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Full text of "Association amicale des anciens élèves de l'Ecole normale supérieure : [annuaire]"

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1899  (8  JANVIER! 


ASSOCIATION    AMICALE 


H.E  MiluiM.i:  SUPÉRIEURE. 


PARIS 
UMI.UIIII.  LEciPOLU  CEBÏ 

■ 


•  •       L3<Zô77 

[ASSOCIATION  AMICALE   p >    * 

DBS  /.y>  J  j^  /<://»  1 

ANCIENS  ÉLÈYBS  D.E  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE- 

FONDEE  LE  i«  JANVIER  1846      •  . 

Reconnue  comme  établissement  (futilité,  publique 

le  27  décembre  1877. 


52e  RÉUNION  GÉNÉRALE  ÀNNUEL.LE 

(9  janvier  4899) 

Cette  réunion  a  lieu  à  l'École  Normale,  dans  la  salle  des  Actes,  sous 

a  présidence  de  M.  Boissier,  président  du  Conseil  d'administration. 

Cent  six  membres  sont  présents.  „ 

A* une  heure  un  quart,  la  séance  est  ouverte.  M.  le  Président  pro- 

K>nce  l'allocution  suivante  :  * 

•  •  • 

Mes  chfifrs  Camarades, 

Il  arrive  trop,  souvent  que  les  associations  de  charité,  après  de  brillants 
fouts,  déclinent  peu  a  peu,  quand  le  zèle  des  premiers  moments  s'est  attiédi. 

nôtre  jusque  présent  n'a  pas  connu  ces  défaillances.  Non  seulement  a  force 
économie  elle*  parvient  à  se  suffire,  mais  elle  a  cette  chance  rare  que#ses 
urces  augmentent  avec  ses  besoins.  Aucun  de  ses  anciens  amis  ne  l'a 

issée,   et  e|le  s'en  fait  de  nouveaux  qui  lui  seront,  je  l'espère,  aussi 
clés.  « 

Voilà  bien  longtemps  que  je  vous  redis  les  noms  de  nos  bienfaiteurs 
rtinaires,  M-«  Juglar,  MM.  Joseph  ^ertrand,  Troost,  Weil,  Hautefeuiile,  »nest 
«toi,  Gauthier-Villars,  Gustave  Roux  ;  je  me  contente  de  les  répéter  cette 

Cee  encore,  ne  sachant  plus  en  quels  termes  leur  exprimer  ma  reconnais- 
se. M.  Jules  Girard  a  droit  aussi  d'être  placé  sur  cette  liste,  car,  renouvelant 
*  libéralité  de  l'année  dernière,  il  nous  a  de.nouveau  envoyé  500'franes.  J'y 
tirai  encore  très  volontiers  notre  anonyme  persévérant,  qui  nous  adresse 
francs,  comme  les  années  précédentes.  Nos  jeunes  camarades,  sur  les 
luits  du  balflu'ils^ont  donné  l'hiver  dernier,  nous  ont  réservé  1.000  francs 
r  notre  part  Nous  avons  reçu  200  francs  de  M.  Bricogne,  ingénieur  du 
in  de  fer  du  Nord,  250  francs  de  M.  Henry  Péreire,  et  250  francs  aussi 
M.  Paul  Girard,  en    souvenir  de  son  père.  La  fomille  de  M.  Benoist, 
o  honoraire  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Nancy,  et  celle  de  M.  Chon, 
n      Tisseur  à  Lille,  que. nous  venons  tous  les  deux  de  perdre,  nous 


3  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

donnent  chacune  100  francs.  La  même  somme  nous  a  été  attribuée  par  i 
conseil  d'administration  des  Annales  scientifiques  de  l'École  Normal* 
M.'  Denis,  ancien  professeur  du  lycée  St-Louis,  de  la  promotign  de  1835,  ajout 
un  don  dé  1 .000  francs  à  sa  souscription  perpétuelle.  M.  Jean  Brunhes,  prc 
fesseur  à  TUniversité  de  Fribourg,  prélève  400  francs  sur  le  montant  du  pri 
d'éloquence,  que  lui  a  décerné  l'Académie  Française,  pour  nous  faire  parti 
ciper  à  son  succès.  Enfin  nous  avons  reçu  500  francs  de  M.  Vidal  de  la  Blactu 
que  la  Sorbonne  vient  d'enlever  à  l'École.  C'est  son  adieu  à  cette  maison  d 
la  rue  d'Ulm,  où,  comme  professeur  de  géographie  et  directeur  des  études, 
a  rendu,  pendant  vingt  et  un  ans,  des  services  qui  ne  seront  pas  oubliés. 

Et  puisque  je  suis  en  veine  de  rcmerciments,  pourquoi  ne  vous  dirais-jc  p< 
une*  fois  pour  toutes  combien  nous  sommes  touchés  de  la  régularité  avec  U 
quelle  les  treize  cent  quatre-vingt-treize  membres,  dont  notre  association  s 
compose,  acquittent  leur  cotisation  annuelle  ?  Le  tribut  est  peu  considérabl 
sans  doute,  maie  quand  il  faut  le  payer  tous  les  ans,  et  le  prendre  sur  une  foi 
tune  en  général  fort  modeste,  il  y  a  quelque  mérite  à  n'y  pas  manquer.  I 
mérite  revient  surtout  à  nos  correspondants  qui  remplissent  avec  tant  de  zèl 
des  fonctions,  il  faut  l'avouer,  médiocrement  agréables,  c'est  toujours  un  méti< 
ingrat  que  celui  de  collecteur  d'impôts  ;  aussi  les  remercions-nous  bien  sine* 
rement  de  s'en  être  chargés,  ou  plutôt.ce  n'est  pas  nous  qui  les  remercion 
ce  sont  ces  soixante  personnes,  veuves,  mères,  enfants  de  nos  malheureu 
camarades,  que  sans  leur"  aide  nous  ne  pourrions  pas  secourir. 

La  liste  des  décès  est  très  longue  cette  année  ;  nous  avons  perdu  trente-s 

des  nôtres.  Ces  pertes  se  répartissent  entre  les  diverses  promotions  :  la  mo 

a  frappé  un  peu  partout.  C'est  d'abord 'notre  doyen,  M.  Bénartl,  un  homme  c 

courffge,  qui,  en  l853,*osa  se  plaindre  qu'on  exilât  la  philosophie  de  nos  lycée 

et,  dans  un#  temps  où  l'on  ne  parlait  guère,  parla  si  haut  qu'on  finit  par  l'ei 

tendre.  Ce  sont  ensuite  quelques-uns  de  mes  contemporains,  dont  la  mort  e 

à  la  fois  pour  moi  une  douleur  et  un  avertissement;  puis,  des  hommes  dans 

force  de  l'âge,  et  qui  pouvaient  rendre  encore  de  longs  services,  au  nonïbi 

desquels  j'inscris  en  toute  hâte,  au  dernier  moment,  mon  cher  co.ifrère  < 

l'Académie  française,  M.  Hervé;  des  jeunes  gens  enfin,  dont  quelques-un 

comme  ce  pauvre  "Couvreur,  nous  donnaient  déjà    de  grandes  espérance 

Parmi  ceux  qui  viennent  de  nous  être  enlevés,  deux  appartenaient  à  noti 

Conseil  d'administration.  M.  Julien  Girard  en  a  fait  partie  pendant  cinquante 

trois  ans,  il  y  fut  nommé  le  4  septembre  1845,  dans  cette  réunion  où  not 

association  fut  fondée,  à  côté  de  Cousin,  d$  Dubois,  de  Guigniaut,  Despois 

lui  y  représentaient  la  jeunesse.  On  les  avait  choisis  à  cause  de  leurs  suco 

scolaires  et  cfli  rang  qu'ils  tenaient  parmi  leurs  camarades.  M.  Girard  a  su 

vécu  à  tous  les  autres,  et  il  a  eu  l'heureuse  et  rare  fortune  que  son  âge  mûr 

tenu  toutes  les  promesses  que  donnaient  ses  jeunes  années.  M.  Ollé-Laprai 

nous  a  été  enlevé  par  un  coup  brusque  et  inattendu.  11  y  a  un  an,  à  cette  plac 

il  nous  lisait  une  notice  sur  M.  Vacherot,  qu'il  venaitde  remplacer  à  l'Académie  d 

sciences  morales.  Un  mois  après  il  était  mort,  et  c'est  à.peine  s'il  a  joui  qui 

ques  semaines  d'un  honneur  que  tout  le  monde  regardait  comme  la  jtts 

récompense  de    son  travail.  Professeur  de  philosophie  à  l'Ecole  Normal 

M.  Ollé-Laprune  avaif  une  doctrine,  ce  qui  devient  rare,  et  surtout  il  ne 

dissimulait  pas,  par  son  exemple  il  donnait  à  ses  élèves  une  leçon  qui  en  va 

bien  une  autre  :  il  leur  apprenait  la  sincérité. 


1  db  l'école  normale  *        î 

lé  reste,  pour  achever  ma  tâche,  à  vous  énumérer  les  récompenses  que 
avons  obtenues  'dans  les  diverses  Académies.  Je  ie  ferai  anssi  brièvement 
[possible.  L'Académie  française  a  couronné  MM.  Jean  Brunhes,  Berlhold, 
Seignobos,  Goyau,  Druon,  Legras,  Léon  Brunschwig,  Maurice  Souriau; 
léraie  des  inscriptions,  MM.  Georges  Lafaye,  Pélissier,  Toutain.  Elle  a,  de 
[accordé  des  subventions,  pour  des  explorations  ou  pour  des  fouilles,  à 
[Pierre  Paris,  Besnier,  Gauckler  et  Perdrizet.  Les  lauréats  de  l'Académie  des 
icessont  MM.  Borel,Hadamard,  Janet,  Bourlet,  Guichard,  Lcmoult,  Edouard 
ly  et  Félix  Bernard.  Enfln,  l'Académie  des  sciences  morales  a  décerné  le 
[Jean  Beynaud,  l'un  des  plus  importaats  dont  dispose  PInstitut,  à  M.  Paul 
t.  Elle  a  voulu,  au  moment  où  M.  Janet  se  retire  de  renseignement  public, 
plus  de  cinquante  arts  d'excellents-  services,  honorer  par  une  récom- 
éclalante  un  noble  caractère  et  une  belle  vie.  La  même  Académie  a 
M.  Boutroux  membre  titulaire  à  la  place  d'Ollé-Laprune. 
voudiais  bien  me  contenter,  mes  chers  camarades,  de  me  réjouir  avec 
de  ces  succès,  qui,  s'ils  ne  prouvent  pas  autre  chose,  montrent  au  moins 
îous  n'avons  pas  perdu  l'habitude  de  travailler.  Mais  est-il  possible  de  fer- 
| l'oreille  à  ces  voix  peu  bienveillantes  qui  ne  cessent  de  nous  répéter  : 
li,  'vous  travaillez  sans  doute,  mais    vous  travaillez   mal  ;  vous  perdez 
votre  temps  à  des  œuvres  futiles  et  le  faites  perdre  aux  autres.  »  Ceux 
trient  ainsi  se  piquent  d'être  des  gens  pratiques  et  positifs  et  de  n'estimer 
ce  qui  offre  «un  intérêt  actuel  et  immédiat.  Je  crains  que  s'ils  s'avisent 
ter  les  yeux  sur  les  livres  que  couronnent  les  Académies,  ils  ne  trouvent 
y  traite  trop  souvent  des  sujets  qui  leur  semblent  sans  importance,  e 
levant  les  épaules,   ils  ne  disent  dédaigneusement  :  «'A  quoi  bon?» 
t-ètre  n'aurait-on  pas  grand'peine  à,  leur   répoudre,  et  je  crois   qu'un 
[me  d'esprit  et  de  sens  pourrait  Taire  un  livre  fort  agréable  qui  serait  iûli- 
;  De  l'utilité   des  choses  inutiles,  ciù  l'on  prouverait  que  c'est   d'elles 
rent  que  nous  tirons  le  plus  de  profit,  mais  en  ce  moment  je  ne  veux 
iterque  sur  un  point,  qu'il  me  semble  diflicile  de  contester,  en  supposant 
tous  ces  travaux,  qu'on  affecte  de  mépriser,  ne  rendent  pas  d'autre  service, 
lut  bien  reconnaître  qu'ils  profitent  au  moins  à  ceux  qui  les  font.  Je  ne 
11  pas  dire  qu'ils  leur  rapportent  beaucoup  d'argent,  —  cette  •littérature, 
»s  !  n'a  jamais  enrichi  personne;  —  mais  elle  leur  donne  quelquefois  ce  qui 
|t  bien  la  fortune,  ce  qui  peut  en  tenir  lieu  et  ce  qu'elle  ne  remplace  pas  : 
tlmç  de  f'esprit,  le  repos  de  Pâme,  la  satisfaction  de  soi-même.  On  nous 
te  que,  pour  s'instruire,  il  faut  sortir  de  chez  soi  et  courir  le  monde;  les 
|ages  sont  à  la  mode.  Mais  n'est-ce  pas  voyager  aussi  que  de  parcourir  le 
sous  la  conduite,  non  pas  de   guides  vulgaires,  mais  des  plus  grands 
|rits  du  monde  antique,  et  d'aller  visiter  en  leur  compagnie  les  pays  où 
si  faite  si  longtemps  l'éducation  de  l'.humanilé?  On  reproche  à  fie  genre 
tcursions  de  nous  arracher  à  la  vie  présente.  Rien  n'est  plus  vrai;  mais 
*t  précisément  le  mérite  que  je  leur  trouve  et  ce  qui  me  les  fait  aimer, 
reux  ceux  qui,  dans  la  triste  époque  où  nous  vivons,  ont  pu  se  dégager 
médiocrités  qui  nous  entourent,  qui  se  sont  fait,  dans  les  pays  enchanteurs 
^'antiquité,  à  quelques  pas  du  Parthénon  et  du  Colisée,  ou  dans  les  régions 
^ines  de  la  science  pure,  un  coin  de  terre  bénie,  où  n'arrive  pas  le  bruit  de 
les  stériles,  et  qui  poursuivent  dans  le  silence  et  la  paix,  l'étude  des  grandes 
lions  qu'ils  oat  entrepris  de  résoudre  !  Plus  tard,  quand  le  temps  aura 


4  ASSOCIATION  DIS  ANCIENS  ÉLÈVES 

remis  tout  ii  son  point  et  rendu  A  chaque  homme  et  à  chaque  événement  son 
Importance  véritable,  tandis  que  le  nom  de  ceux  qui  ont» tait  quelque  bru»  en 
M  mêlant  à  nos  agitatiqns  d'un  moment  aura  disparu,  on  se  souviendra,  soyei 
en  surs,  de  ces  sages  qui  se  sont  réfugies  dans  la'  splilude  pour  nous  enrichir 
de  quelque  connaissance  nouvelle,  et  11  se  trouvera  que  ces  gens  qui  ue  pa- 
raissaient occupés  que  de  curiosités  vaines,  qu'on  appelait  des  rêveurs  el  des 
Inutiles,,  seront  eaux  en  somme  qui  auront  le  mieux  lait  les  affaires  de  l'huma- 
nité. Vous  donc,  mes  chers  camarades,  que  séduisent  encore  ces  études  dé- 
daignées et  qui  avei  le  courage  de  leur  consacrer  votre  vie,  Je  vous  en  féli- 
cite, pour  nous  d'abord;  sur  qui  rejaillit  l'honneur  de  vos  travaux,  mais  encore 
plus  pour  vous-mêmes  qui  trouvez  dans  la  contemplation  du  passé  l'oubli  des 
misères  du  présent.     _  ■ 


LISTE  DES  MEMBRES  DÉCÈDES  ENM898. 

MM.  Bb-nard  (1B28),  professeur  honoraire  de   philosophie  du  lycée  Charle- 

magne. 
Cbom  (1832),  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  de  Lille. 
Hknoit  (1835),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  .Nancy. 
■  L.1HAHD  (Julien)  (18401,  Inspecteur  général  honoraire  de  l'Enseignement 

secondaire.  '  * 

Boutkt  de  Monvel  (1841),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée 

Charlerrjagne. 
Cournusjouls  (1841),  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Versailles. 
Lbvbitz  (1842),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycet 

de  Versailles. 
Lhchat   (1843),   professeur  honoraire  de  physique  du   lycée  Loufs-le- 

Grand. 
Charpentier  (1845),  inspecteur  honoraire  d'Académie,  au  Mans. 
Ohmer  (1845),  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne,   ancien  main 

d'Epinal. 

Maubat  (1848),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Saint-Louis 
Serret  (1843),  docteur   es  sciences  mathématiques,  professeur  Itbrt 

S.  P. 
Bertrand  (Diogéne),  [IS5Q),  inspecteur  général  honoraire  de  l'Enseigna 

ment  primaire. 
SoriUARi  ;18oîj,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professes 

d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.. 
Bohn  (1834),  ancien  professeur  de  philosophie  du  lycée  d'Amiens. 
Ziegel  (18134),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Char  H 

magne,   président  du  Jury  d'admission  à  l'Ecole  militaire  de  Saint 

Cyr. 
Dbsoouits  (1853),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de  Vef 

sa  II  les. 
iJkrahd  (1858))  recleur  de  l'Académie  de  Montpellier. 
Ollé-Laprune  (1853),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  el  pol 

tiques,  maître  de  conférences  de  philosophie  a  l'Ecole  Nprmale,  S. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  5 

Sayous  (1860),  professeur  honoraire  d'histoire  et  de  géographie  de  •  la 
Faculté  des  lettres  de  Besançon. 

Tronsens  (1861),  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Omer. 

Esparckl  (1865),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne. 

Couat  (1866),  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux. 

Gébelin  (1868),  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bor- 
deaux. 

Crétin  (1876),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen. 

Boi&art  (1880),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 
#UÉGBois(1881),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Qcrmont. 

Bernard  (1882),  docteur  es  sciences,  assistant  de  loologie  au  Muséum. 

Couvreur  (1890),  maître  de  conférences  de  grammaire  et  de  philologie  à 
la  Faculté  des  lettres  de  Lille. 

Bisson  (1891),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Valenciennes. 

Hermann  (1891),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Evreux?  S.  P. 

Petit  (1893);  agrégé  de  physique,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers, 

Clauzel  (1896),  élève  de  la  section  de  physique. 
Gauchard  (1897),  élève  de  seconde  année  (sciences). 


Quelques-unes  des  notices  biographiques  consacrées  aux  membres 
décédés,  et  qui  vont  suivre  dans  Tordre  des  promotions,  sont  en- 
tendues. Ce  sont  les  notices  sur  MM.  Benard,  Girard  (Julien),  Ollé- 
laprnne  et  Couvreur  (lj. 

NOTICES  SUR  LES  MEMBRES  DÉCÉDÉS. 

« 

Promotion  de  1828.  —  Benard  (Charles-Maglolre),  né  en  février  1807,  décédé 
le  29  janvier  «1898. 

'  Les  Normaliens  de  la  promotion  à  laquelle  j'appartiens  sont  classés  parmi 
les  anciens,  très  anciens  môme,  puisqu'ils  sont  entrés  à  l'École  daps  la  pre- 
mière moitié  du  siècle  et  que  la  plupart  sont  aujourd'hui  retraités  ou  morts. 
(Test  pourtant  d'un  beaucoup  plus  ancien  que  j'ai  mission  de  parler,  de  Benard 
fui  avait  le  privilège  inquiétant  de  figurer  en  première  ligne  l'année  dernière 

r  la  liste  des  membres  de  notre  association.  J'ai  été  son  élève  au  lycée  Bona- 
en  1848-49',  et  c'est  à  ce  titre  que  son  fils  et  sa  fille,  Mme  veuve  Gaston 
Feugfre,  m'ont  demandé  d'écrire  la  notice  sur  leur  père.  J'ai  encore  le  souve- 
nir du  profit  que  mon  esprit  a  tiré  des  études  de  la  classe  de  philosophie  et  j'ai 

«serve  pour  le  maître  qui  m'y  a  initié  un  sentiment  de  respect  et  de  recon- 
oaissance  trop  présent  encore  pour  n'avoir  pas  été  touché  de  la  confiance  que 


6 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


me  témoignaient  ses  enfants  et  pour,  ne  pas  déférer  à  leur  désir,  quoique  m{ 
travaux  soient  deptiis  longtemps  d'un  autre  ordre. 

Bénard  (Charles-Magloire)  était  né  le  11  février  1807  dans  le  petit  village 
Sainte-Foi,  près  de  Longucville  (Seine-Inférieure).  Son  pére  était  maire  de! 
commune.  .L'enfant  grandit  en  plein  air,  courant  les  champs,  bataillant  avj 
ou  contre  ses  compagnons  d'âge,  divisés  comme  leurs  parents,  en  deux  canif 
les  impérialistes  et  les  royalistes,  recevant  du  curé  quelques  notions  de  lai 
et  «fortifiant  dans  la  liberté  d'une  vie  campagnarde  la  constitution  robuste 
l'indépendance  de  caractère  que  la  nature  lui  avait  données.  La  vivacité  de 
intelligence,  qui  avait  de  bonne  heure  frappé  sa  famille,  la  détermina  à  l'envoi 
à  floue n,  dans  une  pension  d'abord,  puis  au  collège,  faire  ses  éludes.  11  S'y 
avec  Chéruel,  dont  il  est  resté  toute  sa  vie  l'ami  dévoué.  Déjà  les  tendan< 
.diverses  de  leur  esprit  se  manifestaient,  celles  de  Chéruel  vers  l'histoii 
celles  de  Benard  vers  la  littérature  et  la  philosophie.  L'adolescent  contù 
l'homme  ;  les  fleurs  qui  éclosent  pendant  la  croissance  sont  le  gage  .des  fn 
que  donnera  In  maturité  et,  si  les  déviations  du  développement  ou  les  a< 
dents  de  la  carrière  trompent  trop  souvent  les  premières  espérances  de  récol 
très  souvent  aussi,  quand  le  sujet  est  laborieux,  appliqué  et  d'une  voloi 
ferme,  l'événement  les  confirme.  Chéruel  a  été  un  historien,  Bénard  un  pi 
losophe. 

Je  m'honore  d'avoir  été  l'élève  de  l'un  et  de  l'autre.  Je  me  rappelle  en< 
le  jour  où,  M.  Wallon  ayant  dû  opter  entre  l'École  Normale  et  la  Sorbonl 
M.  Bénard  vint  à  l'École  m'annoncer,  la  nomination  probable  de  tf.  Chéi 
à  la  place  de  maître  de  conférences,  et  la  chaleur  avec  laquelle  il  me  vanl 
science  de  notre  futur  maître  et  sa  réputation  à  Rouen.  M.  Chéruel  a  exel 
sur  ma  destinée  une  influence  déterminante.  J'étais  entré  à  l'École  av( 
pensée  de  nVadonner  a  la  philosophie  dont  l'enseignement  de  M.  Bénard 
les  études  scientifiques  m'avaient  inspiré  le  goût  ;  mes  idées  particùlu 
sur  la  métaphysique  m'ayant  fait  changer  de  dessein,  en  môme  temps  que 
camarade  Prevosl-Paradol,  malgré  le  charme  des  leçons  de  notre  mal 
de  conférences  et  la  sympathie  qui  nous  attachait  à  Sa  personne  et  à  son  lil 
lisme,  je  me  tournai  vers  l'histoire  et  M.  Chéruel  me  servit  de  guide 
cette  voie  nouvelle,  pendant  et  après  mon  séjour  à  l'École.  J'ai  été  très  heui 
de  pouvoir  plus  tard  reconnaître  une  partie  de  ce  que  je  lui  devais  en 
tendant  la  main  pour  l'aider  à  entrer  à  l'Académie  des  Sciences  morales  et 
litiques  où  il  aurait  dû  me  précéder.  Je  l'ai  tendue  aussi  à  plusieurs. repi 
M. .Bénard,  de  concert  avec  Vacherot,  son  contemporain,  mais  je  n'ai 
eu  le    bonheur  de   réussir. 

Ardent  au  travail  et  au  jeu,  simple  et  franc,  Bénard*  fut  au  collège  un 
élève  et  un  joyeux  compagnon,  aimé  de  ses  condisciples.  Il  allait  passer 
jours  de  congé  à  Canteleu,  village  voisin  de  Rouen,  dont  le  curé,  son  on< 
l'accueillait  comme  son  enfant  et  où  notre  adolescent  retrouvait  aveeses  pet 
amis  qu'il  amenait  de  temps  à  autre,  les  grands  horizons,  les  libres  cours< 
les  plaisirs  champêtres  de  son  enfance.  Ses  études  finies,  il  fut  reçu  en  \\ 
à    l'Ecole  Normale,  -mais  son   nom,  par  inadvertance  paraît-il,  ne    fut 
inscrit  sur  la  liste  d'admission  et  il  ne  put  entrer  qu'en  novembre  1828  apf 
avoir  été  chargé,  dans  l'intervalle,  d'une  classe  au  collège  de  Bernay. 

A  l'Ecole,  il  retrouva  son  camarade  Chéruel  et  il  eut  pour  condisciple  Vacl 
rot,  et  pour  maîtres  Hichelet,  Cousin,  Jouffroy.    Les  contemporains  on(  Il 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  '     7 

)  suivent  décrit  lïlcole  de  la  rue  Saint-Jacques,  la  simplicité  des  mœurs  et 
-l'ardeur  des  étudiants,  je  dirai  leur  foi  dans  leur  idéal,  pour  que  j'essaie,  après 
eux,  de  retracer  .un  tableau  que  je  ne  connais  moi-n&me  que  par  eux.. 

fiénard  a  eu  cette  foi,   mais    en  .  restant   lui-môme    fermement  Attaché 

aux  principes  que   sa  première  éducation   avait   inculqués  dans  sou   âme. 

|  Ces!  au  témoignage  de  sa  fille  que  je  me  réfère  :  «  11  conserva  toujours, 

;  écrit-elle,  les  principes  d'une  philosophie  .spiritualistc,  morale  et  religieuse, 

|  celle  de  Platon,  de  Saint-Augustin,  de  Bossu  et,  de  Descartes,  de  Leibnitz  et  de 

I  Malebranche.  Cette  philosophie  restera  toujours  pour  lui  l'arche  sainte  qu'il 

|  faul  soutenir  et  défendre  contre  Terreur  §t  le  sophisme.  Consacrer  à   cette 

noble  cause  sa  vie  et  touies  les  forces  de  son  intelligence   deviendra  le  but 

unique  poursuivi  désormais  avec  un  zèle  d'apotre.  Connaître,  aimer  la  vérité, 

et  la  propager  dans  le  monde  sera  la  seule  raison  de  son  existence,  la  seule 

ambition  digne  de  lui.  » 

Ses  maîtres,  Jouffroy  et  Cousin,  eurent  sans  doute  une  grande  influence 
sur  la  formation  de  ses  idées;  néanmoins,  devant  même  ces  hautes  person- 
nalités, il  n'abdiqua  jamais  la  sidnne,  réservant  toujours  en  dernier  ressort  la 
souveraineté  de  sa  raison  dans  sa  sincérité  et  son  indépendance.  Cette  indé- 
pendance et  cette  sincérité,  poussées  jusqu'à  l'excès  peut-être,  sont  deux  traits 
dominants  du  caractère  de  Charles  Bénard.  S'accusant  dès  sa  jeunesse,  ces 
qualités  ne  cessent  de  se  manifester,  souvent  même  à  son  préjudice,  à  travers 
les  actes  ée  sa  longue  carrière. 

Les  leçons  de  Cousin  et  un  penchant  personnel  firenf  de  lui  un  fervent 
adorateur  de  Platon.  11  était  a  l'Ecole  à  l'époque  de  la  Révolution  de  1830  et, 
l'ardent  petit  champion  de  la  royauté  au  village  de  Sainte-Foi,  devenu  Norma- 
lien, fit  comme  beaucoup  de  ses  camarades  ;  il  escalada  les  murs  pour  se 
joindre  aux  combattants  de  Juillet.  Plus  tard,  me  dit-on,  il  regrettait'sa  juvé- 
nile équipée,  sans  répudier  la  générosité  de  sentiment  qui  l'y  avait  poussé. 
Plus  lard,  à  mon 'tour,  j'ai  été  témoin  —  et  acteur  —  de  la  tentative  faite  par  les 
Xormaliensen  1831  pour  protester  contre  le  coup  d'Etat  du  2*  décembre  et  je 
ne  puis  regretter  le  mouvement  de  justice  et  de  libéralisme  qui  les  souleva 
;  alors  contre  la  violation  de  Tordre  légal  et  du  droit  public.  Dans  les  circons- 
tances critiques  où  le  devoir  «commande  de  prendre  parti,  toutes  les  cons- 
ciences ne  comprennent  pas  de  la  même  manière  ce  devoir.  Mais  il  me  semble 
Que  l'expérience  devrait  nous  avoir  enseigné  que,  si  révolution  continue  des 
institutions,  en  conformité  avec  les  mœurs,  est  une  loi  de  l'histoire,  les  , 
révolutions  violentes  par  un  coup  de  force  servent  moins  à  hâter  le  progrès 
Qu'à  affaiblir  le  corps  social  en  aggravant  les  divisions. 

Au  sortir  de  racole,  Bénard  fut  nommé  professeur  de  philosophie  à  Rodez  ; 
Tannée  suivante,  en  1831,  à  Besançon,  où  il  est  resté  sept  "ans  et  où  l'on  avait 
«aidé  de  lui  un  bon  souvenir,  lorsque  je  suis  venu,  en  1834;  y  professe?  la 
rhétorique. 

Sa  vie.  telle  que  sa  fille  Ta  retracée  dans  ses  notes,  me  rappelle  celle  que 
je  menais  moi-même  :  promenades  dans  la  campagne  voisine  et  conversations 
intimes  avec  quelques  camarades  —  j'ai  eu  avec  moi  Véron,  Tournier,  Ordi- 
ûaire,  Brun  —  longues  excursions  les  jours  de  congé  dansi  les  pittoresques 
allées  de  la  Loue  et  du  Lison  .ou  sur  les,  crêtes  du  Jura,  voyages  le  sac  au 
tos,  poussés  jusqu'en  Suisse  pendant  .les  vacances,  partage  des  heures  de 
travail  entre  la  classe  où  Bénard  trouvait  des  élèves  généralement  laborieux, 


8  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

et  le  cabinet  —  je  veux  dire  la  chambre  unique  composant  tdut  le  logemenV- 
où  il  poursuivait  ses  études  personnelles.* 

Le  premier  ouvrage  qu'entreprit  Bénard  fut  sa  thèse  dans  laquelle  il  réfutait 
le  système  phrénologique  de  Gall.  Le  second  fut  la  traduction  de  l'Esthétique 
de  Hegel,  traduction  hérissée  de  difficultés,  qui  exigeait  un  labeur  opiniâtre 
et  qui  causa  au  traducteur  une  maladie  nerveuse.  • 

Il  avait  quitté  Besançon  ppur  prendre  possession  de  la  chaire  de  philosophie 
de  Nancy,  quand,  en  18i0,  il  publia  le  premier  volume.  Mariç  Tannée  suivante 
avec  la  fille  de  M.  Déniante,  professeur  à  la  Faculté  de  droit  a  Paris  et  com- 
mentateur du  droit  civil,  il  obtint*  son  transfert  au  collège  de  Rouen  où  le 
souvenir  de  ses  succès  n'était  pas  éteint  et  où  il  se  trouvait  rapproché  de  sa 
•propre  famille  et  de  celle  de  sa  femme.  Il  eut  la  satisfaction  <fy  retrouver  son 
ami  Chériifel.  C'est  pendant  les  sept  années  qu'il  y  passa  que  naquirent  se^ 
deux  premiers  enfants.  Il  y  acheva  la  préparation  des  cinq  volumes  de  la  traduc- 
tion de  Y  Esthétique  et  composa  son  Précis  de  philosophie  qui  est  parvenu  it 
y  a  quelques  années  à  sa  onzième  édition. 

Appelé  à  Paris  au  commencement  de  1818,  il  venait  de  prendre  possession 
d'une  des  deux  chaires  de  philosophie  du  collège  Bourbon  quand  éclata,  la 
révolution  de  février.  Quoiqu'après  les  Journées  de  juin  la  chaire  qu'il  avait  été 
appelé  à  remplir  eût  été  supprimée,  il  resta  au  lycée  en  qualitc.de  divisionnaire. 
C'est  précisément  à  cette  date,  en  octobre  18«8,  que  j'entrai  en  philosophie  et 
que  je  devins  son  élève. 

J'avais  pour  condisciples  Dupré  et  Henry,  deux  futurs  Normaliens,  Flotard, 

•  esprit  fin,  qui  se  destinait  aussi  à  l'Ecole  et  que  sa  mauvaise  santé  a  arrêté  au 

début  de  la  carrière,  et  Lefèvre-Pootalis,  aujourd'hui  merrfbre  de  l'Institut. 

Henry,  Flotard  et  moi  nous  nous  communiquions  souvent  nos  travaux  et  no»! 

idées,  discutant  avec  la  sincérité  et  l'ardeur  des  néophytes. 

La  philosophie  nous  passionnait.  Le  professeur,  non  moins,  ardent,  éveillait 
et  soutenait  notre  curiosité  scientirfque.  11  nous  proposait  <V*  exercices  dé 
dissertation;  il  provoquait  des  argumentations  et  nous  ouvrait,  de  divers  coté  v 
des  horizons  dans  lesquels  notre  pensée  était  étonnée  de  pénétrer.  Il  ne 
craignait  pas  d'aborder  les  questions  sociales  et  de  nous  donner  parfois  à 
traiter  des  sujets  qui  auraient  pu  paraître  trop  ambitieux  pour  notre  ôge.'Ses 
leçons  sur  le  travail  et  la  propriété  sont  les  premières  lueurs  d'économie 
politique  que  j'ai  eues.  Je  me  souviens  de  m'étre  plongé,  pendant  une  quin- 
zaine de  jours,  dans  la  lecture  de  VEsprit  des  Lois  pour  composer  une  disser-; 
tation  sur  l'influence  des  lois  sur  les  mœurs  et  des  mœurs  sur  les  lois* 
M.  Bénard  a  exposé  sa  méthode  d'enseignement  dans  une  brochure  publiée  en 
1862  et  dans  son  Petit  Traité  de  la  dissertation  philosophique. 

Etant  très  indépendant  de  caractère,  M.  Bénard  était  quelque  peu  dissident 
alors.  C'était  toutefois  un  spiritualiste  éclectique  et  même  un  philosophe 
chrétien.  Mais  sa  foi  religieuse  n'empiétait  pas  sur  l'indépendance  d'esprit  de 
ses  élèves  qui  suivaient  chacun  leur  voie.  Les  professeurs  de  ce  temps  étaient 
peut-être  moins  habiles  qu'on  ne  Test  devenu  depuis  à  démonter  Les  cordes  du 
piano;  mais  il  y  en  avait,  comme  aujourd'hui,  qui  inspiraient  le  sens  de  l'har-i 
morïie,  je  veux  dire  la  curiosité  de  connaître  les  lois  de  la  pensée  humaine  et 
de  percer  jusqu'à  la  coordination  et*  au  principe  de  l'ordre  matériel  et  moral. 
Les  procédés  d'investigation  ont  changé  et  changeront  encore.  Le  fonds  reste: 
le  même  depuis  les  philosophes  grecs,  et  l'effort  pour  se  connaître  soi-même. 


t 


.     '  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  ' .  9 

connaître  la  raison  du  monde  et  déterminer  scientifiquement  la  hase  du  devoir 
est  l'effort  le  plus  noble  de  la  pensée,  un  effort  utile  à  l'individu  et  néces- 
saire à  la  civilisation,  qui  tend  à  élever  l'âme  et  la  f.Ure  planer  au-dessus  des 
réalités  objectives,  à  des  hauteurs  troublantes  parfois,  mais  vivifiantes.   ■ 

M.  Bénard  est  resté  huit  ans  au  lycée  Bonaparte.  Des  circonstances  particu- 
lières lui  ont  fait  ensuite  préférer  Charlemagne.  En  1854,  il  avait  été"  nommé 
maître  de  conférences  à  l'Ecole  Normale,  cumulant  ce  nouvel  enseignement 
avec  celui  du  fycée.  Comme  il  se  donnait  tout  entier  a  tout  ce  qu'il  faisait, 
la  double  tâche  était  au-dessus  de  ses  forces.  Il  eût  aimé  à  opter  pour  la 
seronde  dans  laquelle  il  avait  réussi,  et  il  hésita  «quelque  temps.  Maie  le 
traitement  de  l'Ecole  était  alors  insuffisant  pour  un  père  ayant  à  élevé?  une 
famille,  'et  il  choisit  le  lycée  où  il  est  resté  jusqu'à  sa  retraite,  en  18C6, 
estime  de  ses  collègues,  récompensé,  à  Charlemagne  comme  à  Bonaparte,  par 
les  succès  de  ses  élèves  au  concours  général,  souvent  même  par  le  prix 
{l'honneur  auquel  on  disait  plaisamment  qu'il  était'abonné;  trop  peu  souple 
pour  se  plier  à  tous  les  changements  de  programme  et  trop  franc  pour 
jaasquër  les  divergences  qui  pouvaient  se  produire  entre  sa  manière  d'en- 
kefcner  et  la  direction  de  chefs  plus  jeunes  que  lui. 

L'effacement  de  la  philosophie  derrière  le  titre  de  logique  dans  les  pro- 
grammes de  1852  lui  fut  particulièrement  pénible.  Il  protesta  en  écrivant  un-livre 
sur  Le  rôle  de  la  philosophie  dans  renseignement  auquel  l'Académie  française 
décerna  un  prix  Mon ty on  et  en  faisant  ensuite  à  l'Académie  des  Sciences  morales 
£t  politiques  une  lecture  sur  L'enseignement  actuel  de  la  philosophie 
faits  les  lycées  et  les  collèges  ou  les  autonomies  de  la  logique  classique. 
11  montrait  la  situation  fausse  du  professeur,  obligé 'd'enfermer  la  phjiosophie 
dans  le  cadre  étriqué  de  la  logique  et  de  se  transformer  en  même  temps  en 
répétiteur  dçs  matières  multiples  du  baccalauréat.  «  Nous  demandons  énergi- 

C «ment,  disait-il,  avec  tous  les  hommes  éclairés  et  compétents,  le  rétablis- 
ment  d'une  étude  longtemps  décriée  qui  peut  avoir  ses  dangers  sans  doute, 
mais  qui,  ainsi  que  l'ont  reconnu  tous  les  grands  esprits  à  toutes  les  époques, 
est  bonne  en  soi,  propre  à  élever  l'âme  comme  à  développer  l'esprit  et  qui 
sert  de  couronnement  aux  autres  études.*..  Aujourd'hui,  cette  étude  dix  fois 
séculaire  et  nationale,  est  désorganisée;  elle  est  désertée  dans  nos  collèges.* 
Son  absence  forme  une  lacune  grave  et  tous  les  Jours  mieux  sentie.  »  Et  il  ter- 
minait ainsi  :  c  Si  l'on  trouvait  que  notre  langage  a  été  trop  libre,  qu'il  ne 
convient  pas  à  un  simple  professeur  de  signaler  les  contradictions  et  les  vices 
Ûe  la  partie  du  système  des  études  dont  il  est  chargé  d'exceuter  les  pres- 
criptions, nous  prierions  qu'on  nous  pardonnât  cet  excès  de  zèle  pour Ja  cause 
I  laquelle  nous  avons  voué  notrte  vie.  »  Il  faisait  celte  lecture  en  1862.  Ce  n'est 
ipas.le  ministre  auquel  il  s'adressait,  c'est  son  successeur,  M.  Duruy,  qui  h 
opéré  la  réforme  souhaitée  en  rétablissant  l'agrégation  de  philosophie  et  la 
classe  de  philosophie  proprement  dite  dans  les  programmes. 
La  retraite  causa  un  profond  regret  a  Bénard,  mais  ne  le  sépara  pas  de  cette 
use  à  laquelle  il  avait  voué  sa  vie.  Ses  affections  de  famille  s'élargissaient.  H 
nariait  sa  fille  à  un  universitaire,  qui  était  un  de  ses  anciens  élèves,  Gaston 
Teugére,  et  plus  tard  son  flls,  le  Dp  faul  Bénard  à' la  fille  d'un  membre  estimé 
barreau.  Les  petits-enfants  naquirent  et  égayèrent  le  foyer.  Mais  la  mort 
tint  aus^l,  qui  Paltrista  en  lui  enlevant  sa  première  belle-fille  et  son  gendre, 
sll  rnta il  vivement  les  joies  et  les  douleurs,  il  savait  maîtriser  ses  émotions. 


40  ASSOCIATION   DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

■ 

«  Sobre,  dit  M»#  Fengère,  è  exprimer  ses  affections,  sauf  parfois  dans  des 
lettres  où  elles  se  révèlent  alors  avec  un  charme  touchant,  il  les  prouvait 
plus  qu'il  n'en  faisait  montre,  surtout  aux  heures  critiques  où  son  interven- 
tion était  possible.  »  Quand*  il  ne  pouvait  plus  rien,  il  se  réfugiait  dans  le 
travail  qui,  de  nos  jours  aussi  bien  qu'au  temps  troublé  où  vivait  Cicoroo, 
esf  un  grand  consolateur  ou  tout  au  moins  un  soutien  contre  le  décou- 
ragement. 

L'Esthétique  est  l'étude  qui  l'a  le  plus  occupé.  Nous  avons  dit  que  c'est  eu  1840 
qu'il  avait  publié  le  premier  volume  du  cours  d'Esthétique  de  Hegel,  celui  qui 
traite  de  l'idéal  en  soi,  c'est-à-dire  du  beau  en  général,  le  beau  dans  la  natyrc 
et  le^eau  dans  l'art.  Ce  cours  qu'avaft  professé  Hegel  de  1820  à  182y,  av&il 
été  publié  non  par  L'auteur,  mais  par  des  disciples  qui  s'étaient  .servi  de 
leurs  notes  et  de-  celles  du  maître  et  avaient  mis  ainsi  en  circulation  une 
œuvre  originale  et  profonde,  d'un  stylp  coloré  quand  l'auteur  décrit,  mais, 
quand  il  disserte,  d'une  obscurité  souvent  désespérante  au  jugement  de 
ceux  qui  l'ont  abordé  dans  le  texte  allemand.  En  France,  aucun  ouvragé 
de  Hegel  n'était  'encore  traduit,  et,  sur  l'EsthfUique  particulièrement,  dit 
M.  Bénard,  des  pages  brillantes  avaient  été  écrites  sous  l'inspiration  des 
théories  étrangères,  mais  on  ne  trouvait  nulle  part  un  système  fortement 
conçu  et  complet.  Le  deuxième  volume,  qui  traite  de  l'idéal  dans  les 
formes  particulières  de  .son  développement,  c'est-à-dije  dje  l'histoire  de 
l'art,  art  symbolique,  classique  et  romantique,  parut  en  1843.  La  même  annéeî 
bénard  était  élu  membre  de  l'Académie  de  Rouen  et  prenait  l'indépendance 
dans  l'art  comme  sujet  de  son  discours  de  réception  dans  lequel  il  s'appliquait  è 
démontrer  que  l'art  n'était  pas  une*  servile  imitation  de  la  mfture,  mais  était  une 
création  libre  de  l'esprit  exprimant  une  idée  par  une  image,  ou  tout  au  moiAa 
par  une  forme  sensible,  l'idée  et  l'image  se  fondant  dans  l'unité  artistique:] 
ce  sont  là  des  idées  hégéliennes.  Le  cinquième  et  dernier  volume  de  la  première! 
édition  porte  la  date  de  1851.  A  la  suite  de  la  traduction  que  M.  bénard  a  faite 
précise,  mais  libre  dans  les  passages  obscurs  afin  d'éclairer  la  pensée  même 
«le  1'auleur,  ce  volume  contient  un  résumé  en  deux  cent  soixante-quinze  paget 
de  l'ouvrage  de  Hegel  et  une  appréciation  de  sa  doctrine  et  de  celle  des  auteurs 
allemands  qui  ont  avant  lui,  ou  sur  ses  traces,  abordé  le  môme  sujet.  M.  Bénard  « 
fait  de  ce  résumé  un  tirage  à  part  qui  a  été  «traduit  en  anglais  aux  Etats-Unis.1 

«  L'ouvrage  de  Hegel,  dit  en  terminant  M.  Bénard,  malgré  ses  défauts,  ses 
lacunes  et  ses  imperfections,  par  son  étendue,  les  idées  qu'il  renferme,  II 
solidité  des  principes,  Ja  profondeur  des  vues,  la  fécondité  des  aperçus  et  la 
richesse,  des  détails,  sa  tendance  morale  élevée,  l'intelligence  avec  laquelle 
sont  traitées  toutes  les  questions  d'art  et  de  littérature  qui  forment  son  objet 
enfin  par  les  qualités  de  style  qui  le  distinguent,  nous  paraît  le  mieux  repré- 
senter jusqu'ici  cette  branche  intéressante  du  savoir  humain  qui  s'appelH 
l'Esthétique  ou  la  philosophie  de  l'art.  » 

Bénard  a  plusieurs  fois  réédité,  sinon  la  totalité,  du  moins  les  parties  princi- 
pales de  l'ouvrage.  En  1855,  il  a  donné,  en  deux  volumes,  La  poétique,  jm 
W.-F.  Hegel,  qu'il  a  accompagnée  d'extraits  tirés  de  divers  auteurs  allemands 
<'t  fl'un  examen  critique  de  la  doctrine  du  maître.  En  1860,  il  a  présenté  aa 
public  les  trois  derniers  volumes  de  sa  traduction  $ous  le  titre  spécial  de 
Système  des  beaux-arts,  par  W.-F.-  Hegel,  traduit  par  M.  Bénard,  docteur 
es  lettre*,  professeur  au  IJcce  Charlcmagne,  publication  qui  ne  traite  par  con^ 


i 


t 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  44 


séquent  que  dos  applications  de  l'Esthétique,  c'cst-a-dire  de  l'architecture,  de  la 
sculpture,  de  la  peinture,  de  la  musique  et  de  la  poésie.  En  1875,  il  a  publié 
Hegel  :  Esthétique*  traduction  française,  deuxième  édition,  par  Ch.  Bériard, 
docteâr  es  lettres,  ancien  professeur  de  philosophie  dans  les  lycées  de  Paris 
et  à  l'École  Normale  supérieure  ;  dans  cette  dernjère  édition  se  trouvent 
reproduites,  mais  plus  condensées  que  dans  la  première,  les  trois  parties  de 
l'œuvre  du  philosophe  allemand,  l'idée  du  beau  dans  Tari,  le  développement  de 
l'idéal  et  le  système  des  arts  particuliers.  , 

jQuarante-cinq  ansaprés«la  publication  du  premier  volume  de  la  traduction  de 
Hegel,  Bénard  restait  encore  attaché  au  même  sujet.  Il  exposait  dans  une  suite 
de  lectures  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques  l'Esthétique  chez 
les  Anciens  depuis  Platon  jusqu'aux  Alexandrins  cl  il  publiait  en  1887  sous  le 
titre  de  ^Esthétique  fAristote,  le  travail  dalls  lequel  il  s'applique  à  prouver 
qu'il  existe  «dans  la  philosophie  grecque,  sinon  une  science  du  beau  à  propre- 
ment parler,  au  moins  des  conceptions  originales  et  parfois  fécondes  sur  le 
beau  et  l'art,  principalement  dans  Platon,  Aristote  et  Plojin,  Bénard  achetait 
r*lprs  sa  quatre-vingtième  année.  11  ne  paraissait  pas  sentir  le  poids  des  ans. 
■Je  l'ai  vu  souvent  alors  à  l'institut,  toujours  alerte,  toujours  méditant  de  nou- 
veaux travaux.  Ses  traits  mêmes  avaient  peu  changé,  et,  comme  les  écoliers 
voient  d'ordinaire  avec  leurs  yeux  d'adolescent  les  professeurs  plus  âgés 
qu'ils  ne  sont  réellement,  je  retrouvais  <jans  ses  traits,  sans  changement  très 
appréciable,  le  professeur  de  1849. 

Bénard  méditait  en  effet  une  œuvre  de  très1  longue  haleine,  une  histoire  de 
la  philosophie  ancienne.  11  avait  beaucoup  lu,  surtout  les  auteurs  allemands  (1), 
et  il  avait  amassé  une  masse  considérable  de  notes  qu'il  savait  classer  dans 
un  ordre  méthodique  ;  et,  tout  en  écrivant  de  temps  à  autre  des  articles  ^de 
revue,  il  s*était  mis  à  la  besogne.  Lé  premier  volume  de  La  Philosophie  an- 
cienne, Histoire  générale  de  ses  systèmes  avajt  paru  en  1885,  avant  YBsthé- 
tique  dArùtote.  Après  une  introduction  sur  la  mythologie  et  la  philosophie 
des  peuples  orientaux,  l'auteur  abordait  la  philosophie  grecque  ;  il  insistait  sur 
Técolc  socratique  et  il  accordait  une  large  place,  une  trop  large  même,  aux  sp- 
phistes  &recs  et  à  la  sophistique  dont  il  s'est  laissé  entraîner  à  suivre  la  filia- 
tion jusqu'au  xix*  siècle. 

La  suite  de  ce  travail  le  condufsait  à  Platon.  11  s'y  arrêta  avec  complaisance, 
on  pourrait  dire  avec  la  passion  de  l'amour,  et  le  chapitre  qu'il  devait  lui  con- 
sacrer devint  un  livre,  son  dernier  ouvrage  ':  Platon,  sa  Philosophie,  précédée 
*«*  aptrçu  de  sa  vie  et  de  ses  écrits.  M.  Bénard,  estimant  que,  malgré  le 
«éritedes  études  dont  Platon  a  été  l'objet  de  notre  temps  en  France,  il  n'y 
vivait  pas  d'exposé  complet  de  la  philosophie  platonicienne,  voulait  tenter  cette 
œuvre  qu'il  adresse,  dit-il,  «*non  aux  savants  et  aux  ^rudits  de  profession, 
mais  au^public  éclairé,  désireux  de  connaître  dans  son  ensemble  et  dans  ses 
parties  principales  la  philosophie  platonicienne  ».  Le  volume  comprend  trois  par- 
les :  la  dialectique,  la  physique  et  l'éthique,  l'esthétique.  C'est  en  juillet  1892 
qu'il  en  signait  la  préface,  restant  à  quatre-vingt-cinq  ans  ce  qu'il  avait  été  à 
«tonte  ans,  ardent  au  travail,  passiorihé  pour  les  idées  qu'il  croyait 'vraies  et 
salutaires,  «militant  pour  les  défendre,  dévoué  à  son  pays  comme  à  sa  foi  phi- 
losophique. *  L'auteur,  dit-il  dans  cette  préface,  qui  est  un  des  plus  vieux 

(Ijïl  a  traduit  les  Écrits  philosophiques  de  ScheUiîig,  1  vol. 


ê 


43  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

maîtres  de  la  jeunesse,  n'a  cessé,  par  sa  parole  et  par  sa  plume,  de  lui  ensei- 
gner les  grandes  et  nobles  doctrines  du  spiritualisme  et  de  l'idéalisme.  » 

Ce  livre  n'était  pas  encore  publié4  que  déjà  Bénard  composait  la  suite  de  soi 
hisloire  de  la  philosophie.  Son  grand  âge,  loin  de  ralentir  son  ardeur,  lui  sem- 
blait un  avertissement  de  se  hâter  et  il  travaillait  davantage.  Cependant  ses 
forces  ne  pouvaient  pas  indéfiniment  obéir  à  sa  volonté.  Un  accident  qui  com- 
promit la  vie  de  sa  femma  ébranla  sa  robuste  constitution.  Il  lutta  pendant 
deux  ans  en  s'affatt)  lissant  peu  à  peu;  l'influenza  lui  porta  le  dernier  coup. 
«  Je  ne  finirai  pas  mon  livre,  dit-il  avec  résignation,*  je  suis  vieux;  il  est  temps 
de  m'en  aller.  »  11  adressa,  dit  M-*  Feugère  dans  ses  notes,  «"  quelques  mois 
affectueux  à  sa  femme  où  transpirait  la  Joie  de  ne  pas  lui  survivre  et  il  mourut 
avec  la  sérénité  d'un  sage  confirmée  par  les  espérances  chrétiennes  •.C'était 
le  29ijanvier  1898;  douze  joilrs  plus  tard  il  aurait  eu  quatre-vingt-onze  ans 
révolus.  • 

Il  laisse  un  nom  respecté.' Sa  doctrine  philosophique  peut,  comme  toute» 
Ie%  doctrines,  être  discutée  ;  mais  l'étendue  et  la  précision  de  ses  connais* 
sances  en  Esthétique  ne  peuvent  être  niées  :  c'est  là  qu'est  son  originalité.  H 
ne  doit  d'ailleurs  y  avoir  qu'une  voix  pour  louer  la  sincérité  et  la  fermeté  de 
ses  convictions,  son  ardeur  infatigable  au  travail  et  l'honorabilité  d'une  longue 
carrière  d'universitaire  et  d'écrivain  vouée  à  l'éducation  morale  de  la  jeunesse. 

"  E.  Levassbur. 

Promotion  de  1832.  —  Chon  (François),  né  à  Laval,  le  14  novembre  1812, 
décédé  à  Lille,  le  5  mai  1898. 

François  Chon  était  élève  au  Collège  Charlemagne  lorsqu'il  fut  admis  à, 
l'École  Normale;  à  sa  sortie,  en  1835,  il,  fut  nommé  au  collège  communal  de 
Lille,  devenu  depuis  Collège  royal,  et  ensuite  lycée. 

Et  il  demeura  à  Lille  depuis  tors,  donnant  ainsi  l'exemple  rare,  et  peut-être 
unique,  d'une  aussi  longue  carrière  passée  dans  la  même  ville  et  dans  le  même 
établissement. , 

"Et  pourtant,  les  occasions  d'avancement  ne  lui  manquèrent  pas  ;  il  était  ténu 
partout  en  haute  estime  et  il  reçut  toutes  les  distinctions  qu'il  pouvait  obtenir 
sans  déplacement,  notamment,  la  croix  de  la  Légion  d'henneur. 

En  1854,  il  fut  nommé  inspecteur  d'Académie  à  Besançon,  c'était  un  premier 
pas  vers  le  rectorat  ;  il  déclina  cet  avantage,  désirant  ne  pas  abandonner  ren- 
seignement, qu'il  aimait,  et  ne  pas  quitter  la  ville  de  Lille  où  il  avait  acquis 
'droit  de  cité.  11  s'était  attaché  d'autant  plus  à  notre  ville  qu'il  voyait  autour  de 
lui  toute  une  génération  d'anciens  élèves,  lui  témoignant  une  reconnaissance 
et  une  affection  auxquelles  il  était  très  sensible.  Cette  absence  «d'ambition^ 
avec  une  sereine  simplicité,  était  le  trait  dominant  de  son  caractère.  A  cô 
sujet,  l'anecdote  suivante,  citée  à  propos  de  M.  Chon,  par  M.  Finot,  président 
de  la  Société  des  Sciences  de  Lille,  est  bien  caractéristique  : 
'  Quand  en  1863,  M.  Duruy,  fut  nommé  Ministre  de  l'Instruction  publique; 
M.  Chon*  qui  avait  conservé  de  lui  un  excellent  souvenir,  se  trouvant  à  Paril 
pendant  les  vacances  et  passant  rue  de  Grenelle,  eut  l'idée  d'entrer  au  Minis- 
tère. Il  pénétra  dans  une  antichambre  encombrée  et  fit  passer  sa  oarle  sur  la- 
quelle il  avait  écrit  :  «Normalien  de  la  promotion  de  1832».  Après  deux  heures 
d'attente,  il  est  introduit.  La  conversation  s'engage,  on  parle  des  amis  disparus* 
on  remue  les  vieux  souvenirs  dé  l'Ecole,  puis,  au  bout  d'un  quArt  d'heure  4 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  43  » 


I  «  Voyons,  mon  cher  camarade,  lui  dit  M.  Duruy,  nous  n'avons  pas  encore  parlé 
id|toi,  dis-moi  vite  quelle  affaire  t'amène.  —  Mais,  répond  M.  Chon,  pas  (l'autre  - 
jque  le  plaisir  de  te  revoir.  —  Tu  ne  désires  rien?  Tu  na  demandes  rien?  —  Ma 
!  loi,  non*  J'ai  été  pris  de  l'envie  de  serrer  la  main  d'un  vieil  ami  de  jeunesse 
dont  le  nom  m'est .  resté  cher,  et  de  le  féiiciter  de  sa  nouvelle  fortune.  Voilà 
tout.  —  Eh  bien,  dit  le  Ministre  stupéfait,  voilà  la  première  visite  désinté- 
ressée que  je  reçois,  et  Dieu  sait  si  j'en  ai  reçu  depuis  trois  mois  !  » 

Cette  vertu  qu'il  avait  de  se  contenter  d'être  ce  qu'il  était  sans  désir  de 
changement,  même  en  vue  des  plus  légitimes  récompenses  offertes  à*  son  mé- 
I  rite  était  secondée,  chez  M.  Chon,  par  un  penchant  très  accentué  vers  le  culte 
ides  souvenirs.  Dans  les  carrières  publiques,  l'avancement  est  souvent  acquis 
au  prix  de  déplacements  d'autant  plus  fréquents  que  cet  avancement  est  plus 
lapide.  On  s'instalte  avec  sa  famille  dans  une  résidence  nouvelle;  peu  à  peu, 
et  au  bout  d'un  certain  temps,  on  sent  qu'on  y  est  habitué,  connu,  estimé, 
[c'est  alors  qu'arrive  le  moment  d'en  changer.  On  abandonne*  de  .côtés  et  d'au* 
1res,  des  lambeaux  de  son  âme,  des  affectiotis  qui  commençaient  à  prendre  ra,- 
ieine,  et  qu'on  délaisse  pour  en  cultiver  d'autres  qui  auront  le  môme  sort.  Pour 
^certains  caractères,'  il  y  a  une  satisfaction  très  douce  à  économiser  ea  quelque 
téorte  ses  souvenirs,  à  vivre  au  milieu  d'eux,  à  se  rajeunir  en  les  invoquant  ; 
•on  a  encore  autour  de  soi  tout  ce  qui  a  été  mêlé  à  la  plus  grande  .partie  de 
[son  existence.  Et  tout  vous  intéresse  où  vous  résidez,  parce  que  tout  vous  y 
[rappelle  quelque  chose. 

[   Çest  avec  cette  disposition  d'esprit  que^l.  Chon  écrivit  l'histoire  de  sa  propre 
vie,  dans  un  livre  maintenant  très  rare  :  Impressions  et  Souvenirs.  Titre  Jieu- 
çeuseraent  choisi  pour  caractériser  cet  ouvrage,  car  rien  n'y  fait  penser  à  une 
prétention  quelconque,  chez  l'auteur,  d'intéresser  le  lecteur  à  sa  propre  per- 
sonne, il  se-  raconte  en  racontant  ce  qu'il  a  vu  autour  de  lui,  ainsi  que  l'on 
fait  dans  des  *  impressions  de  voyage»,  il  décrit  son  voyage  à  travers  la  vie. 
Uafe  notable  partie  de  ce  livre  est  consacrée  à  ses  années  de  séjour  à  l'École 
i  Normale,  et  l'on  y  retrouve  cet  amour  de  notre  chère  École,  qu'il  témoignait  erf 
;  toutes  circonstances.  Il  y  donne  d'une  façon  magistrale  et  pourtant  familière 
j  Pbistohje  de  l'École  pendant  cette  période  et  la  physionomie  des*  professeurs 
qui  l'illustrèrent  alors.  L'analyse  de  leurs  caractères  et  de  leurs  méthodes 
Renseignement  y  est  présentée  d'une  manière  si  frappante  que  l'on. y  recon- 
naît un  élève  digne  des  maîtres  qu'il  a  su  Si  bien  faire  revivre. 
;    De  même  et  comme  témoignage  de  son  affection  envers  la  ville  de  Lille,  qui 
était  devenue  sa  cité  d'adoption,  il  écrivît  un  livre  ;  Promenades  Lilloises,  ou- 
vrage qui  restera  longtemps  goûté  des  vieux  Lillois.  Pour  en  faire  comprendre 
et  apprécier  la  valeur,  je  dois  rappeler  que,  depuis  trente-cinq  ans,  là  ville  de 
;  Lille  a  «ubi  une  transformation  complote.  Enserrée  dans  les  fortifications  cons- 
1  traites  par  Yauban,  et  entourée  d'une  zone  militaire,  elle  était  le  ceutre  d'une 
agglomération  suburbaine  tellement  importante,  qu'elle  dut  s'annexer,  pour  no 
pas  étouffer  dans  son  enceinte,  la  plupart  de  ses  communes  voisines,  créer  des  ' 
boulevards,  de  nouveaux  quartiers  reliant  l'ancienne  ville  avec  ses  faubourgs, 
•et  déplacer  Je  centre  du  mouvement  général.  Le  livre  de  M.  Chon  rappelle 
tfune  manière  vivante  à  tous  les  Lillois,  les  souvenirs  de  l'ancienne  cité,  en 
►même  temps  qu'il  les  initie  à  la  cKé  nouvelle.  Pour  écrire  un  tel  livre,  il  fal- 
lait un  homme  de  la  région,  qui  aurait  été  élevé  et  aurait  grandi  au  milieu  de 
eesnuvenirs.  M.  Chon  y  donne  l'impression  d'avoir  été  cet  enfant  de  Lille, 


« 
44  ASSOCIATION  DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 

comme  si  cette  mère  adoptive  avait  été  sa  mère  véritable.  —  J'ai  dit  combien 
'M.  Chon  était  estimé  comme  professeur.  Ses  cours  clairs  et  précis,  d'une  alluie 
littéraire  très  attachante*,  donnaient  aux  élèves  le  goût  de  l'histoire.  A  une  cer 
taine  époque,  longtemps  avant  que  la  Faculté  des  lettres  de  Douai  fût  transférée 
à  Lille,  la  ville  avait  annexé  à  la.  Faculté  des  sciences  des  cours  littéraires  pu- 
blics, et  M.  Chon  fut  chargé  d'y  Taire  des  conférences  d'histêire.  Il  sut  y  attirer 
et  y  retenir  un  auditoire  nombreux  de  gens  du»  monde,  dans  des  entretiens  ou 
le  fonds  très  sérieux  était  rendu  attrayant  par  des  récits  variés,  des  anecdotes 
caractéristiques,  qui  faisaient  revivre  d'une  manière  saisissante  la  physionomie 
de  chaque  époque  dont  il  parlait. 

La  notoriété  qu'il  avait  acquise  a  Lille  lui  était  échue  très  rapidement.  Des 
1842,  il  fut  appelé  à  foire  partie  de  la  Société  des  Sciences,  de  V  Agriculture  tt 
des  Arts  de  Lille.  Cette  compagnie,  qui  compte  cinquante  membres,  et  se  re- 
crute, à  chaque  vacance,  par  voie  d'élection,  fut  pour  M.  Chon  l'objet  d'un  atta- 
chement profond.  Fondée  en  1802,  elle  représenta  toujours  l'esprit  d'initiative, 
et  donna  l'impulsion  au  mouvement  scientifique  et  industriel  qui  fit  peu  3  peu 
de  Lille  le  centre  puissant  de  ^activité  intellectuelle  de  toute  la  région  du  Nord. 
et  qui  a  abouti  à  la  fondation  de  l'Université  de  Lille,  fille  y  organisa  les  mu- 
sées; c'est  à  elle  gue  fut  léguée,  par  le  peintre  Wicar,  l'admirable  collection 
de  dessins  qui  forme,  à  elle  seule,  un  musée  réputé  dans  toute  l'Europe;  elle 
la  confia  à  la  ville  de  Lille,  qui  est  à  juste  litre  fiére  de  la  posséder.  Cette  So- 
ciété réunit  la  plupart  des  notabilités  scientifiques,  littéraires,  agricoles  et  indus- 
trielles. C'est  (toutes  'proportions  gardées)  une  sorte  d'Institut  régional,  réunis- 
sant fcn  une  seule  assemblée  les  différentes  classes  qui  sont  distinctes  dans 
notre  grand  Institut  national.  Comme  lui,  elle  décerne  des  récompenses,  fort 
appréciées,  sous  forme  de  prix  attribués  à  des  travaux  remarquables,  de  bourses 
de  séjour  à  Rome  pour  les  artistes,  par  la  fondation  Wicar,  et  des  sortes  de 
prix  Montyon  aux  serviteurs  de  tout  grade  qui  se  sont  distingués  peudant.de 
longues  années  par  leur  dévouement  envers  leurs  patrons.  Elle  a  compté  parmi 
ses  membres,  pour  ne  citer  que  quelques-uns  parmi  les  disparus,  Macquart 
Delezenné,  Kuhlmann,  Faidherbe,  Pasteur.  Une  grande  activité  y  règne,  par 
les  travaux  qu'elle  provoque  parmi  ses  membres,  et  aussi  parmi  les  personnes 
qui,  en  dehors  de  Ja  Société,  deviennent  ses  lauréats. 

M.  Chon  s'y  distingua  par  un  grand  nombre  do  productions  d'érudition  his- 
torique, qui  furent  imprimées  dans  les  mémoires  de  la  Société,  et  dans  diffé-' 
rents  recueils  périodiques  intéressant,  l'histoire  de  notre  région.  Ajoutées  aux 
deux  ouvrages  dont  j'ai  parlé,  elles  montrent  quelle  fut  l'activité  d'esprit  de 
M.  Chon, .et  son  amour  pour  les  travaux  désintéressés.  • 

L'un  des  souvenirs  ie's  plus  doux  de  sa  vie  fut  celui  de  son  cinquantenaire  à 
la  Société  des  Sciences.  En  l'honneur  Me  cette  circonstance  mémorable,  la 
Société  avait  fait  frapper  une  médaille  spéciale  qui  lui  fut  offerte,  en  même 
t«mps  qu'une  adresse  signée  de  tous  les  membres,  auxquels  s'étaient  joiiiie* 
les  autorités  militaires,  administratives,  municipales,  et  particulièrement  les 
autorités  universitaires,  ayant  à  leur  tête  M.  le  recteur  Bayet. 

Aux  applaudissements  de  toute  l'assemblée,  M.  Charles  Barrois;  alors  prési- 
dent de  la  société  des  Sciences,  lui  fit  remise  de  la  médaille  frappée  en  son 
honneur,  en  lui  adressant  une  allocution  charmante.  Je  ne  saurais  mieux  faire 
que  de  citer  quelques  paragraphes  de  ce  discours,  et  de  la  réponse  de 
M.  Chon. 


1 


!    S 


#  DE  L  ÉCOLE  NORMALE  45 

«  Souffrez  que  je  rappelle  ici  le  charme  pénétrant  sous  lequel  vgus  nous 
»  avez  si  souvent  tenus  pendant  nos  réunions,  nous  cojnmuniouant  tantôt  vos 
»  impressions  littéraires,  et  tantôt  ces  souvenirs  intimes,  où  la  délicatesse  des 

•  sentiments  remportait  seule  sur  l'élégante  perfection  de  la  forme.  Qu'il  nous 

•  soit  permis  surtout  de  vous  remercier  de  vos  enseignements,  car  l'ensei- 
t  goement  de  l'histoire  nous  a  toujours  paru  entre  vos  mains  un*  levier  admi- 
»  rabie  et  puissant  pour  nous  élever  nous,  vos  confrères,  et  pour  la  plupart 
»  vos  auditeurs  et  vos  anciens  élèves,  vers  les  hautes  régions  .morales  et  pnir 

tosophiques.     .    , 

»'  Mais  plus  que  votre  talent,  nous  avons  appris  à  admirer,  en  vous,  Ta* me  la 
!  »  plus  dévouée  et  l'absolue  dignité  du  caractère  ;  aussi  la  Société,  en  vous 
>  «  appelant  quatre  fois  à  la  présidence  —  rare  hommage  dans  une  compagnie 

•  où  nul  autre  parmi  vos  collègues  actuels  n'a  occupé  deux  fois  le  fauteuil  — 
,  >  a  voulu  tout  ensemble  reconnaître  le  mérite  et  acclamer  l'homme.  Elle  a  su 

»  honorer  celui  qui  la  rendait  digne  de  gagner  la  confiance  .et  l'estime  de  tous, 
|  *  le  guide  qui  lui  indiquait  d'une  «main  sûre  le  rôle  qui  lui  appartenait  dans 
|  *  une  grande  ville,  où  il  y  avait  des  œuvres  utiles  à  fonder* et  un  foyer  intel- 

»  lectuel  à  entretenir.  »  • 

1  —  Dans  sa  réponse,  M.  Chon  disait  en  terminant  : 
«  Vous*  daignez,  Messieurs,  m'offrir  uqe  médaille  commémorative  frappée  en 

«  bronze.  Malheureusement,  je  ne,  suis  pas  d'un  métal  aussi  résistant.  Toute- 

•  fois,  croyez-le,  mon  cœur  qui  s'efforce  à  rester  jeune  en  dépit  des  -hivers 
«  qui  ont  dégarni  et  blanchi  ma  tête,  se  sent  encore  assez  de  ressort  pour  gar- 
5  der,  jusqu'à  son  dernier  battement,  le  souvenir  d'une  journée  de  bonheur  et 
>  d'honneur  que  je  considère  comme  un  couronnement  de  mon  existence.  » 

On  le  voit  par  ce  résumé  de  sa  vie,  M.  Chon  fut  par  excellence  l'homme* 
simple  et  bon.  Son  intelligence  d'élite,  autant  que  son  cœur  délicat,  inspiraient 
une  affection  profonde  à  tous  oeux  qui  le  fréquentaient.  Les  plus  attachés  à  lui, 
parce  que  la  reconnaissance  doublait  chez  eux  la  valeur  de  ce  sentiment  d'af- 
fection, furent  ses  anciens  élèves,  dont  l'un  des  premiers  avait  élé  notre 
illustre  concitoyen  Faidherbe. 

Cette  affection  fut  un  réconfort  pour  lui  pendant  la  dernière  période  de  sa 
vie.  qui  fut  attristée  par  la  perte  de  tous  Tes  siens.  Mais  la  source  la  plus 
féconde  de  sa  résignation  sereine  était  dans  ses  sentiment  $  de  philosophie  chré- 
tienne. Sa  foi  fervente  et  tolérante  pour  tous  provoquait  une  sympathie  irrésis- 
tible :  on  le,  sentait  aimant,  charitable  et  stoïque  sans  affectation.  Son  âme* 
vivait  dans  les  souvenirs.  L'uti  des  derniers  désirs  exprimés  par  lui  fut  que  ses 
héritiers  fissent  à*  notre  association  un  don,  qu'ils  ont  réalisé  après  sa  mort*  Il 
voulut  aussi  qu'aucun  discours  ne  fût  prononcé  sur  sa  tombe;  mais,  les  pa- 
roles unanimes  de  regrets  dés  nombreux  assistants  qui  suivirent  ses  funérailles 
|  montraient  qu'une  louange  publique  n'aurait  rien  ajouté  à  l'éloge  qui  était  dans 
I  toutes  las  bouches  et  au  souvenir  qui  restera  de  lui  dans  tous  les  cœurs. 

Iules  Lefebvre. 


Promotion  de  1835.  —.Benoit  (Jean-Joseph-Louis-Charles),  né  à  Nancy,  le 
25  «oùt  1815,  décédé  à  Nancy,  le  16  mai  1898. 

Nous  reproduisons  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Emile  Krarîtz, 
doyen  de  la  Faculté  des  lettres. 


46  ASSOCIATION  DES  ANCIBNS   ÉLÈVKS  * 

«Messieurs, 

Vous  n'attendez  pas*  de  moi  que  j'essaye  de  faire  tenir  dans  ce  suprême 
adieu,  abrégé  par  les  convenances  et  troublé  par  rémotion,  la  juste  et  suffi- 
sante expression  des  sentiments  de  tristesse  profonde,  €t  pour  ainsi  dire  filiale, 
dont  nos  cœurs  sont  serrés,  ni  que  je  rende,  avec  la  vivacité  et  l'étendue  que 
nous  y  souhaiterions,  la  force  et  la  nature  de  nos  regrets,  devant  la  tin  d'une 
si  longue  et  si  belle  existence.  Tous  tïeux  qui  pourraient  demander  à  élevfer 
ici  la  voix,  pour  pleurer  la  mort  et  célébrer  la  vie  de  l'homme  éminent  qui 
vient  de  nous  quitter  à  jamais,  sont  si  nombreux,  et  ils  le  pourraient  faire  à 
tant  de  titre*  divers,  et  .ils  auraient  à  répandre  sur  ce  cercueil  tant  de  chers 
souvenirs,  tant  de  sjncèrcs  louangos,  tant  d'affection  et  de  reconnaissance,  que 
je  ne  veux  pas  même  tenter  d'être  leur  Interprète,  et  que  je  ftois  borner  mes 
paroles  à  dire  seulement  le  pieux  hommage  de  la  Faculté  des  lettres  à  son 
vénère  et  regretté  doyen  et  professeur  honoraire,  M.  Clmrles  Benoit. 

Charles  Benoit  est  né  à  Nancy,  d'une  ancienne  et  robuste  souche  lorraine, 
très  attachée  aux  traditions  locales  et  à  la  petite  pairie. 

Après  ses  classes  finies  au  Collège  Royal,  il  part  à  Paris,  en  1834,  et  corn 
mence  d'aberd  à  suivre  les  cours  de  fk  Faculté  de  droit,  qu'il  abandonne  bien- 
tôt pour  entrer  au  Lycée  Saint-Louis  et  s'y  préparer  à  l'École  Normale  supé? 
rieure.  Il  y  est  reçu  quatrième  en  1635,  et  s'y  rencontre,  dans  cette  section] 
abondante  en  hommes  distingués,  dont  quelques-uns  illustres,  avec  Jules  Si— 1 
mon,  qui  fut  depuis  son  ministre,  et  Paul  Jacquinet,  qui  fut  son  recteur. 

Ce  fut  au  Lycée  de  Caen  qu'il  Ht  ses  débuts  dans  le  professorat,  en  1638. 

C'est  de  la  qu'il  vint  passer  l'agrégation  des  classes  supérieures  à  Paris,  ea 

,  août  1840.  11  est  rcçii  le  premier. 

Successivement  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Douai,  puis  au  ly 
Louis-le-Grand,  il  devint,  en  1844,  le  collègue  et  l'ami  d'Ozanam  au  collège  SI* 
nislas.  Docteur  es  lettres  en  1846,  il  est  nomhié  le  24  décembre  de  la  mêra 
«nnée,  membre  del'Écdle  française  d'Athènes,  qui  venait  d'être  fondée  et  qu 
inaugura.  A  la  date  de  son  cinquantenaire,  qu'elle  célébrait  le  mois  dernier, 
en  était  le  doyen  d'âge.  Après  un  séjour  de  dix-huit  mois  en  Grèce,  qui  fi 
pour  lui  un  enchantement  et  la  source  tqujours  vive  et  présente  d'ineubliabi 
impressions,  qu'il  se  plaisait  naguère  encore  à  retracer  dans  nos  Annales 
VEst,  il  revint  en  France  en  lJ^îtf,  et  concourut,  en  décembre,  à  cette  agre^a- 
t  tion  des  Facultés,  qui  eut  une  si  courte  durée,  et  dont  il  fut  un  des  rares  eÇ 
exceptionnels  vainqueurs,  au  premier  rang.  Dès  lors,  chargé  d'un  cours  conH 
plémentaire  de  littérature  grecque  à  la  Sorbonne,  puis  de  la  suppléance  de 
Havetf  pendant  quatre  ans,  à  l'Ecole  Normale  supérieure,  il  accepte,  en  1832,  <të 
suppléer  Ozanam  dans  sa  chaire  de  littérature  étrangère,  il  y  renonce  b^eaKH 
et,  après  avoir  fait  couronner  son  étude  sur  Ménandre,  sujet  mis  en  concours 
par  l'Académie  française  en  18o3,  il  est  nommé,  le  10  octobre  1854,  professeur 
de  littérature  française.et  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy.   • 

C'e$t  à  partir  de  cette  date  qu'il  se  donne  sans  réserve  et  appartient  tout  en- 
tier à  sa  ville  natale,  à  l'enseignement  public,  à  l'administration  de  la  Faculté 
des  lettres,  dont  il  est  le  fondateur,  le  premier  doyen,  et  dont  il  Voulut  et  sa 
être,  pendant  près  de  trente  *années,  le  chef  infatigarble  et  h#bile,  vivant  d'elle] 
ekpour  elle,  lui  prodiguant  toute  son  activité,  lui  sacrifiant  toute  son  ambition! 
personnelle.  génércusemtMit  transformée  en  dévouement  désintéressé,  l'enveJ 
*oppant  de  toute  sa  tendresse. 


de  l'école  normale  47 

Souvenons-nous-en,  Messieurs,  bien  longte  nps  avant  la  création  de  l'Uni- 
vorsilé  de  Nancy,  et  même  près  d'un  demi-siècle  avant  qu'on  y  songeât, 
H.  Charles  Benoit,  inspiré  par  les  judicieux  instincts  et  les  clairvoyantes 
tendances  de  son  âme  toute  lorraine  et  toute  universitaire,  estima  digne 
et  bon  de  préférer  sa  province  à  Paris,  de  quitter  la  Sorbonne  et  l'École  Nor- 
male, par  où  il  avait  commencé  et  par  où  la  plupart  aspirent  à  finir,  pour  se 
fixer  arec  prédilection  et  par  libre  choix  dans  son  cher  Nancy,  et  y  fonder, 
ranime  il  l'a  dît  lui-même,  «  une  colonie  athénienne  ». 

Combien  il  Ta  aimée,  sa  colonie,  cette  Faculté  d>nt  il  nous  a  laissé  l'héritage 
en  parfaite  prospérité  ;  avec  quelle  fierté  paternelle  il  proclamait  ses  succès 
dans  les  solennités  et  dans  les  conseils  ;  avec  quelle  ardeur  convaincante  il 
travaillait  à  obtenir  tout  ce  qui  pouvait  l'agrandir  et  la  rehausser  ;  enlln  quel* 
éclat  y  ont  ajouté  son  enseignement  public  et  quel  prestige  sa  personne,  vous 
le  savez.  Messieurs  ;  nul  ne  Ta  oublié  à  Nancy.  Mais  ceux-là  le  savent  surtout 
et  en  peuvent  témoigner  —  avec  la  gratitude  à  la  fois  de  l'intelligence  et  du 
toeur  —  qui  ont  été  ses  élèves  avant  de  devenir  ses  collègues,  et  qui,  avant  de 
connaître  l'affabilité  du  doyen  et  d'apprécier  la  constante  douceur  de  sa  direc- 
tion, se. sont  nourris  aux  leçons  éloquentes,  et  fortifiés  aux  bienveillants  con- 
seils du  maître  le  plus  aimable  et  le  plus  expansif  qui  fut  jamais. 
.  Mais  la  preuve  fa  plus  significative  que  M.  Benoit  ait  donnée  de  son  inalté- 
rable atlachement  à  l'Université  nationale  de  France,  c'est  quand  il  demeura 
fidèle  à  son  poste,  lors  d'une  scission  déjà  lointaine,  qui  aurait  pu,  ce  semble, 
tenter  sa  foi  religieuse  au  nom  de  la  liberté  de  conscience  invoquée,  et  déta- 
cher ce  professeur,  sincèrement  et  profondément  catholique,  des  institutions 
èe  l'Etat  Ni  sa  grande  droiture,  ni  son  ferme  jugement  ne  furent  un  seul  ins- 
tant sollicités  par  les  hésitations  et  les  scrupules.  Par  son  attitude  d'alors, 
M.  Charles  Benoit  a  laissé,  avec  l'autorité  qui  lui  appartenait,  un  précieux 
(Exemple  ;  il  i  montré  qu'il  sentait,  que  dans  l'Université  de  France,  les  devoirs 
professionnels  peuvent  toujours  se  concilier  loyalement  avec  les  sentiments 
les  plus  intimes  de  la  persqnne,  et  que  cette  grande  famille,  généreuse  et  libé- 
rale par  excellence,  #snit  rester  ouverte  à  tous  les  devoùments  et  à  tous  les  la- 
tents, quelles  que  soient  d'aillaurs  les,  opinions  et  les  convictions  qui  les 
«liment. 

Cette  concilia  lion  quç  M.  Benoit  mettait  ainsi  entre  sa  fol  et  sa  fonction,  il  1» 
pbrtait  pour  ainsi  dire  partout  :  c'était  la  loi  mémo  de  sa  nature  intellectuelle 
et  morale*;  il  était  né  conciliant,  et  sans  jamais  rien  concéder  sur  les  principes, 
Il  s'employa  tqutc  sa  vie  et  de  tout  sort  cœur  à  faire  régner  la  bonne  harmonie 
poire  les  personnes.  IL  aimait  Tondre,  la  mesure,  la  délicatesse  et  la  discrétion 
en  toutes  choses. 

1  n  détestait  le  mal,  autant  parce  qu'il  était  laid  que  parce  qu'il  était  mauvais. 
Croyant  déterminé,  il' était 'en  même  temps  tolérante!  ennemi  des  exagérations 
de  plume  et  de  parole.  Idéaliste  et  spiritualité,  épris  de  pureté  et  de  noblesse,- 
û étudia  néanmoins, 'avec  une  curiosité  large  et  sympathique,  Aristophane  et, 

Eîlais,  ces  deux  représentants  énormes  du  réalisme  colossal  et  de  la  fan- 
e  débridée.  '   • 

Nourri  tout  ensemble  de  la  moelle  antique  et  de  l'éloquence  sacrée,  séduit 
pr  la  beauté  grecque  et  pénétré  de  l'esprit  évangélique,  il  a  trouvé  pour  ses 
lotos,  pour  son  enseignement  et  pour  ses  écrits,  une  combinaison  ingénieuse, 
mais  spontanée,  des  charmes  de    art  païen  et  de  l'élévation  de  la  morale  chré- 


18  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

licnnc.  Il  y  avait  en  lui  du  Fénelon,  mais  d'un  Fénelon  qui,  tout  en  admirant 
Homère  et  en  sacrifiant  aux  muses,  aurait  conuu  Le  Génie  du  Christianisme  te 
Chateaubriand,  en  aurait  fait   ses  délices  et  peut-être  son  flambeau. 

Un  autre  trait  de  son  caractère,  et  qui  confirme  en  lui  cet  amour  de  raccord 
entre  ce  qui  semble  à  d'autres  les  contraires,  c'est  qu'à  mesure  qu'il  prenait  de 
Tàge,  il  aimail  davantage  la  jeunesse  et  les  jeunes.  Et  ce  n'était  pas  sa  jeu- 
nesse à  lui  qu'il  avait  le  faible  de  raconter  ou  de  regretter,  non  c'était  la  jeu- 
nesse des  autres  qui  l'intéressait  et  qui  l'attirait.  Il  comprenait  et  acceptait  si 
bien  la  loi  de  la  vie,  qu'il  pensait  sans  chagrin,  sans  appréhension,  à  la  fuile 
des  ans,  à  la  vieillesse,  à  la  retraite,  à  la  mort. 

Aussi,  c'était  sa  préoccupation  et  c'était  sa  joie  de  chercher  de  jeunes  col- 
laborateurs, de  les  appeler,  de  les  voir  grandir  auprès  de  lui,  de  les  y  aider. 
de  leur  assurer  une  succession.  Jamais  peut-être  il  ne  mit  tant  de  complai- 
sance et  d'indulgence  cordiale  que  dans  l'arrangement  de  la  sienne.  Sa  retraite, 
qu'il  prit  en  1883,  ne  fut  pas  une  retraite  véritable.  11  continua  de  travailler, 
d'écrire,  de  venir  parmi  nous  ;  Il  se  fit  notre  auditeur  le  plus  assidu,  peut-être 
aussi  le  plus  bienveillant.  Ce  fut  bien  souvent  un  agrément  et  comme  .une  ré- 
compense pour  nous,  après  la  leçon  publique,  où  il  ne  manquait  pas,  d'écouler 
ses  réflexions  et  de  recevoir  ses  compliments. 

Avec  une  sensibilité  aussi  vive,  une  si  naturelle  et  si  débordante  bonté, 
M.  Benoit  méritait  d'être  heureux.  H  le  fut.  Il  le  fut  certainement,  d'abord  parce 
qu'il  sut  l'être  par  la  sérénité  de  son  tempérament,  par  la  modération  de  ses 
désirs,  par  la  paix  intérieurcjqui  lui  venait  de  sa  confiance  dans  une  bonté  et 
une  justice  suprêmes  ;  mais  il  le  fut  aussi  par  son  union  et  dans  ses  enfants, 
par  ses  alTeclions  de  famille  et  par  ses  amitiés.  11  était  de  ceux  que  la  félicité 
ne  fait  point  égoïstes;  au  contraire,  son  cœur,  tout  de  charité  et  de  compassion, 
se  faisait  un  devoir  de  rendre  aux  autres,  en  bienfaisance,  ce  que  sa  destinée 
—  lui,  eût  dit  la  Providence  —  lui  donnait  en  bonheur.  * 

Et  ce  bonheur  terrestre,  qu'il  estimait  à  son  prix,  il  Ta  quitté  doucement, 
simplement,  pieusement,  avec  la  foi  et  l'espérance  de  l'autre,  auquel  il  n'a 
jamais  douté  que  la  mort  conduit  les  vertueux  d'ioi-bas,  dont  il  était. 

Cher  maître,  vénéré  doyen,  vous  nous  avQz  bien  aimés,  nous  aussi  nous 

vous  avons  bien  aimé,  et  nous   aimerons    le  souvenir  de   votre  sourire  et 

la  noble  leçon' de  toute  votre  vie. 

Adieu  ! 

L.  Krantz." 

Promotion  de  1840.  —  Girard  (Julien-Nicolas),  né  à  la  .Pointe-à-Pitrc  (Guade- 
loupe), le  l*r  juin  1820,  mort  à  Paris  le  h  mars  1S98. 

M.  Julien  Girard  a  été  une  des  figures  les  plus  originales  et  les  plus  atti- 
rantes de  l'Université  de  France  pendant  le  seconde  moitié  de  ce  siècle.  11  a 
rempli  les  plus  hautes  fonctions  de  renseignement  public,  et  non  seulement 
il  n'a  clé  inférieur  à  aucune,  mais  il  a  montré  dans  toutes  une  compétence/ 
une  loyauté,  une  chaleur  de  cœur,  une  élévation  morale  auxquelles  M.  le  Rec- 
leur  Gréa  ni  a  rendu  un  éclatant  hommage  dansje  discours  qu'il  a  prononcé,  le 
6  mars  1808,  aux  obsèques  de  son  ancien  maître,  devenu  plus  tard  son  dévoué 
collaborateur.  Tour  à  tour  professeur  et  administrateur,  chargé  de  la  rhéto- 
rique ù  Bonaparte,  maître  de  conférences  à  l'Ecole  Normale: proviseur  des  lycées 
Louis- le-G  rond  et  Condorcct,  il  ne  lui  manqua  que  d'être  inspecteur  génépi, 
et  encore  en  reçut-il  le  titre*  quand  il  prit  sa  retraite  en  juillet  1892.  Tousccux 


de  l'école  normale  *  49 

» 
qui  l'ont  connu  ou  seulement  approché  dans  ces  situations  diverses  n'ont  pas 

oublié,  n'oublieront  jamais  quel  grand  cœur  fut  M.  Girard,  et  aussi  de  quelle 
franchise,  de  quelle  boité,  de  quelle  droiture,  de  quelle  probité  il  a  sans  cesse 
donné  le  bienfaisant  et  salutaire  exemple.  On  pou»  dire  de  lui  qu'il  a  été  vrai-' 
.ment  une  des  lumières  et  une  des* consciences  de  l'Université.  ♦ 

Julien  Girard  appartenait  à  une  famillo  depuis  longtemps  fixée  à  la  Guadeloupe. 
De  ses  premières  années  d'enfance  et  d'études,  il  avait  gardé  un  souvenir 
attendri.  (1  aimait  à  rappeler  ses  courses  et  ses  baignades  dans  le  voisinage 
.des  plantations  où  il  allait  en  partie  de  plaisir,  et  dans  ua  discours  qu'il  fit,  le 
29  juillet  1693,  comme  président  de  la  distribution  des  prix  du  lycée  Mon- 
taigne, il  évoquait  avec  émotion  le  nom  de  sa  première  institutrice  :  «  M11*  Co- 
lette était  un  petite  femme,  nf  très  jeune  ni  trop  vieille,  qui  avait  conservé 
daos  son  âge  mûr  une  grande  tendresse  de  cœur.  Elle  avait  «ne  voix  claire  et 
'Caressante,  avec  un  léger  accent  méridional  qui  m'est  resté  dans  l'oreille. 
Cétait  un  plaisir  d'apprendre  à  lire  avec  elle.  Mais  surtout  elle  était  bonne, 
très  bonne;  elle  adorait  son  petit  peuple,  et  nous  Je  lui  reudions.  Elle  nous 
traitait  comme  ses  enfants;  elle  avait  pour* nous  d'aimables  complaisances; 
elle  poussait  l'indulgence  jusqu'à  nous  permettre,  quand  nous  étions  fatigués 
de  la  leçon,  de  faire  un  petit  somme  au  milieu  de  la  classe.  » 

Vais  ni  M11*  Colette  ni  M.  Taillandier  qui  lui  succéda  et  qui,  d'après  Girard, 
1  ne  loi  ressemblait  guère,  n'étaient  capables  de  former  l'esprit  de  l'enfant.  On 
renvoya  eu  Krancc;  pour  y  fajre  des  études  complètes.  Il  avait  oeuf  ans, 
quand  il  quitta  pour  jamais  la  Guadeloupe,  bien  qu'il  ait  songé,  semble-t-il, 
vtogfrdeux  ans  plus  tard  —  peut-être  sur  le  conseil  de  Victor  Schœlcher  avec 
qui  il  fut  très  lié  —  à  y  revenir  briguer  un  mandat  de  député. 

Ses  premières  années  d'écolier  se  passèrent  à  l'institution  Labrousse  qui  faisait 
suivre  à  ses  élèves  les  cours  du  collège  Bourbon,  aujourd'hui  lycée  Condorcet. 
Cest  la  qu'il  rencontra,  dès  1831,  le  plus  vieux  de  ses  amis,  M.  Bouillon,  qui  lui 
ra  témoigné  jusqu'à  la  fin,  pendant  soixante-sept  ans,  la  plus  vive  et  la  plus  tou- 
| chante  affection.  Girard  fit  toutes  ses  classes  au  collège  Bourbon  avec  un 
*edat  extraordinaire.  Travaillant  dix-sept  heures  par  jour,  dirigé,  notamment 
ren  rhétorique,  par  des  maîtres  comme  Auguste  Lomairc  et  Auguste  N isard,  11 
eva  au  Concours  General  de  1839  le  prix  d'honneur  de  discours  latin  et  le 
r  prix  de  discours  français,  cl,  en  1840,  le  prix  d'honneur  de  disserta- 
française  avec  le  premier  accessit  de  dissertation  latine. 
De  si  brillants  succès  l'avalant  rendu  presque  célèbre  dans  le  monde  uni- 
ewitaire.  Ils  lui  valurent  d'abord  les  compliments  de  M.  Vlllemain,  puis 
sez  fréquentes  invitations  à  passer  l'après-midi  à  Ncuilly  avec  les  fils  de 
is-Philippe,  particulièrement  avec  le  duc  d'Aumalc  qui  faisait  alors  su  rhé- 
ue  à  Henri  IV.  Girard  avait  gardé  de  ces  relations  un  souvenir  très  cor-. 
V;  mais  i[  n'eut  même  pas  l'idée  d'essayer  d'en  tirer  un  profit  personnel 
le  retour  en  1871  "de  ses  anciens  condisciples,  pas  plus  au  reste  qu'il  ne 
Mgea  à  se  prévaloir  dans  la  suite  —  bien  que  les  occasions  et  les  avances  ne 
eussent  pas  manqué  —  d'avoir  eu  pour  élève  le-  Président  Carnol.  L'esprit 
trigue  était  assurément  le  seul  genre  d'esprit  qui  lui  fût  étranger.  Dans 
te  sa  carrière,  il  considéra  toujours  comme  un  devoir  étroit  de  ne  réclamer 

i  que  de  ses  chefs  hiérarchiques. 
Après  de  pareils  débuts  Girard,  paraissait  tout  naturellement  désigné  pour  le 
rat.  Et  pourtant  ses  gouls  ne  le  portaient  pas  de  ce  côté.  Il  ne  son- 


20  ASSOCIATION  DE^  ANCIENS  ÉLÈVES 

eeait  pas  à  entrer  dans  l'Université  :  il  voulait  être  avocat.  Nourri  dans  l'admi- 
ration des  grands  orateurs  de»  tous  les  temps,  très  ardent  de  nature,  très  gène-, 
reux  de  sentiments,   il  rêvait  de   causes  retentissantes,  de  grands  succès 
d'audience  ou  de  tribune.  Mais  on  insista  yivement  jour  qu'il  se  présentât  à  ■ 
l'École  Normale  en  ajoutant  qu'il  serait  toujours  libre  de  donner  sa  démission, , 
si  l'examen  lui  était  favorable.  U  céda,  subit  les  épreuves,  fut  reçu  le  pro  I 
mier  et  dut  prendre  un  parti.  Ses  incertitudes  et    ses  perplexités  furent  | 
cruelles-  il  lui  en  coûtait  de  renoncer  aux  espérances  si  longtemps  caressées.  | 
Hais  il  n'avait  aucune  fortune;  s'il  choisissait  l'Ecole,  il  voyait  son  avenicj 
assuré    sa  carrière  engagée  sous  les  plus  heureux  auspices.  Il  opta  pourj 
l'Ecole    Plus  tard,  il  aimait  a  dire  qu'il  ne  le  regrettait  pas,  car  il  avait  trouve 
dans  l'Université,  à  laquelle  il  s'était  donné  tout  entier,  de  grandes  satisfac-  ■ 
tions  et  même  de  grandes  joies,  et  il  ne  se  rappelait  ses  hésitations  d'autrefois, 
que  comme  un»  courte  crise,  très  violente,  mais  qui  ne  lui  avait  laisse  aucun* 

amertume.  ,         ,     .  . 

Girard  fut  à  l'École  ce  gu'il  avait  étç  au  lycée.  Très  aimé  de  ses  camarades, 
très  gai  très  en  dehors,  très  cpmmunicatif,  connaissant  et  tutoyant  tout  le 
monde  '  il  y  passa  trois  années  délicieuses  pendant  lesquelles  il  noua  des 
amitiés  durables  soit  parmi  ses  anciens,  soit  parmi  ses  contemporains,  soit 
parmi  ses  cadets.  C'est  là  qu'il  rencontra  M.  Drcyss,  resté  son  conûdcnt  le  plus 
intime  C  Martha,  que  plus  tard  des  liens  de  famille  rapprocheront  de  lui  plus 
étroitement,  Courdaveaux,  Geffroy,  Colincamp  qui  furent  au  nombre  de  ses 
plus  chers  camarades,  Eugène  Despois  dont  il  admirait  le  caractère  et  à  qui  i 
demeura  toujours  profondément  attaché,  enfin  Hippolyte  Rigault  qui  l'avait  évi- 
demment séduit  par  sa  droiture  en  môme  temps  que  par  la  finesse,  l'éclat  et  ta 
souplesse  dé  son  talent.  C'est  Rigault  qui,  treize  ans  après,  devait  lui  ouvrir 
la  Revue  de  VInsiruction  Publique.  Il  est  aisp  de  voir  par  la  correspondant! 
que  Girard  entretint  dans  la- suite  avec  ses  amis  d'École,  et  que  son  fils,-M.  Pau! 
Girard,  possède  en  grande  partie,  quelle  place  il  tenait  dans  l'estime,  la  con- 
fiance ot  1'afTeetion  des  Normaliens  de  son  temps.  , 
Mais  le  charme  de  la  vie  de  l'École  ne  consistait  pas  seulement  pour  Girard» 
fréquenter  cette  réunion  déjeunes  hommes  qui  tous  ont  marqué  dans  l'histoirca 
la  philosophie  ou  les  lettres.  H  prenait  le  même  plaisir  à  écouter  ses  maîtres* 
conférences  dont  deux  surtout.  Désiré  Nisard  et  Ernest  iiavet,  eurent  sur  "* 
esprit  une  décisive  influence  et  lui  témoignèrent  une  grande  sympathie.  U 
pondit  à  cette  sympathie  par  un  travail  opiniàjrc,  comme  l'attestent  ses  no 
en  grande  partie  conservées,  et  qui  ont  trait  aux  époques  les  plus  varices  d 
trois  littératures  classiques,  sans  en  excepter  les  Pères  de  l'Eglise.  Grâce  a  - 
*   labeur  et  à  l'excellente  direction  qu'il  recevait  et  dont  il  sut  si  bien  profit 
il  garda  son  rang  de  premier  à  la  licence  et  à  l'agrégation  des  lettres.  Quai 
"en  1843,  il  sortit  de  la  vieille  maison  de  la  rue  Saint-Jacques  (1),  il  y  laissait 
souvenir  d'un  esprit  d'une  solidité  incomparable,  d'un  humaniste  d'une  n 
distinction.  «  Plus  de  dix  ans  après  qu'tf  eut  quitté  l'Ecole,  dit  M.  Grcard  d? 
son  éloge  funèbre,  lorsqulun  de  nos  maîtres  de  conférence  latine  voulait  a 
ramener  aux  règles  de  la  composition,  d'une  composition  bien  liée,  nourrie 
mineuse,  c'est  l'exemple  de  Julien  Girard  qu'il  citait  le  plus  volontiers  : 
celui-là,  s'écriait-il,  comme  il  construisait  !  » 


(1)  L'idole  Normale  occupait  alors  los  bâtiments  du  :oUcge  Du  Plessi?,  rue  SaU 
Jacques,  à  coté  du  Lycée  Louis-k-Grand.  , 


r 


de  l'école  normale  *  .       [21 


Après,  l'agrégation  Girard  fut  envoyé  ^  Bourges  où  il  ne  passa  qu'une  année, 
au  reste  fort  agréable,  pendant  laquelle  il  fréquenta  quelques,  salons  ou  il  était 
recherché  pour  sa  sociabilité,  sa  gatté,  son  Remarquable  talent  de  lecture  à 
haute  voix  et  aussi  pourson  amour  de  la  danse  qu'il  partageait  d'ailleurs  avec 
Hippolytejligaultf  lequel  lui  écrivait  un  jour  de  Nevers  :  «  Je  mange  à  toutes 
les  tables  et  je  danse«à  tous  les  orchestres.  Tu  {crais  comme  moi,  j'imagine; 
et  combien  je  voudrais  que  tu  eusses  vu  certaines  demoiselles  qui  sont  vrai- 
ment bien  aimables  et  bien  jolies.  Tu  en  aurais  raffolé,  ô  officier  de  KUniver-  • 
site  (Girard  avait  reçu  cette  distinction  le  28  août  1846).  Mais  je  ne  veux  pas  te 
parler,  de  cela  ;  je  troublerais  tes  Venges,  et  dénombres  trop  gracieuses  vien- 
draient en  volant  se  poser  sur  ton  Cojiciones  ouvert.  » 

Cas  agréables  passe-temps  ne  le  retinrent  pas  pins  que  de  raison  puisque,  • 
dès  J844,  Girard  revendit  à  Paris  où,  jusqu'en*  1843.  il  lut  d'abord  suppléant  aux 
collèges  Bourbân  et  Charlema&ne,  puis  professeur  de  troisième  el  ensuite  de 
rhétorique  à  Gharlemagne  ;  il  y  eu!  pour  élèves  Edmond  About,  Francisque 
Sarcey,  Paul  Albert  et  Gréard.  Le  14  septembre  1848,  il  était  chargé  de  la  rhé-  * 
torique  au  lycée  Corneille  (aujourd'hui  Henri  IV),  deux  ans  après  à  Louis-le- 
Grand  (28  septembre  1850)  pouf  revenir  à  Corneille  le  16  décembre  1851,  la  se* 
coude  division  de  rhétorique  de  Louis-le-Grnnd  ayant  été  supprimée,  enfin  pour 
aller,  le  27  septembre  1834,  à  Bonaparte,  oh  il  devait  se  fixer.  C'est  là  .vraiment 
qu'il  donna  sa  mesure  et  qu'il  se  montra,  par  un  rare  mélange  des  plus  remar- 
quables qualités  de  l'esprit  et  du  caractère  un  incomparable  directeur  d'intelli- 
gences. M.  Gréard,  qui  le  vit  pour  la  première  fois,  en  1848,  nous  fait  de  lui  à 
cette  époque  un  portrait  qui  restera  :  «  Il  étail  un  de  ces  hommes  doitt  la  ren- 
contre laisse  dans  le  souvenir  une  trace  durable.  Un  air  d'allègre  jeunesse 
qu'il  a  longtemps  conserve  jusque  sous  le  poids  de  l'âge,  un  regard  étincelaut 
dont  soc  teint  de  créole  faisait  encore  ressortir  l'éclat,  une  physionomie  d'une 
mobilité  merveilleusement  expressive,  une  voix  chaude,  tout  trahissait  en  lui 
la  vivacité  intérieure  des  sentiments,  la  flamme,  et,  par  un  contraste  qui  ren- 
dait plus  piquant  encore  l'attrait  de  sa  personne,  cette  allure  si  vivante,  ces 
dehors  si  brillants  recouvraient  une.  gravité  de  raison  sereine,  une  pondération 
de  jugement,  un  équilibre  de  bon  sens  qui,  à  l'âge  où  l'expérience  commence 
d'ordinaire  à  se  former,  donnaient  à  sa  parole  une  autorité  incontestée...  Il  a 
élevé  toute  une  suite  de  générations  dont  pas  une,  j'en  suis  certain,  n'a*perdu 
fimpression  de  sc*s  leçons  marquées  au  coin  des  méthodes  éprouvées  et  du 
i?out  classique  le  plus  pur.  Sans  aucune  recherche  de  l'agrément  ou"  de  l'effet, 
|  il  attachait,  il  captivait  les  esprits  par  l'étendue  et  la  variété  de  ses  connais- 
sances; en  môme  temps  qu'il  leur  ouvrait  à  travers  la  littérature  ancienne  et 
moderne  toutes  sortes  d'horizons,  il  les  disciplinait  au  sens  le  plus  élevé  du 
j  mot,  il  les  formait  ;  c'était  un  maître.  L'action  de  cet  enseignement  substan- 
tiel, animé,  sincère,  était  d'autant  plus  pénétrante  qu'à  la  distinction,  de  l'intel- 
ligence, M.  Girard  joignait  la  probité  supérieure,  la  dignité  d>i  caractère.  Sous 
la  robe  du  professeur  on  sentait  le  cœur  de  l'homme.  N'est-ce  pas  là  plus  que 
tout  le  reste  le  secret  et  ferme  ressort  de  l'éducation  ?  » 

Tel  était  Girard.  On  conçoit  quelle  heureuse  influence  devait  exercer  un  pa- 
[feil  maître  sur  des  classes  qui  comptaient  parfois  plus  de  cent  élèves.. Ces  divi- 
sions si  nombreuses  ne  l'effrayaient  pas.  Il  disait  souvent  qu'elles  offraient 
|  ta  grand  avantage.  *Sans  doute,  le  professeur  était  dans  l'impossibilité  maté- 
rielle (fe  corriger  tous  les  devoirs1:  mais  elles  entretenaient  chez  les  jeunes 


fcfc  ASSOCIJtriON  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

« 

gens  un  extraordinaire  mouvement  d'esprit  par  l'émulation»  qu'elles  suscitaient 
et  par  Fa  vie  qu'elles  donnaient  à  l'enseignement.  Le  maître  s'y  sentait  porte 
par  la  présence  même  d'un  aussi  imposant  auditoire.  Rien  n'est  difûcile  comme 
de  parler  devant, un  public  restreint.  Une  roule  est  infiniment  plus  vibrante  et 
plus  sensible  aux  moindres  effets  de  parole,  et  c'étaient  de  vraies  foules  que  les 
rhétoriques  d'alors.  Par  la  force  même  des  choses,  et  en  dehors  de 'tout  souci 
du  Concours  Général,  le  professeur  s'occupait  principalement  des  bons  élèves; 

,  mais  o'qtait  encore  une  idée  chère  à  GirarM  que  tout  le  monde  gagne  —  même 
l?s  plus  faibles  —  à  ce  que  la  classe  se  passe  surtout  avec  les  meilleurs,  il  ne 
pratiqua  donc  jamais  cette  sorte  d'eptuchage  des  médiocres  dont  il  reconnut 
cependant  plus  lard  —  au  temps  où  il  était  proviseur  —  la  nécessité,  quand 
par  la  multiplication  des  divisions  les  classes  devinrent  moins  nombreuse^  et 

*  que  l'enseignement  fut  naturellement  amené  à  changer  de  méthode.  11  considé- 
rait véritablement  la  rhétorique  comme  le  couronnement  féoond  des  études 
secondaires,  et,  à  un  point  de  vue  plus  élevé,  comme  l'école  des  intelligences 

.  et  des  caractères.  C'est  ainsi  que  la  considéraient  également  ceux  qui  l'ensei- 
gnaient alors  avec  le  plus  d'éclat,  Hector  Lemaire,  Despois,  Rigault  et,  plus 
près  de  nous,  Gaston  Boissier. 

*  On  admettra  sans  peine  que  cette  lourde  tâche  ainsi  comprise  dût  fatiguer  le 
maître  fl  qui  elle  incombait.  Girard,  qui  avait  la  gorge  relativement  délicate, 
craignit  'de  ne  pouvoir  longtemps  soutenir  un  pareil  labeur,  et  sollioita,  à  la 
fin  de  1864,  l'inspection  académique.  Duray,  qui  le  connaissait  bien  et  qui 
l'appréciait  5  sa  valeur,  répondit  en  lui  donnant  un  supplément  de  travail,  et 
le  nomma  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à-l'École Nor- 
male en'  remplacement  d'Hector  Lemaire  qui  devenait  inspecteur  général 
(16  janvier  1865).  Girard  s'attacha  à  ce  nouvel  enseignement  avec  sa  conscience 
habituelle,  le  menant  de  front  avec  celui  du  lycée  jusqu'au  jour  où  Duruy 
l'appela  directement  au  provisorat  de  Louis-lc-Grand  [f>  août  1868). 

Ce  fut  pour  Girard  une  vie  toute  nouvelle.  .11  n'avait  aucune  idée  de  l'admi- 
nistration, et  il  dut  en  faire  l'apprentissage.  A  tous  les  points  de  vue  la  res- 
ponsabilité dont  le  chargeait  la  confiance  du  ministre  était  fort  sérieuse,  d'au- 
tant plus  que  la  mort  de  M.  Didier,  qui  remontait  déjà  à  quelques  mois,  avait 
apporte  dans  la  vie  du  lycée  un  trouble  sensible.  Girard  se  mit  courageusement 
à  l'œuvre.  Co  qui'le  rassura  tout  d'abord,  ce  fut  l'accueil  des  professeurs,  non 
seulement  de  ceux  qui  étaient  ses  anciens  camarades,  comme  Aubert-jiix, 
Chambon,  Baujean,  mais  de  tous,  les  autres  qui  ne  lui  ménagèrent  ni  leur  af- 
fection ni  leur  dévouement.  Il  aimait  û  dire  plus  lard  que  sa  plus  grande  jQie 
était  de  penser  qu'il  n'avait  jamais  eu  avec  le  personnel  enseignant  l'ombre 
d'un  désaccord,  que  toujours  il  avait  rencontré  chez  ses  collaborateurs  la 
sympathie  et  l'estime,  souvent  même  de  chaudes  et  durables  arnittes.  Nul  as- 
surément ne  méritait  plus  que  lui  de  recevoir  ces  témoignages  dont  la  sincé- 

.  rite  doublait  encore  le  prix.      '  " 

Au  reste  les  familles  et  les  élèves  se  mirent  bien  vite  à  l'unisson  avec  le 
personnel  pour  rendre  à  Girard  la  justice  qui  lui  était  due.  Cest  que  le  Girard 
de  1868,  à  Louis-le- Grand,  était  déjà  l'homme  que  son  ami  et  le  nôtre,  l'excel- 
lent Dupré,  devait  peindre  en  1892,  à  Condorcet,  dans  une  circonstance  que 
je  rappellerai  plus  loin  :  «  Le  nouveau  proviseur  possédait  à  un  degré  rare 
toutes  les  qualités  nécessaires  au  gouvernement  "d'une  si  grande  maison  :  d'a- 
bord la  foi,  sans  laquelle  il  n'y  a  pas  de  véritable  éducateur  ;  puis  la  fermeté' 
et  la  suite  dans  les  desseins  ;  la  prudence  et  la  décision  ;  le  sens  le  plus  élevé 


DE   L'BCOLK  NOKMaLB  ?3 

et  le  plus  délicat  de  l'éducation  des  âmes  aussi  bien' que  de  celle  des  esprits; 
d'une  part  une  grande  largeur  de  vues,  de  l'autre  une  extrême  finesse  appli- 
quée au  règlement  des  moindres  détails  ;  le  respect  des  traditions,  et  pour- 
tant une  complaisance  raisonnée  pour  les  nouveautés  utiles  ;  un  art  merveil- 
leux de  faire  observer  la  règle  sans  la  faire  sentir;  une  autorité  qui  savait  oe 
pas  faiblir,  mais  qui  s'imposait  d'autant  mieux  qu'elle  cherchait  moins  à  s'af- 
firmer, rajoute,  pour  quo  tout  le  monde  le  reconnaisse,  une  probité  profes- 
ftioQoelle,  un  dédain  du  bruit  et  de  la  réclame,  une  franchise,  une  droiture, 
une  répugnance  pour  les  voies  obliques  et  les  moyens  détournés,  qui  impo- 
saient la  sympathie  et  la  confiance  ;  et  si  vous  voulez  me  permettre  d'achever 
de  le  peindre  par  un  trait  bien  particulier,  qui  restera  longtemps  dans  nos 
meilleurs  souvenirs,  après  des  vivacités  passagères,  oh  !  très  passagères,  et 
qui  n'alarmaient  personne,  des  retours  charmants,  faits  pour  gagner  tous  les 
cœurs.  » 

Avec  de  tels  moyens  de  séduction  et  d'action  personnelles  il  n'est  pas  sur- 
prenant que  Girard  ait  réussi  dans  l'administration  tout  aussi  bien  que  dans 
renseignement.  Il  n'avait  d'ailleurs  jamais  songé  à  y  chercher  le  repos  ou  la 
I  moindre  diminution  de  sa  peino  et  de  son  effort.  Il  se  dépensa  comme  pro- 
viseur avec  autant  d'activité,  d'entrain,  de  conscience  et  de  dévouement  que  • 
dans  sa  rhétorique  de  Bonaparte  ou  sa  chaire  de  l'Ecole  Normale.  Les  dix 
années  qu'il  passa  à  Louis-le -Grand  furent  d'ailleurs  tout  particulièrement 
laborieuses.  De  douloureux  deuils  de  famille  s'ajoutèrent  à  de  cruels  soucis  de 
toute  nature  pour  éprouver  sa  constance  cl  sa  fermeté.  MM  Girard,  qu'il  avait 
[épousée  en  1849,  et  qui  pendant  vingt  ans  avait  fait  le  bonheur  de  sa  vie,  s'é- 
teignit le  17  octobre  1869,   après  une  longqc  maladie  de  poitrine  dont  son 
mari  avait  suivi  toutes  les  phases  sans  illusion,  voyant  approcher  le  terme  fa- 
tal, comptant  les  mois,  puis  les  semaines,  puis  les  jours,  gardant  jusqu'au 
bout  une  sérénité  trompeuse  et  le  courage  de  paraître  espérer  encore.  Puis  ce 
[lut  sa  mère  adoplive  qui  mourut  au  mois  d'août  1872.  Entre  temps  il  avait  eu  à 
1  compter  avec   les  embarras  et  les  périls  de  la  Guerre  et  de  la   Com- 
i  munc. 

Girard  était  en  vacances  au  Havre  avec  sa  famille  quand  Paris  fut  menacé  à 
;  la  suite  de  nos  premiers  revers.  Il  revint  en  hâte  à  son  poste  et  mit  son  hon- 
'  neur  à  ne  pas  interrompre  un  seul  jour  les  classes  après  la  rentrée  d'octobre, 
en  dépit  des  innombrables  difficultés  que  créaient  le  siège,  la  présence  des 
|  troupes  logées  au  lycée  et  l'absence  de  quelques  professeurs  que  l'investisse- 
i  ment  avait  retenus  en  province.  Quand  commença  le  bombardement,  il  ins- 
[lalla  pour  la  nuit  tout  son  monde  dans  les  caves.  Il  en  occupait  une  avec  sa 
[famille  ;  d'autres  servaient  de  dortoirs  aux  quelques  internes  qui  restaient  et 
au  personnel  de  la  maison.  Le  jour  venu,  on  remontait  à  la  lumière,  et  chacun 
vaquait  à  ses  occupations  sans  se  laisser  intimider  par  les  obus  dont  cinq 
tombèrent  dans  les  cours  ou  sur  les  bâtiments.  Girard  avait  même  voulu, 
pour  donner  l'exemple  en  tout,  s'enrôler  dans  la  garde  nationale,  et  il  ne 
jnanqua  pas  une  fois  de  faire  son  service  aux  remparts. 

Ce  fol  bien  pis  pendant  la  Commune.  Girard,  qui  venait  d'éprouver  «  toutes 
les  appréhensions  des  barbaries  de  la  guerre  étrangère,  allait  subir  toutes  les 
«menaces  des  violences  de  la  ré  vol  le  sociale  ».  Après  la  publication  du  décret 
révolutionnaire  qui  organisait  la  levée  en  niasse  des  hommes  valides  de  dix-sept  à 
aoaranle  ans,  il  avait  envoyé  son  fils  Paul  à  Versailles  pour  le  soustraire  aux  coq- 


21  ÀSSCCâYTION  DES  ANCIENS  ÉLÈ\ES 

séquences  de  ce  décret.  Il  le  tenait  au  courant,  dans  une  correspondance  suivie, 
des  incidents  do  chaque  jour.  Je  ferai  de  larges  emprunts  à  celte  correspon- 
dance où  fàme  de  Girard  se  montre  dans  toute  sa  vaillance  et  dans  toute 

sa  sérénité. 
Dès  les  premiers  jours  de  l'insurrection,  la  circulaire  suivante  parvint  à  Louis- 

le-Grand  : 

«  MAIRIE  DU  PANTHÉON. 

AVIS 

c  La~ma«icip*lité  provisoire  du  V*  arrondissement,  après  en  avoir  délibéra,  donne 
avis  aux  directeurs  des  grands  établissements  d'instruction  de  l'arrondissement,  aux 
proviseurs  des  lycées,  aux  instituteurs  et  autres  pouvant  servir  de  lieux  de  réunion 
publique  [sic),  que,  jusqu'à  nouvel  ordre,  ils  ne  pourront  disposer  de  leurs  sallet 
sans  l'autorisation  expresse  du  maire. 

Paris,  le  30  mars  1871.  » 

La  circulaire  ne  reçut  pas  pour  le  moment  d'application;  mais  c'était  déjà 
-une  main-mise  du  pouvoir  révolutionnaire  sur  le  lycée.  De  plus  graves  inquié- 
tudes furent  provoquées  par  les  menaces  d'enrôlement  forcé  des  répétiteurs 
et  des  gens  de  service.  Le  4  avril,  Girard  recevait  ce  billet  :  «  Monsieur  le 
Proviseur,  je  vous  prie  de  m'envoyer  de  suite,  place  du  Panthéon,  tous  le* 
hommes  faisant  partie  de  ma  compagnie.  Je  sais  que  vous  êtes  la  cause  qu'ils 
ne  font  plus  aucun  service  ;  je  vous  préviens  donc  que  s'ils  ne  viennent  pal 
je  vous  en  rends  responsable  auprès  de  la  Commune  immédiatement.  —  Je 
vous  salue.  »  —  Signé  :  Rouget,  capitaine  de  la  3*  compagnie  du  118*  ba- 
taillon. —  Comment  Girard  se  tira-t-il  d'affaire  ?  je  l'ignore.  Mais  il  ne  céda 
certainement  pas,  comme  le  prouve  un  document  un  peu  postérieur,  proba- 
blement du  10  avril  :  «  Ordre  au  citoyen  proviseur  du  lycée  Descartes  (1)  da 
livrer  immédiatement  et  sur  reçu  inventorié  au  capitaine  de  la  3e  compagnie 
du  118*  bataillon,  toutes  les  armes  et  tous  les  effets  d'équipement,  d'armement 
•et  de  campement  dont  les  employés  et  les  fonctionnaires  du  lycée  sont  déten- 
teurs, lesdits  citoyens  ayant,  pour  des  motifs  sur  lesquels  il  y  aura  lieu  de 
statuer,  cessé  de  faire  toute  sorte  de  service. 

Les  membres  de  la  5*  légion. 
(Une  signature  illisible.) 
«  Le  Président  adjoint  :  Ailemane.  » 

Les  jours  qui  suivirent  paraissent  avoir  été  assez  calmes,  si  on  en  juçe  pari 
•cette  lettre  datée  du  19  avril  :  «  Ne  l'alarme  pas  trop  sur  notre  compte.  Nous 
sommes  à  notre  poste.  Nous  puisons  d'abord  dans  ce  fait  une  tranquillité 
relative  qui  nous  met  à  l'abri  des  alarmes  exagérées.  Et  puis,  pour  nooj 
autres  en  particulier,  ce  que  nous  faisons  est  une  sauvegarde.  Nous  avons  des 
élèves  (environ  250);  nous  faisons  des  classes;  cela  nous  protège,  et  j'espèrn 
que  cela  nous  protégera  jusqu'au  bout.  Ce  qui  ne  m'empêche  pas  de  faire  des 
vœux  ardents  pour  que  la  fin  arrive  et  que  je  puisse  prochainement  t'era* 
brasser.  » 

Cependant,  contre  toute  attente,  le  second  siège  paraissait  s'éterniser, 
Girard  écrit,  le  27  avril  :  «  Ici,  toujours  même  situation.  Nous  faisons  toujours; 
la  classe,  et  il  nous  revient  même  de  temps  en  temps  quelques  élèves.  Il  est 


1;  C'était  le  nouveau  nom  du  lycée  Louis-le-Grand  depuis  le  4  Septembre, 


DE  L-ÉCOLE  NORMALE     .  25 

vrai  qu'on  en  emmène  aussi  quelques-uns,  ce  qui  fait  que  le  chiffre  total  ne 
s'accroît  guère.  Je  viens  de  lire  dans  VOfflciel  un  décret  de  la  commission  de 
la  guerre  et  un  arrêté  de  Cluseret  qui  vont  peut-être  rendre  notre  fonctionne- 
ment difficile.-  On  organise  de  nouveau  et  avec  plus  (fe  rigueur  là  recherche 
des  réfracta  ires.  Peut-être  nos  derniers  maîtres  et  même  quelques  professeurs 
vont-ils  être  obligés  de  s'en  aller.  Je  ne  sais  comment  nous  ferons  ;  niais  cnf'n 
nous  tiendrons  jusqu'au  bout.  S'il  le  faut,  je  ferai  une  étude,  l'économe  une 
>  autre,  et  le  père  Toussaint  (1)  la  troisième.  Depuis  deux  jours,  on  dit  aussi 
que  le  délégué  ou  la  commission  de  renseignement  vont  s'occuper  de  nous. 
Je  n'en  ai  pas  encore  entendu  parler.  S'en  occuperont-ils  en  effet  ?  Je  ne  sais* 
J'attends.  Naturellement  mon  parti  est  pris  ;  je  décline  toule  intervention  ;  alors 
je  sois  remplacé,  et  tout  le  monde  s'en  va  comme  moi.  » 

Girard  ne  s'en  alla  pas  ;  mais  on  voit  qu'il  était  toujours  sur  le  qui-vive  ;  et 
vraiment  on  ne  sait  ce  qu'il  faut  le  plus  admirer,  de  la  belle  humeur"  qu'il 
montrait  dans  des  circonstances  si  difficiles  ou  de  la  fermeté  avec  laquelle  il 
luttait  contre  les  empiétements  des  révolutionnaires.  De  celte  fermeté  il  donna 
une  preuve  bien  caractéristique  dans  la  question  du  drapeau.  Voici  ce  que  je 
trouve  à  ce  sujet  dans  une  lettre  du  30  avril  r  «  Il  y  a  une  dizaine  de  jours, 
deux  gardes  nationaux  sont  venus,  avec  un  ordre  signé  de  je  ne  sais  plus  quel 
chef  de  légion,  me  signifier  de  leur  livrer  le  drapeau  du  lycée.  J'ai  dû  le  faire 
retirer,  et  je  l'ai  fait  porter  à  la  mairie  où  Ton  m'en  a  donné  reçu.  Depuis, 
je  n'avais  entendu  parler  de  rien.  Jeudi,  pendant  que  j'étais  sorti,  un  bon- 
homme quelconque,  qui  n'a  pas  dit  son  nom,  est  venu  dire  à  Jean  (2)  qu'il 
fallait  mettre  un  drapeau  rouge.  Je  n'en  ai  pas  tenu  compte  et  n'en  ai  plus 
entendu  parler.  Mais  aujourd'hui,  en  sortant,  nous  avons  vu  un  drapeau  rouge 
à  Saint-Louis.  Notre  tour  ne  peut  tarder  d'arrjvcr.  Du  reste,  rien  en  ce  qui 
concerne  l'enseignement  ou  la  direction  de  la  maison.  Us  parlent  beaucoup  de 
renseignement  primaire  i  ils  essaient  aussi  d'organiser  l'enseignement  de  la 
médecine.  Us  n'ont  rien  dit  encore  des  lycées-*  Espérons  qu'ils  nous  laisseront 
tranquilles  et  qu'ils  ne  me  réduiront  pas  à  la  nécessité  de  les  envoyer 
promener,  ce  qui,  naturellement,  m'obligerait  à  y  aller  moi-même.  » 

Le  drapeau  rouge  ne  fut  jamais  arborç  à  Louis-le-Grand.  Mais   d'autres 

i  embarras  furent  suscités  par  la  prétention  des  fédérés  de  s'installer  au  lycée  : 

!  *  Hier,  écrit  Girard  le  3  mai,  j'ai  reçu  Ja  visite  de  tout  un  état-major,  sept  ou 

huit  officiers,  y  compris  le  colonel  de  la  légion,  gros  bonhomme  fort  commun, 

mais  poli  du  reste,  et  m'ofiVant  force  prises  et  poignées  de  main.  Us  venaient 

voir  si  je  pouvais  loger  un  bataillon  de  gardes  nationaux.  J'ai  fait  ce  que  j'ai  pu 

pour  les  convaincre  de  chercher  ailleurs  ;  le  colonel  y  a  mis,  du  reste,  beaucoup 

'de  bonne  volontés  Ce  matin,  je  suis  allé  à  la  mairie  pour  tâcher  d'éviter  le 

'eeup  ;  mais  rien  n'y  a  fait;  et  ce  soir,  je  recevrai  mes  nouveaux  hôtes.  Pauvre 

lycée  !  Il  va  -en  voir  de  crucfles  encore  !  Figure-toi  que  le  colonel,  dans  la 

I  pensée  de  ne  pas  me  les  donner,  était  allé  aux  Jésuites  de  la  rue  Lhomond,  qui 

l  sont  vides.  Mais  il  paraît  qu'il  ^alà  des  richesses,  m'a-t-il  dit,  et  il  ne  veut 

pas  les  exposer.  Que  dis-tu  de  cette  noble  confiance  du  colonel  dans  ses 

soldats  ?» 


£     i]  Surveillant  général  de  Louis-le-Grand. 

I      iî)  Concierge  intérimaire;  il  remplaçait  le  fidèle  Durand,  que  connaissent  tous  ceux 

;  «jni  ont  passé  par  Louis-le-Grand  pendant  ces  trente  dernières  années. 


• 


26  ASSOCIATION  DBS  ANCKNS  ÉLÈVES 

L'occupation  annoncée  a  lieu.  Girard  n'a  pas  trop  à  se  plaindre  de  ses 
nouveaux  hôtes.  11  parte  d'eux  assez  gaîment  dans  une  lettre  du  5  mai  : 
«  Depuis  hier,  je  loge  un  bataillon  de  la  rue  llouffctard.  Tout  est  barricade  et 
terme  de  façon  qu'ils  n'aient  aucune  communication  avec  le  reste  de  la 
maison;  ils  sont  dans  la  *•  cour  ;  ils  entrent  et  sortent  par  la  rue  Charretière... 
La  présence  des  élèves  est  une  sauvegarde.  L'état-major  venu  l'autre  jour  me 
protestait  de  son  respect  pour  l'instruction.  Soit!  Qu'ils  nous  respectent  assex 
pour  nous  laisser  tranquilles!  Je  ne  leur  demande  pas  autre  chose. 
Le  citoyen  Régôre  (1),  que  j'ai  dû  aller  voir  pour  lâcher  d'éviter  Le 
casernement  des  gardes,  a  été  très  gentil,  et  a  même  fait  le  plaisant 
en  me  disant  qu'il  ne  craignait  qu'une  chose,  c'est  que  mes  élèves  ne  ; 
gâtassent  ses  soldats  et  ne  fussent  plus  républicains  qu'eux.  Je  tâcherai  de 
préserver  ces  brebis  sans  tache  en  évitant  tout  contact  entre  elles  et  les 
élèves...  Régère  n'a-t-il  pas  eu  l'idée  de  me  demander  si  je  n'avais  pas  vu, 
Vaillant  (2)  ?  —  Non.—  Vous  avez  tort;  allez  le  voir;  c'est  un  homme  très 
distingué,  cVst  d'ailleurs  mon  ami.  —  Tu  penses  bien  que  je  ne  me  suis  pus 
rendu  à  l'invitation  et  que  je  n'ai  pas  l'intention  de  m'y  rendre.  Si  Vaillant  lui» 
même  avait  l'idée  de  m'appeler,  je  ne  m'y  rendrais  pas  davantage  ;  s'il  me 
sommait,  alors  j'aurais  à  lui  exprimer  formellement  mon  refus.  »  Tout  Girard 
est  dans  cette  simplicité  ftère  et  forte  qui  lui  faisait  envisager  sans  forfan- 
terie, sans  jactance,  les  pires  éventualités  que  pouvait  entraîner  pour  lui 
l'accomplissement  du  devoir. 

Le  séjour  des  fédérés  se  prolongea  à  Louis-le-Grand  sans  donner  lieu  à 
aucun  désordre.  «  La  vérité  veut  que  je  dise  (lettre  du  8  mai)  que  mes  gardes 
nationaux  sont  doux  comme  des  agneaux.  On  ne  les  entend  pas.  Ils  n'ont  pas 
brisé  jusqu'ici  la  moindre  clôture.  Ils  se  promènent  dans  la  cour,  sont  couchés» 
au  soleil  et  jouent  au  loto.  Us  sont  si  gentils  que  je  me  propose  un  de  ces  jours 
d'aller  faire  un  tour  au  milieu  d'eux.  Je  crains  une  chose  seulement  si  je  vais 
les  voir,  c'est  qu'ils  ne  m'offrent  un  petit  verre,  et  le  refuser  serait  grave.  » 

Quelles  que  fussent  la  gentillesse  et  la  douceur  de  ses  gardes  nationaux, 
Girard  n'en  faillit  pas  moins,  le  24  mai»  être  arrêté  et  peut-être  fusillé  par  la 
Commune.  Une  patrouille  de  fédérés  avait  trouvé  dans  la  première  cour  du 
lycée  un  fourniment  militaire  jeté  la  on  ne  sait  par  qui.  Un  homme  de  service, 
qui,  au  lieu  d'être  dans  les  caves  avec  le  proviseur  et  tout  le  personnel  de  la  mai- 
son, rôdait  dehors,  est  aperçu  près  du  fourniment  en  question.  On  le  saisit,  etoa 
le  conduit  au  poste  du  Panthéon.  Là,  discussion,  et  finalement,  ordre  *  d'aller 
chercher  le  directeur  ».  Un  peloton  se  forme  aussitôt  pour  venir  appréhender 
Girard.  En  chemin,  rencontre  d'un  officier  à  cheval. qui  demande  où  vont  ces 
hommes  :  «  Arrêter  le  directeur  du  collège  qui  cache  des  armes  chez  lui.  — 
11  s'agit  bien  du  directeur,  répond  brusquement  l'officier;  il  n'y  a  plus  qu'à  f...- 
le  feu  au  quartier  et  à  déguerpir.  »  Les  fédérés'  ne  se  le  firent  pas  répéter;  et 
il  n'était  que  temps.  A  ce  moment  en  effet  les  Vcrsaillais  qui,  depuis  midi  che- 
minaient par  les  maisons  de  1»  rue  Sou  f  (lot,  s'élançaient  sur  la  barricade  du 
Panthéon  et  l'emportaient  de  haute  lutte  (3;. 


(1)  M ;i ire  communalistc  du  V»  arrondissement. 
(2,  Délégué  de  la  commune  au^Ministère  de  l'Instruction  Publique. 
{3'i  On  sait  que  le  Panthéon  transformé  en  poudrière,  fut  sur  le  point  de  saaterj 
Les  angoisses  de  Girard  pendant  ces  heures  douloureuses  se  devinent  aisément. 


•  > 

1 


DB  L'ÉCOLK  NORMALE 


27 


Ce  comprend  avec  quel  soulagement  Girard  vit  s'achever  le  cauchemar  au 
duquel  il  se  débattait  depuis  tant  de  semaines.  Le  25  mai,  il  écrivait  à 
ils  :  «  Mon  cher  enfant,  nous  sommes  tous  vivants  et  bien  portants.  Dieu 
!  pas  d'accident  au. lycée.  Le  Panthéon  a  été  pris  hier  au  soir  à  sept 
J'ai  dû  faire  passer  la  journée  dans  la  cave  à  tout  le  monde,  depuis 
boire  jusque  huit  (le  proviseur  ignorait  encore  l'incident  de  la  veille 
plus  haut).  Enfin  ça  été  une  terrible  journée....  »  C'était  bien  la  fin  de 
Mais  il  fallut  du  temps  encore  pour  que  la  maison  reprît  sa  vie  régu- 
et normale,  et  Tannée  s'acheva  comme  elle  put. 
Au  insisté  sur  cette  période  parce  qu'elle  met  en  pleine  lumière  tout  ce  qu'il 
mit  en  Girard  de  ressort,  de  volonté,  de  sentiment  du  devoir  et  de  belle 
r.  Jamais  sa  conduite  ne  fut  plus  digne  d'admiration  et  de  respect.  Cepen- 
c'est  seulement  trois  ans  plus  tardqu'il  reçut  la  récompense  officielle  de 
serviees.  11  fut  nommé  officier  de  la  Légion  d'honneur,  le  4  mars  1874.  Il 
chevalier  depuis  le  11  août  1660. 
Ses  dernières  années  à  Louis-le-Graud  s'écoulèrent  beaucoup  plus  calmes  et 
tranquilles.  11  y  déploya  la  plus  grande  activité,  portant  avec  un  enjoué- 
robuste  le  poids  de  la  besogne  administrative,  commençant  ses  journées 
iiept  heures  (et  cela  lui  coûtait,  car  il  avait  quelque  peine  à  se  lever  de  bon 
:.  et  ne  les  terminant  que  le  soir  assez  tard,  après  avoir  reçu  le  personnel, 
l'infirmerie  avec  le  médecin  et  le  chirurgien,  accueilli  les  parents  et  les 
a  qui  il  ouvrait  largement  sa  porte,  écouté  des  confidences,  infligé  des 
>ns,  rédigé  des  rapports,  écrit  des  lettres,  préside  des  réunions,  couru  à 
lie  ou  au  Ministère  pour  y  soutenir  les  intérêts  de  la  maison.  Cette  vie 
p «Hivernent  et  de  responsabilité  lui  plaisait.  Son  séjour  à  Louis-le- Grand 
aima  profondément,  dont  le  glorieux,  passé  était  sans  cesse  présent  à  son 
et  pour  qui  il  avait  les  ambitions  les  plus  hautes,  fut  vraiment  la  période 
iptas  brillante  et  la  plus  féconde  de  sa  carrière.  Il  fit  là  beaucoup  do  bien 
le  détail  ne  sera  jamais  connu.  Combien  de  jeunes  gens  sans  fortune  ou 
éirigés  jusque-là,   qu'il   prit  sous  son  patronage,  et,  pour  ainsi  dire,  sous  sa 
morale,  lui  durent  en  grande  partie  leur  avenir  !  Il  les  traitait  avec  une 
familière  qui  allait  jusqu'au  tutoiement,  et  dont  le  souvenir  subsiste 
dans  le  cœur  de  tous  ceux  qui  en  ont  reçu  le  témoignage.  Aussi  quand, 
IS3$.  on  offrit  à  Girard  le  provisorat  de  Coudorcet,  il  commença  par  refuser* 
Louis-le-Grand  si  vivant,  si  intéressant,  qui  fournissait  chaque  année 
s  fort  contingent  à  l'École  Polytechnique  et  à  l'École  Normale  lui  paraissait 
trop  dur  sacrifice.  Il  fallut  les  vives  instances  de  M.  Casimir-Périer,  alors 
eerëuire  d'État  à  l'instruction  Publique,  et  ancien  élève  de  Bonaparte, 
qu'il  revint  sûr  sa  détcrmlualiôn.  on  lui  fit  comprendre  que  la  direction 
lourde  de  Condorcet  lui  procurerait  un  repos  relatif.  Il  s'agissait  d'ail- 
de  son  vieux  lycée,  de  celui  où  il  avait  été  élève  et  si  longtemps  profes- 
r.  U  céda,  et,  en  fin  de  compte,  ne  le  regretta  pas.  Celte  année  même, 
rand  remportait  au  concours  général  les  trois  prix  d'honneur.  Girard 
en  plein  triomphe. . 
pm  retour  à  Condorcet  fut  salué  comme  un  événement  du  plus  heureux 
ire  pour  la  maison.  «  Vous  y  rentriez  pour  la  troisième  fois,  disait  pfus 
ûopre  dans  le  discours  cité  plus  haut,  avec  le  prestige  d'un  passé  plein 
:ur,  avec  des  talents  administratifs  déjà  éprouves,  avec  une  réputation 
\  de  sagesse  et  de  loyauté  qui  marchait,  pour  ainsi  parier,  devant- 


t 


H 


€8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


vous,  et  vous  signalait  a  Pcstime  de  ceux  mêmes  qui  ne  connaissaient  que 
voire  nom.  De  là  ja  confiance  et  la  joie  qui.  firent  fête  à  Tentant  de  la  maison, 
le  jour  où  il  y  rentrait  avec  l'autorité  d'un  maître.  Peut-être  n'etiez-vous  pas 
vous  môme  sans  quelque  émotion  lorsque  vous  réunîtes  pou*  la  première  fois 
votre  nouveau  personnel,  et  que  l'accueil  fait  à  vos  premières  paroles  vous  fit 
comprendre  que  vous  étiez  celui-là  que  tout  le  monde  attendait.  Je  suis  su/ 
qu'il  vous  en  souvient  encore,  et'  que  ce  fut  là  une  des  bonnes  journées  de 
votre  vie.  »  • 

11  en  cul  d'autres  pendant  ce  long  et  glorieux  provisorat  de  Condorçet  qui  dunj 
quatorze  ans,  de  1878  à  1892.  Comme  à  Louis-le-Grand,  il  se  fit  des  amis  de  tôwj 
ses  collaborateurs,  particulièrement  de  ses  censeurs,  M.  Pichot,  M.  Rousselotj 
aujourd'hui  directeur  du  collège  Rollin,M.  Kortz,  aujourd'hui  proviseur  du  Ijcee 
llontaigne,  Gusse  à  qui  il  dut  beaucoup  pour  la  conduite  du -petit  lycée,  et  sur- 
tout le  proviseur  actuel  de  Condorçet,  M.  Blanchet,  dont  la  courtoise  et  fnfatigabM 
activité  assuma  tout  le  fardeau  de  la  direction  du  grand  lycée, -pendant  une  grava 
ma  ladre  que  Ht  son  chef,  dans  l'hiver  de  1892,  et  à  laquelle  il  faillit  succomber, 

C'est  à  Condorçet  que  Je  vis  Girard  pour  la  première  fois  en  janvier  18$0;  e^ 
Je  n'oublierai  jamais  son  accueil  si  bon,  si  franc,  si  ouvert,  si  simplement 
cordial.  J'arrivais  d'Orléans,  un  peu  ému  à  la  pensée  d'entrer  dans  un  de  ces. 
grands  lycées  parisiens  que  tout  professeur  de  province  considère  de  loin  avec 
an  respect  qui  devient  de  l'appréhension  quand  il  s'agit  d'y  débuter.  C'est  le  tê 
he  or  not  to  ht  d'Hamlct.  Réussir"  ou  ne  pas  réussir  !  Cruelle  alternative  potfr 
celui  qui  songe  que  tout  le  reste  de  sa  carrière  va  s'engager  sur  un  coup  de  dé.( 
Mais  aussi  quelle  garantie  de  succès  quand  le  maître  du  jeu  est  un  homme  de 
ce  cœur  et  de  ce  caractère  !  Pendant  près  de  treize  ans,  Girard  fut  pour  moi» 
comme  pour  tant  d'autres,  le  guide  le  plus  sûr,  le  plus  loyal,  le  plus  clair* 
voyant,  le  plus  écouté.  Je  lui  dois  le  peu  que  je  sais  et  que  je  puis  valoir.  Je, 
lui  ai  voué  un  cuite  que  sa  mort  n'a  pas  aiïaibli  ;  et  j'éprouve  un  sentiment  df 
joiC'profonde  à  renouveler  à  sa  mémoire  l'hommage  de  ma  vive  reconnaissance 
et  de  mon  indéfectible  affection. 

C'est  peut-être  pendant  qu'il  administrait  Condorçet  que  Girard  s'occupa  avee 
le  plus  de  suite,  et,  pour  ainsi  dire,  de  la  façon  la  plus  dogmatique  des  ques* 
lions  d'enseignement.  11  avait  sur  la  pédagogie 'générale  de?  opinions  d'abord 
très  arrêtées,  qui  se  modifièrent  avec  le  temps,  car  il  était  loin  d'être  intrai- 
table même  dans  ses  convictions  les  plus  chères.  Il  n'a  jamais  refusé  de  si 
laisser  éclairer  par  la  lumière  et  par  les  leçons  de  l'expérience.  Déjà,  pendaa^ 
qu'il  était  à  Louis-le-Grand,  un  arrêté  ministériel  du  fi  juin  1873  l'avait  eba 
«  d'assister  ie  Ministre  de  l'Instruction  Publique  dans  la  discussion  des  proj 
soumis  au  Conseil  Supérieur  ».  Il  prit  aux  travaux  du  Conseil  une  part  impo 
tante  en  défendant  les  éludes  classiques,  et  en  exposant  à  maintes  reprises 
profit  intellectuel  et  moral  qu'on  pouvait  retirer  des  exercices  scolaires  bi 
compris,  et  cela  avec  une  élévation  d'idées  et  de  paroles  qui  frappa  les 
membres  présents,  parmi  lesquels  Mgr  Dupauloup.  Mais  il  n'était  systémati- 
quement hostile  à  aucune  réforme  qu'il  lui  paraissait  utile  de  mettre  à  l'épreuvfti 
Sa  pierre  de  touche  dans  ces  matières  était  l'intérêt  de  l'éducation  national^ 
A  cet  intérêt  il  était  prêt  à  tout  sacrifier,  même  ses  préférences  personnelle! 
les  plus  enracinées.  On  ie  vit  bien  quand  il  accueillit  avec  faveur  le  retoOB 
aux  exercices  physiques  qu'il  condamnait  seulement  lorsqu'ils  dégénéraient  ef 
sports  exagérés,  exigeant  un  entraînement  spécial  et  presque  exclusif.  Il  répétai 


J 


>• 


DK, L'ÉCOLE  NORMALE 


» 


volontiers  à  ce  propos  qu'un  jeune  homme  doit  être  habile  à  se  sccvir  jde  ses 
[  membres,  qu'il  doit  savoir  courir,  sauter,  monter  à  cheval,  manier  un  fleuret 
Ijou  un  fusili  On  le  vit  surtout  quand  il  accepta  sans  arrière-pensée  la  création 
j  de  l'enseignement  moderne,  à  la  seule  condition  que  renseignement  classique 
[n'en  souffrit  pas.  Il' estimait  que  l'intérêt  des  deux  enseignements,  qui  devaient 
I  conduire  à  des  résultats  très  différente  était  de  rester  complètement  séparés 
jruo  de  l'autre.  Il  regrettait  d'ailleurs  de  n'avoir  pas  iui-mémè  autrefois  cultivé 
le*  langues  vivantes  dont  il  jugeait  la  connaissance  pratique  absolument  néces- 
sjireà  l'homme  moderne  ;  il  se  sentait  «  humilié  »  —  c'était'son  mol  —  toules 
tes  rois  qu'il  entendait  parler  £  côté  dû  lui  une  langue  qu'il  ne  comprenait  pas. 
r   Girard  était  depuis  1680  membre  du  conseil  académique  lorsqu'il  fut  appelé 
dans  la  commission  «  chargée  de  préparer  les  modifications  qu'il  y  aurait  lieu 
d'introduire  dans  les  programmes  de  l'enseignement  secondaire,  es  exécution 
de  la  délibération  prise  par  le  Conseil. Supérieur  de  l'Instruction  Publique  dans 
sa  séance  du  23  juillet  1884.  »  —  A  ce  titre  11  eut  sa  part  dans  la  rédaction  îles 
programmes  de  1883  comme  dans  les  travaux  de  «  la  commission  pour  l'étude 
des  améliorations  à  introduire  dans  le  régime  des  établissements  d'enseigne- 
ment secondaire  ».  —  p'est  là  qu'il  fut  vivement  séduit  par  la  parole  et  les 
idées  de  son  ancien  élève  de  PEcole  Normale,  Henri  Marion,  dont  le  livre  sur 
f Éducation  dans  r  Université  le  charma  à  tel  point  qu'il  n'en  est  pas  qu'il  ait  lu 
et  relu  avec  plus9  de  plaisir,  même  au  temps  de  sa  retraite. 

Girard  vieillissait  ainsi,  occupé  des  questions  auxquelles  il  avait  donné  sa  vie 
tout  entière,  modifiant,  par  un  phénomène  qui  n'est  pas  rare,  ses  théories  sur 
Question  dans  un  sens  de  plus  en  plus  libéral.  En  même  temps  le  ijeée 
jCoodorcet  prenait  grâce  à  lui  un  développement  extraordinaire,  se  peupla*  de 
deux  mille  élèves,  comptait  cent  cinquante  professeurs  ou  maîtres  et  fondait 
fine  colonie  qui  devenait  le  petit  Condorcet  de  la  rue  d'Amsterdam.  Noire  provt- 
■eur  était  le  seul  à  s'apercevoir  qu'il  prenait  de  l'âge.  11  nous  paraissait  toujours 
le  même, avec  cette  fougue  de  sentiments,  cette  vivacité  de  parole,  cette  jeunesse 
impressions,  ces  emportements  et  ces  apaisements  subits,  familiers  à  tous 
ceux  qui  l'approchaient,  .quand  iclata  la  grave  maladie  que  je  rappelais  plus 
haut.  Sa  robuste  constitution  lui  permit  d'en  triompher.  Mais  les  siens,  dés 
alarmas  du  danger  qu'il  avait  couru,  insistèrent  vivement. pour  qu'il  demandai 
sa  retraite.  Il  finit  par  s'y  résigner.  Quand  la  nouvelle  fut  connue  à  Condorcet, 
ce  fut  une  consternation  générale.  Nous  oc  voulions  pas  laisser  partir  notre 
chef  vénéré,  sans  lui  donner  un  témoignage  public  de  nos  sentiments.  Notre 
censeur,  M.  Blanchet,  organisa  la  touchante  cérémonie  du  27  juillet  1892,  où  en 
ce  du  Ministre  de  l'Instruction  publique,  M.  Léon  Bourgeois,  du  Direc- 
ur  de  Renseignement  secondaire,  M.  Rabier,  du  Recteur  de  l'académie  de 
ris,  M.  Gréard,  fut  inauguré  dans  la  Bibliothèque  un  médaillon  dû  à  ce  grand 
artiste  que  la  Renaissance  aurait  reconnu  pour  l'un  des  siens,  et  qui  s'appelle 
Botj.Nous  étions  tous  le,  serrés  autour  du  Maître  qui  allait  nous  quitter,  mêles 
A  ses  fils,  ne  formant  avec  eux  qu'une  famille.  Au  nom  de  la  maison,  notre 
ègue'de  rhétorique,  Dupré,  prononça  une  allocution  exquise,  d'une  grâce, 
une  émotion,  d'une  délicatesse*  qui  ravirent  tous  les  assistants.  Puis  le  lu- 
ire lut  le  décret  qui  nommait  Girard  inspecteur  généra)  honoraire  de  Tins- 
etion  Publique,  et  le  commenta  dans  les  termes  les  plus  chaleureux  et  les 
tto  sympathiques.  Enfin  Girard  remercia  avec  une  modestie  et  une  simplicité 
d'accent  qui  nous  allèrent  au  cœur.  Faut-il  avouer  que  cette  cérémonie  si 


Z)  ASSOCIATION  DBS  ANCIBNS  ÉLÈVES 

émouvante  nous  causa  cependant  une  déception  ?  Nous  espérions  que  noire; 
proviseur  emporterait  dans  sa  retraite  le  grade  de  commandeur  de  la  Légioaj 
d'honneur;  ses  chefs  hiérarchiques  l'avaient  demandé  pour  lui  avec  instance  ; 
nous  n'en  regrettâmes  que  plus  vivement  qu'il  n'eût  pas  été  possible  de  le  M 
accorder.  Le  titre  d'inspecteur  général  honoraire  si  flatteur  qu'il  fût,  ne  nom 
parut  point  une  compensation.  —  Trois  jours  plus  tard,  à  la  distribution  des 
prix  du  Concours  Général,  M.  Léon  Bourgeois  faisant  allusion  au  désintéresse- 
ment des  maîtres  de  l'Université, ajoutait.-  «  La  plupart  d'entre  vous,  IfessieuB, 
s'estiment  assez  récompensés,  s'ils  s'en  vont  leur  journée  finie,  comme  1% 
fait,  hier  voire  cher  doyen,  M.  le  Proviseur  du  lycée  Condorcet,  laissant  après 
eux  le  souvenir  d'une  vie  tout  entière  de  travail  et  d'honneur.  »  A  ces  mots,  les 
acclamations  retentirent  dans  toute  la  salle,  et  ce  fut  pour.  Girard  qui  était 
présent,  un  dernier  grand  succès  d'estime  publique. 

