Albert.*
Allais.
Beldame.*
Bétout.*
V?
1
176
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Blutel.*
Brichet.*
Brillouin.*
Budzynski.*
Buguet.
Chairy.*
Chappuis.*
Constantin.
Corréard.*
Droz.
Durand.*
Gœlzer.*
Guigon.
Guiflot.*
Izoulet.*
Janaud.
Lacour.
Lafaye. *
Lehugeur.*
Lvon.*
Mesplé.
Montargis.
Montât.*
Picard.*
Pottier.*
Sabatier.
Seiçnobos.*
Weimann.*
1875
Alliaud.
Aubert.*
Baize.*
Barbarin .
Bernard.
Blanchet.*
Bonnières.*
Cardon.*
Chauveau.*
Dognon.
Duouc.
Gachon.
Gautier.*
Hamel.*
Hauvelte.*
Lachelier.*
Lacour.*
Lefrançois.
Legrand (A.)*
Martinet.
Michel.*
Parmentier*
Puiseux.*
Rabaud. *
RebuffeU
Rémond.
Rivière.*
Rousseaux .
Souriau (M.).
Wallon.»
*87«
Antomari.*
Auerbach.
Balézo.*
Bernardin.*
Bonafous.
Brocard.
Cahem*
Cator.*
Chabot.
De Mages .*
Dubois.*
Dumesnil.
Dupuy.*
Gaf. J
Groulin.*
Goursat.*
Groussard.*
Jouffret.
Keiiïer.
Lacour-Gayet.*
Lanson.*
Leduc.*
Legrand.*
Lelorieux.*
Lemaire.
Lévy-Bruhl.*
Marcou.*
Nebout.
Offret.
Périer.*
Reinach.*
Robert.*
Vernier.
1877
Adam.
Baudot.*
Bloch.*
Bqncenne.*
Bourgeois.*
BreleL*
Breton.*
Brunel.
Clerc.
Costanlin.*
De la Ville de Mir
mon.
De Lens.
Duport.
Eisenmenger.*
Faure.*
Gâches,
lstria.
Joannis.*
Jullian.
Leblond.
Marion.
Mauxion.
Michel.*
Rébelliau.*
Roy.
Thamin.*
Thiaucourt.
Thirion (Ernest)
Thirion (Paul).*
1878
Baudrillart.*
Belot.»
Benoist.*
Bergson.*
Bloume.*
Boitel.*
Cointe.
Colomb.*
Cuvillier.*
Desjardins.*
Dez.»
Didier.*
Diehl.
Dorison.
Godard.*
Gomien.
Humbert (Ch.).*
Jaurès.*
Jeanroy»
Lefebvre.
Lemercier.
Leune.
Martin.
Mellerio.*
Milhaud.
Monceaux.*
Moreau-Nélaton .*
Morillot.
Poster.
Pomonti.
Priem.*
Puech.*
Robert.
Salomon.*
Sautreaux.
Weill.
4879
Bertinet.*
Biélecki.
Bioche.*
Brunot.*
Casanova.*
Charruit.
Charvet.*
ClémenL*
Delpeuch.*
Doby.*
Doumic*
Durkheim.
Dussy.
Gilles.*
Goblot.
Guesdon.
Guntz.
Holleaux.
Houssay.*
Jacquinet.*
Janet (P.).*
Kœnigs.*
Le Breton.
Leclerc du Stbloo.
Lesgourguet.
Malaviatle.
Marcourt.*
Monod.*
Paris.
Picard (A.).
Picard (L.).*
Pionchon.
Raffy.*
Rodiec
Thévenot.
1880
Barau.*
Bernés.*
Boisard.*
Castaigne.
Cousin.
Déjean.*
Dufour.*
Durrbach.
Ehrhard.
Ferrand.
Gauthiez.*
Gesnot.
Guichard.
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Lécrivain.
Le Goupils.*
Lena.*
Liber.
Massebieau.
Mayer.*
Michel.
Nepveu.
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Papetier.
Reynier.*
Richard .
Rossignol.
Salomon.*
Thomas.
Thouvenel.*
Tissier.*
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de l'école normale
177
4884
Aignan. •
Andoyer.*
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Blondel.
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Bourdel.
Caivet.
Cariez.
Claveau.
Comte.*
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Desrousseaux.*
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Dorlet.
Fallex.*
Fournier.
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Girod.*
Goulard.
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Laffont.
Lorquet.*
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Parigot.*
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Perdrix.
Pérès.
Petit.*
Petitjean.*
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Rauh.
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Sautreaux.
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Delbos.*
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Léonard.
Lesgourgues.
Mercier.
Meslin.
Péchard.»
Pélissier.
Perrier.*
Plésent. *
Rigout.
Rondeau.
Salles.*
Schlesser.*
Simonin.
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Spinnler.
Stouff.
Thouverez.
Vales.
Viret.
Wogue.*
4888
Bédier.*
Bouvier (B.).
Bordes.
Caména d'Almeida*
Chauvelon.*
Chrétien.
Claretie.*
Colléatte.
Cor.*
Cosserat.
Doublet.
Duboin.
Du casse.
Durand.*
Girbal.
Glachant.*
Gsell.
Haudié.*
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Janet.*
Le bègue.
Lechat.
Lelieuvre.
Le Vavaseeur.
Mâle.*
Mercier.
Padé.
Painlevé.*
Petit.
Poincaré.*
Puzin.
Quiquet.*
Kiemann.*
Roos.
Texte.
Vanviaoq.
Weill.*
Zjromski.
4884
Andler.*
BaiUet.
Bérard.*
Bernes.*
Berthet.*
Bessières.
Bonnaric.
Bonnel.
Bouvet.
Carré.
Chassagny.*
Chanmont.
Chudeau.
Constantin.*
Daux.
Dereims.*
De Tannenberg.
Flandrin.*
Gautier flSmJ.
Gidel.* '
Glachant.*
Grévy.*
Grosjean.*
Hadamard.*
Hou pin.
Huguet.
Jamot.*
Jordan.
Lefevre.
Lemoine.*
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Mac*.
Magrou.
Miction.*
NolleU*
Oudot
Rénaux.
Richard.
Rivais.*
Simon.
Vessiot.
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4885
Bazaillas.*
Bertrand.
Bondieu.
Bouasse.
Bourlet.*
Chabrier.
Chavannes.*
FervaL*
Fischer.*
Foucher**
Gallouédec.
Gautier.
Guiraud.
Guitton.
Hauser.*
Henry.
Huriez.
Lahillone.
La lande.*
Lamaire.*
Lavenir.*
Le Dantec.*
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Legrand (G.}.»
Legrand (B.).
Lesans.
Matruchot.*
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Molbert.
Onde.
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Parturier.
Picart.
Raveneau.*
Rolland (Et.).
Rouger.
Sirven.*
Strowski.*
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Vèzes.
4888
Abraham.*
Bertrand.*
Boley.
Bouchard.
Brunhes.
Cels.*
Chair.
Chanzy.
Clément.
Colardeau.*
Cousin.
Cury.»
Dalmeyda.*
De Bévotte.*
Delassus.
De Ridder.*
Dongier.*
Dumss.*
Féraud.
Gauckler.
Gay.
Gignoux.
Jacquet.
Joubin. •
Legra8.
Lespieau.*
Levrault.
Lorin.
Marmier.
Matignon.
Mélinand.
Millot.
Pages.*
Raveau.*
12
ASSOCIATION DIS ANCIENS 4l*TKS
P-
Renel.
Rolland |R.].*
Soudés.
Ardaillon.
Banaerla.
Bernheim.
Béiard.
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Chamard.
Chumonarci.
Chouet.
Gourbaud.*
CourWault.
Couturat.»
D'AUdem.
Dufour.
Fournsa.
Frémiot.
Léty.
Malueki.
Maraan.
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MemjL*
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Perchot.»
Petileau.
Robert.
Rolland.
Rouasot.*
Sacerdote.»
Saussine.
Salvea.
Simon.*
TcheuR-Siou-Siei
Weill.
Wonni.»
Abelin.
Barthélémy,
Binet.
Bouniol.
BruiiHchvicg.
Capelle.
Car Un.
Cavalier.
Chabert.
Decourt.
De Martonne.
Du four.
Ferrand.
Forné.*
Haïâri.
Hélier.
Lagabrielle.
Leau.»
Lhébrard.
Marlineocho.
Mollkrd*
Nouvel.
Pelitdidier.
Piebon.»
Potteim.*
Roche.
Schneider.
Te* te.
Tourret.
Treaee.
Vacherot,
Vinteloux.
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Berthèlot.
Beudon.
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Bocqnel.
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Guaiinel.
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Maorain.
Mouton (H.).
Michaut.
Paquet,
ParodL
Perdriiel.
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Philipot.
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Thïébaut*
Vardier.
Bourguet.
Brunies,
Camichal.
Chertier.
Dorroia.
Dond i not de la Boi*
Douiami,
Drach.
Dufour.
Eiaenmann.
Qiraud.
Graillât.
Halfrry.»
Jaulmea.
Le Blanc.
Lévj.
Malherbe.
Taratto.
Thibaut.
Vantier.
Versaveaud.
Aroould.
Beaulavon.
Baauruer."
18aH
Brochet.
Cligny*
Commiataire.
Cratnaueeel.
Darbonx (J,>
De Bilhera Saint-
Durend (A,).
Fédal.
Fourniêt (P.).
Goutereaa.
Greffe.
Jarry (R.).
Lemonll.*
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Marotte (Fr.).
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DR L'ÉCOLE NORMAL*
479
Briot
Bernard.*
Buisson.*
Beslais.
Canit.
Bloch.*
Clerc
Burnet.*
Deroide.
Cambefort.
Dresch.
Challaye.
Dnpouy.
Dubreuil.*
Durenjr.
François.
Blbel.
Foulon.
Gsoige.
Qttton.
Gaillat-BUloiteau.
Homo.
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Langevin.*
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Laloy.*
Landry.*
Lebesgue.
Léon*
Lévy.
Litalien.
Lange.
Leguintrec.
Luchaire.*
Mondain.
Mantoux.*
Morel.
Massoulier.
Oâl
Malhiex.
Pradines.
Meadel.
Rageot.
Meyoier.
Rozet.*
MoafeL
Sarthou.
Nadaud.
Simiand.*
Patte»
Sourdille.
Perèz (F.>
Terrier.
Poirot.
Touren.»
Renaud.
Treffel*
Roques.
Vtucheret.
Roustan.
Vignal*
Sarrien.
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Wilbom.*
Seure.*
Valette.
Villeneuve.
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1804
Y von.
Âllard.
Angelloz.*
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Arbelet.
Beghin.
Abt.*
Bénard.*
Albo.
Aimeras.
Aroles.
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Aynard.
Bérard.
Bourgin.
Bouzat.*
Brunet.
Buchenaud.*
Bury.*
Cellier.
Chaumeix.*
Chemineau.
Debidour.
Duclaux.*
Dufor.
Duguast.
Dumas.
Bsclangon.
Flegenneimer.*
Foulet.*
Fourniols.*
Gallaud.*
Garnier.
Gauthier.
Oranger.*
Hansen.
HoussaiB.*
Labrousso.
Lebeau.
Leconte.
Loger.*
Lubac.
Maître.
Maroger.
Michel.
Muret.
Navarre.
Péguy,*
Pérès.*
Renault,
Rey.
Sueur.
Vacher.*
Waltz*
Aillet.
Audran.
Ascoli.*
Babut.
Beck.
Bernheim,
Berthier.
Boudin.
Cahen.
Cane.
Cazamian.
Chavanne.*
Chollet.
Qairin.*
Dacosta.
Dauzats.*
Decis.
Dubesset.
Dufour.*
Enjabran.
Genty.
Gillet.*
Girardin.
Guerrey.
Laureaux.
Laurente.
Merland.
Monod.
Obriot.
Pernod.
Reynaud.
Rocquemont.
Roussel.
Talagrand.
Tbaraud.
Weil.
ASSOCIATION DIS ANCIENS BLBTKS
4St1
Bliva de troUiime année |1]
MCTKM Bl HILulOMII.
BlondeL
i.uqaet.
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Braunschweig,
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Blanchard,
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SICTIONDII L1NSI1II Ï1V1NTH
Dousdy .
SKTIONDI HTHtlàTiptS
Brunesu.
Ctuirnnn.
Dreyfus.
Fort.
Bloeh."
sicTMit mi sautât
JIITCUUK
Beau.
DnbuÎMOn.
Noël,
Wawl*
(1) Pu- décision du GodmII d'administration en date du 30 mur» 1874, let 41軫
de troisième année sont inscrite sur ia liste des membres de l'Association, «t let
chefs de section (*l ont droit de »ote à l'Assemblée Kênérale annuelle.
F-
DE L'iCOLB NORMALE f81
LISTE GÉNÉRALE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION AU 1" JANVIER 1900 (l)
Promotions.
1888 — Abella, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers.
1886 — Abramaaa, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, maître de
conférences à l'École Normale, S. P.
1895 — Abt, professeur de philosophie su lycée de Lons-le-Saunier, en congé,
rue d'Assas, 24.
1877 — Adam, corespondant de l'Académie des sciences morales et politiques, rec-
teur de l'Académie de Dijon.
1881 — Algnan, inspecteur d'académie à Vannes.
1896 — Alllet, professeur de philosophie, chez Frau Pastor Ludwig, 39-40, Mark
grafen Strasse, à Berlin.
1874 — Albert, professeur de rhétorique au lycée Condorcet, boulevard Saint-
Germain, 234, S. P.
1895 — Albo, professeur de mathématiques au lycée de Bordeaux, rue Montbazon, 17.
1882 - Aleaua, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 108, S. P.
1887 — AlekM, professeur de lettres et d'allemand au lycée Voltaire, boulevard
Voltaire, 93.
1874 — Allais, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Rennes, S. P.
1894 — Allard, professeur de rhétorique au lycée de Beauvais.
1875 — Allia ad, inspecteur d'académie à Amiens.
1882 — Allier, agrégé, chargé d'un cours complémentaire de philosophie à la Fa-
culté de théologie protestante à Paris, boulevard Raspail, 282.
1838 — Alleuird, doyen hon. de la Faculté des sciences, direct, hon. de l'Obser-
Tatoire du Puy-de-Dôme, 22 bis, place de Jaude, à ClermonU
1895 — Aimeras, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice.
M83 — Assignes), proviseur du lycée de Toulon, 9. P.
1885 — Aamaaa, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, S. P.
I85f — Amoureax, professeur honoraire de mathématiques du lycée, ruelle
Campion, 5, à Douai.
1884 — Ameller, maître de conférences d'allemand à l'École Normale, «tenue des
Gobelins, 8.
(1) Dans cette liste, 8. P. désigne les souscripteurs perpétuels.
1
18*
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1881 — Andoyer, chargé d'un cours complémentaire de mécanique céleste ai
maître de conférences de mathém. à la Sorbonne, avenue d'Orléans, S.
1860 — André (D.), professeur de mathématiques spéciales au collège Stanislas,
rue Bonaparte, 70 bit.
1861 -— André (Ch.), directeur de l'Observatoire, à Saint-Genis-Laval et profes-
seur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lyon.
18D4 — Angellos-Peesey, professeur de mathématiques au collège deLondon, en
congé, à Paris, boulevard Saint-Michel, 195.
1868 — Angot, météorologiste titulaire au Bureau central, professeur à PInstitat
agronomique, avenue de l'Aima, 12, S. P.
1876 — Antomarl, professeur de mathématiques spéciales au lycée Carnot.
1873 — Appel!, membre de l'Académie des sciences, professeur de mécanique
rationnelle à la Sorbonne, et d'analyse mathématique à l'École Centrale,
vicê-prûubnt de l'Association, rue de Noailles, 23, à St-Germain-en-Laye.
1853 — - Appert, professeur honoraire de physique du lycée, rue de Ifontreuil, 69,
à Versailles, S. P.
1894 — Arbelet, professeur de rhétorique au lycée d'Évreux.
1887 — Ardalllon, professeur de géographie à la Faculté des lettres, rue de
Lens, 53, à Lille.
1890 — Arnonld, professeur de mathématiques au lycée Lakanal.
1895 — Arolee, professeur de physique au collège de Valence.
1895 — Arren, agrégé d'allemand, soldat au 140e de ligne, à Grenoble.
1896 — As col I, boursier d'études à l'École Normale.
1868 — Aator, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences,
place Victor-Hugo, 11, à Grenoble.
1875 — Auberft, profess. de physique au lycée Gondorcet, rue de Rome, 119, 8. P.
1845 — A libertin, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
recteur honoraire, professeur honoraire de littérature française de la Faculté
des lettres, rue Vaillant, 5, à Dijon.
1861 — Aublé, prof, honoraire de rhétorique du lycée Garnot, rue de la Pompe, 116.
1887 — Aubry, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Alger.
1881 — Audlat, professeur de rhétorique au collège Stanislas, boulevard Araga,
97, 8. P.
1882 — Attdle, professeur de troisième au lycée Gharlemagne, rue du Petil-
Musc, 25, S. P.
1896 — Audran, professeur de rhétorique au lycée d'Albi*
1876 — Auerbach, professeur de géographie à la Faculté des lettreB de Nancy.
1867 — Anlard, professeur d'histoire de la Révolution française à la Sorbonne,.
place de l'École, 1, S. P.
1895 -— Aynard, ancien élève de langues vivantes, place Charité, 11, Lyon.
1896 — Babut, agTégé d'histoire, membre de l'École française de Rome, Pâli
Farnèse.
1893 — Ballon, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-point Bugeaud, 5.
1866 — Balllaud, directeur de l'Observatoire, doyen honoraire et professeur daa-
tronomie de la Faculté des sciences de Toulouse.
1884 — Balllet, professeur de rhétorique au lycée d'Angouléme, S. P.
J
DR L'ÉCOLE NORMALE 483
Promotions.
1851 — Ballliart, inspect. honor. d'académie, rue Leverrier, 11.
1853 — Bailly, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur bon. de quatrième du lycée, rue Bannier, 01, à Orléans.
1892 — Balre, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bar-le-Duc. '
1875 — Balsa, professeur de quatrième au lycée Gondorcet, rue du Luxembourg, 28.
1876 — Baléso, prof, de mathématiques élémentaires au lycée Saint-Louis, rue
Claude-Bernard, 66.
1880 — Baran, professeur de philosophie au lycée Carnoi.
1875 — Barfoarla, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
de Bordeaux.
1864 — Barbetoaat, professeur de mathématiques au lycée, rue Tronson-Ducoudrsy,
à Reims.
1887 — Bardln, professeur d'histoire au lycée de Ciermont.
1887 — Ba#dln, élève de la section, de littérature.
1492 — Bargy, professeur de troisième au lycée de Nîmes, en congé, professeur de
français à Columbia University (New- York).
1866 — - Barrera, professeur de mathématiques au lycée Buffon, 8. P.
1888 — Barthélesay, professeur de troisième au lycée d'Alger.
1877 — Baudot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue de l'Odéon, 12.
1878 — Bandrlllart, prêtre de l'Oratoire, agrégé d'histoire, docteur es lettres,
à la maison d'études de l'Oratoire, quai des Gélestins, 8. S. P.
1872 — BauaoB, docteur es lettres, principal du collège de SuGermain-en-Laye.
1868 — Bayai, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
directeur de l'Enseignement primaire au Ministère de l'Instruction pu-
blique, rue Gay-Lussac, 24.
1885 — Bazalllaa, prof es. de philosophie au collège Stanislas, rue de Rennes, 161.
1897 — Beau, élève de la section des sciences naturelles.
1873 — Beaadouln, professeur de langue et littérature grecques a la Faculté des
lettres de Toulouse.
1890 — Beaulavon, professeur de philosophie au lycée de Sens.
1800 — Beauator, agrégé des lettres, rue d'Edimbourg, 20.
1996 — Beck, professeur de seconde au lyeée de Troyes.
1883 — Bédler, maître de conférences de langue et littérature françaises à l'École
Normale, avenue Bosquet, 52.
1869 — Bédores, inspecteur honoraire d'académie, directeur de renseignement
primaire du département de la Seine, quai de Montehello, 21.
1894 — Begfcln, professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1874 — BeMarae, professeur de quatrième au collège Rollin.
1869 — Ballaager, inspecteur d'académie à La Rochelle.
1887 — Ballegarda, à Port-au-Prince (Haïti).
1878 — Belot, professeur de philosophie au lycée Louis-le-Grand, rue de la
Pompe, 107.
1887 — Béaaerta, professeur d'histoire au lycée Gharlemagne, rue Clovis, 1.
1804 — Béaard (H.), agrégé, préparateur de physique au Collège de France, bou-
levard Port-Royal, 47.
1864 — Beaolst (A.), recteur de l'académie de Montpellier, S. P.
1878 — Benolac (L.), professeur de physique au lycée Henri IV.
1890 — Béqulgnon, professeur de quatrième au lycée de Lille.
W
184
ASSOCIATION DBS ANCIENS <l4vks
I»*-
Promotions.
1884 — Bérard (Y.), maître de conférence* à l'École des Haute*- Études, exami-
nateur d'admission à l'École navale, professeur de géographie à l'École
des Hautes-Études maritimes, rue de la Planche, 15, 8. P.
1895 — Bérard (R.), professeur de mathématiques au lycée de Montluçon.
1873 — Berger, prof, de rhétorique au lycée, avenue Saint-Éloi, 2, a Limoges.
1878 — Bergson, maître de conférences de philosophie t l'École Normale, boule-
vard Saint-Michel, 76.
1857 — Bernage, professeur honoraire de rhétorique du lycée Gondorcet.
1875 — Bernard (L.)t inspecteur d'académie à Saint-Étienne.
1804 — Beraard (Noël), agrégé-préparateur de botanique à l'École Normale.
1878 — Bernardin, professeur de rhétorique au lycée Gharlemagne, avenu* d'Or-
léans, 48, 8. P.
1852 — Bersièa (É variété), professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-
le- Grand, rue de Madame, 34.
1880 — Bernés (Henri), professeur de rhétorique au lycée Lakanal, boulevard
Saint-Michel, 127, S. P.
1884 — Bernés (Marcel), prof, de philosophie au lycée Louis -le-Grand, rué des
Binettes, 37, à Sèvres.
1887 — Bernhelm, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
2886 — Bernaelma;, élève de 4° année de la section des langues vivantes.
1881 — Berr, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, rue Saint-Honoré, 350.
1872 — Berson,
professeur de physique au lycée Gondorcet, rue Guy de la
15, 8. P.
1883 — Bertagne, proviseur du lycée Henri IV.
1888 — Bertanx, agrégé des lettres, ancien membre de l'École française de Rome,
maître surveillant à l'École Normale.
1884 — • Berthaalt, ancien professeur de troisième au lycée Gharlemagne, nia de
la Trémollle, 28.
1890 — Bertaelot, professeur à l'Université libre de Bruxelles.
WW — Berthet (E.), professeur de troisième au lycée Gondorcet.
1892 — Berthet (G.), professeur de lettres au collège d'Autan.
1896 — Berlhler, professeur de mathématiques au collège de Dreux.
1854 — Bertln, professeur libre à la Sorbonne, rue Boislevent, 13.
1879 — Bertlnet, profes. de physique au lycée Buffon.
1840 — Bertraod (Alex.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
conservateur du Musée de Saint-Germain, professeur d'archéologie natie-
nale a l'École du Louvre, 8. P.
1850 — Bertrand (Edouard), professeur de littérature latine et institutions ro-
maines à la Faculté des lettres de Grenoble.
1885 — Bertrand (Louis), professeur de rhétorique au lycée d'Alger, en congé.
1886 — Bertrand (Léon), chargé du cours de géologie à la Faculté des sciences»
rue Saint-Antoine-du-T, 12, à Toulouse, en congé, 8. P.
1894 — Bealais, professeur d'allemand au lycée de Constantine.
1893 — Besnler, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la PasoEtf
des lettres de Gaen.
1M4 — Bessléres, professeur de cinquième au lycée d'Alger.
W4 -" Bétoat, professeur de seconde au lycée Janson.
1890 — Bendon, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
DE VtCOlB NORMALE 485
Promotions.
1893 — • Benaart, professeur de rhétorique au lycée de Gep.
1897 — Bésmrel, profeseeur de seconde au lycée de Versailles, S. P.
1866 — Bfolfcai, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
de physique de la Faculté des sciences de Nancy, 8. P.
1879 — Bléleald, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, S. P.
1888 — Blnef , professeur de mathématiques au lycée de Bayonne, 8. P.
1879 — Bloehe, professeur de mathématiques au lycée Lôuis-le-Grand, 8. P.
1868 — BIeos, recteur de l'académie de Bordeaux.
1887 — Blanenarel, élève delà section d'histoire.
1863 — Blaaeh©! (D.), proviseur du lycée Gondorcet.
187* — Blan©h©t (Ch.), proviseur du lycée de Pau.
1875 — Blanche* (A.), censeur des études du lycée de Versailles*
1890 — Blanafcet (J.), professeur d'histoire au lycée, rue Rohaut-de-Fleury, 26 ,
à Constantine, en congé.
1868 — Bloeh (Gustave), profes. à la Faculté des lettres de Lyon, en congé; maître
de conférences suppléant d'histoire à l'École Normale, rue d'Alésia, 72.
1877 — Bloeh (S.), professeur de mathématiques au lycée Janson, rue Duban, 1, à
Passy.
1894 — Bloeh (Léon), agrégé de philosophie, rue de l'Odéon, 18.
1897 — Bloeh (Eugène), élève de la section de physique.
1881 — Blonde! (A.), professeur adjoint de philosophie à la Faculté des lettres, rue
Roux-Alphéran, 15, à Aix, 8. P.
1897 — Blondel (Charles), élève de la section de philosophie.
1878 — Blousa© (E), professeur de mathématiques au lycée Janson.
1897 — Blotraie (P.), élève de la section de grammaire.
1874 — Blntel (A.), professeur de mathématiques au lycée Carnot, boulevard de
Courcelles, 165.
1881 — Blntel (E.), professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis,
chargé d'un cours complémentaire à la Sorbonne, rue Claude-Bernard, 65.
1890 — Boeqnet, professeur de mathématiques au lycée de Reims.
1890 — BoeHn, prof, de seconde au collège Stanislas, rue d'Assas, 7.
1880 — Bolearel, professeur de physique au lycée Carnot.
1843 — Bolaatea», secrétaire perpétuel de l'Académie française, membre de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles -Lettres, professeur au Collège de France,
maître de conférences de langue et littérature latines à l'École Normale,
Présidant de l'Auociaiion, quai Conti, 23, 8. P.
1878 — Boltel, professeur de physique au lycée Lakanal, 8. P.
1886 — Boley, professeur de physique au lycée de Quimper.
18TO — Bosapard, professeur de rhétorique supérieure au lycée Louis-le-Grand,
professeur à l'École Normale de Fontenay.
187» — Boaafon*, professeur de langues et littératures de l'Europe méridionale à
la Faculté des lettres, avenue Victor-Hugo, 20, à Aix.
1877 — - Boneenne, professeur de mathématiques au lycée Voltaire .
1885 — Bondton, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1880 — Bonaard, ancien professeur de philosophie au lycée de Nîmes, avocat à la
Cour d'Appel, rue de la Planche, H bi$ et 15, à Paris, 8. P.
1884 — Bosmarle, inspecteur d'académie, directeur départemental de l'enseigne-
ment primaire du Nord, rue d'Antin, 35, à Lille.
i
486 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1849 — Bonnet (J.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, montée
Saint- Laurent, 14, à Lyon.
1883 — Bonnel (F. -J.), professeur suppléant et chef des travaux pratiques d'his-
toire naturelle à l'École de médecine de Nantes.
1873 — Bonnler, membre de l'Académie des sciences, professeur de botanique à la
Sorbonne, directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon (Seine-
et-Marne), S. P
1875 — Bennières, professeur de quatrième au collège Rollin.
1845 — Bonnotte, professeur honoraire de mathématiques du collège d'Auxerre.
1861 — Bony, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand.
1883 — Bordes, professeur de seconde au lycée d'Agen.
1889 — Borel, maître deconfér. à l'École Normale, rue Toullier, 7.
1892 — Bornecque, docteur es lettres, maître de conférences de littérature latine
à la Faculté des lettres de Rennes, 8. P.
1868 — Bouant, professeur de physique au lycée Charlemagne.
1885 — Bonasse, professeur de physique à la Faculté des sciences de Toulouse.
Ï8M """ Bouchard, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse.
*M* """ Boueher (Auguste), professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée et directeur honoraire de l'École préparatoire a l'Enseignement supé-
rieur d'Angers, boulevard de Talence, 295, à Bordeaux, 8. P.
1861 — Boucher (A.), rédacteur en chef du Correspondant, rue du-Bœuf-Saint-
Paterne, à Orléans.
1835 — Bouchot, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Grand, rue de
l'Université, 6.
1872 — Boudai*, profes. de mathématiques au lycée, rue Audry, 31, à Rochefort.
1846 — Boudhora (C.). professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Grand,
rue du Val-de-Grâce, 9.
1881 — Boudhors (Ch.-H.), professeur de seconde au lycée Henri IV, rue du
Sommera rd, 12.
1896 — Boudin, assistant au laboratoire de physique de l'Université, «0-82, Mare,
Leyde.
1872 — Bougler, professeur d'histoire au collège Rollin, avenue Trudaine, 45.
1890 — Bougie, maître de conférences de philosophie à la Faculté des lettres de
Montpellier.
1852 — Boulangter, inspecteur honoraire d'académie, rue Neuve, 50, à Lons-le-
Saunier.
1888 — Bouulel, professeur d'histoire au lycée de Montpellier.
1873 — Bourriez, professeur de langue et littérature du S.-O. de la France à la
Faculté des lettres de Bordeaux.
1864 — Bourdean, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nancy, en
congé.
1881 — Bourdel, professeur de philosophie au lycée de Reims.
1877 — Bourgeois (Ém.), maître de conférences d'histoire contemporaine à l'École
Normale, rue Maurepas, 19, à Versailles.
1895 — Bourgln, professeur de seconde au lycée de Beauvais.
1867 — Bourglne, professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue Blanche, 27.
1889 — Bourguet, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Montpellier.
DB L'ÉCOLE NORMALE 487
Promotions.
1885 — Bourfot, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis,
professeur à l'École des Beaux- Arts, avenue de l'Observatoire, 22, S. P.
1865 — Bourller, proviseur du lycée de Dijon.
1893 — BourrlUy, professeur d'histoire au lycée de Ne vers, en congé rue Gay-
Lussac, 51, à Paris.
1840 — Bout», inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, direc-
teur honoraire de renseignement primaire au Ministère de l Instruction
publique, boulevard Voltaire, 172.
1865 — Boutroux (E.), membre de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbonne,
rue Saint-Jacques, 260, 8. P.
1873 — Boutroux (L.), doyen et professeur de chimie de la Faculté des sciences
de Besancon.
1866 — Bouty, professeur de physique et directeur d'études à la Sorbonne, rue
du Val-de-Grftce, 9, S. P.
1884 — Bouvet, professeur de mathématiques au lycée, rue Mirangron,2, àNevers.
1866 — Bouvier (Paul), professeur de sixième au lycée Janson.
1683 — Bouvier (Bernard) professeur à l'Université, Bourg-de-Four, 10, à Ge-
nève, 8. P.
1895 — Bouzat, préparateur de minéralogie à l'École Normale.
1897 — Braunscnwefg, élève de la section de littérature.
1852 — Bréal, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur
de grammaire comparée au Collège de France, inspecteur général honoraire
de l'enseignement supérieur, rue d'Assas, 70, 8. P.
1854 — Brédif, recteur d'académie honoraire, rue Ravon, 7, Bourg-la-Reine, 8. P.
1877 — Brelet, prof, de quatrième au lycée Janson, rue Desbordes-Valmore, 12.
1844 — Brétlgnlère, inspecteur honoraire d'académie, ancien chef de bureau au
Ministère de l'Instruction publique, adjoint au maire du V0 arrondisse-
ment, rue Lacépède, 15.
1877 — Breton, docteur es lettres, de la maison Hachette et C!o, boulevard Saint-
Germain, 79, Trésorier de V Association, 8. P.
1874 — Brlehet, prof, de mathématiques au lycée Condorcet, rue des Écoles, 4 bis*
1874 — BrIUoula, sous-directeur à l'École des Hautes-Études, maître de confé-
rences de physique à l'École Normale, profes. suppléant au Collège de
France et au Conservatoire des Arts-et-Métiers, 8. P.
1803 — Briot, agrégé des sciences naturelles, à l'Institut Pasteur de Lille.
1857 — Briaaet (D.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
à la Gruterie par Lamastre (Ardèche), 8. P.
2890 — Brlzard, professeur suppléant de physique au Collège Sainte-Barbe.
•1876 — Broeard, professeur de mathématiques au lycée du Havre, S. P.
1868 — Brochard, professeur d'histoire de la philosophie ancienne à la Sor-
bonne, rue de Poissy, 13.
1891 — Brochet, professeur de troisième au lycée de Saint- Quentin.
1849 — BroBville, proviseur hon. du lycée, faub. SaintrJaumes, à Montpellier.
1872 — Broflster, professeur de seconde au lycée de Lyon,
1892 — Brueker, professeur de sciences naturelles au lycée de Coutances.
tsn — Brauel (L.), professeur de rhétorique au lycée Henri IV, avenue de l'Ob-
servatoire, 28, S. P.
V
>
488
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1877 — Branel (G.), doyen et professeur de mathématiques pures de la Faculté* d
sciences de Bordeaux.
1870 — Bruaet (J.), inspecteur d'académie à Constantine*
1893 — Brune* (M.), ancien élève de la section de physique, à VineWlee-
( Pyrénées • Orientales) .
1897 — Bru «eau, élève de la section de mathématiques.
1886 — Bruuhes (Bernard), professeur de physique à la Faculté des
et à l'École de médecine de Dijon, 8. P.
1889 — Bruants (Jean), agrégé d'histoire, professeur de géographie à l'Université de
Fribourg (Suisse) et au Collège libre des sciences sociales de Paria, S. P.
1879 — Bruaot, maître de conférences de grammaire et philologie à la Socbonna
et de grammaire de la langue française historique à' l'École des Hautes-
Études, boulevard Saint-Michel, 105.
1888 — Bmasenvlcg, professeur de philosophie au lycée de Rouen.
1895 — Bueheaaud, ancien professeur de seconde au lycée de Saint-Brieuc.
1874 — BudzJnaky, prof, de mathématiques au collège Stanislas, rue Sainte-
Placide, 31, 8. P.
1874 — Buguet, profes. de physique au lycée et à l'École de médecine de Rouen.
1865 — Buisson (B.), directeur du collège Alaoui, à Tunis.
1893 — Buisson (H.), agrégé-préparateur-adjoini de physique à l'École Normale,
rue des Feuillantines, 9, 8. P.
1894 — Burnet, agrégé de philosophie, pensionnaire de la fondation Tbisrs, rond-
point Bugeaud, 5.
1895 — Bury, professeur de 'lettres au Collège 'de Toul, en congé à Paria, ne
Flattera, 4.
1890 — Basson, professeur d'histoire au lycée de Clermont, S. P.
1873 —
1846 —
1876 —
1882 —
1892 —
1896 —
1881 —
1894 —
1883 —
1889 —
1897 —
1841 —
Cagnat, membre de 1* Académie des Inscriptions et Belles- Lettres , pro-
fesseur d'épigraphie et antiquités romaines au Collège de France, rua
Stanislas, 10, 8. P.
Cahen (I.), homme de lettres, rue de Berlin, 9.
Cahen (Albert), prof, de rhétor. au lycée Louis-le-Grand, rue Condorost, 53.
Cahen (Eugène), professeur de mathématiques spéciales au collège Rollin,
rue de la Pompe, 32.
Catien (Emile), maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres d'Aix.
Cahen (Raymond), agrégé des lettres, rue d'Hauteville, 84.1
Calvel, ancien professeur d'histoire au lycée, industriel, boulevard de
Strasbourg, 72, à Toulouse.
Cambefort, professeur de mathématiques au lycée de Pontivy.
Caména d'Almelda, professeur de géographie à la Faculté des lettres de
Bordeaux.
Caamlchel, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences
de Lille.
Camman, élève de la section de mathématiqu es .
Campeaux, professeur honoraire de langue et littérature latines ds la
Faculté des lettres de Nancy.
db l'école normale 4 $9
Proaotions.
1193 — Canat, professeur de rhétorique au lycée d'Alger.
1886 — Cana, agrégé d'histoire, boursier d'études à la Sorbonne.
1888 — Capelle, professeur de lettres (enseignement moderne) au lycée de Reims*
1875 — Cardon, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Viollet-Leduc, 5.
1881 — Gariez, professeur de troisième au lycée de Rennes.
1845 — Car** (Ch.), profess. honoraire de mathématiques du lycée, rue Saubat, 17,
à Bordeaux.
1868 — Caroa (J#), professeur de dessin graphique à l'École Normale, rue Claude-
Bernard, 71.
1884 — Carré, professeur de physique au lycée de Gaen.
1850 — Carrlot, inspecteur honoraire d'académie à Paris, directeur honoraire de '
l'enseignement primaire de la Seine, rue Mirabeau, 2, a Auteuil.
1888 — Cartan, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences, ?
rue Suchet, 38, à Lyon.
1837 — Cartaalt (S.), professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le- Grand, i
à Draveil (Seine- et- Oise). I
1886 — Cartaalt (A.), prof, de poésie latine à la Sorbonne, rue de Rennes, 96. I
187» — Casaaova(P.), directeur-adjoint de l'Institut français d'archéologie orien- a
taie au Caire. I
1891 — Casaagae, professeur de rhétorique au lycée du Havre. •
1880 — Castalgae, proviseur du lycée de Moulins. t
1857 — Castets, doyen et professeur de littérature étrangère de la Faculté des 1
lettres de Montpellier. g}
1876 — Cator, profes. de mathématiques élémentaires supérieures au lycée Jansoo,
boulevard Raspail, 14. 4
1887 — Caallery, maître de conférences de zoologie à la Faculté des sciences, quai *4
Claude-Bernard, 35, à Lyon, 8. P. «#
1888 — Cavalier, chargé de cours de chimie a la Faculté des sciences de Mar- —
seule, boulevard de la Magdeleine, 50.
1896 — Cazamlaa, élève de la section des langues vivantes. **4
1886 — Cela, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
Condorcet.
864 — Cerf, imprimeur-éditeur, ancien président du Tribunal de commerce, rue
Duplessis» 59, à Versailles et rue Sainte-Anne, 12, à Paris, S. P.
1885 — Cettler, professeur de lettres au collège de Castelnaudary.
1888 — Chabert, chargé de [cours de littérature et institutions romaines, à la
Faculté des lettres, square des Postes, 3, Grenoble, 9. P.
1876 — Chabot, professeur adjoint de science de l' Éducation à la Faculté des
lettres de Lyon, S. P.
1885 — - Chabrter, professeur de philosophie au lycée de Tours.
196 i— Chair, professeur de physique au lycée, faubourg Montbéliard, 62, à Belfort,
8. P.
1874 — Chair y, professeur de physique au lyoée Janson.
1*4 — Challaye, agrégé de philosophie, boursier de voyage de l'Université de
Paris (Tour du Monde).
1887 — Chaaaard, maître de conférences de littérature française à la Faculté des
lettres, rue d'Artois, 197, à Lille, 8. P.
490 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÉTBS
Promotions.
I871 — Chamberland, agrégé de physique, docteur es sciences, chef de
à l'Institut Pasteur, rue de Rennes, 145.
13g7 Chamonard, professeur de lettres au lycée de Marseille.
1839 — Chantavolne, professeur de rhétorique au lycée Henri IV et de
ture française à l'École normale de Sèvres, rue du Val-de-Grâce, 9, 8. P.
1333 _ Chanzy, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1897 — Chapeau, élève de la section de physique.
1874 — Chappuis (J.)t agrégé, docteur es sciences, professeur de physique géné-
rale à l'École Centrale, rue des Beaux-Arts, 5.
1848 — Charanx, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Grenoble, S. P.
1351 — Charles, proviseur honoraire du lycée de Douai, boul. Saint-Germain, 93.
1830 — Charpentier (T.), professeur honoraire de philosophie au lycée Louis-ie-
Grand, rue Bellechasse, 55.
1841 — Charrier, professeur honoraire de troisième du lycée, à Tours.
1879 — Charruit, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
1839 — Charrier, professeur de philosophie au lycée de Lorient.
1839 — Charve, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Marseille.
1879 — Charvet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
1884 — Chaasagny, professeur de physique au lycée Janson.
1833 — Chastalng de laFilolle, professeur de seconde au lycée Louis4e Grand.
1870 — Châtelain, professeur de philosophie au lycée de Nancy.
1895 — Chaumelx, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome, bou-
levard Saint-Michel, 84.
1384 — Chamnont, professeur de sixième au lycée de Lille.
1875 — Chanveao, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Lille, 51.
1883 — Chanvelon, professeur de lettres au lycée Saint-Louis, suppléant de rhé-
torique au lycée Charlemagne, S. P.)
1839 — Chanvet, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres, rue
MalElfltre, 14, à Gaen.
1857 — Chauvot, professeur honoraire du petit lycée de Marseille, place du
Palais, 4, à Garcassonne.
1885 — Cha vannes, professeur de langues et littératures chinoises et tsrtares
mandchous au Collège de France, rue des Écoles, 1, à Fontenay-aux-
Roses (Seine), S. P.
1806 — • Chavanoe, boursier d'études à l'École Normale.
1895 — • Chemlnean, ancien élève de la section des lettres à Muret (Haute-
Garonne).
1846 — Chevlllard (Félix), proviseur honoraire du lycée, rue Duplexais, 51, à
Versailles.
1802 — Cholet, professeur de sixième au lycée de Nantes, en congé.
1806 — Chollet, professeur de mathématiques au lycée d'Orléans*
1842 — Chotard, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont, rue de
Vaugiraxd, 61, Paris, S. P.
1887 — Chonet, professeur de cinquième au lycée de Bordeaux.
1883 — * Chrétien, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc.
1884 — Chndeaa, professeur de physique au lycée de Bayonne.
DE L'ÉCOLE NORMALE 494
Promotions.
1870 — Chaque!, professeur de langues et littératures d'origine germanique au
Collège de France, directeur de la Revue critique d'histoire et de littéra-
ture, a Villemonble.
1892 — Clrot, maître de conférences d'études hispaniques à la Faculté des lettres
de Bordeaux et secrétaire du Bulletin hispanique.
1866 — Clalain (P.), professeur de cinquième au lycée Montaigne» avenue des
Gobelins, 30.
1896 — Clalrln (J.), agrégé de mathématiques, boursier d'études & la Sorbonne,
avenue des Qobelios, 30.
1883 — Claretle, professeur de troisième au lycée de Versailles, en congé, bou-
levard Malesherbes, 23, 8. P.
1854 — Claveau, homme de lettres, rue Clauzel, 6.
1881 — Claveau, professeur de physique au lycée de Brest.
1843 — Clavel, professeur honoraire de langue et littérature grecques à la Faculté*
des lettres, adjoint au maire de Lyon.
1869 -— Cloverle, censeur des études du lycée Gondorcet.
1879 — Clément (Louis), professeur de sixième au lycée Janson.
1886 — Clément (T.), professeur de mathématiques au lyoée de Bayonne.
1877 — Clerc (M.), prof, d'histoire de Provence à la Faculté des lettres d'Aix, di-
recteur du musée Borély a Marseille.
1893 — Clerc, professeur d'histoire au collège de Coulommiera.
1891 — Cllgay, agrégé et docteur es sciences naturelles, en mission au Sénégal.
1867 — Cllmeaeo, professeur à l'Université de Iassy (Roumanie).
1878 — Colnte, professeur de troisième au lycée de Poitiers.
1886 — Colardeau, professeur de rhétorique au lycée Lakanal, place Jussieu, 3,
en congé.
1883 — Colléatte, professeur de physique au lycée et a l'École de médecine de
Besançon.
1862 — Collignon (A.), professeur d'histoire de la littérature latine à la Faculté
des lettres, rue Jeanne d'Arc, 4, à Nancy.
1868 — Collignon (Max), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur adjoint, suppléant d'archéologie à la Sorbonne, boulevard
' Saint-Germain, 88.
1878 — Colomb, sous-directeur du laboratoire de botanique de la Sorbonne, ave-
nue de r Observatoire, 22.
1868 — Colsenet, doyen et professeur de philosophie de la Faculté des lettres
de Besançon.
1864 — Combe, agrégé, professeur de mathématiques à l'École Alsacienne, rue de
la Pompe, 4, 8. P.
1881 — Combette, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'économat des
lycées et collèges, rue Claude-Bernard, 63.
1891 — Commissaire, professeur de mathématiques élémentaires au lycée de
Lyon.
1882 — Compayré, recteur de l'académie de Lyon.
1881 — Comte, professeur de seconde au lyoée Çarnot, rue de l'Arcade, 8.
1807 — - Conard, élève de le section d'histoire.
1874 — Constantin (L.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Ciermont,
en congé.
tv
492
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÊVfiS
s'*-
Promotions.
1884 — Constantin (P.), professeur d'histoire naturelle au lycée de VanYet, rat
des Arènes, 7, à Paris.
1883 — Cor, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis, boule-
Tard Arago, 112,
1851 — Cornet, inspecteur honoraire d'académie à Chalons-sur-Marne.
1865 — Cornu, professeur administrateur de culture du Muséum, rue Orner, 17.
1874 — Corréarsl, professeur d'histoire au lycée Gharlemagne.
1883 — Cosserat, professeur de calcul différentiel et intégral à la Faculté des
sciences de Toulouse, S. P.
I877 — Costantln, maître de conférences de botanique à l'École Normale.
18M — Cottoa (A.), maître de conférences de physique a la Faculté des sciences
de Toulouse, 8. P.
1802 — Cotton (B-), professeur de mathémat. élémentaires supérieures au lycée de
Toulouse, S. P.
1892 — Coalet, maître de conférences de philologie romane à la Faculté des lettres
de Rennes, S. P.
1887 — Courbaud (E.), professeur de rhétorique au lycée Condorest, me de
Bellechasse, 35.
1887 — Courteunlt, professeur de seconde au lycée de Bordeaux.
1880 — Cousin, maître de conférences de grammaire à la Faculté des lettres de
Nancy, S. P.
1886 — Cousin (P.), professeur adjoint de mathématiques à la Faculté des
sciences de Grenoble.
1867 — Contant, inspecteur général de l'Instruction publique, directeur honoraire
du collège Chaptal, chaussée de la Muette, 13.
1872 — Contre-t, professeur d'histoire au lycée de Nice.
1887 — Conturat, chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres de Ceen,
en congé, rue Nicole, 7, à Paris, S. P.
1866 — Contnrler, inspecteur général de l'enseignement primaire, directeur di
Musée pédagogique de Paris, rue Montbauron, 18, à Versailles.
1887 — Couve, maître de conférences de langue et littérature grecques à la Faculté
des lettres de Nancy, S. P.
1852 — - CotWc, prof, honoraire de troisième du lycée Henri IV, aux Aiiderys.
189i — Cramausset, professeur de philosophie au lycée d'Albi.
1888 — Cresson, professeur de philosophie, au lycée et à l'École préparatoire à
l'Enseignement supérieur de Nantes, S. P.
1861 — Crétin (E.), professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Saint Çyr,
rue de Rennes, 134, S. P.
1864 — Crolaet (A.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
doyen et professeur d'éloquence grecque à la Sorbonne, rue de Madame,
n° 54, S. P.
1865 — Crolaet (M.), professeur de langue et littérature grecques au Collège da
• France, rue Saint-Louis, 27, à Versailles, S. P.
1850 — Crouslé, professeur d'éloquence française à la Sorbonne, rue Claude-
Bernard, 58.
1892 — Crouzet, professeur suppléant de rhétorique au lycée de Toulouse.
DB L'àCOLB NORMALE 193
Promotions.
1850 — Cmheval (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorost,
me de Clichy, 46, 8. P.
1886 — Cary, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au collège Sainto-Barbe,
rue de l'Odéon,22.
1845 — Cuvtllier (G.), prof, honoraire de quatrième du lycée de Veuves, rue de
Saint-Quentin, 23.
1878 — Cawilller (A.)f censeur des études au lycée Louis-le-Grand.
1896 — Daeosta, agrégé de philosophie, boursier d'études, 73, . Kochstrasse, a
Berlin .
1866 — Daguenet, professeur de physique au lycée de Versailles.
1881 — Dagnillon, maître de conférences de botanique à la Sorbonne, rue
Singer, 15, Passy, 8. P.
1887 — D'Aladcrn, professeur de physique au lycée de Chartres.
1861 — Dallmler, proviseur du lycée Bufifon.
1886 — Dalmeyda, professeur de rhétorique au lycée de Vanves, rue de la
Tour, 123, à Passy.
1869 — Damlen (B.)> professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille.
1861 — Darboux (Gaston), membre de l'Académie des sciences, doyen et profes-
seur de géométrie supérieure à la Sorbonne, rue Gay-Lussac, 36, 8. P.
1863 — Darboox (Louis), proviseur au lycée de Nîmes, 8. P.
1891 — Darboux (Jean), agrégé, préparateur de zoologie à la Faculté des sciences,
rue Saint-Guilhem, 15, à Montpellier, S. P.
. 1869 — Darsy, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, rue Nicole, 7.
1864 — Dastre, prof, de physiologie générale à la Sorbonne, avenue d'An tin, 78.
1866 — Daophiné, professeur de rhétorique au lycée Condorcet, rue Faraday» 19.
1867 — Daurlac, professeur de philosophie, de la Faculté des lettres de Mont-
pellier.
1872 — DMthevllle, professeur de mécanique rationnelle à la Faculté des
sciences, cours Gambette, 27 bis, à Montpellier.
1882 — Dautremer, maître de conférences de littérature latine à la Faculté des
lettres de Lille.
1884 — Daux, proviseur du lycée de Bastia.
1896 — Danzats, agrégé de mathématiques, bibliothécaire à l'École Normale.
1886 — De Bévotte, professeur de troisième au lycée de Versailles, rue Du-
plessis, 51.
1866 — DebMoor (B.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de Nancy, inspec-
teur général de renseignement second., rue Nicole, 7.
1895 — Debldoar (L.), professeur d'histoire au lycée, rue du Puits-Carré, 21, à
Évreuz.
1801 — De Bilhere Saint-Martin, prof, de seconde au lycée de Nantes, S. P.
187U — Debon, professeur de philosophie au lycée de Lille.
1863 — De Campou, professeur de mathématiques spéciales au collège Rollin,
rueMansart, 11.
J8S8 — De Chanteple du Désert, inspecteur général des bibliothèques, rue de
la Sorbonne, 15.
1859 — Deeharme, professeur de poésie grecque à la Sorbonne, boulev. Saint
Michel, 95.
13
491
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
Igs* — Deeonrt, profetf eur de seconde au Prytanée militaire de la Flèche.
896 _ Deela, professeur de 3e eu lycée de Touimon.
868 — De Cramais, doyen et professeur d'histoire de la Faculté des lettres de
Grenoble, S. P.
883 — Del», professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
880 — Dejean, professeur d'histoire au lycée de Jansoo, chef du cabinet du
Ministre de l'instruction publique» rue de la Pompe, 105.
867 — Dejob, maître de conférences à la Sorbonne, rue Méuilmontant, 80.
847 — De 1» Coulonehe, maître de conférences honoraire de langue et littérature
françaises de l'École Normale, quai des Grands-Augustins, 53.
897 — Delaforge, élève de la section de littérature.
849 — De Lagrandval, professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée, rue d'Audenge, 22, à Bordeaux.
867 — Délai tre, professeur de seconde au lycée Janson, me Jean-Bologne, 1.
(Villa Fodor.)
882 — Delaraie, professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue Stanislas, 14.
886 — Délassas, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques à la
Faculté des sciences de Toulouse.
861 — Delasmay, professeur de littérature latine et institutions romaines à la
Faculté des lettres de Rennes.
877 — De la Ville de Nlrmont, professeur de langue et littérature latines à
la Faculté des lettres de Bordeaux.
882 — Delbos, professeur de philosophie au lycée Henri IV, boulevard Saint-
Michel, 82, S. P.
860 — Deleau, profes. de quatrième au lycée Gondorcet, rue de Tocquevilla, 44.
877 — De Lena, professeur' de mathématiques spéciales au lycée, professeur
à l'École préparatoire à renseignement supérieur de Rouen, S. P.
868 — Delewean, professeur de physique au lycée de Marseille.
845 — Déliées, ancien conseiller général, professeur honoraire d'histoire du lycée,
boulevard Longohamp, 105, à Marseille.
863 — Deilae, professeur honoraire de mathématiques du lycée rue Fénelon, 7, à
Marseille.
879 — Delpeach, ancien professeur de troisième du lycée Gondorcet, ancien
député, receveur des finances, avenue de Wagram, 75.
842 — Deltour, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, ne
des Écuries-d'Artois, 9.
876 — De Mages, prof, de seconde au collège Rollio, rue Say, 11.
892 — Démange©», professeur d'histoire au lycée d'Amiens, 8. P.
868 — De Msrtonae (R.), professeur de quatrième au lycée de Caen.
892 — De Hartonae (L.), maître de conférences de géographie à la Faculté des
lettres de Rennes.
835 — Denis (A.), professeur honoraire de troisième du lycée Saint-Louis, rue
Gay-Lussac, 24, S. P.
867 — Denis (E.), professeur a la Faculté des lettres de Bordeaux, suppléant
d'histoire contemporaine à la Sorbonne, rue de Fontenay, 24, a Sceaux.
847 — DeParnaJon, professeur honoraire de quatrième du lycée Henri IV, rue
Vital, 21.
884 — Dereinis, agrégé, chef des travaux pratiques de géologie à la Sorbonne.
DE L'tiCOLB NORMALE 49p
Promotions.
1865 — Dereax, professeur de philosophie au lycée Henri IV et de psychologie et
morale à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, boulevard
Saint-Michel, 80. 8. P.
1886 — De Kldder, professeur adjoint de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres d'Aix, en congé, avenue du Coq, 7, à Paris, S. P.
1M3 *— Derolée, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Amiens.
1880 — Derroja, professeur suppléant de rhétorique au lycée de Glermont.
1882 — Deeefaamps, critique littéraire du T$mpt, rue Cassette, 15.
1858 — Des Essarta, doyen et professeur de littérature française de la Faculté des
lettres de Glermont.
1890 — Desjaeques, ancien élève delà section de mathémat.,rue Vineuse, tlHt»
1878 — Deajavdias, prof, de rhétorique au lycée de Vanves, rue Cassette! 24»
1880 — Desoaons, professeur de mathématiques au lycée Janson.
1882 — Despote, professeur de seconde au lycée de Dijon.
1881 — Desroasseaaac, directeur adjoint à la section des sciences historiques et
philologiques de l'École des Hautes-Études, boulevard Port-Royal, 47.
1867 — Deseeaon, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, 8. P.
1884 — De Tanaeaberg, professeur de mécanique à la Faculté des sciences de
Bordeaux.
1855 — De Tréverret, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres
de Bordeaux, 8. P.
1854 — Devaunc, professeur honoraire de physique du lycée, rue Banc-Léger,
30, à Limoges.
1878 — ■ Des, professeur d'histoire au lycée Bnffon, rue Erneet-Renan, 18.
1865 — Dhoaabres, proviseur du lycée Charlemagne.
1873 — D'Hnart, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, S. P.
1846 — D'Hugues, professeur honoraire de littérature étrangère de la Faculté
des lettres de Dijon, rue Montaudran, 56, à Toulouse.
1878 — Didier, directeur adjoint au laboratoire de chimie de l'École Normale,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue de la
Santé, 5. %
1878 — Dlehl, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
chargé du cours complémentaire d'histoire byzantine à la Sorbonne, ma
de Seine, ^67.
1863 — Dletz, professeur de rhétorique au lycée Buffon, boulev. Saint-Michel, 95.
1881 — Dlmbarre, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1884 *— Mite, membre de l'Académie des sciences, professeur de chimie à la
Sorbonne, rue du Val-de-Grace» 9.
1879 — Doby, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis.
1875 — Dagnon, professeur de géographie a la Faculté des lettres de Toulouse.
1886 — Domgler, sous-directeur du laboratoire de physique (enseignement) à la
Sorbonne, rue Claude-Bernard, 82.
1840 — Donoux, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Montpellier,
à Saint-Paul-Trois-Chàteaux (Drôme).
1878 — Dorlsoa, prof, de littérature grecque à la Faculté des lettres de Dijon.
1381 — Dorlet, professeur de mathématiques au lycée de Bordeaux.
1897 — Daaady, élève de la section des langues vivantes, Stockwell Park Road,
137, SW, Londres.
»
!
196
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion».
1883 — Doublet, professeur de rhétorique su lycée, Tillt Minerve, rue du
Soleil, a Nice, S. P.
1889 — Doadlaot de la Bolealère, professeur de seconde eu collège Stanislas,
rue Bars, 3, S. P.
1870 — Doamle, professeur de rhétorique su collège Stanislas, en congé, rus
Jacob, 48.
1889 — Douxaml, professeur de sciences naturelles au lycée et préparateur de
zoologie à la Faculté des sciences de Lyon.
1889 — Draeh, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences
à Glermont.
1859 — Drape yron, professeur honoraire d'histoire du lycée Gharlemagne, directeur
(de la Rêvuê de géographie, rue Claude-Bernard, 55.
1893 — Dreeeh, professeur d'allemand au lycée de Poitiers.
1897 — Dreyfus, élève de la section de mathématiques.
1840 — Dreyse, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
Vaneau, 30, S. P.
1897 — Drlee, à Port-au-Prince (Haïti).
1867 — Drlaeoori, professeur de physique au collège Rollin, rue des Martyrs, 78.
1892 — Drooin, professeur de philosophie au lycée de Rennes.
1874 — Droi, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Besançon.
1839 — Dmoa, proviseur honoraire du lycée de Poitiers, rue Girardet, 2 ait, è
Nancy, 8. P.
1898 — Dubesset, ancien élève de la section de mathématiques, soldat au 105e de
ligne, rue Saint- Eloy, 51, à Glermont.
1883 — Daholn, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences de Gler-
mont.
1876 — Dubois (M.), professeur de géographie coloniale à la Sorhonne et de géo-
graphie à l'École de Sèvres, rue Notre-Dame-des-Ghamps, 76.
1897 — Dubois (Ch.), élève de la section de littérature. '
1892 — Debouls, professeur de sciences au lycée de Vannes. .
1894 — Dabreoll, agrégé, préparateur de chimie à la Sor bonne, rue Gay-Lussac, 56.
1875 — Dabue, inspecteur d'académie à Gaen.
1897 — Dubulssoo, élève de la section des sciences naturelles.
1883 — Daeaaae, professeur de philosophie au lycée d'Évreux.
1872 — Daeatel, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, S. P.
1859 — Duclaux (E.), membre de l'Académie des sciences, directeur de Hnstitot
Pasteur, professeur de chimie biologique à la Sorbonne et de physique à
Tlnstitut agronomique, rue de Fleurust 35 bi$t S. P.
1895 — Daelasjz (J.), agrégé, préparateur de chimie à l'École Normale.
1858 — Doeoudray, agrégé d'histoire, professeur honoraire de l'École Normale
de Saint-Cloud, quai de Béthune, 24.
1882 — Dafayard, professeur d'histoire au lycée Henri IV.
1368 — Dofet, maître de conférences de minéralogie à l'École Normale, professeur
de physique au lycée Saint-Louis, rue de l'Arbalète, 35.
1896 — Dater, profeseeur de rhétorique au lycée de Saiût-Étienne.
1880 — Dafoar (Léon), agrégé, directeur adjoint du laboratoire de biologie végétais
d'Avon (Seine-et-Marne), S. P.
DR L'ÉCOLE NORMALE 497
Promotions.
1887 — Dafoar (Médéric), professeur de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettrée rue Jeanne-d'Arc, 3, a Lille.
1888 — Dafoar (Marcel), agrégé de physique, chef des travaux à la Faculté des
sciences, en congé, rue de Toul, 20, à Nancy, S. P.
1889 — • Dafonr (Georges), professeur de mathématiques au Prytanée militaire de
La Flèche.
1806 — Dafonr (Alexandre), agrégé de physique, boursier d'études, a l'École
Normale.
1892 — Dafoareq, agrégé d'histoire» ancien membre de l'École française de Borne,
pensionnaire do la Fondation Tbiers, rond-point Bugeaud, 5, à Paris.
1854 — Dagtt, doyen honoraire et professeur de littérature et institutions grecques
de la Faculté des lettres, rue Béranger, 4, à Grenoble.
1895 — Dogues, agrégé de grammaire, rue de Rennes, 150.
1882 — Dahem, professeur de physique mathématique à la Faculté des sciences
de Bordeaux.
1897 — Daloag, élève de k section de littérature.
1886 — Damas (G.), agrégé, docteur en médecine, professeur de philosophie au
collège Ghaptal, chef du laboratoire de psychologie à la clinique des ma-
ladies mentales de la Faculté de médecine de Paris, boulevard de Port-
Royal, 91.
1895 — Damas (H.), professeur de physique au lycée de Vendôme.
1876 — Daaiaaall, prof, de philosophie à la Faculté des lettres de Grenoble.
1854 — Dapalgae, agrégé de physique, inspecteur honoraire de l'enseignement
primaire à Paris, rue Linné, 9.
1870 — Dopost, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Lille*
1877 — Daporl, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Dijon.
189S — Dapony, professeur de rhétorique au lycée de Quimper.
1859 — Dapré (Edouard), professeur de rhétorique au lycée, route des Pieux,
4 bit, à Cherbourg.
1869 — Dapay (Ernest), inspecteur général de renseignement secondaire, avenue
de Montsouris, 2, 8. P.
1876 — Dapay (Paul), agrégé d'histoire, surveillant général à l'École Normale.
1862 — Daraad (L.), professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, avenue
de l'Observatoire, 49.
1874 — Daraad (H.), professeur de rhétorique au collège Stanislas, boulevard des
Invalides, 42.
1883 — Daraad (R.), maître de conférences suppléant de langue et littérature
latines à l'École Normale, avenue Galois, 28 his, a Bourg-la-Reine.
1891 — Daraad (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Charles-Nodier,
n° 5, à Besançon.
1867 — Daraad-Mortmbaa, agrégé des lettres, publiciste, rue Richelieu, 104.
1891 — Dareag, professeur d'histoire au lycée de Pau.
1879 — DArkaelai, professeur de science sociale à la Faculté des lettres de Bor-
deaux, 8. P.
1851 — Darraade, doyen honoraire et professeur de mathématiques appliquées
de la Faculté des sciences de Poitiers.
tr- y
y- *
498
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1880 — DttrrbMh, professeur d antiquités grecques et latines à la Faculté des
lettres, rue du Japon, 40, à Toulouse, 9. P.
1872 — Duray (G.)» agrégé d'histoire, docteur èa lettres, professeur a l'École
Polytechnique et à l'École des Hautes-Études de la marine, avenue des
Champs-Elysées, 31.
1879 — Dosay, professeur de physique au lycée de Dijon.
1849 — Dovani, professeur honoraire de seconde du lycée de Nancy, ancien
Ministre de l'Instruction publique, à Nancy.
1844 — Davernoy, prof, honoraire d'histoire au lycée, rue Bailly, 8 te, à
Nancy.
1872 — Dybowskl, professeur de physique au lycée Louis-le- Grand, rue Rottem-
bourg, 16, 8. P.
1873
1896
1867
1880
1889
1877
1894
1892
1896
1895
1864 —
1856 —
1861 —
Bdet, professeur de rhétorique au lycée Henri IV* chargé de conférences
de latin à la Sorbonne, rue de la Tombe-Issoire, 37.
Édon, prof, honor. de quatrième du lycée Henri IV, rue de Vaugirard, 21,
à Paris, et rue Grande, 220 à Fontainebleau.
Bgger, professeur à la Faculté des lettres de Nancy, chargé d'un coure
complémentaire de philosophie à la Sorbonne, rue du Cherche-Midi, 23,
8. P.
Ehrhard, prof, de littérature étrang. à la Faculté des lettres de Clermont.
Elsenmaiiii, agrégé d'histoire, boulevard de Sévigné, 13, à Dijon, 8. P.
Eisenmenger, professeur de mathématiques au collège Rollin*
El bel, professeur de cinquième au lycée de Bourg.
Ellavde (Pompiliu), sous-directeur de l'École Normale de Bûcherait.
Enjalran, élève de 4° année de la section de philosophie.
Eaclangoa, agrégé de mathématiques, aide astronome à l'observatoire de
Bordeaux.
Eaplnaa, doyen honoraire de Faculté, professeur adjoint du cours d'histoire
de TÉconomie Sociale à la Sorbonne, me du Ranelagh, 84.
E api tailler, inspecteur honoraire d'académie, à Angoulftme.
Eveilla, inspecteur d'académie à Paris, rue de Coulmiers, 18.
1867 — Faguet, professeur de poésie française à la Sorbonne, rue Mooge, 59.
1844 — Fallex (E.), proviseur honor. du lycée Gharlemagne, quai de Béthune, 18*
1881 — Faites (M.), professeur d'histoire au lycée Caroot, boul. Saint-Michel, 7,
8. P.
1877 — Faore, professeur de rhétorique au lycée Janson, rue Vital, 27.
1858 — Fauré, inspecteur d'académie à Pan.
1838 — Favté, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Caen, Grande-Rue, 87 bis, à Boulogne-sur-Seine.
1865 — Febvre, professeur de troisième au lycée de Nancy.
1891 — Fédel, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux. .
1886 — Féraad, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques,, à la Faculté
des sciences, astronome adjoint à l'Observatoire de Bordeaux, à Floirac
(Gironde).
DE L'ÉCOLE NORMALE 499
Promotions.
1850 — Fernet, inspecteur général de l'enseignement secondaire, avenue de l'Ob-
servatoire, 23, S. P.
1880 — Ferrand (L.), inspecteur d'académie a Orléans.
1888 — - Ferraa4 (B. ), professeur de seconde au lycée de Poitiers.
1889 — Ferravs, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse.
1885 — Ferval, professeur de mathématiques au lycée Louis-le-Grand»
1884 — Flaques, professeur de physique au collège de Dunkerque.
1898 — Feyel, agrégé d'histoire, avenue du Chemin de fer, 22, Avon (Seine-et-
Marne.)
1856 — Flévet, prof, honoraire de physique, boulevard de la Chapelle, 39.
1861 — Filon, agrégé des lettres, Ridgmont gardens Gower Street, London, w.a.
1863 — Flot, professeur de mathématiques au collège Stanislas.
1885 — Flécher, agrégé docteur es sciences, chef des travaux pratiques de
zoologie à la Sorbonne, Boulevard S t- Michel, 51, S. P.
1884 — Flandrln, professeur de troisième au lycée Buffon, rue Vavin, 7. ~
1895 — Flegenhelmer, ancien élève de la section des langues vivantes, tue du
Sommerard, 35.
1869 — Floqaet, professeur d'analyse à la Faculté des sciences de Nancy.
1860 — Fonda (P.), directeur honoraire et inspecteur général de renseignement
secondaire, rue Michelet, 1.
1864 — Fontaine, doyen et professeur de langue et littérature françaises de la
Faculté des lettres de Lyon.
1888 — Forné, répétiteur au lycée de Versailles, rue Richaud, 8.
1897 — Fort, élève de la section de mathématiques.
1891 — - Fosaey, agrégé des lettres, membre de l'Institut français d'archéologie
orientale du Caire, rue des Chartreux, 6, à Paris.
1855 — Foncart , membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. ,
professeur d'épigraphie et antiquités grecques au Collège de France,
directeur honoraire de l'École française d'Athènes, rue Jacob, 19,
8. P.
1885 — Foncher, maître de conférences à l'École des Hautes-Études (sciences
religieuses), rue de Staèl, 16.
1882 — Fougère*, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Sorbonne.
1895 — Fonlet, professeur délégué d'anglais au lycée Condorcet.
1894 — Foulon, professeur de mathématiques au collège de La Fère.
1849 — Foaqné, membre de l'Académie des sciences, professeur d'histoire natu-
relle des corps inorganiques au Collège de France, S. P.
1895 — Fourmlols, ancien élève de la section de grammaire, rue Corneille, 3.
1887 — Fournes, professeur de lettres au lycée de Toulouse.
1881 — Fonrnler (Albert), professeur de langue et littérature anciennes à l'École
des lettres d'Alger.
1891 — Fonraler (Paul), maître de conférences de grammaire à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
U69 t- Foartean, proviseur du lycée Janson.
1889 — * Fe>o*aereaj|, agrégé, docteur es sciences physiques, secrétaire de la
Faculté des sciences de la Sorbonne, place Jussieu, 5. ^ .
•y
^
200
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLBVKS
Promotion».
1859 — Fonyé, professeur de seconde su lycée Henri IV.
1893 — François, professeur de troisième su lycée de Chartres.
1887 — Frémlot, professeur de mathématiques su lycée de Goulances.
1840 — Frenet, professeur honoraire de mathématiques de la Faculté des stieassi
de Lyon, à Périgueux, S. P.
1864 — Frlagnet, inspecteur d'académie à Paris, rue Claude-Bernard, 81.
1860 — Froment, ancien directeur du collège Sainte-Barbe, encien professeur i
ls Faculté des lettres, rue du Tondu, 24, à Bordeaux, 8. P.
1856 — Fron, agrégé, docteur es sciences, météorologiste titulaire su Bureau cen-
tral, rue de Sèvres, 19.
1877
1875
1862
1894
1876
1895
1881
1892
1885
1873
1872
1895
1854
1870
1861
1890
1886
1857 —
1895 —
1880 —
1844 —
1875 —
1884 —
1885 —
1858 —
• Gâches, professeur de mathématiques spéciales su lycée Condorcet.
• Gaehon, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Montpellier.
• Gaffarel, doyen honor. et prof, d'histoire de la Fsculté des lettres de Dijon.
Gaillet-Billotteau, rue d'Uim, 34.
Gai, professeur de physique su lycée de Nîmes.
Galland, boursier du Muséum, rue d'Ulm, 45.
Gallois, msitre de conférences de géographie à l'École Normale.
Gallotti, professeur de physique au lycée de Chflteauroux.
Gallonédee, professeur d'histoire au lycée d'Orléans, 8. P.
Ganderax, agrégé des lettres, directeur de ls Bevuê de Paris, rue Galilée,
25, à Paris, 8. P.
Garbe, doyen et professeur de physique à la Faculté des sciences et a
l'École de médecine de Poitiers.
Garnler, professeur de rhétorique au lycée de Vslenciennes, à Paris, rue
Lafontaioe, 96.
Gaspard, professeur honor. de rhétorique du lycée Louis-le-Grand, rue du
Vertpré, 18, à Nevers, 8. P.
Gnsqnet (A.), recteur de l'académie de Nancy, 8. P.
Gasté, professeur de littérature française à ls Fsculté des lettres de Caan.
Gastinel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
Ganekler, membre correspondant de l'Académie des Inscriptions et BeUes-
Lettres, directeur du service heylical des antiquités [et des arts, rue des
Selliers, 66, à Tunis, S. P.
Gnndler, inspecteur d'académie, rue Bourignon, 21, à Lille.
Gauthier, professeur de physique au lycée de Tulle.
GanthJes, agrégé des lettres, homme de lettres, rueMurillo, 11, à Pars
et ls Madrague-Giens (Var), 8. P.
Gantier (Alexandre), inspecteur général honoraire de l'économat des
lycées et collèges, à Gerbaut, par Ssint-Ouen (Indre-et-Loire).
Gautier (Jules), inspecteur d'académie à Paris, quai des Célestins, 10.
Gantier (Emile), agrégé des langues vivantes, directeur de renseignement
à Madagascar, à Tananarive.
Gantier (Paul), professeur de troisième au lycée Henri IV.
Gay (Jules-Claude), prof, honoraire de physique du lycée Louis-le-Grand,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rus
16, 8. P.
DE L'ÉCOLE NORMALE 304
Promotion*. /
1867 — Gay (Henri), ancien professeur de physique au lycée de Lille, rue de
l'Avenir, 5Î, aux Lilas (Seine).
W6 — Gay (Jules), prof, d'hist. au lycée du Mans, en congé, rue Cassette, 16, à Paris.
867 — Gayoa, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de chimie à
la Faculté des sciences, directeur du laboratoire des douanes et de la
station agronomique de Bordeaux, 8. P.
870 — Gazean, proviseur du lycée Louis-le-Grand.
835 — GasJer, professeur adjoint, maître de conférences de littérature française à
la Sorbonne, rue Denfert-Rochereau, 22.
888 — Gasln, inspecteur d'académie à Foix.
808 — Geaty, agrégé de mathématiques, soldat au 5" de ligne, à Gaen.
893 — George, professeur de seconde su lycée d'Oran.
872 — Gérard (Auguste), ministre plénipotentiaire à Bruxelles, boulevard Saint-
Germain, 21, à Paris, S. P.
855 — Gerness, maître de conférences de chimie à l'École Normale, ttcrftairt di
r Atsoeiatio*, rue SaintrSulpice, 18, 8. P.
880 — Geanot, professeur de mathématiques au lycée de Rennes.
887 — Glard, professeur de zoologie à la Sorbonne, rue Stanislas, 14, 8. P.
884 — Gldel, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis.
888 — Giguonx, professeur de philosophie au lycée d'Agen.
879 — Gilles, agrégé de physique, inspecteur général de l'enseignement primaire,
rue Michelet, 11, 8. P.
898 — Gillet, ancien élève de la section de littérature, boulevard Henri IV, 32.
888 — Glllette-Arlfaondy, négociant, quai Saint-Pierre, 19, à Cannes.
844 — Girard (Jules), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres,
professeur honoraire de poésie grecque de la Sorbonne, directeur de la Fon-
dation Thiers, rond-point Bugeaud, S, S. P.
872 — Girard (Paul), maître de conférences de langue et littérature grecques à
l'École Normale, rue du Cherche-Midi, 55, S. P.
850 — Glrardef , professeur honoraire de physique du lycée Saint-Louis, rue
Claude-Bernard, 90.
898 — Glrardio, agrégé d'histoire, soldat au 27* de ligne, à Dijon.
889 — Glrand (Victor), agrégé des lettres, professeur de littérature française à
l'Université de Fribourg, à Miséricorde près Fribourg (Suisse).
888 — Girbal, professeur d'histoire au lycée de Marseille, chargé d'un cours com-
plémentaire de géographie à la Faculté des lettres d'Aix, 8. P.
981 — Glrod, professeur de mathématiques au lycée de Charlemagne.
988 — GlaehanU (V.), professeur de seconde au lycée Buffon, boulevard des
Invalides, 44, 8. P.
884 — Glaeamnt (P.), professeur de troisième au lycée Condoroat, rue Notre*
Dame-de-Lorette, 34.
Mat — Glots, prof, d'histoire au lycée Louis-le-Grand, rue du Cardiaar>Lemoine,73.
879 — Goble>t, chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres, rue
Guerrière, 8, à Gaen.
878 — Godard, agrégé, docteur es sciences, professeur de physique au collège
Sainte-Barbe, rue Saint-Jacques, 223.
W74 — ttalsea\ maître de conférences de grammaire a l'École Normale, rue
Guillaume-Tell, 32.
1
I
:
9
1891
1872
1863
1850
t
1884
û
1844
1868
1884
1876
1859
1858
1883
20t ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions^
1863 — Gohlerre de Longchamps, professeur do mathématiques élémentaires
au lycée Condorcet.
1892 — Goleol, ingénieur électricien, rue Belidor, 10.
1878 — Gomlea, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1844 — Gomond, prof, hon.de seconde du lycée, rue de Candie, 22, à Alençon, 8. P.
1863 — Gorcelx, agrégé de physique, ancien directeur de l'École des mines d'Oui*-
Préto (Brésil), à Mont-sur- Vienne par Bujaleuf (Haute- Vienne), 8. P.
1891 — Gosselln, professeur de lettres au lycée de Brest.
1853 — Gossla, proviseur honoraire du lycée de Lyon, à la Flèche, S. P.
1881 — Goulard, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1876 — Goolln, professeur de mathématiques spéciales au lycée Char lemagne, bou-
levard Saint-Michel, 49.
1872 — Gouré de VUlemoatée, ancien professeur de physique au lycée Buffon,
rue de Poissy, 31, 8. P.
1873 — Gourraigae, professeur d'histoire au lycée Janson et à l'École normale
supérieure de l'enseignement primaire, rue Greuze, 3'.
1876 — * Goursat, professeur de calcul différent, et intégral à la Sorbonne, boule-
vard Arago, 112, 8. P.
1891 — Goatereap, météorologiste adjoint au Bureau Central, rue de l'Univer-
sité, 176.
1888 — Goyau, agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de Rome,
rue Las Cases, 16, 8. P.
1889 — Graillât, professeur de rhétorique au lyoée et chargé d'une conférence
d'histoire de l'art a la Faculté des lettres de Toulouse, S.P.
1895 — Granger, agrégé d'histoire, élève de 4e année.
1849 — Gréard, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences
morales et politiques, vice-recteur de l'académie de Paris, rue du Luxem-
bourg, 30, 8. P. -
1870 — Grée (Paul), inspecteur d'académie a Môcon, 8. P.
- Greffe, professeur de physique au lycée de Montpellier.
- Grégoire (André), professeur d'histoire au lycée de Pau.
- Grégorl, homme de lettres, boulevard des Capucines, 6.
- Grenier, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
de Poitiers, 5.
- Grévy, professeur de mathématiques au lyoée Saint-Louis, boulevard Saint-
Germain, 13, 8. P.
- Grlpoa, prof, honoraire de physique de la Faculté des sciences de Rennes.
- Grlveanx, agrégé, professeur de physique au lycée de Lyon.
- Grosjeaa, professeur à l'École Turgot, rue Notre-Dame-de-Nisareth, 10.
- Groussard, professeur de troisième au lycée Janson, boul. Exelmans, 38.
- Groey, doyen honoraire, directeur de l'Observatoire et professeur d'astre»
nomie à la Faculté des «cienoes de Besançon, 8. P.
- Grmnbaeh, professeur de quatrième au lyoée Louis-le-Grand.
- Gaell, professeur de Faculté, professeur d'antiquités de l'Afrique à l'École
des lettres d'Alger.
1896 — - Gaerrey, ancien élève de la section de littérature, soldai a* 4* régtmemt
de ligne à Auxerre. ■ ,
DE L'ÉCOLE NORMALE 103
Pronottons.
1879 — Gaeadoa, professeur de mathématiques spéciale* au lycée de Rennes.
187 — Galbai, doyen honoraire et prof, d'histoire de la Faculté des lettres d'Ail.
M) — Gaieaavd, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des
sciences de Glermont.
1874 — Galgoa, proviseur du lycée de Marseille, en congé.
1802 — Gaillemla, agrégé, prof, de physique a l'École de médecine, ancien maire
d'Alger.
[851 — Galltoaeot, professeur honoraire de troisième du lycée Condorcet, rue
Nouvelle, 6.
1843 — Gallloa (M.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, quai de U
Mégisserie, à Lons-le-Saunier.
1870 — Gallloa (G.), professeur d'histoire au lycée de Limoges.
M2 — Galllot (J.), professeur honoraire de mathématiques spéciales au collège
Rollin, avenue Trudaine, 8. P.
1874 — Galllot fpjt professeur d'histoire au lycée Charlemagne.
870 — Golraed (P.), maître de conférences d'histoire à l'École Normale, en congé;
professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne
à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
1186 — Galraad (J.-B.), chargé du cours d'histoire et de géographie de l'anti-
quité et du moyen âge à la Faculté des lettres de Besançon.
*tt — Gai t ton, professeur de mathématiques au lycée d'Amiens.
m — Gaats, professeur de chimie minérale à la Faculté des sciences, rue de
l'Hospice, 9, a Nancy.
M3 ~~ CHutoBr, agrégé^ docteur, chef des travaux de physique à la Faculté des
sciences, me Gambette, 40 £t#, à Nancy.
*7 — Gayot, élève de la section d'histoire.
B* "— Hadamard, maître de conférences de mathématiques à la Sorbonne, pro-
fesseur suppléant de mécanique analytique et de mécanique céleste au
Collège de France, rue Humboldt, 25, S. P.
Itt - Hagnenlrt, professeur de rhétorique au lycée de Moulins, en congé, à
Château de Saint-Julien (Caen).
B6 — Hallleeourt, agrégé et inspecteur honoraire de l'Université de France*
Luisenring D. 7. 16 Mannheim, (Allemagne), S. P.
M* — Halbwachs, professeur d'allemand au lycée Saint-Louis.
80 — Halévy, agrégé de philosophie, professeur de morale aux Écoles J.-B. Say
rue de Douai, 22, en congé, S. P.
M — Hallfeerg, prof, de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Toulouse.
175 — Hamel, professeur de seconde au lycée Carnot.
&1 — Haarlot (Th.), profes. honoraire de physique de la Faculté des sciences
de Lille, rue Plichon, 6, à Nancy.
•5 — Haasen, professeur à Dickirck, Grand-Duché du Luxembourg.
53 — Haramt (H.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Condorcet,
rue Viète, 23.
43 — Haszfeld, professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-le-Grand,
rue de VOdéon, 7.
8 — Haadlé, professeur de lettres au collège Chaptal,' rue de Rome, 123.
f?t-
204
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions. \
1881 — Havre, professeur de mathématiques spéciales eu collège Chaptal.
1885 — Hanses*, professeur d'histoire et de géographie de l'antiquité et du mojn
âge à la Faculté des lettres de Clermont, en congé, boulevard Moatpsj*
nasse, 166, Paris, S. P.
1873 — : Hanssonlller, directeur à la section des sciences historiques et philok^
giques de l'École des Hautes-Études, rue Sainte-Cécile, 8.
1875 — Hauvette, professeur adjoint, maître de conférences de langue et littéra-
ture grecques, directeur d'études pour les lettres et la philologie à la
Sorbonne, rue Racine, 28.
, 1888 — Havard, professeur de philosophie au lycée de Rennes, S. P.
1853 — Hébert, professeur honoraire de physique du lycée, impasse Belaki
à Rennes.
1888 — Héller, maître de conférences de chimie générale a la Faculté des scienceSi
avenue de Sexe, 320, à Lyon, S. P.
1869 — Hémon, inspecteur d'académie a Paris, professeur à l'École Normale de
Fontenay-aux-Roses, rue Vauquelin, 26.
1851 — Henry (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Janson, rue De-
mours, 9 bisy aux Ternes.
1873 — Henry (G.), professeur de mathématiques au lycée de Saint-Quentin.
1885 — Henry (Aimé), professeur de physique au lycée, rue Marlot, 23, 4
Reims.
1881 — Hentgen, professeur d'histoire au lycée Montaigne, villa d'AnvUle, avenue
Carnot, à Sceaux.
1855 — Herbanlt (L.), inspecteur honoraire d'académie à Clermont.
1859 — Hennann (A.), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 8.
1883 — Herr, agrégé de philosophie, bibliothécaire de l'École Normale.
1891 — Herrlot, professeur de rhétorique au Lycée de Lyon.
1867 — Herv/leux, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nancy, en
congé.
1851 — Hensey, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, membre
libre de l'Académie des Beaux-Arts ; prof, a l'École des Beaux-Arts ; con-
servateur au Musée et prof, à l'École du Louvre, av. Bosquet, 16 fer, 8. P.
1882 — Hodin, Inspecteur d'académie à Vesoul.
1879 — Holleaux, prof es. suppléant d'antiquités grecques et latines à la Faculté
des lettres et professeur d'histoire de l'art à l'École des Beaux- Arts, rue
du Juge-de-Paiz, 20, à Lyon.
1894 — Homo, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'École française de
Rome.
1869 — Hooaolle, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur
de l'École française d'Athènes, à Paris, rue Mondovi, 6.
1868 — Hosteln, proviseur du lycée de Nancy.
1882 — Houllevlgme, chargé de cours de physique à la Faculté des sciences de Caen.
1884 — Hoapln, professeur de sciences au lycée de Poitiers.
1895 — Hewsjmmls, boursier du Muséum.
1879 — Honsaay, maître de conférences de zoologie à l'École Normale, 8. P.
1882 — Huard, professeur de mathématiques au lycée Henri IV, 8. P.
1851 — Hubert (G.), ancien professeur, rue Moncey, 20, 8. P.
DX L'ÉGOLB NORMALE 205
Promotions;
&% — Hubert (H.), agrégé d'histoire, attaché au Musée de Saint-Germain, me
Claude-Bernard, 74.
884 — Hnguet, professeur adjoint de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Caen.
843 — Haubert (Ern.), professeur honoraire de philosophie du lycée d'Orléans,
quai Sipierre, 10.
867 — Humbert (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet, boulevard
Saint-Germain, 207, 8. P.
878 — Haubert (Bug.), professeur de mathématiques spéciale» au lycée Louis-
le-Grand, boulevard Saint-Michel, 58.
1885 — Hurles, professeur de mathématiques au lycée de Beau vais, place Ernest-
Gérard, S. P.
1870 — Horion, directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dôme, doyen honoraire et
professeur de physique de la Faculté des sciences de Clermont,
1883 — Basson, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
1858 — Havelin (l'abbé), agrégé d'histoire, vicaire à Saint- Augustin, rue Dela-
borde, 6, à Paris, S. P.
— Ioabart de la Tour, professeur d'histoire du moyen Age à la Faculté
des lettres de Bordeaux, S. P.
1877 — Istria, inspecteur d'académie i Toulouse.
1862 — Ixarn, professeur de physique au lycée de Clermont.
1874 — Izoulet, professeur de philosophie sociale au Collège de France, boulevard
Saint-Germain, 2.
1853 — Jaeob (Emile), professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-ie-
Grand, rue Sainte-Beuve, 3.
1869 — Jaeob (Henri), professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue de Constan-
tinople, ï3.
1853 — Jacquet (P. -A.), professeur honoraire de seconde du lycée Henri IV, rue
Claude- Bernard, 88.
1886— Jaequet (P.-E.), prof, de mathématiques au Prytanée militaire, rue
Couchot, 8, La Flèche.
1835 — Jaeqnlnet (P.), recteur honoraire, ancien directeur des études littéraires
à l'École Normale, place de Rennes, 8.
1879 — Jaeqnlnet (G.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue Ca-
simir-Périer, 3.
1866 — JalllfAer, professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue Say, 11. s
1873 — Jamet, professeur de mathématiques au lycée et chargé d'un cours complé-
mentaire à la Faculté des sciences de Marseille, S. P.
1884 — Jamot, agrégé des lettres, attaché au Musée du Louvre, rue.de Monsieur,
13, S. P.
1874 — > Janaud, ancien professeur de mathématiques au lycée de Rodez, à
Vergisson (Saône-et-Loire).
(879 — Jamet (Pierre), chargé d'un cours complémentaire de psychologie expéri-
mentale à la Sorbonne, rue Barbet-de-Jouy, 22.
H
206 ASSOCIATION DBS ANCIENS SLKTBS
Promotion!.
- Janet (Paul), charge de cour* de physique à la Sorbonne, directeur du libé-
ratoire central et de l'École supérieure d'électricité, rua du Four, 8, 8. F.
- Jaralé, élève de ta «action d'histoire.
- Jarrlge, professeur d« mathématique* au lynéu Buffoa.
1851 — Jeun-y (J.). rsoteur de l'académie de Rennes.
- Jarry (R.), agrégé, docteur ès-sciences, chat du laboratoire des établir
semeata Lazare- Weil 1er, au Havre,
1889 — Jaillîmes, professeur de lettres au lycée de Tunis.
- Jaurès, ancien chargé de coure de philosophie i la Faculté des lettrée i
Toulouse, ancien député du Tarn, avenue du Chalet, J, Psaaj.
- Jeaxaialre, recteur de l'académie d'Alger.
- Jeanroy, professeur de langue et littérature méridionales à la Faculté d«
lettres, rue Neuve Monplsiair, i, à Toulouse, 8. P.
- Jeun, agrégé de grammaire, rua de Hambourg, lï.
- Jenot, professeur honoraire de physique du collège Bollin, rue r,-t"M"-
court, 17, 8. P.
- Joannis, chargé d'un cours de chimie à la Sorbonne, rue des Imbergères, 7
a Sceaux, S. P.
- Job, maître de conférences d« chimie à la Faculté das adencee de Renne»
- Jodin, professeur de cinquième au lycée Montaigne.
- Jaly (H.), doyen honoraire de la Faculté dea lettres de Dijon, professai
libre à la Faculté ds droit ds Paris, rue d'Assaa, 138.
. chargé d'un coure complémentaire d'histoire ancienne à la Fecoll
s lettres de Rennes.
1 (le R. P.), agrégéde mathématiques, docteur es sciences, ra
Lhomsnd, ïO, 8. P.
- Joubert, inspecteur général de renseignement secondaire, rue Violet, 17
(Grenelle).
• Juubla (P.), professeur de physique a Is Faculté des sciences i
— JoubId (A.) , chargé ds cours d'archéologie i la Faculté des lettres d
Montpellier.
— JoaaTret, prof, de philosophie au lycée, anc. adjoint au maire ds HbisnOi
— Joagnet, maltrs ds conférences de grammaire et philologis à la Fseull
des lettres ds Lille.
IMS — Joyau, professeur de philosophie s la Faculté des lettres de ClennonL
— Jablo, ancien élire de la section de littérature, boulevard Montmartre, Il
1*77 — Jalllaa, correspondant de l'Académie dss Inscriptions et Bollen -Leurs
professeur d'histoire à la Faculté" des Isttres, cours de Tournoo, 1, à Bo
1876 — KalaTer, professeur a l'Athénée grand-ducal ds L
1881 — Kcatcnlch, professeur de quatrième au lycée Carnet.
IBM — Kliaaowabl, professeur de mathématiques eu collège Rollin.
187g — Koenlga, professeur de mécanique physique et expérimentale à la Sot
bonne.
1873 — Krsusts, doyen et prof, de littér. franc, ds Ja Faculté des lettres, rae *
Dominicains, îi, a Nancy.
DE L'ÉCOLB NORMALE, 207
Promotions.
1807 — - Labrouste, professeur de mathématiques au lycée de Tours.
1851 — Laeheller (J.), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue Stanislas, 16.
1875 — Laeheller (H.), prof, de philosophie au lycée Gondorcet, boulevard Saint-
Michel, U3.
1857 — Laeour (F.) professeur honoraire de physique.
1874 — - Laeour (E.), professeur adjoint de mathématiques à la Faculté des
sciences de Nancy.
1875 — Laeour (L.), homme de lettres, rue Montenotte, 9.
1876 — Laeour-Gayet, prof, d'histoire au lycée Saint-Louis, au lycée Fénelon et
à l'École supérieure de Marine, rue Jacob, 46, S. P.
1874 — Lafaye, maître de conférences de langue et littérature latines à la Sorbonne,
Directeur des études pour les lettres et la philologie, rue d'Assas, 68, S. P.
1864 — Laféteur, censeur des études du lycée Janson.
1881 — LaftTont, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux.
1870 — Lafont, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue du Cardinal*
Lemoine, 73.
1888 — Lagabrlelle, professeur de mathématiques au lycée de Nantes.
1885 — Lahtllone, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse en congé.
1855 — Laigle, proviseur honoraire à Villers-Saint-Ghristophe (Aisne).
1878 — Lalgnoux, professeur de troisième au collège Stanislas, r. de Fleurus, 35 ftt*.
1849 — Latande (Gh.)> inspecteur honoraire d'académie, à Plessis-Seint-Jean, par
Sergines (Yonne), S. P.
1885 — * Lakuade (André), professeur de philos, au lycée de Vanves, boulevard
Saint-Michel, 95, S. P.
1803 — Laloy, professeur de seconde au lycée de Brest, en congé, avenue des
Gobelins, 33, à Paris, 8. P.
1885 — Lamalre, agrégé, professeur de mathématiques au collège Ghaptal,
rue Truffant, 25, S. P.
1868 — Lame, prof, de rhétorique au lycée et chargé d'un cours complémentaire
de littérature française et latine à la Faculté des lettres, rue de la
Liberté, 10, à Dijon.
1991 — Laaelrand, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1856 — Laudrlu, inspecteur honoraire d'académie, rue de France, 50, à Nice, S. P.
1893 — Landry, agrégé de philosophie, professeur de littérature au collège
Ghaptal, rue de Chantilly, 7, S. P.
1803 — Laage, professeur de troisième au lycée de Caen.
1894 — Langerln, agrégé de physique, boursier d'études à la Sorbonne, bou-
levard de Port-Royal, 50.
1876 — Lanaou, professeur de rhétorique au lycée Louis-Ie-Grand, en congé;
maître de conférences suppléant à l'École" Normale, rue du Val-de-Grâce, 9.
1865 — Laatolne, ancien professeur de Faculté, secrétaire de la Faculté des lettres
de la Sorbonne, rue de Gonstantinople, 31.
1691 — Lapolate, chargé de cours de mathématiques au lycée de Nancy à Narroy
(Meurthe-et-Moselle) .
185* — Laroeque, inspecteur d'académie, directeur de l'Observatoire du Petit-
Port, à Nantes.
1642 — Lartall, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Marseille.
Î08
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1882 — Lawjr, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
1892 — Lattes, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice en congé.
1855 — Lannay, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
place de la Vieille-Estrspsde, 1.
1863 — Launoy, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1896 — Lanreaux, professeur de mathématiques au lycée de St Etienne.
1855 — Laurent (E.\ professeur honoraire de lettres du lycée Charlemagne, rue
de Rivoli, 214, S. P.
1861 — Laurent (P.), professour de quatrième au collège Stanislas, rue du
Montparnasse, 9.
1896 — Laurentle, ancien élève de la section de littérature, rue du Regard, 9.
1897 — Lairaud, élève de la section de littérature.
1885 — La venir, docteur es sciences, avenue d'Eylau, 39, S. P.
1862 — Lavlé ville, inspecteur d'académie, à Paris, rue SoufHot, 14, S. P.
1862 — Laviaae, membre de l'Académie française, prof, et directeur d'études d'his-
toire moderne à la Sorbonne, rue de Médicis, 5, S. P.
1888 — Leau, professeur de mathématiques au collège Stanislas, S. P.
1876 — Lebard, professeur de physique au lycée, rue Basse de l'Hémicycle, 75,
à Angoulôme.
1895 — Lebeau, professeur de quatrième au lycée de Quimper.
1883 — Lekegne (E.), professeur d'histoire au lycée et à l'École préparatoire à
l'enseignement supérieur de Rouen, S. P.
1894 — Lebesgue, professeur de mathématiques au lycée, rue Sigisbert-Adam, a
Nancy.
1889 — Le Rlane, professeur de rhétorique au lycée de Périgueux, S. P.
1877 — Leblond, agrégé, professeur de physique à l'École des officiers-torpilleurs,
avenue Vauban, 17, à Toulon.
1879 — Le Breton, professeur adjoint de littérature française à la Faculté des
lettres, rue de la Prévôté, 16, à Bordeaux.
1860 — Leeaplain, professeur de physique au lycée et directeur de l'École prépa-
ratoire à l'enseignement supérieur de Rouen, 8. P.
1857 — Leehartler, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et pro-
fesseur de chimie de la Faculté des sciences, directeur de la station
agronomique de Rennes.
1883 — Lcchat (H.), chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art à la
Faculté des lettres de Lyon, 8. P.
1879 — Leclerc élu Sabloa, doyen et professeur de botanique de la Faculté des
sciences de Toulouse.
1864 — Lecoaate (A.), professeur de quatrième au lycée Condoreet, rue du Val-
de-Grâce, 15.
1895 — Leeoate, professeur de mathématiques spéciales au lyoée de Dosai.
1880 — Léerlvaln, professeur d'histoire a la Faculté des lettres de Toulouse.
1885 — Le Dantee, agrégé, docteur es sciences naturelles, préparateur des Ira*
vaux pratiques de zoologie a la Sorbonne, rue Victor-Considérant, 4.
1876 — Ledue, maître de conférences de physique à la Sorbonne et à l'École Nor-
male de Saint-Gloud, rue Michelet, 1.
1851 — Lefalvre, ancien ministre plénipotentiaire, à Versailles.
1
DE L'iGOLB NORMALE 209
flQMNtatt.
1852 — Lefebvre (E.), professeur honoraire de physique du lycée, rue des
Réservoirs, 2, à Versailles, S. P.
1847 — Lefebvr© (Jules), professeur de mathématiques au lycée, rue de la Barre,
31 bit, à Lille.
1885 — Lcfebvre (P.), professeur de physique au lycée de Douai, 8. P.
1873 — Leffèvre (J.), professeur de physique au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Nantes.
1878 — Lefèvrc (Léon), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Lille.
1884 — LefèTre (Jules), professeur de sciences naturelles au lycée du Havre.
1875 — Lefraaçols, profess. de mathématiques au lycée de Grenoble, 8. P.
1839 — Legeatll (Victor), professeur honoraire de seconde du lycée de Caen, rue
Saint- Julien.
1897 — Legeatll (J.), élève de la section de littérature.
1895 — Léger, élève de la section de langues vivantes.
1859 — Legoats (le R.-P.J, ancien agrégé préparateur d'histoire naturelle à l'École
Normale, docteur es sciences, rue Lhomond, 26, S. P.
1880 — Le Ctoaplls, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, en congé,
planteur à Nassirah, par Bouloupari (Nouvelle-Calédonie).
1863 — Legoux, professeur de mécanique à la Faculté des sciences de Toulouse.
1875 — Legraad (A.), agrégé de grammaire, rue du Château, I, à Neuilly-sur-
Seine, S. P.
1878 — Legraad (Jules), agrégé de philosophie, député des Basses- Pyrénées,
sous -secrétaire d'État au Ministère de l'intérieur, boul. Pasteur, 52, 8.P.
1885 — Legrand (G.), avoué, docteur en droit, rue de la Chappe, à Bourges.
1885 — Legraad (Ph.-E.)f professeur adjoint de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Lyon.
1886 — Legraa, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres, che-
min de Fontaine, 27, à Dijon.
1868 — Leaanaear, professeur de littérature latine et institutions romaines à la
Faculté des lettres de Caen.
1874 — Lehageur, professeur d'histoire au lycée Henri IV et à la Maison de la
Légion d'Honneur de Saint-Denis, boulevard Saint-Michel, 73.
1883 — Lelleuvre, professeur de mathématiques spéciales au lycée et chargé d'un
cours complémentaire à la Faculté des sciences de Caen.
1876 — Lelorleux, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, boulevard
Montparnasse, 35 bis.
1876 — Lemalre, professeur de philosophie au lycée d'Amiens.
1872 — Lesaaltre (Jules), membre de l'Académie française, professeur de Faculté
hors rang, rue des Écuries-d'Artois, 39.
1855 — Lestas, inspecteur honoraire d'académie, avenue du Midi, 27, à Limoges,
8. P.
1878 — Leamereler, doyen et professeur de langue et littérature grecques de la
Faculté des lettres, rue Pasteur, 3, à Caen.
1884 — Leamolae, professeur de physique au lycée Saint- Louis, rue Claude-Ber-
nard, 43.
1803 — Le Moaaler, professeur de botanique à la Faculté des sciences et direc-
teur du jardin botanique de Nancy, S. P.
1891 — - Leasoelt, agrégé de physique, docteur es sciences, rue de l'Odéon, 13.
14
~ S-
210
Promotions.
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
r«
1880 — Léma, professeur de seconde au lycée Condorcet.
1847 — Lenlent, professeur honoraire de poésie française de la Sorbonne, rue do
Cardinal- Lemoine, 14, S. P.
1894 — • Léon, agrégé d'histoire, boursier d'études, boulevard Haussmann, 127.
1882 — LéonmrsVChalafrnae, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux.
Ig55 — Léotard, doyen de la Faculté libre des lettres, cours Morand, 5, à Lyon.
1893 — Lequtntree, professeur de mathématiques au lycée de Rochefort.
1802 — Le Roy, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, rue de l'Abb6-de-
PÉpée, 8.
1892 — - Leroy, agrégé, préparateur au laboratoire de chimie organique à l'École
des Hautes-Études (Collège de France).
1881 — Leeage, docteur eu droit, avocat au Conseil d'État et à la Cour de Cassa-
tion, rue de Monceau, 89.
1885 — - Lésa us, professeur de seconde au lycée de Nancy.
1841 — - Leaceeur, docteur es lettres, inspecteur général honoraire de l'enseigne*
ment primaire, a Pierreclos, par Saint- Sorlin (Saône-et-Loire).
1879 — Le«gourguee (P.), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée Henri IV, S. P.
1882 — Lcsgonrgnes (F.), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1891 — Lespèsj, professeur d'histoire au lycée d'Alger.
1844 — Lesplanlt, doyen honorsire de la Faculté des sciences de Bordeaux, à
Nérac (Lot-et-Garonne), S. P.
1886 — Lespleau, agrégé, docteur es sciences, professeur de chimie au collège
Chaptal, rue Denfert-Bochereau, 110.
1861 — Letralc, provis. honoraire du lycée de Périgueux, Léguillac de l'Anche,
par Razac-sur-l'Isle (Dordogne).
1845 — Leone (P.), professeur honoraire de philosophie du collège Rollin, quai de
la Tournelle, 21.
1878 — Leone (A.), inspecteur d'académie à Arras.
1849 — Levassent», membre de l' Académie des sciences morales et politiques, pro-
fesseur au Collège de France et au Conservatoire des Arts-et-Métiers,
rue Monsieur-le-Prince, 26.
1883 — Le Vavaaseur, professeur de mathématiques spéciales au lycée, place
de la Trinité, 7, à Toulouse.
1838 — Lévêque, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur d'histoire de la philosophie grecque et latine au Collège
de France, sentier des Tibilles, 4, à Belle vue (Seine -et- Oise) ,
8. P.
1886 — •• Levrnulc, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.
1843 — - Lévy (B.), agrégé de mathématiques, ancien professeur au collège Sainte-
Barbe, rue des Feuillantines, 1 .
1868 — Lévy (Armand), professeur de physique au lycée d'Alençon.
1887 — Lévy (Albert), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1889 — Lévy-Ullmann (Gaston), maître de conférences de langue et littérature
françaises à l'Université d'Upsala (Suède) et à Paris, r. de la Trémoîlle, 6.
1891 — Lévy (Ernest), professeur d'allemand au lycée d'Orléans, S. P.
1894 — Lévy (Albert), professeur d'allemand au lyoée de Toulouse.
DR L'ÉCOUfi NOBMÂLB 244
PronotioM.
1878 — LévjNBrahl, maître de conférences et directeur d'études de philesophie à
le Sorbonne, me de Montalivet, 8, 8. P,
1M — Lnébrard, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Reims.
1886 — - Llard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, directeur
de renseignement supérieur au Ministère de l'Instruction publique, rue
de Fleuras, 17.
1880 — Liber, professeur de sixième au lycée de Douai*
1884 — Lléby, ancien professeur de rhétorique au lycée de Fois, eu congé.
1859 — Ligneau, professeur de quatrième au lycée de Rouen,
1849 — Llgnier, ancien examinateur des Écoles d'hydrographie de la marine, rue
d'Erlanger, 25, à Paris, 8. P.
1863 — Llgnières, professeur honor. de mathématiques du lycée Louis-le-Grand,
boulevard Barbes, à Garcassonne.
1873 — Lion (J.), professeur de rhétorique au lycée Michelet, rue Notre- Dame-
des- Champs, 119.
1868 — Llnpmann, membre de l'Académie des sciences et du Bureau des Lon-
gitudes, professeur de physique et directeur d'études & la Sorbonne, rue
de l'Éperon, 10.
1894 — Lltallea, professeur de cinquième au lycée de Brest.
1890 — Loiwettsteln -«Jordan, prof, de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée de Lille.
1858 — Looseo, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1886 — Lorin (Henri), professeur de géographie coloniale à la Faculté des lettres
de Bordeaux.
1861 — Lorquet, professeur d'histoire au lycée Janson.
1895 — ■ Labae, professeur de philosophie, au lycée de Constantine,
1886 — Lnchalre (Achille), membre de l'Académie des sciences morales et polit.,
proies, d'histoire du moyen âge à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
1894 — Luenalre (Julien), agrégé de grammaire, boursier d'études, rue du
Luxembourg, 30. S. P.
1855 — Luguet, profes. honor. de philosophie de la Faculté des lettres de Poitiers,
rue de Grenelle, 59, à Paris.
1897 — Loquet, élève de la section de philosophie.
1874 — Lyon (G.), maître de conférences de philosophie à l'École Normale,
prof, de psychologie à l'École de Fontenay-aux-Roses, boulevard Saint-
Germain, 239.
1873 — ■ablllean, correspondant de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, chargé de conférences à la Faculté de droit, directeur du Musée
social, rue Las Cases, 5.
1884 — Maeé (Alcide), ancien membre de l'École de Rome, maître de conférences en
congé, rue Saint- Hélier, 80, à Rennes, S. P.
1808 — Mmeé de Léplnay (Auguste), professeur de mathématiques spéciales au
lycée Henri IV et prof, au lycée Racine, rue Claude-Bernard, 63, S. P.
1872 — Maeé de Léplnay (Jules), prof, de physique à la Faculté des sciences
de Marseille, 8. P.
1884 — Magron, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES
laturellesj, préparateur de botanique i U Sor-
Haillardl, professeur de mathématiques pures à la Faculté dM sciences
de Poitiers, S. P.
Mal Ire, agrégé de philosophie, boursier de vayaga.de l'UniJorsito" de Paria
(Tour du Monde).
Maltrot, prof. hoa. de mslhém. du lycée Saint-Louis, nia de* Écoles, M.
Malavlallc, mallre de conférences de géographie i la Faculté des lettres
de Montpellier.
MAlc, professeur de rhétorique au lycée Lakautl, 8. P.
Malherbe, avocat s la Cour d'appel, adjoint au maire, boulevard de
Sévigné, ^, è Rennes, 8. P.
■aluabl , professeur de mathématiques spéciales eu lycée, rue Vendôme,
71, à Lyon, 8. P.
Maneuvrler (Edouard), agrégé de philosophie, secrétaire général de la
Société de 1a Vieille-Montagne (Belgique), rue Richer, 10, à Paris.
Haneuvrler (Georges), direct, adjoint i l'école de Hautes-Études lahorat.
de recherches physiques a la Sorbonne, Boulevard Arago, VI, S. P.
Mangeoi, ancien prof, de mathém. spéc. au lycée de Troyat, en congé,
8. P.
Mantonx, agrégé d'histoire et de géographie, Pessmore Edwards
Seulement Tavisloclt Place, Loadon W. C.
Hantrand, professeur honoraire de mathématiques au lycée Condorcet,
à Bouray (Seine-et-Oise).
Msauel, inspecteur général de l' on soignera en t aecondaire, rue Mignard, II,
à Paris-Passy, 8. P.
Marchai (Pol), professeur de rhétorique au lycée de Bnr-'.e Duc.
Marcha,! (Jean-Baptiste), profes. de mathématiques au lycée S si ut- Louis.
MarcliHntl, professeur de math é mat iques au lycée de Versailles.
(Léopold), professeur honoraire de seconde dn lycée Louis-le-
Giand, rue du Four, 6, 8. P.
• Marron (Georges), professeur de cinquième eu lycée Condorcet, raa du
- Marco urt, professeur de rhétorique au collège Rollin.
- Margot ti-tj recteur de l'académie de Lille, 8. P.
- Margaet, professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-lo-Grand,
rue Monge, 13.
- MarljoM, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nîmes.
- Marion (J.-A.), inspect. honor. d'académie, h Saint-Jean- du-Gard (Gard).
- Mariou (Marcel), professeur adjoint d'histoire moderne à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
- Marinier, docteur es sciences naturelles et en médecine, détégué k l'Institut
Pasteur de Lille, rue Jules de Vicq, %%, i Fivas-Lille.
- MarogcF, ancien élevé de la section de mathématiques, à Csusarguat
(Hérault).
• Marotte (A.), professeur honoraire de quatrième du lycée Condorcet, ras
Saint-Florentin 8, 8. P.
- Marotte (F.), professeur de mathématiques, au lyeée de Clermout
8(1 — Mareon
DU L'ÉCOLB NORMALE 213
Promotions.
1887 — Marsan, maître de conférences de langue et littérature latines à la Faculté
des lettres de Toulouse.
1859 — Martel, professeur de quatrième au lycée Carnot, rue Bauseet, 22.
1872 — Martha (Jules)» professeur d'éloquence latine à la Sorbonne, rue de Ba-
gneux, 16, 8. P.
1878 — Martin (Fr.), profes. de philosophie au lycée, rue des WeU, 3, à Douai.
1865 — Martine, professeur d'histoire au lycée Condorcet.
. 1888 — Martlnenehe, professeur de rhétorique au lycée de Nîmes.
1875 — Martinet, prof, de mathématiques au Prytanée militaire de La Flèche.
1858 — Maaeart (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur de physique
au Collège de France» directeur du Bureau central météorologique, rue de
l'Université, 176, S. P.
1891 — Maaeart (J.)t docteur es sciences mathématiques, boulevard Raspail, 212.
1865 — Maapero, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pro-
fesseur de philologie et archéologie égyptiennes au Collège de France,
directeur des Antiquités et des fouilles en Egypte, avenue de l'Observa-
toire, 24, S. P.
1865 — Maaqueller, directeur des études à l'École Lacordaire, rue de Passy, 14.
1880 — Maasebleau, professeur d'histoire au lycée de Rennes, et à l'École pré-
paratoire supérieure de Nantes.
1894 — Maaaoaller, professeur de physique, au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Nantes.
1847 — Hasure, inspecteur honoraire d'académie, rue de la Paix, 5, à Orléans.
1857 — Mathé, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Mont-de-Marsan.
1848 — Mathet, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Lyon» à Neu-
vic-8ur-Isle (Dordogne), S. P.
1870 — Mathieu (P.), prof, de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand.
1890 — Mathieu (H.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Grenoble.
1891 — Mathieu (J.), professeur de mathématiques au lycée de Cherbourg.
1894 — Mat nies, egrégé d'histoire, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-
point de Bugeaud, 5.
1886 — Matignon, maître de conférences de chimie minérale à la Sorbonne,
professeur suppléant au Collège de France, rue le Verrier, 18.
1885 — Matruehot, maître de conférences de botanique à la Sorbonne, rue Le
Verrier, 18, S. P.
1890 — Mauraln, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences, Rennes.
1877 — Mauxloa, professeur de philosophie a la Faculté des lettres de Poitiers.
1880 — Mayer, professeur de rhétorique au lycée Janson, rue Miromesnil, 18.
1869 — Maseran, professeur de cinquième au collège Rollin.
1852 — Méalln, proviseur honoraire du lycée de Nancy, rue de la Chappe, 12,
à Bourges.
1886 — Méllnand, professeur de philosophie au lyeée de Poitiers.
1878 — Mellerlo, professeur de cinquième au lycée Janson, rue de la Tour, 79.
1856 — Hellier, inspecteur honoraire d'académie, rue des Tiercelins, 5, à Nancy.
1894 — Mendel, agrégé des lettres, membre de l'École française d'Athènes.
1832 — Ménétrel, inspecteur honoraire d'académie, à Périgueuz.
1854 — Héray, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de mathéma-
tiques pures à la Faculté des sciences de Dijon, 8. P.
♦*■'..
SU
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1882 — HerHer (Louis-Auguste), professeur de mathématiques au lycée de LavaL
1883 — Hereier (C.-P.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature 4
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Nantes.
1887 — Mérleux, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Besançon.
1867 — Mérimée, doyen et professeur de laugue et littérature espagnoles à la
Faculté des lettres, rue des Chalets, 54, à Toulouse.
1808 — Merlan t, agrégé des lettres, soldat au 19e régiment de ligne à Brest.
1883 — Merlin (E.)t professeur de quatrième au lycée Louis- le-Grand, rue Da-
layrac, 18, a Fontenay-sous-Bois.
1897 — Merlla (J.), élève de la section d'histoire.
1882 — Heslln, prof, de physique a la Faculté des sciences de Montpellier, S. P.
1887 — Meanll, agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef de labo-
ratoire à l'Institut Pasteur, rue de Vaugirard, 227, S. P.
1874 — Mesplé, prof, de langues et littératures étrang. à l'École des lettres d'Alger.
1897 — Mesure t, élève de la section de mathématiques.
1894 — Meynler, professeur de physique au collège de Nogent-le-Rotrou.
1845 — Mézléres (A.), membre de l'Académie française, professeur honoraire,
de littérature étrangère de la Sorbonne, député de Meurthe-et-Moselle,
boulevard Saint-Michel, 57, 8. P.
1890 — Mlehaut, ancien professeur de rhétorique au lycée de Moulins en congé,
professeur à f Université de Fribourg (Suisse), 8. P.
1875 — * Hlehel (Auguste), professeur d'histoire naturelle au collège Stanislas, 8. P.
1877 — Mlehel (Henry), agrégé de philosophie chargé d'un cours d'histoire des doc-
trines politiques à la Sorbonne, rue Jouffiroy, 79, S. P.
1880 — Mlehel (R.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature française
a l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Ghambéry.
1895 — Mlehel (Ch.), agrégé de mathématiques, boursier d'études, rue Chariot, 11.
1884 — Mlehon, agrégé* des lettres, conservateur-adjoint des antiquités grecques
et romaines au Musée du Louvre, rue Barbet-de-Jouy, 28, S. P.
1878 — Mllhend, professeur de mathématiques spéciales au lycée, en congé ; docteur
es lettres, chargé d'un cours de philosophie a la Faculté des lettres de
Montpellier*
1884 — Mlllot (L.-A.), professeur de mathématiques au lycée de Bourges.
1886 — Mlllot (L.-L.-E.), professeur de mathématiques au lycée de Toulon.
1892 — Mineur, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
1885 — - Mlrman, ancien professeur de mathématiques au lycée de Reims, député
de la Marne, avenue de Wagram, 26.
1861 — Molrean, agrégé des lettres, homme de lettres, rue de Vaugirard, 35.
1885 — Molbert, professeur de cinquième au lycée de Dijon.
1862 — - Mollnler, professeur d'histoire de la France méridionale à la Faculté
des lettres de Toulouse.
1845 — Molllard (L.), agrégé de grammaire, ancien préfet des études au collège
Sainte-Barbe, rue de l'Odéon, 10, S. P.
1888 — Molllard (M.), agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef
des travaux pratiques au laboratoire physiologique de la Sorbonne, 8. P.
1878 — Moaeeanx, professeur de rhétorique au lycée Henri IV.
1848 — Moaeourt, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue des
Fraises, 5, à Nantes, S. P.
DE L'éCOLB NORMAL» 245
Promotions.
1893 — Hoadaln, sncien élève de la section de physique, directeur de l'École du
Palais à Tananarive, 8. P.
1872 — Honln, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Alfred-Stevens, 2.
1802 — Honod (G.), membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
président de la section des sciences historiques et philologiques à l'École
des Hautes-Études, maître de conférences d'histoire du moyen âge et
moderne, à l'École Normale, rue du Parc-de-Clagny, 18 bit, à Ver-
sailles, S. P.
1879 — Honod (A.), prof, de sixième au lycée Montaigne, boul. Saint-Michel, 57.
1896 — Honod (Albert), agrégé des lettres, soldat au 15° régiment de ligne à
Carcassonne.
1874 — Hontargls, professeur de philosophie au lycée de Troyes, en congé.
1894 — Hontol, professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue des Grandes
Écoles, 17, à Poitiers.
1852 — Hontlgny (E.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri IV, rue
Simon, 4, à Ablon (Seine-et-Oise).
1887 — Hoog, professeur de rhétorique au lycée de Reims.
1881 — Horand, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand.
1887 — Horean, professeur de physique à la Faculté des sciences, avenue de la
Gare, 49, à Rennes.
1878 — Horeao-Nélaton, rue du Faubourg Saint-Honoré, 73 bis, 8. P.
1880 — Horel (G.), inspecteur général de l'enseignement secondaire, boulevard
Saint-Germain, 28, S. P.
1893 — Horel (Maurice), professeur de seconde au lycée de Salnt-Étienne.
1835 — Horey, à Tournan (Seine-et-Marne).
1878 — Horlllot, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Grenoble.
1858 — Hosjsot, professeur honoraire de rhétorique du lycée Gondorcet.
1892 — Houihon, professeur de mathématiques au lycée de Moulins.
1890 — Bouton (H.), agrégé, boursier à l'Institut Pasteur.
1895 — Hures, professeur d'histoire, au lycée de Bourges.
1897 — Huxart, élève de la section de mathématiques.
1894 — Nadand, professeur de troisième au lycée d'Orléans*
1899 — Navarre, professeur de rhétorique su lycée de Lorient.
9676 — Neaont, professeur de seconde au lycée de Rouen.
1880 — Nepvem, professeur de mathématiques au lycée de Limoges.
1880 — Nleol, prof, de mathématiques au lycée Janson, rue de la Tour, 11, 8. P.
1887 — Nlebylowskl, professeur de mathématiques au lycée de La Rochelle.
1865 — Nlewenglowskl, inspecteur d'académie à Paris, rue de l'Arbalète, 35.
9897 — Nèél, élève de la section des sciences naturelles.
1865 — Nognèe, professeur de mathématiques spéciales au lycée Janson.
1858 — Nolen, recteur honoraire, rue du Débarcadère, Ibis, à Paris, 8. P.
1884 — Mollet, professeur de rhétorique au lycée Versailles, r. de Lille, 57, à Paris.
1850 — Nouël, professeur honoraire de physique du lycée de Vendôme.
1880 — IVongaret, proviseur du lycée de Grenoble.
1888 — Nouvel, professeur d'histoire au lycée de Chartres.
U6
ASSOCIATION DBS ANC1BN8 aLÈVnS
Promotion.
MM — Oarlot, élevé de U section de mathématiques.
1876 — Offret (A.), profauflnr de minéralogie théorique «1 appliqués * U Fusait*
de* aoienees, chemin des Pins, 53, ville Suus-Souci, à Lyon.
IMS — Olivier, proviseur du lycée de Nice.
1SS5 — Onde, professeur de mathématique! au lycée de Clermont, 8- P-
18M — ©"dot, professeur de milhématiquei an lycée, rue du Trech, 43, à Toile.
18Ï3 — Oxll, professeur de mathématiques au collège de B*ne.
1871 — Faeaat, professeur de philosophie au lycée Charlemegne, rue Goy-de-I*-
Brosse, S.
1883 — Padé, mettre de conférences de mathématiques ■ la Faculté de* sciencee,
place ïtichebâ a. Lille.
1185 — Paidovanl, ancien professeur de rhétorique au lycée de Nice, démùmon
nsire, rue Heccareni, Il à Nice.
;88S — Pngia, professeur d'histoire au lycée Cnrnol, boulevard Blslesbsrbes, 10.
1883 — Palalevé, maître de conféreaces d'analysées l'École Normale, rue d* Ben-
nes, ».
18*7 — Pnoll, agrégé de mathématique!, aucien professeur de l'Université, roe de
Grenelle, 165.
1880 — Papetier, professeur de m s thématique* spéciale* au lycée d'Orléans.
1IW — PAqaet, professeur d'histoire au lycée, «Tenue Vauban, S, à Tonton.
1Stt — l'araf, profea. adjoint de malhém. à le Faculté dea science* de Toulouse.
ISRI — Parigot, prof, de rhétorique au lycée Condnrcet, an congé, avenu* de
Villiers, U.
187» — Parla (Pierre), professeur d'archéologie et d'histoire de l'art à la Faculté
de* lettre* et directeur de l'École dea Beaui-Arts de Bordeaux.
1875 — Pamcallar, professeur de chimie s la Faculté dee sciences et directeur
de la station agronomique de Clermont.
1890 — Paredl, agrégé de philosophie, maître surveillant à l'École Normale.
IBM — Parasite, professeur de mathématiques au lycée de Vnnve*.
iSB5 — Par larler, professeur de cinquième au lycée du Havre.
18*1 — Panserai, professeur honoraire de seconde du lycée de Tours, rue Goi-
tsve-Conrbct, 32, 1 Paris.
1US — Pateaetre, ambassadeur de France a Madrid, 8. P.
189t — Patte, professeur de physique eu collège de Chateaudun.
1S8S — Packard, directeur adjoint du laboratoire de l'École Normal*, chargé de
cours de chimie à la Sorbonce, professeur de chimie i l'École 4a Foa*
tenaj-sui-Roses, 8. P.
1695 — Péguy, ancien élevé de la section de philosophie, rue Guju, IT.
IMS — Pela, professeur de mathématiques au lycée Henri IT.
1870 — Falae, professeur de quatrième au lycée Condorcet.
IBM — Pèllsaler, professeur d'histoire t la FaoulU de* lettres, villa Lcjrss,
à Montpellier, S. P.
1170 — Fol 1*1, professeur adjoint de physique générale a. la Sorbonns, profesaev
i 1* maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, avenue de l'Oossr-
Pellet, doyen honoraire et professeur de mathématiques purss à la Fatuité
des sciences, rue Pascal, 30, à Cunnont, 8. P.
Dfl L'ÉCÔLB NORMÀLB 247
Promotionf.
1870 — PelUsjsjoa, ancien inspecteur d'académie à Périgueux, me Gensier, 41,
à Paris.
1883 — - l'en Job, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur de philosophie 4 la Faculté des lettres de Lille, rue du Bloc,
10, 4 Douai.
1892 — Pé»7> professeur de physique au collège de Saint-Mihiel.
1831 — Pératé, agrégé des lettres, conservateur-adjoint du Musée national de
Versailles, 8. P.
1887 — Perehot, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, astronome ad-
joint à l'observatoire de Paris, avenue d'Orléans, 11.
1881 — Perdrix, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences de Mar-
seille, 8. P.
1890 — Perdrlzet, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Nancy.
1881 — Pérès, professeur de philosophie au lycée de Toulouse*
1894 — Pérez (F.), agrégé des lettres, via Cavour, 101, à Rome.
1895 — Pérez (Charles), agrégé préparateur de zoologie à l'École Normale.
1878 — Perler, professeur de mathématiques au lycée Condorcet.
1898 — Peratot, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome.
1857 — Pérot (P.)f inspecteur d'académie à Évreux.
1847 — Perraud (S. É. le Cardinal), agrégé d'histoire, membre de l'Académie
française, évoque d' Autan, 8. P.
1888 — Perreau (F.), maître de. conférences de physique à la Faculté des
sciences de Nancy, 8. P.
1843 — Perreasj, membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspect. général honor. de l'enseig. secondaire, profess. honor. d'histoire et
de littérature de l'École Polytechnique, rue Vineuse, 11, Paris*Passy, S. P.
1884 — Perrler (E.), membre de l'académie des sciences, profes.- administrateur
de zoologie du Muséum, directeur d'études à l'École des Hautes-Études,
rue Gay-Lussac, 28, S. P.
1882 — Perrler (R.), maître de conférences de zoologie à la Sorbonne, boulevard
Montparnasse, 84.
1891 — perria (J.-B.), chargé d'un cours de chimie physique à la Sorbonne, rue
Tournefort, 6.
1892 — Perrln (G.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bor-
deaux, S. P.
1852 — Perrot (G.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, prof.
d'archéologie à la Sorbonne, en congé ; directeur de l'École Normale, 8. P.
1857 — Perroud, recteur de l'académie de Toulouse.
1840 — Pesjsonmeeax (B.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri IV,
rue Bonaparte, 80.
1872 — - Peauonneaax (R.), professeur de quatrième au lycée Henri IV.
1881 — Petit (A.)> professeur d'histoire au lycée Janson, rue Guichard, 8.
1888 — • Petit (P.), professeur de chimie agricole et. directeur du. laboratoire de
brasserie 4 la Faculté des sciences de Nancy.
1880 — Petit de Jallerllle, professeur de littérature française du moyen âge,
à la Sorbonne, rue Éblé, 6.
M 8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLBYBS
Promotions.
1 «88 — Petltdldier, professeur de seconde au lycée de Roanne, S. P.
1887 — Petlteasi, professeur de physique au lycée et de chimie à l'École de mé-
decine de Nantes.
1881 — Petltjeaa, professeur de quatrième au lycée Buffon, rue Ernest-Renan, 3t.
1870 — Pelot, profes. de mécanique rationnelle et appliquée à la Faculté des
sciences de Lille.
1810 — Petrovltea, professeur à la Faculté des sciences, 36, Kossauteh-Venac, à
Belgrade (Serbie).
1897 — Peyre, élève de la section de grammaire.
1878 — Plisser, professeur d'histoire de l'Est de la France à la Faculté des lettres
de Nancy.
1840 — Philibert (H.), professeur honoraire de philosophie de la Faculté des
lettres d'Aix.
1889 — Philibert (A.), professeur de philosophie au lycée de Clermont, en congé,
à Valréas (Vaucluse).
1890 — Phlllpot, agrégé de grammaire, professeur de littérature romane à l'Uni-
versité de Lund (Suède).
1874 — Pleard (E.), membre de r Académie des sciences, professeur d'analyse
supérieure et d'algèbre supérieure à la Sorboane, professeur de méca-
nique rationnelle à l'École Centrale, rue Soufflot, 13, 8; P.
1879 — • Pleard (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Victor-Hugo, 140,
à Tours.
1879 — Pleard (L.), professeur de seconde au lycée Gondorcet, rue de Saint-
Pétersbourg, 22.
1885 — Pleart (Luc), professeur d'astronomie a la Faculté des sciences de Lille.
1864 — Plehon (Ad.), professeur de* rhétorique au lycée Charlemagne, rue Notre-
Dame-des^Champs, 44.
1888 — Piehem (R.)( professeur de rhétorique au lycée Concorde*.
1897 — Piehea, élève de la section de littérature.
1868 — Pléroa, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue d'Assas, 50.
1868 — Pierre, inspecteur d'académie, directeur de racole Normale supérieure
d'enseignement primaire de Saint-Cloud.
1881 — Ptgeoa, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences et profes-
seur à l'École de médecine, rue Millotel, 3, à Dijon, S. P.
1862 — Plagsmd (L.), correspondant de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, profes. d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon, S. P.
1880 — Plagaud (A.), agrégé d'histoire, attaché au cabinet du Ministère des
Affaires étrangères, rue Gay-Lussao, 49.
1879 — Pleaehm, professeur de physique 4 la Faculté des sciences et à l'École
de médecine de Grenoble.
1873 — Piquet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis*
1882 — Pléseat, professeur de troisième au lycée Louis4e-Grand.
1861 — Pluaaaald, proviseur du lycée de Besançon.
1883 ■*• Palaearé, chargé d'un cours de physique à la Sorbonne, professeur do
physique à l'École Normale de Sèvres, boulevard Raspeil, 105 bit,
1854 — Poiré, professeur honoraire de physique du lycée Condoroet, boulevard
des Bstignolles, 84.
F
DE L'ÉCOLB NORMALE £49
Promotions.
1872 — Poirier, doyen et professeur de zoologie a la Faculté' des sciences de
ClermoDt, 8. P.
1894 — Polrot, Universetets lektor, Brunnsparken, 10, Helsingfors (Finlandô).
1860 — Porcsoa, professeur honoraire de mathématiques au lycée de Versailles.
1847 — Poslelle, proviseur honoraire, boulevard du Lycée, 36, à Vanves.
1888 — Poitevin, directeur du Bureau d'hygiène du Havre.
1874 — Pottler, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,' conser-
vateur adjoint au Musée et professeur suppléant à l'École du Louvre,
professeur suppléant à l'École des Beaux-Arts, rue de La Tour-
Maubourg, 72, 8. P.
1861 — Ponjade, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
1846 — Poymrd, prof. hon. de rhétorique du lycée Henri IV, rue de Tournon, 14.
1803 — Pradlaes, professeur suppléant de philosophie au lycée de Belfort.
1870 — Pressoir, professeur de seconde au lycée Louis-le-Grand, rue Denfert-
Rochereau, 21.
1878 — Pries» , professeur de sciences naturelles au lycée Henri IV, boulevard
Saint- Germain, 135.
1856 — Prolongeait, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée
d*Angouieme, rue Turenne, 194, à Bordeaux.
1853 — Pruvost, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue de la
Tour, 11, à Passy, S. P.
1878 — Paeeh, maître de confér. de langue et littérature grecques à la Sorbonne,
rue du Val-de-Grace, 0*
1875 — Puiseras (P.), astronome adjoint à l'Observatoire, professeur adjoint de
mécanique à la Sorbonne, rue Le Verrier, 2, 8. P.
1860 — Pajet, prof, de mathématiques pures à la Faculté des sciences de Rennes.
1883 — Pas in, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1848 — Qulaot, profes. honoraire de seconde du lycée Condorcet, rue Mantega, 1,
a Nice.
1883 — Qulqaet, actuaire de la compagnie d'assurances sur la vie la Nationàk$
boulevard Saint-GermaiD, 92.
1873 — Raballet, agrégé de grammaire, chef d'institution à Angouleme, 8. P.
1875 — Raseras*, professeur de seconde au lycée Charlemagne, rue des Feuillan-
tine*, 10, 8. P.
1868 — Rabler, directeur de l'enseignement secondaire au Ministère de l'Instruction
publique, rue de Fleuras, 27.
1864 — ataby, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis, rue
du Vertgalant, 11, à Moulins.
1881 — Radet, doyen et professeur d'histoire ancienne à la Faculté des lettres,
rue de Cheverus, 0 bit, à Bordeaux, S. P.
1879 — BaaTy, professeur adjoint à la Sorbonne, maître de conférences d'analyse
à l'École Normale, rue Nicole, 7, S, P.
1898 — Rageot, professeur de philosophie au lycée de Garcassonne.
1857 — - Ralageard, professeur honoraire de physique du lycée de Niort, rue de
Paimbeuf, 17, à Pornic (Loire-Inférieure) •
220 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion!.
1861 — Rasnbaud, sénateur, membre de 1* Académie des sciences morale* et
politiques, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne. ancien
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts, me d'Aseas, 71,
8. P.
1881 — • Ranb, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Toulouse.
1886 — Ravean, préparateur de physique à la Sorbonne, rue des Écoles, 5.
* 1885 — Raveneau, agrégé d'histoire, secrétaire de la rédaction des AnumU* 4$
Géographie, rue d'Assas, 76, 8. P.
* 1890 — Ray, (Julien), maître de conférences de botanique à la Faculté des sciences
quai Claude-Bernard, 32, à Lyon.
1896 — Rayaand, élève de la section des langues vivantes.
* 1859 — Raye* (G.), correspondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Ob-
servatoire, doyen honoraire et professeur d'astronomie physique à la Fa-
culté des sciences de Bordeaux, à Floirac, près Bordeaux.
1877 — Rébelllau, agrégé, docteur es lettres, bibliothécaire adjoint de l'Institut,
chargé de cours de littérature française à l'École de Saint-Cloud, quai
Conti,23, 8. P.
1861 — Rebière, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, boulevard
Arago, 112.
1875 — Rebuffel, professeur de mathématiques au lycée de Nice.
* 1881 — Reeewa, doyen et professeur de chimie de la Faculté des sciences,
directeur de la station agronomique de Dijon.
1891 — Régna, professeur de rhétorique au lycée de Saint-Quentin.
1866 — Réglsmaaset, inspecteur d'académie à Aix, 8. P.
1876 — Relaach (S.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, con-
servateur adjoint au Musée de Saint-Germain, rue de Lisbonne, 38, à
Paris, 8. P.
. 1673 — Rémond (Th.), inspecteur d'académie 4 Troyes.
1875 — Rémond (H.), inspecteur d'académie à Périgueux.
. 1855 — Rémy, professeur honoraire de seconde du lycée du Havre, à Honfleux.
1866 — Renan, astronome adjoint à l'Observatoire, rue Soufflot, 19, 4 Paris.
1894 — Renaud, professeur de mathématiques au collège de Longwy.
1895 — Renaall, professeur de philosophie, au lycée de Coutances.
^ 1884 — Rénaux, agrégé de mathématiques, astronome adjoint à l'Observatoire
de Bouzaréah, près d'Alger.
1886 — Renel, maître de conférences de philologie classique à la Faculté des lettres
Place d'Helvétie, 7 à Lyon.
1847 — Rénelln, professeur honoraire de philosophie du lycée, 1, rue du Jardin-
des- Plantes, 1, à Lyon.
1867 — Revoll, professeur de mathématiques au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Chambéry.
1895 — Rey (Joseph), professeur de physique au lycée de Pontivy.
1896 — Reynaud, élève de la section de langues vivantes, Adalbertstrasse, 48
Familien-Penaion à Munich.
1880 •— Re jraler, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grend, rue Notre-Damr
des-Champs, 27.
db l'école normale 214
Promotions.
1*43 — Rleert, anrieo préfet, avenue de la Défense, 17, a Puteaux (Seine).
1862 — Rlfcot, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, profes-
seur de psychologie expérimentale et comparée au Collège de France,
directeur de la Bévue philosophique, rue des Ecoles, 25, 8. P.
1853 — Hibou t, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée Louia»
le-Grandt avenue de Picardie, 30, à Versailles, 8. P.
IM6 — Richard (A.-L.), professeur de mathématiques au lycée Charlemagne,
rue du Cardinal-Lemoine, 12.
I880 — Richard (Gaston), professeur de philosophie au lycée du Havre.
I884 — Richard (J.-A.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de Tours.
I891 — Richard (K.)» profes. de mathématiques au lycée de Caen.
(883 — Rlemann, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
Louis-le-Grand, rue Boulard, 35.
I882 — Rlgout, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1870 — Rlnn, professeur de troisième au lycée Condorcet, rue Rodier, 59.
(873 — Rlquler, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences de
Caen, S. P.
1857 — Rlttler, professeur honoraire de langues anciennes du collège Rollin, avenue
de la République, 23 6m, à Villemonble (Seine).
1884 — Rivais, agrégé, docteur es sciences, professeur de chimie au collège
Ghaptal, boulevard Maies herbes, 201.
1875 — Rivière, professeur de physique au lycée Saint-Louis, 8. P.
876 — Robert (P.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue de Turin, 11.
1878 — Robert (Edouard), censeur des études au lycée de Nîmes.
i887 — Robert (Abel), professeur de rhétorique au fycée de Troyes.
I887 — Hobet élève de la section de philosophie.
858 — Robla, direc. de V Éducation intégrale, Rempart de^la Biloque, à Gand, 8. P.
888 — Roche, professeur de rhétorique au lycée de Rouen.
882 — Roeherolles, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, rue de
Fleurus, 2, 8. P.
898 — Roeqnemomt, agrégé de mathématiques, rue Danton, 42, k Levallois-Perret.
879 — Rodier, professeur de sciences naturelles au lycée en congé, directeur du
jardin botanique de Bordeaux.
885 — Rolland (Etienne), professeur de physique au lycée de Pau.
886 — Rolland (Romain), chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art à
rÉcole Normale, rue Notre-Dame-des-Champs, 76.
887 — Rolland (Paul), professeur de rhétorique au lycée de Brest.
882 — Rondeau, professeur de mathématiques au lycée de Chftteaurouz .
883 — Roos, professeur de sciences naturelles au lycée de Digne.
887 — Roques (Maurice), prof, de troisième au lycée Condorcet, rue Clapeyron,9*
Ht — Roqaes (Mario), agrégé de grammaire, pensionnaire de la Fondation
Thiers, rond-point Bugeaud, 5 et boulevard Saint-Germain, 4.
MO — Rosenthal, professeur d'histoire au lycée de Dijon.
180 — Rossignol, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
85 — Ronger, professeur d'histoire en congé, à La Ghartre (Sarthe).
NO — Rougler (A.), professeur d'histoire au lycée d'Aiz.
175 — Roaeseaux, professeur de physique au lycée du Havre.
292
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1886 — Roussel, professeur de philosophie au lycée de Lons-le-Saunier.
1857 — Hou ■■©Un, professeur honoraire de mathématiques du lycée Condoreet,
boulevard Hoche, 10, à Villeneuve-sur- Yonne.
1891 — Housselle, professeur de troisième au lycée de Nevers.
1887 — Roussel, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue des Écoles, 20.
1887 — Ronsaot, professeur de troisième au lycée Condoreet.
1894 — Ronstaiit agrégé de philosophie, boursier de voyage de llJnxversilé de
Paris (Tour du Monde).
1853 — Rooatel, professeur honoraire de physique du lycée de Pau.
1892 — Rouyer, professeur de mathématiques élémentaires supérieures su lycée
d'Alger.
1877 — Roy, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Dijon.
1854 — Royer, doyen et professeur de littérature latine à la Faculté des lettres de
Dijon.
1853 — Roy et (Ch.)t professeur honoraire du lycée de Montpellier, rue Saint*
Joseph, 22, à Grenoble.
1893 — Roses, agrégé de grammaire, rue Mil ton, 8.
1892 — Rudler, professeur de rhétorique au lycée de Caen.
1889 — Ruyssen, professeur de philosophie au lycée de Limoges, 8. P.
w
1881 — Sabatler (Th.)* professeur de physique au lycée de Carcassonne.
1874 — Saballer (P.), professeur de chimie à la Faculté des sciences de Tou-
louse, 8. P.
1887 — Saeerdote, agrégé, professeur de physique au collège Sainte-Barbe, bou-
levard Saint-Michel, 97, en congé.
1890 — Sagaae (G.), agrégé, préparateur de physique au laboratoire d'enseigne-
ment de la Sorbonne, rue Paillet, 4, 8. P.
1891 — < Sagnae (P.), chargé d'un cours d'histoire moderne à la Faculté des
lettres, place Simon- Voilant, 13, à Lille, 8. P.
1852 — Saint-Loup, doyen honoraire, professeur de mécanique rationnelle i la
Faculté des sciences de Besançon.
1882 — - Salles, profes. de cinquième au lycée Janson, rue Bugeaud, 9.
1878 — Salomou (Ch.), prof, de rhétorique au lycée Condoreet, rue Soufflot, 9.
1880 — Salomoa (H.), prof, d'histoire au lycée Henri IV, boulevard Raspa3,284
(place Denfert-Rochereau).
1858 — ■ Sarradia, professeur honoraire de seconde du lycée, rue Montbauron, 18,
à Versailles, 8. P.
1894 — Sarrleu, professeur délégué de philosophie au lycée de Quimper, iw
Kéréon, 38.
1893 — Sarlhoo, professeur de troisième au lycée, rue de Rémusat, 12, à
Toulouse.
1897 — Sauner, élève de la section de mathématiques.
1887 — Sauaulne, professeur de physique au lycée de Saint-Pierre (Martinique).
1878 — Sautrcaux (L.), professeur de philosophie au lycée de Grenoble, S. P.
1881 — Sautreaux (G.), professeur de mathématiques au lycée de Grenoble, S.P.
1873 — Sauvage, prof, de mathém. pures à la Faculté des sciences de Marseille
J
DE l'écolb normale 223
Promotions.
1882 — Sehlesser, professeur de mathématiques au lycée de Versailles, boule-
vard de la République, 4.
1888 — Sennelder, professeur de seconde au lycée de Toulouse.
1872 — Séallles, professeur de philosophie à la Sorbonne, rue Lauriston, 25.
1856 — Segoud (E.), professeur honoraire de philosophie du collège Stanislas, rue
Meyerbeer, 15, à Nice.
1892 — Segond, (J.), professeur de philosophie au lycée de Toulon.
1843 — Séguin, recteur honoraire, rue Ballu, 1, à Paris.
1874 — Selgnonos, professeur suppléant d'histoire moderne a la Sorbonne, rue de
l'Odéon, 15.
1858 — Séllgniann, agrégé des lettres, directeur honoraire au ministère des
finances, rue Franklin, 8.
1887 — Sclvcs, professeur de rhétorique au lycée d'Age n.
1870 — Sentis, professeur de physique au lycée de Grenoble, 8. P.
1847 — Serré -Galno, anc. examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-
Cyr, prof.hon.de physique de l'École Normale de Sèvres, rue du Bac, 114.
1894 — Senre, agrégé des lettres, membre de l'École française d'Athènes, rue
Saint-Charles, 135, à Paris, S. P.
1893 — Slmiand, agrégé de philosophie, boulevard Saint-Michel, 79.
1887 — Simon (Paul), professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue
Stanislas, 10.
1884 — Simon (Julien), professeur de quatrième au lycée de Chartres.
1887 — Simon (Louis), docteur es sciences, professeur à l'École Normale de Saint*
Cloud, préparateur chef de chimie à la Sorbonne, rue Vauquelin, 15, S. P.
1882 — Simonin, ancien professeur de mathématiques au lycée de Vendôme,
astronome à l'Observatoire de Nice, S. P.
1882 — Sliaolr, professeur de rhétorique au lycée de Laval, S. P.
1849 — Slrodot, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
honoraire de zoologie de la Faculté des sciences de Rennes.
1885 — Slrven, agrégé des lettres, professeur de rhétorique, en congé, vi^a
Asso, via Foscolo, 14, à Florence.
1880 — Slrvent, professeur de physique au lycée Saint-Louis.
1847 — Seelinée, prof. hon. de lettres du lycée Henri IV, rue de la Michodière, 7.
1886 — Sondée, professeur de mathématiques au lycée de Valenciennes.
1868 — Souqaet, proviseur du lycée de Gap.
1893 — Sourdille, prof, de seconde au lycée, rue des Fonderies, 109, à Rochefort.
1873 — Sourlau (P.), chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres
de Nancy.
1875 — Sourlau (M.), professeur d'histoire de la littérature et de l'art normands à
la Faculté des lettres de Caen.
1882 — Splnnler, professeur de mathématiques spéciales au lycée et professeur à
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Nantes.
1864 — Staub, proviseur du lycée Lakanal.
1859 — Stéphan, correspondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Obser-
vatoire et prof, d'astronomie à la Faculté des sciences de Marseille.
1848 — Stoffel, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Strasbourg,
rue des Clefs, 10, à Schlestadt (Alsace), S. P.
ASSOCIATION DBS ANCIENS KLÈVKS
— StaauT (P. -A.), prof, honoraire de m «thématiques du lycée, à Veaul,
rue de Floitea, 8.
— StonnT (A.-X.), professeur de calcul différentiel Et intégral » U Pscatt
des sciences, rue Saint-Pierre, U, a Beaançou, 8. P.
— Strebly, profess. de cinquième au lycée Montaigne, rue de Vaugirard, If.
— Btrowaltl (P.), professeur de cinquième au lycée Lakaual.
— Strowaltl (S.), professeur de philosophie au lycée de Ponti?y.
— Suarée, sncicn élève de la section d'histoire, rue de l'Abbé-de- l'apte, 10.
— Sabé, proviseur honoraire du lycée de Limogée, rue de Longcbampa, 123,
à Paris.
— Su* ru s, censeur sous-directeur des "études littéraires eu lycée Saint-Louis.
— Sueur, professeur de physique au collège de La Fera.
— Satrer, professeur de rhétorique au Prytanée militaire de La Flèche.
— SxytttHBslil, inspecteur d'académie s Alger,
— Talagraftd, ancien élevé de le section de grammaire, chemin de Qraun,
enclos Bonifici, à Nîmes.
— Talion, professeur honoraire de troisième du lycée de Nice, i Verteull-
sur-Chareute (Charente), 8. P.
— Tantsue , professeur honoraire de seconda du lycée d'Évreui, quai
Valmy, 53, a Paria, 8. P.
— Tamnerv, aous-direcleur et maître de conférences de mathématique* è
l'âcole Normale.
— Taratte (F.), professeur de mathématiques su lycée du Mans.
— Tehenf; -Slon-Slea, licencié es sciences mathématiques, professeur à
l'arsenal de Fou-Tcheou.
— Telsialer, professeur honoraire de physique du lycée de Nice.
— Terrier (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Condoreat,
professeur de littérature française  l'École Normale de Sevra», rM
d'Aumale, 10.
— Terrier (L.), professeur de physique au lycée de Laval.
— Téry, professeur de philosophie, avenue de Sexe, 39, & Paria.
— Teaaler, doyen honor. et prof, d'histoire de 1a Faculté des litres de Caen.
— Teste, professeur d'histoire tu lycée de Poitiers. ■
— Texrler, professeur de rhétorique au lycée et de littérature française i
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen.
— Texte, professeur île littératures modernes comparées à la Faculté de* lettres
de Lyon, 8. P.
— TbavmtH, profesa. de philosophie au lycée Condorcet, suppléent d'histoire
delà philosophie moderne au Collège de France, r. Oay-Luasac, 16, 8. P.
— Tharaud, professeur de langue et littérature françaises an collège
BoivOs (École Normale de Buda-Pesth).
— Thévencl, professeur de Faculté, directeur et professeur de mathématiques
de l'Ecole des science* d'Alger.
— ThAvenat, censeur des études au lycée de Cherbourg.
— 1 ht a «court, prof, de littérature latine à la Faculté des lettre* de Nancy.
— Thlébaut, répétiteur au lycée de Versailles.
DE l'scolb normale 225
Promotions.
1873 — Thimont, professeur de physique au collège Stanislas, boulevard Mont-
parnasse, 144.
1877 — Thirion (Eruest), professeur de rhétorique au lycée de Rennes.
1877 _ Thlrlou (Paul), profesesseur d'histoire au lycée Charlemagne, place
Jussieu, 7.
1892 Thiry, élève breveté de l'École des langues orientales vivantes, rue
Cassini, 18, S. P.
1865 — Thomas (J.j, professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Lille.
1880 — Thomas (L.), prof, de physique générale et météorologie a l'École
des sciences d'Alger.
1880 — Thouvenel, professeur de physique au lycée Charlemagne, rue des
Arènes, 9, 8. P.
1846 — Thouvenin (J.), inspecteur honoraire d'académie, à Nancy.
1882 — Thouveres, professeur adjoint de philosophie à la Faculté des lettres
de Toulouse.
1889 ThyhHUt, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, pi. d'Anvers, 10.
1880 — Tlssler, professeur de physique au lycée Voltaire.
I843 Tivier, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besançon, rue d'Ha-
vernas, 9, à Amiens, S. P.
I893 Tour en, agrégé préparateur adjoint de chimie à l'École Normale, rue
Gay-Lussac, 56.
1869 Tournois, professeur de mathématiques au lycée Saint- Louis, rue du Val-
de-Grâce, 9.
1888 — Tourrès, professeur de mathématiques au lycée de Nîmes.
1885 Toutaln, professeur suppléant à l'École Normale de Fontenay-aux-
Rofes, chargé de conférences à l'École des Hautes-Études, r. du Havre, 8.
1893 Treffel, agrégé d'histoire, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-point
Bugeaud, 5.
1888 Tresse, prof de mathématiques au collège Stanislas, boulevard Montpar-
nasse, 164, S. P.
1848 Troost, membre de l'Académie des sciences, professeur de chimie et di.
recteur d'études à la Sorbonne, rue Bonaparte, 84, S. P.
I897 Troufleau, élève de la section de littérature.
1896 Tziizelea, élève de la section de mathématiques.
1895 Vacher, professeur suppléant d'histoire à l'École Lavoisier, pi. Monge, 6.
1888 Vacherot (Charles), professeur de quatrième au lycée de Tunis.
1888 Vacon, prof, de mathématiques au collège de Vitry^e-François (Marne).
1882 — Valès, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1891 Vallaux, professeur d'histoire au lycée, rue de Siam, 48, à Brest.
1894 Vallette, agrégé des lettres, professeur à l'Université de Lausanne, aux
Colonies.
1880 Valot, professeur de mathématiques au lycée de Périgueux, 8. P.
18J7 Valson, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, doyen de la Faculté
libre des sciences, rue Vavibecour, 14, à Lyon, 8. P.
jg5g van Tîeghem (Ph.), membre de l'Académie des sciences, prof.-admiuist.
de botanique du Muséum, rue Vauquelin, 22, 8. P.
15
226
ASSOCIATION DES ANCIBNS ÉLÈVES
Promotions.
1801 — Van Tlegtaem (P.), professeur de seconde au lycée de Chartres.
1883 — Vanwlncq, professeur de rhétorique au lycée, villa Henri, Pau, S. P.
1838 — Vapereau, agrégé de philosophie, inspecteur général honoraire de rensei-
gnement primaire, boulevard Saint- Michel, 10, 8. P.
1867 — Vast, ancien professeur d'histoire au lycée Condorcet, examinateur
d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue de Rome, 69, 8. P.
1893 — Vaueheret, professeur de mathématiques au lycée de Tourcoing.
1889 — Vanillier, professeur de physique au collège d'Arme litières.
1869 — Verdler (Henri), proviseur du lycée de Bordeaux.
1890 — Verdler (Bug.)» professeur de mathématiques au lycée de Saint-Etienne.
1872 — Verdln, professeur de physique au lycée d'Alger.
1876 — Ver nier, professeur de littérature ancienne à la Faculté des lettres de
Besançon.
1889 — Versaveaud, professeur de troisième au lycée de Nice.
1890 — Verslnl, inspecteur d'académie, adjoint au Directeur général de ren-
seignement en Tunsie, S. P.
1848 — VessioC (J.-B.), agrégé des lettres, inspecteur général honoraire de l'en-
seignement primaire, à Géménos (Bouches-du-Rhône).
1884 — Vesslot (E.)» professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences
de Lyon.
1885 — Vèses, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences, rue Saubat,
15, à Bordeaux, S. P.
1890 — Vlal, prof, suppléant de rhétorique au lycée Lakanal, avenue du Maine, 191.
— Vidal (Gaston), professeur de physique au collège d'Àuxerre.
1863 — Vidal delà Mâche, professeur de géographie à la Sorbonne, rue de
Seine, 6, S. P.
1892 — Vleillefond, professeur de mathématiques au lycée de Beauvais.
1893 — Vlgnal, rue Le Goff, 5, 8. P.
1893 — Vignes, professeur de mathématiques au lycée de Coustantine.
1848 — VI gnon, prof. hon. de rhétorique du lycée, quai desCélestins, 6, à Lyon.
1881 — Villard, profes. de physique au lycée Condorcet, me d'Ulm, 45, en congé,
8. P.
1894 — Villeneuve, professeur de rhétorique au lycée de Mont-de- Marsan, en
contré, rue Delmas, à Montpellier.
1892 — Vincent, docteur es sciences, agrégé préparateur de physique à l'École
Normale, rue de l'Abbé-de-rÉpée, 8.
1856 — Vlntéjoux (F.), professeur honoraire de mathématiques spéciales du ljeéa
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr,
boulevard Saint-Germain, 139.
1888 — Vlntéjoux (J.), profess.de mathématiques spéciales au lycée de Dijon.
1861 — Violle, membre de L'Académie des sciences, directeur d'études à l'École
des Hautes-Etudes, maître de conférences de physique à l'École Normale,
professeur de physique au Conservatoire des arts et métiers, boulevard
Saint-Michel, 89, S. P.
1882 — Vlret, professeur de seconde au lycée de Lyon.
1855 — VI tasse, prof, de mathématiques au lycée, rue du Château, 41, à Brest.
1873 — Vlvot, professeur de sciences physiques et naturelles au lycée de TroyfeS*
J
DK L*ÉCOLB NORMALE 227
. Promotions.
1881 — Vogt, professeur de mathématiques appliquées a la Faculté des sciences
de Nancy, 8. P.
1850 — Volgt, professeur honoraire de physique du lycée de Lyon, à Géanges,
par Saint-Loup-de-la-Salle (SaÔne-et-Loire).
1862 — Voisin (A.), censeur des études au lycée Bufifon.
1865 — Voisin (J.-B.), professeur de rhétorique au lycée de Versailles.
1890 — Volloet, professeur de mathématiques au lycée de Chartres.
1838 — Waddlngton, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
prof, honor. d'histoire de la philosophie ancienne de la Sorbonne, avenue
de Villars, 7, 8. P.
1873 — WahJ (M.), Inspecteur général honoraire de l'Instruction publique aux co-
lonies, professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue de Rome, 83.
1892 — Wahl (R.), professeur, en congé, rue Baudin, 2, a Paris.
1873 — Wallle (V.), professeur de Faculté, professeur de langue et littérature
françaises à l'École des lettres d'Alger.
1862 — Waleckl, ancien inspecteur général de l'Instruction publique aux colonies
(sciences), rue Trezel, 4, S. P.
1880 — Wallerant, maître de conférences de géologie à l'École Normale.
1831 — Wallon (H.), sénateur inamovible, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres de
la Sorbonne, ancien Ministre de l'Instruction publique, quai Gontl, 25,
S. P.
1862 — Wallon (P. -H.), agrégé de grammaire, manufacturier, route d'Éauplet, à
Rouen, S. P.
1875 — Wallon (Et.), prof, de physique au lycée Janson, ruedeProny, 65, 8. P.
1860 — WalCï (A.), professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Bordeaux, S. P.
1895 — Waltz (R.), agrégé de lettres, boursier d'études, rue d'Assas, 87.
1897 — Watel, élève de la section des sciences naturelles.
1884 — Wehrlé (l'abbé), vicaire a Saint-Jacques-du-Haut-Pas, rue Saint-
Jacques, 252.
1887 — Weil (René), professeur de philosophie au lycée de Chartres, en congé.
1896 — W«11(A.), élève de la section de grammaire.
1878 — Weill (G.), professeur de mathématiques au lycée de Belfort.
1883 — Welll (Georges), professeur d'histoire au lycée Carnot, S. P.
1874 — • Welmann, professeur de sixième au lycée Condorcet.
1888 — Welss, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences de
cours d'Herbou ville, 35, à Lyon.
1881 — Welseh, professeur de minéralogie et géologie à la Faculté des sciences
de Poitiers, 8. P.
1894 — Weulersse, professeur d'histoire au lycée de Toulon, boursier de voyage
de l'Université de Paris (Tour du Monde).
1852 — Wescher, agrégé des lettres, ancien conservateur adjoint et ancien pro-
fesseur d'archéologie à la Bibliothèque nationale, rue Notre-Dame-des-
Champs, 27, S. P.
228 ASSOCIATION BBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1893 — Wllbola, ancien élève de la section de phyaique.rue de Vaugirard, 185.
1882 — Wogne, professeur de seconde au collège Rollin.
1848 — Wolf (Ch.), membre de l'Académie des sciences, astronome honoraire de
T Observatoire de Paris, professeur d'astronomie physique à la Sorbonne,
rue des Feuillantines, 1, S. P.
1887 — Worms, agrégé de philosophie, docteur es lettres, agrégé et chargé de
cours à la Faculté de droit de Caen, auditeur au Conseil d'État, directeur
de la Eetue internationale de sociologie, rue Quincampoiz, 35, à Par»,
S. P.
1880 — - Yoo, inspecteur d'académie à Montpellier.
1891 — Yver, professeur d'histoire au lycée de Tunis.
1894 — Yvon, professeur de seconde au lycée d'Angouléme, 8. P.
1869 — Zalin, directeur de l'École industrielle et commerciale de Luxembourg.
1861 — Zevorl (B.), recteur de l'académie de Caen, 8. P.
1891 — Zlmasermanai, chargé d'un cours de géographie commerciale à U Faculté
des lettres de Lyon.
1897 — Zlvy, élève de la section de physique.
1883 — Zyroiuakl, professeur de littérature française & la Faculté des lettres de
Toulouse.
J
DE L'ÉCOLE normale 29
Nombre des membres au l6r janvier 1899. 1394
Membres nouveaux 41
Décédés 32/33
Démissionnaire 1 \
Différence 8. . . 8
Nombre des membres au 1er janvier 1900 1402
TABLEAU COMPARATIF DES COTISATIONS ANNUELLES
Au 4or janvier 1899 et au 1er janvier 1900.
i
a
1846,
1847.
1848,
1849,
1850,
1851
1852,
1853
1854,
1855
1856
1857
1858,
1859
1860,
1861,
1862.
1863.
1864.
1865.
1866.
1867.
1868.
1869.
1870.
1871.
1872.
1873.
1874,
1875.
1876.
1877.
1878.
1879.
18S0.
I8SI.
1882.
1883.
4884.
1885.
18*6.
1887.
1888.
18x9.
1890.
1891.
1892.
1893.
189*.
1895,
4 896.
1897.
4898.
4899.
4900.
/.
1" janvier 1899.
.... 457
.... 492
.... ^406
.... 467
.... 474
.... 520
.... 562
.... 574
.... 579
. . . . 601
.... 609
.... 614
.... 636
.... 640
.... 647
.... 646
. . . . 651 .... :
... 674
.... 679
.... 712
.... 723
... 735
... 747
.... 709
... 705
... 641
... 628
... 634
... 642 ,
.... 688
... 685
. .. 689
... 632
... 647
. ... 708. ...
... 720
... 594
, ... 483
... 739
.... 816
.... 866
. ... 854
. ... 92 •>
. ... 962
1"
955,
947.
955
956
958
939
959
957,
923.
4.
janvier
. 457
. 492
. 406
. 467
. 474
. 520
. 562
. 574
. 579
. 601
. 609
. 614
. 636
. 640
. 647
. 646
. 651
. 674
. 679
. 712
. 723
. 735
. 747
. 709
. 705
. 641
. 628
. 634
. 642
. 688
. 685
. 689
. 632
. 647
. 708
. 720
. 594
. 483
. 739
. 816
. 886
. 854
. 925
. 902
. 955
. 947
. 9.S5
. 956
. 958
. 964
. 960
. 959
. 954
• 926
6
1900.
Nombre des cotisations perpétuelles au 40r janvier 1900.. 484
DB L'ECOLE NORMALE 234
. t '
LISTE DES MEMBRES DECEDES
AVANT LE l6r JANVIER 1900
BUREAU DB LA FONDATION.
Promotions.
1810. Cousin (Victor), président (1846-1849), décédé le 13 janvier 1867.
1812. Dobois (Paul-François), vice-président (1846-1849), puis président (1850-1866),
décédé le 16 juillet 1874.
1819. Lesieur (Augustin- Henri), secrétaire (1846*1849), décédé le 8 mars 1875.
1833. Hébert (Edmond), vice-secrétaire (1846-1849), secrétaire (1850-1876), vice-
président (1876-1881), puis administrateur honoraire (1882), décédé le
4 avril 1890.
1813. Maas (Mvrtil), trésorier (1846-1865), décédé le 27 février 1865.
Promotions. Décès.
1810.àubert-Hix, ancien censeur des études au lycée Louis-*
le-Grand 1855
— Bbudant, membre de l'Académie des sciences, professeur
honoraire de minéralogie de la Sorbonne, inspecteur gé-
néral des études 1850
— Boucley, recteur honoraire 1877
— Cousin, membre de l'Académie française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, professeur honoraire
d'histoire de la philosophie de la Sorbonne, ancien
conseiller au Conseil royal de l'Université, ancien Pair
de France, ancien directeur de l'École Normale, pré-
sident-fondateur ds l'Association, S. P 1867
— D aulne, ancien prof, de rhétorique au lycée d'Alençon . . . 1874
— Delignac, anc. prof, de philosophie au Prytanée militaire
de La Flèche 1868
— . Faucon, inspecteur d'académie à Douai 1850
m—* Gaillabd, inspecteur général honoraire des études. S. P. 1860
m
232 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1810. Guillaume, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1871
— Magnier, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Poitiers 1875
— Maignibn, ancien recteur départemental 1871
— Paulin, médecin de l'École Normale 1857
— Soulacroix, recteur honoraire, chef de division au Mi-
nistère de l'Instruction publique 1848
1811. Carrare, imprimeur-libraire, ancien maire de Rodez... 1864
— Champanhet, vice-président honoraire du tribunal civil
de Privas 1863
— Decaix, anc. membre du Conseil de la Banque de France. 1882
— Dsvàs, conseiller honoraire à la Cour d'appel de Bordeaux. 1871
— Dubus-Champville, ancien professeur de mathématiques
au collège et d'hydrographie à l'École de St-Brieuc, S. P. 1868
— Dut re y, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur 1870
— Fargeaud, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Strasbourg 1877
— Guignault, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur honoraire
de géographie de la Sorbonne, ancien maître de con-
férences, directeur honoraire de l'École Normale, membre
honoraire du Conseil de V Association, S. P 1876
— Laqurrbe, maire de Séverac-le-Château (Aveyron) 1854
— Meusy, professeur de littérature ancienne à la Faculté des
lettres de Besançon 1848
— Mézières, recteur honoraire de l'Académie de Metz 1872
— Patin, secrétaire perpétuel de l'Académie française, doyen
de la Faculté des lettres de la Sorbonne, ancien maître
de conférences à l'École Normale président de Y Asso-
ciation, S. P 1876
— Pouillbt, membre de l'Académie des sciences, ancien
professeur de physique à la Sorbonne et à l'École Poly-
technique, ancien directeur du Conservatoire des Arts-
et-Métiers, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male, ancien député, S. P 1868
— Rattier, inspecteur honoraire d'académie 1877
— Rougeron, juge honoraire du tribunal de lra instance de
la Seine 1867
DE l'écolb normalk 233
1811.Thieeby (Augustin), membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres 1856
— Viguier, inspecteur général honoraire des études, directeur
honoraire des études de l'École Normale 1867
— Villevaleix, docteur es lettres, chargé d'affaires d'Haïti. 1858
1812. Albband aine, adjoint au maire de Marseille 1855
— Ballard-Luzy, ancien préfet des études du collège Rollin. 1870
— Cayx, vice-recteur de l'académie de Paris 1858
— De Calonne, prof, honor. de seconde du lycée Henri IV. 1876
— Desmichels, recteur honoraire 1866
— Dubois, membre libre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien conseiller au Conseil royal de l' Uni-
versité, ancien député de la Loire-Inférieure, ancien
professeur de littérature française à l'École polytechnique,
directeur honoraire de l'Ecole Normale, ancien président
de V Association 1874
— Large, inspecteur honoraire d'académie 1870
— Lerebours, avocat à Rouen 1879
— Martin, recteur honoraire 1864
— Ozaneaux, inspecteur général des études 1852
— Péclet, professeur-fondateur de l'Ecole Centrale, ancien
maître de conférences de physique à l'Ecole Normale ,
inspecteur général honoraire des études, S. P 1857
— Poieson, proviseur honoraire du lycée Charlemagne,
membre honoraire du Conseil de V Association % S. P. . . . 1871
— Renouard, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, ancien Conseiller d'État, ancien Pair de
France, ancien procureur générai à la Cour de cassation,
sénateur inamovible, ancien maître de Conférences de
philosophie à l'École Normale S. P 1878
— Salanson, ancien professeur 1860
— Thouron, avocat à Toulon 1872
1813.ÂNSART, inspecteur honoraire d'académie 1849
— Bouchitté, ancien recteur départemental 1861
— Cazalis, inspecteur générai hon. de l'enseignement se-
condaire, ancien maître de conférences de physique
à l'École Normale 1878
— — Christian, ancien professeur de mathématiques spéciales
. au collège royal d'Orléans 1864
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5
£34 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1813. Corneille, ancien inspecteur d'académie, député au Corps
législatif, S. P
— Cotellk, ancien avocat à la Cour de cassation, professeur
de droit administratif à l'École des ponts et chaussées,
membre honoraire du Conseil de l'Association, S. P
— - Dbhèque, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres
— Delafosse, membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur honoraire de minéralogie du Muséum et de la
Sorbonne, ancien maître de conférences de minéralogie à
l'École Normale
— Dubois, ancien recteur départemental •
— Foroet, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Falaise
— Granoeneuve, docteur en droit, notaire à Bordeaux, S. P.
— Guillard, prof. hon. de mathém. du lycée Louis-le-Grand.
— Lévy, maître de conférences de mathématiques à l'École
Normale, S. P
— Maas, directeur de la Compagnie d'assurances V Union ,
trésorier de P Association, S. P
— Marbschal, agrégé de grammaire, ancien chef d'insti-
tution à Vendôme
— Moreau db Champlieux, administrateur des douanes à
Paris, ancien membre du Conseil de Y Association
— Pariset, ancien gouverneur de la Guyane, membre da
Conseil d'Amirauté
— Baoon, inspecteur général honoraire des études
— Vernadé, prof. hon. de seconde du lycée Saint-Louis. . . .
1814. Alexandre, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles- Lettres, inspecteur général honoraire des études.
— DamirOn, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire de la philoso-
phie moderne à la Sorbonne
— Dijon, ancien professeur à Huy (Belgique)
— Fontanier, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, consul à Civita-Vecchia
— Guichemerrè, ancien recteur départemental
— Jannet, proviseur honoraire du lycée de Versailles •
— Lemarchand, ancien professeur
— Michel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1868
1878
1871
1878
1862
1857
1868
1870
1841
1865
1876
1851
187Î
1872
1888
1870
1862
1850]
1851
1810
1861
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Il
db l'école normale 235
1814.Bevel, caissier au lycée Louis-le-Grand 1856
— Sabattier, professeur honoraire de cinquième du lycée de
Rouen 1866
1815. Bouchez, inspecteur d'académie à Nancy 1850
— Chanlairb, chargé de cours de rhétorique au lycée d'Avi-
gnon 1860
— Defrenne, professeur honoraire de cinquième du lycée
Saint-Louis, S. P 1863
— Delcasso, recteur honoraire de l'académie de Strasbourg. 1887
— Lecomte, recteur honoraire de l'académie du Loiret 1864
— Plagniol de Màscony, inspecteur honoraire d'académie. . 1872
1816.Besse, professeur au Prytanée militaire de la Flèche .... 1856
— Bouillet, inspecteur général des études 1864
— Braiye, recteur honoraire de l'académie de Montpellier. . . 1868
— Commbau, agrégé de grammaire, professeur au collège
Sainte-Barbe 1863
— Doeveau, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Nantes 1850
— Dunoyer, recteur honoraire 1884
— Flamanville, inspecteur honoraire d'académie 1877
— Gibon, maître de conférences de langue et littérature
latines à l'École Normale 1859
— Joubn, ancien recteur de l'académie de l'Orne 1857
— Lodin de Lalaire, professeur honoraire de littérature
française de la Faculté des lettres de Dijon 1896
— Rinn, recteur de l'académie de Strasbourg 1855
— Soûlez, professeur hon. de seconde du lycée de Besançon. 1873
— Théry, recteur honoraire de l'académie de Caen 1878
— Vincent, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis 1868
1817. Avignon, recteur honoraire 1867
— Delaître, ancien prof, de rhétorique au lycée de Poitiers. 1857
— Gillette, médecin du lycée Louis-le-Grand 1859
— Perdrix, professeur de seconde au lycée de Clermont. . . . 1851
— Pottier, professeur de seconde au lycée Napoléon 1855
•— Ravaud, ancien censeur des études au lycée de Bordeaux. 1876
— Véron-Vernibr, docteur es sciences, inspecteur honoraire
d'académie à Paris 1875
1
236 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1818. Anot, prof, honoraire de littérature française delà Faculté
des lettres de Poitiers 1879
— Chenou, doyen hon. de la Faculté des sciences de Poitiers. 1888
— Cobbin, agrégé des lettres, médecin de l'Hôtel-Dieu d'Or-
léans 1855
— Dubois, professeur honoraire du collège Rollin 1884
— Fobnebon, proviseur honoraire du lycée Bonaparte 1886
— Ladevi-Roche, professeur honoraire de philosophie à la
Faculté des lettres de Bordeaux 1811
— Ribout, agrégé des lettres et de grammaire, professeur de
quatrième au lycée Louis-le-Grand 1854
— Sttévenart, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres
de Dijon 1860
1819.Boyeb, inspecteur honoraire d'académie 1865
— Dblhomme, prof, honor. de rhétorique du lycée d'Évreux. 1866
— Dblobme, anc. censeur des études du lycée Louis-le-Grand. 1866
— Géruzez, secrétaire de la Faculté des lettres de la
Sorbonne, ancien professeur suppléant d'éloquence fran-
çaise à la Sorbonne, ancien maître de conférences à
l'École Normale, membre du Conseil de l'Association. . . . 1865
— Hachette, libraire-éditeur, S. P 1864
— Laisné, ancien principal du collège d'Avranches 1875
— Lbsieub, anc. chef de division au Ministère de l'Instruction
publique, inspecteur général honoraire de l'enseignement
supérieur, secrétaire honoraire de V Association 1815
— Férennès, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Besançon 1813
— Quichebat, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, ancien conservateur à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, S. P 1884
— Sonnet, inspecteur honoraire d'académie à Paris, profes-
seur de calcul différentiel et intégrai à l'École Centrale. 1819
1820.Andbé-Pontieb, chef d'instit. à Nogent-sur-Marne, S. P. ÎS'R
— Babbet, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1884
— Cabesme, recteur honoraire de l'académie de Besançon. . 18H3
— • Charma, doyen et professeur de philosophie de la Faculté
des lettres de Caen 1861
— De Nbufpobge, prof, de troisième au lycée Saint-Louis. . 1
— Pons, doyen de la Faculté des lettres d'Aix . 1
DE L'ÉCOLE NORMALE 237
1820.Rousta.Nj recteur de l'académie de Toulouse 1871
1821.Cournot, recteur honoraire, inspecteur général honoraire
des études 1877
— Marchand, professeur honoraire du lycée de Versailles. 1888
1826.ÀNQUETIL, inspecteur honoraire d'académie, à Versailles,
S.P .* 1895
— Brunet, professeur de troisième au lycée Henri IV 1842
— Charpentier, chargé de cours de mathématiques du lycée
d'Alençon 1869
— Deloche, inspecteur d'académie à Nîmes 1870
— Jourdain, inspecteur honoraire d'académie à Montpellier. 1872
— Lbfèvre, professeur de physique au collège Rollin 1864
— Mallet, ancien recteur départemental 1875
— Roux, doyen honor. de la Faculté des lettres de Bordeaux 1887
— Verdot, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1871
1827. Berger, professeur d'éloquence latine à la Sorbonne,
membre du Conseil de Y Association 1869
— Braive, censeur des études au lycée de Douai 1856
— Cagnart, chargé de cours au collège royal d'Amiens 1847
— Dumaige, insp. général délégué de l'enseignern. secondaire 1864
— Herbbtte, professeur honoraire de seconde du lycée Fon-
tanes, S. P 1879
— Morelle, professeur honoraire de philosophie du lycée de
Douai, S. P 1887
— Morren, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Marseille 1870
— Mouribr, inspecteur général honoraire de l'enseignement
supérieur, vice-recteur hon. de l'académie de Paris, S. P. 1890
— Pompon, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Sens 1867
— Tieroblin, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1849
— Vacherot, membre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien directeur des études à l'Ecole Nor-
male, membre hon. du Conseil de l'Association 1897
1828. Amiot.B., professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis S.P 1878
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Cahors 1854
— Bénard (Ch.), professeur honoraire de philosophie du lycée
Charlemagne 1898
1
238 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1828.Borgnet, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Tours • 1890
— Chéruel, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, recteur honoraire, ancien maître de Confé-
rences d'histoire à l'École Normale, S. P 1891
— Deguin, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Besançon 1860
— De Lbns, inspecteur honoraire d'académie à Angers 1882
— Foncin, proviseur honoraire du lycée de Montpellier 1894
— Gaillardin, professeur honoraire d'histoire du lycée
Louis-le-Grand. 1880
— Guérabd, agrégé de grammaire, directeur honoraire du
collège Sainte-Barbe-des-Champs, S. P 1888
— Mermet, prof. hon. de phys. du lycée de Marseille, S. P. . 1816
— Mouillard, proviseur honoraire du lycée de Lyon . ,. . . . 1811
— Nicolas (A.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Rennes 1884
— Petit, ancien chargé de cours de mathématiques au lycée
de Limoges 1881
— Petitbon, proviseur honoraire du lycée de Lille, S. P. . . . 1887
— Pinaud, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse 1848
— Rioart, inspecteur honoraire d'académie 1886
1829.Barrt, professeur honoraire d'histoire de la Faculté des
lettres de Toulouse. 1879
— Cappelle, prof. hon. de quatrième du lycée Louis-le-Grand. 1879
— Choffel, prof, de mathématiques au collège et à l'Ecole
préparatoire à l'enseignement supérieur de Mulhouse . . . 1862
— Collet, inspecteur honoraire d'académie 1872
— Dabas, recteur honoraire 1878
— Delassassbigne, ancien recteur départemental 1878
— Hambl, professeur honoraire de littérature ancienne de la
Faculté des lettres de Toulouse 1889
— Huguenin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Nancy 1863
— Laurent, inspecteur honoraire d'académie \ . . 1872
— Mon in, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon. 1866
— Roux, agrégé des lettres, professeur de. rhétorique au
collège de Mulhouse 1856'
de l'école normale 239
1829. Vendrtes, agrégé des lettres et d'histoire, inspecteur hon.
d'académie 1893
1830. Billet, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des sciences
deDyon 1882
— Bonnbt-Mazimbert, professeur honor. de cinquième du
lycée Fontanes 1879
— Bourzac, proviseur honoraire du lycée d'Angouléme 1885
— David, prof, de mathém. à la Faculté des sciences de Lille. 1864
— Duruy, membre de l'Académie Française et de l'Académie
des Sciences morales et politiques, membre libre de l'A-
cadémie des Inscriptions et Belles-Lettres, ancien Mi-
nistre de l'Instruction publique, ancien professeur de lit-
térature et d'histoire à l'École Polytechnique, ancien
maître de conférences suppléante l'École Normale, S. P. 1894
— Germain, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, doyen honoraire et professeur d'histoire
de la Faculté des lettres de Montpellier, S. P 1887
— Grout, régent de philosophie au collège d'Avranches. . # . 1860
— Martin, prof, honor. de physique du lycée de Montpellier 1892
— Piohard, inspecteur honoraire d'académie 1884
— Quet , inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, S. P 1884
— "Wartel, inspecteur honoraire d'académie à Troyes 1887
1831 . Abria, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de physique honoraire de la Faculté des
sciences de Bordeaux, S. P 1892
— Aimé, docteur es sciences physiques, attaché à l'Observa-
toire de Paris 1848
— Bertereau, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Poitiers , S . P 1 879
Boulian, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . . . 1847
— Clermont, ancien chef d'institution à Lyon .. ! ......... . 1850
— Desains (Edouard), docteur es sciences physiques, prof.
de physique au lycée Henri IV 1865
— Fleury, recteur honoraire de l'Académie de Douai 1887
— Germer-Durand, ancien professeur de seconde au lycée
et bibliothécaire de la ville de Nîmes 1880
1
840 ASSOCIATION DBS ANCIENS ELEVES
1831.Laroque, docteur es sciences physiques, prof, honor. de
physique du lycée de Toulouse 1881
— Lebkguœ, inspecteur honoraire d'académie, à Nevers, S. P. 1876
— Légal, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1885
— Martin (Louis), prof, honoraire de laFaculté de droit d'Aix. 1871
— Martin (Théodore-Henri), membre libre de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, correspondant de
l'Académie des sciences morales et politiques, doyen
honoraire de la Faculté des lettres de Rennes 1884
— Munier, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Nancy 1882
— Pontarlirr, ancien chargé du cours de mathématiques au
lycée de la Roche-sur-Ton 1889
1832. Bach, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Nancy, S. P 1885
— Blondkau, ancien chargé de cours de physique du lycée de
Laval 1818
— Bontoux, prof, de philosophie au lycée de Versailles, S. P . 1864
— Cartelier, professeur de troisième au lycée Henri IV. . . 1855
— Chon, professeur honoraire d'histoire du lycée de Lille. 1888
— Crois et, professeur honoraire de seconde du lycée Saint-
Louis 1891
— Danton, anc. directeur du personnel au ministère de l'Ins-
truction publique, inspecteur général de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de Y Association, S. P . . . 1869
— Duclos, chargé de cours de seconde au lycée d'Agen 18fll
— Faurie, inspecteur générai honor. de l'enseig. secondaire,
ancien examinateur d'admission à l'École Navale 1880
— Ha vet, membre de l'Académie des sciences morales et po-
litiques, professeur honoraire d'éloquence latine au Col-
lège de France et de littérature française à l'École Poly-
technique, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male, ancien président de Z1 Association, S. P 188>
— Jacques, ancien professeur de philosophie au lycée Louis-
le-Grand, ancien maître de conférences de philosophie &
l'École Normale, directeur du collège de Buenos-Ayre3. 1865
— Lèche valier, prof. hon. de physique du lycée de Marseille 1888
— Materne, inspecteur honoraire d'académie à Paris 1891
— Ménétrbl, inspecteur honoraire d'académie 1899
. — Rosey, professeur d'histoire au lycée de Poitiers 18&
J
db l'école normale 241
1832.Troue6SARt, professeur de physique à la Faculté des
sciences de Poitiers 18*70
1833. Arnault, professeur de rhétorique au lycée de Cahors. . . . 1857
— Bourgeois (A.), ancien chargé de coups de mathématiques
au lycée de Nantes 1893
— Charnoz, ancien professeur de physique au lycée de Metz,
directeur de la manufacture de faïence à Dresde 1887
— Hauser, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée Charlemagne, S. P 1884
— Hébert, membre de 1* Académie des sciences, doyen honor.
et professeur de géologie de la Sorbonne, ancien direc-
teur des études scientifiques et maître de conférences à
TÉcole Normale, membre honoraire du Conseil de C Asso-
ciation, S. P 1890
— Joquet, proviseur du lycée Saint-Louis, S. P 1874
— Leboucher, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Caen 1896
— Lorquet, agrégé de philosophie, docteur es lettres, secré-
taire honoraire de la Faculté des lettres de la Sorbonne,
ancien trésorier de l'Association, S. P 1883
— Morel, professeur honor. de seconde du lycée d'Angers. . . 1885
— Morin, professeur hon. d'histoire de la Faculté des lettres
de Rennes 1876
— Saisset , membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire de la philosophie à la
Sorbonne, ancien maître de conférences à TEcole Nor-
male 1863
— Schmit, inspecteur d'académie à Paris • 1868
— Suisse (François-Jules), dit Jules Simon, sénateur inamo-
vible, membre de l'Académie française, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des sciences morales et politiques,
ancien prof, suppléant d'histoire de la philosophie
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École
Normale, ancien membre du gouvernement de la Défense
Nationale, ancien Président du Conseil des ministres et
Ministre de l'Instruction publique, membre honoraire du
Conseil de V Association, S. P 1896
— - Vieille, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, recteur honoraire, ancien maître de confé-
rences à l'École Normale, S. P 1896
16
I» .
;V
242 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1833.Yanoski, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1851
1834.Babet, ancien doyen de la Faculté des lettres de Clermont,
inspecteur général honoraire de renseignement primaire,
S. P 1887
— Bouillibr, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, ancien directeur de l'Ecole Normale, membre
honoraire du Conseil de V Association, S. P 1899
— Blin, inspecteur de l'académie de Caen 1849
— Courtois, professeur de mathémat. au collège Stanislas.. . 1850
— Chevriaux, inspecteur honoraire d'académie à Paris,
directeur de l'École libre de la rue de Madrid, à Paris. . 1883
— Debs, professeur de philosophie au lycée de Rouen 1849
— Fougère, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne 1884
— Gisclard, inspecteur d'académie à Àgen 1864
— Guillemin, recteur honoraire de l'académie de Nancy.. . . 1870
— Henné, ancien professeur de philosophie au lycée de Mont-
pellier, inspecteur de l'enseignement primaire à Paris . . 1896
— Houdemont, professeur de physique au lycée de Poitiers.. 1867
— Mac6 de Lépinay (Antonin), doyen et professeur d'histoire
honoraire de la Faculté des lettres de Grenoble 1891
— Mondot, vice-recteur honoraire de la Corse, S. P 1899
— Picquet, inspecteur honoraire d'académie 1874
— Pierron, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand, membre du Conseil de V Association 1878
— Puiseux, agrégé d'histoire, inspecteur général honoraire
de l'enseig. primaire 1889
— Quillet, chargé de cours de mathémat. au lycée du Puy. 1856
— Révol, professeur de quatrième au lycée de Nimes 1847
— Rollier, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, S. P 1876
— Taulier, professeur honoraire de quatrième du lycée de
Lyon 1896
— Vasnier, prof, de mathém. spéciales au lycée de Toulouse. 1853
1835. Arreitkr, inspecteur honoraire d'académie 1885
— Benoit (Ch.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Nancy 1898
— Daguin, professeur honoraire de physique de la Faculté
de l'école normale 243
des sciences, ancien directeur de l'Observatoire de
Toulouse, S. P 1884
1835.Desains (Paul), membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur de physique à la Sorbonne, S. P 1885
— Feuillatre, proviseur honoraire du lycée d'Amiens 1878
— Garcet, professeur de mathématiques au lycée Henri IV. 1874
— Hamard, ancien chargé -de cours de mathématiques spé-
ciales au lycée de Moulins , 1881
— Lalande (J.), proviseur honoraire du lycée de Reims. . . . 1891
— Letaillandier, prof, de troisième au lycée d'Angouléme. 1850
— Marichal, ancien chargé de cours de physique au lycée,
bibliothécaire de la ville de La Roche-sur- Yon 1886
— "Wiesener, professeur honoraire du lycée Louis -le-Grand,
S. P 1898
1836.Adert, ancien professeur de littérature française à l'Uni-
versité de Genève, rédact. en chef du Journal de Genève. 1886
— Bersot, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, directeur de l'Ecole Normale, membre du
conseil de V Association , S. P 1880
— Delatour, proviseur du lycée de Bordeaux 1871
— Delzons, professeur de seconde au lycée Saint-Louis. . . . 1872
— Eudes, inspecteur honoraire d'académie 1879
— ■ Garsonnet, inspecteur général de Tenseig. secondaire. . . 1876
— Guiselin, ancien censeur des études du lycée Fontanes. 1880
— Hugueny, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Marseille, S. P 1896
— Jannin, ancien chargé de cours de physique au lycée d'Albi.f 1896
— Lacroix, professeur sup. d'histoire à. la Sorbonne, S. P. 1881
— Lallemand, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des
sciences de Poitiers 1886
— Macari, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers 1856
— Olivaint (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien
professeur d'histoire au Lycée Condorcet, supérieur de la
maison de Yaugirard, fusillé rue Haxo, à Paris, J le
26 mai, S. P 1871
— Peyrot, ancien vice-recteur de la Corse 1889
— Pitard (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ^ancien: pro-
fesseur de seconde au lycée Louis-le-Grand 1859
— Rouvray, professeur^, de troisième au collège Rollin \1872
^
344 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
; 1836 . Zevort (Ch.), inspecteur général de l'enseignern. supérieur,
] directeur honoraire de l'enseignement secondaire 188*7
1837.Barni, docteur es lettres, ancien professeur de philosophie
au lycée Louis-le- Grand, ancien professeur à l'Université
deGenève, député, S. P 1878
j — Bayan, inspecteur honoraire d'académie 1893
î — Clavel, professeur d'histoire au lycée de Bordeaux 1851
[ — Damien, prof. hon. de littérature de la Faculté des lettres
de Clermont 1891
— Danœuv, secrétaire de l'académie départementale de Tarn-
et-Garonne 1854
— Fèvrk (Victor), professeur de littérature étrangère à la
Faculté des lettres de Dijon 1860
— Girault, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Caen, S. P 1897
— Hanriot, inspecteur honoraire d'académie, professeur ho-
noraire de littérature grecque de la Faculté des lettres
de Poitiers 1895
— Labresson, professeur honoraire de physique du lycée de
Nantes 1883
— Lafcjge, professeur de mathématiques à l'Ecole du com-
merce annexée au lycée de Lyon 1861
— Loir, doyen et professeur de chimie honoraire delà Fa-
culté des sciences de Lyon 1899
— Lorenti, professeur de mathématiques au lycée de Lyon . 1874
— Nicolas, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Poitiers. 1871
— Noël, prof, honor. de rhétorique du lycée de Versailles. . . 1892
— Petitjean, prof, de mathématiques au lycée de Douai. . . . 1874
— Poinsiqnon, inspecteur honoraire d académie 1899
— Puiskux (V.), membre de l'Académie des sciences, profes-
seur d'astronomie mathématique à la Sorbonne, ancien
maître de Conférences à l'Ecole Normale 1883
— Quéquet, professeur de physique au collège de Cambrai.. 1851
— Toussaint, ancien professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Caen, ancien examinateur d'admission à
l'École militaire de Saint-Cyr 18»
1838. Bouchot (Auguste), prof, d'histoire au lycée Henri IV.. 1855
— Briot, profes. de calcul des probabil, et de phys. mathém.
à la Sorbonne, ancien maître de Conférences à l'École
Normale, membre honorairedu Conseil de l'Association, S. P. 1887
DE L'ÉCOLE NORMALE 245
1838. Cabré, ancien professeur de seconde au lycée de Nîmes,
professeur libre à Paris 1872
— Cournot, proviseur honoraire du lycée de Dijon 1881
— David, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1869
— De Pontavioe, inspecteur honoraire d'académie 1897
— Despois, ancien professeur de rhétorique au lycée Louis-
le-Grand, bibliothécaire de l'Université, membre du
Conseil de V Association 1876
— Grégoire, professeur honoraire d'histoire du lycée
Condorcet 1897
— Higinard, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Lyon, S. P 1893
— Jamin, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique à la Sorbonne, professeur
à FÉcole Polytechnique, S. P 1886
— Lallemant, professeur de physique au lycée Fontanes. . . 1874
— Maucourt, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1891
— Méry, inspecteur honoraire d'académie 1884
— Roux (E.), professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Grenoble 1879
— Sirguey (CL), professeur de mathématiques au lycée de
Chaumont 1878
— Talbbrt, anc. direct, du collège Rollin, provis. hon., S. P. 1882
— Vannier, professeur de mathématiques au lycée d'Auch . . 1856
1839.Bénard, professeur de physique au lycée d'Évreux 1884
— Bertrand, agrégé, professeur au collège Stanislas, prépa-
rateur de physique à l'École Normale 1858
— Bodleau, ancien professeur au collège d'Épernay 1880
— Bouquet, membre de l'Académie des sciences, professeur
de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, ancien
maître de conférences à l'École Normale, S. P. 1885
— Delouohb, inspecteur d'académie à Châteauroux 1873
— Dbsbovrs, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet 1880
— Didier, professeur de rhétorique au lycée Henri IV 1870
— Dubois, prof, honoraire de troisième du lycée de Rouen. . . 189fr
— Leclerc, professeur de rhétorique au lycée de Metz 1853
— Lecrocq, proviseur honoraire du lycée de Moulins 1886
— Leroy, agrégé de grammaire et des lettres, professeur
libre à Paris, S. P 1881
246 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1839. Martin and, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Nevers 1892
-— Mourgues, professeur honoraire de mathématiques du
collège Rollin 1893
— Pellissier, agrégé de philosophie, professeur au collège
Sainte-Barbe 1894
— Révillout, professeur honoraire de littérature française
de la Faculté des lettres de Montpellier 1899
— Saucié, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1845
— Suchbt, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du collège Rollin 1889
— Texte, professeur d'histoire au collège Rollin. 18*78
— Tranchau, inspecteur honoraire d'académie 1896
— Trébuohet, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.. . 1853
— W aille, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée de Besançon, S. P 18T8
— Aubert-Hix, inspecteur d'académie à Paris 1880
— Bachelet, prof, honor. d'histoire du lycée et de l'Ecole
préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen. ..... 1819
— Berthaud, professeur honoraire de géologie et de miné-
ralogie de la Faculté des sciences de Lyon 1896
— Bourgeois, inspecteur honoraire d'académie 1895
— Colincamp, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Douai 1879
— Crosson, inspecteur honoraire d'académie à Rouen, S. P. 1891
1840.Cucheval-Clarigny, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques , agrégé d'histoire, conservateur
honoraire de la bibliothèque Sainte-Geneviève, S. P.. . 1895-
— Davau, proviseur honoraire du lycée de Nancy 1884
•— De Tastes, prof, honoraire de physique du lycée de Tours. 1886
— Dussouy, inspecteur honoraire d'académie 1880
— Geffroy, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire ancienne de la
Sorbonne, directeur de l'École française de Rome, S. P. 1895
— Girard (Julien), inspecteur général honoraire de l'ensei-
gnement secondaire, membre honoraire du Conseil ds
V Association, S. P 1898
»— Guérin, docteur es lettres, professeur honoraire de rhé-
torique du lycée d'Angers 1893
DE l'école normale 247
1840.Guichkmeree, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Amiens 1851
— Lemonnibr, professeur de mathématiques à la Faculté des
sciences de Caen 1882
— Lort, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de géologie et de minéralogie de la Faculté
des sciences de Grenoble, ancien maître de conférences
à TÉcole Normale 1889
— • Marié -Davy, agrégé de physique, docteur ôs sciences,
directeur honoraire de l'Observatoire de Montsouris. . 1893
— Martha, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'éloquence latine delà
Sorbonne, S. P 1895
— Martin, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . . 1860
— Merget, agrégé, docteur ôs sciences, correspondant de
l'Académie de médecine, professeur honoraire de phy-
sique de la Faculté de médecine de Bordeaux 1893
— Monnier, doyen honoraire et prof, de la Faculté des lettres
de Poitiers 1882
Morand, proviseur du lycée du Mans 1866
— Perrinot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. . 1876
— Pontet, professeur de troisième au lycée de Lyon 1884
— Robiou, correspondant de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, professeur honoraire de littérature et
institutions grecques de la Faculté des lettres de Rennes. 1894
— Soûlas, professeur honoraire de mathématiques du lycée
d'Angouléme 1888
1841 .Beaujban, inspecteur d'académie à Paris 1888
— Bbrtin-Mourot, sous-directeur et maître de conférences de
physique à l'École Normale 1884
— Boutet de Monvel, professeur honoraire de physique du
lycée Charlemagne 1898
— Chambon, professeur honoraire de quatrième du lycée
Louis-le-Grand, S. P 1899
— Cournuéjouls, proviseur honoraire du lycée de Ver-
sailles 1898
— Corrard, maître de conférences de littérature française à
l'École Normale 1866
— De Kerhor, chargé de cours de mathématiques au lycée
de Lorient 1871
1
2ÀS ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1841. Denis, correspondant de l'Académie des sciences morales
et politiques, doyen honoraire de la Faculté de3 lettres
de Caen 1897
— Oabnibb, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand . . 1851
— Gouabin dr Lefavril, professeur de mathématiques au
lycée de Bordeaux . . . . . 1867
— Janbt, membre de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, professeur honoraire de philosophie à la Sorbonne
S. P , 1899
— Lissajous, correspondant de l'Académie des sciences,
recteur honoraire 1880
— Pebnelle, ancien censeur des études du lycée de Douai. , . 1866
— • Pbivat-Dksohanbl, inspecteur honoraire d'académie &
Paris, proviseur du lycée de Vanves 1883
— Rigault, prof as. de rhétorique au lycée Louis-le-Grand,
ancien professeur suppléant d'éloquence latine au Collège
de France 1858
— Riquirb, proviseur honoraire du lycée de Limoges 1887
— Saulnieb, professeur d'histoire au lycée de Tournon 1810
— Sornin, ancien préfet des études au collège Rollin 1890
— Thion ville, censeur des études au lycée de Poitiers 1858
— Thubot, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale, S. P 1882
— Toussaint (Ferdinand), professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée de Rouen 1888
— Vinobnt, ancien professeur de rhétorique au lycée de Metz,
membre de l'École française d'Athènes 1850
1842. Bernard, professeur honor. de mathématiques spéciales
du lycée de Grenoble 1887
— BouRGtBT, recteur de l'académie de Clermont 1887
— Brissaud, ancien professeur d'histoire au lycée Charle-
magne, prof, de géographie à l'École Normale de Sèvres,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr. 1889
— Chalamet, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Lyon, vice-président du Sénat 1895
— Chappuis, ancien recteur, inspecteur général honoraire
de l'Enseignement secondaire 1897
— Dklbès, professeur de troisième au collège Rollin 1877
— Dupond, professeur de philosophie au lycée de Clermont. . 1857
de l'école normale 249
1842.Hemabdinqueb, prof, de rhétorique au lycée de Nancy.. . 1875
— Humbert, prof, honoraire de physique du lycée de Lille. 1894
— Lamy, ancien professeur de physique à la Faculté des
sciences de Lille, prof, de chimie industrielle à l'École
Centrale, S. P 1870
— Leyritz, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Versailles 1898
— Mabpon, profes. honor. de quatrième du lycée Condorcet. 1888
— Morot, agrégé de physique, docteur ôs sciences naturelles,
professeur de sciences physiques et naturelles au collège
de Sainte-Barbe 1889
— Monooubt, professeur de seconde au lycée Henri IV, S. P. 1861
— Ouvré, recteur de l'académie de Bordeaux 1890
— Vbntéjol, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lycée Condorcet 1893
— Vbbdet, professeur suppléant à la Sorbonne, professeur
de physique à l'Ecole Polytechnique, maître de con-
férences à TÉcole Normale, S. P 1866
— Viabd, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Montpellier 1858
— Vincent, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée, directeur de TÉcole préparatoire à l'ensei-
gnement supérieur de Rouen 1890
1843. Berger, proviseur du lycée de Montpellier 1869
— Brbssant, prof, de quatrième au lycée Louis-le-Grand. . . 1880
— — Brion, professeur honor. de physique du lycée Saint-Louis. 1885
— - Cbbvillet, professeur de mathématiques pures à la Fa-
culté des sciences de Besançon . 1876
— Duchesne, professeur de littérature française ~à la Faculté
des lettres de Rennes 1892
— Duméril, doyen honoraire et professeur d'histoire de la
Faculté des lettres de Toulouse 1897
— Duponnois, inspecteur d'académie à Chaumont 1887
— Fontes, prof, honor. de mathématiques du lycée de Lyon. 18. .
— Forthomme, professeur de chimie à la Faculté des sciences
de Nancy 1884
— Grenier, professeur de rhétorique au lycée de Clermont. . 1854
— - Helleu, professeur de quatrième au lycée Fontanes 1874
— Houbl, professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences de Bordeaux • 1886
250 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1843.Lanzi, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1883
— Lechat, professeur honoraire de physique du lycée Louis-
le-Grand 1898
— Magy, prof, honor. de philosophie du lycée de Rouen, S. P . 1887
— Moet, inspecteur d'académie à Nice 1861
— Pasteur, membre de l'Académie française, secrétaire
perpétuel honoraire de l'Académie des sciences, fonda-
teur-directeur de l'Institut Pasteur, administrateur
honoraire de l'Ecole Normale, professeur honoraire de
chimie à la Sorbonne, membre honoraire du Conseil
de l'Association, S. P 1895
— Tbemblay, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans. . . 1860
— Valadieb, chargé de cours d'histoire au lycée d'Angers. . . 1848
1844. Anselme, prof, honor. d'histoire du lycée Henri IV, S. P. 1886
— Aubin, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
— Bbaussire (Emile), membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, S. P 1889
— Caublot, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux. . 18*70
— Dupbé, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P. . • 1899
— Gandar, prof, d'éloquence française à la Sorbonne, S. P. 1868
— Girard (JJaurice) , docteur es sciences, professeur honoraire
de sciences physiques et .naturelles du collège Rollin . . . 1886
— Guignault, agrégé des lettres, membre de l'École française
d'Athènes 1852
— Ladrey, professeur honoraire de chimie de la Faculté des
sciences de Dijon, S. P 1885
— Lemoine, inspecteur d'académie à Paris, ancien maître de
conférences de philosophie à l'École Normale 1874
— Rinn (W.), professeur de quatrième au collège Rollin .... 18T5
— Ruello, chargé de cours de physique au lycée de Laval. . 1858
— Wjssemans, prof. hon. de philosophie du lycée de Troyes. 1894
1845.Beulé, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux-
Arts, professeur d'archéologie à la Bibliothèque natio-
nale, ancien Ministre de l'Intérieur, S. P 1874
— Blanchet, prof, de rhétorique au lycée de Strasbourg. . . . 1861
— Bonnefont, professeur hon. d'histoire du lycée Fontanes. 1881
— Garo, membre de l'Académie franc, et de l'Académie des
sciences morales et politiques, professeur de philosophie
r
DE L'ÉCOLE NORMALE 254
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École
Normale, S. P 1887
1845.Cabon, professeur honoraire de mathématiques du lycée de
Bordeaux 1899
— Charpentier (E.), inspecteur honoraire d'Académie, au
Mans 1898
— D autel, professeur de sciences au collège Sainte-Barbe . . 1881
— Delépinb, inspecteur honoraire d'académie 1892
— Delondre, professeur de philosophie à la Faculté des let-
tres de Douai 1863
— Digkjbt, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Saint-Louis 1897
— Glachant, inspect. gén. de l'enseignern. secondaire, S. P. 1889
— Lomon, censeur des études au lycée Henri IV 1871
— Maréchal, censeur des études au lycée Charlemagne. . . . 1877
— - Nimier, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc. 1887
— Ohmer, proviseur honoraire du lycée Charlemagne, ancien
maire d'Épinal 1898
— Salomon, professeur de troisième au lycée Louis-le -Grand. 1892
— Simon (Ch.), prof, de mathém. au lycée Louis-le-Grand. 1880
— Solier, chargé de cours de physique au lycée de Car-
cassonne 1879
— Thirion (H.), professeur de cinquième au lycée Condorcet. 1884
— "Wœstyn, ingénieur-directeur de raffineries de sucre à
Paris, S. P 1880
1846.Boutan, profes. de rhétorique au lycée de Toulouse, S. P. 1881
— Challemel-Lacour, membre de l'Académie française, an-
cien président du Sénat, ancien ministre des affaires
étrangères, S. P 1896
— Chassano, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de l'Association, S. P... 1888
— Dansin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Caen, S. P 1872
— Deslais, professeur de physique au collège de Chalon-
sur-Saône ♦ 1860
. — Fargubs de Taschereau, professeur honor. de physique
du lycée Condorcet 1888
— — Fuihrer, chargé de cours de physique au lycée de Dijon. . 1850
— Garlin-Soul andre, professeur hon. de mathématiques
appliquées de la Faculté des sciences de Clermont 1887
252 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1846.Harant, professeur honoraire de troisième du lycée Saint-
Louis, S. P 1880
— - Lechat, négociant, ancien professeur de sixième au lycée
et ancien maire de Nantes, S. P 1894
— Marchand, prof, honoraire de seconde du lycée de Reims. 1890
— Maridort, professeur honoraire de physique du lycée et de
l'École préparatoire à renseignement supérieur de Rouen . 1894
— Pécout, inspecteur d'académie à Àgen 1885
— Planbs, inspecteur honoraire d'académie 1892
— Réaume, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. . . . 1887
— Ricart, professeur de mathématiques au collège Roilin 1878
— Romilly, prof, honor. de troisième du lycée de Versailles . 1889
— Sirckjby (P . ), inspecteur honoraire d'académie 1878
— Véron, agrégé des lettres, directeur du journal F Art, S. P. 1889
— Viollette, doyen et professeur de chimie honoraire de la
Faculté des sciences de Lille, S. P. . * 1897
1847. Aube, profess. honor. de philosophie du lycée Condorcet. . J887
— Beaussirb (Charles), ancien chargé de cours de mathé-
matiques au lycée de Nantes, S. P 1888
— Berthet, professeur de seconde au lycée d'Alger 1865
— Courcière, inspecteur honoraire d'académie 1885
— Debray, membre de l'Académie des sciences, professeur
de chimie à la Sorbonne, maître de conférences à l'Ecole
Normale, vice-président de V Association, S. P 1888
— Delacroix, profess. de seconde au lycée Louis -le-Grand. . 1881
— Drion, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon 1862
— Drot (Alfred), ch. de cours de physique au lyc. de Marseille. 1858
— Duoos, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. . . 1862
— Ferbi, correspondant de l'Académie des Sciences morales
et politique*, doyen et professeur de philosophie de la
Faculté des lettres de l'Université de Rome 1895
— Feuvrier, professeur de physique au lycée de Nimes 1859
— Filltas, ancien chargé de cours d'hist. au lycée de Limoges. 1859
— Grenier (Antoine), inspecteur d'académie à Pau 1864
— Guibillon, prof. hon. de rhétorique du lycée de Vendôme. 1895
— Guiraudet, recteur de l'académie de Toulouse 1814
— Humblot, prof, honor. de mathém. du lycée de Bordeaux. 1892
— Lucas, ancien professeur de sciences au collège de Figeac. 1893
DR L'ÉCOLE NORMALE 253
184*7. Renard, doyen et professeur de mathématiques de la Fa-
culté des sciences de Nancy 1880
— Roger, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P.. . 1895
— Yuno, docteur ôs lettres, directeur de la Revue politique et
littéraire v 1887
1848. About, membre de l'Académie française, S. P 1885
— Albert (Paul), professeur de littérature française au Col-
lège de France, S. P 1880
— Barnavb (l'abbé), ancien professeur de seconde au Lycée,
directeur de l'École Salvien, à Marseille 1897
— Bary, professeur honoraire de rhétorique ' du collège
Rollin, S. P 1887
— Bos, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
— Broyé, prof, de mathémat. élément, au lycée Condorcet. . 1886
— Cambier, prêtre de l'Oratoire, décédé en Chine,S. P 1866
— Dksprez, inspecteur honoraire d'académie 1896
— De Suckau, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres d'Aix 1867
— Ducoudré, inspecteur d'académie à Angers 1885
— Dupain, profes. de mathématiques au lycée d'Angouléme. 1877
— Heinrich, doyen honoraire et professeur de littérature
étrangère de la Faculté de3 lettres de Lyon, S. P. ..... . 1887
— Lamm, ancien chargé de cours de rhétor. au lycée de Brest. 1853
— Lecgeur, ancien censeur des études au lycée Charlemagne,
proviseur honoraire 1893
— Libert, anc. chargé de cours d'histoire au lycée de Tours. 1857
— Mauduit, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. 1876
— Madrat, prof. hon. de physique du lycée Saint-Louis. . . . 1898
— Merlet, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de V Association 1891
— Ordinaire, ancien professeur de rhétorique au Lycée de
Versailles, député du Jura 1896
— Rabasté, professeur de seconde au lycée de Renne3 1868
— Rieder, agrégé des lettres, directeur honoraire de l'Ecole
alsacienne 1896
— Sarcey, agrégé des lettres, homme de lettres, S. P 1899
— Tain s, membre de l'Académie française, prof, d'histoire A
de l'art et d'esthétique à l'École des Beaux- Arts, S. P. 1893 f
— Tombeck, professeur de mathématiques au lycée Fontanes. 1879
— Valade, inspecteur d'académie à Châteauroux 1883
S54 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1848.Viant, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1899
1849.Bblot, correspondant de l'Académie des sciences mo-
rales et politiques, professeur d'histoire à la Faculté
des lettres de Lyon* 1886
— Brach, professeur de seconde au lycée de Metz 1866
— Dumas (R.), inspecteur d'académie à Dijon .' 1888
— • Dupré (Ernest), professeur honoraire de rhétorique du
lycée Condorcet 1896
— Fournbt, professeur honoraire de rhétorique du lycée do
Bordeaux 1892
— Gaucher, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. . . 1888
— Gauthiez (F.-Léon), professeur de troisième au lycée do
Colmar 1859
— Gautier (Paul), prof, de mathématiques au collège Rollin. 1873
— Léger, censeur des études au lycée de Nantes 1862
— Marot, inspecteur d'académie à Paris 1895
— Ponsot, professeur de philosophie au lycée Charlemagne. . 1868
— Prévost-Paradol, membre de l'Académie française, mi-
nistre plénipotentiaire de France à Washington, ancien
[ membre du Conseil de V Association, S. P 1870
— Reynald, doyen et professeur de littérature française do
la Faculté des lettres d'Aix 1883
— Serret, docteur es sciences mathémat., professeur libre. . 1896
— Terquem, correspondant de l'Académie des sciences,
professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille,
S.P 1887
— Tréhand, prof, de mathématiques au lycée de Besançon. . 1860
— Vacquant, inspecteur général de* l'enseignement secon-
daire, professeur d'analyse mathématique à l'École Cen-
trale, S. P 1895
— Villetard de Prunières, homme de lettres 1889
1850.Beauvallet, professeur de rhétorique au lycée de Reims.. 1861
— Bellin, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier. 1868
— Bertrand (Diogène), agrégé des lettres, inspecteur général
honoraire de renseignement primaire 1898
— Blanchet, professeur de troisième au lycée d'Avignon. . . 1858
— Boiteau, maître des requêtes au Conseil d'État 1886
— Brun, professeur de physique au lycée de Grenoble 1860
î
DE L'ÉCOLE NORMALE 255
1850.Burat, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1894
— Fustel de Coulanges, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, direct, honor. de l'Ecole Normale,
professeur d'histoire du moyen âge à la Sorbonne,
membre du Conseil de l'Association, S. P , 1889
— Gauthiez (Joseph), médecin du collège Sainte-Barbe 1862
— Guibout, professeur d'histoire au lycée Charlemagne 1873
— Horion, chargé de cours de lettres au lycée de Lyon... 1882
— Lecomte, profes. de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1881
— Monin (Alexandre), professeur au lycée de Laval 1856
— Offret, professeur honor. de physique du lycée de Douai . 1894
— Périgot, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis 1885
— Picart, prof. hon. de mathématiques de la Faculté des
sciences de Poitiers 1884
— Tournibr, maître de conférences de la langue et littérature
grecques à l'École Normale, directeur d'études à l'École
pratique des Hautes-Études. S. P 1899
— Weill (Alexandre), professeur honoraire de mathéma-
tiques du lycée de Bourges 1893
1851 . Aderer, professeur de rhétorique au lycée Condorcet 1886
— Anthoine, agrégé des lettres, inspecteur général de l'en-
seignement primaire 1889
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux. . . . 1868
— De Bénazé, chargé de cours de quatrième au lycée de
Troyes 1860
— Klippfel, docteur es lettres, inspecteur général de l'ensei-
gnement secondaire pour les langues vivantes 1873
— Leflocq, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans 1868
— Munier, proviseur du lycée de Toulouse 1887
— Raynal, maître de conférences de botanique à la Faculté
des sciences de Poitiers 1889
Souillart, correspondant de l'Académie des sciences, pro-
fesseur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille. 1898
Stouff (Xavier), inspecteur honoraire d'académie 1899
Thbnon (l'abbé), ancien membre de l'Ecole française
d'Athènes, fondateur de l'École Bossuet S. P 1882
1852 . Benoist, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur de poésie latine à la Sorbonne. ..... 1887
256 . ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1852.Bernauek, chargé de cours de quatrième au lycée de
Saint-Étienne 1858
— • Bézodis, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Henri IV . 1896
— Desléonet, ancien maître surveillant à l'École Normale,
docteur en médecine 1874
— Dutert, professeur de seconde au lycée de Toulouse 1876
— Girardin, professeur de quatrième au lycée de Versailles. 1888
— Goumy, maître de conférences de langue et littérature la-
tines à l'École Normale, S. P 1891
— Humbert, prof. hon. de mathématiques du lycée d'Orléans. 1893
— Maréchal, professeur de physique au lycée Condorcet 1885
— Mabguebin, professeur de troisième au lycée de Reims. . . 1863
— Nicolas, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Glermont J890
— Nomy, proviseur honoraire du lycée de Poitiers 1883
— Pebraud (Ph.), professeur de rhétorique, au lycée de Lons-
^ le-Saunier 1881
1853.ÀLLÉGRET, professeur de mathématiques appliquées à la
Faculté des sciences de Lyon 1896
— Bertauld, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet, S. P 1897
— Cave, prof, de physique au lycée de Dijon, tué à l'ennemi. 1870
— Colomb, professeur de troisième au lycée de Versailles. . . 1890
— Codrbaud, professeur honoraire de seconde du lycée Con-
dorcet 1899
— Couvreur, proviseur du lycée de Charleville 1891
— Defauconprkt, professeur de physique au collège Rollin. . 1869
— Dbrniame, chargé de cours de sixième au lycée de Nîmes. 1857
— Gindbe de Manct, prof, de philosophie au lycée de Rouen. 1880
— Hinstin, ancien professeur de littérature grecque à la
Faculté des lettres de Dyon 1894
— Labbé, professeur de troisième au collège Rollin 1893
— Perbet, inspecteur d'académie à Chamhéry 1883
— Pigeonneau, professeur adjoint d'histoire économique et
coloniale à la Sorhonne, professeur à l'École libre des
sciences politiques 1892
— Vagnair, professeur hon. de troisième du lycée Janson. . 1891
1854. Bohn, ancien professeur de philosophie au lycée d'Amiens. 1898
DB L'ÉCOLB NORMALE 257
1854. Couroelles, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du ljcée Saint-Louis 1896
— Dambron, proviseur du lycée de la Pointe-à-Pitre (Gua-
deloupe) ; 1888
— Dbbaisb, inspecteur d'académie à Orléans 1893
— Deville, agrégé des lettres, docteur es lettres, ancien
membre de l'École française d'Athènes 186*7
— Hervé, membre de l'Académie française, directeur poli-
tique du SoUU. S.P 1899
— Jamet, ancien professeur de physique au lycée, chef d'insti-
tution à Marseille 1813
— Lefevrb, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1873
— Le Renard, proviseur honor. du lycée de Rennes, S. P.. . 1895
— Valatoub, professeur de physique au lycée de Rennes, . . . 1865
— Valson, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse. . . 1883
— Ziegbl, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne, président du jury d'admission à FÉcole
militaire de Saint-Cyr 1898
1855.Bossbux, professeur de rhétorique au lycée de Besançon. . 18*72
— Boulant, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Montluçon 1893
— Dalimibr, maître de conférences de botanique à FÉcole
Normale 1863
— Desdouits, professeur honoraire de philosophie du lycée
de Versailles 1898
— - Dcpuy (A.), doyen et professeur d'histoire delà Faculté des
lettres de Rennes 1891
— Feuqbrb, prof, de rhétorique au lycée Saint-Louis 1890
— Tarattb, professeur honoraire de mathématiques du lycée
d'Évreux 1899
1856.Blondel, professeur de cinquième au lycée de Versailles . 1873
— Boissièrk, professeur de littérature et institutions grecques
à la Faculté des lettres d'Aix 1895
Boulanger, professeur d'histoire au lycée d'Angers 1871
Brunhbs, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Dijon 1895
— Isambert, professeur honoraire de chimie de la Faculté
des sciences de Poitiers 1890
— - - Lafon, prof, de mathématiques spéc. au lycée Fontanes. • 1880
17
1
258 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1856.LÉYISTAL, agrégé de physique, docteur es sciences, ancien
directeur du collège de Galata-Seraï (Constantinople) . • 1874
— Marchal, professeur de philosophie au lycée d'Alger 1861
— Monginot, professeur honoraire de troisième du lycée
Condorcet 1891
— Morisot, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Bordeaux • 1896
— Pinard, professeur d'histoire au lycée Fontanes 1876
1857. Barbier, agrégé de mathématiques, ancien astronome
acyoint à l'Observatoire de Paris 1889
— Duhaut, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis .... 18*18
— Fraissinhes, agrégé de mathématiques, inspecteur général
de l'enseignement primaire 1896
— Guerbt, chargé de cours de mathém. au lycée de Chambéry. 1868
— - Leroux, professeur de cinquième au lycée de Lyon 1895
— Maillet, profes. de philosophie au lycée Louis-le-Grand. 1897
— Moy, doyen et professeur de littérature française de la
Faculté des lettres de Lille 1897
— Raulin, doyen et professeur de chimie industrielle et agri-
cole de la Faculté des sciences de Lyon 1896
1858.Delestrée, inspecteur d'académie à Niort 1882
— Gérard, recteur de l'académie de Montpellier 1896
— Gibol, professeur de mathématiques au collège Rollin .... 1868
— Gottschalk, inspecteur d'académie à Amiens 1875
— Guerrier, inspecteur d'académie à Laval 1896
— Jeannel, professeur de littérature étrangère à la Faculté
des lettres de Montpellier 1867
— Marquet, chargé de cours de mathémat. au lycée du Mans . 1876
— Ollé-Laprune, membre de l'Académie des Sciences mo-
rales et politiques , maître de conférences à l'École Normale
vm-8êcritaire du Conseil de V Association 1898
1859. Armingaud, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1889
— Cailly, chargé de cours de mathématiques au lycée d'Agen. 1876
— Collet, professeur de seconde au lycée Condorcet, S. P. . 1896
— Dumas, chargé de cours de troisième au lycée de Niort. . . . 186&
— Françoise, inspecteur d'académie à Foix 188t
— Maze, anc. prof, d'hist. au lycée Condorcet, sénateur, S. P. 1891
— Patrt (G.), agrégé de mathématiques, chef d'institution à
Rouen 1
DE L'ÉCOLE NORMALE 259
1859.8onrel, agrégé de physique, docteur es sciences, physicien
adjoint à l'Observatoire de Paris 1879
— Vivier, chargé de cours de mathématiq. pu lycée du Puy. 1860
1860. Bigot, agrégé des lettres, professeur de littérature fran-
çaise aux Écoles Normales de Fontenay-aux-Roses et de
Saint-Cloud et à l'École militaire de Saint-Cyr, S. P. . . 1893
— Dubus, chargé de cours de physique au lycée d'Alençon.. . 1864
— Dupont, professeur de seconde au lycée de Montpellier . . . 1881
— Maillot, agrégé de physique, directeur de la station sôri-
cicole de Montpellier 1889
— Pbudhon, professeur de physique au lycée de Marseille. . • 1869
— Reymond, prof, de mathém. spéciales au lycée de Vanves. 1895
— Sayous, professeur honoraire d'histoire et de géographie
de la Faculté des lettres de Besançon 1898
— Sh£rer, chargé de cours de seconde au lycée de Brest. . . 1878
1861 .Béchrt, chargé de cours de mathém at. au lycée de Mâcon. 1886
— Bougot, doyen et professeur de littérature grecque de la
Faculté des lettres de Dijon 1892
— Carrau, professeur adjoint de philosophie à la Sorbonne. 1889
— Dumont (Albert), membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, directeur de l'enseignement supérieur,
ancien Directeur de l'École française d'Athènes, S. P. . . 1884
— Lucas, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Charlemagne 1891
— Neyrrnkuf, professeur de ph y sique & la Faculté des sciences
de Caen 1899
— Bisser, professeur de troisième au lycée Condorcet 1893
1862. Aron-D opéré, agrégé des lettres, homme de lettres 1889
— Carrau (Albert), prof, de rhétorique au lycée de Caen .... 1867
— Loiret, inspecteur d'académie à Melun 1883
— Maogiolo, homme de lettres 1894
— Pellkrin, agrégé de physique, ancien professeur & r école
de médecine de Nantes, S.P 1899
— Richard, prof, de mathématiques au collège de Langres.. 1867
Seigneret, chargé de cours de seconde au lycée de Toulon. 1893
1863.Beurier, inspecteur honoraire d'académie, directeur du
Musée pédagogique à Paris • 1889
De Batz de Trenquellkon, professeur de mathématiques
au lycée de Bordeaux 1895
— Duruy (Albert), publiciste, S. P 1887
S60 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈYBS
1863.Ddtasta, ancien chargé de cours de philosophie au lycée,
maire de Toulon 1889
— • Feugèbr, professeur suppléant de littérature française au
Collège de France 18T7
— Gusse, agrégé de grammaire, censeur des études, directeur
du petit lycée Condorcet, S. P 1896
— Monniot, professeur de mathématiques au lycée de Vanves ,
S. P 1884
— Person, professeur de quatrième au lycée Condorcet 1881
— Tisserand, membre de l'Académie des sciences et du Bu-
reau des longitudes, professeur d'astronomie mathéma-
tique à la Sorbonne, directeur de l'Observatoire, membre
du Conseil de F Association, S. P 1896
1864.Bastard, professeur de rhétorique au lycée de Pontivy . . . 1883
— Bourel, chargé de cours de mathémat. au lycée de Toulon. 1871
— Denis, censeur adjoint des études au lycée de Marseille. 1878
— Didon, professeur de mathématiques appliquées à la Fa-
culté des sciences de Besançon 1872
— Geley, maître de conf . à la Faculté des lettres de Douai. . 1883
— Lagher, professeur d'histoire au lycée d'Avignon 1876
— Lebègue, professeur d'antiquités grecques et latines à la
Faculté des lettres de Toulouse, S. P 1894
— Lus son, professeur honoraire de physique du lycée de la
Rochelle 1899
— Mamet, professeur d'histoire au lycée de Saint-Omer .... 1891
— Robert, inspecteur général de l'enseignement secondaire. . 1895
— Van den Berg, professeur libre d'histoire et de géographie
à Paris 1884
1865. Dubois (ES.), professeur de physique au lycée et à l'école de
médecine d'Amiens, S.P 1899
— Esparoel, professeur de mathématiques au lycée Charte-
magne 1898
— Gerbe, professeur de quatrième au lycée de Marseille .... 1884
— Lallier, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse,
maître de conférences à la Sorbonne 1884
— Marion, profes. de science de l'éducation à la Sorbonne. . 1896
— Michel, chargé de cours de mathémat. au lycée de Dijon. 1888
1866. Cou at, recteur de l'Académie de Bordeaux 1896
— - Elliot, doyen et professeur de mathématiques pures de la
Faculté des sciences de Besançon 1894
J
DE L'ECOLE NORMALE 261
18ô6.Rayet(0.), agrégé d'histoire, professeur d'archéologie à la
Bibliothèque Nationale 1887
186*7. Jrannin, professeur de philosophie au lycée de Toulon . . . 1876
— Joly, professeur- adjoint de chimie à la Sorbonne, direc-
teur à l'École des Hautes-Études, maître de conférences
à l'École Normale 1897
— Le Brun, professeur de quatrième au lycée Janson 1896
— Bivalz, professeur d'histoire au lycée de Lyon 18*79
— Rouaed, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . . 1899
— Rubl, agrégé des lettres, docteur es lettres, professeur de
. littérature à TÉcole des Beaux- Arts, S. P 1896
— Vargolioi, professeur à l'Université de Jassy (Roumanie). 1897
1868.Clbro, professeur de philosophie au lycée de Rouen 1892
— Fochibr (Félix), professeur de mathématiques spéciales au
lycée de Poitiers 1875
— Gébblin, professeur de géographie à la Faculté des lettres
de Bordeaux 1898
— Ginovez, professeur de quatrième au lycée Janson 1887
— Leoène, professeur d'histoire au lycée Charlemagne et à
l'École Normale de Sèvres 1895
— Tabtinville, professeur de mathématiques au lycée Saint-
Louis 1896
— Zrllbr, professeur adjoint d'histoire A la Sorbonne, répéti-
teur de littérature et d'histoire à l'École Polytechnique. 1899
1869.BbÉ8ard, professeur de mathématiques au lycée Condorcet 1892
— Casanova, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand. . 1897
— Capin, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse. 1893
— Géraulx, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . . . 1883
— Jaillet, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Reims . . 1892
— Mouton, ancien maître de conférences de physique à la
Sorbonne 1895
— Provotellb, proviseur du lycée de Mont-de-Marsan 1890
— Roux, professeur de physique au lycée de Bourg 1897
1870. Borde au, agrégé de philosophie, ancien Ministre de la
Marine, ancien Ministre des Finances, Président de la
Chambre des Députés 1894
— Fochibr, prof, de philosophie au lycée Louis-le-Grand. . . 1884
— Kalb, professeur de mathématiques au lycée Lakanal. . • . 1890
262 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1870.Riemann, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale et à l'École des Hautes-Études 1891
1872 . Dupbbrbt, prof, de rhétorique au lycée de Bourges en congé 1893
— Gonnabd, chargé de cours de mathématiques au lycée du
Puy 1884
— L agneau, professeur de philosophie au lycée de Vanves. . . 1894
1873 . Chervbt, professeur de physique au lycée Saint-Louis . . . 1894
— Fbrnique, professeur d'histoire au collège Stanislas 1885
— • Lrmairb, chargé de cours de mathématiques au lycée de
Lorient 1818
1874.Bibabt, professeur de physique au lycée de Marseille 1882
— Du Coudbay La Blanohàrb, agrégé d'histoire, inspecteur
général des bibliothèques, musées et archives de l'Afrique
du Nord, 8. P 1895
— Vinornt, professeur de quatrième au lycée d'Angers 1876
1875.Kuntzmann, professeur de physique au lycée de Nancy. . 1896
— Vallirr, professeur de philosophie au lycée de Bordeaux. 1883
1876. Crétin, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Agen 1898
— • Oourirr, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Poitiers 1893
— Lbbard, professeur de physique au lycée d'Angoulême. . . 1899
1877.Bilco, agrégé des lettres, membre de l'École française
d'Athènes 1882
— Bourniqub, prof, de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1885
— Charbonnirr, prof, de troisième au lycée de Grenoble. . . 1881
— Dbshors, professeur de troisième au lycée de Clermont. . . 1882
— Dunan, prof, de mathémat. spéciales au lycée de Tours. . 1890
— Gardillion, professeur de rhétorique au lycée d' Albi . . . . 1899
* — Guillaume, prof, de physique au lycée de Troyes 1890
— Thuillibr, agrégé-préparateur de chimie physiologique à
TÉcole Normale, décédé en mission scientifique à
Alexandrie (Egypte) 1883
1878.Bordbux, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Janson , , . . . . 1891
— David-Sauvageon prof, de rhétorique au collège Stanislas 1899
— Mingasson, professeur de physique au lycée de Toulon. . . 1896
— Vbtribs, membre de l'École française d'Athènes ». 1882
1879.Bussod9 professeur de mathématiques au lycée de Lyon. 1888
A
de l'école normale 263
■
1879.Douliot, aide-naturaliste au Muséum, décédé en mission
scientifique k Nossi-Bé 1892
— Fabre, maître de conférences, suppléant à l'École Normale,
bibliothécaire de l'Institut de France, S.P 1899
— Grousset, maître de conférences à la Faculté des lettres
de Grenoble, S. P 1885
— Hommay, professeur de philosophie au lycée d'Angers, S. P. 1886
— Martin, professeur de physique au lycée de Carcassonne. * 1883
1880.BÉDIER, proviseur du lycée de Saint-Denis (Réunion) 1892
— Boidart, professeur de mathématiques au lycée de Ver-
sailles 1898
— Chauvin, professeur de physique à la Faculté des Sciences
de Toulouse 1891
— CuoufeL, professeur de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Bordeaux 1891
— Gottbland, professeur de seconde au lycée de Bordeaux. 1888
— Griess, professeur de mathématiques au lycée Charlemagne 1899
— LiTONDOT, professeur de seconde au lycée de Brest. ..... 1891
1881.Bbsson, professeur de sciences naturelles au lycée La-
kanal 1893
— Liégeois, prof, de mathématiques au lycée de Clermont. . 1898
— Manchon, professeur de cinquième au lycée d'Orléans.. . . 1886
— Savary, professeur d'histoire au lycée de Laval 1886
1882. Bénard, élève de la section des lettres 1884
— Bernard, docteur es sciences, assistant de zoologie au
Muséum 1898
— Constantin, chargé de cours d'histoire au lycée de Cher-
bourg 1892
— Courtbhoux, chargé de cours de mathématiques au lycée
de Laon 1893
— Fournies (Théodore), inspecteur d'académie à Privas. . . . 1896
— Wassbrzog, préparateur au laboratoire de chimie physio-
logique de l'École Normale 1888
1883. Lange, ancien élève de la section de philosophie, S. P.. . . 1887
— - Noiret, agrégé de grammaire, membre de l'École française
de Borne, S.P 1888
— Régis, prof, de mathématiques au lycée de Toulouse, S. P. 1895
— Rouen, professeur de physique au collège de Melun 1893
1884 . Bieules, chargé de cours de physique au lycée de Vesoul. 1891
1885 .Blbrzt, élève de la section de littérature 1888
264 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1885. Chevallier, prof, de mathémat. au lycée de Rochefort. . . 1890
— Sollier, chargé de cours de troisième au lycée de Laon. , 1889
1886.Bauchbb, élève de la section de grammaire 1889
— Mille, élève de la section des lettres 1888
— Wabtel, chargé de cours d'histoire au lycée de Bar-le-Duc 1889
— Wilhblm, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Alger 1890
1887. Marseille, professeur d'histoire au lycée d'Alger 1895
— Troille, ancien élève de la section de mathématiques. . . . 1892
— Valette, élève de la section des lettres 1889
1888.Bourdillat, élève de la section des lettres. 1890
1889.Chambbrt, prof, de rhétorique au lycée de Montauban. . . . 1893
— Chédorge, élève de la section des lettres 1891
— Germain, élève de la section des sciences 1891
1890. Couvreur, maître de conférences de grammaire et de phi-
lologie à la Faculté des lettres de Lille 1898
— Roger, ancien élève de la section d'histoire 1895
— Sibuet, professeur de mathématiques au lycée de Mont-
pellier 1899
1891 . Bisson, professeur de philosophie au lycée de Valenciennes. 1898
— Hermann, prof, de rhétorique au lycée d'Évreux, S. P. . . 1898
— Paris, ancien élève de la section d'histoire naturelle 1896
1892.DUPERRAT, professeur de physique au lycée et à l'école pré-
paratoire à l'enseignement supérieur de Nantes 1899
— Gutzwiller, professeur de lettres à la Medersa d'Alger. . 1896
— Lardé, ancien élève de la section de physique 1897
— Petit, agrégé de physique, pensionnaire de la Fondation
Thiers, S. P 1898
1893.Cambronne, agrégé, préparateur de géologie à la Sorhonne 1899
1895.Escot, chef de section de seconde année (sciences) 1897
1896 . Clauzel, élève de la section de physique 1898
189'7.Gauohabd1 élève de seconde année (sciences) 1898
— Chavanne (Paul), élève de la section des lettres 1899
1898. David, élève de la section des sciences 1899
J
DE L'ÉCOLE NORMALE
265
LISTE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DÉCÉDÉS
About, 1848.
Abria, 1831.
Aderer, 1851.
Adert, 1836.
Aimé, 1832.
Albert, 1848.
Albrand, 1812.
Alexandre, 1814.
Allégret, 1853.
Amiot, 1820.
André-Pontier, 1820.
Anot, 1818.
Anquetil, 1826.
Ansart, 1813.
Anselme, 1814.
Anthoine, 1851.
Armengaud, 1859.
Arnaud, 1833.
Aron-Dupéré, 1862.
Arreiter, 1835.
Aube, 1847.
Aubert-Hix, 1810.
Aubert-Hix, 1840.
Aubin, 1844.
Avignon, 1817.
Bach, 1832.
Bachelet, 1840.
Ballard-Luzy, 1812.
Barbet, 1820.
Barbier, 1857.
Barat, 1834.
Barnave, 1848.
Barni, 1837.
Berry, 1829.
Bary, 1848.
Baatard, 1864.
Baucher, 1886.
Bayau, 1837.
Bazin, 1828.
Bazin, 1851.
Beaujan, 1841.
Beaussire, 1844.
Beaussire, 1846.
Beauvalet, 1850.
Bechet, 1861.
Bédier, 1880.
Bellin, 1850.
Belot, 1849.
Bénard, 1828.
Bénard, 1839.
Bénard, 1882.
Benoist, 1852.
Benoit, 1835.
Berger, 1827.
Berger, 1843.
Bernard, 1842.
Bernard, 1882.
Bernauer, 1852.
Bersot, 1836.
Bertereau, 1831.
Bertauld, 1853.
Berthaud, 1840-
Berthet, 1847.
Bertin-Mourot, 1841,
Bertrand, 1839.
Bertrand, 1850,
Besse, 1816.
Besson, 1881.
Beudant, 1810.
Beulé, 1845.
Beurier, 1863.
Bezodif , 1852.
Bibart, 1874.
Bieulea, 1884.
Bigot, 1860.
Bilco, 1877.
Billet, 1830.
Biason, 1891.
Blanchet, 1845.
Blanchet, 1850.
Blerzy, 1885.
Blin, 1834.
Blondeau, 1832.
Blondel, 1856.
Bohn, 1855.
Boidart, 1880.
Boileau, 1839.
Boiteau, 1850.
Boissière, 1856.
Bonnefond, 1845.
Bonnet-Mazimbert} 1190.
Bontoux, 1832.
Bordauz, 1878.
Borgnet, 1828.
Bos, 1848.
Bosaeux, 1855.
Boucher, 1815.
Bouchette, 1813.
Bouchot, 1838.
Boucley, 1810.
Bougot, 1861.
Bouillet, 1816.
Bouillier, 1834.
Boulanger, 1856.
Boulant, 1855.
Boulian, 1831.
Bouquet, 1839.
BourdiUat, 1888.
Bourel, 1864.
Bourgeois, 1833.
Bourgeois, 1840.
Boorget, 1141.
^
266
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Bourrique, 1S77.
Bourzac, 1830.
BouUn, 1846.
Botuet de Monvel, 1841.
Boyer, 1819,
Brach, 1840.
Braive, 1816.
Braive, 1827.
Brissent, 1843.
Bréxard, 1860.
Brion, 1843.
Briot, 1838.
Brissaud, 1842.
Broyé, 1848.
Brun, 1890.
Brunet, 1826.
Brunhes, 1856.
Burat, 1850.
Burdeau, 1870.
Buaeod, 1870.
Cagnart, 1827.
Cailly, 1850.
Cambier, 1848.
Cambronne, 1803
Capin, 1860.
Ceppelle, 1820.
Careexne, 1820.
Caro, 1845.
Caron, 1845.
Carreau, 1861.
Carrau, 1862.
Carré, 1838.
Ctrtelier, 1832.
Catanova, 1860.
Caublot, 1844.
Cave, 1853.
Cayx, 1812.
Caialis, 1813.
Chalamet, 1842.
Challemel-Lacour, 1846.
Chambert, 1880.
Cbambon, 1841.
Champanhet, 1811.
Chappuis, 1842.
Charbonnier, 1870.
Charma, 1820.
Charnoz, 1833*
Charpentier, 1828.
Charpentier, 1845.
Chassang, 1846.
Chanlaire, 1815.
Chavanne (P), 1807.
Cbédorge, 1889.
Chenon, 1818.
Chéruel, 1828.
Chervet, 1853.
Chevalier, 1885.
Chevillât, 1843.
Chevriaux, 1834.
Choffel, 1820.
Chon, 1832.
Christian, 1813.
Clarel, 1837.
Clanzel, 1806.
Clerc, 1868.
Clermont, 1831.
Colincamp, 1840.
Collet, 1820.
Collet, 1850.
Colomb, 1853.
Commeau, 1816*
Constantin, 1882.
Corbin, 1818.
Corneille, 1813.
Corrard, 1841.
Cotelle, 1813.
Couat, 1866.
Courbaud, 1853.
Cournuéjouls, 1841.
Coureelles, 1854.
Courcière, 1847.
Cournot, 1821.
Cournot, 1838.
Courtehouz, 1882.
Courtois, 1834.
Cousin, 1810.
Couvreur, 1853.
Couvreur, 1800.
Crétin, 1876.
Croiset, 1832.
Crosflon, 1840.
Cucheval-Clarigny, 1840.
Cucuel, 1880.
Daguin, 1835.
DaUmier, 1855.
Dameron, 1814.
Dameron, 1854.
Damien, 1837.
Dansin, 1846.
Danton, 1832.
Danguy, 1837.
Daulne, 1810.
Dautel, 1845.
Davau, 1840.
David, 1830.
David, 1838.
David, 1808.
David-Sauvageot, 1878.
Debaite, 1854.
De Bats, 1863.
De Bénaxé, 1851.
Debray, 1847.
Debs, 1834.
Décrois, 1811.
De Calonne, 1812.
De Faucompret, 18S3.
Defrenne, 1815.
Deguin, 1828.
Delassaseeigne, 1829.
Dehèque, 1813.
De Kerhor, 1841.
Delacroix, 1847.
DelafoBse, 1813.
Delaître, 1817.
Delatour, 1836.
Delcasso, 1815.
Delbos, 1842.
De Lens, 1828.
Delépine, 1845.
Delestrée, 1858.
Delhomme, 1810.
Delignac, 1810.
Deloche, 1826.
Delondre, 1845.
Delorme, 1819.
Delouche, 1830.
Delzons, 1836.
De Pontavice,. 1838.
DeNeufforge, 1820.
Denis, 1835.
Denis, 1864.
Desdouits, 1855.
Desmichels, 1812.
Dermiane, 1853.
Derveau, 1816.
Desains, 1831.
Dessins, 1835.
Desboves, 1839.
Deshors, 1877.
Deslais, 1846.
Desléonet, 1882.
Despois, 1838.
Deepres, 1848.
De Suckau, 1848.
De Testes, 1840.
Devès, 1811.
Deville, 1854.
Didier, 1830.
Didon, 1864.
Diguet, 1845.
Douliot, 1879.
PB L'ÉCOLE NORMALE
«67
Drion, 1847.
Dubois, 1812.
Dubois, 1813.
Dubois, 1818.
Dubois, 1839.
Dnbois (B), 1865
Dubus-ChampYille, 1811.
Dubus, 1829.
Dubus, 1860.
Ducbesne, 1843.
Duclos, 1832.
Ducros, 1847.
Du Coudray La Blanchère,
1874.
Du Coudre, 1*48.
Dubaut, 1857.
Dumaige, 1827.
Dumas, 1849.
Dumas, 1859.
Duméril, 1843.
Dumont, 1861.
Dunan, 1877.
Dunoyer, 1816.
Dupaio, 1848.
Duperray, 1892.
Dupond, 1842.
Duponnois, 1843.
Dupont, 1860.
Dupont, 1872.
Dupré, 1844.
Dupré, 1849.
Dupuy, 1855.
Durand, 1831.
Duruy, 1830.
Duray, 1863.
Dussouy, 1840.
Dutasta, 1863.
Dutert, 1852.
Dutrey, 1811.
Elliot, 1866.
Bscot, 1896.
JSsparcel, 1865.
Eudes, 1836.
FeJbre, 1879.
Fargearad, 1811.
Fargues de Taschereau
1846.
Faucon, 1810.
Faurie, 1832.
Fernique, 1873.
Ferri, 1847.
Feugdre, 1855.
Feagère, 1863.
Feuillatre, 1835.
Feuyrier, 1847.
Ferre, 1837.
Fillias, 1847.
Flamanvflle, 1816.
Fleury, 1831.
Fochier, 1868.
Fochier, 1870.
Foncin, 1828.
Foutanier, 1815.
Fontes, 1843.
Forget, 1813.
ForneroD, 1818.
Forihomme, 1843.
Fougère, 1834.
Fournet, 1849.
Fournier, 1882.
Fraissinhes, 1857.
Françoise, 1859.
Fuihrer, 1850.
Fustel de Coulanges, 1850.
Gaillard, 1810.
Gaillardin, 1828.
Gandar, 1844.
Garcet, 1834.
Gardillion, 1877.
Garlin-Soulandre, 1846.
Garnier, 1841.
Garsonnet, 1836.
Gauchard, i897.
Gaucher, 1849.
Gauthiez, 1849.
Gautier, 1849.
Gébelin, 1868.
Geffiroy, 1840.
Geley, 1864.
Gérard, 1858.
Geraulx, 1869.
Gerbe, 1865.
Germain, 1830.
Germain, 1889.
Gerusez, 1819.
Gibol, 1858.
Gibon, 1816.
Gillette, 1817.
Gindre de Mancy, 1852.
Ginovez, 1868.
Girard, 1840.
Girard, 1844.
Girardin, 1852.
Girault. 1837.
Giselard, 1834.
Glaebant, 1845.
Gotteland, 1880.
Gottsciialk, 1858.
Gouabin de Lefuvril, 1841.
Goumy, 1852.
Gourier, 1876.
Goussard, 1872.
Grangeneux, 1813.
Grégoire, 1838.
Griess, 1880.
Grout, 1830.
Grousset, 1879.
Guérard, 1828.
Guerby, 1857.
Guérin, 1840.
Guerrier, 1858.
Guibillon, 1847.
Guibout, 1850..
Guichemerre, 1814.
Guichemerre, 1840.
Guignault, 1811.
Guillard, 1813.
Guillaume, 1810.
Guillaume, 1877.
Guillemin, 1834.
Guiraudet, 1847.
Guiselin, 1836.
Gusse, 1863.
Gutzwiller, 1892.
Hachette, 1819.
Homard, 1834.
Hamel, 1829.
Hauriot, 1837.
Harant, 1846.
Hauser, 1833.
Hayet, 1832.
Hébert, 1833.
Heinrich, 1848.
Helleu, 1843.
Hémardinquer, 1842.
Henné, 1834.
Herbette, 1827.
Hermann, 1891.
Hervé, 1854.
Hignard, 1838.
H in b tin, 1853.
Hommay, 1879.
Horion, 1850.
Houdamont, 1834.
Houel, 1843.
Hugucnin, 1829.
Hugueny, 1836.
Humbert, 1842.
Humbert, 1852.
Humblot, 1847.
ses
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Isambert, 1856.
Jacques, 1832.
Jaiiiet, 1869.
Jamet, 1854.
Jamin, 1838.
Janet.1841.
Jannet, 1814.
Jannin, 1836.
Jeannel, 1858.
Jean nia, 1867.
Joguet, 1833.
Joly, 1867.
Jouen, 1816.
Jourdain, 1826.
Kalb, 1870.
Klippfel, 1851.
Kuntzmann, 1875.
Labbé, 1853.
Labresson, 1837.
Lacroix, 1836.
Ladevi-Roche, 1818.
Ladrey, 1844.
Lafuge, 1837.
Laisné, 1810.
Lagier, 1864.
Lagneau, 1872.
Lalande, 1835.
Lallemand, 1836.
Lallemant, 1838.
Lallicr, 1865.
Lsmy, 1842.
Lamm, 1848.
Lange, 1883.
Lami, 1843.
Laquerbe, 1811.
Lardé, 1892.
Large, 1812.
Laroque, 1831.
Laurent, 1829.
Lebard,1876.
Lebègue, 1831 .
Lebègue, 1864.
Leboucher, 1833.
Le Brun, 1867.
Lecène, 1868.
Lâchât, 1843.
Lechat, 1846.
Leohevalier, 1832.
Laelere, 1839.
Lcccsur, 1848.
Lecomte, 1815.
Lecomte, 1850.
Lecrocq, 1839*
Lefevre, 1826.
Lefevre, 1854.
Leflocq, 1851.
Légal, 1831.
Léger, 1849.
Lemaire, 1873.
Lemarchand, 1814.
Lemoine, 1844.
Lemonnier, 1840.
Lerebours, 1811.
Le Renard, 1854.
Leroux, 1857.
Leroy, 1839.
Letaillandier, 1835.
Létondot, 1880.
Lévistal, 1856.
Léyy, 1813.
Leyritz, 1842.
Libert, 1848.
Liégeois, 1881.
Lissajous, 1841.
Lodin de Lalaire, 1816*
Loir, 1837.
Loiret, 1862.
Lomon, 1845.
Lorenti, 1837.
Lorquet, 1833.
Lory, 1840.
Lucas, 1847.
Lucas, 1861.
Lusson, 1864.
Maas, 1812.
Macari, 1836.
Macé de Lépinay, 1834.
Maggiolo, 1862.
Magnier, 1810.
Magy, 1843.
Maignien, 1810.
Maillet, 1857.
Maillot, 1660.
Mallet, 1826.
Mamet, 1864.
Manchon, 1881*
Marchai, 1856.
Marchand, 1821.
Marchand, 1846.
Marcou, 1865.
Maréchal, 1835.
Maréchal, 1845.
Maréchal, 1852.
Mareschal, 1813.
Maridort, -1846.
Marié Davy, 1840.
Marot, 1849.
Marpon, 1842.
Marquât, 1858.
Marseille, 1887.
Martha, 1840.
Martin, 1812.
Martin, 1830-
Martin (L.\ 1831.
Martin (T.-H.), 1831.
Martin, 1840.
Martin, 1879.
Martinand, V&9.
Materne, 1832.
Maucourt, 1838.
Mauduit, 1848.
Maurat, 1848.
Maze, 1859.
Ménétrel/1832.
Merget, 1840.
Merlet, 1848.
Mermet, 1828.
Mary, 1838.
Meusy, 1811.
Mézières, 1811.
Michel, 1814.
Michel, 1865.
Mille, 1886.
Mingasson, 1878.
Moncourt, 1842.
Mondot, 1834.
Mopginot, 1856.
Monin, 1829.
Monin, 1850.
Monnier, 1840.
Monniot, 1863.
Morand, 1840.
Moreaude Champlieu,1813.
Morel, 1833.
Morel, 1827.