Dupré  lui  avait  prédit  que  la  retraite  n'aurait,  pour  lui  que  des  douceurs,  et 
qu'il  goûterait  en  paix  cette  juste  récompense  de  ses  vertus  et  de  ses  services: 
Otium  oum  dignitate.  La  prédiction  s'accomplit  au  moins  pour  les  deux  pre- 
mières années.  C'est  que  Girard  avait  tout  pour  être  heureux.  L'atné  de 
fils,  Paul,  faisait  revivre  à  l'École  Normale  les  traditions  de  l'enseignement 
paternel.  Le  cadet,  Pierre,  poursuivait  dans  la  diplomatie  une  carrière  brillam- 
ment commencée.  Sa  fille  avait  épousé  l'architecte  du  Palais  de  Versailles, 
M.  Marcel  Lambert.  Tout  un  peuple  de  petits-enfants  grandissait  autour  de  lui 
à  qui  il  prodiguait  ses  soins  et  ses  conseils.  Car  nul  •—  pas  même  l'illustre 
poète  qui  croyait  l'avoir  invente  —  ne  pratiqua  mieux  que  Girard  l'art  d'être 
£rand-père.  Il  partageait  son  temps  entre  sa  famille  et  quelques  occupation 
d'ordre  universitaire.  H  n'avait  jamais  beaucoup  publié,  et  il  le  regrettait.  Son 
principal  ouvrage  avait  été  le  Conduites,  commencé  en  1840.  Le  livre  qui  obtint 
une  faveur  justifiée,  et  qui  fut  longtemps,  comme  on  l'a  dit,  la  pierre  angulaire 
de  la  classe  de  rhétorique,  ne  rapporta  guère  à  Girard  que  la  reconnaissance 
de  ses  collègues,  car  dès  le  début  il  avait  renoncé  à  tout  droit  d'auteur.  El 
dehors  du  Conciones  je  citerai  des  éditions  classiques,  un  De  Amicitia,  ua 
De  Senectule,  les  Catilinaires,  plus  tard,  à  Condorcet,  une  édition  absolument 
nouvelle  de  VEpitome  historié  graca  qu'il  sut  animer  et  rajeunir,  et  dont  it 
préface,  qui  attestait  une  surprenante  fraîcheur  d'idées  et  de  sentiments,  fit 
regretter  à  de  bons  juges  qu'il  n'eût  pas  écrit  davantage.  J'y  joindrai  de  .nom- 
breuses études  de  critique  parues  dans  la  Revue  de  VInstruétion  Publique, 
qui  auraient  mérité  d'être  réunies,  et  où  il  touchait  à  tous  les  sujets,  littérature 
proprement  dite,  grammaire,  philosophie,  histoire.  Enfin  il  eut  des  projets  qult 
ne  réalisa  pas,  celui  d'une  Histoire  des  flibustiers  promise  à  Hachette  pour  it 
Bibliothèque  des  chemins  de  fer,  celui  encore  d'une  Histoire  de  la  littérature 
latine  pour  Delasrave,  celui  enfin  d'une  édition  de  La  Fontaine  pour  la  Collet- 
tûyi  des  grands  écrivains  français,  et  dont  il  ne  prépara  que  le  premier 
volume. 

Girard  ajouta  peu  à  ce  bagage  littéraire.  Il  aimait  le  repos;  et  d'autre  part, 
comme  tt  était  fort  entouré,  il  n'avait  guère  de  loisirs  qu'il  pût  consacrer  à  deaj 
travaux  de  longue  haleine.  H  passait  ses  semaines  auprès  des  siens,  moitié 
Paris,  moitié  à  Versailles.  Une  seule  fois  il  fit  un  grand  voyage.  Lui  qui  «'avait 
jamais  vu  ni  la  Grèce  ni  Rome,  ce  quiélait  pour  lui  la  cause  de  regrets  souv 
exprimés,  eut,  à  soixante-treize  ans,  la  bonne  fortune  de  visiter  l'Egypte, 
second   fils,   consul  au  Caire,  était  venu  en  congé  à  Versailles  pendant  Tété 


de  l'école  normale  31 

US3.  Quand  il  partit  pour  rejoindre  son  poste,  il  décida  son  père  a  l'accorapa- 

Ce  voyage  fut  un  enchantement.  Du  23  janvier  au  3  mars  1894,  Girard  remonta 

3B  jusqu'à  Assouan  en  notant -ses  impressions  dans  des  lettres  pleines  de 

jeune  et  d'enthousiasme  débordant  qu'il  adressait  à  Paul  Girard  et  à 

Lambert,  remprunte  à  celte  correspondance  les  deux  extraits  suivants  que 

prends  au  hasard; 

Dttord  ce  croquis  d'une  école  de  village  :  «  Un  gafire,  qui  est  une  espèce  de 
de  ville,  marche  devant  nous  armé  d'un  gros  bâton  ;  une  troupe  d'en- 
•  sait  et  nous  regarde  curieusement.  De  temps  en. temps,  quand  ils  appro- 
trop,  le  gafire  se  retourne  en  levant  son  bâton,  et  toute  ta  bande  s'envole 
une  volée  de  moineaux.  En  passant,  je  visite  une  école  installée  dans 
cours  où  les  enfants  sont  assis  par  terre.  Le  professeur,  qui  est  un  jeune' 
,  fiait  lire  du  français  à  trois  de  ses  élèves  (un  bon  père,  une  bonne  mère, 
fegraid  arbre  etc.).  Je  félicite  le  professeur  et  les  élèves,  et  je  me  retire  ma- 
fMneusemeni,  suivi  des  remerciements  de  l'un  et  des  regards  anxieux  des 
qui  se  pressent  en  tumulte  autour  de  moi  jusqu'à  la  porte  de  l'école, 
quoi  je  rentre  à  la  dahabich  pour  déjeuner,  toujours  accompagner  de 
anxieux  et  étonnés.  »  —  Lettre  à  M"*  Lambert  du  '  29  Janvier  f  894.  — 
celte  «quarclle  tics  bords  du  fleuve,  entre  Esueh  et  Edfou  :  «  Hier,  après 
œe  admirable  journée,  avec  un  bon  vent  qui  nous  poussait  doucement  vers  le 
ari,  sous  un  soleil  éUncelant,  au  milieu  d'un  paysage  de  montagnes,  de  plai- 
ks  arides  ou  verdoyantes,  de  longues  rangées  de  palmiers,  d'acacias,  de 
mnosas  etc.,  qui  changeait  à  tous  les  détours  du  fleuve,  tu  ne  peux  te  figu- 
ier la  merveilleuse  soirée  que  nous  avons  passée.  Le  soleil  venait  de*  se 
torcher  en  inondant  tout  de  sa  lumière;  mais  la  lune  brillait  déjà  :  à  gauche, 
m*  avions  les  montagnes  qui  de  roses  devenaient  violettes,  puis  noires; 
adroite,  une  longue  plantation  d'arbres  faisant  ombre  sur  un  ciel  étoile;  de- 
W  nous  Ësneh  dont  nous  njapercevions  qu'une  silhouette  indistincte,  et 
?  çt  là  quelques  lumières  à  travers  les  arbres;  et  pendant  que  nous  glissions 
Aneieusement  sur  l'eau,  voilà  que  nos  hommes  se  mettent  à  chanter  en 
sfe&ûmpagnanl  de  ce  petit  tambourin  sur  lequel  ils  frappent  doucement  avec 
tel  légères  baguettes.  C'était  un  concert  étrange,  saisissant,  une  scène 
MeriQue  ;  et  nous  nous  sommes  promenés  sur  le  pont,  je  ne  sais  combien  de 
teaps.  danâ  un  véritable  enchantement,  jouissant  par  tous  les  sens  du  char- 
de  cetle  incomparable  soirée.  »  —  Leltre  à  M-*  Lambert  du  14  fé- 
1894.  — 
Jàlerte  voyageur  revint  à  la  fln  d'avril  1894,  heureux  d'avoir  vu  des  mer- 
,  plus  heureux  Ghcore  de  revoir  ceux  qu'il  avait  laissés  en  France.  Sa 
te  lut  pas  de  longue  durée.  Le  29  juin,  Mm#  Lambert  était  enlevée  par  une 
scarlatine  qu'elle  avait  contractée  en  soignant  un  de  ses  enfants.  Ce  fut 
Girard  un  coup  terrible.  Des  mois  s'écoulèrent  dans  un  aiïreux  désarroi 
de  «sentiments,  de  désirs,  de  projets.  Puis  l'effet  de  l'âge  peut-être,  un 
e  irréductible,  les  affections  qui  l'entouraient,  le  souci  de  ses  petits- 
de  Versailles  dont  il  suivait  les  études,  firent  qu'il  continua  de  vivre. 
forces  ne  cessèrent  de  décliner.  Il  retrouvait  cependant  encore  sa 
et  même  une  partie  de  son  activité  physique  lorsqu'il  venait  avec  les  siens 
quelques  semaines  au  bord  de  la  mer,  quand  tout  à  coup,  au  retour 
voyage  à  Versailles,  il  <fut  pris  d'un  trouble  gastrique  très  aigu  qui  se 
ua  d'une  pneumonie,  et  il  s'éteignit,  le  vendredi  4  mars  1898,  sans 
,  sans  douleur  apparente,   à  quatre  heures  de  l'après-midi. 


t 


^ 


32  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 


Henri  Marion,  dans  une  notice  publiée  dans  la  Grande  Encyclopédie  a  dit 
de  Girard.:  «Cet  humaniste  a  été  mieux  qu'un  scholar  convaincu  et  impecca- 
ble ;  H  a  été  avant  tout  et  dans  toute  la  force  du  terme  un  éducateur.  L'amour 
passionné  et  communicant  des  lettres  anciennes  s'identifiait  chez  lui  à  la  pas- 
sion de  l'antique  liberté.  Son  influence  profonde  sur  les  jeunes  gens  tenait 
encore  moins  à  ses  talents  de  professeur  qu'à  l'élévation  de  son  caractère.  » 
Tous  ceux  qui  ont  connu  ce  maître  incomparable  lui  rendront  le  môme 
témoignage. 

Nul  ne  fut  meilleur,  plus  loyal,  plus  accueillant,  plus  serviable,  plus  désio-, 
teressé;  nul  ne  se  donna  plus  exelusivement  à  sa  tâche,  à  ses  amis, 
à  ses  collaborateurs,  à  ses  élèves.  Son  souvenir  vivra  non  seulement  à 
vLouis-lc-Grand  et  à  Condorcct  où  il  a  marqué  si  profondément  son  empreinte, 
mais  partout  où  il  a  paru,  partout  où  il  a  parié,  partout  où  il  a  agi.  Sa  vie  entière, 
si  noblement  remplie,  a  été  un  exemple;  et  nous  tous  qui  l'avons  tant  aimé,  qui 
l'avons  vu  tous  les  jours  à  l'œuvre  pour  le  progrès  et  pour  la  gloire  de  l'éducation, 
nationale,  nous  pouvons  dire  en  toute  sincérité  qu'il  est  un  de  ceux  qui  ont 
pas&é  en  faisant  le  bien.  C'est  l'honneur  et  la  force  de  l'Université  de  former 
de  tels' serviteurs  do  pays  et  de  renseignement  public,  qui  restent  jusqu'à  h 
tin  des  modèles  de  dignité,  de  conscienoe,  de  droiture,  d'indépendance  et  de 
dévouement. 

A.  Gazeau. 

Promotion  de  1841.  —  Boutet  de  Monvel  (Benjamin),  né  à  Orléans,  h* 
26  septembre  1820,  décédé  à  Paris,  le  11  -décembre  18U8. 

Petit-fils  de  Pillusire  artiste  de  la  Comédie-Française,  François-Bcnjamii 
Boutet  de  Monvel  fit  d'excellentes  études  au  lycée  d'Orléans  comme  élève 
la  pension  Leclère,  et,  lorsqu'en  1840  furent  inaugurés  les  concoure  entre  I 
lycées  des  départements,  il  remporta  le  prix  d'honneur  de  Discours  françai 
en  même  temps  que  Cucheval-Clarigny.  Mais,  malgré  ses  brillâmes  aptitu 
littéraires,  son  goût  le  portait  vers  les  sciences,  et  c'est  dans  la  sectiou  scie 
tifique  qu'il  fut  admis  à  l'École  Normal*  en  1841.  Il  en  sortit  agrégé 
physique  et  de  chimie  en   1844,  fut  nommé  d'abord  professeur  au  lycée 
Reims,  puis,  deux  ans  après,  à  Orléans,  enfin  à  Paris,  professeur  adjoint 
lycée  Saint-Louis,  en  1853.  En  1853,  il  entrait  comme  titulaire  au  lycée  Ch 
lemagne,  et  c'est  là  qu'il  a  fourni,  jusqu'à  l'âge  de  la  retraite,  une  carri 
longue  et  honorée.  L'étendue  de  son  savoir,  la  solidité  de  son  enseiguemei 
servie  par  une  parole  facile  et  élégante,  avaient  attiré  sur  lui  l'attention 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  qui  le  nomma  chevalier  de  la  Légion  d'ho 
neur  le  10  août  1869. 

Monvel  a  publié  plusieurs  ouvrages  classiques,  des  Traités  de  physique  et 
chimie,  qui  ont  joui  dans  les  lycées  d'une  réputation  légitime  ;  car,  ils  avaie 
ic  rare  mérite  de  joindre  à  la  solidité  du  fond  les  agréments  de  la  forme, 
collaboration    avec  M.  Garrigues,  il  a  publié  de  Simples   lectures  sur 
sciences,  à  l'usage  de  renseignement  primaire.  Cet  ouvrage;,  répandu  da 
toutes  les  écoles,  a  servi  de  type  à  tous  les  livres  de  vulgarisation  scient* 
flque  qui  ont  été  écrits  depuis. 

En  1848,  Monvel  avail  épousé  une  des  filles  d'Adolphe  Nourrit,  femme  a 
distinguée  par  l'esprit  que  pur  le  cœur,  dont  il  eut  neuf  enfanls.  Lçrsqul 
fonda  en  18G3,  rue  de  Jouy,  un  cous  d'éducation  à  l'usage  des  jeunes  filles, 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


33 


avec  la  collaboration  d'universitaires  tels  que  Brissairi,  Sommer,  Em.  Pesson- 
i  neaux,  Eug.  Talbot,  il  en  laissa  la  direction  effective  à  M—  Boutet  de  Monvel, 
|  -qui  s'y  révéla  éducatrice  de  premier  ordre.  C'est  à  ce  cours,  dirigé  aujourd'hui 
\  par  M11*  Juliette  de  Monvel  avec  le  plus  brillant  succès,  qu'il  devait  consacrer 

les  loisirs  que  lui  créait  sa  retraite.. 
Par  sa  naissance  comme  par  son  mariage,  Boutet  de  Monvel  appartenait  au 

monde  des  arts.  Petit-fils,  comme  nous  l'avons  dit,  du  fameux  acteur-auteur 

;  de  la  Comédie-Française,  et  gendre  d'Adolphe  Nourrit,  il  était  neveu   dé 

!»MU*  Mars,  beau-frère  de  Féréol,  cousin  de  César  Franck.  Une  de  ses  Ailes 

;  Ma#  Cécile  de  Monvel,   premier  fprix  du  Conservatoire,  est  une  pianiste  des 

I  plus  distinguées,  et  son  fils  aîné,  Maurice,  est  le  peintre  bien  connu  par  le 

;  charme  et  l'originalité  de  son  talent.     ' 

Emile  Pkssonneaux. 


Promotion  de  1841.  —  Couanuéjouls  (Eugène},  né  à  Hapanouse  (Aveyron), 
t  le  32  décembre  1819,  décédé  à  Limoges,  le  16  avril  1898. 

11  fit  ses  études,  en  qualité  d'élève  externe,  au  collège  royal  de  Rodez  où 
i  il  fcntra  en  cinquième  en  1829.  Le  palmarès  de  cette  année  scolaire  1829-30 
i  dans  lequel  il  figure  avec  honneur,  comprend  parmi  les  lauréats  de   la  classe 
;  de  philosophie  les   deux  frères  Blanc  (Louis  et  Charles)   qui  jouissaient  à 
'  Rodez  de  bourses  payées  sur  la  cassette  du  rpi  Charles  X.  11  y  a  un  rappro- 
chement à  faire  entre  cette  mince  brochure  de  douze  pages  d'une  impression 
!  très  peu  serrée  et  nos  palmarès,  d'aujourd'hui,  gros  et  touffus  volumes,  dont  la 
I  proclamation  demande  souvent  deux  journées  et  quelles  journées  !  Sans  vou- 
loir en  quoi  que  ce  soit  nier  les  progrès  réalisés  par  les  connaissances  hu- 
L  maines,  ob  peut  se  demander  si  le  développement  moral  et  intellectuel  de  la 
I  jeunesse  a  suivi  la  même  progression  que  rétendue  dos  palmarès.  A  cette 
;  époque,  l'ancien  mode  d'externat  n'avait  pas  encore  disparu.  Les  élèves 
|  étrangers  à  la  ville  étaient  confiés  à  des  particuliers  chez  lesquels  ils  vivaient 
en  famille,  généralement  peu  surveillés  et  payant  à  peu  près  toute  permis- 
!  sion  d'aller"  et  de  venir.  Ce  régime  était  favorable  au  développement  de  l'esprit 
|  d'initiative  et  du  sentiment  de  la  responsabilité.  Les  élèves  abusaient  peu  de 
!  cette  liberté  qui  n'avait  pour  eux  aucun  caractère  de  fruit  défendu.  Leurs  de- 
voirs ne  se  faisaient  pas  plus  mal  que  dans  l'internat.  Cournuéjouls  se  louait 

•  de  s'être  trouvé  placé  dans  cette  condition.  Il  disait  y  avoir  pris  l'habitude  de 
l  demander  beaucoup*  à  lui-môme  et  de  savoir  se  diriger  sans  le  concours  d'au- 

trui.  Après  avoir  terminé  ses  études  littéraires  avec  beaucoup  de  succès,  il 
alla,  en  vue  des  études  scientifiques,  au  lycée  Saint-Louis  où  il  ne  larda  pas  à 
:  «Mitrer  en  qualité  de  mattre  répétiteur.  11  venait  de  débuter  à  Rodez  dans  les 
i  mêmes  fonctions.  Ce  service  laissait  alors  beaucoup  moins  de  liberté  qu'au- 
1  jourd'hui,  il  était  peu  aisé  de  le  faire  marcher  de  front  avec  la  préparation  à 
l'École  Normale  qui  entraînait  la  nécessité  de  suivre  les  cours  de  la  classe  de 
!  mathématiques  spéciales.  Il  parvint  cependant,  avec  de  la  constance  et  de  la 
l  volonté,  à  remplir  avec  succès  cette  double  tâche.  Il  ne  cessa  de  s'applaudir 
k  d'avoir  ainsi  commencé  sa  carrière  par  des  fonctions  qui  sont  la  meilleure 

•  école  pédagogique.  En  1841 ,  il  entra  à  l'École  Normale,  dans  la  section  des 
.Sciences  mathématiques.  11  en  sortit  agrégé  en  1844  pour  aller  à  Limoges 
«NBine  professeur  de  mathématiques  élémentaires,  en  compagnie  de  son  ca- 
uwrade  et  constant  ami,  Privât  Deschanel,  qui  sortait  en  même  temps  de 


34 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


l'École  avec  le  titre  de  professeur  de  physique.  L'année  suivante,  la  chaire 
spéciales  étant  devenue  vacante,  il  y  fut  appelé. 

C'est  tà  que  s'accomplit  toute  sa  carrière  de  professeur  et  qu'il  s'allia,  ci 
son  mariage»  à  une  très  honorable  famille.  Quels  y  furent  ses  services 
quelle  considération  il  sut  y  acquérir,  un  fait  le  montrera.  Pendant  longtcmp 
les  titres  d'officier  d'Académie  et  de  l'instruction  publique  résultaient,  non 
«d'une  nomination  directe,  mais  de  la*  fonction  remplie.  Ainsi,  les  professeurs 
premier  ordre  étaient  officiers  d'Académie  et  le*s  palmes  d'officier  de  l'instructi 
publique  appartenaient  de  droit  aux  Proviseurs,  aux  Recteurs,  etc.  Un  minist 
M.  de  Crouzeilles,  décida  en  1851  que  désormais  ces  distinctions  ne  pourraie 
être  conférées  que  par  voie  de  nominations  ministérielles,  ainsi  que  cela 
pratique  depuis  cette  époque.  Or,  le  premier  arrêté  pris  conformément  è  ce 
disposlion  nouvelle  comprenait  trois  officiers  de  l'Instruction  publique,  pa 
lesquels  Cournuéjouls.  En  possession  de  la  confiance  de  tous,  très  bien 
et  apparenté  à  Limoges,  il  se  serait  peut-être  décidé  à  s'y  fixer  pour  toujou 
si  diverses  circonstances  n'étaient  venues  amoindrir  la  situation  qu'il  s'y  é 
faite.  Suppression  de  l'École  normale  primaire  où  il  était  chargé  d'un  cou 
en  même  temps  que  membre  de  la  commission  de  surveillance  ;  suppresst 
de  la  commission  d'examen  du  baccalauréat  dont  il  faisait  partie  et  qui  exi 
tait  à  Limoges  comme  dans  quelques  autres  villes  possédant  une  Acadé 
sans  Facultés. 

Suppression  du  Boni  Vatimesnil  au  moment  où,  atteignant  sa  sixième  ann 
d'agrégation,  il  allait  en  jouir  et  qui  ne  fut  rétabli  que  bien  des  années  pi 
tard.  Peu  encouragé  par  ces  événements," obéissant  d'ailleurs  à  son  désir  die 
destiner  à  la  carrière  du  Provisorat  pour  laquelle  11  se  sentait  une  vocati 
encouragé,  en  outre,  par  l'inspecteur  général,  il  accepta,  plutôt  qu'il  ne  sol 
cita  le  Censorat  du  lycée  de  Metz,  établissement  des -plus  importants  à  ce 
époque,  surtout  au  point  de  vue  de  la  préparation  aux  Écoles.  Une  populati 
de  grands  élèves  y  affluait  de  tous  les  points  de  la  région. 

Son  concours  y  fut  des  plus  efficaces  pour  maintenir  la  forte  discipline  d 
la  tradition  remontait,  pour  une  large  part,  A  un  précédent  censeur,  M 
le  proviseur  bien  connu  du  lycée  Charlemagne. 

Une  année  après,  en  septembre  1852,  il  recevait,  non  sans  surprise,  l'avis 
sa  nomination  à  Marseille  par  une  lettre  ministérielle  contenant  le  pa: 
suivant  :  «  Les  services  que  vous  avez  rendus  dans  l'administration  du  ly 
de  Metz  vous  ont  désigné  pour  un  avancement  que  je  suis  heureux  de  v 
donner  en  vous  plaçant  dans  un  lycée  très  important  et  d'un  ordre  supérie 
celui  que  vous  quittez.  »  Il  devenait  le  collaborateur  d'un  proviseur,  M.  JuHi 
jouissant  déjà  d'une  réputation  des  plus  méritées  et  qui  devait  plus  tard  d 
toute  la  mesure  de  sa  valeur  hors  ligne  sur  un  plus  grand  théâtre  à  Louis-1 
Grand  et  à  Yanves.  A  pareille  école,  son  expérience  et  son  aptitude  péd 
giques  ne  pouvaient  que  se  développer  et  se  fortifier.  La  population  habituel 
ment  facile  à  conduire,  était  cependant  capable  de  prendre  feu  parfois  a 
une  vivacité  méridionale.  C'est  dans  un  de  ces  mouvements  heureuse: 
fort  rares,  que  Cournuéjouls  reçut  ce  qu'il  appelait  le  baptême  du  feu 
montra  ce  dont  il  était  capable  comme  sûreté  et  promptitude  de  décision 
racontait  volontiers  cet  épisode,  bien  fait  pour  marquer  dans  la  vie  d'un 
seur  :  «  Il  n'y  avait  alors  au  lycée  de  Marseille  qu'un  réfectoire  où  tout  l'i 
»  ternat  prenait  ses  repas  aux  mêmes  heures.  Une  pareille  disposition, 


•de  l'école  normale  35 

i  depuis  peu,  était  mal  conçue,  car  on  devait  penser  qu'une  fois  ou  l'autre 

•  quelque  tentative  de  désordre  pourrait  y  être  propice.  La  chose  était  facile  à 
j  prévoir  et  elle  arriva.  ê 

»  Un  jour  que  l'attitude  générale  nous  avait  paru  un  peu 'inquiétante,  un 

>  murmure  se  produisit  au  moment  où  on  venait  de  s'asseoir  pour  le  souper  , 
i  auquel  je  présidais,  comme  à  tous  les  repas.  Je  donnai  un  avertissement  , 
»  qui  fut  écouté  mais  auquel  on  répondit  sur  toute  la  ligne  pftr  une  nouvelle 

>  salve  de  murmures  encore  plus  accentuée.  Que  faire?  Surprendre  des  cou- 

■  pables?  Impossible;  on  bourdonnait  à  bouche  fermée.  N'y  faire  aucune 
»  aUention  ?  Parti  inconciliable  avec*nja  dignité,  en  même  temps  que  fort  dan- 

■  gereux.  Le  désordre  n'aurait  pas  manqué  de  prendre  des  proportions  plus 
»  graves.  Faire  appeler  le  Proviseur?  C'était  avouer  mon  impuissance  et  en 

*  cas  d'insuccès,  découvrir  l'autorité  du  chef  qui  avait  besoin  de  rester  intacte. 

>  Couper  court  au  désordre  en  supprimant  le  souper?  C'était  m'exposer  à  une    , 

>  désobéissance  formelle  dont  les  conséquences  m'auraient  été  défavorables, 
»  une  pareille  tentative  de  ma  part  pouvait  être  taxée  de  témérité.  Ces  diverses 
»  réflexions  se  succédèrent  dans  mon  esprit,  rapides  comme  la  pensée.  J'eus 
»  même  le  temps  de  me  rappeler  leciviuM  ardor  praVa  jobbntium  d'Horace  et 
»  de  songer  au  grave  j>érîl  que  traversait  ma  carrière.  Je  n'en  pris  pas  moins 

>  ce-dernier  parti,  et  sans  m'arréter  à  l'idée  d'un  refus  possible  sinon  probable, 

>  je  donnai  l'ordre  de  se  lever  de  table. ..  Je  fus  obéi  et  sans  avoir  soupe  on 

>  alla  se  coucher  dans  un  profond  silence.  11  ne  me  resta  plus  qu'à  rendre 
:>  compte  au  Proviseur  de  ce  qu«  je  venais  de  faire  et  à  aller  passer  la  nuit 
»  dans  un  vestiaire,  entre  deux  dortoirs.  Le  lendemain  quelques  mesures  disci- 
»  planaires  mirent  fin  à  l'effervescence.  Cet  incident  eut  pour  moi  une  grand  <P 
j»  importance  en  ce  qu'il  me  donna  confiance  en  fnoi-méme  au  point"  de  vue 
;»  du  choix  de  ma  nouvelle  carrière.  Il  me  confirma,  de  plus,  dans  cette  opi- 

>  nioo  qui  ne  m'a  jamais'abandonné,  à  savoir  que  la  jeunesse  a,  par-dessus 
»  tout*  besoin  de  se.  savoir  maîtrisée  et  qu'en  face  de  l'esprit  4e  résistance  ou 
»  de  désordre,  les  concession»,  les  transactions,  les  demi-mesures  ne  sont  le 
»  plus  souvent  que  de  la  faiblesse  déguisée.  », 

11  quitte  en  1856,  le  lycée  de  Marseille,  pour  devenir  Proviseur  du  lycée' 
[d'Alger  où  ft  passa  quatre  années  qu'il  comptait  parmi  les  plus  paisibles  et  les 
[plus  agréables  de  sa  carrière. 

Sympathique  au  personnel  comme  aux  élèves  chez  lesquels  il  ne  rencontra 
l'aucune  résistance,  vivant  dans  les  meilleurs  termes  avec  le  Recteur  M.  Delacroix 
i,  confiant  dans  son  savoir-faire,  lui  laissait  la  plus  grande  liberté  d'action, 
lycée  à  cette  époque  était  encore  installé  dans  les  bâtiments  de  l'ancienne 
Caserne  Babazoun  qui  se  prêtait  fort  mal  à  cette  destination  et  où  les  divers 
'services  fonctionnaient  de  la  façon  la  îhoins  commode,  entassés  et  enchevêtrés 
dansjin  local  qui  devenait  de  plus  en  plus  insuffisant,  à  mesure  que  la  jJopu- 
flation  s'accroissait.  C'était  le*cas  d'appliquer  ce  que  disait  M.  Cousin  à  propos 
l'Ecole  Normale  de  la  rue  Saint-Jacques  :  «  Nous  sommes  pleins  de  vie  et 
s  n'habitons  que  des  ruines.  »  La  salubrité  aurait  même  souffert  de  cet  encom- 
ement  si,  grâce  à  la  douceur  du  climat,  l'aération  n'avait  pas  été  constante 
tputes  saisons.  La  construction  d'un  nouveau  lycée  s'Imposait  donc  impé- 
rieusement. Mais  quoique  les  projets  fussent  antérieurs  à  son  arrivée,  on  était 
|  encore,  après  son  séjtnir  de  quatre  années,  loin  d'entrer  dans  la  terre  promise*. 
Bon  rôle  dut  se  borner  à  intervenir  dans  la  préparation  des  plans.  Il  n'y  travailla 


H 


36  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉWSVKS 

pas  sans  une  arrière-pensée  pénible.  L'emplacement  lui  paraissait  en  effet 
mal  choisi,  à  l'extrémité  de  Bab  el  oued.  Il  ne  cessa  d'insister,  pour  faire  adop- 
ter le  côté  opposé  qui  était  celui  du  développement  de  la  ville.  On  a  depuis 
regretté  bien  souvent  cette  erreur  irréparable. 

En  demandant  à  rentrer  en  France  il  tenait  essentiellement  à  conserver  les  ; 
avantages  de  la  première  classe  que  lui  offrait  le  lycée  d'Alger  placé  en  dehors 
du  classement  des  autres  lycées.  La  chose  n'aurait  pas  été  sans  rencontrer! 
quelques  difficultés,  en  raison  surtout  de  cette  circonstance,  que,  comme  les  ! 
autres  services  algériens,  l'instruction  publique  relevait  du  Ministère  récem-  ' 
ment  créé  de  l'Algérie  et  des  Colonies.  «  Vous  ne  m'appartenez  plus,  lui  avait  j 
dit  M.  Rouland  el  ne  me  reprochez  pas  de  vous  avoir  cédé.  On  vous  a  pris.  » 
Un  événement  imprévu  vint  dénouer  cette  situation.  Une  révolte  écla&  en 
1859  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche  qui  était  trop  souvent  le  théâtre  de 
scènes  de  désordre.  Le  général  Trochu,  envoyé  en  mission,  y  reçut  lui  aussi, 
le  baptême  des  murmures.  Le  mot  de  suppression  fut  même  prononcé.  Le 
maréchal  Randori,  alors  Ministre  de  la  Guerre,  comprit  qu'il  y  avait  des  défauts 
graves  dans  l'organisation  de  ce  grand  établissement  où  l'on  semblait  croire 
qu'une  maison  d'éducation  peut  se  conduire  comme  un  régiment.  Il  voulut  y 
introduire,  dans  de  plus  larges  proportions,  les  procédés  et  les  méthodes  de 
l'éducation  universitaire.  Le  personnel  enseignant,  recruté  jusque-là  au  mo- 
yen d'un  concours  local,  dut,  par  voie  d'extinction  être  remplacé  par  le  per- 
sonnel des  lycées.  Un  emploi  d'inspecteur  des  éludes  fut  créé  pour  seconder 
le  général  commandant  dans  la  direction  de  tput  ce  qui  se  rattachait  à  l'ensei- 
gnement et  l'aider  à  introduire  dans  le  régime  intérieur  toutes  les  reformes 
jugées  nécessaires. 

•  Suivant  le  désir  du  maréchal  qui  avait  connu  M.  Cournuéjouls  à  Alger,  ce 
poste  lui  fut  offert.  Il  l'accepta  è  condition  d'y  être  considéré  comme  y  suivant 
la  carrière  dans  le  provisorat.  Le  Ministre  de  la  Guerre  eut  en  même  temps  la 
bonne  chance  40  pouvoir  confier  le  commandement  au  général  Henri  Uefévre, 
homme  de  devoir  et  de  dévouement,  sachant  allier  un  jugement  solide,  une 
grande  bienveillance  et  une  rare  aménité  de  formes,  au  caractère  le  plus  ferme 
el  le  mieux  trempé.  Une  confiance  réciproque,  une  entente  jamais  altérée,  une 
véritable  amitié  s'établit  entre  le  chef  et  le.  subordonné  au  grartd  profit  da 
Prytanée  qui  y  trouva,  pendant  près  de  douze  ans,  une  période  de  calme  ab- 
solu et  de  la  plus  incontestable  prospérité.  Des  relations  non  moins  sympa- 
thiques, existaient  entre  Cournuéjouls  et  le  commandant  en  second,  le  colonel 
JLecomte,  un  officier  d'une  grande  valeur  qui,  après  avoir  fait  bravement  sot 
devoir  pendant  la  guerre,  devait  tomber  victime  d'un  irréparable  assassinat.  Le 
,$éjour  de  M.  Cournuéjouls  au  Prytanée  se  prolongea  jusqu'en  1871.  11  y  était 
entré  en  1860.  Deux  citations  suffiront  à  faire  connaître  comment  il  y  a  été 
jugé.  Un  inspecteur  général  qui  n'était  pas  précisément  renommé  pour  son 
optimisme  écrivait  sur  son  compte  en  1866  :  «  Fonctionnaire  d'un  ordre  vrai- 
ment distingué.  A  des  connaissances  solides  sur  les  matières  scientifiques,  il 
joint  des  qualités  administratives  précieuses  et  rares.  Sa  parole  grave 
et  accentuée  a  de  l'autorité  sans  emphase,  il  a  du  tact,  de  la  finesse,  ua 
jugement  sûr  et  vif,  une  sagacité  parfaite...  Les  études  scientifique^  onli 
été  promptement  relevées  de  leur  langueur  et  ont  atteint  un  niveau  qui 
.n'est  pas  dépassé  dans  nos  meilleurs  lycées...  »  Voici  comme  seconde  citatiot 
un  passage  de  l'ordre  du  jour  que  le  général  Lefèvre  fit  paraître  à  l'occasion 


1 


de  l'école  normale  37 

de  son  départ  :  «  M.  Cournuéjouls  laisse  au  Prytanée  où  H  a  passé  près  de 
douze  ans  une  mémoire  honorée  et  une,  réputation  de  loyauté  et  de  droiture 
justement  méritée.  Aussi,  le  général  croit-il  devoir,  tant  eu  son  nom  qu'au 
nom  de  tout  le  personnel  de  la  maison,  exprimer  publiquement  à  ce  chef 
estimé  de  tous,  les  vifs  et  unanimes  regrets  que  cause  son  départ.  Par  son 
esprit  de  Justice,  par  la  grande  modération  qu'il  n'a  cessé  de  montrer  en  toutes 
choses,  enfin  par  son  tact  parfait,  il  a  su  triompher  des  nombreuses  difficultés 
que  présentait  la  réorganisation  Complète  de  rétablissement,  aider  l'autorité 
décommandant  à  rasseoir  et  à  consolider  la  situation,  un  instant  compro- 
mise, de  l'ancien  personnel  enseignant,  et  participer,  dans  une  large  mesure, 
à  la  prospérité  du  Prytanée.  Aussi  cet  éminent  fonctionnaire  laissera-t-il  ici 
un  souvenir  d'autant  plus  précieux  et  durable  qu'il  Sera  basé  sur  l'estime  et 
la  respectueuse  affection  de  tous.  «  Nombreuses,  du  reste,  seraient  les  citations 
si  on  voulait  rappeler  dans  cette  notice  tous  les  témoignages  d'estime,  d'affec^- 
tion,  de  sympathie  provenant  de  ses  chefs,  comme  de  ses  subordonnés  que 
Ton  trouve  parmi  ses  papiers.  * 

.  Honoré  de  la  confiance  de  tous,  élevé  à  la  dignité  d'officier  de  la  Légion 
«l'honneur,  se  trouvant,  a-  tous  égards  très  bien  à  la  Flèche,  il  ne  voulait  pas 
cependant  retarder  indéfiniment  sa  marche  ascendante  dans  l'Université.  Il  y 
rentra  après  la  guerre,  comme  proviseur  du  Lycée  de  Tours.  La  bonne  répu- 
tation qui  l'y  avait  précédé  ne  se  démentit  pas.  Il  y  trouva  des  élèves  acceptant 
facilement  les  exigences  d'une  règle  qu'il  sut  toujours  imposer  sans  obstacle 
et  des  collaborateurs  distingués  parmi  lesquels  il  suffit  de  citer  :  MM.  Borgnet, 
Rabier,  Nolein,  Gaffarel.  Au  moment  de  quitter  Tours  en  1874,  il  reçut  de  son 
recteur,  qui  était  alors  M.  Chéruel,  une  lettre  qui  dit  en  deux  mots  à  quel  point 
son  administration  y  avait  été  appréciée  : 

«  Je  regrette  que  l'Académie  de  Poitiers  soit  privée  d'un  des  Proviseurs  les 
plus  distingués  de   l'Université.  Je  me  rappellerai  toujours  nos  excellentes 
•relations  et  combien  vous  avez  rendu  facile  le  rôle  du  Recteur  en  ce  qui 
concerne  le  lycée  de  Tours.  » 

La  survivance  de  l'excellent  M.  Davan,  qui  quittait  le  lycée  de  Nancy  après 
ravoir*  dirigé  pendant  vingt  ans,  n'était  pas  sans  donner  des  appréhensions  ; 
Cournuéjouls  n'eut  pas  à  se  repentir  d'avoir  accepté  cette  mission  dans  laquelle 
ses  amis  lui  prédisaient  .quelques  difficultés  disciplinaires.  Il  trouva  là  une 
population  saine  et  vigoureuse,  accrue  et  fortifiée  par  des  éléments  venus  de 
l'Alsace  et  de  la  Lorraine  que  leurs  nouveaux  et  impitoyables  maîtres 
n'arrêtaient  pas  encore  à  la  frontière.  Son  autorité  s'y  établit  sans  réserve  dès 
le  début  et  sous  sa  direction  la  prospérité  de  cette  grande  maison  ne  fit  que 
s'accroître  au  triple  point  de  vue  de  l'affluence  des  élèves,  de  la  force  des 
études  confiés  à  un  personnel  de  choix,  et  du  succès  aux  Écoles  spé- 
ciales. 

Placé  ainsi  avec  ses  antécédents  et  son  ancienneté  dans  la  carrière  à  la  tête 
d'un  établissement  auquel  nul  lycée  de  province  ne  pouvait  se  dire  supérieur, 
il  n'hésita  pas  à  se  mettre  sur  les  rangs  pour  le  provisorat  de  Versailles  vacant 
en  mai  1877.  Ayant  dans  ce  but  obtenu  une  audience  de  M.  Waddington, 
ministre  de  l'Instruction  publique,  il  fut  reçu  par  M.  Brunetque  le  revirement 
politique  du  16  mai  venait  de  porter  au  ministère.  «  Je  suis  au  courant  de  la 
question,  lui  dit  le  nouveau  ministre.  Vous  avez  des  compétiteurs. 
Tous  seriez  même  étonné  si  je    vous    disais  par   quel    personnage   est 


33 


ASSOCIATION  D*S  ANCIENS  ÉLÈVES 


patronné  l'un  d'entre  eux.  »  Et  il  lui  montra  une  lettre  qui  eût  été 
irrésistible  pour  un  homme  mojns  trempé  et  moins  affermi  «dans  le 
sentiment  de  la  justice.  «  Soyez  rassuré  malgré  cela  ;  c'est  vous  qui  sçrez 
choisi,  non  pas  en  faveur  de  votre  qualité  dé  mon  ancien  professeur 
à  Limoges,  mais  parce  que  vous  avez  incontestablement  les  meilleurs  titres.  • 

C'est  ainsi  quo  s'exécuta  jusqu'au  bout  le  programme  :  Paris  ou  Versailles 
auquel,  avec  la  ténacité  qu'on  attribue  aux  Aveyronnais,  Cournuéjouls  s'était 
toujours  attaché,  môme  à  l'époque  où  les  lycées  de  Paris  étaient  moins  nom- 
breux et  où  les  proviseurs  de  province  n'y  arrivaient  que  bien  rarement.   * 

Les  qualités  qui  partout  lui  avaient  assuré  le  succès  ne  furent  pas  moins 
bien  appréciées  ^  Versailles.  Il  y  réussit  pleinement  avec  sa  fermeté  bienveil- 
lante, ses  manières  ouvertes  et  franches,  la'  constante  sollicitude  qui  le  rete- 
nait au  lycée  à  la  disposition  des  professeurs,  des  familles  et  des  élèves, 
réduisant  au  minimum  ses  rapports  avec  l'extérieur,  afln  de  rendre  plus  atten- 
tive sou  action  personnelle  dans  le  magnifique  établissement  dont  la  direction 
avait  comblé  sfcs  vœux.  Biais  si  le  fonctionnaire  avait  marché,  le  cours  des 
années  avait  été  encore  plus  rapide.  11  s'était  toujours  promis  de  terminer  sa 
carrière  à  soixante-cinq  ans,  ne  voulant,  à  aucun  prix,  remplir  avec  (Jes  forces 
affaiblies  des  fonctions  qui  demandaient  tant  d'activité.  11  tenait,  en  même 
temps,  à  se  réserver  des  chances  d'avoir  devant  lui  quelques  années  à  consa- 
crer à  ses'  affaires  privées  qu'H  avait  toujours  laissées  au  second  plan,  à  la 
plénitude  de  la  vie  de  famille  et  aussi  à  se  recueillir  en  se  retrempant  dans  la 
.pratique  des  principes  religieux  que  sa  mère  avait  trop  profondément  graves 
dans  son  cœur  pour  qu'ils  eussent  jamais  pu  s'en  effacer. 

Fidèle  à  son  projet,  il  demanda  et  obtint  sa  retraite  en  septembre  1882,  à 
l'âge  de  soixante-cinq  ans,  après  quarante-cinq  ans  de  services  accomplis  saas 
aucune  interruption.  Un  seul  fait  suffira  pour  montrer  quels  bons  souvenirs  il 
laissait  à  Versailles.  L'année  suivante,  à  la  suite  d'une  gracieuse  invitation  de 
son  successeur,  il  assista  au  banquet  de  la  Saint-Charlemagne  et  à  son  entrée 
dans  la  salle  du  festin  il  fut  l'objet  d'une  ovation  si  unanime,  si  éclatante,  si 
chaleureuse,  que  sa  modestie  lui  fit  regrette!  de  s'y  être  présenté. 

11  vint  jouir  de  sa  retraite  à  Limoges  où  l'appelaient  des  liens  de  Camille, 
d'anciennes  et  amicales  relations.  Doué  d'un  esprit  charmant,  d'une  bonté  irré- 
sistible, il  y  vécut  ses  dernières  années,  entouré  de  la  tendre  affection  des 
siens,  de  la  sympathique  considération  de  tous. 

Bibliophile  savant  et  passionné,  connaissant  tous  les  livres,  depuis  les  incu- 
nables jusqu'aux  dernières  éditions  parues,  archéologue  distingué,  il  partageait 
ses  loisirs  entre  sa  bibliothèque,  les  séances  de  la  Société  d'Archéologie  do 
Limousin  et  l'étude  des  questions  économiques  et  sociales.  Lettré  délicat, 
-c'était  une  bonne  fortune  pour  les  journaux  de  Limoges  lorsqu'il  adressait  à 
l'un  d'eux  une  de  ses  intéressantes  communications.  Il  jugeait  les  choses  de 
haut,  avec  la  plus  grande  clairvoyance,  et  dans  ses  articles,  toujours  aussi 
fermes  que  courtois,  la  bonhomie  adoucissait  ce  que  le  trait  pouvait  avpir  d*uo 
peu  vif. 

A  voir  ce  beau  vieillard,  toujours  si  actif,  si  plein  de  douce  gaieté,  sa  famille, 
ses  amis  espéraient  le  conserver  encore  longtemps,  lorsqu'il  fut  malheu- 
reusement enlevé  par  une  courte  maladie  à  l'âge  de  quatre  vingt  un  ans. 

Tous  conserveront  sa  mémoire,  car  il  possédait  lés  dons  de  l'esprit  et  du 
cœur  qui  font  aimer  et  vénérer  les  hommes. 


*    dk  l'école  normale  39 

Gomme  dernier  témoignage  de  respect  et  d'admiration  pour  ses  hautes  ver- 
tus, un  ami  lui  consacre  ces  lignes.  Puissent-elles  perpétuer  son  cher  sou- 
venir et  adoucir  un  peu  la  douleur  de  ses  enfants  qui  le  chérissaient  ! 

François  Maynard. 

• 

Promotion  de  1842.  —  Lbyritz  (Albert-Louis-Désiré),  né  à  Besançon,  le 
•21  juin  1822;  décédé  dajis  cette  mênie  ville,  le  24  novembre  1897. 

Sod  père,  ancien  soldat  de  l'Empire,  échoué  par  le  hasard  des  événements 
dans  la  capitale  de  la  Franche-Comté,  où  il  était  devenu  horloger,  appartenait 
à  une  famille  noble  du  Bordelais  (1).  Imbu  des  idées  démocratiques  de  la  Ré- 
|  volution  et  désireux  de  ne  pas  paraître  afficher  des  prétentions  qui  cadraient 
!  mal  ave*  sa  modeste  profession,  il  avait  supprimé  de  son  nom  la  particule  no- 
|  biliaire,  qu'aucun  de  ses  enfants,  du  reste,  iFa  eu  l'idée  de  faire  revivre.  Cette 
!  preuve  de  bon  sens  et  de  simplicité  mérite  d'être  signalée,  dans  une  époque 
;  hù  tant  de  vaniteux  se  parent  si  volontiers  de  titres  auxquels  ils  n'ont  aucun 
j  droit. 

Sévèrement  élevé  par  un  tel  père,  Albert  Leyritz  contracta  dès  l'enfance  des 
!  qualités  de  discipline  .d'esprit,  de  simplicité  et  de  travail  qdi  influèrent, sur 
I  toute  son  existence. 

!    Au  collège  royal  de  Besançon,  il  se  signala  dans  toutes  ses  classes  parmi 
|  les  plus  brillants  moissonneurs  de  lauriers  universitaires.  Doué  d'aptitudes  à 
i  peu  près  égales  pour  les  lettres  et  pour,  les  sciences,  il  se  distinguait  dans  les 
facultés  les'  plus  diverses.  Bachelier  es  lettres,  dès  1840,  quelques  mois  plus 
tard,  il  obtint  le  diplôme  de  bachelier  es  sciences.  Et  dans  ce  temps-là,  c'était 
:  une  rare  exception  :  on  n'avait  pas  encore  abaissé  devant  la  jeunesse  la  bar- 
père  de  ces  premières  épreuves,  comme  on  Ta  fait. depuis. 

Entré  dans  la  classe  de  mathématiques  spéciales,  il  était  reçu  en  1842  en 
même  temps  à  Vtctole  polytechnique  et  à  l'École  Normale. 

Les  sages  conseils  de  sa  famille,  la  perspective  d'un  avenir  plus  assuré,  lui 
firent  choisir  la  carrière  du  professorat.  La  suite  a  montré  que  c'était  bien  là 
sa  véritable  vocation. 

A  l'Ecole  il  se  fit  de  sérieuses  amitiés.  Pasteur,  Lamy,  Marcou,  Coblot  furent 
les  plus  aimés  et  les  plus  fidèles  de  ses  camarades  d'études  :  ils  étaient  en 
même  temps  des  compatriotes,  ce  qui  doublait  la  solidité  du  lien. 

A  vingt-trois  ans,  à  sa  sortie  de  la  rued'Ulm,  il  débutait  modestement  comme 
régent  de  mathématiques  spéciales  et  de  physique  au  collège  d'Arras  où  il 
donnait  des  leçons  à  des  élèves  dont  quelques-uns  étalent  plus  âgés  que  lui. 
La  même  année  (décembre  1845),  il  était  envoyé  comme  professeur  de  ma- 
thématiques spéciales  au  collège  royal  du  Puy.  Là  il  retrouvait  un  compatriote 
|  dans  l'Econome  du  lyoée,  M.  Beauquier  dont  quelques  années  plus  tard,  en 
1890,  il  épousait  la  fille  ainée. 

Pendant  les  vacances  de  1847,  une  pla.ee  de  professeur  étant  devenue  libre 
dans  sa  vflle  natale,    à  Besançon»  Leyritz  revint  comme  professeur    dans 
ce  collège  dont  il  avait  été  un  des  élèves  les  plus  couronnés  et  où  il  pouvait 
>  encore  lire  son  nom  inscrit  au  tableau  d'honneur.  Ce  fut  là  qu'il  salua  la  Révo- 
lution de  1848  dans  laquelle  il  voyait  la  réalisation  de  ses  idées  libérales. 

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11)  Ce  nom  de  Leyritz,  auquel  on  attribue  généralement  une  origine  germanique, 
est  simplement  un  nom  à  désinence  basque  comme  Biarritz  ou  Isturitz. 


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40  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Il  demeura  huit  années  à  Besancon  après  lesquelles  il  fut  appelé  au  lycée  de 
Rouen,  puis  au  lycée  de  Metz.  En  1864,  il  quittait  cette  ville  (on  n'avançait  pas 
sur  place  alors)  pour  aller  occuper  la  cjiaire  de  mathématiques  spéciales  à 
Versailles.  Il  y  professa  pendant  dix-huit  ans.  Nommé  à  Paris  en  1873,  il  avait 
remsc  ce  poste  plus  en -vue  ;  il  s'effrayait  un  peu  de  la  vie  fiévreuse  et  agitée 
de  la  capitale  et  il  commençait  à  aspirer  a  un  repos  qu'il  avait  largement 
mérité. 

Dès  1868,  ses  excellents  services  et  ses  succès  dans  le  professorat  lui  avaient 
valu  la  croix  de  la  Légion  d'honneur. 

Après  trente-trois  an»  de  service,  en  attendant  sa  retraite,  Leyritz  demanda 
un  congé  d'inactivité  :  il  avait  cinquanie-sfx  ans.  Un  de  ses  amis  d'en  fan  ce,  le 
médecin-major  Bintôt,  avec  lequel  il  avait  toujours  entretenu  les  plus  affec- 
tueuses relations  était  venu  s'installer  à  Vichy  où  il  avait  acheté  une  propriété. 
Dans  les  lettres  qu'il  écrivait  à  Leyritz,  il  lui  faisait  une  peinture  si  attrayante 
de  notre  célèbre  station  thermale  qu'il  le  décida  à  venir  se  fixer  auprès  de  lui. 
Il  y  resta  plusieurs  années  :  mais  son  ami  Bintôt  étant  .mort  il  fut  repris  par 
l'amour  du  pays  natal,  toujours  si  vif  chez  les  Francs-Comtois,  et  il  revint  dé- 
finitivement à  Besançon  où  il  acheta  une  petite  maison. dans  la  banlieue.  C'est 
là  qu'il  vécut  depuis  1884  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours,  entouré  de  l'affection  de 
ses  enfants  et  petits-enfants,  cultivant  avec  passion  son  modeste  jardin  où  il 
soignait  ses  plantations,  ses  greffes  et  ses  boutures  avec  la  même  sollicitude 
qu'il  avait  prodiguée  jadis  à  ses  élèves. 

Il  est  difficile  de  rencontrer  une  vie  plus  droite  et  plus  unie  que  celle  d'Al- 
bert Leyritz.  Quand  les  Homains  voulaient  faire  l'éloge  d'une  femme,  ils  di- 
saient «  qu'elle  était  restée  chez  elle  et  qu'elle  avait  filé  la  laine  ».  Leyritz 
aurait  mérité  un  éloge  du  même  genre  pour  ses  vertus  familiales  et  ses  qua-s 
lités  professionnelles.  Oblige  de  subvenir  à  l'entretien  d'une  nombreuse  fa-" 
mille,  il  s'absorba  complètement  dans  les  occupations  si  pénibles  et  si  épui- 
santes dtl  professorat  des  mathématiques.  Comme  il  récrivait  à  son  ami  Mar- 
cou  :  «  Enseigner  les  mathématiques  pendant  trente- trois  ans  est  uue  rude 
existence,  avec  la  responsabilité  des  examens  aux  Écoles  où  ce  ne  sont  pas 
toujours  les  plus  capables  qui  arrivent  !  » 

Préparer  son  cours,  sa  classe,  corriger  les  devoirs  des  élèves  et  donner  des 
répétitions...  quelle  somme  écrasante  de  labeur  quotidien  et  qui  exige  un 
effort  continu  d'attention  et  d'Intelligence,  car  dans  des  leçons  de  mathématiques 
oi\  ne  peut  pas  faire  de  lecture  aux  élèves  comme  dans  un  cours  de  littéra- 
ture. Il  faut  être  sans  distraction  possible  tout  à  ce  qu'on  dit  et  à  ce  qu'ils  disent- 
Maigre  cela,  pendant  trente-trois  ans  Leyritz  avait  rempli  son  devoir  coura- 
geusement, sans  la  moindre  défaillance.  Quant  à  la  valeur  de  son  enseigne* 
ment,  il  suffirait  pour  la  qualifier  de  citer  les  succès  des  si  nombreux 
jeunes  gens  qu'il  fit  m  recevoir  aux  grandes  Ecoles  du  gouvernement  : 
Polytechnique,  Saint-Cyr,  Centrale,  Navale.  A  tout  instant  au  cours  de  son 
existence  il  rencontrait  de  ses  anciens  élèves  dans  les  plus  hautes  situations. 
Tous  avaient  gardé  de  lui  le  plus  reconnaissant  et  le  plus  affectueux  souvenir: 
tous  s'accordaient  à  vanter  la  simplicité  lumineuse  de  ses  leçons. 

Nous  avons  déjà  parlé  de  son  goût  pour  les  lettres  :  à  l'Ecole  Normale  oo 
l'appelait  «  le  plus  littéraire  des  scientifiques  ».  Ceux  qui  ont  échangé  avec  luS 
des  correspondances  familières*  où  l'esprit  se  laisse  aller  sans  contrainte  à  sa 
pente  naturelle,  savent  avec  quelle  élégance  sans  apprêt,  avec  quelle  sraco 


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DB  L'ÉCOLB  NORMALE  k\ 


émue  H  écrivait  à  ses  parente,  à  ses  amis.  A  Metz,  il  prononça  à  la  distribution 
des  prix  du  lycée  un  discours^qui  avait  pour  titre  :  De  l'influence  des»,  mathé-* 
viatiques  dans  V éducation.  On  y  retrouve  toutes  les  qualités  de  son  intelli- 
gence :  la  clarté,  la  précision  et  ce  .parfum  délicat  d'atticisme  que  lui  avaient 
laissé  ses  fortes  humanités  classiques.  Répondant  aux  critiques  de  ceux  qui 
prétendent  que  les  mathématiques  desséchent  l'imagination,  il  disait  :  <  Avoir 
%  de  l'imagination,  ce  n'est  pas  être  capable  d'assembler  des  images  avec  pro- 

*  fusion  et  sans  choix  :  il  suffit  pour  cela  d'avoir  perdu  la  raison  ou  de  dormir, 
»  mais  il  y  faut  la  vérité,  la  proportion,  Tordre  et  l'harmonie  :  or,  ce  n'est  pas 
>  l'étude  de  la  géométrie  qui  habitue  l'esprit  à  se  contenter  de  peu  sous  ce 
»  rapport. . .  Je  demanderai  si  celui  qui  trouve  dans  sa  pensée  le  plus  d'images 
»  bien  ordonnées,  n'est  pas  celui  qui  a  le  plus  d'imagination  et  si  l'on  ne 
»  pourrait  pas  soutenir  sans  blasphème  qu'il  y  en  avait  plus  dans  la  tête  d'Ar- 

*  chimède  que  dans  celle  d'Homère...  Quant  aux  autres  qualités  de  l'intelli- 
»  gence,  la  justesse,  la  pénétration,  la  finesse  môme,  l'étude  des  mathéma- 
»  tiques  ne  peut  que  les  développer.  » 

Toutes  ces. qualités  que  Leyritz,  à  tort  ou  à  raison,  attribuait  à  l'étude  des 
mathématiques,  il  les  possédait,  par  don  naturel  ou  les  avait  faites  siennes. 

Pendant  son  séjour  à  Versatiles,  il  parla  un  jour,  dans  une  conférence,  de- 
vant un  profane  auditoire  de  dames  et  de  messieurs  sur  le  calcul  des  proba- 
bilités appliqué  aux  sciences  morales.  Personne  n'eût  réussi  à  traiter  comme 
il  le  fit,  un  sujet  aussi  aride,  avec  plus  de  grâce,  de  finesse  et  de  spirituel  en- 
jouement. 

Avec  ces  brillantes  qualités  d'esprit,  Leyritz  avait  sa  place  marquée  dans  le 
haut  enseignement  des  Facultés.  Il  y  avait  songé  un  moment  et  il  avait  même 
choisi  et  préparé  le  sujet  de  sa  thèse  pour  le  doctorat.  Mais  des  considérations 
de  prudente  sagesse  le  firent  renoncer  à  ce  beau  projet.  Les  traitements  des 
professeurs  de  Faculté  sont  modestes  (et  de  son  temps,  ils  Tétaient  encore 
plus  qu'aujourd'hui);  en  outre,  sous  peine  de  déchoir  ils  ne  peuvent  donner  des 
leçons*  particulières,  des  répétitions.  Sa  famille  était  trop  nombreuse  et  par 
suite  ses  charges  trop  lourdes  pour  qu'il  pût  se  permettre  cette  satisfaction 
d'amour-propre  :  il  sacrifia  courageusement  ses  légitimes  ambitions  de  savant 
i  ses  devoirs  de  père  de  famille. 

i  Après  une  courte  et  douloureuse  maladie,  Albert  Leyritz  s'est  éteint  à  l'âge  de 
soixante-quinze  ans  entre  les  bras  de  sa  dévouée  compagne  et  de  ses  enfants. 
Sa  vie  entière  peut  se  résumer  dans  une  simple  formule  :  ce  fut  un  homme 
de  bien,  dans  la  plus  complète  et  la  plus  haute  acception  de  ce  mot  et  le  mo- 
dèle des  professeurs.  Tous  ceux  qui  l'ont  connu,  ses  parents,  ses  amis,  ses 

flèves,  lui  donneront  ce  témoignage. 

'  Ch.  Beàuquier. 

« 

;  Promotion  de  1843.*—  Léchât  (François-Honoré),  né  à  Saint-André  (Eure), 
le  9  octobre  1823,  décédé  à  Paris  le  9  novembre  1898. 

Lechat  a  commencé  ses  études  dans  l'école  primaire  de  son  pays  ;  il  y  est 
testé  jusqu'à  l'âge  de  douze  ans.  Il  se  fit  remarquer  par  une  intelligence 
gtqmple  et  par  un  vif  désir  de  «'instruire  ;  ses  progrès  furent  si-  rapides  qu'il 
dépassa  bientôt  ses  camarades,  et  ses  parents,  comprenant  qu'il  était  apte  à 
tee  des  études  plus  élevées,  le  placèrent  au  collège  d'Evreux.  Il  se  montra 
;  eixprc  supérieur  à  ses  nouveaux  camarades  ;  il  fit  deux  classes  en  une  an- 


n 


&%  ASSOCIATION   DftS  ANCIENS  ÉLÈVES 


née.  Ce  devint  même  une  habitude  constante  ;  ii^nonta  chaque  année  de  deux 
classes  et  arriva  ainsi  rapidement  à  la  fin  de  la  troisième.  Il  était  évident  qa'il 
élait  appelé  à  un  brillant  avenir;  aussi  lui  fit-on  quitter  le  collège  d'Evreux  et 
le  fit-on  entrer  à  Paris  au  collège  Louis-le-Grand  en  seconde.  Il  se  plaça  aux 
premiers  rangs  et  s'y  maintint  en  rhétorique  et  en  philosophie.  Obtenir  le 
grade  de  bachelier  es  lettres  ne  fut  pour  lui  qu'un  jeu,  et  s'il  eût  voulu  con- 
tinuer se9  études  littéraires,  il  eût  pu  arriver  à  l'École  Normale  supérieure* 
dans  la  section  des  lettres.  Mais  il  avait  une  réelle  vocation  pour  les  sciences, 
et  en  deux  ans  il  fit  les  classes  dp  mathématiques  élémentaires  et  de  mathé- 
matiques spéciales.  11  devint  bachelier  es  sciences  et  se  présenta  en  même 
temps  à  l'École  Polytechnique  et  à  l'École  Normale;  il  fut  reçu  dans  les  deux, 
mais  il  opta  pour  l'École  Normale. 

Il  réussit  comme  partout  il  avait  réussi  ;  chef  de  section,  il  sortit  le  premier 
agrégé  pour  les  sciences  physiques  et  chimiques  en  1846.  11  fut  alors  nommé 
professeur  de  physique  au  collège  royal  de  Reims,  où  il  resta  jusqu'en  1853. 
Par  un  enseignement  aussi  solide  qu'élégant,  il  avait  attiré  l'attention  des  ins- 
pecteurs généraux  et  du  Ministère,  et  il  fut  envoyé  au  lycée  d'Orléans.  11  se 
distingua  comme  il  s'était  distingué  a  Reims,  et  désigné  pour  une*  chaire  dans 
un  lycée  de  Paris,  il  fut  appelé  au  lycée  Louis-le-Grand  en  1859.  11  rentrait 
dans  le  lyeée  d'où  il  était  sorti,  et  ce  fut  pour  lui  un  grand  honneur  et  une 
grande  joie;  aussi  ne  le  quitta-l-il  que  pour  prendre  sa  retraite  en  1884.  Il  ai-: 
mail  son  enseignement  du  lycée  ;  il  se  plaisait  au  milieu  d'élèves  qui  appré- 
ciaient la  sûreté  de  ses  connaissances,  la  solidité  de  ses  leçons  et  la  clarté  de 
ses  interrogations.  C'était  un  heureux  moment  que  celui  où  il  interrogeait  ;  il 
trouvait  dans  les  réponses  des  élèves  la  sanction  de  son  cours ,  il  élait  satis- 
fait de  voir  qu'il  avait  été  bien  compris  et  que  les  jeunes  gens  qui  ravaient 
bien  suivi  marchaient  d'un  pas  sûr  vers  le  but  qu'ils  s'étaient  marqué.  Quel 
avantage  pour  lui  d'obtenir  oette  sanction  vraiment  journalière  !  et  d'autres- 
sanctions  a  la  fin  de  chaque  année  lui  étaient  réservées:  c'était  sa  récompense, 
en  consultant  les  listes  d'entrée  aux  Écoles  Polytechnique,  Normale  et  Fores- 
tière, de  constater  la  place  honorable  que  tenait  sa  classe  de  mathématiques 
spéciales.  Sa  vie,  comme  il  l'a  dit  souvent,  a  été  loute  d'enseignement  ;  il 
été  et  il  est  toujours  resté  professeur,  et  professeur  éminent  ;  il  mettait  sou 
honneur  et  sa  fierté  à  être  utile  et  à  sentir  qu'il  l'était. 

Aussi  n'a-t-il  pas  fait  beaucoup  d'ouvrages  ;  on  n'a  de  lui  qu'un  traité  de  cos- 
mographie et  un  traité  de  physique  et  de  chimie;  et  quand  on  lui  reprochai! 
de  n'avoir  pas  publié  des  œuvres  plus  considérables,  il  répondait:  «  Mes  œuvres, 
ce  sont  mes  élèves  »  ;  et  leurs  succès  étaient  si  frappants  qu'ils  lui  ont  valu  la 
croix  d'honneur. 

Toutefois  en  janvier  1880,  il  se  fit  recevoir  docteur  es  sciences  physiques. 

Nous  ne  citerons  pas  les  questions  qui  pour  seconde  thèse  lui  avaient  été 
posées  parla  Faculté  des  sciences  de  Paris;  mais  la  preniière,  qull  a  longue- 
ment développée,  est  remarquable  ;  eHe  a  pour  objet  les  vibrations  à  la 
surface  des  liquides.  Nous  n'avons  pas  qualité  pour  l'apprécier,  nous  repro- 
duisons le  jugement  d'un  de  ses  camarades  de  promotion,  J.  M.  Seguin, 
aujourd'hui  recteur  honoraire  :  «  Ce  travail  £st  d'un  physicien  de  race;  fl 
présente  les  qualités  qui  distinguent  l'enseignement  du  professeur  :  la  sùrfetô 
des  discussions  analytiques,  la  rigueur  et  la  finesse  dans  l'interprétation  ûçm 
expériences  avec  une  netteté  d'exposition  saisissante  sur  tous  les  points,  LaJ 


1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  43 

comprend  uuc  partie  entièrement  mathématique  et  une  partie  expéri- 

lale.  Les  mêmes  qualités  sont  empreintes  dans  toute  son  étendue ,  depuis 

ce  et  l'historique  de  la  question  jusqu'aux  conclusions  où  sont  résumés 

résultats  du  rapprochement  entre  les  faits  observés  et  la  théorie.  » 

A  ta  suite  des  travaux  pénibles  du  laboratoire  et  de  la  classe,  Lechat,  bien 

doue  d'une  forte  constitution,  éprouva  une  grande  fatigue;  il  dut  prendre 

eoygé  de  1877  a  1878.  Un  moment  m£me  il  songea  au  rppos;  il  en  fut 

î  par  les  pressantes  observations  du  ministre  qui  savait  ce  qu'il  valait 

fi  tenait  à  le  conserver,  et,  comme  nous  l'avons  dit,  ce  n'est  qu'en  1884 

lie, retira  et  devint  professeur  honoraire. 

Léchai  était  un  homme  excellent  qui  n'a  jamais  provoqué  que  l'affection  ;  è 
Normale,  comme  au  lycée  L#uis-le-Grand,  il  était  chéri  de  tous;  on 
même  fait  sur  son  nom  un  jeu  de  mots  qui  témoignait  de  sa  gentillesse 
te  sa  douceur;  il  avait  un  accueil  si  franc  et  si  ouvert;  il  avait  si  bonne 
à  tendre  les  mains  et  à  serrer  celles  qu'on  lui  présentait:  et  cette  grâce 
premières  années,  il  l'a  conservée  jusqu'au  dernier  jour.  Il  n'y  a  pas  long- 
dous  Pavons  encore  rencontré  sur  la  terrasse  de  Montmartre;  il  est 
à  nous  le  regard  brillant,  le  sourire  sur  les  lèvres;  il  aimait  et  il  était 
Aussi  sa  mémoire  rcstera-l-elle  gravée  dans  les  cœurs  des  camarades 
lui  survivent,  comme  dans  les  cœurs  de  l'excellente  femme  qui  Ta  rendu 
taneux  et  qui  le  pleure,  et.de  deux  fils  distingués  qu'il  a  laissés,  en  mou- 
w.  dans  une  carrière  bien  choisie;  comme  lui  ils  se  plaisent  à  faire  le  bien 
pâli  répandre. 

H.  Chotard. 


Promotion  jte!845.  —  Charpentier  (Ernest],  né  à  Nantes,  le  24  août  1823, 

lé  au  Mans,  le  20  octobre  1893. 

le  nom  de  Charpentier  se  rencontre  plus  d'une  fois  dans  nos  annales  et  dans 

fctedes  camarades  décédés.  Ernest  Charpentier  qui  va  prendre  place  dans 

'tere  nomenclature,  appartenait  à  cette  promotion  de  1845,  illustrée  par 

•tts  d'E.  Caro,  de  Beulé,  de  Glachanl,  de  Ch.  Simon,  pour  no  point  parler 

arrivants.  Comme  son  chef  de  section,  le  savant  P.  Joubert,  il  s'était 

é  à  l'élude  des  mathématiques  et  préparé  pour  le  concours  de  l'École 

inique.  Une  maladie  grave,  la  fièvre  typhoïde,  l'empêcha  d'y  prendre 

et  lui  fit  dépasser  la  limite  d'âge  assignée  aux  candidats.  Il  tourna  ses  vues 

Itcole  Normale,  et  du  reste,  ses  aptitudes,  comme  les  exemples  dômes- 

semblaient  le  prédestiner  à  l'enseignement.  Son  père,  professeur  de 

au  lycée  de  Nantes,  était  un  classique  de  la  vieille  roche,  humaniste 

professeur  accompli.  Un  àe  ses  frères  a  suivi  et  sans  doute  avait  déjà  pris  la 

carrière.  Admis  d'emblée  à  l'École  Normale,  Charpentier  y  poursuivit 

deux  ans  ses  études  de  prédilection,  mais  en  troisième  année,  sur 

*  te  ses  cfcefs,  il  dut  entrer  dans  la  section  de  physique.  Peut-être  eût-il 

'Wfordes  embarras  d'une  situation- qui  donnait  des  Normaliens  pour  aides 

■ttnpaux  généraux,  qui  l'obligeait  lui-même  à  monter  la  garde  au  Panthéon 

fe  l'École  dans  cette  tumultueuse,  année  1848,  il  fut  chargé  du  cours  de 

ei  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Chaumont.  Deux  ans  après,  il 

comme  professeur  du  même  ordre  à  celui  de  Périgueux,  et  trois  ans  plus 

P*r  une  heureuse  fortune,  au  lycée  du  Mans.  11  y  amenait  sa  jeune 


44  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

femme,  sœur  d'un  des  plus  brillants  élèves  de  l'École  polytechnique; 
M.  HumbloU  aujourd'hui  inspecteur  général  des  Ponts  et  Chaussées,  chargé  du 
Service  des  Eaux  à  Paris,  et  du  Directeur  des  Mines  de  Carmaux,  si  heureuse- 
ment préservé  par  sa  courageuse  attitude,  delà  violence  des  mineurs  insurgés. 

Il  y  retrouvait  ses  parents,  et  la  plupart  des  siens,  rassemblés  au  berceau  dé 
la  famille;  entouré  de  confiance  et  d'estime,  Il  y  répondait  par  le  dévouement* 
Professeur  attrayant  et  plein  de  zèle,  membre  assidu  des  commissions  d'ex»4 
men,  admis  à  la  Société  des  Sciences  et  Arts  de  la  Sarthe,  il  présentait  à  sel 
confrères  un  travail  important  et  neuf  sur  les  miroirs  concaves  et  convexes,  t 
aurait  pu  lui  donner  les  proportions  d'une  thèse  pour  le  doctorat,  mais  sq 
goùls  étaient  modestes,  et  la  conscience  du  bien  à  faire  s'ajoutant  aux  fatigue! 
de  renseignement,  lui  fit  désirer  une  inspection  académique.  H  obtint  d'aborfj 
celle  de  Quimper,  échangée  au  bout  de  quelques  mois  contre  celle  d'Alençoo, 
d'où  le  plus  légitime  avancement  le  fît  envoyer  à  Bourges.  La  prévention  PaW 
cueillit  dans  ce  nouveau  poste  et  lui  suscita  des  difficultés  imméritées. 

Charpentier  était  avant  tout  une  nature  aimante  et  généreuse,  trois 
ments  devaient  dominer  sa  vie  :  l'amour 'de  la  science  qu'il  communiquait 
donnant,  sans  compter,  son  temps  et  ses  forces,  le  culte  de  l'amitié  dont 
connaissait  toutes  les  délicatesses  et  dont  il  entretenait  le  commerce  avec 
constance  inaltérable,  l'attachement  à  la  foi  chrétienne  dont  il  pratiquait, 
ostentation  comme  sans  faiblesse,  tous  les  devoirs  et  en  particulier  les  œu 
de  charité. 

Fidèle  à  ses  croyances,  heureux  de  les  voir  respectées,  plus  heureux  q 
il  les  savait  partagées,  jamais  il  ne  lit  de  leur  affaiblissement  ou  de  le 
absence  un  grief  à  ses  subordonnés,  un  motif  de  moindre  affection  pour 
collègues.  Inspecteur  d'Académie,  il  eut  au  plus  haut  degré  ces  deux  quali 
essentielles  de  quiconque  est  appelé  à  disposer  du  sort  d'autrui,  la  justice  et 
franchise.  Malheureusement,  elles  ne  sont  pas  toujours  de  mise  dans  les  tem 
agités  où  les  opinions  priment  les  services,  où  le  meilleur  droit  est  exposé 
plier  devant  l'esprit  de  parti.  Esclave  de  son  devoir,  il  eut  à  protéger  des  i* 
nocents,  à  défendre  des  suspects,  à  signaler  des  défaillances,  à  braver  (Je 
conflits,  à  subir,  en  un  mot,  tous  les  inconvénients  d'un  système  qui,  mettant  lei 
instituteurs  dans  la  main  des  préfets  et  les  soumettant  aux  influences  politi 
ques,  affaiblit  d'autant  l'autorité  plus  indépendante  et  mieux  renseignée 
l'inspecteur  d'Académie.  Pris  à  partie  par  la  presse  locale,  desservi  dans 
presse  parisienne  par  un  Normalien  comme  lui,  qui  l'attaquait  sans  le 
nattre,  il  fut  de  ceux  «qui  souffrent  persécution  pour  la  justice».  Envoyé 
Saint-Lô,  dans  un  déparfement  vaste  et  encore  dépourvu  de  chemins  de  fer, 
chaque  déplacement  amenait  pour  sa  constitution  délicate,  un  surcroît  de 
tigue,  il  supporta  pendant  huit  ans  les  désagréments  de  ce  nouveau  poste 
sa  patience  et  son  zèle  infatigable  lui  valurent,  en  retour  des  dénis  de  justi 
antérieurs,  un  dédommagement  passager.  Nommé  inspecteur  au  Mans,  il 
la  satisfaction  de  se  retrouver  encore  une  fois  au  milieu  des* siens,  mais 
bonheur  dura  peu.  Sa  droiture  lui  suscfla,  cette  fois  encore,  des  ad  versai 
dont  l'ambition  réclamait  de  lui  des  instruments  dociles,  ou  dont  l'humeur 
tolérante  et  vindicative  exigeait  des  victimes  qu'il  refusa  de  leur  livrer, 
féré  du  Mans  à  Laval  où  les  mêmes  causes  produisirent  les  mêmes  effets 
demanda  et  obtint  avant  l'heure  sa  mise  à  la  retraite  qui  lui  fut  accordée 
1880. 


m 

db  l'école  normale  45 

!  t  Dés  lors,  sa  vie  s'est  dépensée  en  œuvres  utiles,  en  actes  'de  dévouement. 
|  Encourager  des  voulions,  donner  ses  soins  aux  jeunes  gens  qui  se  prépa- 
i  raient  à  des  examens  dont  il  a  souvent  assuré  le  succès,  s'occuper  activement 
I  des  questions  d'intérêt  local,  mettre  son  expérience  au  service  des  maîtres  qui, 
!  sans  relever  de  l'État,  sont  utiles  à  la  société,  tout  en  s'interdisant  d'aider,  au 
I  fiétriment  de  l'enseignement  officiel,  djes  établissements  rivaux  ou  animés  d'un 
[autre  esprit,  visiter  et  soulager  les  pauvres  tant  que  ses  forces  le  lui  permirent, 
[tel  fut  remploi  des  dix-huit  ans  qu'il  pasta  dans  la  retraite  et  le  couronnement 
d'une  vie  consacrée  à  l'étude,  au  travail,  à  la  bienfaisance,  digne  de  laissera 
tous  ceux  qui  l'ont  connu,  mais  surtout  aux  amis  de  tous  les  temps,  un  sou- 
venir ineffaçable. 

H.Tivjer. 


Promotion  de  1845.  —  Ohmer  (Jean-Auguste],  né  à  Epinal,  le  8  février  1822, 
fcécédé  à  Epinal,  le  8  septembre  1898,  dans  sa  soixante-dix-septième  année. 
k  Elève  du  collège  d'Epinal.  —  Maître  d'études  au  lycée  de  Nancy  (17  oct.  1842). 
r-  En  congé  régulier  du  3  nov.  1843  au  l#r  oct.  1845,  et,  pendant  ce  temps, 
élève  boursier  du  collège  Sainte-Barbe.  —  Élève  deTÉcole  Normale  supérieure 
11845-1848);  licencié  es  leltres  (Paris,  6  nov.  1846);  agrégé  de  grammaire  (1848). 
—  Professeur  chargé  de  sixième  au  lycée  de  Strasbourg (28  sept.  1848).  —Pro- 
fesseur de  cinquième  au  lycée  de  Bourges  (21  oct.  18o0).  —  Professeur  de 
iérae  au  lycée  de  Besançon  (4  oct.  1851).  —  Professeur  de  cinquième  au 
ycée  de  Strasbourg  (27  sept.  1852)  ;  puis  de  quatrième  au  même  lycée  (17  sept. 
).  —  Professeur-adjoint  de  cinquième  au  lycée  Charlemagne  (Paris, 
sept.  1854)  ;  professeur  divisionnaire  au  même  lycée  (20  janv.  1859).  — 
seur  des  études  au  lycée  d'Angouléme  (15  juil.  1861);  puis  au  lycée  de 
■you  (20  janv.  1863).  —  Proviseur  du  lycée  dé  Bar-ie-Duc  (23  janv.  1864).  — 
nseur  des  études  au  lycée  Saint-Louis  (Paris,  16  août  1865)  ;  puis  au  lycée 
tÇharlemagne  (14  août  1872).  —  Proviseur  du  lycée  de  Versailles  (15  sept.  1875). 
[r-  Censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne  [pour  la  secondé  fois  et  sur  sa 
fflemande,  i«r  juii.  1877).  —  Proviseur  du  lycée  Charlemagne  (!•*  oct.  1878).  — 
Udmis  à  la  retraite  le  1"  oct.  1881.  —  Officier  de  l'Instruction  publique 
{29  déc.  1864).  —  Chevalier  de  la  Légion  d'honneur  (14  août  1867). 
•  Après  les  études  classiques  qui  le  firent  remarquer  de  ses  maîtres  au  collège 
^Epinal,  Auguste  Ohmer  débuta  dans  l'Université  comme  maître  d'études  au 
cée  de  Nancy.  Il  avait  alors  vingt  ans.  Dés  ce  moment,  il  avait  formé  le  pro- 
t  d'aller  à  Paris  compléter  ses  études.  L'année  suivante,  il  demanda  un 
Qgç,  et  entra  en  qualité  d'élève  boursier  au  collège  Sainte-Barbe  où,  pen 
fiant  deux  ans,  il  se  prépara  à  l'École  Normale.  Le  succès  récompensa*  ses 
|«fîorts.  Admis  à  l'École  en  1845,  il  en  sortait  trois  ans  plus  tard  avec  le  titre 
d'agrégé  de  grammaire,  et  était  envoyé  comme  professeur  de  sixième  au  lycée 
e  Strasbourg.  Après  des  séjours  successifs  à  Bourges  et  à  Besançon,  il  revint 
r  la  seconde  fois  à  Strasbourg  comme  professeur  de  cinquième,  puis  de 
trièrae.  C'est  de  ce  poste  qu'il  fut  appelé  à  la  chaire  de  cinquième  du  lycée 
ariemagne,  qu'il  occupa  pendant  près  de  sept  ans.  M  y  réussit  comme  il 
tarait  fait  en  province.  Quand  il  était  à  Besancon,  l'inspecteur  général  qui 
visita  sa  classe  fut  frappé  des  résultats  excellents  qu'il  avait  obtenus.  «  C'était, 
disait-il,  un  professeur  distingué,  un  excellent  grammairien,  même  philo-  ■ 


46  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS    ÉLÈVES 

logae,  qui  savait  intéresser  et  animer  sa  classe.  »  M.  Ohmer  avait  en  effet  toutes 
Les  qualités  qui  donnent  à  un  maître  de  l'autorité  et  de  Taetion  sur  ses  éftvi*. 
A  une  science  solide,  il  joignait  un  esprit  de  justice  qui  n'était  égalé  que  par 
sa  bienveillance.  Il  était  sévère  sans  raideur.  Mais  surtout  il  était  d'un  dévoue- 
ment professionnel  admirable,  et  on  l'aimait  autant  qu'on  le  respectait. 
Jl  se  dépensait  en  effet  sans  compter,»  s'occupant  de  tous  ses  élèves  avec 
un  égal  soin,  et  leur  consacrant,  en  dehors  du  lycée,  le  meilleur  de  son 
temps.  Au  lycée,  il  avait  l'habitude,  four  forcer  leur  attention,  de  parler  d'un 
ton  de  voix  très  élef  é,  ce  qui  faisait  dire  à  son  proviseur,  M.  Nouseilles  : 
c  Je  n'ai  pas  besoin  d'aller  voir  la  classe  d'Ohmer  :  je  l'entends  bien.  »  Mais 
l'abus  qu'il  fit  de  ses  forces  détermina  l'apparition  d'une  maladie  de  cœur, 
qui  l'obligea  à  renoncer  au  professorat  pour  entrer  dans  l'administration.  C'est 
du  reste  cette  même  maladie  qui,  après  une  longue  période  d'accalmie,  devait 
finir  par  l'emporter  au  commencement  du  mois  de  septembre  dernier. 

Nommé  Censeur  des  études  au  lycée  d'Angoulôme,  M.  Ohmer  fil  preuve, 
dans  ses  nouvelles  fonctions,  de  qualités  administratives,  qui  attirèrent  sur 
lui,  dès  le  début,  l'attention  du  ministère.  Aussi,  son  avancement  fut-il  rapide. 
Envoyé  bientôt  comme  Censeur  des  études  au  lycée  de  Lyon,  il  était  appelé  ai* 
bout  d'un  an,  à  la  direction  du  lycée  de  Bar-le-Duc,  et,  dès  1865,  il  revenait  ^ 
Paris,  comme  Censeur  des  études  au  lycée  Saint- Louis.  Dans  ce  poste  difficile 
qu'il  occupa  pendant  sept  ans,  il  rendit  à  rétablissement  les  plus  importants 
services,  et  justifia  par  son  activité,  sa  conscience,  son  tact  et  son  dévoue* 
ment  la  parole  du  ministre  qui,  en  l'adjoignant  comme  collaborateur  à  M.  Boa} 
tan  avait  dit  à  celui-ci  :  «  C'est  le  meilleur  Censeur  de  France  que  vous  aure* 
auprès  de  vous  pour  vous  aider  dans  votre  tâche.  »  La  belle  conduite  de 
M.  Ohmer  pendant  la  terrible  épidémie  de  choléra  qui  éclata  à  Paris  quelqu 
jours  à  peine  après  son  installation  au  lycée  Saint-Louis,  et  qui  fit  malheu 
sèment  quelques  victimes  parmi  les  élèves  de  rétablissement,  la  prudence 
la  fermeté  qu'il  montra  ensuite  à  l'occasion  d'une  révolte  des  élèves  de  <  récotf 
préparatoire  »,  l'habileté  avec  laquelle  il  sut  rétablir  la  discipline  dans  le  lycée/. 
et  contribua  par  suite  a  lui  rendre  son  ancienne  prospérité,  lui  valurent  aff 
moment  de  l'Exposition  universelle  de  1867,  la  croix  de  la  Légion  d'honneur, 
avec  une  lettre  de  félicitations  du  ministre;  Al.  Duruy.  Survint  la  guerrtj 
de  1870,  puis  le  siège  de  Paris  et  la  Commune.  M.  Ohmer  montra  encore,  as 
milieu  de  ces  tristes  circonstances,  comment  il  entendait  le  devoir.  Quelque* 
jours  avant  l'entrée  à  Paris  de  l'armée  de  Versailles,  un  officier  de  Fédéré! 
était  venu  au  lycée  réclamer  les  élèves  de  la  division  supérieure  pour  cons- 
truire une  barricade  sur  le  boulevard  Saint-Michel.  Répondre  par  un  refus! 
un  moment  où  l'on  arrêtait  et  où  l'on  emprisonnait  en  masse,  pour  les  garder 
comme  otages,  les  fonctionnaires  coupables  de  résistance,  c'était  s'exposer  à 
un  danger  certain.  M.  Ohmer  n'hésita  pas,  non  plus  d'ailleurs  que  le  nouveau 
Proviseur  du  Lycée,  M.  Joguet,  et,  malgré  son  attHude  menaçante,  l'officier  dutj 
se  retirer  sans  avoir  obtenu  satisfaction.  Les  menaces  devaient  rester  san* 
effet,  grâce  à  la  prompte  arrivée  des  troupes  de  Versailles  ;  mais  M.  Ohmetj 
n'en  avait  pas  moins  montré  une  rare  énergie  et  un  grand  courage.  L'année 
suivante,  M.  Ohmer  fut  nommé  Censeur  des  études  au  Lycée  Cbarlemagne,  et 
c'est  là  que  j'appris  à  le  connaître  et  à  l'aimer.  M.  Ohmer  n'était  pas  seulement 
un  homme  de  devoir,  c'était  dans  toute  l'acception  du  mot,  un  homme  de 
bien,  et  il  n'hésitait  jamais  à  rendre  un  service,  chaque  fois  qu'il  était  en  sot 


db  l'école  normal*  47 

pouvoir  de  le  faire.  Qu'on  me  permette  ici  de  rappeler  ce  qu'il  a  fait  pour  moi- 
même  :  c'est  un  juste  hommage  que  je  dois  à  sa  mémoire.  C'est  Lui»  en  effet, 
qui  décida  de  mon  avenir  en  me  faisant  obtenir,  eu  1873,  au  lycée  Charle- 
magne,  puis  è  l'Institution  Massin,  une  bourse  qui  me  permit  de  venir  à  Paris, 
poursuivre  mes  études  dès  la  classe  de  quatrième.  M.  Ohmer,  qui  était  lié  d'une 
vieille  amitié  avec  mon  oncle,  alors  principal  du  collège  de  Verdun,  consentit 
même  à  me  servir  de  correspondant,  et  le  n'oublierai  jamais  combien  me 
furent  utiles  les  encouragements  bienveillants  et  les  précieux  conseils  qu'il  me 
prtxtiguait,  quand;  le  dimanche,  il  me  faisait  sortir.  —  En  1875,  M.  Ohmer  fut 
nommé  Proviseur  du  lycée  de  Versailles.  L'administration  supérieure  avait 
compté  sur  lui  pour  relever  rétablissement  qui  était  alors  dans  une  période  de 
déclin,  et  il  justifia  pleinement  la  confiance  que  l'on  avait  mise  en  lui.  Les 
deux  années  qu'il  passa  à  Versailles  furent  pour  le  lycée  des  années  de  relève- 
ment et  de  prospérité.  M.  Ohmer  y  fit  preuve  de  son  activité  et  de  son  dévoue- 
ment habituels.  Toujours  debout  à  cinq  heures  du  matin,  il  ne  se  réservait  que 
le  temps  strict  des  repas  :  dés  une  heure  de  l'après-midi,  on  pouvait  le  trouver 
dans  sdh  cabinet,  et  il  y  retournait  le  soir,  après  le  dtner,  jusqu'à  dix  heures, 
il  voulait  se  rendre  compte  de  tout  par  lui-même,  et  il  était  partout  où  il  jugeait 
sa  présence  nécessaire.  11  me  souvient  même  qu'il  alla  jusqu'à  veille/  toute 
bnuit,  à  l'infirmerie  des  élèves  atteints  de  diphtérie.  Mais  M.  Ohmer  était  aussi 
modeste  qu'il  était  dévoué.   11  n'avait  accepté  en  quelque  sorte  qu'à  son 
corps  défendant  le  provisorat  du  lycée  de  Versailles,  et  quand  il  jugea  que  sa 
tache  était  accomplie,  il  demanda  à  reprendre  ses  fonctions  de  Censeur  au 
lycée  Charlemagne.  On  fît  droit  à  sa  demande  :  mais,  malgré  son  désir  de  s'ef- 
fecer,  quand  M.  Broca  eut  pris  sa  retraite,  en  1878,  il  ne  put  refuser  sa  succes- 
sion, et  il  termina  sa  carrière  universitaire  comme  Proviseur  du  lycée  Charle- 
toagne.  Pendant  les  trois  années  qu'il  passa  à  la  tète  de  ce  bel  établissement, 
0a'il  aimait  tant  et  où  il  avait  commencé  par  être  professeur  de  cinquième, 
m.  Ohmer  eut  à  appliquer  certaines  réformes  qui  venaient  d'être  introduites 
rdans  l'enseignement  secondaire.  11  le  fit  avec  sa  conscience  ordinaire,  mais 
sans  croire  beaucoup  à  l'efficacité  de  ces  réformes.  11  se  dit  que  d'autres,  plus 
Jeunes  que  lui  pourraient  peut-être  en  tirer  meilleur  parti,  et,  ne  se  sentant 
plus  rhomme  de  la  situation,  il  se  décida  à  se  retirer  dès  qu'il  eut  atteint 
l^ge  strictement  nécessaire  pour  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite,  il  aurait 
pu  longtemps  encore  rester  Proviseur  du  lycée  Charlemagne,  et  on  lui  offrit 
poème  à  ce  moment,  pour  le  retenir,  la  croix  d'officier  de  la  Légion  d'honneur, 
is  M.  Ohmer  persista  dans  sa  détermination  :  il  jugea  qu'il  était  de  son, 
voir  de  céder  la  place  à  d'autres,  et  n'écoutant  que  ses  scrupules,  il  prit  sa 

ite  à  la  fin  de  l'année  classique  1881. 
Telle  fut  la  carrière  universitaire  de  M.  Ohmer.  La  fermeté  de  son  caractère, 
lia  dignité  de  sa  vie,  la  bienveillance,  et  la  justice  qui  inspiraient  tous  ses  actes, 
bonne  humeur  toujours  égale,  enfin  son  dévouement  infatigable  lui  avaient 
ncilié  l'estime  et  l'affection  de  tous  ceux  avec  qui  il  s'était  trouvé  en  con- 
t.  11  avait  été  aussi  aimé  de  ses  élèves  que  de  ses  collègues,  de  ses  infé- 
ra que  de  ses  supérieurs.  Mais  ce  ne  fut  pas  seulement  un  professeur 
arquabie  et  un  administrateur  éminent  :  c'était  encore  un  lettré  délicat  et 
fwk  érudit  de  grand  mérite  (1).  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  publié  autre  chose  qu'une 

i • 

;      (1)  Euripide.  Jphigénie  à  Au  lis,  texte  grec  avec  notes  en  français,  par  M.  A.  Ohmer, 
rProViseurdu  Lycée  impérial  de  Bar-le-Duc.  Paris,  Bel  in,  1864. 


48  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

« 

édition  classique  d'Iphigénie  à  Aulis.  Mais  ce  serait  être  injuste  à  son  égard 
que  de  juger  sa  science  d'après  ce  travail,  du  reste  très  estimable.  M.  Ohmer 
connaissait  à  fond  toute  l'antiquité  classique,  et  il  se  plaisait  dans  le  com- 
merce des  auteurs  grecs  et  latins.  Souvent,  après  le  dîner,  il  prenait  une  édition 
de  Plaute  ou  de  Tacite,  et,  quand  je  me  trouvais  là,  il  faisait  parfois  tout  haut 
de  sa  lecture  un  commentaire  qui  m'émerveillait  par  la  nouveauté  des  aperçu 
et  la  finesse  des  observations.  Mais  ce  qui  surtout  faisait  mon  admiration, 
c'était  sa  profonde  connaissance  de  la  langue  grecque.  M.  Ohmer  possédait 
entièrement  le  vocabulaire  grec,  si  riche  et  si  varié,  et  il  lisait  couramment 
une  comédie  d'Aristophane  ou  une  tragédie  d'Eschyle.  Il  y  prenait  le  plus  vif 
plaisir  et  savait  faire  partager  ce  plaisir  à  ceux  qui  récoulaient.  C'est  lui  qui  le 
premier  m'a  initié  aux  charmes  de  la  littérature  grecque. 

De  retour  à  Epinal,  M.  Ohmer  s'installa  dans  la  coquette  habitation  qu'il  avait 
fait  construire  en  1867,  rue  Claude-Gelée  (1).  Il  avait  encore  toute  sa  forcée! 
toute  son  activité.  11  les  mit  au  service  de  ses  concitoyens.  Elu  conseiller  mi^ 
nicipal  en  1882,  il  exerça  les  fonctions  de  maire  pendant  cinq  ans,  de  mars  189 
à  mai  1888,  et  conserva  jusqu'à  sa  mort  son  mandat  de  conseiller.  Jusqu'à  si 
mort  également,  il  présida  le  conseil  d'arrondissement,  où  il  était  entré  en  18$v 
et  là  comme  à  la  mairie,  il  se  montra  ce  qu'il  avait  été  dans  l'Université,  uo 
homme  de  caractère  et  un  homme  de  cœur,  droit,  énergique,  prudent  et  dévoué. 
Dans  les  nombreuses  commissions  dont  il  fit  parlie,  il  rendit  à  sa  ville  na 
les  plus  grands  services,  et,  lorsqu'il  était  maire,  il  se  tenait  à  la  disposition 
ses  administrés,  comme  jadis,  lorsqu'il  était  Proviseur,  il  se  tenait  à  la  dis 
sition  des  familles  de  ses  élèves.  On  le  consultait  souvent  pour  les  affaii 
privées,  et  toujours  il  donnait  un  bon  conseil;  quelquefois  même,  pris 
arbitre,  il  trancha  des  différends  comme  aurait  pu  le  faire  un  juge  de  pat 
Aussi  était-il  entouré  du  respect  universel,  et,  dans  les  réunions  publiques,  1 
des  élections,  on  lui  témoignait  la  sympathie  que  l'on  avait  pour  sa  perso 
en  lui  offrant  le  fauteuil  de  la  présidence.  Prenait-il  la  parole,  il  se  fais 
écouter  même  de  ses  adversaires  politiques,  et  l'on  n'avait  que  des  applaudi 
sements  pour  ses  allocutions  pleines  de  cette  cordialité  familière,  de  cette 
homie  enjouée,  de  cet  esprit  gaulois  qui  donnaient  un  charme  particulier  à  > 
entretiens.  Il  avait  acquis  une  telle  autorité  que  ses  amis  songèrent  un  jour 
présenter  sa  candidature  à  un  siège  de  sénateur  devenu  vacant;  mais  cette  t 
encore  sa  modestie  et  son  désintéressement  l'empêchèrent  d'accepter  roi 
qui  lui  était  faite.  Républicain  sincère,  il  avait  consenti  à  faire  de  la  politi 
pour  servir  les  intérêts  de  ses  concitoyens  ;  mais  il  n'avait  aucune  ambii 
personnelle,  et  il  fut  impossible  de  le  faire  revenir  sur  son  refus. 

Les  dernières  années  de  M.  Ohmer  furent  attristées  par  une  affection  de 
vue  qui  allait  chaque  jour  s'aggravant  et  qui  rendit  nécessaire  l'opération  de 
cataracte.  L'opération  ne  réussit  pas  comme  on  l'espérait,  et  cet  insu 
l'abattit  pendant  quelque  temps.  11  se  releva  pourtant,  et  retrouva  un  peu  de 
gailé;  quand  il  put  reprendre  ses  sorties  et  ses  entretiens  familiers  avec 
vieux  camarades,  sous  les  arbres  séculaires  du  cours,  le  long  de  cette  Mo 
dont  il  aimait  tant  à  suivre  les  bords.  Au  mois  de  mars  1898  un  accident  gra 
faillit  l'emporter.  L'ancienne  affection  cardiaque  qui  l'avait  obligé  autrefois 
renoncer  à  sa  chaire  de  professeur,  se  réveilla  plus  violente  ;  il  s'ensuivit 


(i)  Aujourd'hui,  rue  Thiers,  n»  25. 


r 


de  l'école  nobmalb  4? 

congestion  pulmonaire  très  grave,  et  c'est  à  grand'peine  qu'on  put  éviter  un 

dénouement  fatal  immédiat.  Mais  à  partir  de  cette  date,  les  jours  de  M.  Ohmer 
"  étaient  comptés.  Il  ne  s'astreignit  que   difficilement  aux  exigences  d'une 

hygiène  minutieuse  et  incessante,  qui  lui  était  indispensable,  mais  dans  la- 
;  quelle  il  n'avait  guère  foi,  et  il  s'affaiblit  graduellement,  surtout  pendant  les 
|  .grandes  chaleurs  du  mois  d'août  dernier.  Au  commencement  de  septembre,  il 
|  s'alita  pour  ne  plus  se  relever,  et  il  s'éteignit  doucement,  sains  agonie,  le  8  sep- 
|  tembre,à  cinq  heures  du  matin,  emportant,  avec  les  regrets  d'une  sœur  et  d'un 

neveu,  pour  lesquels  il  s'était  entièrement  dévoué,  ceux  de  ses  nombreux  amis 
1  et  de  toute  une  ville  qui  avait  eu  tant  à  se  louer  de  son  administration.  Ses 

funérailles  furent  des  plus  simples,  sans  aucun  apparat  :  depuis  longtemps  il 
|  avait  exprimé  le  désir  qu'on  ne  lui  rendit  aucun  honneur  militaire,  et  qu'on  ne 
!  prononçât  aucun  discours  sur  sa  tombe.  Il  s'en  alla  modestement,  comme  il 
!  avait  vécu,  laissant  à  tous  ceux  qui  l'avaient  connu  le  souvenir  d'un  homme 

qui  pendant  toute  sa  vie  n'avait  eu  qu'une  maxime  :  faire  son  devoir  et  faire 

Je  bien. 
!  J.  Pxtitjbah. 


I  Promotion  de  1848.  —  Maurat  (Jules-Clément),  né  à  Tours  le  10  avril  1828, 
|  décédé  à  Sainte-Radegonde  (Indre-et-Loire)  le  23  février  1898. 

Le  père  de  Maurat,  après  avoir  fait  la  campagne  de  1812,  à  titre  de  pharma- 
cien de  l'armée,  était  entré  dans  le  commerce,  prenant  la  suite  des  affaires 
de  son  beau- père.  11  avait  cinq  enfants,  deux  fils  et  trois  filles.  Tout  jeune, 
notre  futur  camarade,  désireux  de  diminuer  les  charges  de  ses  parents,  con- 
courut pour  une  bourse  d'interne  au  collège  royal  de  Tours.  Il  réussit  et  fit  là» 
avec  succès,  ses  premières  études  :  elles  le  conduisirent  Jusqu'au  baccalau- 
réat es  lettres. 

Un  oncle,  économe  du  collège  Bourbon,  M.  Pitay,  auteur  d'un  Jardin  des 
Racines  grecques,  L'appela  alors  auprès  de  lui  pour  lui  faire  suivre  le  cours  de 
Mathématiques  spéciales.  De  Bourbon,  Maurat  passa  à  Saint-Louis,  attiré  par 
le  renom  scientifique  de  ce  collège.  —  11  entra  à  l'École  en  1848.  Sa  conduite 
sans  reproche,  son  obligeance,  sa  franchise  de  caractère  dans  ses  relations 
avec  ses  camarades  le  firent  aimer  et  estimer  de  tous. 

A  la  fin  de  la  troisième  année,  un  peu  affaibli  par  son  travail  consciencieux 
et  assidu,  il  ne  fut  pas  heureux  aux  épreuves  de  l'agrégation  de  physique  et 
débuta,  comme  professeur,  au  collège  de  Châteauroux.  Mais,  dès  l'année  sui- 
vante, Il  fut  nommé  professeur-adjoint  au  lycée  de  Nantes. 

L'obligation  d'un  stage  de  trois  ans,  récemment  imposée,  ne  lui  permit  pas 
>de  se  présenter  à  de  nouveaux  concours  avant  1854. 11  prit  alors  une  éclatante 
!  revanche  de  son  échec  précédent  :  il  fut  reçu  le  premier  à  l'agrégation  des 
:  sciences,  grâce  surtout  à  une  leçon  de  chimie  qui  lui  assura  le  suffrage  de 
Pasteur,  un  des  membres  du  Jury.  —  Son  rang  d'admission  lui  valut  de  rester 
\  Nantes  comme  professeur  titulaire.  Il  y  fut,  en  outre,  bientôt  chargé  du  cours 
de  physique  à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur.  De  cette  époque 
datent  ses  premiers  succès  comme  professeur.  La  clarté  de  son  exposition,  sa 
fecile  élocution  attirèrent  dans  ses  conférences  un  auditoire  nombreux  et  sym- 
pathique, où  l'on  voyait  figurer  des  gens  du  monde  à  côté  dé  véritables 
élèves. 


60  ASSOCIATION    DES  ANCIENS  ELEVES 

Hais  ■ ,  santé  de  Maurat,  qui  avait  toujours  été  un  peu  délicate,  sou  lira  il  de 
l'activité  qu'il  était  obligé  do  déployer,  et  elle  finit  par  être  gravement  atteinte. 
Les  icdecins  diagnostiquèrent  un  commencement  de  phtisie,  et  il  se  vil 
obligé,  en  18S7,  de  prendre  un  congé.  Ce  congé  dut  être  renouvelé  l'année 
suivante.  Sa  tante,  II"  Pltay,  veuve  depuis  quelque  temps,  était  venue  le 
retrouver  a  Nantes.  Les  soins  dévoués  et  maternels  qu'elle  lui  prodigua  et 
surtout  un  long  voyage  en  Italie  qu'il  ni  avec  elle  le  remirent  sur  pieu. 

En  -  .9,  il  lut  nommé  a  Orléans,  d'où,  en  1862,  on  l'envoya,  comme  profes- 
seur-adjoint, à  Paris,  au  lycée  Saint-Louis  où  11  est  resté  jusqu'à  sa  retraite. 

Pendant  son  court  séjour  t  Orléans,  il  s'y  était  marie.  Celle  union  ne  fui 
malheureusement  pas  de  longue  durée,  et  la  mort  prématurée  (1M68)  de  sa 
jeune  femme  l'affligea  profondément.  Il  lui  fallut  le  plus  grand  courage  pour 
résister  îi  ce  choc  si  douloureux  et  ne  pas  se  laisser  abattre.  Mais  celle  qui 
partait  lui  laissait  un  fils,  et  l'amour  paternel  le  rattacha  a  la  vie.  Il  reporta  sur 
cil  i.mt  la  tendre  el  vive  affection  qu'il  avait  pour  sa  mère  et  l'entoura  de 
toute  sa  sollicitude.  L'enfant  répondit  à  ses  soins  et  lui  donna  toutes  les  saiis- 
(ai'Ucms  qu'un  père  peut  désirer.  Je  l'ai  vu  parfait  élève,  et  Je  connais  toute  la 
:  issance  que,  devenu  homme,  il  garde  fa  son  père;  El  professe  pour  sa 
m  ■ in:  un  véritable  culte. 

Quand  vint  la  guerre  néfaste  de  1870,  Haurot,  dés  nos  premiers  désastres, 
entrevit  la  possibilité  de  l'investissement  de  Paris.  Jugeant  qu'il  était  de  son 
ilevoir  de  contribuer,  dans  la  mesure  de  ses  forces,  à  la  défense  de  la  capitale, 
il  quitta  Tours  et  vint  s'enfermer  dans  Paris,  laissant  son  jeune  fils  dans  H 
famille.  —  H  venait  d'inventer  la  télégraphie  optique  (août  1970).  L'Idée  d'ap- 
pliquer le  principe  des  signaux  du  télégraphe  Morse  à  un  système  de  corres- 
pondance par  intermittences  lumineuses  et  la  première  réalisation  de  cette 
Idée  Mil,  en  effet,  son  absolue  propriété,  ainsi  que  le  constate,  d'une  façon 
indiscutable,  une  note  de  M.  Lauasedat  fa  l'Académie  des  Sciences.—  Il  se  livra 
icllatemeut  à  une  suite  d'essais  qui  le  convainquirent  de  la  possibilité  de 
'iguer  fa  d'assez  grandes  distances  et  obtint  qu'une  commission  fût 
i!  pour  contrôler  ses  résultats  el,  le  cas  échéant,  perfectionner  ses  pro- 
cèdes, il  Dt  naturellement  partie  de  cette  commission,  dont  M.  Laussedat,  alors 
commandant  du  génie,  accepta  la  présidence. 

Des  le  début,  Haurat  avait  formé  le  projet  de  partir  en  ballon  et  d'aller 
établir  un  poste  en  pleines  lignes  prussiennes.  Au  risque  d'être  fusillé  comme 
espion,  il  se  serait  mis  en  rapport  avec  les  généraux  de  l'armée  de  la  Loire  et 
serait  revenu  transmettre  à  Paris,  A  l'aide  de  son  appareil,  les  dépêches  qui 
lui  ment  été  confiées.  —  Ce  projet  hardi  et  généreux  ne  fui  pas  réalisé.  D 
failul  de  longs  pourparlers  et  de  nombreuses  expériences  de  démonstration 
avant  que  l'Administration  de  la  guerre  se  décidai  fa  tenter  effectivement 
l'application  de  la  nouvelle  télégraphie  età  envoyer,  par  ballon,  une  mission 
en  ovince.  Au  grand  désappointement  de  Haural,  11  ne  fit  pas  partie  de  la 
mission;  on  Jugea  plus  utile  de  le  garder  è  Paris  et  on  te  chargea,  avec  un  de 
ses  collègues  de  Rollln,  Brion,  devenu  son  collaborateur,  d'installer  un  poste 
nation  au  Hont-Valèrien,  pour  recevoir  les  signaux  de  leurs  correspon- 
dants, si  les  circonstances  permettaient  fa  ceux-ci  d'approcher  fa  une  distance 
nable.  Le  général  de  Chabaud-Latour,  leur  conférait  fa  tous  deux,  par 
brevet  le  grade  de  capitaine  du  génie.  —  Us  entrèrent  au  Mont  Vatérien 
le  13  décembre.   Us    s'y   installèrent  tant  bleu  que   mal,  plutôt  mal  que 


r 


DE  i/ÉCOLE  NORMAL»  54 

bien;  mais,  comme  compensation,  ils  recurent  de  la  part  des  officiers 
l'accueil  le  plus  cordial.  Je  ne  puis  résister  au  désir  de  transcrire  ici  quelques 
lignes  de  la  première  feuille  du  journal  dans  lequel  Maurat,  dès  son  arrivée 
iq  fort,  consigna  ses  impressions.  —  Il  vient  .de  dire  sa  satisfaction  d'avoir  été 
reçu  par  des  gens  sympathiques,  avec  qui  il  pourra  échanger  ses  idées,  il 
continue  ainsi  : 
«  Par  le  temps  où  nous  sommes,  la  solitude  est  pénible  et,  quand  on  rentre 
»  chex  soi,  on  n'a  que  trop  le  temps  de  penser  à  tout  ce  qu'on  a  laissé  là-bas, 
»  Men  loin,  de  l'autre  côté  de  la  Loire  et  aussi,  et  plus  encore,  à  ce  qui  est 
»  séparé  de  nous  par  la  mort,  cet  autre  fleuve  que  nous  devons  tous  franchir 

•  et  qui,  peut-être,  n'est  pas  loin.  —  Ah  !  si,  en  le  traversant,  on  avait  au 
»  moins  la  certitude  de  retrouver  l'être  aimé,  que  le  passage  serait  facile  1 
»  Mais  ne  pensons  pas  à  cela  :  rejoindre  l'un  c'est  quitter  l'autre,  le  laisser 
»  seul,  faible,  orphelin,  pour  tout  dire.  Cher  Louis!  je  voudrais  à  la  fois  me 

•  foire  tuer  pour  rejoindre  ta  mère  et  servir  mon  pays,  et  vivre  pour  t'élever 

•  et  te  défendre.  » 

Les  jours  suivants,  Maurat  et  Brion  établirent  leurs  appareils  dans  une  petite 
tourelle  mise  à  leur  disposition  et  commencèrent  bravement  à  travailler. 
Malgré  le  froid  excessif  de  l'hiver  de  cette  année,  nos  deux  camarades,  chacun 
faisant  son  quart,  passèrent  toutes  les  nuits  de  décembre  et  de  janvier  à 
inspecter  tous  les  points  de  l'horizon,  sans  arriver  à  découvrir  un  poste 
cherchant  à  communiquer  avec  eux.  A  défaut  du  résultat  tant  désiré,  ils 
s'attirèrent  du  moins,  par  leur  louable  et  patriotique  persistance,  les  sympathies 
de  tous  les  officiers  du  Mont-Valérien. 

A  l'époque  de  l'insurrection  communaliste,  Maurat,  qui  n'avait  pas  toujours 
été  content,  qui  avait  été  même  indigné  quelquefois  de  ce  qu'il  voyait  se  passer 
!  au  point  de  vue  de  la  défense  et,  ensuite,  de  la  capitulation,  ne  se  laissa  pour- 
tant pas  entraîner  par  des  suggestions  plus  ou  moins  directes,  qui  lui  venaient 
de  personnages  avec  lesquels  le  hasard  des  circonstances  l'avait  mis  en 
rapport  II  refusa  d'entrer  dans  la  Commune,  ne  voulant,  à  aucun  prix,  parti- 
ciper à  une  guerre  civile.  Sa  profonde  honnêteté  s'y  opposait.  C'est  ainsi 
encore  que,  malgré  ses  idées  républicaines,  très 'libérales  et  démocratiques, 
étalon  qu'il  avait  toujours  sur  le  coeur  le  coup  d'Etat  de  51,  il  fit  tout  son 
possible  pour  faire  comprendre  au  peintre  Courbet,  membre  de  la  Commune, 
l'odieux  du  décret  de  destruction  de  la  colonne  Vendôme.  Son  patriotisme 
éclairé,  quoique  ardent,  et  ses  sentiments  d'équité  ne  lui  permettaient  pas 
[d'admettre  qu'on  voulût  abattre  le  souvenir  de  nos  gloires  passées»  parce  qu'il 
I  consacrait,  en  même  temps,  la  renommée  d'un  Napoléon,  et  qu'on  choisit 
|  précisément,  pour  cela,  le  moment  où  nos  armes  venaient  d'être  malheureuses 
!  et  où  nous  étions  sous  le  regard  de  l'ennemi  victorieux. 

Dans  les  circonstances  tragiques  qui  accompagnèrent  l'entrée  des  troupes 
de  Versailles  dans  Paris,  Maurat  eut  encore  l'occasion  de  payer  de  sa  per- 
sonne. Demeurant  rue  Vavin,  il  fut  un  des  premiers  à  prêter  son  concours 
;  pour  combattre  les  incendies,  qui,  allumés  simultanément  par  les  fédérés 
dans  plusieurs  maisons,  menaçaient  de  dévorer  tout  le  quartier  du 
Luxembourg. 

Paris  enfin  délivré,  il  songeait  au  bonheur  prochain  de  revoir  sa  famille, 
lorsqu'une  poignante  nouvelle  lui  fut  apportée  :  sa  mère  venait  d'être  frappée 
de  paralysie.  11  partit  sans  retard,  bien  qu'il  fût  lui-même  dans  un  état  de 


*s 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVBS 


santé  déplorable.  Cet  accident  n'eut  pas  toute  la  gravité  qu'on  pouvait  craindt 
et  Maurat  eut  la  satisfaction  de  conserver  sa  mère  longtemps  encore.  —  Mail 
cette  même  année,  il  eut  la  douleur  de  perdre  son  père  presque  subitement. 

En  1873,  il  reçut  du  Ministre  de  la  guerre  la  croix  de  la  Légion  dlionnei 
tant  pour  son  invention  de  la  télégraphie  optique  que  pour  son  dévouemf 
pendant  le  siège. 

Un  an  plus  tard,  il  fut  chargé  du  cours  de  physique  en  mathémathiques  3[ 
eiales  et  eut  ainsi  à  préparer  les  candidats  è  l'École  Polytechnique  et  à  l'Écol 
Normale.  Il  garda  ces  fonctions  pendant  ses  quinze  dernières  années  d'enset 
fenement,  continuant  è  mettre  la  plus  grande  conscience  dans  l'accomplis! 
ment  de  sa  tâche,  cherchant  toujours  le  mieux,  perfectionnant  ou  remplaçai 
telle  démonstration,  au  lieu  de  se  répéter  tout  simplement  d'année  en  annè 
Il  avait  une  constante  préoccupation  de  la  réussite  de  ses  élèves  dans  les  eu 
mens  qu'ils  avaient  à  subir.  Aussi  les  longues  heures  qu'il  consacrait  à  la  pt 
Iparation  du  cours  et  à  la  correction  des  devoirs  ne  lui  laissèrent  pas  le  loi 
nécessaire  pour  mener  à  bonne  fin  certaines  recherches  qu'il  avait  coi 
mencées,  ou  ne  lui  permirent  pas  de  s'assurer,  par  une  publication  faite  i 
temps,  la  priorité  de  date  pour  les  résultats  obtenus. 

Son  activité  se  dépensait  d'autres  manières  encore.  Ainsi,  l'intérêt  qu'il 
tait  aux  hautes  questions  de  la  physique,  intérêt  qui  s'était  déjà  manifesté 
l'École,  l'amena  à  être  l'un  des  promoteurs  de  la  fondation  de  la  Société  frai 
çaise  de  Physique.  Son  rôle  ne  se  borna  pas  à  en  suivre  assidûment  H 
Séances  ;  il  aida  aussi  à  son  développement  par  les  services  qu'il  rendit 
qualité  de  trésorier-archiviste.  C'est  en  1 883  qu'il  accepta  de  se  charger  de 
fonctions  désintéressées.  H  les  a  remplies  pendant  près  de  dix  ans.  Quand 
sentit  le  besoin  de  se  reposer,  la  Société  de  Physique  lui  témoigna  sa  recoi 
naissance  en  lui  donnant  par  acclamation  le  litre  de  trésorier  honoraire. 

Au  lycée,  l'affection  de  ses  élèves,  leurs  succès  au  concours  général  et  ai 
examens  d'entrée  aux  grandes  Écoles  de  l'État  le  récompensaient  de  son  lai 
continu. 

L'Administration  lui  a  aussi  témoigné  sa  satisfaction  :  lors  de  la  premu 
promotion  des  professeurs  hors  classe,  faite  en  1887,  son  nom  parut  sur 
liste.  Ce  fut  là  le  couronnement  d'une  carrière  bien  remplie.  11  était  de] 
longtemps  officier  de  l'Instruction  publique  (janvier  1878).  Il  demanda  sa  reirai 
en  décembre  1888. 

Depuis  son  veuvage,  Maurat  avait  continué  d'habiter  avec  sa  tante,  qui 
lieu  de  mère  à  son  fils.  Cette  tante  si  dévouée  était  morte  à  son  tour,  a| 
quelques  années,  il  songea  à  se  remarier,  ce  qu'il  fit  en  1880.  Il  eut  de 
second  mariage  un  fils  et  une  fille.  Une  fois  en  retraite,  il  se  consacra  à  r 
cation  de  ses  jeunes  enfants.  Dans  l'intérêt  de  leur  sauté,  il  quitta  Paris 
retourna  dans  son  pays  natal,  où  il  s'établit  a  la  campagne,  tout  près  de  Toui 
Comme  il  avait  fait  pour  son  fils  aine,  il  servit  de  guide  à  son  second  flls 
ses  premières  études.  Il  revit  pour  lui  ses  auteurs  et  se  remit  au  grec  et 
latin.  Ce  travail  lui  était  rendu  plus  facile  par  les  souvenirs  classiques  que  \\ 
avait  laissés  la  solide  éducation  littéraire  qu'il  avait  reçue  lui-même  dans 
Jeunesse. 

<  Malgré  le  calme  ou,  peut-être,  à  cause  même  du  calme  de  cette  nouvelle 
'qui  contrastait  si  fort  avec  ia  vie  active  qu'il  venait  de  quitter,  la  santé 
'Maurat  ne  tarda  pas  à  péricliter.  Une  chute  qu'il  fit  dans  un  endroit  mal  éclaii 


.    de  l'école  normale  53 

en  sortant  d'une  réunion  du  Centenaire  de  l'École,  produisit  un  ébranlement 
du  système  nerveux,  qui  fit  empirer  son  état.  Les  jambes  s'affaiblirent  progrès^ 
sivement;  plus  tard,  un  peu  de  fatigue  cérébrale  lui  défendit  tout  travail.  Lui, 
qui  était  un  causeur  aimable,  qui  discutait  volontiers  et  avec  chaleur,  non  ' 
pour  le  plaisir  de  discuter,  mais  pour  s'éclairer  ou  convaincre,  devint  taci- 
turne. 11  se  renferma  dans  un  mutisme  pénible  à  son  entourage.  Néanmoins, 
jusqu'aux  derniers  moments,  quand  il  prenait  la  parole  dans  une  conversation* 
c'était  toujours  pour  dire  une  chose  juste  et  dans  les  termes  les  plus  exacts. 
Jamais,  du  reste,  malade  ne  fut  moins  exigeant  et  il  n'avait  que  des  paroles 
affectueuses  pour  les  personnes  qui  rapprochaient  Sa  digne  femme  Ta  soigné 

i  pendant  deux  ans  avec  la  plus  grande  et  la  plus  tendre  sollicitude  et  a  certaine- 
ment ainsi  prolongé  ses  jours.  Il  s'est  éteint  dans  les  bras  de  sa  famille  le 

;  23  février  1898. 

Ses  obsèques  se  sont  faites  à  Paris.  Une  nombreuse  assistance  entourait  sa 
famille  d'une  respectueuse  sympathie.  Ses  collègues  étaient  venus  témoigner 

:  par  leur  présence  du  souvenir  d'affectueuse  estime  qu'ils  avaient  gardé  de  lui. 

:  Ceux,  surtout,  qui  l'avaient  connu  de  plus  près,  se  rappelaient  son  commerce 

F  facile  et  sûr,  la  franchise  de  ses  paroles,  l'aménité  de  son  caractère.  Gomme 
camarade  d'école  et  comme  collègue  pendant  de  longues  années,  j'eus  la 
triste  mission  de  lui  dire  le  dernier  adieu.  De  son  côté,  le  président  de  la  So- 

;  ciété  française  de  Physique,  M.  Benoit,  tint  à  payer  à  sa  mémoire  un  juste  tri- 
but de  reconnaissance  pour  les  services  qu'il  avait  rendus  à  cette  Société  et  & 
rappeler  qu'il  s'était  fait  des  amis  de  tous  ceux  que  ses  fonctions  de  trésorier- 

;  archiviste  avaient  mis  en  rapport  avec  lui. 
Puissent  ces  témoignages  unanimes  et  si  mérités  de  profonde  estime  et  d'af- 

:  /ection  avoir  contribué  à  adoucir  un  peu,  pour  la  veuve  et  les  enfants  de  notre 

;  bon  camarade,  l'amertume  d'être  séparés  de  celui  qui  leur  avait  été  si  cher  ! 

GlRABDBT. 

Promotion  de  1849.  —  Sbrbet  (Paul-Joseph),  né  le  16  octobre  1827  à  Aubenas 
(Ardèche),  décédé  à  Paris,  le  24  juin  1898. 

Cest  presque  un  ignoré  dont  nous  rappelons  ici  le  nom.  Nous  ne  disons  pas 
;  on  méconnu  —  ce  mot  sonne  mal  et  est  devenu  prétentieux  —  d'ailleurs  le 
succès  n'a  pas  manqué  à  notre  ami  :  Énumérant  ses  œuvres,  M.  Darboux, 
réminent  professeur  en  Sorbonne,  en  a  fait  un  juste  éloge  devant  l'Académie 
des  sciences,  elles  assurent  à  Paul  Serret  une  place  dans  le  monde  savant 
[parmi  nos  meilleurs  géomètres. 

\  Hais  l'homme  privé  n'a  pas  laissé  de  souvenirs,  de  dures  exigences  l'ayant 
toujours  tenu  à  l'écart,  pour  le  confiner  dans  un  travail  sans  relâche. 

La  vie  a  de  ces  singulières  contradictions,  les  devoirs  qu'elle  impose 
démentent  certains  de  ses  dons  :  âme  délicate  et  cœur  aimant,  né  pour  les 
[relations  les  plus  douces  de  l'amitié,  Paul  Serret  n'en  goûta  pas  les  joies,  à 
ipeine  connut-il  la  camaraderie,  il  n'eut  de  l'existence  que  les  luttes  et  les  soucis. 
(.'épreuve  commença  pour  lui  de  bonne,  heure  :  onzième  fils  d'un  notaire 
Mimé,  qui  était  issu  d'une  vieille  famille  de  l'Ardèche,  il  fit  de  brillantes 
études,  que  couronna  le  prix  d'honneur  de  Mathématiques  au  Concours 
ifénéraL  Entré  à  l'École  Normale,  il  en  sortit  trop  tôt,  la  mort  prématurée  de 
père  lui  apportait  des  charges  dont  il  allait  seul  soutenir  le  poids. 

L'aîné,  alors  au  barreau  et  le  second  qui  se  destinait  aux  arts,  ne  pouvaient 


54  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉUÈVBS 

reconstituer  le  foyer  ébranlé;  Paul  Scrret  assuma  seul  ce  rôle  et  devint  le 
soutien  de  tous.  Sa  mère  avait-elle  eu  le  pressentiment  de  l'avenir?  On  dit, 
qu'en  recevant  pour  la  première  fois  dans  ses  bras,  son  plus  jeune  enfant,  elle 
s'était  écriée  :  <  Mon  enfant,  tu  es  le  dernier,  et  tu  seras  le  premier!  » 

Les  ressources  de  l'ex-Normalien  se  réduisirent  à  des  leçons  de  mathéma- 
tiques, il  s'y  résigna  de  bonne  grâce.  Pendant  près  de  trente  années,  il  s'alleii 
du  matin  au  soir  à  celte  laborieuse  et  ingrate  besogne,  se  réservant  les  nuits 
pour  ses  études  personnelles,  sans  que  ce  dévouement,  vraiment  héroïque, 
faillît  un  seul  jour. 
Ainsi  que  le  disait,  si  justement,  M.  Darboux  dans  sa  notice  à  l'Académie  : 
c  II  faut  le  regretter  à  tous  les  points  de  vue  :  Paul  Serret,  pourvu  dHme 
»  chaire,  dans  un  de  nos  grands  lycées  ou  dans  une  de  nos  Facultés,  aurait 
»  pu  consacrer  plus  de  temps  à  une  science  qui  lui  était  chère.  L'oeuvre  coo- 
»  sidérable  qu'il  nous  laisse  nous  fait  regretter  qu'il  n'ait  pas  eu  tous  tel 
»  loisirs  nécessaires  pour  développer  tant  d'idées  heureuses  que  Ton  trouve 
»  dans  ses  écrits.  A  sa  sortie  de  l'École,  Paul  Serret  entra  donc  dans  Pensa- 
»  gnement  libre  de  Paris,  et  ne  tarda  pas  à  s'y  faire  une  place  des  plus  hono- 
»  râbles,  à  une  époque  où  cet  enseignement  était  des  plus  florissants,  et 
»  faisait  appel  au  concours  d'hommes  de  grande  valeur.  Quatre  ans  après,  et 
»  1855,  nous  le  voyons  publier  un  ouvrage,  des  Méthodes  en  Géométri* 
»  qui  indique  de  profondes  études,  suppose  de  nombreuses  recherchai 
»  historiques,  et  est  accueilli  avec  beaucoup  de  succès.  Il  est   divisé  et 

>  deux  parties  :  la  première  traite  des  méthodes  relatives  à  la    géom 
»  des  figures  finies;  la  seconde,  des  méthodes  relatives  à  la  géométrie  in: 
»  tésimale;  il  est  aujourd'hui  très  rare,  et  toujours   il  est   consulté  av< 
»  grand  intérêt. 

»  En  1859,  Paul  Serret  devint  docteur  es  sciences  avec  deux  thèses  qui 
»  formé  l'Ouvrage  publié,  en  1860,  sous  ce  titre  :  Théorie  nouvelle, 

>  trique  et  mécanique  des  lignes  à  double  courbure. 
»  Parmi  les  nombreuses  notions  nouvelles  que  l'on  y  rencontre,  je  me 

>  nerai  à  signaler  celle  de  l'indicatrice  sphérique  d'une  courbe  gauche. 
»  son  œuvre  favorite  a  été  celle  qu'il  a  publiée  en  1869,  chez  Gauthier- ViU 
»  sous  le  titre  suivant  :  Géométrie   de  direction.  —  Application  des 
»  données  polyédriques;  propriétés  de  dix  points  de  l'ellipsoïde,   de 
»  points  d'une  courbe  gauche  du  quatrième  ordre,  de   huit  points  d 
»  cubique  gauche. 

»  Il  y  fait  connaître  un  principe  très  ingénieux  et  très  fécond,  dont  îi  dé 
»  loppe  une  foule  d'applications,  et  dont  il  n'a  cessé  de  poursuivre  les 
»  quences  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie.  » 

Kt  M.  Darboux  termine  ainsi  : 

«  Je  ne  sais  si  cette  notice  a  réussi  à  montrer  et  à  faire  revivre  en 
»  Serret,  le  savant  si  bien  doué,  si  passionné   pour  les  recherches,  qui  a 
»  réserver  à  la  science  le  meilleur  de  son  temps  et  de  son  courage, 
»  milieu  de  toutes  les  difficultés  data  vie,  et  dont  toutes  les  productions 
»  extrêmement  originales  et  délicates.  » 

La  mort  de  sa  mère  et  de  sa  sœur  allégea  sa  tâche  et  le  ramena  à  la  sohti 
et  à  ses  recherches  scientifiques.  L'Académie  reçut  de  lui  une  trentaine 
communications,  qu'elle  récompensa  en  lui  décernant  huit  années  de  suite 
prix  Gegner. 


de  l'école  normale  55 

La  géométrie  ne  le  possédait  pas  tout  entier  et  la  littérature  avait  pour  lui 
de  vifs  attraits. 

Eq  188],  il  publia  :  Les  Dévotions  du  siècle,  mais  avec  son  désintéressement 
accoutumé,  il  ne  chercha  pas  à  mettre  cet  ouvrage  en  lumière,  et  il  manqua 
de  la  publicité  qui  en  eût  assuré  le  succès  ;  quelques  intimes  seuls  le  lurent 
et  l'apprécièrent.  La  fortune  fut  donc  peu  favorable  à  notre  camarade,  nous 
a'en  donnerons  qu'un  souvenir  plus  attendri  à  son  passage  parmi  nous. 

La  modestie,  l'abnégation  poussée  jusqu'au  sacrifice  de  tous  ses  intérêts, 
pour  le  bonheur  des  siens,  suffiraient  à  son  éloge.  Ajoutons  seulement  que 
ceux  qui  l'approchèrent,  pendant  sa  vie,  trouvèrent  en  lui  le  charme  pénétrant 
d'un  esprit  délié,  doublé  d'une  rare  tendresse  de  cœur.  Sa  mort  fut  chrétienne 
comme  Pavait  été  sa  vie,  les  témoins  de  sa  dernière  heure,  nous  dit-on,  lui 
appliquèrent  le  mot  des  Juifs  sur  le  Christ  expirant  :  Celui-là  était  véritable- 
ment un  Juste  ! 

X. 

;  Promotion  de  1850.  —  Bertrand  (Pierre-Diogène),  né  le  30  août  1830,  à  Saint- 
jjunien  (Haute- Vienne),  décédé  à  Paris,  le  20  mars  1898. 
r  Cest  en  1847  que  j'ai  connu  Bertrand  Diogène  et  contracté  avec  lui  une  ami- 
lié  qui  devait  durer  cinquante  et  un  ans.  Comme  la  plupart  des  provinciaux 
fri  visent  à  l'École  Normale  Supérieure,  après  avoir  été  brillant  élève  au  petit 
collège  de  Saint-Junien,  son  pays  natal,  puis  au  collège  royal  de  Limoges,  il 
«tait  venu  terminer  ses  éludes  à  Paris,  et  il  suivait  justement  avec  moi  les 
Masses  de  Bourbon,  de  ce  collège  royal  qui  devait,  à  partir  de  Tannée  suivante, 
•arquer  la  succession  de  nos  révolutions  politiques,  en  prenant  à  tour  de  rôle 
les  noms  de  Bonaparte,  de  Fontanes,  de  Condorcet,  sans  préjudice  de  ceux  que 
Iraveoir  lui  réserve  peut-être  encore.  Le  hasard,  qui  ne  fait  pas  toujours  aussi 
bien  les  choses,  nous  avait  amenés  presque  en  même  temps,  lui  du  Limousin 
et  moi  de  la  Lorraine,  à  l'institution  Malhé  Lemeignan. 

A  cette  époque  d'émulation  ardente  et  féconde  entre  les  établissements 
poiversitaires  de  la  capitale,  notre  pension  rivalisait  avec  les  maisons  Landry, 
Carré,  Deraailly,  Bellaguet,  disparues  aujourd'hui  comme  elle,  hélas  !  et  comme 
lut  d'autres  dont  les  plus  anciens  d'entre  nous  évoquent  encore  avec  plaisir 
bs  noms  glorieux,  Favart,  Massin,  Jauiïret,  Sainte-Barbe...  Et  précisément 
qp  1847,  notre  plus  vaillant  champion  était  Hippolyte  Taine,  qui  préludait  par 
féclatants  succès  de  collège  aux  triomphes  de  son  âge  mûr.  li  était  alors  vé- 

fran  de  rhétorique.  Heureuse  fortune  pour  nous  !  Chaque  semaine,  nous  avions 
primeur  de  ses  discours  français,  de  ses  discours  et  vers  latins.  Il  nous 
les  lisait  en  conférence  particulière,  devant  un  répétiteur  plus  âgé  que  nous 
feulement  de  quelques  années,  M.  Hatzfeld,  le  futur  professeur  de  rhétorique 
te  Louis-le-Grand,  dont  tant  de  générations  devaient  subir  pour  leur  plus 
paod  profit  la  méthode  aussi  sûre  qu'inflexible. 

;  Les  exemples  et  les  conseils  de  pareils  guides  valaient  autant  pour  nous 
les  leçons  de  nos  professeurs.  Bertrand  fut  lui-même  un  lauréat  remar- 
du  Concours  Général,  et  entra  d'emblée  à  l'École,  il  y  apportait,  avec  de 
qualités  d'intelligence,  un  fond  de  gaîté  qui  ne  demandait  qu'à  se  répan- 
Cétait  plaisir  d'entendre  à  tout  propos  ses  mots  plaisants,  capables  de 
1er  les  visages  les  plus  moroses,  ses  réflexions  piquantes  assaisonnées  de 
se  je  ne  sais  quoi  de  caustique  qui  convenait  si  bien  à  son  prénom.  11  ne  soup- 


H 


56  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

connaît  pas,  ni  lui,  ni  nous,  combien  le  rire,  qui  n'est  pas,  quoi  qu'en  ait  dit 
Rabelais,  le  propre  de  tous  les  hommes,  allait  devenir  cbose  précieuse  à  la 
rue  d'Ulm. 

En  1850,  une  administration  nouvelle  avait  remplacé  celle  de  M.  Dubois,  avec 
la  mission  expresse  de  détruire  l'ancien  esprit  de  l'École,  et  elle  ne  s'acquittait 
que  trop  consciencieusement  de  sa  tâche.  Je  ne  veux  pas  revenir  à  mon  tonr 
sur  ce  temps  de  compression  systématique  et  réveiller  inutilement  de  pénibles 
souvenirs.  Je  ne  dirai  qu'une  chose,  c'est  qu'à  toutes  les  mesures  imaginées 
pour  intimider  et  contenir  dans  des  limites  strictement  déterminées  notre  in* 
dépendance  de  pensée,  nous  opposions  une  bonne  humeur  plus  forte  que  tow 
les  règlements.  Et  c'est  ainsi  que  l'heureux  naturel  de  Bertrand  triompha  de  1» 
vie  monacale  qui  fut  alors  le  régime  de  la  maison. 

Sa  gaîté  ne  fut  pas  davantage  entamée  par  ce  stage  de  trois  ans  qu'il  nom 
fallut  faire  après  notre  sortie  de  l'École  pour  gagner  le  droit  de  concourir  à 
l'agrégation.  Bertrand  y  fut  reçu  en  1857.  A  ce  moment,  il  ne  formait  qu'un  vœu; 
devenir  professeur  de  rhétorique  à  Limoges,  et  passer  sa  vie  à  quelques  lieues 
de  son  pays  et  de  sa  famille.  Mais  son  rêve  ne  se  réalisa  point;  de  tout  autres 
destinées  l'attendaient,  et  je  ne  sais  en  vérité  s'il  ne  faut  pas  le  regretter,  noi 
pour  lut,  mais  pour  l'enseignement  secondaire. 

C'est  qu'il  aimait  d'un  profond  amour  nos  vieilles  études  classiques.  11  n'î 
avait  point,  à  ses  yeux,  d'éducation  mieux  appropriée  à  notre  génie  national, 
plus  conforme  à  toutes  nos  traditions,  plus  capable  de  faire  des  hommes  dans 
toute  l'élévation,  la  force  et  la  beauté  morale  du  mot.  Aussi,  quand  d'impra- 
dents  novateurs  commencèrent  leur  campagne  pour  réclamer  des  réformes  qnt 
préparaient  fatalement  la  débâcle  de  l'enseignement  secondaire,  il  eût  fallu  voir 
son  irritation,  entendre  ses  récriminations  amères  contre  les  démolisseur* 
d'un  système  qui  les  avait  pourtant  formés  eux-mêmes.  Que  de  fois  lear 
appliqua-t-il  devant  moi  le  mot  de  La  Bruyère  :  des  enfants  drus  et  forts  dia 
bon  lait  qu'ils  ont  sucé,  qui  battent  leur  nourrice  ! 

Ces  sentiments,  que  rien  n'affaiblit  jamais  en  lui,  suffiraient  pour  explk|uer 
l'entrain  qu'il  déployait  dans  sa  chaire  et  l'intérêt  qu'il  donnait  à  son  ensei- 
gnement. Les  noms  se  pressent  sous  ma  plume  de  ceux  de  ses  élèves  qui  sort 
devenus  dans  la  suite  des  hommes  éminents  et  qui  lui  ont  gardé  un  souvenir 
mêlé  d'estime,  de  respect  et  d'affection.  C'est,  par  exemple,  l'honorable  Provi* 
seur  du  lycée  Janson  de  Sailly,  M.  Fourteau,  qui  naguère,  dans  un  banquet  t> 
la  Saint-Charlemagne,  paraissait  tout  heureux  de  me  rappeler  le  charme  que  noW 
camarade  exerçait  sur  sa  classe  par  sa  verve  joyeuse,  par  son  esprit,  par  st 
parole  chaude  et  vibrante.  Cest  M.  Fallières  le  député,  qui  profitait  de  son  pa 
sage  au  Ministère  de  l'Instruction  publique  pour  décorer  son  ancien  maître 
avant  la  présentation  officielle  des  Inspecteurs  généraux.  Avec  de  tels  témoi- 
gnages et  beaucoup  d'autres  qu'on  y  pourrait  joindre,  on  ne  risque  pas  d'être 
dupe  de  son  amitié  en  prêtant  a  Bertrand  Diogène  toutes  les  qualités  esses- 
tielles  de  l'excellent  professeur. 

Un  Jour  vint  cependant  où,  pour  faire  honneur  à  des  fonctions  nouvelles,  I 
lui  fallut  faire  preuve  de  nouvelles  aptitudes.  Quatre  ans  avant  la  fin  de  VV®* 
pire,  il  entra  dans  l'administration,  et  sauf  des  intermittences  causées  par  les 
tiraillements  de  notre  vie  politique,  il  n'en  sortit  plus.  Inspecteur  d'Académie  1 
Amiens  de  1866  à  1872,  Préfet  des  études  à  l'École  normale  primaire  de  Paris] 
de  1872  à  1874,  chargé  en  1881  d'organiser  les  cours  préparatoires  aux  fonction! 


J 


r 


DK  L'ÉCOLB  NORMALE  57 


de  l'enseignement  dans  les  écoles  normales,  Inspecteur  général  de  l'ensei- 
gnement primaire  depuis  la  fin  de  Tannée  1881  jusqu'à  sa  retraite,  partout  et 
toujours,  il  suffit  aux  tâches  les  plus  diverses.  Même  il  sut  être  architecte,  et 
plusieurs  fois,  à  Saint-CIoud  comme  ailleurs,  au  milieu  des  bâtiments  en  cons- 
truction, il  surprit  les  hommes  de  Tari  par  ses  observations  pleines  de  sens, 
par  ses  vues  à  la  fois  judicieuses  et,  notez  ce  point,  économiques.  Mais  restons 
sur  notre  terrain. 

En  prenant  ses  fonctions  d'inspecteur  d'Académie,  Bertrand,  s'imposa  tout  de 
suite  pour  règle  de  conduite  absolue  dans  ses  rapports  avec  ses  subordonnés 
la  bienveillance  unie  à  Pimparttalité  et  au  respect  inviolable  de  la  justice.  Que 
ce  premier  mérite  lui  fût  commun  avec  la  généralité  de  ses  collègues,  je  veux 
certes  bien  le  croire  pour  l'honneur  du  corps  universitaire  ;  mais  je  tiens  à 
rendre  à  mon  ami  ce  témoignage  particulier  que,  pour  pratiquer  ce  qu'il  con- 
sidérait comme  le  premier  de  ses  devoirs,  il  n'eut  à  faire  aucun  effort,  mais  à 
suivre  simplement  l'impulsion  de  sa  nature,  une  des  plus  droites  et  des  plus 
loyales  que  j'aie  connues  dans  toute  ma  vie.  Au  reste,  il  ne  fallut  pas  long- 
temps à  ses  instituteurs  pour  reconnaître  à  qui  ils  avaient  affaire  ;  les  paroles 
et,  ce  qui  vaut  mieux,  les  actes  de  leur  chef  eurent  bientôt  fait  de  leur  per- 
suader qu'avec  lui  la  faveur,  les  recommandations,  les  visites  répétées  dans  les 
bureaux  de  l'Académie  ne  prévaudraient  point  contre  le  droit,  et  que  chacun 
pouvait  espérer  d'être  traité  selon  son  mérite  et  ses  titres  pesés  en  toute  cons- 
cience. Sans  doute,  l'inspecteur  ne  disposait  pas  en  maître  absolu  de  leur 
sort;  les  recteurs,  les  préfets,  les  conseils  municipaux  avaient  bien  à  dire  leur 
mot  sur  l'enseignement  primaire  de  la  circonscription,  mais  Bertrand  avait 
pour  lui  son  esprit  d'équité,  son  tact,  son  ferme  bon  sens,  son  désir  sincère 
de  concilier  les  sentiments  et  les  intérêts  individuels  avec  les  nécessités  du 
service  ;  aussi,  maires,  préfets,  recteurs,  avant  de  prendre  aucune  mesure 
même  sur  les  questions  les  plus  délicates,  s'éclairaient  d'abord  de  son  avis 
quand  ils  ne  s'en  rapportaient  pas  à  lui  seul  de  la  décision  suprême.  Le  per- 
sonnel de  renseignement  secondaire  eut  de  même  a  se  féliciter  à  plusieurs 
reprises  de  son  influence,  et,  sans  vouloir  citer  ici  des  noms  propres,  je  sais 
des  cas  où  son  intervention,  forcément  discrète,  défendit  pourtant  avec  succès, 
devant  l'inspection  générale,  de  jeunes  professeurs  du  lycée  d'Amiens  contre 
la  malveillance  imméritée  de  leur  Proviseur.  Que  d'inspecteurs  d'Académie 
envieraient  une  pareille  situation  1 

Hais  ce  qui  combla  tous  les  vœux  de  Bertrand,  ce  fût  son  arrivée  à  l'Inspec- 
tion générale.  Petit-fils  et  fils  d'instituteur,  —  je  satisfais,  en  rappelant  ici  ce 
souvenir,  l'un  des  derniers  désirs  qu'il  m'exprima,  —  il  portait  à  l'enseigne- 
ment primaire  un  intérêt  passionné  qui,  chez  lui,  semblait  un  héritage  de 
femille.  Et  il  en  devenait  l'un  des  hauts  représentants  au  moment  même  où,  de 
tous  côtés,  on  criait  à  la  nécessité  d'en  relever  le  niveau,  d'en  étendre  les  pro- 
grammes, d'ouvrir  aux  maîtres  d'école  des  horizons  inconnus  jusque-là.  Gom- 
ment n'eût-il  pas  été  heureux  et  fier  de  contribuer  à  cette  œuvre  de  progrès, 
de  régénération,  dont  on  se  promettait  des  résultats  si  bienfaisants  ? 

Et  toutefois,  ce  fut  là  peut-être  un  des  pas  les  plus  difficiles  de  sa  carrière. 
Esprit  foncièrement  pratique,  Bertrand  était  l'ennemi  né  de  tout  ce  qui  sentait 
fotopie.  Et  l'influence  lointaine,  mais  persistante,  des  leçons  et  des  exemples 
de  son  père,  les  entretiens  familiers  qu'il  avait  eus  pendant  six  ans  avec  les  ins- 
tituteurs des  villes,  des  villages,  des  hameaux  les  plus  humbles  de  son  ressort 


1 

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58  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVBS 

académique,  puis  ses  relations  quotidiennes  pendant  deux  ans  avec  les  élèves 
de  l'École  normale  d'Auteuil,  avaient  encore  aiguisé  ses  dispositions  natu- 
relles. Aussi,  dans  les  propositions  soumises  aux  délibérations  des  Inspec- 
teurs généraux,  il  démêlait  vite  les  projets  vraieraent  utiles  et  réalisables 
d'avec  les  théories  insuffisamment  mûries,  les  innovations  aventureuses  et  les 
chimères.  Un  autre  plus  conciliant,  eût  fait  à  sa  place  comme  le  Philinte  da 
Molière  :  s'il  n'eût  pas  tout  approuvé,  il  eût  du  moins  présenté  ses  objection 
avec  de  certains  ménagements,  usé  des  circonlocutions  accoutumées,  ou  gardé 
le  silence  ;  mais  il  ne  fallait  pas  demander  à  Bertrand  ces  sortes  de  comptai* 
sances  ;  comme  il  avait  bien  plutôt  l'humeur  d'un  Alceste,  sans  y  prendre 
garde,  il  combattait  parfois  les  Idées  de  ses  adversaires  et  même  celles  de  l'ad- 
ministration supérieure  avec  une  rudesse  de  franchise  qui  mettait  autour  de 
lui  bien  des  gens  à  la  gène,  et  troublait  la  sérénité  du  Conseil.  On  peut  juger 
diversement  cette  conduite  ;  à  ceux  qui  voudraient  y  voir  un  défaut  plutôt 
qu'un  mérite,  je  rappellerai  que  Bertrand  le  rachetait  par  son  absolue  bonne 
foi.  Car  ce  fut  là  encore  une  de  ses  plus  estimables  qualités,  desavoir  entendre 
raison,  de  reconnaître  de  bonne  grâce  la  vérité,  môme  lorsqu'elle  était  favo- 
rable aux  hommes  qu'il  aimait  le  moins.  La  preuve  c'est  que,  dans  nos  retours 
fréquents  vers  les  années  écoulées,  dans  nos  comparaisons  du  passé  avec  le 
présent,  lui,  le  libérai  de  vieille  date,  le  républicain  de  sentiment  et  de  con- 
viction, plus  d'une  fois  rendit  sans  nul  embarras  justice  à  l'Empire,  et  s'ap- 
puyait sur  ses  souvenirs  personnels  pour  me  louer  la  courtoisie,  le  caractère, 
le  talent  de  hauts  fonctionnaires  du  régime  déchu.  Tant  la  vérité,  qu'elle  fut 
ou  non  d'accord  avec  ses  sentiments  intimes,  sortait  naturellement  et  comme 
ingénument  de  ses  lèvres  ! 

Mais,  hélas  !  ses  graves  débats  sur  renseignement,  qui  lui  tenait  si  fort  «a 
cœur,  ces  discussions  rendues  quelquefois  si  vives  par  les  défiances  de  son 
sens  pratique  et  ses  mots  à  l'erapo rie-pièce,  il  devait  y  participer  moins  long- 
temps qu'il  ne  l'avait  espéré.  La  maladie  qui  l'emporta  prématurément  et  qui 
dvait  sou  siège  dans  la  inœlle  épinière,  commença  par  lui  ôter  l'usage  de  ses 
jambes  et  le  força  de  prendre  sa  retraite  avant  l'âge.  11  fut  ainsi  pendant  plu- 
sieurs années,  cloué  sur  sou  fauteuil,  quand  la  souffrance  ne  le  contraignait 
pas  de  garder  le  lit.  Ses  amis  avaient  le  cœur  serré  de  le  voir  en  cet  état; 
mais  un  autre  spectacle  ne  les  touchait  pas  moins  profondément,  celui  des  soin* 
que  le  pauvre  malade  recevait  de  son  entourage,  de  sa  femme  surtout,  doat  le 
dévouement,  l'abnégation,  la  patience  et  la  douceur  furent  jusqu'à  la  fui  au- 
dessus  de  tout  éloge.  Ce  n'était  pas  la  première  fois,  au  reste,  qu'ils  connais- 
saient l'un  et  l'autre  les  grandes  douleurs  de  la  vie  :  en  1887  un  affreux  coup 
les  avait  frappes  ;  ils  avaient  vu  mourir  rainé  de  leurs  deux  fils  à  lâge  de 
vingt  ans,  et  quelque  effort  qu'ils  aient  fait  par  la  suite  pour  surmonter  leur 
chagrin,  la  blessure  ne  cessait  pas  de  saigner,  et  il  leur  fallait  maintenant 
retrouver  une  nouvelle  provision  de  courage,  lui,  pour  supporter  sa  triste 
situation,  elle,  pour  l'alléger  dans  la  mesure  du  possible. 

Une  circonstance  heureuse  ieur  vint  pourtant  en  aide  :  la  terrible  maladie 
épargna  l'intelligence  de  Bertrand,  et  jamais  je  ne  lui  connus  l'esprit  plus 
vif,  plus  souple,  plus  dispos.  Tout  piquait  sa  curiosité,  la  politique,  la  litté- 
rature, l'histoire,  la  philosophie,  la  critique,  le  théâtre,  le  roman.  Pas  une 
œuvre  nouvelle  ne  paraissait  qu'il  ne  voulût  être  des  premiers  à  la  connaître, 
à  la  juger,  même  à  en  écrire  son  sentiment  à  l'auteur.  Ce  qui  ne  l'empêchait 


r 


de  l'école  normale  59 


pas  de  trouver  du  loisir  pour  relire,  au  gré  de  sa  fantaisie,  les  maîtres  anciens 

!  et  modernes  dans  tous  les  genres  :  Homère,  le  Tasse,  Dossuet,  Voltaire,  Lamar- 

;  Une,  Guizot,  Macaulay...  11  prenait  aussi  le  temps,  et  on  le  reconnaît  bien  là, 

de  rédiger  ses  réflexions  souvent  malicieuses,  quelquefois  mordantes,  mais 

!  toujours  marquées  au  coin  du  sens  commun,  sur  les  choses  universitaires;  la 

1  maison  Gollin  saurait  bien  qu'en  dire,  elle  qu'il  effrayait  par  la  hardiesse  de  ses 

articles  en  réponse  à  certaines  circulaires  ministérielles,  qui  rerusa  même  un 

jour,  si  je  ne  me  trompe,  d'imprimer  ses  remarques  critiques  sur  remploi  que 

les  instituteurs  de  campagne  étaient  officiellement  invités  à  faire,  avec  les 

petits  paysans  leurs  élèves,  de  leurs  congés  du  jeudi  ! 

Cette  étonnante  activité  de  pensée,  cette  pleine  possession  de  son  esprit,  lui 
dora  jusqu'au  bout  ;  peu  de  temps  avant  sa  mort,  il  se  faisait  lire  le  drame  en 
renom,  Cyrano  de  Bergerac,  et  il  en  relevait  les  beautés  et  les  faiblesses 
avec  une  sûreté  et  une  délicatesse  de  goût,  où  Je  me  plaisais  è  reconnaître 
encore  le  fruit  de  nos  anciennes  études  classiques. 

Tel  fut  Bertrand  Diogène  ;  tel  aime  du  moins  è  se  le  représenter  mon  amitié 
demi-séculaire.  De  ce  que  je  viens  d'en  dire,  sans  complaisance  exagérée,  je 
[  crois,  on  peut  conclure  qu'il  fera,  comme  bien  d'autres,  une  assez  belle  figure 
dans  l'histoire  de  notre  École. 

A.  Henry. 


Promotion  de  1851.  —  Souillart  (Cyrille-Joseph),  né  le  20  janvier  1828,  à 
;  Bruay  (Pas-de-Calais),  décédé  à  Lille,  le  9  mai  1898. 

Son  père  était  l'instituteur  de  la  commune,  il  le  dirigea  dans  ses  études  pri- 
maires et  en  eut  de  si  bons  résultats,  qu'il  le  fit  continuer  ses  classes  au  col- 
lège d'Arras,  puis  au  lycée  de  Douai. 

Elève  remarquable,  il  se  destinait  à  la  carrière  de  renseignement,  pour  la- 
quelle il  ressentait  autant  de  goût  qu'il  avait  montré  d'aptitude.  Aussitôt  après 
le  baccalauréat,  il  entra  comme  maître  d'études  au  lycée  de  Saint-Omer,  et 
Ait  ensuite  autorisé  à  prendre  un  congé  pour  suivre,  au  lycée  Saint-Louis,  les 
cours  de  mathématiques  spéciales.  Il  y  obtint  les  plus  brillants  succès,  et  fut 
!  admis  à  l'Ecole  Normale,  d'où  il  sortit  agrégé  de  mathématiques.  Successi- 
vement professeur  aux  lycées  de  Metz,  de  Saint-Omer,  de  Caen  et  de  Nancy, 
U  fut  nommé,  en  1873,  professeur  de  mécanique  rationnelle  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Lille,  chaire  qu'il  échangea  plus  tard  pour  celle  d'astronomie  qui  y 
lut  créée. 

U  avait  fait,  en  1865,  une  thèse  :  Essai  sur  la  théorie  analytique  des  satel- 
lites de  Jupiter,  qui  figure  dans  les  Annales  de  l'École  Normale.  11  la  déve- 
loppa ensuite  dans  deux  mémoires,  dont  l'un  fut  publié  par  la  Société  astrono- 
mique de  Londres,  et  l'autre  par  l'Académie  des  sciences  de  Paris.  Ces  travaux, 
et  d'autres  qu'il  fit  paraître  encore,  le  placèrent  à  un  rang  très  élevé  dans  le 
inonde  savant. 

L'astronomie  fut  toujours  l'objet  de  ses  recherches  préférées  ;  l'Académie 
des  sciences  lui  témoigna  à  plusieurs  reprises,  et  d'une  façon  des  plus  flat- 
teuses, combien  ses  travaux  étaient  appréciés.  En  1881,  il  fut  titulaire  du  prix 
Islande,  en  1886,  du  prix  Damoiseau,  dont  la  valeur  fut  exceptionnellement 
portée  à  10,000  francs,  il  fut  honoré  ensuite  du  titre  de  Correspondant  de 
ftnsUtut,  dans  la  section  d'astronomie.  Déjà,  l'Académie  royale  de  Londres, 


"1 


60  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'avait  élu  comme  membre  associé.  Cette  distinction  très  recherchée,  indique; 
combien  la  réputation  de  M.  Souillart  s'était  répandue  à  l'étranger. 

Je  ne  saurais  mieux  faire  que  de  citer  ici  l'appréciation  de  M.  Collardeau, 
membre  de  l'institut  : 

«  L'ensemble  de  ses  travaux  a  servi  de  base  à  l'exposition  que  M.  Tisserand 
a  faite  de  la  théorie  des  satellites  de  Jupiter.  La  théorie  de  M.  Souillart  est  ea 
quelque  sorte  parallèle  à  celle  de  Laplace  ;  la  méthode  de  la  variation  des 
constantes,  avec  le  perfectionnement  indiqué  par  Poisson  pour  tenir  compte 
de  la  variation  rapide  de  certains  éléments,  est  employée  d'une  manière  sys- 
tématique. 

»  M.  Souillait  a  su  se  borner;  il  a  consacré  son  activité  scientifique  sur  ut 
sujet  d'intérêt  exceptionnel  «  Les  satellites  de  Jupiter  nous  offrent,  dit  Laplace,, 
par  la  promptitude  de  leurs  révolutions,  tous  les  changements  que  le  temps  ne; 
développe  qu'avec  une  extrême  lenteur  dans  le  système  planétaire.  » 

»  Savant  modeste  et  laborieux,  M.  Souillart  s'est  astreint  à  suivre  Laplace 
le  complétant  au  besoin.  Cependant  son  nom  restera  dans  la  science  aussi  biei 
que  s'il  s'était  essayé  à  des  recherches  originales.  » 

M.  Souillart  se  trouvait  naturellement  désigné  pour  surveiller  la  nouvelle 
édition  des  œuvres  de  Laplace,  entreprise  sous  le  patronage  de  l'Académift 
des  sciences,  travail  long  et  délicat,  comprenant  non  seulement  la  collaUoa 
des  anciennes  éditions  sur  les  manuscrit*  réunis  par  la  famille  de  l'illustra 
astronome,  la  correction  des  épreuves,  etc.,  mais  aussi  la  publication,  après 
une  sévère  vérification  des  calculs,  de  plusieurs  ouvrages  inédits  de  l'auto* 
de  la  Mécanique  céleste. 

A  cette  réputation,  si  justifiée  dans  les  hautes  sphères  du  monde  scienti- 
fique, se  joignaient  dans  l'Académie  de  Lille,  la  reconnaissante  affection 
ses  anciens  élèves,  et  une  considération  toute  particulière  que  lui  attirait, 
la  part  de  tous,  la  dignité  de  son  caractère.  Il  put  en  apprécier  la  valeur,  1 
qu'il  fut  décoré  de  ia  Légion  d'honneur  en  1891,  par  les  témoignages  unani 
de  félicitations  qui  accueillirent  cette  nomination  depuis  longtemps  méritée. 

D'une  modestie  qu'il  puisait  dans  la  délicatesse  scrupuleuse  de  sa  co 
cience,  M.  Souillart  reçut  tous  ces  honneurs,  avec  une  légitime  satisfa 
sans  doute,  mais  sans  en  tirer  aucune  vanité.  11  fuyait  plutôt  les  occasions 
recevoir  des  louanges;  il  désira  toujours  les  éviter,  mémo  à  sa  mort,  en  têm 
gnant  le  désir  formel  que  nul  discours  ne  fut  prononcé  à  ses  funérailles. 

M.  Goaselet,  doyen  de  la  Faculté  des  sciences,  et  M.  Finot,  président  de 
Société  des  Sciences,  de  l'Agriculture  et  des  Arts  de  Lille,  dont  M.  Souillai 
était  membre  et  ancien  Président,  ont  voulu,  tout  en  respectant  sa  dern 
volonté,  honorer  néanmoins  sa  mémoire  en  racontant,  dans  le  Bulletin  éd 
l'Académie  de  Lille  et  dans  celui  de  la  Société  des  Sciences,  son  existence 
et  ses  travaux,  et  lui  rendant  ainsi  un  éloquent  hommage,  digne  de  leur  affec- 
tionné et  regretté  collègue. 

Le  résumé  d'une  vie  si  bien  remplie  suffirait  à  montrer  quelle  était  la  valeur 
de  M.  Souillart,  et  en  même  temps  celle  des  services  rendus  par  lui  à  la 
science  et  à  l'enseignement,  car  il  s'y  donna  tout  entier,  dans  l'intégrité  de  sa 
conscience,  se  dévouant  sans  réserve  à  ses  fonctions,  à  ses  travaux,  à  son  de- 
voir. Tous  les  efforts  dont  il  était  capable,  il  les  consacra,  avec  une  constante 
persévérance,  à  la  tâche  qu'il  devait  accomplir. 

Sévère  à  lui-même,  il  était  par  excellence  l'homme  délicat  inspirant  le  res~ 


j 


r 


DK  L'ÉCOLE  NORMALE  61 


pect  et  une  sorte  de  culte,  par  l'exemple  qu'il  donnait  à  tous.  Dans  son  carac- 
tère calme  et  doux,  on  sentait  l'équilibre  parfait  d'une  natore  droite,  d'une 
conscience  affinée  et  sûre  d'elle-i-méme.  Bienveillant  et  serviable,  sans  démons- 
trations inutiles  en  paroles,  il  donnait,  à  tous  ceux  gui  étaient  en  rapport  avec 
liai,  le  désir  naturel  d'agir  d'après  son  inspiration.  J'ai  eu  l'occasion  d'éprouver 
te  sentiment  par  moi-môme  lorsque,  chargé  de  faire  à  la  Faculté  des  sciences 
des  conférences  et  un  cours  complémentaire  sur  un  programme  se  rapportant 
à  son  enseignement,  je  me  trouvai  placé  en  quelque  sorte  sous  sa  direction 
morale.  Avec  un  tact  et  une  aménité  dont  je  lui  garde  un  souvenir  reconnais- 
jsant,  il  me  facilita  la  tâche,  et  ses  entretiens,  que  je  recherchais,  étaient  pour 
jinoi  pleins  de  conseils,  à  son  insu,  pour  ainsi  dire  :  il  me  parlait  de  ce  qui 
jboqs  intéressait,  et  la  manière  dont  il  le  faisait  était  pour  moi  une  leçon  des 
}lus  profitables. 
11  s'exprimait  dans  un  style  simple,  et  d'une  élégance  qui  provenait  de  sa 
rté,  par  la  conception  nette  qu'il  avait  de  toutes  choses.  En  dehors  des  ma- 
matiques,  où  il  était  un  maître  dans  la  plus  noble  acception  du  mot,  son 
prit  avait  acquis  une  haute  culture.  11  se  délassait  parfois  de  ses  travaux, 
jv  des  productions  littéraires,  par  de  délicates  poésies,  que  sa  modestie  l'em- 
pécbsit  de  répandre.  Mais,  dans  les  occasions  où  il  avait  le  devoir  de  parler 
«o  public,  son  talent  était  alors  apprécié  de  tous.  Gomme  président  de  la  Société 
des  Sciences  de  Lille,  notamment,  il  fit,  à  la  séance  solennelle,  un  discours 
remarquable,  où  il  montrait  l'avantage  des  mathématiques  pour  la  formation 
pu  jugement  L'auditoire  put  se  convaincre  qu'il  avait  devant  lui,  dans  la  per~ 
pODne  même  de  l'orateur,  une  preuve  vivante  a  l'appui  de  la  thèse  qu'il  deve- 
nait. 

Et  de  même,  aux  funérailles  de  notre  illustre  concitoyen  le  général  Fai- 
erbe,  que  la  Société  des  sciences  de  Lille  s'honorait  de  compter  parmi  ses 
bres,  il  rappela,  à  côté  de  la  gloire  militaire  deFaidherbe,  les  travaux  qui 
valent  rendu  aussi  célèbre  comme  savant  qu'il  était  éminent  comme  chef 
d'armée.  L'exposé  qu'il  en  fit  dans  son  discours  restera  comme  un  témoignage 
jfe  la  rare  faculté  d'assimilation  qu'avait  M.  Souillart  dans  les  questions  les 
pus  spéciales  et  les  plus  difficiles  à  bien  connaître. 

r  Les  dernières  années  de  sa  vie  furent  attristées  par  un  deuil  cruel,  la  perte 
{de  son  fils,  qui  avait  été,  au  lycée  de  Lille,  un  élève  remarquable,  et  devant 
Jpi  s'ouvrait  un  brillant  avenir.  Tous  ses  professeurs,  dont  j'étais,  voyaient  en 
un  sujet  d'une  haute  valeur  et  d'un  caractère  digne  de  son  intelligence 
Hte.  Cette  blessure  ne  s'est  jamais  fermée.  Sa  grande  force  d'âme  la  lui  fit 
pporter  avec  une  stoique  résignation,  à  l'aide  du  réconfort  cherché  dans  le 
vail,  et  dans  la  pratique  des  vertus  chrétiennes,  qui  protégeaient  son  cœur 
Contre  le  découragement.  Sa  santé  était  ébranlée  depuis  quelque  temps  déjà, 
lorsqu'il  sentit  la  menace  d'une  fin  prochaine  ;  il  l'attendit  avec  sérénité.  La 
flwt  le  trouva  prêt,  et  ses  derniers  jours  furent  encore  un  exemple,  comme 
frvait  été  son  existence  entière. 
[  Jules  Lefjebvrb. 

i 

r 

[  Promotion  de  1854.  —  Ziegel  (Samuel-Emmanuel),  né  à  Saint-Dié  (Vosges)  le 

M  novembre  1832,  décédé  à  Paris  le  13  février  1898. 

:,  Élève  à  l'École  (section  des  sciences,  n«  2  à  l'entrée),  de  1854  à  .1857.  Licencié 


62  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

ès  sciences  mathématiques  et  licencié  es  sciences  physiques  en  1856.  Profes- 
seur adjoint  de  mathématiques  au  lycée  de  Metz,  de  1857  à  1858.  Chargé  de 
cours  au  lycée  de  Màcon,  de  1858  à  1860,  puis  au  lycée  d'Alger,  puis  professeur 
titulaire  au  même  lycée,  de  1860  à  1863.  Nommé  agrégé  des  sciences  mathéma- 
tiques (n*  1)  au  concours  de  1861  (ou  bien  de  1862).  Professeur  de  mathéma- 
tiques au  lycée  de  Strasbourg,  de  1863  à  1864,  puis  au  lycée  Chariemagne,  à 
Paris,  de  I86i  à  1880.  En  congé,  de  1880  à  1892.  Admis  à  faire  valoir  ses  droits 
à  la  retraite  en  1892.  Membre  de  la  Commission  des  examens  d'admission  A 
l'Ecole  spéciale  militaire  de  Saint-Cyr,  de  1880  à  1894.  Président  de  la  même 
Commission,  de  1894  à  1898  date  de  son  décès.  —  Nommé  chevalier  de  la  Lé- 
gion d'honneur  en  1882;  promu  au  grade  d'officier  en  1891. 

Les  parents  de  Ziegel,  petits  marchands  très  peu  aisés,  surent  ennoblir  ut 
rang  social  aussi  humble  par  une  droiture  et  une  bonté  exemplaires,  parle; 
plus  tendre  dévouement  prodigué  aux  cinq  enfants  dont  ils  eurent  la  charge 
avec  la  joie,  et  ils  réussirent,  au  prix  des  plus  lourds  sacrifices,  à  leur  donner 
une  instruction,  une  éducation  bien  supérieures  à  leur  condition.  Notre  cama- 
rade naquit  le  premier,  et*  destiné  d'abord  au  commerce,  il  ne  fréquenta,  jus*; 
qu'à  treize  ans,  que  les  classes  de  l'école  primaire  publique  de  sa  ville  natale* 
Mais  sa  grande  intelligence,  son  ardeur  au  travail,  le  firent  distinguer  par  sel 
maîtres  qui  décidèrent  son  père  à  le  placer  au  collège  communal  de  cette  même 
ville  de  Saint- Dié. 

Il  n'aborda  ainsi  le  latin  qu'à  un  âge  relativement  fort  avancé,  et  il  fut 
gêné  dans  ses  études  secondaires  par  des  maux  de  tête  assez  iongtem 
tenaces.  U  n'en  réussit  pas  moins  à  dévorer  en  un  an  les  classes  de  8*,  7», 
et  5%  pour  passer  en  4*  à  quatorze  ans,  puis  pousser  jusqu'à  la  Rhétorique  i 
clusivement,  en  remportant  chaque  année  tous  les  prix  de  sa  classe.  En  oct 
1851,  une  recommandation  éclairée  de  M.  Houel,  député  des  Vosges,  lui 
obtenir  une  bourse  au  collège  de  Sainte-Barbe  où  il  passa  une  année  en  Phi 
sophie,  deux  autres  en  Mathématiques  spéciales.  Là,  il  fit  preuve  d'une  a] 
tude  peu  commune  pour  l'étude  des  Mathématiques,  et  ses  succès  ail 
jusqu'à  l'élever  déjà  au  rôle  de  second  père  qu'il  a  toujours  conservé  dans 
famille.  Ils  ouvrirent  effectivement  les  portes  de  la  même  maison  à  son  fi 
plus  jeune,  et  celui-ci,  M.  Isidore  Ziegel,  put,  en  s'appuyant  ainsi  sur  son  a 
faire  comme  lui  des  études  classiques,  monter  ensuite  aux  grades  univers! 
élevés,  devenir  enfin  le  chef  estimé  d'une  institution  qui  gravite  très  non 
blement  autour  du  lycée  Condorcet.  En  1854,  Ziegel  quitta  Sainte-Barbe 
entrer  à  l'Ecole,  inscrit  le  deuxième  sur  la  liste  d'admission.  Le  détail  suivi 
marquera  bien  la  nature  souverainement  aimable  de  notre  camarade,  le  séi 
que  sa  première  jeunesse  avait  déjà.  Au  lycée  Louis-le-Grand,  il  y  avait,  de 
temps,  un  professeur  de  Mathématiques  qui  était  aussi  maître  de  Conférences 
l'École,  et  dont  les  manières  étaient  des  plus  sèches.ZiegeL  qui  avait  Ai 
dans  sa  classe  au  milieu  du  meilleur  groupe  des  jeunes  Barbistes,  de 
pourtant  de  sa  part  et  resta  toujours  l'objet,  probablement  unique  en  son  gen 
d'une  estime  confinant  presque  au  respect. 

C'est  à  l'École  que  j'ai  rencontré  Ziegel,  qu'a  commencé  aussitôt  pour 
le  bonheur,  oui  ce  mot  n'exagère  pas  mon  sentiment,  l'honneur,  ajoute 
avec  fierté  maintenant,  d'être  un  de  ses  amis  intimes.  Voisins  sur  les 
des  salles  d'études  et  de  conférences,  du  réfectoire,  de  la  Sorbonne,  les 
tions,  les  jours  de  sortie  souvent  même,  nous  retrouvaient  encore  enseml 


DE  l/ÉCOLE  NORMALE  63 

toujours  l'un  vers  l'autre  par  une  sympathie  qui  avait  l'inconscience 
«lia  vitalité  d'un  instinct;  des  frères  jumeaux  ne  sont  pas  plus  unis.  La  per- 
morale  de  cet  ami  si  cher  rassemblait  tout  ce  que  la  nature  humaine 
fort  offrir  de  noble  et  d'aimable  :  un  enthousiasme  aux  vibrations  émues 
pour  le  bon  et  le  beau,  une  horreur  attristée  du  mauvais  et  du  bas,  une  loyauté 
■éticnteuse,  une  délicatesse  exquise,  une  modestie  oublieuse  de  son  mérite 
le  pins  évident  pour  autrui,  une  douceur  inaltérable,  une  bonté  charmante 

qui  s'en  montrait  tant  soit  peu  digne,  une  chaleur  dans  ses  affections, 

fidélité,  un  désintéressement,  un  dévouement  pou\ant  aller  jusqu'au 
et  je  parle  des  années  de  sa  première  jeunesse,  de  celles  que  dé- 
parent lés  défauts  et  les  écarts  de  tant  d'autres.  Pourtant  il  savait  s'indigner 
«outre  les  vilenies,  se  révolter  contre  les  injustices;  mais  nuire  ou  se  venger, 
8  ne  l'a  jamais  su.  Toujours  simple  et  naïf,  presque  ingénu,  un  peu  timide,  ii 

plutôt  sérieux  et  réservé,  non  morose,  comme  s'il  eût  senti,  quoique 
avec  courage,  le  poids  de  l'avenir  que  lui-même  et  ses  proches  avaient  à 
Il  s'épanchait  toutefois  dans  l'intimité.  Son  visage,  empreint  habi- 
toeflement  d'une  sérénité  pensive,  s'animait  souvent  d'un  bon  sourire,  et  il  ne 
craignait  pas  toujours  de  s'abandonner  aux  manifestations  d'une  gaieté  expan- 
sée, bien  rarement  folle,  jamais  bruyante. 

Xoas  parlions  volontiers  de  ses  proches,  de  son  père  qu'il  a  toujours  entouré 
ta  véritable  culte,  de  cette  bonne  famille  Houel  où  il  avait  trouvé  un  pro- 
dans le  père,  un  ami  intime  dans  le  fils,  de  sa  ville  natale,  des  maîtres 
flfBy  avait  eus,  des  beautés  de  sa  chère  Lorraine....   Surtout,  il  gardait 

de  son  frère  Isidore,  laissé  forcément  à  Sainte-Barbe,  et  dont  il  avait, 
antique  bien  jeune,  assumé  ia  tâche  de  (aire  aussi  un  homme.  Les  dimanches, 
compagnie  souvent,  il  allait  le  chercher  au  collège,  s'informait  de  son 
fciYaa  et  de  sa  vie  pendant  la  semaine,  lui  donnait  des  conseils  et  des  en- 
couragements, des  éloges,  bien  plus  rarement  des  mercuriales  tempérées  par 
k  tendresse  fraternelle,  acceptées  avec  la  déférence  due  à  un  tel  atné  ;  puis, 
non  marchions  devant  nous  jusqu'au  soir  dans  Paris,  sans  autre  distraction 
nae  le  plaisir  d'être  ensemble. 

Sons  an  Directeur  malade  et  timoré,  avec  des  surveillants  silencieux  et  in- 
finerents,  avec  un  enseignement  médiocrement  organisé,  ayant  certains  côtés 
Ms  insuffisants,  avec  les  taquineries  de  sa  discipline,  l'École  de  ce  temps 
élût  un  lieu,  où,  certes,  on  pouvait  vivre  tranquille  et  s'instruire;  mais  elle 
mêlait  pas  la  vaste  pelouse  ensoleillée,  plantureuse,  où  des  poulains  de  sang 
éanouissent  pleinement  leurs  formes  et  développent  joyeusement  leurs  allures. 
Segei,  comme  bien  d'autres,  n'y  trouva  guère  que  le  triste  coin  où  la  chrysa- 
He  doit  se  reléguer  et  s'engourdir  un  temps  pour  devenir  papillon  :  il  y  mon- 
ta de  la  soumission,  l'application  au  travail  qui  lui  était  naturelle,  peu  d'en- 
tan  toutefois,  et  son  développement  intellectuel  s'y  opéra  d'une  manière 
Jhtft  latente.  Mais  plus  tard  on  reconnut  facilement  sur  son  esprit  l'empreinte 
te*  hommes  éminents  que  nous  avions  pu  entendre  aussi  :  Briot  surtout,  Pui- 
ma  et  Delaunay,  Lamé  et  Cauchy  un  peu,  Yerdet,  Debray,  Deville  et  Balard* 
Qamt  à  l'École  elle-même,  à  son  régime  spécial,  il  n'en  a  jamais  gardé  qu'un 
frrt  médiocre  souvenir. 

on  a  pu  deviner  la  simplicité  des  goûts  de  Ziegel  dont  l'âme  débordait 
te  pensées  sérieuses,  dont  la  conscience  délicate  aurait  rougi  d'imposer  à  ses 
pffents  les  frais  de  plaisirs  dispendieux.  Après  son  travail,  en  dehors  de  la  iec- 


H 


64  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLftVKS 


ture,  de  la  conversation,  de  la  promenade  et  autres  délassements  communs  à 
tous  les  âges,  je  ne  l'ai  vu  trouver  des  distractions  que  dans  la  musique.  11  la 
comprenait  et  l'aimait  d'instinct;  il  savait  en  distinguer  les  pages  sublimes  et 
les  admirait  avec  transports  ;  môme,  il  en  avait  appris  les  éléments  en  com- 
pagnie de  plusieurs  d'entre  nous  qu'avait  promplemenl  enrégimentés,  qu'en- 
doctrinait avec  chaleur  et  patience  notre  camarade  Dupaigne,  organiste  et  com- 
positeur d'un  talent  bien  rare  chez  les  amateurs,  apôtre  intelligent  de  la 
méthode  Chevé  et  son  premier  importateur  à  l'École.  Ziegel  se  faisait  une  fêle 
de  chacun  des  beaux  concerts  organisés  à  Louis-le-Grand  par  les  soins  du  père 
de  notre  Jeune  camarade  Landormy,  artiste  de  grande  valeur,  homme  excellent 
que  j'ai  beaucoup  connu  et  aimé;  il  ne  manquait  pas  une  des  séances  d'apparat 
et  de  propagande,  que,  dans  le  grand  amphithéâtre  de  l'École  de  Médecine, 
M.  Chevé,  assisté  de  Gounod  assez  souvent,  donnait  périodiquement  et  tou- 
jours intéressantes,  pour  montrer  au  public  les  prodiges  dont  la  troupe  de  ses 
élèves  était  capable  ;  et  il  aurait  aimé  à  pouvoir  être  aussi  assidu  aux  repré7 
sentations  des  théèlres  lyriques,  aux  concerts  de  musique  classique  qui  com- 
mençaient à  se  populariser.  Il  se  consolait  de  cette  privation  en  revenant  fré- 
quemment de  la  voix  aux  belles  phrases  musicales  que  sa  mémoire  conservait; 
il  lui  arrivait  même  de  fredonner  joyeusement  des  airs  plus  légers,  des  cou- 
plets du  vieux  Caveau,  appris  de  son  père  dont  la  belle  humeur  se  plaisait 
a  égayer  par  des  chansons  les  desserts  des  repas  de  fête. 

L'histoire  de  sa  carrière  professorale  est  unie  comme  celle  des  peuples 
qui  n'en  ont  point,  et  la  raconter  en  détail  ne  serait  guère  que  redire  ce  qtf. 
a  été  écrit  ici  sur  les  meilleurs  de  nos  morts.  Comme  eux,  ii  a  aimé  avec  uoa 
passion  concentrée  son  métier,  ses  élèves  auxquels  il  a  prodigué  ses  peina 
de  la  classe  et  du  cabinet,  son  dévouement  aux  grands  Jours,  ses  efforts  conti- 
nus pour  arriver  au  parfait,  tout  cela  sans  mesure  quoique  sans  bruit.  Sa  mo; 
destie,  un  certain  embarras,  qu'augmentait  la  visite  d'un  inspecteur,  la  bonho- 
mie de  ses  allures,  la  simplicité  de  sa  mise,  pouvaient  bien  produire  une  pi* 
raiére  impression  médiocre  sur  Pétourderie  de  la  jeunesse; plus  tard  toutefoi 
leur  souvenir  exaltait  la  vénération  que  laisse  toujours  à  cet  âge  généreux 
rare  mérite  uni  à  une  bonté  plus  rare  encore. 

Au  lycée  Charlemagne,  qui  a  eu  quinze  années  de  sa  vie,  son  savoir  et 
talent,  alors  éprouvés,  ont  laissé  un  souvenir  que  le  temps  n'a  pas  effacé; 
y  vantait  sa  parole  claire  et  précise,  ses  théories  élégantes  et  rigoureuses; 
te  'voyait  toujours  dédaigner  les  artifices,  les  minuties,  les  considérât! 
superficielles,  pour  s'attaquer  au  général  et  ne  s'arrêter  qu'au  fond  des  ch 

En  1860.  je  l'ai  retrouvé,  pour  la  première  fois  depuis  notre  envolée 
l'École,  à  Màcon,  heureux  de  sa  position  naissante  et  de  sa'  liberté  toujou 
en  primeur,  heureux  d'amitiés  nouvelles  et  surtout  du   contact  de  son  f 
qui  l'avait  suivi  pour  rester  plus  longtemps  sous  son  aile.  A  la  même  époque, 
voulut  bien  me  visiter  à  son  tour,  me  permettre  de  montrer  à  mes  deux 
milles  le  rare  ami  qu'en  lui  l'École  m'avait  donné.  Notre  maison  hélas  !  n'a 
le  revoir;  chacun  néanmoins  n'en  a  pss  moins  vécu  avec  lui  jusqu'au 
L'agrégation  semblait  le  peu  préoccuper,  détourné  qu'il  en  était  par  les 
dus  à  sa  classe,  a  son  frère,  à  des  élèves  particuliers  peut-être,  par  d'auti 
études,  si  je  me  souviens  bien,  il  s'est  effectivement  adonné  avec  passion 
l'économie  politique,  et  il  me  confondit  d'une  indicible  stupéfaction  le  jour 
il  me  révéla  l'existence  d'un  monde  alors  ignoré  de  moi,  en  m'expliquent  av 


J 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  65 


<  autorité  Ja  consistance  et  l'objet  de  cette  science,  en  m'apprenant  le  nom  de 
Frédéric  Bastiat,  en  me  résumant  avec  une  verve  entraînante  le  pamphlet 
«  Ce  qu'on  voit  et  ce  qu'on  ne  voit  pas  »  et  d'autres  écrits  du  grand  écono- 
miste. Mais  déjà  il  entendait  confusément  les  appels  d'une  vocation  plus  haute, 
et  il  rêvait  à  Paris,  moins  attiré  par  ses  fascinations  propres  que  pour  la  possi- 
bilité d'y  réunir  un  jour  tous  ses  proches  avec  lui. 

i  H  ne  tarda  guère  à  y  être  nommé,  poussé  sans  aucun  doute  par  sa  place  de 
premier  remportée  peu  après  au  concours  d'agrégation.  Là  je  pus  enfin,  son 
hôte  plus  d'une  fois,  le  retrouver  à  moins  longs  intervalles,  revenir  avec  lui 
sur  mille  sujets,  à  des  entretiens,  à  des  épanchements,  dont  le  temps  n'avait 
pu  rompre  le  fil,  jouir  de  l'unisson  de  tous  nos  sentiments.. .  savourer  pleine- 
ment en  un  mot  les  charmes  d'une  amitié  singulière  dopt  nos  séparations 
avaient  toujours  rajeuni  Ja  vieillesse. 

Je  me  souviens  surtout  de  ma  visite  de  1878,  époque  où  le  rêve  de  Ziegel 
avait  trouvé  depuis  longtemps  sa  réalisation  complète,  où  je  pus  voir  enfin 
«es  parents  adorés  qu'auparavant  mon  imagination  seule  connaissait.  La  réussite 
des  projets  conçus  de  iongue  main  aussi  avait  uni  son  frère  à  une  parente 
dont  la  famille  habitait  Paris  et  l'avait  placé  à  la  tête  de  l'ancienne  institution 
tipringer;  là,  très  affairé,  soucieux  d'intérêts  multiples  et  plus  pressants  que 
ses  études  autrefois,  il  n'avait  pas  cessé  tout  à  fait,  pour  autant,  d'être  un 
papille  pour  son  aîné.  Le  père  et  la  mère,  assis  maintenant  au  foyer  de 
leur  fils  cadet,  s'y  reposaient  de  labeurs  bien  longs  et  pesants,  soutenant  encore 
une  part  du  fardeau  de  son  administration  économique;  des  filles  aimables 
[et  des  gendres,  retenus  dans  d'autres  quartiers  par  des  affaires  commerciales, 
[venaient,  chaque  jour  pour  ainsi  dire,  aider  leurs  frères  et  leur  belle-soeur  à 
fendre  à  ces  auteurs  vénérés  l'affection,  les  attentions,  les  soins  que  leur 
jtofimce  avait  reçus;  des  parents,  quelques  amis  assaisonnaient  souvent  par 
teurs  visites  la  douce  uniformité  de  cette  vie  familiale.  Dans  la  tendre 
Reconnaissance  de  leurs  enfants  réunis  autour  d'eux,  dans  le  spectacle 
quotidien  de  leur  prospérité,  de  leur  considération  méritées,  dans  les  caresses 
des  petits-enfants  qui  étaient  venus,  M.  et  M—  Ziegel  trouvaient,  avec  un 
tepos  encore  utilisé,  la  juste  récompense  de  leurs  années  plus  jeunes,  em- 

Ptyées  au  bien,  au  travail  incessant  pour  les  leurs;  ils  mettaient  en  action 
proverbe  voulant  que  la  fin  d'une  digne  vie  soit,  le  soir  d'un  beau  jour.  Et 
tfétait  plaisir  de  lire  sur  leurs  bons  visages  toujours  épanouis  une  satisfaction 
mélange  qu'ils  ne  songeaient  guère  à  cacher,  de  voir  certains  sourires 
mon  ami  trahir  la  joie  d'avoir  pris  la  grande  part  dans  la  préparation  de 
bonheur.  Ces  souvenirs  sont  pleins  pour  moi  d'une  douceur  pénétrante  ; 
ne  puis  y  retourner  sans  songer  aussitôt  à  la  vie  des  anciens  patriarches, 
ni  les  âpres  nécessités  de  notre  siècle,  ses  conventions  plutôt,  ont  rendu 
charmes  si  difficiles  à  goûter.  Je  songe  bien  plus  encore  aux  amitiés  que 
loua  ces  braves  coeurs  m'ont  prodiguées  à  l'envi,  aux  bontés  surtout  dont 
s  copiaient  mon  fils  encore  adolescent,  que  je  leur  avais  amené,  qui  devait 
jour  étudier  à  Paris,  que  faisait  trépigner  de  joie  la  pensée  de  trouver  une 
famille  dans  la  leur.  Et  cependant  la  mort  devait  bientôt  hélas  !  m'enlever 
fils,  frapper  sur  mes  amis  des  coups  réitérés  ! 

Ole  commença  par  le  père,  creusant  à  la  place  de  son  entrain  et  de  sa  bonté 
viale  un  vide  impossible  à  combler.  Envahi  par  le  chagrin,  comme  désem- 
paré, Ziegel  paraît  avoir  pris  en  dégoût  les  minuties  quotidiennes  de  l'ensei- 

* 


1 


66 


ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ELEVES 


gnement  qu'autrefois  il  aimait  ;  il  prit  un  congé  et  entra  dans  la  Commissioi 
des  examens  d'admission  à  l'École  spéciale  militaire.  Outre  une  compétence; 
assurée  et  une  probité  sans  défaillance,  ces  fonctions  assez  redoutables  exigent 
du  sang-froid  et  de  la  présence  d'esprit,  une  attention  résistant  au  surmenage, 
une  résolution  hardie  par  moments,  toujours  inébranlable;  aurait-on  pu  les 
croire  bien  appropriés  à  une  nature  ayant  des  cotés  timides  et  quelque  non- 
chalance, rêveuse  a  ses  heures,  bonne  à  l'excès  ?  Ziegel  y  excella  pourtant  i 
l'pdmiration  de  tous;  il  s'y  surpassa  lui-même,  jusqu'à  rendre  accessoire  port 
sa  réputation  le  souvenir  de  ses  succès  dans  la  éhaire  ;  si  bien,  qu'en  lui  coiH 
liant  plus  tard  la  présidence  de  la  Commission,  le  Ministre  de  la  Guerre  ne  t| 
sans  doute  que  ratifier  le  sentiment  unanime  de  ses  collègues.  Biais,  laissoo*j 

les  parler.  « une  compétence  incontestée,  de  la  perspicacité,  un  jugai 

»  ment  sûr,  une  bienveillance  calme  et  patiente,  une  conscience  scrupuleoa 
et  une  passion  de  l'équité  qui  allait  jusqu'à  lui  causer  un  véritable  tour- 
ment... Il  excellait  à  organiser  nos  travaux,...  il  était  actif,  exact,  vigilant 
prenant  pour  lui-même  plus  que  sa  part  du  fardeau  commun....  »  (l).  <  Soif  m 
justice...  Fin  et  perspicace,  malgré  sa  simplicité  et  sa  bonhomie...  Sa  coûh 
cience  d'examinateur  ne  peut  être  surpassée...  Très  patient,  très  attentif,! 
suivait  les  tentatives  des  candidats.  Il  n'imposait  jamais  ses  idées  :  il  les  g» 
dait  pour  lui...  Organisateur  hors  de  pair,  réglant  les  plus  menus  détails,  pea- 
sant  à  l'imprévu,  réparant  ies  petits  accrocs...  Nous  l'avions  surnommé  fl» 

peccaUe  »  (2).  « un  caractère  d'une  rare  modestie,  également  ex 

d'une  fausse  humilité  et  accompagnée  d'une  fermeté  que  rien  n'ébran 
homme  de  bien,  collaborateur  infatigable...  Jamais  l'Administration  de 
Guerre  ne  fut  mieux  inspirée  que  le  jour  où  elle  le  choisit  pour  présider 
diriger  les  travaux  de  la  Commission.  Il  apportait  à  ces  fonctions  une  ard 
une  compétence,  une  impartialité  que  d'autres  peuvent  égaler,  mais  di 
ment  surpasser...  Il  s'efforçait,  au  grand  avantage  du  pays,  d'élever,  d'à 
en  année,  le  niveau  dés  épreuves,  prenant  les  cahiers  d'examens  de 
digne  prédécesseur,  M.Fubre,  y  constatant  une  suite,  une  logique  corresj 
dant  à  ses  vues,  s'appliquant  à  porter  plus  loin  cette  œuvre  si  utile.  Qu 
étude  curieuse  pourrait  faire  qui  recevrait  communication  des  pi 
cahiers  qu'il  a  laissés  à  son  tour  !  Sa  règle  invariable  était  d'ignorer  les  pro 
nances  (des  candidats)...  ses  balances  étaient  inexorables  ..  Prévoir,  po 
à  l'économie  des  examens,  telle  était  sa  manière,  afin  d'éviter  les  erre 
d'une  machine  aussi  compliquée,  que,  du  reste,  il  avait  reconstruite  de  toi 
pièces  pour  le  plus  grand  bien  des  jeunes  candidats  et  de  ses  collègues 
il  était  adoré...  Que  de  fois  il  a  passé  ses  nuits  dans  l'insomnie,  afin 
d'autres  pussent  dormir  tranquilles  !...  (Sa  seule  bannière)  fut  celle  de  1 
neur  et  du  devoir  rempli  sans  relâche  et  obscurément..  »  (3). 
Regardons  encore  à  la  loupe  cette  photographie  mignonne  d'une  scène 
Concours  :  «  A  ses  débuts  dans  la  Commission,  on  allait,  en  interprétant 
*  reusement  le  règlement,  exclure  è  cause  d'un  zéro  en  équitation,  un  fils 
»  gendarme  à  pûd,  qui  sans  cela  aurait  été  admis.  Ziegel  protesta  contre 
>  sévérité  excessive,  en  faisant  remarquer  que  le  pauvre  garçon  n'avait 

fi]  Viotéjoox,  discours  prononcé  sur  la  tombe  de  Ziegel. 

(2)  Rebière,  notes  particulières  communiquées  à  l'auteur  de  cette  notice. 

(3)  J.-N.  Charles,  notes  particulières  communiquées  à  l'auteur  de  cette  notice. 


1 


r 


de  l'école  normale  67 


»  qu'un  zéro  partiel,  et  non  un  zéro  total  pour  les  exercices  physiques.  Le 
9  Ministre  de  la  Guerre  finit  psr  donner  raison  a  notre  ami,  et  le  petit  gendarme 

•  fut  inscrit  sur  la  liste  (1).  »  Certes,  on  peut  s'indigner  ou  sourire  quand  on 
▼oit  jusqu'où  les  insignes  de  la  Légion  d'honneur  ont  pu  s'égarer;  mais  il  faut 
bien  s'incliner  devant  l'étoile  dorée  qui  orna  la  poitrine  de  Ziegel  ;  on  eut 
d'ailleurs  les  plus  grandes  peines  à  obtenir  qu'il  se  laissât  présenter. 

H  avait  le  goût  et  l'instinct  des  sciences,  avec  prédilection  pour  les  mathé- 
matiques dont  les  grandes  beautés  excitaient  son  admiration.  Il  apercevait  les 
choses  par  intuition,  de  préférence,  sachant  ensuite  les  démontrer  simple- 
ment; mais  il  ne  s'évertuait  pas  à  les  chercher,  parce  qu'il  était  sans  am- 
bition; il  se  publiait  rien,  parce  qu'il  était  trop  sévère  pour  lui-même,  parce 
troll  n'aimait  pas  le  bruit  de  ses  pas.  Pouvait-il  s'enhardir  à  inscrire  son 
nom  en  vedette  sur  des  pages  imprimées,  lui  qui,  un  jour,  a  rougi  d'avouer  à 
on  collègue  son  rang  d'agrégation,  qui  me  Ta  toujours  laissé  ignorer  ?  Pourtant 
on  a  pu  savoir  qu'il  travaillait  pour  lui-même,  et  il  a  laissé,  sur  des  points 
variés  des  mathématiques,  une  foule  de  notes  éparses  que  son  frère  songe  à 
mettre  en  ordre  et  à  publier,  où,  sans  aucun  doute,  on  trouvera  quantité  de 
choses  remarquables. 

Les  autres  préoccupations  de  son  esprit  allaient  aux  questions  politiques  et 
sociales,  dont  il  parlait  volontiers,  qu'il  comprenait  en  homme  de  droiture  et 
de  sens,  en  disciple  de  Bastiat,  en  vrai  libéral.  Il  était  républicain  par  tempé- 
rament, non  par  ambition,  sans  croire  tout  assuré  pour  la  France  par  une 
.telle  étiquette.  Il  suivait  au  contraire  d'un  œil  attristé  les  événements  du 
dehors  et  du  dedans,  partageant  pour  l'avenir  les  inquiétudes  des  bons  citoyens. 
Sur  le  suffrage  universel,  fonctionnant  au  moins  comme  chez  nous,  je  crois 
tyill  avait  perdu  toute  illusion  depuis  longtemps.  La  guerre,  même  juste, 
effrayait  sa  prudence  et  son  humanité,  a  l'appui  de  son  patriotisme,  rappor- 
jterai-je  qu'il  s'est  écrié  :  c  Ah  1  si  nous  pouvions  de  nouveau  examiner  à 
9  Strasbourg  et  à  Metz  !  »  ?  Pour  être  un  bon  Français,  il  en  coûte  plus  hélas  ! 
que  des  amplifications  oratoires  faites  à  tout  propos  sur  l'Alsace  et  la  Lorraine: 
D  faut  sentir,  penser,  agir  comme  Ziegel,  servir  l'État,  chacun  dans  sa  sphère, 
somme  il  l'a  servi  dans  la  sienne.  Le  jour  où  nous  le  ferions  tous,  au  lieu  de 
réciter  des  phrases  sonores,  verrait  promptement  retrouvé  bien  plus  que  les 
provinces  perdues. 

;  Né  dans  la  religion  Israélite,  Ziegel  y  était  attaché,  parce  que  ses  parents 
nvaient  été  tous  avant  lui  ;  quant  à  ses  dogmes,  à  ses  observances,  il  se 
préoccupait  des  uns  dans  la  mesure  où  les  esprits  éclairés  de  toutes  confes- 
sions peuvent  s'intéresser  aux  controverses  théologiques,  sachant  se  plier  aux 
intres  dans  celle  que  les  bienséances  du  moment  pouvaient  lui  prescrire.  U 
n'en  a  pas  moins  mérité  cette  exclamation  échappée  à  un  collègue  de  la  Com- 
mission de  Saint-Cyr  :  c  On  trouverait  difficilement  un  meilleur  chrétien  que 

•  ce juif!  » 

!  Sans  Tavotr  résolument  voulu,  puisque  sa  première  jeunesse  a  caressé  de 
pgues  projets  de  mariage,  Ziegel  est  resté  célibataire,  retenu  par  une  certaine 
■ertte  dont  il  n'était  pas  exempt,  par  la  vie  de  famille  dont  il  prisait  par- 
dessus tout  les  charmes,  mais  dont  il  n'avait  jamais  été  absolument  sevré.  Il 
m  trouva,  d'abord  un  peu  rudimentaire,  dans  la  société  de  son  frère  qui  s'est 

(i)  Rebière,  loc.  cit. 


L 


68  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

rarement  séparé  de  lui  ;  la  réunion  d^  tous  ses  parents  à  Paris,  la  réalisa  ua 
peu  plus  tard  dune  manière  qui  ne  lui  a  laissé  rien  à  désirer  au  deiè.  Cc& 
au  milieu  d'eux,  au  rang  d'un  second  chef,  qu'il  passa  le  dernier  tiers  de  si 
vie,  occupant  ses  loisirs  à  les  aimer  sans  mesure,  partageant  hélas  !  avec  eux 
bien  des  douleurs  communes,  car  son  père  et  sa  belle-sœur,  un  digne  beau- 
frère,  puis  la  sœur  devenue  veuve  et  rentrée  sous  le  toit  de  la  famille  pour  h 
réchauffer  par  son  contingent  d'affection,  s'étendirent  successivement  dans  U 
tombe.  Dans  le  flls  et  la  fille  de  son  frère,  U  trouva  des  enfants  à  chérir  comme 
s'Hs  eussent  été  les  siens  ;  il  voulut  diriger  presque  seul  leur  éducation,  pois 
leur  instruction;  et  leurs  caresses,  leurs  succès,  purent  fournir  à  sa  paternelle 
sollicitude  les  récompenses  qu'elle  avait  désirées.  M.  Félix  Ziegel  fit  honneur  à 
ses  soins  en  entrant  fort  jeune  à  l'École  polytechnique  pour  en  sortir  ingénieur 
des  constructions  navales.  Mlle  Félicie  pourrait  briller  dans  le  monde  par  lot» 
les  dons  :  elle  préfère  donner  sa  vie  aux  malades,  se  vouer  à  l'art  austère  <fy 
guérir  ou  soulager  les  maux.  Mais  rien  n'approche  des  soins  attentifs,  préve- 
nants, caressants,  qu'il  a  prodigués  à  sa  vieille  mère  clouée  sur  un  fauteuil  par 
la  faiblesse  et  les  infirmités  de  la  vieillesse  extrême  :  passer  des  heures  auprès 
d'elle  qui  le  redemandait  toujours,  la  servir  de  ses  mains,  la  distraire  par  des 
lectures,  l'amuser  par  des  causeries,  la  rassurer,  l'encourager  par  un  visage 
joyeux,  l'égayer  par  des  plaisanteries,  la  câliner  par  toutes  les  mignardises... 
Non,  une  jeune  mère  ne  peut  couver  avec  amour  plus  tendre  le  premier  aé 
qu'elle  allaite  encore  !  Que  de  fois  j'ai  troublé  l'accomplissement  de  ce  pieux 
devoir  par  ma  visite  que  ces  seuls  mots  annonçaient  :  «  Eh  bien,  quoi?  c'est: 
Méray.  »  Mais  autrefois  elle  avait  bien  longtemps  bercé  son  petit  Schmoul  sar 
ses  genoux,  elle  avait  choyé  son  enfance  maladive  ;  plus  tard  il  l'avait  vue,  lai 
radieux,  il  la  voyait  encore  si  Hère  de  lui...  Ah!  plaignons  les  quatre-vtagfc 
neuf  ans  de  la  pauvre  femme,  partageons  son  chagrin  d'avoir  été  oondai 
à  survivre  à  un  pareil  fils  ! 

Tel  est  le  cadre  fait  de  devoirs  remplis,  d'affections  partagées,   au  mi 
duquel  la  douce  et  noble  figure  de  mon  ami  a  pu  se  montrer  à  quelques^ 
de  ceux  qui  me  lisent.  Je  n'ajouterai  rien  à  ce  qa'ils  ont  sûrement  deviné, 
mentionnant  sa  tolérance  parfaite  pour  les  opinions  d'autrui  qu'il  pou 
croire  sincères,  sa  répugnance  insurmontable  pour  la  prétention,  la  para 
le  convenu,  en  disant  qu'il  aimait  à  rendre  service,  môme  en  dehors  de  to 
reconnaissance  attendue,  qu'il  s'occupait  avec  empressement  et  chaleur 
humbles  et  des  petits.  Mais,  pour  l'exemple  autant  que  pour  sa  louange, 
tiens  à  conserver  de    lui,   cette  marque  d'un  désintéressement  poussé 
l'extrême.  Dès  la  cinquième  année  de  son  congé,  il  aurait  pu  obtenir  sa 
a  la  retraite,  en  cumuler  la  pension  avec  l'indemnité  annuelle  des  exai 
leurs  d'admission  à  Saint-Çyr.  U  ne  le  voulut  pas  cependant,  le  cas 
douteux  pour  sa  délicatesse,  et  il  préféra  attendre  ses  soixante  ans.  renooç 
ainsi  à  près  de  25,0G0  francs  qu'autrement  il  aurait  touchés.  J 

Les  traits  de  Ziegel  ne  nous  auraient  pas  été  conservés,  s'ils  n'eussent  étal 
surpris  un  jour  au  milieu  d'un  groupe  formé  par  les  membres  de  la  GommiN 
sion  de  Saint-Cyr.  Ils  sont  réguliers  et  avenants,  ils  respirent  l'intelligence,^ 
finesse  et  la  douceur  qui  ont  été  l'étoffe  de  son  caractère.  Il  était  de  petite  taitt| 
et  d'une  complexion  plutôt  délicate;  mais,  sobre  et  attentif  à  sa  santé,  il  a  eaj 
des  indispositions  fréquentes,  jamais  de  maladies  bien  graves.  Avec  un  cer- 
tain alourdissement,  et  la  fatigue  aidant,  ses  dernières  années  lui  avaient  ajn 


T 


DE  L'éCOLB  NORMALE 


69 


des  insomnies,  des  douleurs  rhumatismales,  et,  malgré  les  instances  de 

fflègoes  et  de  ses  amis,  il  était  à  peu  près  résolu  à  résigner  ses  fonc- 

feiaminateur.  Mais  rien  ne  pouvait  faire  prévoir  sa  fin  amenée  presque 

u  par  une  complication  de  la  vague  et  capricieuse  maladie  connue 

le  nom  dMnfiuenza.  Ayant  toujours  redouté  la  mort  (qui  fa  jamais  envi- 

:de  sang  bien  froid  ?)  il  Ta  vue  sans  trouble  pourtant,  s'asseoir  sur  son  lit; 

moment  il  a  appelé  ses  proches  :  «  Cette  fois,  c'est  bien  fini,  leur  dit-il, 

issez-moi  encore;  je  crois  n'avoir  fait  de  mal  à  personne  »,  et  il  s'est 

doucement.  Parmi  les  honneurs  rendus  à  sa  mémoire,  et  ils  n'ont  pas 

b,  je  rapporterai  seulement  celui  qui,  peut-être,  l'aurait  le  plus  touché  : 

►prêtres  catholiques  attachés  comme  Directeurs  ou  Professeurs  à  des  écoles 

irant  à  Saint-Cyr,  se  sont  honorés,  eux  et  leur  robe,  en  apportant  aussitôt 

temille  éplorée,  les  tributs  écrits  et  bien  désintéressés  désormais,  de 

«ion,  du  respect,  des  regrets  qu'ils  devaient  comme  tant  d'autres  à  ce 

f.  à  ce  bon.  Que  n'ai-je  pu  lui  payer  plus  dignement  celui  de  mon  amitié  ! 

aefpi  !  Ah  Gourcelles  !  Pauvres  amis  que  j'appellerai  toujours  !  Fallait-il 

ttont  aimer,  puisque  maintenant  vous  ne  me  répondrez  plus  ! 

Charles  Mvray. 


MDotion  de  1855.  —  Desdouits  (Théophile),  né  à  Paris,  le  20  juin  1836,  mort 
tilles,  le  25  mars  1898. 

phile  Desdouits  était  un  des  hommes  qui  faisaient  le  plus  d'honneur  à 
île  Normale  et  à  l'Université.  11  était  né  dans  une  famille  universitaire  et 
tienne.  Son  père,  M.  Léon  Desdouits,  successivement  professeur  à  Saint- 
s,  à  Stanislas,  directeur  de  l'École  Normale  de  Versailles,  inspecteur  d'Aca- 
à  Bourges,  est  encore  honorablement  connu  par  des  ouvrages  d'êduca- 
fondée  sur  la  religion.  M.  Bénard  était  son  oncle.  On  peut  dire  que 
thile  Desdouits  fut  destiné  par  sa  naissance  à  représenter  la  foi  et  la 
lie  chrétiennes  dans  l'Université.  11  ne  quitta  sa  famille  que  pour  entrer 
k  Normale,  en  1855,  et  il  fut  un  bel  exemple  de  ce  que  peut  produire 
rtfon  du  foyer  jointe  à  l'instruction  du  lycée.  11  conserva  bien  au  delà 
[renfance  cette  innocence  parfaite  que  l'âge  transforme  naturellement  en 
i.  n  inspirait  à  ses  camarades  [je  m'en  souviens),  une  sorte  de  respect 
aeux.  Ce  parfum  d'innocence  continua  à  l'envelopper  dans  toute  sa  jou- 
et plus  tard,  à  l'École  même,  nous  l'appelions  entre  nous  «  le  petit 
ils  »,  quand  déjà  il  était  arrive,  bien  avant  la  plupart,  à  la  maturité  de 
et  du  caractère.  Elève  du  lycée  de  Versailles  en  1851-1854,  du  lycée 
en  1854,  il  s'était  lié  —  qu'on  me  permette  encore  ce  souvenir  per- 
1,-sur  les  bancs  du  lycée  de  Versailles,  avec  Blondel,  dont  ^rapprochaient 
■  Vacation  semblable  et  des  goûts  analogues  :  Ce  ne  fut  pas  le  hasard  qui 
lenrs  deux  noms  en  tête  du  palmarès  du  Concours  Générai  en  1855, 
aits  avec  le  prix  d'honneur  de  dissertation  française  et  Blondel  avec  le 
1  prix  :  c'étaient  les  mêmes  habitudes,  les  mêmes  goûts,  la  même  pré- 
pour  les  études  sérieuses.  Ils  se  retrouvèrent  à  l'École,  où  Desdouits 
en  1855  et  Blondel  en  1856.  Les  Normaliens  du  temps  associent  dans  leurs 
▼enirs  ces  deux  jeunes  amis,  Desdouits  avec  sa  haute  taille,  sa  bonne  mine 
!*»wurire  confiant;  Blondel,  avec  sa  figure  pâle,  mélancolique,  qui  sem- 
ât marquée  pour  une  fin  prématurée.  Desdouits  fut  un  des  bons  esprits  qui 


70  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

prouvèrent  par  leurs  progrès  et  leurs  succès,  qu'on  pouvait  même  alors,  ne 
pas  perdre  son  temps  à  l'École  :  ce  fut  d'ailleurs  de  sou  temps,  et  au  profit  de 
$a  promotion,  que  l'École,  relevée  d'une  longue  disgrâce,  fut  autorisée  de 
nouveau  à  présenter  à  l'agrégation  ses  élèves  de  troisième  année.  Desdouits 
fut  reçu  à  l'agrégation  des  classes  supérieures,  et  nommé  professeur  de  troi- 
sième à  Bourges,  et  de  seconde  à  Orléans.  Cependant,  il  se  préparait  à  ren- 
seignement de  la  philosophie  qui  était  sa  véritable  vocation.  Quand  on  eut  rétabli 
l'agrégation  de  la  philosophie,  il  se  trouva  bientôt  prêt.  Il  passa  alors 
dans  la  chaire  de  philosophie  à  Bourges,  1866.  Bientôt  il  eut  deux  thèses  prêtes 
pour  le  doctorat,  la  thèse  française  sur  la  liberté  et  les  lois  de  la  nature,  U 
thèse  latine  sur  la  philosophie  de  Nicolas  de  Cusa.  Il  fut  reçu  docteur  avee 
éloge  en  1868. 

A  son  entrée  dans  la  carrière,  Desdouits  était  remarqué  parmi  les  Jeun 
philosophes  qui  tenaient  haut  et  ferme  le  drapeau  du  spiritualisme  (1). 

On  lui  offrit  alors  la  chaire  de  philosophie  à  la  faculté  de  Grenoble  : 
gneroent  supérieur  convenait  à  ses  goûts  studieux.  Mais  Desdouits  s'étai 
en  1859.  Des  intérêts  et  des  affections  impérieuses  ne  lui  permirent  pas  ta 
s'éloigner  de  Paris,  il  se  sentait  fort,  il  aimait  l'action,  il  la  croyait  plus  fruc- 
tueuse dans  un  lycée  que  dans  une  faculté  ;  ;il  renonça  à  l'enseignement 
supérieur,  il  accepta  la  chaire  de  philosophie  de  Versailles,  qu'il  occupa  jusqrt 
sa  retraite,  c'est-à-dire  pendant  vingt  ans.  Dans  cette  chaire,  il  se  montra  à  II 
hauteur  de  ses  prédécesseurs,  dont  l'un  avait  été  M.  Bersot.  Pénétré  de 
gravité  de  ses  fonctions,  sachant  que  les  convictions  dirigent  la  conduite 
hommes  intelligents  et  instruits,  il  se  crut  responsable  de  l'avenir  moral  de 
élèves.  Non  content  de  leur  exposer  la  doctrine  dans  de  claires  et  savantes  1 
il  se  mettait  encore  à  la  disposition  de  chacun  d'eux  pour  donner  des  cela 
sements  supplémentaires  et  pour  répondre  à  des  objections  ;  il  provoquait 
confidences  pour  raffermir  les  croyances.  «  J'ai  cru,  me  disait-il,  que  j'< 
professeur  de  philosophie  pour  discuter  avec  les  élèves,  et  résoudre  tout 
leurs  difficultés.  »  En  multipliant  ainsi  ses  devoirs,  il  ne  songeait  pas  à 
santé,  qui,  d'abord  très  robuste,  donna  bientôt  des  signes  d'affaiblissement, 
gorge  se  fatigua  de  bonne  heure,  et  comme  il  continuait  à  ne  pas  se  ménager, 
il  fut  obligé  de  s'arrêter  un  peu  avant  d'avoir  atteint  l'âge  légal  de  la 
traite  (1891). 

Cependant  l'enseignement  de  sa  classe  ne  suffisait  pas  à  son  ardeur  pour 
défense  du  spiritualisme.  Il  écrivait,  il  publiait,  il  remportait  des  prix  ai 
concours  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques  ;  il  prenait  la 
dans  des  conférences  à  Versailles  ;  il  rédigeait  des  articles  pour  la  Revu 
Philosophie  chrétienne  et  différentes  publications. 

On  peut  dire  qu'aucun  professeur  de  philosophie  dans  les  lycées  ne  le  sur- 
passa par  le  nombre  et  la  qualité  de  ses  publications.  On  a  de  lui,  pour 
parler  que  des  volumes  séparés,  sur  des  sujets  philosophiques  : 

De  la  liberté  et  des  lois  de  la  nature,  1867. 

De  Nicolai  Cusiani  philosophia,  1867. 

La  philosophie  de  Kant  d'après  les  lois  critiques,  1876. 

La  métaphysique  et  ses  rapports  avec  les  autres  sciences,  1880. 

(1)  M.  Janet,  La  philosophie  française  au  XIX*  siècle,  page  272.  M.  Ravaisson,  J* 
philosophie  en  France,  page  256. 


DB  i/ÉCOLE  NORMALE  74 

La  philosophie  de  l'inconscient,  1893. 

La  responsabilité  morale,  1896. 

Le  Panthéisme,  1897. 

Dans  cette  œuvre  si  considérable,  il  est  facile  de  reconnaître  une  tendance 
unique.  Desdouits,  avec  sa  grande  intelligence,  comprenait  les  objections  faites 
au  spiritualisme  traditionnel,  il  en  sentait  la  gravité,  et,  sans  en  être  ébranlé, 
il  se  faisait  un  souci  d'y  répondre.  Un  spiritualiste  ne  vit  pas  impunément  dans 
cette  fin  de  siècle  ;  le  mouvement  philosophique  du  temps  ne  laisse  pas  sa  foi 
en  repos.  Desdouits  prit  et  reprit  la  plume  pour  soutenir  ses  chères  convic- 
tions. Il  se  chargea  particulièrement  de  défendre  les  principes  du  spiritualisme. 
Ces  principes  sont  là,  où  Descartes  les  a  vus,  dans  le  bon  sens,  qui  est  un 
effet  spiritualiste,  tant  qu'il  suit  sa  pente  naturelle  et  n'est  pas  contrarié  par  des 
*fficultés  d'origine  savante.  C'est  donc  l'autorité  du  bon  sens  [que  Desdouits 
voulut  raffermir,  avec  l'ambition  de  démontrer  que,  soumis  à  un  examen 
attentif,  le  bon  sens  est  éminemment  scientifique.  «  Tout  cela,  dit-il  (1),  est 
(tellement  évident,  tellement  simple,  qu'il  semble  inutile  et  presque  puéril  de 
ite  dire  :  mate  ce  sont  précisément  les  vérités  les  plus  vulgaires,  les  plus  évi- 
dentes, dont  on  peut  douter  ;  il  faut  donc  bien  les  redire  et  les  proclamer 
iien  haut  ;  il  faut  les  démontrer,  absolument  comme  si  elles  en  avaient 
besoin.  »  Sa  modestie  ici  diminue  la  portée  de  son  œuvre.  En  se  vouant  à  la 
(défense  du  bon  sens,  Desdouits  entrait  en  entier  dans  toute  la  controverse  de 
lia  philosophie  moderne,  depuis  Kant,  à  qui  il  consacrait  le  plus  important  de 
•es  ouvrages,  jusqu'aux  plus  récents  de  nos  contemporains  ;  il  s'engageait  à 
Éraiter  à  son  tour  du  noumène  et  du  phénomène,  de  la  cause  et  de  la  condi- 
tion, de  la  liberté  et  de  la  nécessité,  de  l'entendement  et  de  la  raison,  etc. 
(C'est-à-dire  à  aborder  les  plus  épineux  et  complexes  problèmes.  11  s'acquitta 

Plamment  de  la  tâche  qu'il  s'était  tracée  ;  il  mit  en  lumière,  par  des  analyses 
cates,  des  faits  importants  et  favorables  à  sa  cause  ;  il  renouvela,  sur  bien 
ides  points,  l'argumentation  du  spiritualisme,  il  répondit  victorieusement  à 
«beaucoup  d'objections,  toujours  dans  un  style  concis  et  ferme  qui  donne  à  sa 

Emsée  une  expression  presque  scientifique.  Dans  ce  temps  de  tourmente  phi- 
sophique,  un  chapitre  de  Desdouits  est  une  des  meilleures  lectures  que  Ton 
poisse  faire  pour  raffermir  un  spiritualisme  chancelant  :  me  trompé-je  ?  il  me 
.semble  qu'il  a  brillé  au  premier  rang  des  spiritualistes  contemporains.  Je  me 
|Mte  de  dire  que  lui-même  ne  s'est  jamais  placé  si  haut. 

É  théories  philosophiques,  il  descendait  volontiers  aux  ^applications  so- 
et  il  y  apportait  le  même  esprit.  11  opposait  aux  rêves  :des  réformateurs 
ts  réels  et  les  vérités  de  bon  sens.  U  montrait  aux  pauvres  ce  qu'ils 
ient  attendre  de  la  société,  ce  qu'ils  en  avaient  déjà  obtenu,  et  ce  qu'ils 
devaient  surtout  demander  au  travail  et  à  l'économie.  11  présentait  ces  prin- 
cipes d'une  saine  économie  sous  une  forme  attrayante  pour  des  lecteurs  qui 
n'avaient  pas  l'habitude  des  abstractions  ;  il  se  faisait  comme  un  délassement 
de  cet  enseignement  populaire.  De  là,  beaucoup  de  petits  traités,  agréables  à 
fre  et  cependant  instructifs,  comme  Y  Histoire  d'un  ouvrier,  le  Philosophe  de 
îêtelier,  les  Causeries  d'un  instituteur  ;  on  y  trouve  l'aménité  et  la  finesse 
de  sa  parole,  que  nous  constations  déjà  en  discutant  avec  lui  dans  les  corridors 
de  l'École. 

(i|  La  Responsabilité  morale,  p.  148. 


78  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Desdouits  n'a  eu  que  trop  souvent  dans  la  vie  l'occasion  d'appliquer  ses 
principes  chrétiens  et  spiritualistes  de  résignation  et  de  confiance  en  Dieu.  Je 
puis  dire,  en  me  rappelant  ses  deuils  nombreux  et  prématurés  et,  dans  le 
nombre,  la  mort  de  M—  Desdouits,  qu'il  eut  plus  que  sa  part  de  douleur  en  ce 
monde.  Sa  foi  dans  le  bien  n'en  fut  pas  ébranlée  ;  la  religion  chrétienne  lui 
avait  enseigné  l'usage  et  le  prix  des  afflictions  ;  il  était  de  ceux  à  qui  le  devoir 
suffit  pour  bénir  la  vie.  11  eut  aussi  plus  que  sa  part  de  devoirs  ;  mais  il  n'au- 
rait permis  à  personne  de  l'en  plaindre  ;  il  prenait  plaisir  à  les  multiplier  et  à 
les  étendre,  dans  sa  famille,  comme  dans  sa  classe.  Fils,  mari,  père  et  frère, 
il  ne  croyait  jamais  avoir  fait  assez  pour  les  servir  ;  il  cherchait  partout  le 
bien  à  faire,  et  ne  se  croyait  pas  quitte  envers  les  pauvres  pour  quelques  sages 
conseils  et  quelques  bonnes  paroles. 

11  continuait,  dans  la  retraite,  ses  savantes  études,  et  venait  même  de  com- 
poser une  réfutation  du  panthéisme  que  l'Académie  des  Sciences  morales  et 
politiques  avait  récompensée,  lorsque  l'influenza  aggrava  sa  maladie  chronique. 
Il  se  sentit  sérieusement  atteint  et  se  prépara  chrétiennement  à  la  mort  Le 
mal  sembla  un  instant  lâcher  prise,  et  il  m'écrivit  qu'il  allait  bien,  absolument 
bien.  11  se  trompait  ;  ce  n'était  pas  le  mal  qui  se  retirait  ;  c'était  la  mort  qui 
s'approchait,  clémente,  douce,  en  faisant  grâce  à  Desdouits  des  dernières  con- 
vulsions de  la  chair  ;  on  peut  dire  à  la  lettre  qu'il  mourut  en  souriant,  laissant 
aux  siens  le  souvenir  consolant  de  ses  vertus,  et  à  ses  collègues,  à  ses  élèves, 
et  à  ses  amis,  l'impression  d'un  esprit  d'élite  dans  une  âme  à  la  fois  candide 
et  vaillante.  Justice  fut  rendue  avec  éclat  aux  vertus  de  l'homme  et  au  mérite 
dû  philosophe  par  son  digne  successeur,  dans  le  discours  prononcé  sur  sa 
tombe.  M.  Thomas  rappela  en  termes  élevés  les  qualités  de  pensée  et  de  style 
qui  avaient  sept  fois  mérité  les  suffrages  de  l'Institut  ;  cette  largeur  d'esprit, 
qui  comprenait  toutes  les  doctrines,  cette  tolérance  qui  était  un  effet  de  l'in- 
telligence autant  que  du  cœur,  enfin  ces  qualités  brillantes  qui  se  manifes- 
taient, comme  les  vertus  de  Desdouits,  malgré  une  modestie  qui  cherchait  à 
les  cacher.  M.  Thomas  se  faisait  ainsi  l'éloquent  interprète  de  la  foule  émue 
qui  avait  accompagné  à  sa  dernière  demeure  le  savant,  le  maître  aimé,  ie 
collègue  excellent,  le  vieux  camarade,  et  aussi  l'ami  des  pauvres,  le  bienfai- 
teur discret,  et  le  bon  citoyen. 

ROVKT. 


Promotion  de  1858.  —  Gérard  (Jules-Francisque),  né  le  14  avril  1839  à  Wis- 
sembourg,  décédé  à  Montpellier  le  2  janvier  1898. 

Jules  Gérard,  l'administrateur  distingué  et  l'homme  excellent  que  l'Univer- 
sité vient  de  perdre,  était  né  à  Wissembourg,  dans  cette  petite  cité  d'Alsace 
qui  fut  longtemps  un  de  nos  avant-postes  du  côté  du  Rhin,  et,  pour  cela  même, 
ressentit  la  première,  il  y  a  vingt-huit  ans,  le  choc  désastreux  de  l'invasion.  Ses 
études,  ça  et  là  interrompues  et  reprises,  au  hasard  des  changements  de  gar- 
nison de  son  père,  furent  brillantes,  et  assurèrent  son  succès  au  concours  de 
l'École  Normale,  où  il  entra  à  dix-neuf  ans.  11  en  sortit  troisième  de  sa  promo- 
tion, obtint  le  rang  de  premier  à  l'agrégation  de  philosophie,  et  fut  nommé,  une 
fois  agrégé,  à  la  chaire  de  philosophie  de  Besançon  qu'il  occupa  avec  éclat  peu-  \ 
dant  dix  ans. 

C'est  à  cette  époque  de  sa  vie  qu'il  faut  rapporter  une  étude  qu'il  laissa 


i 

j 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  73 

«irir  lentement  dans  sa  pensée  et  qu'on  peut  appeler  son  œuvre.  Elle  était 
owaeree  à  la  Philosophie  de  Maine  de  Biran.  il  parut  intéressant  au  jeune 
tt  distingué  professeur  de  se  placer  à  l'un  de  ces  moments  décisifs  dans  l'his- 
toire des  doctrines,  où  la  réalité,  oubliée  longtemps  pour  le  phénomènere,  prend 
lie  à  sa  source  même  et  se  retrouve  dans  V action.  On  ne  peut  nier  que  la 
jrwde  originalité  de  la  philosophie  moderne  ait  été  de  rapprocher  Vôtre  du 
Awwr,  et  de  combiner  en  une  seule  idée  celle  ^énergie,  la  réalité  et  le  mou- 
ment  même  qui  la  réalise.  L'antiquité  parait  avoir  flotté  toujours  entre 
l'écoulement  où  rien  ne  demeure,  et  la  stabilité,  où  rien  ne  change.  D'une 
|tf,  le  phénomène,  insaisissable;  de  l'autre,  en  sa  nature  définie  et  achevée, 
Née  ou  l'acte.  Le  premier,  dans  les  temps  modernes,  Leibniz  opposa  à  l'un  et 
àfmtre  de  ces  termes  l'idée  de  force,  mais  il  parut  plus  préoccupé  de  l'appli- 
|Krà  la  nature  que  de  l'expliquer.  11  était  réservé  à  Maine  de  Biran  de  l'ana- 
iVf  en  psychologue  dans  le  fait  précis,  positif  et  incontesté  de  V effort. 

Cesi  sur  cette  analyse  que  Gérard  concentra  toute  son  attention  ;  c'est  elle 
pi  inspira  son  bel  ouvrage,  et  j'estime,  après  avoir  relu  les  pages  remarqua- 
et  toutes  pénétrées  de  lumière  qu'il  lui  a  consacrées,  que  le  philosophe 
«son  interprète  sont  digues  l'un  de  l'autre,  et  méritent  de  n'être  plus  séparés, 

Qu'on  me  permette  de  rappeler  un  important  chapitre  de  l'étude  de  notre 
È.D  se  rapporte  au  problème  de  la  liberté  qu'enveloppe,  on  le  sait,  la  théo- 
kteYeffàrt  et  donna  lieu  en  Sorbonne  à  une  discussion  aussi  animée  que 
le.  —  L'acte  de  franc  arbitre  est-il  libre  d'une  liberté  absolue?  —  «  Oui, 
Haine  de  Biran,  car  l'action  est  l'absolu  de  l'être,  et  comme  absolue,  il 
bien  qu'elle  soit  autonome  et  s'appartienne.  »  —  Gérard  n'en  disconvient 
mais  il  croit  que,  tenue  d'opter  entre  la  raison  et  son  caprice,  la  liberté 

soins  libre  en  suivant  son  caprice,  qu'en  se  donnant  à  la  raison.  Telle  est, 

noms,  l'opinion  qu'il  8  cherché  à  faire  prévaloir  dans  son  ouvrage,  et  vail- 
tsoutenue  devant  ses  juges.  Sur  ce  point,  pourtant,  sa  pensée  a  évolué, 

le  ne  félicite  d'avoir  été  le  témoin  et  le  confident  de  ce  progrès.  Toujours 

tfcà-téle  avec  son  problème,  il  vit  bientôt  —  et  d'une  claire  vue  —  que 
est  à  lui-même  son  moyen,  à  lui-même  sa  fin,  qu'il  met  sous  nos  yeux 

■inde  d'une  activité  qui  se  dilate,  qui  se  dépasse,  et  que  le  pouvoir  de  se 
de  se  dépasser,  n'est  que  l'élan  profond,  essentiel  de  l'être,  cherchant  à 
**  Mus  que  lui,  tout  en  restant  lui. 

Là  était,  selon  Gérard,  la  solution  du  problème,  et,  à  mon  humble  avis,  il  ne 
«trompait  pas.  L'activité  qui  se  tend  ou  se  relâche,  non  au  gré  de  quelque 
fttf  même  rationnel,  mais  à  son  gré  et  par  son  propre  effort,  quand  elle 
*^  et  dans  la  mesure  où  elle  le  veut,  est-ce  donc  là  l'arbitraire  ou  la  pleine 
^session  de  soi?  Elle  doit  se  donner  à  la  raison,  sans  doute;  et  elle  le  com- 
W,  et  elle  se  donne,  mais  elle  se  donne  librement,  ou  plutôt,  sans  s'aliéner 
Miellé  se  prêle,  sûre,  puisqu'elle  s'appartient,  de  pouvoir  à  chaque  instant 
**pendre.  Ainsi,  en  ce  fait  et  comme  en  ce  signe  triomphant  de  l'effort, 
taroe  est  vainqueur  du  destin.  Debout,  dans  le  déchaînement  même  des 
J^lâons  instinctives  et  des  passions,  il  peut  se  dire,  fièrement  et  à  bon 
■*»  libre  et  responsable. 

to  toc  pardonnera  ces  considérations  abstraites,  mais  j'ai  voulu  me  mettre 

tcffiorméme  de  la  pensée  du  philosophe  et  livrer  à  ceux  qui  l'ont  connu  de 
***  près  que  moi,  l'idée  directrice  de  sa  vie.  On  s'expliquera  mieux  à  pré- 
sence cher  disparu,  ce  que  fut  l'homme  intérieur.    Gérard,  on   peut  le 


74  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

• 

dire,  a  vécu  de  sa  foi  philosophique,  et  son  existence  tout  entière  en  a  tiré  sa 
belle  unité.  Ce  que  je  voudrais  dire  bien  haut,  à  cette  heure  où  tout  exemple 
de  beauté  morale  prend  un  si  haut  prix,  c'est  que  loin  de  se  reruser  aux  diffi- 
cultés et  aux  obstacles  pour  se  faire  è  lui-même  une  vie  plus  égale  et  plus 
commode,  il  les  abordait  volontiers  de  front,  et  avec  une  intrépidité  qu'ont  bien 
connue  ceux  qui,  sous  le  calme  de  sa  physionomie  impassible,  savaient  lire 
son  esprit  de  résolution  et  entendre  les  tiers  battements  de  son  cœur.  Jamais, 
je  l'affirme,  il  n'a  sacrifié  aucun  intérêt  à  son  bien-être,  et  alors  même  quil 
n'avait  à  compter  avec  aucun  intérêt  étranger,  il  songeait  à  son  propre  progrès, 
se  faisait  une  loi  de  l'entraînement,  et  essayait,  jour  à  jour,  de  réaliser  dans 
sa  vie  un  idéal  de  conduite  toujours  plus  haut.  Ce  besoin  d'exercice  et  de  saine 
fatigue,  au  moral  comme  au  physique,  était  devenu  chez  lui  une  passion ,  il , 
aimait  è  se  dépenser  pour  se  refaire  et  usait  de  tous  les  moyens  pour  (aire 
comprendre  à  la  jeunesse  que  rien,  dans  la  vie,  n'est  plus  précieux  et  plus 
fécond  que  l'effort.  C'est  aux  époques  d'inspection  dans  les  classes  qu'il  reve- 
nait de  préférence  sur  cette  idée.  Il  faisait  alors  volontiers  reloge  de  l'éducation 
anglaise  qui  trempe  les  âmes  en  tendant,  toujours  et  sans  trêve,  le  ressort 
intérieur  du  vouloir.  Vouloir,  et  se  dire  sans  cesse  à  soi-même  que,  ce  qu'oo 
veut,  on  le  peut,  ou  Ton  doit  le  pouvoir  un  Jour,  il  n'est  pas  pour  l'ame  de 
plus  noble  et  de  plus  forte  gymnastique.  Et,  à  ce  propos,  notre  ami  s'étonnait 
souvent  que,  de  la  philosophie  du  phénomène,  de  cette  philosophie  de  surlace 
qui  est  celle  de  Locke,  de  Hume,  de  Mill,  et  où  il  semble  que  la  profondeur 
manque  pour  y  semer  et  y  faire  vivre  l'énergie,  fût  sortie,  en  Angleterre,  une 
discipline  si  remarquable  de  ferme  vouloir  et  de  courage,  tandis  que,  che* 
nous,  par  un  événement  tout  contraire,  la  volonté,  amoindrie  et  comme  dis- 
persée, se  trouve  mal  répondre  aux  conceptions  d'une  philosophie  qui  est 
nôtre.  Elle  est  nôtre,  en  effet,  cette  philosophie  de  l'effort  que  l'histoire  oppo- 
sera aux  deux  courants  étrangers  du  phénoménisme  et  de  l'idéalisme  ;  qui  est 
la  vraisemblance  même,  s'il  faut  que  tout,  en  dernière  analyse,  repose  sur  la 
force  seule,  par  définition,  sans  support,  mais  qui,  de  quelque  façon  que  théo- 
riquement on  la  juge,  est  bien  faite,  on  l'avouera,  pour  porter  au  plus  haut 
point  le  sentiment  de  la  responsabilité,  pour  donner  à  l'âme  la  conscience  d'un 
pouvoir  de  création  intérieure  presque  divin,  pour  inspirer  enfin  l'enthou- 
siasme et  comme  l'ivresse  de  l'action.  Singulier  accident,  contraste  inexpli- 
cable! La  doctrine  la  plus  hautement  morale  a  porté  ses  fruits  ailleurs  que  chex 
nous.  Nous  avons  semé  -,  d'autres  récoltent.  Ce  n'est  point  ainsi,  en  vérité, 
qu'il  faut  entendre  la  division  du  travail. 

Détachons-nous  de  la  pensée  intime  du  philosophe  pour  le  suivre  dans  sa 
vie  publique,  et  repassons  sprès  lui  sur  les  principales  étapes  de  sa  carrière. 
11  fut  toujours  la  modération  et  le  désintéressement  mêmes.  Gérard  cédait  à  ses 
amis  le  soin  de  concevoir  pour  lui  des  ambitions  dignes  de  lui;  il  laissa  tou- 
jours son  mérite  le  désigner  seul  et  le  promouvoir,  comme  de  lui-même, 
aux  emplois  qu'on  lui  confia.  Dans  la  période  de  sa  vie  universitaire,  qui 
s'étend  de  1876  à  1882,  il  fut  appelé  à  enseigner  la  philosophie  à  la  Faculté  de 
Clermont,  puis  à  celle  de  Nancy,  dans  un  poste  qui  est  l'ambition  de  l'élite,  car. 
il  faut  qu'en  face  des  grandes  écoles  de  l'Allemagne,  le  génie  de  la  France  y 
soit  représenté  avec  honneur.  Le  philosophe  —  est-il  nécessaire  de  le 
dire!  —  s'y  sentit  plus  que  nulle  part  à  l'aise,  et  depuis,  il  ne  s'est  jamais 
rappelé  sans  une  vive  joie,  ces  années,  chères  entre  toutes,  où  il  put  largement 


J 


de  l'école  normale  75 

tirer  parti  de  ses  aptitudes,  initiant  ses  disciples  aux  critiques  fécondes,  ou 
leur  ouvrant  la  voie  pour  les  faire  entrer  après  lui  dans  le  vif  des  hauts  pro- 
blèmes. 

Mais  la  santé  de  notre  camarade  était  loin  de  répondre  à  son  zèle,  et  plus 
il  se  donnait  libéralement,  plus  il  pouvait  craindre  de  se  voir  trahi  par  ses 
forces.  C'est  alors  que  lui  fut  offert  le  gouvernement  d'une  de  nos  provinces 
académiques,  celle  de  Grenoble.  11  hésita  à  l'accepter  tant  l'adieu  aux  spécu- 
lations élevées  et  aux  recherches  passionnantes  lui  paraissait  triste  !  Mais,  sur 
le  conseil  de  ses  amis  et  la  vive  insistance  de  ses  chefs,  il  finit  par  se  résigner 
et  se  rendre.  Huit  ans  après,  il  recevait  de  l'administration  supérieure,  un 
nouveau  témoignage  de  confiance.  A  l'heure  où  une  initiative  résolue  et  pré- 
voyante se  décidait  à  grouper,  autour  de  quelques  centres  importants,  toutes 
les  forces  vives  de  notre  enseignement  supérieur,  Gérard  parut  le  plus  digne 
de  venir  prendre  à  Montpellier  la  succession  du  recteur  Chancel.  C'est  lui 
qu'on  chargea  de  mettre  la  main  à  l'œuvre  de  rénovation,  à  peine  esquissée, 
et  de  faire  refleurir,  dans  la  vieille  cité  méridionale,  fameuse  par  ses  sou- 
venirs, fameuse,  aujourd'hui  encore,  par  sa  doctrine,  de  glorieuses  traditions. 
Qu'il  y  ait  réussi,  c'est  prouver,  en  môme  temps  que  l'essor  de  l'Université 
nouvelle,  le  témoignage  des  professeurs  distingués  qu'il  avait  associés  a  son 
œuvre,  et  dont  il  rut,  pendant  plus  de  sept  années,  le  digne  chef.  Rien  ne  lui  a 
coulé,  ils  le  savent  bien,  pour  obtenir  qu'on  peuplât  d'aptitudes  supérieures  les 
chaires  de  ses  Facultés  et  de  ses  lycées,  pour  stimuler  l'émulation  et  mul- 
tiplier partout,  et  dans  son  ressort,  les  moyens  de  travail,  pour  inspirer  enfin 
a  la  jeunesse,  parfois  remuante,  généreuse  quand  même  et  sympathique,  le 
goût  désintéressé  des  études  qui  arment  l'esprit. 

■  Vous  avez  tous  présent  à  la  pensée,  dit  en  lui  rendant,  devant  ses  colla- 
borateurs, un  hommage  public,  un  éminent  témoin  de  sa  vie,  ies  rapports, 
qu'il  faisait  aux  séances  solennelles  de  rentrée.  A  Montpellier  comme  à 
Grenoble,  il  excellait  à  retracer  la  vie  des  Facultés  dont  il  était  le  chef.  Ses 
éloges  étaient  délicats,  ses  jugements  modérés  et  indulgents.  11  donnait  aux 

morts  des  regrets  dont  l'expression  était  souvent  attendrie Les  vivants, 

non  plus,  n'étaient  point  oubliés.  Il  faisait  valoir  leurs  travaux,  leurs  décou- 
vertes. i  Justice  envers  tous,  politesse  à  l'égard  de  tous,  bienveillance  pour 
tons,  ce  fut  sa  maxime  constante. 

il  est  bien  difficile  de  louer  comme  ils  le  méritent  des  hommes  qui  se  sont, 
à  ce  point,  approchés  de  la  perfection.  Peut-être,  néanmoins,  quelques  traits 
de  cette  noble  et  calme  physionomie  suffiront-ils  à  une  simple  esquisse,  où 
le  reconnaîtront,  sans  doute,  ceux  qui  l'ont  pratiquée  et  aimée. 

Une  première  observation  —  et  je  la  fais  à  son  grand  honneur  —  c'est  que 
l'administrateur  n'a  jamais  en  lui  fait  tort  à  l'homme;  on  peut  dire  même  que 
.  l'un  n'a  jamais  longtemps  effacé  ou  masqué  l'autre.  Il  est,  dans  les  fonctions  déli- 
cates qu'exerçait  notre  camarade,  des  devoirs  de  sévérité  qu'impose  l'intérêt  de 
tous,  il  les  a  remplis  ;  il  le  fallait,  mais  comment  ?  Avec  prudence  et  avec 
:  lact?  C'est  trop  peu;  avec  pitié.  Oui,  ceux-là  même  qu'il  devait  contrister 
:  étaient  touchés  de  sa  sympathie  profonde,  ils  sentaient  qu'il  souffrait  vraiment 
et  an  fond  du  cœur  d'avoir  à  faire  acte  d'autorité.  Combien  de  fois,  un  mot 
d'encouragement,  un  sourire  où  se  révélait  l'indulgence,  est-il  venu  atténuer 
Feflèt  d'un  reproche,  adoucir  une  réprimande,  mettre  le  baume  sur  la  plaie  ! 
Cette  dignité  même  et  cette  gravité,  non  seulement  séantes,  mais  nécessaires, 


76  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

chez  ceux  qui  ont  accepté  une  part  dfe  l'autorité  publique,  étaient,  chez  Gérard, 
si  pénétrées  de  naturel,  si  tempérées  de  simplicité  exquise,  que  le  charme 
perçait  encore  et  quand  môme  sous  le  maintien  composé  et  officiel.  Ceux  qui 
ont  pu  croire  que  la  réserve,  chez  lui,  était  indifférence  ou  froideur,  n'ont 
jamais  fait  que  l'aborder.  S'ils  avaient  pris  le  temps  de  se  dégager  des  bana- 
lités, pour  s'ouvrir  à  lui  sincèrement,  ils  n'eussent  pas  tardé  à  s'apercevoir 
que  son  regard,  impassible  d'abord,  trahissait  bien  vite,  en  s 'animant,  te 
sincérité  de  l'intérêt. 

Il  est  certain,  s'il  faut  tout  dire,  que  le  tempérament  moral  de  notre  ami  était 
formé  d'un  contraste.  Je  le  vois,  d'une  part,  discret,  mesuré,  circonspect, 
prudent  et  même  sévère  dans  le  choix  de  ses  amis;  de  l'autre  ardent,  enthou- 
siaste, épris  d'idéal,  amoureux  de  toute  noblesse.  Comment  expliquer,  en  une 
même  ftme,  la  présence  et  l'union  étroite  de  qualités  qui  paraissent  à  ce  point 
s'exclure?  On  peut  croire  que,  chez  Gérard,  la  raison  avec  ce  qu'elle  implique 
de  discipline  et  de  mesure,  s'était  de  bonne  heure  rendue  maîtresse  d'une 
sensibilité  délicate,  presque  féminine,  et  il  en  serait  résulté  ce  compromis, 
que  le  sentiment  dépouillé  de  ce  qu'il  avait  eu  de  personnel,  pût  néanmoins 
se  survivre  dans  le  culte  chaleureux,  mais  désintéressé  et  rationnel  d'autrui 
et  de  l'idéal. 

On  pense  bien  que  cette  pénétration  du  sentiment  par  la  raison  eut  son  his- 
toire et  ses  étapes.  Sans  parler  de  l'écolier  ou  même  du  Normalien,  je  note, 
sinon  des  différences  bien  marquées,  au  moins  des  nuances  sensibles  entre  le 
professeur  et  le  recteur  ;  le  premier,  avec  plus  de  saillies,  d'ardeur  et  de 
verve  ;  le  second  plus  calme  en  sa  raison  plus  mûre,  et  par  suite,  plus  affiné 
peut-être  et  plus  délicat  encore  dans  ses  sentiments. 

Mais  en  cette  existence  supérieurement  belle,  il  y  eut  toujours  quelque  chose 
d'un  et  d'égal  à  soi,  quelque  chose  qui  jamais  ne  varia  :  la  bonté.  La  bonté 
qu'on  chercherait  en  vain  à  définir,  mais  qu'on  peut  regarder  comme  la  marque 
du  c  divin  »  dans  les  âmes  hautes,  lui  fut  à  ce  point  essentielle  que  c'est  par 
là  précisément,  que  tous  ceux  qui  Pont  connu,  l'ont  défini.  Et,  encore  une 
fois,  ce  sentiment  par  lequel  on  se  donne  entier,  ne  connut  jamais  chez 
Gérard,  ni  affaiblissement,  ni  éclipse.  Un  tel  accident,  d'ailleurs  est-il  pos- 
sible? Ne  semble-l-il  pas  que  la  bonté,  dégagée  de  tout  souci  d'intérêt,  affran- 
chie de  tout  ce  qui  n'est  pas  elle,  doive,  en  sa  pure  essence,  briller  toujours 
du  même  éclat  ?  On  dirait  volontiers  de  cette  généreuse  vertu  ce  que  les  Stoï- 
ciens croyaient  pouvoir  affirmer  de  toute*,  les  autres  :  elle  est  toute  entière, 
ou  elle  n'est  pas.  C'est  l'or  pur,  inaltérable;  c'est  le  joyau  sans  prix,  toujours 
égal  à  lui-même  dans  sa  limpide  splendeur. 

Kn  ses  dernières  années,  notre  camarade  parut  s'intéresser  toujours  davan- 
tage à  la  jeunesse.  Incliné  avec  tendresse  vers  les  âmes  enfantines,  il  y  cher- 
chait, il  voulait  y  lire  des  promesses  de  rénovation  et  d'avenir.  Gérard  ne  s'est 
jamais  fait  d'illusions.  Il  a  vu,  il  a  sondé  une  profondeur  de  détresse  morale 
qui  crie  pitié  et  appelle  un  immense  effort.  C'est  pour  ranimer  les  idées 
vitales,  les  idées  saintes,  pour  acquitter  ainsi  sa  dette  envers  son.  pays  et 
mourir  dans  l'espérance,  qu'il  a  écrit  avec  tout  son  cœur,  ces  petits  livres,  - 
trésor  de  l'enfance,  consacrés  au  civisme  et  à  la  morale.  En  donner  briève- 
ment une  idée  serait  impossible;  l'accent  ne  s'analyse  pas.  Je  ne  puis  doue, 
pour  en  faire  goûter  l'esprit,  que  cueillir  ça  et  là,  dans  ces  touchants  opus- 
cules, quelques  maximes  qui  parleront  maintenant  pour  moi  et  mieux  que  moi* 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  77 

Je  les  détache  de  son  œuvre,  et  Je  les  lui  offre,  ou  plutôt,  je  les  lui  restitue, 
fleurs  de  la  tombe,  et  que  le  temps  ne  flétrira  pas. 

Faire  le  bien  est  le  vrai  bien  de  la  vie.  (Petite  Ecolière,  p.  9.) 
Les  hommes  vivent  de  Justice  aussi  bien  que  de  pain.  (Petite  Ecolière,  p.  87.) 
La  bonté  est  un  objet,  non  de  luxe,  mais  de  première  nécessité.  (Ecolier,  p.  123.) 
Notre  esprit  n'a  qu'un  maître,  la  vérité,  telle  que  la  raison  nous  la  découvre.  (Eco- 
lier*, p.  109.) 

S'oublier,  se  sacrifier  pour  ceux  qu'on  aime,  c'est  le  plus  doux  des  devoirs  et  la 
.plus  pure  des  joies.  (Ecolière,  p.  134.] 

La  charité  est  le  triomphe  de  l'amour  d'autrui  sur  l'amour  de  nous-mêmes.  (Eco- 
lière,  p.  117.) 

Gomme  corollaire  de  cette  pensée,  et  à  un  point  de  vue  plus  spécialement 
social,  je  cite  ce  développement  si  simplement  beau,  où  s'accuse  la  percep- 
tion très  nette  de  devoirs  trop  longtemps  négligés  ou  méconnus  envers  les 
seuls,  envers  les  humbles. 

11  y  a  eu  des  époques  où  le  travail  manuel,  abandonné  aux  esclaves  était  considéré 
tomme  avilissant. . .  C'était,  chez  les  Anciens,  une  grande  injustice,  ches  nos  ancêtres, 
un  sot  préjugé...  Le  travail  le  plus  humble  a  sa  noblesse,  puisqu'il  est  nécessaire 
à  notre  existence  et  qu'il  représente  le  devoir  accompli.  Aux  champs,  à  l'atelier,  à  la 
mine,  l'ouvrier  qui  a  donné  au  travail  son  temps  et  ses  efforts,  a  le  droit  d'être  satisfait 
et  fier,  lorsque,  rentrant  chez  lui,  le  soir,  il  peut  se  dire  :  c  J'ai  gagné  ma  journée.  » 
Et  celui  qui  n'estimerait  pas  le  travailleur  honnête,  qui  hésiterait  à  mettre  sa  main 
dans  la  main  noircie  par  le  travail,  celui-là  ne  serait  digne  que  de  mépris. 

Je  termine  par  deux  sentences  qui  se  rapportent  à  la  destinée  humaine,  et 
Jettent  un  jour  sur  la  foi  toute  spiritualité  de  notre  ami  : 

1  Si  les  formes  de  la  foi  religieuse  varient,  la  foi  pour  tout  croyant  est  la  même.  Par 
quelque  chemin  que  passent  les  prières,  de  quelque  temps  qu'elles  s'élèvent,  si  elles 
sont  faites  d'un  cœur  pur,  si  c'est  la  même  piété,  c'est-à-dire  le  même  culte  du  bien 
qui  les  inspire,  elles  sont  également  respectables,  et  ce  serait  faire  injure  à  Dieu  même 
que  de  mépriser  ou  de  haïr  ceux  qui  ne  prient  pas  dans  la  même  langue  que  nous. 
[Bcolière,  p.  110.} 

Enfin  : 

_D  peut  arriver  que  l'homme  de  bien  soit  méconnu,  qu'il  soit  frappé  dans  ses 
affections  les  plus  chères,  qu'il  soit  réduit,  non  seulement  à  la  pauvreté,  mais  à  la 
misère.  0  peut  arriver  même  qu'il  soit  comme  Soerate,  injustement  accusé,  injuste- 
ment condamné.  Alors  ses  regards  s'élèvent  au-dessus  de  ce  monde.  11  se  dit  qu'il  est 
impossible  que  le  règne  de  la  Justice,  dont  la  paix  de  sa  conscience  lui  démontre  la 
réalité,  n'ait  pas  quelque  part  son  domaine  et  son  inviolable  asile,  et  il  se  console 
Aes  injustices  de  la  vie  présente  par  l'espérance  de  l'immortalité.  [Eco Hère,  p.  35.) 

Cest  dans  ce  sentiment  que  Gérard  nous  a  quittés,  sans  crainte,  sans  détail— 
tance,  sans  murmure,  l'œil  intérieur  fixé  sur  l'idéale  lumière,  avec  le  visible 
pressentiment  de  la  délivrance.  Le  mal  qui  l'emporta  est  de  ceux  qui  ne  par- 
donnent pas,  qui  laissent  mesurer  à  chaque  instant  leur  gravité,  et  ajoutent 
«ai  souffrances  physiques  les  indicibles  angoisses  du  cœur.  Longue  fut  son 
tgouie.  il  mit,  on  peut  le  dire,  deux  mois  à  mourir,  mais  son  courage  fut  admi- 
rable, et,  se  sentant  condamné,  il  n'exprima  de  regrets  que  pour  les  siens.  On 
eût  dit  qu'en  ces  derniers  moments,  sa  bonté  s'était  exaltée  encore,  et,  soit  ma- 
ladie, soit  besoin  instinctif  d'être,  à  la  fin,  plus  et  mieux  lui-même,  on  le  vit 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


aller,  plus  d'une  fois,  dans  l'expansion  de  aa  tendresse,  jusqu'à  l'oubli  absoh 
de  sa  personne.  Je  tiens  de  ceux-là  même  qui  l'ont  assisté  pieusement 
ces  heures  désolées,  que  souvent,  par  une  sorte  d'anticipation  étrange, 
croyant  ou  plutôt  se  sentant  déjà  libéré  de  la  vie,  il  n'éprouvait  plus  qu'ai 
sentiment,  celui  de  la  pitié  pour  les  êtres  chéris  qu'il  voyait  privés  de  il 
même,  réellement  seuls,  dans  le  deuil  et  dans  les  pleurs. 

A  Dieu  ne  plaise  que  Je  parle  de  perte  irréparable  à  l'heure  où  Je  Tais  m< 
moire  de  l'ami  qui  ne  m'entretint  Jamais  que  d'une  doctrine  de  vie.  Le 
térialisme  lui  répugnait,  et  il  allait,  à  regard  de  cette  conception  étroite,  Ji 
qu'au  mépris.  J'entends  encore  le  cri  profond  avec  lequel,  dans  l'intimité 
nos  confidences,  sa  fière  et  belle  âme  se  refusait  au  néant.  A  mon  tour  (Técai 
ter  d'elle  Jusqu'à  l'idée  d'une  profanation  possible.  Non!  Tant  de  valeur  moi 
ne  saurait  périr. 

Pourtant  —  et  ce  sera  là  notre  grande  douleur  —  nos  yeux  ne  le  verroi 
plus,  et  bien  des  Jours,  dans  les  années  qu'il  nous  reste  à  vivre,  seront  voi 
de  tristesse,  parce  qu'il  manquera  à  ces  réunions  intimes  qui  furent  des  tl 
et  dont  sa  grâce  souriante  faisait  Je  charme.  Il  est  entré  dans  un  avenir  pl< 
de  mystère,  dans  ce  muet  au  delà  qu'invoque,  anxieuse,  notre  foi  en  la  justi 
qu'illumine  pour  nous  l'espérance,  mais  où  se  taisent,  inexorables,  ceux- 
méme  que  nous  avons  le  mieux  aimés. 

EVXLUN. 


Promotion  de  1858.  —  Ollé-Lapbuwb  (Louis-Léon),  né  à  Paris,  le  25  juilH 
1839,  décédé  à  Paris,  le  13  février  1898. 

H  y  a  un  an,  ici  même,  M.  Ollé-Laprune  rendait  hommage  à  M.  Vacherol 
avec  quelle  fermeté  de  pensée,  quelle  délicatesse  de  Jugement,  quel  art 
peindre  au  vif  un  esprit  et  une  ftme,  vous  ne  Pavez  pas  oublié.  Moins  d' 
mois  après,  il  était  frappé  en  pleine  vigueur,  il  faisait  en  quelques  heures 
suprême  sacrifice,  et  Je  dimanche  13  février,  à  deux  h.  trois  quarts,  il  s'endoj 
mait  dans  la  mort,  en  la  regardant  comme  un  passage  à  la  vie. 

Tandis  qu'il  préparait  son  étude  sur  Vacherot,  il  me  rappelait  qu'il  y  a  d< 
ans  environ,  il  avait  reçu  de  lui  cette  confidence  :  c  j'aimerais  à  vous  ai 
pour  successeur.  Je  sais  tout  ce  qui  nous  sépare,  mais  Je  sens  que  ma  mém< 
serait  bien  entre  vos  mains,  car  vous  parleriez  de  moi  avec  Justice.!  Ave 
Justice,  reprenait  M.  Ollé-Laprune,  et  à  bien  des  égards  avec  une  sympal 
que  le  commerce  plus  intime  de  cette  âme  haute  et  droite  rendait 
tueuse  et  émue.—  Pour  moi,  à  qui  Ton  confie  aujourd'hui  le  devoir  de  parler 
lui  au  nom  de  ses  élèves,  de  ses  camarades,  de  ses  maîtres  même,  au  nom 
cette  École  qui  lui  était  plus  profondément  chère  qu'on  ne  pourra  jamais 
dire,  et,  j'ose  presque  l'ajouter,  en  son  propre  nom,  j'ai  au  contraire  à  domii 
mon  émotion,  à  taire  ma  reconnaissance  et  la  respectueuse  union  de  coeur 
laquelle  il  m'admettait,  pour  ne  songer,  selon  le  vœu  de  sa  vie  entière,  qu'à  pr 
noncer  sur  lui  des  paroles  de  justice  et  de  vérité.  «  Je  n'aime  pas  la  louange  « 
a-t-il  répété  plusieurs  rois;  et,  quoique  dans  son  éloge  de  Malebranche  il 
prouvé  que  la  louange  peut  être  une  forme  de  la  Justice  même,  Je  ne  me 
vaudrai  pas  de  tous  les  arguments  qu'il  me  fournit  contre  lui,  et,  je  n'aurai  i< 
d'autre  soin,  je  n'aurai  d'autre  ambition  que  de  retracer  avec  une  scrupulem 
fidéliléles  traits  de  cette  vie  et  de  cette  pensée  si  intimement  unes.  «Si  r 


r 


DU  L'ÉCOLE  NOKMALE  79 


travaille  à  rendre  visible  un  esprit,  il  fera  bien;  et  si  l'histoire  cherche  à  suivre 
les  démarches  d'un  esprit  dans  ces  mille  détails  où  le  vulgaire  ne  sait  voir* 
qu'une  suite  d'anecdotes,  et  si  elle  tâche  de  saisir  le  principe  qui  donne  le 
>  branle  à  tout,  sans  doute  aussi  elle  fera  bien.  C'est  l'œuvre  de  Dieu  que  nous 
admirerons  dans  ce  portrait  ;  et,  s'il  est  vrai  que  les  causes  libres  font  plus 
d'honneur  à  Dieu  que  les  causes  nécessaires,  quand»  vous  connaissant  mieux, 
nous  verrons  de  nos  yeux,  pour  ainsi  parler,  un  esprit  tel  qu'il  n'y  en  a  pas 
beaucoup,  et  une  âme  d'une  beauté  singulière,  alors  il  n'y  aura  point  à  nous 
reprocher  de  nous  attacher  trop  à  une  créature,  ce*  beau  spectacle  nous  con- 
duira droit  au  Créateur.  »  Autant  donc  M.  Ollé  haïssait  ce  moi  qu'on  donne  si 
volontiers  en  pâture  à  la  curiosité  ou  à  des  louanges  pour  ainsi  dire  sacrilèges, 
autant  il  tenait  à  être  pris  pour  ce  qu'il  était  au  juste,  afin  de  faire  connaître  en 
lui  et  de  faire  estimer  à  son  prix  ce  qui  était  sa  raison  de  vivre,  l'âme  de  sa 
pensée,  et  comme  l'idée  de  son  être. 

Ne  pensons  pas,  en  effet,  qu'il  suffise  d'un  regard  pour  pénétrer  une  exis- 
tence et  une  doctrine  dans  lesquelles  pourtant  tout  parait  simple  et  lumineux. 
Car,  après  que  j'aurai  déployé  sommairement  devant  les  yeux  une  histoire  si 
limpide,  mon  dessein  est  précisément  de  montrer  que  cette  simplicité  même  et 
cette  saisissante  clarté  recèlent  un  problème  qu'il  faut  résoudre  si  l'on  veut 
vraiment  connaître,  en  M.  Ollé,  l'homme  et  le  philosophe. 

Quoi  de  plus  aisé,  semble-t-il  à  première  vue,  que  d'offrir  en  spectacle  ce 
caractère  droit  et  ouvert,  cette  âme  accueillante  comme  le  sourire  qui  illumi- 
nait le  fin  visage,  cette  pensée  transparente  comme  le  style  abondant  où  elle 
se  multipliait,  toute  cette  vivante  et  expressive  personne  où  la  distinction  su- 
prême du  geste  et  de  la  parole  ne  servait  qu'à  mieux  exprimer  les  nuances  de 
sa  sincérité  intérieure  et  qu'à  rouvrir  avec  une  grâce  plus  souple  à  tous  les 
genres  d'hospitalité  qui  lui  étaient  demandés  ? 

Dès  son  enfance,  qu'entourent  à  Paris  ou  à  Suresnes  des  parents  auprès  de 
qui  il  fait  l'apprentissage  de  la  noblessede  la  vie  et  de  la  bonté  du  coeur,  vous 
l'imaginez  aisément  avec  cette  bonne  grâce  aimante  qui  aitire  l'affection  et  le 
succès,  avec  cette  «  assiduité  charmante  •  dont  témoignent  ses  premiers  con- 
disciples. «  C'est  l'élève  le  plus  complet  et  le  mieux  équilibré  que  le  lycée  ait 
.formé,  »  écrit  le  Proviseur  du  lycée  Bonaparte  où  il  a  fait  toutes  ses  études  ;  et 
les  palmarès  du  Concours  Générai  en  gardent  la  preuve.  Entré  premier  à  l'École 
Normale,  sorti  premier,  il  est,  en  1861,  reçu  premier  à  l'agrégation  des  lettres, 
en  attendant  qu'en  1864  il  prenne  part,  pour  l'agrégation  de  philosophie  rétablie 
depuis  quelques  mois,  à  l'un  de  ces  concours  fameux  où  se  rencontrèrent  des 
candidats  qui  étaient  des  maîtres  déjà,  des  concurrents  privés  depuis  onze  ans 
de  ces  joutes  publiques  de  la  pensée.  M.  Ollé  y  disputa  le  premier  rang  jus- 
qu'à la  fin  des  épreuves;  et  comme  le  jury  songeait  à  établir  un  ex  œquo,  M.  Garo, 
de  son  propre  mouvement,  déclara:  «Nous  n'en  voulons  pas.»  Et  son  élève 
fui  classé  second. 

Lui-même,  dans  le  Livre  du  Centenaire,  où  il  retrace  l'enseignement  de  Caro 
à  l'École,  nous  rappelle  comment  frappé  du  trait  vainqueur  de  la  philosophie, 
il  lui  fit  sa  déclaration  d'amour  et  de  fidélité  :  «  A  l'issue  d'une  des  premières 
conférences  de  Caro,  de  la  première  peut-être  aux  élèves  nouvellement  entrés, 
le  chef  de  section,  très  timide  pourtant,  arrêtait  au  seuil  de  la  salle  le  profes- 
seur, et  lui  disait  avec  émotion  :  «  Je  serai  philosophe.  »  La  philosophie  que 
l'écolier  dans  ses  classes  avait  aimée,  quoiqu'il  ne  l'eût  aperçue  qu'au  travers 


L 


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ASSOCIATION   DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 


d'un  enseignement  médiocre,  venait  d'apparaître  au  Normalien  avec  une  bcaul 
décisive.  Ce  que  Caro  avait  dit,  ce  premier  Jour,  il  ne  s'en  souvient  plus;  mail 
d'un  certain  accent  qui  lui  avait  paru  celui  de  l'âme,  l'impression  lui  est 
profonde,  vive.  Caro,  animé  pour  la  vérité  d'un  sérieux  et  courageux  amooi 
et  bon  pour  les  Jeunes,  Caro,  mettant  au  service  de  la  vérité  toutes  les  séde 
lions  d'un  beau  talent,  et  capable  d'armer  les  Jeunes  pour  les  nobles  combat 
des  idées,  voilà  ce  qu'il  avait  entrevu,  et  ce  qui  l'avait  conquis.  Jusque-là, 
hésitait  encore  entre  la  philosophie  et  l'histoire;  maintenant,  la  philosoi 
emportait  ses  préférences,  et  il  éprouvait  le  besoin  de  dire  sans  retard  à  Gai 
qu'il  se  donnait  à  elle.  » 

Mais  cette  page,  qui  évoque  l'image  de  Xénophon  ou  de  Platon,  ne  non 
laisse  point  deviner  la  lente  et  sérieuse  préparation  de  ce  qui  y  appât 
comme  un  coup  de  foudre.  Et,  s'il  est  vrai  qu'on  y  entende  comme  l'accent 
ces  Grecs  dont  il  possédait  la  langue  et  l'esprit,  on  y  surprend  aussi  f  iospi^ 
ration  plus  haute  qui  a  décidé  de  sa  vocation.  Ce  n'est  pas  sans  d'intim< 
combats,  sans  de  délicates  précautions,  sans  de  multiples  raisons  que  le 
de  la  promotion  de  1858  a  choisi,  malgré  les  conseils  discrets  et  l'intérêt  affe 
tueux  de  ses  Directeurs,  des  études  qui  étaient  alors  «  très  mal  vues  ».  Rie 
de  plus  attrayant  et  de  plus  instructif  que  le  récit  conservé  de  ses  perplexil 
de  ses  défiances  contre  lui-même,  de  ses  diplomaties  respectueuses  et  fc 
pour  opérer  ce  qu'il  fallait  bien  appeler  c  une  petite  révolution  ». 

Il  s'en  était  d'abord  secrètement  entretenu  avec  M.  Caro  comme  «  d'un  compld 
pour  relever  le  drapeau  de  la  philosophie  à  l'École  ».  Puis,  pour  ne  rien 
qu'au  grand  Jour  et  par  un  besoin  de  cœur  comme  de  sincérité,  il  avait  vont 
aller  s'en  ouvrir  à  ses  chefs  :  le  brouillon  est  conservé  de  l'entretien  qu'il 
préparait  è  avoir.  Et,  pour  annoncer  avec  déférence  et  fermeté  l'étonnante  noi 
velle,  «  la  détermination  qu'il  se  sentait  porté  à  prendre  »,  chaque  mot 
mûrement  pesé,  parce  que,  dans  ce  qui  nous  parait  si  simple,  il  s'agissait, 
peut  presque  le  dire,  d'une  affaire  d'État.  •  S'il  y  a  là  quelque  sacrifice  à  faii 
si  c'est  un  dévouement  de  toute  la  vie,  si  ma  position  doit  en  souffrir, 
môme  m'attire.  Prendre  une  résolution  généreuse,  consacrer  à  de 
études  difficiles  et  en  même  temps  négligées,  méprisées  même,  leur  cons 
crer  ce  que  j'ai  de  force  et  de  Jeunesse,  ah  !  cela  me  parait  bon.  »  Ainsi 
pensée  même  de  marquer  avec  éclat  l'importance  de  cette  philosophie  dis 
graciée,  l'encourageait  à  affronter  le  grand  rôle  dont  s'effrayait  sa  modestie, 
à  ouvrir  la  voie  à  la  restitution  d'une  liberté  enchaînée.  Et  comme  on  ne  sai 
rien  refuser  à  tant  de  douceur,  de  modération,  de  fermeté,  M.  Nisard 
M.  Jacqulnet  consentirent  à  perdre,  pour  l'histoire  ou  les  lettres,  leur  brilii 
élève,  leur  élève  aimé,  leur  «  enfant  •  comme  ils  l'appelaient,  en  devinant 
qu'il  y  aurait  dans  l'enseignement  de  ce  Jeune  philosophe,  de  charme,  d'âme, 
de  fécondité  «  Je  ne  sais  encore,  lui  dit  M.  Jacquinet,ceque  vous  pourrez 
comme  logicien  ou  comme  métaphysicien,  mais  Je  connais  l'homme  moral; 
vous  vous  acquitterez  bien  de  cette  formation  plus  relevée,  parce  que  vi 
le  ferez  avec  conscience  et  av<ec  tendresse.  Oui,  avec  tendresse;  il  y  fal 
mettre  son  cœur.  »  Mot  délicat  et  profond  qui  honore  à  la  fois  celui  qui  l'a 
et  celui  qui  l'inspirait. 

En  1861,  Nice,  où  il  répand  la  première  flamme  de  son  prosélytisme  sur 
élèves  ou  ses  collègues,  et  où  il  participe  à  l'organisation  de  cours  d'adull 
en  1864.  Douai,  où  deux  fois  par  semaine  il  organise  chez  lui  des  confèrent 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  84' 

le  métaphysique,  et  où,  aux  heures  de  liberté  que  lut  laisse  un  double  cours 
m  Lycée  et  à  la  Faculté,  il  s'enferme  dans  une  chère  et  féconde  intimité  avec 
Uebrancne;  en  1868,  Versailles;  en  1871,  Paris,  avec  le  Lycée  Henri  IV;  puis, 
cb  1879,  l'École  Normale  marquent  les  étapes  d'une  carrière  où  la  rapidité  na- 
fefdle  de  la  marche  s'éclaire  à  l'éclat  d'un  enseignement  très  vivant  et  très 
«né,  comme  aux  premiers  rayons  d'une  réputation  naissante  d'écrivain  et  de 
ititosophe.  L'Académie  des  Sciences  morales  avait  couronné  en  1869,  sa 
bette  étude  sur  Malebranche.  Et,  au  printemps  de  1872,  cette  vie  s'épanouit  dans 
an  anonr  doux  et  vif  et  profond  qui  répand  sur  elle  un  charme  exquis  dont 
cesx-là  seuls  peuvent  deviner  le  prix  qui  l'ont  vu  croître  chaque  jour.  De  cet 
ttour  allumé  au  foyer  d'un  homme  de  grand  cœur  et  de  grand  talent,  de 
L  Saiat-René-Taillandier,  on  ne  peut  parler  qu'en  empruntant  à  M.  OUé  lui- 
ces  touchantes  paroles  dont  seule  l'intime  expérience  de  son  propre 
pouvait  inspirer  l'accent  pénétrant  :  «  Partager  son  nom  et  sa  vie,  d'ordi- 
,  c'est  là  une  locution  banale  ;  ici,  c'est  vrai  d'une  vérité  complète  et 
tante  vive.  Affections,  goûts,  enthousiasmes,  indignations,   préoccupations, 
loobeurs  ou  peines  et  soucis,  idées  et  travaux  même,  lout  devait  être  com- 
mit, et  cela  devait  durer  vingt-six  ans,  et  cela  dure  encore  !  Celle  qui  lui  survit 
ne  vit  que  de  lui;  Ton  s'adresse  à  elle  comme  l'on  s'adressait  à  lui;  ayant  tous 
tes  deux  voulu,  et  j'allais  dire  fait  les  mêmes  choses,  elle,  pourtant,  toujours 
miment  femme,  et  discrète,  et. comme  voilée,  personne  ne  les  sépare.  La 
■art  même  les  a  éloignés  l'un  de  l'autre  pour  un  temps,  elle  ne  les  a  pas  déta- 
chés. Lorsqu'ens'aimant,  on  aime  ensemble  ce  qui  ne  passe  pas,  l'affection  non 
)tas  ne  passe  pas  :  Dieu  garde  éternellement  ce  qu'il  consacre.  »  Et  quel  fils, 
Jetèrent  et  tendre,  il  fut  pour  celte  mère  qui  survit  à  ses  trois  fils  !  Et  quel 
1ère,  pour  ces  deux  enfants  qui  répondirent  si  entièrement  aux  soins  de  rédu- 
ction la  plus  vigilante,  la  plus  élargissante,  la  plus  élevante  qui  se  puisse, 
Boor  ce  Gis  et  celte  fille  qui  n'avaient  et  qui   n'ont  toujours  qu'un  même 
esprit  çt  un  même  cœur  avec  ce  père  incomparable  dont  l'affection,  au  mo- 
ntât où  sa  présence  visible  allait  leur  manquer,  leur  jetait  ce  cri  comme 
Fhymae  du  bonheur  passé  et  de  la  tendresse  immortelle  :  «  Oh  !  ces  quatre  !  » 

Celait  uoe  de  ses  maximes  préférées  que  le  bien  aime  à  se  répandre.  Bo- 
t»B  est  diffuHvum  sui.  De  la  source  vive  de  ses  affections  et  de  son  bonheur 
s'épanchaient  libéralement  d'inépuisables  témoignages  de  bonté  où  il  se  met* 
taît  diversement,  mais  toujours  en  s'y  donnant  lui-même.  Ce  qu'il  dit  de  Gratry, 
I  bot  le  répéter  de  lui-même  :  «  Plus  il  participe  à  la  vraie  vie,  plus  il  brûle 
feu  faire  part  aux  autres.  Tout,  chez  lui,  va  à  l'action,  et  à  l'action  sociale.  » 
El  sans  rien  perdre  de  ses  réserves  singulières  ni  de  sa  précision  secourable, 
a  sympathie,  sa  charité  était  littéralement  universelle.  Vraiment  peut-on  rien 
te  plus,  pour  tous  ceux  qui  ont  rencontre  M.  OUé,  reçu  son  sourire,  sa  parole, 
Teireinte  de  sa  main,  que  de  dire  :  «  Vous  l'avez  connu  :  je  n'ai  rien  à  vous 
apprendre  d'un  tel  homme  ;  il  se  révèle  tout  seul  et  tout  entier  dans  la  fran- 
çaise et  la  claire  unité  de  son  caractère.  » 

El  pourtant,  s'il  faut  ici  faire  un  aveu  qui  ne  m'est  point  seulement  person- 
nel, plus  on  pénétrait  dans  son  intimjté,  plus  aussi  on  découvrait  qu'il  y  avait  en 
In  beaucoup  à  découvrir;  et  plus  aujourd'hui,  craignant  de  laisser  ignorer  cette 

richesse  inaperçue,  j'ose  déclarer  à  plusieurs  de  ceux  qui  ont  cru  peut-être  le 

feu  connaître  et  le  bien  juger  :  «  Mon,  ni  l'homme  ni  le  philosophe  ne  sont 

seulement  en  lui  ce  que  peut-être  ils  vous  ont  paru.  » 

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82  ASSOCIATION  DES  ANCIENS   ÉLÈVES 

Est-ce  donc  qu'il  y  avait,  en  M.  Oilé,  des  replis  de  conscience  ou  des  com- 
plications obscures  ?  Nullement,  et  ce  mystère  de  sa  vie  ou  de  sa  pensée 
naît  même  d'une  cause  toute  contraire.  S'il  a  lui-même,  avec  une  prestigieuse 
habileté,  réussi  à  retrouver  dans  la  vie  si  tourmentée  et  si  contredite  de 
M.  Vacherot,  la  secrète  unité  dont  elle  s'est  inspirée  partout,  en  revanche  dans 
la  .sienne  où  l'unité  est  si  visible,  la  richesse  des  aspects  et  la  complexité  des 
nuances  opposées  qui  se  fondent  (tomme  d'elles-mêmes  dans  une  impression 
do  pure  lumière  sans  couleur,  semblent  défier  l'analyse.  Car  en  lui,  le  principe 
de  raccord  échappait  si  Ton  ne  voyait  en  même  temps  le  principe  de  la  diversité. 
Là  est  l'énigme,  que  la  plupart  n'ont  pas  même  soupçonnée;  et  beaucoup  ouf 
été  injustes,  les  uns  parce  qu'ils  ont  vu  seulement  la  surface  tout  unie  sans 
deviner  le  mérite  de  cette  simplicité  savante  qui  n'étonnait  en  rien,  mais  qui 
n'en  était  que  plus  étonnante,  les  autres  parce  qu'ils  n'ont  été  frappés  que 
d'un  des  aspects  du  solide  chef-d'œuvre  de  cette  vie,  sans  comprendre  qu'il 
pût  offrir  tant  de  faces  également  sculptées  et  lumineuses. 

«  Je  voudrais  qu'on  ne  s'aperçût  d'aucune  qualité  que  par  l'occasion  et  la 
rencontre  d'en  user.  »  Ce  vœu  de  Pascal,  il  Ta  exaucé.  Lui  qui  souhaitait 
qu'on  ne  mit  «  dans  la  recherche  du  simple  aucune  espèce  de  complication  * 
et  qu'on  allât  «  à  la  bonne  française  »,  mais  qui,  en  même  temps,  voulait  que 
«  tout  fût  fait  en  perfection  »,  il  alliait  l'extrême  aisance  qui  se  joue  et  se  pro- 
duit sans  effort,  au  travail  constant,  opiniâtre,  d'une  volonté  qui  conquiert  ces 
dons  de  nature  comme  s'ils  ne  devaient  être  que  le  prix  du  labeur  :  par  là,  B 
avait  obtenu,  il  développait  sans  cesse  une  admirable  maîtrise  de  sol  ;  en  sorte 
que  tout  ce  qu'il  était,  il  l'était  à  la  fois  comme  en  s'abandonnant  à  la  libre 
inspiration  d'une  grâce  natureile,(et  comme  en  disposant  de  ses  pensées  ou  de 
ses  actes  par  une  réflexion  consciente  de  ses  raisons,  par  un  art  sûr  de  ses 
moyens.  Bien  plus,  tous  ces  dons  de  nature,  qui,  sans  perdre  leur  fleur, 
avaient  fructifié  dans  les  vertus  morales  de  l'homme,  se  trouvaient  pénétrés 
et  comme  transfigures  par  une  foi  religieuse  qui  animait  tout  son  être.  Mais, 
dans  cette  parfaite  unité,  il  respectait  l'intégrité,  il  affirmait  la  solidité,  il  mais- 
tenait  l'indépendance  relative  de  ces  trois  ordres  qu'il  n'accordait  justement 
qu'en  les  dévelopant  en  lui  aussi  complètement  que  possible.  Et  jamais  il  n'a 
été  catholique  contre  sa  raison,  ni  raisonnable  contre  son  cœur.  Pour  des 
spectateurs  étrangers  à  cette  grâce  native  et  à  celte  merveille  savante  d'eu- 
rythmie, pour  des  amis  mêmes  qui,  volontiers,  coloraient  ses  jugements  ou  ses 
démarches  à  travers  le  prisme  de  leurs  partialités,  tour  à  tour  peut-être  0 
semblait  avoir  ou  à  contraindre  son  sentiment  pour  le  régler  dans  les  bornes 
de  sa  pensée  ou  à  contraindre  sa  pensée  pour  l'assujettir  à  sa  foi  :  non,  doc 
11  n'a  pas  connu  un  seul  conflit  intérieur,  parce  qu'il  n'a  jamais  perdu,  J'en  aij 
recueilli  l'aveu,  la  virginité  du  cœur,  ni  celle  de  l'esprit.  Et  ainsi,  de  neige  etl 
de  flamme,  il  alliait  —  je  cite  encore,  «  l'humilité  et  la  pureté  qui  recueillent 
la  vie  à  la  charité  qui  la  répand  »,  l'enthousiasme  au  calme  profond  des  grandes 
eaux. 

L'action,  et  pour  tout  dire  d'un  mot,  le  rayonnement  de  M.  Ollé,  tenait 
doute  à  cette  intégrité  d'âme  qui  s'épanchait  en  d'imperceptibles  con 
et  comme  par  le  rhytme  subtil  de  qualités  opposées.  Sou  maintien  même  ré 
laH  je  ne  sais  quel  tempérament  de  réserve  et  d'effusion,  de  sérieux  et 
gaieté,  de  force  et  de  tendresse.  11  n'avait  pas  seulement  maîtrisé  son 
mais  le  moindre  geste  avait  gardé  ou  acquis  tout  son  sens  expressif;  il  sa 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  83 

s'ioclinant  d'un  mouvement  lent,  emplir  son  regard  et  son  étreinte  d'une  in- 
tense affection,  comme  il  savait  par  un  pli  des  lèvres  ou  un  imperceptible 
redressement  de  la  tête  écarter  toute  indiscrète  familiarité,  comme  aussi  il  lui 
avait  suffi  un  jour  de  tenir  de  l'extrémité  des  doigts  l'extrémité  d'Une  copie 
pour  faire  sentir  à  son  auteur  l'inconvenance  de  telle  allusion  injurieuse.  Le 
son  de  sa  voix,  d'abord  comme  voilé  et  adouci,  s'affermissait,  s'enlevait  en  un 
accent  d'une  singulière  autorité;  et,  dès  qu'il  touchait  aux  grands  objets  qui  lui 
tenaient  au  cœur,  les  paroles  qu'il  tirait  «  du  fond  de  la  poitrine  »  avaient  un  éclat 
contenu  et  comme  un  tressaillement  sonore  d'émotion  discrète.  Quand  il  trai- 
tait de  ces  hautes  questions,  son  attitude  révélait  d'abord  l'effort  énergique 
de  l'homme  qui  fait  concourir  toutes  ses  ressources  et  pour  ainsi  parler  tous 
ses  membres,  noués  et  tendus  pour  un  élan,  à  l'œuvre  de  la  pensée;  la  tète 
s'abaissait  comme  pour  se  tourner  vers  cet  intérieur  de  l'âme  où  la  méditation 
trouve  un  monde;  mais  le  regard  se  relevait  légèrement,  comme  pour  montrer 
que,  si  les  hauteurs  où  il  aspirait  à  nous  élever  ne  sont  pas  de  celles  qui  en 
imposent  aux  sens,  il  n'y  a  jamais  possession  de  la  vérité  sans  une  laborieuse 
ascension,  une  ascension  que  marquait,  que  soutenait  le  mouvement  de  sa  main 
aérienne.  Après  une  lente  préparation  qui,  selon  son  expression,  le  crucifiait 
parfois  à  sa  plume  et  à  sa  pensée,  il  aimait  les  périls  charmants  de  l'improvisa- 
tion; il  se  complaisait  à  dérouler  avec  une  ample  lenteur  les  replis  des  idées 
les  plus  simples  comme  on  déploie  un  souple  voile  de  soie.  S'il  excellait  à 
apprécier,  à  encourager  les  essais  de  ses  élèves,  c'est  qu'il  avait  à  la  fois  une 
sympathie  très  vive  pour  tous  les  gens  d'esprit,  une  imagination  très  prompte 
des  physionomies  morales,  le  sens  très  délicat  et  même  caustique  des  travers. 
11  lui  avait  fallu  se  défendre  contre  une  verve  railleuse.  «  Sa  lèvre  fine,  comme 
il  le  dit  de  Malebranche,  a  bien  des  fois  ébauché  un  sourire  dont  la  grâce  pi- 
quante eût  été  presque  cruelle  si  la  charité  ne  l'eût  tempéré  »;  mais  ce  sourire 
même  qui  disait  tout,  s'achevait  en  une  expression  de  bienveillance,  qui  pan- 
sait, sans  les  toucher,  leà  utiles  blessures  qu'il  avait  faites.  Très  franc  dans  son 
exquise  politesse,  ayant  l'horreur  du  mesquin,  il  était  prêt  à  quitter  une  con- 
versation très  haute  pour  écouter  longuement  des  misères,  dès  que  la  défé- 
rence ou  la  charité  l'exigeaient.  Sensible  lui-même  aux  moindres  piqûres, 
comme  aux  moindres  ridicules,  au  point  de  dire  que  «  rien  ne  peine  autant 
qu'une  attention  méprisée  »,  il  savait  tout  voir  et  tout  supporter,  non  par  in- 
différence, mais  par  une  bonté  qui  le  faisait  planer  bien  au-dessus  des  mille 
petitesses  de  la  vie,  sans  les  dérober  à  'sa  claivoyance  :  il  en  a  tenu  compte,  il 
en  a  souffert,  mais  sans  cesser  «  d'avoir  dans  le  cœur  (c'est  lui  qui  parle)  je  ne 
sais  quelle  douce  joie  qui  en  déborde  »,  et  qui  recouvrait  tout. 
I      II  a  écrit,  sur  la  confiance  et  sur  la  connaissance  mutuelle  des  hommes,  des 
!  pages  qui  resteront  parmi  les  plus  vivantes  et  les  plus  pleines  de  son  âme 
même  :  il  avait  la  science  que  Socrate  s'était  vanté  de  posséder  ;  mais  il  Pavait 
;  â  un  degré  et  en  un  sens  tout  nouveau,  cette  science  de  l'amour  ardent  et  pur. 
i  ce  sentiment  de  la  communion  réelle  des  raisons  et  des  cœurs.  A  un  de  ses 
\  élèves  qui,  touché  et  même  étonné  des  infinies  prévenances  de  celui  qu'entre 
r  flous  nous  appelions  volontiers  «  le  cher  maître  »,  lui  avait  demandé  :  «  Qui 
f  donc  suis -je  pour  vous?  »  il  répondait  :  «  Oh!  ce  que  vous  êtes  pour  mou 
s  mon  cher  ami  :  vous  êtes  une  âme  en  qui  j'ai  pleine  confiance,  une  âme  et  un 
i    esprit  ou  j'entre  à  mon  aise  avec  joie,  et  vraiment  je  trouve  en  vous  qui  êtes 
[  .dans  toute  la  force  du  terme  un  ami,  je  trouve  la  joie  d'aimer  cordialement  une 


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84  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

âme  et  d'en  être  aimé  :  nous  mettons  en  commun  les  meilleures  choses,  les 
plus  grandes;  et  nous  savons  aussi  nous  occuper  ensemble  des  petites,  rire  de 
bon  cœur  ;  et  vous  avez  de  quoi  donner,  dans  les  occasions,  de  bons  con- 
seils, apporter  lumière  et  force.  Merci,  mon  bien  cher  ami,  mon  ami.  »  Lumière 
et  force  et  joie,  combien  et  à  combien  d'esprits  il  en  a  donné  dans  ce  grand 
cabinet  hospitalier  de  la  place  Saint-Suipice,  qui,  pour  tant  de  jeunes  gens, 
restera  l'un  des  lieux  les  plus  chers  ! 

Qui  donc  décidera  s'il  était  plus  doux  ou  plus  ferme,  plus  enjoué  ou  pins 
grave  ?  Un  instant  vous  vous  plaisiez  aux  libres  allures,  aux  amusements  de  cet 
esprit  qui  faisait  l'enfant  avec  les  enfants,  comme  on  se  plaît  aux  jeux  de 
Marivaux;  et  au  moment  même  c'est  un  accent  de  Bossuetqui  retentit,  Dans 
Bossuet  même,  c'est  la  bénignité  qu'il  aime  et  la  tendresse  cachée  sous  la  force, 
comme  en  saint  François  de  Sales,  son  autre  grand  ami,  il  goûte  la  foncière 
fermeté  du  jugement.  Si  vous  le  voulez  juger  par  un  trait  unique,  vous 
vous  trompez  toujours.Trompeuse,  cette  aimable  facilité  de  l'abord,  si  vous 
n'y  sentez  la  discrétion  qui  met  chacun  en  son  rang  d'affection  et  de  confiance. 
Trompeuse,  cette  réserve  même  et  cette  pudeur  de  rame,  si  vous  ne  la  corri- 
gez par  la  libéralité  d'un  amour  qui  donne  au  delà  des  mérites.  Trompeur,  ce 
tour  d'esprit  analytique  et  cette  subtilité  des  vues  de  détail,  si,  dans  cette  pré- 
cision minutieuse,  vous  ne  sentez  la  grande  largeur  synthétique  des  inspira- 
tions d'ensemble.  Trompeur,  ce  goût  de  la  tradition,  ce  respect  de  l'autorité,  si 
vous  n'y  joignez  l'inviolable  indépendance  du  jugement  :  «  Fût-il  jamais  homme 
plus  jaloux  de  sa  liberté  que  moi  ?  »  Trompeur,  ce  besoin  même  de  raison,  ce 
pacte  de  modération,  si  vous  ne  voyez  la  hardiesse  prête  «  à  faire  des  choses 
qui  étonnent  ». 

Volontiers  je  dirai  qu'il  suffit  de  réunir  les  reproches  qu'on  lui  a  adressés, 
pour  le  louer  pleinement.  Vous,  vous  incriminiez  en  lui  je  ne  sais  quelle  raideur 
de  conviction  inflexible,  et  vous,  vous  notiez  je  ne  sais  quelle  onction  et  quel 
charme  trop  caressant.  A  deux  pas  de  distance,  je  l'ai  entendu  accuser  de 
s'enchanter  de  la  grâce  voluptueuse  de  sa  pensée  ou  de  se  bercer  mollement 
au  poème  de  sa  vie,  et  je  l'ai  entendu  traiter  presque  de  fanatique  parce  qull 
acceptait,  parce  qu'il  aimait  «  les  conditions  et  les  exigences  d'une  époque  mili- 
tante ».  Tel  a  pris  peut-être  pour  excès  de  susceptibilité  personnelle  ce  qui  était 
chez  lui  soin  de  la  dignité,  respect  pour  la  vérité  et  pour  la  conscience  humaine, 
dévouement  à  ce  qu'il  voulait  faire  estimer  en  lui.  11  agissait  par  raison  seule  ' 
avec  l'ardeur  de  la  passion,  toujours  au-'dessus  de  sa  tâche  afin  de  la  mieux  faire: 
condescendance  infinie  pour  les  personnes,  absolue  décision  de  pensée,  il 
était  la  douceur  même  dans  l'intransigeance  même.  Et  ne  croyez  pas  non 
plus  que  cette  pensée  si  tranchée  fût  tranchante,  impersonnellement  fixée, 
immobile  :  elle  est  demeurée  ouverte  au  mouvement  de  la  vie,  sympathique 
à  toute  manifestation  intellectuelle  et  sociale  où  respirait  une  âme  de  sincérité 
et  de  générosité,  ne  se  scandalisant  jamais  d'un  fait,  ennemie  de  la  precisioo 
artificielle  et  des  contours  abstraits,  confiante  dans  les  renouvellements  de 
l'avenir,  préférant  aux  moyens  timorés  d'une  sagesse  routinière  les  hautes 
inspirations  d'un  art  comme  celui  de  Wagner  ou  les  initiatives  d'un  apostolat 
comme  celui  du  P.  Heckcr,  toujours  jeune  et  avide,  tournée  en  haut  par 
l'admiration  qui  était  comme  l'état  de  nature  de  cette  âme,  par  l'admiration  dont 
il  avait  fait  à  Nice  le  sujet  de  son  premier  discours  public,  et  qui,  surtout  ea 
ce  sens  moral,  demeure  la  première  des  passions  philosophiques. 


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DE  L'ÉCOLE  NORMALE  85 

Par  son  exemple  comme  par  ses  avis,  il  a  été  un  maître  de  probité  intellec- 
tuelle. <  Tout  homme  qui,  choisissant  un  objet  d'étude,  l'étudié  à  fond  est  un 
bienfaiteur  de  l'esprit  »  Mais  en  lui  la  recherche  critique  ne  se  sépara 
jamais  de  la  possession  sereine.  »  M.  Ollé,  dans  ce  temps  si  troublé,  n'a  pas 
connu  le  trouble  de  l'âme.  «  Je  n'ai  pu  parler  bien  de  la  mélancolie,  écri- 
vait-Il dès  sa  première  année  d'École,  parce  que  je  ne  la  connais  pas  d'ori- 
ginal, si  ce  n'est  celle  qui  natt  de  la  réflexion  même  sous  une  forme  poétique.  » 
Moins  encore,  il  a  connu  par  expérience  personnelle  l'angoisse  des  Ames 
dont  Pascal  approuvait  comme  un  pis-aller  la  recherche  gémissante.  Pour 
recevoir  toutes  les  leçons  de  la  vérité  aimée  et  possédée  sans  déclin  dans  la 
lumière,  il  faut  en  effet  ignorer  les  souffrances  et  les  leçons  du  doute  ;  pour 
garder  toute  l'intégrité  de  l'esprit,  il  est  nécessaire  de  demeurer  inaccessible 
aux  orages  du  cœur.  Dira-t-on  que  c'est  une  infirmité  de  la  nature  humaine 
de  ne  pouvoir  tout  allier  et  tout  réaliser  en  un  seul  exemplaire  de  la  nature 
d'homme  même  la  plus  riche  et  la  plus  accrue?  non;  c  pour  penser  virilement 
il  n'est  pas  indispensable  d'avoir  douté.  Quand  il  s'agit  de  se  rendre  compte 
des  choses,  le  doute  n'y  fait,  dit  excellemment  Leibniz.  Le  doute  détruit, 
dissout,  ou  du  moins  trouble  la  chose  à  voir.  Que,  pour  surmonter  le  doute, 
on  examine  :  soit.  Mais  que,  pour  examiner,  il  faille  commencer  par  douter, 
c'est  ce  que  je  nie.  »  Est-ce  encore  à  dire  qu'il  y  ait  là  impassibilité  et 
méconnaissance  ?  des  obscurités  et  des  insuffisances  inévitables  de  la  con- 
naissance? non  et  toujours  non;  car  dans  la  raison  la  plus  ferme,  il  y  a  place 
pour  l'inquiétude  et  le  mouvement,  justement  parce  que  plus  on  voit,  plus  on 
souhaite  de  voir,  «  parce  qu'on  ne  connaît  jamais  assez,  jamais  assez  bien  »; 
car  aussi,  dans  l'âme  la  plus  sereine,  il  y  a  place  pour  cette  passion  de 
répandre    la    lumière,    pour  cette    charité   clairvoyante  qui   s'émeut  des 
incertitudes  ou  des  ténèbres  d'autrui.  Mais  qu'ils  sont  rares  ceux  qui  n'ont 
connu  que  ce  doute  normal  des  âmes  saines,  ce  doute  qui  naît  de  la  crainte 
même  de  ne  pas  croire,  de  ne  pas  voir  encore  assez,  du  désir  d'égaler 
davantage  par  l'intelligence,  par  la  volonté,  par  le  prosélytisme,  l'ampleur 
et  la  fécondité  de  la  vérité  !  Aussi  de  toutes  les  énigmes  que  nous  propose 
une  vie  si  sereine,  la  plus  insoluble,  c'est  assurément  cette  sérénité  même. 
Les  premières  pages  qui  nous  restent  de  lui,  dans  sa  correspondance  intime, 
sont  les  plus  étonnantes,  peut-être  à  la  fois  par  une  précoce  maturité  et  par 
une  jeunesse  d'esprit  et  de  cœur  qui  sont  demeurées  toujours  comme  sa 
parure.  En  lui,  la  lumière  intérieure  avait  brillé  dès  l'aube,  pour  s'élever,  sans 
une  ombre,  jusqu'au  paisible  rayon  du  midi  qui,  tombant  d'aplomb,  baigne  les 
laces  opposées  d'une  égale  clarté;  au  point  que,  faute  de  relief  et  de  contrastes, 
les  plus  solides  objets  prennent  ce  caractère  d'idéalité  qu'évoque  le  nom,  si 
étrange  quand  on  l'applique  à  un  homme  élevé  dans  un  tel  milieu  et  pour  un 
tel  rôle,  de  prédestiné. 

U  lumière,  combien  il  l'a  aimée  et  suivie  !  je  trouve  dans  ses  notes  un 
hymne  où  il  la  chante  :  «  Elle  est  bonne,  elle  est  une  force,  elle  est  un  guide, 
elle  rend  heureux,  il  fait  bon  vivre  en  elle  ;  elle  est  harmonie  et  effusion  »  ; 
11  goûte  ce  texie  sacré  qui  compare  l'âme  juste  au  psaltérion  à  dix  cordes,  ou 
tu  jeu  du  soleil  divin  dans  le  prisme  du  monde  moral.  Quel  œil  humain  a  su 
teerner  en  lui  l'intime  accord  des  rayons,  ou  quelle  habileté  de  peintre 
réussirait  a  fondre  tant  de  nuances  savamment  unies  pour  nous  rendre 
l'impression  de  cette  lumière  de  plus  en  plus  pure  qui,  par  d'imperceptibles 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


rythmes,  formaient  comme  une  musique  de  clarté?  En  songeant  à  cette  joie 
lumineuse  qui  faisait  de  sa  vie  de  famille  comme  un  paradis,  ah  !  combien  je 
comprends  la  douleur  de  ceux,  de  celle  qui,  sans  préparation,  s'est  réveillée  de 
cet  enchantement,  et  comme  ici,  dans  l'impuissance  d'achever  ce  portrait 
ou  de  sonder  cette  plaie,  il  faut  s'arrêter  un  moment  pour  laisser  le  souvenir 
et  l'hommage  s'achever  dans  le  silence  des  pleurs  ! 