Morin, 1833.
Morizot, 1856.
Morot, 1842.
Morren, 1827.
Mouillard, 18*28.
Mourgues, 1839.
Mourier, 1827.
Mouton, 1869.
Moy, 1857.
Munier, 1831.
Munier, 1851
Keyreneuf, 1861.
Nicolas, 1828.
DE L'ÉCOLE NORMALE
269
Nicolas, 1837.
Nicolas, 1852.
Nimier, 1845.
Noël, 1837.
Noiret, 1883.
Nomy, 1852.
Offiret, 1850.
Ohmer, 1845.
Olivaint, 183d.
Ollé-Laprune, 1858.
Ordinaire, 1848.
Ouvré, 1842.
Ozanneaux, 1812.
| Pontet, 1840.
Pottier, 1817.
Pouûlet, 1811.
Prévost^Paradol, 1849.
Priyat-Deschanel, 1841.
Provotelle, 1869.
Prudhon, 1861.
Puise ai, 1834.
Puiseux, 1837.
Quéquet, 1837.
Quet, 1830.
QuUlet, 1834.
Quicherat, 1819.
Paris, 1891.
Pariset, 1813.
Pasteur, 1843.
Patin, 1811.
Patry, 1859.
Paulin, 1810.
Péclet, 1812.
Pécout, 1846.
Pellerin, 1862.
Pellissier, 1839.
Perdrix, 1817.
Pérennès, 1819.
Périgot, 1850.
Peraelle, 1840.
Perraud, 1852.
Perret, 1853.
Perrinot, 1840.
Person, 1863.
Petit. 1828.
Petit, 1893.
Petitbon, 1828.
Petitjean, 1837.
Peyrot, 1836.
Picart, 1850.
Pichard, 1830.
Picquet, 1834.
Pierron, 1834.
Pigeonneau, 1853.
Pinard, 1856.
Pinaud, 1828.
Pi tard, 1836.
Plagniol de Maacony, 1815.
Planes, 1846.
poinsignoD, 1837.
Poireon, 1812.
Pompon, 1827.
Pons, 1820.
Ponsot, 1849. ]
Ponterlier, 1831.
Rebasté, 1848.
Ragon, 1813.
Rattier, 1811.
Raulin, 1857.
Rayaud, 1817.
Rayet, 1866.
Raynal, 1851.
Réaume, 1846.
Régis, 1883.
Renard, 1847.
Renouard, 1812.
Reyel, 1814.
Révillout, 1839,
Révol, 1834.
Reymond, 1860.
Reynald, 1849.
Ribout, 1818.
Ricard, 1846.
Ricart, 1828.
Richard, 1862.
Rieder, 1848.
Riemann, 1870.
Rigault, 1841.
Risler, 1861.
Rinn, 1816.
Rinn, 1844.
Riquier, 1841.
Rivalz, 1867.
Robert, 1864.
Robiou, 1840.
Roger, 1847.
Roger, 1890.
Rollier, 1834.
Romilly,1846.
Rosey, 1832.
Roaard, 1867,
Rouen, 1883.
Roogeron, 1811.
Roustan, 1820.
Rouvray, 1836.
Roux, 1826.
Roux, 1829.
Roux, 1838.
Roux, 1869.
Ruel, 1867.
Ruelle, 1844.
Sabattier, 1814. .
Salanson, 1812.
Salomon, 1845.
Saisset, 1833.
Sarcey, 1848.
Saucié, 1839.
Saulnier, 1841.
Savary, 1881,
Sayous, 1860.
Scbmit, 1833.
Seigneret, 1862.
Serre t, 1849.
Sherer, 1860.
Sibuet, 1890.
Simon, 1845.
Sirguey, 1831.
Sirguey, 1846.
Solier, 1845.
SoUier, 1885.
Sonnet, 1819.
Sonrel, 1859.
Sornin, 1841.
Souillart, 1851.
Soulacroix, 1810.
Soûlas, 1840.
Soûlez, 1816.
Stieyenard, 1818.
Stouff, 1851.
Suisse (Jules-Simon), 1833,
Sucbet, 1839.
Taine, 1848.
Talbert, 1836.
Taratte, 1855.
Tar tin ville, 1868.
Taulier, 1834.
Texte, 1839.
Terquem, 1849.
Thenon, 1851.
Théry, 1816.
Thierry, 1811.
Thionville, 1841.
Thirion, 1845.
Thouron, 1812.
Thuiilier, 1877.
Thurot, 1841.
Thiercelin, 1827.
270
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Tisserand, 1863.
Tombeck, 1848.
Toussaint, 1837.
Toussaint, 1841.
Tranohau, 1839.
Trebuchel, 1839.
Tréhand, 1849.
Tremblay, 1843.
Troille, 1887.
Tronsens, 1861.
Trouessart, 1838.
Vacberot, 1827.
Yacquant, 1849.
Yagnair, 1853.
Yalade, 1848.
Yaladier, 1843.
Yalatour, 1854.
Valette; 1887.
Vallier, 1875.
Valson, 1854.
Van den Bcrg, 1864.
Vannier, 1838.
VârgoUci, 1867.
Vasnier, 1834.
Vendryès, 1829.
Ventéjol, 1842.
Verdet, 1842.
Verdot, 1826.
Vernadé, 1813.
Veron, 1846.
Vcron-Vernier, 1817.
Veyries, 1878.
Vient, 1848.
Viard, 1842.
Vieille, 1833.
Viguier, 1811.
Villetard, 1849.
Villevaleix, 1811.
Vincent, 1816.
Vincent, 1841.
Vincent, 1842.
Vincent, 1874.
Viollette, 1846.
Vivier, 1859.
Waille, 1839.
Wartel, 1830.
Wartel, 1886.
Wasserzug, 1882.
Weill, 1850.
Wiesener, 1835.
Wïlhclm, 1886.
Wissemans, 1844.
Wœetyn, 1845.
Yanoski, 1833.
Yung, 1847.
Zeller, 1868.
Zevort, 1836.
Ziegel, 1856.
de l'école normale 271
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Le Conseil d'Administration se trouve composé de la manière sui-
vante, pour l'année 1900 :
Promotions.
1831. MM. H. Wallon, C. #, quai Gonti, 25.
1844. Gibaed (Jules), 0. $t» rond-point Bu-
k , . . . . , geaud, 5.
Aoministrateurs; 185g Ph Van TncaHBMy 0 ^ me Vauquelin,
honoraires. \ A 0,
n° 21.
1861 . Dabboux, 0. #, rue Gay-Lussac, 36.
1865. Lantoink, #, rue de Constantinople, 31.
MM.
1843. Boissiee, G. 0. >fc, secrétaire perpétuel de l'Académie fran-
çaise, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur au Collège de France, maître de confé-
rences à l'École Normale, président, quai Conti, 23 ; élu
en 1898.
1873. Appell, 0. #, membre de l'Académie des sciences, professeur
de mécanique rationnelle à la Sorbonne, vice-président, rue de
Noailles, 23, à Saint-Germain -en-Laye; élu en 1898.
1855. Gbbnez, #, maître de conférences à l'École Normale, secré-
taire, rue Saint-Sulpice, 18; élu en 1899,
1869. Dupuy (Ernest), # inspecteur général de renseignement secon-
daire, vice-secrétaire^ avenue de Montsouris, 2; élu en 1900.
18T7. Breton, #, de la maison Hachette et C1* , boulevard Saint-
Germain, 19, trésorier ; élu en 1899.
1852. Pbrrot, C. *, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, directeur de l'École Normale, professeur à la
Sorbonne, élu en 1899.
1859. E. Duclaux, C. #, membre de l'Académie des Sciences, direc-
teur de l'Institut Pasteur, professeur de chimie biologique à
la Sorbonne, rue de Fleurus, 35 bis ; élu en 1900.
272 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
MH.
1863. Vidal de la Bliche, #, professeur de géographie à la Sor-
bonne, rue de Seine, 6; élu en 1900.
1866. Tannery, #, sous-directeur et maître de conférences à l'Ecole
Normale ; élu en 1898.
1867. Humbert (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet,
boulevard Saint-Germain, 207 ; élu en 1899.
1869. Ghantavoine, #, professeur de rhétorique au lycée Henri IV,
rue du Val-de-Grâce, 9, élu en 1898.
1874. Picard (Emile), *, membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, rue
Soufflot, 13, élu en 1899.
1876. Dupur(Paul), #, surveillant général à l'École Normale, élu
en 1900.
1878. Jaurès, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse, en congé, ancien député, avenue du Chalet, 7,
Passy; élu en 1899 (pour deux ans).
1885. Bourlbt, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-
Louis, professeur à l'École des Beaux-Arts, avenue de VOb-
servatoire, 22; élu en 1900.
j
DE L'ÉCOLE NORMALE
*T3
LISTE DES CORRESPONDANTS
Le Conseil d'administration a réglé ainsi qu'il suit la liste des corres-
pondants et les circonscriptions qui leur sont affectées :
Département*.
Ain
Allier
Axpbs-Màbittmes
Ahdèchb
AfiDBNNBS
AUBB
AUDB,
AVETBON, LOZÀRB. . . . , .
Basses- Alpes, Bouohes-
du-Rhône
Babsbs-Pybénées
Calvados.
ÏANTAL,
Correspondants.
M. N. . . , au lycée de Bourg.
M. N. . . , au lycée de Laon.
M. Castaigne, proviseur du lycée [de Mou-
lins.
M. Ollivwr proviseur du lycée de Nice.
M. N. . . , au lycée de Tournon .
M. N. . ., au lycée de Charleville.
M. Rèmond, inspect. d'académie à Troyes.
M. Sahatier, professeur de physique au
lycée de Carcassonne.
M.
à Rodez.
M. Délibes, professeur honoraire d'histoire
du lycée de Marseille.
M. Blondel, professeur de philosophie à la
Faculté des lettres d'Aix.
M. Vanvincq, professeur de rhétorique au
lycée de Pau.
M. Houïlevigue, professeur de physique
à la Faculté des sciences de Caen.
M. Bessières, professeur de rhétorique au
lycée d'Aurillac.
M. N. . . ,au lycée d'Angouléme.
18
2H ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Départements. Correspondants.
Charente-Inférieure. • J M. N. . ., au lycée de la Rochelle.
Cher, Creuse | M. N...,à Bourges.
Corrèze I M# Oudoty professeur de mathématique
lycée de Tulle.
au
Corse
• •
Côte-d'Or
CÔTES-DU-NORD
Deux-Sèvres.
DORDOONE
Doubs
Eure,
M. N...
M. Recouru, doyen de la Faculté des
sciences de Dijon, rue Pelletier de Cham-
bure, 12.
M. Chrétien, professeur de physique an
lycée deSaint-Brieuc.
M. Raingeard, professeur honoraire de phy-
sique du lycée de Niort.
M. Valot, professeur de mathématique \ au
lycée de Périgueux.
M. Cofomet, doyen de la Faculté des
lettres de Besançon.
M.N...,
EuRK-KT-LoiR
M. D'Aladern, professeur de physique au
lycée de Chartres.
M. Lesgourgtm, professeur de mathéma-
Finistèrb ) tique3 au lycée de Bre8t'
M. Dwpouy, professeur de rhétorique an
lycée de Quimper.
Gard | M. Darbouz, proviseur du lycée de Nîmes.
Gers | M.N,,.
M. Bruneî, doyen et prof, de mathémai.
à la Faculté des sciences de Bordeaux.
M. Verdier, proviseur du lycée de Bordeaux.
M. Baillaud, doyen hon. de la Faculté des j
sciences, directeur de l'Observatoire do
Toulouse.
Haute-Loire | M. N. . , , au Puy.
Haute-Marne | M. N. . ., à Chaumont.
Hautes-Pyrénées | M. N. . . , du lycée deTarbes.
Gironde.
H AUTK-G ARONN E , A RIÈGE
Départants».
Haute-Saône.
Haute- Vienne
Hérault, Pyrénées-
Orientales
Illb-et-Vilainb
DE L'ÉCOLE NORMALE 378
Correspondante.
M. Stouff, professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée, à Vesoul.
Haute-Savoie et Savoie | M. Ifotwtf, prof, au lycée deChambéry.
M. Berger, professeur de rhétorique au
lycée de Limoges, av. Saint-Eloi.
M. BranvUle, proviseur honor. du lycée, à
Montpellier.
M. Lechartier, doyen et prof, de chimie à
la Faculté des sciences de Rennes.
M. Hébert, professeur honoraire de phy-
sique du lycée à Rennes.
M.
lycée de Ch&teauroux.
M. Picard, professeur de mathématiques
au lycée de Tours.
M. Sentis, professeur de physique au lycée
de Grenoble.
Indre
Indre-et-Loire
Isère, Hautes -Alpes,
Drôme
Jura
Landes.
Loire
ajOIRET ••••»•••■••«»••
Loir-et-Cher
Loire-Inférieure.
Lot
Lot-et-Garonne
Maine-et-Loibb .
I
i
Manche
M. Gruillon, professeur honoraire à Lons-
le-Saunier.
M. Mathé, professeur de mathématiques au
lycée de Mont-de-Marsan.
M. Bernard, inspecteur d'Académie à Saint-
Etienne.
M. Oallouedec, professeur d'histoire au
lycée d'Orléans.
M. Nùitél, professeur honoraire de physique
du lycée, à Vendôme.
M. Lefèvre, professeur de physique au lycée
de Nantes.
M. N. . v au lycée de Cahors.
M. Bordes, professeur de seconde au lycée
d'Agen.
M. au
lycée d'Angers. {
M. Frèmiùt, professeur de mathématiques
au lycée de Coutanoes.
276
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
OôpirtemenU.
Marne . .
Mayenne
!eurthe«
Vosges,
Meuse
Nièvre
Nord
Correspondants*
M. Carnet, inspecteur d'académie à Châ-
lons.
M. Barbelenet, professeur de mathématiques
au lycée de Reims.
M. Sinoir, professeur de rhétorique au
lycée de Laval.
Meurthe-et-Moselle, M. Le Monnier, professeur de botanique i
la Faculté des sciences de Nancy.
M. Marchai, professeur de rhétorique au
lycée de Bar-le-Duc.
M. Bouvet, professeur de mathématiques
au lycée de Nevers.
M. Damien, professeur de physique à la
Faculté des sciences de Lille.
M. Dupont, maître de conférences à la
Faculté des lettres de Lille.
M. Lefebvre (Jules), professeur de mathé-
matiques au lycée de Lille.
M. Martin, professeur de philosophie au
lycée de Douai.
M. Muriez, professeur de mathématiques
au lycée de Beau vais.
M. Q&mond, professeur honoraire de se-
conde du lycée, à Alençon.
M. chargé de cours à la Faculté
des lettres de Clermont.
M. Fontaine, doyen de la Faculté des lettres
de Lyon.
Rhône 1 M. Offret, professeur de minéralogie à la
* Faculté des sciences.
M. Det8, professeur de rhétorique au lycée
de Lyon.
M. professeur au lycée du Mans.
M. Martinet, professeur de mathéma-
tiques au Prytanée militaire de La
Flèche.
Oise
Orne
Puy-de-Dôme, Cantal. .
Sarthe .
• ■
Seine-Inférieure
M. Lecaplain, professeur.de physique au
lycée de Rouen.
M. Rousseau, professeur de physique au
lycée du Havre.
DE L'BCOLB NORMALE
277
Départements.
Seinb-et-Oisb. ..
txk, Seine-et-Màkne.
Correspondants.
M. Sarradin , professeur honoraire de
seconde au lycée de Versailles.
»»
1 MM. les membres du Conseil d'adminis-
tration, et en outre :
M. Perrot, directeur de l'École Normale.
M. Humbert, professeur de quatrième au
lycée Condorcet.
M. Suerus, censeur des études du lycée
Saint-Louis.
M. Qazeau, proviseur du lycée Louis-le-
Grand.
M. Jodin, professeur de cinquième au lycée
Montaigne.
M. Lehugeur, professeur d'histoire au ly-
cée Henri IV.
M. Dhombres, proviseur du lycée Charle-
magne.
M. Brelei, professeur de quatrième au lycée
Janson.
M. Dietz, prof, de rhétorique au lycée Buffon.
M. Boncenne, professeur de mathématiques
au lycée Voltaire.
M. Desjardins, professeur de rhétorique au
lycée Michelet.
M. Staub, proviseur du lycée Lakanal.
M. Barau, professeur de philosophie au
•lycée Carnot.
M. De Campoii, professeur de mathéma-
tiques spéciales au collège Rollin.
M. Oodard, agrégé, docteur, professeur de
physique au collège de Sainte-Barbe.
M. Laurent, professeur de quatrième au
collège Stanislas.
M. Haudiè, professeur de littérature au
collège ChaptaL
M. Wolf, astronome honoraire de l'Obser-
vatoire.
M. Mascart, professeur de physique au Col-
lège de France.
M. Sirven, professeur de rhétorique à
l'École Alsacienne.
878
ASSOCIATION DBS ANCIBNS ÉLÈVES
Départements,
SOMMK
Tabn
Tabn-et-Gabonne . .
Vab
Vaucluse
Vendée
Vienne.
Yonne
Algérie
Luxembourg
Correspondants.
M. N. . ., professeur de physique au lycée
d'Amiens.
M. N. . ., au lycée d'Albi.
M. N. . ., au lycée de Montauban.
VL.Amigues, proviseur du lycée de Toulon.
M. N..., à Avignon.
M. N. . ., à la Roche-sur- Yon.
M. Durrande, doyen de la Faculté des
sciences de Poitiers.
M. Beauïavon, professeur de philosophie au
lycée de Sens.
M. Jeanmaire , recteur de l'Académie
d'Alger.
M. Daux, proviseur du lycée d'Oran.
M. Zàhn, directeur à l'École industrielle et
commerciale de Luxembourg.
Romb | M. , à l'École française.
r
. . | M. Homolhy directeur de l'Ecole française
ATflBNES I d'Athènes.
Tunis | M. Versini, inspecteur d'Académie.
La correspondance doit être adressée à M. D. Gernez, secrétaire
de l'Association, rue Saint-Sulpice, 18.
Les cotisations doivent être transmises, directement ou par l'inter-
médiaire des Correspondants, à M. Guillaume Breton, trésorier de
l'Association, maison Hachette et O, boulevard Saint-Germain, 79.
Elles peuvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 3 des statuts, les cotisations doivent être
adressées au trésorier avant le lw juillet.
r~
DE L'ÉCOLE NORMALE 279
STATUTS m
Art. 1er. h' Association amicale de secours des anciens élevés de
l'École Normale a pour objet de venir en aide, au moyen d'une
Caisse de secours, à ceux de ses membres qui peuvent avoir besoin
d'assistance.
Abt. 2. Sont admis à participer aux secours les Sociétaires, leurs
veuves et leurs enfants.
Par exception, et sur la demande d'un Sociétaire, des secours pour-
ront être accordés à d'autres membres de la famille, ou même à des
personnes étrangères qui seraient considérées comme ayant tenu lieu
de parents à un Sociétaire.
Abt. 3. Les Sociétaires versent une cotisation annuelle dont le mi-
nimum est fixé à dix francs. Cette cotisation sera exigible dans les six
premiers mois de Tannée courante (2).
Les Sociétaires qui auront négligé de payer leur cotisation annuelle
seront considérés comme démissionnaires, après deux ans de retard
s'ils habitent le territoire continental de la France, après trois ans
s'ils résident hors de France. Ils perdront leurs droits aux secours de
l'Association.
Art. 4. La Caisse sera administrée par un Conseil composé de
quinze anciens élèves, élus à la pluralité des suffrages dans la Réunion
générale qui aura lieu chaque année, le second dimanche de janvier ;
les membres non présents à Paris à l'époque de la Réunion générale
pourront voter par correspondance.
Les administrateurs choisiront parmi eux un président, un vice-pré-
sident, un secrétaire, un vice-secrétaire et un trésorier.
Ils pourront s'adjoindre des administrateurs honoraires, dont le
(1) Statuts approuYés par le Conseil d'État et annexés au décret du 27 décembre
1877 qui reconnaît V Association amicale de secours des anciens élèves de l'École Nor-
male supérieure comme établissement d'utilité publique.
(2) Sur une proposition du Président faite en Assemblée d'après l'avis du Conseil
d'Administration, le minimum de la cotisation a été porté à 4% francs, d'un consen-
tement géuéral à partir de 1879. Voir les allocutions du Président de 1879 et de 1880.
280 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
nombre ne devra pas dépasser cinq, et qui seront choisis parmi les
membres de l'Association appelés trois fois par l'élection dans le sein
du Conseil. Les administrateurs honoraires auront voix délibérative.
Art. 5. Le Conseil d'administration sera renouvelé annuellement
par tiers : le sort décidera des deux premiers tiers sortants.
Les membres sortants pourront être réélus.
Art. 6. La présence de sept membres électifs sera nécessaire pour
que les délibérations du Conseil soient valables.
Art. 1. Le président représentera 1* Association en justice et dans les
actes de la vie civile.
Art. 8. Toute demande de secours devra être faite et motivée par
écrit et adressée au secrétaire qui en saisira le Conseil dans le plus
bref délai.
Art. 9. Le trésorier sera chargé des fonds, dont il ne pourra dis
poser qu'en vertu d'une délibération du Conseil et sur un mandat signé
du président et du secrétaire.
Les excédents de recettes disponibles seront placés en fonds publics
français, en actions de la Banque de France, en obligations du Crédit
foncier de France, ou en obligations de Chemins de fer français émises
par des Compagnies auxquelles un minimum d'intérêt est garanti par
l'Etat.
Art. 10. Chaque année, le trésorier rédigera un compte détaillé des
recettes et dépenses qui sera soumis à l'approbation du Conseil. Il sera
fait un rapport à l'Assemblée générale, sans que toutefois les noms des
personnes secourues soient mentionnés.
Art. IL Les ressources de la Société se composent : du produit des
cotisations, des revenus de biens de toute nature, du produit des dons
et legs régulièrement autorisés.
Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations, ou échanges
d'immeubles, ou à l'acceptation des dons et legs seront soumises à l'ap-
probation du Gouvernement.
Art. 12. L'Association arrêtera un règlement intérieur qui sera
soumis à l'approbation du Ministre de l'Instruction publique.
Art. 13. Les présents Statuts ne pourront être modifiés qu'en vertu
d'une délibération de l'Assemblée générale, prise à la majorité des trois
quarts des votes exprimés, et approuvée par le Gouvernement.
Les membres absents pourront voter par correspondance.
r
DE L'ÉCOLB NORMALE 194
Abt. 14 et dernier. La dissolution de l'Association, si elle est de-
mandée par un ou plusieurs de ses membres, ne pourra être prononcée
que suivant les formes prescrites par l'article précédent.
En cas de dissolution de la Société, la dévolution et l'emploi de son
actif feront l'objet d'une délibération de l'Assemblée générale qui sera
soumise à l'approbation du Gouvernement.
RÈGLEMENT INTERIEUR
ARRÊTÉ CONFORMÉMENT A L'ARTICLE 12 DES STATUTS ET APPROUVÉ
PAR LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Art. 1". Le Conseil d'administration, dans l'application de l'art. 8
des statuts, ne vote de secours que pour une année. Il ne renouvellera
un secours que sur une demande présentée dans la même forme que la
première.
Art. 2. Le Conseil déterminera, chaque année, d'après l'état de la
caisse, le chiffre maximum des secours qui pourront être accordés.
Abt. 3. Le Conseil établira, à la fin de chaque année, la liste des
membres que l'Association aura perdus. Il fera imprimer les notices
nécrologiques écrites en mémoire de ces morts par les membres de
l'Association.
Art. 4. Le Conseil se tiendra en communication avec les membres
de l'Association par des Correspondants qu'il désignera. Il sera nommé
un correspondant au moins par Académie.
Art. 5. Le Secrétaire (art. 4 des Statuts) sera chargé de la corres-
pondance, du dépôt des papiers et registres, de la rédaction des délibé-
rations ; il surveillera l'impression des pièces qui seront publiées et
particulièrement d'un compte rendu annuel où sera inséré le Rapport
du Trésorier prévu par l'art. 10 des statuts.
TABLE DES MATIÈRES
Allocution du Président 1
Liste des membres décédés 4
Notices par ordre de promotion 5
Compte rendu des recettes et des dépenses 147
Situation de ia caisse 152
Résultat des élections 153
Liste des donateurs de l'Association 155
Liste des membres souscripteurs perpétuels 160
Uste des membres de l'Association par ordre de promotion 173
Liste des membres par ordre alphabétique 181
Liste par ordre de promotion des membres décédés 231
Liste par ordre alphabétique des membres décèdes 265
Composition du Conseil d'administration 271
Liste des correspondants 273
Statuts 279
TIMAIlLIi, CMF, IMMUM1U1, «VI DOFUMII, M.
f
1901 (13 JANVIER)
ASSOCIATION AMICALE
DES ANCIENS ÉLÈVES
DE
L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
PARIS.
LÏMAIRIE LÉOPOLD CERF
12, RUE SAINTE-ANNE, 12
4901
AVIS
Messieurs les correspondants sont instamment priés de fournir les
renseignements suffisants pour que l'on puisse suivre les souscripteurs
dans leurs changements de résidence. Beaucoup portent le même
nom, et il en résulte de regrettables méprises. Ces méprises ne pour-
raient avoir lieu : 1° si, à côté du nom de chaque souscripteur, était
inscrite la date de sa promotion; 2° si, lorsqu'un souscripteur ne figure
pas sur la liste précédente, on indiquait qu'il est nouveau, ou bien si
l'on indiquait le lieu de son ancienne résidence; 3° enfin, si Ton
désignait la nouvelle résidence des souscripteurs portés sur la liste
précédente et non compris dans la nouvelle.
La correspondance doit être adressée à M. D. QKRNEZ, secrétaire
de l'Association, rue Saint-Sulpice, 48.
Les cotisations doivent être transmises, directement ou par l'intermé-
diaire des correspondants, à M. Guillaume BRETON, trésorier dt
l'Association, maison Rackette et Ci0, boulevard Saint-Germain, 79>
Elles peuvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 5 des statuts, les cotisations doivent être
adressées au trésorier avant le 4tT juillet.
Nous croyons utile de prévenir nos camarades Normaliens qu'il reste
encore un certain nombre d'exemplaires du volume Le Centenaire d*
? École Normale, in-4° de 700 pages, orné de 25 portraits, gravures eï
planches.
Ils peuvent toujours se procurer ce volume au prix net de 15 francs,
prix spécial pour les anciens élèves de l'École, à la librairie Hachette
et O.
Le prix pour le public est de 25 francs, prix fort. _
Cet ouvrage convient aux distributions de prix et aux bibliothèques
des lycées.
ASSOCIATION
DES
AMIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
FONDÉE LE 1" JANVIER 1846
Reconnue comme établissement d'utilité publique
le 27 décembre 1877.
54e RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE
(13 janvier 1904)
Cette réunion a lieu à l'École Normale, dans la salle des Actes, sous
la présidence de M. Boissier, président du Conseil d'administration.
Qifatre-vingt-dix membres sont présents.
A une heure un quart, la séance est ouverte. M. le Président pro-
nonce l'allocution suivante :
Mes chers Camarades,
i
i
[ Si notre Association n'était qu'une société de secours mutuels comme tant
| d'autres, il me suffirait de dire, pour résumer son histoire pendant cette année,
| que nous avons secouru 61 personnes, isolées ou chargées de famille, et distri-
I bué 19,500 fr. c'est-à-dire 2,350 fr. de plus que Tan dernier. J'y devrais
I ajouter la mention de ceux dont la générosité nous aide à supporter une lAche
un peu lourde à des bourses un peu légères. Pour la plupart d'entr'eux, je
pourrais presque me dispenser de rappeler leurs noms : vous les savez par
cœur. Ce sont les mêmes qui, tous les ans, nous apportent régulièrement leur
offrande ; amis fidèles, que je ne sais plus en quels termes remercier : Mme Juglar,
\UM. Lamy, Roux, Gaulhier-Villars, Troost, Hautefeuille, Henri Weil, Jules
Girard, et ce normalien obstine, qui nous écoute peut-être, et ne veut pas
nous dire son nom. Joignons-y quelques amis du dehors, comme M. P. Sarchi;
et nos jeunes camarades, qui, sur les profits du bal qu'ils ont donné cette
année, nous attribuent 3,500 fr. ; et le comité des Annales Scientifiques de
TÉcole Normale, qui renouvelle le don que, depuis quelque temps, il a pris la
bonne habitude de nous faire. Le 13 septembre dernier, J'ai reçu du Cardinal
Perraud une lettre où il me disait : « Il y a cinquante ans aujourd'hui se ter-
minait le concours d'où je sortis agrégé d'histoire. J'ai pensé qu'une bonne
Manière de célébrer ce souvenir d'un demi-siècle serait d'ajouter quelque
1
2 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
chose à ce que j'ai déjà versé à la caisse des secours de notre Association
normalienne », et il m'a adressé 200 fr. Vous savez que c'est chez nous us
pieux usage que ceux qui viennent d'éprouver quelque perte cruelle songent
aussitôt à nos pauvres et se font une consolation de nous aider à les secourir.
H-ea Suchet et Couve, MM. Lucien Lévy et Cambronne n'y ont pas manqué :
ils nous ont envoyé leurs libéralités en mémoire des êtres chéris qu'Us
regrettent et que nous regrettons avec eux. H. Hatzfeld, qui vient de nous
être enlevé, après avoir eu cette fortune qu'ayant commencé tard l'œuvre qui
conservera son nom, il est mort juste au moment où elle venait d'être achevée,
ne nous a pas oubliés dans ses dernières dispositions. Par son testament, il
nous lègue 2,000 francs. C'est ainsi que de la reconnaissance des uns, de la
sympathie des autres, de nos joies et de nos douleurs, lentement, et comme
pierre à pierre, s'accroît notre petite fortune, et voilà comment nous parvenons,
malgré des charges toujours plus nombreuses, à soulager nos plus pressant»
misères ; — ce qui est notre premier devoir.
Mais nous en avons un autre. Ceux qui ont fondé, il y a cinquante-cinq ans,
notre Association n'ont pas entendu faire seulement une société de bienfaisance;
ils voulaient qu'elle fût un centre autour duquel pût se grouper toute la famille
normalienne, qu'elle permit à tous ceux qu'après trois ans d'études communes
et d'intimités charmantes la vie disperse sur tous les chemins de se retrouver
et de se reconnaître. C'est ce qui fait une obligation à votre président de vous
rappeler ici tout ce qui nous est arrivé d'heureux ou de triste dans l'année.
Et d'abord, il doit donner un regret à ceux qui nous ont quittés. La liste, que
vous allez entendre, en est, hélas ! bien longue : elle contient 35 de nos
camarades ; et il faut encore que j'y ajoute un nom, qui ne pouvait pas s'y
trouver, et qui doit pourtant y être, celui de M. Joseph Bertrand. Sans doute, il
n'était pas sorti de do notre École, mais il lui appartient par l'enseignement
qu'il y a donné, et encore plus par sa générosité inépuisable qui l'a fait si
souvent le bienfaiteur de ceux dont il avait été le maître. Il nous a libéralement
abandonné la pension à laquelle il avait droit comme membre de la Société de
secours mutuels fondée par le baron Taylor, et pendant quatorze ans de suite
cette pension a profité à d'anciens agrégés de mathématiques tombés dans H
misère, ou à leur famille. M. Bertrand n'était pas de ces professeurs qui croie*
que leur tâche est achevée quand la classe est finie. 11 se faisait l'ami de s»
élèves, il les suivait dans leur carrière, les aidant lorsqu'il en était besoin, et
prenant part à leurs succès, comme s'il les avait remportés lui-même. 11 ne
parlait un jour, peu de semaines avant sa mort, d'Évariste Galois, ce savant de
génie, qui fut tué en duel quand il sortait à peine de l'Ecole Normale, et
il a dit : « Le traité des sections coniques, composé par Pascal à r&ge de seize
n'égale pas les merveilleuses découvertes écloses avant dix-sept ans dans la
tête de Galois. » A cei>ropos, il me disait combien il avait été heureux de
naître et grandir, dans notre École, toute une génération de mathématicieB»
qui promettent de Illustrer. Je nie souviens que ses yeux rayonnaient de jcH
quand il me citait les noms de Darboux, de Tisserand, d'Appel!, de Picard,
Painlevé, et d'autres encore. En échange de cette affection qtfil
toujours témoignée, il ne comptait chez nous que des admirateurs et des
et, s'il ne nous est pas permis de mettre son nom sur nos listes, nous ganteront!
pieusement son souvenir dans nos cœurs. 1
Gomme à l'ordinaire, nos camarades ont été fort honorablement 1retté5~tM
ÉCOLE NORMALE
Mémorial de l'Association des Anciens
Elèves de l'Ecole Normale supérieure
(1846-1876).
Ce volume contient une notice sur les origines de l'Association, les discours,
rapports et notices lus dans les réunions générales annuelles ainsi que les notices
consacrées aux membres décédés par leurs camarades.
11 contieut le rapport de M. Jusse sur la conduite des élèves pendant Tannée
1870-71 et se termine par la liste des promotions de l'École depuis sa fondation
jusqu'en 1876.
Volume in-8* de 522 pages.
Il reste encore un petit nombre d'exemplaires que la librairie
Lêopold Cerf, 12, rue Sainte-Anne, Paris, livre aux membres de
l'Association au prix spécial de . 4 fr.
L'ÉCOLE NORMALE
(1810-1883)
Notice historique par Paul Dupuy. — Liste des élèves par promotions. — Liste
des principaux travaux publiés par les élèves : Philosophie. — Sciences historiques,
— Critique et histoire littéraire. — Philologie. — Pédagogie. — Variétés. — Poésie,
Théâtre, Roman. — Sciences mathématiques. — Sciences physiques et chimiques. —
Sciences naturelles.
Un beau volume grand in-8° de 416 -f VI pages.
Il reste un certain nombre d'exemplaires que la Librairie
Lêopold Cerf, 12, rue Sainte-Anne, Parisv livre aux membres de
l'Association au prix spécial de 6 fr.
Imp. Cerp.
DS L'JCGLl NORMAL» 3
les concours académiques. L'Académie Française a couronné MM. Ferdinand
Brtmot, Louis Clément, Watts, Victor et Paul Glachatrt, Albert Dufourcq, et
MM. Gabriel Aubray et Henri Desclais, dont les pseudonymes cachent des noms
de normaliens. A l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, les prixFouldet
Delalande-Guérineau ont été attribués à MM. Emile Mâle et Edmond Gourbaud ;
la même Académie a accordé à M. Homo une subvention pour continuer ses
travaux sur l'enceinte de Rome, et décerné le prix Jean Reynaud,de 10,000 fr.t
au Dictionnaire général de la langue française, dont le principal auteur est
M. Hatzfeld ; enfin M. Wallerant et M. Joyau ont obtenu des récompenses à
l'Académie des Sciences et à celle des Sciences morales et politiques.
Nous avons gagné cinq sièges à l'Institut, ce qui, Je le crois bien, ne nous
était jamais arrivé. M. Faguet a été élu par l'Académie Française; MM. Bro-
chard et Chuquet par l'Académie des Sciences morales. MM. Giard et Painlevé
••ont devenus membres de l'Académie des Sciences, et M. Duhem, corres-
pondant. A la même Académie, M. Darboux a remplacé M. Bertrand comme
secrétaire perpétuel. L'Académie des Inscriptions a fêté le cinquantenaire de
M. Wallon, qui occupe chez elle le fauteuil de Quatremère de Quincy, fauteuil
merveilleux, qui, depuis 1804, c'est-à-dire depuis près d'un siècle, n'a eu que
deux titulaires. Par sa noble vie, pleine d'oeuvres utiles et de bons exemples,
M. Wallon est l'honneur de tous les corps dont il fait partie. L'École Normale,
à laquelle il appartient depuis 71 ans, est flère des hommages qu'il reçoit
partout; elle s'associe aux paroles qu'a prononcées M. de Lasteyrie en lui
remettant la médaille que ses confrères lui avaient déoernée, et souhaite avec
lui à son vénéré doyen « que de nombreux printemps s'ajoutent encore aux
hivers dont il semble ignorer les rigueurs ».
Permettez-moi d'ajouter encore un mot. Je voudrais ne pas terminer ces
quelques paroles sans répondre à des préoccupations dont, à ce moment, il est
difficile de nous défendre. Le siècle dont nous sortons ne s'achève pas comme
il a commencé. Il s'est ouvert dans la joie et dans l'espérance ; il nous laisse,
en finissant, assez tristes du présent et fort incertains de l'avenir. Dans cette
inquiétude générale, à laquelle je crois bien que presque personne n'échappe,
l'Université a des raisons particulières d'être inquiète. Elle a cette chance
fâcheuse d'avoir à redouter a la fois la haine de ses adversaires et la bonne
volonté de ses amis. Les uns voudraient bien la détruire pour la remplacer;
les autres, à force de vouloir la guérir, risquent bien de la rendre tout à fait
malade. Depuis quelque trente ans, on l'a tant réparée, sous prétexte de la
rendre plus solide, qu'il n'y reste presque plus rien d'intact. Et voici qu'on y
porte de nouveau la main ! Je comprends les alarmes que cette instabilité
cause aux esprits sages. Cependant je me rassure, quand je songe au lieu où
'nous sommes et que je vois ceux qui m'entourent Je me souviens qu'à propos
mu Collège de France, à qui François I" avait choisi une élite de professeurs
lustres, sans le pourvoir d'un édifice où ils pourraient enseigner, on disait :
Qu'importe? il est bâti en hommes. «Pour renseignement, c'est l'essentiel,
l'homme corrige les défauts des programmes. Un maître, quand il est bon, sait
parti des plans d'études les plus défectueux; il trouve moyen, dans quelque
lilieu qu'on le parque, de communiquer sa flamme aux élèves. Il ne faut
me pas nous décourager. Tant qu'il sortira de cette maison, où je parle, des
gens nourris des hennés méthodes, animés de la passion d'apprendre
d'enseigner, amis de la science et de la vérité, j'espère bien, nies chers
4 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
camarades, que l'Université trouvera toujours assez de force pour résister aux
attaques ouvertesou cachées de ses rivaux et aux bouleversements périodiques
que lui infligent d'imprudents amis.
LISTE DES MEMBRES DÉCÈDES EN 1900
MM. Bouchot (1835), professeur honoraire de seconde au lycée Louis-le-
Grand.
Morey (1835), ancien élève de la section des lettres.
Lévêque (1838), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur d'histoire de la philosophie grecque et latine au Collège de
France, S. P.
Legbntil (1839;, professeur honoraire de seconde du lycée de Caen.
Boutàn (1840), inspecteur général honoraire de l'enseignement secon-
daire, directeur honoraire de l'enseignement primaire au ministère
de l'instruction publique.
Frexbt (1840), professeur honoraire de mathématiques de la Faculté des
sciences de Lyon, 8. P.
Lartail (1842), professeur honoraire de malhêmatiques du lycée de
Marseille.
Hatzfbld (1843), professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-Ie-
Grand, S. P.
Lêvy (1843), agrégé de mathématiques, ancien professeur au collège
Sainte-Barbe.
Brstignièri (1844), inspecteur honoraire d'académie, ancien chef de
bureau au ministère de l'Instruction publique.
Molliard (1845), agrégé de grammaire, ancien préfet des études au col-
lège Sainte-Barbe, S. P.
Donoux (1846), professeur honoraire de mathématiques du lycée de Mont-
pellier.
Vignon (1848), professeur honoraire de rhétorique du lycée de Lyon.
Nourl (1850), professeur honoraire de physique du lycée de Vendôme.
Jarry (1851), recteur de l'académie de Rennes.
Dugit (1854), doyen honoraire et professeur de littérature et institutions,
grecques de la Faculté des lettres de Grenoble.
Poiré (1854), professeur honoraire de physique du lycée GondorceL
Charpentier (1800), professeur honoraire de philosophie du lycée Louis-
le-Grand.
Petit db Jclleville (1800), professeur de littérature française du moi
âge à la Sorbonne.
Rebière (1861), professeur honoraire de mathématiques du lycée Saii
Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr.
àmigues (1803), proviseur du lycée de Toulon, S. P.
De Campou (1863), professeur de mathématiques spéciales au colh
Rollin.
DE L'ÉCOLE NORMALE 5
MM. Ligniéres (1863), professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-
le-Grand.
Berthàult (1864), ancien professeur de troisième au lycée Charlemagne,
décédé en 1896.
Bourdbau (1864), professeur de mathématiques spéciales au lycée de
Nancy.
Wahl (1873), inspecteur général honoraire de l'Instruction publique aux
Colonies, professeur d'histoire au lycée Gondorcet.
Baizb (1875), professeur de quatrième au lycée Condorcet.
Brunbl (1877), doyen et professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences de Bordeaux.
Lbfebvre (1878), professeur de mathématiques spéciales au lycée de
Lille.
Aignan (1881), inspecteur d'académie à La Rochelle.
Texte (1883), professeur de littérature moderne comparée à la Faculté des
lettres de Lyon, 8. P.
Couve (1887), maître de conférences de langue et littérature grecques à
la Faculté des lettres de Nancy, S. P.
Beudon (1890], professeur de mathématiques au lycée de Douai.
Blanchet (1890), professeur d'histoire au lycée de Constantine.
Vaucheret (1893), professeur de mathématiques au lycée de Tourcoing.
NOTICES SUR LES MEMBRES DÉCÈDES
Promotion de 1835. — Bouchot, Félix, né à Paris le 16 juin 1815, décédé à Paris
le 19 avril 1900.
M. Bouchot avait déjà pris sa retraite, quand je rai connu. De sa carrière
active, à peine ai-je vu les dernières années lorsque, entré à Louis-le-Grand,
j'y préparai en rhétorique et en philosophie le concours de l'École. Il m'était
apparu alors — c'est tout ce que connaissaient de lui ceux qui n'étaient pas,
ou n'avaient pas été directement ses élèves — comme le représentant respecté
d'une génération de professeurs dont les survivants commençaient à se faire
rares : lorsqu'il traversait les cours, nous remarquions cette robe que presque
seul entre ses collègues il persistait à porter par un religieux attachement aux
usages du passé. Il ne peut donc s'agir pour moi de rendre témoignage de son
enseignement, professé pendant si longtemps avec un dévouement qui a laissé
de profonds souvenirs. Mais depuis dix ans bientôt que par son mariage sa
petite-fille est devenue pour moi une sœur et que, dans cette famille si étroi-
tement unie, je me suis ainsi trouvé admis à l'intimité du grand-père, j'ai pu
apprécier et aimer en H. Bouchot l'homme de cœur vraiment excellent auquel
je voudrais, en quelques lignes de cet annuaire, adresser un dernier hom-
mage.
Félix Bouchot entra à l'École Normale dans les premiers de la promotion
de 1835. Reçu à sa sortie agrégé des lettres, il fut envoyé professeur au lycée
de Moulins. 11 était déjà chef de famille. Fiancé dès son séjour à l'Ecole, il
6 ASSOCIATION MBS AffCISHfr ÉLÈVES
venait de se marier. L'année suivante, fo quittait- Mfrnttns pour Amiens. Il ne
devait faire, là encore, qu'un assez court séjour. Trois ans après, Il recevait
sa nomination a» lycée* es Versaitte* 11 y passa qoelqnes années agréables,
goûtant déjà le charme de ces relations de société que le giftee et le talent de
musicienne de sa> femme fetsateot nattte, <tn* 1er sûreté de son. commerce
transforma dans la suite en de si nombreuses et si solides amitiés et qu'il
apprécia tant jusqu'à* la Un. De Versailles il revint k Paris comme professeur
de rhétorique à Stanislas. 11 qnttla bientôt le collège pour une chaire de seconde
à Louis-le-Grand, où dés 1862 le croix de la Légion d'honneur venait attester
en quelle haute estime étaient tenus ses services : n'est dans cette antique
maison, dont le corps s'est rajeuni, mais , dont l'âme est restée toujours la
mente, aimée de tous ceux qui en ont été les hôtes, et qui se recommande
aussi pour moi par le souvenir d'un grand-père, dans son cher Lycée que nulle
offre si séduisante qu'elle fût ne put le décider à quitter, que s'écoula jusqu'à
sa retraite en 188& toute sa» vie de professeur.
L'histoire en est courte à écrire ou plutôt elle tient en quelques mots. Il
consacrait à ses devoirs professionnels le meilleur de son activité; pendant
prés d'un demi-siècle il se dépensa à sa classe et pour ses élèves, sans autre
ambition que celle du devoir accompli, s'estimant récompensé s'il avait pu
faire naître dans les intelligences qui lui étaient confiées, au delà des connais-
sances inscrites dans les programmes, le sens et l'amour des beautés littéraires
dont il était épris, s'il leur avait communiqué quelque chose de son goût si
pur et fortement classique. Les autres travaux ne venaient pour lui qu'en
seconde ligne, et durant sa longue carrière, si Ton excepte une traduction
complète de Polybe en 1847, il n'a voulu publier que des ouvrages scolaires,
une traduction de récits d'Hérodote, des chants de l'Iliade annotés, un Virgile
qui obtint de nombreuses éditions, un Précis de littérature ancienne.
Le reste de sa "Vie appartenait à la vie de famille. Sans doute il avait eu,
comme les ont ceux mêmes qui sont le mieux partagés du sort, ses deuils.
11 avait perdu en pleine maturité un frère plus jeune, brillant élève lui aussi
de l'École et professeur d'histoire a» lycée Henri IV. Mais, à tout prendre, ceci
qui le connaissaient pouvaient, jusqu'à ces dernières années, le considérer
comme heureux. Marié au sortir de l'École, il avait célébré ses noces d'or
avec la compagne de toute son existence. Il gardait à ses côtés un autre frère.
Son (lia et sa belle-fille lui prodiguaient leur alîecUon. Sa petite-fille, sur qui se
concentrait, comme sur une unique enfant, la tendresse de ses parents et de
ses grands-parents, avait grandi et s'était à son tour mariée sous lea yeux, et
maintenant trois arrière-petits-flls l'égayaient et déjà commençaient à profiler
de ses leçons. Ses amis admiraient et entouraient sa verte vieillesse. Le
malheur, hélas, longtemps reculé, devait à la fin frapper à coups redoublés.
Après sa femme la mort lui enleva, en moins de (kux années, la femme de
son fils. 11 connut la douleur de survivre à ceux qu'on voudrait précéder; et
c'est avec l'espérance de les rejoindre qu'il s'est paisiblement endormi le
19 avril 1900.
Etienne Hichou.
Promotion de 1835. — Morby (Hippolyte-Étienne), né à Besançon (ûoubs), le
2 mars 1816, décédé à Tournan (Seine-et-Marne), le 29 janvier 1900.
Après de très brillantes études au collège de Besançon où il remporta tons
BS Lr'ÉCOM HQNftftU 7
les pria, tt entnr à rÉoois Normale supérieure dans, ia seetioa de* lettres, en
1883.
Lors de sa sertie ée rÉcoIe, des considérations de famille le firent renoncer
à le carrière de l'enseignement pour adopter celle de L'industrie.
De 1840 à 1862, H fat associé au* travaux, de son oncle, M. GandiUet, fabri-
cant de fers creuai à Saint-Denis.
De 18S3 à 1873, il disigea à Paris,, rue Rodier, une fonderie d'art, qu'il quitta
en Î871, à la suite de fatigues excessives éprouvées pendant la guerre et il
se retira à Tournai près de la famille de sa femme, dont le chef avait, fait*
comme lui ses éludes an lycée de Besancon.
Il avait épousé, ea 1880, M*1* Emma Boue, fille du docteur Boue et sœur du
docteur Fergemoi de Boatquénard. 11 était ainsi Tonde du général Fergemol de
Bostquénard, l'ancien commandant en chef en Tunisie, et de M. Edmond
Forgeraol de Bostquénard, sénateur de Seine-et-Marne. 11 est mort à Tournan
le lenémmn de l'électim de ce dernier, avec la grande satisfaction du succès
remporté et le regret de n'avoir pu, avant de mentir, embrasser le neveu
qu'il aimait comme un ftls.
M. More? cachait, sons une froideur apparente, un cœur, tendre ; c'était une
intemgesee d'élite et un. esprit aussi cultivé que distingué. Aux personnes
qu'il connaissait, sa main s'offrait avec l'empressement d'un cordial accueil.
Son langage simple se mettait k la portée de tons.. L'allure de sa conversation
avait une tenue correcte et digne dont le bon sens et la bonhomie faisaient
tous les frais. Toutefois cette simplicité savait s'élever facilement lorsqu'il
envisageait les plus hautes questions philosophiques, religieuses et patrio-
tiques
La poésie elle-même fut une de ses distractions pendant les longues années
de la retraite, et de 1873 jusqu'à la veille de sa mort, il a écrit des milliers de
vers qui témoignent des plus brillantes qualités du cœur et do l'esprit. 11 n'en
a livré au public, sous le titre Opus ineertum, qu'un petit nombre de pièces
d'un tour facile où le bonheur de l'expression rivalise avec la délicatesse de
la pensée.
Promotion de 1838. — Lbvèqub (Jean-Charles), né le 7 août 1818* à Bordeaux,
décédé à Beltevue (Seine), le 5 janvier 1900.
Issu d'une vieille famille bourgeoise, il fit de brillantes études au Collège royal
de cette ville et, en 1838, fut reçu à l'École Normale. Chargé du cours de philo-
sophie à Angouléme en 18 il, agrégé et professeur de philosophie au collège de
Besançon, en 1842, il était choisi, en 1846, par M. de Sa brandy, en qualité d'élève
de l'Ecole française d'Athènes, dont la première promotion s'embarquait sous la
conduite de sou Directeur, le spirituel Davcluy. Athènes révéla certainement
à Lévéqe sa vocation véritable. Jusqu'à son dernier jour, il devait être un attique
un platonicien, épris,<Tordre d'harmonie et de beauté, persuadé que la métaphy-
sique a la mission de persuader l'esprit, comme toutes les autres sciences, par
la clarté même de sa dialectique. Mais le fruit le plus précieux de ce séjour en
Grèce fut le goût raisonné que le jeune maître prit pour les choses de l'art,
pour les œuvres et la philosophie de tous les arts. Il fût, par excellence, un
esthéticien. Le livre par lequel il fonda sa renommée, « La Science du Beau,
ses principes, ses applications et son histoire » fut couronne, en f859, par
S ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
l'Académie des Sciences morales, qui avait proposé, en 1857, pour l'un de ses
principaux concours, l'étude du grand problème entrevu par Socrate, défini
par Platon. Charles Lévôque, que la révolution de 1848 avait rappelé en
France ainsi que la plupart de ses camarades athéniens, après avoir traversé
le lycée de Toulouse, la Faculté des Lettres de Besançon et celle de Nancy, et
occupé pendant trois ans, à la Sorbonne, la suppléance du cours d'histoire de
la philosophie, se trouvait, au moment de son succès académique, chargé du
cours de philosophie grecque et latine, — la chaire de Ramus — au Collège de
France. 11 y professa pendant quarante ans. J'ai suivi assidûment ses leçons
de 1857 à 1860. Ce professeur, disciple respectueux de M. Cousin, entreprit
alors une tentative intéressante; il essaya de commenter la sagesse antique,
les Ioniens et les Eléates, Platon et Aristote, par les données précises de
cette science moderne que M. Cousin et son École immédiate, trop étroitement
renfermés dans les conceptions pures de l'esprit, ne considéraient point
comme l'auxiliaire, pour ne pas dire la maîtresse educatrice, de la philosophie.
M. Lévéque nous entretenait des travaux de Claude Bernard à propos du
Traité de VAme. Cette nouveauté séduisit quelques jeunes gens désenchantés
de l'Éclectisme devenu caduc. Parmi eux, Fernand Papillon donnait à son
maître les plus belles espérances. La mort prématurée de ce jeune savant lui
causa un profond chagrin.
Cette longue carrière de professeur et de savant fut des plus fécondes. Je ne
veux indiquer ici que les plus importantes publications de M. Lévéque. La
Physique d7 Aristote et la Science contemporaine, qui parut à peu près dans le
môme temps que la Science du Beau, la Science de l'Invisible, les Harmonies
providentielles , un grand nombre de rapports cl de communications insérés
aux Comptes rendus de l'Académie des Sciences morales, enfin la grande
entreprise qui occupa et charma ses années de vieillesse et qui ne s*est
communiquée que par quelques fragments, à savoir, une Philosophie ou, tout
au moins, une Psychologie de l'art musical* Aux derniers jours de sa vie, il
revenait encore à l'Esthétique par un Essai de symbolisme, le Centaure, où a
évoqua sans doute les plus chers souvenirs de sa jeunesse. 11 semble qu'il ail
voulu, se sentant mourir, se réchauffer par l'imagination au soleil d'Athènes.
Nous souhaitons que celle œuvre, peut-être inachevée, qui fut le testament
artistique de cet esprit distingué, soit un jour publiée.
Il n'eut pas en ce monde tout le bonheur qu'il eût mérité. De grandes dou-
leurs visitèrent son foyer. 11 perdit, en 1858, un jeune fils; en 1873, sa fille Lia;
de 1894 à 1896, il assista aux cruelles souffrances, au déclin irrémédiable, à la
longue agonie de M*e Lévôque. Puis il se trouva seul dans sa petite maison
de Bellevue, dont quelques rares amis connaissaient encore le chemin. Il ne
pouvait plus remonter dans sa chaire du Collège de France qu'au printemps,
quand le ciel plus clément lui permettait d'entreprendre le voyage de Paris;
mais ses forces étaient vite épuisées, et le cours se refermait au bout de quatre
ou cinq leçons. A l'Académie des Sciences morales, où il avait succédé
en 1865, à Emile Saisset, il ne paraissait plus qu'à de longs intervalles. La
dernière fois qu'il y prit la parole ce fut pour appuyer la candidature de son cher
élève Oiié-Laprunc. OUé, élu, assista à quelques séances aux côtés de son
maître et fut soudainement emporté. Ce fut le dernier deuil de Charles
Lévôque.
Dans ce corps si frêle, miné par de profondes infirmités, Pâme demeurait
DE L'ÉCOLE NORMALE 9
toute vibrante, une Ame exquise, mélancolique et très tendre. « Je verrai
bientôt Dieu de plus près », m'écrivait-il quelques semaines avant sa fin. La
mort lui lût douce. Il expira sans souffrance, dans la paix de son sommeil, le
matin du 8 Janvier 1900.
Emile Gkbhart.
Promotion de 1839. — Lkgkntil (Victor-Ferdinand), né à Caen le 29 dé-
cembre 1820, décédé à Caen le 8 mai 1900.
Nous publions le discours prononcé sur sa tombe par M. Pouthas, proviseur
du lycée de Caen :
Je viens, au nom du lycée de Caen, adresser un dernier adieu à l'un de ceux
qui l'ont le plus longtemps et le plus utilement servi : depuis plus de soixante
ans qu'il nous appartenait, M. Legentil n'a jamais cessé de travailler à la
grandeur et à la prospérité du glorieux établissement auquel il avait voué sa
vie : il Ta honoré comme élève par les plus brillants succès, comme profes-
seur par la haute valeur de son enseignement, comme membre de l'Asso-
ciation des anciens élèves, enfin, par des témoignages parfois touchants de son
fidèle attachement.
Victor-Ferdinand Legentil, fils d'un vieux soldat de l'Empire, naquit à Caen
le 29 décembre 1820; dix ans plus tard, il entrait au Collège Royal comme
boursier de la ville et préludait à cette série de brillants succès que devaient
couronner, en 1838, sa nomination au concoui s général des départements, où
il obtenait le 2* prix de discours latin et, en 1839, son admission à l'École
Normale supérieure. 11 y entrait en même temps que le plus brillant de ses
émules, devenu depuis l'un de nos maîtres les plus respectés et les plus
aimes, M. Emmanuel Chauvet.
Agrégé de grammaire à sa sortie de l'École et bientôt après agrégé des
classes supérieures, il avait débuté comme professeur dans les Collèges
royaux d'Angers et de Nancy; mais, dès 1846, il revenait dans sa ville natale,
qu'il ne devait plus quitter désormais; longtemps chargé de la classe de 3e, il
fut appelé à celle de seconde en 1862 et l'occupa jusqu'à sa retraite, en 1878.
M. Legentil apportait dans son enseignement les rares qualités de son esprit :
l'amour de Tordre et de la régularité, la justesse du goût, la finesse et la
précision.
Assez indépendant de caractère, il ne se préoccupait pas toujours de plaire
soit à ses chefs, soit à ses élèves, mais tous reconnaissaient sa droiture, lui
savaient gré de sa conscience professionnelle, appréciaient la solidité de son
érudition, la sûreté de sa méthode. Nous entendions récemment l'un de ses
anciens élèves, devenu un chirurgien illustre, M. le docteur Tillaux, rendre au
dévouement de son vieux maître un hommage reconnaissant.
En dehors du lycée, l'activité de M. Legentil se répandait encore dans les
nombreuses sociétés savantes dont il était membre. Sous le patronage de son
maître, M. Egger, il publia des éditions des Vies d'Alexandre et de Marius, de
Plutarque.
A l'Académie des sciences, lettres et arts de Caen, il lisait parfois ou plutôt
récitait de petits poèmes d'une grâce délicate, comme cette traduction de l'Ode
à Lydie d'Horace, que nous applaudissions à une de nos dernières séances.
- Passionné pour la musique, et doué d'un talent qui le faisait rechercher
40 ASSOCIATION DBS ANC1KNS ÉLÈVES
dons les réunions mondaines, il avait été Tan des fondateurs de la Société
beaux-arts; il en resta pendant 90 ans le bibliothécaire; il en a enrichi tes
recueils de nombreuses études d'histoire musicale.
Son vieux Lycée, qu'il avait lui-même proposé d'appeier Lycée UaJhuzbe
n'avait pas cessé après sa retraite de tenir une grande place dans ses affections.
Il y revenait volontiers, heureux de l'accueil plein de déférence que lui ména-
geaient ses anciens collègues et leurs successeurs; il aimait à se retrouver
dans cette bibliothèque qu'il fouillait depuis un demi-siècle.
Il était de toutes nos fêtes, applaudissait à nos succès, se plaisait à retrarver
dans nos palmarès les noms des Us ou des petits^flls de ses anciens élèves.
Vice-président de l'Association des anciens élèves, il formait comme ua trait
d'union d'affectueuse sympathie entre la vieille Université si libérale aa fend
dans son respect de la tradition, et l'Université nouvelle, si prudente quoi
qu'on dise, dans sa recherche des réfermes utiles, toutes deux passionnées
pour la grandeur de la France, vouées aux hautes cultures de l'esprit, maài
soucieuses des légitimes aspirations de la société moderne.
An nom du Lyeée que vous avez si honorablement servi, nous vas*
adressons, cher M. Legentil, l'expression émue de notre reconnaissance et
de nos regrets.
Promotion de 1840. — Boutan (Augustin), né à Lectoure(Gers), le 4 juin 181*
décédé à Leetoure le 24 mai 1900.
La plupart des contemporains de Boutan ont disparu. Je ne l'ai connu qtfà
l'époque où il arrivait à Paris pour prendre la première chaire de physique
au lycée Saint-Louis, après onze années de professorat dans les départements.
L'amitié dont il m'honora dès ce moment, et qu'il ne cessa jamais de nie té-
moigner depuis, m'ont fait accepter la mission de retracer de mon mieux
belle existence. Pour ce qui se rapporte à son enfance et aux premières
de sa vie, j'ai pu emprunter quelques détails, soit à ses conversations qui
avaient un charme si particulier, soit aux souvenirs qui m'ont été transmis
par ses enfants*
Il était né à Leetoure, le 4 juin 1819, dans une petite maison de la rue La
Feagère : le nom même de cette rue rappelle celui de son grand-père ma-
ternel, qui avait dirigé, sans doute avec un certain éclat, une école établie
dans cette partie de la ville. Cette maison, où j'ai pu le voir vers la fin de si
vie, est des plus modestes ; mais le petit jardin, établi sur les anciens rem-
parts, domine toute la vallée du Gers. La vue est une des plus remarquable»
de cette belle région du Midi ; quand le temps est exceptionnellement clair,
on distinguef à l'horizon, les hauts sommets des Pyrénées, avec les glaciers
et les pentes de neige. Arrivé au terme de sa carrière, et en retraite depuis
quelques années, il me disait que cette maison lui racontait toute» ses joies
et toutes ses douleurs. C'est là qu'il avait vécu enfant. C'est là qu'il avait va
mourir son père, sa mère et l'un de ses flls. Il n'avait jamais cessé d'y rêveur,
chaque fois que sa vie laborieuse lui avait laissé quelques mois ou quelques
semaines de liberté. C'est là enfin qu'il a voulu mourir.
Son père était médecin. 11 avait à Leetoure l'existence, toute de fatigues et
de dévouement, d'un médecin de campagne obligé de répondre aux appels
d'une clientèle répartie dans tous les environs. Pour se rendre auprès des
malades un peu éloignés, il était réduit è parcourir à cheval, par tous les temps,
r
DE L'ÉCOLE *Qfe**L* 44
des route» impwtleaèie* à cette épeqne*. Sen araWtton pour Augustin, son fils
unique, était de loi faire suivre la marne carrière, avec l'espoir que la vie lui
serait moins dure. En attendant, le jeune médecin en barbe faisait ses classes
au petit eoliège» de Leetatioe, puis an collège de Gimont, où Ton pouvait aller
jusqu'à la préparation au baccalauréat. Entre temps, H apprenait l'anglais avec
un bourgeois de Lectoare, If. de Salnt-Jntiea, qui avait voyagé a l'étranger.
Bouton racontait plus tard que les professeurs chargés de lut enseigner les
sciences semblaient bien un peu les apprendre eux-mêmes, au Jour le jour : ils
se contentaient d'astreindre leurs élèves à réciter par cœur les manuels mis
entre leurs mains,, en y ajoutant parfois quelques commentaires, mais en leur
interdisant les questions indiscrètes. Il avait tiré cependant, à ce qu'il semble,
an profit merveilleux de cet enseignement, car, lorsqu'il se présenta au bacca-
lauréat, à Toulouse, rexaorinateur qui l'interrogeait sur les sciences, frappé de
la netteté et de ls prédsk» de ses réponses, tafesa entrevoir qu'il pouvait
aspirer à de hautes destinées : il lui conseilla formellement de se préparer a
PÉeole normale supérieure.
A9 cette époque, on connaissait à Leetoure les écoles normales primaires,
d'où sortaient le» instituteurs ; mais c'est à peine si le nom de l'École Normale
sapérieure y était parvenu. On ignorait surtout quelles étalent les conditions à
remplir pour y être admis, et de quelles connaissances les candidats devaient
foire preuve. Renseignements pris, et après mûres reflétions, son père se
décida à l'envoyer à Paris. Deux ans après, il était reçu à l'École Normale, après
avoir terminé ses études au collège Roltin.
Durant toute sa vie, il éprouva toujours un charme particulier a se reporter
aux souvenirs que lui avait laissés son temps d'École. Il se plaisait à parler
de ses maîtres, de ses camarade*, de cette vie en commun ou Ton apprend si
bien à se connaître, et où prennent naissance les amitiés de Jeunesse, les plus
précieuses et les plus durables. Il aimait à raconter ses journées de dimanches,
consacrées pendant la belle saison à herboriser dans les environs. Il avait pour
ompagnon son ami Lory, devenu plus tard professeur à la Faculté des sciences
de Grenoble, et resté célèbre par ses travaux de géologie sur les montagnes de
cette région. Tous deux étaient bons marcheurs, et les longues courses en
plein air profitaient au travaH du lendemain. Cependant, au milieu de la seconde
année, une maladie grave, une pleurésie dont les symptômes ne furent recon-
nus qu'un peu tard, faillit l'arrêter brusquement dans sa carrière. Une médica-
tion énergique, venant en aide à sa constitution vigoureuse, parvint assez
rapidement à triompher du mal. Il put reprendre ses études; il avait le travail
facile, et surtout une grande force de volonté ; il eut vite fait de regagner le
temps perdu.
A la sortie de l'École, il fut nommé professeur de physique à Avignon, où il
fit preuve de qualités telles, qu'il fat aisé de prévoir pour lui un avancement
rapide II fut bientôt appelé à Grenoble, où son talent de professeur put être
apprécié mieux encore, et où il acheva de se faire une réputation qui devait
se confirmer de jour en jour.
Au mois d'octobre 1847, il entra par son mariage dans une ancienne famille
du Gers, dont les préjugés contre l'enseignement u niversltaire ne purent faire
méconnaître l'avenir réservé au jeune professeur. Son beau-père avait employé
sa vie à améliorer dans ses propriétés la culture de la vigne, trop négligée alors
dans cette région : en lui donnant Tune de ses trois filles, il lui constituait en
42 ASSOCIATION DBS ANCBN8 ÉLÈVES
dot la propriété de Miremonde, située à quelques kilomètres de Lectoure, cette
propriété dans laquelle Boutan allait bientôt créer lui-même un vignoble digne
de servir de modèle aux propriétaires voisins.
Après le mariage, le Jeune ménage dut partir pour Rouen, où Boutan venait
d'être nommé. Le séjour à Rouen fut beaucoup plus long. C'est là que naquirent
ses trois premiers enfants, dont il eut la douleur de perdre presque immédia-
tement le premier. Presque dès son arrivée, il parvenait à se faire dans la ville
une situation exceptionnelle. Indépendamment de ses cours au lycée, dont
quelques-uns de ses anciens élèves conservent encore le souvenir, il colla-
borait à diverses publications scientifiques, et publiait quelques mémoires sur
des questions de photométrie ou d'électricité. Enfin, malgré sa jeunesse, oo
n'hésitait pas à lui confier des expertises industrielles ; son savoir et sa droi-
ture incontestée pouvaient servir de garants à ses conclusions.
En 1853, une place étant devenue vacante au lycée de Versailles, Boutan fut
choisi comme le plus digne; c'était presque la venue à Paris. Enfin au mois d'oc-
tobre 1854, il fut nommé à la première chaire de physique du lycée Saint-Louis
où s'organisaient d'une manière plus particulière les cours scientifiques pré-
parant aux grandes Écoles du gouvernement. J'y arrivais moi-même à cette
époque, comme professeur adjoint, sorti de l'École Normale depuis un an. Je
me souviens toujours, avec une profonde reconnaissance, de son accueil ouvert
et cordial, de la bienveillance affectueuse qu'il me témoigna dès le premier
jour, de la bonne grâce simple avec laquelle il me prodigua les conseils que je
réclamais de son expérience de dix années. Je pus sentir qu'il n'y avait pis
seulement en lui un professeur remarquable : c'était encore un homme excel-
lent, dont l'amitié me devint chaque jour plus chère.
£n arrivant au lycée Saint-Louis, il. était venu s'installer rue Monsieur-le-
Prince, au voisinage du lycée. Il s'était lié intimement avec M. Puiseux, l'un de
nos maîtres les plus aimés, resté si longtemps maître de conférences à
l'École Normale ou professeur à laSorbonne. L'aménité de M. Puiseux, l'éléva-
tion de son esprit, la noblesse de son caractère, devaient avoir un attrait puis-
sant pour Boutan, qui n'en parlait qu'avec admiration. Les deux familles aimaient
à se réunir fréquemment ; il saisit avec empressement l'occasion de rendre ces
réunions plus faciles, en venant habiter la rue Vavin, près de la rue de TOuest
où demeurait la famille Puiseux. La mort de M"* Puiseux, qui laissait des entants
encore jeunes, vint donner plus de prix encore à ce rapprochement des deux
familles ; en même temps que M. Puiseux confiait à sa belle-mère, sœur du
vénéré M. Wallon, le soin de l'aider à élever ses enfants, il pouvait compter
sur l'affection qu'avait pour eux M— Boutan, si admirable mère de famille elle-
même. M. Puiseux n'est mort que longtemps après. Boutan parlait toujours, avec
une émotion touchante, de l'amitié que lui avait témoignée ce grand savant,
cet homme de bien. Il la considérait comme ayant été l'un des plus grands hon-
neurs de sa vie.
La réputation de Boutan avait précédé sa venue à Paris: son succès fut ce
qu'on pouvait attendre. Sa parole colorée, sa voix chaude et vibrante, la clarté
et la précision de ses démonstrations, la passion qu'il mettait à faire partager
son enthousiasme pour les grandes découvertes ou pour les belles théories,
tout devait rendre son enseignement aussi entraînant que fructueux. Go fut
comme il le disait lui-même, ia période la plus heureuse de sa vie, mais ce fté
aussi Tune des plus actives. Quelque lourde que put paraître sa tâche, en rai-
DE L'ÉCOLE NORMALE 43
son de la multiplicité des cours qu'il devait faire à de nombreux élèves de
diverses catégories, il trouvait le temps d'y Joindre un cours au collège Ghaplal
et des interrogations dans d'autres lycées. Au bout de quelque temps, il entre-
prenait même, en collaboration avec d'Almeida, la publication d'un traité de
physique, où l'on put retrouver ses qualités éminentes d'exposition, et dont
Je succès lui apporta une de ses plus vives jouissances.
Sa carrière de professeur devait se terminer par un succès d'une autre na-
ture. Dans les dernières années du second Empire, l'Association pour l'avan-
cement des sciences organisait dans le vieil amphithéâtre de la Sorbonne, à
l'instigation du Ministre Victor Duruy, ces soirées scientifiques ou littéraires
dont quelques-unes ont laissé des traces profondes dans les souvenirs des
hommes de notre génération. Le but du Ministre était de fournir au grand
public quelques lumières sur les questions qui occupent le monde des lettres
ou des sciences. Au commencement de chaque saison d'hiver, on publiait la
liste des conférenciers, pris le plus souvent dans le personnel des Facultés
et aussi parfois dans celui des lycées. Chacun d'eux devait traiter, en une
séance, un sujet choisi par lui et se rapportant plus spécialement à ses tra-
vaux ou à ses études. Pour les conférences scientifiques, il avait à sa disposi-
tion un crédit presque illimité ; il pouvait appuyer ses démonstrations par
quelques expériences brillantes, de nature à frapper les auditeurs et à leur
laisser des souvenirs. On considérait comme un honneur d'avoir été choisi,
mais l'épreuve était redoutable. Dans celte vaste salle, le conférencier n'avait
pas seulement devant lui un auditoire mondain, venu pour s'instruire en
écoutant un homme qu'il connaissait plus ou moins de réputation ; il y aper-
cevait aussi des collègues, et parfois des savants d'une autorité incontestée. Il
devait parler à la fois pour les uns et pour les autres. — Les qualités person-
nelles de Boutan devaient le désigner particulièrement pour cette tâche diffi-
cile. Son succès fut l'un des plus grands dont on ait gardé le souvenir. Duruy,
qui venait souvent assister à ces soirées, se montra l'un de ses plus chauds
admirateurs, et l'impression produite sur lui ne fut peut-être pas sans influence
sur un événement qui allait donner à la carrière de Boutan une direction toute
nouvelle.
Le lycée Saint-Louis subissait alors une sorte de crise. Dans ce grand éta-
blissement, qui devait surtout son renom à ses succès dans la préparation aux
grandes écoles, la discipline avait fléchi ; certaines parties des études sem-
blaient péricliter : il devenait urgent d'y introduire de sérieuses réformes,
confiées à une direction ferme et clairvoyante. Victor Duruy, qui se connaissait
en hommes, offrit à Boutan le provisorat, en lui laissant la plus grande latitude
pour les mesures à prendre. Malgré ce qu'avait de flatteur une offre ainsi faite,
Boutan commença par refuser : il ne pouvait se résoudre à abandonner sa vie
de professeur, qu'il aimait par-dessus tout, et à réchanger contre la vie de pré-
occupations incessantes qu'il entrevoyait. Le Ministre insista : il parla de devoir
à remplir, et l'insistance devint un ordre, donné encore d'un ton affectueux,
mais devant lequel on ne pouvait que s'incliner. Duruy s'engageait d'ailleurs
à lui adjoindre comme collaborateur, celui qu'il appelait le roi des censeurs,
Ohmer, qui avait fait ses preuves aux lycées d'Angoulême et de Lyon.
Nommé proviseur en 1865, Boutan se donna tout entier, comme il savait le
faire, à sa nouvelle mission. La sympathie de ses anciens collègues, le concours
incessant du censeur que le Ministre avait si bien Jugé, lui prêtèrent une aide
44 ASSOCIATION *>M *J*GHIN0 ÉLÈVES
qu'il sut utiliser au profit de l'œuvre commune, et Ton put sentir .partout ta
main directrice, qui parvenait à imposer sans effort apparent tes refera*» les
plus sages. Au bout de peu de temps et à peu prés sans secousses* ie lycée avait
repris, avec uae discipline sage et exempte de tracasseries inutiles, ses habi-
tudes de travail et ses succès d'autrefois.
Cependant il n'avait accepté le provisorat que comme une mission tempo-
raire, pour accomplir l'œuvre confiée à son dévouement. Au .bout de trois ans,
quand la situation du lycée Saint-Louis lui parut désormais rétablie, il demanda
et obtint un poste d'inspecteur de l'académie de Paris. Pendant ie temps qu'il
l'occupa, de 1868 à 1873, il remplit à diverses reprises, comme délègue, les
fonctions d'inspecteur général pour les tournées dans les lycées ou les col-
lèges des départements.
liais il semblait écrit qu'il ne devait Jamais jouir longtemps d'une situation
calme ni d'un repos relatif. Au mois de mai 1873, M.Batbie, qui était son com-
patriote et qui connaissait sa valeur, lui demanda, en arrivant au minisière,
d'accepter le poste de Directeur de l'enseignement primaire. C'était «ne des
plus hautes marques de confiance qui puseent iui être données ; mais c'était
en même temps une des charges les plus lourdes, en raison de la responsa-
bilité qu'elle allait imposer à sa conscience et du travail énorme qui PatteoML
— • A partir de oe moment, sob amis, même les plus intimes, ne parent le voir
que trop rarement à leur gré. 11 se rendait à son cabinet de bonne heure et y
passait tout le Jour à dépouiller une correspondance volumineuse, è étudier
ies dossiers qui se renouvelaient sur son bureau. U était sans cesse interrompu
dans son travail par des audiences qu'il ne savait pas refuser, par ta nécessité
d'assister aux réunions de nombreuses Commissions, auxquelles il apportait la
concours de son jugement presque infaillible et de sa parole pénétrante. A la
fin de la journée, il ne trouvait souvent que fort tard l'occasion de mettre la
Ministre au courant des questions les plus urgentes. Il se faisait longtemps
attendre aux réunions de famille, qui lui étaient restées si obères. Il soufiraâ
de ne plus s'appartenir, mais il se fut reproché de dérober une heure 4 oe -qu'A
considérait comme un devoir. — M. Henri Boujon, aujourdtoui Directeur des
Beaux-Arts,occupait alors au Ministère, tout près de lui, un poste
quand il a appris sa mort, il a cru devoir rendre hommage a sa
en quelques pages émues, insérées dans l'un des derniers numéros de ta
Revue pédagogique. 11 me permettra de lui emprunter les lignes suivantes :
« Dans ce poste écrasant, M. Boutan ae révéla administrateur hors de pair, fi
suffisait de le regarder taire pour apprendre à bien servir l'État. Il était labo-
rieux, équitable, très digne avec les puissants, très bienveillant pour les petits.
Il donnait de la grâce et de la chaleur aux circulaires les plus ardues; 3
faisait preuve, dans les Commissions et dans les Conseils, de fétoquenee ta
plus entraînante..* » On ne saurait mieux dire, ni apprécier avec plus de
justesse l'administrateur et l'homme.
Il conserva cette situation pendant près de six ans, sous divers ministres.
11 commençait cependant à ressentir quelque fatigue. Au moto de février t87»,
il profita d'un changement de ministère pour exprimer Je désir d'être rendu
a l'inspection de renseignement secondaire, qu'il avait quittée avec regret.
C'est dans l'inspection générale que s'écoulèrent les quinze dernières «aaées
de aa vie universitaire, jusqu'à l'époque de sa retraite. Ceux qui Pont vu è
l'œuvre peuvent dire avec quelle sùieté de jugement, avtc quelle
DB L'EGO LK NORMALE *5
bien il s'acquittait de sa mission. Dans les Comités où se discutaient tant de
questions diverses, nul n'apportait plus d'ardeur à plaider la cause de ceux
qu'il avait jugés digues d'appui ; nul ne savait mieux embrasser d'un coup
d'eau* les questions générales, en faire apparaître les points essentiels, et en-
traîner la conviction par la chaleur et la sincérité de sa parole. On ne pouvait
se lasser d'admirer cette nature profondément honnête, en môme temps que
cette hauteur d'esprit, qui lui valaient la confiance de tous. '
Pourtant, dans une de ses dernières tournées d'inspection en provinoe,
il avait senti la première atteinte d'une affection organique qui l'avait
arrêté quelques jours.Elle ne semblait pas de nature à inspirer une crainte
immédiate, mais elle exigeait des précautions incessantes, difficilement
compatibles avec la vie de voyage. À la fin de l'année 1892, il se détermina
à demander sa retraite. — En lui faisant part du décret par lequel sa
demande était acceptée et de celui qui le nommait inspecteur général hono-
raire, le Ministre M. Charles Dupuy lui écrivait, le 2 janvier 1893 : « Vous
» voudrez bien considérer le nouveau titre qui vous est conféré comme un
» témoignage des regrets et de la reconnaissance du Ministre de l'instruction
» publique et de l'Université tout entière. Apres lui avoir consacré pendant
» cinquante-deux ans de votre existence, votre science et votre dévouement,
» comme -professeur, comme 'proviseur, comme directeur et comme inspec-
• teur général, vous la servirez encore dans votre retraite par le souvenir et
» ltoterople, précieux à tous ses maîtres, d'une carrière toute de devoir et
» d'honneur. »
6a tâche était accomplie. Les années qu'il lui restait à vivre, il allait pouvoir
les consacrer à ceux qui lui étaient chers. 11 avait perdu sa femme depuis
bien des années, et cette séparation avait été une des plus profondes douleurs
de sa vie. Mais, sur sept entants, il lui restait deux filles et deux fils. Ses deux
filles étaient mariées, et mariées selon ses plus oners désirs: l'aînée ne l'avait
jamais quitté; te seconde habitait Asnièrcs, tout prés de Paris. De ses deux fils,
l'un était d$à depuis un an attaché à la Sorbonne, comme maître de confé-
rences de zoologie à la Faculté des sciences; l'autre, sorti de TÈcole centrale,
était sous-régisseur de ia Compagnie parisienne du gaz à l'usine de Vaugirard;
il devait devenir, au bout de peu d'années, directeur de la Compagnie du
gaz de Lyon. Enfin, il voyait naître toute une génération de petits-enfants, et
saluait avec joie l'arrivée de chacun d'eux. Il arrangea sa vie de manière à se
ménager à la lois un repos devenu nécessaire et les jouissances de la famille.
Il conserva un petit appartement à Paris, dans la maison môme qu'habitait
sa fille aînée. Il y passait chaque année les mois d'hiver, entouré de ses
enfants. Il y recevait ses anciens amis, ses anciens collègues, et était heureux
de participer encore par instants à la vie universitaire, dans des Commissions
auxquelles il apportait les lumières de sa longue expérience. Dès les premier»
beaux Jours, 11 partait pour Lectoure, où il retrouvait cette maison paternelle
qu'il avait pieusement conservée. Enfin, pendant toute la belle saison, il s'ins-
tallait surtout à Miremonde, où il avait fait agrandir son habitation, et où il
pouvait donner tous ses soins à la culture de son jardin et de ses vignes. 11
'appliquait sa sagacité à étudier d'une manière rationnelle les procédés indi-
qués contre les ravages du phylloxéra ; 11 était fier de pouvoir faire admirer
son vignoble, «resté longtemps comme une lie. de verdure au million des pro-
priétés envahies sans retour. A Miremonde même, il ne démenait jamais
46 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
longtemps seul. Ses enfants venaient régulièrement chaque année y passer
plusieurs semaines, à tour de rôle. Ses anciens amis étaient certains d*y
trouver cet accueil ouvert, cette hospitalité franche et affectueuse, qui ne le
faisaient quitter qu'à regret. Il ne revenait à Paris qu'à la fin de l'automne,
après les vendanges.
Arriva cependant un moment où le long voyage devint plus difficilement réa-
lisable. La rigueur de Phi ver à Paris, succédant à de longs mois de séjour dus
le Midi, semblait aussi réprouver, au point d'inspirer à son entourage des
craintes pour sa santé. 11 passa les derniers hivers à Lectoure, où il retrouvait
encore des parents et quelques amis. 11 semblait encore dans toute sa verdeur,
quand survint une aggravation subite de l'affection organique qu'il avait con-
tractée depuis tant d'années. Le mal augmenta rapidement, une opération devint
nécessaire, après laquelle on ne put conserver autour de lui aucune illusion.
— Dès qu'il eut conscience que sa fin upprochait, il l'attendit avec les senti-
ments d'un chrétien et la sérénité d'un sage. Ii avait gardé toute sa lucidité
d'esprit. Quelques jours avant sa mort, et déjà depuis longtemps sur son lit de
douleur, il demandait à entendre lire l'un des chapitres d'un ouvrage dont
son fils aîné corrigeait les épreuves; Il relevait, d'une voix calme et encore
pénétrante, les passages qui se rattachaient à quelques questions de physique, et
indiquait les modifications qui lui semblaient nécessaires. Il conserva cetteloci-
dité et ce calme presque jusqu'à sa dernière heure, et s'éteignit enfin le 24 mai
1900, dans les bras de ses enfants accourus pour recevoir son dernier soupir.
— Il allait avoir quatre-vingt-un ans.
Ce que je n'ai pas pu dire comme je l'avais désiré, ce qu'il fout avoir va de
près pour en comprendre toute retendue, c'est l'ardente sollicitude dont il
avait entouré ses enfants depuis leur âge le plus tendre, sa constance dus
l'amitié, la noblesse des sentiments qui avalent guidé toute sa vie. C'est par
ces qualités intimes et rares, plus encore peut-être que par sa belle intelli-
gence, qu'il laisse un souvenir ineffaçable à ceux qui l'ont connu tout entier.
É. Fernbt.
Promotion de 1840. » Fbknbt (Frédéric), né à Périgueux, le 7 février 1816,
décédé à Périgueux en juin 1900.
Nous reproduisons le discours prononcé sur sa tombe par M. Sicard, ancien
professeur de mathématiques au lycée de Périgueux, Directeur honoraire de
l'École normale de Périgueux.
L'homme excellent dont nous déplorons la perte a passé sa vie, loin des
bruits de la place publique, au milieu de ses livres, dans la société de ses
élèves, dans la familiarité de ses amis. Élèves et amis lui sont invariablement
restés fidèles et sa douce philosophie n'a connu aucune déception.
Après de brillants succès au lycée de Périgueux, M. Frenet débuta dans
l'Université par l'enseignement des lettres ; maître d'études aux collèges de
Saint- Jean-d'Angély, puis de Mantes, il était régent de troisième au collège de
Nogent-le-Rotrou, et tout fait présumer qu'il eût été brillant professeur de
lettres; mais une circonstance fortuite, la lecture des beaux vers mis par
Halley en tête du « Livre des Principes », le poussa vers d'autres horizons. Il
voulut connaître l'œuvre ainsi glorifiée de Newton, fit des X, et entra à l'École
Normale en 1840; reçu le premier dans les deux sections des lettres et des
r
DX L'ÉCOLE NORMALE 41
sciences, il opta pour les sciences et en sortit le premier agrégé des sciences
mathématiques. Non seulement, alors, il fut à môme de comprendre le livre
des Principes ; mais on peut dire que dans toute sa carrière de professeur il ne
cessa de remonter aux sources.
11 y était aidé par une vaste érudition, rappelant celle des savants de la Re-
naissance. 11 parlait couramment l'allemand, l'anglais, l'espagnol et l'italien,
avait étudié le russe, l'arabe et le sanscrit, et je sais plus d'un lettré disposé à
attester qu'en ces derniers temps encore, l'explication des passages les plus
difficiles des auteurs grecs et latins n'était qu'un jeu pour lui.
Par une de ces bonnes fortunes qui n'échoient qu'à ceux qui en sont dignes,
en préparant sa thèse de doctoral, il fut conduit à la découverte de formules
très élégantes et très utiles, qui ont conquis une place définitive dans le haut
enseignement, ménageant de la sorte à leur trop modeste auteur la survivance
de son nom. Plus lard, il composa un recueil d'exercices sur le calcul diffé-
rentiel, arrivé maintenant à la cinquième édition, et qui restera classique par
l'ingéniosité des méthodes, une forme littéraire impeccable et des renseigne-
ments historiques pleins d'intérêt.
Vers 1868, M. Frenet, professeur à la Faculté de Lyon, dut renoncer, bien
avant l'heure, pour des raisons de santé, à une carrière inaugurée avec tant de
distinction. Il vint se reposer à Bayot, dans une propriété de famille, non loin
de ce cimetière de Coulounieix qui va garder sa dépouille mortelle.
C'est à Bayot qu'il passa les plus chères années de sa vie, entourant des
attentions les plus délicates une sœur adorée, à laquelle devait succéder l'ai-
mable et distinguée femme, la veuve de son frère, le commandant Frenet,
qu'il regardait comme sa fille, et dont l'affection dévouée embellissait et char-
mait ses vieux jours.
Mon cher Frenet, il y a peu de temps, M. Alexandre Bertrand, membre de
l'Institut, vous adressa plusieurs articles nécrologiques et des détails touchants
sur son frère cadet, Joseph Bertrand, de l'Académie française, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des sciences.
A ce passage : « La vie est le songe d'une ombre », vous avez interrompu
votre lecture pour réciter le pur texte grec de Platon. Vous avez dit ensuite
quel tendre et respectueux attachement vous aviez voué depuis votre profes-
sorat de Rennes à celte famille Bertrand, où la gloire mathématique réside
encore dans la personne d'un juste appréciateur de vos mérites, l'illustre
M. Hermite. Enfin, en matière de conclusion à la' lettre de votre ami, vous
avez ajoulé qu'en ce qui touche au problème de Tau delà, le néant doit élre
tenu pour une solution absurde, et, comme telle, rejetée par tout fervent « ana-
lyste ». Pieusement fidèle à voire intime pensée et à voire grand souvenir,
mon cher Frenet, vénéré maître, je vous dis : Au revoir.
Promotion de 1842. — Lartail (Pierre-François), né à Pamiers le 3 octobre
1821, décédé à Marseille le 28 janvier 1900.
Lartail, après deux ans de répétitorat au lycée de Bordeaux, entrait à l'École
Normale supérieure en 1842 et en sortait avec les deux licences es sciences
pour enseigner, pendant trois ans, au collège d'Aurillac. En 1848 il obtenait le
titre d'agrégé des sciences mathématiques et sa nomination immédiate d'officier
d'académie prouve que, déjà, on appréciait la valeur de son enseignement.
Successivement professeur aux lycées de la Rochelle, Limoges et Metz, il ar-
2
IS ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
rivait, en 1833, au lycée de Marseille qu'il quittait deux ans plus tard et, après
un court passage au lycée de Grenoble, nous le retrouvons la même année an
lycée de Cahors où fil eut Gambette pour élève.
En 1856 il demanda un congé de trois ans et partit pour l'Amérique. Ceux
d'entre nous qui ont connu Lartail conserveront le souvenir de ses récits
humoristiques où il racontait ses longues excursions pédestres, ses obser-
vations sur la vie au Nouveau-If onde ; marchant toujours à l'aventure il fran-
chissait les plaines, les ravins, les cols, les hauts sommets et, avant qu'on
essayât de le percer, traversait à pied l'isthme de Panama, comme il aimait
souvent à le rappeler.
Rentré en France il est nommé censeur au lycée de Lille ; mais il ne devait
pas rester longtemps dans ces fonctions. Professeur avant tout, aimant la
science et voulant la faire aimer, il reprend sa chaire de mathématiques et
passe successivement par les lycées d'Alençon et Avignon; enfin il revient, en
octobre 1871, au lycée de Marseille qu'il ne devait plus quitter jusqu'à sa re-
traite.
11 était déjà professeur de première classe et n'avait plus rien à demander
lorsque, en mal 1874, on attacha sur sa poitrine la croix de la Légion d'honneur
bien due à celui qui, par son enseignement, avait fourni à notre belle armée
un grand nombre d'officiers très distingués.
Après avoir retracé la 'carrière de notre collègue jusqu'au mois d'octobre
1885, où il prend sa retraite, laissez-moi vous parler du professeur et de
l'homme. Professeur, il savait apprécier les élèves intelligents, s'en occupait
spécialement et assurait leur succès.
Son cours était très restreint, mais, laissant de côté le superflu, les détails,
Lartail apprenait aux élèves à voir l'ensemble, à dominer, pour ainsi dire, les
questions et à aborder les solutions hardies et élégantes.
La classe était vivante et des interrogations fréquentes provoquaient le
travail personnel et l'initiative de l'élève. Jusqu'à ces dernières années tl
continuait à étudier les cours de mathématiques et les interrogations hebdo-
madaires étaient suivies avec fruit par nos élèves qui appréciaient le savoir,
le talent, la méthode de ce vieillard robuste qui, jusqu'à la fin de sa vie* se
consacrait au professorat.
Ceux qui ont connu notre collègue se souviendront de celte nature un peu
abrupte qui ne sacrifiait pas aux conventions de la mode et aux exigences
mondaines, auxquelles son caractère indépendant ne pouvait pas se plier.
Appartenant à cette forte race de montagnards pyrénéens, solide comme on
roc, Lartail revenait aux massifs montagneux, Alpes ou Pyrénées, dès qu'il
était en vacances, emmenant avec lui ses fils qu'il avait entraînés à la marche.
il accomplissait ainsi de très longues excursions dans un costume agreste et
avec un bagage très réduit.
11 revenait au lycée après avoir fait provision de forces et de santé et jamais
la maladie n'avait eu prise sur lui. Sous la rude écorec qui recouvrait
ce chêne animé, Lartail cachait un coeur excellent. Très dévoué pour les siens,
je l'ai vu, il y a quelques années, pleurer à chaudes larmes en me donnant des
nouvelles de son fils aîné.
C'est avec une douloureuse surprise que nous avons appris sa fin avant de
le savoir malade; tandis que de frêles roseaux plient sous la tempête ce robuste
chêne devait être abattu subitement. P. Dblevkau.
DB L'ÉCOLE NORMALE 49
Promotion de 1842 . — Hatspiu> (Adolphe), né à Paris le 17 décembre 1824,
décédé à Paris, le 5 octobre 1900.
Nous reproduisons le discours prononcé sur sa tombe par M. Gazeau, provi-
seur du lycée Louis-le-Grand.
Messieurs,
Je puis bien dire que le deuil qui nous rassemble autour de cette tombe si
brusquement ouverte est un des plus cruellement imprévus qui puissent nous
frapper; et en apportant à M. Hatzfeld le suprême adieu d'une maison qu'il a
beaucoup aimée, qu'il a servie pendant trente-quatre ans de toutes ses forces et
de tout son cœur, avec quel éclat, vous le savez, le sentiment dont je lis l'ex-
pression sur vos visages est avant tout celui de la surprise la plus douloureuse
et la plus émue. Hier encore, notre cher ancien collègue était debout dans la
plénitude de sa force et de son intelligence, avec cet air d'extraordinaire Jeu-
nesse qu'il a gardé jusqu'à la fin, et voici qu'aujourd'hui il nous est enlevé
brutalement en quelques heures, alors que nous étions presque habitués à
l'idée qu'il était au-dessus des atteintes de l'âge et que les années, même
accumulées, ne pouvaient rien contre lui. La mort a pris sa revanche, et n'a
pas voulu Poublier plus longtemps.
Adolphe Hatzfeld était né à Paris le 17 décembre 1824. Après de brillantes
et solides études au lycée Gharlemagne, dont il suivit les cours en qualité
d'élève de l'institution Massin, il entra fort jeune, — il n'avait que dix-huit ans
— à l'École Normale, dans la section de philosophie. Son temps d'École fut
partagé entre les exercices normaliens et une manière de collaboration qu'il
apportait aux travaux de Victor Cousin dont il était en quelque sorte le secré-
taire.
Mais on n'ignore point que Cousin n'était pas tendre tous les jours, et sou-
vent n'avait pas dans ses rapports avec les jeunes gens qu'il admettait à
l'honneur de sa familiarité, l'aménité et les tempéraments nécessaires pour ne
pas froisser de jeunes indépendances naturellement un peu ombrageuses à cet
âge, et dont la fierté a quelque chose d'héroïque quand, comme ce fut presque
ici le cas, l'avenir peut en être compromis. A la suite d'un incident sans
grande importance, mais que Cousin ne pardonna pas, il se brouilla avec son
élève qui dut, dès lors, sinon renoncera ses études préférées (sa thèse do doc-
torat, passée brillamment le 14 février 1850, à vingt-cinq ans, est consacrée à
Platon), du moins orienter sa carrière vers une autre voie. En effet, celle où il
s'était engagé tout d'abord lui demeurait fermée tant que Cousin serait le grand
maître de l'enseignement philosophique , souverain dispensateur des places et
même des grades, et Hatzfeld n'avait ni le loisir ni les moyens d'attendre si
longtemps. 11 demanda donc et obtint le poste de suppléant des classes supé-
rieures à Charlemagne, en 1846.
Mais s'il lui fallait abandonner la philosophie, il n'en garda pas moins toute
sa vie l'empreinte très profonde que laissent toujours sur une intelligence vive
et ouverte les études des premières années de travail vraiment personnel,
celles dont on ne s'éloigne que malgré soi ; et c'est peut-être à ces premières
inclinations philosophiques qu'Hatzfeld dut celte rectitude de jugement, cette
rigueur de déduction, cet impérieux besoin de remonter aux principes, qui
apparaissent si nettement dans son plus considérable ouvrage, le Dictionnaire
de la langue française entrepris avec Darmesteter et M. Thomas, et qui ont fait
20 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
de lui un merveilleux excitateur d'esprits, et un maître incomparable de la
jeunesse.
A Charlemagne, Hatzfeld eut pour élèves Edmond Aboutet Francisque Sar-
cey. H connut également Taine, à qui il s'attacha très vite, et qui, reconnaissant
la supériorité de ce jeune professeur, se laissa conduire par lui à peu prés
exclusivement. Taine se plaisait à proclamer plus tard qu'il était redevable à
Hatzfeld de son prix d'honneur de philosophie au concours général ; et j'ai en
sous les yeux une lettre datée du 13 août 1847 où il lui exprimait sa recon-
naissance en termes qui durent singulièrement toucher notre ami, et qui
honorent à la fois l'élève qui les a écrits et le maître qui les a inspirés.
Après avoir passé sa thèse, Hatzfeld rot chargé, eu mai 1853, du cours de
littérature étrangère à la Faculté de Poitiers. C'est là que le hasard lui fit décou-
vrir, parmi de vieux livres vendus au rabais, le manuscrit d'une traduction
inédite de l'Imitation qui est aujourd'hui à Chantilly. Séduit par l'habileté du
traducteur, par l'élégance et la pureté du style, et plus encore, comme il le dît
lui-même, par l'inspiration du chrétien, Hatzfeld publia plus tard, avec l'appro-
bation et les éloges des plus hautes autorités du monde catholique, une édition
nouvelle de ce livre de V Imitation qui eut jusqu'à la An. sur son Ame de
croyant sincère, la plus profonde et la plus- durable influence.
De la Faculté de Poitiers, Hatzfeld passa à celte de Grenoble en 1854. Puis il
revint à Paris où d'abord il professa la seconde à Charlemagne, ensuite à
Louis-le-Grand, où, après avoir été reçu le premier à l'agrégation des lettres
avec des épreuves tout à fait supérieures, il fut nommé professeur de rhéto-
rique, le 31 août 1860. Il y est resté jusqu'à sa retraite, en septembre 1894,
c'est-à-dire pendant trente-quatre ans.
Ce qu'a été son enseignement, je ne puis le savoir par une expérience per-
sonnelle, puisqu'il avait quitté la maison quand j'y suis arrivé moi-même en
1895; mais j'en al retrouvé l'écho enore vibrant tout autour de moi. Au reste,
les générations d'élèves qu'il a formés, dont plusieurs furent célèbres et
quelques-uns illustres, en témoignent beaucoup mieux que tout ce que je pour-
rais dire. Cet enseignement était fait de précision, de sobriété et de limpidité.
La parole était toujours élégante et pondérée, comme mise en valeur par une
rare finesse d'expressions et de remarques, et, à un autre point de vue, par un
sourire discret, très doux et parfois légèrement ironique. Nul ne savait comme
lui construire^ développement, commenter ou analyser une œuvre littéraire,
saisir et jeter en pleine lumière l'idée maîtresse d'une composition. Encore
une fois le philosophe se retrouvait dans le professeur de rhétorique. Suivant
ce mot d'un de ses anciens élèves : « Il était, comme Socrate, un accoucheur
d'âmes. » On sortait de sa classe ébloui, avec le sentiment qu'on avait compris
cl qu'on était préparé et armé pour comprendre encore et toujours. Sarcey,
qui, je l'ai dit, avait été son élève, écrit dans les Souvenirs d'un journaliste:
« Hatzfeld élait un esprit très réfléchi, creusant les sujets et les examinant en
philosophe. 11 était fertile en vues personnelles qu'il exposait avec un boa
goût discret, comme s'il avait eu peur d'ciïaroucher l'auditoire. La nouveauté
de ses aperçus ne frappait peut-être pas son public autant qu'il l'eût souhaité ;
mais j'ai assisté à quelques-unes de ses leçons (il s'agit de celles de Grenoble]
qui étaient plus substantielles encore qu'élégantes, et j'en ai tiré des observa-
tions que j'ai plus tard transportées dans mes feuilletons... J'ai également
trouvé dans le La Fontaine de Taine nombre d'idées qu'Hatzfeld nous avait
DS L'ÉCOLE NORMALE 21
développées et qui m'avaient déjà frappé par leur justesse et leur originalité. »
Mais c'est à Taioe lui-même qu'il faut demander le secret de l'extraordinaire
influence que notre collègue exerça pendant ses longues années d'enseigne-
ment. Dans la lettre dont j'ai parlé plus haut, le jeune lauréat de 1847 énumère
les succès qu'il vient de remporter. Puis il ajoute: « Tous ces heureux succès,
» c'est à vous que je les dois. Je vous en remercie. Sans vous, je n'aurais
> jamais eu ni ordre, ni clarté, ni méthode. On me disait au collège : soyez
» clair, régulier, méthodique. Vous seul ne vous êtes point tenu aux paroles,
9 vous m'avez donne les moyens. — Si je réussis plus tard, ce sera grâce à
• vos leçons, car vous m'avez appris à travailler et à conduire mon esprit ; et
» vous me serez utile dans l'avenir ainsi que dans le présent. » Oui, c'est bien
cela, Hatzfeld apprenait « à travailler et à conduire son esprit ». C'était là la
méthode d'enseignement qu'il employait dès 1847 et qu'il a développée avec
l'âge et l'expérience jusqu'au point de la rendre absolument parfaite. C'est
elle, ce sont les si remarquables résultats qu'elle a produits que le gouver-
nement a récompensés en conférant à Hatzfeld, aux applaudissements de
ses élèves et de ses collègues, la croix de chevalier de la Légion d'honneur
en 4867, et, distinction infiniment rare dans l'Université, la rosette d'officier
en 1890.
Après avoir pris sa retraite, Hatzfeld put se livrer jà peu près exclusivement
aux travaux littéraires qui l'avaient toujours passionné. Il partagea sa vie entre
ces travaux, sa famille qu'il adorait et ses amis. Il avait toujours aimé le
monde, non pss certes à la façon des gens frivoles qui ne vont y chercher que
de vaincs satisfactions d'orgueil ou d'amour-propre, mais en homme de bonne
compagnie que l'on goûtait pour la courtoisie et l'élégance de ses manières,
comme pour le profit que l'on retirait de sa conversation si fine, si ingénieuse
et si variée. Cet esprit si ouvert et si compréhensif avait des clartés de tout : il
pariait de sciences, de théologie, de théâtre, d'art ou de musique avec autant
de compétence et d'intérêt que s'il eût été question de littérature proprement
dite. Dans le commerce ordinaire de la vie, dans les salons surtout où il se plai-
sait à paraître, il attirait par la grâce la plus enjouée et la plus exquise. Ce cau-
seur délicieux avait de l'esprit dans le meilleur sens du mot, c'est-à-dire ce
bon sens aiguisé, qui, sans rien concéder aux caprices et aux vanités de la
mode, séduit et enchante par ce je ne sais quel tour vif et libre, aisé et original,
que les natures d'élite savent donnera l'expression de leurs idées ou de leurs
sentiments. C'est qu'Halzfeld n'a pas été seulement un professeur hors de pair :
il a été un charmeur dans toute la force du terme.
Messieurs, aujourd'hui le charme est rompu.
Subitement cette voix si prenante s'est tue, ce visage si accueillant, cette
main toujours affectueusement tendue, se sont glacés. Hatzfeld n'exercera plus
sa prestigieuse influence que par le souvenir; il ne fera plus le bien autour de
lui que par l'exemple qu'il nous lègue et que nous nous efforcerons de suivre
pieusement. La dernière lettre que j'ai reçue de lui, il y a un mois, était pour
me demander de venir en aide à un jeune homme à qui il s'intéressait. C'est
comme le testament de cet homme de bien qui a été un des maîtres les plus
écoutés de la jeunesse française. Il est tombé d'un seul coup, intact dans sa
foi si active, dans ses convictions si élevées, dans son intelligence si haute. Au
surplus, cela vaut mieux ainsi. Il lui aurait été trop cruel de se voir vieillir, et
de sentir, en prolongeant sa vie, le poids de l'âge. Il s'en va, laissant eux siens,
n ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
h sa fille et à son gendre, à qui nous offrons l'hommage de noire plus profonde
sympathie, la mémoire d'un nom unanimement aimé et respecté. La vieille
maison de Louls-le-Grand, qui lui doit tant, (Université, qui était fière de lui,
n'oublieront pas l'admirable éducateur qui s'est consacré tout entier à leur ser-
vice et qui a Jeté sur elles un incomparable éclat
Promotion de 1843. — Lévy (Edouard), né à Paris le 13 février 1822, décédé
à Paris le 17 mars 1900.
C'est avec l'émotion d'un douloureux devoir, pieusement rempli, devoir de
camaraderie fidèle et de solide affection, que je prends la plume, — survivant
de cette promotion de 1843 qui, chaque année, s'égrène, — pour résumer ici 1a
très simple et très honorable carrière de mon vieil ami, Edouard Lévy. Nous
nous connaissions depuis plus de soixante ans ; nous avions été ensemble à l'é-
cole primaire, ensemble au Collège, ensemble à l'École Normale ; nous ne nous
étions perdus de vue quelquefois que pour nous retrouver plus sûrement aux
jours heureux ou tristes de la vie; nous avions eu des amitiés communes, des
préoccupations partagées ; et bien que nos vocations n'aient pas été les mêmes,
et que nos destinées aient été très différentes, pourtant, dans la littérature qui
m'a retenu, comme dans les sciences mathématiques qui ont eu ses préférences,
nos idées et nos sentiments n'ont pas connu de désaccords. J'aimais à me
retrouver avec lui, comme on aime à remonter le cours des années, à réveiller
les souvenirs de la jeunesse, à rajeunir par eux un instant. Sa mort, qui m'a
surpris, car je l'avais toujours trouvé plus vigoureux et plus vert que je n'étais
moi-même, me laisse de sincères regrets, doublés d'un mélancolique avertis-
sement. Il était né à Paris, au Marais, comme moi, et plus âgé d'un an. 11 allait,
comme je fis quelque temps moi-même, dans une école primaire de notre
culte, pauvrement installée dans une étroite rue de ces vieux quartiers. Elle
avait pour directeur, alors jeune encore, Samuel Cahen, le célèbre traducteur
de la Bible. Il fut frappé de l'intelligence de l'écolier, s'intéressa à lui, le
recommanda au chef de l'institution Massin, M. Barbet, qui se chargea de l'ins-
truction classique d'Edouard Lévy et l'envoya au collège Charlemagne. 11 y fit
quatre classes en deux ans, témoigna du goût pour les malhématiques et pour
l'enseignement, et répondit si bien aux espérances qu'on avait conçues de lui
qu'il eut un prix, au Concours général, en mathématiques spéciales, et entra à
l'École Normale en 1843. il n'y resta que deux ans, par suite d'un échec im-
prévu à la licence, et se résigna vite à être prématurément en activité, pour
satisfaire aux plus respectables nécessités de famille ; ces mêmes devoirs, dont
la conscience seule est juge, ('éloignèrent, une fois licencié, de l'agrégation
pendant plusieurs années. 11 avait été nommé professeur à Auxerre en 1845;
deux ans après, il était à Compiègne, où il enseignait à la fois les mathéma-
tiques, qu'il savait bien, et l'allemand qu'il ne savait guère que parla persuasion
de ses chefs : et cela suffisait à cette époque. 11 s'en tira à son honneur.
Nommé en 1850, au collège de Colmar, il eut la joie, l'année suivante, d'épouser
la fille de son ancien instituteur S. Cahen, la sœur de notre camarade Isidore
Cahen. Nommé à Strasbourg en 1852, Lévy s'était décidé (le mariage a de ces
impulsions) à préparer enfin l'agrégation de mathématiques. Il fut reçu le
second en 1854 ; on pourrait dire le premier, comme mathématicien, puisque le
premier rang avait été conquis par le physicien Maurat. Nommé titulaire à
Salnt-Étienne, il venait d'être désigné pour Reims l'année suivante, quand un
DE L'ÉCOLE NORMAL» . 33
vif désir de rentrer à Paris, pour y vivre en famille ainsi que sa femme, lé
détermina à quitter renseignement public. Celait payer un grand bonheur au
prix de pénibles épreuves, et accepter courageusement la lutte pour la vie. U
obtint de faire un cours de mathématiques a l'École préparatoire de Sle-Barbe.
Peu de temps après, l'École ottomane, qui venait d'être créée, lui offrit une
chaire de sciences qu'il occupa tant que dura cette École, jusqu'en 1859. Il
donna, de plus, des leçons, ouvrit môme sa maison à quelques élèves turcs
ou tunisiens ; il connut toutes les fatigues de renseignement libre, à une
époque mauvaise, et pour suffire à ses devoirs de fils, de mari, de père. On
connaît cette terrible existence ! 11 sortait le matin avant six heures, pour des
répétitions, rentrait à huit heures du soir, prenante peine le temps de faire ses
repas, pour apporter à son foyer l'espoir d'un peu d'aisance et pour assurer l'ave*
nir ! Son zèle n'était jamais en défaut ; il prenait sur ses soirées, sur son som-
meil, pour corriger les devoirs de ses élèves ou préparer ses leçons. Il était
laborieux et vaillant, et s'était consolé d'acheter chèrement ce séjour à Paris et
cette indépendance de travail. Il était, d'ailleurs, peu sensible aux succès qui
flattent l'amour-propre, et telle était sa modestie, que lorsque son camarade
d'école Bourget arriva à la direction de l'École préparatoire de Sainte-Barbe, et
lui proposa une chaire plus élevée et plus en vue, qu'il était très capable d'oc-
cuper, il la refusa, craignant de n'élre pas assez au courant des nouvelles
méthodes d'enseignement mathématique, et préféra garder le poste que lui
avait confié, en 1855, M. Labrouste : il le conserva jusqu'à sa retraite. Tout
entier à ses travaux et à ses affections, il n'avait jamais rien souhaité d'appa-
rent pour lui-même ; il avait reporté sur son (Ils unique toutes ses ambitions et
toutes ses espérances, et elles n'ont pas été déçues. Le père a eu de son fils
toutes les joies qu'il en attendait. On sait, en effet, que M. Lucien Lévy, élève
de l'École polytechnique, agrégé distingué, après avoir passé par l'Université,
devint directeur de cette même École préparatoire où son père avait pro-
fessé, puis examinateur à l'École polytechnique. Je trouve dans une lettre de
M. Lucien Lévy ces mots dont la simplicité familière a son émotion propre :
« 11 a trimé dur, mon cher papa, pour acquérir une modeste aisance et me
donner la possibilité de choisir ma carrière ! » Il n'a pas seulement trimé dur;
il a eu, avec le courage, la bonté et le dévouement pour ses élèves : non con-
tent de les instruire, il s'intéressait à leur destinée, les conseillait avec une
véritable tendresse de cœur, et ne se croyait pas quitte envers eux quand il
les avait conduits jusqu'au seuil d'une école et d'un examen. Rien de plus uni
que celte vie, qui a connu si peu d'événements et tant d'affections. Que puis-
je y noter encore ? Lévy aimait la bolaniquc, qui fut une de ses distractions
les plus chères. Ha peu publié. Je ne citerai de lui que la traduction d'un mé-
moire allemand du Dr Stern, et une autre traduction d'un mémoire d'tëuler.
L'âge était venu pour lui ; sa vue baissait'; il voyait disparaître ses meilleurs
amis d'École Normale, avec qui il avait conservé des relations : Bourget, Pas-
teur, Houel, Berlin, Puiseux. La retraite et le repos, entre une parfaite com-
pagne, un fils dévoué et de petits-enfants, s'annonçaient agréables et souriants,
quand une maladie grave vint tout assombrir. On dut l'opérer tardivement de
la pierre, alors qu'il était déjà difficile d'espérer la guérison. Il s'éteignit sans
souffrances, le 17 mars 1900. Une demi-heure avant sa mort, il s'entretenait
encore avec les siens. Ce rat une existence égaie et douce, exempte de bruit et
d'agitation, estimable et respectée, féconde pour le bien, volontairement effa-
34 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
cée, mais qui, dans l'ombre et le silence, n'était restée étrangère à aucun de3
sentiments généreux, à aucune des espérances ardentes, des visionsde progrès
par la justice et la raison, qui furent, on le sait, la marque particulière de
ceux de sa génération, sans distinction d'origine, de fortune, ni de culte II a
pu, comme d'autres, perdre bien des illusions avant de mourir.
Eugène Manuel.
Promotion de 1844. — Brétignère (Louis-François), né à Bois-le-Roy (Eure),
le 27 mai 1824, décédé à Paris, le 18 mars 1900.
Son père était un modeste et honnête industriel de la rue Grenela. Un
eousin de sa mère, un oncle à la mode de Bretagne, vicaire général de
l'archevêque de Paris, M. de Quéicn, fut frappé de sa vive intelligence el
s'intéressa à sa première instruction. Ses parents avaient décidé de lui faire
suivre, comme externe, les classes du lycée Saint-Louis; la distance, de lame
Grenéta, était grande : dans l'intervalle des classes, il faisait ses repas et
travaillait chez le vicaire général, qui avait une propriété non loin de la rue
de la Harpe, dans l'impasse des Vignes, actuellement rue Râteau; maison et
jardins occupés aujourd'hui par un couvent qui en hérita à la mort du pro-
priétaire. Brétignère dul, avant la fin de ses études, se séparer de son pro-
tecteur, dont il trompa l'attente en se refusant à entrer dans les ordres.
L'écolier n'avait pas la vocation, et ses parents môme ne l'y poussaient point*
Il n'en garda pas moins un souvenir attendri du temps qu'il avait passé dans
l'impasse des Vignes et des soins affectueux qu'il y avait reçus. Il y avait
trouve même d'agréables distractions, et racontait que M. de Quélen.
l'archevêque, grand ami et visiteur fidèle de son vicaire général, avait donné
au jeune collégien ses premières leçons de billard. Pour continuer ses études,
Brétignère entra dans l'institution de Reusse, qui envoyait ses élèves au lycée
Saint-Louis. 11 se trouvait livré à lui-même à l'heure tristement critique où H
perdait, d'une mort prématurée, son père et sa mère. 11 était devenu chef de
famille en même temps que candidat à l'École Normale, vers laquelle le
poussaient ses goûts, ses brillants succès au lycée et au Concours général, où
il eut un prix d'honneur, et les encouragements de son maître de pension. Ils
se font rares ceux qui se souviennent aujourd'hui de cette institution de
Reusse, située rue de Yaugirard, en race des grilles du Luxembourg, et qui
donna, rien qu'à l'École Normale, Dreyss, Janet, Despois, Brissaud, Chappuis,
Chotard. Brétignère entrait à l'École, en 1844, où je l'avais précédé d'un an.
H avait une sœur de seize ans et un frère au berceau, qui avait coûté la vie
à sa mère. 11 maria sa sœur à un ami d'enfance, en abandonnant au jeune
ménage et à l'enfant dont on se chargeait le peu qui lui revenait de l'héritage
paternel. Il fit un autre sacrifice qui assurément lui coûtait davantage : pour
partager les soins que réclamait son jeune frère, il renonça à l'École d'Athènes
où l'administration lui offrait de l'envoyer à sa sortie de l'École. C'était pour-
tant un des rêves de sa jeunesse de voir l'Italie, la Grèce et le ciel d'Orient.
Nommé professeur de rhétorique à La Rochelle, il emmena avec lui son jeune
frère, dont il voulait rester le professeur et l'éducateur. C'était à la In de 1841.
La Révolution n'était pas loin. Les événements politiques eurent dès lors sur
l'intelligence et l'imagination généreuses de Brétignère une influence que Voû
retrouve dans toute la suite de sa vie. Quand la république fut proclamée
j
DB 1/ ÉCOLE NORMALE *5
en 1848, il n'eut pas de peine à ôlrc républicain, — et il le resta. Bien que le
coup d'État de décembre l'eût profondement troublé et irrité, il ne se jugea pas
en mesure, avec la charge qu'il avait acceptée et une tâche qui était loin
d'être achevée, de quitter l'enseignement et d'affronter les hasards de l'indé-
pendance et de l'exil. Ce fut, il Ta toujours dit, un nouveau sacrifice aux
devoirs de la famille. Pour se consoler, il se voua tout entier à ses fonctions,
et, en 1854, il se maria à La Kochelle même : union de tous points heureuse,
qui apporta à son foyer quarante-cinq ans de Joie, ou de consolation aux
heures mauvaises qu'il a connues comme d'autres. Ce mariage semblait devoir
le fixer a La Rochelle, du moins pour quelques années. 11 n'en fut rien. Le
lycée de La Rochelle avait dans son personnel de professeurs des éléments
suspects au pouvoir d'alors. J.-J. Weiss, Brétignére et plusieurs autres
furent dénoncés. La raison ou le prétexte de leur disgrâce fut de s'être
abstenus de suivre une procession où l'inspecteur d'Académie figurait avec
quelques fonctionnaires, et, délit plus grave, de l'avoir regardée d'un bal-
con. Tous les coupables furent déplacés et disséminés sur divers points
dû la France. Brétignére n'eut pourtant pas trop è se plaindre, à part le
regret de s'éloigner de la famille de sa femme, devenue la sienne. 11 était
envoyé à Pau, où il resta deux ans. Il y réussit fort bien, et, en 1856, il
était nommé a la rhétorique de Nîmes, comme successeur de Boissier, qui,
reçu docteur, venait d'ôirc appelé à la suppléance de la rhétorique de
Charlemagne, à Paris. L'héritage était lourd. Néanmoins, ce fut peut-être la
période la plus agréable de la carrière de Brétignére, tant par les précieuses
relations qu'il noua dans cette ville, que par les succès très remarqués de ses
élèves qui remportèrent deux fois le prix d'honneur aux concours généraux
des départements. Membre de l'Académie du Gard, une des plus renommées du
Midi et alors en plein développement littéraire, il y lut des travaux qui furent
remarqués, particulièrement sur le théâtre d'Aristophane et sur la correspon-
dance de Cicéron avec Atticus. Il ne quitta Nîmes, après huit ans, que pour la
rhétorique de Bordeaux, en 1864, où le prix d'honneur continua de lui être
fidèle et lui mérita la croix de la Légion d'honneur : il avait 40 ans. L'Age et
les devoirs de famille, joints à l'intérêt toujours vif qu'il portait à son ensei-
gnement, avaient rendu depuis longtemps sa parole plus prudente ; et ses
sentiments personnels, plus discrètement entretenus, ne lui avaient suscité
aucun ennui. Un passage d'un discours de distribution des prix qu'il prononça
en 1867, interprété dans un sens hostile au régime impérial, lui attira un
déplacement nouveau : il fut nommé à Rouen. Le voisinage de Paris n'était
pas une compensation suffisante au séjour de Bordeaux, qu'il espérait ne pas
quitter. Cest à Rouen qu'il connut son collègue d'histoire, Bachelet,qui dirigeait
plusieurs publications de la librairie Desobry. C'était le moment où, sous la
vaillante et décisive impulsion de Duruy, l'enseignement des jeunes filles
prenait son premier essor. Brétignére collabora à un cours d'études pour cet
enseignement, et écrivit pour la collection une Histoire littéraire et un
Manuel de littérature y qui eurent leur heure de succès et méritaient d'y
survivre.
Le peu d'espoir qu'il semblait avoir de venir à Paris le décida (il l'a souvent
regretté) à entrer dans l'inspection académique, où, avec un tempérament et
un tour d'esprit comme les siens, il devait rencontrer bien des difficultés et
éprouver plus d'un mécompte. Le climat de la Normandie l'inquiélait pour sa
26 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
jeune Camille ; il demanda et obtint l'Inspection d'Alger. Celai l en 1869. L'Algérie
alors, au point de vue de renseignement, était encore dans un état très
défectueux et très précaire. Il y avait pour toute la colonie deux inspecteurs,
l'un des lettres, l'autre des sciences. Le titulaire de ce dernier poste, malade
à l'arrivée de Brétignère, mourut peu après et ne fut pas remplacé. Brétignère
eut à lui seul la pénible et parfois périlleuse mission de parcourir toute l'Algérie,
encore dépourvue, — ou à peu près, — de chemins de fer, et réorganisa lui-
même presque tous les services de l'enseignement. A Alger, il opéra la fusion
du collège arabe avec le lycée, mesure féconde en heureux résultats. La
guerre avait éclalé; il se sentait bien loin de la France; il souhaita d'y rentrer.
U fut nommé d'abord dans le Var, et les beautés pittoresques de ce dé-
partement firent de lui un passionné alpiniste, en même temps qu'il publiait
une géographie de cette région, qu'il apprenait si bien à connaître. Pourtant, la
pensée de faire revoir à sa famille et de revoir lui-môme la ville où il avait
commencé sa carrière, le ramena, comme inspecieur d'Académie à La Rochelle,
d'où le 24 mai, après huit mois de séjour, le renvoya à Laon, puis à Auxerre,
d'où le 16 mai l'exila à Foix. La crise passée, il Tut appelé, avec un notable
avantage, à Amiens, où il s'occupa spécialement de Pinstalietion des cours
secondaires de jeunes filles. Lors des décrète relatifs à la fermeture des éta-
blissements congréganistes non autorisés, les mesures qu'il dut prendre à
regard du puissant établissement des jésuites de cette ville lui suscitèrent des
inimitiés violentes auxquelles il tint lôte avec son énergie habituelle et ses
convictions propres. On dut le déplacer encore, et il était Inspecteur dans les
Ardenncs quand M. Paul Bcrt, qui avait apprécié dans l'Yonne son activité et
sondévouement l'appela dans son administration, d'abord en l'attachant au secré-
tariat de son cabinet, puis comme chef de bureau de l'enseignement secondaire.
C'est là qu'à 60 ans il prit sa retraite, en 1884. Mais Brétignère n'était pas
homme à rester au repos. Nommé membre dos commissions d'examen de la
Ville, administrateur de la Caisse d'épargne, examinateur d'admission à Saiot-Cyr,
enfin adjoint au maire du Ve arrondissement, et surtout chargé de l'administration
de la Caisse des écoles et du fonelionnement des commissions scolaires,
il donna pendant quatorze ans encore des preuves remarquables de sa
fermeté, de son zèle, de la lucidité de son esprit et de ses capacités dans des
occupations si nombreuses et si diverses. 11 était devenu, en outre, le membre
le plus actif du bureau de bienfaisance où ses sentiments démocratiques et sa
chaleur d'àme toujours jeune trouvaient à s'exercer dans un quartier populeux.
La veille de sa mort, tandis que les garçons de bureau de la mairie relevaient
sous sa tête les oreillers pour lui permettre d'écrire, il leur donnait encore
des signatures pour des répartitions de secours. Tous les indigents de soa
arrondissement le connaissaient. Tous ses collègues le tenaient en grande
estime pour son ardeur si persistante. 11 avait eu six enfants. La mort d'an
fils de 33 ans et de deux gendres atteignit profondément cette âme jusque-tt
si forte, même aux jours des épreuves qui ne lui avaient pas été épargnées.
C'était trop de deuil à la fois. Malgré la tendresse et les consolations dont il
était entouré, il se sentit frappé. Lui qui ne connaissait pas la maladie, il s^afili
pour la première fois de sa vie. Une affection des intestins, qu'il crut d'aboi*
sans gravité, ne laissa bientôt plus d'espoir, et le dimanche 18 mars 1900, i
s'éteignit au milieu des siens, ayant gardé jusqu'au dernier moment se*
intelligence, ses fermes convictions politiques et morales, le souci des pro-
J
dk l'école normale 27
blêmes que se pose notre temps, et l'espoir de les voir résolus par la libre
raison, les inspirations de la conscience et la justice suprême.
Eugène Manuel.
Promotion de 1845. — Molliard (Léon- Auguste), ne à Douai, le l«r août 1825;
décédé à Paris, le 12 juin 1900.
Léon Molliard est né à Douai, en 1825, le dernier de trois enfants, dont une
fille. Ses études se firent en bien des endroits, à Dormans, à Mcaux, à Reims
au gré des Contributions indirectes dont son père était employé. A Dormans et
àMeaux, il se trouva par hasard sur les mêmes bancs qu'un de ses futurs ca-
marades d'école, M. Pey, resté l'ami de toute sa vie. M. Molliard père avait
fait entrer son fils aine dans la même administration que lui, et y destinait le
second, quand le professeur de rhétorique de Reims, M. Fabre, s'avisa qu'il
avait découvert un très bon sujet pour l'École Normale et obtint l'assentiment
<hi père et du fils à faire les démarches nécessaires ; car il fallait une bourse à
Paris. M. Fabrc s'adressa à Sainte-Barbe qui sortait à peine, en 1843, d'une si-
tuation extrêmement critique, mais qui déjà s'ouvrait généreusement aux
jeunes gens dignes d'être aidés, interne à Sainte-Barbe, Molliard suivit pen -
dant deux ans les cours de Louis-le-Grand. M. Rinn y enseignait la rhéto-
rique, et ce maître hors ligne lui laissa, comme à tous ses élèves, une ineffa-
çable impression. Il fut reçu à l'École en 1845, fit de la grammaire et obtint à
sa sortie, en 1848, la place de premier agrégé.
Envoyé à Moulins comme professeur de quatrième, il y fut chargé de la
rhétorique en 1851 et y passa huit ans. 11 y était depuis quelques mois seu-
lement quand il eut la douleur de perdre son père. 11 appela sa mère auprès
de lui. Ce lui fut une raison de plus pour s'attacher à une résidence qui d'ail-
leurs lui plaisait. Il s'y trouvait avec de très chers camarades d'École: Beulé,
CuvilHer, et cet excellent Getle qui devait, plus lard, lui devenir comme un
frère. 11 aimait alors, paraît-il, et recherchait les plaisirs du monde, la danse:
croyons-le, puisqu'il nous l'a dit. Combien de temps aurait-il passé dans ce
Heu de délices, s'il n'avait senti le besoin d'améliorer sa position? 11 n'eut pas
tort en se reconnaissant des aptitudes administratives ; et ce premier agrégé,
pour commencer, se fit nommer surveillant général à Louis-le-Grand.
Ce fut, à la vérité, dans des conditions assez particulières. M. Jullien venait de
quitter le provisorat d'Henri IV pour celui de Louis-le-Grand. 11 avait mission
expresse de rétablir la discipline dans le lycée, ou du moins dans la division su-
périeure. Il était en quête d'un surveillant général qui eût du nerf, mais aussi
«lu tact/qui sût faire ses fonctions et leur donner du relief. M. Cuvilller, depuis
peu gendre de M. Jullien, s'entremit entre lui et son ami Molliard, dans l'intérêt
de l'un comme de l'autre. Les proviseurs de ce vieux temps, quand ils avalent
fait leurs preuves, pouvaient choisir leurs auxiliaires indispensables et les
pousser. Beulé, déjà fort expert en l'art d'arriver, pressa son camarade de
prendre ce chemin de traverse. On permit à Molliard de loger avec lui sa mère
«i lycée; cette faveur le décida. (Tétait à la rentrée de 1856. Les élèves sen-
tirent aussitôt le frein et firent mine de se cabrer. Mais Molliard se dit que
rémeute n'éclate guère que parmi les peuples qui s'ennuient, et se mit en
devoir d'amuser le sien en lui faisant jouer la comédie. C'est d'ailleurs un di-
vertissement qu'il a souvent favorisé, sans aucun machiavélisme, et qu'il met-
28 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
tail en oeuvre avec beaucoup de goût et de compétence. Il lui est même
arrivé (ce qu'il ne cherchait pas) d'éveiller des vocations dramatiques. Le di-
recteur actuei d'un théâtre parisien, — tout ce qu'il y a de plus parisien — , ea
a Tait un jour, pour ce qui le concerne, la déclaration dans un Journal ; et ce
directeur ne manquait pas de convier à ses répétitions générales un maître que
d'ancienne date il estimait très (in connaisseur. Molli a rd avait fini par composer tout
un petit répertoire adroitement, discrètement adapté ad utwn scolarum. Je ne
sais quelle pièce il monta, comédie ou vaudeville, dans l'automne de 1856, pour
apaiser les grands garçons qui s'apprêtaient à huer en sa personne la disci-
pline restaurée. Toujours est-il qu'il les apaisa, et du coup fit leur conquête.
Il l'acheva en remplaçant au pied levé des professeurs absents et en se mon-
trant régal des meilleurs. Bref, ce rare surveillant général, pour prix d'un si
beau succès, allait être incessamment promu aux honneurs d'un censorat.
11 apprit sur ces entrefaites la mort d'un très digne homme, M. Cugny, qui
avait dirigé depuis sa fondation la nouvelle succursale de Sainte-Barbe, à Fon-
tcnay-aux-Roses. Il tourna ses vues de ce côté. De Louis-le-Grand à Sainte-
Barbe il n'y avait pas loin. L'ancien barbisie avait renoué avec so n directeur
M. Labrouste, et son préfet des études, M. Guérard. Tous deux étaient si bien
disposés pour lui, que le premier lui confia sa chère maison de Fontenay, et
que l'autre lui donna sa fille ; Molliard quitta Louis-lc-Grand et l'Université le
1" juillet 1857.
li était depuis quatre ans h la tète de Sainte-Barbe-dcs-Champs, quand j'y fus
admis comme élève. C'était encore presque un jeune homme, bien de sa per-
sonne, d'aspect assez imposant dans l'exercice de ses fonctions, ic ne sus pas
tout de suite qu'il était la gaîté même, il nous inspirait pleine confiance, mais
aussi beaucoup de respect. De la primaire a la sixième, nous étions quatre
cents et plus, soumis a un régime paternel autant qu'il peut l'être dans une
famille aussi nombreuse, où nécessairement le pouvoir s'exerce par une série
de délégués. Secondé par un personnel de valeur fort inégale, mais qu'il con-
naissait à fond, surveillait de près et dirigeait d'une main ferme, Molliard
tenait toute la maison en haleine, chacun dans son vrai rôle et à sa vraie place.
Tous les soirs, notes et devoirs passaient sous ses yeux. Le moment venu, il
faisait entendre à qui de droit un mot d'avis, d'éloge ou de reproche, — un mot
très bref, mais exact, et qui portait. Sa visite hebdomadaire dans les classes
prenait ainsi toute sa signification; c'était la récapitulation de la semaine,
avec la moralité qui s'en dégageait pour chaque élève et pour le groupe tout
entier.
Ce qui faisait l'autorilé de Molliard, c'était surtout d'être resté professeur
dans l'âme. 11 se plaisait visiblement à reprendre son premier métier, et plu-
sieurs de nos maîtres avaient appris de lui ce qu'ils étaient chargés de nous
enseigner. Devenu préfet des études dans la maison de Paris, au temps où te
baccalauréat n'était pas encore scindé, il s'était chargé d'une conférence de
version latine à l'usage de nos camarades les plus faibles qui, tout en suivant
la philosophie, avaient grand besoin, pour l'examen, de s'enlretenir dans te
pratique des devoirs littéraires. Molliard leur révélait dans la version des
charmes inattendus. La conférence du jeudi les réconciliait avec des travaux
qu'ils n'avaient encore envisagés que du côté le plus maussade, et j'enleadi
un de ces néophytes décriant au sortir de là : « Oh ! ce Molliard, avec quel
chic il vous dissèque un texte ! » Il va sans dire que le mot di*téq%cr,
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la méthode de dissection, venait de Molliard. Les deux avaient obtenu un
succès d'enthousiasme auprès d'un public plutôt récalcitrant. — A Fontenay,
nous le voyions de temps à autre entrer dans la classe une choiso à la main,
s'asseoir au pied de la chaire, et tout en appuyant sur le savoir-faire du pro-
fesseur, se substituer à lui insensiblement et nous donner une leçon vive, lu-
mineuse, amusante, que nous buvions, mais qui, je le crois maintenant, n'était
pas exclusivement à notre adresse. Il avait entrepris de nous inculquer lui-
même la science, parait-il, la plus dure à de petits Français. C'est l'orthographe
d'usage : où il faut un ou deux p, un ou deux t, et les syllablcs Anales, et les
mots composés, tout ce qu'on essaie aujourd'hui d'unifier pour le soulagement
des cnfanls et de beaucoup d'adultes. H avait eu la patience de cataloguer
ces difficultés, de classer ces monstres orthographiques, et les faisait absorber,
digérer par notre complaisante mémoire, à l'aide d'une mnémotechnic qui
devait être fort ingénieuse, puisqu'au sortir de Fonlcnay nous aurions pour
la plupart rendu des points à un correcteur d'imprimerie. Il a publié son
Manuel d'orthographe avec la collaboration d'un officier en retraite. Mais le
Manuel est aride, tandis que les démonstrations orales de Molliard, même sur
de pareilles choses, étaient pleines d'entrain, par conséquent très efficaces.
Un livre excellent qui porte son nom et celui de Guérard, c'est leur Petit
Dictionnaire latin- français. Il n'a paru qu'en 1875, quand Molliard n'était déjà
plus depuis longtemps à Fontenay ; mais les deux auteurs y ont appliqué l'un
et Pautrc toute l'expérience acquise à diriger tant de débutants dans l'étude
du latin. Cest mieux, beaucoup mieux qu'un lexique. Un choix d'exemples
très restreint, mais très bien fait, donne la clef des idiotismes qui se ren-
contrent dans la prose courante, Cornélius Nepos, Titc-Livect les ouvrages les
plus classiques de Cicéron. Je suis étonné que dans les débats sur la question
lexique ou dictionnaire au baccalauréat les deux partis ne soient pas tombés
d'accord pour reconnaître dans l'ouvrage de Guérard et Molliard le type idéal,
intermédiaire entre le lexique, sèche nomenclature qui n'explique rien, et le
dictionnaire proprement dit, trop touffu pour servir à un travail rapide. C'est
bien là ce qu'il fallait pour fournir aux candidats les moyens d'interpréter une
version facile, et pour interdire aux examinateurs d'en proposer qui ne le
fussent pas.
Toujours à notre intention, pour pouvoir surveiller l'enseignement des
langues vivantes qui venait d'être rendu obligatoire, Molliard apprit les élé-
ments de l'anglais et l'allemand assez à fond. Cela lui donna plus de plaisir
que de peine, et à plusieurs reprises il en fit le principal emploi de ses va-
cances. Dans ses dernières années ne se mit-il pas à prendre des leçons de
russe pour se distraire? Aussitôt débrouillé, il discernait le point où vien-
draient buter des esprits d'enfants et imaginait l'expédient propre à leur faire
franchir ou tourner l'obstacle. 11 avait une véritable intuition pour poser et
résoudre les petits problèmes de pédagogie pratique. Nous lui devions ainsi
beaucoup dans toutes les parties de notre instruction, sans bien nous en rendre
compte et avec une parfaite ingratitude.
Combien n'admirions-nous pas, en revanche, son talent à montrer la lanterne
magique et à tirer la tombola ! Tous les quinze jours, le dimanche qui n'était
pas de sortie, la même table réunissait l'état-major de Sainte-Barbe, dames et
messieurs, quelques professeurs ou maîtres d'études et les élèves qui avaient
obtenu la place de premier. Après le « dîner des premiers » une trentaine
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d'autres élèves arrivaient pour la petite fête, dont Moliiard animait tour à tour
et modérait le mouvement. La soirée finissait par des chansons et des danses
en rond, où la femme de notre « sous-préfet » s'efforçait à maintenir an peu
de ton et de rythme. Au moment où la gaitô, comme de juste, tournait au
vacarme, un claquement de mains souverain commandait le silence et la mise
en rangs. Moliiard venait de lire à sa montre l'heure où doivent dormir la
enfants bien gardés. Et Ton allait dormir, muni d'une friandise qu'il était con-
venable de ne manger que le lendemain avec un camarade non compris dans
la fournée d'invités. Toute la matinée du lundi il n'était bruit que des
trouvailles faites par Moliiard pour mettre de l'inédit dans l'exécution d'an
programme immuable. C'est ainsi que de quinzaine en quinzaine se renou-
velait son prestige sur nos Jeunes ftmes.
Ses neuf années de Fontenay ont été, suivant toute apparence, les meil-
leures de sa vie. 11 avait son petit domaine bien à lui, un charmant domaine,
tranquille et riant ; pour chefs, son beau-père, qui se rendait compte directe-
ment de tout et en assumait la responsabilité, mais qui ne faisait avec loi
qu'un seul cœur et une seule pensée, et le directeur de Sainte-Barbe, Alexandre
Labrouste, qui ne paraissait alors user de sa grande situation que pour relever
celle de ses lieutenants. En voyant prospérer au delà de toute espérance l'éta-
blissement dont il était l'administrateur effectif, Moliiard pouvait, sans fausse
honte, s'en laisser attribuer le mérite, que nul ne lui disputait, et son bataillon
de quatre cents bambins, dont la veste à grands revers et à boutons d'or, dont
le col blanc largement rabattu, étaient en faveur si marquée dans le public
lui causait un certain chatouillement d'amour- propre. Une satisfaction plus
profonde lui venait des marques affectueuses prodiguées par tant de familles
à lui-même et à celle qui l'assistait avec un zèle discret dans la partie la plus
délicate de sa tâche, la consolation des chagrins d'enfants, si violents quel-
quefois, et la visite des petits malades. 11 y en avait de pleines chambrées à
l'infirmerie, en temps de contagion, rougeole, scarlatine ou autre, — car 3
n'était pas encore facile, môme à si petite distance de Paris, d'évacuer les ma-
lades rapidement et sans graves dangers, outre que les médecins, il y a traite
ans, ne se pressaient pas de l'ordonner. Dans ces circonstances -là, M. et
M-e Moliiard se multipliaient avec un dévouement que n'oubliaient pas les pa-
rents dont ils avaient si bien tenu la place au chevet de l'enfant.
C'est aussi Tune des raisons qui, dans cette même maison de Fontenay, ont
rendu si chère la mémoire de M. et de M-* Guérard. En effet la mort de
M. Labrouste et la nomination de son successeur avaient eu pour conséquence
le passage à Fontenay de M. Guérard, dont Moliiard devint le successeur à
Paris comme préfet des études. C'était, dans tous les sens, un avancement ; ee
fut môme, si je ne me trompe, une tâche plus circonscrite et, par suite, moins
lourde. Les difficultés vinrent d'ailleurs et prirent à la longue un caractère
presque douloureux. Sous la direction précédente, Moliiard était soutenu de
haut par une confiance qui l'affranchissait de tout autre souci que celui é
bien faire. II connut sur le lard, et comme à l'iraproviste, les désagrémeaU
trop communs des fonctions administratives : conflits personnels à peine dé-
guisés sous des dissentiments de métier, initiative réduite ou gênée, l'alter-
native enfin de taire ce qu'il avait d'utile à dire ou de le dire inutilement. Si
philosophie, ironique et dédaigneuse au besoin, aurait pris le dessus, s'il avait
été seul enjeu ; mais il sentait atteints en môme temps que lui, et plus vive-
J
de l'école nobhalb 34
ment, ceux qui tenaient dans son cœur la première place; et de plus il s'in-
quiétait pour l'avenir du collège auquel il avait voué sa vie. Les jours sombres
semblaient cependant encore bien éloignés. Jamais Sainte-Barbe n'avait fait
plus belle figure dans tous les concours. Seule parmi les établissements
d'instruction libres et laïques, elle avait traversé victorieusement le lendemain
de la guerre. En 1876, notre camarade recevait la décoration de la Légion d'hon-
neur. Il mt heureux de la devoir à l'estime de son maître, M. Wallon, alors
ministre, et touché de la joie que manifestèrent ses collaborateurs et ses élèves
anciens ou présents. Mais bientôt la crise qu'il avait pressentie se déclarait, et
Sainte-Barbe entrait dans celte lutte pour la vie, d'un intérêt si poignant pour
ses Qdèlcs. Une autre menace fondait sur Nolliard, celle du mal qui devait le
mettre tant de fois à la torture et dont il est mort. Toujours vaillant dans les
intervalles encore longs de ses souffrances, il demeurait ferme à son poste et
continuait, doyen de la maison, à en tenir le drapeau. Il servit de second à
un nouveau directeur, barbiste et normalien, qui se retira au bout d'un an et
quelques mois. Il aurait, je n'en doute guère, prêté quelque temps encore le
même concours au directeur qui suivit, — barbiste également et normalien, —
si ceux quille désignèrent avaient su comprendre qu'à son fige et avec ses
titres acquis Blolliard pourrait par dévouement se ranger sous la direction
d'un de ses anciens élèves, digne en tout point de son amitié, mais non pas se
la laisser imposer sans consultation préalable et comme un fait accompli. Il fit
aussitôt valoir ses droits à la retraite (décembre 1888).
Tant d'années passées à morigéner la jeunesse lui laissaient des souvenirs
qu'il remuait volontiers entre amis. Il en emportait, sur la discipline scolaire,
des opinions très réfléchies, toutes soumises au contrôle de la pratique, et
notablement différentes, il faut en convenir, de celles quf passent aujourd'hui
pour approuvées. Il connaissait trop bien les enfants pour croire, les aimait
trop pour vouloir, qu'ils fussent raisonnables. Il ne leur demandait pas de con-
sentir à la règle, ce qui supposerait le droit de la discuter. H la voulait très
claire, très large, non iracassière, mais absolue et inviolable; et c'est d'abord
contre la faiblesse de certaines familles qu'il trouvait nécessaire, moral et
même habile de la défendre. — « Vous avez réclamé mon concours, vous me
devez le vôtre. » — Au fond ces parents faibles ne demandaient que cela et
pour la plupart, finissaient pareil faire Ta vcu. Il avait un coup d'oeil infaillible.
Je ne crois pas qu'aucune supercherie d'élève l'ait jamais pris au dépourvu.
Avec une sorte d'élégance, qui rendait toute dénégation superflue et préser-
vait des rechutes, il saisissait des délinquants sur le fait : méthode essentiel-
lement éducative, toute en leçons de choses. Combien lui en ont reparlé plus
tard joyeusement et avec une nuance d'admiration ! Aux tentatives de muti-
nerie (il s'en produisait encore) Moliiard opposait un sang-froid imperturbable.
Il n'avait qu'à paraître, à faire sentir qu'il était prêt. Son calme avait quelque
chose de contagieux, d'irrésistible. Avec de pareils moyens d'action, il pou-
vait tenir en ordre un nombreux internat sans s'armer du code péual. 11 esti-
mait qu'en fait d'éducation les autoritaires seuls peuvent être vraiment libé-
raux et aller très loin, toujours plus loin dans cette voie, sans retour en
arrière. Pour sa part il se vantait d'avoir introduit de longue date dans le sys-
tème répressif de Sainte-Barbe des tempéraments et des sursis analogues à
ceux que nous a donnés, depuis, la loi Bérenger.
Gendre d'un homme qui, dans la famille barbiste, était l'objet d'un véritable
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culte, Molliard à côte de lui, pats après Lui, eut le rare bonheur d'être re
cherché, honoré par une foule d'amis qui se proclamaient ses obligés. On
pouvait le voir de près sans s'attacher à lui davantage et lut vouloir du bien.
De toutes les preuves qu'il en a reçues, et qu'il était si bien fait pour com-
prendre, voici sans doute Tune des plus touchantes : dans sa dernière maladie,
deux Jeunes élèves des hôpitaux se concertèrent pour le veiller à tour de rôle
et lui procurer, avec les soins très délicats qui lui étaient nécessaires, ee
genre de soulagement et cette sécurité que le médecinne peut lui-même
donner qu'à la condition d'être l'ami.
Oui vraiment, il était digne d'affection ; mais on Patinait simplement « parce
que c'était lui », et qu'on n'aurait pu s'en défendre. Son accueil, sa franchise
d'accent, son clair regard, quelque chose de large et d'ouvert dans toute
sa physionomie et dans son geste, tout en lui signifiait et provoquait ta
cordialité. Il avait à la fois, comme beaucoup d'hommes, ce me semble,
de cette génération-là, l'humeur Joviale et la sensibilité facile à émouvoir.
Celte complexion a fait de lui un chansonnier ravissant pour fêtes de
famille et réunions amicales. Cela débutait et se prolongeait crescendo sur
le mode guilleret. Mais aux couplets de la fin, il avait beau faire, sa voix et
ses yeux se mouillaient, — oh ! très légèrement, et quelques rieurs ne s'arrê-
taient pas de rire pour si peu; mais on voyait aussi çà et là briller des larmes.
C'est qu'il avait, comme on dit, la « petite noie », celle qui ne vieut pas de
l'esprit tout seul. On applaudissait, on aimait la chanson ; combien plus le
chansonnier !
Il dut enfin se ménager beaucoup et se restreindre ; la société de
quelques intimes devint la seule où il ne craignit pas trop, s'il venait à souf-
frir, de gêner en le laissant paraître. Ccst là que dans les bons jours il retrou-
vait toute sa verve. Sa figure s'illuminait, la plaisanterie lui venait aux lèvres,
jaillissante et savoureuse. C'était à qui lui renverrait la balle, fournirait ma-
tière à ses innocentes railleries. On le voyait rajeunir ; pour quelques heures
on voulait le croire guéri ; on se disait en le quittant : « Comme il était bien
aujourd'hui ! »
Aujourd'hui, c'était d'ordinaire le dimanche, le jour de son whist et de sea
diner de famille. — Ah ! cette partie de whist, elle a loute une histoire, où les
normaliens sont en belle place ; mais il faudrait pouvoir nommer les vivants.
Il y a près d'un demi-sièc!e, aux premiers temps de Sainte-Barbe-dcs-Champs,
Guérard avait tous les dimanches pour partenaire l'historien ému de Marie
Stuart, Louis Wiesener. 11 recruta un peu plus tard son vieil ami Vachcrot et
tous trois restèrent fidèles au noble jeu jusqu'à la mort. Guérard y était de
première force. 11 accomplit ce prodige d'y jouer et d'y gagner, étant presqae
aveugle et se faisant nommer les cartes qui passaient. Vacherot, profond es
ses calculs, péchait par distraction. Il lui arrivait même, à lui si vénéré, «Ftes-
suyer les réprimandes courroucées de ses anciens élèves, dans ces momeatt
où les vrais joueurs ne connaissent plus rien. .Molliard, à son tour, avait prêta
son cabinet pour lieu de rendez-vous, surtout par désir de perpétuer une tra-
dition domestique. Il y fut pris. L'habitude lui devint une chère tyranai
Comme tant de normaliens, il avait appris le whist à l'École, très con
cieusement; puis, tout en continuant de l'aimer beaucoup, d'y être fort hà_
il ne lui avait plus donné qu'une pelite partie de ses loisirs. Il y revint avec f<
DK L'ÉGOLB NORMALE 33
veur; et une fois de plus se vérifia que tôt ou tard on recueille le fruit des
études bien faites quand on était jeune.
Molliard n'a pas eu d'enfants. 11 n'en a pas moins vécu de continuels dé-
vouements dans le cercle de la famille. De bonne heure sa mère veuve trouve
en lui l'appui de sa vieillesse. Envers son beau-père on l'a vu, pendant plus
de trente ans, plein d'une déférence exquise, que les étrangers admiraient, qui
pour lui n'était qu'un devoir très doux, ou mieux un besoin du cœur. Plusieurs
de ses neveux, prématurément privés de leur père, ont été par lui aimés, pro-
tégés, élevés comme de vrais fils. Deux d'entre eux sont nos camarades. Une
des dernières et des grandes joies de sa vie a été de voir l'un de ceux-ci entrer
par le mariage dans une famille unie tout entière à la sienne par une amitié
à répreuve du temps. Des petits-neveux sont venus, qui portent son nom, et
auprès de qui le rôle d'aïeul était, hélas! vacant. Il lui revenait de plein droit.
Et ainsi ne lui a manqué, pour ainsi dire, aucune des récompenses terrestres
auxquelles peut aspirer un homme de bien.
L. Brunel.
Promotion de 1846. — Donoux (Joseph-Nicolas-Eugène), né à Pont-à-Mous-
son (Meurthe-et-Moselle), le 2 novembre 1823, décédé dans sa propriété la
ForAus, près Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drômc), le 2 août 1900.
Après de brillantes études à Pont-à-Mousson et a Metz sous la haute
direction de sa mère, qui était une femme remarquable par son mérite
et son esprit. Donoux entrait au lycée Louis-le-Grand, pour se préparer
à l'École Normale supérieure où il fut reçu au concours de 1846. Sorti en
1849, il fut chargé de la classe de mathématiques élémentaires au lycée de
Maçon le 30 septembre de cette même année. Ennemi du bruit, homme de de-
voir avant tout, Donoux se consacra tout entier à son enseignement ; aussi, à
la suite des succès obtenus dans la classe qui lui avait été confiée, obtint-il
d'être nommé au lycée de Montpellier en 1853 où il vint occuper la chaire de
mathématiques élémentaires, et plus tard celle de Saint-Cyr. Dans ce milieu
profondément universitaire, ses brillantes qualités devaient le placer au pre-
mier rang. Nommé officier de l'Instruction publique en 1872, chevalier de la
Légion d'honneur le 10 janvier 1883, il fut, dès la fondation des conseils acadé-
miques, choisi par les professeurs de sciences comme leur représentant, et il
vit son mandat renouvelé jusqu'au moment de sa retraite.
Très aimé des élèves sur lesquels il avait une grande autorité, non seule-
ment par ses succès aux Écoles, mais aussi par son enseignement méthodique,
Clair et solide, à la portée de tous, Donoux était très estimé de ses collègues
qui l'honoraient à cause de ses grandes qualités de cœur et qui le recher-
chaient pour la gaieté de son caractère. 11 ne comptait que des amis parmi ses
anciens élèves ; tous se rappellent avec émotion les heureuses années qu'ils
ont passées sous sa direction.
Esprit droit et sûr, il était un excellent conseil pour ses jeunes collègues.
C'est avec plaisir qu'ils l'entouraient émerveillés de le voir resté toujours jeune,
malgré les fatigues d'un long professorat et les soins dévoués donnés à une
famille nombreuse, pour laquelle il avait borné son ambition à la chaire de
Montpellier, malgré les offres les plus séduisantes.
L'âge inexorable de la retraite ayant sonné, Donoux s'était retiré, en no-
34 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
vembre 1689, après 43 ans de services, dans une propriété de famille, près
de Saint-Paul-Trois-Châtcaux. C'est là qu'il s'est éteint au milieu des siens
après une courte maladie dont l'issue funeste fut précipitée par les fatigues
d'une longue vie consacrée tout entière au rude labeur de l'enseignement.
•
Louis Darboux.
Promotion de 1848. — Vignon (Joseph-Eugène), né le 18 avril 1829 a Lyon,
décédé à Lyon le 11 février 1900.
Son père avait, très jeune encore, quitté le Midi pour s'établir dans cette
ville, avec son unique frère destiné, comme lui, au commerce. Sa mère, née
Hélène Accarias, appartenait a une ancienne famille grenobloise qui s'honore
d'avoir donné à la magistrature plusieurs de ses membres et qui, à Fheure
actuelle, est encore représentée, avec une science juridique et une droiture
reconnues de tous, à la Cour de Cassation. Favorisées au point de vue de l'in-
telligence et pourvues d'une instruction solide, M11* Hélène Accarias et ses
deux sœurs ont fait l'éducation d'un grand nombre de jeunes filles appartenant
aux meilleures familles lyonnaises. La mère fut la première maîtresse de son
fils, mais les soins multiples dont elle était chargée l'obligèrent, au bout de
peu de temps, à le placer dans un petit externat dirigé par les abbés Duprat et
Rivoli ier. Il y demeura jusqu'à son entrée au lycée, et il y noua, avec d'autres
enfants ses camarades, des relations qui durèrent, sa correspondance en fait
foi, autant que sa vie. Les qualités dont il fit preuve dès le début de ses études
classiques, son intelligence, son application au travail, son affection pour ses
maîtres semblaient le destiner à la carrière de l'enseignement. En réalité, il
n'eut jamais d'autre vocation, ni lui, ni quelques-uns de ses jeunes cama-
rades, MM. Repelin, Rondelet, Heinrich, ce dernier son cousin et son fidèle
ami. Des maîtres, comme le lycée de Lyon en comptait dès cette époque, et
parmi lesquels il suffira de citer MM. Texte, Taulier, Hignard, enfin le rénova-
teur de la méthode socratique dans renseignement de la philosophie, le savant
et vénérable abbé Noirot, ne pouvaient que développer les heureuses disposi-
tions de ces élèves de choix. Aucun d'eux n'a trompé les espérances qu\*
avait conçues de lui.
Toutefois il n'était ni ordinaire, ni facile d'entrer directement à l'École Nor-
male au sortir du lycée de province, même le meilleur et le mieux pourra
des professeurs les plus distingués. Heureusement une étroite amitié pins
encore qu'une parenté lointaine unissait depuis longtemps les familles
Ozanam et Accarias : les démarches de Frédéric Ozanam près du Directeur de
Stanislas, M. l'abbé Goscheler, eurent un plein succès. « Mon frère et moi,
» écrivait-il à son jeune protégé, nous lui avons répondu de l'application et ôe
» l'ardeur avec lesquelles vous vous efforceriez de justifier ses bontés, ce qui»
» joint à la connaissance de vos succès au lycée de Lyon et au témoignage ée
» notre bon professeur de philosophie, donne l'espoir que vous ferex honneur
» au lycée Stanislas. » Les choses se passèrent à Stanislas et, à partir de f 8*8*
à l'École Normale, comme l'intelligence et la bienveillance dXteanam les
avaient annoncées. Non seulement il continua de prodiguer a Eugène Vignot,
ses encouragements et ses conseils, mais il lui procura dans le monde
gieux et dans celui des Lettres des relations aussi utiles qu'agréables.
db l'école normale 35
gravement malade en 1852, et bien que lout travail lui fût interdit, il écrivait,
en cachette de sa famille, pour le conseiller sur le choix de ses thèses.
La révolution de 1848 n'avait pas interrompu les études des candidats à
l'École Normale : on dirait même que, chez quelques-uns d'entre eux, elle
produisit une sorte d'excitation de l'esprit, contenue, d'ailleurs, dans de sages
limites qui fut pour sa part dans leur succès. Notre camarade assiste, lui, sans
trop s'émouvoir, aux grandes fêtes et aux manifestations qui remplissent les
mois de mars, d'avril et de mai. Les journées de juin le remuent plus profon-
dément, mais ne l'empêchent pas; la bataille à peine finie, d'accomplir, rue du
Bac, un pieux pèlerinage au lit de mort de Chateaubriand. « Le même jour,
» écrit-il à sa mère, j'allai contempler les restes vénérables de l'homme que
» je regarde comme le premier génie de notre siècle, du poète dont les ou-
> vrages m'ont fait souvent verser des larmes, parce qu'il exprime bien les
» sentiments d'un jeune homme, de l'immortel Chateaubriand. Cette visite m'a
» profondément frappé. Le grand homme était couché sur un simple lit de Ter
» garni de rideaux blancs, dans une chambre qui n'offrait point le luxe désor-
»> donné qu'on trouve partout à Paris dans les riches habitations. 11 était
» revêtu d'une robe blanche, ceint d'une ceinture violette, les mains croisées,
» et un petit crucifix sur la poitrine. 11 semblait endormi. Un prêtre veillait :
» je m'agenouillai près de la petite table sur laquelle brûlaient des cierges, et
» je versai des larmes, en pensant à la vanité des choses humaines. »>
A l'École Normale où il fut reçu le sixième de la promotion, — François
Sarcey le précédant et Paul Albert le suivant immédiatement, suivi lui-même
•de Gustave Merlet, — Vignon fut comme élève ce qu'il avait été au lycée de
Lyon et au collège Stanislas : ajoutons qu'il prit place, étant données ses pro-
fondes convictions religieuses, dans le petit groupe qui s'était formé autour de
notre aumônier, l'abbé, plus tard R. P. Gratry. Je ne reviendrai point sur ce
que Ton a dit déjà de la promotion dont H. Taine était le chef et où Libert
placé au second rang, mais dont la carrière devait être si courte, n'était pas
loin d'égaler notre Cacique en puissance de travail et en talent. Je ne résiste
pas toutefois au désir de reproduire les lignes suivantes écrites dans la Revue
illustrée (numéro du 1" février 1899) par Sarcey trois mois avant sa mort
Parlant du livre récemment publié par un de ses anciens camarades, il ajou-
tait : «... H était profondément religieux et comptait parmi ceux que nous
« appelions à l'École le parti catholique. Parti... parti... c'était une façon de
i» parler. 11 n'y avait point de parti parmi nous. Chacun pensait et agissait
» comme il voulait. Nous discutions, nous blaguions, mais au fond chacun de
» nous professait pour la liberté des opinions un respect sincère, et nous
» avions la plus vive sympathie pour ceux qui conformaient strictement leur
» conduite à leurs principes. Nous en aurions voulu à celui d'entre nous qui,
* affichant des idées ultramontaines, ne fût pas allé à la messe le dimanche.
» Nous étions fanatiques de tolérance. Ce goût m'est resté; aussi maintenant
m je me prends quelquefois, en voyant ce qui se passe, à répéter mélancolie
» quement le vers d'Ovide exilé chez les Sarmates :
» Barbarus hic ego sum, quia non inlelllgor illis. »
La meilleure preuve qu'Eugène Vignon n'avait pas perdu son temps à
l'École Normale et qu'il avait largement usé des ressources de toute sorte
dont on y dispose, c'est qu'il obtint le deuxième rang au concours d'agréga-
tion pour les classes supérieures, un des plus nombreux et des plus forts
36 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
dont on ait gardé le souvenir. Nomme professeur divisionnaire de troisième
au lycée de Lyon, ii n'y passa qu'une année au cours de laquelle il cul le
malheur de perdre son père miné depuis longtemps par de cruelles souf-
frances, mais aussi la consolation d'adoucir l'amertume des derniers instants
par ses soins affectueux et par la certitude que la famille, décimée par des
morts successives et réduite à la mère et à deux autres enfants, trouverait
dans Eugène un protecteur aussi dévoue qu'intelligent. Par malheur, la divi-
sion de troisième, créée pour répondre à une nécessité passagère, ne subsista
qu'un an, et le divisionnaire de Lyon dut accepter, à son grand regret, une
suppléance à Marseille. L'année suivante, ii y étail chargé de la classe de
seconde; mais c'est seulement en octobre 1855 qu'il obtint de rentrer à Lyon.
Il y occupa la chaire de troisième jusqu'en 1876, et celle de rhétorique de 1676
à 1891, époque de sa retraite.
Ce qu'il fut comme professeur, surtout dans l'enseignement de la rhétorique,
ses maîtres à Lyon et à l'Ecole Normale, MM. Hignard, Noirot, Berger, Jac-
quinet, Géruscz, Wallon, Havet, Dcschancl l'avaient unanimement pressenti ; ses
collègues, ses proviseurs, les inspecteurs généraux, mais surtout les brillants
succès de ses élèves aux concours généraux l'ont, à maintes reprises, con-
firmé. C'est peu de dire qu'il était l'homme du devoir, il Tétait avec une sorte
de passion. Nourri dés l'enfance, tout pénétré de littérature classique, très au
courant de la littérature moderne et contemporaine, son commerce avec celle-
ci n'avait ni diminué la sûreté de son jugement, ni altéré la finesse et la
délicatesse de son goût. S'il poussait jusqu'aux dernières limites, à l'égard de
ses élèves et de leurs travaux, le souci de la correction grammaticale, hier
encore on n'eût osé que timidement lui en faire un reproche, on serait, sur ce
point, plus libre, plus à l'aise aujourd'hui. Mélail-il parfois à ses critiques tou-
jours très justes et, au fond, très bienveillantes, je ne sais quelle pointe im-
perceptible d'ironie, on l'a dit, comme on a parlé de sa grande sévérité. Je ne
crois pas, pour ma part, au bien-fondé de ces deux reproches. Contre celui de
l'excessive sévérité on pourrait opposer le témoignage décisif de ses meilleurs
élèves dont plusieurs occupent des positions très élevées et n'ont cessé de lui
prouver leur reconnaissance. Quant à l'ironie, si on a cru la découvrir, à de
rares moments, dans quelques signes tout extérieurs, j'affirme qu'elle ne fut
jamais dans l'âme.
On s'est parfois demandé, dans le monde universitaire, et même ailleurs,
pourquoi, après ses brillants débuts à l'École Normale et au Concours d'agré-
gation, Eugène Yignon semble n'avoir songé ni à mettre la dernière main à
des thèses qu'à deux époques assez éloignées l'une de l'autre et sur des sujets
très différents, il avait composées, et presque terminées, ni à produire une
œuvre littéraire de quelque étendue. Les circonstances ont été, sous ce rap-
port, plus fortes que son vif désir, et nous sommes si rarement maîtres des
circonstances, à peine capables d'en atténuer, quand elles nous sont défavo-
rables, les suites les plus fâcheuses. Peut-être aussi l'explication dernière
serait-elle dans un fait qui relève de la physiologie autant que de la psycho-
logie et qui nous remet en mémoire la théorie de Tainc sur la faculté mat-
tresse : c'est qu'à y regarder de près il n'y a pas seulement en chacun de nous
une faculté maîtresse d'ordre intellectuel; il ne serait pas difficile de découvrir
et d'y joindre une affection maîtresse, ou plutôt je ne sais quel état d'àme habi-
iucl où les dispositions physiques ont leur large part. Du premier au dernier
Dtt L'ÉCOLE NORMALE 37
jour elle exerce sur notre vie une influence contre laquelle nous pouvons et
nous devons souvent réagir, mais que nous ne saurions supprimer. Chez notre
ami cet état d'âme était une tristesse habituelle, et on peut dire qu'il a ressenti
avec une intensité peu ordinaire l'inexorable ennui qui fait le fond de la vie
humaine. La sienne a eu beau, dés le début, être très laborieuse et absorbée
par le fidèle accomplissement du devoir sous ses formes les plus variées, à
ses heures les plus heureuses, au sein de ses joies les plus pures, même
durant ce séjour de Marseille que ses amis appelaient, en riant, sa période
mondaine, et où il semblait, en effet, rechercher et goûter vivement toutes les
distractions, tous les plaisirs légitimes, la trislesse reparaît. Elle monle, elle
s'empare de rame, elle la remplit, elle déborde dans sa correspondance, dans
cette lettre à sa mère par exemple, datée de Marseille, le 15 mai 18135 :
« Est-ce le printemps, est-ce la solitude, est-ce un effet de mon caractère
» un peu triste et d'une sorte de demi-paresse qui paralyse en mol l'activité
» de l'esprit et souvent celle du corps? Je ne sais, mais j'ai parfois des bouffées
» de tristesse si noire que je suis tout alors couleur d'encre. Je sais bien
» qu'avec plus de piété je tournerais mes regards du seul côté d'où nous peut
» venir la lumière avec la consolation : j'essaie de le faire, mais je ne réussis
» que faiblement. Ah! que ne sommes-nous ensemble! Vous m'aideriez à tuer
» mes dragons, et je pourrais plus facilement vous venir en aide. Il y a des
» moments où je voudrais me voir enfoui, inconnu et ignoré dans le coin le
» plus obscur de la terre. Le bruit m'importune, la lumière m'aveugle, l'obi i-
» gatiou d'agir me met au supplice, et je me fais un bonheur idéal, à la façon
» des Hindous, d'une sorte d'inertie suprême où mon corps et mon âme s'en-
* dormiraient ensemble dans un engourdissement délicieux. . . Mais ces accès
» me passeront, je l'espère, et la raison chassera ces vapeurs qui m'enivrent
» et m'absorbent tout à la fois. »
La raison vint, ou plutôt elle était venue depuis longtemps, mais pas toujours
assez forte pour triompher de cette disposition native, et, pour une bonne
part, maladive. Les alternatives vinrent aussi, comme dans toute vie humaine,
d'événements heureux et malheureux, de joies et d'épreuves, ces dernières
plus nombreuses peut-être, quelques-unes vraiment cruelles et capables
d'ébranler une santé plus solide, d'abattre un caractère plus résolu^Au premier
rang de ses joies nous placerons cette seconde nomination à Lyon (octobre
1855) qui le Axait pour toujours dans sa ville natale, et trois ans et demi plus
lard (10 mars 1859), son mariage avec M11* Mathilde Wies, d'une très honorable
famille lyonnaise. Cette union, contractée à Page que le P. Lacordaire lui avait
indiqué, à plusieurs reprises, dans sa correspondance comme celui où le
célibat doit prendre fin pour un jeune homme, ne lui donna pas seulement une
compagne aimable, intelligente, comme il la désirait, dévouée à tous les siens
Jusqu'à l'oubli d'olle-méme et de sa santé, elle y ajouta le don précieux d'une
nouvelle famille. La sienne, autrefois si nombreuse, — il n'avait pas eu moins
de six frères et sœurs,— s'était, à l'exception de sa mère, éteinte par des morts
prématurées. Deux filles et un fils vinrent, avec les succès de son enseigne-
ment, combler la mesure des Joies où le nescio quid amari ne réussit pas à se
faire même la plus petite place.
Nous nous garderons de porter au compte des épreuves la menue monnaie
des misères communes à tous les hommes et à tous les professeurs. Nous ne
rappellerons non plus que, pour ne rien omettre, sa mise à la retraite au len-
33 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
demain du succès le plus brillant de ses élèves au Concours général, et alors
qu'il s'attendait à une prolongation de son service actif, ni cette croix d'hon-
neur qu'il désira, que ses longs et utiles services semblaient lui mériter, mats
qu'on oublia de lui remettre. On peut, sans être un Stoïcien comme Epictètc,
ou un vrai chrétien comme Tétait Vignon, ne pas ranger au nombre des vrais
biens ceux qui ne dépendent point de nous et de notre mérite, mais des cir-
constances ou de la volonté d'autrui, et ne point souffrir de leur privation. Si
notre ami n'eut pas, dans leur plus haut degré, cette insensibilité ou cette
vertu, du moins la souffrance fut-elle légère et largement compensée par les
affectueux témoignages de ses amis, de ses élèves, de ses collègues, liais où
il eut besoin de toutes les ressources de son courage et de sa foi, c'est quand
aux trépas déjà si nombreux dans sa famille vint s'ajouter, lors de son retour »
Lyon, celui de sa plus jeune sœur qu'il avait tendrement aimée et dont rame,.
comme il le lui écrivait, ne faisait qu'une âme avec la sienne. Cest surtout
quand, au mois de septembre 1880, un accident de chasse lui ravit, à l'âge de
seize ans, son unique fils, son cher Xavier, dont l'intelligence, les fortes études*
les goûts littéraires promettaient une carrière brillante. Dès lors, pour les mal-
heureux parents, plus de joie pleine et puie. Les petits-fils issus du mariage
de leurs filles ne remplacent pas, malgré l'affection qu'ils leur portent, et ils
ne sauraient faire oublier le fils si malheureusement ravi à leur tendresse.
Quand le Dr Francou, un de ses deux gendres, succombe à son tour à une
longue et douloureuse maladie, Kugène Vignon, miné par le chagrin, épuisé
par les retours plus aigus et plus fréquents d'un mai déjà ancien, s'éteint,
quelques mois plus tard, cnlre les bras des siens, dans une soudaine et der-
nière crise, le H février 1900. 11 avait, sans se douter que sa Un fût si pro-
chaine, communié l'avant-veille, comme il le faisait fréquemment, à la cathé-
drale de Saint-Jean, sa paroisse.
Si ces dures épreuves avaient aggravé le mal de tristesse dont son âme était,
dés l'origine, sérieusement atteinte, elles en firent, du moins, jaillir de temps
à autre les accents d'une poésie aussi touchante qu'elle était douloureusement
sincère. Toutefois, avant d'écrire pour quelques amis les sonnets assez nom-
breux qu'il n'a jamais publiés, ces Tristes, comme on pourrait les nommer, et
qu'il signaiMe ce mot : Tristis, où, avec ses propres tristesses, il exprime
toutes celles de son temps, ses regrets, ses pressentiments, ses espérances, il
avait abordé, dans des poèmes beaucoup plus étendus, des sujets d'une nature
différente. Le Correspondant a donné de lui Y Appel aux catholiques, facile-
ment écrit, largement développé, mais dont le souffle est moins puissant que
le titre ne semblait le promettre, et, à différentes époques, de petits poèmes
remarquables par la facture aisée du vers, et, suivant les sujets, par la force
ou la délicatesse de la pensée. Mais, à notre avis, celui qui, par le naturel, la
grâce, le charme de l'expression, dépasse tous les autres, et où ces qualités
portées au plus haut point font oublier la ténuité du sujet, a paru, en 1893,
dans la Revue lyonnaise, sous ce titre : Les Aventures d'une merlette.
Espérons que, de ces petits poèmes et des Tristes auxquels on pourrait
joindre quelques lettres choisies de sa correspondance avec le P. Lacordaire,
avec Ozanam, et ses amis, Heinrich, Cambier mort missionnaire en Chine,
abbé Barnave. . ., un de ses petits-fils composera plus tard un volume où ceux
qui nous suivent dans la vie et ne nous connaissent déjà plus apprendront ce
que nous avons été, ce que nous avons pensé, espéré, aimé. 11 dira aussi ce
DE L'ÉCOLE NORMALE 39
qui nous a fortifié dans les épreuves dont la loi est absolue ici-bas, bien que
leur forme varie pour chacun de nous. Eugène Yignon ne Ta que trop bien sa
dans une carrière éprouvée sans doule, mais consolée, comme le fait voir ce
sonnet, un des derniers qu'il ait écrits, et qu'il m'adressa peu de temps avant
sa mort :
OUBLIONS
Souvenirs! Souvenirs ! Vains dcho* do passé.
Paies reflets des jours où j'ai connu la joie;
Ri vous, pensrrs amers, où tout espoir se noie
Pourquoi troubler toujours mon pauvre cœor blessé?
Quoi donc! Un nom déjà sur la terre effacé,
Une image, un refrain que le zéphyr m'envoie
Un oiseau qui s'envole, en chantant, sur ma voie,
Un rien m'arrache encore un soupir iu sensé.
Non, fantômes aimés, ne hantez plus mon âme :
Sous 1rs cendres, en paix laissez dormir la flamme.
Eloignez-vous : assez de tristesse et de pleurs.
Le temps fuit : du repos vient l'heure solennelle.
Dieu vaut bien qu'on oublie et plaisirs et douleurs :
Je ne veux plus songer qu'a sa voix qui m'appelle.
Claude-Charles Charaux.
Promotion de 1850. — Noukl (Krnest-Marie), né à Eppe-Sauvage (Nord), le
31 janvier 1831, décédé à Vendôme, le 28 novembre 1900.
Ernest Nouei, était né à Eppe-Sauvage, dans le département du Nord. Son
père, sorti de l'École Polytechnique en 1823 et marié peu de temps après, était
venu s'y fixer pour seconder son beau-frère dans la direction d'une exploita-
tion agricole, tout en se livrant à ses études favorites, la botanique, la géo-
logie, les observations météorologiques.— Ernest n'avait pas trois ans, quand un
double événement vint modifier à la fois la situation des deux beaux-frères:
ragriculleur devenait directeur de ia ferme-école de la Charmoise, près de
Pontlcvoy;en même temps, le Collège de Pontlevoy, alors en pleine prospérité,
s'adjoignait l'ancien polytechnicien, comme professeur de mathématiques et de
physique.
C'est donc à Pontlevoy que s'écoulèrent les années d'enfance et de première
jeunesse de notre camarade. Ceux qui Pont connu intimement peuvent se
souvenir du charme qu'il éprouva toujours à se reporter aux souvenirs que
lui avait laissés cette période de sa vie. La famille était nombreuse; les heures
réservées à l'étude étaient scrupuleusement respectées; les heures de loisir
n'en avaient que plus d'attrait. Dans les jours de liberté complète, on entre-
prenait quelque excursion lointaine, préparée à l'avance, et destinée à ac-
croître les richesses de l'herbier en voie de formation, ou à constituer une
collection d'insectes à laquelle tous arrivaient à s'Intéresser d'une manière
particulière. — Parfois enfin les aînés étaient admis à accompagner leur père
dans ses excursions géologiques. Quand on croyait avoir découvert, au milieu
d'un gisement, l'indice de quelque fossile, respectable par ses dimensions ou
par sa rareté, les plus adroits étaient mis h contribution pour l'isoler ou pour
40 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
en recueillir les fragments. Nouel se plaisait à raconter qu'on cul ainsi, à
diverses reprises, la bonne fortune d'entrer en possession de quelques-unes
de ces pièces exceptionnelles qui manquent môme aux grandes collections, et
qui furent plus tard jugées dignes de figurer, soit au Musée d'Orléans, soit ta
Muséum d'histoire naturelle de Paris, où elles occupent des places d'honneur.
— 11 n'est pas douteux que ces souvenirs, et le culte qu'il avait pour son père,
aient eu sur le choix de sa carrière une influence déterminante.
En 1847, les qualités rares dont son père avait fait preuve dans son ensei-
gnement à Pontlcvoy déterminaient l'administration universitaire à l'appeler,
comme professeur de mathématiques élémentaires, au Collège royal d'Orléans.
Ernest allait avoir dix-sept ans: il fut envoyé à Paris, au Collège Rollin, pour
y recevoir une Instruction scientifique lui permettant d'aspirer à l'École Nor-
male. C'était une période d'exil, durant laquelle il ne participait à la vie de
famille que par des lettres impatiemment attendues. Cependant, chaque année,
à Tépoque des vacances, il retrouvait pendant quelques semaines, à Orléans
commo à Pontlevoy, ces excursions botaniques ou géologiques, auxquelles il
prenait un intérêt de plus en plus vif, et qui étaient à la fois un repos d'esprit
et une source de jouissances.
En 1850, il fut reçu à l'Ecole Normale et, dès les premiers jours, son carac-
tère ouvert et droit, ses manières simples et ennemies de toute affectation, ses
saillies originales et inattendues, lui concilièrent la sympathie de ses nou-
veaux camarades. Cette Impression ne fit que so fortifier par la vie en com-
mun. Pendant nos heures de récréation, il arpentait d'abord, de son grand pas,
les larges corridors qui entourent la cour intérieure: c'est là que se formaient
les groupes dans lesquels se discutaient les questions du jour. 11 se joi-
gnait parfois à l'un d'eux, le temps de donner son opinion avec cette verve et
ce bon sens qui rendent aux questions leur valeur réelle; mois il s'en détachait
aussitôt pour retrouver, dans la cour extérieure, des camarades avec lesquels
il organisait une grande partie de barres, ou pour s'entraîner à l'exercice du
trapèze, où il était passe maftre.
Avec son caractère, et avec l'éducation qu'il avait reçue, il n'était d'ailleurs
pas de ceux auxquels le régime de l'Ecole, si sévère qu'il fût alors, put sem-
bler difficile à accepter. Quelles que fussent les tracasseries d'un règlement
mai approprié h notre âge, et tellement complexe qu'on pouvait difficilement
se flatter d'en connaître tous les détails, j'ai pu souvent constater, après bien des
années écoulées, qu'il n'en avait pas conservé d'amertume. 11 en parlait avec un
fin sourire, et la conversation se terminait par un de ces mots incisifs sans mé-
chanceté, dont il avait le secret.
A la fin de la seconde année d'École, les élèves qui avaient acquis les grades
de licencié es sciences mathématiques et de licencie es sciences physiques
et qui étaient admis dès lors à passer en troisième année, devaient opter pour
une spécialité. Et cependant, à cette époque, cette troisième année ne devait
pas être employée pour une préparation immédiate aux examens de l'agréga-
tion : les deux agrégations scientifiques, primitivement distinctes, venaient
d'être remplacées par une agrégation unique, à laquelle on ne pouvait pas se
présenter à la sortie de l'École, mais seulement après trois années d'un stage
préalable, comme professeur adjoint. Enfin, pour mieux marquer sans doute
que, dans les intentions des auteurs de ce nouveau régime, ia troisième année
d'École devait être consacrée à un travail personnel, au gré de chacun, on
» »
DE L ECOLE NORMALE 41
venait de créer à l'École une troisième section scientifique, la section des
sciences naturelles. — Le choix de Nouel ne pouvait pas être douteux ; en
optant pour cette nouvelle section, il avait la perspective d'acquérir une troi-
sième licence; ii entrevoyait surtout le charme qu'il trouverait dans une étude
plus approfondie des sciences naturelles, qui n'avaient occupé qu'une bien
petite place dans nos travaux des années précédentes.
Ccst pendant cette troisième année que nos relations devinrent plus intimes.
Dans cette petite salle, située tout en haut de l'Ecole, où étaient réunis les
quatre naturalistes improvisés qui composaient la section, nos tables étaient
voisines. Les résultats de nos lectures, ceux de nos observations à la loupe ou au
microscope, tout était mis en commun. Aucun de nous ne se dissimulait ce
qu'il nous resterait encore a acquérir de connaissances; mais ce mode de tra-
vail arrivait à multiplier les fruits de nos efforts. Il avait en même temps cet
autre effet, plus précieux encore peut-être, de faire naître une amitié qui ne
devait finir qu'avec la vie. — Dans les instants de repos, nous nous entretenions
parfois de nos projets d'avenir. Nous admirions combien ceux de Nouel étaient
modestes : il en parlait avec cette bonhomie spirituelle, avec cette sérénité et
cet enjouement qui donnaient à son caractère un charme si particulier. 11 avait
déjà les vertus d'un sage.
Sorti de l'École Normale avec les trois licences, Nouel dut accomplir d'abord,
comme professeur adjoint, les trois années de stage qui nous étaient imposées
avant les examens de l'agrégation. Il fut deux ans professeur de sciences
physiques et naturelles au Lycée du Mans, et un an au Lycée d'Orléans, où il
eut la joie de retrouver son père.
Enfin, immédiatement après l'agrégation, en 1856, il fut nommé professeur
au Lycée de Vendôme, qu'il ne voulut plus quitter. Dès le mois d'avril 1857,
son mariage dans une des plus anciennes familles vendômoiscs où il était
accueilli comme un fils, son peu de goût pour la vie errante, tout devait con-
tribuer à l'y fixer d'une manière définitive. Il trouvait une femme capable de le
comprendre, d'accepter non seulement avec résignation, mais avec une sorte
d'admiration profonde, la vie laborieuse à laquelle il devait se consacrer. — 11
vint occuper, avec les membres restants de sa nouvelle famille, celle maison
située sur la place de la Madeleine, qui avait été construite un demi-siècle
auparavant par le grand- père de sa femme, et qui semblait si bien adaptée à
l'existence qu'il avait rêvée. Cest le que sont nés tous ses enfants, pour les-
quels il eut toujours la sollicitude la plus vive et la plus éclairée. C'est là
qu'il a vécu jusqu'à son dernier jour.
Vers le mois d'août 1898, il ressentit les premières atteintes du mal qui de-
vait remporter. Pendant un voyage qu'il fil à Paris et qui devait durer quelques
jours, des troubles encore mal définis le déterminèrent à abréger brusquement
son absence. A son retour, la force de volonté qu'il mettait à ne pas s'aban-
donner, les soins dont il était entouré, semblèrent produire une amélioration
temporaire. 11 put môme reprendre doucement, avec sa belle humeur, quelques-
uns des travaux qui lui étaient chers. Cependant sa santé déclinait, la faiblesse
allait en augmentant, la marche devenait impossible : l'immobilité à laquelle il
était condamné lui causa une profonde tristesse. Enfin, après quelques mois de
cruelles souffrances, il s'éteignit le 29 novembre 1900, dans les bras de celle
qui avait été la compagne de ses jours de bonheur et de ses jours d'épreuve,
et qui n'avait cessé de lui prodiguer jusqu'à la dernière heure les soins les
42 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLEVÉS
plus tendres, avec cette sérénité constante qui est le privilège des belles
âmes.
Ce que Nouel avait été à Vendôme, où il avait vécu quarante-quatre ans, od
put le sentir profondément par les témoignages qui lui furent rendus à ses
obsèques, où se pressaient toutes les notabilités de la ville, ses anciens col-
lègues, ses anciens élèves, ses omis de tous les âges et de toutes les condi-
tions, venus des environs pour rendre un dernier hommage à l'homme de
bien dont la mort était un deuil pour lous et qui laissait après lui tant de pré-
cieux souvenirs.
Avec une instruction solide, plus étendue que celle de beaucoup de ses col-
lègues, Nouel était vraiment le type du professeur modeste, consciencieux,
prenant sur ses élèves dès les premiers jours une action incontestée, par le
charme qu'il savait donner à son enseignement. Sa parole pénétrante, la fi-
nesse malicieuse qui était dans son caractère, la forme familière qu'il donnait
à ses leçons pour les rendre plus accessibles à son auditoire, la verve et
l'entrain qu'il mettait à solliciter les efforts de ceux qu'il voulait entramer,
toutes ces qualités rares, on put les voir se manifester dès le début; il les
conserva jusqu'à la fin.
Mais, tout en donnant le meilleur de son temps à son enseignement
et à la préparation de ses leçons, il était de ceux qui éprouvent le besoio
d'assigner un emploi déterminé à toutes leurs heures, même à celles
qu'ils pourraient consacrer au repos. Je l'ai souvent entendu dire qu'on ne
pouvait bien s'acquitter d'une tâche quotidienne, exigeant un travail et nue
tension d'esprit, qu'à la condition de se créer en même temps, pour se dé-
tendre, une autre occupation conforme à ses goûts et pouvant conduire à des
résultats utiles. — Ce qui l'occupa pendant toute sa vie, ce fut surtout la
météorologie, qui convenait si bien à son esprit observateur.
Il avait disposé dans son jardin un observatoire météorologique des plus
modestes, un simple abri, sous lequel étaient installés des instruments précis*
scrupuleusement vérifiés par lui-même. Chaque jour, à des heures déter-
minées, il en relevait les indications ; il notait en outre, avec une attention
toujours en éveil, et quelquefois heure par heure, toutes les particularité»
qu'il lui paraissait intéressant de signaler, et qui contribuaient à former le bilan
de la journée. Pendant ses absences, toujours assez courtes, la mission était
confiée à un observateur qu'il avait mis au courant, et qu'il honorait de sa
confiance. C'est ainsi que fut constitué ce dossier considérable, tenu à jour
depuis son arrivée à Vendôme jusqu'à la fin de sa vie, l'une des œuvres les
plus remarquables de patience et de sagacité que l'on puisse donner en
exemple '.
Ce sont ses recherches météorologiques qui lui ont fourni les éléments da
plus grand nombre de ses publications, Depuis 1863, il était membre de la
1. Durant sa longue maladie, le dévouement incessaut de deux de sets anciens .
collègues, M. Prévôt et M. Boulioure, avait permis de continuer les observations, ■
qui furent poursuivies jusqu'au dernier jour de novembre, n avait tenu à faii* :
lui-même, sur son lit de douleur et avec l'aide de H. Prévôt, le travail de résina*
du mois d'octobre.
DE L'ÉCOLE NORMALE 43
ciété météorologique de France, et il était, à deux reprises différentes, élu
membre du conseil de cette Société. Dès la fin de Tannée 1861, il avait été l'un
des fondateurs de la Société archéologique, scientifique et littéraire du Vcn-
dôraois, dont le premier président fut AI. Rcnou, l'un de ses plus vieux amis :
c'est M. Rcnou qui lui avait appris à introduire dans les observations météorolo-
giques la précision qu'il y apportait lui-même. Pendant trente-huit ans, onpeutdire
queNouel fut l'âme de celte Société. Soit comme président, soit comme secré-
taire, il stimulait toutes les bonnes volontés, et se montrait toujours prêt à
donner l'exemple. Sur les trente-sept Bulletins publiés actuellement, il n'en
est presque aucun qui ne contienne quelques notices écrites par lui, le plus
souvent sur des questions de météorologie, comme la « Notice sur la théorie
du givre et du verglas » qui fut la première en date, et parfois aussi sur des
questions de botanique, de paléontologie, ou même d'archéologie. C'est dans
ce même Bulletin qu'il fit paraître, de 1894 à 1898, un travail d'ensemble sur
i le climat de Vendôme » en sept chapitres, où il a résumé les résultats de
iO années d'observations, dont 35 faites par lui-même.
Entre temps, il revenait toujours à ses études de botanique, et à la conti-
nuation de l'herbier qui lui avait été laissé par son père et dont il avait con-
iribuc lui-même, dans sa jeunesse, à rassembler les éléments. C'est à enrichir
&ct herbier qu'il employait ses jours de liberté complète. Devenu botaniste pas-
sionné, et resté longtemps marcheur infatigable, il emmenait avec lui ceux
le ses fils qui pouvaient le suivre, et l'on partait à pied ou avec la bicyclette
>our aller explorer les points les plus éloignés de la région, avec l'espoir d'en
•apporter quelques plantes rares, manquant encore à la collection. Au retour,
les soirées étaient consacrées aux soins multiples qui devaient assurer la con-
servation de ces nouvelles richesses, qu'il classait ensuite lui-même. A ceux
le ses amis qu'il savait capables de le comprendre, il laissait voir combien il
slatt fier d'être enfin parvenu à former ainsi un herbier complet du Vendômois,
lesttnc par lui au Musée dont il était devenu conservateur : herbier unique
încore, et auquel devront désormais recourir les botanistes qui voudront avoir
les documents précis sur la flore de cette belle région de la France.
Arriva enfin l'époque de la retraite. L'administration universitaire en avait
journé pour lui l'échéance pendant trois années successives, ne pouvant se
ésoudre à se séparer d'un si bon serviteur. Mais l'ajournement ne pou-
ait indéfiniment se poursuivre : la décision fut prise au mois d'octobre 1894.
roucl l'accepta sans murmure ; mais il se demanda s'il ne pourrait pas faire
ncore œuvre utile, pendant les longues journées de loisir qui lui étaient imposées.
- 11 était bibliothécaire de la ville depuis 1888. Malgré ses efforts pour mettre un
eu d'ordre dans le rangement de ces vingt mille volumes, de nature et de pro-
enances diverses/ il avait constaté souvent combien on éprouvait de diffl-
ultés pour s'assurer si tel ou tel ouvrage faisait partie de la bibliothèque, et
léme pour mettre la main sur un ouvrage dont on y savait l'existence. Il
B demanda s'il ne pourrait pas dresser un catalogue, qui dispenserait ses suc-
cesseurs de ces longues recherches, et qui pouvait seul rendre la bibliothèque
tellement utilisable. Jtf. Léopold Delisle, l'administrateur général de laBibliothè-
ae nationale, dont il avait pris conseil, ne lui dissimulait pas la longueur de la
Iche; mais, comme il lui en montrait en même temps tout l'intérêt, Nouel
liésita plus. Il se mit immédiatement à l'oeuvre, et mit cinq ans à l'accom-
lir. A la fin de l'année 1899, Il avait écrit de sa main neuf mille fiches, clas-
4% ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
sées par noms d'auteurs, et se rapportant à tous les ouvrages, imprimés ou
manuscrits. Chacune de ces fiches porte, avec le titre et la date de l'ouvrage,
une indication sommaire sur sa nature; de plus, le nom de l'éditeur, le format
le genre de reliure; enfin, au dos de la fiche, la provenance de l'ouvrage. Oft
peut se représenter ce qu'il avait fallu de persévérance pour achever une
pareille œuvre, si étrangère à ce qui l'avait occupé jusque-là.
A diverses époques, il avait reçu des témoignages de ls profonde estime qu'a
avait pour ses services et pour ses travaux. — En 1872, notre ministre d'alors,
&l. Jules Simon, en venant inaugurer la statue de Ronsard, érigée devant k
Musée, lui remettait lui-même, avec quelques paroles flatteuses, la rosette
d'officier de l'Instruction publique. — Au mois de janvier 1886, il était nommé
chevalier de la Légion d'honneur, distinction bien rare dans la situation mo-
deste qu'il occupait dans l'Université, mais bien justifiée par les travaux quH
avait su, depuis trente ans déjà, concilier avec un enseignement dont lavaleor
était reconnue de tous.— Ses dernières' joies furent sa nomination de Correspon-
dant de la Société Nationale d'Agriculture, et bien peu après, en 1898, sa nomi-
nation de Correspondant du ministère de l'Instruction publique pour les ni-
vaux historiques et scientifiques. 11 accueillit avec quelque fierté ces hautes
distinctions, qui venaient le trouver à Vendôme, et dont il sentait tout le prix*
11 les considérait surtout comme lui imposant une sorte de dette, et rengt-
geant à de nouveaux travaux. 11 oubliait qu'il arrivait à la limite de ses forces:
il ressentit, peu de mois après, les atteintes du mal qui devait reropéeber
démettre à exécution ses projets, et laisser dans le deuil tous ceux qui l'avaient
aimé.
Telle fut la vie de ce savant modeste, de cet homme qui eut la passion «i
bien. 11 fut soutenu, dans les plus cruelles épreuves, par ses sentiments fc
chrétien profondément convaincu, sentiments dont il ne chercha jamais à Cuit
montre, pas plus qu'il ne pouvait songer à les dissimuler. 11 les avait reçus at
son père, il les conserva jusqu'à son dernier jour. A ceux qui ont pu vraimeat
le connaître, il laisse le souvenir d'un des plus nobles cœurs qui aient hoané
notre Université.
Ë. Fbrnrt.
Promotion de 1851. — Jarby (Jules-Sébastien), né à Saint-Sauveur en
saye le 7 novembre 1832, décédé à Rennes le 5 juin 190U
C'est dans un chef-lieu de canton du département de ITonne que naqat
l'excellent camarade si précipitamment enlevé a l'estime et à l'affection uni-
verselles.
Jarry appartenait à une famille de notaires qui, pendant près de cent ta*
s'étaient succédé dans la môme étude.
Il reçut la première instruction dans l'école primaire de son bourg natal. U
s'éveilla cette vive intelligence qui, de degré en degré, le conduisit au
éievé où il termina une carrière universitaire de quarante-neuf années.
11 a rappelé lui-même, à l'École de notariat de Rennes une des grandes
tiens de sa première enfance. C'était au temps où florissait cette
alors fondamentale, aujourd'hui trop démodée, de renseignement primaire,
calligraphie. Son maître l'avait peu à peu initié « aux secrets de la
voire de la gothique ». L'élève ambitionnait de (aire, à l'étude de son père,
DE L'ÉCOLE NORMALE 45
expédition. « Le jour, — disait-il à son jeune auditoire, — où je calligraphiai
» en tétc de ma grande feuille timbrée un triomphal Par devant, et, quelques
9 lignes au-dessous, un magnifique ont comparu, je ressentis une des joies
» profondes de ma vie, et j'en tressaille encore... après plus de cinquante
» ans ! »
Le studieux écolier, le « petit clerc » de Saint-Sauveur devint un brillant
élève du collège d'Auxerre. Dès son arrivée, il prit rang à la tête de sa classe,
et obtint, grâce à son amour de l'étude, grâce à la facilité et à l'élégance de
son esprit, des succès qui traçaient d'avance sa future carrière.
Kcçu bachelier es lettres en 1350 il entra à l'institution Sainle-Barbe, qui,
on le sait, conduisait alors ses élèves au Lycée Louis-le-Grand. Il redoubla sa
rhétorique sous la direction de maîtres habiles, excité par l'exemple des Dellin,
des Gautier, des Lacheller, des Adercr, qu'il devait retrouver dans notre chère
École.
Il en força les portes dès l'année suivante, plein d'une ardeur, et animé d'es-
pérances que le sort des événements ne devait pas tarder, hélas ! à trahir.
Dès ses débuts, une imperturbable rectitude de sens, une abondance dont ne
pouvaient avoir raison les sujets les moins favorables au développement, telles
furent les qualités qui frappèrent ses maîtres, « L'Université, c'est quatre
pages », voilà un mot pittoresque de l'un d'entre ceux que Jarry aimait à
répéter, et qui devint presque sa devise. Les quatre pages, il les remplissait
avec une aisance tranquille, ne se piquant point de profondeur, mais toujours
prêt, toujours égal à lui-même, toujours souriant.
A peine un mois s'était-il écoulé que l'École fut soumise à une rude épreuve.
Nos jeunes camarades nous répondent par un sourire d'incrédulité lorsque
nous évoquons devant eux le souvenir de ce régime disciplinaire qui suivit,
dans l'établissement, le coup d'État du 2 décembre, Le moyen, à notre époque
île large indulgence scolaire, d'imaginer que de légers écarts de conduite,
pardonnables chez un lycéen, que d'innocentes échappées de gaîié, fussent
alors l'objet d'une répression sévère? Mais cette rigueur, jusque-là inusitée,
ne nous affectait guère: nous en prenions facilement notre parti. Jarry souriait
toujours, haussant les épaules avec un geste original des bras que ses contem-
porains n'ont pas oublié. Ce qui nous désolait! c'était la perspective de la fer-
meture de l'École, c'était, lorsque les premières inquiétudes furent dissipées,
[a suppression des spécialités, le renvoi de l'examen d'agrégation h trois années
iprès la sortie. En attendant, la transformation des programmes ramena les
Hudes de la maison, auparavant si élevées et si libres, à des proportions qui ne
lépassaient guère le niveau de cette classe qu'on appelle aujourd'hui la Thé-
orique supérieure. Notre camarade remplissait consciencieusement sa tâche
)bligatoire, mais il visait plus haut, travaillant en silence au développement
le son instruction, fréquentant le plus possible la bibliothèque, ce qui, au
emps du ministère Forloul, était loin d'être une bonne note.
Il fut reçu licencié h la session de juillet 1853. Déjà éprouvé dans sa santé,
1 dut, l'année suivante, prendre un congé avant l'expiration des trois années
•églementaires.
C'est au Lycée d'Alger qu'il débuta comme chargé de cours de seconde. La
Umplicité, les manières aimables, la délicate modestie du jeune maître lui
raturent bien vite la sympathie publique. Dans sa chaire, il s'imposa dès la
46 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
première heure à son auditoire par l'étendue de ses connaissances, par U
sûreté de son goût et l'agrément de sa parole.
Il se désignait déjà pour renseignement de la classe supérieure. Reçi
agrégé des lettres en 1859, dans un bon rang, il fut nommé, à la rentrée (Toe-
tobre, professeur de rhétorique au Lycée de Bourg. L'année suivante, il pas»,
en la même qualité, au Lycée de Douai, où une maturité précoce de caractère,
jointe à sa valeur intellectuelle, appela sur lui l'attention de ses supérieurs
hiérarchiques. Déjà Ton pouvait deviner en lui des aptitudes administratives.
Aussi l'autorité supérieure fut-elle heureusement inspirée lorsqu'elle vint k
chercher dans sa chaire pour relever aux fonctions d'Inspecteur d'académie.
Il débuta, en 1862, dans une ville voisine, à Arras, et, trois ans plus tard,
fut chargé de l'Inspection de Lille.
La tâche était lourde ; mais le jeune inspecteur réunissait toutes les qua-
lités qu'exigeait cet emploi important. Si court qu'eût été son appren-
tissage, il avait vu que le premier devoir de quiconque touche aux affaires
est d'étudier à fond les questions, d'en démêler le vrai sens et d'en biefl
mesurer la portée. C'est-à-dire que, non seulement il mit en œuvre toutes les
ressources de son intelligence, mais qu'il appela au secours de sa facilité
naturelle une constante application. C'était un titre, le meilleur de tous peâ-
étre, à la confiance des municipalités. 11 portait dans ses rapports avec te
personnel une équité, une mesure qui ne laissaient aucune place à la passion.
Plein de tact et de souplesse, il savait tourner les difficultés ; art peu com-
mun, qui chez lui provenait moins de la conscience professionnelle que de tt
bonté de la nature. La bonté, il la faisait sortir jusque dans les sévérités
nécessaires. Aussi inspirait-il à ses subordonnés autant d'affection que de
respect. Qu'on me permette d'extraire de sa correspondance privée un h**
qui peint au vif les sentiments réciproques du chef et des fonctionnaires ga-
rnis à son autorité. Je lui avais recommandé une maîtresse d'école normale
très digne d'intérêt, c Je ne l'ai pas revue depuis son départ, — m'écrivM
s quelques années après ; mais je ne puis oublier quelle a pleuré dans
» cabinet en me faisant ses adieux. »
Le souvenir que Jarry a laisse dans le Nord est encore très vivant. C'est il
la Faculté de Douai qu'il présenta, en 1868, ses thèses pour le doctoraL
Essai sur les œuvres dramatiques, de Jean Rolrou, fit quelque sensation
le monde des lettres. S'inspirant de cette idée de J.-V. Leclerc qu'une
doit faire faire un pas à la science, il choisit pour sujet le Théâtre d'un C\
temporain de Corneille, trop peu connu. Il lui sembla qu'un auteur que
grand poète qualifiait de « père », méritait mieux que le souvenir laissé par
meilleure de ses pièces et qu'une simple mention de Voltaire dans le
de Louis XIV. Aussi fouilla— t-il avec une scrupuleuse conscience tous
ouvrages, tragédies et comédies, de celui qui, à son tour, proclamait Go
c son maître ». Le critique de Rotrou ne s'éprit pas de son sujet au point
viser à une manière de réhabilitation. Il lui suffisait de mettre le poète
tique à sa place, bien au-dessous de l'auteur du Cid} mais à un rang
supérieur aussi à celui des Jodelle et des Mairet. Fécondité d'invention,
cution facile, hardiesses dramatiques, voilà les mérites qu'il relève,
déparés par une rudesse et par des négligences, voire par une trivialité
gâtent même ses plus heureuses inspirations. En dépit d'inégalités choq
Rotrou, par le mélange du tragique et du comique, et Jusque par la ri
de l'école normale 47
des rimes, apparaît à juste titre, aux yeux de l'auteur de Y Essai, comme ua
précurseur lointain de l'École romantique. La thèse est écrite avec celte élé-
gante facilité, qui était (je l'ai dil), la qualité dominante du style de Jarry.
Pourvu de tous ses titres, notre camarade fut nommé recteur en 1873. Il
n'avait alors que quarante et un ans ; mais ses mérites le rendaient digne
d'être placé à la tête d'une grande académie. Un autre eût pu échouer dans ce
poste de Rennes, que les circonstances politiques, que l'état des esprits dans
la vieille Armorique, rendaient particulièrement difficile. Grâce à une réserve,
à une prudence, à un sang-froid qui étaient, d'ailleurs, dans le Tond de son
tempérament, il sut prendre pied sur un terrain glissant et conquérir, dès son
entrée en fonctions, une estime favorable à son action universitaire. H resta
là pendant plus d'un quart de siècle, portant sur toutes les parties du service
une attention infatigable, jaloux de réaliser toutes les améliorations compatibles
avec les ressources dont il disposait.
Le souvenir en a été rappelé sur sa tombe par des voix autorisées. Pour l'en-
seignement supérieur, il eut à s'occuper de la construction du Palais des
Sciences, de l'aménagement du vieux Palais universitaire en vue du fonction-
nement des» divers services, et de la constitution de la jeune Université bre-
tonne. Il travailla à faire de l'École de médecine une école de plein exercice,
en attendant que l'heure vînt de ia transformer en Faculté. Heureux, s'il eût
pu mener à son terme une œuvre qu'il avait grandement à coeur !
Lui-même, dans un charmant discours prononcé, en 1899, au Lycée de
Rennes, a conté au prix de quels efforts ce vieil établissement a pu, sous sa
direction, devenir un établissement de premier ordre comparable aux plus beaux
lycées de Paris. Ce fut l'œuvre de « plus de quinze ans, de plus de trois cam-
pagnes ». Mais sa vigilance et son zèle n'avaient, pour l'enseignement secon-
daire, d'autres bornes que celles mêmes de son académie.
L'enseignement primaire fut, de sa part, l'objet d'une sollicitude non moindre.
11 s'associa de toutes ses forces à ce grand mouvement inauguré dès les pre-
mières années de la troisième République, mais qu'il fallait, en Bretagne,
régler selon le tempérament, approprier aux besoins de la région. Grâce à
l'élévation de ses vues, à l'autorité de son caractère, il sut inspirer à ses su-
bordonnés cette confiance qui est le meilleur gage du succès, et cet amour du
progrès qui est le stimulant le plus efficace de l'activité. Ses conseils, ses
encouragements ne manquaient à personne. Aussi, un pays qu'on pouvait croire
réfractaire aux idées nouvelles sur l'instruction populaire a-t-il répondu à
l'appel d'un administrateur assez sage pour éviter toute brusque secousse,
assez avisé pour prévenir des inquiétudes mal fondées.
Pour être à la hauteur d'une tâche complexe, il fallait joindre à une activité
sans cesse en éveil, l'habileté du négociateur. C'est une force déjà que de
n'être pas un de ces fonctionnaires de passage qui peuvent inspirer aux popu-
lations des sentiments de confiance et d'estime, mais dont la personne n'a pas
le prestige moral dû à un long séjour dans une même résidence. L'action admi-
nistrative de Jarry était facilitée par ce fait que les municipalités sentirent de
bonne heure, et reconnurent de plus en plus que le Recteur de Rennes avait
fait de la Bretagne une sorte de seconde patrie dont l'amour s'unissait dans son
cœur à celui de sa chère Puisaye. Mais elles applaudissaient aussi à cet esprit
fertile en ressources, à ce calme doublé de ténacité qui, avec le temps, permet
de lever tant d'obstacles, de vaincre tant de préjugés. Elles voyaient enfin
48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÀVBS
que, attaché à la réussite de ses entreprises, Jarry n'hésitait pas à multiplier
ses démarches, à substituer aux lenteurs administratives l'influence directe
qu'il pouvait exercer au ministère même. Elles aidaient, au prix même de
lourds sacrifices, celui qui les aidait si bien.
Le sentiment public était fortifié par l'estime si justifiée qu'on faisait de son
talent littéraire. 11 avait, à Lille, si Je ne me trompe, utilisé les tristes loisirs
que lui faisait la guerre franco-allemande pour composer ses Historiettes powr
Pierre et pour Paul (son neveu, son fils), formant trois séries : Alger, la
Puisaye, le Nord. Œuvre charmante, pleine d'intérêt pour les enfants, où se
mêlent à l'attrait du récit de vives descriptions et une remarquable finesse
d'observation. Des souvenirs personnels ne sont pas le moindre agrément de
ces petits livres, ou respirent, d'autre pari, les sentiments de famille les plus
édifiants.
La muse était loin de lui être rebelle. 11 tournait le vers français avec une
dextérité qui n'excluait, selon les cas, ni la finesse, ni la couleur, ni l'émotion.
11 donna carrière à son imagination pratique dans des pièces qui méritent un
souvenir. Mais il faut préalablement savoir que notre camarade se délassait de
ses travaux professionnels par le culte de la musique. 11 aimait passionnément
cet art, et n'était pas un exécutant sans mérite.
Frappé de l'insignifiance ou de la vulgarité de cerlains recueils de chants
scolaires, il eut la pensée de chercher dans les œuvres des grands maîtres des
motifs assez simples, des phrases assez expressives pour qu'il pût y appliquer
des paroles. De là plusieurs séries de courtes compositions dont les sujets,
toujours en rapport avec l'idée musicale, ont de quoi charmer et moraliser la
première enfance.
Ce petit tour de force, où il fut comme un précuseur de notre aimable poète
et musicien Maurice Bouchor, il songeait à le renouveler sur des airs bretons
recueillis par M. Bourgault-Ducoudray. Nul doute qu'il n'eût approprie, là encore,
ses conceptions à ia nature des chants emprcinls de la saveur et de l'originalité
armoricaines. Sa disparition, hélas ! nous a privés de ce dernier fruit de
son talent.
Où il excella, ce fut dans ces allocutions que, en raison de ses fonctions
mêmes, il était appelé à prononcer dans des milieux divers. Pendant vingt-sept
ans il ne manqua jamais de présider la séance de rentrée des Facultés, et
toujours il sut, en variant son langage avec une extraordinaire souplesse,
forcer l'attention publique. Une grande simplicité, relevée à l'occasion par une
bonhomie de bon goût, donnait à sa parole un charme que goûtaient môme les
auditeurs les moins cultivés. Partout ailleurs que dans le Palais universitaire,
il réussissait à trouver la note juste, en rapport avec l'objet de la réunion,
pleine de convenance à l'égard des personnes. Il compta autant de succès que
de discours.
C'était donc pour des raisons de toute sorte que les collègues de Jarry
célébrèrent en 1899 ses «noces d'argent rectorales dans un sentiment unanime
» d'estime et de sympathie ». — « Je cite textuellement non sans fierté, —
» m'écrivait-ii à ce sujet. — Ces Messieurs m'ont offert un bronze doré, la
» Pensée, qui orne maintenant mon petit salon. Voilà un témoignage qui n'est
» pas banal, il me semble; et j'avoue que je ne m'y attendais pas, maigre
» l'affection dont je me sens entouré, dans nos réunions, par tous mes
» collègues. »
DK L'éCOLB NORMALE 49
L'homme, le cher de famille, l'ami ne valaient pas moins que l'adminislra-
teur, quelle que fût sa distinction professionnelle. Gomment parier de ses
sentiments pour un père trop tôt enlevé a sa piété filiale? Perte vivement
sentie, dont il n'était pas consolé de longues années après, malgré les affec-
tions qui lui restaient, malgré les satisfactions qu'il trouvait dans son intérieur.
Si jamais, en effet, union fut conclue sous d'heureux auspices, ce fut celle qu'il
contracta Tannée même où il franchit le pas difficile de l'agrégation. C'est à
Alger qu'il rencontra la personne qui devait être pendant plus de quarante ans
sa dévouée compagne. Les deux jeunes gens se sentaient entraînés l'un vers
l'autre par un de ces amours qui font songer aux « âmes sœurs » dont parle le
Philosophe ancien : c'est de sa première confidence même que je tire l'expres-
sion. L'avenir prouva la solidité de liens qui furent resserrés encore par la
naissance de trois enfants plus dignes l'un que l'autre de la sollicitude de leur
père. De bonne heure il s'occupa de leur avenir et il eut au moins, avant de
mourir, la' satisfaction de les voir heureusement établis.
Celui qui écrit ces lignes sait mieux que personne, après un demi-siècle
écoulé, quelle fidélité Jarry portait dans l'amitié ! Ni la distance, ni la différence
de situation n'étaient capables d'altérer une affection qui se montrait surtout
dans les mauvais jours, et devenait au besoin agissante. Il était ponctuel dans
sa correspondance : c'était chez lui une manière d'observer ce qu'il appelait le
« pacte sacré *. '
Il gardait précieusement aussi le souvenir de ses vieux camarades, heureux
de rappeler leurs noms, de suivre les étapes de leur carrière, plus heureux
encore de les retrouver dans son académie. Plus d'un fut étonné de la fidélité
de sa mémoire, la mémoire du cœur, avivée encore par l'amour de noire
École.
Tel fut Jarry, caractère d'une rectitude absolue, intelligence alerte et lucide,
cœur aimant et ouvert sous les apparences d'une réserve tranquille bien diffé-
rente de la froideur. Tous les dons d'une riche nature se fondaient chez lui en
un harmonieux équilibre.
L»e suprême hommage que je lui rends ne serait pas complet si je ne signa-
lais chez notre camarade une dernière vertu qui a pu échapper à certaines
personnes de son entourage le plus immédiat. Qu'on en soit bien sûr : il lui a
fallu un vrai courage pour suffire à toutes les nécessités de sa tâche. Obligé de
bonne heure de compter avec un estomac débile, il eut à subir en 1854 et en
4866 deux secousses violentes : il ne s'en remit pas entièrement, et ne recouvra
amais, malgré des soins assidus, une absolue tranquillité d'esprit. Mais il su-
bordonnait le souci de la santé au sentiment du devoir.
On comprend qu'un nouvel accès ait eu si promptemenl-raison d'une consti-
tution depuis longtemps ébranlée. Onze jours ont suffi pour le terrasser.
puissent les souvenirs qu'il a laissés à tous ceux qui l'ont connu, puissent
les lignes qu'un vieil ami consacre à sa mémoire apporter quelque adoucisse-
ment à la douleur d'une veuve atteinte au plus profond de son être et d'enfants
qui ont perdu, avec leur père, le plus éclairé des guides, le plus affectueux des
soutiens !
A. Cornet.
Promotion de 1854. — Ddgit (Ernest), né à Saint-Martin-du-Bu (Calvados), le
22 octobre 1834, décédé à Grenoble, le 17 avril 1900.
50 ASSOCIATION M6 JJUGJSHS JÉLÊVES
H fit 866 études «u lycfe Chadcmagne, comme élève 4e l'institution Massin,
dans ces temps lointains où Chartemagne, avec sa couronne de pensions, était
la pépinière de .Picole Normale supérieure ; il .n'y avait qu'un pas du Marais à
la colline SatateiGûnevlève.
Cette ruche laborieuse de Mas&in avait ses mérites ; dans ce rapprochement
de concurrente triés, avides.de succès, attirés vers les couronnes à la fols par
le besoin de ae distinguer pour parvenir et par cette passion de la gloire que
nourrissait en eux l'étude de l'antiquité, les esprits se travaillaient et se técon-
daient ; l'effort y était intense et constant, et les heures passaient vite, pleines,
parfois illuminées dans ces salles sombres par un rayon de poésie s'échappant
des vieux livres ou par une vision de l'avenir.
Dugit connut les succès du Concours général, prémices et gages des autres,
et, au mois d'octobre 1854, l'École Normale supérieure lui ouvrait ses portes;
il y entra le troisième d'une promotion qui comptait Hervé, Brédif, Royer,
Gaspard, Berlin, etc. Il en sortit agrégé des classes supérieures, avec un rang
assez bas dans le concours; mais il se maintenait en tète de ses camarades de
promotion, et suivant l'usage, il se méfait, par ce succès même, en ligne pour
l'École d'Athènes. On renvoya professer la rhétorique au Lycée de Perigucux;
il y resta deux ans.
Périgueux est une ville de lettrés, de gourmets, d'érudits aimables ; elle a
produit des soldats et des financiers, tous hommes de sens pratique et
d'esprit fin.
Ces qualités n'étaient point pour déplaire à Dugit ; il était même préparé
mieux que tout autre à les estimer à leur prix ; car c'étaient celles mêmes qui
le distinguaient, le bon sens et la finesse. Aussi trouva-t-il aisément que,
môme au sortir de Paris, la province est habitable quand elle s'offre sous les
espèces de l'hospitalité périgourdine. U en garda toute sa vie le souvenir»
et, de longues années plus tard, il en parlait non sans une pointe d'émotion.
Il avait aimé Périgueux comme on aime le commencement des choses; en
outre, ce début de carrière avait été pour lui plein de sourires. C'est dans celle
paix joyeuse que vint le prendre le Ministère pour l'envoyer à Athènes.
Ce fut la satisfaction la plus vive de toute sa carrière et le point lumineux
de sa vie.
C'est en Grèce que Dugit se découvrit en quelque sorte lui-même ; un Hel-
lène sommeillait en lui. En présence de la nature de la Grèce, il éprouva une
surprise profonde dout le retentissement a vibré dans sa vie entière ; dès le
premier contact, il fut sous le charme. Ce qui chez d'autres ne vient que lente-
ment et comme prix d'un effort pour tout comprendre et tout aimer tut chex loi
spontané et rapide; ce ciel léger il), lumineux, transparent, cette atmosphère
dans laquelle les contours des choses se précisent avec une netteté métallique»
ces arômes dont l'air est pénétré, la terre et la mer conspirant a composer oc
paysage d'une grâce ineffable, ce coloris divers et changeant qui prête même
à la roche nue des tons veloutés et chauds, tout cela lui parut être une yIsîûs
déjà entrevue dans ses rêves et par avance amoureusement caressée. U aima
vite, ce qui n'était pas dans sa nature, et profondément ce qui chez lui était
(1) « Alhenii tenue cœlam. • Càcéton, d$ E&û, IV, 7»
DE i/ÉCOLB NORMALE • '*•
ftre. Il aima k Grèce dinstinct et il eut la joie de trouver «ans son esprit de
quai justifier cet amour. Les traits secs, arrêtés et fins do paysage grec que
la lumière inonde et transfigure n'eurent pas d'admirateur plus conscient ; il
savait ce qu'il aimait en eux, un reflet de ce génie hellénique, fait de mesure
et d'ordre, si tempéré, si lumineux , il en subit passionnément la séduction.
L'art grec lui parut être dans sa simplicité savante l'expression même de la
beauté ; il ouvrit devant lui le monde des formes parfaites, des lignes divines %
A ses yeux, rien ne supportait la comparaison avec ces merveilles ; leur ét'^fe.
inspirait à jamais le dégoût du médiocre et rendait même injuste pour Ce «jui
n'était pas parfait. «Dès que nous eûmes, à Pestum, goûté l'art grec, la pensée
de Rome et de son monde s'éclipsa [devant la pensée de la Grèce* Virgile
devant Homère et la civilisation des descendants de ttomulus devant celle des
Hellènes (1). « Duglt pouvait prendre à son compte le mot de Clcéron : « Valde
me Athenœ delectarunt, urbs duntaxat et urbis ornamentum (2). » Deux mots
revenaient sans cesse sur ses lèvres quand il parlait du génie, des monuments
grecs : simplicité, clarté. « Ce qui fait, à première vue, avant tout, le charme
des monuments grecs et des temples en particulier, c'est leur netteté de ligne
et leur parfaite harmonie avec la nature où ils sont encadrés. Quand on les
étudie de plus près, ils ont encore un autre mérite ; ils satisfont Pesprit par la
clarté du plan et la simplicité de la construction. Il n'y a en eux rien qui soit
inutile, rien qui soit de pur ornement (3). » Dans cet état de satisfaction joyeuse,
l'étude était légère. Dugit étudia avec une intelligence éclairée les chefs-
d'œuvre de l'antiquité grecque ; il les comprit et les goûta mieux : « A 11 ad est
litteras Grœcas Athenus, aliud Lilybœi didicisse (4) »; il en fit la substance
même de sa pensée.
La Grèce rendit a Dugit un autre service ; elle fût pour lui le vestibule de
f Orient; il fit un séjour à Constant inople ; il vit l'ancienne lonie; il visita la
Palestine; Jérusalem le reçut comme un pèlerin que Pesprit de doute n'a point
encore effleuré ; l'Egypte elle-même cl les bords du Nil lui montrèrent les ruines
de leur civilisation prodigieuse, de leurs mœurs immuables. Tous ces spectacle»
laissèrent dans son esprit une trace profonde ; c'étaient les seuls souvenirs qui,
jusque dans les dernières années de sa vie, eussent le privilège do Pémouvolr
et de lui donner un dernier frisson de plaisir. Avec quelle volupté n'avait-il pas
dû s'abandonner, pendant cette période de sa vie, à cet «état de rêverie » qu'il
a heureusement décrit dans une de ses meilleurs pages ?
« J'avais éprouvé déjà cette impression (de rêverie), et plus forte encore,
dans mon voyage en Egypte. Pendant cinquante-deux jours que je passai sur
le Nil, pour aller du Caire à la première cataracte et revenir d'Assouan au Caire
installé dans une dababieh, sans préoccupation matérielle (car mon drogmaiv
s'était chargé de tout], n'ayant d'autre distraction que de voir le mouvant.
tableau des rives qui déniaient devant moi, je n'éprouvai pas un instant d'ennui
(1) Une excursion sur les côtes de V Italie méridiomU et de la Sicile, par M. Dugit,
Bulletin de l'Académie Delphinale, série 111, tome XVI, p. 18.
(2) Ad Attievm, V, 10.
(3) Une emeursio* sur lés côtes de l'Italie méridionale $4 de la £ifif«, par M. Dugit,
itullettn de l'Académie Delphinale, tome XVI, page 26.
(4) Ctcéron, De éivinaiione, XII, 39.
51 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
ou d'impatience. H me semblait avoir perdu le sentiment do ia durée. Je corn-
pris alors le charme prorond que la vie contemplative a pour les Orientaux,
charme qui a entraîné dans le désert tant d'illustres mystiques, et qui a fait
considérer par quelques-uns d'entre eux et par des fondateurs de religion le
repos absolu, l'absorption dans l'infini, l'anéantissement de la personnalité hu-
maine, comme le bonheur suprême et comme la fin dernière de la vertu.
» Chez nous, ia vie est une lutte, un effort perpétuel ; il nous faut déployer
une activité énorme, je ne dis pas pour arriver au plaisir, pour goûter dans
la vie quelque jouissance, mais seulement pour ne pas souffrir, pour ne pas
périr. La nature ne nous donne rien; il faut tout conquérir sur elle,
et ce que nous avons ainsi conquis, il faut le défendre contre nos sem-
blables qui nous le disputent. Aussi, la personnalité s'accentue chez nous, se
développe, devient dominante : le moi est tout En Orient, l'homme a
peu de besoins ; il n'a point à craindre le froid et il mange à peine en une
semaine ce qu'il faut a un Anglais pour un seul jour. Son esprit n'est pas
plus exigeant que son corps. Sa personnalité ne se trempe donc point par
4 'effort; elle reste h rétat vogue, cl ii n'y lient pas parce qu'il n'y a fait aucun
sacrifice. C'est pour cela qu'il ne connaît ni ne désire la liberté ; au contraire,
Ja faible personnalité qu'il a lui pèse, et son rêve est de la perdre, d'être dis-
pensé de l'activité qu'elle lui impose, si petite qu'elle soit. 11 veut s'anéantir, se
•dissoudre dans le grand tout. Ajoutons à cela l'impression du paysage, on
plutôt du pays où l'on vit ; car, en Orient, il y a peu de paysages au sens pit-
toresque du mol. Ce sont de grandes vues, de vastes horizons où l'homme dis-
paraît dans l'immensité. 11 se sent petit, insignifiant, perdu comme un point
imperceptible dans celte lumière éblouissante qui l'enveloppe et l'inonde, sous
-ce ciel d'azur d'une incommensurable profondeur (1). »
Il resta toujours chez Dugit, de ce commerce avec l'Orient, je ne sais quelle
indifférence pour l'action, le dédain de l'effort et une pointe de fatalisme. Les
virils enseignements de la Grèce, éprise d'action et de liberté, agirent beaucoup
•moins sur lui que les exemples de la résignation musulmane. 11 partait de
l'Orient avec une prédilection visible ; Athènes elle-même ne venait qu'au
second rang.
Rentrer en Franco était une première amertume : mais d'Athènes tomber à
Douai, quelle ironie ! Dugit passait sans transition de l'Attique au pays des
Cimmériens. C'était peu encore ; après une brève station dans la chaire de rhé-
torique, on le chargea d'enseigner la philosophie.
Lorsqu'on 1864 Dugit fut appelé au Lycée Charlcmagne, comme suppléant de
la classe de seconde, il put croire que sa destinée universitaire était fixée et
que son développement régulier se ferait avec honneur à Paris. Un accident
troubla ces heureux débuts, et quelques mois plus tard il était nommé à Nice,
il devait y rester six années.
La thèse française (2) de Dugit est, en même temps, son œuvre la plus im-
portante. 11 en fut de mémo pour plus d'un de sa génération. Ce qui passe
(1) Une excursion §mr U$ côte* de V Italie méridionale et de la Sicile, par M. Dvgit,
Bulletin de l'Académie Delphinale, pp. 14-16.
(2) Étude sur l'Aréopage athénien, Paris, Eraeit Thoria, 1867, in-S% 224 p.
de l'école normale 53
aujourd'hui pour un premier essai était tenu alors pour l'œuvre maîtresse et
défloilive.
Cette œuvre, qui devait l'affranchir, Dugit la fit avec un soin achevé et il la
réussit à merveille. Le sujet avait de la grandeur et de la noblesse : l'Aréopage
athénien. Celte illustre institution louche, par son origine, au monde de la
légende, et, par son extrême développement, elle se prolonge jusqu'au temps
de Théodose II. C'est pour venger une injur$ de Mars que, suivant la tradition,
les dieux tinrent, pour la première fois, leurs assises sur la colline désormais
célèbre; et c'est un père de l'Église, Théodoret, qui enregistre l'acte de décès de
l'auguste assemblée, trois siècles après que Plutarque avait annoncé au monde
antique que « le Grand Pan était mort », Il fallait, pour mener à bien une étude
de cette importance, des qualités d'esprit très variées : la sagacité de l'historien
pour discuter les traditions, dissiper les légendes, fixer les dates, choisir et inter-
préter les textes, un jugement assez avisé pour retrouver dans l'histoire du
monde antique les formes de révolution familières au nôtre, et noter leurs
analogies sans méconnaître leurs profondes différences, apporter à l'étude des
institutions grecques autre chose que de la littérature et de la mémoire, faire
appel au goût le plus délicat pour mettre en œuvre lés matériaux de l'érudition.
Aucun de ces mérites ne fit défaut à Dugit et il en fit l'application la plus heu-
reuse. 11 avouait, au début de son œuvre, l'ambition de faire revivre une société
morte, de lui rendre « non pas celle vie factice que lui prêtait notre imagina-
tion, sur la foi des rhéteurs et des poètes mal compris, mais sa vie réelle ». Il
a réalisé son rêve ; par la netteté de l'exposition, la judicieuse discussion des
textes, la simplicité voulue d'un style qui dédaigne les effets, les lumières d'un
esprit avisé qui n'est pas dupe des mensonges de la politique de jadis ou d'au-
jourd'hui, il a réussi à faire une étude précise, courte et complète ; car tout
superflu a été écarté et rien n'a été gardé dans ces deux cents pages qui ne
donne un effet utile. Il fait le procès des historiens qui ont cru nous faire con-
naître l'Aréopage en jctanl un long cri d'admiration sur sa justice et sa sagesse.
« Que l'Aréopage ait admirablement rempli ses. fonctions, je l'en loue ; mais je
voudrais savoir quelles étaient ces fonctions ; par quelle combinaison, dont le
secret s'est perdu, il exerçait, sans trouble et sans abus, tant d'attributions
diverses. Étant à la fois cour de justice et conseil d'État, comment esquivait-il
les dangers que nous voyons aujourd'hui dans la confusion du pouvoir judiciaire
et du pouvoir législatif ? Comment cette confusion s'était-elle faite ? Était-elle
l'œuvre du temps, le résultat d'empiétements successifs, ou était-elle sortie des
principes mêmes de la législation athénienne?.... Voilà les questions qui nous
intéressent, et elles ne se sont même pas présentées à l'esprit de nos savants
d'autrefois ? » Dugit, qui sait tout le prix d'une bonne étude de détail, s'est
appliqué à faire dans ce coin de l'histoire d'Athènes une besogne exacte qui ne
fût pas à recommencer. « Une question résolue aide à en résoudre d'autres,
jusqu'au moment où, tous les points obscurs étant l'un après l'autre éclaircis,
l'objet tout entier se présentera à nos yeux en pleine lumière. »
La méthode excellente qu'il appliqua à cette étude produisit d'heureux effets.
Dans sa brièveté, l'essai sur l'Aréopage est une œuvre complète et solide ; il
n'y a rien d'inutile, et on y trouve tout l'essentiel. La lumière circule égale dans
toutes les parties, et le lecteur, au terme de l'ouvrage, éprouve la satisfaction
d'avoir tout compris et tout vu sans effort. On regrette sans doute de n'y pas
trouver ça et là un accent plus personnel et ce je ne sais quoi de vibrant
54 ASSOCIATION DBS ANCIENS* <LÊVKS
qu'inspire l'amour du sujet choisi. Fénelon eût' loué peut-être cette sécheresse
impartiale, lui qui a écrit : « La principale perfection d'une histoire consiste
dans Tordre ej dans l'arrangement, i
Si Ton songe toutefois que Dugit avait vu et passionnément aimé les lieux
témoins de l'action qu'il raconte, on se demande par quel prodige de dédouble-
ment il a si bien isolé l'homme et l'auteur que jamais un courant d'émotion ne
circule de l'un à l'autre et ne trahisse leur étroite parenté. Il était dans sa
nature de voiler son âme et de contenir tout élan de sensibilité, à un degré te!
qu'on se demandait parfois si chez lui la faculté de sentir et d'être ému n'était
pas inégale à celle de comprendre et de goûter. Même discrétion systématique
dans la description et dans le dessin du paysage ; à peine dit-il ce qui est néces-
saire pour identifier les lieux, sans songer à les présenter avec les couleurs de
la vie. 11 y a donc dans l'ensemble de l'œuvre de la maigreur, de la séche-
resse, et peut-être déjà l'habitude de n'aller point au bout de l'effort ; mais oa
ne saurait mécoAnaltre tout ce qu'il y a d'élégance dans cette sobriété et de
distinction dans cette réserve. S'il avait eu à se justifier, qui sait si Dugit ne
nous eût pas malicieusement rappelé que le caractère religieux de l'Aréopage
imposait jadis à quiconque parlait devant lui le devoir de s'interdire le pathé-
tique et de tirer ses preuves du fonds seul de la justice et de la raison ?
Dugit avait pris comme sujet de sa thèse latine l'étude archéologique de
l'Ile de Naxos. C'est le destin de ce genre de travaux d'être peu lus. L'auiçir,
f qui paraît avoir tenu à son œuvre, s'est appliqué plus tard à lui faire un sort; il
l'a rhabillée en français, augmentée et refondue; la thèse est devenue un long
article que le Bulletin de l'Académie Delphinale a publié en 1875 et qui reste
le travail le plus étendu de Dugit. Il ne contient pas moins de deux cent cin-
quante-six pages (1).
* On sent qu'en reprenant, après huit années, un sujet qu'il aimait, le charme des
souvenirs a opéré en lui ; il a cédé à Pâtirait de rendre par un dessin rapide les
paysages où revient sa pensée. « Rien n'est beau comme l'aspect qu'offrent les
Cyclades quand on les contemple du cap Colonnes (Sunium). Au-dessus des
flots d'un bleu sombre s'élèvent les silhouettes variées de Zéa, de Tino,
d'Andro, de Thennla, de Syra ; leur teinte d'un bleu cendré, fin, transparent,
se détache sur l'azur éclatant du ciel. La lumière s'y joue en mille effets har-
monieux. Une brise légère soufflant du Sud rafraîchit le front du voyageur et
lui apporte les douces senteurs de la mer ; il semble qu'elle se soit parfumée
en passant sur ces gracieuses montagnes. Quel contraste avec la rude région
du Laurium qu'on vient de traverser! Là, ni arbre, ni verdure, ni végétation:
des rochers arides, du sable, un soleil de plomb et pas une goutte d'eau pjire
pour se désaltérer ! Ces Cyclades, dont la vue est si riante, que baigne de tous
côtés cet air pur et vivifiant que l'on respire avec tant de plaisir, doivent être
des lieux de délices ! Le désir vous y transporte, l'imagination vous les repré-
sente. Cest là qu'est le séjour bienheureux que l'homme rêve par contraste
avec celui qu'il habite. De là ces tableaux flatteurs que les anciens nous ont
faits des lies de l'archipel, de là cet accord de tous les poètes grecs et latins à
f 1) Namas et lu éUbliuemêntt latine de V archipel, par M. H. Dugit, BmlkUm Sa
V Académie Delphinale, 111* série, tome X, pp. 81 à 337.
[
d* tfttcbt* m>iorALtf 5S
placer dans tes tfes 1* demeure de* héros* des dignités dont Ha veulent feire
envier le bonheur: »
U s'en faut que te résltté rèpoude h ce* espérances ; la matti de l'homme a
fait son œuvre et en dépouillant partout les4 hauteurs de leurs forêts natives;
elle a étendu la désolation sèche sur œ sol jadis arrosé, liant et fertile. Les
montagnes couvrent la plu? grande partie de la surface de 111e : elle»- portent
à plus de mille mètres- leur ptc le plus haut. Dans l'intérieur de ce massif se
développent les- riante?vallées*qul ont mérité à 111e sa réputation de fertilité et
de beauté : la Drymatte; couverte de chênes et d'oliviers, la Potamie, arrosée
par le fleuve de me, la- Mélanes, la' tiivadle, à l'extrémité de laquelle est sise
la capitale, Navos. Gomme nie elfôHAéme dent eue est le port unique, la ville
de Naxos séduit et déçoit. « Quand on y aborde venant de la haute mer, on dé*
couvre de loin une pyramide de blanches maisons éiagées les unes au-dessus
des autres. Derrière s'étend un amphithéâtre de montagnes aux formes variées
gai semble envelopper la ville de toutes parts. On débarque, et à peine a-t-on
mis le pied sur l'espèce de plage couverte de débris de plantes marines qui sert
de quai, toute' iltasfod s'évanouit. La belle apparence du dehors ne toit que
mieux ressortir la laideur du dedans. Des rues où l'on se heurte le coude des
deux côtés, inégales, raboteuses, coupées d'escaliers en mauvais état, serpen-
tant en zigzags où l'indigène même peut s'égarer; à peine une ligne de ciel
sur la tète ; de temps en temps* des voûtes d'où dégoutte de l'eau quand les mé*
nagéres lavent leurs planchers; des porcs, des chiens, errant parmi les ordures,
qui se jettent dans les Jambes des passants; des tas de pierres et de décombres
qui barrent le chemin ; une odeur d'humidité et de moisi répandue partout
voilà ce qu'offre à l'Intérieur cette capitale d'un abord si attrayant (1). »
Malgré tout, Dogtt aimait cette île que tant de souvenirs illustraient, autour de
laquelle la légende jouait avec tant de charme. N'était-elte pas la^aHie de Bac*
chus ? Et comme le (Heu y était né à huit mois, rfavait-41 pas accordé aux
femmes de me le privilège de voir hâter le terme de leur délivrance? C'est là
que, de retour de son égarement triomphal dans les Indes, Bacchus trouva
Ariane éplorée de la faite de Thésée ; il la- consola, l'aima et lui donna l'immor-
tatMé. N'est-ce pas dans le* grottes du Drios que Jupiter enfant, poursuivi par
la colère de son père, avait été élevé loi» de tous les yeux ; sur ses sommets
qtrïl ravit à un aigle gigantesque armé de la foudre le sceptre des deux? Sans
doute, depuis longtemps les dieux étaient partis; mais ils avaient laissé une
trace durable de leurs bienfaits. Nulle part les vins n'avaient plus de bouquet, ni
les* raisins de finesse et de saveur ; ceux des bords du Bibtoa faisaient le régal
dés gourmets athéniens ; le» ligues de Naxos rivalisaient avec celles de l'Àt-
tique ; son miel venait immédiatement après celui de Thèses et de l' Hymette
oct recherchait ses amande» sur tous les marchés.
Du jour où, de l'histoire des dieux, Naxos descendit à ne plus compter que
dams l'histoire des homme») elle suivit la fortune des lies ses soeurs ; elle garda
rfcégémonie maritime de l'Egée jusqu'au jour où les Égfeiètes s'en saisirent ; et
dès lors, simple unité dans ce chœur de républiques insulaires tour à tour do-
minée» par Athènes ou Sparte, elle se perdit à son tour dans la grande famille
romaine, et pendant plusieurs siècles jouit d'une paix obscure.
(1) Naaos. les 4tabliu$9*ntà Uti*s de Vorekiptl, p. 103
56 ASSOCIATION QES ANCIRNS ÉLÊVKS
Dugit suit les destinées de 4'ile sous la domination vénitienne qui dura plus
de trois cenls ans, jusqu'au milieu du xvi* siècle, et qui lui fut cruelle; puis
sous la domination turque. Au centre du. domaine maritime que désolaient les
corsaires, elle fournit à l'auteur l'occasion de présenter un tableau vivant et
curieux de ces mœurs de forbaps dont notre siècle souffrit encore.^Une étude
exacte et complète des divisions administratives de VVLe en 1861, de 30s insti-
tutions religieuses, et financières,, de ses établissements d'instruction, de ses
querelles confessionnelles, clôt.cette monographie excellente, où les matériaux
fournis par l'érudition la plus exacte sont mis en œuvre par un esprit judicieux
et droit. Ce goût inné de la tolérance qui était en lui inspire à Dugit, en ma-
nière de conclusion, une page excellente sur la nécessité d'en finir, en Orient,
avec la manie dangereuse des conversions qui entretient la défiance et em-
pêche tout rapprochement.
Ces deux travaux sont le meilleur de l'œuvre de Dugit. Le second avait en
les honneurs de la lecture à l'Académie Delphinale.; on le connut ici mieux que
le premier ; et comme il était dans la destinée de Dugit de rester Thojnme d'un
livre, le partage se fit de lui-même : pour ses juges en Sorbonne et ses cama-
rades d'Athènes, il resta t Dugit l'Aréopagite » ; h Grenoble, il fut surtout « Dugu
de l'Ile de Naxos »,
Le doctorat ouvrait à Dugit l'enseignement supérieur ; il y entra le 1e* dé-
cembre 1871, comme chargé de cours à la Faculté des Lettres de Grenoble; il
devait y rester vingt-huit ans. Le hasard d'une vacance avait remis au nouveau
professeur l'enseignement de la Littérature française; libre de choisir, il eût pris
une autre chaire et son ambition tendit dès lors à Caire un échange. La retraite
de Fialon permit à Dugit de réaliser une moitié de son programme ; le l*r no-
vembre 1881, il était transféré dans la chaire de Littérature ancienne; enfin,
lorsque renseignement de la Littérature ancienne fut dédoublé, il fut appelé à
occuper la nouvelle chaire de Littérature grecque et institutions grecques
(t" janvier 1883). C'est alors qu'il put dire, dans un élan d'allégresse : « Le grec
seul m'est resté !»
Dugit avait occupé honorablement la chaire de littérature française ; on peut
juger de ce que fut son enseignement par le seul fragment qu'il en ait publié :
« Racine et la tragédie classique (1) » ; une grande netteté d'esprit, de la finesse
dans l'analyse, un goût sûr, mais aussi de la sécheresse ; un je ne sais quoi
d'étriqué et d'incomplètement venu. On y sentait en outre le travail du style, car
toutes ces leçons étaient rédigées et lues ; elles plaisaient, mais ne portaient pas;
elles coûtaient un grand effort et rendaient peu ; le public était choisi, mais
clairsemé. C'est alors sans doute que naquit et se développa dans l'esprit de Dugit
le projet d'aménagement d'une petite chapelle privée où il distribuerait à un
groupe restreint d'étudiants une science exacte, simple, sans phrases ; il réussit
à réaliser son vœu et, depuis de longues années, il avait renoncé à tout ensei-
gnement public. Cette intimité d'une conférence où ne fréquentaient que les
amis du grec (ils ne sont légion nulle part) plaisait à Dugit. Il n'entendait
diminuer par là en aucune façon l'importance de l'enseignement qui lui était
confié ; car, pour lui donner plus d'ampleur, il avait réussi à se foire assister d'un
chargé de conférences.
(1) Annales de l'Enseignement supérieur de Grenoble, III p. 9.
DR i/ACOLK NORMALE 57
Un an à peine après son arrivée à Grenoble, l'Académie Delphinaie recevait
Dugit pami ses membres ; presque aussitôt elle lui confiait les fonctions de Se-
crétaire perpétuel qu'il conserva jusqu'en 1880. Le discours qu'il prononça en
prenant séance, le 27 décembre 1872, avait pour titre : « Projet d'une réforme dans
les études classiques. » 11 fut écouté av£c un vif intérêt et provoqua quelque sur-
prise ; on entendait un professeur, un lettré, demander que Ton réduisit de six
à trois le nombre des années consacrées, dans renseignement secondaire, à
l'étude du latin et du grec avant la rhétorique. Dugit était-il un de ces révolu-
tionnaires qui s'arment contre le passé d'une haine irréfléchie? 11 s'en faut ; il
dit très nettement : « Le fond de renseignement doit être, dans l'avenir comme
aujourd'hui, l'étude des langues anciennes. 11 n'y a pas, sans elles, de culture
intellectuelle complète. L'esprit le plus distingué, auquel manquerait absolu-
ment la connaissance du grec et du latin, serait faible par quelque côté ; il y
aurait en lui comme une lacune. ... Je n'ai pas toujours été aussi fermement
attaché à cette opinion ; les réflexions et l'expérience m'y ont ramené, après
que des considérations d'un autre genre m'en avaient, au premier abord, écarié.
Mais je n'y suis revenu complètement qu'à une condition, c'est qu'il se fera un
profond changement dans les méthodes employées aujourd'hui et que l'on trou-
vera moyen d'enseigner le latin et le grec mieux et en moins de temps (1). »
Dugit démontre ensuite avec une grande netteté que l'enseignement clas-
sique n'a pas pour but de « transmettre aux jeunes gens un certain nombre de
notions sur des sujets déterminés ; non ; il est surtout une éducation ; son
but, c'est d'armer les intelligences d'une méthode sûre, c'est de leur donner
des cadres bien nets et bien définis pour les connaissances que la vie, que le
travail leur apporteront ensuite L'étude des langues anciennes est pour
l'esprit la meilleure des gymnastiques. »
Le 1er mai 1883, Dugit succédait & Macé de Lépinay dans les fonctions de
doyen de la Faculté des Lettres ; il a dirigé la Faculté pendant plus de seize
années jusqu'au 13 novembre 1899. Il a eu la bonne fortune de présider aux
destinées de cette Faculté pendant la période de sa plus grande activité. L'heu-
reux effet des réformes préparées par Duruy et continuées par Albert Dumont
s'est fait sentir au moment précis où Dugit arrivait pour en recueillir le fruit.
Son action personnelle s'est surtout exercée dans le soin apporté aux collec-
tions de la Faculté. C'est en 1887 que, pour la première' fois, des crédits furent
alloués à cet effet. Dugit les employa presque exclusivement, et suivant un
plan raisonné, à constituer les éléments d'un enseignement de l'archéologie ;
et il dirigea très heureusement ses choix. Des moulages de l'École des Beaux-
Arts et du Louvre ont servi de décoration au grand amphithéâtre ; deux statues
antiques ont été placées sur le palier du premier étage ; des photographies
encadrées dans la salle des conférences donnent un commentaire vivant à l'en-
seignement de la littérature ancienne. L'acquisition de collections de photo-
graphies d'une haute valeur artistique et d'ouvrages tels que les Meisterwerkc
der Griechischen Plattih de Furtwangler restent comme un témoignage de
son goût éclairé et du tour de sa pensée qui le ramenait toujours au monde
grec.
(1) Bulletin d$ l'Académie Delphinaie, III- série, tome VIII, p. m.
5* ASSOCIATION DBS AtfCXKH» ÉLÈVES
DUgit a beaucoup aimé le Dauphiné. Trêtf-réstMant sous dfes dehors (Mes,
il avait fait longtemps de l'alpinisme au vrai son* du mot ; il avait parcouru
toutes les montagnes des deux proviuces, et, au temps lointain- où fr&reMf*,
avec ses multiples voitures à haute bâche en forme de visière, était vraimetS
le centre de Grenoble, on voyait souvent Dugit descendre le lundi soir de ces
véhicules ; il revenait d'une excursion» lo sac au dos, le piolet à la main, et en
sautoir une gerbe de rhododendrons; H était alors une physionomie greno-
bloise.
A dix-huit ans, il avait ressenti les premières atteintes de la goutte ; le sceau
de la souffrance fut sur lui dès la jeunesse. 11 entra de bonne heure dans cet
enfer dont il a descendu tous les cercles. Dans ce commerce avec la douleur,
il a exercé une vraie vertu de résignation et révélé à ceux qui l'ont vu <te prés
de hautes qualités morales* Get homme, qui était parfois d'humeur nerveuse et
mobile, se montrait dans la souffrance stoïcien accompli ; il raisonnait son mai et
il en plaisantait. Je l'a* beaucoup pratiqué aux heures douloureuses ; jamais je
ne l'ai trouvé plus égal, plus résigné, plus soumis à toutes les rigueur»- de la
destinée humaine qu'il savait sombre et cruelle; il en a éprouvé toute l'amer-
tume. Depuis plusieurs mois, il avait le sentiment de son état ; pendant long-
temps, il avait accepté en souriant l'adage qui fait* de la goutte un brevet de
longévité , mais le traitement dont il avait pris l'habitude pour atténuer le mil
était plus redoutable que le mal lui-même ; il s'en aperçut trop tard.
Dès le mois de juillet 1899, il sévit irrémédiablement atteint. Il écrivait alors :
« La première chose à vous souhaiter, c'est la santé ; j'en sens le prix h présent
que la mienne est compromise, pour ne pas* dire perdue. » Et il ajoutait :
« J'hésite k prendre ma retraite ; car je redoute le désœuvrement où je tombe-
rais, et il me semble que, dès que je n'aurais plus rien 6 faire, je nféteindrais
commo une lampe qu'on souffle quand on n'en a plus besoin. » Au mois de
novembre, il fît une unique et dernière apparition à la Faculté; il faftRty
perdre connaissance. MM. Morlllot, Ohabert et moi Passf sternes; et il neusdil
en souriant, avec plus d 'effusion qu'il n'en mettait d'ordinaire dans ses propos-
« Ah ! la santé, la santé ! on joue avec elle quand on est jeune... Vous Pavet,
gardez-la, gardes-la bien. » Ge forent ses derniers mots à- la Faculté. Dés lors;
il déclina très vite ; mais son ferme bon sens ne l'abandonna jamais. Il me d*
un jour : « On dépend toujours de ceux qui vous servent. » Il a cruellement et
longuement souffert; il a acheté à liant prix la grande paix éternelle.
J. dx Crozals.
Promotion de 1854. — Pôirb (Paul- Alexandre), né à Amiens, le l«r décembr*
1832, décédé à Paris, le 17 mal 1900.
Nous reproduisons le discours prononcé aux obsèques de M. Poiré, ptf
M. Manchet, proviseur du Lycée Condorcet.
Messieurs,
M. Poiré a été professeur au Lycée Condorcet pendant vingt-deux mm
C'est là qu'il a rendu à l'Université les services les plus distingués; c'est là qrt
a terminé sa longue et très honorable carrière. Le proviseur du Lycée
accompi» un pieux uevoir en offrant' a sa mémoire, au- nomades maiures' ex «es
élèves, l'hommage de leur reconnaissance et de leurs regrets.
Après de brillantes études au Lycée d'Amiens, M. Poiré fut admis à VÉcote
DE L'BCOLR IfORMALB 69
Normale, et s'y distingua parmi le» nombreux élèves de la section des sciences.
Au concours de l'agrégation, il conquit le second rang, lt eut le bonheur, en
sortant de l'École, d'être nommé au Lycée d'Amiens, où il retrouva ses maîtres
et sçs amis, et où son arrivée, précédée par ie souvenir de ses anciens succès,
fat- abcueillle avec tant de joie et d'espérance par ses compatriotes.
Ces espérances ne furent pas déçues. L'enseignement, à la fois solide et
élégant, du jeune professeur, les nombreux succès obtenus par ses élèves dans
les examens et dans les concours, confirmèrent et accrurent encore sa répu-
tation. Bientôt, M. Poiré se vit entouré de tant d'estime, il reçut de tels témoi-
gnages de cordiale confiance, et lui-même éprouvait une si grande affection
pour une ville qui avait été son berceau, qu'il songea à terminer, à Amiens,
une carrière si brillamment commencée et si heureusement parcourue. Il
fallut une douce violence pour l'arracher de cette terre aimée, et ses regrets
furent aussi. vifs que ceux éprouvés h son départ par tous ses compatriotes.
ils ne voulurent pas, du moins, le perdre tout entier, et, par un sentiment de
délicate reconnaissance, ils le nommèrent président de l'Association des
Anciens élèves du Lycée.