—  Si  l'homme,  en  M.  Ollé-Laprune,  nous  est  apparu  singulièrement  riche  et 
déconcertant  à  force  de  simplicité  unie  et  claire,  ie  philosophe  est  encore 
plus  complexe  et  plus  énigmatique  par  l'extrême  transparence  et  par  Pabord  si 
accessible  d'une  pensée  très  haute  sans  escarpements.  Au  fond,  la  difficulté 
de  connaître  l'homme  et  la  difficulté  de  connaître  le  philosophe  ne  sont  qu'un 
seul  et  même  problème;  tant  il  est  vrai  qu'à  la  lettre,  il  a  vécu  pour  nourrir 
sa  pensée,  et  pensé  pour  éclairer  et  emplir  sa  vie.   Et  si  le  caractère  de 
l'homme  a  été  exposé  à  des  jugements  partiels  et  partiaux,  la  doctrine  du  phi- 
losophe   a    été  peut-être  moins  comprise  encore,  d'autant    qu'elle  dérivait 
de  sources  plus  personnelles  et  plus  neuves.  «  La  clarté  de  mes  paroles  est 
souvent  trompeuse  »,  avait  observé  Descartes;  et  déjà  Platon  avait  fait  remar- 
quer que  Socrate  enfermait  un  sens  divin  sous  des   discours  populaires. 
Volontiers  je  dirais  de  M.  Ollé-Laprune  que  les  formes  élémentaires,  tradi- 
tionnelles, courantes,  dont  plusieurs  lui  reprochaient  de  se  contenter,  servaient 
de  vêtements  ou  mieux  de  corps  à  une  pensée  originale  et  féconde,  dont  ceux 
qui  l'ont  jugée  avec  une  alerte  sévérité  ont  prouvé  qu'ils  ne  l'entendaient  pas 
toute  :  car  elle  est  latente  partout,  plutôt  qu'exprimée  en  un  point  quel- 
conque de  son  œuvre.  Et,  chez  un  homme  si  nourri  de  toutes  les  traditions  et 
de  toutes  les  connaissances  classiques,  elle  est  demeurée  spontanée  comme  celle 
d'un  autodidacte,  parce  qu'elle  n'a  jamais  atteint  l'esprit  sans  traverser  la  vie. 
n  ne  faut  point  s'imaginer  en  effet  que  la  vérité  et  l'efficacité  d'une  doctrine 
tiennent  uniquement,  ni  même  principalement,  ni  peut-être  légitimement  à  la 
seule  pénétration  de  l'analyse  spéculative  ou  à  la  hardiesse  des  constructions 
intellectuelles  :  il  y  a  une  autre  dialectique  que  celle  de  la  raison  abstraite.  Et! 
s'il  faut  une  laborieuse  initiation  pour  acquérir  la  compétence  du  pur  spécu-j 
latif,  il  en  faut  une,  plus  lente,  plus  complexe,  plus  entière,  pour  obtenir  [ 
jusqu'à  lui  conférer  une  précision  scientifique,  l'expérience  de  la  pem 
vivante,  ce  qu'on  peut  appeler  à  côté  du  savoir  pur,  «  le  savoir-vivre  et  le  savoir-] 
faire,  dans  la  bonne  acception  du  mot.  *Ars  est  bonum  virum  fleri.  C'est  l'origina- 
lité de  M.  Ollé-Laprune  de  ne  s'être  jamais  arrêté  à  une  idée  quelle  qu'elle  soit 
sans  en  chercher  le  commentaire,  le  contrôle  et  la  preuve  dans  le  laboratoii 
de  la  vie,  sans  la  confronter  avec  les  exigences  pratiques,  sans  la  mesurer 
tout  l'homme  qu'il  portait  en  lui. 

Et  ainsi  ce  qui,  par  une  culture  persévérante,  était  chez  lui  sens  exquis  et| 
vraiment  savant  de  la  vie,  devenait  en  même  temps  principe  intégral  et  vrai' 
ment  scientifique  du  jugement.  A  l'ordinaire  tout  esprit  philosophique  gou- 
verne ses  appréciations  par  des  vues  systématiques  auxquelles  il  rapporte»] 
dans  une  analyse  réfléchie,  ses  idées  et  ses  œuvres,  les  œuvres  et  les  i< 
d'autrui  :  si  bien  que  ses  jugements  sont  ou  semblent  déterminés  exclusif 
ment  par  des  principes  spéculatifs,  sont  ou  semblent  exprimés  uniquement 
des  conceptions  abstraites.  Pour  M.  Ollé-Laprune,  le  critérium  philosopha 
était  infiniment  plus  complexe  :  sa  première  démarche  n'était  pas  de  mesui 
Pidée  qu'il  rencontrait,  la  leçon  d'élève  qu'il  avait  à  juger,  l'œuvre  qu'il  Usai 


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db  l'école  normale  8? 

à  des  principes  analytiques  ou  à  un  système  réfléchi  :  c'était  tout  l'être,  en 
lui,  philosophe  et  artiste,  savant  et  croyant,  qui  devenait  la  mesure  des 
choses,  équilibrant  ses  impressions  fines  et  multiples  dans  une  large  et  ferme 
appréciation  d'ensemble,  sans  rien  de  fermé,  avec  une  défiance  instinctive  des 
arguments  toujours  courts  par  quelque  endroit,  confiant  en  ce  discernement 
immédiat,  mais  si  laborieusement  acquis  par  toute  sa  vie.  Ce  qu'on  eût  pris 
volontiers  pour  de  l'impressionnisme,  ou  de  l'empirisme,  ou  du  parti-pris, 
n'était  donc  que  la  mise  en  œuvre  d'une  très  profonde  disposition  philoso- 
phique dont  il  fallait  chercher  le  fondement  et  la  justification  dans  la  culture 
commune  de  la  volonté  et  de  l'entendement,  dans  cet  art  de  régler,  de  réaliser, 
d'universaliser  sa  propre  personne,  dans  tout  cet  esprit  de  oonduite  où  l'habi- 
leté consommée  se  rencontrait  avec  l'absolu  détachement  de  soi.  Voilà 
pourquoi,  en  face  de  toutes  les  réformes  de  l'enseignement  à  l'École  et 
ailleurs,  il  avait  toujours  tenu  essentiellement  à  maintenir  les  exigences  d'une 
formation  vraiment  générale  et  humaine,  le  culte  des  humanités. 

«  Mais,  obj cetera -t-on,  n'est-ce  point  là  dénaturer  la  philosophie  ou  même 
en  sortir  pour  s'absorber  dans  une  tâche  de  moraliste,  ou  substituer  au  travail 
propre  de  la  pensée  une  œuvre  de  culture  littéraire  ou  d'ascétisme  pratique  : 
en  sorte  que  la  seule  part  intéressante  d'une  telle  vie.  c'est  l'équilibre  et  comme 
la  réussite  individuelle  de  l'homme  même,  mais  sans  que  la  pensée  ait  un 
caractère  proprement  philosophique,  toute  rattachée  qu'elle  est*  à  ce  réalisme 
ou  à  cet  empirisme  pratique  qu'on  pourrait  nommer  un  simplisme,  parce  qu'il 
prend  les  choses  naïvement  comme  elles  apparaissent,  selon  les  exigences  de 
la  conduite  ?  »  C'est  là  précisément  qu'est  la  méprise.  Si  le  crilicisme  de  l'en- 
tendement consiste  à  s'attacher  à  la  façon  de  penser  plus  encore  qu'au  contenu 
même  de  la  pensée,  il  y  a  un  crilicisme  de  l'action  qui  s'attache  à  la  façon  de 
vivre,  plus  encore  qu'à  la  matière  même  de  la  vie;  et  si,  au  point  de  vue  idéa- 
liste, il  y  a  une  esthétique  transcendantale  qui  nous  purifie  d'illusions  sponta- 
nées, pourquoi  au  point  de  vue  pratique  cette  critique  des  apparences  ou  cette 
purification  des  données  illusoires  ne  comporterait-elle  pas  une  méthode  et 
une  précision  scientifiques?  Voilà  l'entreprise  qu'a  réalisée  M.  Ollé  pour  lui- 
même;  voilà  le  principe  très  fécond  de  la  philosophie  inédite  dont  il  a  semé  le 
germe. 

Sans  doute  cette  dialectique  morale  n'est  pas  d'emblée  communicable,  spé- 
cieuse, enivrante  comme  le  sont  les  virtuosités  métaphysiques,  et  «  ces  fausses 
vérités  »  qui,  à  l'éveil  de  la  puberté  intellectuelle,  apparaissent  comme  la 
marque  de  la  force  et  de  la  fécondité  :  il  y  a  en  effet  un  tempérament  desprit 
ei  surtout  un  îlge  auquel  les  constructions  et  les  destructions  spéculatives  ne 
coûtent  pas  plus  qu'un  jeu,  en  passionnant  comme  un  drame.  L'honneur  de  ren- 
seignement de  M.  Ollé,  c'est  d'avoir,  au  risque  parfois  d'être  lui-même  mal 
compris  ou  même  disqualifié,  toujours  ramené  les  esprits  qui  lui  étaient  confiés 
an  sens  plein  des  mots  et  des  choses,  au  sérieux  de  la  vie,  par  un  recours 
invisible  et  constant  à  une  expérimentation  métaphysique  et  morale,  dont  au- 
cune initiative  proprement  intellectuelle  ne  saurait  ni  se  passer  ni  nous  dis- 
penser. Et  voilà  pourquoi  il  est  infiniment  plus  malaisé  et  plus  rare  de  com- 
prendre à  fond  et  de  juger  avec  compétence  une  telle  philosophie  que  de 
pénétrer  les  plus  ardues  inventions  de  la  dialectique  spéculative  ;  car  cette 
philosophie  de  la  vie  oppose  une  résistance  insurmontable  au  seul  travail  de 
l'esprit,  à  l'effort  même  prolongé  et  méthodique  de  l'attention,  et  à  la  critiqua 


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88  ASSOCIATION  DBS  ANGIENS'ÉLÈVKS 

la  plus  aiguisée.  «  Ces  simples  mots  :  Au  feu  !  quel  sens  n'ont-il  pas  pour  qui 
a  vu  l'incendie.  ■  Lui,  il  avait  vu  cette  lumière  intérieure,  que  tout  homme 
porte  et  doit  entretenir  en  sot,  et  ceux  qui  ne  l'avaient  point  alimentée  en  eux 
ne  savaient  pas  éclairer  ses  paroles  les  plus  claires. 

C'est  même  pour  se  prémunir  et  pour  prémunir  les  autres  contre  l'esprit  de 
système  et  contre  les  tentations  de  l'originalité  présomptueuse  qu'il  a  toujours 
redouté  de  se  détacher  du  simple,  de  l'élémentaire,  de  l'ordinaire.  U  a  mis  plus 
de  soin  à  voiler  la  nouveauté  de  ses  idées  les  plus  personnelles  que  d'autres . 
à  se  parer  de  découvertes  imaginaires.  Combien  son  style  même  est  un  mer- 
veilleux instrument  d'optique  pour  atténuer  les  hardiesses  et  rapprocher  les 
cimes  !  Ouvrez  une  de  ces  pages  où  l'abondance  semble  extrême  et  où  le  cours 
de  la  pensée  paraît  s'attarder  voluptueusement  en  des  méandres  infinis:  si  cette 
page  vous  donne  l'impression  de  n'avancer  point,  c'est  que  vous  ne  savez  pas 
mettre  sous  chaque  mot  le  commentaire  très  précis  et  très  riche  qu'il  appelle; 
c'est  que,  ne  possédant  pas  la  science  des  origines  de  cette  pensée  et  de  cette 
parole  toutes  pénétrées  des  traditions  grecque  et  chrétienne,  toutes  pleines  des 
sources  classiques  et  des  inspirations  les  plus  modernes,  toutes  nourries  d'ex- 
périmentations réelles  dont  le  langage  ne  donne  qu'une  traduction  symbolique, 
vous  ne  voyez  pas  quelle  foule  d'idées  et  de  nuances  et  d'actions  sont  ramenées 
à  l'unité  d'un  terme  ;  c'est  que,  dupe  d'un  prestige,  vous  croyez  toucher  à 
l'horizon  lointain  parce  qu'une  étrange  transparence  de  l'air  dissimule  la  dis- 
tance. C'est  de  cette  distance  qu'il  faut  ici  donner  la  mesure,  en  montrant 
dans  la  suite  de  l'œuvre  philosophique  de  M.  Otlé-Laprune,  non  pas  simplement 
un  système,  mais  une  doctrine,  et  une  doctrine  qui  nous  porte  loin  des  pers- 
pectives coutumiéres ,  parce  qu'elle  étudie  et  manifeste  la  solidarité  organique 
de  ce  que  l'on  appelait  tout  à  l'heure  t  le  savoir  pur,  le  savoir-vivre  et  le 
savoir-faire  ». 

Une  doctrine,  oui,  M.  Ollé  en  a  une  et  très  arrêtée  ;  et  pourtant  il  ne  semble 
pas  qu'on  Tait  dégagée  nettement  des  ouvrages  où  l'auteur  avait  eu  le  dessein 
de  la  mettre,  mais  où  il  avait  conscience  qu'on  n'avait  point  su  la  trouver 
pleinement  :  il  suffisait,  pour  s'en  rendre  compte,  de  surprendre  chez  lui  cer- 
tains sourires  par  lesquels  il  accueillait  telle  ou  telle  critique,  et  surtout  telle 
ou  telle  adhésion  prématurée  ou  incompétente.  Caria  difficulté  semble  extrême 
d'exprimer,  en  fonction  de  l'entendement  et  par  une  théorie,  ce  qui  semble 
œuvre  de  vie  plutôt  qu'oeuvre  de  pensée.  Et  cependant  c'est  bien  sous  forme 
de  théorie  et  en  langage  intellectuel  qu'une  telle  conception  nous  est  pro- 
posée. Quelle  est  donc  cette  pensée  dominante,  cette  pensée  de  derrière  ta 
tête  qui  restera  comme  l'apport  personnel  de  M.  Ollé-Laprune  dans  l'histoire 
générale  des  Idées?  Le  voici,  ce  semble. 

La  connaissance  même  philosophique,  la  certitude  même  rationnelle  n'est 
point  une  tâche  du  pur  entendement  et  de  la  pure  raison.  La  croyance  est  an 
élément  intégrant  de  la  science,  comme  la  science  est  un  élément  intégrant 
de  la  croyance  elle-même;  c'est-à-dire  que  la  vue  de  fesprit  est  toujours  soli- 
daire de  la  vie  de  Vitre;  c'cst-a-dirc  que  la  philosophie  est  indissolublement 
affaire  de  raison  et  affaire  d'âme;  c'est-à-dire  enfin  que  ni  la  pensée  ne  peut 
suffire  à  la  vie,  ni  la  vie  ne  peut  trouver  en  elle  seule  sa  propre  lumière,  sa 
force  et  sa  loi  totale.  «  Il  ne  faut  pas  voir  rien  que  la  raison  dans  l'homme,  et 
rien  que  l'homme  dans  la  raison .  » 
•   Cette  thèse  fondamentale,  on  le   remarque  aussitôt,   n'intéresse   et  ne 


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de  l'école  normale  89 

renouvelle  'pas  seulement  la  théorie  si  importante  de  la  connaissance  ;  mais 
elle  remet  en  question  toute  la  conception  commune  de  la  philosophie,  toute  la 
solution  du  problème  de  la  destinée.  11  n'est  donc  pas  surprenant  que  l'auteur 
n'ait  pu  immédiatement  ni  en  faire  saisir  le  sens  exact,  ni  surtout  en  faire 
admettre  le  caractère  rationnel.  J'en  dois  ici  marquer  l'histoire  et  le  progrès. 

On  peut  dire  que  certains  termes  essentiels  de  la  langue  philosophique 
devront  à  M.  OUé-Laprune  un  changement  profond  et  décisif  de  leur  sens 
usuel.  Tels  sont  ceux  de  certitude  morale,  de  croyance,  de  doute  et  de  foi. 
Qu'on  prenne  le  mot  croire  :  dans  son  acception  primitive  et  précise,  il 
signifiait  se  fier,  sans  vue  directe,  au  témoignage  de  qui  sait,  et  se  fier  par  des 
Taisons  extrinsèques  à  ce  qui  est  affirmé.  D'après  la  signification  qu'avait  fait 
prévaloir  Kant  et  l'École  Néo-Kantienne,  croire  c'est  affirmer,  sans  raisons 
objectives  et  apodictiques,  et  fonder  subjectivement  son  assertion  sur  un 
décret  du  vouloir,  tel  qu'il  y  a  hétérogénéité  entre  la  raison  de  la  science  et 
te  raison  de  la  croyance.  Mais  voici  maintenant  un  sens  nouveau,  plus  large 
et  plus  précis,  un  «  grand  sens  »  qui  est  désormais  acquis  à  ce  grand  nom  de 
croyance  :  croire  n'est  pas  affirmer  par  des  raisons  simplement  extrinsèques, 
ce  n'est  pas  attribuer  à  la  volonté  le  pouvoir  arbitral  de  dépasser  l'entende- 
ment^ c'est  vivifier  les  raisons  intrinsèques,  démontrables  et  démonstratives, 
par  l'adhésion  de  tout  l'être  ;  c'est  Joindre  le  complément  d'un  consentement 
cordial,  volontaire  et  pratique  à  l'assentiment  raisonnable  et  rationnel.  Car  il  ne 
s'agit  pas  seulement  d'atteindre  et  de  prouver  l'être  ut  verum:  H  faut  encore, 
quand  on  Ta  touché  par  la  pointe  de  la  démonstration  spéculative,  en  pénétrer 
la  richesse,  en  égaler  davantage  le  contenu,  le  voir,  le  vouloir  et  l'épouser  ut 
honum.  Bien  plus,  on  ne  peut  l'affirmer  réellement  par  l'esprit  sans  déjà,  «  par 
3a  prière  naturelle  de  l'attention  et  par  l'accueil  de  la  bonne  volonté  »,  en 
accepter  la  présence  réelle,  même  avant  de  savoir  distinctement  ce  qu'il  est  ; 
et  c'est  pour  cela  aussi  que  le  doute  méthodique  reste  toujours  décevant  s'il 
n'est  qu'un  artifice,  ou  illégitime  s'il  est  effectif.  «  Jamais  porter  la  vie  en  soi 
ne  sera  un  obstacle  pour  juger  de  la  vie  et  pour  en  démêler  les  principes 
et  les  lois.  La  réalité  possédée  n'est  pas  contraire  à  la  vue  de  la  vérité  :  c'est 
une  condition  de  bien  voir.  »  Telle  est  la  formule  si  nette  que  je  recueille  dans 
Je  dernier  écrit  de  M.  Ollé,  dans  cette  très  belle  étude  sur  Jouffroy,  qui  va 
paraître,  et  où  se  marque  comme  un  développement  nouveau  de  sa  plus  large 
manière. 

Ainsi  la  certitude  a  un  caractère  moral  intrinsèque  à  son  caractère  intellec- 
tuel ;  et  la  croyance  accompagne,  commente,  emplit,  sans  la  compromettre  ou 
la  dénaturer,  la  connaissance  la  plus  lumineuse,  parce  que  jamais  nous 
n'agissons  par  l'esprit  seul,  sans  mettre  en  branle  toutes  les  ressources  de 
ïêtre  humain.  Entendue  de  la  sorte,  la  croyance  ne  se  fonde  plus  en  rien  ni 
sur  des  arguments  indirects,  ni  sur  une  décision  toute  subjective,  ni  sur  un 
coup  de  fidéisme;  elle  marque  tout  ce  qui,  dans  l'acte  de  la  connaissance, 
implique  que  la  connaissance  n'est  pas  le  tout  de  l'acte  ;  elle  tient  à  la  fois  à 
la  nature  de  l'être  réel  et  à  la  méthode  de  notre  pensée.  Car  d'une  part,  «  en 
•vancant  dans  nos  réflexions,  nous  trouvons  que  l'être  comme  tel  n'est  pas 
connaissante  par  pure  raison,  et  que  cela  ne  tient  pas  à  une  défaillance  de  la 
fensée,  mais  à  ce  que  l'être  est  l'être  »,  soit  qu'en  lui-même  et  dans  sa  plé- 
nitude, 11  dépasse  ce  que  la  connaissance  peut  définir  et  égaler,  soit  que 
«  l'implicite  étant  la  loi  de  tout  ce  qui  est  vivant,  imparfait  et  fini,  il  ne  puisse 


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90  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


y  avoir  connaissance  explicite  que  dans  l 'abstrait  ».  D'autre  part,  la  croyance 
exprime  le  procédé  naturel  et  vital,  la  démarche  complète  de  L'être  pensant  et 
agissant  qui  va  à  la  vérité  avec  toute  son  âme,  Çûv  5Xrj  t$  4^x3»  <£  n'est  pu 
dire  assez,  de  l'être  qui  connaît  et  s'assimile  l'être  avec  tout  son  être,  cœor 
et  corps.  Oui,  pour  le  philosophe  qui  est  dans  Tordre,  «  penser  est  son  labeur 
et  son  office  ;  mais  je  ne  dirai  pas  que  c'est  un  penseur,  si  être  penseur,  c'est 
accomplir  à  part  une  fonction  spéciale,  et  se  ranger  comme  dans  une  caste,  et 
avoir  une  étiquette  restrictive  ou  un  domaine  où  Ton  se  cantonne.  Il  pense, 
lui,  avec  son  âme  tout  entière  et  aussi,  tranchons  le  mot,  avec  son  corps;  il 
pense  avec  son  être  tout  entier.  Il  pense  en  faisant  concourir  à  sa  pensée, 
et  l'imagination  et  le  sentiment,  et,  d'une  certaine  manière,  l'organisme  même* 
car  il  pense  en  homme  et  humainement.  Il  pense  en  s'appuyaut  sur  le  sol  qui 
le  porte,  en  demeurant  en  contact  avec  l'humanité  dont  il  fait  partie,  avec  le» 
vivants,  avec  les  morts  ;  la  pensée  d'autrui,  la  pensée  du  genre  humain^ 
grâce  à  la  parole,  grâce  à  la  tradition,  lui  sont  présentes  et  entrent  dans  m 
substance.  Il  pense  enfin,  attaché  à  Dieu,  principe,  soutien,  lumière,  règle  de] 
toute  pensée.  »  Qui  ne  veut  vivre  d'une  vie  totale  et  normale  ne  peut  philo- 
sopher comme  il  faut.  «  Qu'on  aille  à  la  recherche  de  la  vérité  avec  une  ami 
mutilée,  c'est  ce  que  je  ne  puis  comprendre.  > 

Telles  sont  les  pensées  qui  inspirèrent  l'œuvre  maîtresse  de  M.  Ollé-Laprune; 
La  certitude   morale.  Ce  livre,  il  le  présenta  comme  thèse  de  doctorat, 
même  temps  que  son  étude  sur  la  morale  d'Aristote.  La  soutenance  eut  lieu 
4  juin  1880,  en  Sorbonne;  elle  fut  «  brillante...  et  étranglée  »,  selon  le  mot 
M.  Caro  qui  restreignit  la  discussion  parce  que,  disait-il,  *  la  salle  sentait 
poudre  ». 

•  Sans  goût  pour  la  lutte,  lui  répondit  M.  Ollé,  ennemi  par  nature  et 
conscience  des  pensées  excessives  et  des  paroles  violentes,  je  ne  songeais 
à  me  tenir  en  garde  contre  des  entraînements  que  ni  mes  habitudes,  ni  m 
caractère,  ni  mon  expérience  passée  ne  me  faisaient  pressentir.  Et  la  questi 
je  la  croyais  de  celles  qu'un  débat  public  éciaire  avec  plus  de  profit  que 
•danger.  Quel  est  donc  ce  degré  étrange  d'irritation  et  de  susceptibilité  de 
taines  passions  contemporaines,  que  l'examen  de  pensées  qui  les  choquent 
soit  plus  possible.  Il  y  a  des  causes  pour  lesquelles  vous  avez  fait  noblem 
des  expériences  de  ce  genre,   mon  cher  maître.  »  Plus  philosophes  et  pi 
soucieux  des  seules  idées,  les  élèves  des  différentes  années  et  des  divei 
sections  vinrent  le  mardi  qui  suivit    la  soutenance  entourer  M.  Ollé  ; 
écrit-il  :  «  Pendant  plus  d'une  heure  d'entretien  j'ai  reçu  des  témoignages 
respectueuse  et  cordiale  sympathie.  •  A  vingt  ans  de  distance  nous  avons 
en  effet,  à  comprendre  le  scandale  menaçant  d'un  livre,  d'une  thèse  doui 
caractère  raisonnable  et  rationnel  ne  fait  aujourd'hui  question  pour  perso 
Mais  déjà  quel  chemin  parcouru  depuis  le  temps  où  il  fallait  un  acte  de  cou 
«révolutionnaire  »  pour  que  le  chef  de  la  section  de  1858  osât  choisir  la  phi! 
sophie!  Ainsi  par  la  persévérance  et  la  force  de  sa  douceur,  M.  Ollé  a  été 
conquérant  de  liberté  pour  la  pensée,  pour  la  pensée  dont  il  a  fait  resi 
les  droits  et  étendu  le  domaine  au  profit  de  ceux  mêmes  qui  l'ont  combattu. 

Dix  ans  il  se  recueille  et  se  consacre  à  son  enseignement  de  l'École  où 
traite  de  la  plupart  des  problèmes  essentiels,  en  ramenant  les  raisons  de 
choix  à  cette  triple  question  qui  lui  permet  d'appliquer  ses  principes  a 
inquiétudes  et  aux  besoins  actuels  :  débat  entre  la  science  et  la  métaphysique» 


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DE  L'ÉCOLE  NORMALE  94 

et  valeur  de  la  certitude,  périls  de  la  pensée  par  la  division  extrême  et 
Anarchie  des  esprits.  «  La  Philosophie  et  le  Temps  présent  »  qu'il  publie  en 
est  la  synthèse  de  cet  enseignement.  L'importance  de  cet  Organum  ou 
tt  ce  Canon  de  la  Philosophie,  telle  que  l'entend  M.  011é,a  échappé  même  à  la 
ftepsrt  de  ceux  qui  étaient  le  plus  sympathiques  à  sa  pensée.  On  n'a  point  vu 
que  ce  livre  renferme,  à  travers  mille  allusions,  mille  critiques,  mille 
d'actualité,  une  définition  méthodique,  une  organisation  complète  de  la 
ffailetophie  entièrement  construite  sur  le  fondement  original  des  principes  que 
fexposais  tantôt,  avec  la  double  préoccupation  de  l'union  et  de  la  liberté  des 
C'est  ainsi  que  sous  la  main  et  par  l'inspiration  de  l'auteur,  toutes  les 
ions  opposées  du  dilettante  et  du  psychophysicien,  de  l'artiste  et  du 
nt  se  fondent  en  s'élargissant,  comme  les  membres  divisés  et  ennemis 
ni  forme  et  vie  commune  en  un  corps  où  l'unité  se  marque  à  pro- 
de  la  variété  des  parties,  et  que  pour  la  première  fois,  sans  doute,  il 
est  donné  de  considérer  dans  la  plénitude  de  son  développement  et  toute 
h  richesse  de  sa  constitution  :  science  eminente,  art  à  sa  manière,  œuvre 
■orale,  œuvre  de  foi,  partout  ensemble  raison  et  vie,  c'est  l'image  plus  corn- 
ftete  qu'elle  n'a  jamais  été  tracée  d'une  philosophie,  parlons  juste,  de  «  la  Phi- 
losophie vraiment  une  et  universelle,  qui  se  fait  par  tout  l'homme  et  pour  tout 
nomme  ».  Et  comment  elle  se  fait,  par  où  l'esprit  et  la  réalité  se  pénètrent, 
e'et  pour  réussir  à  le  montrer  qu'on  nous  mène  peu  à  peu,  par  une  sorte  de 
Hxnreau  Discours  de  la  Méthode,  jusqu'au  profond  et  secret  laboratoire  où 
Ifetange  se  fait  perpétuellement  de  la  vie  à  la  pensée  et  de  la  pensée  à  la 
w.  et  où  se  prépare  le  iibre  accord  des  intelligences.  Loin  donc  de  nous  y 
une  doctrine  toute  faite,  l'on  nous  apprend  comment  on  s'en  fait  une 
légitime  et  saine.  L'apparente  faiblesse  de  ce  livre,  —  et  c'en  est  la  force,  — 
&st  donc   qu'il  est  comme  un  cadre  vide  de  conclusions  et  de  résultats 
teints  :  point  de  manifeste  d'école,  point  de  programme  d'union  ;  mais  un 
«perceptible  progrès  qui,  à  partir  des  notions  les  plus  simples,  ainsi  que  d'un 
inaperçu,  va  s' épanouissant;  mais  des  analyses,  en  apparence  élémen- 
fcûes,  de  noms  et  d'idées  simples  dont  on  peut  dire  qu'elles  sont  le  commen- 
teront et  la  fin  de  la  philosophie;  mais  cette  pensée  partout  présente  à  l'ou- 
nage,  c'est  que,  «  si  la  philosophie  est  la  théorie  de  la  vie  totale,  elle  n'est  pas 
efte-méme  la  vie  totale  »,  et  que  dès  lors  il  faut  la  constituer  tout  entière  sous 
celte  réserve  dominante  :  <  On  doit  vivre  et  vivre  normalement,  avant  de  phi- 
losopher normalement  sur  la  vie,  et  avant  de  vivre  de  sa  philosophie.  • 
Deux  voies  ici  semblaient  s'ouvrir  devant  M.  Ollé-Laprune,  comme  il  y  a 
feux  moyens  d'abréger  la  nuit,  ou  en  suivant  le  soleil  dans   sa  course  vers 
décident,  afin  de  prolonger  la  journée  de  travail,  ou  en  allant  à  la  rencontre 
te  son  lever  par  une  audacieuse   marche  vers  l'Orient.  Sans  doute  les  deux 
voies  finissent  par  se  rencontrer,   et  c'est  pour  cela  que  plusieurs  ont  été 
Mêles  à  leur  mattre  qui  ont  commencé  par  sembler  se  séparer  de  lui.  La  pre- 
mière voie  est  la  voie  de  ceux  qui,  sans  cesser  assurément  d'avoir  foi  dans 
fe  vertu  finale  de  la  recherche  toute  désintéressée  des  résultats   immédiats, 
tittendent  pas  de  traverser  la  nuit  de  la  dialectique  pour  parer  aux  dangers 
te  plus  urgents  et  secourir  les  esprits  en  détresse.  Pourquoi  M.  Ollé  a  tout 
tturellement  choisi  cette  direction,  comment  sa  pensée  et  son  action   ont 
&  déterminées  par  ce  choix  même,  c'est  ce  qu'il  est  important  d'indiquer. 
Cest  que  d'abord,  par  nature  et  par  goût  réfléchi,  M.  Ollé  allait  à  la  pratique, 


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ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLEVÉS 


ayant  rame  agissante  et  militante.  «  Le  pur  abstrait  fatigue  et  désole.  »  E  ai 
le  besoin  de  réaliser  plus  que  d'analyser;   il  a  donc  toujours,  peut-on  dii 
plus  vécu  sa  pensée  qu'il  n'a  pensé  sa  vie  ;  et  c'est  pour  cela  que   sa   pi 
sophie  implicite  a  toujours  devancé  et  dépassé  sa  philosophie  explicite  : 
peut  même  ajouter  que  toutes  ses  découvertes,  nées  du  plus  libre  mouveme 
de  Tâme,  sans  recours  effectif  à  aueune  influence  proprement  philosopl 
et  comme  parties  du  sanctuaire  Terme  de  la  conscience,  se  sont  produites  il 
pticitement  sans  que  la  réflexion  explicite  ait  toujours  pris  le  temps  de  les 
1er.  N'a-t-il  pas  insisté,  plus  que  personne  après  Newman,  sur  cette  vie 
cite  qui  est  la  matière  ou  l'enjeu  de  la  recherche  ?  N'a-t-il  pas  répété,  ai 
Bossuet,  que  «  l'homme  est  toujours  à  lui-même  une  grande  énigme  et 
son  propre   esprit  lui  sera  toujours  l'objet  d'une  éternelle  et  impèn< 
question  ?  />  N'a-t-il  pas  appris  de   Gratry   que  «  faire  remarquer  ressent 
inaperçu,  c'est  la  grande  utilité  de  la  philosophie  »?  Et  comme  sa  pei 
dominante  c'était  de  montrer  qu'il  y  a,  dans  la  connaissance  même,   ai 
chose  que  la  connaissance,  il  semblait  spontanément  et  délibérément 
achever  sa  propre  thèse  dans  la  pratique  et  par  elle.  Mais,  comme  d'aï 
part  il  maintenait  que,  dans  la  croyance  même  et  dans  la  vie,  l'élément 
tionnel  est  toujours  présent,  il  s'est  exactement  borné  à  militer  par  les  i< 
seules,  et  il  a  de  plus  en  plus  conçu  la  philosophie  sous  la  forme  d'une  ac 
spéculative  et  d'un  apostolat  théorique. 

Toutefois,  ici  encore,  deux  directions  sollicitent  la  pensée.  Que  sera, 
effet,  cette  œuvre  théorique?  Consistera-t-elle  essentiellement  à  mesurer 
forces  et  les  limites  de  la  pensée  pour  réserver  à  la  vie  ce  qu'elle  appoi 
d'imprévisible  enseignement  ?  Consistera-t-eile  au  contraire  à  alimenter 
pour  ainsi  dire,  à  faire  de  la  vie  avec  la  pensée  môme  ? 

M.  Ollé  n'a  pas  détourné  le  regard  de  la  première  de  ces  directions,  et 
serait  une  tâche  très   profitable  que  de  recueillir  ses  vues  sur  ce  probl< 
capital,  liais  enfin  c'est  surtout  vers  la  seconde  de  ces  directions  qu'il  s* 
orienté  ;  et  c'est  même  pour  cela  qu'il  a  paru  se  contenter  toujours  et  de 
en  plus  des  formes  usuelles  du  réalisme,  alors  pourtant   qu'il   s'éloignait 
cesse  davantage  du  fond  de  cette  doctrine,  de  son  rationalisme  et  de  « 
suffisance  intellectuelle,  de  cette  étroitesse  démodée  •  qui,  selon  son  expr 
sion,  c  fait  sourire  de  pitié  ».  A   mesure  donc  que  sa  pensée  était  plus  pleil 
et  plus  large,  on  peut  dire  que  le  vêtement  technique  dont  il  la  couvrait  dei 
nait  plus  mince,  et  que  son  réalisme  notoire,  que  son  effort  dialectique 
simplifiait,  comme  pour  stimuler  les  esprits  à  chercher  derrière  le  symbolù 
des  mots  le  fonds  inexprimé,  et  pour  mettre  en  évidence  ia  disproportion 
maie  de  la  vérité  concrète  avec  les  formules  verbales  ou  les  définitions  iot 
lectueltes  auxquelles  tant  d'esprits  s'arrêtent  comme  à  la  réalité  même.  Et 
n'est  pas  une  des  moindres  énigmes  qu'il  nous  propose,  que  cette  apj 
contradiction  entre  la  matière  et  la  forme  de  sa  doctrine  ;  au  point  que,  faute 
la  discerner,  beaucoup  lui  ont  reproché  cette  simplification  croissante  de 
méthode  au  moment  où  elie  résultait  d'un  enrichissement  de  sa  pensée. 

Par  ces  raisons  multiples,  par  ce  sentiment  qu'il  a  fortement  exprimé  di 
son  discours  du  23  juillet  1894  sur  le  «  Devoir  d'agir  »,  par  la  conscience 
«  la  responsabilité  de  chacun  devant  le  mal  social  »  et  en  face  de  «  ces  que 
tions  pressantes  qui  nous  prennent  à  la  gorge  »,  s'explique  le  caractère 
œuvres  dernières  de  11.  Otlé-Laprune,  la  rapidité  relative  de  leur  producl 


DE  L'ECOLE  NORMALE  93 

Mendue  du  succès  qu'elles  ont  obtenu,  et  ce  qu'on  pourrait  nommer  Pélargis- 
ou  même  le  déplacement  de  son  influence. 
Sources  de  la  Paix  intellectuelle  publiées  en  1892,  sont  comme  répure 
ce  qui,  dans  la  désunion  actuelle  des  consciences,  peut  et  doit  préparer  et 
rer  une  unité  réelle,  un  équilibre  sans  doute  toujours  instable  et  provi- 
mais  qu'on  ne  peut  obtenir,  môme  tel,  qu'à  la  condition  de  tendre  à 
entier  et  définitif.  «  Empressés  à  accueillir  les  incomplets,  disait-il 
bneoedans  son  discours  du  f»  août  1893,  au  collège  Stanislas,  vous  maintien- 

Ëque  le  vrai  remède  n'est  que  dans  la  vérité  complète.  Vous  ne  diminuerez 
jamais  la  vérité  comme  jamais  vous  ne  diminuerez  en  vous  la  dignité  du 
1ère,  ni  l'honneur  de  la  vie.  La  paix  est  à  ce  prix.  Puisqu'elle  est  ordre  et 
noo,  et  au  fond  amour,  ou  du  moins  fruit  de  l'amour,  elle  demande,  comme 
Amour  même,  que  ce  qu'elle  rapproche  soit  quelque  chose  et  soit  quelqu'un. 
[S  celui  qui  aime,  n'était  qu'un  fantôme  d'être,  que  donnerait-il,  n'étant  rien, 
jase  donnant  soi-même?  Et  si  celui  qu'on  aime  n'est  à  son  tour  qu'un  sem- 
IfaQt  d'être,  que  peut-on  aimer  en  lui  ?  Je  le  sais,  l'amour  quand  il  est  pitié, 
quand  il  est  bonté,  va  vers  ce  qui  n'est  pas  :  mais  cette  condescendance  a 
jour  objet  de  le  faire  être,  et  si  vous  aimez  ce  rien,  c'est  pour  en  faire  quelque 
ctose,  de  même  que  la  bonté  créatrice  et  souveraine  a  aimé  le  néant  pour  lui 
tonner  l'être.  En  sorte  qu'il  demeure  certain  que  l'amour  suppose  la  parfaite 
tiâ&nciion  dans  l'union  parfaite.  Et  de  la  je  conclus  que  la  paix  par  effacement 
les  idées  ou  par  annihilation  des  personnes,  si  c'était  possible,  ou  du  moins 
far  oubli  de  ce  qui  les  sépare,  n'est  point  une  vraie  paix.  C'est  plutôt  en  allant 
frsqu'à  la  cime  de  toutes  vos  pensées,  et  dans  les  rapports  avec  ies  personnes 
JBsqu'au  bout  et  au  haut  d'autrui  et  de  vous-même,  à  force  de  sincérité  et  de 
franchise  que,  voulant  la  paix,  vous  la  ferez  et  que,  vraiment  pacifiques,  vous 
)Q6séderez  la  terre.  » 

le  Pris  de  la  Vie  marque  la  synthèse  la  plus  complète  de  la  pensée  spécu- 
talrre  et  des  préférences  pratiques  de  M.  Ollé  :  c'est  l'expression  de  son  dogma- 
tisme, mais  d'un  dogmatisme  où  l'élément  intellectuel  est  tout  pénétré  et 
comme  coloré  par  la  préoccupation  morale  et  l'inspiration  religieuse. 

Cir  il  faut  toucher  enfin  à  ce  qui  a  été,  pour  M.  Ollé,  comme  l'âme  de  son 
Jme  et  la  pensée  de  sa  pensée.  El  si  je  n'ai  point  encore  parlé  expressément 
k  son  Christianisme,  ce  n'est  nullement  pour  dissimuler  ce  qu'il  a  toujours 
Iniquement  confessé  en  parole  et  en  acte,  c'a  été,  respectant  ses  intentions 
et  la  vérité,  pour  montrer  qu'en  lui  l'homme  et  le  philosophe  avaient  tout  leur 
Imloppement  naturel.  En  un  sens  même  il  a  fait  d'abord  de  son  Christianisme 
m  simple  moyen  d'être  plus  et  mieux  homme  et  philosophe.  «  Les  hommes, 
ft-il  après  Fénelon,  n'ont  point  assez  de  force  pour  suivre  toute  leur  raison  : 
cette  philosophie  naturelle  qui  irait  sans  préjugé,  sans  impatience,  sans  orgueil 
jaqa'au  bout  de  la  raison  humaine  est  un  roman  de  philosophie.  »  C'est  de  ce 
roskao  qu'il  a- voulu  faire  son  histoire.  Pas  plus  donc,  on  l'a  vu,  que  l'inspira- 
fera  morale  de  sa  pensée  première  n'a  fait  de  lui  un  simple  moraliste  et  ne  Ta 
«■péché  d'avoir  une  doctrine  rationnelle,  pas  plus  le  caractère  chrétien  qui 
•ttquait  tout  son  être  n'a  effacé  ou  recouvert  en  rien  le  sens  et  la  valeur  pro- 
frement  philosophique  de  sa  vie,  de  son  enseignement,  de  sa  pensée.  Il  ne 
ftst  point  lassé  d'insister  sur  cette  réserve  qui  lui  tenait  au  cœur  et  qui  était 
présente  à  toutes  ses  démarches.  Elle  correspondait  profondément  a  la  con- 
ception qu'il  avait  des  rapports  ou  plutôt  de  la  superposition  des  deux  ordres, 


1 


H  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


de  la  nature  et  de  La  grâce  qui,  loin  de  s'entre-géner,  se  complètent  et  se  perte* 
tionnent  mutuellement;  «  car  s'il  y  a  une  manière  d'aimer  la  nature  qui  tim 
pas  chrétienne,  il  y  a  plusieurs  manières  de  l'aimer  qui  le  sont  ».  Elle  corre* 
pondait  précisément  aussi  à  ridée  qu'il  avait  de  sa  propre  vocation  :  il  esti 
en  effet  que  non  pas  lui  seulement,  mais  que  chacun  a  une  destination 
à  fait  propre,  un  rôle  vraiment  unique  à  remplir  dans  ce  plan  divin  du 
où  les  Ames  ont  toutes  une  physionomie  singulière  comme  l'amour  qui  la 
appelées  à  l'honneur  d'être  et  à  la  dignité  de  devenir  cause  à  leur  tour.  «Pies 
médite  sur  la  suite  et  l'histoire  de  ma  vie,  plus  il  réapparaît  que  ma 
spéciale,  c'est  de  rendre  témoignage  à  la  vérité  chrétienne  dans  le  m 
philosophique  et  dans  l'Université.  »  A  ce  monde  qui  dit  comme  le  p 
Romain  :  Qu'est-ce  que  la  vérité  f  et  qui  le  dit  en  tant  de  sens  différents, 
demende  au  Christ  si  vraiment  il  est  roi,  il  faut  répondre,  en  faisant  avec 
œuvre  royale  :  Je  sols  né  et  je  suis  venu  dans  le  monde  pour  rendre  té 
gnage  à  la  Vérité.  »  Réciproquement  donc,  plus  il  tenait  à  s'acquitter  de 
rôle  supérieur,  plus  aussi  il  avait  passionnément  à  cœur  d'être  universi 
d'être  homme  de  raison,  de  parler  en  philosophe,  sans  sortir  de  sa  compétei 
d'user  à  la  fois  de  toute  sa  pensée  et  de  toute  sa  liberté,  pour  l'honneur 
de  sa  profession  et  de  cette  École  à  laquelle,  c'est  son  mot,  il  était  « 
attaché  ».  D'où  il  résulte  qu'il  a  rendu  un  autre  témoignage,  un  témoignage 
la  vérité  humaine,  à  la  philosophie,  à  l'Université,  parmi  des  hommes  et 
un  monde  où  il  y  a  peut-être  encore  plus  d'ignorances  ou  d'illusions  que 
passions  contraires.  Par  là,  M.  Ollé  devenait  un  de  ces  messagers  de  paix 
d'union,  pouvant  tout  dire  et  parler  partout,  capables  de  rapprocher  les  es 
les  plus  éloignés  pour  peu  qu'ils  fussent  droits  et  rassis;  on  l'a  pu  remarqa 
ses  funérailles  où  se  rencontrèrent  des  hommes  qu'on  n'aurait  pu  sans  d 
réunir  nulle  part  ailleurs  dans  un  sentiment  commun,  n  y  est  apparu  à  plusii 
je  le  sais,  comme  le  symbole  de  ce  qui  rassemble  les  extrêmes,  sans  effa 
ment,  par  la  seule  efficacité  de  l'intégrité  des  convictions,  par  la  modération 
la  fermeté  mêmes  du  caractère. 

11  recueillait  ainsi  le  fruit  de  sa  douceur  intraitable  qui  semblait  pr< 
cette  devise  qu'il  fallait  une  merveilleuse  précision  de  tact  et  de  vigilai 
pour  pratiquer  :  jamais  une  ligne  au  delà,  jamais  une  ligne  en  deçà  du  d 
du  devoir  et  de  l'honneur.  On  l'avait  compris,  dès  le  début,  à  l'École  ;  on 
savait  qu'il  était  incapable  d'obéir  à  d'autres  motifs  qu'à  des  raisons  dont 
•était  sur  qu'elles  étaient,  à  ses  yeux,  nobles,  impersonnelles,  mûries, 
quand  on  ne  les  comprenait  guère  et  quand  on  ne  les  approuvait  pas.  Oa 
respecté  en  lui  ce  qu'on  n'eût  pas  respecté  en  d'autres,  parce  que  cela  il  Ta 
rendu  ce  que  cela  doit  être,  inRniment  respectable.  On  lui  a  su  gré,  peut- 
dire,  de  la  justesse  de  sa  dignité  et  de  son  indépendance.  Et  lorsque,  dans 
circonstances  trop  présentes  à  votre  mémoire  pour  que  je  les  rappelle, 
qu'elles  datent  de  1880,  il  déclara,  en  face  des  menaces  ou  des  insinuât» 
dont  il  était  l'objet,  que  «  ni  son  honneur,  ni  l'honneur  de  l'Ecole  ne  lui  per- 
mettaient une  autre  attitude  »  que  celle  qu'il  prenait,  l'École  se  rendit  sofr 
daire,  non  de  son  acte,  mais  de  son  attitude  même.  Et  j'aime  à  renouveler; 
ici,  à  la  mémoire  de  l'homme  qui,  privé  de  son  enseignement,  mais  non  m 
son  traitement,  sut  allier  le  respect  de  la  légalité,  la  fierté  du  sentiment  et  H 
délicatesse  du  cœur,  ce  témoignage  de  M.  Havet,  alors  Président  de  noue 
Association  :  *  J'ai  à  vous  transmettre  l'expression  de  la  reconnaissance  di 


de  l'école  normale  95 

Conseil  pour  un  acte  également  généreux  par  la  valeur  du  présent  et  par  les 
sentiments  qui  Pont  dicté.  Le  Conseil  m'a  chargé  encore  de  l'annoncer  à  tous 
•os  associés  dans  l'allocution  qui  ouvrira  la  prochaine  Assemblée  générale.  » 
En  toutes  circonstances,  H.  Ollé  prouva  la  même  indépendance  d'esprit  et 
pe  conduite,  sous  la  sauvegarde  de  la  même  prudence  et  du  même  tact.  Que 
«eux  qui  lui  ont  reproché  d'aller  chercher,  au  delà  de  la  raison  ou  au  delà  des 
monts,  un  mot  d'ordre  ou  une  direction  de  pensée,  lisent  donc  ce  que,  dès 
187lt  il  écrivait  de  notre  situation  et  de  notre  devoir  social  et  politique  : 

c  La  République  a  l'avantage  de  nous  donner  la  seule  stabilité  que  notre 
caractère  et  nos  mœurs  politiques  puissent  supporter;  et  par  cela  même  qu'elle 
fn'entoure  le  chef  de  l'Ëlat  d'aucune  garantie  mensongère  et  d'aucun  éclat 
illusoire,  elle  peut  lui  assurer  le  respect.  Dans  l'état  actuel  de  notre  pays,  le 
jeespect  est  plus  facile  avec  ce  régime  qu'avec  tout  autre,  parce  que  l'on  voit 
iplus  clairement  alors  que  c'est  à  la  loi  même  que  ce  respect  est  dû  ;  et  tous 
les  vains  prétextes  des  fauteurs  de  désordre  s'évanouissent  ;  on  comprend 
■lieux  que  ce  qu'ils  attaquent  et  prétendent  miner,  c'est  la  loi  même,  c'est 
l'ordre,  c'est  la  société  dans  ses  principes  essentiels.  Ne  proposons  à  notre 
pespect  que  la  patrie  et  la  loi  :  il  faut  que  personne  ne  puisse  se  mettre  au- 
jlcssus  d'elles  sans  paraître  insensé  et  criminel.  Si  nous  ne  savons  pas 
Respecter  ou  si  nous  ne  rapprenons  pas  bien  vite  à  respecter  ces  choses-là, 
alors  nous  marchons  à  grands  pas  vers  notre  ruine.  » 
Et  sans  s'être  jamais  prévalu,  plus  tard,  dans  l'intimité  même,  de  ces  vues 
triotiques,  il  restait  fidèle  à  lui-même  en  écrivant,  le  25  septembre  1883,  ces 
rôles  analogues  à  celles  qui,  dix  ans  plus  lard,  devaient  paraître  si  hardies 
si  imprévues  :  «  Ce  que  je  ne  cesse  de  souhaiter,  c'est  que  la  cause  de  la 
igion  soit  mise  en  dehors  des  partis  et  que  la  politique  ne  se  mêle  pas  à 
intérêts  supérieurs  et  immortels  de  façon  à  les  compromettre.  Je  ne  sais 
que  l'avenir  réserve  à  la  France  en  particulier,  mais  je  sais  que  si  on 
paissait  s'accréditer  cette  idée  que  monarchiste  et  catholique  c'est  la  même 
chose,  on  commettrait  une  grande  faute.  » 

f  En  tout  ordre,  il  avait  horreur  de  l'esprit  de  coterie,  de  secte  et  de  parti, 
(flétrissant  également  ce  qu'il  nommait  «  la  dévotion  aux  idoles  contempo- 
raines »  et  cette  pusillanimité  fréquente  même  chez  des  hommes  de  tête  et 
pie  cœur  qui  est  «  la  peur  de  Dieu  ».  11  a  eu  le  courage  le  plus  rare,  celui  de 

Eraindre  Dieu  à  la  face  du  monde,  et  celui  de  ne  jamais  redouter  la  lumière  et 
i  justice  au  regard  des  passions,  de  quelque  vêlement  qu'elles  fussent  cou- 
Pies.  Ce  qu'il  aimait,  ce  qu'il  aidait  dans  le  progrès  des  idées,  c'était  juste- 
nt  «  cet  accroissement  du  respect  dû  à  la  conscience  à  cause  de  la  vérité 
jnéme,  de  la  délicatesse  infinie  dont  il  faut  user  avec  les  esprits,  je  ne  sais 
Quelle  notion  sociale  et  politique  plus  profonde  du  prix  de  la  vérité  et  des 
taies». 

r.  Attendant  tout  et  n'attendant  rien  que  de  la  libre  coopération  de  tous  au 
£ien,  il  redoutait  tout  emploi  de  la  force,  toute  intervention  officielle,  toute 

Kssion  dans  le  domaine  des  idées  et  des  croyances.  Il  n'a  jamais  été  de  l'op- 
ition,  parce  qu'il  n'aurait  jamais  été  de  la  réaction,  au  sens  matériel  que  ces 
Siots  ont  pris.  «  Les  catholiques,  a-t-il  dit,  n'ont  que  des  devoirs  de  plus  que 
les  autres  ;  ils  n'ont  que  les  mêmes  droits,  mais  ils  les  ont  tous.  » 
•  Ces  devoirs  en  plus,  comme  il  avait  à  cœur  de  les  pratiquer  !  quoi  qu'il  Ht, 
il  souhaitait  de  le  faire  «  tout  comme  un  autre  d'abord,  et  puis  mieux  encore 


L 


96  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

et  plus  excellemment,  avec  une  inspiration  plus  haute  et  plus  chaude,  plus 
complète  et  plus  pure  ».  Et  tandis  qu'il  portait  plus  loin  les  légitimes  exigences 
de  la  dignité  et  les  délicatesses  de  l'honneur  viril  en  sa  fleur,  il  poussait  plus 
loin  aussi  les  humbles  condescendances,  les  prévenances  affectueuses  et  ta 
industries  charitables.  Qui  n'a  pas  connu  les  ingéniosités  de  son  amitié  ser- 
viable,  n'a  pas  connu  son  esprit.  Qui  n'a  pas  connu  sa  bonté  envers  les  pau- 
vres, n'a  pas  connu  son  cœur.  11  avait  de  délicieuses  attentions,  et  sa  façoa 
d'aimer  comme .  de  donner  ennoblissait  ceux  qui  recevaient  ce  don  par  lequel 
il  semblait  lui-même  l'obligé.  Aux  anniversaires  et  aux  fêtes  qu'il  célébrait 
avec  un  culte  pieux  et  avec  un  sens  profond  de  la  société  spirituelle,  il  coq-, 
viait  toutes,  les  âmes  qui  lui  étaient  particulièrement  unies,  et  il  tenait  à  ce 
que  ses  chers  pauvres  fussent  associés  à  toutes  ses  joies  de  famille  :  il  étai 
«  de  ceux  qui  se  scandalisent  de  leur  propre  abondance  »,  non  seulement  s'ils 
n'en  font  pas  un  libéral  usage,  mais  s'ils  n'y  trouvent  un  moyen  de  contri- 
buer au  progrès  de  la  justice  sociale  par  un  savant  mélange  de  dignité  per- 
sonnelle, de  générosité  envers  tous  et  de  respect  pour  les  plus  petits.  Larg» 
et  magnanime,  il  Ta  été  pour  ainsi  dire  avec  excès  et  au  delà  de  la  proportion 
accoutumée  même  chez  les  plus  généreux  des  ressources  et  des  dons.  Mail 
dans  cet  excès  même  sa  raison  était  complice  de  son  cœur  et  de  sa  foi. 

Ainsi  donc  des  plus  hauts  sommets  de  sa  pensée  métaphysique  jusqu'aux 
infimes  inventions  de  son  zèle  pieux,  la  philosophie  inspirait  tout,  réglait  tout» 
relevait  tout.  Ah  !  sans  doute,  on  a  pu  dire  que  s'il  n'avait  pas  été  l'homme  d» 
foi  qu'il  fut,  il  n'aurait  pas  eu  la  doctrine  qui  était  la  sienne;  mais  il  est  plei- 
nement vrai  d'ajouter  que  s'il  n'avait  pas  été  partout  et  en  tout  le  philoso 
qu'il  était,  sa  vie  morale  et  religieuse  n'aurait  pas  eu  non  plus  la  mêi 
sève  et  la  même  fleur.  Il  semblait  que  le  mouvement  séculaire  des  id 
eût  creusé  un  abîme  entre  le  sens  antique  ou  populaire  du  mot  pkilosop* 
appliqué  à  l'homme  sage  et  courageux,  maître  de  lui  comme  de  l'univers, 
ce  sens  moderne  et  technique  qui  restreint  la  philosophie  à  une  discipu 
austère  et  ardue  de  l'esprit.  M.  Ollé,  non  seulement  a  rapproché  et  fondu 
sa  vie  ce  qui  semblait  divisé  ou  même  hétérogène,  mais  encore  il  a  jusi 
par  une  doctrine  originale  cette  unité  rompue;  il  l'avait  rétablie  en  fait  par 
exemple,  il  a  prouvé  simultanément  qu'elle  est  fondée  en  droit  :  en  sorte  qu'à 
tous  ceux  qui,  soit  en  raison  de  son  attitude  et  de  ses  croyances,  soit  en  raison 
de  sa  pensée  même,  semblaient  prêts  à  lui  dénier  le  nom  de  «  philosophe  »  oa. 
doit  répondre  que,  à  ce  double  litre,  nul  ne  Ta  mérité  plus  que  lui.  11  en  avait» 
malgré  la  modestie,  qui  lui  interdisait  de  prétendre  à  aucune  originalité, 
sentiment  profond.  Et  c'est  là  ce  qui  explique  la  fermeté  dont  quelques-uns  dt, 
ses  amis  mêmes  n'ont  point  paru  comprendre  le  sens  et  la  portée,  l'inéb 
lable  fermeté  avec  laquelle  il  refusa  de  se  présenter  à  la  section  de  morale 
l'Institut  :  il  n'avait  l'ambition  d'aucun  honneur  pour  sa  personne;  mais 
sa  doctrine,  pour  ce  qu'il  représentait,  il  avait  la  généreuse  passion  de  ne 
mettre  aucune  méprise,  aucune  atténuation,  aucune  altération  de  la  vérité. 
la  vérité,  telle  que  la  mit  en  lumière  l'élection  du  18  décembre  1897  dont  il  tat 
heureux  surtout  pour  les  siens  et  pour  l'École,  c'est  qu'il  appartenait  tout  a 
philosophie. 

Le  voici  donc  dans  la  plénitude  de  sa  maturité,  ayant. réussi  à  rendre 
pensée  et  sa  vie  même  aussi  expressives  que  possible,  et  portant  tout 
témoignage.  Mais  c'était  un  de  ses  principes  que  si  l'action  vaut  plus  que  la 


! 


DB  LBCOLB  NORMALE  97 

,  la  souffrance  vaut  influimeot  plus  que  l'action.  «  Le  sacrifice,  écrivait- 
i,  a  une  vertu  singulière  »,  pour  parfaire  l'ouvrier  en  le  détachant  de  sou 
cuvre,  et  pour  féconder  l'œuvre  en  lui  communiquant  une  divine  vitalité.  Déjà, 
par  quelques  atteintes  très  passagères  et  très  accidentelles,  il  avait  entendu 
plusieurs  fois,  mais  d'une  façon  enveloppée,  cette  réponse  de  mort  dont  il  me- 
ttait le  sens,  tout  attaché  qu'il  était  à  la  vie  ;  il  y  a  un  an,  en  pleine  santé,  il 
jetait  sur  un  carnet  ces  mots  :  «  Que  la  mort  ne  me  surprenne  pas  comme  un 
loleur.  Que  le  Maître  me  trouve  occupé  au  soin  qu'il  m'a  commis,  faisant  mon 
eovre  qui  est  son  œuvre,  appliqué  à  ce  pour  quoi  il  m'a  mis  dans  le  monde.  » 
ftéjà.  plus  que  les  souffrances  corporelles,  il  avait  ressenti  des  peines  d'âme 
et  «  la  douleur  consolante  d'être  méconnu  »,  trop  fier  pour  s'en  plaindre,  trop 
vrai  et  trop  soucieux  de  son  rôle  pour  y  demeurer  indifférent,  trop  clairvoyant 
puur  ne  point  comprendre  que  «  c'est  un  des  moyens  par  où  la  vérité  se  fait 
jour  •.  Hais  on  peut  dire,  que,  si  préparé  qu'il  fût  au  sacrifice  par  l'intelligence  et 
It  volonté  et  l'habitude  qu'il  en  avait,  toutes  les  racines  les  plus  profondes  et 
les  plus  délicates  qui  le  fixaient  au  sol  de  ses  affections  et  de  ses  travaux 
étaient  encore  à  trancher  lorsque,  selon  la  promesse  qu'avaient  échaugée  les 
époux  de  s'avertir,  l'heure  dernière  lui  fut  annoncée.  Mystère  d'angoisse  et  de 
sérénité,  de  douceur  et  de  douleur  que  cette  heure  où  se  recueillirent  toutes 
tes  grâces  d'une  adolescence  pure  et  ardente,  tous  les  efforts  d'une  virilité 
pi  n'avait  point  eu  de  défaillance,  toutes  les  conclusions  d'une  pensée  qui 
tarait  pas  connu  le  trouble  et  le  doute,  toutes  les  certitudes  d'une  foi  dont  la 
n'avait  pas  été  un  seul  instant  obscurcie.  Lui  qui  avait  écrit  ces 
paroles  :  «  Le  sacrifice,  qui  semble  détruire,  vivifie.  La  vie,  en  subis- 
la  mort,  produit  la  vie.  On  n'est  pas  un  homme  si  on  ne  sait  pas  mou- 
»  »,  il  sut  Taire  de  sa  mort  même  son  acte  par  excellence,  un  acte  souverain 
te  cet  amour  plus  fort  que  la  mort  dont  l'effet  est  de  rendre  sensible,  à  travers 
trs  déchirements  de  la  nature,  la  paisible  continuité  de  la  vie  de  l'âme.  Tendre 
et  virile,  et  pieuse,  sa  mort  donc  qui  marquait  son  œuvre  d'un  caractère  de 
âacérité  plus  profonde  encore,  a  mis  le  sceau  de  la  perfection  à  l'ouvrier,  en 
consacrant  le  double  titre  qu'il  a  mérité  en  toute  exactitude  et  qui  lui  restera 
et  philosophe  chrétien. 

Maurice  Blondel. 


Promotion  de  1860.  —  Sa  vous  (Edouard),  né  à  Genève,  le  10  janvier  1842; 
tecédé  à  Nice,  le  19  janvier  1898. 

flotre  camarade  Léonce  Pingaud,  qui  a  eu  le  privilège  d'avoir  Sayous  pour 
«Bègue  et  de  vivre  dans  son  intimité,  pendant  douze  ans  à  la  Faculté  des  lettres 
•Besançon,  a  consacré  è  sa  vie  et  à  ses  travaux  une  notice  si  complète,  qu'il 
difficile,  8prés  l'avoir  lue,  de  dire  plus  et  autrement  que  lui.  J'aurais  peut- 
dû  lui  laisser  la  tâche  de  rendre  à  Sayous  le  dernier  et  amical  devoir  dont 
n'acquitte  aujourd'hui.  Mais  j'aurais  manqué  è  l'amitié  que  j'avais  conservée 
{Sajous  depuis  nos  années  d'Ecole  Normale  en  ne  répondant  pas  à  l'appel 
m'avait  été  adressé  par  les  siens  au  moment  où  il  a  été  ravi  à  leur  affec- 
tes lignes  que  je  consacrerai  à  sa  mémoire  devront  beaucoup  toutefois  à 
le  plus  approfondie  de  L.  Pingaud,  et  l'image  que  je  tracerai  de  lui  sera 
a  la  collaboration  de  deux  camarades,  appartenant  à  deux  confessions  dif- 

7 


^ 


98  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  SLÈVBb 


férentes,  séparés  de  Sayous  et  séparés  entre  eux  par  plus  d'une  divergeoee 
d'opinious,  mais  qui  Pont  également  estimé  et  aimé. 

Edouard  Sayous  était  né  à  Genève,  où  son  père  professait  la  littérature  fran- 
çaise à  l'Académie  ;  mais  rien,  ni  dans  son  caractère,  ni  dans  sa  physionomie, 
remarquable  surtout  pir  la  vivacité  aigué  du  regard  et  par  la  fine  découpure 
des  traits,  ne  décelait  ce  Lie  origine  helvétique.  C'est  qu'en  effet,  bien  que  a 
famille  fût  apparentée  à  des  Genevois  illustres,  le  général  Du  four  et  le  char- 
mant humoriste  Tœpfler,  elle  venait  du  Béarn,  et  n'avait  émigré  à  Genève 
pour  cause  de  religion  que  sous  Louis  XV,  en  17550.  M.  André  Sayous,  le  pète 
de  notre  camarade,  était  resté  attaché  de  cœur  à  la  patrie  de  ses  pères,  tout 
en  gardant  une  vive  reconnaissance  à  la  terre  qui  leur  avait  donné  asile,  ei& 
aurait  dit  volontiers  de  la  France  ce  que  dit  de  l'Allemagne  une  chanson  célè- 
bre :  «  Où  est  la  patrie  française!  Elle  est  partout  où  résonne  sa  langue, oà 
rayonne  son  génie.  »  Lettré  délicat,  dont  Sainte-Beuve  et  Schérer  ont  louét'énh 
dition  et  le  talent,  M.  André  Sayous  a  consacré  la  plus  grande  partie  de  sot 
activité  littéraire  à  faire  connaître  à  la  France  les  services  rendus  à  son  to-j 
fluence  et  à  sa  gloire  par  les  écrivains  que  les  révolutions  religieuses  et  poli' 
tiques  ou  les  hasards  de  la  naissance  ont  fait  vivre  en  dehors  de  ses  frontières. 
Ses  ouvrages  sur  les  Écrivains  français  de  la  RéformaUon,  sur  la  LitUf* 
ture  française  à  V étranger,  sur  le  xvur  siècle  a  Vétranger,  sont,  commet 
disait  Schérer,  de  ceux  qu'on  ne  refait  pas  et  qui  conservent  toujours  leur  va- 
leur. Quand  M.  Sayous,  chassé  de  sa  chaire  par  la  révolution  genevoise  to 
184<>,  vint  a  Paris,  et  réclama  au  nom  de  la  loi  de  17U0  ses  droits  de  Français,! 
il  avait  déjà  conquis,  comme  écrivain,  ses  lettres  de  grande  naturalisation,  à 
Ton  ne  s'étonna  pas  de  voir  le  gouvernement  lui  confier  au  Ministère  deË 
Justice  la  direction  des  cultes  non  catholiques.  La  gravité  de  son  caractère  m 
sa  haute  impartialité  le  rendaient  éminemment  propre  à  ces  délicates  terni 

lions,  j 

Edouard  Sayous  a  subi  fortement  l'influence  paternelle.  11  lui  a  dû  certain* 
ment  sa  passion  pour  l'histoire,  les  lettres  et  les  arts,  son  développement  intm 
lectucl  si  précoce  et  si  brillant,  qui  lui  faisait  obtenir  à  seize  ans  le  prcmtof 
prix  d'histoire  de  rhétorique  au  Concours  Général  et  entrer  à  dix-huit  ans  ■ 
l'Ecole  Normale,  après  deux  années  d'études  de  droit.  Si  sa  naissance  à 
nôve,  sa  première  éducation  et  ses  durables  relations  dans  la  ville  la  plus 
mopolitc  d'Europe,  ont  pu  élargir  son  horizon,  contribuer  à  éveiller  en 
le  goût  des  voyages,  l'intérêt  pour  les  pays  étrangers  et  les  langues  étranf 
ses  origines  béarnaises  lui  inspiraient  un  attachement  filial  à  toutes  les  tradH 
tions  nationales  de  cette  France  qu'il  se  plaisait  à  appeler  «  un  pays  pel 
connu  ».  Le  souvenir  de  ce  que  ses  ancêtres  avaient  eu  à  souffrir  à  cause  ■ 
leurs  opinions  religieuses,  et  son  père  à  couse  de  ses  opinions  politiques,  h| 
avait  inspiré  de  bonne  heure  un  attachement  passionné  aux  idées  de  tolcrattOl 
et  de  vraie  liberté,  et  une  aversion  raisonnéc  contre  les  opinions  extrême* 
réactionnaires  ou  révolutionnaires.  Mais  sa  modération,  qui  lui  faisait  évite»} 
même  avec  ses  amis,  les  sujets  de  discussion  trop  brûlants,  l'esprit  de  conci- 
liation qui  inspirait  toute  sa  conduite,  n'enlevaient  rien  à  la  fermeté  de  soi 
caractère.  Les  fonctions  remplies  par  son  père  dans  l'administration  des  cultt| 
et  les  préoccupations  religieuses  qui  lui  étaient  naturelles  ramenèrent  à  al 
mêler  de  bonne  heure  aux  agitations  de  l'Eglise  protestante,  et  il  subordOQBl 
plus  d'une  fois  les  intérêts  personnels  à  ses  devoirs  de  conscience.  i 

Beaucoup  d'entre  nous  se  rappellent  ce  que  fut  Sayous  à  l'École  Normale,  M 


DE  L'BCOLB  NORMALE  99 

cordialité  de  ses  manières,  sa  bienveillance  affectueuse  pour  ses  cadets,  la 
tonne  humeur  avec  laquelle  il  savait  éviter  et  prévenir  entre  camarades  tout 
froissement  pénible.  Les  accès  de  mélancolie  qui  l'assombrissaient  parfois, 
venaient  sans  doute,*  soit  de  causes  physiques  qu'il  ignorait  peut-être  lui- 
même,  soit  plutôt  de  préoccupations  morales  qui  l'absorbaient  soudain  au  point 
de  le  troubler,  n  ne  nous  en  donnait  pas  le  secret,  car  un  des  traits  distinctes 
de  sa  nature  a  toujours  été  une  extrême  réserve  sur  ce  qui  le  touchait  per- 
sonnellement, comme  une  extrême  discrétion  sur  tout  ce  qui  concernait  au- 
trui, il  montrait  dans  les  travaux  de  l'École  cette  facilité,  ce  don  d'assimila- 
tion, cette  aptitude  à  s'intéresser  aux  objets  les  plus  divers  qui  lui  assuraient  le 
accès  dans  tous  les  examens  et  qui  l'a  peut-être  plus  tard  entraîné  à  dis- 
perser un  peu  ses  efforts.  Il  était  éclectique  dans  ses  goûts  comme  dans  ses 
aniaes.  Nous  avons  encore  devant  les  yeux  le  trio  dont  il  faisait  d'ordinaire 
partie  avec  Bigot  et  Charpentier  et  qui  symbolisait  l'alliance  de  l'histoire,  des 
lettres  et  de  la  philosophie.  C'ost  avec  Armlngaud,  Paul  Stapfer,  des  Essarts, 
Uvollée,  Sélîgmann,  Maze,  Froment,  Filon,  Julleville,  à  qui  se  joignirent  plus 
tard  E.  Duvergier  de  Hauranne,  Zevort,  A.  Ribot,  les  frères  Cambon,  Louis 
Legrand,  Frary,  Bigot,  qu'il  fonda  en  1860  uue  conférence  littéraire,  la  Confé- 
mci  du  Rtz-de-C  haussée,  dont  l'existence  fut  courte  et  brillante,  et  dont  il 
fat  on  des  membres  les  plus  actifs.  Sa  conférence  sur  Sienne  y  fut  par  lieu  lie- 
raient remarquée.  11  l'avait  écrite  au  retour  d'un  premier  voyage  en  Italie, 
«à  Milan,  Lodi,  Plaisance,  Parme,  Bologne,  Florence,  Sienne,  Pistoia,  Prato, 
Lacques,  Pise,  Gênes,  Turin,  lui  laissèrent  des  impressions  enchanteresse» 
qull  aimait  à  rappeler  trente  et  quelques  années  plus  tard,  quand  il  parlait  de 
Florence  et  de  Sienne  à  ses  auditeurs  de  Besançon.  Il  commençait  déjà  a  cber- 
,  comme  il  l'a  fait  toute  sa  vie,  le  sens  vivant  de  l'histoire  dans  la  connais- 
directe  des  pays,  des  monuments  et  des  hommes. 
Le  concours  d'agrégation  d'histoire,  auquel  il  fut  reçu  premier  en  1863,  lut 
pour  lui  Toccasion  d'un  succès  éclatant.  «  C'est  un  sujet  accompli,  écrivait 
lLGiraud,  président  du  jury,  j'en  ai  peu  rencontré  d'aussi  distingués;  il  nous  a 
fût  une  leçon  d'histoire  qui  est  un  chef-d'œuvre.  » 

U  place  obtenue  par  Sayous  à  l'agrégation  lui  ouvrait  l'École  d'Athènes.  11 
ne  semble  que  son  humeur  voyageuse  et  son  amour  de  l'art  auraient  dû  le 
décidera  profiler  de  ce  privilège.  Le  regret  de  quitter  pour  deux  ans  ses  pa- 
rente, dont  il  était  le  seul  fils,  et  la  bonne  fortune  inattendue  d'une  vacance 
laistoire  au  lycée  de  Versailles  le  firent  entrer  immédiatement  dans  la  vie 
Ktive  de  professeur.  Ses  débuts  furent  heureux  ;  il  passa  dès  1865  de  Versailles 
i Otarlemagne.  Il  avait  le  feu  sacré;  il  aimait  les  enfants;  il  animait  son  ensei- 
nwDeQt  avec  les  récits  de  ses  voyages  en  Belgique,  en  Hollande,  en  Italie,  en 
Allemagne,  et  jusqu'à  Gonstanlinople  ;  il  le  renouvelait  sans  cesse  par  ses  lec- 
11  montrait  a  ses  élèves  des  gravures  et  des  photographies  ;  il  les  condui- 
par  groupes  dans  les  Musées  et  s'efforçait  d'éveiller  en  eux  le  sens  du  beau 
Blême  temps  que  celui  de  l'histoire. 

a  zèle  pour  renseignement  du  lycée  ne  l'empêchait  pas  de  songera  acqué- 

le  grade  de  docteur  qui  lui  ouvrirait  l'enseignement  supérieur.  Son  admi- 

fecilité  n'avait  pas  été  suffisamment  avertie  par  les  leçons  reçues  à 

des  difficultés  que  présente  l'étude  du  Moyen  Age,  et  il  céda  à  l'attrait 

époque  *  qui  élève  l'Ame,  disait-il,  et  vousgrandit  moralement  et  religicu- 

nt  ».  En  moins  de  trois  ans,  ses  deux  thèses  étaient  achevées,  Tune,  la 

latine,  sur  la  Correspondance  de  Saint  Boni  face,  l'autre  sur  La  France 


1 


400  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ELEVES 

tous  Saint-Louis  d'après  la  poésie  nationale.  A  vingt -quatre  ans  il  était  dc-datr. 
Los  éloges  ne  lui  liront  pas  défaut.  M.  Lit  mi  lui  disait  que  il.  Lcelerc  aurait  ai 
m! i.-f.i n  de  son  livre;  le  spirituel  Doudan  écrivait  que  <  l'érudition,  le  nient 
d'écrire  et  l'Imagination  étaient  réunis  dans  sa  thèse  pour  faire  aimer  le  Nos» 
Âge  »,  et  M.  Paulin  Paris  l'appelait  «  l'excellent  metteur  en  œuvre  du  lourd  rai- 
nerai  recueilli  par  les  recherches  brûles  des  philologues  >.  Hais  au  même  no- 
menl,  un  des  maîtres  de  la  jeune  école  philologique,  H.  Gaston,  Paris  tout  m 
rendant  justice  «  l'agrément  du  livre  de  Sayous,  signalait,  dans  la  Revue  criti- 
que, l' insuffisance  d'un  travail  qui  ne  reposait  pas  sur  une  connaissance  appro- 
fondie de  la  littérature  du  xui-  siècle,  et  qui  n'avait  guère  tenu  compte  quels 
analyses  et  des  citations  fournies  par  VHisloire  littéraire.  La  sévérité  du  jenaa 
critique  lut  plus  utile  à  notre  ami  que  les  compliments  des  vieux  maîtres.  1 
résolut  de  se  consacrer  A  une  œuvre  do  longue  haleine,  choisie  avec  réfleilou, 
élaborée  avec  lenteur,  et  où  il  donnerait  la  mesure  de  sa  vraie  valeur. 

Dés  :-■''■■'■  il  avilit  pris  un  vif  intérêt  a  la  transforma  [ion  politique  qui  se  prépa- 
rail  pour  la  Hongrie,  sous  la  direction  de  François  Oéak  ;  au  moment  même  «* 
elle  obtenait  sa  nouvelle  constitution,  l'exposition  universelle  de  1867  lui  four- 
uissait  l'occasion  de  donner  à  l'Europe  une  idée  de  sa  richesse  et  de  sonoripi 
nalité.  s  i;  >us  fut  vivement  frappé  de  l'exposition  hongroise.  Il  fit  cette  tout» 
année  sou  premier  voyage  en  Hongrie  et  il  résolut  de  faire  de  ce  pays,  de  9 
langui;  et  de  son  histoire  le  principal  objet  de  ses  études.  A  ce  même  moment 
un  jeune  sivanl  de  son  âge,  Louis  Léger,  se  consacrait  à  l'étude  du  mooM 
slave.  L'étroite  amitié  qui  se  noua  entre  eux  dans  l'hiver  de  1867-1888  eaj 
sur  les  travaux  de  Sayous  la  plus  heureuse  influence.  Il  se  mil  avec  s 
à  la  tache  qu'il  avait  entreprise.  En  1863  II  retournait  en  Hongrie  et  y  fora 
d'utiles  relations  avec  les  hommes  les  plus  éminents,  aussi  bien  avec  h 
chefs  de  l'église  catholique,  comme  le  cardinal  Haynald  et  le  chanoine  FraUf 
qu'avec  les  surintendants  des  églises  réformées.  En  juillet  1870  II  était  ebanji 
lui-  li:  s<ïuvcrncmenl  impérial  d'aller  à  Pesth  pour  s'Informer  des  dispositii 
des  Hongrois  envers  la  France.  Sayous  venait  de  se  marier  avec  une  Jeune  M 
d'origine  alsacienne.  H"'  Dollfus,  quand  il  reçut  celle  mission.  Sa  Jeune  feu 
l'accompagna  en  Hongrie  par  l'Italie  et  Tricste,  il  fut  reçu  A  Pesth  avec  égarlj 
et  sympathie,  mais  il  n'eut  pas  de  peine  à  reconnaître  que,  loin  d*avoii 
sympathies  pour  la  cause  de  la  France,  les  Hongrois,  par  hostilité  e 
l'Autriche,  taisaient  des  vœux  pour  l'Allemagne,  et  rendaient  impossible  b 
interveniinn  de  François-Joseph  en  notre  faveur. 

Quand  M.  et  M—  Sayous  revinrent  de  ce  voyage  de  noces  diplomate 
Paris  était  bloqué.  Il  se  rendirent  a  Tours,  où  notre  camarade  fut  attaché  al 
service  de  la  presse  étrangère  auprès  de  H.  de  Cliaudordy.  A  peine  Paris  m 
ouvert,  que  Sayous  se  hâta  de  reprendre  son  poste  de  professeur-  Il  contint 
ses  cours  Jusqu'à  la  dernière  période  de  la  lutte.  Il  put  alors  quitter  Paris  te 
un  passeport  suisse  où  il  portait  sa  qualité  d'horloger  genevois. 

Dès  que  l'ordre  fut  rétabli,  Sayous  se  remit  au  travail  avec  ardeur.  Les  aané* 
1872  ■  1877  ont  été  tes  plus  fécondes  et  les  plus  heureuses  de  sa  vie.  Il  ■ 
eu,  il  est  vrai,  en  18"0,  la  douleur  de  perdre  A  quelques  jours  de  distance,  ? 
père  et  sa  mère,  mais  il  avait  trouvé  dans  une  union  selon  son  cœur  e 
la  jeune  famille  qui  grandissait  à  son  foyer  les  meilleures  des  consolatloi 
à  ce  bonheur  domestique  s'ajoutait  une  activité  intelleclue  lie  dont  il  comm 
çait  A  recueillir  tes  fruits  et  qui  le  mettait  en  évidence  parmi  les  jeunes  pi 


■s  prof* 


i  de  l'6cole  normale  401 

;  seors  d'histoire.  Ses  études  sur  la  Hongrie  lui  ouvraient  les  portes  de  la  Revue 
\  étsdeux  mondes;  les  lectures  qu'il  faisait  à  l'Académie  des  sciences  morales  et 
[  poiuiques  y  étaient  très  goûtées.  En  1872  il  publiait  un  volume  sur  l'Histoire 
\  des  Hongrois  et  de  leur  littérature  politique  de  1790  à  4815;  en  1874  son  me- 
1  aoire  sur  les  Origines  et  l'époque  païenne  de  l'histoire  des  Hongrois  formait 
i  comme  une  introduction  à  l'ouvrage  qui  établit  sa  réputation  et  lui  amena   la 
,  reconnaissance  durable  des  historiens,  son  Histoire  des  Hongroistcn  deux  volu- 
ç,  parue  en  1877.  Sayous  avait  eu  la  sagesse  et  l'énergie  de  consacrer  dix 
de  sa  vie  à  une  œuvre  de  longue  haleine,  originale,  qui  devait  combler 
lacune  dans  notre  littérature  historique  et  la  mettre  hors  de  pair.  Pour  la 
à  bien  il  avait  refuse,  en  1871 ,  une  chaire  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres 
lie  Lyon,  bien  qu'il  eût  dès  ses  débuts  visé  à  renseignement  supérieur,  et  qu'il 
!  k  trouvât  dans  celui  du  lycée  ni  le  même  succès  ni  le  même  aurait  ;  il  avait 
•êmc  pendant  deux  ans  fait  le  sacrilicc  de  prendre  un  congé  pour  se  dévouer 
teot  entier  à  ses  chers  Hongrois.  On  pouvait  croire  que  désormais  il  allait  con- 
aerer  tout  le  reste  de  sa  carrièreà  l'histoire  des  Etats  du  sud-est  de  l'Europe 
cl  tirer  de  sa  patiente  préparation  à  celle  tâche  tout  l'honneur  et  tout  le  profit 
;  frïl  était  en  droit  d'en  attendre.  Son  ami  L.  Loger  espérait  trouver  en  lui  un 
anale  dans  une  œuvre  parallèle  à  la  sienne,  quand  on  apprit  tout  à  coup  que 
mtous  quittait  renseignement  pour  la  carrière  ecclésiastique. 
!    On  a  dit  que  cette  résolution  subite  avait  été  provoquée  par  une  déception, 
fl  s'était  vu,  en  effet,  préférer  un  camarade  plus  jeune  que  lui  pour  un  poste 
;  auquel  il  se  croyait  des  droits.  S'il  est  vrai  qu'il  ait  éprouvé  un  vif  chagrin  de 
fie  pouvoir  servir  la  science  et  son  pays  dans  un  poste  qu'il  enviait  par-dessus 
'tas  les  autres,  s'il  est  mémo  vrai  qu'il  s'est  imaginé  un  instant  que  ses 
convictions   religieuses  bien  connues  avaient  nui  à  sa  candidature,  il  serait 
tenta  fait  injuste  de  chercher  dans  le  dépit,  la  raison  d'une  aussi  grave  résolu - 
bon.  car  il  reconnaissait  bien  haut  les  mérites  exceptionnels  du  concurrent 
tfoi  lui  avait  été  préféré.  La  décision  prise  par  Sayous  avait  son   point  de 
;  iépart  dans  des  préoccupations  anciennes.  Chrétien  fervent,  dévoué  aux  inté- 
i  léts  de  l'Église  protestante  dont  son  père  avait  été  le  serviteur  fidèle,  il  souf- 
;  fcûl  de  la  voir  affaiblie  par  des  divisions  intimes,  par  l'intolérance  des  uns  et 
j  les  témérités  des  autres,  et  surtout  par  l'absence  d'une  organisation  bien 
ééûnie.  En  187*2,  il  avait  pris  part  comme  délégué  de  la  Lozère  à  un  synode 
4cs  Églises  réformées  tenu  à  Paris,  et  avait  travaillé  à  réconcilier  les  partis 
!  kstiles  pour  les  amener  à  créer  un  système  synodal  acceptable  pour  tous.  En 
'1H75,  il  avait  public  une  brochure  où  il  réclamait  de  nouveau  avec  ardeur  la 
constitution  d'une  organisation  centralisée  qui  aurait  mieux  défini  la  foi  et  la 
i  éscipline  de  l'Église.  On  ne  doit  donc  pas  s'étonner  si,  en  1877,  il  s'est  porté 
l' eu  côté  où  il  a  vu  que  ses  services  seraient  le    plus  utiles   et  le  mieux 
;  iperéciés.   On    voit,  par   sa  correspondance   de  cette    époque,   avec  quel 
iele  ardent  et  quelle  modestie  tout  à  la  fois,  il  assuma  ses  nouveaux  devoirs, 
fi  accepta  la  tache  noble  et  difficile  d'aumônier  de  la  prison  centrale  de  Poissy. 
|  Sous  pouvons  voir,  dans  les  manuscrits  de  ses  sermons,  avec  quel  soin,  quel 
teropule  il  remplissait  ses  devoirs  de  prédicateur  et  de  guérisseur  d'âmes 
Mprèsde  ce  singulier  troupeau,  dont  une  des  ouailles  reconnaissantes  lui  offrait 
a  guise  de  remercimenls  le  secret  de  la  fabrication  des  faux  billets  de  ban- 
fae.il  a  raconté,  en  1881,  dans  un  article  de  la  Bibliothèque  Universelle  ses  ex- 
périences souvent  douloureuses  au  milieu  des  habitants  de  la  maison  centrale. 


402  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Si  Sayous  était  devenu  homme  d'église,  il  n'oubliait  pas  qu'il  était  aussi  pro- 
fesscur,  et  il  pensait  avec  raison  que  c'était  en  utilisant  ses  talents  de  profes-  ! 
seur  qu'il  pouvait  le  mieux  servir  son  église.  Aussi  s'occupa-t-il  sans  retard 
d'acquérir  les  titres  qui  pouvaient  lui  permettre  d'obtenir  une  chaire  dans  j 
une  faculté  de  théologie.  Ses  thèses  de  licence  sur  Jésus  -Christ  d'aprk  ; 
Mahomet  et  sur  les  Taur oboles  (1880),  sa  thèse  du  doctorat  sur  Les  Déiste 
anglais  de  Toland  à  Chubb  (1«82),  cette  dernière  surtout,  sont  une  preuve  nou- 
velle de  la  souplesse  d'esprit  et  du  don  remarquable  d'assimilation  avec 
lesquels  il  savait  appliquer  son  talent  aux  sujets  les  plus  divers,  te  gouverne- 
ment s'occupait  à  ce  moment  de  reconstituer  à  Paris  la  Faculté  de  théologie 
de  Strasbourg,  que  la  guerre  de  1870  avait  fait  disparaître.  Sayous,  présenté  par 
la  grande  majorité  des  consistoires  de  France,  pouvait  légitimement  espérer 
obtenir  cette  fois,  dans  renseignement  supérieur,  le  poste  qui  aurait  satisfait 
à  toutes  ses  aspirations  et  à  toutes  ses  aptitudes.  L'Etat  usa  de  son  droit  de 
nomination  directe  en  faveur  d'un  autre  candidat  qui  était  loin  d'avoir  des 
titres  égaux  aux  siens.  Le  coup  était  d'autant  plus  rude  que  notre  camarade, 
se  croyant  sûr  de  sa  nomination  à  Paris,  avait  renoncé  à  se  présenter  a  une 
chaire  alors  vacante  à  la  Faculté  de  Montauban,  où  il  n'aurait  pas  eu  de  compé- 
titeurs. 11  ne  voulut  pas  faire  obstacle  au  candidat  qui  s'était  présenté,  à  sou 
défaut,  pour  celte  chaire,  et  se  contenta  d'une  conférence  de  litiéraiure  à 
cette  même  Faculté  de  Montauban.  il  l'occupa  très  brillamment  de  1879  à  1884. 
11  y  traita  les  sujets  les  plus  divers  d'histoire  et  de  littérature  ;  il  passait  de  II 
religion  hellénique  et  delà  religion  romaine  au  mouvement  romantique  oui 
l'islamisme.  De  ces  cours  est  sorti  son  volume  d'Études  sur  la  religion  romm 
et  le  Moyen  Age  oriental.  En  même  temps  il  n'oubliait  pas  qu'il  était  pasteur, 
et  il  continuait  à  prêcher  de  loin  en  loin.  Ses  sermons,  qu'il  écrivait  d'un  bout 
à  l'autre  de  sa  nerveuse  et  nette  écriture,  portent  la  trace  d'un  travail  conscien- 
cieux, et  en  même  temps,  comme  il  pouvait  s'y  laisser  aller,  plus  que  dans  ses 
écrits  historiques,  à  la  chaleur  de  son  cœur  et  aux  tendances  poétiques  et 
mystiques  de  son  esprit,  ils  nous  révèlent  des  côtés  inattendus  de  son  talent 
On  trouve  dans  ces  pages  manuscrites  quelques-uns  des  meilleurs  morceau* 
qui  soient  sortis  de  sa  plume. 

Sa  situation  à  Montauban  était  insuffisante  pour  un  homme  de  sa  valeur  et 
d'ailleurs  l'Université  regrettait  d'être  privée  de  ses  services.  11  cumula 
bientôt  avec  sa  conférence  de  Montauban  les  fonctions  d'examinateur  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  puis  fut  chargé  d'un  cours  complémentaire  <to 
Moyen  Âge  dans  cette  Faculté.  11  aurait  vivement  désiré  y  être  titularisé  ;  mais 
la  chaire  qui  fut  créée  était  spécialement  consacrée  à  l'histoire  du  Midi,  et 
Sayous  s'effaça  devant  son  jeune  camarade,  Ch.  Molinier,  qui  avait  des  titres 
spéciaux  à  être  chargé  de  cet  enseignement. 

En  1886,  Sayous  obtint  à  Besançon  la  chaire  de  faculté  qu'il  aurait  pu  dès 
1871  avoir  à  Lyon.  11  y  enseigna  douze  ans.  11  y  trouva  un  auditoire  sympathi- 
que, des  collègues  dont  il  était  déjà,  ou  dont  il  devint  bien  vite  l'ami,  des  fonc- 
tions qui  lui  laissaient  assez  de  loisir  pour  qu'il  put  se  remettre  avec  ardeur  à 
des  travaux  de  longue  haleine.  Le  voisinage  de  la  Suisse  et  de  l'Italie  achevait 
de  lui  rendre  agréable  le  séjour  de  Besançon,  et  il  allait  souvent  aux  bords  du 
lac  Léman  retrouver  les  horizons  de  son  enfance.  Cette  dernière  période  de  la 
vie  de  notre  camarade  fut  aussi  active  et  féconde  que  les  années  1863  à  1877. 
11  s'était  chargé  pour  l'histoire  générale  de  Lavisse  et  Rambaud,  et  pour  la 


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Dfl  L  KGOLB  NORMALE  403 


Grande  Encyclopédie,  de  tout  ce  qui  touchait  à  la  Hongrie.  Six  chapitres  excel- 
lents dans  le  premier  de  ces  recueils,  cent  dix-huit  articles  dans  le  second, 
témoignent  du  soin  avec  lequel  il  s'était  tenu  au  courant  des  travaux  relatifs 
au  principal  objet  de  ses  études  d'autrefois,  mais  en  même  temps  il  était  attiré 
vers  un  nouveau  champ  de  recherches.  Sa  thèse  de  doctorat  en  théologie  sur 
les  Déistes  anglais  avait  dirigé  son  attention  sur  l'histoire  politique,  intellec- 
■  tuclle,  morale  et  religieuse  de  l'Angleterre  du  xvir»  et  du  xvm*  siècles,  et  il 
forma  le  projet  d'écrire  celte  histoire  qui  intéressait  en  lui  l'homme  religieux, 
le  patriote,  le  libéral,  pénétré,  comme  les  Anglais,  de  la  conviction  que  la 
vraie  liberté  doit  avoir  pour  base  le  respect  des  traditions  et  des  droits  an 
ciens. 

il  est  à  jamais  regrettable  que  Sayous  n'ait  pu  exécuter  une  œuvre  pour  la- 
quelle il  était  si  bien  préparé.  Le  volume  charmant  qu'il  a  donné  à  la 
Bibliothèque  <T Histoire  illustrée  sur  Les  Deux  Révolutions  d'Angleterre^  les 
six  chapitres  sur  l'histoire  d'Angleterre  de  1670  à  1870  parus  dans  l'histoire  gé- 
nérale de  Lavisse  ctRambaud,  ses  lectures  sur  Jacques  1er,  Sache verell,  Shéridan, 
folles  a  l'Académie  des  Sciences  Morales,  nous  montrent  ce  que  nous  pouvions 
attendre  de  lui  s'il  avait  pu  mener  à  bien  le  projet  qu'il  avait  formé.  Malheu- 
reusement, sa  santé  était  1res  ébranlée  depuis  son  séjour  à  Poissy;  le  séjour  de 
Besancon  n'était  pas  très  favorable  à  son  tempérament  arthritique;  et,  malgré  le 
repos  qu'il  avait  pris  pendant  les  vacances  de  1857,  il  dut  demander  un  congé 
1  la  rentrée.  Aux  troubles  constitutionnels  qui  l'affaiblissaient  depuis  longtemps 
était  venu  se  joindre  l'ébranlement  moral  dont  ont  souffert  toutes  les  âmes 
éprises  de  justice  et  de  patriotisme  dans  ce  triste  hiver  1897-1898.  Personne 
autour  de  lui  ne  se  doutait  de  la  gravité  de  son  état,  quand  il  demanda  lui- 
même  qu'on  fit  venir  son  fils  aîné.  Il  expira  presque  subitement  le  19  janvier 

'18U8. 

11  avait,  en  mourant,  la  consolation  de  laisser  la  compagne  de  sa  vie  en* 
tourée  de  ses  quatre  enfants,  d'une  Aile  heureusement  mariée,  et  de  trois  fils 
dont  les  vocations  répondaient  à  toutes  les  ambitions  paternelles.  L'un  d'eux, 
après  des  études  juridiques,  a  déjà  acquis  de  i'auiorité  dans  les  questions  éco- 
nomiques et  financières;  le  second  est  pasteur,  le  troisième  se  destine  au  pro- 
fessorat. Il  avait  aussi  la  conscience  d'avoir  mené  une  vie  de  devoir  et  de  tra- 
vail, une  vie  utile  aux  autres.  Partout  où  il  avait  été  placé,  dans  son  église 
comme  dans  l'Université,  il  avait  été  un  homme  de  paix  et  de  conciliation. 
Peux  ans  avant  de  mourir,  en  1896,  il  avait  provoqué  la  réunion  à  Lyon  d'une 
conférence  destinée  à  unir  dans  une  action  commune  les  deux  partis  qui  se 
divisent  l'église  réformée;  à  la  Faculté  de  Besançon  comme  à  celle  de 
Toulouse,  il  montra  un  esprit  conciliant  et  tolérant  qui  ne  consistait  pas  à  fuir 
tes  querelles,  mais  à  agir  pour  les  calmer  ou  les  empêcher  de  naître.  —  Un 
de  ses  anciens  élèves  de  Charlemagne,  M.  Léon  Bourgeois,  qui,  au  milieu 
même  des  agitations  politiques,  lui  avait  maintes  fois  exprimé  son  attachement, 
lui  rendait  le  plus  touchant  et  le  plus  mérité  des  hommages,  en  écrivant  à 
Madame  Sayous,  le  27  janvier  1898  :  «M.  Sayous  a  été  pour  moi  le  meilleur 
>  des  maîtres,  et  a  éveillé  en  moi  le  goût  de  l'histoire,  le  sens  du  beau  ;  je 
,  ne  puis  me  rappeler  en  ce  moment,  sans  avoir  les  larmes  aux  yeux,  les 
»  promenades  qu'il  nous  faisait  faire,  à  quelques-uns,  au  musée  du  Louvre, 
,  pendant  nos  après-midi  des  jeudis,  nous  révélant  les  peuples,  les  épo- 
ques, par  les  chefs-d'œuvre  de  leurs  arts,  et  mêlant  à  ses  enseignements 


L 


1 


404  ASSOCIATION  DES  ANCIBNS  ÉLÈVES 


»  une  telle  bonté,  nous  témoignant  une  si  cordiale  et  si  ingénieuse  bien veillaflce,  j 
»  que  nous  nous  sentions  auprès  de  lui,  non  comme  avec  un  professeur,  mais  ' 
»  comme  avec  un  grand  frère  aîné.  » 

G.  Mokod. 


Promotion  de  1861.  —  Tbonsens  (Arthur-Auguste- Joseph),  né  à  Douai  le 
27  septembre  1842,  décédé  le  22  août  1898. 

Les  études  de  Tronsens  au  lycée  Louis -Ie-Grand,  puis  au  lycée  de  Douai, 
furent  des  plus  brillantes.  Fils  d'un  officier  supérieur  de  cavalerie,  et  tandis 
que  son  frère  devait  choisir  aussi  la  carrière  des  armes,  il  préféra,  quoique 
admissible  à  l'École  Polytechnique,  entrer  à  l'Ecole  Normale  Supérieure  :  il  y 
fut  reçu  (section  des  sciences)  à  l'Age  de  dix-neuf  ans,  en  1861. 

A  sa  sortie  de  l'École,  il  fut  classé  deuxième  dans  la  section  des  sciences 
physiques  et  naturelles,  et  réussit  au  concours  d'agrégation  de  1865.  —  11  ne 
professa  que  trois  ans  dans  l'enseignement  secondaire  :  nommé  d'abord  an 
lycée  de  Cacn,  il  demanda  et  obtint  de  se  rapprocher  de  sa  famille  ;  mais,  après 
être  resté  dix  mois  au  lycée  de  Saint-Omer,  il  dut  prendre  un  congé  qui  se 
prolongea  jusqu'à  sa  mort. 

Sa  santé,  en  effet,  avait  été  fort  ébranlée  à  l'Ecole  même  :  à  la  suite  <Tun 
accident,  d'une  insolation  ou  d'un  coup  violent,  des  malaises  se  firent  sentir, 
de  plus  en  plus  fréquents,  de  plus  en  plus  aigus.  11  voulut  d'abord  se  raidir 
contre  son  mal;  mais  le  travail  lui  causait  une  insupportable  souffrance;  il  dut 
y  renoncer  :  «  Ce  fut,  m'écrit  M.  le  lieutenant-colonel  d'artillerie  Tronsens» 
son  frère,  ce  fut  le  regret  de  toute  sa  vie  de  n'avoir  pu,  comme  ses  camarades, 
poursuivre  sa  carrière  qu'il  aimait  passionnément.  » 

Nul  doute  qu'il  n'y  eût  réussi  :  que  d'espérances,  en  effet,  on  pouvait  fonder 
sur  son  heureuse  intelligence  !  Il  était  de  celte  promotion  de  1861  qui,  dans  les 
sciences,  compte  actuellement  doux  membresde  l'Institut  ;  il  s'était  mesuré,  noa 
sans  succès,  avec  MM.  Darboux  et  Violle;  Pasteur,  qui  l'avait  distingué,  lui  avait 
offert— précieux  témoignage  d'estime  —de  le  prendre  auprès  de  lui  en  qualité 
de  préparateur  ;  il  avait  déjà  ébauché  certains  travaux;  mats  il  luifallut  bientôt, 
—  et  pour  toujours,  «  quitter  le  long  espoir  ». 

Cette  ambition  qu'il  aurait  pu  légitimement  avoir  pour  lui-même,  il  l'avait 
gardée  pour  l'École,  pour  ses  camarades  de  promotion  surtout  :  il  était  heureuv 
il  était  (1er  de  leurs  succès  :  il  s'en  réjouissait  comme  s'ils  eussent  été  siens» 
lia,  d'ailleurs,  toujours  parlé  de  ses  années  d'École  avec  une  sorte  d'attendris- 
sement, sa  pensée,  qui  s'était  alors  comme  arrêtée  dans  son  progrès,  s'y 
reportait  souvent  ;  c'étaient  ses  plus  belles  années,  les  seules  pendant  les* 
quelles  il  avait  pu  se  donner  tout  entier  a  ses  chères  études  ;  le  souvenir  Itd 
en  était  présent  comme  des  dernières  qu'il  eût  réellement  vécu. 

Toutes  celles  qui  suivirent  furent  attristées  par  cette  incurable  anémie  gai 
répuisait  lentement.  Son  esprit  n'avait  rien  perdu  de  sa  lucidité,  ni  mena 
de  sa  puissance  ;  mais  la  moindre  tension  lui  était  une  dure  peine,  et,  en 
pleine  jeunesse,  ce  fut  au  prix  de  vives  souffrances  qu'il  s'adonna  à  des  obser- 
vations météorologiques,  et  à  des  travaux  sur  la  climatérie  :  il  recevait  de 
l'Institut^  de  M.  Faye,  en  particulier,  des  félicitations,  des  encouragements; 
mais  ses  forces  le  trahissaient,  et  c'est  à  un  repos  absolu  qu'il  dut  se  con- 
damner. L'effort  physique  même,  dans  les  dernières  années,  ne  lui  était 


r 


db  l'école  normale  405 


plus  permis  :  si  dans  son  jardin,  il  se  baissait  pour  rattacher  les  branches  d'un 
arbuste,  sa  pauvre  tête  en  était  tout  ébranlée. 

Il  était  revenu  à  Douai,  auprès  de  ses  parents  qui  le  soignaient  comme  un 
enfant  gâté  et  chétif  :  c'est  dans  leur  immense  affection  qu'il  trouva  le  courage 
de  supporter  son  mal  pendant  plus  de  vingt  ans  ;  bon  pour  tous,  compatissant 
comme  ceux  qui  ont  besoin  de  beaucoup  de  compassion,  jamais  il  ne  se  laissa 
aller  à  aucune  révolte  contre  la  douleur  :  il  la  subissait,  sans  se  plaindre,  en 
homme  qui,  habitué  aux  explications  scientifiques,  en  comprend  la  fatalité  et 
qui  sent  que  «  la  raison  ne  peut  ni  l'affaiblir  ni  la  guérir  ». 

Au  mois  d'octobre  1398  il  se  fit  encore  un  grand  vide  dans  cette  existence 

déjàsipeuremplie:Tronsens  perdit  sa  mère;  c'était  pour  lui,  plusque  pour  tout 

autre,  un  indicible  malheur  ;  il  n'avait  plus  auprès  de  lui  que  son  père,  d'un 

très  grand  fige,  usé  par  la  vieillesse  et  par  le  spectacle  affaiblissant  de  cette 

fougue  maladie,  et  qui  est  maintenant  inconsolable  de  lui  survivre.  Un  jour 

d'octobre,  pendant  une  de  ces  courtes  promenades  qu'il  faisait  en  solitaire,  il 

perdit  connaissance  sur  une  place  de  la  ville;  quarante-huit  heures  nprès,  il 

nourait  sans  avoir  repris  conscience.  «  On  dirait,  m'écrit  son  frère,  que  la 

Providence,  qui  l'avait  frappé  au  seuil  de  sa  vie,  ait  voulu  lui  épargner  une 

agonie  que  je  redoutais  pour  lui,  en  l'enlevant  subitement  h  l'affection  des 

liens.»  Cette  agonie,  hélas!  lui  fut-elle  vraiment  épargnée?  et  n'en  est-ce 

pas  une  incessante  et  terrible,  que  cette  vie  pendant  laquelle  il  s'est  senti 

réduit  à  l'impuissance  par  un  mal  sans  espoir  comme  sans  répit,  pendant 

laquelle  il  eut  conscience  de  n'avoir  pas  la  force  de  produire,  d'être  utile  aux 

autres,  quand  il  en  avait  un  si  vif  désir? 

Francel in  Martin. 

Promotion  de  1865.  —  Esparcel  (Bruno- Marius-Joseph),  né  à  Saint-Pons 
(Hérault),  le  17  août  1844,  mort  à  Paris  le  14  décembre  1898  (1). 

Quand  je  l'ai  retrouvé,  au  commencement  de  cette  année  scolaire,  au  lycée 
Cbariemagnc,  Esparcel  était  trop  profondément  atteint  par  la  maladie  pour  que 
Jaie  pu,  dans  ces  quelques  semaines,  apprécier  suffisamment  la  valeur  et  les 
résultats  de  l'enseignement  de  notre  regretté  collègue  et  ami.  Ce  que  nous 
avons  pu  tous  constater,  c'est  le  dévouement  qu'il  apportait  è  sa  tache,  c'est 
l'énergie  avec  laquelle  il  luttait  contre  de  cruelles  souffrances,  c'est  les 
iterniers  moments  d'une  vie  consacrée  toute  au  devoir. 

Le  devoir,  Esparcel  s'en  était  fait  une  haute  idée  et  il  y  était  dévoué  jusqu'au 
sacrifice.  11  avait  huit  ans  à  peine  que  son  père,  victime  do  la  réaction  qui 
suivit  le  2  décembre,  était  déporté,  n  cause  de  ses  opinions  politiques,  en 
Afrique,  où  il  mourait  après  une  longue  agonie.  Sa  mère,  veuve  d'un  époux 
vivant,  sans  autres  ressources  que  celles  que  lui  donnait  un  petit  commerce, 
avait  è  élever  deux  enfants,  une  fille  et  le  fils  qui  devait  être  notre  camarade  : 
elle  lutta  avec  cette  énergie  et  ce  courage  que  savent  déployer  les  épouses  et 
surtout  les  mères.  Elle  apprit  à  ses  enfants  l'art  de  vivre.  Ainsi  les  deux 


(1)  Kotre  camarade  M.  Dhombres,  proviseur  du  lycée  Charlemagne,  qui  avait  bien 
voulu  se  charger  de  la  notice  sur  Esparcel,  a  été  appelé  inopinément  à  Nîmes  par  un 
deuil  cruel,  la  mort  de  sa  mère  ;  son  manuscrit  ne  nous  étant  pas  parvenu,  nous 
donnons  ici  les  paroles  qu'il  a  prononcées  sur  la  tombe  (T Esparcel. 


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4  06  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

grandes  leçons  que  reçut  Esparcel  à  l'âge  où  se  dessinent  les  idées  durables 
et  où  se  prépare  l'homme  furent  le  dévouement  à  la  République,  pour  laquelle  ; 
son  père  mourait  et  le  dévouement  à  la  famille,  pour  laquelle  sa  mère  luttai. 
Ces  leçons  ne  furent  pas  perdues.  Elève  au  lycée  Charlemagne,  dans  ce  lycée 
que  nous  tous,  les  anciens,  nous  aimons  tant  et  "d'où  sont  sortis,  de  1860  à  ! 
1870,  tant  de  Normaliens,  puis  élève  de  l'École  normale  de  1865  à  1668,  Esparcd  J 
se  faisait  remarquer  par  son  intelligence  et  par.  son  travail  en  même  temps  qinl  ; 
se  faisait  aimer  par  les  brillantes  qualités  de  l'esprit  et  par  les  solides  vertus 
du  cœur. 

A  sa  sortie  de  l'École,  il  fut  envoyé  au  lycée  de  Carcassonne  comme  chargé 
de  cours  ;  reçu  ensuite  à  l'agrégation,  il  quitta  cette  ville  pour  y  revenir  après 
un  court  passage  à  Marseille.  11  était  de  ceux  qui  s'attachent.  Un  moment,  1* 
vie  politique  parut  s'ouvrir  devant  lui  :  les  habitants  de  Carcassonne  le  firent 
entrer  au  Conseil  municipal,  et  ses  concitoyens  de  Saint-Pons  voulurent  offrir  aa 
fils  de  l'ancien  déporté  un  siège  législatif.  Mais  Esparcel  n'aimait  ni  les  agita- 
tions, ni  le  bruit,  ni  les  vains  honneurs;  il  aimait  la  République  pour  elle-même 
et  non  pour  les  profits  qu'elle  pouvait  lui  donner  ;  il  resta  Adèle  à  l'Université  et 
se  jugeant  plus  apte  à  enseigner  qu'à  légiférer,  aussi  honoré  par  l'enseignement 
que  par  un  mandat  législatif,  il  resta  professeur. 

Le  4  septembre  1885,  il  était  nommé  à  Charlemagne.  Il  revenait  comme 
maître  dans  ce  lycée  -qu'il  avait  quitté  vingt  ans  avant  comme  élève.  Quels 
durent  être  ses  sentiments?  Ceux-là  seuls  peuvent  les  apprécier  qui  ont 
goûté  toute  la  joie  de  se  retrouver  dans  cette  maison  qui  a  si  peu  change 
depuis  tant  d'années,  où  les  bâtiments  sont  restés  presque  intacts  et  où  lot 
élèves  sont  à  peu  près  ce  que  nous  étions,  ni  meilleurs,  ni  pires.  11  sembla! 
que  tout  devait  lui  sourire  :  il  avait  une  épouse  aimante  et  dévouée,  dent 
enfants  que  l'affection  et  la  reconnaissance  avaient  faits  siens,  une  chaire 
importante  dans  laquelle  son  enseignement  était  apprécié  ;  il  retrouvait  sot 
lycée  et  ses  amis.  C'est  quelques  années  après  que  la  maladie  est  venaft 
brusquement  l'atteindre,  le  courber,  le  briser  :  les  forces  physiques  faibli* 
saient  tous  les  jours,  l'intelligence  seule  avec  la  volonté  était  restée  intacte. 
Il  a  lutté  pendant  dix  années  :  il  voulait,  malgré  les  siens,  malgré  nous,  lutta 
encore;  le  13  décembre,  il  m'écrivait  pour  s'excuser  de  son  absence 
et  pour  m'assurer  que  trois  jours  de  repos  le  remettraient  en  bon  état  ds 
poursuivre Moins  de  vingt-quatre  heures  après,  il  n'était  plus. 

La  mort  est  du  moins  pour  Esparcel  la  fin  de  souffrances  dont  son  entouragft 
seul  peut  connaître  l'étendue  et  l'atrocité,  mais  pour  nous  elle  creuse  un  vida 
doublement  sensible  au  Proviseur  et  à  l'ami. 

Au  nom  des  fonctionnaires  et  des  élèves  du  lycée  Charlemagne,  au  nom  et 
nos  camarades,  Esparcel,  adieu. 

Dhombres. 


Promotion  de  1866.  —  Couat  (Auguste),  né  è  Toulouse,  le  30  novembre 
1846,  décédé  à  Bordeaux,  le  21  juillet  1898. 

Couat  fit  ses  études  au  lycée  de  La  Rochelle,  où  son  professeur  de  rhéto- 
rique, M.  Moy,  vit  ce  qu'il  valait,  et  lui  conseilla  de  se  préparer  à  l'École  Nor- 
male. Son  père,  capitaine  d'infanterie,  n'était  pas  riche,  il  le  fit  entrer  comme 
boursier  dans  une  pension  de  Versailles  dont  les  élèves  suivaient  les  cours 


db  l'école  normal»  107 

éa  lycée.  En  1866,  Gouat  eut  au  Concours  Général  le  prix  de  dissertation 
Mine,  et  fut  reçu  à  l'École.  11  avait  conservé,  du  temps  qu'il  avait  passé 
comme  élève  à  Versailles,  uq  profond  souvenir  et  il  Ta  exprimé  au  début  de 
Admirable  discours  qu'il  prononça  il  y  a  deux  ans  lorsque  notre  camarade 
Ibombrcs,  devenu  Proviseur  du  lycée  Hoche,  l'invita  à  présider  la  distribu- 
ftoo  des  prix, 

•  Nulle  part,  disait-il,  le  printemps  ne  m'a  paru  plus  doux  que  dans  les 
tfftées  du  parc  solitaire;  nulle  part,  je  n'ai  mieux  goûté  la  fraîcheur  de  l'ombre 
et  les  caresses  du  soleil;  nulle  part  je  n'ai  mieux  senti,  dans  le  silence  des 
traits  de  jadis,  la  puissance  éternelle  de  la  vie.  L'art  qui  a  disposé  ces  nobles 
nenues  n'affaiblit  point  l'impression  de  la  nature;  il  lui  donne  parfois  plus  de 
profoodeur.  Je  n'ai  jamais  oublié,  après  tant  d'années  écoulées,  les  senti- 
|  amis  que  j'éprouvais  lorsque,  du  haut  de  la  terrasse  du  palais,  regardant  au 
|  éetà  du  tapis  vert  et  des  taillis  qui  l'environnent,  au  delà  des  eaux  claires  qui 
le  continuent  et  le  prolongent,  mes  yeux  suivaient  la  perspective  ouverte  au 
loin  vers  l'horizon  lumineux,  comme  l'âme  de  la  jeunesse  s'ouvre  vers  la 
gloire.  » 

Ce  discours  de  1896,  écrit  par  un  homme  de  cinquante  ans  qui  en  acqué- 
rant l'expérience  a  perdu  ses  illusions  sur  les  hommes  et  sur  la  vie,  ne  peut 
évidemment  nous  donner  l'idée  de  ce  qu'était  notre  ami  trente  ans  plus  tôt,  en 
i£66.  Cependant  on  y  retrouve  les  traits  essentiels  de  sa  nature,  ce  qui,  à  tra- 
vers les  transformations  qu'opèrent  les  années  ne  change  pas.  Cette  sincérité, 
cette  gravité  simple  et  un  peu  triste,  celte  profondeur  dans  le  sentiment  et 
cette  pénétration  dans  la  pensée,  Gouat  les  avait  déjà  plus  qu'en  germe  lors- 
qu'il entra  à  l'École.  S'il  y  fut  tout  de  suite  respecté  de  tous,  aimé  de  ceux  qui 
étaient  capables  de  le  comprendre,  c'est  qu'il  unissait  deux  qualités  qui 
vont  rarement  ensemble,  surtout  quand  on  a  vingt  ans,  l'ardeur  des  convic- 
tions et  l'indulgence  pour  les  personnes.  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  jamais  flatté 
ai  blessé  volontairement  qui  que  ce  soit.  Ce  respect  qu'inspirait  son  caractère 
m  manifestait  par  le  sobriquet  amical  qu'on  lui  donnait  à  l'École,  et  par 
lequel,  après  tant  d'années,  ses  camarades  le  désignaient  encore  :  Le  Père. 
Lorsque,  au  moment  des  élections  de  1669,  on  discutait  dans  une  salle  de  con- 
férences les  candidatures  de  Jules  Favre  et  de  Rochefort,  c'était  presque  tou- 
jours Gouat  qui  présidait  les  réunions. 

Une  passait  pas  tout  son  temps  à  cet  exercice;  il  travaillait,  et  au  bout  de 
tes  années  d'Ecole  il  était  reçu  troisième  à  l'agrégation  des  lettres.  Il  fut  envoyé 
m  lycée  qu'on  venait  de  créer  pour  remplacer  le  collège  de  Monlauban.  Il  y 
retrouvait  plusieurs  de  ses  camarades  de  promotion,  Rabier,Bouty,  Baillaud.  C'est 
pendant  sa  première  année  à  Monlauban  qu'il  pense  à  se  faire  envoyer  au  lycée 
fonçais  de  Constantinople,  disparu  depuis.  L'Orient  l'attira  toujours.  Un  de 
aes  rêves  était  de  faire  un  voyage  en  Egypte,  et  la  mission  en  Grèce  qu'il 
obtint  en  1880,  et  qui  lui  permit  de  voir  l'Acropole,  d'aller  à  Delphes,  de  faire 
Tascension  du  Parnasse,  fut  un  des  grands  bonheurs  de  sa  vie. 

Au  moment  où  il  rêvait  de  partir  pour  l'Orient,  les  événements  allaient  le 
retenir  en  France,  et  une  crise  allait  se  produire  dans  sa  vie.  Lorsque  après 
tes  vacances  de  1870  il  vint  reprendre  sa  classe  de  rhétorique  à  Montauban,  il 
trouva  les  esprits  singulièrement  agités  dans  la  petite  ville.  Le  parti  républi- 
cain, qui  était  au  pouvoir  depuis  un  mois,  cherchait  à  s'organiser,  il  compre- 
aait  que  ses  adversaires,  dispersés  et  déconcertés  un  jour,  se  rallieraient  le 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


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lendemain,  et  qu'il  fallait  se  tenir  prêt  à  la  lutte.  On  sentait  que  la  création  d'un 
journal  était  nécessaire  :  mais  on  ne  s'entendait  guère  sur  les  conditions  de 
cette  création.  Dans  ces  circonstances  Couat  qui  n'avait  que  vingt-quatre  ans, 
montra  plus  de  netteté  d'esprit  et  de  décision  que  les  vétérans  du  parti  :  grâce 
à  lui,  on  passa  des  paroles  aux  actes,  et  le  Républicain  de  Tam-et-Garwu 
fut  fondé.  11  en  fut,  pendant  les  mois  qui  suivirent,  un  des  collaborateurs  les 
plus  actifs. 

Lorsque,  le  18  mars  1871,  la  Commune  fut  proclamée  à  Paris,  beaucoup  de 
républicains  en  province  passèrent  par  de  véritables  angoisses.  La  Commune 
était,  c'est  vrai,  un  gouvernement  Insurrectionnel,  et  elle  avait  eu  dès  le 
début  le  tort  de  rompre  en  visière  au  gouvernement  légal  pendant  que  les 
Prussiens  étaient  encore  à  Saint-Denis.  Mais  d'autre  part  l'Assemblée  de  Versailles 
était  en  grande  majorité  monarchiste,  et  Ton  pouvait  craindre  que.  victorieuse 
de  la  Commune,  elle  ne  profitât  de  son  triomphe  pour  proclamer  Henri  V. 
Aussi  d'excellents  citoyens  dont  l'un  était  naguère  président  du  Conseil,  eus- 
sent-ils désiré  qu'enlre  Paris'  et  Versailles  la  rupture  ne  fût  pas  complète, 
qu'on  fît  des  concessions  de  part  et  d'autre  pour  éviter  la  guerre  civile.  Leurs 
efforts  n'aboutirent  pas,  et  les  événements  suivirent  leur  cours.  Couat,  qui 
voyait  autour  de  lui  les  vaincus  du  4  septembre  relever  la  télé,  qui  en  lisant 
les  comptes  rendus  de  la  Chambre  constatait  à  quel  point  les  craintes  d'une 
restauration  monarchique  étaient  justifiées,  devenait  de  plus  en  plus  républi- 
cain à  mesure  que  la  République  lui  semblait  plus  menacée.  Le  ton  de  ses 
articles  dans  le  Républicain  de  Tarn-et-Garonne  était  plus  vif  de  jour  en  jour, 
et  il  put  lui  arriver,  dans  l'ardeur  de  la  lutte,  de  dépasser  sa  propre  pensée. 
Le  préfet  de  Montauban  lui  fit  dire  officieusement  que  ses  articles  déplaisaient 
en  haut  lieu.  Comme  il  écrivait  pour  exprimer  ses  convictions  et  non  pour' 
gagner  la  faveur  du  ministre,  il  ne  tint  aucun  compte  de  l'avertissement.  Le 
châtiment  ne  se  fit  pas  attendre  :  pendant  les  vacances  de  Pâques,  qu'il  pis- 
sait dans  sa  famille  à  La  Hochelle,  il  apprit  par  dépêche  qu'il  était  mis  en  dis- 
ponibilité. 

Il  n'en  dit  rien  à  ses  parents,  qui  entrent  qu'il  retournait  à  Montauban  pour 
faire  sa  classe.  La  première  personne  qu'il  rencontra  en  y  arrivant  fut  son 
camarade  d'école,  Alfred  Croiset,  qui  venait  le  remplacer  en  rhétorique,  el  qui' 
pendant  les  trois  mois  qu'ils  passèrent  ensemble  avant  les  grandes  vacances, 
se  lia  avec  lui  d'une  inaltérable  amitié.  Couat  continua  à  écrire  dans  le  Répu- 
blicain de  Tarn-et-Garonne  ;\\  donna  aussi  des  articles  au  Progrès  libéral  te 
Toulouse.  Peu  s'en  fallut  à  ce  moment  qu'il  ne  quittât  l'Université,  et  ne 
devînt  journaliste  comme  mes  amis  Ueurier  et  Charles  Bigot.  Il  avait  toutes  les 
qualités  nécessaires  pour  réussir  dans  ce  nouveau  métier  :  le  goût  et  le  sens 
de  la  politique,  la  justesse  et  la  promptitude  du  coup  d'œi!,  un  admirable 
équilibre  dans  la  pensée.  Bien  des  années  plus  tard,  étant  doyen  à  Bordeaux  et 
adjoint  au  maire,  il  fut  pendant  quelque  temps  le  collaborateur  régulier  de 
la  Gironde,  et  il  fut  si  apprécié  qu'à  la  mort  d'Eugène  Ténot  on  lui  offrit  pour 
le  remplacer  une  situation  pécuniaire  dont  l'Université  ne  pouvait  lui  donner 
l'équivalent.  Par  deux  fois  il  préféra  rester  des  nôtres,  et  ce  fut  un  bonheur 
pour  nous;  mais  il  aurait  trouvé  de  l'autre  côté  autant  d'honneur  et  beaucoup 
plus  d'argent. 

En  octobre  1871,  Couat  fut  envoyé  au  lycée  de  Tournon,  où  on  le  laissa  deui 
ans.  11  prit  le  seul  parti  sensé  el  viril  :  il  se  mit  à  travailler,  et  sa  thèse  fran- 


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DE  L'ÉCOLB  NORMALE  409 


çaise  était  à  peu  près  terminée  lorsqu'on  1873,  sur  la  proposition  de  H.  le 
recteur  Chappuis,  qui  l'avait  apprécié,  il  fut  renvoyé  en  rhétorique  à  Grenoble. 
En  février  1875,  il  soutint  ses  thèses  en  Sorbonne.  Sa  thèse  laline  avait  été, 
comme  il  arrive,  faite  un  peu  légèrement  ;  mais  sa  thèse  française  sur  Catulle 
était  un  ouvrage  des  plus  distingués.  Ce  n'est  pas  seulement  mon  opinion  que 
J'exprime  :  j'ai  eu  entre  les  mains  le  rapport  de  M.  Eugène  Benoist,  qui 
lui  décernait  de  grands  éloges.  Cependant  à.  la  soutenance  Couat  n'eut  pas 
l'unanimité  :  les  jurys  ont  parfois  des  raisons  que  la  raison  ne  connaît  pas. 

Son  Elude  sur  Catulle  n'était  pas  un  travail  complet,  et  il  le  savait  mieux 
que  personne.  Longtemps  après,  je  lui  conseillais  de  la  réimprimer,  en  faisant 
profiter  son  ouvrage  de  début  de  tout  ce  qu'il  avait  appris  depuis  dans  un 
commerce  prolongé  avec  les  poètes  Alexandrins  dont  Catulle  s'est  inspiré,  il 
me  répondit  que  ce  n'était  pas  la  peine,  et  qu'il  valait  mieux  laisser  l'œuvre 
telle  quelle,  avec  ses  qualités  et  ses  défauts  de  jeunesse.  Je  viens  d'en  relire 
quelques  pages,  et  j'ai  été  charmé  aujourd'hui  comme  autrefois  de  l'étude  si 
juste  et  si  vivante  sur  la  passion  de  Catulle  pour  Lesbie.  Couat  a  analysé  avec 
le  plus  grand  soin  le  style  et  la  versification  du  poète;  mais  le  grand  mérite  et 
l'originalité  de  son  livre  sont  ailleurs.  Avec  lui,  nous  n'avons  pas  affaire  seule- 
ment à  un  grammairien  ou  à  un  littérateur,  mais  à  un  homme  qui  a  compris 
ce  que  c'est  que  le  véritable  amour,  avec  ses  fureurs,  ses  jalousies,  ses  fai- 
blesses, l'amour  tel  que  Catulle  et  Musset,  Lucrèce  et  Molière  l'ont  éprouvé  et 
ont  su  le  peindre.  Pour  écrire  ces  pages  émues  et  pénétrantes,  il  ne  fallait  pas 
seulement  avoir  des  dons  précieux  de  critique,  il  fallait  être  jeune  et  voir  dans 
l'amour  autre  chose  qu'un  thème  à  beaux  vers,  sentir,  que  pour  certaines 
âmes  il  est  la  raison  d'être  de  la  vie,  et  qu'elles  ne  se  consolent  jamais  d'en 
guérir. 

A  la  rentrée  de  1875,  Couat  fut  envoyé  de  Grenoble  à  Bordeaux  où,  au  mois 
d'avril  suivant,  il  fut  chargé  du  cours  de  littérature  grecque  à  la  Faculté 
des  Lettres.  Cette  nomination  modifia  l'orientation  de  ses  éludes.  Ses  deux 
tbéses  portaient  sur  la  littérature  latine  :  il  devait  maintenant  faire  du  grec, 
et  il  aborda  sans  plus  tarder  cette  étude,  à  laquelle  il  était  d'ailleurs  préparé. 

11  avait  dû,  dans  son  travail  sur  Catulle,  s'occuper  des  alexandrins,  mais  il 
se  rendait  compte  qu'il  ne  les  connaissait  qu'insuffisamment.  Pendant  cinq  ou 
sii  ans  il  se  mit  à  les  étudier  à  fond.  De  là  sortit,  en  1882,  un  livre  considé- 
rable, qui  obtint  dans  le  public  savant  un  légitime  succès  :  La  poésie  alexan- 
drne  sous  les  trois  premiers  Ptolémécs.  Ce  livre,  comme  l'auteur  l'a  explique 
dans  sa  préface,  n'est  ni  une  histoire  complète  et  suivie,  ni  un  manuel  à  la 
mode  allemande;  «  c'est  une  succession  de  tableaux  rattachés  les  uns  aux 
autres  par  la  suite  des  idées  générales  et  dans  chacun  desquels  se  montre  un 
des  aspects  de  la  poésie  alexandrine  ».  Quoiqu'il  n'ait  pas  eu  le  dessein  d'écrire 
une  histoire  proprement  dite,  il  n'a  eu  garde  d'oublier  le  point  de  vue  historique. 
Bans  le  premier  chapitre,  consacré  au  Musée  d'Alexandrie,  il  a  fait  connaître 
le  temps,  les  hommes,  les  événements  au  milieu  desquels  s'est  développé 
rAlcxaùdrinisme  ;  dans  un  second  chapitre,  sur  la  biographie  des  poètes 
alexandrins,  il  a  essayé  d'établir  avec  le  plus  de  précision  possible  la  chrono- 
logie de  cetle  époque  littéraire. 

Ce  qui,  au  fond,  intéressait  Couat  dans  son  sujet,  c'est,  comme  il  l'a  laissé 
entrevoir  dans  sa  courte  conclusion  «  sur  les  caractères  généraux  de  TAlexan- 
drinisme  »,  les  analogies  qu'il  remarquait  entre  les  poètes  raffinés  qui  ont 


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410  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÊTBS 


habile  le  Musée  d'Alexandrie  au  -ni*  siècle  avant  notre  ère,  et  les  poètes 
français  de  nos  jours.  H  a  montré  que  la  doctrine  soi-disant  moderne  de  Vert 
pour  Vart  datait  de  Callimaque  et  d'Apollonius,  et  que  la  poésie  «  individuelle  > 
n'avait  pas  été  inventée  par  nos  contemporains.  Mais,  tout  en  vivifiant  et 
en  fécondant  ses  études  de  littérature  érudite  par  ces  rapprochements  avec  les 
écrivains  modernes,  Couat  avait  trop  de  goût  et  de  justesse  d'esprit  pour  per- 
mettre à  celte  préoccupation  de  le  dominer  jusqu'à  fausser  son  point  de  vue. 
Il  comprenait  fort  bien  que  la  première  condition  pour  étudier  l'antiquité  était 
de  se  faire,  autant  que  possible,  une  âme  antique,  et  de  traiter  les  questions 
comme  elles  se  posaient  alors,  non  comme  elles  se  posent  de  nos  jours,  fi 
n'avait  pas  la  superstition  de  l'érudition,  mais  il  pensait  qu'il  y  aurait  témérité 
et  impertinence  à  vouloir  s'en  passer  pour  éclairclr  les  problèmes  délicats  et 
complexes  que  soulèvent,  soit  la  chronologie  des  œuvres  et  la  biographie  des 
auteurs,  soit  l'interprétation  de  beaucoup  0e  passages.  En  matière  de  poésie  el 
d'éloquence,  les  Anciens  avaient  un  souci  de  la  perfection  et  des  scrupules  de 
style  que,  seul  chez  les  modernes,  Pascal  parait  avoir  connus  au  même  degré; 
leur  technique  avait  des  raffinements  auxquels  n'atteignent  pas  nos  Parnassien* 
les  plus  impeccables  et  auxquels  se  sont  plies  chez  eux-mêmes  les  génies  tes 
plus  originaux  et  les  plus  libres.  J'en  ai  souvent  causé  avec  Couat,  et  je  sais 
quelle  importance  il  attachait  à  cette  partie  de  l'art  antique  :  il  l'a  montré  dans 
son  ouvrage  sur  la  poésie  alexandriue,  comme  il  l'aurait  fait  dans  son  livre 
inachevé  sur  Aristophane.  Ce  souci  constant  de  parler  des  poètes  anciens 
suivant  leur  esprit,  mêlé  à  des  ressouvenirs  nombreux  de  la  poésie  moderne 
et  contemporaine,  voilà  ce  qui  fait  l'originalité  de  ses  études  sur  l'Alexandri- 
nisme. 

Avant  d'être  réunies  en  un  volume,  la  plupart  de  ces  études  avaient  para 
soit  dans  V Annuaire  de  la  Société  pour  V encouragement  des  études  grecç*** 
soit  dans  les  Annales  de  la  Faculté  des  Lettres  de  Bordeaux.  Les  Annales! 
Que  de  souvenirs  ce  nom  me  rappelle!  Qu'il  est  loin,  ce  temps  où  les  plus  âgés' 
d'entre  nous  avaient  trente-trois  ans,  où  dans  le  faubourg  du  Tondu,  ce 
Quartier  Latin  de  Bordeaux,  on  discutait  avec  ardeur»  chez  Liard,  chez  Couat, 
chez  Luchaire,  chez  moi,  les  conditions  de  publication  de  notre  future  Revue, 
où  Collignon  nous  décochait  son  fameux  distique  : 

Incedunt  Ton  si,  Leucharius  et  Benediclus, 
Quadrans  et  Gucufas  :  Annalibus  omaia  cédant  ! 

J'ai  dit  ailleurs  quelle  part  considérable  Couat  avait  eue  dans  la  création  des 
Annales,  devenues  aujourd'hui,  avec  le  concours  des  Facultés  d'Aix,  de 
Montpellier,  de  Toulouse,  la  Revue  des  Universités  du  Midi.  Non  seulement  il 
rendit  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux  un  service  signalé  en  groupant  les 
efforts  de  ses  maîtres,  en  les  encourageant  au  travail  personnel,  en  faisant 
connaître  leurs  noms  du  public  lettré,  mais  il  fut  l'initiateur  d'un  mouvement 
qui  s'est  propagé  dans,  le  reste  de  la  France,  et  doù  sont  sorties  d'autres  publi- 
cations analogues,  les  Annales  de  l'Est,  les  Annales  de  Bretagne,  la  Rev^ 
bourguignonne  d'enseignement  supérieur,  les  Annales  de  V Université  te 
Grenoble. 

Ce  temps  où  il  fondait  les  Annales  et  où  il  préparait  son  livre  sur  les  poètes 
alexandrins  a  été  le  plus  heureux  de  la  vie  de  Couat.  Se  plaisant  à  son  métier 
et  y  réussissant,  aimé  et  respecté  de  tous,  élèves  et  collègues,  il  avait  aussi  la 


db  l'école  normale  m 

paix  et  le  bonheur  du  foyer.  Lorsqu'un  fils  lui  naquit  en  1880,  ce  fût  pour  lui 
une  grande  joie  ;  il  ne  pensait  pas  alors  que  trois  ans  plus  tard  cet  enfant, 
frappé  d'un  mal  terrible,  n'échapperait  à  la  mort  que  pour  continuer  à  vivre 
dans  un  état  cent  fois  pire.  A  partir  de  1883,  Gouat  a  porté  une  plaie  au  cœur, 
et  pendant  ces  dernières  années  ses  amis  guettaient  en  vain  sur  ses  lèvres  ce 
sourire  aimable  et  bon  qu'ils  y  avaient  connu  autrefois.  Depuis  longtemps  il 
ne  jouissait  plus  de  la  vie  ;  il  se  contentait  de  la  supporter  avec  courage.  Mais, 
dans  les  années  dont  je  parle,  il  n'en  était  pas  ainsi.  Jamais  je  ne  l'ai  connu  gai, 
mais  il  était  paisiblement  heureux,  et  il  rendait  heureux  ceux  qui  l'entouraient. 
H  n'avait  pas  encore  trente- cinq  ans  lorsqu'au  mois  de  mai  1881  il  fut  nommé 
doyen.  Dans  ce  temps-là  c'était  le  ministre  qui  nommait  ;  mais  si  les  Facultés 
avaient  eu  déjà  le  droit  d'élire  leurs  chefs,  il  n'est  pas  douteux  que  c'est  lui 
que  la  faculté  de  Bordeaux  aurait  choisi. 

En  1884  il  obtint,  sans  l'avoir  cherché,  le  plus  grand  honneur  auquel  un 
professeur  puisse  prétendre  :  il  fut  un  des  deux  délégués  des  Facultés  des 
lettres  au  Conseil  supérieur  de  l'Instruction  publique,  je  me  souviens  fort  bien 
de  la  circulaire  qu'il  adressa  à  ses  électeurs  ;  on  l'y  retrouvait  tout  entier, 
avec  la  fermeté  de  ses  convictions  et  l'indépendance  de  son  caractère.  Il  avait 
terni  à  insérer  dans  sa  profession  de  foi  deux  articles  qui,  il  le  savait  bien, 
devaient  lui  faire  perdre  un  certain  nombre  de  suffrages,  il  avait  exprimé  net- 
tement son  opinion  sur  la  loi  du  15  mars  18$),  la  loi  Falloux  qu'il  considérait  et 
qui!  n'est  pas  seul  à  considérer,  comme  funeste  pour  l'enseignement  et  pour  la 
France.  11  avait  de  plus  dit  avec  modération,  mais  sans  ambages,  que  le  système 
suivant  lequel  se  recrutent  les  Facultés  de  Paris  est  vicieux,  et  que  nul  ne  devrait 
être  nommé  à  une  chaire  de  la  Sorbonue,  sans  avoir  été  titulaire  ou  tout  au 
moins  chargé  de  cours  en  province.  En  faisant  figurer  ces  deux  déclarations 
dans  son  programme  électoral,  Gouat  perdit  certainement  des  voix,  mais  il  y 
gagna  de  conserver  l'estime  de  ses  amis,  et  il  conquit  aussi,  je  n'en  doute  pas, 
les  sympathies  de  beaucoup  de  ses  collègues  qui  n'ont  pas  plus  qu'il  ne  l'avait 
le  goût  des  préoccupations  vaines  et  des  plaintes  stériles,  mais  desquels  on 
aurait  tort  de  croire  qu'ils  approuvent  au  fond  du  cœur  ce  qu'ils  s'abstiennent 
de  criUquer  tout  haut. 

Au  Conseil  supérieur,  Couat  fut  le  rapporteur  du  projet  d'où  sortit  le  décret 
du  31  décembre  1885,  cette  charte  d'affranchissement  de  notre  enseignement 
supérieur.  Le  ministre  d'alors,  M.  Goblet,  fut  très  frappé  de  son  rapport,  et  en 
te  nommant  peu  après  chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  il  tint  à  lui  donner 
une  marque  particulière  de  son  estime.  Je  ne  sais  s'il  eut  en  même  temps 
l'idée  de  faire  de  lui  un  Recteur,  mais  je  n'en  serais  pas  surpris.  Lorsque,  au 
mois  d'octobre  .1887,  Couat  fut  nommé  Recteur  à  Douai,  M.  Goblet  avait  été 
remplacé  par  M.  Spuller  ;  mais  heureusement  pour  nous  les  bonnes  pensées  des 
ministres  leur  survivent  quelquefois.  La  tâche  qui  fut  assignée  à  Couat  était 
difficile  et  importante.  11  s'agissait  de  transférer  à  Lille  les  Facultés  de  Droit  et 
des  Lettres  de  Douai,  et  de  préparer  les  voies  à  ce  qui  devait  être  la  grande 
université  du  nord  de  la  France.  11  n'y  avait  que  trente  ans  que  Douai  avait  des 
facultés;  mais  les  Douaisiens  y  tenaient  comme  s'ils  avaient  pu  revendiquer 
«ne  possession  séculaire.  La  presse  locale  faisait  rage  ;  les  Doyens,  le  Recteur, 
te  Directeur  de  l'Enseignement  supérieur,  le  Ministre,  étaient  pris  à  parti  avec 
violence,  quelquefois  avec  perfidie.  Jamais  les  qualités  maîtresses  de  notre 
ami,  la  fermeté  calme,  le  sang-froid,  la  clairvoyance,  n'eurent  mieux  l'occasion 


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442  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLBVBS 

do  se  manifester.  Quand  le  transfert  fut  opéré,  il  déploya  dans  l'organisation 
des  Facultés  de  Lille  cette  activité  non  pas  fiévreuse,  mais  tenace  et  féconde 
qu'il  a  portée  dans  toutes  les  entreprises  auxquelles  il  s'intéressait.  Il  n'était 
plus  à  Lille  quand  l'Université  y  a  été  fondée  ;  mais  si  les  Lillois  ne  sont  pas 
des  ingrats,  ils  n'auront  pas  oublié  ce  qu'ils  doivent  à  ses  efforts. 

Les  trois  années  que  Couat  passa  dans  le  Nord  ont  été  parmi  les  mieiu 
remplies  de  sa  vie.  11  portait,  il  est  vrai,  au  fond  de  lui-même  ce  grand  chagrin, 
le  mal  incurable  de  son  fils,  mais  il  cherchait  des  consolations  dans  le  travail, 
et  il  faisait  marcher  de  front  sa  besogne  administrative  et  des  études  littéraire» 
qu'il  avait  encore  bien  plus  à  cœur.  Son  livre  sur  Aristophane  et  l'aneiem 
comédie  attique  parut  en  1889,  et  l'Académie  française  en  lui  décernant  un  de 
ses  prix.,  ne  fit  que  confirmer  les  suffrages  des  érudits  et  des  lettres. 

L'ouvrage  de  Couat  devait  se  composer  de  deux  volumes  :  l'un  sur  la 
matière  des  comédies  attiques,  l'autre  sur  l'art  dont  elles  sont  l'expressioa.De 
ces  deux  volumes  il  n'a  écrit  que  le  premier.  Deux  articles  qu'il  a  donnes  depuis 
à  la  Revue  des  Universités  du  Midi  traitent  des  questions  techniques  qui  se 
rattachent  à  l'histoire  de  r  ancienne  comédie,  et  montrent  sur  quels  fondements 
solides  il  voulait  bâtir  l'œuvre  qu'il  avait  entreprise.  11  savait  que  dans  les 
études  sur  l'antiquité,  l'érudition  la  plus  précise  et  la  mieux  informée  est 
nécessaire,  qu'il  faut  connaître  à  fond  les  textes  anciens  et  les  travaux  des 
modernes.  II  se  rendait  compte  en  particulier  que,  lorsqu'il  s'agit  d'un  aussi 
grand  poète  et  aussi  connu  qu'Aristophane,  toutes  les  ressources  de  la  philo- 
logie, dans  le  sens  très  large  que  les  Allemands  donnent  à  ce  mot,  ne  sont  pas 
de  trop.  Sa  connaissance  approfondie  de  la  grammaire  et  de  la  métrique,  celle 
de  l'archéologie  théâtrale  qui  dans  ces  dernières  années  s'est  presque  entière- 
ment renouvelée,  lui  paraissaient  nécessaires  mais  non  pas  suffisantes.  Il 
attachait  plus  d'importance  encore  à  l'histoire,  en  particulier  à  celle  des 
institutions  grecques  et  des  idées  au  v«  et  au  iv*  siècles  avant  notre  £re.  Ce 
qui  fait  que  son  premier  volume,  son  volume  unique  sur  Aristophane,  est  si 
intéressant  et  si  vivant,  c'est  qu'on  sent  en  le  lisant  que  l'auteur  est  cotre 
profondément  dans  l'époque  dont  il  parle.  Non  seulement  il  a  replacé  les 
comédies  d'Aristophane  dans  la  société  qui  les  vit  éelore,  parmi  les  événe- 
ments dont  elles  nous  donnent  l'écho,  mais  il  est  au  courant  de  la  vie 
d'Athènes  au  jour  le  jour,  des  potins  qui  défrayaient  les  conversations  pendant 
qu'on  attendait  au  théâtre  de  Bacchus  la  représentation  d'une  pièce  d'Euripide, 
ou  bien  qu'on  allait  sur  le  Pnyx  écouter  le  démagogue  Cléon.  Les  comédies 
d'Aristophane  peuvent  cl  doivent  être  étudiées  à  deux  points  de  vue.  Ce  sont 
des  œuvres  d'art  merveilleuses,  où  la  perfection  de  la  forme  s'allie  à  If 
richesse  de  l'invention,  où  les  raffinements  de  la  composition  et  du  style  ne* 
nuisent  pas  à  la  liberté  d'une  inspiration  qui  semble  avoir  des  ailes,  n'altèrent 
pas  la  fraîcheur  d'une  imagination  qui  s'égare  impunément  dans  les  pires 
bourbiers.  Mais  en  même  temps  ce  sont  des  satires  enûellécs,  où  tous  les 
préjugés  mesquins  toutes  les  basses  rancunes  de  l'aristocratie  font  appel  aoi 
passions  aveugles  de  la  foule  pour  déshonorer  et  pour  perdre  ce  qu'il  y  avait 
de  plus  illustre  à  Athènes;  Aristophane  a  trafué  Euripide  dans  la  boue,  et  il  a 
préparé  la  condamnation  de  Socrate. 

Voilà  ce  qui  se  retrouve  dans  le  livre  de  Couat,  et  ce  qui  en  fait  une  lecture 
si  attachante.  L'érudition  ne  s'y  étale  pas;  elle  n'est,  comme  il  convient, 
que  la  servante  de  la  pensée.  L'auteur   n'est  ni  un  grammairien,  ni  un  ' 


J 


de  l'école  normale  413 

«ebéologoe,  c'est  un  homme;  là  est  le  mérite  de  l'ouvrage  et  son  intérêt 
tarante. 

Depuis  1883,  Couat  faisait  partie  du  jury  de  l'agrégation  des  lettres.  On  lui 
demanda,  quand  il  fut  Recteur,  de  prendre  la  présidence,  devenue  vacante,  de 
agrégation  de  grammaire.  C'était  une  tâche  assez  lourde,  surtout  pour  un 
homme  aussi  consciencieux  que  lui,  car  il  se  croyait  obligé  de  répondre  aux 
lettres  des  candidats  qui  lui  demandaient  soit  des  conseils,  soit  des  renseigne- 
ments sur  les  causes  de  leur  échec.  11  fil  dans  l'organisation  de  l'examen  quel- 
pes  réformes,  dont  l'une  surtout  est  importante  et  peut  laisser  une  influence 
ascreusc  sur  la  direction  des  éludes,  soit  à  l'École  Normale,  soit  dans  les 
facultés.  Je  veux  parler  de  l'explication  après  dix  minutes  de  préparation, 
fan  lexte  grec  ou  latin  de  difficultés  ordinaires,  non  désigné  à  l'avance.  C'était 
te  seul  moyen  de  réagir  contre  la  préparation  mécanique  qui  menaçait  de 
l'introduire  à  l'agrégation  comme  à  la  licence  ou  au  baccalauréat,  et  de  s'as- 
ttrer  que  des  candidats  qui  obtenaient  des  notes  brillantes  en  grammaire  ou 
a  métrique  seraient  capables  de  faire  convenablement  une  classe  de  qua- 
trième. Cette  reforme  a  paru  si  sage  que  notre  camarade  Maurice  Croiset 
ri  appliquée  à  l'Agrégation  des  Lettres,  quand  il  en  est  devenu  le  président. 
Fune  façon  générale,  Couat  a  donné  à  l'agrégation  de  grammaire  un  ca- 
ractère plus  littéraire,  il  pensait,  avec  raison,  ce  me  semble,  que  la  dis- 
tinction entre  les  deux  agrégations  lettres  et  grammaire,  est  toute  conven- 
tionnelle, et  se  justifie  surtout  par  la  difficulté  de  faire  juger  par  un  seul  jury 
on  trop  grand  nombre  de  candidats.  Mais  on  ne  voit  pas  comment  un  futur 
professeur  de  rhétorique  pourrait  se  passer  de  savoir  la  grammaire  latine  ou 
grecque,  et  il  est  certainement  utile  à  celui  qui  enseignera  en  sixième  d'élar- 
sir  son  horizon,  et  d'être  un  lettré  en  même  temps  qu'un  grammairien. 

Présider  le  jury  de  l'agrégation  est  un  grand  honneur,  mais  c'est  une  fatigue, 
et  Couat,  quelque  fort  qu'il  fût  ou  parût  être,  finit  par  s'en  apercevoir.  J'en  ai 
causé  avec  lui  deux  ans  de  suite  en  allant  le  voir  à  Chatelaillon,  où  il  allait  se 
reposer  au  mois  de  septembre.  S'il  s'intéres«ait  toujours  à  sa  tâche,  il  sentait 
qu'il  ne  la  remplissait  plus  avec  autant  de  facilite  et  d'entrain.  Depuis,  qu'à  la 
tort  de  M.  Ouvré,  en  1890,  il  avait  été  transféré  de  Lille  à  Bordeaux,  ses  amis 
^inquiétaient  de  voir  son  humeur  s'assombrir  de  plus  en  plus.  11  se  montrait 
«oojours  bon  et  aimable,  mais  il  lui  fallait  faire  un  effort  pour  sourire,  et  il 
ctait  plus  sujet  que  jamais  à  ces  longs  silences  où  il  s'entretenait  avec  lui- 
même  de  pensées  graves  et  tristes.  U  avait  abandonné,  au  moins  provisoire- 
«ent,  la  suite  de  son  travail  sur  Aristophane  ;  il  relisait  Pascal,  sur  lequel  il 
eut  ridée  d'écrire  un  livre  ;  la  dernière  fois  que  je  l'ai  vu,  il  était  occupé  à 
induire  les  pensées  de  Marc-Aurèle.  Je  me  disais  qu'à  mesure  qu'il  avançait 
eu  âge  il  sentait  plus  profondément  sa  grande  douleur  intime,  le  mal  de  son 
His:  je  ne  nie  doutais  pas  que  lui-même  était  déjà  marqué  par  la  mort,  et  que 
ta  tristesse  s'expliquait  par  une  maladie  dont  il  ressentait  sourdement  les 
«teintes,  sans  vouloir  s'en  préoccuper,  sans  consulter  de  médecin,  sans 
ttopçonner  l'extrême  gravité  de  son  état.  Aussi  sa  mort  fut-elle  un  coup  de 
foudre  pour  sa  femme,  pour  ses  enfants,  pour  ses  amis.  Les  uns  le  virent 

p«rdu,  l'ayant  vu  la  veille  bien  portant  en  apparence;  les  autres  apprirent  sa 

nort  par  dépêche,  sans  avoir  su  qu'il  était  malade. 

Couat  n'aimait  pas  le  bruit,  et  il  évitait  autant  que  possible  d'occuper  le 

public  de  sa  personne.  L'ironie  des  choses  a  voulu  que  sa  mort  fût  l'occasion 


L 


1 


444  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

d'un  incident;  la  presse  s'en  est  emparée,  une  interpellation  a  été  déposée  à 
ce  sujet.  Ceux  qui  ont  manifesté  en  sens  contraire  en  présence  de  son  cercueil 
ont  agi  suivant  leur  conscience,  et  je  n'ai  pas  à  les  juger  ;  je  puis  dire  seule- 
ment que  parmi  la  façon  d'honorer  sa  mémoire  ce  n'est  pas  celle-là  que  notre 
ami  eût  préférée.  Qu'importe  d'ailleurs  !  Quand  è  ce  bruit  d'un  jour  aura  succédé 
le  silence  et  l'oubli,  nous  serons  quelques-uns  à  garder  pieusement  le  sou- 
venir du  camarade  excellent,  de  l'intelligence  sensée  et  vigoureuse,  de  l'âme 

sincère  et  tendre,  qui  nous  a  quittés  trop  tôt. 

Antoine  Benoist. 

« 

Promotion  de  1867.  —  Vargolici  (Etienne),  né  en  1843  dans  le  district  de 
Neamtu  (Roumanie),  mort  à  lassy  en  1897  (1). 

Après  avoir  fait  ses  études  à  l'école  primaire  de  Peatra,  il  termina  ses  classes 
en  1863  au  Lycée  de  lassy.  Son  aptitude  pour  les  langues,  surtout  son  applica- 
tion au  travail  et  sa  conduite  exemplaire  lui  attirèrent  de  bonne  heure  la 
bienveillance  de  ses  maîtres. 

Au  premier  concours  pour  une  bourse  à  l'étranger,  VSrgolici  remporta  à 
l'unanimité.  Sa  vocation  pour  les  lettres  était  impérieuse  ;  il  étudia 
d'abord  l'espagnol  à  Madrid  où  il  séjourna  une  année  ;  ensuite  il  vint  à  Paris 
pour  continuer  ses  études.  A  cette  époque,  l'École  Normale  supérieure  était 
fermée  aux  étrangers.  Considérée  comme  école  supérieure  et  comme  pépi- 
nière nationale  pour  donner  des  professeurs  aux  écoles  françaises,  elle  était 
réservée  exclusivement  à  la  jeunesse  de  France. 

Le  gouvernement  roumain  demanda  comme  une  faveur  l'accès  de  l'École  pour 
ses  élèves.  Le  ministre  de  l'Instruction  publique  d'alors,  M.  V.  Duruy,  très  favo- 
rable aux  Roumains,  soumit  la  demande  à  l'Empereur  qui,  toujours  bon  et  géné- 
reux pour  laRoumanie,  permit  l'entrée  des  élèves  à  l'École.  Cest  ainsi  qu'Etienne 
VSrgolici  fut  admis  comme  demi-interne  à  l'École  Normale  pour  la  section 
des  Lettres.  Après  avoir  pris  ses  grades,  il  fit  un  séjour  à  Wurzbourg  pour 
étudier  l'allemand.  Travailleur  infatigable,  il  conduisait  de  front  l'étude  difficile 
et  variée  des  langues  néolatines  au  point  de  vue  de  leur  origine  commune 
et  de  leurs  littératures. 

Avant  môme  de  rentrer  dans  son  pays,  il  était  en  correspondance  avec  le 
rédacteur  de  la  revue  roumaine  «  ConvorHreîe  Literare»,  seule  revue 
littéraire  et  scientifique  de  la  Roumanie  à  cette  époque,  et  lui  adressai! 
souvent  des  articles  littéraires.  Son  nom  s'était  déjà  fait  connaître  parmi  ses 
anciens  camarades  d'École  et  parmi  ses  contemporains.  On  l'appelait  «  Vur- 
golici,  plume  de  fer  »,  à  cause  de  son  style  énergique  et  incisif. 

Rentre  en  Roumanie,  Vargolici  fut  recherché  par  les  sociétaires  de  Vlnstitul 
Académique  (lycée  fondé  en  1865),  qui  se  hâtèrent  de  l'associer  à  leur  école. 
Bientôt  il  concourut  pour  la  chaire  de  français  à  l'École  militaire  qu'il  occupa  ! 
jusqu'en  1870.  En  1816,  il  obtint  la  chaire  de  langue  et  de  littérature  françaises  j 
à  l'Université  de  lassy  et,   en  1880,  celle  de  conférencier  pour  la  langue  ] 
grecque  à  l'École  Normale  supérieure  de  lassy. 

Inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire  pendant  trois  ans,  il  ressentit  j 
des  symptômes  inquiétants  d'une  maladie  de  cœur  causée  par  la  fatigue  et 
l'excès  de  travail  et  reprit  sa  chaire  à  l'Université.  Sa  respiration  avait  été  1 


(1)  Notice  en  retard  d'une  année. 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  415 

toujours  difficile  et  pénible;  mais  la  vie  sédentaire  qu'il  menait,  l'application  au 
travail,  l'attitude  de  Pécrivain  prolongée  d'une  manière  excessive  épuisèrent  une 
santé  d'apparence  robuste. 

Les  œuvres  de  Vargolici  peuvent  être  partagées  ainsi  : 

Œuvres  didactiques  et  œuvres  littéraires.  Comme  œuvres  didactiques,  il  a  laissé 
une  grammaire  latine  et  des  Fables  de  Phèdre,  commentées.  Comme  œuvres 
littéraires  :  La  traduction  de  Don  Qatchotte  de  Cervantes,  des  traductions 
d'Anacréon,  de  Tibulle,  de  Properce,  des  élégies  de  Lamartine  et  de  Y.  Hugo, 
des  comédies  entières  de  Molière,  sans  compter  différents  articles  de  critique 
littéraire  publiés  à  diverses  époques. 

Sans  doute,  sa  mort  est  une  perte  pour  l'Université  de  Iassy,  car  il  portait 
à  sa  chaire  un  intérêt  très  vif  et  à  ses  élèves  une  sollicitude  de  tous  les  jours. 

Ses  connaissances  encyclopédiques  et  son  travail  continuel  lui  donnèrent 
une  autorité  incontestable  en  matières  d'études  classiques  et  de  méthode. 

Libre  de  toute  ambition,  étranger  à  toute  occupation  qui  n'eût  pas  l'ensei- 
gnement pour  objet,  au  courant  de  tout  ce  qui  se  passait  dans  les  grands 
centres  littéraires  de  l'Europe,  son  seul  objectif  était  l'École,  sa  seule  joje,  sa 
famille,  sa  seule  distraction  et  ses  seuls  loisirs,  la  société  de  quelques  amis 
pour  lesquels  son  cœur  était  toujours  ouvert 

A.  Naum. 


Promotion  de  18ft8.  —  Gbbblin  (Jacques),  né  à  Nîmes  le  5  novembre  1848, 
mort  le  17  septembre  1896, 

Gébelin  appartenait  à  une  famille  nlmoise,  sans  fortune,  d'origine  modeste, 
mais  qui  lui  apprit  l'amour  du  travail,  la  simplicité,  la  droiture.  L'affection 
qu'on  y  avait  pour  le  ftls  n'était  ni  jalouse,  ni  mesquine:  qui  était  condisciple 
de  Jacques  était  ami  de  la  maison  et  toujours  cordialement  accueilli.  Gébelin 
avait  commencé  dès  l'école  primaire,  dès  la  «  mutuelle  »,  à  être  un  élève  mo- 
dèle ;  au  lycée,  les  premiers  prix  lui  revenaient  annuellement  comme  par  tra- 
dition. Je  Pavais  admiré  longtemps  sans  l'imiter  ;  quand  je  m'avisai  à  mon 
tour  de  travailler,  il  fut  pour  moi  le  meilleur  des  camarades.  On  se  réunissait 
chez  lui,  dans  une  grande  chambre,  à  un  troisième  étage,  et,  la  tâche  scolaire 
terminée,  on  s'y  livrait  à  d'ardentes  discussions  qui  se  prolongeaient  dans  d'in- 
terminables promenades  sur  le  boulevard,  le  «  tour  de  ville  »  classique  du  Midi, 
Denis,  qui  est  maintenant  à  la  Sorbonne,  Ducros,  qui  est  Doyen  de  la  Faculté 
d'Aix,  bien  d'autres  encore,  dont  plusieurs  sont  de  graves  administrateurs  et 
de  graves  magistrats,  faisaient  souvent  partie  de  ces  colloques.  Ntmes  est  une 
ville  lettrée,  où  Ton  aime  le  beau  parler  :  nous  faisions  notre  apprentissage  les 
uns  aux  dépens  des  autres  et  tous  les  sujets  nous  étaient  matière  à  controverse. 
Gébelin,  en  bon  méridional,  avait  la  langue  alerte  et  ne  craignait  pas  la  cale- 
iead€,  mais  il  se  défiait  déjà  des  vagabondages  d'imagination,  faisait  profession 
d'aimer  ce  qui  était  clair  et  sage. 

Le  lycée  de  Nîmes  avait  alors  l'heureuse  fortune  de  posséder  un  professeur 
de  rhétorique  è  qui  tous  ceux  qui  ont  été  ses  élèves  conservent  une  respec- 
tueuse affection.  M.  Gaspard,  qui  vient  de  prendre  sa  retraite,  il  y  a  deux  ans, 
comme  professeur  de  rhétorique  à  Louis-le-Grand,  avait  l'art  de  convertir  au 
travail  même  les  indisciplinés  et  les  paresseux.  11  aimait  si  franchement  ses 
élèves  qu'on  travaillait  ne  fût-ce  que  pour  lui  faire  plaisir.  Dans  cet  heureux 


i 


446  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  1É LEVES 

temps,  grâces  è  lui,  on  entrait  parfois  de  Nîmes  à  l'École  Normale,  directement, 
sans  faire  de  stage  dans  un  lycée  de  Paris.  Ce  fut  ainsi  que  nous  y  arrivâmes 
en  bons  camarades,  la  môme  année,  ayant  encore  notre  marque  provinciale. 
Gébelin,  d'ailleurs,  ne  tenait  pas  è  la  perdre.  11  ne  fut  jamais  un  «  déraciné  ». 
11  avait  le  très  vif  souci  de  rester  NImois,  et  volontiers  s'enorgueillissait  de  la 
pointe  d'accent  qu'il  conserva  toujours  avec  autant  de  coquetterie  que  d'autres 
mettent  6  rémousser.  Bon  camarade,  sans  aigreur  dans  les  disputes  qui,  en 
première  année,  prenaient  le  plus  clair  de  notre  temps,  quand  on  le  plaisan- 
tait sur  la  province,  il  était  toujours  prêt  à  la  riposte.  Dans  ce  milieu  de 
l'École,  où  on  s'exaltait  pour  toutes  les  audaces  littéraires  ou  scientifiques,  où 
le  paradoxe  était  en  honneur,  Gébelin  s'était  donné  pour  mission  de  défendre 
le  bon  sens,  cl,  ayant  comme  nous  vingt  ans,  il  le  défendait  mémo  à  coups  de 
paradoxe.  Je  me  le  rappelle  encore,  dans  nos  conciliabules  d'historiens,  décla- 
rant gravement  que  les  sages  et  tranquilles  ordonnances  de  l'histoire  romaine 
de  Roi  lin  lui  paraissaient  préférables  aux  hasardeuses  constructions  d'un 
Mo  m  m  son. 

Lauréat  d'histoire  au  Concours  Général,  Gébelin  était  tout  naturellement  entré 
dans  la  section  d'histoire.  Reçu  agrégé  en  1872,  il  ne  fit  que  passer  à  Chàteauroux, 
à  Rennes,  puis,  en  1873,  fut  nommé  au  Prytanée  de  La  Flèche  où  il  resta  cinq 
ans.  C'est  la  qu'il  devint  véritablement  professeur  en  même  temps   qu'il  y 
prit    le    goût  des  études  d'histoire  militaire.  Après  avoir  publié  en   1H7J 
une  étude  sur   le    recrutement  des  armées  pendant  les  périodes    méro- 
vingienne et  carolingienne,   il  consacra,  en  1882,   sa   thèse  de   doctorat  à 
V Histoire  des  milices  provinciales  de  4688  à  479* ,  et  plus   particulièrement 
à  la  question  du  tirage   au  sort.  De  patientes  recherches  au  Ministère  de 
la  guerre  lui  avaient  permis  d'amasser  de  nombreux  documents.  Dans  les 
milices  provinciales  organisées  par  Louvois  en  1688  il  a  voulu   retrouver 
les  origines  de  la   conscription   d'une  part,  d'autre  part   de  la  réserve.  D 
montre  d'ailleurs  combien  elles  furent,  dès  le  début,  mal  constituées  et  mal 
dirigées.  «  Soldats  sans  expérience,  officiers  sans  expérience,  par  suite  mau- 
vais soldats  et  mauvais  officiers,  voilà  les  milices  de  la  guerre  de  la  suc-'J 
cession  d'Espagne.  Grâce  au  tirage  au  sort,  on  eut  de  gros  effectifs,  mais  des 
effectifs  sans  cohésion,  et  par  suite  de  grosses  déroutes  ».  Sous  Louis  XV,  à 
partir  de  l'ordonnance  de  1776,  l'institution  se  développe  et  se  régularise; 
toutefois  l'abus  des  privilèges  d'exemptions  en  est  un  des  vices  organiques. 
D'autre  part  le  remplacement,  malgré  des  prohibitions  très  sévères  et  souvent 
renouvelées,  altère  le  caractère  des  milices.  Aussi  ni  l'opinion  publique,  ni  les 
gens  du  métier  ne  leur  sont  favorables;  volontiers  les  généraux  battus  s'en 
prennent  à  elles  des  défaites  subies.  Gébelin  croit  ces  critiques  exagérées,  il 
estime  que  l'infériorité  des  milices  tint  surtout  è  ce  qu'elles  furent  mal  comman- 
dées, mal  équipées,  mal  considérées  et  impopulaires.  Mais  l'institution  en  elle- 
même  était  bonne  et  plusieurs  écrivains  militaires  en  reconnaissaient  la  néces- 
sité. Cette  étude,  fortement  documentée,  claire  et  concise,  reçut  en  Sorbonne; 
le  meilleur  accueil.  La  thèse  latine,  Quid  rei  militaris  doclrina  renascentihf\ 
litteris  antiquitati  debuerit,  attestait  les  mêmes  préoccupations.  Il  semblait 
donc  que  Gébelin  n'eût  qu'à  se  cantonner  dans  ce  domaine,  où  il  avait  si  bien  i 
établi  sa  compétence,  etè  entreprendre  quelque  jour  une  histoire  d'ensemble 
de  nos  institutions  militaires  pendant  les  derniers  siècles.  Il  n'y  revint  ce- 
pendant qu'une  fois  pour  publier,  en  1886,  une  étude  sur  Les  milices  provin- 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  447 

ciales  de  Nîmes  d'après  les  archives  nttnoises.  Une  circonstance  fortuite  vin 

diriger  d'un  autre  côté  ses  efforts.  L'enseignement  de  la  géographie,  trop  long- 
.  temps  négligé  dans  nos  Facultés,  y  obtenait  enfin  une  place  spéciale  :  mais, 

les  géographes  de  profession  manquant,  force  était  de  chercher  parmi  les  his- 
toriens des  hommes  de  bonne  volonté.  Gébelin,avec  son  esprit  clair,  net,  con- 
vaincu de  la  nécessité  de  donner  aux  recherches  scientifiques  des  applications 

pratiques,  fut  vivement  intéressé  par  cette  tache  nouvelle  et  désormais  s'y 

consacra  tout  entier.  Nommé  maître  de  conférences  de  géographie  à  Bordeaux 
en  1883,  professeur  adjoint  en  1886,  il  devint  professeur  titulaire  en  1890.  Dans 
une  ville  comme  Bordeaux,  qui  depuis  des  siècles  vit  et  prospère  par  son  com- 
merce, Gébelin  estima  que  renseignement  de  la  géographie  devait  avoir  un 
caractère  commercial  et  qu'il  indiquerait  ainsi  comment  TUniversilé  s'associe 
aux  préoccupations  et  aux  intérêts  de  la  cité.  Il  publia  quelques  livres  de  classe 
{France  et  Colonies  françaises,  Europe  moins  la  France,  Asie,  Afrique, 
Amérique*  Océanie).  Mais  il  faut  chercher  sa  véritable  pensée  dans  des 
études  d'un  caractère  plus  personnel.  En  1896,  dans  le  Bulletin  de  la 
Société  de  géographie  commerciale  de  Bordeaux,  il  commençait  à  foire 
paraître  uoe  série  d'articles  intitulés  :  Essai  de  géographie  appliquée,  et 
il  annonçait  l'intention  d'en  tirer  plus  tard  un  livre.  Par  géographie  appliquée 
il  entendait  «  la  géographie  considérée  dans  ses  rapports  immédiats  avec 
les  besoins  matériels  de  l'homme.  C'est,  si  Ton  veut,  la  géographie  commer- 
ciale, mais  avec  sa  signification  la  plus  large.  La  géographie  appliquée  n'étudie 
pas  seulement  les  échanges,  mais  aussi  la  production.  »  Sobre  de  références, 
ennemi  du  faux  étalage  d'érudition,  il  Laisse  voir  cependant  avec  quel  soin 
minutieux  et  quel  esprit  critique  il  avait  amassé  ses  matériaux.  11  est  évident 
qu'il  nous  aurait  donné  un  manuel  scientifique  d'une  méthode  rigoureuse, 
d'une  exposition  claire  et  bien  coordonnée,  et  qui  aurait  été  uue  œuvre  vrai- 
ment originale.  Il  ne  nous  en  reste  que  le  programme,  les  premiers  chapitres 
et  quelques  fragments  [Les  limites  géographiques  du  climat  tempéré,  1896  ; 
les  Céréales  des  pays  tempérés,  1897;  Les  climats  du  continent  africain  et 
leurs  rapports  avec  les  produits  et  la  colonisation  ;  L'industrie  minérale  en 
Fronce).  Biais  il  y  travaillait  sans  relâche  et  une  petite  plaquette  fort  curieuse, 
Une  grande  industrie  du  Bas-Quercy;  Les  chapeaux  de  paille  de  Sept  fonds 
et  de  Caussade,  1895,  prouve  que,  môme  en  vacances,  il  était  toujours  en  quête 
de  documents. 

Si  l'ouvrage  ne  s'élaborait  que  lentement,  c'est  que  Gébelin  ne  croyait  pas 
qu'un  professeur  eût  le  droit  de  s'enfermer  dans  son  cabinet  avec  ses  livres. 
U  savait  que  nos  Universités  nouvelles,  pour  gagner  en  considération  et  en  in- 
fluence, doivent  agir,  et,  par  les  services  rendus,  se  créer  des  titres  à  la  re- 
connaissance. Devenu  Bordelais  d'adoption,  il  payait  de  sa  personne  et  sans 
compter.  Depuis  1882,  il  était  le  rédacteur  en  chef  du  Bulletin  de  la  Société  de 
Géographie  Commerciale  de  Bordeaux. 

En  1897,  la  Société  reconnaissante  de  son  dévouement,  lui  décernait,  dans 
une  cérémonie  solennelle,  une  médaille  de  vermeil,  sa  plus  haute  récompense* 
De  bonne  heure,  il  avait  aussi  donné  une  part  de  son  temps  à  renseigne- 
ment des  jeunes  filles.  Avant  la  création  du  Lycée  de  Filles,  il  était 
un  des  professeurs  du  cours  Duruy  (depuis  deux  ans,  il  avait  été  chargé, 
au  Lycée  même,  de  cours  de  géographie  en  6e  année)  ;  avant  l'organisation  de 
l'École  Normale  d'institutrices,  il  a  enseigné  l'histoire  et  la  géographie  au  Cours 


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448  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÊVBS 

normal  d'insIKulrices.  En  collaboration  avec  quelques-uns  de  ses  collègues,  il 
avait  essayé  de  fonder  pour  les  dames  des  cours  d'enseignement  supérieur  qui 
durèrent  quelques  années.  A  ces  tâches  si  multiples,  il  avait  encore  ajouté 
pendant  plusieurs  années  des  cours  aux  employés  des  postes  et  aux  employés 
de  commerce. 

Du  moins  était-il  récompensé  par  les  sympathies  qu'il  s'était  acquises.  Très 
aimé  de  ses  étudiants,  dont  il  était,  en  toute  circonstance,  le  conseiller  affec- 
tueux, de  ses  collègues  qui  appréciaient,  en  même  temps  que  sa  valeur  scien- 
tifique, la  droiture  et  l'affabilité  de  son  caractère,  il  était  estimé  comme  il  le 
méritait  par  ses  concitoyens  d'adoption.  Sa  situation  à  la  Société  de  Géographie 
le  mettait  en  rapport  avec  les  commerçants  et  les  explorateurs.  «  Notre  ami, 
»  écrivait  un  de  ses  collègues,  rendait  è  la  science  et  à  la  Faculté  des  services 
»  éminents  ;  il  était,  par  le  Bulletin  de  Géographie  et  par  son  action  person- 
»  nelle,  nécessaire  à  la  grande  cité  commerciale,  aux  entreprises  coloniales  do 
»  pays,  et  il  jouait  un  rôle  de  premier  ordre  dans  le  mouvement  d'expansion 
»  au  dehors  de  l'activité  française.  » 

Sa  santé,  qui  avait  toujours  été  robuste,  paraissait  se  prêter  à  ce  travail  incessant. 
Peut-être  prcsuma-t-tl  trop  de  ses  forces  en  acceptant  récemment  une  nouvelle 
tâche.  Bordeaux  possède  la  Société  d'éducation  populaire  peut-être  la  plus  an- 
cienne de  France,  la  Phllomatique,  qui  date  de  1808,  qui  a  fondé  une  école  su- 
périeure de  commerce  et  d'industrie,  et  qui  compte  environ  80  cours  d'adultes, 
fréquentés  par  près  de  3,000  élèves.  Géhelin  en  était  membre.  Pendant  l'hiver 
de  1896-1897,  il  accepta  la  charge  gratuite,  mais  très  ldurde,  de  la  direction  des 
cours  d'adultes. 

Depuis  cette  époque,  les  rares  instants  de  loisir  qui  lui  restaient  encore  fu- 
rent sacrifiés.  Mais  il  estimait  qu'il  n'avait  pas  le  droit  de  se  dérober  à  l'appel 
qui  lui  était  adressé.  Dans  le  discours  qu'il  prononça  è  la  distribution  des  prix 
de  la  Pbilomalique,  il  disait:  «  J'ai  pensé  que  je  n'avais  pas  le  droit,  par  crainte 
de  succomber,  de  refuser  le  poste  où  le  devoir  m'appelait.  J'y  suis  donc  ac- 
couru, parce  que  la  résolution  ferme  de  bien  faire  aide  à  fixer  le  succès  ;  parce 
que  tous,  aujourd'hui  plus  que  jamais,  nous  avons  l'obligation  morale  de  ne  pas 
nous  confiner  dans  l'isolement,  parce  que  j'essayais  d'acquitter  envers  mes 
semblables,  dans  la  mesure  de  mes  moyens,  une  dette  de  reconnaissance,  < 
parce  qu'enfin,  s'il  n'est  plus  de  barrières  entre  les  situations  sociales,  il  n'en 
est  pas  non  plus  entre  les  enseignements  et  que  je  voulais  vous  apporter  la 
sympathie  agissante  de  l'Université  que  j'aime  et  è  laquelle  j'appartiens.  En- 
semble nous  pratiquerons  le  travail,  sauvegarde  de  notre  dignité,  condition  de 
notre  indépendance,  et  puisse  l'union  de  nos  efforts  contribuer  à  l'union  de  nos 
cœurs  et  à  la  prospérité  de  la  patrie  !  »  Il  avait  donc  compris  que  l'éducation 
des  adultes,  longtemps  si  négligée,  est  un  devoir  social  impérieux,  et  il  s'était 
mis  à  l'œuvre  en  bon  citoyen,  avec  ardeur  et  gaieté,  ménageant  d'autant  moins 
sa  peine  qu'il  se  sentait  plus  intéressé  par  cette  occupation  nouvelle. 

Aussi  arriva-t-il  à  la  fin  de  Tannée  épuisé  de  fatigue.  Cependant  sa  famille 
n'était  pas  inquiète,  on  espérait  que  le  repos  auprès  de  sa  femme,  de  ses  en- 
fants, de  sa  sœur,  directrice  de  l'École  Normale  d'Institutrices  de  la  Gironde, 
rétablirait  ses  forces.  Mais  bientôt  on  dut  se  convaincre  que  cet  état  de  las- 
situde cachait  une  maladie  grave  et  que  l'organisme,  trop  usé  par  le  travail, 
était  impuissant  à  lutter.  11  devait  assister  le  18  septembre  6  Marseille,  à  Pou- 
verture  du  Congrès  national  des  Sociétés  de  Géographie,  le  9  encore,  il  essaya 


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db  l'école  normale  449 


de  s'occuper  de  communications  qui  devaient  y  être  faites,  comme  s'il  n'avait 
pas  renoncé  à  s'y  rendre.  Puis  vinrent  les  journées  de  fièvre  et  de  délire  où 
son  esprit  malade  restait  encore  fidèle  à  ses  préoccupations  ordinaires,  où  il 
parlait  du  Congo,  du  Niger,  dirigeai!  les  discussions  du  Congrès.  Il  mourut  le 
15  septembre,  alors  que  ses  amis  ne  le  savaient  même  pas  malade. 

Telle  a  été  cette  vie  simple,  modeste,  sans  incidents,  toute  de  désintéresse- 
ment et  de  travail.  Elle  prouve  une  fois  de  plus  ce  que  vaut  l'Université,  com- 
ment on  y  comprend  et  comment  on  y  pratique  le  devoir.  Celle  qui  fut  pendant 
quinze  ans  la  compagne  affectueuse  et  dévouée  deGébelin,  ses  enfants  peuvent 
être  aussi  flers  de  ces  souvenirs  qui  valent  mieux  qu'une  fortune,  ils  peuvent 
compter  sur  les  sympathies  actives  de  l'Université  qu'il  a  si  bien  servie  et 
honorée. 

C.  Bayet. 


Promotion  1876.  —  Cbjstin  (Marcel),  né  à  Saint-Hippolyte-sur-le^Doubs,  le 
27  septembre  1857,  décédé  à  Lyon,  le  24  octobre  18a7. 

11  était  le  treizième  enfant  d'une  famille  de  petits  commerçants,  on  le  mit  en 
pension  au  Séminaire  de  Consolation.  11  s'y  fil  remarquer  par  son  aptitude  au 
travail.  Dans  le. magnifique  Val  de  Consolation,  isolé  du  reste  de  l'humanité, 
on  admire  de  bonne  heure  la  belle  nature,  et  les  esprits  d'élite  se  développent 
rapidement. 

Les  aptitudes  remarquables  que  manifestait  le  jeune  Crétin  encouragèrent 
ses  parents  à  faire  quelques  sacrifices  pour  lui  faire  achever  ses  études.  On 
l'envoya  à  Besancon  à  l'Institution,  alors  célèbre,  des  Frères  de  Marie.  Il  y  fut 
reçu  bachelier  es  sciences  avant  d'avoir  seize  ans.  Sa  famille  ne  pouvait 
s'imposer  des  sacrifices  nouveaux  ;  les  Frères  de  Marie  firent  obtenir  à  Marcel 
Crétin  une  bourse  au  collège  Stanislas  à  Paris.  Après  une  seule  année  de  ma- 
thématiques spéciales  il  fut  admis  en  même  temps  à  l'École  polytechnique  et 
à  l'Ecole  Normale,  en  1876.  il  opta  pour  cette  dernière  et  fit  partie  de  la 
section  de  mathématiques. 

A  l'École  il  se  montra  laborieux.  Dans  les  discussions  il  avait  la  repartie  vive 
et  soutenait  son  opinion  avec  ardeur,  même  avec  emballement.  Pendant  ce 
temps  une  réaction  se  faisait  en  lui,  et  il  oubliait  peu  à  peu  les  principes  reli- 
gieux qui  avaient  présidé  à  son  éducation.  Dans  les  dernières  années  de  son 
existence  il  retrouva  la  foi,  et  il  est  mort  en  parfait  chrétien. 

Malgré  son  travail  énergique  à  l'Ecole,  Crétin  échoua  à  l'agrégation  :  ses 
études  préliminaires  en  mathématiques  spéciales  avaient  été  faites  trop  hâti- 
vement !  Depuis  il  a  toujours  consacré  tout  son  temps  à  ses  élèves  et  il  n'a 
plus  songé  à  préparer  le  concours. 

11  débuta  au  lycée  de  Bar-le-Duc  dans  la  classe  préparatoire  à  Saint-Cyr.  Il  y 
resta  deux  ans.  Après  une  nouvelle  année  passée  au  Puy,  il  se  maria  et  fut 
nommé  au  lycée  de  Toulon. 

Cest  à  Toulon  que  Crétin  a  passé  les  meilleures  années  de  sa  vie,  et  son  dé- 
part de  cette  ville  a  certainement  été  une  des  causes  de  sa  mort  prématurée. 
Pendant  l'épidémie  cholérique  Crétin  suppléa  son  collègue  du  cours  de  ma- 
rine; il  obtint  un  franc  succès.  Aussi,  l'année  suivante,  la  chaire  préparatoire 
à  l'École  navale  étant  vacante  on  la  lui  confia.  Il  se  donna  tout  entier  à  cet  en- 
seignement difficile,  obtint  des  succès  remarquables  et,  pendant  les  douze 


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120  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

années  qu'il  conserva  celte  classe,  il  envoya  près  de  quatre-vingts  élèves  au 
Borda. 

En  1893,  par  suite  d'un  mauvais  recrutement  de  la  classe,  d'une  mauvaise 
direction  du  lycée,  il  est  en  échec  !  Il  en  fut  vivement  affecté,  et  comme  plu- 
sieurs de  ses  élèves  avaient  répondu  brillamment  aux  examens,  ii  s'en  prit  à 
son  collaborateur  littéraire.  D'ailleurs  il  était  déjà  aigri  par  la  souffrance!  Pen- 
dant deux  années,  il  y  eut  lutte  entre  les  deux  collègues  :  Crétin  était  le  plus 
jeune,  il  fut  déplacé! 

On  renvoya  à  Saint-Étienne  au  cours  préparatoire  à  l'École  des  mines. 
(Tétait  évidemment  une  marque  de  confiance  de  la  part  du  ministère  ;  une 
promotion  au  choix  qu'on  lui  accorda  peu  après  montrait  nettement  que  cède-, 
placement  n'était  pas  une  disgrâce  !  Mais  on  n'avait  pas  tenu  compte  de  la 
santé  de  Crelin  ;  il  lui  fallait  un  climat  chaud  et  sec  et  on  l'envoyait  à  Saint- 
Etienne  !  Son  caractère,  malgré  la  souffrance,  resté  gai  sous  l'influence  du  ciel 
bleu  du  Midi,  devint  plus  sombre  dans  sa  noire  résidence  nouvelle.  De  plus 
en  quittant  Toulon  il  perdait  un  casuel  important  qui  lui  était  indispensable 
pour  élever  ses  trois  enfants  ! 

Malgré  tout  Crétin  se  mit  courageusement  à  la  besogne.  Son  nouvel  ensei- 
gnement différait  sensiblement  de  son  cours  de  marine.  11  consacrait  beau- 
coup de  temps  à  la  préparation  de  ses  classes,  et  travaillait  parfois  même  aux  ' 
heures  des  repas  !  En  janvier,  il  dut  s'aliter  et  solliciter  un  congé  de  trois 
mois.  11  reprit  son  service  après  les  vacances  de  Pftqucs,  mais  les  forces  lai 
manquaient.  A  la  fin  de  Tannée  il  sollicita  un  poste  quelconque  dans  le  Midi. 
On  le  nomma  au  lycée  d'Agen  au  cours  de  Saint-Cyr.  Pendant  sa  maladie  ies 
idées  religieuses  de  son  enfance  étaient  revenues  et  à  Agen,  il  partageait  son 
temps  entre  sa  classe  et  les  exercices  religieux.  L'année  se  passa  tant  bien 
que  mal.  Il  avait  la  nostalgie  de  Toulon  et  espérait  toujours  qu'on  le  replace- 
rait dans  son  ancienne  chaire. 

A  la  rentrée  il  ne  put  reprendre  sa  classe  ;  il  obtint  un  congé  d'un  an  qui 
passa  à  Lyon  à  l'hospice  de  Saint-Jean-dc-Dieu.  Après  une  année  de  soins  as- 
sidus  on  commençait  à  espérer  ;  les  médecins  faisaient  prévoir  que  bientôt 
Crétin  pourrait  reprendre  son  service,  quand  brusquement  le  24  octobre  1897, 
il  fut  enlevé  à  l'affection  des  siens. 

Sa  mémoire  sera  pieusement  conservée  par  ses  collègues  qui  l'estimaient  et 
l'aimaient,  et  par  ses  nombreux  élèves  dont  la  plupart  étaient  devenus  ses 
amis. 

G.  B. 


Promotion  de  1880.  —  Boioart  (Eugène-Edouard-Clotairc),  né  le  6  avril  1*0  : 
à  Baisieux  (Somme),  décédé  à  Versailles  le  27  août  1898. 

Après  Chauvin  et  Bédier,  Boidart;  notre  promotion  est  déjà  bien  éprouvée. 
Cette  mort  survenue  si  rapidement  nous  a  tous  tristement  surpris. 

En  réalité  Boidart  souffrait  depuis  plusieurs  mois  mais  il  ne  se  rendait  pas 
compte  de  la  gravité  de  son  état;  dévoué  à  ses  élèves  il  voulait  continuer 
jusqu'au  bout,  les  suivre  jusqu'à  l'examen  pour  les  aider  de  ses  conseils,  les 
encourager  par  l'intérêt  qu'il  prenait  à  leurs  succès  et  la  sympathie  qu'il  leur 
témoignait.  Mais  au  milieu  du  mois  de  juillet  dernier  il  dut  s'arrêter;  le  mal  se 
déclarait  avec  une  violence  soudaine  qui  ne  laissait  que  peu  d'espoir. 


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DE  L'ÉCOLE  NORMALE  '  421 


(Test  vers  cette  époque  seulement  que  j'appris  sa  maladie;  Je  ne  Pavais  pas 
revu  depuis  un  an.  Les  exigences  de  la  vie  nous  séparent  trop;  on  se  dit  au 
levoir,  on  compte  un* jour  ou  l'autre  se  retrouver,  un  rendez-vous  est  si  vite 
pris. . . .  puis  le  temps  passe,  la  mort  nous  sépare  et  chaque  fois  on  ressent 
ptss  profondément  cette  impression  de  n'avoir  pas  assez  vécu  la  vie  d'affection 
et  de  sympathie  avec  ceux  que  nous  ne  reverrons  plus. 

Boidart  était  très  aimé  dans  sa  promotion.  C'était  un  caractère  très  droit  et 
tes  loyal, avec  cela  d'une  gaieté  communicalive.  Les  charmantes  veillées  d'alors 
et  comme  il  les  égayait  de  sa  bonne  figure  souriante  et  de  sa  belle  humeur! 
0  était  foncièrement  bon  et  dévoué  et  cette  bonté  se  manifestait  dans  sa  ma- 
nière d'être  avec  ses  amis,  ses  camarades,  ses  collègues.  La  simplicité  cof- 
tale  de  son  caractère  Ta  fait  aimer  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu. 

Boidart  laisse  une  veuve  '  avec  deux  petits  enfants,  nous  lui  adressons  le 
Inoignage  de  notre  respectueuse  sympathie  et  un  dernier  et  bien  affectueux 
«avenir  pour  le  pauvre  et  cher  camarade  que  nous  aimions  tous. 

A.  TlSSIER. 


Promotion  de  1881.  —  Liégeois  (Alfred-Louis- Joseph),  né  à  Paris,  le  8  mai 
'«B,  décédé  à  Saint-Maurice,  ie  29  octobre  1898. 

La  mort  vient  de  ravir  à  sa  famille  et  à  ses  amis  notre  camarade  Liégeois, 
4ù  s'est  éteint  après  deux  années  de  cruelles  souffrances,  en  laissant  Pexemplc 
foae  vie  faite  tout  entière  de  travail  et  de  dévouement. 

Alfred  Liégeois  fit  ses  premières  études  à  l'institution  Horlus,  rue  du  Bac, 
fois  suivît  les  cours  du  lycée  Saint-Louis,  élève  zélé  et  consciencieux,  il  y  fit 
et  brillantes  éludes  littéraires ,  et  remporta  chaque  année  les  premiers  prix 
4e  sa  classe;  en  philosophie,  il  obtint  le  prix  d'honneur,  et  il  fut  plu- 
neurs  fois  lauréat  du  Concours  Général.  Il  entra  ensuite  dans  la  classe  de 
Tartinville,  dont  il  fut  un  des  meilleurs  élèves;  les  leçons  de  ce  maître 
«minent  eurent  sur  notre  camarade  une  profonde  influence  et  contribu- 
èrent à  lui  inspirer  le  goût  de  la  science  et  en  particulier  des  ma- 
feématiques.  Liégeois  aimait  à  rappeler  renseignement  clair  et  communicatif 
4e  son  professeur  d'élémentaires,  ainsi  que  son  dévouement  pour  ses  élèves  ; 
I»  qualités  qu'il  avait  remarquées  chez  Tartin ville,  il  les  posséda  lui-même 
ptas  tard  pendant  ses  années  d'enseignement. 

Après  deux  ans  passés  dans  la  classe  de  spéciales  de  Courcelles,  il  entra  à 
HÊeote  Normale  en  1881  ;  c'est  là  que  je  l'ai  connu  et  que  nous  nous  liâmes 
bientôt  d'une  étroite  amitié.  Notre  camarade  était  naturellement  sérieux  et  ré- 
flèehi,  travaillait  avec  méthode  et  régularité,  par-dessus  tout  il  aimait  sa  fa- 
ailie,  dont  il  me  parlait  souvent  en  termes  émus  et  reconnaissants;  il  con- 
aaissait  les  sacrifices  qu'elle  s'imposait  pour  lui,  et  avait  à  cœur  de  s'en  mon- 
trer digne  et  d'employer  utilement  ses  années  d'études.  Cela  ne  l'empêchait 
pas,  en  dehors  des  heures  de  travail,  d'être  l'un  des  plus  enjoués  d'entre  nous; 
il  avait  toujours  quelque  plaisante  anecdocte  à  raconter,  et  il  nous  attirait  par 
sagatlé  communicalive;  avec  cela  plein  de  bonté  pour  tous  ceux  qui  l'appro- 
chaient, il  acquît  bien  vite  les  sympathies  de  tous  ses  camarades. 

n  entra  en  troisième  année  dans  la  section  de  mathématiques,  et  si  son  tra- 
vail assidu  ne  fut  pas  récompensé  à  la  fin  de  cette  année  comme  il  le  méritait, 


122  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

il  n'attendit  pas  longtemps  le  titre  d'agrégé,  qu'il  obtint  deux  ans  plus  tard, 
1886. 

Au  sortir  de  l'Ecole,  il  fut  nommé  au  lycée  d'Aix,  où  H  ne  resta  que  dix-lu 
jours,  puis  au  lycée  de  Bourges,  où  il  passa  un  an;  il  enseigna  ensuite  penc 
quatre  ans,  de  1885  à  4889,  les  mathématiques  au  lycée  de  Chambéry  ;  il  y  h 
le  souvenir  d'un  professeur  consciencieux  et  très  travailleur,  aimant  à  rei 
service  à  tous  ses  collègues,  et  attaché  à  ses  élèves. 

Après  une  année  passée  à  Belfort,  il  fut  nommé,  en  1890,  au  lycée 
Clermont,  et  il  fut  bientôt  chargé  de  la  préparation  à  Saint-Çyr;  il  y 
jusqu'au  mois  d'août  1896,  époque  à  laquelle  il  dut  prendre  un  congé  et  quil 
Renseignement.  Tous  ceux  qui  ont  connu  Liégeois,  à  Clermont,  sont  unai 
à  louer  sa  valeur  comme  professeur,  et  sou  dévouement  sans  bornes  à 
élèves;  il  les  aimait  et  leur  consacrait  tout  son  temps  sans  souci  de  sa  sai 
il  les  prenait  souvent  à  part,  apportait  un  soin  méticuleux  à  la  recherche  etj 
la  correction  des  devoirs  qu'il  leur  donnait,  et  les  conduisait  sûrement 
succès,  aussi,  tous  l'aimaient  et  lui  étaient  profondément  attachés.  C'est  ce 
vouement  à  sa  classe  qui  fut  la  cause  de  l'altération  de  sa  santé  ;  pendant 
premières  années  de  son  séjour  à  Clermont,  il  était  tel  que  nous  l'avons 
gai  et  enjoué,  plaisantant  volontiers  avec  ses  collègues,  toujours  disposé  à  k 
rendre  service,  et  bon  envers  tout  le  monde  ;  après  la  mort  de  son  père, 
venue  au  mois  de  juin  1896,  Liégeois  devint  moins  expansif  et  redoubla  d* 
deurau  travail;  il  se  consacra  plus  que  jamais  à  ses  élèves,  et  se  dévoua 
sa  famille,  dont  il  était  désormais  le  chef  et  le  soutien.  Au  mois  d'août  1896,1 
la  veille  des  examens  de  ses  élèves,  le  surmenage  qu'il  s'était  imposé  lui 
sionna  une  fatigue  cérébrale  qui  le  força  à  se  reposer,  puis  à  prendre 
congé;  ses  amis  et  ses  collègues  eurent  un  instant  l'espoir  de  le  voir  rei 
au  milieu  d'eux,  c'était  aussi  son  unique  désir  de  reprendre  sa  classe  de 
mont;  malheureusement,  le  mal  dont  était  atteint  notre  camarade  était 
remède. 

Il  souffrit  pendant  deux  longues  années,  je  ne  puis  assez  dire  avec  quel 
vouement  de  tous  les  instants,  il  fut  soigné  par  sa  pauvre  mère  et  par  sa 
si  cruellement  affligées;  elles  firent  tout  ce  qui  était  possible  pour  calmer 
douleurs  et  adoucir  ses  derniers  moments;  la  paralysie  qui  atteignit  notre 
vre  ami  au  début  de  cette  année,  ne  fit  que  s'accentuer,  et  il  s'éteignit 
les  bras  des  siens,  le  29  octobre  dernier. 

Un  de  ses  anciens  collègues,  M.  Bloch,  professeur  au  lycée  Carnot.  de 
l'affection  pour  notre  camarade  s'est  souvent  manifestée  pendant  sa  longue 
cruelle  maladie,  prononça  sur  sa  tombe  quelques  paroles  d'adieu,  et  dit  que 
place  il  lenait  dans  le  cœur  de  ses  collègues  de  Clermont,  et  de  tous  ses 

Nous  tous,  qui  avons  connu  Liégeois,  garderons  le  souvenir  de  sa  bonté  et< 
son  dévouement  inépuisables;  sa  lin  prématurée  laisse  parmi  nous  d'amers 
grets;  puissent-ils  apporter  quelque  consolation  à  la  douleur  des  êtres  si  cbe 
qu'il  laisse  après  lui  et  à  qui  il  a  consacré  toute  sa  vie. 

H.  Vogt. 


Promotion  de  1882.  —  Bernard  (Félix-Edouard),  né  à  Clermont-Ferrand  i 

15  février  1863,  décédé  à  Paris  le  13  aoûl  1898.  i 

N'est-ce  pas  l'un  des  traits  caractéristiques,  le  plus  touchant  sans  contesta 

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DE  L'ÉCOLS  NORMALE  433 


piaotre  chère  Ecole,  que  ces  amitiés  profondes,  définitives,  qui  se  nouent 
m  ses  auspices  et  se  continuent,  sans  s'altérer  jamais,  jusqu'au  delà  de  la 
pt  même?  C'est  au  moment  où  la  personnalité  s'affirme  dans  toute  sa  plé- 
pfe  qae  l'École  nous  réunit,  tout  fiers  encore  du  triomphe  qui  vient  de  cou- 
feur  notre  labeur  acharné.  L'avenir  s'ouvre  à  nous  plein  d'espérances  et  de 
poBcsses.  Succès,  jeunesse,  espoir,  tout  contribue  à  épanouir  le  cœur  du 
pue  Normalien,  et  e'est  avec  une  confiance  inébranlable  que  s'abordent  ces 
jpnes  hommes,  choisis  en  petit  nombre,  tous  de  même  origine,  qui  tous  ont 
les  mêmes  angoisses  et  les  mêmes  succès.  C'est  ainsi  que,  sous  le 
e  de  ces  premiers  temps  d'École,  natt  cette  camaraderie  qui  nous  unit 
Bientôt  cependant,  les  aspirations  se  font  jour  diverses,  un  choix  s'opère, 
le  sentiment  des  premiers  jours,  en  se  spécialisant,  s'affine  et  devient 
■tëé,  mais  une  amitié  entière  et  complète,  plus  que  fraternelle,  puisqu'elle 
me  d'un  choix  volontaire  d'êtres  qui  se  connaissent  pleinement  et  savent 
pie  estime  mutuelle  ils  peuvent  s'accorder. 

tiras  étions,  à  notre  seconde  année  d'École,  trois  tels  amis,  entrés  ensemble 
^s  la  section  d'Histoire  naturelle,  Bernard,  Wasserzug  et  moi  :  la  joie  de 
tes  trouver  plus  étroitement  réunis  dans  ce  cercle  plus  intime  n'était  pas 
Ngère  à  notre  détermination  commune,  et,  pendant  notre  séjour  à  l'École, 
priât  les  années  suivantes,  où  nous  eûmes  l'heureuse  fortune  d'être  encore 
amis  et  attachés  à  divers  laboratoires  de  l'École,  notre  amitié  ne  fit  que  se 
Mener  plus  étroitement.  Mais  la  mort  aveugle  et  cruelle  ne  devait  pas 
Mer  à  briser  ces  liens.  Notre  pauvre  Wasserzug  mourait  en  1888,  emporté 
I»  one  maladie  qui  n'avait  duré  que  quatre  jours,  quand  le  bonheur,  qui  sem- 
H  ravoir  fui  toute  sa  vie,  lui  souriait  enfin  dans  une  union  longtemps  dési~ 
fc,  quelques  jours  à  peine  après  la  naissance  de  son  fils.  Bernard  et  moi 
aene  voulûmes  pas  nous  séparer  dans  le  suprême  hommage  que  nous  pér- 
il de  lui  rendre  le  laboratoire  Pasteur,  et  c'est  de  nos  deux  noms  unis  que 

*  signée  la  notice  qui  sert  de  préface  à  l'opuscule  où  ses  œuvres  ont  été 
Mues  par  les  soins  de  ses  maîtres. 

Aujourd'hui  je  reste  seul.  Bernard  est  mort  à  son  tour,  emporté,  lui  aussi, 
ijteiû  bonheur  naissant,  alors  que,  après  avoir  connu  les  joies  du  foyer  de 
taie  entre  sa  jeune  femme  si  ardemment  aimée  et  sa  fillette  qui  commen- 
ta peine  à  lui  sourire,  il  allait  aussi  recueillir  la  gloire  scientifique  due  à 
to  travail  incessant  et  continu.  Mon  nom  seul  se  trouvera  au  bas  de  ces 
fees,  destinées  à  adresser  un  dernier  adieu  à  celui  qui  vient  de  s'éteindre, 
Il  lut  Pami  de  toute  mon  existence  d'homne. 

Félix  Bernard  était  né  le  15  février  1863.  La  vie  semblait  devoir  lui  être 
tace.  Son  père  était  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Clermont,  qu'on 
tout  tout  récemment  de  créer.  Doué  d'une  activité  et  d'une  intelligence 
fcnrquables,  le  père  de  Bernard  avait,  dès  l'âge  de  dix- neuf  ans,  été  chargé 
*W mission  toute  patriotique  :  on  lui  avait  confié  la  direction  du  Collège  français 

•  Mexique,  et  il  publiait,  en  outre,  un  journal  français  qu'il  rédigeait  la  nuit,  aux 
&&  heures  de  loisir  que  lui  laissaient  ses  fonctions  de  directeur.  Revenu  en 
tace  à  la  suite  des  troubles  amenés  par  notre  intervention  militaire  au 
fctique,  son  rêve  était  do  retourner  dans  cette  terre  qu'il  avait  appris  à  con- 
û&re  et  à  apprécier;  lorsque  le  succès  de  notre  armée  —  succès  qui  fut  le 
«fflmeacement  de  nos  désastres  —  put  faire  croire  le  Mexique  conquis,  c'est 
ihii  qu'on  songea  pour  aller,  organiser  l'instruction  publique  du  nouvel 
•pire. 


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124  ASSOCIATION  DBS  ANC1BNS  ÉLÈVES 

On  sail  la  douloureuse  tragédie  qui  marqua  la  fin  de  cet  empire  éphi 
Les  projets  de  Al.  Bernard  ne  pouvaient  être  mis  à  exécution.  Il  venait,  d'à 
leurs,  d'être  nommé  titulaire  de  la  chaire  de  physique  de  la  Faculté  de 
mont.  Ses  travaux  d'optique  physique,  notamment  sur  la  polarisation, 
appréciés  de  tous;   il  était  l'ami  et  le  collaborateur  de  Debray,  de  Berlin, 
Bourget.  Ce  fils,  qui  venait  de  naître,  était  assuré  de  trouver  dans  la  vie  un 
sûr  et  un  appui  solide.  Mais  la  mort,  qui  devait  être  si  précocement  cruelle  à 
ami,  se  montrait  déjà  prés  de  son  berceau,  et  il  n'avait  pas  trois  ans  qi 
son  père  mourut,  lui  laissant  pour  toute  fortuite  le  nom  d'un  homme  aimé 
estimé  de  tous  et  d'un  savant  distingué,  lui  transmettant  aussi  son  acth 
infatigable  et  son  esprit  scientifique  élevé.  Ce  double  héritage  paternel, 
paraîtra  à  beaucoup  si  modeste,  devait  être,  durant  toute  sa  vie,  pourft 
un  puissant  secours;  si  ses  précieuses  qualités  intellectuelles  firent 
succès,  elles  furent  merveilleusement  secondées  par  les  conseils  des 
dévoués  de  son  père,  par  l'appui  de  la  Société  des  Amis  des  Sciences. 

Mais  c'est  surtout  à  sa  mère  que  nous  devons  le  Bernard  que  nous  ai 
connu  et  aimé  ;  c'est  à  elle  que  va  toute  notre  admiration  pour  cette  vie 
de  dévouement  et  d'affection  exclusive.  Comme  elle  sut  l'aimer  pour  deux, 
fils  qui  était  tout  pour  elle  !  Elle  me  contait  encore,  il  y  a  peu  de  temps, 
inquiétudes  d'autrefois  pour  l'intelligence  trop  précoce  et  l'amour  excessif 
travail  de  Félix  tout  enfant,  alors  que  la  lecture  était  son  seul  plaisir, 
qu'il  rêvait  déjà  d'être  professeur  comme  son  père,* .  ou  libraire,  pour  ai 
beaucoup  de  livres  à  lire.  Douée  d'un  remarquable  talent  de  pianiste  et 
rare  sens  musical,  Madame  Bernard  put  trouver  en  elle-même  les  rcssoui 
nécessaires  pour  élever  Félix.  Elle  aussi  ne  voulait  pour  son  fils  d'autre  carrii 
que  la  science  et  l'Université,  où  son  père  avait  laissé  tant  de  souvenirs, 
des  amis  dévoués  l'encourageaient  dans  cette  voie  :  M.  Lafon  surtout,  pi 
seur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  qui  resta  toujours  l'ami  de  la  fai 
et  qui,  Normalien,  ne  voyant  comme  nous  tous  rien  de  beau  comme  l'Ea 
l'indiqua  le  premier  comme  but  final  à  son  jeune  ami.  M.  Duclaux,  remit 
directeur  de  l'Institut  Pasteur,  était  alors  charge  du  cours  de  Physique  à 
Faculté  de    Clermont;  il  s'intéressait  lui  aussi  à  Félix,  dont  il  resta  touj< 
Tami  et  le  modèle,  et  c'est  sur  ses  conseils  que  Félix  vint  à  Paris,  où  le 
Normalien  trouverait  une  préparation  plus  serrée  et  une  émulation  digne  del 
Sa  mère,  qui  ne  pouvait  se  décider  à  s'en  séparer,  quitta  à  regret  Clerm< 
Ferrand  et  vint  avec  lui  se  fixer  à  Paris.  Elle  y  trouvait  d'ailleurs  la  di 
autorisée  d'un  autre  ami  de  la  famille,  M.  Piéron  alors  professeur  de  mal 
matiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis.  C'est  dans  la  classe  de  ce  maître  ci 
nent  que  Bernard  acheva  ses  études  secondaires. 

Ccst  dans  cette  classe  que  nous  nous  rencontrâmes.  Depuis  nous  ne  n< 
sommes  plus  quittés  et  la  vie  de  Bernard  se  confond  pour  ainsi  dire  dési 
moment  avec  ma  propre  vie.  C'est  presque  une  autobiographie  qui  me 
écrire.  Je  ne  saurais  m'en  excuser,  car  cette  communauté  de  vie  n'est-clle  pj 
le  plus  bel  hommage  rendu  à  notre  si  pleine  amitié,   restée  légendaire  pard 
nos  camarades  d'École? 

En  1882,  Bernard  était  reçu  à  la  fois  à  l'École  Polytechnique  et  à  l'Écd| 
Normale,  il  allait  peut-être  opter  pour  la  première,  où  un  meilleur  raoj 
d'admission  lui  laissait  espérer  un  plus  bel  avenir,  quand  M.  Bertin,  directe* 
des  études  scientifiques  à  l'Ecole,  vint  le  chercher  lui-même  et  décida  de  soi 


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DE  L'ÉCOLR  NORMALE  425 

parmi  nous;  il  pourrait  ainsi  reporter  plus  directement  sur  lui  raiïec- 
peese  sympathie  qu'il  avait  vouée  à  son  père,  son  collaborateur  et  son  ami. 
La  tournure  d'esprit  de  Bernard  ne  le  poussait  nullement  vers  les  sciences 
ema tiques;  ses  qualités  d'observation,  les  tendances  intellectuelles  qu'il 
ît  héritées  de  son  père,  l'attiraient.  11  avait  d'abord  songé  à  se  diriger  dans 
même  voie  que  son  père,  vers  la  physique  ;  mais  l'évolution  des  sciences 
i!  modifie  profondément  l'esprit  même  de  la  physique,  appelée  à  s'appuyer 
ais  de  plus  eu  plus  sur  les  conceptions  et  les  raisonnements  malhéma* 
es. 

On  venait  de  rétablir  à  l'École  une  section  d'Histoire  Naturelle,  section,  dont 
tveoir  était  encore  incertain,  dont  le  recrutement  même  paraissait  devoir 
difficile  parmi  des  jeunes  gens  que  leurs  études  antérieures,  presque 
lusivement  mathématiques,   ne  prédisposaient  guère  aux  recherches  qui 
rapportent  aux  êtres  organisés.  J'étais  peut-être  le  seul,  parmi  nos  cama- 
iwk-s.  qui,  par  l'exemple  de  mon  frère,  et  en  souvenir  du  plaisir  que  j'avais 
enfant  à  recueillir  plantes  et  insectes,  pût  avoir  quelque  velléité  de  m'en- 
r  dans  cette  voie  scientifique,  et  je  ne  tardai  pas  à  m'y  décider  réellement. 
r  les  tendances  de  son  esprit,  Bernard  devait  lui  aussi  être  forcément  attiré 
™,  ces  études  où  régnent  en  maîtresses  l'observation  et  l'expérience.  Quand 
■ous  nous  séparâmes  à  la  fin  de  la  première  année,  j'étais  décidément  naturaliste; 
Bernard  l'était  presque,  et  je  puis  bien  dire  que  ma  résolution  n'était  pas 
ng*}re  à  sa  vocation  naissante.  Les  vacances  achevèrent  de  le  décider;  il 
t  le  plaisir  d'en  passer  une  partie  dans  les  belles  montagnes  du  Dauphiné, 
il  rencontra  notre  maître,  M.  Bonnicr,  qui  était  l'âme  de  la  section  d'His- 
re  Naturelle,  et  dont  les  conseils  si  persuasifs  le  déterminèrent  tout  à  fait. 
Nous  entrâmes  donc  ensemble  dans  In  section  d'Histoire  Naturelle,  où  nous 
rejoignit  Wasserzug,  qui  était  lui  aussi  déjà  notre  ami,  et  ce  furent  là  deux 
«nées  délicieuses,  dont  je  suis  seul,  hélas  !  à  garder  le  souvenir  ému.  L'exis- 
tence des  naturalistes  à  l'École  est  vraiment  digne  d'envie;  notre  camarade  et 
mi  M.  Houssay  a  tracé  un  charmant  tableau  de  ces  excursions  tantôt  botani- 
ques,   tantôt    géologiques,    qui   nous   réunissaient  tous,   carrés  et   cubes, 
fresque  chaque  dimanche,  et  nous  promenaient  sous  la  conduite  de  nos 
maîtres,  dans  les  plus  beaux  sites  des  environs  de  Paris.  Quelques-unes  étaient 
plus  lointaines  :  la  zoologie  nous  avait  menés  au  fin  fond  du  Finistère,  à  RoscofT, 
où  nous  avions  passé  un  mois  au  Laboratoire  de  Zoologie  cxpérimenlcle.  La 
(éologie  nous  avait  montré  la  belle  vallée  de  la  Meuse; cette  dernière  excur- 
sion, nous  l'avions  prolongée,  Bernard  et  moi,  jusqu'en  Belgique,  pour  visiter 
ensemble  villes  et  musées. 

Bernard,  en  effet,  avait  une  âme  profondément  artiste.  Peinture,  littéra- 
ture, toutes  les  formes  sous  lesquelles  peut  se  révéler  te  beau,  le  séduisaient 
et  l'enthousiasmaient,  il  avait  parcouru  tous  les  grands  musées  d'Europe  : 
Florence,  Munich,  Baie,  Milan  et  Venise  que  nous  avions  visités  ensemble,  et 
trec  quels  éclairs  d'enthousiasme,dans  ses  yeux  si  brillants  et  si  vifs, il  racontait 
ses  impressions  d'art!  Gomme  il  savait  d'un  coup  d'œil  dégager  les  points 
importants  et  intéressants  de  chaque  œuvre,  en  analyser  les  beautés  !  Gomme 
1  excellait,  appliquant  son  esprit  scientifique  à  ses  études  artistiques,  à  établir 
entre  ce  qu'il  voyait  des  comparaisons  fines  et  originales!  C'était  plaisir  que  de 
i&Wre  ses  conversations  si  vivantes,  si  élevées,  où  on  le  sentait  vibrer  de 


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426  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


toute  son  âme  d'artiste,  mais  où  rayonnaient  aussi  la  rigueur  cl  la  logique 
son  intelligence  scientifique,  appliquant  à  l'art  les  méthodes  des  sci 
naturelles,  recherchant  les  phases  et  les  lois  de  l'évolution  artistique,  attentif 
recueillir  les  moindres  indices  de  ce  qu'il  appelait  le  transformisme  dans! 

Mais  c'était  surtout  la  musique  qu'il  aimait  avec  une  passion  qu'il  a 
héritée  de  sa  mère,  et  c'est  par  là  que,  dés  le  début, nous  nous  étions 
attirés  l'un  vers  l'autre.  Que  d'heures  délicieuses  nous  avons  passées 
semble  soit  au  concert,  soit  auprès  du  piano  de  sa  mère,  confondus  dans 
même  enthousiasme!  Pénétré  dés  l'enfance  des  beautés  sévères  des  ma 
classiques,  il  avait  su  cependant  ne  pas  rester  cantonné  dans  l'admirai 
exclusive  du  passé, et  il  avait  été  Padepte  passionné  de  Wagner,  au 
où  ses  œuvres  étaient  encore  fort  peu  connues,  et  même  décriées  en  F 
Mais  de  son  éducation  musicale  sévère  et  logique,  il  avait  gardé  une  ponde 
lion  parfaite,  et  n'avait  pas  le  tempérament  exclusif  de  ceux  qui,  mis  b 
ment  en  présence  des  œuvres  sublimes  du  génie  de  Bayreuth,  se  sont  lai 
prendre  tout  entiers,  comme  éblouis  par  une  lumière  trop  ardente,  inca 
désormais  de   se   laisser  charmer  par  d'autres    clartés  plus  douces, 
sereines  parfois  et  dignes  d'émouvoir  nos  âmes.  Que  de  fois  je  fus  à  ce  s 
gourmande,  non  même  sans  une  certaine  àpreté;  car  Félix  avait  pour  qu 
dominante  une  sincérité  absolue.  Ses  convictions  étaient  très  entières,  pai 
qu'elles  étaient  basées  sur  des  connaissances  approfondies.  11  ne  ca 
jamais,  il  n'adoucissait  guère  ses  idées  si  arrêtées,  et  nos  camarades  nous 
rappelé  bien  souvent  depuis,  en  souriant,  les  scènes  violentes  qui  termina 
invariablement  les  heures  que  nous  consacrions  presque  chaque  jour  à  j 
à  quatre  mains  les  œuvres  les  plus  variées.  C'étaient  des  discussions  sans 
et  combien  aiguës,  sur  la    façon  de  comprendre  telle  ou  telle  phrase  m 
cale,   et  nous  déclarions  très  sincèrement  impossible  de  continuer  à  j 
ensemble  dans  de  pareilles  conditions,  engagement  que  nous  tenions...] 
qu'au  lendemain.  Ces  orages  n'altéraient  en  rien,  bien  entendu,  notre  affi 
tion.  Bernard  prodiguait  tant  d'attentions,  tant  de  prévenances,  tant  de 
dresses,  si  je  ne  puis  dire,  à  ceux,  peu  nombreux,  auquels  il  avait  donné 
amitié,  que  ses  brusqueries  mêmes,  ses  vivacités  étaient  vile  oubliées, 
laisser  aucune  trace. 

En  1886,  nous  étions  tous  les  deux  reçus  agrégés  des  sciences  naturel! 
Wasserzug  avait  déjà  aiguillé  dans  une  autre  direction  et  avait  comm 
dans  le  laboratoire  de  Pasteur  des  recherches  importantes,  qui  faisaient  pré 
un  avenir  brillant,  et  que  la  mort  devait  si  tôt  interrompre. 

La  fin  de  nos  études  à  l'Ecole  ne  nous  séparait  pas,  car  nous  avions 
nommés  dès  notre  agrégation,  préparateurs,  Bernard,  de  géologie  et  moi 
zoologie  ;  mais  tous  les  deux  nous  étions  attirés  par  l'étude  si  variée  et 
féconde  du  règne  animal,  et  c'est  côte  à  côte,  dans  le  même  laboratoire 
furent  élaborées  nos  deux  thèses  de  doctorat. 

Ce  fut  presque  une  collaboration  de  tous  les  instants  :  pas  une  observait 
qui  ne  fût  contrôlée  par  tous  les  deux  ;  pas  une  idée  qui  ne  fût  discutée 
commun.  11  avait  choisi  pour  sujet  l'étude  des  organes  que  porte  le  man 
des  Mollusques  Gastéropodes,  et  ses  premières  recherches,  surtout  his 
giques,  portent  déjà  l'empreinte  de  sa  finesse  d'observation,  de  la  patient* 
ténacité  de  ses  investigations,  en  même  temps  que  de  son  sens  critique.  Che- 
min faisant,  il  avait  entrepris  l'étude  monographique  d'un  petit  Mollusque  &! 
nos  eaux  douces,  la  Valvée,  qu'il  publia,  même  avant  sa  thèse.  ) 


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DB  L'ÉCOLB  NORMALE  427 


L'année  1888  nous  sépara  momentanément.  J'étais  nommé  au  lycée  de  Poi- 
<Toù  je  ne  devais  revenir  qne  deux  ans  après»  Lui  restait  à  Paris  :  il 
venait  d'être  nommé  assistant  à  la  chaire  de  Malacologie  du  Muséum  d'Histoire 
nrarelle;  mon  frère,  qui  avait  été  notre  maître  commun,  qui  était  depuis  long- 
JEBps  son  ami,  devenait  son  cher,  et  c'est  sous  celte  affectueuse  direction 
hfu*  est  resté  jusqu'à  la  fin. 

Cette  nomination  comblait  ses  vœux  et  ceux  de  sa  mère,  qui  voyait  ce  cher 
|k  rester  auprès  d'elle  et  qui  allait  enfin  recevoir  la  récompense  de  sa  vie  de 
iHouement  et  de  sacrifice. 

Attaché  à  un  laboratoire  vivant  et  actif,  c'était  toute  une  vie  d'activité  scien- 
■que  qui  s'ouvrait  à  lui.  Il  eut,  dès  son  entrée  au  Laboratoire,  à  s'occuper 
k  l'organisation  des  nouvelles  galeries  de  Zoologie,  qui  furent  inaugurées 

■  1889.  A  celte  occasion,  il  eut  à  entreprendre  toute  une  série  de  recherches 
le  spécification  sur  les  Éponges,  les  Polypiers  et  les  Oursins.  Mais  c'était  là 

■  travail  considérable,  qui  ne  pouvait  aboutir  qu'à  longue  échéance,  et  qui 
tstc  inachevé. 

Aussi  bien  ce  genre  de  travail  convenait-il  mal  à  l'esprit  large  et  aux 
tendances  philosophiques  de  Bernard.  Les  études  relatives  à  l'évolution,  à 
tacoainement  des  êtres,  l'attiraient  bien  davantage;  c'était  avec  une  sorte  de 
oie  artistique  qu'il  s'enthousiasmait  dans  la  contemplation  de  l'admirable  loi 
le  Ja  continuité  dans  le  monde  organique,  qu'il  aimait  à  suivre  l'épanouis- 
ement  progressif  de  la  nature  animée  à  travers  les  âges,  et  l'évolution  des 
brnes  si  variées  qu'elle  montre  aux  yeux  du  savant.  Il  suivait  avec  attention 
e  mouvement  de  la  philosophie  zoologique,  relatif  aux  théories  de  l'hérédité 
tan  transformisme  expérimental. 

Depuis  longtemps,  il  avait  senti  l'importance  des  formes  éteintes  dans  l'étude 
le  ta  généalogie  des  espèces  animales.  C'est  là  l'origine  de  son  Traité  de 
HUontoloffie,  devenu  aujourd'hui  un  livre  classique,  entre  les  mains  de  tous. 
loi  a  fait  une  œuvre  vraiment  originale,  dont  les  premiers  chapitres,  relatifs 
Mix  théories  générales  de  l'évolution  paléontologique,  ont  été  traduits  en 
nglais  par  les  soins  de  la  Société  Paléontologique  des  Etats-Unis. 

Revenant  aux  voies  scientifiques  qu'il  s'était  lui-même  ouvertes  à  ses  dé- 
kits, Bernard  reprenait  bientôt  l'étude  des  Mollusques,  auxquels  il  a  consacré 
me  série  déjà  longue  de  mémoires  anatomiques  spéciaux.  Ces  travaux,  précis 
a  étendus,  le  classèrent  tout  de  suite  au  premier  rang  des  malacologistes, 
prmis  lesquels  il  avait  acquis  une  notoriété  considérable.  Quand  la  mort  est 
tenue  le  prendre  en  pleine  production,  en  pleine  activité  intellectuelle,  il  s'o- 
eipait  à  réunir  dans  un  grand  travail  d'ensemble,  ses  notes  éparses,  afin  d'en 
Bootrer  l'idée  directrice  et  d'en  déduire  les  conclusions,  dont  il  avait  dès 
ftrigme  prévu  toute  la  portée.  Parti  de  l'étude  des  dents  de  la  charnière  des 
lottnsques  Bivalves,  dont  tous  les  zoologistes  reconnaissaient  l'importance, 
sans  avoir  pu  en  reconnaître  jusqu'alors  l'origine  et  la  signification,  Bernard 
mêlait  quelles  étaient  leur  genèse  et  leur  importance  morphologique,  et,  par 
rétade  comparée  des  formes  fossiles  et  des  formes  actuelles,  il  montrait  com- 
nent  ces  humbles  détails  d'organisation  pouvaient  servir  à  reconstituer  la 
tayfogénie,  ou,  si  l'on  veut,  l'arbre  généalogique  de  ce  groupe  si  étendu  de 
Mollusques. 

L'importance  de  ce  travail  au  point  de  vue  tant  de  la  somme  des  observa- 
lions  accumulées  que  de  la  valeur  des  conclusions  obtenues,  est  telle  qu'il  fut 
eourooné  par  l'Académie  des  Sciences;  cette  récompense  fut  sa  dernière  joie. 


L...Ê.» 


428  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Des  travaux  scientifiques  si  nombreux  et  d'une  telle  valeur  devaient,  semble' 
t— il,  suffire  à  occuper  la  vie  de  noire  ami.  Mais  sa  situation  de  fortune  était 
fort  modeste;  il  fallait  pourtant  qu'il  arrivât  à  adoucir  l'existence  des  siens,  de 
sa  mère  qui  avait  bien  mérité  le  repos  qu'elle  n'avait  Jamais  voulu  connaître, 
de  sa  grand'mêre  aussi,  qui  depuis  longtemps  prenait  sa  part  des  soucis  du 
ménage,  et  dont  l'âge  et  la  santé  chancelante  exigeaient  des  soins  de  plus  eo 
plus  attentifs. 

11  avait  été  chargé  au  Muséum  de  conférences  pour  les  candidats  à  l'agréga- 
tion, et  ses  élèves  ont  garde  le  souvenir  de  ce  maître  si  dévoué  et  de  fauta-  ' 
rite  avec  laquelle  il  prodiguait  à  tous  ses  conseils  et  ses  leçons.  Mais  les 
pvtits  appointements  afférents  à  ses  deux  fonctions  réunies  étaient  encore  ' 
insuffisants  à  assurer  la  vie  de  trois  personnes,  et  il  dut  s'astreindre  au  travail  ' 
fatigant  des  cours,  des  interrogations,  des  leçons.  Tous  ses  amis  admiraient  la 
belle  énergie  qu'il  mettait  à  ce  dur  labeur  de  tous  les  jours  ;  mais  sa  volonté 
venait  à  bout  de  toutes  les  difficultés  et  son  courage  ne  se  démentit  jamais. 
Jusqu'au  dernier  jour,  il  resta  debout  dans  cette  lutte  pour  la  vie,  et  sur  son  lit 
de  mort,  il  préparait  encore  un  concours  dont  il  espérait  obtenir  la  chaire  de 
Zoologie  à  l'institut  Agronomique,  où  il  était  répétiteur.  Cette  chaire  qu'il  aurait 
sûrement  conquise  haut  la  main,  allait  lui  assurer  une  existence  plus  large, 
plus  heureuse,  plus  tranquille,  lui  permettre  de  se  donner  plus  encore  à  sa  vie 
scientifique;  le  malheureux  ne  devait  pas  voir  se  réaliser  ces  espérances: il 
devait  mourir  debout,  en  pleine  lutte,  en  soldat. 

11  est  juste  de  dire  que  cette  vie  de  travail  ingrat  ne  lui  avait  pas  donné  que 
d)s  peines;  elle  avait  été  l'origine  de  la  meilleure  de  ses  joies.  Il  avait  été 
appelé  dans  une  maison  amie  pour  parfaire  l'éducation  d'un  jeune  homme  dont 
il  a  fait  un  étudiant  distingue,-  c'est  là  qu'il  rencontra  la  charmante  jeune 
femme  qui  devait  être  le  rayon  de  soleil  de  ses  dernières  années.  De  ses  fonc- 
tions modestes  d'institutrice,  elle  avait  su  s'élever  au  rang  d'amie  affectionnée 
de  la  famille  dans  laquelle  elle  vivait  depuis  de  longues  années  et  qui  est  restée 
pour  elle,  dans  l'affliction,  la  consolatrice  dévouée.  Bernard  la  vit  et  l'aima.  Elle 
savait  que  l'existence  que  pouvait  lui  offrir  notre  ami  serait  longtemps  peut- 
être  une  existence  de  devoirs  austères,  mais  elle  comprit  aussi  quo  ce  serait 
une  vie  de  tendresse,  aux  côtés  d'un  homme  d'honneur  et  de  probité  ;  elle  ne 
doutait  pas  du  succès  de  celui  qui  avait  su  se  faire  aimer  et  estimer  d'elle. 
Elle  sut  vaincre  les  objections  affectueuses  que  l'inquiétude  d'un  avenir  pé- 
nible inspirait  aux  siens,  et  vaillamment  mit  sa  main  dans  celle  de  Félix. 

Cette  union  ne  devait  durer  que  trois  courtes  années,  mais  quelle  période, 
de  bonheur  ce  fut  pour  Bernard  !  Lorsque,  épuisé  par  la  fatigue  et  brise  paris 
terrible  maladie  qui  devait  l'emporter,  il  consacrait  toutes  ses  forces  à  son 
travail  de  tous  les  jours,  sa  seule  joie  était  de  parler  de  sa  chère  femme,  et 
de  ce  petit  être  qui  était  venu  mettre  le  comble  à  leur  bonheur.  Nous  savons 
combien  elle  était  digne  de  cette  profonde  admiration,  cette  jeune  femme  que 
nous  avons  vue  si  calme,  si  douce  dans  son  rôle  de  mère  et  d'épouse,  si  ré- 
signée auprès  du  lit  de  Félix,  que,  dans  son  amour,  elle  ne  voulait  pas  voir 
aussi  profondément  atteint,  si  courageuse  ensuite  devant  l'affreux  malheur  qui 
Va  impitoyablement  frappée.  Elle  sait  quelle  affection  profonde  nous  lui  avons  < 
vouée,  et  comme  nous  voudrions  que  cette  affection  fût  pour  elle  une  aUè- 
nuation,  si  petite  soit-clle,  à  sa  douleur. 

C'est  aux  vacances  de  Pâques  de  l'année  dernière  que  Bernard  fut  plus  pro- 
fondément atteint;  mais  ce  n'est  que  lentement  que  le  terrible  mal  l'a  miné 


»  i 


i 


r«i  ■ 


DB  L'ÉCOLE  NORMLLK  439 

peu  à  peu.  Ou  moins  ses  amis  peuvent  trouver  une  consolation  en  songeant 
fB*ii  n'a  jamais  perdu  tout  espoir  de  guérison  et  qu'il  n'a  jamais  soupçonné 
toute  la  gravité  de  son  mal.  Jusqu'aux  derniers  jours,  il  se  préoccupait  de  ses 
travaux,  et  ce  n'est  pas  sans  un  déchirement  poignant  que,  dans  ce  lit  d'où 
bous  prévoyions  qu'il  ne  se  relèverait  jamais,  nous  l'entendions  nous  parler 
te  son  concours  pour  l'Institut  agronomique,  de  ses  projets  futurs,  de  son  espé- 
rance de  voir  r Institut  couronner  ses  travaux.  Du  moins  eut-il  cette  suprême 
consolation  de  connaître  ce  dernier  succès,  depuis  si  longtemps  rêvé.  Grâce  à 
b  diligence  de  l'illustre  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences,  M.  Jo- 
seph Bertrand,  réminent  directeur  du  Muséum,  M.  Alphonse  Milnc-Edwards, 
oui  avait  fait  sur  son  mémoire  un  élogieux  rapport,  put,  quelques  jours  à  peine 
rant  sa  mort,  apporter  à  Bernard  la  nouvelle  qu'il  était  lauréat  de  l'institut. 

0  s'est  doucement  éteint  le  13  août  dernier  à  trente-cinq  ans,  entouré  de 
tous  les  siens,  mais  non,  hélas  !  de  tous  ceux  qui  l'aimaient.  Puissent  ces 
quelques  pages,  impuissantes  à  rendre  sa  belle  âme  et  sa  noble  intelligence, 
aire  au  moins  combien  il  fut  aimé,  et  comme  il  restera  toujours  vivant  dans 
notre  souvenir. 

Bernard  nous  a  transmis  un  grand  devoir  à  remplir,  celui  de  consoler,  d'aider 
et  d'aimer  celles  qu'il  laisse  parmi  nous.  Cette  mission  nous  sera  chère  : 
aoire  famille  sera  la  leur,  et,  s'il  est  permis  de  leur  parler  de  consolations 
près  de  cette  tombe  à  peine  fermée,  la  meilleure  qu'elles  puissent  trouver 
a'est-elle  pas  dans  cette  sympathie  de  tous  pour  le  cœur  loyal  de  celui  qu'elles 
pleurent,  dans  la  haute  estime  accordée  à  sa  vie  scientifique,  dans  le  souvenir 
enfin  donné  à  son  nom  qui  a  désormais  sa  place  dans  la  science. 

Rcmy  Perrikr. 

Promotion  de  1890.  —  Coovrrur  (Paul),  né  à  Bordeaux,  le  22  août  1872, 
décédé  à  Lille,  le  25  janvier  1898. 

Voici  la  seconde  fois  que  notre  promotion,  étroitement  unie  pendant  trois 
«mées,  voit  disparaître  un  des  siens  et  celui  dont  il  me  faut  retracer  la  belle  et 
trop  courte  existence  était  le  plus  jeune  d'entre  nous.  La  mort  l'a  pris  brus- 
quement, en  pleine  activité,  en  plein  bonheur,  alors  que  ses  premiers  travaux 
avaient  déjà  donné  la  mesure  de  ce  qu'on  pouvait  attendre  de  lui.  Tandis  que 
ses  amis  suivaient  avec  joie  ses  rapides  progrés,  la  philologie  ancienne,  si 
é^Muvée  par  la  perte  de  Riemann  et  de  Cucuel,  voyait'  grandir  en  Couvreur 
on  maître  :  il  lui  est  enlevé  a  vingt-cinq  ans  et  on  peut  dire,  en  reprenant 
les  paroles  prononcées  sur  sa  tombe  par  le  doyen  de  la  Faculté  de  Lille 
«qu'avec  cette  vie  de  vingt-cinq  ans,  on  ensevelit  vingt  années  de  travail  ». 

Ost  eu  effet  au  foyer  môme  et  dès  sa  première  enfance  que  Couvreur  avait 
•ppris  à  aimer  le  travail.  Son  père,  Normalien  lui  aussi,  esprit  très  ouvert  et 
slntéressant  à  toutes  les  questions  d'enseignement,  fonctionnaire  apprécié,  et 
vénère  de  tous  ceux  qui  Tont  approché,  lui  donnait  l'exemple  d'une  vie  tput 
entière  consacrée  à  l'Université.  Lui-même  avait  la  passion  d'apprendre  :  sa 
coriosité  s'éveillait  aux  récits  que  lui  faisaient  ses  sœurs;  et  dans  sa  mémoire 
fiécocc  tout  ce  qu'il  entendait  dire,  tout  ce  qu'il  voyait,  s'ordonnait,  se  clas- 
sât et  demeurait  avec  une  merveilleuse  fidélité.  Il  aimait  naturellement  à 
jooer,  mais  jusque  dans  ses  amusements  il  cherchait  à  s'instruire  et,  sur  la 
table  où  s'alignaient  les  soldats  de  plomb,  ce  n'étaient  pas  des  combats  imagi- 
Mires  qui  se  livraient,  c'étaient  de  véritables   batailles,  c'était  Austerïltz, 

9 


L 


1 


430  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

c'était  Mareugo.  La  fiction  toute  pure  n'aurait  pas  contenté  sa  petite  tête 
d'enfant  déjà  sérieux  :  ces  épopées  qu'il  se  faisait  raconter  et  qu'il  cherchait 
reproduire,  l'enchantaient.  11  avait  su  lire  sans  qu'on  s'en  doutât,  et  comme oa 
ne  se  pressait  pas  assez  à  son  gré  de  lui  apprendre  récriture,  il  s'amusait  i 
fabriquer  des  lettres  en  se  servant  de  caractères  d'imprimerie.  Son  œil  s'exew 
çaft  ainsi  en  même  temps  que  son  oreille  :  il  se  représentait  les  sons  I 
mesure  qu'il  les  entendait  prononcer  et  jamais  il  ne  faisait  de  fautes  d'orttoj 
graphe.  j 

Après  deux  années  d'études  primaires  au  lycée  de  Saint-Etienne,  dont  soc 
père  était  alors  Proviseur,  11  entra  en  septième  et  tout  de  suite  il  se  plaça  ad 
premier  rang.  H  ne  devait  plus  le  quitter  durant  toute  sa  vie  de  collégien 
Couvreur  avait  dès  ce  moment  une  qualité  précieuse  et  qu'ont  pu  remarqua 
en  lui  tous  ceux  qui  plus  tard  l'ont  vu  à  l'œuvre,  il  travaillait  régulièremtft 
avec  méthode,  mais  sans  effort  et  sans  fièvre  :  passionné  pour  la  lecmrç 
s'intéressant  à  tout,  l'intelligence  toujours  active,  il  avait  déjà  Part  de 
laisser  aucun  instant  inemployé.  L'heure  de  la  récréation  venue,  il  quittait 
devoir  commencé,  mais  son  attention  restait  éveillée  et,  quand  il  revenait 
l'étude,  il  reprenait  sans  difficulté  son  travail  au  point  où  il  l'avait  laissé. 
de  nous  ne  se  souvient  de  l'avoir  vu  de  môme  à  l'École,  entre  deux  confère 
tandis  qu'autour  de  lui  les  conversations  s'animaient,  s'asseoir  à  sa  table, 
n'eût-il  que  cinq  minutes  devant  lui,  les  employer  utilement  et  avancer  (F* 
tant  la  besogne  quotidienne?  Peut-être  ses  camarades  le  plaisantaient 
quelquefois  —  comme  nous  devions  le  faire  nous-mêmes  —  sur  cette  r 
la  rite  dans  l'application.  Ils  ne  se  doutaient  pas  qu'une  pareille  méthode 
quand  elle  n'est  pas  une  stérile  manie  ou  l'effort  inutile  et  méritoire  dv 
intelligence  bornée,  —  exige  un  esprit  merveilleusement  net,  qui  ne 
jamais  de  vue  son  objet  et  qui,  au  milieu  des  occupations  les  plus  dive 
poursuit  toujours  son  idée.  Couvreur  lui  dut  en  grande  partie  la  rapidité 
ses  progrès.  En  quatrième,  il  eut  la  bonne  fortune  de  rencontrer  un  profi 
seur  excellent  H.  ;Yung/-qui,  tout  en  initiant  ses  élèves  aux  premiers  élém 
de  la  langue  grecque  —  on  commençait  alors  le  grec  en  quatrième  —  aimai 
exciter  leur  curiosité,  à  stimuler  leur  zèle  en  leur  faisant  sentir  le  tour 
moderne  de  quelques  pages  de  Démosthène  ou  de  Lucien  qu'il  leur  lisait 
leur  commentait.  C'est  à  lui  que  Couvreur  se  plaisait  à  rapporter  le  prei 
éveil  de  sa  vocation.  Jusque-là  il  ne  rêvait  que  d'être  professeur  :  à  partir 
ce  moment  il  se  promit  d'être  professeur  de  grec.  Chargé  de  corriger  quelqi 
copies  d'élèves  moins  avancés  que  lui,  il  ne  leur  faisait  grâce  ni  d 
accent,  ni  d'un  esprit,  ni  d'un  iota  souscrit.  Le  jour  de  l'inspection,  il  et 
beaucoup  l'inspecteur  en  lui  montrant  que  les  enclitiques  et  les  procliti 
n'avaient  plus  de  mystères  pour  lui.  L'année  suivante,  son  père  fut  n 
Proviseur  du  lycée  de  Tournon;  c'est  là  que  notre  ami  fit  sa  troisième  et 
seconde.  Enfin  en  1888,  après  quelques  mois  passés  à  Charleville,  il  e 
comme  boursier  au  lycée  Lakanal  pour  achever  ses  études  et  se  prépai 
l'École  Normale.  Il  trouva  là  deux  maîtres  qui  distinguèrent  vite  les  sol 
qualités  du  nouveau  venu,  et  auxquels  il  devait  garder  une  profonde 
naissance  :  M.  Bompard  et  M.  Édet.  Ce  dernier  m'a  raconté  qu'à  l'une  des 
mières  classes,  il  lui  avait  mis  entre  les  mains  une  page  du  Phédon,  et 
avait  été  frappé,  dans  cette  explication  tout  improvisée,  de  la  sûreté  a 
laquelle  Couvreur  conduisait  son  mot  à  mot  et  de  la  connaissance  déjà  p 


DE  L'ÉCOLB  NORMAL»  434 

aall  avait  de  la  syntaxe  et  du  vocabulaire  grecs.  L'élève  de  M.  Yung  se  tenait 
pnote  et  le  futur  éditeur  de  Platon  se  révélait.  Bientôt  il  était  considéré  par 
»  camarades  comme  l'helléniste  de  la  classe  ;  ce  qui  ne  l'empêchait  pas 
fétre  en  tout  un  très  brillant  élève.  Ses  succès  au  Concours  Général  témoi- 
gnent de  la  variété  de  ses  aptitudes  :  en  1888,  il  obtenait,  avec  un  accessit 
4e  version  grecque,  le  premier  prix  de  géographie  ;  en  1839,  un  accessit  de 
Éasertation  française  (philosophie)  et  le  deuxième  prix  de  physique  et  chimie; 
en  ifeiO  enfin,  comme  vétéran  de  rhétorique  le  premier  prix  d'histoire. 

La  même  année,  Couvreur  fut  reçu  à  l'Ecole,  le  dix-neuvième  de  sa  pro- 
■otioD.  11  n'avait  pas  encore  dix-huit  ans.  Ce  fut  pour  lui  une  grande  joie.  11 
■e  méprisait  pas  les  humbles  besognes  scolaires  auxquelles  il  se  livrait  ;  il  les 
lisait  avec  conscience  et  amour,  parce  qu'elles  rentraient  pour  lui  dans  les 
devoirs  de  sa  vie  d'écolier.  Avec  quelle  allégresse  cependant,  épris  comme  il 
Fêlait  de  science  et  de  nouveauté,  il  dut  se  sentir  libre  de  se  consacrer  désor 
à  des  études  désintéressées  dans  lesquelles  il  pourrait  al  1er  de  l'avant 
nul  autre  souci  que  celui  de  la  vérité  è  atteindre  !  Et  quelle  satisfaction 
•issi  pour  lui  d'annoncer  aux  siens  ce  brillant  succès,  et  de  les  remercier  ainsi 
4e  toute  l'affectueuse  sollicitude  dont  ils  l'avaient  entouré!  Avec  l'abord  un  peu 
naie.  Couvreur  avait  une  nature  profondément  sensible  :  tous  ceux  qui  l'ont 
manu  d'un  peu  près  et  qui  se  sont  laissé  gagner  au  charme  lent  mais  irré- 
s&ibie  de  son  amitié  savent  quels  trésors  de  délicatesse,  de  générosité,  d'af- 
fcetion,  il  renfermait  en  lui-même.  Au  milieu  de  sa  famille  ces  qualités  rares 
s'épanouissaient.  11  était  le  plus  tendre  des  fils  :  il  adorait  ses  frères  et  sœurs. 
Itepat*  le  jour  où  il  avait  quitté  Charleville,  pas  une  semaine  il  n'avait  manqué, 
(fcaque  mardi,  d'écrire  aux  uns  ou  aux  autres  de  longues  lettres  pleines  de  dé- 
lais sur  sa  vie  et  sur  ses  études.  Régulier  et  en  quelque  sorte  méthodique 
fais  son  affection  comme  dans  son  travail,  il  sut  rester  constamment  Adèle  à 
cette  charmante  habitude,  éprouvant  même  aux  heures  où  on  est  le  plus  ex- 
cusable de  se  renfermer  dans  son  bonheur  et  de  le  tenir  caché  à  tous,  le 
j  besoin  de  s'épancher,  de  confier  ses  impressions,  de  raconter  son  existence 
jjar  le  menu. 

Pendant   l'hiver  qui  suivit  la  rentrée,  Couvreur  fut  brusquement  privé  de 
«dm  qui  avait  dirigé  ses  premiers  pas  et  qui,  par  son  expérience,  l'avait  si 
heureusement  aidé  à  se  fixer  sa  carrière.  11  supporta  l'épreuve  avec  un  grand 
caunge.  Après  quelques  jours  passés  ga  Charleville.  il  revint  au  milieu  de 
•sas  et  se  remit  au  travail  :  sans  qu'on  en  sût  rien  et  de  lui-même,  il  venait 
le  sacrifier  au   bonheur  de  vivre  près  des  siens  un  projet  qui  n'était  en- 
are  qu'ébauché,  mais  qui  lui  tenait  au  cœur  :  celui  de  se  préparer  è  l'École 
-tàthènes.  Trois   années  plus  tard,  au  moment  où  s'ouvrait  la  fondation 
s,  M.  Perrot  l'engagea  à  poser  sa  candidature,  en  lui  offrant  de  l'appuyer. 
Couvreur  refusa  :  un  de  ses  camarades  sollicitait  la  place  :  il  ne  voulut  pas 
ttre  sun  concurrent.  Ce  n'est  pas  qu'il  eût  abandonné  ses  rêves  de  jeunesse  : 
«eux-ci  au  contraire  s'étaient  précisés  et,  dès  sa  première  année  d'École 
I  se  mettait  en  mesure  de  les  réaliser.  Tout  en  se  préparant  à  la  licence,  il 
«  faisait  inscrire  è  l'École  des  Hautes  Etudes,  et,  avec  cette  intrépidité  de 
«solution  que  lui  donnait  une  intelligence  nette  du  but  à  atteindre,  il  abordait 
fêtude  de  la  philologie  grecque.  11  l'abordait  franchement  dans  toutes  ses 
parties,  suivant  le  lundi  les  exercices  de  critique  verbale  de  M.  Tournier, 
et  passaul  ses  après-midi  du  jeudi  —  ses  après-midi  de  congé  —  à  faire 


432  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVttS 

de  la  métrique  avec  Riemann,  de  la  grammaire  et  de  la  paléographie  avec 
MM.  Jacob  et  Lebègue.  Et  tous  ses  maîtres  découvraient  avec  joie  en  lui  m 
mélange  heureux  des  qualités  les  plus  utiles  au  philologue  :  le  goût  de  la  clarté, 
le  sentiment  de  la  précision,  la  méthode  dans  les  recherches,  l'horreur  des 
fausses  explications,  des  opinions  préconçues,  des  systèmes  étroitement  arrê- 
tés, et,  par-dessus  tout,  la  vivacité  du  coup  d'oeil  qui  décèle  la  difficulté,  l'ima- 
gination  qui,  contenue  par  les  règles  étroites  que  lui  impose  la  raison,  suggère 
le  moyen  d'y  remédier.  Plus  heureux  que  beaucoup  d'autres,  Couvreur  n'avait 
pas  à  se  débarrasser  de  mauvaises  habitudes  d'esprit  ;  l'éducation  première 
avait  laissé  son  intelligence  absolument  droite,  unie,  sans  faux  plis  :  H  D'aval 
a  lutter  que  contre  les  défauts  de  ses  qualités.  Je  me  souviens  encore  d'une 
leçon  qu'il  nous  (Il  sur  la  chronologie  des  Olynthiennes  ;  leçon  pleine  de  vues 
nouvelles  et  ingénieuses,  mais  encombrée  de  faits,  de  discussions  de  détail, 
hérissée  de  dates,  qui  aurait  pu  fournir  un  excellent  article  à  \a  Revue  dt  Phi- 
lologie et  dont  les  conclusions  étalent  assez  solides  pour  qu'il  exprimât,  qoeh 
ques  semaines  encore  avant  sa  mort,  le  désir  de  la  publier,  mais  quil  otaltj 
difficile  à  un  auditeur  même  attentif  de  suivre  dans  le  détail.  11  y  avait  là  ai; 
excès,  un  manque  de  proportion,  une  intempérance  d'érudition,  qu'un  peu  d'ex- 
périence n'allait  pas  tarder  a  corriger.  La  seconde  année  d'Ecole,  cette  année 
de  loisirs  précieux,  souvent  funeste  à  ceux  qui  n'ont  pas  appris  à  se  diriger 
et  à  profiter  de  leur  liberté,  fut  pour  lui  particulièrement  fructueuse.  Resta 
la  licence  au  mois  de  Juillet,  Couvreur  l'abordait  sans  aucune  préoccupation, 
avec  l'idée  très  arrêtée  de  ce  qu'il  allait  faire.  J'imagine  quil  ehoisit 
sans  beaucoup  de  peine  ses  sujets  de  travaux.  Il  n'était  pas  de  ceux  # 
ont  besoin  d'être  soutenus  par  l'abondance  de  la  matière.  Il  avait  l'esprit  as** 
riche,  l'intelligence  assez  pénétrante  pour  tirer  un  excellent  parti  de  quelque* 
documents  patiemment  recueillis  et  habilement  mis  en  œuvre.  A  cet  egari 
rien  n'est  plus  intéressant  que  le  titre  même  des  sujets  auxquels  il  s'arrêta* 
le  poète  Ennius,  la  Correspondance  de  Racine  et  de  Boileau,  Protagonts,  m 
Théories  sur  r origine  du  langage  avant  Platon.  Dans  l'un  des  premiers  chaJ 
pitres  de  ce  dernier  travail,  il  écrit  :  «  On  dit  que  si  les  premiers  philostn 
phes  ont  eu  des  idées  sur  le  langage,  nos  témoignages  sont  insuffisants  pot? 
les  connaître.  >»  ce  n'est  pas  là  une  difficulté  de  nature  à  l'arrêter.  S'il  n'y  t 
pas  de  témoignages,  c'est  parce  qu'on  ne  sait  pas  les  découvrir,  et  il  se  met  i 
l'oeuvre,  glanant  dans  les  scholiastes,  rapprochant  des  textes  qui  avaient  passl 
inaperçus  ou  qu'on  avait  négligés,  vérifiant  leur  authenticité,  mesurant  le  de- 
gré de  confiance  qu'ils  méritent,  les  éclairant  par  des  interprétations  et  doJ 
aperçus  pleins  de  nouveauté.  Dans  tout  cela  d'ailleurs  nulle  virtuosité,  riei 
qui  soit  fait  pour  masquer  la  difficulté  :  tout  au  plus  un  peu  de  subtilité  et  uni 
certaine  tendance  à  solliciter  les  textes,  à  leur  demander  un  peu  plus  qufM 
ne  contiennent.  Après  avoir  posé  le  problème  il  concluait  bravement  :« U 
présent  travail  prouvera,  je  l'espère,  qu'on  peut  saisir  dans  la  plupart  des 
écoles  philosophiques  qui  ont  précède  Platon,  des  traces  de  préoccupations el 
de  théories  sur  le  sujet  qui  nous  intéresse.  »  Et  M.  Lyon  qui  avait  en  à  lire 
ce  travail  se  rangeait  sans  doute  à  cette  opinion,  lorsqu'il  l'appréciait  en  ces 
termes  :  «  Étude  savante,  conduite  selon  une  méthode  excellente,  d'une  cri- 
tique à  la  fois  pénétrante  et  discrète Vous  avez,  avec  une  extrême  cons- 
cience, éprouvé  directement  vos  textes,  n'avançant  pas  la  moindre  affirma* 
Mon,  ni  la  plus  prudente  hypothèse  sans  vous  armer  d'autorités  de  première 


J 


dk  l'école  normale  433 

main.  »  L'accueil  fait  à  cet  essai  détermina  Couvreur  à  le  reprendre  ;  il  l'avait 
modifié  sur  quelques  points  et  traduit  entièrement  en  latin  se  proposant  de 
le  présenter  comme  thèse  de  doctorat  à  la  Faculté  des  lettres. 

Si  absorbé  qu'il  fût  par  ses  travaux  d'École,  il  ne  négligeait  pas  pour  cela 
les  cours  des  Hautes  Études.  Il  prenait  même  une  part  chaque  jour  plus 
active  aux  exercices  de  critique  verbale  que  dirigeait  M.  Tournier.  Ses  aptitudes 
philologiques,  son  ardeur  au  travail  lui  avaient  conquis  les  sympathies  d'un 
maître  pour  lequel  il  avait  dès  ce  moment  le  plus  aiïectueux  respect.  C-est 
avec  lui  et  sous  sa  direction  qu'il  .aborda  cette  étude  du  texte  de  Platon  qui 
devait  rester  jusqu'au  dernier  jour  l'objet  de  ses  préoccupations.  Son  admira- 
tion pour  Platon  était  déjà  ancienne:  elle  remontait  à  l'époque  où  figé  de  quinze 
ans,  et  encore  sur  les  bancs  du  lycée,  il  avait,  pour  la  première  fois,  ouvert 
te  Phèdre.  11  avait  été  saisi  par  la  beauté  de  ce  dialogue,  «  tout  rempli,  écri- 
vait-il alors  dans  une  lettre  intime,  d'un  sentiment  de  la  nature  que  je  n'ai 
Jamais  retrouvé  dans  les  auteurs  modernes  ».  Depuis,  son  admiration  n'avait 
Wt  que  se  fortifier  et  s'élargir.  Or  précisément  M.  Tournier  avait  choisi  cette 
année-là  le  Phédon  comme  sujet  de  ses  exercices  critiques,  et  par  une  heu- 
reuse coïncidence,  on  venait  de  découvrir  sur  un  papyrus  de  date  très  reculée, 
un  assez  long  fragment  de  ce  dialogue.  Quelle  belle  occasion  de  réviser  soi- 
gneusement sur  un  point  précis  le  texte  de  Platon,  de  rapprocher  les  leçons  du 
papyrus  des  leçons  traditionnelles,  d'éprouver  ainsi  la  valeur  jusque-là  dis- 
cutée des  deux  familles  de  manuscrits  qui  nous  sont  parvenues,  d'apprécier 
4u  même  coup  l'autorité,  qu'on  commençait  à  entrevoir,  des  nombreuses  cita- 
tions fournies  par  les  commentateurs  anciens  !  Cest  à  cette  tâche  que  Cou- 
vreur se  consacra.  Quelques  mois  après,  deux  articles  de  la  Revue  de  Philo- 
UgU  (1)  les  premiers  qu'il  ait  publiés,  faisaient  connaître  les  résultats  de  son 
enquête.  Avec  une  netteté  et  une  sûreté  de  coup  d'œil  extraordinaires  chez  un 
I  jeune  homme  de  vingt  ans,  il  définissait  la  valeur  des  papyrus,  et  en  déduisait 
| toute  une  méthode  nouvelle  pour  la  critique  du  texte  de  Platon.  Aussi,  en 
annonçant  dans  l'Annuaire  de  l'École  des  Hautes  Études  le  premier  de  ces 
deux  articles,  M.  Tournier  pouvait-il  écrire  :  a  Aucun  des  philologues  qui  s'oc- 
cupent de  Platon  ne  pourra  se  dispenser  de  consulter  ce  travail,  qui  doit  être 
[Prochainement  publié  et  qui  ne  sera  que  la  préface  d'une  édition  à  l'usage  des 
elasses  à  laquelle  le  jeune  auteur  consacre  présentement  son  intelligente  et 
Infatigable  activité.  » 

L'édition  parut  en  1893..  Tandis  qu'il  préparait  son  examen  d'agrégation, 
[Couvreur  en  avait  reçu  les  épreuves  et,  en  nous  quittant,  il  put  nous  laisser 
tomme  souvenir  le  petit  volume  qui  résumait  si  bien  son  travail  de  trois 
années  et  qui  reste  aujourd'hui  encore  un  de  ses  meilleurs  titres  scientifiques. 
U  n'oublia  personne  dans  la  distribution.  Couvreur  était  en  effet  un  excellent 
camarade,  qui  ne  comptait  que  des  amis  je  ne  dis  pas  seulement  dans  sa  pro- 
motion, mais  dans  toute  l'École.  On  le  savait  bon  et  obligeant  :  très  entier  dans 
tes  idées,  agressif  même  quand  il  s'agissait  de  les  défendre,  il  n'avait  jamais 
un  mot  blessant,  jamais  une  de  ces  paroles  amères  qui  font  souffrir  et 
laissent  une  plaie  vive.  Avec  lui  —  malgré  son  absolue  franchise  ;  malgré 


(i)  L'un  en  octobre  1892  :  Liste  des  variantes  du  Phédon  fournies  par  les  citations 
antiennes,  l'autre  en  mars  1893  :  Notre  texte  du  Phédon. 


1 


434  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  &LÀYBS 


la  sincérité  très' vive  de  ses  jugements  —  jamais  le  moindre  froissement, 
jamais  la   moindre  susceptibilité   éveillée.  Il  critiquait    les   opinions,  ja- 
mais les  personnes.   Aussi    pouvait-on  s'adresser  à   lui   en  toute  confi- 
ance :  voulait-on  un   renseignement  ?  il  n'avait  pas  de  cesse  qu'il  n'eût 
pu  vous  le   fournir.  Lui  demandait-on   un  avis,    il  vous  le  donnait  sans 
réticences,  avec  une  certaine  brusquerie  qui  faisait  sourire  et  qu'on  loi 
pardonnait.    Dans  Pamitié  que  nous  avions  pour  lui,  il   entrait  une  sorte 
de   respect.  Nous  admirions  cette  volonté  ferme,  obstinée,  bien  dirigée, 
qui  était  un  des  traits  dominants  de  son  caractère,  et,  si  parfois  nous  nous 
amusions  de  le  voir  si  exact,  si  ordonné  dans  son  travail,  c'était  surtout  par 
regret  de  ne  pouvoir  l'imiter.  Il  acceptait  d'ailleurs  la  plaisanterie  de  très 
bonne  grâce  :  comme  tout  ce  qu'il  faisait  était  réfléchi,  comme  il  demeurait 
Adèle,  en  chacun  de  ses  moindres  actes,  à  la  règle  de  vie  qu'il  s'était  tracée; 
rien  ne  pouvait  l'ébranler  ni  le  déconcerter.  Un  de  ses  amis,  qui  avait  été  son 
camarade  de  turne  m'a  conté  le  joli  trait  suivant.  Couvreur  avait  gardé  de  son- 
enfance  une  curiosité  universelle  :  il  s'intéressait  à  tout  et  estimait  qu'un  petit 
fait  quelconque,  —  pourvu  qu'il  fût  bien  établi  —  était  bon  à  classer  et  à  re- 
tenir.  Un  jour,   au  hasard  du  Dezobry,  on  lut  devant  lui  le  chiffre  de  la  po- 
pulation de  Dorpath,  ville  de  la  Prusse  Rhénane,  et  on  lui  demanda  si,  dan 
une  circonstance  grave  de  sa  vie,  il  saurait  se  rappeler  exactement  ce  chiffre. 
Il  trouva  tout  naturel  de  s'y  engager.  Deux  ans  plus  tard,  le  jour  de  son  ma- 
riage, un  des  témoins  de  cet  entretien  s'approcha  de  lui  et,  a  brûle-pourpoint* 
lui  demanda  s'il  savait  toujours  combien  la  ville  de  Dorpath  avait  d'habitants 
Le  chiffre  en  question,  personne  n'eût  été  capable  de  le  donner  :  Couvreur 
lui,  l'avait  retenu  et  il  le  dit  sans  hésitation  en  accompagnant  sa  réponse  <ftzo 
de  ces  petits  éclats  de  rire  nerveux  et  un  peu  courts  qui  lui  étaient  familiers. 
Sa  troisième  année  avait  été  très  remplie:  il  la  couronna  par  un  brillant 
succès  à  l'agrégation.  Après  d'excellentes  épreuves  écrites  et  orales  il  enle- 
vait le  premier  rang  avec  plusieurs  points  d'avance.  Quelle  belle  carrière 
s'ouvrait  à  ce  moment  devant  lui!  Quelles  espérances  ne  pouvait-on  pas  fonder 
sur  un  esprit  aussi  solide,  aussi  maître  de  lui- môme,  et  qui,  sans  hésilalioos. 
sans  tâtonnements,  avait  su,  dès  le  premier  jour,  trouver  sa  voie*?  Couvre* 
accepta  avec  bonheur  la  place  enviée  d'élève  de  quatrième  année.  Il  était  heu- 
reux de  pouvoir  ainsi  rester  encore  dans  cette  Ecole  qu'il  aimait  avec  passion 
et  où  il  eût  été  si  fier  de  revenir  un  jour  comme  maître  de  conférences.  C'est! 
cette  époque  que  j'appris  surtout  à  le  connaître.  Que  de  bonnes  heures  passées 
alors  dans  son  intimité  !  Heures  de  travail  fécond  pendant  lesquelles  il  m'initiait 
à  ses  études,  avec  l'autorité  d'un  maître  et  l'indulgence  d'un  ami.  Nous  suivions 
ensemble  quelques  cours  à  l'École  des  Hautes  Études;  ensemble,  nous  allions 
travailler  à  la  Bibliothèque  Nationale,  et  il  n'était  guère  de  jour  où  nous  n'eus- 
sions l'occasion  de  nous  rencontrer.  Aux  conférences,  il  prenait  toujours  pouf 
lui  les  tâches  les  plus  lourdes,  et,  à  la  date  fixée,  il  arrivait  avec  un  paquet  de 
fiches,  sa  besogne  terminée.  11  n'était  pas  rare  qu'au  cours  de  ses  recherches 
il  eût  fait  quelque  constatation  intéressante,  quelque  petite  découverte  qui! 
exposait  et  qui  devenait  matière  à  discussion.  M.  Desrousseaux  n'avait  pas 
d'auditeur  plus  actif.  Bien  loin  qu'il  eût  besoin  de  l'exciter,  il  était  souvent 
obligé  de  le  retenir,  de  le  mettre  en  garde  contre  une  manière  un  peu  hâtive 
de  trancher  les  questions  et  de  résoudre  les  difficultés.  Malgré  toute  son  au- 
torité, et  en  dépit  de  l'affectueuse  confiance  que  Couvreur  lui  témoignait,  il  1 


j 


DE  L'ÉCOLR  NORfCALB  435 

réassissait  malaisément,  et  j'imagine  qu'à  part  lui,  il  ne  s'en  plaignait  pas  trop. 

I  savait  que  cette  ardeur  se  calmerait  d'elle-même  avec  le  temps  et  qu'elle 
jtait  Hndice  d'un  esprit  vif,  entreprenant,  avide  de  vérité.  Nous  travaillions 
dors  à  recueillir  pour  en  former  une  sorte  de  corpus,  les  citations  des  tragé- 
fies  grecques  conservées.  Mais  ce  n'était  là  qu'une  petite  partie  des  occupa- 
ions  de  Couvreur.  M.  Tournîer  lui  avait  confié  une  conférence  d'explication,  et 
ml  de  ceux  qui  Tout  alors  suivi,  n'ont  oublié  avec  quelle  conscience  il  pré- 
parait ses  textes,  avec  quelle  netteté  il  débrouillait  les  obscurités  d'un  chœur 
lu  Prométhée  ou  d'une  idylle  de  fhéocrite.  En  même  temps,  il  commençait 
me  édition  critique  du  Commentaire  dllermias  au  Phèdre,  mettait  la  dernière 
nain  à  un  travail  sur  le  beau  manuscrit  de  Démosthène  conservé  à  la  Biblio- 
thèque nationale*  continuait  ses  études  sur  Platon  par  une  lecture  de  la  Repu- 
Hique  et  inaugurait  à  la  Revue  Critique  et  à  la  Revue  de  Philologie,  une 
collaboration  féconde  qu'il  devait  continuer  Jusqu'au  dernier  jour.  Le  numéro 
te  la  Revue  Critique  qui  contient  la  nouvelle  de  sa  mort,  renferme  encore  deux 
petites  notes  signées  de  ses  initiales,  et  c'est  au  moment  où  il  venait  de  pren- 
Ire  à  la  Revue  de  Philologie  la  direction  de  la  Revue  des  Revues  qu'il  était 
Hiievé  à  ces  deux  recueils.  L'édition  du  Commentaire  (Vtte?m\a$  est  aujourd'hui 
terminée.  Acceptée  par  la  commission  d'examen,  elle  avait  conféré  à  Couvreur 
te  titre  d'élève  diplômé  dé  l'École  des  Hautes  Etudes;  on  en  achève  actuelle- 
lient  l'impression.  Le  travail  sur  le  manuscrit  de%  Démosthène  était  également 
prêt  à  voir  le  jour  et  pourra  être  publié.  Dès  1893,  la  lecture  de  la  République 
fournissait  à  Couvreur  la  matière  d'une  très  intéressante  communication  à  la 
Société  des  Humanistes  français  et  d'un  article  dans  la  Revue  de  Philologie  (1). 
Knfin,  sa  collaboration  à  la  Revue  Critique  et  au  Bulletin  Bibliographique  de 

II  Revue  de  Philologie  devait  produire  dans  le  cours  de  cinq  années  plus  de 
Itixante  notes  ou  comptes  rendus  dont  quelques-uns  sont  de  véritables  disser- 
tations pleines  de  remarques  utiles  et  pénétrantes. 

En  cela  comme  dans  le  reste  Couvreur  avait  une  méthode.  Avant  tout,  ce  qu'il 
temande  à  un  livre,  c'est  la  clarté  :  un  bon  instrument  de  travail  doit  être  fa- 
cile è  manier.  Donc,  pas  de  divisions  inutiles,  des  index  méthodiques,  des 
appareils  critiques  d'une  lecture  aisée.  La  science  doit  même  avoir  un  abord 
igréable;  une  bonne  édition  ne  doit  pas  seulement  être  imprimée  correcte- 
ment, elle  doit  être  bien  imprimée:  ni  la  qualité  du  papier,  ni  la 
beauté  des  caractères,  ni  l'élégance  du  format  ne  sont  pour  Couvreur 
thèses  indifférentes.  Lorsqu'il  en  vient  à  juger  le  livre  lui-même,  il 
commence  par  se  placer  au  point  de  vue  de  son  auteur,  —  que  ce  point  de  vue 
M  plaise  ou  non  —  et  part  de  là  pour  le  critiquer.  Une  édition  se  donne-t-elle 
comme  classique,  il  recherchera  si  elle  est  appropriée  à  sa  destination,  si  tous 
tes  passages  qui  méritent  une  explication  ont  été  suffisamment  élucidés,  si  le 
commentaire  trop  chargé  ou  encombré  de  références  ne  dépasse  pas  la  portée 
4c  ceux  auxquels  II  s'adresse.  Est-elle  purement  scientifique,  il  discutera  la 
ftéthode  de  l'auteur,  en  dénoncera  les  dangers  ou  en  fera  saisir  les  avantages. 
Si  critique  n'est  pas  seulement  négative.  Outre  qu'elle  suppose  toujours  un 
torts  solide  de  connaissances  acquises  et  une  position  prise  dans  certaines 


(ij  Janvier  1895.  Un  passage  de  Platon  mal  interprété.  (Rép.  A.  616  B.  —  ,617  B.) 


I 


436  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLKVBS 


questions  controversées,  elle  l'amène  souvent,  et  cela  est  particulièrement 
sensible  dans  ses  derniers  articles,  à  formuler  une  opinion  personnelle  et  à 
énoncer  ses  principes.  Tei  compte  rendu,  celui  du  PhUébe  de  Bury,  par 
exemple  (t),  contient  en  même  temps  qu'une  étude  consciencieuse  du  livre, 
un  véritable  plan  de  travail  pour  celui  qui  voudrait  le  refaire.  Quelquefois 
môme  il  va  plus  loin  :  ce  n'est  pas  seulement  è  l'auteur  qu'il  s'en  prend,  c'est  à 
toute  son  école  et  cela  nous  vaut  des  pages  telles  que  celle-ci  que  je  prends 
plaisir  à  citer,  aulant  pour  la  netteté  de  la  pensée  que  pour  la  fermeté  agressive 
de  la  forme  :  «  Sur  ce  point  (il  s'agit  de  la  critique  verbale),  l'influence  de  Cobet 
a  été  mauvaise.  »  Le  lecteur  ne  se  place  pas  naïvement  en  face  de  son  texte  ai 
essayant  sincèrement  de  le  comprendre  et  de  le  goûter,  et  en  s'entourent, 
dans  celte  intention,  de  tous  les  secours  possibles.  Au  lieu  de  cela,  d'abord  et 
avant  tout,  il  est  hostile  au  texte  traditionnel,  pour  un  peu,  H  dirait:  «  Les  ma- 
nuscrits  portent  ceci,  donc  l'auteur  doit  avoir  écrit  autre  chose  »  ;  en  tous  cas, 
il  part  de  cette  idée  préconçue  que  nos  textes  sont  pleins  de  gloses,  de  remar- 
ques de  toutes  sortes  intercalées  à  tort  dans  le  texte,  et  que  le  principal  de- 
voir du  critique  est  de  leur  faire  la  chasse.  Bref,  il  fait  une  habitude  constante 
de  ce  qui  ne  devrait  être  qu'un  recours  extrême  en  cas  d'absolue  nécessité  (2). 
Et  qu'on  ne  s'étonne  pas  de  ce  ton  de  polémique  dans  un  simple  compte  j 
rendu  de  revue.  Sur  le  terrain  des  idées,  Couvreur  aimait  la  discussion,  il  la  ! 
cherchait,  il  la  provoquait,  et  tous  ses  articles  ont  quelque  chose  d'incisif,  de 
mordant,  résultat  naturel  de  l'impatience  qu'il  éprouvait  à  voir  certaines  opt- 
nions  discutées  ou  seulement  contestées. 

.Lorsque  Couvreur  écrivait  ces  lignes,  il  était  depuis  quelques  mois  déjà 
maître  de  conférences  à  la  faculté  des  lettres  de  l'Université  de  Lille,  où  après 
une  année  passée  au  lycée  de  Valenciennes  comme  professeur  de  troisième, 
on  lui  avait  confié  la  chaire  de  philologie  grecque  et  latine.  Il  venait  d'épouser 
la  sœur  d'un  de  nos  camarades,  de  son  plus  intime  ami  d'école,  et  ce  mariage 
longtemps  rêvé  avait  apporté  comme  un  sourire  dans  son  existence  jusque-tt 
un  pou  austère.  La  femme  qu'il  avait  choisie  était  faite  pour  le  comprendre. 
Elle  entra  dans  sa  vie  pour  la  compléter,  non  pour  la  changer,  et  auprès  de 
ce  foyer  récemment  fondé  on  éprouvait  une  impression  de  bonheur  complet 
et  sur.  Les  deux  années  que  Couvreur  a  vécu  à  Lille  ont  été  pleinement 
heureuses.  Quelques  lignes  de  son  doyen  nous  disent  l'accueil  qui  lui  avait 
été  fait  à  la  Faculté  :  «  En  dehors  des  amitiés  anciennes  et  éprouvées,  sa  nature 
timide  et  réservée,  mais  dans  laquelle  on  sentait  une  singulière  fermeté  et 
comme  une  opiniâtreté  de  droiture  et  d'affection  lui  gagnait  chaque  jour  des 
amitié»  nouvelles.  Avec  modestie  et  presque  silencieusement,  il  avait  pris 
place  dans  bien  des  cœurs,  presque  sans  qu'ils  s'en  aperçussent.  Et  ce  rat 
seulement  lorsqu'ils  furent  inquiets  pour  lui  que  plusieurs  sentirent  que  cette 
place  était  grande...  »  Et  ce  n'étaient  pas  seulement  ses  collègues  qu'il  s'était 
attachés  par  la  sûreté  et  la  franchise  de  son  commerce.  Les  élèves  de  la  Faculté 
njavaient  que  de  la  sympathie  pour  ce  jeune  maître  qui  se  donnait  à  eux  sans 
réserve.  Ceux-là  seuls  qui  ont  suivi  ses  conférences  pourraient  dire  parfaite- 


(i)  Revue  critique,  4898,  I,  n«  2,  p.  38. 
[$)  Ilevue  critique,  1896,  II,  n*  52. 


DE  L'KCOLK  NORMALE  437 

aeot  ce  qu'à  été  son  enseignement.  En  deux  mots,  le  Bulletin  de  rUnivereUé 
4e  Lille  nous  en  donne  une  heureuse  idée  :  «  11  était  substantiel  et  pratique.  » 
8  c'est  bien  ainsi  que  nous  aimons  à  nous  le  représenter.  Couvreur  avait 
fesprit  trop  droit,  trop  équilibré,  trop  juste,  pour  s'attacher  è  la  nouveauté 
quand  même.  Il  avait  peu  de  goût  pour  le  paradoxe,  il  ne  cherchait  pas  à  bril- 
ler. Sa  grande  ambition  était  d'être  utile  :  utile  à  ses  élèves,  utile  à  la  science. 
Aussi,  tout  en  préparant  avec  le  plus  grand  soin  ses  conférences,  il  reprenait, 
os  plulot  il  continuait  avec  ardeur  les  études  qu'il  avait  si  brillamment  inau- 
prées  dès  l'École  Normale  en  publiant  son  édition  du  Phédon.  Il  avait  formé  le 
projet  de  rechercher  dans  les  commentateurs  anciens  tout  ce  qui  pouvait  con- 
tribuer soit  à  rétablissement  du  texte,  soit  à  l'interprétation  philosophique,  soit 
■taie  à  l'appréciation  littéraire  des  dialogues  de  Platon.  Tâche  énorme  et 
ingrate  qui  demandait  beaucoup  de  lecture  et  une  lecture  souvent  insipide, 
sais  qui  exigeait  par  là  même  un  absolu  dévouement.  De  plus,  pour  se 
diriger  dans  cette  masse  de  textes  sans  se  laisser  égarer  par  la  variété 
tes  interprétations,  ni  rebuter  par  leur  bizarrerie  ;  pour  refaire  à  l'aide 
le  quelques  citations,  généralement  tronquées  et  quelquefois  déformées 
par  la  tradition,  l'histoire  d'une  opinion  ou  d'un  système  ;  à  un  autre  point  de 
roe  enfin,  pour  pouvoir  faire  profiter  le  texte  de  Platon  des  variantes  que 
tonnent  les  manuscrits  de  ses  commentateurs  ou  des  leçons  nouvelles  que  sug- 
gèrent leurs  interprétations  ;  il  fallait  un  esprit  très  méthodique,  un  coup  d'œil 
sûr.  une  attention  constamment  éveillée,  une  mémoire  prompte  et  toujours 
frfte  à  fournir  des  rapprochements.  Ni  le  dévouement  modeste  et  inlassable,  ni 
te  promptitude  et  la  sagacité  d'esprit  ne  manquaient  à  Couvreur.  Il  était  d'ail- 
teora  soutenu  par  l'idée  du  but  à  atteindre.  Son  rêve  était  de  donner  une  édi- 
tion critique  de  Platon  qui  pût  faire  honneur  è  la  scieuce  française  ;  et  par  ses 
feetares,  par  ses  travaux  particuliers,  c'est  à  cette  tâche  qu'il  se  préparait.  Ce 
•tfeût  été  le  monument,  il  est  difficile  aujourd'hui  de  le  dire;  mais  ce  qu'on  peut 
affirmer  c'est  que  Couvreur  avait  tout  ce  qu'il  fallait  pour  l'entreprendre,  et  qu'il 
a'eùtrien  négligé  pour  le  rendre  digne  des  deux  Ecoles  dont  lui-même  aimait  à 
«réclamer  :  l'Ecole  Normale  et  l'École  des  Hautes  Études.  Des  matériaux 
«pars,  une  grande  somme  de  documents  patiemment  réunis,  plus  de  mille 
fiches  soigneusement  classées,  près  de  deux  cents  pages  à  peu  près  rédi- 
gées, voilà  ce  qui  reste  aujourd'hui  de  ce  noble  projet  !  Sans  doute  tout 
cela  ne  sera  pas  perdu  pour  la  science  :  le  résultat  de  ces  recherches, 
fruit  d'un  travail  de  deux  années,  pourra  en  grande  partie  être  publié  ; 
nais,  quelque  soin  que  Péditeur  y  mette,  quelque  désir  qu'il  ait  de  bien  servir 
la  mémoire  d'un  ami,  il  ne  saurait  suppléer  celui  qui  n'est  plus.  L'œuvre  est 
restée  inachevée  et  l'idée  qui  devait  en  relier  les  parties  et  leur  donner  leur 
inportance  relative,  n'était  pas  encore  assez  nette  dans  l'esprit  de  l'auteur  pour 
qu'on  puisse  espérer  la  ressaisir. 

Hais  ce  travail  ne  suffisait  pas  à  l'activité  de  Couvreur.  Il  avait  commencé 
i  Valenciennes,  il  acheva  à  Lille  une  édition  classique  de  YAnabase  qui,  sans 
avoir,  au  point  de  vue  critique,  l'originalité  de  son  Phédon,  marque  cepen- 
dant, pour  la  méthode  et  -  la  clarté  du  commentaire  un  grand  progrés  et 
païenne  avec  d'intéressantes  conjectures,  une  très  utile  préface  sur  la 
bague  et  le  style  de  Xénophon.  Bientôt  après  il  publiait  un  Ménexène  dans 
lequel,  sous  une  forme  essentiellement  scolaire,  il  avait  su  réunir  un  grand 
■ombre  de    renseignements   historiques   indispensables  pour   la  connais- 


L 


1 


438  AS80CIATIOK  DBS  ANCUBNS  ÉLÈVES 


sance  du  dialogue.  En  même  temps,  il  reprenait  un  travail  qu'il  avait  com- 
mencé pendant  sa  seconde  année  d'École,  la  revision  critique  de  la  corres- 
pondance de  Voltaire  ;  il  recueillait  dans  ses  lectures  les  matériaux  d'âne 
syntaxe  grecque  qu'il  se  proposait  d'écrire  une  fols  sa  thèse  terminée  et, 
comme  s'il  voulait  s'assurer  de  nouveaux  moyens  de  travail,  il  commençait  à 
étudier  la  langue  russe.  Brillante  et  féconde  activité  qui  se  développait  libre- 
ment sans  l'arracher  à  ses  amis.  «  Je  suis  surtout  un  homme  d'intérieur,  écri- 
vait-il en  1895,  j'ai  besoin  d'an  foyer,  de  l'affection  tendre  et  constante  dune 
femme  aimée.  Outre  cela  j'ai  mon  travail  que  j'aime  :  je  ne  sais  si  c'est  nu 
jeunesse,  mais  j'ai  l'amour  de  la  science.  Je  ne  puis  connaître  que  ces  deux 
intérêts  à  la  vie  :  les  jouissances  du  cœur  et  celles  de  l'esprit.  «  Ces  deux  sen- 
timents se  joignaient  en  lui  à  une  grande  fierté  de  caractère.  11  estimait  qu'on 
peut  et  qu'on  doit  toujours  tenir  son  rang  :  la  politesse  n'était  pas  pour  lai 
une  simple  convention,  un  usage  banal  —  toutes  choses  qu'il  eut  profondé- 
ment méprisées,  —  il  ta  considérait  comme  une  marque  de  dignité,  comme  le 
signe  de  respect  qu'on  doit  aux  autres  et  h  soi-même.  Aussi  ne  dédaignait-il 
nullement  l'opinion  :  il  en  tenait  compte  mais  sans  en  subir  l'esclavage  et  en 
se  réservant  de  la  contrôler.  «Je  tiens  surtout,  écrivait-il  encore,  à  l'opinion  de 
certaines  gens,  de  ceux  Justement  qui  ne  Jugent  pas  sur  les  apparences  exté- 
rieures et  que  je  tiens  pour  intelligents.  Ce  que  les  autres  peuvent  penser  de 
moi  m'est  absolument  égal.  »  Une  certaine  vie  mondaine,  exempte  de  con- 
trainte, proportionnée  à  sa  situation,  lui  paraissait  pleine  de  charmes.  Il  aimait 
è  s'entourer  de  galté  :  il  était  heureux  de  se  créer  et  de  créer  à  sa  femme 
d'agréables  relations.  C'était  une  joie  pour  lui  que  sa  maison  s'ouvrit  de  temps 
à  autre  à  des  réceptions  intimes,  où  il  pût  se  retrouver  avec  quelques  collè- 
gues vers  lesquels  une  véritable  affection  l'attirait.  On  savait  qu'on  lui  faisait 
plaisir  en  allant  le  voir  et  on  était  sûr  de  trouver  toujours  dans  son  intérieur 
cet  accueil  plein  de  franchise  et  de  cordialité  qui  rendait  si  aisées  et  à 
charmantes  les  relations  avec  lui. 

Jamais  d'ailleurs  Couvreur  ne  s'était  laissé  absorber  par  son  travail.  Si  pas- 
sion né  qu'il  fût  pour  une  tâche  entreprise  il  la  laissait,  l'esprit  libre,  et  joui»1 
sait  sans  préoccupation  des  heures  de  loisir  qu'il  s'accordait.  Il  adorait  II 
musique  et  les  voyages.  Marcheur  infatigable,  ii  avait  eu  de  bonne  heure  tf 
goût  des  longues  excursions,  qui  lui  détendaient  l'esprit  et  où  sa  curiosités 
trouvait  un  nouvel  aliment.  Partout  où  il  allait  il  voulait  tout  voir:  et  les  lettre! 
enthousiastes  qu'il  écrivait  à  sa  famille  sont  pleines  d'impressions  vives  sff 
les  villes  et  sur  les  pays  qu'il  traversait.  Mais  son  passe-temps  favori  était  H 
musique.  Quand  il  était  à  Paris  il  ne  manquait  pas  un  concert  et  lorsqu'il  avait 
un  moment  de  liberté  c'était  pour  se  mettre  au  piano.  Déchiffrant  avec  unert* 
marquable  facilité,  il  aimait  beaucoup  jouer  à  quatre  mains.  Haydn,  Mearif 
Beethoven,  lut  étaient  très  familiers  :  il  les  comprenait  et  les  sentait  proton* 
dément  et  souvent,  au  milieu  de  son  travail,  des  thèmes  lui  revenaient  qu'il  fre- 
donnait tout  en  tournant  les  pages  de  ses  livres. 

Une  maladie  foudroyante  est  venue  le  prendre  quand  le  plus  brûlai* 
avenir  s'ouvrait  devant  lui  et  que  de  tous  côtés  la  vie  lui  souriait!  Le  jeoi 
soir,  il  avait  encore  suivi  le  cours  de  russe  à .  la  Faculté  :  le  mardi,  il  expira 
entouré  des  siens.  Et,  pendant  ces  cinq  Jours,  Il  avait  été  d'une  résignaiiot 
admirable,  résistant  avec  énergie  au  mal  qui  d'heure  en  heure  faisait  des 
progrès,  se  soumettant  à  tout  avec  patience  pour  ressaisir  cette  vie  cptf 


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DR  L'ÉCOLE  NORMALE  439 


sentait  lui  échapper.  Tout  oe  qui  pouvait  être  fait  pour  le  sauver  a  été  tenté  : 
les  soins  les  plus  dévoués,  les  plus  intelligents  et  les  plus  affectueux  lui  ont 
été  prodigués  :  jour  et  nuit  ses  amis  se  sont  assis  à  son  chevet,  luttant  contre 
Jeur  propre  angoisse  pour  lui  donner  l'illusion  bienfaisante  d'une  guéri  son  sur 
laquelle  ils  ne  comptaient  plus,  et  pour  soutenir  de  leur  vaillance  sa  femme 
et  sa  mère.  H  ne  se  plaignait  pas  et  trouvait  des  paroles  très  douces  pour  les 
remercier  et  pour  leur  faire  ses  dernières  recommandations  :  il  s'oubliait  pour 
songer  aux  autres,  aux  siens,  à  ses  travaux  qu'il  ne  pouvait  se  résigner  à 
laisser  interrompus.  Sa  pensée  allait  jusqu'à  ses  amis  plus  éloignés,  qui,  à  ce 
moment-là  encore  ignorants  de  sa  maladie,  devaient  bientôt  être  si  cruellement 
surpris  par  la  nouvelle  de  sa  mort.  Lo  25  janvier,  dans  la  soirée,  cette  doulou- 
reuse agonie  prit  fin.  Couvreur  n'avait  vécu  que  deux  ans  à  Lille;  mais  ces 
deux  années  avaient  été  les  plus  complètes  de  sa  vie  ;  elles  représentaient  le 
neilleur  de  sa  carrière  universitaire.  S'inspirant  de  ce  sentiment,  sa  famille 
voulut  que  ce  fût  à  Lille  aussi  qu'il  reposât.  A  ses  obsèques,  le  doyen  de  la 
Faculté  des  Lettres,  M.  Angeliier  se  fît  l'interprète  de  ses  collègues  et  lui 
adressa  un  éloquent  et  touchant  adieu.  J'avais  pu  moi-même  lui  apporter  le 
souvenir  de  ses  camarades  de  promotion.  Au  bord  de  sa  tombe  tous  ceux  qu'il 
avait  aimés  se  trouvaient  rapprochés,  dans  leur  commune  douleur,  par  un 
même  sentiment  d'admiration  et  de  regret  pour  cette  noble  existence  entiè- 
rement absorbée  par  le  culte  désintéressé  de  la  science  et  l'amour  du  foyer. 

L.  Bodin. 


Promotion  de  1891.  —  Bisson  (Maurice),  né  le  6  juin  4872  à  Laval,  décédé  à 
Paris  le  22  janvier  1898. 

Fils  d'universitaire,  tour  à  tour  élève  des  lycées  de  Rodez,  de  la  Roche-sur- 
Ton.  de  Saint-Quentin,  Bisson  avait  seize  ans  lorsqu'il  vint  à  Henri  IV  pour  y 
refaire  sa  rhétorique.  C'est  là  que  je  l'ai  connu.  (Tétait  alors  un  honnête  élève, 
appliqué,  un  «  candidat  sérieux  »  ;  non  content  de  sa  tâche  commune,  H 
prenait  part  aux  conférences  où  M.  Deltour  réunissait,  chaque  dimanche,  les 
(lèves  qu'il  avait  distingués  au  cours  de  la  dernière  inspection  générale, 
.©était  déjà  un  caractère  indépendant,  très  gai,  très  ferme,  discrètement  fron- 
leur,  un  esprit  délié,  agile  et  piquant,  un  camarade  d'un  facile  abord,  et  un 
bon  ami. 

Après  une  séparation  d'un  an,  je  l'ai  retrouvé  à  l'École,  où  nous  entrâmes 
«n  même  temps.  Pendant  cette  année,  il  avait  lu  l'Ethique  de  Spinoza  et  beau- 
coup médité.  Il  se  déclara  philosophe.  Les  exercices  pratiques  de  littérature, 
de  philosophie  et  d'histoire,  même  la  confrontation  des  textes  l'occupèrent 
peu  :  il  n'avait  pas  le  goût  des  excursions  à  Paventure  en  des  livres  inconnus. 
Il  n'aimait  que  ceux  qu'on  lit  tout  entiers  et  préférait  la  réflexion  à  la 
recherche.  Bref,  ce  n'étaient  pas  les  volumes  qui  encombraient  sa  table.  En 
revanche,  il  savait  s'intéresser  à  l'occupation  d'autrui,  ouvrir  et  prolonger  les 
discussions,  où  il  était  fort  de  sa  verve  et  de  sa  logique  ;  comprenant  vile, 
menant  tout  ce  qu'il  comprenait,  Il  accrut  sans  y  songer  son  bagage  de 
lotions  étrangères  à  la  philosophie.  Il  avait  été  fort  en  thème  :  il  arriva  à  la 
licence  sans  efforts,  et  fût  reçu  très  honorablement. 

A  partir  de  la  seconde  année,  il  put  philosopher  à  son  aise.  Il  lut  moins 
quil  ne  relut.  Dans  la  petite  chambre  du  premier  étage  qui  prend  jour  sur  les 


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440  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÊVBS 


jardins  de  l'administration  et  qu'il  avait  demandée  pour  être  seul,  un  Stendhal, 
les  Pensées  et  Spinoza  faisaient  toute  sa  bibliothèque.  Il  y  séjournait  peu 
d'ailleurs.  Une  neurasthénie,  qui  n'était,  hélas  !  point  simulée  —  bien  que  sa 
gaieté  et  sa  malice  intarissables  nous  en  fissent  parfois  douter,  et  qu'il  li 
laissât  volontiers  prendre  pour  une  invention  merveilleuse  —  lui  avait  valu 
une  autorisation  è  peu  près  permanente  de  sortir,  entre  les  cours.  (Test  au 
dehors  qu'il  prépara  tous  ses  travaux  :  il  en  préparait  non  seulement  les  idées 
et  le  plan,  mais  les  moindres  détails  de  la  forme*  dont  il  était  très  souciera, 
bien  qu'il  n'écrivît  que  d'un  trait.  Il  rapporta  ainsi  —  des  boulevards  —  dans 
sa  cervelle,  après  plusieurs  semaines  de  pérégrinations  assidues,  un  mémoire 
sur  l'union  de  la  poésie  et  de  la  philosophie  dans  Lucrèce,  qu'il  fit  le  tour  de 
force  d'écrire  en  une  nuit,  sans  ratures  :  le  travail  fut  jugé  bon. 

Ce  n'est  pas  qu'il  errât  en  distrait,  à  la  poursuite  de  ses  idées,  sans  lever  les 
yeux  du  trottoir,  et  sentir  à  côté  des  passants.  Au  contraire,  Bisson  étail  uu 
observateur  aussi  attentif  que  malicieux,  qui  s'amusait  et  jouissait  d'un 
geste  ridicule.  Il  faisait  tous  les  jours  des  rencontres.  Il  eût  écrit  un  livre 
piquant  des  portraits  qu'il  nous  traçait  le  soir,  au  dîner,  parmi  les  types  très 
divers  qu'il  rencontrait.  Il  avait  une  prédilection  :  son  ironie  avait  des  atten- 
tions et  des  indulgences  pour  les  ébats  des  pauvres  diables  ;  il  se  plaisait  le 
dimanche,  à  passer  dans  ia  banlieue,  où  il  rencontrait  le  menu  peuple.  D'ail- 
leurs, il  fallait  à  ses  «nerfs  beaucoup  de  mouvement,  et  de  Pair  libre,  les 
longues  marches,  les  violents  efforts  et  la  fatigue  qui  assoupit.  Ses  parents 
s'étant  retirés  à  Al  fort,  dans  une  maison  au  bord  de  la  Marne,  Bisson  avait 
sur  la  rivière  un  canot,  que  ses  amis  appelaient  sa  galère,  tant  il  mettait  d'ar- 
deur à  ramer. 

11  passa  les  épreuves  de  l'agrégation  avec  beaucoup  d'aisance,  fut  reçu 
troisième,  et  nommé  à  Tournon.  Il  demanda  un  autre  poste  qui  l'éloignftt 
moins  de  Paris,  et  après  un  congé  de  trois  mois,  fut  chargé  du  cours  de  philo- 
sophie au  lycée  d'Amiens.  Delà  à  la  fin  de  Tannée,  on  l'appela  comme  titulaire 
à  Valenciennes.  Ce  fut  son  dernier  poste. 

Séparé  de  lui  depuis  notre  départ  de  l'École  je  ne  Pai  point  connu  comme 
professeur.  De  loin,  de  très  loin,  ses  lettres  m'informaient  seulement  de  sa 
santé,  de  ses  distractions,  de  ses  projets.  J'ai  su  qu'il  méditait  toujours  sur 
Spinoza  et  qu'il  avait  déposé  un  sujet  de  thèse.  J'ai  su  qu'il  revenait  souventà 
Paris  et  à  Al  fort.  J'ai  su  qu'il  s'adonnait  toujours  avec  passion  aux  exercices  phy- 
siques. Il  avait  remplacé  le  canotage  par  l'escrime  et  le  cyclisme.  Aux  vacances, 
lorsque  Paris  n'est  plus  Paris,  il  s'enfuyait  sur  sa  bicyclette,  une  année  dans 
le  Jura  et  aux  bords  du  lac  de  Genève,  une  autre,  au  delà  du  Rhin,  dans  la 
Forêt-Noire,  puis  dans  la  Suisse,  jusqu'au  cœur  des  Alpes.  Il  m'avait  donné 
rendez-vous  à  Naples,  où  je  devais  le  rejoindre  depuis  Athènes  :  c'est  moi  qui 
fis  manquer  le  projet. 

Ce  qu'il  ne  me  disait  point,  je  l'ai  imaginé  sans  peine.  Pour  imaginer  ce  que 
devait  être  son  enseignement,  il  suffit  de  l'avoir  entendu  commenter  la  fin  de 
l'Ethique;  il  avait  mieux  encore  que  la  conscience  professionnelle,  puisqu'il 
avait  l'enthousiasme  mystique,  et  que  sa  doctrine  était  une  foi. 

Un  ami  commun,  qui  l'a  connu  de  près,  puisqu'il  fut  deux  ans  son  collègue  à 
Valenciennes,  m'écrit  de  lui  :  «  Je  l'ai  vu  là  sous  un  jour  assez  nouveau,  et, 
par  suite,  sssez  différent  de  tout  ce  que  je  croyais  connaître  de  lui  d'après 
l'École  :  je  l'ai  vu  fonctionnaire.  Comme  tel,  il  offrait  les  dehors  d'une  parfaite 


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DE  L  ECOLE  NORMALE  444 


>  correction  :  ses  rapports  avec  ses  collègues  étaient  toujours  cordiaux  et 
enjoués,  mais  sans  que  jamais  ils  pussent  se  croire  autorisés  par  sa  grande 
jeunesse  à  le  patronner,  le  conseiller,  ou  le  dominer  de  quelque  façon.  Avec 
l'administration,  il  savait  se  mettre  dès  l'abord  sur  le  pied  d'un  fonctionnaire 
courtois,  mais  indépendant,  qui,  faisant  son  devoir  avec  une  suffisante  ponc- 
tualité, n'a  pas  besoin  qu'on  1'eucourage,  et  n'admet  pas  qu'on  le  blâme.  Comme 
professeur,  il  était  très  apprécié  des  élèves  pour  les  qualités  de  son  enseigne- 
ment, possession  du  sujet,  méthode,  clarté,  élévation  des  idées,  rationalisme 
intelligent.  Ses  succès  étaient  très  honorables,  à  la  fin  de  l'année,  et  ses 
inspecteurs  satisfaits.  Il  prenait  une  part  assez  active  à  nos  assemblées,  et 
surtout  il  s'est  engagé  fort  utilement  lors  des  premières  tentatives  d'associa- 
tions des  professeurs  :  il  était  le  secrétaire,  c'est-à-dire  la  cheville  ouvrière, 
de  notre  petite  association  locale,  et  c'était  lui  qui  nous  faisait  toutes  les 
communications  du  comité  central  de  Bordeaux,  lors  de  l'existence  éphémère 
de  celui-ci.  Bref,  par  ses  qualités  exceptionnelles  de  volonté,  d'énergie,  de 
netteté,  aussi  habile  à  ne  faire  jamais  trop  que  décidé  à  faire  toujours  assez,  il 
!  se  préparait  un  avenir  certainement  très  brillant.  »  Plus  loin  :  «  Les  questions 
morales,  l'utilité  de  l'effort  le  préoccupaient  souvent  et  faisaient  un  thème 
assez  fréquent  de  ses  entretiens.  Ceux  qui  ne  le  connaissaient  pas  depuis 
longtemps  étaient  disposés  à  le  croire,  après  les  premières  conversations,  plus 
désintéressé  des  choses  de  la  terre  qu'il  ne  l'était  réellement  » 

J'ai  revu  Bisson  un  inslaut,  à  Paris,  en  septembre  1807.  J'ai  refait  avec  lui, 
dans  le  Bois,  une  de  ses  promenades  familières  d'autrefois.  Nous  ne  nous 
sommes  guère  entretenus  du  passé.  Il  m'a  rappelé  de  gais  propos  et  de 
!  joyeuses  aventures  qui  s'effaçaient  de  ma  mémoire.  Jamais  il  ne  m'avait  paru 
a  plein  de  vie,  et  si  bon  vivant...  Quatre  mois  après,  le  22  janvier,  il  était 
enlevé  par  une  congestion  cérébrale. 

i    On  ne  peut  guère  imaginer  fin  plus  foudroyante,  ni  plus  lamentable  que  la 

!  sienne.  Sa  mère,  pour  cette  notice,  s'est  infligé  la  torture  de  me  la  raconter. 

Elle  m'a  dit  la  douloureuse  histoire  dont  elle  ne  fut  point  témoin,  mais  qu'une 

'  imagination  plus  cruelle  que  le  pire  souvenir  réveille  à  toute  heure  dans  sa 

ï  pensée  ;  ce  violent  mal  de  tète,  tout  de  suite  si  atroce,  que  notre  ami,  déjà  à 

!  Paris,  ne  se  sentit  point  la  force  d'aller  jusqu'à  Al  fort  ;  cette  nuit  de  détresse 

!  dans  une  chambre  d'hôtel,  où  l'on  ignorait  qu'il  se  mourait  ;  ces  deux  jours 

d'agonie;  celte  mort  à  l'Hôtel-Dieu  entre  des  mains  inconnues,  si  près  et  si  loin 

des  siens  ! 

Pour  ses  parents,  dont  il  était  la  joie  et  la  gloire,  qui,  confiants  en  sa  jeunesse, 
en  son  esprit  si  An,  si  prompt  et  si  net,  en  sa  belle  et  vaillante  intelligence, 
avaient  rêvé  pour  ce  fils  unique,  dans  la  carrière  où  avait  vieilli  le  père,  le 
succès  et  même  les  honneurs,  il  n'est  plus  rien  que  larmes  et  que  desespoir. 
Quand  ses  amis  évoquent  le  plus  joyeux  souvenir  de  leur  temps  d'Ecole,  c'est 
avec  un  serrement  de  cœur  :  car  Bisson  y  était  mêlé. 

Paul  Fournier. 


Promotion  de  1891.  —  Hermann  (Joseph-Auguste),  né  à  Paris,  le  29  no- 
vembre 1870,  décédé  le  10  septembre  1898  à  Casamicciola  (lie  d'Ischia). 

Fils  d'un  professeur  distingué,  Joseph  Hermann  se  destina  de  bonne  heure  à  l'É- 
cole Normale.  Après  de  belles  études  au  lycée  Louis-le-Grand  il  y  fut  reçu  en  1891 


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et  je  m'y  trouvai  en  même  temps  que  lui.  Nous  nous  rencontrions  pour  la  pre- 
mière fois,  mais  nous  nous  liâmes  très  vite  et  très  étroitement.  L'Ecole  est 
propice  aux  fortes  amitiés.  La  nôtre  le  fut  bientôt  assez  pour  résister  désormais 
au  temps  et  à. l'absence.  Nous  étions  sans  secret  l'un  pour  l'autre,  mettions  tout 
en  commun,  pensées  et  sentiments  ;  nous  nous  aimions  sincèrement.  Depuis 
notre  séparation  je  regrettais  cette  intimité  si  confiante  et  si  douce.  La  mort 
prématurée  de  l'ami,  cette  séparation  plus  cruelle,  rend  aujourd'hui  mes  regrets 
plus  amers. 

Joseph  Hermann  se  reconnaissait  d'emblée  parmi  nos  camarades.  Ses  grands 
traits  fermes  et  nets,  aux  contours  arrêtés,  au  relief  accusé,  lui  faisaient  une 
physionomie  originale,  sérieuse,  presque  sévère,  et  déjà  toute  virile.  C'était 
un  homme  fait  qui  entrait  à  l'École.  A  vingt  ans  il  en  paraissait  trente.  Son 
esprit  aussi  était  précocement  mûri,  et  il  possédait  dès  lors,  ce  qui  est  rare  à 
tout  âge,  «  du  caractère  ».La  volonté  était  le  fond  môme  de  sa  nature,  une 
énergie  tenace  et  opiniâtre,  que  rien  ne  lassait  ni  ne  décourageait,  et  qui  se 
marquait  jusque  dans  son  regard  et  dans  su  démarche.  Il  était  tout  activité. 
Aucun  de  nous  ne  travailla  plus  et  mieux  que  lui  à  l'Ecole.  El  il  trouva  encore 
le  temps,  en  sacrifiant  trois  mois  de  vacances,  de  remporter  par  une  élude  sur 
Boursault  un  prix  de  l'Académie  Française.  Sa  première  pensée  fut  alors  une 
pensée  de  bonté.  U  voulut  que  son  beau  succès  fût  aussi  une  bonne  action  et 
permît  à  notre  association  de  faire  un  peu  plus  de  bien. 