M. Poiré continua au Lycée Condorcet, où il avait été appelé, après un court
passage au Lycée de Versailles, les succès que préparait la valeur de son en-
seignement, car il avait, à un haut degré, les qualités essentielles du profes-
seur. Il savait donner aux démonstrations les plus ardues un tour d'élégance ; il
composait ses leçons avec art, il les disait avec une sorte d'éloquence. Ce
professeur de sciences était, en même temps, un homme de lettres.
L'enseignement où i! excellait le prit tout entier, et ne lui laissa que peu de
temps pour les recherches personnelles et les travaux du laboratoire. Toutefois,
H voulut propager, en dehors de son enseignement, les applications des
sciences physiques au monde de l'industrie. Ses deux principaux ouvrages :
La France Industrielle et A travers l'Industrie, sont, par la précision scien-
tifique des faits et par l'exposition Claire et méthodique, des modèles de vulga-
risation. Les leçons qu'il avait professées à la Société Industrielle d'Amiens
l'avaient préparé h ces travaux d'une utilité pratique. Il s'y distingua au point
qu'il fut chargé, par un de nos plus grands éditeurs, de la rédaction du
Dictionnaire des Sciences et de leurs applications' Cette oeuvre importante,
entreprise en collaboration avec Edmond Perrier, l'émincnt directeur du
Muséum, a occupé M. Pbiré jusqu'à ses derniers jours.
Les leçons du professeur qui ont formé tant de remarquables élèves, aujour-
d'hui à leur tour professeurs, ou ingénieurs, ou officiers, laisseront dans l'ensei-
gnement une trace durable. Recueillies dans des ouvrages classiques qui font
autorité, eHes seront longtemps encore, pour les maîtres et les élèves, le guide
le plus sûr et le plus utile.
Elles ie seront aussi pour les enfants de nos écoles. Un des premiers.
If. Poiré avait compris combien il est nécessaire, dans notre démocratie, de
rortifler et d'élever l'enseignement primaire, et c'est une des œuvres les plus
celles de sa vie que celle qui! a consacrée à former, par ses leçons et par ses
Ivres, les maîtres de notre grande École de Saint-Cloud.
Le Ministre de l'instruction publique reconnut la haute valeur de ces services
2fr donnant à IT. Poiré, déjà Officier de l'Instruction publique, la croix de la
^éçion d'honneur.
1/homme valait le professeur. D'une courtoisie parfaite, d'une aménité sou-
60 ASSOCIATION DBS ANCIENS BXKVSS
riante, il a toujours eu avec ceux qui l'ont approche les relations les plus
cordiales, et c'est sans doute ce sentiment de sympathie qui naissait autour de
jui, ajouté à l'estime qu'on avait de son talent et de son caractère, qui le
désigna au libre choix de ses collègues pour le Conseil supérieur de l'instruc-
tion publique. L'Université n'a pas oublié les services qu'il y a rendus par soa
expérience et par l'intégrité de son caractère.
Celte vie si heureusement remplie aurait suffi à rendre un homme heu-
reux. M. Poiré connut encore d'autres joies plus intimes et plus douces. Son
foyer qu'il aimait, qu'une compagne au cœur excellent avait fait si attirant,
qu'égayait la présence de ses enfants et petits-enfants, était pour lui, aux
heures du travail et aussi aux heures peut-être plus pénibles de la retraite, on
de ces asiles heureux et béni où se concentrent les joies les plus profondes de
l 'homme.
Ces joies, il les portait pour ainsi dire avec lui au dehors, il avait dans toute
sa personne un air de santé et de -jeunesse. La mort, en frappant celle qui
avait été l'âme de cette vie commune, a du mémo coup tout détruit, et cette
tombe s'est ouverte à quelques mois de distance pour réunir à jamais ceux
qui ne voulaient pas être séparés !
Promotion de 1860. — Charpentier (Thomas-Victor), né à Alençon le 19 mars
1841, mort à Paris le 21 janvier 1900.
Thomas-Victor Charpentier appartenait à une famille universitaire et norma-
lienne. Il a, dans le Mémorial de notre Association (1875), fait revivre la curieuse
physionomie et raconte l'existence admirablement laborieuse et simple de son
grand-père, Charles-Etienne Daulne, élève de la promotion de 1810. Nommé «
Alençon, peu de temps après sa sortie de l'Ecole, Daulne s'y mariait, s'y fii«it
pour toujours, prenait la résolution de se consacrer tout entier à l'enseignement et
à l'étude. 11 contribua pour une très grande part à la prospérité de son collège,
administra avec zèle la bibliothèque communale et « devint un des plus savants
hommes de France, tout en restant profondément inconnu ». Le père de
M. Charpentier, élève de la promotion de 1826, professeur de mathématique»,
envoyé, lui aussi, à Alençon, y épousait la fille de son collègue, et, à l'exemple
de son beau-père, refusait toutes les offres d'avancement. De nombreuses géné-
rations d'élèves avaient gardé le souvenir de son enseignement clair et
méthodique, de son dévouement sans bornes. Quand il prit sa retraite, il M
sollicité d'entrer au Conseil municipal, et bientôt après nommé adjoint Daas
ces fonctions nouvelles, il se distingua par une droiture de caractère, me
justesse de vues et un esprit de conciliation qui ajoutèrent encore à son auto-
rité sur ses concitoyens. Ainsi AI. Charpentier eut sous les yeux, pour l'inspirer
et le conduire, des modèles de netteté intellectuelle, de probité morale, de
générosité.
Il At ses études au lycée d'Alençon et il eut dans toutes ses classa
les plus grands succès. Se destinerait-il aux sciences ou aux lettres ? fi a
montré plus tard, mieux que par une souplesse d'intelligence purement scolaire»
qu'il eût pu suivre Tune des deux voies aussi bien que l'autre ; son père eflft
souhaité qu'il entrât à l'École Polytechnique. Lui aima mieux se diriger vers
la section littéraire de l'École Normale, réussit à faire ratifier ses préférences,
et vint redoubler sa rhétorique au collège Stanislas. A la An de l'année, 1
obtenait, en Discours français» le premier prix des Nouveaux au Concours géaé-
DE L'ÉCOLB NORMALE 64
rai ; il achevait l'année suivante sa préparation à Sainte-Barbe et à Louis-le-
Grand, et il entrait à l'École en 1860.
Il y fat an camarade excellent, aimable envers tous et aimé de tous. 11 se lia
toutefois plus particulièrement avec Quelques-uns. 11 formait avec Sayous et
Bigot ce trio dont a parlé M. Gabriel Monod dans sa notice sur Sayous, et qui
« symbolisait l'alliance de l'histoire, des lettres et de la philosophie». Il ne con-
sidérait pas dès lors et il n'a jamais considéré depuis l'identité de goûts,
d'études et de croyances comme indispensable à l'amitié. Il avait le caractère
ouvert comme l'intelligence. Doué de facultés d'assimilation extrêmement
vives, il eut l'occasion de montrer toutes ses ressources d'esprit et de savoir,
lorsque peu de temps avant sa sortie de l'École, l'agrégation de philosophie fut
rétablie; 11 n'hésita pas devant le danger d'épreuves difficiles à affronter sans
préparation spéciale, ou plutôt en quelques semaines il fat prêt ; et il fut très
honorablement admis dans cette première promotion d'agrégés dont M. Lache-
lier tenait la tête.
Nommé en septembre 1863 au lycée d'Alençon, il n'y resta que quelques
mois; en avril 1864, il était envoyé au lycée de Clcrmont. En même temps
qu'il satisfaisait avec éclat aux exigences d'une classe déjà importante, il tra-
vaillait avec ardeur à compléter en divers sens sa culture intellectuelle.
Curieux des questions juridiques, qui sollicitaient à la lois ses goûts de déduc.
tion méthodique et la finesse de son bon sens très avisé, il fit ses études de
droit et il passa la licence ; d'un autre côté, il s'appliquait à fortifier et à étendre
ses connaissances mathématiques, et suivait les leçons de Bourget, professeur
à. la Faculté des Sciences. A rencontre des tendances et des habitudes de
l'École éclectique, il était convaincu que la philosophie n'est pas simplement
affaire de réflexion pure et de pur raisonnement, qu'elle doit prendre pour
matière les disciplines déjà organisées de l'esprit humain, et en toute cons-
cience il s'instruisait, pour bien remplir son métier de philosophe tel qu'il
Pentendait.
Le temps de son séjour à Clcrmont, qui fut décisif pour la direction de son
intelligence, le fut aussi pour la direction de sa vie. Le 8 septembre 1864, il se
mariait avec une de ses proches cousines, M11* Hautefeuille, dont la famille
habitait Paris ; il l'avait connue, alors qu'élève à Stanislas, il était entré en
relation avec des parents qu'il retrouvait, et dès l'École il avait rêvé de s'unir
à elle. Union heureuse entre toutes par l'admirable intimité des âmes qu'elle
a liées à la fois dans la plus profonde affection commune et dans le plus
pur sentiment des devoirs communs. Quiconque est entré dans cette vivante
maison, où la plus belle harmonie morale régnait visiblement, a deviné sans
peine à quel point M"* Charpentier fat pour son mari la femme pleine de sens
et de bonté, qui entretient parmi les soucis de la tâche quotidienne la joie, le
courage, la confiance ; participant de toutes les pensées de celui qu'elle a
perdu, elle reste pour ses enfants le conseil droit et certain qu'elle avait été
pour lui.
Au mois d'octobre 1866, H. Charpentier quittait le lycée de Clermont pour
celui de Montpellier, deux ans plus tard il était rappelé à Paris : professeur
i'abord au collège Rollin, puis au lycée Bonaparte, il resta pendant les événe-
ments de 1870-71 à la disposition du ministre ; en avril 1871 il reprenait du ser-
vice au lycée de Versailles. Le 26 juillet de cette année, il soutenait brillam-
onent ses thèses de doctorat, dont l'une, la thèse française, JSaai sur la iné-
62 ASSOCIATION VUS ANCHENS ÉLÈVES
thade de Descartest était déjà terminée et acceptée en 1669, dont l'autre, la
thèse latine, Dissertatio de methodo mathemaUca in Us eokntus adiikenéa
quae ad varias philosophas m&ralis pertes speotânt avaittecu le visa en 18m
La thèse française dénonçaitavec beaucoup de discrétion dans la forme, de
vigueur dans ie fond, 1 illusion alors commune qui consistait à séparer eu
Descartes le philosophe du savant et è regarder les règles de la méthode comme
des formules justiciables du simple sens commun. « Afcje ou tort, disait h
Préface, de choisir, pour le traiter dans une thèse, un sujet que tout ie monde
connaît ou du moins croit connaître ? te lecteur en jugera. Si je sois dupe
d'une illusion, al je prends pour des idées nouvelles des opinions anciennes
et bien connues, il faut me plaindre d'avoir inutilement dépensé beaucoup de
temps et beaucoup -de peine : si j'ai réussi à interpréter d'une façon quelque
peu nouvelle des textes nue chacun a médités, il faut convenir Que mes effort*
n'ont pas été perdus. » L'interprétation que tentait M. Charpentier s'éclairailde
la connaissance des œuvres scientifiques de Descartes, particulièrement de
la Géométrie, et elle n'aboutissait à sa formule propre qu'après un expose tiés
ingénieux des principales opinions du xvu* siècle sur la logique cartésienne.
La thèse latine critiquait le séduisant abus que Ton peut faire de la méthode
mathématique en essayant de traiter par die les questions morales et de dé-
terminer par elle les concepts métaphysiques. Dés l'origine de ses recherches
personnelles, M. Charpentier s'était senti attiré par les problèmes et les doc-
trines qui mettent en rapport la philosophie avec tes sciences, et c'était à lui
que s'était adressé M. Th. Ribot, quand il avait fallu rendre compte dans la
Revue philosophique d'ouvrages tels que celui de Papillon sur la philosophie
moderne dans ses rapports avec Us sciences de la nature, celui de Mouchât
sur la ré/orme cartésienne, ou le livre de Duhring, Krilische Geschickts en
atlgememen Principien der Mechamk, etc... Il avait été un des premiers è
signaler, dans un article de la môme Revue (mai 1881), l'importance des
philosophiques de Cournot, et il avait communiqué à l'Académie des
morales un Mémoire sur la nécessité d'instituer la logique du probable (183S>
dont l'esprit apparat! bien dans cette conclusion : « On s'est proposé de faire
sentir par des considérations générales et par des exemples variés que Pétnae
des sciences positives est nécessaire, si Ton veut fonder une métaphysique. »
Dans son travail sur Cournot, il avait insisté sur le rapport qu'a la notion délai
naturelle avec l'idée mathématique de fonction : c'était là un sujet qu'il eût
voulu aborder à son tour : il espérait, disaitr-il souvent, mettre à profit les loi-
sirs de sa retraite pour ordonner tes pensées que lui avaient suggérées la lec-
ture des savants modernes sur la conception de la loi et le déterminisme de h
nature. Si ces espérances de travail furent ajournées au point même de m
s'accomplir jamais, c'est à sa louangequ'il faut le constater; il ne put se décide?
à opérer un partage entre ses travaux personnels et ses fonction? ; il fut tarit
entier à ses fonctions, et ses fondions étaient parUoulièremeut absorbante*.
depuis qu'il avait été appelé au lycée Louis-le-Grand.
C'est dans ce lycée que s'est écoulée la plus grande et aussi la plus nette
part de sa vie universitaire, il y est resté du mois d'octobre 187* jusqnfea
mois d'octobre 18G8; pendant cette période de 26 ans, il ne s'en est êloigoé #tt
deux lois, une première fois, en 1873-76, pour faire une suppléance dont A
avait été changé à l'École, une seconde (bis, en décembre 1*97, sous l'inQuene)
de la maladie qui l'obligeait quelques mois après à prendre sa retraite ava*
Dg L\ÉûOLB NORMALE 63
l'â^e. ItendMtloigtoatps il M seul à<ooeuper la chaire sur laquelle renseigne-
ment de maîtres aussi repaies que Paul Janet et Charles avait jeté un vif éclat ;
plus tard, quand de nouvelles divisioDs tarent successivement créées, il eut
encore i diriger une elaaae restée 1res considérable, <en nésondu nombre des
candidats à l'École qui s'y pressaient. Cette fusion de vétérans et de nouveaux
constituait à ses yeux la classe idéale, et, sans méconnaître entièrement les
causes qui la rendaient dansées dernières années plus ^difficilement praticable,
il regrettait vivement qu'elle n'eût pas été maintenue. Au fait, elle répondait
bien aux caractères de renseignement tel qu'il le comprenait : un cours élé-
mentaire, destiné à faire connaître aux nouveaux et à rappeler aux vétérans
l'essentiel des questions , après ce cours, des levons faites sur des textes limités
de philosophes par les vétérans et quelques nouveaux, des lectures de disser-
tations choisies parmi les meilleures occasions toutes naturelles de libres dis-
cussions et d'éclaircissements approfondis. Mats pour inspirer aux élèves le
désir de renoncer devant leurs camarades à ce silence et à cet isolement qui
conviennent trop à leur indifférence ou A leur timidité, il fallait, avec une vi-
gilance énergique autant que discrète, beaucoup de bonhomie et de laisser-
aller, et c'étaient bien là quelques-unes des qualités de M. Charpentier. Il ap-
portait dans sa classe une bonne humeur expansive qui achevait d'assurer son
autorité en la faisant aimer. Dans la ferme familière qu'il donnait assez souvent
à sa pensée, se traduisait ce goût extrême de simplicité et de clarté qu'il op-
posait avec entrain aux conceptions trop subtiles et aux formules trop techni-
ques. Convaincu qu'un bon sens très fin nous met plus près de la vérité que
Jes plus ingénieux paradoxes, il voulait avant tout éveiller et raffermir cette
intelligence naturelle qui, dans notre pays, ne s'est Jamais- dessaisie de son
droit de contrôle sur les théoriciens et les philosophes professionnels. Dans un
discours de distribution de prix, prononcé à Louis-le-Grand en 1874, U com-
mentait avec complaisance ce mot de Nicole : « On se sert de sa raison comme
d'un instrument pour acquérir les sciences, et Ton devrait se servir au con-
traire des sciences comme d'un instrument pour perfectionner sa raison. »
C'était bien là la maxime de son enseignement, et elle le portait à supprimer
entre sa pensée et celle de ses élèves tout appareil de considérations trop di-
dactiques. Aussi rien de moins dogmatique que son attitude à leur égard, rien
de plus étranger à son caractère que le désir de faire violence, même indirec-
tement, à leur raison naissante et à leurs jeunes convictions. Ce n'était pas
seulement de l'indulgence, c'était même de la sympathie qu'il avait pour cet
esprit d'opposition qui anime assez naturellement des philosophes de dix-huit
ans, qui leur suggère de recueillir au dehors, pour les apporter fièrement à
l'intérieur de la classe, les idées consacrées par l'opinion publique comme le
lot privilégié des Ames indépendantes. U souriait è cette effervescence, qu'il
sentait souvent généreuse dans ses mouvements désordonnés et précipités, et
je crois bien qu'il la préférait à l'allure obséquieuse de cette sagesse précoce
qui semble vouloir rendre inutile l'expérience de la vie. Peu de temps avant
sa retraite, il me montrait une copie, où l'un de ces jeunes gens avait rédigé
son manifeste, qui ne tendait pas précisément à la sauvegarde des grandes
vérités, ni de Tordre social ; et secrètement enchanté des promesses de taleat
qu'il avait découvertes, il me faisait constater cette explosion d'idées d'un air
qui semblait dire : Tout de même, comme cela me ressemble peu 1 — Sans
doute; et c'est vraiment comprendre la loi supérieure de notre Jonction, que
A
64 ASSOCIATION DfcS ANCIENS ÉLÈVES
de nous disposer à avoir des élèves qui ne nous ressemblent point. Autant il
convient peu que nous allions épier anxieusement ces âmes de jeunes gens
pour condescendre à faire les gestes et à tenir les propos conformes à leurs
goûts, autant il serait faux et vain de vouloir lier à nous-mêmes et à notre en-
seignement des générations qui doivent rester maîtresses h leur tour dans
leur façon de concevoir et d'accomplir leur œuvre. C'est ce que M. Charpen-
tier sentait à merveille; il croyait bien s'acquitter de sa tâche en invitant ses
élèves à penser d'après eux, non d'après lui, en leur faisant éprouver, par un
appel direct à leur initiative, les bienfaits de la liberté intellectuelle, en n'op-
primant pas leur curiosité sous le poids d'une influence trop lourde. Mais les
plus avisés d'entre eux s'apercevaient bien que derrière cette souple compré-
hension de leurs esprits et de leurs aptitudes, 11 y avait certains principes
irréductibles du jugement. De ceux-là fut en particulier Paul Bourget, qui après
s'être senti éloigne de son ancien maître par le tour et les tendances de ses
toutes premières œuvres, revint lui dire, au premier signe de sympathie, son
attachement et sa reconnaissance. Voici, entre autres choses, ce qu'il lut écri-
vait, le 25 décembre 1888 : c lion cher maître, rien ne pouvait m'être plus doux
que de recevoir le billet que vous avez bien voulu m'écrire au sujet de ce
petit conte. Sachez que si je ne vous témoigne guère le souvenir que je garde
de votre bonté pour moi à Clermont et à Versailles, Ce souvenir demeure très
vivant. . . Je n'ai pas oublié l'influence que j'ai reçue de votre esprit à deux
reprises, quand vous m'avez, vers ma quatorzième année, initié à une vue
large et directe des grands auteurs anciens, et quand, vers la vingtième, vous
m'avez fait reprendre toute ma philosophie et apercevoir la méthode. Ce sont
là deux bienfaits qui continuent d'agir sur moi bien puissamment. Si je suis
arrivé, à travers cette existence de Parts, mortelle à la vie morale, à un état
intérieur de certitude et de paix relative, je le dois en partie à ce qui s'est
dégagé pour moi de ce double enseignement, à savoir que dans Fart et la
science il y a un fond sérieux de réalité qui est nécessaire et qui ne s'atteint
que par une extrême et scrupuleuse conscience. Si j'ai vu aussi, avec une
grande absence d'enivrement, la misère des succès de vogue, et toujours
songé à contribuer pour ma faible part au redressement dé l'âme française, je
vous le dois. Quand l'ensemble de mes travaux sera fini et que les livres s'éclai-
reront les uns par les autres, tout cela apparaîtra dans son vrai jour. En' at-
tendant, je voulais vous avoir dit une fois, moi aussi, que je suis votre tou-
jours reconnaissant, et ce m'est une joie que vous m'en ayez fourni l'occasion
par un si spontané témoignage que quelques pages de moi vous sont allées au
cœur.j^
Tandis qu'il savait diriger de haut ses élèves, If. Charpentier savait aussi
les conduire au succès. Cette classe de philosophie de Louis-le-Grand fat pen-
dant un temps glorieuse dans l'Université ; tous les ans, le prix d'honneur do
concours général lui revenait; tous les ans, quantité de ses élèves entraient à
l'École. Ainsi M. Charpentier se trouvait tout naturellement désigné pour tes
honneurs qui reconnaissent le dévouement et pour les missions de confiance
qui consacrent l'autorité d'un professeur. Le 13 juillet 4881, il était décoré ? la
thème année, il était appelé eu jury d'agrégation dont il faisait partie sans
interruption pendant neuf ans. Mais parmi les titres qui lui vinrent par sur-
croît, celui auquel il attacha le plus de prix fut certainement celui de membre
du Conseil supérieur.' Sa candidature, mise en avant par plusieurs de ses an-
dr l'école normale 65
tiens élèves, adoptée par ses collègues de Paris, rallia sans peine l'unanimité
des suffrages. 11 accepta avec joie ce mandat, non pas seulement à cause des
sympathies dont il était le témoignage, mais aussi à cause des devoirs qu'il
imposait; et il fut perpétuellement attentif à le bien remplir. Ce serait faire
injure gratuitement à d'autres que de souligner l'esprit d'indépendance et de
désintéressement qu'il apporta à sa tâche; mais Ton peut bien dire qu'il satisfît
avec un rare bonheur à celte double exigence : maintenir la liberté de son
jugement propre, et rester le représentant Adèle de ses électeurs. Pour cela, il
s'appliquait à prévoir les questions qui pouvaient surgir, et par l'examen
approfondi qu'il en faisait, par le soin qu'il prenait à en entretenir ses col-
lègues, ii savait s'empêcher d'en improviser ia solution. Pendant la durée de
son mandat, à maintes reprises, le moment parut grave pour les intérêts intel-
lectuels et pédagogiques qu'il avait à défendre. D'une part, il redoutait ce
malencontreux esprit d'envahissement et de rivalité qui poussait renseigne-
ment moderne à se modeler sur renseignement classique, au mépris de ses
fins propres et des grands services qu'il eût pu rendre, et là-dessus l'expé-
rience, conseillère des réformes que Ton tente aujourd'hui, paratt bien lui
donner raison. D'autre part, il voyait avec inquiétude la campagne menée par des
publicistes assez mal informés contre les classes de philosophie de nos lycées,
et même des mesures sur le point d'être prises qui semblaient en compromettre
irrémédiablement l'avenir. Soutenu par le concours spontané de ses collègues
de Paris, il sut faire valoir les raisons de diverses sortes qui devaient protéger
renseignement philosophique contre toute atteinte, rappeler avec autant
d'à-propos que de justesse les caractères du régime politique qui en avait
voulu autrefois la diminution, montrer l'heureuse influence éducatrice que
devait en attendre au contraire un gouvernement d'opinion et de liberté. Le
ministre d'alors, M. Léon Bourgeois, se laissa persuader; et ainsi fut coniié
encore en toute latitude à la sagesse des professeurs de philosophie, à leur
esprit de mesure et à leur conscience, un enseignement qui, de l'avis des
meilleurs juges, n'avait été Jamais plus prospère. Mais, tout heureux de la
crise conjurée, M. Charpentier savait bien qu'avec les entraînements faciles de
r opinion, il n'est pas en ces matières de succès définitif; il savait aussi que
notre système d'enseignement secondaire, pour des causes diversement expli-
quées, fléchissait de différents côtés et ne pouvait manquer d'être à bref délai
rerois tout entier en discussion ; aussi voulait-il que l'on fût vigilant, non pour
conserver à tout prix ce qui était caduc ou ce qui avait mal fait ses preuves,
mais pour réformer utilement et intelligemment; de là l'intérêt passionné
avec lequel il suivait les articles, les discussions, les projets qui touchaient à
l'organisation des programmes universitaires. Quand la Société pour l'élude
des questions d'enseignement secondaire, après une période de langueur,
reprit, avec une nouvelle vie, ses séances et ses bulletins, il en fut un des
membres les plus actifs et en devint le Président; il en aimait l'indépendance,
aû'il eut l'occasion de défendre, l'ardeur continue et méthodique à déflnir la
fonction et à défendre les intérêts de l'Université. Lui-même eût souhaité
d'écrire un livre où il eût réuni là-dessus ses réflexions et ses expériences. Ce
livre, s'il eût été écrit, aurait pu exprimer des critiques ou des inquiétudes;
mais ce n'est pas pour cela avant tout qu'il eût été écrit ; il eût témoigné d'un
inaltérable dévouement à l'Université, et d'une claire intelligence du rôle
avféiic doit Jouer dans notre société française ; il eût témoigné aussi de cette
5
66 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
liberté de jugement telle qu'il l'entendait et la pratiquait en toute rencontre»
souvent mal qualifiée, parce qu'elle ne veut pas plus être opposition aveugle
qu'abdication passive, qu'elle ne veut ni se livrer, ni s'isoler. Cette liberté-là,
éprouvée de près, avait su se faire hautement apprécier : c'est d'elle que
l'Administration réclama le concours quand H. Charpentier Tut nommé membre
de la section permanente du Conseil supérieur. 11 fut là le collaborateur vail-
lant, sans parti pris, qui désire par-dessus tout que l'œuvre à laquelle il tra-
vaille soit bonne. Lorsque la croix d'officier de la Légion d'honneur, si rare-
ment conférée aux professeurs de l'enseignement secondaire, lui fut attribuée
le 31 décembre 1897, il n'y eut qu'une voix pour approuver cette reconnais-
sance officielle des grands services qu'il avait rendus. Ses collègues de Paris,
qui avaient pour lui la plus affectueuse sympathie, voulurent à cette occasion
lui faire entendre leurs sentiments ; et dans un banquet un peu plus solennel
que ces dîners réguliers des philosophes qu'il présidait avec une si joyeuse
amabilité, ils vinrent, au grand complet, fêter sa promotion. Lui reçut leurs
compliments et toutes leurs expressions d'amitié avec sa bonté ordinaire, mais
avec une émotion dont l'accent triste les pénétra. C'est qu'il sentait trop bien
le déclin de ses forces et la sourde menace d'une fin prochaine.
Une maladie du cœur, dont il souffrait depuis déjà quelque temps, s'était en
effet très aggravée. 11 lui avait fallu, après des efforts héroïques suivis des
crises les plus douloureuses, accepter i'idée d'un congé, rester loin de ses
élèves, de ses collègues, de sa tâche ordinaire. L'année scolaire 1 897-98, péni-
blement commencée, interrompue au bout de quelques semaines, fut remplie de
cruelles alternatives d'abattement et d'espérance. Avant la reprise de l'année
nouvelle, l'affectueuse conspiration des siens à lui vanter les bienfaits et les
agréments du repos lui dissimula aussi habilement que possible les rigoureuses
prescriptions du médecin. 11 se décida à demander sa retraite. Combien cette
décision lui avait été dure à prendre, on le sentait à la joie qu'il avait de revoir
des collègues, des anciens élèves, qui pouvaient l'entretenir de tout ce qui
avait occupé si largement son activité. Sa parole devenue haletante, oppressée,
s'animait peu à peu, et s'efforçait à se soutenir, comme pour solliciter le pro-
longement de la visite que Ton voulait raccourcir, par crainte de le fatiguer.
La plus grosse part des loisirs que lui laissa alors sa santé fut employée à
préparer, avec quelques-uns de ses collègues, la Société d'assistance des
membres de l'enseignement secondaire.
A ce trait on peut bien le reconnaître tel qu'il était : toujours prêt à se dévouer,
d'une bonté de cœur ingénieuse à inventer ces services à rendre, se dépen-
sant également dans les œuvres de solidarité organisées qui font appel à l'esprit
de corps, et dans ces œuvres de bienfaisance matérielle et morale qui réclament
une initiative plus personnelle et un concours plus régulier. On ne faisait
jamais appel en vain à son obligeance. Telle famille distinguée entre toutes,
mais privée de son chef, a trouvé en lui le conseil le plus précieux et l'appui le
plus solide pour l'éducation de trois jeunes gens, dont deux, aujourd'hui
membres du Parlement, ont conquis par leur talent et leur extrême courtoisie
l'estime de tous les partis. Et Ton a trouvé également dans ses papiers des
lettres d'une orthographe douteuse, mais d'un sentiment très sûr, où des
paysans de l'Orne lui témoignent avec une effusion touchante toute la recon-
naissance qu'ils lui doivent. Beaucoup de ses anciens élèves ont éprouvé tout
ce qu'il y avait en lui d'affectueuse sollicitude à leur endroit, en le voyant
DB L'ÉCOLE NORMALE 67
s'intéresser, de la façon la plus prévenante et la plus active, à leurs travaux, à
leurs projets et à leur avenir; et s'il arrivait que Tua d'eux devint son collègue,
quelle fête il lui faisait et quel gracieux accueil dans cette maison de Louis-
le-Grand qui était bien un peu la sienne, et où il pouvait bien recevoir les
nouveaux venus comme chez tui !
Ces vertus de constante bienveillance et d'attentif dévouement ne se manifes-
taient si heureusement au dehors, que parce qu'elles s'épanouissaient pleinement
à son foyer; elles y étaient devenues une pratique habituelle, rendue douce par
la tendresse des êtres chers sur qui elles se reportaient. Au milieu de sa nom-
breuse et belle famille, M. Charpentier trouvait les motifs permanents de cette
joie qui rayonnait sur les autres en amabilité eten obligeance. Là se découvrait
sans réserve tout ce qu'il y avait d'exquis dans sa bonne humeur, dans cette
gaieté large et abondante qui n'avait besoin de s'exciter par aucune malice, qui
se répandait tout naturellement à propos des moindres surprises et des moindres
contrastes survenant dans l'existence de tous les jours. De lui on apprenait
tout ce que vaut cette expression : rire de bon cœur. Il ne se ménageait pas
pour les siens ; il voulut toujours se donner le temps de prendre une part
directe à l'éducation de ses enfants; de ce surcroit de tâche il retira le plus
grand contentement moral qui puisse être : la conscience d'avoir formé des
âmes toutes proches de la sienne par l'esprit de dévouement, la droiture, la
sûreté des convictions.
Chrétien et catholique, il pratiqua sa fol avec la plus grande simplicité, aimant
surtout à en retrouver le principe dans le secret de sa conscience, comme
source profonde de lumière et de force. Avec cela, il fut libéral sans arrière-
pensée, de ce libéralisme ûer et noble qui est spontanément respectueux des
convictions d'autrui, qui s'interdit scrupuleusement toute tentation de les
travestir ou de les intimider.
11 eut des rapports d'amitié suivie avec des gens qui n'étaient ni de sa confes-
sion, ni d'aucune. C'est un pasteur qui lui écrivait ceci : « J'ai toujours consi-
déré comme un grand bonheur pour moi, et pourquoi ne l'ajouterai-je pas,
comme une grande bénédiction de Dieu, d'avoir eu, à une époque décisive de
ma vie, un maître qui avait su m'inspirer autant de respectueuse estime que
d'affection ; et si j'ai embrassé une carrière que je n'ai pas un moment regretté
d'avoir choisie, je n'ai pas douté un moment de la part que, sans le savoir
peut-être, vous avez eue dans ma vocation. Je n'ai pas été moins reconnaissant
des relations que vous avez bien voulu conserver avec moi. Le bien que vous
m'avez fait me permet de comprendre le bien que vous avez fait à beaucoup
d'autres. *
Au commencement de l'année 4900, il fut trop visible que le mal dont il
était atteint allait le terrasser. Ce fut, en raison de sa constitution robuste, une
lutte violente dont sa famille suivait avec angoisse les affreuses péripéties.
Pour lui, il profitait de ses moments de calme et de lucidité pour dire aux
siens son immense affection et pour se raffermir dans ses sentiments de rési-
gnation religieuse; il s'éteignit le 21 janvier. Aucune parole ne fut prononcée
sur sa tombe, selon un vœu de sa famille qui répondait à sa modestie. Le souci
et le respect de sa mémoire étaient mieux à leur place ici. Puissé-je, en
m'acquittaut d'un devoir personnel de reconnaissance, lui avoir rendu l'hommage
que lui devaient ses camarades, ses collègues, ses amis, ses élèves, l'École et
l'Université l Victor Dblbos.
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Promotion de 1860. — Petit db Julleville, né à Paris, le 18 juillet 1841,
décédé à Paris, le 25 août 1900.
Peu de temps après avoir vu mourir Ollé-Laprune, l'Université, renseigne-
ment supérieur, la littérature, plus d'une noble cause enfin viennent [de
perdre un des hommes qui les honoraient le plus et les servaient le mieux,
Louis Petit de Julleville, professeur de langue et littérature françaises du moyen
fige à la Sorbonne. Nous nous étions réciproquement promis, lui et moi, que
le dernier survivant des deux écrirait sur l'autre la notice destinée à la séance
annuelle des anciens éièves de l'École Normale. On voudra biep me pardonner
quelques détails familiers dont il m'eût été dur de faire le sacrifice. J'espère,
d'ailleurs, qu'ils ne seront ni sans intérêt ni sans profit.
Louis Petit de Julleville naquit à Paris le 18 juillet 1841. Sa mère — née de
Serbois — était d'une honorable famille du Sénonais. Son père, mort jeune,
était médecin à Paris : autant que j'ai pu en juger par un portrait et diverses
confidences, c'était un homme intelligent et nerveux, ayant des goûts d'artiste
et d'amateur. 11 put léguer à son fils non seulement le souvenir, mais le bien-
fait réel de plusieurs amitiés précieuses, comme celles de Didron, l'archéo-
logue, de Lacroix, qui fut professeur d'histoire à la Faculté des Lettres de
Nancy, et suppléant de M. Wallon à la Sorbonne; enfin, et surtout, de Francis
Wey. Les amis aimaient à se réunir; et j'ai entendu plus d'une fois Louis Petit
de Julleville regretter ces temps de simplicité cordiale où l'on pouvait se
recevoir à moins de frais et plus souvent qu'aujourd'hui. Il rappelait volontiers
les menus modestes, mais soignés, où • maman faisait un bon piat » et où Ton
dégustait attentivement, ce qui devient si rare, une bouteille venue d'un pro-
priétaire consciencieux et connu. Sa mère, restée veuve avec deux enfants, un
fils et une fille admirablement doués l'un et l'autre, était une femme pieuse
et bonne, très sensée, très soucieuse surtout de donner à ses enfants une
éducation sûre. Elle mit son fils au petit séminaire de Notre-Dame-des-Champs.
Quand approcha la fin des études, les goûts littéraires du jeune écolier s'étant
prononcés, il obtint d'aller à Stanislas. 11 fit là sa rhétorique (couronnée de plu-
sieurs succès au Concours général) et sa philosophie.
En 1860, il entrait le troisième à l'École Normale. C'est dans les examens
oraux que nous nous connûmes pour la première fois, échangeant nos impres-
sions sur les examinateurs et sur leurs questions, sur nos futurs camarades
et sur leurs réponses. Nous entrâmes ensemble, amis de la veille; mais ce fat
une amitié qui, pendant quarante années, ne se démentit point.
La promotion dont il faisait partie venait accentuer, pour sa bonne part, un
mouvement que la nouvelle direction de Nisard favorisait. L'École devenait
a-t-on dit, un peu moins forte en thème, quoique toujours très amie des
littératures classiques, et plus prompte à se dégager, sans révolte toutefois et
sans rupture, de la partie sèchement professionnelle. Nous étions seize, for-
mant un groupe très uni, même en dehors des murs de la rue d'Ulm. Noos
eûmes alors quelque célébrité pour nos parties de campagne collectives,
égayées le plus souvent par les chansons d'un futur inspecteur général. Louis
Petit de Julleville fut assurément l'un des plus ouverts et des plus vifs d'entre
nous. 11 ne cédait sa place à personne dans l'organisation des plaisanteries
légendaires et des distractions demi-littéraires, demi-burlesques qui appor-
taient ainsi quelque détente dans la rigueur de la vie « claustrale ». Bon hu-
maniste, doué d'une mémoire merveilleuse, apte à tout comprendre avec
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DB l'écolb normale 69
promptitude, à se tirer de tout exercice avec élégance, il pouvait réussir en
plus d'une voie : mais c'était surtout la littérature française qui l'attirait. Il y
apportait, d'ailleurs, un certain nombre de clartés propres à en renouveler déjà
l'étude. 11 n'aimait certes pas la métaphysique; et les conférences de philo-
sophie lui servaient surtout à faire provision de Jolies épigrammes en écoutant
les leçons de ceux qui la prenaient, à son avis, trop au sérieux. Pourtant, il en
aimait certains voisinages, car 11 était observateur et moraliste très réfléchi.
De plus, il nous communiquait, en petit comité, bien des vues, auxquelles
nous n'étions pas très habitués, sur la vieille France, sur les arts et, d'un
autre côté, sur les œuvres catholiques, sur ce qu'on appelait alors d'un nom
qui a vieilli : l'Économie charitable. Enfin il était, je crois bien, le seul d'entre
nous à posséder et à aimer autant Louis Veuillot, devançant ainsi de près de
trente années les jugements si connus aujourd'hui de Jules Le maître. A peine
une des satires en vers du célèbre polémiste avait-elle paru, qu'il nous la
récitait, dans la cour de récréation.
Un jour ou l'autre, chacun de nous trouvait son succès le plus marqué dans
un travail que les camarades, à leurs bons moments, nous rappelaient avec
une emphase joyeuse, comme nous ouvrant les portes de la gloire. Le « chef-
d'œuvre » de notre ami fut un travail de seconde année, loué par N isard,
souvent cité par M. Jacquinet, sur M-« de Maintenon. L'étude était largement
faite, et par quelqu'un qui entendait mesurer ses personnages sur toutes les
coulures. Il y avait mis cependant, sur quelques points, une sévérité un peu
juvénile. Si je m'en souviens bien, il terminait son étude à peu près ainsi :
« C'était une excellente pédagogue, une parfaite directrice, un très bon écri-
vain, elle n'eût pas fait une bonne mère. » Sur quoi notre maître de confé-
rences, M. Garsonnet, avait dit avec bonhomie et avec une finesse très digne
de celui qu'il « corrigeait » : « Eh ! eh ! il ne faut pas trop préjuger, mon ami,
tant qu'il n'y a pas eu occasion de faire ses preuves : il y a des grâces d'État ! »
Malgré cette réserve, • le travail sur Mm* de Maintenon » commençait, dès
l'École, auprès des camarades comme auprès des maîtres, la réputation de
celui qui l'avait écrit.
En 1863, il sortait facilement agrégé. On l'envoya professeur de rhétorique
au lycée de Saint-É tienne, tandis que j'allais prendre à Nice la chaire de phi-
losophie qu'OUé-Laprune, notre ancien, abandonnait pour aller au lycée de
Douai. Nous avions souvent fait le projet, Petit de Julleville et moi, d'aller en-
semble à l'École d'Athènes. Ce n'était pas par enthousiasme pour l'archéologie,
mais nous aimions beaucoup les voyages. A la fin de notre première et de notre
seconde année, nous avions consacré un tiers de nos vacances à parcourir, à
pied ou en bateau, les côtes du Morbihan alors dénué de chemins de fer, puis
à visiter l'Italie du nord, depuis le Simplon Jusqu'à Venise. Il y a quelques
années encore, nous ne pouvions nous rappeler sans sourire l'ardeur studieuse
et jeune avec laquelle nous courions après les moindres toiles et les moindres
bouts de fresques, méditant, bien entendu, d'écrire une histoire des écoles
avec force vue générales, etc. A « Saint-Etienne-en-Forez, ville de 100,000
âmes, triste comme une gare de chemin de fer, noire comme un tuyau de
' cheminée », le contraste était trop fort pour lui : la réaction devait être vive.
Une place — d'abord inespérée — s'étant trouvée libre à l'École d'Athènes,
son camarade, qui humait le soleil de Nice, le laissa volontiers concourir seul
et se contenta de le fêter à son passage.
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Pendant ce séjour à l'École d'Athènes et les voyages qui l'entrecoupèrent,
J'ai eu bien des lettres de lui. Jamais il ne m'a rien écrit de plus franc, de
plus vif, de plus cordial, rien qui révélât mieux cette verve piquante que le
devoir professionnel et des obligations scrupuleusement respectées ont un peu
amortie dans la suite de sa carrière. Fidèle à ses premières idées, son plus
grand souci était d'user aussi pleinement que possible de la liberté que laissait
à l'École un directeur passant huit mois de l'année à Paris. Cet usage rêvé de
la liberté n'était point, tant s'en faut, la paresse; ce n'était pas non plus le
changement capricieux et la variété indéfinie; c'était la recherche absolument
personnelle d'une voie droite et sûre. Seulement, pour la trouver, il ne lui
déplaisait pas d'essayer successivement plus d'un senlier. Sous prétexte d'édu-
cation archéologique et d'obéissance aux règlements, il multiplia des excur-
sions dont il rendit compte, plus tard, en des conférences très pittoresques :
Voyage au Parnasse — Voyage à Delphes — Voyage à Pathmos. Je ne sais
trop quels mémoires il fournit pour se conformer au programme. Le projet
dont ses lettres m'entretinrent le plus souvent et qui, je crois, fut en effet
remis, était une étude sur V Établissement du christianisme en Attique, avec
une partie historique, une partie archéologique, une partie mythologique et
religieuse. Il avait à rechercher ce qui devait subsister du paganisme dans les
fêles, les traditions, les croyances. Un sujet semblable était évidemment fait
pour l'intéresser. Il lui reprochait seulement d'être trop vaste (c'était lui sur-
tout qui le faisait vaste par tout ce qu'il eût voulu y introduire) et « rebelle à
l'unité ».
Dans les mois de séjour à Athènes — ceci donne une juste idée des loisirs
que l'administration lui laissait — il entreprit d'apprendre cinq ou six langues,
sans compter deux ou trois dialectes, en vue de réfuter les théories d'une
certaine école sur les origines de la civilisation, des arts, des religions. Il y
renonça bientôt, reconnaissant sagement et gaiement qu'il n'était point fait pour
devenir un polyglotte. Je tiens cependant pour certain que, quand il se mit
plus tard avec tant de' succès à l'élude do la langue française du moyen âge, il
ne fut pas sans tirer profit de cette course vertigineuse à travers tant d'idiomesr
de la gymnastique qu'elle lui avait fait faire, des termes de comparaison qu'elle
lui avait laissés.
En 1865, c'était autre chose, mais cette autre chose était encore dans la lo-
gique de ses tendances et ne devait pas être perdue. La révélation qu'il m'en
faisait était encadrée dans un joli tableau :
«... Si tout cela ne t'intéresse pas, ne te venge pas et parle-moi de Poitiers.
C'est une ville que je me suis toujours figurée, non gaie, mais curieuse, ori-
ginale, avec des façons d'être et de penser à elle. Est-ce cela ? Je ne t'envie pas
la société (1) ; elle doit être un peu trop légitimiste, si ce qu'on m'en dit est
vrai. Faut de l'Henri V, pas trop n'en faut. Je m'imagine des salons fossiles à
mettre en joie un Balzac. (As-tu lu le Cabinet des Antiques*) Mais par-dessus
l'armée apostolique des marquis et de leur clientèle, il y a sans doute quelque
chose de plus jeune à fréquenter dans la magistrature et le professorat, qui, la,
n'est pas réduit au lycée. Parle-moi même de tes élèves; il faut que je me
(1) H avait tort.
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DR L'ÉCOLB NORMALE 71
refasse une âme de professeur. J'y aurai quelque peine; la vie que nous menons
iei est trop charmante (personne n'y comprend rien) pour que nous la quittions
sans regret. On croit trop généralement que nous nous arrachons les cheveux
toute la journée sur des stèles incompréhensibles ; erreur, mon cher ; depuis
trois jours je lis [e&JIfémoires de M— Roland, les pieds sur une terrasse en vue
d*unc mer et d'un ciel splendides ; j'ai l'Acropole en haut, la ville en bas, mon
chibouck à gauche, pas de proviseur à droite, et je suis heureux. Sauf mon
Mémoire, auquel je travaille en moyenne trois ou quatre heures par semaine,
j'ai abdiqué pour cette année tout travail prévu, je vogue à la dérive pour voir
où j'aborderai. C'est un essai sur la foi de l'instinct, j'irai peut-être au rivage
qu'il faut. Je te dirai où j'en suis dans six mois. Pour le moment, Je suis plongé
jusqu'au cou dans la Révolution française et les économistes, deux études qui
se donnent la main. Tu me diras que ce n'est pas la peine de venir à Athènes.
Béponse : sur quarante mois, j'en aurai voyagé vingt ; les vingt autres, à quoi
qu'on les applique, profiteront des grands biens que nous goûtons ici, la
liberté, le loisir et la distance. » N'est-ce point charmant, et à vingrt-quatre ans
n'a-t-on pas presque le devoir de tenir un pareil langage ?
Il n'était pas le seul à abandonner ainsi à la fantaisie la direction de son tra-
vail. Il me paraît même d'après ses lettres, qu'il était un des plus méthodiques
et des plus prévoyants de son avenir intellectuel. Le climat de la Grèce et le
voisinage de l'Orient souvent visité ne laissaient pas que d'amollir et de dis-
soudre, disait-il, bien des âmes dont il recevait les libres confidences. « C'est
une pente, ajoutait-il, où ces grands voyages, ces trois années d'absence jettent
plusieurs d'entre nous : l'indifférence aux choses qui nous furent les plus
chères, famille, patrie, religion, liberté. Je me raidis contre celte tendance. Je
veux que l'expérience me rende en tout plus tolérant et plus pratique. Mais
nous ne brûlerons jamais ce que nous avons adoré, n'est-ce pas, mon vieil
ami? »
Je passe ici bien des lignes où il décrivait avec une légèreté de touche vrai-
ment exquise les caractères de ceux* qui l'entouraient, marquant avec la
perspicacité la plus spirituelle les changements déjà produits par la vie libre,
depuis la sortie de l'École Normale.
Lui aussi devait changer... en apparence ; car les dignités précoces et les
grands devoirs allaient lui demander de plus en plus ce qu'il était d'ailleurs si
disposé et si apte à donner : l'impartialité d'abord et l'exactitude (il y avait
toujours beaucoup tenu), puis la bienveillance, puis le dévouement, puis enfin
ce mélange do prudence et de sérénité presque sacerdotale de l'homme qui
sacrifie tout à sa fonction. Mais ces vertus perdent-elles quoi que ce soit de leur
prix quand on les a Yiies lentement conquises sur un penchant très vif à vou-
loir n'ôlre dupe de personne et à se démontrer à soi-même qu'on ne l'est à
aucun degré ? il y a deux sortes d'ingénuité comme il y a deux sortes de gra-
vité : celle dont se couvre une clairvoyance à qui n'échappe aucune prétention,
aucune injustice et aucune sottise n'est certes pas la moins intéressante,
rétonnerai peut-être plus d'un de ceux qui n'ont connu Petit de Julleville que
sur le tard : à l'École Normale, nous lui trouvions quelque chose d'un About
catholique (ce mot a été dit et discuté à cette époque même]. II en revenait
encore quelque chose à qui recevait de temps en temps, dans une intimité de
plus en plus restreinte, un écho de ces inoubliables souvenirs de la vingtième
année.
72 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Après trois années de ce séjour attrayant et cette dilatation pleine à la fois
d'indépendance et de sagesse, il revint en France, fut nommé professeur de
rhétorique au lycée de Cacn, et ne tarda pas à le quitter pour venir en la même
qualité en son collège Stanislas. La, deux choses l'occupèrent, et il les régla
promptement Tune et l'autre, son doctoral et son mariage.
Ses thèses, il les avait rapportées d'Athènes. La thèse française était une
étude sur V Eco le d'Athènes au IV* siècle: il s'agissait de l'école littéraire qui,
suivant lui, n'avait absolument rien dû à l'école philosophique; la thèse latine
était intitulée : Quœmodo Graciant tragici poète grœci descripserint.
Son mariage ne Pavait pas moins occupé. Les jeunes gens, qui visent aujour-
d'hui de si bonne heure à la réforme de la société et à la gloire, pensent-ils à
cet acte capital de la vie comme y avait pensé le maître dont beaucoup d'entre
eux ont tant goûté la parole ? Il y a plus qu'une effusion intime, plus quHine
marque de grand cœur, ii y a une leçon dans des lignes telles que les sui-
vantes (c'est ce qui m'excusera de les reproduire) écrites à l'occasion d'an
mariage...
« Je t'embrasse de tout mon cœur pour la bonne nouvelle que tu m'ap-
prends... Il va sans dire que je te félicite du fond de l'Ame et quelque chose de
plus ; je ne t'envie pas parce qu'on n'envie Jamais leur bonheur à ses amis :
mais je t'imiterai prochainement, et je ne me souhaite qu'une aussi heureuse
rencontre... Voilà un grand événement, et après tout, le plus grand de la vie.
Comme cela laisse loin derrière soi les petites préoccupations d'avenir, d'exa-
mens et toutes ces bôtises où nous consumons tant d'années. Si bien que je
me suis dit plus d'une fois : pourvu que nous n'usions pas notre cœur, à force
de faire faire le trapèze à notre intelligence. Enfin, tu m'es une preuve qu'on
peut exercer longtemps et fortement l'esprit, et conserver une âme jeûna
fraîche, aimante : et cela m'est très doux à penser pour moi-même. C'est un
honneur intime et une joie profonde pour toi ; c'est un encouragement et un
exemple pour moi qui ne touche pas encore au but ; je voudrais que ce fût une
leçon pour tous les pantins qui nous entourent. Amen. Je ne demande pas
qu'on nous trouve plus parfaits ; mais je veux qu'on nous trouve plus heu-
reux... Adieu, mon bon ami, Dieu te protège, et il fait bien. Moi, je t'embrasse. •
Enfin, pas bien longtemps après, m'arriva la lettre attendue : « ...J'épouse —
le plus tôt possible — une jeune fille que j'aime de tout mon cœur, Marie
Marty La veaux... * Pourquoi faut-il que je me voie contraint d'abréger ?
Sans le siège de Paris et sans la Commune, il fût peut-être resté un peu plus
longtemps à Paris et dans l'enseignement secondaire. Mais il avait pour l'en-
seignement supérieur un goût prononcé que les événements devaient néces-
sairement mûrir. Le 30 juin 1871, il m'écrivait : c ...Rassure -moi sur ton compte
et sur celui de ta famille. Pour nous, voici notre histoire en deux mots. Nous
étions chez mon beau- père à Villers-sur-Mer, depuis le 6 août dernier. Sedan
est arrivé. J'y suis resté, puis je l'ai regretté ; puis, ma foi, ils ont fait à Paris
de telles inepties, pour aboutir à de tels désastres, que j'ai cessé de m'aflliger
pour n'avoir pu manger le rat patriotique. Je suis rentré aussitôt après l'armis-
tice. On a repris des classes telles quelles, avec deux élèves au lieu de cin-
quante. Puis la Commune est advenue. Babick père et Avoine (Ils ont régné ; il
a fallu s'enfuir, On avril, pour n'être pas fusillé par Raoul Rigaut. Quelles ca-
nailles l Enfin nous rentrons ; ma maison a été brûlée, mais seulement le rez-
de-chaussée et le premier étage ; en qualité de professeur, je demeure ao
DB L'éCOLB NORMALE 73
quatrième. J'en suis quitte pour mes carreaux cassés et mes portes enfoncées
par l'explosion de la poudrière du Luxembourg. Paris se rétablit peu à peu, très
vite même, c'est surprenant ; mais moi, je ne m'y refais pas. Je l'ai pris en
horreur. J'ai des aspirations vers la province, une petite maison, un jardin. J'ai
un bébé qui marche ; j'en attends un autre ; je voudrais mettre tout cela aux
champs. Je ne rêve plus que de trouver une Faculté qui m'éloigne un peu d'ici,
et où Ton puisse se recueillir, travailler et penser, dirait l'homme /lave (1). SI
tu as des renseignements à me donner, envoie-les moi. Je serais bien heureux
si nous nous retrouvions dans quelque bonne ville, toi en philosophie, moi en
littérature. Surtout oe demande pas à revenir ici. Je t'assure que c'est odieux
surtout parce que rien n'y est changé, tandis que les circonstances le sont.
L'aimable Parisien continuée fréquenter la Chatte blanche où Thcrisa fait mer-
veille ; il dit que Raoul Rigaut était un gaillard, et il s'apprête à voter pour...
Hélas ! hélas 1 Je t'embrasse fort ; présente mes respects à ta femme, embrasse
pour moi tes petits enfants et réponds-moi vile. »
Après bien des recherches rapides — car il n'a jamais rien laissé traîner en
longueur — il se fit nommer à Nancy, comme suppléant du professeur d'his-
toire, M. Lacroix, nommé lui-même suppléant à la Sorbonne. Malgré ses goûts
littéraires, il prit très au sérieux sa tâche nouvelle et ne parut point du tout
vouloir en faire, ce qu'elle fut cependant, un simple épisode. Tout plein de ses
divers souvenirs de l'École d'Athènes, il fit son premier cours sur la Grèce
pendant la domination romaine, et il en tira un livre que l'Académie française
couronna, comme elle couronna plus tard la plupart de ses ouvrages. 11 m'écri-
vait a la fin de l'année scolaire : « 11 faut le temps de s'habituer à cet ensei-
gnement nouveau, de prendre son pli. Je crois qu'ensuite cela marchera tout
seul. J'ai beaucoup travaillé jusqu'ici, et déjà maintenant je respire. Je suis
encore dans la période d'enthousiasme ; je trouve le métier charmant, et Ton
m'offrirait Paris avec tous les chaires de rhétorique les plus enviées (?), que
je n'en voudrais à aucun prix. Je suis ravi d'être sorti de l'enseignement
secondaire, et si on me laisse en histoire, j'en serai bien aise. Il n'y a plus de
Lettres : il n'y a de sérieux maintenant que la philologie : c'est un sens bouché
chez moi. Le reste est dit. Adieu, écris-moi vite. »
Le nouvel historien s'affermissait ainsi dans sa vocation tard venue. Il médi-
tait un cours qui, je n'en doute pas, eût donné de sérieux résultats, sur l'histoire
et le rôle politique de la noblesse française, quand le désir d'être titulaire, la
petite émotion causée par un manque de parole qui venait de l'empêcher de le
devenir sur place, la crainte de rester trop longtemps dans une situation pro-
visoire et douteuse, un retour bien* naturel d'affection pour les études littéraires,
peut-être aussi (qu'on me pardonne ce que je vais dire) le plaisir de retrouver
l'ami d'école qui l'attendait lui-même avec impatience, tout cela lui fit accepter,
même désirer, de venir à la Faculté des Lettres de Dijon. Un instant il avait
pu y entrevoir trois ou quatre vacances possibles. Mais partout il y avait des dif-
(1) Un de nos brillants camarades, mort dana le journalisme.
/2) Beaucoup de professeurs étaient encore à cette époque-là (quoique un peu moins
raVla fin de l'Empire) enclins à Quitter les chaires de Faculté pour une rhétorique
»t& une philosophie dans un lycée de Paris.
1
74 ASSOCIATION DKS ANCIRNS ÉLÈVES
Acuités que compliquait à son insu la politique, et à aucun prix il n'eûl voola
faire aucune démarche pouvant aboutir même au déplacement d'un collègue
(surtout quand c'était un camarade et des meilleurs). Malgré le beau zèle de
tout un hiver athénien pour l'étude des langues, il refusait nettement la litté-
rature étrangère, et cela par loyauté. « Malgré de nombreux exemples, m'écri-
vait-il, je n'admets pas, ni toi non plus sans doute, qu'on occupe cette
chaire, si Ton se respecte, à moins de posséder admirablement une langue
vivante, une au moins. Ce n'est pas mon cas. » Il eût accepté la littérature
ancienne. Ce qui le tentait véritablement, c'était ou l'histoire ou la littérature
française, si cotte dernière chaire se trouvait libre ; or c'était bien celle-ci
qui lui était réservée, elle lui fut offerte, elle fat même acceptée pour lui sans
son intervention personnelle. Pour le coup, sa carrière était bien définitive-
ment fixée.
Avait-elle été jusque-là si incertaine et incohérente? Absolument non!
Autre chose est de superposer des études sans lien, autre chose d'avoir sa
cultiver deux sciences voisines, en somme, d'y avoir expérimenté des méthodes
analogues et de faire profiter chacune des deux des résultats recueillis dsts
l'autre.
Petit de Julie ville venait de débuter à Dijon, avec le même succès qu'à Nancy.
Un vieil universitaire, qui n'était pas un littérateur — c'était un physicien —
M. le doyen Billet, me dit: « Ah ! votre ami, on voit qu'il a enseigné l'histoire
cela se retrouve dans ses leçons. » Cela se retrouva surtout dans un cours
très écouté qu'il fit sur Montesquieu — on voit qu'il savait ménager les tran-
sitions. — Mais bientôt il s'attela résolument a un travail qui mit plus d'une
fois à répreuve sa robuste santé : il entreprit, pour la pousser, on le sait, bien
avant, l'étude du moyen âge, de sa langue, de sa littérature, et particulîèremeat
de son théâtre.
Là, il lui fallait bien venir à la philologie : elle lui était indispensable. Loin de
faire à l'érudition la part congrue, nous l'entendîmes donner aux nouvelles
méthodes une adhésion presque sans réserve. Dans une leçon d'ouverture, 1
esquissait fort joliment les procédés de ceux de nos maîtres qui se préoeca-
paient avant tout de rivaliser de talent, d'esprit et d'éloquence avec ceux éotà
ils commentaient fort librement les œuvres. H rendait hommage à cette forme
du genre oratoire, mais il observait avec modestie qu'il ne fallait pas y
tendre si on n'était sûr d'en posséder toutes les ressources dans leur plénitude;
il jugeait plus prudent et plus utile de travailler à une œuvre collective
continue où rien ne devait être perdu. Je me souviens de cette phrase,
fut très goûtée : « Le quart d'un érudit vaut encore quelque chose ; la moiftiâ
d'un homme d'esprit ne vaut rien du tout. »
En dépit cependant de cette espèce d'abnégation, l'homme d'esprit —
complet — qui était en lui ne devait pas tarder à s'expliquer. Il a montré
d'une fois qu'à ses yeux l'érudition souhaitable n'était pas celle qui em
sine indéfiniment des faits et empile des documents quelconques, mais
qui sait, par la critique, discerner le prix plus ou moins grand des uns et
autres. 11 s'est expliqué là-dessus près des lecteurs de la Quinzaine dans
bel article du 15 février 1897 sur M. Gaston Paris, et je ne puis qu'y renvo
le lettré et l'érudit s'y faisaient sentir en une heureuse harmonie de pensée
de style. Qu'on relise par exemple, les lignes suivantes ; les défauts
qu'il y signale sont l'antithèse des qualités qui le distinguent. « Autrefois,
dr l'école normale 75
il, les élégances de la rhétorique et l'abus de la métaphore ont allongé inu-
tilement bien des livres qui, plus courts de mots, auraient peut-être paru plus
forts de choses. Aujourd'hui, la rhétorique est démodée, la métaphore n'ose
plus se montrer ; tout écrivain scientifique affecte un style sévère ; mais la
prolixité ne perd pas ses droits ; le vrai savoir y gagne peu, car un fait inutile
est aussi vide de valeur qu'un mot superflu. »
Il pouvait donc désormais donner ses soins à l'étude de nos vieilles traditions
et de notre vieille langue, recueillir soigneusement, comme il l'a fait, plus de
trois cents représentations authentiques de Mystères ; il était prémuni contre
le péril d'exagérer l'importance ou littéraire ou historique des petites parties
de son grand sujet. Il devait jusqu'au bout s'inspirer de l'idée qu'il exprime si
bien dans une des études de son Histoire de la littérature française : « On
publie à grands frais d'énormes cartulaires, fort précieux assurément, mais que
les cinq ou six érudits qui les consulteront dans toute l'Europe auraient aussi
bien consultes dans les manuscrits. Nous ne nous en plaignons pas ; mais il fau-
drait avant tout rendre à la lumière des œuvres d'intérêt général qui appar-
tiennent à l'histoire de la pensée en France et à la tradition nationale. »
Le développement de sa carrière, les passages successifs qu'il dut opérer
d'une chaire à l'autre, ne purent que lui donner les moyens et comme lui impo-
ser la nécessité de se maintenir dans cette tendance moyenne, toujours penché
vers la science des origines où la critique' du document précis fait loi, mais
aussi toujours rappelé vers les belles œuvres où l'appréciation de l'homme
de goût a nécessairement le dernier mot. En réalité, quelle que fût l'étude
qu'il abordât, aucun de ces deux esprits tulélaires ne l'abandonna plus jamais.
En 1878, è Dijon, il avait publié une édition de la Chanson de Roland traduite
par lui en vers assonances. En même temps il préparait les deux premiers
volumes de ses Mystères, destinés à paraître en 1880. Dans l'intervalle, cni879r
il était nommé mattre de conférences à l'École Normale. Il y restait de 1879 à
1882, allait ensuite suppléer M. Lenient dans la chaire d'éloquence française à
la Sorbonne, de 1882 à 1887. Dans ces dernières fonctions, c'était aux grands
classiques qu'il devait donner le meilleur de son temps ; et toutefois le souci
de les rattacher à leurs sources lointaines ne le quittait pas. Car, à ses yeux,
ainsi qu'il l'a écrit, « la littérature française, à regarder d'un peu haut les choses,.
est un tout inséparable ; celte coupure qu'on nomme la Renaissance n'est pas
un fossé qui ait arrêté au passage l'irrésistible poussée des traditions hérédi-
taires; Racine lui-même est plein de choses qui, à son insu, lui viennent de
Chrétien de Troyes ; et telle poésie épique de Ronsard est un écho de la Chan-
son de Roland, qu'il ignore, en même temps qu'elle semble un prélude à la
Légende des Siècles ». C'est bien dans cet esprit qu'il publiait, en 1881), un
intéressant volume sur les Comédiens en France au moyen âge, et puis, en
1889, une étude complète sur le Théâtre en France depuis ses débuts jusqu'à
nos jours.
Tout cela formait et formera longtemps toute une suite ayant le caractère
d'une œuvre fondamentale. Les circonstances et les variations du goût public
les offres diverses des éditeurs, l'ont amené à modifier d'un volume 5 l'autre
ie format dans lequel il l'a présentée. Peu importe ! 11 a donné, dans son en-
semble, harmonieusement, solidement, élégamment construite, l'histoire du
Théâtre en France. Ce qui restera comme son titre capital, c'est l'histoire de
tout ce qui précède la Renaissance, c'est l'insertion justifiée de ce vieux
H
76 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
théâtre dans la chaîne de nos traditions classiques, tant au point de vue natio-
nal qu'au point de vue purement littéraire. 11 était précieux, il fut excellent
pour Ta venir de ces études que l'un de ceux qui les représentèrent les pre-
miers dans notre grand enseignement public Tût un lettre comme lui et, comme
lui, un homme sachant dépasser, tout en en usant, les ressources de l'érudition
proprement dite. Que pour continuer l'œuvre on fasse bien de prendre alter-
nativement ou des chartistes ou des normaliens, que plus d'une petite serrure,
comme je l'ai entendu dire, demande pour éire ouverte, Tune de ces clefe
qu'on appelle la paléographie, la diplomatique ou la sigillographie, personne
ne le niera ; mais personne non plus ne niera jamais qu'à l'École Normale
nourrie dans les traditions classiques fut réservé l'honneur d'ouvrir et d'amé-
nager ici avec Petit de Julieville tout un neuf et large domaine.
En cette même année 1889, Arsène Darmestetcr, le premier titulaire de la
chaire de langue et littérature françaises du moyen âge, mourait prématurément
Petit de Julieville était tout désigné pour lui succéder. Dès lors il semblait
voué définitivement à la seule étude des chansons de geste, des fabliaux et
des mystères. C'est cependant au cours de ces dix années qu'il trouva le temps
de suffire à un enseignement de la littérature française à l'École Normale supé-
rieure de jeunes filles, de Sèvres, sans compter, chaque année, les concours
d'agrégation. 11 entreprit enfin et put achever la grande Histoire de la Laagm
et de la Littérature françaises, des origines à 4900, dont le premier fascicule
parut en 1896(1).
C'est là, on le sait, une œuvre collective, mais faite sous sa direction. Il en
conçut le plan, il en arrêta les dimensions, il choisit les collaborateurs, leur
distribua les tâches, revit leurs travaux pour assurer l'unité de plan et de mé-
thode. Un tel travail suppose déjà une connaissance profonde de toutes te
parties du sujet, beaucoup d'expérience et beaucoup de tact. Mais non content
de ce travail de direction, il écrivit lui-même un certain nombre d'important*
chapitres dont il est bon de donner ici la liste complète ; elle achèvera le
montrer combien le souci de l'érudition critique et le sens esthétique s^accor-
dèrent en lui jusqu'au bout : La poésie narrative religieuse au moyen âge, —
les derniers poètes du moyen âge, — le théâtre en France au moyen âge, —
la Renaissance, — Calvin, — les poètes de 1600 à 1660, — la fondation
PAcadémie française, — les premiers académiciens, — Montesquieu, — A
Chénier, — Lamartine. Enfin, ce fut lui qui, après avoir laissé l'honneur de
préface à M. Gaston Paris, écrivit la conclusion : elle est datée du !•*
vier 1900.
A ce même moment, il achevait un autre livre qui fut son dernier
c'était sa Jeanne d'Arc, qu'il avait bien voulu me donner pour la coUeclîa»
des Saints. 11 s'appliquait à y donner, non pas un récit complet de tous les
nements du grand drame, mais un portrait sincère, simple, et, par cela ra
vivant, de la rustique et pieuse héroïne. Les saints — il en était plus
vaincu que qui que ce soit — n'ont pas besoin qu'on les idéalise; le m
parait au contraire venu de restituer ce qu'on a trop oublié de leur
réelle et de les faire parler et agir, en y mettant le moins possible du
(1) L'œuvre est achevée, 8 vol, grand in-8*, Paris, Armand Colin.
DE L'ÉCOLE NORMALE 77
cela suffit pour que notre émotion nous fasse sentir le charme vainqueur qu'ils
sont précisément destinés à produire sur nous. Petit de Jullevilie sut trouver
ainsi sans effort apparent le moyen d'être neuf en un sujet qui pouvait passer
pour rebattu. Quant à la partie surnaturelle de la mission, loin de perdre à cette
description du côté humain de la Pucelle, elle y gagne par l'art avec lequel il
a successivement mis en lumière et le contraste des deux éléments et leur
harmonie finale. Nul, en effet, n'a mieux fait ressortir comment ce n'est pas
une exaltation solitaire et personnelle qui a sollicité, provoqué, presque con-
traint l'inlervention mystérieuse, mais comment c'est au contraire cette inter-
vention qui, malgré plus d'une angoisse, a lentement façonné l'âme et la
volonté de Jeanne d'Arc. Érudition sobre et sûre, allant vite et droit aux faits
décisifs, sentiment vif de la vérité psychologique comme de la réalité exté-
rieure et du détail des faits essentiels, modération pleine de bon sens et d'un
exact sentiment des faiblesses humaines dans les jugements portés sur les
personnages même les plus odieux, toutes ces qualités, perfectionnées par le
travail, se retrouvent ici heureusement fondues dans une harmonie définitive.
Dieu me garde d'oublier les deux dernières pages, composées sous les aver-
tissements vagues encore de la maladie qui devait l'emporter. Elles contiennent
une admirable explication de la sainteté par la recherche et par l'amour de la
volonté divine, par la résolution bien arrêtée de s'y conformer jusqu'au der-
nier sacrifice.
Cet esprit de sacrifice, 11 n'allait point tarder à en entendre lui-même la voix
| sévère et y répondre avec un courage qui ne se démentit pas une seconde.
| Successivement il renonça dans le fond de son âme à la vie active du profes-
| seur, c'est-à-dire, en somme, à cette brillante situation si vaillamment con-
quise, puis à l'existence ordinaire dont sa santé si ébranlée lui paraissait
devoir le séparer pour toujours, puis enfin à la vie même, à la vie que les
joies delà famille plus encore que les succès de la carrière lui avaient faite
si douce. * Nous avons été heureux jusqu'ici, dit-il à la compagne de sa vie,
voici l'épreuve qui arrive », et il la remerciait de tant faire pour lui en
| adoucir l'amertume, il n'eut plus désormais que deux soucis : reconnaître par
une patience inaltérée les soins touchants qu'on avait pour lui et se préparer
saintement à la mort. Il eut vite fait de se tracer ce programme de ses
| derniers jours avec autant de fermeté et de lucidité qu'il avait fait les pro-
grammes de tant de beaux travaux, de tant de recherches utiles; et il le
! remplit scrupuleusement, ponctuellement, sans ombre d'ostentation, mais sans
I ombre aussi de défaillance. Il laissait à peine voir, si ce n'est dans l'intimité la
plus restreinte, tout ce qu'il y mettait de foi, d'amour et de sublime espérance.
: « Il a, me dit son fils, passé les derniers mois de sa vie comme perdu en Dieu
; et absorbé déjà par les visions divines. Il est mort comme un saint, nous
i disant sa joie d'être brisé entre les mains de Dieu, la joie de l'abandon
total. >
A coup sûr on ne me reprochera point de raconter ainsi comment celui qui
avait appris à tant de jeunes gens à travailler, à réfléchir, à écrire et à réussir
dans la vie, put leur apprendre mieux encore, chose suprême, à bien mourir.
Au commencement de juillet, il n'avait plus d'illusion. < Aie bon courage, c'est
long », lui dlsais-je. « Oh l long, me répondit-il avec un sourire très fin et où
H n'y avait même pas une nuance de tristesse, c'est là le mol de l'espérance ;
toiis je sais ce qu'il en est, et nous en parlons ici bien librement! » Il ne
78 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
voyait pas encore à très bref délai l'issue de son mal, mais il ignorait ce qw
la souffrance pouvait lui réserver d'abattement intellectuel. Aussi voulut-!
recevoir le sacrement des malades en parfaite connaissance et après s'y être
préparé sérieusement pendant plusieurs jours. Il y avait cependant mis auprès
des siens cette condition, que sa maison ne prendrait pas l'aspect d'une
maison mortuaire et que le lendemain chacun reprendrait avec lui ou devait
lui son attitude el ses conversations accoutumées. Je devais quitter Parti
plusieurs jours après; nous nous dîmes adieu comme nous le faisions chaqw
année à pareille époque. Nous connaissions assez nos pensées respective!
pour n'avoir besoin de rien nous dire; mais aucun des deux n'ignorait que cet
embrassement fraternel était le dernier. Vers le 20 août, il sentit que sa fia
approchait à grands pas; il demandait la date de chaque jour, prévoyant et
disant que saint Louis, son patron, l'emmènerait probablement le jour de
fête. Il avait pourtant dit dans sa souffrance : « Mon Dieu, puisque vous ava
voulu que je connusse l'agonie, faites, je vous en prie, que j'aie la force de la
supporter! » Le samedi 25, à midi, il annonça que le terme était là : il H
venir tous les siens, il les bénit, et perdit à peine connaissance une demi*
heure pour expirer à deux heures et demie. Qui croira que nous n'ayons p*
toujours besoin de pareils exemples et qu'il soit superflu ou indiscret de les
raconter?.
Universitaire convaincu et catholique fervent, Petit de Julleville n'ai
aucune des petitesses ou des passions de l'esprit de corps ; mais il en e%
toutes les vertus. Jo n'ai pu assister à ces réceptions familières où, direc-
teur d'études, il accueillait les étudiants désireux de causer avec lui de h
travaux et de leur avenir, mais je sais qu'il avait pour les retrouver, les
naître, les suivre, débrouiller leurs efforts, les orienter dans la bonne voie,
art où la mémoire du cœur avait plus de place encore que celle de l'intelligence
Aussi avait-il une idée fort élevée de ce que sa mission laïque et scientith
avait de sérieux. Il était, il entendait rester professeur, savant, écrr
directeur d'esprits; et, dans les circonstances où il se trouvait, il se jugeait
môme de tenir utilement tous ces rôles, là où il était; il pensait même
des intérêts plus graves encore s'il remplissait ces tâches correctement
s'y donnait tout entier, sans en rien sacrifier, comme beaucoup d'autres, ouàl
littérature brillante et passagère de la critique ou à la polémique soit polil
soit religieuse.
Vers la An de sa vie cependant, il avait discrètement rappelé dans un
de la Quinzaine comment • plusieurs des éléments qui ont fait l'unité
çaise, ou bien n'existent plus, ou se sont beaucoup affaiblis ». Ce danger
préoccupait à plus d'un titre. Pour parer au mal et pour reconstituer des
indispensables à notre existence nationale, il sentait bien qu'il fallait
payer de sa personne. Comment le fit-il? Je n'ai qu'à citer ici la d<
envoyée à sa veuve par l'un de nos plus illustres camarades auprès dut
avait accepté un poste de combat : « Son adhésion nous semblait une
de l'excellence de notre cause. Sa collaboration et ses conseils nous
inliniment précieux. Nous aimions sa franchise, sa bonté, son coui
ferme sagesse, sa haute et sereine intelligence. Nous garderons pieuseï
mémoire de ce maître et de cet ami. »
Ai-je dit, quant à moi, tout ce que je pensais de son âme et de son
Non, hélas! car je le répète, j'ai le sentiment que, malgré tant de
DS l'école normale 79
tant de succès, il n'a point encore donné loute sa mesure. Qui n'en est là, du
reste, parmi les meilleurs et les plus forts? « Mes vrais vers ne seront pas
lus », dit un poète contemporain. De Petit de Julleville aussi je pourrais dire
qu'on ne lira jamais bien des pages élincelantes de gaîté fine et de bon sens
malin, que nous Taisaient présager jadis ses débuts à l'École Normale. 11 a fait
ce sacrifice et quelques autres encore peut-être à des devoirs qu'il considérait
comme sacrés. Mais il a laissé assez de remarquables travaux, assez de leçons
et assez d'exemples, assez d'amitiés mille fois méritées, pour que les siens
n'aient à envier à personne un meilleur et plus beau souvenir.
Henri JOLY.
Promotion de 1861. — Rebibrb (Alphonse), né à Tulle, le 18 mars 1842,
décédé à Paris, le 21 février 1900.
Avec sa spirituelle bonhomie, sa pointe charmante d'originalité, sa naïve
bonté, son esprit conciliant, sa bienveillante discrétion qui ne se permit jamais
on mot malicieux, l'absolue loyauté de son caractère, personne ne fut plus
sympathique qu'Alphonse Ribière. Nous étions de la même petite ville, Tulle,
qui s'intitule volontiers la capitale du Bas-Limousin. Contemporains à deux ou
trois ans près, nous avions fait l'un et l'autre, lui devant, la plus grande partie
de nos études dans notre vaillant collège local ; nos familles se connaissaient
de longue date et avaient même quelques points de contact. Elles avaient l'une
pour l'autre une profonde estime réciproque. Mon père avait pour le savoir du
père d'Alphonse quelque chose comme de l'admiration ; ma mère avait été
élevée avec sa mère et ses tantes dont la maison, plantée sur l'une des collines
de Tulle, dominait la nôtre, au pied de laquelle coulait la Gorrèze ; et nous
avions pour amis communs tous nos compatriotes. Loin de nous éloigner au
sortir du collège, la vie nous avait au contraire rapprochés. M. Rebière contait
volontiers à mon père les projets qu'il formait pour l'avenir d'Alphonse, lui
confiait ses succès ; on me donnait en exemple mon aine, et peut-être les
conversations de nos parents ne furent- elles point étrangères à la tournure qui
fut imprimée à nos propres études. Lorsqu'en 1861, Alphonse fut admis simul-
tanément à FÉcole polytechnique et à l'École Normale, ce fut un événement
corrézien ; plus tard, quand m'échut la même aubaine, nos familles se regar-
dèrent comme plus étroitement unies par les succès communs de leurs enfants.
L'École Normale fut un lien de plus entre nous et lorsqu'AIphonse revint à
\ Paris, ce lien fut encore resserré par nos fréquentations dans les mêmes mai-
| sons et dans les mêmes sociétés, par nos amitiés tant normaliennes que cor-
; réziennes qui nous offraient mille occasions de nous retrouver. Ayant la même
j origine, la même éducation, les mêmes affections au cœur, pouvions-nous
faire autrement que nous considérer comme des amis de destination en quelque
sorte, portant pour ainsi dire, dans leur chair, d'inaltérables sentiments de mu-
tuelle confiance et de profonde affection? Aussi me semble-t-il écrire, en
écrivant ces pages, un fragment de ma propre vie.
Par son père, François Rebiere, notre camarade Alphonse Rebière tenait à la
| Creuse; sa grand'mère maternelle était d'une vieille famille de la Gorrèze ; la
| famille de son grand-père maternel, Michel Drappeau, était originaire du Poitou;
«Ue était, au xvin* siècle, venue s'établir à Aurillac, d'où Michel Drappeau
Avait émigré à Tulle. Il y avait fondé une imprimerie qui éditait chaque année
80 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
un intéressant annuaire de la Corrèze, et où se confectionnait en outre un petit
journal local, Y Union Corrétienne. François Rebière, venu à Tulle en sortant
de l'École Centrale, y épousa Félicie Drappeau, uïle de Michel, et ne quitta pins
Tulle, où il était devenu agent voyer en chef du département ; il professait en
outre Fallemand au collège. C'était une maison sévère que la maison Rebière,
et un peu mystérieuse. Sept enfants y étaient nés ; cinq, dont Alphonse était
l'aîné, y ont grandi Jusqu'à l'âge d'homme ; ils étaient menés avec une rigidité
que nos imaginations d'enfants exagéraient, d'autant plus que nos jeunes cama-
rades étaient sauvages au point de se cacher partout où ils pouvaient dès
qu'une visite arrivait chez eux.
On disait que leur père parlait, comprenait ou étudiait une foule de langues,
toutes peut-être, sans excepter le sanscrit lui-même ; qu'il ne mangeait c rien
qui ait eu vie », ce qu'il fallait entendre seulement des animaux sans doute ;
il fréquentait volontiers les étrangers qui traversaient notre ville, avait un
faible spécial pour les Polonais, avec qui il pouvait tenir conversation dans lear
langage, et parmi lesquels se trouvait le grand-père de notre camarade Dybowsxi;
il avait fait un recueil de chansons où les noms de toutes les communes de la
Corrèze étaient représentés par des calembours : d'un cou aise d'être chez moi:
pédicure dont la main est sûre, vite délivre-moi; parmi ses enfants, H y avait
deux jumeaux, Léonce et Marc, prêtres aujourd'hui tous les deux et que nous
ne savions pas distinguer Pun de l'autre, tant ils se ressemblaient ; toutes ces
particularités enveloppaient la famille Rebière d'un respect dans lequel il en-
trait bien une légère nuance d'étonnement, mais qui était d'autant plus sincère
que François Rebière était la droiture, la loyauté et la bienveillance en per-
sonne. Alphonse grandit dans ce milieu peu banal et suffisamment austère
pour faire naître chez lui plutôt l'envie de réagir que celle d'imiter, mais dont
il garda cependant assez fortement l'empreinte. Ainsi s'expliquent ses qualités
un peu contradictoires, mais formant par cela même un ensemble d'autant
plus charmant. Dans une sorte de livre de raison qu'il a rédigé à l'usage des
siens, il écrit : « Nous devons notre première instruction à notre père, mais
» ses leçons étalent trop longues, trop complètes et portaient trop souvent sur
i les langues vivantes. > Comme professeur, Alphonse Rebière fut préciséinefil
le contraire, et il dut à sa manière plus d'un brillant succès. C'était le profes-
seur élémentaire par excellence ; un témoignage Irrécusable en est fourni par
le nombre des éditions qu'ont obtenues ses livres classiques : Éléments de
calcul (1880) ; Premières notions de géométrie (1881); Éléments d'arithmétique
(1882) ; Cours élémentaire d'algèbre; Éléments de géométrie (1881), en collabo-
ration avec H. Bos ; Éléments d'algèbre et de trigonométrie appliquée (18%&) ;
Cours de trigonométrie élémentaire (1882), etc. 11 redoutait avant tout de fati-
guer ses élèves, soit par la durée, soit par la vision trop baute de ses leçons;
il voulait que les principes fussent absolument saisis, ne cessant de les
tenir en évidence si loin qu'il eût conduit son enseignement et s'il trouva?
sur son chemin quelque piquante anecdote propre à délasser l'esprit et à
lager la mémoire, il ne manquait jamais d'en tirer parti. C'est peut-être
tendance de son enseignement qui Ta conduit à rechercher ce qu'il appelai
dans son langage bon enfant : les curiosités scientifiques et qui nous ont
ces volumes charmants qu'il composa dans les loisirs de sa demi-retr&Be*
Mathématiques et Mathématiciens (1889) ; les Femmes dans la Science (f 89*i
et enfin son dernier livre, les Savants modernes, d'après les documents
de l'école normal* 84
iniques choisis et abrégés (1898). Cette tournure d'esprit devait le conduire
fatalement à fureter sur les quais et dans les bibliothèques ; il allait en parti-
culier régulièrement le vendredi à la Bibliothèque nationale et, pour ne pas
abréger la séance, déjeunait même dehors ce jour-là.
Organisateur et méthodique, comme ii le dit lui-môme, quoique naturelle-
ment vif et nerveux, il portait dans tous les actes de sa vie la même ponctua-
lité que dans ses séances de bibliothèque, et en cela, sans doute, se marque
l'empreinte de la rude éducation paternelle qui ne permettait guère aux fan-
taisies de l'imagination de troubler l'ordre et la régularité do la vie.
L'imagination, le goût des lettres et des livres, Alphonse les tenait de la
famille Drappeau, surtout de l'imprimeur son grand-père qui avait publié
dans ses Annuaires ce joyau de naïveté confiante qu'est V Histoire de Tulle
du professeur de sixième de notre collège natal, François Bonnélye. François
Bonnélye fut, en quelque sorte, dans notre ville natale où une rue porte son
nom, l'apôtre précurseur de ce patriotisme local qui a poussé depuis de si
profondes racines et qui a abouti au mouvement du félibrige, enfanté les
Cigaliers et les Cadets de Gascogne. Alphonse Rebière devait être un des
premiers néophytes de ce culte du clocher natal qui eut chez nous pour
grands-prêtres le féllbre majorai Joseph Roux, chanoine de la Cathédrale, et
l'aimable académicien qui a laissé à l'Institut de si vifs souvenirs, Maximin
Deloche ; il était de toutes nos Sociétés corréziennes de bienfaisance ou de
littérature; il en était un des membres actifs; il était assidu aux soirées artis-
tiques et dramatiques de la Ruche corrézienne, y faisait volontiers des confé-
rences, en demandait à ses amis, et y était entouré d'une universelle sympa-
thie. Comme la plupart d'entre nous, il avait, d'ailleurs, deux patries : son pays
natal et l'École Normale qu'il aimait passionnément. Il ne manquait aucune
occasion de retrouver des camarades : dès le début, il fut du cercle Saint-
Simon; le samedi, il ne manquait jamais d'aller retrouver au Grand-Café ses
contemporains à l'École : Guillot, Crétin, Combette, Desmons, Dumas, Letrait,
Violle, Alcan, Reymond, et il était aussi assidu aux dîners normaliens de Mar-
guery qu'aux agapes corréziennes de La Châtaigne. 11 y apportait une gafté
douce et contenue, mais sans aucune pruderie, qui ne s'effarouchait ni des
hardiesses de langage, ni des éclats du large rire rabelaisien qu'il s'interdi-
sait d'ailleurs, préférant s'épandre en fines poésies et en chansonnettes
pleines d'inattendu, rassemblées dans un cahier réservé à la famille et à
quelques intimes.
Né le 18 mars 1842, élevé par son père jusqu'en 1854, Alphonse Rebière
n'entra au Collège de Tulle qu'en troisième; il y fut le condisciple du futur
généralissime Joseph Brugère, demeuré son ami, et y demeura jusqu'à ce qu'il
eut obtenu, chose rare dans notre pays et à cette époque, le baccalauréat es
lettres et le baccalauréat es sciences. 11 vint alors, à Paris, à l'Institution Barbet,
alors célèbre, et qui, située en plein quartier latin, ruedes Feuillantines, préparait,
sans le secours des lycées, aux grandes Écoles du Gouvernement. Il y eut pour
camarades Monniot, Guillot, Charles André, actuellement directeur de l'Obscr-
ratoire de Lyon, Duclaux, le directeur éminent de l'institut Pasteur, qui en-
raient, comme lui, à l'École Normale en 1861 ou un an plus tard. Il désirait, en
sortant de l'École, revenir au voisinage de la Corrèze; mais ses camarades lui
•épétaient sans cesse : < Toi, Rebière, lu demandes le Plateau central; tu
teras expatrié à Coutances » ; la prédiction se réalisa ; c'est là qu'il fit sesdé-
6
82 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
buts. Il ne parut pas en avoir été autrement flatté, et malgré la belle vue qu'ut
avait du Lycée, le bon accueil qu'il reçut chez le conservateur des hypothèques
et le sous-préfet, il demanda et obtint Cahors. Il y demeura jusqu'en 487t. Cest
durant son séjour à Cahors qu'il épousa la fille d'un juge au tribunal de Tuile,
MUê ThévcnoL Une vieille parente connue de la famille Thévenot et de la
famille Rebière avait fait ce mariage; elle légua plus tard à Rebière ce joyn
de notre ville natale, une maison du plus pur gothique, admirablement coa-
servée, dont tous nos compatriotes possèdent soit une photographie, soit une
eau-forte. Il entrait ainsi dans notre histoire locale et se trouvait doublement
rattaché à la Corrèze par sa vieille propriété de Laboire où son père s'était
construit « la maison d'Horace » et par la classique maison de Loyon à Tulle.
De Cahors, Rebière fût appelé, en 1871, au Lycée de Sens, il ne fit qu'y passer
pour aller à Dijon et enfin à Paris, au lycée Chariemagne d'où il passa enfin a
Saint-Louis comme professeur chargé de la préparation à Saint-Cyr. Peu de
temps après il était appelé à professer, en même temps, à l'École Normale
supérieure d'enseignement primaire de Saint-Cloud. En 1894, il prenait sa re-
traite de professeur; il avait été nommé quelque temps auparavant examina-
teur d'entrée à l'École de Saint-Cyr, et il continua à Saint-Cloud un enseigne-
ment des plus appréciés. Il mourut dans l'exercice de ces deux fonctions le
21 février 1900.
Alphonse Rebière laisse une fille unique dont le mariage avec notre cama-
rade Edouard Goursat, professeur à la Sorbonne, fut la grande joie de sa vie.
Il était justement lier de cette union avec un mathématicien éminent : « Hon
père, disait- il de lui, l'aurait aimé et admiré.» Aussi se mit-il à pratiquer avec
passion « l'art d'être grand-père ». Il avait une petite-fille, Marguerite, et un
petit-fils, Jean, dont il annonçait la naissance avec sa galté coutumière et soi
habituel amour des aïeux en s'écriant :
« Voici, braves gens, mon petit-fils Jean ! »
Les élever lui-môme était son rêve : « C'est pour moi, écrit-il dans son Litrt
de Raison, une grande douceur de vivre avec mes enfants et de suivre les
études de ma fille Marguerite. Jean est un bel enfant qui apprendra biea
aussi! » Et quelques lignes plus loin, on lit : « Je voudrais mourir sans trop
souffrir, avec ma connaissance, entouré de mes enfants. » Ce vœu a été réa-
lisé. Comme il le désirait, sontorps a été transporté dans le caveau de famille
préparé par ses parents dans le pittoresque cimetière de Tulle, à Puy-Saiat-
Clair que Ton voyait de la maison où il fut élevé. A la gare d'Orléans, Félix
Yintéjoux, Corrézicn comme nous, élève du Collège de Tulle, Normaliea
comme nous, son ancien collègue à Saint-Louis, son collègue à la Commission
d'examens de Saint-Cyr, retraça avec l'autorité que lui donnaient ces litres s
divers et les accents que lui inspiraient la profonde estime, l'affection pieuse
qu'il avait pour notre ami tout ce qu'avait été sa carrière de professeur et
d'examinateur :
« Comme professeur, écrit-il, Rebière s'est distingué par les qualités les
plus sérieuses. Il avait surtout la première de toutes : il aimait son métier, i
aimait ses élèves et s'intéressait passionnément à leurs progrès. Son amour te
l'ordre, de la méthode, de l'exactitude frappait immédiatement tous ceux qô
suivaient ses leçons et leur imposait son autorité. Érudit, chercheur, ingé-
nieux, il mettait tout en œuvre pour aplanir les difficultés, et il réussissait à
faire pénétrer dans certaines intelligences une lumière qui, sans son haïr
DB L'ÉCOLE NORMALE 83
leté pédagogique, n'y aurait eu peut-être aucun accès. D'ailleurs, plein de
lèle et de dévouement, il communiquait à ses élèves l'ardeur dont il était lui-
même animé et les entraînait au succès.
» Dans ses fonctions d'examinateur, Rebiére apporta, en même temps que la
même compétence, le même esprit d'exactitude et la même conscience. Sa
longue pratique de l'enseignement, sa connaissance approfondie des bonnes et
des mauvaises habitudes d'esprit des jeunes gens lui permettaient de juger
les candidats avec promptitude et avec sûreté. Il supportait d'ailleurs cette
fatigue excessive très vaillamment et avec une bonne humeur juvénile. »
Après avoir indiqué, avec une admirable sérénité, dans le Livre que nous
avons plus d'une fois cité, les dernières dispositions qu'il voulait voir prendre
après sa mort par ceux qu'il aimait, Rebiére, se reportant vers la grande et
chère maison de la rue d'Ulm, écrivait : Ma notice dans le bulletin de
VÉcole Normale.
Puissé-je avoir dit de manière à satisfaire cette âme d'élite tout ce qu'elle
désirait laisser d'elle-même dans le souvenir de ses bien-aimés camarades.
Edmond Pkrrier.
Promotion de 1863. — Amigues (Pierre-Marie-Édouard), né à Couixa (Aude),
le 5 février 1842, décédé à Toulon, le 1" décembre 1900.
Amigues sortit de l'Ecole agrégé des sciences mathématiques en 1866, et fût
successivement chargé de cours, puis professeur de mathématiques élémen-
taires au lycée de Cahors. Dans cette ville, il retrouva Dutasta, son camarade
d'École et son ami. A la suite d'une conférence publique qui suscita des polé-
miques dans la presse locale, Dutasta fut envoyé comme professeur de philo-
sophie au lycée de Toulon. Amigues l'y suivit en qualité de professeur
d'élémentaires. Une parfaite communauté de sentiments réunit toute leur vie
ces deux amis, et, même après la mort de Dutasta, Amigues conserva avec la
famille de son ami les rapports les plus intimes. Nul, plus qu'Amigues, n'était
autorisé à écrire la notice nécrologique qui parut sur Dutasta, dans le bulletin
annuel de notre Association, en 1890.
De Toulon, Amigues alla fonder à Nice la classe de mathématiques spéciales.
La valeur professionnelle du jeune professeur fut reconnue de bonne heure, et,
après un court séjour à Ntmes, l'administration confia à Amigues l'importante
chaire de mathématiques spéciales du lycée de Marseille.
Pendant dix- huit ans, Amigues occupa cette chaire avec éclat. Les nombreux
et brillants succès qu'il obtint dans la préparation de ses élèves à l'École
Normale et à l'École Polytechnique lui valurent très rapidement les récom-
penses honorifiques les plus recherchées. Cinq ans après avoir été nommé
officier d'académie, il fut nommé, dans une même année, en 1880, officier de
l'instruction publique et chevalier de la Légion d'honneur. On sait combien
était rare à cette époque une pareille récompense accordée à un professeur de
Lycée.
C'est pendant le même temps qu'Amigues fut chargé d'un cours complémen-
taire à la Faculté des Sciences de Marseille. Il fut un des premiers professeurs
appelés à participer à titre auxiliaire à l'importante préparation à la licence ou
à l'agrégation dans la Faculté. On se rappelle qu'en 1884, quand Amigues fut
chargé de faire deux conférences par semaine à la Faculté, un vent de trans-
84 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
formation commençait à souffler sur renseignement supérieur. Le Ministre
Waddington avait commencé le mouvement en créant des Maîtres de conférences
à l'imitation des Privât Docenten des Universités étrangères.
11 est difficile d'estimer exactement la fatigue d'un double enseignement au
Lycée et à la Faculté. Faire tous les jours au Lycée un cours important, où
chaque idée est concise, où aucune digression ne permet à l'orateur de reposer
un instant son esprit, et ensuite développer à la Faculté un programme d'une
difficulté toujours croissante, c'était une tâche que seuls des hommes comme
Amlgues pouvaient entreprendre. 11 y réussit pendant douze années consécu-
tives, et il réussit si bien, que lorsque, se sentant enfin fatigué, il annonça
qu'il voulait cesser de faire ses conférences à la Faculté, tous les professeurs
de mathématiques le supplièrent de rester auprès d'eux. 11 y consentit pendant
deux mois encore à la rentrée de novembre 1696. Mais enfin, sa décision fut
irrévocable. Au conseil de la Faculté, le doyen en formula officiellement, et as
nom de tous ses collègues, les plus sincères regrets.
C'est dans ces années de la vie d'Amigues que je As sa connaissance et que
je me liai intimement avec lui. Les relations, commencées à Marseille, se
continuèrent, malgré la distance, quand Amigues, se sentant fatigué par plus
de trente années d'enseignement sans discontinuité, crut trouver dans les fonc-
tions de proviseur du Lycée de Toulon, un travail moins pénible. 11 se trompait
Il n'avait plus, il est vrai, la fatigue de la parole, mais, comme il avait à cœor
de faire en conscience tout ce qu'il entreprenait, sa sensibilité fut mise à
l'épreuve, et il s'épuisa d'une autre manière.
Il comprit, enfin, qu'il devait prendre un repos bien gagné, el qu'il avait le
droit d'en jouir avec sa compagne qui lui était si dévouée. 11 était malheureuse-
ment trop lard, et c'est dans l'exercice de ses fonctions de proviseur qu'il
succomba, le 1" décembre 1900, au lycée de Toulon. J'ajoute que les cinq der-
nières années de sa vie avaient été attristées par la disparition de tous les
membres de sa famille, et qu'il en avait été très affecté, ce qui a pu contribuer
à hâter sa fin.
La réputation d'Amigues avait été grande dans renseignement. Je crois savov
qu'il avait refusé les Lycées de Paris, préférant ceux du Midi de la France. 11
accepta cependant de représenter les agrégés de mathématiques au Conseil
supérieur de l'Instruction publique, où il fut envoyé par la très grande ma-
jorité de ses collègues. 11 dut, à son grand regret, et pour cause de fatigue dam
son enseignement, renoncer à cet honneur auquel il tenait beaucoup, il devint
alors proviseur du Lycée de Toulon en 1897.
C'est à Toulon qu'il mourut, à la fin de son second séjour dans cette ville. D
y était connu depuis longtemps. Comme administrateur, il s'y fit aimer. Les
funérailles d'Amigues ont été solennelles* La population toulonnaise s'y e*
associée avec un sentiment profond. Tous les élèves du Lycée et des établis-
sements de la ville ont précédé le cortège. Le préfet maritime, le maire de
Toulon, toutes les autorités de la ville, l'inspecteur d'académie du Var, nos
camarades Charve, doyen de la Faculté des Sciences, et Guigon, proviseur <h
Lycée de Marseille, tous ceux des anciens élèves qui ont pu le Taire, ont
accompagné Amigues à sa dernière demeure, au milieu d'une double haie de4
peuple recueilli sur le passage du cortège.
Des discours ont été prononcés au cimetière par M. Thermes, inspecteur
d'académie, au nom de l'Administration, par M. André, au nom des professeurs
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 85
du Lycée deToulon et au nom des anciens collègues du défunt, par M. Michollet,
maire de Toulon, au nom de la population de la ville, et enfin par notre cama-
rade Charve au nom de l'École et au nom de l'Université de Marseille.
Puissent les témoignages innombrables de sympathie et d'amitié qui affluèrent
au Lycée de Toulon, consoler la veuve et les neveux d'Amigues de la perto
cruelle qu'ils viennent de faire !
L. Sauvage.
Promotion de 1863. - Ds Campou (Pierre-Auguste-Ferdinand), né à Mar-
seille le 14 novembre 1842, décédé à Paris ie 16 octobre 1900.
Nous publions le discours prononcé sur sa tombe par M. Roussclot, direc-
teur du Collège Rollln :
Mes chers collègues, jeunes amis,
Je remplis un douloureux devoir en adressant en votre nom à notre regretté
collègue, M. de Campou, le suprême adieu. Beaucoup d'entre vous ont appris
sa mort en môme temps que sa maladie. Notre excellent professeur quittait, en
effet, sa chaire, 11 y a huit jours à peine, atteint par la maladie qui devait le
conduire si rapidement au tombeau. Il a rendu le dernier soupir dans toute la
force de rage et dans la plénitude de son intelligence.
Quelque brisés que nous soyons par un coup aussi imprévu, ce sera pour
nous une consolation de retracer la belle vie qui s'est écoulée en majeure
partie dans notre Collège et d'y trouver un exemple à proposer à tous ceux qui
suivent la noble mais pénible carrière de l'enseignement.
Issu d'une des grandes familles de la Provence, M. de Campou, dès son
jeune Age, fit preuve d'aptitudes précoces : il obtenait, à quinze ans, le diplôme
de bachelier es lettres et, à seize ans, celui du baccalauréat es sciences. En-
voyé à Paris pour y poursuivre ses éludes, le brillant élève entreprit d'abord,
à l'Institution Sainte-Barbe, une préparation pour TÉcole Polytechnique : attiré
bientôt par les études juridiques, il devint élève de la Faculté de Droit. Mais sa
vocation n'était pas encore bien arrêtée. L'amour du professorat devait triom-
pher des hésitations qui arrêtaient encore, pour le choix de la voie à suivre,
un jeune esprit également bien doué pour les lettres que pour les sciences.
M. de Campou se présenta et fut reçu à l'Ecole Normale supérieure en 1863;
il en sortait, trois ans après, avec le titre d'agrégé des sciences mathématiques,
ayant obtenu le troisième rang de sa promotion. Après avoir professé au Lycée
d'Avignon, de 1866 à 1868, M. de Campou fit partie de cette phalange de jeunes
universitaires que le Ministre de l'instruction publique avait choisis pour
fonder à Constantinople le Lycée Galata-Séraï et préparer ainsi le développe-
ment de l'influence française en Orient. Ses services y furent appréciés, et, au
retour de cette mission, il était récompensé par les deux Gouvernements de
France et de Turquie. Le Sultan lui conférait la croix d'officier du Medjidjé, et
l'ancien professeur du Lycée d'Avignon était chargé de la direction du cours
de Centrale au Collège Rollin.
Durant vingt-sept ans, M. de Campou a donné à notre Maison son cœur et
son âme! Vous tous, qui l'avez vu à l'œuvre, pouvez dire quelle somme d'ef-
forts et de dévouement il consacrait chaque année & ses élèves. Pendant celte
préparation d'un quart de siècle à l'École Centrale, notre cher professeur avait
Acquis une rare expérience; son esprit méthodique et son jugement sûr
86 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
lui avaient permis de classer d'une façon merveilleuse les connaissances utiles
aux candidats, et c'est ainsi qu'il les conduisait presque toujours au succès.
Son mérite, bien reconnu d'ailleurs, de même que son incontestable équité, lui
assuraient une influence Tort légitime auprès du Jury d'examen. Aussi, lorsque
nous partions en vacances, voyions-nous M. de Campou ajourner pour loi
l'heure du repos : il restait auprès de ses chers élèves pour leur donner con-
fiance, les assister, les défendre au besoin, et il ne s'éloignait que lorsque
tout était fini, ne négligeant même jamais de me faire parvenir leurs notes
complètes avant de partir en villégiature.
Nombreux sont les anciens élèves de l'École Centrale qui doivent à notre
regretté collègue l'éclat de leur carrière. Dans l'impossibilité où nous nous
sommes trouvés de les réunir en ce jour, je viens pour eux et pour vous,
mes jeunes amis, qui perdez en M. de Campou le plus zélé et le plus dévoué de
vos maîtres, acquitter une dette sacrée, oflrir à sa mémoire le pieux tribut de
votre reconnaissance. Je lui apporte aussi l'hommage des regrets de l'Admi-
nistration supérieure qui avait hautement apprécié les services du professeur
en lui conférant successivement les palmes académiques, le titre d'officier de
l'instruction publique et la croix de la Légion d'honneur. J'exprime enfin le
chagrin immense que cause parmi nous, fonctionnaires et élèves du Collège Roi-
lin, la cruelle séparation à laquelle nous étions si peu préparés. C'est que nous
perdons en la personne de M. de Campou, non seulement un professeur zélé,
un collègue des plus aimés, mais encore l'un des plus fermes soutiens de
l'établissement; il était un de ces hommes qui honorent l'Université, qui la
font aimer, en la rendant plus familière et plus souriante, en unissant au plus
absolu dévouement la plus inépuisable bonté; il était bon, gracieux, sympa-
thique. Au devant de tous il allait, ouvrant largement les mains et le cœur.
Ses élèves témoigneraient encore des sentiments de charité généreuse qu'il
savait leur inspirer!
Resté célibataire, M. de Campou n'en conserva pas moins le culte de la
famille. En dehors de ses occupations professionnelles, il vivait d'elle et pour
lie. Aussi en était-il adoré, et je me reprocherais de ne point mentionner ici
la grande douleur dont j'ai été ces jours derniers le témoin, douleur qui, je
l'espère, recevra quelque adoucissement de l'unanimité de nos regrets, de ce
deuil public, suprême récompense sur la terre de l'homme qui a bien vécu !
Promotion de 1863. — Lignières (Clément-Raymond), né le 5 février 1840, à
Trausse (Aude), décédé à Carcassonne, le 3 juillet 1698.
Clément Lignières appartenait à une famille de propriétaires aisés. Élevé à
la campagne, il fut destiné d'abord à l'agriculture, puis au commerce. Mais des
habitudes studieuses et un goût très vif pour les mathématiques l'attirèrent de
bonne heure vers l'enseignement. Un chef d'institution de Carcassonne,
M. Montés, ami de ses parents, frappé de ses heureuses dispositions, se chargea
de perfectionner son instruction cl le dirigea vers les grandes Écoles. A dix*
huit ans, il était reçu bachelier es sciences. Sous la direction de M. Montés, il
étudia les mathématiques spéciales, fut admissible à l'École Polytechnique,
puis, en 1863, entra à l'École Normale, è l'âge de vingt-trois ans. Déjà, pendant
deux années, dans des chaires de collèges, à Bédarieux et è Libourne, il avaE
pris conscience de sa vocation. On peut dire qu'il s'était formé lui-même : S
J
de l'école normale 87
dut son succès à une volonté énergique et à un travail acharné, n'ayant pas
! eu, comme ses concurrents, l'avantage de faire des études régulières. A l'École
normale, 11 souffrit un peu de ce que sa préparation avait eu d'incomplet. Si,
en mathématiques, où son travail personnel l'avait élevé à la hauteur de ses
condisciples, il réussit avec honneur à la fin de sa première année d'École, il
«ut quelque peine à atteindre la licence es sciences physiques, qu'il n'obtint
qu'après sa deuxième année. Son mérite en mathématiques, les qualités péda-
gogiques dont il faisait preuve et l'estime de ses professeurs lui valurent là
faveur, alors assez rare, d'être autorisé à redoubler sa première année. Ses
maîtres avaient déjà jugé qu'il ferait un excellent professeur de mathéma-
tiques, et en effet, dans les différentes chaires qu'il occupa, il justifia, par la
précision, la clarté, la rigueur, la sobriété et la sûreté de son enseignement,
leur confiance et leurs espérances.
11 n'arriva qu'assez tard à l'agrégation, en 1881. Mais pendant quatorze ans il
avait été un chargé de cours modèle, enseignant avec conviction et ardeur,
formant des élèves, leur communiquant son amour pour les mathématiques,
les conduisant au succès, exerçant sur eux une action continue, non seulement
par l'Intérêt de ses leçons, mais plus encore par une bonté affectueuse, par le
soin qu'il apportait à la correction des devoirs, par les encouragements qu'il
savait distribuer à propos : tous ses élèves devenaient vite ses amis, et il
n'avait pas de plus grande joie que de voir ses conseils mis à profit. Ce fut
essentiellement un professeur ; sa classe fut sa famille, son unique souci, sa
vie; il se donna tout entier è ses élèves.
En 1867, nous avons débuté ensemble à Toulon, où le Collège venait d'être
érigé en Lycée. Le Ministre avait eu l'amabilité d'envoyer dans ce nouveau Lycée
une colonie de Normaliens qui continuèrent, sous le ciel de la Provence, l'in-
timité de l'École. Nous étions réunis malin et soir à la même table. Nos conver-
sations avaient surtout pour objet nos élèves. Nous réalisions ainsi spontané-
ment, dans nos entretiens journaliers, ce que l'on s'efforce aujourd'hui d'établir
partout, une entente entre les professeurs d'une même classe pour mettre de
Tunité et une juste proportion dans les divers enseignements, et pour éclairer
les uns et les autres sur la valeur morale et intellectuelle des élèves.
Lignières ne resta qu'un an à Toulon et fut envoyé par avancement, en 1868,
au Lycée de Poitiers, où il dirigea pendant sept ans une classe de mathéma-
tiques. La guerre franco-allemande l'y surprit. 11 estima de son devoir de
revendiquer, à l'exemple de tant d'autres Normaliens, sa part des dangers de la
patrie et fit campagne dans l'armée de la Loire comme commandant de batterie
au T régiment d'artillerie. La guerre finie, il revint à ses fonctions modestes de
professeur. Mais, quels que fussent les avantages du séjour de Poitiers, ville
de Facultés, il y regretta toujours le soleil du Midi sous lequel il était né, et,
en 1875, il obtint de rentrer au Lycée de Toulon, où il reçut de ses anciens
collègues le plus gracieux accueil et où il retrouva la douceur enchanteresse
des hivers ensoleillés dont il avait eu la nostalgie. Je revins moi-même à
Toulon comme censeur en 1876. J'eus de nouveau l'occasion d'apprécier l'agré-
ment de son amitié chaude et délicate et de constater combien ses élèves
l'aimaient, avec quelle docilité ils suivaient sa direction sûre, ferme et pa-
ternelle. Etait-il possible qu'il ne fût pas aimé ? C'était un homme loyal et bon,
modeste et simple, aux idées généreuses, d'un grand désintéressement, tou-
jours empressé à rendre service, un homme de devoir. Il fut pour ses collègues
88 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
un collaborateur charmant, exempt de toute jalousie, se tenant à sa place,
qu'il occupait avec dignité; pour ses élèves, un maître bienveillant, un protec-
teur de tous les jours, plein de prévenances, dont la sollicitude les suivait hors
du Lycée; pour ses camarades d'Ecole, un ami sûr et fidèle, du commerce le
plus agréable, avec la sincérité et la franchise de sentiments délicats. 11 ne
manquait ni de finesse ni de grâce : une voix insinuante, au timbre féminin,
donnait je ne sais quel charme à sa conversation facile et enjouée.
La vie lui était douce avec l'estime de ses chefs et de ses collègues, avec
l'affection de ses élèves, avec l'amitié de ses camarades. Les distinctions
honorifiques qu'il ne recherchait pas (0. A. en 1880, 0. I. en 1889) et des
avancements successifs, qui renvoyèrent à Nice en 1878, à Carcassonne en
1882, puis à Paris, au Lycée Louis- le-Grand, en 1885, lui prouvèrent que ses
services étaient appréciés ; il avait ainsi toutes les satisfactions que sa mo-
destie pouvait ambitionner. Mais est-il quelqu'un qui puisse se promettre d'être
toujours heureux ? Les dernières années de Lignières furent sombres. Pendant
qu'il était professeur au Lycée de Nice, en allant visiter un de ses élèves
gravement malade, il se prit d'affection pour la mère de ce jeune homme qui
était veuve, et pensant qu'il achèverait paisiblement sa vie en s'associaut une
compagne de son âge, il lui demanda d'unir leurs deux existences. Ce mariage
fut une amère déception. Au bout de quelques années» après avoir subi bien
des soucis, Lignières fut réduit à la solitude. Une maladie terrible survint
inopinément et lui ôta l'usage de ses jambes. Il ne perdit pas courage cepen-
dant et se raidit contre l'injustice du sort et de la nature. Pendant deux ans*
luttant avec une énergie extraordinaire, conservant l'espérance malgré tout,
il se fit conduire tous les jours dans une petite voilure au Lycée Louis-le-
Grand, et fit sa classe avec la régularité et le dévouement de sa jeunesse. Un
moment il crut qu'il aurait raison de son mal. Un matin de printemps, en tra-
versant le jardin du Luxembourg, je le trouvai assis sur un banc, goûtant la
tiédeur des premiers beaux jours. Dès qu'il m'aperçut, il se leva vivement et
vint au-devant de moi, d'un pas chancelant, mais la mine souriante. Il semblait
renaître avec le renouveau de la nature. Il voulait se prouver à lui-même et
me montrer qu'il allait mieux et qu'il pouvait guérir. Il était du reste venu sans
sa petite voiture, au bras de son domestique. Son mal, me dit-il, n'était qu'une
affection nerveuse, dont il se remettrait certainement. Ce n'était, hélas ! qu'une
illusion. En mai 1893, il était obligé de quitter ses élèves et de prendre, à
cinquante-trois ans, une retraite prématurée. 11 retourna dans son pays natal et
s'installa à Carcassonne, où habitaient sa sœur et son beau-frère, économe do
Lycée, et où il devait retrouver, avec l'affection de la famille, d'anciens col*
lègues restés ses amis. Le ciel du Midi trompa son espoir et ne put le guérir.
Son corps s'affaiblit et se détruisit un peu chaque jour. Mais son esprit se
conserva lucide et son caractère énergique le défendit contre les défaillances.
L'éducation de ses nièces et de son neveu lui fut une chère distraction. Sa
passion pour les mathématiques lui resta et il passait de longues heures à
relire les ouvrages des grands mathématiciens. Ses amis venaient le voir sou-
vent. Malgré les crises qui se faisaient fréquentes, il était toujours aimable et
souriant et réussissait à rasséréner son front pour tenir conversation avec ses
visiteurs, pour se tromper lui-même sur son état réel : son mal ne lui 6b
jamais la volonté de plaire ni l'espoir de vivre. Comme l'a dit sur sa tombe un
de ses anciens collègues, lorsque son âme, toujours intrépide et sereine.
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 89
s'échappa de son corps, on s'étonna qu'elle eût pu rester si longtemps attachée
à un si chétif et si lamentable débris. Il mourut à l'âge de 58 ans.
A. Fringnit.
Promotion de 1864. — Bourdeau (Stanislas-Hyacinthe) : né à Niort, le 12 oc-
tobre 1841, décédé à Chantenay-sur-Loire (Nantes), le 17 janvier 1900.
Le camarade que nous regrettons Tut avant tout l'homme du devoir, un
modeste, un silencieux. Il ne fut et ne voulut être que professeur, un profes-
seur excellent et distingué, à Besançon, comme au Prytanée, comme à Nancy
enfin, les trois étapes de sa vie universitaire. Il était mon ancien à l'École où je
l'avais peu connu, mais quand, avec sa jeune femme il débarqua à Nancy en
septembre 1882, nos relations devinrent de suite très étroites, et cette intimité
se resserra de plus en plus, jusqu'au moment où il dut se résigner à prendre
une retraite dont il ne devait pas jouir longtemps. Peu d'Incidents marquent
celte vie simple, paisible, cachée, selon le précepte du sage.
Bourdeau fit avec succès ses études au Lycée de sa ville natale, où son père
avait un atelier de serrurerie, repris et occupé maintenant encore par le
frère aîné de notre camarade, très connu dans toute la région. Bourdeau était
resté fort attaché aux siens, à ses parents qu'il conserva longtemps après leur
retraite des affaires; il ne manquait jamais de consacrer une bonne partie de
ses vacances à un séjour à Niort, où il se retrempait dans ses souvenirs d'en-
fance et ses affections de famille, et je me souviens avec quelle joie il tomba
ici un jour sur un recueil de gravures reproduisant l'œuvre célèbre de Jean
Lamour, qu'il s'empressa d'envoyer à son frère.
Bachelier es sciences en 1660, le jeune Bourdeau, attiré par l'enseignement,
entra comme répétiteur au Lycée de Tours et, Tannée suivante, au Lycée de
Niort. Gomme il lui était très difficile de travailler en cette situation, il obtint
une bourse à Tours où il revint en 1862 comme élève de mathématiques spé-
ciales. 11 y remporta de nombreux succès qui lui valurent une bourse nouvelle
à l'Institution Jauffret, en 1863. Il suivit avec éclat les cours du Lycée Charle-
magne et fut reçu dans un bon rang à l'Ecole, le 20 août 1864.
Bourdeau arrivait à l'École à 23 ans, déjà mùr, sur de lui, sans inquiétudes
pour ses examens à venir. Aussi ces trois années ont-elles été pour lui trois
années heureuses dont il gardait et rappelait volontiers le souvenir. Sous le
triumvirat de N isard, Pasteur et Jacquinet, on vivait alors à l'Ecole dans une
charmante intimité, soumis à une discipline qui n'avait rien de trop rigoureux.
Les sorties étaient cependant plus rares qu'elles ne sont devenues depuis, et,
sollicitées parfois en dehors des heures régulières et des jours consacrés, elles
étaient souvent refusées. Bourdeau aimait à raconter telle de ces entrevues
entre ses camarades et Pasteur, leur directeur scientifique, dont il imitait la
grosse voix et le ton bourru : « Les élèves de l'Ecole sont toujours sortis ! »
Exagération manifeste, pour le temps du moins où nous vivions rue d'Ulm.
Si l'on sortait assez peu on discutait beaucoup à l'intérieur : Bourdeau lais-
sait dire, bon camarade, avec son aimable sourire, mais se livrait rarement aux
conversations bruyantes. Sérieux et posé, il retournait vite à ses études, aux
cours de Briot et de Ghasles, qu'il suivait assidûment a la Sorbonne. < Le cours
de Chasles surtout était intéressant, m'écrit un des camarades de promotion
de Bourdeau : le grand géomètre exposait sa théorie des caractéristiques :
90 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Bouquet prenait des notes, le père Joubert était un auditeur assidu. Chastes
souffrant, s'impatientait contre sa mémoire, laissait beaucoup de choses à élu-
cider et même à démontrer. A la fin de Tannée, aucun point n'était obscur pour
Bourdeau mais, je ne suis pas certain qu'il ait noté toutes les améliorations
découvertes dans cette fameuse salle appelée la salle ousqu'on /bm*. >
Consciencieux et régulier, Bourdeau s'assimilait profondément ce qu'il avait
appris, et fut le second à l'agrégation de mathématiques, en 1867. Le premier
était mon compatriote Didon, dont l'avenir si plein de promesses fut brusque-
ment interrompu en 1872, par une mort prématurée, et que Bourdeau devait
retrouver à Besancon, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des
Sciences.
Bourdeau arrivait à Besançon, en octobre 1867, à sa sortie de l'École. D se
plut beaucoup dans la vieillo cité comtoise, un peu noire et sévère entre ses
vieux remparts, mais aimable par l'esprit de ses habitants, et dont les environs
pittoresques offrent de jolies promenades. Notre ami, malgré la maladie de
cœur dont il devait déjà souffrir, et qui explique son air calme et sa démarche
d'ordinaire un peu lente, était un intrépide marcheur. Il fit de longues courses
à pied, par petites journées, avec Bosseux, son collègue de rhétorique, allant
visiter les sources célèbres delà Loue, du Lison, du Dessoubre, et poussant jus-
qu'en Suisse, parla magnifique descente du col de Saint-Cergues. En 1870, il fut
incorporé dans la garde nationale, dont le rôle n'était pas toujours inactif dans
une place, sinon assiégée, du moins menacée à plusieurs reprises par les Prus-
siens. Bourdeau avait conservé un vif souvenir de ces tristes jours, de ces pas*
sages de soldats ou de prisonniers, hâves et maladifs, et de ces classes faites
dans le vieux Lycée par des professeurs en képis. Il voulait cependant se rap-
procher de sa ville natale. Nommé à Glermont en 1872, il était encore en
vacances, à Niort, quand on lui proposa la chaire de mathématiques spéciales
au Prytanée de la Flèche, il accepta. 11 devait y passer dix années, dix anuées
calmes et paisibles, et y rencontrer dans la famille d'un des anciens profes-
seurs du Prytanée, M. Durand, celle qui devait être sa compagne intelligente
et dévouée, et qu'il épousa en mai 1874. De bonnes relations avec ses col-
lègues, dont quelques-uns sont restés des amis, une petite maison entourée
d'un jardin, des promenades en barque sur les douves du Loir, cette vie simple
plaisait h Bourdeau, naturellement peu mondain. Le séjour dans la petite ville
tranquille était d'ailleurs coupé par des visites à Niort, à Paris, où résidait la
famille de sa femme, et par de plus longs voyages qui le conduisaient a la mer,
ou en Suisse ou aux Pyrénées. Seulement, si le Prytanée d'alors comptait ea
mathématiques spéciales quelques bons élèves dont Bourdeau avait conservé
les noms et le souvenir, ces élèves étaient souvent bien peu nombreux. Aussi
leur professeur, jeune et actif, sentit peu à peu naître et croître en lui le désir
d'un enseignement plus large et d'un auditoire moins clairsemé. 11 demanda
son changement et fut nommé è Nancy (septembre 1882) dont la classe de
spéciales très florissante avait dû être divisée, deux ans auparavant.
U vint me voir dès son arrivée, et, de ce jour, comme je l'ai dit, nos rela-
tions devinrent très amicales et de plus en plus intimes. Bourdeau ne laisse
pas d'enfants, mais, pendant les dix-huit années qu'il passa à Nancy, outre les
visites des siens, il eut toujours avec lui un de ses neveux, deux même par-
DE L'ÉCOLE NORMALE 94
fois, dont il suivait l'éducation, et qui animaient la maison parles éclats de leur
jeunesse et de leur gaieté. Tous les dimanches et les jeudis dans l'après-midi
et parfois dès le matin, on partait en troupe joyeuse, et l'on allait chercher l'air
plus vif des hauteurs voisines, parcourir les sentiers ombreux de la forêt de
Haye, des bois de Faulx et de l'Avant-Garde, ou les rives riantes delà Moselle.
Dans ces courses, Bourdeau se montrait gai et dispos au début : marchant lente-
ment, mais d'un pas égal et ne s'arrôtant pas, il était toujours en tête, toujours
prêt à s'intéresser à la vue découverte, au paysage, et à donner des explica-
tions sur la plante qu'on lui présentait. Peu causeur d'ordinaire, il se laissait
aller pourtant à plus d'abandon dans nos réunions familières, où il s'épanouis-
sait, taquinant même son entourage, faisant quelque remarque brève et Ane,
avec un sourire bienveillant qui illuminait sa figure expressive, ou, de sa forte
voix, se livrant à quelque long développement qu'un geste parfois achevait.
Mais, & mesure que les années s'écoulaient, les crises de son mal devinrent
plus fréquentes. Malgré sa courageuse fermeté et son intention délicate de
cacher son état à nous tous, et surtout à sa femme, dont la sollicitude étai1
toujours en éveil, souvent une ombre qui passait sur son front, un geste las de
la main portée au cœur, démentait ses assurances et révélait son angoisse et
sa souffrance. La maladie s'aggrava : Bourdeau maigri, affaibli, dut renoncer
aux longues courses qu'il aimait tant, incapable de monter, vite essoufflé,
confiné en ville et obligé de se servir assidûment du tramway où l'on prit l'ha-
bitude de voir, à l'arrière, se détacher sa haute silhouette. Il ne se rendait
pourtant pas et sa forte charpente restait debout Tout dévoué à ses élèves,
malgré nos instances discrètes, il ne voulait pas prendre un repos bien gagné,
renoncer à sa classe où 11 s'était toujours dépensé sans mesure, où il se dépen-
sait avec des efforts de plus en plus visibles. Vint le moment, à la fin de
l'année 1899, où il dut s'avouer vaincu et solliciter une retraite due à ses
trente-huit années de bons et loyaux services. 11 se décida à la prendre à
Nantes, où il avait d'excellents amis, où il se trouverait entre Niort et Paris,
les deux villes où il avait des attaches de famille, et dont le climat tempéré et
la basse altitude semblaient favorables à son état de santé. Quand il nous quitta
au mois d'août, à Nancy, nous le vîmes partir avec un serrement de cœur, mais
sans nous douter que l'issue fût si proche : cinq mois après, à Chantenay-sur-
Loire, faubourg de Nantes, où il avait loué une petite maison, il mourait, subi-
tement enlevé, sans secousse, par une embolie. On peut vraiment dire de lui
qu'il est mort en activité de service, emporté sur la brèche.
U nous reste à dire quelques mots du professeur, dont il avait toutes les qua-
lités, le dévouement, la droiture, la fermeté, qu'évoquaient au physique son
abord aimable, son sérieux et sa large carrure.
Bourdeau n'a rien publié, se consacrant tout entier à sa classe, bornant son
ambition à être un bon professeur, tout dévoué à ses élèves, et bientôt distrait
encore par les préoccupations que lui donnait sa maladie. Partout où il a passé,
sa fine bonhomie, sa délicatesse de sentiments, son caractère droit, absolument
honnête, lui ont attiré l'estime de ses collègues et la reconnaissance de ses
élèves. C'est ce dont témoigne cette note d'un de ces derniers : « Bourdeau
était un excellent professeur. Il avait la tâche ingrate de faire parcourir pour
la première fois aux élèves le cours si chargé de la classe de mathématiques
spéciales. Jamais il ne se rebutait ; d'une invariable bonne humeur, il ne se las-
sait pas de répéter les idées fondamentales jusqu'à ce qu'elles aient frappé les
1
92 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
élèves : un éclair de joie l'illuminait quand il voyait qu'il avait été compris.
Tous ses élèves l'estimaient, l'écoutaient religieusement, et avaient à cœur de
faire de rapides progrès afin de contenter leur maître vénéré. Tous ont con-
servé un ineffaçable souvenir de son enseignement. Pour eux, il dépensait sou
temps, sans compter, toujours prêt à répondre, heureux quand on lui deman-
dait des éclaircissements, ou dos compléments. Aucune question ne rembar-
rassait jamais ; il avait le talent de traiter par des méthodes simples et lumi-
neuses, les problèmes les plus ardus.
Au moment des examens, il se faisait un devoir d'aller attendre ses élèvesà
la sortie. Gomme il était heureux de féliciter ceux qui avaient réussi et comme
il savait réconforter les autres par de bonnes paroles ! Si modeste d'ailleurs
que jamais il n'aurait tenté la moindre démarche pour se faire valoir. L'estime
de ses élèves lui suffisait et le dédommageait amplement de ses peines. Il a
dirigé ainsi pendant dix-huit ans la classe de mathématiques spéciales
(1" année), sans se plaindre jamais, sachant bien pourtant qu'il avait
peu de chances d'avoir des élèves reçus, mais n'étant pas Jaloux de leurs
succès ultérieurs auxquels il avait tant contribué. 11 a voulu accomplir jusqu'au
bout cette rude tâche : peut-être, s'il avait écouté les conseils des siens, ses
amis et ses anciens élèves n'auraient pas à déplorer la mort prématurée de cet
homme de bien qui lient une grande place dans leur vie. >
Officier d'académie en 1881, Bourdeau reçut les palmes de l'Instruction
publique en 1889, et tous ceux qui l'ont connu ont regretté qu'une distinction
plus haute n'ait pas couronné sa carrière. Sa mort a suscité d'universels regrets.
Ses collègues, ses élèves, ses amis, dont la foule émue aurait suivi pieusement
son cercueil, retenus par l'éloignement, envoyèrent du moins des couronnes
et s'unirent de coeur à sa vaillante veuve et à sa famille si éprouvée. Bourdeau,
décédé à Nantes, le 17 janvier 1900, a été transporté à Paris, et repose, dans
un caveau de famille, au Pèrc-Lachaise.
Fkbvev.
Promotion de 1873. —Wahl (Maurice), né à Paris le 29 septembre 185i, décédé
à Paris le 5 novembre 1900.
Après de brillantes études au Lycée Bonaparte, il entra à l'École Normale en
1873. Les qualités de son esprit, le charme et la sûreté de ses relations lut
valurent, parmi ses camarades, des amitiés qui ont duré jusqu'à sa mort Agrégé
d'histoire en 1876, il fut nommé professeur au Lycée d'Alger. 11 devait y rester
jusqu'en 1882.C'estpendant ce séjour dans notre colonie africaine, qu'il rassembla
les éléments du livre remarquable qui lui a valu, depuis, une légitime réputation.
Les questions d'économie politique et d'administration attiraient cet esprit
clair et précis. Plein d'activité, il désira bientôt participer d'une façon plus
directe à l'organisation de la belle cité algérienne, alors en voie de transfor-
mations, faire œuvre de citoyen, en môme temps que d'économiste et d'histo-
rien. Il arriva sans difficulté au poste de conseiller municipal. Avec plus
d'ambition, il aurait pu obtenir de ses concitoyens un mandat plus élevé.
Modeste et désintéressé, il se borna à rendre, silencieusement, les plus grands
services à la ville d'Alger, et à donner, dans ses fonctions municipales,
l'exemple du dévouement le plus vif et le plus éclairé à la chose publique.
En 1882, Wahl fut nommé professeur d'histoire au Lycée de Lyon. 11 profita
DK l'écolk normale 93
de son séjour dans celte ville pour étudier une période de l'histoire lyon-
naise qui fll plus tard l'objet de sa thèse française de doctorat. L'année sui-
vante, Wahi était nommé à Versailles. Depuis, il professa l'histoire tour à tour à
Lakanal, à Henri IV et à Gondorcet. C'est dans ce dernier poste que le choix du
ministre des colonies vint le désigner pour les fonctions d'inspecteur général
de l'Instruction publique aux colonies. Wahi accepta avec plaisir celte mission
délicate qui convenait fort bien à son activité et à son dévouement. A peine
avait-il eu le temps de visiter quelques-unes de nos possessions, que la
Chambre des députés supprimait ces fonctions par voie budgétaire. Par dé-
dommagement, notre camarade recevait le titre d'Inspecteur général hono-
raire des colonies, et était nommé membre permanent du Conseil supérieur
de l'Instruction publique aux colonies.
Sans amertume apparente, Wahi rentra dans l'enseignement des lycées. Il
professa successivement à Charlemage, au Lycée Carnot, et, en dernier lieu
à Condorcet, le Lycée où s'était écoulée sa jeunesse, où se sont passées les
dernières années de sa vie de professeur.
En 1892, Wahi avait présenté avec le plus grand succès ses thèses de doc-
toral. Sa thèse latine était consacrée à la Reine Bérénice. La thèse française
concernait Les premières années de la Révolution à Lyon» — 11 faut ajouter
à ces travaux le beau livre sur Y Algérie, qui a eu plusieurs éditions, et qui
sera toujours consulté avec profit dans l'étude des questions algériennes ;
diverses études sur les colonies françaises; des chapitres détachés dans
YEUtoire générale de MM. Lavisse et Rambaud ; des articles spéciaux insérés
dans les Annales de géographie ; quelques ouvrages de vulgarisation, un
Dictionnaire d'histoire et de géographie.
Malgré ce labeur considérable, Wahi trouvait encore le temps de se con-
sacrer à des œuvres patriotiques et philanthropiques. Membre du Conseil
d'administration de V Alliance française, il écrivait des articles, faisait partout
des conférences pour populariser la cause de notre langue nationale, pour en
faciliter l'expansion à l'étranger. Entre temps, il organisait des, conférences
populaires, répandant de toutes parts les paroles qui réconfortent, l'enseigne-
ment qui relève et ennoblit. Le repos si mérité que d'autres demandent à
quelques heures oisives, il le trouvait dans ces occupations multiples où se
complaisaient son énergie de bon Français, son zèle de bon citoyen.
Conférencier très applaudi, écrivain fort compétent en certaines matières de
politique et d'administration, Wahi eût pu, comme tant d'autres, « se faire
valoir » et monter plus haut. H ne le voulut pas, étant sincèrement modeste
et désintéressé. 11 remplissait admirablement ses fonctions universitaires
simplement parce qu'il aimait l'Université et qu'il avait foi dans l'excellence
de son enseignement libéral. 11 pratiquait sans ostentation les plus rares
vertus civiques, parce qu'il aimait sa patrie et qu'il se faisait une haute idée
des devoirs qui incombent à un bon citoyen.
Adoré des siens, au milieu desquels s'épanchait son âme honnête et
aimante, profondément estimé de tous ceux qui l'approchaient, Maurice Wahi
a été enlevé trop tôt à l'Université et à la Patrie. Affaibli par un labeur exces-
sif, il est mort le 5 novembre 1900. Il laisse un souvenir impérissable dans
le cœur de ses camarades et de tous ceux qui l'ont connu;
L. G. GOURRAIGNK.
1
94 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion de 1875. — Bai» (Louis), né à Paris le 30 mars 1854, décédé à
Paris le 5 novembre 1900.
Si je suis appelé à retracer la vie de Louis Baize, je le dois à une très an-
cienne amitié, qui a duré plus de trente ans. filais nous ne sommes pas entrés
ensemble à l'École Normale, et j'ai dû recourir, pour parler des années passées
par lui dans cette maison, aux souvenirs d'un de ses camarades de promotion,
Adrien Legrand, qui a été aussi un compagnon de collège pour nous deux. Je
tiens de lui par surcroît beaucoup de détails précieux sur la vie et le caractère
de notre regretté ami. Qu'il reçoive ici, pour son obligeante collaboration,
l'expression de mon affectueuse reconnaissance.
Dans le cercle de ses amis, de ses camarades, de ses élèves, la mémoire de
Baize est restée comme celle d'une des figures les plus originales et les plu
attachantes que l'École Normale ait produites.
Il naquit à Paris, dans une modeste famille, d'origine normande. Ses pre-
mières années s'écoulèrent dans un milieu assez triste, qui marqua d'une
empreinte définitive son caractère mélancolique. Plus que tout autre entent,
peut-être, il aurait eu besoin, pour s'épanouir, de la douce tiédeur du foyer dôme»*
tique. Orphelin à huit ans, élevé par une tante maternelle qui, très dé-
vouée aux autres, avait, sans s'en douter, un tempérament de stoïcienne, il
connut, dès les premières années, toutes les rigueurs du devoir avec toutes
les difficultés de la vie. S'il a été plus tard lui-même un esclave de la règle,
qui ne transigeait jamais, c'est qu'il reçut ce pli ineffaçable de son éducation
première. On l'avait placé dans une de ces petites institutions qui, nombreuses
alors, conduisaient au Lycée Bonaparte leurs élèves. Là son intelligence, sa
précocité lui créèrent tout de suite une situation exceptionnelle. 11 devint la
gloire de la pension, le « sujet à concours », et très vite sa petite âme d'en-
fant scrupuleux prit conscience des responsabilités déjà lourdes qui pesaient
sur elle. 11 garda toute sa vie une reconnaissance émue au brave homme qui
avait insisté pour qu'on relevât au-dessus des études primaires. Ii écrivait, en
1888, à un de ses amis :
« Je puis le dire, sans lui manquer de respect : ce n'était pas un esprit
» supérieur ; mais il m'aimait bien, et je lui étais redevable d'un grand bien-
» fait. C'est grâce à lui et par lui que j'ai commencé mes études. Qoe
» serai s-je devenu, s'il n'avait pas conseillé énergiquement à ma tante de me
» faire entrer au Lycée? »
Il avait douze ans quand il y parut pour la première fois, en sixième,
Sa réputation l'avait déjà précédé et nous attendions avec curiosité ce
concurrent inconnu, dont les compositions classées avec les nôtres
depuis plusieurs mois étaient presque constamment nommées les pre-
mières, n nous parut moins redoutable au physique, et ce petit garçoa
frêle, assez timide et peu loquace, ne répondit pas tout d'abord à ce que i
imaginations d'enfants avaient rêvé. Mais en peu de temps nous apprîmes à
le comprendre. La variété de ses connaissances et de ses aptitudes faisaà
notre admiration. Nous le considérions avec un certain respect, comme tf
être exceptionnel, car il était aussi fort en sciences qu'en lettres, il aurait pa
en concevoir quelque orgueil, mais nul n'était moins vaniteux que lui. Ce*
pourquoi nous l'aimions.
Ce fut, pendant trois ou quatre ans, une série de succès, brusquemeat
interrompus, comme pour tous les autres, par la guerre de 1870. Baize venâ
PB L'ÉCOLE NORMALE 95
d'avoir seize ans, l'âge où Ton se sent un homme et où Ton ne peut agir
qu'en enfant, avec le sentiment amer d'être impuissant. 11 ne resta pas à
Paris; des parents de son père, pour le soustraire aux fatigues d'un siège, le
réclamaient 11 alla les rejoindre à Cerisy-la-Forêt, un petit bourg normand,
où ii passa tout l'hiver. Ce qu'il souffrit pendant ces mois terribles, tous ceux
de notre âge le savent. 11 y puisa cet amour profond de la pairie, cette ardeur
toute désintéressée, mais passionnée, pour les questions poliliques qui parfois
s'épanchaient chez lui en abondantes et fiévreuses paroles, au grand élonne-
ment de ceux qui le connaissaient mal. 11 y puisa aussi — par un contraste
dont la vie est coutumiére — l'amour de la campagne, l'enchantement des
yeux et de Pâme devant les beautés éternelles que, sous les yeux de ce pauvre
enfant des villes, la nature impassible déroulait, comme pour le consoler de
l'œuvre des hommes. Le renouveau vint cette année-là, comme toules les
autres ; il vint plus doux peut-être et plus consolant, après l'hiver cruel qui
l'avait précédé. Baize n'oublia jamais ce qu'il avait éprouvé à se trouver, pour
la première fois, dans ces tragiques circonstances, en contact avec la nature
renaissante. Ce lui fut comme une révélation de la vie et de lui-même, de son
Ame tendre, poétique, un peu exaltée, éprise du beau et du bien, dans les
choses comme dans les hommes. Ce printemps de Cerisy, il en garda touT
jours la saveur sauvage et douce, et plus tard il aimait à en parler comme
d'une date chère, pour tout ce qu'elle lui avait donné d'espoir après cette
année de douleur. C'est alors aussi qu'il s'éprit d'un grand amour pour les
poètes, en particulier pour Lamartine, qu'il adorait et dont il aimait à citer les
Méditations et les Harmonies. Sa nature un peu mystique, sa haine des
vulgarités, sa mélancolie, le prédisposaient à une sympathie naturelle pour
l'auteur du Lac. 11 n'avait aucun goût pour Musset. Le lyrisme de Victor
Hugo l'enthousiasmait, bien qu'il eût moins d'affinités avec un génie aussi
exubérant, mais la puissance de son verbe créateur touchait l'âme du futur
grammairien.
Après la guerre, la vie reprit son cours. Baize revint au Lycée. En feuilletant
les palmarès de 1872 à 1875, on trouve son nom cité dans toutes les Facultés,
les prix de mathématiques alternant avec les prix de version grecque ou de
discours latin. Ses professeurs se le disputaient, les uns pour le préparer à
l'École Polytechnique, les autres pour le diriger vers l'École Normale. Ces
derniers finirent par l'emporter. Quand Baize, plusieurs fois lauréat du Con-
cours général, chargé des couronnes et des prix de son Lycée, entra, en 1875, à
l'École Normale, son choix était fait : il avait opté définitivement pour les
lettres et pour la carrière du professorat.
Ses trois années d'École furent laborieuses ^t paisibles. Là comme partout,
il se fit aimer sans effort. Sans effort aussi, il prit place parmi les premiers de
sa section, car son intelligence s'y épanouit à l'aise. Notre camarade Legrand
m'écrivait : « 11 était fait pour l'École et l'École pour lui. Je n'en connais pas
9 d'autres à qui elle fût plus nécessaire. C'était la vraie patrie de son esprit. Je
» ne lui ai vu de joie rayonnante et débordante que dans les jours qui sui-
9 virent son admission. » Pourtant le rang qu'il avait eu à l'entrée ne répondait
pas à son mérite et déjà il avait eu à souffrir de cette timidité nerveuse qui,
plus d'une fois, paralysa ses admirables ressources. Mais à la licence il fut
classé quatrième et l'année suivante il était chef de la section de gram-
maire.
96 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Aux yeux de quelques-uns la grammaire passait pour une science d'allure*
assez rébarbatives, dédaignée par les futurs littérateurs et les futurs philo-
sophes. Mais notre ami était loin de partager ce préjugé. D'instinct, Bai»
sentait ce qu'il trouverait dans l'étude des mots : rigueur scientifique, précision
de raisonnement, connaissance approfondie des textes, et même jusqu'à ce
grain de poésie qu'il avait dans Pâme et qui l'avertissait du charme obscur que
Ton ressent à remonter aux origines de toutes choses, que ce soit l'œuvre
d'art à peine ébauchée, ou que ce soit le mot qui naît, dont on suit les progrès
à travers les âges, comme ccuxd'un être vivant et pensant.
Ajoutons que la chaire de grammaire était alors occupée par un linguiste et on
humaniste de premier ordre, Thurot. Ce fut un maître incomparable pour les
générations qui se succédèrent à l'École de 1870 à 1879. Dès que Baize eut goûté à
son enseignement, il fut conquis. Thurot lui avait révélé sa vocation. Cette année-
là, en 1877, le vieux mettre venait d'être terrassé par une attaque d'hémiplégie;
qui avait laissé intacte sa force intellectuelle, mais non ses jambes. 11 réu-
nissait ses élèves chez lui, dans son cabinet de travail, et là, étendu sur sa
chaise longue, il commentait les auteurs et procédait aux interrogations. Dans
cette intimité les rapports de maître à élèves se détendaient ; il y avait plus
de déférence respectueuse et reconnaissante d'une part, plus d'intérêt affec-
tueux de l'autre. Baize, par sa nature confiante et tendre, en même temps que
par la gravllé précoce de son jugement, g8gna le cœur un peu farouche da
malade qui déclara un jour qu'au milieu des misères dont il était assailli il
avait trouvé la plus grande des consolations : c'était d'avoir formé des élèves
tels que lui. Pour Baize lui-même, ce fut, comme il le dit plus tard, une
année de joie sans mélange. Il avait connu la volupté intime des jouissances
intellectuelles ; il avait senti sur ses lèvres le goût de la science pure, et
jusqu'à la mort il devait lui être fidèle. J'emprunte encore à la lettre d**in de
ceux qui l'ont le mieux connu cette description du philologue qu'il y avait
en lui. « Le plaisir de se rendre compte et de rendre compte aux autres dln
» groupe de faits un peu complexe, voilà ce qui passionnait son intelligence
» lucide. Je m'explique ainsi son goût persistant pour les questions de lai-
» gage. Les lois phonétiques rigoureusement constatées, comme celles ea
» vertu desquelles les mots passent du latin aux langues romanes, les déri-
» valions inattendues, mais régulières, des sens d'un mot, le plongeaient dans le
» ravissement. Il donnait alors à l'exposé de ces lois abstraites une vie et um
» accent pittoresque qui coloraient même son éloculion. Pour ma part, je
» n'ai jamais entendu personne qui traitât une question de linguistique avec
• une passion aussi chaleureuse, sans que rien fût ajouté ni rien retranché à
i l'exactitude des faits. » Son ardeur d'initié était telle que, l'année d'après, profes-
seur à Angers et chargé du discours de distribution des prix, il eut l'audace de
traiter comme sujet devant les parents et les élèves assemblés, de la rigueur des
lois phonétiques, et en particulier de la loi de Grimm. L'auditoire, paratl-il, se
montra assez récalcitrant à cette prédication et Baize dut reconnaître, avec sot
bon sens ordinaire, qu'il avait péché contre la règle d'opportunité. Mais k
trait est typique et il méritait d'être rappelé.
De sa forte éducation scientifique Baize avait gardé un goût invincible poar
les raisonnements exacts. Plus d'une fois, quand il lut professeur de Lycée.
on le surprit chez lui faisant de la géométrie ou de l'algèbre. Il s'en cachait
disant que c'était là du temps perdu. Mais il y avait en lui un «scientifique»
DE L'ÉCOLB NORMALE 97
impénitent. H le prouva encore à l'École Normale se passionnant pour
une autre science qui ne rentrait pas dans le cadrj ordinaire des
études de ses condisciples. Cet helléniste et ce linguiste professait un
amour inusité pour la géographie. Les harmonies secrètes que Ton peut saisir
dans les linéaments orograpbiques d'une >égion l'attiraient et ie charmaient.
Il passait des heures à rêver devant des cartes. Un de ses camarades de pro-
motion fut témoin d'une scène qui l'impressionna vivement et qu'il m'a racontée.
Chacun à son tour s'exerçait à faire une leçon en conférences et jusqu'alors
les essais de Baize avaient révélé chez lui une parole plutôt pénible, malgré
la lucidité du raisonnement et de la pensée. Mais un jour il prit pour sujet à
traiter devant M. Fustel de Coulangcs la géographie physique de la Grèce, et
là, debout devant le tableau où il avait fait suspendre la carte de Kiepert, sans
notes et sans livres, avec une aisance et une abondance merveilleuses, il parla
sur l'histoire grecque dans ses rapports avec la configuration du sol . Tous les
auditeurs, y compris le professeur, restaient sous le charme, tellement l'im-
provisation coulait de source, tcliemenl la démonstration avait de relief et il
fallut remettre à une conférence suivante la suite de cette exposition que tout
le monde avait trouvée saisissante. — Sur l'Attique* le conférencier n'avait dit
que quelques mots, et comme on lui en faisait la remarque, il répondit avec
un sourcil froncé et d'un ton presque irrité : « Je ne comprends pas i'Attique ! »
Dans sa vision personnelle et synthétique de la géographie grecque, tout lui
était apparu rigoureusement lié, et il sentait là une lacune, uue énigme, dont
il n'avait pas la clef. Il en souffrait comme d'un malheur personnel. Celait
devenu pour quelques camarades une plaisanterie dont il était le premier à
sourire. Quand on le voyait sombre et silencieux, l'air tourmenté, on disait :
« Regardez Baize, il continue à ne pas comprendre l'Attique ! »
On aurait tort de croire que, mélancolique et rêveur par tempérament, il ait
été porté à s'isoler et à fuir ses camarades. Il les recherchait, au contraire, et
s'égayait facilement, comme toutes les natures aimantes et candides. Tous ceux
de son temps se souviennent encore de ses manières affectueuses et de ses
calincries presque enfantines; il s'accrochait à votre bras, il se serrait contre
tous avec des paroles de tendresse et d'amitié, comme s'il eût voulu retrou-
ver, dans cette famille de son adolescence, les joies naïves dont son enfance
avait été un peu sevrée.
Un de ses grands plaisirs, à l'École, fut d'apprendre à faire un peu de mu-
sique et à chanter. Au cours de M. Chcvé, la science de l'harmonie le séduisait
par les théories mathématiques qu'il y apercevait; en outre, son élan intérieur
vers un vague mysticisme l'emportait plein d'ivresse dans le monde
inconnu et enchanteur de la mélodie. Il se trouva très bien doué, sans en
avoir jamais eu conscience jusqu'à l'âge de vingt ans. 11 avait une remarquable
mémoire d'oreille et retrouvait sans effort, pour les noter, des morceaux qu'il
avait entendus une seule fois. Il chantait d'une voix peu exercée, mais très
juste et avec un sentiment profond, qui prenait parfois un accent de force
singulier. Par contre, il était resté insensible aux arts plastiques. Ni la peinture,
ni la sculpture, ne réussissaient à l'intéresser. Il le reconnaissait en toute fran-
chifto, sans s'en attrister, mais avec un peu d'étonnement de trouver dans son
cerveau un manque de curiosité quelconque : il n'y était pas habitué.
A la An de l'année 1878, Baize sortait de l'École premier agrégé de gram-
maire. Ce n'était plus seulement un brillant élève; il étaitarmé pour les études
7
98 ASSOCIATION DBS ANCHEHS ÉLÀVKS
les plus sévères de 9» setence'phitotegiqiie. « «était désmeais capable de se
faire des idées personnelles sur toutes les questions qu'il étudierait, n allait
travailler non plus en écolier, mais en maître»
Après un séjour de quelques mois à Caeu comme -suppléant do cours de toat-
*ième,il est nommé au Lycée, d'Angers, n y retrouve un camarade d'icsta,
avec lequel il se lia d'une étroite et intime amitié, que la mort seule
devait dénouer.
En 1880 il est déjà revenu à Pari?, et, par nn hasard heureux qui doit le com-
bler de joie, la chaire qu'il occupe est dans cette même classe de sixième eti
ce même Lycée Gondorcet qui avaient vu ses brillants débuis, quatorze ans
plus tét.
Sa sœur était mariée depuis un an, et il pouvait penser davantage à soa
propre avenir. 11 se maria au mois d'août 1882 ; il avait alors vingt-huit ans.
Une vie de bonheur intime commençait pour lui, vie de travailleur partagée
entre sa famille, ses élèves et ses travaux personnels, où les distractions
mondaines trouvaient fort peu de place, mais qui groupa bientôt, autour de soa
foyer, un cercle très restreint d'amis fidèles et sûrs. On peut dire que ceux-là
n'ont pas attendu la mort de Balte, pour professer un véritable culte tfamiUé
envers lui. Nous étions si convaincus de sa hauteur intellectuelle et morale
que tout avis, donné par lui, était accueilli avec une déférence particulière.
Revenu à Paris et armé, comme nous l'avons vu, par ses études anté-
rieures, Baize sentait bien qu'il notait pas fait uniquement pour professer
devant des enfants de douze à quinze ans. Voici ce que dit sur loi
un témoin de sa vie : « Avec cette probité d'esprit, cet art d'élucider les
» questions les plus complexes, la vie qu'il savait mettre dans l'exposé
» des choses grammaticales, il est très malheureux qu'il ait été con-
» fine dans l'enseignement des enfants, où ses qualités n'eurent pas toutes
» leur place. 11 eût été un remarquable éducateur de futurs professeurs. »
C'est dire, en termes précis, que sa vraie place eût été t l'École Normale
même, dans l'enseignement de la grammaire. C'est pour moi aussi un profond
regret que les circonstances de sa vie ne lui aient pas permis d'atteindre ce
but, car je crois que, dans ce poste, il eût été excellent et qu'il aurait rappelé,
avec plus d'entrain et de cordialité, la forte discipline de son maître Tbnrat
Mais il était prompt à se décourager, très défiant de lui-même, et nous
déjà que dans la préparation à l'École Normale la faiblesse de ses
tendus a l'excès avait plus d'une fois compromis le succès attendu. Quoique
santé fût bonne, sa nature physique était certainement délicate et îl
gnait de ne pouvoir supporter un travail trop prolongé. Très méticuleux,
voulant faire trop et trop bien, il atteignait vite la limite qui sépare le labeur
acharné du désir de renoncer à tout, et ce consciencieux mettait sur le compte
d'une prétendue « nonchalance », ce qui était souvent un besoin impérieux de
repos après beaucoup de faligue. La préparation à l'agrégation des lettres
projetée et tentée dès son séjour à Angers, fut assez vite abandonnée; elle
comprenait trop d'exercices qui ramenaient Baise à son temps d'écolier et B
avait hôte d'entrer de plain-pied dans la science.
Il trouva mieux à satisfaire ses goûts en suivant les oours de M.
et de M. Bergaigne au Collège de France et à la Sorbonne, pensant
qu'avec de tels maîtres, il rencontrerait aisément un sujet de thèse. Bd
attendant, il voulut connaître à fond la doctrine de Bopp, Gurtius, àfeier.
j
68 L'éCOtK SOHttÀLÏ 99
Saussure et autres, et tout ce ({l'on pouvait savoir sur la grammaire comparée
des langues iftdo-otfropépnnes, svr la formation des conjugaisons et des dé-
clinaisons. Après ffaoroi, M. firéal fut celui qui contribua le plus à la vocation
linguistique de Baize et à sa formation intellectuelle. A l*un il devait la mé-
thode; à Tautre, les aperçus philosophiques et historiques. Mais, pour saisir
dans ses linéaments principaux l'histoire des formes, il faut, après le grec,
remonter jusqu'au sanscrit, où l'on retrouve au complet les cadres primitifs
auxquels les langues classiques ont fait des emprunts. Baize se mit coura-
geusement à l'œuvre sous la conduite de Bergaigne, et certes jamais profes-
seur et élève n'ont été plus dignes de se comprendre et de s'apprécier que
Des deux-là. La noblesse morale de Bergaigne, la pure flamme de son amour
pour la science, transportaient Baize d'admiration. Le petit nombre d'heures
qu'il pouvait arracher a renseignement, toujours très absorbant dans les
classes de Lycée, il les consacrait à travailler ou fe causer avec son maître. La
fatale nouvelle de la mort de Bergaigne, en 1888, le frappa comme [d'un coup
de foudre. Elle eut même le résultat pernicieux de le décourager et de l'éloi-
gner définitivement des études sanscrites.
D'ailleurs il avait déjà mis à exécution un projet d'ouvrage, approprié à ses
travaux de prédilection. C'était le temps ou une circulaire ministérielle, au-
jourd'hui rapportée, supprimait l'usage des dictionnaires dans tes compositions et
les remplaçait pardes lexiques. La libraire Ch.Delagrave, bien conseillée, offrit à
Baize la rédaction d'un Lexique Uttto-fnmçwie. L'essai était intéressant à faire.
Tout se réunissait pour tenter un jeune savant, désireux de passer de la théorie à
ia pratique dans une publication personnelle. Baize accepta. Pendant trois ou
quatre ans il mit tout ce qu'il avait de force et de savoir dans cette besogne
délicate qui consistait è réduire dans un assez petit livre et sous une forme
accessible à des enfants le contenu de gros dictionnaires comme ceux de
Georg et de Forceltini. Je citerai ici l'appréciation d'un de ceux qui ont suivi
de prés ce grand travail. « Les articles, au moins ceux des mots importants,
» sont des chefs-d'œuvre de groupement méthodique. H a mis en tête, non le
» sens le plus usité, mais celui qui, en réalité, chronologiquement, s'est présenté
» le premier. Il en a déduit les autres sens, par des séries établies avec une
» si fine logique que ces courtes nomenclatures, pour qui sait les lire, sont de
» petites histoires des mots. Seul, l'exemple tiré des textes manque à cette
9 histoire; mais c'est que le règlement officiel l'interdisait. »
Après tant de peines prises, une forte déception et de graves ennuis atten-
daient fauteur et l'éditeur. La Commission chargée d'examiner les lexiques et
de leur donner l'estampille officielle, voulut écarter celui de Baize. On le
trouvait trop complet, trop explicatif. On avait peur que les élèves ne fussent
trop bien renseignés. Il fallut la haute intervention de M. Bréal, qui avait
vite jugé de la valeur particulière de l'œuvre, pour la faire admettre
après quelques corrections. En 1886, le mauvais pas était franchi et le livre
se répandit partout. Mais Baize y avait usé beaucoup de sa patience et de son
endurance.
11 fut pourtant redevable à ce c maudit » Lexique, comme il rappelait dans
ses jours de mauvaise humeur, d'une très flatteuse mission. Au mois de jan-
vier 1889, If. bofekroyr alors Ministre de l'instruction publique, voulut tenter
au Lycée Coariemagne une expérience pédagogique. Il s'agissait de réunir les
plus forts élèves 4es ÉesfaB Supérieures de la Ville et de leur donner, en trois
400 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
années, une éducation classique assez forte pour les mener jusqu'au bacca-
lauréat. Baize, alors professeur de cinquième au Lycée Henri IV, ayant attiré
l'attention par ses qualités d'éducateur et par son Lewique, fut désigné avec
un autre Normalien, M. Strehly, pour prendre en main cette classe spéciale.
Maîtres et élèves travaillèrent si bien que la préparation put se taire, non pas en
trois ans, mais en dix-huit mois ; plus de la moitié de ces latinistes improvisés
subirent avec succès répreuve finale. Biais le ministre qui avait eu rinitiaiive
de cet essai n'était plus là pour en tirer des conclusions pratiques, et son
successeur ne parut pas s'en soucier. Baize revint, comme délégué, è la classe
de troisième du Lycée Saint-Louis (1890), puis à Cbarlemagne (1891). Mais la
chaire ayant été attribuée à un titulaire, il reprit, en 1892, la cinquième au
Lycée Montaigne. Enfin, en 1893, il revenait, en quatrième, à son Lycée d'ori-
gine, à Condorcet, qu'il ne devait plus quitter. En 1891 et 1892, il avait fait
partie du jury d'agrégation de grammaire.
Ce serait faire tort à la mémoire de notre ami, en retraçant cette carrière
assez agitée et ballottée en tous sens, que de le représenter comme supportant
avec peine le joug de l'enseignement secondaire* Si ses camarades ont regretté
souvent cette dispersion constante de ses forces vers des objets qui n'étaient
pas de haute spéculation scientifique, jamais un mot de Baize n'a pu faire
penser qu'il en jugeât ainsi pour lui-môme. H aimait son rôle d'éducateur et
il eût voulu le combiner avec des travaux personnels. C'est cet accord difficile
qu'il n'a jamais pu réaliser. Mais pour juger son rôle dans sa classe et son action
sur les jeunes esprits qui lui étaient confiés, Je ne puis mieux, faire que de
citer les paroles pleines d'éloquence et de cœur, prononcées par son pro-
viseur, M. Blanchet, le jour de ses obsèques :
c Baize était remarquable, non seulement par l'étendue, la variété et la
» sûreté de son savoir, par la clarté de sa méthode et par la précision de sa
» parole, mais par un sens pédagogique si parfait qu'il avait le secret de
i mettre à la portée d'élèves de douze ans, ce qui peut paraître ardu dans la
» science des langues anciennes... par l'ardente sollicitude avec laquelle il
» dirigeait le travail de ses élèves, soutenant et stimulant les plus faibles, les
» suivant longtemps encore après qu'ils étaient sortis de ses mains... Il s'était
» fait de l'enseignement une conception morale de l'idéal le plus élevé. Il
» était un éducateur. Apprendre aux enfants l'amour du vrai et l'horreur du
» mensonge, leur inspirer le sentiment de la justice et de la bonté; leur faire
» comprendre ce qu'est l'esprit de tolérance et de solidarité ; leur faire sentir
s que le mérite de nos actes est dans l'effort plus que dans le résultat el leur
i faire goûter le plaisir du travail en lui-même ; les habituer à se gouverner
» et à respecter une règle nécessaire ; leur montrer enfin, au delà d'une
i famille qu'on aime, l'image d'une patrie qu'il faudra servir avec passion,
» n'est-ce pas la vraie éducation ? Et ces sentiments que le professeur faisait
» entrer peu à peu dans l'àme des enfants ne sont-ils pas ceux qui font les
* gommes? »
Cependant le jeune professeur ne perdait pas de vue le but supérieur de sa
vie scientifique. Dans ce chemin qui s'encombrait sans cesse d'obstacles sous
ses pas, il allait d'un pas inégal, mais toujours courageux. A la Société de
Linguistique, aux Hautes-Études, à la Société des Humanistes, 11 retrouvai!
toute une pléiade de philologues qui le connaissaient ou qui apprenaient à dis-
tinguer son talent. C'est là qu'il entra en relations plus intimes avec M. Louis
DB L'ÉCOLE NORMALE 101
Havet dont le père, comme ami de la famille de sa femme, avait eu à s'occuper de
son mariage. Tout les rapprochait : te souvenir d'amitié émue que tous deux
conservaient b Bergaigne, l'amour des méthodes sévères en philologie, les recher-
ches sur Forthographe. De là date un projet de thèse sur la Latinité d'Apulée. Il
préparait aussi des articles et peut-être un livre sur l'actualité du Jour, les réformes
de l'orthographe française. Déjà il avait entendu son maître Thurot gémir sur
les anomalies, contraires à la phonétique et à l'étymologie de notre ortho-
graphe. Il avait commencé à étudier la question par le côté historique, en y
cherchant la justification des solutions les plus hardies. Il était plein d'ardeur
et parlait volontiers de ce nouveau projet. II lui semblait qu'il arrivait à un
tournant de sa vie et, comme il avait quarante-cinq ans, il avait le droit de
voir devant lui de lointains horizons. Mais il semble qu'un mauvais génie se
soit donné la tache d'entraver sa marche, au moment où il s'était mis en
route. C'est alors qu'il tomba malade ou plutôt que ses forces s'affaiblirent «
sans qu'il y prit garde ; son teint pâlit, sa mine se creusa et quelques intimes
commencèrent à le regarder avec des yeux inquiets, quand lui-môme ne se
doutait pas qu'il fût atteint.
Il avait beaucoup souffert moralement dans les dernières années et l'on a pu
dire à ses obsèques, sans rien exagérer, que sa santé fut d'abord ébranlée par
la secousse qu'il avait reçue. Il vit son pays divisé par une question de cons-
cience, il vit des amis très chers penser autrement que lui sur des principes
qu'il considérait comme essentiels, et son cœur se déchira. II se refusait h
comprendre que la première loi du patriotisme ne fût pas le respect de la
vérité et de la justice. Ame tendre et confiante, habituée à se sentir très
aimée par ceux qui l'entouraient, il ne put supporter, une telle divergence
de vues qui lui apparaissait comme une sorte de trahison. Pour la pre-
mière fois, je l'entendis exhaler sa douleur dans des plaintes violentes
et amères. Quand on parle de Baize et que l'on évoque sa physionomie
sur laquelle était répandu un air de bonté mélancolique qui lui donnait tant de
charme, le mot de douceur revient souvent sur les lèvres. Pourtant cette dou-
ceur n'était qu'apparente ; il était au fond beaucoup plus passionné et ardent
que doux. Ceux qui l'ont bien connu se rappellent avec quelle énergie il mar-
telait et scandait les mots, lorsqu'il voulait affirmer une conviction ou flétrir un
mauvais procédé : il y mettait une force farouche et concentrée. Mais il avait
conquis sur ses nerfs toujours en révolte une placidité que Ton prenait trop
souvent pour un don naturel : il se maîtrisait, plus qu'il n'était calme. Son
caractère ne le portait évidemment pas à des violences physiques. Son esprit
sensé répugnait aux brutalités. Parce qu'il était sage, il savait que dans la vie
il est mieux de ne pas se mettre en colère, mais il était dans le fond un pas-
sionné et un enthousiaste. Le moindre déni de justice, l'indifférence ou l'ingra-
titude de quelques élèves, les allées et venues causées dans sa carrière par
certaines incohérences administratives, les sottises de la politique, le jetaient
dans d'inexprimables désespoirs.
C'est encore une conséquence de sa nature vibrante en dedans et un trait de
caractère ignoré de la plupart, que sa constante préoccupation des affaires pu-
bliques. Depuis sa Jeunesse, dès le collège, il les suivait avec un ardent
intérêt. Par ses origines, par son milieu, par ses goûts personnels, il était pro-
fondément républicain. Sa prodigieuse mémoire et son amour de la méthode lui
permettaient de classer dans sa léte tout ce qui concernait les élections, les
députés, leur» pays d'origine, leurs 4^|Mocuiï. New aoqs amusioa* «atoe jeûnas
gens à lui feire subir 4m interrogatoire* invrotsëmbiaMes» dont il sortait ton»
Jours avec honneur : c'était une encyclopédie politique vivante. Il pronom
tiquait à merveille te* spwUas du lendemain, laréparii**» é*s groupement*.
Il n'aurait pas fait un homme politique ; il n'avait ai la santé, ni 1» confiance
en soi-même, nj la facilité de parole que nécessite oe métier. Hais il eût ésé
un merveilleux secrétaire ou Chef de cabinet pour un homme d'ilat et a
Taurait admirablement renseigné et guidé dans toutes Vas questions qui com-
portent des solutions pratiques. Bersot, qui l'appréciait et qui l'aimait, avait dit
de lui à l'École : « C'est un très bon esprit. » En ajoutant que c'était aussi un
très beau caractère, il se trouvera défini tout entier.
On a pu se demander comment, ainsi armé pour les luttes de l'existence,
Baize ne prit pas plus tôt la plaee qui lui revenait. La raison la meilleure,
en dehors des obstacles matériels qu'il rencontra et des hasards malheureux
de sa carrière, c'est peut-être qu'au fond il n'était pas très ambitieux. 11 avait
cette force d'âme rare qui consiste, quand on est fort, à laisser passer les
autres devant soi. Il regardait couler le flot, sans déiain» mais sans envie. Sa
philosophie n'était pas faite, comme celle de tant d'autres, de renoncements
aigris et d'abdications foreées, mais dans cette sorte d'abstention volontaire 1
y eut, je crois, surtout deux motifs : une excessive défiance de soi-même, une
peur nerveuse de se mettre en avant ; il y eut aussi le sentiment très clair et
très profond ches ce cœur tendre, que le bonheur de, l'homme n'est pas an
dehors, mais au dedans.
Sa vie eu fut plus concentrée et plus morale ; ne l'en plaignons pas. Cette
Ame charmante et comme regUécsur elle-même s'est donnée tout entière ans
douceurs de la vie intime» entre sa femme et ses deux fils. Nous ne sommas
pas inquiets sur le sort de ceux-ci. 11 leur suffit d'avoir en eux une par
celle de cette nature généreuse pour être toujours et avant tout desbooûfctgs
gens, et ils perpétueront à leur tour dans leurs enfants ces marques sacrées da
bien qu'ils ont reçues de leur père.
Ceux qui ont vu Baise dans la dernière année de se vie, qui ont assisté fessa
agonie de huit mois, qui ont tour à tour espéré, et désespéré, au gré des ca-
prices de sa lente et mystérieuse maladie, conserveront le souvenir iBeflbçaMt
de sa candeur et de son innocence d'enfant ea faco de la mort. Cet bonne m
n'avait Jamais menti, qui a été l'être le plus véridique et le plus probe» n*
jamais admis qu'on pût le tromper sur son état Comme il ne souffrait pas pro-
fondément, u acceptait les yeux fermés tout ce qu'on lui disait et comme os
lui parlait toujours d'espérance, il a fini dans une sorte de rêve de biner
être et de guérison. Grâce à cette pieuse complicité de sa propre vertu avec 1s
teodre&e des siens, grâce à l'héroïsme toujours souriant de celle qui veiUafc
le désespoir dans le cœur, h ses côtés, on réussit à lui cacher cette flgmt
odieuse du mal qu'il ne voulait pas voir et qui, heure par heure, emportait as
peu de lui-même, mais rien de sa foi et de sa oooApaoe en des jours meilleurs»
(Test ainsi qu'il entra dans la mort, et cette fin fut d'accord aveoaa vie, tout entière
guidée pur l'horreur du laid, par la passion de la vérité et du bien..
Edmond Pqttdbr.
Promotion de 1877.— Brbnbl (Georges), né fc Abbeviile, le 17 septembre IS9fc
décédé le 24 juillet i960, à Bordeaux.
j
M VÉCOLE NOBMALH 1*3
J'étais depuis quelques jours, élève de l'École Normale, lorsqu'on me pré-
sent» à r« araèicuna » BruneL fie cette brève entrera, une image très nette
m'était restée: Sous le rentre sur larges bords, une tête semblable à celle que
les peintres de la Beeafesanee donnaient volontiers au Christ; derrière l'insé-
parable binocle, un regard clair et droit; les lèvres entrouvertes par un sou-
rire qui disait la bonté; une main vigoureuse et loyalement tendue.
Douze ans plus tard, à peine arrivé à la Faculté des Sciences de Bordeaux,.
je revis oe regard, ee sourire; je retrouvai celte cordiale poignée de main
qu'accompagnaient ces mots: « lie reconnaissez- vous? »
Certes, je le reconnaissais, comme l'eussent reconnu tous ses camarades
d'École, tous ses compagnons de jeunesse; sur cette belle tête, les cheveux
pouvaient se clairsemer, la barbe se mêler de fils d'argent; mais les ans, en
apportant à Brunel des charges et des honneurs, étaient impuissants à modifier
sa droiture et sa simplicité; essentiellement il était l'homme que les cours de la
vie ne font pas dévier, et dans ce que nous content aujourd'hui ceux qui ont
été témoins de son enfance, dans les souvenirs qu'ils ont gardés du petit collé-
gien d'Abbeville, nous retrouvons avec émotion le germe de toutes les qualités
dont nous avons admiré les fruits chez le doyen de la Faculté des Sciences de
Bordeaux (l).
I.
Georges-Edouard- Auguste Brunel est né à Abbeville, le 17 septembre 1856.
11 était fils et petit-fils de maîtres menuisiers. Son grand-père, qui s'était
chargé de son éducation, le destinait à l'état où lui-même excellait; aussi,
tout en renvoyant à une école primaire libre, sise Chaussée Marcadé et tenue
par M. Grognet, lui avait-il acheté un petit établi et des outils pour son appren-
tissage. Cet établi ne fut pas sans influence sur l'éducation de Brunel; il y
acquit une habileté manuelle qui étonnait souvent chez le mathématicien; il y
acquit surtout l'habitude de voir les choses dans l'espace, sous une forme con-
crète, et cette habitude resta l'une des marques essentielles de son intelli-
gence.
L'établi, cependant, n'était pas sa vocation. Le grand-père était menuisier,
mais son esprit ne trouvait pas pleine et entière satisfaction dans l'habile
manoeuvre de la gouge ou du rabot; il avait formé une collection d'outils
curieux qu'il montrait avec fierté;, il possédait des livres, des ouvrages sur la
charpente, les Mémoires de l'Académie des Sciences depuis le siècle dernier;
il recevait les Comptes Rendus. La bibliothèque du grand-père devint l'asile
préféré du jeune apprenti; aux heures que ses camarades consacraient à
jouer, on le trouvait au milieu d'un tas de livres. Sa raison était d'ailleurs si
(1) M"*' Ternisien-Brunel. sœur de notre ami, M. Appell, profei
te Sciences de Paris, M. Barckhausen professeur à la Faculté de D
sseur à la Faculté
des? Sciences de Paris, M. Barckhausen professeur à la Faculté de Droit de Bordeaux,
M. Chaudron, secrétaire de l'Université de Bordeaux, M. Elie, professeur au Collège
d* Abbeville. M. Joannis, professeur à la Faculté des Sciences de Paris, M. Leblond,
Srofeeeeur a l'Ecole des OfBciers torpilleurs, M. Molle, professeur à la Faculté des
ciencee de Nancy et M. Pioncbon, professeur à la Faculté des Sciences de Grenoble
m'ont secondé de leur» souvenirs. Qu'ils reçoivent ici le témoignage de ma vive grati-
ittde.
1
404 ASSOCIAI ION DBS ANC1KN8 ÉLÈVES
parfaitement organisée que ces lectures disparates, remplies d'obscurités im-
pénétrables à l'esprit d'un enfant, capables dé Jeter le trouble et l'incohérence
dans une tête moins bien équilibrée, déposaient en la sienne des assîtes scien-
tifiques nettes, régulières et solides. Aussi, M. Grognet vint-il un jour dire am
parents de l'apprenti — celui-ci avait alors onze ans, — « Il est inutile que
votre enfant revienne à l'école; je n'ai plus rien à lui apprendre. »
On se décida à mettre le jeune menuisier au Collège d'Abbe ville. Il entra en
huitième, bien âgé pour une telle classe; au bout de Tannée, il était bon
concours; Tannée suivante, il enleva les deux classes de septième et de
sixième ; il poursuivit sa roule à cette allure redoublée, en sorte qu'il arma
en philosophie à VAge où y parvenaient ceux de ses camarades qui, dès Tco-
fance, avaient fait des études classiques. Le baccalauréat es lettres conquis à
la fin de l'année, il prépara le baccalauréat es sciences, pendant les vacances,
presque sans aide; au bout de trois mois il était prêt. « En quinze jours, me
dit un de ses maîtres, il avait appris à manier la trigonométrie. Malheureuse-
ment, le principal ne voulut pas le présenter; il ressentit le coup, mais, avec
son endurance habituelle des choses, il ne regimba pas. Il y gagna d'être reçn
au bout de Tannée avec toutes boules blanches, comme on disait alors, et je
crois, exonération des frais. »
Ses camarades ne mettaient pas en doute sa supériorité, aussi bien dans les
études que dans les jeux, mais vivaient avec lui sur le pied de l'égalité Ja plus
parfaite. D'ailleurs, il ne venait pas à l'esprit de Brunel de tirer vanité de cette
supériorité reconnue ; mais il se faisait un plaisir d'aider les plus faibles en
leur donnant des conseils cl en les instruisant.
On comprend les sentiments d'affection que gardaient à Brunel ceux qui
s'étaient assis avec lui sur les bancs de ce Collège, fier aujourd'hui de porter
le nom de Courbet; on comprend les regrets qu'ils ont manifestés lorsqu'ils ont
appris la mort de leur ancien condisciple.
Brunel, lui aussi, aimait son Collège et tous ceux, maîtres ou élèves, qu'il ï
avait connus; mais, parmi eux, il en est un qui tenait dans son cœur une place
de choix ; c'est le professeur qui, depuis plus de vingt-cinq ans, y enseigne
les sciences physiques et naturelles.
J'aimerais à dire ici quelle dialectique aiguisée dans la critique des théories
physiques, quel clair bon sens dans les choses de la vie, enfin quelle droiture
et quelle sûreté dans les relations amicales caractérisent M. Ëlie; mais, lors-
qu'il lira ces ligues consacrées au plus cher de ses élèves, sa modestie se
troublerait; il me reprocherait d'avoir détourné vers le maître une part de
l'éloge destiné au disciple; aussi est-ce à celui-ci que je laisserai la parole et
me bornerai-je à transcrire ces mots qu'il adressait un jour au « père Elle ».
au nom de ses anciens élèves.
« Je ne saurais rappeler ce que vous doit chacun de nous. Chacun de nous k
sait; vous seul l'avez certainement oublie. L'honneur de l'Université est de
posséder des maîtres tels que vous, dévoués à leur tâche et ignorants de îeers
mérites, savants utiles et désintéressés, qui se font une joie de se dépenser
pour les autres. »
M. Eiie avait assurément beaucoup donné à Brunel. Dès qu'il l'eut connu ta
quatrième, il fut frappé de l'érudition déjà très grande que le jeune collégiea
avait acquise en feuilletant les livres de son grand -père; comme aucun pré-
parateur n'était attaché a la chaire de sciences physiques et naturelles, fl le
M L'éGOLft NORMAL* 405
chargea des expériences utiles à cet enseignement; une continuelle commu-
nion d'idées s'établit entre le maître et rélève et, certainement, celui-ci res-
sentit à un très haut degré l'influence de celui-là ; on ne peut parcourir les
écrits du physicien d'Abbeville et ceux du géomètre de Bordeaux sans dis-
cerner entre eux une indéfinissable, mais incontestable parenté.
• Si Brune» dut beaucoup à M. Êlie, il n'oublia jamais sa dette et ne perdit
: aucune occasion de s'acquitter. Chaque année, pendant les vacances, il passait
un mois à Abbeville auprès des siens; pendant ce temps, il ne manquait pas
• un seul jour de rendre visite à son ancien maître.
Devenu professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux» il obligea M. Élie
à surmonter l'excessive défiance de soi qui, trop souvent, l'empêchait de
publier ses travaux, il le décida à se servir de l'un d'eux pour conquérir le
doctorat; et en juin 1802, notre Faculté vit une émouvante soutenance; le
candidat, qui avait dédié sa thèse à son ancien élève, devenu son juge, put
s'imaginer un instant que le temps avait rétrogradé, prendre la table où sié-
geait la commission d'examen, pour un banc de la classe d'Abbeville, et ré-
pondre à une objection : « Attendez Brunel, je vous expliquerai cela tout à
l'heure. »
Lorsque le 3 octobre 1897, on fêta à Abbeville le jubilé de M. Élie, ses anciens
élèves chargèrent Brunel de porter la parole au nom de tous. Ils n'eussent pu,
assurément, choisir un disciple plus cher au maître, ni auquel le maître fût
plus cher.
En octobre 1875, Brunel obtint une bourse qui lui permit de suivre, au Lycée
de Lille, une classe de mathématiques spéciales. Parmi ses nouveaux cama-
rades, se trouvaient H. Lcblond, qu'il devait retrouver à l'École Normale, et
M. Carpentier, aujourd'hui capitaine d'artillerie; il se lia particulièrement avec
celui-ci, dont le père était professeur au Lycée de Lille ; il le conseilla et le
guida dans ses études avec le bon sens et l'autorité précoces qui, déjà, le carac-
térisaient ; la divergence des carrières sépara bientôt les deux amis ; mais ils
se retrouvaient pendant les vacances que Brunel venait passer dans les
Ardenncs, à Montcy-Nolre-Dame, chez les parents de M. Carpentier; quelques
années plus lard, Mademoiselle Marie Carpeniier devenait la compagne aimée
et dévouée de celui qu'une maladie foudroyante devait arracher le 24 juillet 1900,
à son affection, à la tendresse de ses deux (llles.
A la fin de sa première année de mathématiques spéciales, Brunel fut reçu à
TÉcole polytechnique ; mais ce succès ne satisfit point sa légitime ambition. 11
démissionna. Demandé par le proviseur du Lycée Saint-Louis, il vint à Paris
étudier une seconde fois les mathématiques spéciales. Malgré une fièvre
typhoïde intense qui, heureusement, ne laissa pas de trace, il se trouva, à la
fin de l'année scolaire, debout pour la lutte, et l'un des champions les plus
redoutés des Lycées de Paris. A l'École polytechnique, il fut reçu troisième;
à l'École Normale, il obtint le second rang; le premier avait été enlevé par
M. Georges Humbert, aujourd'hui professeur d'analyse à l'École polytechnique ;
n'avoir été vaincu que par un tel émule passa à bon droit pour une victoire.
M. Humbert ayant opté pour l'École polytechnique, Brunel entra, en 1877, à
PÈcole Normale, comme chef de la section scientifique.
4*6 ABSOCIAWOK DUS AMCIBMft ÉLÈVI8
U
A l'École Normale, pondant trois aaa, Brunel fut, pour ses
plus pleinement» ce qu'il avait été à Abbe ville, à Utte, an Lycée Saint-Laos:
une sorte de frète aine, très sensé, 1res dévoué, très boa, et un peu boom.
• L'affection que J'avais pour lui, m'écrit un de ceux qui l'ont le màaux canae,
il la retrouvait chez tous ses camarades de section» Quand je me reporte à «a
années heureuses, ce qui me frappe le plus, c'est l'ascendant extraordinaire
qu'il avait pris sur nous tous. Je le vois encore, dépensant non temps sais
compter, pour aider l'un de nous à résoudre quelque difficulté et fournir im-
plication claire et décisive, mais auasi gourmandant sévèrement les débir
lances et les découragements. Brunel fut noire chef de sectionna* sens propre
du mot. Et nui ne songeait à ae soustraite à son influence si marquée ; tons k
subissaient avec bonheur, sûrs de trouver au moment utile le boa oomeH
l'encouragement affectueux ; tous acceptaient ses reproches, malgré leur terne
parfois un peu rude, car on sentait qu'ils venaient du cœur. »
D'ailleurs 11 était toujours prêt à prendre la défense de sçscamarades auprès
de l'autorité, à détourner sur lui les foudres, heureusement .bénignes, dont us
étaient menacés, t Dés qu'une bêtise quelconque avait été faite, me dit fus
d'eux, il se meltait en avant, môme, — je devrais dire surtout — lorsqu'il n'y
avait pas pris part ; comme s'il voulait s'excuser de ne s'être pas trouvé au
milieu de nous en un pareil moment. »
L'agrégation franchie, il reçut une mission pour étudier auprès d'une
site allemande. Cette mission était alors chose nouvelle. Depuis ce
nombre de nos camarades sont allés compléter au pied des chaires de P. Klein,
de Sctrwartz ou de Sophus Lie les études mathématiques qu'ils avaient ébau-
chées aux conférences de la rue d'Ulm ; ils suivaient l'exemple de Brunel
Celui-ci se rendit à Leipzig où l'attirait renseignement de Félix Klein.
Parmi les étudiants qui entouraient le brillant analyste, sa franchise et si
bonne humeur lui attirèrent bientôt toutes les sympathies, dont quelques-unes
se transformèrent en solides et durables amitiés, et dont le souvenir n'est poùti
encore effacé en la grande Université saxonne.
Un fait montrera quel ascendant, là comme partout, il exerçait sur ses con-
disciples.
Le président d'un • Verein » d'étudiants vint un jour le prier de prendre part
à un « Gommers ». On connaît ces longues beuveries dont la bière, la pipe et
les chœurs font tous les frais ; parmi les chants qui exaltent le « Vaterland », il
en est, hélas! qu'un Français ne peut entendre sans un brisement de cœur;
Brunel le fit observer ; mais tout avait été prévu ; connaissant les devoirs de
l'hospitalité, le bureau du « Verein » avait sévèrement proscrit ce qui pou val
blesser les sentiments de l'invité.
La consigne avait été rigoureusement tenue lorsqu'un, étudiant qui avait laissé
au fond d'une dernière chope l'esprit de discipline dont se piquent les • Verein»,
entonna un des hymnes interdits. Sans mot dire, Brunel se leva et sortît.
U n'était pas loin que deux étudiants, délégués par le président, le rejoi-
gnirent ; ils lui apportaient des excuses et le priaient de rentrer au ■ Commers »,
lui annonçant que le délinquant avait été expulsé et rayé du • Verein >. Si
M» LttGftL» MQMML& *07
séatàre f m ratpootée *ar U auttn, ee tat sur les Instance* de
Malgré le» éfflua» lui ténwifnainnl se» condisciples, la pe— éo de la patrie
parfois étoeindre dauloufeusemeat son aoau», le seul cœur français qui
è TOni*ersné4e Leipsig. Alors, pour entrouver un qui résonnai à l'unisson
sien, il se pendait à BerH», où ML iMk, aujourd'hui professeur à la Faculté
les Science* 0e Kaney* suivait Va» enseignements de Weierstrass et de Kro-
ecker. «Un soir, me conte M. Molle, li avait été pris d'un ardent désir de parler
çafe avec un Fiançais* de ne plus voir les visages étrangers dont il était
tiré depuis plusieurs mois ; aussitôt» il prend l'express et tombe chez moi
_ rôs minuit; ii toit» un vacarme assourdissant; je lui ouvre, et nous voilà
{passant une bonne partie: de la nuit à parler de la France en bavant force tasses
de thé. »
Ces causeries avec ML Molk roulaient souvent sur les diflnrences entre
l'école de Berlin, on Weierstrass et surtout Kroneeker poussaient Jusqu'à la
minutie les rigoureuses précaution* de la méthode déductive, et l'École de
Leipzig, où Félix Klein prônait l'intuition, fille de. l'imagination et mère des
découvertes fécondes. Ainsi germait en Brunel l'idée que pour être vraiment
vivante dans un pays, la science n'y doit pas être uniforme, qu'elle grandit et
se fortifie par les disputes entre Ecoles adverses ; ainsi se préparait l'apôtre
convaincu de la décentralisation intellectuelle que nous avons vu à l'œuvre.
▲ son retour en France, Brunel est, pendant un an (1881-1882), agrégé pré-
parateur de mathématiques à l'École Normale, puis (1882-1884), chargé de cours
de méeanique à l'École des Seiences d'Alger ; le 4 Juillet 1883, il soutient sa
thèse de doctorat intitulée : Étude sur les relations algébriques entre les fonc~
lions 7typer*lleptiçues de genre 3*; enfin, le 27 ootobre 18S4, il vient, comme
chargé de oours de mathématiques pures, oecuper à Bordeaux la chaire de
flouël.
Agé et malade, Houël venait de quitter la Faculté des Sciences de Bordeaux
sur laquelle son enseignement et ses travaux avaient, pendant de longues
«nuées, jeté un vif éclat. Bien loin de chercher à rompre, comme il
arrive trop souvent, avec les traditions de son prédécesseur, le nouveau
chargé de cours s'efforça de les prolonger ; il rendait à Houël de fréquentes
visites en cette ancienne tour du télégraphe, où le géomètre retraité avait
établi sa bibliothèque; là, en de longs entretiens^ le Jeune professeur faisait
profiter son érudition, déjà très vasle, des connaissances inépuisables du vieux
mathématicien; il explorait avec lui cette bibliothèque, riche d'ouvrages
rarissimes sur les mathématiques, et qui devait un jour, grâce à ses efforts,
accroître le fonds de l'Université bordelaise ; il se pénétrait des pensées de
celai qui avait fait connaître Lobatohewsky et Bolyai, qui avait apporté à la
construction des tables de logarithmes des perfectionnements précieux. De ce
commerce intellectuel, on retrouve la vive impression en lisant l'admirable
Jfoticc sur Vinfluence scientifique de Guillaume-Jules Houël, que Brunel
publia dans les Mémoires de la Société des Sciences de Bordeaux ; pieux hom-
mage rendu au souvenir de celui dont il recueillait l'héritage universitaire.
Le 30 décembre 1885, la chaire de mathématiques pures de la Faculté des
Sciences de Bordeaux avait été transformée en chaire de calcul infinitésimal
«t Brunel avait été nommé titulaire de cette ehairc. Le 10 novembre 1887, le
Doyen proposait au ministre de promouvoir son jeune collègue de la 4* à
408
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
la 3* classe, bien qu'H fût titulaire depuis un an à peine, c Les professons
4* classe, disait M. Lespiault, sont actuellement en très petit nombre et as
restent que peu de temps. • — Que les temps sont changes 1 — Et M.
piault ajoutait : « M. Brune! a des titres tout a fait exceptionnels. C'est un
éminent et 1res savant professeur, ayant une grande autorité sur ses éM
toujours prêt à faire les leçons complémentaires qui peuvent leur
utiles... » La promotion demandée ne fut cependant accordée que le 28
cembre 1890.
En novembre 1893, les collègues de Brunel l'envoyèrent siéger su
général des Facultés ; le 9 décembre de la même année, le minisire de ri
truction publique le nomma assesseur du doyen ; le 24 novembre 1896,
suffrage de ses pairs releva au Décanat ; vice-président du Conseil de VVi
versité pour l'année 1898, il se trouva chargé pendant trois mois, par sai
du décès de M. Gouat, des fonctions de Recteur j enfin, peu de mois avant
mort, la Faculté des Sciences dut procéder au renouvellement des foi
décanales ; dans l'urne, on ne trouva qu'un bullelin qui ne portail pas le
de Brunel ; il va sans dire que c'était le sien.
III
C'est à la Faculté des Sciences de Bordeaux, dans ses fonctions de
seur et de doyen, que Brunel put faire apprécier toutes ses qualités
lccluelles et morales. Je voudrais essayer de rendre ici, aussi exactement
possible, la figure très particulière, très personnelle de ces qualités.
La plupart des Français, surtout des Français cultivés, ne possèdent
à un haut degré cette force imaginative qui permet de voir, d'une vue im
diatc et simultanée, clairement et distinctement, les nombreux détails
ensemble très compliqué; pour saisir et comprendre, il leur faut simpli
élaguer, abstraire, déduire, classer ; de là, une certaine impuissance a
figurer les choses telles qu'elles sont, car ce qui est concret est toujours
niment complexe ; de là le goût de l'ordre, même artificiel, de la simplU
même aux dépens de la vérité ; de là, un fâcheux penchant à remplace?
réalité vivante et touffue par la formule sèche et vide.
En l'esprit de Brunel, il n'y a pas trace de celte faiblesse ; il possède
extraordinaire aptitude à se rendre présents tous les détails de l'organisme
plus compliqué, c Vous peusez à la manière d'un Anglais », lui dis
parfois, et il souscrivait volontiers à ce jugement. M. Élie qui a pu, de
heure, constater cette aptitude chez le jeune collégien d'Abbeville, l'aUril
en partie à l'éducation première, à l'apprentissage de menuisier. « Il a
acquérir dans l'atelier, me dit-il, l'habilude et le goût pour les mécanfe
que vous avez sans doute reconnus chez lui. 11 voyait toujours les s à Irai
les formes réelles. »
Cette puissance imaginative a pour corollaire nécessaire une merv(
mémoire. Dès l'enfance, cette faculté frappe ses maîtres. « Sa mémoire
extraordinaire, écrit M. Élie. Bien que je négligeasse à dessein les éni
tions de mots bizarres, Je me rappelle des compositions d'histoire nat
qu'on eût pu croire copiées, tant les classifications, avec leurs noms
y étaient exactement reproduites. »
dr l'école normale 409
Ce qui se grave si aisément dans son souvenir, ce ne sont pas des mots,
les formules, des fantômes vides de tout contenu réel, ce sont les choses
aémes, concrètes et vivantes. Au cours d'une promenade, il reconnaît et
lomme plantes et insectes. Lorsqu'un de ses collègues recourt à son inépui-
table érudition, que prodigue une inlassable obligeance, il ne se contente pas
le lui indiquer l'existence d'un écrit intéressant; il dit dans quel volume se
rouve cet écrit, quelle est la couleur de la reliure et, de son cabinet, il
adique avec précision la travée de la bibliothèque où le livre se trouve dé-
osé.
Avec de telles facultés, il eût évidemment excellé dans les sciences de
lécanismes, comme la physique expérimentale, soit dans les sciences de
lits, comme l'histoire naturelle. Il a choisi les mathématiques ; mais ses
echerches mathématiques ont une figure très personnelle que modèle la
>rme particulière de son esprit.
Le mathématicien français, dont le pouvoir d'imagination est moins déve-
>ppé que l'aptitude à déduire» aime les formules algébriques qui condensent à
extrême une longue suite de propositions; leur généralité, l'aisance avec
iquelle elles s'enchaînent les unes aux autres par des règles très sûres, satis-
fit son amour de Tordre et de la simplicité ; ces formules, il les veut courtes ;
a en horreur les longs calculs ; il méprise la qualité de calculateur, car on
léprise toujours les qualités que l'on n'a pas.
Naturellement, Il s'attache aux parties des mathématiques qui se déve-
ppent par des méthodes propres à satisfaire ses goûts ; les doctrines en
)gue, les théories préférées de l'École de géomètres qui jette sur l'enscigne-
ient français un si vif éclat, sont toules marquées au coin de cette élégante
mplicité.
Naturellement aussi, il délaisse volontiers les branches qui exigent de
nibles analyses ou de longs calculs, celles où le raisonnement ne se peut
iduire dans Je langage de l'algèbre, celles où les résultats ne se laissent pas
primer par des formules, parce que chaque nombre entier y garde les carac-
•es qui le distinguent de tous les autres et qui lui font une sorte de person-
lité, telles sont certaines parties de la théorie dos nombres ou de l'analyse
mbinatoire; seuls, quelques esprits d'une rare puissance osent s'y cen-
trer, au mépris de la mode, et, par des chefs-d'œuvre comme le Traité des
ïs Ululions, prouver que les mathématiques ne doivent pas être toujours
iples ni toujours élégantes.
>armi ces chapitres des mathématiques dont la forme déplaît à l'algébrisle,
*n est, cependant, dont l'utilité, dont la nécessité sont incontestables; telle
malysis rituSy dont Leibnitz déplorait déjà l'état d'abandon. Les problèmes
relèvent de cette discipline surgissent des points les plus divers de la
ence ; le juriste les rencontre lorsqu'il veut apprécier les relations de
enté; le logicien, lorsqu'il cherche à analyser la méthode déductive, le
mlsle lorsqu'il veut énumérer tous les isomères possibles d'un corps dont il
malt la composition ; le mécanicien les retrouve dans la théorie des tour-
ons hydrodynamiques; le physicien y est conduit par l'élude des courants
étriqués et l'algébrisle, qui les voudrait fuir, s'y heurte à chaque tour-
il de ses recherches.
es questions, qui exigent des calculs longs et compliqués, ces problèmes
itta solution ne s'obtient pas par l'enchaînement d'une suite de proposi-
140 ASSOGULTKm t>Ki A0GI1NB
lions toute* simples, Mats par l'intuition directe d'au sombre Immesaf» Ju-
ments, sollicttatent naturellement la puissance Imaginative de Bnnael,
l'effort tenie les muscles de l'athlète. (Test aux problèmes de set ordre,
culièrement a ceux qui relèvent de YAnulysirsiius, qs^M a consacré ses a*
vite scientifique Incessante.
Il excellait surtout dans les questions où un grand nombre de cas posante
devaient être dénombrés et classés; VtniMièratio*, proeééé si scabreux, s*
sujet à erreur pour la plupart des mathématiciens, était sa méthode de prii-
lcction. « La méthode de Brunel, me disait un jour un de ses collègues, daë
au suprême degré de l'esprit algébrique, c'est l'art de compter Sur les <Wj*
élevé à la plus haute puissance. »
L'habitude de voir les choses telles qu'êtes sont, et «on pas an travers ai
formules et de symboles, lui rendait parfois des services signalés; je n'en ven
citer qu'un exemple. Un algébriste illustre avait énoncé cède proeosittaa
û'Analysis situs : toutes les surfaces fermées sont des surfaces à deux citts.
Quelques jours après la publication du mémoire qui la renfermait, taatl
prouva à la Société des Sciences de Bordeaux que cette proposition étal
fausse; il ne se contenta pas de le démontrer, il construisit des unodèletat
surfaces fermées à un seul cèté. Lalgêbriste, au lieu de Axer son intaitiOD s*
les surfaces mêmes, avait raisonné sur les équations qui les représentent;
entre la réalité et le symbole existait un hiatus par où le paralogisme s'étal
glissé.
La forme intellectuelle qui différenciait si profondément Brunel de la planai
des mathématiciens français ne ee manifestait pas seulement par la nature att
problèmes qu'il traitait et des méthodes qu'il employait à les résoudre; éUe
traduisait encore par un autre caractère; il possédait, sur la plupart i
branches de mathématiques, une érudition admirable d'étendue et 6e
A l'imitation de Houel son prédécesseur, il ne dédaignait point de produire
écrits nourris de cette érudition. Telles sont la Monographie de I*
gamma et la Notice sur Vinflusnce de G.-J. Bouffi, qu'il publia dans tes
mières années de son séjour à Bordeaux; tel est encore le fascicule sur
intégrales définies qu'il donna à VBncyMopedie der matkemaHscàm
senschafïe*.
Il devait produire, dans le même recueil, une bibliographie raisonnes
YAnalysis situs et, aussitôt après, composer ua traité complet de cette
dont il avait médité et étendu toutes les parties. Le plan commun 4e
écrits était arrêté, le» matériaux en étaient réunis et classés; mais,
mort est venue au moment même ou il allait en tracer les premières
perte est grande pour les mathématiciens qui eussent enfin trouvé,
un traité didactique, les fragments de cette science dont la dispersion
aujourd'hui toute étude.
La perte est grande aussi pour la gloire de notre ami. Les questions qui
licitaient ses méditations n'étaient point à la mode; bien qu'il fût à la Ms
utile et très difficile de les résoudre, elles n'étaient point propres h laine
celui qui les résolvait; Brunel le savait et 11 ne s'efforçait point de
eontre; au contraire, son extrême désintéressement semblait heureux que
écrits passassent presque inaperçus; ii ne faisait rien peur attirer sur eus
tention; il les publiait — je devrais dire les dissimulait — proses*
les mémoires de notre modeste Société des Sciences de S© idéaux
DE L'éGOLB NORMAL! 444
certain 411e son traité é'Amalpris situ* eût été, pour beaucoup de géomètres,
une surprise, la révélation d'un talent vigoureux et inconnu. C'est avec un dur
serrement de cœur qu'après avoir feuilleté ses papiers, examiné les dernières
reliques de son travail, j'ai dû renoncer à l'espoir d'en trouver le manuscrit.
On n'aurait pas une idée complète de l'activité scientifique de Brunel si l'on
tenait compte de ses seuls travaux et si l'on omettait l'aide qu'il apportait 9ans
cesse aux travaux d'autrui. « U était l'obligeance même, m'écrit un de ses
collègues; cette obligeance n'attendait même pas d'être sollicitée pour se ma-
nifester, mais s'offrait spontanément avec une simplicité, une bonne grâce, un
empressement dont on était ravi. Que de recherches bibliographiques, par
exemple, n'a-t-il pas rendues faciles et fécondes par son aclive collaboration
et sa grande érudition? »
Cest aux mathématiciens surtout qu'il pouvait fournir d'utiles renseigne-
ments, grâce à ses immenses lectures et aussi grâce à son intelligence des
théories de VAualysis siùus, si nécessaires et si souvent ignorées. Cest ainsi
qu'au bas d'un des plus beaux mémoires de M. Hadamard, je relève cette note :
« Je tiens à exprimer toute ma gratitude à M. Brunel que sa connaissance
profonde de cette partie de la science a mis à môme de me fournir une aide
précieuse. »
Hais Brunel ne s intéressait pas seulement aux mathématiques; au Collège
(PAbbeville, au Lycée Saint-Louis, à l'Ecole Normale, il avait étudié avec une
égale ardeur la physique, la chimie, l'histoire naturelle. « Sa largeur d'esprit
était telle, m'écrit mon prédécesseur à Bordeaux, M. Pionchon, que toutes les
formes de l'activité scientifique éveillaient sa curiosité et retenaient sa sym-
pathique attention. Il se plaisait à passer de longues heures dans les divers
laboratoires de la Faculté, à assister aux diverses phases des recherches qu'il
1 voyait entreprendre. Il se réjouissait des succès de l'expérimentateur comme
s'ils lui eussent été personnels, et son inaltérable bonne humeur était un pré-
cieux réconfort aux heures des difficultés et du découragement. » Et M. Joan-
nis,qui fut son camarade au Lycée Saint-Louis et à l'École Normale avant d'être
son collègue à Bordeaux, me dit : « U passait la plupart de ses après-midi
dans nos laboratoires, allant de l'histoire naturelle à la physique, sans oublier,
a ma grande joie, ce malheureux sous-sol, pourtant bien peu attrayant, où son
amitié venait me tenir compagnie et où, tout en fumant des cigarettes, il
m'aidait souvent dans mes expériences. »
IV
Son extraordinaire puissance à voir à la fois l'ensemble et les moindres
détails de l'objet le plus complexe le disposait singulièrement aux besognes
administratives; et, de fait, il y excellait. Ceux qui l'entouraient n'avaient pas
tardé à s'en apercevoir; ils profilèrent de toutes les occasions pour mettre à
contribution son aptitude aux affaires.
La Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux l'avait pris pour
archiviste et, pendant de longues années, il mena tout de front : classement
de la bibliothèque, service des échanges, impression des procès- verbaux et
des mémoires. Il y a un an, la Société connut des temps difficiles; elle le
412 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
nomma Secrétaire général, et aussitôt, grâce à ses démarches, des libéralités,
taries depuis longtemps, se reprirent à couler.
En 1896, M. Rayet, alors doyen de la Faculté des Sciences de Bordeaux
demandait la croix de chevalier de la Légion d'honneur pour M. Brunel; et
cette demande, qui n'aboutit jamais, je lis : « Dans les jours qui ont précédé
l'ouverture de la dernière Exposition universelle de Bordeaux, organisée par
la Société philomathique, alors. que les commissions avaient peine à arrêter
leurs résolutions et qu'il était nécessaire de brusquer les décisions. II. Bnrael
a fait preuve d'une activité et d'une énergie rares. La Faculté des Science
doit à son dévouement une très grande partie du succès qu'elle a obtenu »
l'Exposition.
c S'il y a une Justice, M. Brunel devrait recevoir une des croix de chevalier
qui sont accordées en faveur de l'Exposition. »
Il était passé maître en l'art de débrouiller les complications juridiques et
financières qui régissent l'enseignement supérieur; secondée par l'expérience
du dévoué Secrétaire de l'Université de Bordeaux, M. Chaudron, son -habileté
en ces questions épineuses rendait les plus grands services.
A peine entré au Conseil général des Facultés, il avait été nommé rapporteur
de la Commission des finances; il garda cette fonction jusqu'à sa mort Des
soins qu'il apportait à s'en acquitter, un souvenir m'est resté, bien propre à
montrer comment il prévoyait toutes les conséquences possibles du moindre
détail.
A l'examen du budget d'une Facullé, il relevait une erreur : une recette de
0 fr. 35 avait été portée à un chapitre où elle ne devait pas figurer. Comme oa
le félicitait, avec quelque ironie, de sa minutieuse exactitude, il expliqua ta
Conseil que la transposition commise pouvait créer un précédent, être érigre
en principe, élrc appliquée au budget entier de l'Université; que la rétributiea
de l'agent comptable serait, par là, modifiée et le revenu annuel de l'Université
de Bordeaux diminué de 7500 francs. Les compliments reprirent, mais il
n'étaient plus ironiques.
Brunel disait un jour à M. Ëlie : « Les idées sont peut-être plus facBes *
manier que les hommes. » Pour être administrateur, il ne suffit pas de ma&iff
des idées, de manier des règlements et des chiffres; il faut encore manier do
hommes. Brunel s'y entendait.
Bien des causes concouraient à cette aptitude ; il en est une sur laquelle 1
faut insister, sous peine de ne point tracer de lui un portrait fidèle : je vett
parler de l'indifférence absolue qu'il professait à l'égard des convenu»!
sociales.
Elle sautait aux yeux, cette indifférence, dans les détails de sa mise.
être quelques-uns s'étonneront-ils de me voir rappeler ce qu'ils rega
comme un travers; je suis sûr, cependant, que la plupart de ses amis ni'
voudraient d'omettre ce trait de sa physionomie, faute duquel ils ne le
naîtraient plus. Aussi bien, les lettres où ils ont enfermé leurs souvenirs
pour me les transmettre font plus d'une allusion à ces insouciances de
tume ; l'une me parle du chapeau légendaire qu'il portait en Allemagne, «
vieux chapeau qu'aucun de ses camarades ne lui eût fait changer pour
empire »; l'autre, venue d'Abbeville, me dit : « On se le rappelle, dans
quartier, péchant tous les matins à la ligne, en redingote et chapeau à
forme. » Us sont légion ceux qui, pour juger un homme, comptent les
DS L'ÉCOLE NORMALE 443
de son couvre-chef; Brunel attachait plus de prix à ce que renferme le
chef.
c Lorsque vous toisez un homme, disait Montaigne, vous lui comptez la
hauteur de ses patins. » Au conseil de revision, pour avoir sa taille exacte, on
le déchausse. Ainsi faisait Brunel. Celui qu'il voulait Juger, il le dépouillait de
tout ce que les habitudes, les formules, les conventions lui ont donné de
« grandeurs d'établissement » ou lui ont, au contraire, infligé d'abaissement ;
il mettait toute nue la c grandeur de nature » ; son jugement, toujours incliné
à la bienveillance, ignorait l'admiration pour les grands comme le mépris pour
les petits.
On comprend ce qu'une semblable habitude mettait de justice en sa psycho-
logie, d'ailleurs si clairvoyante et si détaillée; on comprend à quel point elle
le préparait à trancher les différends entre les hommes. « En un clin d'œil, il
débrouillait les questions d'ordre administratif les plus délicates et les plus
épineuses, dit M. Pionchon.il saisissait d'une vue nette et prompte les diverses
solutions possibles pouvant terminer un débat d'affaires et proposait toujours,
dans un esprit de bienveillance et de conciliation, la solution la plus sage et
la plus raisonnable. Il était par là, dans la Faculté, un puissant instrument de
concorde. Vous en aviez fait un doyen; et il me semble qu'il était éminemment
qualifié pour cela. »
Ccst, en effet, dans l'exercice du décanat que l'esprit et le cœur de Brunel
purent se manifester tout au large.
Le 10 juillet 1896 avait été promulguée une loi dont le premier article était
ainsi conçu : « Les corps de Facultés institués par la loi du 28 avril 1893
prennent le nom d'Universités . »
Pour faire de ce texte autre chose qu'un vain changement d'étiquette, qu'un
leurre à l'usage de ceux qui se laissent prendre à la piperle des mots, pour
donner une vie réelle aux Universités régionales, dont on vient de décréter
l'existence, trois buts essentiels doivent être atteints.
Il faut en premier lieu, abattre les cloisons étanches qui séparaient, jusqu'à
ce jour, les quatre Facultés l'une de l'autre ; établir entre elles,une commune
circulation d'idées, une pénétration mutuelle des grades et des enseignements:
donner au corps des Facultés l'unité de vie et d'aspirations, à l'image de cet
organisme, dont toutes les parties se tiennent par des liens indissolubles et
que l'on nomme le savoir humain.
En second lieu, sans briser les liens qui rattachent les Universités régionales
au pouvoir central, qui retiennent en un seul faisceau toutes les parties de l'en-
seignement supérieur français, il faut relâcher ces liens, de telle sorte que
chaque corps universitaire puisse acquérir une véritable personnalité, se dé-
velopper librement suivant son type propre, entamer au besoin avec les autres
Universités la lutte féconde des idées.
Enfin, il faut acquérir une connaissance exacte des besoins intellectuels,
économiques, industriels du milieu où vit chaque Université ; par des mesures
Préparées avec prudence, décidées au moment propice, modifiées au fur et a
mesure que l'expérience apporte ses enseignements, soutenues cependant
8
444 ASSOdAXIOtf DBg ANCIENS ÉLÈVES
ayecJêaacUé contre IMadifféreaceet las.pr^Jugés, il feut ateftpear de donna
satisfaction à ces besoins légitimes.
A cette œuvre triple doivent être adaptés les piofeaseurs Que les Facultés
désignent pour Les représenter au Conseil de l'Université et . par-dessus lati
les plus autorisés parmi ces représentant*, les doyens.
Lorsqu'en novembre 1596, la Faculté des Sciences eut i choisir dans an
sein celui qu'elle investirait 4'uoe telle mission, il lui sembla qu'aucun de les
membres ne remplissait aussi bien que Brunel les conditions requises pour n'y
point faillir.
Toute tentative qui a pour objet de transformer peu à peu l'ensemble te
quatre Facultés en un corps dont les membres soient réellement unis te
heurte à un redoutable obstacle. L'étendue toujours plus grande de la sciera,
la rigueur de plus en plus minutieuse de chacune de ses disciplines, obligeai
chaque travailleur à resserrer son attention en un champ de jour en jour pi»
étroit; en même temps les méthodes de recherche, obligées de s'adaptera
une besogne de plus en plus méticuleuse, se multiplient et se différencient a
l'infini. Ignorant des sciences mémo les plus voisines de ceUe qu'il étudie,
chaque chercheur est porté à penser que ces sciences sont de nulle impor-
tance ; inhabile au maniement des méthodes d'invention et de démonstratif}
qu'emploient ses collègues, chaque professeur est tenté de croire que les
autres ne découvrent que des chimères et qu'ils raisonnent faux. Ainsi nait &
grandit le mépris intellectuel, mutuel ver rongeur de la vie universitaire-
Vainement, en Brunel, on chercherait trace de ce mépris. Il est mathémati-
cien, mais il sait que, même en mathématiques, il y a place pour différentes
méthodes; dans sa jeunesse, lia vu à Leipzig, avec F. Klein, à Berlin, avec
Kroneckcr, les disciplines les plus opposées servir également au développe'
ment de la science; cette opposition, il la retrouve lorsqu'il compare ses re-
cherches de prédilection à cellesquisont en vogue auprès de la plupart det
géomètres français. D'ailleurs, il ne s'est point confiné au domaine, pourtts!
bien vaste, des mathématiques; il fréquente les laboratoires du physicien, 4s
chimiste, du zoologiste, le jardin du botaniste; avec sa puissance d'obs
tion, il discerne les caractères propres de la méthode que chacun d'eux
avec succès ; il ne dédaigne point la conversation du juriste ou de Ta
lègue, et son impeccable mémoire conserve fidèlement leurs enfieignemesfc-
Ainsi se forme on lui-même un tableau clair et précis, où chaque enseigna*
ment de l'Université occupe la place qui lui sied, où chaque professeur est
selon les règles de la méthode dont il se réclame. U sait donc, lorsque*
faut, réclamer des aliments pour la vie intellectuelle de la Faculté qu'il
sente ; mais il sait aussi que les autres Facultés ont des besoins légitimes al
il sait discerner les cas où ces besoins sont plus pressants que ceux de 1b
culte des Sciences. De la, dans ses avis sur l'emploi des ressources unive»-
taircs, une équité qui s'impose; rarement, à ses demandes en faveur de
Faculté des Sciences, ses collègues ont opposé un refus; dès là que
soutenait une requête, on savait que cette requête était Juste.
L'autonomie des Universités à l'égard du pouvoir central n'est encore
enfonce ; son développement normal rencontre deusi sortes d'aoaents
qui, par servilité, veulent tenir cet enfant en lisières, au risque de le .parai
ceux qui, par esprit frondeur, TOUlenMe lancer ptématurémeot -en des
qu'il n'est point en état de<soutenir. Brunel ne connaît a* ia servilité, ni 1
DS I/ÉCOLB NORMAL» 4T6
frondeur; l'autorité lue lui en impose pas, mais elle ne Tlrrlte pas; lorsqu'une
requête en faveur d'un garçon de laboratoire rencontre des obstacles au
ministère de l'Instruction publique, sans nul souci des conventions sociales, il
pèse 6 la môme balance ravis du garçon et celui du Ministre et, des deux avis,
il soutient celui qui lui semble juste. Aussi, quelle autorité pour faire accueillir
par le pouvoir les remontrances qu'il lui soumet au nom des subordonnés, pour
faire accepter par les subordonnés les décisions qu'il leur transmet au nom du
pouvoir ! Comme il dosait justement, en un conflit, les concessions que chaque
parti devait raisonnablement accorder! J'en appelle au témoignage de ceux qui
ont suivi les longues négociations relatives au doctoral de l'Université de Bor-
deaux.
Pendant longtemps, les Universités ont vécu dans une dédaigneuse ignorance
du milieu où elles sont plongées ; aussi est-il également difficile aujourd'hui de
faire connaître aux Universités les véritables besoins des hommes qui vivent
autour d'elles et de faire comprendre à ces hommes la nature des services que
les Universités leur peuvent rendre. A cette double mission, Brunel était prédis-
posé par la forme si particulière de son esprit.
Il n'avait pas du milfeu bordelais, dans lequel vit notre Université, une de ces
vues d'ensemble, fausses à force d'être simplifiées, rendues optimistes par le
désir de louer quand même ou pessimistes par le besoin systématique de déni-
grer. 11 voyait ce milieu tel qu'il est, composé de groupes divers dont chacun a
ses* besoins, ses tendances, sa manière de comprendre et d'agir ; en chacun de
ces groupes, il distinguait les hommes qui le dirigent ou l'inspirent, avec leur
physionomie particulière, leurs habitudes, leurs sympathies et leurs antipathies ;
il lui était alors facile de supputer les chances de succès d'une tentative, les
appuis sur lesquels elle pouvait compter, les obstacles qui lui seraient opposés.
D'autre part, pour déterminer le rôle que l'Université est appelée à jouer dans
ce milieu, il ne cherchait pas une formule abstraite qui définisse ce rôle d'une
manière générale, qui soit applicable en tout temps et à toutes les circonstances.
Certains cherchent dans le passé, que leurs souvenirs trompeurs leur repré-
sentent comme un âge d'or, le type idéal de la Faculté ; ils se refusent à toute
innovation qui altérerait ce type. Les autres placent dans l'avenir une Université
non moins irréelle; ils marchent, les yeux fixés sur leur chimère, au risque
d'achopper à tous les cailloux du chemin. Brunel se souciait aussi peu de la rou-
tine des uns que de l'utopie des autres. 11 jugeait chaqde projet en lui-même,
aux services visibles et tangibles qu'en pouvaient attendre l'Université et le
public.
On ne comprendrait pas comment Brunel jouait avec une telle perfection ce rôle
de doyen, si difficile è tenir, si, à côté des qualités que nous avons vues à l'œuvre,
on omettait la plus profonde et la plus essentielle de toutes : la bonté ; celle-là
formait comme la base même de son caractère.
C'était au matin du 24 juillet 1900. On venait de m'apprendre la mort de
l'ami, laissé la veille en pleine activité. Le garçon de laboratoire qui m'avait
apporté cette lugubre nouvelle me disait : « On ne aaura jamais combien Mon-
sieur le Doyen était bon pour nous ; quand il obtenait une augmentation pour
Tun de nous, il tenait h le lui annoncer lui-même ; et il semblait plus heu-
reux que celui qui était augmenté, *
11 était bon pour tous ; il était bon surtout pour les petits, pour les garçons
«je laboratoire, dont il s'efforçait, en toutes circonstances, d'améliorer le sort ;
x-fT.^
116 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
pour les préparateurs qu'il traitait en jeunes collègues, dont il encourageait les
travaux, dont il tentait, malgré les difficultés de l'heure présente, d'assurer
l'avenir.
Il était bon môme pour les grands, ce qui est plus difficile, car on redoute
les grands, mais on ne les aime pas. Un jour, ii tint entre ses mains anxieuses
le sort d'un homme place plus haut que lui. La justice, la stricte justice, deman-
dait peut-être qu'il brisât cet homme. Mais il songea que ia chute est bien dure
lorsqu'on tombe de très haut, et il eut pitié.
Il était trop bon ; c'est le seul reproche que j'aie entendu formuler a son
égard; heureux celui qui n'en mérite point d'autre ! En présence d'un acte qui
semblait blâmable, sa large et clairvoyante psychologie devinait les mobiles
cachés, les explications probables, les excuses possibles, et son jugement
penchait vers l'indulgence, alors même que plusieurs autour de lui eussent
souhaité qu'il condamnât.
11 ne devenait sévère que lorsqu'il se trouvait face à face avec ia bassesse,
lorsqu'il avait acquis la preuve indéniable, accablante, d'un mensonge ou d'une
lâcheté ; alors seulement son jugement se faisait dur et s'énonçait en paroles de
colère. Au cours de la dernière conversation que j'eus avec lui — quelques
heures avant sa mort — il fil allusion à un fait de dénonciation ; je n'oublierai
jamais avec quel mépris, avec quel dégoût, il traitait le sycophante et surtout
celui qui l'avait accueilli.
Encore son ressentiment tombait-il lorsque la victime de la félonie, c'était lui-
même. Un jour, il fut bassement outragé par un homme qu'il n'avait cessé
d'obliger pendant de longues années. « Cela nous apprendra, lui dit quelqu'un, à
rendre service à ceux qui ne le méritent pas. » — « Non, répondit-il, cela ne
m'empochera pas de recommencer. »
Je veux finir sur ce mol ; ii apportera la consolation des espoirs éternels à
ceux qui ont aimé Georges Bru ne I ; comment notre ami n'aurait-il point trouvé
miséricorde auprès du Père, qui nous remettra notre dette dans la mesure où
nous aurons fait remise à nos débiteurs?
P. DUHBM.
Promotion de 1878. — Lefèvre (Léon), né le 16 février ia58, décédé le
3 mal 1900, à Lille.
Aux dernières vacances de Pâques, j'avais revu Lcfévre, venu pour quelques
jours à Paris avec sa famille ; il toussait, mais il était encore plein d"en-
train. A la rentrée il reprit vaillamment sa classe ; mais saisi, au Lycée même,
d'un violent frisson, il fut obligé de rentrer chez lui en voiture et de s'aliter;
au bout de huit jours il succomba, laissant sa veuve avec cinq enfants, dans
l'attente d'un dernier, qui est né deux mois après la mort de son père. Cette
mort, survenue dans des circonstances si poignantes, a ému tout particulière-
ment ceux qui avaient pu apprécier les grandes qualités dé Lcfévre et surtout
la fermeté et la loyauté auxquelles il devait l'estime et l'affection de eeux
mêmes qui se trouvaient le plus en désaccord avec lui sur les questions qui
divisent le monde. Je voudrais tâcher de dire ce qu'il fut, de telle façon <p«
ceux qui ne l'ont pas connu puissent comprendre à quel point Lefèvre WL
honneur à l'Université en général et à notre École en particulier.
Lcfévre suivit les cours deLouis-le-Grand comme élève de l'École Bossuel;
J
DB L'ÉCOLE NORMALE 417
pendant longtemps on a gardé à Bossuet le souvenir de la bonne humeur
avec laquelle, travailleur sérieux pendant les éludes, il animait les récréa-
tions. Le futur professeur manifestait déjà ses qualités pédagogiques en aidant
complaisamment les cainarades plus jeunes qu'arrêtait un théorème ou un
problème. Renonçant à l'École polytechnique, il entra en 1878 à l'École Nor-
male, après avoir remporté au Concours général le prix d'honneur de mathé-
matiques spéciales.
A l'École, tout en préparant ses licences et son agrégation avec une ardeur
justement couronnée par le succès, Lefèvre avait pu se livrer avec passion à
rélude désintéressée des mathématiques et spécialement de la géométrie,
pour laquelle il avait un goût très prononcé. Reçu agrégé à sa sortie de
l'École, Lefèvre fut nommé au Lycée de Bar-le-Duc, et tout en faisant une
classe qui comprenait à la fois des candidats au baccalauréat et des candidats
à Saint-Cyr, il continuait ses études de mathématiques pures, en étudiant les
fonctions elliptiques dans les œuvres d'Abel. Hais, en 1882, au moment où il
venait d'être nommé en spéciales à Tours, il se sentit surmené et dut prendre
un congé d'un an.
A la rentrée de 1883, il reprit sa classe de Bar-le-Duc pour quelques semaines,
puis passa trois mois à Nancy, comme professeur d'élémentaires, et fut
nommé, au début de 1884, professeur h l'École normale de Cluny. Son séjour à
Cluny, presque à la campagne, dans une région d'un agréable pittoresque, fut
très favorable à sa santé ; mais Cluny n'avait pas de communications faciles
avec Paris, où demeurait la famille de Lefèvre ; aussi Lefèvre fut-il heureux de
venir, en 1885, professer les spéciales 6 Amiens, où il resta Jusqu'en 1893,
époque à laquelle il fut nommé en spéciales à Lille.
Marié dès le début de son séjour à Amiens, Lefèvre se vit bientôt h la tête
d'une nombreuse famille ; les soucis causés par les maladies des siens et la
perte cruelle d'une fillette s'ajoutèrent aux fatigues professionnelles. Néanmoins
Lefèvre conservait une grande activité intellectuelle. Ii avait renoncé aux
recherches originales ; mais son esprit était largement ouvert à tout. La litté-
rature, la philosophie, la musique occupaient ses loisirs et, s'il n'écrivait pas de
mémoires de mathématiques, il se tenait au courant de tout ce qui se publiait,
et en faisait profiter son enseignement ; ainsi un article très étudié des Nou-
velles Annales de mathématiques sur la construction des courbes données en
coordonnées polaires était inspiré par un mémoire de notre camarade Goursat,
couronné par l'Académie des Sciences ; je dois citer aussi une construction
élégante des points doubles apparents de l'intersection de deux surfaces du
second ordre qui est devenue tout de suite classique.
Extrêmement consciencieux Lefèvre faisait un cours très étudié, très com-
plet et tellement clair que, suivant l'expression d'un de nos jeunes cama-
rades, c il n'y avait pas moyen de ne pas le comprendre ». Deux prix d'hon-
neur et de nombreuses nominations au Concours général, l'admission à l'École
Polytechnique et à l'École Normale d'élèves dont l'un fut le cacique de sa
promotion, témoignent de l'excellence de renseignement donné par Lefèvre.
D'ailleurs, pour mieux caractériser cet enseignement et l'impression qu'il pro-
duisait, je vais donner ici une note qu'a bien voulu rédiger notre camarade
Georges Dufour, ancien élève de Lefèvre, prix d'honneur du Concours géné-
ral* et à qui j'adresse mes plus vifs remerciements au nom des camarades
immédiats de son ancien professeur.
448 ASSOCIATION DBS ANCIENS JÉLÈVES
« koœqu'il y a quelques mois, Rappris la mort de mon ancien profesaeur de
mathématiques spéciales, Léon Lefèvre, je fus douloureusement ému ; je suis
bien certain, me rappelant les sentiments affectueux, de mes camarades de
classe à son égard, que mon émotion a été partagée par tous ceux d'entre eux
qui ont su sa fin. Aussi U famille de mon regretté maître m'ayaot fait Hon-
neur de me demander d'ajouter à la notice que M. Bioche a consacrée à l'ani
excellent quelques mots sur le professeur, ai-je accepté volontiers roccasûfl
de rendre hommage à son caractère et à son talent.
* J'ai conservé du professeur que nous pleurons un souvenir très net étirés
vivant, et cela lient, je crois, bien moins au temps relativement court — onseam
pourtant — écoulé depuis noire séparation, qu'à l'influence profonde qu'il exer-
çait sur ses élèves. Cette influence qui lui attirait notre respect et notre affectif»,
il la devait à son expérience, à son savoir et aussi à son dévouement, à sa boaié.
Il nous donnait, par ses leçons si claires et si bien dites, l'exemple des qua-
lités de neUelé, de simplicité et de précision qu'il voulait développer en nous.
U nous reprenait infatigablement pour une phrase incorrecte ou trop vague,
pour un mot mal placé ; tous ces détails pour lui avaient de l'importance, tant
il craignait que ces incorrections de langage n'eussent pour cause une idée
fausse ou insuffisamment précise. Il exigeait de nous du travail et, toujours
d'un Ion très doux, mais très ferme, et qui faisait impression; il savait, lors-
qu'il constatait chez l'un de nous quelque ralentissement d'ardeur, le répri-
mander, en môme temps relever son courage et le remettre dans la bonne
voie. 11 nous donnait aussi l'exemple de l'effort, de la continuelle tendance au
mieux. Ceux d'entre nous qui l'ont eu pour maître plusieurs années de suite
ont pu le constater en voyant combien son cours différait d'une année à
l'autre, et les différences ne portaient pas seulement sur des détails de dé-
slralion; c'étaient des théories entières qu'il modifiait pour nous tes
rendre plus accessibles, plus souvent encore pour satisfaire son esprit avide
de perfection. C'était surtout en géométrie qu'il perfectionnait et innovait, son
esprit aimait à se mouvoir dans les hautes régions de la géométrie moderne,
c'était là manifestement son domaine de prédilection, domaine qu'il connais-
sait admirablement. U en a rapporté des vues profondes et originales qu'il ne
dédaignait pas d'appliquer à des problèmes simples» C'est ainsi qu'il bots
a laissé des solutions remarquables de quelques problèmes graphiques. B
nous démontrait ainsi la vérité de celte parole qu'il répétait souvent pov
encourager ceux d'entre nous qui hésitaient parfois à le suivre : qui peut le
plus, peut le moins. C'est qu'il ne se contentait pas de traiter avec une mer-
veilleuse lucidité les questions d'un programme déterminé, il cherchait I
éveiller notre curiosité, à développer en nous, en même temps que Hnlett-
gence, l'esprit d'invention et de recherche, il savait nous montrer qu'an delà
des régions que nous explorions ensemble, il y en a d'autres illimitées, La
grands noms des Poncelet, des Chaslcs, des Clebsch, des Darboux...
étaient familiers ; il élargissait notre horizon, il nous habituait à regarder
loin et, en nous faisant pressentir les merveilles qui s'y trouvaient» nous
nait l'envie de marcher toujours plus avant.
» Son rôle comme professeur et éducateur fut considérable, trop
hélas; pour ma part, je n'oublierai jamais que si j'ai eu l'honneur, de deveo
son camarade par la grande solidarité de l'École Normale, c'est k loi que je la
dois. Aussi, est-ce avec la plus grande reconnaissance que je m'incline
J
peetueusemenlsursa tombe et, qu'au nom 4e ceux qurtl a guidés, pour les
in appréciables services qu'il leur a rendus, je lui dis, du plus prétend de mon
cœur — merci. »
Le devoir du professeur, tel que le comprenait Lefèvre, ne consistait pas
seulement à faire un excellent cours, mais aussi à exercer une action éduca-
trice sur ses élèves. Bn particulier, il profitait de l'occasion qui lui était
offerte parles élèves venant lui apporter leurs voeux de nouvel an, pour leur
faire une causerie morale ; ce n'était pas un discours, mais sous une forme
très familière, cette causerie était méditée à l'avance et on a retrouvé dans
ses papiers des notes permettant de reconnaître l'esprit qui les inspirait.
Voici, pour préciser, une citation extraite des notes relatives à l'allocution de
fin décembre 1899, la dernière qu'il ait prononcée : « Si le devoir immédiat de
voire professeur, celui qui tient la plus grande place dans vos préoccupations
journalières, est de vous préparer à affronter un examen difficile, il ne lui est
pas défendu, pendant ces années passées en commun, de poursuivre un but
plus élevé ; celui de faire de vous, quoi qu'il arrive, des hommes de devoir,
des hommes d'action ayant conscience de leur responsabilité. »
Les qualités intellectuelles et morales de Lefèvre lui avaient acquis une
grande autorité auprès de ses collègues ; J'ai reçu, signée de plusieurs de ses
collègues, une lettre dont je crois devoir citer quelques lignes : « Sa mort a
été pour nous un deuil de famille, car M. Léon Lefèvre n'avait parmi nous que
des amis. Du reste, la présentation de sa candidature au Conseil académique de
Lille, candidature ratifiée par le vote des professeurs des autres Lycées de
l'Académie, vous montre de quelle considération il jouissait, non seulement à
Lille, mais aussi à Amiens et dans tous les autres Lycées du ressort. C'est
encore lui, alors que sa modestie voulait récuser cet honneur, qui avait été
acclamé président de notre Société d'études ; et lorsque, la classe terminée,
on le rencontrait dans la cour, on s'attardait volontiers en sa compagnie. »
Lefèvre ne considéra ces manifestations, très honorables pour lui, que
comme l'obligeant à s'occuper activement des intérêts généraux de l'Univer-
sité, il étudia soigneusement les questions pédagogiques et les questions rela-
tives aux intérêts matériels des professeurs ; il fit une ardente propagande en
faveur de la Société de secours organisée par nos congrès ; et à la veille de
sa mort il travaillait à grouper en Association régionale les professeurs des
Lycées et Collèges de l'Académie de Lille. 11 a donc été jusqu'au bout l'univer-
sitaire modèle, remplissant avec zèle ses devoirs professionnels, mais ne
bornant pas le son activité.
Celte notice serait absolument incomplète si je n'ajoutais que Lefèvre a tou-
jours été un catholique convaincu et pratiquant. Il ne se contentait pas
d'avoir une foi de tradition et des pratiques d'habitude ; il avait étudié la reli-
gion dont il faisait la directrice de sa conscience et de sa vie, l'inspiratrice de
ses actes, avec son ardent amour de la vérité et un esprit scientifique ; il
était, comme il le disait lui-même, un chrétien doublé d'un mathématicien.
Très modeste et très tolérant, il ne se croyait ni meilleur ni plus méritant que
ceux qui n'avaient pas sa foi ; il comptait parmi ses plus intimes amis des
camarades ou ffes collègues qui avaient les convictions les plus opposées et
qui hii ont toujours gardé intacte leur profonde affection, quels que fussent
leurs dissentiments; et pourtant Lefèvre n'a jamais caché sa façon de penser
sur quoi que ce soit, même au risque de troubler des relation» amicales
420 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
anciennes et intimes. U aimait, d'ailleurs, à répéter qu'il avait toujours trouve
dans l'Université un grand respect des convictions sincères comme Tétaient
les siennes: je crois devoir le redire ici, car ce témoignage autorisé prouve
combien est injuste ce reproche d'hostilité systématique contre ceux qui ont
des convictions religieuses, reproche trop souvent adressé à l'Université par
ceux qui la connaissent mal ; et d'autre part, Lefèvre a bien montré par son
exemple, qu'un des meilleurs professeurs et des plus dévoués à l'Université»
pouvait être en même temps, très naturellement, un excellent catholique.
Puissent les témoignages de bien sincère et profonde sympathie venus de
toutes parts, apporter à la veuve et à toute la famille de notre camarade
quelque consolation, en leur montrant combien leur douleur est comprise et
partagée !
Ch. Biochb.
Promotion de 1881. — Aignan (Alban), né à Castera-Yerduzan (Gers] le
26 mars 1861, décédé à La Rochelle le 4 juillet 1900.
A. Aignan avait fait au Lycée d'Auch de brillantes études et, à dix-sept ans, son
nom figurait sur la liste d'admissibilité à l'École Sai:it-Cyr. Bien qu'il possédât
t. nies les qualités nécessaires pour faire un excellent officier, il préféra se
diriger vers les sciences et vint au Lycée Henri IV pour se préparer à l'École
Normale où il fut admis en 1881. A la fin de sa seconde année d'École il opta
pour la section de physique et ses heureuses dispositions pour les recherches
originales ne tardèrent pas à se manifester. Il passait une notable partie de son
temps à la bibliothèque de l'École et dans les laboratoires. Chaque leçon qull
devait préparer était pour lui l'occasion d'une revue complète du chapitre de la
physique qui s'y rapportait et un prétexte pour imaginer des expériences nou-
velles. C'est ainsi qu'il arriva à résoudre, par des moyens d'une extrême sim-
plicité, un problème expérimental considéré à cette époque comme fort diffi-
cile, la photographie de certaines franges visibles seulement en lumière mono-
chromatique
A sa sortie de l'École il fut nommé professeur à Mont-de Marsan, où il se maria
en 1885$.
Malgré le peu de ressources dont il pouvait disposer, il entreprit une série
de recherches, soit d'intérêt pratique (étude de diverses falsifications, re-
cherches photométriques), soit d'ordre purement scientifique. En 1893, H sou-
tenait brillamment à la Sorbonne une intéressante thèse de physico-chimie,
sur le pouvoir rotatolre spécifique des corps actifs dissous.
Entre temps il s'occupait de l'application des procédés scientifiques à l'agri-
culture et fondait, en collaboration avec le directeur de l'École normale de
Dax, un périodique intitulé : La culture intensive.
Les fonctions de professeur au Lycée de Mont-de-Marsan ne suffisaient pas
à cette infatigable activité, à cet incessant besoin de progrès en lesquels se
résume toute sa vie. Pourvu du grade de docteur, il demanda et obtint, en
1894, le poste d'inspecteur d'académie à Vannes. A partir de ce moment il se
dépensa sans compter pour développer l'instruction dans le Morbihan et
étendre l'influence de l'Université. Constamment préoccupé des progrès de
l'enseignement, il contribue à l'institution, au Lycée de Lorient, de cours pré-
paratoires à l'École navale, multiplie les cours et conférences d'adultes, publie
DE L'ÉCOLE NORMALE 42!
sur la pèche et la navigation deux opuscules destinés à faciliter la diffusion
d'un enseignement nouvellement introduit dans les départements du littoral.
Cette tâche énorme ne lui suffisait pas : aux heures de loisir il écrit la
'Firme de Bcruine, sorte de géorgiques scientifiques, puis, revenant à sa
science favorite, il publie, de 1895 à 1699, un certain nombre de mémoires
très approfondis (sur le pouvoir rotatoire moléculaire, sur le coefficient de
solubilité des liquides, sur la production du son dans les tuyaux a anche, etc.).
En 1898, se» travaux lui valurent la rosette d'Officier de l'Instruction pu-
blique.
Cette prodigieuse dépense d'activité» jointe à i'inOuence d'un climat si diffé-
rent de celui de son pays natal, devait lui être fatale. Quand il obtint d'être
nommé inspecteur d'académie à la Rochelle, il était déjà trop tard. Un mai
redoutable avait miné cette santé robuste et le mettait à la merci du moindre
accident. Un refroidissement, qu'il contracta en allant, ie 16 mai 1900, présider
à Marennes le banquet annuel de la Société de secours mutuels des Insti-
tuteurs, prit rapidement un caractère de gravité exceptionnelle. Bientôt
tout espoir fut perdu et le dénouement fatal, que rien ne put conjurer, arriva
le mercredi 4 Juillet 1900. Aignan avait 39 ans.
La science perd en lui un physicien de valeur et l'Université un maître qui
a toujours fait beaucoup plus que son devoir.
P. Villard.
Promotion de 1883. — Taira (Joseph), né h Paris le 25 février 1865, décédé
à Lyon le 11 Juillet 1900.
Le père de Joseph Texte, qui fut aussi un élève de notre École, était pro-
fesseur d'histoire au Collège Rollin quand, au lendemain flu coup d'État, sus-
pect d'entretenir des relations avec les proscrits, il fut révoqué. L'oncle de
Joseph Texte, Eugène Despois, les meilleurs amis de son père, J. l'ami,
B. Sommer, pour avoir refusé le serment, subirent soit l'exil, soit une sorte
d'exil intérieur, non moins cruel. Après de longues années, l'Empire libéral
ou la République devaient leur rendre leurs chaires. En attendant, sans regret
de leur sacrifice, ils vécurent de leçons et de tvavaux de librairie et se réfu-
gièrent dans le culte des idées démocratiques et des lettres. C'est de ce
groupe fraternel que sont sorties les traductions de Kant et de Fichte, et cette
édition des œuvres de Molière, entreprise par Despois, achevée cette année
même par un autre oncle de Joseph Texte, M. Desfeuilles, le dernier survi-
vant de ces hommes si simples et si nobles. Us furent les premiers éducateurs
de notre ami; les livres où il flt l'apprentissage de la pensée, c'est YHistoire
kt Idées morales au xviir siècle de Barni, Les Lettres et la Liberté de Des-
Pois, c'est cette Histoire moderne, œuvre unique de son père, tout imprégnée
de la philosophie généreuse de V Essai sur les mœurs. 11 devait perdre tour à
tour ces chers guides entre sa douzième et sa quatorzième année ; peut-être
vécurent-ils assez pour se reconnaître en leur enfant. 11 avait reçu d'eux, par
le sang ou par l'exemple, sa vocation de professeur, l'amour des lettres fran-
cises, une foi démocratique très ferme, une conception grave de la vie morale,
et, comme eux aussi, il sut faire bravement, l'heure venue, son devoir
civique.
Son père mort, et morte une sœur chérie, sa mère et lui restèrent seuls au
loyer. Et, revenant chaque année vers sa petite maison de Bcrikon en Argovie,
m ASSOCIATION OB*-àWCÎBN**LÈVICS
au-dessus de la vallée de la Rems, H dut fr sa mère et à la terre materne»*
ses impression* de vie rustique et forte, et quelque chose peut-être de- celle
intuition de l'esprit germanique qui devait orienter sa carrière.
11 fit ses étude» au Lycée Louis-le-Grand. Prix d'honneur de rhétorique sa
Concours général, il se présenta pour la première fois à l'École Normale eo
1883 et y fut admis d'emblée, le second de notre promotion.
Il eut vite fait de nous gagner tous, maîtres et élèves, par le charme de son
talent précoce et de sa bonté. Il était alors enjoué, Joyeux, comme il seyait à
ses vingt ans, el nos camarades d'École souriront au souvenir de son pseudo-
nyme QUé et de son glorieux sonnet Vesp*r. La gravité trop tôt venue de
la vie devait altérer un peu ce trait de gatté ; mais, pour tout le reste, sa figure
morale, déjà fortement modelée, ne devait plus guère varier. Quand nous
lâchons à l'évoquer en ces années d'adolescence, air* heures premières de
notre amitié, le tout jeune homme que nous* revoyons est déjà l'homme qu'il
devait être. Parmi ceux vers qui s'en iront ces pages, plusieurs ne l'ont pas
revu depuis l'École, d'autres ne le connurent qu'en ses dernières années. A lire
pourtant les quelques lignes où nous voulons rassembler les traits de son
caractère, les uns diront : « Tel il était bien aux jours de la jeunesse » ; les
autres : « Tel il était bien aux approches de sa fin » ; et tous, les amis d'autre-
fois comme ceux d'hier, diront : t Ce portrait ue doit rien à rembellissesmt
que la mort confère aux visages aimés ; ce sont ici les mômes choses que
nous pensions, que nous répétions de lui de son vivant. » Il était si boa qu'il t ,
passe sur cette terre sans offenser personne et nul ne l'a connu sans sautai- !
ter d'être aimé de lui. Celte bonté était sans faiblesse, et son cœur savait
s'indigner; mais il était si doux, d'une telle égalité d'âme qu'on ne lui ajamais
vu un mouvement de violence. Il était ai brave, il acceptait avec une
sérénité la tache quotidienne, toujours achevée à l'heure voulue, qu'il
blait s'en acquitter sans effort ; en nulle épreuve il ne s'est plaint, n était»
simple qu'on voyait à plein dans son cœur. 11 était si loyal, d'une telle dut*
de conscience, qu'il n'a jamais eu à chercher son devoir ; d'un regard direct,
il le reconnaissait d'emblée, et simplement l'accomplissait; un conseil de hà.
c'était pour ses amis, la loi de arérité.
Et pourtant,, si simple d'apparence,, si pondéré, si ferme à suivre la loi de si
haute et lucide raison, il portait en lui le frémissement d'une vie inftérient
incessante. Il aimait à redire ce mot: «L'ème doit se créer sans relàctoe.»
Enclin à la pensée spéculative, d'une culture philosophique singulièreanest
variée, il s'était formé une sorte d'idéalisme subtil, issu des profondeurs de sa
Ame méditative. Il n'y paraît guère dans son œuvre, toute critique, tout
sonnclle, pliée aux sévérités des disciplines scientifiques*. Une fois
dans une élude surÉUsabeth Browning, ils- est, malgré lui, livré tout entier.
le beau poème d'Aurora Leigh, il a cru trouver, à tort peut-être,
une duperie heureuse, le livre du sièeie, le plus actuel des livres, « 1'
des chercheurs d'avenir». Jamais il ne fut moins critique; mats aujourd'hui <pt
ses causerie» se sont tues, c'est dans ces pages que ses assis aiment a
encore le son de son Ame. Il y disait : « Seule, PMée existe, et vit d'une
vie; toute la création n'est qu'un hommage mystique à l'Idée..-. Il fout de l'idéal
pour enlever gros comme un cheveu de la poussière du réel... On n'arrives
l'homme que par l'âme, parla conscience, et non par la science. .. » 11 y «ttssi
encore : « La vérité, non plus que le bien, ne se cueille comme un fruit- mûr; i
DIT L'UGOLB f<O«AL0 4*5
ftrot la mériter, comme il faut mériter l'amour et l'art par un effort tout personnel,
sans compter sur autrui. C'est une erreur, et même une faute de dire que nous
oe pouvons pas. Nous avons en nous des forces énorme», plus grandes mille
fois que nous ne soupçonnons ; mais, au lieu de les concentrer, nous les gaspil-
lons follement et les jetons au vent. C'est pourquoi nous ne croyons pas à un
avenir deiionhenr et de justice, bien que cet avenir déponde de nous. 11 faudrait
pour y croire avoir commencé par le réaliser dans nos cœurs. . . La civilisation
est afftire d'âme. « Ou concentre- toi, ou meurs», du IMchetet. Concentre-toi e*
ressaisis-toi. Alors tu pourras dire peut-être avec tous ceux qui révent un ra-
jeunissement spirituel de la race humaine : B if the kour fbr soûls, voici
meure des dmes. » Cette heure des ornes, il l'entendit souvent sonner; ces as-
pirations idéalistes sont bien siennes, jamais arrêtées en un système rigide, '
mais recréées sans cesse et sans cesse teintes des nuances complexes de sa
sensibilité ; et ses amis reconnaissent en ces quelques pages le rythme même et
comme la musique délicate de sa pensée.
En 1886, è la fin de ses trois laborieuses années d'École, il échoua, par une
infèlîcité singulière, à l'agrégation des lettres et fut envoyé comme chargé de
eours au petit Lycée de Roehefort-sur-Mer.
En cette année de détresse, deux maîtres surtout lui forent secourables :
Bf. Perrot et M. ttranetière. Dans ces vieilles lettres datées de Rochefort, nous
retrouvons les traces de leur sollicitude. C'est M. Perrot qui l'encourage, lui
promet pour Tannée suivante une mission en Angleterre; c'est M. Brunetière
qui lui adresse une bibliographie des « auteurs d'agrégation » ou lui retourne des
dissertations corrigées. Tous deux devaient étendre leur patronage sur sa vie
entière. Texte devait écrire de M. Brunetière, dans la préface de sa thèse, que
« son enseignement avait été l'an des plus grands bonheurs de sa vie», et ce
maître devait rester, en maintes occasions, son conseiller intellectuel. Hais
c'est à cette date où tous deux devinent en l'humble candidat refusé le travail-
leur qui devait honorer la science française et le réconfortent par ces menus
services, c'eat à cette date qult plaît surtout aux amis de Texte de placer une
brève et reconnaissante mention de tous leurs bienfaits.
A la fin de cetto année, il fut reçu le premier au concours de l'agrégation
de» lettres, et libéré des examen», pourvu d'one bourse de voyage, partit pour
Oxford.
Déjà il avait choisi sa voie scientifique, et c'était l'étude comparative des
littératures modernes. 11 passa à la Bodléienne Tannée 1888, fort occupé d'un
grand sujet : les Puritains. Le eonflit de l'esprit puritain et des influences
française et italienne, les variations de l'idée protestante en son attitude envers
l'art, tel devait être le fond du livre. Déjà nous le voyons préoccupé de pro-
blèmes qui ne relèvent pas de la seule critique littéraire, mais aussi de
l'histoire sociale. Il poussa loin celte étude, puis l'abandonna; c'est, nous
disait-il, qu'elle le confinait trop dans la littérature anglaise et qu'il ne pouvait
se déprendre des choses de France.
A son retour, il lut chargé, à titre de suppléant, de cours d'anglais à l'École
Normale et à l 'Ecole du Génie maritime, et cette'année de demi-loisir (1888-89)
compléta son noviciat. Pendant deux ans (1889-91) il enseigna la rhétorique à
Poitiers. Une série d'articles publiés dans la Revue des Dêux-Mondes l'avait
mte en lumière ; il fut chargé d'un cours de littérature française, à l'Université
de Lyon. Cest atoris, au début de 1892, qu'il épousa à Poitiers une femme bonne
1«4 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
et noble comme lui, et ce hit, comme il convenait à tous deux, le don réci-
proque et définitif de la vie.
Dans la maison heureuse, embellie par la venue de quatre enfants, il mûri1
longuement de fortes œuvres. Le germe en avait été conçu de très bonne
heure. Déjà nous lisons dans ses lettres de 1890 et de 1891 : • Je travaille beau-
coup en ce moment dans les bibliothèques. Je dépouille des journaux duxvm*
siècle. Je fouille sans sérénité des documents du second et du troisième ordre.
Ah ! que l'histoire se paie cher ! Qu'il serait charmant de s'en tenir aux grands
horizons! Et pourtant, il faut... Je croisa l'avenir de la littérature comparée
et de la littérature européenne. Nous sommes las des autobiographies et des
monographies. Brandes, Max Koch, Eric Schmtd en Allemagne, Macaulay, Pos-
nctt en Angleterre ont ouvert la voie. Nous y marcherons. » N'est-il pas remar-
quable de rencontrer, sous ces dates lointaines de 1890 et de 1891, outre cette
ferveur scientifique, ce mot de * littérature européenne » qui renfermait toal
un programme et qu'il devait finir par imposer à tous ?
Une idée maîtresse le dominait déjà, et c'est le ferme support de tous ses
travaux.
Cette pensée directrice, il l'exprime ainsi : « Le cosmopolitisme est devenu
l'un des traits de tout esprit pensant à la An du xix* siècle. » Ce qu'il entend
par cosmopolitisme, c'est l'affranchissement du culte trois ou quatre fois sécu-
laire de l'esprit français pour l'antiquité, c'est la protestation, au nom des litté-
ratures modernes, contre les influences classiques. Cet entraînement vers les
littératures modernes, il est certain que Texte l'a jugé chose heureuse et
bonne.L'unité des lettres et la fraternité des peuples, tel a été son rêve, sa foi et,
si l'on veut, sa chimère. Mais que ce mouvement d'idées notfs apparaisse
comme un bien ou comme un mal, nous devons, selon lui, y reconnaître une
loi, et donc nous y soumettre. Vainement le débat renaît parmi nous de dix
en dix ans ; on a beau protester, au nom de l'humanisme, au nom des anciens
considérés comme nos « vrais guides », rien n'y a fait, rien n'y fera, s'il est
vrai que « notre littérature ne doit pas échapper à cette loi de solidarité qui,
pour les œuvres de la pensée comme pour les autres, est la loi même de la vie».
Rester soi-même et pourtant s'unir aux autres, tel est pour chaque homme
le problème à résoudre ; c'est aussi le problème pour chaque nation. Au fond,
toute littérature passe par des périodes de concentration et par des périodes
d'expansion. Tour à tour elle se rapproche du monde pensant (telle l'Allemagne
du xvir siècle) ou se replie sur elle-même (telle l'Allemagne du Sturmund
Drang), et quand on s'en est rendu compte, les insurrections d'une certaine
critique seraient puériles, s'il ne fallait reconnaître dans ces résistances et
dans ces efforts pour s'isoler, des manifestations de la loi même qu'elle pré-
tend contester.
C'est sur ce principe unique que se fondent tous les travaux de Josepa
Texte.
On peut considérer le cosmopolitisme littéraire sous un double aspect. D'une
part, c'est un fait historique, dont on peut se faire l'historien. Rechercher la
naissance et les modes de développement de ce mouvement d'idées, c'est
l'objet de son premier livre : /.-/. Rousseau et Us origines du cosmopolitisme
littéraire au XVIII9 siècle (1895). D'autre part, c'est une force, actuelle, vi-
vante. C'est elle qui, par-dessus les frontières politiques, tend entre les litté-
ratures des liens chaque jour plus vivaces, les multiplie, les enchevêtre, et
7
i
DE L'ÉCOLE NORMALE 425
par là elle impose aux critiques littéraires une méthode nouvelle. Définir cette
méthode, rappliquer, c'est l'objet de son second livre : Études de littérature
européenne (1898).
Dans son premier ouvrage, il étudie donc en historien ta théorie du cosmo-
politisme. Qui a ébranlé au profit de l'Europe germanique la vieille hégémonie
littéraire de l'Europe latine? Il répond : C'est J.-J. Rousseau. Rousseau est
rhomme qui a le plus fait pour nous inspirer le goût et le besoin des littéra-
tures du Nord ; c'est du jour où il a écrit, c'est parce qu'il a écrit que ces litté-
ratures se sont ouvertes et imposées à nous. « Le cosmopolitisme est né de
l'union féconde du génie anglais avec le génie de Jean-Jacques. » Montrer quelle
lointaine accoutumance aux choses anglaises a préparé le succès de Rousseau,
quelles affinités profondes unissaient son génie à l'Angleterre religieuse, sen-
timentale et romanesque, comment l'âme de Clarisse Harlowe a transmigré en
celle de Julie, comment, enrichie par Rousseau, la sensibilité française a pu
goûter Sterne, Young, Ossian, Gessner et plus tard le Werther de Gœthe, c'est
la tâche de ce livre mémorable, excellent par l'originalité de la construction,
la richesse de l'information, la gravité des idées, la lucidité du style, la pru-
dence des conclusions. L'ouvrage montre quelle puissance d'évocation et de
groupement recèle une idée générale, quand l'historien a su la faire jaillir des
faits et la contrôler incessamment par eux. Après qu'on a gravi sans lassitude
l'amoncellement do ces faits, il est beau de se trouver finalement transporté,
par l'effort aisé et puissant de iout le livre, jusqu'à ce point élevé d'où l'on
voit les plus hauts résultats se dégager comme spontanément des analyses les
plus menues et les plus patientes.
Tous les travaux réunis dans son second livre (Études de littérature euro-
péenne) tendent à définir et à appliquer la méthode qu'impose désormais le
fait du cosmopolitisme littéraire.
Puisqu'il se forme peu à peu une littérature européenne, puisque le roman-
tisme par exemple est • un fait international », puisque « dans notre moderne
Europe, qui dit antériorité dit influence », il n'est plus permis à l'historien de
négliger le point de vue synthétique, même s'il parle d'une seule littérature.
Puisque l'Allemagne vit de la pensée française, l'Angleterre de la pensée alle-
mande, l'Espagne de la pensée italienne, et chacune de ces nations successive-
ment de la pensée de toutes les autres, puisqu'il existe une matière fluide qui,
se coulant successivement dans des moules divers, court de cerveaux en cer-
veaux et qui, passant de l'un à l'autre, emporte chaque fois avec elle un prin-
cipe de vie et de renouvellement, il est temps enfin de se dégager des idola
tribus et de subordonner l'histoire particulière des littératures à l'histoire
générale de la littérature de l'Europe. La méthode comparative s'impose et
Texte a cherché à la fonder en raison et à la préciser par l'exemple. De là ses
Études de littérature européenne, consacrées à l'influence italienne dans la
renaissance française, à la descendance anglaise de Montaigne, à Keats et au
néo-hellénisme, à Wordsworth et à la poésie lakiste en France, à l'influence
allemande dans le romantisme français, etc. 11 avait senti toutes les difficultés
de la mélhode et peut-être ne les a-t-il pas toutes pareillement dominées.
Elle suppose sur les idées de race, de patrie, sur les principes généraux de la
création des œuvres littéraires, des vues vérifiées, et il n'était parvenu à en
proposer encore que des définitions empiriques et provisoires. Elle impose
les larges hypothèses, et la modestie de notre ami, comme la prudence de
ià& ASSOCIATION B«S AUCUNS *LÈVES •
l'attitude scientifique, le mettaient en garde contre les constructions témé-
raires. Pourtant, par l'effort graduel de natelUgeoûe et du .travail, il en venait
peu à peu à des vues plus compréhensives et plus assurées, et des travaux,
généraux qu'il méditait, il a pu du moins nous donner de sobres esquisses :
et ce sont, dans V Histoire <U la littérature française, publiée par Petit dt
Jullevilie. deux chapitres consacrés à l'influence de l'Allemagne sur la France
au xix* siècle.
On pourrait craindre que, dupe de son apostolat, il ne se sott tui-méme trop
dégagé des idola tribus et qu'il n'ait fait dans son œuvre une part trop bette
à r « esprit germanique ». La lecture de ses livres dément cette crainte, a
écrivait à l'un de nous : « Au fond, vois-tu, je ne m'intéresse qu'à la France,
j'y reviens de toutes les forces de mon âme, à notre Gaule. Tout ce que fu se
sang latin me remonte au cœur, et Je veux que le meilleur de ma vie soit pour
elle. Jamais je ne verrai la vie comme ces philosophes d'Outre-Manche. Oh t
mes maîtres, Ifichelet, Hugo, ou Jean-Jacques ! Gomme Us sont ptus vivants,
plus artistes, plus généreux ( J'aurai beau faire : voilà mes dieux ! Français je
naquis, Français je mourrai. Les choses germaniques m'effleurent ; il n'y a que
vingt vers de Musset ou une page de Pascal pour me donner le frisson divla.
Je donne tout Shelley pour Jocelyn, etc. Je te fais grâce des autres parallèle*»
11 se connaissait bien. Un critique anglais, Leslie Stephen, dans un article
consacré à l'œuvre de Texte, a pu lui décerner cet éloge que « son étude de
Richardson est assurément supérieure à tout ce qui se peut lire en anglais sur
Richardson (!) »; mais nous, à notre tour, ne pouvons-nous pas dire qui! a
écrit sur Prévost, sur Diderot et encore sur « la délicieuse France du patriarche
de Ferney, de Watteau, de Rameau le neveu », les pages les plus lumineuse-
ment françaises? Bt si Ton relit son étude, prophétique peut-être, intitulée :
L'hégémonie littéraire de la France, quoi de plus français que la philosophie
qui l'Inspire et lui dicte ces paroles : « Par notre idéal intellectuel, nous avoas
mené l'Europe, bien plus que nous n'avons été menés par elle. Par là, il
appartient de rester a l'avant-garde. Le problème dans la littérature
dans la politique du x v siècle sera la conciliation de la patrie et de P
nité. Cette conciliation est possible; elle est nécessaire. Craindrait-on devoir
la patrie s'absorber et se fondre dans l'humanité? Cette crainte est chimé-
rique ; ceux qui doutent de l'avenir du principe d'humanité désespèrent Se
l'humanité elle-même, mais ceux qui craignent pour la patrie n'ont pas h
moindre idée de la puissance des liens qui relient l'homme à la terre « en
malgré nous, Incarnée ». De pareils liens, slls se brisent jamais, ne se
ront que dans des siècles. Encore ne conçoit-on pas un art sans attaches
locales, une peinture sans horizons définis, une littérature sans berceau. Qai
dit science dit humanité, mais qui dit art, dit patrie. Ainsi la littérature fti
prochain siècle, on ne s'aventure guère à le prédire, sera à la *>te nationale Si
humaine et le premier rang sera au peuple qui saura, dans une littérature
fondement nationale, mettre le plus d'humanité. *
Ainsi son activité scientifique, accrue par sa collaboration a des
(1) The national Jkatmv, iStt, p. 378-61.
j
4>B h'ÉCÛLK JMOHMiWLB **7
nombreuses,{l}, .fut très telle, mafe non aatim tellesonaolJv^épTOfeaeiaanelle.
L'Université de Lyon, où il a professé. lee huit' dernières années de se vis, où
«es collègues et «es élèves l'ont si chèrement aimé, aait quel bon ouvrier elle
a perdu. £t TÉcolc Normale aussi, où il occupa, pendant Tannée 1897-08, l'une
des chaires de littérature française, garde le souvenir de son enseigneront
Pour redire Quel professeur il était, pour mesurer le bien qu'il fit à tant
d'étudiants, nous transcrirons, entre tant de témoignages similaires, oc fragment
d'une lettre que nous écrivait, au lendemain de sa mort, l'un do nos jeunes
camarades : « U ne sacrifiait rien à La popularité. Sa parole était ferme et
nette, mais sans rien d'oratoire et sans aucun apprêt de forme. Si nous étions
gagnés dés le début, c'est par l'accent de sincérité qui faisait vivre ses cours.
M. Texte noua apportait moins des résultats que dos recherches, nou6 familia-
risant avec les instruments de travail, essayant de nous donner le goût du
document significatif et des enquêtes poussées jusqu'au bout. U aurait voulu
nous faire participer à son oeuvre, nous convaincre de l'utilité de sa méthode,
de l'utilité de sortir de nous-mêmes pour juger les autres. 11 tenait avant
tout a nous montrer les étapes qu'il faut traverser pour arriver à une
conclusion juste. U se plaisait à (aire apparaître l'éohafaudage de ses leçons,
et nous étions frappés de cette franouise, pour avoir connu ailleurs tant
de professeurs qui enseignaient dogmatiquement, sans se soucier de nous
mettre dans le secret de leur préparation. A travailler sous nos yeux, M. Texte
n'avait pas à craindre de se voir diminué. Un autre aurait pu nous rebuter en
(1) Voici, outre les travaux mentionnés au cours de cette notice, une bibliographie
à peu près complète de son œuvre : 1889. La question du latin en Angleterre
{Rev. in ter n. de renseignement). — 1890. Christophe Marlowe (Revue des Deux-
Mondes), Colevidge [Revue des Deux-Mondes). — 1891. De l'enseignement des
littératures modernes (Bulletin de l'Ens. secondaire). — 1893. Les études de
littérature comparée en France et à l'étranger {Rev. intern. ens.). —1894. Béait
Louis de Murait (Revue d'hist. lit t. de la France), Claude de TaiUemoni (Bull,
historique et philologique). — 1895. Clair Tisseur {Revue du Siècle). De Antonio
Saxano (Antoine du Saix) thèse latine. — 1896. Plusieurs leçons publiéesïdans la
Revue des Cours. — A propos de Rousseau (Rev. d'hist. litt.), Diderot, Extraits p.
avec une introduction et des notes (Hachette). — 1897. The teachinç of french
language and literature in France (Educational Review), l'Histoire comparée
(Rev. d'hist. litt.). — La jeunesse
nrterly of language and literature). — 1898. Introduction à la Bibliographie de
- Jtt. comparée' de L. P. BeU. — Comptes rendus critiques des ouvrages dont voici
la liste: 1893. Tisseur, l'Art de versifier (Rev. phil. fr.) Pellissier, Lit ter. contemp.,
Gauthiez, Etudes sur le XVI* S., Hémon, Cours de litt., MorillotLe roman franc.,
Renouvier, Victor Hugo, Syuonds Dante, tous parus dans le Bull, Uni». Lyon. —
1894 Balla'ntyne, Voltaire in England [Rev. hist. litt.), Dounùc.cfe Sériée à Ibsen
(Bull. Univ. Lyon), Parigot, Théâtre d'hier (ibid.) Bonnet La philologie classique
(ibid.). — Dttcros, Diderot [Rev. lang. romanes) Souriau Evol, du vers franc. (Rev.
phil.). — 4895. Mellerio, Lexique de Ronsard (Itev.phil); Pe\ttosfm,Chamfort (Rev.
hist. ftU.). — 1896. Lanson, Hommes et livres (Bull. Univ. Lyon) Ë. Ritter, Rousseau
[Rev. hist. litt.) Le Breton Rivarol (ibid). — 1897. Y. Rossel Relat. litt. entre la
France et VAllem., (Rev. hist: litt.), L.-P.Betz, Bayle (ibid.), Ritter, Murait (ibid.).
*- 1808. Souriau, Frefa.ee de Cromwell (Rev. hist. litt.), Bertrand La fin du
elassieisme (ibid.). — • 1890. Jusserand, Shakespeare en Freinée (ibèL) Bouvy,
Voltaire et l'Italie (ibid.) Aubertiu, La vemfication française (Kw,philol> fr.)
428 ASSOCIATION DK8 ANCIENS ÉLÈVES
révélant un sentiment si vif des difficultés de la critique, ou nous décourager
en exigeant une connaissance si intime des abords d'une question. Son
exemple portait à la confiance : à voir ce qu'un esprit ferme savait tirer d'une
méthode sûre, on avait la présomption de croire que cette méthode valais
même pour des intelligences moins lucides, on se persuadait que l'histoire
littéraire est une œuvre collective où toutes les aptitudes peuvent être utilisées.
Il aimait, en effet, à nous signaler au passage les éludes de détail que nous
pouvions pousser de façon efficace, ralliait les efforts sans but, entraînait les
bonnes volontés en nous faisant croire à la possibilité d'une collaboration.
Avec lui toute distinction disparaissait entre la besogne de préparation des
examens et les travaux désintéressés ; il savait triompher de notre répu-
gnance à accomplir une tâche commandée; un programme devenait une occa-
sion de recherches, un champ ouvert à la curiosité scientifique. De ses conseils,
de ses critiques sur nos travaux se dégageait, semble-t-i), une tendance
unique : il nous demandait de prendre nettement conscience de notre con&-
lion de débutants, de choisir des études mesurées à nos forces, sans prétendre
renouveler les grands sujets traditionnels par la seule vertu de noire imagi-
nation. Savoir nous borner pour travailler avec efficacité, telle était PindicatH»
générale. Ce n'était pas le moyen de rassurer tous les amours-propres. Mais
l'influence de M. Texte se trahissait par les concessions involontaires de ceux
même qui ne se rangeaient pas à sa doctrine. Tous nos travaux se groupaient
autour de son cours, nous cherchions dans les voies par lui indiquées. Si tous
nous sommes attirés vers les problèmes moins connus d'histoire littéraire, si
tous nous croyons à la possibilité de renouveler un sujet en l'étudiant avec
conscience, c'est d'abord à M. Texte que nous le devons. Personne ne pouvait
mieux nous mettre en garde contre l'incuriosité qui nous guette dans rensei-
gnement secondaire. La morale de tout son enseignement était celle-ci : s'inté-
resser au sujet plus qu'au parti qu'on en peut tirer. Lui-même nous donnait
l'exemple de ce désintéressement : il n'a jamais cherché à se ménager des
succès faciles ou une réputation bruyante. Il préférait se renfermer dans si
lâche sans rien chercher que notre utilité ; nous respections sa réserve, nos
sentions sa grande bienveillance*, son dévouement; sa parole calme et grave
nous paraissait exprimer assez bien ce que nous devinions de son caractère,
cette maîtrise constante de soi, cette noble probité intellectuelle, ce sentîmes!
toujours présent des devoirs de sa tâche, ses scrupules de savant. »
Tant de travaux, tant de vertus portaient en eux-mêmes leur récompense;
mais Texte connut aussi la récompense du succès. Dès 1896, l'Université de Lyoo
avait fondé pour lui une chaire de littérature comparée; plus tard, la Sorbonne
émettait le vœu d'être pourvue d'un cours du même titre, et sans doute son-
geait à l'y appeler. Sa thèse avait été traduite en anglais, ses livres accueillis
avec faveur à l'étranger comme en France, son renom scientifique s'étendait.
C'est alors que le mal le frappa.
Contre ses premières atteintes, notre ami lutta. 11 maîtrisa d'abord sa lassi-
tude. Par une énergie constamment tendue vers les devoirs de son enseigne-
ment, vers la pensée d'oeuvres nouvelles, vers le bien-être et la sécurité des
siens, il surmonta des crises douloureuses et passagères, qui étaient des aver-
tissements. En juin 1899, les médecins reconnurent qu'une intervention chirur-
gicale était nécessaire. Notre ami portait alors, achevé dans son esprit, ce
livre sur Voltaire qui l'avait longtemps attiré et inquiété. « Comment faire sur
DE X'JÊCOLB NORMALB 429
lui le livre de bonne (oi et surtout le livre d'histoire que je rêve ? » nous
écrivait-il quelques mois auparavant. El maintenant, il avait médité et cons~
truitson œuvre, les documents étaient réunis, les citations choisies et classées,
il se réjouissait de l'écrire enfin. Il demanda un mois de répit aux chirurgiens,
vainement. Il dut quitter son cabinet de travail pour la clinique.
Avec juillet 1899 commence la dernière année de la vie de Texte, Tannée
héroïque. Quatre opérations en douze mois ! A quatre reprises, avec une fer-
meté d'âme que les chances décroissantes de guérison n'ébranlèrent pas, quit-
tant son toit et ses enfants, il se ni transporter dans une triste maison de santé.
Il y fut soigné par des collègues de la Faculté de médecine de Lyon avec une
sollicitude et une science admirables qui ont certainement prolongé sa vie,
mais qui ne pouvaient le sauver.
Il souffrit douze mois, presque sans répit, assujetti à des soins pénibles, à
une contrainte de tous les moments. En septembre, il eut la joie de revoir la
maison familiale de Berikon, de se promener dans les vergers avec des amis
qui vinrent l'y visiter, il espérait guérir. Mais, après son retour à Lyon, le mal
s'annonça plus grave. Rassurer les siens, soulager l'Inquiétude de sa femme et
de sa mère, tandis que leur tendresse essayait d'atténuer ses douleurs, telle
fat la pensée constante de notre ami.
Dans les périodes d'accalmie, il lisait, de préférence, des récits de voyage
qui distrayaient son esprit des misères présentes. Il recevait ses collègues, qui
ont soutenu son courage par leur amitié ; la présence quotidienne de l'un d'eux
à son chevet fut son plus doux réconfort. 11 demeurait ouvert à toutes les
préoccupations de ses visiteurs : les choses du pays, les intérêts de l'Univer-
sité, les travaux de ses amis, de ses étudiants nourrissaient sa conversation.
Il parlait peu de lui-môme, donnait de ses nouvelles en quelques mots. Il
évitait de s'attendrir en parlant de ses deux infatigables gardes-malade ou de ses
enfants. Tous ceux qui l'entouraient doutèrent si ce calme était courage ou
ignorance de la vérité.. Mais quelques lignes écrites par lui dès le printemps de
1900 et trouvées après sa mort ont révélé ce qu'aucune plainte n'avait jamais
trahi : il savait que tant de souffrances n'étaient que le chemin du sacrifice
suprême, et par une lente et claire décision de sa volonté, il faisait chaque
jour ce sacrifice. Peu à peu il se détachait de ses livres, demeurant volontiers
silencieux, étendu sur sa chaise longue. 11 ne marchait plus. 11 ne voyait plus
que de sa fenêtre les arbres et le ciel. Son front, sous la souffrance, s'était
élargi. Son sourire, autrefois vif et lumineux, se faisait plus rare et s'effaçait
aussitôt. Et pourtant, on le retrouvait toujours le même, ferme et doux,
simple, vrai, grave et bon.
Nous ne saurions mesurer ce qu'il a dépensé de réflexion et de courage pour
rester jusqu'au bout, sans effort apparent, Adèle à lui-môme. L'agonie même
ne lui arracha que des soupirs. Après avoir caressé la tête de chacun de ses
enfants, il entra dans l'ombre du mystérieux passage et, au bout de quelques
heures, le soir du 11 juillet 1900, il expira.
Il y a des deuils que rien ne console. Le temps creuse plus profond leur
sillon, mais aussi leur action bienfaisante peut se renouveler toujours. Quand
les chers enfants de Texte auront grandi, ils le pleureront avec nous, ils verront
son nom marqué dans l'histoire de la critique française. Ils sauront qu'il fut un
fils, un époux, un ami incomparables. Tous ceux qu'il a aimés, liés plus étroi-
9
430 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
tement entre eux par son souvenir, ne pourront lui rendre quelque chose de ce
qu'ils lui doivent, qu'en s'efforçant de vivre et de mourir comme lui.
Joseph Bbdier et Bernard Bouvier.
Promotion de 1887. — Couve (Jean-Baptiste- Wilhelm-Louis), né à Bordeaux,
le 27 novembre 1866, décédé à Nancy le 31 octobre 1900.
La mort de noire camarade Couve, après une longue maladie, a douloureu-
sement attristé tous ceux qui Pool connu : pour ceux qui ont vécu dans son
intimité, c'est une perte cruelle et la disparition d'un ami qui ne saurait être
remplacé. Son existence fut simple : ce fut celle d'un honnête homme, droit
et énergique, modeste et bon, qui, dès sa jeunesse» avait eu la nette vision de
ce que devait être sa vie, et qui s'est appliqué à ne pas dévier un instant du
chemin qu'il s'était tracé. Il était né à Bordeaux en 1866 et avait fait toutes ses
études au Lycée de cette ville. Sa précoce maturité d'esprit» son goût pour le
travail sérieux, l'inclinèrent de bonne heure à entrer dans renseignement.
Aucune tradition de famille ne l'attirait de ce côté : le choix qu'il fit de sa car-
rière fut le résultat de sa libre et mûre réflexion* Ses maîtres, qui suivaient
avec sympathie la formation de cet esprit solide et les progrès de cette péné-
trante intelligence, l'encouragèrent dans ses projets. Il avait conservé une
lettre de M. Faguet, qui fut son professeur de rhétorique et qui, en réponse,
je pense, à quelque confidence, lui traçait par avance les étapes de cette car-
rière : l'École Normale, l'École d'Athènes, puis une Faculté. Véritable prédic-
tion, qui se réalisa de point en point. Couve, dix ans plus tard, en admirait la
justesse ; il s'étonnait que son professeur eût lu si clairement dans l'avenir ;
c'est qu'il ne faisait pas assez la part de l'énergie tranquille avec laquelle il
avait lui-même poursuivi la réalisation du but qu'il s'était marqué.
Il vint à Paris, suivit au Lycée Louis-le-Grand les cours préparatoires à
l'École Normale. Il se présenta une première fois au concours de 1886 : malgré
ses efforts, il échoua. Il annonça la nouvelle à ses parents par ce télégramme:
t Je recommencerai. * Il est déjà tout entier dans ce mot si simple : vile
maître de toute velléité de découragement, qu'il eût considérée comme une
faiblesse, et prêt à se remettre au travail sans vaine récrimination. En 1887, il
fut reçu. Il n'est aucun de nous qui, pendant les trois ans passés auprès de
lui, n'ait subi l'attrait de cette nature droite et franche. Il inspirait à tous la
confiance la plus afTectueuse. L'égalité d'humeur, la sérénité joyeuse, la com-
plaisante bonté, qui étaient des traits distinclifs de son caractère, fai-
saient de lui l'un des camarades les plus universellement aimes. Pour ses
amis plus intimes, il réservait encore les trésors d'une affection vraiment fra-
ternelle, attentive et pleine de délicatesse. Sa fermeté était leur appui, et ils
étaient assurés, aux heures de lassitude, de le trouver toujours prêt à de
longues et réconfortantes causeries dont je ne saurais dire le charme. Cet ascen-
dant venait, pour une bonne part, je dirais presque, si le mot n'excluait trop
l'abandon, d'une sorte de respect qu'il inspirait. 11 avait placé son idéal moral
très haut ; l'un de ses oncles, M. le pasteur Couve, qui fut pour lui, peoâaac
ces années passées à Paris, un guide sur, disait de lui qu'il avait eu une Jeu*
nesse limpide : et je ne vois pas de mot plus juste. Mais jamais chez lui nulle
affectation d'austérité, nulle apparence de blâme pour qui que ce fût : il se
contentait de l'exemple discrètement donné d'une vie pure. Il nous laissait
DR i/ÉCOLB NORMALE U1
môme ignorer tout le bien qu'il essayait de faire hors de l'École : les visites
aux pauvres que lui confiait notre bureau de bienfaisance ne suffisant pas à
son active charité, il consacrait volontiers le dimanche ses heures de liberté
aux œuvres dont s'occupait son oncle.
Il s'était mis sans tarder au travail, avec la méthode, la régularité, l'esprit
de suite qui servaient si bien son intelligence singulièrement étendue. Les
examens le trouvaient toujours prêt, et il s'y présentait sans trouble, avec
l'assurance que donne une préparation approfondie, faite sans nulle hâte, et
ne laissant au hasard aucune prise. Nous admirions en lui cette belle sécurité
que plus d'un lui enviait : elle ne l'abandonnait que s'il y avait lieu de craindre
pour un ami un échec qu'il aurait aussi vivement senti que s'il se fût agi de lui-
même. Il trouvait cependant le temps de concilier ses études personnelles
avec les exigences des programmes. Son désir d'aller à l'École d'Athènes
s'était de plus en plus affirme, et avec son habituelle conscience, il voulait,
par avance, commencer son éducation en des matières nouvelles pour lui. Il
consacrait donc une part de ses loisirs à se familiariser avec l'archéologie, li
s'était mis en relations, à Bordeaux, avec quelques-uns de nos anciens cama-
rades, récemment revenus d'Orient. Volontiers, pendant les vacances, il allait
causer avec eux de celle Grèce qui l'attirait, interroger leurs souvenirs, leur
demander des conseils. A Paris, il suivait des cours d'archéologie et d'épi-
graphie.
Sa première publication date môme de cette époque : un collectionneur de
Rouen ayant envoyé a l'Exposition de 1889 une série de vases grecs, Couve
fut chargé pur M. Perrot, en manière d'exercice, d'en dresser le catalogue, qui
parut dans la Revue archéologique : c'étaient ses débuts dans la céramographie.,
et je me souviens, lui ayant été adjoint en cette occasion, du discernement et
de l'érudition dont il faisait déjà preuve dans le classement de ces vases et
l'indication des rapprochements et des références.
Le concours de l'agrégation des lettres passé, Couve, heureux de se sentir
assuré d'un avenir en vue duquel il avait, depuis plusieurs années, orienté
tout son travail, avait hâte de partir pour Athènes. 11 m'écrivait souvent pour
m'entretenir de nos projets de voyage. Je devais être, en effet, son compagnon
de route. Le séjour de trois mois en Italie, par lequel nous débuterions, le
préoccupait : ce serait une première initiative à laquelle il voulait se trouver
prêt. 11 se réjouissait de s'arrêter longuement à Venise, à Florence, à Rome,
et de se trouver enfin en contact journalier avec des œuvres qu'il avait appris
a aimer. Aussi fut-il vivement déçu lorsque, a la suite d'une légère indisposi-
tion, il se vit obligé de relarder son départ de plusieurs semaines. C'est à
Rome seulement qu'il nous rejoignit ; et je ne puis me rappeler sans tristesse*
les longues visites, qu'une fois réunis, nous faisions chaque jour dans les ga-
leries et les musées. Son goût, très sûr, s'y formait de plus en plus, et celte
éducation par les yeux développait chez lui l'habitude qu'il a toujours gardée
et qui était si conforme à son caractère, de juger les choses par lui-même,
sans idées préconçues, mais aussi sans vaine prétention à l'originalité, en
toute honnêteté et en toute sincérité.
Dès son arrivée à Athènes, impatient de se mettre à l'œuvre, Couve chercha,
de concert avec le directeur de l'École, M. Homolle, un champ de fouilles.
Une occasion se présentait de faire quelques recherches en Eubéc, dans les
propriétés d'un de nos compatriotes, sur l'emplacement de l'antique Histiée-
431 ASSOCIATION DUS ANCIENS ÉLÈVES
Couve partit et rapporta de cette première campagne une longue et importante
inscription qui lui fournit la matière de sou premier article dans le Bulletin
de correspondance hellénique (t). D'Bubce, il passe en Tbessalie, puis revient à
Athènes, d'où il repartit en juin pour une longue et méthodique exploration en
Thrace et en Macédoine.
Pour la première fois, je trouve dans ses lettres, a cette date, un peu de dé-
couragement. H avait entrepris ce voyage dans des conditions difficiles : seul,
sans drogman, sans autorisation spéciale de fouilles, peu familiarisé encore
avec les habitudes et la langue du pays, souvent obligé de séjourner dans des
régions Aevrcuscs et à peu près désertes, il aurait fait encore bon marché de
tant de difficultés, s'il avait pu se résigner à de nombreuses déconvenues. 11
avait bien la consolation, m'ccrivait-il, de /relire dans Thucydide» sur les
lieux, mêmes, le récit de la bataille d'Ara phi poli s, et d'en constater la précision;
mais, venu pour chercher quelques monuments intéressants et inédits, il oc
pouvait accepter sans chagrin l'idée de revenir les mains presque vides : non
par amour-propre, mais parce qu'il aurait souhaité que son voyage eût uo
résultat, si mince fût-il, pour la science. Il était d'ailleurs trop modeste : une
série d'inscriptions, dont il abandonna depuis la publication à l'un de nos ca-
marades, le travail, inédit encore, qu'il écrivit un an plus tard sur des bas-
reliefs thessalicns archaïques, dont il lit alors une première étude, prouvent
qu'il n'avait perdu ni son temps, ni sa peine.
Il estima, cependant, lorsque, l'hiver venu, il dut se mettre au mémoire
qu'il devait envoyer 6 r Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, sur ses
recherches, que cette exploration ne lui fournissait pas la matière d'un travail
assez étendu. 11 se tourna donc d'un autre côlé. Les études céramographiques
lui plaisaient, et il songeait à s'y consacrer. La possibilité des examens minu-
tieux, faits sur des œuvres originales et des rapprochements permettant les
interprétations sûres et ies conclusions solides, satisfaisait le besoin de certi-
tude qui était en lui : il n'aimait pas trop accorder à l'hypothèse; d'autre part,
l'attrait des belles formes et des belles lignes, auquel il était si sensible,
donnait à ces études un charme dont il ne se lassait pas. Esprit méthodique et
réfléchi, désireux que ses futurs travaux dans cet ordre de recherches eussent
une rigueur toute scientifique, il pensait que nulle préparation ne lui permet-
trait mieux que la rédaction d'un catalogue, d'acquérir l'érudition nécessaire.
Le catalogue de vases peints du musée d'Athènes, enrichi rapidement depuis
quelques années par de nombreuses trouvailles, appelait une refonte : Couve
l'entreprit. Et de ce remaniement sortit une œuvre toute nouvelle, assez
importante pour nécessiter plusieurs saisons de travail. H modifia, en quelques
parties, le plan du premier catalogue, et sut, dans l'introduction et dans le cours
même de son mémoire, développer des idées personnelles dont la justice frappa
M. Jules Girard, chargé de l'examiner. 11 y employa une partie de Pautoinn*
et de l'hiver.
(1) Je- ne puis donner dans cette notice les nombreuses indications bibliographiques
que nécessiteraient les travaux publiés par Couve dans différentes revues, notam-
ment dans le B. C. H. (1891-98). Notre camarade Perdrixet, qui l'a remplacé à r Uni-
versité de Nancy, s'est chargé de ce soin dans une très complète étude sur l'activité
scieutifique de son prédécesseur, étude qui paraîtra dans le numéro de janvier
des Annales de l'Est.
DE L'ÉCOLE NORMALE 433
Je reporte souvent ma pensée à ces mois de travail paisible, où, réunis au
retour des voyages ou des Touilles de la belle saison, nous goûtions le charme
si vif d'une vie toute faite d'affectueuse intimité. Couve avait gardé ses habi-
tudes de travail régulier. H passait ces matinées au musée ; l'après-midi était
en partie occupée par la rédaction de ses noies. Puis, nous profitions des der-
nières heures du jour pour quelque promenade, souvent poussée jusqu'à la
mer. Et pendant les longues semaines passées ainsi à ses cotés, dans un con-
fiant abandon de tous les instants, je sentais de jour en jour grandir mon atta-
chement pour cette nature si délicate et si noble, inaccessible à toutes les dé-
faillances. Nous reparlons souvent entre nous de ces semaines heureuses de
nos hivers d'Athènes, auxquelles la présence de notre ami donnait tant de
charme.
Le travail de Couve fut interrompu au printemps par un brusque rappel en
France. La santé de son père inspirait de vives inquiétudes à. sa famille; en
débarquant à Marseille, il apprit qu'il arrivait trop tard. Les devoirs que lui
imposaient ces douloureuses circonstances l'obligèrent, à l'automne suivant, à
un second voyage. Entre les deux, il trouva l'occasion de secouer rabattement
où l'avait plongé ce coup terrible, en accompagnant notre camarade Ardalllon
dans une exploration des îles de Léros et Paimos, et des côtes de Lydie et de
Carie. Quand il revint pour la seconde fois de France, il eut la profonde satis-
faction d'apprendre qu'il allait être attaché aux fouilles de Delphes. Il avait
pris parmi nous une véritable autorité ; peu à peu, il était devenu tout natu-
rellement le second du Directeur de l'Ecole, qui, lorsqu'il devait quitter
Athènes, s'en reposait volontiers sur lui du soin de le suppléer en mille cir-
constances ; il y avait en effet chez Couve un tel sérieux, un tel sens si net et
un si profond respect du devoir, un jugement si droit et si sur, qu'il inspirait
à tous la confiance la plus entière. Les fouilles de Delphes, pour lesquelles le
Parlement venait de voter d'importants crédits, devaient être longues et déli-
cates. Elles exigeaient, aux côtés du Directeur de l'entreprise, des concours
actifs et dévoués. L'expérience déjà acquise par Couve, la variété de ses con-
naissances, sa conscience, sa prudence et sa fermeté, le désignaient au choix
de notre Directeur pour l'aider et, au besoin, le remplacer dans la conduite
des travaux. Nous fumes tous réjouis de cette décision ; nous savions qu'il
serait à la hauteur de la tâche. Lui-même se voyait avec joie attaché à cette
œuvre dans laquelle il espérait trouver, comme il le disait, l'occasion de faire
quelque chose de bon. Et en effet, les services qu'il rendit dès la première
campagne furent tels que M. Homolle voulant assurer aux fouilles le plus long-
temps possible le concours d'un collaborateur aussi précieux, demanda pour
lui à rinstitut une quatrième année do pension. Délaissant ses travaux person-
nels, Couve se consacra tout entier, avec un zèle et un dévouement absolus à
sa nouvelle mission. 11 passa l'automne à Delphes, où eut lieu une courte
campagne d'inauguration des fouilles. Dans le courant de l'hiver, il s'accorda
quelques semaines pour rédiger le mémoire qu'il devait soumettre à l'Acadé-
mie ; le sujet lui en fut fourni par des bas-reliefs thessaliens archaïques, vus
dans un précédent voyage, et qu'il allait de nouveau étudier sur place. Puis,
ses obligations remplies, il ne songea plus qu'à se trouver prêt le jour où les
fouilles seraient enfin reprises pour une longue et importante campagne. Et le
printemps venu, il alla s'installer à Delphes pour y passer près de huit mois.
Il vit de près toutes les difficultés de mise en train d'une grande entreprise,
134 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
préparant pour sa part la besogne par d'ingrates mais indispensables recherches
et rétablissement de répertoires complets des choses delphiques, aidant à l'or-
ganisation des chantiers, luttant contre le mauvais vouloir des habitants et
les prétentions des ouvriers. 11 trouva là remploi de toutes ses solides qualités
de tact, de sang-froid et de décision ; elles furent plus d'une fois mises à
l'épreuve, en l'absence de M. Homolle, fréquemment rappelé à Athènes, et
son intervention dans de regrettables conflits fut toujours heureuse. Une fois
le travail organisé, commença pour lui une vie de studieuse activité : inspection
constante des chantiers, inventaire minutieux des trouvailles, copie des
innombrables inscriptions que chaque jour amenait à la lumière, rédaction du
journal des fouilles, il s'occupait dte tout. Il donnait à nos jeunes camarades
l'exemple d'une vigilance toujours en éveil. Bien plus, il se fit leur véritable
Initiateur à ce métier d'archéologue dont ils n'avaient pu faire encore nulle
part l'apprentissage ; il fallait les mettre promptement à même de devenir des
collaborateurs actifs et utiles; Couve mil à leur disposition son expérience, ses
conseils, son aide, les guidant avec une sollicitude de frère aine dont ils ont
gardé un souvenir profondément reconnaissant et attendri. 11 eut la joie d'as-
sister à quelques-unes des plus importantes découvertes; on releva sous ses
yeux les fragments de la frise du trésor des Athéniens, qu'il aida à réunir ; il
songea même, frappé de l'importance de la sculpture, à en faire le sujet de sa
thèse de doctorat, projet auquel il renonça dans la crainte de voir son travail
trop retardé. Le premier il copia les fragments notés de l'hymne à Apolioo.
le plus complet morceau de musique grecque que nous possédions, et il devina.
à la présence des signes inusités placés au-dessus des syllabes, la valeur
exceptionnelle de ce document.
Le labeur ininterrompu n'avait aucune prise sur sa santé, alors robuste. Il
désirait cependant aller passer quelques semaines auprès de sa mère, encore
accablée par son deuil récent. Profitant du ralentissement des travaux pendant
les lourdes chaleurs de l'été, il partit pour la France. A peine de retour, en
octobre, il reprenait son poste sur les chantiers de Delphes, jusqu'au jour où
la mauvaise saison interrompit les recherches. Le travail d'ailleurs n'était pas
arrêté pendant l'hiver ; il changeait simplement de nature. Il fallait mettre les
résultats le plus rapidement possible à la disposition du public Couve fut
chargé d'étudier quelques-unes des inscriptions découvertes qu'il publia, les
unes seul, les autres en collaboration avec notre camarade Bourguet. Bien
qu'il n'ait pas fait de répigraphie son étude speciule, la remarquable netteté
de son esprit, ses habitudes de rigoureuse méthode l'y rendaient parfaitement
propre : et de fait, ses articles furent fort apprécies.
Les longs mois passés sur les chantiers, les premières publications qui rai
avaient été confiées, et que suivraient sans doute d'autres, l'avaient attaché de
plus en plus à l'œuvre de Delphes. Aussi sa gratitude était-elle vive pour
l'Académie qui, en lui accordant une quatrième année de pension, lui per-
mettait de s'y consacrer pendant encore une campagne. Nul mieux que lui ne
connaissait maintenant le champ de fouilles qu'il avait à peine quitté pendant
quelques semaines depuis l'ouverture des premières tranchées. De Jour en
jour, il en avait vu, avec un intérêt passionné, s'éclairer, à la lueur des dé-
couvertes nouvelles, l'incertaine topographie ; pas une pierre qui ne lui tôt
familière; pas de morceau de sculpture ou d'inscription qu'il n'ait vu sortir du
sol et, le plus souvent, catalogué. M. Homolle estima cependant qu'il ne pou-
de l'école normale 43b
vait accepter plus longtemps une collaboration aussi assidue et aussi désinté-
ressée. Il représenta à Couve que les rouilles seraient longues encore ; qu'en
partant a la fin de sa quatrième année de pension, il risquerait de ne pas re-
tirer un bénéfice personnel suffisant de tant de labeur destiné à rester presque
anonyme. Ne valait-il pas mieux chercher à son activité un champ de fouilles
où il serait le seul maître et des chances de découvertes dont à son tour il re-
cueillerait seul tout le profit ? Couve ne pouvait que s'incliner devant celte
sollicitude qui lui alléguait des raisons tirées de son seul intérêt, et M. Homolle
négocia pour lui la reprise des fouilles de Tégée, que les découvertes faites
quelques années auparavant par nos anciens camarades permettaient d'espérer
fructueuses. Négociations difficiles, qui ne pouvaient aboutir rapidement, en
raison des expropriations nécessaires.
Couve, retenu à Athènes par de multiples démarches, profita de ce loisir
forcé pour reprendre le travail délaissé de son catalogue, qu'un remaniement
du Musée vint encore retarder. Cette longue inactivité lui pesait Heureux en-
core s'il avait vu réussir l'affaire engagée. Biais vers la fin de juin, alors qu'il
croyait toucher au but, les prétentions des- habitants, croissantes h chaque
expertise, rendirent toute entente avec eux définitivement impossible. Que
faire ? Il était trop tard pour engager d'un autre côté de nouveaux pourparlers.
Delphes était proche, et Couve y aurait avec joie repris auprès des camarades
qui l'avaient remplacé un poste abandonné à regret. Mais M . Homolle, préférant
qu'il fit encore une tentative de fouilles pour son propre compte, lui proposa
de partir pour Délos.
On sait que notre École d'Athènes a fait, en quelque sorte, son bien de ce
merveilleux champ de fouilles dont plusieurs années d'exploration n'ont pas
encore épuisé toutes les richesses.
Notre camarade Ardaillon se disposait à y aller étudier les restes du port
antique : Couve raccompagna, se réservant de choisir sur les lieux un empla-
cement favorable à ses recherches.
Comme ious ceux qui ont séjourné à Délos, il fut vile conquis par le charme
singulièrement pénétrant de la vie solitaire sur ce rocher désert et nu ; l'in-
comparable beauté de la lumière, les blanches silhouettes des Cyclades émer-
geant à l'horizon d'une mer admirablement bleue, y sont pour l'œil un enchan-
tement de toutes les heures. Couve y trouvait l'oubli de ses récentes décep-
tions et comme un perpétuel encouragement dans le travail entrepris. Tous les
édifices publics importants ayant fait l'objet de fouilles antérieures, il avait
résolu de déblayer quelques maisons, persuadé que nulle part mieux qu'à Délos
on ne pourrait trouver d'intéressants documents sur la disposition intérieure
et la décoration d'une msison grecque du u«ou du r* siècle avant J.-C. Cinq mai-
sons explorées en différents points de nie lui fournirent en effet tous les élé-
ments d'une restitution presque complète : plans, mosaïques, stucs peints,
sculptures, li eut même la satisfaction de découvrir dans une cour trois statues,
exposées aujourd'hui au Musée d'Athènes, et dont Tune est la plus belle ré-
plique connue du Diadomène de Polyclète. Ces résultats le payaient de ses
peines et lui rendaient moins amer le souvenir de ses mécomptes.
11 pouvait quitter l'Ecole d'Athènes avec la conscience de la tAche remplie.
Si personnellement il n'emportait pas les éléments du travail important sur
lequel il avait un instant cru pouvoir compter, du moins avait-il la satisfaction
de n'avoir ménagé ni son temps ni ses forces à ce qu'il considérait comme
436 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
l'œuvre commune. Pour discrète qu'ait été sa part dans les fouilles de Delphes,
elle fat grande pendant les trois campagnes auxquelles il assista, et il dc
tint pas à lui que son dévouaient désintéressé restât plus longtemps encore
au service de l'entreprise. Le Bulletin de correspondance hellénique avai*
trouvé en lui un collaborateur régulier — depuis 1891 il n'est pas d'année où
je ne retrouve des articles signés de son nom — et toujours prêt par surcroît
pour Tingrate besogne préparatoire de la publication. Enfin aux séances de
quinzaine tenues à l'École, il prenait souvent la parole et il avait fini par être
particulièrement estimé, pour son autorité naissante, des savants grecs oa
étrangers qui fréquentaient ces réunions. De toutes manières, il s'était doue
employé de son mieux dans l'intérêt général. Aussi son départ fut-il vivement
regretté de tous.
Son retour en France fut attristé par un nouveau deuil : à peine arrivé, il
perdait une jeune sœur, emportée par le même mal dont il devait mourir. Il
dut faire trêve a sa douleur pour se préoccuper d'une situation. Les services
rendus par lui, la tournure toute scientifique de son esprit le désignaient pour
l'enseignement supérieur : il fut nommé maître de conférences à la Faculté
des Lettres de Nancy. H prit possession de son poste au mois de janvier 189&.
Ses lettres, à cette date, respirent la satisfaction. 11 était heureux de Paccueil
cordial qu'il avait reçu de tous côtés, heureux de l'avenir de travail tranquille
et régulier qui se déroulait devant iui :
« Je suis engagé maintenant, m'écrivait-il — et je ne puis relire cette
» phrase sans un serrement de cœur — ' dans le train de vie qui sera le mie»
» pendant trente ans — si je vis trente ans. 11 me semble que je n'ai jamais
» fait autre chose que d'enseigner le grec à des étudiants, tant je me sens »
» mon aise dans ma chaire. Mais, ajoutait-il modestement, je sens aussi toute
» la profondeur de mon ignorance. » Il était chargé de conférences prépara-
toires à la licence et à l'agrégation de grammaire, il les fit avec une science
et un dévoûment qui inspirèrent aussitôt à ses étudiants une confiance et un*
affection respectueuses. Je le revis plein d'entrain aux fêtes du centenaire de
l'École Normale. Son travail personnel était organisé : il avait définitivemeat
arrêté le sujet de sa thèse de doctorat, qui traiterait dc la Céramique corio-
thienne, le ramenant ainsi à ses études favorites. Enfin il avait pour l'au-
tomne la perspective d'un séjour de quelques mois à Athènes, où il irait ter-
miner l'utile travail de son catalogue, si souvent interrompu depuis qu'il l'avait
entrepris. Un congé lui fut, en effet, accordé, qu'il passa en Grèce ; et dans ce
pays, quitté avec regret, il reprit pour quelques semaines ses anciennes habi-
tudes, revivant un passé qui lui semblait déjà lointain, bien qu'un an è peine
se fût écoulé depuis son départ
11 avait toujours désiré se marier dès que sa situation serait assurée. Hais les
qualités qu'il recherchait dans la compagne de sa vie étaient précisément
celles qu'il possédait lui-même à un si haut degré, et elles sont rares. Il ren-
contra enfin la femme la mieux faite pour le comprendre et l'aimer. Je ne
rappelle encore son émotion lorsqu'il vint m'annoncer ses fiançailles : c'état
la joie grave et profonde de l'homme qui se sent désormais sûr du bonheur;
il ne se trompait pas. Les trois années qu'il passa à Nancy après son mariage
furent des plus remplies pour lui. Pleinement heureux, il s'était remis au tra-
vail avec plus d'ardeur. Sa thèse avançait, lentement, mais sûrement* m'écri-
vait-il ; chemin faisant, il trouvait la matière de quelques articles, qui parurent
j
nv
DK L'ÉCOLB NORMALE 437
dans le Bulletin de correspondance hellénique, sous le titre de « Notes céra-
mographiques ». Il avait accepté, de plus, la mission d'écrire pour le Diction-
naire des Antiquités de Saglio et Potlier une série de notices concernant les
fêtes religieuses de la Grèce, et il s'en acquitta avec une conscience et une
compétence remarquables. Enfin un nouvel enseignement lui était échu : un
cours d'archéologie grecque lui fut confié, et il débuta en 1896-97 par un cours
sur la sculpture grecque archaïque, accompagné de projections, qui attira un
nombreux public.
Ses collègues se souviennent encore du succès de sa leçon d'ouverture qui
les charma. 11 avait été heureux, malgré le surcroît de travail, de revenir par
ce détour à l'archéologie. 11 put même croire un instant qu'il pourrait le faire
définitivement : Une maîtrise de conférences d'archéologie et d'histoire de l'art
venait d'être fondée en 1897 à l'Université de Lyon, et sa candidature était
assurée d'un sympathique accueil ; mais il la retira spontanément en apprenant
celle d'un de nos camarades qui avait pour lui l'ancienneté des services et la
supériorité des litres. Si je rappelle ce souvenir, c'est, qu'en ceUe circonstance,
malgré la vive déception qu'il éprouva, Couve n'hésita pas un instant, comme
toujours, à faire en toute simplicité ce qu'il considérait comme un strict de-
voir. Cette ombre légère fut d'ailleurs vite dissipée : un fils venait de lui naître,
dont il suivait les premiers progrès avec une tendresse et un ravissement qui
lui faisaient oublier ses regrets.
Tant de bonheur était, hélas ! sans qu'il s'en doutât, menacé. Dans le cou-
rant de 1899, il commença à éprouver une très grande lassitude. Souvent il
sortait de ses leçons brisé ; c'était, pensait-il, la suite d'une crise d'influenza
dont il était mal remis, et il ne voulut pas interrompre son service. Mais une
fois les examens du baccalauréat finis, épuisé, il partit pour la Suisse, où il
devait passer en famille ses vacances. Son médecin lui avait, à Nancy,
instamment recommandé le repos le plus absolu. Il souffrait surtout de la gorge.
Aussitôt arrivé à Céligny, sur les bords du lac de Genève, il alla se confier
aux soins d'un spécialiste, qui reconnut une grave inflammation des cordes
vocales. J'allai le voir : il était obligé de ménager sa voix et de suivre un trai-
tement énergique. La naissance d'une fille vint le distraire de ses souffrances,
dont les conséquences l'inquiétaient pour son travail, liais bientôt une préoc-
cupation plus grave surgit : il s'était cru jusque-là atteint d'une simple laryn-
gite ; le mal était plus grave, et le médecin exigeait qu'il renonçât pour un an
à son enseignement, à son travail même, pour aller se remettre dans le Midi.
Le coup était inattendu pour lui : « 11 est dur, m'écrivait-il, d'être obligé de
» s'arrêter dans sa carrière à mon âge, ne fût-ce que pour quelques mois. Mais
> comment hésiter devant un verdict aussi formel, surtout quand on est marié
> et père de famille ? » 11 songea aussitôt à aller passer l'hiver à Athènes : il
pourrait, tout en se soignant, y travailler un peu, et il se réjouissait de con-
duire sa femme dans ce pays qu'il aimait tant Mais les hivers sont trop incer-
tains en Grèce, et les difficultés d'une installation qui pût lui convenir étaient
trop grandes : il dut renoncer à son premier projet, et il se décida à partir
pour Naples.
Les mois qu'il y passa furent des mois d'un bonheur intime profond. Entre
sa femme et ses enfants, dans le grand jardin de la villa où il s'était installé
sur les flancs du Vomero, il connut des journées exquises. Du séjour que
nous avions fait dix ans auparavant dans cette même ville, il avait gardé de
1
138 ASSOCIATION DBS ANCIEN8 ÉLÈVES
radieux souvenirs auxquels il aimait maintenant à associer sa femme. El
puisque tout travail lui était interdit, les affections qui l'entouraient rempfe-
saient seules sa pensée et sa vie. Mais la guérison ne venait pas assez vitet
son gré. Il avait la ferme volonté de guérir et se soumettait è toutes les pres-
criptions des médecins. Malgré cette docilité, son état ne s'améliorait que
lentement. Une promenade à Pompéi, une visite au Musée, lui étaient 10e
vraie fatigue. Un printemps humide et pluvieux compromit la légère amélio-
ration de l'hiver ; et lorsque à la fin de mai je revis Couve à son passage!
Marseille, ce fut avec tristesse que je le trouvai plus atteint encore qu'il»
m'avait paru quelques mois auparavant J'étais cependant loin de supposer
que je ne le reverrais plus.
Son médecin jugea qu'il fallait essayer une nouvelle cure et demanda è Itir
pur et froid de la haute montagne ce que n'avait pu faire le chaud soleil*
Midi. Couve devait partir pour Leysin. On devine sans peine combien loi M
pénible l'idée de se séparer de ses enfants, de renoncer à la vie de femilfc
de retarder pour un temps encore indéfini la reprise de sa vie normale et*
ses travaux. (Tétait, disait-il tristement, lui demander le sacrifice de tout «
qu'il aimait.
Et cependant, dans la lettre qu'il m'écrivait de la clinique même de soi
médecin pour m'annoncer ces mauvaises nouvelles, il ajoutait, toujours cou-
rageux : « Au reste, je ne me plains pas d'être ici ; il est bienfaisant de voir
» de près les misères d'autrui. J'apprends à comprendre qu'il y a deplwœ**
» lades que moi, que je suis un privilégié, et que je serais un tagrt *e
» murmurer. » 11 trouvait dans ses fortes et sincères convictions religieuses
et dans sa haute noblesse morale des raisons de se résigner et d'espérer. 1
partit, et pendant plus de quatre mois il lutta de toute son énergie contre a
mal implacable.
Sa femme l'avait accompagné, dont l'admirable et inlassable dévouent*
l'aurait sauvé s'il avait pu l'être. Comme partout où il avait passé, 8 M
bien vite aimé de tous ; l'attrait qu'il exerça toujours sur son entouras**
conquit l'affectueuse déférence de ses compagnons. Les jeunes geos aimai*
à venir s'entretenir avec lui. Condamné au repos, mais évitant d'attrister m
autres du récit de ses souffrances, il trouvait par le moyen de son seulexei»*
de faire encore du bien. De plus en plus, cependant, toute application surit!
le fatiguait. Les lettres mêmes, si courtes fussent-elles, lui coûtaient un effort:
il dut réserver les siennes pour sa famille, et ceux qui savent quel Adèle cor-
respondant il fut toujours, comprendront que ce ne fut pas sans chagrt»
Il sentait que la guérison serait lento à venir, l'immobiliserait là pourdekapj
mois : mais il acceptait avec docilité cette perspective, heureux de
quelques symptômes rassurants. J'ai confiance, répétait-il. Et sa sérénité
à peine voilée d'un peu de tristesse quand il songeait à ses enfants, à
travail. La lecture le distrayait 11 aimait à feuilleter des volumes lui ra]
ses études : le répertoire des vases peints grecs et étrusques, de M.
lui procura une de ses dernières joies intellectuelles. Mais bientôt, cet
même lui devint une fatigue. Un récent livre sur Pascal lui avait donné l
do relire les Provinciales : le volume resta fermé sur sa table. Les pi
du mal se poursuivaient en effet, lentement, et, chaque jour, lui cal
un peu de ses forces. Les a-t-il sentis et s'est-il vu mourir ? Nul ne peut
dire, car, jusqu'au bout, il garda sa sérénité et son calme. A aucun mome*
J
DE L'SCOLE NORMALE 439
ne crut devoir, dans ses entretiens avec sa femme, aborder la question de
l'avenir et de l'éducation de ses enfants, au cas où il disparaîtrait ; s'il y songea,
il se tut, dans la crainte, sans doute, d'inquiéter celle qu'il savait d'ailleurs
par avance, en intime communion d'idées sur tous les points avec lui. Les
derniers jours furent marqués par de fréquents accès de lièvre qui, le soir
venu, répuisaient. Il résistait cependant encore courageusement malgré les
souffrances qu'il éprouvait à s'a ri mente p. Le 31 octobre survint la crise qui
devait remporter : il semble que le mal fût plus profond qu'on ne l'avait
soupçonné. Dans l'après-midi, une oppression subite lui causa une souffrance
1res vive : « Si cela continue, dit-il, je vais mourir, — et je ne veux pas
mourir • et ce n'était pas là une parole d'effroi ou de détresse, mais le dernier
effort de sa volonté. Puis il perdit à peu près sa connaissance. Toutes les.
affres de cette longue agonie de cinq heures furent pour sa femme, seule
auprès de lui, en ce moment, et qui, d'instant en instant, voyait, avec l'indi-
cible angoisse de l'impuissance, la vie se retirer de ce corps déjà inerte.
Je ne sais s'il faut se féliciler qu'il ait échappé lui-même à la vision poi-
gnante de la séparation prochaine. Ses amis savent quelle était sa fermeté d'âme,
je suis sûr qu'il aurait volontiers payé de cet horrible déchirement la suprême
satisfaction de soutenir lui-même en de pareils instants le courage de celle
qui lui avait donné quatre années de pur bonheur. Sa mère, appelée en toute
hâte, arriva trop tard pour retrouver vivant ce flls dont la disparition ajoutait
un nouveau deuil 5 ceux qui, depuis quelques années, l'avaient si cruellement
accablée.
On a dit à Bordeaux sur sa tombe, on redira ailleurs, tout ce que la science
pouvait espérer de ce travailleur déjà mûri. Je n'ai voulu fixer ici que le sou-
venir d'un ami, en racontant celte existence pleine d'enseignements dans sa
simplicité. Ceux qui l'ont connu et aimé ne l'oublieront pas, car il eut les
qualités les mieux faites pour inspirer l'affection et le respect. Les mots de
droiture et d'honnêteté, de conscience et de désintéressement, de bonté et de
délicatesse reviennent d'eux-mêmes quand on parle de lui. J'ai pu les répéter
souvent : c'est qu'ils sont l'homme tout entier. Il n'est pas une de ses pensées,
pas un de ses actes, qui n'aient été dictés par la plus haute et ferme conception
du devoir. Son souvenir reste du moins un exemple et un réconfort pour ceux
qui ont perdu l'appui de son affection et de ses conseils.
Ghàmonahd.
Promotion de 1890. — Bbudon (Jules), né à Alger le 28 mare 1869, décédé à
Lille, le 2 décembre 1900.
Jules Bcudon fit ses études au collège communal de Blidah, puis au Lycée
d'Alger. Il vint pour la première fois en France, en octobre 1888; une bourse
lui avait été offerte au lycée Janson de Sailly à la suite de ses succès au Lycée
d'Alger et au Concours général ; il entra dans la classe de mathématiques spé-
ciales que dirigeait alors avec tant de succès M. E. Lacour, aujourd'hui profes-
seur à la Faculté des Sciences de Nancy. Il fut admis en août 1889 à l'École
Normale et y entra en 1890, après un an de service militaire. Beudon, comme
notre pauvre camarade Sibuet, si vite enlevé lui aussi, se révélait déjà comme
on mathématicien distingué. Reçu brillamment à l'agrégation à sa sortie de
l'Ecole en 1893, il alla, avec une bourse de voyage, passer un an à Leipzig, où
440 ASSOCIATION DUS ANCIENS ÉLÈVES
il suivit les cours du célèbre professeur Sophus Lie qui l'initia à la « Tbéorc
des groupes de transformations ». En 18*5, il revint à l'École Normale, cornue
bibliothécaire des sciences.
En 1896, il était déjà docteur es sciences mathématiques et envoyé, count
professeur de mathématiques (cours de Saint-Cyr), au lycée d'Alger. Là, i
retrouva sa mère qu'il aimait profondément Souvent, il parlait d'elle i se
intimes. Vivre à Alger auprès de sa mère était alors son unique deat
D'ambition, il n'en avait guère, et il manifestait à cet égard une sorlcd'a-
souciance un peu fataliste. Cette disposition d'esprit faisait penser aux nwfiJ
arabes, dont il était fort curieux, et qu'il connaissait bien. Mais elle n'exclu*
en rien chez lui le plaisir du travail. H l'avait bien montre par rardeav
la rapidité avec laquelle il avait fait une bonne thèse de mathématiques. A fc;
montra encore dans la suite en publiant, dans les Comptes rendus de l'Acadé-
mie des Sciences et dans les Annales de l'École Normale, des travaux se «flé-
chant à la théorio des équations différentielles dont sa thèse traitait déjà.
Souvent il disait qu'il ne se souciait ni d'élever un monument scientiity*'
ni d'occuper une situation de premier ordre. Il fut toujours modesie en soi
for intérieur; ceux-là seuls qui ne Pont pu examiner d'assez près oa rdj
jugé sans réflexion, d'après son extérieur d'une exubérance et d'une farta**
parfois inaccoutumée, ont pu le supposer vraiment préoccupé de se neiftj
en relief. Ses amis furent souvent obligés de le tirer de cette sorte d'iodifié
rence qu'il manifestait envers son propre avenir. On eût dit vraiment qnij
sentait sa fin prochaine, a le voir si peu préoccupé de se fixer un but plus»
moins lointain, à le voir contracter (en 1897) une petite assurance ea fin**
de sa mère. Des pertes cruelles, la mort de son père en 1895, suivant fc
près celle de son frère aine, étaient bien faites pour le rendresooeteni ftj
l'avenir de sa mère dont il devint, à partir de cette époque, le fente 4
unique soutien. 11 aidait aussi le reste de sa famille chargée d'entants, ft*
par là qu'il mérite qu'on l'apprécie ; c'est ce qu'il est bon de dire, car BeoM
loin de montrer ostensiblement ses qualités morales, avait cette tourte
d'esprit qui consiste à plaisanter de tout jusqu'à se noircir soi-même par p*
cipe.
Les succès de ses élèves en 1900 à l'examen d'entrée de Saint-Cp
19 élèves qui composaient sa classe, il y eut 13 admissibles et 11 admis)
lorisaient à demander de l'avancement. Après quatre ans de séjour à
il demanda à revenir à Paris et obtint la promesse d'être nommé au
Stanislas. Sa mère le suivit à Paris. 11 s'installait déjà dans une
maison de campagne, à Clamart, et allait commencer ses cours lorsque
quement il apprit que tout était changé : On avait absolument besoin d'un
professeur de mathématiques spéciales à Douai. Ce fut un gros ennui potf
de se voir privé au dernier moment de la situation à Paris sur laquelle S
autorisé à compter.
A Lille, tout près de Douai, Beudon avait quelques amis ; il alla y
y trouva une relation aussi solide que rapidement nouée dans la
M. Demartres, professeur d'analyse à la Faculté des Sciences; le
accueil qu'il rencontra là, il le devait non seulement à la bonté de &
M— Demartres, mais aussi à son caractère ouvert et expansif. Grâce a*
mille Demartres, le séjour de Lille fut rendu supportable à M— Beudon
l'âge de soixante et onze ans, arrivait en mauvaise santé dans un pfl1
DB L'ÉCOLE NORMAL* U4
lifférent d'Alger où elle ne retrouvait ni relations, ni intérieur même, ayant dû
ouer un appartement garni en attendant l'arrivée de ses meubles. Dans ces
rênibles conditions, préoccupé à la fois de ses nouveaux cours, de mille détails
le la vie, contrarié par toutes sortes de circonstances fâcheuses, Beudon se
entit malheureusement atteint d'une grippe; dans son organisme affaibli et
tnervé la maladie devint rapidement infectieuse ; en quelques jours il fut au
dus mal, heureux du moins de sentir prés de lui sa chère et digne mère qui
e veillait toutes les nuits, en compagnie de l'un ou de l'autre de ses amis. Il
'éteignit doucement le dimanche 2 décembre.
La nouvelle de cette fin si soudaine remplit de stupéfaction en même temps
ue d'une grande tristesse tous ceux qui le connaissaient et l'avaient vu
uclqucs semaines auparavant à Paris, plein de gaité et d'entrain, heureux de
ivre, faisant des projets d'avenir, àe travail et de bonheur. Ce sera du moins
De consolation pour ceux de ses amis qui n'ont pu assister à ses derniers
tomenls, de savoir que sa vieille mère a été entourée des sympathies les
(us chaleureuses. M. et M— Demartres l'ont gardée chez eux depuis la mort
e son fils, jusqu'à son départ pour Alger et l'ont vraiment traitée comme leur
ropre parente. Divers collègues de son fils, M. Crevaux, proviseur, et M. Bar-
slenet, professeur au Lycée de Douai, M. Cury, professeur au Lycée de Lille,
ît mis en ordre ses affaires avec beaucoup de zèle et ont rivalisé à cet égard
rec ses meilleurs amis ; parmi ceux-ci, il convient de nommer M. Gentil,
large de conférences de géologie à la Sorbonne, qui a été le camarade de
îudon au Lycée d'Alger et lui offrait l'hospitalité à Paris.
Notre cœur va droit à sa mère, dont la vie toute d'affection et de dévouement
été attristée de pertes si rapides et si cruelles. Puisse sa douleur s'adoucir
la pensée que les amis de Beudon tourneront souvent leur pensée émue
ts elle comme vers le cher disparu.
G. et Ph. Sagnàc.
Promotion de 1890. — Blanghet (Paul), né à Paris le 3 août 1870, décédé à
kar le 6 octobre 1900.
La vie de Paul Jilanchet a été courte : il est mort à trente ans, dans la plc-
ude de ses forces physiques et intellectuelles, au moment même où il allait
On pouvoir entreprendre ce qui aurait été sans doute la grande œuvre de sa
t. Mais de cette vie si brève, nul instant n'a été perdu ; il semble qu'il ait eu
ituition de sa fin prématurée et qu'il ait voulu avoir le droit de se dire à
I lit de mort : « Mon existence n'a pas été vaine ; j'ai gagné le repos dans
uel je vais entrer. »
•a jeunesse de Paul Blanchet s'est passée à Paris, dans la maison paternelle
à l'École Mooge. La grande liberté qui était laissée aux élèves de cette
te lui fut favorable et lui permit de se développer sans contrainte. 11 dévora,
hasard de ses lectures, toute la littérature classique et romantique; les
nautiques surtout devaient plaire à sa vive imagination, et Alexandre Dumas
aeura longtemps son auteur préféré. Sans doute trouvait-il chez les bril-
ts héros du romantisme un peu de l'idéal qui convenait à sa nature ardente
iveutureuse. Son père, qui avait commencé la vie comme « pionnier » dans
solitudes du Kansas et qui ne voulait point que l'horizon de son fils restât
ûé, comme il arrive quelquefois, par la ligne des fortifications de Paris, lui
442 ASSOCIATION DKS ANCIENS BLÈVKS
donna le goût des voyages. Sous la direction des professeurs de l'École lioage,
sous celle de son cousin Paul Fabrc ou en compagnie de son père, il parcourut
presque toute l'Europe occidentale, explorant les musées, visitant les cathé-
drales, étudiant sur place l'histoire de chaque cité, meublant son esprit d'im-
pressions artistiques et de souvenirs du passé. A dix-huit ans, il avait traversé
plusieurs fois l'Italie ; il avait parcouru l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique et
la Hollande ; il avait fait un séjour prolongé en Angleterre et visité toutes les
grandes villes de France. Au moment où il allait entrer en rhétorique et se
préparer à la première partie du baccalauréat, le directeur de l'École Monge
prévint son père que cette année de préparation lui paraissait inutile, et il foi
décidé que le jeune candidat, au lieu de rester au Lycée, à pâlir sur les auteurs
du programme, partirait avec son père pour le Japon. Ce voyage fit sur Man-
chet une impression profonde. Il fut saisi par la magie de l'Orient ; il revint
les yeux pleins de la vision éblouissante et colorée qu'il venait d'entrevoir, et
peut-être, de ce moment, sa destinée fut-elle fixée pour toujours.
Trois ans plus tard, en 1890, après deux années passées à Louis-Ie-Grand, il
entrait à l'École Normale où deux de ses cousins, Paul Fabre et André Pératé,
l'avaient déjà précédé. Il y entra comme dans un sanctuaire, car il était de
ceux qui ont la religion de l'École. 11 était la vie de notre promotion. Sa bonne
humeur, son entrain, son exubérance même, l'imprévu de ses fantaisies déri-
daient les plus moroses ; la richesse et l'abandon de ses conversations capti-
vaient les plus rebelles ; ceux qui l'ont connu d'une manière plus intime ont
pu apprécier la droiture de son caractère et la délicatesse de ses sen-
timents.
Parmi les travaux qu'il remit en seconde année, celui qu'il écrivit pour
M. Boissier fut particulièrement remarqué ; c'était une brillante élude sur les
« Pères du Désert », dans laquelle il avait pu mettre en lumière ses qualités
d'artiste et de conteur. De bonne heure» il s'était voué tout spécialement à
l'étude de l'histoire, et, si plus tard, sous l'influence des cours de M. Vidal de
la Blache, il pencha vers la géographie, il ne se décida jamais à choisir entre
ces deux sciences qu'il regardait comme voisines et qui le prenaient chacune
par un cùté faible. Déjà l'Afrique l'attirait : il songeait à déblayer les ruines de
Cyrène ; il choisissait comme sujet de thèse pour l'agrégation « les Oasis
sahariennes » ; il étudiait passionnément toutes les questions africaines.
M. Busson a raconté ailleurs (Bulletin de la Société de Géographie d'Alger}t
comment ils allèrent tous les deux rendre visite à Harry Alis, qui venait de
fonderie Comité de l'Afrique française et prendre conseil auprès de lui.
Après avoir brillamment passé l'agrégation, Blanchet fit dans l'artillerie son
année de service militaire. 11 aurait pu — il aurait dû même — être réformé.
Mais loin de se prévaloir d'un cas de réforme, il aurait considéré comme une
défaillance de se soustraire à des [obligations qu'il se savait très capable de
remplir. Il paya joyeusement sa dette, oubliant les petites misères de la ca-
serne dans l'étude consciencieuse de son métier de soldat ; quelques années
plus tard, il parvint au grade de sous-lieutenant de réserve. Il acquit ainsi des
connaissances techniques qui ne devaient pas être inutiles à un futur explo-
rateur.
De retour à Paris, il se mit avec ardeur à l'étude de la langue arabe et de
l'histoire de l'Afrique. Sa vocation était fixée ; il suivait les cours de l'École
de médecine et du Muséum, qui sont destinés spécialement aux explorateurs*
DIS L'ÉCOLE NORMALE 143
Il projetait de partir pour Djibouti, de traverser l'Abyssinie et le pays Galia et
de gagner le Nil à la hauteur de Lado ; uoe expédition de ce genre arrêterait,
pensait-il, la marche victorieuse des Anglais qui se préparaient alors à re-
monter la vallée Au Htt pour fetae, au nom de l'Egypte, la conquête des pro-
vinces soudaniennes. Cest le projet qui a été repris, sans succès d'ailleurs,
par le prince Henri d'Orléans du côté abyssin, et qui a été réalisé par le com-
mandant Marchand du côté congolais ; les résultats politiques de cette entre-
prise n'ont malheureusement point répondu à la grandeur de l'effort.
Paul filanchet dut, bien à regret, renoncer à ce projet qui lui tenait fort à
cœur et s'engager sur une autre voie. 11 obtint alors (1895) du ministère de
l'Instruction publique une mission dans le sud de la Tunisie, pour y relever les
traces d'établissements anciens et, plus particulièrement, les restes des tra-
vaux hydrauliques de l'époque romaine, il partit au plus fort de Tété, et par
une chaleur torride qui mit à l'épreuve ses qualités d'endurance ; il dépassa le
poste extrême de Foum-Tatahouine et ne s'arrêta qu'à une faible distance de
l'endroit où, devait périr plus tard le marquis de Mores. 11 rapporta de son
voyage des notes trôs abondantes qui portaient non seulement sur l'archéo-
logie du sud tunisien, mais encore sur l'état actuel de la colonisation dans le
pays. Son rapport au Ministre de l'Instruction publique a paru l'an dernier
dans les Archives des Missions, et il a tiré de ses notes différents articles
géographiques ou historiques qui ont été publiés dans les Annales de Géo-
graphie et dans le Bulletin de la Société archéologique de Constantine,
Paul Blanchet se maria en 1896 et demanda un poste dans l'enseignement
secondaire ; il fut nommé professeur d'histoire au Lycée de Tours. Six mois
plus tard, il était, sur sa demande, transféré au Lycée de Constantine et s'éta-
blissait définitivement en Algérie. 11 fut un professeur modèle, passionné pour
son métier, adoré de ses élèves qui, au moment de sa mort, ont montré d'une
façon touchante le souvenir qu'ils avaient gardé de ses leçons. 11 paraissait
s'être donné tout entier au professorat, mais le professorat ne lui suffisait pas.
Il était né pour l'action, et il avait gardé de son premier voyage la nostalgie du
désert et des horizons illimités. Dés le mois de mars 1897, il s'échappait de
Constantine pendant les vacances de Pâques et mettait au jour les ruines
d'une villo arabe du xr» siècle, la Kalaa des Beni-Hammad. A la fin de Tannée
scolaire, il demandait un congé et se jetait avec enthousiasme dans l'explo-
ration des antiquités musulmanes. Excellent cavalier, rompu 6 tous les exer-
cices du corps par l'entraînement qu'il avait subi au Racing-Club, il semblait
fait pour la vie nomade, pour les longues courses à travers les espaces sans
bornes. 11 ne regrettait qu'une chose, c'était de ne pouvoir emmener avec lui
sous la tente sa femme et sa petite fiile, afin de leur faire goûter à la vie des
pasteurs du désert. Profitant de la liberté qui venait de lui être accordée, il
entreprit pendant l'hiver 1897-1898 les fouilles de Seddrata et réunit les maté-
riaux d'un article très pittoresque sur l'oasis d'Ouargla qui a paru depuis dans
les Annales de Géographie» Il saisissait avec empressement toutes les occa-
sions qui s'offraient à lui d'étudier la langue arabe, la religion musulmane, les
idées et les coutumes des indigènes. Il observait leurs mœurs non seulement
avec une curiosité toujours en éveil, mais encore — ce qui est plus rare —
avec une profonde sympathie ; c'est ainsi qu'il acquit cette connaissance
intime du monde de l'Islam qui devait faire plus tard l'étonnement et l'admi-
talion des Maures.
444 ASSOCIATION DBS ANCIENS KLÈVBS
Les recherches Archéologiques qu'il avait commencées le conduisaient à des
hypothèses toutes nouvelles sur les origines de l'art musulman dans l'Afrique
de FOuest et sur les rapports de cet an avec celui de l'Europe occidentale.
Mais il dut bientôt reconnaître qu'avec les ressources dont disposaient tons
ceux qui se livraient à ces études, l'exploration systématique des antiquités
africaines risquait Tort de se prolonger indéfiniment. 11 résolut alors de créer
une Société dont les membres, en versant une cotisation minime, rendraient
possible la continuation de ces travaux. Il fonda donc, en 1898, V Associatif*
historique pour V étude de V Afrique du Nord ; M. Boissier accepta la prési-
dence de l'Association, qui comptait parmi ses membres les plus grands noos
du monde scientifique et du monde politique ; Paul Blanchet en fut le secrétaire
général.
Cependant, ses longues excursions à travers le Sahara, les études très sé-
rieuses qu'il avait faites sur cette région Pavaient amené à penser que le dé-
sert n'est pas aussi déshérité de la nature qu'on le suppose ordinairement A
son avis, le Sahara pouvait fournir à une ligne de chemin de fer des éléments
de trafic assez importants ; d'autre part, des nécessités stratégiques rendues
plus évidentes que jamais par l'affaire de Fachoda lui paraissaient réclamer impé-
rieusement la construction d'un Transsaharien. Aussi fut-il au comble de la joie
lorsque le journal le Matin lui proposa d'organiser une expédition dont 1
serait le chef, pour reprendre et mener à bien l'œuvre de Flatters, si tragi-
quement interrompue. Avec quel enthousiasme il nous parlait de ce projet
grandiose ! Il voyait déjà le dernier rail du Transsaharien mis en place, la
locomotive gagnant les bords du lac Tchad, franchissant la forêt tropicale,
empruntant la ligne transafricaine anglaise et arrivant au cap de Bonne- Espé-
rance. Le chemin le plus court de Londres au Cap ne passerait-il pas
Marseille et Philippeville ?
En attendant l'expédition principale, qui ne devait partir que vers le
de septembre 1900, une expédition préliminaire fut décidée. Il s'agissait d'ex-
plorer une des parties les plus mal connues et les plus dangereuses du coati*
nent africain, le pays qui s'étend au nord du bas Sénégal, (et spécialeraeai
l'Adrar occidental. Aucun Européen n'avait pénétré dans cette région
1860, et les habitants avaient la plus mauvaise réputation. On ne manqua
de représenter à Blanchet, de divers côtés, les dangers de son entreprise,
il avait confiance en son étoile, et il professait d'ailleurs cette maxime que ta
vie d'un homme importe peu. Il partit pour Dakar et Saint-Louis ; \\
s'organisa, non sans difficultés, et plus lentement qu'il ne l'aurait voulu.
le 1er avril tout était prêt, et Blanchet quittait N'Diago en compagnie de
reims et du lieutenant Jouinot-Gambetta, sous la protection d'une escorte de
trente-trois tirailleurs indigènes, il a raconté lui-même dans le Matin les
péripéties de la première partie du voyage ; une épidémie ût périr le
grand nombre des chameaux, et la mission eut quelques démêles assez
avec les Aleb qui étaient sensés l'escorter et lui fournir des chameliers,
arriva cependant sans encombre à Touizlkt, résidence du cheik Saad-]
partit de là pour Atar, qui est un des principaux centres de l'Adrar. Le
d'Atar, Moktar Ould Aida, passait pour être favorable et envoya eflfectr
son fils à la rencontre de la mission ; par malheur, ce roi n'avait
autorité dans sa capitale ; une insurrection éclata à l'arrivée des chrétiens -
maison qu'on leur avait donnée fut cernée par la foule ; Blanchet fut le
DB L'ÉCOLE NORMALK 445
blessé pendant l'attaque et le lieutenant Jouinot-Gambetta gravement atteint,
il fallut entamer des négociations avec le fils du roi qui, en l'absence de son
père, essayait de se porter comme médiateur entre ses sujets et les étrangers.
On connaît les événements qui suivirent : la fuite de l'escorte qui croyait ses
chefs massacrés par les Maures ; une longue captivité de soixante-dix-sept
jours, pendant laquelle les trois Européens, logés dans un corridor et parci-
monieusement nourris de quelques dattes, se demandaient chaque jour s'ils
n'allaient pas être mis à mort ou livrés au sultan du Maroc ; enfin la délivrance,
due à l'énergique intervention du gouverneur du Sénégal et aux bons offices
du cheik. Saad-Bou. Le retour fut souvent pénible, mais tous étaient remplis
de Joie à la pensée de rentrer en France et de revoir ceux qui si longtemps
les avaient crus perdus. Il n'en devait pas être ainsi pour Paul Blanchet : il ne
devait pas revoir la terre natale et recevoir la croix qui l'attendait à son retour.
A Saint-Louis, où il était venu achever le règlement des affaires de la mission,
il contracta le germe de la terrible maladie qui devait l'emporter ; il ressentit
les premières atteintes de la fièvre jaune dans le train qui le conduisait à
Dakar. Arrivé au port d'embarquement, il dut s'aliter, et le lendemain il lui fut
impossible de prendre passage sur le Stamboul avec ses camarades. Il leur
demanda d'envoyer un télégramme qui devait adoucir le chagrin des siens et
leur laisser l'espoir de le serrer bientôt dans leurs bras. Trois jours plus tard,
il expirait.
U repose sur cette terre d'Afrique qu'il a tant aimée et sur laquelle il avait
souvent exprimé le désir d'avoir son tombeau. Ses compagnons de voyage
feront revivre sa mémoire, mais il me sera permis de rendre ici un dernier
hommage à celui qui fut mon camarade le plus cher. Il avait reçu tous les
dons qui font l'homme heureux. L'optimisme de son caractère lui cachait les
côtés sombres de la vie ; il ne croyait ni à la méchanceté des hommes, ni à
l'injustice des événements. U avait la foi d'un apôtre, l'imagination d'un artiste,
le courage d'un soldat et la simplicité de cœur d'un enfant. Sa confiance dans
l'avenir était inébranlable : il vivait dans l'avenir plus que dans le présent.
Chaque fois que le malheur le frappait, — au moment de la mort de sa mère,
ou lors de la perte de son jeune fiis — il puisait dans la religion, à laquelle
il était resté profondément attaché, des consolations qui rendaient sa douleur
moins amère. Et, soyons-en persuadés, si le mal qui Ta terrassé lui a permis
de se voir mourir, il a su trouver la force de se séparer de ceux qui lui
étaient chers dans l'obéissance à la volonté d'en haut et dans la satisfaction
stoïque du devoir accompli.
D. Pasquet.
Promotion de 1893. — Vauchrbbt (Jean), né à Lorient, le 7 juillet 1872 ;
décédé à Paris, le It septembre 1900.
Notre petite promotion de 1893 est singulièrement éprouvée; et au doux sou-
venir des bonnes années passées à l'École se mêle la tristesse que nous cause
Ja perle de tant d'amis déjà disparus. Au début de 1894, Remaissenet nous
était enlevé plein de légitimes ambitions, puis nous avons perdu Petit, Cam-
bronne. Et la mort de Vauoheret vient encore accroître nos deuils.
Jean Vaucheret Ht de brillantes éludes au Collège Stanislas ; puis il entra
au Lycée Saint-Louis dans la classe de mathématiques spéciales. Il fut un des
10
146 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
meilleurs élèves de la classe, obtint le prix d'honneur, et subit avec succès,
la môme année, les concours pour l'École Normale et l'École Polytechnique.
Hais, désireux de se consacrer uniquement à l'étude des sciences mathéma-
tiques, pour lesquelles ii avait toujours montré beaucoup de prédilection, il
entra à l'École Normale avec le n* 3.
Joignant à ses solides qualités intellectuelles une puissance de travail peu
commune, Vaucheret était au bout de deux ans en possession de la licence
es sciences mathématiques et de la licence es sciences physiques dont les
épreuves ne furent pour lui qu'un jeu.
Puis commença la pénible préparation de l'agrégation. Tout nous permettait
de présager son succès. Un fonds considérable de connaissances et des qua-
lités professionnelles indiscutables lui permettaient d'aspirer à l'un des pre-
miers rangs. Nul ne pouvait prévoir le malheur qui devait l'atteindre. Le pre-
mier jour de l'examen écrit, contrairement à ses habitudes, il ne réussit point
sa composition de géométrie. Très impressionnable, il en fut fort affecté, et
dès lors, sa démoralisation évidente rendit son échec certain.
Cet échec attrista le reste de sa vie. Pendant deux ans, Vaucheret continus
a travailler en vivant au milieu de sa famille ; puis ii accepta un poste de pro-
fesseur de mathématiques au .Collège de Condé-sur-Noireau. Le, malgré les
exigences de ses fonctions il ne cessa point de préparer l'agrégation et fut ad-
missible à la fin de Tannée.
Nommé au Lycée de Tourcoing, et de nouveau plein d'espoir à la suite de ce
succès, il s'était remis courageusement au travail, liais au cours des dernières
vacances, il fut brusquement enlevé par la fièvre typhoïde à l'affection de sa
famille et de ses amis au moment où la vie lui souriait.
Je ne songe Jamais sans émotion aux trois années passées à l'École, et que-
beaucoup d'entre nous voudraient pouvoir recommencer. Je me retrouve alors
au milieu de cette laborieuse section pleine d'entrain qui savait faire de sa vie
deux parts : 'l'une réservée au travail, l'autre n la joie et aux saines distrac-
tions. El, en pensant a ces longues soirées, où, délaissant l'étude, nous nous
perdions en de longues causeries, je revois la bonne figure de notre pauvre
ami, de notre grand blond, comme nous l'appelions familièrement, qui, de sa
grosse voix, nous apportait le secours de son esprit cultivé et de- son impla-
cable logique.
11 m'étonnait toujours un peu par sa gravité, et je n'appris que plus tard la
cause de sa tristesse. L'année môme de son entrée à l'Ecole 11 avait été frappé
dans ses plus chères affections par la mort de son père, le colonel Vaucheret,
et, demeurant l'atné d'une nombreuse famille, il y consacra désormais tous ses
k>isirs~et en devint véritablement le chef.
Son unique préoccupation, pendant sa trop courte vie, fut son dévouement
aux siens, qu'il aimait d'une tendresse exclusive, et au milieu desquels il pas-
sait toutes ses journées de repos. Il ne cessa jamais d'être pour sa mère le fils
le plus respectueusement aimant et pour ses frères le véritable soutien et le
meilleur conseiller.
Et brutalement, la mort nous l'a pris, enlevant à sa famille un guide précieux
et plein d'affection, à l'Université un professeur plein de mérite et de
ment, et à ses amis un camarade très apprécié, dont on considérait r
comme un titre.
H. Dbroids.
DE L'ÉCOLE NORMALE U7
COMPTE RENDU
DES RECETTES ET DÉPENSES DE LA BAISSE
PENDANT L'ANNÉE 1900
RECETTES.
1° Cotisations annuelles :
A ce titre, nous avons reçu la somme totale de. . . . 11,672 fr. » c.
Somme qui se décompose ainsi :
Pour cotisations de 1899 348 fr. » c.
— de 1900 (937 cotisations) 11,252 »
— de 1901, en avance 72 »
Total égal 11,672 fr. »c-
2° Arrérages de rentes 14,223 »
Total des cotisations annuelles et arrérages de rentes 25,895 fr. » c.
DÉPENSES.
1° Secours :
Nous avons distribué en secours la somme totale de. . 19,500 fr. » c.
2° Frais divers. — Nous avons payé :
1° Pour l'impression de la circulaire électorale et de
l'Annuaire et frais de distri-
bution 1,472 fr. 75c.
2° Pour frais de bureau et de cor-
respondance 189 95
3° Pour timbres de quittance et frais
de recouvrement 237 45
4° Pour allocation au comptable. . . 300 »
2,200 fr. 15 c.
A déduire :
Pour venta d'annuaires 16 »
Total des dépenses 21,684 fr. 15 c.
4 48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Le montant des recettes étant de 25,895 fr. » e.
Celui des dépenses de 21,684 15
L'excédent des recettes sur les dépenses est de. . . . 4,210 fr. 85 c.
Capital (augmentation).
Capital disponible.
Onze nouvelles souscriptions perpétuelles ont pro-
duit la somme de 2,490 fr. » c.;
Compléments de souscriptions et
versements à valoir sur souscrip- ) 12,913 fr. 75c.
tions perpétuelles 920 »
Et vingt-deux dons divers, celle
de 9,503 75
D'où un capital disponible de 17,124 fr. 60c.
A cette somme s'ajoute l'encaisse au 1er janvier 1900 7,562 60
D'où résulte, au lar janvier 1901, un avoir dispo-
nible de 24,087 fr. 20c
Emploi de l'excédent :
Sur cette somme nous avons payé :
Le 10 septembre, un achat de 500 francs de
rente 3 0/0 16,847fr.30c.
Reliquat de caisse au lor janvier 1901 7,839 fr. 90c.
Observations sur les cotisations et donations.
1° Cotisations annuelles :
Le nombre des cotisations annuelles s'est élevé à 972.
Sur les 972 cotisations, nous en comptons : 970 à 12 fr., 1 à 20 fr.,
1 à lOfr.
2° Cotisations perpétuelles :
Liste des Souscripteurs perpétuels en 4900»
A versé 400 francs :
1. M. Appell (1873), à Paris.
A versé 250 francs :
M. Brunschwig (1888), à Rouen .
À
DE L'âGOLB NORMALE 149
A versé 240 francs :
M. Lachelier (1851), à Paris.
Ont versé 200 francs :
1 . MM. Arren (1895), à Grenoble.
2. Blondel (Ch.) (1897), à Paris.
3 . Cahen (Raymond) (1896).
4. Camena d'Àlmeida (1883), à Bordeaux;
5. Decharme (1859), à Paris.
6. Fournier (1881), à Alger.
7. Hubert (1892), à Paris.
8. Launay (1856), à Paris.
Ont versé 100 francs :
1 . MM. Mouton (1896), à Paris (1er versement sur la sous*
cription perpétuelle).
2. Saussine (1887), Saint-Pierre (Martinique) (Inver-
sement sur la souscription perpétuelle).
Ont versé 60 francs :
1 . Guntz (1879), à Nancy (dernier versement sur la
souscription perpétuelle).
2. Petit (1883), à Nancy. id.
Ont versé 50 francs :
1. MM. Maryon (1892), à Nîmes (3e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
2. Terrier (1893), à Laval (2e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
3. Gauthier (1895), à Valenciennes (2e versement sur
la souscription perpétuelle).
4. Alekan (1887), à Paris (2« versement sur la sous-
cription perpétuelle).
5. Cramaussel (1890), à Albi (3e versement sur la sous-
cription perpétuelle).
6 . Cartan (1888), à Lyon, id.
7. Besnier (1893), à Caen, dernier id.
8. Raveau (1886), à Paris, id. id.
9. Crouzet (1892), à Toulon, id. id.
10. Fossey (1891), & Paris, id. id.
1 1 . Ascoli (1896), à Paris, (1*) id .
12 . Douxami (1889) , à Lyon , id.
450 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Liste des Donateurs non anciens élèves, en 1900.
A versé 600 francs :
Madame Veuve Suchet, en mémoire de son mari (1839).
Ont versé 500 francs :
1. M. Paul Sarchi, à Paris.
2. Madame Veuve Couve, à Valafran-sous-Bellevue, en mé-
moire de son fils (1887).
A versé 150 francs :
M. J. Bertrand (don annuel).
Ont versé 100 francs :
1 . Mm« J. Juglar.
2. M. Lamy (Ernest).
3. M. G. Roux, à Paris.
4. MM. Gauthier- Villars, à Paris.
5. M. H. Weil, à Paris.
6. M. Paul Hautefeuille, à Paris.
7. Somme réservée à 1* Association par le legs Prévost-
Paradol.
8 . M. Lévy (Lucien), en mémoire de son père B. Lévy (1843).
9. M. Cambronne, en mémoire de son fils (1893).
A versé 15 francs :
1 . Mma veuve Bos, à Paris (don annuel), en mémoire de son
mari (1848).
A versé 12 francs : Mm* veuve Guillaume, à Limoges (don annuel;,
en mémoire de son fils (1877).
Liste des Donateurs (4900) anciens élèves
déjà souscripteurs perpétuels.
Reçu 3,500 fr. du Comité du Bal de l'École Normale.
Reçu 2,000 francs légués par M. Hatzfeld (1843j.
A versé 500 francs :
M. Jules Girard (1844), à Paris.
A versé 288 fr. :
M. Troost (1848) (don annuel).
J
DB L'JCOLB NORMALE 454
Ont versé 200 francs :
Anonyme Normalien (par l'intermédiaire de M. Boissier).
Son Eminence le Cardinal Mgr Perraud (1847) .
A versé 100 francs :
Conseil d'administration des Annales Scientifiques de l'École
Normale.
Beçu 38 fr. 75 :
Reliquat d'une souscription faite pour honorer la mémoire de
Louis Couve, en novembre 1900.
État financier de l'Association au 1er janvier 1901.
Notre capital était, au lor janvier 1900, de 40*7,658 fr. 40 c
Il est aujourd'hui de 424,783 »
Il y a un an, notre Caisse possédait en rentes sur
IÉtat 14,098 fr. »e
Elle en possède aujourd'hui 14,598 »
Les 14,598 fr. de rente ont coûté 410,043 fr. 10 g.
En y ajoutant le reliquat de caisse au 1er janvier
1901 7,839 90
On obtient la somme totale de 424,783 fr. » c
é-
452 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
SITUATION DE LA CAISSE
AU lar JANVIER 1901
Situation au 1" janvier 1 900 407, 658 fr. 40c
4
Recettes de 1900 :
Cotisations pour 1899 348 fr. » c.
Id. pour 1900 11,252 »
Id. pour 1901, en avance 72 »
Souscriptions perpétuelles 3,410 »
Donations 9,503 75
Arrérages de rentes 14,223 » «
Total 38,808 fr. 75 c.
Dépenses de 1900 :
Secours 19,500 fr. »c. ) 01 fiû. 1K
i? • j- o\o,i ic I 21,684 15
Frais divers. . 2,184 15 )
Excédent des recettes ... 17, 1 24 fr. 60 c. 17, 124 60
Situation au 1er janvier 1901 424,783 fr. ■ c.
Emploi des fonds.
Placements antérieurs au l*r janvier 1900 :
14,098 fr. de rente 3 0/0 et 3 1/2 0/0 ayant coûté. . 400,095 fr. 80c
Achat en 1900 de 500 francs de rente 3 0/0 16,847 30
Espèces en caisse au lor janvier 1901 7,839 90
Total égal 424,783 fr, .c
Les valeurs de l'Association représentent au cours de la Bourse di
31 décembre 1900 :
14,388 francs de rente 3 0/0 au cours de 101 .30. . 485,834 fr. 80 c,
210 francs de rente 3,5 0/0 au cours de 103 6,160 » c.
Capital supposé réalisé 492,0 14 fr. 80 e.
db l'école normale
453
M. le Président annonce qu'il va être procédé au vote pour le renou-
vellement partiel du Conseil.
Les membres présents ayant déposé leurs suffrages, les lettres
contenant des bulletins de vote, envoyées, conformément à la circulaire
du 20 décembre dernier, par les associés qui n'ont pu se rendre à la
séance, sont décachetées, et les bulletins mis cachetés dans l'urne.
Le nombre total des votants, présents et absents, est de 630, savoir :
11 membres qui ont voté en séance et 559 membres qui ont voté par
correspondance.
Sont nommés :
Pour trois ans :
MM. Tannery,par 527 suffrages.
Appell 466 —
Boissier 437 —
Chanta voine 364 —
Jaurès 325 —
Les dix membres qui ont ensuite obtenu le plus de voix sont :
MM. Boutroux(1873)...
246
MM.
Painlevô(1883)...
57
Giard (1861)
198
Delbos (1882)....
52
Andler (1884)
164
Bertinet (1879)...
20
Herr (1883)
80
Janet(1883)
20
Lehugeur (1874). . .
67
.
Blutel (1874)
19
Au scrutin de Tannée dernière, M. Monod (1862) avait obtenu
124 suffrages, mais son nom n'a pas figuré parmi ceux des dix membres
qui avaient obtenu le plus de voix après ceux qui ont été élus. Cette
erreur d'impression a été reproduite dans la circulaire envoyée par le
Secrétaire, le 20 Décembre dernier pour les élections, et n'a pu être
rectifiée plus tôt car elle n'a été signalée qu'après la réception de cette
circulaire par tous les membres.
M. le Président annonce que le service annuel institué par Son Ém.
le Cardinal Perraud, évéque d'Autun (promotion de 1841), « à l'in-
tention de tous les élèves de l'École morts depuis la création de
l'Ecole », sera célébré en l'église Saint- Jacques-du-Haut-Pas, le jeudi,
17 janvier, à dix heures très précises du matin.
" ~1
154 ASSOCIATION DBS ÀNCIKNS ÉLÈVES
SITUATION DE LA CAISSE DE LIQUIDATION
DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
Solde en caisse le 1" Janvier l'JOO 86 fr. 35 c
Intérêts d'une année de deux titres de rente 3 0/0 54
Espèces en caisse à ce jour 140 fr. 33 c.
Los titres de rente' 3 0/0, au cours de la bourse du 31 décembre MU).
représentent une valeur de i,823 fr. 40.
Pnris, le 1" janvier 1901.
E. Lkvassech.
DB LBGOLB NORMALE 45&
LISTE DES DONATEURS DE L'ASSOCIATION
Au ior janvier 190i.
MUe Prévost-Paradol , en mémoire de son père
(promotion de 1849), en une rente 5 0/0
de 1890 francs, une somme de 40,000 fr. (1)
M1™ J. Juglab, rue des Mathurins, 58, à Paris. . . 1,950 fr.
M. Ernest Lamt, boul. Haussmann, 113, à Paris. 1,900 fr.
M. Chbnou (promotion de 1818) (2) 100 fr. Décédé.
Anonyme (1883) 500 fr.
Anonyme (1884) 300 fr.
M. Bertrand (Joseph), de l'Académie française,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
sciences, maître de conférences honoraire de
TÉcole Normale, rue de Tournon, 4 4,440 fr. Décédé
M. Caillktbt (Louis), membre de l'Académie des
sciences, boulev. Saint-Michel, 15 2,000 fr.
M. Matrargues (Alfred), boulevard Malesherbes,
] 03 500 fr.
M. Hadtefeuillk (Paul-Gabriel), membre de l'A-
cadémie des sciences, professeur de miné-
ralogie à la Sorbonne, ancien maître de con-
férences à l'École Normale, rue du Luxem-
bourg, 28 1,600 fr.
(1) Cette belle donation s'adresse, en réalité, sous le nom de l'Association, à l'École
Normale elle-même. Aux termes de l'acte de donation, l'Association transmet ce
revenu au directeur de l'École, qui en fait emploi pour distribuer à tous les élèves
sortants : 1* les œuvres de Prévost-Paradol ; 2° un certain nombre de livres qui for-
ment à chacun une petite bibliothèque littéraire ou scientifique. Mais l'acte de dona-
tion réserve a l'Association une rente perpétuelle de 100 francs.
Voir, pour l'histoire de cette donation, l'allocution du président de 1881.
La conversion du 5 0/0 en 4,5, en 1886, a réduit cetie somme de 1890 francs à
1701 francs, la conversion du 4,5 en 3,5 du 20 janvier 1894 a réduit cette somme à
1323 francs.
(2) Les Normaliens dont les noms figurent sur cette liste sont exclusivement ceux
Pour lesquels les dons ou legs personnels n'atteignent pas 200 francs.
456 ASSOCIATION DBS ANG1BNS ÉLÈVES
M. de Fbbeari (Philippe), rue de Varennes, 57. 300 fr.
Mme Légal en mémoire de son mari (promo-
tion 1831) 150 fr.
Anonyme (1885) 50 fr.
M. Sauvbton, à Paris 20 fr.
M. Leooupils, à Chambéry 5 fr.
Les héritiers de Mm« Dagnan. 3,000 fr.
Les héritiers de M. Bach (promotion de 1832). . . 500 fr.
Anonyme (188*7) 500 fr.
M. Noiret, à Béthel, en mémoire de son fils (pro-
motion de 1883) 500 fr.
Anonyme (1887) 20 fr.
Comité de bienfaisance des Élèves de l'École Nor-
male (partie du produit des bals de 1888
(5,000fr.), 1890 (10,000 fr.),189l(4,'750fr.),
1892 (8,000 fr.), 1894 (2,250 fi\)f 1898
(1,000 fr.) et 1900 (3,500) 34,500 fr.
Anonyme (1888) 500 fr.
Mmo Lemoine , en mémoire de son mari (promo-
tion de 1844) 200 fr.
Mme R^aumb, en mémoire de son mari (promotion
de 1846) 100 fr.
Mme Bos, 9, avenue Victoria, en mémoire de son
mari (promotion de 1848) 180 fr.
Mme Péclet, née de Cobiolis, en mémoire de
son mari (promotion de 1812) 3,000 fr.
MM. Louis et Julien Havet, en mémoire de leur
père (promotion de 1832) 1,000 fr.
Anonyme (1889) 500 fr.
Mme Bbaujean, 38, rue du Luxembourg, en mé-
moire de son mari (promotion de 1841) 500 fr.
M. Gauthier-Villars, 55, quai des Augustins. . . 250 fr.
Reliquat de la souscription pour le banquet offert à
M. Boissier en 1889 411 fr.
Reliquat de la souscription pour le monument
élevé à l'École en mémoire de L. Thuillier
en 1889 50 fr. 35*
M™ Pauilhac, à Toulouse 2,000 fr.
Anonyme (1890) 500 fr.
DE L'ÉCOLE NORMALE 457
H. Serbat, avenue des Champs-Elysées, 138, à
Paris 80 fr.
M™ Pontàrlibr, à La Roche-sur- Yon, en mémoire
de son mari (promotion de 1831) 12 fr.
M. Guillaume, ingénieur des ponts et chaussées et
Mme Guillaume, avenue Baudin, à Limoges,
en mémoire de leur fils (promotion de 187*7). 132 fr.
Mme veuve Lange (Henri) 100 fr.
M. Gauthibr-Villars et ses fils 900 fr.
M. Desnoyers, à Bayeux 20 fr.
H. Goldschmidt (Léopold), rue Rembrandt, 19. . 1,000 fr.
M. Roux (Gustave), rue de Rome, 72 800 fr.
Anonyme \V9 d'un universitaire) (1892) 100 fr.
Dame anonyme (1892) 100 fr.
Dame anonyme (1892) 100 fr.
Anonyme (1892) 200 fr.
Legs de 15,000 francs fait par M. Alfred Née ,
avocat, réduit par les droits de mutation et
les frais a. 13,375 fr.
Anonyme (1893) 500 fr.
Anonyme (1893) 100 fr.
Anonyme de Montpellier (1893) 10 fr.
M. l'abbé Bbbnard, ancien aumônier de l'École
Normale, curé de Saint-Jacques-du-Haut-
Pas 250 fr. Décédé.
H. Wbil, membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, maître de conférences ho-
noraire de littérature grecque de l'École Nor-
male, rue de la Tour 156 800 fr.
M^Pellissibb, en mémoire de son mari (pro-
motion de 1839) 100 fr.
M. Plbssis, maître de conférences de langue et
littérature latines à l'École Normale, rue de .
Staël, 22, Paris 200 fr.
Anonyme (1894) 24 fr. 35 c.
M. Guibal, à Aix 12 fr.
l)ame anonyme (1894) 12 fr.
Dame anonyme (1895) 500 fr.
458 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Centenaire de l'École (1895) : \
Produit du bal 9,927 fr. 35c.
Vente des programmes de la
Revue du Centenaire * 660 fr.
Produit d'une collecte faite à
la suite du service célébré à la
synagogue de la rue de la Vie- } 15,014 fr. 25 c.
toire, à l'occasion du Centenaire,
par M . le Grand-Rabbin Zadoc
Kahn, rue Saint-Georges, 1*7. 3,775 fr.
Excédent de recettes sur les
dépenses des fêtes du Cente- <
naire 651 fr. 90 c./
Mm0 Geffroy, rue du Bac, 32, en mémoire de son
mari (promotion de 1840) 1,000 ir.
Mm0 Mauduit, rue Bonaparte, 20, en mémoire
de son mari (promotion de 1848) 100 fr.
Reliquat du banquet offert à M. Georges Perret
(1895) 49 fr.
M. Rbvoil, à Chambéry 2 fr.
M. et Mme Roobr, à Paris, en mémoire de leur
fils, Maurice Antonin (promotion de 1890),
un titre de 300 fr . de rente 3 0/0 (1) 10,245 fr.
Anonyme, femme d'un Normalien, en vue de fêter
un anniversaire (1896) 500 fr.
Anonyme Normalien (1896) 200 fr.
Mma Berthaud, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, en
mémoire de son mari (promotion de 1840) . . 100 fr.
Un groupe d'Athéniens (Reliquat d'une souscrip-
tion pour offrir une œuvre d'art àM. Heuzej). 70 fr.
M. Godard (Reliquat d'une souscription au col*
lège Sainte-Barbe) 7 fr.
Mmo la baronne Hirsgh db Gbrbuth 2,000 fr. Dicéfa
Anonyme Normalien (1897) (2« versement) 200 fr.
M. Làbrousse au nom de feu Escot (1895) .... 60 fr.
[1) Une autre rente annuelle de 300 francs a été instituée par M. et Mme
en faveur des deux élèves entrés les premiers à l'École, en vue de leur achc
livres. — (Voir l'allocution présidentielle de 1S97.)
DE 1/ ÉCOLE NORMALE 159
H. Pi rei re (Henry), administrateur de la Cie des
chemins de fer du Midi, boulevard de Cour-
celles, 33 250 fr.
M. Bricogne, inspecteur de la traction au chemin
de fer du Nord, rue de Maubeuge, 62 200 fr.
Anonyme Normalien (1898) (3e versement) 200 fr.
Conseil d'Administration des Annales scientifiques
de l'École Normale 300 fr.
M. Benoit, avocat à Nancy, en mémoire de son
pore Ch. Benoit (1835), doyen honoraire de
la Faculté des Lettres de Nancy 100 fr.
Les héritiers de M. Chon (1832) 100 fr.
Anonyme (1898) 15 fr.
Reliquat d'une souscription (1898) des élèves de la
promotion de 1880 (Sciences) 8 fr. 50
Mlle Bblœoil 10,000 fr.
Mme Vve Louis Pasteur 1,000 fr.
M. Dutilleul (André), élève ingénieur au corps
des Mines, avenue de l'Observatoire, 31 200 fr.
M. Dutilleul (Lucien), capitaine d'artillerie en
mission au Soudan 200 fr.
H. André Maure à Carcassonne 1 fr.
Anonyme Normalien (1899) (4a versement) 200 fr.
MH. Beaunier, Bornecque, Bouglé, Crou-
zet, Drouin, Hbrbiot, Jubin, Lalot,
Landry, Lange, Morel, Raoeot, Rosbn-
thal, Simian, Téry, Wahl, auteurs des
* Normaliens peints par eux-mêmes » : don
de leurs droits d'auteurs de Mai 1895 au
31 Janvier 1899 331 fr. 50
Reliquat d'une souscription (1899) des élèves de la
promotion de 1886 (Sciences) 8 fr. 35
M. Lévy (Lucien), examinateur d'admission à
l'École polytechnique, en mémoire de son père
(promotion de 1843), rue du Regard, 12. . . . 100 fr.
M. Sarchi (Paul), boulevard Haussmann, 49 500 fr.
M. Caubronkb, rue Léon Gogniet, 10, en mé-
moire de son fils (promotion de 1893) 100 fr.
Anonyme Normalien (1900) (5* versement) 200 fr.
460 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Reliquat d'une souscription faite pour honorer la
mémoire de Louis Couve (novembre 1900).. 36 fr. 40
M"6 Suchet, en mémoire de son mari (promo-
tion de 1839 600 fr.
Mmc Couve, à Valafran-sur- Villeneuve, en mé-
moire de son fils (promotion de 1887) 500 fr.
**
DE L'ÉCOLE NORMALE 464
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS PERPÉTUELS
PAR ORDRE DE PROMOTION (l).
1810. Cousin (Victor) 1,000 fr. Décédé.
— Gaillard (Théodore) 200 fr. Décédé.
— Guillaume (Alexandre-Marie-Philippe). . . 400 fr. Décédé.
1811. Dubus-Champville (François- Jacques) .. . 200 fr. Décédé.
— Guioniaut (Joseph-Daniel) 200 fr. Décédé.
— Patin (Henri-Joseph-Guillaume) 300 fr. Décédé.
— Pouillet (Claude-Servais-Mathias) 200 fr. Décédé.
1812. Dubois (Paul-François) 200 fr. Décédé.
— Martin (Pierre-Alphonse) 300 fr. Décédé.
r- Péclet (Jean-Claude-Eugène) 500 fr. Décédé.
— Poirson (Auguste-Simon-Jean-Chrysost.). 200 fr. Décédé.
— Renouabd (Augustin-Charles) 200 fr . Décédé.
1813. De Corneille (Pierre) 200 fr. Décédé.
— Cotkllb (Toussaint- Ange) 200 fr. Décédé.
— Grangeneuve (Maurice) 300 fr. Décédé.
— Lévy (Servedieu-Abailard) 200 fr. Décédé.
— Maas (Myrtii) 200 fr. Décédé .
— Vernadé (Armand-Balthazar) 500 fr. Décédé.
1815. Defrenne (Jacque3-Anatole-Fortuné) 2,000 fr. Décédé.
1819. Hachette (Louis-François-Christophe) .. . 500 fr. Décédé.
— Quichbrat (Louis-Marie) 200 fr . Décédé .
1820. André-Pontier (Guillaume-Eugène; 200 fr. Décédé.
— Barbet (Jean-François) 200 fr. Décédé.
1826. Anquetil (François-Prosper) 200 fr. Décédé.
— Verdot (Jean-Maurice) 200 fr. Décédé.
(1) Par décision du Conseil d'Administration (séance du 8 avril 1865), les membres
qui verseront a la Caisse de secours une somme dont le minimum est fixé à 200 francs
feront libérés de la cotisation annuelle et inscrits à perpétuité sur la liste des membres
donateurs.
L'astérisque (*) indique la résidence dans les départements de la Seine ou de
Seine-et-Oise, et par suite l'aptitude à faire partie du Conseil d'administration.
11
"1
4 62 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1827. Herbettr (Charies-Émile-Victor) 200 fr. Décédé.
— Mobellb (Auguste) 200 fr. Décédé.
— Moubikr (Adolphe-Auguste-Corneille) 10,200 fr. Décédé.
1828. Amiot (Benjamin-Michel) 300 fr. Décédé.
— Chébubl (Pierre- Adolphe) 200 fr . Décédé.
— Guébabd (Michel) 200 fr. Décédé.
— Mbrmet (Alexandre-Christophe) 300 fr. Décédé.
— Petitbon (Edwin-Joseph-Léon-François). 240 fr. Décédé.
1830. Duruy (Louis- Victor) 200 fr. Décédé.
— Germain (Alexandre-Charles) 200 fr . Décédé.
— Quet (Jean-Antoine) 200 fr. Décédé.
1831 . Abria (Jérémie-Joseph-Benoit) 200 fr. Décédé.
— Bertereau (Alexandre-Adolphe) 200 fr . Décédé.
— Lebèoue (Pierre-Auguste) 200 fr. Décédé.
— Légal (Fulgence-Marie) 200 fr. Décédé.
— Wallon * (Henri-Alexandre) 1,000 fr.
1832. Bach (Xavier-Dagobert) 200 fr. Décédé.
— Bontoux (Marcelin) 300 fr. Décédé.
— Danton (Joseph-Arsène) 200 fr . Décédé.
— Havet (Auguste-Eugène-Ernest) 200 fr. Décédé.
1833. Hauser (Simon) 240 fr. Décédé.
— Hébert (Edmond) . . , 240 fr. Décédé.
— Joocjet (Vincent) 200 fr. Décédé.
— Lorquet (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240 fr. Décédé.
— Simon (Jules-François) 240 fr. Décédé.
— Vieille (Jules-Marie-Louis) 200 fr. Décédé.
1834. Babet (Pierre) 200 fr. Décédé.
— Bouillibb (François-Cyrille) 250 fr. Décédé.
— Maoé db Lépinat (Antonin-Pierre-Lau-
rent) 200fr. Décédé.
— Mondot (Marie-Casimir) 200 fr. Décédé.
— Rollibb (Constant) 700 fr." Décédé!
— Taulieb ( Jean-Louis-François) 200 fr . Décédé.
1835. Daouin (Pierre- Adolphe) 200 fr. Décédé".
— Denis * (Ange-Marie) \ 300 frw
— Desains (Quentin-Paul) 200 fr. Décédé.
— Wieseneb (Jacques-Louis) 250 fr . Décédé.
1836. Bebsot (Pierre-Ernest) 200 fr. Décédé!
— Haillecoubt (Pierre-Paul-Alfred) 200 fr!
— Huouent (Frédéric-Léopold) ". 240 fr. Décédé.
DB L'àGOLB NORMALE 463
1836. Lacroix (Pierre-Louis) 200 fr. Décédé.
— Olivaint (Pierre-Antoine-Just) 258 fr. Décédé.
1837. Barni t Jules-Romain) 200 fr. Décédé.
— Girault (Charles-François) 250 fr. Décédé.
— Briot (Charles-Auguste- Albert) 240 fr. Décédé.
— Jamin (Jules- Célestin) 200 fr. Décédé.
— Lévêque (Jean-Charles) 200 fr. Décédé.
1838. Hignard (Louis-Henri- Vincent) 300 fr. Décédé.
— Maucourt (Jean-Baptiste-Maximilien) . . . 240 fr. Décédé.
— Talbert (Michel-Emile) 200 fr. Décédé,
— Tanesse * (Claude) 200 fr.
— Vapereau * (Louis-Gustave) 200 fr.
— Waddington * (Charles) 240 fr.
1839. Bouquet (Jean-Claude) 300 fr. Décédé.
— Desbovks (Honoré- Adolphe) 200 fr . Décédé.
— Druon ( Henry-Valéry-Marc) 240 fr .
— Lkroy (Pierre-Albert) 200 fr. Décédé.
— Waillb (Isaac) 200 fr. Décédé.
1840. Bertrand* (Alexandre) 200 fr.
— Cuchbval-Clarigny (Athanase) 200 fr. Décédé.
— Dreyss* (Charles -Louis) 200 fr.
— Prbnet Frédéric) 200 fr. Décédé.
— Gbkfroy (Mathieu- Auguste) 200 fr . Décédé.
— Girard (Julien) 250 fr. Décédé.
— Martha (Benjamin-Constant) 1,200 fr. Décédé .
1841. Chambon (Auguste) 200 fr. Décédé.
— Jankt (Paul-Alexandre-René) 200 fr. Décédé.
— Thurot (François-Charles-Eugène) 200 fr. Décédé.
— Verdet (Manuel-Emile) 200 fr. Décédé.
1842. Boucher (Auguste) 400 fr.
— Chotard * (Martin-Henri) 200 fr.
— Lamy (Claude- Auguste) 200 fr. Décédé.
— Mosgdurt (Edme) 250 fr. Décédé.
1843. Boissier* (Gaston-Marie- Louis-Antoine) 240 fr.
— Hatzfbld (Adolphe) 2,000- fr. Décédé.
— Lanzi (Joseph- Antoine) 200 fr. Décédé.
— Magy (Jean-Baptiste-François) 200 fr. Décédé.
— Manuel* (Eugène). 240 fr.
— Pasteur (Louis) 600 fr. Décédé.
— Perrbns * (François-Tommy) 240 fr.
464 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1843 . Tivier (Antoine-Henri) 200 fr.
1844. Anselme (Jean-Alexis) 200 fr . Décédé.
— Aubin (Louis) 200 fr. Décédé.
— Beaussire (Emile-Jacques- Armand) 200 fr. Décédé.
— Dupré (Pierre-François-Victor) 250 fr. Décédé.
— Gandar (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Girard* (Jules) 2,200 fr.
-— Gomond (Louis-Ernest) 200 fr .
— Ladrey (Claude) . . 200 fr. Décédé.
.— Lkspiault (Frédéric-Gaston) 200 fr.
1845. Beulé (Ernest-Claude) 200 fr. Décédé.
— Caro (Elme-Marie) 200 fr. Décédé.
— Glachant (Charles-Floride) 1,200 fr. Décédé.
— Joubert* (Charles- Jacques-Eugène) 200 fr.
— Mézières * (Alfred-Jean-François) 200 fr.
— Molli ard (Léon-Auguste) 200 fr. Décédé.
— Wœsttn (Corail).. 200 fr. Décédé.
1846. Boutan (Jean-Marie-Ernest) 200 fr. Décédé.
— Chall&mel-Lacour (Paul-Amand) 3,740 fr. Décédé.
»— Chassang (Marie-Antoine-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Dansin (Jean-Hippolyte) 200 fr. Décédé.
«r- Harant (Eugène-Alexandre) 240 fr. Décédé.
— Lechat (Julien-Charles-Marie-Claudius) . . 200 fr. Décédé.
— Marcou * (François) 200 fr.
— Véron (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Viollettb (Charles) 200 fr . Décédé.
1847. Beaussire (Charles-Zozime) 300 fr. Décédé.
— Debray (Jules-Henri) 250 fr . Décédé.
— Lenient * (Charles-Félix) 200 fr.
— Perraud (Adolphe-Louis- Albert) 1,200 fr.
— Roger (Jean-Michel) 200 fr. Décédé.
— Valson (Léon-Stanislas) 300 fr .
1848. About (Edmond) :::..; 200 fr. Décédé.
— Albert (Paul) :... 200 fr. Décédé.
— Bahy (Arthur-Louis-Charles) 700 fr. Décédé.
— Bos (Henri-Edmond-É tienne) t 15 fr. de
rente 3 0/0 ayant coûté 400 fr. Décédé.
— Cambier (Désiré-Edouard) .... ; 250 fr. Décédé.
— Charaux (Claude-Charles) 250 fr.
— Duooudré (Henry) 240 fr. Décédé.
J
f
DE L'ÉCOLB NORMALE 465
1848. Heinbich (Guillaume-Alfred) 240 fr . Décédé .
— Mathet (Jacques-Gabriel) 200 fr.
— Moncourt (Eugène) 200 fr .
— Sarcby (Francisque) 200 fr . Décédé ,
— Stoffel (Emile) 240 fr.
— Taine (Hippoly te- Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Troost * (Louis-Joseph) 2,028 fr .
— Wolf * (Charles- Joseph-Etienne) 240 fr .
1849. FouQiré * (Ferdinand-André) 200 fr.
— Fournbt (Antoine) (legs) 1,000 fr. Décédé.
— Greard * (Valéry-Clément-Antoine) 200 fr.
— Lalande (Charles) 200 fr.
— Lignier * (Claude) 200 fr.
— Prévost-Paradol (Lucien-Anatole) 200 fr. Décédé.
— Serret (Paul- Joseph) 200 fr . Décédé,
— Terquem (Alfred) 200 fr. Décédé.
— Vacquant (Jean-Baptiste-Charles) 200 fr. Décédé.
— Villetard DEPRONiÈRES(Charles-Edm.). 200 fr. Décédé.
1850. Cucheval * (Victor-Louis-Philippe) 200 fr.
— Fernet * (Emile- Jacques) 240 fr .
— Fustel de Coulanges (Numa-Denis) 300 fr . Décédé.
— Tournier (Edouard) 200 fr. Décédé.
1851 . Heuzey * (Léon-Alexandre) 240 fr.
— Hubert * (Gabriel-Alfred) 240 fr.
— Lachelier* (Jules-Ernest-Nicolas) 240 fr.
— Thbnon (Jules-Léon) 240 fr . Décédé,
1852. Bréal * (Michel-Jules-Alfred) 240 fr.
— Goumy (Jean-Édouard) 1,000 fr . Décédé,
— Lefrbvre * (Eugène) ., 200 fr .
— Perrot* (Georges) 240 fr.
— Wescher * (Marie- Antoine-Charles) 240 fr.
1853. Appert * (Germain-Gustave) 200 fr.
— Bertauld (Pierre- Auguste) 240 fr. Décédé.
— Gossin (Henri) 200 fr.
— Marotte * (Alfred-Auguste) 200 fr .
— Pruvost * (Jules-Paulin-Émile) 250 fr.
— Ribout* (Jean-Baptiste- Auguste-Charles). 240 fr»
1854. Brédif* (Léon) 2,602 fr. 70
— Dbvillb (Gustave) 200 fr. Décédé.
— Gaspard* (Pierre-Emile) 200 fr.
466 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1854. HBRvi * (Aimé-Marie-Édouard) 240 fr. Décédé.
— Méray (Hugues-Charles-Robert) 200 fr .
— Le Renard (Félix-Henry-Louis-Gabriel). . 200 fr.
1855. De Tréverbbt (Armand-Germain -Léon). 300 fr.
— Fouoart * (Paul -François) 200 fr.
— Gernbz * (Désiré-Jean-Baptiste) 400 fr.
— Laurent * (Emile-Michel) 200 fr.
— Lemas (François) 200 fr.
1856. Landrin (Eugène-Charles) 400 fr.
— Launay * (Louis) 200 fr.
— Monginot (Louis-Emile- Alfred) 240 fr . Décédé.
1857. Brisset (Louis-Daniel- Adrien) 200 fr.
1858. Gay* (Jules-Claude).... 250 fr.
— Huvelin* (Marie-Joseph-Philippe) 240 fr.
— Mascart * (Éleuthère-Élie-Nicolas) 200 fr .
— Nolen* (Pierre-Aimé-Désiré) ; 200 fr.
— Ollé-Laprune (Louis-Léon) 9,498 fr . 65 Dec.
— Robin * (Louis-Charles- Jean-Paul) 200 fr .
— Sarradin * (Henry-Amédée) 500 fr .
— Talon (François) 200 fr.
— Van TiEGHEM*(Philippe-Édouard~Léon). 250 fr.
1859. Collet (Louis-Félix) 200 fr. Décédé.
— Decharme (Jean-Baptiste-François-Paul) 200 fr.
— Duolaux * (Pierre-Emile) 200 fr.
— Gruey (Louis-Jules) 200 fr.
— Legouis * (Stéphane) ? . . . 200 fr.
— Maze (Hippolyte) 250 fr. Décédé.
1860. Bigot (Charles-Jules) 240 fr. Décédé.
— Froment (Charles-Théodore) * 240 fr .
— Leoaplain (Marie-Arthur) 200 fr.
— Morbl* (Maximilien-Georges) 500 fr.
— Waltz (Adolphe) 200 fr.
1861. Crétin* (Marie- Justin-Théodore-Émile). . 290 fr.
— Darboux * (Jean-Gaston) 250 fr.
— Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste). 240 fr. Décédé.
— Jénot * (Charles-Emmanuel) 200 fr .
— Rambaud * (Nicolas-Alfred) 200 fr.
— Violle * (Louis- Jules- Gabriel) 200 fr.
— Zévort (Charles-François-Edgar) 300 fr .
1862 . Alcan * (Mardochée-Félix) 240 fr.
r
de l'école normale 169
1862. Guillot * (Joseph-Louis- Auguste) 200 fr.
— Laviévillb* (Augustin-Philistall) 240 fr .
— Lavissb * (Ernest) 200 fr.
— Monod* (Gabriel) 200 fr.
— Pellkbin (Arthur-Théophile-Pierre) 200 fr. Décédé.
— Pingaud (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . . 200 fr .
— Ribot * ( Théodule - Armand - Ferdinand-
Constant) 200 fr.
— Rochebolles (Gabriel- Jacques -Edouard). 200 fr.
— Waleoki* (Félix-Charles-Louis) 300 fr.
— Wallon (Paul-Henri) 300 fr.
1863. Amigubs (Pierre-Marie-Édouard) 300 fr. Décédé.
— Darboux (Jean-Louis) 200 fr.
— Duruy (Albert) 200 fr. Décédé.
— Gorceix (Claude-Henri) 500 fr.
— Gosse (Louis-Edmond) 200 fr . Décédé .
— Le Monnikr (Alexandre- Alexis-Georges) . 240 fr.
— Monniot (Gustave- Antoine) 200 fr. Décédé.
— Patbnôtre (Jules) . . . . 240 fr .
— Tisserand (François-Félix) 250 fr. Décédé.
— Vidal db la blache* (Paul-Marie- Joseph) 500 fr.
1864. Benoist (Antoine) 200 fr.
— Cerf * (Léopold) 200 fr.
— Combb (Henri-Jacques) 240 fr .
— Croiset* (Marie- Joseph-Alfred) 200 fr.
— Lebègue (Albert- Jacques) 200 fr . Décédé .
— Maillard (Nicolas) 300 fr .
— Perribr* (Edmond) 250 fr.
1865. Ammann * (Auguste) 200 fr.
— Boutroux* (Étienne-Émile-Marie) 200 fr*
— Croiset * (Maurice) 240 fr .
— Dbrêux* (Georges-Hector-René) 200 fr.
— Dubois (Edmond) 200 fr. Décédé.
— Maspbbo* (Gaston-Camille-Charles) 203 fr.
1866. Barrère* (Alexandre- Antoine- Jacques).. 200 fr.
— Bichat (Ernest-Adolphe) 240 fr,
— Bonnard (Adrien-Paul-Émile) 300 fr.
— Bouty* (Edmond-Marie-Léopold) 540 fr .
— RéaiSMANSET (Joseph-Eugène) 200 fr.
186*7 . Aulard* (François- Victor-Alphonse) 300 fr.
468 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1867. Dessbnon* (Ernest) 200 fr.
— Eggrr* (Victor-Emile) 200 fr.
— Gayon (Ulysse) 300 fr
— Giard * (Alfred-Mathieu) 500 fr.
— Humbert* (Jean-Baptiste-Louis) 250 fr.
— Robl (Edouard- Louis) 240 fr. Décédé,
— Vast * (Henri-Charles-Edmond) 300 fr.
1868. Angot * (Charles-Alfred) 200 fr.
— De Crozals (Jacques- Marie-Ferdinand -
Joseph) 200 fr.
— Macô de LÉPiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin). 200 fr.
— Pellet (Auguste-Claude-Éliacin) » . 200 fr.
1869. Chanta voine* (Louis-Henri) 240 fr.
— Dopuy * (Ernest) 240 fr.
— Maneuvrier* (François-Georges) 240 fr.
1870. Gasqdet (Louis-Amédée-Ulysse) 240 fr.
— Grec (Paul -Vincent) 240 fr.
— Margottet (Julien-Céleste) 240 fr.
— Sentis (Charles-Henri) 200 fr.
18*72. Berson * (Félix-Gustave-Adolphe) 200 fr.
— Brunel * (Lucien) 240 fr .
— Ducatel * (Alphonse- Auguste) 200 fr.
— Duruy * (Auguste- Gabriel -Georges). .... 1,000 fr.
— Dybowski * (Alexandre-Antoine) 250 fr.
— Gérard (Auguste) 200 fr.
.— Girard* (Paul) 240 fr.
— Gouré db Villemontée * ( Louis- Aimé-
Gustave-Albert) 200 fr.
— Macé de Lépinay (Jules-Charles-Antonin) 240 fr.
— Mangeot (François-Constant- Stéphane) . . 200 fr.
— Mabtha * (Joseph-Jules) 200 fr .
— Poirier (Nicolas) 200 fr.
18*73. Appell* (Paul-Emile) 400 fr.
— Bonnibr* (Gaston-Eugène-Marie) 200 fr.
— Cagnat * (René -Louis- Victor) 200 fr.
— Ganderax * (Charles-É tienne-Louis) 200 fr .
— D'Huart (Martin-Charles-Gustave) 200 fr.
— Jamet (Emile-Victor) 200 fr.
— Raballbt (François-Ferdinand) 240 fr.
— Riquibr (Charles-Edmond-Alfred) 200 fr.
DE L'ÉCOLE NORMALE 469
1874. Albert * (Marie-Antonin-Maurice) 200 fr.
— Allais (Paul-Gustave-Pierre) 200 fr.
— Brillouin * (Louis-Marcel) 200 fr.
— Budzinski * (Alfred-Casimir) 240 fr .
— Du Coudray la Blanohère (René-Marie). 240 fr. Décédé.
— Lafaye * (Louis-Georges) 200 fr .
— Picard * (Charles-Emile) 200 fr.
— Pottier * (François-Paul-Edmond) 400 fr.
— Sabatibr (Paul) 200 fr.
1875. Aubkrt (Jules-Jean) 250 fr.
— Legrand * (Adrien) 200 fr.
— Lbfrançois (Marie-Charles-Albert) 200 fr.
— Michel * (Auguste-Charles- Joseph-Léon). 240 fr.
— Puiseux * (Pierre-Henri) 200 fr.
— Rabaud (Gaston) 240 fr.
— Rivière * (Charles) 240 fr.
— Wallon * (Etienne) 300 fr.
1816. Bernardin* (Napoléon -Maurice) 240 fr.
— Brocard (Georges) 240 fr .
— Chabot (Charles) 200 fr.
— Goursat * (Edouard- Jean-Baptiste) 200 fr.
— Laoour-Gayet * (Georges) 200 fr .
— Legrand * (Jules) 200 fr.
— Lévy-Bruhl* (Lucien) 250 fr.
— Reinach * (Salomon-Hermann) 2,740 fr .
1877. Breton * (Guillaume) 760 fr.
— De Lens (Paul-Alexandre-Pierre) 200 fr.
— Joannis * (Jean-Alexandre) 250 fr .
— Michel* (Henry) 200 fr.
— Rébelliau * (Louis-Joseph-Alfred) 240 fr .
— Thamin * (Raymond) 240 fr .
1818. Baudrillart* (Alfred) 300 fr.
— Boitbl* (Albert) 240 fr.
— Jeanroy (Alfred) 200 fr.
— Moreau-Nélaton * (Etienne) 500 fr .
— Sautreaux (Léon-Angelin-Claude) 200 fr.
1819. Biélecki (François-Joseph) 200 fr.
— Biochb * (Charles-Marie-Paul) 240 fr .
— Durkheim (David-Émile) 200 fr.
— Fabrb (Paul-Jean-Pierre-Guillaume) . . . . 300 fr. Décédé.
470 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1879. Gilles (Athanase-Édouard) 250 fr.
— Guntz (Nicolas-Antoine) 640 fr.
— Hommay (Victor-Pierre-Marie) 200 fr. Décédé.
— Hoossay* (Frédéric) 240 fr.
_ Grousset (René) 200 fr. Décédé.
— Lbsgourgurs (Jean -Paul) 200 fr.
— Rafft * (Louis) 240 fr.
1880. Bernés * (Henri-Pierre) 200 fr.
— Cousin (Georges-Frédéric) 240 fr.
— Durbach (Félix) 200 fr.
— Gauthiez * (Pierre-Michel-Alexis) 200 fr .
— Imbart de la Tour (Pierre-Gilbert-Jean-
Marie) SOOfr.
— Niool * (Jacques) 200 fr .
— Thouvenel * (Nicolas) 200 fr .
— Valot (Pierre-Auguste-Prudent) 200 fr .
1881 . Audiat * (Gabriel-Louis-Paul) 200 fr.
— Blondel (Arthur -Armand-Maurice) 800 fr.
— Daguillon * (Auguste-Prosper) 200 fr .
— Fallex * (Albert-Maurice) 200 fr.
— Fournibr (Albert-Paul-François) 200 fr..
— Liégeois (Alfred-Louis-Joseph) 250 fr .
— Pératé * (Joseph-André) 250 fr.
— Perdrix (Léon-Louis) 200 fr.
— Pigeon (Pierre-Léon) : . 200 fr.
— Radet (Georges^ Albert) 200 fr .
— Sautreaux (Célestin-Benjamin) 200 fr.
— Villard* (Paul-Ulrich) 200 fr.
— Vogt (Henri-Gustave) 240 fr .
— Wklsch (Jules-Hippolyte) 240 fr.
1882. Audic * (Charles-Louis-Eugène) 200 fr.
— Delbos* (Étienne-Marie- Justin-Victor). . 500 fr.
— Huard* (Auguste-Gabriel-Georges) 200 fr.
— Meslin (René- Armand-Georges) 240 fr .
— Péchard* (Louis -Victor-Edouard) 200 fr.
— Pélissier (Léon-Gabriel-Jean-Baptiste-
Marie) 250 fr.
— Simonin (Louis-Martial-Érasme) 200 fr.
— Sinoir (Emile-Maxime) 200 fr.
— Stoufp (Marie-Antoine-Xavier). .- 230 fr.
1883.
1884.
1885.
DE L'ÉCOLE NORMALE
Bouvier (Bernard- Henri) 200 fr
C amen a d'Almbida ( Pierre- Joseph) 200 fr
Chauvelon * (Emile-Amédôe-Marie) 200 fr
Claretie* (Léo-Eugène-Hector) 200 fr
Cosserat (Eugène-Maurice-Pierre) - 200 fr
Doublet (Georges) 240 fr
Girbal (Paul-Émile) 200 fr
Glachant * (Charles-Victor) 240 fr
Janet * (Paul-André-Marie) 240 fr
Lange (Michel-Emmanuel) 300 fr
Lebègue (Jules-Ernest) 200 fr
Lechat (Henri) 200 fr
Mâle * (Mathieu-Emile) 200 fr
Noiret (Hippolyte-Louis-Alfred) > 200 fr
Petit (Paul-Émile) 240 fr
Régis (Louis-Guillaume-Marie) 1,000 fr
Texte (Henri-Joseph). .^ 200 fr,
Vanvincq (Maurice-Auguste), 200 fr
Weill* (Jacques-Georges) 200 fr
Baillet (Jules-Auguste-Constant) 205 fr
Berard * (Victor) 200 fr
Grévt * (Auguste-Clément) 200 fr
Hadamard (Jacques -Salomon) 200 fr
Jamot * (Paul) 240 fr
Maoé (Alcide-Aurèle-Pierre) 200 fr
Michon * ( Etienne - Alexandre - Louis -
Charles) 200 fr
Bourlet* (Charles-Émile-Ernest) 200 fr
Cha vannes * (Emmanuel- Edouard) 2*70 fr
Fischer* (Pierre-Marie-Henri) 200 fr
Galloubdeg (René-Louis-Marie) 200 fr
Hauser (Henri) 200 fr
Huriez (Léon-Stéphane) 200 fr
Lalandb * (Pierre-André) 200 fr
L amaire* (Napoléon-Pierre) 200 fr
Lavenir* (Jean-Alexandre- Joseph) 200 fr
Lefebvre (Pierre) 200 fr
Matruchot * (Alphonse-Louis-Paul) 200 fr
Onde (François-Xavier-Paul) 200 fr
Bavbneau * (Louis-Auguste-Michel) 200 fr
474
Décédé .
Décédé.
Décédé
Décédé .
95
172 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1885. Vèzbs (Pierre-Maurice) 200 fr.
1886. Abraham * (Henri-Azariah) 440 fr .
— Bertrand (Léon-Louis-Théophile) 200 fr.
— Brunhes (Antoine- Joseph-Bernard) 300 fr.
— Chair (Paul-Lucien) 200 fr.
— Db Riddbr (André-Marie-Pierre) 200 fr.
— Gauckler (Paul-Frédéric) 200 fr.
1887. Bézard * (Alexandre-Louis-Julien) 300 fr .
— Caullbrt ( Maurice - Jules - Gaston - Cor-
neille) 200 fr.
— Chamard (Henri-Jean) 200 fr .
— Couturat (Louis- Alexandre) 1,000 fr .
— Couva (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis) 200 fr. Décédé.
— Maluski (Alexandre- Arthur-Henri) 200 fr.
— Mbsnil* (Félix-Étienne-Pierre) 200 fr.
— Simon * (Louis-Jacques) 240 fr.
— Worms * (René) ^ 250 fr.
1888. Binet (Ernest-Henri) '.' 200 fr.
— BRUNSCffwica (Léon) 250 fr.
— Chabbrt (Samuel) 200 fr.
— Cresson (Jean-Georges- André) 200 fr.
— Dopour (Marcel-Jean-Baptiste) 240 fr .
— Qotau* (Pierre-Louis-Théophile-Georges) 240 fr.
— Havard (Henri-Jules) 200 fr.
— Hélibb (Henri-Remy) 200 fr.
— Molliard (Marin) 200 fr.
— Leau (Léopold) 200 fr.
— Petitdidibr (Marie-Charles-Léon) 200 fr.
— Perrbau (François) 200 fr.
— Trbssb * ( Arthur-Marie-Léopold) 200 fr.
1889. Brunhes (Jean-Baptiste-Léon- Victor). .. . "700 fr.
— DOUDINOT DE LA BoiSSIÈRE 200 fr.
— Eisbnmann (Joachim-Lpuis) 240 fr .
— Graillot (Antoine- Henri) 200 fr.
— Halêvy * (Élie) 1,000 fr.
— La Blanc (Emile-Alphonse) 300 fr .
— Malherbe (Gaston-Édouard-Tharsile) . . . 200 fr.
— Ruyssen (Théodore -Eugène-César) 200 fr.
— Sagnac (Marie) 200 fr.
1890. Busson (Henri-Émile-Lucien) 200 fr.
J
PB L'ÉCOLE NORMALE 473
1890. Cotton (Aimé-Auguste) 200 fr.
— Michaut (Gustave-Marie-Abel) 200 fr .
— Roger (Maxime-Antonin) 200 fr. Décédé.
— Vkbsini (Barthélémy- Raoul) 200 fr.
1891 . Darboux (Jean-Baptiste) 250 fr .
— De Bilhère Saint -Martin (David -
Edouard) 200 fr.
— Hermann (Joseph-Auguste) 300 fr. Décédé,
— Lévy (Ernest-Henri). ■ 300 fr.
1892. Bornecque (Henri-Émile-Hubert) 250 fr.
— Demangeon (Jean-Marie-Eugêne- Albert) . 200 fr.
— Cotton (Émile-Clément) 250 fr.
— Coulet (Georges-Camille- Jules) 200 fr.
— Hubert (Henri-Pierre -Eugène) 200 fr .
— Perbin (Gabriel-Louis- Abel) 200 fr .
— Sagnac (Philippe-Marie) 200 fr .
— Thiry (Jean-Marie-René) 200 fr.
1893. Besnier (Maurice-Ange-Emile) 200 fr.
— Boisson (Henri-Auguste) 200 fr .
— Laloy (Louis-Ernest-Alfred) 200 fr.
— Landry (Adolphe-Michel- Auguste) 200 fr .
— Mondain (Gustave-Stéphane) 200 fr.
— Petit (Pierre-Marie- Joseph) 300 fr . Décédé*
— Vignal (Camille-Charles) 300 fr.
894. Luchaire (Julien- Jean) 200 fr.
— Seure (Georges-Marie) 200 fr.
— Yvon (Henri-Joseph) 200 fr.
895 . àrren (Paul- Alfred- Jules) 200 fr.
896. Cahen (Raymond) 200 fr.
897. Blondel (Charles-Aimé-Alfred) 200 fr.
474
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLBVRS
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION
PAR ORDRE DE PROMOTIONS (l)
4831
Hanriot.
Wallon.*
4835
Denis.*
JacquineU*
1836
Alluard.
Haillecourt.
i83l
Cartault.
1838
Favié.
Tanesse.*
Vapereau.*
Waddington.*
1839
Ghauvet.
Druon.
1840
Bertrand (Alex.).*
Dreyse.*
Pessonneaux.*
Philibert.
1841
Campaux.
Charrier.
Lescœur.
184»
Boucher.
Ghotard.*
Del tour.*
Passerat.*
1843
Boissier.*
Clavel.
GuillocL*
Humbert (Ernest).
Manuel.*
Perrens.*
Kibert.*
Seguin.*
Tivier.
1844
Duvernoy.
Fallex.*
Gautier.
Girard (Jules).*
Gomond.
Gripon.
Lespiault.
1845
Aubertin.
Bonnotle.
Cuvillier.*
Delibes.
Leune.*
Mézières.*
1846
Boudhors.*
Cahen.*
GheviUard.
D'Hugues.
Marcou.*
Marguet.*
Poyard.*
Thouvenin.
184V
De la Goulonche.*
De Parnajon.*
Lenient.*
Masure.
Perraud (Ad.).
Postelle.*
Hépelin.
Serré-Guino.*
Sœhuée.*
Valson.
1848
Gharaux.
Marion.
Mathet.
Moncourt.
Quinot.*
Stoffel.
Troosl.*
Vessiot.
Wolf*
1849
Bonnel.
Bron ville.
De Lagrandval.
D uvaux.
Fouqué.*
Gréard.*
Lalande.
Levasseur.*
Lignier.*
Sirodot.
18S6
Bertrand (Ed.).
Garriot.*
Crouslé.*
Cuchcval.*
Fernet.*
Girardet.*
Grenier.*
Voigt.
18S1
Bailliard.
Charles*
Cornet .
Doussot.
Durrtnde.
Guillemot.*
Henry.*
Heuxey.*
Hubert.*
Lachelier.*
Lefaivre.*
18SS
Bernés.*
Boulangier.
Bréal.*
Coville.
Lefebvre.*
Méalin.
Perrot (<
Saint- Loup,
Wescher.*
1853
Appert.1
Baillv.
(i) A partir de 1889, le millésime indique non pas Tannée de la nomill"J2
comme élève, mais l'année de l'entrée effective à l'Ecole qui est, pour un cerwp
nombre d'élèves, retardée d'un an par le service militaire.
J
DE L'ÉCOLE NORMALE
Dellac.
Gossin.
Harant.*
Hébert.
Jacob.*
JacqueL*
Marotte.*
Pruvost.*
Ribout*
Rouxel.
RoyeL
1854
Bertin.*
Brédif.*
Claveau.*
Devaux.
Dupaigne.*
Gaspard.
Méray.
Royer.
De Tréverret.
Foucart.*
Gcrnez.*
Herbault.
Laigle.
Laurent (Em.).*
Lemas.
Léotard.
Luguet.
Rémy. -
Stouff.
Vitesse.
1856
Amoureux.
Edon.*
Eepitallier.
Fiévet.*
Fron.*
Landrin.
Launay.*
Maitrot*
MeUier.
Mossot.*
Prolongeau.
Segond.
Subé.*
Tessier.
Vintéjoux.*
185*
Bernage.*
Briaeet.
Cuietf.
Cbauvot.
Gaudier.
Guibal.
JouberU*
Lacour.
Lecbartier.
Mathé.
Pérot.
Perroud.
Raingeard.
Rittier.*
Rousselin.*
Terrier.*
1858
De Cbantepie.*
Des Essarte.
Ducoudray.*
Fauré.
Gay (J.J.*
Grumbacb.*
Hallberg.
HuTelin.*
Jarrige.*
Larocque.
Looseu.
MascarU*
Nolen.*
Robin.
Sarradin.*
Séligmann.*
Talion.
Thévenet.
Van Tiegbem.*
1869
Bellanger.
Decharme.*
Drepeyron.*
Duclaux.*
Du pré.
Fourteau.*
Fouyé.*
Gruey.
Hermann.*
Legouis.*
Ligneatu
Martel.*
Ravet.
Stéphan.
1860
André (Désiré).*
Deleau.*
Desmons.
Foncin.*
Froment.
Joly (H.).*
Lecaplain.
Morel.*
Porchon.*
Pujet.
Sirvent.*
Waltz.
Yon.
1861
André (Charles).
Aublé.*
Bony.*
Boucher.*
Combe tte.*
Crétin.*
Dali mie r.*
Darboux (G.).*
Delaunay.
Evellin.*
Filon.
Gasté.
Jénot.*
Laurent.*
Lesage.*
Letrait.
Moireau.*
Pluzanski.
Poujade.
RambaudI*
Sabatier.
Teissier.
Violle.*
ZévorU
186S
Alcan.*
Collignon.
Compayré.
Durand.*
Gaffarel.
Guillemin.
Guillot.*
Izarn.
Laviéville.*
Lavisse.*
Molinier.
MoDod.*
Olivier.
Pingaud.
Ribot.*
Rocherolles.*
Voisin.*
Walecki.*
Wallon.
1863
Bertagne.*
Blanchet.*
475
Chastaing-La Filo-
lie.»
Darboux (L.).
Deiss.
Dietz.*
Fiot.*
Gohierre de Long-
champs.*
Gorceix.
Grégori.*
Jeanmaire.
Launoy.
Legoux.
Le Monnier.
Merlin.*
Penjon.
VidaldelaBlache.»
1864
Barbelé ne t.
Benoist.
Cerf.*
Combe.*
CroisetfA.).*
Dastre.*
Ditte.*
Espinas.*
Fontaine.
Fringnet.*
Halbwachs.*
Jodin.*
Laféteur.*
Lecomte.*
Maillard.
MilloL
Parpaite.*
Perrier.*
Pichon.*
Raby.
Staub.*
1865
Ammann.*
Bourlier.
Boutroux.*
Buisson.
Cornu.*
Croiset (M.)*.
Dereux.*
D'Hombres.*
Febvre.
Gazier.*
Lantoine.*
Maneuvrier.*
Martine.*
Maspero.*
Masquelier.*
NiewenglowskL *
Noguès.*
m
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
PatenÔtre.
Pein.*
Thomas.
Voisin.*
1866
Baillaud.
Barrère.*
Bichat.
Bonnard.
Bouty.*
Carlault.*
Clairin.*
Couturier.*
Daguenet.*
Dauphiné.*
Debidour.*
Gillette- Arimondy
Jalliffier.*
Kliszowski.*
Liard.*
Luchaire.*
Piéron.*
Rabier.*
Régismanset.
Renan.*
Richard.*
Tannery.*
186*9
Aulard.*
Bourgine.*
Climesco.
Coûtant.*
Dauriac*
Deiob.*
Delaitre.*
Denis.*
Dessenon. *
Drincourt.*
Durand-Morimbau*
Egger.*
Faguet.*
Gay. *
Gayon.
Giard.»
Hervieux.
Humbert (Louis).*
Jenn.*
Lefebvre.
Mérimée.
Niebylowski.
Renard.*
Revoil.
Roques.*
Rousset.*
Simon.*
Szymanski.
Texier.
Vast.*
1868
Angot.*
Astor.
Bayet.*
Bizos.
Blocb.*
Bouant.*
Brochard.*
Caron.*
ColUgnon (M.).*
Colsenet.
De Crozals.
Deleveau.
Dutet*
G ri veaux.
Hostein.
Lame.
Lehanneur.
Lévy.
Lippmann.*
Macé de Lépinaj
(A.)-*
Pellet.
Pierre.
Souquet.
1869
Bédorez.*
Bouvier.*
Chantavoine.*
Charve.
Claveric.*
Damien.
Darsy.*
Dupuy.*
Ferras.
Floquet.
Fougsereau.*
Hémon.*
Hoirolle.
Jacob.*
Joyau.
Maneuvrier.*
Mazeran.
Philibert.
Tournois.*
Verdier.
Zahn.
1870-11
Bompard.*
Brune U
Chamberland.*
Châtelain.
Chuquet.*
Debon.
Dupont.
Gasquet (A.).
Gazeau*.
Grec.
Gui lion.*
Guiraud.»
Hurion.
Lafont.*
Margottet.
Mathieu.*
Peine.*
Peilat.*
Pellisson.
Pelot.
Pressoir.*
Rinn.*
Sentis.
Strehly.*
18*99
Bauzon.*
Berson.*
Blanchct.
Boudart.
Bougier.*
Brossier.*
Brunel.*
Coutret.
Dautheville.
DucateL*
Duruy.*
Dybowski.*
Garbe.
Gérard.
Girard.*
Gouré de Villemon-
tée.*
Grégoire.
Lemaitre.*
Macé de Lépinay
(JJ.
Mangeot.
Mantrand.*
Marchai.
Marchand.
Martha.*
Monin.*
Pacaut.*
Pessonneaux.*
Poirier.
Séailles.*
Suérus*
Verdin.
18*93
Appell.*
Beaudouin.
Berger.
Bonnier.*
Bourciez.
Boutroux.
Cagnat.*
D'Huart.
Edet.*
Ganderax.*
Gourraigne.*
Haussoullier.*
Henry.
Jaxnet.
Krantz.
Laignoux.*
Lefôvre.
Lion.*
Mabiileau.*
Marchai.*
Piquet.*
Raballet.
Rémond.
Riquier.
Sauvage.
Souriau (P.).
Thimont.*
Vivot.
Waille.
1874
Albert.»
Allais.
Beldame.*
Bétout.*
Blutel.»
Brichet.*
Brillouin.*
Budzynski.*
BugueU
Chairy.»
Chappuis.*
Constantin.
Corréard.*
Droz.
Durand.*
Gœlzer.*
Guigon.
GuiUot.*
Izoulet.*
Janaud.
Lacour.
Lafaye. *
Lehugeur.*
Lvon.*
Mesplé.
Montargis.
Montet.*
Picard.*
PotUer.»
Sabatier.
Seignobos.*
Weimann.*
1875
Alliaud.
AuberL*
J
DB L'ÉCOLB NORMALE
477
Barbarin.
Bernard.
Blanchet.*
Bonnièree.*
Cardon.*
Chaaveau.*
Dognon.
Duduc.
Gachon.
Gautier.*
Hamel.*
Hauvette.*
Lachelier.*
Lacour.*
Lefrançois.
Legrand (A.)*
Martinet.
Michel*
Parmentier.
Paiseux.»
Rtbaud.*
Rebuffel.
Rémond.
Rivière.*
Roasseaux.
Souriau (M.)*
Wallon.*
Antomari.*
Auerbach.
Balézo.*
Bernardin.*
Bonafous.
Brocard.
Cahen.*
Cator.»
Chabot.
De Mages.*
Dubois.*
Dumesnil.
Dupuy.*
Uupi
GaL
Gouiin*
Goureat.*
Groossard.*
Jouffret.
Keiffer.
Lacour-Gayet.*
Lanson.*
Leduc.*
Legrand.*
Lelorieux.*
Letnaire.
Lévy-Bruhl.*
Marcou.*
Nebout.
Offret.
Périer.*
Reinach.*
Robert.*
Vernier.
18T1
Adam.
Baudot.*
Bloch.*
Boncenne.*
Bourgeois*
BreleU*
Breton.*
Clerc.
Costantin.*
De la Ville de Mir
mon.
De Lens.
Duport.
Bisenmenger.*
Faure.*
Gâches.
Istria.
Joannis.*
Jullian.
Leblond.
Marion.
Mauxion.
Michel.*
Rébelliau.»
Roy.
Thamin.*
Thiaucourt,
Thirion (Ernest).
Thirion (Paul).*
18*8
Baudrillart.*
Belot.*
Benoist.*
Bergson.*
Bloume.*
Boitel.*
Coin te.
Colomb.*
Cuvillier.*
Desjardins.*
Dez.*
Didier.*
Diehl.
Dorison.
Godard.*
Gomien.
Humbert (Gh.).*
Jaurès.*
Jeanroy.
Lemercier.
Leune.
Martin.
Mellerio.*
Milhaud.
Monceaux.*
Moreau-Nélaton .*
Morillot.
Pfister.
Pomonti.
Priem*
Puech.*
Robert.
Salomon.*
Sautreaux.
Weill.
1811
BertineU*
Biélecki.
Bioche.*
Brunot.*
Casanova.*
Charruit.
Charvet.»
Clément.*
Delpeuch.*
Doby.*
Doumic*
Durkheim.
Dussy.
Gilles.*
Goblot.
Guesdon.
Guntz.
Holleaux .
Houssay.*
Jacquinet.*
Janet (P.).*
Kœnigs.*
Le Breton.
Leclerc du Sablon.
Lesgourgues.
Malaviaile.
Marcourt.*
Monod.*
Paris.
Picard (A.).
Picard (L.).*
Pionchon.
Raffy.»
Rodier.
Thévenot.
«880
Barau.*
Bernés.*
Boisard.*
Castaigne.
Cousin.
Déjean.*
Dufour.*
Darrbach.
Bhrhard.
Perrand.
Gauthiez.*
Gesnot.
Guichard.
ImbartdelaTour.
Lécrivtiu.
Le Goupils*
Lena.*
Liber.
Massebieau.
Mayer.*
Michel.
Nepveu.
Nicol.*
Nougaret*
Papelier.
Reynier.*
Richard .
Rossignol.
Salomon.*
Thomas.
Thouvenel.*
Tissier.*
Valot.
Wallerant.*
4881
Andoyer.*
Audiat.*
Berr.*
Blondel.
Blutel.*
Boudhore.*
Bourdel.
Calvet.
Cariez.
Claveau. ^
Comte.*
Daguillon.*
Desrousseaux.*
Dimbarre.
Dorlet.
Faliex.*
Fournier.
Gallois*
Girod.*
Goulard.
Haure.
Hentgen.*
Laflbnt.
Lorquet.*
Morand.*
Paraf.
Parigot.*
Pératé.*
Perdrix.
Pérès.
Petit
Petitjean.*
Pigeon.
Radet.
Rauh.
Recoure.
Sautreaux.
Vfflard.*
,W§sch.
12
<78
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
«88S
Allier.*
Audic*
Cahen.*
Dautremer.
Delarue.
Delbos.*
Deschamps.111
Dufayard.*
Duhem.
Fougères.*
Glotz*
Hodin.
Houllevigue.
Huard.*
Joubin.
Kesternich.*
Lary.
Léonard.
Lesgourgues.
Mercier.
Meslin.
Péchard*
Pélissier.
Perrier.*
Plésent. *
Rigout.
Rondeau,
Salles.*
Schlesser.*
Simonin.
Sinoir.
Spinnler.
Stouff.
Thouverei.
Valès.
Viret.
Wogue.*
1883
Bédier.*
Bouvier (B.).
Bordes.
Caména d'Almeida.
Chauvelon.*
Chrétien.
Claretie.*
Colléatte.
Cor.*
Cosserat.
Doublet.
Duboin.
Ducasse.
Durand.*
Girbal.
Glachant.*
Gsell.
Haudié*
Herr.»
Jane t.*
Lebègue.
Lechat.
Lelieuvre.
Le Vavasseur.
Mâle.*
Mercier.
Padé.
Painlevé.*
Petit.
Poincaré.
Puzin.
Quiquet.*
Riemann.*
Roos.
Vanvincq.
Weill.*
Zyromski.
1884
Andler.*
Baillet.
Bérard.*
Bernes.*
Berthet.*
Bessières.
Bonnaric.
Bonnel.
Bouvet.
Carré.
Chassagny.*
Chaumont.
Chudeau.
Constantin.*
Daux.
Dereims.*
De Tannenberg.
Fesquet.
Flandriu.*
Gautier (6m.).
Gidel.*
Glachant.*
Grévy.*
Grosjean.*
Hadamard.*
Houpin.
Huguet.
Jamot.*
Jordan.
Lefèvre.
Lemoine.*
Liéby.
Macé.
Magrou.
Micnon.*
Nollet.*
Ou do t.
Rénaux.
Richard.
Rivais.*
Simon.
Vessiot.
Wehrlé.*
«885
Bazaillas.*
Bertrand.
Bondieu.
Bouasse.
Bourlet.*
Chabrier.
Chavannes.*
Ferval*
Fischer.*
Foucher.*
Gallouédec.
Gautier.
Guiraud.
Guitton.
Hauser.*
Henry.
Uuriez.
Lahilione.
La lande.*
Lamaire. *
Lavenir.*
Le Dantec*
Lefebvre.
Legrand (G.).-'
Legrand (E.).
Lesans.
Matruchot.*
Mirman.*
Molbert.
Onde.
Padovani.
Parturier.
Picart.
Raveneau.*
Rolland (Et.).
Rouger.
Sirven.*
Strowski.*
Toutain.*
Vèzes.
«886
Abraham.*
Bertrand.
Boley.
Bouchard.
Brunhes.
Cels.*
Chair.
Chanzy.
Clément.
Colardeau.
Cousin.
Cury.*
Dalmeyda.*
De Bévotte.*
Delassus.
De Ridder.*
Dongier.*
Dumas.*
Féraud.
Gauckler.
Gay.
Gignoux.
Jacauet.
Joumn.
Legras.
Lespieau.*
Levrault.
Lorin.
Marmier.
Matignon.
Mélioand.
Millot.
Pages.*
Raveau.*
Renel.
Rolland (R.).*
Soudée.
Suarès.*
Surer.
«881
Alekan.*
Ardaillon.
Aubry.
Bardin.
Bénaerts.
Bernheim.
Bézard.
Caullery.
Chamard.
Chamonard.
Chouet.
Courbaud.*
Courteault.
CouturaU*
D'Aladern.
Dufour.
Fournez.
Frémiot,
Lévy.
Maluski.
Marsan.
Mérieux.
MesniL*
Moog.
Morean.
PaolL
Perchot.*
Petiteau.
Robert.
Rolland.
Roussot.*
Sacerdote.*
Saussine.
Selves.
Simon.*
Tcheng-Sk
WeilL
Wonns.*
de l'école normale
179
«888
Abelin.
Barthélémy.
Bertaux.*
Binet.
Bouniol.
Brunschvicg.
Capelie.
Car tan.
Cavalier.
Ghabert.
Cresson.
Decourt.
De Martonne.
Dafour.
Ferrand.
Forné.*.
Gazin.
Goyau.*
Havard.
Hélier.
Lagabrielle.
Leau.*
Lhébrard.
Martinenche.
Molliard.*
Nouvel.
Perreau.
Petitdidier.
Pichon.*
Poitevin.
Roche.
Schneider.
Teste.
Tourrè8.
Tresse.
Vacherot.
Vacon.
Vintéjoux.
Weiss.
«889
Borel.*
Bourguet.
Brnnnes.
Gamichel.
Ghartier.
Derroja.
Doudinotdela Bois-
ùère.*
Douxami.
Drach.
Dufour.
Bisenmann.
Giraud.
Graillot.
Halévy.»
Jaulmes.
Le Blanc.
Lévy.
Malherbe.
Ruyssen.
Taratte.
Thybaut.
Vautier.
Versa veaud.
1890
Arnould.
Beaulavon.
Beaunier.*
Béquignon.
Berthelot.
Bocquet.
Bodin.*
Bougie.
Brizard.*
Busson.
Colton. ,
Desjacques.41
Gastinel.
Jouguet.
Lœwenstein - Jor-
dan.
Mathieu (H.).
Maurain.
Mouton (H.).
Michaut.
Paquet.
Parodi.
Perdrizet.
Pétrovitch.
Philipot.
Pingaud.*
Ray.
Rosenthal.
Rougier.
Sagnac.
Thiébaut.*
Verdier.
Versini.
Vial.
Volluet.
«80«
Brochet.
Cassagne.
Gligny.*
Commissaire.
Cramaussel.
Darboux (J.).
De Bilhère Saint-
Martin.
Durand (A.).
Fédel.
Fossey.
Fournier (P.).
Gosselin.
Goutereau.
Greffe.
Herriot.
Jarry (R.).
Job.
Lamirand.
La pointe,
Lemoult.*
Lespès.
Lévy (E.).
Marotte (Fr.).
Mascart (J.)»*
Mathieu (J.).
Perrin (J.-B.).*
Régan.
Richard (E.).
Rousselle.
Sagnac (Ph.).
Strowski (St.).
Vallaux.
Van Tieghem (P.).
Vidal.
Yver.*
Zimmermann.
/
«89£
Baire.
Bargy.
Berthet.
Bornée que.
Brucker.
Cahen.
Cholet.
Cirot.
Colton.*
Coulet.
Crouzet.
De Martonne.
Demangeon.*
Despois.
Drouin.
Dubouis.
Dufourcq.
Eliade.
Feyel.
Gallotti.
Goisot.*
Hubert.*
Jubin.*
Lattes.
Le Roy.*
Leroy.
Maige.
Marijon.
Mineur.
Mou thon.
Pény.
Perrin (G.).
Rouyer.
Rudler.
Segond.
Téry.*
Thiry.
Vieillefond.
Vincent.*
Wahl.»
«803
Besnier.
Beuzart.
Bourrilly.
Briot.
Buisson.*
Canat.
Clerc.
Deroide.
Dresch.
Dupouy.
Dureng.
François.
George.
Gutton.
Haguenin.
Husson.
Laloy.*
Landry.*
Lange.
Lequintrec.
Mondain.
Morel.
Ozil.
Pradines.
Rageot.
Rozet*
Sarthou.
Simiand.*
Sourdille.
Terrier.
Touren.
TreffeL*
Vignal.*
Vignes.
Wilbois.*
«894
Allard.
Angelloz.
Arbelet.
Beghin.
Bénard.*
Bernard.*
Beslais.
Bloch.
Burnet.*
Cambefort.
Challaye.
DubreuiL*
Elbel.
Foulon.
480
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Gaillet-Billotteeu.
Homo.
Lengevin.*
Lebesgue.
Léon.*
Lôvy.
Litalien.
Luchaire.*
Mantoux.*
Massoulier.
Mathiez.
Mendel.
Meynier.
Montel.
Nadaud.
Patte.
Perèz (F.).
Poirot.
Renaud.
Roques.
Roustan.
Sarrieu.
Seure.*
Valette.
Villeneuve.
Weulersse.
Ytod.
189J
Abt.*
Albo.
Aimeras.
A rôles.
Arren.
Aynard.
Bérard.
Bourgin.
Bouzat.*
Brunet.
Buchenaud.
Bury.
Cettier.
Chaumeix.*
Chemineau.
Debidour.
Duclaux.
Dufor.
Duguet.
Dumas.
Esclangoa.
Flegenheimer.*
Foulet.
Fourniols.
Gallaud.»
Garnier.
Gauthier.
Granger.
Hansen.
Houssais.
Labrousse.
Lebeau.
Leconte.
Léger.*
Lu bac.
Maître.*
Maroger.
Michel.
Muret*
Navarre.
Péguy.*
Pérez.*
Renault.
Rey.
Sueur.
Vacher.*
Waltz.
1896
AUlet.
Audran.
Ascoii.*
Babut.*
Beck.
Bernheim.
Berthier.
Boudin.*
Cahen.*
Cans.*
Cazamian.
Chavanne.*
Ghollet.
QairiD.*
Da Costa.
Dauzats.*
Decis.
Dubesset.
Dufour.*
Knjalran.
Genty.
Gillet.
Girardin.
Guerrey.»
Laureaux.
Laurenlie.
Merlant.
Monod.
Obriot.*
Pernod.
Reynaud.
Rocquemont.
Roussel.
Talagrand.
Tharaud.
TziUeica.
Weil.
1891
Bardin.
Beau.
Blanchard.
Bloch.
Blondel.
Bloume.
Braunschrig.
Bruneau.
CanuDan.
Chapeau.*
Conard.
Delafarge,
Douady.
Dreyfus.*
Dubois.
Dubuiscon.
Dulong.
Fort.
Guyot.
Jardet.
Lavaud.
Legentil.
Luquel.
Merlin.
Mesurée.
Muscart.
Noël.
Peyré.
Picbon.
Robet.
Sauner.
Trou&eau.
Watel.
Zivy.
J
M L'ÉCOLE NORMALE
W
1819
Élèves de troisième année (1)'
SECTION I>B PHILOSOPHE.
Aubert.
Bouvard.
Couchoud.
Halbwachs*.
SECTION DE LITTÉRATURE.
Albert.*
Bayet.
Billion.
Biiard.
Duponey.
Hourtig.
Milon.
PrtYot.
SECTION D'HISTOIRE.
Gonnard.*
Monod.
SECTION DE GRAMMAIRE.
Brunet.*
De Felice.
Gauthier.
SECTION DE MATHÉMATIQUES
Desouchos.
Fatou.*
Lhermiite.
Merlin.
Picardmorot.
Rousseau.
Marchai.
SECTION DE PHYSIQUE.
Blanc.
Blein.*
Comnoanay.
DulTour.
Forlin.
SECTION DES SCIENCES
NATURELLE*
Jacob.
(i) Par décision du Conseil d'administration en date du 30 mars 1874, les élèves
de troisième année sont inscrits sur la liste des membres de l'Association, et les
chefs de section (*) ont droit de vote à l'Assemblée générale annuelle.
482 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION AU 1er JANVIER 1901 (l)
Promotions.
1888 — Abelln, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers.
1886 — Abraham, maître de conférences de physique â l'École Normale, S. P.
1895 — Abt, professeur de philosophie au lycée de Lons-le-Saunier, en congé,
rue d'ÀssaB, 24.
1877 — Adam, corespondant de l'Académie des sciences morales et politiques, rec-
teur de l'Académie de Dijon.
1896 — AIHet, professeur de philosophie, au lycée de Digne.
1874 — Albert (M.), professeur de rhétorique au lycée Condorcet, boulevard Saint*
Germain, 234, S. P.
1898 — Albert, élève de la section de littérature.
189S — Albo, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse.
1862 — Alcan, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 108, S. P.
1887 — Alekan, professeur de lettres et d'allemand au lycée Voltaire et de l*Écoii
supérieure de Commerce, boulevard Voltaire, 93.
1874 — Allais, professeur de littérature française à la Faculté des lettres da
Rennes, S. P.
1894 — Allard, professeur de rhétorique au lycée de Beauvais, en congé» bonne*
de l'Université de Paris (Tour du Monpe).
1875 — AUlaud, inspecteur d'académie à Amiens.
1882 — Allier, agrégé, chargé d'un cours complémentaire de philosophie i la Fa*
culte de théologie protestante, boulevard Raspail, 282.
1836 — Alluiard, doyen hon. de la Faculté des sciences, direct, bon. de l'Obser-
vatoire du Puy-de-Dôme, 22 bis, place de Jaude, à ClermonL
1895 — Aimeras, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice.
1865 — Amman n, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, S. P.
1856 — Amoureux, professeur honoraire de mathématiques du lycée, niella
Campion, 5, à Douai.
1884 — Andler, maître de conférences d'allemand à l'École Normale, rue dei
Imbergères, 17, Sceaux.
(1) Dans cette liste, S. P. désigne les souscripteurs perpétuels.
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 483
Promotions.
1881 — Andoyer, chargé d'un cours complémentaire de mécanique céleste et
maître de conférences de mathém. à la Sorbonne, avenue d'Orléans, 5.
1860 — André (D.), professeur honoraire de mathématiques spéciales du collège
Stanislas, rue Bonaparte, 70 bis.
1W1 — André (Ch.), directeur de l'Observatoire, à Saint-Genis-Lavai et profes-
seur d'astronomie i la Faculté des sciences de Lyon.
1894 — Angelloz-Pessey, professeur de mathématiques au collège deLoudun, en
congé, rue des Capucines, 20, à Cusset (Allier).
1888 — Angot, météorologiste titulaire au Bureau central, professeur à l'Institut
agronomique, avenue de l'Aima, 12, 8. P.
1876 — Antomarl, professeur de mathématiques spéciales au lycée Garnot.
1873 — Appell, membre de l'Académie des sciences, professeur de mécanique
rationnelle à la Sorbonne, et d'analyse mathématique à l'École Centrale,
vice-président de l'Association, rue de Noailles, 23, à St-Germain-en-Laye.
1853 — Appert, professeur honoraire de physique du lycée, rue de Mon treuil, 65,
À Versailles, S. P.
1894 — Arbelet, professeur de rhétorique au lycée d'Évreux.
1887 — Ardai lion, professeur de géographie à la Faculté des lettres, rue de
Lens, 53, à Lille.
1890 — Arnould, professeur de mathématiques au lycée Condorcet.
1895 — Arolea, préparateur de physique au lycée de Montpellier.
1895 — Arren, agrégé d'allemand, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-
point Bugeaud, 5.
1896 — Aseoll, boursier d'études à l'École Normale.
1868 — Aafor, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences,
place Victor-Hugo, 11, à Grenoble.
1875 — Anbert (J.), prof, de physique au lycée Condorcet, rue de Rome, 139, S* P.
1898 — Anbert, élève de la section de philosophie.
18*5 — A libertin, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
recteur honoraire, professeur honoraire de littérature française de la Faculté
des lettres, rue Vaillant, 5, à Dijon.
1861 — Aublé, prof, honoraire de rhétorique du lycée Carnot, rue de le Pompe, 136.
1887 — Aubry, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Alger.
1881 — Andlat, professeur de rhétorique au collège Stanislas, rue Ernest Renan,
21, 8. P.
1882 — Aodie, professeur de troisième au lycée Charlemagne, rue du Petit-
Musc, 25, S. P.
1896* — Andran, professeur de rhétorique an lycée d'Albi*
1876 — Auerbaeh, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Nancy.
1867 — Aulard, professeur d'histoire de la Révolution française à la Sorbonne,
place de 1 Ecole, 1, S. P.
1895 — Aynard, agrégé d'anglais, rue Van Dyck, k,
1896 — Babnt, agrégé d'histoire, pensionnaire de la fondation Thiers, rond-point
Bugeaud, 5. i
1893 — Bahon, maître de conférences de langue et littérature "allemandes à la
Faculté des lettres quai Claude le Lorrain, 28, à^Nancy.
484 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1866 — • Batllaud, directeur de l'Observatoire, doyen honoraire et professeur d'er
tronomie de la Faculté dee sciences de Toulouse.
1884 — Maillet, professeur de rhétorique au lycée d'Angouléme, en congé, 8. F.
1851 — Ballllart, Inspect. honor. d'académie, rue Le Verrier, 11.
1853 — Ballly, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur non. de quatrième du lycée, rue Ban nier, 91, à Orléans.
1892 — Balre, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bar-le-Dne.
1876 — Balézo, prof, de mathématiques élémentaires au lycée Saint-Louis, rat
Claude-Bernard, 66.
1880 — Barau, professeur de philosophie au lycée Carnot.
1875 — Barbarln, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
de Bordeaux.
1864 — Barbelenat, professeur de mathématiques au lycée, rue Trouson-Ducondny.
à Reims.
1887 — Bardln, professeur d'histoire au lycée de Clermont.
1897 — Bardln, professeur de rhétorique au lycée de Bourg.
1892 — Bargy, ancien professeur de troisième au lycée de Nîmes, professeur d*
français à Columbia University (New-York).
1866 — Barrer© , professeur de mathématiques au lycée Buffon, 8. P.
1888 — Barthélémy, professeur de troisième au lycée d'Alger.
1877 — Baudot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue de l'Odéon, U*
1878 — Baudrlllart, prêtre de l'Oratoire, agrégé d'histoire, docteur es lettre*,
à la maison d'études de l'Oratoire, quai des Gélestins, 8. S. P.
1872 — Baiison, docteur es lettres, directeur du Petit Lycée, À Toulouse.
1868 — Bayet, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
directeur de l'enseignement primaire au Ministère de l'Instruction pu-
blique, rue Gray-Lussac, 24.
1898 — Bayet, élève de la section de littérature.
1885 — BazalIIas, profes. de philosophie au lycée Condorcet, rue de Rennes, Ut.
1897 — Beau, professeur de physique au lycée de Digne,
1873 — Beaadouln, professeur de langue et littérature grecques à la Fscolté dei
lettres de Toulouse.
.1890 — Beaulavon, professeur de philosophie au lycée de Caen.
1890 — Beaunler, agrégé des lettres, collaborateur du journal Lu Débets, rat
d'Edimbourg, 20.
1896 — Beek, professeur de rhétorique au lycée du Mans.
1883 — Bédlcr, maître de conférences de langue et littérature françaises à
Normale, avenue Bosquet, 52*
1869 — Bédorez, inspecteur honoraire d'académie, directeur de l'eni
primaire du département de la Seine, quai de Montebello, 21 .
1894 — Bégfain, professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1874 — Bcldaroe, professeur de quatrième au collège Rollin.
1859 — Bellanger, inspecteur honoraire d'académie à La Rochelle.
1897 — Bellegarde, boursier d'études du gouvernem. haïtien, rue Yauquelin, 1t.
1878 — Belot, profes. de philosophie au lycée Louis-le-Grand, rue de la Pompe, t#T.
1887 — Bénaert*, professeur d'histoire au lycée Charlemagne» rue Qovis, 1.
1894 — Béaard (H.), agrégé de physique, pensionnaire de la fondation Thiers,
rond-point Bugeaud, 5.
r
DK L'ÉCOLE NORMALE 485
Promotions.
1864 — Benoist (A.), recteur de l'académie de Montpellier, S. P.
1878 — Benoist (L.), professeur de physique au lycée Henri IV.
1800 — Béq oignon, professeur de quatrième au lycée de Lille.
1884 — Bérard (V.), maître de conférences à l'École des Hautes-Études, exami-
nateur d'admission à l'École navale, professeur de géographie à l'École
des Hautes-Études maritimes, rue de la Planche, 15, S. P.
1895 — Bérard (R.), professeur de mathématiques au lycée de Montluçon.
1873 — Berger, prof, de rhétorique au lycée, avenue Saiut-Éloi, 18, à Limoges.
1878 — Bergson, maître de conférences de philosophie à l'École Normale, boule-
vard Saint- Michel, 76.
1857 — Bemage, professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorcet, rue des
Ecuries d'Artois, 9.
1875 — Bernard (L.), inspecteur d'académie à Nîmes.
1894 — Bernard (Noël), agrégé-préparateur de botanique à l'École Normale.
1876 — Bernardin, professeur de rhétorique au lycée Chariemagne, avenue d'Or-
léans, 48, S. P.
1852 — Bernés (Évariste), professeur honoraire de mathématiques du lycée Louis-
le-Grand, rue de Madame, 34.
1880 — Bernés (Henri), professeur de rhétorique au lycée Lakanal, boulevard
Saint-Michel, 127, S. P.
1884 — Bernés (Marcel), prof, de philosophie au lycée Louis -le-Grand, rue des
Binelles, 37, à Sèvres.
1887 — Bernnelm, professeur de mathématiques au lycée de Tours.
1896 — Bernnelm (G.), professeur d'allemand au lycée de Saint-Brieuc.
1881 — Berr, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, directeur de la Revus d<e
Synthèse historique, rue Saint-Honoré, 350.
1872 — Berson,prof |de physique au lycée Condorcet, rue Guy de la Brosse, 15, 8. P.
1863 — Bertagne, proviseur du lycée Henri IV,
1888 — Bertanx, agrégé des lettres, ancien membre de l'École française de Rome,
maître surveillant à l'École Normale.
1890 — Bertnelot, agrégé de philosophie, prof, i l'Université libre, rue Defacqz,
38, à Bruxelles.
1884 — Berthet (E.), professeur de troisième au lycée Condorcet.
1892 — Berthet (G.), professeur de quatrième au lycée de Rochefort.
1896 — Berthler, professeur de mathématiques au collège d'Argentan.
1854 — Bertln, professeur libre à la Sorbonne, rue Boisievent, 13.
1879 — Bertinet, profes. de physique au lycée Bufifon.
1840 — Bertrand (Alex.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
conservateur du Musée de Saint-Germain, professeur d'archéologie natio-
nale à l'École du Louvre, S. P.
850 — Bertrand (Edouard)/ professeur de littérature latine et institutions ro-
maines à la Faculté des lettres de Grenoble.
885 — Bertrand (Louis), professeur de seconde au lycée de Montpellier.
886 — Bertrand (Léon), professeur de géologie et minéralogie à la Faculté des
sciences, rue Saint- Antoine-du-T, 12, à Toulouse, S. P.
894 — Beslala, professeur d'allemand au lycée de Constantine.
893 — Besnler, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la Faculté
des lettres de Caen.
486 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1884 — Beaalèrea, professeur de rhétorique au lycée d'Aurillac.
1874 — Bétons, professeur de seconde su lycée Janson.
1893 — Benaart, professeur de rhétorique au lycée de Gap.
1887 — Béamrd, professeur de seconde au lycée de Versailles, S. P.
1866 — Blehnt, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et profi
de physique de la Faculté des sciences de Nancy, 8. P.
1879 — Bléleefcl, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, 8. P
1898 — Billion, élève de la section de littérature.
1888 — Blnet, professeur de mathématiques au lycée de Bayonne, en congé, 8.1.
1879 — Bloehe, professeur de mathématiques au lycée Louisrle-Grand, rue Nos»
Dame-des* Champs, 56, 8. P.
1898 — Blsard, élève de la section de littérature.
1868 — Blsos, recteur de l'académie de Bordeaux.
1898 — Blanc, élève de la section de physique*
1897 — Blanchard, professeur d'histoire au lycée de Douai.
1863 — Blanches (D.), proviseur du lycée Condorcet.
1872 — Blanches (Louis), proviseur du lycée de Pau.
1875 — Blanehet (A.), censeur des études du lycée de Versailles.
1898 — Bleln, élève de la section de physique.
1868 — Bloeh (Gustave), profes. à la Faculté des lettres de Lyon, en congé; nssB
de conférences suppléant d'histoire à l'Ecole Normale, rue d'Aléas, IL
1877 — Bloeh (S.), prof, de mathématiques au lycée Janson, rue Duben, 1, à Pan».
1894 — Bloeh (Léon), professeur suppléant de philosophie au lycée de BeUbct
1897 — Bloeh (Eugène), agrégé, préparateur de physique au Collège de Freaot.
1881 — Blondel (Maurice), professeur adjoint de philosophie è le Faculté sa
lettres, rue Roux-Alphéran, 15, à Aix, S. P.
1897 — Blondel (Charles), agrégé de philosophie, rue de Chatou, S.
1878 — Blonnte (E), professeur de mathématiques au lycée Janson.
1897 — Bloume (P.), professeur de sixième au lycée de Valenciennes.
1874 — Blutel (A.)» prof, de mathématiques au lycée Carnot, rue deCourceUes,nl
1881 — Blntel (E.), profes. de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis, dnfjl
d'un cours complémentaire à la Sorbonne, rue Denfert-Rocherean,116.
1890 — Boeqnet, professeur de mathématiques an collège Stanislas.
1890 — Bodln, prof, de seconde au collège Stanislas, rue d'Assas, 7.
1880 — Bolaard, professeur de physique su lycée Carnot.
1843 — Bolssler, secrétaire perpétuel de l'Académie française, membre de l'A*
demie des Inscriptions et Belles- Lettres, professeur au Collège de FraanJ
maître de conférences de langue et littérature latines à l'École Nornak
Président de VAttociation, quai Conti, 23, S. P.
1878 — Bol tel, professeur de physique au lycée Lakanal, S. P.
1888 — Boley, professeur de physique au lycée de Quimper.
1870 — Bompnrd, inspecteur de l'Académie de Paris, professeur à l'École M
maie de Fontenay. I
1876 — Bonafoas, professeur de langues et littératures de l'Europe méndkaeal
la Faculté des lettres, avenue Victor-Hugo, 20, i Aix. j
1877 — Boneenne, professeur de mathématiques au lycée Voltaire, boulevard J
la République, 101.
188S — - Bondfea, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
DE L'ÉCOLB NORMALE 48?
romotions.
tM — Bonnard, ancien professeur de philosophie sa lycée de Nîmes, avocat a la
Cour d'Appel, rue de la Planche, 11 bis et 15, à Paris, S. P.
B4 — Bonnarlc, inspecteur d'académie, directeur départemental de renseigne-
ment primaire du département du Nord, rue d'Antin, 35, a Lille.
149 — Bonnel (J.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, montée
Saint- Laurent, 14, à Lyon.
183 — Bonnel (F.-J.), professeur suppléant et chef des travaux pratiques d'his-
toire naturelle à l'École de médecine de Nantes.
73 — Bonnier, membre de l'Académie des sciences, professeur de botanique à la
Sorbonne, directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avon (Seine-
et-Marne), S. P
75 — Bonnières, professeur de quatrième au collège Rollin.
45 — Bounotte, professeur honoraire de mathématiques du collège d'Auxerre.
81 — Bon y, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand.
83 — Bordes, professeur de seconde au lycée d'Agen.
89 — Borel, maître de conférences de mathématiques à f École Normale, boule-
vard Saint-Germain, 30.
•2 — Boroecque, maître de conférences de littérature latine a la Faculté des
lettres de Lille, 8. P.
(8 — Bouant, professeur de physique au lycée Charlemagne.
35 — Bonasse, professeur de physique à la Faculté des sciences de Toulouse.
M — Bouchard, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse.
M — Boucher (Auguste), professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée et directeur honoraire de FÉcole préparatoire à l'Enseignement supé-
rieur d'Angers, boulevard de Talence, 295, à Bordeaux, S. P.
Jl — • Boucher (A.), rédacteur en chef du Correspondant, rue du Bœuf-Saint-
Paterne, à Orléans.
H — Boudart, profes. de mathématiques au lycée, rue Audry, 31, à Rochefort.
16 — Boudhors (C.), professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Grand,
rue du Val-de-Grfice, 9.
\\ — Boudhors (Ch.-H.), professeur de seconde au lycée Henri IV, rue du
Sommerard, 12.
to — Boudin, préparateur adjoint de chimie à l'Ecole Normale.
tt — Bougler, professeur d'histoire au collège Rollin, avenue Trudaine, 45.
H) — Bougie, chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse.
\% — Boulangler, inspecteur honoraire d'académie, rue Neuve, 50, à Lons-le-
Saunier.
6 — Bounlol, professeur d'histoire au lycée de Montpellier.
3 — Bourclez, professeur de langue et littérature du S.-O. de la France à la
Faculté des lettres de Bordeaux.
1 — Bonrdel, professeur de philosophie au lycée de Reims.
'7 — Bourgeois (Ém.), maître de conférences d'histoire contemporaine à l'École
Normale, rue Afaurepas, 19, à Versailles.
H5 — Bonrgln, professeur de seconde au lycée de Beauvais.
7 — Bourglne, professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue Blanche, 27.
• — Bourgnet, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Montpellier.
1
488 - ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion».
1885 — Baurlet, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saiot-Loâj
professeur à l'École des Beaux- Arts, avenue de l'Observatoire, 22, 8.E
1805 — Bourller, proviseur du lycée de Dijon.
181*3 — Bourrlll y, professeur d'histoire au lycée de Toulon.
1865 — Bonlrouic (E.), membre de l'Académie des sciences morales et pat
tiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorbeas*
rue Saint-Jacques, 260, 8* P.
1873 — Bontroaic (L.), doyen honoraire et professeur de chimie de la Facoltéatj
sciences de Besançon. j
1806 — Bouly, professeur de physique et directeur d'études À la Sorbonne, ai
du Val-de-Grâce, 9, S. P.
1808 — Bouvard, élève de la section de philosophie.
1884 — Bouvet, professeur de mathématiques au lycée, rue Mirangroa, 2, àXerea.
1869 — Bouvier (Paul), professeur de sixième au lycée Janson.
1883 — Bouvier (Bernard), prof, à l'Université, Bourg- Je-Four, 10, à Genève, 8. R
1895 — Bouzat, agrégé, préparateur de chimie organique au Collège de France.
1897 — Braunaehvlg, professeur de seconde au lycée de Cahors.
1852 — Bréal, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles -Lettres, professai
de grammaire comparée au Collège de Fraoce, inspecteur général hoooisa
de l'enseignement supérieur, boulevard Sanit-Michel, 87, S. P.
1854 — Brédif, recteur honoraire, rue Ravon, 7, Bourg-la-Reine, S. P.
1877 — Brelet, prof, de quatrième au lycée Janson, rue Desbordes- Valawre, fc
1877 — Breton, docteur es lettres, de la maison Hachette et Ci0, boulevard
Germain, 79, Trésorier de l'Association, S. P.
1874 — Brlchet, prof, de mathématiques au lycée Condorcet, rue des Écoles, 4 **■
1874 — BrlIIouln, sous-directeur à l'École des Hautes -Études, maître
conférences de physique à l'École Normale, professeur de pb
générale et mathématique au Collège de France, bouiavard du F
Royal, 31, S. P.
1893 — Brlot, doeteur es sciences, agrégé des sciences naturelles, à 11
Pasteur de Lille, en congé.
1857 — Brtaset (D.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-La»
à la Gruterie par Lamastre (Ardèche), 8. P.
1890 — Brizard, professeur suppléant de physique au Collège Sainte-Barbe.
1876 — Brocard, professeur de mathématiques au lycée du Havre, 8. P.
1868 — Broenard, membre de l'Académie des Sciences morales et poKtifW
professeur d'histoire de la philosophie ancienne à la Sorbonne, ras
Poissy, 13.
1891 — Brochet, professeur de troisième au lycée d'Aix.
1849 — Brou ville, proviseur hon. du lycée, faub. Saint- Jaumes, 11, à Mont]
1872 — Broasler, professeur de seconde au lycée de Lyon.
1892 — B rocker, professeur de sciences naturelles au lycée de Toulouse.
1897 — Bruneau, professeur de mathématiques au Collège d'Éperoay.
1872 — - Brunel (L.), professeur de rhétorique au lycée Henri IV, avenue ds
servatoire, 28, S. P.
1870 — Brunet (J.), inspecteur d'académie à Conslantioe.
1895 — Brunel (M.), professeur de physique au collège de Narbonne.
1898 — Brunel (Marcel), élève de la section de grammaire.
dr l'école normale 491
Promotions.
1874 — C happais (J.), agrégé, docteur es sciences, professeur de physique géné-
rale à l'École Centrale} rue des Beaux-Arts, 5.
1848 — Charaax, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Grenoble, S. P.
1851 — Charles, proviseur honoraire du lycée de Douai, boul. Saint-Germain, 93.
1841 — - Charrier, professeur honoraire de troisième du lycée, à Tours.
1879 — Charrnlt, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
1889 — Chartler, professeur de philosophie au lycée de Rouen, me des Bons-
Enfants, 140.
1869 — Chnrve, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Marseille.
1879 — Charvet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
1884 — Chaaaagnjr, professeur de physique au lycée Janson.
1863 — Chaatalng de la Fllolle, professeur de seconde au lycée Louis-le-Grand.
1870 — Châtelain, professeur de philosophie au lycée de Nancy.
1895 — Chanmelx, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome, bou-
levard Saint-Michel, 84.
1884 — Chaumont, professeur de sixième au lycée de Lille.
1875 — • Chanveau, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Lille, 51.
1883 — Chasvelon, professeur de rhétorique au lycée Voltaire, S. P.
1839 — Chanvet, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres, rue
Malfilfttre, 14, à Caen.
1857 — Chanvot, professeur honoraire du petit lycée de Marseille, à Saint*
Laurent-de-Cabrerisse (Aude).
1806 — • Cha vanne, agrégé-préparateur de chimie à l'École Normale .
1885 — Chavannes, professeur de langues et littératures chinoises et tartarea
mandchoux au Collège de France, rue des Écoles, 1, à Fontenay-aux-
Koses (Seine), S. P.
1895 — Chemineaa, ancien élève de la section des lettres à Muret (Haute-
Garonne).
1846 — Chevlllard (Félix), proviseur honoraire du lycée, rue Duplessis, 51, à
Versailles.
1892 — Cholet, professeur de sixième au lycée de Nantes, en congé.
1896 — Chollet, professeur de mathématiques au lycée d'Orléans .
1841 — C ho tard, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont, rue de
Vaugirard, 61, Paris, S. P.
1887 — Choaet, professeur de cinquième au lycée de Bordeaux.
1883 — Chrétien, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc.
1884 — Chndeau, professeur de physique au lycée de Bayonne.
1870 — Chnqnet, membre de 1 Académie des sciences morales et politiques,
professeur de langues et littératures d'origine germanique au Collège
de France, directeur de la Revue critique d'histoire et de littérature,
à Villemomble.
18W — Clrot, maître de conférences d'études hispaniques à la Faculté des lettres
de Bordeaux et secrétaire du Bulletin hispanique.
1866 — Clalrln (P.), professeur de cinquième au lycée Montaigne, avenue des
Gobelins, 30.
490 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1875 — Gardon, professeur d'histoire eu collège Rollin, rue Violiet-Leduc, 5.
1881 — Caries, professeur de troisième au lycée de Rennes.
1868 — Car on (J.), professeur de dessin graphique à l'École Normale, rue Clanàe-
Bernard, 71.
1884 — Carré, professeur de physique au lycée de Caen.
1850 — Carrtot, inspecteur honoraire d'académie à Paris, directeur honoraire à
l'enseignement primaire de la Seine, rue Mirabeau, 2, à Auteuil.
1888 — Cartan, maître de conférences de mathématiques et d'astronomie à U rV
culté des sciences, rue Suchet, 38, à Lyon.
1837 — Cartault (S.)» professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le-Grua,
à Draveil (Seine-et-Oise).
1866 — Cartault (A.), prof, de poésie latine à la Sorbonne, rue de Rennes, SI.
1879 — Casanova (P.), directeur-adjoint de l'Institut français d'archéologie
taie au Caire.
1891 — Cateagne, professeur de rhétorique au lycée du Havre.
1880 — Caatalgnc, proviseur du lycée de Moulins.
1857 — Caatets, doyen et professeur de littérature étrangère de la Faculté en
lettres de Montpellier.
1876 — Cator, profes. de mathématiques élémentaires supérieures au lycée Jansav
boulevard Raspail, 14.
1887 — Caullery, chargé de cours de zoologie à la Faculté des sciences II
Marseille, S. P.
1888 — Cavalier, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences, hoak-
vard de la Magdeleine, 50, i Marseille.
1896 — Cazamlan, professeur d'anglais au lycée de Brest.
1886 — Cela, prof, de mathématiques élémentaires supérieures au lycée GandamV
1864 — Cerf, imprimeur-éditeur, ancien président du Tribunal de commerce,
Duplessis, 59, à Versailles et rue Sainte-Anne, 12, à Paris. S. P.
1895 — Cettler, professeur de lettres au collège de Castelnaudary.
1888 — Chabert, professeur de littérature latine et institutions romaines, à la Fi
des lettres, square des Postes, 3, Grenoble, 9. P.
1876 — Chabot, professeur de science de l'Éducation à la Faculté des
de Lyon, S. P.
1885 — Chabrler, professeur de philosophie au lycée, rue Lakanal,' à Tours.
1886 — Chair, professeur de physique au lycée, faubourg de Montbéliard, fi,
Belfort, S. P.
1874 — Chalry, professeur de physique au lyoée Janson.
1894 — C ha lia y e, agrégé de philosophie, boursier de voyage de l'Université
Paris (Tour du Monde).
1887 — Chamard, professeur adjoint, maître de conférences de littérature
çaise à la Faculté des lettres, rue d'Artois, 197, à Lille, S. P.
1871 — Chamberland, agrégé de physique, docteur es sciences, chef de
i l'Institut Pasteur, rue de Rennes, 145.
1887 — Chamonard, professeur de lettres au lycée de Marseille.
1869 — Chantavolne, professeur de rhétorique au lycée Henri IV et de
ture française à l'École normale de Sèvres, rue du Val-de-Grace, 9, SA
1886 — Chaoacy, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1897 — Chapeau, préparateur de minéralogie à l'École Normale.
DR L'ÉCOLE NORMALE 491
Promotions.
1874 — Chappul» (J.), agrégé, docteur es sciences, professeur de physique géné-
rale à l'École Centrale, rue des Beaux- Arts, 5.
1848 — Charanx, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Grenoble, S. P.
851 — - Charles, proviseur honoraire du lycée de Douai, houl. Saint-Germain, 23.
841 — Charrier, professeur honoraire de troisième du lycée, à Tours.
879 — Charrult, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
889 — Charcler, professeur de philosophie au lycée de Rouen, me des Bons-
Bnfants, 140.
869 — Chnrve, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Marseille.
879 — Charvet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
884 — Chassagny, professeur de physique au lycée Janson.
963 — Chaatalng de la Fllolle, professeur de seconde au lycée Louis-le-Grand.
870 — Châtelain, professeur de philosophie au lycée de Nancy.
B95 — Chaumelx, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome, bou-
levard Saint-Michel, 84.
S84 — Chaumont, professeur de sixième au lycée de Lille.
175 — Chanvean, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Lille, 51.
$83 — Chanvelon, professeur de rhétorique au lycée Voltaire, S. P.
B9 — Chauve* , professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres, rue
Malûlfltre, 14, à Caen.
$37 •— Chanvot» professeur honoraire du petit lycée de Marseille, à Saint*
Laurent-de-Cabrerisse (Aude).
N6 — Cha vanne, agrégé-préparateur de chimie à l'École Normale .
185 — Cha vannes, professeur de langues et littératures chinoises et tartares
mandchoux au Collège de France, rue des Ecoles, 1, à Fontenay-aux-
Roses (Seine), S. P.
195 — Chemin eau, ancien élève de la section des lettres à Muret (Haute-
Garonne).
146 — Chevlllard (Félix), proviseur honoraire du lycée, rue Duplessis, 51, à
Versailles.
192 — Cholet, professeur de sixième au lycée de Nantes, en congé.
196 — Chollet, professeur de mathématiques au lycée d'Orléans .
(42 — Chotard, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Clermont, rue de
Vaugirard, 61, Paris, 8. P.
187 — Chonet, professeur de cinquième au lycée de Bordeaux.
83 — Chrétien, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc.
84 — Chodeau, professeur de physique au lycée de Bayonne.
70 — Chnqnet, membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur de langues et littératures d'origine germanique au Collège
de France, directeur de la Bévue critique d'histoire et de littérature,
à Villemomble.
M — Clrot, maître de conférences d'études hispaniques à la Faculté des lettres
de Bordeaux et secrétaire du Bulletin hispanique.
66 — Clalrln (P.), professeur de cinquième au lycée Montaigne, avenue des
Gobelins, 30.
f92 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1395 — Cla'rln (J.), agrégé préparateur de mathématiques a l'École Normale, ave-
nue des Gobelins, 30.
1883 — Clarette (Léo), homme de lettres, avenue Hoche, 18. 8. P.'
154 — .Claveau, homme de lettres, rue Ciauzel, 6.
1881 — Claveau, professeur de physique au lycée de Brest.
1843 — Clavel, professeur honoraire de langue et littérature grecques à la Fecollé
des lettres, ancien adjoint au maire de Lyon.
1869 — Claverle, censeur des études du lycée Condorcet.
1879 — Clément (Louis), professeur de sixième au lycée Janson.
1886 — Clément (T.), professeur de mathématiques au lycée de Bayonn*.
1877 — Clerc (M.), prof, d'histoire de Provence à la Faculté des lettres d*Aix, di-
recteur du musée Borély de Marseille.
1893 — Clerc, professeur d'histoire au collège de Coulommiers.
1891 — Cllgny, agrégé et docteur es sciences naturelles, en mission an SénégiL
1867 — CllmcsCo, professeur à l'Université de Iassy, strada Pacurou, 29 (Rouausiel
1878 — Colate, professeur de troisième au lycée de Poitiers.
1888 — Colardean, chargé de cours de langue et littérature grecques à k
Faculté des lettres de Grenoble.
1883 — Colléatte, professeur de physique au lycée et à l'École de médecine h
Besançon.
1882 — Colllgnon (A.), professeur d'histoire de la littérature latine à la Facani
des lettres, rue Jeanne d'Arc, 4, i Nancy.
1868 — Colllgnon (Max), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles*
Lettres, professeur adjoint, suppléant d'archéologie à la Sorbonne, boutevanl
Saint-Germain, 88.
1878 — Colomb, sous-directeur du laboratoire de botanique de la Sorbonne, ait-
nue de T Observatoire, 22.
1868 — Golscnel, doyen et professeur de philosophie de la Faculté d
de Besançon.
1864 — Combe, agrégé, professeur de mathématiques à l'École Alsacienne, met
la Pompe, 4, S. P.
1861 — Combette, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'économata*
lycées et collèges, rue Claude-Bernard, 63.
1898 — Commaatv, élève de la section de physique.
1891 — Commissaire, professeur de mathématiques élémentaires an lycée a*
Lyon.
1862 — Compayré, recteur de l'académie de Lyon.
1881 — Comte, professeur de seconde au lycée Carnot, rue d'Anuiterdam, 52.
1897 — . Couard, professeur d'histoire au lycée de Brest.
1874 — Constantin (L.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de
en congé.
1884 — Constantin (P.), professeur d'histoire naturelle au lycée de Vanves, i*
des Arènes, 7, à Paris.
1883 — • Cor, professeur de mathématiques spéciales su lycée Saint-Louis,
vard Arago, 112,
1851 — Cornet, inspecteur honoraire d'académie à Chalons-sur-Marne.
1865 — Cornn, professeur administrateur de culture du Muséum, rue Caviar, 21*
J
dr l'école normale 495
Promotions.
1867 — JDeJoe, maître de conférences, de langue et littérature italiennes, à la
Sorbonne, rue Ménilinontant, 80.
M47 — De lu Conlonche, maître de conférences honoraire de langue et littérature
françaises de l'École Normale, quai des Grands- Augustin s, 53.
1887 — Del «forge, ancien élève de la section de littérature, rue des Feuillan-
tines, 7.
1849 — De Lagrandval, professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée» rue d'Audenge, 22, à Bordeaux.
1887 — Delalt**^ professeur de seconde au lycée Janson, rue Jean -Bologne, 2.
(Villa FooVwr).
1882 — Delà rue, profeaseur de mathématiques au collège Stanislas, rue Stanislas, 14.
1888 — Délassas, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques à la
Faculté des sciences de Toulouse.
1881 — Delannay, professeur de littérature latine et institutions romaines à la
Faculté des lettres de Rennes.
1877 — De la Ville de Mimions, professeur de langue et littérature latines à
la Faculté des lettres de Bordeaux.
1882 — Delbos, professeur de philosophie au lycée Henri IV, boulevard Saint-
Michel, 82, S. P.
1860 — Deleau, profes. de quatrième au lycée Condorcet, rue de Tocqueville, 44 .
1877 — De Lens, professeur de mathématiques spéciales au lycée, professeur
à l'École préparatoire à renseignement supérieur de Rouen, S. P.
1888 — Delevean, professeur de physique au lycée de Marseille.
1845 — Dellbes, ancien conseiller général, professeur honoraire d'histoire du lycée,
boulevard Longchamp, 105, à Marseille.
1853 — Dellac, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue Fénelon, 7, à
Marseille.
1879 — Delpench, ancien professeur de troisième du lycée Condorcet, ancien
député, receveur des finances, avenue des Champs-Elysées, 75.
1842 — Deltour, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
des Écuries-d'Artois, 9.
1Ç76 — De Mages, prof, de seconde au collège Rolliu, rue Say, 11.
1802 — Demangeon, maître surveillant à l'École» Normale, S* P.
1888 — De Martoune (R.), professeur de quatrième au lycée de Caen.
1892 — De Martoune (L.), chargé d'un cours complémentaire de géographie à la
Faculté des lettres de Rennes.
1835 — Denis (A.), professeur honoraire de troisième du lycée Saint- Louis, rue
Gay-Lussac, 24, S. P.
1M7 — Denis (E.), professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux, suppléant
d'histoire contemporaine à la Sorbonne, rue de Foutenay, 24, à Sceaux.
1847 — DeParnajou, professeur honoraire de quatrième du lycée Henri IV, rue
Vital, 21.
1884 — Derelms, agrégé, chef des travaux pratiques de géologie à la Sorbonne.
1885 — Derenx, professeur de philosophie au lycée Henri IV et de psychologie et
morale i la Maison de la Légion d'Honneur de Saint- Denis, boulevard
Saint-Michel, 80, 8. P.
1888 — De Mldder, professeur adjoint, maître de conférences, de langue et litté-
rature.grecques à la Faculté des lettres d'Aix, en congé, avenue du Coq, 7,
à Paris, 8. P.
4 94 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1896 — Ha Costa, professeur de philosophie, au lycée de Bastla.
1866 — Daguenet, professeur de physique au lycée de Versailles.
1881 — Dagulllon, éhargé de cours de botanique à la Sorbonne, rue Singer, 1%
S. P.
1887 — D'Aladern, professeur de physique au lycée, rue aux Ormes, 12, a Chartres.
1861 — Dali m 1er, proviseur du lycée Buffon.
1886 — Dalmeyda, professeur de rhétorique au lycée de Vanves, rue de b
Tour, 123, à Passy.
1869 — Dam le ■ (B.), professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille.
1861 — Darboax (Gaston), surecteur perpétuel de l'Académie des sciences, doyen*
professeur de géométrie supérieures la Sorbonne, rue Gay-Luasac, 36, S.P-
1863 — Darboux (Louis), proviseur au lycée de Nîmes, S. P.
1891 — Barbon*. (G.), maître de conférences de zoologie à la Faculté dt*
sciences, quai Claude-Bernard, 24, à Lyon, S. P.
1869 — Darsy, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, rue Nicole, 7.
1864 — Dawtre, prof, de physiologie générale à la Sorbonne, avenue d'Antin, 13.
1866 — Dauphlné, professeur de rhétorique au lycée Condorcet, rue Faraday, tt.
1867 — Dauriae, professeur honoraire de la Faculté des lettres de Montpellier,
professeur de philosophie au lycée Janson .
1872 — Dauthevllle, professeur de mécanique rationnelle à la Faculté àm
sciences, cours Gambetta, 27 &m, à Montpellier.
1882 — DaaUrenaer, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand, ma Vider
Considérant, 6.
1884 — Daux, proviseur du lycée de Bastia.
1896 — Dauzata, agrégé de mathématiques, boursier d'études à l'École Nanaak.
1886 — De Bévoite, professeur de seconde au lycée, rue Duplessis, SI, à
Versailles .
1866 — Debldoor (E ),' doyen honoraire de la Faculté des lettres de Nancy, inspec-
teur général de renseignement second., rue Nicole, 7.
1895 — Debldour (L.), professeur d'histoire au lycée, rue du Puits-Carre*, 21, «
Évreux.
1891 — De Bilhère Salât-Martin, prof, de rhétorique au lycée, prof, de BfcV
rature française à l'École préparatoire à l'Enseignement aupénsor et
Nantes, &. P.
1870 — Debon, professeur de philosophie au lycée de Lille.
1858 — De Ctaanteple du Dézert, inspecteur général des bibliothèques, rusàr
la Sorbonne, 15.
1859 — Deehanne, professeur de poésie grecque à la Sorbonne, bouler.
Michel, 95.
1888 — - Deeourt, professeur de rhétorique au Prytanée militaire de la Flèche.
1896 — Deeta, professeur de 3e au lycée de Tournon.
1868 — De Crozala, doyen et professeur d'histoire de la Faculté des lettres i
Grenoble, S. f\
1898 — De Fellce, élève de la section de grammaire.
1863 — Déls, professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
1880 — Dejean, professeur d'histoire au lycée Janson, en congé, chef do
du Ministre de l'instruction publique, rue de Grettelle, tlO.
DR L'ÉGOLK NORMALE <95
Promotions.
1867 — JDeJon, maître de conférences, de langue et littérature italiennes, à la
Sorbonne, rue Ménilmontant, 80.
1947 — De la Coulonehe, maître de conférences honoraire de langue et littérature
françaises de l'École Normale, quai des Grands- Augustins, 53.
1897 — Delafarge, ancien élève de la section de littérature, rue des Feuilllan-
tines, 7.
1849 — De Lagrandval, professeur honoraire de mathématiques spéciales du
lycée* rue d'Audenge, 22, à Bordeaux.
1867 — Delaicva^ professeur de seconde au lycée Janson, rue Jean-Bologne, 2.
(Villa Fodot).
1882 — DeUme, professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue Stanislas, 14.
1886 — Délassas, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques à la
Faculté des sciences de Toulouse.
1861 — Delaunay, professeur de littérature latine et institutions romaines à la
Faculté des lettres de Rennes.
1877 — De la Ville de Mimions, professeur de langue et littérature latines à
la Faculté des lettres de Bordeaux.
1882 — Delbos, professeur de philosophie au lycée Henri IV, boulevard Saint-
Michel, 82, S. P.
1860 — Deleau, profes. de quatrième au lycée Condorcet, rue de Tocqueville, 44 .
1877 — De Leu«, professeur de mathématiques spéciales au lycée, professeur
à l'âcole préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen, S. P.
1868 — Delevean, professeur de physique au lycée de Marseille.
1845 — Delibefl, ancien conseiller général, professeur honoraire d'histoire du lycée,
boulevard Longchamp, 105, à Marseille.
1853 — Dellac, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue Féneloo, 7, à
Marseille.
1879 — Del peu cli, ancien professeur de troisième du lycée Condorcet, ancien
député, receveur des finances, avenue des Champs-Elysées, 75.
1842 — Deltour, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
des Écuries-d'Artois, 9.
IÇ76 — De Bâfres, prof, de seconde au collège Rolliu, rue Say, 11.
1892 — Demangeon, maître surveillant à l'École Normale, S* P.
1888 — De Martoune (R.), professeur de quatrième au lycée de Caen.
1892 — De Martoune (L.), chargé d'un cours complémentaire de géographie à la
Faculté des lettres de Rennes.
1835 — Denis (A.), professeur honoraire de troisième du lycée Saint-Louis, rue
Gay-Lussac, 24, S. P.
1867 — Denis (E.), professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux, suppléant
d'histoire contemporaine à la Sorbonne, rue de Foutenay, 24, à Sceaux.
1847 — De Parnajon, professeur honoraire de quatrième du lycée Henri IV, rue
Vital, 21.
1884 — Derelms, agrégé, chef des travaux pratiques de géologie à la Sorbonne.
1885 — - Dereux, professeur de philosophie au lycée Henri IV et de psychologie et
morale i la Maison de la Légion d'Honneur de Saint- Denis, boulevard
Saiut-Michel, 80, 8. P.
1886 — De Rldder, professeur adjoint, maître de conférences,- de langue et. litté-
rature ~ grecques à la Faculté des lettres d'Aix, en congé, avenue du Coq, 7,
à Paris, 8. P.
196 ASSOCIATION DIS ANCIENS ÉLÈVRS
Promotions.
18V3 — Derolde, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Lille.
1889 — Derroja, professeur suppléant de rhétorique au lycée de Clermont.
1882 — Deschamps, critique littéraire du Temps, rue Cassette, 15.
1858 — Des Essarta, doyen et professeur de littérature française de la Faculté des
lettres de Clermont.
18W — Desfaeqsies, ancien élève de la section de mathémat.,rue Vineuse, 13 su.
1878 — Desjardins, prof, de rhétorique au lycée de Vtnves, rue Cassette, 24.
1880 — Desnions, professeur de mathématiques au lycée Janson.
1808 — Deaouehesj, élève de la section de mathématiques.
1892 — Despols, professeur de seconde au lycée de Nancy.
1881 — Desrousseaux, directeur adjoint à la section des sciences historiques et
philologiques de l'École des Hautes-Études, boulevard Port-Royal, 47.
1867 — Dessenon, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, 8. P.
1884 — De Tannenberg, professeur de mécanique à la Faculté des sciences de
Bordeaux.
1855 — De Treverret, professeur de littérature étrangère À la Faculté des lettres
de Bordeaux, S. P.
1854 — Devaax, professeur honoraire de physique du lycée, rue Banc-Léger,
30, à Limoges.
1*78 — Des, professeur d'histoire au lycée Buffon, rue Ernest-Renan, 18.
1865 — D'il ©sabre», proviseur du lycée Charlemagne.
1873 — D'Huart, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, 8. P.
1846 — D'Hugues, professeur honoraire de littérature étrangère de la Faculté
des lettres de Dijon, rue Montaudran, 58, à Toulouse.
1878 — Didier, directeur adjoint au laboratoire de chimie de l'École Normal*,
examinateur d'admission i l'École militaire de Saint-Cyr, rue de k
Santé, 5.
1878 — DlehJ, correspondant de l'Académie des Inscriptions et BeUes-Lettrat,
chargé du cours complémentaire d'histoire byzantine à la Sorbonne, ras
de Seine, 67.
1863 — Dlets, professeur de rhétorique au lycée Buffon, boulev. Saint-Michel, ••
1881 — Dimbarre, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1864 — Dltte, membre de l'Académie des sciences, directeur d'études et professeur
de chimie à la Sorbonne, rue du Val-dc-Grâce, 9.
1879 — Doby, professeur d'histoire au lycée Saint -Louis.
1875 — Dogaon, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Toulouse.
1886 — Dougler, sous-directeur du laboratoire de physique (enseignement) è la
Sorbonne, rue Claude- Bernard, 82.
1878 — Dorisoa, prof, de littérature grecque i la Faculté des lettres de Dijon.
1881 — Dorlet, professeur de mathématiques au lycée de Roanne.
1897 — Douady, élè?e de la section des langues vivantes (4* année).
1883 — «Doublet, professeur de rhétorique au lycée, villa Minerve, rue da
Soleil, à Nice, S. P.
1889 — Doudlnot de la Boisa 1ère, professeur de seconde au collège Stanisâaa,
rue Bara, 3, 8. P.
1879 — Douante, professeur de rhétorique au collège Stanislas, en congé,
Jacob, 48*
DB L'ÉCOLE NORMALE 497
Promotions.
1851 — Donssot (U R. P.) des Frères-Prêcheurs à Prouilies par Fanjeaux
(Aude).
1889 — DouximI, agrégé, docteur es sciences, professeur de acieoces naturelles
au lycée et chargé d'un cours de pétrographie à la Faculté des sciences,
Lyon.
1889 — Draeh, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences
à Glermoot.
1859 — Drapeyro*, professeur honoraire d'histoire du lycée Charlemagne, directeur
de la Râvus de géographie, rue Claude-Bernard, 55.
1893 — Dresch, professeur d'allemand au lycée de Poitiers.
1897 — Dreyftw, ancien élève de la section de mathématiques.
1840 — Dreyss, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
Vaneau, 30, S. P.
1897 — Iftriee, boursier d'études du gouvernement Haïtien, rue Vauquelin, 19.
1867 — Drlocoart, professeur de physique au collège Rollin et au collège Sta-
nislas, place Bréda, 10.
1892 — Drovia, professeur de philosophie au Prytanée de la Flèche.
1874 — Dros, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Besancon.
1839 — Drsjon, proviseur honoraire du lycée de Poitiers, rue Girardet, 2 bit, à
Nancy, 8. P.
1896 — Dubesset, professeur de mathématiques au lycée de Nîmes.
1883 — Duboln, maître de conférences de chimie à la Faculté des sciences de
Grenoble.
1876 — Dubois (M.), professeur de géographie coloniale à la Sorbonne et de géo-
graphie à l'École de Sèvres, rue Notre-Dame-des-Champs, 76.
1897 — Dubois (Ch.), élève de la section de littérature.
1892 — Dubouls, professeur de sciences au lycée de Vannes.
1894 — Dubreull, agrégé, préparateur de chimie à la Sorbonne, rueGty-Lussac, 56.
1875 — Oublie, inspecteur d'académie à Gaen.
1897 — Dubiilsson, élève de la section des sciences naturelles (4° année.)
1883 — Durasse, professeur de philosophie au lycée d'Évreux.
1872 — Dueatol, professeur de mathématiques au lycée Gondorcet, 8. P.
1859 — Dnelanx (B.), membre de l'Académie des sciences, directeur de l'Institut
Pasteur, professeur de chimie biologique à la Sorbonne et de physique a
l'Institut agronomique, avenue de Breteuil, 39, S. P.
1895 — Dnelanx (J.), agrégé, préparateur de chimie à l'École Normale, en congé,
boursier de l'Université de Paris (Tour du Monde).
1858 — Dueondray, agrégé d'histoire, professeur honoraire de l'École Normale
de Saint-Cloud, quai de Béthune, 24.
1882 — Dnfoyard, professeur d'histoire au lycée Henri IV.
1868 — Dufot, maître de conférences de minéralogie à l'École Normale, professeur
de physique au lycée Saint-Louis, rue de l'Arbalète, 35.
1898 — Duffoor, élève de la section de physique.
1895 — Dvfor, professeur de rhétorique au lycée de Saiot-Étieone.
1880 — - Dafoatr (Léon), agrégé, directeur adjoint du laboratoire de biologie végétale
d'Avon (Seine-et-Marne), 8. P.
1887 — Dnfoo* (Médéric), professeur de langue et littérature grecques a la
Faculté des lettres rue Jeanne-d'Arc, 3, a Lille.
198 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1888 — Dufour (Marcel), agrégé de physique, chef des travaux à la Faculté dai
sciences, en congé, me de Toul, 20, à Nancy, S. P.
1889 — Dufour (Georges), professeur de mathématiques au Prytanée militaire de
La Flèche.
1896 — Dateur (Alexandre), agrégé, préparateur adjoint de physique à l'Écofa
Normale.
1892 — Dufoureq, chargé d'un cours d'histoire du moyen âge à la Faculté des
lettres de Bordeaux.
1895 — Duguet, agrégé de grammaire, rue de Rennes, 150.
1882 — Dnhena, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de physique
à la Faculté des sciences de Bordeaux.
1897 — Dulong, agrégé des lettres, soldat au 135« de ligne, à Angers.
1886 — Damas (6.), professeur de philosophie au collège Chaptal.
1895 — Damas (H.), professeur de physique au collège de Dreux.
1876 — Dnmesnll, prof, de philosophie à la Faculté des lettres de Grenoble.
1854 — Dupalgne, agrégé de physique, inspecteur honoraire de renseignement
primaire à Paris, rue Linné, 9.
1870 — Dupont, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Lflfe.
1877 — Dnport, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sbeacai
de Dijon.
1898 — Dnpouez, élève de la section de littérature.
1S93 — Dnpouy, professeur de rhétorique au lycée de Quimper.
1859 — Dapré (Edouard), professeur de rhétorique au lycée, rue Gibert, 15, è
Cherbourg.
1869 — Du pu y (Ernest), inspecteur général de renseignement secondaire, »
de Montsouris, 2, S. P.
1876 — Dupuy (Paul), agrégé d'histoire, surveillant général à l'École Normale.
1862 — Durand (L.)( professeur de quatrième au lycée Louis -le-Grand, «
de l'Observatoire, 49.
1874 — Durand (H.), professeur de rhétorique au collège Stanislas, bouleverd des
Invalides, 42.
1883 — Durand (R.), maître de conférences suppléant de langue et litlérauae
latines à l'École Normale, avenue Galoia, 28 bit, à Bourg-U-Reine.
1891 — Durand (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Chexles-Noèjar,
n° 5, à Besançon.
1867 — Diirand-Sorlmbau, agrégé des lettres, publiciste, rue Richelieu, 1M.
1893 — Dureng, professeur d'histoire au lycée de Pau.
1879 — Dûrkheina, professeur de science sociale à la Faculté des lettres de Bar*
deaux, S. P.
1851 — Diirrande, doyen honoraire et professeur de mathématiques appliqué*
de la Faculté des sciences de Poitiers.
1880 — DikrrbMh, professeur d antiquités grecques et latines a la Faculté e*J
lettres, rue du Japon, 40, à Toulouse, S. P.
1872 — Duruy (G.), agrégé d'histoire, docteur es lettres, professeur à race»
Polytechnique et à l'École des. Hautes-Études de Marine, avenue en
Champs-Elysées, 31.
1879 — Daasy, professeur de physique au lycée de Dijon.
I!
p
| DB L'ÉCOLE NORMALE 499
: Promotions.
1849 — Durons, professeur honoraire de seconde du lycée de Nancy, ancien
Ministre de l'Instruction publique, à Nancy.'
4844 — Davernoy, prof, honoraire d'histoire au lycée, rue Bailly, 8 bit, k
Nancy.
1872 — Dybowakl, professeur de physique au lycée Louis-le- Grand, nie Rottem-
bourg, 10, 8. P.
4873 — Edet, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, chargé de conférences
de lalin à la Sorboime, rue de la Tombe- Isaoire, 37.
1856 — Edon, prof, honor. de quatrième du lycée Henri IV, rue du Pré-aux-
Clercs, 12, à Paris, et rue Grande, 220, à Fontainebleau.
1867 — Egger, professeur à la Faculté des lettres de Nancy, chargé d'un cours
complémentaire de philosophie à la Sorbonne, rue du Cherche-Midi, 23,
8. P.
1880 — Bernard, prof, de littérature étrang. à la Faculté des lettres de Clermont,
1889 — Elsenmann, agrégé d'histoire, boulevard de Sévigné, 13, à Dijon, 8. P.
4877 — Eisennenger, professeur de mathématiques au collège Rollio.
1894 — Elbel, professeur de cinquième au lycée de Marseille.
1892 — Elimde (Pompiliu), professeur agrégé à l'Université de Bucharest, Strada
Gramont, 23.
1896 — Eu j mira n, professeur de philosophie au lycée de Lorient.
1895 — ■ Esclaugoa, agrégé de mathématiques, aide astronome à l'observatoire de
Bordeaux.
4864 — Eaploas, doyen honoraire de Faculté, professeur adjoint du cours d'histoire
de TÉcouornie Sociale à la Sorbonne, rue du Ranelagh, 84.
(856 — Espil ailler, inspecteur honoraire d'académie, rue Ange l- Albert, 37,
à Angoulôme.
1861 — - Evelllu, inspecteur général honoraire de l'Enseignement secondaire, rue
de Coulmiers, 13.
1867 — Fagoet, membre de l'Académie française, professeur de poésie française
à la Sorbonne, rue Mooge, 59.
(844 — Fallex (E.), proviseur honor. du lycée Charlemagne, quai de Béthune, 18,
(881 — Fallex (M.), professeur d'histoire au lycée Carnot, boni. Saint-Michel, 7.
8. P.
1898 — Fatow, élève de la section de mathématiques.
1877 — Fanre, professeur de rhétorique au lycée Janson, rue Vital, 27.
1858 — Fan ré, inspecteur d'académie à Pau.
1838 — Favlé, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des lettres de
Caen, Grande-Rue, 87 bis, k Boulogne-sur-Seine.
1865 — Febvre, professeur de troisième au lycée, rrn La Salle, 4, Nancy.
1891 — Fédel, professeur de rhétorique au lycée de Nîmes.
1886 — Féraud, chargé d'un cours complémentaire de mathématiques, à la Faculté
des sciences, astronome adjoint à l'Observatoire de Bordeaux, à Floîrac
(Gironde).
1850 — Fernet, inspecteur général de renseignement secondaire, avenue de l'Ob~
servatoire, 23, 8. P.
200 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLEVÉS
Promotions.
1880 — Ferrand (L.), inspecteur d'académie à Orléans.
1888 — Ferrand (E. ), professeur de rhétorique au lycée de Poitiers.
1809 — Ferra*, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse.
1885 — Ferwal, professeur de mathématiques au lycée Louis-le- Grand.
1884 — F*» quel, professeur de physique au col'ège de Duokerque.
1892 — Feyel, agrégé d'histoire, avenue du Chemin de fer, 22, Avon (Seine-et*
Marne).
1856 — Flevet, prof, honoraire de physique, rue Ordener, 38.
1861 — Filon, agrégé des lettres, Godwin House St Augustin's avenue, Soe»
Croydon (Angleterre).
1863 — Flot, professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue du Cherete-
Midi.
1885 — - Fischer, agrégé, docteur es sciences, chef des travaux pratiques et
zoologie à la Sorbonne, boulevard S t- Michel, 51, S. P.
1884 — Flandrla, professeur de seconde au lycée Buffon, rue Vavin, 7.
1895 — Flegenheiaser, agrégé d'allemand, rue du Sommerard, 35.
1869 — Floquet, professeur d'analyse à la Faculté des sciences de Nancy.
1860 — Fonda (P.), directeur honoraire et inspecteur général de l'enseigneant
secondaire, rue Michelet, 1.
1864 — Fontaine, doyen et professeur de langue et littérature françaises de a
Faculté des lettres de Lyon.
1888 — Fonte, répétiteur au lycée, rue Rémilly, 27, à Versailles.
1897 — Fort, professeur de mathématiques au collège de Castres.
1898 — Fortin, élève de la section de physique.
1891 — Fosaey, agrégé des lettres, membre de l'Institut français d*archéoke»
orientale du Caire, avenue de l'Observatoire, à Paris.
1855 — Foueart, membre de l'Académie des Inscriptions et BeUeeXattrai,
professeur d'épigraphie et antiquités grecques au Collège de France,
directeur honoraire de l'École française d'Athènes, rue Jacob, 11»
S. P.
1885 — Foueber, maître de conférences à l'École des Hautes-Étadea (edeacet
religieuses), rue de Staël, 16.
1882 — Fougéree, mettre de conférences de langue et littérature grecques à 1*
Sorbonne, rue d'Ulm, 6.
1895 — Fonlet, Associate in French Literature Bryn-Mawr Collège, Brys-
Mawr, Peona (Etats-Unis).
1894 — Foulon, professeur de mathématiques au collège de La Fère.
1849 — Fouqaé, membre de l'Académie des sciences, professeur d'histoire net**
relie des corps inorganiques au Collège de France, S. P.
1895 — Fournlols, professeur de quatrième au lycée de Constantine.
1887 — Foarnes, professeur de lettres su lycée de Toulouse.
1*81 — Fonrnier (Albert), professeur de langue et littérature ancienne* à l'âcait
des lettres d'Alger, rue Michelet, à Mustapha, près d'Alger.
1891 — Fonrnier (Paul), maître de conférences de grammaire à la Faculté 6»
lettres de Bordeaux.
J859 — Fonrteaa, proviseur du lycée Jansoo.
1869 — Fouseereeui, agrégé, docteur èe sciences physiques, secrétaire de h
Faculté des sciences de la Sorbonne, place Jussieu, 5.
i
i
de l'école normale 201
Promotions,
1850 — Fouyé, professeur honoraire de seconde au lycée Henri IV.
1883 — François, professeur de rhétorique su lycée de Chartres.
1887 — Frémlot, professeur de mathématiques au lycée de Coutances.
1864 — Frlngnet, inspecteur d'académie à Paris, rue Claude-Bernard, 82.
1860 — Froment, ancien directeur du collège Sainte-Barbe, ancien professeur à
là Faculté des lettres, me du Tondu, 24, à Bordeaux, 9. P.
1856 — • Froa, agrégé, docteur es sciences, météorologiste titulaire au Bureau cen-
tral, rue de Sèvres, 19.
1877 — Gaehes, professeur de mathématiques spéciales au lycée Condorcet.
1875 — Guenon, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Montpellier.
1862 — Giiffarel, doyen honor. et prof, d'histoire de la Faculté des lettres de Dijon.
1894 — Galllet-Blllotteau, rue d'Ulm, 34.
1876 — Gai, professeur de physique au lycée de Nîmes.
1895 — Gallaud, agrégé, préparateur de zoologie a l'École Normale.
1881 — Gallois, maître de conférences de géographie à l'École Normale.
1892 — Gallottl, professeur de physique au lycée de Ch&teauroux.
1885 — Gallouédee, professeur d'histoire au lycée d'Orléans, rue de la Répu-
blique, 38, 8. F.
1873 — Ganderax, agrégé des lettres, directeur delà Revu* de Paris, rue Galilée,
25, à Paris, S. P.
1872 — Garbe, doyen et professeur de physique à la Faculté des sciences et a
l'École de médecine de Poitiers.
1895 — Garnler, professeur de rhétorique au lycée de Valenciennes, à Paris, ru»
Lafontaine, 96.
1854 — Gaspard, professeur honor. de rhétorique du lycée Louis-le- Grand, rue du
Vertpré, 18, à News, 8. P.
1870 — Gasqoet (A.), recteur de l'académie de Nancy, S. P.
[861 — G» s té, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Caen.
1890 — Ga^tlnel, prof, de troisième au lycée Henri IV, rue Alphonse Daudet, 1»
1886 — Gauekler, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
directeur du service heylical des antiquités et des arts, rue des Selliers, 66,
à Tunis, S. P.
.857 — • Gaudler, inspecteur d'académie, rue Bourignon, 21, à Lille.
1895 — Gaathler, professeur de physique au lycée de Valenciennes.
1898 — Gauthier ( ), élève de la section de grammaire.
880 — Ganthlea, agrégé des lettres, homme de lettres, rue Murillo, 11, à Paris
et la Madrague-Giens (Var), S. P.
844 — Gautier (Alexandre), inspecteur général honoraire de l'économat des
lycées et collèges, à Gerbaut, par Saint-Ouen (Indre-et-Loire).
875 . — Gantier (Jules), inspecteur d'académie a Paris, quai des Cèles tin s, 10.
884 — Gantier (Emile), chargé de cours & l'École supérieure des Lettres, rue
Michel, 63, Alger (Mustapha).
885 — Gantier (Paul), professeur de rhétorique au lycée Lakanal.
858 — Gny (Jules-Claude), prof, honoraire de physique du lycée Louîs-îe-Grand,
examinateur d'admission à l'École militaire de Sainl-Cyr, rue Cassette»
16, 8. P.
304 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1850 — Gruey, doyen honoraire, directeur de l'Observatoire et professeur d'asti»
nomie à la Faculté des sciences de Besançon, 8. P.
1858 — Grttmba+h, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand.
1883 — Gaell, professeur d'antiquités de l'Afrique a l'École des lettres d'AIgs,
inspecteur des antiquités de l'Algérie.
1800 — Gaerray, élève de 4* année à l'École.
1870 — Gncsdoa, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Rennes.
1857 — Galbai, doyen honoraire et prof, d'histoire de la Faculté des lettres d'An.
1880 — Golehard, professeur de mathématiques, appliquées a la Faculté «s
sciences de Clermont.
1874 — Galgoa, proviseur du lycée de Marseille.
1802 — Gutllemla, agrégé, prof, de physique à l'École de médecine eteneienraen
d'Alger.
1851 — Guillemot, professeur honoraire de troisième du lycée Condoreet, rsi
Nouvelle, 6.
1843 — Gallloa (M.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, quai de h
Mégisserie, à Lons-le-Saunier.
1870 — Gallloa (C), professeur d'histoire au lycée de Limoges.
1862 — - Gulllot (Louis), professeur honoraire de mathématiqaesspécialee du ooflèa
Rollin, rue de Bruxelles, 20, 8. P.
1874 — Gulllot (P.), professeur d'histoire au lycée Gharlemagne.
1870 — Gulrand (P.), maître de conférences d'histoire à l'École Normale, en eongf;
professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire d'histoire
à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
1885 — Gulrand (J.-B.j, professeur d'histoire et de géographie de l'antiquité «
du moyen Age à la Faculté des lettres de Besançon.
1885 — Gutttoa, professeur de mathématiques au lycée d'Amiens.
1870 — Gens ta, professeur de chimie minérale a la Faculté des sciences, ras ai
l'Hospice, 0, à Nancy.
1803 — Gutton, agrégé, docteur, chef des travaux pratiques de physique a la Fa-
culté des sciences, rue Gambette, 40 èts, à Nancy.
1807 — Guyot, professeur d'histoire au lycée, impasse Saint-Louis, à Bourges.
1884 — Hadaamard, professeur adjoint, maître de conférences de mathématique! •
la Sorbonne, professeur suppléant de mécanique analytique et de
nique céleste au Collège de France, rué Humboldt, 25, S. P.
1803 — Hagneain, professeur de rhétorique au lycée de Moulins, en congé, I
Librscy ,par Signy-l' Abbaye (Ardennes).
1838 — Halltoeoart, agrégé et inspecteur honoraire de l'Université de Francs*
Luisenring D. 7. 18 Msnnheim, (Allemagne), 8. P.
1884 — Halbwaeha (F.), professeur d'allemand au lycée Saint-Louis.
1808 — Halbwaeha (M.), élève de la section de philosophie.
1880 — • Halévy , sgrégé de philosophie, professeur de morale aux Écoles J.-B. Sfr
rue de Douai, 22, en congé, 8. P.
1858 — HaUaerg; prof, de littérature étrangère à la Faculté des lettres de T
1875 — Hamel, professeur de seconde au lycée Cernot.
1831 — Hanrlot (Th.), profes. honoraire de physique de la Faculté des
de Lille, rue Plichon, 6, à Nancy.
DB L'ÉCOLE NORMAL* 203
Promotions.
J878 -— Godard, agrégé, docteur es sciences, professeur de physique su collège
Sainte-Barbe* rue Gay-Lussac, 28.
1874 — GceJaer, maître de conférences de grammaire à l'École Normale, rue
Guillaume-Tell, 32.
1883 — Goaierre de Loogehamas, professeur honoraire de mathématiques
élémentaires au lycée Condorcet, examinateur d'admission à 1 École
militaire de SaintrCyr.
J6M — Golao8, ingénieur électricien, rue Belidor, 10.
1878 — Goaalea, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1844 — - Goaaoad, prof . hon.de seconde du lycée, rue de Candie, 22, à Alençon, S. P.
1898 — Gomaard, élève de la section d'histoire.
1863 — Goreela, agrégé de physique, ancien directeur de l'École des mines d'Ouro-
Préto (Brésil), à Mont-sur- Vienne par Bujaleuf (Haute- Vienne), S. P.
M01 — Goasella, professeur de lettres au lycée de Brest.
1853 — Goeala, proviseur honoraire du lycée de Lyon, à la Flèche, 8. P.
1881 — Go «lard, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1878 — Goalla, professeur de mathématiques spéciales au lycée Charlemagne, bou-
levard Saint-Michel, 49.
1872 — Gouré de VIHemoatée, professeur de physique su lycée Buffon, en
congé, rue de Poissy, 31, 8. P.
1873 — Goarraigae, professeur d'histoire au lycée Janson et à l'École normale
supérieure de l'enseignement primaire, rue Greuze, 33.
1876 — Gouraat, professeur de calcul différent, et intégral à la Sorboone, boule-
vard Arago, 112, 8. P.
*8W — Geatereaa, météorologiste adjoint au Bureau central, rue da l'Univer-
sité, 176.
1188 — Goyaa, agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de Rome,
rue Las Cases, 18, 9. P.
1389 — Gralllot, professeur de rhétorique au lycée et chargé d'un cours com-
plémentaire d'histoire de l'art à la Faculté des lettres de Toulouse, S. P.
1895 — Graager, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'École française
d'Athènes .
1849 — Gréard, membre de l'Académie française et de l'Académie des sciences
morales et politiques, vice-recteur de l'académie de Paris» rue du Luxem-
bourg, 30, 8. P.
1870 — Grée (Paul), inspecteur d'académie à Mèoon, 8. P.
1891 — Greffe, professeur de physique au lycée de Montpellier»
1872 — Grégoire (André), professeur d'histoire au lycée de Pau.
1863 — Grégorl, homme de lettres, boulevard des Capucines, 6.
1350 — Gr ealer, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
de Poitiers, 5.
1884 — Grévjr, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, boulevard Saint-
Germain, 13, 8. P.
1844 — Grlpoa. prof, honoraire de physique de la Faculté des sciences de Rennes.
1888 — Gri veaux, professeur de physique au lycée de Lyon.
1884 — . Groajeaa, professeur à l'École Turgot, rue Notre- Damer de -Nazareth, 10.
1876 — Groaeeard, professeur de troisième au lycée Janson, boulevard Exel-
mans, 38 .
*06 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
187» — Honsaay, maître de conférence* de zoologie à l'École Normale, 8. P.
1832 — Hoard, professeur de mathématiques eu lycée Henri IV, 8. P.
1851 — Hubert (G.), ancien professeur, rue Moncey, 20, 8. P.
1892 — • Hubert (H.), agrégé d'histoire, attaché au Musée de Saint-Germain, ne
Claude-Bernard, 74.
1884 — Hogoct, professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire de liage»
et littérature latines à la Faculté des lettres de Caen.
1843 — • Heimbert (Ern.), professeur honoraire de philosophie du lycée qes
Sipierre, 10, Orléans.
1857 — Humbert (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet, boatadj
Saint-Germain, 207, S. P. I
187g — Humbert (Bug.), professeur de mathématiques spéciales au lycée Lear
le-Grand, boulevard Saint-Michel, 56.
1885 — Hurlez, professeur de mathématiques au lycée de Beau vais, place Bras**
Gérard, 6, 8. P.
1870 — Horion, professeur de physique de la Faculté des sciences et à FÉtf»
préparatoire de médecine de Dijon.
1893 — Hnsson, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
1858 — Hovelln (l'abbé), agrégé d'histoire, vicaire à Saint- Augustin, rue Bar
borde, 6, à Paris, 8. P.
1880 — Irnbart de la Tour, professeur d'histoire du moyen âge à la FeaM
des lettres de Bordeaux, 8* P.
1877 — Istrla, inspecteur d'académie à Toulouse.
1862 — Iaarn, professeur de physique au lycée de Clermont.
1874 — » Iaoulet, professeur de philosophie sociale au Collège de France, boalmrf
Saint-Germain, 2.
1853 — «Jaaob (Emile), professeur honoraire de rhétorique du lycée Loo»Jr
Grand, rue Sainte-Beuve, 3.
1869 — Jaeob (Henri), professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue de Çoatfev
tinople, 23.
1898 — Jacob (Ch.), élève delà section d'histoire naturelle.
1853 — Jacquet (P.-A.), professeur honoraire de seconde du lycée Henri IV,
Claude* Bernard, 88. I
1886 — Jaeqaet (P.-E.)» prof, de mathématiques au Prytanée militaire, m
Couchot, 8, La Flèche. j
1835 — Jacquinet (p.), recteur honoraire, ancien directeur des études feu***
à l'École Normale, place de Rennes, 6.
1879 — Jaequlaet (G.), professeur de seconde au lycée Condorcet, raa ft
simir-Périer, 3.
1866 — Jalilfller, professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue Say, 11.
1873 — Janef, professeur de mathématiques au lycée et chargé d'un mois caasï
mentaire à la Faculté des sciences de Marseille, S. P.
1884 — Jaaeot, agrégé des lettres, attaché au Musée du Louvre, rue-daU
13, S. P.
DE L'ÉCOLE NORMALE 207
Promotions.
1874 — Jaoaod, ancien professeur de mathématiques au lycée de Rodez, à
Vergisson (Saône-et- Loire).
1879 — Jaaet (Pierre), chargé d'un cours complémentaire de psychologie expéri-
mentale à la Sorbonoe, rue Barbet-de-Jouy, 21 .
1883 — Jamct (Paul), professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire de
physique à la Sorbonne, directeur du Laboratoire central et de l'École supé-
rieure d'électricité, rue du Four, 8, 8. P.
1897 — Jaralé, élève de 4* année à l'École.
1868 — Jarrlge, professeur de mathématiques au lycée Buffon.
1891 — Jarry (R.), agrégé, docteur ès-sciences, chef du laboratoire des établis*
sements Lazare- Weiller, au Havre, à Gravelle- Sainte-Honorine.
1889 — Jaulmes, professeur de lettres au lycée de Tunis.
1878 — Jaurès, ancien chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse, ancien député du Tarn, avenue du Chalet, 7, Paeey.
1863 — Jeaamaire, recteur de l'académie d'Alger.
1878 — Jeanroy, professeur de langue et littérature méridionales a la Faculté des
lettres, rue Neuve Mon plaisir, 4, à Toulouse, 8. P.
1887 — Jean, agrégé de grammaire, rue de Hambourg, 12.
1861 — - Jénot, professeur honoraire de physique du collège Rollin, rue Caulain-
court, 17, 8. P.
1877 — Joaaata, chargé d'un cours de chimie à la Sorbonne, rue des Imbergères, 7r
à Sceaux, 8. P.
1891 — Job, maître de conférences de chimie à la Faculté des sciences de Rennes.
1864 — Jodlu, professeur de cinquième au lycée Montaigne.
1860 — Joly (H.), doyen honoraire de Faculté, rue Boissonade, 3, à Paris.
1884 — Jordan, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la Faculté
des lettres de Rennes.
1845 — Joubert (le R. P.), agrégé de mathématiques, docteur es sciences, rue
Lhomond, 26, S. P.
1867 — Joubert, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue Violet, 67,
(Grenelle).
1882 — Joubia (P.), doyen et professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon.
1886 — Joubia (A.), chargé de cours d'archéologie à la Faculté des lettres de
Montpellier.
876 — JouflTret, prof, de philosophie au lycée;- anc. adjoint au maire de Marseille.
1890 — Jouguet, maître de conférences de 'grammaire et philologie à la Faculté
des lettres de Lille.
1869 — Joyau, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Cler-
monU
**" — Jubla, ancien élève de la section de littérature, boulevard Montmartre, 16.
1877 "~ Julllaa, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur d'histoire à la Faculté des lettres, cours de Tournon, 1, à Bor-
deaux.
1876 — KetftYr, professeur & l'Athénée grand-ducal de Luxembourg.
* Kestornleb, professeur de quatrième au lycée Carnot.
^ — ' Kllszowski, professeur de mathématiques au collège Rollin.
208 ASSOCIATION DES ANCIENS ÀLÂVRS
Promotions.
1870 — Kosalga, profes. de mécanique physique et expérimentale à la SorboB»
1873 — KranU, doyen et prof, de litlér. franc, de la Faculté des lettres, ne de
Dominicains, 21, à Nancy.
1807 — Labrouase, professeur de mathématiques élémentaires supérieures ta lycès
de Toulouse.
1851 — • Laebelles» (J.), membre de l'Académie des sciences morales et poittàpa,
inspecteur général honoraire de renseignement secondaire, rueStanialai,!*
1875 — Lacheller(H.), prof, de philosophie au lycée Coadorcet, boulevard Sis*
Michel, 143.
1857 — « Laeour (P.), ancien professeur de physique.
1874 — Laeour (E.J, professeur adjoint, mettre de conférences de matfcénatipa
à la Faculté des sciences de Nancy.
1875 — Laeoar (L.), homme de lettres, rue Montenotte, 9.
1878 — Laoour-Gayet, prof, d'histoire au lycée Saint-Louis, au lycée Fénebs a"
à l'École supérieure de Marine, rue Jacob, 46, S. P.
1874 — Lafaye, professeur adjoint, maître de conférences de langue et litténtas
latines à la Sorbonne, Directeur des études pour les lettres et la phiWap»
rue d'Assas, 68, 8. P.
1864 — Laféteur, censeur des études du lycée Janson.
1881 — LaJToot, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux.
1870 — Lafont, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue da Cariait*
Lemoine, 73.
1888 — Lagabrlelle, professeur de mathématiques au lycée de Nantes.
1885 — LahlHoue, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse en congé.
1855 — Lalgle, proviseur honoraire à Villers-Saiut. Christophe (Aisne).
1873 — Laigaonx, professeur de troisième au collège Stanislas, r. de Fleuras, fiai
1849 — Lalande (Gh.), inspecteur honoraire d'académie, à Plessis-Saiot-Jeao, ft
Sergines (Yonne), S. P.
1885 — Lalande (André), professeur de philosophie au lycée, rue de la Maine, 7^
Vanves, S. P.
1803 — Laloy, professeur de seconde au collège Stanislas, avenue dea Gobenst, &
a Paris, S. P.
1885 — Laoaalre, agrégé, professeur de mathématiques au collège Catatsl,
rue Truffaut, 25, S. P.
1868 — Lame, prof, de rhétorique au lycée, chargé d'un cours compléaaaWi
de littérature française et latine à la Faculté des lettres, rua à »
Liberté, 10, à Dijon.
1891 — Lamiratnd, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1856 — Landrln, inspecteur honoraire d'académie, rueFodéré, 11, à Nice, 9. F
1893 — Landry, agrégé de philosophie, professeur de littérature au
Chaptal, rue de Chantilly, 7, S. P.
1803 — Lange, professeur de troisième au lycée de Caen.
1804 — LaageTin, agrégé de physique, professeur à l'École municipale de
sique et de chimie, boulevard de Port- Royal, 50. I
1876 — Lanson, professeur de rhétorique au lycée Louis-le Grand, sa casftf
maître de conférences suppléant à l'École Normale, maître de conftraa*
de langue et littérature latines à la Sorbonne, rue du Val-de-Grâos, 1 \
M.*
•iû*r
r
DB L'ÉCOLE NORMALE Î07
Promotions.
1874 — Janaod, ancien professeur de mathématiques an lycée de Rodes, à
Vergisson (SaÔne-et-Loire).
1879 — Janet (Pierre), chargé d'un cours complémentaire de psychologie expéri-
mentale à la Sorbonne, rue Barbet-de-Jouy, 21 .
1883 — Janet (Paul), professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire de
physique à la Sorbonne, directeur du Laboratoire central et de l'École supé-
rieure d'électricité, rue du Four, 8, S. P.
1897 — Jardé, élève de 4* année à l'École.
1868 — Jarrige, professeur de mathématiques au lycée Bufibn.
1891 — Jarry (R.), agrégé, docteur ès-sciences, chef du laboratoire des établis-
sements Lazare- Weiller, au Havre, à Gravel le- Sainte-Honorine.
1889 — Janine* , professeur de lettres au lycée de Tunis.
1878 — Jaurès, ancien chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse, ancien député du Tarn, avenue du Cbalet, 7, Pessy.
1863 — Jeanwaftre, recteur de l'académie d'Alger.
1878 — Jeanroy, professeur de langue et littérature méridionales à la Faculté des
lettres, rue Neuve Monplaiair, 4, à Toulonse, S. P.
1867 — Jean, agrégé de grammaire, rue de Hambourg, 12.
1861 — Jénot, professeur honoraire de physique du collège Rollin, rue Caulain-
court, 17, 8. P.
1877 — Joanalfl, chargé d'un cours de chimie à la Sorbonne, rue des Imbergères, 7,
à Sceaux, 8. P.
1891 — Job, maître de conférences de chimie à la Faculté des sciences de Rennes.
1864 — Jodln, professeur de cinquième au lycée Montaigne.
1860 — Joly (H.), doyen honoraire de Faculté, rue Boissonade, 3, à Paris.
1884 — Jordan, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la Faculté
des lettres de Rennes.
1845 — Jonbert (le R. P.), agrégé de mathématiques, docteur es sciences, rue
Lhomond, 26, S. P.
1857 — Jonbert, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue Violet, 07,
(Grenelle).
1881 — Jonbln (P.), doyen et professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon.
1886 — Jonbln (A.), chargé de cours d'archéologie k la Faculté des lettres de
Montpellier.
1876 — Jonffret, prof, de philosophie au lycée, anc. adjoint au maire de Marseille.
1890 — Jongaet, maître de conférences de grammaire et philologie à la Faculté
des lettres de Lille.
1869 — Joyau, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Cler-
mont.
1892 — Jnbln, ancien élève de la section de littérature, boulevard Montmartre, 16.
1877 — Jnlllan, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur d'histoire à la Faculté des lettres, cours de Tournon, 1, à Bor-
deaux.
1876 — Kelffer, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg.
1882 — Kesteraleh, professeur de quatrième au lycée Carnot.
1866 — Kliszowski, professeur de mathématiques au collège Rollin.
»
j
5
210 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1885 — Le Dan te e, agrégé, docteur es sciences naturelles, préparateur des tri-
vaux pratiques de xoologie à la Sorbonne, rue Victor-Considérant, 4.
1876 — Ledoe, professeur adjoint, maître de conférences de physique à la S»
bonne et à l'École Normale de Seint-Cloud, boulevard Saint-Msefcel, &
1851 — Lefalvre, ancien ministre plénipotentiaire, à Versailles.