Hermann  employait  surtout  sa  volonté  à  se  dominer  et  à  se  contenir.  il  taisait 
devant  les  indifférents  ses  joies  et  ses  douleurs,  craignait  de  se  donner  en 
spectacle.  Il  était  d'avis  qu'il  faut  agir  et  souffrir  en  silence.  Celte  réserve  n'était 
pas  de  l'orgueil,  mais  bien  plutôt  une  sorte  de  pudeur  virile  et  de  modestie 
très  délicate.  Ses  confidences  personnelles  n'étaient  jamais  longues.  Il  les  inter- 
rompait invariablement  d'un  brusque  :  «  Mais  tout  ceci  n'est  pas  intéressant  », 
dont  la  brève  sévérité  paraissait  bien  injuste  :  aucun  de  ceux  qui  ont  pu  con- 
naître la  noblesse  intime  de  ses  sentiments  ne  pensait  qu'elle  fût  à  ce  point 
banale  et  indigne  d'intérêt,  il  se  montrait  plus  librement  dans  ses  admirations 
littéraires,  toutes  très  sincères  et  très  spontanées.  11  y  mettait  vraiment  de  son 
Ame;  elles,  en  retour,  nous  parlent  de  lui,  moins  discrètes  par  bonheur  que 
lui-même.  Leconte  de  l'isle,  Vigny  surtout,  dont  il  disait  de  mémoire  les  plus 
nobles  vers,  étaient  près  de  son  cœur.  U  avait  pour  la  mâle  pensée  de  *  son  poète  », 
pour  sa  vaillance  sans  illusions,  comme  une  affinité  de  nature,  une  sympathie 
instinctive,  que  la  réflexion  fortifiait.  Et  comme  il  sentait  profondément  la 
beauté  de  cette  poésie,  il  en  parlait  avec  beaucoup  de  chaleur  et  de  per- 
suasion. 

Une  telle  ferveur  d'admiration  avait  chez  lui  un  grand  charme.  Nous  nous 
Tétions  figuré,  à  tort,  plutôt  sceptique  qu'enthousiaste.  «  J'ai  horreur,  disait-il, 
de  la  sensiblerie  »,  et  il  le  prouvait  toutes  les  fois  qu'il  lui  plaisait.  Sa  franchise 
sarcastique  déconcertait  parfois  comme  une  vive  attaque;  nous  trouvions  à 
certains  même  de  ses  silences  des  airs  de  paix  armée,  qui  nous  faisaient  sourire. 
Et  pourtant  sa  s«; lisibilité,  qui  se  cachait,  toujours  en  défiance  d'elle-même, 
était  profonde,  li  >e  livrait  rarement  ;  mais  une  fois  qu'il  s'était  donné  à  un  ami, 
on  sentait  bie.i  qu'il  ne  se  reprendrait  plus  jamais,  et  cet  abandon  de  toute  sa 
personne  paraissait  bien  précieux,  venant  de  lui.  Aussi  a-t-il  rencontré  partout 
des  aflections  in  «s  dévouées.  J'ai  retrouvé,  au  triste  jour  de  son  enterrement 
un  de  ces  fid  •  cj,  son  collègue  au  lycée  d  Evreux.  Nous  nous  connaissions  de 


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DE  L'ÉCOLE  NORMALE  443 


longue  date  sans  nous  élre  jamais  vus.  Si  peu  «  expansif  »,  liermann  aimait  à 
entretenir  ses  amis  les  uns  des  autres. 

Ce  sont  aussi  ses  collègues,  parmi  lesquels  notre  camarade  René  Lespès,  qui 
m'ont  dit  les  vifs  et  touchants  regrets  de  ses  élèves.  Au  sortir  de  l'Ecole  et  de 
l'agrégation,  Uermann  avait  été  nommé  à  la  rhétorique  de  Périgueux,  d'où  il 
passa  au  bout  d'un  an  à  celle  d'Evreux,  qui  le  rapprochait  de  sa  famille.  Dès  lors, 
inous  nous  revîmes  souvent  à  Paris.  11  restait  pour  moi  le  camarade  d'autrefois, 
me  parlait  peu  de  sa  classe.  Mais  il  dut  être  un  maître  excellent.  Les  qualités 
de  son  caractère  étaient  celles  même  de  son  esprit,  droit,  ferme  et  net,  avec 
un  grand  éloignement  pour  toute  affectation,  qu'il  détestait  comme  une  hypocri- 
sie. A  la  méthode  il  alliait  une  culture  très  étendue  et  très  diverse,  tout  à  fait 
propre  à  rendre  son  cours  attachant.  Enfin,  il  avait  un  sentiment  élevé  du  de- 
voir professionnel,  simplement  accompli.  Un  bel  avenir  universitaire  luiparais- 
sait  réservé.  Le  premier  apprentissage  de  notre  mélier  achevé,  il  s'était  remis 
a  ses  travaux  persounels.  L'histoire  des  idées  le  tentait  plus  que  l'étude  des 
formes  littéraires.  Vers  la  fin  de  ses  années  d'École,  il  s'était  pris  d'intérêt 
pour  Fourier  et  pour  sa  doctrine,  qu'il  avait  étudiée  de  près,  dans  ses  œuvres. 
Plus  tard,  remontant  jusqu'au  XVII»  siècle,  il  s'était  tourné  vers  un  écrivain,  qui 
vaut  surtout  par  les  idées  qu'il  a  répandues,  Fontenelle.  Ce  travail,  déjà  assez 
avancé,  devait  être  sa  thèse.  Nul  doute  que  sa  conscience  et  sa  probité  intel- 
lectuelles, jointes  à  son  esprit  fortement  critique  ne  nous  eussent  donné  un 
«  Fontenelle  »  sincère,  pénétrant,  très  solide.  Mais  la  mort  ne  Ta  pas  voulu. 

11  se  reposait  pendant  les  vacances,  en  voyageant.  C'était  là  sa  plus  chère 
distraction,  et  comme  un  besoin  périodique  de  son  imagination.  La  singularité 
des  mœurs  étrangères,  des  vieilles  coutumes  populaires  amusait  sa  curiosité,  il 
était  sensible  à  la  grâce  ou  à  la  force  des  paysages,  a  la  beauté  des  œuvres 
d'art  II  savait  voyager,  voyait  tout  et  bien,  très  observateur,  malgré  son  air 
souvent  absorbé.  Des  grandes  vacances  de  l'été  il  faisait  chaque  année  deux 
parts,  dont  il  consacrait  la  première  à  sa  mère,  cette  femme  d'un  grand  cou- 
rage, si  justement  fière  naguère  de  son  fils,  si  durement  éprouvée  aujourd'hui, 
et  qu'il  aimait,  lui  si  viril,  comme  un  enfant.  Puis  il  partait  :  tantôt  vers  l'Alle- 
magne du  Sud,  qui  le  retint  deux  mois,  une  autre  fois  vers  l'Espagne,  où  il  ne 
poussa  qu'une  pointe  rapide.  11  fut  de  la  croisière  du  «  Sénégal  »  dans  l'Adria- 
tique, et  je  l'entends  encore  nous  raconter  au  retour  l'accueil  chaleureux  fait 
aux  touristes  français  par  les  Dalmates,  en  souvenir  de  leur  ancien  gouverneur, 
le  duc  de  Raguse.  Pourtant  il  n'aimait  pas  d'ordinaire  se  déplacer  en  si  nom- 
breuse compagnie,  et  il  rêva  d'aller  seul,  ou  avec  peu  d'amis,  à  Constantinople. 

Mais  l'Italie  surtout  l'attirait  par  un  charme  puissant  toujours  nouveau.  Il  la 
visita  à  sa  façon,  avec  méthode,  et  la  découvrit,  en  quelque  sorte,  province  par 
'province  :  après  Rome,  Florence  et  Venise,  puis  les  peliles  villes  de  Toscane 
et  d'Ombrie,  où  il  se  promena  ravi  pendant  un  grand  mois  de  l'année  dernière, 
et  d'où  il  nous  revint  plein  de  belles  visions.  Napl es,  Pompéi,  la  Sicile  lui  res- 
taient encore  inconnues  et  l'appelaient  à  eux,  invinciblement.  11  partit  au  com- 
mencement de  septembre  dernier  pour  ce  fatal  voyage.  De  courts  billets  le 
montrèrent  d'abord  parfaitement  heureux,  alerte  et  dispos.  C'est  un  affreux 
accident  qui  Ta  enlevé  subitement,  seul,  sans  amis,  presque  sans  nom  loin  de 
son  pays  et  des  siens.  Le  10  septembre,  à  onze  heures  du  matin  il  se  baignait 
sur  la  plage  de  Casamicciola  dans  l'Ile  d'Ischia.  Frappé,  croit-on,  d'une  conges- 
tion, il  disparut  tout  à  coup.  Il  était  mort  quand  on  le  secourut,  et  fut  inhumé 


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là-bas.  11  semble  que  l'Italie  ail  voulu  retenir  à  jamais  auprès  d'elle  son  admi- 
rateur trop  passionne.  Après  huit  jours  d'une  attente  unxieuse  ce  lut  le  hasard, 
la  lettre  d'un  passant,  témoin  de  ce  malheur,  et  touché  de  pitié,  qui  apprit  à  la 
pauvre  mère  la  mort  de  son  fils.  Madame  Hermann  trouva  dans  sa  piété  mater- 
nelle la  force  de  faire  à  son  tour  un  long  et  douloureux  voyage.  Elle  ramena  le 
corps  de  notre  malheureux  camarade  vers  Paris  où  il  était  né,  vers  la  sépulture 
quelle  lui  avait  choisie.  Nous  l'y  avons  accompagné  un  matin  d'octobre.  Plu- 
sieurs de  nos  maîtres  témoignaient  par  leur  présence  à  ces  obsèques  de  l'es- 
time flatteuse  où  ils  tenaient  Hermann,  de  l'espoir  qu'ils  avaient  mis  en  son 
énergie  réfléchie.  Ses  amis,  qui  l'ont  pleuré,  conserveront  vivante  sa  mémoire, 
et  ne  croiront  pouvoir  mieux  l'honorer  qu'en  suivant  son  exemple.  Ils  voudraient 
qu'il  pût  passer  et  survivre  en  eux  quelque  chose  de  sa  pensée  élevée  et  de 
son  ferme  caractère. 

Ernest  Lkvy. 

Promotion  de  1893.  —  Petit  (Pierre-Joseph-Maric),  né  à  Paris,  le  26  sep- 
tembre 1873,  décédé  à  Grenoble,  le  27  juin  18U8. 

Il  est  triste,  quand  on  était  déjà  si  peu,  de  se  voir  si  vite  diminues.  Seize 
entrés,  nous  ne  sortîmes  que  quinze,  licmoissenct  nous  avait  déjà  quittés  pour 
tout  de  bon  à  la  fin  de  la  première  année.  A  peine  deux  ans  s'écoulent  et 
c'est  un  nouveau  deuil  pour  le  petit  troupeau  dispersé  qui  ne  semble  se 
réunir  que  pour  célébrer  ses  tristesses. 

Raconter  l'histoire  de  noire  camarade  disparu  si  vite  et  si  prématurément, 
ce  n'est  que  faire  revivre  en  nos  esprits  assombris  une  longue  série  dVspé- 
rauecs  déçues.  C'est  à  peine  au  sortir  du  nid,  que  la  mort  est  venue  briser, 
les  ailes  à  cet  esprit  qui  commençait  seulement  à  s'orienter  au  milieu  de  cet; 
océan  d'idées  dont  les  values  assaillent  toujours  toute  intelligence  jeune  et 
réellement  ouverte. 

Je  n'ai  connu  Petit  que  du  jour  de  notre  entrée  à  l'École  ;  je  ne  sais  de  ses 
premières  études  que  ce  qu'il  a  bien  voulu  lui-même  m'en  confier,  dans  les 
conversations  affectueuses  et  pleines  de  liberté  que  nous  avons  eues  si  sou- 
vent ensemble,  le  long  des  couloirs  sonores  de  l'Ecole  ou  réfugiés  dans  notre: 
petite  cellule  du  •  Palais  des  Cubes  » . 

Élève  du  lycée  Janson  de  Sailly,  il  fut,  à  diverses  reprises,  bien  cruelle- 
ment interrompu  dans  ses  études.  De  onze  à  dix-sept  ans,  il  se  cassa  quatre 
fois  le  col  du  fémur  et  fut  réduit  à  faire  une  partie  de  ses  classes  dans  son  lit 
ou  sur  une  chaise  longue,  ce  qui  ue  l'empêcha  pus  d'ubienlr  à  la  fin  de  bril- 
lants succès  au  lycée  et  notamment  deux  nominations  au  Concours  Général  en 
mathématiques  et  en  physique.  Du  lycée,  à  vingt  ans,  il  entra  directement  ৠ
l'École  Normale  en  1«93  dans  la  section  des  sciences.  L'infirmité  qui  lai' 
restait  de  ses  fractures  ne  lui  avait  pas  permis  de  faire  l'année  de  service 
militaire  réglementaire.  C'est  à  cette  circonstance  que  nous  dûmes  de  nous 
trouver  ensemble  pendant  ces  trois  années  de  préparation  au  professorat  qui 
demeurent  comme  un  lumineux  souvenir  dans  mon  existence. 

Après  avoir  passé  avec  succès  et  sans  aucune  difficulté  ses  deux  licences,  il 
entra  avec  moi  dans  la  section  de  physique. 

Des  idées  et  des  espérances  communes  nous  avaient  depuis  longtemps  rap- 
prochés, malgré  la  différence  de  nos  conceptions  du  chemin  à  suivre  pour  les 
réaliser.  Ame  profondément  religieuse,  sentant  l'insuffisance  des  seules  don- 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  445 

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humaines  pour  satisfaire  un  cœur  tout  épris  d'idéal  et  la  pauvreté  irré- 
aédiahle  des  solutions  purement  philosophiques,  où  le  clinquant  de  la  forme 
ne  cache  point  le  vide  du  fond,  il  avait  su,  en  homme  sage  et  prudent,  prendre 
m  point  d'appui  plus  ferme  et  moins  vacillant  pour  y  établir  sa  pensée.  Au 
milieu  de  l'affolement  des  esprits  ballottés  de  théorie  en  théorie  et  de  chute  en 
chute,  il  savait  rester  calme  parce  que  devant  son  sentier  fermement  tracé 
brillait  une  lumière  qui  ne  s'éteint  point.  Et  Ton  ne  saura  jamais  assez  quelles 
amitiés  se  forment  quand  une  telle  lumière  en  illumine  le  centre.  Aussi  est-ce 
aoo  cœur  surtout  qui  ressent  plus  peut-être  que  d'autres  l'amertume  d'une 
séparation  que  je  sais  heureusement  être  de  courte  durée. 

A  sa  sortie  de  la  rue  d'Ulm,  après  un  premier  échec  à  l'agrégation  qui  lui 
eoùta  beaucoup  et  qui  nous  étonna  très  profondément,  il  entra  a  l'Institut 
Thiers  où  il  se  mit  courageusement  à  l'ouvrage:  il  s'était  désormais  entièrement 
tonné  à  la  science  à  laquelle  il  voulait  encore  arracher  quelques  secrets, 
lalgré  le  temps  qu'il  consacrait  à  une  nouvelle  et  courte  préparation  à  l'agré- 
gation, il  avait  réuni  déjà  tous  les  éléments  d'une  thèse  de  physique,  et  c'est 
an  milieu  de  ces  recherches  laborieuses,  «près  avoir  passé  brillamment  les 
épreuves  du  concours  d'agrégation  de  1897,  que  la  mort  est  venue  le  frapper, 
laissant  inachevé  un  travail  qui,  dans  la  pensée  de  son  auteur,  n'était  que  le 
commencement  d'autres  études. 

Jamais  je  ne  pouvais  penser,  lors  de  nos  adieux  en  mars  1897,  que  je  ne 
reverrais  plus  sur  la  terre  celui  qui  me  faisait  part  si  joyeusement  et  avec  tant 
de  confiance  de  ses  travaux  et  de  ses  espérances.  Mais  il  n'y  a  pas  que  les 
découvertes  de  l'esprit  ou  l'œuvre  de  la  main  qui  fécondent  le  sillon  d'une  vie. 
Dans  bien  des  âmes  que  la  misère  avait  accablées,  il  restera,  lumineux  rayon , 
le  souvenir  toujours  vivant  du  baume  qu'aura  su  y  verser  le  coeur  si  sen- 
sible aux  douleurs  humaines  de  notre  regretté  camarade  Pierre  Petit. 

G.  Mondain. 

Promotion  de  1896.  —  Clauzel  (Léo),  né  le  2  janvier  1876,  à Gluiras (Ardèche), 
mort  le  8  novembre  1898,  à  Menton. 

Tavais  fait  la  connaissance  de  Clauzel  plus  de  dix  années  avant  son  entrée 
à  l'École,  lorsque  nous  étions  tous  deux  élèves  de  sixième  au  petit  lycée 
Loois-le-Grand.  Plus  tard,  je  le  retrouvai  en  quatrième,  au  grand  lycée.  A  ce 
nunent  déjà,  nous  songions  à  suivre  des  voies  différentes.  On  me  destinait 
aw  lettres,  et  lui  se  préparait  aux  classes  de  sciences,  avec  des  préférences 
peur  la  carrière  d'ingénieur  où  son  père  Pavait  précédé.  11  poussa  pourtant  ses 
études  classiques  jusqu'au  bout,  et  fut  partout  un  «  brillant  »  élève.  Même  en 
rhétorique,  il  était  apprécié  de  ses  maîtres  à  l'égal  de  quelques  camarades 
qu'il  devait  retrouver  plus  tard  dans  la  section  des  lettres.  11  avait  pour  les 
etodes  littéraires  un  goût  vif  et  sincère.  Seulement,  il  les  concevait  à  sa  manière, 
comme  un  effort  sérieux  vers  l'art,  comme  une  révélation,  impossible  autre- 
ment, des  premiers  horizons  de  la  pensée.  H  m'a  bien  des  fois  répété  depuis 
jae  la  littérature,  surtout  sous  ses  formes  les  moins  scolaires,  est  le  seul  ins- 
trument d'éducation  vers  dix-sept  ans.  Plus  tard  doit  venir  la  science,  plus  tard 
la  vie. 

Son  goût  pour  les  sciences  s'éveilla  de  bonne  heure.  Esprit  avant  tout 
personnel  et  libre,  il  ne  haïssait  rien  tant  que  de  s'astreindre  au  travail  d'une 

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446  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

classe  ou  aux  exigences  d'un  examen.  Dans  le  temps  que  sas  maîtres  k> 
croyaient  absorbé  à  Pétude  du  grec  et  du  latin,  il  passait  le  meilleur  de  ses 
loisirs  à  s'initier  tout  seul  aux  mathématiques.  11  n'était  pas  bachelier,  qu'il 
avait  pénétré  déjà  dans  le  domaine  de  l'algèbre  supérieure.  Un  peu  plus  tard, 
lorsqu'il  passa  de  rhétorique  en  mathématiques,  ce  fut  la  physique  qui  le  pré- 
occupa surtout.  U  complétait,  à  Tinsu  de  ses  maîtres,  l'enseignement  un  peu 
maigre  du  lycée,  par  l'étude  passionnée  de  Maxwell  et  de  Poinca ré.  (Tétait  sur- 
tout la  physique  mathématique  qui  plaisait  à  cet  esprit  jeune  et  habile.  De  cette 
époque  date  son  idée  d'étudier  et  d'approfondir  les  théories  optiques  de 
Fresncl  et  de  Maxwell.  En  même  temps  son  enthousiasme  formulait  d'obscure 
réserves,  où  s'annonçait  déjà  l'instinct  profond  de  l'expérience. 

Il  redoubla,  toujours  à  Louis-le-Grand,  sa  classe  de  mathématiques  spéciales. 
Ce  furent  deux  années  d'une  importance  capitale  dans  sa  vie.  Un  majeur  &aas 
remède,  la  mort  d'un  père  encore  jeune,  modèle  de  droiture  et  de  dignité,  lui 
ouvrit  les  yeux  aux  deuils  de  l'existence.  Clauzel,  dont  l'esprit  avait  de  tout 
temps  eu  quelque  chose  de  noble  ;  et  de  taciturne,  en  garda  dans  le  regard  un 
peu  plus  de  tristesse.  Avec  cela,  le  travail  souvent  mécanique  de  la  préparatiou 
à  l'École  Polytechnique  lui  répugnait  souverainement.  La  perspective  de  la 
vie  militaire  était  faite  pour  déplaire  à  son  tempérament  d'isolé  et  de  contem- 
platif. Il  courut  au-devant  d'un  échec  volontaire  en  remettant  une  copie  blanche 
pour  la  composition  de  français.  L'année  suivante,  il  revint  au  lycée  avec 
Tidée  ferme  de  préparer  à  la  fois  l'École  Normale  et  l'École  Polytechnique,  et 
d'opter  pour  l'École  Normale.  Le  travail  de  la  préparation  était  léger  pour  lui, 
et  d'ailleurs  son  cœur  n'était  pas  là.  La  véritable  occupation  de  cette  anne? 
résida  pour  lui  au  dehors,  dans  les  éludes  de  mathématiques  et  de  physique 
qui  remplissaient  les  heures  perdues,  dans  les  dimanches  passés  aux.  concerts 
où  l'attirait  un  sentiment  d'art  supérieur,  dans  les  lectures  faites  au  hasard, 
dans  les  promenades  surtout  que  nous  faisions  ensemble  très  souvent,  dans 
les  soirées  de  conversations  infinies  au  sein  de  ce  Paris  vivant  et  qu'il  savait 
si  bien  comprendre. 

A  la  fin  de  Tannée,  il  (Ut  reçu  à  l'École  Normale  un  des  premiers.  Maigre  le 
plaisir  que  j'aurais  eu  à  le  voir  près  de  moi  le  plus  vite  possible,  il  fut  oblige 
de  partir  pour  faire  son  année  de  service  militaire  à  Dreux.  Tous,  nous  wrcs 
rappelons  le  Clauzel  d'alors,  d'une  taille  robuste  et  décidée,  les  épaules  solide?, 
la  poitrine  large,  le  front  ouvert  et  plein  de  vigueur.  Enfant  des  montagnes, 
son  regard  d'un  bleu  clair  avait  je  ne  sais  quoi  de  calme  et  de  fort.  Très  jeune 
encore,  il  portait  déjà  une  barbe  brune,  un  peu  blonde,  qui  donnait  à  soa 
visage  sérieux  une  expression  d'énergique  douceur.  Ses  gestes  rares  et 
simples,  sa  voix  d'une  sonorité  pensive,  achevaient  de  donner  à  toute  sa  per- 
sonne ce  caractère  de  haute  sympathie  qu'ont  connu  tous  ceux  qui  l'ont 
approché.  L'impression  qu'il  donnait  d'abord  était  celle  d'une  force 
sûre  de  soi.  Comme  les  héros  de  Maupassant  dont  il  aimait  à  citer  l'exemple, 
il  jouissait  de  l'exercice  physique,  il  appréciait  les  sensations  intenses  que 
donne  la  fatigue  des  muscles.  L'intellectuel  en  lui  laissait  deviner  toujours  le 
sensitif,  l'homme  qui  recherche  les  impressions  les  plus  riches  et  les  plus 
amples,  avec  l'unique  souci  de  la  vie  sans  limites.  La  vie,  l'amour  et  l'étonné- 
ment  de  la  vie,  se  retrouvaient  dans  toutes  ses  pensées.  Môme  dans  ses  étude» 
les  plus  abstraites  de  mathématiques  ou  de  physique,  le  sejiliment  des  réalités 
vivantes  ne  le  quittait  pas.  Il  m'étonnait  parfois,  lorsque  je  lui  demandais  une 


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DB  L'ÉCOLE  NORMALE  447 

explication  de  calcul  snr  une  théorie  physique,  en  me  répondant  avec  une 
image  empruntée  aux  choses  de  tous  les  jours.  Là  où  je  n'avais  trouvé  qu'une 
difficulté  d'algèbre,  il  avait  senti  la  question  concrète,  et  me  rejetait  dans  la 
réalité.  Souvent  il  avait  manifesté  le  désir  d'employer  plus  tard  quelques 
années  à  des  éludes  de  médecine.  Pour  le  moment  le  temps  lui  manquait.  A 
peine  avait-il  eu  le  loisir  de  suivre  quelques  mois  un  cours  de  physiologie. 
A  côté  de  cela,  la  lecture  de  Goethe,  de  Flaubert  et  de  Tolstoï,  l'aidait  à 
s'approcher  de  la  vie  par  une  autre  voie,  celle  de  Part,  celle  de  l'émotion  même, 
à  laquelle  il  ne  renonça  jamais.  Il  partit  donc  «  décidé  à  passer  son  année  de 
service  dans  le  repos  d'esprit  »  et  à  reprendre  la  tâche  l'année  suivante.  Vers 
le  mois  de  mai.  il  fut  pri3  d'une  toux  opiniâtre,  que  le  printemps  guérit 
lentement.  Déjà  un  de  ses  camarades  de  classe,  qu'il  avait  retrouvé  au  régiment 
était  mort  de  phtisie  à  la  caserne. 

Clauzel  entra  donc  à  l'Ecole  au  moment  où  je  commençais  ma  troisième 
année.  H  n'eut  pas  de  peine  à  s'y  faire  des  amitiés  nombreuses.  Ses  hautes 
qualités  de  cœur  et  d'intelligence  lui  tirent  de  toutes  parts  des  camarades  qui 
étaient  en  même  tçmps  des  admirateurs.  Ennemi  avant  tout  du  mensonge  et 
de  l'hypocrisie,  caractère  loyal  et  sûr,  il  cachait  sous  son  abord  un  peu  froid 
des  sentiments  larges,  émus,  parfois  exaltés.  Ceux  qui  l'ont  connu  savent  qu'il 
était  capable  de  tendresse  et  même  d'enthousiasme.  Insensible  à  tout  ce  qui 
est  brillant  cl  médiocre,  il  sympathisait  par  nature  avec  tout  ce  qui  révèle  un 
effort  modeste,  un  mérite  isolé.  Lui-même  avait  dans  la  physionomie  quelque 
chose  d'un  pessimisme  sans  phrases,  vaguement  douloureux,  qui  se  trahissait 
en  allusions  brèves,  éloignées  de  tout  gémissement.  Jamais  Clauzel  ne  parlait 
de  lui-môme.  Sa  réserve  à  cet  égard  ne  faisait  d'exceptions  qu'en  de  rares 
moments  et  pour  de  rares  amis.  Le  plus  souvent,  il  plaignait  les  autres,  et  il 
avait  le  don  de  compassion  sincère.  Pour  lui,  je  ne  l'ai  jamais  connu  qu'avec 
le  courage  du  vrai  savant,  l'effort  sans  lassitude  vers  les  vérités  nouvelles,  la 
conscience  d'une  vie  à  remplir  de  choses  intéressantes  et  innombrables.  Les- 
soirées,  les  nuits  entières  se  passaient  parfois  à  des  entretiens  d'avenir,  sans 
la  moindre  ambition  matérielle,  sans  le  moindre  orgueil.  Il  m'expliquait  les 
grandes  théories  physiques  sur  lesquelles  il  faudrait  revenir  plus  tard,  sur 
lesquelles  des  expériences  nouvelles  donnaient  des  vues  nouvelles.  Le  plus- 
souvent  ces  conversations  se  terminaient  par  la  discussion  d'un  point  précis, 
qu'il  élucidait  le  lendemain  par  le  calcul   ou  au  laboratoire.  Toujours   la 
science  restait  le  centre  de  ses  idées,  et  il  la  saisissait  d'une  intuition  assez. 
haute  pour  comprendre  qu'elle  ordonne  avant  tout  le  travail  et  la  résignation. 

Une  fois  à  l'Ecole,  Clauzel  se  tourna  définitivement  vers  la  physique.  On 
peut  dire  que  peu  d'esprits  ont  abordé  cette  étude  avec  plus  d'intelligence  et 
plus  de  garanties  de  succès.  Son  grand  souci  était  de  travailler  longtemps  avant 
d'émettre  une  idée.  Bien  qu'il  y  eût  quelque  chose  de  vaste  et  de  simple  dans 
sa  manière  de  percevoir  le  vrai  d'emblée,  il  se  représentait  lui-même  la  car- 
rière du  physicien  comme  un  long  apprentissage  des  faits,  sans  rien  d'audacieux 
ou  de  définitif.  Revenant  sans  cesse  sur  ce  qu'il  comprenait  le  mieux,  il  ne  se 
servait  des  théories  que  pour  coordonner  un  ensemble  de  vues  toujours  plus- 
proches  de  la  réalité.  Les  grandes  synthèses  mathématiques  lui  servaient  d'ins- 
trument, non  de  formule,  et  son  sens  critique  découvrait  d'instinct  les  faces 
obliques  d'une  explication.  Pour  ses  amis,  c'était  un  plaisir  d'avoir  de  lui  un 
éclaircissement.  Sûr  de  ce  qu'il  disait,  et  s'exprimant  d'instant  en  instant  avec 


L 


448  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  SLAVES 

une  précision  croissante,  il  donnait  à  tout  la  clarté  de  l'algèbre.  Lui  seul  ne  se 
satisfaisait  pas,  pesait  les  résultats  et  les  hypothèses,  avec  un  recours  conti- 
nuel à  la  pratique.  Le  charme  qu'il  trouvait  à  ces  éludes  tenait  à  la  fois  de  l'art 
et  de  la  vie.  S'il  eût  vécu ,  le  plus  probable  est  qu'il  n'aurait  pas  ac- 
cepté de  se  confiner  en  une  partie  de  la  science.  Avec  le  sentiment  vif  de 
recherches  spéciales,  il  croyait  aussi,  comme  Descartes,  qu'il  était  plus  facile 
d'apprendre  toutes  les  sciences  à  la  fois  que  de  se  les  assimiler  séparément. 
Voilà  pourquoi,  il  avait  commence  une  traduction  des  conférences  physiques 
de  Kirchhoff.  Voilà  pourquoi,  en  môme  temps,  il  s'était  mis  à  travailler  l'an- 
glais, pour  voir  dé  près  Thomson  et  Faraday.  L'avenir  qu'il  se  préparait  se  com- 
posait de  longues  années  d'éludés,  dont  la  sanction  n'aurait  jamais  été  qu'une 
compréhension  plus  parfaite  des  choses.  Nul  mieux  que  lui  n'appréciait  le 
charme  de  celle  éducation  physique  nouvelle  qui  venait  se  superposer  à 
l'éducation  toute  mathématique  de  l'enfance,  apportant  avec  elle  la  révélation 
de  tant  d'idées  neuves,  une  méthode  neuve,  une  évidence  neuve,  une  con- 
ception neuve  de  l'ordre  et  du  progrès,  toute  une  philosophie  positive  et  puis- 
sante qui,  par  son  ampleur  au  moins,  ressemble  à  la  réalité. 

Clauzel  n'a  passé  à  l'Ecole  qu'une  année  et  demie.  Il  n'a  eu  ni  le  loisir,  ni  la 
hâte  de  produire.  11  est  hors  de  doute  pourtant  que  des  germes  comme  ceux 
qu'il  portait  ne  resteront  pas  stériles.  Leur  destin  est  de  mûrir  plus  tard  et  ail- 
leurs. En  tous  cas,  il  est  une  chose  qu'il  ne  se  crut  jamais  le  droit  de  cacher,  ni 
de  remettre  ;  c'est  l'affirmation  d'un  idéal  pratique  hautement  libéral.  Fils  d'un 
père  député,  qui  combattit  toujours  pour  ce  qu'il  croyait  le  droit,  Clauzel  ne  laissa 
jamais  s'obscurcir  en  lui  les  traditions  lumineuses  de  justice.  Il  m'en  voudrait  si 
je  ne  disais  tout  ce  qu'il  a  souffert,  étant  arrivé  à  l'âge  d'homme,  à  voir  l'iniquité 
croîlre  à  ses  côtés.  Jamais  i'amour  du  laboratoire  ne  le  rendit  indifférent  aux 
actes  de  la  vie  publique.  C'était,  chez  ce  spéculatif,  un  devoir  de  conscience 
que  de  jeter  le  plus  de  vérité  et  de  bonté  possible  autour  de  lui.  Simplement 
et  noblement  tolérant,  il  voulait  être  de  ces  savants  actifs  à  qui  l'avenir  attri- 
buera une  part  du  salut  de  la  France.  Malade,  exile,  affaibli,  son  dernier  souci 
fut  de  savoir  si  la  voix  de  la  science  et  de  la  vérité  se  faisait  entendre  partout. 
Car  la  science  n'a  pas  de  fonction  plus  haute  que  d'accomplir  l'amélioration  des 
cœurs.  Tandis  que  les  vérités  passent,  il  faut  que  l'amour  de  la  vérité  persiste. 

Au  moment  d'entrer  en  seconde  année,  Clauzel  fut  pris  d'une  forte  grippe 
qui  l'obligea  quelque  temps  à  quitter  l'École.  Il  voulut  y  rentrer  au  bout  de 
quelques  jours,  la  passion  du  travail  le  tenait.  H  dul  la  quitter  de  nouveau,  sa 
bronchite  prenait  des  allures  graves.  Ce  furent  à  partir  de  ce  moment  des  alter- 
natives de  mieux  et  de  pis  qui  ne  devaient  plus  cesser.  Aux  amis  qui  venaient 
le  voir,  il  parlait  de  rentrer  bientôt,  dans  quinze  jours,  dans  un  mois.  Puis  on 
«lut  lui  faire  promettre  qu'il  attendrait  les  vacances  de  Pâques,  malgré  son 
impatience  de  revoir  ses  livres,  ses  amis,  son  Paris  fraîchement  printanier. 
Enfin  le  médecin  alarmé,  demanda  qu'on  l'éloignal  de  Paris  où  il  s'énervait 
dans  sa  chambre  close,  pour  se  plonger  quelque  temps  dans  l'atmosphère  plus 
clémente  du  Midi.  Clauzel  se  résigna  à  partir,  avec  une  tristesse  qui  allait 
grandissant.  Ici  du  moins  ses  amis  venaient  de  temps  en  temps  lui  faire  la 
lecture,  l'entretenir  d'espérances  et  de  gaîté.  Qu'allait-il  faire  là-bas,  dans  la 
solitude  ardente  du  Midi  ?  Pourtant  il  le  fallait,  il  partit  sans  murmure,  non 
sans  regret,  avec  des  adieux  indécis.  Le  médecin  lui  souhaitait  prompte  guérison 
et  prompt  retour.  «  Vous  ne  me  verrez  plus  à  Paris,  lui  dit-il,  je  sais  que  je 


r 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  449 


ne  reviendrai  plus.  »  En  môme  temps  nous  apprenions  que  la  maladie  l'avait 
dévoré  en  six  mois,  et  qu'il  restait  bien  peu  d'espoir.  M.  Dupuy,  au  nom  de  ses 
maîtres,  venait  de  lui  offrir  de  Taire  plus  tard  une  quatrième  année  d'École. 

A  partir  de  ce  moment,  commença  pour  Clauzel  une  longue  et  terrible 
agonie.  Je  lui  écrivais  souvent  et  parfois  il  me  répondait.  Sa  pensée  gardait 
toujours  sa  franchise  et  sa  lucidité.  D'abord  ii  était  ailé  à  Nyons,  au  sein  des 
oliviers.  Et  puis,  le  climat  ne  convenant  pas,  il  était  reparti  dans  la  montagne 
à  Lamotte-les-Bains,  au-dessus  de  Grenoble.  C'était  l'été  à  présent  plus  éclatant 
encore  dans  ce  Midi  qui  était  son  pays  natal.  11  avait  eu  au  départ  de  Nyons 
une  crise  de  lièvre  et  de  pleurésie.  Aussi  dut-il  tout  de  suite  garder  la  chambre, 
s'étendre  au  soleil  sur  une  chaise  longue,  en  des  après-midi  entières  de  som- 
nolence et  d'oubli.  Sa  mère  et  sa  sœur  l'entouraient  là  encore  d'un  passionné 
dévouement.  Ce  furent  ses  dernières  Joies  que  ces  soins  d'infinie  tendresse 
au  milieu  d'un  paysage  chaud  et  apaisant.  Maintenant  ses  lettres  se  faisaient 
plus  courtes,  plus  rares.  La  sciatique,  dans  son  immobilité  de  malade,  l'avait 
saisi,  il  souffrait  d'écrire  une  ou  deux  pages  au  crayon.  Lui-même  s'encou- 
rageait à  la  patience,  à  la  galté  et  les  quelques  mots  que  ses  amis  recevaient 
alors  sont  d'une  grandeur  qui  déconcerte.  Dans  les  douleurs  de  chaque  jour, 
sa  pensée  allait  s'endormant.  11  faisait  l'effort  de  résoudre  de  tète  des  problèmes 
d'analyse  et  de  mécanique.  La  lecture  l'accablait,  et  il  apprenait  par  cœur  des 
vers  de  Leconte  de  Lislc. 

Le  10  septembre  1898  j'allai  passer  une  journée  à  Lamotte-les-Bains.  Clauzel 
était  assis  sous  les  tilleuls  dans  la  tiédeur  du  soleil  couchant.  Il  me  reconnut 
de  loin  et  lit  effort  pour  venir  à  moi.  C'était  une  ombre.  Je  n'oublierai  jamais 
le  sentiment  d'angoissante  pitié  que  j'eus  devant  ce  corps  brisé,  pâle  et  tout 
haletant.  Ses  regards  seuls  avaient  gardé  leur  expression  profonde  et  douce,  au 
milieu  d'un  visage  amaigri  que  sa  barbe  blonde  encadrait  trop  crûment.  Ce 
jour-là  nous  parlâmes  de  l'Ecole  et  des  camarades  reçus  à  l'agrégation  et  des 
anciennes  soirées  passées  ensemble  et  des  projets  d'études  longuement 
caressés.  On  sentait  qu'à  toutes  ces  choses  une  vie  nouvelle  entrait  en  lui, 
avec  l'impossible  espoir  de  la  guérison.  11  voulut  savoir  les  moindres  nouvelles 
et  ce  que  faisait  celui-ci  et  cet  autre.  Une  flamme  extraordinaire  traversait 
ses  pensées.  Il  trouvait  de  nouveau,  pour  ses  phrases  brèves,  saccadées, 
hachées  d'une  toux  inexorable,  les  idées  simples,  grandes,  courageuses- 
d'autrefois.  Dans  le  paysage  attendri  qui  l'entourait,  rien  ne  l'intéressait 
plus  que  le  souvenir  des  conversations  passées,  gage  et  consolation  de  l'avenir^ 
Parfois,  à  certaines  plaisanteries,  sa  voix  prenait  les  inflexions  railleuses  qu'elle 
avait  toujours  devant  l'outrecuidance.  Et  puis,  c'était  un  mot  rappelé,  qui 
évoquait  une  suite  d'années,  un  souvenir  d'élite  où  il  se  reconnaissait  tout 
entier.  Mais  le  soir  tombait,  c'était  la  fraîcheur  qui  s'approchait  et  je  lui  donnai 
le  bras  bien  vite  pour  regagner  la  maison  pas  à  pas. 

Un  jour  plus  tard,  j'étais  de  retour  dans  ce  Paris  où  je  savais  qu'il  ne 
reviendrait  pas.  A  la  fln  du  mois,  Clauzel  partit  pour  Menton  où  l'hiver  lui 
serait  plus  léger.  Le  lendemain  de  son  arrivée,  je  reçus  de  lui  ce  mot,  qui  fut 
le  dernier  :  «  Je  suis  débarqué  ce  matin  par  un  temps  superbe.  Pas  trop  de 
fatigue.  Palmiers,  orangers,  etc.,  écris  vite,  Léo.  »  Le  8  novembre  j'appris  la 
nouvelle  de  sa  mort.  Sa  maladie  avait  duré  huit  mois.  L'enterrement  de  notre 
pauvre  ami  devait  avoir  lieu  le  dimanche  suivant  à  Tournay  dans  l'Ardèchc. 
Ce  jour-là  un  ouragan  formidable  fit  remettre  la  cérémonie  funèbre.  Le  lende- 


ISO  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

main  lundi,  par  un  soleil  splendide,  on  le  conduisit  à  sa  dernière  demeure. 
Tous  les  montagnards  des  environs  étaient  venus  suivre  son  cercueil. 

Léon  Bloch. 


Promotion  de  1896.  —  Gauchabd  (Flavicn-Fahien),  ne  à  Sainl-Cloud  (Eure- 
el-Loir),  le  28  octobre  1876,  décédé  à  Sanit-Clouri.  le  20  juin  1898. 

Né  en  pleine  terre  de  Bcauce,  il  garda  toujours  des  fortes  races  rustiques 
l'énergie  tenace  et  persistante  :  mats  le  corps  fut  frôle,  et  ne  résista  pas. 
Enfant  précoce,  sage  trop  tôt,  il  se  fait  remarquer  à  l'Ecole  communale  du  vil- 
lage et  déjà  les  siens  peuvent  fonder  sur  lui  des  espérances  d'avenir.  Il  pour- 
suit ses  études  au  collège  de  Chàteaudun,  et  là  encore,  il  ne  trouve  que  suc- 
cès brillants  et  rapides  :  les  espoirs  qui  s'attachent  à  lui  peuvent  se  préciser, 
s'assurer.  11  vient  à  Paris  pour  se  préparer  aux  grandes  écoles  :  et  après 
quelques  années  passées  au  lycée  Michèle  t,  il  est  admis  à  l'Ecole  polytech- 
nique et  à  l'École  Normale.  Mais  il  pense  trouver  parmi  nous  une  vie  plus 
favorable  à  sa  santé  déjà  incertaine  et  surtout  un  travail  plus  indépendant 
Enfin,  l'avenir  rêvé  était  proche,  brillant,  presque  assuré.  Un  an  passé  parmi 
nous,  huit  mois  de  lent  affaiblissement,  dans  le  villuge  natal  et  il  s'éteignait 
C'était  la  ruine  d'une  vie  de  joyeux  efforts  et  de  joyeux  succès  ;  c'était  l'avenir 
terme  à  jamais,  Pa venir  qui  s'était  entrouvert  :  c'était  l'enfant  parti.  En  vain 
la  mère  avait  lutté  sans  cesse  de  toute  sa  confiance,  de  toute  son  énergie,  de 
tout  son  amour  ;  elle  était  vaincue  :  quelques  mois  après  elle  succombait  elle- 
même.  Quels  mois  pourront  exprimer  à  ceux  qu'ils  ont  laissés  notre  respec- 
tueuse et  douloureuse  émotion  ? 

On  ne  peut  redire  ici  la  haute  solidité  de  son  intelligence;  il  vécut  trop  peu. 
Mais  c'est  pour  moi  un  devoir  précieux  de  dire  sa  belle  fierté  morale  :  par  elle, 
il  a  vécu,  largement  vécu  ;  par  elle,  jeune  homme,  il  fut  bon  entre  les  meil- 
leurs, et  le  souvenir  de  son  exemple  restera  pieusement  dans  les  mémoires 
amie». 

Au  premier  abord,  on  ne  distinguait  de  lui  qu'une  énergie  robuste,  une  soli- 
dité beauceronne;  eu  lui,  nulle  mièvrerie  et  nulle  souplesse  :  un  cœur  simple, 
droit  et  généreux.  H  était  ignorant  des  compromissions,  des  indulgences  de 
soi.  Il  était  intègre  de  cœur  et  d'esprit.  Volontiers,  on  aurait  souri  —  sans 
ironie  —  de  cette  inébranlable  fermeté,  de  mille  traits  naïvement  beaux  de  son 
intransigeante  droiture  ;  car  lui-même  était  souriant,  pas  austère,  nullement 
doctrinaire,  mais  simple  et  doux.  Ce  n'était  pas  un  raffiné,  ni  un  habile,  il  était 
intègre.  Mais  trop  souvent  les  cœurs  droits  sont  inflexibles,  peu  habiles  à  la 
charité.  Or,  il  n'eut  pas  seulement  la  juste  loyauté,  il  eut  encore  l'amour  des 
faibles.  In  pitié  des  misérables.  H  se  dévoua,  et  ce  fut  là  sa  seule  distraction 
au  milieu  de  son  travail,  sans  rhétorique,  avec  persévérance,  avec  délicatesse, 
avec  amour.  Il  apporta  dans  sa  charité  ardente  beaucoup  de  sens  pratique  ;  il 
sut  connaître  et  aimer  la  misère  humaine.  Par  la  surtout,  son  exemple  impose 
le  respect. 

Mieux  maintenant  que  jamais,  nous  comprenons  la  belle  unité  de  cette  vie, 
simpliliee  et  puissante  et  nous  aimons  celte  àme  (Tintégrité  et  d'amour! 

E.  GCHTY-BOURDIN. 


J 


&Jft  L'éCQLBNQRKAUfi  454 


COMPTÉ  RENDÎT 

DES  RECETTES  ET  DÉPENSES  m  LA  CAISSE 

PENDANT  L'ANNÉE  1898 


RECETTE». 

1°  Cotisations  annuelles  :  

A  ce  titre,  nous  avons  reçu  la  somme  totale  de. . , .  11,144  fr.  »  c. 

Somme  qui  se  décompose  ainsi  : 

Pour  cotisations  de  1896  et  1897. 98  fr.  »  c. 

—  de  1898  (917  cotisations) 11,060  » 

—  de  1899,  en  avance 36  » 

Total  égal... .'. . . . . ...........  11,144 fr.  Vc- 

2°  Arrérages  de  rentes 1*2,948  » 


««MtMdl 


Total  des  cotisations  annuelles  et  arrérages  xde  rentes    24,092  fr.    »  c. 


lttfta**Hta* 


DEPENSES. 

1°  Secours  : 
Nous  avons  distribué  en  secours  la  somme  totale  de. .     18,400  fr.    »  c. 

2°  Frais  divers.  —  Nous  avons  payé  : 
1°  Pour  l'impression  de  la  circulaire  électorale  et  de 
l'Annuaire   et  frais  de  distri- 
bution      1 ,41?  fr.  75  c. 

2°  Pour  frais  de  bureau  et  de  cor- 
respondance         208      70 

3°  Pour  timbres  de  quittance  et  frais 

de  recouvrement ;......        213      35 

4°  Pour  allocation  au  comptable ....        300        » 

2,139  fr.  80  c. 
A  déduire  : 

Pour  vente  de  deux  annuaires. . 4        » 

2,135      80 

Mb 


Total  des  dépenses 20,535 fr.  80 c. 


L 


1 


452  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Le  montant  des  recettes  étant  de . . . .     24,092 fr.   » c. 

Celui  des  dépenses  de 20,535      80 

L'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  est  de. .  •  •      3,556  fr.  20  c. 

Capital  (augmentation). 
Capital  disponible. 

Quinze  nouvelles  souscriptions  perpétuelles  ont  pro-1 
duit  la  somme  de 3,300  fr.   »c. 

Compléments  de  souscriptions  et 
versements  à  valoir  sur  souscrip-  )    13,240  fr.  50  c. 

tions  perpétuelles 790        » 

Et  vingt-deux  dons  divers,  celle 
de 9,150      50         

D'où  un  capital  disponible  de 16,796  fr.  70  c. 

A  cette  somme  s* ajoute  rencaisse  au  1er  janvier  1898      8,619      25 

D'où  résulte,  au  1er  janvier  1899,  un  avoir  dispo- 
nible de 25,415  fr.  95c. 

Emploi  de  l'excédent  : 

Sur  cette  somme  nous  avons  payé  : 

Le  11  juin,  un  achat  de  300  francs  de  rente  3  0/0..     10,331  fr.  65e. 

Reliquat  de  caisse  au  1er  janvier  1899 • . . .     15,084  fr.  30  c. 


Observations  sur  les  cotisations  et  donations. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

Le  nombre  des  cotisations  annuelles  s'est  élevé  à  928. 

Sur  les  928  cotisations,  nous  en  comptons  :   927  à  12  fr.,  1  à  20  fr. 

2°  Cotisations  perpétuelles  : 

Liste  des  Souscripteurs  perpétuels  en  4898. 

Ont  versé  300  francs  : 

1.  MM.  Walecki  (1862),  à  Paris. 

2.  Petit  (1893),  par  M.  H.  Wallon. 

A  versé  250  francs  : 

M.  Paul  Girard,  en    mémoire  de    son   père,    M.    Julien 
Girard(1840). 


r 


DS  L'ÉCOLE  NORMAXK  15S 

A  versé  260  francs  : 

M.  Delbos  (1882),  addition  à  sa  souscription  perpétuelle. 

A  yersé  240  francs  : 

M.  Chantavoine  (1869),  à  Paris. 

Ont  versé  200  francs  : 

1 .  MM.  Gérard  (1872),  ministre  plénipotentiaire  à  Bruxelles. 

2.  Sautreaux  (1880),  à  Grenoble. 

3.  Landry  (1893),  à  Paris. 

4.  Dreyss  (1840),  à  Paris. 

5.  Chabot  (1816),  à  Lyon. 

6.  Boutroux  (E.)  (18*73),  à  Paris. 
n.  Crétin  (1861),  à  Paris. 

8.  Claretie  (1883),  à  Paris. 

9.  Dûrrbach  (1880),  à  Toulouse. 

10.  Cotton  (A.)  (1890),  à  Toulouse. 

11.  Cotton  (E.)   (1892),  à  Toulouse. 

Ont  versé  100  francs  : 

1.  MM.  Texte   (1883),  à  Paris  (complément  de  souscrip- 

tion perpétuelle). 

2.  Buisson  (1893),  à  Paris  (1er  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

3.  Michaut  (1890),  à  Fribourg  (3e  et  4e  versements  sur 

la  souscription  perpétuelle). 

Ont  versé  60  francs  : 

1.  Guntz(1879),  à  Nancy,  2e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

2.  Petit  (1883),  à  Nancy.  id. 

Ont  versé  50  francs  : 

1.  MM.  Maryon  (1892),  à  Nîmes  (1er  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle. 

2.  Radet  (1892),  à  Bordeaux  (4*   versement  sur  la 

souscription  perpétuelle). 

3.  Bertrand  (Léon)  (1886),  à  Paris,  2°  versement  sur 

3a  souscription  perpétuelle. 

4.  Besnier(1893),  à  Paris.  .         id. 

5.  Raveau  (1886),  à  Paris.  id. 

6.  Graillot  (1889),  à  Toulouse  (3*  versement  sur  la 

souscription  perpétuelle). 


454  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

A  versé  40  francs  : 

M.  Fossey  (1891},  à  Paris  (2*  versement  sur  la  souscription 
perpétuelle) . 

Liste  des  Donateurs  non  anciens  élèves,  en  1898* 

A  versé  300  francs  : 

M.  J.  Bertrand  (don  annuel). 

A  versé  250  fr.  : 

M.  Henry  Péreire,  à.  Paris. 

Ont  versé  200  francs  : 

1 .  Anonyme  par  l'intermédiaire  de  M.  fioissier. 

2.  M.  Bricogne,  ingénieur  au  chemin  de  fer  du  Nord. 

Ont  versé  100  francs  : 

1 .  Mme  J.  Juglar. 

2.  M.  Lamy  (Ernest). 

3.  M.  G.  Roux,  à  Paris. 

4.  MM.  Gauthier-Villars,  à  Paris. 

5.  M.  H.  Weil,   à  Paris  (versement  fait  après  le  1er  jan- 

vier 1899). 

6.  M.  Paul  Hautefeuille,  à  Paris. 

7.  M.  Benoit,  avocat  à  Nancy,  en  mémoire  de  son  père, 

M.  Ch.  Benoit  (1835). 

8.  Les  héritiers  de  M.  Chon  (1832),  a  Lille. 

9.  Somme  réservée    à  l'Association  par  le    legs  Prévost» 

Paradol. 

Ont  versé  15  francs  : 

1.  Mme  veuve  Bos,  à  Paris  (don  annuel). 

2.  Anonyme. 

A  versé  12  francs  :  M.  Guillaume,  à  Limoges  (don  annuel). 

Liste  des  Donateurs  (4897)  anciens  élèves 
déjà  souscripteurs  perpétuels. 

Reçu  3,500  francs  : 

Legs  de  M.  Challemel-Lacour  (1846),  4,060  franc*,  déductio*' 
faite  des  frais  et  droits  de  mutation. 


DK  L'ÉCOLE  NORMAL»  455 

Ont  versé  1,000  francs  : 

1 .  Comité  du  bal  de  l'Ecole  Normale. 

2.  M.  Denis  (1835),  à  Paris. 

Ont  versé  500  francs  : 

1 .  M.  Jules  Girard  (1844),  à  Paris. 

2.  Vidal  de  la  Blache  (1863),  à  Paris. 

A  versé  400  franc3  : 

M.  Jean  Brunhes  (18é>9),  à  Fribourg. 

À  versé  300  francs  : 

M.  Troost  (1848)  (don  annuel). 

A  versé  100  francs  : 

Conseil  d'administration  des  Annales  Scientifiques  de  l'École 
Normale. 

A  versé  20  francs  : 

M.  Boucher  (1842),  à  Bordeaux. 

A  versé  10  francs  : 
M.***. 

Reçu  8  fr.  50  : 

Reliquat  d'une  souscription  des  élèves  de  la  promotion  de 
1880  (sciences). 


État  financier  de  l'Association  au  1er  janvier  1899. 

Notre  capital  était,  au  1er  janvier  1898,  de 364,"784  fr.  15  c. 

Il  est  aujourd'hui  de 381 ,580      85 

Il  y  a  un  an,  notre  Caisse  possédait  en  rentes  sur 
Etat 12,798  fr.    »  c. 

Elle  en  possède  aujourd'hui 13,098        » 

Les  13,098  fr.  de  rente  ont  coûté 366,496  fr.  55  c 

En  y  ajoutant  le  reliquat  de  caisse  au  1er  janvier 
ttfc 15,084      30 

On  obtient  la  somme  totale  de 381 ,580  fr.  85  c. 


L 


&•■*> 


486 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE 


i\<    ' 


AU  t0r  JANVIER  1899 


Situation  au  1*'  janvier  1898 364,784  fr.  1! 


Recettes  de  1898  : 

Cotisations  pour  1896  et  1897... 

Id.     pour  1898 

Id.     pour  1899,  en  avance 

Souscriptions  perpétuelles 

Donations 

Arrérages  de  rentes 


98  fr.   »c. 
11,010        » 

36        » 

4,090        » 

9,150      50 

12,948        » 


Total 37,332  fr.  50  c. 

Dépenses  de  1898  : 

Secours 18,400  fr.    »  c.     )    ^  -«*      ftft 

Frais  divers..       2,135      80        )        ' 

Excédent  des  recettes . . . 


.     16,796  fr.  70  c.      16,796      70 
Situation  au  1er  janvier  1899 381,580  fr.  8^ 


Emploi  des  fonds. 

Placements  antérieurs  au  l6r  janvier  1898  : 

12,798  fr.  de  rente  3  0/0  et  3  1/2  0/0  ayant  coûté. .  356,164  fr.  90< 

Achat  en  1898  de  300  francs  de  rente  3  0/0 10,331      65 

Espèces  en  caisse  au  1er  janvier  1899 15,084      90 

Total  égal 381,580  fr.  85< 


r 


DE  L'éCOLK  NORMALB 


457 


Les  valeurs  de  l'Association  représentent  au  cours  de  la  Bourse  du 
Il  décembre  1898  : 

12,888  francs  de  rente  3  0/0  au  cours  de  101.85. .  437,547  fr.  60  c. 

210  francs  de  rente  3,5  0/0  au  cours  de  104.15. . .  6,249      »    c. 

Capital  supposé  réalisé 463,796  fr.  60  c. 


M.  le  Président  annonce  qu'il  va  être  procédé  au  vote  pour  le  renpu- 
ràlement  partiel  du  Conseil. 

Les  membres  présents  ayant  déposé  leurs  suffrages,  les  lettres 
contenant  des  bulletins  de  vote,  envoyées,  conformément  à  la  circulaire 
h  20  décembre  dernier,  par  les  associés  qui  n'ont  pu  se  rendre  à  la 
Jêance,  sont  décachetées,  et  les  bulletins  mis  cachetés  dans  l'urne. 
Le  nombre  total  des  votants,  présents  et  absents,  est  de  746,  savoir  : 
£  membres  qui  ont  voté  en  séance  et  651  membres  qui  ont  voté  par 
sorrespondance. 

Sont  nommés  : 

Pour  trois  ans  :     MM.  Gernez,  par , 585  suffrages. 

Breton 554        — 

Perrot 499        — 

Picard 482        — 

L.  Humbert 443        — 

Pour  deux  ans:     M.    Jaurès 305        — 

Pour    un   an   :     M.     Giard..*. 239        — 

Les  dix  membres  qui  ont  ensuite  obtenu  le  plus  de  voix  sont  : 


MM.  Duclaux  (1859) . , 

,.     233 

MM. 

Lehugeur  (1874).. 

122 

Àndler(1884)...( 

..    233 

Delbos  (1882).... 

117 

Boutroux(1873)., 

..     199 

Janet(1883) 

111 

Bourlet  (1885). . 

..     192 

Herr  (1883) 

55 

Monod  (1862)  . . . 

..     124 

Mirman  (1885) 

31 

M.  le  Président  annonce  que  le  service  annuel  institué  par  Son  £m. 
le  Cardinal  Perraud,  évéque  d'Autun  (promotion  de  1847),  «  à  Tin- 
teBtion  de  tous  les  élèves  de  l'Ecole  morts  depuis  la  création  de 
l'École  »,  sera  célébré  en  l'église  Saint- Jacquei-du-Haut-Pas,  le  jeudi 
1*2  janvier  à  dix  heures  très  précises  du  matin. 


158 


ASSOCIATION  DBS  ANCMtNS   ÉLÈVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE  DE  LIQUIDATION 

DU  CENTENAIRE  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 


Solde  on  caisse  le  1"  janvier  1898 84  fr.  50  c. 

intérêts  d'une  année  de  deux  titres  de  rente  3  o/o* 51        » 

135  fr.  50  c 
A  déduire  : 
Achat  de  3  francs  de  rente  3  0/0 103       90 

Espèces  en  caisse  à  ce  jour 31  (r.  tf»  c. 

Lus   titres   de    rente  3  0/0,  au  cours  de  la  bourse  du  31  décembre  18*, 
représentent  une  valeur  de  1,833  fr.  30. 

Paris,  le  1"  janvier  1899. 

E.  Lbvasseur. 


J 


r 


9*  l'école  normal*  459 


LISTE  DES  DONATEURS  DE  L'ASSOCIATION 

Au  t*T  janvier  1899. 


H1*  Préyost-Paradôl  ;  en  mémoire  de  son  père 
(promotion  de  J849),  en  une  rente  5  0/0 
de  1890  francs,  une  somme  de 40,000  fr.  (1) 

M"*  J.  Juglab,  rue  des  Mathurins,  58,  à  Paris. . .     1,"750  fr. 

1.  Ernest  Lamy,  boul.  Haussmann,  113,  à  Paris.     1,700  fr. 

M.  Chenou  (promotion  de  1818)  (2). 100  fr.  Décédé. 

Anonyme  (1883) . .' 500  fr. 

Anonyme  (1884) 300  fr. 

IL  Bertrand  (Joseph),  de  l'Académie  française, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
sciences,  maître  de  conférences  honoraire  de 
l'École  Normale,  rue  de  Touruon,  4 3,990  fr. 

M.  Cailletkt  (Louis),  membre  de  l'Académie  des 

sciences,  boulev.  Saint-Michel,  75 2,000  fr. 

M.  Hatrargues  (Alfred),  boulevard  Malesherbes, 

103 500  fr. 

M.  Hadtefeuille  (Paul-Gabriel),  membre  de  l'A- 
cadémie des  Sciences,  professeur  de  miné- 
ralogie  à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férenees  à  l'Ecole  Normale,  rue  du  Luxem- 
bourg, 28 1,400  fr. 

M.  de  Ferrari  (Philippe),  rue  de  Varennes,  57.        300  fr. 

M85*  Légal  en  mémoire  de    son  mari  (promo- 
tion 1831) 150  fr. 

Anonyme  (1885) 50  fr. 

M.  Sauveton,  à  Paris., . . , 20  fr. 


"»  ■» 


'li  Cette  belle  donation  s'adresse,  en  réalité,  sous  le  uom  de  l'Association,  à  l'École 
Wmale  elle-même.  Aux, termes  de  l'acte  de  donatiou,  l'Association  transmet  ce 
ftvnu  au  directeur  de  l'École,  qui  en  fait  emploi  pour  distribuer  à  tous  les  élèves 
ferlants  :  1*  les  œuvres  de  PrévostrParadol  :  2°  un  certain  nombre  de  livres  qui  for- 
cent à  chacun  une  petite  bibliothèque  littéraire  ou  scientifique.  Mais  l'acte  de  dona- 
tion réserve  à  l'Association  une  rente  perpétuelle  de  100  fraucs. 

Voir,  pour  l'histoire  de  cette  douatiou,  l'allocution  du  président  de  1881. 

Li  conversion  du  5  0/0  en  4,5,  en  1886,  a  réduit  cetie  somme  de  181)0  francs  à 
Hôl  francs,  la  conversion  du  4,5  eu  3,5  du  20  janvier  1894  a  réduit  celte  somme  a 
1353  francs. 

2  Les  Normaliens  dont  les  noms  figurent  sur  cette  liste  sont  exclusivement  ceux 
l*ftr  lesquels  le»  dons  ou  loge  personnels  n'atteignent  pas  200  francs. 


L 


460  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

M.  Legoupils,  à  Chambérj 5  fr. 

Les  héritiers  de  Mm0  Dagnan  . . .  # 3,000  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Bach  (promotion  de  1832)...        500  fr. 

Anonyme  (188*7) 500  fr. 

M.  Noiret,  à  Réthel,  en  mémoire  de  son  fils  (pro- 
motion de  1883) 500  fr. 

Anonymef^^) % 20  fr. 

Comité  de  bienfaisance  des  Élèves  de  l'École  Nor- 
male (partie  du  produit  des  bals  de  1888 
(5,000 fr.),  1890  (10,000  fr.),  1891  (4,750  fr.), 
1892  (8,000  fr.),  1894  (2,250  fr.)   et  1898 

(1,000  fr.) ! 31,000  fr. 

Anonyme  (1888) 500  fr. 

Mma  Lemoine  ,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1844)... 200  fr. 

Mmo  Réaume,  en  mémoire  de  son  mari  (promotion 

de  1846) 100  fr. 

Mme  Bos,  9,  avenue  Victoria,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1848) • 150  fr. 

Mm°  Pkclkt,   née  dk  Coriolis,  en  mémoire  de 

son  mari  [promotion  de  1812) • .   3,000  fr.  Décéda 

MM.  Louis  et  Julien  Havet,  en  mémoire  de  leur 

père  (promotion  de  1832) 1,000  fr. 

Anonyme  (1889) 500  fr. 

Mme  Beaujean,  38,  rue  du  Luxembourg,  en  mé- 
moire de  son  mari  (promotion  de  1841) 500  fr. 

M.  Gauthier- Villars,  55,  quai  des  Augustins., .      250  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  pour  le  banquet  offert  à 

M.  Boissier 411  fr. 

Reliquat    de  la  souscription  poux  le  monument. 

élevé  à  l'École  en  mémoire  de  L.  Thuillier..        50  fr.  35  c. 

MmcPAUiLHAC,  à  Toulouse 2,000  fr. 

Anonyme  (1890) 500  fr. 

M.  Serbat,  avenue,  des  Champs-Elysées,  138,  à 

Paris 80  fr. 

Mme  Pontarlibr,  à  La  Roche-sur- Yon,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1831) 12  fr. 

M.  Guillaume,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées, 
avenue  Baudin,  à  Limoges,  en  mémoire  de 
son  fils  (promotion  de  187*7) 108  fr. 

Mm0  veuve  Lange  (Henri) 100  fr. 


i 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  464 

[IL  Gauthibh-Villàrs  et  ses  fils 700  fr. 

M.  Desnoyers,  à  Bayeux 20  fr. 

M.  Goldschmidt  (Léopold),  rue  Rembrandt,  19..    1,000  fr. 

!  M.  Roux  (Gustave),  rue  de  Rome,  72 600  fr. 

ÀuoDjme  (V*  d'un  universitaire)  (1892) 100  fr. 

Dame  anonyme  (1892) 100  fr. 

Dame  anonyme  (1892) 100  fr. 

Anonyme  (1892) 200  fr. 

legs  de  15,000  francs  fait  par  M.  Alfred  Née  , 
avocat,  réduit  par  les  droits  de  mutation  et 

les  frais  à 13,375  fr. 

Anonyme  (1893) 500  fr. 

Anonyme  (1893) 100  fr. 

Anonyme  de  Montpellier  (1893) 10  fr. 

M.  l'abbé  Bkrna&d,  ancien  aumônier  de  l'École 

Normale,  curé  de  Saint-Jacques-du-Haut-Pas.      250  fr.  Décédé. 
M.  Wbil,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  maître  de  conférences  ho- 
noraire de  littérature  grecque  de  l'École  Nor- 
male, rue  de  la  Tour  156 600  fr. 

MB*  Pjbllissier,  en  mémoire  de   son  mari   (pro- 
motion de  1839) 100  fr. 

M.  Plbssis,  rue  de  Saïl,  22,  Paris 200  fr. 

Anonyme  (1894) 24  fr.  35  c. 

M.  Gcibal,  à  Aix 12  fr. 

Dame  anonyme  (1894) 12  fr. 

Dame  anonyme  (1895) 500  fr. 

Centenaire  de  l'École  (1895)  :  \ 

Produit  du  bal 9,927  fr.  35  c.  ' 

Vente  des  programmes  de  la 

Revue  du  Centenaire ,       660  fr. 

Produit  d'une  collecte  faite  à 
la  suite  du  service  célébré  à  la 

synagogue  de  la  rue  de  la  Vie-  }  15,014  fr.  25  c. 

toire,  à  l'occasion  du  Centenaire, 
par  M .  le  Grand-Rabbin  Zadoc 
Kahn,  rue  Saint-Georges,  17.  3,775  fr. 

Excédent  de  recettes  sur  les 
dépenses  des  fêtes  du  Cente- 
naire      651  fr.  90  c^ 

11 


L 


1 


462  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  tf LÈVES 

Mme  Geffrot,  rue  du  Bac,  32,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1840) 1,000  fr. 

Mme  Mauduit,    rue  Bonaparte,   20,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1848) 100  fr. 

Reliquat  du  banquet  offert  à  M.  Georges  Perrot 

(1895) 49  fr. 

M.  Revoil,  à  Chambéry 2  fr. 

M.  et  Mma  Ro&br,  à  Paris,  en  mémoire  Je  leur 
fils,  Maurice  Antonin  (promotion  de  1890), 
un  titre  de  300  fr,.  de  rente  3  0/0 10,245  fr. 

Anonyme,  femme  d'un  Normalien,  en  vue  de  fêter 

un  anniversaire.  (1896) 500  fr. 

Anonyme  (1896) 200  fr. 

Mme  Berthaud,  à  Saint-Cyr-du-Mont-d'Or,    en 

mémoire  de  son  mari  (promotion  de  1840) . .       100  fr. 

Un  groupe  d'Athéniens  (Reliquat  d'une  souscrip- 
tion pour  offrir  une  œuvre  d'art  àM.  Heuzey).        70  fr. 

M.  Godard  (Reliquat  d'une  souscription  au  col- 
lège Sainte-Barbe) 7  fr. 

Mm0  La  baronne  Hirsch  de  Gkrbuth . . .   2,000  fr. 

Anonyme  (1897).. . . 200  fr. 

M.  Labroussb  au  nom  de  M.  feu  Escot  (1895). .         60  fr. 

M.  Péreirr  (Henry),  boulevard  de  Cou  réelles,  33.      250  fr. 

M.  Bricogne,   ingénieur  au  chemin   de    fer  du 

Nord,  rue  de  Maubeuge,  62 200  fr. 

Anonyme  (1898) 200  fr. 

Conseil  d'Administration  des  Annales  scientifiques 

de  l'École  Normale 100  fr. 

M.  Benoit,  avocat  à  Nancy,  eu  mémoire  de  son 
père  Ch.  Benoit  (1835),  doyen  honoraire  de 
la  Faculté  des  Lettres  de  Nancy 100  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Chon  (1832) 100  fr. 

Anonyme  (1898) 15  fr. 

Reliquat  d'une  souscription  des  élèves  de  la  pro- 
motion de  1880  (Sciences) 8  fr.  50 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  463 


LISTE  DES  MEMBRES  SOUSCRIPTEURS  PERPÉTUELS 

PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  (l). 


1810.  Cousin  (Victor) 1,000  fr.  Décédé. 

—  Gaillard  (Théodore). 200  fr.  Décédé. 

—  Guillaume  (Alexandre-Marie-Philippe) .. .  400  fr.  Décédé. 

1811.  Dubus-Champville  (François-Jacques) .. .  200  fr.  Décédé. 

—  Guigniaut  (Joseph-Daniel) 200  fr .  Décédé. 

—  Patin  (Henri-Joseph-Guillaume) 300  fr.  Décédé. 

Pocillkt  (Claude-Servais-Mathias) 200  fr.  Décédé. 

1812.  Martin  (Pwcre-Alphonse) 300  fr.  Décédé. 

—  Péclet  (JeaarQaude-Eugène) 500  fr.  Décédé. 

—  Dubois  (Paul-François) 200  fr.  Décédé. 

—  Poirson  (Auguste-Sïmon-Jean-Chrysost.).  200  fr.  Décédé. 

—  Renouaed  (Augustin-Charles) 200  fr .  Décédé . 

1813.  De  Corneille  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

.  —      Cotelle  (Toussaint-Ange) 200  fr.  Décédé. 

—  Grangeneuve  (Maurice) 300  fr.  Décédé. 

—  Lévt  (Servedieu-Abailard) 200  fr.  Décédé . 

—  Maas  (Myrtil) 200  fr.  Décédé . 

—  Vernadé  (Armand-Balthazar) 500  fr.  Décédé. 

1815.  Defrenne  (Jacques-Anatole-Fortuné) 2,000  fr.  Décédé. 

1819.  Hachette  (Louis-François-Christophe) .. .  500  fr.  Décédé. 

—  Quicherat  (Louis-Marie) 200  fr .  Décédé . 

1820.  André-Pontier (Guillaume-Eugène; 200  fr.  Décédé. 

—  Barbet  (Jean-François) 200  fr.  Décédé. 

1826.  Anquetil  (François -Prosper) 200  fr.  Décédé. 

—  Verdot  (Jean-Maurice) 200  fr .  Décédé . 

1827.  Herbettk  (Charles-Émile-Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Morelle  (Auguste) 200  fr.  Décédé. 


(i)  Par  décision  du  Conseil  d'Administration  (séance  du  8  avril  1865),  les  membres 
qui  verseront  à  la  Caisse  de  secours  une  somme  dont  le  minimum  est  fixé  à  200  francs 
seront  libérés  de  la  cotisation  annuelle  et  inscrits  à  perpétuité  sur  la  liste  des  membres 
donateurs. 


L 


164  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1827 .  Mourikr  (Adolphe- Auguste-Corneille). ...  10,200  fr.  Décédé. 

1828.  Amiot  (Benjamin-Michel) 300  fr.  Décédé. 

—  Chéruel  (Pierre-Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

— r     Guérard  (Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Mermet  (Alexandre-Christophe) 300  fr.  Décédé. 

—  Petitbon  (Edwin-Joseph-Léon-François).  240  fr.  Décédé. 

1830.  Duruy  (Louis- Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Germain  (Alexandre-Charles) 200  fr .  Décédé. 

—  Quet  (Jean-Antoine) 200  fr.   Décédé. 

1831 .  Abria  (Jérémie-Joseph-Benoit) 200  fr.  Décédé. 

—  Bertereau  (Alexandre  Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Lebègue  (Pierre-Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Légal  (Fulgence-Marie) 200  fr .  Décédé. 

—  Wallon  *  (1)  (Henri- Alexandre) 1,000  fr. 

1832.  Bach  (Xavier-Dagobert) 200  fr.   Décédé. 

—  Bontoux  (Marcelin) 300  fr.  Décédé. 

—  Danton  (Joseph -Arsène) 200  fr.  Décédé. 

—  Havet  (Auguste-Eugène-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

1833.  Hauser  (Simon) 240  fr.  Décédé. 

—  Hébert  (Edmond) 240  fr .  Décédé. 

—  Joguet  (Vincent) 200  fr.  Décédé. 

—  Lorquet  (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240  fr.  Décédé. 

—  Simon  (Jules-François) 240  fr.  Décédé. 

—  Vieille  (Jules-Marie-Louis) 200  fr.  Décédé. 

1834.  Baret  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Bouillibr  *  (François-Cyrille) 250  fr . 

—  Macé  db   Lépinay  (Antonin -Pierre-Lau- 

rent)    200  fr.   Décédé. 

—  Mon  dot  (Marie-Casimir) 200  fr. 

—  Rollier  (Constant) 700  fr.  Décédé. 

—  Taulier  (Jean-Louis-FrançoU) 200  fr .  Décédé. 

1835.  Daguin  (Pierre-Adolphe) .  f 200  fr.  Décédé. 

—  Denis  *  (Ange-Marie) 1,300  fr. 

—  Desains  (Quentin-Paul) 200  fr.  Décédé. 

—  Wiesenkr*  (Jacques-Louis) 250  fr. 

1836.  Bersot  (Pierre-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

—  Haïllecourt  (Pierre-Paul- Alfred) 200  fr. 


(1)  L'astérisque  (*)  indique  la  résidence  dans  les  départements  de  la  Seine  ou  de 
Seine-et-Oise,  et  par  suite  l'aptitude  à  faire  partie  du  Conseil  d'administration. 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  465 


1836.  Hugubny  (Frédério-Léopold) 240  fr.  Décédé. 

—  Lacroix  (Pierre-Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Olivaint  (Pierre- A ntoine-Just) 258  fr.  Décédé. 

1837.  Barni  (Jules-Romain) 200  fr.  Décédé. 

—  Girault  (Charles-François) 250  fr.  Décédé. 

—  Briot  (Charles-Auguste- Albert) 240  fr.  Décédé. 

—  Jamin  (Jules-Célestin) 200  fr.  Décédé. 

—  Lévêque  *  (Jean-Charles) 200  fr. 

1838.  Hignard  (Louis-Henri- Vincent) 300  fr.  Décédé. 

—  Maucourt  (Jean-Baptiste-Maximilien) . . .  240  fr.  Décédé 

—  Talbert  (Michel-Emile) 200  fr.  Décédé. 

—  Tanesse  *  (Claude)  .  / 200  fr. 

—  Vapereau  *  (Louis-Gustave) 200  fr. 

—  Waddinoton  *  (Charles) 240  fr. 

1839.  Bouquet  (Jean-Claude) 300  fr.  Décédé. 

—  Desboves  (Honoré-Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Druon  (Henry-Valéry-Marc). 240  fr. 

—  Leroy  (Pierre-Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Watlle  (Isaac) 200  fr.  Décédé. 

1840.  Bertrand*  (Alexandre) 200  fr. 

—  Cuchbval-Clarigny  *  (Athanase) 200  fr.  Décédé. 

—  Dreyss*  (Charles-Louis) 200  fr. 

—  Frenet  (Frédéric) 200  fr. 

—  Geffroy  (Mathieu- Auguste) 200  fr .  Décédé. 

—  Girard  (Julien) 250  fr.  Décédé. 

—  Martha  (Benjamin-Constant) 1,200  fr.  Décédé . 

1841.  Chambon*  (Auguste) 200  fr. 

—  Janet  *  (Paul-Alexandre-René) 200  fr . 

—  Thurot  (François-Charles-Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Verdet  (Manuel-Emile). 200  fr.  Décédé. 

1842.  Boucher  (Auguste) 340  fr. 

—  Chotard  *  (Martin-Henri) 200  fr. 

—  Lamy  (Claude- Auguste) 200  fr.  Décédé. 

1843.  Boissier*  (Gaston-Marie-Louis- Antoine)  240  fr. 

—  Lanzi  (Joseph- Antoine) 200  fr .  Décédé . 

—  Magy  (Jean-Baptiste-François) 200  fr.  Décédé. 

—  Manuel*  (Eugène) 240  fr. 

—  Pasteur  (Louis) 600  fr.  Décédé. 

—  Perrens  *  (François-Tommy) 240  fr. 

—  Tivibr  (Antoine-Henri) 200  fr. 


L 


1 


466  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1844.  Anselme  (Jean-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Aubin  (Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Beaussibe  (Emile-Jacques-  Armand). .... .  200  fr.  Décédé. 

—  Dupré  *  (Pierre-François-Victor). 250  fr. 

—  Gandab  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Girabd  *  (Jules) 700  fr. 

•*-      Gomond  (Louis-Ernest) 200  fr . 

—  Ladkey  (Claude). . 200  fr.  Décédé. 

—  Lkspiault  (Frédéric-Gastou) 200  fr. 

1845.  Beulé  (Ernest-Claude) 200  fr.  Décédé. 

—  Cabo  (Elme-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Glachant  (Charles-Floride) 1 ,200  fr .  Décédé. 

—  Joubebt*  (Charles- Jacques-Eugène) 200  fr. 

—  Mézièbes  *  (Alfred- Jean-François) 200  fr. 

—  Molliabd  *  (Léon-Auguste) 200  fr . 

—  Wœstyn  (Corail) 200  fr.  Décédé. 

1846.  Boutan  (Jean-Marie-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

—  Challbmel-Lacoub  (Paul-Amand) 240  fr.  Décédé. 

. —      Chassano  (Marie-Antoine-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Dansin  (Jean-Hippolyte) 200  fr.  Décédé. 

—  Habant  (Eugène- Alexandre) 240  fr .  Décédé. 

—  Leçhat  (Julien-Charles-Marie-Claudius) . .  200  fr.  Décédé. 

—  Vébon  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

1847.  Beaussibe  (Charles-Zozime) 300  fr.  Décédé. 

—  Debbat  (Jules-Henri) 250  fr.  Décédé. 

—  Lenient  *  (Charles-Félix) 200  fr. 

—  Pebbaud  (Adolphe-Louis- Albert) 1,000  fr. 

—  Rooeb  (Jean-Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Valson  (Léon-Stanislas) 300  fr. 

1848.  About  (Edmond) 200  fr.  Décédé. 

—  Albebt  (Paul) 200  fr.  Décédé. 

—  Babt  (Arthur-Louis-Charles) 700  fr.   Décédé. 

—  Bos    (Henri-Edmond-Étienne),    15  fr.   de 

rente  3  0/0  ayant  coûté 400  fr.  Décédé. 

—  Cambier  (Désiré-Edouard) 250  fr.   Décédé. 

—  .  Chabaux  (Claude-Charle3) 250  fr. 

—  Ducoudbé  (Henry) 240  fr.  Décédé. 

.—      Heinbich  (Guillaume-Alfred) 240  fr.  Décédé. 

—  Mathet  (Jacques-Gabriel) 200  fr . 

—  Moncoubt  (Eugène) 200  fr. 


i 

j 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  467 

1848.  Sarcbï*  (Francisque)' 200  fr. 

—  Stoffrl  (Emile) f., 240  fr. 

—  Taine  (Hippoîy  te- Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Troost  *  (Louis- Joseph), 1440  fr. 

—  Wolf  *  (Charles-Joseph-Étienne) 240  fr. 

—  Fouqué  *  (Ferdinand-André) 200  fr, 

1849.  Fodrnbt  (Antoine)  (legs) 1,000  fr .  Décédé. 

—  Gréard  *  (Valéry- Clément- Antoine) 200  fr. 

—  Lalande  (Charles) 200  fr . 

—  Lionikr  *  (Claude) 200  fr. 

—  Prbvost-Paradol  (Lucien-Anatole) 200  fr.  Décédé. 

—  Sebrrt  *  (Paul- Joseph) . 200  fr. 

—  Terqubm  (Alfred). . . 200  fr.  Décédé. 

—  Vacquant  (Jean-Baptiste-Charles) 200  fr.  Décédé. 

r-  Villktard  DEPRONiÈRBs(Charle*-Edm.).  200  fr.  Décédé. 

1850.  Cucheval  *  (Victor-Louia-Philippe) 200  fr. 

—  Fbrnbt  *  (Emile-Jacques) 240  fr . 

—  Fustel  de  Coulanges  (Numa-Denis) 300  fr.  Décédé. 

.—  TouRaiRR  *  (Edouard).. .. 200  fr. 

1851 .  Heuzet  *  (Léon-Alexandre) 240  fr. 

—  Hubert  *  (Gabriel-Alfred) 240  fr. 

1852.  Bréal  ■*  (Michel-Jules-Alfred) 240  fr. 

—  Goumt  (Jean-Édouard) 1,000  fr.  Décédé. 

—  Lefebvre  *  (Eugène) 200  fr. 

—  Prrrot*  (Georges). 240  fr. 

—  Wescher  *  (Marie-Antoine-Charles) 240  fr. 

1853.  Appert  *  (Germain-Gustave) 200  fr. 

—  Bbrtauld  (Pierre- Auguste) 240  fr.  Décédé. 

•  —  Gossin  (Henri) 200  fr. 

—  Marotte  *  (Alfred- Auguste) 200  fr . 

—  Protost  *  ( Jules-Paulin-Emile) 250  fr . 

—  Ribout*  (Jean-Baptiste- Auguste-Charles).  240  fr. 

1854.  Deville  (Gustave) 200  fr.  Décédé. 

—  Gaspard  *  (Pierre-Emile) 200  fr. 

—  Hervé  *  (Aimé-Marie-Édouard) 240  fr. 

—  Merat  (Hugues-Charles-Robert) 200  fr . 

—  Le  Renard  (Pélix-Henry-Louis-Gabriel). .  200  fr. 

1855.  De  Trbtsrret  (Armand-Germain-Léon).  300  fr. 

—  Foucart  *  (Paul-François) 200  fr. 

—  Germes  *  (Désiré-Jean-Baptiste) 400  fr. 


L 


468  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 

1855.  Laurent  *  (Emile-Michel) 200  fr. 

—  Lemas  (François) 200  fr . 

1856.  Landrin  (Eugène-Charles) 400  fr . 

—  Monchnot  (Louis-Emile- Alfred) 240  fr .  Décédé. 

1851.  Brisset  (Louis-Daniel -Adrien) 200  fr. 

1858.  Gat *  (Jules-Claude) 200  fr. 

—  Huvelin  *  (Marie-Joseph-Philippe) 240  fr . 

—  Mascart  *  (Eleuthôre-Elie-Nicolas) 200  fr. 

—  Nolen*  (Pierre-Aimé-Désiré) 200  fr. 

—  Ollé-Laprunb  *  (Louis-Léon) 9,498  fr .  65 

—  Robin  *  (Louis-Charles- Jean-Paul) 200  fr . 

—  Sarradin  *  (Henry-Amédée) 500  fr . 

—  Talon  (François) . 200  fr. 

—  Van  Tieghem  *  (Philippe-Édouard-Léon).  250  fr. 

1859.  Collbt  (Louis-Félix) 200  fr.  Décédé. 

—  Duclaux  *  (Pierre-Emile) 200  fr. 

—  Gruby  (Louis-Jules) 200  fr. 

—  Legouis  *  (Stéphane) 200  fr. 

—  Mazb  (Hippolyte) 250  fr.  Décédé. 

1860.  Bigot  (Charles-Jules) 240  fr.  Décédé. 

—  Froment  (Charles-Théodore) 240  fr . 

—  Lbcaplain  (Marie-Arthur) 200  fr. 

—  Morel  *  (Maximilien-Georges) 500  fr . 

—  Waltz  (Adolphe) 200  fr. 

1861.  Crétin*  (Marie- Justin-Théodore-Émile). .  290  fr. 

—  Darboux  *  (Jean-Gaston) 250  fr. 

—  Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste).  240  fr.  Décédé. 

—  Jenot  *  (Charles-Emmanuel) 200  fr . 

—  Rambaud  *  (Nicolas-Alfred) 200  fr. 

—  Violle  *  (Louis-Jules-Gabriel) 200  fr. 

—  Zévort  (Charles-François-Edgar) 300  fr . 

1862.  Alcan  *  (Mardochée-Félix) 240  fr. 

—  Guillot  *  (Joseph-Louis- Auguste) 200  fr  * 

—  Lavié ville*  (Augustin- Philistall) 240  fr . 

—  Lavissb  *  (Ernest) 200  fr. 

—  Monod*  (Gabriel) 200  fr. 

—  Pbllkrin  (Arthur -Théophile-Pierre) 200  fr. 

—  Pingaud  (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . .  200  fr. 

—  Ribot  *    (  Théodule  -  Armand  -  Ferdinand- 

Constant)  200  fr. 


db  l'école  normale  469 

1852.  Bocherolles  (Gabriel-  Jacques  -Edouard).  200  fr. 

—  Waleoki*  (Félix-Charles-Louis) 300  fr. 

—  Wallon  (Paul-Henri) 300  fr. 

1863.  Darboux  (Jean-Louis) 200  fr. 

—  Duruy  (Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Gorcetx  (Claude-Henri) 500  fr . 

—  Gosse  (Louiê-Edmond) 200  fr.  Décédé. 

—  Le  Monnier  (Alexandre- Alexis- Georges).  240  fr. 

—  Monniot  (Gustave- Antoine) 200  fr.  Décédé. 

—  Patenôtre  (Jules) 240  fr . 

—  Tisserand  (François-Félix) 250  fr.  Décédé. 

1864.  Benoist  (Antoine) 200  fr. 

—  Cerf  *  (Léopold) 200  fr. 

—  Combe  (Henri-Jacques) 240  fr . 

—  Croiset  *  (Marie- Joseph-Alfred) 200  fr . 

—  Lebègue  (Albert-Jacques) 200  fr.  Décédé. 

—  Maillard  (Nicolas) 300  fr. 

—  Perrikr  *  (Edmond) 250  fr. 

1865.  Ammann  *  (Auguste) 200  fr. 

—  Bootroux*  (Étienne-Emile- Marie) 200  fr. 

—  Croiset  *  (Maurice) 240  fr . 

—  Dbreux  *  (Georges-Hector-René) 200  fr . 

—  Dubois  (Edmond) 200  fr. 

—  Masprro*  (Gaston-Camille-Charles) 200  fr. 

1866.  Barrère*  (Alexandre-  Antoine  -Jacques). .  200  fr. 

—  Bichat  (Ernest-Adolphe) 240  fr. 

—  Bonnard  (Adrien-Paul-Emile) 300  fr. 

—  Bouty*  (Edmond-Marie-Léopold) 540  fr. 

—  Régismanset  (Joseph-Eugène) 200  fr. 

1867.  Aulard*  (François-Victor- Alphonse) 300  fr. 

—  Dessbnon*  (Ernest) 200  fr. 

—  Egoeb*  (Victor-Emile) 200  fr. 

—  Gayon  (Ulysse) 300  fr. 

—  Giard  *  (Alfred-Mathieu) 200  fr. 

—  Humbert*  (Jean-Baptiste-Louis) 250  fr . 

—  Rubl  (Edouard-Louis) 240  fr.  Décédé. 

—  Vast  *  (Henri-Charles-Edmond) 300  fr. 

1868.  Anoot*  (Charles-Alfred) 200  fr. 

—  De  Crozals  (Jacques- Marie-Ferdinand  - 

Joseph) 200  fr. 


LJL 


470  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1868.  Mac6  de  LripiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin).  200  fr. 

—  Pkllet  (Auguste-Claude-Éliacin) 200  fr. 

1869.  Chantavoine*  (Louis-Henri) 240  fr. 

—  Dupuy  *  (Ernest) 240  fr. 

—  Maneuvrier*  (François-Georges) 240  fr. 

1870.  Garquet  (Louis- Amédée-Ulysse) 240  fr. 

—  Grec  (Paul -Vincent) 240  fr. 

—  Margottet  (Julien-Céleste) 240  fr. 

—  Sentis  (Charles-Henri) 200  fr . 

1872.  Berson  *  (Félix-Gustave-Adolphe) 200  fr. 

. —      Brunel  *  (Lucien) 240  fr . 

—  Ducatel  *  (Alphonse- Auguste) . , 200  fr. 

—  Durcy*  (Auguste-Gabriel-Georges) . .    ..  1,000  fr. 

—  Dybowski  *  (Alexandre-Antoine) 250  fr, 

—  Gérard  (Auguste) 200  fr . 

—  Girard*  (Paul) . 240  fr. 

—  Gouré  de  Villemontée  *  (Louis- Aimé- 

Gustave- Albert).. 200  fr. 

—  Macé  de  Lépinay  (Jules-Charles- Antonin)  240  fr. 

—  Mangeot  (François-Constant-Stéphane) . .  200  fr. 

—  Martha  *  (Joseph-Jules) 200  fr . 

1873.  Poirier  (Nicolas) 200  fr. 

— .     Bonnier*  (Gaston-Eugène-Marie ] 200  fr. 

—  C aon at  *  (René -Louis- Victor) 200  fr. 

—  Gandbrax  *  (Charles-Étienne-Louis) 200  fr. 

—  D'Huart  (Martin-Charles-Gustave) 200  fr. 

—  Jamet  (Éraile-Victor) 200  fr. 

—  Rabàllet  (François-Ferdinand) 240  .fr. 

—  Riquibr  (Charles-Edmond-Alfred) 200  fr . 

1874.  Albert  *  (Marie-Antonin-Maurice) 200  fr. 

—  Allais  (Paul-Gustave-Pierre) 200  fr. 

—  Brillouim *  (Louis-Marcel) 200  fr . 

—  Budzinski  *  (Alfred-Casimir) , 240  fr . 

—  Du  Coudray  la  Blanche  rb  (René-Marie).  240  fr.   Décédé^ 

—  Lafaye  *  (Louis-Georges) 200  fr . 

—  Picard  *  (Charles-Emile) , 200  fr. 

—  Pottier  *  (François-Paul-Edmond) 400  fr. 

—  Sabatibr  (Paul) 200  fr. 

1875.  Aubert  (Jules-Jean) 250  fr. 

—  Legrand  *  (Adrien) ,200  fr .. 


DB  I/ÉCOLK  NORMALE  474 

1875.  Lbframçois  (Marie-Charles-Albert) 200  fr. 

-  Michel  *  (Auguste-Charles- Joseph-Léon).  240  fr. 

-  Puiseux  *  (Pierre-Henri) 200  fr. 

-  •  Rabaud  (Gaston) 240  fr. 

-  RiviàRE  *  (Charles) 240  fr. 

-  Wallon  *  (Etienne) 300  fr. 

1876.  Bernardin*  (Napoléon -Maurice) 240  fr. 

-  Brocard  (Georges) 240  fr . 

-  Chabot  (Charles) 200  fr. 

-  Goursat  *  (Edouard-Jean-Baptiste) 200  fr . 

-  Lacour-Gayrt  *  (Georges) 200  fr. 

-  Leorand  *  (Jules) 200  fr. 

-  Lévy-Bruhl  *  (Lucien) 250  fr . 

-  Rbinach  *  (Salomon-Hermann) 2,740  fr . 

877.  Breton  *  (Guillaume) *760  fr. 

-  De  Lbns  (Paul-Alexandre-Pierre) 200  fr . 

-  Joannis  *  (Jean- Alexandre) 260  fr. 

-  Michbl  *  (Henry) 200  fr. 

-  Rébklliau  *. (Louis-Joseph-Alfred) 240  fr. 

-  Thamin  *  (Raymond) 240  fr. 

B78.  Boitrl*  (Albert) 240  fr. 

-  Jkanroy  (Alfred) 200  fr. 

-  MoRrau-Nélaton  *  (Etienne) 500  fr . 

-  Sautrbadx  (Léon-Angelin-Claude) 200  fr. 

W9.  Biélrcki  (François-Joseph) 200  fr. 

-  Bioche  *  (Charles-Marie-Paul) 240  fr. 

-  Durkheim  (David-Emile) 200  fr. 

-  Gilles  (Athanase-Édouard) 250  fr. 

-  Hommat  (Victor-Pierre-Marie) 200  fr.  Décédé. 

-  Hoossay  *  (Frédéric) 240  fr. 

-  Groussbt  (René) 200  fr.  Décédé. 

-  Lesgourgdks  (Jean -Paul) 200  fr. 

-  Raffy  *  (Louis). 240  fr. 

BO.  Bernés  *  (Henri-Pierre) 200  fr. 

»     Cousin  (Georges-Frédéric) *.*...  240  fr. 

-  Dorbach  (Félix) 200  fr. 

-  Gauthiez  *  (Pîerre-Michel-Alexis) 200  fr. 

Imbart  de  la  Tour  (Pierre-Gilbert-Jean- 
Marie)  200  fr. 

•     Nicol  *  (Jacques) 200  fr. 


472  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1880.  Thouvenel*  (Nicolas) 200  fr. 

—  Valot  (Pierre- Auguste-Prudent) 200  fr. 

1881 .  Audiat  *  (Gabriel-Louis-Paul) 200  fr. 

—  Blondel  (Arthur-Armand-Maurice) 800  fr. 

—  Daouillon  *  (Auguste-Prosper) 200  fr . 

—  Fallex *  (Albert-Maurice) 200  fr. 

—  Liégeois  (Alfred-Louis- Joseph). . . 250  fr . 

—  Pébaté  *  (Joseph- André) 250  fr. 

—  Perdrix  (Léon-Louis) 200  fr. 

—  Pigeon  (Pierre-Léon) 200  fr. 

—  Radbt  (Georges-Albert) 200  fr. 

—  Sautreaux  (Célestin-Benjamin) 200  fr. 

—  Vogt  (Henri-Gustave) 240  fr . 

—  Welsch  (Jules-Hippolyte) 240  fr . 

1882.  Audic  w  (Charles-Louis-Eugène) 200  fr. 

—  Delbos*  (Etienne-Marie- Justin- Victor). .  500  fr. 

—  Hcjard  *  (Auguste-Gabriel-Georges) 200  fr . 

—  Meslin  (René- Armand-Georges) 240  fr . 

—  Pbchard *  (Louis-Victor-Edouard) 200  fr. 

—  Pélissier  (Léon-Gabriel -Jean-Baptiste- 

Marie)  250  fr. 

—  Simonin  (Louis-Martial -Érasme) 200  fr. 

—  Sinoir  (Emile-Maxime) 200  fr. 

—  Stoufp  (Marie-Antoine-Xavier) 230  fr. 

1883.  Bouvier  (Bernard-Henri) 200  fr. 

—  Chauvelon  *  (Émile-Amédée-Marie) 200  fr . 

—  Claretib*  (Léo-Eugène-Hector) 200  fr. 

—  Cosszbat  (Eugène-Maurice- Pierre) 200  fr . 

—  Doublet  (Georges) 240  fr . 

—  Gibbal  (Paul-Émile) 200  fr. 

—  Glachant  *  (Charles- Victor) 240  fr . 

—  Janet  *  (Paul- André-Marie) 240  fr . 

—  Lange  (Michel-Emmanuel) 300  fr.  DécédéJ 

—  Lbbègue  (Jules-Ernest) ! . . . .  200  fr .               ; 

—  Lechat  (Henri) 200  fr. 

—  Mâle  *  (Mathieu-Emile) 200  fr. 

—  Noiret  (Hippolyte-Louis-Alfred) 200  fr .   Décédé] 

—  Régis  (Louis-Guillaume-Marie) 1,000  fr.   Décédé. 

—  Texte'  (Henri- Joseph) 200  fr. 

—  Vanvincq  (Maurice-Auguste) 200  fr . 


j 


r 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  473 


-  Weill*  (Jacques-Georges) 200  fr. 

884.  Baillet  (Jules- Auguste-Constant) 205  fr. 

-  Bkrard  *  (Victor) 200  fr . 

-  Grbvt  *  (Auguste-Clément) 200  fr. 

-  Hadamard  (Jacques-Salomon) 200  fr. 

-  Jamot  *  (Paul) 240  fr. 

-  Mac*  (Alcide-Aurèle-Pierre) 200  fr. 

-  Michon  *  (  Etienne  -  Alexandre  -  Louis  - 

Charles) 200  fr. 

-  Bourlet  *  (Charles-Émile-Ernest) 200  fr. 

-  Chavannes  *  (Emmanuel-Edouard) 270  fr.  95 

-  Fischer*  (Pierre-Marie-Henri) 200  fr. 

B83.  Galloukdec  (René-Louis-Marie) '  200  fr. 

-  Hauser  (Henri) 200  fr. 

-  Lalandr  *  (Pierre- André) 200  fr. 

-  Lamaire*  (Napoléon-Pierre) 200  fr . 

-  Lavenir  (Jean- Alexandre- Joseph) 200  fr. 

-  Lbfbbvrb  (Pierre) 200  fr. 

-  Matruchot  *  (Alphonse- Louis -Paul) 200  fr. 

-  Onde  (François-Xavier-Paul) 200  fr. 

^     Raveneau  *  (Louis-Auguste -Michel) 200  fr. 

-  Vèzes  (Pierre-Maurice) 200  fr . 

166.  Abraham  *  (Henri-Azariah) 440  fr. 

-  Brunhks  (Antoine- Joseph-Bernard) 300  fr. 

r     Chair  (Paul-Lucien) , 200  fr. 

-  De  Ridder  (André-Marie-Pierre) 200  fr. 

-  Gadcklrr  (Paul-Frédéric) 200  fr. 

87.  BézARD  *  (Alexandre-Louis-Julien) 300  fr . 

Caullbrt    (  Maurice  -  Jules  -  Gaston  -  Cor- 
neille)   200  fr. 

-  Chamard  (Henri-Jean) 200  fr. 

*     Couturax  (Louis-Alexandre) 1,000  fr. 

r  Couve  (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis). .. .  200  fr. 

-  Maluski  (Alexandre-Arthur-Henri) 200  fr. 

-  Mbsnil  (Félix-Etienne-Pierre) 200  fr. 

-  Worms  *  (René) 250  fr. 

B8.  Binet  (Ernest-Henri) 200  fr. 

-  Chabbrt  (Samuel) 200  fr. 

-  Cresson  (Jean-Georges- André) 200  fr . 

-  Dufour  (Marcel- Jean-Baptiste) 240  fr . 


i 


474  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1888.  Goyau*  (Pierre-Louis-Théophile-Georges) 

—  Havard  (Henri-Jules) 

—  Hblibb  *  (Henri-Remy) 

—  Molliard  (Marin) 

—  Lbau  (Léopold) 

—  Pbtitdtdibr  (Marie-Charles-Léon) 

—  Perreau  (François) 

—  Tresse  *  (  Arthur-Marie-Léopold) 

1889.  Brunhbs  (Jean-Baptiste-Léon* Victor). . . . 

—  DOUDINOT  DB  LA  BoiSSIÉRE 

—  Eisenmann  (Joachim-Louis) 

—  Halbvy  *  (Élie) 

—  Le  Blanc  (Emile- Alphonse) 

—  Malherbe  (Gaston-Edouard-Tharsile) . . . 

—  Ruyssen  (Théodore -Eugène-César) 

—  Sagnac  (Marie) ......:.. 

1890.  Busson  (Henri-Émile-Lucien) 

—  Cotton  (Aimé-Auguste) 

—  Michaut  (Gustave-Marie- Abel)    

—  Vkrsini  (Barthélémy-Raoul) 

1891 .  JDarboox  (Jean-Baptiste) 

—  De    Bilhère    Saint- Martin     (David  - 

Edouard) 

—  Hermann  (Joseph- Auguste) 

—  Levy  (Ernest-Henri) 

1892.  Bornbcqub  (Henri-Emile-Hubert) 

—  Demangeon  (Jean-Marie-Eugène-Albert) . 

—  Cotton  (Emile-Clément) 

—  Coulet  (Georges-Camille- Jules) 

—  Perrin  (  Gabriel-Louis- Abel) 

—  Sagnac  (Philippe-Marie) 

1893.  Landry  (Adolphe-Michel- Auguste) 

—  Petit  (Pierre-Marie-Joseph) 

—  Vignal  (Camille-Charles) 

1894.  Seure  (Georges-Marie) 


240  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

300  fr. 

200  fr. 

24»  fr. 

1,000  fr. 

300  fr.      ! 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr.      , 

200  fr.      ' 

200  fr. 

250  fr. 

i 

200  fr. 

300  fr.  Décédé. 

300  fr. 

250  fr. 

200  fr. 

250  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr.  Décédé, 

300  fr. 

200  fr. 

J 


r 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE 


475 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION 


PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  (i) 


BUREAU  DB  LA  FONDATION. 
Promotions. 
1810.  Cousue  (Victor),  président  (1846-1849),  décédé  le  13  janvier  1867. 

1812.  Dubois  (Paul-François),  vice-président  (1846-1849),  puis  président  (1890*1866), 

décédé  le  16  juillet  1874. 

1819.  Lesieur  (Augustin-Henri),  secrétaire  (1846-1849),  décédé  le  8  mars  1875. 

1833.  Hébert  (Edmond),  vice-secrétaire  (1846-1849),  secrétaire  (1850-1876),  vice- 
président  (1876-1881),  puis  administrateur  honoraire  (1882),  décédé  le 
4  avril  1890. 

1813.  Maas  (Myrtil),  trésorier  (1846-1865),  décédé  le  27  février  1865. 


1831 

Hanrioi. 

Wallon.* 

183* 

Hénétrel. 

1834 

Bouillier.* 
Mondot. 

1835 

Bouchot.* 

Denis.» 

JacquineL* 

Morey. 

Wieséner.* 

1836 

Alluard. 
Haillecourt. 


183*9 

Frenet. 

Pessonneaux.* 

Cartault. 

Philibert. 

Loir.* 

Poinsignon. 

1841 

1838 

Campaux. 

Favié. 
Lévôque.* 

Chambon.* 
Charrier. 
J  a  ri  et  * 

Tanesse.* 
Vapereau.* 

VHUvIi 

Lescœur.                   | 

Waddington.* 

. 

184» 

1839 

Boucher. 

Chauvet. 

Chotard.* 

Druon. 

Deltour.* 

Legentil. 

Lartail. 

Revillout. 

Passerat.* 

1840 

1843 

Bertrand  (Alex.).* 

Boissier.* 

Bouta  n.* 

Clavel. 

Dreyss.* 

Guillon.* 

Hatzfeld.* 

Humbert  (Ernest). 

Lévy.* 

Manuel.* 

Perrens.* 

Ribert.* 

Seguin.* 

Tivier. 


1844 

firétignière.* 

Dupré.* 

Duvernoy. 

Fallex.* 

Gautier. 

Girard  (Jules).* 

Gomond. 

Gripon. 

Lespiault. 

1845 

Aubertin. 
Bonnotte. 


(1)  A  partir  de  1889,  le  millésime  indique  non  pas  l'année  de  la  nomination 
comme  élève,  mais  l'année  de  l'entrée  effective  à  l'École  qui  est,  pour  un  certain 
nombre  d'élèves,  retardée  par  le  service  militaire. 


L 


476 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Caron. 

Cuvillier.* 

Delibes. 

Leune.* 

Mézières.* 

Molliard.* 

Ribert. 


1846 

Boudhors.* 

Cahen.* 

Chevillard. 

D'Hugues. 

Donoux. 

Marcou.* 

Marguet.» 

Poyard.* 

Thouvenin. 


1847 

De  la  Coulonche.* 

De  Parnajon.* 

Lenient.* 

Masure. 

Perraud  (Ad.). 

Postelle.* 

Répelin. 

Serré-Guino.* 

Sœhnée.* 

Valson. 


4848 

Charaux. 

Marion. 

Mathet. 

Moncourt. 

Quinot.* 

Sarcey.* 

Stoffel. 

Troost.* 

Vessiot. 

Viant.* 

Vignon. 

Wolf.* 


1849 

Bonnel. 

Bron  ville. 

De  Lagrandval. 

Duvaux. 

Fouqué.* 

Gréard.* 

La  lande. 

Levasseur.* 

Lignier.* 

Sirodot. 


1850 

Bertrand  (Ed.). 

Carriot.* 

Croaslé.* 

Cucheval.* 

Fernet.» 

GirardeL* 

Grenier.* 

Nouel. 

Tournier.* 

Voigt. 


4861 

Bailliard. 

Charles.* 

Cornet. 

Durrande. 

Guillemot.* 

Henry.* 

Heuzèy.* 

Hubert.* 

Jarry. 

Lachelier.* 

Lefaivre.* 

Stouff. 


.  185» 

Bernés.* 

Boulangier. 

Bréal.* 

Coville.» 

Leiebvre.* 

Méalin, 

Montigny.* 

Perrot  (Georges).* 

Saint- Loup. 

"Wescher.* 


1853 

Appert.* 

Bailly. 

Courbaud.* 

Dellac. 

Gossin . 

Harant.* 

Hébert. 

Jacob.* 

Jacquet.* 

Marotte.* 

Pruvost.* 

Ribout.* 

Rouxel. 

Royet. 


1854 

Berlin.* 

Brédif. 

Devaux. 

Dugit. 

Dupaigne.* 

Gaspard.* 

Henry.* 

Hervé.* 

Méray. 

Poiré.» 

Royer. 


1855 

De  Treverret. 

Foucart.* 

Gernez.* 

Herbault. 

Laigle.* 

Laurent  (Em.).* 

Lemas. 

Léo  tard. 

Luguet. 

Rémv. 

Stoufr. 

Taratte. 

Vitasse. 


1856 

Amoureux. 

Edon.* 

Espitallier. 

Fiévet.* 

Fron.» 

Landrin. 

Launay.* 

Maitrot.* 

Mellier. 

Mossot. 

Prolongeai!. 

Segond. 

Subé.* 

Tessier. 

Vintéjoux.* 


185? 

Bernage.* 

Brisset. 

Caste  ts. 

Chauvot. 

Gaudier. 

Guibal. 

Joubert.* 

La  cour. 

Lechartier. 


Mathé. 

Pérot. 

Perroud. 

Raiugeard. 

Rittier.* 

Rousselin.* 

Terrier.* 


1858 

De  Chantepie.* 
Des  Essarts. 
Ducoudray.* 
Fauré. 

Gay  tJ.).* 

Grumbach.* 

Hallberg. 

Huvelin.* 

Jarrige.* 

Larocque. 

Loosen. 

MascarL* 

Nolen.* 

Robin.* 

Sarradin.* 

Séligmann.* 

Talion. 

Tbévenet. 

Van  Tieghexn.* 

1858 

Bellanger. 

Decharme.* 

Drapeyron.* 

Duclaux.* 

Dupré. 

Fourteau.*. 

Fouyé.* 

Gruey. 

Henry  (P.).* 

Hermann.* 

Legouis.* 

Ligneau. 

Martel.* 

Rayet. 

Stéphan. 


1860 

André  (Désiré).* 

Charpentier.* 

Deleau.* 

Desmons . 

Foncin.* 

Froment. 

Joly  (H.).* 

Lecaplain. 

Morel.* 


J 


r 


de  l'école  normale 


[Petit  de  Julleville.* 

!  Ptecbon.* 
iPajtf. 
!  Sincnt.* 
Waitz. 

Ton. 


4864 

André  (Charles). 

âablé.* 

Boay.» 

Boucher.* 

Ganbette.* 

fcetin.* 

Dtiinrïer.* 

fcrboux  (G.).* 

DeUnnay. 

ireffin.* 

î2oa. 

Gasté. 

Jéaot.» 

Laurent.* 

Lesajre.* 

Lctraïi.» 

Ibireau.* 

Seirtneuf. 

Plûanski. 

Pwjade. 

BâmbaucL* 

lebière.» 

Stbatier. 

Teissier. 

Troosens. 

fiwfe.* 

ïévort. 


iHee 


iiemin . 


4863 

Amigues . 

Bertagne.* 

Blancnet.* 

Carapou  (de).* 

Chastaing  -  Lafilo- 
lie.* 

Darboux  (L.), 

Deiss. 

Dietz.* 

Fiot.* 

Gohierre  de  Long- 
champs.* 

Gorceix. 

Grégori.* 

Jeanmaire. 

Launoy. 

Legoux. 

Le  Monnier. 

Lignières.* 

Merlin.* 

Penjon. 

VidaldelaBlache.* 


4864 

Barbelenet. 

Benoist. 

Berthault.* 

Bourdeau. 

Cerf.* 

Combe.* 

Croiset  (A.).* 

Dastre.* 

Ditte.* 

Espinas.* 

Fontaine. 

Fringnet.* 

Halbwachs.* 

Jodin.* 

Laféteur.* 

Lecomte.* 

Lusson . 

Maillard. 

Millot. 

Parpaite.* 

Perrier.* 

Pichon.* 

Raby.* 

Staub.* 


4865 

Ammann.* 

Bourlier. 

Boutroux.* 

Buisson. 

Cornu.* 

Croiset  (M.)*. 


Dereux.* 

D'hombres.* 

Dubois. 

Febvre. 

Gazier.* 

Lantoine.* 

Maneuvrier.* 

Martine.* 

Maspero.* 

Masquelier.* 

Niewenglowskî.  * 

Noguès.* 

PatenÔtre. 

Pein.* 

Thomas. 

Voisin.* 


4866 

Baillaud. 

Barrère.* 

Bichat. 

Bonnard. 

Bouty.* 

Cartault.* 

Clairin.* 

Couturier.* 

Daguenet.* 

Dauphiné.* 

Debidour.* 

Gillette-Arimondy 

Jalliffier.* 

Kliszowski.* 

Liard.* 

Luchaire.* 

Piéron.* 

Rabier.* 

Régismanset. 

Renan.» 

Richard.* 

Tannery.* 


4869 

Aulard.* 

Bourgine.* 

Climesco. 

Coûtant.* 

Dauriac* 

Deiob.* 

Delaitre .  * 

Denis.* 

Dessenon. 

Drincourt.* 

Durand-Morimbau,* 

Egger.* 

Faguet.* 

Gay.  * 

Gayon. 

Giard.* 


477 

Hervieux. 

Humbert  (Louis).* 

Jenn.* 

Lefebvre. 

Mérimée. 

Niebylowski. 

Revoil. 

Roques.* 

Rouard. 

Rousset.* 

Simon.* 

Szymanski. 

Texier. 

Vast.* 


4868 

Angot.* 
Astor. 
Bayet* 
Bizos. 
Blocb.* 
Bouant.* 
Brochard.* 
Caron.» 

Collignon  (M.).* 
Colsenet. 
De  Crozals. 
Deleveau. 
Dul'et* 
G  ri  veaux. 
Hostein. 
Lame. 
Lehanneur. 
Lévy. 

Lippmann.* 
Macé    de  Lépinat 
(A.).*  J 

Pellet. 
Pierre. 
Souquet. 
Zeller.* 


4869 

Bédorez.* 

Bouvier.* 

Chantavoine.* 

Charve. 

Claverie.* 

Damicn. 

Darsy.* 

Dupuy.* 

Ferras. 

Floquet. 

Foussercau.* 

Hémon.* 

llomolle. 

Jacob.* 

Joyaux. 

12 


178 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Maneuvrier.* 

Mazeran. 

Philibert. 

Tournois.* 

Verdier. 

Zahn. 


4870-14 

Bompard.* 

Brune L 

Chamberland.* 

Châtelain. 

Chuquet.* 

Debon. 

Dupont. 

Gasquet  (A..). 

Gazeau.* 

Grec. 

Guillon.* 

Guiraud.* 

Hurion. 

Lafont.* 

Margottet. 

Mathieu.* 

Peine.* 

Peilat.* 

Pellisson. 

Petot. 

Pressoir.* 

Rinn.* 

Sentis. 

Strehly.* 


487» 

Bauzon.* 

Berson.* 

BlancheU 

Boudart. 

Bougier.* 

Brossier.* 

Brunel.* 

Coutret. 

Dautheville. 

Ducatel.* 

Duruy.* 

Dybowski.* 

Garbe. 

Gérard. 

Girard.* 

Gouré  de  Villemon- 

tée.* 
Grégoire. 
Lemaître.* 
Macé  de    Lépinay 

(J.). 
Mangeot. 

Mantrand.* 

Marchai. 


Marchand. 

Martha.* 

Monin.* 

Pacaut.* 

Pessonneaux.* 

Poirier. 

Séailles-.* 

Suérus.* 

Verdi  n. 


1813 

Appell.* 

Beaudouin. 

Berger. 

Bonnier.* 

Bourciez. 

Boutroux. 

Cagnat.* 

D'Huart. 

Edet.* 

Ganderax.* 

Gourraigne,* 

Haussoullier.* 

Henry. 

Jamet. 

Krantz. 

Laignoux.* 

Lefèvre. 

Lion.* 

Mabilleau.* 

Marchai.* 

Piquet.* 

Raballet. 

Rémond. 

Riquier. 

Sauvage. 

Souriau  (P.). 

Thimont.* 

Vivot. 

Wahl.* 

Waille. 


4874 

Albert.* 

Allais. 

Bel  dame.* 

Bétout.* 

Blutel* 

Brichet.* 

Brillouin.* 

Budzynski.* 

Buguet. 

Chairy.* 

Chappuis.* 

Constantin. 

Corréard.* 

Droz. 

Durand.* 


Gœlzer.* 

Guigon. 

Guiltot.* 

Izoulet.* 

Janaud. 

Lacour. 

Lafaye.  * 

Lehugeur.* 

Lyon-* 

Mesplé. 

Montargis. 

Mon  te  t.* 

Picard.* 

Pottier.* 

Sabatier. 

Seignobos.* 

Weimann.* 


4875 

Alliaud. 

Aubert.* 

Baize.* 

Barbarin. 

Bernard. 

Blanchet.* 

Bonnières.* 

Cardon.* 

Chaaveau.* 

Dognon. 

Du  DUC. 

Gachon. 

Gautier.* 

Hamel.* 

Hauvette.* 

Lachelier.* 

Lacour.* 

Lefrançois. 

Legrand  (A.)* 

Martinet. 

Michel.* 

Parmentier. 

Puiseux.* 

Rabaud.* 

Rebuffel. 

Rémond. 

Rivière.* 

Rousseaux. 

Souriau  (M.). 

Wallon.* 


487* 

Antomari.* 

Auerbach. 

Balézo.* 

Bernardin.* 

Bonafous. 

Brocard. 

Cahen.* 


Cator.* 

Chabot. 

De  Mages.* 

Dubois.* 

Dumesnil. 

Dupuy.* 

Gai. 

Goulin.* 

Goursat.* 

Groussard.* 

Jouffret. 

Keiffer. 

Lacour-Gayet* 

Lanson.* 

Lebard. 

Leduc* 

Legrand.* 

Lelorieux.* 

Lemaire. 

Lévy-Bruhl.* 

Marcou.* 

Nebout. 

Offret. 

Périer.* 

Reinach.* 

Robert* 

Vernier. 


4  811 

Adam. 

Baudot.* 

Bloch.* 

Boncenne.* 

Bourgeois  * 

BreleL* 

Breton.* 

Brunel. 

Clerc. 

Costantin.* 

De  ia  Ville  de  lik] 

mon. 
De  Lens. 
Duport. 
Eisenmenger.* 
Faure.* 
Gâches. 
Gardillon. 
Istria. 
Joannis.* 
Jullian. 
Leblond. 
Marion. 
Mauxion. 
Michel.* 
Rébelliau.* 
Roy. 

Thamin.» 
ThiaucourU 
Thirion  (Ernest)* 
Thirion  (Paul].* 


J 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE 


179 


1878 

BaudriUart.* 

Bdot.* 

Benoist.* 

Bergson.* 

Bloume.* 

Boitel.* 

Ceinte. 

Colomb.* 

Canllier.* 

David.» 

Desjardins.* 

Dk.* 

Didier.* 

DiehL 

Dsrison. 

Godard.* 

iranien. 

Hambert  (Ch.).* 

Jenrès.* 

Jeanroy. 

Lefebvre. 

Lemercier. 

Leone. 

Martin. 

Hellerio.* 

Milbaud. 

Monceaux.* 

Uoreau-Nélaton.* 

Monilot. 

Pfcter. 

Pomonti. 

Pricm.* 

Puecb.* 

Bobert. 

SaLomon.* 

Stutrcaux. 

Weîll. 


4879 

Bertinet.* 

fcelecki. 

Bûche.» 

Bnmot.* 

Casanova.* 

Cbarruit. 

Ctorret.* 

^    jenU* 

Wpeuch.* 

fournie.* 
Parkheim. 


1*0* 

$«*i(ro. 
fonti. 

|&aasay.* 


Jacquinet.* 
Janet  (P.).* 
Kœnigs.* 
Le  Breton. 

LeclercduSablon. 

Lesgourgues. 

Malavialïe. 

Marcourt.* 

Monod.* 

Paris. 

Picard  (A.). 

Picard  (L.).* 

Pionchon. 

Raffy.* 

Rodier. 

Thévenot. 


1880 

Barau.* 

Bernés.* 

Boisard.* 

Castaigne. 

Cousin. 

Déjean.* 

Dufour.* 

Durrbach. 

Ehrhard. 

Ferrand. 

Gauthiez.* 

Gesnot. 

Griess. 

Guichard. 

Imbart  delaTour. 

Lécrivaiu. 

Le  Goupils.* 

Lena.* 

Liber. 

Massebieau. 

Mayer.* 

Michel. 

Nepveu. 

Nicol.* 

Nougaret. 

Papelier. 

Reynier.* 

Richard. 

Rossignol. 

Salomon.* 

Thomas. 

Thouvenel.* 

Tissier.* 

Valot. 

Wallerant.* 


1881 

Aignan. 
Andoyer.* 
Audiat.* 
Berr.* 


Blondel. 

Blutel.* 

Boudhors.* 

Bourdel. 

Calvet. 

Cariez. 

Claveau. 

Comte.* 

Daguiilon.* 

Desrousseaux.* 

Dimbarre. 

Dorlet. 

Fallex.* 

Fournier. 

Gallois* 

Girod.* 

Goulard. 

Haure. 

Hentgen.* 

Laflont. 

Lorquet.* 

Morand.* 

Paraf. 

Parigot.* 

Pératé.* 

Perdrix. 

Pérès. 

Petit.* 

Petitjean.* 

Pigeon. 

Radet. 

Rauh. 

Recoura. 

Sautreaux* 

Villard.* 

Vogt. 

Welsch. 


188* 

Allier.* 

Audic.* 

Cahen.* 

Dautremer. 

Delarue. 

Delbos.* 

Deschamps.* 

Dufayard.* 

Duhem. 

Fougères. 

GloU.* 

Hodin. 

Houlleviguo. 

Huard.* 

Joubin. 

Kesternich.* 

Lary. 

Léonard. 

Lesgourgues. 

Mercier. 

Meslin. 

Péchard* 


Pélissier. 

Perrier.* 

Plésent. 

Rigout. 

Rondeau. 

Salles.* 

Schiesscr.* 

Simonin. 

Sinoir. 

Spinnler. 

Stouff. 

Thouverez. 

Valès. 

Viret. 

Wogue.* 

1883 

Bédier.* 

Bouvier  (B.). 

Bordes. 

Caména  d'Almcida. 

Chauvelon.* 

Chrétien. 

Claretie.* 

Colléatte. 

Cor.* 

Cosserat. 

Doublet. 

Duboin. 

Ducasse. 

Durand. 

Girbal. 

Glachant.* 

Gsell. 

Haudié.* 

Herr.* 

Janet.* 

Lebègue. 

Lécha  t. 

Lelieuvre. 

Le  Vavasseur. 

Mâle.* 

Mercier. 

Padé. 

Painlevé.* 

Petit. 

Poincaré.* 

Puzin. 

Ouiquet.* 

Riemann.* 

Roos. 

Texte. 

Vanvincq. 

Weill.* 

Zyromski. 

1884 

Andler.* 

Baillet. 

Bérard.* 


480 


ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


Bernés. 

Berthet.* 
Bessières. 
Bonnaric. 
*  Bon  Del. 
Bouvet. 
Carré. 

Chassagny.* 
Chaumont. 
Chudeau. 
Constantin.* 
Daux. 
DereimS.* 
De  Tannenberg. 
Flandrin.* 
Gautier  (Km.). 
Gidel.» 
Glachant.* 
Grévy.* 
Grosjean.* 
Hadamard.* 
Houpin. 
Huguet. 
Jamot.* 
Jordan. 
Lefèvre. 
Lemoine.* 
Liéby. 
Macô. 
Magrou. 
Michon.* 
Nollet.* 
OudoL 
Rénaux. 
Richard. 
Rivais.* 
Simon. 
Vessiot. 
Wehrlé.* 

4885 

Bazaillas.* 

Bertrand . 

Bondieu. 

Bouasse. 

Bourlet.* 

Cbabrier. 

Cbavannes.* 

Ferval.* 

Fischer.* 

Foucher.* 

Gallouédec. 

Gauiier. 

Guiraud. 

Guitton. 

Hauser. 

Henry. 

Huriez. 

Lahillone. 

Lalande.* 

Lamaire.* 


La  venir.* 

Le  Dan  Lee* 

Lefebvre. 

Legrand  (G.).* 

Legrand  (E.). 

Lesans. 

Matruchot.* 

Mirman.* 

Molbert. 

Onde. 

Padovani. 

Parturier. 

Picart. 

Raveneau.* 

Rolland  (Et.). 

Rouger. 

Sirven.* 

Strowski.* 

Toutain. 

Vèzes. 

4886 

Abraham.* 

Bertrand.* 

Boley. 

Bouchard. 

Brunhes. 

Gels.* 

Chair. 

Chanzy. 

Clément. 

Colardeau.* 

Cousin. 

Cury.* 

Dalmeyda. 

De  Bévotte. 

Delassus. 

De  Ridder. 

Dongier.* 

Dumas.* 

Féraud. 

Gauckler. 

Guy. 

Gignoux. 

Jacquet. 

Joubin. 

Legras.* 

Lespieau.* 

Levrault. 

Lorin. 

Marmier.* 

Matignon. 

Mélinand. 

Millot. 

Pages.* 

Raveau.* 

Renel. 

Rolland  (R.).* 

Soudée. 

Suarès. 

Surer. 


4889 

Alekan.* 

Ardaillon. 

Aubry. 

Bardin. 

Bénaerts. 

Bernheim. 

Bézard. 

Caullery. 

Chamard. 

Chamonard.* 

Chouet. 

Courbaud.* 

Courteault. 

Couturat. 

Couve. 

IVAladern. 

Dufour. 

Fournez. 

Frémiot. 

Lévy. 

Maluski. 

Marsan. 

Mérieux. 

Mesnil.* 

Moog. 

Moreau. 

Paoii* 

Perchot.» 

Petite  au. 

Robert. 

Rolland. 

Roussot. 

Sacerdote.» 

Saussine. 

Selves. 

Simon.* 

Tcheng-Siou-Sien . 

Weill. 

Worms.* 


4888 

Abelin. 

Barthélémy. 

Bertaux.* 

Binet. 

Bouniol. 

Brunschvicg. 

CapelLe. 

Car  tan. 

Cavalier. 

Chabert. 

Cresson. 

Decourt. 

De  Martonne. 

Dufour. 

Ferrand. 

Forné.* 

Gazin. 

Goyau.* 


Havard. 

Hélier.» 

Lagabrielle. 

Leau.* 

Lhébrard. 

Martinenche. 

Molliard.* 

Nouvel. 

Perreau. 

Petitdidier. 

Pichon.* 

Pottevin.* 

Roche. 

Schneider. 

Teste. 

Tourrès. 

Tresse. 

Vacherot. 

Vacon. 

Vintéjoux. 

Weiss. 

488» 

Borel.* 

Bourg  uet. 

Brunhes.» 

Camichel. 

Chartier. 

Derroja. 

Doud  mot  de  la  Boà 

sière.* 
Douxami. 
Drach.* 
Dufour. 
Eisenmann. 
Giraud. 
G  rai  Ilot. 
Halévy.* 
Jaulmes. 
Le  Blanc. 
Lévv. 
Malherbe. 
Ruyssen . 
Taratte. 
Thybaut. 
Vauiier. 
Versaveaud. 

48»l> 

Arnould. 

Beaulavon. 

Beaunier.* 

Bequignou. 

Berthelot. 

Beudon. 

Blanchet. 

Bocquet.* 

Bodm.* 

Bougie. 

Busson. 


r 


de  l'école  normale 


484 


Brizard. 

CflUOD. 

ûesjacques.* 
GtstineL 
Jooguet. 

Lowenstein  —  Jor- 
dan. 
Mathieu  (H.). 
Ma  Qrain. 
Mouton  (H.).* 
Ificbaut. 
.Piquet. 
'Parodi 
;  Perdroet. 
PétroTitch. 
jPbffipoi* 
rWaud.* 
;IUy.* 
Rwenthal. 
Jtotgier. 
Sagnac* 
Sibaet. 
Thîëbaut.* 
Verdier. 
Versini. 
Tai. 
Volluet. 

4891 

Brochet. 
Cassairne. 
Gigny.* 
Commissaire. 
Oamaussel. 
Darboux  (J.). 
De  Bilbère   Saint- 
Martin. 
Darand  (A.). 
Fédel. 
Posaty. 

?©araier  (P.). 
Goaselin. 
ftmtereau. 
Greffe. 
Hermann. 
Harriot. 

Job* 

lamirand. 
Li  pointe. 
LbdouU.* 
Lapea. 

U*7  (E.). 
Marotte  (Fr.).* 
Mttcart  (J.).* 

'  îfalhieu  (J.).* 

Perrm(J-B.).* 
Bay.» 

B$ao. 

>  fiwbard  (E.). 

Rousselle. 


Sagnac  (Ph.).* 

Strowski  (St.). 

Vallaux. 

Van  Ticghem  (P.). 

Vidal. 

Y  ver. 

Zimmermann.* 

489« 

Baire. 

Bargy. 

Berihet.* 

Bornecque.* 

Brucker.* 

Cahen. 

Cholet. 

Ci  rot. 

Cot  ton. 

Cuulet. 

Crouzet. 

De  Ma  r  tonne.* 

Demangeon. 

Des  pois. 

Drouin. 

Dubouia. 

Dufourcq. 

Duperray. 

Eliade.* 

Feyel.* 

Gallotti. 

Goisot.* 

Hubert.  * 

Jubin.* 

Lattes. 

Le  Roy.* 

Leroy. 

Maige.* 

Marijon. 

Mineur. 

Mou  thon. 

Pény. 

Perrin  (G.).* 

Rouyer. 

Rudler. 

Segond. 

Téry. 

Thiry.* 

Vieillefond.* 

Vincent.* 

Wahl.* 

«893 

Besnier. 

Beuzart.* 

Bourrilly. 

Briot.* 

Buisson.* 

Cambronne.* 

Canat. 


Clerc. 

Deroide. 

Dupouy. 

Dureng.* 

François. 

George. 

GuUon. 

Haguenin. 

Hus8on.* 

Laloy.* 

Landry. 

Lange. 

Lequintrec. 

Mondain. 

Morel. 

Ozil. 

Pradines. 

Rageot. 

Rozet.* 

Sarthou. 

Simiand.* 

Sourdille.* 

Terrier. 

Touren.* 

Treffel.* 

Vaucheret.* 

Vignal.* 

Vignes. 

Wilbois. 


4894 

Àllard. 

Angelloz. 

Arbelet. 

Beghin.* 

Bénard.* 

Bernard.* 

Bealais. 

Bloch. 

Burnet. 

Cambefort. 

Challaye. 

Dubreuil.* 

Elbel. 

Foulon. 

Gaillet-Billotteau. 

Homo. 

Lange vin. 

Lebesgue. 

Léon. 

Lévy. 

Litalien. 

Luchaire.* 

Mantoux. 

Massoulier,* 

Mathiez. 

Mendel. 

Meynier. 

Montel. 

Nadaud. 


Patte.  * 

Perèz  (F.). 

Poirot. 

Renaud. 

Roques. 

Roustan. 

Sarrien. 

Seure.* 

Valette. 

Villeneuve. 

Weulersse. 

"Y  von. 


4895 

Abt. 

Albo. 

Aimeras. 

Aroles. 

Arren.* 

Aynard.* 

Bérard. 

Bourgin. 

Bouzat.* 

Brunet. 

Bucheoaud.* 

Bury. 

Cettier. 

Chaumeiz. 

Debidour. 

Duclauz. 

Dufor. 

Duguast. 

Dumas.* 

Esclangon. 

Flegenheimer.* 

Foulet.* 

Fourniols. 

Galland. 

Garnier. 

Gauthier. 

Granger. 

Hansen. 

Houssais. 

Labrousse. 

Lebeau. 

Leçon  te. 

Léger.* 

Lu  bac. 

Maître. 

Maroger. 

Michel. 

Muret. 

Navarre. 

Péguy.* 

Pérez> 

Renault. 

Ray. 

Sueur. 

Vacher. 

Waltz. 


482 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


1896 


Elèves  de  troisième  année  (l). 


SECTION  DB  PHILOSOPHE. 

SECTION  D'HISTOIRE. 

SECTION  DB  MATHEMATIQUE 

Aillet. 

Babut. 

Berthier. 

Dacosta. 

Caus. 

Chollet. 

Eniabran.* 

Girard  in. 

Clairin.* 

Roussel. 

Dauzats. 
Dubesset. 

SBCTION  DE  GRAMMAIRE. 

Genty. 

SECTION  DE  LITTÉRATURE. 

Laureaux. 

Dccis.* 

Obriot. 

Audran. 

Talagrand. 

Rocquemont. 

Beck. 

Tharaud. 

Cahen. 

Weil. 

Gillet. 

SECTION  DB  PHYSHllE. 

Guerrey. 

SECTION  DES  LANGUES  VIVANTES 

Laurente. 

Ascoli. 

Merland. 

Bernheim. 

Boudin. 

Monod. 

Caramian. 

Chavaune. 

Pernod.* 

Regnaud. 

Dufour.* 

(1)  Par  décision  du  Conseil  d'administration  en  date  du  30  mars  1874,  les  élève* 
de  troisième  année  sont  inscrits  sur  la  liste  des  membres  de  l'Association,  et  les 
chefs  de  section  (*)  ont  droit  de  vote  à  l'Assemblée  générale  annuelle. 


j 


r 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  483 


LISTE  GÉNÉRALE  PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE 


DfcS  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION  AU  1er  JANVIER  1899  (l) 


—  Abelio,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers. 

—  Abraham,  professeur  de   physique   au  lycée  Louis-le-Grand,  maître   de 
conférences  à  l'École  Normale,  S.  P. 

N£  —  Akt,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lons-le-Saulnier. 

■77  —  Adam,  corespondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  rec- 
teur de  l'Académie  de  Dijon. 

H81  —  Algnan,  inspecteur  d'académie  à  Vannes. 

AK  —  Alllet,  élève  de  la  section  de  philosophie. 

*«*  —  Albert,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  boulevard  Saint- 
Germain,  234,  S.  P. 

HK  —  Albo,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

ttR  —  Aleaa,  libraire-éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  108,  S.  P. 

W7  —  Alekao,  professeur  de  lettres  et  d'allemand  au  lycée  Voltaire,   boulevard 
Voltaire,  93. 

•*4  —  Allais,  professeur  de  littérature    française    à   la   Faculté  des  lettres  de 
Rennes,  S.  P. 

*M  —  Allard,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Beauvais. 

tt*  —  Allland,  inspecteur  d'académie  à  Amiens. 

tt£  —  Ailler,  agrégé,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  philosophie  a  la  Fa- 
culté de  théologie  protestante  à  Paris,  boulevard  Raspail,  282. 

ta  —  Allnard,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences,  direct,  hon.  de  l'Obser- 
vatoire du  Puys-de-Dôme,  22  bis,  place  de  Jaude,  à  Clermont. 

KH  —  Aimeras,  agrégé  de  mathématiques,  soldat  au  3e  de  ligne,  4e  comp.,  à  Nice. 

1*3  —  A  ml  gués,  proviseur  du  lycée  de  Toulon. 

*B  —  Amman n,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  8.  P. 

Kt  —  Amoureux,  professeur  honoraire  de   mathématiques   du  lycée,   31,  rue 
Saint-Julien,  à  Douai. 

UN  —  Aadler,  maître  de  conférences  d'allemand  à  l'École  Normale,  rue  Claude- 
Bernard,  33. 

181  —  Andoyer,    chargé  d'un   cours    complémentaire  de  mécanique  céleste  et 
maître  de  conférences  de  mathém.  à  la  Sorbonne,  avenue  d'Orléans,  5. 

•0  —  Aaéré  (D.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Stanislas, 
rue  Vauquelin,  28. 


(1;  Dans  cette  liste,  S.  P.  désigne  les  souscripteurs  perpétuels. 


484  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLEVÉS 

Promotions. 

1861  —  André  (Ch.),  directeur  de  l'Observatoire,  à  Saint-Genia-Laval  et  profes- 
seur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 

1894  —  Angelloz-Pessey,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Loudun. 

1868  —  Angot,  météorologiste  titulaire  au  Bureau  central,  professeur  à  l'Institut 
agronomique,  avenue  de  l'Aima,  12,  S.  P. 

1876  —  Antomari,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Carnot. 

1873  —  Appell.  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  mécanique 
rationnelle  à  la  Sorbonne,  et  d'analyse  mathématique  à  l'École  Centrale, 
rue  Leverrier.  6. 

1853  —  Appert,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue  de  Montreuil.  65, 
à  Versailles,  S.  P. 

1894  —  Arbelet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux. 

1887  —  Ardaillon,  chargé  de  cours  de  géographie  k  la  Faculté  des    lettrée,  rue 

de  Le ns,  53,  à  Lille. 
1890  —  Arnould,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Orléans. 

1895  —  Arole»,  professeur  de  physique  au  collège  de  Valence. 

1895  —  Arren,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes. 

1896  —  Aseoli,  élève  de  la  section  de  physique. 

1868  —  Afttor,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences, 

place  Victor-Hugo,  11,  à  Grenoble. 
1875  — •  Aubert,  profess.  de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Rome,  139,  S-  P. 
1845  —  A  libertin,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 

recteur  honoraire,  professeur  honoraire  de  littérature  française  de  La  Faculté 

des  lettres,  rue  Vaillant,  5,  à  Dijon. 
1861   —  Aubié,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Carnot,  rue  de  la  Pompe,  136* 
1887  —   Aubry,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Alger. 

1881  —  Audlat,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  boulevard    Ar»go, 

97,  8.  P. 

1882  —  Audio,  prof.de  troisième  au  lycée  Charlemagne,  rue  de  Madame,  49,-8.  P. 
1890  —  Audran,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1874  —  Anerbach,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 
1867  —  Aulnrd,  professeur  d'histoire  de  la   Révolution  française  à  la  Sortance, 
pla.ce  de  l  Ecole,  1,  8.  P. 

1895  —  Aynard,  élève  de  quatrième  année,  lettres. 

1896  —  Babut,  élève  de  la  section  d'histoire. 

1893  —  Bahou,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse. 

1866  —  Batllaud,  directeur  de  l'Observatoire,  doyen  honoraire  et  professeur  d'st- 

tronomie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
1884  —  Baillet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angouléme,  S.  P. 
1851  —  Ballliart,  inspect.  honor.  d'académie,  rue  Charles  Nodier,  25,  à  Besançoa. 
1853  —  Ballly,   correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions   et  Belles-Lettre, 

professeur  hon.  de  quatrième  du  lycée,  rue  Bannier,  91,  à  Orléans. 
1892  —  Balre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bar-le-Dnc. 

1875  —  Baisse,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  du  Luxembourg,  & 

1876  —  Baièzo,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  Saint-Louis,  rofl 

Claude  Bernard,  66. 
1880  —  Baraui,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Carnot. 


r 


DE  L'ÉCOLE   NORMALE  485 


Promotions. 

1875  —  Barbarie,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bordeaux. 
1864  —  Barbelenei,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Tronson-Ducoudray, 
à  Reims. 

1887  —  Bardin,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Clermont. 

1892  —  Bargy,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nîmes,  en  congé,  professeur  de 

français  à  Columbia  University,  New- York. 
1866  —  Barré re,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon,  S.  P. 

1888  —  Barthélémy,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Alger. 

1877  —  Baudot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Odéon,  12. 

1878  —  Baudrlllart,   prêtre  de   l'Oratoire,   agrégé  d'histoire,  docteur  es  lettres, 

à  la  maison  d'études  de  l'Oratoire,  quai  des  Célestins,  8. 

1872  —  Baazoo,  docteur  es  lettres,  principal  du  collège  de  St-Germain-en-Laye. 

1868  —  Bayet,    correspondant  de  l'Académie   des  Inscriptions   et  Belles-Lettres, 

directeur  de  l'Enseignement  primaire  au  Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique, rue  Gay-Lussac,  24. 
1885  —  Bmzalllas,  profes.  de  philosophie  au  collège  Stanislas,  rue  de  Rennes»  161. 

1873  —  Beaudonin,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  è  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse. 
1890  —  Beaulavon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Sens- 
1890  —  Beaunler,  agrégé  des  lettres,  rue  d'Edimbourg,  20. 
1896  —  Beck,  élève  de  la  section  de  littérature. 
188)  —  Bedler,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  françaises  à  l'École 

Normale,  avenue  Bosquet,  52. 

1869  —  Bédorez,  inspecteur  honoraire  d'académie,    directeur  de   l'enseignement 

primaire  du  département  de  la  Seine,  rue  Brémontier,  0. 
1894  —  Beghin,  agrégé-préparateur  de  mathématiques,  à  l'École  Normale. 

1874  —  Beldame,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 
1859  —  Bellanger,  inspecteur  d'académie  à  La  Rochelle. 

1878  —  Belot,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Pompe,  107, 
1887  —  Benaert*,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Rennes. 

1894  —  Bénard  (H.),  agTégé,  préparateur  de  physique  au  Collège  de  France,  bou- 

levard Port- Royal,  47. 

1864  —  Benolst  (A.),   recteur  de  l'académie  de  Montpellier,  S.  P. 

1878  —  Benolst  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  Henri  IV. 

1890  —  Bequlgnon,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Lille. 

1884  —  Bérard  (V.),  maître  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études,  exami- 
nateur d'admission  à  l'École  navale»  professeur  de  géographie  à  l'École 
des  Hautes-Études  maritimes,  rue  des  Chartreux,  4,  S.  P. 

1895  —  Bérard  (R.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rennes. 

873  —  Berger,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  avenue  Saiut-Eloi,  2,  à  Limoges. 

878  —  Bergson,  maître  de  conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale,  boule- 
yard  Saint- Michel,  76. 

867  —  Berna ge,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. 

•75  —  Bernard  (L.),  inspecteur  d'académie  à  Saint-Étienne. 

1894  —  Bernard  (Noël),  agrégé  des  sciences  naturelles,  boursier  d'étude*  à  la 
Sorbonue. 

1876  —  Bernardin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Charîemagne,  avenue  d'Or- 
léans, 48,  S.  P. 


L 


486  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1852  —  Bernés  (Évariste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis- 
le-Grand,  rue  de  Madame,  34. 

1880  —  Bernés  (Henri),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le- Grand,  bou- 

levard Saint-Miche!,  127,  S.  P. 
1884  —  Bernés  (Marcel),  prof,  de  philosophie  au   lycée  Louis-le-Grand,  rue  des 
Binelles,  37,  à  Sèvres. 

1887  —  Bernheim,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 
1896  —  Bernhelmg,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes. 

1881  —  Berr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  rue  Saint- Honoré,  350. 
1872  —  Berson,  professeur  de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  Guy  de  la  Brosse, 

15,  8.  P. 

1863  —  Bertagne,  proviseur  du  lycée  Henri  IV. 

1888  —  Bertaux,  agrégé  des  lettres,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 

maître  surveillant  à  l'École  Normale. 

1864  —  Berthault,  ancien  professeur  de  troisième  au  lycée  Charlemagne,  rue  de 

la  Trémoïlle,  28. 
1890  —  Berthelot,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Sens. 

1884  —  Berthet  (E.î,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet. 

1892  —  Berthet  (G.),  professeur  de  lettres  au  collège  d'Autun. 
1896  —  Be  ri  hier,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1854  —  Bertin,  professeur  libre  à  la  Sorbonne,  rue  Boislevent,  13. 

1879  —  Bertlnet,  prof  es.  de  physique  au  lycée  Buffon. 

18iu  —  Bertrand  (Alex.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptious  et  Belles-Lettres, 
conservateur  du  Musée  de  Sai ut-Germain,  professeur  d'archéologie  natio- 
nale à  l'Ecole  du  Louvre,  S.  P. 

1850  —  Bertrand  (Edouard),  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  ro- 
maines à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 

1885  —  Bertrand  (Louis),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Alger. 

188ô  —  Bertrand  (Léon),  maître  de   conférences  de  pétrographie  à  la   Sorbonne. 

rue  Guy-de- la-  Brosse,  9. 
1894  —  Beslals,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Constantine. 

1893  —   tiesnier,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  faculté 

des  lettres  de  Caen. 
1884  —  Bessléres,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Aurillac. 

1874  —  Bétouc,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson. 

1890  —  Heudon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 
1893  —  Benzart,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Gap. 

1887  —  Bézard,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles,  8.  P. 

1866  —  Blehat,   correspondant  de  l'Académie  des  sciences,   doyen    et   professeur 

de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1879  —  Biéleekl,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  8.  P. 

1888  —  Binet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayoune,  S.  P. 

1879  —  Bloehe,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louis-le-Grand,  8.  P. 

1S68  —  Bizos,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux. 

1863  —  Blanehet  (D.),  proviseur  du  lycée  Condorcet. 

1*72  —  Blanehet  (Ch.)t  proviseur  du  lycée  de  Pau. 

1875  —  Blanehet  (A.),  censeur  des  études  du  lycée  de  Versailles. 


J 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  487 


Promotions. 

1990  —  Elan  ©bel  (J.),   professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  Rohaut-de-Fleury,  26, 

à  Constantine,  en  congé- 
1868  —  Bloch  (Gustave),  profes.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  en  congé;  maître 

de  conférences  suppléant  d'histoire  à  l'École  Normale,  rue  d'Alésia,  72. 

1877  —  Blorh  (S.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Jauson. 

1894  —  Bloeh  (Léon),  professeur  de  philosophie  au  collège  de  Dreux. 
1881  —  Blondel,  professeur-adjoint  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres,   rue 
Roux-Alphéran,  15,  à  Aix,  8.  P. 

1878  —  Blonnae,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 

1874  —  Blntel  (A.)*  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Carnot,  boulev.  de  Clicby,  83. 
1881  —  Blntel  (E.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis» 

chargé  d'un  cours  complémentaire  à  la  Sorbonne,  rue  Claude- Bernard,  65. 

Jfôo  —  Boeqnet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims. 

I&>  —  Bodln,  prof,  de  seconde  au  collège  Stanislas,  rue'd'Assas,  7. 

1880  —  Boisa rd,  professeur  de  physique  au  lycée  Carnot. 

1843  —  Botaator,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  membre  de  l'Aca- 
démie des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  professeur  au  Collège  de  France, 
maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  l'École  Normale, 
Président  de  l'Association,  quai  Conti,  23,  S.  P. 

}878  —  Boltel,  professeur  de  physique  au  lycée  Lakanal,  S.  P. 

1886  —  Boley,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Quitnper. 

1870  —  Bompard,  professeur  de  rhétorique  supérieure  au  lycée  Louis-le-Grand, 
professeur  à  f  École  Normale  de  Fontenay. 

1876  —  Bonafous,  professeur  de  langues  et  littératures  de  l'Europe  méridionale  à 

la  Faculté  des  lettres,  avenue  Victor-Hugo,  20,  à  Aix. 

1877  —  Boneenne,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Voltaire. 
1885  —  Bondleu,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 

1866  —  Bonnard,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nîmes,  avocat  à  la 
Cour  d'Appel,  rue  de  la  Planche,  11  bis  et  15,  à  Paris,  S.  P. 

I8M  —  Bonn» rie,  inspecteur  d'académie  à  Nîmes. 

1849  —  Bonnel  (J.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  montée 
Saint- Laurent,  14,  à  Lyon. 

1883  —  Bonnel  (F.-J.),  chef  des  travaux  pratiques  d'histoire  naturelle  à  l'École 
de  médecine  de  Nantes. 

1873  —  Bonnler,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  botanique  à  la 
Sorbonne,  directeur  du  laboratoire  de  biologie  végétale  d'Avon  (Seine- 
et-Marne),  8.  P. 

1875  —  Bonn  1ère»,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

1845  —  Bonnotte,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  collège  d'Auxerre. 
1861  —  Bony,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand. 
1883  —  Bordrs.  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Agen. 
1889  —  Boral.  maître  de  confér.  à  l'École  Normale,  rue  Toullier,  7. 
1892  —  Bornerqiie,  docteur  es  lettres,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Poi- 
tiers, 8.  P. 
868  —   Boaant,  professeur  de  physique  au  lycée  Charlemagne. 