1852 — Lefefcvre (E.), professeur honoraire de physique du lycée, rue sa
Réservoirs, 2, à Versailles, 8. P.
1867 — Lefebvre (Jules), professeur de mathématiques au lycée, rue de la Bas?.
31 (û, à Lille.
t885 — Lefebvre (P.), professeur de physique au lycée de Douai, S. P.
t873 — Lefèvre (J.), professeur de physique au lycée et à l'École préparatoire t
l'enseignement supérieur de Nantes.
1884 — Lcfèvrc (Jules), professeur de sciences naturelles au lycée du Havre
1875 — Lefraseolsj, profess. de mathématiques au lycée de Grenoble, 8. P.
1897 — Le gentil (J.), élève de 4° année à l'École.
1895 — Léger, ancien élève de la section de langues vivantes, rue de Tourne, l
1859 — Legosris) (le R.-P.), ancien agrégé préparateur d'histoire naturelle à VÈakt
Normale, docteur es sciences, rue Lhomond,' 26, S. P.
1880 — Le Gonplls, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, en ceafi
planteur à Nassirah, par Bouloupari (Nouvelle-Calédonie).
7863 — Legonx, professeur de mécanique a la Faculté des sciences de Touksw
1875 — Legrand (A.), agrégé de grammaire, rue du Château, l, à Neoilly^a»;
Seine, 8. P.
1876 — Legra»d (Jules), agrégé de philosophie, député des Basses-Pyrénées, aaosi
sous-secrétaire d'État au Ministère de l'Intérieur, boul. Pasteur, 5Î, &F»<
1885 — Legrand (G.)» avoué, docteur endroit, avenue deSaint-Cloud, 41, VersaujssJ
1885 — Legrand (Ph.-E.), professeur adjoint de langue et littérature grecques ik
Faculté des lettres, avenue Duquesne, 3, à Lyon.
1886 — Legras, professeur, de littérature étrangère à la Faculté des lettres, dr
min de Fontaine, 27, à Dijon.
1868 — Lenaaneur, professeur de littérature latine et institutions romaines
Faculté des lettres de Caen.
1874 — Lehugenr, professeur d'histoire au lycée Henri IV et à la Maison ètk
Légion d'Honneur de Saint-Denis, boulevard Saint-Michel, 73.
1883 — Lelleuvre, professeur de mathématiques spéciales au lycée et chargé fît
cours .complémentaire à la Faculté des sciences de Caen.
1876 — Lelorieux, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, rat à
Rocher, 21.
1876 — Leaaalre, professeur de philosophie au lycée d'Amiens.
1872 — Leaaaltre (Jules), membre de l'Académie française, professeur de Fi
curies-d'Artois, 39.
1855 — - Lemasj, inspecteur honoraire d'académie, avenue du Midi, 27, à
8. P.
1878 — Lemereler, doyen et professeur de langue et littérature grecques
Faculté des lettres, rue des Carrières Sain t-Jul lien, 14, a. Caen.
1884 — Lemolne, professeur de physique au lycée Louis-le-Grand, rue
Bernard, 72.
'
DE L'ÉCOLE NORMALE 209
Froaotions.
1865 — Laatolne, ancien professeur de Faculté, secrétaire de la Faculté des lettres
de la Sorbonne, villa Madeleine, cité du Belvédère, 11, à Saint-Germain-
en-Laye.
1991 — Laaolate, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Naocy.
1838 — Laroeqae, inspecteur d'académie, directeur de l'Observatoire du Petit-
Port, à Nantes.
1882 — 1***7, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
1892 — Lattes, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice en congé.
1856 — Laanay, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis,
place de la Vieille-Estrapade, 1.
(883 — Laaaoy, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1886 — Lanreaux (Albert), professeur de mathématiques au lycée de S t-É tienne.
1835 — Laurent (E.), professeur honoraire de lettres du lycée Charlemagne, rue
de Rivoli, 214, S. P.
1881 — Lauréat (F.), professour de quatrième au collège Stanislas, rue du
Montparnasse» 9.
1896 — Laareatle, ancien élève de la section de littérature, rue du Regard, 9.
1807 — Lavaad, professeur de seconde au lycée du Puy.
1885 — Lavealr, docteur èa sciences, avenue d'Eylau, 39, S. P.
1862 — Lavlévllle, inspecteur d'académie, à Paris, rue Soufflot, 14, S. P.
1862 — Lavivae, membre de l'Académie française, prof, et directeur d'études d'his-
toire moderne à la Sorbonne, rue de Médicis, 5, S. P.
1888 — Leaa , prof, de mathématiques au collège Stanislas, rue Saint-Placide, 54, S. P.
1895 — Lebeaa, professeur de quatrième au lycée de Quimper.
1883 — Lekègne (E.), professeur d'histoire au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Rouen, S. P.
1894 — Lebeague, professeur de mathématiques au lycée, rue Sigisbert-Adam, à
Nancy.
1869 — La Blâme, professeur de rhétorique au lycée de Périgueux,l9. P.
(877 — Leblond, agrégé, professeur de physique à l'École des officiers-torpilleurs,
avenue Vauban, 17, a Toulon.
1879 — Le Breton, professeur de littérature française à la Faculté des lettres,
rue de la Prévôté, 16, à Bordeaux.
880 — LeeaplaJa, professeur de physique au lycée, directeur de l'École prépa-
ratoire à l'enseignement supérieur de Rouen, 8. P.
857 — Leebartler, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et pro-
fesseur de chimie de la Faculté des sciences, directeur de la station
agronomique de Rennes.
883 — Leebat (H.), chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art à la
Faculté des lettres de Lyon, 8. P.
879 — Leelere du Sabloa, doyen et professeur de botanique de la Faculté des
sciences de Toulouse.
864 — Leeemte (A.), professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue du Val-
de-Grâce, 15.
895 — Leeonte, professeur de mathématiques spéciales au lycée et à l'École
supérieure des sciences de Nantes.
860 — Léerlvala, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Toulouse.
14
H
211 ASSOCIATION DBS ANCIENS EL ETES
Promotions.
1866 — Llard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, direct»
de renseignement supérieur au Ministère de l'Instruction publique, rat
de Fleuras, 27.
1880 — Liber, professeur de quatrième au lycée de Douai.
1884 — Llébjr, ancien professeur de rhétorique au lycée de Poix, an congé.
1859 — Llgneau, professeur de quatrième au lycée de Rouen.
1849 Llgnler, ancien examinateur des Écoles d'hydrographie de la marine, rat
d'Erlanger, 25, a Paris. 8. P.
1873 -1- Lion (J.). prof, d'histoire au lycée Janson, rue Notre- Dame-des-Chatnps,1tt
1868 — Llpnnaaaa, membre de l'Académie des sciences et du Bureau des Lot-
gitudes, professeur de physique et directeur d'études à la Soiboane, rat
de l'Éperon, 10.
1894 — Lltallen, professeur de cinquième au lycée de Brest.
1890 — LsBwensteln Jordan, prof, de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée de Lille.
1858 — Loosea, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Nancy.
1886 — Lorln (Henri), professeur de géographie coloniale à la Faoulté des lettm
de Bordeaux.
1881 — Lorqnet, professeur d'histoire au lycée Janson.
1895 — Lubae, professeur de philosophie, au lycée de Constantin* •
1866 — Lnehalre (Achille), membre de l'Académie des sciences morales et polJU
profes. d'histoire du moyen Age à la Sorbonne, rue du Luxembourg, *.
1894 — Lacas Ire (Julien), agrégé de grammaire, boursier d'études, rue et
Luxembourg, 30. S. P.
1855 — La guet, profee. honor. de philosophie de la Faculté des lettres de Pouiert,
rue de Grenelle, 59, à Paris.
1897 — Lnqnet, ancien élève de la section de philosophie, rue d'Ulm, 43.
1874 — Lyoa (G.), maître de conférences de philosophie à l'École Norman.
prof, de psychologie à l'École de Foateoey-aux-Hoses, boulevard Seiat-
Germain, 239.
•
1873 — Mabilleau, correspondant de l'Académie des sciences morales et peur
tiques, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, chargé de coaft-
rences à la Faculté de droit, directeur du Musée social, rue Las Casas, S.
1884 — Haeé (Alcide), ancien membre de l'École de Rome, maître de conférences è*e
littérature a la Faculté des lettres, rue Saint- Hélier, 80, à Renues, S. P.
1868 — Maeé de Léplnay (Auguste), professeur de mathématiques spéciales aa
lycée Henri IV et prof, au lycée Racine, rue Claude-Bernard, «3, 8. F.
1872 — Hacé de Léplnay (Jules), prof, de physique à la Faculté des
de Marseille,' 8. P.
1884 — Magrou, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1892 — Malge, chargé des cours de botanique à l'École des sciences, passage sa
Caravansérail, 8, Alger (Mustapha).
1864 — Maillard, professeur de mathématiques pures à la Faculté des
de Poitiers, 8. P.
1895 — Maître, agrégé de philosophie, rue Corneille, 3.
1856 — Maltrot, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis.
a Vassy (Haute- Marne).
DE l/ÉCOLE NORMALE 344
Promotions.
1863 — Le ■oMnter, professeur de botanique à la Faculté des sciences et direc-
teur du jardin botanique de Nancy, S. P.
1881 — Lemosrit, agrégé de physique, docteur es sciences, rue de l'Odéon, 13.
1880 — Lena, professeur de seconde au lycée Condorcet.
4847 — Lealeat, professeur honoraire de poésie française de la Sorboane, rue du
Cardinal- Lemoine, 14, S. P.
1884 — Léon, agrégé d'histoire, boursier d'études, boulevard Haussmann» 127.
1882 — Léonard-Chalftflrnae, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux*
IS55 — Léo tard, doyen de la Faculté libre des lettres, cours Morand, 9, à Lyon.
1883 — Leqnintree, professeur de mathématiques au lycée de Roohefort.
1882 — Le Boy, professeur de mathématiques spéciales au collège Stanislas, rue
de l'Abbé-de-1'Épée, 8.
1882 — Leroy, professeur de physique au lycée de Douai.
1861 — Leeage (Paul), administrateur du Crédit Foncier de France, ancien
avocat au Conseil d'État et à la Cour de Cassation, rue de Monceau, 89.
1885 — Lesaas, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1841 — Leajceear, docteur es lettres, inspecteur général honoraire de l'enseigne-
ment primaire, à Pierreclos, par Saint- Sorlin (SaÔne-et-Loire).
1878 — Le%sjonrg«esj (P.), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée Henri IV, rue Claude-Bernard, 74, 8. P.
1882 — Lesjgovrgmea (F.), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1891 — Leepèe, professeur d'histeire au lycée d'Alger.
1*44 — Leepfault, doyen honoraire de la Faculté des scieuoes de Bordeaux, à
Nérac (Lot-et-Garonne), S. P.
1886 — Leepleau, sous- directeur dit laboratoire de chimie des Hautes-Études
(École Normale), professeur de chimie au collège Chaptal, rue Denfert-
Bochereau, 110.
1861 — Letralt, provis. honoraire du lycée de Périgueux, Léguillac de i'Aucbe,
par Razac-sur-l'Isle (Dordogne).
1845 — Leone (P.), professeur honoraire de philosophie du collège Rollin, quai de
la Tournelle, 21.
1878 — Leone (A.), inspecteur d'académie à Arras.
1848 — LevSMseur, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, pro-
fesseur au Collège de France et au Conservatoire des Arts-et-Métiers,
rue Mon6ieur-le-Prince, 26.
1883 ■— ■ Le Vavasseor, professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue
de la Poste, 5, & Toulouse.
1886 -* LevrauU, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.
1868 — Lévy (Armand), professeur de physique au lycée d'Alençou.
1887 — Lévy (Albert), professeur de mathématiques au lycée de BresL
1888 — Lévy-UIIoMMin (Gaston), ancien maître de conférences de langue et
littérature françaises à l'Université d'Upsala ; rue Boccador, 5, à Paris.
1881 — Lévy (Ernest), professeur d'allemand au lycée d'Orléans, S. P.
1894 — Lévy (Albert), professeur d'allemand au lycée de Toulouse.
1876 — Lévy-Brahl, maître de conférences et directeur d'études de philosophie à
la Sorbonne, rue de Montalivet, 8, S. P.
1888 — - LMbrerd, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Reims.
1888 — Lhermltté, élève de la section de mathématiques.
Î44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1888 — Martlaeaehe, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier.
1875 — Martinet, prof, de mathématiques au Prytanée militaire de La Flèche.
1858 -— Maseart (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur de physiaee
au Collège de France, directeur du Bureau central météorologique, rue de
l'Université, 176, 8. P.
1801 — Maseart (J.), docteur es sciences mathématiques, boulevard RaspeilvîiL
1865 — Maspero, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pro-
fesseur de philologie et archéologie égyptiennes an Collège de France,
directeur des Antiquités et des fouilles en Egypte, avenue de l'Observa-
toire, 24, 8. P.
1S65 — Mnsqueltor, directeur des études à l'École Lacordaire, rue de Paesy, il.
1880 — Massebleau, professeur d'histoire au lycée de Renne?, et à l'École pré-
paratoire supérieure de Nantes.
1894 — Massoalier, professeur de physique, au lycée et à l'École préparatoire i
renseignement supérieur de Nantes.
1847 — Masure, inspecteur honoraire d'académie, rue de la Paix, 5, à Orléans.
1857 — Hatlié, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Mon t-de- liants,
à la Rochelle.
1848 — Hathel, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Lyon, à N«-
vic-sur-Isle (Dordogne), 8. P.
1870 — Mathieu (P.), prof, de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grasd.
1890 — Mathieu (H.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Grenoble.
1891 — Mathlea (J.), professeur de mathématiques au lycée de Cherbourg.
1894 — Mathlea, agrégé d'histoire, pensionnaire de la fondation Thiets, ronsV
point de Bugeaud, 5.
1886 — Matlgnoa, maître de conférences de chimie minérale à la Sorbcese,
boulevard Carnot, 17, Bourg-la-Reine.
1885 — Matruchot, professeur adjoint de botanique à la Sorbonne, rue U
Verrier, 18, S. P.
1896 — Mau râla, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences, RenD».
1877 — • Mauxioa, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Poitiers.
1880 — Mayer, prof, de rhétorique au lycée Janson, faubourg Saint-Honoré, Ml-
1869 — Mazeraa, professeur de cinquième au collège Rollin.
1 852 — Méalln , proviseur honoraire du lycée de Nancy, rue de la Chappe, ti
à Bourges.
1886 — Mélinand, professeur de philosophie au lycée Lakanal, rue Claude-Ber-
nard, 74.
1878 — Mellerlo, professeur de cinquième au lycée Janson, rue de la Tour, 7t.
1856 — Melller, inspecteur honoraire d'académie, rue des Tiercelins, 5, à Nancy
1894 — Mendel, agrégé des lettres, membre de 1 Ecole française d Athènes.
1854 — Méray, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de mataéas*
tiques pures à la Faculté des sciences de Dijon, S. P.
1882 — Mercier (Louis-AugusteJ, professeur de mathématiques au lycée de LbtsL
1883 — Mercier (C.-P.), professeur de seconde au lycée de Versailles, nie J*
Regard, 9, à Paris.
1887 — Mériemc, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bessseaa.
1867 — Mérlaiée, doyen et professeur de fougue et littérature espagnoles a a
Faculté des lettres, rue des Ch&letB, 54, à Toulouse»
f
DE L'ÉCOLE NORMALE 24 S
frromotioos.
p0O6 — Merknnt, professeur de rhétorique au lycée de Lorient.
1863 — Merlin (E.), professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, rue Da-
layrac, 18, à FoutAnay-sous-Bois.
|S97 — Merlin (J.), membre de l'École française de Rome.
p82 — Meslin, prof, de physique à la Faculté des sciences de Montpellier, 8. P.
1887 — Metnll, agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef de labo-
ratoire à l'Institut Pasteur, rue de Vaugirard, 2*7, S. P.
Ift74 — Meaplé, prof, de langues et littératures étrang. à l'École des lettres d* Alger*
1897 — Mesures, élève de quatrième année à l'École.
*8**4 — Me y nier, professeur de physique au lycée de Cherbourg.
1845 — Mézlères (A.)» membre de l'Académie française, professeur honoraire
de littérature étrangère de la Sorbonne, sénateur de Meurthe-et-Moselle,
boulevard Saint- Michel, 57, S. P.
1890 — Miehaut, ancien professeur Je rhétorique au lycée de Moulins en congé,
professeur à l'Université de Fribourg i Suisse), S. P.
1875 — Michel (Auguste), professeur d'histoire naturelle au collège Stanislas, 8. P.
1877 — M iehel (Henry), chargé d'un cours d'histoire des doctrines politiques à la
Sorbonne, rue Joufiroy, .79, 8. P.
1880 — Mlehel (R.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature française
à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Chsmbéry.
1895 — U iehel (Ch.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de Douai.
1884 — Miehon, agrégé des lettres, conservateur-adjoint des antiquités grecques
et romaines au Musée du Louvrp, rue Barbel-de-Jouy, 26, 8. P.
1878 — Milhaud, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Montpellier*
1864 — Mi Ilot (L.-À.), professeur de mathématiques au lycée de Bourges.
1886 — Billot (L.-L.-E.), professeur de mathématiques au lycée de Toulon.
1893 — M lion, élève de la section de littérature.
1892 — Mineur, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
1885 — Hirman, anciea professeur de mu thématiques au lycée de Keims, député
de la Marne, avenue de Wagram, 26.
1861 — Holreao, agrégé des lettres, homme de lettres, rue de Vaugirard, 35.
1885 — Moibert, professeur de troisième au lycée de Dijon.
1882 — Holinler, professeur d'histoire de la France méridionale à la Faculté
des lettres de Toulouse.
1888 — Mol I lard (M.), agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef
des travaux pratiques au laboratoire physiologique de la Sorbonne, S. P.
878 — Monceaux, professeur de rhétorique au lycée Henri IV.
848 — Moucourt, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue des
Fraises, 5, à Nantes, S. P.
893 — Mondain, ancien élève de la section de physique, directeur de l'École du
Palais, à Tananarive, 8. P.
872 — Monta, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Alfred-Stevens, 2.
862 — Monod (G.)* membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
président de la section des sciences historiques et philologiques à l'École
des Hautes-Études, maître de conférences d'histoire du moyen fige et
moderne, à l'École Normale, rue du Parc-de-Clagny, 18 bit, à Ver-
sailles, 8. P.
879 — Monod (A.), prof, de sixième au lycée Montaigne, boul. Saint-Michel, 57«
216 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1896 — Monod (Albert), agrégé des lettres, boursier d'études, 96, Zimmer&trasst,
Berlin, S. W.
1898 — Mouod (p.), élève de la section d'histoire.
1874 — Hontargls, professeur de philosophie au lycée de Bourg.
1894 — M «il tel, professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue des Grande
Écoles, 17, à Poitiers.
1852 — Montlgniy (E.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri IV, m
Simon, 4, à Ablon (Seine- et-Oise).
1887 — Moog, professeur de troisième au lycée de Versailles.
1881 — Morand, professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand.
1887 — Morean, professeur de physique a la Faculté des sciences, avenue de a
Gare, 49, à Rennes.
1878 — Morean-Nélaton, rue du Faubourg SainUHonoré, 73 lis, 8. P.
1860 — Morel (G.), inspecteur général -de l'enseignement secondaire, boulevard
Saint-Germain, 26, 8. P.
1893 — Morel (Maurice), professeur de seconde au lycée de Grenoble.
1878 — Morlllot, professeur de littérature française à la Faculté des lettres ë
Grenoble.
1856 — Mosaot, professeur houomire de rhétorique du lycée Condorcet, rue a
Verneuil, 20.
1892 — Mou thon, professeur de mathématiques au lycée de Roueu.
1890 — Mouton (H.), agrégé, préparateur à l'Institut Pasteur, boulevard Pasiecr, SI
1895 — Muret, professeur d'histoire, boursier d'études, place de Laborde, 12.
1897 — Muxart, ancien élève de la section de mathématiques, boulevard de Pert-
Royal, 84.
1894 — Nadand, professeur de troisième au lycée d'Orléans.
1895 — Navarre, professeur de rhétorique au lycée de Lorient.
1876 — Nebont, professeur de seconde au lycée de Rouen.
1880 — Nepven, professeur de mathématiques au lycée de Grenoble.
1880 — Nleol, ppof. de mathématiques au lycée Janson, rue de la Tour, 11, 8. t.
1867 — Nlebylowslti, professeur de mathématiques au lycée de La Rochelle.
1865 — NleweaglowsLI, inspecteur d'académie à Paris, rue de l'Arbalète, S.
1897 — Noël, élève (4e année) de la section des sciences naturelles.
1665 — Noguès, professeur de mathématiques spéciales au lycée Janson.
1858 — Nolea, recteur honoraire, rue du Débarcadère, 7 biê, à Paris, S. P.
1884 — follet, professeur de rhétorique au lycée Versailles, r. de Lille, 57, a Parifc
1880 — Noagaret, proviseur du lycée de Grenoble.
1888 — Nouvel, professeur d'histoire au lycée de Chartres.
1896
1876
- OMot, ancien élève de la section de mathématiques, rue Malebraneae. XL
- OVret (A.), professeur de minéralogie théorique et appliquée» la Facaai
des sciences, chemin des Pins, 53, villa Sans-Souci, à Lyon.
1862 — Olivier, proviseur du lycée de Nice,
- Onde, professeur de mathématiques au lycée de Clermont, S. P.
- Oudot, professeur de mathématiques an lycée, rue du Trech, 43, a TuBe.
- Dali, professeur de mathématiques au collège de Bône.
1885
1884
1893
i
DB L'éCOLK NORMAL» 217
Promotions.
1872 — Paeaut, professeur de philosophie au lycée Charlemagne, rue Guy-de-la
Brosse, 5.
1883 — Paelé, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des sciences,
place Bichebé à Lille.
1885 — Paelovanl, ancien professeur de rhétorique au lycée de Nice, démission-
naire, conseiller municipal, rue Maccarani, 11, à Nice.
1886 — Pages, professeur d'histoire au lycée Carnot, boulevard Malesherbes, 201.
1883 — Palnlevé, membre de l'Académie des sciences, maître de conférences
d'analyse 4 l'École Normale, rue de Rennes, 99.
1887 — Paolf , professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Bastia.
1880 — Paaeller, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Orléans, en
congé à Bonnes (Ver).
1890 — Pasquet, professeur d'histoire au lycée de Toulon, en congé, à Livry
(Calvados).
1881 — Paraf, profes. adjoint de mathém. à la Faculté des sciences de Toulouse.
1881 — Parlgot, prof, de rhétorique au lycée Condorcet, en congé, avenue de
Villiers, 88.
1879 — Parla (Pierre), professeur d'archéologie et d'histoire de l'An à la Faculté
des lettres et directeur de l'École des Beaux* Arts de Bordeaux.
1875 — Paraientler, professeur de chimie à la Faculté des sciences et directeur
de la station agronomique de Clermont.
1890 — Parodl, professeur de philosophie au lycée, boulevard de Talence, 200,
à Bordeaux.
1864 — Parpalte, professeur de mathématiques au lycée de Vanves.
1885 — Parturler, professeur de cinquième au lycée du Havre.
1842 — Passerai, professeur honoraire de seconde du lycée de Tours, rue Gus-
tave-Courbet, 32, à Paris.
1865 — Patenotre, ambassadeur de France à Madrid, 8. P.
1894 — Patte, professeur de physique au collège de Vitry-lc- François, boulevard
du Midi.
1882 — Péchard, maître de conférences de chimie à l'École Normale, chargé de
coure de chimie à la Sorbonne, 8. V.
1895 — Pégay, ancien élève de la section de phijosophie, nie Cojte, 17.
1865 — Pela, professeur de mathématiques au lycée Henri IV.
1870 — Peine, professeur de quatrième au lycée Condorcet.
1882 — Péllseler, professeur d'histoire à la Faculté des lettres, villa Lèvres,
è Montpellier, 8. P.
1870 — Pellat, professeur de physique générale à la Sorbonne, professeur à la mai-
son de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, avenue de l'Observatoire, 3*
1868 — Pelle! , doyen honoraire et professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences, rue Pascal, 30, à Clermont, 8. P.
1870 — Pelllaaon, ancien inspecteur d'académie, rue Censier, 14, à Paris.
1863 — Peajoa, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Lille, rue du Bloc,
10, à Douai.
1892 — Péay, professeur de mathématiques au collège de Semur.
1881 — Pérate, agrégé des lettres, conservateur-adjoint du Musée national de
Versailles, 8. P.
H
248 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLKTBS
Promotions.
j887 — Perefcot, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, astronome ai-
joint à l'observatoire de Paris, rue Scheffer, 7.
1881 _ Perdrix professeur de chimie générale 1 la Faculté des acieneaa de ¥ar
seille, S. P.
1890 — PerdrUet, maître de conférences de langue et littérature grecques i a
Faculté des lettres de Nancy..
1881 — Pérès, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
1894 — Père» (F.), professeur de troisième au lycée d'Avignon.
1895 — Père» (Charles), agrégé préparateur de zoologie à l'École Normale.
1876 — Perler, professeur de mathématiques au lycée Coq dore et.
1890 — Permot, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome.
1857 — Pérot (P.), inspecteur honoraire d'académie à Évreux.
1847 - Perwied (S. É. le Cardinal), agrégé d'histoire, membre de l'Acedés»
française, évoque d'Autun, 8. P.
1888 -!• Perreau (F.)» chargé d'un cours complément, de physique à la Facultés»
sciences de Nancy, 8. P.
1843 — Perrenv, membre libre de l'Académie des sciences morales et poliliqu*
inspect. général honor. de l'enseîg. secondaire, profess. honor. d'Instar**
de littérature de l'École Polytechnique, rue Vineuse, SI, Paris-Passy,9'.
1864 — Perrler (E.), membre de l'Académie des sciences, profess. de xoobftj*
et directeur du Muséum, directeur d'études a l'École des Hautes-Sari*
8. P.
1882 — Perrler (R.), chargé d'un cours complémentaire de zoologie àlaSorboaUr
boulevard Montparnasse, 84.
1891 — Perrln (J.-B.), chargé d'un cours de chimie physique à la Sorboonf, m
Rataud, 9.
1892 — Perrln (G.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de Bor-
deaux, 8. P.
1852 — Perrot (G.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres, pw
fesseur honoraire d'archéologie à la Sorbonne, ; directeur de l'École N*"
maie, 8. P.
1857 — Perroud, recteur de l'académie de Toulouse.
1840 — Peaveonaieaiux (B.)i professeur honoraire de troisième du lycée Henri I»i
rue Bonaparte, 80.
1872 — Pessouneam (R.), professeur de quatrième au lycée Henri IV.
1881 — Petit (A.), professeur d'histoire au lycée J an son, rue Guiehard, 3.
1883 — Petit (P.), professeur de chimie agricole et directeur de l'École 3»
brasserie à la Faculté des sciences de Nancy.
1888 — Petltdldler, professeur de seconde au lycée de Roanne, S. P.
1887 — Petlteau, professeur de physique au lycée et de chimie à l'École de a*
decine de Nantes.
1881 — Petit Jean, professeur de quatrième au lycée Buffoo,rueErnee*-Reoaa,&|
1870 — Petot, profess. d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille.
1890 — Pétrovitcli, professeur à la Faculté des sciences, 36, Kos*autch-VeetM
Belgrade (Serbie).
1897 — Peyre, professeur de quatrième au lycée d'Aurillac*
1878 — Pftftter, professeur d'histoire de l'Est de la France à la Faculté des letftf
de Nancy.
Dl L'iGOLB NORMALE 24 fr
'romotions.
840 — Philibert (H.), professeur honoraire de philosophie de la Faculté des
lettres d'Aix.
860 — Philibert (A.), professeur de philosophie au lycée de Clermont, en congé,,
à Valréas (Vauclose).
B90 — Phlllpot, agrégé de grammaire, professeur de littérature romane à l'Uni-
versité de Lund (Suède).
874 — Picard (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur d'analyse
supérieure et d'algèbre supérieure à la Sorboane, professeur de méca-
nique rationnelle à l'École Centrale, rue Sou f flot, 13, S. P.
879 — Picard (A.)» professeur de mathématiques au lycée, rue Victor-Hugo, 140,
à Tours.
879 — Picard (L.), professeur de rhétorique au collège Roltin, rue de Saint-
Pétersbourg, 22.
$98 — Pleardmorot, élève de la section de mathématiques.
185 — Plcart (Luc), professeur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille.
$64 — Plchoa (Ad.), professeur de rhétorique au lycée Charlemagne, rue Notre-
Dame-des- Champs, 44.
m — richon (R.)t professeur de rhétorique au lycée Concordet, boulevard du
Montparnasse, 142.
197 — Piehon (A.), agrégé des lettres, rue Notre-Dame-des-Champs, 44.
m — Pléroit, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue d'Assas, 50.
m — Pierre, inspecteur général de l'enseignement primaire, directeur de l'École
Normale supérieure d'enseignement primaire de Saint-CIoud.
381 — Plgeoa, professeur adjoint, maître de conférences de chimie à la Faculté
des sciences et professeur à l'École de médecine, rue Millotet, 3, à
Dijon, S. P.
m — Plngaud (L.), correspondant de l'Académie des Bciences morales et poli-
tiques, profes. d'histoire à la Faculté des lettres de Besancon, 8. P.
;90 — Piagaiid (A.), agrégé d'histoire, attaché au cabinet du Ministère des
Affaires étrangères, rue Gay-Lussac, 49.
(79 — Ploaehon, professeur de physique à la Faculté des sciences et à l'Ecole
de médecine de Grenoble.
173 — Piquet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
«2 — Plésent, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand.
161 — PluzanaLi, proviseur du lycée de Besancon.
83 — Polnearé, recteur de l'Académie de Chambéry.
72 — Poirier, doyen et professeur de zoologie de la Faculté des sciences de
Clermont, 8. P.
U — Polrot, Universetets lektor,Brunnsparkeii,2l, à Helsingfors (Finlande).
60 — Porchoa, professeur honoraire de mathématiques au lycée de Versailles.
17 — Poeteilc, proviseur honoraire, boulevard du Lycée, 36, à Vanves.
iS — PoUevIa, directeur du Bureau d'hygiène du Havre.
ÎA — Pottler, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, conser-
vateur adjoint au Musée et professeur suppléant à l'École du Louvre;
professeur suppléant à l'École des Beaux- Arts, rue de La Tour, 72, 8. P.
SI — Poa]ade, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
16 — Poyard, prof. hon. de rhétorique du lycée Henri IV, rue de Tournon, 14.
93 — P radia es, professeur de philosophie, 21, Mitlelstrasse, Berlin.
220 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion*.
1870 — Pressoir, professeur de seconde au lycée Louis-le-Grand, rue Deafat-
Rochereau, 21.
1898 — Prévôt, élève de la section de littérature.
1878 — Priées, professeur de sciences naturelles an lycée Henri IV, boulerai
Saint- Germain, 135.
1856 — Prolongeai!, professeur honoraire de mathématiques spéciales du Ijcét
d'Angoulâme, me Tureone, 104, à Bordeaux.
1853 — Pruvost, inspecteur général de renseignement secondaire, nie de h
Tour, 11, à Passy, S. P.
1878 — Paech, maître de confér. de langue et littérature grecques à la Sorboaa,
rue du Val-de-Grâce, 9.
1875 — Pnlsenx (P.), astronome adjoint à l'Observatoire, professeur adjasl
maître de conférences de mécanique à la Sorbonne, rue Le Verrier,*,
8. P.
1860 — P« Je*, prof, de mathématiques pures a la Faculté des sciences de Ressev
1883 — Pus la, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1848 — Qulnot, profes. honoraire de seconde du lycée Gondorcet, rue Mantega, %
à Nice,
1883 — Qalquet, actuaire de la compagnie d'assurances sur la vie La ifatôaav
boulevard Saint-Germain, 92.
1873 — Rabaltot, agrégé de grammaire, chef d'institution à Angoulême, S- P. j
1875 — Rsbaud, professeur de seconde au lycée Gharlemegne, rue des FeetBas- 1
Unes, 10, 8. P.
1866 — Ravier, directeur de renseignement secondaire au Ministère de rinstnxfea
publique, rue de Fleuras, 27.
1864 — R**T, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis, ai]»*
au maire de Moulins.
1881 — Radet, doy*n et professeur d'histoire ancienne de la Faculté des lenav
rue de Gheverus, 9 àis, à Bordeaux, S. P.
1879 — Rsffy» professeur adjoint à la Sorbonne, maître de conférences d'aBarj*
à l'École Normale, rue Nicole, 7, 8. P.
1893 — - Rageot, professeur de philosophie au lycée de Coûtantes, eu congé.
1857 — Ralageard, professeur honoraire de physique du lycée de Niort, ras st
Paimbeuf, 17, à Pornic (Loire-Inférieure).
1861 — Rassbaad, sénateur, membre de l'Académie des sciences morales <
politiques, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne,
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, rue d*À
8. P.
1881 — Rauh, mettre de conférences de philosophie à l'École Normale, rue d
Abu.
1886 — Raveau, préparateur de physique à la Sorbonne, rue des Écoles, j»
1885 — Ravenean, agrégé d'histoire, secrétaire de la rédaction des A*m*I*
Géographie* rue d'Assas, 76, S. P.
1890 — Ray, (Julien), maître de conférences de botanique à la Faculté des
de Lyon.
DE L'ftCOLB NORMALE 224
Promotions.
850 — Raye* (G.), correspondant de l'Académie des science», directeur de l'Ob-
servatoire, ancien doyen , professeur d'astronomie physique à la Faculté
des sciences de Bordeaux, à Floirac, près Bordeaux.
877 — Rébelllau, agrégé, docteur es lettres, bibliothécaire de l'Institut, chargé
de cours de littérature française à l'École de Saint-Cloud, quai Conti,23,
8. P.
875 — RebnJTel, professeur de mathématiques au lycée de Nice.
381 — Reconra, doyen et professeur de chimie de la Faculté des sciences,
directeur de la station agronomique de Dijon.
191 — Régaa, professeur de rhétorique au lycée de Saint-Quentin.
$6 — Réglamanael, inspecteur d'académie à Aiz, S. P.
376 — Relnach (S.)» membre de l'Académie des Inscriptions et BeUes«Lattres, con-
servateur adjoint au Musée de Saint-Germain, rue de Lisbonne, 38, à
Paris, 8. P.
373 — Rémoad (Th.), inspecteur d'académie à Troyes.
375 — Rémoad (IL), inspecteur d'académie à Angoulfime.
355 — Réanj, professeur honoraire de seconde du lycée du Havre, à Hou fleur.
186 — Renan, astronome adjoint à l'Observatoire, rue Soufflot, 19, à Paris.
367 — Renard, professeur de l'histoire du travail au Conservatoire des Arts et
Métiers, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, rue Meslay, 39.
(94 — Renaud, professeur de mathématiques au lycée de Ber-le-Duc.
(95 — Renault, professeur de philosophie, au lycée de Cherbourg.
g4 — Renan x, agrégé de mathématiques, astronome adjoint à l'Observatoire
de Bouzaréah, près d'Alger.
86 — Renel, professeur adjoint, maître de conférences de philologie classique à
la Faculté des lettres, Place d'HelvéUe, 7, à Lyon.
47 — Rénelln, professeur honoraire de philosophie du lycée, 1, rue du Jardin-
des-Plantes, 1, à Lyon.
67 — Revoil, professeur de mathématiques au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Chambéry.
95 — Rey (Joseph), professeur de physique au lycée de Pontivy.
96 — Reyaaud, professeur d'allemand au lycée de Montpellier.
BO — Rejalcr, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue Notre-Dame-
des-Champs, 27.
43 — Rlbert, ancien préfet, avenue de la Défense, 17, à Puteaux (Seine).
J2 — Ribot, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, profes-
seur de psychologie expérimentale et comparée au Collège de France,
directeur de la Bévue pktheopkiçue, rue des Écoles, 25, 8. P.
53 — Ri bout, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée Louis-
le-Grand, avenue de Picardie, 30, à Versailles, 8. P.
16 — Richard (A.-L.), professeur de mathématiques au lycée Gharlemagne,
rue du CardinaLLemoioe, 12.
$ _ Richard (Gaston), professeur de philosophie au lycée du Havre.
M Richard (J.-A.), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée de Dijon.
M — Richard (E.), profes. de mathématiques au lycée de Caen.
g — Rlemann, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
Louis-le-Grand, rue Boulard, 35.
3Î2 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1882 — Rlgout, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
4870 — Rlna, professeur de troisième au lycée Condorcet, rueRodier, 59.
1873 — Rlquler, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences &
Caen, S. P.
1357 — Rlttler, professeur honoraire de langues anciennes du collège Rollin, «we«
de la République, 23 bis, à Villenionble (Seine).
1884 — Rivais, agrégé, docteur es sciences, professeur de physique au coflèa
Chaptal, boulevard Malesherbes, 201.
1875 — Rivière, professeur de physique au lycée Saint-Louis, S. P.
1876 — Robert (P.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue de Tarin, 11.
1878 — Robert (Edouard), censeur des études au lycée de Nîmes.
1887 — Robert (Àbel), professeur de rhétorique su lycée de Troyes.
1897 __ Robet élève de 4* année a l'École.
1858 — Roula, directeur de Y Éducation intégrale, rue ds Moulin-de-Bry, \
Le Perreuz (Seine), 8. P.
1888 — Roche, professeur de rhétorique au lycée de Rouen.
1SG2 — Roeherolles, professeur de quatrième su lycée Louis-le-Grsud, ru m
Fleurus, 2, 8. P.
jgQd — Roequenaoat, professeur de mathématiques au lycée d'Ages.
1879 — Rodler, professeur de sciences naturelles au lycée en congé, directes: À
jardin botanique de Bordeaux.
1885 — Rolland (Etienne), professeur de physique au lycée de Pau.
1886 — Rolland (Romain), chargé d'un cours complémentaire d'histoire ds l'Art à
l'École Normale, rue Notre- Dame-des-Champs, 76.
1887 — Rolland (Paul), professeur de rhétorique au lycée de Brest.
1882 — Rondeau, professeur de mathématiques au lycée de Chateauroux.
1883 — Ross, professeur de sciences naturelles au lycée de Digne.
1867 — Roques (Maurice), prof, de troisième au lycée Condorcet, rue Clapeyraa,!.
1894 — Roques (Mario), agrégé de grammaire* pensionnaire de la Fonda»*
Thiers, rond-point Bugeaud, 5 et boulevard Saint-Germain, 4.
1890 — Roseuthal, professeur d'histoire au lycée de Dijon.
1880 — Rossignol, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
1885 — Ronger, professeur d'histoire en congé, à La Charte-sur-le*Loir (SartfcfV
1890 — Rougter (A..), professeur d'histoire au lycée, cours Mirabeau, 3, à Aix.
1898 — Rousseau, élève de la section des mathématiques.
1875 — Rousseau, professeur de physique au lycée du Havre.
1896 — Roussel, professeur de philosophie au lycée de Lons-le-Saunier.
1857 — Rousselin, professeur honoraire de mathématiques du lycée Condorcs*
boulevard Gambette, 38, à Villeneuve-sur -Yonne.
1891 — Rousselle, professeur de troisième au lycée de Nantes.
1887 — Rosisset, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue des Écoles, 1
1887 — ■ Roussot, professeur de troisième au lycée Condorcet.
1894 — Roustan, agrégé de philosophie, docteur es lettres, boursier/ ds vojafi
de l'Université de Paris (Tour du Monde).
1853 — Rouxel, professeur honoraire de physique du. lycée de Pau.
1892 — Rouyer, professeur de mathématiques élémentaires supérieures an rys»
d'Alger.
1877 — Roy, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de Dijon.
J
DR L'ÉCOLB NORMALE 213
Promotions.
11854 — Royer, doyen et professeur de littérature latine à la Faculté des lettres de
| Dijon.
1833 — Rojet (Ch.), professeur honoraire du lycée de Montpellier, rue Saint-
Joseph, 22, a Grenoble.
tS93 — Roxet, agrégé de grammaire, rue Milton, 8.
f 882 — Radier, professeur de rhétorique au lycée de Caen .
«889 — Ruyssen, prof, de philosophie au lycée rue Poitevin,*, à Bordeaux, 8. P.
1861 — Sabatler (Th.), professeur honoraire de physique du lycée de Carcassonne.
1874 — Sabatler (P.), professeur de chimie a la Faculté des sciences de Tou-
louse, S. P.
1887 — Sacerdote, professeur de physique au collège Sainte-Barbe, boulevard
Saint-Michel, 97, en congé.
1890 — Sagnae (G.), maître de conférences de physique à là Faculté des sciences,
rue Gauthier de Chfttilion, 50, a Lille, 8. P.
1891 — Sagnae {P.), maître de conférences d'histoire moderne à la Faculté des
lettres, place Simon-Vollant, 13, à Lille, 8. P.
1852 — Saint-Loup, doyen honoraire, professeur de mécanique rationnelle à la
Faculté des sciences de Besançon.
1882 — Salles, profes. de cinquième au lycée Janson, rue Bugeaud, 9.
1878 — Saloaaon (Ch.). prof, de rhétorique au lycée Condorcet. rue Soufllof , 9.
1880 — Salomon (H.), prof, d'histoire au lycée Henri IV, boulevard Raspail, 28 i
( place Deofert-Rochereau) .
1858 — Sarradln, professeur honoraire de seconde du lycée, rue Montbauron, 18,
à Versailles, 8. P.
1894 — Sarrleu, professeur de philosophie au lycée, rue Kéréon, 36, à Quimper.
1893 — Sarthou, professeur de troisième au lycée, rue de Rému^at, 12, à
Toulouse.
1897 — Samaer, agrégé de mathématiques, boursier de voyage.
1887 — Sautslne, professeur de physique au lycée de Saint- Pierre (Martinique).
1878 — Sautreaux (L.), professeur de philosophie au lycée de Grenoble, 8. P.
1881 — Sautreaux (G.), professeur de mathématiques au lycée de Grenoble, 8.P.
1873 — Sauvage, prof, de mathém. pures à la Faculté des sciences de Marseille.
1882 — Seuleseer, professeur de mathématiques élémentaires au lycée, boulevard
de la République, 4, Versailles.
1888 — Schneider, professeur de seconde au lycée de Toulouse.
872 — Séallles, professeur de philosophie à la Sorbonne, rue Lauriston, 25.
856 — Segoad (Ê.), professeur honoraire de philosophie du collège Stanislas, rue
Meyerbeer, 15, à Nice.
892 — Segond, (J.), professeur de philosophie au lycée de Toulon.
843 — Séguin, recteur honoraire, rue Ballu, 1, à Paris.
874 — Selgnobos, professeur suppléant d'histoire moderne à la Sorbonne, rue de
l'Odéon, 15.
858 — Séllgmann, agrégé des lettres, directeur honoraire au ministère des
Finances, rue Franklin, 8.
587 — Selves, professeur de rhétorique au lycée d'Agen.
870 — Seuils, professeur de physique au lycée de Grenoble, 8. ï>.1"'
224 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLBVBS
Promotions.
1847 — Serré -Gulno, anc. examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-
Cyr, prof, hon.de physique de l'École Normale de Sèvres, rue da Bac. 114.
1894 — Seure, agrégé des lettres, memhre hors cadre de l'École français!
d'Athènes, boulevard Saint-Michel, 14, a Paris, S. P.
1893 — Slnelund, agrégé de philosophie, bibliothécaire au Ministère du Commerce,
boulevard Saint-Michel, 79.
1867 — Simon (Paul), ancien professeur de mathématiques au collège Stanislas,
rue Stanislas, 10.
1884 — Simon (Julien), professeur de troisième au lycée de Chartres.
1887 — Sinon (Louis), docteur es sciences, professeur à l'École Normale de Saint-
Cloud, préparateur chef de chimie à la Sorhonoe, rue Vauquelio, 15.S.P.
1882 — Sine ©ni», ancien professeur de mathématiques au lycée de Vendons,
astronome à l'Observatoire de Nice, S. P.
1882 — Slnolr, professeur de rhétorique au lycée de Laval, 8. P.
1849 — Sirodol, correspondant do l'Académie des sciences, doyen et profeisoar
honoraire de zoologie de la Faculté des sciences de Rennes.
1885 — Slrven, agrégé des lettres, professeur de rhétorique, à l'École An-
cienne, rue Denfert-Rochereau, 21 .
1860 — Sirvrnt, professeur de physique au lycée Saint- Louis.
1847 — Sosnnée, prof. bon. de lettres du lycée Henri IV, rue de la Michodière, 7.
1886 — Soudée, professeur de mathématiques au lycée de Valenciennes.
1868 — Sonqoet, proviseur du lycée de Gap.
1893 — Sonrdllle, prof, de seconde en congé, Port Charlotte, à Saint* Nauaire.
1873 — Sourlaa (P.), chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettrei
de Nancy.
1875 — Sonrlsju (M.), professeur d'histoire de la littérature et de l'art normands à
la Faculté des lettres de Caen.
1882 — Splnnler, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée,
rue Sainte-Sophie, 15, à Versailles.
1864 — Stuun, proviseur du lycée Lakanal.
1859 — Stépuan, correspondant de l'Académie des sciences, directeur de l'Obser-
vatoire et prof, d'astronomie à la Faculté des sciences de Marseille.
1848 — Stofttel, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Strasbourg,
rue des Clefs, 10, à Schlestsdt (Alsace), 8. P.
1855 — StousT (P.-A.), prof, honoraire de mathématiques du lycée, rue da
Flottes, 8, à Vesoul.
1882 — Stonff (A.-X.), professeur de calcul différentiel et intégral à la FaeoJtt
des sciences, rue Saint-Pierre, 26, à Besancon, S. P.
1870 — Strehly, profess. de cinquième au lycée Montaigne, ruade Vaugirard, !i.
1885 — Strowskt (P.), professeur de cinquième au lycée Lakanal.
1891 — - Strowskt (S.), professeur de philosophie au lycée de Pontivj.
1886 — Sujnréa, ancien élève de la section d'histoire.
1856 — Snbé, proviseur honoraire du lycée de Limoges, rue de Loogchamps, IS,
à Paris.
1872 — Snérns, censeur sous-directeur des études littéraires au lycée
1895 — Sueur, professeur de mathématiques au collège d'Bu.
1886 — Surer, professeur de seconde au lycée de Dijon.
1867 — - Szymanskl, inspecteur d'académie à Nice.
DE L'ÉCOLE NORMALE 225
Promotions.
1696 — Talagrand, ancien élève de la section de grammaire, chemin de Grézau,
enclos Bonifacii à Nîmes.
1858 — TalloB, professeur honoraire de troisième du lycée de Nice, à VerteuH-
aur-Charente (Charente), 8. P.
1838 — Tajieaae, professeur honoraire de seconde du lycée d'Évreux, quai
Valmy, 53, à Paris, 8. P.
1860 — Taonery, sous-directeur et maître de conférences de mathématiques à
l'École Normale.
1689 — Taratte (F.), professeur de mathématiques au lycée du Mans.
1887 — Teheag-Sloa-Sieu, licencié es sciences mathématiques, professeur à
l'arsenal de Fou-Tcheou.
1861 — Telaalcr, professeur honoraire de physique du lycée de Nice.
1857 — Terrier (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorcet,
professeur de littérature française à l'École Normale de Sèvres, rue
d'Aumale, 10.
1893 — Terrier (L.), professeur de physique au lycée de Laval.
1892 — Ter y, professeur de philosophie, boursier d'études, rue Ernest Renan, 32 >
à Paris.
1856 — - Tessler, doyen honor. et prof, d'histoire de la Faculté des lettres de Caen.
1888 — Teste, professeur d'histoire au lycée de Toulouse.
1867 — Tester, professeur de rhétorique au lycée et de littérature française à
l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen.
1877 — Tliaamla, recteur de l'Académie de Rennes, S. P.
1898 — Tharaud, professeur de langue et littérature françaises au collège
Eôlvos (École Normale de Buda-Peslh).
1858 — Thévenet, professeur de Faculté, directeur et professeur de mathématiques
de l'École des sciences d'Alger.
1892 — Théveaot, censeur des études au lycée de Cherbourg.
877 — Thlaueoiirt, prof, de littérature latine à la Faculté des lettres de Nancy.
890 — Thlèhaut, répétiteur au lycée de Versailles.
873 — Thiaaont, professeur de physique au collège Stanislas, boulevard Mont-
parnasse, 144.
877 — Thirlon (Ernest), professeur de rhétorique au lycée de Rennes.
877 — - Thirlon (Paul), professeur d'histoire au lycée Charlemagne, place
Jussieu, 7.
892 — Thirjr, élève breveté de l'École des langues orientales vivantes, rue
Cassini, 18, S. P.
865 — Thomas (J.j, professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Lille.
880 — Thomas (L.), prof, de physique générale et météorologie à l'École
des sciences d'Alger.
580 — Thoavenel, professeur de physique au lycée Charlemagne, rue des
Arènes, 9, 8. P.
M6 — Thouvrenlo (J.), inspecteur honoraire d'académie, a Nancy.
382 — Taoaveres, professeur adjoint, maître de conférences de philosophie à
la Faculté des lettres de Toulouse.
W9 — Th ybaut, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, pi. d'Anvers, 10.
380 — Tlssler, professeur de physique au lycée Voltaire.
15
326 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1843 — Tlvier, doyen honoraire de lt Faculté des lettrée de Besançon, ma tfHr
venus, 0, a Amiens, S. P.
1905 — ToBMtat, élève de la section de langues vivantes, WiihelmstrasR, UI,
Berlin, S. W.
1803 — Toaren, professeur de physique au lycée de Saint-Quentin.
1860 — Tour Mois, professeur de mathématiques au lycée Saint- Louis, rue daV*
de-Grâce, 0.
1888 — Toarrès, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1885 — Toalaln, prof, suppléant à l'École Normale de Fontenay-aux-Ros*
chargé de conférences à l'École des Hautes-Études, rue de l*UniveraH,fl-
1893 — Treffel, agrégé d'histoire.
1888 — Tresse, prof, de mathématiques au collège Rollin, rue Caulaineoart, *
S. F.
1848 — Troosf, membre de l'Académie des sciences, professeur hooorain «
chimie et directeur honoraire d'études à la Sorbonne, rue Bonaparte, 8.
S. P.
1807 — Tremflean, agrégé des lettres.
1806 — Ta lt«e If», professeur suppléent a la Faculté des sciences, i Bucarest.
1805 — Vacher, agrégé d'histoire, boursier d'études, pi. Monge, 6.
1888 — Vaeherot (Charles), professeur de quatrième au lycée de Tunis.
1888 — Vaeon, prof, de mathématiques au collège de Vitry -le- François (liant!.
1882 — Valès, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1891 — VallanK, professeur d'histoire au lycée, rue d'Algéairas, 21, à Brest.
1804 — - Vallette, agrégé des lettres, professeur à l'Université* de Laosn*
avenue Druey, 6.
1880 — Vatot, professeur de mathématiques au lycée de Périgueux, S. P.
UM7 — Valso», agrégé de mathématiques, docteur es sciences, doyen de la FaraV
libre des sciences, rue Vaubecour, 14, a Lyon, S. P.
jgSg — Van Tleghem (Ph.), membre de l'Académie des sciences, prof.-edaià*
de botanique du Muséum, rue Vauquelin, 22, 9. P.
1891 — Va m Tteghem (P.), professeur de seconde au lycée, rue des Templier», k
à Reims.
1883 _ - Vanvineq, professeur de rhétorique au lycée, villa Henri, Pau, S. P.
1838 — Vaperean, agrégé de philosophie, inspecteur général honoraire de l'ont
gnement primaire, boulevard Saint- Michel, 10, 8. P.
1887 — Vasl, ancien professeur d'histoire au lycée Condorcet, examna»*
d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue de Rome, 60, 8. '
1889 — Vanthler, professeur de mathématiques au lycée de Tourcoing.
1860 — Verdler (Henri), proviseur du lycée de Bordeaux.
1890 — Verdler (Bug.), professeur de mathématiques au lycée de Bar-le-D*.
1872 — Verdi a, professeur de physique au lycée d'Alger.
1876 — Veraler, professeur de littérature ancienne à la Faculté des lettres
Besançon.
1889 — Versaveaad, professeur de troisième au lycée de Nice.
1890 — Verslal, inspecteur d'académie, à Aurillac, S. P.
1848 — Vesslol (J.-B.), agrégé des lettres, inspecteur général honoraire d>fi
seignement primaire, à Géménos (Bouches-du*RbÔne).
DR L'ÉCOLE NORMALE 227
Promotions,
1884 — Vensiot (E.), professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences
de Lyon.
1885 — Vèsœa, professeur adjoint, mettre de conférences de chimie à la Faculté
des sciences, rue Saubat, 15, à Bordeaux, 8. P.
1890 — Vlal, .prof, suppléant de rhétorique au lycée Lakanal, avenue du Maine, 19U
1891 — Vidal (Gaston), professeur de physique au collège d'Auxerre.
1863 — Vidal de la Blaehe, professeur de géographie à la Sorbonne, rue de
Seine, 6, S. P.
1892 — Vlcillefoad, prof, de mathématiques au lycée, avenue de Laon, 40, à Reims.
1893 — Vlgnal, rue Le Goff, 5, 8. P.
1893 — Vignes, professeur de mathématiques au lycée de Constantine.
1881 — Villard, pirofes. de physique au lycée Condorcet, en congé, rued'Ulm, 45.
8. P.
1894 — Villeneuve, professeur de rhétorique au lycée de Montre -Marsan, en
contre, rue Delmas, 8, à Montpellier.
1892 — Vincent, professeur de physique au lycée Saint-Louis, rue de l'Abbé-de-
l'tipée, 8.
1836 — Vlntéjoux (F.), professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr,
boulevard Saint-Germain, 130.
1888 — Vlntëjonx (J.), profess.de mathématiques spéciales au lycée de Dijon.
1861 — Vlolle, membre de l'Académie des sciences, directeur d'études à l'École
des Hautes-Études, maître de conférences de physique à l'École Normale,
professeur de physique au Conservatoire des arts et métiers, boulevard
Saint-Michel, 89, S. P.
1888 — Vlret, professeur de seconde au lycée de Lyon.
1855 — Vltasse, prof, honoraire de mathématiques du lycée, rue du Château, 41,
à Brest.
1873 — Vivot, professeur de sciences physiques et naturelles au lycée de Troyba,
1881 — Vogt, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Nancy, 8. P.
1850 — Voigt, professeur honoraire de physique du lycée de Lyon, à Géanges,
par Saint-Loup-de-la-Salle (Saône-et-Loire).
1862 — Voisin (A.), censeur des études au lycée Buffon.
1865 — Volsla (J.-B.), professeur de rhétorique au lycée de Versailles.
1890 — Vollaet, professeur de mathématiques au lycée de Chartres.
1838 — Waddlngton, membre de l'Académie des sciences morales et politiques»
prof, honor. d'histoire de la philosophie ancienne de la Sorbonne, avenue
de Villars, 7, S. P.
189i — Wnhl (R.), professeur de seconde, en congé, rue Baudin, î, à Paris.
1873 — Wallle (V.), professeur de Faculté, professeur de langue et littérature
françaises à l'École des lettres d'Alger.
1862 — Waleekl, ancien inspecteur général de l'Instruction publique aux colonies
(sciences), rue Trezel, 4, S. P.
1880 — Wallerant, maître de conférences de géologie à l'École Normale.
2£8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1831 — Wallon (H.)» séoataur inamovible, secrétaire perpétuel de l'AcadémM ai
Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honor. delà Faculté des leUras
la Sorbonne, ancien Ministre de l'Instruction publique, quai Conti, 3,
8. P.
1862 — Wallon (P.-H.)t agrégé de grammaire, manufacturier, ma da Ta
d'Éauplet, 49, à Rouen. 8 P.
1875 — WsJIom (Et.), prof, de physique an lycée Janson, rue de Prony, 65, 5.1»
1860 — WmIisj (A.), professeur de langue et littérature latines à la Faculté m
lettres de Bordeaux, 8. P.
1895 — Walt* (R.), professeur de cinquième au lycée d'Alger.
1897 — WaMirl, élève de quatrième année de la section des sciences naturelle.
1884 — Wehrlé (l'abbé), vicaire à Saint-Philippe-du-Roulè, rue Washington
34, cité Odiot, 6.
1887 — Well (René), professeur de philosophie au lycée de Chartres, en eoogé. j
1896 — Well (A.), professeur de lettres au lycée de Brest.
1878 — - Weill (G.), professeur de mathématiques au lycée de Belforl
1883 — WeJll (Gsorges), prof, d'histoire au lycée Carnot, rue Jouffroy, 3*,S.Rj
1874 — Welmann, professeur de sixième au lycée Condorcet.
1888 — Welss, maître de conférences de physique a la Faculté des
cours d'Herbou ville, 35, à Lyon.
1881 — Welseh, professeur de minéralogie et géologie à la Faculté des
rue Scheurer-Kestner, 5, à Poitiers, 8. P.
1894 — Weutorsse, professeur d'histoire au lycée de Toulon, en congé, nu De-
gommier, 15, Paris.
1852 — Weseher, agrégé des lettres, ancien conservateur adjoint et aocâs pr
fesseur d'archéologie k la Bibliothèque nationale, rue Notre»DtB*-fe*'
Champs, 27, S. P.
1893 — Wilbols, ancien élève de la section de physique,rue de Vaugirard. &
1882 — Wogne, professeur de seconde au collège Roilin.
1848 — Wolf (Ch.), membre le l'Académie des sciences, astronome honorât*
l'Observatoire de Paris, professeur d'astronomie physique à la Sorbes*
rue des Feuillantines, 1, 8. P.
1887 — Worms (René), agrégé de philosophie, docteur es lettres, agrégi*
chargé de cours à le Faculté de droit de Caen, auditeur de 1K dis*
Conseil d'État, directeur de la Rtvtw internationale &* steiotef*, ^
Quincampoix, 35, à Paris, 8* P. |
1860 — Ton, inspecteur d'académie à Montpellier.
1891 — Tver, prof, d'histoire au lycée de Douai, en congé, r. La Romigaière, 7, àP«*
1894 — Y von, professeur de seconde au lycée d'Aogoulftme, 8. P.
1869 — Zaha, directeur de l'École industrielle et commerciale de Luxembourg
1861 — Zévort (E.), recteur de l'académie de Caen, S. P.
1891 — Zlmmermaan, chargé d'un cours de géographie commerciale àlaFi
des lettres de Lyon.
1897 — Zlvy, professeur de physique au collège de Villefrauche.
1883 — Zyroiuskl, professeur de littérature française à la Faculté des lettres
Toulouse.
DB L ÉCOLE NORMALE 229
Nombre des membres au 1er janvier 1900 1405
Membres nouveaux 33
Décèdes 35
Différence 2 2
Nombre des membres au 1er janvier 1901 1403
H
BLEAU COMPARATIF DES COTISATIONS ANNUELLES
Au 1er janvier 1900 et au Ier janvier 1901.
i» janvier 1900. !» janvier 1901.
1846. r - 1*1 457
1847..
492
492
1848..
406
406
1849.
467
... 467
474
4850.
474
1851.
520
520
185*.
562
562
1853.
574
574
1855.
601
. . 579
... . 601
609
1856.
609
1857.
614
614
1858.
636
. ... 636
640
1859.
640
1860.
647
647
1861.
646
646
1862.
654
654
1863.
674
674
1864.
679
679
4865.
712
712
4866.
723
723
4867.
735
735
1868..
4869..
747
709
747
709
4870.
705
705
4874.
641
641
187*..
628
628
4873..
634
634
4874.
642
642
4875..
688
688
1876..
685
.... 685
689
4877.,
689
1878..
632
632
1879..
647
647
1880..
708
708
4881.
720
720
4882..
.. 594
594
1883..
483
483
4884.
739
739
4885.
846
816
1886.
866
866
4887.
854
854
4888.
_.. 925
925
1889.
962
962
1890.
4894.
4892.
955
947
955
955
. . 947
... 955
956
4893.
956
4894.
4895.
958
964
. . 958
960
4896.
960
4897.
959
959
4898.
954
954
4899..
930
955
4900.
943
4904.
Nombre des cotisations perpétuelles au 4" janvier 1 901 . . 484
J
DE L'BCOLB NORUALB £34
.ISTE PAR ORDRE DE PROMOTION DES MEMBRES
DÉCÉDÉS DEPUIS L'ORIGINE JUSQU'AU 1er JANVIER 1901
BUREAU DE LA FONDATION.
romotious.
MO. Cousin (Victor), président (1845-1849), décédé le 13 janvier 1867.
812. Dubois (Paul-François), vice-président (1846-1849), pais président (1850-1866),
décédé le 16 Juillet 1874.
619. LxsiBUR (Augustin- Henri), secrétaire (1846-1849), décédé le 8 mars 1875.
833. Hébrbt (Edmond), vice-secrétaire (1846-1849), secrétaire (1850-1876), vice-
président (1876-1881), puis membre honoraire du Conseil (1882), décédé le
4 avril 1890.
813. Maas (Myrtil), trésorier (1846-1865), décédé le 27 février 1865.
romotious. Décès.
BIO.Aubbrt-Hix, ancien censeur des études au lycée Louis-
le-Grand 1855
- Bbudant, membre de l'Académie des sciences, professeur
honoraire de minéralogie de la Sorbonne, inspecteur gé-
néral des études 1850
- Bouoley, recteur honoraire 1877
- Cousin, membre de l'Académie française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, professeur honoraire
d'histoire de la philosophie de la Sorbonne, ancien
conseiller au Conseil royal de l'Université, ancien Pair
de France, ancien directeur de l'École Normale, pré-
sident-fondateur de l'Association, S. P 1867
- Datjlnb, prof, honoraire de rhétorique du lycée d'Alençon. 1874
- Dbliqnac, anc. prof, de philosophie au Prytanée militaire
de La Flèche 1868
- Faucon, inspecteur d'académie à Douai 1850
- Gaillabd, inspecteur général honoraire des études. S. P. 1860
S33 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1810. Guillaume, inspecteur honoraire d'académie, S, P 1871
— Magnibb, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Poitiers ltfô
— Maignibn, ancien recteur départemental 1871
— Paulin, médecin de l'École Normale 18»
— Soulacroix, recteur honoraire, chef de division au Mi-
nistère de l'Instruction publique 1848
1811. Carrare, imprimeur-libraire, ancien maire de Rodez... 1864
— Champanhbt, vice-président honoraire du tribunal civil
de Privas 1863
— Dbcaix, anc. membre du Conseil de la Banque de France. ISS
— Dbvés, conseiller honoraire à la Cour d'appel de Bordeaux. 1971
— Dubus-Champvillb, ancien professeur de mathématiques
au collège et d'hydrographie à l'École de St-Brieuc, S. P. 18(8
— Dutrey, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur 18tt
— Fargeaud, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Strasbourg 1877
— Guignault, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur honoraire
de géographie de la Sorbonne, ancien maître de con-
férences, directeur honoraire de l'École Normale, membre
honoraire du Conseil de l'Association, S. P 18%
— Laqubrbe, maire de Séverac-le-Château (Aveyron) 1851
— Meust, professeur de littérature ancienne à la Faculté des
lettres de Besançon 18C
— MézièRES, recteur honoraire de l'Académie de Metz 187S
— Patin, secrétaire perpétuel de l'Académie française, doyen
de la Faculté des lettres de la Sorbonne, ancien maître
de conférences à l'École Normale président de V Asso-
ciation, S. P lff»
— Pouillbt, membre de l'Académie des sciences, ancien
professeur de physique à la Sorbonne et à l'École Poly-
technique, ancien directeur du Conservatoire des Arts-
et-Métiers, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male, ancien député, S. P 1
— Battibr, inspecteur honoraire d'académie 18TO
— Rouobron, juge honoraire du tribunal de ln instance de
la Seine 1
DR L'ÉCOLE NORMALE 233
1811. Thierry (Augustin), membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres 1856
— Viguier, inspecteur général honoraire des études, directeur
honoraire des études de l'École Normale 186"7
— Villevaleix, docteur es lettres, chargé d'affaires d'Haïti. 1858
1812 Al bran d aîné, adjoint au maire de Marseille 1855
— Ballard-Luzy, ancien préfet des études du collège Roliin. 1870
— Cayx, vice-recteur de l'académie de Paris 1858
— De Oalonne, prof, honor. de seconde du lycée Henri IV. 1876
— Desmichels, recteur honoraire 1866
— Dubois, membre libre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien conseiller au Conseil royal de l'Uni-
versité, ancien député de la Loire-Inférieure, ancien
professeur de littérature française à l'Ecole Polytechnique,
directeur honoraire de l'Ecole Normale, ancien président
de V Association , S. P 1874
— Large, inspecteur honoraire d'académie 1870
— Lerebours, avocat à Rouen 1879
— Martin, recteur honoraire, S. P 1864
— Oz ane aux, inspecteur général des études 1852
— Peclet, professeur-fondateur de l'École Centrale, ancien
maître de conférences de physique à l'École Normale ,
inspecteur général honoraire des études, S. P 1857
— Poirson, proviseur honoraire du lycée Charlemagne,
membre honoraire du Conseil de l 'Association , 3. P 1871
— Renouard, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, ancien Conseiller d'État, ancien Pair de
France, ancien procureur général à la Cour de cassation,
sénateur inamovible, ancien maître de conférences de
philosophie à l'École Normale S. P 1878
— Salanson, ancien professeur 1860
— Thouron, avocat à Toulon 1872
1813. Ans art, inspecteur honoraire d'académie 1849
— BouoHrrré, ancien recteur départemental 1861
— Cazalis, inspecteur général hon. de l'enseignement se-
condaire, ancien maître de conférences de physique
à l'École Normale 1878
— Christian, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du collège royal d'Orléans 1864
234 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1813. Corneille, ancien inspecteur d'académie, député au Corps
législatif; S. P 1868
— Cotblle, ancien avocat à la Cour de cassation, professeur
de droit administratif à l'École des ponts et chaussées,
membre honoraire du Conseil de V Association S. P 1878
— Dbhèque, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles- Lettres 1871
— Delaposse, membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur honoraire de minéralogie du Muséum et de la
Sorbonne, ancien maître de conférences de minéralogie à
l'École Normale 18«
— Dubois, ancien recteur départemental 1863
— Foeoet, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Falaise 1851
— Grangeneuvb, docteur en droit, notaire à Bordeaux, S. P. 1868
— Gcjillard, prof. hon. de mathém. du lycée Louis-le-Grand. 18N
m_
— Lévy, maître de conférences de mathématiques à l'Ecole
Normale, S. P 1W1
— Maas, directeur de la Compagnie d'assurances l Union ,
trésorier-fondateur de F Association, S. P 186a
— Mareschal, agrégé de grammaire, ancien chef d'insti-
tution à Vendôme 1876
— Mobeau de Champlieux, administrateur des douanes à
Paris, ancien membre du Conseil de l'Association 1851
— Pabiset, ancien gouverneur de la Guyane, membre du
Conseil d'Amirauté s - 1872
— Raoon, inspecteur général honoraire des études 1812
— Vernadé, prof. hon. de seconde du lycée Saint-Louis, S. P. 1888
1814. Alexandre, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, inspecteur général honoraire des études. 18%
— Damiron, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire de la philoso-
phie moderne à la Sorbonne 1862
— Dijon, ancien professeur & Huy (Belgique) 1850
— FoNTANiBB, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, consul de France à Civita-Vecchia. . . 185?
— Guichbmerré, ancien recteur départemental • 1810
— Jannbt, proviseur honoraire du lycée de Versailles 1861
— Lemarohand, ancien professeur 18S5
— Michel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy. . . . 1854
DIB L'ÉCOLE NOB11ALK 235
1814,Rbvel, caissier au lycée Louis-le-Grand 1856
— Sabattibb, professeur honoraire de cinquième du lycée de
Rouen 1866
1815. Bouohbz, inspecteur d'académie à Nancy 1850
— Chanlairb, professeur de rhétorique au lycée d'Avignon.. 1860
— Dbfrenne, professeur honoraire de cinquième du lycée
Saint-Louis, S. P 1863
— Delcasso, recteur honoraire de l'académie de Strasbourg. 1887
— Leoomtb, recteur honoraire de l'académie du Loiret 1864
— Plagniol de Mascony, inspecteur honoraire d'académie. . 1872
L816.Besse, professeur au Prytanée militaire de la Flèche 1856
— Bouillet, inspecteur général des études 1864
— Braiye, recteur honoraire de l'académie de Montpellier. . . 1868
— Cokmbau, agrégé de grammaire, professeur au collège
Sainte-Barbe 1863
— Dorvbau, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Nantes 1850
— Dunoter, recteur honoraire 1884
— Flamanville, inspecteur honoraire d'académie 1877
— Oibon, maître de conférences de langue et littérature
latines à l'École Normale 1859
— Jooen, ancien recteur de l'académie de l'Orne 1857
— Lodin de Lalairb, professeur honoraire de littérature
française de la Faculté des lettres de Dijon 1896
— Rinn, recteur de l'académie de Strasbourg 1855
— Soûlez, professeur hon. de seconde du lycée de Besançon. 1873
— Théby, recteur honoraire de l'académie de Caen 1878
— Vincent, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis 1868
i817. Avignon, recteur honoraire 1867
— Dblaître, prof. hon. de rhétorique au lycée de Poitiers. . 1857
— Gillette, médecin du lycée Louis-le-Grand 1859
— Perdrix, professeur de seconde au lycée de Glermont. . . . 1851
— Pottier, professeur de seconde au lycée Napoléon 1855
— Ravaud, ancien censeur des études au lycée de Bordeaux. 1876
— Véron-Vernibr, inspecteur honoraire d'académie h Paris. 1875
818. Anot, prof, honoraire de littérature française delà Faculté
des lettres de Poitiers.. 1879
— Chbnou, doyen hon. de la Faculté des sciences de Poitiers. 1888
1
236 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
18)8.Corbin, agrégé des lettres, médecin de l'Hôtei-Dieu d'Or-
léans im
— Dubois, professeur honoraire du collège Rollin 1884
— Fobneron, proviseur honoraire du lycée Bonaparte. ..... 1886
— Ladb vi- Roche, professeur honoraire de philosophie à la
Faculté des lettres de Bordeaux 18*31
— Ribout, agrégé des lettres et de grammaire, professeur de
quatrième au lycée Louis-le-Grand 1851
— Stiévenart, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres
de Dijon 18»
1819.Botbr, inspecteur honoraire d'académie 1865
— Dblhommb, prof, honor. de rhétorique du lycée d'Évreox. 1816
— Dblorme, anc. censeur des études du lycée Louis-le-Grand. 1866
— Gébuzez, secrétaire de la Faculté des lettres de la
Sorbonne, ancien professeur suppléant d'éloquence fran-
çaise à la Sorbonne, ancien maître de conférences à
l'École Normale, membre du Conseil de l'Association. . . . 180
— Hachette, libraire-éditeur, S. P 1W
— Laisné, ancien principal du collège d'Avranches 18E
— Lksieur, anc. chef de division au Ministère de l'Instruction
publique, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur, secrétaire honoraire de V Association 181»
— Pérennes, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Besançon 183
— Quicherat, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, ancien conservateur à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, S. P 1884
— Sonnet, inspecteur honoraire d'académie à Paris, profes-
seur de calcul différentiel et intégral à l'École Centrale. 189
1820.André-Pontibr, chef d'instit. à Nogent-sur-Marne, S. P. 18*8
— Barbet, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1881
— Carbsme, recteur honoraire de l'académie de Besançon.. 183
— Charma, doyen et professeur de philosophie de la Faculté
des lettres de Caen 1861
— Db Nbupporgb, prof, de troisième au lycée Saint-Louis.. 189
~- Pons, doyen de la Faculté des lettres d'Aix ISS
— Roustan, recteur de l'académie de Toulouse 18H
1821 .Cournot, recteur honoraire, inspecteur général honoraire
des études lfffl
J
Du l'école normal* • 237
1821 .Marchand, professeur honoraire du lycée de Versailles. 1888
1826. Anquetil, inspecteur honoraire d'académie, à Versailles,
S. P 1895
— Brunbt, professeur de troisième au lycée Henri IV 1842
— Charpentier, ancien professeur de mathématiques au lycée
d'Àlençon 1869
— Dbloohe, inspecteur d'académie à Nîmes 1870
— Jourdain, inspecteur honoraire d'académie à Montpellier. 1872
— Lefèvre, professeur de physique au collège Rollin 1864
— Mallet, ancien recteur départemental 1875
— Roux, doyen honor. de la Faculté des lettres de Bordeaux 1887
— Vkrdot, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1871
1827. Berger, professeur d'éloquence latine à la Sorbonne,
membre du Conseil de V Association 1869
— Buaive, censeur des études au lycée de Douai . . 1856
— Cagnart, ancien professeur au collège royal d'Amiens. . . 1847
— Dumaige, insp. général délégué de l'enseignern. secondaire 1864
.— Herbbttr, professeur honoraire de seconde du lycée Fon-
tanes, S. P 1879
— Morblle, professeur honoraire de philosophie du lycée de
Douai, S. P 1887
— Morren, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Marseille . . 1870
— Mourier, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur, vice-recteur hon. delacadémiellePari3,S. P. 1890
— Pompon , anc . professeur de mathématiques au lycée de Sens . 1867
— Tibboelin, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1849
— Vachbrot, membre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien directeur des études à l'Ecole Nor-
male, membre hon. du Conseil de ï Association 1897
1828. Amiot,B., professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis S. P 1878
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Cahors 1854
— Bénard (Oh.), professeur honoraire de philosophie du lycée
Charlemagne 1898
— BoRGtNBT, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Tours 1890
— Chérubl, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, recteur honoraire, ancien maître de Confé •
rences d'histoire à l'École Normale, S. P 1891
238 ASSOCIATION MS ANCIENS ÉLÈVES
1828. Béguin, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Besançon 1861
— Db Lkns, inspecteur honoraire dfacadémie à Angers 188
— Eonoin, proviseur honoraire du lycée de Montpellier 18M
— Gaillardin, professeur honoraire d'histoire du lycée
Louis-le-Grand 18W
— Goérard, agrégé de grammaire, directeur honoraire du
collège Sainte-Barbe*des-Champs, S. P. . .-. 1888
— Mermbt, prof. hon. de phys. du lycée de Marseille, 8. P. . 1876
— Mouillard, proviseur honoraire du lycée de Lyon 1871
— Nicolas (A..) , doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Rennes 18B4
— Petit, ancien professeur de mathématiques au lycée de
Limoges 1881
— Pktitbon, proviseur honoraire du lycée de Lille, S. P. . . . 188*
— Pinaud, professeur de physique à la Faculté des sciences
fa Toulouse \9ë
— Ricart, inspecteur honoraire d'académie J8K
1829.Barry, professeur honoraire d'histoire de la Faculté des
lettres de Toulouse • . . 18tt
— C appelle, prof. hon. de quatrième du lycée Louis-le-Grand. 1879
— Choffel, prof, de mathématiques au collège et à l'École
préparatoire à l'enseignement supérieur de Mulhouse. . . 18©
— Collet, inspecteur honoraire d'académie !8B
— Dabas, recteur honoraire 18$
— Delassasseigne, ancien recteur départemental lWi
— Hamrl, professeur honoraire de littérature ancienne de la
Faculté des lettres de Toulouse If
— Huguenin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Nancy 11
•— Laurent, inspecteur honoraire d'académie. M
— Monin, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon. Il
— Roux, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Mulhouse \i
— Vendryès, agrégé des lettres et d'histoire, inspecteur hon.
d'académie U
1830. Billet, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et
professeur de physique de la Faculté des sciences de Dijon, li
— BoNNRT-MAZrMBERf, professeur honor. de cinquième du
lycée Fontanes Il
DE L'ÉCOLE NORMALE ftft
1830.Boubzac, proviseur honoraire du lycée d'Angouléme 1885
— David, prof, de mathém. à la Faculté des sciences de Lille. 1864
— Ddruy, membre de l'Académie Française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, membre libre de l'A-
cadémie des Inscriptions et Belles- Lettres, ancien Mi-
nistre de l'Instruction publique, ancien professeur de lit-
térature et d'histoire à l'École Polytechnique, ancien
maître de conférences suppléant à l'École Normale, S. P. 1894
— Germain, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, doyen honoraire et professeur d'histoire
de la Faculté des lettres de Montpellier, S. P 1887
— Grout, régent de philosophie au collège d'Avranches. . . . 1860
— Martin, prof, honor. de physique du lycée de Montpellier 1892
— Pichard, inspecteur honoraire d'académie 1884
— Quet , inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, S. P 1884
— Wartel, inspecteur honoraire d'académie à Troyes 188*7
.831 . ÀBRiA, correspondant de l' Académie des sciences, doyen
et professeur de physique honoraire de la Faculté des
sciences de Bordeaux, S. P 1892
— Aime, docteur es sciences physiques, attaché à, l'Observa-
toire de Paris 1848
— Bertereau, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Poitiers, S. P > 1879
— - Boulian, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . . . 1847
— Clermont, ancien chef d'institution à Lyon 1850
— Desains (Edouard), docteur es sciences physiques, prof.
de physique au lycée Henri IV 1865
— Flrury, recteur honoraire de l'Académie de Douai 1887
— Germer-Durand, ancien professeur de seconde au lycée
et bibliothécaire de la ville de Ni mes 1880
— Laroque, docteur ôs sciences physiques, prof, honor. de
physique du lycée de Toulouse 1878
— Lebèoue, inspecteur honoraire d'académie, à Nevers, S. P. 1876
— Légal, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1885
— Martin (Louis) , prof, honoraire de laFaculté de droit d'Aix. 1871
— Martin (Théodore-Henri), membre libre de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, correspondant de
l'Académie des sciences morales et politiques, doyen
honoraire de la Faculté des lettres de Rennes 1884
240 ASSOCIATION DES ANCIENS ELEVES
1831.Munier, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Nancy . ISS
— Pontarlikr, ancien professeur de mathématiques au lycée
de la Roche-sur-Yon 1889
1832. Bach, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Nancy, S. P 1»
— Blondkau, ancien professeur de physique au lycée de Laval 1818
— Bontoux, prof, de philosophie au lycée de Versailles, S. P. 1864,
— Cartelirr, professeur de troisième au lycée Henri IV. . . 1855
— Chon, professeur honoraire d'histoiro'du lycée de Lille. 1898
— Crois kt, professeur honoraire de seconde du lycée Saint-
Louis 18fi
— Danton, anc. directeur du personnel au Ministère de l'Ins-
truction publique, inspecteur général de renseignement
secondaire, membre du Conseil de V Association % S. P . . . . 18fê
— Duclos, professeur de seconde au lycée d'Àgen 1871
— Faurie, inspecteur général honor. de l'enseig. secondaire,
ancien examinateur d'admission à l'Ecole Navale 1881
— Havbt, membre de l'Académie des sciences morales et po-
litiques, professeur honoraire d'éloquence latine au Col-
lège de France et de littérature française à l'Ecole Poly-
technique, ancien maître de conférences à l'Ecole Nor-
male, ancien président de V Association, S. P 1889
— Jacques, ancien professeur de philosophie au lycée Louis-
le-Grand, ancien maître de conférences de philosophie à
l'École Normale, directeur du collège de Buenos-Ayres. 186
— Lechevalier, prof. hon. de physique du lycée de Marseille 189
— Materne, inspecteur honoraire d'académie à Paris 189
— Ménétrbl, inspecteur honoraire d'académie 18H
— Rosey, professeur d'histoire au lycée de Poitiers 188
— Trouessart, professeur de physique à la Faculté des
sciences de Poitiers IStf
1833. Arnault, professeur de rhétorique au lycée de Cahors. . . . 18SÏ
— Bourgeois (A.), ancien professeur de mathématiques au
lycée de Nantes 193
— Charnoz, ancien professeur de physique au lycée de Metz,
directeur de la manufacture d- faïence à Dresde 1®
— Hauser, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée Charlemagne, S. P 1881
j
DE L'ÉCOLE NORMALE 244
833. Hébert, membre de l'Académie des sciences, doyen honor.
et professeur de géologie de la Sorbonne, ancien direc-
teur des études scientifiques et maître de conférences à
l'École Normale, membre honoraire du Conseil de l'Asso-
ciation, S. P 1890
— Joguet, proviseur du lycée Saint-Louis, S. P 1874
— Lebouchbr, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Caen 1896
— Lorquet, agrégé de philosophie, docteur es lettres, secré-
taire honoraire de la Faculté des lettres de la Sorbonne,
ancien trésorier de V Association, S. P 1883
— Morel, professeur honor. de seconde du lycée d'Angers. . . 1885
— Morin, professeur non. d'histoire de la Faculté des lettres
de Rennes 18*76
— Saisset , membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire de la philosophie à la
Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male 1863
*- Sohmit, inspecteur d'académie à Paris 1868
— Suisse (François-Jules), dit Jules Simon, sénateur inamo-
vible, membre de l'Académie française, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des sciences morales et politiques,
ancien prof, suppléant d'histoire de la philosophie
0
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'Ecole
Normale, ancien membre du gouvernement de la Défense
Nationale, ancien Président du Conseil des ministres et
Ministre de l'Instruction publique, membre honoraire du
Conseil de l Association , S. P 1896
— Vieille, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, recteur honoraire, ancien maître de confé-
rences de mathématiques à l'Ecole Normale, S. P 1896
— Yanoski, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1851
1834.Baret, ancien doyen de la Faculté des lettres de Clermont,
inspecteur général honoraire de l'enseignement primaire,
S. P 1887
— Bouilli er, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, ancien directeur de l'École Normale, membre
honoraire du Conseil de V Association, S. P 1899
— Blin, inspecteur de l'académie de Caen 1849
16
242 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1834. Courtois, professeur de mathéraat. au collège Stanislas.. . Il
— Chevriaux, inspecteur honoraire d'académie à Paris,
directeur de l'Ecole libre de la rue de Madrid, à Paris. . 18*
— Debs, professeur de philosophie au lycée de Rouen 184)
— Fougère, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne If
— Gisclard, inspecteur d'académie à Agen Il
— Guillemin, recteur honoraire de l'académie de Nancy 18"
— Henné, ancien professeur de philosophie a\i lycée de Mont-
pellier, inspecteur de renseignement primaire & Paris . . Il
— Houdemont, professeur de physique au lycée de Poitiers.. Il
— Mao6 de Lépinay (Antonin), doyen et professeur d'histoire
honoraire de la Faculté des lettres de Grenoble 18911
— Mondot, vice-recteur honoraire de la Corse, S. P 1899]
— Pcoquet, inspecteur honoraire d'académie 1874]
— Pierron, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand, membre du Conseil de l'Association 1878]
— Puiskux, agrégé d'histoire, inspecteur général honoraire
de Tenseig. primaire 18W:
— (Juillet, chargé de cours de mathémat. au lycée du Puj. 1856"
— Ré vol, professeur de quatrième au lycée de Nîmes 1841 j
— Rollier, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, S. P 187G;
— Taulier, professeur honoraire de quatrième du lycée de
Lyon 189M
— Vasnier, prof, de mathém. spéciales au lycée de Toulouse. 1853i|
1835. Arreitkr, inspecteur honoraire d'académie • . 1885:
— Benoit (Oh.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Nancy 1898;
— Bouchot, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand 1900
— Daquin, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences, ancien directeur de l'Observatoire de
Toulouse, S. P 1884|
— Desains (Paul), membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur de physique à la Sorbonne, S. P 1885]
— Feuillatre, proviseur honoraire du lycée d'Amiens 1818
— Garcet, professeur de mathématiques au lycée Henri IV. 18fJ*|
— Hamabd, ancien professeur de mathématiques spéciales au
lycée de Moulins 1881]
DB L'ÉCOLE NORMALE 243
1835. L alan de (J.), proviseur honoraire du lycée de Reims. . . . 1891
— Letaillandier, prof, de troisième au lycée d'Angouléme. 1850
— Marichal, ancien chargé de cours de physique au lycée,
bibliothécaire de la ville de La Roche-sur- Yon 1886
— Wiesenbr, professeur honoraire d'histoire du lycée Louis-
le-Grand, S. P 1898
1836. Adrbt, ancien professeur de littérature française à l'Uni-
versité de Genève, rédact. en chef du Journal de Genève. 1886
— Bersot. membre de 1* Académie des sciences morales et
politiques, directeur de l'Ecole Normale, membre du
conseil de V Association, S. P 1880
— Delatour, proviseur du lycée de Bordeaux 1871
— Delzons, professeur de seconde au lycée Saint-Louis. . . . 18*72
— Eudes, inspecteur honoraire d'académie 1879
— Garsonnet, inspecteur général de l'enseig. secondaire. . . 1876
— Guiselin, ancien censeur des études du lycée Fontanes. 1880
— Hugueny, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Marseille, S. P 1896
— Jannin, ancien professeur de physique au lycée d'Albi .... 1896
— Lacroix, professeur sup. d'histoire à la Sorbonne, S. P. 1881
— Lallbmand, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des
sciences de Poitiers 1886
— Macari, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers. 1856
— Olivaint (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien
professeur d'histoire au Lycée Condorcet, supérieur de la
maison de Vaugirard, fusillé rue Haxo, à Paris, le
26 mai, S. P 1871
— Peyrot, ancien vice-recteur de la Corse 1889
— - Pitard (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien pro-
fesseur de seconde au lycée Louis-le-Grand 1859
— Rouvray, professeur de troisième au collège Rollin 1872
— Zevort (Ch.), inspecteur général de l'enseignem. supérieur,
directeur honoraire de l'enseignement secondaire 1887
1837.Barni, docteur es lettres, ancien professeur de philosophie
au lycée Louis-le-Grand, ancien professeur à l'Université
deGenôve, député, S. P 1878
— Bayan, inspecteur honoraire d'académie 1893
— - Clavel, professeur d'histoire au lycée de Bordeaux 1851
— Damien, prof. hon. de littérature de la Faculté des lettres
de Clermont 1891
244 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1831.Danguy, secrétaire de l'académie départementale de Tarn-
et-Garonne 1854
— Fèvrr (Victor), professeur de littérature étrangère à la
Faculté des lettres de Dijon 1860
— Girault, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Caen, S. P 1897
— Hanriot, inspecteur honoraire d'académie, professeur ho-
noraire de littérature grecque de la Faculté des lettres
de Poitiers 1895
— Labresson, professeur honoraire de physique du lycée de
Nantes 1883
— Lafuoe, professeur de mathématiques à l'Ecole du com-
merce annexée au lycée de Lyon 1861
— Loir, doyen et professeur de chimie honoraire de la Fa-
culté des sciences de Lyon, associé de l'Académie de mé-
decine 1899
— Lorenti, professeur de mathématiques au lycée de Lyon . 1874
— Nicolas, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Poitiers. 18*71
— Noël, prof, honor. de rhétorique du lycée de Versailles. . . 189*2
— Petitjean, prof, de mathématiques au lycée de Douai. . . . 1874
— Poinsionon, inspecteur honoraire d'académie 1899
— Puiseux (V.), membre de l'Académie des sciences, profes-
seur d'astronomie mathématique à la Sorbonne, ancien
0
maître de Conférences à l'Ecole Normale 1883
— Quéquet, professeur de physique au collège de Cambrai. . 1857
— Toussaint, ancien professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Caen, ancien examinateur d'admission à
l'École militaire de Saint-Cyr 18»
1838. Bouchot (Auguste), prof, d'histoire au lycée Henri IV. . 1855
— Briot, profes. de calcul des probabil, et de phys. mathém.
à la Sorbonne, ancien maître de Conférences à l'École
Normale, membre Jwnoraire du Conseil de l'Association, S. P. 1887
— Carré, ancien professeur de seconde au lycée de Nîmes,
professeur libre à Paris 1872
— Cournot, proviseur honoraire du lycée de Dijon 1881
— David, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1869
— De Pontavioe, inspecteur honoraire d'académie 1897
— Despois, ancien professeur de rhétorique au lycée Louis-
le-Grand, bibliothécaire de l'Université, membre du
Conseil de V Association , 1861
de l'école normale 246
1838. Grégoire, professeur honoraire d'histoire du lycée
Conddrcet 1897
— Hignard, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Lyon, S. P 1893
— Jamin, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique à la Sorbonne, professeur
à TÉcole Polytechnique, S. P 1886
— Lallemant, professeur de physique au lycée Fontanes. . . 1874
— Lévêque, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire de la philosophie grecque
et latine au collège de France, S. P 1900
— Maucourt, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1891
— Méry, inspecteur honoraire d'académie 1884
— Roux (E.), professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Grenoble 1879
— Sirguet (CL), professeur de mathématiques au lycée de
Chaumont 1878
— Talbert, anc. direct, du collège Rollin, provis. hon., S. P. 1882
— Vannier, professeur de mathématiques au lycée d'Auch . . 1856
1839.Bénard, professeur de physique au lycée d'Évreux 1884
— Bertrand, agrégé, professeur au collège Stanislas, prépa-
rateur de physique à l'École Normale 1858
— Boilleau, ancien prof, de sciences au collège d'Épernay . 1880
— Bouquet, membre de l'Académie des sciences, professeur
de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, ancien
maître de conférences à l'École Normale, S. P 1885
— Delouohb, inspecteur d'académie à Chàteauroux 1872
— Desboves, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet 1880
— Didier, professeur de rhétorique au lycée Henri IV 1870
— Dubois, prof, honoraire de troisième du lycée de Rouen. . . 1890
— Leclbrg, professeur de rhétorique au lycée de Metz 1853
— Lecrocq, proviseur honoraire du lycée de Moulins 1886
— Legbntil, professeur honoraire de seconde du lycée de Caen 1900
— Leroy, agrégé de grammaire et des lettres, professeur
libre à Paris, S. P 1881
— Martin and, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Nevers 1892
— Mourgues, professeur honoraire de mathématiques du
collège Rollin 1893
346 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1839.Pellissier, agrégé de philosophie, professeur aux collèges
Sainte-Barbe et Chaptal 1894
— Révillout, professeur honoraire de littérature française
de la Faculté des lettres de Montpellier 1899
— Saucié, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1845
— Suchet, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du collège Rollin 1889
— Texte, professeur d'histoire au collège Rollin 1878
— Trancha u, inspecteur honoraire d'académie 1896
— Tkebuchet, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.. . 1853
— Waille, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée de Besançon, S. P 1878
1840.Aubebt-Hix, inspecteur d'académie à Paris 1880
— Baohelet, prof, honor. d'histoire du lycée et de l'École
préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen 1819
— Bbbthaud, professeur honoraire de géologie et de miné-
ralogie de la Faculté des sciences de Lyon 1896
— Boutan, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, directeur honoraire de l'enseignement pri-
maire au ministère de l'Instruction publique 1900
— Bourgeois, inspecteur honoraire d'académie 1895
— Colincamp, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Douai 1879
— Grosson, inspecteur honoraire d'académie à Rouen, S. P.
— Cuchevàl-Clarigny, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques , agrégé d'histoire, conservateur
honoraire de la bibliothèque Sainte-Geneviève, S. P. . .
— Davau, proviseur honoraire du lycée de Nancy 1884
— De Tastes, prof, honoraire de physique du lycée de Tours. 1886
— Dussouy, inspecteur honoraire d'académie 1880
— Frenet, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Ljon, S. P 1900
— Geffroy, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire ancienne de la
Sorbonne, directeur-fondateur de l'École française de
Rome, S . P 18»
— Girard (Julien), inspecteur général honoraire de l'ensei-
gnement secondaire, membre honoraire du Conseil â$
V Association, S. P
— Guérin, docteur es lettres, ancien professeur de rhéto-
rique au lycée d'Angers, explorateur en Terre-Sainte. . . 1890
J
DE L'éCOLK NORMALE 247
1840.Guichbmbrrb, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Amiens 1851
— Lemonnier, professeur de mathématiques à la Faculté des
sciences de Caen • 1882
— Lory, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de géologie et de minéralogie de la Faculté
des sciences de Grenoble, ancien maître de conférences
à l'École Normale 1889
— Marié- Davy, agrégé de physique, docteur es sciences,
directeur honoraire de l'Observatoire de Montsouris.. 1893
— Martba, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'éloquence latine delà
Sorbonne, S. P 1895
— Martin, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . . 1860
— M erg et, agrégé, docteur es sciences, correspondant de
l'Académie de médecine, professeur honoraire de phy-
sique de la Faculté de médecine de Bordeaux. 1893
— Monnier, doyen honoraire et prof, de la Faculté des lettres
de Poitiers 1882
— Morand, proviseur du lycée du Mans 1866
— Pbrrinot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. . 1816
— Pontet, professeur de troisième au lycée de Lyon 1884
— Robiou, correspondant de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, professeur honoraire de littérature et
institutions grecques de la Faculté des lettres de Rennes . 1894
— Sodlas, professeur honoraire de mathématiques du lycée
cTAngoulôme 1888
1841.Beaujban, inspecteur d'académie à Paris 1888
— Bertin-Mourot, sous-directeur et maître de conférences de
physique à l'École Normale 1884
— Boutet db Monvel, professeur honoraire de physique du
lycée Charlemagne 1898
— Chambon, professeur honoraire de quatrième du lycée
Louis-le-Grand, S. P 1899
— Cournuejouls, proviseur honoraire du lycée de Ver-
sailles 1898
— Corrard, maître de conférences de littérature française à
l'École Normale 1866
— Db Kerhor, chargé de cours de mathématiques au lycée
de Lorient 1871
US ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1841. Denis, correspondant de l'Académie des sciences morales
et politiques, doyen honoraire de la Faculté des lettres
de Caen
— Garni a a, professeur d'histoire au lycée Louis-le-G-rand ..
— Gouabin db Lefavril, professeur de mathématiques an
lycée de Bordeaux
— Janet, membre de l' Académie des sciences morales et poli-
tiques, professeur honoraire de philosophie à la Sorbonne
S. P ,
— Lissajous, correspondant de l'Académie des sciences,
recteur honoraire
— Pernelle, ancien censeur des études du lycée de Douai.. .
— Privat-Deschanel, inspecteur honoraire d'académie à
Paris, proviseur du lycée de Vanves
— Rioault, profes. de rhétorique au lycée Louis-le-Grand,
ancien professeur suppléant d'éloquence latine au Collège
de France
— RrQUiER, proviseur honoraire du lycée de Limoges
— Saulnier, professeur d'histoire au lycée de Tournon
— Sornim, ancien préfet des études au collège Rollin
— Thion ville, censeur des études au lycée de Poitiers
— Thurot, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale, S. P
— Toussaint (Ferdinand), professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée de Rouen
— Vincent, ancien professeur de rhétorique au lycée de Metz,
membre de l'École française d'Athènes
1842. Bernard, professeur honor. de mathématiques spéciales
du lycée de Grenoble
— Bourgbt, recteur de l'académie de Clermont
— Brissaud, ancien professeur d'histoire au lycée Charle-
magne, prof, de géographie à l'École Normale de Sèvres,
examinateur d'admission à l'École militaire deSaint-Cyr.
— Chalamet, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Ljon, vice-président du Sénat
— Chappuis, ancien recteur, inspecteur général honoraire
de l'enseignement secondaire
— Dblbâs, professeur de troisième au collège Rollin
— Dupond, professeur de philosophie au lycée de Clermont. .
L —
de l'école normale 249
842.Hémaedinqukr, prof, de rhétorique au lycée de Nancy. . . 1875
— Humbert, prof, honoraire de physique du lycée de Lille. 1894
— Lamy, ancien professeur de physique à la Faculté des
sciences de Lille, prof, de chimie industrielle à l'École
Centrale, S. P 1870
— Lartail, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Marseille 1900
— Leyritz, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Versailles 1898
— Marpon, profes. honor. de quatrième du lycée Condorcet. 1888
— Morot, agrégé de physique, docteur es sciences naturelles,
professeur de sciences physiques et naturelles au collège
de Sainte-Barbe 1889
— Moncourt, professeur de seconde au lycée Henri IV, S. P. 1861
— Ouvré, recteur de l'académie de Bordeaux 1890
— Ventéjol, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lycée Condorcet 1893
— Verdet, professeur suppléant de physique mathématique
à la Sorbonne, professeur de physique à l'Ecole Poly-
technique, maître de conférences à l'École Normale, S. P. 1866
— Viard, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Montpellier 1858
— Vincent, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée, directeur de l'École préparatoire à l'ensei-
gnement supérieur de Rouen 1890
43. Berger, proviseur du lycée de Montpellier 1869
— Brbssant, prof, de quatrième au lycée Louis-le-Grand. . . 1880
— Brion, professeur honor. de physique du lycée Saint-Louis. 1885
— Chevillet, professeur de mathématiques pures à la Fa-
culté des sciences de Besancon 1876
— Duchesne, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Rennes. , 1892
— Duméril, doyen honoraire et professeur d'histoire de la
Faculté des lettres de Toulouse 1897
— Duponnois, inspecteur d'académie à Chaumont 1887
— Fontes, prof, honor. de mathématiques du lycée de Lyon. 18. .
— Forthomme, professeur de chimie à la Faculté des sciences
de Nancy 1884
• Grenier, professeur de rhétorique au lycée de Clermont.. 1854
• Hatzfeld, professeur honoraire de rhétorique du lycée
Louis-le-Grand, S. P 1900
\ 250 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1843 . Helleu, professeur de quatrième au lycée Fontanes 1B
— Hou ël, professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences de Bordeaux 1S8
— Lanzi, inspecteur honoraire d'académie, S. P 188
— Lechat, professeur honoraire de physique du lycée Louis-
le-Grand 19!
— Lévy, agrégé de mathématiques, ancien professeur au
collège Sainte- Barbe 1^
— Magy, prof, honor. de philosophie du lycée de Rouen, S. P. 18S|
— Moet, inspecteur d'académie à Nice ISA
— Pasteur, membre de l'Académie française, secrétaire
perpétuel honoraire de l'Académie des sciences, fonda-
teur-directeur de l'Institut Pasteur, administrateur l
honoraire de l'Ecole Normale, professeur honoraire de
chimie à la Sorbonne, membre honoraire du ConuH
de l'Association, S. P M
— Tremblât, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans . . .
— Valadier, chargé de cours d'histoire au lycée d'Angers. .. M
1844. Anselme, prof, honor. d'histoire du lycée Henri IV, S. P. lï
— Aubin, inspecteur d'académie à Paris, S. P If
— Beaussirb (Emile), membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, S. P • M
— Brétignière, inspecteur honoraire d'académie, ancien
chef de bureau au Ministère de l'Instruction publique... H
— Caublot, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux..
— Dupré, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P... 1*
— Gandar, prof, d'éloquence française à la Sorbonne, S. P. lî
— Girard (Maurice), docteur es sciences, professeur honoraire
de sciences physiques et naturelles du collège Rollin... U
— Guignault, agrégé des lettres, membre de l'Ecole française
d'Athènes ' ... H
— L adret, professeur honoraire de chimie de la Faculté des
sciences de Dijon, S. P
— Lemoine, inspecteur d'académie à Paris, ancien maître de
conférences de philosophie à l'École Normale 1|
— Rinn (W.), professeur de quatrième au collège Rollin .... 1|
— Ruello, professeur de physique au lycée de Laval
— Wissemans, prof. hon. de philosophie du lycée de Troyes.
1845.Beulé, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beaux*
I
DK L'ÉCOLE NORMALE 254
Arts, professeur d'archéologie à la Bibliothèque natio-
nale, ancien Ministre de l'Intérieur, S. P 1874
15.Blanchet, prof, de rhétorique au lycée de Strasbourg. . . . 1861
- Bonnefont, professeur hon. d'histoire du lycée Fontanes. 1881
- Caro, membre de l'Académie franc, et de l'Académie des
sciences morales et politiques, professeur de philosophie
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École
Normale, S. P 1887
• Cabon, professeur honoraire de mathématiques du lycée de
Bordeaux 1899
• Charpentier (E.), inspecteur honoraire d'académie, au
Mans 1898
Dautel, professeur de sciences au collège Sainte-Barbe . . 1881
• Delépinb, inspecteur honoraire d'académie 1892
Delon dre, professeur de philosophie à la Faculté des let-
tres de Douai 1863
■ DiauET, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Saint-Louis 1897
Glachant, inspect. gén. de l'enseignem. secondaire, S. P. 1889
Lomon, censeur des études au lycée Henri IV 1871
Maréchal, censeur des études au lycée Charlemagne. . . . 1877
Molliard, agrégé de grammaire, ancien préfet des études
au collège Sainte-Barbe 1900
Nimier, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc . 1887
Ohmer, proviseur honoraire du lycée Charlemagne, ancien
maire d'Épinal 1898
Salomon, professeur de troisième au lycée Louis-le -Grand. 1892
Simon (Ch.), prof, de mathém. au lycée Louis-le-Grand. 1880
Solier, professeur de physique au lycée de Carcassonne. . 1870
Thirion (H.), professeur de cinquième au lycée Condorcet. 1884
Wcbstyn, ingénieur-directeur de raffineries de sucre à
Paris, S. P 1880
LBoutan, profes. de rhétorique au lycée de Toulouse, S. P. 1881
Challembl-Lacour, membre de l'Académie française, an-
cien président du Sénat, ancien Ministre des Affaires
Étrangères, S.»P 1896
Chassang, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de l'Association, S. P. . . 1888
Dansin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Caen , S. P 1872
252 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1846.Desl.ais, professeur de physique au collège de Chalon-
sur-Saône ,, 15
— Donoux, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Montpellier 1
— Fàrgubs de Tasohereau, professeur honor. de physique
du lycée Condorcet 1
— Fui h re r, professeur de physique au lycée de Dijon I
— Garlin-Soul andre, professeur hon. de mathématiques
appliquées de la Faculté des sciences de Clermont 1
— Harant, professeur honoraire de troisième du lycée Saint-
Louis, S. P 1
— Lechat, négociant, ancien professeur de sixième au lycée
et ancien maire de Nantes, S. P 1
— Marchand, prof, honoraire de seconde du lycée de Reims.
— Maridort, professeur honoraire de physique du lycée et de
l'École préparatoire à renseignement supérieur de Rouen.
— Pécout, inspecteur d'académie à Agen 1
— Planes, inspecteur honoraire d'académie I
— Réaume, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. ... 1
— Ricart, professeur de mathématiques au collège Rollin ... 1
— Romilly, prof, honor. de troisième du lycée de Versailles. I
— Sirguby (P . ), inspecteur honoraire d'académie I
— Véron, agrégé des lettres, directeur du journal VArt% S. P. 1
— Viollette, doyen et professeur de chimie honoraire de la
Faculté des sciences de Lille, S. P 1
1847. Aube, profess. honor. de philosophie du lycée Condorcet. . 1
— Beaussirb (Charles), ancien professeur de mathématiques
au lycée de Nantes, S. P
— Berthet, professeur de seconde au lycée d'Alger Il
— Courcière, inspecteur honoraire d'académie ï
— Debray, membre de l'Académie des sciences, professeur
de chimie à la Sorbonne, maître de conférences à l'Ecole
Normale, vice-président de l'Association, S. P. ï
— Delacroix, profess. de seconde au lycée Louis-le-Grand.. I
— Drion, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon
— Drot ( Alfred J , professeur de physique au lycée de Marseille.
— Duoos, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. . . !
' — Febbi, correspondant de l'Académie des Sciences morales
et politiques, doyen et professeur de philosophie de 1&
Faculté des lettres de l'Université de Rome ï
db l'école normale 253
1847. Feu vrier, professeur de physique au lycée de Nîmes 1859
— Fillias, ancien professeur d'histoire au lycée de Limoges. . 1859
— Grenier (Antoine), inspecteur d'académie à Pau 1864
— Guibfllon, prof. hon. de rhétorique du lycée de Vendôme. 1895
— Guiraudet, recteur de l'académie de Toulouse 1874
— Humblot, prof, honor. de mathém. du lycée de Bordeaux. 1892
— Lucas, ancien professeur de sciences au collège de Figeac. 1893
— Renard, doyen et professeur de mathématiques de la Fa-
culté des sciences de Nancy 1880
— Roger, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P. . . 1895
— Yung, docteur es lettres, directeur de la Revue politique et
littéraire 1887
1848.ÀBOUT, membre de l'Académie française, S. P 1885
— Albert (Paul), professeur de littérature française au Col-
lège de France, S. P 1880
— Barnavb (l'abbé), ancien professeur de seconde au Lycée,
directeur-fondateur de l'École Salvien, à Marseille. . . . 1897
— Bary, professeur honoraire de rhétorique du collège
Rollin, S. P 1887
— Bos, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
— Broyé, prof, de mathémat. élément, au lycée Condorcet. . 1889
— Cambier, prêtre de l'Oratoire, ancien élève de la section de
philosophie, missionnaire décédé en Chine, S. P 1866
— Desprbz, inspecteur honoraire d'académie 1896
— De Suckau, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres d'Aix 1867
— Ducoudré, inspecteur d'académie à Angers 1885
— Dupain, profes. de mathématiques au lycée d'Angoulôme. 1877
— Heinrich, doyen honoraire et professeur de littérature
étrangère de la Faculté de3 lettres de Lyon, S. P 1887
— Lamm, ancien professeur de rhétorique au lycée de Brest. . . 1853
— Lecceur, ancien censeur des études au lycée Charlemagne,
proviseur honoraire 1893
— Libert, ancien professeur d'histoire au lycée de Tours. . . . 1857
— Mauduit, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, 1876
— M au rat, prof. hon. de physique du lycée Saint-Louis. . # . 1898
— Merlbt, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de V Association 1891
* #
— Ordinaire, ancien professeur de rhétorique au Lycée de
Versailles, député du Jura 1896
254 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLBVBS
1848.Rabasté, professeur de seconde au lycée de Rennes
— Rikder, agrégé des lettres, directeur honoraire de l'Ecole
alsacienne 1
— Sarcey, agrégé des lettres, homme de lettres, S. P 1
— Tainb, membre de l'Académie française, prof, d'histoire
de l'art et d'esthétique à l'École des Beaux-Arts, S. P. 1
— Tombbck, professeur de mathématiques au lycée Fontanes. Il
— Valadb, inspecteur d'académie à Châteauroux, * . .1
— Viant, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1
— Viqnon, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Lyon
1849.Belot, correspondant de l'Académie des sciences mo-
rales et politiques, professeur d'histoire à la Faculté
des lettres de Lyon I
— Brach, professeur de seconde au lycée de Metz 1
— Dumas (R.), inspecteur d'académie à Dijon
— Dupré (Ernest), professeur honoraire de rhétorique do
lycée Condorcet 1
— Fournbt, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Bordeaux, S. P 1
— Gaucher, professeur de rhétorique au lycée Condorcet. . . 1
— Gauthiez (F.-Léon), professeur de troisième au lycée de
Colmar ï
— Gautier (Paul), prof, de mathématiques au collège Rollin.
— Léger, censeur des études au lycée de Nantes
— Marot, inspecteur d'académie à Paris
— Ponsot, professeur de philosophie au lycée Charlemagne. .
— Prkvost-Paradol, membre de l'Académie française, mi-
^ nistre plénipotentiaire de France à Washington, ancien
membre du Conseil de V Association, S. P
— Reynald, doyen et professeur de littérature française da
la Faculté des lettres d' Aix Il
— Serret, docteur es sciences mathémat., professeur libre..
— Terqubm, correspondant de l'Académie des sciences,
professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille,
S.P
— Trbhand, prof, de mathématiques au lycée de Besançon..
— Vacquant, inspecteur général de l'enseignement secon-
daire, professeur d'analyse mathématique à l'École Cen-
trale ,S.P Il
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 255
J49. Villetabd DR Prunier as, homme de lettres 1889
SO.Beauvallet, profesaeur de rhétorique au lycée de Reims.. 1861
- Bbllin, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier. 1868
- Bertrand (Diogène), agrégé des lettres, inspecteur général
honoraire de renseignement primaire 1898
- Blanchet, professeur de troisième au lycée d'Avignon. . . 1858
- Boitbau, ancien élève de la section des lettres, maître des
requêtes au Conseil d'État 1886
- Brun, professeur de physique au lycée de Grenoble 1860
- Burat, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1894
- Fustul db Coulangbs, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, direct, honor. de l'École Normale,
professeur d'histoire du moyen âge à la Sorbonne,
membre du Conseil de l'Association, S. P 1889
- Gauthiez (Joseph), ancien élève de la section des lettres,
médecin du collège Sainte-Barbe 1862
- GuiBOUT/*professeur d'histoire au lycée Charlemagne 1873
- Horion, professeur de lettres au lycée de Lyon 1882
- Lecomte, profes. de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1881
- Monin (Alexandre), professeur au lycée de Laval 1856
- Noukl, professeur honoraire de physique du lycée de
Vendôme 1900
- Offret, professeur honor. de physique du lycée de Douai . 1894
- Pé bigot, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis 1885
- Picart, prof. hon. de mathématiques de la Faculté des
sciences de Poitiers 1884
- Tournibr, maître de conférences de la langue et littérature
grecques à l'École Normale, directeur d'étudos à l'École
pratique des Hautes- Études. S. P 1899
- Wkill (Alexandre), professeur honoraire de mathéma-
tiques du lycée de Bourges 1893
151. Aderbr, professeur de rhétorique au lycée Gondorcet 1886
- Antboine, agrégé des lettres, inspecteur général de ren-
seignement primaire 1889
- Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux. . . . 1868
- De Bénazé, professeur de quatrième au lycée de Troyes. 1860
- Jarry, recteur de l'académie de Rennes 1900
- Klippfel, docteur es lettres, inspecteur général de l'ensei-
gnement secondaire pour les langues vivantes 1873
1
256 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1851 . Leflocq, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans
— Munier, proviseur du lycée de Toulouse
— Raynal, maître de conférences de botanique à la Faculté
des sciences de Poitiers
— Souillant, correspondant de l'Académie des sciences, pro-
fesseur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille.
— Stouff (Xavier;, inspecteur honoraire d'académie
— Thenon (l'abbé), ancien membre de l'Ecole française
d'Athènes directeur-fondateur de l'École Bossuet S. P.
1852. Benoist, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur de poésie latine à la Sorbonne
— Bernauer, professeur de quatrième au lycée de Saint-
Étienne
— Bézodis, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Henri IV
— Des léon et, ancien maître surveillant à l'École Normale,
docteur en médecine ,
— Dutert, professeur de seconde au lycée de Toulouse
— Girardin, professeur de quatrième au lycée de Versailles.
— Goumy, maître de conférences de langue et littérature la-
tines à l'Ecole Normale, S. P „
— Humbert, prof. hon. de mathématiques du lycée d'Orléans.
— Maréchal, professeur de physique au lycée Oondorcet. ...
— Margukrin, professeur de troisième au lycée de Reims...
— Nicolas, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Clermont
— Nomy, proviseur honoraire du lycée de Poitiers
— Perraud (Ph.), professeur de rhétorique au lycée de Lons-
le-Saunier
1853.Allégret, professeur de mathématiques appliquées à la
Faculté des sciences de Lyon
— Bertauld, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet, S. P
— Cave, prof, de physique au lycée de Dijon, tué à l'ennemi,
le 30 octobre ,
— Colomb, professeur de troisième au lycée de Versailles. ..
— Courbaud, professeur honoraire de seconde du lycée Con-
dorcet
— Codvreor, proviseur du lycée de Charleville
— Defauconpret, professeur de physique au collège Rollin. .
r~
DE L'ÉCOLE NORMALE 257
)53.De&niame, professeur de sixième au lycée de Nîmes 1857
— Gindrb db M anc y, prof, de philosophie au lycée de Rouen. 1880
— Hinstin, ancien professeur de littérature grecque à la
Faculté des lettres de Dijon 1894
— Labbé, professeur de troisième au collège Rollin 1893
— Perret, inspecteur d'académie à Chambéry 1883
— Pigeonneau, professeur adjoint d'histoire économique et
coloniale à la Sorbonne, professeur à l'École libre des
sciences politiques 1892
— Vaonair, professeur hon. de troisième du lycée Janson. . 1891
854.Bohn, ancien professeur de philosophie au lycée d'Amiens. 1898
— Courcelles, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lycée Saint-Louis 1896
— Dameron, proviseur du lycée de la Pointe-à- Pitre (Gua-
deloupe) 1888
— Debatsb, inspecteur d'académie à Orléans 1893
— Deville, agrégé des lettres, docteur es lettres, ancien
membre de l'École française d'Athènes 186*7
— DuoiT, doyen honoraire et professeur de littérature et
institutions grecques à la Faculté des lettres de Grenoble. . 1900
— Hervé, membre de l'Académie française, directeur poli-
tique du Soleil. S. P * 1899
— Jamet, ancien professeur de physique au lycée, chef d'insti-
tution, à Marseille 1873
— Lepèvre, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1873
— Le Renard, proviseur honor. du lycée de Rennes, S. P. . . 1895
— Poiré, professeur honoraire de physique du lycée Con-
dorcet 1900
— Valatour, professeur de physique au lycée de Rennes. . . . 1865
— Valson, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse. . . 1883
— Ziegrl, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne, président du jury d'admission à TEcole
militaire de Saint-Cyr 1898
I55.Bosseux, professeur de rhétorique au lycée de Besançon . . 1872
— Boulant, professeur de mathématiques au lycée de
Montluçon 1893
— Dalimibr, maître de conférences de botanique à l'École
Normale.. 1863
— Desdouits, professeur honoraire de philosophie du lycée
de Versailles 1898
17
258 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1855.Dupuy (À.), doyen et professeur d'histoire de la Faculté des
lettres de Rennes 1891
— FKuaàRB, prof, de rhétorique au lycée Saint-Louis 1891
— Tarattb, professeur honoraire de mathématiques du lycée
d'Évreux 1899
1856.Blondel, professeur de cinquième au lycée de Versailles . 1813
— Boissièrk, professeur de littérature et institutions grecques
à la Faculté des lettres d'Aix 1895
— Boulanger, professeur d'histoire au lycée d'Angers 1811
— Brunhes, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Dijon 1896
— Isambert, professeur honoraire de chimie de la Faculté
des sciences de Poitiers 189Û
— Lafon, prof, de mathématiques spéc. au lycée Fontanes . . 1881
— Lbyistal, agrégé de physique, docteur es sciences, ancien
directeur du collège de Galata-Seraï (Constantinople) . . 13*4
— Marchal, professeur de philosophie au lycée d'Alger 1861
— Monoinot, professeur honoraire de troisième du lycée
Condorcet 1891
— Morisot, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Bordeaux 1896
— Pinard, professeur d'histoire au lycée Fontanes 1876
1857. Barbier, agrégé de mathématiques, ancien astronome
adjoint à l'Observatoire de Paris 1889
— Duhaut, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. . . . 18%
— Fraissinhes, agrégé de mathématiques, inspecteur général
de l'enseignement primaire 1896
— Guebby, professeur de mathém, au lycée de Chambéry 180
— Leroux, professeur de cinquième au lycée de Lyon 1896
— Maillet, profes. de philosophie au lycée Louis-le- Grand. 199Ï
— Moy, doyen et professeur de littérature française de la
Faculté des lettres de Lille 18W
— Raulin, doyen et professeur de chimie industrielle et agri-
cole de la Faculté des sciences de Lyon 1891
1858.Delestr£e, inspecteur d'académie à Niort 1
— Gérard, recteur de l'académie de Montpellier 1898
— Gibol, professeur de mathématiques au collège Rollin 1868
— Gottschalk, inspecteur d'académie à Amiens 198
— Guerrier, inspecteur d'académie à Laval 1
DE L'ÉCOLE NORMALE 259
1858.Jbannbl, professeur de littérature étrangère à la Faculté
des lettres de Montpellier 1867
— Marquet, professeur de mathémat. au lycée du Mans 1876
— Ollé-Laprune, membre de l'Académie des Sciences mo-
rales et politiques , maître de conférences à l'École Normale
vie*- secrétaire du Conseil de V Association 1898
1859. Armingaud, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1889
— Càilly, professeur de mathématiques au lycée d' Agen 1876
— Collet, professeur 4e seconde au lycée Condorcet, S. P. . 1896
— Dumas, professeur de troisième au lycée de Niort 1868
— Françoise, inspecteur d'académie à Foix 1880
— Mazb, anc. prof, d'hist. au lycée Condorcet, sénateur, S. P. 1891
— Patrt (G.), agrégé de mathématiques, chef d'institution à
Rouen 1895
— Sonrbl, agrégé de physique, docteur es sciences, physicien
adjoint à l'Observatoire de Paris 1879
— Vivier, professeur de mathématiq. au lycée du Puy 1860
1860. Bigot, agrégé des lettres, professeur de littérature fran-
çaise aux Ecoles Normales de Fontenay-aux-Roses et de
Saint-Cloud et à l'École militaire de Saint-Cyr, S. P. .. 1893
— Charpentier, professeur honoraire de philosophie du lycée
Louis-le-Grand 1900
— Dubus, professeur de physique au lycée d'Alençon ....... 1864
— Dupont, professeur de seconde au lycée de Montpellier . . . 1881
— Maillot, agrégé de physique, directeur de la station séri-
cicole de Montpellier , 1889
— Petit de J ullbville, professeur de littérature française
du moyen âge à la Sorbonne 1900
— Prudhon, professeur de physique au lycée de Marseille. . . 1869
— Reymond, prof, de mathém. spéciales au lycée de Vanves. 1895
— Sayous, professeur honoraire d'histoire et dé géographie
de la Faculté des lettres de Besançon 1898
— Shérer, professeur de seconde au lycée de Brest 1878
1861 .BécHET, professeur de mathémat. au lycée de Mâfcon 1886
— Bouoot, doyen et professeur de littérature grecque de la
Faculté des lettres de Dijon 1892
— Carrau, professeur adjoint de philosophie à la Sorbonne. 1889
— Dumont (Albert), membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, directeur de l'enseignement supérieur,
ancien Directeur de l'École française d'Athènes, S. P. . . 1884
t 360 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1861. Lucas, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Charlemagne. 1891
— Neyreneuf, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Caen 18»
— Rkbièrb, professeur honoraire de mathématiques du ljcée
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'Ecole militaire
de Saint-Cyr 19»
— Hisser, professeur de troisième au lycée Condorcet
1862.Aron-Dup£ré, agrégé des lettres, homme de lettres
— Carrau (Albert), prof, de rhétorique au lycée de Caen. . . . 1867
— Loiret, inspecteur d'académie à Melun 1883
— Maogiolo, homme de lettres 18W
— Pellerin, agrégé de physique, ancien professeur à l'École
de médecine, directeur du jardin botanique de Nantes,
S. P 18»
— Richard, prof, de mathématiques au collège de Langres.. îfW
— Sbignrret, professeur de seconde au lycée de Toulon
1863. Amigues, proviseur du lycée de Toulon
— Beurier, inspecteur honoraire d'académie, directeur du
Musée pédagogique à Paris ..
— - De Batz de Trenquelléon, professeur de mathématiques
au lycée de Bordeaux • 1®
— De Campou, professeur de mathématiques spéciales au
collège Rollin 1
— Durut (Albert), publiciste, S. P 1
— Dutabta, ancien professeur de philosophie au lycée, maire
de Toulon 1
— Feuoèrb, professeur suppléant de littérature française au
Collège de France i
— Gusse, censeur des études, directeur du petit lycée Con-
dorcet, S. P 1
— Lionièrbs, professeur honoraire de mathématiques du
4ycée Louis-le-Grand tè
— Monniot* professeur de mathématiques au lycée de Vanves,
S. P 1
— Persox, professeur de quatrième au lycée Condorcet 1
— Tisserand, membre de l'Académie des sciences et du Bu-
reau des longitudes, professeur d'astronomie mathéma-
tique à la Sorbonne, directeur de l'Observatoire, memhrt
du Conseil de V Association, S. P 1
p
DE L'ÉCOLE NORMALE 261
1864.Bastard, professeur de rhétorique au lycée de Pontivy* . . 1883
— Berthault, ancien professeur de troisième du lycée Char-
lemagne 1896
— Bourel, professeur de mathémat. au lycée de Toulon .... 1871
— Bourdbau, professeur de mathématiques spéciales du lycée
de Nancy 1900
— Denis, censeur adjoint des études au lycée de Marseille. 1878
— Didon, professeur de mathématiques appliquées à la Fa-
culté des sciences de Besancon 18*72
— Gelé y, maître de conf . à la Faculté des lettres de Douai. . 1883
— Lagier, professeur d'histoire au lycée d'Avignon 1876
— Lebègue, professeur d'antiquités grecques et latines à la
Faculté des lettres de Toulouse, S. P 1894
— Lusson, professeur honoraire de physique du lycée de la
Rochelle 1899
— Mamet, professeur d'histoire au lycée de Saint-Omer .... 1891
— Robert, inspecteur général de l'enseignement secondaire. . 1895
— Van den Bero, professeur libre d'histoire et de géographie
à Paris 1884
1865. Dubois (të.), professeur de physique au lycée eià l'école de
médecine d'Amiens, S. P 1899
— Es Parcel, professeur de mathématiques au lycée Charle-
magne 1898
— Gerbe, professeur de quatrième.au lycée de Marseille .... 1884
— Lallier, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse,
maître de conférences à la Sorbonne 1884
— Marion, profes. de science de l'éducation à la Sorbonne. . 1896
— Michel, professeur de mathémat. au lycée de Dijon 1888
1866. Cou at, recteur de l'Académie de Bordeaux 1898
— Eixiot, doyen et professeur de mathématiques pures de la
Faculté des sciences de Besançon 1894
I866.Ra?et (0.\ agrégé d'histoire, professeur d'archéologie à la
Bibliothèque Nationale 1887
— Jeannin, professsur de philosophie au lycée de Toulon . . . 1876
— Joly, professeur-adjoint de chimie à la Sorbonne, direc-
teur à l'École des Hautes -Études, maître de conférences
à l'École Normale 1897
— Le Brun, professeur de quatrième au lycée Janson 1896
— Rivalz, professeur d'histoire au lycée de Lyon 1879
— Rouabd, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . . 1899
368
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1867. Rubl, agrégé des lettres, docteur es lettres, professeur de
littérature à l'École des Beaux- Arts, S. P
— Vargolici, professeur de langue et littérature françaises
à l'Université de Jassy (Roumanie)
1868. Clbrc, professeur de philosophie au lycée de Rouen
— Fochier (Félix), professeur de mathématiques spéciales au
lycée de Poitiers
— Gébblin, professeur de géographie à la Faculté des lettres
de Bordeaux
— Ginovez, professeur de quatrième au lycée Janson
— Lecènk, professeur d'histoire au lycée Gharlemagne et à
l'École Normale de Sèvres
— Tabtinville, professeur de mathématiques au lycée Saint-
Louis
— Z elles, professeur adjoint, maître de conférences d'histoire
à la Sorbonne, répétiteur de littérature et d'histoire à
l'École Polytechnique
1E69.Bbésard, professeur de mathématiques au lycée Gondorcet
— Casanova, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand..
— Capin, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse.
— Géraulx, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . . .
— - Jaillet, professeur de mathématiques au lycée de Reims.
— Mouton, ancien maître de conférences de physique à la
Sorbonne
— Provotelle, proviseur du lycée de Monfrde-Marsan
— Roux, professeur de physique au lycée de Bourg
18*70. Burdeau, agrégé de philosophie, ancien Ministre de la
Marine, ancien Ministre des Finances, Président de la
Chambre des Députés
— Fochier, prof, de philosophie au lycée Louis-le-Grand...
— Kalb, professeur de mathématiques au lycée Lakanal. . . •
— Riemann, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale et à l'École des Hautes-Études
1872.Duperrbt, prof, de rhétorique au lycée de Bourges en congé.
— Gonnard, professeur de mathématiques au lycée duPuy.
— L agneau, professeur de philosophie au lycée de Vanves. . .
1873.Chervbt, professeur de physique au lycée Saint- Louis...
— Fernique, professeur d'histoire au collège Stanislas
— Lemaire, professeurde mathématiques au lycée de Lorient.
Il
db l'école normale 363
1873. Wahl, inspecteur général honoraire de l'Instruction pu-
blique aux colonies, professeur d'histoire au lycée Con-
dorcet 1900
1874.Biba.bTj professeur de physique au lycée de Marseille 1882
— Du Coudra Y La Blanohbbb, agrégé d'histoire, inspecteur
général des bibliothèques, musées et archives de l'Afrique
du Nord, S. P 1895
— Vincent, professeur de quatrième au lycée d'Angers 1876
1875.Baizb, professeur de quatrième au lycée Condorcet 1900
— Kuntzmann, professeur de physique au lycée de Nancy. . 1896
— Vallibb, professeur de philosophie au lycée de Bordeaux. 1883
1876. Crétin, professeur de mathématiques au lycée d'Agen. . . . 1898
— Gouribb, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Poitiers 1893
— Lbbabd, professeur de physique au lycée d'Angouléme. . . 1899
1877.Bilco, agrégé des lettres, membre de l'Étfole française
d'Athènes 1882
— Bournique, prof, de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1885
— Brunbl, doyen et professeur de mathématiques pures à la
Faculté des sciences de Bordeaux 1900
— Charbonnier, prof, de troisième au lycée de Grenoble. . . 1881
— Deshobs, professeur de troisième au lycée de Clermont. . . 1882
— Dunan, prof, de mathémat. spéciales au lycée de Tours. . 1890
— Gardillion, professeur de rhétorique au lycée d'Albi. . . . 1899
— Guillaume, prof, de physique au lycée de Troyes. 1890
— Thuillibb, agrégé-préparateur de chimie physiologique à
l'École Normale, décédé en mission scientifique à
Alexandrie (Egypte) 1883
1878. Bord eux, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Janson 1897
— David-Sauvageot, prof, de rhétorique au collègeStanislas. 1899
— Lefebvre (Léon), professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Lille 1900
— Mingasson, professeur de physique au lycée de Toulon. . . 1896
— Vbyribs, membre de l'École française d'Athènes 1882
1879.Bussod, professeur de mathématiques au lycée de Lyon. 1888
— - Douliot, aide-naturaliste au Muséum, décédé en mission
scientifique à Nossi-Bé 1892
— Fabbb, maître de conférences, suppléant à l'École Normale,
bibliothécaire-adjoint de l'Institut de France, S. P 1899
264 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
18*79. Grousset, maître de conférences à la Faculté des lettres
de Grenoble, S. P
— Hommay, professeur de philosophie au lycée d'Angers, S. P.
— Martin, professeur de physique au lycée de Carcassonne. .
1880. Bédier, proviseur du lycée de Saint-Denis (Réunion)
— Boidart, professeur de mathématiques au lycée de Ver-
sailles
— Chauvin, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse
— Cucuel, professeur de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Bordeaux
— Gottbland, professeur de seconde au lycée de Bordeaux.
— Griess, professeur de mathématiques au lycée Charlemagne.
— Létondot, professeur de seconde au lycée de Brest
1881 . Aig n an, inspecteur d'académie à la Rochelle
— Bbsson, professeur de sciences naturelles au lycée La-
kanal
— Liégeois, prof, de mathématiques au lycée de Clermont. .
— Manchon, professeur de cinquième au lycée d'Orléans. . . .
— Savary, professeur d'histoire au lycée de Laval
1882. Bénard, élève de la section des lettres
— Bernard, docteur es sciences, assistant de zoologie au
Muséum
— Constantin, professeur d'histoire au lycée de Cherbourg.
— Courtehoux, professeur de mathématiques au lycée de
Laon
— Fournier (Théodore), inspecteur d'académie à Privas
— Wassbrzug, préparateur au laboratoire de chimie physio-
logique de l'École Normale
1883. Lange, ancien élève de la section de philosophie, S. P....
— Noirbt, agrégé de grammaire, membre de l'École française
de Rome, S. P
— Régis, prof, de mathématiques au lycée de Toulouse, S. P.
— Rouen, professeur de physique au collège de Melun
— Texte, professeur de littératures modernes comparées à la
Faculté des lettres de Dijon
1884.Bieules, professeur de physique au lycée de Vesoul
1885 .Blbrzy, élève de la section de littérature
— Chevallier, prof, de mathémat. au lycée de Rochefort...
— Sollier, professeur de troisième au lycée de Laon
de l'école normalb 265
1886.Bauchbr, élève de la section de grammaire 1889
— Mille, élève de la section des lettres. 1888
— Wartel, professeur d'histoire au lycée de Bar-le-Duc. , . . 1889
— Wilhelm, professeur de mathématiques au lycée d'Alger. 1890
188T. Couve, maître de conférences de langue et littérature
grecques à la Faculté des lettres de Nancy 1900
— Marseille, professeur d'histoire au lycée d'Alger 1895
— Troille, ancien élève de la section de mathématiques. . . . 1892
— Valette, élève de la section des lettres 1889
1888.Bourdillat, élève de la section des lettres 1890
1889.Chambbrt, prof, de rhétorique au lycée d& Montauban 1893
— Chédorge, élève de la section des lettres 1891
— Germain, élève de la section des sciences 1891
1890. Beu don, professeur de mathématiques au lycée de Douai. 1900
— Blanohbt, professeur d'histoire au lycée de Constantine,
mort en exploration, à Dakar 1900
— Couvrbub, maître de conférences de grammaire et de phi-
lologie à la Faculté des lettres de Lille 1898
— Roger, ancien élève de la section d'histoire, S. P 1895
— Sibuet, professeur de mathématiques au lycée de Mont-
pellier 1899
1891 .Bisson, professeur de philosophie au lycée de Valenciennes. 1898
— Hurmann, prof, de rhétorique au lycée d'Évreux, S. P. . . 1898
— Paris, ancien élève de la section d'histoire naturelle 1896
1893-Duperrat, professeur de physique au lycée et à l'école pré-
paratoire à l'enseignement supérieur de Nantes 1899
— Gutzwiller, professeur de lettres à la Medersa d'Alger. . 1896
— Lardé, ancien élève de la section de physique 1897
— Petit, agrégé de physique, pensionnaire de la Fondation
Thiers, S. P 1898
— Cambronne, agrégé, préparateur de géologie à la Sorbonne,
décédé en Espagne au cours de ses études scientifiques. . 1899
— Vaucheret, professeur de mathématiques au lycée de
Tourcoing 1900
1895.Escot, chef de section de seconde année (sciences) 1897
1896.Clauzel, élève de la section de physique 1898
1897.Gauchard, élève de seconde année (sciences) 1898
— Chavanne (Paul), élève de la section des lettres 1899
1898. David, élève de la section des sciences 1899
*66
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION DÉCÉDÉS AYANT LE 1" JANVIER 1901
About, 1848.
Abria, 1831.
Aderer, 1851.
Adert, 1836.
Aignan, 1881,
Aimé, 1831.
Albert, 1848.
Albrand, 1812.
Alexandre, 1814.
AUégret, 1853.
Amigues, 1863.
Amiol, 1820.
André-Pontier, 1820.
Anot, 1818.
Anquetil, 1826.
Ansart, 1813.
Anselme, 1814.
Anthoine, 1851.
Armingaud, 1859.
Arnaud, 1833.
Aron-Dupéré, 1862.
Arreiter, 1835.
Aube, 1847.
Auberl-Hix, 1810.
Aubert-Hix, 1840.
Aubin, 1844.
Avignon, 1817.
Bach, 1832.
Bachelet, 1840.
Baize, 1875.
Ballard-Luzy, 1812.
Barbet, 1820.
Barbier, 1857.
Baret, 1834.
Barnave, 1848.
Barni, 1837.
Barry, 1829.
Bary, 1848.
Bastard, 1864.
Baucher, 1886.
Bayan, 1837.
Bazin, 1828.
Bazin, 1851.
Beaujean, 1841.
Beausaire, 1844.
Beaussire, 1847.
Beauyalet, 1850.
Béchet, 1861.
Bédier, 1880.
Bellin, 1850.
Belot, 1849.
Bénard, 1828.
Bénard, 1839.
Bénard, 1882.
Benoist, 1852.
Benoit, 1835.
Berger, 1827.
Berger, 1843.
Bernard, 1842.
Bernard, 1882.
Bernauer, 1852.
Beraot, 1836.
Bertereau, 1831.
Bertauld, 1853.
Berthaud, 1840.
Berthault. 1864.
Berthet, 1847.
Bertin-Mourot, 1841.
Bertrand, 1839.
Bertrand, 1850,
Bes8e,*18l6.
Besson, 1881.
Beudant, 1810.
* Beudon, 1890.
Beulé, 1845.
Beurier, 1863.
Bezodis, 1832.
Bibart, 1874.
Bieules, 1884.
Bigot, 1860.
Bilco, 1877.
Billet, 1890.
Bisson, 1801.
Blancbet, 1845.
Blancbet, 1850.
Blanchet, 1890.
Blerzy, 1885.
Blin, 1834.
Blondeau, 1832.
Blonde), 1856.
Bonn, 1854.
Boidart, 1880.
Boileau, 1839.
Boiteau, 1850.
Boiaûère, 1856.
Bonnefond, 1845.
Bonnet-Maambert, 11*
Bontoux, 1832.
Bordeux, 1878.
Borgnet, 1828.
Boa, 1848.
Boaaeux, 1855.
Bouchez, 1815.
Bouchitté, 1813.
Bouchot, 1835.
Bouchot, 1838.
Boucley, 1810.
Bougot, 1861.
Bouillet, 1816.
Bouillier, 1834.
Boulanger, 1856.
Boulant, 1855.
tuban, 1831.
uqnet, 1836.
Bourdeau, 1 84.
Bourdillit, 1888.
Bourel, 1864.
Bourgeois, 1833.
Bourgeois, 1640.
Bourget, 1S41.
Bourrique, 1877.
Boursac, 1830.
Boatin, 1840.
Boutin, 1846.
Botuet de Monvel, 1841.
Boyer, 1819,
Brach, 1849.
Braive, 1816.
Braive, 1827.
Brassent, 1843.
Bretignière, 1844.
Bresard, 1869.
Brion, 1843.
Briot, 1838.
Brissaud, 1842.
Broyé, 1848.
Brou, 1850.
Brunel, 1877.
Branet, 1826.
Brunhes, 1856.
Burat, 1850
Burdeau, 1870.
Bussod, 1879.
Gegnart, 1827.
Cailly, 1859.
Cambier, 1848.
Cambronne, 1893
Capin, 1869.
Cappella, 1829.
Caresme, 1820.
Caro, 1845.
Caron, 1845.
Carreau, 1861.
Cerrau, 1862.
Carré, 1838.
Carrare, 1811.
Cartelier, 1832. #
Caaanova, 1869.
Caublot, 1844.
Cave, 1853.
Cayx, 1812.
Caxalis, 1813.
Chalamet, 1842.
Ghallemel-Lacour, 1846.
Chamberi, 1889.
Chambon, 1841.
DB i/ÉCOLB NORMAL»
Champanhet, 1811.
Cbappuia, 1842.
Charbonnier, 1879.
Charma, 1820.
Charnoz, 1835.
Charpentier, 1828.
Charpentier, 1845.
Charpentier, 1860.
Cbassang, 1846.
Chanlaire, 1815.
Chavanne (P.), 1897.
Chédorge, 1889.
Chenou, 1818.
Chéruel, 1828.
Chervet, 1873.
Chevalier, 1885.
Chevillet, 1843.
Chevriaux, 1834.
Choffel, 1829.
Chon, 1832.
Christian, 1813.
Clavel, 1837.
Clauzel, 1896.
Clerc, 1868.
Clermont, 1831.
Colincamp, 1840.
Collet, 1829.
Collet, 1859.
Colomb, 1853.
Commeau, 1816.
Constantin, 1882.
Corbin, 1818.
Corneille, 1813.
Corrard, 1841.
Cotelle, 1813.
Conat, 1866.
Courbaud, 1853.
Cournuéjouls, 1841.
Courcelles, 1854.
Courcière, 1847.
Cournot, 1821.
Cou mot, 1838.
Courtehoux, 1882.
Courtois, 1834.
Cousin, 1810.
Couve, 1887.
Couvreur, 1853.
Couvreur, 1890.
Crétin, 1876.
Croiset, 1832.
Crosson, 1840.
Cucheval-Clerigny, 1840.
Cucuel, 1880.
Dabas, 1829.
267
Daguin, 1835.
Dalimier, 1855.
Dameron, 1814.
Dameron, 1854.
Damien, 1837.
Dansin, 1846.
Danton, 1832.
Danguy, 1837.
Daubie, 1810.
Dautel, 1845.
Davau, 1840.
David, 1830.
David, 1838.
David, 1898.
David -Sauvageot, 1878.
Debaiee, 1854.
De Bals, 1863.
De Benazé, 1851.
Debray, 1847.
Debs, 1834.
Décrois, 1811.
De Calonne, 1812.
De Campou, 1863.
De Faucompret, 1853.
Defrenne, 1815.
Deguin, 1828.
De lassa Bseigne, 1829.
Dehèque, 1813.
De Kerhor, 1841.
Delacroix, 1847.
Delafosse, 1813.
Delaître, 1817.
Delatour, 1836.
Delcasso, 1815.
Delbos, 1842.
De Lens, 1828.
Delépine, 1845.
Delestrée, 1858.
Delhomme, 1819.
Delignac, 1810.
Deloche, 1826.
Delondre, 1845.
Delorme, 1819.
Delouche, 1839.
Delzons, 1836.
De Pontavice, 1838.
De Neuflbrge, 1820.
Denis, 1835.
Denis, 1864.
Desdouits, 1855.
Desmichels, 1812.
Dermiane, 1853.
Derveau, 1816.
Dessins, 1831.
Dessins, 1835.
268
ASSOCIATION DBS ANCIENS ELEVES
Desboves, 1839.
Deshore, 1877.
Dealais, 1846.
D^sléonet, 1852.
Des pois, 1838.
Deaprez, 1848.
De Suckau, 1848.
De Testes, 1840.
Devès, 1811.
Deville, 1854.
Didier, 1839.
Didou, 1864.
Dijon, 1814.
Diguet, 1845.
Donoux, 1849.
Dorveau, 1816.
Douliot, 1879.
Drot, 1847.
Drion, 1847.
Dubois, 1812.
Dubois, 1813.
Dubois, 1818.
Dubois, 1839.
Dubois (E.), 1865.
Dubus-Champville, 1811.
Dubus, 1829.
Dubus, 1860.
Duchesue, 1843.
Duclos, 1832.
Ducos, 1847.
Du Coudray La Blauchôre,
1874.
Ducoudré, 1848.
Dugit, 1854.
Duhaut, 1857.
Dumaige, 1827.
Dumas, 1849.
Dumas, 1859.
Duméril, 1843.
Dumont, 1861.
Dunan, 1877.
Du noyer, 1816.
Du pain, 1848.
Duperray, 1892.
Duperrey, 1872.
Dupond, 1842.
Duponuois, 1843.
Dupont, 1860.
Dupont, 1872.
Dupré, 1844.
Dupré, 1849.
Dupuy, 1855.
Duruy, 1830.
Duruy, 1863.
Duasouy, 1840.
Dut asti, 1863.
Dutert, 1852.
Dutrey, 1811.
Klliot, 1866.
Esi-ot, 1896.
Esparcel, 1865.
Eudes, 1836.
Fabre, 1879.
Furgeaui, 1811.
Fargues de Taschereau,
1846.
Faucon, 1810.
Faune, 1832.
Fernique, 1873.
Ferri, 1847.
Feugère, 1855.
Feugère, 1863.
Feuillatre, 1835.
Feuvrier, 1847.
Fèvre, 1837.
Fillias, 1847.
Flamauville, 1816.
Fleury, 1831.
Fochier, 1868.
Fochier, 1870.
Foucin, 1828.
Fontanier, 1814.
Fontes, 1843.
Forget, 1813.
Forneron, 1818.
Forthomme, 1843.
Fougère, 1834.
Fournet, 1849.
Fournier, 1882.
Fraissinhes, 1857.
Françoise, 1859.
Frenet, 1840.
Fuibrer, 1850.
Fustel de Coulange9, 1850.
Gaillard, 1810.
Gaillardin, 1828.
Gandar, 1844.
Garcet, 1834.
Gardillion, 1877.
Garlin-Soulandre, 1846.
Garnier, 1841.
Garsonnet, 1836.
Gaucbard, 1897.
Gaucher, 1849.
Gauthiez, 1849.
Gautbiez, 1850.
Gautier, 1849.
Gébelin, 1868.
Getfroy, 1840.
Geley, 1864.
Gérard, 1858.
Gérauli, 1869.
Gerbe, 1865.
Germe in, 1830.
Germain, 1889.
Germer-Durand, 1S31 .
Géruzez, 1819.
Gibol, 1858.
Gibon, 1816.
Gillette, 1817.
Gindre de Mancy, 1!
Ginovez, 1868.
Girard, 1840.
Girard, 1844.
Girardin, 1852.
Giraull. 1837.
Gisclard, 1834.
G lâchant, 1845.
Goltelaod, 1880.
Goltscbaik, 1858.
Gouabin de LebvnX 11
Goumy, 1852.
Gourier, 1876.
Goussard, 1872.
Grangeneux, 1813.
Grégoire, 1838.
Grenier, 1643.
Grenier, 1847.
Griess, 1880.
Grout, 1830.
Grousset, 1879.
Guérard, 1R28.
Guerby, 1837.
Guérin, 18i0.
Guerrier, 1858.
Guibillon, 1847.
Guibout, 1850.
Guichemerre, 1814.
Guichemerre, 1840.
Guignault, 1811.
Guignault, 1844.
GuilUrd, 1813.
Guillaume, 1810.
Guillaume, 1877.
GiiiUexnin, 1834.
Guiraudet, 1847.
Guiselin, 1836.
Gusse, 1863.
Gutzwiller, 1892.
Hachette, 1819.
DE L'ÉCOLE NORMALE
269
amard, 1834.
amel, 1829.
anriot, 1837.
•rant, 1846.
itzfeld, 18'.3.
auser, 1833/
ivet, 1832.
abert, 1833.
einricb, 1848.
elleu, 1843.
Smardinquer, 1842.
urne, 1834.
wbetle, 18i7.
armann, 1801.
«ré, 1854.
ignard, 1828.
instin, 1853.
unmay, 1879.
>iioo, 1850.
Midemont, 1834.
»el, 1843.
nguenin, 1829.
agueny, 1836.
amberl, 1842.
ambert, 1852,
amblot, 1847.
imbert, 1856.
cques, 1832.
Met, 1869.
met, 1854.
min, 1838.
aet, 1841.
Qnet, 1814.
onin, 1836.
rry, 1851.
innel, 1858.
innin, 1867.
çuet, 1833.
ly, 1867.
len, 1816
ardai n, 1826.
lb, 1870.
ippfel, 1851.
ntzmann, 1875.
bbè% 1853
bresson, 1837.
croix, 1836.
ievi-Roche, 1818.
irey, 1844.
Lafuge, 1837.
Laisné, 1819.
Lagier, 1864.
Lagueau, 1872.
Lalande, 18C5.
Lallemand, 1836.
Lallemaot, 1838.
Lallier, 1865.
Lamy, 1842.
Lamm, 1848.
Lange, 188.1.
Lanzi, 1843.
Laquerbe, 1811.
Lardé, 1892.
Large, 1812.
Laroque, 1831.
Lartail. 1843.
Laurent, 1829.
Lebard,1876.
Lebègue, 1831.
Lebègue, 1S64.
Leboucher, 1833.
Le Brun, 1867.
Lecèue, 1868.
Lechat, 1843.
Lécha t, 1846.
Lechevalier, 18C2.
Leclerc, 1839.
Leccaur, 1848.
Lecomte, 1815.
Lecoinle, 18j0.
Lecrocq, 1839-
Lefevre, 1826.
Lefèvre, 1854.
Lefôvre, 1878.
Leflocq, 1851.
Légal, 1831 .
Legentil, 1839.
Léger. 1849.
Lemaire, 1873.
Lemarchand, 1814.
Lemoine, 1844.
Le mon nier, 1840.
I «rebours, 1811.
Le Renard, 1854.
Leroux, 1857.
Leroy, 1839.
Le rieur, 1819.
Letaillandier, 1835.
Létondot, 1880.
Lévêque, 1838.
Lévistal, 1856.
Lévy, 1813.
Lévy, 1843.
Leyritz, 1842.
Libert, 1848.
Liégeois, 1881 .
Lignières, 1863.
Lissajoug, 1841.
Lodin de Lalaire, 1816.
Loir, 1837.
Loiret, 1862.
Lomon, 1845.
Lorenli, 1837.
Lorquet, 1833.
Lory, 1840.
Lucas, 1847.
Lucas, 1861.
Lusson, 1864.
Maas, 1813.
Macari, 1836.
Macé de Lépiniy, 1834.
Maggiolo, 1862.
Magnier, 1810.
Mngy, 1843.
Maignieo, 1810.
Maillet, 1857.
Maillot, 1560.
Mallet, 1826.
Maaiet, 1864.
Manchon, 1881.
Marchai, 1856.
Marchand, 1821.
Marchand, 1846.
Marcou, 1865.
Maréchal, 1845.
Maréchal, 1852.
Marcschal, 1813.
Marguerin, 1852.
Marichal, 1835.
Maridort, 1846.
Marié Davy, 1840.
Marot, 1849.
Marpon, 1842.
Marquet, 1858.
Marseille, 1887.
Martha, 1840.
Martin, 1812.
Martin, 183Û.
Martin (L.), 1831.
Martin (T.-H.), 183!.
Martin, 1840.
Martin, 1879.
Martinand, 1839.
Materne, 1832.
Maucourt, 1838.
Mauduit, 1848.
Maurat, 1848.
Maze, 1859.
270
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Ménétrel, 1832.
Merget, 1840.
Merlet, 1848.
Mermet, 1828.
Méry, 1838.
Meusy, 1811.
Mézières, 1811.
Michel, 1814.
Michel, 1865.
Mille, 1886.
Mingasson, 1878.
Mo6t, 1843.
Molliard, 1845.
MoDeourt, 1842.
Mondot, 1834.
Monginot, 1856.
Monin, 1829.
Monin, 1850.
Monnier, 1840.
Monniot, 1863.
Morand, 1S40.
Moreaude ChampHeu, 1813.
Morel, 1833.
Morelle, 1827.
Morey, 1835.
Morin, 1833.
Morizot, 1856.
Morot, 1842.
MorreD, 1827.
Mouillard, 1828.
Moargues, 1839.
Mourier, 1827.
Mouton, 1869.
Moy, 1857.
Muoier, 1831.
Manier, 1851
Ney reneuf, 1861.
Nicolas, 1828.
Nicolas, 1837.
Nicolas, 1852.
Nimier, 1845.
Noël, 1837.
Noiret, 1883.
Nomy, 1852.
Nouel, 1850.
Offret, 1850.
Ohmer, 1845.
Olivaint, 1836.
Ollé-Laprune, 1858.
Ordinaire, 1848.
Ouvré, 1842.
Ozanoeaux, 1812.
Paris, 1891.
Pariset, 1813.
Pasteur, 1843.
Patin, 1811.
Patry, 1859.
Paulin, 1810.
Péclet, 1812.
Pécout, 1846.
Pellerin, 1862.
Pellissier, 1839.
Perdrix, 1817.
Pérennès, 1819.
Périgot, 1850.
Pernelle, 1840.
Perraud, 1852.
Perret, 1853.
Perrinot, 1840.
Person, 1863.
Petit, 1828.
Petit, 1892.
Petitbon, 1828.
Petit de Julleville, 1860.
Petitjean, 1837.
Peyrot, 1836.
Picart, 1850.
Pichard, 1830.
Picquet, «834.
Pierron, 1834.
Pigeonneau, 1853.
Pinard, 1856.
Pinaud, 1828.
Pitard, 1836.
Pltgniol de Mascony, 1815.
Planes, 1846.
PoinsignoQ, 1837.
Poiré, 1854.
Poirson, 1812.
Pompon, 1827.
Pons, 1820.
Ponsot, 1849.
Pontarlier, 1831.
Pontet, 1840.
Pottier, 1817.
Pouillet, 1811.
Prévost-Paradol, 1849.
Privât Deschaoel, 1841.
Provotelle, 1869.
Prudhon, 1860.
Puiseux, 1834.
Puiseux, 1837.
Quéquet, 1837.
Quet, 1830.
Quillet, 1834.
Quicherat, 1819.
Rabaaté, 1848.
Ragon, 1813.
Rattier, 1811.
Raulin, 1857.
Ravaud, 1817.
Rayet, 1866;
Raynal, 1851.
Réaume, 1846.
Régis, 1883.
Rebière, 1861.
Renard, 1847.
Renouard, 1812.
Revel, 1814.
Révillout, 1839,
Révol, 1834.
Reymond, 1860.
Reynald, 1849.
Ribout, 1818.
Ricard, 1846.
Ricart, 1828.
Richard. 1862.
Rieder, 1848.
Riemann, 1870.
Rigault, 1841.
Rinn, 1816.
Rinn, 1844.
Riquiar, 1841.
Risser, 1861.
Rivalz, 1867.
Robert, 1864.
Robiou, 1840.
Roger, 1847.
Roger, 1890.
RolUer, 1834.
Romilly,1846.
Rosey, 1832.
Rouard, 1867,
Rouen, 1883.
Rougeron, 1811.
Roustan, 1820.
Rouvray, 1836.
Roux, 1826.
Roux, 1829.
Roux, 1838.
Roux, 1869.
Ruel, 1867.
Ruello, 1844.
Sabettwr, 1814.
Salanson, 1812.
Salomon, 1845.
Saisset, 1833.
Sarcey, 1848.
Saucié, 1839.
Saulnier, 1841.
r
Savary, 1881.
Sajous, 1860.
Sehmit, 1833.
Seigneret, 1862.
Serret, 1849.
Sacrer, 1860.
Sibuet, 1800.
Simon, 1845.
Sirguey, 1831.
Sirguey, 1846.
Solier, 1845.
SoUier, 1885.
Sonnet, 1819.
Sonrel, 1859.
Sornin, 1841.
Souillart, 1851.
Soulacroix, 1810.
Soûlas, 1840.
Soûles, 1816.
Suerenard, 1818.
Stouff, 1851.
Suisse (Jnles-Simon), 1833.
Sachet, 1839.
Taine, 1848.
Talbert, 1838.
Tarait*., 1855.
TartinviUe, 1868.
Taulier, 1834.
Terquem, 1849.
Texte, 1839.
Texte, 1883.
Thenon, 1851.
Théry, 1816.
Thierry, 1811.
Thionville, 1841.
DE L'ÉCOLE NORMALE
Thirion, 1845.
Thouron, 1812.
Thuillier, 1877.
Thurot, 1841.
Tiercelin, 1827.
Tisserand, 1863.
Tombeck, 1848.
Toumier, 1850.
Toussaint, 1837.
Toussaint, 1841.
Trench au, 1839.
Trébuchet, 1839.
Tréhand, 1849.
Tremblay, 1843.
Troille, 1887.
Tronsens, 1861.
Trouessart, 1832.
Vacherot, 1827.
Vacquant, 1849.
Vagnair, 1853.
Valade, 1848.
Valadier, 1843.
Valatour, 1854.
Valette, 1887.
Vallier, 1875.
Valson, 1854.
Van den Berg, 1864,
Vannier, 1838.
VàrgoUci, 1867.
Vasnier, 1834.
Vaucheret, 1883.
Vendryes, 1829.
Ventéjol, 1842.
Verdet, 1842.
Verdot, 1826.
274
Vernadé*, 1813.
Véron, 1846.
Véron-Vernier, 1817.
Veyries, 1878.
Viant, 1848.
Viard, 1842.
Vieille, 1833.
Vignon, 1848.
Viguier, 1811.
Villetard, 1849.
Villeyaleix, 1811.
Vincent, 1816.
Vincent, 1841.
Vincent, 1842.
Vincent, 1874.
Viollette, 1846.
Vivier, 1859.
Wahl, 1873.
Wtille, 1839.
Wartel, 1830.
Wartel, 1886.
Wasserzug, 1882.
Weill, 1850.
Wiesener, 1835.
Wilhelm, 1886.
Wissemans, 1844.
Wowtyn, 1845.
Yanoski, 1833.
Yung, 1847.
Zeller, 1868.
Zévort, 1836.
[ Ziegel, 1854.
272 ASSOCIATION DSS ANCIENS ÉLÈVES
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Le Conseil d'Administration se trouve composé de la manière
vante, pour Tannée 1901 :
Promotions.
1831. MM. Wallon (Henri), C. #, secrétaire perpétuel de PAcade»
des Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honoraire da *
Faculté des lettres de la Sorbonne, sénateur inamoTi%
ancien ministre de l'instruction publique, quai Conu\2V
1844. Girard (Jules), 0. &, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, professeur honoraire de
grecque de la Sorbonne, directeur de la Fondation Thkfl^
rond-point Bugeaud, 5.
1&58. Van Tieghem (Philippe), 0. #, membre de l'Acad
des Sciences, professeur administrateur de botanique
Muséum, rue Vauquelin, 22.
1861. Darboux (Gaston) C. &, secrétaire perpétuel de l'A
demie des Sciences, doyen de la Faculté des Soi
de la Sorbonne, rue Gay-Lussac, 36.
1865, Lantoink, #, professeur honoraire de Faculté, sécréta»
de la Faculté des lettres de la Sorbonne.
{Administrateurs honoraires)
et MM.
1843. Boissier, G. 0. *fc, secrétaire perpétuel de l'Académie fin*
çaise, membre de l'Académie des Inscriptions et Belkf*
Lettres, professeur au Collège de France, maître de
rences à l'Ecole Normale, président, quai Coati, 23 ; &
en 1901.
1873. Appell, 0. $, membre de l'Académie des sciences, professe*
de mécanique rationnelle à la Sorbonne, vice-président, rue II
Noailles, 23, àSaint-Germain-en-Laye; élu en 1901.
M L'ACOUE NO&MALB 273
MM.
65. Gkrnkz, 0. #i maître de conférences à l'École Normale, secré-
taire, rue Saint- Sulpice, 18; élu en 1899.
69. DupuY(Epnest), 0. $, inspecteur général de renseignement secon-
daire, vice-secrétaire, avenue de Montsouris, 2; élu en 1900.
177. Bbbton, #, de la maison Hachette et C» boulevard Saint-
Germain, 79, trésorier ; élu en 1899.
52. Pkrrot, C. 4ft, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, directeur de l'École Normale, professeur à la
Sorbonne, élu en 1899.
159. E. Duclaux, C. &, membre de l'Académie des Sciences, direc-
teur de l'Institut Pasteur, professeur de chimie biologique à
la Sorbonne, avenue de Breteiril, 39 ; élu en 1900.
I$3. Vidal de la Blaohb, O. &, professeur de géographie à la Sor-
bonne, rue de Seine, 6; élu en 1900.
KHJ. Tannbry, £t, lous-directeur et maître de conférences à l'École
Normale ; élu en 1901.
167. Humbbrt (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet,
boulevard Saint-Germain, 207 ; élu en 1899.
{69- Chantavoinb, #, professeur de rhétorique au lycée Henri IV,
rue du Val-de-Grâce, 9, élu en 1901 .
(74. Picard (Emile), O. #, membre de l'Académie des Sciences, pro-
fesseur de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, rue
Soufflot, 13, élu en 1899.
176. DupuY(Paul), #t, surveillant général à l'École Normale, élu
en 1900.
178. Jaurès, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de
Toulouse, en congé, ancien député, avenue du Chalet, 7y
Passy; élu en 1901.
185. Boublrt, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-
Louis, professeur à l'École des Beaux-Arts, avenue de l'Ob-
servatoire, 22; élu en 1900.
18
274
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
LISTE DES CORRESPONDANTS
Le Conseil d'administration a réglé ainsi qu'il suit la liste des corres-
pondants et les circonscriptions qui leur sont affectées :
Ain.
Allier
i
Dépuitaeots, ComtpoataM.
| H. Bardin, professeur de rhétorique» u
| lycée de Bourg.
Aisne | M. N. . . , au lycée de Laon.
M. Casiaigne, proviseur du lycée de Moi*
lins.
| M. Ollivwr proviseur du lycée de Niée.
| M. N. . ., au lycée de Tournon.
| M. N..., au lycée de Charle ville.
| M. Rèmond, inspect. d'académie à Trojtf.
M. Sabalier, professeur de physique n
lycée de Carcassonne.
M.
à Rodez.
M. DeUbes, professeur honoraire dTù
du lycée de Marseille.
M. Blondèl, professeur de philosophie à
Faculté des lettres d'Aix.
Alpes-Maritimes
Ardàchb
Ardennbs
Aube
Aude.
Avktron, Lozère.
Basses- Alpes, Bouches-
du-Rhône. .. . . .
Basses-Ftrenebs
Calvados.
Cantal.
Charente
M. Vanmneq, professeur de rhétorique
lycée de Pau.
M. Houllevigue, professeur de phj
à la Faculté des sciences de Caen.
M. BesÊ&reê, professeur de rhétorique
lycée d'Aurillac.
M. Espitallier, inspecteur honoraire, à
gouléme.
Départements.
ChABBNTB-InFÉRIEURE. .
Chbb, Gbbusm ■
COBRÈZE
DE L'ÉCOLE NORMALE , *75
Correspondants.
M. Niébylonski, professeur de mathéma-
tiques, au lycée de la Rochelle.
M. Millot, professeur de mathématiques ,
au ljrcée de Bourges.
M. Oudot, professeur de mathématiques au
lycée de Tulle.
Corse | M. N. . .
M. Recour a, doyen de la Faculté des
Côtb-d'Ob \ sciences de Dijon, rue Pelletier de Cham-
bure, 12.
M. Chrétien, professeur de physique au
lycée de Saint-Brieuc.
IM. Raingmrdi professeur honoraire de phy-
sique du lycée de Niort.
M. Valot, professeur de mathématiques au
lycée de Périgueux.
M. Colsmet, doyen de la Faculté des
lettres de Besançon.
M. Ducasse, professeur de philosophie, au
lycée d'Évreux.
M. UAladern, professeur de physique au
lycée de Chartres.
M. Lesgourgues, professeur de mathéma-
tiques au lycée de Brest.
M. Dupouy, professeur de rhétorique au
lycée de Quimper.
Gard | M. Darboux, proviseur du lycée de Nîmes.
Gers | M. N...
M. Radet, doyen et prof, d'hist. ancienne
Oibondb \ . à la Faculté des lettres de Bordeaux.
M. Verdier, proviseur du lycée de Bordeaux.
M. Baillaud, doyen hon. de la Faculté des
sciences, directeur de l'Observatoire de
Toulouse.
Haute-Loire | M. N. . . , au Puy.
Hautb-Mabnb I M. N. . ., à Chaumont.
Hautes-Pyrénées..,.. | M. N.. ., du ly cée de Tarbea.
Côtbs-du-Nord
Deux- Sèvres.
Dordogne
Doubs
Eure.
Eurb-et-Loir
Finistère
Haute-Garonne, Ariège
276 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Départements. Correspondants
Haute-Saône
Haute- Vienne
Hérault, Pyrénées-
Orientales
Illb-bt-Vilainb
M. Stouff, professeur honoraire denattt»
matiques du lycée, à Vesoul.
Hauts-Savoie et Savoie | M. Revoit, prof, au lycée de Cfaambtrj.
M. Berger, professeur de rhétorique «
lycée de Limoges, av. Saint-Eloi, 18.
M. Bronvilk, proviseur honor. du lycée,!
Montpellier.
M. Lechartier, doyen et prof, de chimiii
la Faculté des sciences de Rennes.
M. Hébert, professeur honoraire de pfej-
sique du lycée à Rennes.
M.
lycée de Châteauroux.
M. Picardy professeur de mathématique
au lycée de Tours.
M. Sentis, .professeur de physique au lycée
de Grenoble.
- Indre
ÏNDRft-ET-LoiEE
Is&ro, Hautes- Alpes,
Drôme
Jura
M. QuUlon, professeur honoraire à Lo»
le-Saunier.
Landes 1 ^' ^a^/ professeur de mathématiques *
I lycée de Mont-de-Marsan.
r I M. J?*raarJ, inspecteurd'AcadémieàSei*
J Etienne.
Loiret .
Loib-bt-Chbr
Loire-Inférieure.
M. Oallouéâec, professeur d'histoire si
lycée d'Orléans.
f M. î¥. ..,
à Vendôme.
M. Lefèvref professeur de physique au ljd*
de Nantes.
Lot. | M. N. . . , au lycée de Cahors.
LohwuGabokkb J M. Bordes, professeur de seconde an lj*
] d Agenf
M. «
lycée d'Angers.
M. Frémioi, professeur de mathématûp*
au lycée de Cotitances.
Maine-et-Loire
Manohb ••••- .»....••.
r*^
Marne
Nièvre
D* L'ÉCOLE NORMAL* 277
Département!. Correspondants.
M. Cornet% inspecteur honorai** d'académie
à Châlons.
M. Barbèlmet, professeur de mathématiques
au lycée de Reims.
u^»™™ M- Sinoir, professeur de rhétorique au
MAYENNE •••...•.«.... <■ , \ r y
| ljcée de Laval.
Metjrthb- et -Moselle, M. Le Monnier, professeur de botanique à
Vosges la Faculté des sciences de Nancy.
u I M. Marchai^ professeur de rhétorique au
MEUS1 I lycée de BaHe-Duc.
M. Bouvet, professeur de mathématiques
au lycée de Ne vers.
M. Darrtkn, professeur de physique à la
Faculté des sciences de Lille.
M. Dupant, prof, de littérat. franc, h la
, Faculté des lettres de Lille.
WoBD ] M. Lefebvre (Jules), professeur de mathé-
matiques au lycée de Lille.
M. Lefebvre, professeur de physique au
lycée de Douai.
q | M. Huriez, professeur de mathématiques
' au lycée de Beau vais.
M. Qomond, professeur honoraire de se-
conde du lycée, à Alençon.
•. tv* n . I M. Bus^on, professeur d'histoire au lycée
Puy-de-Dôme, Cantal. . | ^ CIemo^t) dw ChabroU 4<
M. Fontaine, doyen de la Faculté des lettres
de Lyon.
p . 1 M. Offretj professeur de minéralogie à la
• • • • • \ Faculté des ^ciences.
M. D&is, professeur de rhétorique au lycée
de Lyon.
}/L. professeur au lycée du Mans.
~ ] M. Martinet, professeur de mathéma-
tiques au Pry tanée militaire de La
Fléehe.
M. Lecaplain, professeur de physique au
« lMrf \ lycée de Rouen.
• BEiNfr-iNmiffURB ..-•• j M. Rousseau, professeur de physique au
lycée du Havre.
Orne,
378 ASSOCIATION D*S ANCIENS ÉLÈVES
Département*. Correspondants,
•a^.- — . n.—. M. Sarradin. professeur honoraire'
seconde au lycée de Versailles.
MM. les membres du Conseil d'i
tration, et en outre :
M. Perrot, directeur de l'École Noi
M. Hutnbert, professeur de quatrième!
lycée Condorcet.
M. Suer us, censeur des études du lj
Saint-Louis.
M. Gazeau, proviseur du lycée
Grand.
M. Jodin, professeur de cinquième an lj
Montaigne.
M. Lehugeur, professeur d'histoire ail
cée Henri TV.
M. DHombreê, proviseur du lycée
magne.
M. Brelet, professeur de quatrième ai 1]
Janson.
M. Dietz, prof, de rhétorique au lycée )
_ ft /M. Bonçenne, professeur de matiu
SwNE,SbÎN1HBÏ-MaRNB. ( ftu ljcée Voltaire.
M. Desjardins, professeur de rhétoric
lycée de Vanves.
M. Staub, proviseur du lycée Laki
M. Barau, professeur de philosophai
lycée Carnot.
M. Marcourt, professeur de rhétoriqH
Collège RplUn.
M. Godard, agrégé, docteur, profc
physique au collège Sainte-Barbe.
M. Laurent, professeur de quai
collège Stanislas.
M. Haudié, professeur de littératmt|
collège Chaptal.
M. Wolf, astronome honoraire de
yatoirôé
M. ifûwcar^^professeur de physique m'
lège de .France.
M. Sirveh, , professeur de rhéù
l'École Alsacienne*
rr
Département!.
80MMK
Tarn..
DÉ L'ÉCOLE NORMALE 279
Correspondants.
M. Quitton, professeur de mathématiques
au lycée d'Amiens.
M. Crùmaussel, professeur de philosophie
au lycée d'Albi.
Tjlbn-bt-Garonnb .... | M. N. . ., au lycée de Montauban.
Vab | M. N. . . , du lycée de Toulon.
Vauolusk | M. N. . ., & Avignon.
Vendée | M. N. . ., à la Roche-sur- Yon.
M. Durrandê, doyen honoraire de la
Faculté des sciences de Poitiers.
Yonne | M. ; au lycée de Sens.
M. Jeanmaire, recteur de l'académie
Algérie I d'Alger.
M. Baux y proviseur du lycée d'Oran.
M. Zahn, directeur de l'École industrielle et
commerciale de Luxembourg.
Rome I M. Merlin, à l'École française.
M. Homolle, directeur de l'École française
d'Athènes.
Vienne.
Luxembourg
Athènes.
Tunis | M. Buisson, directeur du Collège Alaoui.
La correspondance doit être adressée à M. D. Gernez, secrétaire
de l'Association, rue Saint-Sulpice, 18.
Les cotisations doivent être transmises, directement ou par l'inter-
médiaire des Correspondants, à M. Guillaume Breton, trésorier de
l'Association, maison Hachette et 0", boulevard Saint-Germain, 79.
Elles peuvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 3 des statuts, les cotisations doivent être
adressées au trésorier avant le 1er juillet.
280 ASSOCIATION DBS ANGI8KS ÉLÈVttS
STATUTS «
Art. 1er. L1 Association amicale dé secours des anciens ifa** à
t École Normale a pour objet de Tenir en aide, au moyen d'nv
Caisse de secours, à ceux de ses membres qui peuvent avoir besoit
d'assistance.
Art. 2. Sont admis à participer aux secours les Sociétaires, lent
veuves et leurs enfants.
Par exception, et sur la demande d'un Sociétaire, des secours pour-
ront être accordés à d'autres membres de la famille, ou même à te
personnes étrangères qui seraient considérées comme ayant tenu lin
de parents à un Sociétaire.
Art. 3. Les Sociétaires versent une cotisation annuelle dont le nâ-
nimum est fixé à dix francs. Cette cotisation sera exigible dans les fli
premiers mois de Tannée courante (2).
Les Sociétaires qui auront négligé de payer leur cotisation annoelt
seront considérés comme démissionnaires, après deux ans de retafâ
s'ils habitent le territoire continental de la France, après trois fttf
s'ils résident hors de France. Ils perdront leurs droits aux secourt as
l'Association.
Art. 4. La Caisse sera administrée par un Conseil composé to
quinze anciens élèves, élus à la pluralité des suffrages dans la Réuni*
générale qui aura lieu chaque année, le second dimanche de janvier;
les membres non présents à Paris à l'époque de la Réunion géaéab
pourront voter par correspondance.
Les administrateurs choisiront parmi eux un président, un viee-pé*
sident, un secrétaire, un vice-secrétaire et un trésorier.
Ils pourront s'adjoindre des administrateurs honoraires, dont il
(1) Statuts approuvés par le Conseil d'État et annexés au décret du 27 décente*
1871 qui reconnaît l'Association amical* -A* suaura dos anciens tlè9$t da fÉcoU K**
maie supérieur* comme établissement d'utilité publique.
(2) Sur une proposition du Président faite en Assemblée d'après l'avis du Geatflft
d'Administration, le minimum de la cotisation a été porté à 4% francs, d'un eeasfr
tement général à partir de 1879. Voir les allocutions du Président de 1879 et de 18*
I —
DE L'ÉCOLB NORMALE 281
nombre ne devra pas dépasser cinq, et qui seront choisis parmi les
membres de l'Association appelés trois fois par l'élection dans le sein
du Conseil. Les administrateurs honoraires auront voix délibérative.
Art. 5. Le Conseil d'administration sera renouvelé annuellement
par tiers : le sort décidera des deux premiers tiers sortants.
Les membres sortants pourront être réélus.
Art. 6. La présence de sept membres électifs sera nécessaire pour
que les délibérations du Conseil soient valables.
Art. 7. Le Président représentera Y Association en justice et dans les
actes de la vie civile.
Art. 8. Toute demande de secours devra être faite et motivée par
écrit et adressée au secrétaire qui en saisira le Conseil dans le plus
bref délai.
Art. 9. Le Trésorier sera chargé des fonds, dont il ne pourra dis-
poser qu'en vertu d'une délibération du Conseil et sur un mandat signé
du président et du secrétaire.
Les excédents de recettes disponibles seront placés en fonds publics
français, en actions de la Banque de France, en obligations du Crédit
foncier de France, ou en obligations de Chemins de fer français émises
par des Compagnies auxquelles un minimum d'intérêt est garanti par
l'Etat.
Art. 10. Chaque année, le Trésorier rédigera un compte détaillé des
recettes et dépenses qui sera soumis à l'approbation du Conseil. Il sera
fait un rapport à l'Assemblée générale, sans que toutefois les noms des
personnes secourues soient mentionnés.
Art. 11. Les ressources de la Société se composent : du produit des
cotisations, des revenus de biens de toute nature, du produit des dons
et legs régulièrement autorisés.
Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations, ou échanges
d'immeubles, ou à l'acceptation des dons et legs seront soumises à l'ap-
probation du Gouvernement.
Art. 12. L'Association arrêtera un Règlement intérieuf qui sera
soumis à l'approbation du Ministre de l'Instruction publique.
Art. 13. Les présents Statuts ne -pourront être modifiés qu'en vertu
d'une délibération de l'Assemblée générale, prise à la majorité des trois
quarts des votes exprimés, et approuvée par le Gouvernement.
Les membres absents pourront voter par correspondance.
"1
262 ASSOCIATION DBS ANCtENS ÉLÈVES
Abt. 14 et dernier. La dissolution de l'Association, si elle est de-
mandée par un ou plusieurs de ses membres, ne pourra être pronotcét
que suivant les formes prescrites par l'article précédent.
En cas de dissolution de la Société, la dévolution et l'emploi de
actif feront l'objet d'une délibération de l'Assemblée générale qui
soumise à l'approbation du Gouvernement.
RÈGLEMENT INTÉRIEUR
ARRÊTÉ CONFORMÉMENT A L'ARTICLE 12 DES STATUTS ET APWUHJT*
PAR LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Art. 1er. Le Conseil d'administration, dans l'application de l'ait
des statuts, ne vote de secours que pour une année. Il ne renou
un secours que sur une demande présentée dans la même forme qu
première.
Art. 2. Le Conseil déterminera, chaque année, d'après l'état d»
caisse, le chiffre maximum des secours qui pourront être accordés.
Art. 3. Le Conseil établira, à la fin dé chaque année, la liste
membres que l'Association aura perdus. Il fera imprimer les
nécrologiques écrites en mémoire de ces morts par les membre*
l'Association.
Art. 4. Le Conseil se tiendra en communication avec les menai*
de l'Association par des Correspondants qu'il désignera. Il sera noarf
un correspondant au moins par Académie.
Art. 5. Le Secrétaire (art. 4 des Statuts) sera chargé de la corr*
pondance, du dépôt des papiers et registres, de la rédaction des défikt
rations; il surveillera l'impression des pièces qui seront publié» à
particulièrement d'un compte rendu annuel où sera inséré le Bsff^
du Trésorier prévu par l'art, 10 des statuts.
table des matières
Ptget
ocution du Président 1
te des membres décédés dans Tannée 4
liées biographiques par ordre de promotion 5
mpte rendn des recettes et des dépenses 147
nation de ia caisse et du portefeuille 152
sultat des élections pour le renourellement partiel du Conseil 153
lie des Donateurs de l'Association 155
Ile des membres souscripteurs perpétuels 161
rte des membres de l'Association par ordre de promotion 174
lie alphabétique des membres 182
rte par ordre de promotion des membres décédés depuis l'origine. . . 231
rte alphabétique des membres décédés 266
nposition du Conseil d'administration pour Tannée 1901 272
île des Correspondants 274
fttuts et règlement intérieur 280
▼■MAIMSI, CIRF, IMFRIMIini, RDI DDFLI88I8, 69.
V »
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«
■ > i : ■ \ » *
1902 (12 JANVIER)
ASSOCIATION AMICALE
DES ANCIENS ÉLÈVES
m
L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
_-»• « *•
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«
197^
. —Mil wt C^UK^«H1A
JHSÊL* — ■
PARIS
LIBRAIRIE LÉOPOLDCERF
12, RUE SAINTE-ANNE, 12
1902
AVIS
Messieurs les correspondants sont instamment priés de fournir les
renseignements suffisants pour que l'on puisse suivre les souscripteurs
dans leurs changements de résidence. Beaucoup portent le même
nom, et il en résulte de regrettables méprises. Ces méprises ne pour-
raient avoir lieu : 1° si, à côté du nom de chaque souscripteur, était
inscrite la date de sa promotion ; 2° si, lorsqu'un souscripteur ne ligure
pas sur la liste précédente, on indiquait qu'il est nouveau, ou bien si
l'on indiquait le lieu de son ancienne résidence; 3° enfin, si Tob
désignait la nouvelle résidence des souscripteurs portés sur la iiste
précédente et non compris dans la nouvelle.
La correspondance doit être adressée à J/. D. GERNEZ, secrélairt
de V Association, rue (TAssas; 80.
Les cotisations doivent être transmises^ directement ou par iïntermé-
diaire des correspondants, à M. Guillaume BRETON, trésorier de
l'Association^ maison Hachette et Cie, boulevard Saint-Germain, 75.
Elles 2)euvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 3 des statuts, les cotisations doivent Un
adressées au trésorier avant le /er juillet.
Nous croyons utile de prévenir nos camarades Normaliens qu'il reste
encore un certain nombre d'exemplaires du volume Lé Centenaire è
l'Ecole Normale , in-4° de 700 pages, orné de 25 portraits, gravures et
planches.
Ils peuvent toujours se procurer ce volume au prix net de 15 francs,
prix spécial pour les anciens élèves de l'Ecole, à la librairie Hachette
et O.
Le prix pour le public est de 25 francs, prix fort.
Cet ouvrage convient aux distributions de prix et aux bibliothèque?
des lycées.
r
ASSOCIATION
DBS
ANCIENS ÉLÈVES DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
r
FONDÉE LE 1« JANVIER 1846
Reconnue comme établissement d'utilité publique
le 27 décembre 1877.
55' RÉUNION GÉNÉRALE ANNUELLE
(42 janvier 4902)
Cette réunion a lieu à l'Ecole Normale, dans la salle des Actes, sous
la présidence de M. Boissier, président du Conseil d'administration.
Quatre-vingt-dix membres sont présents.
À une heure un quart, la séance est ouverte. M. le Président pro-
nonce l'allocution suivante :
Mrs chers Camarades,
, L'histoire de noire Association pendant cette année peut tenir en deux
mots, ou plutôt en deux chiffres : elle a dépensé vingt mille francs et secouru
cinquante-sept familles. Pour comprendre tout le bien qu'elle fait, il faut se
rendre compte du caractère des infortunes qu'elle soulage : il n'y en a pas de
plus cruelles et de moins méritées. La cause en est toujours la même, et ce
sont les mêmes événements qui amènent les mômes misères. Après une jeu-
nesse austère et laborieuse, on entre galment dans la vie. On se fait vite une
famille, en consultant plutôt les penchants du cœur que les conseils de l'inté-
rêt. On ne se préoccupe guère de l'avenir, parce qu'on le croit assuré. Une
position modeste, mais à l'abri des vicissitudes politiques, un salaire médiocre,
mais certain, avec une retraite à l'horizon, expliquent et excusent un peu
d'imprévoyance. Il n'y a que la mort à laquelle on ne songe pas, et n'est-ce
pas naturel qu'on l'oublie, quand on est à la force de l'âge? elle vient cepeTF
dant interrompre trop souvent les carrières les mieux commencées, elle prend
tes meilleurs de nous en pleine jeunesse, et en quelques jours tout manque à
la fois. Alors les collègues, les amis, témoins de ces misères discrètes et qui
voudraient se cacher, de ces privations, que rend plus arriéres l'aisance de la
4
2 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
veille, les signalent à notre Association, qui fait ce qu'elle peut pour les sbk
lager, mais ne peut pas toujours faire autant qu'elle voudrait. Nous avons &
moins la satisfaction de savoir que nos secours ne risquent pas de s'égarer à-,
qu'ils ne tombent que sur ceux qui les méritent Ce n'est pas chez nous qoW
peut craindre de trouver de ces gens qui se font de la mendicité un méfier.
souvent plus lucratif, toujours plus commode que le travail, N'avons-noos p*
vu, cette année encore, deux des personnes que nous secourions venir sp<fr
tanément nous dire que, leur position s'étant un peu améliorée par leur tn-
vail, elles nous rapportaient la petite somme que nous leur avions donnée et.
dont d'autres avaient plus besoin qu'elles?
Vous savez qu'il nous serait difficile de suffire à toutes nos charges, si moi
étions réduits à nos seules ressources, mais qu'heureusement on vient à notre
aide. Je dois, comme tous les ans, remercier d'abord ici nos bienfaiteurs. Yoa
verrez qu'ils sont à peu prés toujours les mêmes ; ils payent leur cotisât*»,
comme nous autres, et avec la même régularité. Ce sont Mesdames Jagta;
Suchet et Laroque ; MM. Girard, Troost, Lamy (l) , Weil, Hautefeuille, Gautier-fil
lars ; c'est la Société des conférences, par l'intermédiaire de II. Doumicette
Comité de rédaction des annales scientifiques de l'École Normale. J'y «pafe :
deux de nos camarades, H. Giraud et le père baudrillart, qui ont eu la ta* .
pensée de nous associer à leurs succès en nous attribuant une partie te ;
prix que l'Institut leur a décernés.
Ces prix, que nos camarades obtiennent en si grand nombre dans les eoft* .
cours académiques, nous avons pris l'habitude de les mentionner tous fefe
ans dans cette réunion. Malheureusement leur nombre même me force iote ,
faire qu'une courte et sèche énumération. Je veux pourtant insister un ps •
plus sur trois d'entre eux qui ont une importance et un éclat cxceptiooo&.
C'est le prix Gobert que l'Académie française accorde pour la seconde fois,*
trois ans, au père Baudrillart, et les prix Jean Reynaud et dX)nnoy,fc
dixTmille francs chacun, qu'obtiennent MM. Lippmaun et Kœnigs. Les «Ira
lauréats me pardonneront de ne rappeler que leur nom : ce sont, à l'Acadèffl*
française, MM. Maurice Albert, Bazaillas, Bédier, Bérard, Bloch, Doudév
Ehrard, Giraud, Jouffret, Martinenche et Ruyssen; a l'Académie des Inscrip-
tions, MM. Dufourcq, Foucher, Legrand, Macé, et MM. Perdrizet et deftdta,
qui ont obtenu des subsides pour leurs travaux, sur la fondation Piot;à PA<**;
démieldes Sciences, MM. André, Borçl, Matruchot, Molliard, Pérez, Sim«;i
l'Académie des Sciences morales et politiques, MM. Georges Dumas, Labofe
Mllhaud, Rauh, Richard et Worms. Ajoutons, pour achever ce qui conesr*
l'Institut, que M, Bergson a été élu membre de l'Académie des Scieaoft
morales, M. Paris, correspondant de l'Académie des Inscriptions, et M. Sataâv
de celle des Sciences.
La liste de nos morts, quoique, hélas 1 toujours bien longue, l'est nnp*
moins que les années précédentes. Dans le nombre, je trouve deux de a
camarades, deux membres de cette promotion de 1843, qui s'est longteopt
(l) M. le Président, qui venait d'apprendre la mort de M. Ernest Lamy, a
Erimé en termes émus la reconnaissance de notre Association pour cet borna* 4
ien dont la générosité, en faveur de notre œuvre, ne s'est pas démentie Dendaat
années.-
DB L'ÉCOLB NORMALE 3
bien défendue, mais dont il ne restera bientôt plus personne, Perrens et
Manuel, qui ont fourni tous les deux une si honorable carrière. Ces noms me
ramènent à soixante ans en arrière, et je me retrouve, par le souvenir, dans ce
grenier de la rue Saint-Jacques, ou chacun de nous s'était fait un petit réduit,
qu'il meublait selon ses goûts et ses moyens, et où il travaillait de son mieux*
Je revois surtout ce bon Manuel, avec son œil doux et malin, soutenant d'un
•ir timide les plus hardis paradoxes, ou nous lisant ses vers à la veillée : car il
frisait déjà des vers, comme il les a toujours faits» simples, touchants, pleins
de fines observations, de tableaux aimables, qui tranchaient par leur naturel, sur
les fantaisies romantiques de l'époque. Nous en étions charmés, et c'était pour
sous comme l'annonce d'un fige poétique nouveau. Manuel appartenait pour-
tant au groupe des anciens élèves de Charlemagne, que Victor Hugo couvrait
4e sa glorieuse protection. Le lundi, nos camarades nous racontaient la visite
Qu'ils avaient faite la veille à la maison delà place Royale, et rapportaient, avec
«ne piété mêlée d'un peu d'ironie (on a toujours été ironique à l'École) ce que
le maître avait dit à ses adorateurs. Victor Hugo n'avait pas perdu le souvenir
de ces visites, et je me souviens que, longtemps après, quand j'ai eu le grand
honneur de devenir son très humble confrère à l'Académie, il parlait volon-
tiers de cette jeunesse de Charlemagne, parmi laquelle il avait trouvé des
admirateurs dont l'enthousiasme fougueux n'était pas pour lui déplaire.
. Notre liste contient aussi le nom d'un Chinois, Tcheng, que le gouvernement
de son pays avait envoyé je ne sais pourquoi, suivre les cours de l'École
normale, car il n'en sut ou n'en voulut rien faire, lorsqu'après avoir pris sa
licence es sciences, il s'en revint chez lui. Notre camarade Chavanne va
vous raconter sa vie ; il vous dira par quelle inexplicable fatalité ce pauvre
farçon, un des seuls assurément qui, dans le Céleste-Empire, aimât et comprit
k civilisation de l'Europe, est tombé, il y a quelques mois, sous des balles
européennes.
Le nom d'un Chinois sur nos listes, qui paraît au premier abord assez extra-
ordinaire, n'a pas lieu pourtant de nous surprendre. L'École Normale n'a
jamais été inhospitalière aux étrangers, d'où qu'ils soient venus ; il y a des
Normaliens dans tous les pays, comme il y en a dans toutes les professions.
| On a eu la curiosité, dans le livre du Centenaire, de chercher ceux des nôtres
:<que nous ont pris l'église, le journalisme, le théâtre, le roman. Ce ne sont pas
tes seuls qui nous aient quittés pour d'autres carrières. Nous avons fourni aussi
d'utiles recrues à l'Administration, au barreau, à la magistrature. Dernière*
ment, réminent secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences morales et
politiques, M. Picot, a prononcé l'éloge de l'un d'entre eux, Renouard, qui, après
•avoir été élève et répétiteur de philosophie à l'École Normale, est devenu
•procureur général à la Cour de Cassation, député, pair de France, sénateur,
laissant partout des souvenirs de sa science et de son courage. La diplomatie
elle-même s'est enrichie de nos dépouilles, et nous avons à l'heure qu'il est,
«deux ambassadeurs qui viennent de chez nous. Mais ce qu'il y aurait encore
de plus intéressant, de plus instructif, ce serait de dresser une liste exacte de
ceux qui, depuis que l'École existe, sont venus du dehors chez elle, et de
ceux qui, par une sorte de réciprocité, sont ailés de chez elle au dehors. Je
-disais tout à l'heure, qu'en aucun temps, l'École n'avait fait un mauvais accueil
aux étrangers. Beaucoup d'entre eux, après en avoir suivi les cours, ont rempli
4anr leur pays des fonctions importantes. Nous avons pu lire, sur nos listes,
i ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
parmi les anciens élèves de notre École, les noms d'un ministre plénipok*
tiaire de Belgique en France, d'un chargé d'affaires d'Haïti, d'un journaliste*
Genève, qui s'était fait connaître parmi les publicistes de l'Europe, d'un profcr
seur italien, qui eàt mort doyen de la Faculté des lettres à l'Université fe
Rome. Nous y trouvons encore bon nombre de Roumains, de Serbes, de Lutta-
bourgeois, qui enseignent dans leur pays ce qu'ils ont appris chez nous.
En ce moment, on nous demande d'aller l'enseigner nous-mêmes. Il seœn*
bien que, depuis quelques années, les Universités étrangères prennent de pi»
en plus l'habitude d'emprunter des professeurs à la France. Four m'en \eâ
à ce qui nous concerne particulièrement, nous avons des normaliens ua pei
partout, à Fribourg, où notre petite colonie rivalise de zèle et de science anc
des maîtres de l'Allemagne, à Lausanne, à Genève, à GreifTswald, à Bada-Pe*
à Upsala, à Lund, à Helsingfors, aux États-Unis ; et il faut bien croire qtfaj
n'est pas mécontent de ceux que nous avons envoyés, puisqu'on en deraew
de nouveaux. Cette année même, un des nôtres est parti pour Montréal, M
ce Canada resté si français de langue et de cœur ; l'Académie scieniiftqw*
littéraire de Milan vient d'en appeler un autre, qui sortait à peine de f&atej
un troisième a obtenu du premier coup, malgré sa jeunesse, une chaire Dftefr
traie à l'Université de Berlin.
Ces jeunes gens vont y enseigner les lettres françaises, et ils sont appelés
leur rendre de grands services. Malgré nos malheurs, notre littérature a
serve ce privilège d'inspirer partout une grande curiosité. Quand on co*t
monde, on voit bien qu'il n'a pas tout à fait perdu l'habitude de tenir les
ouverts sur Paris, et que le nom de nos grands écrivains n'est ignore
part. Mais bien souvent on ne connaît d'eux que leur nom. En général
sommes fort étonnés d'entendre ce qu'on en dit, de la façon dont où les
et des rangs qu'on leur donne. C'est au point que nos voisins eux
finissent par s'apercevoir qu'ils ne sont pas toujours bien renseignés par
-qui devraient les instruire de la valeur des ouvrages étrangers. Us en
venus à se demander si, dans leurs écoles, si merveilleusement
pour tout le reste, il n'y a pas quelque défaut et quelque lacune dtas
•manière dont on enseigne la littérature des autres peuples. 11 leur semble
c'est une façon très imparfaite de faire connaître l'histoire littéraire don
comme la France, que de ne pas dépasser le xm* siècle. Ils trouvent a*
n'est pas entrer véritablement dans le génie et dans l'âme d'une grande
que de s'en tenir, à propos de ses plus illustres écrivains, à traiter de
• questions de grammaire et de philologie, et que, par exemple, pour avoir
opinion sur les romanciers de notre époque, il ne suffit pas de laite
recherches sur l'emploi du plus-que-parfait chez Alphonse Daudet, <
rcompter les adverbes dans les ouvrages de Flaubert. Ils souhaitent qu'on
tache à ce qui est l'essentiel, la composition de l'œuvre, la distribution
r parties, la peinture des caractères, le mérite du style, en un mot. ils
qu'on étudie la littérature littérairement. C'était la vieille méthode fi
Elle a du bon, et il me semble qu'après l'avoir un peu négligée, on
partout à y revenir. Les étrangers eux-mêmes se montrent plus
l'art de faire un livre, où nous avons été si longtemps des maîtres ; ils
cient davantage l'ordre, la suite, la mesure, la clarté, c'est-à-dire les
où nos grands écrivains excellent. Je suis sûr que nos Jeunes
.achèveront de leur en inspirer le goût en leur faisant plus famiUèreiP'ft
DR L'ÉCOLE NORMALE 5;
taltre ces auteurs qui en ont laissé de si beaux modèles. Souhaitons à ces
iissionnaires des lettres françaises un succès dont noire pays doit profiter et
ui servira au bon renom de notre chère Ecole.
LISTE DES MEMBREÇ DÉCÉDÉS EN 1901
. Philibert (1840), professeur honoraire de philosophie de la Faculté des
lettres d'Aix.
Campadx (1841), professeur de langue et littérature latines à la Faculté
des lettres de Nancy.
Charrier (1841), professeur honoraire de troisième du lycée de Tours.
Manuel (1843), inspecteur général honoraire de renseignement secon-
daire, 8. P.
Pbrrens (1843), membre de l'Académie des Sciences morales et politiques»
inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, professeur
honoraire d'histoire et de littérature de l'École Polytechnique, S. P.
D'Hugues (1846), professeur honoraire de littérature étrangère de la
Faculté des lettres de Dijon.
Valson (1847), ancien professeur de mathématiques à la Faculté des
sciences de Grenoble, doyen de la Faculté libre des sciences de
Lyon, S. P.
Màriôn(1848), inspecteur honoraire d'académie.
Cornet (1851), inspecteur honoraire d'académie à Chftlons-sur-Marne.
Royet (1853), professeur honoraire de quatrième du lycée de Montpellier.
Bbrtin (1854). professeur libre à la Sorbonne.
EspiTALLiER (1856), inspecteur honoraire d'académie à Angoulôme.
Drapeyron (1859), professeur honoraire d'histoire du lycée Charlemagne,
directeur de la Revue de Géographie.
Henry Paul (1859), professeur de rhétorique du lycée Janson.
Froment (1860), ancien directeur du collège Sainte-Barbe, ancien
professeur de la Faculté des lettres de Bordeaux, S. P.
Cerf (1864), imprimeur-éditeur, ancien président du Tribunal de Com-
merce de Versailles, S. P.
Cornu (1865), professeur-administrateur de culture du Muséum, professeur
à l'École coloniale et à l'Ecole d'horticulture de Versailles.
.Marchai* (1873), professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
Corréard (1874), professeur d'histoire au lycée Charlemagne.
Lelorieux (1876), professeur de physique au lycée Louis-le-Grand.
Thibion Paul (1877), professeur d'histoire au lycée Charlemagne.
Tgheng-Chéou-Tchbn (1887), licencié es sciences mathématiques, pro-
fesseur à l'arsenal de Fou-Tcheou.
Cheminkau (1895), ancien élève de la section des lettres.
Joly (1900), élève de la section des sciences (1).
I) Nous n'avons pas reçu de notices sur MM. Marionet d'Hugues; la notice sur
Campaux décédé à la fin de 1901 sera publiée dans l'annuaire de 1903.
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
NOTICES SUR LES MEMBRES DÉCÉDÉS
Promotion de 1841. — Charmer, né le 9 mars 1821, à Puy-du-Lac (Cbareate*
Inférieure), décédé & Tours, le 19 août 1901.
Il demeura Jusqu'à l'âge de treize ans dans la petite localité quïraviân
naître, et où il fréquenta l'école communale. Ses parents renvoyèrent alors
collège de Rochefort, où il passa quelques années; puis il vint à Poitiers jwr
y faire sa rhétorique. (Test comme élève du collège de Poitiers qu'il lot reçti
l'École Normale, où il entra en 1Ô41. A sa sortie de l'École, il fut envoyé îU
Rochelle, en quatrième. De La Rochelle, il vint à Tours en 1847, où il oeop
successivement, pendant de longues années,' les chaires de quatrième et &
troisième du Lycée. En 1880, après quarante ans de services environ, vfeiitf
fatigué, il prit une retraite bien méritée, laissant parmi ses collègues et ses»
ciens élèves un excellent souvenir de soir enseignement II vécut encore ils
de vingt ans, assez retiré du monde, satisfaisant philosophiquement soagrtt
pour les fleurs et le jardinage. Il est mort presque subitement d'une afcetift
du cœur dont il souffrait depuis longtemps sans qu'elle l'empêchôt oomptifc*
ment, cependant, de vaquer à ses occupations favorites.
Promotion de 1840. — Philibert (Henri-Marie-Oscar], né le 15 novembre U&
dans la commune de Bruaiiles, canton et arrondissement de Loubans,
tement de Saône-et-Loire, décédé à Aix-en-Provence, le 14 mai 1901.
Sa mère se nommait Marguerite-Célestfne Carret Son père, Benoit PbOM
était propriétaire et greffier de la Justice de paix, à Louhans.
Orphelin de très bonne heure, le futur normalien fut confié aux soins de
oncle, le docteur Philibert, médecin à Lyon. On peut se demander si «tie fi-
fluence ne contribua pas à éveiller ses goûts prononcés pour les
naturelles.
Henri Philibert avait commencé ses études au collège de Louhans. A MB*
de ses parents, sans doute, il fu envoyé au petit séminaire de Largentière-I*
quitta bientôt pour le lycée ou, comme Ton disait alors, pour le collège M!*
de Lyon.
Il fut un des brillants élèves de ce collège et y remporta des succès
dans les lettres, tout en se croyant des aptitudes plus sérieuses pour
sciences.
Son professeur de philosophie, l'abbé Noirot, ingénieux et libéral esprM
maître d'Ozanam et de Laprade, fut frappé des dons et des qualités
découvrit chez lui. 11 l'exhorta à concourir pour PÉcolfe Normale su
Philibert, désireux de lui plaire, se rendit à ses exhortations. Il fit les
sitions écrites, tout en comptant sur les sciences pour le dédommager
l'échec certain au-devant duquel il s'imaginait aller.
Les vacances arrivées, il se mit à préparer de loin cette revanche,
reçut un avis qui le mandait à Paris pour y subir ses épreuves orales
les professeurs de l'École.
DB l'écoue normale 7
Il y avait soixante-neuf admissibles, trente-cinq pour les lettres, trente-
quatre pour les sciences.
Après la deuxième série d'examens, il ne resta plus que quarante-deux can-
didats, dix-huit pour les sciences, vingt-quatre pour les lettres, désignés comme
pouvant entrer immédiatement à l'École.
Suivant l'usage qui prévalait alors pour les deux sections et que Ton croyait
un excellent moyen d'entretenir rémulation, sept bourses entières furent
affectées aux sept premiers de la promotion des lettres ; les dix-sept autres ne
reçurent que des demi-bourses. Philibert faisait partie de ce dernier groupe, où
il arrivait le sixième, soit le treizième de la section entière. Il avait au-dessus
de lui, après Pélite des boursiers, Bourdesson, du collège royal de Henri IV;
Robrou, de Rennes ; Bourgeois, d'Orléans; Guérin, de Rollin; Marthe, de Louis-
le-Grand. Si le rang obtenu par Philibert n'était pas très élevé, il ne coustituait
pas moins un succès fort honorable pour un candidat improvisé venu, en droi-
ture, de son collège royal de province et appelé à se frayer sa place dans une pro-
motion qui comptait des rivaux tels que Bachelet, Golincamp, Gourdaveauxt
Cucheval-Clarigny, Dreyss, Geffroy, Girard (Julien), Martha.
La première année passée à l'École et la moitié de la seconde furent em-
ployées à la préparation de la licence. Philibert conquit ce grade, le 25 mars
4842. Il put, dès lors, donner à ses études un caractère plus spécial. A défaut
des sciences, auxquelles pour le moment il ne devait plus songer, il choisit la
philosophie ; il en prépara l'agrégation lentement, avec beaucoup de soin et de
conscience, multipliant ses efforts au lieu de les précipiter. Lorsque, le 21 août
1846, trois ans après sa sortie de l'École Normale, il se présenta à ce redou-
table concours, 11 se plaça, dès le début, et resta tout le temps à la tête des
dix-neuf candidats qui vinrent y prendre part avec lui.
Le jury, composé de MM. Garnier, professeur à la Faculté des lettres de Paris;
Bouillet, ancien professeur de philosophie, proviseur du collège Bourbon;
Simon, suppléant de philosophie à la Faculté, et Mallet, professeur de philo-
sophie au collège Saint-Louis, était présidé par Victor Cousin.
Dans la première épreuve, celle des deux compositions sur la philosophie et
sur l'histoire de la philosophie, ces juges éminenls remarquèrent quatre can-
didats qui s'étaient distingués presque également quoiqu'à des titres divers. Le
président citait Philibert le second après M. Javary, régent de philosophie à
Llbourne, mais c'était plutôt un ex-œquo. A l'argumentation, Philibert soutint
parfaitement son rang. La leçon le montra en possession d'une doctrine solide,
d'une exposition méthodique, simple, lumineuse.
Le jury conclut en proposant, à l'unanimité, au Ministre, M. de Salvandy, de
nommer agrégés au premier rang sur la même ligne, MM. Javary et Philibert.
Victor Cousin appréciait ainsi ce dernier : « M. Philibert supplée à la faiblesse
» de la voix par la netteté des idées. Il a de la pénétration, un tour d'esprit
» fin et distingué. 11 a besoin d'être dirigé et maintenu dans les voles battues
» qui sont les plus sûres. » Cette réserve valait bien un éloge de plus c Je
» lui crois, ajoutait Victor Cousin, une aptitude peu commune pour l'histoire
• de la philosophie et singulièrement de la philosophie ancienne. »
Une agrégation si vaillamment conquise appelait de l'avancement.
Chargé, le 26 septembre 1843, en sortant de l'École Normale, de la classe de
Pli lOsophie au collège royal d'Angouléme, Philibert avait été, le 11 octobre 1844,
ne îmé professeur de philosophie au collège communal de Tarbes. Depuis le
8 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÊVB9
mois d'octobre 1845, ii exerçait les mômes fonctions au collège de Roanne. Le
14 septembre 1846, il fut envoyé, en qualité de professeur titulaire, au lycée*
Tournon.
Philibert occupait encore ce poste, lorsqu'éctala la Révolution de 1848.1
SAlua avec joie et confiance l'avènement de la République et de la démocratie,
qui ne lui fut point défavorable. Le 16 septembre 1848, il passait de Tournai
Avignon.
Le coup d'État du 2 décembre attrista ses convictions libérales et ne put q»
prolonger et aggraver la demi-disgrâce dans laquelle il vivait depuis le aot
d'octobre 1851. 11 était en disponibilité, réduit au modique traitement d'agrégé.
Cette inactivité, qui se prolongea jusqu'au 8 octobre 1853, lui donna le lenp*
et l'occasion d'aborder, avec un plein succès, un nouvel ordre d'investigUMai
et d'y déployer les qualités d'exactitude et de précision ingénieuse qui foutk
naturaliste accompli. En 1852, les comptes rendus de l'Académie des sciences
publièrent des recherches expérimentales sur la fécondation dans les mousses.
Ces recherches, qui furent justement appréciées, étaient l'œuvre de notre je«e
agrégé de philosophie. Elles marquaient ses premiers pas dans une voie oài
devait se signaler par de nombreuses et Importantes découvertes. Le premier
mémoire fut suivi d'un second qui parut, en 1853, dans le même recueil et fit
l'honneur d'une traduction anglaise (1).
Un assez long, temps s'écoula avant que Philibert pût s'engager plus «ni
dans ces analyses spéciales. Les exigences de son enseignement le réclamai*^
Le 5 octobre 1853, il venait d'être rappelé à l'activité ; mais le gouveroemeati
qui craignait l'indépendance de son esprit, crut devoir l'exiler de la pbfr
sophie, que l'on nommait alors la logique en style officiel, et le relégua àm
une classe d'humanités, la seconde au lycée de Pau. On peut croire que Fit*
libert réclama contre une décision qui ne tenait compte ni de ses goûts, ni fe
ce qu'on pourrait appeler l'unité de ses études. Ses réclamations furent et-
tendues. Le 22 octobre 1853, Il quitta sa chaire d'humanités pour diriger, M
le mémo lycée, la classe de philosophie. Cette classe lui fut tour à tour confiée,
à Grenoble, du 30 septembre 1854 au 3l décembre 1856; a Montpellier, do 31 dé-
cembre 1856 au 24 septembre 1861 ; à Chaumont, du 24 septembre 1861 »
29 septembre 1866. Enfin terminant par où il avait commencé, il vint, coœtf
titulaire à Angouléme, clore le cycle des services par lui rendus daos ren-
seignement secondaire.
Celui des Facultés allait s'ouvrir aux progrès de sa carrière. Il y apportai
une longue expérience, l'art, d'enseigner, une science précise, une pa*6
mûre, un style ferme et sain.
Les thèses qu'il soutint, en 1865, devant la Sorbonne, témoignaient de iap^
tude que Victor Cousin lui avait reconnue pour l'histoire de la phitosûf»*
ancienne.
Le principe de la vie suivant Aristote : tel était le sujet delà thèse franc**91
Ce principe, tel que le conçoit le chef de l'école péripatéticienne, peut se te
finir un système de forces résidant dans un système d'organes. Cest la ca*
interne capable de faire, pendant quelque temps, équilibre à toutes les caaseï
étrangères d'usure et de décomposition. C'est l'ensemble des propriétés va**
(!) Notice biographique sur Henri Philibert, par le docteur F.-X. Gillot, • &
DE L'àCOLB MOBMALB 9
constitutives de chaque espèce animale ou végétale. Aristote le désigne tour à
tour pour les mots d'essence, oùatd, d'Enlélechie, ,Evr«)ixeia, ou simplement
d'âme, <j/Gjrf« Ce dernier mot a l'inconvénient de s'appliquer au principe de la
sensibilité et môme à celui de la pensée chez l'homme.
Cette confusion de deux sens sous une même expression devait soulever
plus que des doutes. Elle a posé un véritable problème et ce problème a reçu
deux solutions constituant deux systèmes : Y animisme et le vitalime* La
première de ces hypothèses attribue la vie, partout où elle se manifeste, à la
présence d'une substance simple et spirituelle. La matière organisée, inerte
par elle-même et n'ayant pas d'autres propriétés que celles de la matière inor-
ganique, serait déterminée à tous les mouvements vitaux par l'influence cons-
tante de cet être actif. Le vitalisms, tel que l'a exposé Barthez, considère
l'homme et, en général, l'animal comme essentiellement animé par des forces
vitales, dont l'action est coordonnée par des lois spéciales, indépendantes de
celles des forces organiques.
Appelé à donner son opinion sur ces deux doctrines, Philibert, dès le début
de sa thèse, affirme que. la véritable théorie d'Aristole est toute différente de
l'animisme ; à la fin, il conclut que la psychologie et la physiologie paraissent
s'accorder pour établir que l'âme n'est pas la cause de la vie organique.
La thèse latine de Philibert appartenait au môme ordre d'idées et de faits.
Elle est intitulée la Philosophie zoologique d'Aristote : Aristotelis philosophia
zoologie a. L'auteur s'applique à recueillir, dans les différentes œuvres du Sta-
girite se rapportant aux animaux, les résultats et les principes que cet obser-
vateur a relevés et dégagés sur la nature des êtres vivants, puis les compare
avec les lois et les faits découverts, démontrés, invoqués par la science mo-
derne des Lamarck, des Geoffroy-Saint-Hilaire, des Cuvier, des Darwin.
Ces deux remarquables monographies désignaient Philibert pour un poste
dans l'enseignement supérieur.
Le 22 juillet 1867, il fut chargé du cours de philosophie à la Faculté des lettres
d'Aix.
Dans l'année classique qui allait s'achever, cette Faculté avait été cruelle-
ment éprouvée. EUe avait perdu lés professeurs de philosophie et de littérature
française, M. Lafaye, qui remplissait en môme temps les fonctions de doyen,
et M. de Suckau. A l'approche de la longue et laborieuse session d'août, elle
avait besoin d'aide ; le Ministre lui envoya Philibert en remplacement de
H. Lafaye.
A la séance solennelle de rentrée, le 19 novembre 1867, M. le doyen Bona-
fous souhaita la bienvenue à son nouveau collègue, et loua les excellentes
qualités qui distinguaient un esprit ferme et bienveillant, une modestie qui
s'efforçait de voiler le mérite et un caractère honnête et sympathique. Il ne
voulait pas insister et aimait mieux laisser ses auditeurs sous l'impression du
discours qu'ils venaient d'entendre. Philibert avait pris la parole et dans une
esquisse à grands traits, pleine de précision et d'envolées, traité de la philo-
sophie, de sa situation. présente, de son avenir
Cette situation était une crise. Philibert en relevait les symptômes. L'Alle-
magne, qui avait encouragé l'audacieuse tentative de Hegel pour forcer l'es*
sence cachée de l'univers à révéler et à déployer les richesses et les profon-
deurs de sa nature, abandonnait les discussions métaphysiques, dédaignait les
études spéculatives et partageait son attention entre l'érudition pure et le
4Q ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
matérialisme positiviste de Moleschott. En France, Philibert montrait
mourant, après avoir vu s'éteindre avant lui cette ardeur qu'il avait injpiréefc
la jeunesse studieuse. « Des penseurs éminents », ajoutait-il, « continuent fc
» défendre avec courage la philosophie spirilualiste ; ni le nombre, ni 1'
» tance de leurs travaux n'ont diminué et, auprès des esprits sérieux et
> ces travaux obtiennent toujours un succès mérité. Mais qu'est devenu rea-
> thousiasme des premiers jours? Où est celte foule avide d'idées neuve*
> et de science qui se pressait aux cours de M. Cousin et de M. Jouffroj? •
L'empire que perdait l'éclectisme spiritualiste passait à l'industrie, à »
merveilles, à la critique historique et philologique, à cette philosophie q
Ton appelle positive et qu'avec Philibert on serait tenté d'appeler négative.
En présence de ce mouvement des esprits, fallait-il conclure à la fin p*
chaîne de la métaphysique, c'est-à-dire de ia philosophie, telle qu'elle a ai
comprise par les grands penseurs qui l'ont créée ?
« 11 m'est impossible », affirmait Philibert, « de souscrire à cet arrêt. Je
» convaincu que la philosophie est vivante, bien plus, qu'elle est immortefie.
» Et par philosophie, je n'entends pas ici celle qui se borne à enregistrerai
» résultats des sciences positives, j'entends la vraie philosophie, la sàmt
» de l'invisible et de l'idéal, des causes cachées; des premiers principes; je
» crois que cette philosophie vivra, parce que je crois à la continuation de *
» vie et du progrès dans l'humanité. »
Et à l'appui de cette opinion, il invoquait des arguments d'une
originalité.
Ce discours ressemblait à une profession de foi. Philibert affirmait son adhé-
sion au spiritualisme qui passait de la phase triomphante à la phase militofc
Moins d'un mois plus tard, dans sa leçon d'ouverture où il annonçait et
brassait d'un regard d'ensemble le sujet de son cours, la philosophie de PUi**
il renouvelait cette déclaration d'une manière plus formelle. 11 disait à ses tf*
diteurs qu'il avait à cœur de continuer, devant eux, renseignement spirS»-
liste que le savant et vénéré maître prématurément enlevé à cette Faedtf
leur avait fait aimer.
Le philosophe ne montait pas seul dans cette chaire, dont il devait, le 5 4è-
cembre 1869, devenir le titulaire; il y paraissait doublé d'un naturaliste. Sa
premières paroles, pour aller à Platon, passaient par Goethe, qui avait créé &
morphologie végétale et affirmé d'avance les grands principes de la transi*-
mation des organes et de l'unité de structure dans les animaux.
La philosophie ne pouvait que gagner à être enseignée par un penseur**
courant des méthodes et des découvertes des sciences naturelles. Ces sdenets
mettaient à sa disposition un commentaire fécond et varié des matières fi
formaient l'objet direct de ses cours et conférences.
Une leçon d'ouverture permet de se faire l'idée d'un enseignement, surtiti
lorsque les qualités de cette leçon consistent dans un plan suivi, dans 1*
composition bien ordonnée, dans la justesse du style, dans la propriété*
l'expression. La diction de Philibert soutenait sa pensée et mettait le fond *
la forme de ses cours tout à fait au niveau de l'enseignement supérieur.
Les mérites qui le distinguaient n'étaient pas de ceux qui attirent les
affluenecs. En 1382, l'avant-dernière année de sa carrière, Philibert
aux questions de l'administration qu'il avait cinquante auditeurs à Marseille, *
dk l'école normal* 44
vingt-cinq à trente à Aix. Ces derniers se recrutaient parmi les professeurs
du collège et des amateurs sérieux.
II y a encore loin de ces amateurs à de vrais élèves. Philibert avouait qu'il
avait une douzaine de ces derniers.
Il remplissait sa tâche avec exactitude, tout en évitant ce qui pouvait res-
sembler à l'affectation d'un zèle indiscret II ne sollicitait pas ; il ne cherchait
point à attirer l'attention sur lui. Un mémoire sur les principes de la morale,
couronné par l'Institut, montre assez ce qu'il était en état de faire et en droit
d'attendre ; mais il ne se laissa pas tenter par les promesses que renfermait
cette haute récompense. Il ne prit désormais la plume que pour publier ses
observations et ses découvertes sur les mousses.
Ce n'est pas qu'il ne fut un puissant travailleur. Ses Journées étaient tout
entières consacrées à l'étude, qui entretenait chez lui une véritable universa-
lité de connaissances. Ses collègues ie jugeaient c fort en tout », me disait le
fils de l'un d'eux. Il représentait ce type de l'ancien professeur de Faculté, prêt
à enseigner ou du moins à interroger sur les matières les plus variées du
programme classique. Il était notamment un helléniste fort distingué.
Les candidats le redoutaient. Il s'était fait autour de son nom une sorte
de légende. Les rhétoriciens et les philosophes de la Corse qui venaient
attendre et observer au débarcadère d'Ajaccio la commission d'examen envo-
yée par la Faculté des lettres d'Aix, se sentaient inquiets en voyant poindre
la paisible boîte en fer blanc de botaniste qui signalait la présence de
Philibert.
La vérité est que notre regretté collègue avait un esprit excellent, une
grande fermeté, la plus sévère et la plus impartiale probité. On raconte de lui
le trait suivant : la Faculté délibérait sur le sort d'un candidat, qu'une indul-
gence exagérée aurait seule pu sauver. Après avoir hésité devant le verdict
d'ajournement, elle se décida à le prononcer. Philibert avait, pendant tout le
temps de la discussion, gardé le silence. Il ne le rompit qu'après la condamna-
tion et pour dire avec beaucoup de calme : c C'est mon neveu. » En même
temps, il s'opposait, avec la plus grande énergie, à toute revision d'un arrêt,
qu'il déclarait absolument Juste et bon pour celui-là même qui en était frappé.
Cette fermeté était entourée de formes courtoises. Philibert donnait le fatal
zéro sans sourciller, mais il ne brusquait pas ie candidat.
En somme, son caractère et sa tenue étaient fort honorables.
Il vivait très retiré, et n'avait formé de liaisons qu'avec quelques collègues
et les savants de notre Provence, le marquis Gaston de Saporta et M. Marion,
qui orientèrent ses recherches vers la paléontologie végétale.
Sa distraction préférée était le Jeu d'échecs, où il acquit une véritable
maestria.
Il y avait dans sa vie des côtés par lesquels elle ressemblait à celle d'un béné-
dictin, mais d'un bénédictin marie. Le 20 décembre 1859, il avait épousé à Lyon
Mu» Claire Brunet. — Elle lui donna un fils, qui est aujourd'hui le comman-
dant Philibert, chef du génie à Montmédy.
A leur arrivée à Aix, Philibert et sa famille furent très cordialement accueil-
lis par le doyen et par M— Bonafous. Leur pointe d'originalité frappa leurs
nouveaux amis.
Une dame d'esprit et de cœur, qui eut l'occasion de connaître intimement
&me Philibert et de voir Philibert de près, m'a écrit ce que l'austère penseur
}
49 . ASSOCIATION DES ANGBN8 ÉLÈVES
était dans son home. — « Il fuyait le monde, recherchait la solitude on ptatil
> ses livres, il venait cependant quelquefois au salon causer avec nous et je
» trouvais toujours sa conversation très attachante. Il était doux, bienveillaM
» et avait même une nuance de timidité qui, chez un homme comme lui, aval
» son charme. »
De goûts très simples, 11 paraissait indifférent aux choses matérielles, t n est
si bon », avouait Mme Philibert à Pamie dont je dois continuer de taire le nom:
c jamais ii ne se plaint. On le dit philosophe, mais je le crois un saint. »
Cet éloge confidentiel atteste une étroite union conjugale. Les liens n'en pures!
être brisés sans un profond déchirement. Le 19 février 1882, M. Philibert est la
douleur de perdre sa femme. Ce grand deuil dut hâter sans doute sa résolu-
tion de prendre sa retraite bien avant l'heure. Avec ses soixante et un aus d'àgetf
ses quarante-six ans deservices, il aurait eu le droit de songer à son repos ; il ne
voulut que chercher une consolation à ses tristesses dans les études d'histoire
naturelle qui exerçaient sur sa pensée une attraction de plus en plus irrésis-
tible. Le 23 octobre 1883, un décret du Président de la République, signé Albat
Grévy, lui donna satisfaction. Il portait que M. Philibert, professeur de philo-
sophie à la Faculté des lettres d'Aix, était admis, sur sa demande et pour casse
d'ancienneté d'âge et de services, à faire valoir ses droits à une pension de
retraite, à partir du i" novembre 1883. Il était nommé professeur honoraire.
Ce décret marque dans la vie de Henri Philibert, le commencement <Tuae
période de dix-huit années où il déploie l'activité la plus personnelle pour étu-
dier les mousses, les classer, distinguer leurs espèces, observer leurs organe*
à la loupe et au microscope.
Un membre de la Société d'histoire naturelle d'Autun. le docteur F.-X. Giltot,
a composé sur cette période et sur ces études une notice biographique, plei&e
des détails les plus précis. L'auteur nous montre notre philosophe-naturaliste
rassemblant, avec une admirable patience, un des plus considérables herbiers
bryologiques tant en espèces européennes qu'exotiques, témoin les neuf grandes
caisses qui suffirent à peine à le transporter à Àutun.
S'il continuait de passer les hivers à Aix, Philibert regagnait au commence-
ment de Tété, son village de Bruailles, où, dans la tranquillité de sa fente
bressane, presque une chaumière, dit le docteur Giilot, il se livrait sur ses
mousses à de pénétrantes et minutieuses analyses. On serait tenté de croire
qu'il considérait comme venu l'âge des éludes sédentaires. Loin de là, accon-
pagné, dit le docteur Giilot, de sa nièce, Mlle C. Brunet, qui l'entourai
d'une sollicitude filiale, il complétait les explorations scientifiques qui. pendant
lés vacances de sa vie active, l'avaient conduit dans les rochers de Vaud, ds
Valais, des Grisons, dans les Alpes-Maritimes, la Savoie, le Dauphioé, le Mer-
van, dans presque toute la France, sans préjudice des tournées de Corse et
d'Algérie.
Sa réputation s'étendait et faisait graviter autour de lui une véritable pléiade
de correspondants que M. Giilot énumère soigneusement. Sur celle liste où je
ne relève pas sans une respectueuse émotion le nom du savant Schimper, de
Strasbourg, on trouve de nombreux Français, des Suisses, des Italiens, des
Anglais, des Américains, des Allemands, des Danois, des Norvégiens, des Sué-
dois, un Hongrois, un habitant de la Bohême (1). Chacun d'eux entretenait avec
(l) F.-X. Giilot, Notice biographique, p. 6 et 7,
J
DE L'ÉCOLB NORMALE 43
Henri Philibert un commerce suivi de lettres. Philibert, nous apprend M. Gillol,
ne connaissait à fond aucune langue étrangère ; mais il en savait cependant
assez pour arriver, en p'aidant du dictionnaire, à traduire suffisamment l'anglais,
l'italien, l'aliemand et même les langues Scandinaves (1).
• En même temps il fournissait une active collaboration à la « Revue bryolo-
gique » fondée par M. Hubnot.
Ces notes, ces articles semblaient commencer le grand ouvrage qu'il prépa-
TBit, un catalogue raisonné des mousses du département de Saône-et- Loire et
qu'il ne devait pas achever.
Son mérite, accru par les services qu'il rendait à la science, semblait le
• désigner pour la croix de la Légion d'honneur ; mais, avec sa vie et son carac-
tère modeste comme les objets préférés de ses investigations, il n'aspira
• point à cette distinction dont ses amis eurent seuls l'ambition pour lui.
Cependant ii avançait en âge. Sa vie et ses forces déclinaient. Au printemps
dernier, il eut une atteinte d'inQuenza dont il ne se remit pas.
Jusqu'au dernier moment, il conserva sa lucidité d'esprit. Le 11 mai, il rédi-
geait pour la c Revue bryologique » une note sur une espèce particulière de
mousses que lui avait communiquée un de ses correspondants, M. Culmann ;
malheureusement, il ne put l'achever. Trois jours après, le mardi 14, il expi-
• rait doucement, à soixante-dix-neuf ans.
Ses obsèques eurent lieu le 16, jour de l'Ascension, dans l'après -midi. Le
• Recteur, la Faculté des lettres presque au complet, des délégués des autres Fa-
cultés, tous en robe, vinrent lui rendre les derniers devoirs. Lorsque nous nous
rassemblâmes dans son petit cabinet de travail du boulevard Notre-Dame, tout,
dans cette modeste pièce, digne retraite d'un sage, semblait offrir l'image de
son œuvre, qu'on ne pouvait croire interrompue. Au cimetière, la Faculté des
lettres, par l'organe de son doyen, M. Ducros, rendit un hommage éloquent et
-mérité aux qualités de l'homme et du professeur. A son tour, l'École Normale
-a voulu dire un adieu amical au représentant fidèle d'une de ses anciennes et
• vaillantes promotions, à l'élève énergique et persévérant, au penseur profond,
à l'observateur pénétrant, au mattre lumineux, dont la vie lient tout entière
dans ces deux mots : Science et conscience.
G. Guibal.
' Promotion de 1843. — Manuel (Eugène], né à Paris le 13 juillet 1823, décédé
à Paris le l-'juin 1901.
c Quelles que soient nos origines, notre race, nos opinions et nos croyances,
* nous ne formons tous ici qu'une famille qui aime à retrouver ses traits essen-
' tlels et distinctes en chacun de nous. Professeur, inspecteur général et poète,
Eugène Manuel est un de ceux qui ont le plus honoré, le mieux Servi l'École
Normale qu'il appelait toujours « notre chère École», et l'Université de France
* à laquelle il a si longtemps appartenu.
(1) Id. ibid., p. 7.
44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
11 était né le 13 Juillet 4823, au Marais, dans la rue des Vieilles-Haudrieife.
On nous permettra d'insister un peu sur son enfance et sur sa jeunesse, tt*
dans les premières années que s'ébauche, que se révèle déjà le caractère*
Tentent qui sera un homme. Eugène Manuel, avec la piété religieuse et rec*
naissante du souvenir» se proposait, quand la mort Ta interrompu, d'en rtâgff
l'humble histoire, comme pour embrasser sa vie d'un dernier coup dto&eU
en a consigné quelques impressions dans des notes manuscrites ou dictées
que nous avons eues sous les yeux.
Son père s'appelait Moïse-Charles Manuel et sa mère, Marianne-Amélie Lofj.
Son grand-père paternel, Abraham, était un très modeste citoyen Israélite *
Versailles, dont le certificat de civisme, daté de 1792, attestait le itvooeatf
à la France et à la Révolution. Son père, Moïse-Charles, médecin deqwtir
dans un quartier pauvre, avait surtout des pauvres dans sa clientèle :àà
une clientèle qui n'enrichit pas, mais qui apprend à connaître et à ptaiofcek
misère en la soulageant. A ce foyer compatissant s'éveilla sans doute de b»
heure envers ceux qui souffrent, les petits, les déshérités, les malheveo,
la pitié vraie du poète des Poèmes populaires et des Ouvriers.
Eugène Manuel apprit à lire sur les genoux d'une excellente fenee,
M-« Cahen, la femme du traducteur de la Bible, qui tenait un petit exien*
dans la rue des Marais, au Temple. « Il me semble, écrivait-il plus ut
(Souvenirs intimes, Un Coin du passé), que je suis encore assis, tout petit*
tout timide, en blouse, avec un bonnet grec à la mode de 1828, sur uatata»*
très bas, aux pieds de cette bonne et patiente institutrice, dont je revois fc
haute taille, les traits accentués, le visage souriant ou sévère, le doigt infio*
teur suivant les lignes du livre, un recueil de Récits enfantins, que j'ai k*f-
temps conservé, que j'ai peut-être encore ! Puis nous lisions le SUud as
prières, avec la traduction d'Anspach en regard. » Il se souvenait surtout te
heures de récréation et de ses premières joies, de ses premiers rêves, «ta
soleil, « dans une longue allée ou impasse qui aboutissait à la nie des Mw*
Saint-Martin, entre des chantiers de bois et des terrains maraîchers >. Set
grand-père maternel, Israël Lovy, ministre officiant du culte israélite, êtf
c un mélodieux compositeur de musique sacrée et un hébraïsant de preo*
ordre, avec une nature de poète ». Ainsi la famille, la piété, la lecture, so»
des yeux indulgents et doux, dans des Récits enfantins, la religion, la mas**
et la poésie : voilà le premier bruit, la première fraîcheur dans une Ame (fo-
rant de cette c source » déjà pure, encore petite, mais que la vie élargira, tf*
la troubler.
Élève de l'école maternelle de la rue des Blancs-Manteaux, tenue I*
M. Cahen lui-même ; puis un moment installé avec ses parents près de B*
noy, où il vécut sur l'herbe et sous les arbres, en paysan ; puis, de retour 1
Paris, chez sa grand'mère, il entrait, comme externe, à la pension Smtu*
rue BoucheraL il composait, à l'âge de onze ans, un roman d'aventures sff
• . «Charles-Quint. Entre douze et quatorze ans, avec son camarade Théoft*
Nicol, il construisait un théâtre de carton où des marionnettes de bois jouaie*
des proverbes, des féeries et même des drames. On songea un moment i
DE L'ÉCOLB NORMALE 15
fteire de lui un architecte et il resta six mois eo apprentissage, mais ses pa~
*ents le reprirent. et il continua des études pour lesquelles il avait plus de
vocation. 11 entra en quatrième au lycée Charlemagne, devint, en troisième»
«élève de l'institution Jauflret, et alors»dit-il, <r je me mis sérieusement an trv
^vail pour combler les grandes lacunes de mes premières années d'études clas-
siques ». A Charlemagne, il fit une première rhétorique avec Mil* Régnier et
Pottier, sa philosophie avec MM. Franck et Barni< redoubla sa rhétorique
avec MM. Berger et Caboche, et entra en 1843 à l'École Normale.
II.
L'École Normale était en ce temps-là rue Saint-Jacques, dans une vieille
annexe, assez délabrée, du lycée Louls-le-Grand, Eugène Manuel devait y
avoir pour camarades — nous citons ici les noms mêmes qu'il a cités dans
une de ses nombreuses brochures — : notre cher président M.Gaston Boissier,
qui ne me pardonnerait pas de lui dire, en face, du bien de lui ; Antoine
Grenier, un prix d'honneur, qui devait porter et fatiguer sa plume dans te
Journalisme politique ; Hatzfeid, l'auteur du Dictionnaire; Ribert, préfet de la
troisième République; le philosophe Magy; Lanzi, « qu'une destinée bien
extraordinaire fit, sous Napoléon III, secrétaire intime de son compatriote le
préfet de police Piélri •, ce qui permit un jour à Eugène Manuel de retrouver
un paquet de copies, oublié en fiacre ; Tivier, Duménil, Clavel, Duchesne,
doyens ou professeurs de Facultés, d'autres encore dont on reverra les
noms sur notre Annuaire, et, dans la section des sciences, le grand Pasteur.
Eugène Manuel se sentait du goût pour la philosophie et pensait à se diriger
de ce côté. Son maître, Jules Simon, Pen dissuada et lui conseilla de choisir
plutôt la littérature.
Iei se place un épisode assez curieux du séjour d'Eugène Manuel à l'École
Normale et qu'il a lui-même raconté, cinquante ans après, dans la Vu content-
poraéme. Le 1* janvier 1846, accompagné de son camarade Tremblay, il alla, au
nom de l'École, rendre visite à Chateaubriand. C'était une coutume de nos
anciens d'aller chaque année, le 1er janvier, déposer la carte de l'École chez
quelques illustres qui accueillaient très volontiers les hommages et les sou**
haits de cette jeunesse. On se partageait les visites en tirant au sort : Chateau-
briand échut à Eugène Manuel et à son ami. Celui que les journaux appelaient
tour à tour c le vieux sachem » ou « le chantre divin d'Atala » et son valet de
chambre c M. le Vicomte », habitait alors au n* 112, devenu le n* 120, de la
•rue du Bac. Après avoir traversé un grand salon de style empire où ils remar-
quèrent dans une boite à ouvrage des pelotons de laine et une tapisserie com-
mencée, les deux compagnons furent admis en présence du grand homme.
a Us n'avaient jamais vu de si près ce qu'on appelle la gloire. . . »
Chateaubriand était vieux, très vieux, et comme honteux de l'être. « Il leur
tallut un effort pour retrouver dans ces rares cheveux blancs, sous ce front
dénudé, vaste et allongé, mais étroit, tout en hauteur, profondément ridé,
dans cette bouche contractée par un sourire énigmatique, dans ce corps grêle
et affaissé, soutenu par des jambes trop faibles », l'homme que Joubert, Fon-
tanes, M-» de Beaumont et quelques autres femmes charmantes avaient
ao imé, autrefois, l'Enchanteur. La pièce où il les reçut lui servait à la. fois de
46 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
cabinet de travail et de chambre à coucher : lé décor en était resté
aux yeux d'Eugène Manuel, c Au fond, un petit lit étroit, un lit de fer, garni
rideaux blancs... Sous les rideaux, un crucifix, surmonte d'un
buis... En face de la cheminée, un tableau de sainteté... Au milieu fcl
chambre, une grande et massive table, encombrée et en désordre. > Us<
normaliens, un peu timides, un peu saisis, exprimèrent au grand vieillard
admiration, personnelle et collective. Il lour répondit : « Je ne mérite
tout cela. . . j'ai usé l'attention. Je suis d'un autre siècle. Ile lit-on et
de temps me lira-t-on ? » Sur la cheminée il y avait une ébauche deli F«
de Maindron, celle qui fut longtemps au Luxembourg et qui est nwiot
au Carrousel. « Elle est belle celte Velléda, leur dit-il, très belle, mais jei
l'avais pas rôvéc ainsi. Celle-ci est trop calme. Du reste, je ne sais poiiu
tiste. » Puis, il se mit à parler longuement, et les deux normaliens
11 passa de Velléda au duc de Fitz- James dont il avait aussi uue statyefci
Fitz-James & Napoléon, à l'Empire, à la Révolution, à l'Angleterre, à l'A*!
rique — et à lui-môme. Il tombait de la neige : cette neige lui rappela ce&t]
du Nouveau-Monde. « Sous quels climats différents n'ai-jc pas Uni et «
mencé Tannée ! » Il dit encore : « Je suis las d'écrire et qui sait si je n1»!
beaucoup trop écrit ?» 11 demanda aux deux jeunes gens : « Lisei-vw &j
journaux dans votre École? » et un peu de la flamme d'autrefois passa de nci-j
veau dans ses grands yeux bleus, c Très peu, lui répondit Eugène Man^ M
et c'était vrai. « Rien n'est possible sans eux, dit Chateaubriand. Si fwtfj]
recommencer ma vie, je ne serais que journaliste. » Puis, montrent f^r
table un journal grand ouvert : «Voilà ce que je lis. On s'égaie ooœse
peut. » C'était le Charivari.
Cette même année 1846, Bugène Manuel sortit de l'École Normale et *]
professer en province.
III.
Il aimait son métier, notre métier, —un des plus beaux qui soient,»*
•pouvons bien le dire entre nous — et il en avait pris, dès son novice*
l'École Normale, la plus haute idée. Royer-Collard, qui faisait quelquefois*
vers, comme Malebranche, disait un jour, paraît-ii, à l'Académie:
(. Monsieur Cousin, Monsieur Patin,
' Sont deux qui savent du latin;
* ■
-et, comme il n'en savait plus beaucoup, il demandait surtout à ITJniversâ^
lormer de bons humanistes. D'une génération à l'autre, on demande p*P
toujours à l'Université, depuis qu'on la réorganise, de faire, pour entrera
des voies nouvelles, le contraire de ce qu'elle a fait jusque-là. Ancien éB*
de l'École Normale, jeune agrégé des classes supérieures, Eugène Manuel*
.voulut passe contenter pour être un bon humaniste de savoir du M**
même du français — son édition classique des Morceaux cfrùtHeJ'»
Rousseau le prouvait déjà — plus qu'on n'en savait ordinairement auWff*
.lui. L'enseignement était sa véritable vocation. Il le considérait à U »
comme une tâche professionnelle, comme une besogne d'humaniste ei f
DE L'ÉCOLE NOBHALK 41
lettré où il mettait toute son intelligence, et comme une tâche sociale et
civique, comme une œuvre d'ami et d'éducateur de la Jeunesse, où il mettait
tout son cœur. On n'a qu'à relire pour s'en convaincre les articles de péda-
gogie qu'il donna au Constater de VEnstignement public, édité par la maison
Dezobry. (Voir les numéros des 15 mars, avril, mai, juin 1853; Janvier, février,
avril, mai, juin, novembre 1854; février 1855.) puisque nous n'avons pas pu le
voir ci le suivre dans sa classe, c'est le, dans le plus vrai des documents, dans
la plus franche des révélations, que nous allons le retrouver. Il n'est pas
douteux que son enseignement n'ait été la mise en œuvre de ses principes et
de ses idées.
"Voici quelques-uns des titres de ces onze articles très InlfufiiHHifli ou la
compétence professionnelle la plus sûre s'aille au goût littéraire le plus délicat
et a l'observation morale ta plus pénétrante : Pédagogie de la discipline dans
les écoles; le principe d'autorité, d'autorilé sans faiblesse et sans tyrannie ; —
es parents et de leur influence; — Le premier mattre; — Petite psychologie à
l'usage des maîtres; — Obéissance et devoir. — Code pénal : les pensums, les
récompenses. — Conclusion : Que le maître est un médecin. El, pour préciser
les choses, sans multiplier ni allonger les citations, voici encore, après les
litres, le résumé, que nous empruntons a Eugène- Manuel lui-même, de ses
réflexions. « Nous avons successivement étudie les principes mémos sur les-
quels repose la discipline, dans le sens le plus elendu de ce mot, et ce qu'il
but entendre par l'autorité, lorsqu'il s'agit de la direction de la jeunesse. Nous
avons pris l'enfant au premier âge, et dans le sein de la famille, nous avons
onsidéré l'influence des parents, celle du premier maître, et l'action des cir-
constances extérieures. Nous avons essayé de pénétrer dans le cœur et dans
l'esprit des enfanta et de nous rendre compte des mouvements variés qui s'y
opèrent. Enfin, nous attachant plus particulièrement au rôle du mattre dans
l'enseignement secondaire, nous avons passé une sorte de revue des moyens
différents dont il dispose, non pour Instruire lésâmes, mais pour les moraliser,
les améliorer, les élever sans cesse, à quelque degré de l'échelle morale qu'il
les trouve. ■
On comprend qu'un maître ainsi préparé, qui, dés ses premières années
d'apprentissage et d'exercice, avait réfléchi si gravement sur l'art d'enseigner,
ait laissé, partout où II passa, dans les esprits, dans les caradéres et dnns les
âmes, de bonnes semences. Professeur de seconde et de rhétorique à Dijon, à
Grenoble et a Tours, rappelé à Paris en 1849, Eugène Manuel passa par les
lycées Saint-Louis et Charlemagne avant d'être attaché au lycée lionoparteoù
fi demeura plusieurs années. Professeur de rhétorique au collège Roi lin, puis
au lycée Henri IV pendant la guerre et le siège, Il occupait encore ce dernier
sosie quand Jules Simon dont il avait été l'élève et dont il était devenu l'ami,
le prit en 1871 pour Cher de son cabinet au ministère de l'Instruction publique
et, en 1872, le nomma directeur du secrétariat. C'est à l'Opéra qu'Eugène Ma-
nuel apprit sa nomination de chef de cabinet : elle le surprit, lïnquiéia et il en
reçut la nouvelle sans plaisir. Le témoin le plus fidèle et le plus tendre de
toute sa vie, celle qui nous a renseigne sur lui, malgré sun deuil, avec une
tristesse obligeante, dont nous nous faisons un devoir de la remercier, nous a
dit que le premier mouvement de son mari, brusquement arraché a sa classe,
. a ses livres et à ses projets, avait été de refuser cette préciiusc mais lourde
eo aboration. Jules Simon insista, fit appel a son amitié, à son expérience, à
48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
son dé\ouement. Eugène Manuel se résigna ; il alla s'Installer rue de Gréa*
à côté de troisième ou quatrième successeur de Victor Duruy.
On se proposait déjà, à cette époque, de réformer l'Université une foisfe
plus, en rendant peut-être (si Ton nous permet de parler ainsi) notre rép*
d'études et notre enseignement classique trop responsables de désastres qe*
les vers latins, le thème grec et d'autres exercices scolaires, plus traditwoDdi
ou, à la rigueur, plus surannés que malfaisants, n'avaient pas causés. Ce D'est
pas le lieu d'exposer ni surtout de discuter ici, dans une nécrologie, ee*
réformes successives et quelquefois contradictoires sur lesquelles oo peut m
pas être en accord complet avec le Ministre d'Eugène Manuel et avec toi-
même. Il y prit une part importante et remarquée. 11 était du reste tout dsqtâe
à souffrir la contradiction, à prévenir les excès, qui se produisent toujours ei
pareil cas dans le premier feu, à les amortir, quand il ne pouvait pas les em-
pêcher, et à conseiller des tempéraments. Il aimait trop nos études classiques.
il leur devait trop, pour se prêter, sans révolte, ou même pour consentir, sas
regret, à les frapper de suspicion et de déchéance; il savait que l'éducati»
la plus généreuse, la plus forte et, en somme, à y bien regarder, la plus pn-
tique, est toujours celle qui nourrit les intelligences et les caractères des Bel-
leurs sucs de l'humanité. Sans sacrifier et sans rabaisser les lettres antiennes,
il fut de ceux qui firent rendre aux exercices français leur véritable place, ti
première, dans notre enseignement; H recommanda l'étude judicieuse, n»
pas diffuse et oratoire, mais précisée, et vivifiée par des textes choisis, de
notre littérature nationale; il contribua aussi à faire introduire dans les Ifcéa
une discipline nouvelle, plus humaine, qui, sans rien abdiquer des principe
et des droits nécessaires de l'autorité, aimait mieux la règle que la férule, le*
avertissements que les pensums et s'ingéniait à corriger par ta persuask*
ceux que la contrainte brutale exaspère et rebute encore plus qu'elle ne te-
dompte. U compta, en un mot, parmi les réformateurs prudents et sages, doit
le zèle n'est jamais ni une flatterie, ni une maladresse, ni une lâcheté.
Quand son ami Jules Simon quitta le ministère, Eugène Manuel le ssti
dans sa retraite. Inspecteur de l'Académie de Paris en 1873, inspecteur géoéiti
trois ans après, en 1876, dans ces deux postes nouveaux, et plus tard dans les
comités du Conseil supérieur, il rendit à l'Université de nouveaux services.
Pendant plus de vingt ans d'inspection générale, il porta dans sa tâche d»
scrupules infinis dont il était la première victime, une bonté secrète et re-
foulée qu'il se cachait à lui-même pour la dissimuler aux autres. Ce n'était p&
pour mieux garder son rang et conserver ou élargir les distances; c'était,
sans aucun doute, par excès de délicatesse et de précaution. Toujours timide,
il faisait peur aux autres, pour se rassurer. Méfiant de ses propres lumière*
inquiet de sa responsabilité, il devenait minutieux, méticuleux, tant il crai-
gnait de ne pas être attentif, renfermé, pour ne pas s'ouvrir indiscrètement»
bourru parfois, a-t-on dit, et il l'avouait, pour ne pas s'attirer la tâches»
renommée d'être trop bon. Disons toute la vérité, qui n'a rien de blessai
pour sa mémoire. On se trompa quelquefois à cet extérieur, à ces apparences,
et Ton pouvait s'y tromper. On prit pour de la dureté ce qui n'était que de h
bienveillance rentrée, pour une sorte de morosité tracassière l'embarras mai
déguisé de sa conscience de juge et l'ennui qu'il éprouvait à tenir une balance
quand il aurait mieux aimé, tout simplement, tendre la main. Hais il n'y eot
jamais de mauvaise humeur ni même de sévérité chagrine dans ses notes-
dr l'école normale 49
d'inspection. Tel qui croyait, sur une impression, avoir à se plaindre de lui
et qui redoutait sa visite ou son rapport, fut tout étonné d'apprendre ensuite
qu'il aurait eu plutôt à le remercier.
Le témoin le plus naturel et le plus sûr des inspections et des jugements
d'Eugène Manuel, le directeur de l'Enseignement secondaire, M. Rabier, lui a
rendu pleine justice là-dessus dans le discours qu'il a prononcé lors de ses
obsèques. « On redoutait les inspections de M. Manuel : on connaissait la sûreté
de son goût» la finesse pénétrante de son jugement, son souci du devoir et du
bien public. On savait avec quelle minutieuse exactitude il voulait être ren-
seigné sur les méthodes et le zèle des maîtres, sur les progrès et les disposi-
tions des élèves. Mais s'il ne lui était, ni permis, ni possible de n'être pas
trappe, çà et là, de certaines lacunes et de faiblesses inévitables, il n'était pas
un mérite, de quelque ordre qu'il fût, pas une vertu professionnelle, pas un
talent, pas une espérance de talent, qui lui échappassent ou auxquels il de-
meurât insensible. »
Dans les séances du Comité des Inspecteurs généraux, il était, dit encore
M. Rabier, c l'ami et le patron des humbles et des modestes ». Il défendait ses
clients avec une douceur opiniâtre, disait d'eux, alors, tout le bien qu'il n'avait
pas osé leur dire en face, comme pour se rattraper de ses silences par la plus
cordiale et la plus chaude des interventions. Avait-il donné à quelqu'un une
promesse ferme de récompense ou d'avancement? il ne l'oubliait pas, et il la
tenait U n'y a qu'une chose que sa timidité ombrageuse ne pardonnait pas :
c'esl qu'on eût l'intrépidité — on l'avait parfois — de lui réciter, en plein visage,
des vers de lui, donnés par hasard en leçon ou retrouvés par une mémoire
heureuse à propos d'un devoir français. Il ne goûtait pas ce genre de bien-
venue et ceux qui croyaient flatter ainsi son amour-propre ou s'insinuer dans
ses bonnes grâces, s'apercevaient immédiatement qu'ils avaient surtout froissé
sa délicatesse. '
. En sa qualité d'Inspecteur général, actif ou honoraire, Eugène Manuel présida
souvent le concours d'agrégation pour l'enseignement secondaire des jeunes
filles. Ses rapports qui subsistent, et qui sont, en cette matière, de précieux
documents, diront mieux que nous dans quel esprit de finesse, de mesure et de
prévoyance, il dirigeait ces épreuves et il exerçait son autorité. L'auteur de
cette notice a eu, plusieurs fois, l'occasion de s'entretenir, à ce sujet, avec Eu-
gène Manuel, d'éclairer un peu sa justice, comme c'est le droit et le devoir de tout
professeur attaché à ses élèves, sans surexciter sa bienveillance, de profiler
surtout de ses observations et de ses conseils. A cette tâche nouvelle, difficile
et scrupuleuse entre toutes, puisque l'avenir d'autrui peut dépendre d'une ap-
préciation qui ne doit être ni préconçue, ni étourdie, Eugène Manuel apportait
une impartialité, un tact, une conscience que chacun, pendant ou après
l'examen, était obligé de reconnaître. Il voyait tout, malgré sa myopie, qu'il ne
fallait pas croire rêveuse ou inattentive, et il écoutait très bien, ce qui est si
rare. U ne se laissait pas prendre aux faux brillants ni aveugler par la poudre
aux yeux : il excellait à distinguer le mérite réel, à discerner les vocations
véritables, et, là encore, la psychologie, le goût et l'expérience étaient le fond
solide de ses jugements.
20 . ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLSVE
IV.
Mais c'est surtout en dehors de ses fonctions, quand on approchait de ife
près l'homme lui-même, intime et ouvert, quand on allait le voir, appelé?*
lui, dans sa petite maison de Passy, rue Raynouard, dans son « ermitage >,oa
dans son dernier appartement de la rue Mignard, à son bureau, entouré dess
chers livres, que se révélait, que s'épanouissait, pour ainsi dire, sa vraie iâ-
ture. L'hornme, en lui, était excellent, droit et tendre, ingénu, expaDsif,joyeta,
malgré un fond de mélancolie, malicieux môme, quand une fois il avait j»
confiance en son visiteur et qu'il se laissait aller. Il échappait alors à tôt
gène, à toute inquiétude; il se débarrassait de son masque d'emprunt, dei
fausse moue, de sa maussaderie légendaire, de son froncement de soowfc
d'Inspecteur général; il n'était plus que l'hôte accueillant qui faisait i ai
ami la bonne surprise de tout son sourire.
Sa conversation était charmante. 11 n'aimait pas trop à parler de lui, à ft
moi, a se mettre en scène : il n'avait rien de la virtuosité, de la paotoease
incomparable de Jules Simon, il n'avait pas non plus le même genre d'es{&
mais il avait vu, lui aussi, comme Jules Simon— et comme Ulysse — beaue*
d'hommes et beaucoup de choses dans des temps et dans des milieux *&•
rents. Il abondait en anecdoctes qu'il contait sans méchanceté, en sooveaifl
qu'il déroulait sans malveillance et sans amertume. 11 avait surtout réfleeM*
rêveur et en penseur, sur les devoirs, sur les joies et sur les tristesses k &
vie, sur les problèmes religieux, politiques, sociaux, humains, qu'un pf^
seur, aujourd'hui, a autant de liberté et peut-être plus de lumières que qui #
ce soit pour agiter sérieusement et utilement. 11 s'entretenait volontiers du t#
de notre Université dans la société moderne, de sa tâche d'cducatrice,àe*»
meuse et de conseillère dans une démocratie comme la nôtre, inquiète, pas-
sionnée, mouvante, encore crédule, et qui a tant besoin d'hommes averts*
désintéressés pour la mettre, sinon pour la conduire, dans le bon chefli*1
revenait ensuite aux bonnes lettres, à l'art, à la musique, à la poésie. F$*
au culte de sa jeunesse, de sa vieillesse, de toute sa vie, au commerce,^1*
trompe jamais, des douces muscs, c'est encore à elles qu'il demandait, a& fc*
demain surtout d'une convalescence, la joie, la consolation, et le goût *
vivre.
V.
Après avoir parlé de l'universitaire et de l'homme même, venons maiafr
nant à l'œuvre poétique d'Eugène Manuel. Elle a été consacrée par letefl*
qui fait, seul, les choix véritables, elle ne baissera plus dans l'estime des g**
de goût et de cœur, parce que le cœur et le goût y sont également satfc&k
Sans entrer ici dans des détails, purement littéraires, de critique et trappe
tion qui déborderaient le cadre ordinaire de nos notices, *bornons-nous a l*&*
quer, à esquisser brièvement les traits principaux de celte poésie, sirop?**
J
DR L'ÉCOLE NORMALB 21
morale, un ancien aurait dit tempérée, où le choix d'une forme pure, accom-
pagne harmonieusement la délicatesse de l'âme et de la pensée.
£t d'abord, cette poésie est toute spontanée, presque involontaire. La véri-
table poésie, et la meilleure, n'est, du reste, pas autre chose: elle sort de
rame, dont elle n'est qu'un épanchement, et elle coule au dehors comme un
ruisseau suit sa pente dans une vallée. Née au foyer, où elle prend sa source,
la poésie personnelle et intime d' Eugène Manuel demeura longtemps cachée,
même è ses amis. La première inspiratrice en fut aussi la première et Tunique
confidente: le poète n'écrivait que pour lui, dans son loisir et pour son plaisir.
Cest l'heureuse indiscrétion d'un ami, l'éditeur de Vauvenargues, Gilbert, qui,
un jour, trouva quelques-uns de ces vers manuscrits sur la table de travail du
poète, demanda la permission de les lire, de les emporter, et les emporta
jusqu'à la Bévue des Deux-Mondes, où les premiers parurent en 1862.
De là, en 1866, le recueil des Pages intimes* bientôt couronné par l'Académie
française. Une Imagination sans fracas, mais fraîche et pure, sobrement et
finement colorée, une sensibilité sans torrents et sans artifices, le don et le
souci de l'expression, de l'image et du rythme, un mélange toujours heureux,
quelquefois parfait, de tendresse, de grâce et de raison : telles sont les qualités
que révéla Eugène Manuel, et qui le signalèrent tout de suite, avant même sou
laurier académique, à l'attention des poètes et des lettrés. Nos assemblées ne
sont pas faites pour des lectures, ni ces nécrologies pour des extraits ; mais
les titres et le charme des pièces les plus distinguées des Pages intimes sont
présents à toutes les mémoires : La Source, qui en est la vraie préface et le
meilleur symbole ; Médaillons, où le poète nous décrit lui-môme son travail
et son rêve ; Histoire d'une Ame, Sommeil à Deux, Déménagement, Les trois
Peuples, Le Berceau, Aima Mater, où il y a une si belle définition des tâches
et des espérances de notre Université, A un Enfant, Le Verset, La Mon-
tagne, etc.
Malgré le charme des Pages intimes, il y a peut-être dans les Poèmes popu-
laires un souffle plus haut, une veine de poésie plus large et plus profonde,
une originalité plus forte. Les Pages intimes nous avaient déjà fait entre-
voir cette seconde manière du poète : elle se dégage ici, elle devient plus pré-
cise et plus accusée. Essayons de la définir brièvement.
Le poète est sorti de lui-même, de cet horizon tranquille du foyer, où il ne
ui suffisait plus, où il se reprochait presque d'être heureux. 11 a vu, il a écouté
souffrir autour de lui, et le sentiment douloureux de la souffrance des autres a
éveille en lui cette insuffisance du bonheur égoïste, ce scrupule, ce remords
délicat d'échapper soi-même à la peine et à la misère, qui sont la première
forme de la pitié. Ce fils d'un médecin des pauvres s'est penché fraternel-
lement vers ceux qui pleurent; il a voulu être, à son tour, un médecin des
Ames, un consolateur et un éducateur des humbles, un peintre attendri de ces
douleurs ignorées ou de ces héroïsmes caches, qui sont au fond de tant de pauvres
vies. Ajoutons un autre trait, qu'Eugène Manuel, fondateur, dès 1860, de V Al-
liance israélite universelle, aurait réclamé. Ce descendant d'une race persé-
cutée, qu'une longue souffrance a peut-être plus habituée à la compassion, a
trouvé dans sa foi et dans sa loi un ordre qui lui disait d'être doux et bon à
son prochain, à ses semblables. Il a suivi, en môme temps, l'instinct de sa na-
ture généreuse, l'exemple paternel et les préceptes du Livre sacré où son en-
fance avait lu.
$2 ASSOCIATION DBS ANCIENS BLÂVBS
Eugène Manuel est vraiment le premier qui ait, sinon introduit, da moins*
climalé, chez nous, cette poésie familière et grave. D'autres s'y essayèrent ujtà
lui ou à côté do lui ; Quelques-uns même, grâce à la mode, qui n'a pastoojoai
l'esprit critique, et à la réclame, qui ne i'a Jamais, s'y sont fait une notoriété j
plus brillante ou mieux exploitée que la sienne. Mais cette peinture de gen!
et d'atelier, où l'émotion touche au procédé, presque à l'industrie, cette ctar
molilhograpbic sentimentale, tantôt vaste et tantôt réduite, diffère autant de a
poésie, simple, sobre et précise, d'Eugène Manuel, que Partiflce du naturel et
la contrefaçon de la vérité. Son réalisme, à lui, n'a rien de brutal ni, <Tmw
part, rien d'adroit : il a horreur de la crudité, qui choque le goût, et des atti-
tudes élégantes, qui ne contentent pas la délicatesse; il reste toujours te» b
décence et dans la mesure. Son coloris n'a rjen de criard ni de violent. Soi
éloquence, qui part du cœur et ne veut qu'un petit nombre de mots, ne toaœ
jamais en déclamation. Sa sensibilité, profonde mais contenue, ne se noie p
dans les larmes : une larme venue de l'âme, en dit plus que toute cette eau fû
sort des yeux, chez les faux poètes, et dans laquelle ils délaient leurs émotif**
La poésie d'Eugène Manuel nous laisse toujours cette impression confiaatefe
candeur, qui entraîne, seule, notre sympathie et notre adhésion.
Le poète se connaissait bien, se jugeait bien : il savait mieux que perse**,
sans crier ses ambitions et ses mérites, ce qu'il avait voulu faire, cetpril"*-
fait. Ii écrivait, en octobre 1871, dans la préface de son nouveau litre, «
l'apparition avait été retardée par la guerre : « Nous admirons, autant qnep*
sonne, cette grande poésie qu'on pourrait appeler désintéressée... ÀajourM
cependant, d'autres devoirs s'imposent aux poètes... La poésie doit, te 1*
en plus, dans ses peintures, être de son temps. . . Oui, la pauvreté, l'ignora**,
le travail pénible, le vice dégradant, l'héroïsme obscur, toutes les ioégattÀ
toutes les détresses, toutes les résignations, voilà le thème de cette péà
nouvelle. » Et, plus loin, à la dernière page :,c Cest dans cette voie queactf
avons essayé d'entrer. Nous avons cherché à saisir, dans les destinées **
humbles et des petits, la poésie cachée. . . »
Publiés dans différentes Revues avant d'être . réunis en volume, récités*
divers lieux par de grands artistes, les Poèmes populaires d'Eugène Maat*
qu'on apprend, aujourd'hui, dans presque toutes les écoles, obtinrent aaprâ
de la foule et auprès des lettrés un double succès : ils touchèrent le pal**
ils plurent aux délicats, à ceux, du moins, qui ne se rendent pas malheartf
exprès, à force d'être trop difficiles ou trop renchéris. Alexandre Duœtf *
(pour ne citer que lui parmi ceux dont les lettres nous ont été obligeant
communiquées), le grand dramaturge et moraliste, qui fut un des admirai
les plus francs, un des amis et des correspondants les plus fidèles da poète,)1
écrivait : « Je ferai apprendre vos vers à mes petits-flls, en leur recona»*^
bien de ne pas les mettre seulement daus leur mémoire, mais dans leur c*
science. » Contentons-nous, après un pareil témoignage, d'énumérerque^
unes des pièces principales du nouveau recueil : La robe, La petit* d*
ttuse, La place du pauvre, La mort du saltimbanque. Le premier sov**^
rixe, Le derviche, Le crime des servantes... Cette liste, qui pourrait être P
longue, n'est ni un choix, ni un classement, mais un hommage du soaveaff1
des œuvres dont le genre et la date méritaient, croyons-nous, d'être rapp*
Deux autres recueils : En voyage, carnet de touriste, croquis d'inspecté»
général qui oublie, un moment, de donner des notes pour en prendre, 0
dr l'école normale 23
s'évade d'une tournée dans une excursion et quitte des dossiers pour des ta-
bleaux; Pendant la guerre, pièces de circonstance, inspirées par l'année ter-
rible, dont il nous suffira de dire que la censure allemande les défendit et les
défend encore en Alsace-Lorraine: voilà, avec les Pages intimes et les
Poèmes populaires, les titres poétiques d'Eugène Manuel h notre juste et re-
connaissante admiration.
U essaya aussi du théâtre et il y réussit brillamment Le 17 Janvier 1870, « en
pleine agitation politique », il donna, au Théâtre Français, un drame en vers :
Les Ouvriers, qui est resté et qui restera au répertoire. Cest la même inspiration
que celle des Poèmes populaires : on dirait qu'une des pièces du recueil a pris
corps, animée par l'action et articulée, en quelque sorte, par le dialogue. Le
poète ne se contente plus de plaire et de toucher, il veut instruire; il entend
qu'on sorte du théâtre, non seulement avec le souvenir d'un spectacle, mais
avec le souci d'un problème. Alexandre Dumas lui écrivait, plus tard, à ce
propos : « Je suis très heureux de notre communion d'idées. Ma conviction est
que nous pouvons et devons servir à autre chose qu'à l'amusement du public,
et que c'en est fini de la littérature et du théâtre qui concluent au mariage
d'Arthur avec Henriette ou à l'enlèvement de Mme X par M. Z. Sans rien en-
lever au théâtre de sa passion, de son intérêt, de sa gatté, de son mouvement,
on peut, je le crois, le faire servir aux solutions que la société demande à tout
le monde, sans pouvoir les trouver toute seule. C'est donc avec un grand
plaisir que J'ai vu le succès des Ouvriers, et je vous en aurais félicité, tout
d'abord, si je n'avais craint de me poser en maître vis-à-vis d'un homme qui
débutait si vaillamment »
V Absent, drame en un acte; Pour les Messes, scène dramatique, furent en-
core donnés par Eugène Manuel au Théâtre Français. Sa réputation était éta-
blie et solide, son œuvre faite. . . Il lui manqua, cependant, pour être heureux,
— ou il crut que cela lui manquait, — une consécration suprême. Il aurait
voulu, il aurait pu être de l'Académie française ; il n'en fut pas. Il faillit en
être un jour et il ne lui manqua qu'une voix pour être élu. Pourquoi taire les
choses qui sont vraies ? Eugène Manuel eut toujours pour lui la plupart des
« grandes voix » (on ne parle ici que des voix éteintes] de l'Académie : Victor
Hugo, Dumas fils, Renan, Augier, Nisard, Pailleron, Leconte de Lisle, le duc
d'Aumale, mais il avait contre lui des inimitiés et quelquefois des trahisons. On
lui reprochait sa race, ses fonctions, ses idées et ses amitiés politiques. Parmi les
électeurs, les uns étaient trop bons catholiques pour lui pardonner d'être Isra-
élite, ou trop peu républicains pour oublier qu'il avait été chef de cabinet de
Jules Simon, alors que d'autres ne s'en souvenaient pas assez. Nous avons eu
sous les yeux une liasse de lettres, — et nous aurions pu y faire de curieux
emprunts, — dont les unes étaient pleines des promesses et les autres des
condoléances les plus flatteuses. Un ami écrivait au poète : « Mon cher ami,
je vais causer avec ces messieurs. » Et il finissait par cet avertissement :
« Défiez-vous des vaines paroles. » Eugène Manuel ne s'en défiait pas assez. Au-
tant son ambition était légitime, autant sa déception fut douloureuse et, à notre
avis, exagérée. S'il n'a pas été un des Quarante, il a été un écrivain français.
Le titre d'académicien est glorieux, mais temporaire, et, pour quelques-uns,
très provisoire : il dure visiblement un jour, celui de leur réception, pas beau-
coup plus. La postérité, qui est roturière, demande d'autres titres pour un fau-
teuil que pour un tabouret : elle distribue les sièges à son choix dans une
24 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
autre académie, plus idéale et encore plus littéraire, dont la porte ne re»
fermée qu'à ceux qui ne méritent pas d'entrer.
VI.
Beaucoup moins connue que ses poésies, parce qu'il faut la chercher
et la recueillir un peu partout, jusque dans notre Annuaire, l'oeuvre en prose
d'Eugène Manuel serait digne aussi de notre attention. Il faudrait y Me
un choix, qui sera fait, du reste, probablement, mais nous y verrions «Taoïre
formes de son travail ou de son loisir et d'autres aspects de sa pensée. Ar-
ticles pédagogiques, littéraires et moraux, dans les Journaux, dans les rem
dans les dictionnaires ; préfaces, notices, discours, celui par exemple pour
Pinauguration de la statue de Joséphin Soulary, qui lui non plus netatp
académicien; rapports ou études universitaires de toute nature : oo ta*
verait là aisément la matière d'un volume qui ne serait ni sans intérêt, ri
sans profit, pour un public spécial peut-être, mais sérieux.
Ce qu'il ne faut pas oublier de dire c'est que, à un moment où de pan*
ouvrages étaient nouveaux et rares, en collaboration avec son beau-Mfc
Lévi Alvarès, il publia sur la France un livre de lecture courante qui an*
pour but de donner aux enfants des écoles la connaissance et l'amoar*
leur pays, de. leur temps, du monde qui les environne et où ils sont appelés •
vivre. C'a été chez nous un des premiers essais et un des meilleurs modèles
de leçons de choses.
Nous avons dit plus haut qu'il avait été un des fondateurs de rÀflatf*
Israélite universelle. Le grand rabbin de France, H. Zadoc Kahn, l'a npp&
en ces termes sur ia tombe d'Eugène Manuel «Dès 1860, on le vit, decai-
cert avec quelques amis, animés comme lui d'une sainte ardeur pour le bel»
poussés par l'idée d'un grand devoir à accomplir, jeter les fondements*
l'Alliance israélite universelle, de cette association de solidarité (rateneft
qu'attendaient de si brillantes destinées et que la France, le pays des art-
pagandes généreuses, méritait devoir naître sur son sol béni; carie?1*'
gramme de l'Alliance ne tient-il pas tout entier dans ces quelques mots:
prendre en main, partout où cela est nécessaire, la cause de frères maft»-
roux, souffrant pour leur foi, relever, au moyen de l'instruction et do liai*
des populations réduites par la faute des circonstances ou des hommes à vé-
géter dans l'ignorance et la misère? »
A Passy, dans son cher quartier, il avait été l'un des créateurs principal*
la Société historique (PAuteuil et de Passy , avant d'en devenir le préside*
comme l'avaient été MM. Paul Meyer et Anatole France. (Test cette Sooefc
reconnaissante qui a fait poser récemment une plaque commémorativesark
maison où est mort le poète, et notre Université, déjà représentée officiel
ment à ses obsèques, l'a été de nouveau à celte cérémonie.
Le nom et l'œuvre d'Eugène Manuel sont assurés de ne pas périr et de fr*
rer autrement que dans le souvenir de ses amis. Notre camarade M. Bat*
avait le droit de dire de lui dans son oraison funèbre : « On né séparera jaat&
.chez Manuel ni l'éducateur du poète, ni le poète de l'homme etducKojea-'
C'est à ce titre que notre Université qui, même dans les discordes civfle*
J
de l'école normale 35
a toujours gardé intacts son indépendance, sa franchise et son honneur, doit à
Eugène Manuel, homme droit, bon et juste, et, quand il le fallait, courageux,
rhommage unanime de son respect. Puisque nous travaillons tous, quoi qu'on
dise, chacun à son rang, avec sa foi et sa conscience propres, à l'instruc-
tion et à l'éducation nationales, il nous faut conserver, honorer et, à l'occasion,
défendre la mémoire de ceux qui ont vécu avant nous comme nous tenons
toujours à vivre.
Henri Chantàvoink.
Promotion de 1843. — Pkrrkns (Francois-Tommy), né à Bordeaux, le 20 sep-
tembre 1822, décédé à Paris, le 2 février 1901.
J'ai eu le privilège d'être rélève de M. Pcrrens dans la classe de rhétorique
du lycée Bonaparte, pendant Tannée 1861. J'avais 16 ans, je sortais de la rhéto-
rique du collège du Havre où nous étions neuf élèves et je me trouvais singu-
lièrement dépaysé dans une classe de quatre-vingts élèves, où je n'occupais qu'un
rang assez médiocre. M. Perrens me prit en affection, me soutint, m'encouragea,
me donna le sentiment que je n'étais pas trop ambitieux en aspirant à l'École
Normale, et si, en 1862, je réussis à y entrer, au sortir de la philosophie de
Louis-le-Grand, les encouragements de Al. «Perrens, son enseignement si vivant
et si libre, où la littérature toujours associée à l'histoire prenait à mes yeux
une saveur toute nouvelle, contribuèrent pour une bonne part à mon succès.
Je retrouve dans une lettre à mes parents, écrite en janvier 1 86 1, peu de temps
après l'arrivée de M. Perrens dans notre classe, l'expression juvénile de mon
admiration pour mon nouveau professeur : • J'aime Ai. Perrens, il est répu-
blicain rouge comme moi, intéressant et paradoxal. »
Mon professeur de rhétorique française n'a pas cessé depuis lors de me suivre
de son affection et de ses conseils ; il m'a reçu familièrement dans sa maison ;
il a contribué à décider mon choix comme normalien en faveur de la section
d'histoire où il n'avait pu lui-même entrer. Il m'a donné la dernière et la plus
sensible preuve de celte amitié restée vivace et active pendant toute sa vie,
en me demandant, lorsque je fus devenu son collègue à l'Institut, de me char-
ger de parler de lui, après sa mort, dans l'Annuaire de notre École, li fallait
ua désir, une volonté aussi formellement exprimés pour que j'osasse assumer
cette tâche difficile.
Je n'avais connu M. Perrens que pendant les quarante dernières années de sa
vie ; la différence d'âge, les circonstances de la vie n'avaient pas permis à
notre affection de se changer en intimité ; je ne savais rien en particulier des
années de jeunesse de M. Perrens. C'est dans ces années que se forment le carac-
tère et la vocation de l'homme, ce sont ces années que nous cherchons parti-
culièrement à faire connaître dans les notices que nous deslinons à notre cercle
de famille normalienne. Heureusement M. Perrens avait autorisé sa fille à me
communiquer des extraits des notes biographiques qu'il avait préparées, comme
son plus précieux héritage, pour sa petite-fille. Il s'y fait connaître tout entier,
avec celte sincérité qui était le trait distinctif de sa nature; les conversations
de sa fille, Mme Edmée Dolon-Perrens, dont la vie a été si intimement mêlée à
-celle de son père, ont éclairé pour moi ce que ces notes pouvaient laisser dans
l'ombre. C'est à cette collaboration de M. Perrens et de sa fille que cette notice
te ra tout son intérêt.
26 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Peu de vies d'universitaires ont été, à leurs débuts, aussi semées de*
cultes et de déboires que celle de M. Perrens, difficultés nées des
ances et de sa propre nature. Il est venu à bout des unes et des wtrsl
orce de persévérance, de courage, de contrôle clairvoyant sur hri-mésie.1
a défini toute sa vie en une seule phrase quand il écrivait en 1890: • S/tf
vécu longtemps, c'est que je n'ai pas vécu, au sens qu'on donne à ce mol «
i 'y ai peu de regret, car ce qu'il y a de meilleur dans la vie, c'est le tren^
coupé par les affections de famille. »
Perrens est né à Bordeaux, le 20 septembre 1822 ; il était issu (Tune feœtt
béarnaise, établie à Bordeaux au moins depuis le xvir siècle, peut-être dèife
temps de la domination anglaise.
Je ne sais si c'est à cette origine béarnaise qu'il faut attribuer la force
ordinaire de l'esprit de famille, je dirais presque de l'esprit de clan qui se
restait chez les Perrens. Toujours est-il que la maison de la rue
où était située la raffinerie de Jean Perrens, grand-père de notre camaiatt
était un vrai caravansérail. On y voyait les représentants de quatre génération
C'était d'abord la belle-mère de Jean Perrens, Ma* Rivaud, ancienne
d'écrevisses en gros, qui, devenue veuve, avait élevé par son travail une
de quatorze enfants. M-« Rivaud, qu'on appelait MérotU, n'avait pas pu <ta*
d'instruction à sa fille Marthe, M"» Jean Perrens, Même pour ses entais*
petits-enfants ; mais celle-ci était néanmoins une femme remarquable quis'étf
développée seule par la lecture et qui avait une prédilection pour sonpefrft
Tommy. 11 passait tout enfant de longues heures auprès d'elle, et, sans se bis*
influencer par sa dévotion ni par son royalisme exaltés, il puisait auprès M
l'amour des livres et des nobles pensées. Une grandtante, Taii, fille d'un pi*
mieï mariage de Jean Perrens, faisait aussi partie de la maisonnée. Le père *
notre camarade, Henri- Vincent Perrens, était entré à la fin de l'Empiré
la marine de l'État. Il s'était signalé par son intrépidité pendant le siège*
le blocus de Bayonne par les Anglo-Espagnols dans l'hiver 1813 à 18U-I
avait pris part, comme aspirant de 2e classe, au périlleux ravitaillement & I
place et à l'évacuation des blessés sous le feu de l'ennemi. Malgré Péett*
ses services qui l'avaient fait proposer pour la Légion d'honneur par*
général commandant la place, il fût rayé des cadres de la marine royale a*
la première Restauration. Cet homme excellent, à la tète chaude, libre-pense*
bonapartiste et républicain, selon la mode des libéraux d'alors, ennemi acaari
des Bourbons et admirateur de Béranger, commença par naviguer comme op-
taine au long cours, puis quitta la mer pour venir aider son père dans *
raffinerie, sans avoir malheureusement aucune aptitude commerciale. U éatf*
Marie-Béatrice-Céleste Paillou, qui amena avec elle, dans la maison de un*
Permentade, son père, un original lui aussi et plus que les autres. 11 avait été me*
cordelier à Bordeaux, avait quitté les ordres à la Révolution, avait épousé i«
créole, M11* Du val de la Renais, qui se croyait apparentée aux Rohan, et avait fi»*
une Institution que l'État lui racheta. H vivait depuis lors en donnant des leçsi
particulières, et c'est lui qui dirigea les premières études des petits Perret**
était dur et bizarre, passait sa journée à écrire des livres d'instruction quï
publiait jamais, ne mangeait qu'une fois par jour, pour économiser son lewa*
Tommy Perrens prétendait ressembler, au physique et au moral, à son «cet»
trique grand-père; mais il me semble qu'il se faisait tort et que c'était te*
parents qu'il tenait les principaux traits de son caractère.
de l'école normale 27
De son père, il avait l'humeur indépendante, la verve primesautière, la fran-
etiise parfois un peu agressive ; de sa mère, des habitudes d'ordre, de régula-
rité et de sobriété qui donnèrent peu à peu un tempérament solide à un enfant
naturellement chétif. Céleste Perrens était une femme de tête et de cœur,
tout attachée à ses devoirs, dont le bon sens aimait à suivre les sentiers battus-
« Je lui dois, disait son flls, ce que j'ai de meilleur en mol. » Son fren,, excel-
lent docteur Paillou, fut pour Mme Perrens un précieux auxiliaire dans l'éduca-
tion de ses fils.
Un second flls, Jules, était né deux ans après Tommy, le 8 mai 1824 : nature
douée des dons les plus aimables, qui fut toujours uni à son frère par une
tendre affection et qui acquit sans peine à Bordeaux une situation importante
comme médecin, professeur à la Faculté et membre de la municipalité. Tandis
que Jules, habile aux travaux manuels et aux exercices physiques, gracieux et
nonchalant, se faisait bien venir de tous, Tommy, délicat, menacé à la fois de
surdité et de débilité du côté gauche, souffrant de migraines, restait à l'écart
des jeux violents, et sa sauvagerie, unie à une franchise un peu cassante, l'iso-
lait encore. Il n'était vraiment compris que par sa grand'mère, ses parents et
son frère. La privation des plaisirs de son *ge lui faisait trouver une distrac-
tion dans les cérémonies religieuses. 11 les suivait assidûment et s'amusait à
les reproduire dans le grenier de sa maison avec des poupées quHl habillait
de vêtements sacerdotaux. Les prêtres de la paroisse Saint-Michel qu'il assis-
tait aux offices et qui aimaient à le faire causer, charmés de son intelligence,
lui prédisaient qu'il serait un jour historien ; mais lui n'aspirait à rien moins
qu'à devenir cardinal et pape.
La révolution de 1830, accueillie avec joie par Vincent Perrens, fut pourtant
un désastre pour la famille. La raffinerie dut suspendre ses paiements ; la mai-
son qui constituait la dot de M"0 Perrens fut en môme temps détruite par un
incendie. Vincent Perrens fut contraint de reprendre la mer, d'abord comme
lieutenant, puis comme capitaine en second avec 250 et 300 francs de traite-
ment mensuel, auxquels vinrent se joindre les 800 francs que rapportait une
maison laissée en héritage à sa fille par le grand-père Rivaud.
Mérotte, Tati et les deux grands-pères étaient morts. Madame Vincent Perrens
restait seule et presque sans ressources avec ses deux fils et sa mère. Recueillie
par son frère le docteur, qui n'était pas riche, dans un petit appartement de deux
pièces au second étage d'une maison de la rue Saint-Maurice, elle montra un
courage admirable, faisant elle-même le ménage et la cuisine, taillant et cou-
sant les vêtements de ses fils. Perrens se rappelait avec attendrissement ces
années où sa mère fut tout pour eux, où les dîners de l'oncle Paillou lui parais-
saient des festins somptueux, où son frère et lui conservaient précieusement
les quatre pièces de 25 centimes neuves qui constituaient leurs étrennes, où il
apprenait dans la société de leur chatte Menou, la cinquième personne de la
famille, à aimer passionnément la gent féline « moins traîtresse, disait-il, que
la gent humaine ». Son dernier écrit sera consacré aux mémoires de ses chères
chattes, Soulouque, Trotte Menu et Tapabi, compagnes assidues de son travail.
Il fallait songer à l'instruction des garçons. Le frère de la tante Paillou,
M. Féaux, qui leur faisait conjuguer twctu sur amo n'était pas un précepteur
suffisant. Ils essayèrent successivement d'une série de pensions libres dignes du
pinceau de Dickens. Dans l'une d'elles l'enseignement était donné tout entier
pa le professeur d'écriture et un maître d'études ; dans une autre l'ignorance
28 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
crasse du directeur n'avait d'égale que la grossièreté brutale de son fils, to-
rens s'y trouvait d'autant plus malheureux que sa faiblesse physique Feipoai
à tous les quolibets. On rappelait « Naycux de Poussif ».
Enfin il entra en 6* au Collège royal, dirigé par l'abbé Perret 11 avait <k*
ans et, après quelques semaines, humilié d'être un des plus figés de la dis,
il demanda à passer en 5#, décision qu'il regretta toujours et à laquelle U tiif*
buait sa faiblesse ultérieure en composition latine. En 1873, quand il dot pro-
noncer le discours latin du concours général, discours qui fut très atate
pour Téloquence avec laquelle il parla des malheurs et du relèvement de i
France, il était si inquiet qu'il soumit son manuscrit, avant d'oser le lin, »
son ancien collègue Durand.
C'est au collège de Bordeaux que sa vocation future fut éveillée en toi*
son professeur d'histoire Rabanis, paresseux et' fantaisiste, mais grand eut-
tateur d'esprits. Blonty, qui succéda à Rabanis, ravit lui aussi Perrens par»
verve et son esprit. Ses professeurs de lettres, même Demogeot, qu'il eut»
seconde, n'eurent que peu d'influence sur lui. Il n'avait pas encore coasciett
de ses vraies aptitudes. Quand son professeur de rhétorique, M. Anot,ft
conseilla de viser à l'École Normale, il déclara qu'il ne serait jamais professe*
H appelait Tacite et Cicéron des rapsodics, et cependant il dépensait toi*
ses petites économies à acheter les œuvres des auteurs anciens. Mais cta*
vers l'histoire que le poussait surtout sa passion de la lecture. 11 dévorait, à»
Bibliothèque de la Ville, les livres sur la Révolution, faisait de longs extraits 4*
orateurs révolutionnaires, et ne pouvant acheter les œuvres de Lamartine**
Hugo, il les copiait pour les apprendre par cœur. 11 ne goûtait pas Musset &
le cynisme élégant effarouchait son innocence.
N'obtenant des succès brillants qu'en histoire et en français, il se eroj*
appelé à la vie politique cl voulait y arriver par le barreau. En rhétorique,!111
mit à rédiger un journal manuscrit, Le Bon Sens, qu'il faisait lire à ses «a*
rades. M. Aboi découvrit la feuille et demanda le renvoi du criminel. L'a*
Perret, plus indulgent, se contenta de 3.000 vers de pensum à copier en •
mois. Cela dégoûta Perrens de la politique et du journalisme, pour quelf*
temps du moins ; d'autant plus que la classe de philosophie où il suivit le ce*
de M. Ladévi-Roche, le captiva au point de lui douner pour plusieurs mw*
l'illusion que sa véritable vocation était la métaphysique et la psychologie.
Ce qui acheva de le décider à suivre les conseils de M. Anot et à se prépff
à l'École Normale, ce fut la série de malheurs qui ne cessaient d'accabler *
père. Au moment où il espérait tirer une petite fortune d'un voyage ao Wf
cours entrepris au Chili, Vincent Perrens échappa à grand'peine au rëf*
d'être fusillé par les Péruviens comme espion chilien; son navire lui fut ^
par son second qui disparut sans laisser de traces, et l'argent qu'il avait eotip
en France à un ami, M. d'Aguesseau, fut dissipé par celui-ci dans des sa***
lations. A quarante ans, ruiné pour la seconde fois, Vincent Perren**
accepter une place de 3.000 francs dans les bureaux d'un armateur, M. B«*
U mourait en 1844, à quarante-neuf ans, à l'île de la Réunion, où ii étala*
recouvrer des créances pour des négociants bordelais, ne laissant à sa fr**
d'autre héritage qu'une tradition ininterrompue d'honnêteté.
Tommy Perrens était obligé de se suffire à lui-même tout en prépf*
l'Ecole Normale. L'abbé Perret, puis son successeur l'abbé Gattrei, qui ëtéc*
de braves gens, malgré leur sécheresse et leur étroitesse d'esprit, le pto*
de l'école normale 2t
comme secrétaire à 50 francs par mois,- mais ne se préoccupèrent nullement
de faciliter sa préparation à l'École.' La Faculté de Bordeaux ne lui offrait que
de faibles ressources. Bcrsot, qui avait succédé à Ladévi-Roche su collège,
s'intéressa un instant à lui, mais Perrens se l'aliéna en soutenant que Descartes
n'était pas un grand écrivain. Malgré son zèle et le dévouement de M. Anot,
il fût refusé trois fois de suite au concours d'entrée de l'École.
Son père lui conseilla d'aller travailler à Paris ; mais comment subvenir à
cette dépense ? Perrens, il est vrai, avait mis de côté une bonne partie dos
1.800 francs gagnés en trois années de secrétariat. Ses seules dépenses avaient
été quelques voyages à pied où il ne faisait, par économie, qu'un seul repas pat-
jour. Un notable bordelais, M. Lafayc, le recommanda à MM. Labrouste et
Guérard, qui l'acceptèrent à Sa i nie-Barbe comme élève gratuit, destiné à briller
au Concours général et à PÉcole Normale. H fit joyeusement, dans l'automne
de 1842, le trajet de 60 heures de Bordeaux à Paris, sur l'impériale de la dili-
gence, au milieu d'une symphonie de fromages. Il avait en poche ses
1.000 francs d'économies, et au cœur des espérances infinies.
La vie.de Paris, qui lut apparaissait si attrayante de loin, de près lui fut très
dure. 11 souffrait cruellement de l'internat qu'il n'avait jamais connu jusque-là,
de la promiscuité du dortoir, des odeurs du réfectoire, où il était de la deuxième
fournée. Son parler bordelais, ses cheveux longs, son républicanisme un peu
exubérant, sa timidité associée à beaucoup d'amour-propre, tout s'unissait a le
désigner aux railleries de ses camarades, à faire de lui un isolé. 11 en était
plus d'un avec qui il aurait aimé à lier amitié, Boissier, Beaussire, Bozériau,
Jules Girard, mais sa sauvagerie créait entre eux des malentendus invincibles.
H ne sortait qu'un dimanche sur deux, et l'après-midi seulement, pour travailler
davantage. H se faisait consigner volontairement tous les quinze jours en allant
au spectacle le soir de son dimanche de sortie. Ses promenades étaient
toujours solitaires. Il a tracé de lui-même à cette époque un piquant portrait
où l'on retrouve ce mélange de modestie et d'amour-propre qui était, d'après
lui, le fonds de son caractère. 11 raconte qu'il se regardait aux glaces des devan-
tures en se demandant pourquoi il ne savait pas plaire : « Jamais je ne me suis
trouvé plus à mon goût. Ne voyant que mon buste, je n'étais pas amené ï\
"regretter mes jambes trop courtes. Je n'étais choqué ni de mes yeux trop
petits, ni de mon nez trop fort, ni de mes dents mal alignées, ni de ma lèvre
légèrement proéminente à l'Autrichienne, ni de ma léle un peu inclinée à
gauche ni plus ni moins que celle d'Alexandre le Grand, ni enfin -de je ne sais
quel air vieillot qu'avait déjà ma physionomie de vingt ans. Je me savais gre
de ma main petite et Ane, de ma taille bien prise, d'une fraîcheur vierge
qu'aucun excès n'avait flétrie. Je reconnais toutefois que si je fus passa M;
alors, c'est mon habit, comme Sedaine, que j'en dois remercier. Je portais ui;<
redingote vert bronze, boutonnée, collant au corps et aux bras, selon la mono
du temps. Jamais, à mon avis, vêtement ne m 'alla aussi bien. Que ma jeunesse
le parfit un peu, j'y consens, mais elle ne le parait pas beaucoup sans doute, car
je me suis rarement aperçu que les femmes me jetassent la moindre œillade.
Les aventures ne me cherchaient pas et je leur rendais la pareille. »
Parmi les répétiteurs de Sainte- Barbe, M. Chardin était le seul qui s'Intéressa
à lai; il y avait déjà entre lui et M. Bréchillet, connu plus lard sous le nom de
Charles Jourdain, une hostilité qui ne s'effaça jamais. A Louis-le-Grand, il se
sentit perdu au milieu des 133 élèves de rhétorique. Heure ement que Rinn,
30 ASSOCIATION DBS ANCIENS BLKVKS
admirable professeur les Jours où il jie dormait pas* le prit en amitié et le ft
venir chez lui les dimanches matins pour lui corriger ses devoirs de 14*.
Grfte» à Chardin et à Rinn, il fut admissible onzième à l'Ecole Normale. OqM
permit d» rosier à Sainte-Barbe pendant les vacances pour préparer son «raV
et il obtint d'habiter* seul dans un dortoir abandonné. 11 y jouissait déjà ées
solitude et de sa liberté, qjrnad il s'aperçut, 6 horreur l qu'il n'était pas sert 4
que des légions de punaises habitaient sa paillasse. Un camarade lui conseflki
térébenthine comme préservatif. H eut la naïveté d'en inonder, non seuleaetf
son Ut, mais son corps et faillit se rendre mfcade sans chasser ses ineonmoAf
compagnons. U supprima la paillasse, planta las pieds de son Ut dans ta
écuelles pleines d'eau et finit surtout par s'aguerrir. Il* travaillait jusque ut
heure du matin et ne se couchait que quand U croyait ses eoamai* endorma»
Au mois d'octobre, il était reçu treizième à l'École, en même feaaaftqoeam
ami Ribert, un de ses camarades de Bordeaux, à qui il devait rester
uni . Ribert était un républicain et un libre-penseur bien plus intransigeant
que Perrens. Destitué au 2 décembre, il vint à Paris comme professeur libre, fia
préfet du 4 septembre, donna sa démission quand Gambetta quitta le pont*
reprit bravement son métier de professeur pour rentrer un peu plus tard tai
la carrière préfectorale. Avec Ribert, ses meilleurs amis à l'École tarais*
camarade de promotion Lanzl, et ses cubes Rigault et Riquier qui loi
gnèrent une vive sympathie lors de la mort de son père. Mais ces
devaient être troublées par la politique et la religion. Riquier était fer**
catholique ; Rigault, devenu précepteur du comte d'Eu, se refroidit à l'épi*
de Perrens après le 24 février, et Lanzi, secrétaire du préfet de police PieM
sépara plus radicalement encore de son ancien ami.
Les mêmes malentendus qui s'étaient produits à Sainte-Barbe seperpétaM
à l'École* Un jour il surprit Magy faisant des gorges chaudes avec ses ont*
rades au sujet d'une de ses compositions françaises, et il se replia ptosa*
jamais sur lui-même, se croyant un objet de moquerie et de nudveiUanee. wa>
tant il jouissait de se trouver dans un milieu intellectuel si vivant, oè*
récréations étaient aussi profitables que les conférences, « par rechange «■*
tinuel des idées qur se heurtent, qui se contrôlent les unes les autres, au ke**
par le sarcasme et la plaisanterie». 11 trouvait très amusante la vteçrt*
menait au vieux Collège du Plessis, malgré la sévérité d'une discipline f<
interdisait de causer au réfectoire, et remplaçait la causerie par une tectat
à haute voix, il passait la veillée à lire Homère avec Bressant, se méfait «*
ardeur aux causeries autour du poêle, faisait sa partie dans les concerts far*
lesques où il imitait le chien ou le canard, tandis que Hatzfeld faisait le kite*
et que Maréchal tambourinait des airs sur ses joues gonflées. Il était sait
auditeur aux concerts sérieux où Beulé tenait le piano, où Glachaatâ*
baryton et Boissier premier ténor, concerts que Manuel célébrait en vers bfiav
Il avait, d'ailleurs, au dehors des consolations aux petites tribulations ij
dedans. Sa grand'mère, sa mère et son frère étaient venus slnstaller à WW
et il passait avec eux ses après-midi du dimanche et ses quatre heures*1!
sortie du mercredi. Sa mère lui fut précieuse pendant ces trois années dtcw
où les soucis ne lui ont pas manqué. j
Le plus grave de ces soucis fut d'abord la mort de son père qui le tes*
chef de famille à vingt ans, et qui le laissa, durant des mois, abîmé de é*
leur. Puis vint une crise pénible de dureté d'ouïe qui lui fit craindre aa* •
I
I
DB L'ÉCOLB NOBMALE 34
carrière même fût entravée, et qui ne céda que lentement. Enfin il éprouva une
série de déceptions dans ses espérances d'avenir. Le directeur, Dubois, qui
te résidait pas à l'École, et laissait le soin de l'administration à Vacherot,
Pavait pris en grippe et était décidé à le précipiter en grammaire. Perrens
s'était cru fait pour la philosophie. A sa première leçon chez Jules Simon,
celui-ci L'arrêta, au bout de cinq minutes, en lui disant : « C'est bien fait, mais
nous n'avons pas le temps aujourd'hui. » Il reconnut, d'ailleurs, que Jules Si-
mon avait raison, qu'il n'avait pas en lui l'étoffe d'un psychologue ni d'un mé-
taphysicien. Mais il était un peu tard pour .se tourner vers l'histoire, et
H. Wallon^'avait noté comme « esprit faux, nullement propre à l'histoire »,
après deux travaux : l'un, sur le Pentaleuque, dont il contestait l'authenticité;
l'autre, sur la guerre de Troie, qu'il prétendait n'avoir duré qu'un an. Ce qui
Justifiait, dans une certaine mesure, le jugement de M. Wallon, c'est qu'il avait
cité, comme s'il les connaissait de première main, des textes qu'il avait pris
dans un mémoire de l'Académie des Inscriptions. S'il avait trouvé beaucoup
de bienveillance chez Berger et Havet, Le Bas ni Gibbon ne goûtaient ses de-
voirs, et Jacquinet, tout en lui disant, à propos d'un travail sur Montaigne,
qu'il serait capable, un jour, de faire œuvre de savant, lui reprochait le décousu
dans les idées et l'incohérence dans l'expression.
Quand il sut qu'il était un des cinq malheureux condamnés à la grammaire et
parmi lesquels Bressant seul acceptait son sort de bonne grâce, il songea à
abandonner l'Université. Les conseils de' sa mère et ceux de M. Labrouste l'em-
pêchèrent de perdre courage et il décida, en lui-même, de réparer, en écrivant
des thèses qui lui ouvriraient les Facultés, l'injustice dont il se croyait victime.
C'était, en effet, une triste condition que celle des grammairiens d'alors.
Comme la licence n'était pas exigée pour leur agrégation, on leur interdisait de
s'y présenter, avec leurs camarades, en juillet et même en octobre. Us pou-
vaient seulement, s'ils le voulaient, se présenter en avril de la seconde année.
Perrens obtint pourtant, grâce à Vacherot, la permission de se présenter en
octobre, et fut reçu cinquième. Il n'en fut pas moins obligé de rester en grammaire
et de vivre, pendant deux ans, au régime exclusif du thème et de la version,
avec M. Egger pour seul professeur, qui lui reprochait, lui aussi, • d'avoir des
Idées bizarres sur les choses les mieux décidées par le bon sens t. Et il mau-
dissait le règlement quL interdisait aux grammairiens de suivre les conférences
de lettres, d'histoire et de philosophie. II se consolait en faisant du droit, pen-
dant sa seconde année, et, le 22 août 1845, il passait son premier examen à
toutes boules blanches. En troisième année, Cucheval le prit comme sous-
bibliothécaire. U passa, dès lors, des heures heureuses dans son cabinet de
travail avec Glachant et Bonncfont 11 s'amusa même à tirer de Dubois une
malicieuse vengeance en lui réclamant des livres que le directeur détenait
depuis des années. U devait, plus tard, se venger plus noblement en procurant
un mariage brillant à la nièce de son ancien directeur. Il était, d'ailleurs, ré-
signé à son sort, car il refusa la place de secrétaire de M. de Morny, qui lui fût
offerte et qui lui aurait ouvert la vie politique. Il refusa, il. est vrai, surtout,
parce que M. de Morny était alors trop orléaniste.
Le stage qu'il fit à Henri IV lui avait fait espérer le succès à l'agrégation,
le professeur avait loué sa méthode, la clarté de ses leçons qui annonçaient
un excellent maître; mais il n'arriva que dix-septième, alors qu'il n'y avait que
quinze places et bien qu'il fût presque ex-œquo avec le quinzième. Il allait partir
H
3i ASSOCIATION DBS AKCIBMS ÉLÈVES
pour le Puy, quand Beaujean, nommé surveillant à l'École, lui 01 donner, p
Lesleur, sa cinquième de Bourges.
Il y fut heureux. La ville, il est vrai, et le pays étaient sans charme, ta socài
locale peu accueillante ; mais il se trouvait libre ; sa chambre, à vingts
francs par mois, lui semblait un paradis après les misères de lïnteroat ; idri
reçu amicalement par d'excellents collègues, en particulier par Gorrard et M
Janct, et par le professeur de quatrième Delaroche, qui lui fit piocher *
latin et le fit recevoir treizième à l'agrégation, au bout de Tannée. 11 an*.*
plus, fait à Bourges des connaissances qui lui furent précieuses. Il lut »d
familièrement chez M— Zulma Carraud, bien connue comme romancière, ipe*
boiteuse, vieillote et bredouillante », mais pleine d'esprit, amie de Balxac l
Bérard, l'auteur putatif de la Charte, devenu receveur général à Bourses. M
vaudevilliste Mazères, alors préfet du Cher. Perrens devait rester son eottw
pondant et leur amitié dura autant que la vie de M~Carraud, qui me©*!
Paris, à l'Age de quatre-vingt-onze ans, écrivant toujours, républicaine et M*-]
penseuse, comme en 18tô. Perrens connut aussi, à Bourges, le célèbre s
républicain Michel, originaire d'Aix, appelé à Bourges par son ami ravooe
son, et fixé dans cette ville par son riche mariage avec H"* Lebrun, qui!
défendue aux assises où elle comparaissait comme accusée d'avoir empo
son mari. Janet a raconte, dans un article de la Benne Bleue, leurs reW*
avec ce merveilleux causeur, cynique et éloquent, avec qui Perrens et Inp
salent des nuits en causerie péripatéticienne sur les remparts, Janet ptitafr
phant, Perrens politiquant avec le grand tribun qui, n'ayant pas été rééfo fr
puté, en 1838, rongeait son frein à Bourges, dans le vaste hôtel où il pensât
d'ennui.
Le succès de Perrens à l'agrégation et la bonne réputation qu'il ani*
quise à Bourges, comme professeur, le firent nommer à Lyon, en rt
française, classe réservée aux élèves de sciences. H y retrouva JtoaMrt
Bourget, Lesans.ct y lia amitié surtout avec l'abbé Noirot, professeur de jA*
sophie. Il s'installa d'abord aux Brotteaux, puis à Caluire, à la campagne,
une dame veuve, mère de deux enfants, à qui il enseignait le latin et le P*
tandis que lui-même apprenait le piano et la guitare. Ses courses quotidJea*
de Caluire à Lyon, raffermirent sa santé; il vit disparaître toutes les interna*
dites physiques dont il avait souffert depuis tant d'années. 11 put, dès fors*
fire au double effort de ses classes et de ses travaux personnels.
Les événements politiques l'empêchèrent, tout d'abord, de commencera
thèses qui étaient, au sortir de l'École, sa première préoccupation. 0
que depuis quatre mois à Lyon, quand éclata la Révolution de février 16&
Perrens devait l'accueillir avec joie, il était, depuis l'enfance, imbu des »^
républicaines, héritées de son père, mais dégagées de tout alliage bonapMt&Kj
et il s'était, de plus, entièrement détaché des convictions catholiques dais
quelles il avait été élevé par sa mère. A la ferveur avec laquelle il avait W
première communion, avait succédé une période de doutes qui, peu à P&
changèrent en négations. Son confesseur n'avait pas trouvé d'autres oonsefcj
lui donner que de n'y plus penser et de ne pas prétendre en savoir ptosK
que Bossuet et Fénelon. Les prédications de Deguerry, Combalot, l'abbé
Mgr de Cheverrus, Lacordaire le charmèrent sans le convaincre, et une cou
salion avec Lacordaire où celui-ci admit que les païens et les hérétiques
valent être damnés s'ils ne recevaient pas des lumières miraculeuses b
DE L'ÂCOLB NORMALE 33
ment de leur mort, acheva de le détacher de la religion. Cette incrédulité n'était,
d'ailleurs, associée à aucun relâchement dans la conduite, et il gardait une
pureté de cœur et d'esprit qui provoqua, plus d'une fois, les railleries de ses
camarades. Ce fut à l'École Normale que s'acheva cette évolution, surtout par
l'influence de Ribert. 11 a décrit lui-même, en termes très forts, combien fut
radicale sa séparation d'avec ses anciennes croyances. < Mon esprit n'avait
longtemps éprouvé aucune répugnance à allier le républicanisme avec le catho-
licisme. Je ne pratiquais pas, mais je croyais croire. Pendant mon année de
Sainte-Barbe, je laissai dormir les questions religieuses. À l'École, elles se ré-
veillèrent d'elles-mêmes et devinrent, entre nous, un fréquent sujet d'en-
tretien. Mon évolution se fit insensiblement, sans que je puisse marquer les
étapes. Je ne saurais retracer le travail intellectuel qui me conduisit, en peu
de mois, aux antipodes de ma jeunesse, à rejeter successivement le catholi-
cisme, le christianisme, toute religion positive, l'immortalité de l'âme, puis
à douter de l'existence même de l'âme et de celle d'un ou de plusieurs
dieux. Ces dernières questions, sur lesquelles je n'osais nier, je les écar-
tais, les tenant pour insolubles. Il me semble bien, quand je cherche
à rassembler mes lointains souvenirs, que ce qui me détermina, c'est la dis-
tinction, essentielle à mes yeux, entre la science et la croyance. Je ne
voulais plus admettre que les faits constatés. J'en arrivai au scepticisme radical
que je viens de dire, en matière métaphysique, sans les secousses violentes,
sans les poétiques et douloureux déchirements dont parle si éloquemment
Jouffroy. Quand je sentis, pour employer l'expression du même Jouffroy, « qu'il
n'y avait plus rien en moi qui fût debout », j'éprouvai une vive joie d'être
affranchi de liens qui ne me paraissaient plus qu'un monstrueux tissu d'er-
reurs et d'absurdes inventions. » S'il ne se croyait pas tenu au respect pour ses
anciennes croyances, si, comme historien, il voyait dans le christianisme du
Moyen Age, non un agent du progrès, mais un obstacle au progrès, si la France
devait à ses yeux à la libre- pensée d'être aussi avancée que les nations protes-
tantes, s'il refusait de distinguer entre le catholicisme et le cléricalisme, « tant
que les catholiques de conviction n'auront pas rompu avec les catholiques de
combat », il n'en était pas moins très tolérant pour les personnes, et ne se
croyait pas le droit d'imposer, autour de lui, le scepticisme résigné qui lui
.suffisait à lui-même. Il regrettait trop que ce qui nous est le moins connu dans
le monde où nous vivons, ce soit nous-mêmes.
Nous ne devons donc pas nous étonner de le voir en 1848 et 1849, parmi les
plus fermes partisans de la République et parmi les rédacteurs de la Liberté
dépenser, où il écrivait sous le nom de Tom Franc des articles remarquables.
Il y raconta les événements de 1848 à Lyon, et y fit sous le titre : Huit jours
dans les Alpes, une peinture très vivante du monde de l'émigration à Genève et
des luttes entre cléricaux et libéraux dans le Valais avant la guerre du Son-
derbund.
Mais, s'il était ferme républicain, il était aussi fermement modéré. 11 allait
dans les clubs donner des conseils de sagesse, si bien que les canuts l'accu-
saient d'être payé par la réaction, tandis que ses collègues, bien moins répu-
blicains que lui pourtant avant février, prétendaient qu'il avait été- élevé aux
trais des d'Orléans, parce qu'il recevait des lettres de Bigault avec l'entête
« Cabinet du Roi ». Il fit partie du Comité général qui préparait pour les
modérés les élections à la Constituante contre le Club central socialiste. Il
34 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
combattait les réactionnaires cachés qui s'étaient glissés dans le Comité
el fît dresser une liste républicaine qui passa tout entière.
A la fin de 1848, il fut chargé de la rhétorique classique en
d'Auguste Nicolas, et devint rédacteur du Censeur, où il fit la guerre
lence aux projets dont devait sortir la loi Falioux.
Il était fatal qu'il eût à souffrir de la réaction de 1849, et que les coHègaft
qui l'avaient accusé d'orléanUme en 48, l'accusassent en 49 de pactiser ra
les émeutiers. En effet, lorsque la prise d'armes des Arts et Métiers à
13 Juin 1849 eut pour contre-coup à Lyon une émeute pour rire qui fit.
réprimée avec férocité, Perrens. qui avait cherché à dissuader des ouvries
de faire une barricade, fut accusé de leur avoir adressé un harangue té*
lutionnaire; et, tandis que les insurgés le mettaient sur leur liste de
le général Suireau le notait de son côté parmi lés agitateurs à faire arrête!
avait heureusement dans sa classe le fils du général qui se porta cautioapGff
son professeur auprès de son père et fit eflacer son nom. 11 renonça â
lors à la politique active et se mit sérieusement à préparer ses thèses.
Le hasard d'un achat chez un bouquiniste lui donna le sujet de sa
latine : Les idées de lord CkesterfUld sur V éducation. Le hasard d\me la-
contre lui donna son sujet de thèse française : SatxmaroU. En octobre IS4
revenant en malle-poste de Bordeaux, où sa famille s'était réinstallée, ifl^
trouva sur l'impériale avec un commis-voyageur italien qui le questionna
renseignement en France et lui dit à brûle-pourpoint : « Pourquoi ne
vous pas une thèse sur Savonarole? » L'idée de faire revivre la figure de tf
moine républicain enthousiasma Perrens. U passa Tannée à
l'italien et, en octobre 1850, après un nouveau voyage à Bordeaux
par Chamonix, le Rhône, Nîmes, Montpellier, Toulouse, le Canal du K£
la Garonne, avec retour à travers l'Auvergne et le Force, U rentra à
pour se mettre résolument à l'œuvre.
Là il apprend qu'il est déplace avec quatre de ses collègues et envoyé
disgrâce en 6- à Montpellier. Le recteur Jullien avait refusé de Ira
au ministère une première dénonciation pour républicanisme laite
Perrens par le préfet du Rhoue, mais une seconde avait été envoyée
tement à Lesieur par un ancien collègue, professeur à Grenoble, qû
voitait la place de Lyon. Perrens ne pouvait lutter, n se résigna.
Montpellier, malgré les splendeurs d'un admirable automne, ne le
pas. La ville lui parut sombre et triste; la société étroite et
les Facultés méprisaient le lycée, dont les professeurs n'avaient pas
Bibliothèque droit au prêt des livres. Heureusement, il trouve un
accueil auprès du D* Boulsson, auprès de Germain, auprès surtout de
René Taillandier qui empruntait des livres pour lui. Il aime sa classe et
élèves parmi lesquels il remarque Francis Gantier, délicat comme une I
en qui rien ne faisait prévoir l'héroïque aventurier du Tonkin. Gantier
en relations très amicales avec son maître et Perrens put, plus tard,
son affection à sa veuve et à sa fille.
Les premières vacances furent consacrées à un voyage en Italie. Le
fesscur Paravia de Turin avait mis Perrens en rapport avec le
Provana qui avait préparé une histoire de Savonaroie et qui offrît HH»
matériaux au jeune savant français. Perrens mena a Tarin une vie de
travaillait de 5 heures du matin à 5 heures du soir, puis de 7 heures à
DS i/dCOLE NOBMALB 35
jeûnait de pain et de fromage tout en lisant et prenant des notes, et ne se
nnait que deux heures de repos pour dîner. Au bout d'un mois, U va à
>rence, où il habite chez le stenterello de la Commedia deU'Arte, Loranso
aelli. Tout en travaillant aux Archives et à la Bibliothèque, il parcourt
ec ravissement les lieux où Savonaroto a vécu, agi» souffert et péri
«iyr.
L'infatigable bienveillance de Paravta lui fait faire la connaissance du
oérable Gino Capponi, l'historien aveugle, qui met sa bibliothèque à* la dis-
îition de notre camarade, l'avocat Salvagnoli, le marquis Ridolfl, le profes-
ir Perrucci; et il a la bonne fortune de trouver aux archives un employé
tnicipal, Gargânl Oarganettf, qui dépouilla et copia gracieusement pour lui
i documents inédits sur Savonarole.
levenu d'Italie avec une abondante moisson, il se marie quelques mois
•es, le 10 février 1852, avec une Jeune orpheline sans fortune, H*9 Lajard.
e vivait avec son frère et sa sœur. C'était une personne d'une grande dis-
ction de caractère et d'esprit, d'une vivacité toute méridionale, élégante
dévouée à tous ses devoirs, sachant, malgré une santé très délicate, bra-
iller de ses mains dans un ménage où les ressources étaient très restreintes
où les jeunes mariés avaient pris avec eux la seconde demoiselle Lajard.
rrens n'eut jamais à regretter une décision qui pouvait paraître une impru-
ace et il se félicitait, à 70 ans, d'avoir gagné le gros lot à la loterie du
triage.
3e sont ces fiançailles et ce mariage qui expliquent pourquoi Perrons,
dgré ses ardentes convictions républicaines, et son aversion pour celui qu'il
>elait toujours c le criminel aventurier de Strasbourg et de Boulogne t, se
Igna à prêter le serment exigé des fonctionnaires, après le 2 décembre,
irtant, au premier moment, il avait été sur le point de tout sacrifier plutôt
5 de paraître souscrire au coup d'État. U> 5 décembre, il cefait : Vive la
publique! avec Lenient, sur l'Esplanade, n formait avec Bousquet le projet
migrer aux États-Unis; Il refusait catégoriquement avec Maurial, son
lègue de philosophie, facte d'adhésion au 2 décembre qu'on réclamait
i professeurs. Grâce au censeur Loubers, beau-frère de Mauriat, cette
istance resta inconnue du recteur et du préfet. Après le plébiscite, Perrens
$a qu'il était vain de prétendre imposer ta République à un pays qui
comptait qu'un nombre insignifiant de républicains, et que les esprits
lépeodants devaient container à défendre dans l'Université les idées
éralea.
Il resta, en effet, partout et toujours un Indépendant. En 1848, il était repu-
cain modéré, car il collaborait au Cmsmr^ et sa plus grande hardiesse avait
5 un projet de suppression de rhérttage en ligne collatérale. En 1890, col-
orateur de la Rép%blifiK Fr**ç*i*e% il pouvait se rendre le témoignage
il étaK resté fidèle aux opinions modérées; sur un seul point, il était
rensigeant : dans sa haine et son mépris pour i'Bopire. Et encore il avoue
■avec les années sa colère avait faiWi, et qu'il avait fallu le désespoir où
dan et l'invasion Jetèrent son eosur de patriote pour réveiller toute la
gueur de ses ressentiments.
Son indépendance de caractère se manifesta d'ailleurs par l'attitude qu'il
ida après le 2 décembre. H refusa, avec le philosophe Maurial, de suivre
s processions et dtUumiuer pour la visite du Prince-Président II n'inler-
36 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
rompit pas un instant ses relations avec Cazot, Bousquet et Miefeé
Bourges, internés à Montpellier. Il discutait avec ce dernier sur le
et le suffrage universel. Michel, désillusionné par le plébiscite, continuait
suffrage universel et voyait dans le socialisme, dont Perrens était Pad?
décidé, l'espoir de l'avenir. Perrens resta fidèle jusqu'au bout à cette
compromettante, et put entendre Michel adresser à Dieu sur son lit de
cette dernière prière : « Ayez pitié de moi, mon Dieu, car je ne sais ni
je viens, ni où je vais. »
Le mariage religieux pouvait être un pas difficile à franchir pour oo
aussi amoureux de sincérité que Perrens. Sa confession fut originale.fi
rendit chez l'abbé Flottes, professeur de philosophie à la Faculté des i\
et lui confessa qu'il n'était ni catholique ni chrétien et ne tenait aucun
même philosophique, pour démontré. Après quelques mots de dî
courtoise, l'abbé lui donna son billet de confession et le reconduisit à la
avec une brusquerie qu'on s'explique.
Malgré le surcroît de travail professionnel que Perrens s'imposa
subvenir è l'entretien d'un ménage de trois personnes, auquel une petite
Ëdmée, vint s'ajouter en 1853, il consacrait toutes ses soirées à ft
de ses thèses. En 1853, il était promu à la classe de 5* et ses deux
revues par son censeur Loubers, qui lui donna d'excellents conseils,
approuvées par Victor Leclerc.
La soutenance eut lieu le 5 novembre 1853. 11 avait pour juges Wallon S
Marc Girardin, qui était alors, chose étrange, président du jury d'à
d'histoire, Villemaln et Victor Leclerc. 11 n'eut pas l'unanimité, à cause de
médiocrité de son latin, mais Victor Leclerc fit sur son Savonarole un
tellement élogieux, que le ministre Fortoul, auprès de qui son ancien et
de Sainte-Barbe, Ernest Baroche, l'avait introduit malgré Lesieur, le
séance tenante divisionnaire de 3* à Bonaparte.
La thèse sur Savonarole méritait cette récompense. Perrens s'était
ment vengé de sa disgrâce momentanée. 11 avait apporté sur un sujet
vierge encore, une étude à la fois très savante et très vivante, qui, malgré
beaux travaux de Villari, conserve encore aujourd'hui sa valeur, et rcs*
jugement le plus équitable porté sur le réformateur florentin. Trois
s'écoulèrent en six ans, et l'ouvrage fut traduit en allemand.
Perrens retrouvait à Bonaparte, comme proviseur, Gros, son juge <Taff«*
lion, qui l'avait fait nommer à Lyon en 1847, et qui lui montra une vive sp
pathie. 11 fut également bien accueilli par ses collègues et par ses élèves.
Renault et Georges Coulon se souviennent encore de ses premières teçotf
furent pour eux une vraie révélation. Faiblement doué du côté de la
Perrens n'émaillait pas ses leçons, comme c'était alors l'usage, de cltauoas
classiques, mais elles étaient riches d'idées, d'aperçus variés, inspirés par
lectures et ses voyages. Il passa rapidement de 3- en 2*; en janvier »
était chargé d'une division de rhétorique. Il n'eut jamais de succès dans
seignement du latin, mais ceux qui, comme moi, l'ont entendu dans sesc
de français, Filon, Buisson, Bloch, se rappellent avec un vif plaisir les
passées avec lui. U s'attachait surtout à nous faire travailler et penser
nous-mêmes ; ii nous exhortait à n'accepter aucune doctrine toute faite,
même les siennes, et il inspirait à ses élèves des sentiments d'amitié et
familiarité qui ne nuisaient en rien au respect dû au maître.
DE L'ÉCOLE NORMALE 37
La vie matérielle était difficile, toutefois, avec 2,400 francs de traitement et
une femme maladive, qui avait avec regret quitté Montpellier pour Paris, où
elle avait dû tout d'abord vivre en garni dans un étroit appartement. Mais leur
horizon s'éclaircit bientôt L'amitié de Spiers leur offrit pour l'été un apparte-
ment à Saint-Cioud ; l'Académie française accorda au Savonarole un prix de
1,500 francs ; Perrens fut nommé membre de l'Académie de Turin et chevalier
des saints Maurice et Lazare ; la Revue des Deux-Mondes lui ouvrit ses portes
et ii y publia une série d'études sur la littérature italienne. Il fut nommé,
en 1862, répétiteur de littérature française à l'École polytechnique. 11 prit
chez lui entre ses classes des élèves dont il dirigeait les études. Enfin peu à
peu, Perrens vit sa situation devenir, sinon brillante, du moins aisée.
Il dut surtout cette aisance à son infatigable labeur et à la mer-
veilleuse économie de Madame Perrens. Je n'ai pas à énumérer ici tous
les articles qu'il répandit libéralement dans les Journaux et les Revues
et ne puis que rappeler ses principaux travaux. L'Italie l'attirait toujours.
En 1857 il publiait sous le titre : Dix ans de révolution en Italie, des études
sur Manin, Mazzini, Montanelli, Gioberti, Caltaneo, Poerio, Settimo, qui forment un
des meilleurs livres et des plus impartiaux que nous possédions sur le Risorgi-
wenlo. Si j'avais à indiquer une préférence pour un des ouvrages de Perrens. c'est
peut-être à cette œuvre de jeunesse que je la donnerais. En 1865, paraissait son
Histoire de la littérature italienne. Florence surtout le captivait. Il n'avait pu
entreprendre la grande œuvre qu'il rêvait depuis 1850, parce que M. ThierS
passait pour préparer lui aussi une Histoire de Florence. Perrens se contenta
d'écrire un essai sur les relations de la comtesse Mathilde avec le Saint Siècle
et se tourna vers l'étude des rapports de l'Espagne avec la France. De là un
excellent livre sur les Mariages espagnols sous Henri IV et Marie de Médicis,
qui fut couronné en 1869 par (l'Académie française, et une étude sur le Duc de
Lerme. A ce premier ouvrage sur Henri IV et Marie de Médicis se joignit,
en 1872, un autre travail plus important encore sur Y Église et l'État sous
Henri IV et Marie de Médicis, qui obtint, en 1873, le grand prix Gobert à
l'Académie française. L'année précédente déjà, l'Académie française l'avait cou-
ronné pour un Bloge de Sully. Un autre concours de l'Institut ramenait à
composer pour le prix du budget à l'Académie des Sciences morales un ouvrage
en deux volumes sur la Démocratie en France au Moyen Age, et la récom-
pense qu'il obtint à ce concours le désigna à la Commission du Conseil muni-
cipal chargée de la publication des documents relatifs à l'histoire de Paris,
pour écrire une Histoire d'Etienne Marcel (1874).
Enfin, en 1872, ayant reçu de M. Thiers l'assurance qu'il ne songeait plus à
Florence, M. Perrens entreprit courageusement cette grande Histoire de Flo-
rence depuis les origines Jusqu'à la chute de la République, en neuf volumes,
qui a occupé tous ses loisirs de 1873 à 1890. II avait devant lui une tâche des
plus difficiles. L'histoire de la civilisation florentine était tout entière à faire;
elle est extraordinairement compliquée et obscure, et Perrens n'avait que ses
vacances pour consulter les documents des archives d'Italie. Il ne recula pas
devant ces obstacles, et, si son œuvre reste forcément imparfaite sur beau-
coup de points, il eut le mérite de débrouiller le premier une matière des
plus ardues et de fournir aux travailleurs une base solide pour toutes leurs
recherches. Une fois sa grande œuvre terminée, il consacra encore dans la
collection Quantin un aimable volume à la Civilisation florentine.
38 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Si Perrons réussit a accomplir ce gigantesque travail, il le dot au
ment qui s'était produit dans sa situation universitaire, n avait été Douane, •
4873, inspecteur d'académie à Paris. Ce n'est pas à M. Jules Simon, à qui fl mi
demandé ce poste, qu'il dut sa nomination, mais au duc de ftrogiie, qui kl
nommer par M. Batbie. Délégué en 1873, il fut nommé en 1876 à titre défiait
Il remplit ses nouvelles fonctions avec le sèle et lia conscience qull mettait
toute chose. M. Mourler appréciait ses rapports administratifs qui étaient 4»
modèles et où l'on reconnaissait sa main dès les premières lignes, tant a î
mettait de verve et de pittoresque franchise. M. Gréard à son tour, disai.è
Perrens : « Avec lui, on peut être tranquille i, et ce n'est pas un minée ék«r
à faire de Perrens que de dire qu'il a su conquérir la pleine confiance d'un adaV
nlstrateur qui ne la prodigue pas et ne la donne qu'à bon escient. Gréard ap-
préciait pas seulement en Perrens l'irréprochable fonctionnaire, il goûtait «
lui un esprit d'une grande solidité malgré ses boutades, et dont les avis sa-
cères méritaient toujours d'être écoutés. 11 lui arriva de soumettre à Pcrreas»
avant de le publier, un de ses plus délicats écrits, son essai sur Ednad
Schérer. Perrens, qui se Jugeait lui-même avec une extrême modestie et ae*
reconnaissait, comme écrivain, que de la facilité, tat très touché de cet mari
hommage. 11 est vrai qu'il avait, de son côté, pour Gréard une singulière estia*
le défendait contre toutes les critiques et admirait en lui « un mélange de fle#
et de douceur, de réserve et d'amabilité, l'art de tenir les gens à distance s*
paraître y toucher ni les blesser, une supériorité naturelle en toutes choses a»
aurait fait de lui un excellent ministre ou un diplomate accompli. Avec ce*
droit, loyal, franc dans la mesure de ce qu'il croyaltpouvoir dire, bienveâflaal*
bon.»
On comprend que des relations de cette nature, familières et confiaafct
avec son chef, aient rendu très douces a Perrens ses années dlnspectioo. Ci
n'est pas qu'il n'enrageât souvent à voir son temps dévoré par les broutille ^
métier, par le travail des palmes académiques, qui! aurait voulu voir résa
aux seuls instituteurs, et qu'il voyait réclamées par des Journalistes de i8
reporteurs des accidents de la rue, ou par de Jeunes arrivistes è qui il de
dait: t Quels services avez-vous rendus?» et qui répondaient cynhfaeawfc
t Aucun, c'est pour m'encourager à en rendre. » Kt puis c'étaient des «nqu*»
sur les candidats aux indemnités littéraires. Il en trouve un dans un somptaeo
appartement, menant Joyeuse vie, et qui répond à ses reproches : t Oh ! je i»
un faux riche. » Puis c'étaient les examens dits de grammaire, où non a*
vrait des certificats de 4» à des garçons de laboratoire, pour leur p ~
d'entrer dans l'enseignement libre. Les fraudes de tout genre, les
mandations injustes lui faisaient passer de mauvais moments et 11 aurait
pouvoir sévir plus durement que l'administration supérieure ne le peu
quelquefois. Mais il trouvait, dans la partie élevée de ses fonctions, bien des «^
pensations, sans compter la moisson d'observations psychologiques et s
qui amusaient sa misanthropie. Enfin, tout en continuant son enseigne»
l'Ecole polytechnique où il devint titulaire de sa chaire en 1878, il pouvait
sacrer toutes ses matinées et tous ses automnes au travail personnel.
11 recueillait d'ailleurs peu à peu les fruits de sa vie de persévéra* dj
désintéressé labeur. En 1883 il recevait, de r Académie des Sciences mon**,
une des plus hautes récompenses de l'Institut, le prix Jean Beynand, et *
1887, il était appelé à siéger comme membre libre dans cette "■rti"--J,JLiLl
dje l'école normale 39
laquelle il aurait mérité depuis longtemps d'appartenir, comme membre de la
Section d'histoire.
Cinq ans après, en 1892, Perrons fatigué, atteint d'un retour de la surdité
dont il avait souffert dans sa jeunesse, prit sa retraite à Page de 69 ans.
L'administration universitaire aurait voulu conserver encore ses services.
On loi disait que pour lui l'âsre réglementaire ne comptait pas. Mais il avait
réellement besoin de repos. La guerre de 1870, les malheurs et les humilia-
tions de la France lui avaient porté un coup dont il avait eu peine à se relever.
En 1891, une chute dans l'escalier du collège Rollin lui avait causé un pénible
ébranlement cérébral ; enfin il voyait la santé de Mme Perrens décliner et,
ayant lui-même besoin de ménagements et de soins, il trouvait sage de se
retirer de la vie active. D'ailleurs, pour lui, retraite ne signifiait pas oisiveté. Il
conserva jusqu'en 1897, jusqu'à la dernière limite de ses forces, les cours qu'il
donnait 5 l'École Normale de Saint-Cloud, parce qu'il s'y sentait particulière-
ment utile, li se mit à étudier l'histoire de la libre-pensée en France, et
de ses études sortit le livre original et charmant qu'il publia en 1897 sur Les
Libertin* en France au xvn* siècle.
Obligé lui-même de suivre un régime sévère, et retenu chez lui par la santé
de plus en plus chancelante de Mme Perrens, il menait, dans la jolie maison
qu'il s'était fait construire rue Vineuse, une vie calme et retirée, entouré de
sa femme, de sa fille, Mme Dolon, et de sa petite-fille, au milieu de livres
aimés, et toujours la plume à la main. Quelques mois avant sa mort, il donnait
à la Revue Historique une étude sur le premier abbé Dubois» une curieuse
figure d'aventurier ecclésiastique du xvir siècle, et il écrivait les Mémoires de
ses chats qu'il n'eut pas le tempsde publier lui-même en entier. En 1897, il eut la
douleur de perdre sa fidèle compagne. A partir de ce jour, il fut comme un corps
sans âme. Habitué à sa sollicitude incessante, il lui semblait perdre une mère
en même temps qu'une femme. Il sentait la vieillesse s'appesantir sur lui et il
n'avait plus qu'un désir, vivre assez pour voir sa petite-fille bien mariée. 11
eut ce bonheur en janvier 1901. Quelques jours après le mariage, je le rencon-
trais pour la dernière fois, aux obsèques du duc de Broglie. Il me raconta qu'à
la dernière séance de l'Académie où le duc de Broglie s'était rendu, il était
venu lui serrer la main avec une effusion qui ne lui était pas habituelle.
< (Tétait un adieu, ajouta Perrens, et je me disais que je le suivrais de bien
près. Maintenant que ma petite-fille est mariée avec un jeune homme qui a
toute ma confiance, je puis m'en aller en paix ». Avant même que le voyage
de noces fut achevé, Perrens tombait dans un état de demi-inconscience dont il
ne devait plus sortir. Deux jours suffirent à éteindre sans souffrance cette vive
et ferme intelligence de travailleur infatigable, d'homme de bien qui ne soumit
Jamais sa pensée et sa conscience à d'autre autorité qu'à celle de la raison
et du devoir.
Gabriel Monod.
Promotion de 1847. — Valson (Alphonse), né à Gevrey-Chambertin, le 13 dé-
cembre 1826, décédé à Lyon, à l'hôpital Saint-Joseph, le 22 juillet 1901.
Bien que Gevrey-Chambertin soit une commune assez importante de la Côte
d'Or, la charge de notaire n'y était pas, au moins à cette époque, fort lucrative.
11 faut d'ailleurs convenir que le père de Valson, si honnête et si intelligent qu'il
40 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
fût, n'était point Tait pour en accroître le produit Esprit rêveur et en qate
d'inventions plutôt qu'homme d'affaires, il s'occupait de physique et de méca-
nique, voire même de philosophie, beaucoup plus que de son étude. Sa fanée,
d'une bonne famille de bourgeoisie dijonnaise, l'aidait dans ses recherchées
même temps que, pour son propre compte, elle cultivait, non sans succès, les
arts et surtout la peinture. II. Roy dirigeait alors, à Nuits-sous-Beaune, ua &
ces petits pensionnats nombreux et florissants dans la première moitié du sêcfe
dernier, et dont il ne reste plus que le souvenir. On lui confia le jeune Alphonse.
Celui-ci, d'un caractère ouvert, d'humeur sociable, ne tarda pas à se lier avec
quelques-uns de ses camarades, mais de préférence avec M. Guenee, mort l'a
dernier, professeur à l'Université de Dijon. Henri Muteau, flls du premier Pre»-
dent de la Cour d'Appel, et Charles Mazeau, aujourd'hui Président de la Courte
Cassation, étaient au nombre de ses condisciples. Au sortir de la pension, le
collège royal: les jeunes amis s'y retrouvèrent, et Valson y parcourut ira
autant d'application que de succès le cours complet de ses études secondaires,
mais en qualité d'externe seulement.
Désireux, en effet, de venir en aide à leur fille, M. et Madame Vallot s'éuie*
chargés de l'aîné des trois garçons qui composaient alors la famille du notast
de Gevrey ; ils n'eurent pas a s'en repentir. Jamais élève ne fut plus studfca
plus reconnaissant envers ses maîtres que leur pupille, dont on peut dire à h
lettre qu'il grandissait chaque jour en savoir et en sagesse. De solides étude
littéraires faites avec autant de goût que de conscience avaient précédé fes *
éludes scientifiques et la préparation directe au concours de l'Ecole Normale
supérieure : elles furent, pour une bonne part, dans le succès qui les couronaa.
Gardons-nous d'oublier la forte et ineffaçable empreinte donl le marqua aow
toute sa vie ce séjour de huit années à l'Hôtel de la rue des Gondrans. Boom
de foi profonde, de mœurs austères, d'un caractère où rénergïe n'excluait ai h
bonté, ni même l'aménité, M. Vallot, aidé du curé de la cathédrale, son &■<
forma son petit-fils à son image. On en vint à ce point de confiance quedura*
les mois d'été que M. et Madame Vallot passaient à la campagne, oo laisasân
jeune élève du collège royal une liberté entière dont il n'abusa jamais, newa-
naissant, à l'exemple des jeunes chrétiens du iv« siècle, disciples des ihétes*
et des philosophes d'Athènes, que deux chemins, celui de l'école et celui *
règlise. Une réserve toutefois en faveur des fréquentes excursions à Gevrey:
Valson fut tout jeune, et tant que ses forces le lui permirent, un marche*
infatigable.
A TEcole Normale, il se montra tel qu'il avait été au collège de Dijon, et k
même travail assidu, méthodique, fut récompensé par les mêmes succès. D y
conquit l'estime, plus tard l'amitié d'un de ses professeurs plus âgé que te
seulement de quelques années, futur secrétaire perpétuel de PAcadémie **
Sciences, membre de l'Académie française. Au nom de M. Bertrand, il confie*
de joindre celui de M. Hermite, qui ne témoigna pas moins d'estime et d***
au jeune professeur dont les convictions religieuses étaient d'ailleurs cd si a*
fait accord avec les siennes, bien que la sincère piété de Valson ne rail,»
aucun temps, incliné vers le mysticisme, même le plus modéré et le pl« k*
gitime.
Les événements politiques, les troubles, les émeutes dont la Révolution *
24 février fut le point de départ, vinrent bien de temps à autre imposer «*
trêve qui n'était pas toujours désirée, aux études des jeunes normaliens:^
DE L ECOLE NORMALE 44
ne les suspendirent jamais entièrement. L'École était alors sous la paternelle
et intelligente direction de M. Dubois ; la section des sciences sous la main
ferme de M. Hébert; M. Vacherot présidait, invisible et présent, aux études lit-
téraires. On dut à cette heureuse union chez nos directeurs de qualités diffé-
rentes, de pouvoir traverser sans trop d'agitation et sans des pertes de temps
trop sensibles, une crise qui se prolongea durant plusieurs mois, et où
l'École, à plusieurs reprises, mais surtout aux terribles journées de juin, donna
des preuves éclatantes de son patriotisme et de son dévouement à Tordre et à la
République. Inutile d'ajouter qu'avec Adolphe Perraud, Désiré Gambier, Renard,
Heinrich, Charles Barnave, Eugène Vignon, Alphonse Yalson fit partie du
petit groupe auquel notre aumônier, M. l'abbé Gratry, en dehors des confé-
rences que suivaient librement, après la messe du dimanche, un grand nombre
d'autres élèves, accordait tous les secours d'une direction personnelle toute
pénétrée d'amitié.
A sa sortie de l'École Normale, Yalson, qui venait de conquérir le titre
d'agrégé des sciences mathématiques, fut envoyé au Lycée de Montpellier. Il y
était à peine installé qu'une nouvelle décision du Ministre de l'instruction pu-
blique le nommait à celui de Pau, mais l'absence ne dura que peu de mois, et
de retour à son premier poste, il l'occupa quatre années entières. 11 eut l'heu-
reuse fortune, pour un débutant, d'y trouver, dès les. premiers jours, un guide
et un appui, dans un homme aussi distingué par son esprit que par son carac-
tère et sa bonté, M. Léquy, doyen de la Faculté des lettres. Admis dans son
intimité et dans celle de sa famille, il ne connut ni les tristesses, ni les périls
de l'isolement, si pénibles à certaines natures pour lesquelles les distractions
du dehors n'ont aucun attrait. Même bonne fortune, à Marseille, quand un cours
à la Faculté des sciences lui eut été provisoirement confié. La famille de son
doyen, M. Fabre, fut pour lui ce qu'avait été, dans sa première résidence, la
famille de M. Léquy. Il n'a cessé, durant de longues années, d'entretenir avec
l'une et avec l'autre les plus affectueuses relations, et il a eu le rare bonheur
de pouvoir leur rendre à toutes deux, dans la suite et dans des circonstances
difficiles, d'importants services. Sa reconnaissance n'en demeura pas moins, à
leur égard, aussi vive que s'il n'avait pas eu l'occasion de leur en donner des
preuves sensibles.
C'est durant la dernière année de son séjour à Marseille, qu'il épousa, le
29 août 1854, une de ses parentes éloignées, Mademoiselle Anna CornemilloL
Riche, bien élevée, d'un extérieur agréable, on peut, au moral, la peindre d'un
seul trait, en disant qu'entre plusieurs partis très honorables et très avanta-
geux qui se présentaient à son choix, elle préféra celui qui lui promettait plus
de devoirs et de dévouement. Elle savait, en effet, que son futur époux avait
assumé de son plein gré, à l'égard de ses parents et de ses deux jeunes frères,
des charges considérables pour le présent et pour Ta venir. Elle en voulut sa
part, et y sacrifia, sans regret, une partie de sa fortune. Celte union où tout
était dans un si parfait accord, convictions religieuses, sentiments, volontés,
ne dura malheureusement qu'un petit nombre d'années : atteinte d'une fièvre
contagieuse qui régnait à Dijon, précisément à l'époque des grandes vacan-
ces, Madame Alphonse Yalson y succomba le 2 octobre 1863 ; elle ne laissait
Point d'enfants.
C'est à Marseille, mais surtout à Grenoble, où il avait été nommé, en 1859,
professeur titulaire à la Faculté des sciences, que Yalson, avant et après son
42 ASSOCIATION DES ANCIENS KLÈVBS
veuvage, fournit la plus grande somme de travail comme professeur d'abord,
et ensuite comme écrivain. Sur les qualités de son enseignement aux diffé-
rentes époques de sa carrière, mon incompétence me condamne au silence,
mais Je dirai, sur la foi des meilleurs juges, qu'en lui te professeur se défit-
guait surtout parla clarté et la netteté de l'exposition, et que « grâce * réto*
nante souplesse d'un talent qui savait tout s'assimiler », à la vigueur (Ton es-
prit qui n'eut point de vieillesse, il était, à soixante-quatorze ans, aussi mata
de la science qui t enseignait qu'à répoque de la pleine maturité de son tafcat
Tai toutefois assiste régulièrement, durant la saison d'hiver, au cours dtotro-
nomie qu'à la demande de plusieurs amis des sciences, et de quelaaes
membres de l'académie delphinaie, il avait ouvert, et qu'il continua défaire gratav
tement pendant deux années, à l'amphithéâtre de la Faculté des lettres, B j
fut écouté avec beaucoup d'attention, mais son succès aurait été plus grand,
s'il n'avait tenu à sauvegarder, avant tout, ce qu'il nommait, à juste titre, 1rs
droits de la science pure devant un auditoire où même les esprits cultives,
mais incapables de suivre de longs calculs, se seraient volontiers contentés
d'un exposé exact et clair des résultats obtenus et des faits les plus saiflaots.
Dans l'ouvrage, en deux volumes, qu'il écrivit à Grenoble, et qu'il publia soas
ce titre : Les grands Savants du xvr et du xvu« siècle, la science pure te
tient, au contraire, qu'une toute petite place, tandis que les faits et les résolus
sont amplement développés. Les digressions intéressantes, d'ailleurs
tement rattachées au sujet principal, sont aussi nombreuses qu'elles
rares, quoique désirées et toujours très favorablement reçues» au cours d'astro-
nomie. On souhaiterait à beaucoup de vulgarisateurs les qualités d'esprit et â>
style, le savoir éprouvé que possédait l'auteur de ce livre, d'apparence fert
modeste, en réalité fort utile à ceux qui veulent s'initier aux méthodes et m
principales découvertes des savants modernes, mais qui n'ont ni la volonté, ai
le loisir d'en pousser plus loin l'étude. Ceux aussi qu'effraient Iescontradieuc*
si souvent dénoncées entre la science, d'une part, la philosophie et techrista-
nisme, de l'autre, y apprendraient, par l'exemple et les leçons des savants la
plus illustres, que ce divorce n'existe pas, et que rien ne prouve qu'il puisse
jamais se produire. C'est la thèse sur laquelle est revenu, à plusieurs re-
prises, pour la fortifier de nouveaux arguments, le professeur de Greoobk.
dans la chronique scientifique qu'il donnait tous les deux mois à la revue : U
Contemporain, fondée par M. Le Camus. Cette collaboration de plusieurs
années donna lieu à une suite d'articles où le progrès des sciences et cela
de leurs applications est raconté au jour le jour, mais où, à la lumière de re-
prit philosophique, les théories s'éclairent, et les faits récemment découverts*
si divers, si nombreux qu'ils soient, laissent apercevoir les rapports qui les
unissent. II eût été facile à l'auteur de ces articles de les réunir, arec
quelques corrections et quelques additions, en un volume, utile complément a*
son précédent ouvrage. Il répondit par une fin de non-recevoîr absolue à cet*
qui l'en priaient, si peu préoccupé de lui-même et de toute question «nmérâ.
que jamais il ne s'informa, près de son éditeur, de ce qu'était devenu son Dvre,
et s'il avait droit à en recevoir quelque argent.
il n'avait pas davantage présumé un seul instant que la Vie de Covdfcjr, —
elle lui avait pourtant coûté beaucoup de démarches, de temps et de travail, —
pût lui rapporter autre chose que l'honneur de ravoir écrite : elle lui val*
cependant, par surcroit, la plus précieuse des récompenses. Non
DK L'ÉCOLE NORMAL» 43
elte fut, an peut du moins le supposer, pour quelque chose, dans le projet que
conçut l'Académie des Sciences de publier l'oeuvre entière de Cauehy, elle lui
obtînt la faveur très enviée de diriger cette publication, travail immense,
dont la durée ne devait pas être de moins de trente ans, et un de ceux qui
font le plus d'honneur à la science française. 11 s'en occupa activement pen-
dant près de vingt années durant lesquelles un volume ou un demi-volume
paraissait tous les ans, et, après avoir choisi pour collaborateur, aussi dévoué
qu'intelligent, dans cette tâche ardue, un de ses collègues à la Faculté des
■sciences de Grenoble, il eut le bonheur, quand l'âge commença d'affaiblir ses
forces, d'en laisser la direction à celui qui l'avait si longtemps et si utilement
secondé.
(Test à Grenoble, qu'après nous être seulement connus et fréquentés à l'École
Normale, nous nous liâmes d'une amitié qui devint, de jour en jour, plus in-
time ; à Grenoble, où quelques mois s'étaient à peine écoulés depuis son ar-
rivée, qu'il avait conquis l'estime et la sympathie de ses collègues, et aussi de
tous ceux qui avalent eu l'occasion d'entrer en rapport avec lui. Simple et d'abord
facile, aimant mieux s'effacer que se produire, il n'était si heureux que quand
il pouvait obliger autrui. Du commerce le plus sûr, sll ne détestait pas, loin de
là, de conseiller ceux qui lui donnaient cette preuve de leur confiance, ii le
faisait avec une prudence et une discrétion absolues. Sa foi profonde, sa piété
n'avaient rien de farouche, rien non plus de gênant pour ceux qui ne parta-
geaient pas ses convictions religieuses et avec lesquels il ne cessait de vivre
dans le meilleur accord. Aussi éloigné de l'ostentation que du respect humain, il
n'était jamais agressif. 11 n'était pas non plus sans défense. Sous les dehors d'une
bonhomie très réelle se cachait un esprit toujours en éveil, une sève bour-
guignonne que les études les plus abstraites n'avalent point tarie, et d'où sortait
aussitôt la réplique vive, décisive, le trait qui arrêtait tout court les hostilités
à leur début. J'ai souvent regretté que des hommes de science, d'un mérite
supérieur et unanimement reconnu, n'eussent pas, ou un peu de lettres pour
orner et faire mieux apprécier leur savoir, ou un peu de religion pour adoucir
certains traits trop saillants de leur caractère. Alphonse Valson possédait le
rare avantage d'être à la fois un savant, un chrétien, un lcttréunourrl des an-
ciens et des meilleurs d'entre les modernes. Bien n'est beau comme l'union de
ces trois qualités, mais aussi rien n'est agréable comme un commerce familier
avec ceux qui les possèdent : je le sais, grâce à une expérience dont il ne me
reste plus, malheureusement, que le souvenir.
Membre du Jury d'agrégation, chevalier de la Légion d'honneur depuis 1874,
membre de l'Académie delphinale, président du Conseil diocésain des Écoles
d'Orient, fonction dans laquelle il avait succédé à son collègue de la Faculté
des lettres, M. Roux, Alph. Yalson était proposé pour les fonctions d'inspecteur
général, quand il reçut (juin 1897) du cardinal-archevêque de Lyon, et des
évèques de la région du Sud-Est, l'invitation de venir créer et diriger, à Lyon, la
Faculté libre des sciences. Témoin des perplexités où le jeta cette demande
Inattendue, je sais tout ce qu'il lui en coûta pour quitter l'Université, dont il
était l'un des plus dévoués serviteurs, la ville où il était universellement es-
timé et aimé, les collègues avec lesquels il ne cessa d'entretenir, jusqu'à la
lin de sa vie, de cordiales relations. Il crut remplir un rigoureux devoir, et
répondre à la voix même de l'Église, en se rendant à l'appel des évèques. H le
fit, d'ailleurs, avec un désintéressement qui n'est plus de notre âge, sans de-
44 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
mander qu'on prit, à son égard, aucun engagement pour l'avenir, alors qu'il se
donnait iui-ihéme tout entier, et sacrifiait des droits acquis par vingt-sept
années de loyaux services. Les scrupules de sa délicatesse allèrent à ce poitt
de lui faire remettre, à l'Académie des Sciences, le mandat qu'elle lui avait confié
quelques années auparavant. La réponse que lui fit M. Bertrand, au nom de ses
collègues, dans une lettre que j'ai eue entre les mains, est aussi honorable pov
celui qui Ta écrite que pour celui auquel elle était adressée. Valson continua
donc durant de longues années encore, avec le concours de 11. Collet, à diriger
la publication de 1'OEuvne de Cauchy.
Ceux qui l'ont vu à l'œuvre, dans sa nouvelle carrière, dirons mieux que je
ne saurais le faire, et ils se sont déjà acquittés de ce devoir, ce qu'il y dépensa
d'activité, d'initiative, de prudence, de persévérance, ce qu'il déploya, dais
ces fonctions de créateur et d'administrateur d'une Faculté des sciences, si
difficiles, si délicates, de qualités qu'on ne lui soupçonnait pas. Je me borne à
rappeler qu'il eut la très vive satisfaction de pouvoir s'adjoindre, dans l'ensei-
gnement des hautes mathématiques, un jeune lieutenant d'artillerie, M. le
comte Magnus de Sparre, dont il avait, à Grenoble, en 1872, deviné les remar-
quables aptitudes scientifiques, et qu'après sa démission, il avait dirigé dtos
les études, qui lui valurent le grade de licencié, et, après les épreuves les plis
brillantes soutenues à la Sorbonne, celui de docteur es sciences. Pour mé-
moire aussi, je mentionnerai la part qu'il prit aux travaux de l'Académie te
Lyon, qui n'avait pas tardé à le recevoir parmi ses membres, et réleva pies
tard à l'honneur de la présideuce, — le prix Gegner, très ambitionné, qui lui fût
décerné, deux années de suite, par l'Académie des Sciences; — enfin, eesdeax
éditions de la Vie d'Ampère, si bien reçues, Tune et l'autre, par le monde sa-
vant et le public lyonnais. La seconde, indépendamment du Discours préli-
minaire, résumé substantiel d'une philosophie des sciences, contient sur ce
qu'on pourrait appeler la métaphysique de l'illustre mathématicien, des détails
qui n'étaient pas tous dans la première, et qui permettent de mieux comprendre
la genèse de ses immortelles découvertes. La plume qui allait les retracer,
avec une exactitude et une précision capables de satisfaire les savants, avec
une clarté qui permit aux profanes de les entendre, cette même plume s%étail
hasardée, dans le second chapitre du livre, à raconter la gracieuse idylle qol
précéda et décida le mariage du jeune Ampère, alors simple soupirant à U
main de Mlle Julie Carron, et candidat à un petit poste de professeur de rot-
thématiques dans un collège communal : elle ne fut pas au-dessous d'une tàcfce
aussi délicate. L'impression en fut même assez vive pour déterminer plusieurs
savants et hommes de lettres à visiter, à Poleymieux, les lieux témoins de ces
courts instants d'un bonheur sans mélange : pieux pèlerinage inauguré, fe*
aile souvenir encore présent, sous la conduite de mon ami, par M. Berinad,
alors au faîte des honneurs académiques.
Tous les ans, depuis 1878, l'un des derniers jours d'octobre, de fraternelles
agapes réunissaient, dans la demeure hospitalière de Valson, six ou sept
anciens camarades de l'École Normale, professeurs au Lycée ou aux Facultés
de Lyon. Le premier, notre modeste et savant ami, Gustave Bclot, décédé en
septembre 1886, manqua au rendez-vous. L'année suivante, ce fut le tour <te
doyen de ia Faculté des lettres, G. Heinrich, l'auteur de V Histoire dé la litté-
rature allemande, et de l'excellent petit livre La Persévérance. Un joureofto,
en novembre 1900, nous nous assîmes seuls à la table déserte, nous redisant roi
DE L'ÉCOLE NORMALE 45
à l'autre, dans un entretien qui devait être ie dernier, au défaut des amis dis-
parus, mais souvent rappelés, les joies et les tristesses du passé, les espé-
rances du présent et surtout celles de l'éternel avenir. L'heure approchait
pour lui d'y entrer, et de jouir d'un repos mérité par un vie de travail et de
dévouement, où les joies de l'étude et de l'amitié n'avaient pas manqué, à
^Montpellier, à Marseille, à Grenoble, à Lyon, et, à l'époque des vacances, à
Bligny-sur-Crèche. dans la famille de sa femme, où ses supérieurs hiérar-
chiques, ses collègues et ses élèves lui avaient prodigué, Jusqu'au dernier Jour,
. les témoignages de leur respect et de leur affection, mais où les tristesses
avaient souvent dépassé les joies, et où les consolations humaines n'étaient
point venues du côté où il lui eût été plus doux de les recueillir. Une cruelle
infirmité, dont il souffrait depuis plus de trois ans, n'avait pas ralenti son ar-
deur; il enseignait encore à la veille des examens que devaient subir, tout pro-
chainement, ses élèves. A peine entré en vacances, une crise se déclara, et, à
Thôpital Saint-Joseph où il s'était fait transporter, il subit, avec un grand cou-
rage, non sans avoir pris, d'abord, avec une admirable sérénité, toutes les pré-
cautions que réclamait sa foi, l'opération que les médecins avaient jugée indis-
pensable. Elle réussit, comme il arrive le plus souvent, mais les suites en
furent moins heureuses, et la mort survint au troisième Jour, le 17 juillet
Les funérailles de mon ami furent aussi simples que touchantes. Le cardinal*
archevêque de Lyon (1) voulut les présider : il donna l'absoute dans la petite
chapelle de l'hôpital. Puis, un convoi modeste, • mais émouvant, au possible,
par la grande affluence des ohrétiens lyonnais de toutes les classes de la so-
ciété », conduisit, à sa dernière demeure, l'homme excellent, le savant mo-
deste, le serviteur dévoué des petits et des pauvres. Qu'il me pardonne, lui qui
désirait n'avoir ni discours à ses funérailles, ni notice de sa vie, d'en avoir sè-
chement, à grands traits, esquissé le tableau où, du moins, ne paraîtront pas
les œuvres qu'inspire la charité et qui ne doivent avoir que Dieu pour témoin.
Claude-Charles Charaux.
Promotion de 1851. — Cornet (Simon-Frédéric-Alfred), né le 29 mars 1831,
à Châlons-sur-Marne, décédé, à Chalons-sur-Marne, le 6 mars 1901.
Après avoir commencé ses études au Collège de sa ville natale et s'y être
fait remarquer par les plus brillants succès, Cornet fut envoyé au Collège
Stanislas, à Paris, pour s'y préparer à l'Ecole Normale supérieure. A Paris
comme à Châlons, son intelligence et son amour du travail lui firent occuper
le premier rang dans ses classes ; il se distingua même au concours géné-
ral où il remporta en discours latin le 1" prix des nouveaux (1849), puis
l'année suivante le 2e prix des vétérans (1830) et au mois d'octobre 1851 il fui
(l) ■ M. Valson! Comment prononcer ce nom sans émotion ! Science consommée,
foi profonde, piété et sérénité d'un saint, il nous a tout donné, et cela pendant vingt
cinq ans. •
Paroles de S. E, le Cardinal Coullié, a la séance de rentrée des Facultés libres
de Lyon.
46 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
admis d'emblée comme élève de l'École Normale, section de* lettres ; mon
nom suivait le sien sur la liste d'admission.
C'est à ce moment que je fis sa connaissance intime. Noos nous étions
déjà quelque peu entrevus sur les bancs de la Sorbonne, aux jours du con-
cours général. Notre admission commune à l'École cimenta notre liaison, et
nos deux caractères s'accommodant assez bien ensemble, nous nous arran-
geâmes pour nous trouver voisins à l'étude comme au réfectoire, et dans les
conférences comme au dortoir. Bientôt Aderer et Jarry vinrent se joindre i
nous, et tous quatre nous formâmes, pendant nos trois années d'École, ta
bande joyeuse et rieuse, et quelque peu Uag%euse aussi de notre pro-
motion (1).
Parlerai-je de notre entrée à l'École ? Elle se fit dans des conditions, foi
je crois, méritent d'être rapportées. Celait l'époque où le cléricalisme trtoa-
phant procédait à l'application de la loi néfaste du 15 mars 1850, où MM.ec
Falloux, de Montalembert et Dupanloup sous .le prétexte d'assurer la liberté
de l'enseignement, ne visaient à rien moins qu'à détruire l'Université,!
transformer tous les établissements laïques en maison religieuses.
Ils avaient commencé par l'École Normale leur œuvre de soi-disant épa-
ration. L'ancienne administration de l'École en qui se personnifiait le libéra-
lisme avait été remplacée brusquement par une administration nouvelle. El
orant aux élèves, on avait pris toutes tes mesures possibles pour enangor
leur esprit. Avant d'être admis à concourir, les candidats avalent été saunai
à une enquête des plus rigoureuses :oa avait recueilli sur leur compte eteetaâ
de leurs familles, sur leur situation de fortune, leurs croyances, leurs opi-
nions, leurs relations même, les renseignements les plus circonstanciés;
cette année-là, Juifs, protestants, libres-penseurs avérés furent nu utéue
titre et à Vdwmee tmd%t du emofimr*. Et grâce àees procèdes tout uuuybhu
d'inquisition, la promotion admise en 1851 se présentait 4 l'administrât*»
avec tous les titres désirés et voulus par la réaction cléricale. C'était elle, di-
sait-on tout baut, qui devait régénérer l'École. Et il faut l'avouer, elle sem-
blait, à première vue, justifier cette appréciation. Car elle renfermait (ehose
inouïe, et que la Restauration elle-même n'avait pas connue) sur dix-sep
admis, sept ou huit croyants et pratiquants, à peu près autant <Tindiflénnu
ou de naïfs et, si je ne fais erreur, un ou deux tout au plus légèrement cote*
chés du vieux libéralisme normalien.
On comprend sans peine que de (pareilles recrues aient été fort bien ac-
cueillies par l'Administration, mais qu'en revanche, elles aient été vues as
fort mauvais oeil par tes élèves de deuxième et de troisième annâe ; et ceai-d
nous le firent immédiatement comprendre en votant à l'unanimité la suppres-
sion du banquet traditionnel qui réunissait chaque année les anciens et les
nouveaux, et formait entre eux, dès les premiers jours, une camaraderie solide et
indissoluble. — L'École allait-elle, de|ce fait, être divisée en deux camps enne-
(l) Cest Jarry et Cornet qui ont inventé le nom de CmSmm que nous *]_
à un de nos surveillants souverainement détesté par nous tous* Gomment ce
individuel s'est transformé en une appellation générique, c'est à nos
de T expliquer.
de l'école normale 47
mis ? od eût pu le craindre — mais ces sinistres prévisions ne tardèrent pas à se
voir démenties par les événements. Les nouveaux se montrèrent tout d'abord
si bons enfants, si doux, si peu combattifs, si désireux de vivre en paix avec tout
le monde, ne demandant qu'une chose, c'est qu'on ne se formalisât pas de les
voir aller à la messe et faire visite au Père Lacordaire, en un mot, ils firent
preuve d'un si excellent esprit qu'on ne tarda pas à s'humaniser avec eux.
Ds ne forent plus systématiquement tenus à l'écart, et Cornet rut l'un des
premiers à bénéficier de cet heureux revirement. Sortant de Stanislas, il
était pour cette raison désigne tout d'abord aux suspicions et à l'antipathie
des carrés et des cubes. Mais son heureux caractère, sa franchise, sa loyauté,
sa bonté dissipèrent assez vite ces fâcheuses préventions. Et un mois ne
s'était pas écoulé qu'il avait déjà conquis l'estime et l'affection même de ceux
qui dés le début lui avaient témoigné le plus de froideur.
Du reste un affreux événement qui se produisit bientôt après mit fin parmi
nous à toutes les apparences de dissension, et réunit tous les cœurs des Nor-
maliens dans un sentiment unanime d'indignation et d'horreur. Cet événe-
ment, ce fut le Coup d'État du 2 décembre 1851. Dirai-je notre effarement à
tous, quand le matin de ce jour néfaste, à l'issue du déjeuner, on vint nous
annoncer l'attentat perpétré pendant la nuit, la Chambre dissoute, les repré-
sentants du peuple emprisonnés, Paris tout entier couvert de troupes, un
bruit lointain de fusillade ne confirmait que trop l'épouvantable nouvelle? En un
instant, toute rÉcole était rassemblée dans le préau du rez-de-chaussée, entre
les deux salles d'études des littéraires et des scientifiques. Je vois encore
Prévost-Paradot, monté sur une chaise, et flanqué d'Ordinaire et de Duvaux,
nous appelant tous aux armes et nous invitant à descendre dans la rue
pour y défendre la loi violée. Et les deux sous-directeurs accouraient
aussitôt, nous suppliant de rester calmes, et d'attendre les événements. Hais
oq demeurait sourd à leurs conseils ainsi qu'à leurs prières, et sous Pimpres-
sion du discours enflammé de Prévost-Paradol, peut-être les anciens auraient
quitté l'Ecole,' entraînant avec eux les nouveaux, moins ardents, moins déter-
minés, mais néanmoins résolus encore, quand l'arrivée de Magy, le plus sym-
pathique de nos surveillants, vint modifier nos dispositions. Dès la première
heure, Magy était parti à la découverte. Et de tous les côtés, vers le Panthéon,
comme vers le Luxembourg, et vers le quartier Claude Bernard, il s'était vu
barrer le passage par des soldats, croisant la baïonnette sur quiconque osait
s'avancer. « Ce qu'il n'avait pu faire isolément, ajoutait-il, serait bien plus im-
* possMe encore à des groupes. ... et d'ailleurs, où trouver des armes? »
Cette communication refroidit l'ardeur générale et comprenant enfin que
notre tentative de résistance n'avait aucune chance d'aboutir, nous rentrâmes
tous, frémissants et sombres, dans nos salles de travail, où nous nous abandon-
nâmes aux plus tristes réflexions. — H fallait se résigner à l'inévitable : on se
résigna.
Et dès lors, jusqu'à notre sortie de l'École, nous fûmes soumis au régime
scolaire se ptat énervant, le plus abêtissant qu'il soit possible d'imaginer. Ce
régime, noua en rendions noire Directeur responsable, et nous ne lui épar-
gnions à ce sujet, ni nos imprécations ni nos railleries. Et pourtant, nous
étions alors, dans nos accès de colère, vraiment trop injustes à son égard. A
plusieurs reprises, nous l'avons su depuis, la dissolution de l'École avait été
mise en question dans les Conseils gouvernementaux. Réclamée par le parti
48 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
clérical, elle fut une ou deux fois décidée en principe. L'intervention de nota
Directeur s'opposa seule à ce qu'elle fût signée; et ce qui nous sauva, ce fit
précisément cet affreux régime d'études que nous maudissions tous, nuis sa
les bons effets duquel on s'appuya pour garantir l'anéantissement du Tri
esprit normalien.
Les trois années d'École se passèrent pour Cornet comme pour nous tes
dans un état de profonde veulerie. Nul goût au travail, sauf peut-être du*
la conférence d'histoire, où le savant et laborieux Cheruel avait le don de mus
intéresser et nous communiquait un peu de son ardeur ; sauf encore à la Sir-
bonne, où E. Havet nous initiait aux règles et aux procédés de la critique bis*
torique. Partout ailleurs, indifférence ou tiédeur. Le stimulant faisait défaut:
l'examen de licence ayant été reporté à la fln de la seconde année, ceft
seconde année n'était en somme que la répétition de la première; cl la troi-
sième année à son tour ne faisait que reproduire les travaux de la secoofc,
les agrégations spéciales ayant été supprimées et remplacées par une agré*
tion omnibus qui ne se pouvait passer que trois ans après la sortie de rÉcok.
Tout d'ailleurs contribuait à nous décourager. Traités, au point de vue dis-
ciplinaire, comme de petits collégiens, assujettis à l'inflexible loi du silence*
de l'ordre dans les rang*, soumis pour la tenue et le costume aux plus rigft*
reuses exigences (1), forcés de remettre nos devoirs à jours et heures fixes,
sans cesse surveilles, contrôlés, inquiétés jusque dans nos lectures à la biNfo-
thèque, nous nous vengions de toutes nos misères en relevant, en ridiculisai
les manies, les travers et les insuffisances de nos professeurs. Nous dobs
amusions bien souvent — et de fort bon cœur, — à reproduire les stra**
leçons où l'on nous apprenait à porter la hache de la raison dans Us s*h#
de la pensée, à voir les choses sous un double point de vue, à mettre e*rdit
les qualités et les défauts des auteurs, à bien comprendre ce que c'est qirt*
langue fixée, à ne pas trop chercher où sont les neiges d'autans (sic) à adoiiff
par-dessus tout la laïngue de Boschuet !
Dans les conférences, les textes de devoirs ou les explications nous foarafc-
saient matière à mille plaisanteries.
Nous nous faisions un jeu d'introduire dans nos thèmes grecs des soléc&ae
ou des barbarismes que notre vieux professeur (un illustre épigrapoife
ma foi, très versé, paraît-il, dans la prononciation du grec moderne, m*
très ignorant du grec ancien), laissait passer avec le sang-froid le plus imper- j
turbable ; ou bien, on s'entendait à plusieurs pour trouver è tel ou tel pasap !
grec, trois ou quatre sens plus abracadabrants les uns que les autres. - & ]
interprétations, on les apportait en conférence ; on les exposait, on les discal* |
et gravement on les soumettait au professeur : le pauvre homme, très cwbr
(l) N'âi-je pas été consigné un jour pour avoir descendu deux à deux les
d'un escalier ? Et ne nous sommes-nous pas tus un dimanche, au moment de tffc-
renvoyer au dortoir par notre impitoyable cerbère — Heuzey, pour avoir arboié ••
cravate de couleur, Cornet, pour avoir substitué au disgracieux pantalon d'tuùfors'*
un joli et frais pantalon gris perle, et moi pour avoir négligé de faire sabir i ■*
moustache naissante — * oh ! bien petite encore pourtant, — le sacrifice heb3»*
madaire ?
de l'école normale 49
rassé, ne sachant à qui entendre, harcelé d'un côté par Aderer et Jarry,
de l'autre par Cornet et moi, finissait par jeter un coup d'œil furtif sur
la traduction jointe à son texte et, d'un ton doctoral» terminait le débat en
disant: « Messieurs, voici le vrai sens; il ne saurait y en avoir d'autre. »
Dans la conférence de latin, même manège. Parmi les intéressantes et admi-
rables matières qu'on nous donnait à mettre en vers latins, je citerai : Les plai-
sirs de la campagne ; et là, dans l'alignement virgilien de nos dactyles et de
nos spondées, nous ne manquions jamais de nous étendre sur le
Unda levi somnum suadebit inire susurro
ce qui avait le don d'horripiler particulièrement notre professeur. « Des ruis-
seaux qui murmurent! s'écriait M. Gibon. Vous en connaissez, vous ! moi, je
n'en ai jamais vu, »
D'autres fois, notre verve poétique avait à s'exercer sur les travaux, les joies
et les soucis de la vie de professeur. Sur les travaux et les soucis on n'insis-
tait guère, mais sur les joies, que de détails ! que d'effusions presque lyriques !
Parmi ces joies, la première était la possibilité de se marier jeune et dans
de bonnes conditions pécuniaires (1), la seconde et la plus appréciée; c'était la
faculté de prendre sa retraite.
Prendre sa retraite ! On aura peine à le croire, et pourtant rien de plus vrai.
Nous y songions tous, et très sérieusement : c'était là notre plus vif désir et le
thème fréquent de nos conversations intimes ; c'était le sujet qu'on ne crai-
gnait pas d'aborder même en pleine conférence, à la grande stupéfaction de
M. Caboche. Et sur ce point, notre brave cacique, le grave et profond penseur,
n'hésitait pas à faire violence à sa taciturnité coutumière pour joindre sa voix
à la nôtre.
Dans la conférence de français, on apprenait surtout à exprimer des idées
générales en un langage définitif! Et là, sans vergogne aucune, on se
lançait dans les paradoxes, on recouvrait des pensées insignifiantes d'un pom-
peux vernis cicéronien, on arrondissait de belles périodes, on les terminait
par des expressions harmonieusement pompeuses, qu'on faisait ressortir à la
lecture, et que les camarades accompagnaient d'un ron-ron approbateur pro-
duit sur la table par le frottement du pouce humecté de salive.
Et voilà comment se sont passées nos trois années d'École ; voilà comment
nous avons végété, traîné le boulet, attendant impatiemment le jour où nous
pourrions, comme le soldat, crier : Vive la classe ! et nous répétant les uns
aux autres :
0 rus, quando ego te aspiciam ?
Rus symbolisait pour nous l'indépendance, la liberté de corps et d'esprit, le
travail sérieux et productif !
Les détails ci-dessus paraîtront peut-être, au premier abord, quelque peu
étrangers à la biographie de Cornet; mais j'ai cru devoir les donner, parce
qu'ils peignent, très exactement, son état d'âme et le nôtre à tous.
Je reviens maintenant à mon vieil ami, que je n'ai oublié qu'en apparence;
car ces souvenirs d'École que je viens de retracer, c'étaient ceux que nous
[0 Un d'entre nous disait :
• ••••«•••••• Conjux que pénates,
Quamvir exiguos, non indotata subibit.
4
80 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
aimions à reconstituer dans nos conversations intimes, et c'est Cornet tri-
nôme qui revit en chacun d'eux.
Dans notre promotion, malgré quelques dissemblances de caractère ou Cto-
bitodes, nous vivions tous en parfaite intelligence les uns avec les autres, -
mais Corhet était l'un de ceux sur qui se concentraient, le plus volontiers,
les sympathies. — On enviait sa bonne humeur, toujours égale. On adaM
sa vigueur, son agilité, sa souplesse dans tous les exercices physiques, k
façon tout à fait supérieure dont il se comportait à la balançoire, an tapte
aux barres parallèles, et même au jeu de barres, où, plus d'une fois; on leti
mettre la main an collet de son futur recteur. On louait la correetioa 4e a
tenue, qui taisait contraste avec le débraillé trop commun dans le costume
térieur du Normalien. A table, il se distinguait par son habileté à découper te
gigots et les poulets, et le soir, à la récréation qui suivait le souper, ii nos
égayait par ses talents musicaux, par l'art consommé avec lequel il nnaç*
les grands airs des opéras-comiques, on bien mimait, dans des cbansonKfti
burlesques, les allures, les gestes et le ton des amis de la dive bouteSe â
se tordait littéralement de rire quand il entonnait sa fameuse chanson :
Panari, mon ami,
rerois qu'nous n'sommes pas mal gris,
ou, quand les jours de sortie il rentrait au dortoir en contrefaisant Hftomne qnt
ton petit plumet.
Quant à ces petites plaisanteries, à ces taquineries familières que des
rades se permettent parfois entre eux, il évitait généralement d'en
Pinitiativc : ainsi, par exemple, en étude, au dortoir, si quelques
quelques manifestations bruyantes, provenant de tel ou tel, in
silence, et troublaient le repos général, ce n*était Jamais Cornet qui ara*
la chose en train. Il s'associait simplement au mouvement, et sll s
qu'on allât un peu trop loin, il se retirait de l'affaire, ne tenant pas à se
jeter à la lace, par quelque mécontent, une éptthète mal sonnante-
Estimé de ses camarades, Cornet ne l'était pas moins de ses
Néanmoins ceux-ci, tout en faisant grand cas de ses qualités
ne me semblent pas les avoir appréciées à leur juste valeur. Sans doute»
n'avait ni la profondeur de Lachetier, ni le brillant d'Aderer, ni la facilité
gante de Jarry ; mais il possédait, au plus haut degré, le bon sens, la
dans ridée comme dans l'expression. Jamais il ne disait, n'écrivait ries
n'eût longuement médité ; craignant toujours de dire trop ou trop peu, fi
nait et retournait sa pensée dans tous les sens, et bien qu'à l'exemple <T
et de Jarry, il se permît, parfois, de dauber Boileau , il est certain que,
s'en douter peut-être, il avait pris pour devise et règle de conduite, te*
poète :
Aimez donc n nisoa, qte to«je«rs Tes éorits
Knpranteut d'elle setle ei lemr tastre et lear prix.
On l'a jugé, par suite, un peu sec et un peu froid. Et c'est cette appi
fort erronée selon moi, qui, lors des examens de sortie, le Ht comprenne
ranger dans la catégorie des futurs professeurs de grammaire.
Ce malentendu, qu'on ne saurait trop regretter, a pesé de la façon la
fâcheuse, tout au moins sur la première partie de la carrière de Cornet, # 1
DB L'ÉCOLE "NORMAL* 54
toit, pendant un temps beaucoup trop long, confiner dans les classes inférieures
des lycées.
C'est ainsi qu'en sortant de l'École, on renvoya débuter à la Rochelle comme
chargé de cours de cinquième, puis comme suppléant de quatrième (octobre
1854-octobre 1835) ; un an après, il passe à Besançon comme chargé de cours
de sixième (octobre 1855-octobre 1857); puis comme chargé de cours de cin-
quième (octobre 1857-juin 1859).. En juin 1859, la chaire de cinquième au
Lycée de Reims devient vacante : il la sollicite: il l'obtient. Le voilà au comble
de ses voeux. 11 est dans son pays natal, au milieu ou dans le voisinage des siens.
B ne songe qu'à y rester, à s'y créer un poste fixe. Et, dans ce but, il se pré-
sente, en 1860, à ragrégation de grammaire. Il y est reçu le deuxième, et grâce
à ce brillant succès, de chargé de cours, il devient professeur titulaire*
Pourquoi Cornet s'arréta-t-il en si beau chemin ? Pourquoi n'essaya-t-il pas,
comme le firent plusieurs de nos communs camarades, de conquérir l'agrégation
des lettres après celle de grammaire ? Qui l'en empêcha ? Souscrivit-il trop fa-
cilement à l'opinion que ses professeurs d'École s'étaient faite de ses apti-
tudes ? Jugea-t-il le but trop haut, trop éloigné pour qu'il pût l'atteindre ? Ou
bien dénué d'ambition, se dit-il, comme le pasteur de Virgile :
Clavditejam rivos, pueri, sat prata biàerunt.
le crois qu'il faut chercher ailleurs le motif de sa regrettable abstention.
Cornet s'était marié en sortant de l'École. Cette union, -projetée de longue date,
et impatiemment attendue d'un côté comme de l'autre (1), l'avait rendu le plus
heureux des hommes. Mais, en lui procurant, pour le présent, toutes les satis-
factions désirables, elle l'empêcha d'étendre ses vues vers l'avenir. Pour lui, dès
lors, plus de long espoir ni de vastes pensées. Partageant tout son temps, d'une
part entre ses devoirs professionnels, qu'il remplissait avec une conscience, un
dévouement sans bornes, et de l'autre entre ses affections et ses Joies familiales,
il s'enlizait dans une complète et profonde quiétude : démentant par toute sa
conduite le mot du bon Horace, ne désirant, ne demandant rien, se répétant à
lui-même, du matin au soir, le ConUtUus snà sorte, il laissait ainsi les Jours
succéder aux jours et les années aux années.
Go fut un grand tort qui! reconnut par la suite et dont il eut à se repentir.
Quoi qu'il en soit, il jouissait, à ce moment, d'une félicité parfaite. La nais-
sance d'un fils avait réalisé ses plus chères espérances ; comme professeur, il
s'était concilié l'estime et la sympathie de l'administration ainsi que des fa-
milles. Ses élèves l'adoraient et chantaient sur tous les tons ses louanges,
vantant à qui mieux mieux son savoir et son dévouement. Son extraction
champenoise aussi bien que son talent musical lui avaient créé, en ville, les
plus agréables relations.
Tout semblait lui sourire. Hais hélas ! pour lui, comme pour chacun ici-bas,
les jours sombres arrivèrent : Nihil est ab omni parte beatum. La maladie
frappa d'abord son premier né. Puis, coup plus cruel et à jamais irréparable,
la mort vint lui ravir la compagne fidèle de ses jeunes années, celle qu'il
comptait associer, jusqu'au bout, à son existence. Quel vide alors dans cette
(l) A l'École, nous l'appelions parfois, en plaisantant : Uxorius.
52 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
maison devenue tout à coup déserte ! Quel deuil affreux dans ce foyer jadis si
plein de vie et de joie!
Cornet, quoique profondément atteint, ne succomba pas néanmoins souscris
épreuve si douloureuse : il conserva pieusement le souvenir de la chère dis-
parue et chercha, dans un redoublement de travail et de sollicitude pour sa
élèves, un allégement à sa douleur.
Cependant les années commençaient à venir. L'administration universitaire,
mieux éclairée sur les aptitudes de Cornet, l'avait d'abord fait passer de i
chaire de cinquième dans, celle de quatrième, puis, par faveur spéciale et «
moyen d'une délégation, l'avait élevé Jusqu'au rang de professeur de trois*!*
(mai 1863).
Ces nouvelles fonctions répondaient mieux aux goûts et aux instincts lib-
raires de noire camarade. Et il les remplit pendant dix-sept ans [1663-tôïv
avec la plus grande distinction. On eût voulu faire encore pjiis pour lui et ré-
compenser ses services par une autre promotion. Mais le règlement y oeBfi
obstacle. Impossible d'installer un agrégé de grammaire dans une chaire*
rhétorique. Cornet, faute de mieux, se contenta des palmes académiquesitëft»
qui furent, cinq ans après, remplacées par la rosette d'officier de nnstroc**
publique 11879).
En l«79, Cornet approchait de la cinquantaine. Depuis dix-sept ans, il pfr
fessait la troisième, et-il commençait à se fatiguer légèrement de revoir «i
cesse le même programme, et de faire toujours répéter à ses élèves les mena
exercices. Le dégoût d'une part, un peu d'ambition de l'autre, et peut-éft
quelque diable aussi le poussant, décidèrent notre ami à changer de v«e:l
crut, non sans raison, qu'il pourrait, dans une autre sphère, rendre à ITfifr*
site de plus importants, de plus signalés services ; et, quelque peine qd
éprouvât à quitter Reims, à rompre de si douces, de si chères relations, il so-
licita un poste d'inspecteur d'académie. Sa candidature, chaudement pv
tronnéepar l'inspection générale, fût accueillie avec empressement, et quefejtf
mois après (février 1880), il était envoyé, comme inspecteur d'académie, à*
la Haute-Savoie.
11 ne resta que deux ans dans ce poste, où ses débuts le mirent en refirf*
donnèrent une excellente idée de ses qualités administratives. Puis, en s*
188-z, prévenu par moi que l'inspecteur des Ardennes venait de décéder seu-
lement, il s'empressa de briguer sa succession, qui lui fut accordée sans pé*j
Et, dès lors, nos vieilles relations, un moment interrompues par la distant
les hasards de la vie universitaire, et forcément limitées à un échange de or
fldences écrites, se renouèrent avec la force et l'énergie d'autrefois. W
fois par an Cornet venait à Douai pour la session du Conseil académique;
nous éprouvions alors, lui et moi, la joie la plus vive à nos réunir, à
nos vieux souvenirs d'Ecole, à parler des camarades absents, ou, nela>!
disparus, à échanger nos confidences sur les ennuis et les misères des si*
tions administratives. Quant à moi, vieux grognard, cuirassé par un longes*
cice du métier contre toutes les tracasseries et les misères, de quelque
qu'elles pussent venir, j'en avais tôt fait avec mes doléances, et le h»
d'épaules, dont notre camarade Jarry nous avait appris l'usage, était le
souvent ma seule réponse aux ennuis qui m'assaillaient Mais pour
c'était autre chose ; il n'en était qu'à ses débuts, et les difficultés quH
contrait dans les Ardennes étaient bien plus graves que celles de la
de l'école normale 53
Savoie. En entrant dans l'administration, Cornet s'était bien promis de n'agir
amais que conformément à la justice, et de faire toujours prédominer l'in-
érét général sur l'intérêt particulier, de lutter énergiquement contre toutes
es instances, contre toutes les pressions quelles qu'elles fussent, de défendre
m tout et partout son personnel contre les attaques, soit des cléricaux soit des
lolitiques. Ce programme, il le maintint, il le réalisa jusqu'au bout : mais au
rix de quelles luttes, de quels ennuis! La tension fut si forte, qu'à un moment
tornet se découragea, et demanda son changement. L'Inspection académique
e la Marne se trouva tout à coup vacante. On la lui offrit à titre de compen-
ation, et comme récompense légitime de ses services antérieurs. Il
accepta, non sans toutefois éprouver quelque appréhension. Le poste, sans
ouïe, était plus important; il le rattachait (avantage très appréciable) à i'Aca-
émie de Paris, dont le vice-recteur avait été son camarade d'École; enfin, il
i replaçait dans son pays natal, au milieu des siens, dans un département ou
avait laissé de si bons souvenirs. Mais celte dernière considération avait
assi ses inconvénients. Cornet se disait avec raison : nul n'est prophète en
m pays; mon passé nenuira-t-il pas au prestige de ma situation présente ? Et
les relations d'autrefois ne seront-elles pas, à certains moments, une entrave
ma liberté d'action ? Des sollicitations trop amicales ne viendront-elles pas
nelqucfois me forcer la main ? Ces difficultés, il les envisagea d'un œil sûr, —
t grâce à son tact et à sa fermeté il en triompha sans peine.
Pendant douze ans, jusqu'au jour où sonna pour lui l'heure de la retraite, il
H remplir, à la satisfaction générale, ses difficiles et délicates fonctions. On
e me croirait pas, si je disais qu'il n'y a point éprouvé de déboires, qu'il ne
est jamais heurté à des affaires scabreuses et pénibles, en un mot, qu'il a pu
►ujours contenter tout le monde et son père.
Mais, instruit par l'âge et par l'expérience acquise dans ses deux postes an-
irieurs, il arriva finalement à se tirer toujours d'embarras, tournant les difft-
iltés qu'il eût été dangereux d'aborder de front. Il m'est revenu que sa pru-
mee, en certaines occasions, particulièrement dans les questions rémoises, a
Hilevé, contre lui, quelques récriminations. Ah ! c'est bien ici le cas de re-
ster avec le poète ;
La critique est aisée et i*art est difficile I
Ces beaux messieurs qui, du fond de leur cabinet, s'érigent en censeurs dé-
minés de l'Administration, et reprochent sans cesse aux chefs de corps leur
anque d'énergie, ne se doutent pas des concessions que ceux-ci sont forcés
i faire souvent dans l'intérêt même du service, et des ménagements que leur
ipo9e, non seulement leur tranquillité personnelle, dont au fond ils feraient
m marché, mais la nécessité d'obéir aux instructions venues de haut, le désir
\ ne pas causer d'ennuis à leurs chefs, et, par-dessus tout, la crainte d'exciter
s rancunes, des animosités redoutables. Souvent une affaire, insignifiante au
but, finit par entraîner, après soi, les plus graves conséquences (1). Cette
(l) Un exemple, entre mille, emprunté à mon expérience personnelle de proviseur.
\ jour, une dame se présente dans mon cabinet et me demande, pour son fils, Tau-
ïeation de rentrer un jour plus tard que les autres à la suite d'un congé. Je rpfuse
a poliment, en me basant sur les ordres reçus, et sur la nécessité de' soumettre tous
54 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLEVÉS
vérité, tous les administrateurs la comprennent ; c'est elle qui, le plus souvent
leur sert de régie de conduite. Et du haut en bas de l'échelle administratiic,
depuis le ministre, lui-même, jusqu'au plus modeste fonctionnaire, pu itf-
faire* est le mot d'ordre général.
Quoi qu'il en soit de quelques incidents, au fond sans grande importance,
l'œuvre accomplie par Cornet, durant son long séjour a Chatons, fut considé-
rable et féconde en résultats. (Test sous son administration que furent organisa
le Lycée de jeunes Ailes de Reims, les Collèges [de jeunes filles d'Éperoty et
de Vitry et les epurs secondaires de ChÔlons.
Dans renseignement primaire son action ne fut ni moins énergique, ni nuits
fructueuse, n put mener à bonne fin l'œuvre commencée par son prédécess»
pour rappllcation, des lois de 1881 et 1882 sur la gratuité et l'obligation, de
1885, sur les constructions d'Écoles. Grèce à lui, le département se coavri
d'une foule de petits palais scolaires, et les grandes villes de Reins a*
d'Epernay virent s'élever ces magnifiques écoles laïques qui, après avoir &»
mencé avec quelques élèves, renferment aujourd'hui plus de quatre eau
enfants.
A ses occupations officielles, il joignait encore <f autres fonctions, pure**
bénévoles, auxquelles il consacrait les quelques loisirs que lui laissait Nnf
nistration.
Comme inspecteur d'académie, il était vice-président officiel, mais, en rit
tité, président de fait de la Société de Secours mutuels des instituteurs de h
Marne.
Eu outre, il était président de la Section Châlonnaise de l'Alliance française,
section dont il avait été le fondateur; président de l'Association des andes
élèves du Collège de Chatons, et enfin président de la Société de lecture et
d'enseignement.
Une activité si féconde, tant de résultats obtenus, tant de progrès réalisés
méritaient, certes, une éclatante récompense. C'était ravis général, et ttfftfc
monde s'étonnait de ne pas encore avoir vu le nom de Cornet figurer A*
les cadres de la Légion d'honneur. Cette distinction, chaleureusement soft;
citée, et longtemps retardée pour des motifs restés inconnus, malgré Ftyf*
du vice- recteur et de M. Bourgeois, député de la Marne, ancien ministre *
l'Instruction publique, cette distinction lui fut enfin accordée au mois &
juillet 1893. Il avait alors soixante-deux ans.
Cinq ans après, il était admis à faire valoir ses droits à la retraite, CerfrsJ
jouissait encore de toute la plénitude de ses facultés. Il avait encore, disait-*
les élèves au même régime, pour ne pas faire de méconterits. La dame s'étonu*
siste, et paraît froissée. Je lui dis que, si je ne puis lui accorder la faveur ea
tion, elle est libre, elle, de la prendre, et que son fils en sera quiUe poor rea* j
Lycée le dimanche suivant. La 'dame alors se lgve et prend congé en me dùanli|
pensais, monsieur le Proviseur, que vous auriez plus d1 égards pour des je** «
nous. L'enfant rentra en retard» et naturellement fut consigné le dimanche d«?l
Aux grandes vacances, on le retira du Lycée ; et du même coup, la famille •*"
tous côtés clahauder contre le Lycée de Douai. Depuis lors, tous les enfa»'
canton, qui jadis venaient faire leurs éludes à Douai, furent dirigés vers Lille • A]
après cela, soutenir et pratiquer Y égalité républicaine !
DE L'ÉCOLE NORMALE 55
toi-même, bon pied et boa œil, et il le prouvait surabondamment, non seu-
lement à Chàlons, mais encore à Paris, soit dans les discussions du Conseil
académique, soit quand, à ta Sorbonne, sans la moindre apparence de fatigue,
sa voix toujours claire et vîbrante,égrenait le palmarès du concours général, et
taisait retentir les noms des lauréats Jusqu'aux plus profonds recoins du grand
amphithéâtre. Mais tout a sa An en ce monde ; il avait dépassé de trois ans le
temps réglementaire de l'activité, et quelque désir qu'on eût en haut lieu de
le conserver encore, on dut s'incliner devant la nécessité de faire place aux
jeunes et de satisfaire leurs légitimes désirs d'avancement.
Cornet résigna donc ses fonctions au mois d'octobre 1896. Son départ pro-
voqua, de tous les points du département, une affectueuse explosion de regrets.
Et de môme qu'en 1868, a l'occasion de sa promotion dans la Légion d'hon-
neur il s'était vu littéralement comblé de félicitations, de même, à rannonce de
sa retraite, il vit affluer ches lui, soit par des articles de journaux, soit par des
lettres individuelles, les compliments de condoléance.
Ces félicitations, ees condoléances, certains pourraient croire et dire qu'elles
n'avaient qu'un caractère purement officiel, et qu'elles n'étaient, au fond, que de
simples formules de politesse stdressanl non à l'homme mais au fonctionnaire.
Mais il n'en serait pas de même de la grande cérémonie du 10 avril 1899 : Ce
jour-là Cornet fut Pohjet d'une manifestation réellement imposante, d'une de
ces manifestations qui font époque et laissent, dans le cœur d'un homme, le plus
profond et le plus doux souvenir.
Cornet, je rai dit plus haut, avait, en sa qualité d'Inspecteur d'académie,
exercé les fonctions de vice-président de la Société de Secours mutuels des
instituteurs et institutrices du département de la Marne.
Lors de sa mise à la retraite, tous les membres de l'Enseignement primaire
s'entendirent pour lui offrir un témoignage éclatant de leur profonde estime et
de leur respectueuse affection, lis ouvrirent, entre eux, une souscription dont
ie montant, fort considérable, fut consacré à l'acquisition d'une médaille d'or,
et d'un magnifique bronze d'art, le « Génie de la Paix », de Mathurln Moreau,
monté sur une colonne de marbre avec pieds et chapiteau en bronze doré. Us
profitèrent de la séance annuelle de leur Société pour lui remettre, en grande
solennité, leur double cadeau. Et dans le grand salon de l'Hôtel de ville de Cha-
tons, en présence d'une assistance aussi nombreuse que brillante, où figuraient :
les sénateurs, les députés, le préfet, les conseillers généraux, le maire, les
principaux fonctionnaires de la ville et le principal du collège, sous la présidence
de M. Bourgeois, ancien ministre de l'Instruction publique, le doyen des ins-
tituteurs se fit, auprès do son ancien chef, l'interprète des sentiments de tout
le personnel primaire : t En vous offrant ce modeste témoignage de notre re-
» connaissance, disait- il, ce que nous tenons à proclamer hautement, c'est
» combien votre autorité était douce et paternelle votre direction. Jamais
• nous n'oublierons la bonté, toujours souriante, avec laquelle vous entriez
» dans nos écoles, la bienveillance et l'affabilité qui mettaient à l'aise, avec
* vous, tous ceux qui vous approchaient, et surtout la délicatesse avec la-
» quelle vous saviez laisser deviner les choses difficiles à dire. . . Votre bonté
» comme votre droiture étaient proverbiales dans le département; pour nous
» tous vous étiez le sage dont on sollicite les conseils, le grand arbitre dont
* on accepte les arrêts sans appei, l'excellent conciliateur dont la constante
• indulgence était une exhortation perpétuelle à la modération et au devoir. »
56 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
A ce témoignage d'affectueuse et respectueuse reconnaissance, II. Bour-
geois, président, M. Faure, ancien député, président honoraire de la Société,
M. Vallée, sénateur, ancien élève de Cornet au lycée de Reims, M. Pavot, iis-
pecteur d'académie, se firent un devoir de joindre l'expression de leur sym-
pathie personnelle. Cornet, très ému, mais non troublé, sut trouver mi mot
aimable et bien senti pour répondre à chacun de ces compliments, et la céré-
monie se termina au milieu d'un enthousiasme général.
Les loisirs que lui avaient faits Page et l'Administration, Cornet sut te
employer de la façon à la fois la plus intelligente et la plus fructueuse;!
en Ht deux parts : Tune consacrée aux exercices physiques, à la marche, à la chasse,
l'autre réservée au travail intellectuel, ou à ces œuvres de bienfaisance m
d'enseignement dont il avait accepté la présidence. Il relisait ses vieux au-
teurs, il refaisait ses classes, comme il le disait lui-même, et de temps et
temps il reprenait la plume pour pondre ses quatre pages ainsi qu'il faisaft
jadis à l'École, et dire nettement ce qu'il pensait sur les grosses questions *
jour. A Reims, étant professeur, il avait déjà commencé à flirter avec la presse,
et à diverses reprises dans l'Indépendant Rémois, il avait publié, sous sot
nom, des articles très intéressants de critique littéraire et surtout musiote.
11 fit de même à Châlons, et l' c Union républicaine » de cette ville, depu»
sa mise à la retraite, fut heureuse de lui ouvrir ses colonnes et de le compter
parmi ses collaborateurs. Dans ce journal, 11 laissait à d'autres les articles de
pure politique; il n'abordait, lui, que des questions de justice, d'humanité;
parfois aussi de pédagogie. 11 exaltait le vieux libéral espagnol, l'illustre Cas-
telar, et le général transvaalien Joubert. Il applaudissait aux travaux de la cooë-
rence de La Haye, et saluait par avance l'avènement d'une ère nouvelle, ère ae
paix et de concorde entre tous les peuples. Il s'abandonnait, à propos de la guerre
du Transvaal, aux plus violentes invectives contre la perfide cupidité de l'Ange-
terre, et en maudissant le jingoîsme anglais personnifié dans l'odieux Cham-
berlain, il adressait aux malheureux Boërs l'hommage de son admiration et de
sa profonde pitié. D'autres fois, il réprouvait, de la façon la plus véhémente,
l'envahissement de la France par les mœurs espagnoles, il se désolait de voir
notre douceur, notre humanité séculaires compromises par l'introduction des
courses de taureaux ; ou bien il prenait en mains la cause de la langue fran-
çaise trop maltraitée, selon lui, par des réformateurs outranciers et menacée
de perdre, grâce à d'injurieuses modifications, toute sa grâce et sa beauté.
J'ajouterai ici, pour compléter son portrait, qu'il se permettait parfois de ta-
quiner la muse, — oh ! sans prétention aucune, uniquement pour se distrait
en bonne compagnie. — Oui, tous les ans, quand la Saint-Hubert réunissait,
en un joyeux banquet, la Société des Chasseurs de Bouy, dont il était membre»
on le voyait au dessert réclamer la parole pour énumérer en strophes, <Toar
poésie légèrement prosaïque (il était le premier à le reconnaître), les dfrers
incidents de la dernière campagne cynégétique, les coups mirifiques des ans,
les méprises et les ratés des autres,. Et la pièce se terminait toujours par sa*
invitation chaleureuse exprimant, pour l'an prochain, l'espoir d'une anfct
réunion.
Cet espoir, Cornet le formulait encore au mois de novembre 1900 :
Des Saint-Hubert du siècle est close la série.
Souhaitons, chers amis, que de l'âge prochain,
La première au plaisir de nouveau nous convie
Et nous retrouve tous ici le verre en main.
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 57
Hélas ! cette invitation, c'est lui qui n'y répondra pas, et l'an prochain, dans
leur banquet, les chasseurs de Bouy déploreront la disparition de leur plus
aimable, de leur plus gai confrère.
Cornet paraissait jouir de la santé la plus solide. Chez lui, tous les organes,
à ce qu'il semblait du moins, continuaient de fonctionner de la façon la plus
normale. L'appétit, le sommeil ne laissaient rien à désirer, ses digestions
étaient des plus faciles; sa démarche, alerte et ferme, rivalisait avec celle de
la trentième année. A peine si, dans ses cheveux ou sa barbe, quelques (Ils
blancs égarés décelaient
Des ans l'irréparable outrage.
Mais cette belle apparence était malheureusement trompeuse. A son insu
comme au nôtre, fil couvait le germe d'un mal terrible contre lequel la science
n'a pu jusqu'ici trouver le remède. Sans que rien parût au dehors, le cœur
était envahi par la graisse et paralysé peu à peu dans ses mouvements.
Cornet se sentit indisposé le 17 février 1901, dans une partie, de chasse à
Bouy. On dut le ramener en voiture à Châlons, et le médecin, immédiatement
appelé, diagnostiqua une congestion pulmonaire.
Pendant une quinzaine, la maladie ne fit aucun progrès apparent; mais le
médecin, à chaque visite, constatait un affaiblissement graduel des battements
du cœur.
Le 6 mars, à sept heures du matin, Cornet demanda à sa bonne un peu de
lait, qu'il but sans difficulté; puis, il la pria de se retirer et de le laisser
reposer quelques instants : quand elle revint, au bout d'un quart d'heure en-
viron, il n'étail plus. Il n'avait fait aucun mouvement. Sa main était restée sur
le bord du lit dans la même position que lors du départ de la bonne. L'af-
fection cardiaque avait fait son œuvre.
La funèbre nouvelle plongea tous les amis de Cornet dans la plus doulou-
reuse stupéfaction. Personne ne voulait y croire. 11 fallut pourtant admettre
l'évidence, — et l'on ne songea plus qu'à lui rendre les derniers honneurs. —
Aimé, vénéré de tous comme il Tétait, sa mort fut considérée comme un deuil
public : la ville de Châlons se joignit à l'Univers ilé pour lui faire des obsèques
splendides. L'inspecteur d'académie, le directeur de l'École de médecine, le
proviseur du Lycée de Reims, les directrices et les principaux des Collèges de
Châlons, d'Épernay, de Sainte-Menehould, de Vitry, et des groupes importants
de professeurs des deux Lycées de Reims, des Collèges de Sézanne et de Sainte-
Menehould, des deux Collèges de Vitry et d'Épernay, le corps des fonctionnaires
et professeurs du Collège de Châlons, des Ecoles Normales, des cours secon-
daires de Châlons, au complet, les inspecteurs primaires, l'inspection acadé-
mique, les directeurs, directrices, adjoints et adjointes des Écoles primaires
de la ville, et environ huit cents institutrices et instituteurs, venus de tous
les points du département, avaient tenu à l'accompagner à sa dernière de-
meure. Les élèves du Collège, des cours secondaires et des écoles commu-
nales encadraient le cortège, que suivaient les principaux fonctionnaires du
département et de la ville, ainsi qu'une foule nombreuse et recueillie.
Ce fut une manifestation vraiment imposante, et telle que Châlons n'en avait
guère vu jusqu'alors. Cornet n'avait voulu, pour sa tombe, ni discours, ni cou-
ronnes : il eut, ce qui vaut mieux, les regrets unanimes de tous ceux qui l'ont
coi nu.
58 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVB3
Cette notice, déjà peat-étre no peu longue, serait, à mon sens, incomplète,
si je ne la terminais par l'hommage public que M. Bourgeois rendit à notre ca-
marade, le 15 avril 1901, dans l'Assemblée générale de la Société de SeoMi
mutuels des instituteurs et institutrices du département de la Marne.
c H. Cornet fut longtemps vice-président officiel, et président de toit fc
» notre Association. L'an dernier, nous l'avions encore auprès île nous, tu-
» jours vaillant et dévoué ; rien ne pouvait foire prévoir une fin si proapfc;
9 chacun admirait sa vigueur physique, la vivacité de son esprit et ftgréaeflft
d de ses relations. C'était un universitaire passionné. Sorti de l'École 3oraftk
• au lendemain du coup d'Ëtat, époque à laquelle celte École semblait le re-
» fuge de l'esprit libéral en France, M. Cornet, sans toutefois se mêler a il
» politique militante, avait conservé le souvenir de cet esprit; il sut faire, pa
» ainsi dire, de la politique à longue échéance pour préparer les Jeunes géaé*
» rations aux luttes de l'avenir. Il fit toujours son devoir avec une grande fefc
» pendance de caractère, sachant parfois opposer sa personnalité à toute ne-
i sure qui lui paraissait contraire à ses principes. Le nom de M. Cornet soi
» conservé dans Pesprit de tous comme l'un de ceux qui ont le mieux serii
» l'Université et la République. »
A» Cbables.
Promotion de 1853. — Botbt (Charles-Isidore), né le 14 mai 1833 à Sa!*
(Jura), décédé à Grenoble le 26 mars 1901.
La vie de Charles Royet fut celle d'un modeste honnête homme, de cœ»
franc et de volonté ferme, professeur exemplaire au jugement de ses cbefs la
plus hauts placés comme de ses élèves même les plus sévèrement assoient
par lui aux exigences salutaires de la discipline intellectuelle. Peut-être ler*
ce assez dire pour honorer sa jmémoire, si on ne lui devait d'ajouter qu'aflM
dès son enfance d'une infirmité doublement pénible, éprouvé de plus en pias,
au cours des années, par des douleurs toujours importunes et quelque!*
cruelles, il sut garder jusqu'au dernier jour un fonds de bonne humeur soft-
riante et finement malicieuse, une naturelle sérénité, qui étonnait et cbiraat
quelques amis admis dans son intérieur très discret, et dont le souvenir, &*
l'amertume de la séparation, reste infiniment doux à celle qui fut pente*
vingt-quatre ans la compagne intelligente et tendrement dévouée de sa vie.
Charles-Isidore Royet était né à Salins, de cette vaillante race de Jurasse*
d'où sont sortis tant d'hommes dont s'honore la France et, en partie»*
l'Université. Son père, un tisserand oblige de tenir en main des ouvriers, <ft*r
gine étrangère pour la plupart et souvent peu commodes, lui imprima de boa*
heure l'idée et l'habitude de la soumission à la règle. Il hérita de sa mère. *
d'un soldat du premier empire, une bonté et une douceur d'ème qui se répé-
taient dans ses yeux, du bleu le plus limpide. Très gai, d'une galté libre 6
volontiers caustique, il aimait, enfant, à courir la campagne avec ses ext-
rades en chantant les chansons du pays. A l'école, où il se montrait shtôeix
Nota. — Celte notice a été écrite, pour la plus grande partie, d'après des *»
que Mme veuve Rojet a pris la peine de rédiger elle-même, marque tooekaate*
pieux attachement à la mémoire de son mari.
DE l'écolr normale 59
&t appliqué, on Paimait, comme à la maison, pour la facilité et l'agrément de
ton caractère. Aussi sa première jeunesse fut-elle heureuse et pleine de pro-
messes. Ses parents rêvaient pour lui l'Ecole Polytechnique et, sans doute, une
Spauletle d'officier dans une arme d'élite.
Un fait imprévu, et dont personne, d'abord, ne put soupçonner les consé-
quences fatales, allait changer assez brusquement ces projets. Un jour que le
petit Charles, âgé alors de huit ans, était en promenade avec ses condisciples,
les enfants, entraînés par l'ardeur du jeu, se trouvèrent, en courant, assez loin
de leur maître. 11 faisait chaud, on montait une côte : arrivés au sommet, ils
aperçurent à quelques pas devant eux un grand réservoir d'eau de pluie. Ils
se précipitèrent de ce côté, pour se désaltérer : un d'eux, poussé par un cama-
rade, glissa, tomba dans le trou : sans hésiter, le petit Royet, au risque de
perdre pied, se mit à l'eau, et fut assez heureux pour tirer L'autre sur le bord.
Tant bien que mal, les enfants se séchèrent au soleil : le maître, apparemment,
n'en prit pas de souci, ou peut-être crut-il prudent de recommander à ses
'écoliers le silence sur cette aventure, qui aurait pu plus mal finir ; les parents
de Royet ne surent rien de l'acte courageux de leur enfant. Mais, quelque
temps après, SI était pris de douleurs dans les jambes, qui l'obligèrent à garder
le lit ; et chaque fois que le temps devenait humide, les mêmes douleurs le
reprenaient. A la longue, on s'aperçut qu'il boitait,et, malgré les soins les plus
dévoués, l'infirmité alla s'accentuant ; si bien qu'un jour le père, avec son
ordinaire résolution, dit à son flls : « Allons ! il ne faut plus songer à PÉcole
» Polytechnique. Tu vas viser à l'École Normale. »
Tel fut, chez notre camarade, le commencement de la vocation universitaire.
Dans cette famille de bonne souche provinciale, où les mœurs anciennes
étaient encore vivaces, la parole du père n'était jamais disculée : Royet, très
docile, se laissa guider dans cette nouvelle voie où d'autres enfants du pays
marchaient déjà devant lui. D'année en année, on le vit revenir à la maison
avec tous les prix de sa classe, en sorte qu'à l'âge de quinze ans, ayant appris
au collège de Salins tout ce qu'il pouvait y apprendre, Il fallut qu'on songeât è
se séparer de lui pour l'envoyer à Paris chercher le complément d'études dont
il avait besoin. Une parente de la famille était sœur du directeur de l'Institution
Courvoisier, succursale de la pension Barbet, dont le chef était, lui aussi, un
Selinois. Les élèves de cette institution suivaient les cours du lycée Louis-le-
Grand : le futur normalien allait être dans de bonnes mains.
Le jour du départ de ce flls unique fut un événement dans la famille. Le père
lui remit une grosse montre d'argent, choisie exprès pour lui, que l'enfant,
devenu homme, devait garder toujours, se refusant à l'échanger pour une autre
plus précieuse ou plus élégante. Ses goûts, comme ses besoins, étaient très
simples. 11 aimait à citer un vers de Vigée [Epître à Ducis) qu'il prenait pour
devise :
Je suis riche des biens dont je sais me passer.
Très fier cette fois de sa belle montre, il alla, conduit par son père, prendre
congé des parents et des amis. Parmi ceux-ci, était la Supérieure de l'hospice
de Salins qui, depuis l'accident survenu à l'enfant, Pavait pris en affection. Elle
s'inquiéta de le voir, è cet âge, s'éloigner de la maison paternelle, et sponta-
nément s'offrit à écrire à son frère qui habitait Paris, pour le lui recommander.
. C'est ainsi que le capitaine Perraud devint et resta le correspondant du jeune
Ro^et, pendant toute la durée de ses nouvelles études.
€0 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Reçu cordialement dans cetle famille, il y flt la connaissance des deux ffls
de son correspondant, de quelques années plus âgés que lui : Adolphe, rainé,
élève de l'École Normale supérieure, et Charles, qui suivait les cours de
l'École de droit. Les Jours de congé réunissaient les trois jeunes gens à la latte
familiale, et Royet contemplait avec respect l'heureux Normalien que le juge-
ment de ses maîtres et lamour-propre de ses camarades désignaient comae
un futur et brillant écrivain — on disait un autre Villemain — et qui portail
très simplement l'uniforme d'alors, le bicorne sur la tête et, au côté. l'épée
destinée à ne jamais sortir du fourreau. On les aurait, sans doute, bien surpris
l'un et l'autre si on leur eût prédit qu'un jour le plus jeune d'entre eux «
tiendrait grandement honoré de recevoir à son tour à sa table de modeste pro-
fesseur l'ancien ami de sa jeunesse scolaire, Mgr Perraud, évoque, cardinal,
membre éminent de l'Académie française.
Chaque année, les vacances ramenaient Royet à son cher pays de Salins, <*
il se réconfortait au foyer paternel. 11 y retrouvait ses amis d'enfance, et, maigre
sa claudication, il reprenait avec eux les courses d'autrefois en jetant aux échos
de la montagne les refrains dont s'était amusée sa gaîté insouciante. Hélas.'
chaque année aussi, ses parents constataient avec chagrin que son înfirniie
s'accentuait de plus en plus.
Au mois de septembre 1853, ils eurent le bonheur d'apprendre qu'il étafc
admis à l'École Normale; il était le quatrième sur la liste d'entrée. Mais ce
bonheur lui-même devait être presque aussitôt troublé par de nouvelles pré-
occupations. Pour revenir de Salins à Paris, il fallait, en ce temps-là, prendre
une diligence qui rejoignait à Dijon la ligne du chemin de fer. La voiture qui
ramenait Royet à l'Ecole était déjà au complet lorsqu'une dame, amie de sa
mère, se présenta pour y prendre place. Obligeamment, le jeune homme
s'empressa de lui céder la place qu'il occupait et alla s'asseoir, tant bien que
mal, derrière le conducteur, sous la bâche. C'était aux derniers jours d'oc-
tobre, la pluie tombait sans discontinuer; notre infortuné camarade, YictH»
pour la seconde fois de son bon naturel, prit un refroidissement. Saisi par la
fièvre en descendant de voiture, il dut s'arrêter plusieurs jours à l'hôtel avant
de pouvoir continuer son voyage. Arrivé à Paris, il se présenta à rÉcote si
sérieusement souffrant qu'on lui donna, pour y passer sa première nuit, un lit
à l'infirmerie; et le lendemain, lorsqu'à l'heure de sa visite, le Dr Guëneau de
Mussy eut écouté et examiné le nouveau pensionnaire de la maison : c Yoas
n'avez pas de chance, lui dit-il, mon pauvre garçon! Vous voilà mon diest
pour six mois, à tout le moins. » C'était une coxalgie, et Royet allait être
obligé, en effet, non seulement de garder la chambre, mais de se tenir au ML
condamné à un repos à peu près absolu.
On peut imaginer ce que durent être, pendant les jours qui suivirent, les
pensées d'un jeune homme de vingt ans, arrêté ainsi tout d'un coup, au mo-
ment de préparer lui-même et de déterminer son avenir dans le loisir unîqae
de ces trois années d'École, où la vie de l'intelligence, abondante et tran-
quille, s'épanouit entre le travail fiévreux des dernières années de classes»
anxieuses du résultat, et les premiers assujettissements du devoir profes-
sionnel. Un autre que Royet serait tombé peut-être dans une irrémédiable
mélancolie. La fermeté de son caractère réagit, et' sa naturelle gaîté fit le
reste. 11 parut bientôt qu'il avait pris son parti de la situation tristement privi-
légiée qui lui était faite et qu'il entendait ne pas perdre le bénéfice de sa
DE L'ÉCOLE NORMALE 64
santé intellectuelle, sur laquelle, du moins, son mal n'avait pas de prise.
Chaque jour, par des camarades, les notes prises aux conférences lui étaient
communiquées : il était tenu au courant des leçons faites par nos maîtres. Les
rédactions des Cours de la Faculté des lettres et du Collège de France, con-
servées à la Bibliothèque, étaient mises entre ses mains par le Directeur des
éludes, M. JacquineL Les sujets des devoirs qui faisaient, en ce temps-là, de
la première année d'École, une sorte de rhétorique supérieure, lui étaient
remis, et ses copies corrigées et classées avec les autres. Enfin on ne négli-
geait rien pour que sa préparation à la Licence fût aussi méthodique et com-
plète que possible. Seulement, ce n'était pas la vie en commun, si plaisante
et si féconde aussi, entre jeunes gens de cet âge ! Hoyel ne voyait guères que
quelques camarades, qui, rayant connu avant son entrée à l'École, venaient
aux heures de récréation lui tenir compagnie, ou ceux qu'au jour le jour une
indisposition passagère amenait à la visite du docteur, les « laryngistes » no-
tamment, sur qui Guéneau de Mussy, au moindre mal de gorge, jetait immé-
diatement son grappin, afin d'expérimenter sur le vif, périodiquement, les
effets d'un badigeonnage à la teinture d'iode dont il faisait alors le sujet d'un
Mémoire pour l'Académie de Médecine. C'étaient ainsi, en attendant l'arrivée
du médecin, ou tout de suite après l'heure de la « torture » de gaies parties
de dominos auprès du lit du pauvre Royet, le seul patient réellement à plaindre.
Ses partenaires les plus habituels ont, hélas ! tous disparu. C'étaient le loyal
et aimable Leflocq, son aîné d'un an; Gindre de Mancy, Derniame, Lafargue,
entrés à l'Ecole avec lui; Dugit surtout, son conscrit, qui devait le précéder de
bien peu dans la tombe. Mais pour un grand nombre des élèves alors présents
à l'École, Royet ne fut guère qu'un nom. Car lors môme qu'il put se lever,
nous ne le vîmes, nous, ses camarades de promotion, qu'aux conférences,
pour ainsi dire : il continua de vivre la plupart du temps à l'infirmerie, où il
avait, avec son lit, une chambre pour travailler. Les anciens, les cadets en-
tendaient seulement parler du « vétéran » Royet.
C'était un surnom qu'il avait apporté de Louis-le-Grand. 11 y avait fait en
4&HM851 une année de rhétorique sous la direction de Julien Girard et de
Léon Feugère, celui-ci chargé du français. C'était, chacun le sait, un érudit de
valeur, curieux et informé, sur les hommes et les livres du xvi* siècle, mais
un professeur peu écouté, quoiqu'on robe. Son enseignement, vétilleux et
sans chaleur, ne portait pas; la classe le recevait indifférente, et quelquefois
houleuse, surtout quand, trop nombreuses, défilaient l'une après l'autre, les
citations de tel ou tel « excellent critique i dont les ouvrages bourraient la
serviette du professeur. Le banc des vétérans était loin d'être le plus recueilli,
principalement pendant la correction des devoirs, où l'œil du maître, occupé
d'autres soins, était moins prompt à la surveillance. Or, une fois, Léon Feu-
gère, fermant le livre d'explication : « Nous allons, dit-il, passer à la correc-
tion du discours. » Le sujet de ce discours, dont l'intérêt avait semblé plutôt
médiocre, était une exhortation adressée à son armée, en l'an de grâce 1002,
par Suénon, roi de Danemark, prêt à marcher contre le roi d'Angleterre
Ethelred, deuxième du nom. El le maître, ayant, par un geste habituel, re-
poussé sa toque en arrière, relevé ses lunettes sur son front, de ses petits
veux de myope, très vifs et très fins, feuilletait le paquet de copies, cherchant
celle qu'il voudrait faire lire ; et, en même temps, sa voix gutturale et grêle,
murmurait : « Voyons, Monsieur. . . voyons notre vétéran amais il ne parlait
62 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
de lui-même autrement qu'à la première personne du pluriel)... Toys»
. . . Royet! » On entendit comme un rire étouffé, et Royet commença à lire ar
son brouillon la harangue du roi Suénon ; mais presque aussitôt il s'arrêta*,
en même temps que le professeur, tournant la première page de la cor*
cherchait inutilement la suite du discours sur les feuillets vierges (TéeritB*.
« Eh bien, Monsieur Royet? la suite du devoir?... » Royet, d'un air contrit a
quelque. peu gouailleur: « Monsieur, pour cette fois, nous ne pûmes p
davantage. » Et aussitôt dès hou ! hou ! tout autour de lui, et une voix *
détachant dans ce bruit confus, celle de Jarry, depuis doyen de l'Académie*
Rennes :
c Vétéran, assieds-toi sur ton tambour crevé!... »
Ce Ait ainsi que le nom lui resta.
Reçu a la licence à la fin de la seconde année, selon la règle (rttes,Ro^
entra dans le groupe des grammairiens, dont le chef, déjà très remarqua «ti
Anatole Bailly. Il y tint honorablement sa place, gardant toujours sa don» a*
rieuse philosophie, ne se plaignant de rien ni de personne; et quand viiile
classement de sortie, il fut chargé d'une quatrième au lycée de Bastia.
La malchance n'avait pas fini de mettre à répreuve son pauvre corps et ta
âme résistante. La Compagnie Valéry, qui faisait lé service en&e Harseft-
Bastia et Livourne, n'avait alors que de piètres bateaux, mauvais marebeorstf
tenant mal la mer. Ge fut un de ces derniers sur lequel Royet s'endura*;
et, pour comble d'infortune, la traversée fut rude. Une pièce de la macainese
brisa, la nuit, à la hauteur du cap Corse : le navire, un vieux bateau à acte.
désemparé, se jeta à la côte, assailli, battu par les lames. Heureusenest, *
pays on vint à son secours; et péniblement, à dos d'hommes, sous la ptakd
les rafales, les passagers furent débarqués, puis conduits à Saint-Flora!!,!*
une patache les amena enfin a Bastia.
La fâcheuse compression de cette nouvelle secousse n'était pas lifte P&?
prévenir notre camarade en faveur de la Corse. Et cependant pour <ftatt
plus à môme de promener autour de la ville leur jeune curiosité, quel aéra*
début dans la carrière! Un pays magnifique, de vastes horfoons; au pied fr*
ville, la mer, cette belle Méditerranée aux couleurs vives et changeait*
passant du violet le plus chaud au rose le plus tendre; au-dessus de «VlM
droite, à gauche, partout, la montagne toute verte, fleurie d'arbousiers, *
lentisques, de lauriers-roses, coupés de blanches villas, avec leurs terrasse
ombragées de vignes et leur ceinture de haies de citronniers; etdanseedà*
charmant, des chemins è mi-côte, serpentant le long de la mer, invitant «a
promenades aventureuses, où l'on se fixe un terme qui recule toujours» ta*
se renouvelle a chaque tournant te plaisir de voir, et de découvrir **
chose ! Toute la joie d'aller et de vivre, au sortir des longues études, à blaa»
du gaz, le nés enfoncé dans les livres. Avec cela, l'Italie en lace fc*»-
Pltalie charmeuse, facile à joindre, viennent les vacances de Piques; et M*
alors, et Florence, et tant de promesses ! Royet ne parut pas avoir ététouefcr
de ces impressions. Quand, plus tard, il parlait de la Corse, c'était sa* *
moindre enthousiasme et surtout pour plaisanter les habitants d'une vBK><*
tout le monde se disait parent de Napoléon ». 11 eut, du moins, le plaisir dé-
tendre là de bonne musique: il y était très sensible. C'était le temps «te
maestro Verdi faisait fureur : ses opéras, fortement dramatiques, laterare**
DE L'ÉCOLE NORMALE 63
■
par une troupe italienne, avaient toute leur saveur sur la petite scène du
théâtre de Bastia, où quelques professeurs du lycée et trois ou quatre jeunes
gens de la ville, leurs amis, se retrouvaient le soir, dans deux loges contiguës,
louées a peu de frais pour la saison, que chacun tapissait et meublait a sa guise
ce qui ne manquait pas de donnera la salie un aspect assez pittoresque.
Vers la fin de cette année classique, sa première année d'enseignement,
Royet ressentait les atteintes du mal qui devait plus tard l'obliger à quitter sa
chaire et, finalement, abréger sa vie. En dépit d'un climat très sec, il fut pris
d'une aphonie si complète qu'après avoir essayé sans succès des eaux d'Orezza
au lendemain de la distribution des prix, il se vit obligé de demander un
congé et de retourner dans sa famille, à Salins, où il devait trouver, avec un
traitement efficace, les soins éclairés d'une mère.
11 mit à profit ce repos forcé pour préparer l'agrégation de grammaire.
11 fut reçu à cet examen de 1859, et envoyé à Cahors, en quatrième.
& n'était pas tout à lait ce qu'il aurait voulu : il souhaitait une chaire de
lettres. Il l'obtint en 1862 : ou le nomma professeur de seconde à Carcas-
aonne ; Il était en même temps chargé de la conférence préparatoire à la li-
cence es lettres pour les maîtres répétiteurs. Les dix ou onze années pendant
lesquelles il occupa cette chaire furent le meilleur moment de sa vie de profes-
seur. Ses collègues lui témoignaient autant d'amitié qne d'estime* Un d'eux, au
lendemain de sa mort, écrivait à sa veuve : « 11 n'était pas nécessaire de l'avoir
va longtemps pour l'apprécier hautement II savait conquérir les sympathies
par l'affabilité de son accueil et la distinction de son esprit. » Un autre : « Je
ne me reporte pas sans mélancolie au temps lointain de notre jeunesse, où
sa droiture et sa loyauté, sa constance à supporter un mal cruel, qui, à cet
âge, en eût désespéré tant d'autres, son ferme bon sens en toutes choses, la
sûreté de son commerce, son extrême réserve, me rendirent précieuse une
amitié qu'il voulut bien m'accorder alors et me conserver depuis jusqu'à la
fin. » Ses élèves, tenus sévèrement, mais par un maître aussi bon que
ferme, savaient l'apprécier. J'ai eu entre les mains la lettre d'un d'entre eux,
écrite1 au nom de plusieurs amis, tous anciens élèves de Royet : l'accent y
est celui d'une émotion sincère et touchante : « La vie au lycée, ces longues
années d'étude et de travail, créent entre les professeurs et les élèves des
liens inoubliables, des souvenirs sacrés qui ressemblent un peu à;ceux que
tes militaires gardent pieusement de leurs camarades ou de leurs chefs après
avoir fait campagne ensemble. * Et venant à Royet : « Il entendait que ses
élèves fussent aussi consciencieux qu'il l'était lui-même dans la direction de
sa classe ; et comme il nous consacrait tout son temps, tout son effort, avec
une abnégation inouïe, il exigeait d'être payé de retour par notre application.
On sortait bon élève des mains de M. Royet, en sorte que chaque année il lé-
guait à son successeur une classe disciplinée, souple, ferrée sur tout le pro-
gramme, et entraînée au travail. » Quel rapport d'inspection serait plus flatteur
pour la mémoire de Royet que cet hommage reconnaissant d'un de ceux
qu'il avait — l'aveu s'en trouve dans la même lettre — les plus contraints à
l'obéissance î
Malheureusement, l'infirmité dont il souffrait s'aggrava d'une manière pé-
nible, tandis qu'il trouvait dans son enseignement de si justes sujets de sa-
tisfaction. Son genou s'ankylosa, et il dut se résigner à remplacer par; des
béquilles la canne sur laquelle il s'appuyait Oe fut un grand chagrin et une
54 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
souffrance morale extrêmement sensible, que lui adoucirent dans te meai*
du possible, les sympathies dont il fut entouré. Il avait renoncé, par une sorte
de gène, à prendre ses repas à une pension de la ville où il trouvait josp*-
là d'agréables compagnons : il ne sortait plus guères. Son plus proche veià
de table, lé Dr Espallac, se fit un plaisir, toutes les fois que Royet se traanft
libre, de l'emmener avec lui pour lui faire prendre Pair. Aux heures coaie-
nues, le fouet claquait sous la fenêtre, la voix amie s'élevait : « Hé, profes-
seur! en voiture! » Kt le bon docteur montait, chargeait Royet sur»
épaules et le gardait avec lui aussi longtemps qu'il le pouvait. Un jour vaità
il fallut que notre camarade renonçât même à l'agrément el au bénéfice*
ces sorties. Il acheta un piano, se fit écolier, prit des leçons de musique...
La guerre éclata : des collègues s'engageaient pour défendre le territoire.
Royet ferma son piano, prenant sa part du deuil national, qui venait s^ja»
à ses tristesses .
Son zèle pour sa classe n'en fut pas ralenti. Les proviseurs qui se soc*
dèrent à Carcassonne, en même temps qu'ils mettaient leur complaisance* la
faciliter l'accomplissement de ses devoirs, rendaient à la valeur de sonens»-
gnement d'unanimes témoignages. Il recevait du Cabinet du Ministre uneiette
de félicitations pour le dévouement dont il faisait preuve en dépit de ses «U-
rrances et « les sentiments élevés qui l'animaient ». En 1872, on lui remet*
la rosette d'officier de l'Instruction publique.
Cependant le voyage de Carcassonne à Salins à l'époque des vacances la
devenait pénible. Son père mourut : il ne put arriver assez tôt pour le **
encore vivant, et il en fut douloureusement affecté. Des intérêts de ta*
l'appelaient à Lyon : il demanda une chaire au lycée de cette ville. U n> es
avait pas de vacante : on lui offrit la classe de cinquième au Petit Lycée, i
Saint-Rambert. Il accepta ce poste d'attente ; mais il ne se résigna (pi'ara
peine à l'enseignement presque élémentaire auquel il était réduit Utet*
vie matérielle dans la situation isolée de cet établissement était pour toi
particulièrement difficile. L'administration lui proposa un logement et «
table dans la maison même. Par nécessité, il accepta encore. Mais ce*
sorte de claustration fut pour lui le commencement de la mélancolie, <P
jusqu'alors n'avait pas eu de prise sérieuse sur son caractère. Pour cous*
de malheur, il perdit successivement sa mère d'abord, qu'il aimait tendre-
ment, et qu'il avait entourée des soins les plus délicats depuis la mort*'
son père, puis une tante qui le recevait è Lyon les Jours de liberté. C«
était trop. Son humeur assombrie passa pour sauvagerie aux yeui de caK
lègues trop jeunes pour comprendre la souffrance silencieuse d'un cœur wtt-
Tellement affectueux, obligé de se replier sur lui-même. Les vacances vcoaa
son pays natal, désormais vide d'affections, ne l'attirait plus : il alla cher*»
en Italie la lumière et l'oublf de sa propre personne. Il visita des lacs de a
haute Lombardie, Rome, Naples, Venise, réchauffant son âme aux beautés *
la nature, captivé par les merveilles de l'art antique et de l'art moderne: et i
en rapporta, avec beaucoup de souvenirs, un peu de consolation. Mais il ***
fallu pouvoir partager ses impressions, répandre autour de lui quelque cao*
de ses sentiments : son isolement lui parut plus insupportable qu'aiiparaw*
Alors son âme blessée, inquiète d'elle-même, entrevit le mariage coœœ* «
port de refuge.
Une parente âgée qu'il avait encore à Salins s'entremit, mais sans suce**-
J
dr l'école normale 65
On ne s'était pas assez rendu compte qu'une nature délicate et flère comme la
sienne, dans la situation où le mettait son infirmité, était plus que toute autre
facile à effaroucher. (Tétait en 1877, pendant les vacances de Pâques. H revint
au lycée découragé par l'inutilité de oe premier effort vers le repos espéré.
C'était justement l'heure où la compagne que son cœur souhaitait allait se
rencontrer sur son chemin. L'entrevue eut lieu à un dîner chez des amis com-
muns. La sympathie de part et d'autre fut spontanée, et si franche dès le pre-
mier moment que l'accord fut bientôt conclu. Jamais Royet n'avait été si heu-
reux. La bonté naturelle de son cœur, sa sensibilité vive et ingénue, sa gaîté
spirituelle, qu'il avait retrouvée, les témoignages originaux et touchants qu'il
donnait à sa fiancée du sentiment nouveau auquel il s'abandonnait, achevèrent
de lui gagner l'affection de la femme délicate et instruite qui allait lui faire
goûter, au moment où il était près d'y renoncer, le charme et le bienfait de la
vie à deux dans la complète union des sentiments. « De ce jour, écrit-elle, son
grand œil bleu, si limpide naturellement, s'éclaira d'une pénétrante dou-
ceur. » ,
Plus que jamais Royet eut hâte de quitter Saint-Rambert. Ce ne fut cepen-
dant que deux ans après qu'il put obtenir enfin au lycée de Lyon la chaire de
quatrième, toujours occupée jusque-là par le titulaire. Il fit ses adieux au Petit
Collège en prononçant à la distribution des prix, sur le profit intellectuel et
le bénéfice moral des études classiques dès les classes de grammaire, un ex-
cellent 'discours écrit d'un style nerveux et précis, en cette bonne langue fran-
çaise, saine, nette, expressive avec simplicité, dont il avait appris à se servir à
notre chère École.
U semblait que sa carrière universitaire dût se poursuivre et, sans doute,
s'achever dans le poste honorable sollicité par lui. Il avait retrouvé là les sen-
timents d'estime parmi ses collègues, de confiance chez ses élèves auxquels
H avait été accoutumé ailleurs. Des professeurs de Tune et l'autre Faculté lui
témoignaient leur considération. Le recteur, M. Charles, était pour lui plein
de bon vouloir. Les circonstances lui avaient permis de renouer avec notre
éminent camarade, Mgr Perraud, de respectueuses relations, dont M— Royet
et lui-même étaient infiniment touchés. L'évéque d'Autun, réservé d'abord
vis-à-vis du professeur qu'il n'avait connu que très jeune à Paris, montrait
maintenant, quand il revenait à Lyon, une bienveillance toujours plus affable
au modeste ménage, fier de le recevoir. Tout aurait été pour le mieux sans les
brouillards de Lyon. Peu à peu la santé de Royet,. qui avait semblé se raf-
fermir après son mariage, fut de nouveau menacée. Sa voix, sa poitrine se
fatiguaient. A plusieurs reprises, il prit froid et dut s'aliter. Il en fat très mor-
tifié *. U ne se résignait pas à voir sa classe entre des mains étrangères. Les
accidents, en se répétant, s'aggravèrent. Une sommité médicale, consultée,
conseilla le Midi, ajoutant que c'était pour le malade une question de vie ou
de mort. Par acquit de conscience, Royet demanda Montpellier. Désireux de
rester à Lyon, il espérait, en spécifiant sa demande, que le poste ne serait
pas vacant de si tôt. Il l'attendit, en effet, trois ans. Sa nomination lui
parvint à Interlaken, où il passait les vacances: il la reçut comme une douche
froide.
La maladie le suivit dans cette dernière étape. Atteint de bronchite dès le
premier hiver, il alla, à la fin de Tannée, faire une saison à Cauterets. 11 n'en
revint pas guéri, mais plus fort, et les deux années qui suivirent se ressen-
6
66 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
tirent du bienfait des eaux. Mais il avait assez de ce perpétuel combat ente
son devoir et ses infirmités. Il avait, en comptant son séjour à l'École, les
trente années de services exigées pour la retraite : il la sollicita et 1\>Wb;
pour raison de santé. Le Dr Grasset, son médecin, avait qualifié le mal <T«a>
physème aigu.
A partir de ce jour, l'existence de Royet, sorti des rangs à contre-cœur, mais
apaisé par la certitude de n'avoir désormais à compter qu'avec lui-même, at
fut guère qu'une lutte pour la vie, avec des alternatives de périodes mauvabo
ou meilleures.
11 commença par s'établir à Nice, dont l'aspect l'avait précédemment en-
chanté, il y était heureux de boire par tous les pores les rayons du chaud ^
du Midi. 11 passait des heures «ssis sur les promenades, en compagnie fl»
livre. Plus d'une fois, instinctivement, il allait se poster en face du lycée,»
l'heure de la sortie des élèves : il avait comme la nostalgie de son camper»
avec la jeunesse, à laquelle si longtemps il s'était donné. Il consentit bieatfiè
préparer au baccalauréat quelques élèves que lui adressait le proviseur, a»
ancien collègue à Carcassonne : ce serait, pensait-il, une distraction dans »
trop constant loisir. Mais il se lassa vite de cette besognelingrate, si difleretie
du professorat. Il en éprouva aussi quelque fatigue. Finalement, il se sentit*
nouveau malade, et même assez gravement, par suite d'une complication fi
fut l'objet d'une note dans une revue médicale, pour que le médecin, on soi.
le laissât pour mort et se montrât, le lendemain, fort surpris de le retrontr
vivant. Cet accident, qui pouvait se renouveler, lit réfléchir Royet, et le décida*
ramener sa femme près des siens, à Voiron dans le Dauphiné, où elle n*
encore sa mère.
11 y séjourna pendant trois ans, établi à sa convenance dans une campas*
proche la ville, très sensible toujours aux beautés de la nature, si variées
dans ces riches et pittoresques régions. Ses béquilles ne le gênaient ptas;&
belle saison venue, il faisait, seul ou avec sa femme, à pied le plus soovai
des promenades dans la montagne, d'où il rapportait, avec de belles fleurs, m
regain de santé. A l'hiver, il retournait pour quelque temps à Nice.
Cependant le séjour d'une ville intelligente finit par manquer à BojeU
l'universitaire voulut achever sa vie dans un centre d'études. Grenoble, F*
éloigné de Voiron, conciliait avec ce désir des intérêts de famille. Une demi*
fois, on plia bagage.
Mais notre camarade ne retrouva plus à la ville le bienfait que luiavaii apport*
par intervalles la part qu'il pouvait prendre de la vie au plein air. Ses Ion»
diminuaient Une s'en montra pas affecté. A son médecin, qui l'engageait »
jour a redoubler de précautions, lui disant que sa vie ne tenait qu'à on II*
répondit sur le ton de plaisanterie qu'il conserva toujours : « H parait que eei
est encore assez solide. » Seulement la [pensée d'une fin plus ou moins re-
prochée lui devint familièrcfDepuis sa retraite il lisait beaucoup, prenant dé-
livres de toutes mains, goûtant surtout les Mémoires des derniers siècles, «1
trouvait matière à exercer, sur les individus et les mœurs, sa critique un p*
railleuse. 11 y joignit des lectures d'ordre plus sévère, dans le sens des fe*
qui le préoccupaient. Il avait été jusque-là plutôt indifférent en matière reli-
gieuse, quoique respectueux de la croyance d'autruL II détestait les Jésuite»,
et goûtait fort les Provinciales où il avait pris peut-être ridée d'une thèse sff
Pascal, à laquelle il avait quelque temps travaillé. Ce fut pourtant on &*
DE L'ÉCOLE NORMALE 67
jésuite (1) qui, peu à peu, le ramena, à demi-converti par ses propres médita-
tions, dans le giron de l'Église catholique. Le solide savoir du directeur qu'il
avait accueilli à titre amical acquit à celui-ci sa confiance : Sa réserve et sa
douceur achevèrent de gagner l'homme doux et modeste que Royel était lui-
même. Après que toutes les voies du retour aux pratiques religieuses lui
eurent été aplanies : • Je ne savais pas, dit-il, qu'il fût si facile de revenir à
Dieu. * Et il donna cette joie à sa pieuse compagne avec la même sincérité et
la' même liberté de détermination qu'il avait portées dans tous les actes impor-
tants de sa vie.
Toutefois, s'il envisageait la mort sans se troubler, s'isolant souvent avec
ses livres dans un coin préféré de son appartement, son œil, qui devenait plus
brillant, paraissant plonger dans l'avenir, il n'entendait pas, en s'abandonnant,
bâter l'heure fatale. Au contraire, comme il sentait bien quel vide se ferait
derrière lui, il voulut se défendre jusqu'au bout.
Sur l'avis du médecin, il se rendit au mois de juillet 1899, à Alievard-les-
Bains. Sa femme l'y accompagna ; mais, retenue à Grenoble par divers intérêts,
elle ne put se fixer auprès de lui dans la pension qu'ils avaient choisie
ensemble. Les lettres de Royet, pendant celte séparation, indiquent un esprit
libre, capable encore d'enjouement à ses heures, avec une teinte de bien
naturelle mélancolie. « Ma chère femme, écrivait-il dans les premiers jours,
c'est donc bien vrai que je suis ici loin de toi, loin de notre petit home; et
nous avons pu accomplir ce tour de force, qu'il sera bon de ne jamais recom-
mencer. Il me semble jusqu'à présent que je suis30us l'influence d'un rêve,
et le rêve n'est pas joli. Cela me donne une idée de ce que doit être le
veuvage, non plus adouci par l'espérance de se revoir bientôt, mais enténébré
de la perspective d'une séparation éternelle Ah! n'y pensons pas! » Et
une autre fois : 0 Vraiment je ne mérite pas tant d'affection puisque je ne suis
guère bon. qu'à donner de l'ennui. Nesuis-je même pas coupable d'absorber
tant de soins et de sacrifices pour ma chétive personne ?» Et encore, mais
d'un ton, alors, plus dégagé : « A chaque repas je bois un verre de Bordeaux
a ta santé. Quant au verre d'eau, je le prends régulièrement chaque matin à
la buvette, coupé de lait chaud. L'abonnement est assez cher pour n'en rien
perdre. C'est du soufre salé ! »
Le traitement, comme le lui avait dit le médecin des eaux, lui apporta pour
l'hiver quelque soulagement, mais ne put modifier sérieusement son état. De
plus près la mort le guettait. Il toussait lamentablement, le souffle lui
manquait. Son humeur seule demeurait la même, toujours égale, et douce è
ceux qui l'approchaient. Il n'avait de préoccupation que pour sa femme, dont ii
mettait les absences à profit pour régler ses affaires en vue de lui éviter tout
embarras. Sur la fin de l'hiver, la grippe l'acheva en quelques jours, et le
26 mars de cette année, ayant demandé et reçu les secours de l'Église, sans
angoissera dix heures du soir, il fut enlevé à là tendresse de sa compagne,
Qui, malade elle-même et au lit, ne put l'assister dans l'épreuve suprême. 11
avait soixante-sept ans.
La dernière ligne de son portefeuille indiquait, avec l'adresse de l'éditeur, le
(1) Le H. P. Mazoyer* supérieur des Jésuites de Grenoble.
(g ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
titre et le prix d'un livre qui devait, lui disparu, apporter à sa femme qoéav
consolation. Près de la quitter pour l'éternelle absence, sa sollicitude, par tel
le tombeau, la suivait.
Emile Jicot.
Promotion de 1854. — Bertin (Louis-Ernest), né à Paris, le 23 novembre WT
décédé à Paris, le 15 mai 1901.
J'avais six ans quand M. Bertia devint le collègue de mon père sa lycée*
Nantes, en 1860.
Son image d'alors est restée gravée dans ma mémoire, au point de Ta»
porter en 'précision sur des souvenirs plus récents. Il était jeune, vingt*
ans ; homme du monde, très élégant de sa personne, il était souriant et ai
sourire de bonne compagnie, gaieté distinguée et volontiers littéraire ai
avait comme un parfum du passé. Il était « le professeur de rhétorique», râ-
leur sûr de soi qui faisait des cours publics et dont on parlait. J'avais poor U
de l'affection, parce qu'il était charmant et bon, mais il m'inspirait surtoatoe
vive admiration, et je n'aurais jamais prévu qu'un jour j'aurais à écrire oft
notice, que cet honneur ne serait pas réclamé par quelque haut persoGup
qui aurait été son collègue ou son confrère dans l'enseignement supérieur ooi
Plnstitut.
M. Bertia a eu sa part de bonheur, et la meilleure part ; je puis le dire ««
certitude, rayant connu dans sa vie intime, entre sa femme et ses troisiis.fi
l'adoraient. Sa petite maison delà rue Boislevent, à Passy, était celle «Tuas*
qui cherche le bonheur dans les affections de famille, liais il n'a pas «4*
sa carrière tout ce qu'il avait le droit d'espérer, et il en a souffert pour iestt*
plus que pour lui-même.
Né à Paris en 1833, brillant élève au lycée Condorcet, puis au lycée Cat*
magne, où il compte parmi les glorieux champions de l'institution JaoftfLl
remporte dans la classe de logique* en 1853, un accessit au concours géafli
et est admissible à l'École Normale, le premier, lui assure-t-on, après le •*
nier admis. Un élève ayant démissionné, il croit déjà être au nombre fe
élus, rejoindre rue d'Ulm ses camarades Hinslin et Jacquet, quand uoatiK
élève est nommé a sa place. Dure déception, qui ne sera pas la dernière.
Gomme il faut vivre, il passe un autre examen, plus facile, et entre
l'administration des Postes, ce qui, lui disent en riant ses camarades, est eto»
un moyen de s'adonner aux lettres. Triste année, où il continue seul et
maître, entre ses ingrates besognes, sa préparation acharnée à l'Ecole S*
maie. Il y est admis le septième, dans la promotion de 1854, celle d'Hervé. *
persévérance a reçu sa récompense : il ne sera pas de ceux qui perdent «*
rage au premier obstacle.
Reçu agrégé dans les premiers, il est envoyé successivement à testa, »u
Rochelle, à Angers, à Nantes. Les premières pages qu'il publie sont des*"
cours de distribution de prix: à Bastia, il fait l'éloge de la poésie; à *Naa***
moQlre que « la vraie grandeur de l'homme est dans le cœur ».
Après ce court stage en province, où il se fait partout apprécier
tesseur et comme homme, il est nommé professeur à Paris en 1864, à &*
ans. Chargé successivement de la troisième, puis de la seconde, à Cto*
magne, à Louis-le-Grand, à Saint-Louis, il publie en 1865 La Sagau**
db l'école normale 69
Mère VOie, agréable petit livre extrait des leçons publiques qu'il a professées
a Nantes sur les contes de Perrault ; il fait des conférences avec succès à la
Sorboone sur Beaumarchais et sur Lcsage, à l'Athénée sur Labiche et le
Voyage de M. Perrichon, car ce lettré formé par la culture classique ne vit
pas tout entier dans le passé; son esprit est ouvert et libre.
A 36 ans, en 1870, il est nommé professeur de rhétorique au collège
Rollin.
Dès 1661, il avait demandé en mariage la fille du bâtonnier de Tordre des
avocats du barreau de Gand, M. Rolin, ancien ministre des travaux publics de
Belgique. Lui et elle devinaient que cette union ferait le bonheur de leur vie,
mais les parents.de la jeune fille refusaient de la voir s'éloigner d'eux, dans
une autre patrie. Us ne donnèrent leur consentement qu'en 1867. Une fois de
plus la persévérance triomphait.
M. Berlin était allé passer les vacances dans la famille de sa femme, en 1870,
quand nos désastres le rappelèrent, non à son poste de professeur, mais à son
poste de Français; Use rendit à Angers, s'enrôla dans la garde nationale mobi-
lisée, et ce ne fut pas sa faute s'il ne fut pas appelé à marcher en avant.
La guerre finie il revint à Rollin et se remit résolument au travail. Il avait la
légitime ambition de l'enseignement supérieur. On sait combien il est difficile,
souvent même impossible, à un professeur de lycée de mener de front le tra-
vail de sa classe et les études personnelles. M. Bertin, dont la force de travail
avait pendant plusieurs années suffi à cette double tâche, dut prendre un congé
en 1878 pour achever ses deux thèses, l'une (la latine) sur Plauteet Térence,
l'autre sur Les mariages dans l'ancienne société française.
Reçu à l'unanimité en 1879, après une soutenance remarquée, couronné par
l'Académie française, admis avec empressement au journal des Débats, comme
rédacteur littéraire, il pouvait entrer dans l'enseignement supérieur ; la chaire
de Toulouse lui fut offerte, mais il voulait Paris, et tenta d'entrer à la Sorbonne,
au moins comme maître de conférences, avec un traitement inférieur à celui
du collège Rollin.
Il fut bien près de réussir. Très apprécié des lettrés, assidu dans plusieurs
salons littéraires, il avait de chauds partisans et quelques appuis. Si
les renseignements que j'ai recueillis sont exacts, le Ministre de l'Instruction
publique Jules Ferry, d'abord favorable, dit à l'ambassadeur de Belgique,
M. Beyens, qui s'intéressait au succès de M. Bertin: • Votre candidat est le
mien; c'est une chose faite. »M. Beyens envoya aussitôt la bonne nouvelle rue
Boislevent : c Chose faite », mais la joie fut courte; d'autres influences étaient
intervenues, au nom de l'érudition ; un second télégramme suivit de près le
premier : « Chose défaite » (1880).
Ernest Bertin était cependant un érudit en même temps qu'un lettré : seule-
ment par une sorte de coquetterie qui se trompait de moment, il aimait à
cacher ses matériaux et son labeur, comme l'artiste efface son esquisse en la
peignant; H cherchait trop Pagrément et le trait, il avait trop de gaieté dans le
style et d'éclat dans la voix pour ne pas être suspect à ceux qui le connais-
saient mal. H semble qu'il y ait eu un malentendu entre lui et ses juges.
U ne fut pas plus heureux au Collège de France, où il désirait la succession
de Paul Albert (1880).
Alors, avec la ténacité de son caractère, il fit le siège de la Sorbonne. On
reconte qu'une reine, devant Grenade, remplaça son camp par une ville, pour
70 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
montrer qu'elle ne se découragerait jamais. Berlin fit de même. A côtédch
Sorbonne, il créa un cours libre, le premier de ce genre en France {1883}. tt*
touchait plus de traitement, mais il avait des auditeurs nombreux qui le sui-
vaient fidèlement. Au bout de quatre ans, une indemnité lai fut allouée i*
l'Administration ; la Faculté, voulant lui donner elle aussi une marque (to-
urne, émit le vœu que sa situation fût améliorée ; l'indemnité fut augraeote ;
le ministère l'avait décoré, mais la Sorbonne, par 9 voix contre 7, reta
encore de lui ouvrir sa porte (1688).
La déception fut douloureuse et s'aggrava quand, en 1893, la Faculté deoa
qu'elle n'accorderait pas plus de cinq années de suite à la même perso*
l'autorisation de faire un cours libre, et qu'en conséquence « la demande *
M. Berlin de continuer son cours était l'objet d'un avis défavorable ». Les parti»
de M. Berlin, grâce à l'appui de M. Manuel, obtinrent qu'une exception fût fe*
en sa faveur. 11 ne fut pas séparé violemment de ses auditeurs ; il coati»
jusqu'au bout, avec une rare persévérance, la série de ses belles études sari
Société française d'après les mémoires et les correspondances, de*»
Louis XIV jusqu'en 1870, mais la Sorbonne lui resta fermée; il demeura to
cette banlieue glorieuse où le premier il avait élevé une constructioa al-
lante et solide.
Tout récemment, M. Alfred Crolset, au nom de la Faculté, a tenu à lui douer
un regret ému, dans son rapport au Conseil académique (novembre W :
« Il nous avait, a-t-il dit, apporté le concours spontané de son talent, il te*
à ses collègues et à ses auditeurs le souvenir d'une distinction parfaite*
caractère et d'esprit, servie par une parole d'une rare élégance. »
Ernest Berlin n'a pas été seulement un professeur écouté, apprécié et ém
d'un auditoire fidèle d'amateurs et de gens de goût. Il laisse des livres eicd-
lents qui le placent parmi les fins lettrés dont s'honorent l'Université et r&afc
Normale. Ses études sur la Société Française, mélanges très vivants de HaV
rature, d'histoire, de morale, mériteront longtemps d'être consultées atrfc
lettré, par l'historien, par le moraliste.
Dans sa thèse sur les Mariages, il peint la société du xvu* et du couva*
cernent du xvm« siècle, en tableaux toujours instructifs, et souvent amusants,»
il dévoile volontiers les dessous du grand siècle. Il n'est pas de ceux f* |
trompe la majesté du décor.
Ses études sur l'ancienne Société française, recueil d'articles très sofcas
parus dans le journal des Débats, sont pleines d'idées ingénieuses, fr*
psychologie fine et aimable, sur La Rochefoucauld, Racine, Saint-Simon, laV
taire, une grande dame du xvnr siècle, modèles très divers, mais où rat»*!
observe l'éternel fonds de la nature humaine.
Son volume sur l'époque du Consulat et de V Empire nous fait passer tf
salons de l'ancienne France dans ceux du commencement du xix*sièd£|4
une société improvisée s'essaye à la politesse et à l'élégance. Personne*
plus délicatement étudié les mémoires et les correspondances, qui formes! ai
des fonds les plus riches de notre littérature et de notre histoire.
Il avait trop la passion des mémoires pour ne pas en publier lui-même, A*
de Cuvillier-Fleury, dont il avait longtemps fréquenté le salon, il a fait par**
le premier volume de son Journal intime, avec une introduction et des ataa-
talions très intéressantes. Ce Journal nous fait entrer à la cour de Charte I«
au Palais-Royal sous la Restauration, à la cour de Louis-Philippe (jusque tè^
DE L'ÉCOLE NORMALE 71
dans le monde politique, et dans le monde littéraire. M. Bertin travaillait au
deuxième volume, quand la mort le surprit.
Au mois de mai 1900, il s'était vu enlever la compagne de sa vie, après une
maladie longue et douloureuse. Ce qu'on ne sait peut-être pas assez, c'est
qu'il avait trouvé dans Mme Bertin, non pas seulement une confidente de ses
travaux, mais presque une collaboratrice, en ce sens qu'elle l'aidait de conseils
(rès sûrs et avec un goût très éclairé. Quelques mois après, en octobre, il per-
dait son (ils aine, René. M. Bertin ne put supporter ces deux blessures; le cha-
grin rendit mortelle la maladie de foie qui le minait. Après des souffrances
endurées avec courage, il est mort au mois de mai 1901, dans les bras de ses
deux fils.
Vie tout entière consacrée au travail et au devoir, embellie par le culte du
bien et du beau, Ernest Bertin laisse une œuvre et un exemple.
Paul Lehugeur.
Promotion de 1886. — Espitallier (Victor-Henri), né le 5 novembre 1835, à
Die de Noirmoutiers (Vendée), décédé à Angouléme le 8 juin 1901 (1).
*
Messieurs,
L'homme excellent dont nous déplorons aujourd'hui la perte et qui vient
d'entrer dans le repos éternel après avoir consacré quarante ans de sa vie au
service de l'Université, comme professeur ou comme administrateur, fut en
même temps un homme d'une modestie rare — en quoi s'affirmait la supério-
rité véritable de son esprit — et il n'eût certes pas admis que l'on fit devant lui
réloge, même le plus discret, des hautes qualités d'intelligence el de cœur
dont il était orné, et que seul il semblait ignorer. Aujourd'hui qu'il n'est plus,
je remplis un douloureux devoir en apportant' à sa mémoire, au nom de M. le
Ministre de l'Instruction publique et de M. le recteur de l'académie de Poitiers,
au nom de M. le préfet de la Charente qui m'a prié de le représenter dans
cette douloureuse circonstance, avec l'hommage de notre respectueuse affec-
tion, le tribut des profonds et légitimes regrets que cause à l'Université tout
entière la disparition prématurée de l'un de ses plus distingués et loyaux ser-
viteurs.
Retracer, en effet, la carrière de M. Espitailier, c'est redire toute une vie de
travail et de dévouement à la cause de l'instruction publique à laquelle, dans
la chaire du professeur aussi bien que dans le cabinet de l'inspecteur d'acadé-
mie, il consacra, sans compter, tout ce qu'il pouvait avoir de force, en dépit
d'une santé qui fut toujours assez chancelante, et aussi d'intelligence, de sa-
voir,, d'habileté, de prudence et de tact. Ce qu'il rat comme professeur, mes-
sieurs, en quelle haute estime ses chefs le tenaient pour la solidité et l'éclat
de son enseignement, la simple lecture de ses états de services en
témoigne suffisamment ; nul éloge, ce me semble, ne saurait être plus élo-
quent que celui-là dans sa vigoureuse précision. Cest que M. Espitailier s'était
(0 Nous reproduisons le discours prononcé sur sa tombe par son prédécesseur
*. Reymond, inspecteur d'académie.
72 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
préparé par de fortes études à la carrière de l'enseignement vers laquelle le
poussait une vocation marquée, et au cours de laquelle H ne pouvait manquer
de recueillir les succès les plus flatteurs, car il possédait au plus haut potfi
l'ensemble des qualités qui font les maîtres distingués, je veux dire la profon-
deur et la variété des connaissances, auxquelles venaient s'ajouter une fiasse
toute particulière dans l'esprit, une sûreté rare dans le jugement, une pairie
d'une facilité et d'une élégance peu communes. Ces dons précieux avaiefi
déjà attiré sur lui l'attention de ses professeurs et de ses jugesqui avaient pres-
senti dans l'élève, encore sur les bancs du lycée, le futur maître et lui ou-
vraient, à vingt ans, les portes de l'École Normale supérieure, où il Tut reçu a
1856, après un brillant examen.
Les trois années que M. Espitallier passa à l'École Normale furent pour toi
des années heureuses entre toutes et dont il aimait à évoquer fréquenuDeat
l'agréable souvenir. Là, dans cet asile de la paix et du travail, sous la direc-
tion de maîtres éminents, dans ce milieu privilégié où ses goùis naissaotsfr
tiste et de lettré pouvaient se donner ample carrière, il connut les plus doues
joies que peut procurer à une jeune intelligence éprise du beau sous toatts
ses formes l'étude désintéressée, dégagée de toute préoccupation étrangère,
d'ordre matériel surtout. Là aussi, au contact quotidien et incessant decaœ-
rades épris comme lui de littérature et d'art, dont quelques-uns figurent a^par-
d'bui parmi les hommes les plus remarquables de ce temps et qui tousetaeai
restés ses amis, ses qualités naturelles se développèrent et se fortifièrent ea~
core ; rélève était devenu un maître devant lequel s'ouvrait un brillant awair
dans l'Université.
En effet, après un court passage au collège de Tonnerre où il avait éfc
chargé, en sortant de l'École Normale, d'enseigner la logique, comme on &4
à cette époque, puis au lycée du Puy où la classe de philosophie lui avait été
également confiée, enfin, au lycée de Tarbes où il remplit pendant deai aat
les fonctions de censeur, M. Espitallier était appelé au lycée de Toutou»*
chargé de la classe de cinquième dans cet Important établissement De M
partait au lycée de Marseille où il professait successivement les classes de
sixième et de cinquième avec un égal talent et une autorité incontestée,
laissant partout le souvenir d'un esprit très cultivé et très fin, (Tun connaisse*
informé et délicat pour tout ce qui touchait aux lettres et aux arts, enfin <Tto
caractère foncièrement droit et bon, bien qu'il semblât parfois prendre à ta^e
de dissimuler le grand fond de bonté qui était en lui sous le voile d'une iront
dans laquelle il paraissait se complaire et d'un scepticisme aimable de dOettao»
et de rai fine. •
En 1878, il avait alors quarante-deux ans, M. Espitallier était appelé par ■
confiance de l'administration supérieure à occuper la chaire de sixième te
lycée Saint-Louis. Pourvu, jeune encore, d'un poste à Paris, il semblait quel.
Espitallier n'eût plus qu'à attendre paisiblement dans sa chaire de professer
que l'heure de la retraite eût sonné pour lui. Mais la vie 4e Paris avec ses exi-
gences multiples, avec ses occupations absorbantes, avec la dépense qort~
dienne de forces qu'elle réclame, up pouvait convenir longtemps au teoae-
rament demeuré toujours un peu maladif de M. Espitallier, et il dut se résigner,
en raison de son état de santé qui devenait alarmant, et quelque regret qu?
eût de quitter une ville où il pouvait satisfaire si pleinement ses aspirai»©
d'artiste et de lettré, il dut se résigner à revenir en province et demanda abn
DR L'ÉCOLE NORMALE 73
in poste dans l'administration académique. Le 7 octobre 1882, il était nommé
wpecteur d'académie à Niort, et, trois ans après, il était désigné pour remplir
» mêmes fonctions à Angoulôme qu'il ne devait plus quitter.
C'est dans cette ville, Messieurs, où il voulut se fixer définitivement, que
eus rave* vu pendant onze ans à l'œuvre et que vous avez pu apprécier les
ires qualités qui le distinguaient. Homme de grand savoir et de haute expé-
ience, il était, au point de vue pédagogique, un guide sûr dont les avis
lisaient autorité auprès des maîtres qui lui étaient aussi reconnaissants des
onseils judicieux qu'il leur donnait que de la parfaile bienveillance avec
quelle il savait les formuler. Vous avez pu apprécier, Messieurs, la simplicité
t la cordialité de son accueil, sa bonté vraie, le haut esprit de justice qu'il
>portait dans tous les actes de son administration, la mesure, la circons-
îction et la sagesse dont il témoignait dans l'examen et dans le traitement des
foires, la lucidité remarquable de son esprit et sa particulière aptitude à
ouver promptement les meilleures solutions aux difficultés pendantes, enfin
labileté consommée avec laquelle il savait faire tomber les obstacles qu'il
wvait rencontrer sur sa route et la ténacité qu'il déployait dans la réalisation
î ses desseins, quand il lui semblait qu'il y avait pour lui œuvre utile à
«omplir. N'est-ce pas, en effet, à son infatigable persévérance que le dépar-
ment de la Charente doit cette carte scolaire qui est certainement une des
eilleures qui existent dons ce genre, et aussi, pour la plus grande part, la
éalion de cette école professionnelle qui est appelée à rendre de si grands
tvices au département?
Inclinons-nous donc avec respect, avec émotion, Messieurs, devant ce
îrcueil où repose un homme de bien et de savoir qui a fait honneur à l'Uni-
n*ité el dont le souvenir vivra dans nos esprits et dans nos cœurs. Puissent
s enfants, puisse la courageuse et dévouée compagne de sa vie trouver un
fcucissement à la douleur dont ils sont accablés dans les témoignages una-
raes d'estime, de sympathie et de regret qui vont en.ee jour à celui qui n'est
as.
Promotion de 1859. — Drapeyron (Ludovic), né à Limoges, le 26 février 1839,
cédé à Paris, le 10 janvier 1901.
L. Drapeyron commença ses études en Espagne, auprès de son frère, établi
Barcelone, puis vint les continuer dans sa ville natale. Petit-fils d'un ancien
specteur de l'académie de Limoges, M. Navières de la Boissière, il était
nstinct poussé vers l'enseignement; en 1857, sa famille l'envoya au lycée
tarlemagne pour se préparer à l'École Normale : il y entrait en 1859 pour en
rtir en 1862 avec le titre d'agrégé d'histoire.
Il débuta comme professeur au lycée de Besançon. C'est là qu'il prépara ses
ux thèses : la thèse latine était consacrée à « la Bourgogne pendant la période
ferovingienne »; la thèse française avait pour titre : « l'Empereur Héraclius et
jnpire byzantin au vit* siècle ». Celte thèse fut justement appréciée par les
alités d'historien et de géographe qu'elle révélait; aussi Drapeyron fut-il
pelé, la même année, au lycée Henri IV en remplacement de M. Levasseur.
trente ans, il avait acquis tous les titres universitaires; il était parmi les
is jeunes et les plus distingués professeurs de Paris. Le plus brillant avenir
uvrait devant lui, lorsque survinrent les douloureux événements de la
74 ASSOCIATION DKS ANGIBN3 ÉLÂVBS
guerre franco-allemande, suivis de la Commune et du second siège de Part.
Dans ces circonstances, notre camarade fit, comme toujours, comme en tôt,
tout son devoir ou ce qu'il considéra comme tel ; il n'hésita pas, ne crorë
pas à la possibilité de la victoire et à l'efficacité de ia résistance, à le direct!
récrire, et les articles qu'il publia dans V Electeur libre avec son ami*.*
mann eurent un certain retentissement. Ces articles ont été réunis enc-
lume, sous le titre, suffisamment significatif : Les deux folies de P<uit,j*M
4870, mars 4874. Le lendemain de la guerre retrouvait Drapeyron au lycée
Charlemagne; il devait y rester jusqu'au jour de la retraite qui survint pw
lui le 1" août 1899. Il eut du moins, avant de quitter renseignement, une d*
nière joie: la satisfaction que sa modestie et sa réserve l'empêchaient*
solliciter, mais que tous ceux qui connaissaient son dévouement à la setett
les services rendus à la géographie, souhaitaient vivement pour lui M. Rate,
directeur de l'enseignement secondaire, venait, le jour même de la di&fc-
tion des prix, apporter à ce savant et modeste professeur la croix de la L&»
d'honneur, et associer, pour ainsi dire, tout le lycée à la joie de notre coBty*
et de ses amis : de toutes les récompenses décernées ce jour-là, aucune «
fut mieux accueillie, car aucune ne fut aussi bien méritée.
La vie de Drapeyron a été une longue vie de travail : les préoccupations^
avaient provoqué les articles de V Electeur libre l'amenèrent à écrife si
livre sur : V Europe, la France et les Bonaparte en 4874, et une série d'aride
dans le XIX* Siècle, mais Drapeyron n'aborda qu'accidentellement la politip
et se donna entièrement à la géographie. De ce côté, il y avait beaocwM
faire. Des hommes dévoués, MM. Levasseur et Himly s'étalent mis à la tête*
mouvement; M. Drapeyron s'associa à leurs efforts. Si les méthodes etfespi
étaient différents, le but était le même : rendre à la géographie dans rensei-
gnement la place qui lui revient. En 1875, M. Hennequin eut l'idée de toader
une Société consacrée au développement de la topographie; M. Drapeyron «
fut dès le premier jour un des membres les plus actifs. En 1877, la&w*
géographie était fondée, c'est là qu'il vécut réellement de 1877 à 1901, pend*
vingt-quatre ans, « assumant sur lui, dit M. Levasseur, tout le travail, de**
le choix des articles jusqu'aux moindres détails de la correspondance et te*
correction des épreuves ».
Le savant était l'homme le plus doux, le plus affable, au coeur tooj&ff
ouvert et à l'abord le plus accessible. Sa grande bonté était confiante dans i
bonté des autres, et il ne sut jamais être sévère que pour lui-même. Ses col-
lègues l'appréciaient et l'aimaient, à l'École Normale, au lycée, dans la Socifr
de topographie comme à la Revue de géographie, il ne comptait que des as*
La mort presque subite lui épargna les angoisses de la maladie; il était «ai
au lycée Charlemagne dans les premiers jours de janvier; deux jours «a*
nous apprenions son décès. A ses obsèques assistaient tous ses collègues*
lycée et un grand nombre de professeurs, ses camarades d'École ou ses 0"
ciens collègues; les derniers hommages que méritait cet homme de biesti
ont été rendus au nom du lycée par le Proviseur, au nom de la Société*
topographie par M. Chauré et par M. H. Dupont et la Revue de géeçraftit*
consacre à un de ses principaux fondateurs deux excellentes notices des
à M. Levasseur, son maître, et à M. Regelsperger, son collaborateur et s*
ami.
G. Dhoubbss»
DR l'écolb normale 75
Promotion de 1859. — Henry (Paul) né à Paris, le 13 mai 1840, décédé à Saint-
Mandé le 2 novembre 1901.
Il fit au lycée Charlemagne, comme externe libre d'abord, puis comme élève
•de l'institution Massin, de très bonnes études littéraires. Entre autres succès il
eut le premier prix de discours français des vétérans, avec un devoir qui a été
longtemps célèbre dans les fastes universitaires comme un modèle du genre.
L'École Normale paraissait le but tout indiqué du brillant lauréat Henry songea
cependant à se tourner vers la médecine. Il ne s'était jamais désintéressé»
quoique ce dédain fût alors très à la mode, des cours de sciences qui, disait-il,
servaient de tonique aux études littéraires, et il goûtait surtout ies sciences
naturelles. Durant son année de philosophie, il se hasarda donc quelquefois dans
les hôpitaux, où l'introduisaient d'aventureux camarades. Mais il s'aperçut vite
que les études médicales sont longues et coûteuses ; il ne voulait ni ne pouvait
imposer à sa mère de nouveaux sacrifices, et comme d'ailleurs il aimait beau-
coup les lettres, il finit, sans trop de regrets, par se préparer à l'École Nor-
male, li va sans dire qu'il n'eut pas besoin de se présenter deux fois.
11 m'a confié souvent qu'il avait été presque malheureux à l'École. Ayant
toujours vécu en pleine liberté, travaillant à son heure et à sa guise (car à
l'institution Massin, où il était externe, il ne faisait que de rares apparitions^
il eut à souffrir plus que les autres d'un régime qui faisait en ce temps-là de
l'École une sorte de lycée d'internes assez rigoureusement administré. Déjà
éprouvé par la vie, qui eut pour lui des souffrances morales au-dessus de son
âge, déjà pessimiste et défiant, il se tenait d'ordinaire à l'écart, replié sur lui-
même, plus prêt à se défendre qu'à se livrer. Toutefois nul de ses camarades
ne se trompa sur la qualité de cette intelligence si originale, de cette âme sin-
cère et généreuse. Le travail du moins le tira de l'ennui ; il lisait beaucoup,
de i'allemand et de l'anglais, aussi volontiers que du grec, du français ou du
latin, et comme il avait une mémoire merveilleuse, il commença là cette pro-
vision de connaissances si variées et si précises qu'il ne cessa d'augmenter
tant qu'il put lire. Il fut reçu à l'agrégation des lettres en sortant de l'École
et envoyé, comme chargé du cours de 3*, au lycée de Saint-Étienne.
U s'y distingua tout de suite non seulement par l'éclat de son enseignement,
mais encore par la sûreté de sa méthode : l'inspecteur qui le vit cette année-là
(Faarie, je crois), le félicita publiquement, et lui fit confier, dès la rentrée sui-
vante, ia rhétorique de Brest. Il ne la garda qu'un an. Gomme il était de petite
taille et paraissait très jeune, il s'était muni d'une fermeté un peu rude quel-
quefois. Il eut donc à Brest je ne sais quelle affaire de discipline avec un éco-
lier dont le père était un personnage considérable et, mal défendu par l'admi-
nistration, fut expédié à Bar-le-Duc. Là, il eut un jour, au cercle, l'impru-
dence d'exposer très librement des Idées très hardies sur la question religieuse :
dénoncé dès le lendemain, il fut mis en congé d'inactivité sans traitement,
dix jours après sa téméraire confidence. Henry était un des rares partisans
que l'Empire comptât dans la jeune Université, et il est resté bonapartiste
toute sa vie : il faut avouer qu'à l'occasion il avait bon caractère. II songea
alors à entrer dans le journalisme, et il vint à Paris se mettre en quête. Mais il
manquait de persévérance et de souplesse : il se lassa vite de faire anti-
chambre chez les rédacteurs en chef, et se résigna, non sans un peu de dépit,
à rentrer dans l'Université. On l'envoya en troisième à Napoléon- Vendée, puis
en rhétorique à Napoléonville, où il resta tant bien que mal un an, et
76 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
enfin, après cette longue pénitence, en rhétorique à Alger. Cest là qu'il
vécut trois des meilleures années de sa vie: le pays, la température, la
mœurs, tout était à souhait pour lui ; il avait avec ses collègues Bonaveotore,
Vampère, Jodin, surtout, qui resta son ami, les meilleures relations; fl»
demandait qu'à vivre dans cet Eden bien longtemps. Mais l'inspecteur géoeni
Lemaire, qui Pavait eu pour élève et le tenait en très grande estime, tàteà
point qu'il bornât là son ambition, et en 1869, lui fit donner la rhétorique fc
Lyon, lui promettant de l'appeler à Paris très vite après cette dernière étape.
Cette promesse pouvait seule déterminer Henry à quitter l'Algérie, à changer
la K8Sba pour Fourvières. II vint à Lyon sans enthousiasme, mais comme il 5
trouva une classe nombreuse composée d'élèves très sérieux, il se mit ta R-
vail avec le ferme propos de faire, disait-il, la rhétorique comme on la faiai
à Charlemagne. MM. Rauh, actuellement maître de conférences à lïwfc
Vaulhier, professeur à la Faculté de Lyon, et d'autres, pourraient dire, œtoa
que moi, quel fut tout de suite le succès de ce maître, alors dans toute la fffi*
de l'âge, qui apportait à son œuvre autant de conscience que de talent
C'est à Lyon, où je Tus appelé aussi eu 1869, que je connus Henry. laps
rebuté d'abord par l'amertume des paradoxes où s'épanchait sa misantbwaie.
je fus ensuite gagné malgré moi par la hardiesse de ses sentiments, p«r»-
ginalité de son esprit, et surtout (car il déposait parfois son masque de Zés*
d'Athènes), par la délicatesse de sa bonté discrète et spontanée. Nous vécusses
plusieurs années dans une intimité cordiale qui me permettait de l'appree*
chaque jour davantage; il s'humanisait; il fréquentait avec moi dans la fca*
si hospitalière des Benoist, où nous avait présentés mon camarade et a*
Antoine Benoist, aujourd'hui recteur de l'Université de Montpellier. Mais à «
moment, Henry perdit sa mère, qu'il aimait uniquement, et son humeur rede-
vint plus farouche et plus ombrageuse que jamais. Heureusement il fol appelé
en 1877 au lycée de Versailles, et en 1878 au lycée Saint-Louis, comme pro-
fesseur de rhétorique. 11 s'empressa donc de fixer ses pénales de céliWa*
en ce quartier du Marais où il était né, sur ce boulevard Beaumarchais, fi>
dans les rêves de son enfance, figurait la Terre promise. 11 resta quinze atf *
Saint-Louis, très estimé de son proviseur, très goûté de ses élèves :fen$tf
quelques-uns, M. Huguet, par exemple, aujourd'hui professeur à la Facultêde
Gaen, M. Laurent, professeur à Sainte-Barbe, qui avaient pour lui a*
affectueuse admiration.
C'est à cette époque qu'Henry a le plus travaillé. Sans parler des mefletf
poésies dont il amusait ses loisirs, de ses compositions françaises et ffl&
latines, qu'il donnait en corrigés, il traduisit Juvénal en vers et acheva presf*
entièrement une thèse sur la Psychologie de la Comédie. La librairie Bacfc*
eût édité la traduction, si le traducteur avait voulu prendre sur lui les &*
d'impression; mais Henry ne faisait d'économies que pour ses voyages de va-
cances. Quant à la thèse, le professeur de la Sorbonnequi l'examina, es ap*
critiqué certaines parties trop dogmatiques, elle fut aussitôt remisée daa$&
cartons par l'indocile auteur, il renonça donc au doctorat, dont peot-âtt"
n'eût jamais lire parti, ne voulant pas retourner en province, et se remit tr*"
quillemcnt à faire sa classe et des vers.
Il désirait achever sa carrière à Saint-Louis. Mais le lycée étant deveaa »
établissement d'ordre exclusivement scientifique, Henry fut envoyé à Jaastia*
Sailly, où il remplaça M. Faguet. Deux ans après, il était nommé chevalier*
DE L'ÉCOLE NORMALE 77
la Légion d'honneur : il eut ce jour-là (!•' janvier 1896), à l'improviste, une
des rares joies de sa vie, et il est de toute justice d'ajouter que le ministère la
lui donna, sans attendre qu'il voulût bien la demander. Sa dernière année d'en-
seignement fut quelque peu agitée. Ce sceptique, né d'une mère lorraine, avait
gardé la fol du drapeau, et, aussi téméraire à la fin de sa vie qu'au début, il ne
dissimulait ni ses sympathies, ni ses haines. Il fut dénoncé, par je no sais
quelle feuille, une première fois pour avoir, dans son cours, parlé sans res-
pect d'un romancier contemporain, une autre fois pour avoir donné à des
élèves de mathématiques, comme sujet de composition française, certaine
pensée de Vauvenargues impertinente pour les c contemplateurs ». Ne vou-
lant pas courir de nouvelles aventures, il demanda sa retraite et, admis aussitôt
à faire valoir ses droits, H fut nommé, au mois d'août 1899, professeur hono-
raire. Hélas! il ne jouit pas longtemps de ce repos qui, pour lui, devait être sur-
tout l'indépendance. Un matin, sans que rien l'eût averti de son mal, il s'aperçut
qu'il n'y voyait plus de l'œil droit ; l'autre œil commença vite à s'affaiblir et le
docteur Boucheron dut condamner le malheureux à ne plus lire qu'une heure
ou deux par jour, sous peine de devenir aveugle : il perdait là sa meilleure
raison de vivre. Bientôt après, il se sentit menacé de congestion cérébrale :
surpris dans la rue par de violents vertiges, qui quelquefois le jetèrent sur la
chaussée, il dut se résigner à sortir moins souvent, à demeurer des journées
entières dans sa chambre, en prévision de la crise finale. Nous le venions
voir quelquefois, plus souvent qu'ii n'eût voulu, car môme à ses amis il aimait
mieux cacher ce qu'il appelait sa déchéance.
Triste vie ! Sa fin fut plus lugubre encore. Le 2 novembre dernier (il était
un peu mieux depuis quelques semaines), il partit de chez lui do bonne heure,
et se promena tout le jour dans les environs. Le soir, il allait reprendre le
chemin de fer pour Paris, quand la congestion le frappa soudain : il tomba dans
un coin retiré de la gare de Sainl-Mandé, sans que personne le vit, pût lui
porter secours ou du moins l'aider à mourir. En vérité, ceux qui eurent contre
lui quelque cause de ressentiment peuvent maintenant lui pardonner : les
autres s'honoreront de l'avoir connu.
A. Leconte.
Promotion de 1S60. — Froment (Théodore), né à Paris, le 10 décembre 1839,
décédé à Bordeaux, le 28 février 1901.
La promotion littéraire de 1860, déjà fort éprouvée, l'an dernier, par les morts
de Charpentier et de Petit de Julleville, a cette fois encore à déplorer une perte
prématurée, celle de Théodore Froment. Elle voit s'en aller ainsi, peu à peu,
les meilleurs de ceux qu'elle avait vus si cordialement unis dans ces trois heu-
reuses années de notre jeunesse. Charpentier et Petit de Julleville ont attendu
leur dernier jour pendant de longs mois de souffrances. Froment a été saisi
brusquement en pleine santé, comme en plein bonheur. Je l'avais vu, en fé-
vrier dernier, à Bordeaux, dans son intérieur d'un confortable si élégant, d'une
gaieté si douce, à l'hospitalité si familiale et si pleine de bons souvenirs. Plus
heureux que jamais, il me montrait son premier petit-flls, issu d'une brillante
alliance. Trois semaines plus tard, j'apprenais qu'il avait succombé, en quelques
jours, à une perforation subite de l'estomac.
Né le môme jour que lui (10 décembre 1839), entré à l'École en même temps
78 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
que lui, confident de la plupart de ses projets et de ses rêves entre la
et la trentième année, habitué à retrouver souvent dos deux noms Toa a b
suite de l'autre en un recueil où nous défendions les mêmes idées sociales*
religieuses, on a pensé que c'était à moi qu'il appartenait de rendre id à a
mémoire l'hommage du camarade et de l'ami.
Théodore Froment était né à Paris. Son père occupait une honorable situatifli
dans la maison des princes d'Orléans. Il sut laisser une assez jolie aisance i
ses quatre enfants, deux filles et deux fils, — dont l'un devait entrer à l'Etalé
Centrale et devenir ingénieur dans le Nord. — C'était une excellente Mite.
très unie. Je n'ai point connu sa maison de campagne de Saint-FIrmin, chute
par notre ami :
Petite maison blanehe, aujourd'hui bien étroite
Pour quatre grands enfants, dans ton sein réunis.
Mais j'ai connu, plus d'une fois, le charme de son accueil familier dans s
petite maison de ville de l'avenue des Ternes. A bien peu de distance tel
bruits du Igrand Paris, on s'y sentait comme en une bonne ville de protiofe
Mais je voudrais surtout faire connaître Froment par les extraits de se*
propres écrits, et je ne saurais mieux commencer qu'en lui appliquant à te-
môme ce qu'il a dit d'un homme qu'il aimait beaucoup et qu'il a étudié ti*
attentivement, Saint-Marc Girardin : « H appartenait à cette forte bouigetiir
de 1830, issue du Tiers-Etat de 89, qui, au pouvoir absolu de l'Etat opposante»
droits de l'homme, les droits de la conscience individuelle, qui voûtait II
liberté politique comme garantie de la liberté civile et de la liberté relîgieaR
et qui dans la monarchie tempérée voyait la forme du gouvernement Itistes
adaptée à notre démocratie moderne. »
Tel fut aussi de bonne heure l'idéal de Froment. A cette pondération Mè-
Heure d'idées et de sentiments et à cet esprit pratique qu'il avait reçus 4ei
siens, il ajoutait toutefois une certaine inquiétude rêveuse qui lui dooasl
beaucoup de charme. Le public en a eu dans ses Poésies une très intéressante ré-
vélation. Ce qu'il y avait, en lui, de fantaisie, de goûts délicats, d'ambition éSt
cile à satisfaire, faillit lui jouer un mauvais tour dans quelques-uns des eier-
cices les plus scolaires du concours d'entrée à l'École, u avait, d'ailleurs, béate
avant d'aborder la carrière de l'enseignement II avait même fait en entier si
première année de droit, quand ses anciens professeurs, qui connaissaient ses
goûts et ses aptitudes littéraires, le décidèrent à se présenter à l'Ecole B<*»
maie, malgré l'interruption qu'avaient subie ses travaux classiques. Mais une fat
entré rue d'Ulm, il entendit combler toute lacune, et il devint bientôt l'un é*
meilleurs latinistes de la promotion. Un instant même, sou travail était si*»
tense que son état physique en souffrit, et l'organe qui., après de si
périodes d'une santé redevenue florissante, devait être le siège d'un
mortel, son estomac, parut gravement affecté. Au risque de recevoir une
monce (à laquelle je n'échappai point) au sujet d'une pièce de vers latins*
d'un thème grec en retard, j'allai faire part de mes inquiétudes a M. Jacqaâét
U fit venir le laborieux et lui infligea, — bien malgré lui — quinze jours *
congé. A la Un de nos trois années, après certains troubles, quelque peu «-
fantins, qui avaient légèrement dérangé nos études et auxquels son bon sm
très avisé, n'avait point voulu prendre part, Froment recueillait le fruit de se»
travail et de sa sagesse : il sortait tout à fait à la tête de la section.
de l'école normale 79
Agrégé et brillant agrégé des lettres, il fut envoyé professeur de troisième au
'cée de Lyon.
U trouva là tout ce qu'il pouvait désirer à l'heure où il en était de sa vie :
ne bonne classe, des collègues depuis longtemps fixés dans leur milieu natal
t le faisant aimer, des familles solides, puis, à travers une population active,
Etirée, une élite de lettrés et d'artistes attachés, eux aussi, aux traditions
cales et les honorant. Aidé des indications d'un de nos anciens camarades,
des Gay, dont les parents habitaient Lyon, il sut se faire accepter très vite
» ces divers groupes. Il devint tout de suite un professeur parfait, tout en
enchantant », par des soucis plus raffinés, les ennuis inévitables de ses
actions.
Cesl là, en effet, qu'en présence de ces élèves encore* bien jeunes, sinon
ut à fait enfants, il conçut l'idée originale d'associer la poésie à son austère
Bce, de s'excuser lui-même, en secret, de sa sévérité, de plaindre ceux qu'il
missait, de sourire à ces figures d'espiègles plus et mieux qu'il ne pouvait le
ire en classe* Dans Pavant-propos dé son volume Rêves et Devoirs (1), — que
académie Française couronna tout aussitôt, — il nous explique sa tentative
rec infiniment de délicatesse.
« Voici, dit-il, des vers de jeune homme qui ne chantent presque aucun des
ucis de la jeunesse. Composés aux rares heures de loisir que l'enseignement
Esse au jeune maître, ils ont été écrits comme un soulagement et une dis-
iction aux fatigues de la classe, à Yoffice sévère du professorat : « Qui chante
n mai enchante. » C'était une façon d'oublier la classe en parlant d'elle et de
rendre aimable en la rendant poétique. »
Ces réflexions-là étaient pour le public et pour les juges auxquels il adressait
n joli volume. Mais coupons les pages, et nous verrons comment il sait parler
ses élèves, hors de classe ; nous devinerons ainsi comment il devait leur
rler la toque sur la tête et le livre à la main :
Je vous revois, troupe joyeuse,
Ou bruyante ou silencieuse,
Calme ou mobile au gré du vent, *
Parfois zélée et studieuse
Et paresseuse usez souvent.
Tel est le pouvoir de la Muse,
Par elle en vous tout me sourit;
Votre légèreté m'amuse,
Votre paresse, je l'excuse,
Votre sagesse me ravit.
i*e livre continue ainsi, avec des morceaux charmants. Je signalerai surtout :
rès une heure de sévérité, A Vécolier qui lisait un mauvais livre, Le poète
quinze ans.
fais le maître qui chante si aimablement ses petits écoliers et, à peine rentré
2z lui, s'empresse de les consoler en vers, après les avoir grondés en prose,
maître fait aussi un retour sur lui-même. S'il plaint ses élèves, il a un peu
[l) Paris, Lemerre, 1873.
1
gO ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÂVSS
le droit de se plaindre, lui aussi ; car il n'est guère plus âgé qu'eux, dilate
premier à souffrir de cette discipline qu'il est obligé d'imposer.
Ivre d'art et de poésie,
Je devais à la prosodie
Consacrer mon enseignement ;
Dans Lhomond apprendre le style
Et ne plus chercher dans Virgile,
Que le spondée et le dactyle
El des leçons de rudiment
Je devais, dans une chaire obscure,
Au nom de la littérature.
Tourner des thèmes élégants;
Je dévais vivre solitaire,
Et cacher, professeur austère.
Sous la robe universitaire.
Les désirs d'un cœur de vingt ans.
•
0 bonheur d'être seul arbitre de soi-même.
De n'avoir pas, trop jeune, un devoir à remplir.
De faire ce qu'on veut, de chercher ce qu'on aime,
Et quand l'âme est en fleur de la laisser fleurir.
Quelque peu « aidés », ses élèves auraient pu lui répliquer ici : • Mais »*•
parlez si bien de ce que vous aimez, nous voyons, nous, que vousii"*
aussi ce que vous faites, et vous n'avez rien à perdre, ni nous non p&*
laisser fleurir celles de vos fleura qui éclosent ainsi sur la tige du devoir.
Ce n'est pas seulement en vers qu'il leur donnait des leçons auiqrëfl
plus d'un a dû correspondre. Dans un discours de distribution de prii, 3*
veloppait bien éloquemment ses idées sur le respect en éducation, et ~
au-devant de cette objection banale, que le respect engendre la routine, ï
criait, non sans profondeur : « La routine n'est pas dans le respect, mus
l'ignorance. »
*
Bientôt cependant, sa chaire de troisième devait être victime d'an éei
remaniements qui, faisant rentrer un professeur en son lycée, en oUfe***1
aulre — plus jeune — à partir. Froment en fut désolé, désolé de quitter Lf
désolé de quitter cette classe où les enfants sont encore un peu enfâfltn
ils n'ont pas d'examen à* préparer pour la fin de l'année et où toutefois ils «
mencent à s'apercevoir que le professeur est fait pour autre chose quel
les ennuyer.
On renvoyait en rhétorique à Orléans. Ce fut un des moments tespKI
nibles de sa vie, et il faillit en faire une véritable maladie. J'étais afeff*
congé à Paris, où je travaillais âmes thèses. 11 venait périodiquera**1
trouver pour exhaler sa mauvaise humeur auprès de quelqu'un avec <H» 81
au moins en plaisanter pendant quelques heures. Ce qui valait mieux. â
tarda pas à être dédommagé, en étant nommé dans cette ville de
i 1 devait rencontrer une seconde patrie et vivre si heureux ; mais 0 De
pas s'être réconcilié tout de suite avec la classe où il était obligé de
de l'école normale 84
infiniment plus au sérieux les solécismes et de rappeler à tout instant le bacca-
lauréat qu'ils compromettent. Le 21 décembre 1871 il m'écrivait sur la rhéto-
rique proprement dite un jugement assez sévère, et encore plein de jolies
réminiscences de Platon. Puis il se comparait spirituellement à un héros des
métamorphoses d'Ovide se débattant inutilement pour conserver la liberté
de son être. Mais cela n'était qu'une boutade passagère ; et ce qui l'ins-
pirait, c'était surtout le regret de ces gentils enfants qu'il avait chantés dans
les premières années de sa carrière. Car le professorat, en général, il l'aima
et il exprima, dans des vers charmants, cet aurait qu'on n'est guère habitué à
rencontrer chez les poètes :
0 classe ! j'ai goûté les plaisirs des salons, "
J'ai savouré la paix dans le creux des vallons.
Sans pouvoir oublier ion ombre et ton silence.
Ici, mieux qu'aux cités, l'âme s'élève et pense,
Ici, le cœur s'échauffe, et l'esprit chaque jour
Aime mieux le devoir et comprend mieux l'amour.
Qu'importe une heure aride, un dégoût éphémère ?
Est-il un vin si doux qui n'ait sa goutte amère ?
Deux conférences hebdomadaires à la Faculté des lettres vinrent bientôt
s'ajouter à un travail déjà accablant, mais elles hâtèrent pour lui le passage à
l'enseignement supérieur. Le moment très attendu vint enfin où il devait aban-
donner tout à la fois l'existence du célibataire et celle du professeur du lycée.
Il pouvait m'annoncer dans la même lettre et son mariage et l'achèvement
prochain de ses thèses du doctorat. .
Je ne ferai que demeurer Adèle à notre constante tradition en évoquant
d'abord l'image du premier de ces deux événements. Nous aimons à associer
dans nos souvenirs ceux que la mort n'a pu réussir à disjoindre. Nous demandons
seulement à nous faire pardonner en quelque sorte d'avoir ainsi connu et aimé
le disparu dans les années intermédiaires, entre la famille qui l'avait élevé et
celle à laquelle il devait se donner tout entier... Froment, qui ne désirait rien
de médiocre, avait souffert plus d'une fois de traverser certains milieux où,
comme il m'écrivait, « l'argent est tout, et la vanité quelque chose » et de se
sentir enveloppé dans la réputation faite alors aux professeurs d'être « les
plus écrasés de besogne et les moins payés des fonctionnaires ». Mais enfin,
dans des cours qu'il avait dû faire aux jeunes filles de la ville, il avait su pré-
senter le professeur sous un autre aspect, et il en fut récompensé. Avec une
indépendance de fortune qu'il appréciait, avec des relations qui lui faisaient
prendre une place définitive en une société libre et distinguée, son union lui
apportait tous les gages de bonheur intime que son cœur très aimant et très
dévoué pouvait souhaiter.
* *
r Aiguillonné par le désir de se consolider dans l'enseignement supérieur, il
soutint, le 31 décembre 1874, ses thèses de doctorat, l'une sur l'histoire de
VEloquence judiciaire en France avant le XVII* siècle, l'autre sur ce que
la pédagogie contemporaine peut retirer de Quintilien. Je ne ferai point
6
82 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
l'éloge de ces études et de tout ce qu'on y trouve de Jugement sûr, dedoctriae
sensée, de style attrayant. Nous sommes ici des Juges qui n'avons pas beâ
d'être éclairés sur l'importance de nos travaux respectifs. Mais je rappeUeni
bien volontiers un passage de sa préface où, sortant des questions pureuei
littéraires, il appréciait le rôle social des représentants d'une éloquence ba
française.
c Nous avons suivi avec une curiosité croissante la naissance, les progrès.
le développement d'un ordre puissant, qui garde encore aujourd'hui, après tai
de révolutions, les principes qu'il avait à son origine ; d'un ordre chez qâfc
goût de la nouveauté s'allie avec le respect de la tradition ; qui combat pea?
tous les réformes fégitimes sans attaquer les bases de la société cl do poum;
et qui, soumis aux lois de l'État, rigide observateur de l'équité et du droit écrit
défend avec un soin Jaloux sa dignité et son indépendance personnelle. »
«Dignité et indépendance » n'avaient heureusement plus, pour notre À
de graves épreuves à subir. Tout lui souriait, et la fortune ne lui ménage*
ni les succès ni le bonheur. Dans une même lettre, du 18 décembre 1875,—»
nous ne manquions Jamais de nous écrire en décembre), il me disait comfefei
il avait été (1er de siéger au Jury d'agrégation des lettres, en compact**
nos anciens maîtres MM. Girard et Garsonnet; et il me faisait part d'une beaie»
naissance. « Tu me demandes des nouvelles d'H. le vais te donner en outre éfl
nouvelles de C, née le mois dernier, h peu de distance de sa sœur. Deux files?
H suffit qu'un oiseau vienne sur une rive pour qu'un second oiseau, tout «
hâte, l'y suive. »
Il enseignait la littérature latine : ce qu'il y trouva pour l'instruction etftgfr
ment de son nombreux auditoire, de piquantes études, in&rées pour la pte»
part dans les Annales de la Faculté des lettres de Bordeauw,no\is Pappretaat
H avait, dans sa thèse française, retracé l'histoire de l'éloquence judiciaire* |
notre France. 11 semble avoir voulu reprendre ce même sujet dans rhistoa* \
de Rome. Cassius Severus ou un orateur républicain sous Auguste— £&- j
quence des délateurs — Quintilien avocat — Porcins Latro ou la dëelmt
lion sous Auguste — Pline le jeune et le barreau sous Trajan — autait *
chapitres, ce semble, d'un livre que ses élèves ont dû lui réclamer sonveaf et
auquel le grand public eût fait bon accueil. Quoiqu'il en dise (en vers, Sefi
vrai) il était solidement érudit, mais érudit à la manière des maîtres que aoai
avons connus et goûtés.
Je ne sais pas trouver dans an obscur ouvrage
Des documents nouveaux sur un obscur auteur,
Restituer un mot, expliquer un passage
Dont nul ne se soucie, a part le traducteur.
Mais 11 excellait à glaner dans Tacite, dans Sénéque, dans Suétone, dans Oâa-
tilien, dans Pline le Jeune, et dans les poètes de leur époque, tous les frag-
ments de nature à faire revivre le personnage et à le replacer dans le mû*
où il ie voyait agir, où il l'entendait parler. Non seulement il enchâssait avee*t
dans ses critiques les anecdotes savoureuses où les contemporains sont peieB
par eux-mêmes, mais il savait parfaitement expliquer le rôle decbacaiate
ses auteurs dans les transformations de la pensée publique, dans la décade**
ou dans le relèvement passager des mœurs et dans l'introduction <Tun irai
nouveau. Dans ces constructions de dimensions modérées, sans inutile
DE I/ÉCOLE NORMALE 83
faudage, tout est solide, tout est clair, tout est ménagé ingénieusement, et
H y circule un air pur de vrai libéralisme. Je signalerai particulièrement son
travail sur l'éloquence des délateurs, qu'il appelle une éloquence c canine »...
« mélange de brutalité et de casuistique, de cynisme et d'hypocrisie »...., qui
« invoque sans pudeur les grands souvenirs de la vieille Rome : née de l'alliance
des rhéteurs et des Césars, elle s'adapte à la nouvelle procédure, tronquée
4t mutilée comme elle.... •
Tout en réussissant si bien dans la littérature latine, Froment n'avait pas
oublié la française, et il n'était pas oublié non plus de ceux qui renseignaient.
Une année, M. Lenient lui proposa sa suppléance à la Sorbonne. II craignit
que cette suppléance n'eût pas une suite assez régulière, et il resta dans sa
ville adoptive, où d'ailleurs il étudiait avec succès les gloires girondines, à
commencer par Montaigne et Montesquieu.
Mais un appel qui ne pouvait pas le trouver sans écho allait bientôt l'enlever
pour un temps à ce milieu. En 1883, le comte de Paris lui demandait de venir
diriger les études du prince d'Orléans.
11 semblait vraiment qu'il fût destiné à faire l'éducation d'un prince. Sur la
recommandation de Nisard, je crois, il avait été instamment pressé de se
charger de ceHe du prince impérial ; et il ne s'en cachait pas lui-même dans
l'intimité, s'attacher à un enfant Jeune encore et destiné, selon toute appa-
rence, à une haute mission, s'adresser à son âme tout entière, lui apprendre
surtout ce qui s'apprend à travers le latin et le français classiques, c'est-à-
dire la sincérité et l'élévation des sentiments, la délicatesse du goût, la virilité
du caractère, tout cela le tentait. Au ministre de l'Empire il avait cependant
répondu, sans hésiter, que sa reconnaissance envers la famille d'Orléans ne
lui permettait point d'accepter de telles offres; sur quoi, le général Frossard,
présent à l'entretien, lui avait dit : « J'honore, monsieur, tous les dévouements,
et je respecte tous les scrupules ». Mais on comprend que dix-huit ans plus
tard, la demande du comte de Paris ne pouvait pas, elle, être rejetée.
Ce n'est pas que Froment ait jamais été mêlé à ce que lui interdisait la cor-
rection de sa probité professionnelle autant que la modération innée de son ca-
ractère. Il nous Ta dit lui-même :
Je crains l'ambition et fais U politique,
Je ne sais ni flatter, ni craindre le pouvoir,
Et, loin des factions de la place publique,
Citoyen, je fais mon devoir.
Mais il avait écrit aussi :
Je n'étais pas pour toi, quand ta main sou?eraine,
O vainqueur d'Austerlitz, nous imposait tes lois;
Mais mon cœur a compris ta gloire a Sainte-Hélène,
Sur le rocher désert où t'exilaient les Rois.
Aussi, lorsque l'émeute, en un jour de colère,
Eut chassé le vieux roi que mon -père a servi,
J'allai, jeune homme encore, sur la rive étrangère,
Saluer dans l'exil les fils du roi banni.
•
Qui m'attirait près d'eux sous les brouillards de Londres
Si ce n'est d'un grand nom l'antique majesté,
Le souvenir d'un trône ébranlé qui s'effondre,
Le respect du malheur noblement accepté
84 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Il alla donc à Eu, puis à Paris, où son élève suivait des cours du coSèse
Stanislas. Les liens qui l'attachaient a l'Université ne furent pas imroédiatemtt
rompus ; car une administration très libérale lui avait accordé cinq ans de
congé. C'est un peu plus tard, au moment où, l'éducation du prince étant ter-
minée, Froment accepta la direction de Sainte-Barbe, qu'il dut renoncer i sa
droits dans l'Université proprement dite. La maison où il avaîl fait toutes sa
études semblait péricliter, elle était déjà aux prises avec des difficultés qv
tout le monde connaît et qui ont failli se terminer, tout récemment par or
dissolution définitive. Le Conseil d'administration fit alors appel au dévoue©»
de notre ami qui n'eut pas le courage de refuser. Il espérait, sans aucun di«tt
qu'après quelques années d'efforts heureux, il pourrait remettre en (Faute
mains la barque renflouée et reprendre ses anciennes fonctions. En attend*
il se mit à l'œuvre avec celte conscience rigoureuse et cet amour souriant*
la jeunesse qui le caractérisaient. Mais, à vrai dire, il n'était point toit iw
certaines parties matérielles de cette tâche, et il me le dit plus d'une fois.*
crois qu'on lui demanda, de divers côtés, des innovations hasardeuses, 4a
expédients trop peu classiques, des recours à la réclame, dont il ne w**
point prendre la responsabilité. Malgré les efforts du Conseil, qui appiM
tout ce que valait un tel concours, il se relira, et redevint, pour le bonhearêe
plus d'un, citoyen de Bordeaux. Il n'y retrouvait pourtant pas sa chaire <toat«
avait disposé. On considéra que ses fonctions à Sainte-Barbe (institution Ma
universitaire cependant) l'avaient fait sortir des cadres officiels, et il nU*
plus que professeur honoraire.
Affranchi, cette fois, de toute fonction et de tout lien, son activité in***
tuelle prit plus d'essor que jamais. Rendu à la liberté, il eût pu être tenté W
user avec une humeur chagrine et de critiquer sans ménagement ce qui ^
semblait critiquable. 11 garda toujours, en tout, une parfaite mesure et neeo»
battit que dans les mêmes rangs, avec les mêmes armes que ses maîtres I»
plus pondérés : Saint-Marc Girardin,' Doudan, Cuviliier-Fleury, dont il a**
recueilli l'héritage auprès de la famille exilée.
Membre titulaire, puis président de l'académie de Bordeaux, il y fit plusd •*
lecture, et il inséra, dans ia Revue phUomathique du Sud-Ouest, des êtoft
intéressant l'histoire de la ville et de la région. Mais ce qui occupa surtod*
avec le plus de fruit ses loisirs, ce fut sa collaboration au Correspond-
J'ai entre les mains quatorze de ses articles qui, tous, mériteraient dé»
relus.
Le groupe le plus important est consacré aux princes qu'il aimait, au d*
d'Àumale et au prince de Joinville, à leurs carrières militaires, à leurs œufl*
à leurs écrits. Certes, il était heureux de les présenter au public tels qu^ I»
connaissait, tels qu'il les avait vus si souvent dans leurs attitudes fc**
Hères, tels aussi que son imagination les avait entrevus dans le prolonge»**
possible de leurs brillantes destinées. Mais il s'abstint soigneusement de fct*
polémique. A peine se permit-il quelques allusions du genre de celles qui **
usitées dans les milieux académiques. En revanche, tout ce qui associe **
héros aux vieilles gloires de la France ot à ses douleurs d'hier, tout ce <P
rappelle avec eux « la littérature » des Condé, les trésors d'art de &*
tilly, tout ce qui les rapproche de ces grands hommes de guerre dans te*
vie, et de ces grands écrivains dans leurs livres, tout cela Penchante et a k
raconte avec émotion. II semble même s'appliquer, le plus possible, à dépf*
J
DE L'ÉCOLE NORMALE &&
leur physionomie de tout ce qu'ont pu accumuler autour d'eux les orages
de la vie publique et les fumées des partis : car il veut qu'elles rayonnent
dans le pur éclat de leur caractère français, avec la tristesse causée par un
injuste éloignement, non du trône, mais du service de la nation. Il y a là cinq
articles extrêmement brillants qui, eux aussi, mériteraient d'être réunis en un
volume.
Un peu plus malicieux... çà et là... était son article, — non signé, — sur
Jules Simon, dont ii admirait» sans réserve, réloquence, surtout le libéralisme,
mais qui, disait-il, « Breton de naissance, devait cependant compter, comme
Renan, quelque Gascon parmi ses ancêtres ».
Même mélange d'éloges et de réserves, mais sans rien d'artificiel, sur
rœuvre de Taine, dont le monument, solide comme du marbre, * est froid
aussi comme du marbre ». Il ne lui en veut assurément pas d'avoir traité le
régime actuel d' « hôtel mal tenu », où la profusion et rincurie s'aggravent l'une
par l'autre, où les médiocres et les avides s'emparent, à l'envi, des meilleures
places; mais il n'insiste pas sur ce jugement sévère. Pour ce qui touche à la
tragédie révolutionnaire, il estime que Taino n'a pas assez lu dans la con-
science d'un Bailly.d'un Lanjuinais, d'un André Chénicr, d'un Marceau, et de
n'avoir pas su saisir l'âme d'un Napoléon. Il se demande enfin comment une
telle âme n'a pas vu combien sa vie et ses œuvres et la droiture de sa volonté
protestaient contre la plupart de ses assertions philosophiques.
Froment ne s'éloignait pas beaucoup de ces appréciations de la Révo-
lution française en étudiant, une autre fois, l'évolution des idées de Rivarol, ni
de son apologie — discrète, mais 1res nette, de nos croyances traditionnelles,
en suivant les c études religieuses de M. G. Boissier ». S'il admire la dextérité
délicate avec laquelle notre éminent président s'efforce de tenir exactement en
équilibre les deux plateaux de la balance historique, il cherche cependant, et
avec une touche assez légère, à le faire pencher un petit peu plus du côté
qu'il estime être le bon.
Vinrent ensuite des études sur Saint-Marc Girardin, pédagogue, et sur Saint-Marc
Girardin, conteur et romancier (la première tout à fait pleine d'un heureux
bon sens); des essais sur Chateaubriand, sur les origines du roman moderne,
et enfin quelques pages sur Xavier de Maistre. Ici notre ami avait le privilège
de pouvoir puiser dans les papiers de famille de son gendre M. le vicomte de
Marcellus.
Aucun de ces écrits ne sentait, — bien loin de là ! — ni le découragement
ni la fatigue. La mort est donc venue interrompre cruellement une carrière
qui pouvait se continuer bien longtemps encore pour le bien de tous, pour le
bonheur de sa chère famille, pour le charme de ceux qui trouvaient toujours
en lui un ami fidèle, sûr, dévoué et profondément affectueux. Trop accoutumé
à la distinction et à la mesure, trop fier aussi pour ne pas fuir les déclamations
d'un zèle indiscret, il était de plus en plus décidé, — dans la calme possession
de son indépendance, — à servir les idées qui lui étaient chères, partout où son
activité éveillée avait à cœur de s'exercer. Il s'affligeait sincèrement des coups
portés avec tant de fureur ou de légèreté contre les grandes causes patrio-
tiques et religieuses; mais il n'était point pessimiste, et jusqu'au bout il eût
tenu à avoir confiance dans l'avenir de l'Université et dans celui de la liberté :
il les avait aimées passionnément i'une et l'autre.
Henri Joly.
1
*6 ASSOCIATION DBS AXGXKN8 ÉLÈVES
Promotion de 1864. — Crrf (Léopold), né è Sèvres,le 25 août 1844, décédé *
2 janvier 1901, à Versailles.