885  —  Booan»e,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

886  —  Bouchard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 

842  —  Bouclier  (Auguste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 


488  ASSOCIATION   DES   ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

lycée  et  directeur  honoraire  de  l'École  préparatoire  à  l'Enseignement  supé- 
rieur d'Angers,  boulevard  de  Talence,  295,  à  Bordeaux,  S.  P. 

1861  —  Boucher  (A.),  rédacteur  en  chef  du  Correspondant,  rue  du-Bœuf-Saiot- 
Paterne,  à  Orléans. 

1835  —  Bouchot,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de 
l'Université,  6. 

1872  —  Boudart,  profes.  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Audry,  31,  à  Rochefort. 

1846  —  Boudhors  (C.)t  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Grand, 
rue  du  Val-de-Grêce,  9. 

1881  —  Boudbors  (C h. -H.) .^professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  rue  du 
Sommerard,  12.  ''*-.. 

1896  —  Boudin,  élère  de  la  section  de  physique. 

1872  —  Bougier,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Lallier,  4. 

1890  —  Bougie,  maître  de   conférences  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Montpellier. 
1834  —  Bouillier,    membre  de  l'Académie   des   sciences    morales    et  politiques, 

inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  ancien  directeur 

de  l'École  Normale,  rue  de  Vaugirard,  33,  S.  P. 
1852  —  Boulangtei»,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Luxeuil. 

1888  —  Bounlol,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Montpellier. 

1873  —  Bourdes,   professeur  de  langue  et  littérature  du  S.-O.  de  la  France  à  1* 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 

1864  —  Bourrieuu,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nancy. 
1881  —  Bourdel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Reims. 

1877  —  BourgeoU  (Em.),  maître  de  conférences  d'histoire  contemporaine  à  l'Ecole 

Normale,  rue  Meurepas,  19,  à  Versailles. 
1895  —  Bourgln,  agrégé  des   lettres,  élève  de  quatrième  année  à  TÉcole. 
1867  — -  Bourgine,  professeur  de  quatrième  au  lycée  C.ondorcet.  rue  Blanche,  27. 

1889  —  Bourguet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  11 

Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 
1885  —  Bourlet,   professeur   de  mathématiques   spéciales   au   lycée   Saint-Louis, 
professeur  à  TÉcole  des  Beaux- Arts,  S.  P. 

1865  —  Bourlier,  proviseur  du  lycée  de  Dijon. 

1893  —  Bourriliy.  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nevers,  en  congé  rue  Gay- 
Lussac,  51,  à  Paris. 

1840  —  Boutan,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  direc- 
teur honoraire  de  l'enseignement  primaire  au  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  boulevard  Voltaire,  172. 

1865  —  Boutroux  (E  ),  membre  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  poli- 
tiques, professeur  d'histoire  de  la  philosophie  moderne  à  la  Sorbonne, 
rue  Saint  -Jacques,  260,  9.  P. 

1873  —  Bout  roux  (L.),  doyen  et  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Besançon. 

1S66  —  Bouty,  professeur  de  physique  et  directeur  d'études  à  la  Sor bonne,  rue 
du  Val-de-Grâce,  9,  S.  P. 

1884  —  Bouvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nevers,  en  congé,  bour- 
sier d'études  à  la  Sorbonne. 

1869  —  Bouvier  (Paul),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 


J 


de  l'école  normale  489 

Promotions. 

1883  —  Bouvier  (Bernard)  professeur  à  l'Université,  Bourg-de-Four,  10,  à  Ge- 
nève, 8.  P. 

1895  —  Bouzat,  ancien  élève  de  la  section  de  physique. 

1852  —  Bréal,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  professeur 
de  grammaire  comparée  au  Collège  de  France,  inspecteur  général  honoraire 
de  l'enseignement  supérieur,  rue  d'Assas,  70,  S.  P. 

1854  —  Brédif,  recteur  de  l'académie  de  Besançon. 

1877  —  Brelet,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Janson,  rue  Desbordes-  Val  more,  12. 

1S44  —  Brétlgnlère,  inspecteur  honoraire  d'académie,  ancien  chef  de  bureau  au 
Ministère  de  l'Instruction  publique,  adjoint  au  maire  du  Ve  arrondisse- 
ment, rue  Lacépède,  15. 

1877  —  Breton,  docteur  es  lettres,  de  la  maison  Hachette  et  Ci0,  boulevard  Saint- 
Germain,  70,  Trésorier  de  l'Association,  S.  P. 

1874  —  Brlehet,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  rue  des  Ecoles.  4  bis. 

1874  —  Brlllouln,  sous-diiecteur  à  l'École  des  Hautes-Etudes,  maître  de  confé- 
.  rences  de  physique  à  l'École  Normale,  profes.  suppléant  au  Collège  de 
France  et  au  Conservatoire  des  Arts-et-Métiers,  S.  P. 

1893  —  Brlot,  agrégé  des  sciences  naturelles,  boursier  à  l'Institut  Pasteur  de  Lille. 

1S57  —  Bris&et  (D,)  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 
à  la  Gruterie  près  Lamaslre  (Ardèche),  S.  P. 

1890  —  Brizard,  professeur  suppléant  de  physique  au  Collège  Sainte-Barbe. 

1876  —  Brocard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Havre,  S.  P. 

1868  —  Brocha  rd,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  à  la  Sor- 
bonne,  rue  de  Poissy,  13. 

1891  —  Brochet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Saint -Quentin. 

1849  —  Bronville,  proviseur  hon.  du  lycée,  faub.  Saint-Jaumes,  à  Montpellier. 
1872  —  Brossier,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 

1892  —  Brncker,  agrégé  des  sciences  naturelles, boursier  de  doctorat  au  Muséum, 

rue  Gay-Lussac,  22. 
1872  —  Brunel  iL.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire ,  28,  S.  P. 

1877  —  Brunel  (G.),  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Bordeaux. 

1870  —  Brune t  (J.),  inspecteur  d'académie  à  Constantine. 

1895  —  Bru  net  (M.),  ancien  élève  de  la  section  de  physique. 

1886  —  Brunhes  (Bernard),  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences, 
et  à  l'École  de  médecine  de  Dijon,  S.  P. 

1889  —  Brun  h  es  (Jean),  agrégé  d'histoire,  professeur  de  géographie  à  l'Université  de 
Fribourg  (Suisse)  et  au  Collège  libre  des  sciences  sociales  de  Paris,  9.  P. 

1879  —  Bmnot,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  philologie  à  la  Socbonne 
et  de  grammaire  de  la  langue  française  historique  à  l'École  des  Hautes- 
Études,  boulevard  Saint-  Michel,  105. 

1888  —  Brunschvlcg,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen. 

1895  —  Buchenaud,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1874  —  Bndztnsky,  prof  de  mathématiques  au  lycée  Carnot,  rue  Barye,  1>  S.  P. 

1874  —  Buguet,  profes.  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  médecine  de  Rouen. 

1865  —  Batafton  (B.),  directeur  du  collège  Aleoui,  à  Tunis,  président  de  l'Institut 
archéologique  de  Carthage. 


L 


1 


490  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1893  —  Buisson  (II.),  agrégé-préparateur-adjoint  de  physique  à  l'École  Normale. 

1894  —  Bornet,  agrégé  de  philosophie,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiere,  rond-  ' 

point  Bugeaud,  5. 

1895  —  Bnry,  professeur  de  lettres  au  Collège  de  Toul. 

1890  —  Bnfmon,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger,  9.  P. 


1873  —  Cagnat,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  pro- 
fesseur d'épigraphie  et  antiquités  romaines  au  Collège  de  France,  ri» 
Stanislas,  10,  S.  P. 

1846  —  Cahen  (I.)>  homme  de  lettres,  rue  de  Berlin,  9. 

1876  —  Catien  (Albert),  prof,  de  rhétor.  au  lycée  Louis-le- Grand,  rue  Condorcet,  53. 

1882  —  Cahen  (Eugène),  professeur  de  mathématiques    élémentaires    supérieures 

au  lycée  Condorcet,  rue  des  Vignes,  39. 

1892  —  Cahen  (Emile),  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  d'Athènes. 
1896  —  Cahen  (Raymond),  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1881  —  Calvet,  ancien  professeur   d'histoire  au  lycée,  industriel,    boulevard  de 

Strasbourg,  72,  à  Toulouse. 
1894  —  Cambefort,  professeur  de  physique  au  Collège  d'Argentan. 

1893  —  Cambronne,  agrégé,  préparateur  de  géologie  à  la  Sorbonne,  rue  Léon 

Cojgnet,  10. 

1883  —  Caména  d'Alinelda,  prof,  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caeo. 
1889  —  Camichel,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Lille. 
1841  —  Campeanx,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  latines  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Nancy. 
1893  —  Canal,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Auch. 
1888  —  Cape  lie,  professeur  de  lettres  (enseignement  moderne)  au  lycée  de  Reims. 

1875  —  Cardon,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Viollet-Leduc,  5. 
1881  —  Cariez,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Rennes. 

1845  —  Caron  (Ch.),  profess.  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  Saubat,  1", 
à  Bordeaux. 

1868  —  Caron  (J.),  professeur  de  dessin  graphique  à  l'École  Normale,  rue  Claude- 
Bernard,  71. 

1884  —  Carré,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Caen. 

1850  —  Carriot,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  directeur  honoraire  de 
l'enseignement  primaire  de  la  Seine,  avenue  de  Versailles,  66,  à  Auteuil. 

1888  —  Car  tan,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des  sciences, 
rue  Suchet,  38,  à  Lyon. 

1837  —  Cartault  (J.),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le- Grand, 
à  Draveil  (Seine-et-Oise). 

1866  —  Cartauli(A.),  prof,  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Rennes,  96. 

1879  —  Casanova  (P.),  délégué  à  l'Institut  français  d'archéologie  orientale  du  Caire. 
1891  —  Cawsagne,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Aix. 

1880  —  Castaigne,  proviseur  du  lycée  de  Moulins. 

1857  —  Cas  tels,  doyen  et  professeur  de  littérature  étrangère  de  la  Faculté  des 
lettres  de  Montpellier. 

1876  —  Cator,  prof  es.  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  Janson. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  491 

Promotions. 

1887  — •  Caullery,  maître  de  conférences  de  zoologie  à  la  Faculté  des  sciences,  quai 

Claude-Bernard,  35,  à  Lyon,  S.  P. 
1896  —  Cane,  élève  de  la  section  d'histoire. 

1888  —  Cavalier,  maître  de  conférences    de    chimie  à    la   Faculté  des  sciences 

de  Rennes. 
1896  —  Cazamlan,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes,  Passmore  Seulement, 

Tavislock  Place,  London,  W.  C. 
1886  —  Cela,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lakanal. 
1864  —  Cerf,  imprimeur-éditeur,  ancien  président  du  Tribunal  de  commerce,  rue 

Duplessis,  39,  à  Versailles  et  rue  Sainte-Anne,  12,  à  Paris,  8.  P. 
1895  —  Cettier,  professeur  de  lettres  au  collège  de  Saint-l)ié. 

1888  —  Chabert,  chargé   de  Icours  de   littérature  et    institutions    romaines, à  la 

Faculté  des  lettres  de  Grenoble,  9.  P. 
1876  —  Chabot,  professeur   adjoint  de   science  de  l'Education  à  la   Faculté   des 
lettres  de  Lyon,  S.  P. 

1885  —  Chabrier,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Tours. 

1886  —  Chair,  professeur  de  physique  au  lycée,  faubourg  Montbéliard,  62,  à  Belfort, 

S.  P. 
1874  —  Chair  y,  professeur  de  physique  au  lycée  J  an  son. 

1894  —  Challaye,  agrégé  de  philosophie,  Berlin,  N.  Friedrech  Strasse  III  (Garten 

Haus  IV). 

1887  —  Chaînant,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à  la  Faculté  des 

lettres,  rue  d'Artois,  197,  à  Lille,  S.  P. 

1871  —  Chamberland,   agrégé  dé  physique,  docteur  es  sciences,  chef  de  service 
à  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Rennes,  145. 

1841  —  Chambon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grand, 
boulevard  Saint-Michel,  129,  9.  P. 

1887  —  Chamonard,  professeur  de  cinquième  au  collège  Stanislas. 

1869  —  Chantavolne,   professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV  et  de  littéra- 
ture française  à  l'École  normale  de  Sèvres,  rue  du  Val-de-Grâce,  9,  S.  P. 

1886  —  Chanzy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 

1874  —  Chappnift  (J.),  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  géné- 
rale à  l'École  Centrale,  rue  des  Beaux-Arts,  5. 

1848  —  Charaux,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Grenoble,  S.  P. 

1851  —  Charles,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Douai,  boul.  Saint-Germain,  93. 

1860  —  Charpentier  (T.),  professeur  honoraire  de  philosophie  au  lycée  Louis-le- 
Grand,    rue  Belle-Chasse,  55. 

1841  —  Charrier,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée,  à  Tours. 

1879  —  Charrait,  professeur  de  mathématiques  au  lycéerde  Lyon. 

1889  —  CharCler,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lorient. 

1869  —  Charve,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Marseille. 
1879  —  Charvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 
1884  —  Chaseagny,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 
1863  —  Chaataing  de  laFilolie,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le  Grand. 

1870  —  Châtelain,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nancy. 

1895  —  Chanmeix,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome* 


L 


492 


ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1884  —  Chanmont,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Lille. 

1875  —  Cliaaveau,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Lille,  51. 

1883  —  Chaavelon,  professeur  de  lettres  au  lycée  Saint-Louis.  S.  H. 

1839  —  Chauvet,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres,  rue 

Malfilâtre,  14,  à  Caen. 
1857  —  Chauvot,  professeur  honoraire  de  cinquième  au  petit  lycée  de  Marseille. 

1885  —  Chat'iinnes,  professeur  de   langues   et  littératures  chinoises    et   tartares 

mandchoux  au  Collège  de  Frauce,  rue  Vital,  3,  8.  P. 
1896  —  C  ha  van  ne,  élève  de  la  section  de  physique. 

1846  —  Chevillant  (Félix),  prov.  honor.  du  lycée,  rue  Duplessis,  51,  à  Versailles. 
1892  —  Cholet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nantes,  en  congé. 
1896  —  Chollet,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1842  —  Chotard,  doyen  honoraire  de  la   Faculté  des  lettres  de  Clermont,  rue  de 

Vaugirard,  61,  Paris,  8.  P. 
1887  —  Chouet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Bordeaux. 

1883  —  Chrétien,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1884  —  Chudeau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Baronne. 

1870  —  Chuquet,  professeur  de  langues  et  littératures  d'origice  germanique  au 
Collège  de  France,  directeur  de  la  Revue  critique  d'histoire  et  d*  littéra- 
ture,  rue  Bonaparte,  28. 

1892  —  Clrot,  maître  de  conférences  d'études  hispaniques  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux. 

1866  —  Clalrin   (P.\  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  avenue  des 

Gobelins,  30. 

1896  —  Càairln  (J.),  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1883  —  C  la  relie,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles,  en  congé,  bou- 
levard M  a  le  s  herbes,  23,  8.  P. 

1881  —  Claveau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Brest. 

1843  —  Clavel,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Faculté 

des  lettres,  adjoint  au  maire  de  Lyon. 
1869  —  Claverle,  censeur  des  études  du  lycée  Condorcet. 
1879  —  Clément  (Louis),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 

1886  —  Clément  (T.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Biyonne. 

1877  —  Clerc  (M.),  prof,  d'hisloire  de  Provence  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  di-| 

recteur  du  musée  Borély  à  Marseille. 

1893  —  Clerc,  professeur  de  lettres  au  collège  de  Bédarieux. 

1891  —  Cllgny,  agrégé  des  sciences  naturelles,  boursier  de  doctorat  au  Muséum, 
rue  Berthollet,  24. 

1867  —  Cllme*co,  professeur  à  l'Université  de  Iassy  (Roumanie). 

1878  —  Cola  le,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Poitiers. 

1886  —  Col" rd eau,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Lakanal,  place  Jussieu,  3. 
1883  —  ColléaUe,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  médecine  de 

Besançon. 
1862  —  ColligU€»a  (A.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  latine  à  la  Faculté 

des  lettres-,  rue  Jeanne  d'Arc,  4,  à  Nancy. 

1868  —  OoUlgnoa  ;Max),   membre  de    l'Académie   des    Inscriptions    et    Belles- 

Lettres,  professeur-adjoint,  suppléant  d'archéologie  à  la  Sorbonne,  boulevard 
Saint-Germain,  88. 


DK  l'école  nokmalb  493 

i 

:  Promotions. 

i 

'  1878  —  Colomb,  sous-directeur  du  Laboratoire  de  botanique  de  la   Sorbonne,  ave- 
nue de  l'Observatoire,  22. 
tm  —  CoUenet,   doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Besançon. 
IJSt  —  Combe,  agrégé,  professeur  de  mathématiques  à  l'École  Alsacienne,  rue  de 

la  Pompe,  4,  S.  P. 
Mil  —  Combette,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de  l'économat  des 

lycées  et  collèges,  rue  Claude-Bernard,  63. 
1 191  —  Commissaire,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de  Lyon* 
ttfi  —  Compuvre,  recteur  de  l'académie  de  Lyon. 

jtiM  —  Comte,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  de  l'Arcade,  8. 
(tt?4  —  Conittuntln  (L.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Clermont. 
t*J4  —  Constantin  (P.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  lycée  de  Vanves,  rue 

des  Arènes,  7,  à  Paris. 

—  Cor,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis . 
1  —  Cornet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  ChâloDS-sur-Marne.       x 

—  Corna,  professeur  administrateur  de  culture  du  Muséum,  rue  Cuvier,  27. 
1874  —  Corréard',  professeur  d'histoire  au  lycée  Char  le  magne. 

1883  —  Cotserat,   professeur  de   calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Toulouse,  S.  P. 
ttÏÏ  —  Costnntin,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'École  Normale. 
m  —  Cotton  (A.),  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse.  S.  P. 
18!  —  Cotton  (B.),  professeur  de  matbémat.  élémentaires  supérieures  au  lycée  dô 
!  Toulouse.  S.  P.  ^.^   '_'  ^"; 

19!  —  Coulet,  maître  de  conférences  de  philologie  romane  à  la  Faculté*  desTetires 

de  Rennes,  S.  P.  . 

Hfâ  —  Coarbaud  (C-),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Condorcet,  rue 

du  Rocher,  77. 
fâ7  —  Coarbaud  (E.),  professeur  suppléant  de  rhétorique  an  lycée,  Jaoson. 
W7  —  Courteault,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Bordeaux.      '  ' 

MO  —  Cousin,  maître  de  conférences  de,gramm,afre  à  la  faculté  des  lettres  de 

Nancy,  8.  P.  >(  _ 

106  —  Consin  (P.),   professeur  adjoint  de  mathématiques'  a    la  *"  taculté    des 

sciences  de  Grenoble. 
1M7  -_  Coulant,  inspecteur  général  de  l  Instruction  publique,  rue  Brochant,  2. 
fS872 —  Contret,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nice.  "    ~ 

1S7  —  Couturat,  professeur   suppléant  de  philosophie  à  la.  Faculté  des   lettres 

!  de  Caen,  8.  P.  ♦  ..':, 

m  —  Couturier,  inspecteur  général  de  1  enseignement  primaire,  directeur   du 

Musée  pédugogique  de  Paris,  rue  Monttaurou,  \S.  p.  Versailles. 
Itt?  —  Couve,  maître  de  conférences  de  langue  al  littérature  grecques  à  la  Faculté 

des  lettres  de  N^qy^lf,  ii:  \     ,  ,      ,    '     _  '*'        _  ;.'  ' 

«ï  —  Ouvrir ^  ppef.  .hppojaire.  de  troisième  du  lycée .H/inri  IV^aux  Aojelp.^ 
fitl  —  Cramaussel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  cl  Albi. 
«88  —  Cresson^  pj*feasçux.  .de^ghilosoDbia,.  a^u  lycée  et  à  "racole  #  orén^ratoire  à 

**l  —  Crétin  (EU),  ^professeur  [honoraire   de    mathématiques  spéciales    du  lycéo 

13 


L 


'"1 


494  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLîfcVBS 

Promotions. 

Saint-Louis,  examiniteur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint  Cyr, 
rue  de  Rennes,  134,  S.  P. 

1864  —  Crol*et  (A.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

doyen  et  professeur  d'éloquence  grecque  à  la  Sorbonne,  rue  de  Madame, 
n°  54,  8.  P 

1865  —  Crolnec  (M.),  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  au  Collège  de 

France,  rue  Saint-Louis,  27,  à  Versailles.  8.  P. 
1850  — -  Cronslé,  professeur  d'éloquence   française   a    la   Sorbonne,  rue  Claude» 

Bernard,  58. 
1892  —  Grouset.  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 
1850  —  C «cheval  (A  ),  professeur   honoraire  de  rhétorique  du  lycée  CondorcsUj 

rue  de  Clichy,  46,  8.  P. 

1886  —  Cary,  agrège  des  lettres,  professeur  de  rhétoriqne  au  collège  Sainte-Barbe^ 

rue  de  l'Odéon,22.  j 

1845  — -  Cirvllller  (C.),  prof,  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de  Vanves,  ratai 

Saint-Quentin,  23. 
1878  —  Cnvillter  (A.),  censeur  des  études  au  lycée  Louis-le-Grand.  1 

1806  —  Dftcosto.  élève  de  la  section  de  philosophie. 

1866  —  D^fruenet,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Versailles,  j 
1881  —  D»guillon,    maître   de   conférences    de   botanique    à    la  Sorbonne,  rue 

Singer,  15,  Passy,  8.  P.  J 

1887  —  D'4ladern,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Chartres.  ' 
1861   —  Dalimier.  proviseur  du  lycée  Bu  Son. 
1886  —  Dalmeyda,    professeur  de   rhétorique  au  lycée  de   Vanves ,   rue  de 

Tour.  123,  à  Passy. 

1860  —  Dniuirn  (B.\  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

1861  —  D'trbnax  (Gaston),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et   profi 

seur  de  géométrie  supérieure  à  la  Sorbonne,  rue  Gay-Lussac,  36,  S.  P 

1863  —  Dorbmix  (Louis),  proviseur  au  lycée  de  Nîmes,  S   P. 
1891  —  Dnrb«»tix   Jean),  agrégé,  préparateur  de  zoologie  à  la  Faculté  des  scien 

rue  Saint-Guilhem,  15,  à  Montpellier.  S.  P. 
18A9  —  D»r»y,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand.  rue  Nicole,  7. 

1864  —  Du*Cre,  prof,   de  physiologie  générale  à  la  Sorbonne.  avenue  d'Antia, 
I86H  —  Dauphiné,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  rue  Faraday,  Il 
1357  —  Dm  urine,  professeur  de   philosophie,   de    la  Faculté  des  lettres  de  M 

pellier,  délégué  au  lycée   de  Janson;  rue    du   Val-de-Grftre,  6. 

1372  —  Dautbeviile,    professeur    de    mécanique    rationnelle   à    la    Faculté 

sciences,  cours  (iambetta,  21  bis,  à  Montpellier. 
1332  —  Dnutr^iuer,  maître  de  conférences  de  littérature  latine  à  la  Faculté 

lettres  de  Lille. 
1884  —  Deux,  proviseur  du  lycée  d'Ornn. 
1395  —  Oauznts,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1373  —  Dn\id-S»<i\ageot,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  rue 

Tonrnon,  12. 
1335  —  Dp  betoite.  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Dijon. 
1355  —  DeM<loiir(E\  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy, in* 

teur  général  de  i'euseignement  second.,  rue  Nicole,  7. 


^ 


1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  195 

■5  —  Deeldoor  ( L.)f  délégué  pour  l'enseignement  de  l'histoire  tu  lycée  Lakanal, 

nie  du  Val-d»-Grace.  Il,  Paris. 
Df  —  De  Bilfaère  Salut-Martin,  prof,  de  seconde  au  lycée  de  Nantes.  S.  P. 
El  —  De  boa,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lille. 
BQ  —  De  Campou,  professeur  de   mathématiques   spéciales  au  collège  Rollin, 

rue  Mantart.  fi. 
CI  —  De  Chauateple  rfa  Dézert,  inspecteur  général  des  bibliothèques,  rue  de 

la  Sorbonne,  15. 
Bt  —  Deraarrae,  professeur  de  poésie  grecque  à  la  Sorbonne,  boulev.  Saint- 
Michel.  95. 
M  —  Deeonrt.  professeur  de  seconde  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche. 
fel  —  Deeia,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

pi  —  De  Crozala,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble,  S.  P. 
16  —  D*in.  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 
•  —  Drjean,  professeur  d'histoire  au   lycée  de  Jansoo,  chef  de    cabinet    du  s 

Ministre  de  l'instruction  publique»  rue  de  la  Pompe,  105. 
N7  —  Dr  job,  maître  de  conférences  à  la  Sorbonne,  rue  Ménilmontant,  80. 
K7  —  De  la  Coulonche,  maître  de  conférences  honoraire  de  langue* et  littérature 

françaises  de  l'École  Normale,  quai  des  Grands-  A  ugustins.  53. 
Ml  —  De    L.agraadval,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales   du 

lycée,  rue  d'Audenge,  22f  à  Bordeaux. 
H7  —  Delaitre,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson,   rue  Jean-Bologne,  2.: 

(Villa  Fodor.) 
RI  —  Uelarae  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Stanislas,  14. * 
K  —  Delaeeua,    chargé    d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques   à    la; 

Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
Kl  —  Delauavajr,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  la* 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
V7  —  De  la  Ville  de  JMrniont,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à" 

la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 
R  —  Delboa,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Saint- 
Michel,  82,  8.  P. 
Kl  —  Délesta,  profes.  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Tocqueville,  44 . 
177  —  De  Lena,  professeur   de  mathématiques   spéciales   au  lycée,    professeur 

à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 
M  —  Detoveau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 
US  —  Dcilbea,  ancien  conseiller  général,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée, 

boulevard  Longchamp,  105,  à  Marseille. 
K3  —  Dellae,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée. de  Marseille,  cours 

DayiUiers,  67. 
Kl  —  Delpeuch,  ancien  professeur  de   troisième    du  lycée  Condorcet,   ancien 

député,  receveur  des  finances,  rue  Edouard- Détaille,  11. 
8tt  —  Deltoar,  inspecteur  générai  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  nie 

des  Écuries-d'Artois,  9, 
fc*  —  De  flagea,  prof,  de  seconde  au  collège  Rolliu,  rue  du  Val-de-GrAce,  6. 
lai  —  Demtngeoa,  professeur  suppléant  d'histoire  au  lycée  de  Reims,  S.  P. 
Ml  —  De  Hartoane  (R),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Caen. 


1 


496  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1892  —  De    Marianne  (L.)>    agrégé    d'histoire,    maître    surveillant   à    l'École 

Normale. 
1835  —  Denlt»  (A.),  professeur   honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint-Louis,  ra* 

Gay-Lu8sac,  24,  S.  P. 
1867  —  Denis  (E.),    professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  suppléant 

d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne.  rue  de  Foutenay,  24,  à  Sceaux. 
1847  —  De  Parnajou,  prof,  houor.  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue  Vital,  11. 
1865  —  Dereux,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV  et  de  psychologie  et. 

morale  à  la  Maison  de   la  Légion  d'Honneur   de   Saint-Denû?,  boulerais 

Saint-Michel,  80.  S.  P. 
1884  —  Derelms,  agrégé,  chef  des  travaux  pratiques  de  géologie  à  la  Sorbonne. 
1886  —  De  Rldder,   professeur   adjoint  de  langue   et   littérature   grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  d'Ail,  S.  P. 

1893  —  Derolde,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Amiens. 

1880  —  Derroja,  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Cleîmont. 
1882  —  Deschamps,  critique  littéraire  du  Temps,  rue  Cassette,  15. 
1858  —  Des  Essarta,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de  la  Faculté dal 

lettres  de  Glermont. 
1890  —  Desjacuaes,  ancien  élè?e  delà  section  de  mathémat. ,  rue  Vineuse,  22  fc» 
1878  —  Desjardins,  prof,  de  rhétorique  au   lycée  de  Vanves. 
1860  —  Desnions,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
1892  —  Despois,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Grenoble. 

1881  —  Desrousseaux,  directeur  adjoint  à  la  section  des  sciences  historiques  et 

philologiques  de  l'École  des  Hautes-Études,  boulevard  Port-Royal,  47. 
1867  —  Dessenon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 
1884  —  De  Tannenberg»  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  Aï 

Bordeaux. 
1855  —  De  Tre verrai,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettfej 

de  Bordeaux,  8.  P. 
1854  —  De  vaux,  professeur  honoraire  de   physique  du  lycée,  rue  Banc-Légai 

30,  à  Limoges. 
1878  —  Des,  professeur  d'histoire  au  lycée  Buffon,  rue  Ernest-Renan,  18. 
1865  —  Dhombrcs,  proviseur  du  lycée  Charlemagne. 
1873  —  D'Huart,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  S.  V. 
1846  —  D'Hugues,     professeur  honoraire    de  littérature  étrangère  à  la    Facut*] 

des  lettres  de  Dijon,  rue  Montaudran,  56,  à  Toulouse.  I 

1878  —  Didier,   directeur  adjoint  au  laboratoire  de  chimie  de  l'École   Normal*] 

examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,   professeura 

l'École  des  Hautes-Études  commerciales  et  au  lycée  Racine,  rue  de  s 

Santé,  5, 

1878  —  Diehl,  correspondant   de  l'Académie  des    Inscriptions   et  BeUes-Lettra* 

professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy.  < 

1863  —  Dietz,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Buffon,  boulev.  Saint-Michel,  9fc 
1881  —  Dlmbarre,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1864  —  Dit  te,   membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de   chimie  a  U 

Sorbonne,  rue  du  Val-de-Grace,  9. 

1879  —  Doby,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint -Louis. 
1875  -—  Dognon,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse* 


i 


r 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  *9* 


rrewtion* 

m  —  Dongier,   sous-directeur  du  laboratoire  de  physique  (enseignement)   à  la 

Sorbonne,  boulevard  de  Port-Royal,  72. 
m  —  Doboui,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Montpellier, 

à  Saiat-Paul-Trois-Chateaux  (Drôme). 
m  —  Dorieon,  prof,  de  littérature  grecque  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 
181  —  Dorlet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Roanne, 
tin  —  Doublet,    professeur   de  rhétorique    au    lycée,    villa   Minerve,    rue   du 

Soleil,  à  Nice,  S.  P. 
tS9  —  Dondlnot  de  la  Bolasière,  professeur  de  seconde  au  collège  Stanislas, 

rue  Bara,  3,  9.  P. 
B79  —  Doamie,    professeur  de  rhétorique   au  collège  Stanislas,  en  congé,  rue 

|  Jacob,  48. 

W  —  Donxaml,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  et  préparateur  de 

zoologie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 
1»  -  Draeh,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  dae  sciences 

rue  de  Banne,  26,  à  Clermoot. 
m  —  Drape  yron,  professeur  d'histoire   au   lycée  Charlemagne,  directeur  de  la 

Rtvne  de  géographie,  rue  Claude-Bernard,  55. 
fëft  —  Hr««ch,  professeur  d'allemand  au  lycée  d'Agen. 
mû  _  Dreyss,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 

Vanneau,  30,  S.  P. 
H87  —  Drlneouvt,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin,  rue  des  Martyrs,  76. 
BR  —  Dronln,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alençon. 
m  —  Droz,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 
m  —  Dr  non,  proviseur  honoraire   du  lycée  de   Poitiers,  rue  Girardet,   2  to,  à 

Nancy,  S.  P. 

UN  —  Dnbessel,  élève  de  la  section  des  mathématiques. 

183  —  Dnbo-ln,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Cler- 
mont. 

ISC  —  DnboU  (Edmond),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  Méde- 
cine d'Amiens,  9.   P. 

1176  —  Dubois  (M.)f  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Sorbonne  et  de  géo- 
graphie à  l'Ecole  de  Sèvres,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  76. 

I»2  —  Dnbonis,  professeur  de  sciences  au  collège  de  Barcelonnette,  en  congé. 

tiM  —  Dnbreull,  boursier  de  doctorat  au  laboratoire  de  chimie  de  l'École 
Normale. 

W5  —  Dnbuc,  inspecteur  d'académie  à  Caen. 

MO  —  Dncasse,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Évreux. 

K72  —  Dura  tel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  S.  P. 

«S?  —  Dnelanx  (E),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Institut 
Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à  la  Sorbonne  et  de  physique  a. 
l'Institut  agronomique,  rue  de  Fleurus,  35  bis,  8.  P. 

UB  —  Dnclaux  (J.),  agrégé  de  physique,  soldat  au  104°  de  ligne  au  Mans. 

tfiS  —  Dneeudray.  agrégé  d'histoire,  professeur  honoraire  de  l'École  Normale 
de  Saint-Cloud,  rue  Bretonvilliers,  3. 

W32  —  Dufayard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. 

IH8  —  Dafet,  maître  de  conférences  de  minéralogie  à  l'École  Normale,  professeur 
de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Arbalète,  35. 


L. 


498  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1895  —  Dofor,  agrégé  des  lettres,  soldat  au  77e  de  ligne  à  Cholet  (Maine-et-Loire). 
1880  —  Dufonr  (Léon),  agrégé,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  biologie  végétait 

d'Avon  (Seine-et-Marne),  8.  P. 

1887  —  Dufonr    (Médéric),    professeur    de  langue  et   littérature    grecques  à  a 

Faculté  des  lettres  de  Lille. 

1888  —  Dufonr  (Marcel),  agrégé  de  physique,  préparateur  à  la  Faculté  des  scianoai 

de  Nancy,  8.  P. 

1889  —  Dufonr  (Georges),  professeur  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  dt 

La  Flèche. 

1896  —  Dufoar  (Alexandre),  élève  de  la  section  de  physique. 

1892  —  Dnfoureq,  agrégé  d'histoire,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Bons, 
pensionnaire  de  la  Fondation  Tuiere,    rond-point  Bugeaud,  5,   à  Paris. 

1854  —  Dugtc,  doyen  et  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques  de  11 
Faculté  des  lettres,  rue  Béranger,  4,  à  Grenoble. 

1895  —  Duguet,  ancien  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1882  —  uahem,  professeur  de  physique  mathématique  à  la  Faculté  des  sckacai 
de  Bordeaux. 

1886  —  Dummh  (G.),  agrégé,  docteur  en  médecine,  professeur  de  philosophie  «a 
collège  Chaptal,  chef  du  laboratoire  de  psychologie  à  la  clinique  des  ma- 
ladies mentales  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  boulevard  de  Port- 
Royal,  91. 

1895  —  Du  ma»  (Ht.),  préparateur  adjoint  de  chimie  à  l'École  Normale. 

1876  —  Duuiesnll,  prof,  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 
1854  —  Dupaigne,  agrégé  de    physique,  inspecteur   honoraire  de  l'enseignemcs! 

primaire  à  Paria,  rue  Littré,  16. 

1892  —  Duperray,  professeur  de  physique   au    lycée  et  à  l'École  préparatoire  t 

l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 
1870  —  Dupont,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lilk 

1877  —  Duport,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  science! 

de  Dijon. 

1893  —  Dupouy,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Quimper. 
1844  —  Dupré  (Victor),   inspecteur   honoraire   d'académie    à    Paris,    avenue  df 

Neuilly.  136  bis,  S.  P. 
1859  —  Dupré  (Edouard),  professeur   de   rhétorique   au  lycée,  route  des  Pieu* 

4  bù,  à  Cherbourg. 
1869  —  Dupuy  (Ernest),  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  avea 

de  Montsouris,  2,  8.  P. 
1876  —   DtipuY  (Paul),  agrégé  d'histoire,  surveillant  général  à  l'École  Normale. 
1862  —  Durand  [L.|,  professeur  de   quatrième  au  lycée  Louis- le- Grand,  avens! 

de  l'Observatoire,  4tf. 
1874  —  Durand  (H.),  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  boulevard  <Jef 

Invalides,  42.  *j 

1883  —  Dumud  (H.),  maître  de  conférences  de  philologie  classique  à  la  FacuW 

des  lettres,  de  Lyon. 
1891  —  Durand  (A.),  proiesseur  de  mathématiques  au  lycée  de  Besancon. 
1867  —  Durand-Soriuibau,  agrégé  des    lettres,  publiciate,  place  de  la  Made- 
leine,   8. 


DJfi  L'ÉCOLK  NORMALK  499 

ProoHXioDS. 

1893  —  Dureng,   professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon  en  congé,  rue  de  la 

Chaîne,  27,  à  Toulouse. 
W79  —  Darlcaeieu,  professeur  de  science  sociale  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bor- 
deaux, S.  P. 
1851  —  Durrande,   doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  appliquées 

de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 
1880  —  Drtirbach,  professeur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la  Faculté    des 

lettres,  rue  du  Japon,  40,  à  Toulouse.  8.  P. 

1872  —  Du  ru  y  (G.)»    agrégé    d'histoire,  docteur   es  lettres,  professeur    à  l'École 

polytechnique  et  a  l'École  des  Hautes-Études  de  la  marine,   avenue  des 

Champs-Elysées,  31. 
J1879  —  Du««y,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon. 
1849  —  DuTuax,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée   de  Nancy,    ancien 

Ministre  de  l'Instruction  publique,  à  Nancy. 
1844  —  Duvernoy,    prof,    honoraire  d'histoire    au    lycée,    rue  Bailly,  8  bis,    à 

Nancy. 
'1872  —  Djrbownkl,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le- Grand,  rue  Rottem" 

bourg,  16,  8.  P. 

1873  —  Edet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  chargé  de   conférences 

de  latin  à  la  Sorbonne. 
1856  —  ÉdoM,  prof,  honor.  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Vaugirard,  21, 
1867  —  Egger,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres   de   Nancy,  chargé  d'un  cours 

complémentaire  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  8.  P. 

1880  —  Ehrhard,  prof,  de  littérature  et  rang,  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont. 
1889  —  Elsenmann,  agrégé  d'histoire,  boulevard  de  Sévigné,  13,  à  Dijon,  8.  P. 
1877  —  Elseuiuenger,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 

1894  —  Elbel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bourg. 

'1892  —  Elia.de  (Pompiliu),   sous-directeur  de  l'École  Normale  de  Bucharest. 
1896  —  Enjalran,  élève  de  la  section  de  philosophie. 
1893  —  Eaelaugon,  agrégé  de  mathématiques,  soldat  au  55°  de  ligne. 
1864  —  Espinaft,  doyen  honoraire  et  professeur    de  philosophie  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Bordeaux,  chargé  de  coursé  la  Sorbonne,  rue  du  Kanelagh,  84. 
;1856  —  Espi  tailler,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Angoulême. 
1861  —  fivelilu,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  de  Coulmiers,  13.         * 

i 

1879  —  Fabre,  professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille. 

1867  —  Fagiiet,  professeur  de  poésie  française  a  la  Sorbonne,  rue  Monge,  59. 

|1844  —  Fallex.  (E.),  proviseur  honor.  du  lycée  Charlemagne,  quai  de  Béthune,  18. 

1881  —  Fallex  (M.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Carnot,  boul.  Saint-Michel,  ly 

8.    P. 
^7  —  Fau*©,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  rue  Vital,  27. 
[1858  —  Faure,  inspecteur  d'académie  à  Pau. 
1838  —  Favlé,   professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  Grande-Rue,  87  bis,  à  Boulogne-sur-Seine. 
18(56  —  Febvre,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nancy. 
1891  —  Fédei,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 


200  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1886  —  Féraud,  chtrgé  d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques,  à  la  Faculté 

des  sciences,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire  de  Bordeaux,  à  Floine 
(Gironde). 

1850  —  Femel,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 23,  8.  P. 

1680  —  Ferrand  (L.),  inspecteur  d'académie  à  Orléans. 

1888  —  Ferrand  (B.  ),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Poitiers. 

1880  —  Ferra»,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse. 
1885  —  Ferrai,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louis- ie-Grand. 
1892  —  Feyel,  agrégé  d'histoire,  boursier  d'études  à  la  Sorbonne,  boulevard  Saint- 
Michel,  70. 

1850  —  Flévet,  prof,  honoraire  de  physique,  boulevard  de  la  Chapelle,  39. 

1861  —  Filon,  agrégé  des  lettres,  Ridgmont  gardens  Gower  Street,  London,  w.c. 

1863  —  Flot,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas. 
1885  —  Flseher,    agrégé  docteur   es   sciences,  chef    des    travaux    pratiques  de 

zoologie  à  la  Sorbonoe,  S.  P. 

1884  —  Flnndrin,  professeur  de  troisième  au  lycée  BuÛon,  rue  Va  vin,  7. 
1805  —  Flegennelmer,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes. 
1869  —  Floquet,  professeur  d'analyse  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 
1860  —  Foncln  (P.),  directeur  honoraire  et  inspecteur  général  de  l'enseignement 

secondaire,  rue  Michelet,  1 . 

1864  —  Fontaine,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  de  li 

Faculté  des  lettres  de  Lyon. 
1888  —  Forné,  répétiteur  au  lycée  de  Versailles. 
1891  —  Fossey,  agrégé  des  lettres,  membre   de  l'Institut  français  d'archéologie 

orientale  du  Caire,  rue  des  Chartreux,  6,  à  Paris. 
1855  —  Foucart ,    membre   de  l'Académie    des    Inscriptions    et    Belles-Lettre», 

professeur   d'épigrephie  et  antiquités  grecques  au  Collège    de    France, 

directeur  honoraire    de    l'École   française    d'Athènes,    rue   Jacob,    19, 

S.  P. 

1885  —  Foueher,  maître  de  conférences  à  l'École  des   Hautes-Études  (sciences 

religieuses),  rue  de  Staël,  16. 
1882  —  Fougères,   professeur  adjoint  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'archéo* 
,     logie  et  d'histoire  de  l'art  à  la  Faculté  des  lettres,  rue  Barthélemy-De- 
lespaul,  à  Lille. 
1895  —  Foulet,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes  (quatrième  année). 

1894  —  Foulon,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  La  Fère. 
1849  —  Fonqné,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'histoire  natu- 
relle des  corps  inorganiques  au  Collège  de  France,  S.  P. 

1895  —  Fou rm lois,  soldat  au  146*  de  ligne,  fort  de  Pont- Saint- Vincent  (Meurthe- 

et-Moselle). 

1887  —  Fournez,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Toulouse. 

1881  —  Fournier  (Albert),  professeur  de  langue  et  littérature  ancienne»  à  l'École 

des  lettres  d'Alger. 
1891  —  Fournier  (Paul),  maître  de  conférences  de  grammaire  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Bordeaux. 
1859  —  Fourtenu,  proviseur  du  lycée  Janson. 


i 

J 


r 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  204 

Promotions 

1869  —  Pousser  eau,    agrégé,    docteur   es   sciences  physiques,  secrétaire  .de   la 
Faculté  des  sciences  de  la  Sor bonne,  boulevard  de  Port-Royal,  56. 

1859  —  Fouyé,  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV. 

1893  —  François,  professeur  de  seconde,  rue  Amhroise-Paré,  3,  à  Laval. 
1887  —  Frémlot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Coutances. 

1840  —  Freaet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la  Faculté  des  sciences 

de  Lyon,  à  Périgueux,  S.  P. 
1864  —  Frtngoec,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  Claude-Bernard,  62. 

1860  —  Froment,  ancien  directeur  du  collège  Sainte-Barbe,  ancien   professeur  à 

la  Faculté  des  lettres,  rue  du  Tondu,  24,  à  Bordeaux,  S.  P. 
1856  —  Fron,  agrégé,  docteur  es  sciences,  météorologiste  titulaire  au  Bureau  cen- 
tral, rue  de  Sèvres,  19. 

1877  —  Gâches,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Condorcet. 

1875  —  Gachoo,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 

1882  —  Gaffarel,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 

1894  —  Gaillet-Blllotteau,  étudiant  à  l'Université,  Érmekeilstrasse,  10,  Bonn. 

1876  —  Gai,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes. 
18)5  —  G»  Ha  ad,  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle. 

1881  —  Gallois,  maître  de  conférences  de  géographie  à  l'École  Normale. 

1892  —  Gallottf,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Chftteauroux. 

1885  —  Gallouédec,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Orléans,  S.  P. 

1873  —  Ganderax,  agrégé  des  lettres,  directeur  delà  Rtvue  de  Paris,  rue  Washing- 
ton, 5,  à  Paris,  S.  P. 

1872  —  Garbe,  doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  et  à 
l'École  de  médecine  de  Poitiers. 

1877  —  Gard i lion,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albî. 

1885  —  Garnier,  agrégé  des  lettres,  rue  La  fontaine,  96. 

1854  —  Gaspard,  professeur  honor.  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le- Grand,  rue  du 

Vertpré,  18,  à  Nevers,  S.  P. 
1*70  —  Gaaquet  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Nancy,  S.  P. 
1881  —  Gasté,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caen . 
1890  —  Gastlnel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 

1886  —  Gauckler,  agrégé  d'histoire,  directeur  du  service  heylical  des  antiquités  et 

des  arts,  rue  des  Selliers,  84,  à  Tunis,  S.  P. 

1857  —  Gaudier,  inspecteur  d'académie,  rue  Bourignon,  21,  à  Lille. 
1#5  —  Gauthier,  professeur  de  physique  au  collège  d'Ajaccio. 

1880  —  Ga alliiez,  agrégé   des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  Murillo,  11,  à  Paris 

et  la  Madrague-Giens  (Var),   8.  P. 
MM  —  Gantier    (Alexandre),    inspecteur   général    honoraire    de    l'économat    des 

lycées  et  collèges,  à  Gerbaut,  par  Saint-Ouen  (Indre-et-Loire). 
W75  —  Gautier  (Jules),  inspecteur  d'académie  a  Paris,  quai  des  Célestins,  10. 
W84  —  Gantier  (Emile),  agrégé  des  langues  vivantes,  directeur  de  l'enseignement 

à  Madagascar,  à  Tananarive. 
1885  —  Gautier  (Paul),  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV. 

1858  —  Gay  (Jules-Claude),  prof,   honoraire  de  physique  du  lycée  Louis-le-Grand, 

examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rue  Cassette, 
16,  S.  P. 


L 


302  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1887  —  Gay  (Henri\    ancien  professeur  de  physique   au  lycée    de    Lille,  rue  de 

l'Avenir,  52,  aux  Lilas  (Seine). 
1886  —  Gay  (Jules),  professeur  d'histoire  au  lycée  du  Mans. 
1867  —  Ga  job,  correspondant  de  l' Académie  des  sciences,  professeur   de  chimie  à 

la  Faculté  des  sciences,  directeur  du  laboratoire  des  douanes  et  de  li 

station  agronomique  de  Bordeaux,  S.  P. 

1870  —  Gascon,  proviseur  du  lycée  Louis-le-Grand. 

1865  —  Gai  1er,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 

la  Sorbonne,  rue  Denfert-Rochereau,  22. 

1888  —  Gazln,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon. 
1896  —  Genty,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1803  —  George,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Mont-de-Marsan. 

1872  —  Gérard  (Auguste),  ministre  plénipotentiaire  à  Bruxelles,  boulevard  Saisi" 

Germain,  21,  à  Paris. 
1855  —  Gernez,  maître  de  conférences  de  chimie  à  l'École  Normale,  sicrétëirtb 

r Association,  rue  Saint-Sulpice,  18,  S.  P. 

1880  —  Gesnot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rennes. 

1867  —  Glard,  professeur  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  rue  Stanislas,  14,  S.  P. 

1884  —  Gldel,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis. 

1886  —  Glgnoux,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Agen. 

1879  —  Gilles,   agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de   l'enseignement 

primaire,  8.  P. 
1896  —  Gillet,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1866  —  Gllletfte-Arlmondy,  négociant,  quai  Saint-Pierre,  19,  à  Cannes. 

1844  —  Girard  (Jules),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

professeur  honoraire  de  poésie  grecque  de  la  Sorbonne,  directeur  de  l'Institut 

Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5,  S.  P. 
1872  —  Girard  (Paul),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à 

l'École  Normale,  rue  du  Cherche-Midi,  55,  S.  P. 
1850  —  Glrardet,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Saint-Louis,  nia 

Claude-Bernard,  90. 
1896  —  Girard  In,  élève  de  la  section  d'histoire. 

1889  —  G  Ira  ad  (Victor),  agrégé  des  lettres,  professeur  de   littérature   française  « 

l'Université  de  Fribourg,  à  Miséricorde  près  Fribourg  (Suisse). 
1883  —  Glrbal,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Marseille,  chargé  d'un  cours  cosr 
plémenlaire  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  S.  P. 

1881  —  Glrod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 

1883  —  G  lâchant   (V.),   professeur  de  seconde  au  lycée  Buffbn,  boulevard  des 

Invalides,  44,  8.  P. 

1884  —  Glachant  (P.),  professeur  de  troisième  au  lycée  Charlemagne,  rue  Notrt- 

Dame-de-Lorette,  34. 

1882  —  G  lots,  prof,  d'histoire  au  lycée  Louis -le- Grand,  rue  du  Cardinal-Lemoine,  73. 
1879  —  Goblot,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1878  —  Godard,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  au  collège 

Sainte-Barbe,  rue  Saint-Jacques,  223. 
1874  —  Gœlzer,  maître   de  conférences    de  grammaire  à  l'École  Normale,  rue 

Guillaume-Tell,  32. 


1 


r 


DB  L'ÉCOLtt  NORMALE  203 


Proootioos. 

18*3  —  Gohierre  de  Longehaanps,  professeur  de  mathématiques  élémentaires 

su  lycée  Condorcet. 
1892  —  Golsjot,  boumer  d'études  à  la  Sorbonne,  rue  Gey-Lussac,  66. 
187S  —  Gowlen,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon. 

1S44  —  Gomond,  prof,  hon.de  seconde  du  lycée,  rue  deCaodie,22,à  Alençon,  8.  P. 
1863  —  Goreelx,  agrégé  de  physique,  ancien  directeur  de  l'École  des  mines  d'Ouro- 

Préto  (Brésil),  à  Mont-sur- Vienne  par  Bujaîeuf  (Haute- Vienne),  8.  P. 
1891  —  Gosaelln,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Brest. 
1853  —  Goaaln,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon,  à  la  Flèche,  8.  P. 
1881  —  Goulard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1875  —  Go u lin,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Charlemagne,  bou- 

levard Saint-Michel,  49. 

1872  —  Gonré  de  Vlllemontée,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  Buffbn, 

rue  de  Poissy,  31,  8.  P. 

1873  —  Gonrratgae,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Mozart,  44. 

1876  —  Gonraat,  professeur  de  calcul  différent,  et  intégral  à  la  Sorbonne,  boule- 

vard Arago,  112,  8.  P. 

1891  —  Gouterean,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  Central,  rue  de  l'Univer- 
sité, 176. 

1888  —  Goyan,  agrégé  d'histoire,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 
rue  Paul-Louis-Courier,  3,  S.  P. 

188»  —  Graillot,  professeur  de  rhétorique  en  lycée  et  chargé  d'une  conférence 
d'histoire  de  l'art  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1895  —  G  ranger,  soldat  au  135e  de  ligne,  rue  du  Bellay,  45,  Angers. 

1849  —  Gréard,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris,  rue  du  Luxem- 
bourg, 30,  8.  P. 

1870  —  Crrer  (Paul),  inspecteur  d'académie  à  Perpignan,  8.  P. 

1801  —  Greffe,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier. 

1872  —  Grégoire  (André),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau. 

1863  —  Grégorl,  homme  de  lettres,  boulevard  des  Capucines,  6. 

1850  —  Grenier,  inspecteur  général  honoraire   de  l'enseignement  secondaire,  rue 

de  Poitiers,  5. 
1884  —  Grévy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  boulevard  Stain- 

Germain,  13,  8.  P. 

1880  —  Grleas,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne. 

1844  —  Grlpon,  prof,  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1868  —  Gri veaux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lyon. 

1884  —  Gros  Je  an,  prof,  à  l'École  Alsacienne,  rue  Campagne-Première,  17  bis. 

1876  —  twroiisjsarrf,  professeur  de  troisième  au  lycée  Janson,  boul.  Exelmans,  38. 

1839  —  Gruey,  doyen  honoraire,  directeur  de  l'Observatoire  et  professeur  d'astro- 
nomie à  la  Faculté  des  sciences  de  Besançon.  8.  P. 

1858  —  Gmmhaeh,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1883  —  Gaeli,  professeur  de  Faculté,  professeur  d'antiquités  de  l'Afrique  à  l'École 
des  lettres  d'Aleer. 

1g95  —  Gnerrey,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1879  —  Gnesdon,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Rennes. 

1857  —  Galbai,  doyen  honoraire  et  prof-  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 


L 


204  ASSOCIATION  DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1880  —  Gnlehard,    professeur  de   mathématiques  appliquées   à   la  Faculté  des 

sciences  de  Clermont. 
1874  —  Gulgoo,  proviseur  du  lycée  de  Marseille. 
1862  —  Gulllemln,  agrégé,  prof,  de  physique  à  f  École  de  médecine,  ancien  main 

d'Alger. 

1851  —  Guillemot,   professeur  honoraire  de   troisième  du  lycée  Condorcet,  rue 

Nouvelle,  6. 
1843  —  Guillon  (M.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  quai  de  lt 

Mégisserie,  à  Lons-le-Saulnier. 
1870  —  Guillon  (C.),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Limogea. 
1862  —  Gulllot  (J.)f  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Rollin,  S.  P. 

1874  —  Gulllot  (P.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. 
1870  —  Gnlraad  (P.),  maître  de  conférences  d'histoire  à  l'École  Normale,  en  congé; 

professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne 
à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 

1885  —  Gulraud  (J.-B.),  chargé  du  cours  d'histoire  et  de  géographie  de  l'anti- 
quité et  du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besancon . 

1885  —  Guillon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Amiens. 

1879  —  Gnniz,  professeur  de  chimie  minérale  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

1893  —  Gallon,  agrégé  de  physique,  boursier  d'études  à  l'Université,  rue  Gam- 
bette, 40  bi* y  à  Nancy. 

1884  —  Hadamard,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Sorbonne,  pro- 

fesseur suppléant  de  mécanique  analytique  et  de  mécanique  céleste  au 
Collège  de  France,  rue  du  Sommerard,  25,  S.  P. 

1893  —  Hagnenln,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Moulins,  en  congé,  à 
Saint-Gerniain-en-Laye  (Seine- et- Oise). 

1836  —  Halllecourt,  inspecteur  honoraire  d'académie,  place  Lefaé,  à  Bor- 
deaux, 8.  P. 

1864  —  Halbwachs,  professeur  d'allemand  au  lycée  Saint-Louis. 

1889  —  Halévy,  agrégé  de  philosophie,  professeur  de  morale  aux  Écoles  J.-B.  Say 
et  Turgot,  rue  de  Douai,  22,  9.  P. 

1858  —  Hallbers;,  prof,  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1875  —  Hamel,  professeur  de  seconde  au  lycée  Carnot. 
1831    —  Hanriol  (Th.),  profes.  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences 

de  Lille,  à  Joppécourt  (Meurthe-et-Moselle). 
1895  —  Hansen,  professeur  à  l'Athénée  Grand-Ducal,  Luxembourg. 
1853  —  Harant  (H.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Condorcet, 

rue  Viète,  23. 
1813  —  Hatzfeld,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le-Grand, 

rue  de  l'Odéon,  7. 
1883  —  Handlé,  professeur  de  lettres  au  collège  Chaptal,  rue  de  Home,  123. 

1881  —  Haure,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Chaptal. 

1885  —  Hauser,  agrégé,  professeur  d'histoire   et  de  géographie  de   l'antiquité  et 

du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont,  S.  P. 
1873  —  Haussoulller,  directeur  à  la  section  des  sciences  historiques  et  philolo- 
giques de  l'École  des  Hautes-Études,  rue  Sainte-Cécile,  8. 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  205 


Promouous. 

1875  —  Hanvette,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  langue  et  littéra- 
ture grecques,  directeur  d'éludés  pour  les  lettres  et  la  philologie  à  la 
Sorbonne,  rue  Jacob,  21. 

1888  —  Bavard,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rennes,  S.  P. 

1833  —  Hébert,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  impasse  Beleir, 
à  Rennes. 

1888  —  Hélter,  maître  de  conférences  de  chimie  générale  à  la  Faculté  des  Sciences 

avenue  de  Saxe,  320,  à  Lyon,  S.  P. 

1889  —  Hémon,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  professeur  à  l'École  Normale  de 

Fontenay-aux-Roses,  rue  Vauquelin,  26. 
1851  —  Henry  (A.)i  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Janson,  rue  De- 

mours,  9  bî$,  aux  Ternes. 
1859  —  Henry  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Janson. 
1873  —  Henry  (G.)*  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saint-Quentin. 
1883  —  Henry  (Aimé),   professeur   de   physique  au   lycée,   rue  Marlot,    23,    à 

Reims. 

1881  —  Hentgen,  professeur  d'histoire  au  lycée  Montaigne,  villa  d'Anville,  avenue 

Caroot,  à  Sceaux. 
1835  —  Herbaolt  (L.)>  inspecteur  d'académie  à  Clermont. 
1859  —  Hermann  (A.),  libraire-éditeur,  rue  de  la  Sorbonne,  8. 

1883  —  Herr,  agrégé  de  philosophie,  bibliothécaire  de  l'École  Normale. 

1891  —  Herriot,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 

185*  —  Hervé,  membre  de  l'Académie  française,  directeur  politique  du  SoUil,  rue 
de  Lisbonne,  29,  S.  P. 

1887  —  Hervlenx,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nancy. 

1851  —  Heuzey,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  membre 
libre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts  ;  prof,  à  l'École  des  Beaux-Arts  ;  con- 
servateur au  Musée  et  prof,  à  l'École  du  Louvre,  av.  Montaigne,  5,  8.  P. 

1882  —  Hodin,  Inspecteur  d'académie  à  Vesoul. 

1879  —  Holleaux,  profes.  suppléant  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la  Faculté 
des  lettres  et  professeur  d'histoire  de  l'art  à  l'École  des  Beaux-Arts  de 
Lyon,  à  Paris,  rue  de  Bourgogne,  52. 

1894  —  Homo,  agrégé  d'histoire  et  de  géographie,  membre  de  l'École  française  de 

Rome. 
1869  —  Hoanolle,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  directeur 

de  l'École  française  d'Athènes. 
1868  —  Hostein,  proviseur  du  lycée  de  Nancy. 
1882  — -  Honllevlgne,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences, 

quai  Claude-Bernard,  35}  à  Lyon. 

1884  —  Honpln,  profesaeur  de  sciences  au  lycée  de  Poitiers. 

1895  —  Honssais,  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle. 

1879  —  Honsaay,  maître  de  conférences  de  zoologie  à  l'École  Normale,  S.  P. 

1882 Httard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV,  8.  P. 

1851  —  Hubert  (G.),  ancien  professeur,  rue  Moncey,  20,  S.  P. 

1892  —  Hubert  (H.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  Musée  de  Saint- Germain,  rue 

Claude-Bernard,  74. 
1884  —  Hngtaet,  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 
Lettres  de  Caen. 


L 


206  ASSOCIATION   DICS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1843  —  Hambarl  (Em.)»  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  d'Orlétm. 

1867  —  Humberi  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  boulevard 

Saint-G«rmain,  207,  S.  P. 
1878  —  Hambort  (Bug.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis- 

le-Graud,  rue  d'A»sas,  85. 
1885  —  Hurles,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Mans. 
1870  —  Hurlou,  directeur  de  l'Observatoire  du  Puy  de  Dôme,  doyen  honoraire  et 

professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont, 
1893  —  Husjaon,  professeur  de  mathématique*  au  lycée  de  Lille. 
1858  —  Huvelin  (l'abbé),  agrégé  d'histoire,  vicaire  à  Saint- Augustin,  rue  DeU- 

borde,  6,  à  Paris,  S.  P. 


1880  —  Iaabart  de  la  Toar,  professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Bordeaux,  S.  P. 
1877  —  Itetria,  inspecteur  d'académie  à  Toulouse. 
1862  —  Isana,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Clermont. 
1874  —  Izoulet,  professeur  de  philosophie  sociale  au  Collège  de  France,  boulevard 

Saint-Germain»  2. 

1853  —  Jacob  (Emile),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le- 
Grand,   rue  Sainte-Beuve,  3. 

1869  —  Jacob  (Heuri),  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Constan- 
tinople,  23. 

1853  —  Jacquet  (P. -A.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Henri  IV,  rue 
Claude- Bernard,  88. 

1886  —  Jacquet  (P.-E.),  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1835  —  Jaequluei  (P.),  recteur  honoraire,  ancien  directeur  des  études  littéraires 
à  l'École  Normale,  place  de  Renues,  6. 

1879  —  Jacqulnet  (G.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  Ca- 
simir-Périer,  3. 

1866  —  Jalliflier,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  Say,  11. 

1873  —  Jiimet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  complé- 

mentaire à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille,  S.  P. 
1884  —  Jamot,  agrégé  des  lettres,  attaché  au  Musée  du  Louvre,  rue  Fresnel,  27, 
8.  P. 

1874  —  Jauaud,    ancien    professeur   de   mathématiques    au   lycée   de   Rodez,  à 

Vergisson  (SaÔne-et-Loire). 

1841  —  Janet  (Paul),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
profess.  bouoraire  de  philosophie  de  la  Sorbonne,  rue  de  Grenelle,  59,  S.  P. 

1879  —  Janet  (Pierre),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  psychologie  expéri- 
mentale à  la  Sorbonne.  rue  de  Bellechasse,  22. 

1883  —  Janet  (Paul),  chargé  de  cours  de  physique  à  la  Sorbonne,  directeur  du  labo- 
ratoire central  et  de  l'École  supérieure  d'électricité,  rue  du  Four,  6,  S.  P 

1858  —  Jarrîge,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffou. 

1851  —  Jarry  (J.)f  recteur  de  l'académie  de  Rennes. 

1891  —  Jarry  (R.),  agrégé,  préparateur  de  chimie  à  la  Sorbonne. 

1889  —  Jauluie»,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Tunis. 


j 


r 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  20? 


Promotions. 

1878  —  Jaurès,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettre*  de 
Toulouse,  ancien  député  du  Tarn,  rue  de  Madame,  15. 

1863  —  Jeannmlre,  recteur  de  l'académie  d'Alger. 

1878  —  Jeanroy,  professeur  de  langue  et  littérature  méridionales  à  la  Faculté  des 

lettres,  rue  Saint-Joseph,  43,  à  Toulouse,  S.  P. 
1887  —  Jtann,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Hambourg,  12. 
1861  —  «lénot,  professeur  honoraire  de  physique  du  collège  Rollin,  rue  Caulain- 

court,  17,  8.  P. 
1877  —  JomiuIn,  chargé  d'un  cours  de  chimie  à  la  Surbonne,  rue  des  Iinbergères,  7, 

à  Sceaux,  8.  P 
1891  —  Joh,  agrégé  préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale. 

1864  —  «lodln,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne. 

1860  —  Joly  (H.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon,  professeur 

libre  à  la  Faculté  de  droit  de  Paris,  rue  de  Hennés,  106  bis. 
1884  —  Jordan,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes. 
1845  —  Joubert  (le  R.   P.),  agrégé  de  mathématiques,  docteur  ès-sciences,   rue 

Lhomond,  26,  8.  P. 
1867  —  Jirabert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Violet,  67 

(Grenelle). 
1881  —  «loubin  (P.),    professeur   de   physique   à   la   Faculté    des    sciences    de 

Besançon. 
1886  —  Joubln  (A.),  chargé  de  cours  d'archéologie  à  la  Faculté  des    lettres  de 

Montpellier. 

1876  —  Jouffref,  prof,  de  philosophie  au  lycée,  et  adjoint  au  maire  de  Marseille. 
1890  —  Jonguet,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  philologie  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Lille, 
1869  —  Joyan,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont. 
1892  —  Jobln,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Montmartre,  16. 

1877  —  Jullfan,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

professeur  d'histoire  de  Bordeaux  et  du  S.-O.  de  la  France  à  la  Faculté 
des  lettres,  cours  de  Tournon,  à  Bordeaux. 


1876  —  Kelffer,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg. 

1882  —  K  ester  ni  ch,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot. 

1866  —  Kli*zoiv»kl,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 

1879  —  Kœnlg4,  professeur  de  mécanique  physique  et  expérimentale  à  la  Sor- 

bonne,  à  Bourg-la-Reine. 
1873  —  Krantz,  doyen  et  prof,  de  littér.  franc,  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 


1897  —  Labroiisjse,    professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux. 

1851  —  Lachellcr  [J.},  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Stanislas,  16. 

1875  —  Lxrhrlfer  (H  },  prof,  de  philosophie  au  lycée  Gondorcet,  boulevard  Saint- 
Michel,  143. 

<857  —  Lntonr  (?.)  professeur  honoraire  'le  physique. 


L 


208  ASSOCIATION  DES  ANCIENS   ÉLÈVES 

Promotions. 

1874  —  Laconr   (B.)t   professeur   adjoint   de    mathématiques   à  la   Faculté  des 

sciences  de  Nancy. 

1875  —   Lu  Cour  (L.),  homme  de  lettres,  rue  Debrousses,  1. 

1876  —  Lacour-Gayet,  prof,  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis,  en  congé  ;  chanté  de 

conférences  à  la  Sorbonne,  rue  Jacob,  46,  S.  P. 
1874  —  Lafaye,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Sorbonne, 

rue  d'Assas,  68,  8.  P. 
1864  —  Laféteur,  censeur  des  études  au  lycée  Janson. 
1881  —  Laffbnt,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux. 
1870  —  Lafont,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du  Cardinal- 

Lemoine,  73. 
1888  —  Lagabrlelle,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saiut-Brieuc. 
1885  —  Lahlllone,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 

1855  —  Lalgle,  proviseur  honoraire  à  Villers-Saiut-Christopbe  (Aisne). 
1873  —  Lalgnoux,  professeur  de  troisième  au  collège  Stanislas,  rue  d'Assas,  22. 
1849  —  Lalande  (Ch.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Plessis-Saint-Jean,  par 

Sergines  (Yonne),  S.  P. 
1885  —  Lalande  (André),  professeur  de  philos,  au  lycée  de  Vanves,  boulevard 

Saint-Michel,  95,  S.  P. 
1693  —  Laloy,  professeur  de  seconde  au  lycée  de   Brest,    en  congé,   avenue  des 

GobelinSj  33,  à  Paris. 
1885  —  Lamalre,  agrégé,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Chaptal,  8.  P. 
1868  —  Lame,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  complémentaire 

de  littérature   française  et  latine   à  la   Faculté  des  lettres,  rue  de  la 

Liberté,  10,  à  Dijon. 
1891  —  Lamlrand,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 

1856  —  Landrln,  inspecteur  honoraire    d'académie,  rue  de  France,  50,  à  Nice, 

S.  P. 

1893  —  Landry,  agrégé  de  philosophie,   professeur  directeur  d'études  au  collège  , 
ChapUl,  rue  de  Chantilly,  7,  S.  P. 

1893  —  Lange,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Caen. 

1894  —  Lange  vin,  agrégé  de  physique,   boursier  d'études    à   l'École    Normale, 

boulevard  de  Port-Royal,  50. 
1876  —  Lanson,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  en  congé, 

maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  rue  du  Val-de-Gr&ce,  9. 
1865  —  Lantolne,  ancien  professeur  de  Faculté,  secrétaire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  la  Sorbonne,  rue  de  Constantinople,  31. 

1891  —  La  pointe,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Douai. 
1858  —  Laroeqnc.  inspecteur  d'académie,    directeur  de  l'Observatoire  du   Petit- 
Port,  à  Nantes. 

1842  —  Lartail,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Marseille. 
1882  —  Lary,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1892  —  Lattes,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice. 
1856  —  Launay,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 

place  de  la  Vieille-Estrapade,  1. 
1863  —  Launoy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger.       >(ll 
1896  —  Lanreaux,  élève  de  la  section  de  mathématiques.  .,»  »   j  __ 


1 


r 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  209 


rnaouons. 

KSS  —  Laoreat  (E.),  professeur  honoraire  de  lettres  du  lycée  Charlemagoe,  rue 
de  Rivoli,  214,  S.  P. 

!*1  —  Laurent  (P.),  professour  de  quatrième  au  collège  Stanislas,  rue  du 
Montparnasse,  9. 

!§3t  —  Laurent  le,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1185  —  Lavenir,  docteur  es  sciences,  boulevard  des  Batignolles,  15,  S.  P. 

Ittt  —  Lavlévllle,  inspecteur  d'académie,  à  Paris,  rue  SoufQot,  14,  8,  P. 

Ut!  —  Lavlise,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  et  directeur  d'études  d'his- 
toire moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de  Médicis,  5,  S.  P. 

MBS  —  Leau,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  S.  P. 

Uft  —  Lebard,  professeur  de  physique  au  lycée,  rue  Basse  de  l'Hémicycle,  75, 
à  Angoulâme. 

18S-S  —  Lrbeau,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Quimper. 

138  —  Lebegae  (E.),  professeur  d'histoire  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 
l'euseignement  supérieur  de  Rouen,  8.  P. 

1184  —  Lt  bevgne,  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études,  rue  Gassini,  6. 

1889  —  Le  Blanc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Périgueux,  8.  P. 

W77  —  Leblond,  agrégé,  professeur  de  physique  à  l'École  des  officiers- torpilleurs, 
avenue  Vauban,  17.  à  Toulon. 

1£9  —  Le  Breton,  professeur  adjoint  de  littérature  française  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Bordeaux. 

\m  —  Leeaalaln,  professeur  de  physique  au  lycée,  directeur  de  l'École  prépara- 
toire &  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

1137  —  Leehartler,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  pro- 
fesseur de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences,  directeur  de  la  station 
agronomique  de  Rennes. 

US3  —  Léchât  (H.) ,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  a  la 
Faculté  des  lettres  de  Lyon,  S.  P. 

W79  —  Lerlerc  dn  Sabloa,  doyen  et  professeur  de  botanique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Toulouse. 

£64  —  Leeonete  (A.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  du  Val- 
de-Grftce,  15. 

1885  —  Leeoate,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycéo  de  Douai. 

If»  —   Lécrivala,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

18©  —  Le  Dan  ter,  agrégé,  docteur  es  sciences  naturelles,  préparateur  dea  tra- 
vaux pratiques  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  rue  Victor-Considérant,  4. 

117»  —  Ledoe,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Sorbonne,  rue  d'Assas,  136. 

t&l  —  Lefaivre,  ancien  ministre  plénipotentiaire,  à  Versailles. 

NSI  —  Lefebvre  (B.),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue  des 
Réservoirs,  22,  à  Versailles,  S.  P. 

1867  —  Lefebvre  (Jules),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  de  la  Barre 
31  to,  à  Lille. 

IIS  —  Lefebvre  (P.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai,  8.  P. 

IT3  —  Lefevre  (J.),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 
l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 

1878  —  Lefèvre  (Léon),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Lille. 

ISW  —  Lefèvre  (Jules),  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  du  Havre. 

1975  —  Lefrançois,  profess.  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  S.  P. 

14 


L 


210  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1839  —  Legeatll  (Victor),  professeur  honoraire  de  seconde  du4yoée  de  Caen. 

1895  —  Léger,  élève  de  la  section  de  langues  vivantes. 

1859  —  Legouls  (le  R.-P.J,  ancien  agiégé  préparateur  d'histoire  naturelle  à  l'Ecole 

Normale,  docteur  es  sciences,  rue  Lhomond,  26,  S.  P. 
1830  —  l©  Goupil»,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le- Grand,  en  congé. 
1863  —  Legon-*,  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  de  TouIotk. 
t8:5  _  Legraad  (A.),  agrégé  de  grammaire,  rue  du  Château,  1,  à  Neuilly-wr- 

Seine,    9.  P. 

1875  —  Legraad  (Jules),   agrégé  de  philosophie,  député   des  Basses- Pyréaeav 

sous-secrétaire  d'État  au  Ministère  de  l'Intérieur,  boul.  Pasteur,  52,  8.P. 

1885  —  Legraad  (G.),  avoué,  docteur   endroit,   avenue  de  Saint-Cloud,  41, 

Versailles. 

1885  —  Legrand  (Ph  -E.)f  professeur-adjoint  de  langue  et  littérature  grecques  à  h 

Faculté  des  lettres  de  Lvon. 

1886  —  Legras,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres,  che- 

min de  Fontaine,  27,  à  Dijon. 
1868  —  Lehaaaeur,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  II 

Faculté  des  lettres  de  Caen. 
*874  —  Lehugear,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV  et  à  la  Maison  de  * 

Légion  d'Honneur  de  SaintrDenis,  boulevard  Saint-Michel,  73. 
1883  —  Lelieavre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  chargé  d 

cours  complémentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

1876  —  Lclorleajc,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le-Grand,   boi 

Montparnasse,  35  bit. 
1876  —  Lemalre,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens. 
Ï872  —  Lenaaltre  (Jules),  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  F 

hors  rang,  rue  des  Écuries-d'Artois,  39. 
*855  —  Lesnae,  inspecteur  honoraire  d'Académie,  avenue  du  Midi,  27,  à  Lim 

S.  P. 

-1878  —  Lemereler,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  de 

Faculté  des  lettres,  rue  Pasteur,  3,  à  Caen. 
1384  —  Lemoiae,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint- Louis,  rue  Cleude- 

nard,  43. 
'4863  —  Le  Hoanter,  professeur  de   botanique  à  la  Faculté  des  sciences  et 

teur  du  jardin  botanique  de  Nancy,  S.  P. 
1S91  —  iLenMMilt,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  rue  de  l'Odéon,  13. 
^1880  —  Lena,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet. 
^847  —  Lealeat,  professeur  honoraire  de  poésie  française  de  la  Sorbonne,  rua 

Cardinal-Lemoine,  14,  S.  P. 
•1894  —  Léon,  agrégé  d'hiBtoire,  boursier  d'études,  14a  Spenerstrasse,  Bartin. 
T1882  —  Léoaard-Chalagaac,  professeur  de  cinquième  au  lyoée  de  Bordeaux. 
1855  —  Léoturd,  doyen  de  la  Faculté  libre  des  lettres,  cours  Morand,  5,  à  Lyua 
1393  —  Leqaintree,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rochefort. 
1892  —  Le  Boy,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  rue  de  l'Abbé-d^ 

l'Épée,  8. 
1892  —  Leroy,    agrégé,  préparateur  au   laboratoire  de  ohimie  organique  à  1  Jkal 

des  Hautes*  Études  (Collège  de  France). 


J 


DE  L'ÉCOLft  NORMAL*  211 

Promotions. 

m  —  Lesage,  docteur  en  droit,  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  Casat- 
tion,  rue  de  Monceau,  89. 

1185  —  Leoaoa,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nancy. 

1841  —  Leseesor,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  honoraire  de  renseigne- 
ment primaire,  à  Pierreclos,  par  Saint  -Sorlin  (Saône-et-Loire). 

H79  — -  Le*g»orgoe»  (p.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 
au  lycée  Henri  IV,  8.  P. 

1882  —  Lesgoorgoe«  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 

1891  —  Leopèe,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Évreus. 

1844  —  Lespfoult,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux,  à 

Nérac  (Lot-et-Garonne),  S.  P. 
B86  —  Lespjeao,   agrégé,    docteur  es  sciences,  professeur  de  chimie  au  collège 

Chaptal,  rue  Denfert-Rochereau,  110. 
1861  —  LetroJt,  provis.  honoraire  du  lycée  de  Périgueux,  Léguillac  de  l'Auche^ 

par  Razac-de-l*Isle  (Dordogne). 

1845  —  Leone  (P.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Rollin,  quai  de 

la  Tournelle,  21. 

*?8  —  Leone  (A.),  inspecteur  d'Académie  à  Arras. 

fe49  —  Levaoeeur,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  pro- 
fesseur au  Collège  de  France  et  au  Conservatoire  des  Arts -et- Métiers, 
rue  Monsieur-le-Prince,  26. 

IR3  —  Le  Vavaaweur,    professeur  de  mathématiques  spéciales  au   lycée,  plan 
de  la  Trinité,  7,  à  Toulouse. 

838  —  Lévêqoe,  membre  de  1* Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  d'histoire  de  la  philosophie  grecque  et  latine  au  Collège 
de  France,  sentier  des  Tîbilles,  A,  à  Bellevue  (Seine -et- Oise )9 
S.  P. 

888  —    Levroolt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. 

143  —  Lévy  (*B.),  agrégé  de  mathématiques,  ancien  professeur  au  collège  Sainte 
Barbe,  rue  des  Feuillantines,  t. 

K8  —  Lévy  (Armand),  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alençon. 

E—  Lévy  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 
—  Lévy-UUneooo  (Gaston),  maître   de  conférences  de  langue  et  littératun» 
.  françaises  à  l'Université  d'Cpsala  (Suède)  et  à  Paris,  rue  Boccardor,  S. 

PM  —  Lévy  (Ernest),  professeur  d'allemand  au  lycée  d'Orléans,  8.  P. 
884  -—  Lévy  (Albert),  agrégé  d'allemand,  Feilnerstrass  e,  2, Berlin. 
R8  —  Lévy-Bruhl,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  da 

Montalivet,  8,  S.  P. 
H8  —  Lhébrord,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  Prytanée  militaipe 

de  La  Flèche, 
tee  —  LioHI,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  directeur 
de  l'enseignement  supérieur  au  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rua 
■  de  Fleurus,  27. 

M)  —  Liber,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Douai. 
Ml  —  Lléby,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Foix,  en  congé. 

C—  Llgneoo,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rouen. 
—  Ligoter,  ancien  examinateur  des  Écoles  d'hydrographie  de  la  marine,   rue 
d'Erlanger,  25,  à    Paris,  S.  P.    . 


L 


212  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1863  —  Llgnlères,  professeur  honor.  de  mathématiques  du  lycée  Louis-le-Grmd 

boulevard  Barbes,  a  Carcassoone. 

1873  —  Lion  (J.),   professeur  d'histoire    au  lycée  Janson,  rue   Notre- Dameta 

Champs,  119. 
1868  —  Llppmaan,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bureau  des  Los 
gitudes,  professeur  de  physique  et  directeur  d'études  à  la  Sorbonne,  m 
de  l'Éperon,  10. 

1894  —  Lltallen,  professe  ur  de  cinquième  au  lycée  de  Quimper. 

1890  —  Lœwensteln- Jordan,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieua 

au  lycée  de  Lille. 
1837  —  Loir,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la  Faculté  des  sciencs. 

de  Lyon,  avenue  Wagram,  58,  à  Paris. 
1858  —  Looten,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 
1886  —  Lorin  ( Henri),  chargé  d'un. cours  de  géographie  coloniale  à  la   Fatal 

des  lettres  de  Bordeaux.  | 

1881  —  Lorqnet,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson. 

1895  —  Lu  bac,  agrégé  de  philosophie,  boursier  d'études  de  l'Université  de  Mon) 

pallier,  aux  Thermes  romains,  Amélie-les- Bains. 
1866  —  Luèhalre  (Achille),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  potiU 

profes.  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  a 
1894  —  Laehalre  (Julien),  agrégé  de  grammaire,  boursier  d'études. 
1855  —  Luguet,  profes.  hooor.  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de  Poil 

rue  de  Grenelle,  59,  à  Paris. 

1864  —  Lnsson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  La  Rochelle. 

1874  —  Lyon   (G.)»  maître  de   conférences   de  philosophie   à  l'École    Nor 

prof,  de  psychologie  à  l'Ecole  de  Fontenayaux-Roses,  boulevard 
Germain,  239. 

$873  —  Hnbllleau,  correspondant  de  l'Académie   des  sciences  morales  et 
*  tiques»  chargé  de  conférences  à  la  Faculté  de  droit,  directeur  du  M 

social,  rue  Lescases,  5. 
1884  —  Macé  (Alcide),  mettre  de  conférences  de  littérature  latine  à  la  Faculté 

lettres,  rue  Saint- Elélier,  80,  à  Rennes,  S.  P. 
1868  —  Macé  de  Léplnay  (Auguste),   professeur  de  mathématiques  spéciales 

lycée  Henri  IV  et  prof,  au  lycée  Racine,  rue  Claude- Bernard,  63,  8. 
1872  —  Hacé  de  Léplnay  (Jules),  prof,  de  physique  a  la  Faculté  des  s 

de  Marseille,  S.  P. 
1884  —  Magron,  professeur  de  rhétorique  an  lycée  de  Nancy. 
1892  —  Halge,  agrégé  des  sciences  naturelles,   préparateur  de  botanique  à  U  Si 

bonne. 
1864  —  Maillard,  professeur  de  mathématiques   pures  à  la   Faculté  des 

de  Poitiers,  S.  P. 
1895  —  nlaltre,  agrégé  de  philosophie,  boursier  de  voyage  de  l'Université  de 

(Tour  du  Monde). 
1856  —  ataltrot,  prof.  hon.  de  mathém.  du  lycée  Saint-Louis,  rue  des  Écoles 
1879  —  Malavlalle,  maître  de  conférences  de  géographie  à  la  Faculté  des  le 

de  Montpellier. 
1883  —  Hàle,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  I.akanal,  S.  P. 


r 


DE  1/ ÉCOLE  NORMALE  243 

Promotioos. 

JS89  —  Malherbe,  avocat  à  la  Cour  d'appel,  adjoint  au  maire,  boulevard  Se  vi- 
gne, 7,  à  Rennes,  8.  P. 
1187  —  Maluskl ,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  rue  Vendôme, 

74,  à   Lyon,  S.  P. 
jttfô  —  Maneuvrler  (Edouard),  agrégé  de  philosophie,  secrétaire  général  de  la 

Société  de  la   Vieille-Montagne  (Belgique),  rue  Richer,  19,  à  Paris. 
1369  —  Manenirrler  (Georges),  agrégé,  doct.  es  sciences,  direct,  adjoint  du  laborat. 

de  recherches  physiq.  à  la  Sorbonne,  rue  Monsieur-le-  Prince,  26,  S.  P. 
pS72  —  Hangeot,  ancien  prof,  de  mathém.  spéc.  au  lycée  de  Troyes,  en  congé, 

8.  P. 
|894  —  Ma» toux,    agrégé     d'histoire    et    de   géographie,    Passmore   Edwards 

Seulement  Tavistock  place,  Loodon  W.  G. 
1872  —  Mantrand,  professeur  honoraire  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet, 
|  rue  Nouvelle,  11. 

1843  —  Manuel,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  rue  Mignard,  11, 

à  Paris-Passy,  8.  P. 
|872  —  Marchai  (Pol),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bar-le-Duc. 
173  —  Marchai  (Jean-Baptiste),  profes.  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis, 
1872  —  Marchand,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 
$46  —  Marcon  (Léopold),   professeur  honoraire  de  seconde    du  lycée  Louis-le- 

Grand,  rue  du  Four,  6. 
Marcon  (Georges),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet,  rue  du 

Rocher,  84. 

-  Marco urt,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Rollin. 
Margot  te  t,  recteur  de  1*  Académie  de  Lille,  8.  P. 

•  Hargnet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis-le-Grand, 
rue  Cochin,  4. 

>  Mari joii,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nîmes. 
Marion  (J.-A.),  inspect.  honor.  d'Académie,  à  Saint- Jean -du-Gard (Gard). 

■  Marion  (Marcel),  professeur  adjoint  d'histoire  moderne    à  la  Faculté  des 
lettres  de  Bordeaux. 

•  Maroiler,  docteur  es  sciences  naturelles  et  en  médecine,  délégué  à  l'Institut 
Pasteur  de  Lille,,  rue  Jules  de  Vicq,  22,  à  Fives-Lille. 

•  Maroger,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

-  Marotte  (A.),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Condorcet,  rue 
Saint-Florentin  8,  8.  P. 

-  Marotte  (F.),  agrégé  de  mathématiques,  doct.  es  sciences,  boursier  d'études. 

■  Marsan,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Toulouse. 

■  Martel,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot,  rue  Bausset,  22.    v 

-  Martha  (Jules),  professeur  d'éloquence  latine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Ba- 

gneux, 16,  8.  P. 
ffâ  —  Martin  (Fr.),  profes.  de  philosophie  au  lycée,  rue  des  "Wetz,  3,  à  Douai. 
IttS  —  Martine,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet. 
Rft  —  Martlncnchc,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nîmes. 
PR  —  Martinet,  prof,  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 
f85*  —  Maseart  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physique 


L 


*2U  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

au  Collège  de  France,  directeur  du  Bureau  central  météorologique,  rue  de 
l'Université,  176,  S.  P. 

f891  —  Maacarl  (J.),  docteur  es  sciences  mathématiques,  boulevard  Raspail,  ÎI2. 

1&65  —  Maspero,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  pro- 
fesseur de  philologie  et  archéologie  égyptiennes  au  Collège  de  France, 
directeur  du  musée  de  Boulacq,  avenue  de  l'Observatoire,  24,  S.  P. 

1S65  —  Masque!  1er,  directeur  des  études  à  l'École  Lacordaire,  rue  de  Passy,  U. 

1&90  —  Masaebleau,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Rennes. 

1894  —  MasMOultor,  agrégé-préparateur  de  minéralogie  à  l'École  Normale. 

1847  —  Masure,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  de  la  Paix,  5,  à  Orléans. 
1857  —  Mathé,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Mont-de-Kiarsan. 

1848  —  Mathct,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon,  à  Neu- 

vic-sur-Isle  (Dordogne),  S.  P. 
1870  —  Mathieu  (P.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis-Ie-Grand. 

1890  —  Mathieu  (H.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Grenoble. 

1891  —  Mathieu  (J.),  professeur  de  mathématiques  au  collège  d'Épinal. 
1894  —  Mathiez,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Moctauban. 

1886  —  Matignon,    maître  de   conférences  de  chimie  minérale   à  la    Sorbonne, 
professeur  suppléant  au  Collège  de  France. 

1885  —  Matruehot,  maître  de  conférences   de  botanique  à  la  Sorbonne,  rue  La 

Verrier,  18,  S.  P. 
1890  —  Mauraln,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lorient. 

1877  —  Mauxlon,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers. 
1880  —  Mayer,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Carnot,  rue  Miromesnil,  18. 
1869  —  Mazeran,  professeur  de  cinquième  au  collège  Rollin. 

1852  —  Méalln,  proviseur  honoraire  du  lycée   de  Nancy,  rue  de  la  Chappe,  tt» 
à  Bourges. 

1886  —  Mélinand,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Poitiers. 

1878  —  Mellerio,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  79. 
1856  —  Metller,  inspecteur  honoraire  d'Académie,  rue  Saint-Dizier,  138,  à  Nancy. 
1894  —  Mendel,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  d'Athènes. 
1832  —  Ménétrel,  inspecteur  honoraire  d'Académie,  à  Périgueux. 
1854  —  Méray,   professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  dt 

Dijon,  S.  P. 

1882  —  Mercier  (Louis-Auguste),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Laval 
1S83  —  Mercier   (C.-P.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et   de  littérature  s 

l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 

1887  —  Mérleuac,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Besançoa- 
1867  —  Mérimée,  doyen  et  professeur  de  laugue  et  littérature  espagnoles  à  « 

Faculté  des  lettres,  rue  Roquelaine,  13,  à  Toulouse. 
1896  —  Meriaod,  élève  de  la  section  de  littérature. 
1863  —  Merlin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Dalayrac, 

18,  à  Fontenaysous-Bois. 
1882  —  Mealin,  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier,  S.  P* 
1887  —  Mesnil,  agrégé  des  sciences  naturelles,  docteur  es  sciences,  chef  de  labo- 
ratoire à  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Vaugirard,  217,  S.  P. 
1874  —  Meapié,  prof,  de  langues-  et  littératures  étrang.  à  l'École  des  lettres  d'Alger, 
1894  —  Meynler,  professeur  de  physique  au  collège  de  Nogent-le-Rotrou. 


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J 


DB  L'KCOLB  NORMALE  24  S 

Promotions. 

1845  —  Mérières  (A.))   membre  de    l'Académie   française,  professeur  honoraire, 

de  littérature  étrangère  de    la  Sorbonne,  député  de  Meurthe-et-Moselle, 

boulevard  Saint-Michel,  57,  S.  P. 
1890  —  nichant,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Moulins,  en  cotigé» 

professeur  à  l'Université  de  Fribourg  (Suisse),  S.  P. 

1873  —  Michel  (Auguste),  professeur  d'histoire  naturelle  au  collège  Stanislas,  S.  P. 

1877  —  Michel  (Henry),  agrégé  de  philosophie  chargé  d'un  cours  d'histoire  des  doc- 

trines politiques  à  la  Sorbonne,  rue  Jouiïroy,  79,  S.  P. 
1880  —  Michel  (K.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française* 

à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Chambéry. 
1895  —  Michel  (Ch.)>  agrégé  de  mathématique, boursier  d'études,  rue  Charlet,  11. 
1884  —  Mlehon,    agrégé  des   lettres,  attaché  payé  au  Musée  du  Louvre,  rue  du 

Bac,  100.  8.  P. 
[1878  —  MUhand,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée/en  congé  ;  docteur 

es  lettres,  professeur  suppléant  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres- 

de  Montpellier, 
1864  —  Millot  (L.-A.)i  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bourges. 
1)886  —  Millot  (L.-L.-E.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulon. 
1892  —  Mineur,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 
1883  —  Mlraian,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims,  député 

de  la  Marne,  avenue  Victor-Hugo,  7. 

1861  —  Moireau,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  de  Vaugirard,  35. 
188  —  Molhert,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Dijon. 

1862  —  Mollaier,  professeur  d'histoire  de  la    France  méridionale  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Toulouse. 
11845  —  Molliurd  (L.),  agrégé  de  grammaire,  ancien  préfet  des  études  au  collège 

Sainte-Barbe,  rue  de  l'Odéon,  10,  8.  P. 
1888  —  Molllard  (M.),  agrégé  des  sciences  naturelles,   docteur   ès-sciences,  chef 

des  travaux  pratiques  au  laboratoire  physiologique  de  la  Sorbonne,  S.  P. 

1878  —  Monceaux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV. 

1848  —  loneoort,  professeur  honoraire  de    mathématiques    du   lycée,    rue   des 
Fraises,  5,  à  Nantes,  S.  P. 

1)893  —  Mondain,  ancien  élève  de  la  section  de  physique,  directeur  de  l'École  du 
Palais,  à  Tananarive,  S.  P. 

1834  —  Mondot,  vice-recteur  bon.  de  la  Corse,  Grande-Rue,  16,  à  Castres,  8.  P. 

|t872  —  Monln,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Alfred-Stevens,  2. 

1862  —  Mono*  (G.),  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
président  de  la  Section  des  sciences  historiques  et  philologiques  à  l'École- 
des  Hautes- Études,   maître  de  conférences  d'histoire  du  moyen   âge  et 
moderne,   à  l'École  Normale,  rue  du  Parc-de-Clagny,  18  bis,   à  Ver- 
sailles, S.  P. 

1879  —  Monod  (A.),  prof,  de  sixième  au  lycée  Montaigne,  bouL  Saint'Michel,  57- 
1196  —  Maaod  (Albert),  élève  de  la  section  de  littérature. 

1874  —  Montargls,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Troyes,  eu  congé. 

1894  —  Montai,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  rue  des  Grandes? 

Écoles,  17,  à  Poitiers. 
HSt  —  aVojetigny  (E.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Simon,  4,  à  Ablon  (Seiue-  et-Oise). 


L 


! 


246  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1887  —  Moog*  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Reims. 

1881  —  Morand,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le- Grand. 

1887  —  Moreao,  professeur  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences,   avenue  de  la 

Gare,  49,  a  Rennes. 
1878  —  Moreaa-Nélaton,  rue  du  Faubourg. Saint-Honoré,  73  bis,  S.  P. 

1860  —  Morel  (G.),  inspecteur   général  de  l'enseignement  secondaire,  boulevard 

Saint-Germain,  26,  8.  P. 

1893  —  Morel  (Maurice),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Saint-Étienne. 
1835  —  Morey,  a  Tournan  (Seine-et-Marne). 

1878  —  MorfUot,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des   lettres  de 

Grenoble. 
1856  —  Mosaot,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. 
1892  —  Mon  thon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Moulins. 
1890  —  Mouton  (H.),  agrégé,  préparateur  de  botanique  à  l'École  Normale. 
1895  —  Moret,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire,  place  de  La  Borde,  12. 

1894  —  TVadaad,  professeur.de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors. 

1895  —  Navarre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lorient. 
1876  —  Nebont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rouen. 

1880  —  IVepvea,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Limoges. 

1861  —  Neyreneof,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 
1880  —  Nleol,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  11,  S.  P. 
1867  —  IViebylowskl,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  La  Rochelle. 
1865  —  IViewenglowskl,  inspecteur  d'académie  a  Paris,  rue  de  l'Arbalète,  3?. 
1865  —  Noguès,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Janson. 

1858  —  Nolcn,  recteur  honoraire,  rue  du  Débarcadère,  Ibis*  à  Paris,  S.  P. 

1884  —  IVollet,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grond,  rue  de  Lille,  57. 
1850  —  Nonfl,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Vendôme. 

1880  —  IVongaret,  proviseur  du  lycée  de  Cherbourg. 

1888  —  Nouvel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Chartres. 

1896  —  Obriot,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1876   —  Offret  (A..),  professeur  de  minéralogie  à   la  Faculté  des  sciences,  chemia 
des  Pins,  53,  villa  Sans-Souci,  à  Lyon. 

1862  —  Olivier,  proviseur  du  lycée  de  Nice. 

1885  —  Oude,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont,  S-  P. 

1884  —  Oudot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  du  Trech,  43,  à  Tulle. 
1893  —  Ozil,  professeur.de  mathématiques  au  collège  de  Boue. 

1872   — ;  Paeant,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne,  rue  Guy-de-la- 

Brosse,  5. 
1883  —  Padé,  maître  de  conférences  de  mathématiques   à  la  Faculté  des   sciences 

de  Lille. 

1885  —  Padowaal,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nice. 

1886  —  Pages,  professeur  d'histoire  au  lycée  Voltaire.  ! 
1883  —  Palnlevé,  maître  de  conférences  de  géométrie  descriptive  et  de  calcul  dif-  : 

férentiel  et  intégral  à  l'École  Normale,  rue  de  Rennes,  99. 


J 


t 


DK  L'ÉCOLE  NORMALE  247 

1887  —  Paoll,  agrégé  de  mathématiques,  ancien  professeur  de  l'Université,  rae  de 
Grenelle,  165. 

1880  —  Paaeller,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Orléans. 
1890  —  Paquet,  professeur  d'histoire  au  lycée,  avenue  Vauban,  5,  à  Toulon. 

1881  —  Paraf,  profes.  adjoint  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

1881  —  Parigot,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  avenue  de  Villiers,  88. 
1879  —  Pari*  (Pierre),  professeur  d'archéologie  et  d'histoire  de  l'art  a  la  Faculté 

des  lettres  et  directeur  de  l'École  des  Beaux- Arts  de  Bordeaux. 

1875  —  Parmenttor,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  et  directeur 
de  la  station  agronomique  de  Clermont. 

1890  —  Parodi,  professeur  de  philosophie  au  lycée  do  Limoges. 

18M  —  Parpalse,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanvcs. 

1883  —  Partarler,  professeur  de  cinquième  au  lycée  du  Havre. 

1842  -*-  Passerait,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Tours,  rue  Gus- 
tave-Courbet, 32,  à  Paris. 

1865  —  Patenôtre,  ambassadeur  de  France  à  Madrid,  8.  P. 

1894  —  Patte,  professeur  de  physique  au  collège  de  Ch&teaudun. 

1882  —  Péchard,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  l'École  Normale,  chargé  de 

cours  de  chimie  à  la  Sorbonne,  professeur  de  chimie  à  l'École  de  Fon- 
tenay-aux-Roses,  S.  P. 

18£»  —  Péguy,  boursier  d'études  à  la  Sorbonne,  rue  de  l'Estrapade,  7. 

1865  — -  Pela,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV. 

1870  —  Pelae,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet. 

1882  —  Péltssler,  professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire 
à  la  Faculté  des  lettres,  boulev.  Jeu-de-Paume,  33,  à  Montpellier,  8.  P. 

1870  —  Pellat,  professeur  adjoint  de  physique  générale  à  la  Sorbonne,  professeur 
à  la  maison  de  la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  avenue  de  l'Obser- 
vatoire, 3. 

1862  —  Pellerln,  agrégé,  ancien  professeur  de  physique  à  l'École  de  médecine  de 

Nantes,  8.  P. 
1868  —  Pelle  t,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la- Faculté 

des  sciences,  rue  Pascal,  30,  à  Clermont,  8.  P. 

1870  —  Pelllawon,    ancien  inspecteur  d'académie  à  Périgueux,   rue  Censier,    41, 

à  Paris. 

1863  —  Penjoa,  professeur  de  philosophie  a  la  Faculté  des  lettres  de  Lille,   rue 

du  Bloc,  10,  à  Douai. 

1892  —  Péay,  professeur  de  physique  au  collège  de  Saint- Mihiel. 

1881  —  Peraté,  egrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint  du  Musée  national  de 
Versailles,  8.  P. 

1887  —  Perchot,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  astronome  ad- 
joint à  l'observatoire  de  Paris,  avenue  d'Orléans,  12. 

1881  *—  Perdrix,  professeur  adjoint  de  chimie  è  la  Faculté  des  sciences  de  Mar- 
seille, S.  P. 

1890  —  Perdrlzet,  agrégé  des  lettres,  ancien  membre  de  l'École  française  d'A~ 
thènes,  en  mission  à  l'étranger. 

1881  —  Pérès,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Grenoble,  chargé  d'un  cours 
de  science  de  l'Éducation  à  la  Faculté  des  lettres. 

1894  —  Pérez  (F.),  élève  de  quatrième  année  à  l'École. 

1895  — -  Pérez  (Charles),  agrégé  préparateur  de  zoologie  à  l'École  Normale. 


L 


H 


21  &  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


1876  —  Ferler,  professeur  de  mathématiques  eu  lycée  Condorcst. 

1815  —  Permet,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1857  —  Mrs*  (P.),  inspecteur  d'académie  à  Bvreux. 

1817  —  Pwrand  (S.  É.  le   cardinal),   agrégé  d'histoire,   membre  de  l'Académie 

française,  évoque  d'Autan,  8.  P. 
1888  —  Perreau  (F.),    maître    de   conférences   de  physique  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1843  —  Perroms,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 

iospect.  général  honor.  de  l'enseig.  secondaire,  profess.  honor.  d'histoire  et 

de  littérature  de  l'École  Polytechnique,  rue  Vineuse,  21,  Paris-Passy,  S.  P. 
1864  —  Perrler  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  profes.-administratettr 

de  zoologie  du  Muséum,  directeur  d'études  à  l'École  des  Hautes-Éludes, 

rue  Gay-Lussac,  28,  S.  P. 
1882  —  Perrier  (R.),  maître  de  conférences  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  boultvird 

Montparnasse,  84. 

1881  —  Perrisi  (J.-B.),  ohargé  d'un  cours  de  chimie  physique  à  la  Sorbonne,  me 

Rousselet,  37. 

1882  —  Perrisi  (G.)»  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bordeaux,  8.  P. 
1851  —  Perrot  (G.J,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  prof. 

d'archéologie  à  la  Sorbonne,  en  congé,  directeur  de  l'École  Normale,  S.  P. 

1857  —  Perroml,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse. 

1840  —  Pessoaneaux  (E.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  1Y, 
rue  Bonaparte,  80. 

1822  —  PesseMeaiia  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Henri  IV. 

1881  —  Petit  (A.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Poirson,  12. 

1888  —  Pesât  (P.),  professeur  de  chimie  agricole  et  directeur  du  laboratoire  de 
brasserie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

MO  —  Petit  de  JuUerille,  professeur  de  littérature  française  du  moyen  âge 
à  la  Sorbonne,  rue  Éblé,  6. 

1888  —  Petitdidler,  professeur    de  seconde  au  lycée  de  Roanne,  S.  P. 

1887  —  PetlteM,  professeur  de  physique  au  lycée  et  de  chimie  à  1  École  de  mé- 
decine de  Nantes. 

1881  —  Pelltjesm,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Buffon,  rue  Ernest-Renan,  & 

1870  —  Petot,  proies,  de  mécanique  rationnelle  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

1880  —  PétrovHefa,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  36,  Kossautch- Venac,  à 
Belgrade  (Serbie). 

1878  —  Pflster,  professeur  d'histoire  de  l'Est  de  la  France  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Nancy. 

1840  —  Philibert  (H.)f  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des 
lettres  d'Aix. 

1869  —  Philibert  (A.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont,  en  congé, 
à  Valréas  (Vaucluse). 

1890  —  Phtllpot,  agrégé  de  grammaire,  professeur  de  littérature  romane  à  l'Uni- 
versité de  Lund  (Suède). 

1874  —  Picard  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'analyse 
supérieure  et  d'algèbre  supérieure  à  la  Sorbonne,  professeur  de  nées* 
nique  rationnelle  à  l'École  Centrale,  rue  Soufflot,  13,  8.  P. 

1879  —  Picard  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Victor-Hugo,  140» 

à  Tours. 


i 

J 


r 


DK  L'ÉCOLB  NORMA&B  24t 

Promotions. 

1879  —  Picard  (L.X  professeur  de  seconde  eu  lycée  Condorcet,  rue  de  Saint- 
Pétersbourg,  22. 

1883  —  Plcart  (Luc),  professeur  adjoint,  chargé  du  cours  d'astronomie  a  la 
Faculté  des  sciences  de  Lille. 

1864  —  Plchon  (Ad.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Gharlemagne,  me  Notre- 
Dame-des- Champs,  44. 

1888  —  Piehoa  (R.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  avenue  de  Paris,  30,  i 
Versailles. 

1866  —  Piéfon,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  me  d'Aasas,  50 . 

1868  —  Pierre,  inspecteur  d'académie,  directeur  de  renseignement  primaire  du 
Nord,  rue  d'Antin,  35,  à  Lille. 

1881  — •  PigeoM,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  FaouHé  des  soieneee  et  profes- 

seur à  racole  de  médecine,  rue  Millotel,  3,  à  Dijon,  8.  P. 

1862  —  Pingand  (L.),  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques, proies,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon,  8.  P. 

1890  —  Piagaud  (A.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  Ministère  des  Affaires  étran- 
gères, rue  Gay-Lussac,  40. 

1879  —  Plonehon,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  et  à  l'École 
de  médecine  de  Grenoble. 

1873  —  Piquet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis* 

1882  —  Plésent,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 
1861  —  Pluzanskl ,  proviseur  du  lycée  de  Besançon. 

1883  —  Polncaré,  chargé  d'un  cours  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur  de 

physique  à  l'École  Normale  de  Sèvres,  rue  d'Assas,  17. 
1837  —  Poinsignoa,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  Garinet,  1,  à  Chftlons- 

sur- Marne. 
1854  — -  Poiré,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Condorcet,  boulevard 

des  Batignolles,  84. 
1872  —  Poirier,  doyen  et  professeur   de  zoologie    à    la  Faculté  des   sciences  de 

Clermont,  S.  P. 
1894  —  Polrot,  Uuiversetets  lektos  Brunnsparken,  10,  HeWingfors  (Finlandô). 

1860  —  Porehoa,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 
1847  —  Postelle,  proviseur  honoraire,  boulevard  du  Lycée,  36,  à  Vanves. 

188S  —  Poitevin,  prépar.  de  micrubie  appliquée  à  l'Iu&titut  Pasteur,  rue  Dutot,  25. 

1874  —  Pottler,  conservateur  adjoint  au  Musée  et  professeur  suppléant  à  l'École 

du  Louvre;  prof,  suppléant  à  l'École  des  Beaux- Arts,  rue  Beethoven,  4. 
à  Passy,  8.  P. 

1861  —  Poujade,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

1846  —  Poysurd,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Tournon,  14. 

1893  —  Pradiae»,  professeur  suppléant  de  philosophie  au  lycée  de  Belfort. 

1870  —  Pressoir,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louia-le-Grend,  rue  Denfert- 

Rochereau,  21  • 
1878  —  JPrlesa,  professeur  de  sciences  naturelles  su  lycée  Henri  IV,  boulevard 

Seiot- Germain,  135. 
1856  —  Prolongeas,  professeur  honoraire  de  mathématiques   spéciales  du  lycée 

d'Angoulême,  rue  Tùreane,  104,  à  Bordeaux. 
1853  —  Pmvost,    inspecteur  générai  de  renseignement  secondaire,  rue  de   la 

Tour,  11,  a  PasBy,  8.  P. 


220  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion». 

1878  —  Pueeh,  maître  de  confér.  de  langue  et  littérature  grecques  a  la  Sorbonne. 
1875  —  Pulseam  (P.),  astronome  adjoint  i  l'Observatoire,   professeur  adjoint  de 

mécanique  a  la  Sorbonne,  rue  Le  Verrier,  2,  8.  P. 

1860  —  Pu  Jet,  prof,  de  mathématiques  pures  a  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 
1883  —  Pu  m  la,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 

1848  —  Qnlaot,  profes.  honoraire  de  seconde  du  lycée  Condorcet,  rue  de  Paris,  1, 

à  Nice. 
1883  —  Qulqnet,  actuaire  de  la  compagnie  d'assurances  sur  la  vie  la  Nûtiouûlt, 

boulevard  Saint-Germain,  92. 

1873  —  Rabaltot,  agrégé  de  grammaire,  chef  d'institution  a  Angoulême,  S.  P. 

1875  —  Raband,  professeur  de  seconde  au  lycée  Charlemagne,  rue  des  Feuillan- 
tines, 10.  S.  P. 

1866  —  RaWer,  directeur  de  l'enseignement  secondaire,  au  Ministère  de  l'Instruction 
publique,  rue  de  Fleuras,  27. 

1864  —  Raby,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis,  rot 
du  Vertgalant,  11,  a  Moulins. 

1881  —  Raulet,  professeur  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté  des  lettres,  rue  de 
Cheveni8,  9  bis,  a  Bordeaux,  S.  P. 

1879  —  Raty,  'chargé  de  cours  à  la  Sorbonne,  maître  de    conférences  d'analyse 

à  l'École  Normale,  rue  Nicole,  7,  S.  P. 

1893  —  Rageât,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Or  an. 

1857  —  Rolageard,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Niort,  rue  de 
Paimbeuf,  17,  a  Pornic  (Loire-Inférieure). 

18G1  —  R&mbaad,  sénateur,  membre  de  1* Académie  des  sciences  morales  et 
politiques,  professeur  d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne,  ancien 
Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts,  rue  d'Assas,  76, 
8.  P. 

1881  —  Ranh,  professeur  de  philosophie  a  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1886  —  RaveatB,  préparateur  de  physique  à  la  Sorbonne,  rue  des  Écoles, "5. 

1885  —  Ruvenean,  professeur  d'histoire  au   collège  Stanislas,  S.  P. 

1890  —  Ray,  (Julien),  maître  de  conférences  debotanique  a  la  Faculté  des  sciences 
quai  Claude-Bernard,  32,  à  Lyon. 

1896  —  Rayaand,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes. 

1839  —  Rayée  (G.),  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Ob- 
servatoire, doyen  honoraire  et  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Faculté 
des  sciences  de  Bordeaux,  à  Floirac,  près  Bordeaux. 

1877  —  Rébelllan,  agrégé,  docteur  es  lettres,  bibliothécaire  adjoint  de  l'Institut, 
chargé  de  cours  de  littérature  française  à  l'École  de  Saint-Cloud,  quai 
Conti,  23,  8.  P. 

1861  —  Rebière),  professeur  honoraire  de  mathématiques   du  lycée   Saint-Louis* 

examinateur  d'admission  à   l'École  militaire   de   Saint  -Cyr,   boulevard 

Arago,  112. 
1875  —  RebuaTel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nice. 
1881  —  Reeonra,    doyen  et  professeur  de   chimie  de  la   Faculté  des   sciences. 

directeur  de  la  station  agronomique  de  Dijon. 
189)  —  Régaa,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  îii 


Promotion?. 

1866  —  Régismaatet,  inspecteur  d'académie  à  Aix,  S.  P. 

1876  —  Relaaeh  (S.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  con- 
servateur adjoint  au  Musée  de  Saint-Germain,  rue  de  Lisbonne,  38,  à 
Paris,  S.  P. 

1873  —  Rémond  (Th.),  inspecteur  d'académie  à  Troyes. 

1875  —  Bémoad  (IL),  inspecteur  d'académie  à  Périgueux. 

1855  —  Réaay,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  du  Havre. 

1866  —  Renan,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire,  rue  Soûl  Ilot,  19,  à  Paris. 

1894  —  Renaud,  professeur  de  physique  au  collège  de  Verdun. 

1895  —  Renault,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  rue  Lécluee,  6. 

1884  —  Renan x,  agrégé  de  mathématiques,  astronome  adjoiut  à  l'Observatoire 
de  Bouzaréah,  près  d'Alger. 

1886  —  Rend,  maître  de  conférences  de  philologie  classique  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Besançon, 

1847  —  Répelln,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée,  1,  rue  du  Jar din- 
des-Plan  tes,  1,  à  Lyon. 

1839  —  Révllloat,  professeur  honoraire  de  littérature  française  de  la  Faculté  des 
lettres,  rue  Aiguillerie,  51,  a  Montpellier. 

1867  —  Revoll,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

renseignement  supérieur  de  Chambéry. 

1895  —  Rey  (Joseph),  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle. 

1890  —  Reynaud,  élève  de  la  section  de  langues  vivantes. 

1880  —  Reynler,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Notre-Dame- 
des-Champs,  27. 

1845  —  Rlbert,  ancien  préfet,  avenue  de  la  Défense,  17,  h  Puteaux  (Seine). 

1862  —  Rlbot,  professeur  de  psychologie  expérimentale  et  comparée  au  Collège  de 
France,  directeur  de  la  Revue  philosophique,  rue  des  Écoles,  25,  S.  P. 

1833  —  Rlbonl,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée  Louis- 
le-Grand,  avenue  de  Picardie,  30,  à  Versailles,  S.  P. 

!866  — -  Richard  (A.-L.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne, 
rue  du  Cardinal- Lemoine,  12. 

1880  —  Richard  (Gaston),  professeur  de  philosophie  au  lycée  du  Havre. 

!884  —  RIehard  (J.-A.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Tours. 

1891  — -  RIehard  (K.),  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Caen. 

1883  —  Rlemann,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 

Louis-le-Grand,  rue  Boulard,  35. 
1882  —  Rlgont,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 
1870  —  Rlnn,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rueRodier,  59. 
1873  —  Rlqnler,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Caen ,  8.  P. 
1857  — -  Rittler,  professeur  honoraire  de  langues  anciennes  du  collège  Rollin,  avenue 

de  la  République,  23  bit,  à  Villemomble  (Seine). 

1884  —  RI  valu,  agrégé,    docteur  es  sciences,    professeur   de    chimie   au  collège 

Chaptal,  rue  Touillier,  6. 

1875  —  Rivière,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  9.  P. 

1876  —  Robert  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Turin,  11. 
1878  —  Robert  (Edouard),  censeur  des  études  au  lycée  d'Alger. 

1887  —  Rcb_rt  (Abel),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Troyes. 


2i2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1858  —  Robin,  directeur  de  l'Éducation  intégrale,  poste  restante  à  Aukland  (Nou- 
velle-Zélande^, 8.  P. 

1888  —  loche,  professeur  de  rhétorique  au   lycée  de  Houeo. 

1862  —  Roehcrolles,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de 
Fleurus,  2,  S.  P. 

1896  —  Roeqaemont,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1879  —  Rodier,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée,  en  congé,  directeur  du 

jardin  botanique  de  Bordeaux. 

1885  —  Rolland  (Etienne),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pau. 

1886  —  Rolland  (Romain),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  à 

l'École  Normale,  rue  Notre-Dame-des-Charaps,  76. 

1887  —  Rolland  (Paul),  professeur  de  rhétorique  uu  lycée  de  Brest. 

1882  —  Rondeau,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chftteauroux. 

1883  — r  Rooa,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Digne. 
1867  —  Roque» (Maurice),  prof,  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  Clapeyron,*. 
1894  —  Roques   (Mario),    agrégé  de  grammaire,  pensionnaire  de  la    Fondation 

Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5. 
1890  —  Roseaihul,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Dijon. 

1880  — ■  Rossignol,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 
1867  —  Rouard,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. 

1885  —  Ronger,  professeur  d'histoire,  en  congé,  à  La  Chartre  (Sarthe). 

1890  —  Rougier  (A.),  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Aix. 

1875  —  Rousseaux,  professeur  de  physique  au  lycée  du  Havre. 
1896  —  Roussel,  élève  de  la  section  de  philosophie. 

1857  —  Roasselln,  professeur  honoraire  de  mathématiques   du  lycée  Condorcet, 
boulevard  Hoche,  10,  à  Villeneuve-sur- Yonne. 

1891  —  Rousselle,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nevers. 

1867  —  Rousse t,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint- Louis,  rue  des  Écoles,  20. 
1887  —  Roussoi,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen. 
1894  —  Roustau,  professeur  délégué  de  philosophie  au  lycée  Saint-Louis,  rue  Le 
Goff,  7. 

1853  —  Roiutel,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Pau. 

1892  —  Rouyer,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  su  lycée 

d'Alger. 
1877  —  Roy,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 

1854  —  Royer,  doyen  et  professeur  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Dijon. 
1853  —  Ri» jet  (Ch.),  professeur  honoraire  du  lycée   de  Montpellier,  rue    Saint- 
Joseph,  22,  à  Grenoble. 

1893  —  Roset,  agrégé  de  grammaire,  rue  Gay-Lussac,  66. 

1892  —  Rudler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée. de  Saint- Etienne. 
1889  —  Ruysaea,  professeur  wde  philosophie  su   lycée,   avenue  du  Mail,  2}}  à 
La  Rochelle,  S.  P. 


1661  —  Sabatler  (Th.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne. 
1874  —  Sabatler  (P.),  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Tou- 
louse, S.  P;  ' 


DE  l'école  normale  323 

Promotions. 

1887  —  Saeerdote,  agrégé,  professeur  de  physique  au  collège  Sainte-Barbe,  bou- 
levard Saint-Michel,  97,  en  congé. 

1890  —  Sagnae  (G.),  agrégé,  préparateur  de  physique  au  laboratoire  d'enseigne- 

ment de  la  Sorbonne,  rue  Paillet,  4,  S»  P. 

1891  —  Sagnae  (P.),  agrégé  d'histoire,  docteur  es  lettres,  rue  Paillet,  I,  S.  P. 
1852  —  Saint-Loup,  doyen  honoraire,  professeur  de  mécanique  rationnelle  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon. 
1882  —  Salle»,  profes.  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  Bugeaud,  9. 
1878  —  Salontte»  (Ch.).  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet.  rue  SoufHot,  9. 

1880  —  Salomon  (H.),  prof  d'histoire  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Raspail,28t 

(place  Denfert-Rochereau). 

1848  —  Sarcey,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  de  Douai,  59,  S.  P. 

1858  —  Sarradln,  professeur  de  seconde  au  lycée,  rue  Montbauron,   19,  à  Ver- 
sailles, S.  P. 

1894  —  Sarrleu,  professeur  de  philosophie  au  collège  de  Morts  in  (Manche). 

1893  —  Sa  r  thon,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Toulouse. 

1887  —  S  au  s*  la©,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint' Pierre  (Martinique). 
1878  —  Sautreaux  (L.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lyon,  en  congé, 

S.  P. 

1881  —  Sautreaux  (C.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  S.P. 

1873  —  Sauvage,  prof,  de  mathém.  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

1882  —  Sehlesaer,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet. 

1888  —  Sennelder,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse. 

1872  —  Séaillee,  professeur  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  Lauriston,  25. 
1856  —  Second  (E.)  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Stanislas,  rue 
Meyerbeer,  15.  à  Nice. 

1892  —  Segoud  (J.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Carcassonne. 
1843  —  Seguin,  recteur  honoraire,  rue  Ballu,  1,  à  Paris. 

1874  —  Se  ig  no  ©os,  professeur  suppléant  d'histoire  moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de 

rOdéon,  15. 
1858  —  Séllgtuann,  agrégé  des  lettres,  recev.  des  fiuances  à  Paris,  rue  Franklin, 4. 
1887  —  $elve«,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Air  en. 
1870  —  Sentis,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble,  S.  P. 
1847  —  Serré -Gulno,  anc.  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint- 

Cyr,  prof.  hon.  de  physique  de  l'École  Normale  de  Sèvres,  rue  du  Bac,  114. 

1894  —  Sevré,  agrégé  de    lettres,  membre  de   l'École  française  d'Athènes,   rue 

Saint-Charles,  135,  à  Paris,  S.  P. 
1890  —  Sltouet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Montpellier. 

1893  —  Slntland,  ancien  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rue  Le  Goff,  7. 

1867  —  Sinon  (Paul),  ancien  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas, 

en  congé. 
W84  —  Sfaeon  (Julien),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Chartres.  > 

1887  —  Slaaoa  (Louis),  docteur  es  sciences,  préparateur-chef  de  chimie  à  la  Sor- 
bonne, rue  Vauquelio,  15. 
1882  —  Simonin,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée    de    Vendante, 

astronome  a  l'Observatoire  de  Nice,  S.  P. 
1882  —  Shnefe,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Laval,  S.  P. 


L 


224 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1849  —  Sir  ©dot,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  professeur 
honoraire  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1885  —  Slrvea,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique  à  l'École  alsacienne, 

rue  Denfert-Rocheraau,21. 
1860  —  Sir  vent,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis. 

1847  —  Sefihnée,  prof.  non.  de  lettres  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  la  Michodière,  7. 

1886  —  Soudée,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Valenciennes. 
1868  —  Souque*,  proviseur  du  lycée  de  Gap. 

1893  —  Souidllle,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rochefort. 

1873  —  Sourira  (P.),  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  a  Aix, 
suppléant  à  celle  de  Nancy. 

1875  —  Souriau  (M.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  et  de  l'art  normands  à 
la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 

1882  —  Spinnler,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  professeur  i 
l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 

1864  —  Staub,  proviseur  du  lycée  Lakanal. 

1859  —  Stéphan,  correspondant  de.  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Obser- 
vatoire et  prof,  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

1848  —  Sloffel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Strasbourg, 

rue  des  Clefs,  10,  à  Schlestadt  (Alsace),  S.  P. 
1851  —  StouaT  (P.  -F.-X.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  a  Arbois. 

1855  —  StouaT  (P.-A.),  prof,  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  à  Vesoul. 
1882  —  StouaT  (A.-X.)i  professeur  de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Faculté 

des  sciences,  rue  de  Lorraine,  à  Besançon,  7,  S.  P. 
1870  —  Sti-ebly,  profess.  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  rue  de  Vaugirard,  16. 
>8? 5  —  Strownki  (F.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Lakanal. 
1891  —  Strownki  (S.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Pontivy. 
1886  —  Suaréa,  ancien  élève  de  la  6ection  d'histoire. 

1856  —  Subé,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges,  rue  Guichard,  5,  à  Paris.] 
1872  —  Suer  un,  censeur  sous-directeur  des  études  littéraires  au  lycée  Saim-Louù 
1895  —  Sueur,  professeur  de  physique  au  collège  de  La  Fère. 
1886  —  Surer,  professeur  de  rhétorique  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 
1867  —  Szymanskl,  inspecteur  d'académie  à  Alger. 


1896  —  Talagrand,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1858  —  Talion,  professeur  honoraire  de  troisième  au  lycée,  à  VerteuU-siir-CharenH 

(Charente),  8.  P. 
1838  —  Tanesse,    professeur    honoraire    de   seconde  du   lycée  d'Évreux,    quai] 

Valmy,  53,  à  Paris,  S.  P. 
1866  —  Tanne ry,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de  mathématiques  à 

l'École  Normale. 
1855  —  Taratle  (É.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  d'Évreui.j 
1889  —  Taratte  (F.)»  professeur  de   mathématiques  au  lycée  de  Gap. 
1837  —  Trheng-Siou-Sien,  licencié  es -sciences  mathématiques,    professeur 

l'arsenal  de  Fou-Tcbeou. 
1861  —  Telssier,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Nice. 
1857  —  Terrier   (A.),  professeur  honoraire   de  rhétorique  du  lycée    Condorcet 


r 


de  l'école  normale  225 

Proaolioas. 

professeur  de  littérature  française   à  l'École   Normale  de  Sèvres»  rue 
d'Aumale,  10. 
m  —  Terrier  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval. 
193  —  Téry,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Laval. 
!$f  —  Tessler,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1888  —  Teste»  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Poitiers, 
ttfî  —  Texcler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française  à 

l'École  préparatoire  a  l'enseignement  supérieur  de  Rouen. 
US  —  Texte,  professeur  de  littératures  comparées  modernes  a  la  Faculté  des  lettres 

de  Lyon ,  S.  P. 
1877  — -  Thamln,  profess.  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  suppléant  d'histoire 

de  la  philosophie  moderne  au  Collège  de  France,  r.  Gay-Lussac,  16,  S.  P. 
18K  —  Thmrand,  élève  de  la  section  de  grammaire. 
168  —  Théveoet,  professeur  de  Faculté,  directeur  et  professeur  de  mathématiques 

de  l'École  des  sciences  d'Alger. 
fàî  —  Théveaot,  censeur  des  études  au  lycée  de  Cherbourg. 
1877  —  Thlaaeourt,  prof,  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 
Wfci  —  Thlebant,  répétiteur  au  lycée  Henri  IV. 

187}  —  Thlmout,  professeur  de  physique  au  collège  Stanislas,  boulevard  Mont- 
parnasse, 144. 
[1877  —  Talrton  (Ernest),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rennes. 
B7?  —  Thlriou  (Paul),  profes.  d'histoire  au  lycée  Charlemagne,  place  Jussieu,  7. 
BR  —  Thiry,  boursier  d'études  à  la  Sorbonne. 
!BG  —  Thomas  (J.),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lille. 
■W  —  Thomas   (L.),    prof,   de  physique  générale  et   météorologie    à    l'École 
i  des  sciences  d'Alger. 

Pô  —  Thoaveael,   professeur  de    physique    au   lycée   Gharlemagne,   rue  des 
„  Arènes,  9,  S.  P. 

tt*>  —  Thoovealn  (J.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nancy. 
Rfi  —  Thooveres,  maître  de  conférences  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Toulouse. 
jfe&  —  TayhaMt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  r.  Legendre,  92. 
1880  —  Tissler,  professeur  de  physique  au  lycée  Voltaire. 
3  —  Tlvler,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon,  rue  d'Ha- 

vernas,  9,  à  Amiens,  S.  P. 
[MB  —  Touren,  agrégé  de  physique,  rue  Gay-Lussac,  56. 

ISO  —  Tua rn  1er,   maître  de  conférences  de  langue  et  littérature   grecques   à 
I  l'École  Normale,  rue  de  Tournon,  16,  9.  P. 

9H  —  Toornois,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- Louis,  rue  du  Val* 

de-Grâce,  9. 
ls!ê  —  Toarrès,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nîmes. 
E&  —  Toutaln,  professeur  adjoint  de  Faculté,  chargé  de  conférences  à  la  première 

section  de  l'École  des  Hautes-Études. 
■'*&  —  TresTel,  agrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rond-point 

Bogeaud,  5. 
188  —  Tresse,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  boulevard  Montpar-* 
nasse,  164,  S.  P. 

15 

i 


F 


L 


226  ASSOCIATION  DBS  AJtCUHS  ÉLBVftS 

Promotions. 

1848  —  Tfroost,  membre  de  Y  Académie  des  sciences,   professeur  de  chimie  et  di- 
recteur d'études  à  la  Sorbonne,  rue  Bonaparte,  84»  &•  F. 

1805  —  Vaefcae,  élève  de  quatrième  à  l'École  Normale. 

1888  —  Vacher©*  ( Charles) ,  professeui  de  quatrième  au  lycée  de  Tunis. 

1888  —  Vaeam,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Vitry-le-Frasçois  (Marne). 

1882  —  Valès),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

1891  —  VaUeam,  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  de  Sisal,  4*,  à  Brest. 

1894  —  Vallette,  agrégé  des  lettres,  professeur  à  l'Université  de  Lausanne. 

1880  —  Valait»    professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux,  S.  P. 

1847  —  Votas»»,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  doyen  de  la  Faculté 

libre  des  sciences,. rue  Vaubecour,  14,  à  Lyon,  S.  P. 
1858  —  VJM^TIegjbsmB(Ph«),  membre  de  l' Académie  des  sciences,  proL^dmisisU 

de  botanique   du   Muséum,    Yic$-Préùdêut  de  ÏAuQciaiio»,  rue  Vau- 

quelin,  2$>  8»  P. 
1891  —  Vam  Tie^hesn-  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Chartres.  ( 

1883  —  VmvAbcsj,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Pau,  S»  P. 

t838  —  Vaaereaa,  agrégé  de  philosophie,  inspecteur  général  honoraire  de  l'ensë», 
gnement  primaire,  boulevard  Saint-Michel,  10,  St  P. 

1867  —  VsnU,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  examinais» 
d'admission  à  l'École  militaire  de  Seint-Cyr,  rue  de  Rome,  69,  S.  P. 

1893  —  Vaweheret,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tourcoing. 

1889  —  VjMtfhter,  professeur  de  physique  au  collège  d'Armentières. 
1869  —  VerdlCr  (Henri) ,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux» 

1890  —  Vendit)»  (Bug.)»  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saint*Ê  tienne  •< 
1872  —  Verdi»,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alger* 
1876  —  Vermler,  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des  lettres  *j 

Besançon. 

1889  —  Versaweanrt,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nice. 

1890  —  Veralai,  inspecteur  d'académie,  adjoint  au  Directeur    général  de  l'i 

seignement  en  Tunsie,  8.  P. 
1848  —  Veealet  (J.-B.),  agrégé  des  lettres»  inspecteur  général  honoraire  de  l'e* 
seignement  primaire,  à  (Géménos  (Bouchss-du-Khône).  1 

1884  —  Vceaiot  (E.)»  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  science] 

de  Lyon.  j 

1885  —  Vexes,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences,  rue  Sanbsjj 

15,  à  Bordeaux,  S.  P. 

1890  —  Vial,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. 

1848  — *  Viant,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Leuis-le-Grand,  rsi 

de  Constantine,  21,  à  La  Flèche. 

1891  —  Vidal  (Gaston),  professeur  de  physique  au  collège  d'Auxerre. 

1863  —  Vidal  de  la  Blacbe,  professeur  de  géographie  à  la  Sorbonne,  rae  M 
Seine,  6. 

1892  —  VleiUeffomd,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Beanveis. 

1893  —  Vlgnal,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  rue  Le  Goff,  5,   S.  P. 
1893  —  Vigne»,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Constantine. 

1848  —  VlgnoD,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée,  quai  des  Célfiatins,  6,  à  Lyon* 


i 

J 


DE  L'ÉCOLK  NORMALE  227 

Promotions. 

1881  —  Villa**,  préfet»  de  phyricpa  a*  lycée  Coadomet,  eu  toaaé. 

1894  —  Villeneuve,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  place  Pascal- Duprat,  à 

Motn^e-Marsea. 
1892  —  Visâtes*,  agrégé,  piépesateer  adjoint  de  physique  i  l'École  Normale. 
1856  —  Vftntéjonx  <p.)t  professeur  honoraire  de  matuéssstiqnee  spéciales  du  lycée 

SainULee»,  examinateur  d'aamiseion  i  l'École  militaire  de  Saint-Cyr, 

boulevard  Saint- Germain,  139. 
UM  —  VlniÉfnsJx.(J.),  atofcem.de  mathamewqnea  spéciales  auryeéo  de  Dijon. 
1861  —  Violle,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  direeteur  d'études  à  l'École 

des  Heutee-Étudee,  maître  oneouféraacee  de  physique  à  l'École  Normale, 

professeur  de  physique  au  Conservatoire  des  arts  et  métiers,  boulevard 

Saint-Michel,  »,  S.  a?. 
1881  —  Vfteej»,  pveseaseur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 

1853  — -  Vitesse,  prof,  de  mathématiques  au  lycée,  me  du  Château,  41,  à  Brest. 
1873  —  YHetf,  professeur  de  seissjsas  physiques  et  naturelles  au  lycée  de  Troye*. 
18S1  — -  Vogt,    professeur  adjoint,   maître  de  oeuféreueas  de  mathématiques  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1850  —  Volgt,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lyon,  à  Géanges, 

par  9nnt-Loap-de»le-Saile  (Sedne-et- Loire). 
18tt  —  Vanalei  (A.),  ceeeeur  des  étudea  au  lycée  Buffoo. 
1865  —  Voisin  (J.-B.),  professeur  de  rhéterique  au  lycée  de  Versailles. 
im  —  Vallée*,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Chartres. 


1838  —  Waddlngton,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
prof,  honor.  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  de  la  Sorbonne,  avenue 
de  Villars,  7,  S.  P. 
i    1873  —  Wahl  (M.),  Inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  publique  aux  co- 
lonies, professeur  d'histoire  au  lycée  Coadorcet,  rue  de  Rome,  83. 
1892  —  Wnlil  (R.),. professeur  de  seconde  au  lycée  de  Monthioon,  en   congé,  rue 
*  Baudin,  2,  à  Paris. 

1873  —  Wallle  (V.),  professeur  de  Faculté,  professeur  de  langue  et  littérature 

françaises  à  l'École  des  lettres  d'Alger. 
1892  —  Wafeekl,  ancien  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique  aux  colonies 
i  (sciences),  rue  Trezei,  4,  S.  P. 

1880  — -  Wallemnt,  maître  de  conférences  de  géologie  à  l'École  Normale. 
1831  —  Wallon  (H.),  sénateur  inamovible,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de 
la  Sorbonne,  ancien  Ministre  de  l'Instruction  publique,  quai  Conti,  25, 
S.  P. 
1862  —  Wallon  (P. -H.),  agrégé  de  grammaire,  manufacturier,  route  d'Éauplet,  à 

Rouen,  S.  P. 
1875  —  Wallon  (Et.),  prof,  de  physique  au  lycée  Janson,  rue  Prony,  65,  S.  P. 
1860  —  Walta  (A.),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Bordeaux,  S.  P. 
1805  —  Walt*  (R.),  professeur  de  lettres  au  collège  de  Château-Thierry. 
1884  —  Wehflé    (l'abbé),    vicaire   à     Saint- Jacques-du-Haut- Pas,    rue   Saint- 
Jacques  ,  252. 


i 

L 


228  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions 

1887  —  Wcil  (René),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Chartres. 
1806  —  Well  (A.)»  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1878  —  Welll  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  BelforL 
1883  —  Welll  (Gaorges),  professeur  d'histoire  au  lycée  Carnot,  8.  P. 
1874  — ■  Welimau*,  professeur  de  sixième  au  lycée  Condorcet. 

1888  —  Wel»e,  maître  de  conférences  de  physique  s  la  Faculté  des  sciences  de 

Rennes. 

1881  —  Weiseh,  professeur  de  minéralogie  et  géologie  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Poitiers,  8.  P. 

1894  —  Weulersjse,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon,  boursier  de  voyage 
de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  monde). 

1852  —  Weseher,  agrégé  des  lettres,  ancien  conservateur  adjoint  et  ancien  pro- 
fesseur d'archéologie  à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  Notre-Dame-des- 
Champs,  27,  8.  P. 

1835  —  Wlcuener,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Louis-le- Grand,  bou- 
levard Saint-Michel,  147,  8.  P. 

1893  —  Wilbols,  sncien  élève  de  la  section  de  physique, rue  Stanislas,  5. 

1882  —  Wogae,  professeur  de  seconde  au  collège  Rollin. 

1848  —  Wolf  (Ch.),  membre  de  l' Académie  des  sciences,  astronome  honoraire  de 
l'Observatoire  de  Paris,  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Sorbonne, 
rue  des  Feuillantines,  1,  8.  P. 

1887  —  Wornas,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  agTégé  et  chargé  de 
cours  a  ls  Faculté  de  droit  de  Caen,  auditeur  au  Conseil  d'État,  directeur 
de  la  Revue  internationale  de  sociologie,  rue  Quincampoix,  35,  à  Paris, 
S.  P. 


1860  —  Yod,  inspecteur  d'académie  à  Montpellier. 
1891  —  lf ver,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tunis. 

1894  —  Yvoa,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Angouléme. 

1869  —  Zahn,  directeur  de  l'École  industrielle  et  commerciale  de  Luxembourg. 

1808  —  Zeller  (B.),  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  d'histoire  à  la  Sor- 
bonne, répétiteur  de  littérature  et  d'histoire  à  l'École  polytechnique,  rue 
du  Luxembourg,  £8. 

1861  —  Zëvort  (S.)»  recteur  de  l'académie  de  Caen,  S.  P. 

.1891  —  Zimmermanii,    agrégé  d'histoire,    avenue    de    Montsouris,  24. 
J883  —  Zyrouiskl,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  dt 
Toulouse. 


i 


DE  L  ECOLE  NORMALE  22« 

Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1898 1393 

Membres  nouveaux 34 

Décédés 33  /  33 

Rayés 0  \ 

Différence 1 .  • .         1 


Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1899 1394 


1 


TABLEAU  COMPARATIF  DES  COTISATIONS  ANNUELLES 
Au  1ar  janvier  1898  et  au  1er  janvier  1899. 


1846 

1"  janvier  1898. 
457 

1«  janvier  1899. 
457 

1847 

492 

492 

1848 

406..... 

406 

1849 

467 

467 

4850 

474 

474 

1851 

520 

520 

1852 

562 

1853 

, 574 

674 

1854 

579 

579 

1855 

601 

601 

1856 

609 

609 

1857 

614 

614 

1858 

636 

636 

1859 

640 

640 

1860 

647 

647 

1861 

646 

646 

186* 

654 

654 

1863 

674 

674 

1864 

679 

679 

1865 

712 

712 

1866 

723 

723 

1867 

735 

735 

1868 

747 

747 

1869 

709 

709 

4  870 

705 

705 

1871 

644 

641 

1872 

628 

628 

1873 

634 

634 

4874 

642 

642 

1875 

68» 

688 

1876 

685 

685 

689 

1878 

632 

632 

1879 

647 

647 

1880 

708 

1881 

720 

720 

4882 

594 

594 

1883 

483 

483 

4884 

739 

739 

4885 

846 

846 

1886 

866 

866 

4887 

854 

854 

4888 

925 

925 

1889 

962 

962 

1890 

955 

955 

4894 

947 

947 

4892 

955 

955 

4893 

956 

956 

4894 

958 

958 

4895 

939 

964 

4896 

959 

960 

4897 

950 

957 

4898 

7 

954 

Nombre  des  cotisations  perpétuelles  au  1er  janvier  1899..    467 


r 


feBX'ÂGOLB  NORMALE  834 


LISTE  DES  MEMBRES 


AVANT  LE  lor  JANVIER  1898 


,  Promotions.  Décès. 

KIO.Aubert-Hix,  ancien  censeur  des  études  au  ^lycée  Louis- 

le-Grand 1855 

—  Bbudant,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

honoraire  de  minéralogie  de  la  Sorbonne,  inspecteur  gé- 
néral des  études 1850 

—  Bouclky,  recteur  honoraire 1877 

—  Cousin,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  professeur  honoraire 
d'histoire  de  la  philosophie  de  la  Sorbonne,  ancien 
conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Université,  ancien  Pair 
de  France,  ancien  directeur  de  l'École  Normale,  pré- 
stdeni-fondatmr  de  V  Association ,  S.  P 1867 

—  Dauln&,  ancien  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Alençon  . . .   1874 

—  Delionàc,  anc.  prof,  de  philosophie  au  Prytanée  militaire 

de  La  Flèche 1868 

—  Faucon,  inspecteur  d'académie  à  Douai 1850 

—  Gaillard,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  S.  P.   1860 

—  Guillaume,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1871 

—  Magnier,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers 1875 

—  Maictnirn»  ancien  recteur  départemental 1871 

—  Paulin,  médecin  de  l'École  Normale 1857 

—  SouLACROrx,  reéteur  honoraire,  chef  de  division  au  Mi- 

nistère de  l'Instruction  publique 1848 

ISll.CABttiBB,  imprimeur-libraire,  ancien  maire  de  Rodez...  1864 

—  Champanhet,   vice-président  honoraire  du  tribunal  civil 

de  Privas 1863 

—  Dbcaix,  anc.  membre  du  Conseil  de  la  Banque  de  France.  1882 

—  Dfivàs,  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  1871 


L 


232  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1 81  I.Dubus- Champ  ville,  ancien  professeur  de  mathématiques 

au  collège  et  d'hydrographie  à  l'École  de  St-Brieuc,  S.  P.  1868 

—  Dutrey,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

supérieur 1810 

~-    Fargeaud,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Strasbourg 18T7 

—  Guignault,  secrétaire  perpétuel  honoraire  de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire 
de  géographie  de  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences,  directeur  honoraire  de  l'Ecole  Normale, membre 
honorafre  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1876 

—  L&qubrbe,  maire  de  Séverac-le-Château  (Aveyron) 1854 

—  M  eus  y,  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Besançon 1848 

—  Mézières,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Metz 1872 

—  Patin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  doyen 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  ancien  maître 
de  conférences  à  l'Ecole  Normale  président  de  l'Asso- 
ciation, S.  P 1876 

—  Pouillet,   membre  de  l'Académie   des  sciences,   ancien 

professeur  de  physique  à  la  Sorbonne  et  à  l'École  Poly- 
technique, ancien  directeur  du  Conservatoire  des  Arts- 
et-Métiers,  ancien  maître  de  conférences  à  l'Ecole  Nor- 
male, ancien  député,  S.  P 1868 

—  Rattier,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  Rougeron,  juge  honoraire  du  tribunal  de  lre  instance  de 

"  la  Seine 1867 

—  Thierry  (Augustin),  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 

tions et  Belles-Lettres 1856 

—  Yiguier,  inspecteur  général  honoraire  des  études,  directeur 

honoraire  des  études  de  l'École  Normale 1867 

—  Villevaleix,  docteur  es  lettres,  chargé  d'affaires  d'Haïti.  1858 
1812.  Albrand  aîné,  adjoint  au  maire  de  Marseille 1855 

—  Ballard-Luzy,  ancien  préfet  des  études  du  collège  Rollin.  1870 

—  Cayx,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris 1858 

—  De  Calonne,  prof,  honor.  de  seconde  du  lycée  Henri  IV.  1876 

—  Desmichels,  recteur  honoraire 1866 

—  Dubois,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Uni- 
versité,  ancien  député  de  la  Loire-Inférieure,  ancien 


J 


de  l'école  normale  233 

professeur  de  littérature  française  à  l'Ecole  polytechnique, 
directeur  honoraire  de  l'Ecole  Normale,  ancien  président 

de  f  Association. ... 1874 

18r2.I*ABGré,  inspecteur  honoraire  d'académie. , 1870 

—  Lerebours,  avocat  à  Rouen 1879 

—  Martin,  recteur  honoraire 1864 

—  Ozaneaux,  inspecteur  général  des  études 1852 

—  Péclet,  professeur-fondateur  de  l'École  Centrale,  ancien 

maître  de  conférences  de  physique  à  l'École  Normale , 
inspecteur  général  honoraire  des  études,  S.  P 1857 

—  Poirson,  proviseur  honoraire    du    lycée    Charlemagne, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P. . . .  1871 

—  Renouard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  ancien  Conseiller  d'État,  ancien  Pair  de 
France,  ancien  procureur  général  à  la  Cour  de  cassation, 
sénateur  inamovible,  ancien  maître  de  Conférences  de 
philosophie  à  l'École  Normale  S.  P 1878 

—  Salanson,  ancien  professeur 1860 

—  Thouron,  avocat  à  Toulon . . . . .  1872 

1813.  Ansart,  inspecteur  honoraire  d'académie 1849 

—  Bouchitté,  ancien  recteur  départemental 1861 

—  Cazalis,  inspecteur  général  hon.  de  l'enseignement  se- 

condaire,  ancien   maître  de    conférences  de   physique 

à  l'École  Normale 1878 

—  Christian,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  collège  royal  d'Orléans 1864 

—  Corneille,  ancien  inspecteur  d'académie,  député  au  Corps 

législatif,  S.  P 1868 

—  Cotkllk,  ancien  avocat  à  la  Cour  de  cassation,  professeur 

de  droit  administratif  à  l'École  des  ponts  et  chaussées, 
membre  honoraire  du  Conseil  des  ï  Association,  S.  P 1878 

—  Dbiièque,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres 1871 

—  D.ELAFOSSE,   membre    de  l'Académie  des  sciences,    pro- 

fesseur honoraire  de  minéralogie  du  Muséum  et  de  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  de  minéralogie  à 
l'École  Normale 1878 

—  Dubois,  ancien  recteur  départemental 1862 

—  Forget,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique    au 

collège  de  Falaise 1857 


L.    - 


234  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1813.Gran0enbuve,  docteur  en  droit»  notaire  à  Bordeaux,  S.  P.  ]l 

—  Gcjillard,  prof.  hon.  demathém.  du  lycée  Louis-lo-Grand.  1870 

—  LévT,  maître  -de   conférences  4e  mathématiques  à  l'École 

Normale,  S.  P 1841 

—  Maas,  directeur  de  la  Compagnie  d'assurances  TUmon, 

trésorier -de  r  Asêoeiaticn^  S.  P 18631 

—  Mabeschal,  agrégé  de  grammaire,  ancien  chef  d'insti- 

tution à  Vendôme,. . 1979] 

—  Morbatj  de  Ghahplieux,  administrateur  des  douanes  à 

Paras,  ancien  membre  du  Conseil  de  YÂtMêiatim 1851] 

—  Pariset,  ancien  gouverneur  de  la  Guyane,  membre  du 

Conseil  d'Amirauté Il 

—  Raoon,  inspecteur  général  honoraire  des  études ~  Il 

—  Vernadé,  prof.  hon.  de  seconde  du  lycée  Saint-Louis. ...  Il 
1814. Alexandre,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  1819] 

—  Damiron,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  philoso- 
phie moderne  à  la  Sorbonne 1869 

—  Dijon,  ancien  professeur  à  Huy  (Belgique) Il 

—  Fontanier,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  consul  à  Civita-Vecchia 1851 

—  Goichemerre,  ancien  recteur  départemental •  18' 

—  Jannet,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Versailles.  .......  1861 

—  Leh  archand,  ancien  professeur Il 

—  Michel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. ...  Il 

—  Revel,  caissier  au  lycée  Loui»*le-Grand Il 

—  Sabattier,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée  de 

Rouen... Il 

1815. Bouchez,  inspecteur  d'académie  à  Naucy Il 

~    Chanlairb,  chargé  de  coure  de  rhétorique  au  lycée  d'Avi- 
gnon   18( 

-—    Defrenne,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée 

Saint-Louis,  S.  P Il 

—  Delcasso,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Strasbourg.  Il 

—  Leoomte,  recteur  honoraire  de  l'académie  du  Loiret Il 

—  Plagxiol  de  Mascony,  inspecteur  honoraire  d'académie. .  18' 
1$16.Besse,  professeur  au  Prytanée  militaire  de  la  Floche ....  ]l 

—  Bouillet,  inspecteur  général  des  études Il 

—  Braivb,  recteur  honoraire  de  l?aoadémie  de  Montpellier. . .  Il 


Dtt  l/ÉCOLB  NORMAL*  235 

1816.Commkau,  agrégé  de  grammaire,  professeur  an  collège 

Sainte-Barbe , . . . 1863 

—  Dorveau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

deNaates. 1850 

—  Donoyeb,  recteur  honoraire „  „ 1884 

—  FugtiANvnxB,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  Gibon,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature 

latineé  à  l'École  Normale. 1859 

—  Joobn,  ancien  recteur  de  Faeadémie  de  l'Orna 1857 

—  Lodin  de  Lalaire,  professeur  honoraire  de  littérature 

française  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon 1896 

—  Rinn,  recteur  de  l'académie  de  Strasbourg 1855 

— »    Soûlez,  professeur  hon.  de  seconde  du  lycée  de  Besancon.  1873 

—  Thbby,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Caen ........   1878 

—  YrNOBNT,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-J-ouis • 1868 

1817.  Avignon,  recteur  honoraire 1867 

u-    Delaîtbe,  ancien  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers.  1857 

—  Gillette,  médecin  du  lycée  Louis-le-Grand 1859 

*-    Pbri>bix,  professeur.de  seconde  au  lycée  de  Clermont. ...    1851 

—  Pottieb,  professeur  de  seconde  au  lycée  Napoléon 1855 

H-    Ravaud,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  de  Bordeaux.  1876 
•—    Véron-Vernibr,  docteur  es  sciences,  inspecteur  honoraire 

'  d'académie  à  Paris 1875 

IH8.Anot,  prof,  honoraire  de  littérature  française  delà  Faculté 

des  lettres  de  Poitiers 1879 

h-    Chenou,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers.  1888 
r-    Corbin,  agrégé  des  lettres,  médecin  de  1  Hôtel -Dieu  d'Or- 
léans    1855 

^-    Dubois,  professeur  honoraire  du  collège  RoUin 1884 

L-    Fornsron,  proviseur  honoraire  du  lycée  Bonaparte 1886 

i*—    Ladbvi-Roohk,  professeur  honoraire  de  philosophie  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 1871 

h-    Ribout,  agrégé  des  lettres  et  de  grammaire,  professeur  de 

quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand 1854 

K-    Shévenabt,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Dijon 1 860 

IB19.Boyeb,  inspecteur  honoraire  d'académie    .:  •    1865 


1 


1 


236  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1819.Dblhomme,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  d'Évreux.  1866 

—  Dblorme,  auc  censeur  deB  études  du  lycée  Louis-le-Grand.  1866 

—  Géruzez,  secrétaire    de    la   Faculté   des  lettres    de   la 

Sorbonne,  ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  fran- 
çaise à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  du  Conseil  de  l  Association .  # . .   1865 

—  Hachette,  libraire-éditeur,  S.  P 1864 

—  Laisné,  ancien  principal  du  collège  d*Àvranches 1875 

—  Lesieur,  anc.  chef  de  division  au  Ministère  de  l'Instruction 

publique,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Enseignement 
supérieur,  secrétaire  honoraire  de  l'Association 18*75 

—  Pérennès,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Besançon 18T3 

—  Quicherat,  membre   de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  ancien  conservateur  à  la  Bibliothèque 
Sainte-Geaeviève,  S.  P 1884 

—  Sonnet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  profes- 

seur de  calcul  différentiel  et  intégral  à  l'École  Centrale.  1879 

1820 .  André-Pontier,  chef  d'instit.  à  Nogent-sur-Marne,  S.  P.  1875 

—  Barbet,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 18S4J 

—  Garesme,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Besançon . .  1873 

—  Charma,  doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Caen 1869 

—  De  Neufforge,  prof,  de  troisième  au  lycée  Saint-Louis . .  1849 

—  Pons,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  d'Aix »...  1853 

—    Roustan,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 1871 

1821 .  Cournot,  recteur  honoraire,  inspecteur  général  honoraire 

des  études 1877 

—  Marchand,  professeur  honoraire  du  lycée  de  Versailles.  1888 
1826.  Anquetil,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Versailles, 

S.P 189$ 

—  Brunet,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV *  1842 

—  Charpentier,  chargé  de  cours  de  mathématiques  du  lycée 

d'Alençon 1869 

—  Deloche,  inspecteur  d'académie  à  Nîmes 1870 

—  Jourdain,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Montpellier.  187*2 

—  Lbfèvre,  professeur  de  physique  au  collège  Roilin 1864 

—  Mallet,  ancien  recteur  départemental 1875 

—  Roux,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux  1887 

—  Vkrdot,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1871! 