Les amis qui ont connu Léopold Cerf dans l'intimité ont souvent été frappa
de la variété de ses aptitudes et des traits de caractère presque conlradictote
qui se trouvaient en lui. 11 avait un besoin et un goût d'activité qui faisant
qu'il n'était jamais si heureux que lorsqu'il était débordé de besogne ; en mes
temps, il se prétendait paresseux par nature et il est certain que personne «
jouissait, plus délicieusement que lui, d'un farniente intelligent et des longues
causeries amicales où Ton oublie les heures. 11 était un homme d'affaires tr*
avisé, attentif, consciencieux, un homme pratique dont on pouvait suivre, es
toute confiance, les conseils toujours judicieux. Il était aussi un esprit aon-
teur, toujours en quête d'améliorations, ne mesurant pas toujours ses eafl*
prises à ses ressources, un cœur généreux et désintéressé qui mettait paria
ses affaires au service de ses idées et de ses sentiments, et qui n'avait pe
toujours pour lui-même la prudence qu'il savait si bien recommander à auto-
11 était un lettré, épris de toutes les formes du beau, un philosophe qui juge*
avec une finesse originale, toutes les manifestations de la pensée etder»*
vité humaines; et en même temps un bon et dévoué citoyen de sa ville, tt-
Jours sur la brèche pour rendre service aux commerçants et industriels, »
confrères, pour défendre, avec succès, leurs intérêts devant les autorités «■»
pétentes, grâce à la solidité de son esprit et à la force persuasive de sa parafe
On put croire un instant qu'il serait un mondain ; il fut, avant tout, un boa*
de foyer et de famille qui ne se plaisait vraiment qu'au milieu des siens d*
quelques amis de choix.
Ces contrastes s'expliquent peut-être par son éducation même qui ft M
passer par l'École Normale pour arriver à être imprimeur et éditeur; pealft*
aussi par des influences héréditaires. Nous manquerions au premier des è>
voirs envers sa mémoire si, devant parler de lui, nous ne disions pas ti*
d'abord ce qu'il dut à ses parents, dont la vie fut si étroitement unie i *
sienne, qui ont vécu, depuis 1871 jusqu'à leur mort, sous le même toit quel*
et envers qui il avait une déférence et des soins allant jusqu'à l'abnégation-
Son père, M. Maurice Cerf, était issu de cette remarquable colonie mtà*
de Metz, qui a donné à la France tant d'hommes de valeur et qui, par sa at-
ralité, son intelligence, son patriotisme, avait mérité que la Société royale le
Metz ouvrit, en 1785, sur la question de l'émancipation des juifs, un cooeoafj
où le prix fut partagé entre un avocat, un juif et un curé. Ouvrier impriment
l'âge de 12 ans, prote à 16 ans dans une imprimerie de Verdun, puis à 18 as
chez Firmin Didot, il réussissait, non seulement à acquérir des connaissiaces
techniques, étendues, mais à se donner, par la lecture et le travail sotiute
l'instruction d'un homme vraiment cultivé. Il avait un goût particulier pu*
l'histoire, éveillé par l'intérêt passionné qu'il prenait aux progrès des liberté
politiques. A l'âge de 31 ans, en 1842, il avait réussi à réunir des ressomtei
suffisantes pour acheter un brevet d'imprimeur à Sèvres. En même temps S«
jnariait. 11 épousait une jeune créole, M11* Sasias, qui formait avec lai le pi*
parfait contraste* Il avait toutes les qualités solides et sévères des Uxtefct
Il cachait aux indifférents, sous une réserve silencieuse, sa distinction ini*
lectuelle et sa bonté toujours agissante. M"* Maurice Cerf avait une anima**
d'esprit et une verve spirituelle de langage qui, unies à une physionomie chat*
mante, lui donnaient un singulier attrait. Elle avait été élevée par spa <**
de l'école normale 87
M. Lévi-Alvarés, pédagogue habile et alors en. pleine vogue. Elle avait
acquis, sous sa direction, ce brillant, ce don de s'intéresser à tout
qui était le fond de sa méthode. Très fine, très distinguée d'esprit et de
manières, ayant gardé de sa première éducation créole une certaine aristocratie
de goûts, elle voulut pour le fils qui naquit, en 1844, et qui fut le centre de
sa vie et de ses ambitions, la possibilité de choisir entre la profession pater-
nelle et une carrière libérale. Ce fût sous son influence et par ses conseils
que Léopold Cerf, après d'excellentes études à Louis-le-Grand, se présenta à
rËcole Normale où il fut reçu en 1864. 11 avait noué, à Louis-le-Grand, de
précieuses amitiés avec plusieurs de ses camarades, qu'il retrouva plus tard à
l'École. C'était à Louis-le-Grand, dans la classe de M. Janet, où il se trouvait
en 1862, avec Compayré et Monod, qu'il avait pris le goût de la philosophie.
Était-ce une réelle vocation? Il est permis d'En douter, car s'il avait l'aptitude
à comprendre et à construire des théories, une certaine tendance à systéma-
tiser, d'autre part la vie pratique, les réalités présentes et politiques l'attiraient
vivement. Il aimait les sciences autant que les lettres; il était bachelier es
sciences avant son entrée à l'École et avait le goût des mathématiques. Il ne
pouvait se donner tout entier à une seule chose; cette curiosité universelle et
aussi des troubles de santé furent cause de son échec à l'agrégation. Il ne
pouvait s'absorber dans ses tâches d'écolier, dans la préparation des examens.
11 avait été présenté à quelques-uns des chefs de l'opposition, à Picard, à
Hérold; il était, à Versailles, en relations avec Bersot et la politique occupait
une bonne part de ses pensées. Ses camarades le plaisantaient sur ses faux-
cols de politlqueur.
Peut-être eut-il vaguement alors la pensée d'entrer dans la vie politique.
En Juillet 1867, quand Maspero fut obligé de quitter momentanément l'Univer-
sité pour avoir exprimé à l'archevêque du grand diocèse de la libre-pensée,
à Sainte-Beuve, l'admiration des Normaliens, Cerf fut un des 80 camarades qui se
solidarisèrent avec lui en donnant leur démission ; et lorsqu'il se fit mettre en
congé après son échec à l'agrégation, au lieu de reprendre avec énergie ses
études philosophiques, il se mit au droit et se fit recevoir licencié. En même
temps, il donnait des leçons particulières; il allait dans le monde, il était le
professeur du Jeune de Gheest, le fils d'Augustine Brohan, et il était un des
habitués du brillant et amusant salon de M*« de Gheest. Quand Antoine Be-
noist, qui avait été un de ses camarades les plus aimés à l'École, vint le re-
joindre à Paris en 1869, ils se mirent à travailler ensemble, non seulement à
laSorbonne, mais aussi au feuilleton théâtral du « Messager de Paris », qu'ils
rédigeaient avec Van den Berg.
La guerre de 1870 vint brusquement arracher Cerf à cette existence partagée
entre des occupations trop diverses, et décider de son avenir. 11 n'était pas de
ceux qui avaient désiré ou approuvé la guerre ; dès les premiers revers, il n'hé-
sita pas sur son devoir. Il s'engaga en même temps que Benoist et une foule de
ses camarades d'École. Un cousin de sa mère, le lieutenant-colonel du génie
Eugène Lévy, chez qui il était reçu à Paris comme un fils de la maison, le prit
«vec lui au fort de Montrouge, dont il avait le commandement. Il était là à
un poste de danger et d'honneur. Ce fort, où périt le lieutenant de vaisseau
Saissct, où se distingua l'enseigne de vaisseau Ca illard, aujourd'hui amiral, fut
le plus exposé de tous les forts de Paris ; il reçut plus de 12.000 obus et quand
ta capitale se rendit, il n'était plus qu'un monceau de décombres. Cerf y fit
88 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
vaillamment son devoir et la médaille militaire Tut la juste récompense de soi
courage.
Après le siège, Léopold Cerf n'eut qu'une pensée : venir en aide à son père,
obligé par les événements de faire face à une besogne supérieure aux forces
d'un seul homme. M. Maurice Cerf était établi à Versailles depuis 185B. il)
avait fait prospérer l'imprimerie défier, dont il avait pris la succession. Qoaoé
Versailles, en 1870, fut envahi par les Prussiens, il avait fermé son établisse-
ment pour ne pas le mettre au service de l'ennemi. Lorsque les Allemands
eurent évacué Versailles, l'explosion de la Commune y fit émigrer de Paris
le Gouvernement et une partie des journaux. L'imprimerie Cerf se trouva tœi
d'un coup forcée de décupler sa production. Léopold Cerf, qui fut tout de suite
amicalement adopte par les ouvriers sous le nom de M. Léo, se mit rapide-
ment au courant d'un travail tout nouveau pour lui, grâce à de merveilleux
dons d'assimilation et à un goût naturel pour l'activité pratique qu'il n'avili
pas trouvé jusque-là à exercer. Il dut répondre à d'importantes commandes <fi&-
primés administratifs et aux besoins des journaux parisiens. Peu après, ras-
semblée nationale, s'installant près du Gouvernement, choisît MM. Cerf cornue
imprimeurs. Il fallut organiser des ateliers dans les locaux du Pariemeotet
agrandir rimprimerie de la rue Duplessis. ta dévorante activité de Léopold
Cerf lui permit de suffire à celte tache bien lourde, au moment où la Ctaaœbw
multipliait les projets de réorganisation, les enquêtes et les rapports de tort*
espèce.
La maison avait conservé néanmoins son caractère familial. Léopold Cerf
avait épousé, en 1872, une jeune fille d'origine viennoise, mais élevée es
France, et toute Française par l'éducation et par le cœur, qui devait être psnr
lui la plus dévouée des compagnes et des collaboratrices. Femme d'une intel-
ligence très cultivée, habituée dans son enfance à une existence luxueuse et
facile, elle voulut, dès qu'elle fut entrée dans la famille Cerf, faciliter pars»
travail la tâche écrasante de son mari. On pouvait voir les deux chefs et les*
deux femmes se partager la direction des travaux de l'imprimerie et la &«-
reclion des épreuves, et cette collaboration, qui était pour les ouvriers »
plus efficace des garanties, faisait de la maison Cerf comme une grande fautât»
Elle était, en même temps, un des centres de la vie politique et de la «f
intellectuelle de Versailles. Les hommes éminents qui rédigeaient « reniai
Libérale », Schérer, Bersot, La boula y e, Charton, Barthélémy Saioi-Hilàrt
étaient des amis de la maison ; et les députés les plus marquants *
parti républicain prenaient plaisir à venir causer avec le jeune philosophe bot
malien devenu le plus actif des industriels. Vingt ans plus tard, M- MauriN
Cerf se plaisait à rappeler ces souvenirs, cl elfe fixait en quelques traits, a
quelques anecdotes, souvent avec une malicieuse ironie, les figures des te*
bilués de l'imprimerie Cerf, dans ces années d'activité héroïque.
Quand l'Assemblée nationale put rentrer à Paris, Cerf se trouvait à la tè*
d'un matériel supérieur aux besoins antérieurs de sa maison. Les événement
avaient transforme en une importante usine la modeste imprimerie versaà-
laise. Pour utiliser ce matériel et pour assurer l'existence de ses ouvriers **
l'avenir était toujours sa grande préoccupation, Léopold Cerf chercha de ni-
veaux débouchés. En 1875, il avait ajouté à ses ateliers la lithographie Bruna
En 1881, il fonda à Paris, rue de Médicis, une maison d'édition. Il sut y poapff
autour de lui beaucoup de nos anciens camarades et d'auteurs distingués.dosl*
DE L'ÉCOLE NORMALE 89
uns étaient déjà parvenus à la notoriété, tandis que d'autres ne faisaient encore
^annoncer un brillant avenir. Sa pensée était de créer une maison d'édition,
ïut aurait été un centre pour les jeunes universitaires, amis du progrès. S'il
l'y réussit pas aussi complètement qu'il l'avait espéré d'abord, c'est qu'il lui
tarit impossible, son père avançant en âge et étant bientôt atteint de cécité,
Je suffire à la double direction d'une grande imprimerie, qu'il voulait tenir à la
îauteur des derniers progrès industriels, et d'une grande maison de librairie.
La maison d'édition Cerf a rendu néanmoins de réels services, et tenu
brillamment sa place dans la librairie française. C'est là qu'Arthur Chuquel a
mblié ses volumes sur les guerres de la Révolution, qui ont fait sa réputation,
îtses remarquables éditions critiques d'auteurs allemands : que Gebhart publiait
ses premiers essais, Petit de Julleville ses études sur le théâtre au moyen
ge, Pigeonneau son Histoire du Commerce, Frary, ses retentissants mani-
esles sur le Péril Nati onal et la Question du latin. Louis Léger, L. Liard,
I.Joly, Firmery, Gaidoz, Sébillot, Ch. Benoist, R.-Georges Lévy, Maneuvricr,
lippolyte Maze, Ch. Wiener, bien d'autres encore, faisaient de la collection
terf un répertoire très vivant d'ouvrages de pédagogie, de politique, d'ethno-
taphie, de philosophie morale.
Sans parler des journaux locaux dont Cerf fut l'éditeur, tels que le Libéral
\e Seinc-et-Otie, dirigé par M. Deroisin, le Maire de Versailles, un vétéran des
attes libérales sous l'Empire, et VÉcho de Versailles, fondé par lui avec
I. d'Aigremont et qui réussit brillamment, il consacra ses efforts à plusieurs
ublications importantes, il fut l'imprimeur de la Revue de Philosophie posi-
ive, de Littré et Wyrouboff, avec qui il était très lié ; il fonda en 1882, avec
îamille Sée, la Revue de l'Enseignement Secondaire des jeunes filles. Il fut
tendant de longues années l'éditeur de la Revue publiée par la Société d'En-
eignement secondaire ; il fonda en 1894, avec Ch. Comte, la Revue scolaire, qui
l'eut malheureusement qu'une année d'existence, mais qui aurait mérité de
ivre, par la sincérité et le courage avec lesquels elle discuta toutes les ques-
ions d'enseignement. Enfin, en 1899, il se faisait l'éditeur de la Revue de
Synthèse historique, fondée par notre camarade Henri Berr. Quand la Ville de
&ris entreprit la Collection des documents relatifs à Vhistoire de Paris pen-
'•ant la Révolution française. Cerf en fut, avec ses confrères Quantin et
foblet, un des imprimeurs et des éditeurs.
Mais la publication à laquelle, dans ses dernières années, il avait donné ses
lus grands soins, tant comme éditeur que comme imprimeur, fut la reconsti-
ition ne varietur des Œuvres de Descartes. Entreprise sous les auspices du
linistère de l'Instruction publique et dirigée par MM. Paul Tannery et Charles
dam, cette édition fut l'objet de toute la sollicitude de Cerf, qui sentait se
éveiller en- lui ses anciennes ardeurs philosophiques. Elle lui fait le plus
rand honneur.
Comme imprimeur, Cerf se montra toujours homme de goût et de progrès et
ppographe habile. Outre l'exécution remarquable du Descartes, on a pu
dmirer à l'Exposition universelle de 1900 ses impressions typographiques en
ouleurs, de beaux livres illustrés, enfin les intéressantes productions artis-
ques portant l'élégante marque Jouaust, dont il s'était rendu acquéreur.
Tout absorbé qu'il fut par ses occupations professionnelles, Cerf était resté
n homme d'étude, au courant de tout le mouvement intellectuel et un unlver-
itaire dévoué aux progrès de l'enseignement et fidèle à ses affections norma-
90 ASSOCIATION DBS AMGIENS ÉLÈVBS
liennes.il l'avait prouvé par la direction donnée à sa maison d'édition, file
prouva aussi par le zèle avec lequel il contribua à la création du cercle Saisir
Simon, destiné, dans la pensée de ses fondateurs, à être un centre uoiversitoii
et un lien entre l'Université et le monde littéraire et artistique. Cerf fut niée
ses membres les plus assidus et les plus dévoués et il fit pour le Code
quelques charmantes publications.
fin même temps, sa maison de Versailles était toujours ouverte aux amisfK
leurs fonctions dans l'enseignement appelaient dans cette ville ou qui Troie*
choisie pour résidence. Cette maison, de si modeste apparence, était uq lies*
réunion aimé entre tous. On était sûr d'y trouver en tout temps non sealenat
un chaleureux accueil, mais, s'il en était besoin, de judicieux conseils et <*
aide cordiale.
Comme industriel et commerçant, Léopold Cerf était entouré de restât
universelle. 11 avait été nommé par ses confrères, membre du Comité feli
Chambre syndicale des Imprimeurs de Paris, où il siégea de 1885 à 188U
Versailles, il fut en 1885 élu juge au Tribunal de Commerce, où son péfeaiÉ
siégé de 1877 à 1884. Il présida le Tribunal de 1894 à 1897 et ses coUcgi*
furent unanimes à admirer la conscience, la science juridique et l'ente
haute équité avec lesquels il remplit ses fonctions. Toutes les fois que la
commerçants versaillais avaient quelque vœu à faire parvenir aux aafcatà» '
administratives, c'était Cerf qui était chargé d'être leur porte-parole et fl *.
en de nombreuses occasions, obtenir pour Versailles d'importantes aaiéJift-
rations dans les services publics. Il prenait part d'une manière active m
réunions des Sociétés locales, Société des Sciences morales, Socieie tes
Sciences naturelles. Quand il fut appelé à présider cette dernière, il tau»!
ses travaux une vive impulsion. C'est chez lui que s'organisa une petite Socié*
d'amis de l'enseignement populaire, qui prêtaient leur concours aux iostiï»
leurs de l'arrondissement de Versailles pour les conférences d'adultes, et Cal
malgré la fatigue de ses occupations trop nombreuses, fit lui-même des ewfr*
renées. Sa dernière joie fut la création de l'Université populaire de Versai!*
dont les fondateurs venaient constamment le consulter. Comme chef dï
Cerf était d'une infinie bonté pour ses ouvriers, en qui il ne voyait que te»
collaborateurs ; il avait organisé dans ses ateliers une participation aux bàè^
flees et il sacrifia plus d'une fois ses intérêts commerciaux à l'intérêt de
employés. Après trente ans de labeur infatigable, il est mort sans fortune.!
était trop philanthrope, trop idéaliste, trop épris de nouveauté et de prop*
pour être tout à fait bon commerçant. Ceux qui ont travaillé pour luisaw*
avec quelle libéralité imprudente il escomptait à leur profit les bénéfices i
venir.
Ses dernières années ont été profondément attristées par la
funeste qui a déchiré la France, et par un affaiblissement de ses ta*
physiques, amené par le surmenage auquel il s'était livré, faisant marebef
front ses occupations d'éditeur et d'imprimeur avec celles de juge au
de Commerce. H ne prenait pas un jour de vrai repos dans toute ramée
était poursuivi par la pensée qu'il ne suffisait pas à sa tache et qu'il pouirtf
défaillir tout à coup. En janvier 1900, il fut pris de violentes hé
nasales qui peut-être le sauvèrent d'une attaque imminente d'apoplexie. B
se remit pas entièrement de ce grave accident, et le 2 janvier 1901, il
enlevé subitement à l'affection des siens. Sa mort a été un deuil public
DE L'ÉCOLE NORMALE 94
ville qu'il avait si bien servie. Elle a été douloureusement ressentie par ses
dis de l'Université et de l'École Normale, pour qui il n'avait pas cessé d'être
plus dévoué des camarades, un véritable collègue.
F. Alcàn et G. Monod.
Promotion de 1865. — Cornu (Maxime-Marie), né le 16 juillet 1843, à
iéans, décédé à Paris, le 3 avril 1901.
La carrière de botaniste de Maxime Cornu est de celles qui honorent le plus
science française; sa carrière de naturaliste est de celles qui ont ajouté au
nom de cette grande École Normale qui, pendant longtemps, dut exclusivement
il prestige aux mathématiciens et aux physiciens éminents qu'elle avait formés,
i moment où Cornu entrait à l'Ecole, en 1865, l'influence de Pasteur, bien-
isante à tout ce qu'elle touchait, y avait, pour la première fols, sérieusement
iplanté les sciences naturelles. Deux jeunes savants pleins d'ardeur y ensei-
alent, l'un, Lacaze-Duttheris, la zoologie, l'autre van Tieghem, la botanique,
Mlis que Delesse nous initiait à la géologie. Il n'y avait pas encore de sec-
« d'histoire naturelle; les sciences naturelles étaient confondues dans une
(me agrégation avec les sciences physiques et si peu appréciées dans le
ncours, que les licenciés es sciences naturelles se gardaient bien d'exciper
leur titre et de réclamer, de peur d'être mal jugés, la substitution qui leur
lit permise d'une épreuve de zoologie ou de botanique à une épreuve de
ysique. Afin d'éviter quelque déboire aux imprudents, Pasteur avait même fini
r cesser de les autoriser à se présenter en 3* année à la licence ôs sciences
turelles ; malgré son bel état-major de maîtres de conférences naturalistes,
teole n'estampillait officiellement que des physiciens. Dans ces conditions
linemment défavorables, il fallait que l'enseignement des sciences naturelles
bien entraînant pour qu'il se produisit à l'Ecole des naturalistes ; malgré
it, pour ainsi dire. Maxime Cornu fut un de ceux-là. Il arrivait à l'École avec
a réputation de mathématicien solidement établie dans toutes les classes de
thématiques spéciales par les nombreux articles qu'il donnait aux Nouvelle*
taies de mathématiques de Gerono et Cassanac. Tout le monde s'attendait
e voir devenir un géomètre distingué ;' contrairement à toute attente, à
sole Normale il se voua exclusivement à la botanique, il devint rapidement
maître dans l'art de préparations micrographiques, à ce point qu'il était le
ritable directeur des manipulations de botanique auxquelles les élèves de
cote étaient exercés une fois par semaine. Personne ne fut donc étonné de
oir en 1869, avant d'être pourvu du diplôme de docteur es sciences natu-
les, appelé au poste de préparateur de botanique à la Sorbonne ; il devait
isier dans son enseignement Duchartre, dont l'exquise bienveillance
ppôsait toujours à un choix définitif entre les opinions contradictoires que
vaste érudition enregistrait. De 1869 à 1874, Maxime Cornu donna une
ire toute nouvelle au laboratoire de botanique de la Sorbonne ; par sa thèse
les champignons de la famille des Saproléginées, sortes de moisissures
it les plus communs poussent sur les cadavres des insectes plongés dans
u, il était déjà devenu en même temps que docteur es sciences naturelles,
réat de l'Académie des Sciences par le prix Desmazière et s'était acquis
renom d'un cryptogamiste des plus avisés. En 1874, il fut entraîné dans une
re direction par sa nomination au poste d'aide-naturaliste (on dit aujourd'hui
Istant) à la chaire d'organographie et d'anatomie végétale dont Adolphe
92 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVKS
Brongniart élail le titulaire. C'était, en réalité, la suppléance de l'illustre boû-
niste qui lui était donnée ; il occupa la chaire dès 1875, et Brongniart ett
mort Tannée suivante, il continua le cours jusqu'en 1879, époque à bqaeié
notre maître commun, notre prédécesseur à l'Ecole Normale, déjà mente
de l'Institut, M. Philippe van Tieghem devint titulaire de la chaire.
Comme assistant, on lui doit la constitution de la collection deschampign»
du Muséum qui ne comprend pas moins de 15,000 espèces dont il a reçu tosto
les déterminations. Il se livrait, en même temps, à d'intéressantes recherches*
physiologie et d'anatomie végétale. En 1884 Cornu succédait lui-même à Deeai*
dans cette belle chaire de culture du Muséum à laquelle il devait consacrer t&n
sa vie. il y avait été préparc par des travaux de sciences appliquées dont Hop»
tance devait éloigner tous les concurrents. En 1872, il avait été désigné <*•»
botaniste par l'Académie des Sciences pour faire partie de la Commissioaq»*
yait essayer de mettre un termeaux ravagesdu phylloxéra ; en 1875, il était <fc««
secrétaire de cette Commission ; il avait été appelé en 1879 à la Commission s?è
rieure du phylloxéra. Le rôle qu'il joua dans ces deux Commissions fut tiAtf*
18Sl,il était nommé inspecteur général de.PAgriculture pour la séricieufitst*
viticulture et les maladies des plantes. La môme année, il était délé&ue afcai-
potentiaire à la conférence de Berne pour la revision de la législation de*«
à empêcher la propagation en Europe du fléau qui désolait nos vignot
Cette législation contenait diverses dispositions draconiennes et inutiles, pari--
culièrement préjudiciables à l'horticulture, Cornu en obtint l'abrogation après*
lutte des plus honorables pour lui. C'était donc déjà un personnage q&*
Muséum appelait à lui quand il confiait à notre camarade Cornu la chaire fc
culture. Ce choix, si honorable qu'il put être pour celui qui en était lo^afl
lui imposait pas moins une lourde tâche. I
La chaire de culture du Muséum est de toutes les chaires de ce S^ *j
blissement celle qui implique les plus lourdes responsabilités. Le profes*]
a sous ses ordres un personnel d'une soixantaine de jardiniers; il **.^
tretenir avec cela l'École botanique, les parterres des jardins publies^
pépinières où leur ornementation se prépare, tenir les serres constofflBj
garnies des plantes rares ou intéressantes, dont les botanistes peuvent^
besoin pour leurs recherches, A ce gros travail s'ajoute la charge de qu**^
leçons publiques, et quand le travail journalier est épuisé, commence*^
autre tâche. Le professeur de culture doit demeurer en correspoû4*s
incessante avec tous les jardins botaniques, afin d'être informé des m
veaulés qui s'y trouvent et de tâcher de les introduire dans nos colted**
nouer des relations avec toutes les parties du monde pour en faire vaM
moins à l'état de graines, toutes les plantes intéressantes qu'elles proAàsJ
mettre ces plantes en culture, et quand il a reconnu chez quelques-ai»*"
qualités qui permettent de les utiliser, s'efforcer de les propager soit J
France, soit dans nos colonies. Sous ce dernier rapport le Muscu» ij
passé des plus glorieux. C'est par le service de la culture du Muséum!*^
été introduits en France l'Acacia commun, les deux Marronniers dinde, ■
Cèdres du Liban et de l'Himalaya, le Pin de Corse, l'Araucaria du Chili, i*^
nère du Caucase, les Paulownia, les Sophora et le Vernis du JapoM
Mesclurc orangée, de nombreuses espèces de Mûriers, de Frênes, ff&jJJ
de Tilleuls parmi les arbres, et parmi les plantes d'ornement les vm
Rschhollzia, Clarkia, Coreopsis tinctoria, la plupart des Pivoines, des Ir*«
DE L'ÉCOLE NORMALE 93
hlox, des Asters, des Mahonia, des Lupins d'ornement, de nombreuses
spèces de Pommiers, Cognassiers, Groseilliers; parmi les plantes utiles qua-
inte-cinq variétés de pommes de terre créées au Muséum, la patate, le Phor-
lium tenax, l'ortie de la Chine, le Polygonum tinctorium, et bien d'autres,
ôilà le brillant passé, bien peu connu des hommes de science, ignoré du
rend public et même de beaucoup de ministres, dont notre camarade Cornu
irait à maintenir les grandes traditions.
il arrivait dans des circonstances particulièrement difficiles. Par sa
institution républicaine, qui, singulière ironie, ne Tut brisée que par le
ifnistre le plus libéral de l'Empire, par son attachement à d'anciennes tra-
itions, le Muséum d'Histoire naturelle avait été sous le régime impérial
ngulièrement négligé. Faute d'argent, sous la main pourtant virile et expé-
mentée de Decaisne, l'illustre auteur du Jardin fruitier du Muséum, 11 avait
llu renoncer à quelques-unes des plus belles traditions de la maison ; mal
iltivé par de vieux jardiniers à bout de forces, le jardin avait pris un petit
r vieillot que certains trouvaient indulgemment pittoresque, parce qu'il y a
ujours des âmes simples qui se complaisent dans la contemplation des plus
ambles fleurs des champs.
Cornu entreprit de restaurer son magnifique service, de lui donner, s'il
pouvait, même une splendeur inconnue, d'en faire l'égal si non par l'éten-
îe du moins par les résultats obtenus des plus illustres jardins botaniques
Europe. Avec une énergie qu'on ne se serait pas attendu à rencontrer dans
îtte Ame toute faite de sensibilité et de tendresse, et qu'il puisait tout entière
ins le sentiment du devoir et de la responsabilité, il réclama d'abord la li-
ïrté de licencier l'ancien personnel et d'en reconstituer un nouveau, main-
nu dans des conditions qui le placeraient constamment sous sa main. Il
5 se faisait aucune illusion sur les colères que soulèverait contre lui
le mesure aussi radicale , bien souvent il s'est ouvert à moi des soucis qu'il
trouvait à cet égard ; mais il Ht son devoir sans aucune hésitation. L'École
horticulture de Versailles, les fermes-écoles du département lui fournirent
I jeune personnel instruit et vigoureux, grâce auquel le jardin, dessiné à
niveau par l'habile jardinier paysagiste Edouard André prit bientôt un riant
pect de jeunesse. Aux vieilles plates-bandes, aux carrés herbeux de plantes
tlgaires furent substituées de vertes pelouses où des corbeilles habilement
ènagées offraient une sorte d'exposition fréquemment renouvelée des plus
Mes plantes d'ornement de la saison ; pour la première fois on vit à Paris
t jardin public demeurer fleuri jusqu'au milieu de décembre. Aujourd'hui,
décembre, sous ma fenêtre et jusque sur la table, où j'écris ce dernier
minage à mon cher condisciple, resplendissent des gerbes de ces magni-
ues chrysanthèmes, dont Cornu avait constitué une collection jusqu'ici
metirée unique.
Decaisne laissait dans son service le souvenir d'une rare libéralité. A toutes
i personnes qui lui paraissaient devoir en faire un bon usage, il distribuait de
mes arbres, des plants, des graines. Maxime Cornu se garda bien de moins
nner, mais il voulait que ses libéralités fussent placées de manière à pro-
ire l'effet le plus utile aux intérêts du pays. Depuis 1870. toute une organi-
tion d'enseignement agricole s'était constituée et l'enseignement primaire
ait, de son côté» pris un essor puissant. Cornu pensa que le Muséum se
vait d'abord aux fermes-écoles, aux écoles normales primaires, aux établis-
94 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
sements publics d'où les plantes utiles peuvent facilement rayonner, et
eux il organisa tout un service de distribution d'arbustes, de jeunes piuta>
et de graines, tenu avec un ordre et une méthode qu'il est impossible de sa-
passer.
L'ordre et la méthode étaient d'ailleurs les traits essentiels de radmioistriùi
de Cornu dont le caractère en apparence si primesautter et si impressionnai
semblait au premier abord devoir se plier si difficilement à la régularité. I*
fiches relatives à son personnel étaient aussi soigneusement tenues que sa
registres de distribution ; aussi venait-on lui demander en toute confina
pour d'importantes installations ou pour des municipalités françaises on pot
nos colonies des jardiniers qu'il choisissait parmi les meilleurs de ceuifli
avait sous ses ordres et qui répandaient partout les bonnes méthodes enseignas
au Muséum. Il créait ainsi une véritable école de perfectionnement pour ft»
ticulture» école d'où sont partis nombre de jardiniers-chefs de nos JaM
coloniaux, tels ceux de Libreville, de Dabou (côte d'Ivoire), de N'Qjolè(Ogd*i
de Pernambouc, de Konakry, de Kati (Soudan), de Tananarive, de Majunfadfe
Mananjary (Madagascar), de Saint-Louis (Sénégal), de Hué (Annam), de i*
zaville (Congo), de Tunis, etc.
Celte simple énumération montre à quel degré s'était élevé chez notre à*
nent camarade le souci de contribuer dans la plus large mesure possible *
progrès de nos cultures coloniales, il se fit en quelque sorte le conseil Ai
guide de nos administrateurs coloniaux et de nos colons agriculteurs iodifaf
les espèces de la flore locale qu'il y avait lieu de cultiver, faisant venir i ni
celles qu'il convenait d'exporter, cultivant dans ses serres et expédiât*
colonies où elles manquaient les plantes susceptibles de s'y acclimater **
les enrichir. C'est ainsi que le Gabon et le Congo ont été pourvus de
de Girofliers, de Muscadiers, de Palchouly, de Bétel, de diverses socles i
Bananes, d'Ananas, de plantes à Caoutchouc et d'un grand nombre dtotir^ai
Madagascar a été doté de Châtaigniers et que des Quinquinas ont été en
à la Martinique, au Tonkin, aux Comores, à TAnnam et au Cambodfe.
nombre des espèces de plantes utiles introduites par Cornu dans nos
s'élève à 250 représenté par plus de 10,000 exemplaires expédiés, non
les sachets de graines.
Comme il arrive si souvent, on se préoccupa fort peu en France de
œuvre si utile accomplie par Cornu. Tandis qu'elle demeurait presque
au Ministère des Colonies et même, oscrai-je le dire, au Muséum, un de
élèves étrangers, M. Français aujourd'hui chef de culture à l'Institut royal
cole de Gemblaux (Belgique), écrivait :
c Les pays qui possèdent des colonies tropicales ne sauraient accorder
d'importance à l'étude des plantes utiles qui en proviennent, à leurs
et à leur culture. Cest ce qu'a compris depuis longtemps M. Maxime Cor*
a non seulement aUiré l'attention sur les richesses végétales des colonies
çaises dans les leçons qu'il donne chaque année, mais il a voulu réunir
les serres du Muséum les espèces qui présentent quelque utilité. GHa
efforts persévérants de M. Cornu, le Muséum possède actuellement la
la plus riche de plantes économiques qui existe en Europe. Lors d'au
séjour en Angleterre, j'ai vu les collections des jardins de Kew; usa
partie réservée aux plantes coloniales ne peut rivaliser avec celles de ?snt
pour le nombre des espèces ni pour la beauté des exemplaires. »
DB L'ÉCOLE NORMALB 95
»
De cette affirmation d'un élève reconnaissant, il est intéressant de rapprocher
s qu'écrit le directeur même des jardins de Kew, Thisolten Dyer, au sujet
e Pœuvre de Cornu, dans l'article nécrologique qu'il lui a consacré : (1)
» En 1884, Cornu succéda à Decaisne comme professeur de culture au
useum, position telle que si son but n'est pas aussi large que celui de la
reciion de Kew, ses obligations sont à peine moins lourdes. J'avais fait la
ranaissance de Cornu quelques années auparavant et la similitude de nos
citions officielles fit naître rapidement entre nous une grande intimité
» Au moment où Cornu entrait dans ses nouvelles fonctions, la France avait
orné son attention vers un champ où, dans le passé, elle avait tout fait :
entreprise coloniale. L'ambition de Cornu— et elle était légitime— fut d'utriiser
s ressources du Jardin des Plantes dans un but très analogue à celui de
ew. De ma part, ce fut plus qu'un plaisir de l'aider de tout mon pouvoir. . .
>rnu se lança dans cette voie avec une véritable passion. Ce qu'il accomplit
issi bien pour les colonies françaises ou pour l'enrichissement des jardins de
h propre pays, avec des ressources plus limitées que celles dont nous div-
isons en Angleterre est pour moi surprenant, liais malheureusement au
ornent où le succès s'affirmait pour lui, ses forces le trahirent et il ne lui fut
s donné de voir son œuvre complètement achevée.
» Cornu était le plus patriote des Français. S'il l'eût été moins, il n'aurait
s sacrifié aux intérêts de la France sa carrière scientifique. Je crains bien
c, durant sa vie, le sacrifice qu'il en avait fait n'ait jamais été pleinement
précié. Beaucoup d'entre nous se sont étonnés qu'un savant qui avait tant
«nné de lui-même, n'ait jamais été de l'Institut ; mais cette récompense ne
•uvalt tarder longtemps, et c'est ce qui ajoute un autre regret à tous ceux
e cause sa mort prématurée ! »
Sornu allait sans doute, en effet, être prochainement appelé à siéger à
jstitut. L'Académie des Sciences de Paris, si elle honore les travaux de
oratoire, sait aussi qu'à s'enfermer dans leur tour d'ivoire les savants ris-
eraient fort de stériliser leur œuvre, et elle se fait honneur de rendre
minage à ceux qui s'efforcent de faire Jaillir des recherches théoriques des
arces nouvelles de richesse et de gloire pour leur pays. Cornu fut de ce
mbre, et. son œuvre aurait été autrement féconde encore s'il n'avait ren-
îtré sur sa route, en même temps qu'un peu d'indifférence pour le but
il poursuivait quelques difficultés personnelles dont il souffrait plus que
raison et qui se seraient d'elles-mêmes évanouies si sa réelle modestie ne
rait empêché de dire tout simplement, mais de dire très haut : c Voilà
que J'ai voulu faire ! voilà quelles étalent mes œuvres, voilà mes résultats 1 »
«e de fois, en effet, avons-nous entendu dire dans notre milieu de natu-
stes : c Mais que fait donc Cornu? » Que de fois aussi avons-nous entendu
nparer la misère du Muséum, avec la richesse et la splendeur de Kew! Et
là que le directeur même du grand établissement anglais, dans un Journal
lais» écrivant pour un public de qui il n'a rien à attendre et près duquel
orte le plus désintéressé des Jugements vient nous dire : mais votre ser-
e de culture est devenu, grâce à Cornu, le rival de celui que je dirige;
nu avec les modiques ressources dont il disposait a su créer un service
l) Journal anglais Nature, 27 juin 1001.
1
96 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
colonial dont l'importance le signale, comme un grand patriote à laiwav
naissance de son pays ! Et un autre juge étranger qui a fréquenté les 6ea
établissements, ajoute que la collection de plantes coloniales des serres à
Muséum est plus riche que celle de Kew ! Quel botaniste français ne sent
fier d'un jugement semblable à celui qu'a porté de l'œuvre de notre eto
camarade, le chef du plus grand service botanique de l'Angleterre, Ci
jugement il n'était pas seul à le porter. Fischer de Waldbcim, le directeur*
Jardin botanique de Saint-Pétersbourg, en avait porté un tout semblable ei
faisant décerner à son collègue de Paris, le grand cordon de Saint-Stoùfc
auquel il devait bientôt ajouter celui plus envié de Sainte -Anne. Nous m*
pu savoir que cette promotion allait être signée au moment où la mort al
venue frapper le professeur de culture du Muséum.
De tels résultats n'avaient pu être obtenus sans que Corna ne développa
les plus grandes qualités de l'administrateur : la netteté des vues, Itubirtr
dans le choix des moyens de les réaliser, la persistance à poursuivre le M. k
méthode et l'ordre dans l'action, la fermeté vis-à-vis des agents d'exécutiav
Cette fermeté est quelquefois impatiemment supportée ; par sa justice et a?
son souci constant des intérêts de ses collaborateurs, Cornu, une fois herise
du début passée, sut conquérir parmi eux les affections les plus â&
L'émotion avec laquelle ils apprirent sa mort, la douleur loucbaote <?ft
manifestèrent à ses obsèques, témoignèrent de la confiance et du dévooert
qu'il leur avait Inspirés ; les notices; biographiques publiées par quelque**
d'entre eux (i) sont tout empreintes de sentiments d'affection, de respect*
on peut ajouter d'admiration. Il vivait d'ailleurs pour ainsi dire avec 00,1*
animant de son zèle, éclairant de son savoir leurs connaissances teeW*
et puisant à son tour dans leur fréquentation quotidienne toute la doe
tation qui fait de l'homme de science un praticien d'ordre supérieur. te
savaient un gré infini de la passion avec laquelle il aimait les plantes tf
et de l'art qu'il déployait pour les faire aimer. Quiconque a eu la bonne
de visiter en sa compagnie les magnifiques serres du Muséum qui se*
grande partie son œuvre, se sentait pénétré de «ette passion. Il semblait
sa voix tout ce monde de végétaux inconnus dans nos champs s'aûiaai
se croyait au milieu d'une population de fées mystérieuses les unes
santés, les autres mauvaises. Celle-ci gardait son eau pure pour le vo!
égaré ; celle-là hostile et guerrière défendant de ses épines et de ses
vôtrements l'accès de la forêt; cette autre s'appuyait gracieusement sff
sœurs et leur rendant en échange mille menus services; chacune attU
psychologie qu'il savait pénétrer et l'on n'abandonnait qu'à regret ce
où sa parole toute pénétrée de la grandiose poésie de la nature, tonte
pourtant et charmante dans les musicales inflexions qu'il trouvait alors,
évoqué tant de magnificences et de merveilles. C'était son âme exquise
laissait ainsi se répandre parmi les fleurs, riantes et sûres amies au
desquelles il oubliait bien vite l'obsession des soucis du dehors.
Ces soucis, au moment où il allait être frappé, il en entrevoyait la •*
(i) L'une des plus complètes est celle' qu'a publiée dans la Revue k*rti#b*fl
1901, M. L. Henry, chef de culture eu Muséum.
DE l'école NORMALE 97
ute l'Europe, de tout notre empire colonial les témoignages de sympathie lui
rivaient. Son nom était partout connu et entouré de la plus haute estime, et
savait qu'il pouvait compter sur l'affection de tous ceux qui depuis le collège
: l'École Normale avaient eu occasion de vivre quelque peu dans sa loyale
: discrète intimité. A cinquante-sept ans, alors qu'il était maître d'une car-
ère qui n'allait plus être pour lui qu'une longue moisson de succès, il a laissé
de une place où il pouvait, comme en se jouant, rendre encore à son pays
au Muséum les plus signalés services.
Maxime Cornu était né à Orléans le 16 juillet 1843; il était le frère cadet de
sminent physicien qui a enseigné devant des générations nombreuses déjà de
tlytechniciens et à qui était due la joie de le voir s'asseoir à ses côtés à Hns-
tut. H fit la plus grande partie de ses études au lycée d'Orléans et vint à Paris
Sainte-Barbe suivre le cours de mathématiques spéciales. Dès cette époque
se lit remarquer par son goût pour la géométrie; les brillantes solutions de
•oblèmes qu'il publiait dans les Nouvelles annales de mathématiques lui
raient fait parmi les candidats aux grandes écoles scientifiques la réputation
un concurrent des plus redoutables. Aussi quand il entra à l'École Normale
ipérieure ce fut peut-être une déception pour son frère Alfred Cornu et quelques-
18 de ses maîtres de le voir n'accorder aux sciences mathématiques et aux
riences physiques que le temps suffisant pour devenir licencié es sciences
«thématiques et licencié es sciences physiques, et s'adonner tout entier à la
rtanique. 11 fit même étant à l'École quelques publications dans le Bulletin de
i Société botanique de France. Ce sont ces premiers travaux qui lui valurent
être appelé par Duchartre à la Sorbonne. Quand il vint au Muséum, il fut vite
>précié de la famille Brongniart. Par l'ancienneté des services, l'éclat des tra-
iux scientifiques, les alliances dans le monde académique, les Brongniart
isaient partie de cette noblesse scientifique du commencement du XIXe siècle
i la hauteur morale le disputait à la valeur intellectuelle et à la dignité de la
e, noblesse de l'esprit qui ne devait sa renommée qu'au génie et dont lesrepré-
mtants succédant à Buffon, à Daubenton et à Lavoisier s'appelaient de Jussieu,
unarck, Geoffroy Saint-Hilaire.Cuvier, Haûy, Lacépède, Gay-Lussac . Adolphe
■ongniart, selon l'expression du directeur du Jardin de Kew, Thiselton Dyer,
transmettait à notre génération les meilleures traditions de cette illustre école
s botanistes français dont la profonde connaissance philosophique des principes
\ la morphologie et de la laxonomie des plantes n'a probablement jamais été
laléc, et à coup sûr jamais été dépassée » . Près de ce père de la botanique dont
souriant et fin visage ne s'est pas effacé de la mémoire de nos contempo-
ins qu'il venait à Pâques, chaque année, examiner à l'École, vivait une char-
ante jeune fille qui unissait à la svelte élégance de sa mère, les traits affinés
& Brongniart et qui était aussi une âme et un esprit d'élite. Cornu devint en
pousant le petit-fils d'Adolphe Brongniart et ic petit-neveu de l'illustre chi-
Iste Jean-Baptiste Dumas, dont le fils était allié lui-même à la famille Milne
Iwards. II se trouvait ainsi entouré des plus hautes influences scientifiques;
ais il n'eut jamais à y recourir; sa carrière était faite à ce moment grâce à ses
opres œuvres, et c'est parce qu'elle était faite et s'orientait naturellement vers
plus brillant avenir qu'il était accueilli de la sorte. Les travaux de science pure
\ Maxime Cornu étaient en effet déjà considérables. La dernière notice sur ses
ivaux qu'il publia en 1896 n'énumère pas moins de 183 notes ou mémoires;
•aucoup portent sur la biologie des champignons et des algues; sur desques-
1
98 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
lions délicates d'anatomie et de physiologie des plantes phanérogames; us
les plus importants sont la longue série de recherches qu'il consacra à létale
des maladies des plantes causées par des parasites animaux ou végétaux. Ce*
à cette série de recherches que se rattachent ses études sur le phyltoiéa
desquelles Dyer écrit : « Son mémoire sur l'ensemble du sujet, publié pr
l'Académie, m'a toujours paru comme une œuvre complète et finie, un modèle*
ce que doit être une semblable élude. » Aussi avait-il été élu membre corres-
pondant ou associé étranger de presque toutes les sociétés d'agneaUse
d'Europe. 11 avait été nommé en 1895, officier de la Légion d'honneur sur ■
proposition du Ministre de l'Agriculture. 11 était depuis 1882, membre te P
Société nationale d'agriculture.
Sans doute toutes les générations de Normaliens, à partir de 1863, ont coois
plus ou moins Cornu. Ses camarades n'ont pu oublier son impeccable coarttàfe
la distinction naturelle de ses manières et de son langage, reflet de cette tes*
correcte dont la magistrature a été si longtemps jalouse. Brun, vif, l'œil intel-
ligent, animé et bienveillant tout à la fois, le visage barré d'une moustache août,
il garda presque toute sa vie un aspect de jeunesse qui put foire illusion «r
son état de santé. Même lorsqu'il dut renoncer à sortir, bien peu se
qu'il était mortellement atteint, il continua à diriger son service au M
jusqu'au dernier jour; au commencement du printemps de 1901, ses jardinier*
en passant devant la pittoresque maison submergée par le lierre où il an*
succédé à Decaisne et dont il aura été le dernier habitant, ne se douterai
jamais que leur chef y vivait ses dernières heures. Tel Bersot laissa ignare k
ses élèves au milieu desquels il se mourait, qu'il connaissait à quelques manu
près le moment où il devait être emporté. Cornu s'éteignit brusquement fe
3 avril 1901.
L'occasion de briller par l'action est rare pour nos camarades. Coron
rera un exemple de ce qu'ils peuvent, pour le bien de la patrie lorsque les-
circonstances leur permettent d'appliquer leur haute instruction générale ai
maniement des choses.
Edmond Perbiei.
Promotion de 1873. — Marchal (Jean-Baptiste), né à Schirmeck (Vosges^ te
17 août 1850, décédé à Paris, le 30 novembre 1901.
Marchai était né dans les Vosges aujourd'hui annexées. Ce ne fat «*
par son travail et son intelligence qu'il parvint à se faire une sitnatiaaw
Son père et sa mère étaient de braves ouvriers de fabrique, fort estimés,
assiduité, sa grande faculté de comprendre, avaient vivement frappé 1
teur qui en parla, un jour, à ma famille, laquelle se trouvait en vacances
l'endroit. Mon père s'empressa de faire entrer au lycée de Strasbourg, quefcj«*
années avant la guerre, le jeune Marchai, et celui-ci lui en garda toute sa
une reconnaissance profonde.
Au milieu de tous ses travaux intellectuels et de ses séjours dans les
Marchai conserva toujours l'amour et le regret de ses belles montagnes-
qu'il put marcher, il alla pendant les vacances y faire provision d'oxygène, et
emplir ses poumons. Il connaissait, avant que le Club Alpin n'y fit son
tion, tous les sentiers du Oonon. du Nideck, de Salm, de Guirbadea, de
leurs superbes environs aujourd'hui bien connus des touristes. Ces! avec
dr l'école normale 99
[ne je fis mes premières excursions, accompagné de mon frère actuellement
professeur au lycée Janson de Sailly. Bien souvent, quand il était à l'École
formate, se sentant quelque peu anémié par sa vie enfermée, il me parlait de
es chères montagnes : c Que n'ai-je à Paris l'eau et l'air de Saint-Quri, me
lisait-il. • Saint-Ourî était une petite colline, assez près de son village. Quand
\ nous y mena, mon frère et moi, il avait environ 17 ans, avec toute la vigueur
les paysans des Vosges. Le but, une source à laquelle se rattachaient de
lombreuses légendes, comme dans tout le pays vosgien, était un peu haut
tour ses compagnons plus jeunes. Le malin campagnard, voulant éprouver les
orces des petits bourgeois, nous faisait monter à pic, à travers les genêts et
es ronces. Nous nous égratignâmes les mains, ce qui n'était rien, nous
échirâmes nos culottes, ce qui était grave. Notre ami riait de nos maladresses,
sais, en brave garçon, il nous tendait sa forte main, nous poussait pour
ious aider à grimper. Quelle santé il possédait alors et quelle admiration, nous
vions, mon frère et moi, pour sa vigueur superbe ! En haut, au milieu d'une
elle clairière, se trouvait une jolie petite source, d'une eau limpide et fraîche,
ne de ces eaux qu'ont dû boire les médeeins qui interdisent le vin. Et que
> comprends les regrets de mon pauvre ami, quand il réclamait sa vieille
ource; il lui semblait qu'elle lui eût redonné la pleine vigueur de son enfance,
ette eau qui avait jailli à la prière d'un saint 1
Marchai avait été placé au lycée, dans l'enseignement dit spécial. Il y
îontra les mêmes qualités intellectuelles qu'au village, et, au bout de 3 ans,
assa en mathématiques élémentaires. Là, dans l'espace d'une année, il apprit
ssez de latin pour être bachelier es sciences. Il fut même reçu avec la men-
on très bien, qui lui valut — bonheur pour sa Camille — le remboursement
es frais d'examen. Je me souviens encore de l'avoir vu passer la partie
isthématique de ce vieux baccalauréat. On lui demanda des choses que l'on
& demande plus aujourd'hui : la multiplication et la division abrégées. J'étais
ors élève de troisième; je n'ose affirmer que Je compris tout à fait, mais je
is émerveillé de la netteté avec laquelle il exposa la question, sans être aidé
ae seule fois de l'examinateur qui le félicita chaudement. Dans l'admiration
5 mon âme d'enfant, je lui dis : « Tu as parlé comme un professeur. » Il me
^pondit avec sa fermeté accoutumée. < Et je compte bien l'être. »
11 lui fallut pour cela passer par le répétitorat ; et c'est alors que commença
>ur lui une vie remarquable d'abnégation. Déjà aspirant-répétiteur au vieux
cée de Strasbourg d'avant la guerre, à l'àge'de 18 ans, il économisait presque
ut son traitement (quarante francs par mois environ) pour l'envoyer à sa
ère alors veuve avec une fille en bas Age. En 1871, après l'année terrible,
incien proviseur du lycée de Strasbourg, M. Defour, ayant été nommé au
cée de Nantes, y appela Marchai. Pendant deux ans, celui-ci n'eut que deux
ées : subvenir aux besoins de sa famille et réussir à l'École Normale. On lui
rait procuré quelques leçons et le jour où il put envoyer à sa mère une
mme suffisante pour faire entrer sa sœur dans un pensionnat fut un grand
ur de bonheur pour cette âme d'élite.
Un autre fut celui de sa réception en 1873 à notre chère École. Il y continua
n genre de vie, confiant à une famille que je connais bien l'argent des leçons
l'il donnait les jours de sortie, puis, venant le reprendre, au moment des
icances, et avec quelle joie, pour le porter à sa mère, dans son pauvre
hirmeck alors annexé.
440 ASSOCIATION BBS ANCIBNS ÉLÈVES
. Reçu agrégé à sa sortie de l'École (1876), il continua dans ses divers postes,
sa mère étant morte, à envoyer à sa sœur jusqu'à ce qu'elle fût mariée, ose
partie de son traitement de professeur. Il se maria lui-môme, entra dans»
des plus honorables familles de Besançon, et reporta sur sa femme et sur sa
cinq enfants l'ardente affection qu'il avait eue pour sa mère et pour sa sœur-
Cette bonté de cœur très grande, il l'introduisait dans tous les actes de a
vie. Un de ses camarades du village, aujourd'hui pharmacien, écrivait à
M— Marchai : « Il était notre modèle à tous, nous nous inclinions devint ce
qu'il avait dit. Bien qu'il eût tous les prix, il n'était, chose rare, ni enviai
ni jaloux ; on l'aimait à cause de sa bonté. » Même dans ses discussions oak
sentait bon. Il avait conservé intactes les croyances religieuses de son entaft
Ce n'est pas lui que le si intéressant livre • Le Conflit », de notre très fe-
tingué camarade M. Félix Le Oantec eût pu émouvoir. S'il avait lu ceseafc-
tiens d'un savant et d'un abbé, il eût sûrement donné raison à Tabbè. Caa
qui sont de ravis du savant ne sauraient lui en vouloir; il eût disenté ira
eux froidement, ne cédant rien de ses opinions, mais assez tolérant V*
excuser chez les autres des manières de voir opposées aux siennes.
. Quant à son métier de professeur, il me suffirait d'indiquer ce trait q«*
communique un ami commun, M. Rivière, professeur au lycée Saint-Laa*,
ait du reste cité par M. le proviseur Brcilllng, lors des obsèques : aux dénias
examens pour rad mission à l'École dcSaint-Cyr, Marchai, quoique îortttahfe.
se levait tous les Jours une heure ou deux pour venir voir commeau*
élèves, candidats à cette École, répondaient aux examinateurs. H ne censai
à rester couché que quand le dernier de ses élèves eut termine ses extne»
Dans tous les lycées où il passa Laval (76), Besançon (79), Douai (8û),aari*-
magne (81), Saint-Louis (88), 11 se signala par la conscience et la netteté Ae A
enseignement, qui ont valu de brillants et mérités succès à ses élèves; I
savait alliera une certaine rigueur un dévouement remarquable. Aussi W-i'
partout estimé des élèves, des parents, des collègues, des chefs.
Il y a environ deux ans, au retour d'une de ses classes, il s'affaissa <*
rentrant chez lui. On le crut mort; mais sa famille lui prodigua de tels sa»
qu'il parut se remettre. 11 put, au mois d'octobre 1900, recommencer à &**
ses classes. Malheureusement son service était trop fatigant; (1" divistafe
candidais à Saint-Cyr), il n'acheva pas Tannée scolaire 1900-1901. Unscjosr*
la campagne, à Forbes, près de Besançon dans sa propriété, n'amena dans sa
état aucune amélioration. 11 perdit alors tout espoir, et, pendant les rQ^
que lui laissa sa longue et douloureuse agonie de plusieurs mois, il exfittf
ses plaintes, tendres .et résignées, ainsi qu'il convient à une telle is&l
regrettait ses montagnes, la belle nature, sa femme, ses enfants, la fille i^aft
qui le soignait comme sa femme avec toute la tendresse, le respect ci te^
vouement qu'il méritait, le fils aîné élève de sa propre classe et trois a**
enfants plus jeunes. Il se désespérait de laisser tout ce monde sans appât, <*
appui qui avait été si vigoureux. Puis, avec la forte trempe de son âme jo*
a ses idées religieuses, il se résignait, disait qu'après tout, pour lui, la atft
n'était qu'une transition de la vie terrestre à un état meilleur. Son égalité*
caractère ne se démentit pas une minute, et quand il mourut, le 30 1
vembre 1901, M-- Marchai pouvait déclarer qu'il était mort ainsi qu'il aial
vécu, en saint.
De beaux et émouvants discours furent prononcés sur sa tombe. M. Breitf&
DR L'ÉCOLE NORMALE 'tM
Son proviseur, M. Puiseux, professeur à la Sorbonne, notre excellent camarade
de promotion, M. Pasquier, professeur au lycée Saint-Louis, son collègue, ont
tiré bien des larmes des yeux. Et moi aussi, j'en ai verse en écrivant cette
notice: je déplorais la perte d'une âme si tendre, si dévouée à sa famille, d'un
camarade loyal et bon, de cette forte, et vigoureuse nature que le labeur du
professorat a tué, lui et tant d'autres tout aussi solides, tandis qu'il épargne,
étrangement, de moins vigoureux.
E. Martinet.
Promotion de 1874.— Corréard (Wilhelm-François], né à Vincennes le 17 dé-
cembre 1853, décédé à Paris le 17 juin 1901.
La mort si cruelle et si prématurée de nos excellents camarades Maurice
Wahl et Louis Baize avait profondément ému Gorréard : car il n'était point de
ceux qui aiment médiocrement. Il parlait d'eux avec une tristesse affectueuse,
peut-être aussi, je ne suis pas loin de le croire, avec un pressentiment dou-
loureux. Nous ne pouvions nous faire à la pensée qu'il dût les suivre de si
près ; déjà cependant, dès la fin de 1900, les forces diminuaient, les crises
pénibles devenaient plus fréquentes; après une longue agonie de quatre mois,
notre pauvre ami nous laissait, emportant avec lui l'estime et l'affection de
tous ceux qui l'ont connu.
Si je viens ici retracer la vie de François Gorréard, je le dois à une vieille
H sincère amitié qui a duré près de trente ans. Ses anciens camarades de
promotion m'ont donné quelques indications précieuses sur son séjour à l'École.
I. Jalliffier, qui fut son maître et son ami, a bien voulu me servir de guide et
ipprécîer Pœuvre de Corréard historien. Qu'il me soit permis de leur en expri-
ner ma vive reconnaissance.
Corréard naquit à Vincennes le 17 décembre 1853. Par sa mère, il descendait
lu baron Mounier et du comte Angles; il devait naturellement s'intéresser a la
K>litique de la France pendant les cinquante premières années du xixe siècle,
ît, de ses nombreux papiers de famille, il songeait à tirer une étude neuve et
►récise : il n'a pu laisser que quelques notes. Par son père, ii était fils de sol-
lat ; le colonel Corréard, déjà connu et estimé pour ses campagnes en Afrique,
Ut envoyé comme général de brigade en Italie et séjourna pendant plusieurs
mois à Milan : l'imagination enfantine de François se laissa vivement frapper
>ar cette ville où de brillantes victoires apportaient le mouvement et la vie ;
l en a toujours conservé des souvenirs nets et aimables et se plaisait à les
évoquer avec joie. En 1860, il vint à Nice où son père commandait ; il suivit
es cours du lycée et, bien que sa santé fût délicate, bien que, dès l'âge de
leuf ans, il souffrit de rhumatismes douloureux, il se montra dès lors l'élève
nteiligenl, spirituel à la fois et sérieux, très attentif et très fin, qu'il devait
tore bientôt au lycée de Versailles et au lycée de Glermont. 11 est reçu bâche*
1er es lettres en 1870. Sur le désir de son père, il se prépare au baccalauréat
* sciences et est reçu en avril 1871. Mais la littérature et l'histoire l'attiraient.
îetle vocation, ce vif désir d'entrer à l'École Normale et de se faire « profes-
leur » surprirent, à n'en point douter, quelques-uns de ses parents et de ses
mis ; il s'obstina avec une douce et ferme volonté ; soutenu, encouragé même
«r sa mère, dont il admirait, je puis le dire, la haute et fine intelligence, il
tapira de toute, son énergie vers notre École. Il se soumit au sévère internat
402 ASSOCIATION DES^ANCIENS ÉLÈVES
de Louis-le-Grand ; il travailla avec vigueur, au demeurant d'ailleurs le pfas
aimable et le plus gai des camarades ; en novembre 1873, il était licencié «
lettres et entrait à Normale dans la promotion de 1874.
, À l'École, comme au lycée, Corréard se fit aimer de tous : tous ont gardé k
souvenir de sa figure franche et ouverte, de son sourire légèrement narquois,
de certaine façon de se frotter les mains quand une spirituelle raillerie te
mettait de bonne humeur ou quand il pensait avoir découvert quelque talc
intéressant. Connaître les textes, les comprendre, les aimer, c'était pour ha
une véritable joie. Il suivait avec une attention passionnée les leçons de Fusfci
de Coulanges ; tout en restant original, il se faisait disciple : qui n'eût de
d'ailleurs disciple d'un tel maître ? et toujours, comme nous tous, Conéirl
conserva une profonde reconnaissance et une admiration affectueuse pour le
grand et probe historien. En môme temps qu'il était une des forces de la sec-
tion d'histoire, Corréard avait aussi cette ouverture d'esprit, cette curioâë
éveillée, ce sens délicat et fin, par lesquels il fut toujours un fervent ami fe
l'art et de la littérature. Il avait beaucoup lu, il lisait toujours et nous surpre-
nait par rétendue et la variété de ses connaissances. Un goût particuliêfenat
vif le portait aux enquêtes dont Sainte-Beuve a donné le modèle : aussi sa
camarades le saluaient-ils plaisamment comme le représentant attitré fe la
c Critique ». Il se prétait avec bonne humeur à cette personnification et sou-
tenait avec une ardeur fort amusante les assauts auxquels la c Critique • re-
posait quelquefois. Souvenir triste et touchant ! Jusqu'à sa dernière
cette vie de l'École lui fut présente : il était déjà sur son lit d'agonie, et,
sa main défaillante, il tenait un volume de Sainte-Beuve — pour distraire a
douleur, disait-il — et d'un regard fiévreux il s'attachait à la photographie* .
ses anciens camarades, nous rappelant leurs surnoms et nous les expUçaes
avec son fin sourire.
Reçu troisième à l'agrégation d'histoire, Corréard fut nommé professent
lycée de Saint-Etienne en 1877. Il y arrivait désireux d'agir, plein de boaae
volonté, heureux d'être enfin délivré des examens et des concours; mais, arra
une apparence de santé robuste, il aurait eu besoin de beaucoup de prude»
et de ménagements; il souffrait du climat de Saint-Étienne ; il s'y attristât;
brusquement il tomba malade et fut frappé d'un rhumatisme cruel, phis dou-
loureux, plus dangereux encore que celui de ses premières années. D M
prendre un congé d'un an et ne se rétablit qu'avec peine et à force de saisi
Nommé en 1879 professeur d'histoire au lycée de Pau, Corréard y vînt awe
joie. H y retrouvait des amis de sa famille, de chers camarades de lycée 6
d'École. Sans doute il n'était pas mondain et, bien qu'il pût y briller par sa»
esprit, il ne s'attardait pas volontiers dans les salons ; il n'était point non ai*
un ascensionniste passionné et redoutait d'instinct les excursions
ou périlleuses. Mais il jouissait du pays, du climat, « de la fantastique
des Pyrénées, des gaves écumants ou vert d'eau, des prairies d'émeraodet:
il répétait de sa voix sonore les admirables phrases de Michelet; il aimait **
joli petit homme sémillant de la plaine, qui a la langue si prompte, ia
aussi, et le fils de la montagne qui la mesure rapidement de ses
jambes » ; il aimait les histoires du bon roi Henri et, dans une
amusante et sérieuse, il racontait avec verve les péripéties du mariage
Marie de Médicis. 11 aimait Pau et ne le quitta point sans regret*
Mais, en 1880, une chaire d'histoire fut vacante au lycée de Ctermonu Stf
DB L'ÉCOLB NORMALE 403
parents, toujours et justement inquiets de l'état de sa santé, souhaitèrent de
'avoir auprès d'eux, il rentra dans le lycée dont il avait été l'un des meilleurs
élèves : il y rencontrait quelques-uns de ses maîtres, les frères de ses anciens
oondisciples, l'estime respectueuse dont sa famille était entourée, la sincère
iffection qu'il méritait par lui-même. Gomme il avait connu Henri IV à Pau, 41
ionnut Vercingétorix au pays des Arvernes et de ses notes précises il tirera
rfentôt un excellent, petit livre. Le vent « éternel et contradictoire » de l'Au-
rergoe ne lui plaisait guère. Mais il était heureux, pendant ses vacances, de
aonler à Veynes, dans ce coin pittoresque des Hautes-Alpes, dont il aimait
, la vive et franche simplicité à la montagnarde ». (Tétait le pays de son père;
1 y trouvait la vie simple, la cordiale et joyeuse familiarité qui le mettait à
aise; il y était vraiment populaire : c'est là qu'aujourd'hui 11 repose.
En 1883, après avoir tranquillement passé par les diverses catégories des
ycées, il fût nommé à Paris. Suppléant à Gondorcet (1883), titulaire au collège
toliin (1884*1886), puis au lycée Janson de Sailly (1886t1887), il tombe malade
il semble perdre momentanément toute énergie et toute volonté; il passe
iix-huit mois au lycée de Goutances; il revient en 1889, à Paris, au lycée
Sharlemagnc qu'il ne devait plus quitter. Partout il fût un professeur excell-
ent, d'une haute et nette intelligence, d'une conscience et d'un dévouement
ares. M. Dhombres, proviseur de Charlemagne, lui a rendu ce juste nom-
nage : « Gorréard s'intéressait à ses élèves, aux plus jeunes comme aux plus
rrands, s'occupant également de tous et jusqu'au dernier moment interrogeant
nr leur travail, sur leurs examens, sur les concours. » Oui, Gorréard fut un
naître, un de ces maîtres modestes de l'Enseignement secondaire qui ne
iroient pas déchoir en travaillant pour ceux qu'on leur confie. Il avait la mé-
hode sûre et précise et l'amour du vrai : chaque année, il rajeunissait ses
totes dé cours et, pour ses élèves autant que pour lui, se tenait au courant de
I science. 11 avait l'intelligence claire, lucide, toujours en éveil, et, s'intéres-
ant aux matières les plus diverses, il y intéressait ses auditeurs. Il avait une
oix nette et sonore, qui parfois se fatiguait ; mais il n'écoutait guère les amis
ni lui conseillaient de la ménager et, souriant, il répondait que « il faut bien
onner de la voix ». Il avait suriout cette politesse, cette affabilité, cette bonté
lui viennent du coeur et qui ont laissé parmi ses élèves un souvenir affeo-
neux.
Les qualités du professeur furent aussi chez Gorréard celles de l'écrivain.
.e peu de loisirs que lui laissait renseignement, il les employa à enseigner
neore par le livre. Son œuvre est surtout de vulgarisation. C'est là un travail
Etodeste, mais qui vaut qu'on le rappelle quand l'auteur y apporte, comme a fait
jorréard, des connaissances solides, une conscience scrupuleuse, un souci
onstant de dégager les idées des faits et d'élever le niveau intellectuel et moral
'une génération. Cette préoccupation est visible dans ses nombreux précis.
Ile se marque, par exemple, dans son Histoire du XVII9 et du XVIII*
xècle par un ingénieux groupement des événements qui rompt avec la mono-
mie de Tordre chronologique : l'opposition, bien mise en lumière, de ia mo-
archte absolue en France et de la monarchie parlementaire en Angleterre, le
tbleau de l'avènement en Europe des puissances nouvelles, l'étude des pré-
ides de la Révolution française constituent un heureux effort de généralisa-
on. On peut noter encore, dans son Histoire contemporaine, la part prépond-
érante faite au mouvement des esprits, aux lettres, aux arts, aux sciences; le
404 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
bilan des progrès du xix« siècle est dressé avec sûreté et avec goût : «r
sent un esprit cultivé et épris de haute culture.
Ce goût des idées et des systèmes, ce sens critique toujours en éveil éti
un des traits caractéristiques de son esprit et se marquait dans ses ourraga
comme dans sa conversation. 11 était nourri de lectures, pénétré des ensope-
ments qu'il avait reçus de maîtres éminents. 11 parlait avec chaleur de »
théories, il s'en inspirait, il les mettait à la portée de la jeunesse, il cssayttè
renouveler pour elles l'étude de l'histoire dans l'Enseignement secondais, l
fut le premier à introduire dans cet enseignement, à transposer, pour
dire, les doctrines originales et fortes qui ont été le dernier effort histMip
du xix* siècle. Sorel, Sybel, Rambaud, pour les relations de la RévohiUooaÉ
l'Europe, Taine pour la synthèse de l'ancien régime et pour les origiœsdet
France contemporaine, Lavisse pour les origines et les transformations de i
Prusse, pour les vues générales sur PEurope, Fustel pour la cité antique et la
institutions politiques de l'ancienne France, sont cités par lui à chaque usai
et mis à la portée des jeunes esprits.
Un des livres où Ton voit le mieux de quelle bonne école il est ledisciM
quel bon disciple, est le Yercingétorix qu'il a composé pour la Bièlwtkèçuèa
Écoles et des familles. Le sujet était pour lui plaire ; il connaissait le pipa*
Arvernes ; il devait aimer * cet homme d'une grande idée et d'un géana
sentiment », ce héros d'une patrie encore dans le devenir. Avec une œétfc*
très sûre, il s'applique à dégager de la légende ce qu'elle peut contenir
toire, à éclairer -cette figure par des notions précises sur les lieux, sur lèse»
ditions politiques et morales où s'est déroulé le drame. La critique, du resfc
n'ôte au drame rien de son intérêt. Le plus récent et le plus autorisé d« ter-
riens de Vercingétorix, M. Camille Juliian, a porté sur ce livre un jagael
qui est le meilleur hommage qu'on puisse rendre à Corréard historien :« C*
dit-il, l'ouvrage le plus sain et le plus sobre qu'ait provoqué la viede Ver©>
gétorix, une œuvre de haute probité historique, c'est à-dire faite à la foisi<*
l'étude immédiate des sources et la franche reconnaissance des emprunts te*
aux devanciers. »
Avec la môme probité, Corréard compose un Colàert pour la même B£à*
thèque des Écoles ; pour une collection des classiques populaires, il écrit fl*
étude, agréable et claire, sur Hérodote ; une étude, des plus attachantes, sari
vie et l'œuvre de Michelet. Avec les admirables fragments qui constituai*
livre, unique en son genre, Ma jeunesse, il a retracé cette douloureuse eaU*
où, tout à la fois, s'exalte la sensibilité de l'écrivain et se développe lï
de |'homme. il a suivi l'évolution de la pensée historique à travers les bras#
secousses de la vie politique. 11 a noté, en artiste, les caractères de la pen*
d'apaisement, de détente, trouvée dans la contemplation de la nature. « J|*
Pâme humaine, dit-il, Michelet a pénétré ou deviné celle des animaux, defi>
seau et de l'insecte, et celle, plus diffuse et plus obscure, des choses
nimées, — do l'océan, des montagnes, des grands arbres. Son cœur a à*»
source de son génie. Il a tout compris parce qu'il a tout senti et touti&'
Le dernier travail de Corréard, travail déjà ralenti et interrompu par les P*
mières atteintes du mal auquel 11 devait succomber, est une Hùtwn **
France sous le Consulat, composée pour la bibiiothèque d'histoire illustrée.'
aimait cette époque consulaire, cette jeunesse du régime napoléonien et
xix* siècle. Sans en faire le récit, il en a tracé un tableau très cla»r,
DB L'ÉCOLE NORMALE 405
à profit les travaux les plus récents, mais se gardant des doctrines absolues,
de l'esprit de système et des conceptions a priori. Un bons sens éclairé est
encore le meilleur guide pour ceux qui, comme noire ami, tiennent à haut
prix leur rôle d'éducateur.
A ce rude labeur, Gorréard s'épuisait peu à peu, sans en avoir conscience*
Vers la fin de Tannée scolaire 1887, il eut des maux de tête, des troubles, des
hallucinations ; il ne pouvait descendre un escalier sans être pris d'inquiétude
el de vertige. Cependant il se rétablit. Mais voici que la mort soudaine de son
frère, de son cher Raoul, le frappe d'un coup terrible. Camarade et ami des
deux frères, Je puis dire combien vive et touchante était l'affection de
François pour son cadet, combien naïve son admiration pour la belle santé,
pour la vigueur, pour la verve joyeuse et l'entrain du jeune capitaine ; le 8 mai
1888, à Hoang-Ho, sur la frontière de Chine, Raoul Corréard était brusquement
enlevé par la fièvre : François n'oublia jamais cette date cruelle. La tristesse
pénétrait en lui. A Veynes, pendant ses vacances de 1892, il écrivait ce grave et
triste sonnet :
Sur les prés Jaunissants qu'étoile la colchique,
L'Occident moins vermeil étend un lent brouillard ; .
Dans l'esprit assombri monte, lorsqu'il est lard,
Des funèbres pense» l'essaim mélancolique.
Dépouillé de son voile au prestige magique,
Llnélucuble terme apparaît au regard
De l'homme d'aujourd'hui,, demain presque vieillard,
Et le frisson du soir au cœur se communique.
Alors dans la mémoire éclat le souvrntr
De ee tereet où Dante, en un divin passage
De son poème, parle ainsi : « Voici venir
» Le moment de la vie où chacun, s'il est sage,
» Voyant autour de soi l'horizon s'embrunir,
» Doit replier la voile et serrer le eordage. »
Et cependant il s'efforçait de résister, de réagir contre les sombres pensera.
Il voulait vivre. La mort du général Corréard Pavait laissé seul près do sa
mère, si souvent et si rudement frappée. Son mariage, la naissance d'une
charmante petite fille, qu'il adorait et qu'il caressait des noms les plus
tendres, lui créaient une vie nouvelle et de nouveaux devoirs. Il voulait vivre»
vivre pour les autres, vivre d'une vie toute dévouée. Et il continuait à tra-
vailler avec énergie, presque avec allégresse. 11 fut heureux d'être nommé
du jury d'agrégation d'histoire : c'était une juste récompense; c'était aussi un
lourd travail; il l'accueillit avec joie et s'y donna tout entier, toujours avec la
mémo conscience et la même ardeur.
Les vacances devenaient malheureusement trop courtes. Il se sentait fa-
tigué. Nous croyions qu'il souffrait seulement de son cruel rhumatisme : une
maladie qui ne pardonne point, l'urémie, l'avait gagné peu h peu. Dès la fin de
Tannée 1900, H ne se traînait plus en classe que par un admirable effort de
volonté. 11 a senti la mort venir. Pendant plusieurs mois il est demeuré sur
son lit d'agonie, conservant sa lucidité d'esprit, sa grâce souriante, sa poli-
tesse .cordiale; il écrivait encore quelques lignes pour recommander ses
,4 06 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÀVJBS
élèves, pour demander des nouvelles de ses amis, pour exprimer sa retaa-
naissance des moindres témoignages d'affection. Et pourtant toute Ulusoeel
tout espoir avaient disparu. De quel regard anxieux et clair il s'attachait à ces
qui l'aimaient ! Quels fermes conseils ! Quelles louchantes fecommandaftM*
Mais chaque jour, chaque nuit, c'était une crise douloureuse et des cris <te-
goisse. Le 17 Juin, la mort mit fin à ses horribles souffrances.
D'une nature excellente, complexe, et, en apparence, pleine de contrac-
tions, Gorréard fut aimé de ceux qui l'ont vraiment connu. U semblait, fe
l'abord, robuste et solidement bâti; il souffrit toujours de douleurs rhunfe»
maies et aurait eu besoin de beaucoup de prudence et de ménagements. I
avait des accès de lassitude, des soubresauts d'énergie physique. Parfois, â*
laissait conduire comme un enfant; souvent il agissait avec unedécisioa km
et une rare force de volonté. Toujours maladif, il ne pouvait avoir cet ca-
libre harmonieux que donne une santé régulière. Son intelligence n'était j»
jnoins surprenante et rare. U aimait l'exactitude, la précision, les textes
tement et sévèrement établis ; mais il criait aussi son admiration pour
chelet et pour Lamartine. Il rédigeait ses notes et ses précis avec une
science scrupuleuse, et souvent il s'interrompait pour réciter des vers,
voix sonore, avec des exclamations enthousiastes. Il était à la fois le « critrç»*,
l'artiste, le poète, et c'était un charme de passer, avec lui, les longues fes*
de se laisser entramer par la verve de son esprit et l'aménité de sa contre
sation. — On peut apprécier diversement la force ou la faiblesse de la votaA
la netteté ou l'état de l'intelligence. — Qu'importe î * Gorréard fut sortoet*
homme de coeur. U eut cette franchise, cette loyauté, cette gènérostfè ji
font 1 es vrais amis. Qui de nous n'a répété : « le bon Corréard » ? et bob
pouvions pas le nommer autrement. Car il était foncièrement bon, d'une taÉ
toute sincère, toute dévouée, presque involontaire et naïve. D ne rortt
point croire à l'ingratitude. Il ignorait la méchanceté et la haine. Si parf*i
lançait un mot malicieux, il en ressentait comme un léger remords el oi-
gnait d'avoir froissé quelqu'un. Car il avait surtout cette politesse exqtft
cette vraie politesse du cœur que l'on ne peut pas ne pas aimer.
Par cette mort brusque et cruelle, Corréard laisse, après lui, une mère*-
solée, une famille sans force et sans consolation, une pauvre petite fifie #
ne peut encore comprendre quel tendre, quel excellent père elle a péri»
Puisse, du moins, la très vive et très sincère tristesse de ses amis,
un peu la profonde douleur des siens ! Jusqu'à son dernier jour, Cotréarll
aimé notre École, et nos jeunes camarades peuvent en témoigner aussi
que ses plus -vieux amis : l'École gardera de lui le souvenir d\me batte
fine intelligence, d'une franchise généreuse, d'une exquise et délicate brô
Georges Eorr.
P omotion de 1876. — Lelorieux (Victor-Edouard), né à Paris, le 2* **
1857, décédé à Paris, le 19 janvier 1901.
Lelorieux a fait toutes ses études au collège Chaptal. Reçu en 1876 a Fft*
Polytechnique et à l'École Normale, il opta pour cette dernière, sur les
de son professeur, If. Hauser, et aussi par vocation. Il en sortit en 1879,
des se onces physiques, premier de sa promotion d'École, après un
remarqué. H débuta au lycée de Brest, passa en 1882 au lycée de Reims, el
DB L'ÉGOLB NORMALE 407
15 au lyeée Lakana}, qui venait de s'ouvrir. Ce rapide avancement souli-
ait sa valeur professionnelle et le ramenait au milieu des siens, lien éprouva
a grande joie d'abord, puis des regrets. Le petit nombre des élèves scienti-
oes des classes supérieures du nouveau lycée rendait sa tâche légère
les, mais peu intéressante. Il souffrait, de plus, de douleurs rhumatismales
i lui rendaient tout voyage pénible* Ses amis lui conseillaient de demander
déplacement qui lui eût, sans doute, été accordé, mais sa fierté se refusait
olliclter Ce qui lui paraissait être une faveur.
En 1892, il quitta Lakanal pour Louis-le-Grand. C'était le terme de son ambi-
a, et il désirait, souhait trop tôt réalisé, y terminer sa carrière. .
«etorieux fut, de ravis de ses chefs, exprimés en plusieurs circonstances,
excellent professeur, et cela devait être. Peu après sa sortie de l'École, on
proposa d'entrer dans un laboratoire. Le mauvais état de sa vue qui lui
idait l'expérimentation difficile et son goût très vif pour l'enseignement le dé-
èrent à refuser.
Pesprit très actif, il se tenait au courant de tous les travaux qui, depuis ses
rats, ont si profondément renouvelé l'enseignement des sciences physiques
chimiques. H publia en collaboration avec un de ses collègues, un précis de
mie très estimé. 11 ne se bornait pas d'ailleurs aux études propres à son
seignement immédiat : par distraction et curiosité d'esprit, il traduisait pour
-même un ouvrage du mathématicien anglais Tait, dont ia lecture l'avait in-
essé, et un fragment de l'œuvre d'Aristote, ayant trait à la physique,
•es connaissances étendues, son esprit original, son dévoûment infatigable,
fermeté sans rudesse, lui donnaient une réelle autorité sur ses élèves. Ceux-
lavaient apprécier leur maître et lui rendaient son affection. Ils en donné*
M sa mort, un témoignage touchant et délicat.
ielorieux fut, à l'École Normale, un de nos camarades les plus aimés,
pensif, joyeux, boute-en-train, il contribuait pour sa large part, à en rendre
séjour moins morose à certaines heures, celle de ia rentrée hebdomadaire
r exemple.
>e Parisien fûté qu'il était, ayant beaucoup plus que la plupart d'entre nous,
et observé, nous contait alors les anecdotes dont son esprit était si riche-
nt meublé. La ronde du surveillant dont nous avons tous connu la bien-
Uanco souriante et grave, venait à notre grand regret, l'arrêter, et le premier
sttissement ne suffisait pas toujours,
es amis d'Ecole lui restèrent fidèles et, plus tard, se groupèrent autour de
Ils lui gardent un souvenir reconnaissant des heures de détente, qu'au mi-
i des préoccupations Journalières, sa bonne humeur et ses Joyeuses bou-
es leur ont procurées.
é serait ne pas connaître Lelorieux tout entier, que de ne voir en lui que
joyeux camarade. Né et élevé à Paris, il avait du Parisien l'esprit et la verve;
de parents normands, heureux de revenir chaque année aussi à Vains, près
vranches, il était bien un peu Normand, et il aimait à se considérer comme
; Il ne se trompait pas, car il avait du Normand la finesse narquoise, et savait
user pour déconcerter ceux dont le commerce ne lui agréait point,
«'expérience de la vie développa, en lui, d'autres qualités : une indépen-
sée d'esprit absolue qui ne lui permettait pas de s'incliner devant une opi-
M qu'il croyait fausse, quels que fussent d'ailleurs, le nombre ou l'autorité de
ut qui ia défendaient ; une fermeté de caractère à laquelle son proviseur,
1
108 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
M. Gazeau, a rendu ce juste et éloquent témoignage : (1) • La valeur du mltred
de renseignement était relevée encore chez notre cher ami par la vatearfc
Thomme et du caractère. Nul plus que lui n'a été droit, loyal, honnête. te
c'était la, si Je puis dire, la marque dislinctive de Lelorieux, PhonoétetM
honnêteté scrupuleuse, qui ne reculait pas devant les cas de conscience, q*
ne transigeait pas, qui ne capitulait pas, qui aurait regardé comme une làefeâi
et comme une déchéance de rien céder aux hommes et aux circoastaiea,
quand elle était persuadée d'avoir le droit pour soi. Notre ami avait des pria-
cipes auxquels il tenait de toute la force de sa conviction et de sa volooM
il eût été incapable , même pour obtenir l'avantage personnel qu'il eût le pto
souhaité, de consentira un compromis ou à une démarche qui lai eût pin*
contradiction avec sa conscience. »
Lelorieux garda toute sa vie un caractère enjoué, et il y eut un vrai awrit
car les misères physiques ne l'épargnèrent pas. Etant encore sur le banc te,
écoliers, il devait soigner une maladie des yeux, qui alla en s'aggrava^ jef*
la perte de l'un d'eux. Puis, de bonne heure, des rhumatismes aigus le W
cruellement souffrir. C'étaient les premières manifestations de la maladie*
cœur qui devait l'emporter. Depuis plusieurs années, toute fatigue était ««
d'une prostration momentanée due à un ralentissement des mouvements c*»j
diaques. Il avait connaissance de son état, quelques allusions à sa fin pâ*~
turée, une mélancolie fugitive ne laissent à ses amis aucun doute à ce sq4
mais, pour ne pas effrayer les siens, il leur dissimulait ce qu'il ne savait queti*
et le faisait avec un rare courage. Les symptômes devinrent alarmants ««•
de juillet 1900, pendant les examens pénibles qu'il faisait subir amorti*
aux Écoles d'Agriculture. Les vacances qu'il alla passer comme d'habttafct
Vains, améliorèrent un peu son état; mais ce ne fut qu'un court répit et,*»
la rentrée, les défaillances du cœur devinrent plus fréquentes. Le 19 janvier»*
sa sortie du Lycée Condorcet, où il venait de faire une interrogation, il b**
dans la rue du Havre foudroyé*
Circonstance douloureuse, il était attendu à ce moment môme, parafe*
chez un oncle très aimé qui le considérait comme son fils, et chez lequel, «
les samedis, il allait terminer sa semaine en pleine douceur familiale, sa **
laborieuse accomplie.
• Cette fin brutale lui épargna les longs jours d'immobilité qu'il redouUM*
mort, à défaut de la vie, lui fut clémente.
L'Université perd en Lelorieux, un serviteur dévoué; l'École Norauk*
de ses meilleurs flls. Puissent, les regrets unanimes que sa mort a causa. *
souvenir que ses amis conservent pieusement de l'homme courageux, M*
franc, arraché à leur affection, adoucir la douleur de sa veuve et de ses p
rents.,
E. Bus»
Promotion de 1877. — Thirion (Paul), né à Remiremont (Vosges) le 23 »
tembre 1858, décédé à Paris le 21 juin 1901.
. Pieusement élevé par une mère d'une intelligence distinguée et &
(l) Paroles pronocées sur la tombe.
DB L'éCOLB NORMALE 109
volonté énergique, qui considéra comme le premier de ses devoirs de graver
dans son âme, d'une manière ineffaçable, les principes de la foi chrétienne, et
qui y réussit, Paul Thirion eut une enfance heureuse, à l'ombre du clocher de
sa ville natale, au milieu de ces admirables paysages des Vosges pour lesquels
Il s'éprit de bonne heure d'une affection passionnée : combien de fois l'ai-Je
entendu me dire que c'est là seulement, au milieu des siens, dans ce coin de
terre où il ne manquait jamais d'aller se retremper tous les ans, qu'il trouvait
un véritable charme à la vie ! Ses éludes, d'abord au collège de Remiremont,
puis à Lunéville, furent brillantes : une intelligence prompte, une rare facilité
d'assimilation, une mémoire impeccable, une grande puissance de travail, ne
tardèrent pas a se révéler chez lui, et décidèrent de son avenir : il se destina à
l'enseignement, carrière de son grand-père maternel, et spécialement à rensei-
gnement de l'histoire, vers laquelle le portaient plus particulièrement ses apti-
tudes et ses goûts. Après avoir brillamment passé le baccalauréat es lettres à
seize ans, puis à dix-sept le baccalauréat es sciences devant la Faculté de
Nancy, Paul Thirion vint à Paris se préparer au concours d'entrée à l'École
Normale. L'École Bossuet, qui lui offrait à la fois les avantages d'une direction
ecclésiastique et d'un des meilleurs enseignements universitaires, celui du
lycée Louis-le-Grand, plaisait à ce double titre à Thirion et à sa famille si
chrétienne : c'est le qu'il entra. H y fut un élève modèle : la précocité et
l'étendue de son savoir, l'aménité de son caractère, la parfaite régularité de sa
conduite, lui valurent de la part de ses camarades une sympathie, mêlée de
quelque vénération, de la part de ses maîtres une profonde et durable affection.
De brillants succès au lycée et au concours général récompensèrent ses
efforts. En 1877 il se présenta à l'École Normale et fut reçu d'emblée : il n'avait
pas dix- neuf ans et élait un des plus jeunes de notre promotion.
Malgré une apparence froide et réservée, qui n'était chez lui que l'effet d'une
certaine timidité, et nullement la marque d'aucune indifférence ou sécheresse
de cœur, il y trouva vite de vives amitiés : et jamais il n'y compta un ennemi,
bien que les passions fussent alors vivement surexcitées, et qu'il ne se gênât
nullement pour proclamer très haut, avec une assurance imperturbable, des
opinions souvent fort différentes de celles qui prédominaient dans le milieu
tout nouveau où il venait d'entrer. Jamais homme ne fut aussi dénué que lui
de ce qu'on appelle le respect humain et n'eut à un si haut degré le courage
de sa manière de voir ; on l'en estimait davantage et si parfois la raillerie
s'exerçait un peu à ses dépens, c'était toujours d'une manière discrète, et avec
une nuance de sympathie. On sait combien sont fréquentes, h l'École, ces
appellations familières, produit presque toujours heureux d'une sorte de colla-
boration inconsciente et instantanée : pour Paul Thirion la coutume était
d'autant plus légitime que le hasard avait placé un de ses homonymes parmi
les autres littéraires de 1877, et que l'emploi des prénoms n'est pas dans ies
habitudes de l'École. Un surnom s'imposait. Celui que reçut Paul Thirion dès
le premier jour de son entrée, et dont pas un seul de ses camarades ne pouvait
certainement expliquer ni le sens ni l'origine, fît particulièrement fortune.
Aucun de nous, peut-être, ne Ta jamais appelé autrement : il le fallait,
d'ailleurs, sous peine de n'être plus compris. On l'entendait continuellement
retentir dans les couloirs ; il s'est glissé, parfois, par surprise, jusque sur les
lèvres de nos maîtres de conférences. Lui, bon garçon, était le premier à en
rire. Ce fut la note gaie de son séjour à l'École.
410 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Ces trois années passèrent rapidement, pour lui comme pour tant d'aubes,
au milieu d'un travail continuel. Ses succès ne discontinuaient point, il M
reçu facilement licencié es lettres en 1878, agrégé d'histoire en 1&&
A sa sortie de l'École, il demanda un lycée de PEst et fut nommé à Troj»
Tout joyeux il courut aussitôt prendre possession de son poste : mais ii «
première déception l'attendait. Le professeur qu'il devait remplacer refusait le
quitter la place et obtenait d'y rester. Il fallut retourner à Paris, où il teç*
quelques jours après, sa nomination au lycée de Sens.
Cet incident, qui lui causa une vive contrariété, et les fatigues de la prép-
ration h ce laborieux concours d'agrégation qui alors se prolongeait fort aval
dans le mois de septembre et ne laissait pour ainsi dire aucun repos auiâèw
sortant de l'École avant la rentrée des classes, furent malheureusemeat pat
Thirion de mauvaises conditions pour ses débuts dans la carrière professorifc
H y trouva plus de difficultés qu'il ne s'y attendait, et dut prendre un congé. J
l'expiration de ce congé, en octobre 1881, il espérait retrouver une place fi
ne l'éioignât pas trop des Vosges : il fût envoyé à Tours (1881-1883), puki
Rennes (1883-1885). Son enseignement, très élevé, très nourri, très apprêtai,
n'était pas apprécié à sa juste valeur par ses élèves : il méritait un antre iafr
toire. Thirion fut nommé en 1885 à l'École Normale de Clunj, destinée à fivaer
des professeurs pour l'enseignement spécial. Là, deux grands tombées
lui étaient réservés comme le disait heureusement sur la tombe de notre m
M. Dhombres, proviseur du lycée Chartemagne : « Le plus précieux fdt set
mariage, qui mit un rayon de soleil dans les brumes vosgiennes, et un aoirt*
dans la vie du savant. En même temps ses collègues, appréciant ses qoaftés,
lui faisaient l'honneur de le déléguer pour représenter rÉcole au Gon**
supérieur de l'instruction publique. »
Fait pour la vie de famille, Paul Thirion en avait toujours connu les chaîne:
sa mère et sa sœur l'avaient accompagné dans ses diverses résidences, ft*
tourant d'une tendre et vigilante affection. Celle qui devait leur succéder Ii
procura à son tour treize années d'un bonheur inaltérable. Elle lui donna *tf
fils qui font aujourd'hui tout son espoir et toute sa consolation.
Au Conseil supérieur de l'instruction publique, malgré son zèle h détetê*
les intérêts qui lui étaient confiés, Paul Thirion ne put empêcher la suppresste
de l'École de Cluny (1891), irrévocablement décidée. Il ne put qu'obtenir par
ses collègues d'honorables compensations. Lui-même fut envoyé à Reims *
l'éclat et la solidité de son enseignement lui valurent bientôt une répaM*
qui ne se confinait pas dans les murs du lycée. Son succès l'y désignait p*
les lycées de Paris : il fut nommé en 1895 à Versailles et peu après an ïjvf
Charlemagne.
Le long et laborieux exercice de l'enseignement historique dans les \f&
cause inévitablement, même aux plus robustes, une réelle fatigue : il était p
Thirion plus rude et plus pénible que pour nul autre, à cause du soin <flf
mettait à préparer ses cours et des difficultés de discipline dont il ne pot jarf
entièrement triompher. Malgré cela, ignorant Part de se ménager et cédai**
goût de plus en plus prononcé pour la science, Thirion n'en était pas note
ardent à entreprendre des travaux personnels. U fut longtemps tenté par ftfr
bilion du doctorat ; ses changements de résidence, la pénurie de moyens *
travail, l'empêchèrent de donner suite aux divers projets de thèse qui! fort*
toutefois une étude importante qu'il fit à Iteims sur les échevins ruraux de *
DR L'ÉOOLB NORMALE 441
hampsgne (1) et qu'il a laissée inachevée n'aurait eu besoin que d'un faible
ipplément de travail pour affronter la soutenance, et c'est sans doute la dès-
nation qu'elle aurait eue si Thirion avait vécu davantage. Mais ce qui l'a em-
Iché surtout de laisser une œuvre de longue haleine, ce fut retendue même-
$ ses connaissances et la variété de ses goûts : allant volontiers d'une
testion à l'autre, abordant souvent des études nouvelles, rêvant d'ajouter à
le connaissance parfaite de l'allemand et à une connaissance suffisante de-
inglais, celle des langues slaves, il ignorait ou dédaignait l'art de se spécia-
rer. Toutefois, surtout dans les derniers temps de sa vie, les questions de poli-
pie extérieure contemporaine, surtout de politique coloniale, l'empire français-
> l'Afrique septentrionale et occidentale, le Transsaharien, le Transvaal,
Sxtréme-Orienl, attirèrent spécialement son attention. Il leur consacra dans la
wue de Géographie, dans le Correspondant, et surtout dans la Quinzaine,
» articles remarqués. Un juge compétent, M. Paul Leroy-Beaulieu les a cités
■ec éloge : le général Weyler écrivit à l'auteur que nul n'avait mieux compris
le lui l'esprit de son gouvernement à Cuba : et les études de Thirion sur les
igines du déplorable connu qui ensanglante encore l'Afrique australe
laissent destinées à faire autorité.
Pour tout ce qui concerne la grandeur de la France, son influence dans le
onde, son expansion coloniale, Thirion n'était plus le même homme ; lui, si
serve d'ordinaire, un peu timide, prenait feu et se passionnait. Lorrain dans
cœur, il ne s'était jamais consolé des désastres qui avaient établi l'étranger
près de sa ville natale, et le relèvement de sa patrie était le plus ardent de
s vœux.
La connaissance sûre et précise qu'il avait des problèmes politiques contcm-
rains facilita à Thirion la tâche toujours délicate de résumer, dans un volume
me étendue restreinte, plus d'un siècle d'histoire, et d'une histoire particu-
rement chargée. Le Manuel d'histoire contemporaine (1789-1900), qu'il publia
4900 à la librairie Lecoflre, lui fait honneur ; c'est un livre d'une clarté, d'une
partialité, et d'un intérêt incontestables. Thirion venait d'entreprendre pour
même librairie, un volume intitulé : l'Église et les dévolutions politiques
89-1870), et destiné à la Collection pour renseignement de V histoire ecclé-
\stigue* Il avait commencé à en réunir les matériaux lorsque la mort Ta
ppé.
ton apparence robuste ne laissait nullement prévoir une fin si prompte ;
ls Thirion s'était en réalité surmené. Vivant uniquement pour la pensée et
travail, il n'avait jamais songé assez à sa santé. Le moindre accident pouvait
)ir chez lui des suites graves. Le h juin, il fit dans son escalier une chuta
i amena de graves désordres intérieurs. Aucune illusion n'était possible :
Irion était mortellement atteint. Lui seul (et nous devons nous réjouir que
angoisses de la mort et la douleur de quitter les siens lui aient été ainsi
irgnées) se méprit sur la gravité de son état ; Jusqu'au dernier moment, il
btretint de ses travaux et de ses projets de voyage pour les vacances pro-
lines. Le P. Baudrillart, qui avait été son ami à l'École Bossuet et à l'Écol*
1) Un fragment en a paru dans les Études d'histoire du Moyen Age dédiées à
Gabriel Mpnod (Pari?, 1896).
Ut ASSOCIATION DBS ANCIENS BLÂVBS
Normale, l'assista à son Ht de mort, et reçut les dernières confidences de cède
âme si religieuse. 11 expira dans la nuit du 20 au 21 Juin : il n'avait pasqotra&fr
trois ans.
La plupart de ses amis, et moi notamment, ignorions même qu'il fût mairie,
quand survint la lugubre nouvelle de cette mort prématurée. 11 vivra toujorn
dans leur souvenir. Puisse l'expression de leurs regrets adoucir un pente
chagrin d'une mère si douloureusement éprouvée, d'une veuve si crueUeoat
frappée, de deux enfants privés de leur père à l'âge où il leur aurait été te pis
nécessaire, en leur montrant combien leur deuil est compris et partagé.
Marcel Miaicw.
Promotion de 1887. — Tcheng (Cheou-tchen), né à Fou-tcheou en 1$
mort à Tien-tsin le 19 juin 1900.
Les pages que les anciens élèves de l'École Normale ont coutume de con-
sacrer au souvenir de leurs camarades disparus sont les témoignages (Tito-
ration ou d'estime, d'affection et de regret que les survivants apportent s» ■
tombe des morts. La notice qu'on va lire est d'une autre sorte ; elle doit**,
par la force des choses, un plaidoyer; j'ai à dire par quel concours de cira*
tances malheureuses un ancien élève de l'École, un Chinois, nommé Tctot
a été fusillé à T'ien-tsin au mois de juin 1900; je désire faire partageri
d'autres la conviction que j'ai acquise de son innocence ; je voudrais rites?
qu'on rendît à sa mémoire l'honneur qui lui est dû.
Né à Fou-tcheou en 1862, Tcheng (Cheou-tchen) entra en 1877 i r&*
française annexée à l'Arsenal de cette ville. En 1884, ses études tarent ia&-
rompues par le bombardement de l'amiral Courbet qui tentait de demi»
l'œuvre créée en 1867 par un autre Français, Prosper Giquel; dès sa jeûna*
il pouvait ainsi constater cette étrange contradiction de la conduite desbooett
qui s'empressent d'anéantir par la guerre ce qu'ils ont cdiûé au prix des p£
grands efforts; c'était comme un présage du sort qui l'attendait luHBême,*
qui, par une ironie suprême, est tombé sous les coups de ces Européens P-
Tadoptalent naguère dans leur famille intellectuelle.
Tcheng fut envoyé en France en 1886; il passa une année à Sainte**
puis fut admis à l'École Normale supérieure dans la section des sciences, M
alors que je me trouvai en relations avec lui ; mais, comme il était externe,*
que j'étais moi-même élève de troisième année dans la section des lettre*.*
n'eus pas l'occasion de le voir assez souvent pour le biéu connaître; je P
cependant apprécier son assiduité au travail, sa douceur et sa droiture. I*
amitiés solides qu'il noua avec quelques-uns de ses camarades de proewtti
prouvent d'ailleurs en faveur de son caractère.
L'effort que Tcheng dut faire pour suivre les cours de l'École et pour se F*
parer à la licence de mathématiques et à celle de physique et chimie di
lèrent sa santé; légèrement atteint aux poumons, il dut rentrer en Chine*
le mois de septembre 1889. De 1893 a 1897, Tcheng rut professeur a fM1
française de Fou-tcheou; il s'y trouva sous les ordres de son premier ia*
téur français, M. Médard, qui dirige cette institution depuis 1868. Qu'il me rf
permis, ici, de rendre hommage à ce maître, véritable missionnaire la$*
dont tous les efforts sont consacrés depuis trente-deux, ans à développer I*
fluence de notre pays en Extrême-Orient ; je le remercie des renseignene*
DE L'ÉCOLE NORMALE 143
pi'il a bien voulu me communiquer sur son infortuné collaborateur; c'est
paceà lui que la présente notice a pu avoir quoique précision; l'émotion sin-
cère qu'il a témoignée dans la lettre qu'il m'a écrite est plus que toute autre
shose à l'éloge de Tcheng ; il n'était pas un homme vulgaire celui qui a pu
inspirer de tels regrets au chef qui Ta le mieux connu.
L'Écoie française de Fou-tcheou, quoiqu'on n'y eût point introduit les ré-
Formes que n'a jamais cessé de réclamer son directeur, fonctionnait assez
bien, lorsque, en 4697, on entreprit de la réorganiser. Sous le prétexte d'en
augmenter l'importance, le maréchal tartare, qui a la haute surveillance de cet
établissement, y flt entrer quatre-vingts élèves nouveaux; ces recrues avaient
été choisies sans être soumises à un examen sérieux ; bien plus, dans certains
cas, on avait procédé par voie d'affiches pour vendre des places aux plus of-
frants. Les résultats furent, comme on pouvait s'y attendre, désastreux ; dès les
premières épreuves qu'on leur At subir, bon nombre de ces jeunes gens, qui
même n'étaient pas tous jeunes, révélèrent leur profonde ignorance de récri-
ture chinoise ; on décida de renvoyer vingt-trois d'entre eux. Les proscrits se
plaignirent avec d'autant plus d'amertume que quelques-uns d'entre eux
avaient payé leur admission 60 ou 80 piastres et qu'ils se trouvaient avoir fait
là un bien mauvais marché. La faiblesse des autorités chinoises leur donna
gain de cause, et ils rentrèrent, tout aussi sots, mais infiniment plus arrogants,
dans l'École dont leur indignité les avait fait chasser. Le pauvre Tcheng, qu'ils
rendaient responsable de leurs tribulations, fut sacrifié à leur ressentiment;
au premier conflit qui se produisit entre un élève et lui, le maréchal tartare
fut saisi d'une pétition à laquelle il répondit dans des termes tels que Tcheng
dut donner sa démission. 11 perdit ainsi sa place pour avoir été trop conscien-
cieux dans l'accomplissement de son devoir professionnel.
Devenu libre, il se résolut, sur les conseils de Al. Médard, à retourner en
France, pour y intéresser quelques personnes à un projet de lycée franco-
chinois. Le sous-directeur de l'École Normale, 11. Tannery, qui le revit alors,
m'a autorisé à dire que « dans les longues conversations qu'il eut avec lui, H
fut très frappé de sa valeur morale et do son désir de faire le bien dans son
pays ». Tcheng fut aussi reçu par M. Bérenger, vice- président du Sénat, par
M. Le Jlyre de Viiers, député, par M. Gérard, qui venait d'être ministre en
Chine, et par M. Pichon qui allait occuper ce même poste, par M. Foncin, pré-
sident de l'Alliance pour la propagation de la langue française. 11 rencontra
partout un bon accueil, mais ne parvint pas à obtenir un concours effectif.
Cependant la Chine semblait s'être réveillée de sa torpeur plusieurs fois
séculaire. A l'instigation d'un certain K'ang Yeou-wci, le jeune empereur
Koang-slu s'était déclaré ouvertement en faveur des réformes et lançait coup
sur coup des édiis révolutionnaires qui frappaient de stupeur tous les manda-
rins routiniers du Céleste Empire. Tcheng, qui venait de rentrer en Chine,
partit aussitôt pour Pékin avec M. Médard aûn de mettre à profit les bonnes
dispositions du gouvernement. A peine était-ii arrivé que l'occasion était déjà
Passée. Avec l'appui du parti de la réaction, la vieille impératrice douairière,
qui n'en était pas à son premier fcoup d'État, se décidait, à la fin du mois de
septembre 1898, à reprendre de force le pouvoir; l'empereur était brusque*
entremis en tutelle; ses conseillers payaient de leur vie leur zèle nova-
teur; seul K'ang Yeou-wei parvenait à s'échapper et trouvait asile sur un ba-
Jeau anglais. Les temps étalent moins favorables que jamais pour les Chinois
8
114 ASSOCIATION DBS ANCIENS *LÂVB8
épris des Idées occidentales et Tcheng dut renoncer à tout espoir de rétamer
une position officielle.
En Juillet 1899, il entra au service de la compagnie franco-belge du Loo-Sn,
qui a entrepris de construire une ligne de chemin de fer de Pékin à Haa-
k'eou. Il fat envoyé dans la ville de Pao-ting fou. Ses débuts furent difficiles;
on le traitait comme un simple interprèle et on lui faisait durement sentir sa
infériorité. Il se décida cependant à rester et fit venir auprès de lai sa fenâe
afin de pouvoir surveiller Péducation de son petit garçon. Au mois de décembre,
avec Parrivée d'un nouveau chef, M. Ossent, sa situation s'améliora; M. Ose*
apprécia ses services et lui témoigna de la confiance; le 28 avril 1900, Trtal
écrivait à son frère qui se trouvait alors à Paris : « Malgré mes occupai»»,
je suis tout de même heureux de travailler avec II. Ossent qui m'estime assi;
c'est un homme intelligent, énergique, qui n'a aucune mauvaise idée cette
les Chinois et qui ne soutient pas les Européens qui ont de mauvaises dfefs-
sHions pour nous. Depuis son arrivée les travaux ont une bonne tournure et
les relations avec les Chinois sont rétablies en bon termes; cela facilite
coup mon service. Ma famille et moi, nous n'allons pas mal, mais le
de professeur pour mon petit garçon me tourmente* Plusieurs sociétés secrets
font des émeutes aux environs de Pao-ting; cela et la sécheresse mlnqstt
aussi beaucoup. » D'autres lettres montrent que la faveur dont Tcheng joaisat
auprès de son directeur n'avait pas été sans exciter contre loi certuafi
jalousies ; les employés européens subalternes voyaient d'un mauvais œil qu'a
Chinois pût leur être préféré. Ces circonstances n'expliquent que trop les évé-
nements qui allaient se produire.
Les troubles dont Tcheng parlait à son frère étaient ceux que suscitaient kl
fameux Boxeurs. Depuis plus 4'un siècle existait, dans le sud du Tcbe-fi *
dans le Chan-tong, une association de gens peu recommandables qui donnait*
à leur ligue le titre pompeux de « Poing de la justice et de l'harmonie •; et
qu'ils entendaient par la justice et l'harmonie, c'était leur bon plaisir; quota
poing, leurs exercices de boxe et d'escrime justifiaient assez le choix qA
avaient fait de ce symbole. A mainte reprise, oes malandrins avaient eu
à partir avec les tribunaux. Vers la An de l'année 1899, leur situation
brusquement; de pourchassés et de redoutés qu'ils étaient, ils se virent
et encouragés; des princes du sang les assurèrent de leur haut
libre carrière fut laissée à leurs instincts de meurtre et de pillage,
qu'ils les tournassent contre les « diables européens », ou, à leur défaut,
les chrétiens chinois, ces « diables du second degré » ; jamais ils Savaient <£
à pareille fête. C'était là le résultat du coup d'État de l'impératrice; psff
reprendre le pouvoir au mépris des lois, cette femme ambitieuse avait dû sip-
puyer sur la faction que les réformes du jeune empereur scandalisaient; ces
qui l'avaient ainsi soutenue lui dictèrent ensuite leurs volontés. Frar*
malheur de la Chine, les chefs de la réaction étaient des gens à courtes
qui faisaient consister le patriotisme dans la haine de l'étrangère* qui
saient les plus basses passions de la foule en croyant réveiller le
national. On sut bientôt dans toute la Chine du Nord que les violence»
les Européens seraient tolérées, qu'elles étaient même désirées.
Le petit groupe d'ingénieurs et de contre-maîtres qui se trouvait
Pao-ting-fou fut le premier à être menacé par l'insurrection
29 mai, devant l'attitude hostile des bandes de Boxeurs, M. Ossent et ses
isole I
ite.ii
DB L'ÉCOLE NORMALE 415
donnés se décidèrent à quitter la Tille par la voie fluviale. Trente-trois
hommes, sept femmes et un enfant s'embarquèrent donc à cinq heures du soir
dans douze jonques; trente-deux soldats chinois leur servaient d'escorte. La
navigation se fit sans trop de difficulté pendant toute la journée du 30; mais,
le 31, au matin, quand on voulut repartir de Keou-ko, les rives étaient cou-
vertes d'une foule menaçante et hurlante de sept à huit cents hommes. Les
soldats et les bateliers s'enfuirent; les Européens descendirent à terre pour
(aire face à l'ennemi; par suite d'un déplorable malentendu, l'embarcation de
M. Ossent accosta seule sur l'autre bord; il fut aussitôt saisi et massacré avec
sa belle-sœur M— Astler, et deux conducteurs de travaux. '
Quant au gros de la troupe qui avait assisté à ce drame sur la rive opposée,
il put tenir en respect les assaillants, et commença une longue et pénible
retraite; les femmes et les enfants marchaient en avant, tandis que les hommes
valides formaient l'arrière-garde et s'arrêtaient de temps à autre pour tirer sur
les poursuivants. Après des fatigues et des dangers sans nombre, les fugitifs
atteignaient T'ien-tsin, le 2 juin : « Vous ne sauriez vous imaginer, dit un
témoin oculaire de leur arrivée (1), l'horrible spectacle que présentaient ces
malheureux; couverts de boue, de blessures, de poussière, épuisés par la faim
et la fatigue ; quelques-uns sans soulier*; une malheureuse femme couverte
(Tune chemise, à moitié folle de terreur; une autre, qui venait d'avoir un bébé
il y a deux ou trois jours; une troisième qui en attend un dans quelques se-
maines! ces gens ont fiait preuve d'un courage remarquable. »
Tout en admirant, nous aussi, leur bravoure, nous pouvons nous demander
si des hommes qui venaient de courir de si grands périls et qui avaient subi
d'aussi violentes émotions avaient assez de sang-froid pour apprécier avec
exactitude les événements qui venaient de les mettre en danger de mort. Or,
c'est leur témoignage qui, précisément, causa la perte de Tcheng ; dans le récit
que l'un d'entre eux a fait à un journaliste, on peut entrevoir quels soupçons
ils avaient conçus; voici, en effet, ce qu'on lit dans le compte rendu de celte
interview (2) : Une heure après le départ, M. Ossent fit dire par l'interprète
Tcheng à quelques-uns des Européens qui marchaient à terre de rentrer dans
les embarcations afin de ne pas attirer l'attention des riverains ; cet ordre fut
exécuté, mais à contre-cœur, car on craignait de ne plus pouvoir repousser
une attaque. Le matin du deuxième jour, peu avant l'échauffourée, l'interprète
Tcheng transmit encore à ses compagnons l'ordre de rester dans les embar-
cations. Enfin, quand le combat fut engagé, deux Européens c certifient qu'ils
ont vu, à ce moment, l'interprète Tcheng au milieu dos rebelles avec lesquels
il fraternisait ».
Il est aisé de reconnaître combien ces griefs sont peu solides. La transmis-
sion des ordres de M. Ossent n'a rien de suspect ; quant aux événements qui
suivirent l'attaque, ils sont facilement explicables. Que s'était-il passé en réa-
lité? Tcheng, et avec lui sa femme, son fils, un de ses cousins, un domes-
tique et sept ou huit dessinateurs de Fou-tcheou avaient été faits prison-
niers par les Boxeurs; ceux-ci leur laissèrent la vie sauve parce qu'ils n'en
(1) VÊcko dé Ckin«f 13 juin 1900.
(2) VÉcho de Chine, 12 juin 1900.
446 ASSOCIATION DBS ANCIBMS ÉLÈVES
voulaient qu'aux Européens. Leur fera-t-on un crime de ne pas avoir de-
mandé à être mis à mort? Sont-ils coupables pour avoir été épargnés? Htfy
aurait eu trahison que si le convoi avait été attiré de propos délibéré dans m
guet-apens. Mais quel intérêt aurait eu Tcheng à être de connivence ire
les Boxeurs? Pourquoi aurait-il cherché à perdre un chef qu'il aimait et a
ruiner une entreprise qui iui assurait une position honorable? Enfin, s'il aval
voulu se livrer à d'aussi dangereuses machinations, n'aurait-il pas commené
par mettre en sûreté sa' femme et son (lis ? Les accusations qu'on a portées
contre lui ne soutiennent pas un instant l'examen.— « Nous sommes trahis! »
s'était écrié quelqu'un des Européens quand il s'était vu soudain entrait
d'agresseurs, et ce mot fatal de trahison, qui. dès qu'il est prononcé, sto-
nue dans les âmes et ies rend dociles à toutes les suggestions, avait ac-
compli son œuvre néfaste ; les soupçons s'étaient aussitôt portés sût «
Tcheng dont on se méfiait; la haine qu'on avait pour lui le faisant ocmsidàe
comme capable de tous les forfaits.
La conduite ultérieure de Tcheng prouve à l'évidence sa parfaite droiine.
Quand ses compagnons et lui eurent été relâchés par les Boxeurs, non saas
avoir laissé entre leurs mains ce qu'ils avaient de plus précieux, quefaiM?
se cachera-t-ll comme un criminel ? non ; il se rend à Tien-tain et sa pe-
mière démarche est d'aller au consulat de France pour voir les fugiub eu-
ropéens qui sont arrivés lé même jour que lui. 11 les trouve groupés devait
un appareil photographique; à sa vue, ils entrent en fureur, ftppetie*
traître et le couchent en Joue avec leurs armes; puis ils le foot arrêter, *
Tordre, dit-on, du consul de Belgique. Le consul de France était ators
absent ; à son retour, il examina l'affaire et n'eut pas de peine à se conwaoe
de Tinaulté des accusations dirigées contre Tcheng ; il le Qt donc relâcher.
A la suite de cette mésaventure, Tcheng désirait retourner auprès es
siens à Fou-tcheou; mais, comme il n'avait aucune raison poar abandons?
sa place, il commença par demander l'autorisation du chef de rentrepmeà
Changhaï ; celui-ci lui répondit par un télégramme qui lui enjoignait expres-
sément de ue pas abandonner son poste. C'est donc par ordre et potiroMti-
nuer son service que Tcheng resta à Tien-tain. II alla Jusqu'à ta mer embarauff
sa famille, puis revint dans la ville le 14 Juin; Le 17, les forts de Ta-tai
étaient occupés par les escadres alliées, après une action sérieuse; aassfitt
les troubles éclataient à T'ien-tsin ; les forces régulières chinoises m-
traient en scène et les concessions européennes étaient bombardées. Tcbag
se trouvait alors à l'Amirauté, sur la concession française, qui était fort ex-
posée aux obus ; il se résolut à tâcher de gagner Ta-kou ; en traversait h
concession anglaise, il fut reconnu par trois des conducteurs de travaux ja.
l'avaient accusé déjà une première fols ; ils se saisirent de lui et le mi-
nèrent à la municipalité anglaise. Que se passa-t-il alors? On ne le sait p*
exactement. Ce qui est certain, c'est que Tcheng ne fut exécuté que vû-
* quatre heures plus tard ; il n'a donc pas été' fusillé aussitôt après son arres-
tation ; on a dû faire, ou, du moins, on a eu le temps de flaire un sàurataet
d'instruction sur son cas. Gomment n'a-t-il pas pu réclamer la protectioa &
consul de France? Pourquoi n'a-t-on pas demandé, avant de le condaïamt,
le témoignage des employés supérieurs de la compagnie du Lou-Han. qaiie
trouvaient à Tien-tsln? Quel est enfin l'homme qui a eu assez d'autorité pot?
faire déclarer coupable celui à qui le consul de France avait une première fais
db l'école normale » 447
rendu la liberté? Autant de questions qui resteront toujours sans réponse,
parce que ceux qui pourraient jeter quelque lumière sur ce déplorable
événement se sentiront trop compromis eux-mêmes pour ne. pas garderie
silence.
Si nous cherchons maintenant à considérer les choses de plus haut, la vie
entière de Tcheng et sa fin tragique nous apparaissent comme dominées par le
colossal conflit qui a mis aux prises à uotre époque la race blanche et la race
jaune. Les progrès de l'industrie ont forcé les États d'Europe et d'Amérique à
chercher des débouchés en Asie ; le développement des moyens de transport
a rapproché toutes les distances ; la vieille muraille de Chine a été renversée
et le flot des Barbares a fait irruption. Aucune force humaine ne pourrait
maintenant enrayer ce mouvement et c'est pourquoi il est aussi puéril de s'at-
tarder à dénoncer chez nous le péril jaune qu'il est inutile de la part des
Chinois de protester contre le péril européen en massacrant des ambassadeurs ;
quelque redoutable que puisse être la rencontre entre l'Extrême-Orient et
l'Occident, elle est inéluctable et fait partie de révolution dans laquelle s'éla-
borent les destinées de l'humanité future. Tcheng était un de ces humbles
ouvriers qui travaillent obscurément à concilier Tune avec l'autre les deux
grandes civilisations du monde. Mais il a été pris entre ces deux masses
énormes et broyé en un instant ; il a vécu dans une de ces périodes de tran-
sition où rien n'est plus dangereux que de faire son devoir ; repoussé par les
Chinois, il a été mis à mort par les Européens. Si los circonstances adverses
Pont empêché d'accomplir toute sa lâche, on peut dire cependant de lui qu'il
fut un homme de bien et qu'il aima beaucoup sa patrie ; il aimait aussi notre
pays; il s'était affilie à l'Alliance pour la propagation de la langue française i
il était membre de notre Société des anciens élèves de l'École Normale ; nous
perdons on Inl un des représentants les plus dévoués de notre influence en
Ghinc. Si le mal qui lui a été fait ne peut être reparc, nous devons du. moins
reconnaître que ce fut un crime et proclamer bien haut notre absolue confiance
en sa loyauté. A Fou-tcheou, devant le tertre sous lequel repose notre ami,
victime innocente dont nul n'a pris la défense, nous répandons la libation
expiatoire, et nous envoyons à sa famille inconsolée quelques fleurs de France,
fleurs d'estime et fleurs de pitié, pour qu'elle en tresse une couronne qui
jamais ne se flétrira.
Ed. Chàvannbs.
Promotion de 1895. — Chkminbau (Georges), né à Bordeaux le 20 octobre i 872,
décédé à Muret le 27 juillet 190t.
Georges Chemineau, d'abord élève de l'école laïque de Muret, puis du collège
de Saint-Gaudens et du lycée de Montauban, ne commença ses études clas-
siques qu'à l'âge de quinze ans. Deux ans après 11 était reçu bachelier de rhé-
torique et entrait en philosophie, dans In classe de M. Bazaillas, dont rensei-
gnement semble avoir exercé sur lui une influence profonde : dès cette
époque, Chemineau se trouve initié à une philosophie d'inspiration, chrétienne
qui fait une large place à la croyance et combat les formes étroites du ratio-
nalisme. Déjà Chemineau lit les ouvrages de son futur maître Ollé-Laprune et
s'attache à une doctrine qui ne veut sacrifier ni la raison ni la foi. L'année
suivante, Chemineau est au lycée de Toulouse l'élève de MM, Morand, Mâle,
448 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Chauvelon, Dcjean et Delbos. n plaît à ses nouveaux maîtres par sa
par l'intérêt qu'il donne à ce qu'il (ait, par son enthousiasme et son tempert-
ment d'artiste. 11 s'occupe surtout d'histoire de l'art et de philosophie.
Je le connus un peu plus tard au lycée Henri IV où il vint compléter sa pré-
paration & l'École Normale. 11 était déjà plus qu'un élève. 11 avait peine à s*
plier aux exigences d'un régime très méthodique^ Chemineau n'était pas m
fort en thème; il était mieux que cela, il ne pouvait s'kiléresser à une étude
qu'en s'y donnant tout entier, il ne pouvait que taire très bien ou faire très
mal. Il partit au service militaire sans être Normalien.
Chemineau, qui s'accommodait mal de l'internat au lycée, s'accommoda en-
core plus mal de la vie à la caserne. Il prit son nouveau métier au sérieux,
voulut s'habituer au froid et à la fatigue, compliqua sana doute un peu la vie
au lieu de la simplifier. Malgré son énergie, il souffrit du milieu. Son année a»
service s'acheva à l'hôpital. Il semble bien qu'il ait contracté au régiment les
germes du mal qui t'a emporté.
Il revint à Paris malade. Il suit pendant un an les cours de la Sorbonne. spé-
cialement les cours de philosophie. A la fin de l'année, il est reçu à rGoate
Normale. Il y entra très fatigué. Je me' souviens que pour le soustratoesB
plaisanteries traditionnelles des premiers Jours et lui procurer tout de suite ai
peu de confortable, je l'attendis le soir de la rentrée à la porte de Pticoèe, le
protégeai de mon autorité d'ancien et l'entraînai à l'infirmerie. A l'École, Cne-
mineau fut très aimé de ses maîtres, particulièrement d'OUé-Laprune' et et
M. Bédier, très aimé aussi de ses camarades, J'entends du trop petit nonbce
d'entre nous qui le connurent, car il passa à l'infirmerie la plus grande partie
de l'année. Malgré cet état de santé précaire, il travailla, s'analysa beaaoMa,
hésita longtemps avant de choisir sa section. L'histoire et la philosophie le
tentaient. Pour ne sacrifier ni l'une ni l'autre, il entra dans la section dsi
lettres. Il commençait d'ailleurs à redouter les études philosophiques,
neau était catholique. Il trouvait dans la foi des satisfactions d'ordre
mental qu'il estima de plus en plus précieuses à mesure que sa sauté
plus fragile. Il aimait aussi le catholicisme en artiste, à cause des maîtres ée a
peinture italienne, de la musique d'orgue et des vieilles cathédrales, n
d'appliquer sa réflexion aux choses de la foi et Je sais que c'est pour
raison qu'il cessa de philosopher. Je sais qu'il traversa des crises morales
loureuses. A vrai dire» ii avait une singulière faculté de souffrir. Délicat
pressionnable, modeste, scrupuleux à l'excès, défiant de lui-même,
sant aux ennuis de tous, ii avait reçu en partage un caractère qui faîsaft te
bonheur de ses amis et le malheur de lui-même.
Vers la fin de sa première année d'École, il devint visible qu'il devait, provi-
soirement espérions-nous, renoncer aux études. En très mauvaise santé, 1 *
présenta à la licence et fût reçu premier. Puis il partit en vacances et ne
tra pas à l'École en novembre. Les médecins l'envoyèrent en Suisse, à
Leysin. Les loisirs obligés du sanatorium, la vie réglée heure par heure, a
suralimentation lui firent du bien. Mais il se résigna à ce repos plutôt qu'A ■»
l'accepta de bon gré. On pouvait lui prescrire l'immobilité sur uoe dbâm
longue, mais comment lui prescrire le calme de l'esprit, l'enlever à ees loap
tête-à-tête avec lui-même, lui interdire les abus de l'analyse ? n était entre à
l'École presse de se faire une situation pour venir en aide aux siens et vofci
qu'un mal stupide l'obligeait à des années de traitement, à des années «Tatteate
1
DR L'éCOLR NORMALE 4 49
et d'inertie. En vain ses protecteurs, M. Perrot, directeur de l'École, et M. Per-
road, recteur de l'Académie de Toulouse, qui aime Chemineau comme un fils,
ses amis du lycée et d'École le conjurent de se laisser vivre, de penser le
moins possible, lui expédient des journaux et de la littérature superficielle.
Chemineau ne peut vivre dans le présent. Étendu sur un lit de repos, devant
les paysages alpestres que domine la vérandah du sanatorium, loin de laisser
entrer le calme dans son âme, il réfléchit, s'interroge, se demande si, rétabli,
il se fera dominicain, socialiste-révolutionnaire ou quattrocentiste.
Après deux ans de soins, il put se croire en voie de guérison. En novembre
1898, il revint à l'École, apparut à quelques conférences, passa un mauvais
hiver et rechuta. De nouveau en congé, il séjourna successivement à Feydey-
Leysin, au Vernet, à Angeles et à Bagnères-de-Bigorre. Aucun traitement n'ar-
rête les progrés du mal et une terrible épreuve achève de compromettre irré-
médiablement sa santé.
Sa mère, qui était une femme admirable et qui s'épuisait à le soigner jour et
nuit, tomba elle-même malade d'une affection incurable et très douloureuse.
Longtemps elle cacha ses souffrances à son flls. Puis le mal la terrassa. G. Che-
mineau se sentit doublement atteint et s'alita en même temps qu'elle. Désor-
mais chacun des deux malades souffre de sa souffrance propre et de la souf-
france de l'autre. Les douleurs de la mère deviennent si vives qu'elle ne peut
retenir des cris et on est obligé de donner aux deux malades des chambres
éloignées pour leur épargner la torture la plus cruelle, celle de voir souffrir
sans espoir un être aimé. De temps en temps, Georges Chemineau, soutenu
par les personnes dévouées qui le soignent, se fait conduire jusqu'à la chambre
de sa mère qui, pour quelques minutes, cesse de gémir par un prodigieux
effort de volonté. Leurs vies semblent à ce point liées l'une à l'autre qu'on
craint de les voir s'éteindre le même jour.
La mère fut délivrée la première. Georges mourant rassembla le peu de force
qui lui restait et, malgré Tordre formel du médecin, l'accompagna jusqu'au
cimetière. Puis il rentra et annonça qu'il allait mourir. Huit jours après il alla
rejoindre sa mère.
J'étais loin de France quand mon ami mourut, je n'ai pas assisté à ses der-
niers moments. Je sais qu'au milieu de ses tortures physiques et morales il
trouva de grandes consolations dans les croyances auxquelles il s'était de plus
en plus attaché. L'immortalité n'était pas pour lui une espérance mais une
certitude, il savait qu'il allait revoir sa mère, il sentait son corps défaillant,
mais son âme saine et forte, il pouvait dire en donnant à ces mots un sens
catholique : « Seniimus emperimurqne nos aternos me. »
D. Roustan.
Promotion de 1900. — Joly (Anton in-Pierre), né le 2 avril 1882 à Charte-
ville, décédé à Péronne, le 12 septembre 1901.
L'année qui vient de s'achever a été marquée, pour notre grande famille de
l'École, par un deuil particulièrement douloureux. Nous avons vu disparaître,
après des souffrances cruelles, un de nos camarades, peut-être le plus Jeune
un de ceux, à coup sûr, qui nous auraient fait honnenr.
Antonin Joly, à peine entré à l'École, s'en est éloigné pour toujours. 11 venait
d'être reçu, avec la promotion de 1900, âgé de dix-huit ans, après avoir fait
120 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
des études très brillantes. Suivant son père, M. le commandant Joiy, de g»-
nison en garnison, ii avait, dans tous ies lycées où il a passé, donné les marqua
d'une inleiligencc vive, précoce et profonde, d'un travail opiniâtre, pourleq*!
il ne ménageait pas ses efforts, ni peut-être, hélas, sa santé.
C'est à Henri IV que notre regretté camarade, attire par les sciences exactes,
était venu finir ses éludes secondaires, il y arriva a un résultat bien rat
marque, nous le savons tous, d'une intelligence exceptionnelle et d'un imd
très, assidu, il fut, au bout d'une seule année de mathématiques spéciales, rrçi
à la fois à l'Ecole polytechnique et à l'École Normale. En même temps, il rem-
portait au concours, général le premier prix de physique.
. Tels étaient les antécédents de Joly. A l'École, où il devait passer si peofc
semaines, ses camarades ont eu le temps d'apprécier ce que valaient sono»
et son intelligence. Cet esprit, si apte et si attaché aux connaissances ri*
traites, était largement ouvert à toutes les idées belles et généreuses, et i
tous les sentiments affectueux. C'était le plus doux et le plus confiant des «fa-
rades, toujours prêt à dire librement sa pensée, avec autant de finesse qse fc
sincérité et de bienveillance, incapable de refuser un service ou deprooow
une parqle mordante.
La maturité précoce de son intelligence lui avait laissé toute la gafté et tu*
le naturel de son âge. Nous l'avons vu, lui dont le ;soufne devait sitfts'é-
teindre, aussi infatigable au bal qu'il l'était au travail, il n'avait rien, àm fe
caractère, de renfermé* ou de mélancolique. 11 travaillait, joyeux, énergique <*
confiant, à se faire une destinée heureuse et une brillante carrière.
Tous ces espoirs ont été bien courts. 11 avait passé quatre mois à pose *
l'École Normale quand s'est révélé dans son organisme le germe, deji usa-
puissant, d'une maladie qui pardonne rarement.
11 nous quitta pour traîner, au milieu des siens, une agonie de siiffi*.
brûlé d'une fièvre cruelle et incessante, qui lui laissa trop bien, sans doute,!»
conscience de son état désespéré. Torturé par la maladie, il resta fidèle i t*
ses souvenirs; ses camarades, qui ont suivi avec anxiété les progrès des*
mal, n'oublieront jamais avec quel soin touchant et résigné, il les tint aact*-
. tant de sa longue maladie, et avec quel tact fut atténué, pour eux, te récit*
ses souffrances.
Puissent ne pas avoir été trop atroces les angoisses qu'il eut à se sa*
mourir, à l'heure où la vie aurait dû s'ouvrir à son activité.
Et, pour ses parents, qui ont, subi l'épreuve te plus terrible et la plusiQj^
qui puisse frapper un père et une mère, nous souhaitons que les regrets ette
éloges qu'a mérités leur fils, et la sympathie unanime qu'a inspirée leur d^
heur, soient pour eux un sujet de légitime fierté, s'ils n'y trouvent pas*
adoucissement à leur douleur.
P. Alphakdsbt.
DB L'éCOLB NORMALE 4SI
COMPTE RENDU
DES REGETTES ET DÉPENSES DE LA CAISSE
PENDANT L'ANNÉE 1901
RECETTES.
1° Cotisations annuelles :
A ce titre, nous avons reçu la somme totale de. . . . 11,462 fi?. » c*
Somme qui se décompose ainsi :* ....
>ur cotisations de 1900 212 fr. » c.
— de 1901 (932 cotisations) ". 1 .. * 11,190 ' * »
— de 1902,. en avance 60 »
Totalégal ll,462fr. »c.
2° Arrérages de rentes 14,598 »
►tal des cotisations annuelles et arrérages de rentes 26,060 fr. » c.
DÉPENSES.
1° Secours :
>us avons distribua en Vec&uf s là sbmme't'o'tàle 3e.' .* ' '19,200 fr. » c.
2° Frais divers* t— Nous -avons payé :
Pour l'impression de la circulaire électorale et de
l'annuaire et frais de distri-
bution 1 ,568 fr. 75 c.
Pour frais de bureau et de cor-
respondance 193 70
Pour timbres de quittances et frais :
de recouvrements 223 40
Pour allocation au comptable .... 300 »
2,285 fr. 85 c.
Il déduire :
Pour vente d'annuaires 21 50
2,264 35
Total des dépenses. . . . . 21,464 fr. 35c.
439 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVBS
Le montant des recettes étant de 26,060 fr. »«•!
Celui des dépenses de .... * 21,464
L'excédent des recettes sur les dépenses est de. . • • 4,595 fr. fit
Capital (augmentation).
Onze nouvelles souscriptions] perpétuelles ont pro-
duit la somme de 2,250 fr. » c.
Compléments de souscriptions et
versements à valoir sur souscrip- ) 5,514 fr.96*
tions perpétuelles • • 1,050 »
Et quatorze dons divers, celle
de 2,214 90
D'où un capital disponible de 10,110 fr.Sd
A cette somme s'ajoute rencaisse au 1er janvier 1901 7,839 *
D'où résulte, au 1er janvier 1902, un avoir dispo-
nible de 17,950fr.45ft
Emploi de l'excédent :
Sur cette somme nous avons payé :
Le 10 septembre, un achat de 400 francs de
rente 3 0/0 13,496fr.4H
Reliquat de caisse au 1er janvier 1901.* 4,454 fr. '<
Observations sur les cotisations et donations.
1° Cotisations annuelles :
Le nombre des cotisations annuelles s'est élevé à 955.
Sur les 955 cotisations, nous en comptons : 951 à 12 fr., 1 à 29*
3 à 10 fr.
2° Cotisations perpétuelles :
Liste des Souscripteurs perpétuels en 4904.
À versé 250 francs :
M. Puecb (1878), à Paris.
j
DE L'ÉOOLB NORMALE 1*3
)nt versé 200 francs :
1. MM. Padovani(1885),àNice.
2. Bloch (Eug.) (1897), à Paris.
3. Briot (1893), à Paris.
4. Montai (1894), à Poitiers.
5. Houpin (1884), & Poitiers.
6. Patte (1894), à Vitry-le-François.
7. Orosjean (1884), à Paris.
8. Giraud (Ch.) (1889), à Fribourg.
L versé 100 francs :
M. Saossine (1881), Saint-Pierre (Martinique) (2* ver-
sement sur la souscription perpétuelle).
)nt versé 50 francs :
1. MM. Marron (1892)» à Nîmes (4* versement sur la sous-
cription perpétuelle).
2. Cramaussel (1890), à Âlbi id.
3. Cartan (1888), à Lyon, id.
4. Terrier (1893), à Laval, 3* id.
5. Gauthier (1895), à Valenciennes, id,
6. Alekan (188% à Paris, id.
7. Mouton (1896), à Paris, id.
8. Douxami (1889), à Paris, 2* id.
9. Quinquet (1883), à Paris» 1" id.
10. Luquet (1897), à Paris, id.
11. Zivy (1897), à Paris, id.
12. Berthier (1896), à Argentan, id.
13. Boustan (1894), àCahors, id.
14. Bruneau (1897), à Epernay, id.
Liste des Donateurs non anciens élèves, en 4904.
k versé 400 francs :
Madame Veuve Sucbet, en mémoire de son mari (1839).
fat versé 200 francs :
1 . Madame Veuve Laroque, à Toulouse, en mémoire de
son mari (1831).
424 ASSOCIATION DBS ANCIENS ^LÂVBS
2. M. Chavanne, négociant, rue de la Bastille, 41, à Nuis
en mémoire de son fils (1897).
3. Madame Veuve Blanchet, en mémoire de son mari (189$
■
Ont versé 100 francs :
•
1 . Mm« J. Juglar.
2. M. Lamj (Ernest).
3. MM. Gauthier- Villars, à Paris.
4. M. H. Weil, à Paris.
5. M. Paul Hautefeuille, à Paris.
6. Somme réservée à V Association par le legs Préw*
Paradol.
7 . Société des Conférences par l'intermédiaire de M. D<wâ
A versé 15 francs :
Mm# veuve Bos, à Paris (don annuel), en mémoire d*»
mari (1848).
i
A versé 12 francs : Mme veuve Guillaume, à Limoges (don ancrfj
en mémoire de son fils (1877). !
Liste des Donateurs (4904) anciens êlèveé
déjà souscripteurs perpétuels.
A versé 500 francs :
M. Jules Girard (1844), à Paris.
A ve;*é 287 fr. 90 :
M. Troost (1848) (don annuel).
A versé 200 francs :
M. l'abbé Baudrillart à Paris, addition à la souscription;*
pétuelle.
A versé 100 francs :
Conseil d'administration des Annales Scientifiques de FÉd
Normale.
A versé 50 francs :
i
M. Gaj (Jules-Claude) (1858), addition à la souscrit
perpétuelle. j
DB L'ÉCOLE NORMAL»
425
état financier de l'Association au 1er janvier 1902.
Notre capital était, au 1" janvier 1901, de 424,783 fr. » c.
Il est arçourd'hui de 434,893 55
Il y a un an, notre Caisse possédait en rentes sur
État 14,598 fr. »c.
Elle en possède aujourd'hui . .* 14,998 »
Les 14,998 fr. de rente ont coûté 430,439 fr. 55c.
En y ajoutant le reliquat de caisse au l,r janvier
J02 4,454 *
On obtient la somme totale de. .../••.. 434,893 fr. 55c.
436 ASSOCIATION DES ANCIENS É LAVES
SITUATION DE LA CAISSE
AU l#p JANVIER 1902
Situation au 1« janvier 1901. . . . .'. 424,7&Sfr. «
Recettes de 1901 :
Cotisations pour 1900 212 fr. »c.
M. pour 1901 •• 11*190 »
Id. pour 1902, en avance. . • .* . 60 »
Souscriptions perpétuelles 3,300 »
Donations 2,214 90
Arrérages de rentes . .. 14,598 »
Total 31,574 fr. 90c.
Dépenses de 1901 : ,
Secours 19,200fr. »c. ) oi aaa %
Frais divers.. 2,264 35 ) Z'
Excédent des recettes *. • 10,110 fr. 55c. 10,110 3
Situation au 1er janvier 1902 434,893 fr.
Emploi des fonds.
Placements antérieurs au lw janvier 1901 :
14,598 fr. de rente 3 0/0 et 3 1/2 0/0 ayant coûté. . 416,943 fr.
Achat en 1901 de 400 francs de rente 3 0/0 13,496
Espèces en caisse au l*p janvier 1902 4,454
Total égal 434,893 fr.
Les valeurs de l'Association représentent au cours de la Bour»|
31 décembre 1901 :
14,788 francs de rente 3 0/0 au cours de 101.10.. 493,416 fr.
210 francs de rente 3,5 0/0 au cours de 103 6,081 >|
Capital supposé réalisé 499,497 frj
DR L'ÉCOLE NORMALE
4*7
M. le Président annonce qu'il va être procédé au vote pour le renou-
ellement partiel du Conseil.
Les membres présents ayant déposé leurs suffrages, les lettres
ontenant des bulletins de vote, envoyées, conformément à la circulaire
lu 20 décembre dernier, par les associés qui n'ont pu se rendre à la
éance, sont décachetées, et les bulletins mis cachetés dans l'urne.
s nombre total des votants, présents et absents, est de 553, savoir :
13 membres qui ont voté en séance et 480 membres qui ont voté par
orrespondance.
Sont nommés :
. Pour trois ans :
MM. Gernez, par 443 suffrages,
Perrot 396 —
Breton 393 —
Picard 307 —
Humbert 293 —
Les dix membres qui ont ensuite obtenu le plus de voix sont :
MM. Boutroux(1873)...
169
73
130
Lehugeur (18*71) . .
59
123
Delbos (1882)....
39
Painlevé (1883) . . .
96
Blutel (1874)
22
89
Bertinet (1879)...
17
M. le Président annonce que le service annuel institué par Son Ém.
le Cardinal Perraud, évéque d'Autun (promotion de 184*7), « à l'in-
tention de tous les élèves de l'École morts depuis la création de
l'École », sera célébré en l'église SaintJacques-du-Haut-Pas, le jeudi,
16 janvier, à dix heures très précises du matin.
128 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
SITUATION DE LA CAISSE DE ; LIQUIDATION
DU CENTENAIRE DE L'ÉCOLE NORMALE SUPÉRIEURE
•
Solde en caisse le l*r janvier 1901 • . 140 fr. 35 c.
Intérêts d'une année de deux titres de rente 3 0/0 54 S
• * - • «
lS5fr.10fc
A déduire : achat de 3 fraocs, de rente. 3 0/0 103 5
Espèces en' caisse à ce jour 92 fr. Se.
• • » • • • ■
Les titres de rente 3 t)/0,' ao edurs de la bourse du 31 décembre Jtt»
représentent une valeur de 1,901 fr. 90.
Paris, le 1" Janvier 1902.
E. Levasseur.
a • •
MONUMENT FUNÉRAIRE DE GEORGES SAVAfiî
Georges Savary, promotion de 1881, professeur d'histoire au lycée de Lnt
y est décédé en 1886. Sa sépulture étant menacée de disparaître par suite t«
déplacement du cimetière, ses anciens camarades et collègues du Isœefc
Laval ont eu la pieuse pensée de marquer, par un monument modeste, la pM
où ses restes ont été transportés. Une souscription, ouverte par notre canel
pondant, H. Sinoir, a réuni 507 francs venant de l'École Normale, 284 fm
du lycée de Laval, et 100 francs du collège Stanislas où Savary avait été élè*
La somme de 891 francs, due à la générosité de ceux qui l'avaient coattfl
été suffisante pour assurer à ses restes un abri convenable. H. Sinoir et il
collègues de Laval sont heureux de remercier tous les souscripteurs de M
concours empressé et de la confiance dont ils ont bien voulu les hooortt.
DB L'iGOLM NORMALE 4M
LISTE DES DONATEURS DE L'ASSOCIATION
Au 4W janvier 1902.
u Pkévost-Paeadol f en mémoire de son père
(promotion de 1849), en une rente 5 0/0
de 1890 francs, une somme de 40,000 fr. (1)
M J. Juglar, rue des Mathurins, 58, à Paris. . . 2,050 fr.
. Ernest Lamy, boul. Haussmann, 113, à Paris. 2,000 fr. Décédé.
, Chjsnou (promotion de 1818) (2) 100 fr. Décédé.
ion/me ( 1883) 500 fr.
Kinyme (1884) 300 fr.
, BEBrfiiND (Joseph), de l'Académie française,
secrétaire perpétuel de l'Académie des
sciences, maître de conférences honoraire de
l'École Normale 4,440 fr. Décédé ,
. Cailletet (Louis), membre de l'Académie des
sciences, boulev. Saint-Michel, 75 2,000 fr.
. Mayrabgues (Alfred), boulevard Malesherbes,
1 03 500 fr .
Hautbfbuille (Paul-Gabriel), membre de l'A-
cadémie des sciences, professeur de miné*
ralogie à la Sorbonne, ancien maître de con-
férences à l'École Normale, rue du Luxem-
bourg, 28 1 , 700 fr.
1) Cette belle donation s'adresse, en réalité, sous le nom de l'Association, à l'École
maie elle-même. Aux termes de l'acte de donation, l'Association transmet ce
mu au directeur de l'École, qui en fait emploi pour distribuer à tous les élèves
ants : 1* les œuvres de Prévost-Paradol ; 2° un certain nombre de livres qui for-
it à chacun une petite bibliothèque littéraire ou scientifique. Mais l'acte de dona-
. réserve à l'Association une rente perpétuelle de 100 francs.
oir, pour l'histoire de cette donation, l'allocution du président de 1881.
a conversion du 5 0/0 en 4,5, en 1886, a réduit cette somme de 1890 francs à
1 francs, 1a conversion du 4,î> en 3,5 du 20 janvier 1894 a réduit cette somme à
î francs.
I) Les Normaliens dont les noms figurent sur cette liste sont exclusivement ceux
r lesquels les dons ou legs personnels n'atteignent pas 200 francs.
9
*30 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
M. de Ferrari (Philippe), rue de Varennes, 57. 300 fr.
Mme Légal en mémoire de son mari (promo-
tion 1831) 150 fr.
Anonyme (1885) 50 fr.
M. Sauvbton, à Paris 20 fr.
M. Legoupils, à Chambéry 5 fr.
Les héritiers de Mra« Dagnan 3,000 fr.
Les héritiers de M. Bach (promotion de 1832).. . 500 fr.
Anonyme (1881) 500 fr.
M. Noiret, à Rethel, en mémoire de son fils (pro-
motion de 1883) 500 fr.
Anonyme(1887) 20 fr.
Comité de bienfaisance des Élèves de l'École Nor-
male (partie du produit des bals de 1888
(5,000fr.), 1890 (10,000 fr.), 1891 (4,750 fr.),
1892 (8,000 fr.), 1894 (2,250 fi\), 1898
(1,000 fr.) et 1900 (3,500) 34,500 fr.
Anonyme (1888) . . . k . . . 500 fr.
Mrae Lemoine, en mémoire de son mari (promo-
tion de 1844) 200 fr.
Mm° Réaume, en mémoire de son mari (promotion
de 1846) 100 fr.
Mme Bos, 9, avenue Victoria, en mémoire de son
mari (promotion de 1848) 195 fr.
Mme Péolbt, née de Coriolis, en mémoire de
son mari (promotion de 1812) 3,000 fr • Décéda
MM. Louis et Julien Havet, en mémoire de leur
père (promotion de 1832) 1,000 fr.
Anonyme (1889) 500 fr.
Mrao Bbaujean, 38, rue du Luxembourg, en mé-
moire de son mari (promotion de 1841).. . . . 500 fr.
M. Gauthier- Villars, 55, quai des Augus-
tins 250 fr.
Reliquat de la souscription pour le banquet offert à
M. Boissier en 1889 411 fr.
Reliquat de la souscription poux le monument
élevé à F École en mémoire de L. Thuillier
en 1889 50 fr. 35 e-
Mme Pauilhac, à Toulouse 2,000 fr.
Anonyme (1890) 500 fr.
M L'ÉCOLE NORMALE 431
[. Serbat, avenue des Champs-Elysées, 138, à
Paris 80 fr.
[me Pontarlibr, à La Roche-sur-Yon, en mémoire
de son mari (promotion de 1831) 12 fr.
'. Guillaume, ingénieur des ponts et chaussées et
Mme Guillaume, avenue Baudin, à Limoges,
en mémoire de leur fils (promotion de 187*7). 144 fr.
m* veuve Lange (Henri) 100 fr.
. Gauthibh-Villars et ses fils 1 ,000 fr.
. Desnoyers, à Bayeux 20 fr.
. Goldschmidt (Léopold), rue Rembrandt, 19.. 1,000 fr.
. Roux (Gustave), rue de Rome, "72. . . .' 800 fr.
lonyme ( V« d'un universitaire) (1892) 1 00 fr.
une anonyme (1892) 100 fr.
une anonyme (1892) 100 fr.
lonjme (1892).. . 200 fr.
gs de 15,000 francs fait par M. Alfred Née , *
avocat, réduit par les droits de mutation et
les frais à 13,375 fr.
onyme (1893) 500 fr.
onjme (1893) 100 fr.
onyme de Montpellier (1893) 10 fr.
l'abbé Bernard, ancien aumônier de l'École
Normale, curé de Saint-Jacques-du-Haut-
Pas 250 fr. Décédé.
"Wbil, membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles -Lettres, maître de conférences ho-
noraire de littérature grecque de l'École Nor-
male, rue de la Tour 156. 900 fr.
0 Pellissieb, en mémoire de son mari (pro-
motion de 1839) 100 fr.
Pl*ESSis, maître de conférences de langue et
littérature latines à l'Ecole Normale, rue de
Staël, 22, Paris ,.. 200 fr.
jnyme (1894) 24 fr. 35 c.
GrUIBAL, à Ai* 12 fr.
anonyme (1894) 12 fr.
anonyme (1895) 500 fr.
f
15,014 fr. 25 cl
432 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Centenaire de l'École (1895) : \
Produit du bal 9,921 fr. 35 c.
Vente des progtçmmes de la
-Revue du Centenaire • 660 fr.
Produit d'une collecte faite à
la suite du service célébré à la
synagogue de la rue de la Vic-
toire, à l'occasion du Centenaire,
par M. le Grand-Rabbin Zadoc
Eahn, rue Saint-Georges, 17. 3,175 fr.
Excédent de recettes sur les
dépenses des fêtes du Cente-
naire 651 fr. 90 c.j
Mm0 Gefprot, rue du Bac, 32, en mémoire de son -
mari (promotion de 1840) 1,000 fr.
Mmo Mauduit, rue Bonaparte, 20, en mémoire
de son mari (promotion de 1848) 100 fr.
Reliquat du banquet offert à M. Georges Perrot
(1895) 49 fr.
M. Revoil, à Chambéry 2 fr.
M. et Mme Roger, à Paris , en mémoire de leur
fils, Maurice Antonio (promotion de 1890),
un titre de 300 fr. de rente 3 0/0 (1) 10,245 fr.
Anonyme, femme d'un Normalien, en vue de fêter
un anniversaire (1896) 500 fr.
Anonyme Normalien (1896) 200 fr.
MBfl Berthaud, à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or, en
mémoire de son mari (promotion de 1840) . . 100 fr.
Un groupe d'Athéniens (Reliquat d'une souscrip-
tion pour offrir une œuvre d'art àM. Heuzey). 70 fr.
M. Godard (Reliquat d'une souscription au col-
lège Sainte-Barbe) 7 fr.
Mm0 la baronne Hirsch de Gerbuth 2,000 fr.
Anonyme Normalien (1897) (2# versement) 200 fr.
M. Labrousse au nom de feu Escot (1895) .... 60 fr.
(1) Une autre rente annueUe de 300 francs a été instituée par M. et Mm* - ,
en faveur des deux élèves entrés les premiers à l'École, en vue de leur adtcteH
livres. — (Voir l'allocution présidentielle de 1897.)
DB L'ÉCOLK NORMALE 133
. Péreire (Henry), administrateur de la Cie des
chemins de fer du Midi, boulevard de Cour-
celles, 33 250 fr.
. Bricogne, inspecteur de la traction au chemin
de fer du Nord, rue de Maubeuge, 62. 200 fr .
lonyme Normalien (1898) (3° versement) 200 fr.
>nseil d'Administration des Annales scientifiques
de l'École Normale 400 fr.
. Benoit, avocat à Nancy, en mémoire de son
père Ch. Benoit (1835), doyen honoraire, de
la Faculté des Lettres de Nancy 100 fr.
«héritiers de M. Chon (1832) 100 fr.
lonyme (1898) . 15 fr.
cliquât d'une souscription (1898) des élèves de la
promotion de 1880 (Sciences) 8 fr. 50
Ile Belœuil 1 0,000 fr . Décédée .
me Vve Louis Pasteur 1,000 fr.
. Dutilleul (André), ingénieur dés Mines,
à Vesoul 200 fr.
. Dutilleul (Lucien), capitaine d'artillerie
attaché à la place de Lille 200 fr.
• André Maure à Carcassonne 1 fr.
îonyme Normalien (1899) (4# versement) 200 fr.
M. Beaunier, Bornecqub, Bouglé, Crou-
zet, Drouin, Hbrbiot, Jubin, Laloy,
Landry, Lanqe, Morbl, Rageot, Rosen-
thal, Simian, Téry, Wahl, auteurs des
x Normaliens peints par eux-mêmes » : don
de leurs droits d'auteurs de Mai 1895 au
31 Janvier 1899 331 fr. 50
cliquât d'une souscription (1899) des élèves de la
promotion de 1886 (Sciences) 8 fr . 35
. Lévy (Lucien), examinateur d'admission à
l'École polytechnique, en mémoire de son père
(promotion de 1843), rue du Regard, 12. . . . 100 fr.
. Sarchi (Paul), boulevard Haussmann, 49.. . . 500 fr.
• Cambronne, rue Léon Cogniet, 10, en mé-
moire de son fils (promotion de 1893) 100 fr.
lonyme Normalien (1900) (5e versement) 200 fr.
431 ASSOCIATION DBS ANCIENS ELEVES
Reliquat d'une sousciiption faite pour honorer la
mémoire de Louis Couve (novembre 1900).. 36 fr. 40
Mm* Suchet, en mémoire de son mari (promo-
tion de 1839 1,000 fr.
Mme Couve, à Valafran-sur-Ville neuve, en mé-
moire de son fils (promotion de 1887) 500 fr.
H. Chavanne, négociant, rue de la Bastille, 41,
Nantes, en mémoire de son fils, Paul Cha-
vanne (189*7), décédé au terme de sa seconde
année d'École 200 fr.
Société des Conférences par l'intermédiaire de
M. Doumic 100 fr.
Mm* veuve Blanchet, en mémoire de son mari
(promotion de 1890) 200 fr.
de l'école normale 435
LISTE DES MEMBRES SOUSCRIPTEURS PERPÉTUELS
PAR ORDRE DE PROMOTION (l).
110. Cousin (Victor) 1,000 fr. Décédé.
- Gaillard (Théodore) 200 fr. Décédé.
- Guillaume ( Alexandre-Marie-Philippe) .. . 400 fr. Décédé.
111. Dubus-Champville (François- Jacques). . . 200 fr. Décédé.
- Guigniaut (Joseph-Daniel) 200 fr. Décédé.
- Patin (Henri-Joseph-Guillaume) 300 fr. Décédé.
~ Pouillet (Claude-Servais-Mathias) 200 fr. Décédé.
!12. Dubois (Paul-François) 200 fr. Décédé .
- Martin (Pierre- Alphonse) 300 fr. Décédé.
- Péclet (Jean-Claude-Eugène) 500 fr. Décédé.
- Poirson (Auguste-Simon Jean-Chrysost.). 200 fr. Décédé.
- Renouard (Augustin-Charles) 200 fr . Décédé.
13. De Corneille (Pierre) 200 fr. Décédé.
- Cotrlle (Toussaint- Ange) 200 fr. Décédé.
- Granoeneuve (Maurice) 300 fr. Décédé.
- Lévy (Servedieu-Abailartl) 200 fr. Décédé.
- Maas (Myrtil) 200 fr. Décédé .
- Vernadé (Armand-Balthazar). 500 fr . Décédé.
15. Defrenne (Jacques-Anatole-Fortuné) 2,000 fr. Décédé.
19. Hachette (Louis-François-Christophe) .. . 500 fr. Décédé.
Quicherat (Louis-Marie) 200 fr. Décédé.
20. André-Pontier ( Guillaume-Eugène j 200 fr. Décédé.
Barbet (Jean-François) 200 fr. Décédé.
20. Anquetil (François- Prosper) 200 fr. Décédé.
Verdot (Jean-Maurice) 200 fr. Décédé.
I) Par décision du Conseil d'Administration (séance du 8 avril 1865), les membres
verseront à la Caisse de secours une somme dont le minimum est fixé à 200 francs
>ut libérés de la cotisation annuelle et inscrits à perpétuité sur la liste des membres
lateurs.
'astérisque (*) indique la résidence dans les départements de la Seine ou de
le-et-Oise, et par suite l'aptitude à faire partie du Conseil d'administration.
436 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
182*7 . Hkbbbtte (Charles-Émile-Victor) 200 fr. Décédé
— Morellb (Auguste) 200 fr. Décédé.
— Moubier (Adolphe-Auguste-Corneille) 10,200 fr. Décédé,
1828. Amiot (Benjamin-Michel) 300 fr. Décéda
— Chébuel (Pierre-Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Guérard (Michel) 200 fr. Décédé.
— Mermet (Alexandre-Christophe) 300 fr. Décédé.
— JPbtitbon (Edwin- Joseph-Léon-François). 240 fr. Décédé.
1830. Duruy (Louis- Victor) 200 fr. Décédé.
— Germain (Alexandre-Charles) 200 fr. Décédé.
— Quet (Jean-Antoine) 200 fr. Décédé.
1831 . Abria ( Jérémie-Joseph-Benoît) 200 fr. Déeé&
— Bertebbau (Alexandre-Adolphe) 200 fr. DéeédiJ
— Laroqub (Frédéric-Noèl-Raymond) DéeédéJ
— Lbbègue (Pierre-Auguste) 200 fr. Décédé
— Légal. (Fulgence-Marie) 200 fr. Décédé.
— Wallon * (Henri- Alexandre) 1,000 fr.
1832. Bach (Xavier-Dagobert) 200 fr. Décédé.
— Bontoux (Marcelin) 300 fr. Déeé*
— Danton (Joseph-Arsène) 200 fr.
— Havbt (Auguste-Eugène-Ernest) 200 fr.
1833. Hauser (Simon) 240 fr. Décédl.
— Hébert (Edmond) 240 fr. Décédt
— Jogoet (Vincent) 200 fr. Décédé.
— Lorquet (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240 fr. Décidi-
— Simon (Jules-François) 240 fr. Décédé.
— Vieille (Jules-Marie-Louis) 200 fr. Décédé-
1834. Baret (Pierre) 200 fr. Dec*
— Bouillibr (François-Cyrille) .- 250 fr. D*a*
— Macé de Lépinat (Antonm-Pierre-Lau-
rent) 200 fr. Dec*
— Mondot (Marie-Casimir) 200 fr. Dé«*
— Rollier (Constant) 700 fr. Déeéi
— Taulier (Jean-Louis-Fraaçois) 200 fr. DécéM
1835. Daguin (Pierre-Adolphe) 200 fr. Déeâï
— Denis * (Ange-Marie) 1,300 fr.
— Desains (Quentin-Paul) 200 fr.
— Wiesener (Jacques-Louis) 250 fr . Dec
1836. Bersot (Pierre-Ernest) 200 fr.
— Haillecourt (Pierre-Paul-Alfred) 200 fr.
DE l'école normale 437
1836. Huguent (Frédéric-Léopold) 240 fr. Décédé.
— Lacroix (Pierre-Louis) 200 fr. Décédé.
— Olivaint (Pierre- A ntoine-Just) 258 fr. Décédé.
1837. Barni (Jules-Romain) 200 fr. Décédé.
— Girault (Charles-François) 250 fr. Décédé.
— Briot (Charles-Auguste- Albert) 240 fr . Décédé.
— Jamtn (Jules-Célestin) 200 fr. Décédé.
— Lévéque (Jean-Charles) 200 fr. Décédé.
1838. Hionard (Louis-Henri- Vincent) 300 fr. Décédé.
— Maucourt (Jean-Baptiste-Maximilien) . . . 240 fr. Décédé.
— Talbert (Michel-Emile) 200 fr . Décédé.
— Tanesse * (Claude) 200 fr.
— Vapereau * (Louis-Gustave) 200 fr.
— Waddington * (Charles)* 240 fr.
1839. Bouquet (Jean-Claude) 300 fr. Décédé.
— Desboves (Honoré-Adolphe) 200 fr . Décédé.
— Druon (Henry-Valéry-Marc) 240 fr.
— Leroy (Pierre-Albert) 200 fr. Décédé.
— Suchet «(Jean-Charles) Décédé.
— Waille (Isaac) 200 fr. Décédé.
1840. Bertrand* (Alexandre) 200 fr.
— Cuchbval-Clariony (Athanase) 200 fr. Décédé.
— Dreyss* (Charles-Louis) 200 fr.
— Frenet (Frédéric) 200 fr. Décédé.
— Geffroy (Mathieu- Auguste) 200 fr. Décédé.
— Girard (Julien) 250 fr . Décédé.
— Martha (Benjamin-Constant) 1 ,200 fr . Décédé .
1841. Bkaujean (Emile- Ambroise- Amédée) .. , . Décédé.
— Chambon (Auguste) 200 fr. Décédé.
— Janet (Paul-Alexandre-René) 200 fr. Décédé.
— Thurot (François-Charles-Eugène) 200 fr. Décédé.
— Verdet (Manuel -Emile) 200 fr. Décédé.
1842. Boucher (Auguste) 400 fr.
— Chotard * (Martin-Henri) 200 fr .
— Lamy (Claude-Auguste) 200 fr. Décédé.
— Moncourt (Edme) 250 fr. Décédé.
1843. Boissier * (Gaston - Marie - Louis -An-
toine) 240 fr.
— Hatzfbld (Adolphe) 2,000 fr. Décédé.
— Lanzi (Joseph- Antoine) 200 fr . Décédé .
438 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1843. Magy (Jean-Baptiste-François) 200 fr. Décédé.
— Manuel (Eugène) f 240 fr. Décédé,
— Pasteur (Louis) 600 fr. Décédé.
— Perrens (François-Tomray) 240 fr. Décédé.
— Tivier (Antoine-Henri) 200 fr.
1844. Anselme (Jean-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Aubin (Louis) 200 fr. Décédé.
— Beaussirb (Emile-Jacques- Armand) 200 fr. Décédé.
— Dupré (Pierre-François-Victor) 250 fr. Décédé.
— Gandar (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Girard * (Jules) 2,700 fr.
— Gomond (Louis-Erneçt) 200 fr.
— Ladrey (Claude) 200 fr. Décédé.
— Lemoine (Jacques- Albert-Félix) Décédé.
— Lespiault (Frédéric-Gaston) 200 fr .
1845. Beulé (Ernest-Claude) 200 fr. Décédé.
— Caro (Elme-Marie) 200 fr. Décédé.
— Glachant (Charles-Floride) 1,200 fr. Décédé.
— Joubert* (Charles-Jacques-Eugône) 200 fr.
— Mézières * (Alfred-Jean-François) 200 fr.
— Molli ard (Léon-Auguste) 200 fr. Décédé.
— Wœstyn (Corail) 200 fr. Décédé.
1846. Boutan (Jean-Marie-Ernest) 200 fr. Décédé.
— Challbmel-Lacour (Paul-Amand) 3,740 fr. Décédé.
— Chassang (Marie-Antoine-Alexis) 200 fr. Décédé.
— Dansin (Jean-Hippolyte) 200 fr. Décédé.
— Harant (Eugène-Alexandre) 240 fr. Décédé.
— Leohat (Julien-Charles-Marie-Claudius) . . 200 fr. Décédé.
— Marcou* (François) 200 fr.
— Véron (Eugène) 200 fr. Décédé.
— Viollbtte (Charles) 200 fr. Décédé.
1847. Beaussire (Charles-Zozime) 300 fr. Décédé.
— Debray (Jules-Henri) 250 fr. Décédé.
— Lenient * (Charles-Félix) 200 fr.
— Perraud (Adolphe-Louis- Albert) 1,200 fr.
— Roger (Jean-Michel) 200 fr. Décédé
— Valson (Léon-Stanislas) 300 fr. Décédé
1848. About (Edmond) 200 fr. Décédé
— Albert (Paul) 200 fr. Décé*
— Bary (Arthur-Louis-Charles) 700 fr. VècédA
DR L'ÉCOLE NORMALE 439
1848. Bos (Henri-Edmond-Étienne), 15 fr. de
rente 3 0/0 ayant coûté 400 fin. Décédé.
— Cambier (Désiré-Edouard) 250 fr. Décédé.
— Charaux (Claude-Charlei) 250 fr.
— Ducoudré (Henry) 240 fr. Décédé,
— Hbinrich (Guillaume-Alfred) 240 fr . Décédé .
— Mathet (Jacques-Gabriel) 200 fr .
— Moncourt (Eugène) 200 fr.
— Sarcby (Francisque) 200 fr . Décédé ,
— Stopfel (Emile) 240 fr.
— Taine (Hippolyte- Adolphe) 200 fr. Décédé.
— Troost * (Louis-Joseph) 2,315 fr. 90
— Wolf * (Charles-Joseph-Étienne) 240 fr.
1849. Fouqué * (Ferdinand-André) 200 fr.
— Fournet (Antoine) (legs). 1,000 fr. Décédé.
— Grbard * (Valéry-Clément-Antoine) 200 fr.
— Lalande (Charles) 200 fr.
— Lignier * (Claude) 200 fr.
— Prévost-Paradol (Lucien-Anatole) 200 fr. Décédé.
— Serret (Paul- Joseph) 200 fr . Décédé.
— Terqubm (Alfred) 200 fr. Décédé.
— Vacquant (Jean-Baptiste-Charles) 200 fr. Décédé.
— r ViLLKTARDDEPRONiÈRBs(Charles-Edm.). 200 fr. Décédé.
1850. Cucheval * (Victor-Louis-Philippe) 200 fr.
— Fbrnbt * (Emile-Jacques) 240 fr .
— Fustel de Coulanges (Numa-Denis) 300 fr. Décédé.
— Tournièr (Edouard) 200 fr. Décédé.
[851 . Heuzey * (Léon-Alexandre) 240 fr .
— Hubert * (Gabriel- Alfred) 240 fr.
— Lachelier * (Jules-Ernest-Nicolas) ...... 240 fr .
— Thbnon (Jules-Léon) 240 fr. Décédé.
852. Bréal * (Michel-Jules-Alfred) 240 fr.
— Goumt (Jean-Édouard) i . 1,000 fr. Décédé,
— Lefbbvre * (Eugène) 200 fr .
— Pebrot* (Georges) 240 fr.
— Wescher * (Marie-Antoine-Charles) 240 fr .
853. Appert * (Germain-Gustave) . . •. 200 fr.
— Bertauld (Pierre-Auguste) *. . 240 fr. Décédé.
— Gossin (Henri) 200 fr.
— Marotte * (Alfred- Auguste) 200 fr .
440 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1853. Prdvost * (Jules-Paulin-Émile) 250 fr
— Ribout* (Jean -Baptiste* Auguste-Charles). 240 fr
1854. Brédip* (Léon). 2,602 fr
— Devîllb (Gustave) 200 fr
— Gaspabd (Pierre-Emile) 200 fr
— Hervé (Aimé-Marie-Édouard) 240 fr
— Mbray (Hugues-Charles-Robert) 200 fr
— Lb Renard (Fôlix-Henry-Louis-Gabriel). . 200 fr
1855. De Tréverret (Armand-Germain-Léon). 300 fr
— Foucart * (Paul-François) 200 fr
— Gernez * (Désiré-Jean-Baptiste) 400 fr
— Laurent * (Emile-Michel) 200 fr
— Lemas (François) 200 fr
1856. Landrin (Eugène-Charles) 400 fr
— LaunaT * (Louis) 200 fr
— Monginot (Louis-Émile-Alfred) 240 fr
1857. Bris6ET (Louis-Daniel- Adrien) 200 fr
1858. Gay* (Jules-Claude) 300 fr
— Huvelin * (Marie-Joseph-Philippe) 240 fr
— Mascart * (Éleuthère-Élie-Nicolas) 200 fr
— Nolen* (Pierre-Aimé-Désiré) 200 fr
— Ollé-Laprune (Louis-Léon) 9,498 fr
— Robin * (Louis-Charles-Jean-Paul) 200 fr
— Sarradin * (Henry-Amédée). 500 fr
— Talon (François) , 200 fr
— Van Tieghem * ( Philippe -Édouard-Léon). 250 fr
1859. Collet (Louis-Félix) 200 fr
— Decharme (Jean-Baptiste-François-Paul) 200 fr
— Duclaux * (Pierre-Emile) 200 fr
— Gbuby (Louis-Jules) 200 fr
— Legouis * (Stéphane) 200 fr
— Maze (Hippolyte) 250 fr
1860. Bigot (Charles-Jules) 240 fr
— Froment (Charles-Théodore) 240 fr
— Lecaplain (Marie-Arthur) 200 fr
— Morel * (Maximilien-Georges) 500 fr
— Waltz (Adolphe) 200 fr
1861 . Crétin* (Marie- Justin-Théodore-Émile). . 290 fr
— Darboux * (Jean-Gaston) 250 fr
— Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste). 240 fr
10
Décédé.
l/cCcûc»
Décédé.
65^ Dec
Décé&
Déeéâé.
Dec*
Déoédi.
Dée*
de l'école normale 444
161 . Jénot * (Charles-Emmanuel) 200 £r .
f— Rambaud * (Nicolas-Alfred) 200 fr.
— Viollb * (Louis- Jules-Gabriel) 200 fr .
■— Zévort (Charles-François-Edgar) 300 fr.
&82. Alcan * (Mardochée-Félix) 240 fr.
— Guillot * (Joseph-Louis- Auguste) 200 fr .
— Lavibvillr* (Augustin-Philistall) 240 fr,
— Lavissb * (Ernest) 200 fr.
— Monod* (Gabriel) 200 fr.
— Pellhbin (Arthur-Théophile-Pierre) 200 fr . Décédé.
— Pingaud (Léonce-Jean-Philibert-Pierre). . . 200 fr .
— Ribot * ( Théodule - Armand - Ferdinand-
Constant) 200 fr .
— Rochebolles (Gabriel- Jacques -Edouard). 200 fr.
— Waleoki* (Félix-Charles-Louis) 300 fr.
— Wallon (Paul-Henri) 300 fr.
863. AMiGUBs(Pierre-Marie-Édouard) 300 fr. Décédé.
— Darboux (Jean-Louis) „ 200 fr.
— Dubuy (Albert) 200 fr. Décédé.
— Gorceix (Claude-Henri) 500 fr.
— Gusse (Louis-Edmond) 200 fr . Décédé.
— Le Monnier (Alexandre- Alexis-Georges). 240 fr.
— Monniot (Gustave- Antoine) 200 fr. Décédé.
— Patenôtre (Jules) 240 fr .
— Tisserand (François-Félix) 250 fr. Décédé.
— Vidal de la blache* (Paul-Marie-Joseph) 500 fr.
364. Benoist (Antoine) 200 fr.
— Cerf (Léopold) 200 fr. Décédé.
— Combe (Henri-Jacques) 240 fr .
— Croiset * (Marie- Joseph-Alfred) ; 200 fr .
— Lebegub (Albert-Jacques) 200 fr. Décédé.
— Maillard (Nicolas) 300 fr.
_ Perribb * (Edmond) 250 fr.
J65. Ammann * (Auguste) 200 fr.
— Boutroux* (Étienne-Émile Marie) 200 fr .
— Croiset * (Maurice) 240 fr .
— Dbreux * (Georges-Hector-René) 200 fr .
— Dubois (Edmond) 200 fr. Décédé».
— Maspbro * (Gaston-Camille-Charles) . . • ; • 200 fr .
166. Barrerr* (Alexandre- Antoine -Jacques).. 200 fr.
1
U2 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1866. Bichat (ErnestrAdolphe) 240 fr.
— Bonnard (Adrien-Paul-Émile) 300 fr.
— Booty* (Edmond-Marie-Léopold) 540 fr.
' — Régismanset (Joseph-Eugène) 200 fr.
1867 . Aulard * (François- Victor-Alphowe) 300 fr.
— Dessrnon * (Ernest) 200 fr.
— Eggrk* (Victor-Emile) 200 fr.
— Gayon (Ulysse) 300 fr
— Giard * (Alfred-Mathieu) 500 fr.
— Humb^rt* (Jean-Baptiste-Louis) 250 fr.
— Ruel (Edouard-Louis) 240 fr. Décééé.
— Vast * (Henri-Charles-Edmond) 300 fr.
1868. Anoot * (Charles-Alfred) 200 fr.
— De Crozals (Jacques -Marie- Ferdinand -
Joseph) 200 fr.
— Mac6 de Lépinay* (Aug.-Pierre-Antonin). 200 fr.
— Pellet (Auguste-Claude-Éliacin) 200 fr.
1869. Chanta voine* (Louis-Henri) 240 fr.
— Dupuy * (Ernest) 240 fr.
— Maneuvrier* (François-Georges) 240 fr.
1870. Gasquet (Louia-Amédée-Ulysse) 240 fr.
— Grec (Paul-Vincent) 240 fr.
— Maroottbt (Julien-Céleste) 240 fr.
— Sentis (Charles-Henri) 200 fr.
1872. Berson * (Félix-Gustave-Adolphe) 200 fr.
— Brunel * (Lucien) 240 fr .
— Ducatel * (Alphonse-Auguste) 200 fr.
— Duruy * (Auguste-Gabriel-Georges) 1,000 fr.
— Dybowski * (Alexandre-Antoine) 250 fr.
— Gérard (Auguste) 200 fr.
— Girard* (Paul) 240 fr.
— Gouré de Villbmontée * ( Louis-Aimé-
Gustave-Albert) 200 fr.
— Macê de Lépinay (Jules-Charles-Antonin) 240 fr.
— Mangeot (François-Constant-Stéphane) . . 200 fr.
— Martha * (Joseph-Jules) . . .- 200 fr .
— Poirier (Nicolas) 200 fr.
•1873. àppell* (Paul-Émile) ...... ... .v.v." ... 400 fr.
— Bonnieh * (Gaston-Eugène-Marie) 200 fr.
— Cagnat * (René -Louis -Victor) 200 fr.
DE L'ÉCOLB NORMALE 443
18*3. Ganderax * (Charles-Étien ne-Louis) 200 fr .
— D'Huart (Martin-Charles-Gustave) 200 fr.
— Jamet (Emile-Victor) 200 fr.
— Raballbt (François-Ferdinand) 240 fr.
— Riquikb (Charles-Edmond-Alfred) 200 fr.
1874. Albert * (Marie-Antonin-Maurice) 200 fr.
— Allais (Paul-Gustave-Pierre) ; . . . 200 fr.
— Brillouin * (Louis-Marcel) 200 fr.
— Budzinski * (Alfred-Casimir) 240 fr .
— Du Coudray la Blanchère (René-Marie). 240 fr. Décédé.
— Lafaye * (Louis-Georges) 200 fr .
— Picard * (Charles-Emile) 200 fr.
Pottier * (François-Paul-Edmond) 400 fr.
— Sabatibr (Paul) 200 fr.
1815. Aubert (Jules-Jean) 250 fr.
— Legrand * (Adrien) 200 fr.
— Lbfrançois (Marie-Charles-Albert) 200 fr .
— Michel * (Auguste-Charles-Joseph-Léon). 240 fr.
— Puisecx * (Pierre-Henri) 200 fr.
— Rabaud (Gaston) 240 fr.
— Rivière * (Charles) 240 fr.
— Wallon * (Etienne) 300 fr.
1876. Bernardin* (Napoléon-Maurice) 240 fr.
— Brocard (Georges) 240 fr .
— Chabot (Charles) 200 fr.
— Goursat * (Édouard-Jean-Baptiste) 200 fr.
— Lacour-Gayet * (Georges) 200 fr.
— Leorand* (Jules) 200 fr.
— Lévy-Bruhl * (Lucien) 250 fr .
— Reinach * (Salomon-Hermann) 2,740 fr .
1877. Breton * (Guillaume) 760 fr.
— De Lens (Paul-Alexandre-Pierre) 200 fr.
— Joannis * (Jean- Alexandre) 250 fr .
— Michbl* (Henrj) 200 fr.
— Rébelliau * (Louis-Joseph- Alfred) 240 fr.
— Thamin * (Raymond) 240 fr.
1878. Baudrillart* (Alfred) 500 fr.
— Boitbl* (Albert) 240 fr.
Fj- Jeanrot (Alfred) 200 fr.
— Morbau-Nélaton * (Etienne) 500 fr
«
444 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1878. PuKCH(Aimé) 250 fr.
— Sautbkaux (Léon-Angeiin-Claude) 200 fr.
1879. BiiLBCKi (François-Joseph) 200 fr.
' — Bioche * (Charles-Marie-Paul) 240 fr .
— Durkbbim (David-Emile) 200 fr.
— Fabrb (Paul-Jean-Pierre-Guillaume) 300 fr. Décédé.
— Gilles * (Athanase-Édouard) 250 fr.
— Guntz (Nicolas-Antoine) 240 fr.
— Hommay (Victor-Pierre-Marie) 200 fr. Décédé.
— Houssay* (Frédéric) 240 fr.
— Groussbt (René) 200 fr. Décédé.
— Lbsgourgubs (Jean-Paul) 200 fr.
— Raffy * (Louis) 240 fr.
1880. Bernés * (Henri-Pierre) .* 200 fr.
— Cousin (Georges-Frédéric) 240 fr.
— Dûrbach (Félix) 200 fr.
— Gauthibz * (Pierre-Michel-Alexis) 20O fr.
— Imbart db la Tour (Pierre-Gilbert-Jean-
Marie) 200 fr .
— Nicol * (Jacques) 200 fr.
— Thouvbnbl * (Nicolas) 200 fr .
— Valot (Pierre-Aoguste-Prudent) 200 fr.
1881 . Audiat * (Gabriel-Louis-Paul) 200 fr.
— Blondel (Arthur-Armand-Maurice) 800 fr.
— Daguillon * (Auguste-Prosper) 200 fr.
— Fallex* (Albert-Maurice) 200 fr.
— Fournier (Albert-Paul-François) 200 fr.
— Liégeois (Alfred-Louis-Joseph) 250 fr . Décédé.
— Pératé * (Joseph-André) 250 fr.
— Perdrix (Léon-Louis) 200 fr.
— Pigeon (Pierre-Léon). 200 fr.
— Radet (Georges-Albert) 200 fr.
— Sautreaux (Célestin-Benjamin) 200 fr.
— Villard* (Paul-Ulrioh) 200 fr.
— Vogt (Henri-Gustave) 240 fr.
— Wblsch (Jules-Hippolyte) 240 fr.
1882. Audio * (Charles-Louis-Eugène) 200 fr.
— Delbos* (Étienne-Marie- Justin- Victor).. 500 fr.
— Huard * (Auguste-Gabriel-Georges) *. 200 fr.
— Meslin (René- Armand-Georges) 240 fr .
DE L'ÉCOLE NORMALE 445
»2. Péchard* (LouUTictor-Édouard) 200 fr.
- Poussier (Léon-Gabriel-Jean-Baptiste-
Marie) 250 fr.
- Simonin (Louis-Martial-Érasme) 200 fr.
- Sinoir (Emile-Maxime) 200 fr.
- Stouff (Marie- Antoine-Xavier) 230 fr.
83. Bouvier (Bernard-Henri). 200 fr.
- Camena d'Almbida (Pierre-Joseph) 200 fr.
- Chauvelon * (Emile- Amédée-Marie) 200 fr .
- Claretib* (Léo-Eugène-Hector) 200 fr.
- Cosssrat (Eugène-Maurice-Pierre) 200 fr.
- Doublet (Georges) 240 fr.
Girbal (Paul-Émile) 200 fr.
- Glachant * (Charles- Victor) 240 fr.
- Janet * (Paul -André-Marie) 240 fr .
- Lange (Michel-Emmanuel) 300 fr. Décédé.
- Lbbègue (Jules-Ernest) 200 fr .
- Leohat (Henri) 200 fr.
- Mâle * (Mathieu-Emile) 200 fr.
Noiret (Hippolyte-Louis-Alfred) 200 fr. Décédé.
- Petit (Paul-Émile) « 240 fr.
- Régis (Louis-Guillaume-Marie) 1,000 fr. Décédé.
- Texte (Henri-Joseph) 200 fr. Décédé.
- Vanvincq (Maurice-Auguste) 200 fr .
Weill* (Jacques-Georges) 200 fr.
B4. Baillet (Jules- Auguste-Constant) 205 fr.
- Bérard * (Victor) 200 fr.
- Grévt * (Auguste-Clément) 200 fr.
Grosjran (Charles-Henri-Emile) 200 fr.
Hadamabd (Jacques-Salomon) 200 fr.
Houpin (Louis-Edmond) 200 fr.
Jamot * (Paul) 240 fr.
M acé (Alcide-Aurèle-Pierre) 200 fr.
Michon * ( Etienne - Alexandre - Louis -
Charles) 200 fr.
$5 . Bourlet * (Charles-Émile-Ernest) 200 fr.
Chavannes * (Emmanuel-Edouard) 210 fr. 95
Fischer* (Pierre-Marie-Henri) 200 fr.
Gallouédbc * (René-Louis-Marie) 200 fr.
Hadser (Henri) 200 fr.
40
H6 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1885. Hufiisz (Louis-Stéphane) 200 fr.
— Lalandb * (Pierre-André) 200 fr.
— Lamairb* (Napoléon- Pierre) 200 fr.
— La venir* (Jean-Alexandre- Joseph) 200 fr.
— Lefbbvrb (Pierre) 200 fr.
— Matbuchot * (Alphonse-Louis-Paul) 200 fr.
— Onde (François-Xavier-Paul) 200 fr.
— Padovani (Paul-Baptiste- Raphaël-Antoine) 200 fr.
— Ravenbau * (Louis-Auguste-Michel) 200 fr.
— Vèzbs (Pierre-Maurice) 200 fr.
1886. Abraham * (Henri- Azariah) 440 fr.
— Bertrand (Léon-Louis-Théophile) 200 fr.
— Brunhes (Antoine- Joseph-Bernard) 300 fr.
— Chair (Paul-Lucien) 200 fr.
— De Riddbr (André-Marie-Pierre) 200 fr.
— Gaucklbr (Paul-Frédéric) ' 200 fr.
— Ravbau (Henri- Alphonse-Camille) 200 fr.
1887. Bézard * (Alexandre-Louis-Julien) 300 fr.
— G aullert ( Maurice - Jules - Gaston - Cor-
neille) 200 fr.
— Chamard (Henri-Jean) 200 fr.
— Couturat (Louis- Alexandre) 1 ,000 fr .
— Couve ( Jean-Baptiste- Wilhelm-Louis) 200 fr. Décédl.
— Maluski (Alexandre-Arthur-Henri) 200 fr.
— Mbsnil* (Félix-Étienne-Pierre) .... 200 fr.
— Saussine (Gustave-Étienne-Jtiles) 200 fr.
— Simon * (Louis-Jacques) 240 fr.
— Worms * (René) 250 fr.
1888. Binet (Ernest-Henri) 200 fr.
— Bbonsohwico (Léon) 250 fr.
— Carxan (Élie-Joseph) 200 fr.
— Chabbrt (Samuel) 200 fr.
— Cresson (Jean-Georges- André) 200 tr.
— Dufour (Marcel-Jean-Baptiste) 240 fr .
— Goyau* (Pierre-Louis-Théophile-Georges) 240 fr.
— Havard (Henri-Jules) 200 fr.
— Hélibb (Henri-Remy) 200 fr.
— Molliard (Marin) 200 fr.
— Leau (Léopold) 200 fr.
— Petit didibr (Marie-Charles-Léon) 200 fr.
DE L ECOLE NORMALE U7
888. Perreau (François) 200 fr .
— Tresse * (Arthur-Marie-Léopold) 200 fr.
889. Brunhes (Jean-Baptiste-Léon- Victor).... 700 fr.
— DOUDINOT DE LA BoiSSIÈBE 200 fr*
— Eisbnmann (Joachim-Louis) 240 fr .
— Giraud (Victor) 200 fr .
— Graillot (Antoine-Henriï 200 tr .
— Halbvy* (Élie) 1,000 fr.
— Le Blanc (Emile-Alphonse) 300 fr .
— Malherbe (Gaston-Édouard-Tharsile) . . . 200 fr.
— Ruyssen (Théodore -Eugène-César) 200 fr.
— Sa.gnac (Marie) 200 fr.
$90 . Blanchet (Jean-Paul-Marius) Décédé .
— Busson (Henri-Emile- Lucien) 200 fr.
— Cotton (Aimé-Auguste) 200 fr.
— Michaut (Gustave-Marie- Abel) 200 fr.
— Roger (Maxime-Antonin) 200 fr . Décédé .
— Versini (Barthélémy-Raoul) 200 fr.
$91 . Cramaussel (Louis-Marius-Frédéric) 200 fr.
— Darboux (Jean-Baptiste) 230 fr .
— De Bilhère Saint -Martin (David -
Edouard) 200 fr.
Fossby* (Adolphe-Ernest-Charles) 200 fr.
— Hermann (Joseph-Auguste) 300 fr. Décédé.
Lévy (Ernest-Henri). 300 fr.
92. Bornbgqur (Henri-Émile-Hubert) 230 fr.
— Demangeon (Jean-Marie-Eugône- Albert). 200 fr.
Cotton (Emile-Clément) 250 fr;
Coulet (Georges-Camille- Jules) 200 fr.
Crouzet (Paul-Alphonse-Edmond-Guil-
laume) 200 fr.
Hobert (Henri-Pierre-Eugône) 200 fr .
Marijon (Abel-Régis-Lucien). 200 fr.
Pbrrin (Gabriel-Louis -Abel) 200 fr .
Sagnac (Philippe-Marie) 200 fr.
Thiry (Jean-Marie-René) 200 fr .
)3. Besnier (Maurice -Ange-É mile) 200 fr.
Briot (Léon-Augustin) 200 fr.
Boisson (Henri-Auguste) 200 fr.
Laloy (Louis-Ernest-Alfred) 200 fr.
H
448 ASSOCIATION DSS ANCIBNS &LÀVBS
1893. Landry (Adolphe-Michel-Auguste) 200 fr.
— Mondain (Gustave-Stéphane) 200 fr.
— Pbtit (Pierre-Marie-Josepli) 300 fr. Décédé.
— Vional (Camille-Charles) 300 fr.
1894. Luchaire (Julien-Jean) 200 fr.
— Montrl (Paul) . . 200 fr.
— Patte (Lucien-Gahriel) 200 fr.
— Sburb (Georges-Marie) 200 fr.
— Yvon (Henri-Joseph) 200 fr.
1895. Arbbn (Paul-Alfred- Jules) 200 fr.
1896. Cahkn (Raymond) 200 fr.
1897. Bloch (Eugène) 200 fr.
. — Blondkl (Charles -Aimé- Alfred) 200 fr.
— Cravannb (Philippe-Marie-Paul) Déeédé.
DE i/ÉCOLE NORMALE
149
LISTE DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION
PAR ORDRE DE PROMOTIONS (l)
4831
inriot
•lion.*
4835
ois.*
îquinet.*
4836
uard.
illecourt.
4837
tault.
4838
rié*
îesse.*
pereau.*
iddington.*
4839
luvet.
ichanel.*
ion.
4 840
trand (Alex.).*
lonneaux.*
4841
sœur.
484*
Boucher.
Chotard.*
Deltour.»
Passerat.*
4849
Boissier.*
Ctavel.
Guillon.*
Humbert (Ernest).
Ribert.»
Seguin.*
Tivier.
4844
Duvernoy.
Fallex.*
Gautier.
Girard (Jules).*
Gomond.
Gripon.
Lespiault.
4845
Aubertin.
Bonnotte.
Cuvillier.*
Delibes.
Leune.*
Mézières.*
4849
Boudhors.*
Cahen.*
Chevillard.*
Marcou.*
Marguet.*
Poyard.*
Thouvenin.
4847
De la Coulonche.*
De Parnajon.*
Lenient.*
Masure.
Perraud (Ad.).
Poslelle.*
Hépelin.
Serré-Guino.*
Sœhnée.*
4848
Charaux.
Mathet.
Moncourt.
Quinot.
Stoffel.
Troost.*
Vessiot.
Wolf.»
4849
Bonnel.
Bron ville.
De Lagrandval.
Duvaux.
Fouqué.*
Gréard.*
Lalande.
Levasseur.*
Lignier.* .
Sirodot.
4859
Bertrand (Ed.),
Carriot.*
Crouslé.* <
Cucheval.*
Femet.»
Girardet.*
Grenier.*
Voigt.
4851
Bailliart*
Charles.*
Doussot.
Durrande.
Guillemot.*
Henry.*
Heuzey.*
Hubert.*
Lachelier.*
Lei'aivre.*
4859
Bernés.*
Boulangier.
Bréal.*
Co ville.
Lefebvre.*
Méalin.
Montigny.
Perrot (Georges).*
Saint- Loup.
Wescher.*
4853
Appert*
Baflly.
) A partir de 1889, le millésime indique non pas l'année de la nomination
me élève, mais l'année de l'entrée effective à l'École qui est , pour un certain
ibre d'élèves, retardée d'un an par le service militaire.
1
150
Dellac.
Gossin.
Harant.*
Hébert.
Jacob.*
Jacquet*
Marotte.*
Pruvost.*
Ribout.*
Rouiel.
«854
Brédif.*
Claveau.*
Devaux.
Dupaigne.*
Gaspard.
Méray.
Royer.
1855
De Tréverret.
Foucart.*
Gemez.*
Herbault.
Laigle.
Lautent (Em.).*
Lemas.
Léotard.
Luguet.
Rémy.
Stouff.
Vitasse.
i85e
Amoureux.
Edon.*
Fiévet.* .
Fron.*
Landrin.
Launay.*
Maitrot.
Mellier.
Mossot.*
Prolongeau.*
Segond.
Subé.*
Tessier.
Vintéjoux.*
185*
Bernage.*
Brisset.
Castets.
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÀVBS
Ghauvot.
Gaudier.
Guibal.
JouberL*
Lacour.
Lechartier.
Mathé.
Pérot.
Perrbud.
Raingeard.
Rittier.* '
Rous8elin.
Terrier.*
1858
De Chantepie .*
Des Essarte.
Ducoudray.*
Fauré.
Gay (J.).*
Grumbach.*
Hallberg.
Huvelin.*
Jarrige.*
Larocque.
Loosen.
Mascart.*
Nolen.*
Robin.
Sarradio.*
Séligmann.*
Talion.
Thévenet.
Van Tieghem.*
1859
Bellanger.
Decharme.*
Duclaux.*
Du pré.
Fourteau.*
Fouyé.*
Gruey.
Hermann.*
Legouis.*
Ligneau.
Martel.*
Ravet.
wy
Stephan.
«880
André (Désiré).*
Deleau.*
Desmons.
Foncin.*
Joly (H.).*
Lecaplain.
Morel.*
Porchon.*
Pujet.
Sirvent.*
Waltz.
Yon.
1861
André (Charles).
Aublé.*
Bony.*
Boucher.* •
Combette.*
Crétin.*
Dalimier.*
Darboux (G.).*
Delaunay.
Evellin.*
Filon.
Gasté.
Jénot.*
Laurent.*
Lesage.*
Letrait.
Moireau.*
Pluzanski.
Poujade.
Rambaud.*
Sabatier.
Teissier.
Violiez*
Zévort.
188*
Alcan.*
Collignon.
Durand.*
Gaffarel.
Guillemin.
Guillot.»
Izarn.
Laviéville.*
Lavisse.*
Molinier.
Monod.*
Olivier.
Pingaud.
Ribot.*
Rocherolles.*
Voisin.*
Walecki.*
Wallon.
i8es
Bertagne.*
Blancnet.*
Chastaing-UFIk
lie,*
Darboux (Lu
Deiss.
Diète.»
Fiot.*
Gohierre dt La?
champs.*
Gorceix.
Grégori.*
Jeanmaire.
Launoy.
Legoux.
Le Mooakr.
Merlin.*
Penjon.
VidaldeUHiaV
1814
Barbelend.
BenoisL
Combe.*
Croiset^1
Dastre.*
Ditte.*
EspmtSw*
Fontaine.
FringneL*
Halbwtcb.*
Jodin.*
Laféteur.*
Leoomie.*
Maillard.
MilloU
Parpaite.*
Perrier.*
Pichon.*
Raby.
Staub*
f*tf
Ammann.*
Bouiiier.
Boutroax.*
Buisson.
Cioîset (ItJ-.
Derenx*
D'Hombret*
Febvw.
Gazier.*
Lantoine-*
Maneuvritr.*
Martine*
Maspero.*
MasqueB»-*!
| Niewenfto**1
Noguès.*
DB L'ÉCOLE NORMALE
451
Patenôtre.
Pein.*
Thomas.
Voisin.* •
*see
Baillaud.
Barrère.*
Bichat.
Bonnard.
Bouty.»
Cartault.*
Clairin.*
Couturier.*
Daguenet.*
Dauphiné.*
Debidour.*
Gillette- Arimondy
Jalliffier.*
Kliazowski.*
Liard.*
Luchaire.*
Piéron.*
Rabier.*
Régismanset.
Renan.*
Richard.*
Tannery.*
«867
Auîard.»
Bourgine.*
Climesco.
Coûtant.*
Dauriac*
Deiob.*
Delaitre.*
Denis.*
Dessenon. *
Drincourt.*
Durand-Morimbau*
Egger.*
Faguet.*
Gay. *
Gayon.
Giard.*
Hervieux.
Humbert (Louis).*
Jenn.*
Lefebvre.
Mérimée.
Niebylowski.
Renard.*
Revoil.
. Roques.*
Rousse t.*
Simon.*
Siymanski.
Texier.
Vast.*
«868
Angot.*
Astor.
Bayet*
Bizos.
Blocb.*
Bouant.*
Brochard.*
Caron.*
Collignon (M.).*
Colsenet.
De Crozals.
Deleveau.
Dufet*
Griveaux.
Hostein.
Lame.
Lehanneur.
Lévy.
Lippmann.*
Macé de Léptnaj
(A.).*
Pellet.
Pierre,
Souquet.
«869
Bédorez.*
Bouvier.*
Chantavoine.*
Charve.
Claverie.*
Damien.
Darsy.*
Dupuy.*
Ferras.
Floquet.
Fougsereau.*
Hémon.*
Hoirolle.
Jacob.*
Joyau.
Maneuvrier.*
Mazeran.
Philibert.
Tournois.*
Verdier.
Zahn*
4 870-7 «
Bompard.*
BruneL
Chamberland.*
Châtelain.
Chuquet.*
Debon.
Dupont.
Gasquet (A.).
Gazeau*.
Grec.
Guillon.*
Guiraud.*
Hurion.
Lafont*
Margottet.
Mathieu.*
Peine.*
Pellat*
Pellisson.
Petot.
Pressoir.*
Rinn.*
Sentis.
Strehly.»
«87fc
Bauzon.*
Berson.*
Biancheti
Boudart.
Bougier.*
Brosster.*
Brunel.*
CoutreL
Dautheville.
DucateL*
Duruy.*
Dybowski.*
Garbe.
Gérard.
Girard.*
Gouré de Villemon-
tée.*
Grégoire.
Lemaitre.*
Macé de Lépinay
(J.J.
Mangeot.
Mantrand.*
Marchai.
Marchand.
Martha.*
Monin.*
Pacaut.*
Pesaonneaux.*
Poirier.
SéaiUes.*
Suérus.*
Verdin.
«873
Appell.*
Beaudouin.
Berger.
Bonnier.*
Bourciez.
Boutroux.
Cagnat.*
D'Huart.
Edet.*
Ganderax.*
Gourraigne.*
Haussouuier.*
Henry.
Jamet.
Krantz,
Laignoux.*
Lefèvre.
Lion.*
Mabilleau.*
Piquet.*
Raballet.
Rémond.
Riquier.
Sauvage.
Souriau (P.).
Thimont.*
Vivot.
Waflie.
«874
Albert.*
AUais.
Beldame.*
Bétout.*
Blutel.*
Brichet.*
Brillouin.*
Budeynaki.*
Buguet.
Chairy.*
Chappuis.*
Constantin.
Droz.
Durand.* '
Gœlzer.*
Guigon.
Guiflot.*
Izoulet.*
Janaud.
Laeour.
Lafaye.*
Lehugeur.*
Lvon.*
Mesplé.
Montargia,
Montet.*
Picard.*
Pottier.*
Sabatier.
Seignobos.*
Weimann.*
4875
AUiaud.
Aubert.*
452
Barbarin.
Bernard.
Blanchet.*
Bonnières.*
Cardon.*
Chauveau.*
Dognon.
Dunuc.
Gachon.
Gautier.*
Hamel.*
Hauvette.*
Lachelier,*
Lacour.*
Lefrançois.
Legrand (A.)*
Martinet.
Michel.*
Parmentier.
Puiseux,*
Rabaud.*
Rebuffel.
Rémond.
Rivière.*
Rousseaux.
Souriau (M.).
Wallon.*
487*3
Antomari.*
Auerbach.
Balézo.*
Bernardin.*
Bonafous.
Brocard.
Cahen.*
Cator.*
Chabot.
De Mages.*
Dubois.*
Dumesnil.
Dopuy.*
Gai.
Goulin.*
Gouraat.*
Groussard.*
Jouffret.
Keiffer.
Lacour-Gayet.*
Lanson.*
Leduc*
Legrand.*
Lemaire.
Lévy-Bruhl.*
Marcou.*
Nebout.
Offret.
Périer.*
Reinach.*
Robert.*
Vernier.
ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
4871
Adam.
Baudot*
Bloch.*
Boncenne.*
Bourgeois *
Breleu*
Breton.*
Clerc.
Costantin.*
De la Ville de Mir
mon.
De Lens.
Duport.
Eisenmenger.*
Faure.*
Gâches.
Istria.
Joannis.*
Jullian.
Leblond.
Manon.
Mauxion.
Michel.*
Rébelliau.*
Roy.
Thamin*
ThiaucourU
Thirion (Ernest).
4878
Baudrillart*
Belot.»
Benoist.*
Bergson.*
Bloume.*
Boitel.»
Cointe.
Colomb.*
Cuvillier.*
Desjardins.*
Dez.*
Didier.*
Diehl.*
Dorison.
Godard.*
Gomien.
Humbert (Ch.).*
Jaurès.*
Jeanroy.
Lemercier.
Le une.
Martin.
Mellerio.*
Milbaud.
Monceaux.*
Moreau-Nélaton .*
Morillot.
Pfister.
Poroonti.
Priem.*
Puech.*
Robert.
Salomon.*
Sautreaux.
Weill.
4819
Bertinet.*
Biélecki.
Bioche.*
Brunot.*
Casanova.*
Charruit.
Charvet.*
Clément.*
pelpeuch.*
Doby.»
Doumic*
Durkheim.
Dussy.
Gilles.*
Goblot.
Guesdon.
Guotz.
Holleaux .
Houssay.*
Jacquinet.*
Janet (P.).»
Kœnig8.*
Le Breton.
Leclerc du Sablon.
Lesgourgues.
Malavialle.
Marcourt.*
Monod.*
Paris.
Picard (A.).
Picard (L.J.*
Pionchon.
Raffy.*
Rodier.
Thévenot.
I 4880
Barau.*
Bernés.*
Boisard.*
Castaigne.
Cousin.
Déjean.*
Dufour.*
Durrbach*
Ehrhard.
Ferrand.
Gauthiez.*
Gesnot.
Guichard.
Imbart delaTour.
Lécrivaiu.
Le Goapûs *
Lena.*
Liber.
Massebien.
Meyer.*
MicheL
Nepveu.
NicoL*
Nougaret.
Papelier.
Reynîcr.*
Richard.
Rossignol.
Salomon.9
Thomas.
ThouYeaeL*
Tissier.*
Valoi.
Wallerant»
J88I
Andoyer.*
AudiaL*
Berr.*
BlondeL
Blutel.*
Boudbors.*
Bourdel.
Calvet.
Cariez.
Claveau.
Comte.*
Daguillon.*
Desrous*aoi.#
Dimbarre.
Dorlet
Fallex.*
Fournier.
Gallois*
Girod.»
Goulard.
Heure.
Hentgen.*
Laflbnt.
Lorquet.*
Morand.*
Paraf.
ParigoL*
Pératé.»
Perdrix.
Pérès.
Petit
Petitjean,*
Pigeon.
Radet
Rauh.
Recours.
Sautreaux.
Villard.*
VogU
Wâsch.
DE L'ÉGOLB NORMALE
153
48&S
Allier.»
Audic*
Cahen.*
Deutremer.
Delarue.
Delbos.*
Deschamps.4'
Dufayard.*
Du hem.
Fougères.*
Gloftz.*
Hodin.
Houllevigue.
fluard.*
Joubin.
Kesternich.*
Ltry.
Léonard.
Lesgourgues.
Mercier.
Meslin.
Péchard.»
Pélissier.
Perrier.*
Plésent. *
Rigout.*
Salles.*
Schlesser.*
Simonin.
Sinoir.
Spinnler.*
Stouff.
Thouverex.
Vales.
Viral.
"Wogue.*
4883
Bédier.*
Boovier (B.).
Bordes.
Caména d'Almeida.
Chauvelon.*
Chrétien.
Claretie.*
ColléaUe.
Cor.*
Gosserat. -
Doublet.
Duboin.
Dncasse.
Durand.*
Girbal.
Glachant.*
Gsell.
Haudié.*
Herr.»
Janet.*
luabègue.
Lechat.
Lelieuvre.
Le Vavasseur.
Mâle.*
Mercier.
Padé.
Painlevé.*
Petit.
Poincaré.
Puzin.
Quiquet.*
Riemann.*
Roob.
Vanvincq.
Weill.»
Zyromski.
4884
Andler.*
Baillet.
Bérard.*
Bernés.*
Berthet.*
Bessière8.
Bonnaric.
Bonnet.
Bouvet.
Carré.
Chassagny.*
Chaumont.*
Chudeau.
Constantin.*
Daux.
Dereims.*
De Tannenberg.
Fesquet.
Flandriu.*
Oautier (6m.).
Gidel.»
Glachant.*
Grévy.»
Grosjoan.*
Hadamard.*
Hou pin.
Huguet.
Jamot.*
Jordan.
Lefèvre.
Lemoine.*
Liéby.
Macé.
Magrou.
Miction.*
Noliet.*
OudoL
Rénaux.
Richard.
Rivais*
Simon.
Vessiot.
Wehrlé.*
4885
Bazaillas.*
Bertrand.
Bondieu.
Bouasse.
Bourlet.*
Chabrier.
Cbavannes.*
Ferrai.*
Fischer.*
Foucher.*
Gatlouédec*
Gautier.*
Guiraud.
Gui t ton.
Hauter.*
Henry.
H u riez.
Lahillone»
Lalande.*
Lamaire. *
Lavenir.*
Le Dantec.*
Lefebvre.
Legrand (G.).'
Legrand (E.).
Lesans.
Matruchot.*
Mirman.* .
Molbert.
Onde.
Padovani.
Parlurier.
Picart.
Raveneau.*
Rolland (Et.}.
Rouger.
Sirven.*
Strowski.*
Toutain.*
Vezes.
4886
Abraham.*
Bertrand.
Boley.
Bouchard.
Brunbes.
Cels.*
Chair.
Chanzy.
Clément.
Colardeau.
Cousin.
Cury.*
Dalmeyda.*
De Bévotte.*
Delassus.
De Ridder.*
Dongier.*
Dumas.*
Féraud.
Gauckler.
Gay.
Gignoux.
Jacquet.
Joubin.
Legras.
Lespieau.*
Levrault.
Lorin.
Marmier.
Matignon.*
Mélinand.
Millot.
Pages.*
Raveau.*
Renel.
Rolland (R.).*
Soudée.
Suarès.*
Surer.
488*
Alekan.*
Ardai lion.
Aubry.
Bardin.
Bénaert».
Bernheim.
Bézard.
Caullery.
Chamard.
Chamonard.
Chouet.
Courbaud.*
Courteault.
Couturat.*
D'Aladern.
Dufour.
Fournez.
Frémiot.
Lévy.
Maluski.
Marsan.
Mérieux.
Mesnil.*
Moog.
Moreau.
Paoli.
Perchot.*
Petiteau.
Robert.
Rolland.
Roussot.*
Sacerdota.*
Saussine.
Selves.
Simon.*
Weill.
Worms.*
454
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
4888
Abelin.
Barthélémy.
Bertaux.
Binet.
Bouniol.
Brunschvicg.
Gapelle.
Cartan.
Cavalier.
Chabert.
Cresson*
Decourt. '
De Martonne.
Dufour.
Ferrand.
Forné.*
Gazin.
Goyau.*
Haverd.
Hélier.
Lagabrielle.
Leau.*
Lhébrard.
Martinenche.
Molliard.*
Nouvel.
Perreau. *
Petitdidier.
Pichon.*
Poitevin.
Roche.
Schneider»
Testa.
Tourrès.
Tresse.
Vacherot.
Vacon.
Vintéjoux.
Weiss.
4889
Borel.*
Bourguet.
Brunhes.
Camichel.
Cbartier.
Derroja.
Doudinotdela Bois*
sière.*
Douxami.
Drach.
Dufour.
Bisenmann.
Giraud.
Graillot.
Haiévy.*
Jaulmes.
Le Blanc.
Lévv.»
Malherbe.
Ruyssen.
Tafatte.
Thybaut.
Vautier.
Vereaveaud.
4890
Arnould.
Beaulavoo.
Beaunier.*
Béquignon.
Bertheiot.
Bocquet.
Bodiii.*
Bougie.
Brizard.*
Busson.
Cotton.
Desjacques.*
Gastinel.
Jouguet.
Lœwenstein - Jor-
dan.
Mathieu (H.).
Maurain.
Mouton (H.).
Michaut.
Paquet.
Parodi.
Perdrixet.
Pétrovitch.
Philipot.
Pingaud.*
Ray.
Rosenthal.
Rougier.
Sagnac.
Thiébaut.»
Verdier.
Versini.
Vial.
Volluet.
4894
Brochet.
Cassagne.
Cligny.
Commissaire.
Cramaussel.
Darboux (J.-G.).
De Bilhère Saint-
Martin.
Durand (A.).
Fédel.
Fossey.*
Fournier (P.).
Gosselim.*
Goutereau.
Greffe.
Herriot.
Jarry (R.).
Job.
Lamirand.
La pointe.
Lemoult.
Lespès.
Lévy (K.).
Marotte (Fr.).
Mascart (J.).*
Mathieu (J.).
Perrin (J.-B.).*
Régan.
Richard (E.).
Rousselle.
Sagnac (Ph.).
Strowski (St.).
Vallaui.
Van Tieghem (P.).
VidaL
Yver.*
Zimmermann.
489*
Baire.
Bargy.
Berthet.
Bornecque.
Brucker.
Cahen.
Cbolet.
Cirot.
Cotton.*
Goulet.
Crouzet.
De Martonne.
Demengeon.*
Despois.
Drouin.
Dubouis.
Dufourcq.
Bliade.
Feyel.
Gallotti.
Goisot.*
Hubert.*
Jubin.*
Lattes.
Le Roy.*
Leroy.
Maiçe.
Manjon.
Mineur.
Mou thon.
Pény.
Perrin (G.}.
Rouyer.
Rudler.
Segond.
Téry.*
Thiry.
Viefflefond.
Vincent*
WauL*
Besnier.
Beuzart.
BourriUy.
Briot
Buisson.*
CanaU
Clerc
Deroide.
Dresch.
Du pour.
Dureng.
François.
George.
Gutton.
Hagueoia.
Husson.
Laloy.*
Landry.*
Lange.
Lequintrec
Mondais.
Moral.
Ozil.
P radines,
Rageot.
Rozet.*
Sarthou.
Simiand.*
Sourdille.
Terrier.
Touren.
Treffel*
Vignal.*
Vignes.
Wilbois.*
4894
AUard.
Angellos.
Arbelet
Beghin.
Bénard.*
Bernard.
Beslais.
Bloch.
BurneL*
Cambefort.
Challaya.
Dnbreml.*
BlbeL
Foulon.
DE L'ECOLE NORMALE
455
Gaillet-BUlotteau.
Duguet.*
Da Coste.
Homo.
Dumas.
Dauzats.*
Langevin.»
Esclangon.
Decia.
Lebesgue.
Flegenheimer.*
Du basset.
Léon*
Foulet.
Dufour.*
Lévy.
Litalien.
Fourniols.
Gailaud.*
Bnjalran.*
Genty.
Luchaire.*
Garnier*.
Gillet.
Mantoux.*
Gauthier.
Girardin.
Massoulier,
Oranger.
Guerrey.*
Mathiez.
Hansen.
Laureaux.
MendeL
Houssais.*
Laurenlie.
Meynier.
Labrousse.
Merlant.
Montai.
Lebeau.
Monod.
Nadaud.
Leçon te.
Obriot.»
Patte.
Léger.*
Pernod.
Perèz (F.>
Lu bac.
Reynaud.
Poirot.
Maître.
Rocquemont.
Renaud.
Maroger.
Roussel.
Roques.
Michel.
Taiagrand.
Roustan,
Muret.*
Tharaud.
Sarrieu.
Navarre.
Tzitzeica.
Seure.*
Péguy.*
Weil.»
Valette.
Pérez.*
Villeneuve.
Weulersse.
Renault.
Rey.
4 897
Y?on.
Sueur.
Bardin.
Vacher.*
Beau.
4895
Waltz.
Blanchard.
Bloch.*
Abt.*
Blondel.*
Albo.
4896
Bloume.
Aimeras.
Braunschvig.
Aroles.
Aillet.
Bruneau.
Arren.
Audran.
Camman.
Ayuard.
Bérard.
Ascoli.*
Chapeau.*
Babut*
Conard.*
Bourgin.
Beck.
Delafarge.
Bouzat.*
Bernheim.
Douady.
Brunet.
Berthier.
Dreyfus.
Buchenaud.
Boudin.*
Dubois.
Bury.
Cahen.*
Dubuisson.
Cettier.
Cans.
Dulong.
Chaumeix.*
Gazamian.*
Fort.
Debidour.
Chavanne.*
Guyot.*
Duclaux.
Chollet.
Jardé.
Dufor.
Clairin.*
Lavaud.
Legenlil.
Luquet.
Merlin.
Mesuret.*
Muxart.
Noël.
Peyré.
Pichon.
Robet.*
Sauner.*
Troufleau.
Watel.
Zivy.
4899
Albert.
Aubert.
Bayet.*
Billion.
Bizard.*
Blanc*
Blein.*
Bouvard.
Brunet.
Commanay.
Couchoud.
De Félice.*
Desouches.
Duffour.
Dupouey.
Fatou.*
Fortin.*
Gantier.
Gonnard.
Halbwacbs.
Hourticq.
Jacob.
Lhermitte.
Marchai.
Merlin.*
Milon.
Monod.
Picardmorot.
Prévôt.
Rousseau.
Tonnelat.
45*
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
SECTION DB PHILOSOPHIE.
Doudin.*
La Verrier.
Millet.
Wallon.
UCTION Dl LITTÉIUTCRB.
Bailly.
Cavenel.*
Dimoff.
Martioo.
Menoa.
Mérimée.
Mornet.
SICTIOX D'IISTOKE.
Buvard.
Febvre.
4809
Élèves de troisième année (f)*
Si on.
Thomas.*
SECTION DE CRAIIAIRB.
Maynial.*
Meyer.
Morand.
Schulhol.
Stavlaux.
UCTION DB lAÎBÉMATIQUIS
Causse.
Finoi.
Lancelot.
Milhaud.
Sauvage.
Tunnel.
Villat.
Zoretli.*
SECTION DB rlTOftl
Boizard,
Bouliay.
Charroi.
Eginitis.
Hemerdinger.
Ollivicr.*
SECTION DES SOI»
îliîOttUIi
Blsrenghem.*
Launay.
SECTIOX D'ALLEU*.
Tonnelet*
(1) Par décision du Conseil d'administration en date du 30 mars 1874, ta èfes
de troisième année sont inscrits sur la liste des membres de l'Associatioa, et ta
chefs de section (*) ont droit de vote à l'Assemblée générale annuelle.
DB L'ACOLE NORMALE 457
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBRES DE L'ASSOCIATION AU 1er JANVIER 190t (l)
Promotions.
1888 — - Abelto, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers.
1886 — Abraham, maître de conférences de physique a l'École Normale, S. P.
1895 — Abt, professeur de philosophie au lycée de Lona-le-Saunier, en congé,
rue Victor-Considérant, 5.
1877 — A dan, correspondant de V Académie des sciences morales et politiques, rec-
teur de l'académie de Dijon.
1806 — A filet, professeur de philosophie, au lycée de Digne.
1874 — Albert (M.), professeur de rhétorique au lycée Condorcet, boulevard Si int
Germain, 234, 8. P.
1898 — Albert, professeur de rhétorique au lycée de Laon.
1895 — Albo, professeur de mathématiques au lycée de Moulins.
1882 — Alean, libraire-éditeur, boulevard Saint-Germain, 108, S. P.
1887 — Alekan, professeur de lettres et d'allemand au lycée Voltaire et de l'École
supérieure de Commerce, boulevard Voltaire, 93.
1874 — Allais, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Rennes, S. P.
1894 — Allard, professeur de rhétorique au lycée de Beauvais, en congé, boursier
de l'Université de Paris (Tour du Monde).
1875 — Alliaud, inspecteur d'académie à Amiens.
1882 — - Ailler, agrégé, chargé d'un cours complémentaire de philosophie a la Fa-
culté de théologie protestante, boulevard Raspail, 282.
1836 — Allsmrd, doyen hon. de la Faculté des sciences, direct, hou. de l'Obser-
vatoire du Puy-de-Dôme, 22 bis, place de Jaude, à Clermont.
1895 — Aimeras, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nice.
1885 — Ammain, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, S. P.
1858 — Aaaoureax, professeur honoraire de mathématiques du lycée, ruelle
Campion, 5, à Douai.
1884 — Andler, maître de conférences d'allemand à l'École Normale, chargé
d'un cours de langue et littérature allemandes k la Sorbonne, rue des
Imbergères, 17, Sceaux.
(1) Dana cette liste, S. P. désigne les souscripteurs perpétuels.
48* ASSOCIATION DK3 ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1881 — Aadoyer, professeur-adjoint, chargé d'un cours compléoaentai» d'uto-
nomie mathématique à la Sorbonne, avenue d'Orléans, S.
1860 — Aadré (D.), professeur honoraire de mathématiques spéciales du csfisji
Stanislas, rue Bonaparte, 70 bû.
1861 — André (Ch.), directeur de l'Observatoire, à Saint-Genis-LaTal et prefcr
seur d'astronomie a la Faculté des sciences de Lyon.
ta§4 — Angellox-Pesjsey, professeur de mathématiques au collège de Loudava
eoagé, directeur de l'École des langues a Oaklend (Californie) U.S.A.
1868 — Aaej*t, météorologiste titulaire au Bureau central, professeur à Thaàâ
agronomique» avenue de l'Aima, 12, S. P.
1876 t- Antosnarl, profeeoear de mathématiques spéciales au lycée Canot.
1873 — Appell, membre do V Académie des sciences, professeur de ménspi
rationnelle à la Sorbonne, ai d'analyse mathématique a l'École Oetnk,
vicê-préïifent de l'At$ocia$i<my ru* de Noailto, 23, a St-G«riDam-cs-Lisv
8. P.
1853 — Appert, professeur honoraire de physique dm ryoée, rue de Montrai t,
à Versailles, S. P.
1894 — Arbelet, professeur de rhétorique au lycée de Nîmeev.
1887 — Ardalllom, professeur de géographie à la Faculté des masse» M *
Lens, 53, à Lille.
1890 — Arnoald, professeur de mathématiques au lycée Condorcet,
St-Michel, 05.
1805 — Aroles, préparateur de physique au lycée de Montpellier.
1895 — Arreo, agrégé d'allemand, pensionnaire de la fondation Thieis, isaV
poiût Bugeaud, 5, S. P.
1896 — Aaeoli, boursier d'études à l'École Normale.
1868 — Astor, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des
place Victor-Hugo, 11, à Grenoble.
1875 — Aubcrt (J.), prof, de physique au lycée Condorcet, rue BernouilU» !3»
1898 — Aubert, ancien élève de la section de philosophie, bd St-Michel, 5&.
1845 — A libertin, correspondant de l'Académie des sciences morales et
recteur honoraire, professeur honoraire de littérature française dekFi
des lettres, rue Vaillant, 5, à Dijon.
1861 — Anblé, prof, honoraire de rhétorique du lycée Carnot, rua de la
1887 — Anbry, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Alger.
1881 — Audiat, professeur de rhétorique au collège Stanislas, rue Enta
21, S. P.
1882 — Audlc, prof, de troisième au lycée Charlemagne, rue Boissièrai 5*,$-
1896 — Audran, professeur de rhétorique au lycée d'Albi.
1874 — Auerbacfai, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Nwrj.
1867 — Anlard, professeur d'histoire de la Révolution française à la
place de l'École, 1, S. P.
1895 — Aynard, agrégé d'anglais, place de la Charité, 11, à Lyon.
1896 — Riibut, agrégé d'histoire, pensionnaire de la -fondation Thiers, reat-f*
Bugeaud, 5.
1893 — Bahon, maître de conférences de langue et littérature aUemandai •
Faculté des lettres, quai Claude le Lorrain, 28, à Nancy.
DE L'ÉCOLE NORMAL* 459
menions.
M — Ballland, directeur de l'Observatoire, doyen honoraire et professeur d'as-
tronomie de la Faculté des sciences de Toulouse.
H — Maillet, professeur de rhétorique au lycée d'Angoulâme, en congé, S. P.
il — - Bailllarl, inspect. honor. d'académie, rue Le Verrier, 11.
à — Ballly, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur hon. de quatrième du lycée, rue Bennier, 91, à Orléans.
9 — Bailly, élève de la. section de littérature.
ft — Baire, maître de conférences à la Faculté des sciences de Montpellier.
V — BsJéso, prof* de mathématiques élémentaires au lycée Saint-Louis, rue
Claude-Bernard, 66.
0 — Bavas, professeur de philosophie au lycée Carnot.
5 — Barbarie, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
de Bordeaux.
1 — Bareetenet, professeur de mathématiques au lycée, rue Tronson-Ducou-
dray, 18, à Reims.
J — Bardin, professeur d'histoire au lycée de Clermont.
J — Bardin, professeur de rhétorique au lycée de Bourg.
| — Bargy, ancien professeur de troisième au lycée de Nîmes, professeur de
français à Columbia University (New- York).
I — Barrère, professeur de mathématiques au lycée Buffon, 8. P.
; — Barthéleasy, professeur de troisième au lycée d'Alger.
' — Baadot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue de l'Odéon, 12.
I — Baadrlllart, prêtre de l'Oratoire, agrégé d'histoire, docteur es lettres,
professeur d'histoire à l'Institut catholique, quai des Célestins, 4. S. P.
: — Basson, docteur es lettres, directeur du Petit Lycée, à Toulouse.
— Bayet, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
directeur de l'enseignement primaire au Ministère de l'Instruction pu-
blique» rue Gey-Lussac, 24.
— Bayet, agrégé des lettres.
— BasaUla», profes. de philosophie au lycée Condorcet, rue de Rennes, 161.
professeur de physique au lycée de Digne.
i, professeur de langue et littérature grecques à la Faculté des
lettres de Toulouse.
i, professeur de philosophie au lycée de Caen.
lier, homme de lettres, rue d'Edimbourg, 20.
i, professeur de rhétorique au lycée du Mans.
— Bédler, maître de conférences de langue et littérature françaises à racole
Normale, avenue Bosquet, 52.
— Bedores, inspecteur honoraire d'académie, directeur de l'enseignement
primaire du département de la Seine, quai de Montebello, 21.
— Béghla, professeur de mathématiques au lycée de Brest»
— BeMUmae, professeur de quatrième au collège Rollin.
— Bellaager, inspecteur honoraire d'académie à La Rochelle.
— ' Bellegarde, boursier d'études du gouvernem. haïtien, rue Vauquelin, 19.
_ Belot, profes. de philosophie au lycée Louis-le-Grand, rue de la Pompe, 107.
— Béasert*, professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue Clovis, 1.
__ Béaard (H.), agrégé de physique, docteur es sciences, rue Oudinot, 14 ttf •
— Beaolat (A.), recteur de l'académie de Montpellier, S. P.
460 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÂVES
Promotions.
1878 — Benoist (L.), professeur de physique au lycée Henri IV.
1890 — Béq oignon, inspecteur d'académie, rue d'Arpejou 1, à Rodes.
1884 — Bérard (V.), maître de conférence* à l'École des Hautes-Étude», enœ-
nateux à l'École navale, professeur de géographie à l'École des Hast»
Études maritimes, rue de la Planche, 15, 8. P.
1895 — Bérsird (R.)f professeur de mathématiques au lycée de Montloçon.
1873 — Berger, prof, de rhétorique au lycée, avenue Saint-Éloi, 18, a Limoges.
1878 — Bergeoa, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques, pw*»
seur au Collège de France, avenue des Tilleuls, 8, Villa Moatoona?
(Auteuil).
1857 — Bernage, professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorcet, rot 4a
Ecuries d'Artois, 9.
1894 — Bernard (L.), proviseur du lycée de Montpellier.
1875 — Bernard (Noël), maître de conférences de botanique à la Facolté 4s
sciences de Caen.
1876 — Bernardin, professeur de rhétorique au lycée Charlemagne, avens* <H>
léans, 48, S. P.
1852 — Bernèa (Évariste), professeur honoraire de mathématiques da lycée Le®*
le- Grand, rue de Madame, 34.
1880 — Bernés (Henri), professeur de rhétorique an lycée Lakanal, bedew*'
Saint-Michel, 127, S. P.
1884 — Bernée (Marcel), prof, de philosophie au lycée Louis -le-Grend, m es
Binelles, 37, à Sèvres.
1887 — Bernhelsn, professeur de mathématiques au lycée de Tours.
1896 — Bernnelni (G.)» professeur d'allemand au lycée de Saint-Brieac.
1881 — Berr, professeur de rhétorique au lycée Henri IV, directeur de la Rtr*è
synthèse historique, rue Saint-Honoré, 350.
1872 — Berson , prof, de physique au lycée Condorcet, rue Guy de la Brosse, 15,S.F»
1863 — Bertagne, proviseur du lycée Henri IV.
1888 — Bertanx, chargé de cours d'hisloire de Part moderne à la Faculté *V
lettres, quai de Tilsitt, 23, à Lyon. .
1890 — Berthelot, agrégé de philosophie, prof, a l'Université libre, ne Defc*<
38, à Bruxelles.
1884 — • Bertbet {E.), professeur de troisième au lycée Condorcet.
1892 — Berthet (G.), professeur de quatrième au lycée de Rochefort.
1896 — Berthler, professeur de mathématiques au collège d'Argentan.
1879 — Bertinet, profes. de physique au lycée Buffon.
1840 — Bertrand (Alex.), membre de l'Académie des Inscriptions et Bettes-La**
conservateur du Musée de Saint-Germain, professeur d'archéolopes»**
nale à l'École du Louvre, S. P.
1850 — Bertrand (Edouard), professeur de littérature latine et institua»* r
maines à la Faculté des lettres de Grenoble.
1885 — Bertrand (Louis), professeur de rhétorique au lycée de Montpellier-
1886 — Bertrand (Léon), professeur de géologie et minéralogie a la Fanai *
sciences, rue Saint-Antoine-du-T, 12, à Toulouse, S. P.
1894 — Beslals, professeur d'allemand au lycée de Conatantine.
1893 — Besaler, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne a 1s FsesM
des lettres de Caen, S. P.
DE l'écolb normale 461.
romolions.
184 — Besaière*, professeur .de quatrième au lycée de Bordeaux.
174 — lié tout, professeur de seconde au lycée Janson.
393 — Beuzari, professeur de seconde au lycée de Poitiers.
187 — Bézmrd, professeur de seconde au lycée de Versailles, S. P.
166 — Bleuet, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
de physique de la Faculté des sciences de Nancy, S. P.
179 — Bléleckl, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, 8. P.
W8 — Billion, professeur de seconde au lycée de Brest.
163 — Blnet, professeur de mathématiques au lycée de Bayoune, en congé, 9. P.
179 — B loche, professeur de mathématiques au lycée Louis-le- Grand, rue Notre*
Dame-des- Champs, 56, S. P.
98 — Bizard, agrégé des lettres, élève de quatrième aunée à l'École Normale.
•68 — Blzoe, recteur de l'académie de Bordeaux.
08 — Blanc, agrégé de physique, boursier d'études, rue d'Arras, 2.
97 — Rlmirhiird, professeur d'histoire au lycée de Douai.
63 — Blanches (D.), proviseur du lycée Condorcet.
72 — Blanche* (Louis), proviseur du lycée de Pau.
73 — Blnnchet (A.), professeur de philosophie au collège Rollin.
99 — Blarlngheni, élève de la section d'histoire naturelle.
08 — Bleii», agrégé préparateur-adjoint de physique à l'École Normale, boulevard
Saint-Michel, 117.
68 — Bloch (Gustave), prof es. à la Faculté des lettres de Lyon, en congé, maître
de conférences suppléant d'histoire à l'École Normale, rue d'Alésie, 72.
77 — Bloch (S.), professeur de mathématiques au lycée Janson, rue Duban,
l.àPassy.
94 — Bloch (Léon), professeur de philosophie au lycée de Belfort.
97 — Bloch (Eugène), agrégé, préparateur de physique au Collège de France,
rue de l'Odéon, 18, S. P.
U — Blonde! (Maurice), professeur de philosophie è la Faculté des lettres,
rue Roux-Alphéran, 15, à Aix, S. P.
)7 — Blonde! (Charles), agrégé de philosophie, pensionnaire de la fondation
Thiers, rond-point Bugeaud, 5, S. P.
$ — - Bloume (E), professeur de mathématiques au lycée Janson.
7 — Bionme (P.), professeur de sixième au lycée de Valenciennes.
4 — • Blntel (A.)» prof, de mathématiques au lycée Car no t, rue deCourcelles,165.
I — Blntel (E.), profes. de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis, chargé
d'un cours complémentaire à la Sorbonne, rue Deaiert-Rochereau, 110.
(0 — — Bocquet, professeur de mathématiques au collège Stanislas.
10 — Bodln, prof, de seconde au collège Stanislas, rue d'As sas, 7.
10 — Boisa rd, professeur de physique au lycée Car no t.
,3 • — - Bolssler, secrétaire perpétuel de l'Académie française» membre de l'Aca-
démie des Inscriptions et Belles- Lettres, professeur au Collège de France,
maître de conférences de langue et littérature latines à l'École Normale,
Président d$ l'Association, quai Conti, 23, S. P.
g — Bol tel, professeur de physique au lycée Lakanal, S. P.
5 — Boley, professeur de physique au lycée de Quimper en congé, boursier de
doctorat à la Faculté des sciences de Rennes.
9 — Bolznrd, élève de la section de physique.
44
1
462 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVJtS
Promotions, i
1870 — Bosnpard, inspecteur de l'académie de Paris, professeur à l'École Nk- !
maie de Fontenay, rue Notre-Dame-des-Champs, 78.
1876 — Boaafous, professeur de langues et littératures de l'Europe méridionale i !
la Faculté des lettres, avenue Victor-Hugo, 20, a Aix.
1877 — Boaeenae, professeur de mathématiques au lycée Voltaire, boulevard a !
la République, 101.
1885 — Boadfea, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1860 — Boaaard, ancien professeur de philosophie au lycée de Nîmes, avocat i a
Cour d* Appel, rue de la Planche, 11 bis et 15, i Paris, S. P.
1884 — Boanarlc, inspecteur d'académie, directeur départemental de l'enseigs*
ment primaire du département du Nord, rue d'Àntin, 35, à Lille.
1849 — Banael (J.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, maatk
Saint-Laurent, 14, à Lyon.
1883 — Boaael (F.-J.), professeur suppléant et chef des travaux pratiques dTà-
toire naturelle a l'École de médecine de Nantes.
1873 — Boaaler, membre de l'Académie des sciences, professeur de botaniqaeii
Sorbonne, directeur du laboratoire de biologie végétale d'Avoo (Star
et-Marne), 8. P
1875 — Boaalèresj, professeur de quatrième au collège Rollin.
1845 — Boaaotte, professeur honoraire de mathématiques du collège d'Aaxana,
1861 — Boay, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand.
1883 — Bordea, professeur de seconde au lycée d*Àgen, en congé.
1889 — Borel, maître de conférences de mathématiques à l'École Normale, bodr
vard Saint-Germain. 30.
1892 — Borneeqne, maître de conférences de littérature latine a la Faculté à»
lettres de Lille, 9. P.
I8G8 — Bouaat, professeur de physique au lycée Charlemagne.
1885 — Boaasna, professeur de physique à la Faculté dea sciences de Toula*
1886 — Boucaard, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse.
1842 — Boueaer (Auguste), professeur honoraire de mathématiques spécial»*
lycée et directeur honoraire de l'École préparatoire a l'Enseignement ■safr
rieur d'Angers, boulevard de Talence, 295, a Bordeaux, 9. P.
1861 — Boucher (A.), rédacteur en chef du Correspondant, me du BcwASaisV
Paterne, 24, à Orléans.
1872 — Boudart, profes. de mathématiques au lycée, rue Audry, St. à Rachetât
1846 — Boadhorsj (C.), professeur honoraire de seconde du lycée Louis-le-Gnsi
rue du Val-de-Grace, 9.
1881 — Boadhor» (Ch.-H.), professeur de seconde au lycée Henri IV, rat ■
Sommerard, 12.
1896 — Boadln, préparateur adjoint de chimie à l'École Normale.
1872 — Bougler, prof . d'histoire au collège Rollin, rue delà Tour d'Auvergne,*-
1890 — Boaglé, professeur de philosophie sociale a la Faculté des klM »
Toulouse.
1852 — Bonlaagier, inspect. honoraire d'académie, r. Neuve, 50, à taos-le*Seaafc
1899 — Boulin y, élève de la section de physique.
1888 — Boanlol, professeur d'histoire au lycée de Montpellier.
1873 — Boureftez, professeur de langue et littérature du S.-O. de la France •■
Faculté des lettres de Bordeaux.
I
de l'école normale 463
omotions.
81 — ■omrdtol, professeur de philosophie aux lycées Saint-Louis et Henri IV,
rue de la Pitié, 17.*
180 — Bourdl«r, professeur de mathématiques au lycée de Lyon •
177 — Bourgeois (Ém.), maître de conférences d'histoire contemporaine à l'École
Normale, rue Maurepas, 19, à Versailles.
HKS — Bourgia, professeur de seconde au lycée de Beauvais.
$67 — Boeirsrjne, professeur de quatrième au lycée Condorcet, rue Blanche, 27.
389 — Bourguet, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Montpellier.
885 — Boartot, professeur de mathématiques spéciales au lyoée Saint-Louis,
professeur à l'École des Beaux-Arts, avenue de l'Observatoire, 22, S. P.
885 — Bararltor, proviseur du lycée de Dijon.
8V3 — Bon rr III y, professeur d'histoire au lycée de Toulon.
865 — Boutromc (B.), membre de l'Académie des sciences morales et poli*
tiques, professeur d'histoire de la philosophie moderne à la Sorhonne,
rue Saint-Jacques, 260, 8. P.
1673 — Boatroauc (L.)> doyen honoraire et professeur de chimie de la Faculté des
sciences de Besançon.
|f66 — aUmly, professeur de physique et directeur d'études à la Sorbonne, rue
du VaWe-Grâce, 9, S. P.
tUft — Bouvard, agrégé de philosophie, professeur de philosophie au Collège
d'Avranches.
1881 ~ Ba»u*et, professeur de mathématiques au lycée, rue Mirangron,2, aNevers.
1869 — Baamler (Paul), professeur de sixième au lycée Janson.
1883 — Boaurta* (Bernard), prof, à l'Université, Bourg-de-Four, 10, à Genève, 8. P.
1895 — Baaaat, agrégé, préparateur de chimie organique au Collège de France.
1897 — • Brsmnsjefcvisj, prof, de seconde au lycée, boul. Gambetta, 81, a Cahors.
1852 — Bréal, membre d* l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur
de grammaire comparée au Collège de France, inspecteur général honoraire
de l'enseignement supérieur, boulevard Sanit- Michel, 87, 8. P.
1854 — Bréattf, recteur honoraire, rue Ravon, 7, Bourg-la-Reine, 8. P.
1877 — Bretot, prof, de quatrième au lycée Janson, rue Desbordes-Valmore, 12.
1877 — Breton, docteur es lettres, de la maison Hachette et C'V boulevard Saint*
Germain, 79, Trésorier de rAuociation, S. P.
$874 — Brtohet, prof, de mathématiques au lycée Condorcet, rue des Écoles, 4 hit*
j|874 — Brllloutn, sous-directeur à l'École des Hautes-Études, maître de
conférences de physique à l'École Normale, professeur de physique
générale et mathématique au Collège de France, boulevard du Port-
Royal, 31, 8. P.
— Brlot, docteur es sciences, agrégé des sciences naturelles, à Wiraereux
(Pas-de-Calais), 8. P.
7 — Brlaaes (D.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Saiat-Louis,
à la Gruterie par Lamastre (Ardèche), 8. P.
— Brlzarel, professeur de physique au lycée Janson .
8 — Brocard, professeur de mathématiques au lycée du Havre, 8. P.
— Broeharal, membre de l'Académie des Sciences morales et politiques,
professeur d'histoire de la philosophie ancienne à la Sorbonne, bou-
levard Saint- Germain, 3.
i
464 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1891 — Brochet, professeur de troisième au lycée d'Aix.
1840 — Broavllle, proviseur hou. du lycée, faub. Saint-Jaumes, 11, à Moalpel-A
1872 — Broaaler, professeur de seconde au lycée de Lyon.
1892 — Brueker, professeur de sciences naturelles au lycée de Toulouse.
1897 — Brnneau, professeur de mathématiques au lycée de Reims.
1872 — Brooel (L.), professeur de rhétorique au lycée Henri IV, avenu* &fl*-
servatoire, 28, S. P.
1870 — Brunet (J.), inspecteur d'académie à Constantioe.
1895 — Brunet (M.), professeur de physique au lycée de Bastia.
1898 — Brunet (Marcel), ancien élève de la section de grammaire, me Flatte».
1886 — Brunhea (Bernard), directeur de l'Observatoire du Puy-de-Dône, pr**
seur de physique à la Faculté des sciences de Clermont, S- P.
1889 — Brunhea (Jean), agrégé d'histoire, professeur de géographie à l'Uniras**
Fribourg (Suisse) et au Collège libre des sciences sociales de Paris, *•'•
1879 — Brunot, professeur d'histoire de la littérature française à la Soàn*
et de grammaire de la langue française historique à l'École des Hw»
Études, avenue d'Orléans, 4 .
1888 — Brunacnvlcg, professeur de philosophie au lycée Condorcet, Villa De?*-
21, (rue Pergolôse, 48), S. P.
1895 — Bucheuaud, ancien professeur de seconde au lycée de Saint-Bne*-
1874 — Budslnaky, prof, de mathématiques au collège Stanislas, rue St^*-
Placide, 31, 8. P.
1874 — Buguet, prof es. de physique au lycée et a l'École de médecine de R»
1865 — Bul«*on (B.), directeur du collège Alaoui, à Tunis.
1893 — Buisson (IL), maître de conférences de physique à la Faculté des
de Marseille.
1894 — Bnrnet, agrégé de philosophie, rue Victor Considérant, 5.
1895 — Bury, professeur de rhétorique au lycée, boulevard Gambetta, 37, Le fa
1890 — Basson (Henri), prof, dliist. au lycée, cité Chabrol, 4, à Clermont, *K
1899 — Buvard, élève de la section d'histoire.
1873 — Cagaat, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettre* m
fesseur d'épigraphie et antiquités romaines au Collège de Fnac** *
Stanislas, 10, S. P.
1846 — Cahen (I.), homme de lettres, rue de Berlin, 9.
1876 — Cahen (Albert), professeur de rhétorique supérieure au lycée Le»*"*
Grand, rue Condorcet, 53.
1882 — - Cahen (Eugène), professeur de mathématiques spéciales au collège
rue de la Pompe, 32.
1892 — Cahen (Emile), maître de conférences de langue et littérature grecfc»1
Faculté des lettres d'Aix.
1896 — Cahen (Raymond), agrégé des lettres, pensionnaire de la F
Thiere, rond- point Bugeaud, 5, 8. P.
1881 — Calvet, ancien professeur d'histoire au lycée, industriel, boulets*
Strasbourg, 72, à Toulouse.
1894 — Cnmhcfort, professeur de mathématiques au lycée de Pontivy.
1883 — C amena d*Aliuelda, professeur de géographie à la Faculté des lesta»'
Bordeaux, S. P.
i
dr l'école normale 46$
Promettions.
1889 — Camlehel, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse.
1897 — Cammaa, agrégé de mathématiques, à Tarascon.
1893 — Cauat, professeur de rhétorique au lycée d'Alger.
1896 — Clins, professeur d'histoire, au lycée de Lons-le-Saunier.
1888 — Capelle, professeur de lettres (enseignement moderne) au lycée Voltaire,
avenue Parmentier, 11.
1875 — Cardon, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Viollet-Leduc, 5.
1881 — Caries, professeur de troisième au lycée de Rennes.
1868 — Caron (J.), professeur de dessin graphique à l'École Normale, rue Claude-
Bernard, 71.
1984 — Carré, professeur de physique au lycée de Caen. •
1850 — Carrlot, inspecteur honoraire d'académie à Paris, directeur honoraire de
l'enseignement primaire de la Seine, rue Mirabeau, 2, à Auteuil.
1888 — Cartao, maître de conférences de mathématiques et d'astronomie à la Fa-
culté des sciences, rue Suchet, 38, à Lyon, S. P.
1837 — Cartauit (S.)* professeur honoraire de quatrième du lycée Louis-le- Grand,
à Draveil (Seine- et- Oise).
1868 — Cartauit (A.), prof, de poésie latine à la Sorbonne, rue du Cardinal-
Lemoine, 2.
1879 — Casaneva (P.), directeur-adjoint de l'Institut français d'archéologie orien-
tale au Caire.
1891 — Cassagoe, professeur de rhétorique au lycée du Havre.
1880 — Caatalgne, proviseur du lycée de Moulins.
1857 — Castetn, doyen et professeur de littérature étrangère de la Faculté des
lettres de Montpellier.
1876 — Cafor, profes. de mathématiques élémentaires supérieures au lycée Janson,
boulevard Raspail, 14.
1887 — Caullery, professeur de zoologie à la Faculté des sciences de Mar-
seille, S. P.
1899 — Causa©, élève de la section de mathématiques.
1888 — Cavalier, professeur adjoint de chimie à la Faculté des sciences, boule-
vard de la Magdeleine, 50, à Marseille.
1899 — Caveuel, 'élève de la section de littérature.
1896 — Caxanilan, pensionnaire à la Foodation Thiers, rond-point Bugeaud, 5. <
1986 — Cela, prof, de mathématiques élémentaires supérieures au lycée Condorcet,
1895 — Cet tir r, professeur de lettres au collège de Villefranche.
1888 — Ciiaaert, professeur de littérature latine et institutions romaines, à la Faculté
des lettres, square des Postes, 3, Grenoble, S. P.
1876 — Chabot, professeur de science de l' Éducation à la Faculté des lettres
de Lyon, S. P.
1883 — Cnabrier, professeur de philosophie au lycée, rue Lakanal, à Tours.
1886 — Chair, professeur de physique au lycée, faubourg de Montbéliard, 62, à
Belfort, S. P.
1874 — Chalry, professeur de physique au lycée Janson.
1894 — Cfcallaye, professeur de philosophie, au lycée, 2, rue de la Paix, à Laval.
1887 — Chaanard, professeur adjoint, maître de conférences de littérature fran-
çaise à la Faculté des lettres, rie d'Artois, 197, à Lille, S. P.
466 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1871 — Chaasberianel, agrégé de physique, docteur es sciences, chef de an»
a l'Institut Pasteur, rue de Rennes, 145.
1887 — Chasnonard, professeur de lettres au lycée de Marseille.
1869 — Chaatavolae, professeur de rhétorique au lycée Henri IV et de tan»
ture française à l'École normale de Sèvres, rue du Val-de-Graoe,$,&t.
1880 — Chaaxy, professeur de mathématiques au lycée de Nancy.
1897 — Caapeaa, préparateur de minéralogie à l'École Normale.
1874 — Chappals (J.), agrégé, docteur es sciences, professeur de physique gésV
raie à l'École Centrale, rue des Beaux-Arts, 5.
1848 — Caavaux, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des tetiw •
Grenoble, $. P.
1851 — Charlea, proviseur honoraire du lycée de Douai, rue Croix de*
Champs, 25.
1879 — C barrait, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
1889 — Chartler, professeur de philosophie au lycée, me des Bons-Eafiuu, 14
à Rouen.
1809 — Ckarve, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sâa»
de Marseille.
1879 — Charvet, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis.
1899 — Charvet, élève de la section de physique.
1884 — Chasaagny, professeur de physique au lycée Janson.
1863 — Caaatalag de la FM o Ile, professeur de seconde au lycée Loub4e-&nl
1870 — Châtelain, professeur de philosophie au lycée de Nancy.
1895 — Cbaumelx, agrégé des lettres, ancien membre de l'École frisçe*»
Rome, boulevard Saint-Michel, 84.
1884 — Chaamoot, professeur de cinquième su lycée Buffon.
1875 — Chauveau, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Lille, SU
1883 — Chamvelon, professeur de rhétorique au lycée Voltaire, 8. I*.
1839 — Caaavet, professeur honoraire de philosophie de la Faculté des leur*,*
Malfilfltre, 14, à Caen.
1857 — Cbaavot, professeur honoraire du petit lycée de Marseille, *§***
Laurent- de-Cabrerisee (Aude).
1898 — Chavanne, agrégé-préparateur de chimie à l'École Normale.
1885 — Chavanaes, professeur de langues et littératures chinoises et
mandchoues au Collège de France, rue des Écoles, 1, à Fonteut-**
Roses (Seine), 8. P.
1846 — Chevlllard (Félix), proviseur hon. du lycée, rue Duplessis, 51, à Vi
1892 — Cholet, professeur de sixième au lycée de Nantes, en congé.
1898 — Chollet, professeur de mathématiques au lycée d'Orléans.
1842 — Ckotard, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Germont,!»'
Vaugirard, 61, Paris, 8. P.
1887 — Chonet, professeur de cinquième au lycée de Bordeaux.
1883 — Chrétien, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc
1884 — Chueleaa, professeur de physique au lycée de Rayonne.
1870 — Ckuqaet, membre de l'Académie des sciences morales et po&**
professeur de langues et littératures d'origine germanique as C*f
de France, directeur de la Revue critique d'histoire et et U&**
à Villemomble. .
J
DB l/ÉCOLK NORMALB 467
Promotions.
IMS — C*'**» maître de conférences d'études hispaniques à la Faculté des lettres
et secrétaire du Bulletin hispanique, à Bordeaux.
806 — Clmlrin (P.), professeur de cinquième au lycée Montaigne, avenue des
Gobelins, 30.
896 — Clalrln (J.), fcgrégé préparateur de mathématiques à l'École Normale, ave-
nue des Gobelins, 30.
883 — Clavette (Léo), homme de lettres, avenue Hoche» 18. 9. P.
854 — Claveaat, homme de lettres, rue Clauzel, 6.
881 — Claveau, professeur de physique au lycée de Brest.
843 — Clavel, professeur honoraire de langue et littérature grecques à la. Faculté
des lettres, ancien adjoint au maire de Lyon.
869 — • Cla verte, censeur des études du lycée Condorcet.
879 — Clé—cal (Louis), professeur de sixième au lycée Janson, faubourg Saint-
Honoré, 52.
S86 — Cléaaeat (T.), professeur de mathématiques au lycée de Bayonne.
577 — Clerc (M.), prof, d'histoire de Provence à la Faculté des lettres d'Aix, di-
recteur du musée Borély de Marseille.
193 — Clerc, professeur d'histoire au collège de Coulommiers.
191 — Cllgmy, agrégé et docteur es sciences naturelles, sous-directeur de la
station aquicole de Boulogne-sur-Mer.
367 — Clinaeseo, professeur à l'Université de Iassy, strada Asaki, 12 (Roumanie).
57g — Çolatte, professeur de troisième au lycée de Poitiers.
186 — Colardean, chargé de cours de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres, rue Berriat, 22, & Grenoble.
183 — Colléatle, professeur de physique au lycée et à l'École de médecine de
Besançon.
162 — Colllgooo (A.), professeur d'histoire de la littérature latine à la Faculté
des lettres, rue Jeanne d'Arc, 4, à Nancy.
68 — Colilgaon (Max), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur d'archéologie à la Sorbonne, boulevard Saint-Germain, 88.
78 — Colomb, sous-directeur du laboratoire de botanique de la Sorbonne, ave-
nue de l'Observatoire, 22.
68 — Colaeaet, doyen et professeur de philosophie de la Faculté des lettres
de Besançon.
M — Combe, agrégé, professeur de mathématiques à l'École Alsacienne, rue de
la Pompe, 4, S. P.
51 — Combatte, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'économat des
lycées et collèges, rue Claude-Bernard, 63.
$ — Commamay, professeur de physique au lycée de Coutances.
)\ — Commlaeaire, professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Lyon .
12 — Conepayré, correspondant de l'Académie des sciences morales et politiques,
recteur de l'académie de Lyon.
tt — Comte, professeur de seconde au lycée Carnot, rue d'Anjou, 19.
7 — Couard, professeur d'histoire, pensionnaire de la Fondation Thiers,
rond-point Bugeaud, 5.
4 — Coaatantln (L.)t prof, de mathématiques spéciales au lycée de Clermont.
4 — Coaatantln (P.), professeur d'histoire naturelle au lycée de Van vos, en
congé, rue des Gobelins, 12 bit.
1
468 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1883 — - Cor, professeur de mathématiques spéciales au lycée Saint-Louis, b«>
vard Arego, 112,
1883 — Cosserai, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sneaa
de Toulouse, S. P.
1877 — Costonlin, professeur administrateur de culture au Muséum.
1890 — Cottoii (A.), professeur adjoint de physique à la Faculté desseie&csaà
Toulouse, maître de conférences suppléant à l'École Normale, rue Gui-
Bernard, ce, s. p.
1892 — Cotfto» (E-)> maître de conférences à la Faculté des sciences de GwA
S. P.
1898 — Couclioud, agrégé de philosophie, lecteur de français à ITnircsa
Uut. Karspûle, 14, à Gôttiugen (Hanovre).
1892 — Coulel, chargé de cours de langue et littérature françaises a la FaesM si
lettres de Montpellier, 8. P.
1887 — Courbaud (E.), professeur de rhétorique au lycée Condorcet, ras *
Bellechasse, 35.
1887 ■ — Conrteaiilt, professeur de ihétorique au lycée de Bordeaux.
1880 — Cousin, maître de conférences de grammaire à la Faculté deskttrts»
Nancy, S. P.
1886 — Cousin (P.), professeur adjoint, maître de conférences de matbés&qaff
à la Faculté des sciences de Bordeaux.
1307 — Contant, inspecteur général de l'Instruction publique, directeur hoesnsi
du collège Chaptal, chaussée de la Muette, 13.
1872 — Contre t, professeur d'histoire au lycée de Nice.
1887 — Coaturat, chargé de cours de philosophie à la Faculté des lettres &T;r
louse, en mission, rue Nicole, 7, à Paris, S. P.
1866 — Couturier, inspecteur général de l'enseignement primaire, direee* a
Musée pédugogique de Paris, rue Monlbauron, 18, à Versailles.
1852 — Coville, prof, honoraire de troisième du lycée Henri IV, aux Afiâahs
1891 — Cramaussel, professeur de philosophie au lycée d'Alhi, ■». P.
1888 — Cresson, professeur de philosophie, au lycée et à FÉeole préparais* t
l'Enseignement supérieur de Nantes, S. P.
18fil — Crétin (E.), professeur honoraire de mathématiques spéciales dates
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Seiat*Q*
rue de Rennes, 134, S. P.
1864 — Crolnet (A.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Las*
doyen et professeur d'éloquence grecque à la Sorbonne. rue MadtiM.3
S. P.
1865 — Croiset (M.), professeur de langue et littérature grecques au CoU裻
France, rue Saint-Louis, 26, à Versailles, S. P.
1850 — Crooslé, professeur honoraire d'éloquence française à la Sorboase
Claude-Bernard, 58, S. P.
1892 — • Crouzet, professeur de rhétorique au lycée, rue Neuve du Chalet. •!•
louse, S. P.
1850 — Cucbe%al (A.l, professeur honoraire de rhétorique du lycée Coaiss*
rue de Clichy, 46, ». P.
1886 — Cury, agrégé des lettres, professeur de seconde au collège S
rue de l'Oiéon,22.
:
DB l'écolk normale 469
rooiotions.
545 — Cuvllller (C), prof, honoraire de quatrième du lycée de Vanves, rue de
Saint -Quentin, 23.
$78 — Cuvllller (A.), censeur des études au lycée Louis-le-Grand.
— Da Costa, professeur de philosophie au lycée de Bastia.
166 — - Daguenet, professeur de physique au lycée de Versailles.
181 — Daguillon, chargé de cours de botanique à la Soi bonne, rue Singer, 15,
Paris, 8. P.
87 — D'Aladern, professeur de physique au lycée, rue aux Ormes, 12, à Chartres.
61 — Datlmler, proviseur du lycée Buifou.
86 — Dalmeyda, professeur de rhétorique au lycée de Vanves, rue de la
Tour, 123, à Passy.
69 — Dam I en (B.j, professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille.
61 — Darboux (Gaston), secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences, doyen et
professeur de géométrie supérieure à laSorbonne, rueGay-Lussac,36, 8. P.
53 — Darboux (Louis), proviseur au lycée de Nîmes, S. P.
Il — Darboux (Jean-Gaston), maître de conférences de zoologie à la Faculté des
sciences, quai Claude-Bernard, 24, à Lyon, S. P.
19 — Daray, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand, rue Nicole, 7.
14 - — Daetre, prof, de physiologie générale à la Sorbonue.
W — Oamllo, élève de la sectiou de philosophie.
W — Dauphiué, professeur de rhétorique au lycée Coodorcet, rue Faraday, 19.
J7 — Dauriac, professeur honoraire de la Faculté des lettres de Montpellier,
professeur de philosophie au lycée Janson .
J2 — Dautheville, professeur de mécanique rationnelle à la Faculté des
sciences, cours Gambetta, 11 bis, à Montpellier.
$2 — Dautremer, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand, rue Victoi-
Considérant, 6.
34 — Daux, proviseur du lycée de Bastia.
>6 — Dauzats, agrégé de mathématiques, professeur suppléant au lycée Louis-
le-Grand.
iC — De Bévotte, professeur de seconde au lycée, rue Du pies sis, 51, à
Versailles.
16 _ Debidour (E.)» doyen honoraire de la Faculté des lettres de Nancy, inspec-
teur général de l'enseignement second., rue Nicole, 7.
>5 — Debidour (L.), professeur d'histoire au lycée, rue du Puits-Carré, 21, à
Évreuz.
>i — De Bilhère Saint-Martin, prof, de rhétorique au lycée, prof, de litté-
rature française à l'École préparatoire à TEuseignemeut supérieur de
Nantes, o. P.
'O — Debon, professeur de philosophie au lycée de Lille.
& — De Chanteple du Dézert, inspecteur général des bibliothèques, rue de
la Sorbonue, 15.
;q — Deeharme, professeur de poésie grecque à la Sorbonue, boulev. Saint-
Michel, 95, ». P.
15 — Decla, professeur de 3e au lycée de Bar-le-Duc.
IS — Decourt, professeur de rhétorique au Prytanée militaire de la Flèche.
170 ASSOCIATION DBS ANCIENS BLKTBS
Promotions.
1868 — De Crosala, doyen et professeur d'histoire de la Faculté deskUwè
Grenoble , S. P.
1898 — De Fellce, au tien élève .de la section de grammaire, rot èe
Barouillère 6.
1863 — Delà, professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
1880 — Defean, professeur d'histoire au lycée Jansoo, eu congé, chefda
du Ministre de l'instruction publique, rue de Grenelle, 110.
1867 — De Job, professeur adjoint, maître de conférences, de langue etlittani»
italiennes, à la Sorbonne, rue Méniltnontant, 80.
1847 — De la Coulonehe, maître de conférences honoraire de langue et Httfraai
française* de l'École Normale, rue Chambiges, 6.
1897 — Delafarge, professeur de rhétorique au lycée de Saint-Étienne.
1849 — De Lagrandval, professeur honoraire de mathématiques spéeaki à*
lycée, rue d'Audenge, 22, à Bordeaux.
1867 — Delaltre, professeur de seconde au lycée Janson, rue Jean-Botogn» t
(Villa Fodor).
1885 — Delaree, professeur de mathématiques au collège Stanislas, m iar
nislas, 14*
1886 — - Délassas, chargé d'un cours de mécanique rationnelle et applifaéet
Faculté des sciences de Grenoble.
1861 — Delaunay, professeur de littérature latine et institutions
Faculté des lettres de Rennes.
1877 — De la Ville de Mlrmont, professeur de langue et littérature Uàm
la Faculté des lettres de Bordeaux.
1882 — Delbos, professeur de philosophie au lycée Heuri IV, boulenri
Michel, 82, S. P.
1860 — Deleau, professeur honoraire de quatrième du lycée Condoreet, na
Tocque ville, 44.
1877 — De Lens, professeur de mathématiques spéciales au lycée,
à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen, S. P.
1868 — Dde veau, professeur de physique au lycée de Marseille.
1845 — Dcllbcs, ancien conseiller général, professeur honoraire d'histoire dt>?
boulevard Longchamp, 105, à Marseille.
1853 — Dellae, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue FéneteA
Marseille.
1879 — Delpeuch, ancien professeur de troisième du lycée Condoreet, ■
député, receveur des finances, avenue des Champs-Elysées, 75.
1842 — Deltour, inspecteur général honoraire de renseignement secondai*
des Écuries-d' Artois, 9.
1876 — De Mages, prof, de seconde au collège Roi lin, rue Say, 11.
1892 — Demangeon, maître surveillant à l'École Normale, S- P.
1888 — De Ma r tonne (R.), professeur de troisième au lycée de Gaen.
1892 — De Martonne (L.), chargé d'un cours complémentaire de géograpb*»
Faculté des lettres de Rennes.
1835 — Denis (A.), professeur honoraire de troisième du lycée Saînt.Loffls»
Gay-Lussac, 24, S. P.
1867 — Denis (E.), professeur à la Faculté des lettres de Bordeaux
d'histoire contemporaine à la Sorbonne, rue de Fontenay, Se,
DE L'ÉCOLE NORMALE 474
(émotions.
U7 — De Parnajon, professeur honoraire de quatrième du lycée Henri IV, rue
Vital, 21 .
B4 — Derelma, agrégé, chef des travaux pratiques de géologie à la Sorbonne.
185 — Dereu, professeur de philosophie au lycée Henri IV et de psychologie et
morale à la Maison de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, boulevard
Saint-Michel, 80, S. P.
86 — De Rldder, professeur adjoint, maître de conférences, de langue et litlé-
- rature grecques à la Faculté des lettres d'Aix, en congé, avenue du Coq, 7,
à Paris, 8. P.
93 — Derolde, professeur de mathématiques spéciales au lycée dé Lille.
89 — Derroja, directeur du journal les Pyramides, au Caire.
12 — Desehampa, critique littéraire du Temps y rue Cassette, 15.
39 — Descbanel, sénateur inamovible, professeur au Collège de France, avenue
Marceau, 69.
(8 — Des Essarta, doyen et professeur de littérature française de la Faculté des
lettres de Clermont.
X) — Desjaeqnes, ancien élève delà section de mathéraat., rue Vineuse, 226t'j.
rg — Desjardins, prof, de rhétorique au lycée de Vanves, rue Cassette, 24.
10 — Desaaons, professeur de mathématiques au lycée Janson.
18 — Desouebes, agrégé de mathématiques, rue d'Ulm, 45.
YL — Despois, professeur de seconde au lycée de Nancy,
tl — Desrousseaax, directeur adjoint à la section des sciences historiques et
philologiques de l'École des Hautes-Études, boulevard Port-Royal, 47.
7 — Desseoon, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, 8. P.
14 — De Tannenberg, professeur de mécanique à la Faculté des sciences de
Bordeaux.
►5 — De Tréverreft, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres
de Bordeaux, S. P.
4 — De vaux, professeur honoraire de physique du lycée, rue Banc-Léger,
30, à Limoges.
g — Dez, professeur d'histoire au lycée Bu Son, rue Ernest-Renan, 18.
5 — - Dh ombres, proviseur du lycée Charlemagne.
3 — D'Hoart, professeur à l'Athénée grand-ducal de Luxembourg, 8. P.
8 -r- Didier, directeur adjoint du laboratoire de chimie de l'École Normale,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue de la
Santé, 5.
g — - Dlehl, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
chargé du cours complémentaire d'histoire byzantine à la Sorbonne, rue
de Seine, 67.
1 — Dletz, professeur de rhétorique au lycée Buffon, rue Nicole, 7.
I — Dinabarre, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
p — ■ DlmoÉT, élève de la section de littérature,
i — Dltte, membre de l'Académie des sciences, directeur d'études et professeur
de chimie à la Sorbonne, rue du Val-de-Grâce, 9.
9 — Doby, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis.
$ — ■ Dognon, professeur de géographie à la Faculté des lettres de Toulouse.
g — Dongier, sous-directeur du laboratoire de physique (enseignement) è la
Sorbonne, rue Claude-Bernard, 82.
472 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1878 — Dorison, prof, de littérature grecque à It Faculté des lettres de V%n.
1881 — Dorlet, professeur de mathématiques au lycée de Koanue.
1897 — Douady, professeur d'anglais au lycée de Brest.
1883 — Doublet, professeur de rhétorique au lycée, villa Minerve, rae à
Soleil, à Nice, 8. P.
1889 — Dondlnot de la Bol»* 1ère, professeur de seconde au collège Sua**
rue Bara, 3, 8. P.
1879 — Doumte, professeur de rhétorique au collège Stanislas, en congé, m
Jacob, 48.
1851 — Douaaot (le R. P.) des Frères- Prêcheurs.
188» — Doaiaml, professeur suppléant de sciences naturelles au lycée Mieb*A
1889 — Drach, maître de conférences de mathématiques à la Faculté des««»
de Lille.
1839 — Drapeyron, professeur honoraire d'histoire du lycée Cbarlemape, daedar
de la Revue de géographie, rue Claude-Bernard, 55.
I893 — Dreaeh, professeur d'allemand au lycée de Poitiers.
1897 — Dreyfus, professeur de mathématiques au lycée de Fois.
1840 — Dreya», inspecteur général honoraire de renseignement seconde *
Vaneau, 30, 8. P.
1897 — l>rlce, boursier d'études du gouvernement Haïtien, rue Vanqaelio, 15
1867 — Drlncourt, professeur de physique au collège Rolliii et au eol<«g« *
nislas, place Bréda, 10.
1892 — Drouln, professeur de philosophie au Prytanée de la Flèche.
1874 — Droz, professeur de littérature française à la Faculté des lettres <lt B**»S
I839 — Druon, proviseur honoraire du lycée de Poitiers, rue Girardet, î***
Nancy, 8. P.
1896 — Dubeftset, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nmo-
1883 — Duboio, maître de conférences de chimie à la Faculté des sues**
Grenoble. ^
1876 — Duboia (M.), professeur de géographie coloniale à la Sorboone et ^e g*
graphie à l'École de Sèvres, rue Notre-l)ame-des-Champ«, 7S. (
,897 _ Dubois (Ch.), agrégé des lettres, membre de l'École Française ai ft»
1892 — Dubouls, professeur de sciences au collège de Beaufort {Maine-et-La**
1894 — Dnbreutl, agrégé, préparateurde chimie a laSorbonne, nie d'Aléais, fi
1875 — Dubue, inspecteur d'académie à Caen.
1897 — Du buisson, professeur de physique au lycée de M&con.
1883 — Dneaase, professeur de philosophie au lycée d'JBvreux.
1872 — Dueatel, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, S. P.
,859 — Duel aux (E.), membre de l'Académie des sciences, directeur de ï\s&
Pasteur, professeur de chimie biologique à la Sorbonne, aveaue de **
teuil, 39, 8. P.
1895 — Duclaux (J.), agrégé-préparateur de chimie à l'École Normale, en »*
bourrer de TUoiversité de Paris (Tour du Monde).
1858 — Ducoudray, agrégé d'histoire, professeur honoraire de l'École S**1
de Saint-Cloud, quai de Béthune, 24.
1882 — Dufayard, professeur d'histoire au lycée Henri IV.
1868 — Dufet,. maître de conférences de minéralogie à l'École Normale, pn *
de physique au lycée Saint-Louis, rue de l'Arbalète, 35.
DB L'ÉCOLE NORMALE 473
omoiions.
98 — Ifuffour, professeur de physique au lycée de Mont-de- Marsan.
85 — Dufor, professeur de rhétorique au lycée de Niraes.
80 — Dufour (Léon), agrégé, directeur adjoint du laboratoire de biologie végétale
d'Avon (Seine-et-Marne), S. P.
87 — Dnfostr (Médéric), professeur de laogue et littérature grecques à la
Faculté des lettres rue Jeanne-d'Arc, S, à Lille.
» — Dufour (Marcel), agrégé de physique, chef des travaux à la Faculté des
sciences, en congé, rue de Toul, 20, à Nancy « 8. P.
W — Dnfour (Georges), professeur de mathématiques au Prytanée militaire de
La Flèche.
W — Dufour (Alexandre), agrégé-préparateur de physique à l'École Normale.
n — Dufourrq, professeur, chargé d'un cours d'histoire du moyen âge à la
Faculté des lettres, rue Margaux, 22, à Bordeaux.
>5 — Dngoet, agrégé de grammaire, rue de Dunkeçque, 24.
fâ — Du ne m, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de physique
à la Faculté des sciences de Bordeaux.
17 — Dnlong, agrégé des lettres, boursier d'études, via San Nicola de Cesarini,
Rome.
16 — Daman (G. ), professeur de philosophie au collège Chaptal, boulevard Saint-
Germain, 4.
B — Drnaaft (H.)* professeur de physique au lycée de Niort, en congé, rue de
F Abbé-de-1'Êpée, 8.
'«" — Dnmesnll, prof, de philosophie à la Faculté des lettres de Çrenobie.
tt — Dupalgne, agrégé de physique, inspecteur honoraire de renseignement
primaire à Paris, rue de Tournon, 9.
"0 — Dupont, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Lille.
7 — Duport, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Dijon.
8 — Dn poney, ancien élève de la section de littérature, rue Boissonade, 6.
3 — Dupouy, professeur de rhétorique au lycée de Quimper.
9 — Dupre (Edouard), professeur de rhétorique au lycée, rue Gibert, 15, à
Cherbourg.
9 — • Dupuy (Ernest), inspecteur général de renseignement secondaire, avenue
de Montsouris, 2, S. P.
0 — Dnpuy (Paul), agrégé d'histoire, surveillant général à l'École Normale.
2 — Durand (L.), professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, avenue
de l'Observatoire, 49.
4 — Durand (H.), professeur de rhétorique au collège Stanislas, boulevard des
Invalides, 42.
3 — Durand (R.), maître de conférences suppléant de langue et littérature ,
latines à l'École Normale, avenue Galois, 28 bis, à Bourg-la-Reine. J
1 — Dnrand (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Charles-Nodier,
n° 5, à Besançon.
7 — Durand-Morlmbao, agrégé des lettres, publiciste, rue Richelieu, 104.
3 — Dnrang, professeur d'histoire au lycée de Tours.
} — Dûrkheim, professeur de science sociale à la Faculté des lettres de Bor-
deaux, S. P.
474 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1851 — Baareaaae, doyen honoraire et professeur honoraire de mataéwaLiBaf
oppHgiiaw de la Faculté des sciences de Poitiers.
1880 — Dttrrbaea* p****ssaur d'antiquités grecques et latines à la FacuUé as
lettres, me du Jeaea, «0» à Toulouse, 8. P.
1872 — Daray (G.), agrégé <fhk%Mie> docteur es lettres, professeur à ïtmk
Polytechnique et à l'École èw Hautes- Études de Marine, avea»
Champs-Elysées, 31.
1679 — Daaay, professeur de physique au lycée de Dtjtn»
1849 — Davaax, professeur honoraire de seconde dm ^faf* de Kaacj,
Ministre de l'Instruction publique, à Nancy.
1844 — Daveraoy, prof, honoraire d'histoire au lycée, va* Beitty, 8 te, i
Nancy.
1872 — 0f aowabl, professeur de physique au lycée Louia-le-Grand, rae Roaa>>
bourg, 16, 8. P.
1873 — Betoc, professeur de rhétorique au lycée Henri IV. chargé de
de latin à la Sorbonue, rue de la Tombe-Iesorfe, 37.
1856 — Baoa, prof, honor. de quatrième du lycée Henri IV, rue du Pié-iE»
Clercs, 12, à Paris, et rue Graode, 220, à Fontainebleau.
1867 — Bgger, professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire de
sophie à la Sorbonne, rue du Cherche-Midi, 23; S. P.
1899 — Egtaltl», élève de la section de physique.
1880 — Ehrhard, prof, de littérature étrang. à la Faculté des lettres de
1889 — Blseaaaan, agrégé d'histoire, boulevard de Sévigné, 13, à Dijon, &B
1877 — Eiaeamenger, professeur de mathématiques au collège Rollào.
1894 — Elael, professeur de lettres au lycée de Douai.
1892 — Eliade (Pompiliu), professeur agrégé à rUniversité de Buchars*,
Gramont, 23.
1896 — Enjalron, agrégé de philosophie, pensionnaire de la fondation Tfcie*
rond-point Bugeaud, 5.
1895 — Eaclangon, agrégé de mathématiques, aide astronome à lV>bserratoiR i
Bordeaux.
1864 — Esplam, doyen honoraire de Faculté, professeur adjoint du cours dTâaa
de l'Écouomie Sociale à la Sorbonne, rue du Ranelagh, 84.
1861 — Eveilla, inspecteur général honoraire de l'Enseignement secondaire, tel
de Coulmiers, 13.
1867 — Fagaet, membre de l'Académie française, professeur de poésie frasa*
à la Sorbonne, rue Monge, 59.
1844 — Fallex (E.), proviseur honor. du lycée Charlemagne, quai de Béthuat,*
1881 — Fallex (M.), professeur d'histoire au lycée Carnoi, me de Soae,^
S. P.
1898 — Fafoa, agrégé de mathématiques, boursier d'études, rue des Ursaiiaes,l*
1877 — Faure, professeur de rhétorique au lycée Jansoa, rue Vital, 27.
1858 — Faaré, inspecteur d'académie à Pan.
DB L'&COLB NORMALE 475
<
•motions.
B — Favle, professeur honoraire de philosophie du lycée de Cherbourg, Grande-
Rue, 87 bis, à Boulogne-sur-Seine.
> — Feavre, professeur de troisième au lycée, rue La Salle, 4, à Nancy.
} — Febvre, élève de la section d'histoire.
I — Fédel, professeur de rhétorique au lycée de Lyon.
I — Férand, maître de conférences de mathématiques, à la Faculté des sciences,
astronome adjoint à 1* Observatoire de Bordeaux, à Floirac (Gironde).
► — • Fernet, inspecteur général honoraire de renseignement secondaire, avenue
de l'Observatoire, 23, S. P.
i — Ferrand (L.), inspecteur d'académie à Orléans.
— Ferrand (E. ), professeur de rhétorique au lycée de Poitiers*
— Ferras, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse»
— Fer val, professeur de mathématiques au lycée Saint*- Louis.
— Fesqaet, professeur de physique au collège de Dunkerqne.
— Feyel, agrégé d'histoire, avenue du Chemin de fer, 22, Avon (Seine-et-
Marne).
— Flévet, prof, honoraire de physique, place de la Chapelle, 28.
— Filon, agrégé des lettres, Godwin House St Augustin's avenue, South
Croydon (Angleterre).
— Flnot, élève de la section de mathématiques.
— Fiot, professeur de mathématiques au collège Stanislas, rue du Cherche-
Midi.
— Fischer, agrégé, docteur es sciences, chef des travaux pratiques de
zoologie à la Sorbonne, boulevard S t- Michel, 51, S. P.
— Flaadrln, professeur de seconde au lycée Buffon, rue Vavin, 7.
— Flegenheimer, agrégé d'allemand, rue Lauristoo, 9.
— Floqnet, professeur d'analyse à la Faculté des sciences de Nancy.
— - Foaeln (P.), directeur honoraire et inspecteur général de renseignement
secondaire, rue Michelet, 1 .
— » Fontaine, doyen et professeur de langue et littérature françaises de la
Faculté des lettres de Lyon.
— Formé, répétiteur au lycée, rue Rémilly, 27, à Versailles.
— Fort, professeur de mathématiques au collège de Castres.
— Fortla, ancien élève de la section de physique, boursier d'études, rue
Claude-Bernard, 59.
— Foaaey, agrégé des lettres, chargé d'un cours à l'École des Hautes-
Études, rue des Chartreux, 6, S. P.
— Foaeart, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres,
professeur d'épigraphie et antiquités greoques au Collège de France,
directeur honoraire de l'École française d'Athènes, rue Jacob, 19,
8. P.
— Foneher, mettre de conférences à f École des Hautes-Études (sciences
religieuses), rue de Staël, t6.
— Fougères, maître de conférences de langue et littérature grecques à la
Sorbonne, rue d'Ulm, 6.
— Foalet, Associate in Freuch Literature Bryn-Mawr Collège, Bryn-
Mawr, Penna (Etats-Unis) .
— Foaloa, professeur de mathématiques (St-Cyr) au lycée de Cherbourg.
176 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotion*
1849 — Fouqné, membre de l'Académie des sciences, professeur d'histoire stfr
relle des corps inorganiques au Collège de France, S. P.
1887 — . Fonrnes, professeur de lettres au lycée de Toulouse.
1881 — Fournler (Albert), professeur de langue et littérature anciennes à f£oa
des lettres d'Alger, rue Michelet, à Mustapha, 83, près d'Alger, S. f.
1801 — Pommier (Paul), maître de conférences %de grammaire à la FacoJti m
lettres de Bordeaux.
1895 — Fou m lois, professeur de quatrième au lycée de Constantin*.
1859 — Fourteau, proviseur du lycée Janaon. I
1869 — Foii«*ereau, agrégé, docteur es sciences physiques, sécréta»* df ■
Faculté des scieuces de la Sorbonne, place Ju*sieu, 5. |
1859 — Fouyé, professeur honoraire de seconde au lycée Henri IV, rue S**
Dame-des-Champa, 83.
1893 — François, professeur de rhétorique au lycée de Chartres.
1887 — Fréinlot, professeur de mathématiques au lycée de Coutaoces.
1864 — Frlnguet, inspecteur d'académie à Paris, rue Claude-Bernard, 62.
1856 — Fron, agrégé, docteur es sciences, météorologiste titulaire au Bereiicsj
tral, rue de Sèvres, 19.
1877 — Caches, professeur de mathématiques spéciales au lycée Coadefcev
1875 — Gachou, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Montpeflia.
1862 — Gaffarel, doyen honor., prof, d'histoire à la Faculté des lettres <T Ah.
1894 — Galllet-Billotteau, rue d'Ulm, 34.
1876 — Gai, professeur de physique au lycée de Nîmes.
1895 — Gallaud, agrégé, boursier de doctorat au Muséum.
1881 — Gallois, maître de conférences de géographie à l'École Normale.
1892 — eiallotti, professeur de physique au lycée d'Orléans.
1885 — Galloaédec, professeur d'histoire au lycée Charlemasrne, nia
Dame-des-Çhamps, 103, S. P.
1873 — Ganderax, agrégé des lettres, directeur delà Revue de Paru, ma
25, à Paris, 8. P.
1872 — Garbe, doyen et professeur de physique à la Faculté des sdsacei *
l'École de médecine de Poitiers.
1895 — Garnler, professeur de rhétorique au lycée de Valenciennes.
1854 — Gaspard, professeur honor. de rhétorique du lycée Louis— le-Grasé.
Vertpré, 18, à Nevers, 8. P.
1870 — Gasqact (A.), recteur de l'académie de Nancy, S. P.
1861 — Gasté, professeur honoraire de littérature française à la Faculté des
de Caen.
1890 — Gattlnel, prof, de troisième au lycée Henri IV, rue Alphonse DnàaJ
1886 — Gaatkler, correspondant de l'Académie des Inscriptions et
directeur du service heylical des antiquités et des arts, rue desSeifie**
à Tunis, 8. P.
1857 — Gaudler, inspecteur d'académie, rue Bourignon, 21, à Lille.
1895 — Gauthier, professeur de physique au lycée de Valenciennes.
1880 — Gaathlez, agrégé des lettres, homme de lettres, Long Ano XaM
Verpucci, 38, Florence, S. P.
1
DB L'ÉCOLE NORMALE 177
lotions.
— Gantier (Alexandre), inspecteur général honoraire de l' économat des
lycées et collèges, à Oerbaut, par Saiot-Ouen (Indre-et-Loire).
— Gantier (Jules), inspecteur d'académie a Paris, quai des Ce les tins, 10.
— Gautier (Emile), chargé de cour* de géographie à l'École supérieure des
Lettres, rue Michel, 63, Alger (Mustapha).
— • Gautier (Paul), professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand, bd
Montparnasse, 145.
— Gautier, ancien élève de la section de grammaire, à Montreuil (Mayenne).
— Gay (Jules-Claude), prof, honoraire de physique du lycée Louis-le-Grand,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue Cassette,
16, 8. P.
— Gay (Henri), ancien professeur de physique au lycée de Lille, rue de
l'Avenir, 52, aux Lilas (Seine).
— Gay (Jules), prof, d'hist. au lycée du Mans, en congé, rue Cassette, 16, à Paris.
— Gayon, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur de
chimie de la Faculté des sciences, directeur du laboratoire des douanes
et de la station agronomique de Bordeaux, 9. P.
— Gaseau, proviseur du lycée Louis-le-Grand.
— Gazler, professeur adjoint, maître de conférences de littérature française a
la Sorbonue, rue Denfert-Rochereau, 22.
— Gazln, inspecteur d'académie à Foix.
— Genty, agrégé de mathématiques, faubourg Saint-Roch, à Romorantin.
— George, professeur de seconde au lycée d'Oran.
— Gérard (Auguste), miuiptre plénipotentiaire' à Bruxelles, boulevard Saint-
Germain, 21, à Paris, S. P.
— Geraez, maître de conférences de chimie à l'École Normale, secrétaire de
V Attociation, rue d'Assas, 80, 9. P.
— Gesnot, professeur de mathématiques au lycée de Reunes.
— - Glard, membre de l'Académie des sciences, professeur de zoologie à la
Sorbonne, rue Stanislas, 14, 8. P.
— Gldel, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis.
— — Glgnoux, professeur de philosophie au lycée d'Agen.
_ Gilles, agrégé de mathématiques, inspecteur général de l'enseignement pri-
maire, rue Michelet, 11, 8. P.
— Gillet, professeur de philosophie du collège de Lesneven.
— Glllette-Arimondy, négociant, vice-président de la Chambre de com-
merce de Nice, quai Saint- Pierre, 19, à Cannes.
— Girard (Jules), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles -Lettres,
professeur honoraire de poésie grecque de la Sorbonne, directeur de la Fon-
dation Thiers, rond-point Bugeaud, 5, 8. P.
— Girard (Paul), maître de conférences de langue et littérature grecques à
l'École Normale, rue du Cherche-Midi, 55, S. P.
— Glrardet, professeur honoraire de physique du lycée Saint-Louis, rue
Claude-Bernsrd, 90.
— Glrardln, agrégé d'histoire, pensionnaire de la Fondation Thiers, rond-
point Bugeaud, 5.
— Glraud (Victor), agrégé des lettres, professeur de littérature française à
l'Université de Fribourg, à Miséricorde près Fribourg (Suisse), S. P.
478 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1883 — Glrbal, professeur d'histoire au lycée, chargé de court de gëogripèa
économique à l'École supérieure de commerce de Marseille, rue Ifassfc»
de-Lodi, 50, S. P.
1881 — Gtrod, professeur de mathématiques au lycée Gharlemagne.
188S — Glachant (Y.), professeur de rhétorique an lycée Charlemagne,
vard des Invalides, 44, 8. P.
1884 — Glachant (P.) , professeur de troisième au lycée Condorcet, roeKtft-
Dame-de-Lorette, 34.
1882 — Glots, prof, d'histoire au lycée Louis-le-Grand, rue du C*rdtnal-L*D&M.3.
1879 — Goblot, professeur de philosophie à la Faculté des lettres, rua Go»
rière, 3, à Caen.
1878 — Godard, professeur de physique au lycée Saint-Louis, rue Gay- Laser, 1
1874 — Gœlscr, maître de conférences de grammaire à l'École Normal*,
Guillaume-Tell, 32.
1863 — Gohlerre de Loagehasaps, professeur honoraire de mathémili
élémentaires au lycée Condorcet, examinateur d'admission à llst!
militaire de Saint-Cyr.
1892 — Golaot, directeur technique de la Société des anciens Etabttsaas*
Pairillié frères et C", rue Behdor, 10.
1878 — Gomlen, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1844 — Gomond, prof, hon . de seconde du lycée, rue de Candie, 22, a Aleaçoe, 94
1898 — Gomard, agrégé d'histoire, soldat au 23e de ligne, à Bourg.
1863 — Gorcelx, agrégé de physique, ancien directeur de l'École des mines fd*
Préto (Brésil), à Mont-sur- Vienne par Bujaleuf ( Haute- Vienne), S *
1891 — Goeselin, professeur de cinquième au lycée Gharlemagne.
1853 — Gossln, proviseur honoraire du lycée de Lyon, à la Flèche, S. F.
1881 — Gonlard, professeur de mathématiques au lycée de Marseille.
1876 — Goulin, professeur de mathématiques spéciales au lycée Charlamaget.
levard Saint-Michel, 49.
1872 — Gouré de Vlllenaontée, professeur de physique au lycée Balsa»
congé, rue de Poissy, 31, 8. P.
1873 — Gourralgne, professeur d'histoire au lycée Janson et à l'École
supérieure de l'enseignement primaire, rue Greuxe, 33.
1876 — fioatsat, professeur de calcul différent, et intégral i la Sorboaae,
yard Raspail, 270, 8. P.
1891 — Gonterean, météorologiste adjoint au Bureau central, rue de Œ
site,' 176.
1888 — Goyau, agrégé d'histoire, ancien membre de l'École française de
rue Las Cases, 16, S. P.
1889 — Gralllot, professeur de rhétorique au lycée en congé chargé d'un
plémentaire d'histoire de l'art à la Faculté des lettres de Toukoavi
1895 — G ranger, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'Ecole
d'Athènes.
1849 — Gréard, membre de l'Académie française et de l'Académie d»
morales et politiques, vice-recteur de l'académie de Paris, rue as
bourg, 30, S. P.
1870 — Grec (Paul), inspecteur d'académie à Mftcon, S. P.
1891 — Greffe, professeur de physique au lycée de Montpellier.
DB L'ÉCOLB NORMALE 479
tMDOilons.
72 — Grégoire (André), professeur d'histoire an lycée de Pau.
63 — Grégorl, homme de lettres, boulevard des Capucines, 6.
50 — Greator, inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue
de Poitiers, 5.
M — Grévy, professeur de mathématiques au lycée Saint-Louis, boulevard Saint-
Germain, 13, S. P.
14 — Grlpon. prof, honoraire de physique de la Faculté des sciences de Rennes.
58 — - Grlveaax, professeur de physique au lycée de Lyon.
U — Grosjean, prof, à l'École Turgot, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 10, S. P.
M — Groaoaard, professeur de troisième au lycée Janson.
>9 — Gruey, doyen honoraire, directeur de l'Observatoire et professeur d'astro-
nomie & la Faculté des sciences de Besançon, 8. P.
$ — Grikoatach, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand.
J3 — Gsell, professeur d'antiquités de l'Afrique à l'École des lettres d'Alger,
inspecteur des antiquités de l'Algérie.
)6 — Guerrey, lecteur de français à l'Université de Greifswald (Prusse),
rv — Gacsdoa, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Rennes.
17 — Gnlbal, doyen honoraire et prof- honoraire d'histoire de la Faculté des
lettres d'Aix.
M> — - Gnlelmvsl, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des
sciences de Clermont.
H — Gulgoa, proviseur du lycée de Marseille.
12 — Galltaaala, agrégé, prof, de physique à l'École de médecine et ancien maire
d'Alger,
il — Gallleaaot, professeur honoraire de troisième du lycée Condorcet, rue
de Clichy, 55, cité Monthiers.
i3 — GollIoB (M.), professeur honoraire de mathématiques du lycée, quai de la
Mégisserie, à Lona-le- Saunier.
fO — GalHoa (C), professeur d'histoire au lycée de Vendôme.
►2 — Galllot (Louis), professeur honoraire de mathématiques spéciales du collège
Rollin, rue de Bruxelles, 80, S. P.
fk — Galllot (P.), professeur d'histoire au lycée Charlemagne.
r0 — Galtaed (P.), maître de conférences d'histoire à l'École Normale, en congé ;
professeur adjoint, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne
à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
15 — Galraad (J.-B.), professeur d'histoire et de géographie de l'antiquité et
du moyen âge à la Faculté des lettres de Besançon.
15 — Galtton, professeur de mathématiques au lycée de Caen.
Î9 — Ganta, professeur de chimie minérale à la Faculté des sciences, rue
Hermite, 9, à Nancy, S. P.
>3 — Gattoa, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences de
Clermont.
)7 — Gayot, professeur d'histoire au lycée de Bourges, en congé, pensionnaire
de la Fondation Thiers, rond-point Bugeaud, 5.
34 — Hadamard, professeur adjoint, maître de conférences de mathématiques à
la Sorbonne, professeur suppléant de mécanique analytique et de méca-
nique céleste au Collège de France, rue Humboldt, 25, 8. P.
480 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLèVBS
Promotion*.
1893 — Haguenln, maître de conférences de littérature française i rUùveif&è
Nancy, en congé, prof, de littérature française à l'Université, 118, Ki»
allée, Berlin, \y.
1836 — - Halllecourt, agrégé et inspecteur honoraire d'académie, Lauesic
D, 7. 1G Mannheim (Allemagne), S. P.
1864 — Huibwaelis (G.), professeur d'allemand au lycée Saint-Louis.
1898 — Halbwaelis (M.)» professeur de philosophie, au lycée de ConsUntiie.
1889 — Halévjr, agrégé de philosophie, docteur es lettres, professeur à l'Éeofeà*
sciences politiques, rue de Douai, 22, S* P.
1858 — Hallberfr, prof, de littérature étrangère à la Faculté des lettres de Trokm
1873 — Hamel, professeur de seconde au lycée Carnot.
1831 — llanrlot (Th.), profes. honoraire de physique de la Faculté des sec»
de Lille, rue Plichon, 6, à Nancy.
1805 — Hansen, professeur à Diekirck, Grand-Ducbé du Luxembourg.
1833 — Haraat (H.), professeur honoraire de mathématiques du lycée Coo<iefl4
rue Viète, 23.
1883 — Haudlé, professeur de lettres au collège Chaptal, rue de Rome. 13.
1881 — Haure, professeur de mathématiques spéciales au collège Chantai.
1883 — Hauser, professeur d'histoire et de géographie à la Faculté des les»
pièce Darcy, 8, à Dijon, S. P.
1873 — Hausso ni lier, directeur à la section des sciences historiques et pbar
giques de l'École des Hautes-Études, rue Sainte-Cécile, 8.
1875 — ll« lavette, maître de conférences de langue et littérature grecque* i l'Es*
Normale, rue Racine, 28.
18*8 — Havard, inspecteur d'académie, à Nîmes, 9. P.
1853 — Hébert, prof, honoraire de physique du lycée, impasse Belair, à R<
1888 — lléller, maître de conférences «le chimie générale à la Faculté des s»*
en congé, villa des Orangers, Alger (Mustapha), S. P.
1809 — Hemerdlttger, élève de lasecton de physique.
1869 — llémon, inspecteur d'académie à Pu ris, professeur à l'École NoraaM ■
Fontenay-aux-Roses, rue Vauquelin, 26.
1831 — Henry (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée Jauon, m* 8*
mours, 9 bis, aux Ternes.
1873 — Henry (G.), professeur de mathématiques élémentaires au lycée de
Quentin.
1885 — Henry (Aimé), professeur de physique au lycée, rue KlarloL, 23, iBce*
1881 — Hentgen, professeur d'histoire au lycée Montaigne, villa d'Anvilk,
Carnot, à Sceaux.
18r.5 — Herbault (L.)> inspecteur honoraire d'académie rue Blatin, 42, à G*
1859 — Hermann (A.), libraire-éditeur, rue de la Sorbonne, 8.
1883 — Herr, agrégé de philosophie, bibliothécaire de l'École Normale.
1891 — Herr lot, professeur de rhétorique supérieure au lycée de Lyon.
1867 — Hervleux, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Sascj
congé.
1851 — Heuzey, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles- Lettres
libre de l'Académie des Beaux- Arts ; prof, k l'École des Beaux-Arts;*
servateor au Musée et prof, à l'École du Louvre, av. Bosquet, tfi frr, $ K
1882 — Hodln, inspecteur d'académie à Vesoul.
I
J
DE L'ÉCOLE NORMALE 4&4
romotions.
79 — UoHeanx, prof es. suppléant d'antiquités grecques et latines a la Faculté
des lettres et professeur d'histoire de l'art à l'École des Beaux- Arts, rue
du Juge-de-Paix, 20, à Lyon.
94 — Homo, agrégé d'histoire et de géographie, membre de l'École française de
Rome.
69 — Homolle, membre de TA cadéroie des Inscriptions et Belles-Lettres, directeur
de l'École française d'Athènes, à Paris, rue Moudovi, 6.
08 — Hostein, proviseur du lycée de Nancy,
82 — H ©a Ile ▼!#«©, professeur de phyaique à la Faculté des sciences de Caen .
84 — Houpin, professeur de sciences au lycée de Poitiers, S. P.
M — Hoartlcq, élève de quatrième année à l'École Normale.
05 — Housaal*, professeur de physique au collège de Vannes en congé, rue la
Condamine, 82, à Paris*
79 — Hoassay, maître de conférences de zoologie à l'École Normale, 8. P.
B2 — Huard, professeur de mathématiques au lycée Henri IV, 8. P.
51 •— Habert (G.), ancien professeur, rue Moncey, 20, S. P.
92 — Hahert (H.), agrégé d'histoire, attaché au Musée de Saint* Germain, rue
Claude-Bernard, 74, S. P.
U — Hagaet, professeur de grammaire et de philologie à la Faculté des lettres
de Caen.
13 — Huntberl (Ern.), professeur honoraire de philosophie du lycée quai
Cypierre, 10, Orléans.
J7 — Huoaaert (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorcet, boulevard
Saint-Germain, 207, 8. P.
'£ — Hamberl (Bug.)f professeur de mathématiques spéciales au lycée Louis -
le-Grand, boulevard Saint-Michel, 5fi.
15 — Hurles, professeur de mathématiques au lycée de Beauvais, place Ernest-
Gérard, 6, 8. P.
ty — Hurion, doyen et professeur de physique de la Faculté des sciences et à
l'École préparatoire de médecine, boulevard de Brosses, 5 à Dijon.
3 — HttSioo, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
S — Hnvelin (l'abbé), agrégé d'histoire, vicaire à Saint-Augustin, rue Delà*
borde, 6, à Paris, 8. P.
0 — — Iaibart de la Tour, professeur d'histoire du moyen âge à la Faculté
des lettres de Bordeaux, avenue d'Iéna, 70 à Paris, 8. P.
7 — Iaftrla, inspecteur d'académie à Toulouse.
2 — Isarn, professeur de physique au lycée de Clermont.
4 — Izoulet, professeur de philosophie sociale au Collège de France, boulevard
Saint-Germain, 2.
1 — «Jaeob (Emile), professeur honoraire de rhétorique du lycée Louis-ie-
Grand, rue Saint-Charles, 9 bis à Enghien (Seine-et-Oiae).
9 — «Jacob (Henri), professeur d'histoire au lycée Condorcet, rue de Constan-
tinople, 23.
B — «Jacob (Cb.), élève delà section d'histoire naturelle.
482 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1S53 — Jacquet (P.- A.), professeur honoraire de seconde du lycée Henri IV, m
Claude- Bernard, 88.
1886 — Jaeqnet (P.-E.)» prof, de mathématiques au Prytanée militaire, ni
Couchot, 8, La Flèche.
1835 — JaeqalneC (P.), recteur honoraire, ancien directeur des études littéraire
à l'École Normale, place de Rennes, 6.
1879 — Jaeqalnet (G*), professeur de rhétorique au lycée Gondorcet, roe Cr
simir-Perier, 3.
1886 — Jalllfâer, professeur d'histoire au lycée Gondorcet, rue Say, 11.
1873 — Jarneft, professeur de mathématiques au lycée et chargé d'un cours coapié-
mentaire à la Faculté des sciences de Marseille, S. P.
]gg4 — Janmot, agrégé des lettres, attaché au Musée du Louvre, rue de Monàa,
13, S. P.
1874 — Janaud, ancien professeur de mathématiques au lycée de Rodes, ■
Vergisson (Saône-et-Loire).
1879 — . Jaaet (Pierre), chargé d'un cours complémentaire de psychologie eipen-
mentale à la Sorbonne, rue Barbet-de-Jouy, 21.
1883 — Janet '(Paul), professeur de physique à la Sorbonne, directeur du Labc»-
toire central et de l'École supérieure d'électricité, rue du Four, 8, 8. P.
1897 — Jardé, membre de l'École Française d'Athènes.
1858 — Jarrlge, professeur de mathématiques au lycée Buffon.
1891 — Jarry (R.), agrégé, docteur es sciences, chef du laboratoire des éttfte-
sements Lazare- Weiller, au Havre, à Gravelle- Sainte-Honorine, »
Gasimir-Delavigne, 6.
1889 — Jaulmes, professeur de lettres au lycée de Tunis.
1878 — Jaorèa, ancien chargé de cours de philosophie à la Faculté des leur* à
Toulouse, ancien député du Tarn, avenue du Chalet, 7, Passy.
1863 — Jeanoiaire, recteur de l'académie d'Alger.
1878 — Jeanroy, professeur de langue et littérature méridionales à la Ftenbéfc
lettres, rue Neuve Monplaisir, 4, à Toulouse, 8. P.
1867 — Jean, agrégé de grammaire, rue de Hambourg, 12.
1861 — Jéaot, professeur honoraire de physique du collège Rollin, rue Caslè*
court, 17, S. P.
1877 — Joanals, professeur de chimie à la Sorbonne, rue des Imbergères, ?,*
Sceaux, S. P.
1891 — 4©b, maître de conférences de chimie à la Faculté des sciences deReaa*
1864 — Jodln, professeur de cinquième au lycée Montaigne.
1860 — Joly (H.), doyen honoraire de Faculté, rue Boissonade. 3, à Paris.
1884 — Jordaa, chargé d'un cours complémentaire d'histoire ancienne à la FacaP
des lettres de Rennes.
1845 — Joubert(le R. P.)i agrégé de mathématiques, docteur es sciences, ■**
professeur de l'Université, S. P.
1857 — Joubert, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue V»kt&
1882 — Jonbla (P.), recteur de l'académie de Ghambéry.
1886 — - Joabln (A.), chargé de cours d'archéologie à la Faculté des ktbtf*
Montpellier.
1876 — Jouffrct, professeur de philosophie au lycée, ancien adjoint ao asfie*
Marseille.
J
DS I/BCOLB NORMALE 483
'romoiioiis,
890 — Jongnet, maître de conférences de grammaire et philologie à la Faculté
des lettres de Lille.
869 — Joyau, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Cler-
monU
892 — JaMn, ancien élève de la section de littérature, boulevard Montmartre, 16.
877 — J allias, correspondant de l'Académie des Inscriptions et Belles -Lettres,
professeur d'histoire à la Faculté des lettres, cours de Tournon, 1, à Bor-
deaux.
176 — Kelffer, professeur à l'Athénée Çrrand- Ducal de Luxembourg.
182 — Kesternich, professeur de quatrième au lycée Carnot.
J66 — Kliazowslfl, professeur de mathématiques au collège Rollin.
(79 — Kcentgs, proies, de mécanique physique et expérimentale à la Sorbonne.
173 — Krants, doyen et prof, de littér. franc, de la Faculté des lettres, rue des
Dominicains, 21, à Nancy.
195— Labroosse, profô&sear de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
de Toulouse.
©1 — ï ■ffcfilrr (J.), membre de l'Académie des sciences morales et politiques,
inspecteur général honoraire de l'enseignement secondaire, rue Stanis-
las, 16, S. P.
575 — Lacheltor (H.), prof, de philosophie au lycée Condorcet, boulevard Saint*
Michel, 143.
157 — Laconr (F.), ancien professeur de physique.
174 — Lacour (EJ, professeur de caleul différentiel et intégral à la Faculté des
sciences de Nancy.
175 — Litcoar (L.), homme de lettres, rue Montenotte, 9.
176 — Laeour-Gayet, prof, d'histoire au lycée SainULouis, au lycée Fénelon et
à l'École supérieure de Marine, rue Jacob, 46, S. P.
(74 — Lafaye, professeur adjoint, maître de conférences de langue et littérature
latines à la Sorbonne, Directeur des études pour les lettres et la philologie,
rue d'Assas, 68, S. P.
164 — Laféteur, censeur des études du lycée Jansoo.
81 — LaflTont, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux.
170 — LafoBt, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue du Cardinal»
Lemoine, 73.
188 — Lagabrlelle, professeur de mathématiques au lycée de Nantes.
185 — Lahillone, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse en congé.
55 — L. aigle, proviseur honoraire à Villers-Saint-Christophe (Aisne).
173 — Laigaoux, professeur de troisième au collège Stanislas, r. de Fleur us, 35 Ait*
49 — Lalande (Ch.), inspecteur honoraire d'académie, à Plessis-Saint^Jean, par
Sergines (Yonne), S. P.
!85 — Lalande (André), professeur de philosophie au lycée, rue de la Mairie, 72,
Vanves, S. P.
$3 — Laloy, professeur de seconde au collège Stanislas, avenue des Gobelins, 33,
à Paris, S. P.
484 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1885 — Lanalre, agrégé, professeur de mathématiques au collège Cbstol
rue Truffaut, 25, S. P.
1868 — Lame, prof, de rhétorique au lycée, chargé d'un cours oompléaceUsi
de littérature française et latine à la Faculté des lettres, roc di ■
Liberté, 10, à Dijon.
1801 — L«mlr*nd, professeur de physique au lycée de Toulouse.
1890 — Laneelot, élève de la section de mathématiques.
1856 — Laadria, inspecteur honoraire d académie, nie Fodéré, H? à Nice, S. P.
1863 — Laadry, agrégé de philosophie, professeur de littérature au coffla
Chaplal, rue de Chantilly, 7, S. P.
1893 — Lange, professeur de seconde au lycée de Dijon.
1894 — Laugevin, agrégé de physique, professeur à l'École municipale dt $r
sique et de chimie, boulevard Saint- Marcel, 21.
1876 — Laaaoa, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Graad, en «a*.
maître de conférences suppléant à l'École Normale, maître de coofee**
d'histoire de la littérature française à la Sorbonne, rue du Val-de-Grfee. L
1865 — Lantoine, ancien professeur de Faculté, secrétaire de la Faculté des teaa
de la Sorbonne, villa Madeleine, cité du Belvédère, 11, à Samt-Giraw
eu* Lave.
1891 — Lapolute, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Set?»
1858 — Laroeqae, inspecteur honoraire d'académie, directeur de rObserafesi
du Petit-Port, à Nantes.
1882 — Lary, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
1892 — Lattes, professeur de mathématiques au lycée d'Atx.
1856 — Lanaay, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saiat-UaV
place de la Vieille-Estrapade, 1, 8* P.
1899 — Laauaay, élève de la section d'histoire naturelle.
1863 — Lanaoy, professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1896 — Laureaux (Albert), professeur de mathématiques au lycée de VesooL
1855 — Laurent (E.), professeur honoraire de lettres du lycée Cherlemagnt, «■
de Rivoli, 214, S. P.
1861 — Laareiit (F.), professeur de quatrième au collège Stanislas, m* at
Montparnasse, 9.
1896 — Laurentle, agrégé des lettres, professeur de littérature française & il**
versité de Laval (Canada).
1897 — Lava ad, professeur de seconde au lycée du Puy.
"1885 — La venir, docteur es sciences, avenue d'Eylau, 39, S. P.
1862 — La vie villa, inspecteur d'académie, à Paris, rue Soufllot, 14, S. P
1862 — Lavlsae, membre de l'Académie française, prof, et directeur d'études dl»
toire moderne à la Sorbonne, rue de Médicis, 5, 9. P.
1888 — Leau, prof, de mathématiques au collège Stanislas, rue Ste- Placide, 54, S.P
-1895 — Lebeau, professeur au collège arménien, rue Yechil, 1, Pera (
nople).
1883 — Lebègue (E.), professeur d'histoire et de lettres au lycée Lakant
du Lycée, 7, à Sceaux, 8. P.
1894 — Lrfeesguc, professeur de mathématiques au lycée, rue SigtsBert~Ad*B,
Nancy.
1889 — Le Blanc, professeur de rhétorique au lycée de Périgueux, S. P.
:
DE L 'ÉCOLE NORMALE 485
'romotions.
577 — Lebloud, agrégé, professeur de physique à l'École des officiers-torpilleurs,
avenue Vauban, 17, à Toulon.
179 — Le Breton, professeur de littérature française à la Faculté des lettres,
rue de la PrérÔté, 16, à Bordeaux.
MU) — Leeaplaia, professeur de physique au lycée, directeur de l'École prépa-
ratoire a renseignement supérieur de Rouen, 9. P.
157 — Leebartler, correspondant de l' Académie des sciences, doyen et pro-
fesseur de chimie de la Faculté des sciences, directeur de la station
agronomique de Rennes.
183 — Leehat (H.), chargé d'un cours complémentaire d'histoire de l'art à la
Faculté des lettres de Lyon, S. P.
79 — Leelere du Sablon, doyen et professeur de botanique de la Faculté des
sciences de Toulouse.
M — Leeonte (H.), professeur de quatrième au lycée Coodorcet, rue Le GofT, 7.
95 — Leeonte, professeur de mathématiques spéciales au lycée et à l'École
supérieure des sciences de Nantes.
M) — Léerlvaln, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de Toulouse.
S5 — Le Dante*, chargé d'uu cours complémentaire d'embryologie à la Sor-
bonne, rue Victor-Considérant, 4.
îà — Leduc, professeur adjoint, maître de conférences de physique à la Sor-
bonne et à l'École Normale de Satnt-Cloud, boulevard Saint-Michel, 84.
M — Lefaivre, ancien ministre plénipotentiaire, à Versailles.
»2 — Lefebvrc (E.), professeur honoraire de physique du lycée, rue des
Réservoirs, 2, à Versailles, S. P.
I? — Lefebvre (Jules), professeur de mathématiques au lycée, rue de la Barre,
31 bis, à Lille.
5 — Lefebvre (P.), professeur de physique au lycée de Douai, S. P.
3 — Lefèwre (J.), professeur de physique au lycée et à l'École préparatoire à
l'enseignement supérieur de Nantes.
« — Lefèvre (Jules), professeur de sciences naturelles au lycée du Havre.
5 — Lefraneols, profess. de mathématiques au lycée de Grenoble, S. P.
7 — Le Gentil (J.), agrégé des lettres, boursier d'études, Montera, 18, à Madrid.
5 — — Léger, agrégé d'anglais, rue de Touroon, 4. I
9 — Legouls (le R.-P.), ancien agrégé préparateur d'histoire naturelle à l'École
Normale, docteur es sciences, S. P.
D — Le Goupils, professeur de rhétorique au lycée Louis-le- Grand, en congé,
président du Conseil général de la Nouvelle-Calédonie, à Nassirah, par
Bouloupari.
î' — Legoax, professeur de mécanique a la Faculté des sciences de Toulouse.
5 — » Legrand (A.), agrégé de grammaire, rue du Château, 1, à Neuilly-sur-
Seine, S. P.
\ — Legrand (Jules), agrégé de philosophie, député des Basses-Pyrénées, ancien
sous-secrétaire d'Etat au Ministère de l'Intérieur, boul. Pasteur, 52, S. P.
; — Legraud (G.), avoué, docteur en droit, avenue de Saint-Cloud, 41, Versailles.
I — Legrand (Ph -E.), professeur adjoint de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres, avenue Duquesne, 3, à Lyon.
t — Legras, professeur de littérature étrangère à la Faculté des lettres, che-
min de Fontaine, 27, à Dijon.
486 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotion*.
1868 — LefiaJiaear, professeur de littérature latine et institutions romaines à b
Faculté des lettres de Caen.
1874 — Lehugenr, professeur d'histoire au lycée Henri IV et à la Maison fc ■
Légion d'Honneur de Saint-Denis, boulevard Saint-Michel, 73.
1883 — Letleavre, professeur de mathématiques spéciales au lycée et chargé d'à,
cours complémentaire à la Faculté des sciences de Caen.
1876 — Lenalre, professeur de philosophie au lycée d'Amiens.
1872 — Lemattre (Jules), membre de l'Académie française, professeur de F&caH
hors rang, rue des Écuries-d'Artois, 39.
1855 — Lenaa, inspect. honor. d'académie, avenue du Midi, 27, à Limoges, S-P
1878 — Lesaerelei», doyen et professeur de langue et littérature grecques dtu
Faculté des lettres, rue des Carrières Saint- Jullien, 14, à Caen.
1884 — Lemolae, professeur de physique au lycée Louis- le- Grand, rue Casa*
Bernard, 7i.
1863 — Le Moanler, professeur de botanique à la Faculté des sciences et da*»
teur du jardin botanique de Nancy, S. P.
1891 — Lenoalc, maître de conférences à la Faculté des sciences de Lille.
1880 — Lena, professeur de seconde au lycée CondorceU
1847 — Lealeat, professeur honoraire de poésie française de la Sorboone, ma
Cardinal- Lemoine, 14, S. P.
1894 — Léon, agrégé d'histoire, boursier d* études, boulevard Haussmana, 1?.
1882 — Léonard-Ckalagnae, professeur de quatrième au lycée de Bordent'
1855 — Léotard, doyen de la Faculté libre des lettres, cours Morand, 5, à Lia»
1893 — * Lequlntrec, professeur de mathématiques au lycée de Rocbefort.
1392 — . Le Roy, professeur de mathématiques spéciales au collège Stanislas* i*
de l' Abbé-de-1'Épée, 8.
1892 — Leroy, professeur de physique au lycée de Douai.
1801 — Leaage (Paul), administrateur du Crédit Foncier de Francs, aaàl
avocat au Conseil d'État et à la Cour de Cassation, rue de Moacasa, *
1885 — Lesattg, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1841 — Leaeœar, docteur es lettres, inspecteur général honoraire de Fease^
ment primaire, à Pierrecios, par Saint- Sorlin (Saône-et-Loire).
1879 — Lesgourguea (P.), professeur de mathématiques élémentaires su
au lycée Henri IV, rue Claude-Bernard, 74, S. P.
1882 — Lesgoargaes (F.), professeur de mathématiques au lycée de Brest
1891 — Lespèa, professeur d'histoire au lycée d'Alger.
1844 — Lesplaalt, doyen honoraire de la Faculté des sciences de Bordeaux
Nérac (Lot-et-Garonne), S. P.
1886 — Leepleao, sous- directeur du laboratoire de chimie des Hautes-Os^
(École Normale), professeur de chimie au collège Chaptal,rne dTla.*l
1861 — Letralt, provis. honoraire du lycée de Périgueux, Léguillac de TAsàu
par Razac-sur-l'Isle (Dordogoe). J
1845 — Leaae (P.), professeur honoraire de philosophie du collège Rollia, «*■
la Tournelle, 21.
1878 — Leune (A.), inspecteur d'académie à Arras.
1849 — Levasseur, membre de l' Académie des sciences morales et
fesseur au Collège de France et au Conservatoire des Arts-et-M
rue Monsieur-le-Prince, 26.
DE i/ÉCOLK NORMALE 487
notions.
I — • Le Vavaasear, professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue
de la Poste, 5, à Toulouse.
> — Le Verrier, élève de la section de philosophie.
I — Levranlt, professeur de rhétorique au lycée d'Angers.
I — Lévy (Armand), professeur de physique au lycée d'Aleoçon.
' — Lévy (Albert), professeur de mathématiques au lycée de Brest.
i — Lévy-Ullaaaan (Gaston), ancien mettre de conférences de langue et
littérature françaises à l'Université d'Upsala ; rue La Trémouille, 6, à Paris.
— Lévy (Ernest), maître de conférences suppléant à l'École Normale, rue de
Cérisoles, S. P.
— Lévy (Albert), professeur d'allemand au lycée de Toulouse.
» — Lévy*Bralil, maître de conférences et directeur d'études de philosophie à
la Sorbonne, rue de Montalivet, 8, 8. P.
. — Lkéerard, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Reims.
; 7— Lhermltt*, élève de 4° année à l'École.
i — Llard, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, directeur
de renseignement supérieur au Ministère de l'Instruction publique, rue
de Fleurus, 27.
I — Liber, professeur de quatrième au lycée de Douai,
i — Lléby, ancien professeur de rhétorique au lycée de Foix, en congé*
i — Lignée u, professeur de quatrième au lycée de Rouen.
> — Lignler, examinateur des Écoles d'hydrographie de la marine en retraite,
rue d'Erlanger, 25, à Paris, S. P.
— Lion (J. ), prof, d'histoire au lycée Janson, rue Notre- Dame-des- Champs, 1 19.
— Lippaaann, membre de l'Académie des sciences et du Bureau des Lon-
gitudes, professeur de physique et directeur d'études à la Sorbonne, rue
de l'Éperon, 10.
— Ltlallen, professeur de cinquième au lycée de Brest.
— Leewenstein- Jordan, prof, de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée de Lille.
— - Looseo, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Nancy.
— Loria (Henri), professeur de géographie coloniale à la Faculté des lettres
de Bordeaux.
— Lorqaet, professeur d'histoire au lycée Janson.
— Lafeae, professeur de philosophie, au lycée de Constantin*, en congé.
— Lnehalre (Achille), membre de l'Académie des sciences morales et polit.,
profes. d'histoire du moyen âge à la Sorbonne, rue du Luxembourg, 30.
. — Luckalre (Julen), maître de conférences de langue et littérature italiennes
à la Faculté des lettres, rue de la Charité, 56, à Lyon, S. P.
— Lngnet, profes. honor. de philosophie de la Faculté des lettres de Poitiers,
rue de Grenelle, 59, à Paris.
- — - Laïquet, professeur de philosophie au collège de Pont-à-Mousson.
— — Lyon (G.), maître de conférences de philosophie à l'École Normale,
prof, de psychologie à l'École de Fontenay-aux-Roses, rue Ampère, 11.
— — Nabilleau, correspondant de l'Académie des sciences morales et poli*
tiques, professeur au Conservatoire des Arts et Métiers, directeur du
Musée social, rue Las Cases, 5.
488 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
Igg* _ Mare (A Icide), ancien membre de l'École de Rome, prof, adjoint <JefcUéJê»
latine à la Faculté des lettres, rue Saint- Hélier, 80, à Rennes, S. F-
1868 — Mace de Léplnay (Auguste), professeur de mathématiques spéaakâa
lycée Henri IV et prof, au lycée Racine, rue Claude-Bernard, 79, S. t.
1872 — Maeé de Leplnay (Jules), prof, de physique à la Faculté des semai
de Marseille, S. P.
1884 -— Magrou, professeur de rhétorique au lycée de Nancy.
1892 — Malge, chargé des cours de botanique à l'École des sciences, pesait *
Caravansérail, 8, Alger (Mustapha).
1864 — Malilard, professeur de mathématiques pures à la Faculté des stfeasi
de Poitiers, S. P.
1895 — Maître, professeur suppléant de philosophie, au collège Rollin, en wefv
membre de l'École Française d'Extrême-Orient.
1856 — ■aitrot, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-La*
à Vassy (Haute-Marne).
1879 — Malavialle, maître de conférences de géographie à la Faculté des»*»
de Montpellier.
1883 — MAle, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue de Navarre, H-8. P.
1889 — Malherbe, sous-préfet à Castel-Sarrasio, S. P.
1887 — Malaski , professeur de mathématiques spéciales au lycée, rue GM~?*
20 bis, à Lyon, S. P.
1865 — Maneuvrler (Edouard), agrégé de philosophie, secrétaire général fc ■
Société de la Vieil le- Montagne (Belgique), rue Richer, 19, à Pi»
1869 — Maneuvrler (Georges), direct, adjoint à l'École des Hautes-Études abc*
de recherches physiques à la Sorbonne, avenue de l'Observatoire, 23.8-^
1872 — Mangeot, ancien prof, de mathém. spéc. au lycée de Troyes, ea
8. P.
1894 — Mantoux, agrégé d'histoire et de géographie, rue do faubourg fe*~
sonnière, 39.
1872 — Mantrand, professeur honoraire de mathématiques au lycée Costa*
à Bouray (Seine-et-Oise).
1872 — , Marehal (Pol), professeur de rhétorique au lycée de Bar-le-Duc.
1898 — Marehal (Heuri), élève de 4° année, à l'Ecole.
1872 — Marchand, professeur de mathématiques au lycée de Versailles
1846 — Mareon (Léopold), professeur honoraire de seconde du lycée
Grand, rue du Four, 6, S. P.
1876 — Mareou (Georges), professeur de cinquième au lycée Condorcet, rat
Rocher, 84. *
1879 — Mareourt, professeur de rhétorique au collège Rollin, rue des Bal
1870 — Margot tet, recteur dé l'académie de Lille, 9. P.
1846 — Marguet, professeur honoraire de mathématiques du lycée Loui
rue Monge, 13.
1892 — MarIJon, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Nîmes, S-
1877 — Marlon (Marcel), professeur adjoint, maître de conférences d'histoire
à la Faculté des lettres de Bordeaux.
18S6 — Marinier, docteur es sciences naturelles et en médecine, délégué a l
Pasteur de Lille, rue Jules de Vicq, 22, à Fives-LUle.
1895 — Marogcr, professeur de mathématiques au lycée de Nantes.
DR L'ÉCOLE NORMALB 489
romolions.
53 — Marotte (A.), professeur honoraire de quatrième du lycée Coudorcet, rue
SainlrFlorenlin 8, S. P.
91 — Marotte (F.)i professeur suppléantde mathématiques, au lycée de Lille.
87 — - Marsan, maître de conférences de langue et littérature latines à la Faculté
des lettres de Toulouse.
59 — Martel, professeur de quatrième au lycée Carnot.
72 — Martha (Jules), professeur d'éloquence latine à la Sorbonne,rue de Ba-
gneux, 16, 9. P.
78 — Martin (Fr.), profes. de philosophie au lycée Voltaire.
65 — Martine, professeur d'histoire au lycée Condorcet, et maître de conférences
a la Faculté des lettres.
88 — Martinenelie, maître de conférences de langue et littérature latines à la
Faculté des lettres de Montpellier.
75 — Martinet, prof, de mathématiques au Prytanée militaire de La Flèche.
W — Marti no, élève de la section de littérature.
(8 — Maaeart(E.), membre de l'Académie des sciences, professeur de physique
au Collège de France, directeur du Bureau central météorologique, rue de
rUniversité, 178, 8. P.
)\ — Maseart (J.), astronome adjoint à l'Observatoire de Paris, boulevard
Raspail, 212.
15 — Maepero, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, pro-
fesseur de philologie et archéologie égyptiennes au Collège de France,
directeur des Antiquités et des fouilles en Egypte, avenue de l'Observa-
toire, 24, S. P.
(5 — M» «quel 1er, directeur des études à l'Ecole Lacordaïre, rue de Passy, 14.
0 — Masseblean, professeur d'histoire au lycée de Rennes, et à l'École pré-
paratoire supérieure de Nantes, directeur de l'Observatoire.
4 — Mu saoul 1er, professeur de physique, au lycée et à l'École préparatoire à
renseignement supérieur de Nantes.
7 — Masure, inspecteur honoraire d'académie, rue de la Paix, 5, à Orléans.
7 — Mathé, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Mont-de-Marsan,
à la Rochelle.
g — Mathet, professeur honoraire de mathématiques du lycée de Lyon, à Neu-
vic-sur-Isle (Dordogne), 8. P.
) — Mathieu (P.), prof, de mathématiques spéciales au lycée Louis-le-Grand.
> — Mathieu (H.), prof, de mathématiques spéciales au lycée de Grenoble.
1 — Mathieu (J.), professeur de mathématiques au lycée de Saint-Etienne.
I — Mathlez, professeur d'histoire au lycée de Château roux.
I — Matignon, maître de conférences de chimie minérale à la Sorbonne,
boulevard Carnot, .17, Bourg-la-Reine.
; — Matruehot, maître de conférences de botanique à l'École Normale, rue
Le Verrier, 18, 8. P.
t — Haurmla, maître de conférences de physique a la Faculté des sciences, Rennes.
■ — Maux ion, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de Poitiera.
i - - Mayer, prof, de rhétorique au lycée Janson, faubourg Saint~Honoré, 201 •
t — Maya lai, élève de La section de grammaire.
, . M axera n, professeur de cinquième au collège Rollin.
490 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1852 — Mémlln, proviseur honoraire du lycée de Nancy, rue de la Chappe, 12,
à Bourges.
1886 — Méllmand, professeur de philosophie au lycée Lakanal, rue Clsade-Be»
nard, 74.
1878 — Mellerlo, professeur de cinquième au lyoée Janson, rue de la Tour, 7!.
1856- — Mclller, inspecteur honoraire d'académie, rue des Tiercetins, 5, à Saarç.
1894 — Mendel, agrégé des lettres, membre de l'École française d'Athènes.
Igog — Henos, élève de la section de littérature.
1854 — Mémy, correspondant de l'Académie des sciences, professeur de mettes*
tiques pures à la Faculté des sciences de Dijon, S. P.
1882 — Mercier (Louis-Auguste), professeur de mathématiques au lycée à*U*»
1883 — Mercier (C.-P.), professeur de seconde au lycée de Versailles, ma
Regard, 9, à Paris.
1887 — • Mérleox, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Beanss.
1867 — Mérimée, doyen et professeur de laugue et littérature espagnoles i ■
Faculté des lettres, rue des Chalets, 54, à Toulouse.
1890 — Mérimée, élève de la section de littérature.
1896 — Merlant, professeur de rhétorique au lycée de Lorieot.
1803 — Merlin (E.), professeur de quatrième au lycée Loois-le-Grand, rat Jk-
layrac, 18, à Fontenaysous-Bois.
1897 — Merlin (J.), membre de l'École française de Rome.
1898 — Merlin, élève de quatrième année à l'École Normale.
1882 — Meslln, prof, de physique à la Faculté des sciences de Montpellier, S» t>
1887 — Hesnll, agrégé des sciences naturelles, docteur es sciences, chef de hsr
ratoire À l'Institut Pasteur, rue de Vaugirard, 2*7, S. P.
1874 — Mesplé, prof, de littérature étrangère à l'École supérieure des lettres d'Aimé
1897 — Mesure*, agrégé de mathématiques, boursier d'études, rue de Tier
non, 17.
1899 — Meyer, élève de la section de grammaire.
1894 — Meynler, professeur de physique au lycée de Cherbourg.
1845 — • Méxlèrea (A.)? membre de l'Académie française, professeur
de littérature étrangère de la Sorbonne, sénateur de Mearthe-rt-M
boulevard Saint- Michel, 57, S. P.
1890 — Michaut, ancien professeur de rhétorique au lycée de Moulins et
professeur à T Université de Fribourg (Suisse), S. P.
1875 — . Mlehel (Auguste), professeur d'histoire naturelle au collège Stanislas, &
1877 — - Mlehel (Henry), chargé d'un cours d'histoire des doctrines politiques
Sorbonne, rue Jouffroy, 79, S. P.
1880 — Mlehel (R.), professeur de rhétorique au lycée et de littérature
à l'École préparatoire à l'enseignement supérieur de Chambéry
1895 — Mlehel (Gh.), professeur de mathématiques spéciales au lycée de
1884 — Michon, agrégé des lettres, conservateur-adjoint des antiquités f
et romaines au Musée du Louvre, rue Barbet-de-Jouy, 26, S. P
1878 — Mllhnud, professeur de philosophie à la Faculté des lettres de M
1899 — Mllhand, élève de la section de mathématiques.
1899 — Millet, élève de la section de philosophie.
1864 — Mlllot (L.-A.)* professeur de mathématiques au lycée, place Par»
Bourges .
DK l'écols normale 494
Promotions.
886 — Millot (L.-L.-E.), professeur de mathématiques au lycée de Toulon.
896 — Mtlon, agrégé des lettres, soldat au 117° régiment d'infanterie, Le Mans.
892 — Mineur, professeur de mathématiques au lycée de Lille.
&85 — Mlrinan, ancien professeur de mathématiques au lycée de Reims, député
de la Marne» avenue de Wagram, 26.
MM — Melreau, agrégé des lettres, homme de lettres, rue de Vaugirard, 35.
Hft — Moluert, professeur de troisième au lycée de Dijon.
NB — Molinler, professeur d'histoire de la France méridionale à la Faculté
des lettres de Toulouse.
188 — Molltnrd (M.), maître de conférences de botanique à la Sorbonne, S. P.
F?8 — Monceaux, professeur de rhétorique au lycée Henri IV.
148 — - Moneourt, professeur honoraire de mathématiques du lycée, rue des
Fraises, 5, à Nantes, S. P.
Nft — Mondain, ancien élève de la section de physique, directeur de l'École du
Palais, à Tananarive, S. P.
172 — Monta, professeur d'histoire au collège Rollin, rue Alfred-Stevens, 2.
182 — Moaod (G.), membre libre de l'Académie des sciences morales et politiques,
président de la section des sciences historiques et philologiques à l'École
des Hautes- Éludes, maître de conférences d'histoire du moyen âge et
moderne, à l'École Normale, rue du Parc-de-Clagny, 18 bis, à Ver-
sailles, S. P.
(79 — Monod (A.), professeur de sixième au lycée Montaigne, boulevard Saint-
Michel, 57.
896 — Monod (Albert), professeur de rhétorique au lycée de Saint-Quentin.
898 — Mono* (F.), élève de quatrième année à l'École Normale.
874 — • Moutargls, professeur de philosophie au lycée de Bourg.
194 — Montai, professeur de mathématiques spéciales au lycée de Poitiers, pen-
sionnaire de la 'Fondation Thiers, rond-point Bugeaud, 5, S. P.
852 — Montlgny (E.), professeur honoraire de troisième du lycée Henri IV, rue
Simon, 4, à Ablon (Seine- et-Oise).
B87 — Moog, professeur de troisième au lycée de Versailles.
881 — Morand, professeur de rhétorique au lycée Louis-le-Grand.
899 — Morand, élève delà section de grammaire.
887 — - Moreau, professeur de physique à la Faculté des sciences, avenue de la
Gare, 49, à Rennes.
578 — Moreau-Nélaton, rue du faubourg Saint-Honoré, 73 bis, 8. P.
860 — - Morel (G.), inspecteur général de l'enseignement secondaire, boulevard
Saint-Germain, 26, 8. P.
893 — Morel (Maurice), professeur de seconde au lycée de Grenoble.
678 — Morllfcot, professeur de littérature française à la Faculté des lettres de
Grenoble.
899 — • Mornet, élève de la section de littérature.
856 — ■©«sot, professeur honoraire de rhétorique du lycée Condorcet, rue de
Verneuii, 20.
892 — Mouthon, professeur de mathématiques au lycée de Rouen.
800 — Mouton (H.), agrégé, préparateur à l'institut Pasteur, boulevard Pasteur, 64.
805. — Muret, professeur d'histoire, boursier d'études, place de Laborde, 12.
807 — - Muxart, professeur de mathématiques au lycée de Bastia.
491 ASSOCIATION DES ANCIENS KLKTKS |
Promotions. '
1894 — Nadaad, professeur de troisième an lycée d'Orléans. '
1895 — Navarre, professeur de seconde au lycée de Grenoble.
1876 — Nebout, professeur de seconde au lycée de Rouen. !
1880 — Nepvea, professeur de mathématiques au lycée de Limogée. 1
1880 — Ntool, prof, de mathématiques au lycée Janson, rue de la Tour, 11, S. P.
1867 — Nlebylowskl, professeur de mathématiques au lycée de La RocaeUe.
1865 — Nlewenglowskl, inspecteur d'académie a Paris, rue de l' Arbalète, &
1897 — Noël, ancien élève de la section des sciences naturelles, faubourg im
Trois-Maisoos, 102 à Nancy
1865 — Nognès, professeur de mathématiques spéciales au lycée Jaason.
1858 — Nolea, recteur honoraire, rue du Débarcadère, 7 Hs, à Paris, 8. P.
1881 — Nollet, professeur de rhétorique au lycée de Versailles, avenue du Manie, M
à Paris.
1880 — Nongaret, proviseur du lycée de Grenoble.
1888 — Nouvel, professeur d'histoire au lycée de Chartres*
1896 — Obrlot, ancien élève de la section de mathématiques, rue Nicole, *.
1876 — Offres (A.), professeur de minéralogie théorique et appliquées la Faceil,
des sciences, chemin *des Pins, 53, villa Sans-Souci, à Lyon.
1862 — Olivier, proviseur du lycée de Nice.
1899 — OUivler, élève de la section de physique.
1885 — Onde, professeur de mathématiques au lycée de Clermont, 8. P.
1884 — Oudot, professeur de mathématiques au lycée, rue du Trech, 43, à M*
1893 — Osll, professeur de mathématiques au collège de Bône.
1872 — Paeaut, professeur de philosophie au lycée Charlemagne, rue GuT-de-s*
Brosse, 5.
1883 — Padé, chargé de cours de mécanique rationnelle et appliquée i la
des sciences, route de Bordeaux, 26, à Poitiers,
1885 — Padovanl, ancien professeur de rhétorique au lycée de Nice,
naire, conseiller municipal) rue Maccarani, 11, à Nice, 8. P.
1886 — Pages, professeur d'histoire au lycée Caruot, boulevard Malesherbe*. 2!U
1883 — Palnlevé, membre de l'Académie des sciences, maître de coa
d'analyse à l'École Normale, rue de Hennés, 99.
1887 — Paoll, professeur de mathématiques élémentaires au lycée de Besùa.
1880 — Papetier, professeur de mathématiques spéciales au lycée d'Orléans,
de Recouvrance, '.0.
1890 — PttSqaet, professeur d'histoire au lycée de Toulou, en congé, à Bornes V
1881 — Paraf, profes. adjoint de mathém. à la Faculté des sciences de Tou^a»
1881-1- Parlgot, prof, de rhétorique au lycée Condorcet, avenue de Viiliera,
1879 — Pari* (Pierre), professeur d archéologie et d'histoire de l'Art i la
des lettres et directeur de l'École des Beaux-Arts de Bordeaux.
1875 — Parme ut 1er, professeur de chimie à la Faculté des sciences ei
de la station agronomique de Clermont.
1890 — Parodl, professeur de philosophie au lycée, boulevard de Taleace,
à Bordeaux.
1864 — Parpalte, professeur de mathématiques au lycée de Veuves.
DE L'ÉCOLE NORMALE 493
lotion*. y
— Partnrlcr, professeur de cinquième au lycée du Havre.
— Paaserat, professeur honoraire de seconde du lycée de Tours, rue Vau-
quelio, 30, à Paris.
— Patenotre, ambassadeur de France à Madrid, S. P.
— Patte, professeur de physique au collège de Vitry-le-François, boulevard
du Midi, S. P.
— Péefeard, maître de conférences de chimie à l'École Normale, chargé de
cours de chimie à la Sorbonne, S. P.
— Péguy, ancien élève de la section de philosophie, rue de la Sorbonne, 8.
— Pela, professeur de mathématiques au lycée Henri IV.
— Peine, professeur de quatrième au lycée Condorcet.
— — Péllesler, professeur d'histoire à la Faculté des lettres, villa Lèvres,
à Montpellier, S. P.
— Pellut, professeur de physique générale à la Sorbonne, professeur à la mai-
son de la Légion d'Honneur de Saint-Denis, avenue de l'Observa-
toire, 23.
— Pelle t, doyen honoraire et professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences, rue Pascal, 30, à Clermont, S. P.
— PelllstoB, ancien inspecteur d'académie, rue Censier, 41, à Paris.
— Penjon, correspondant de l' Académie des sciences morales et politiques, '
profes«eur de philosophie à la Faculté des lettres de Lille, rue du Bloc,
10, & Douai.
— Peny, professeur de mathématiques au collège de Semur.
— Pérmté, agrégé des lettres, conservateur-adjoint du Musée national de
Versailles, 8. P.
— Perehot, agrégé de mathématiques, docteur es sciences, astronome ad-
joint a l'observatoire de Paris, rue Scheffer, 7.
— - Perdrix, professeur de chimie générale à ia Faculté des sciences de Mar-
seille, S. P.
Perdrlset, maître de cooférences de langue et littérature grecques à la
Faculté des lettres de Nancy.
— Pérès, professeur de philosophie au lycée de Toulouse.
— Père* (F.),, professeur de troisième au lycée d'Avignon, en congé, rue
Boudet, 10, Bordeaux.
— - Pérea (Charles), agrégé préparateur de zoologie à l'École Normale.
— ■ Perler, professeur de mathématiques au lycée Condorcet, rue du Château,
40, à Asnières (Seine).
— Perse* t, agrégé des lettres, membre de l'École française de Rome. '
Pérot (P.), inspecteur honoraire d'académie à Évreuz.
— Perrand (S. E. le Cardinal), agrégé d'histoire, membre de l'Académie
française, évoque d'Autun, S. P.
— Perreau (F.), chargé d'un cours complément, de physique Industrielle à le
Faculté des sciences de Nancy, S. P.
Perrler (E.), membre de l'Académie des sciences, profess. de zoologie
et directeur du Muséum, directeur d'études à l'École des Hautes-Études,
8.P.
— Perrler (R.), chargé d'un cours complémentaire de zoologie à la Sorbonne
boulevard Montparnasse, 84.
13
m
ASSOCIATION DBS ANCIENS BLlkVRS
Pronoftioof»
laoi — Perrlo (J.-B.), chargé d'un cours de chimie physique à I* Satan,]
RaUud, 9.
t89t — Perrlii (G.)f professeur de mathématiques spéciales au lycée da
deaux, S. P«
185t — Perrot (G.), membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettne,
fesseur honoraire d'archéologie à la Sorbonne ; directeur de Tteak
maie, 8. P.
1857 — Perrond, recteur de l'académie de Toulouse.
1840 — Peaseaaeaai (B.)» professeur honoraire de troisième du lycée Heac|
rue Bonaparte, 80.
187? — Pestonaeaoi (R.), professeur de quatrième au ljcée Henri IV.
1881 — Petit (A.)» professeur d'histoire au lycée Janson, rue Guiehard, 3.
1888 — Petit (P.)» professeur de chimie agricole et directeur de YÉco*\
brasserie a la Faculté des scienoc» de Nancy, S. P.
1888 — Petltdldler, professeur de seconde au lycée de Roanne, S. P.
1887 — Petltcau, professeur de physique au lycée et de chimie à FÉcok 4i|
decine de Nantes.
1881 — Petltjeara, professeur de quatrième au lycée Condorcet, rat
Renan, 32.
1870 — • PetoC, professeur de mécanique rationnelle et appliquée à la Feea!»|
sciences de Lille.
1890 — Pétroviteh, professeur à la Faculté des sciences, 28, Kossautch-Vi
Belgrade (Serbie).
1897 — Peyré, professeur de cinquième au lycée de Moot-de- Marsan.
1878 — PUster, professeur d'histoire de l'Est de la France à la Faculté d*
de Nancy*
1889 — Pfclllbcrt (A.)» professeur de philosophie au lycée de Qennont,
à Valréas (Vaucluse).
1890 — Phlllpot, agrégé de grammaire, professeur de littérature romane il
▼ersité de Lund (Suède).
1874 — Picard (E.), membre de l'Académie des sciences, professeur e*i
supérieure et d'algèbre supérieure à la Sorbonne, professeur é>
nique rationnelle à l'École Centrale, rue Soufflot, 13, 8. P.
1879 — Pieewd (A.), professeur de mathématiques au lycée, rue Vietar-Hesa»
a Tours.
1879 — Picard (L.), professeur de rhétorique au collège Rollin, ras es
Pétersbourg, 22.
1898 — Pleardmorot, élève de la section de mathématiques.
1885 — Plcart (Luc), professeur d'astronomie à la Faculté des sciences da
1864 — Plehoa (Ad.), professeur de rhétorique au lycée Charlemagne, rat
Dame-des- Champs, 44.
1888 — Plelien (R.), professeur de rhétorique au lycée Condoroet,
Montparnasse, 142.
1897 — Plehon (A.), agrégé des lettres, professeur de littérature
l'Université de Milan.
188$ — Pléron, inspecteur général de l'enseignement secondaire, me d'i
1869 — Pierre, inspecteur général de renseignement primaire, directeur del*
Normale supérieure d'enseignement primaire de Saint- Cloud.
»B L'fcCOLB NORMAL» A $5
MBOlfvIfS*
M — Pige**, professeur adjoint, chargé de cours de chimie à la Faculté des
- sciences et professeur a l'École de médecine, rue Millotet, 3, a Dijon, S. P.
fl — Plsjgsraal (L.), correspondant de l'Académie des- sciences morales et poli-
tiques, profes. d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon» '8. P.
10 — Pingand (A.), agrégé d'histoire, attaché au cabinet du Ministère des
Affaires étrangères, rue Gay-Lussac, 49.
9 — Pleneheui, professeur de physique a la Faculté des sciences et, à l'École
de médecine de Grenoble.
I -^ Piquet, professeur de mathématiques au lycée Saiot-Louis.
I -— Plésesrt, professeur de troisième au lycée Louis4e-Graod. '
1 — Ptuattuanlcl, proviseur honoraire, directeur du collège de l'Ile de France,
à Liancourt (Oise),
3 — Pntaearé, inspecteur général de renseignement secondaire.
I — Poirier, doyen et professeur de zoologie de la Faculté des sciences de
Clermont, 8. P.
I — Polrot, Universetets lektor, Brunnsparken, 21, a Helsingfors (Finlande).
I — Pe>rehoB, professeur honoraire de mathématiques au lycée de Versailles.
1 — Poetelte, proviseur honoraire, boulevard du Lycée, 3é, à Veuves.
\ — Pottevia, directeur du Bureau d'hygiène du Havre.
L — Pottler, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, conser-
vateur adjoint au Musée et professeur suppléant a l'École du Louvre ;
professeur suppléant à l'École des Beaux- Arts, rue de La Tour, 72, 8. P.
\ — . Ponjude, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
\ — Wmçwrd, prof. hon. de rhétorique du lycée Henri IV, rue de Tournon, 14.
professeur de philosophie, au lycée de Montluçon.
professeur de seconde au lycée Louis-le- Grand, rue Denfert-
Rochereau, 2t.
Préven, ancien élève de la section de littérature, soldat à la 16e section
d'intendance, boulevard de la gare, 48, Toulouse.
Prlem, professeur de sciences naturelles au lycée Henri IV, boulevard
Saint- Germain, 135.
Prolongeai!, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée
d'Aogoulême, quai de l'Hôtel de Ville, 40, à Paris.
Pravost, inspecteur général de l'enseignement secondaire, rue de la
Tdur, 11, à Passy, S. P.
Paeeh, maître de confér. de langue et littérature grecques à la Sorbonne,
rue du Valide-Grâce, 9, 8. P.
Paiseux (P.), astronome adjoint à l'Observatoire, professeur adjoin
maître de conférences de mécanique à la Sorbonne, rue Le Verrier, 2,
S. P.
Pujet, prof, de mathématiques pures à la Faculté des sciences de Rennes.
Puais, professeur de mathématiques élémentaires au lycée d'Alger.
— — Qtalnot, profes. honoraire de seconde du lycée Condorcet, rue Mantega, 1,
à Nice.
— Qaalqeret, actuaire de la compagnie d'assurances sur la vie La Nationale t
boulevard Saint-Germain, 92.
496 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLBVRS
Promotions. j
1873 — Rnbaltct, agrégé de grammaire, chef d'institution & Angouléme, 8. P.
1475 '— Rabaud, professeur de seconde au lycée Charletnegne, me des Fess*
- Unes, 10, S. P.
1866 — Raaler, directeur de l'enseignement secondaire au Ministère de llnsbsii
publique, rue de Fleurus, 27.
1864 — Raay, professeur honoraire de mathématiques du lycée Saint-Louis, sljn
au maire de Moulins.
1881 — Radet, doyen et professeur d'histoire ancienne de la Faculté des tafl|
rue de Cheverus, 9 6û, à Bordeaux, 8. P.
1879 — Raffy, professeur adjoint i la Sorbonne, maître de conférences iam
à l'École Normale, rue Nicole, 7, S. P.
K93 — . Ragent, agrégé de philosophie, avenue Malakoff, 49.
1857 — Rolugeard, professeur honoraire de physique du lycée de Niort, ml
Paimbeuf, 17, à Pornic (Loire-Inférieure).
1861 — • Raïubaud, sénateur, membre de l'Académie des. sciences ncnsH
politiques, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbccae, ad|
Ministre de l'Instruction publique et des Beaux- Arts, rue d'Ami
' 8. P.
1881 — Raah, maître de conférences de philosophie à l'École Normale, nu ^H
1886 — Baveoa, préparateur de physique à la Sorbonne, rue desÉeoks,5,M
1885 — Raveaeau, agrégé d'histoire, secrétaire de la rédaction des JianW
Géographie, rue d'Assas, 78, 8. P.
1890 — Ray (Julien), maître de conférences de botanique à ta Faculté des
de Lyon.
1899 — Ray (Marcel), élève de la section des langues TÎTantes, B»
stresse, 3, Berlin, W., 62.
1859 — Rayes (G.), correspondant de l'Académie des sciences, directeur étj
servatoire, ancieu doyen, professeur d'astronomie physique à U
des scieuces de Bordeaux, à. Flôirac, près Bordeaux.
1877 — Rébelllan, *grégé, docteur es lettres, bibliothécaire de l'Iastitrt,
de cours de littérature française à l'École de Saiot-Clood, quai CarfJ
S. P.
1875 — Rebuffel, professeur de mathématiques au lycée de Nies.
1881 — Reeonra, professeur de chimie de la Faculté des sciences de Gftsssk
1891 — Régna, professeur de rhétorique au lycée de Toulon*.
1866 — RéglsnianseC, inspecteur d'académie à Ail, 8. P.
1876 — Relnaeta (S.), membre de l'Académie des Inscriptions et Beftes-LsttTM
servateur adjoint su Musée de Saint-Germain, rue de lasses», 4
Paris, S. P.
1873 — Rémond (Th.), inspecteur d'académie à Troyes.
1875 — Rémond (IL), inspecteur d'académie à Angouléme.
1855 — Rein y, professeur honoraire de seconde du lycée du Havre, a IIccJs»
1S66 — Renan, astronome adjoint à l'Observatoire, rue Soufflot, 19, à Pars.
. 1867 — Renard, professeur de l'histoire du travail au Conservatoire des A4
Métiers, professeur honoraire de l'Université de Lausanne, ras Mesa£
.1894 — Renaud, professeur de mathématiques au lycée de Bar~le-Dac
1S95 — Renault, professeur de philosophie, au lycée de Cherbourg.
DB l'école normal* 191
onotioDS.
W — Heiaui, agrégé de mathématiques, astronome adjoiut à l'Observatoire
de Bouzeréah, prèa d'Alger.
W — Benêt, professeur adjoint, msitre de conférences de philologie classique a
la Faculté des lettres, Place d'HeWétie, 7, à Lyon.
17 — Répelln, professeur honoraire de philosophie du lycée, t, rue du Jardin.
des-Plantee, à Lyon.
ÏÏ — Revoll, professeur de mathématiques au lycée et à l'École préparatoire a
renseignement supérieur de Chambéry.
KS — Bey (Joseph), professeur de sciences naturelles au lycée de Nantes.
M — Reynand, professeur d'allemand au lycée de Montpellier.
W — Reynler, prof, de rhétorique au lycée Louis-le-Grand, rue Notre-Dame-
dee-Champs, 27.
t3 — Blbcrt, ancien préfet, rue des Carmes, 4,
'2 — Blbot, membre de l'Académie des sciences morales et politiques, profes-
seur honoraire de psychologie expérimentale et comparée au Collège de
France, directeur de la Betue philotopkique, rue des Écoles, 25, 8. P.
3 — RI bout, professeur honoraire de mathématiques spéciales du lycée Louis»
le-Grand, avenue de Picardie, 30, à Versailles, S. P.
• — Richard (A.-L.), professeur de mathématiques au lycée Charlemagne,
rue du Cardinal-Lemoioe, 12.
0 — Richard (Gaston), professeur de philosophie au lycée du Havre.
4 — Richard (J.-A.), professeur de mathématiques élémentaires supérieures
au lycée de Dijon.
1 — Richard (E.), professeur de mathématiques élémentaires au lycée de
Nancy.
3 — Rlemaan, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au lycée
Louis-le-Grand, rue Boulard, 35.
t — Rigoat, professeur d'histoire du lycée Charlemagne, rue de Navarre, 3.
D — Rlan, professeur detroisiième au lycée Condorcet, rueRodier, 59.
I — Riquler, professeur de mathématiques pures à la Faculté des sciences de
Caen, S. P.
1 — Rlttler, professeur honoraire de langues ancien nés du collège Rollin, avenue
de la République, 23 bit, à Villemooble (Seine).
I — RI vais, agrégé, docteur es sciences, professeur de physique au collège
Chaptal, boulevard Malesherbes, 201.
t — Rivière, professeur de physique au lycée Saint-Louis, 8. P.
\ — Robert (P.), professeur de seconde au lycée Condorcet, rue de Turin, 11.
t — Robert (Edouard), proviseur du lycée de C ah ors..
' — Robert (Abel), professeur de rhétorique au lycée de Troyes.
' — Robcl ancien élève de la section de philosophie, impasse du Maine, 3.
t — Robin, directeur de V Éducation intégrale, passage du Surmelin, 5, 8. P.
! — Roche, professeur de rhétorique au lycée de Rouen.
; — Roeherolles, professeur de quatrième au lycée Louis-le-Grand, rue de
Fleurus, 2, 8. P.
; — Kocqaeaaoaf, professeur de mathématiques au lycée d'Agen.
1 — Kodler, professeur de sciences naturelles au lycée en congé, directeur du
jardin botanique de Bordeaux.
— Rollaad (Etienne), professeur de physique au lycée de Pau..
19* ASSOCIATION DBS ANCIENS JÉLÊVES
Promotions.
1886 — Rolland (Romain), chargé d'un cours complémentaire dlristoiGe «a l'ÀSt
l'École Normale, boulevard Montparnasse, t62.
1887 M Rolland (Paul), professeur de rhétorique au lycée de Brest.
1883 — Reet, professeur de sciences naturelles au lycée de Digne.
1-867 — Roqae* (Maurice), prof, de troisième au lycée Condorcet, rue Qafayia^l
ffi94 — Roques (Mario), chargé d'un cours d'histoire de la langue franco» a
l'École Normale, boulevard Saint-Germain, 4.
1800. — Rosonihal, professeur d'histoire au lycée de Dijon.
1880 — • Roaaltjaol, professeur de mathématiques au lycée de Dijon.
1885 — Roosjer, professeur d'histoire au lycée de Gmp.
1890 — Romgtoa* (A.), professeur d'histoire au lycée, cours Mirabeau, 3, à Ail
1898 — Romuseatu, professeur de mathématiques au lycée de Brest.
1875 — RoBM*jeai»jt, professeur de physique au lycée du Havre.
1896 — Roos«el, professeur de philosophie au lycée de Lons-le-Saunier.
1857 — Roa«st)lln, professeur honoraire de mathématiques du lycée Coa4*aV
boulevard Gambette, 38s, à Villeneuve-sur-Yonne.
1891 — Ronsjselle, professeur de troisième au lycée de Nantes.
1867 — Rousset, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis, rue des Éeelai,*
1887 — Rottssot, professeur de seconde au lycée Condorcet.
1894 — Roaslmu, professeur de philosophie eu lycée, rue du Portail des Asjs*
tins, à Cahors.
1853 — Roeucel, professeur honoraire de physique du lycée de Peu;
1892 — Ronyer, professeur de mathématiques élémentaires supérieures au \jé
d'Alger.
1877 — Roy, professeur de littérature française à la Faculté des lettres deDfai
1854 — Royer , doyen et professeur de littérature latine k la Faculté des lettrai
Dijon.
1893 — Rosat, agrégé de grammaire, secrétaire de l'École des Sciences
rue de la Sorbonne, 16.
1892 — - Ruellei», professeur de rhétorique au lycée de Caea.
1889 — Ruyssan, prof, de philosophie au lycée rue Poitevin, 4, à Bordeaux, SJ
t861 — Saaafttor (Th. )f professeur honoraire de physique du lycée deCarti
1874 — Sabail>r (P.), correspondant de l' Académie des Sciences, professes
chimie à la Faculté des sciences de Toulouse, S. P.
1887 — Sarerdote, professeur de physique su collège Sainte-Barb*.
Saint-Michel, 97, en congé.
1890 — Saga** (G.), maître de conférences de physique à la Facolfeédesi
rue Gauthier de Ghfttillon, 50, à Lille, 9* P.
1891- — Sagaae {P.), maître de conférences d'histoire moderne à la Facafeé
lettres, place Simon- Voilant, 13, à Lille, 8. P.
1852 — Salnt-Loap, doyen honoraire, professeur honoraire -do mécamqae
nelle de la Faculté des sciences de Besancon.
1882 — Salle», profes. de cinquième au lycée Janson, rue Bogeaud, 9.
1878 — Saloaeoa (Ch.), prof, de rhétorique au lycée Condorcet.
1880 — Saloaaoa (H.), prof, d'histoire au lycée Henri IV, boulevard Rassai*
(place Denfert-Rocherean)«
Jtiav
teumal
60OUB|
DB L'ÉCOLE XOftKALE 499
notions.
I — Sarradla, professeur honoraire èe seconde du lycée, rue Montbauron, 18»
& Versailles, S. P.
t — Sarrlea, prof, de philosophie en' congé à Montauban, rue du Port, 1 àis,
— 8ar*he>», professeur suppléant de seconde au lyeée, rue de Rémusat, 12,
à Toulouse.
— Samer, agrégé de mathématiques, boursier d'études, rue Berthollet, 4.
— Sansftlae, professeur de physique au lycée de St-Pierre (Martinique), S.P.
— Santreaax (L.}« professeur de philosophie au lycée de Grenoble, 8. P.
— S*otr©amx (C.), professeur de mathématiques au lycée de Grenoble, 8. P.
— Sauvage, prof, de mathém. pures à la Faculté des sciences de Marseille.
— SatiT»g«, élève de la section de mathématiques.
— - Sehlesser, professeur de mathématiques élémentaires au lycée, boulevard
de la République, 4, Versailles.
— Schneider, professeur suppléant de rhétorique au lycée de Toulouse*
— Schulhol, élève de la section de grammaire.
— Séalllea, professeur de philosophie à la Sorbonne, rue Laurfeton, S5.
— Segond (E.), professeur honoraire de philosophie du collège Stanislas, rue
Meyerbeer, 15, à Nice.
— Segond, (J.), professeur de philosophie au lycée de Toulon.
— - Ségala, recteur honoraire, rue Ballu, 1, à Paris.
— Selgaobos, professeur suppléant d'histoire moderne à la Sorbonne, rue de
rOdéon, 15.
— Séllgnsaaa, agrégé des lettres, directeur honoraire au Ministère des
Finances, rue Franklin, 8.
— Sdve*, professeur de rhétorique au lycée d'Agen.
— 8*ails, professeur de physique au lycée de Grenoble, 8. P.
— Serré-Gnlao, anc. examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-
Cyr, prof.hon.de physique de l'École Normale de Sèvres, rue du Bac, 114
. — Searet agrégé des lettres, membre hors cadre de l'École française
d'Athènes, boulevard Saint-Michel, 14, à Paris, 8. P.
— Slsnlsmd, agrégé de philosophie, bibliothécaire au Ministère du Commerce,
boulevard Saint-Michel, 79.
— — Blason (Paul), ancien professeur de mathématiques au collège Stanislas,
rue Stanislas, 10.
— - Slanem (Julien), professeur de troisième au lycée de Chartres.
— - Sinon (Louis), docteur es sciences, professeur à l'École Normale de Saint-
Cloud, préparateur chef de chimie à la Sorbonne, rue Vauqaelin, 15,S.P.
— Slnaonin, ancien professeur de mathématiques au lycée de Vendôme*
astronome à l'Observatoire de Nice, S. P.
— Slnualr, professeur de rhétorique au lycée de Laval, 8. P.
— 8 Ion, élève de la section d'histoire.
— Slrodot, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et professeur
honoraire de zoologie de la Faculté des sciences de Rennes.
— Slrven, agrégé des lettres, professeur de rhétorique à l'École Alsa-
cienne, rue Denfert-Rochereau, 21.
— Slrvtnt, professeur de physique au lycée Saint-Louis*
, prof. hon. de lettres du lycée Henri IV, rue de la Michodière, 1.
adé«, professeur de mathématiques au lycée d'Amiens.
r
200 ASSOCIATION DB8 ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1808 — Souqoet, proviseur du lycée de Bourges. •
1893 — Soardllle, prof, de seconde en congé, Port Charlotte, à Saiat-N
1873 — Sovrlau (P.), professeur de philosophie k la Faculté des lettres se Sas;
1875 — Souriao (M.), professeur de littérature française à le Faculté de* bal
de Caen.
1882 — Splantor, professeur de mathématiques élémentaires supérieure) m M
rue Sainte-Sophie, 15, à Versailles.
1899 — Slaflim», élève de la section de grammaire.
1864 — Staub, proviseur du lycée Lakanal. j
1859 — Stéphan, correspondant de l'Académie des sciences, directeur àêfàm
▼atoire et prof, d'astronomie à la Faculté des sciences de Marsefl*.
1848 — Stoffel, professeur honoraire de mathématiques du lycée de SlraM
rue des Clefs, 10, à Schlestadt (Alsace), 8. P. j
1855 «— StoosT (P. -A.), prof, honoraire de mathématiques du lycée, m I
Flottes, 8, a Vesoul. j
1882 — StoatsT (A.-X.), professeur de calcul différentiel et intégral à lt ftal
des sciences, rue Saint- Pierre, 26, à Besançon, S. P.
1870' — Strehly, profess. de cinquième au lycée .Montaigne, rue de Veaginiij
1885 — 8trow»kl (F.), chargé d un cours de littérature française à la Ftea**
lettres de Bordeaux.
1891 — Strowokl (S.), professeur de philosophie au lycée de Poatifj.
1886 — Semré*, ancien élève de la section d'histoire.
1856 — Snbé, proviseur honoraire du lycée de Limoges, rue de Loopestaf, 4
1 PariB- J
1872 — Soéroi», censeur sous-directeur des études littéraires as lyafcSi
Louis.
-1895 — Suear, professeur de mathématiques au lycée d'Aurillac..
1886 — Surar, professeur de seconde au lycée de Dijon.
1867 — Szyanaaskl, inspecteur d'académie à Nice.
1896 — Talagrand, agrégé de grammaire» chemin de Grézau, enclos
Nîmes.
1858 — - Talion, professeur honoraire de troisième du lycée de Nice, à ^
sur-Charente (Charente), 8. P.
- 1838 — Tanes*e, professeur honoraire de seconde du lycée d'Émail
Valmy, 53, à Paris, S. P.
. 1866 — Tannery, sôus-directeur et maître de conférences de mel
l'École Normale.
1889 — Taratt«* (F.), professeur de mathématiques au lycée du Mass.
1861 — Telssler, professeur honoraire de physique du lycée de Nice.
• 1857 — Terrier (A.), professeur honoraire de rhétorique du lycée
professeur de littérature française à l'École Normale de
d'Aumale, 10.
1893 — Terrier (L.)> professeur de, physique au lycée de Laval» à la
• route de. Cossé.
. J 892 — Téry , professeur de philosophie, au lycée de Laval, ea eosg#\
mark, 31, à Paris.
DE L'ÉCOLE NORMÀLB SOI
Pronotions.
1856 — Tessler, doyen bonor. et prof, d'histoire de la Faculté des lettres de.Caen.
1888 — Teste, professeur d'histoire au lycée de Toulouse.
1807 — Tester, professeur de rhétorique au lycée et de littérature française à
l'Ecole préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen.
1877 — Titan In, recteur de l'académie de Rennes, S. P.
|896 — Tharaad, professeur ds langue et littérature françaises an collège
Eôtvos (École Normale de Buda-Pesth).
1858 — Theveaet, professeur de Faculté, directeur et professeur de mathématiques
de l'École des sciences d'Alger.
1879 — Theveaot, censeur des études au lycée de Cherbourg.
1877 — Thlaucourt, prof, de littérature latine à la Faculté des lettres de Nancy.
1890 — Thlebaut, répétiteur au lycée de Versailles.
1873- — Thlaioat, professeur de physique au collège Stanislas, boulevard Mont-
parnasse, 144.
1877 — Thlrlon (Ernest), professeur de rhétorique su lycée de Rennes.
1893 — Thlry, élève breveté de l'École des langues orientales vivantes, rue
Cassini, 18, S. P. f
1805 — Thomas (J.j, professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Lille.
1880 — Thomas (L.)t prof, de physique générale et météorologie a l'École
des sciences d'Alger.
1899 — Thomas, élève de la section d'histoire.
1880 — Thonvenel, professeur de physique au lycée Charlemagne, rue des
Arènes, 9, 8. P.
1848 — Thouveula (J.), inspecteur honoraire d'académie, à Nancy.
1882 — Thoaveres, professeur adjoint, maître de conférences de philosophie à
la Faculté des lettres de Toulouse.
1889 — Thjhsnl, prof, de mathématiques au lycée Carnot, rue du Rocher, 101.
1880 — Tlssler, professeur de physique au lycée Voltaire.
1843 — Tlvier, doyen honoraire de la Faculté des lettres de Besançon, rue d'Ha*
vernas, 9, à Amiens, 8- P.
•1898 — Tonnelat élève de la section de langues vivantes, Wilhelmstrasse, 114,
Berlin, S. W.
<1893 — Toarea, professeur de physique au lycée de Saint-Quentin.
1869 — Tournois, professeur de mathématiques au lycée Saint- Louis, rue du Val-
de-Grâce, 9.
1888 — Tour ré», professeur de mathématiques au lycée d'Alger.
1885 — Toafaia, prof, suppléant à l'École Normale de Fontensy-aux-Roees,
chargé de conférences à l'École des Hautes-Études, rue de 1* Université, 74.
1893 — TresTel, agrégé d'histoire.
1888 — Tresse, prof, de mathématiques au collège Rollin, rue Caulaincourt, 20,
S. P.
1848 — Troost, membre de l'Académie des sciences, professeur honoraire de
'• chimie et directeur honoraire d'études à la Sorbonne, rue Bonaparte, 84,
8. P.
1897 — Troanleaa, professeur de troisième au lycée d'Angers.
t!899 — Turaiel, élève de la section de mathématiques.
1896 — Tsltseiea, professeur suppléant à la Faculté des sciences, à Bucarest.
202 ASSOCIATION DBS ANCIENS [ÉLÈVES
Promotions.
1895 — Vaeaer, agrégé d'histoire, maître surveillant à l'École Normale.
1888 — Vacher©* (Charles), professeur de quatrième au lycée de Tuais.
1888 — Vaee», prof, de mathématiques au collège de Vitry-le-François (Mans)*
1882 — Vales, professeur d'histoire au lycée de Nancy.
1801 — Vallaax, prof, de géographie a l'École navale, rue d'Algésim, SI, àBr«L
1894 — Voilette, agrégé des lettres, professeur à l'Université de LausuM,
route de M orges.
1880 — Valet, professeur de mathématiques au lycée de Périgueux, 8. P.
1858 — Van Tleghean (Ph.), membre de l'Académie des sciences, prof-^dmaat.
de botanique du Muséum, rue Vauqoelin, 22, 8. P.
1891 — Vaa Tleghena (P.), professeur de seconde au lycée, rue des Templier*,»,
à Reims.
1883 — - Vaavlaeq, professeur de rhétorique au lycée, villa Henri, Peu, «. P.
1838 — Vaaereaa, agrégé de philosophie, inspecteur général honoraire de l'ea»
gnement primaire, boulevard Saint-Michel, 10, 8. P.
1887 — Vant, ancien professeur d'histoire au lycée Condorcet, examinât**
d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr, rue de Rome, 69, S. f.
1889 — Vaettliler, professeur de mathématiques au lycée de Tourcoing.
1869 — Verèler (Henri), proviseur du lycée de Bordeaux.
1890 — Verdler (Bug.), professeur de mathématiques au lycée de Bar4e-Dae.
1872 — Verdla, professeur de physique au lycée à? Alger.
1876 — Vernler, professeur de littérature ancienne à la Faculté des lettrei a
Besancon.
1889 — Veraaveead, professeur de troisième au lycée de Nice.
1890 — Verfclal, inspecteur d'académie, à Aurillac, 8. P.
1848 — Veeslat (J.-B.), agrégé des lettres, inspecteur général honoraire dal'o
seignement primaire, à Géménos (Bouches-du-Rhdne).
1884 — Veaalot (E.), professeur de mathématiques pures à la Faculté des séante
de Lyon.
1885 — Vèaee, professeur de chimie à la Faculté des sciences, rue Saunât, tt, •
Bordeaux, S. P.
1890 — Vlal, prof, suppléant de rhétorique au lycée Lakaoal, avenue du Maine, lit
1891 — Vidal (Gaston), professeur de physique au collège d'Auxerre.
1863 — Vidal de la Blaehe, professeur de géographie k le Serbonne, rse •
Seine, 6, 8. P.
1892 — Vlelllefoad, prof, de mathématiques au lycée, avenue de Laon, 40, à R«
1893 — Vlgael, rue Le Goff, 5, 8. P.
1893 — Vignes, professeur de mathématiques au lycée de Constantine.
1881 — Villard, profes. de physique au lycée Condorcet, en congé, rue dTJla, 4S.|
S. P.
1899 — Vlllat, élève de la section de mathématiques.
1894 — Vllleaenve, ancien professeur de rhétorique eu lycée de Moat-érj
Marsan, en coooé, rue Delmas, 8, à Montpellier.
1892 — Vlmeeai, professeur de physique au collège Stanislas, et chargé d'i
cours au lycée Saint-Louis, rue de rAbbé-de-l'Épée, 8.
1856 — Viatéjoax. (F.), professeur honoraire de mathématiques epéeklfts de
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire de Seint-Cj*|
boulevard Saint-Germain, 139.
DIS L'ÉCOLE NORMALE 203
•roœotioo*.
B88 — Vlntéfomx (J.), prof ess.de mathématiques spéciales au lycée de Dijon.
Ml — Vlolle, membre de l'Académie des sciences, directeur d'études à l'École
des Hautes-Études, maître de conférences de physique a l'École Normale,
professeur de physique au Conservatoire des Arts et Métiers, boulevard
Saint-Michel, 89, S. P.
182 — Vires, professeur de seconde au lycée de Lyon.
55 — Vltasse, prof, honoraire de mathématiques du lycée, rue du Château, 41,
à Brest.
73 — Vivat, professeur de sciences physiques et naturelles au lycée de Troyet.
M — Vosjt, professeur de mathématiques appliquées à la Faculté des sciences
de Nancy, 8. P.
50 — Volgft, professeur honoraire de physique du lycée de Lyon, à Géanges,
par Saint-Loup-de-la-Salle (Sa&ne-et-Loire).
12 — Voisin (À.), censeur des études au lycée Buffon.
55 — Voisin (J.-B.), professeur de rhétorique au lycée de Versailles.
10 — Volinet, professeur de mathématiques au lycée de Chartres.
38 — WaMIagton, membre de l'Académie des sciences morales «t politiques*
prof, hônor. d'histoire de la philosophie ancienne de la Sorbonne, avenue
de Villars, 7, 8. P.
)2 — Wahl (R.), professeur de seconde, en congé, rue Baudin, 2, à Paris,
tt — Wailto (V.), professeur de Faculté, professeur de langue et littérature
françaises à l'École des lettres d'Alger.
12 — Waleekl, ancien inspecteur général de l'Instruction publique aux colonies
(sciences), rue Trézel, 4, S. P.
10 — Wallerant, maître de conférences de géologie à l'École Normale.
11 — Wallon (H.), sénateur inamovible, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres de
la Sorbonne, ancien Ministre de l'Instruction publique, quai Conti, 25,
8. P.
«2 — Wallon (P.-H.), agrégé de grammaire, manufacturier, rue du Val
d'Éauplet, 49, à Rouen. 8. P.
5 — Wallon (Ét.)t prof, de physique au lycée Janson, rue de Prony, 65, S. P.
• •— Wallon, élève de la section de philosophie.
i0 — Walt* (A.), professeur de langue et littérature latines à la Faculté des
lettres de Bordeaux, 8. P.
5 — Waltx (R.), professeur de cinquième au lycée d'Alger.
7 — Watel, boursier d'agrégation au Muséum.
4 — Wetarlé (l'abbé), vicaire à Saint-Philippe-du-Roule, rue Washington,
34, cité Odiot, 6.
7 — Well (René), professeur de philosophie au lycée de Chartres, en congé*
5 — Well (A.), boursier d'études à la Sorbonne, boulevard de Strasbourg, 50»
3 — Welll (G.), professeur de mathématiques au lycée de BelforU
I — • Welll (Gsorges), prof, d'histoire au lycée Carnot, rue Jouffroy, 38, S. P.
I — Welmann, professeur de sixième au lycée Condorcet.
I — - Welss, maître de conférences de physique à la Faculté des sciences
cours d'Herbouville, 35, à Lyon»
1
204 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Promotions.
1881 — Welsoh, professeur de minéralogie et géologie k la Faculté des
rue Scheurer-Kestner, 5, à Poitiers, 8. P.
1804 — Weulersoc), professeur d'histoire au lycée d'Orléans.
1852 — Woscher, agrégé des lettres, aocien conservateur adjoint et nota pn-
fesseur d'archéologie à la Bibliothèque nationale, rue Notre-Duates-
Chsraps, 27, 8. P. -
1803 — Wllbole, ancien élève de la section de physique.rue de Vaogiraid». 18.
1882 — - Df/ogue, professeur de seconde au collège Roi lin.
1848 — - Wolf (Gh.\ membre le l'Académie des sciences, astronome hoaarittk
l'Observatoire de Paris, professeur d'astronomie physique à la Sorte»»
rue des Feuillantines, 1, 8. P.
1887 — Worms (René), agrégé de philosophie, docteur es lettres, agrégé s
chargé de cours à la Faculté de droit de Caen, auditeur de \n de» u
Conseil d'État, directeur du BulUtin éê Vlnttitut infruëtiQaëliiat*
le g te t rue Quincampoix, 35, à Paris, 8* P.
1860 — Yos, inspecteur honoraire d'académie à Montpellier.
1891 — Y ver, prof, d'histoire au lycée de Douai, en congé, r. La Romiguiere,?,!!^
1894 — Yvob, professeur de seconde au lycée d'Aogonléme, 8. P.
1869 — Zahsi, directeur de l'École industrielle et commerciale de Luxembourg.
1861 — Zévort (E.)r recteur de l'académie de Caen, 8. P.
1891 — Zlaatnermsmn, maître de conférences d'histoire et de géographie «tas*
à la Faculté des lettres de Lyon.
1897 — Zivy, soldat à la compagnie des dispensés à Beauvais.
1899 — Zorelll, élève de la section de mathématiques.
1883 — Zyromskl, professeur de littérature française k la Faculté des kumi
Toulouse.
Nombre des membres au 1er janvier 1901 1**
Membres nouveaux 39
Décédés 23 } ^
Rayé 1 )
Différence 15 1S
Nombre des membres au l6r janvier 1902 143
TABLEAU COMPARATIF DES COTISATIONS ANNUELLES
Au 4«r janvier 4904 et au \*r janvier 4902.
4" janvier 4901. 1" janvier 4902,
1 846 457 457
1847 49* 492
4848 406 406
4 849 467 467
4850 474 474
1 854 -;.... 520 520
4852 562..; 562
4853 ,. 574 574
4854 579 579
4*55 601 604
4856 609 609
4857 614 644
1858. 636. 636
4859 640 640
4860 647 647
4861 646 646
4862 , 654 654
4863 674 674
4864 679 679
4865. 742.... . 742
4866 723 723
4 867 735 735
4868 747 747
4869 •. 709 709
4870 . 705 705
4874 644 644
1872 628 628
4873 634 634
4874 ;... 642..... 642
4875 688 688
4876 685 685
4877 689 689
1878 632 632
1879 647 647
1880 708.... o.... *.... 708
. 4881 720 720
4882. .. . 594 594
4 883 483 483
. " PPf % • a...» m 0 m . • . a ». ... • 0 • i Ott ................... (Otf
4885 846 846
we: . :;... ..:........ kôo 866
4887 854 ; . . . 854
4888 925 025
4889 962 962
4890. : 955 955
4894 947 947
4892 955 955
4893 956 956
• 4*9i 958 958
4895. .'. 964 964
4896 960 960
4897 959. ; 959
> • 489o# #•»•'. .\ » i •*.'.*■••••• '954-. -.ht./..* *.'...••••.. 955
4899 955 957
'4900.'.' .......; 943. .958
- 4904 6 938
4902 5
Nombre des cotisations perpétuelles au 4*r janvier 4902.. 496
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÀVKS
LISTE PAR ORDRE DE PROMOTION DES MEMBRES
DÉCÈDES DEPUIS L'ORIGINE JUSQU'AU 1" JANVIER 1902
BUREAU DE LA FONDATION.
Promotions.
1810. Cotfsm (Victor), président (1846-1849), décédé le 13 jenvier 1867.
1812. Dubois (Paul-François), vice-président (1846-1849), paie président (l«8W86e%
décédé le 16 Juillet 1874.
1819. Lbsibur (Augustin- Henri), secrétaire (1846-1849), décédé le 8 mars 1875.
1833. Hébert (Edmond), vice-secrétaire (1846-1849), secrétaire (1850-1876), m-
président (1876-1881), puis membre honoraire du Conseil (188Î), décèJéà
4 avril 1890.
1813. Maas (Myrtil), trésorier (1846-1866), décédé le 27 février 1865.
Promotions. I&e*
1810.Aubebt-Hix, ancien censeur des études au lycée Loois-
le-Grand 18»
— Bbudant, membre de l'Académie des sciences, professeur
honoraire de minéralogie et géologie de la Sorbonne,
inspecteur général des études 185!
— Bouclbt, recteur honoraire 1W
— Cousin, membre de l'Académie française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, professeur honoraire
d'histoire de la philosophie de la Sorbonne, ancien
conseiller au Conseil royal de l'Université de France,
ancien Pair de France, ancien directeur de l'École
Normale, président-fondateur de V Association, S. P.... 18W
— D aulne, prof, honoraire de rhétorique du lycée d'Alençon. lo^H
— Dbliqnac, anc. prof, de philosophie au Prytanée militaire
de La Flèche 18»
— Faucon, inspecteur d'académie à Douai 189
— Gaillard, inspecteur général honoraire des études. S. P. 1861
J
DE L'KCOLB NORMALE 207
1810.Ouilla.umb, inspecteur honoraire d'académie, S. P ..... . 1871
— Maonibr, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Poitiers 1875
^— Maiqnibn, ancien recteur départemental 1871
— Paulin, médecin de l'École Normale «... 1857
— Sou lacroix, recteur honoraire, chef de division au Mi-
nistère de l'Instruction publique. 1848
1811.Carbèrb, imprimeur-libraire, ancien maire de Rodez... 1864
— Champanhbt, vice-président honoraire du tribunal civil
de Privas 1863
— Dbcaix, anc. secrétaire du Conseil de la Banque de France. 1882
— Davàs, conseiller honoraire à la Cour d'appel de Bordeaux. 1871
— Dubus-Champvillb, ancien professeur de mathématiques
au collège et d'hydrographie à l'École de St-Brieuo, S.* P. 1868
— Dutbey, inspecteur général honoraire de l'enseignement
supérieur 1870
— Farobaud, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Strasbourg 1877
— Guignault, secrétaire perpétuel honoraire de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, professeur honoraire
de géographie de la Sorbonne, ancien maître de con-
férences, directeur honoraire de l'École Normale, membre
honoraire du Conseil de V Association, S. P 1876
— Laqubrbb, maire de Séverac-le-Çhâteau (Aveyron) 1854
— Mbusy, professeur de littérature ancienne à la Faculté des
lettres de Besançon 1848
— Méziâres, recteur honoraire de l'Académie de Metz 1872
— Patin, secrétaire perpétuel de l'Académie française, doyen
de la Faculté des lettres de la Sorbonne, ancien maître
de conférences de langues et littératures latines et fran-
çaises à l'École Normale président de V Association, S. P. 1876
— Pouillbt, membre de l'Académie des sciences, ancien
professeur de physique à la Sorbonne et à l'Ecole Poly-
technique, ancien directeur du Conservatoire des Arts-
et-Métiers, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male, ancien député, S. P 1868
— Battibr, inspecteur honoraire d'académie 1877
— ïtouGBRON, juge honoraire du tribunal de 1* instance de
la Seine 1 867
308 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1811. Thierry (Augustin), membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles- Lettres! 1856
— ViQtfiEB, inspecfceur-général honoraire des études, directeur
• honoraire- des études de l'École Normale 1816
— Villbvaleix, doeteur es lettres, chargé d'affaires d'Haïti
(à Paris) 1818
1812. Albrand , *adjoint au maire de Marseille 1855
— Ballard-Luzy, ancien préfet des études du collège Rollin. 18D
— Cayx, vice-recteur de l'académie de Paris 18S8
-s- De Calonnr, prof, honor. de seconde du- lycée Henri IV. 18T6
— Des Michels, recteur honoraire 1866
— Dubois, membre libre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien conseiller au Conseil royal de l'Uni-
• versité de France, ancien député de la Loire-Infé-
rieure, ancien professeur de littérature à l'École Polytech-
nique, directeur honoraire de l'Ecole Normale, ancien
président du Conseil dé F Association , S. P 1874
— Large, .inspecteur. honoraire d'académie 1876
— Le rebours, avocat à Rouen 183
— Martin, recteur honoraire, S. P 1864
— Ozaneaux, inspecteur général des études 183!
— - Péclet, professeur-fondateur de l'École Centrale, ancien
. maître de. conférences de physique à l'Ecole Normale,
inspecteur général honoraire des études, S. P 18S
— Poirson, proviseur honoraire du lycée Charlemagne,
membre honoraire du Conseil de V Association. S. P 133
— Renouard, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, ancien Conseiller d'État, ancien Pair de
France, ancien procureur général à la Cour de cassation,
sénateur inamovible, ancien maître de conférences de
philosophie à l'École Normale S. P 13T8
— Salanson, ancien professeur 1869
— Thouron, avocat à Toulon 18*8
18 13. Ans art, inspecteur honoraire d'académie Î8#
— Bouchitté, ancien recteur départemental 1861
— Cazalis, inspecteur général hon. de l'enseignement se-
condaire, ancien 1 maître* "de conférences de physique
' à' l'École Normale 18$
— Christian, professeur honoraire de mathématiques spéciales
' • du collège royal d'Orléans' 18&*
DIS L'ÉCOLB NORMALE 209
3. Corneille, ancien inspecteur d'académie, député au Corps
législatif,^,? .1868
Cotelle, ancien avocat à la Cour de cassation, professeur .
de droit administratif à l'École des ponts et chaussées,
membre honoraire du Conseil de V Association, S. P 1878
Drhèque, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres 1811
Dblaposse, membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur honoraire de minéralogie de la Sorbonne et du
Jtf uséum, ancien maître de conférences de minéralogie à
l'École Normale .. . 1878
Dubois, ancien recteur départemental 1862
Forget, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Falaise 1857
Granoenbuvb, docteur en droit, notaire à Bordeaux, S. P. ]8($8
Guillabd, prof. hon. de mathém. du lycée Louis -le-Grand. 1870
L£vt, maître de conférences de mathématiques à l'École
Normale, S. P 1841
Maas, directeur de la Compagnie d'assurances ï 'Union ,
trésorier-fondateur de F Association, S. P 1865
Maresohal, agrégé de grammaire, ancien chef d'insti-
tution à VeAdôme 1876
Mobkau db Champlieux, administrateur des douanes à
Paris, ancien membre du Conseil de T Association.* 1851
Pabiset, ancien gouverneur de la Guyane, membre du
Conseil d'Amirauté 1872
Ragon, inspecteur général honoraire des études 1872
Vernadé, prof. hon. de seconde du lycée Saint-Louis, S, P. 1888
L Alexandre, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles- Lettres, inspecteur général honoraire des études. 1870
Damiron, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire de la philoso-
phie moderne à la Sorbonne, ancien maître de conférences
il l'École normale ' . . 1862
Dijon, ancien professeur à Huy (Belgique) 1850
Fontanibr, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles- Lettres, consul de France à Civita-Vecchia. . . 1857
Guichbmrrre, ancien recteur départemental 1870
Jannet, proviseur honoraire du lycée de Versailles 1861
Lbaï arohand, ancien professeur * 1855
44
I
2tfr ASSOCIATION DBS ANCIEN 3 ÉLÈVES
1814. Michel, professeur de rhétorique au lycée de Nancy ISt
— Revel, caissier au lycée Louis-le-Grand 1S
— Sabattier, professeur honoraire de cinquième du lycée de
Rouen 1
181$. Bouchez, inspecteur d*académie à Nancy 1
— Chanlaire, professeur de rhétorique au lycée d'Avignon.. ï
— Dbfrenne, professeur honoraire de cinquième du lycée
Saint-Louis, S. P
— Delcasso, recteur honoraire de l'académie de Strasbourg. UD
— Lecomte, recteur honoraire de racadémie du Loiret iM
— • Plagniol de Mascont, inspecteur honoraire d^académic.. 1
18Î$.Bbsse, professeur au Prytanée militaire de la Flèche.... 1
— Bouillet, inspecteur général des études 1
— Bbaivb, recteur honoraire de racadémie de Montpellier...
— - Cokmbau, agrégé de grammaire, professeur a* collège
Sainte-Barbe 19S
— • Dorveau, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Nantes. .- 1SI
— Dunoyer, recteur honoraire W
— Flamanville, inspecteur honoraire d'académie
— Gibon, maître de conférences de langues et littératures
latines et françaises à l'École Normale 1
— Joubn, ancien recteur de l'académie de l'Orne
— Lodin de Lalairb, professeur honoraire de littéraire
française de la Faculté des lettres de Dijon
-— Rinn, recteur de l'académie de Strasbourg
— So.ulez, professeur hon. de seconde du lycée de Besançon. 1
— Thbry, recteur honoraire de l'académie de Caen
— Vincent, membre de l'Académie des. Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis. . * Il
18H. Avignon, recteur honoraire
— Dblaître, prof. hon. de rhétorique au lycée de Poitiers..
— Gillette, médecin du lycée Louis-le-Grand
— Perdrix, professeur de seconde au lycée de Glermont. . . .
— Pottibr, professeur de seconde au lycée Napoléon
— Ravaud, ancien censeur des études au lycée de Bordeaux.
— Véron-Vebnibr, inspecteur honoraire d'académie a Paris.
1818. Anot, prof, honoraire de littérature française delà Faculté
des lettres de Poitiers.
DE L'ÉCOLE NOBMALB 214
H8. Chrnou, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Poitiers 1888
— Corbin, agrégé des lettres, médecin de l'Hôtel-Dieu d'Or-
léans 1855
— Dubois, professeur honoraire du collège Rollin. , . 1884
— Forneron, proviseur honoraire du lycée Bonaparte 1886
— Ladevi- Roche, professeur honoraire de philosophie de la
Faculté des lettres de Bordeaux 1871
— Bx&out, agrégé des lettres et de grammaire, professeur de
quatrième au lycée Louis-le-Grand 1854
— Steévrnaet, correspondant de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, doyen honor. de la Faculté des lettres
de Dijon 1860
19.Boyer, inspecteur honoraire d'académie 1865
- Dslhomme, prof, honor. de rhétorique du lycée d'Évreux. 1866
- Dslorme, anc. censeur des études du lycée Louis-le-Grand. 1866
- Gâtum, secrétaire de la Faeulté des lettres de la
Sorbonne% ancien professeur suppléant d'éloquence fran-
çaise à la Sorbonne, ancien maître de conférences à
l'École Normale, membre du Conseil as V Association. . • . 18Ç5
- Hachette, libraire-éditeur, S. P k . . 1864
• Laisné, ancien principal du collège d'Avranehes 1875
- Lksirur, anc. chef de division au Ministère de l'Instruction
publique, inspecteur général honoraire de renseignement
supérieur, secrétaire fondateur de V Association 1875
• Pébbnnâs, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Besançon 1873
• Quicherat, membre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, ancien conservateur à la Bibliothèque
Sainte-Geneviève, S. P 1884
• Sonnet, inspecteur honoraire d'académie à Paris, profes-
seur d'analyse mathématique à F École Centrale. 1879
K) . Andké-Pontibr, chef d'instit. à Nogent-sur-Marne, S. P. 1875
» Barbet, ancien chef d'institution à Paris, S. P 1884
» Carbshe, recteur honoraire de l'académie de Besançon . . 1873
» Charma, doyen et professeur de philosophie de la Faculté
des lettres de Gaen 1869
• De Neufforoe, prof, de troisième au lycée Saint-Louis. . 1849
• Pons, doyen de la Faculté des lettres d'Aix 1853
- Roustan, recteur de l'académie de Toulouse 1871
Ht t ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1821 .Cournot, recteur honoraire, inspecteur général honoraire
• des études. .*•...-.... » ......... . . . . •. 1875
— Marchand, professeur honoraire du lycée de Versailles.
1826. Anqurtil, inspecteur honoraire d'académie, à Versailles,
S.P..
— Brunbt, professeur de troisième au lycée Henri IV 1S6
— Charpentier, ancien professeur de mathématiques au lycée
d'Àlençon .-.-..•• .*.*. .• 1®
— Dblochb, inspecteur d'académie & Nîmes 1#B
— Jourdain, inspecteur honoraire d'académie à Montpellier, 18fi
— - Lefèvre, professeur de physique au collège Rollin 18W
— Mallet, ancien recteur départemental lft»
— Roux, doyen honor. de la Faculté des lettres de Bordeaux lift
— Vbbdot, ancien chef d'institution & Paris, S. P 1$
1827. Berger, professeur d'éloquence latine à la Sor bonne,
membre du Conseil dé l'Association USI
— BttAiVE, censeur des études au lycée de Douai 18
— Caonart, ancien professeur au collège royal d'Amiens... 1W
— Dumaigk, insp. générai délégué de l'enseignera, secondaire 1W
— Herbbttb, professeur honoraire de seconde du lycée Fon»
tanes, S. P... .é Îî8
•— Morellb, professeur honoraire de philosophie du lycée de
Douai, S. P 18B
— Morrbn, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Marseille ; lfll
— Mouribr, inspecteur général honoraire de-J'enseignemeot
supérieur, vice-recteur hon. de l'académie de Paris, S. P. W*
— Pompon, anc .professeur de mathématiques au lyoée de Sens. lffl
— Tierce lin, professeur de seconde au lycée d'Orléans 184
— Vaohbrot, membre de l'Académie des sciences morales
et politiques, ancien directeur des études à l'Ecole Nor-
male, membre hon. du Conseil de l'Association 1
1828. Amiot,B., professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée Saint-Louis S. P M
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Cahora 1
— Bénard (Ch.), professeur honoraire de philosophie du lycée
Charlemagne, ancien maître de conférences à l'Ëcoie
Normale 1
— Boronbt, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée de Toura , 1
DB L'éCOLB NORMALE 943
1828.Chérukl, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, recteur honoraire, ancien maître de Confé-
rences d'histoire à l'École Normale, S. P 1891
— Béguin, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Besançon 1860
— Dec Lens, inspecteur honoraire d'académie à Angers 1882
— Foncin, proviseur honoraire du lycée de Montpellier. , ... . 1894
— Gaillardin, professeur honoraire d'histoire du lycée
Louis-le-Grand , 1880
— Guébard, agrégé de grammaire, directeur honoraire du
collège Sainte-Barbe-des-Champs, S. P 1888
— Mermet, prof. hon. de phys. du lycée de Marseille, S. P. . 1816
— Mouillard, proviseur honoraire du lycée de Lyon 1811
— Nicolas (A.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Rennes 1884
— Petit, ancien prof, de mathématiques aulycée de Limoges. 1881
— Petitbon, proviseur honoraire du lycée de Lille, S. P. . . . 1887
— Pinaud, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse 1848
— Ricart, inspecteur honoraire d'académie 188S
1829.Barry, professeur honoraire d'histoire de la Faculté des
lettres de Toulouse 1879
— C appelle, prof. hon. de quatrième du lycée Louis-le-Grand. 1879
— Choffel, prof, de mathématiques au collège et à l'Ecole
préparatoire à l'enseignement supérieur de Mulhouse . . . 1862
— Collet, inspecteur honoraire d'académie 1872
— Dabas, recteur honoraire 1878
— Delassasseione, ancien recteur départemental 1878
— Hambl, professeur honoraire de littérature ancienne de la
Faculté des lettres de Toulouse «... 1889
— Huouenin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Nancy 1863
— Laurent, inspecteur honoraire d'académie 1872
— Monin, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Besançon. 1866
— Roux, agrégé des lettres, professeur de rhétorique au
collège de Mulhouse 1856
— Vbndryès, agrégé des lettres et d'histoire, inspecteur hon.
d'académie 1893
1830. Billet, correspondant de l'Académie des sciences, doyen et
professeur de physique de la Faculté des sciences de D\jon. 1882
StH ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLEVÉS
1830.Bonnbt-Mazimbbrt, professeur honor. de cinquième du
lycée Fontanes lfffl
— Boubzac, proviseur honoraire du lycée d'Angouléme 186
— David, prof, de mathém. à la Faculté des sciences de Lille. 1864
— Duruy, membre de l'Académie Française et de l'Académie
des sciences morales et politiques, membre libre de l'A-
cadémie des Inscriptions et Belles-Lettrée, ancien Mi-
nistre de l'Instruction publique, ancien professeur de lit-
térature et d'histoire à l'École Polytechnique, ancien
maître de conférences suppléant à l'École Normale, S. P. IBM
— Germain, membre libre de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, doyen honoraire et professeur d'histoire
de la Faculté des lettres de Montpellier, S. P 18W
— Gbout, régent de philosophie au collège d'Avranches....
— Martin, prof, honor. de physique du lycée de Montpellier
— Pichard, inspecteur honoraire d'académie 18M
— Qubt , inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, S. P 1W
— Wartrl, inspecteur honoraire d'académie à Troyes lW
1831. Abria, correspondant de l'Académie des sciences, doyen
et professeur de physique honoraire de la Faculté à&
sciences de Bordeaux, S. P ; 1888
— Aimé, docteur es sciences physiques, attaché à l'Observa-
toire de Paris 188
— Bertereau, doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Poitiers, S. P 183
— Boulian, professeur de rhétorique au lycée de Reims. . .. MB
— Clbrmont, ancien chef d'institution a Lyon 1850
— Desains (Edouard), docteur es sciences physiques, prof.
de physique au lycée Henri IV 18ft
— - Flbury, recteur honoraire de l'académie de Douai 18$
— Germer-Durand, ancien professeur de seconde au lycée
et bibliothécaire de la ville de Nîmes Mfr
— Laroqub, docteur es sciences physiques, prof, honor. de
physique du lycée de Toulouse, S. P. 18*
— Lebëegub, inspecteur honoraire d'académie, à Nevero, S. P. 1?*
— Légal, inspecteur honoraire d'académie, S. P 1®
— Martin (Louis) , prof, honoraire de la Faculté de droit d'Aix. 18*3
— Martin (Théodore-Henri), membre libre de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, correspondant de
à
DK L'ÉCOLE NORMALE 315
l'Académie des sciences morales et politiques, doyen
honoraire de la Faculté des lettres de Rennes 1884
01 .Munibb, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Nancy 1882
— Pontarlikr, ancien professeur de mathématiques au lycée
de la Roche-sur-Yon 1889
132. Bach, doyen honoraire de la Faculté des sciences de
Nancy, S. P ; 1885
— Blondeau, ancien professeur de physique au lycée de Laval 1878
— Bontoux, prof, de philosophie au lycée de Versailles, S. P. 1864
— Cabtelikb, professeur de troisième au lycée Henri IV. • . 1855
— Chon, professeur honoraire d'histoire du lycée de Lille. 1898
— Cboisbt, prof honoraire de seconde du lycée Saint-Louis. 189*7
— Danton, anc. directeur du personnel au Ministère de l'Ins-
truction publique, inspecteur général de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil dé V Association, S. P . . . . 1869
— Duclos, professeur de seconde au lycée d'Agen 1871
— Faurie, inspecteur général honor. de l'enseig. secondaire,
ancien examinateur d'admission à l'École Navale. • • • • • 1880
— Ha vet, membre de l'Académie des sciences morales et po-
litiques, professeur honoraire d'éloquence latine au Col»
lège de France et de littérature à l'Ecole Polytechnique,
ancien maître de conférences à l'École Normale, ancien
président de V Association, S. P 1889
— Jacques, ancien professeur de philosophie au lycée Louis-
le-Grand, ancien maître de conférences de philosophie à
l'École Normale, directeur du collège de Buenos-Ayres. 1865
— Lechbvalibb, prof. hon. de physique du lycée de Marseille 1882
— Materne, inspecteur honoraire d'académie à Paris 1893
— Ménétbbl, inspecteur honoraire d'académie 1899
— Roset, professeur d'histoire au lycée de Poitiers 1848
— T&ouessabt, professeur de physique à la Faculté $es
sciences de Poitiers 1870
33 . Abnaxjlt, professeur de rhétorique au lycée de Cahors. . . . 1857
— Bourgeois (A.), ancien professeur de mathématiques au
lycée de Nantes . 1893
— Charnoz, ancien professeur de physique au lycée de Metz,
directeur de la manufacture du faïence à Dresde 1887
— Hauseb, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée Charlemagne, S. P 1884
i
3*6 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1833. Hébert, membre de l'Académie des sciences, doyen honor.
* et professeur de géologie de la Sorbonne, ancien direc-
teur des études scientifiques et maître de conférences à
l'École Normale, membre honoraire du Conseil de f Asso-
ciation, S. P
— Joguet, proviseur du lycée Saint-Louis, S. P M
— Lebouchbb, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences Je Caen -.
— Lorquet, agrégé de philosophie, docteur es lettres, secré-
taire honoraire de la Faculté des lettres de la Sorbonne,
ancien trésorier de V Association y S. P M
— *Morbl, professeur honor. de seconde du lycée d'Angers... 18
— Morin, professeur hon. d'histoire de la Faculté des lettres
de Rennes H
— Saissbt, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur d'histoire de la philosophie à la
' • Sorbonne, ancien maître de conférences à l'École Nor-
male.
— Schmit, inspecteur d'académie à Paris H
— Suisse (François-Jules), dit Jules Simon, sénateur inamo-
vible, membre de l'Académie française, secrétaire per-
pétuel de l'Académie des sciences morales et politiques,
ancien prof, suppléant d'histoire de la philosophie
* à la Sorbonne, ancien maître de conférences à lÉcofc
Normale, ancien membre du gouvernement de la Défense
Nationale, ancien Président du Conseil des ministres et
Ministre de l'Instruction Publique, membre honoraire as
Conseil de l'Association, S. P 1«
— Vieille, inspecteur général honoraire de l'enseignemeit
* * secondaire, recteur honoraire, ancien maître de confê-
- rences de mathématiques à l'École Normale, S. P
— Yanoski, professeur d'histoire au lycée Henri IV
1834/Baret; ancien doyen de la Faculté des lettres de Clermoat,
■ inspecteur général honoraire de l'enseignement primaire,
S.P
— Bouillie», membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, ancien directeur de l'Ecole Normale, mmkt
honoraire du Conseil de V Association , S. P
— • 'Blîn, inspecteur de l'académie de Caen
DB L* ÉCOLE NORMALE 247
1834. Courtois, professeur de mathémat. au collège Stanislas.. . 1850
— Chevriaux, inspecteur honoraire d'académie à Paris,
directeur de l'École libre de la rue de Madrid, à Paris. . 1883
— Dbbs, professeur de philosophie au lycée de Rouen 1849
— Fougère, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne 1884
— Gisclard, inspecteur d'académie à Agen 1864
— Guillbmin, recteur honoraire de l'académie de Nancy 1870
— Henné, ancien professeur de philosophie au lycée de Mont-
pellier, inspecteur de renseignement primaire à Paris.. 1896
— Houdbmont, professeur de physique au lycée de Poitiers.. 1867
«— Macs db Lépinay (Àntonin), doyen et professeur d'histoire
honoraire de la Faculté des lettres de Grenoble 1891
— Mondot, vice-recteur honoraire de la Corse, S. P 1899
— Picquet, inspecteur honoraire d'académie 1874
— .Pibrron, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand, membre du Conseil de V Association 1878
•— Puiseux, agrégé d'histoire, inspecteur général honoraire
de lenseig. primaire 1889
— Quillet, chargé de cours de mathémat. au lycée du Puy. 1856
— - Révol, professeur de quatrième au lycée de Nîmes 1847
— Rollibr, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, S. P 1876
— Taulier, professeur honoraire de quatrième du lycée de
Lyon 1896
— Vasnier, prof, de mathém. spéciales au lycée de Toulouse. 1853
835. Arrbitbr, inspecteur honoraire d'académie 1885
— Bbnoit (Ch.), doyen honoraire de la Faculté des lettres de
Nancy 1898
— Bouchot, professeur honoraire de seconde du lycée Louis-
le-Grand 1 900
— Daguin, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences, ancien directeur de l'Observatoire de
Toulouse, S. P ' 1884
— Dbsains (Paul), membre de l'Académie des sciences, pro-
fesseur de physique à la Sorbonne, S. P 1885
— Fbuillatre, proviseur honoraire du lycée d'Amiens 1878
— Garcbt, professeur de mathématiques au lycée Henri IV. 1874
— Hamard, ancien professeur de mathématiques spéciales au
lycée de Moulins 1881
tt£ ASSOCIATION DBS ANCIENS
18%-Lalandb (J.), proviseur honoraire du lycée de Reims
— Letaillaxdibb, prof, de troisième au lycée d'Angouléme. 1851
— Marichal, ancien chargé de coure de physique au lycée,
bibliothécaire de la ville de La Roche-sur- Yon 188
— Morby, ancien élève de la section des lettres, ancien in-
dustriel 1*
— Wirsbnbr, professeur honoraire d'histoire du lycée Louis-
le-Grand, S. P H»
1836.Adbrt, ancien professeur de littérature française à l'Uni-
versité de Genève, rédact. en chef du Journal de Oenèm. Itf
— Bersot, membre de l'Académie des sciences morales et
#
politiques, directeur de l'Ecole Normale, mmnbr* w
conseil de V Association, S. P 1M
— Delatoor, proviseur du lycée de Bordeaux Uffl
— Drlzons, professeur de seconde au lycée Saint-Louis. . . . 18B
— Eudes, inspecteur honoraire d'académie 181
— Garsonnbt, inspecteur général de l'enseig. secondaire... W
— Guisklin, ancien censeur des études du lycée Fontanes. M
— Huquent, professeur honoraire de physique de la Faculté
des sciences de Marseille, S. P . W
— Jannin, ancien professeur de physique au lyeée d'Albi .... 1W
— Lacroix, professeur sup. d'histoire à la Sorbonne, S. P.
— Lallemand, correspondant de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique de la Faculté des
sciences de Poitiers
— Macari, professeur de mathématiques au lycée de Poitiers. 1;
— Olivaint (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien
professeur d'histoire au Lycée Condorcet, supérieur de la
maison de Yaugirard, fusillé rue Haxo, à Paris, le
26 mai, S. P
— Pbyrot, ancien vice-recteur de la Corse
— ■ Pitard (le R. P.), de la Compagnie de Jésus, ancien pro-
fesseur de seconde au lycée Louis-le-Grand
— Rouvrat, professeur de troisième au collège Rollin
— Zevort (Ch.), inspecteur général de l'enseignem. supérieur,
directeur honoraire de l'enseignement secondaire ï
1837.Barni, docteur èi lettres, ancien professeur de philosophie
au lycée Louis-le-Grand, ancien professeur à l'Université
de Genève, député, S. P
— Batan, inspecteur honoraire d'académie ; I
DB L'ÉCÔLB NORMALE 949
M.Clavel, professeur d'histoire au lycée de Bordeaux. . . . « . 1851
- Damien, prof. hon. de littérature de la Faculté des lettres
de Clermont * 1891
- Danouy, secrétaire de l'académie départementale de Tarn-
et-Garonne 1854
• Fèvrr (Victor), professeur de littérature étrangère à la
Faculté des lettres de Dijon 1860
- Girault, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Caen, S. P 189*7
- Hanriot, inspecteur honoraire d'académie, professeur ho-
noraire de littérature grecque de la Faculté des lettres
de Poitiers 1895
- Labrbsson, professeur honoraire de physique du lycée de
Nantes 1883
- Lafuge, professeur de mathématiques à l'École du com-
merce annexée au lycée de Lyon 1861
- Loir, doyen et professeur de chimie honoraire delà Fa-
culté des sciences de Lyon, associé de l'Académie de mé-
decine 18Ô9
• Lorbnti, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.. 1874
• Nicolas, prof, d'histoire à la Faculté des lettres de Poitiers. 1871
» Noël, prof, honor. de rhétorique du lycée de Versailles. . . 1892
• Petetjean, prof, de mathématiques au lycée de Douai. . . . 1874
• Poinsignon, inspecteur honoraire d'académie 1899
> Puiskux (V.), membre de l'Académie des sciences, profes-
seur d'astronomie mathématique à la Sorbonne, ancien
maître de Conférences à l'École Normale 1883
> Quéqukt, professeur de physique au collège de Cambrai. . 1857
• Toussaint, ancien professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Caen, ancien examinateur d'admission à
l'Écoie militaire de Saint-Cyr 1892
18. Bouchot (Auguste), prof, d'histoire au lycée Henri IV.. 1855
• Beiot, profes. de calcul des probabil, et de phys. mathém.
à la Sorbonne, ancien maître de Conférences à l'École
Normale, membre honoraire du Conseil de V Association, S.P. 1887
Carré, ancien professeur de seconde au lycée de Nîmes,
professeur libre à Paris 1872
Cournot, proviseur honoraire du lycée de Dijon 1881
David, professeur de seconde au lycée d'Orléans 1869
> De Pontavice, inspecteur honoraire d'académie 1897
H
,$20 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1838 Despois, ancien professeur de rhétorique au lycée Louis-
le-Grand, bibliothécaire de l'Université, membre du
Conseil dé V Association M
— Grégoire, professeur honoraire d'histoire du iyeét
Condorcet -~ 1"
— Hiqnard, professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Lyon, S. P. MÉ
Jamin, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences,
doyen et professeur de physique à la Sorbonne, professeur
à l'École Polytechnique, S. P Mj
— Lallemant, professeur de physique au lycée Fontanes... 1»
— Lévêque, membre de l'Académie des sciences morales el
politiques, professeur d'histoire de la philosophie grecque
et latine au collège de France, S. P.. . . I1
— Mauoourt, inspecteur honoraire d'académie, S- P
— Méry, inspecteur honoraire d'académie
— Roux (E.), professeur honoraire de littérature ancienne de
la Faculté des lettres de Grenoble *
— Sirguey (Cl.), professeur de mathématiques au lycée <k
Chaumont
— Talbert, anc. direct, du collège Bollin, provis. hon.,S. P.
— Vannier, professeur de mathématiques au lycée d'Auch..
1839.Bénard, professeur de physique au lycée d'Evreux
— Bertrand, agrégé, professeur au collège Stanislas, prépa-
rateur de physique à l'École Normale
— Boilleau, ancien prof, de sciences au collège d'Epernaj .
— Bouquet, membre de l'Académie des sciences, professeur
de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne, anci«
maître de conférences à l'École Normale, S. P
-7- Delouchb, inspecteur d'académie à Chàteauroux
— Desboves, professeur honoraire de mathématiques du ljcé»
Condorcet
— Didier, professeur de rhétorique au lycée Henri IV
— Dubois, prof, honoraire de troisième du lycée de Roneo...
— Leclerc, professeur de rhétorique au lycée de Metz
— Lecrocq, proviseur honoraire du lycée de Moulins
— Legentil, professeur honoraire de seconde du lycée «3e
Caen ,
— Leroy, agrégé de grammaire et des lettres, professeur
libre à Paris, S. P •
de l'école normale 224
39.Martinand, ancien chargé de cours de mathématiques au
lycée de Nevers 1892
- Mou&gues, professeur honoraire de mathématiques du.
collège Roliin 1893
- Pellissier, agrégé de philosophie, professeur aux collèges
Sainte-Barbe et Chaptal 1894
- Révillout, professeur honoraire de littérature française
- de la Faculté des lettres de' Montpellier. 1899
- Saucié, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1845
• Suchbt, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du collège Roliin 1889
« Texte, professeur d'histoire au collège Roliin 18*78
- Tranchait, inspecteur honoraire d'académie. . 1896
- Tkébuchet, professeur de rhétorique au lycée d'Angers. . . 1853
- W aille, professeur honor. de mathématiques spéciales du
lycée de Besançon, S. P 1878
tO. Aubert-Hix, inspecteur d'académie à Paris 1880
- Bachelet, prof, honor. d'histoire du lycée et de l'École
préparatoire à l'enseignement supérieur de Rouen 1879
- Berthaud, professeur honoraire de géologie et de miné-
ralogie de la Faculté des sciences de Lyon 1896
• Bout an, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, directeur honoraire de renseignement pri-
maire au ministère de l'Instruction publique 1900
• Bourgeois, inspecteur honoraire d'académie 1895
• Colincamp, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Douai 1879
> Crosson, inspecteur honoraire d'académie à Rouen, S. P. 1891
Cucheval-Olarigny,- membre de l'Académie des sciences
morales et politiques , agrégé d'histoire, conservateur
honoraire de la bibliothèque Sainte-Geneviève, S. P. . . 1895
Davau, proviseur honoraire du lycée de Nancy 1884
De Tastes, prof, honoraire de physique du lycée de Tours. 1886
Dussouv, inspecteur honoraire d'académie * . . 1880
F re net, professeur honoraire- de mathématiques de la
Faculté des sciences de Lyon, S. P. 1900
Geffroy, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'histoire ancienne de la
Sorbonne, ^directeur-fondateur de l'École française de
Roule, S. P , 1895
^
322 ASSOCIATION DES ANCIENS
1840. Girard (Julien), inspecteur général honoraire dtfeasei-
gnement secondaire, ancien maître de conlérenoaf os
langue et littérature latines à l'École Normale, msmèm
honoraire du Conseil de l'Association, S. P Ni
— GutfRiN, docteur es lettres, ancien professeur de rhéto-
rique au lycée d'Angers* explorateur en Terre-Sainte... 191
— Guiohbukrrr, chargé de cours de mathématiques au lycée
d'Amiens. .....*. 1851
— IiRiififflifiM, pfeèewir de mathématiques à la Faculté des
sciences de Caeo UB
— » Lory, correspondant de l'Académie des aciosusa» doysa
et professeur de géologie et de minéralogie de la Faeotlé
des sciences de Grenoble, ancien maître de conférences
à l'École Normale Il
— Mari6-Davy, agrégé de physique, docteur es sciences,
directeur honoraire de l'Observatoire de Montsouris.. BR
— Martha, membre de l'Académie des sciences morales et
politiques, professeur honoraire d'éloquence latine deli
Sorbonne, S. P ." Itt
— Martin, professeur de quatrième au lycée de Toulouse... 1M
— Mrroet, agrégé, docteur es sciences, correspondant de
l'Académie de médecine, professeur honoraire de phj-
sique de la Faculté de médecine de Bordeaux 191
— Monnier, doyen honoraire et prof, de la Faculté des lettres
de Poitiers ....* 18
— Morand, proviseur du lycée du Mans
— Prrrinot, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis..
— Philibert,' professeur honoraire de philosophie de la Fa-
culté des lettres d'Aix
— Pontet, professeur de troisième au lycée de Lyon 1
— Bobiou, correspondant de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, professeur honoraire de littérature et
institutions grecques de la Faculté des lettres deBenner.
— Soûlas, professeur honoraire de mathématiques du lycée
d'Angouléme
1841 . Bbaujran, inspecteur d'académie à Paris, S. P
— Brrtin-Mourot, sous-directeur et maître de conférences de
physique à l'École Normale
— Boutet dr Monvbl, professeur honoraire de physique da
lycée Charlemagne .1
DE L'ÉGOLB NORMALE 213
841. Campa ux, professeur honoraire de tangue et littérature
latine» à la Faculté des lettres de Nancy •. 1901
-*- Charbon, professeur honoraire de quatrième du lycée
Loui»-le-Graad, S. P 1899
— Charrier, professeur honoraire de troisième du lycée de
Tours 1 90 1
— CoraNUÉJOULS, proviseur honoraire du lycée de Ver-
sailles 1898
— Corrard, maître de conférences de littérature française à
l'École Normale 1866
— - Dr Kbrhor, professeur de mathématiques au lycée de
Lorient « 1871
— Bénis, correspondant de 1* Académie des sciences morales
et politiques, doyen honoraire de la Faculté des lettres
de Caen 1897
— Garnier, professeur d'histoire au lycée Louis-le-Grand . . 1854
— Gouabin de Lefavril, professeur de mathématiques au
lycée de Bordeaux 1857
— Janst, membre de l'Académie des sciences morales et poli-
tiques, professeur honoraire de philosophie à la Sorbonne
S. P 1899
— Lissajous, correspondant de l'Académie des sciences,
recteur honoraire 1880
— Prunelle, ancien censeur des études du lycée de Douai. . . 1866
— Pbivat-Deschanbl, inspecteur honoraire d'académie à
Paris, proviseur du lycée de Vanves 1883
— Rioault, profes. de rhétorique au lycée Louis-le-Grand,
ancien professeur suppléant d'éloquence latine au Collège
de France 1858
— Riquier, proviseur honoraire du lycée de Limoges 1887
— Saulnier, professeur d'histoire au lycée de Tournon 1870
— Sornin, ancien préfet des études au collège Rollin 1890
— Thionvillb, censeur des études au lycée de Poitiers 1858
— TauROt, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale, S. P 1882
— • Toussaint (Ferdinand), professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée de Rouen 1888
— Vincent, ancien professeur de rhétorique au lycée de Mets,
membre de l'École française d'Athènes 1850
1
214 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1842. Bernard, professeur' honor. de mathématiques spéciales
• du lycée de Grenoble 183?
— Bourobt, recteur de l'académie de Clermont 189!
< — Brissaud, ancien professeur d'histoire au lycée Charle-
magne, prof, de géographie à l'École Normale de Sèvres,
examinateur d'admission à l'École militaire de Saint-Cyr. 1889
— Chalambt, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Lyon, vice-président du Sénat. .... 1895
— Chappuis, ancien recteur, inspecteur général honoraire
de l'enseignement secondaire W*
— Delbès, professeur de troisième au collège Rollin. 1SE
— Dupond, professeur de philosophie au lycée de Clermont. . 1K5
— Hémardinqubr, prof, de rhétorique au lycée de Nancy... 185
— Humbert, prof, honoraire de physique du lycée de Lille. 1994
— Lamy, ancien professeur de physique à la Faculté des
sciences de Lille, prof, de chimie industrielle à l'Ecole
Centrale , S. P 18»
— Lartail, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Marseille MB
— Leyritz, professeur honoraire de mathématiques spéciales
. du lycée de Versailles. . . . 1$B
— Marpon, profes. honor. de quatrième du lycée Condorcet. 1888
— Morot, agrégé de physique, docteur es sciences naturelles,
professeur de sciences physiques et naturelles au collège
de Sainte-Barbe 18B
— Moncourt, professeur de seconde au lycée Henri IV, S. P. 18&
— Ouvré, recteur de l'académie de Bordeaux 1W
— Vbntéjol, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lycée Condorcet 188
— Veroet, professeur suppléant de physique mathématique
à la Sorhonne, professeur de physique à l'École Poly-
technique, maître de conférences à l'École Normale, S. P. 18*
— Viard, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Montpellier 1$
— Vincent, professeur honoraire de mathématiques spéciales
du lycée, directeur de l'École préparatoire à l'ensei-
gnement supérieur de Rouen lfS
1843 . Berger, proviseur du lycée de Montpellier 18*
— Bressant, prof, de quatrième au lycée Louis-le-Grand. . . 18ft
— Brion, professeur honor. de physique du lycée Saint-Louis. 186
dk l'école normal» 225
I3.Chevillst, professeur de mathématiques pures à la Fa-
culté des sciences de Besançon ..." 1816
- DacHESNB, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres de Rennes 1892
- Dumbril, doyen honoraire et professeur d'histoire de la
Faculté des lettres de Toulouse 1897
- Duponnois, inspecteur d'académie à Chaumont 1887
• Fontes, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Lyon 18. .
- Forthomme, professeur de chimie à la Faculté des sciences
de Nancy ,... ... ' 1884
• Grenier, professeur de rhétorique au lycée de Clermont.. 1654
- Hatzfeld, professeur honoraire de rhétorique du lycée
Louis-le-Grand, S. P 1900
• Helleu, professeur de quatrième au lycée Fontanes 1874
• HouhX, professeur de mathématiques pures à la Faculté
des sciences de Bordeaux . 1886
• Lanz(, inspecteur honoraire d'académie, S. P. 1883
• Lechat, professeur honoraire de physique du lycée Louis-
le-Grand 1898
Lévy, agrégé de mathématiques, ancien professeur au
collège Sainte-Barbe 1900
• Mao y, prof, honor. de philosophie du lycée de Rouen, S. P . 1887
• Manuel, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, S. P • 19.U
Moet, inspecteur d'académie à Nice 1861
Pasteur, membre de l'Académie française, secrétaire
perpétuel honoraire de l'Académie des sciences, fonda-
teur-directeur de l'Institut Pasteur, administrateur
honoraire de l'École Normale, % professeur honoraire de
chimie à la Sorbonne, membre honoraire du Conseil
de l'Association , S*. P. ....... . s 1895
Perbens, membre de ï Académie des Sciences morales et
politiques, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, professeur honoraire de littérature à l'Ecole
Polytechnique, S. P ;...,.f,; 1901
Tremblay, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans. . . 1860
Valadier, chargé de cours d'histoire au lycée d'Angers. . . 1848
4. Anselme, prof, honor. d'histoire du lycée Henri IV, S. P. 1886
Aubin, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
45
226 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÉTKS
1844.Bbaussirb {Emile), membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, S. P li
— Brétignière, inspecteur honoraire d'académie, ancien
chef de bureau au Ministère de l'Instruction publique... 1S
— Caublot, professeur de quatrième au lycée de Bordeaux.. H
— Dupbé, inspecteur honoraire d'académie' à Paris, S. P. .. U
— Gandar, prof, d'éloquence française à la Sorbonne, S. P. If
— Girard (Maurice) , docteur es sciences, professeur honoraire
de sciences physiques et naturelles du collège Rollin... U
— Guionault, agrégé des lettres, membre de l'École française
d'Athènes Il
— Ladrky, professeur honoraire de chimie de la Faculté des
sciences de Dijon, S. P M
— Lbuoinb, inspecteur d'académie à Paris, ancien maître de
conférences de philosophie à l'École Normale li
— Rinn (W.), professeur de quatrième au collège Roilin .... \i
— Rubllo, professeur de physique au lycée de Laval
— Wissemans, prof. hon. de philosophie du lycée de Trojes. U
1845.Bbulé, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, secrétaire perpétuel de l'Académie des Beau-
Arts, professeur d'archéologie à la Bibliothèque natio-
nale, ancien Ministre de l'Intérieur, S. P lî
— Blanchet, prof, de rhétorique au lycée de Strasbourg. . . .
— Bonnbfont, professeur hon. d'histoire du lycée Fontanes. li
— Cabo, membre de l'Académie franc, et de l'Académie des
sciences morales et politiques, professeur de philosophie
à la Sorbonne, ancien maître de conférences à l'Ecole
Normale, S. P 11
— Caron, professeur honoraire de mathématiques du lycée de
Bordeaux , ,
— Charpentier (E.), inspecteur honoraire d'académie, ai
Mans.......
— D autel, professeur de sciences au collège Sainte-Barbe . .
— Dblépinb, inspecteur honoraire d'académie
— Delondre, professeur de philosophie à la Faculté des let-
tres de Douai
— Dkhjet, professeur honoraire de mathématiques da lycée
Saint-Louis
— Glachant, inspect. gén. de l'enseignem. secondaire, S. P.
— Lomon, censeur des études au lycée Henri IV . fl
i
DB L'àGOLB NORMALE IVÎ
1845. Maréchal, censeur des études au lycée Charlemagne.. . . 1877
— Moll.ia.rd, agrégé de grammaire, ancien préfet des études
au collège Sainte-Barbe 1900
— Nimier, professeur de physique au lycée de Saint-Brieuc. 1887
— Ohmeb, proviseur honoraire du lycée Charlemagne, ancien
maire d'Épinal 1898
— Saloxqn, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand. 1892
— Simon (Ch.), prof, de mathém. au lycée Louis-le-Grand. 1880
— Soligr, professeur de physique au lycée de Carcassonne. ♦ 1879
— Thirion (H.), professeur de cinquième au lycée Condorcet. 1884
— Wgbstyn, ingénieur-directeur de raffineries de sucre à
Paris, S. P , 1880
846.Boutan, profes. de rhétorique au lycée de Toulouse, S. P. 1881
— Challeaiel-Lacour, membre de l'Académie française, an-
cien président du Sénat, ancien Ministre des Affaires
Étrangères, S. P 1896
— Chassang, inspecteur général honoraire de l'enseignement
secondaire, membre du Conseil de V Association, S. P. . . 1888
— Bansin, professeur d'histoire à la Faculté des lettres de
Caen, S. P 1872
— Deslais, professeur de physique au collège de Chalon-
sur-Saône 1860
— D'Hugues, professeur honoraire de littérature étrangère
de la Faculté des lettres de Dijon 1901
— Donoux, professeur honoraire de mathématiques du lycée
de Montpellier 1900
— Fargubs de Tasohereau, professeur honor. de physique
du lycée Condorcet 1888
— Fuihber, professeur de physique au lycée de Dijon 1850
— Garlin-Soulandre, professeur hon. de mathématiques
. appliquées de la Faculté des sciences de Clermont 1887
— Harant, professeur honoraire de troisième du lycée Saint-
Louis, S. P 1880
— Lbohat, négociant, ancien professeur de sixième au lycée
et ancien maire de Nantes, S. P 1894
— Marchand, prof, honoraire de seconde du lycée de Reims. 1890
— Maridort, professeur honoraire de physique du lycée et de
l'École préparatoire à renseignement supérieur de Rouen, 1894
— Pécout, inspecteur d'académie à Agen 1885
— Planes, inspecteur honoraire d'académie 1892
^
228 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1846.Réaume, professeur de rhétorique au lycée Condorcet.... 1881
— Ricart, professeur de mathématiques au collège Rollin... 1878
— Romilly, prof, honor. de troisième du lycée de Versailles. 188
— Sirguby (P . ) , inspecteur honoraire d'académie 18E
— Véron, agrégé des lettres, directeur du journaW\4r/tS.P. 1889
— Viollette, doyen et professeur de chimie honoraire de la
Faculté des sciences de Lille, S . P 189?
1847. Aube, profess. honor. de philosophie du lycée Condorcet. . 188)
— Bçaussirb (Charles), ancien profeiseur de mathématiques
au lycée de Nantes, S . P 1888
— Berthet, professeur de seconde au lycée d'Alger 1%
— Courcierb, inspecteur honoraire d'académie 1885
— Debray, membre de l'Académie des sciences, professeur
de chimie à la Sorbonne, maître de conférences à l'Ecole
Normale, vice-président de V Association, S. P 188
— Delacroix, profess. de seconde au lycée Louis-le-Grand.. 1881
— Drion, professeur de physique à la Faculté des sciences de
Besançon . 1$£
— Drot (Alfred), professeur de physique au lycée de Marseille. 1858
— Duces, professeur de troisième au lycée Louis-le-Grand... 1882
— Ferri, correspondant de l'Académie des Sciences morales
et politiques, doyen et professeur de philosophie de la
Faculté des lettres de l'Université de Rome 1895
— Feuvrier, professeur de physique au lycée de Nîmes 1®
— Filltas, ancien professeur d'histoire au lycée de Limoges.. \&
—r Grenier (Antoine), inspecteur d'académie à Pau 1*4
— Guibillon, prof. hon. de rhétorique du lycée de Vendôme. 186
— Guiraudet, recteur de l'académie de Toulouse 18"
— Humbî.ot, professeur honoraire de mathém. du lycée de
Bordeaux 18B
— Lucas, ancien professeur de sciences au collège de Figeac. 189
— Renard, doyen et professeur de mathématiques de la Fa-
culté des sciences de Nancy 188
— Roger, inspecteur honoraire d'académie à Paris, S. P... 1^
— Valson, ancien professeur de mathématiques de la Faculté
des sciences de Grenoble, doyen de la Facultélibre des
sciences de Lyon, S. P 1
— Yung, docteur es lettres, directeur de la Revue politique d
littéraire 1
1848. About, membre de l'Académie française, S. P -Jl
DB L'ÉCOLE NORMALE 2?9'
1848. Albert (Paul), professeur de littérature française au Col-
lège de France, S. P 1880
— Barnavb (l'abbé), ancien professeur de seconde au Lycée,
directeur- fondateur de l'École Salvien, à Marseille. . . . 1891
— Bary, professeur honoraire de rhétorique du collège
Rollin, S. P 1887
— Bos, inspecteur d'académie à Paris, S. P 1888
— Broyé, prof, de mathémat. élément, au lycée Condorcet. . 1889
— Cambier, prêtre de l'Oratoire, ancien élève de la section de
philosophie, missionnaire décédé en Chine, S. P 1866
— Desprez, inspecteur honoraire d'académie 1896
— De Suckau, professeur de littérature française à la Faculté
des lettres d'Aix 1867
— Ducoudré, inspecteur d'académie à Angers 1885
— Dupain, profea. de mathématiques au lycée d'Angouléme. 1877
— Heinrich, doyen honoraire et professeur de littérature
étrangère de la Faculté de3 lettres de Lyon, S. P 1887
— Lamm. ancien professeur de rhétorique au lycée de Brest. . . 1853
•— Lecœur, ancien censeur des études au lycée Charlemagne,
proviseur honoraire 1893
— Libbrt, ancien professeur d'histoire au lycée de Tours 1857
— Marion. inspecteur honoraire d'académie 1901
— Mauddit, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. 1876
— Madrat, prof. hon. de physique du lycée Saint-Louis. . . . 1898
'— Merlet, inspecteur général honoraire de renseignement
secondaire, membre du Conseil de V Association 1891
— Ordinaire, ancien professeur de rhétorique au Lycée de
Versailles, député du Jura 1896
— Rabastb, professeur de secondeau lycée de Rennes. ..... 1868
— Riedbr, agrégé des lettres, directeur honoraire de l'Ecole
alsacienne 1896
— Sarcky, agrégé des lettres, homme de lettres, S. P 1899
— Tainb, membre de l'Académie française, prof, d'histoire
* de l'art et d'esthétique à l'École des Beaux- Arts, S. P. 1893
— Tombeok, professeur de mathématiques au lycée Fontanes. 1879
— Valade, inspecteur d'académie à Chàteauroux. .... 1883
— Viant, professeur honoraire -de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand 1899
— Vionon, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
- Lyon -, ..;.... •. .......... * .... .i : 1900
230 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1849.Bblot, correspondant de rAcadémie des sciences mo-
rales et politiques, professeur d'histoire à la Faculté
des lettres de Lyon 1886
— Brach, professeur de seconde au lycée de Metz 1866
— Dumas (R-), inspecteur d'académie à Dijon 1888
— Dupré (Ernest), professeur honoraire de rhétorique du
lycée Condorcet 1896
— Fournbt, professeur honoraire de rhétorique du lycée de
Bordeaux, S. P 18»
« — Gaucher, professeur de rhétorique au lycée Condorcet... 18$
— Gauthiez (F.-Léon), professeur de troisième au lycée de
Colmar 1©
— Gautier (Paul), prof, de mathématiques au collège Rollin. 18fî3
— Léger, censeur des études au lycée de Nantes 1862
— Marot, inspecteur d'académie à Paris 13&
— Ponsot, professeur de philosophie au lycée Charlemagne. . 188
— Prévost-Paradol, membre de rAcadémie française, mi-
nistre plénipotentiaire de France à Washington, ancm
membre du Conseil de l'Association, S. P 18*
— Reynald, doyen et professeur de littérature française de
la Faculté des lettres d'Aix 1®
— Serret, docteur es sciences mathémat., professeur libre.. 188
— Terquem, correspondant de l'Académie des sciences,
professeur de physique à la Faculté des sciences de Lille.
S.P 1881
— Trêhand, prof, de mathématiques au lycée de Besançon.. 18$
— Vacquant, inspecteur général de l'enseignement secon-
daire, professeur d'analyse mathématique à l'École Cen-
trale, S. P 1»
— Villetard de Prunièrbs, homme de lettres 18®
1850. Beau vallet, professeur de rhétorique au lycée de Reims.. 18fl
— Bellin, professeur de rhétorique au lycée de Montpellier. 18&
— Bertrand (Diogène), agrégé des lettres, inspecteur général
honoraire de l'enseignement primaire 1898
— Blanchet, professeur de troisième au lycée d'Avignon... 1®
— Boiteau, ancien élève de la section des lettres, maître des
requêtes au Conseil d'État 1®
— Brun, professeur de physique au lycée de Grenoble M*
— Burat, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Louis-le-Grand •> !*■
DB L'ÉCOLE NORMALE 231
1850.1 ustbl de Coul anges, membre de l'Académie des sciences
morales et politiques, direct, honor. de l'École Normale,
professeur d'histoire du moyen âge à la. Sorbonne,
membre du Conseil de l'Association, S. P 1889
— Gauthiez (Joseph), ancien élève de la section des lettres,
médecin du collège Sainte-Barbe 1862
— Guibout, professeur d'histoire au lycée Charlemagne 18*73
— Horion, professeur de lettres au lycée de Lyon 1882
— Lecomte, profes. de mathématiques au lycée de Nancy . . . 1881
— Monin (Alexandre), professeur au lycée de Lqval 1856
— Noukl, professeur honoraire de physique du lycée de
Vendôme 1900
— Opfret, professeur honoraire de physique du lycée de
Douai 1894
— Périgot, professeur d'histoire au lycée Saint-Louis 1885
— Picart, prof. bon. de mathématiques de la Faculté des
sciences de Poitiers 1884
— Tournibb, maître de conférences de la langue et littérature
grecques à l'École Normale, directeur d'étudos à l'École
pratique des Hautes-Études. S. P 1899
— Wbill (Alexandre), professeur honoraire de mathéma-
tiques du lycée de Bourges 1893
SI . Adbrer, professeur de rhétorique au lycée Condorcet 1886
— Anthoine, agrégé des lettres, inspecteur général de l'en-
seignement primaire 1889
— Bazin, professeur de rhétorique au lycée de Bordeaux. . . . 1868
— Cornet, inspecteur honoraire d'Académie 1901
— De Bénazé, professeur de quatrième au lycée de Troyes. 1860
— Jarry, recteur de l'académie de Rennes 1900
— Klippfel, docteur es lettres, inspecteur général de l'ensei-
gnement secondaire pour les langues vivantes 1873
— Lbflocq, professeur de rhétorique au lycée d'Orléans 1868
— Munier, proviseur du lycée de Toulouse 1887
• Raynal, maître de conférences de botanique à la Faculté
des sciences de Poitiers 1889
— Souillart, correspondant de l'Académie des sciences, pro-
fesseur d'astronomie à la Faculté des sciences de Lille. 1898
• Stouff (Xavier),. inspecteur honoraire d'académie 1899
— Thbnon (l'abbé), ancien membre de l'École française
d'Athènes, directeur-fondateur de l'École Bossuet S. P. 1882
332 ASSOCIATION DKS ANCIENS ÉLÈVES
1852.Benoist, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur de poésie latine à la Sorbonne
— Bernauer, professeur de quatrième au lycée de Saint-
Etienne . i /
— BézODis, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Henri IV
— DfciSLÉONET; ancien maître surveillant à l'École Normale,
docteur en médecine
— Dutert, professeur de seconde au lycée de Toulouse
— Girardin, professeur de quatrième au lycée de Versailles.
— Goûmy, maître de conférences de langue et littérature la-
tines à l'École Normale. S. P. „ . . , ,
— Humbert, prof. hon. de mathématiques du lycée d'Orléans.
— Maréchal, professeur de physique au lycée Condorcet. . . .
— M arguer in, professeur de troisième au lycée de Reims. . .
— Nicolas, professeur honoraire de mathématiques de la
Faculté des sciences de Ciermont
— Nomy, proviseur honoraire du lycée de Poitiers
— Perrauo (Ph.), professeur de rhétorique au lycée de Lons-
le-Saunier .
U853.ÂLLÉGRET, professeur de mathématiques appliquées à la
Faculté des sciences de Lvon
— Bertauld, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Condorcet, S. P
— Cave, prof, de physique au lycée de Dijon, tué à l'ennemi.
le 30 octobre
— Colomb, professeur de troisième au lycée de Versailles. . .
— Courbaud, professeur honoraire de seconde du lycée Con-
dorcet -
— Couvreor, proviseur du ycée de Charle ville
— Dkfauoonpret, professeur de physique au collège Rollin..
— Derniame, professeur de sixième au lycée de Nîmes
— Gindrb db Manoy, prof, de philosophie au lycée de Rouen.
— ■ Hinstin, ancien professeur de littérature grecque à la
Faculté des lettres de Dijon
— Labbk, professeur de troisième au collège Rollin. ........
— Perret, inspecteur d'académie à Chambéry 1
— Pjgbonneau, professeur adjoint d'histoire économique et
coloniale à la Sorbonne, professeur à l'Ecole libre des
sciences politiques I
DE l'école normale 233
1853.Royet, professeur honoraire de quatrième du lycée de
Montpellier 1901
— Vagnair, professeur hon. de troisième du lycée Janson. . 1891
854. Bertin, professeur libre à la Sorbonne 1901
— Bohn, ancien professeur de philosophie au lycée d'Amiens. 1898
— Courcelles, professeur honoraire de mathématiques spé-
ciales du lvcée Saint-Louis 1896
— Dambron, proviseur du lycée de la Pointe-à- Pitre (Gua-
deloupe) 1888
— Debaisb, inspecteur d'académie à Orléans 1893
— Deville, agrégé des lettres, docteur es lettres, ancion
membre de l'Ecole française d'Athènes 1867
— Duoit, doyen honoraire et professeur de littérature et
institutions grecques a la Faculté des lettres de Grenoble. . 1900
— Hervé, membre de Y Académie française, directeur poli-
tique du Soleil. S. P 1899
— JaMet, ancien professeur de physique au lycée, chef d'insti-
tution, à Marseille 1873
— Lefèvre, professeur de rhétorique au lycée de Tours 1873
— Le Renard, proviseur honor. du lycée de Rennes, S. P. . . 1895
— Poiré, professeur honoraire de physique du lycée Con-
dorcet '. 1900
— Valatour, professeur de physique au lycée de Rennes.. . . 1865
— Valson, professeur de rhétorique au lycée de Toulouse. . . 1883
— Zieoel, professeur honoraire de mathématiques du lycée
Charlemagne, président du jury d'admission à l'Ecole
militaire d9 Saint-Cyr 1898
Îoo.Bosseux, professeur de rhétorique au lycée de Besançon. . 1872
— Boulant, professeur de mathématiques au lycée de
Montluçon 1893
— Dalimier, maître de conférences de botanique à l'École
Normale 1863
— Dbsdocjits, professeur honoraire de philosophie du lycée
de Versailles 1898
— Dopuy (A.), doyen et professeur d'histoire de la Faculté des
lettres de Rennes 1891
— Fbugèrb, prof, de rhétorique au lycée Saint-Louis 1890
— Taraîtb, professeur honoraire do mathématiques du lycée
d'Évreux 1899
J66. Blond el, professeur de cinquième au lycée de Versailles . 1873
*34 ASSOCIATION DBS ANCIENS *LSTSS
1856 . Boissièrk, professeur de littérature et institutions grecques
à la Faculté des lettres d'Aix M*
— Boulanger, professeur d'histoire au lycée d'Angers M&
— Brunhes, doyen et professeur de physique de la Faculté
des sciences de Dijon - - . . 18B
— Espitallie r, inspecteur honoraire d'académie M8
— Isambert, professeur honoraire de chimie de la Faculté
des sciences de Poitiers 18H
— Lafon, prof, de mathématiques spéc. au lycée Fontanes.. lffii
— Lévistal, agrégé de physique, docteur es sciences, ancien
directeur du collège de Gal&ta-Seraï (Constantinople) . • 13ft
— Marchal, professeur de philosophie au lycée d'Alger 18K
— Monoinot, professeur honoraire de troisième du lycée
Condorcet 18tt
— Morisot, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Bordeaux W
— Pinard, professeur d'histoire au lycée Fontanes 183
185*7. Barbier, agrégé de mathématiques, ancien astronome
adjoint à l'Observatoire de Paris 1®
— Duhaut, prof, de mathématiques au lycée Saint-Louis. ... 18$
— Fraissinhes, agrégé de mathématiques, inspecteur général
de l'enseignement primaire 196
— Guerby, professeur de mathém, au lycée de Chambéry 188
— Leroux, professeur de cinquième au lycée de Lyon 19&
— Maillet, profes. de philosophie au lycée Louis-le- Grand. 19Î
— Moy, doyen et professeur de littérature française de la
Faculté des lettres de Lille lW
— Raulin, doyen et professeur de chimie industrielle et agri-
cole de la Faculté des sciences de Lyon 1W
1858.Delestrée, inspecteur d'académie à Niort
— Gérard, recteur de l'académie de Montpellier 1
— Gibol, professeur de mathématiques au collège Bollin 1
— Gottsohalk, inspecteur d'académie à Amiens
— Guerrier, inspecteur d'académie à Laval
— Jeannel, professeur de littérature étrangère à la Faculté
des lettres de Montpellier I
— Marqust, professeur de mathémat. au lycée du Mans I
— Ollé-L&prune, membre de l'Académie des Sciences mo-
rales et politiques , maître de conférences à l'École Normale
vice- secrétaire du Conseil de V Association
DE L'ÉCOLK NORJIAUB 235
9. Aemingaud, professeur d'histoire au lycée Henri IV 1889
Cailly, professeur de mathématiques au lycée d'Agen 1876
Collet, professeur de seconde au lycée Condorcet, S. P. . 1896
Dbapbyron, professeur honoraire d'histoire du lycée
Charlemagne, directeur de la Revus de Géographie 1901
Dumas, professeur de troisième au lycée de Niort 1868
Françoise, inspecteur d'académie à Foix 1880
Henry (Paul), professeur honoraire de rhétorique du
lyoée Janson 1901
Maze, anc. prof, d'hist. au lycée Condorcet, sénateur, S. P. 1891
Patrt (G.), agrégé de mathématiques, chef d'institution à
Rouen 1895
Sonrkl, agrégé de physique, docteur es sciences, physicien
adjoint à l'Observatoire de Paris * 1879
Vivier, professeur de mathématiq. au lycée du Puy 1860
). Bigot, agrégé des lettres, professeur de littérature fran-
çaise aux Écoles Normales de Fontenay-aux-Roses et de
Saint-Cloud et à l'École militaire de Saint-Cyr, S. P. . . 1893
Charpentier, professeur honoraire de philosophie du lycée
Louis-le-Grand 1900
Dubus, professeur de physique au lycée d'Alençon 1864
Dupont, professeur de seconde au lycée de Montpellier . . . 1881
Froment, ancien directeur du collège Sainte-Barbe, pro-
fesseur honoraire de la Faculté des lettres de Bordeaux,
S. P 1901
Maillot, agrégé de physique, directeur de la station séri-
cicole de Montpellier 1889
Petit de Jullrville, professeur de littérature française
du moyen âge à la Sorbonne 1900
Prudhon, professeur de physique au lycée de Marseille. . . 1869
Reymond, prof, de mathém. spéciales au lycée de Vanves. 1895
Sayous, professeur honoraire d'histoire et de géographie
de la Faculté des lettres de Besancon 1898
Shérkr, professeur de seconde au lycée de Brest 1878
. Béchrt, professeur de mathémat. au lycée de Mâcon 1886
JBou&ot, doyen et professeur de littérature grecque de la
Faculté des lettres de Dijon 1892
Cabrau, professeur adjoint de philosophie à la Sorbonne. 1889
Dumont (Albert), membre de l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettres, directeur de l'enseignement supérieur
H
236 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
au ministère de l'Instruction Publique, ancien directeur
de l'École française d'Athènes, S. P 1881
1861. Lucas, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Charlemagne Iflj
— Neyren kuf, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Caen.. . . ,
— Rbbièrb, professeur honoraire de mathématiques du ljeée
Saint-Louis, examinateur d'admission à l'École militaire
• de Saint-Cjrr :.;.:;....; :.:..;: 1
— Rissbr, professeur de troisième au lycée Condorcet
— Tronsens, ancien professeur de physique au lycée de Douai. 1
1862.Aron-Dupiîré, agrégé des lettres, homme de lettres li
— Carrau (Albert), prof, de rhétorique au lycée de Caen
— Loiret, inspecteur d'académie à Melun
— Maogiolo, homme de lettres 11
— Pellkrin, agrégé de physique, ancien professeur à YÊock
de médecine, directeur du jardin botanique de Nantes,
S. P...
— Richard, prof, de mathématiques au collège de Langres..
— Seionbret, professeur de seconde au lycée de Toulon ï
1 863 . Amigues, proviseur du lycée de Toulon 1
— Beurier, inspecteur honoraire d'académie, directeur di
Musée pédagogique à Paris
— De Batz ou Trenquellbon, professeur de mathématiques
•au lycée de Bordeaux ; :
— Db Campou, professeur de mathématiques spéciales âB
collège Rollin ... ;
— Duruy (Albert), publiciste, S. P
— Botasta, ancien professeur de philosophie au lycée, maire
de Toulon
— Feugère, professeur suppléant de littérature française ao
Collège de France
— Gusse, censeur des études, directeur du petit lycée Con-
dorcet, S. P
— LtGNiÈRES, professeur honoraire de mathématiques du
lycée Louis-le-Grand
— Monniot; professeur de mathématiques au lycée de Vanves,
S. P
— Person, professeur de quatrième au lycée Condorcet
— ,V Tisserand, membre de l'Académie des sciences et du P*-
DE L'ÉCOLE NORMALE 237
. reau des longitudes, professeur d'astronomie mathéma-
tique à la Sorbonne, directeur de l'Observatoire, membre
du Conseil de l'Association, S. P 1896
>4.Bastard, professeur de rhétorique au lycée de Pontivy . . . 1883
- Eerthault, ancien professeur de troisième du lycée Char-
lemagne 1896
• Bourel, professeur de mathémat. au lycée de Toulon .... 1871
Bourdeau, professeur de mathématiques spéciales du lycée
de Nancy 1900
Cerf, imprimeur-éditeur, ancien président du Tribunal
de Commerce de Versailles, S. P 1901
Denis, censeur adjoint des études au lycée de Marseille. 1878
Didon, professeur de mathématiques appliquées à la Fa-
culté des sciences de Besançon 1872
Gelé y, maître de conf. à la Faculté des lettres de Douai. . 1883
Laoier, professeur d'histoire au lycée d'Avignon. 1876
Lebèoub, professeur d'antiquités grecques et latines à la
Faculté des lettres de Toulouse, S. P 1894
Lusson, prof. hon. de physique du lycée de la Rochelle. 1899
Mamet, professeur d'histoire au lycée de Saint- Orner .... 1891
Robert, inspecteur général de renseignement secondaire. . 1895
Van den Bero, professeur libre d'histoire et de géographie
à Paris 1884
5. Cornu, professeur- administrateur de culture du Muséum,
professeur à l'École coloniale et à l'École d'horticulture
de Versailles 1901
Dubois (E.), professeur de physique au lycée età l'école de
médecine d'Amiens, S.P 1899
Esparcbl, professeur de mathématiques au lycée Charle-
magne 1898
Gerbe, professeur de quatrième au lycée de Marseille .... 1884
Lallier, professeur à la Faculté des lettres de Toulouse,
maître de conférences à la Sorbonne 1884
Marion, profes. de science de l'éducation à la Sorbonne. . 1896
Michel, professeur de mathémat. au lycée de Dijon 1888
J. Cou at, recteur de l'académie de Bordeaux 1898
Elliot, doyen et professeur de mathématiques pures de la
Faculté des sciences de Besançon 1894
Raybt(0.), agrégé d'histoire, professeur d'archéologie à la
Bibliothèque Nationale 1887
238 ASSOCIATION DBS ANCIENS
1866. Jeannin, professeur de philosophie au lycée de Toulon . . .
— Joly, professeur-adjoint de chimie à la Sorbonne, direc-
teur à l'École des Hautes-Études, maître de conférences
à l'École Normale li
— Le Brun, professeur de quatrième au lycée Janson 188
— Rivalz, professeur d'histoire au lycée de Lyon 1£S
— Rouard, professeur de quatrième au lycée de Toulouse. . .
186*7. Ruel, agrégé des lettres,) docteur es lettres, professeur de
littérature & l'École des Beaux- Arts, S. P 1
— Vargolici, professeur de langue et littérature françaises
àl'Université de Jassy (Roumanie)
1868 . Clerc, professeur de philosophie au lycée de Rouen
— Fochibr (Félix), professeur de mathématiques spéciales m
lycée de Poitiers 1
— GréBBLiN, professeur de géographie à la Faculté des lettres
de Bordeaux ..*
— Oinotez, professeur de quatrième au lycée Janson I
— Lecène, professeur d'histoire au lycée Charlemagne et à
l'École Normale de Sèvres 1
— Tartinvillb, professeur de mathématiques au lycée Saint-
Louis 1
[_ — Z&ller, professeur adjoint, maître de conférences d'histoire
& la Sorbonne, répétiteur de littérature et d'histoire à
l'École Polytechnique I
1869.Brésard, professeur de mathématiques au lycée Condorei
— Casanova, prof, de rhétorique au lycée Louis-le -Grand.. Il
— Capin, professeur de mathématiques au lycée de Toulouse. I
— Oéraulx, professeur de rhétorique au lycée de Reims 1
— Jaillbt, professeur de mathématiques au lycée de Reims.
— Mouton, ancien maître de conférences de physique à k
Sorbonne
— Prpvotellb, proviseur du lycée de Mont-de-Marsaa
— Roux, professeur de physique au lycée de Bourg
1870.Burdbau, agrégé de philosophie, ancien Ministre de li
Marine, ancien Ministre des Finances, Président de 1»
Chambre des Députés
— Fochier, prof, de philosophie au lycée Louis-le-Grand...
— Kalb, professeur de mathématiques au lyeée Lakanal
— Riemann, maître de conférences de grammaire à l'École
Normale et à l'École des Hautes-Études , .
DS L'ÉCOLE NORMALE 239
B72.DopBBRET,prof. de rhétorique au lycée de Bourges en congé. 1893
- Gonnard, professeur de mathématiques au lycée du Puy . 1884
- Lagneau, professeur de philosophie au lycée de Vanves. . . 1894
¥73.Chervbt, professeur de physique au lycée Saint-Louis. . . 1894
- Fernique, professeur d'histoire au collège Stanislas. . . . . . 1885
- Lemairb, professeur de mathématiques au lycée de Lorient. 18*78
- Marchal, professeur de mathématiques au lycée Saint-
Louis 1901
- Wahl, inspecteur général honoraire de l'Instruction pu-
blique aux colonies, professeur d'histoire au lycée Con-
dorcet 1900
74. Bibart, professeur de physique. au lycée de Marseille 1882
- Corréard, professeur d'histoire au lycée Charlemagne. . . • 1901
- Du Cou dray La Blanchere, agrégé d'histoire, inspecteur
général des bibliothèques, musées et archives de l'Afrique
du Nord, 8. P 1895
- Vincent, professeur de quatrième au lycée d'Angers 18*79
75. Baize, professeur de quatrième au lycée Condorcet 1900
- Kontzmann, professeur de physique au lycée de Nancy.. 1896
- Vallibr, professeur de philosophie au lycée de Bordeaux. 1883
16. Crétin, professeur de mathématiques au lycée d'Agen. . . . 1898
- Gouribr, professeur de mathématiques spéciales au lycée
de Poitiers 189à
- Lbbard, professeur de physique au lycée d'Angouléme. . . 1899
- Lelorieux, professeur de physique au lycée Louis-le-
Grand 1901
77.BiLCO, agrégé des lettres, membre de l'École française
d'Athènes 1882
- Bourniqub, prof, de mathématiques au lycée de Nancy. . . 1885
- Brunrl, doyen et professeur de mathématiques pures à la
Faculté des sciences de Bordeaux 1900
- Charbonnier, prof, de troisième au lycée de Grenoble. . . 1881
- Deshors, professeur de troisième au lycée de Clermont. . . 1882
- Dunan, prof, de mathémat. spéciales au lycée de Tours . . 1890
- Gardillion, professeur de rhétorique au lycée d'Albi 1899
- Guillaume, prof, de physique au lycée de Troyes 1890
- Thirion, professeur d'histoire au lycée Charlemagne 1901
»- Thoillibr, agrégé-préparateur de chimie physiologique à
l'École Normale, décédé en mission scientifique à
Alexandrie (Egypte) 1883
240 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
1878.Bokdeux, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Janson BB
— David-Sauvageot, prof.de rhétorique au collège Stanislas. 181
— LefebVre (Léon), professeur de mathématiques spéciales
au lycée de Lille
— Mingasson, professeur de physique au lycée de Toulon... 11BJ
— Veyries, membre de l'Ecole française d'Athènes
1819.Bussod, professeur de mathématiques au lycée de Lyon.
— Douliot, aide-naturaliste au Muséum, décédé en mission
scientifique A Nossi-Bé 188
— Fabre, maître de conférences, suppléant à l'École Normale,
bibliothécaire-adjoint de l'Institut de France, S. P fê$
— Grousskt, maître de conférences à la Faculté des lettres
de Grenoble, S. P 1*
— Hommay, professeurde philosophie au lycée d'Angers, S.P. lS
— Martin, professeur de physique au lycée de Carcassonne.. 188
1880.Bédier, proviseurdu lycée de Saint-Denis (Réunion) 1&
— Boidart, professeur de mathématiques au lycée de Ver
sailles W
— Chauvin, professeur de physique à la Faculté des sciences
de Toulouse lft
— Cuouel, professeur de langue et littérature grecques à U
Faculté des lettres de Bordeaux.. . Mj
— Gottbland, professeur de seconde au lycée de Bordeaux. M*
— Griess, professeur de mathématiques au lycée Chaiiemagne.
— Létondot, professeur de seconde au lycée de Brest
) 881 . Aïgn an, inspecteur d'académie à la Rochelie
— Bbsson, prof, de sciences naturelles au lycée Lakanal
— Liégeois, prof, de mathématiques au lycée de Clermont. .
— Manchon, professeur de cinquième au lycée d'Orléans....
— Savary, professeur d'histoire au lycée de Laval
1882. Bénard, élève de la section des lettres .....*
— Bernard, docteur es sciences, assistant de zoologie au
Muséum, répétiteur à l'Institut agronomique
— Constantin, professeur d'histoire au lycée de Cherbourg.
— Courtehoux, professeur de mathématiques au lycée de
Laon
— Fournier (Théodore), inspecteur d'académie à Privas. . . .
— Wassbrzuo, préparateur au laboratoire de chimie physio-
logique de l'École Normale . . , f
db l'école normale 244
}83. Lange, ancien élève de la section de philosophie, S. P.. . . 1887
— Noirbt, agrégé de grammaire, membre de l'École française
de Rome, S.P..-.. 1888
— Régis, prof, de mathématiques au lycée de Toulouse, S. P. 1805-
— Rouen, professeur de physique au collège de Melun 1893
— Texte, professeur de littératures modernes comparées à la
Faculté des lettres de Dijon 1900
$84.Ribulbs, professeur de physique au lycée de Vesoul 1891
J85.Blbrzy, élève de la section de littérature 1888
— Chevallier^ prof, de mathémat. au lycée de Rochefort. . . 1890
— Sollier^ professeur de troisième au lycée de Laon 1889
186. Bauchbb, élève de la section de grammaire 1889
— Mille, élève de la section des lettres 1888
— Tcheng-Chéod-Tchbn, licencié es sciences mathéma-
tiques, professeur à l'arsenal de Fou-Chéou 1901
— Wartel, professeur d'histoire au lycée de Bar-le-Duc 1889
— Wilhblm, professeur de mathématiques au lycée d'Alger. 1890
B8*7. Cou vb, maître de conférences de langue et littérature
grecques à la Faculté des lettres de Nancy 1900
— Marseille, professeur d'histoire au lycée d'Alger 1895
— Troille, ancien élève de la section de mathématiques. . . . 1892
— Valette, élève de la section des lettres 1889
%8.Bourdillat, élève de la section des lettres 1890
S89.Chambbrt, prof, de rhétorique au lycée de Montauban. . . . 1893
— Chédoroe, élève de la section des lettres 1891
— Germain, élève de la section des sciences :. . 1891
)90.Bbudon, professeur' de mathématiques au lycée de Douai. 1900
— Blanchbt, professeur d'histoire au lycée de Constantine,
chef de mission, mort en exploration, à Dakar, S. P. . . 1900
— Couvreur, maître de conférences de grammaire et de phi-
lologie à la Faculté des lettres de Lille 1898
— Roger, ancien élève de la section d'histoire, S. P 1895
— Sibuet, professeur de mathématiques au lycée de Mont-
pellier. . 1899
191 . Bisson, professeur de philosophie au lycée de Yalenciennes. 1 898
— Hbrmann, prof, de rhétorique au lycée d'Évreux, S. P. . . 1898
— Paris, ancien élève de la section d'histoire naturelle 1896
193. Duperrat, professeur de physique au lycée et à l'école pré-
paratoire à l'enseignement supérieur de Nantes 1899
— Gutzwiller, professeur de lettres à la Medersa d'Alger. . 1896
46
242 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
1893. Lardé, ancien élève de la section de physique W*
— Petit, agrégé de physique, pensionnaire de la Fondation
Thiers, S. P 18»
— Cambkonnb, agrégé, préparateur de géologie à la Sorbonne,
décédé en Espagne au cours de ses études scientifiques.. 189
— Vaucherbt, professeur de mathématiques au lycée de
Tourcoing # 19W
1895. Chemineau, ancien élève de la section des lettres BU
— Escot, chef de section de seconde année (sciences) 1W
1896.Clauzel, élève de la section de physique 18*
1897 . Gauchabd, élève de seconde année (sciences). 18
— Chavanne ( Paul), élève de la section des lettres 1W
1898. David, élève de la section des sciences 199
1900. Joly, élève de la section des sciences. « 1M
j
DE i/ÉCOLK NORMALE
2»3
LISTE ALPHABÉTIQUE
DES MEMBABS DE L'ASSOCIATION DÉCÉDÉS AVANT LE 1er JANVIER 1902
Jxnit, TStt.
Aria, 1831.
.dorer , 1851.
dert, 1836.
ignan, 1881*
imé, 1831.
Jbert, 1848.
Jbrmnd, 181 S.
Jexandre, 1814.
llégret, 1883.
jnigues, 1883.
miot, 1820.
jjdré-Ponlier, 1820.
nott 1818.
nquetil, 1825.
naart, 1813.
naelme, 1814.
nthoine, 1851.
rmingaud, 1859.
rnaod, 1833.
ron-Duperé, 1862.
rreiter, 1835.
ibé, 1847.
ibert-Hix, 1810.
|bert-Hix, 1840.
du, 1844.
ion, 1817.
», 1832.
belet. 1840.
i, 1875.
trd-Luzy, 1812.
et, 1820.
bier, 1857*
tt 1834.
re, 184*.
1837.
r, 1829.
1
Bary, 1848.
Bastard, 1864.
Baueher, 1886.
Bayan, 1837.
Bazin, 1828.
Bazin, 1861.
Beanjean, 1841.
Beauaeire, 1844.
Beausaire, 1847.
Beauvalet, 1850.
Béchet, 1861.
Bédier, 1880.
Bel lin, 1850.
Belot, 1849.
Bénard, 1828*
Bénard, 1839.
Bénard, 1882.
Benoist, 1852.
Benoit, 1835.
Berger, 1827.
Berger, 1843.
Bernard, 1842.
Bernard, 1882.
Bernauer, 1852.
Bereot, 1836.
Bertereau, 1831*
Bertauld, 1853.
Berthaud, 1840.
Berthault, 1864.
Berthet, 1847.
Berlin, 1834.
Bertin-Mourot, 1841.
Bertrand» 1839.
Bertrand, 1850,
Besse, 1816.
Besaon, 1881.
Beudant, 1810.
Beudon, 1890.
Beulé, 1845.
Beurier, 1863.
Bezodie, 1852.
Bibart, 1874.
Bieulea, 1884.
Bigot, 1860.
Bilco, 1877.
Billet, 1830.
Bisson, 1891.
Blanchet, 1845.
Blanchet, 1850.
Blanchet, 1890.
Blerzy, 1885.
Blin, 1834.
Blondeau, 1832.
Blondel, 1856.
Bohn, 1854.
Boidart, 1880.
Boileau, 1839.
Boiteau, 1850.
Boiftsière, 1856.
Bonnefond, 1845.
Bonnet-Mazimbert, 1830.
Bontoux, 1832.
Bordeux, 1878.
Borgnet, 1828.
Boa, 1848.
Boeaeux, 1855.
Bouchez, 1815.
Bouchitté, 1813. N
Bouchot, 1835.
Bouchot, 1838.
Boucley, 1810.
Bougot, 1861.
BouiUet, 1816.
Bouillier, 1834.
Boulanger, 1856.
Boulant, 1855.
244
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Boulian, 1831.
Bouquet, 1839.
Bourdeau, 1*64.
Bourdillat, 1888.
Bourel, 1864.
Bourgeois, 1833.
Bourgeois, 1840.
Bourget, 1841.
Bournique, 1877.
Bourzac, 1830.
Boutan, 1840.
Boutan, 1846.
Boutet de Monvel, 1841.
Boyer, 1819,
Brach, 1849.
Braive, 1816.
Braive, 1827.
Breaeant, 1843.
Bretignière, 1844.
Brézard, 1809.
Brion, 1843.
Briot, 1838. .
Brissaud, 1842*
Broyé, 1848.
Brun, 1850.
Brunel, 1877.
Brunet, 1826.
Briuibe?, 1856.
Burat, 1850
Burdeau, 1870.
Bassod, 1879.
Cagnart, 1827.
Cailly, 1859.
Cimbier, 1848.
Cambronne, 1893 ■
Campaux, 1841.
Capin, 1869.
Cappella, 1829.
Caresme, 1820.
Caro, 1845.
Caron, 1845.
Carreau, 186tt» •
Carrau, 18627 "-.<v ,
Carré, 1838.
Carrère, 1811.
Cartelier, 1832.
Casanova, 1869.
Caublot, 1844.
Cave, 1853.
Cayx, 1812.
Cazalis, 1813.
Cerf, 1864.
Chalamet, 1842.
Challemel-Lacour, 1846.
Chambert, 1889.
Chambon, 1841.
Champanhet, 1811.
Chappuis, 1842.
Charbonnier, 1879.
Charma, 1820.
Cbarnoz, 183J.
Charpentier, 1828.
Charpentier, 1845.
Charpentier, 1860.
Charrier, 1841 .
Chassang, 1846.
Chanlaire, 18T5. '
Chavanne (P.), 1897.
Chédorge, 1889.
Cîiemineau, 1695.
Chenou, 1818.
Chéruel, 1828.
Chervet, 1873.
Chevalier, 1885.
CheviUet, 1843.
Chevriaui, 1834.
Choffel, 1829.
Chon, 1832.
Christian, 1813.
Clavel, 1837.
Clauzel, 1*806.
Clerc, 1868.
Clermont, 1831.
Colincamp, 1840.
Collet, 1829.
Collet, 1859. •
Colomb, 1853.
Commeau, 1816.
Constantin, 1882.
Corbin, 1818.
Corneille, 1813.
Cornet, 1851 .
Cornu, 1845,
Corrard, 1841.
Corréard, 1874.
Cotelle, 1813.
Couat, 1866.
Courbaud, 1853.
Cournuéjouls, 1841.
Courcellea, 1854.
Courtière, 1847.
Cournot, 1821.
Cournot, 183*.
Courtehoux, 1882.
Courtois, 1834.
Cousin, 1810.
Couve, 1887.
Couvreur, 1853.
Couvreur, 1890.
Crétin, 1876.
Croisât, 1832.
Crosaon, 1840.
Cucheval-Clarigaj, M
Cueuel, 1880.
Dabas, 1829.
Daguin, 1835.
Dalimier, 1855.
DemeroD, 1814.
Dameron, 1854.
Daicien, 1837.
Dansin, 1846.
Danton, 1832.
Danguy, 1837.
Daulne, 1810.
Dautel, '.845.
Davau, 1840.
David, 1S30.
David, 1838.
David. 1898.
David-Sauvageot. '»£*•
Debaise, 1854.
De Bais, 1863.
De Béoesé. 1851.
Debray, 1847.
Debs, 1834.
Decroix, 1811.
De Galonné, 1811.
De Campou, 1865. ^
De Faucompret, !&&
Def renne, 1815.
Deguin, 1828.
Deiassasseigae, l£L
Debèque, 1813.
De Kerhor, 1841.
Delacroix, 1847.
Delafosse, 1813.
Deiaître, 1817.
Délateur, 1836.
Delcaaso, 1815.
Deibos, 1842.
De Lena, 1828.
Delépine, 1845.
Delestrée, 1858.
Delhomme, 1819.
Delignac, 1810.
Deloche, 1826.
Delondre, 1845.
Delorme, 1819.
Deloncbe, 1839.
Delzons, 1836.
De Pontavice, 1®
De Neufforge, 11».
Denis, 1835.
i
DE L'ftCOLE NORMALE
245
Denis, 1*64.
Desdouits, 1855.
Desmichels, 1812*
Denniane, 1853.
Déteins, 1831.
Déteins, 1835.
Desboves, 1839.
Deshore, 1877.
Deslais, 1846.
D«sléonet, 1852.
3espois, 1838.
Desprez, 1848. x
De Suckau, 1848.
De Testes, 1840.
Devès, 1811.
avilie, 1854.
)'Hugues, 1846.
Didier, 1830.
)idon, \m.
Dijon, 1814.
)iguet, 1845.
)oneux. 1849.
)orveau, 1816.
)ouliot, 1879.
)rapeyron, 1859.
)rot, 1847.
)rion, 1847.
)ubois, 1812.
)ubois, 1813.
hibois, 1818.
tabois, 1839.
tabois (E.), 1865.
hibus-Champville, 1811.
Hibus, 1860.
tachesne, 1843. .
taclos, 1832.
lucoa, 1847.
'a Coudray La Blanchère,
1874.
tacoudré, 1848.
•agit, 1854.
•ahaut, 1857.
tamaige, 1827.
lamas, 1849.
►amas, 1859.
tumérit, 1843.
"amont, 1861.
»anao, 1877.
'unoyer, 1816.
upein, 1848.
uperray, 1892.
>uperreyf 1872.
►upond, 1842.
>apoiittois, 1843.
upont, 1860.
Dupont, 1.872.
Dupré, 1844.
Dupré, 1849.
Dupuy, 1855.
Duruy, 1830.
Duruy, 1863.
Dussouy, 1840.
Dut este, 1863.
Dutert, 1852.
Dulrej, 1811.
Elliot, 1866.
Eseot, 1896.
Esparcel, 1865.
Espitaliier, 1856.
Eudes, 1836.
Fabre, 1879.
Fargeaud, 1811.
Farguea de Taschereau ,
1846.
Faucon, 1810.
Faurie, 1832.
Fernique, 1873.
Ferri, 1847.
Feugère, 1855.
Feugère, 1*63.
Feuillatre, 1835.
Feuvrier, 1847.
Fèvre, 1837.
Filliaa, 1847.
Flamanville, 1816.
Fleury, 1831.
Fochier, 1868.
Fochier, 1870.
Foncin, 1828.
Fontanier, 1814.
Fontes, 1843,
Forget, 1813.
Foroeron, 1818.
Forthomme, 1843.
Fougère, 1834.
Fou met, 1849.
Fournier, 1882.
Fraissiohes, 1857.
Françoise, 1859.
Frenet, 1840.
Froment, 1860.
Fuihrer, 1850.
Fustel de Coulanges, 1850.
Gaillard, 1810.
Gàillardin, 1828.
Gandar, 1844.
Garcet, 1834.
Gardiliion, 1877.
Garlin-Soulandre, 1846.
Garnier, 1*41.
Garsonnet, 1836.
Gaucbard, 1897.
Gaucher, 1849.
Gauthiez, 1849.
Gauthiez, 1850.
Gautier» 1849.
Gébelin, 1868.
Geffruy, 1840.
Geley, 1864.
Gérard, 1858.
Géraulx, 1869.
Gerbe, 1865.
Germain, 1830.
Germain, 1889.
Germer-Durand, 1831.
Géruzez, 1819.
Gibol, 1858.
Gibon, 1816.
Gillette, 1817.
Gindre de Mancy, 1852,
Gioovez, 1868.
Girard, 1840.
Girard, 1844.
Girardin, 1852.
Girault. 1837.
Gisclard, 1834.
Glachant, 1845.
Gottelend, 1880.
Gottscbalk, 1858.
Gouabin de Lefavril, 1841.
Goumy, 1852.
Gourier, 1876.
Goussard, 1872.
Grangeneui, 1813.
Grégoire, 1838.
Grenier, 1843.
Grenier, 1847. '
Grief s, 1880.
Grout, 1830.
Grouaaet, 1879.
Guérard, 1828.
Guerby, 1857.
Guérin, 1840.
Guerrier, 1858.
Guibillon, 1847.
Guibout, 1850.
Guichemerre, 1814.
Guichemerre, 1840.
Guignault, 1811.
Guignault, 1844.
Guillard, 1813.
Guillaume, 1810.
246
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Guillaume, 1877.
Guillemin, 1834.
Guiraudet, 1847.
Guiaelin, 1836.
Gusse, 1863.
Gutzwiller, 1802.
Hachette, 1819.
Homard, 1834.
Hamel, 1829.
Hauriot, 1837.
Harant, 1846.
Hatzfeld, 1843.
Hauser, 1833.
Havet, 1832.
Hébert, 1833.
Heinrich, 1848.
Helleu, 1843.
Hémardinquer, 1842,
Henné, 1834.
Henry "(P.), 1859.
Herbette, 1827.
Hermannt 1891.
Hervé, 1854.
Hignard, 1838.
Hinatin, 1853.
Hommay, 1879.
Horion, 1850.
Houdemont, 1834.
Houël, 1843.
Huguenin, 1829.
Hugueny, 1836.
Humberl, 1842.
Humbert,1874,
Humblot, 1852.
leambert, 1656.
Jacques, 1832.
Jaillet, 1869.
Jamet, 1854.
Jamin, 1838.
Janet, 1841.
Jannet, 1814.
Januin, 1836.
Jarry, 1851.
Jeannel, 1858.
Jeannin, 1867.
Joguet, 1833.
Joly, 1867.
Joly, 1900.
Joueo, 1816-
Jourdain, 1826.
Kalb, 1870.
Klippfel, 1851.
Kuntxmann, 1676.
Labbé, 1853.
Labreason, 1837.
Lacroix, 1836.
Ladevi-Roche, 1818.
Ladrey, 1844.
Lafon, 1856.
Lafuge, 1837.
Laisné, 1819.
Lagier, 1864.
Lagneau, 1872.
Lalande, 1835.
Lalletnand, 1836.
Lallemant, 1838.
Laitier, 1865.
Lamy, 1842.
Lamm, 1848.
Lange, 1883.
Lanzi, 1843.
Laquerbe, 1811.
Lardé, 1892.
Large, 1812.
Laroque, 1831.
LarUii, 1843.
Laurent, 1829.
Lebard,1876.
Lebègue, 1831.
Lebègue, 1864.
Leboucher, 1833.
Le Brun, 1867.
Lecène, 1868.
Lecbat, 1843.
Lechat, 1846.
Lèche valier, 1832.
Leclerc, 1839.
Lecœur, 1848.
Lecomte, 1815.
Lecomte, 1850.
Lecrocq, 1839.
Lefëvre, 1826.
Lefèvre, 1854.
Leievre, 1878.
Leflocq, 1851.
Légal, 183!.
Legentil, 1839. •
Léger, 1849.
Lelorieox, 1876.
Lèmaire, 1873.
Lemarchand, 1814<
Lemoine, 1844.
Lemonnier, 1840.
Lereboura, 1811.
Le Renard, 1854,
Leroux, 1857.
Leroy, 1839.
Lesieur, 1819.
Letaillandier, 1835.
Létondot, 1880.
Lévdque, 1838.
Léviatal, 1856.
Lévy, 1813.
Lévy, 1843.
Leyritz, 1842.
Libert, 1848.
Liégeois, 1861.
Lignières, 1863.
Lissajons, 1841.
Lodinde Ultir^m
Loir, 1637.
Loiret, 1862.
Lomon, 1845.
Lorenti, 1837.
Lorquet, 1833.
Lory, 1840.
Lucas, 1847.
Lucas, 1861.
Lusaoo, 1864.
Maas, 1813.
Macari, 1836.
Macé de Léphiaj, ifit
Maggiolo, 1862.
Magnier, 1810.
Magy, 1843.
Maigoien, 1810.
Maillet, 1857.
Maillot, 1860.
Mallet, 1826.
Mamet, 1864.
Manchon, 1881.
Manuel. 1843.
Marchai, 1856.
Marchai, 1873.
Marchand, 1821.
-Marchand, 1846.
Mtfroou, 1865.
Maréchal, 1845.
Maréchal, 1852.
Mareschal, 1813.
Marguerin, lfc-52.
Markhal, 1833.
Maridort, 1846.
Marion, 1848.
Marion, 1865.
Marié Davy, 1846.
Marot, 1849.
Marpon, 1842.
Marquet. 1858.
I Marseille, 1887.
r
Martha, 1840.
Martin, 1812.
Martin, 1830.
Martin (L.\ 1831.
Martin (T.-H.), 1831.
Martin, 1840.
Martin, 1879.
MarUnand, 1839.
Materne, 1832.
Mancourt, 1838.
Maudoit, 1848.
Manrat, 1848. ,
Maze, 1859.
Ménéirel, 1832.
Merget, 1840.
Merlet, 1848.
Mermet, 1828.
Méryt 1838.
Meusy, 1811-
Mézières, 1811.
Michel, 1814.
Michel, 1865.
Mille, 1886.
Mingaason, 1878.
Moet, 1843.
Molliard, 1845.
Moncourt, 1842.
Mondot, 1834.
Monginot, 1856.
Monin, 1829.
Monin, 1850.
Monnier, 1840.
Monniot, 1863.
Morand, 1S40.
Moreau de Champliea, 1813.
Morel, 1833.
Morelle, 1827.
Morey, 1835.
Morhi , 1833.
Morizot, 1856.
Morot, 1842.
Morren, 1827.
Mouillard, 1828.
Mourgues, 1839.
Mourier, 1827.
Mouton, 1869.
Moy, 1857.
Mr-ier, 1831.
Mu ier, 1851.
Ne feneuf, 1861.
Ni >U*, 1828.
Ni >Us, 1837.
Ni >las, 1852.
Ni ier, 1845.
DE I/ÉCOLB NORMA.L8
Noël, 1837.
Noiret, 1883.
Nomy, 1852.
Nouét, 1850.
Offret, 1850.
Oamer, 1845.
Olivaint, 1836.
011é-Laprune,l«58.
Ordinaire, 1848.
Ouvré, 1842.
Ozanneaux, 1812.
Paria, 1891.
Pariset, 1813.
Pasteur, 1843.
Patin, 1811.
Patry, 1859.
Paulin, 1810.
Péclet, 1812.
Pécout, 1846.
Pellerin, 1862 .
Pellissier, 1839.
Perdrix, 1817.
Pérennès, 1819.
Périgot, 1850.
Pernelle, 1840.
Perraud, 1852.
Perrens, 1843»
Perret, 1853.
Perrinot, 1840.
Person, 1863.
Petit, 1828.
Petit, 1892.
Petitbon, 1828.
Petit de Julleviile, 1860.
Petitjean, 1837.
Peyrot, 1836.
Philibert, 1840.
Pfcart, 1850.
Pichard, 1830.
Picquet, 1834.
Pierron, 1834.
Pigeonneau, 1853.
Pinard, 1856.
Pinaud, 1828.
Pitard, 1836.
Plagniol de Mascony, 1815.
Planes, 1846.
Poinsignon, 1837.
Poiré, 1854.
Poirson, 1812.
Pompon, 1827.
Pons, 1820.
Ponsot, 1849.
247
Pontariier, 1831.
Pontet, 1840.
Pottier, 1817.
Pouillet, 1811.
Prévost-Paradol, 1849.
Privat-Descbanel, 1841.
Provotelle, 1869.
Prudhon, 1860.
Puiseux, 1834.
Puiseux, 1837.
Quéquet, 1837.
Quet, 1830.
Quillet, 1834.
Quicherat, 1819.
Rabasté, 1848.
Ragon, 1813*
Rattier, 1811.
Raulin, 1857.
Ravaud, 1817.
Rayet, 1866.
Raynal, 1851.
Résume, 1846.
Régis, 1883.
Rebière, 1861.
Renard, 1847.
Renouard, 1812.
Revei, 1814.
Révillout, 1839,
Révol, 1834.
Reymond, 1860.
Reynald, 1849.
Ribout, 1818.
Ricard, 1846.
Ricart, 1828.
Richard, 1862.
Rieder, 1848.
Riemann, 1870»
Rigault, 1841.
Rinn, 1816.
Rinn, 1844.
Riquier, 1841.
Risser, 1861.
Rivalz, 1867.
Robert, 1864.
Robiou, 1840.
Roger, 1847.
Roger, 1890.
Rollier, 1834.
Romilly,1846.
Rosey, 1832.
Rousrd, 1867,
Rouen, 1883.
Rougeron, 1811.
*48
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVRS
Rouetan, 1820.
Rouvray, 1836.
Roux, 1886..
Roux, 1829,
Roux, 1838.
Roux, 1869.
Royet, 1853.
Rue), 1867.
Ruello, 1844.
Sabattier, 1814.
Salanson, J812.
Salomon, 1845..
Saisset, 1833.
Sarcey, 1848.
Saucié, 1839.
Ssulnier, 184t.
Savary, 1881.
Sayous. 1860.
Schmit, 1833..
Seigneret, 1862.
Serret, 1849.
Sherer, 1860.
Sibuet, 1890.
Simon, 1845.
Sirguey, 1831.
Sirguey, 1846.
Solier, 1845.
Sollier, 1885.
Sonnet, 1819.
Sonrel, 1859.
Sornin, 1841.
Souillart, 1851.
Soulacroix, 1810.
Soûlas, 1840.
Soûlez, 1816.
Stiévenard, 1818.
Stouff, 1851.
Suisse (Jules-Simon), 1833.
Sucbet, 1839.
Taîne, 1848.
Talbert, 1838.
Taralte, 1855. .
Tartinville, 1868.
Tcbeng, 1887..
Taulier, 1834,
Terquem, 1840.
Texte, 1839.
Texte, 1883.
Thenon, 1851.
Théry, 1816.
Thierry, 1811.
Thionville, 1841.
Thirion, 1845.
Thirion(P.), 1877.
Thouroo, 1812.
Thuillier, 1877.
Thurot, 1841.
Tiercelio, 1827.
Tisserand, 1863.
Tombeck, 1848.
Tournier, 1850.
Toussaint, 1837.
Toussaint, 1841.
Tranchau, 1839.
Trébuchât, 1839.
Tréhand, 1849.
Tremblay, 1843.
Troille, 1887.
Tronsens, 1861.
Trouessart, J832.
Vacherot, 1827. .
Vacquant, 1849.
Vagnair, 1853.
Yalade, 1848.
Valadier, 1843.
Valatour, 1854.
Valette, 1887.
Vallier, 1875.
Valson, 1847.
Valson, 1854.
Van den Berg, 1864.
Vannier, 1838.
Vàrgolici, 1867.
Vasnkr, 18$i.
Vaucheret, ISS.
Vendryes, 1821.
Verdet, .1842.
Verdot, 1826.
Ventéjol, 1842.
Vernadé, 1813.
Véron, 1846.
Véron-Vernier, tSt;
Veyries, 1878.
Vient, 1848.
Vierd, 1842.
Vieille, 1833.
Vignon, 1848.
Viguier, 1811.
Vîlletard, 1849.
Viilevaleix. .1811.
Vincent, 1816.
Vincent, 1841.
Vincent, 1842.
Vincent, 1874.
Viollette, 1846.
Vivier, 1859.
Wahl. 1873.
Weille, 1839.
Wartel, 1830.
Wartel, 1886.
Waeserzag, 1882-
Weill, 1850.
Wieseoer, 1835.
Wiihelm, 1886.
Wiseemans, 1844.
Wœstyn, 1845.
Yanoski, 1833.
Yung, 1847.
Ze11er,.1868.
Zévort, 1836.
{ Ziegel, 1854.
DE L'KCOLK NOBMALB X49
CONSEIL D'ADMINISTRATION
Le Conseil d'Administration se trouve composé de la manière sui-
mte, pour Tannée 1901 :
©motions.
$31. MM. Wallon (Henri), C. #, secrétaire perpétuel de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, doyen honoraire de la
Faculté des lettres de la Sorbonne, sénateur inamovible,
ancien ministre de l'instruction publique, quai Conti, 25.
Î44. Girard (Jules), 0. *, membre de l'Académie des Inscrip-
tions et Belles-Lettres, professeur honoraire de poésie
grecque de la Sorbonne, directeur de la Fondation Thiers,
rond-point Bugeaud, 5.
£8. Van Tieghem (Philippe), 0. #, membre de l'Académie
des Sciences, professeur administrateur de botanique du
Muséum, rue Yauquelin, 22.
$1. Darboux (Gaston), C. *fe, secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie des Sciences, doyen de la Faculté des Sciences
de la SorbonDe, rue Gay-Lussac, 36.
$65. L antoine, $•, professeur honoraire de Faculté, secrétaire
de la Faculté des lettres de la Sorbonne.
(Administrateurs honoraires)
et MM.
$43. Boissibr, G. 0. #, secrétaire perpétuel de l'Académie fran-
çaise, membre de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, professeur au Collège de France, maître de confé-
rences à l'Ecole Normale, président, quai Conti, 23 ; élu
en 1901.
173. Appell, 0. #, membre de l'Académie des sciences, professeur
de mécanique rationnelle à la Sorbonne, vice-président, rue de
Noailles, 23, à Saint-Germain -en-Laye; élu en 1901.
250 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÀVBS
MM.
1855. Gernrz, 0. #, maître de conférences à l'École Normale,***-
taire, rue d'Assas, 80 ; élu en 1902.
1869. Du pu y (Ernest), 0. #, inspecteur général de l'enseignement secct-
daire, vice-secrétaire, avenue de Montsouris, % ; élu en 1930.
1877. Breton, #, de la maison Hachette et C1*, boulevard Saisir
Germain, 79, trésorier ; élu en 1902.
1852. Pbrrot, C. jfc, membre de l'Académie des Inscriptions «
Belles-Lettres, directeur de l'École Normale, professeur à ï
Sorbonne, élu en 1902.
1859. £. Ducladx, C. $<, membre de l'Académie des Sciences, dire*
teur de l'Institut Pasteur, professeur de chimie biologique
la Sorbonne, avenue de Breteuil, 39 ; élu en 1900.
1863. Vidal de la Blaghe, O. $s professeur de géographie à la S*
bonne, rue de Seine, 6; élu en 1900.
1866. Tannert, #, sous-directeur et maître de conférences à T
Normale ; élu en 1901.
1867. Humbbrt (Louis), professeur de quatrième au lycée Condorc^
boulevard Saint-Germain, 207 ; élu en 1902.
1869. Chanta voine, $?, professeur de rhétorique au lycée Hennit
rue du Val-de-Grâce, 9, élu en 1901.
1874. Picard (Emile), O. #, membre de l'Académie des Sciences,?»
fesseur de calcul différentiel et intégral à la Sorbonne,
Soufflot, 13, élu en 1902.
1876. DuPDY(Paul), #, surveillant général à l'Ecole Normale,
en 1900.
1878. Jaurès, professeur de philosophie à la Faculté des lettre
Toulouse, en congé, ancien député, avenue du Chalet,
Passy; élu en 1901.
1885. Bourlet, professeur de mathématiques spéciales au lycée
Louis, professeur à l'École des Beaux- Arts, avenue de l'1
servatoireY 22; élu en 1900.
DE L'ÉCOLE NORMAL! «54
LISTE DES CORRESPONDANTS
je Conseil d'administration a réglé ainsi qu'il suit la liste des corres-
idants et les circonscriptions qui leur sont affectées :
Départements. Corraporiaus.
f | M. Bardin, professeur de rhétorique, au
" | lycée de Bourg.
NB | M. N. . . , au lycée de Laon.
jIEB ^ ^ j M. Castaigne, proviseur du lycée de Mou-
I lins.
«s-Makitimes | M. Olîivi&r proviseur du lycée de Nice.
>*che ; | M. N. . . , au lycée de Tournon.
«hnes | M. N. . ., au lycée de Charleville.
IB | M. Rémond, inspect. d'académie à ïroyes.
>b I M. Sabatier, professeur honoraire de phy-
I sique au lycée de Carcassonne.
sybon, Lozère I M*
I à Rodez.
M. Roos, professeur de sciences naturelles
au lycée de Digne.
ses-Alpbs, Bouches- 1 M. Delibes, professeur honoraire d'histoire
b-Rhônk \ du lycée de Marseille.
M. Blondel, professeur de philosophie à la
Faculté des lettres d'Aix.
ses-Ptbénées I M# VanvineV> professeur de rhétorique au
lycée de Pau.
M. HouTlevigue, professeur de physique
à la Faculté des sciences de Caen.
I M. Bessières, professeur de rhétorique au
lycée d'Aurillac.
M. Rémond, inspecteur d'académie, à An-
gouléme.
VADOS.
RENTE
j52 ASSOCIATION DES ANCIENS ÉLÈVES
Département*. CorrespoodaDU.
CHARENTE-INFÉRIEURE. .
M. Nièbylowski, professeur de mi
tique», au lycée de la Rochelle.
| M. Millot, professeur de mathématiqi
Cher, Ceeusb | au lycée de Bourges.
I M. Oudot, professeur de mathématiqa»
Corrèzb : [ lycée de Tulle.
Cobsb | M. N...
( M. Pigeon, professeur de chimie à^
\ Faculté des sciences de Dijon, rue
Côte-d'Or
lotet, 3.
Deux-Sèvres.
Doubs
Eure.
I M. Chrétien, professeur de phyâqaa
Côtes-du-Nord I ]vcée (je Saint-Brieuc.
M. Raingeard, professeur honoraire de
sique du lycée de Niort.
_, . ( M. Yaîot, professeur de mathématiq»^
DoRDO&NB « lycée de Périgueux.
M. Cohenet, doyen de la FacnH*
lettres de Besançon.
M. Ducasse, professeur de philosopha
lycée d'Évreux.
Fur* rt Loir I M- ^ '«*■*> Professeur de physîq»
Eure-et-Loir J lycée de Chartre8
/ M. Lesgourgues, professeur de matW
) tiques au lycée de Brest.
M. Dupouy, professeur de rfcétorif»
lycée de Quimper.
| M. Darboux, proviseur du lycée de Ni
| M. N...
M. Radet, doyen et prof, d'hist.
à la Faculté des lettres de Bordetfflu
M . Verctier, proviseur du lycée de.
M. Baillaud, doyen hon. de laFacnk*1
sciences, directeur de l'Observatoire
Toulouse.
Haute-Loire | M. N. . ., au Puy.
Haute-Marne | M. N. . . , à Chaumont.
Hautes-Pyrénées | M. N ... y du lycée de Tarbes.
Finistère
Gard
Gers
Gironde. .
(
H aute-Gàronn b , A riège
l
OB L'ÉCOLE NORMALE
253
Départements
JTE-SàÔNK. . . .
rc- Vienne
jjlt, Pyrênées-
JDrientales
LE-ET-VlLAïNE
Correspoadants.
t
M. Stouff, professeur honoraire de mathé-
matiques du lycée, à Vesoul.
i
te-Sa voie et Savoie | M. Revoit, prof, au lycée de Chambéry.
M. Berger, professeur de rhétorique au
lycée de Limoges, av. Sain t-E loi, 18.
M. Bronville, proviseur honor. du lycéef à
Montpellier. .... , . .
, M. Lechartier, doyen et prof, de chimie à
[ la Faculté des sciences.de Rennes.
j M. Hébert, professeur honoraire de phy-
f sique du lycée à Rennes.
M.
lycée de Chàteauroux.
M. Picard, professeur dé mathématiques
au lycée de Tours. .
M. Sentis, professeur de physique au lycée
de Grenoble.
DRE
DRE-ET-LoiRE
kBE, Hautes -Alpes,
Drôme
RA
NDES.
[RE..
SET
■
r-et-Chkr . . . .
SB-Inférieure.
-bt-Gabonnb
NB-BT-LoiRE .
fCHE
M. Ouillon, professeur honoraire à Lons-(
le-Saunier.
M. Mathè, professeur de mathématiques au
lycée de Mont-dé-Marsân.
M. Delafarqn, professeur de rhétorique au
lycée de Saint- Etienne.
M. Papetier, professeur de mathématiques
spéciales au lycée d'Orléans.
à Vendôme.
M. Lefèvre, professeur de physique au lycée
dé Nantes.
| M. N. . . , au lycée de Cahors.
M! Bordes, professeur de seconde.au lycée.
d'Agen.
M. au
lycée d'Angers.
/ M. Frémiot, pr0fea3eur.de mathématiques:
V au lycée dé Coutances.
) M. Thevenot, censeur des études du lycée
( de Cherbourg.
1
254
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Département».
MàRNB •••.•••«•••••••
Mayenne
MbUBTHB - BT - MOSBLLB ,
Vosges
Meuse
NlÈVRB,
I
Nord
Oise.
Orne
Puy-de-Dôme, Cantal. .
Rhône
Sabthe .
•• •
Seine-Inf£hebubr
Sbinb-et-Oisb
Correspondants*
M. BarMuuij professeur dematb
au lyeé» de Beims.
M. Skurir, profepoour de rhétoriqw
lycée de Laval.
M. Lé Monnier, professeur 4e totânipe
la Faculté des sciences de Nsany .
M. Marchai, professeur de rhétorique
lycée de Bar-le-Duc.
M. Bouvet, professeur de matb
au lycée de Nevers.
M. Damien, professeur de physique i
Faculté des sciences de Lille.
M. Dupant, prof, de littéral, franc, à
Faculté des lettres de Lille.
M. Lêfêbvre (Jules)» professeur de
matiques au lycée de Lille.
M. Lêfêbvre, professeur de physiq»
lycée de Douai.
M. Huriez, professeur de math
au lycée de Beauvais.
M. Qomond, professeur honoraire de
conde du lycée, à Àlençon.
M. Busson , professeur d'histoire an
de Clermont, cité Chabrol, 4.
M. Fontaine, doyen de la Faculté des
de Lyon»
M. Offret, professeur de minéralogie
Faculté des sciences.
M. Dêis, professeur de rhétorique an
de Lyon.
M. professeur au lycée do
M. Martinet, professeur de
tiques au Prytanée militaire de
Flèche.
M. Lêcœplam, professeur de physiqw
lycée de Rouen.
M. Rousseau, professeur de physçt*
lycéedu Havre.
M. Sarradin, professeur honorant
seconde au lycée de Versailles.
DE L'ÉCOLE NORMALE
*55
Départenents*
Correspondants.
MM. les membres du Conseil d'adminis-
tration, et en outre :
M. Perrot, directeur de l'École Normale.
M. Humbert, professeur de quatrième au
lycée Gondorcet.
M. Suerus, censeur des études du lycée
Saint-Louis.
M. ffazeau, proviseur du lycée Louis-le-»
Grand.
M. Jodin, professeur de cinquième au lycée
Montaigne.
M. Léhugew, professeur d'histoire au ly-
cée Henri IV.
M. UHombres, proviseur du lycée Charle-
magne.
M. Brélet, professeur de quatrième au lycée
Janson.
M. Di€tzy prof, de rhétorique au lycée Buffon.
/ M. Boncenne, professeur de mathématiques
ra,SniNE-BT-MAHNB. < au lycée Voltaire.
M. Degardim, professeur de rhétorique au
lycée de Vanves.
M. Staub, proviseur du lycée Lakanal.
M. Barau, professeur de philosophie au
lycée Carnot.
M. Mar court, professeur de rhétorique au
Collège Rollin.
M. Godard, agrégé, docteur, professeur de
physique au collège Sainte-Barbe.
M. Laurent, professeur de quatrième au
collège Stanislas.
M. Haudtiè, professeur de littérature au
collège Chaptal.
M. Wolf, astronome honoraire de l'Obser-
vatoire.
M. Maseart, professeur de physique au Col-
• lège de France.
M. Shven, professeur de rhétorique à
l'Ecole Alsacienne*
M. Guitton, professeur de mathématiques
au lycée d'Amiens.
*K
256
ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLÈVES
Départements.
Tarn.
Tarn-et-Garonne • . .
Var
I
Vaucluse
Vendée . .
Vienne.
Yonne .
i
Algérie
Luxembourg
Rome . . .
Athènes.
I
Tunis
I
Correspondrais.
M. Cramaussel, professeur de philosepè»
au lycée d'Albi.
M. N . . . , au lycée de Montauban.
M. Segond, professeur de philosophie ■
lycée de Toulon, rue Paulin-Gaérin, 3.
M. N. . ., à Avignon.
M. N. . ., à la Roche-sur-Yon.
M. Durrande, doyen honoraire de
Faculté des sciences de Poitiers.
M: , au lycée de Sens.
M. Jeanmaire , recteur de 1'
d'Alger.
M. Daux, proviseur du lycée d'Oraa.
M. Vignes, professeur de mathéma
au lycée de Gonstantine.
M. Zahn, directeur de l'Ecole industrie
commerciale de Luxembourg.
M. Merlin, à l'École française.
M. Homoîle, directeur de l'École
d'Athènes.
M. Buisson, directeur du Collège
La correspondance doit être adressée à M. D. Gkrnbz,
de l'Association, rue d'Âssas, 80.
Les cotisations doivent être transmises, directement ou par
médiaire des Correspondants, à M. Guillaume Breton, trésori*
l'Association, maison Hachette et C", boulevard Saint-Germâin,
Elles peuvent aussi être remises aux membres du Conseil.
Conformément à l'article 3 des statuts,, les cotisations dorreci
adressées au trésorier avant le 1er juillet.
DB l/ÉCOLK NORMALE ?57
STATUTS «
Art. 1er. L'Association amicale de secoure des anciens élèves de
f École Normale a pour' objet de venir en aide, au moyen d'une
Baisse de secours, à ceux de ses membres qui peuvent avoir besoin
l'assistance.
Art. 2. Sont admis à participer aux secours les Sociétaires, leurs
veuves et leurs enfants.
Par exception, et sur la demande d'un Sociétaire, des secours pour-
ront être accordés à d'autres membres de la famille, ou même à des
personnes étrangères qui seraient considérées comme ayant tenu lieu
de parents à un Sociétaire.
*
Art. 3. Les Sociétaires versent une cotisation annuelle dont le mi-
nimum est fixé à dix francs. Cette cotisation sera exigible dans les six
premiers mois de Tannée courante (2).
Les Sociétaires qui auront négligé de payer leur cotisation annuelle
seront considérés comme démissionnaires, après deux ans de retard
s'ils habitent le territoire continental de la France, après trojs ans
s'ils résident hors de France. Ils perdront leurs droits aux secours de
l'Association.
Art. 4. La Caisse sera administrée par un Conseil composé de
quinze anciens élèves, élus à la pluralité des suffrages dans la Réunion
générale qui aura lieu chaque année, le second dimanche de janvier ;
les membres non présents à Paris à l'époque de la Réunion générale
pourront voter par correspondance.
Les administrateurs choisiront parmi eux un président, un vice-pré-
sident, un secrétaire, un vice- socré taire et un trésorier.
Ils pourront s'adjoindre des administrateurs honoraires, dont le
-(1) Statuts approuvés par le Conseil d'État et annexés au décret du 27 décembre
|"ÏÏ qui reconnaît l'Association amicale de secours des anciens élèves de l'École ^or-
île supérieure comme établissement d'utilité publique.
12) Sur une proposition du Président faite en Assemblée d'après l'avis du Conseil
^Administration, le minimum de la cotisation a été porté à 1$ francs, d'un consen-
ien' général à partir de 1879. Voir les allocutions du Président de 1879 et de 1880.
17
458 ASSOCIATION DBS ANCIENS ÉLKVKS
nombre ne devra pas dépasser cinq, et qui seront choisis panai le
membres de l'Association appelés trois fois par l'élection dans le ses
du Conseil. Les administrateurs honoraires auront voix délibérauîe.
Art. 5. Le Conseil d'administration sera renouvelé annuelleaaî
«
par tiers : le sort décidera des deux premiers tiers sortants.
Les membres sortants pourront être réélus.
Art. 6. La présence de sept membres électifs sera nécessaire çoe
que les délibérations du Conseil soient valables.
Art. 7. Le Président représentera l'Association en justice etdaafk
actes de la vie civile.
Art. 8. Toute demande de secours devra être faite et motivée par
écrit et adressée au secrétaire qui en saisira le Conseil dans le pis
bref délai.
Art. 9. Le Trésorier sera chargé des fonds, dont il ne pourra ex-
poser qu'en vertu d'une délibération du Conseil et sur un mandat sb*
du président et du secrétaire.
Les excédents de recettes disponibles seront placés en fonds pubës
français, en actions de la Banque de France, en obligations du CM
foncier de France, ou en obligations de Chemins de fer française»*!
par des Compagnies auxquelles un minimum d'intérêt est garanti par
l'Etat.
Art. 10. Chaque année, le Trésorier rédigera un compte détail J*
recettes et dépenses qui sera soumis à l'approbation du Conseil. Ek*»
fait un rapport à l'Assemblée générale, sans que toutefois les Boaaca
personnes secourues soient mentionnés.
Art. 11. Les ressources dé la Société se composent : du produite*!
cotisations, des fevenus de biens de toute nature, du produit des des*
et legs régulièrement autorisés.
Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations, ouéchaag*
d'immeubles, ou à l'acceptation des dons et logs seront soumises âli>
probation du Gouvernement. ^
Art. 12. L'Association arrêtera un Règlement intérieur qui a
soumis à l'approbation du Ministre de l'Instruction publique.
Art. 13. Les présents Statuts ne pourront être modifiés qu'en ts*
d'une délibération de l'Assemblée générale, prise à la majorité désira
quarts des votes exprimés, et approuvée par le Gouvernement
Les membres absents pourront voter par correspondance.
j
de l'école normale 259
Art. 14 et dernier. La dissolution de l'Association, si elle est de-
mandée par un ou plusieurs de sed membres, ne pourra être prononcée
que suivant les formes prescrites par l'article précédent.
En cas de dissolution de la Société, la dévolution et l'emploi de son
actif feront l'objet d'une délibération de l'Assemblée générale qui sera
soumise à l'approbation du Gouvernement.
RÈGLEMENT INTÉRIEUR
ARRÊTÉ CONFORMÉMENT A L'ARTICLE 12 DES STATUTS ET APPROUVÉ
PAR LE MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Art. 1**. Le Conseil d'administration, dans l'application de l'art. 8
des statuts, ne vote de secours que pour une année. Il ne renouvellera
un secours que sur une demande présentée dans la même forme que la
première.
Art. 2. Le Conseil déterminera, chaque année, d'après l'état de la
caisse, le chiffre maximum des secours qui pourront être accordés.
Art. 3. Le Conseil établira, à la fin de chaque année, la liste des
membres que l'Association aura perdus. Il fera imprimer les notices
nécrologiques, écrites en mémoire de ces morts par les membres de
l'Association.
Art. 4. Le Conseil se tiendra en communication avec les membres
de l'Association par des Correspondants qu'il désignera. Il sera nommé
un correspondant au moins par Académie.
Art. 5. Le Secrétaire (art. 4 des Statuts) sera chargé de la corres-
pondance, du dépôt des papiers et registres, de la rédaction des délibé-
rations ; il surveillera l'impression dos pièces qui seront publiées et
particulièrement d'un compte rendu annuel où sera inséré le Rapport
du Trésorier prévu par l'art. 10 des statuts.
1
TABLE DES MATIÈRES
Allocution du Président 1
Liste dos membres décédés dans l'année 5
Notices biographiques par ordre de promotion i
Compte rendu des recettes et des dépenses M
Situation de la caisse et du portefeuille 1S
Résultat des élections pour le renouvellement partiel du Conseil tâ
Situation de la Caisse du Centenaire. Monument funéraire de Georges
Savary 1*
Liste des Donateurs de l'Association 19
Liste des membres souscripteurs perpétuels 1$
Liste des membres de l'Association par ordro de promotion ^
Liste alphabétique des membre- ........ #
Liste par ordro de promotion des membres décédés depuis l'origine... 3$
Liste alphabétique des membres décédés 8*
Composition du Conseil d'administration pour Tannée 1902 &
Liste des Correspondants &
Statuts et règlement intérieur Sî
VERSAlfXES, CKRF, IMPRIMSUR, RUE DGPLBSSIS, b&f.
J
/
Ceux qui ont examiné les annuaires précédents avec un peu d'atten-
tion ont sans doute reconnu que de nombreuses améliorations de détail
ont été réalisées en vue de rendre ce livret plus facile à consulter par
nos camarades et plus digne d'eux. Si nous avons approché du but que
nous nous étions proposé il faut en attribuer tout le mérite au dévoue-
ment d'un de nos plus anciens camarades, M. Haillecourt (1836), inspec-
teur honoraire d'académie. Nous avons mis largement à contribution
sa connaissance approfondie des promotions qui se sont succédé depuis
l'origine et sa merveilleuse \ aptitude à découvrir les irrégularités
typographiques, Nous croyons être l'interprète des sentiments de tous
nos camarades en lui offrant publiquement l'hommage de notre recon-
naissance.
D. G.
•i
i
." l ;
RETURN CIRCULATION DEPARTMENT
TO— •> 202 Main Library
LOAN PERIOD 1
HOME USE
2
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4
5
6
ALL IOOKS MAV K KCAllED AFTEII T DAYS
Rvnawal* ond R«charg*i may bo mada'4 day* prier to th« du» dot»
l««ki may b« R«n«w*d by calting 442-3405.
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FORAA NO. 006
UNIVERSITYOFCALIFORNIA, BERKELEY
BERKELEY, CA 94720
GENERAL UBMBY • U.C. BERKELEY
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