•      À 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  237 

1827. Berges,   professeur  d'éloquence   latine  à  la   Sorbonne, 

membre  du  Conseil  de  l'Association. . . . , 1869 

—  Buaivb,  censeur  des  études  au  lycée  de  Douai 1856 

—  Cagnart,  chargé  de  cours  au  collège  royal. d'Amiens 1847 

—  Duuaige,  insp.  général  délégué  de  l'enseignem.  secondaire  1864 

—  Herbbtte,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Fon- 

tanes,  S.  P 1879 

;  —    Morellk,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de 

Douai,  S.  P 1887 

i 

I  —    Morren,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

I  des  sciences  de  Marseille 1870 

!  —    Mouribr,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

supérieur,  vice-recteur  hon.  de  l'académie  de  Paris,  S.  P.  1890 

|  —    Pompon,   ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Sens 1867 

—  Tiercelin,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1849 

—  Vachbrot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

0 

et  politiques,  ancien  directeur  des  études  à  l'Ecole  Nor- 
male, membre  hon.  du  Conseil  de  l'Association 1897 

I828.àaiiot,B.,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis  S.  P 1878 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors 1854 

—  Bénard  (Ch.j,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

|  Charlemagne 1898 

—  Borgnbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Tours 1890 

—  ChéRuel,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  Confé- 
rences d'histoire  à  l'École,  S.  P 1891 

—  Deguin,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1860 

—  De  Lens,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Angers 1882 

—  Foncin,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier 1894 

—  Gaillardin,   professeur    honoraire   d'histoire    du    lycée 

Louis-le-Grand 1880 

—  Guérard,  agrégé  de  grammaire,  directeur  honoraire  du 

collège  Sainte-Barbe-des-Champs,  S.  P. 1888 

—  Mermet,  prof.  hon.  de  phys.  du  lycée  de  Marseille,  S.  P. .   1876 

—  Mouillard,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon 1871 


238  ASSOCIATION  DBS  AHCtSNS  ÉLÈVES 

1828. Nicolas  (A.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Bennes 1884 

—  Petit,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  Ijcée 

de  Limoges 

—  PETiTBOïf ,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lille,  S.  P. . . . 

—  Pinaud,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse .....* 

—  Ricart,  inspecteur  honoraire  d'académie 

1829 .  Barry,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse 

—  C  appelle,  prof.  hon.  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grand. 

—  Choffbl,  prof,  de  mathématiques  au  collège  et  à  l'École 

préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Mulhouse. . . 

—  Collet,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Dabas,  recteur  honoraire 

—  Delassasseignb,  ancien  çecteur  départemental 

—  Hambl,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse . 

— -    Huguenix,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 

* —    Laurent,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Monin,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 

—  Roux,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique    au 

collège  de  Mulhouse 

—  Vendryès,  agrégé  des  lettres  et  d'histoire,  inspecteur  hon. 

d'académie 

1830. Billet,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 
doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Dijon „.... 

—  Boxxet-Maztmbbrt,  professeur  honor.  de  cinquième  du 

lycée  Fontanes ► 

—  Bourzac,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Angouléme 

—  David, prof,  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

—  Doruv,  membre  de  l'Académie  Française  et  de  l'Académie 

des  Sciences  morales  et  politiques,  membre  libre  de  l'A- 
cadémie des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  ancien  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ancien  professeur  de  lit- 
térature et  d'histoire  à  l'Ecole  Polytechnique,  ancien 
maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  S.  P.  l&M 


DR  i/éCOLE  NOBMALB  230 

1830. Germain,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,-  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire 
de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier,  S.  P 188*7 

—  Grotjt,  régent  de  philosophie  au  collège  d* Avranches ....   1860 

—  Martin,  prof,  honor.  de  physique  du  lycée  de  Montpellier  1892 

—  Pichard,  inspecteur  honoraire  d'académie 1884 

—  Qubt  ,   inspecteur   général  honoraire  de  l'enseignement 
secondaire,  S.  P 1884 

—  Wartel,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Troyes 1887 

1831.  Abria,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,   doyen 

et  professeur  de  physique  honoraire  de  la  Faculté    des 
sciences  de  Bordeaux,  S.  P 1892 

—  Aimé,  docteur  es  sciences  physiques,  attaché  à  l'Observa- 
toire de  Paris . . 1848 

—  Bbrtbrbau,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Poitiers,  S.  P: 1879 

—  Boulian,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims ....   1847 

—  Clermont,  ancien  chef  d'institution  à  Lyon 1850 

—  Dbsains  (Edouard),  docteur  es  sciences  physiques,  prof, 
de  physique  au  lycée  Henri  IV , .  1865 

—  Flbury,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Douai 1887 

-«-    Germer-Durand,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée 

et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Nimes 1880 

—  Laroque,  docteur  es  sciences  physiques,  prof,  honor.  de 
physique  du  lycée  de  Toulouse 1887 

—  Lbbbgub,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nevers,  S.  P.  1876 

—  Légal,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1885 

—  Martin  (Louis),  prof,  honoraire  de  la  Faculté  de  droit  d' Aix .  1871 

—  Martin  (Théodore-Henri),  membre  libre  de  l'Académie 
des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  correspondant  de 
l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  doyen 
honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes.. 1884 

—  Munier,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 
de  Nancy 1882 

—  Pontarlirr,  ancien  chargé  du  cours  de  mathématiques  au 
lycée  de  la  Roche-sur-Yon 1889 

1832. Bach,  doyen  honoraire  de  la   Faculté   des   sciences   de 

Nancy,  S.  P 18S5 


L 


240  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1832.Blondeau,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  du  lycée  de 

Laval 1818 

—  Bontouk,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Versailles,  S.  P.  1864 

—  Cartelikr,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV. . .  1855 
•  —    Chon,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  de  Lille.  1898 

—  Croisbt,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Saint- 

Louis 18M 

—  Danton,  anc.  directeur  du  personnel  au  ministère  de  l'Ins- 

truction publique,  inspecteur  général  de  renseignement 
secondaire,  membre  du  Conseil  de  Y  Association,  S.  P  . . •  1869 

—  Duclos,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  d'Agen 18*71 

—  Faurie,  inspecteur  général  honor.  de  Tenseig.  secondaire, 

ancien  examinateur  d'admission  à  l'École  Navale 1880 

—  Havet,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 

litiques, professeur  honoraire  d'éloquence  latine  au  Col- 
lège de  France  et  de  littérature  française  à  l'École  Poly- 
technique, ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male, ancien  président  de  V Association,  S.  P 1889 

—  Jacques,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  ancien  maître  de  conférences  de  philosophie  à 
l'École  Normale,  directeur  du  collège  de  Buenos-Ayres.  1865 

—  Lèche valiee,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  de  Marseille  1882 

—  Materne,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Paris 1893 

—  Rosey,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Poitiers 1848 

—  Trouessart,  professeur  de   physique  à  la  Faculté    des 

sciences  de  Poitiers 18T0 

1833.  Arnault,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors. . . .  1851 

—  Bourgeois  (A.),  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques 

au  lycée  de  Nantes 1893 

;  —     ChaRNOz,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Metz, 

directeur  de  la  manufacture  de  faïence  à  Dresde 1881 

—  Hauser,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  Charlemagne,  S.  P 1884 

—  Hébert,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  honor. 

et  professeur  de  géologie  de  la  Sorbonne,  ancien  direc- 
teur des  études  scientifiques  et  maître  de  conférences  à 
l'Ecole  Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  l'Asso- 
ciation, S.  P 1890 

—  Joguet,  proviseur  du  lycée  Saint-Louis,  S.  P 1874 

—  Leboocher,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Caen Î896 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  241 

1833.Lorquet,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  secré- 
taire honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne, 
ancien  trésorier  de  l'Association,  S.  P 1883 

—  Morel,  professeur  honor.  de  seconde  du  lycée  d'Angers.. .  1885 

—  Morin,  professeur  hon.  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Rennes 18*76 

—  Saisset  ,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  à  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male    1863 

—  Schuit,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1868 

—  Suisse  (François-Jules),  dit  Jules  Simon,  sénateur  inamo- 

vible, membre  de  l'Académie  française,  secrétaire  per- 
pétuel de  F  Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
ancien  prof,  suppléant  d'histoire  de  la  philosophie 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale,  ancien  membre  du  gouvernement  de  la  Défense 
Nationale,  ancien  Président  du  Conseil  des  ministres  et 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  membre  honoraire  du 
Conseil  de  t  Association ,  S.  P 1896 

—  Vieille,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  confé- 
rences à  l'École  Normale,  S.  P 1896 

—  Yanoski,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1851 

|834.Baret,  ancien  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont, 

inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  primaire, 

S.  P 1887 

—  Blin,  inspecteur  de  l'académie  de  Caen 1849 

—  Courtois,  professeur  de  mathémat.  au  collège  Stanislas.. .  1850 

—  Chevriaux,  inspecteur    honoraire    d'académie  à  Paris, 

directeur  de  l'École  libre  de  la  rue  de  Madrid,  à  Paris. .   1883 

—  Dbbs,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 1849 

r-    Fougère,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne 1884 

—  Gisclard,  inspecteur  d'académie  à  Agen 1864 

—  Guillemin,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Nancy.. . .  1870 

—  IIbxne,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Mont- 

pellier, inspecteur  de  l'enseignement  primaire  à  Paris..  1896 

—  Houoemoxt,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Poitiers..  1867 

16 


L 


242  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVES 

1834.  M  Acé  de  Lé  pin  à  y  (Antonin),  doyen  et  professeur  d'histoire 

honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 1891 

—  Picquet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1814 

—  Pibrron,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  membre  du  Conseil  de  l'Association 1818 

—  Puiskux,  agrégé  d'histoire,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'enseig.  primaire • 1889] 

—  Quillet,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Puy.  1856 

—  Ré  vol,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Nîmes 1847] 

—  Rollier,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  S.  P 18751 

—  Taulier,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de 

Lyon 1S9« 

—  Vasnier,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Toulouse.  1853! 

1835,  àrreitkr,  inspecteur  honoraire  d'académie 1883] 

—  Benoit  (Ch.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy If 

—  Daguin,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des   sciences,    ancien    directeur   de   l'Observatoire    de 
Toulouse,  S.  P Il 

—  Desains  (Paul),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur de  physique  à  la  Sorbonne,  S.  P Il 

—  Feuillatre,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Amiens 1871 

—  Garcet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV.  187^ 

—  Hamard,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  spé- 

ciales au  lycée  de  Moulins 1881 

—  L alan de  (J.),  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Reims. . . .  1891 

—  Letaillandier,  prof,  de  troisième  au  lycée  d'Angouléme.   185 

—  Marichal,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée, 

bibliothécaire  de  la  ville  de  La  Roche-sur- Yon Il 

1£3&.  Adert,  ancien  professeur  de  littérature  française  à  l'Uni- 
versité de  Genève,  rédact.  en  chef  du  Journal  de  Genève.  Il 

—  Bersot,   membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  directeur    de  l'Ecole  Normale,    membre  du 

conseil  de  f Association ,  S.  P Il 

—  Dklatour,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux 1871 

—  Delzons,  professeur  de  seconde  au  lycée  Saint-Louis. ...  18' 

—  Eudes,  inspecteur  honoraire  d'académie 18  n 

—  Garsonnet,  inspecteur  général  de  Tenseig.  secondaire . . .  187{ 

—  Gùiselin,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  Fontanes.  Il 


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de  l'école  normale  243 

1836.Hugkjeny,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille,  S.  P 1896 

—  Jannin,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  d'Albi.  1896 

—  Lacroix,  professeur  sup.  d'histoire  à  la  Sorbonne,  S.  P.   1881 

—  Lallbmand,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers 1886 

—  Macari,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers  1856 

—  Olivaint  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien 

professeur  d'histoire  au  Lycée  Condorcet,  supérieur  de  la 
maison  de  Yaugirard,  fusillé  rue  Haxo,  à  Paris,  le 
26  mai,  S.  P 1871 

—  Peyrot,  ancien  vice-recteur  de  la  Corse 1889 

—  Pitard  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien  pro- 

fesseur de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand 1859 

—  Rouvray,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1872 

—  Zevort  (Ch.),  inspecteur  général  de  renseignera,  supérieur, 

directeur  honoraire  de  renseignement  secondaire 1887 

1837.Barni,  docteur  es  lettres,  ancien  professeur  de  philosophie 
au  lycée  Louis-le-Grand,  ancien  professeur  à  l'Université 
deGenève,  député,  8.  P 1878 

—  Bayan,  inspecteur  honoraire  d'académie 1893 

—  Cartault,  professeur  honoraire   de  quatrième  du   lycée 

Louis-le-Grand 1897 

—  Clavel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bordeaux 1851 

—  Damien,  prof.  hon.  de  littérature  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Clermont 1891 

—  Danguy,  secrétaire  de  l'académie  départementale  de  Tarn- 

et-Garonne 1854 

—  Fèvrr  (Victor),  professeur  de  littérature  étrangère  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1860 

—  Girault,  professeur  honoraire   de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Caen,  S.  P 1897 

—  Hanriot,  inspecteur  honoraire  d'académie,  professeur  ho- 

noraire de  littérature  grecque  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1895 

—  Labresson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de 

Nantes 1883 

—  Lafuge,  professeur  de  mathématiques  à  l'Ecole  du  corn- 

i  merce  annexée  au  lycée  de  Lyon 1861 


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£44  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1837.Lorenti,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon  .  18*4  ; 

—  Nicolas,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitieri.  1811  ] 

—  Noël,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  de  Versailles. . .  1892 

—  Petitjean,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai 1814 

—  Puiseux  (V.),  membre  de  1* Académie  des  sciences,  profes- 

seur d'astronomie  mathématique  à  la  Sorbonne,  ancien 
maître  de  Conférences  à  l' École  Normale £883 

—  QuéQUET,  professeur  de  physique  au  collège  de  Cambrai..  1851 

—  Toussaint,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  lycée  de  Caen,  ancien  examinateur  d'admission  à 

l'École  militaire  de  Saint-Cyr 1892 

1838. Bouchot  (Auguste),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV..  1855 

—  Briot,  profes.  de  calcul  des  probabil,  et  de  phys.  mathém. 

à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  Conférences  à  l'École 
Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  l'Asso- 
ciation ,  S.  P 1881 

—  Carré,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nîmes, 

professeur  libre  à  Paris 18T2 

—  Cournot,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Dijon 1881 

—  David,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1869 

—  De  Pontavick,  inspecteur  honoraire  d'académie 1891 

—  Despois,   ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  bibliothécaire  de  l'Université,  memlre  du 
Conseil  de  V Association 1876 

—  Grégoire,    professeur    honoraire    d'histoire    du    lycée 

Condorcet 1 

—  Hionard,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne   de 

la  Faculté  des  lettres  do  Lyon,  S.  P 1 

—  Jamin,  secrétaire  perpétuel   de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur 

à  TÉcole  Polytechnique,  S.  P 1 

—  Lallemant,  professeur  de  physique  au  lycée  Fontanes. . .  18fl 

—  Mauoourt,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 189 

—  Méry,  inspecteur  honoraire  d'académie 1 

—  Roux  (E.),  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 18 

—  Sirguey  (Cl.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Chaumont 181: 

—  Talbert,  anc.  direct,  du  collège  Rollih,  provis.  non.,  S.  P.   1 

—  Vannier,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Auch . .   1 


à 


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DR  L'ÉCOLE  NORMALE  245 

1839.Bénard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Évreux 1884 

—  Bertrand,  agrégé,  professeur  au  collage  Stanislas,  prépa- 

rateur de  physique  à  l'École  Normale 1858 

i    —    Boileau,  ancien  professeur  au  collège  d'Épernay 1880 

i    —    Bouquet,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  ancien 

maître  de  conférences  à  l'Ecole  Normale,  S.  P 1885 

E   —    Delouchb,  inspecteur  d'académie  à  Ghâteauroux 1872 

i    —    Desboves,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet 1880 

—  Didier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV 1870 

—  Dubois,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Rouen. . .   1890 

—  Leclerc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz 1853 

i   —    Lbcrocq,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Moulins 1886 

—  Leroy,    agrégé  de  grammaire  et  des  lettres,  professeur 

libre  à  Paris,  S.  P 1881 

—  Martinand,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nevers 1892 

I   —    Mourgues,    professeur   honoraire  de  mathématiques  du 

\  collège  Rollin 1893 

—  Peldssier,  agrégé  de  philosophie,  professeur  au  collège 
Sainte-Barbe : 1894 

—  Saucié,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1845 

—  Suchbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 
du  collège  Rollin 1889 

—  Texte,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin 1878 

—  Trancha u,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  Trébuchet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. . .   1853 

—  W aille,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 
lycée  de  Besançon,  S,  P 1878 

1840.  Aubert-Hix,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1880 

r 

—  Bachblet,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  et  de  l'Ecole 
préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen 1879 

—  Berthaud,  professeur  honoraire  de  géologie  et  de  miné- 
ralogie de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

—  Bourgeois,  inspecteur  honoraire  d'académie 1895 

—  Colincamp,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Douai 1879 

—  Crosson,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Rouen,  S.  P.   1891 


246  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1840 .  Cocheval-Clarign y,  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques ,  agrégé  d'histoire,  conservateur 
honoraire  de  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève,  S.  P...  1895 

—  Davau,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy 1884 

—  De  Tastes,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Tours.  1886 

—  Dussouy,  inspecteur  honoraire  d'académie 1880 

—  Geffroy,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  ancienne  de  la 
Sorbonne,  directeur  de  l'École  française  de  Rome,  S.  P.  1895 

—  Girard  (Julien),  inspecteur  général  honoraire  de  rensei- 

gnement secondaire,  membre  honoraire  du  Conseil  as 

V Association,  S.  P 189$ 

—  Guérin,  docteur  es  lettres,  professeur  honoraire  de  rhé- 

torique du  lycée  d'Angers 1893 

—  Guichemerre,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Amiens 1851 

—  Lemonnibr,  professeur  de  mathématiques  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caen 1882 

—  Lort,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen 

et  professeur  de  géologie  et  de  minéralogie  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Grenoble,  ancien  maître  de  conférences 
à  l'École  Normale • 1889 

—  Marié -Davt,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences, 

directeur  honoraire  de  l'Observatoire  de  Montsouris. .  1893 

—  Martha,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'éloquence  latine  de  la 
Sorbonne,  S.  P 1895 

—  Martin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . .    1860 

—  Merget,   agrégé,  docteur  es- sciences,  correspondant  de 

l'Académie  de  médecine,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux 1893 

—  Monnier,  doyen  honoraire  et  prof,  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1882 

—  Morand,  proviseur  du  lycée  du  Mans 1866 

—  Pbrrinot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis . .   1876 

—  Pontet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Lyon 1 884 

—  Robiou,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  professeur  honoraire  de  littérature  et 
institutions  grecques  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes.   1894 


DB  l'égolr  normale  347 

1840.  Soûlas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

d'Angouléme 1888 

1841  .Bbaujban,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1888 

—  Bkrtin-Moubot,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de 

physique  à  l'École  Normale 1884 

—  Boutet  db  Mouvez,  professeur  honoraire  de  physique  du 

lycée  Charlemagne 1898 

—  Courndéjouls,  proviseur  honoraire  du  lycée   de  Ver- 

sailles    1898 

—  Corrard,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 

l'École  Normale 1866 

—  Db  Kerhor,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

de  Lorient 1871 

Dbnis,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales 
et  politiques,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Caen 1897 

—  Gajrnibb,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand  . .  1854 

—  Gouabin  ob  Lbfavril,  professeur  de  mathématiques  au 

lycée  de  Bordeaux  4 1857 

—  Lissajous,  correspondant    de  l'Académie   des   sciences, 

recteur  honoraire 1880 

—  Pernblle,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  de  Douai. . .   1866 

—  Privat-Dbschanbl,  inspecteur    honoraire   d'académie   à 

Paris,  proviseur  du  lycée  de  Vanves 1883 

—  Rigault,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand, 

ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  latine  au  Collège 

de  France 1858 

—  Riqxjieb,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges 1887 

—  Saulnier,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tournon 1870 

—  Sornin,  ancien  préfet  des  études  au  collège  Rollin 1890 

—  Thion ville,  censeur  des  études  au  lycée  de  Poitiers 1858 

—  Thurot,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 
Normale,  S.  P 1882 

—  Toussaint  (Ferdinand),  professeur  honoraire  de  mathé- 

matiques du  lycée  de  Rouen 1888 

—  Vincent,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz, 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 1850 

1842.  Bernard,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Grenoble 1887 


248  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1842-Boueoet,  recteur  de  l'académie  de  Clermont 1881 

—  Brissaud,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  Charle- 

magne,  prof,  de  géographie  à  l'École  Normale  de  Sèvres, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  SaintrCyr.  1889 

—  Chalamet,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Lyon,  vice-président  du  Sénat. 1895 

—  Chappuis,   ancien  recteur,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'Enseignement  secondaire 18SH 

—  Delbes,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1871 

—  Dupond,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont. .  1857 

—  Hémardinqubr,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy.. .  1875 

—  Humbert,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lille.  1894 

—  Lamy,  ancien  professeur  de   physique  à  la  Faculté  des 

w 

sciences  de  Lille,  prof,  de  chimie  industrielle  à  l'Ecole 
Centrale,  S.  P 1870 

—  Leyriïz,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Versailles 1898 

— -    Marpon,  profes.  honor.  de  quatrième  du  lycée  Condorcet.  1888 

—  Morot,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences  naturelles, 

professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  collège 

de  Sainte-Barbe 1889 

—  Moncourt,  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  S.  P.  1861 

—  Oovrb,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux 1890 

—  Vrntézol,  professeur  honoraire  de  mathématiques   spé- 

ciales du  lycée  Condorcet 1893 

—  Verdet,  professeur  suppléant  à  la  Sorbonne,   professeur 

de  physique  à  l'Ecole  Polytechnique,  maître  de  con- 
férences à  l'École  Normale.  S.  P 1866 

—  Viard,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Montpellier 1838 

—  Vincent,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée,  directeur  de  l'Ecole  préparatoire  à  l'ensei- 
gnement supérieur  de  Rouen 1890 

1843. Berger,  proviseur  du  lycée  de  Montpellier 1869 

—  Bressaxt,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .   18*0 

—  Brion,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis.  1885 

—  Chevillet,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Fa-  j 

culte  des  sciences  de  Besançon 1876 1 

—  DucheSnb,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes 1892 


J 


r 


DE  L'ÉCOLE  "NORMALE  249 

1843.DuiiÉRiL,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse 189*7 

—  Duponnois,  inspecteur  d'académie  à  Chaumont 1887 

—  Fontes,  prof,  honor.  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon.  18. . 

—  Forthommb,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy 1884 

—  Grenier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Germon  t. .  1854 

—  Helleu,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Fontanes 18*74 

—  Houël,  professeur  de  mathématiques  pures  à  ia  Faculté 

des  sciences  de  Bordeaux 1886 

—  Lanzi,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1883 

—  Lécha  t,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis- 

le-Grand 1898 

—  Maoy,  prof,  honor.  de  philosophie  du  lycée  de  Rouen,  S.  P .   1887 

—  Moet,  inspecteur  d'académie  à  Nice    1861 

—  Pasteur,   membre   de   l'Académie   française,    secrétaire 

perpétuel  honoraire  de  l'Académie  des  sciences,  fonda- 
teur-directeur de  l'Institut  Pasteur,  administrateur 
honoraire  de  l'Ecole  Normale;  professeur  honoraire  de 
chimie  à  la  Sorbonne,  membre  honoraire  du  Conseil 
de  ï  Association ,  S.  P 1895 

—  Tremblât,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans. . .   1860 

—  Valadiee,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  d'Angers . . .   1848 
1844. Anselme,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  Henri  IV,  S.  P.   1886 

—  Aubin,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

—  Bbaussirb  (Emile),  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  S.  P 1889 

—  Caublot,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux. .   1870 

—  Gandar,  prof,  d'éloquence  française  à  la  Sorbonne,  S.  P.   1868 

—  Girard  (Maurice),  docteur  es  sciences, professeur  honoraire 

de  sciences  physiques  et  naturelles  du  collège  Rollin . . .   1886 

—  Guionault,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française 

d'Athènes 1852 

—  Ladrey,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Dijon,  S.  P 1885 

—  Lemoine,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  ancien  maître  de 

conférences  de  philosophie  à  l'Ecole  Normale 1874 

—  Rinn  (W.),  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin  ....  1875 

—  Rubllo,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Laval..   1858 

—  Wissemans,  prof.  hon.  de  philosophie  du  lycée  de  Troyes.  1894 


n 


230  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1845.Beulé,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux- 
Arts,  professeur  d'archéologie  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, ancien  Ministre  de  l'Intérieur,  S.  P 1874 

—  Blanchet,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Strasbourg. . . .  1861 

—  Bonnefont,  professeur  hon.  d'histoire  du  lycée  Fontanes.  1881 

—  Cabo,  membre  de  l'Académie  franc,  et  de  l'Académie  des 

sciences  morales  et  politiques,  professeur  de  philosophie 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale,  S.  P 1887 

—  Charpentier  (E.),  inspecteur  honoraire  d'Académie,  au 

Mans 1898 

—  Dautel,  professeur  de  scienoes  au  collège  Sainte-Barbe  . .  1881 

—  Delépine,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 

—  Delon  dre,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  let- 

tres de  Douai 1863 

—  DiaûET,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Saint-Louis 1897 

—  Glachant,  inspect.  gén.  de  l'enseignem.  secondaire,  S.  P.  1889 

—  Lomon,  censeur  des  études  au  lycée  Henri  IV 1871 

—  Maréchal,  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne. . . .  1877 

—  Nimier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint -Brieuc.  1887 

—  Ohmeb,  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne,  ancien 

maire  d'Epinal. 1898 

—  Salomon,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand.  1892 

—  Simon  (Ch.),  prof,  de  mathém.  au  lycée  Louis-le-Grand.  1880 

—  Solier,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Car- 

cassonne 1870 

—  Thirion  (H.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet.  1884 

—  Wœstyn,  ingénieur-directeur   de  raffineries  de  sucre  à 

Paris,  S.  P 1880 

1846.Boutan,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.  1881 

—  Challemel-Lacour,  membre  de  l'Académie  française,  an- 

cien président  du  Sénat,  ancien  ministre  des  affaires 
étrangères,  S.  P 1890 

—  C hassan a,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P. . .  1888 

«—    Dansin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  S.  P 1872 


J 


I 
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DE  L'ÉCOLE  NORMALE  251 

1846.Deslais,  professeur  de  physique  au  collège  de  Chalon- 
sur-Saône 1860 

—  F  argues  dë  Tascherëau,  professeur  honor.  de  physique 

du  lycée  Condorcet 1888 

—  Fuihrer,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Dijon. .  1850 

—  Garlin-Soul andre,  professeur  hon.   de   mathématiques 

appliquées  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont 188*7 

—  Harant,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint- 

Louis,  S.  P 1880 

—  Lechat,  négociant,  ancien  professeur  de  sixième  au  lycée 

et  ancien  maire  de  Nantes,  S.  P : 1894 

—  Marchand,  prof,  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Reims.  1890 

—  Maridort,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  et  de 

l'Ecole  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen.  1894 

—  Pécout,  inspecteur  d'académie  à  Agen 1885 

"  —  Planes,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 

—  Réaume,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. . . .  1887 

—  Ricart,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin . .  •   1878 

—  Romillt,  prof,  honor.  de  troisième  du  lycée  de  Versailles.  1889 

—  Sirguby  (P.  ),  inspecteur  honoraire  d'académie 1878 

—  Véron,  agrégé  des  lettres,  directeur  du  journal  l'Art,  S.  P,  1889 

—  Viollette,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Lille 189? 

1847.  Aube,  profess.  honor.  de  philosophie  du  lycée  Condorcet. .   1887 

—  Beaussirb  (Charles),  ancien  chargé  de  cours  de  mathé- 

matiques au  lycée  de  Nantes,  S .  P 1888 

—  Berthet,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Alger 1865 

!  —    Courcière,  inspecteur  honoraire  d'académie 1885 

>  —    Debray,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  vice-président  de  l'Association,  S.  P 1888 

—  Delacroix,  profess.  de  seconde  au  lycée  Louis -le-Grand..  1881 

—  Drion,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1862 

—  Drot  (Alfred),  ch.  de  cours  de  physique  au  lyc.  de  Marseille.  1858 
1  —    Duces,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .    1862 

—  Ferbi,  correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  morales 

et  politiques,  doyen    et  professeur  de  philosophie  de  la 
Faculté  des  lettres  de  l'Université  de  Rome 1895 

—  Feuvrier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes 1859 


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352 


ASSOCIATION   DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 


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1847 .  Fillias,  ancien  chargé  de  cours  d'hist.  au  lycée  de  Limoges.. 
— -    Grenier  (Antoine),  inspecteur  d'académie  à  Pau 

—  Guibillon,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  de  Vendôme. 

—  Guiraudet,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 

—  Humblot,  prof,  honor.  de  mathém.  du  lycée  de  Bordeaux. 

—  Lucas,  ancien  professeur  de  sciences  au  collège  de  Figeac. 

—  Renard,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  de  la  Fa- 

culté des  Sciences  de  Nancy 

—  Roari,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P. . . 

—  Yuno,  docteur  es  lettres,  directeur  de  la  Revue  politique  et 

littéraire 

1848.  About,  membre  de  l'Académie  française,  S.  P 

—  Albert  (Paul),  professeur  de  littérature  française  au  Col- 

lège de  France,  S.  P 

—  Barnayb  (l'abbé),  ancien  professeur  de  seconde  au  Lycée, 

Directeur  de  l'École  Salvien,  à  Marseille 

—  Bary,  professeur  honoraire   de  rhétorique,     du    collège 

Rollin,  8.  P 

—  Bos,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 

—  Broyé,  prof,  de  mathémat.  élément,  au  lycée  Condorcet. . 

—  Cambier,  prêtre  de  l'Oratoire,  décédé  en  Chine,S.  P 

—  Desprbz,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  De  Suckau,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  d'Aix 

—  Duooudré,  inspecteur  d'académie  à  Angers 

—  Dupain,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  d'Angouléme. 

—  Heinrich,  doyen  honoraire  et  professeur  de   littérature 

étrangère  de  la  Faculté  de3  lettres  de  Lyon,  S.  P 

—  Lamm.  ancien  chargé  de  coups  de  rhétor.  au  lycée  de  Brest. 

—  Lecœur,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne, 

proviseur  honoraire 

—  Libert,  anc.  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Tours. 

—  Mauduit,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 

—  Maurat,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis. . . . 

—  Merlet,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  F  Association 

—  Ordinaire,  ancien  professeur  de  rhétorique  du  Lycée  de 

Versailles,  député  du  Jura 

—  Rabasté,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rennes 

—  Rikder,  agrégé  des  lettres,  directeur  honoraire  de  l'École 

alsacienne 


1859 
1864 
1895 
1874  J 
1892 
1893  i 

1880 
1*95 

1887 
1885 

1880 

1897. 

1887 
1888 
1886 
1866 
1896 

1867 
1885 
1877 

1887 
1853 

1893] 
1851 
1816] 
1898 

1891  ' 

1896 
1868' 

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DE  l'école  normale  253 

1848. Tain b,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  d'histoire 

de  l'art  et  d'esthétique  à  l'École  des  Beaux- Arts,  S.  P.  1893 

—  Tombeck,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Fontanes.  1879 

—  Valade,  inspecteur  d'académie  à  Chàteauroux 1883 

'  1849.Belot,    correspondant  de  l'Académie   des  sciences  mo- 
rales et  politiques,    professeur  d'histoire  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Lyon 1886 

—  Brach,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Metz 1866 

—  Dumas  (R.  \  inspecteur  d'académie  à  Dijon 1888 

—  Dupré  (Ernest),  professeur  honoraire  de  rhétorique   du 

lycée  Condorcet 1896 

,    —    Fournbt,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

;  Bordeaux 1892 

—  Gaucher,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. . .   1888 

—  Gauthiez  (F.-Léon),  professeur  de  troisième  au  lycée  de 

Colmar 1859 

—  Gautier  (Paul),  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin.   1873 

—  Léger,  censeur  des  études  au  lycée  de  Nantes 1862 

—  Marot,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1895 

—  Ponsot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne. .   1868 

—  Prévost-Paradol.,  membre  de  l'Académie  française,  mi- 

nistre  plénipotentiaire  de  France  à  Washington,    ancien 
membre  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1870 

—  Reynald,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de 

I  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1883 

i    —    Sehret,  docteur  es  sciences  mathémat.,  professeur  libre. .   1898 
!    —    Terquem,  correspondant   de    F  Académie    des    sciences, 
professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille, 

S.  P 1887 

1    —    Tréhand,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Besançon . .  1860 

—  Vacquant,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secon- 

daire, professeur  d'analyse  mathématique  à  l'École  Cen- 
trale, S.  P 1895 

—  Villetabd  de  Prunièrks,  homme  de  lettres 1889 

18.)0.Beauvallet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. .   1861 

)  —    Bellin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier.  1868 
\   —    Bertrand  (Diogène),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général 

honoraire  de  l'enseignement  primaire 1898 

—  Blanchet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Avignon. . .   1858 

—  Boiteau,  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État 1886 


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*5i  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1850.  Brun,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble 1860 

—  Bgrat,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Louis-le-Grand 1894 

—  Fustbl  de  Coulangrs,  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  direct,  honor.  de  l'Ecole  Normale,  « 

professeur  d'histoire  du   moyen   âge  à    la   Sorbonne, 
membre  du  Conseil  de  F  Association,  S.  P . . . . , 1889 

—  Gadthiez  (Joseph),  médecin  du  collège  Sainte-Barbe 1862 

—  Guibout,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne 18T3 

—  Horion,  chargé  de  cours  de  lettres  au  lycée  de  Lyon . . .  1882 

—  Lecomte,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. . .  1881 

—  Monin  (Alexandre),  professeur  an  lycée  de  Laval 1856 

—  0 f fret,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  de  Douai .  1894 

—  Périgot,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saifet-Lôuis 1885 

—  Picart,  prof.  hon.  de  mathématiques,  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Poitiers 1884 

—  Wbill   (Alexandre),   professeur  honoraire  de  mathéma- 

tiques du  lycée  de  Bourges 1893 

1851 .  Adbrer,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Gondorcet 1886 

—  Anthoine,  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  de  l'en- 

seignement primaire »... 1889 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. . . .   1868 

—  Da  Bénazé,  chargé  de  cours  de  quatrième  au  lycée  de 

Troyes 1860 

—  Klippfel,  docteur  ès-lettres,  inspecteur  général  de  l'ensei- 

gnement secondaire  pour  les  langues  vivantes 1873 

—  Leflocq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans 1868 

—  Munier,  proviseur  du  lycée  de  Toulouse 1887 

—  Raynal,  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté  < 

des  sciences  de  Poitiers 1889 

—  Sodillajrt,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1898 
1852.Benoist,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  professeur  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne 1887 

—  Bernauer,  chargé  de    cours  de  quatrième  au  lycée  de 

Saint-Étienne 1858  % 

—  Bbzodis,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Henri  IV 1896 

—  Desléonet,  ancien  maître  surveillant  à  l'École  Normale, 

docteur  en  médecine 1874 


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DB  L'ÉCOLE  NORMALE  ît>5 

1852.Dutert,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse 1876 

—  Girardin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Versailles.  1888 

—  Goumy,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  la- 

tines à  FÉcole  Normale,  S.  P 1891 

—  Humbert,  prof.  bon.  de  mathématiques  du  lycée  d'Orléans.  1893 

—  Maréchal,  professeur  de  physique  au  lycée  Condorcet. . . .  1885 

—  Marguerin,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Reims. . .   1863 

—  Nicolas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Glermont 1890 

—  Nomy,  proviseurhonor-aire  du  lycée  de  Poitiers 1883 

—  Perraud  (Ph.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lons- 

le-Saulnier 1881 

1853 .  Allégret,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

—  Bertauld,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet.  S.  P 1897 

—  Cave,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Dijon,  tué  à  l'ennemi.  1870 

—  Colomb,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. . .  1890 

—  Couvreur,  proviseur  du  lycée  de  Charle ville 1891 

—  Defauconpret,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin . .  1869 

—  Derniame,  chargé  de  cours  de  sixième  au  lycée  de  Nîmes.  1857 

—  Gindre  de  Mancy,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen.  1880 

—  Hinstin,  ancien   professeur  de  littérature   grecque   à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1894 

—  Labbé,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1893 

—  Perret,  inspecteur  d'académie  à  Chambéry 1883 

—  Pigeonneau,  professeur  adjoint  d'histoire  économique  et 

coloniale  à  la  Sorbonne,  professeur  à  l'Ecole  libre  des 
sciences  politiques 1892 

—  Vagnair,  professeur  hon.  de  troisième  du  lycée  Janson. .   1891 

1854.  Bohn,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens.  1898 

—  Couroelles,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 

ciales du  lvcée  Saint-Louis 1896 

—  Dameron,  proviseur  du  lycée  de  la  Pointe-à-Pitre  (Gua- 

deloupe)   1888 

—  Debaisb,  inspecteur  d'académie  à  Orléans 1893 

—  Deville,  agrégé  des  lettres,   docteur  es  lettres,  ancien 

membre  de  l'Ecole  française  d'Athènes 1867 

—  Jamet,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée,  chef  d'insti- 

tution à  Marseille 1873 


1 


256  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1854.Lefèvre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1813 

—  Le  Renard,  proviseur  honor.  du  lycée  de  Rennes,  S.  P.- .  1895 

—  Valatour,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Rennes.. . .  1865 

—  Valson,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. . .  1883 

—  Zieqbl,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne,  président  du  jury  d'admission  à  l'École 

militaire  de  Saint-Cyr 1898 

1855.Bosseux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Besançon. .  1872 

—  Boulant,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Montluçon 1893 

—  D  a  limier,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'Ecole 

Normale 1863 

—  Desdouits,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

de  Versailles 1898 

—  Dupuy  (A.),  doyen  et  professeur  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Rennes 1891 

—  Feugèrb,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Saint-Louis 1890 

1856.Blondel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Versailles  .  1873 

—  Boiss  i  èrk,  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques 

à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1895 

—  Boulanger,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Angers 18*7 i 

—  Brunhes,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Dijon 1895 

—  Isambert,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 1890 

—  Lafon,  prof,  de  mathématiques  spéc.  au  lycée  Fontanes..   1880 

—  Lévistal,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  ancien 

directeur  du  collège  de  Galata-Seraï  (Constantinople) . .   1814 

—  Marchal,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alger 1861 

—  Monginot,   professeur  honoraire   de  troisième   du  lycée 
Condorcet 1891 

—  Morisot,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Bordeaux 1896 

—  Pinard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Fontanes .........  1876 

1857.  Barbier,  agrégé  de  mathématiques,  ancien  astronome  - 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1889 

*—    Duhaut,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. . . .   1878 

—  Fraissinhks,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général 

de  l'enseignement  primaire 1896 

—  Guerby,  chargé  de  cours  de  mathéra.  au  lycée  de  Chambéry.  1865 


1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  257 

1857. Leroux,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Lyon 1895 

—  Maillet,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand.  1897 

—  Moy,  doyen  et   professeur  de  littérature  française  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lille 1897 

—  Raulin,  doyen  et  professeur  de  chimie  industrielle  et  agri- 

cole de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

1858.Drlbstrée,  inspecteur  d'Académie  à  Niort 1882 

—  Gérard,  recteur  de  l'Académie  de  Montpellier 1898 

—  Gibol,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin 1868 

—  Gottschalk,  inspecteur  d'académie  à  Amiens 1875 

—  Guerrier,  inspecteur  d'académie  à  Laval 1896 

—  Jeannel,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté 

des  lettres.de  Montpellier * .  1867 

—  Marqukt,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Mans .  1876 

—  Ollé-La  prune,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  mo- 

rales et  politiques  maître  de  conférences  à  l'École  Normale 

trie*- secrétaire  du  Conseil  de  T Association 1898 

1859.  Armingaud,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. ....  1889 

—  Cailly,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen.  1876 

—  Collet,  professeur  de  seconde  au  lycée  Gondorcet,  S.  P . .  1,89(5 

—  Dumas,  chargé  de  cours  de  troisième  au  lycée  de  Niort. . . .  1863 

—  Françoise,  inspecteur  d'Académie  à  Foix 1880 

—  Mazb,  anc.  prof,  d'htst.  au  lycée  Condorcet,  sénateur,  S.  P.  1891 
*-    Patrt  (G.),  agrégé  de  mathématiques,  chef  d'institution  à 

Rouen 1895 

—  Sonrel,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  physicien- 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1879 

—  Vivier,  chargé  de  cours  de  mathématiq.  au  lycée  du  Puy.  1860 
1860. Bigot,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature    fran- 
çaise aux  Écoles  Normales  de  Fontenay-aux-Roses  et  de 
Saint-Gloud  et  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  S.  P. . .  1893 

—  Dobus,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  d'Alençon. . .  1864 

—  Dupont,  professeur  de  seconde,  au  lycée  de  Montpellier  . . .  1881 

—  Maillot,  agrégé  de  physique,  directeur  de  la  station  séri- 

cicole  de  Montpellier 1889 

—  Prudhon,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. . .  1869 

—  Retmond,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Vanves.  1895 

—  Sayous,  professeur  honoraire  d'histoire  et  de  géographie 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon 1898 

—  Shérbr,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  de  Brest  . .  1878 

17 


258  ASSOCIATION  DBS  ANCIKNS  KI.BYKS 

1861  .Béchbt,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  de  Màcon.  1886 

—  Bougot,  doyen  et  professeur  de  littérature  grecque  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 189*2 

-••    Carrau,  professeur- adjoint  de  philosophie  à  la  Sorbonne.  1889 

—  Dumont  (Albert),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  directeur  de  l'enseignement  supérieur, 
ancien  Directeur  de  l'École  française  d'Athènes,  S.  P. . .  1884 

—  Lucas,  professeur  de  mathématiques   spéciales  au   lycée 

Gharlemagne 1891 

—  Risser,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet 1893 

1862.  Aron-Duprré,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres 1889 

—  Carrau  (Albert),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Gaen ....  186 

—  Lqiret,  inspecteur  d'Académie  à  Melun 1883 

—  Maoûiolo,  homme  de  lettres 1894 

—  Richard,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Langres. .  1867 

—  Seionbrbt,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  de  Toulon.  1893 
1863.Beuribr,  inspecteur  honoraire  d'Académie,  directeur  du 

Musée  pédagogique  à  Paris 1889 

—  De  Batz  de  Trenqurllbon,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Bordeaux 1 

—  Duruy  (Albert),  publiciste,  S.  P 188' 

—  Dutasta,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  au  lycée, 

maire  de  Toulon 188 

—  Feugère,  professeur  suppléant  de  littérature  française  au 

Collège  de  France 187 

—  Gusse,  agrégé  de  grammaire,  censeur  des  études,  directeur 

du  petit  lycée  Condorcet,  S.  P 189 

—  Monniot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanves, 

S.  P.. 188 

—  Person,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 188! 

—  Tisserand,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bu- 

reau des  longitudes,  professeur  d'astronomie  mathéma- 
tique à  la  Sorbonne,  directeur  de  L'Observatoire,  membre 

du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1 

1864.Bastard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Pontivy . . .   1 

—  Bourel,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  de  Toulon.  187 

—  Denis,  censeur  adjoint  des  études  au  lycée  de  Marseille.   18 
•—    Didon,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Besancon 1 

— -    Geley,  maître  de  conf.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai. .  1 


r 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  559 

.1864  Lagier,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Avignon . .  1816 

—  Lrbbgub,  professeur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.  P 1894 

—  Mamet,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Saint-Omer  ....  1891 

—  Robert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire. .  1895 

—  Van  dbn  Bero,  professeur  libre  d'histoire  et  de  géographie 

à  Paris 1884 

1865.  Es  parc  bl,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charle- 

magne 1898 

i  —    Gerbe,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Marseille  ....  1884 

—  Lallier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse, 

maître  de  conférences  à  la  Sorbonne 1884 

—  Marion,  profes.  de  science  de  l'Education  à  la  Sorbonne. .  1896 
— .    Michel,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  de  Dijon.  1888 

1866. Cou at,  recteur  de  l'Académie  de  Bordeaux 1898 

'  —    Elliot,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon 1894 

'  —    Rayet  (0.),  agrégé  d'histoire,  professeur  d'archéologie  à  là 

Bibliothèque  Nationale 1887 

986*7.  Je annin,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon  . . .  1876 

—  Jolt,  professeur- adjoint  de  chimie  à  la  Sorbonne,  direc- 
,  teor  à  l'École  des  Hautes-Études,  maître  de  conférences 

f  à  l'École  Normale.... 1897 

;  —    Le  Brun,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 1896 

—  Rivalz,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Lyon 1879 

,  —  Rubl,  agrégé  des  lettres,  docteur  es  lettres,  professeur  de 

'  littérature  à  l'École  des  Beaux-Arts,  S.  P 1896 

,  —    Varoolici,  professeur  à  l'Université  de  Jassy  (Roumanie).  1897 

1868. Clerc,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 1892 

r'—    Fochier  (Félix),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

lycée  de  Poitiers 1875 

—  GéBELiN,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux 1898 

—  Ginovez,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 1887 

—  Lecène,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne  et  à  » 

l'École  Normale  de  Sèvres 1895 

—  Tartinville,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- 

Louis  .  < . 1896 

1869.BRÉ8ARD,  professeur  de  mathématiques'au  lycée  Condorcet  1892 
1  —    Casanova,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand. .  1897 


L 


^ 


$60  A?  SOC  l  ATI  ON  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

18ô9.Capin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse.  1893, 

—  Géraulx,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims 1883 

.-r    Jjjllet,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Reims . .  18» 

—  Mouton,  ancien  maître  de  conférences  de  physique  à  la 

Sorbonne • 1895 

—  Provotellb,  proviseur  du  lycée  de  Mont-de-Marsan 1890 

—  Roux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bourg 1891 

1870.Burdeàu,  agrégé  de  philosophie,   ancien  Ministre  de  la 

Marine,  ancien  Ministre  des  Finances,  Président  de  la 
Chambre  des  Députés 1894 

—  Fochikr,  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  1884 

—  Kalb,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lakanal. . . .  1890 

—  Ribmann,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'Ecole 

Normale  et  à  l'École  des  Hautes-Études 1891 

1872 .  Dupbrrbt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourges  en  congé  1893 

—  Gonnard,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  du 

Puy 1884 

— -    L agneau,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Vanves. . .  1 

18*73. Chbrvbt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint- Louis. . .   1 

— •    Ferniquk,  professeur  d'histoire  au  collège  Stanislas 1 

—  Lbmairb,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Lorient 1 

1874. Bib art,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille 1 

—  Du  Coudray  La  Blanchèbb,  agrégé  d'histoire,  inspecteur 

général  des  bibliothèques,  musées  et  archives  de  l'Afrique 
du  Nord,  S.  P 1 

—  Vincrnt,  professeur  de  quatrième  au  lycée  d'Angers 1 

1875.Kuntzmann,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nancy. .   1 

—  Vallibr,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bordeaux.   1 
1876. Crétin,   chargé  de   cours    de    mathématiques  au    lycée 

d'Agea 1 

—  Gouribr,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Poitiers I 

1877.Bilco,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française 

.  d'Athènes 1 

—  Bour nique,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy.  ♦ .  1 

—  Charbonnier,  prof,  de  troisième  au  lycée  de  Grenoble. . .  1 

—  Dbshors,  professeur  ae  troisième  au  lycée  de  Clermont. . .  1 

—  Dunan,  prof,  de  mathémat.  spéciales  au  lycée  de  Tours. .  1 


r 


DE  L'JfeCOLE  NORMALE  $6 1 

. 

J877-  Guillaume,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Troyes 1890 

—  Thuillibr,  agrégé-préparateur  de  chimie  physiologique  à 

l'École  Normale,  décédé  en  miftsion  scientifique  à 
Alexandrie  (Egypte) 1883 

1878.Bordeux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Janson 1897 

t—   Mingasson,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulon. . .  1896 

—  Vbtribs,  membre  de  l'École  française  d'Athènes 1882 

1879. Bus sod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon.  1888 

—  Douliot,  aide-naturaliste  au  Muséum,  décédé  en  mission 

scientifique  à  Nossi-Bé 1892 

—  Groussbt,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Grenoble,  S.  P 1885 

—  Hommat,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Angers,  S.  P.  1886 
■  —  Martin,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne. .  1883 
1880.  Bédibr,  proviseur  du  lycée  de  Saint-Denis  (Réunion) 1892 

—  Boidart,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Ver- 

!  sailles 1898 

!■  *-    Chauvin,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  Sciences 

i  de  Toulouse 1891 

'  —    Cucuel,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

-    Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 1891 

I —  Gottbland,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux.   1888 

[—    Lbtondot,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest 1891 

1881.Bbsson,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  La- 

kanal 1893 

^—    Liégeois,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermon t. .  1898 
r —    Manchon,  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Orléans. . . .  1886 

II—  Sa  vaut,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Laval 1886 

I882.Bénard,  élève  de  la  section  des  lettres 1884 

—  Bernard,  docteur  es  sciences,  assistant  de  zoologie  au 

^  Muséum 1898 

%—    Constantin,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Cher- 

i%  bourg 1892 

—  Courtehoux,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 
de  Laon 1893 

—  Fournier  (Théodore),  inspecteur  d'Académie  à  Privas. . . .  1896 
t—-    Wassbrzuo,  préparateur  au  laboratoire  de  chimie  physio- 

►  logique  de  l'École  Normale 1888 

■883. Lange,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  S.  P.. . .   1887 


L 


262  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

• 

1883 .  Noiebt,  agrégé  de  grammaire,  membre  de  l'École  française 

de  Rome,  S.  P 1888 

—  Régis,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.  1895 

—  Rouen,  professeur  de  physique  au  collège  de  Melun 1893 

1884.Bieules,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Vesoul.  1891 
1885.Blbbzy,  élève  de  la  section  de  littérature 1888 

—  Chevallier,  prof,  de  mathémat.  au  lycée  de  Rochefort. . .  1890 

—  Sollier,  chargé  de  cours  de  troisième  au  lycée  de  Laon..  1889 
1886.Bauchbr,  élève  de  la  section  de  grammaire 1889 

—  Mille,  élève  de  la  section  des  lettres 1888 

—  Wartel,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Bar-le-Duc  1889, 
— •    Wilhblm,  charge  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Alger 1890 

1881.  Marseille,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger 1895 

—  Troille,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. . . .   1892 

—  Valette,  élève  de  la  section  des  lettres 1889 

1888.Bourdillat,  élève  de  la  section  des  lettres 1890 

1889.Chambrrt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Montauban.. . .  1893 

—  Ghédorob,  élève  de  la  section  des  lettres 1891 

—  Germain,  élève  de  la  section  des  sciences 1891 

1890. Couvreur,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  de  phi- 
lologie à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille 1898 

—  Roger,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire 1 

1891  .Bisson,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Valenciennes.  1 

—  Hbrmann,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Evreux,  S.  P.  . .  18 

—  Paris,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle 1 

1892.Gutzwiller,  professeur  de  lettres  à  la  Medersa  d'Alger. .  1 

—  Lardé,  ancien  élève  de  la  section  de  physique 1 

—  Petit,  agrégé  de  physique,  pensionnaire  de  la  Fondation 

Thiers,  S.  P 1 

1895.  Escot,  chef  de  section  de  seconde  année  (sciences) 1 

1896.Clauzel,  élève  de  la  section  de  physique 1 

1897.Gauohard,  élève  de  seconde  année  (séiences) 1 


• 


9-A 


DE  L'ECOLE  NORMALE 


863 


LISTE  PAR  OINDRE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DÉCÈDES 


About.  1848. 

Abria,  1831. 

Aderer,  1851. 

Adert,  1836. 

Aimé,  1832. 

Albert,  1848. 

Albrand,  1812. 

Alexandre»  1814. 
;  AUégret,  1853. 
I  Amiot,  1820. 

André-Pontier,  1820. 

Anot,  1818. 
;  Anquetil,  1826. 
|  Ànsart,  1813. 
;  Anselme,  1814. 
|  Aathoine,  1851. 
:  Armengaud,  1859. 

Arnaud,  1833. 

Àron-Dupéré,  1862. 

SArreitcr,  1835. 
Aube,  1847. 
Aubert-Hix,  1810. 
^Anbert-Hiz,  1840. 
Aubin,  1844. 
Avignon,  1817. 

•Bach,  1832. 
Bachelet,  1840. 
Ballaxd-Luzy,  1812. 
Barbet,  1820. 
f  Barbier,  1857. 
Baret,  1834. 
Barnave.  1848. 
Beroi,  1837. 
Barry,  1829. 
Bary,  1848. 
Bastard,  1864. 
Bancher,  1886. 
Bayau,  1837. 
Bazin,  1828. 
Bazin,  1851. 
Beaujan,  1841. 
Beaussire,  1844. 
Beausaire,  1846. 


Beauvalet,  1850. 
Rechel,  1861. 
Bédier,  1880. 
Bellio,  1850. 
Belut,  1849. 
Bénard,  1828. 
Bénard,  1839. 
Bénard,  1862. 
Benoiat,  1852. 
Benoit,  1835. 
Berger,  1827. 
Berger,  1843. 
Bernard,  1842. 
Bernard,  1882. 
Bernauer.  1852. 
Beraot,  1836. 
Bertereau,  1831. 
Bertauld,  1853. 
Berthaud,  1840. 
Bertbet.  1847. 
Benin-Mouroi,  1841. 
Bertrand,  1839. 
Bertrand,  1850, 
Besse,  1816. 
Besson,  1881. 
Beudant,  1810. 
Beulé,  1845. 
Beurier,  1863. 
Bezodis,  1852. 
Bibart,  1874. 
Bieulea,  1884. 
Bigot,  1860. 
Bilco,  1877. 
Billet,  1830. 
Biason,  1891. 
Blancbet,  1845. 
Blanchet,  1850. 
Blerzy,  1885. 
Blin,  1834. 
Blondeau,  1832. 
Blonde),  1856. 
Bobn,  1855. 
Boidart,  1880. 
Boileau,  1839. 


Boiteau,  1850. 
Boiftsière,  1856. 
Bonne  fond,  1845. 
Bonnet-Maztmbert,  1830. 
Bootoui,  1832. 
Bord  eux,  1878. 
Borgnet,  1828. 
Boa,  1848. 
Bosseux,  1855.    » 
Boucher,  1815. 
Bouchetle,  1813. 
Bouchot,  1838. 
Boucley,  1810. 
Bougot.  1861. 
Bouillet,  1816. 
Boulanger,  1856. 
Boulant,  1855. 
Boulian,  1831, 
Bouquet,  1839. 
Bourdillat,  1888. 
Bourel.  1864. 
Bourgeois,  1833. 
Bourgeois,  1840. 
Bourget,  1841. 
Bournique,  1877, 
Bourzac,  1830. 
Boutan,  1846. 
Botuet  de  Monvel,  1841. 
Boyer,  1819, 
Brach,  1849. 
Braive,  1816. 
Braive,  1827. 
Brisaant,  1843. 
Brézard,  1869. 
Brion,  1843. 
Briot,  1838. 
Brissaud,  1842. 
Broyé,  1848. 
Brun,  1850. 
Bru  net,  1826. 
Bruuhes,  1856. 
Burat,  1850. 
Burdeau,  1870. 
Bassod.  1879. 


264 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Cegnart,  1827. 
Cailly,  1859. 
Cambier,  1848. 
Capin,  1869. 
Cappelle,  1829. 
Caresne,  1820. 
Caro,  1845. 
Carreau,  1861. 
Carrau,  1882. 
Carré,  1838. 
Cartault,  1837. 
Cartelier,  1832. 
Casanova,  1869. 
Caublot,  1844. 
Cave,  1853. 
Cayx,  1812. 
Cazalia,  1813. 
Chalamet,  1842. 
Challemel-Lacour,  1846. 
Chambert,  t889. 
Champanhet,  1811. 
Cbappuis,  1842. 
Charbonnier,  1879. 
Charma,  1820. 
Charnoz,  1833. 
Charpentier,  1828. 
Charpentier,  1845. 
Chassang,  1846. 
Chanlaire,  1815. 
Chédorge,  1883. 
Chenon,  1818. 
Chéruel,  1828. 
Cbervet,  1853. 
Chevalier,  1885. 
Chevillet,  1843. 
Chevriaux,  1834. 
Cboffel,  1829. 
Chon,  1832. 
Christian,  1813. 
Clavel,  1837. 
Clauzel,  1896. 
Clerc,  1868. 
Clermont,  1831. 
Colincamp,  1840. 
Collet,  1829. 
Collet,  1859. 
Colomb,  1853. 
Commeau,  1816. 
Constantin,  1882. 
Corbin,  1818. 
Corneille,  1813. 
Corrard,  1841. 
Cotellc,  1813. 
Couat,  1866. 
Cournuéjouls,  1841. 


Courceiles,  1854. 
Courtière,  1847. 
Couroot,  182i. 
Couroot,  1838. 
Conrtehoux,  1882.  * 
Courtois,  1834. 
Cousin,  1810. 
Couvreur,  1853. 
Couvreur,  «89i». 
Crétin,  1876. 
Croisât,  1832. 
Croseon,  1840. 
Cucheval-Clarigny,  1840. 
Cucuel,  1880. 

Daguin,  1835. 
Dalimier,  1855. 
Dameron,  1814. 
Dameron,  1854. 
Dancieo,  1837. 
Dansin,  1846. 
Danton,  1832. 
D^nguy,  1837. 
Daulne,  1810. 
Dautel,  1845. 
Davau,  1840. 
David,  1830. 
David,  1838. 
Debaise,  1854. 
De  Batz,  1863. 
De  Bénazé,  1851. 
Debray,  1847. 
Debs,  1834.  t 
Decroix,  1811. 
De  Calonne,  1812. 
De  Faucompret,  1853. 
Defrenne,  1815. 
Deguin,  1828. 
De  Lassasteigoe,  1829. 
Dehèque,  1813. 
De  Kerhor,  1841. 
Delacroix,  1847. 
Delafosse,  1813. 
Delaîlie.  1817. 
Delatour.  1836. 
Delcasso,  1815. 
Deibos,  1842. 
De  Lens,  1828. 
Delépine.  1845. 
Delestrée,  1858. 
Delhomme,  1819. 
Delignac,  1810. 
Deloche.  1826. 
Deïondre,  1845. 
Delorme,  1819. 


Delouche,  1839. 
Delzone,  1836. 
De  Pontavice,  1838. 
De  Neuffbrge,  18î0. 
Denis,  1835. 
Denis,  1864. 
Desdouits,  1855. 
Desmichels,  1812. 
Dermiane,  1853. 
Derveau,  1816. 
Dessins,  1831. 
Déteins,  1835. 
Deshoves,  1839. 
Deahor»,  1877. 
Deslais,  1846. 
Desléonet,  1852. 
Despois,  1838. 
Deaprez,  1848. 
De  Suckau,  1S48. 
De  Testes,  1840. 
Devès,  1811. 
De  ville,  1854. 
Didier,  1839. 
Didon,  1864. 
Diguet,  1845. 
Douliot,  1*79. 
Drion,  1847. 
Dubois,  1812. 
Dubois,  1813. 
Dubois,   1818. 
Dubois,  18C9. 
Dubus-Chnmpville,  1811. 
Dubus,  1829. 
Dubus,  1800. 
Duirhesue,  1843. 
Duclos,  18J2. 
Ducros,  1847. 
Du  Coudray  La  Blanches 

1874. 
Du  Coudre.  1848. 
Duhaut,  1857. 
Dumaige.  1827. 
Dumas,  1849. 
Dumas,  1859. 
Duméril,  1843. 
Dumout,  1861. 
Dunan,  1877. 
Dunoyer,  '816. 
Dupain,  1848. 
Dupond,  1842. 
Dupoiuiois,  1843. 
Dupont,  1860. 
Dupont,  18/2. 
Dupré,  1849. 
Dupuy,  1855. 


DB  L'ÉCOLE  NOBUALB 


26& 


Durand,  1831. 
Doruy,  1830. 
Duray,  1*63. 
Duaaouy,  1840. 
Dutasta,  1863. 
Dutert,  1832. 
Dutray,  1811. 

Elliot,  1866. 
Bicot,  1896. 
Esparcel,  1865» 
Budet,  1836. 

FargeauJ,  1811. 

Fargues    de    Teschereau 

18f6. 
Faucon,  1810. 
Faune,  1832. 
Fernique,  1873. 
Ferri,  1847. 
Feagère,  185S. 
Feagère,  1*63. 
Feuillatre,  1835. 
Feunier,  1847. 
Ferre,  1837. 
FilJiaa,  1847. 
Flamauville,  1816. 
iFleury,  1831. 
Fochier,  1868. 
Fochicr,  1870. 
Foncio,  1828. 
Fontanier.  1815. 
Fontes,  1843. 
Forget,  1813. 
Forneron,  1818. 
Forlhomme,  1843. 
Fougère,  1834. 
Fournet,  1840. 
Fourrier,  1882. 
Fraissinhea,  1857. 
Françoise,  1850. 
Fuihrer,  1850. 
Pastel  de  Cou  langes,  1850. 

Gaillard,  1810. 
Gaillardin,  1828. 
Gaodar,  1844. 
Garcel,  1834. 
Gtflin-Soulandre,  1846. 
Garnier,  184t. 
Garsoouet.  1836. 
Gauchard,  1807. 
Gaucher,  1849. 
Gauthiez,  1849. 
Gantier,  1849. 


Gébelin,  1868. 
Geffroy,  1840.. 
Geler,  1864. 
Gérard,  1858. 
Geraulx,  1869. 
Gerbe,  1865. 
Germain,  1830. 
Germain,  1889. 
Geruaez,  1819. 
Gibol,  1858. 
Gibon,  1816. 
Gillette,  1817. 
Gindre  de  Mancy,  1852. 
Ginovez,  1868. 
Girard,  1840. 
Girard,  1844. 
Girardin,  ,852. 
Girault.  1837. 
Gisclard,  1834. 
Glachant,  1845. 
Gotteland,  1880. 
Gottachalk,  1858. 
Gouabin  de  Lefuvril,  1841, 
Goumy,  1852. 
Gourier,  1876. 
Goassard,  1872. 
Grande  neui,  1813. 
Grégoire,  1828. 
Grout,  183U 
Groasaet,  1S70. 
Guérard,  1*28. 
Guerby,  1857. 
Guérin,  1840. 
Guerrier,  1858. 
Guibilloo,  1847. 
Guibout,  1850. 
Guiebemerre,  1814. 
Guic  hem  erre.  1840. 
Guignatilt,  1811. 
Guillard,  1813. 
Guillaume,  1810. 
Guillaume,  1877. 
Guillemin,  1834. 
Guiraudet.  1847. 
Guiselin.  1836. 
Gusse,  1863. 
Gutzwiller,  1892. 

Hachette,  1819. 
Homard.  1834. 
Hamel,  1829. 
Hauriot,  1837. 
Haraut,  1846. 
Hauser,  1833. 
Havet,  1832. 


Hébert,  183?. 
Heinrich,  1848. 
Helleu,  1843. 
Hémardinquer,  1842. 
Henné,  1834. 
Herbette,  1827. 
Hermann,  1891. 
Hifçnard,  1838. 
Hinstin,  1853. 
Hommay,  1879. 
Horion,  1850. 
Houdemout„  1834. 
Houôl,  1843. 
Huguenin,  1829. 
Hugueoy,  1830. 
Humbert,  1842. 
Humbert,  1852, 
Humblot,  1847. 

Isambert,  1856. 

Jacques,  1832. 
Jaillet,  1869. 
Jamet,  1854. 
Jamin,  1838. 
Jannet,  1814. 
Janoin,  1836. 
Jeannel,  1858» 
Jeannin.  1867. 
Joguet,  1833. 
Joly.  1867. 
Joueu,  1816. 
Jourdain,  1826. 

Kalb,  1870. 
Klippfel,  1851. 
Kuntzmaun,  1875. 

Labbé,  1853. 
Labresson,  1837. 
Lacroix,  1P36. 
Ladevi-Roche,  1818. 
Ladrey,  1844. 
Lafuge,  1837. 
Lais  né,  1819. 
Lagier,  1864. 
Lagueau,  1872. 
Lalande,  1*"5. 
Lallemanl,  1836. 
Lallemant,  1838. 
Laitier,  I8ti3. 
L<tmy,  1842. 
Lamm,  1848. 
Lange,  188*. 
Lanzi,  1843. 


266 


ASSOCIATION  DIS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Laquerbe,  1811. 
Lardé,  1892. 
Large,  1812. 
Laroque,  1831. 
Lauréat,  1829. 
Lebègue,  1831. 
Lebegoe.  1864. 
Leboucher,  1833. 
Le  Bran,  1867. 
Lecëue,  1868. 
Lécha  t,  1843. 
Lechat,  1846. 
Lechevalier,  1832. 
Leclerc,  1839. 
Lecoaur,  1848. 
Lecomte,  1815. 
Lecomte,  1850. 
Lecrocq,  1839* 
Lefevre,  1826. 
Lefèvre,  1854. 
Leflocq,  1851. 
Légal,  1831. 
Léger.  1849. 
Lemaire,  1873. 
Lemarchand,  1814 
Lemoine,  1844. 
Lemonnier,  1840. 
Lerebours,  1811. 
Le  Renard,  1854. 
Leroux,  1857. 
Leroy,  1830. 
Letaillandier,  1835 
Létondot,  1880. 
LévisUl,  1856. 
Lévy,  1813. 
Leyritz,  1842. 
Libert,  1848. 
Liégeoia,  1881 . 
Lissajous,  1841. 
Lodin  de  Lalaire 
Loiret,  1862. 
Lomon,  1845. 
Lorenti,  1837. 
Lorquet,  1833. 
Lory,  1840. 
Lucas,  1847. 
Lucas,  1861. 

Maas,  1812. 
Macari,  1836. 
Macé  de  Lépinay, 
Maggiolo,  1862. 
Magnier,  1810. 
Magy,  1843. 
Maignien,  1810. 


1816. 


1834. 


Maillet,  1857. 

Maillot,  1860. 

Mallet,  1826. 

Mamet,  1864. 

Manchon,  1881* 

Marchai,  1856. 

Marchand,  1821. 

Marchand.  1846. 

Marcon,  1865. 

Maréchal,  1835. 

Maréchal,  1845- 

Maréchal,  1852. 

Mareschal    1813. 

Maridort,  1846. 

Marié  Davy,  1840. 

Marot,  1849. 

Marpon,  1842. 

Marquât    1858. 

Marseille,  1887. 

Marthe,  1840. 

Martin,  1812. 

Martin,  1830. 

Martin  (L)  1831. 

Martin  (T.-H.),  1831. 

Martin,  1840. 

Martin,  1879. 

Martinand,  1839. 

Materne,  1832. 

Maucourt,  1838. 

Mauduit,  1848. 

Maurat,  1848. 

Maze,  1859. 

Merget,  1840. 

Meriet,  1848. 

Mermet,  1828. 

Mery,  1838. 

Meuey,  1811. 

Mézières,  1811. 

Michel,  1814. 

Michel,  1865. 

Mille,  1886. 

Mingasson,  1878. 

Moncourt.  1842. 

Mooginot,  1856. 

Mon  in,  1829. 

Monin,  1850. 

Mon  nier,  1840. 

Monniot,  1863. 

Morand,  1S40. 

Moreau  de  Champlieu,  1813. 

Morel,  1833. 

Morel,  1827. 

Morin,  1833. 

Morizot,  1856. 

Morot,  1842. 


Morren,  1827. 
Mouillard,  4828. 
Mourgues,  1839. 
Mourier,  1827. 
Mouton.  1869. 
Moy,  1837. 
Munier.  1831. 
Munier,  1851. 

Nicolas,  1*2*. 
Nicolas,  1837. 
.  Nicolas,  1852. 
Nimier,  1845. 
Noël,  1837. 
Noiret,  1883. 
Nomy,  1852. 

Offret,  1850. 
Ohmer,  1845. 
Olivaint,  1836. 
Ollé-Laprune,  1858. 
Ordinaire,  1848. 
Ouvré.  1842. 
Ozanneaux,  1812. 

Paria,  1891. 
Pariset,  1813. 
Pasteur,  1843. 
Patin,  1811. 
Patry,  1850. 
Paulin,  1810. 
Péclet,  1812. 
Pécout,  1846. 
Pellissier,  1839. 
Perdrix,  1817. 
Pérennès.  1819. 
Périgot,  1850. 
Peruelle,  1840. 
Perraud.  1852. 
Perret,  1853. 
Perrinot,  1840. 
Perso  n,  1863. 
Petit.  1828. 
Petit.  1893. 
Petitbon,  1828. 
Petitjean,  1837. 
Peyrot,  1836. 
Picart,  1850. 
Picbard,  1830. 
Picquet,  1834. 
Pierron,  1834. 
Pigeonneau,  1853. 
Pinard,  1856. 
Pinaud,  1828. 
Pitard,  1836. 


DB  L'ÉCOLE  NORMAL* 


267 


'  PlagnioldeMascony,  1815. 

Planes,  1846. 

Poirson,  1812. 

Pompon,  1827. 

Pons,  1820. 
'  Poosol,  1849. 
:  Pontarlier,  1831. 

Pontet,  1840. 

Pottier,  1817. 

Pouillet,  1811. 

Prévoet-Paradol,  1849. 

Privat-Deschanel,  1841. 

Provotelle,  1869. 

PradhoD,  18A1. 

Puiseux.  1834.        * 
Puiseux,  1837. 

Quéqaet,  1837. 
Quet,  1890. 
Quillet,  1834. 
Quicherat,  1819. 

Rabasté,  1848. 
Ragon,  1813. 
Rattier,  1811. 
Kaulio,  1857. 
Rat and,  1817. 
Reyet,  1866. 
Raynal,  1851. 
Réaume,  1846. 
Régis,  1883. 
Renard,  1947. 
Renouard,'1812« 
Revel,  1814. 
Rérol,  1834. 
Raymond,  1860. 
Reynald,  1849. 
Riboat,  1818. 
Ricard,  1846. 
Ricart,  1828. 
Richard,  1862. 
Rieder,  1848. 
Riemaoo,  1870. 
Rigault,  1841. 
Risler,  1861. 
Hinn,  1816. 
Rinu,  1844. 
Riquier,  1841. 
RWalz,  1867. 
Robert,  1864. 
Robiou.  1840. 
Roger,  1847. 
Roger,  1890. 
Rollier,  1834. 
RomUly.1846. 
Roaey,  1832. 


Rouen,  1883. 
Rougeron,  1811. 
Roustan,  1820. 
Rouvray,  1836. 
Roux,  1826. 
Roux,  18)9. 
Roux,  1838. 
Roux,  1869. 
Ruel,  1867. 
Ruelle,  1844. 

Sabattier,  1814. 

Salanson,  1812. 

Salomon,  1845. 

Saisaet,  1833. 

Saucié,  1839. 

Saulnier,  1841. 

Savary,  1881. 

Sayone.  1860. 

Scbmit,  1833. 

Seigneret,  1862. 

Serret,  1849. 

Sherer,  1860. 

Simon,  1845. 

Sîrguey,  1831. 

Sirguey,   1846. 

Soher,  1845. 

Sollier,  1885. 

Sonnet,  1819. 

Sonrel,  1859. 

Sornin,  1841. 

Souillart,  1851. 

Soulacroix,  1810. 

Soûlas,  1840. 

Soûlez,  1816. 

Stievenard,  1818. 

Suisse  (Jules-Simon),  1833. 

Sucbet.  1839. 

Taine,  1848. 
Talbert,  1838. 
Tartinville,  1868. 
Taulier,  1834. 
Texte,  1839. 
Terquem,  1849. 
Théry,  1816. 
Thierry,  1811. 
Thionville,  1841. 
Thirion,  1845. 
Thouroti,  1812. 
Thuilîier,  1877. 
Thurot,  1841. 
Thiercelin,  1827. 
Tisserand,  1863. 
Tombeck,  1848. 
Toussaint,  1837. 


Toussaint,  1841. 
Tranchau,  1839. 
Trebucbet,  1839. 
Tréhand,  1849. 
Tremblay,  1843. 
Troilie,  1887. 
Tronsens,  1861. 
Trouessart,  1832. 

Vacherot,  1827. 
Vacquant,  1849. 
Vagnair,   1853. 
Valade,  1848. 
Valadier,  1843. 
Valatour,  1854. 
Valette,  1887. 
V  allier,  1875. 
Valsoa,  1854. 
Van  den  Berg,  1864. 
Vannier,  1838. 
Vârgolici,  1867. 
Vasnier,  1834. 
Vendryès,  1829. 
Ventéjol,  1842. 
Verdet,  1842. 
Verdot,  1826. 
Vernadé,  1813. 
Veron,  1846. 
Veron-Vernier,  1817. 
Veyries,  1878. 
Viard,  1842. 
Vieille,  1833. 
Viguier,  1811. 
Villetard,  1849. 
Villevaleix,  1811. 
Vincent,  1816. 
Vincent,  1841.  ' 
Vincent,  1842. 
Vincent,  1874. 
Viollette,  1846. 
Vivier,  1859. 

Waille,  1839. 
Wartel,  1830. 
Wartel,  1886. 
Wasserzug,  1882. 
Weill,  1850. 
Wilhelm,  1886. 
Wissemans,  1844. 
Wœstyn,  1845. 

Yanoski,  1833. 
Yung,  1847. 

Zevort,  1836. 
Ziegel,  1856. 


>  ê 


Î68  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BLKVRS 


CONSEIL   D'ADMINISTRATION 


Le  Conseil  d'Administration  se  trouve  composé  de  la  manière  sui- 
vante, pour  Tannée  1899  : 

Promotions.  , 

1831.  MM.  H.  Wallon,  C.  #,  quai  Conti,  25. 

1834.  Bouilli ERt  0.  #,  rue  de  Vaugirard,  33. 

4  ,    .  .  ±    ±        ,1844.  GifiARD  (Jules),    0.  #,  rond-point  Bu- 

Administrateursy  *\ 

.  <  geaud,  5. 

1861 .  Darboux,  0.  #,  rue  Gay-Lussac,  36. 

1865.  Lantoink,     &,     rue     de     Constant!- 

nople,    31 . 
MM. 
1843.  Boissier,  G.  0.  $j,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  fran- 
çaise,  membre  de  l'Académie  des    Inscriptions   et  Belles- 
Lettres,  professeur  au  Collège  de  France,  maître  de  confé- 
rences  à   l'Ecole  Normale,  président,  quai  Conti,  23  ;  élu 
en  1898. 
1858.  Ph.  Van  Tieghem,  0.  &,  membre  de  l'Académie  des  sciences, 
professeur  -  administrateur  du    Muséum,  vice-président,  rue 
•  Vauquelin,  22  ;  élu  en  1897. 
1855.  Gbrnkz,  #,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  secré- 
taire ;  rue  Saint-Sulpice,  18  ;  élu  en  1899. 
1869.  Dupuy  (Ernest),  &  inspecteur  général  de  l'enseignement  secon- 
daire, vice-secrétaire^  avenue  de  Montsouris,  2;  élu  en  189*7. 
1877.  Breton,    *,  de  la  maison  Hachette  et  C1*,  boulevard  Saint- 
Germain,  79,  trésorier  ;  élu  en  1899. 
1852.  Perrot,   C.    *,  membre  de   l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  directeur  de  l'École  Normale,  professeur  à  la 
Sorbonne,  élu  en  1899. 
1863.  Vidal  de  la  Blaohe,  #,  professeur  de  géographie  à  la  Sor- 
bonne ;  élu  en  1897. 
1866.  Tannery,  &,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale  ;  élu  en  1898. 


r^ 


DR  l.'tiCOLB  NOBMALB  209 


1861.  Giabd,  #,  professeur  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  5,  rue  Stanis- 
las ;  élu  eu  1899  (pour  un  an). 

1867.  Humbbrt  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet, 
boulevard  Saint-Germain,  207  ;  élu  en  1899. 

1869.  Chantavoinb,  #,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV, 
rue  du  Val-de-Grace,  9,  élu  en  1898. 

1873.  Appell,  0.  $,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  mécanique  rationnelle  à  la  Sorbonne,  rue  Le  Verrier,  6  ; 
élu  en  1898. 

1874.  Picard  (Emile),  #,  membre  de  l1  Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  rue 

Soufflot,  13,  élu  en  1899. 
1876.  DupuY(Paul),  #,  surveillant  général  à  l'École  Normale,  élu 

en  1897. 
1878.  Jaurès,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Toulouse,  en  congé,  ancien  député,  rue  de  Madame,  16  ;  élu 

en  1899  (pour  deux  ans). 


H 


270 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


LISTE  DES  CORRESPONDANTS 


Le  Conseil  d'administration  a  réglé  ainsi  qu'il  suit  la  liste  des  corres- 
pondants et  les  circonscriptions  qui  leur  sont  affectées  : 


Départements. 


Ain 


Aisne  . 
Allier 


Alpes-Maritimes 


Aroèchb  . 
Aroennes 
Aube..  .'. . 

Aude 


Aveyron,  Lozère. 


Basses-Alpes,  Bouches- 
du-Rhône 


Basses-Pyrénées 


Calvados. 


Cantal. 


Charente 


Correspondants. 

M.  Roux,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Bourg. 

|  M.  N. . . t  au  lycée  de  Laon. 

IM.  Cmtaignt,  proviseur  du  lycée  de  Mou- 
lins. 

M.    Talion  f    professeur    de   troisième  au 
lycée  de  Nice. 

|  M.  N . . . ,  au  lycée  de  Tournon . 

|  M.  N...,  au  lycée  de  Charleville. 

|  M.  Rèmond,  inspect,  d'académie  à  Trojes. 

M.   Sabatier,   professeur  de    physique  au 
lycée  de  Carcassonne. 

M, 

à  Rodez. 

M.  Delibes,  professeur  honoraire  d'histoire 

du  lycée  de  Marseille. 
M.  Blondêl,  professeur  de  philosophie  à  la 

Faculté  des  lettres  d'Aix. 

M.  Vanvincq,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Pau. 

M.  Neyreneuft  professeur  de  physique  à 
la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

M.  Bessièresy  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  d'Aurillac. 

M.  Lebard,  professeur  de  physique  au  lycée 
d'Angoulême. 


Départements. 

Charente-Inférieure  .  . 


DB  i/ÉGOLB  NORMALE 

Correspondants. 


274 


M.  Lusson,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  la  Rochelle. 


COBRÈZB 


Corse 


Côte-d'Or 


CÔTES-DU-NORD 


Deux-Sèvres, 


DORDOGNK 


Doubs 


Eure, 


Eure-et-Loir 


Cher,  Creuse |  M.  N. , . ,  à  Bourges. 

M.  Oudot,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Tulle. 

M.  N. . .,  au  lycée  de 

Bastia. 

M.  Recoura,  doyen  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Dijon,  rue  Pelletier  de  Cham- 
bure,  12. 

M.    Chrétien,  professeur   de  physique   au 
lycée  de  Saint-Brieuc. 

M.  Raingeard,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique du  lycée  de  Niort. 

M.  Yaïot,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Périgueux. 

M.  Cohenet,  doyen  de  la  Faculté  des 
lettres  de  Besançon. 

M.  Taratte,  professeur  honoraire  de  ma- 
thématiques du  lycée,  à  Evreux. 

M.  UAladerne,  professeur  de  physique  au 
lycée  de  Chartres. 

M.  Lesgoiirgues,  professeur  de  mathéma- 
£         ,  \      tiques  au  lycée  de  Brest. 

j  M.  Dupouy,  professeur  de  rhétorique  au 

f      lycée  de  Quimper. 

(jabd |  M.  Darboux,  proviseur  du  lycée  de  Nîmes. 

Gers |  M.  N... 

M.  Brunel,  doyen  et  prof,  de  mathémat. 

Gironde I      à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 

M.  Verdier,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

M.  Baillaud,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des 
sciences,  directeur  de  l'Observatoire  de 
Toulouse. 


H  AUTK-G  A  RONN  E ,  A  RIÈGE 


Haute-Loire |  M.  N. . . ,  au  Puy. 

Haute-Marne |  M .  N . . .,  à  Chaumont» 

Hautes-Pyrénées |  M.  N . . . ,  du  lycée  de  Tarbes. 


1 


Î71  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  "ÉLÈVES 

Départements*  Correspooditts. 

M.  Stouff,  professeur  honoraire  de  mathé- 
matiques du  lycée,  à  Vesoul. 

Haute-Savoie  et  Savoie  |  M.  i&twtV,  prof,  au  lycée  deCbambéry. 


Hautb-Saône, 


Haute-Vienne 


Hérault,   Pyrénées- 
Orientales 


M.  Berger,    professeur    de  rhétorique  au 
lycée  de  Limoges,  av.  Sain t-E loi. 

M.  Bronvilîe,  proviseur  honor.  du  lycée,  à 
Montpellier. 

M.  Lechartier,  doyen  et  prof,  de  chimie  à 
la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 
j  M.  Hébert ,  professeur  honoraire  de  phy- 
f      sique  du  lycée  à  Rennes. 

M. 

lycée  de  Châteauroux. 

Indrb-rt-Loirr      I  M"  Pùmài  professeur  de  mathématique* 

I      au  lycée  de  Tours. 


Ille-et-Vilainb 


Indre 


Isère,  Hautes -Alpes, 
Drôme 


Jura 


Landes. 


M.  Sentis,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Grenoble. 

M.  Guillon,   professeur  honoraire  à  Lods- 
le-Saunier. 

M.  Mathéf  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Mont-de-Marsan. 


r  I  M.  Bernard,  inspecteur  d' Académie  à  Saint- 

I       Etienne. 


Loiret 


Loir-et-Cher 


M.    Gallouedec,  professeur   d'histoire   au 
lycée  d'Orléans. 

M.  Nouél,  professeur  honoraire  de  physiqce 
du  lycée,  à  Vendôme. 

M.  Lefèvre,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Nantes. 


Loire-Inférieure 

Lot |  M.  N. . .,  au  lycée  de  Cahors. 

Lot-ei-Garonne I  M\ *?*"'  Profe8*eur  de  seconde  au  lvc* 

1       d  Agen. 

\k  t  .  I  M.  au 

Maine-et-Loire ,     ,    ., . 

lycée  d  Angers. 

M.  Frémiot,  professeur  de  mathématiques 


Manche 


au  lycée  de  Coutances. 


Département*. 


Marne 


Mayenne 


Meurthe  -  et  -  Moselle  , 
Vosges 


,  Meuse  .... 

NlÈVBE 


NORD 


Orne.   

Puy-de-Dôme,  Cantal.  . 


Rhône 


Sarxhe  . 


•  • 


i  Seine-Inférieure 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  273 

Correspondant** 

M.  Cornet,  inspecteur  d'académie  à  Châ- 

lons. 
M.  Vial,  professeur  de  rhétorique  au  lycée 

de  Reims. 

M.  Sinovr ,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Laval. 

M.  Le  Monnier,  professeur  de  botanique  à 
la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

M.  Marchai,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Bar-le-Duc. 

M.  Bouvet,  professeur   de  mathématiques 
au  lycée  de  Ne  vers. 
I  M.  Dami&n,  professeur  de  physique  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Lille. 

M.  Dupont,  maître  de  conférences  &  la 
Faculté  des  lettres  de  Lille. 

M.  Lefehvre  (Jules),  professeur  de  mathé- 
matiques au  lycée  de  Lille. 

M.  Martin,  professeur  de  philosophie  au 
lycée  de  Douai. 

M.  au 

lycée  de  Valenciennes. 

M.  Gomond,  professeur  honoraire  de  se- 
conde du  lycée,  à  Alençon. 

M.  Hauser,  chargé  de  cours  à  la  Faculté 
des  lettrés  de  Clermont. 

* 

M.  Fontaine,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Lyon. 
M.  Offret,  professeur   de  minéralogie  à  la 

Faculté  des  sciences. 
M.  Deis,  professeur  de  rhétorique  au  lycée 

de  Lyon. 

M.  Huriez,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  du  Mans. 

M.  Martinet,  professeur  de  mathéma- 
tiques au  Prytanée  militaire  de  La 
Flèche. 

M.  Lecaplain,  professeur  de  physique  au 
lycée  de  Rouen. 

M.  au  lycée 

du  Havre. 


18 


274 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 


Départements. 

Sein b-bt -Oise..  . 


Correspondants. 

M.   Sarradin,  professeur  de  seconde  an 
lycée  de  Versailles. 


I  MM.  les  membres  du  Conseil  d'adminis- 
tration, et  en  outre  : 

M.  Perrot,  directeur  de  l'École  Normale. 

M.  Humbert,  professeur  de  quatrième  au 
lycée  Condorcet. 

M.  SueruH,  censeur  des  études  du  lycée 
Saint-Louis. 

M.  Qazeau,  proviseur   du  lycée  Louise- 
Grand. 

M.  Jodin,  professeur  de  cinquième  au  lycée 
Montaigne. 

M.  Lehugeur,  professeur  d'histoire  au  ly- 
cée Henri  IV. 

M.  Dhombres,  proviseur  du  lycée  Charle- 
magne. 

M.  Brelet,  professeur  de  quatrième  au  lycée 
Janson. 

M.  Diète,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Buffon. 

AI   N         au  lvcéo  Voltaire 
SBÏ?B!  _0ISE,  Seink*et"  1  M.'  De^arâins,  professeur  de  rhétorique  au 

lycée  Michelet. 

M.  Staub,    professeur  de   rhétorique   au 
lycée  Lakanal. 

M.  Barau,  professeur   de   philosophie  an 
lycée  Carnot. 

M.  De  CampoUf   professeur  de  mathéma- 
tiques spéciales  au  collège  Rollin. 

M.  Godard,  agrégé,  docteur,  professeur  de 
physique  au  collège  de  Sainte-Barbe. 

M.  Laurent,   professeur    de  quatrième  au 
collège  Stanislas. 

M.   Haudiê,  professeur  de  littérature  au 
collège  Chaptal. 

M.  WoJf,  astronome  honoraire  de  l'Obser- 
vatoire. 

M.  Mascart,  professeur  de  physique  au  Col- 
lège de  France. 

M.   Sirren,    professeur    de     rhétorique   & 
l'Ecole  Alsacienne. 


Marne 


i, 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE 

Correspondants. 


275 


Vienne 


Départements. 

Somme  I  ^'  ^U^°^f  professeur  de  physique  au  lycée 

I       d'Amiens. 

Tarn |  M.  N. . .,  au  lycée  d'Albi.' 

Tarn-bt-Garonne |  M.  N. . .,  au  lycée  de  Montanban. 

Var |   W.Amignes,  proviseur  du  lycée  de  Toulon. 

Vaucluse |  M.  N. . . ,  à  Avignon. 

Vendée |  M.  N. . .,  à  la  Roche-sur-Yon. 

M.  Durrande,  doyen  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers. 

Yonne |  M.  N. . .,  professeur  au  lycée  de  Sens. 

M.    Jeanmaire ,    recteur    de    l'Académie 

d'Alger. 
M.  DauXj  proviseur  du  lycée  d'Oran. 

M.  Zahn,  directeur  à  l'École  industrielle  et 
commerciale  de  Luxembourg. 

|  M.  ,  à  l'École  française. 

M.  Homolle,  directeur  de  l'École  française 
d'Athènes. 


Algérie.  . . . 

Luxembourg 

Rome 

Athènes...  . 


»  j  M.  Versini,  chef  de  cabinet  du  Directeur  de 
l'enseignement. 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  D.  Gernbz,  secrétaire 
de  l'Association,  rue  Saint-Su lpice,  18. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises,  directement  ou  par  l'inter- 
médiaire des  Correspondants,  à  M.  Guillaume  Breton,  trésorier  de 
l'Association,  maison  Hachette  et  O,  boulevard  Saint-Germain,  *79. 
Elles  peuvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  3  des  statuts,  les  cotisations  doivent  être 
adressées  au  trésorier  avant  le  lor  juillet. 


\ 


ASSOCIATION   DBS   ANCIENS  BLBVKS 


STATUTS  W 


Art.  1".  L'Association  amical»  de  secours  des  anciens  èlhm  di 
¥  École  Normale  a  pour  objet  de  venir  en  aide,  au  moyen  d'une 
Caisse  de  secours,  à  ceux  de  ses  membres  qui  peuvent  avoir  besoin 
d'assistance. 

Art.  2.  Sont  admis  a  participer  aux  secours  les  Sociétaires,  leurs 
veuves  et  leurs  enfants. 

Par  exception,  et  sur  la  demande  d'un  Sociétaire,  des  secours  pour* 
ront  être  accordés  a  d'autres  membres  de  la  famille,  ou  même  à  das 
personnes  étrangères  qui  seraient  considérées  comme  ayant  tenu  lien 
de  parents  à  un  Sociétaire. 

Art.  3.  Les  Sociétaires  versent  une  cotisation  annuelle  dont  le  mi- 
nimum est  fixé  a  dix  francs.  Cette  cotisation  sera  exigible  dans  les  six 
premiers  mois  de  l'année  courante  (2). 

Les  Sociétaires  qui  auront  négligé  de  payer  leur  cotisation  annuelle 
seront  considérés  comme  démissionnaires,  après,  deux  ans  de  retard 
s'ils  habitent  le  territoire  continental  de  la  France,  après  trois  ans 
s'ils  résident  hors  de  France.  Ils  perdront  leurs  droits  aux  secours  de 
l'Association. 

Abt.  4.  La  Caisse  sera  administrée  par  un  Conseil  composé  de 
quinze  anciens  élèves,  élus  à  la  pluralité  des  suffrages  dans  la  Réunion 
géatada  ^iù  ira?»  lieu  chaque  année,  le  second  dimanche  de  janvier; 
les  membres  non  présents  à  Paris  à  l'époque  de  la  Réunion  générale 
potirron!  voter  par  correspond. in  ce. 

Li's  .vliiiini  orateurs  choisirent  parmi  eux  un  président,  un  vice-pre- 
bMbhi,  nu  ssci-Saire,  un  viee-seerêtaire  et  un  trésorier. 

IU  pourront   s'adjoindre   des  administrateurs  honoraires,  dont  le 


v.niblré  d'après  l'atis  dn  Cm 
■  |-Jrtr  à  »J  frana,  d'un  corn 
ilu  Président  de  1879  cl  de  i' 


DR  L'BGOLE  NORMALE  277 

|  nombre  ne  devra  pas  dépasser  cinq,  et  qui  seront  choisis  parmi  les 
membres  de  l'Association  appelés  trois  fois  par  l'élection  dans  le  sein 
du  Conseil.  Les  administrateurs  honoraires  auront  voix  délibérative. 

Art.  5.  Le  Conseil  d'administration  sera  renouvelé  annuellement 
par  tiers  :  le  sort  décidera  des  deux  premiers  tiers  sortants. 
Les  membres  sortants  pourront  être  réélus. 

Art.  6.  La  présence  de  sept  membres  électifs  sera  nécessaire  pour 
que  les  délibérations  du  Conseil  soient  valables. 

Art.  1.  Le  président  représentera  l'Association  en  justice  et  dans  les 
actes  de  la  vie  civile. 
1     Art.  8.  Toute  demande  de  secours  devra  être  faite  et  motivée  par 

écrit   et  adressée  au  secrétaire  qui  en  saisira  le  Conseil  dans  le  plus 
|  bref  délai. 

Art.  9.  Le  trésorier  sera  chargé  des  fonds,  dont  il  ne  pourra  dis- 
|  poser  qu'en  vertu  d'une  délibération  du  Conseil  et  sur  un  mandat  signé 
du  président  et  du  secrétaire. 

Les  excédents  de  recettes  disponibles  seront  placés  en  fonds  publics 
français,  en  actions  de  la  Banque  de  France,  en  obligations  du  Crédit 
foncier  de  France,  ou  en  obligations  de  Chemins  de  fer  français  émises 
par  des  Compagnies  auxquelles  un  minimum  d'intérêt  est  garanti  par 
l'Etat. 

Art.  10.  Chaque  année,  le  trésorier  rédigera  un  compte  détaillé  des 

m 

recettes  et  dépenses  qui  sera  soumis  à  l'approbation  du  Conseil.  Il  sera 

fait  un  rapport  à  l'Assemblée  générale,  sans  que  toutefois  les  noms  des 

personnes  secourues  soient  mentionnés. 

» 
Art.  11.  Les  ressources  de  la  Société  se  composent  :  du  produit  des 

cotisations,  des  revenus  de  biens  de  toute  nature,  du  produit  des  dons 
tet  legs  régulièrement  autorisés. 

Les  délibérations  relatives  à  des  acquisitions,  aliénations,  ou  échanges 
d'immeubles,  ou  à  l'acceptation  des  dons  et  legs  seront  soumises  à  l'ap- 
probation du  Gouvernement. 

Art.   12.  L'Association  arrêtera  un  règlement  intérieur  qui  sera 

tournis  à  l'approbation  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 
■ 
Art.  13.  Les  présents  Statuts  ne  pourront  être  modifiés  qu'en  vertu 

d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale,  prise  à  la  majorité  des  trois 

Fukrts  des  votes  exprimés,  et  approuvée  par  le  Gouvernement. 
Les  membres  absents  pourront  voter  par  correspondance. 


• 

L 


278  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Art.  14  et  dernier.  La  dissolution  de  l'Association,  si  elle  est  de- 
mandée par  un  ou  plusieurs  de  ses  membres,  ne  pourra  être  prononcée 
que  suivant  les  formes  prescrites  par  l'article  précédent. 

En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  la  dévolution  et  l'emploi  de  son 
actif  feront  l'objet  d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale  qui  sera 
soumise  à  l'approbation  du  Gouvernement. 


•     RÈGLEMENT  INTERIEUR  . 

ARRÊTÉ  CONFORMÉMENT  A  L'ARTICLE  12  DES  STATUTS  ET   APPROUVÉ 
PAR  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 


Art.  1er.  Le  Conseil  d'administration,  dans  l'application  de  Fart. # 
des  statuts,  ne  vote  de  secours  que  pour  une  année.  11  ne  renouvellerai 
un  secours  que  sur  une  demande  présentée  dans  la  même  forme  que  la 
première.  I 

Art.  2.  Le  Conseil  déterminera,  chaque  année,  d'après  l'état  de  il 
caisse,  le  chiffre  maximum  des  secours  qui  pourront  être  accordés. 

Art.  3.  Le  Conseil  établira,  à  la  fin  de  chaque  année,  la  liste  d 
membres  que  l'Association  aura  perdus.  Il  fera  imprimer  les  notice 
nécrologiques  écrites  en  mémoire  de  ces  morts  par  les  membres  d 
l'Association. 

Art.  4.  Le  Conseil  se  tiendra  en  communication  avec  les  membre 
de  l'Association  par  des  Correspondants  qu'il  désignera.  11  sera  nomffi 
un  correspondant  au  moins  par  Académie. 

Art.  5.  Le  Secrétaire  (art.  4  des  Statuts)  sera  chargé  de  la  correi 
pondance,  du  dépôt  des  papiers  et  registres,  de  la  rédaction  des  délibé 
rations  ;  il  surveillera  l'impression  des  pièces  qui  seront  publiées 
particulièrement  d'un  compte  rendu  annuel  où  sera  inséré  le  Rappoi 
du  Trésorier  prévu  par  l'art.  10  des  statuts. 


i 


i 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Paies. 

Allocution  du  Président 1 

Liste  dea  membres  décédés 4 

Notices  par  ordre  de  promotion 5 

Compte  rendu  des  recettes  et  des  dépenses 151 

Situation  de  la  caisse ». 156 

Résultat  des  élections 157 

Liste  des  donateurs  de  l'Association 159 

Liste  des  membres  souscripteurs  perpétuels 163 

Liste  des  membres  de  l'Association  par  ordre  de  promotion 175 

Liste  des  membres  par  ordre  alphabétique ....  183 

Liste  par  ordre  de  promotion  des  membres  décédés 231 

Liste  par  ordre  alphabétique  des  membres  décédés 253 

Composition  du  Conseil  d'administration 268 

Liste  des  correspondants : 270 

Statuts 276 


i 


TIR8AIf.LB8,  CMF,  IMPRIMEUR,  RDI  DUPLISSI8,  59. 


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1900  (14  JANVIER) 


ASSOCIATION  AMICALE 


DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


DB 


L'ÉCOLE  NORMALE  SUPERIEURE 


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4PR2  5ig7. 


ONtVfcaUil  Qt 


VT: 


PARIS 

LIBRAIRIE  LÉOPOLD  CERF 

12,    RUE   SAINTE-ANNE,    12 


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ASSOCIATION 

DES 

AHCIEKS  ÉLÈVES  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 

FONDÉE  LE  1"  JANVIER  1846 


53-  RÉUNION  GÉNÉRALE  ANNUELLE 
(U  Janvier  1900} 

Cette  réunion  a  lieu  à  l'École  Normale,  dans  la  salle  des  Actos,  sous 
la  présidence  de  M.  Boissîer,  préaident  du  Conseil  d'administration. 

Cent  dix  membres  sont  présents. 

A,  une  heure  un  quart,  la  séance  est  ouverte.  M.  le  Président  pro- 
nonce l'allocution  suivante  : 


Mes  chbrs  Camarades, 


!^  ''-'  5  1Q7 


fcfgÉL* 


Je  me  félicite  d'avoir,  encore  une  fois,  fort  peu  de" 
la  preuve  que  cette  année,  si  agitée  pour  tout  le  monde,  a  été  très  calme 
cher  nous.  Pendant  qu'ailleurs  le  temps  se  pissait,  ou  plutôt  se  perdait,  en 
discussions  stériles,  ici  on  a  travaillé  :  —  Que  pouvait-on  taire  de  mieux?  — 
Et,  si  vous  vouliez  savoir  à  quoi  l'on  a  travaillé,  je  n'aurais  qu'il  vous  citer  les 
titres  des  ouvrages  qui  ont  valu  des  récompenses  à  nos  camarade!  d  iris  les 
diverses  Académies.  Le  nombre  en  est  considérable,  les  sujets  eu  sont  trfis 
variés.  Dans  presque  tous  les  sentiers  des  connaissances  humâmes,  quelques- 
uns  des  nôtres  sont  engagés  ;  plusieurs  ont  déjà  poussé  Tort  avant,  et,  comme 
ils  sont  pour  la  plupart  jeunes  et  vaillants,  ils  ne  s'arrêteront  pas  eu  route.  Par 
malheur,  le  temps  ne  me  permet  pas  de  m 'étendre  autant  que  je  le  voudrais  ; 
il  but  que  je  me  borne,  selon  l'usage,  à  vous  énumérer  séûbemefit  les  noms 
de  nos  lauréats.  A  l'Académie  française,  où  la  moisson  a  été  In  plus  abondante» 
ce  sont,  avec  le  père  Baudrillart,  MM.  Parigol,  Joly,  Jean  Guiraud,  Struwski, 
Marcel  Manon,  Lacour-Gayet,  Zyromski,  l'oyard,  Gasté,  Desrousscaux;  aux 
Inscriptions,  MU.  Cartauit,  Fougères,  Hicmann,  Gœlier  ;  MM.  Pntlier  ei  Pierre 
Paris  ont  obtenu  des  subsides  pour  leurs  travaux.  L'Académie  des  sciences  a 
récompensé  tilt.  Cesserai,  Alfred  Giard,  Drach,  Le  Hoy,  ClOlIflry,  MobiiII  et 
Pierre  Janet;  celle  des  sciences  morales,  M.  Debidour.  Pour  achever  ce  qui 
concerne  l'institut,  rappelons  que  M.  Edmond  Pottier  a  été  nommé  membre  et 

i 


2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 

M.  Gaucklcr  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions,  M.  Méray,  corres- 
pondant de  l'Académie  des  sciences,  et  qu'enfin,  à  l'Académie  des  sciences 
morales,  M.  Théodule  Ribot  a  remplacé  M.  Nourrisson,  dans  cette  section  de 
philosophie  que  la  mort  a  fauchée  cette  année. 

De  ce  côté,  vous  le  voyez,  tout  va  bien.  Nous  n'avons  pas  non  plus  à  nous 
plaindre  de  notre  situation  financière.  Les  libéralités,  qui  augmentent  notre 
petite  fortune,  et  nous  permettent  de  suffire  à  peu  près  à  toutes  nos  charges,  ne 
nous  ont  pas  plus  manque  cette  année  que  les  précédentes.  L'élan  est  donné; 
espérons  qu'il  ne  s'arrêtera  pas.  J'ai  le  devoir  de  payer  notre  dette  de  grati- 
tude à  tous  ceux  qui  nous  viennent  en  aide.  Ce  sont  d'abord  M—  Juglar, 
MM.  Joseph  Bertrand,  Troost,  Ernest  Lamy,  Roux,  Gauthier- Villars,  Weil, 
Hautefcuille,  dont  Je  vous  redis  les  noms  tous  les  ans  parce  qu'ils  renouvellent 
tous  les  ans  leur  généreuse  assistance.  Le  plus  grand  service  que  nous  rendent 
ces  bienfaiteurs  persévérants,  c'est  que,  la  générosité  étant  contagieuse,  leur 
exemple  en  suscite  d'autres.  Voici  M.  Jules  Girard  qui  nous  remet  500  francs 
pour  la  troisième  fois,  et  notre  «  récidiviste  »  des  années  précédentes  qui  per- 
siste à  nous  envoyer  ses  200  francs  par  la  poste,  sans  vouloir  davantage  nous 
dire  son  nom.  A  côté  de  ces  libéralités  réitérées,  et  qui  deviennent  des  habi- 
tudes, il  y  a  celles  qui  ont  été  déterminées  par  des  circonstances  particulières. 
C'est  ainsi  que  MM.  Lucien  et  André  Dutilleul,  des  amis  du  dehors,  nous  ont 
adressé  200  francs  chacun  par  l'intermédiaire  de  M.  Van  Tieghem.  M-#  Viollette 
nous  donne  200  francs  en  mémoire  de  son  mari,  que  nous  avons  perdu  il  y  a 
deux  ans.  Nous  avons  reçu  210  francs  de  M.  Eugène  Moncourt,  qui,  réalisant 
une  pensée  pieuse,  a  voulu  que  son  frère,  Edme  Moncourt,  qui  est  mort  en 
1861,  jeune  encore  et  plein  d'avenir,  figurât  sur  nos  listes  comme  souscripteur 
perpétuel.  Sur  le  prix  d'Ormoy,  que  l'Académie  des  sciences  lui  a  décerné, 
M.  Giard  a  prélevé  300  francs  pour  notre  association.  Le  père  Baudrillart,  à 
qui  l'Académie  française  avait  accorde  une  des  plus  belles  récompenses  dont 
elle  dispose,  le  Grand  prix  Gobcrt,  m'écrivit  aussitôt  «  qu'il  devait  trop  à  l'École 
Normale  pour  ne  pas  lui  faire  une  petite  part  dans  le  prix  qu'il  venait  d'obtenir» 
et  11  m'adressa  300  francs.  M.  Brédif,  recteur  de  l'Académie  de  Besançon,  qui, 
après  une  longue  et  honorable  carrière  dans  l'enseignement  et  l'administration, 
a  demandé  prématurément  sa  retraite,  au  moment  de  quitter  la  vie  active,  a 
Voulu,  comme  il  dit,  payer  à  l'École  sa  dette  d'affection  et  de  reconnaissance, 
et  nous  a  donné  2,400  francs  ;  enfin,  au  mois  d'avril  dernier,  au  milieu  des  fêles 
triomphales  de  Lille,  M**  Pasteur,  souhaitant  que  notre  association  se  réjouit 
avec  elle  des  honneurs  qu'on  rendait  à  la  mémoire  de  son  mari,  a  ajouté 
1,000  francs  à  ce  qu'il  nous  avait  déjà  donné.  Vous  comprenez  pourquoi  celle 
libéralité  nous  a  particulièrement  touchés  et  ce  qu'il  y  a  d'honorable  pour 
l'École  à  être  associée  de  quelque  manière  à  la  gloire  de  Pasteur. 

Je  ne  veux  pas  oublier  deux  petits  faits  qu'il  ne  me  semble  pas  inutile  de 
mentionner.  L'abbé  Thcuon  qui,  vous  le  savez,  a  fondé  l'École  Bossuet,  dans 
un  esprit  sincèrement  universitaire,  en  même  temps  qu'avec  une  pensée 
chrétienne,  a  fait  partie  de  notre  association  tant  qu'il  a  vécu.  Quelques-uns 
de  ses  élèves  ont  voulu  qu'il  lui  appartînt  encore  après  sa  mort  et  ils  ont  réuni 
la  somme  de  240  francs  pour  qu'il  fût  mis  au  nombre  de  nos  souscripteurs 
perpétuels.  «  L'abbé  Thenon,  nous  disent-ils,  a  beaucoup  aimé  l'École;  il  nous 
a  appris  à  l'aimer.  Nous  serions  heureux  de  voir  figurer  son  nom  parmi  ceux 
tiont  elle  veut  garder  le  souvenir.  » 


t 


DE  L'éCOLB  NORMALB  3 

En  1895,  quelques-uns  de  nos  plus  jeunes  camarades  eurent  l'idée  de  réunir 
quelques  croquis  légers,  d'une  fantaisie  un  peu  vive,  qu'expliquait  et  qu'excu- 
sait la  gaité  du  centenaire,  et  les  publièrent  sous  ce  titre  :  Les  Normaliens 
peints  par  eux-mêmes,  —  il  s'agissait,  bien  entendu,  des  Normaliens  de 
vingt  ans.  —  Quoique  ce  petit  livre  ne  s'adressât  qu'à  quelques  initiés,  il  fit  ses 
frais,  chose  rare;  et  même,  tout  compte  fait,  il  resta  un  petit  bénéfice  que  les 
auteurs  nous  ont  abandonne.  Puisse  ce  sacrifice  de  leurs  premiers  droits  d'au- 
teur porter  bonheur  dans  la  suite  à  nos  Jeunes  écrivains  qui  débutent  ! 

Encore  un  mot,  mes  chers  camarades.  Notre  réunion  annuelle  est  pour  nous 
un  jour  de  fête.  Nous  y  retrouvons  d'anciens  amis  que  nous  avons  rare- 
ment Toccasion  de  rencontrer  ailleurs.  Mais,  hélas  !  nous  ne  les  retrouvons 
pas  tous,  il  en  manque  toujours  quelques-uns  et  souvent  de  ceux  que  nous 
avions  le  plus  de  plaisir  à  revoir.  Trente-six  ont  disparu  cette  année.  C'est 
beaucoup;  et  au  dernier  moment,  quand  nous  pensious  que  la  liste  était  close, 
il  a  fallu  y  ajouter  notre  cher  camarade  Lévéque,  que  nous  avons  perdu,  il  y 
a  quelques  jours.  Presque  en  tête  de  la  liste  funèbre  je  trouve  le  nom  de 
M.  Bou illier,  auquel  je  dois  un  souvenir  particulier  parce  qu'il  a  appartenu 
pendant  vingt-huit  ans  à  notre  Conseil  d'administration.  Il  y  apportait  sa 
brusque  franchise  et  cette  apparence  de  rudesse  qui  cachait  un  si  bon  cœur. 
C'était  un  parfait  honnête  homme,  qui  ne  se  croyait  pas  obligé  à  changer 
d'opinion  quand  on  changeait  de  régime,  et  qui  disait  la  vérité  à  tout  le 
monde,  même  à  ceux  qui  n'étaient  pas  disposés  à  l'entendre.  Je  ne  veux  pas 
oublier  non  plus  M.  Tournier,  qui  a  été  si  longtemps  maître  de  conférences  à 
l'École;  il  l'aimait  avec  une  passion  jalouse,  il  n'a  jamais  voulu  la  quitter  et  y 
jouissait  d'une  popularité  méritée.  M.  Tournier  nous  rappelait  tout  à  fait  les 
savants  du  XVI#  siècle;  11  avait  conservé  quelque  chose  de  l'originalité  de 
leurs  manières  et  des  bizarrerjes  de  leur  humeur,  mais  il  possédait  aussi  leur 
érudition  ingénieuse  et  profonde.  On  va  vous  parler  de  Janet  et  de  Sarcey,  sur 
lesquels  j'aurais  aimé  à  m'étendre.  Des  autres  le  temps  ne  me  permet  de  rien 
dire,  sinon  que  ce  furent  des  gens  utiles,  dévoués,  qui  ont  fait  leur  œuvre, 
tous  avec  conscience,  quelques-uns  avec  éclat.  La  mort,  comme  toujours,  a 
frappé  au  hasard;  elle  n'a  pas  épargné  la  jeunesse,  mais  elle  a  surtout  atteint 
Page  mûr  :  c'est  dans  l'ordre.  Des  générations  primitives  de  l'École,  il  ne  reste 
plus  personne.  Celles  de  1830  à  1840  n'ont  conservé  que  quelques  rares 
survivants,  parmi  lesquels  notre  vénérable  doyen,  M.  Wallon,  qui  suffit  encore 
à  toutes  ses  tâches  et  accomplit  si  vaillamment  tous  ses  devoirs.  Nous  venons 
ensuite,  nous  autres,  les  promotions  de  1840  à  1850,  bien  diminués  aussi,  bien 
réduits,  ayant  perdu  sur  le  chemin  beaucoup  des  nôtres,  et  les  meilleurs.  Nous 
voilà  donc,  à  notre  tour,  devenus  des  ancêtres:  c'est  un  honneur  médiocre- 
ment enviable  et  qui  suggère  des  réflexions  mélancoliques.  Nous  savons  bien 
que  nous  ne  sommes  pas  destinés  à  le  garder  longtemps.  J'ignore,  quand 
d'autres  auront  pris  notre  place,  le  jugement  qu'on  portera  sur  nous.  Ce  que 
je  souhaite  de  tout  cœur  c'est  qu'on  dise  que  nous  avons  tenu  à  conserver  à 
notre  association  son  véritable  caractère,  que  nous  avons  tout  fait  pour  qu'elle 
restât  un  lieu  privilégié  où  la  politique,  qui  gâte  tout,  ne  pénètre  pas.  Par  le 
temps  qui  court,  c'est  une  bonne  fortune  rare  que  de  pouvoir  trouver  quelque 
part  une  sorte  d'asile,  protégé  contre  les  vents  du  dehors,  où  la  charité  ras- 
semble ceux  qu'ailleurs  les  opinions  divisent,  où  l'on  puisse  oublier  un  moment 
les  passions  mesquines  de  l'âge  mûr  au  souvenir  des  rêves  généreux  de  la 


4  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

jeunesse.  Ne  commettons  pas  la  faute  d'y  renoncer;  au  milieu  de  toutes  ces 
divisions,  où  se  consume  la  France,  gardons  au  moins,  mes  chers  camarades 
la  fraternité  de  l'École  il). 


LISTE  DES  MEMBRES  DÉCÉDÉS  EN  4899. 

MM.  Ménâtrel  (1832),  Inspecteur  honoraire  d'académie  à  Périgueux. 

Bouillier  (1834),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  secondaire,  ancien 
directeur  de  l'Ecole  Normale,  S.  P. 

Mondot  (1834),  vice-recteur  honoraire  de  la  Corse,  S.  P. 

Wibsener  0835),  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Louis- le-Grand, 
S.  P.  (2) 

Loir  (1837),  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Lyon. 

Poihsignon  (1837),  inspecteur  honoraire  d'académie. 

Rbvillout  (1839),  professeur  honoraire  de  littérature  française  de  la  Fa- 
culté des  lettres  de  Montpellier. 

Chahbon  (1841),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le- 
Grand,  S.  P. 

Janjst  (1841),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  honoraire  de  Philosophie  è  la  Sorbonne,  S.  P. 

Dupré  (1844),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P. 

Carqn  (1845),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Bor- 
deaux. 

Sarcky  (1848),  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  S.  P. 

Yiant  (1&8),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis-le- 
Graud. 

Tourmer  (1850),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques 
à  l'Ecole  Normale,  directeur  d'études  à  l'École  pratique  des  Hautes 
Etudes,  S.  P. 

Stouff  (1851),  inspecteur  honoraire  d'académie. 

Courbaud  (1853),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Condorcet. 

Hervé  (1854),  membre  de  l'Académie  française,  directeur  politique  du 
Soleil,  S.  P. 


(1)  Laplupartde  nos  camarades  apprendront  avec  peine  que  l'École  a  perdu  sa  vieille 
infirmière,  Madame  Callot.  Mariée  à  un  chef  d'atelier  de  physique  qui  appartenait  à 
l'École  depuis  1827,  elle  y  était  entrée  elle-même  comme  lingère  en  1846  :  elle  était 
la  première  personne  qui  eût  habité  les  bâtiments  de  la  rue  d'Ulm.  EUe  a  été  infir- 
mière pendant  trente-quatre  ans  et,  âgée  de  quatre-vingt-trois,  n'a  cessé  son  service 
que  peu  de  temps  avant  sa  mort.  Par  son  tact  et  son  dévouement  eUe  a  rendu  les 
plus  grands  services  à  la  maison  et  laissé  un  souvenir  reconnaissant  à  tous  ceux 
qu'eUe  a  soignés  dans  quelque  maladie  sérieuse.  Nous  sommes   heureux  de  pouvoir 

nnoncer  que  sa  succession  a  été  confiée  à  la  veuve  d'un  de  nos  camarades. 

(2)  Décédé  en  1898. 


r 


DE  l'écolb  normale  5 

MM.  Tabattb  (1855),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  d'É- 
vreux. 

Neyrkneup  (1861),  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Gaen. 

Pbllkrin  (1862),  ancien  professeur  de  physique  à  l'École  de  Médecine  de 
Nantes,  8.  P.  (1) 

Lusson  (1864),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  la  Rochelle. 

Dubois  (Edmond)  (1865),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de 
Médecine  d'Amiens,  8.  P. 

Rouard  (1867),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. 

Zjsllkr  (1868),  professeur  adjoint  d'histoire  à  la  Sorbonne,  répétiteur  de 
littérature  et  d'histoire  à  l'École  Polytechnique. 

Lebard  (1876),  professeur  de  physique  au  lycée  d'Angoulême. 

Gardillon  (1877)  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albi. 

David-Sauvageot  (1878)  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas. 

Fabre  (1879),  maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  bibliothé- 
caire de  Tlnstitut  de  France,  S.  P. 

Gribss  11880),  professeur  de  malhématiques  au  lycée  Gharlemagne. 

Sibuet  (1890),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Montpellier. 

Dupkrray  (1892),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  prépara- 
toire à  renseignement  supérieur  de  Nantes. 

Cambronnb  (1893)  agrégé  des  sciences  naturelles,  préparateur  de  géolo- 
gie à  la  Sorbonne. 

Chavanne  (Paul)  (1897),  élève  de  la  section  des  lettres. 

David  (1898),  élève  de  la  section  des  sciences. 


NOTICES  SDR  LES  MEMBRES  DÉCÉDÉS 

» 

Promotion  de  1S32.  —  Ménktrel  (Pierre-Auguste),  né  le.  11  février  1812,  à 
Poissons  (Haute-Marne),  décédé  à  Périgueux,  le  6  mai  1899  (2). 

J'aurais  souhaité  qu'une  voix  plus  autorisée  que  la  mienne,  plus  intime,  plus 
familière  au  membre  de  l'Université  que  nous  accompagnons  a  sa  dernière 
demeure  pût,  en  lui  disant  un  suprême  adieu,  exposer  ici  ses  idées  et 
son  enseignement  philosophiques,  et  rappeler  son  administration  dans  la 
Dordogne. 

Hais  je  croirais  manquer  à  mon  devoir  si,  proviseur  du  lycée  où  il  a  exercé 
avec  honneur,  je  ne  rendais  à  notre  ancien  professeur  de  philosophie  un 
dernier  hommage  et,  si  je  ne  venais  religieusement  lui  donner  avec  vous,  un 
dernier  et  confraternel  salut. 


(1)  Décédé  en  1898. 

(2)  Nous  reproduisons  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Lanoue,  proviseur 
du  lycée  do  Périgueux. 


6  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

11  est  aussi  un  autre  titre  qui  m'invite  à  parler  sur  sa  tombe,  c'est  qu'il  fut  un 
Périgourdin  d'adoption.  Il  s'éprit  de  ce  ciel  doux,  et  clément  du  Perigord,  qui 
devait  réchauffer  et  prolonger  sa  vieillesse,  il  aima  ce  pays  généreux  et  il  le 
préféra  à  son  foyer  natal;  il  s'y  intéressa,  et  il  voulut  y  rester;  il  y  vécut 
longtemps,  très  longtemps;  il  y  a  passé  plus  de  cinquante  ans;  sa  carrière  s'y 
est  accomplie  presque  en  entier.  Enfin,  selon  ses  vœux,  il  reposera  dans  cette 
ville  hospitalière  de  Périgueux  qu'il  affectionnait  comme  un  vrai  fils. 

Pierre-Auguste  Ménetrel,  élait  ijé  en  février  1812,  à  Poissons,  daus  la  Haute- 
Marne.  Eu  1832,  à  20  ans,  il  entrait  à  l'École  Normale  supérieure,  où  il  passa 
deux  ans.  D'une  constitution  maladive,  il  vécut  plus  à  l'infirmerie  qu'aux  cours- 
comme  il  se  plaisait  à  le  dire  lui-même  lorsqu'il  parlait,  dans  son  extrême  et 
vaillante  vieillesse,  des  inquiétudes  que  lui  avait  autrefois  données  sa  santé. 
Aussi,  ne  put-il  préparer  ni  l'agrégation,  ni  la  licence.  En  1834,  en  sortant  de 
l'École  Normale,  il  fut  nommé  professeur  de  philosophie  au  collège  de  Bergerac, 
d'où  il  alla  aux  collèges  de  Tulle  (1835),  de  Dole  (1836),  de  Pau  (1842). 

On  l'avait  envoyé  à  Pau  pour  refaire  sa  santé.  Il  put  y  travailler  suffisamment 
pour  passer  avec  succès,  deux  ans  après,  devant  la  Faculté  de  Paris,  les 
examens  de  la  licence  es  lettres.  En  1844,  la  licence  était  encore  un  grade 
rare  qui  recommandait  à  juste  titre  un  fonctionnaire  de  l'Université. 

En  1849,  Ménetrel  revint  en  Perigord,  où  il  occupa  la  chaire  de  philosophie 
de  notre  lycée,  qui  venait  d'être  fondé  depuis  peu  de  temps.  11  y  fit  de  bons  élèves 
qui  se  souviennent  encore  du  sérieux  et  de  l'élévation  de  ses  cours.  Son 
enseignement  eut  de  brillants  succès  aux  Concours  académiques,  et  j'ai  pu 
retrouver  dans  nos  palmarès  du  lycée  les  noms  de  quelques-uns  de  ses  élèves 
lauréats:  Dau vergue,  Mérimée,  Gadaud,  Moyrand,  qu'il  m'est  agréable  de 
rappeler  ici,  dans  une  pensée  de  pieuse  reconnaissance  pour  leur  ancien 
maître. 

La  délicatesse  de  sa  santé  et  les  fatigues  de  sa  classe  l'engagèrent  à  chercher 
un  repos  dans  l'Administration  académique. 

Il  fut  nommé  Inspecteur  d'académie  à  Guéret  d'où  il  retourna  bientôt  a 
Périgueux  pour  y  remplir  les  mêmes  fonctions. 

Il  fut  inspecteur  d'académie  de  la  Dordogne  pendant  une  dizaine  d'années. 
C'est  lui  qui  organisa  à  Périgueux,  sous  l'Empire,  les  premiers  cours  secondaires 
de  jeunes  filles.  Ce  ne  fut  pas  sans  difficultés  et  sans  résistances.  Lorsque  ses 
longs  et  honorables  services  lui  eurent  fait  obtenir  cette  récompense  qui 
couronne  si  rarement  les  meilleures  carrières  universitaires,  les  insignes  de  la 
Légion  d'honneur,  il  voulut  se  reposer  définitivement.  L'inspection  académique 
ne  lui  avait  pas  donné  le  repos  et  la  santé  qu'il  croyait  y  trouver,  et  il  prit  sa 
retraite  avant  l'âge,  à  57  ans,  en  1869. 

Malade  pendant  toute  sa  carrière  universitaire,  la  santé  lui  revint  avec  la 
retraite,  contrairement  à  l'ordinaire,  dès  lors,  il  fut  alerte  et  vigoureux,  et, 
pendant  trente  ans,  ce  moribond  d'autrefois  sembla  défier  la  mort. 

11  vécut  sans  préoccupation,  mais  non  sans  activité  intellectuelle  et  physique. 
Il  se  fit  remarquer  par  une  charité  inépuisable  envers  les  serviteurs,  les 
pauvres,  les  anciens  élèves  malheureux,  les  maisons  de  secours  et  de  retraite. 
Il  donna  des  soins  à  la  Bibliothèque  populaire  dont  il  était  le  vice-président,  et 
il  explora  le  déparlement,  en  curieux,  en  archéologue,  en  historien. 

U  aimait  beaucoup  la  vie  de  plein  air.  Chaque  jour,  par  tous  les  temps,  il 
faisait  de  longues  promenades  dans  le  voisinage  de  Périgueux.  C'est  dans  une- 


J 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  7 

de  ces  excursions  au  camp  de  César  que  je  fis  sa  connaissance,  dès  mon 
arrivée  à  Périgueux.  Je  pus  apprécier  tout  ce  qu'il  y  avait  en  lui  de  finesse 
d'esprit,  de  délicatesse  du  cœur,  d'érudition  locale,  d'affection  pour  le  Périgord. 
Nous  lûmes  dans  une  communauté  de  sentiments  périgourdins  qui  nous  lia 
rapidement,  et  j'ai  souvent  regretté  que  mes  occupations  administratives  ne 
m'aient  pas  permis  d'avoir  avec  lui  de  plus  longs  entretiens,  d'user  de  son 
expérience,  de  me  laisser  pénétrer  par  la  haute  et  véritable  philosophie  qui 
ranimait. 

Car  il  fut  un  philosophe  au  vrai  sens  du  mot.  Sa  vie  longue  et  tranquille  nous 
laisse  un  exemple  et  un  enseignement,  tille  nous  montre  surtout  que  la 
sagesse  consiste  non  dans  un  puissant  esprit,  mais  dans  un  esprit  prudent  et 
avisé,  que  la  santé  la  plus  robuste  et  la  plus  bouillante,  si  elle  est  irréfléchie, 
s'effeuille  facilement,  disparaît  vite,  et  vaut  peu  à  côté  d'une  santé  plus 
délicate,  que  la  raison  soutient  et  vivifie. 

Son  existence  de  près  de  88  ans  permet  d'affirmer  que  l'esprit  sain  fait  le 
corps  sain,  que  la  bonne  santé  morale  fait  la  bonne  santé  physique,  et  peut 
conduire  à  la  sérénité  de  la  vieillesse. 

Cette  prudence,  celte  sagesse,  ce  bon  esprit  philosophique  aux  principes 
moraux  élevés  qu'il  avait  longtemps  enseignés,  ces  sentiments  de  charité,  qui 
l'honoraient,  et  qu'il  a  témoignés  jusqu'à  ses  derniers  moments,  lui  ont  donné 
une  vie  heureuse  et  une  vieillesse  tranquille,  exempte  de  souffrances  ;  ils 
l'ont  .préparé  à  la  mort  qu'il  avait  entrevue  dans  les  premiers  élans  de  sa 
jeunesse  maladive  et  qu'il  a  acceptée,  sans  trouble,  comme  rentrée  dans  un 
doux  repos  éternel,  après  une  carrière  et  une  existence  bien  remplies. 

Au  nom  de  l'Université,  au  nom  de  l'Inspection  académique  et  du  Lycée,  au 
nom  des  maîtres  et  des  élèves  qui  apportent,  en  pieux  souvenir,  une  couronne 
sur  sa  tombe,  qu'il  reçoive  ce  suprême  et  sympathique  hommage. 

Promotion  de  1834.  —  Bouillier  (Francisque) ,  né  à  Lyon  en  1813,  décédé  à 
Simandres  (Isère),  le  26  septembre  1899. 

F.  Bouitlier  a  écrit  lui-même,  deux  ans  environ  avant  qu'elle  prit  (In,  le 
récit  de  sa  vie,  et  cette  sorte  de  mémoire  autobiographique,  qu'il  appelle, 
avec  sa  simplicité  ordinaire,  son  curriculum  vite,  fait  si  bien  connaître 
l'homme,  un  tel  accent  de  sincérité  et  de  modestie  vraie  s'y  fait  sentir,  que 
l'on  voudrait  pouvoir  se  borner  ici  à  en  reproduire  le  texte  :  du  moins,  en 
userons-nous  amplement.  «  Pour  achever  ma  biographie,  dit  F.  Bouillier  en 
terminant,  une  autre  main  n'aura  plus  qu'à  y  ajouter  la  date  de  ma  dernière 
heure.  »  Qu'il  nous  soit  permis  d'ajouter  autre  chose  :  le  témoignage  que 
F.  Bouillier  ne  pouvait  se  décerner  à  lui-môme,  et  que  tiennent  à  lui  rendre 
ceux  qui  l'ont  connu,  ceux  notammeut,  puisqu'une  gratitude  spéciale  en  fait 
ses  obligés,  dont  il  a  été  le  maître,  ceux  qui,  comme  l'auteur  de  cette  notice, 
ont  eu  l'honneur  de  compter  parmi  ses  élèves,  lorsqu'il  dirigeait  noire  Ecole 
Normale,  qui,  lorsqu'il  exerçait  ses  fonctions  d'Inspecteur  général,  ont  éprouvé 
sa  bienveillance,  et  qui  d'ailleurs  espèrent  avoir  tiré  un  assez  grand  profit  de  ses 
œuvres  et  de  sa  pensée  philosophiques  pour  lui  devoir  un  large  tribut  de 
reconnaissance.  On  voudra  bien  nous  excuser  par  là  d'avoir  accepté  une  tâche 
qui,  sans  doute,  revenait  à  de  plus  autorisés. 

Quelle  diversité  de  maîtres  et  d'enseigncmenls  dans  l'éducation  de  F.  Bouil- 
lier ï  II  ne  devait  pas  avoir  à  se  plaindre  du  résultat.  —  Ses  parents  apparte 


8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BLRVES 

naient  à  la  bourgeoisie  lyonnaise.  11  y  reçoit  ces  premières  leçons  de  la 
famille,  dont  le  suc  caché  est  si  vivace,  et  il  entre  à  l'Ecole  primaire,  où  il 
reste  deux  ans.  11  passe  de  là  au  pensionnat  du  Verbe  incarné,  l'un  des  meil- 
leurs de  Lyon  ;  puis,  à  l'instigation  et  avec  l'appui  d'une  tanle,  Mme  Philippon 
de  la  Madeleine,  qui  fit  de  lui  comme  un  fils  adoptif,  il  quitte  Lyon  pour  Paris, 
et  le  voici  au  collège  Stanislas.  Le  régime,  en  ce  temps-là,  y  était  dur,  et  la 
propreté  plus  que  médiocre  :  c'est  de  quoi  étonner  sans  doute  les  collégiens 
d'aujourd'hui,  à  Stanislas  et  ailleurs.  F.  Bouillier  quitte  Stanislas,  où  il  était 
resté  jusqu'en  seconde,  pour  le  collège  Bourbon.  Mats  presque  aussitôt  survient 
la  Révolution  de  juillet.  Alors  externe,  rélève  Bouillier  assiste  à  plusieurs  épi- 
sodes dramatiques  de  la  Révolution  des  trois  jours  ;  il  s'enflamme  et  s'exalte  : 
sa  tante  juge  à  propos  de  le  renvoyer  à  Lyon.  11  fait  sa  rhétorique  au  lycée  de 
Lyon,  avec  celui  qui  devait  être  le  dernier  recteur  de  Metz,  M.  Mézières,  — 
le  père  de  M.  Mézières  de  l'Académie  française,  —  et  il  fait  sa  philosophie  avec 
le  célèbre  abbé  Noirot,  si  habile  à  éveiller  les  jeunes  esprits.  Après  deux  ans 
de  préparation,  et  grâce  aux  leçons  désintéressées  de  M.  Beljame,  Inspecteur 
d'académie,  il  est  reçu  dans  un  bon  rang  à  l'École  Normale.  Sa  vie  de  collège 
est  terminée.  Il  s'y  est  montré,  selon  son  propre  témoignage,  non  pas  ce  qu'on 
appelle  un  élève  brillant,  mais,  peut-être  est-ce  plus  sûr,  un  bon  élève  : 
a  J'étais  bien  de  ceux,  dit-il,  qu'on  envoyait  chaque  année  au  grand  concours, 
mais  j'étais  de  ceux  qui  n'en  rapportaient  jamais  rien.  »  Cette  fois  du  moins,  le 
candidat  à  l'Ecole  Normale  rapporta  la  nomination  méritée  ;  le  e  bon  élève  > 
eut  sa  récompense  :  il  avait  maintenant  le  droit  de  franchir,  dans  un  vieux 
coin  abandonné  du  Collège  Louis-le-Grand,  près  d'une  ruelle  étroite  menant 
au  collège  de  France,  sous  un  échafaudage  de  poutres  d'aspect  mal  rassurant, 
le  seuil  au  delà  duquel  il  allait  trouver  ce  que  nous  avons  tous  trouvé,  nous 
aussi,  qui  avons  passé  par  des  portes  à  l'air  moins  menaçant  et  plus  accueil- 
lantes, ces  maîtres  et  ces  camarades  dont  le  commerce,  toujours  trop  court, 
demeure,  par  son  prolongement  dans  l'esprit  et  dans  l'âme,  le  bienfait  de  toute 
la  vie. 

Parmi  ses  camarades  d'École,  F.  Bouillier  compta  entre  autres,  dans  des  pro- 
motions successives,  Chevriaux  —  le  proviseur  de  Vanves,  qui,  enfermé 
comme  otage,  sous  la  Commune,  à  la  Roquette,  s'en  échappa,  par  une  sorte  de 
miracle,  à  la  veille  d'être  fusillé  ;  Macé  de  Lépinay,  le  futur  doyen  de  la  Faculté 
des  lettres  de  Grenoble  ;  Baret,  qui  devait  un  jour  être  nommé  ministre  de 
l'Instruction  publique,  mais  ministre  de  Maximilicn,  au  Mexique,  et  qui  n'eut 
même  pas  le  temps,  la  catastrophe  du  malheureux  empereur  ayant  devancé 
son  départ,  d'aller  prendre  possession  de  son  poste  ;  Jules  Simon,  que  les  liens 
non  seulement  de  la  camaraderie,  mais  de  l'amitié,  unirent  à  F.  Bouillier; 
le  vénéré  Havet,  ancien  président  de  notre  association  ;  Jacquinel,  le  directeur 
des  études  à  l'École,  dont  ceux  de  ma  génération  se  rappellent,  en  même  temps 
que  la  finesse  d'esprit,  la  trompeuse  sévérité  :  car  elle  cachait  un  grand  fonds 
de  bienveillance  et  même  d'indulgence  pour  nous  ;  Bersot  enfin,  l'un  des 
meilleurs  amis  de  F.  Bouillier,  et  qui  était  destiné  à  lui  succéder  dans  la 
direction  de  l'École,  en  1870.  —  De  bon  nombre  d'entre  eux  F.  Bouillier  devait 
avoir  la  pénible  tâche  de  rédiger  la  notice  funèbre  pour  notre  réunion 
annuelle,  et  sans  doute,  quand  il  écrivit  lui-même  la  sienne,  lui  serabla-t-U 
qu'il  ne  faisait  qu'accomplir  pour  la  dernière  fois,  et  comme  s'il  disait  un  adieu 
suprême  à  un  vieux  camarade  que  ses  compagnons  un  à  un  auraient  précédé 


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DE  L'ÉCOLH  NORMaLB  9 

dans  la  tombe,  le  rite  pieux  dont  il  s'était  fait  un  devoir,  dans  sa  conscience  de 

bon  Normalien. 

  ses  maîtres  de  conférences  il  devait  aussi  garder  un  souvenir  Adèle,  qu'il 
nous  a  transmis.  Ses  maîtres  étaient  Nisard,  qui  fit  sa  conquête  et  qui,  plus 
lard,  comme  directeur  de  l'Ecole,  j'en  appelle  encore  aux  souvenirs  de  mes 
contemporains,  nous  montra  qu'il  n'avait  pas  désappris   l'art  de  charmer; 
c'était  Garnier,  le  fin  psychologue,  auquel  F.  Bouillier  voua  toute  sa  vie 
une  affectueuse    reconnaissance;   c'était   Michclet     que,    à   vrai  dire,    il 
admirait  moins  que  la  plupart  de  ses  camarades,  le  trouvant  «  plus  brillant  que 
solide  »  ;  c'était  ie  sage  Damiron,  comme  l'appelait  Y.  Cousin  qui,  à  cette  date, 
n'était  pas  encore  sage  ;  c'était  non  seulement  comme  professeur,  mais  comme 
directeur  de  l'École,  Guignault,  le  savant  traducteur  de  la  Symbolique  de 
Crmtr,  directeur  à  l'aspect  un  peu  froid  et  austère,  mais  en  réalité  bon  et 
ferme  sans  rigueur.  Combien  contrastait  avec  lui  son  successeur,  M.  Viguier, 
homme  excellent,  mais  dont  la  sensibilité  était  «  parfois  excessive  »  !  11  trouvait 
trop  dur  pour  les  élèves  (avait-il  tout  à  fait  tort  ?)  le  régime  de  l'économe  de 
Louis-le-Grand,  et  plusieurs  d'entre  eux  ayant  été,  pour  cette  cause  ou  une 
autre,  atteints  de  gastrite,  il  se  désola,  tout  en  les  soignant  avec  une  solli- 
citude maternelle.  F.  Bouillier  lui  fut,  en  cette  circonstance,  une  consolation 
singulière.  Apercevant  un  jour  sa  bonne  mine  qui  ressortait  sur  la  p&leur  des 
autres  :  c  Vous  me  faites  plaisir,  lui  dit  M.  Viguier;  vous  représentez  la  santé 
de  l'Ecole.  »  N'est-il  pas  permis  d'ajouter  que,  par  sa  solidité  philosophique 
aussi,  par  ses  doctrines,  marquées  au  coin  d'un  robuste  bon  sens,  F.  Bouillier, 
,  dans  sa  longue  carrière,  a  été  l'un  de  ceux  qui,  a  première  vue,  ont  «  repré- 
senté la  santé  de  l'École  »  ? 

M.  Viguier  n'était  que  directeur  des  études  ;  le  directeur  de  l'École  était 
Y.  Cousin,  conseiller  royal.  Les  lignes  que  voici  feront  assez  connaître  les 
sentiments  qu'éprouvait  pour  ce  philosophe,  si  passionnément  admiré  et  cri- 
tiqué si  passionnément,  F.  Bouillier,  l'un  de  ses  auditeurs  à  l'École  et  de  ses 
disciples  :  c  Quel  feu  dans  le  regard  et  quelle  physionomie  vivante  !  Quelle 
pantomime  expressive  ajoutait  à  la  force  et  à  l'originalité  de  sa  conversation  !.. 
Plus  je  songe  à  l'homme,  plus  je  me  représente  l'œuvre  qu'il  a  faite  et  l'action 
qu'il  a  exercée  sur  les  esprits,  —  plus  je  m'étonne,  et  même  parfois  je  m'in- 
digne, de  la  réaction  qui,  de  nos  jours,  s'est  faite  contre  ce  grand  maître...  » 
Une  telle  indignation,  quoi  que  l'on  pense  de  V.  Cousin  et  de  sa  philosophie, 
n'est-elle  pas  à  l'honneur  du  maître  qui  a  su  l'exciter,  comme  de  rélève  qui 
sait  la  ressentir,  et  qui  l'éprouve  encore,  dans  toute  sa  verdeur,  à  l'âge  de 
quatre-vingt-cinq  ans  ? 

Au  terme  de  ses  trois  années  d'Ecole,  F.  Bouillier  subit  avec  un  succès 
extraordinaire  les  épreuves  de  l'agrégation  de  philosophie  présidées  par 
V.  Cousin.  Non  seulement  il  fut  reçu  le  premier,  mais  il  obtint  la  mention  inu- 
sitée :  hors  ligne.  La  juste  bienveillance  de  V.  Cousin  l'envoya  alors  professer 
la  philosophie  au  collège  d'Orléans,  poste  fort  envié  à  cause  de  sa  proximité 
de  Paris  :  il  ne  fallait  que  dix  heures  environ  pour  aller  d'Orléans  à  Paris.  — 
Le  collège  d'Orléans  avait  le  privilège  fort  envié,  paraît-il,  des  autres  collèges 
du  même  ressort,  de  faire  des  bacheliers.  F.  Bouillier  en  fit  donc,  à  peine 
aorti  de  l'École  ;  il  en  fit  comme  je  crois  bien  qu'on  en  fait  d'ordinaire,  sans 
enthousiasme,   et  le  système   de  ces  commissions  d'examen  lui  ayant,  à 


10  ASSOCIATION  DES  ANCIBNS  ÉLÈVES 

répreuve,  paru  défectueux,  il  garda  de  sa  première  prérogative  un  assex 
mauvais  souvenir. 

En  1839,  il  soutint  ses  thèses  en  Sorbonne.  Voici  en  quels  termes  il  a  ra- 
conté lui-même  sa  soutenance  :  «  Le  sujet  de  ma  thèse  latine,  que  j'avais  trouvé 
dans  les  lettres  de  M"»  de  Sévigné,  était  la  comparaison  des  jésuites,  mis  en 
scène  par  Pascal  dans  les  Provinciales,  avec  les  sophistes  des  dialogues  de 
Platon.  Ma  latinité  ne  déplut  pas  et  le  sujet  parut  être  du  goût  du  doyen 
Leclerc,  qui  présidait,  et  qui  se  donna  plus  d'une  fois  le  plaisir  de  qualifier  les 
jésuites  de  sophistes  modernes.  —  La  légitimité  de  la  faculté  de  connaître 
était  le  sujet  de  ma  thèse  française.  Ce  sujet  m'avait  été  donné  par  Cousin.  Il 
s'agissait  de  combattre  le  doute  sceptique  émis  par  Jouffroy  sur  cette  légitimité 
sous  prétexte  qu'elle  ne  peut  se  démontrer  elle-même,  et  que  rien  ne  peut  la 

démontrer Je  tremblais  d'avoir  affaire  à  un  adversaire  tel  que  Jouffroy. 

Heureusement,  Cousin  intervint  et  prit  ma  défense.  La  lutte  s'engagea  entre  les 

deux  éminents  philosophes  et  passa  un  peu  par-dessus  ma  tête »  Les 

efforts  du  doyen  pour  calmer  les  deux  philosophes  amusèrent  l'auditoire. 
F.  Bouillicr  fut  reçu  à  l'unanimité  :  il  était  docteur  un  an  et  demi  après  sa 
sortie  de  l'Ecole. 

Deux  mois  plus  tard,  il  était  chargé  du  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Lyon.  Il  recevait  peu  après  sa  nomination  de  titulaire.  Sans  qu'il  eût 
rien  sollicité,  on  lui  avait  donné  tout  ce  qu'il  fallait  pour  combler  ses  vœux. 
Professeur  titulaire  de  Faculté  dans  la  seconde  ville  de  France,  dans  sa  ville 
natale,  alors  qu'il  ne  faisait,  peu  s'en  faut,  que  quitter  l'École,  qu'avait-il  de 
plus  à  désirer,  et  quelle  destinée  s'annonçait  plus  brillante  ? 

Aussi  ne  montra-t-il  aucune  hâte  à  sortir  de  la  situation  qui  lui  était  faite  et 
refusa-t-il  une  chaire  qu'on  lui  offrit  dans  un  collège  de  Paris.  Il  resta  ud 
quart  de  siècle  au  même  poste,  en  sa  bonne  ville  de  Lyon  ;  ce  qui  ne  l'empêcha 
pas  d'obtenir,  sans  trop  attendre,  de  nouveaux  honneurs  aussi  mérités  que 
les  précédents.  A  l'âge  de  trente  ans,  il  avait  la  croix  ;  trois  ans  après,  il 
recevait  sa  nomination  de  correspondant  de  l'Institut.  L'Académie  de  Lyon,  de 
son  côté,  une  Académie  vieille  de  deux  cents  ans,  l'élut  pour  président. Enfin, 
pour  que  rien  ne  manquât  à  son  bonheur,  —  presque  au  lendemain  de  1* 
Révolution  de  1848,  il  se  maria  avec  M,u  Servan  de  Sugny,  d'une  ancienne 
famille  du  Dauphiné  et  fille  d'un  homme  de  lettres,  Jules  Servan  de  Sugny, 
auteur  d'une  traduction  estimée  des  Idylles  de  Théocrile.  «  Puissions- nous,  dit 
M.  Bouiilier  dans  son  curriculum  vilœ  (en  1897),  célébrer  nos  noces  d'or  dont 
nous  ne  sommes  pas  très  éloignés  !  »  Ce  souhait  suprême  devait  être  exaucé. 

Combien  cette  période  de  vingt-cinq  ans  passée  à  Lyon  fut  féconde  pour 
F.  Bouillicr  en  œuvres  philosophiques  !  —  Il  ne  fut  pas,  au  début,  sans  ren- 
contrer des  difficultés  qui  étaient  propres  à  le  troubler  et  peut-être  à  le  jeter 
hors  de  sa  voie.  On  était  alors  au  plus  fort  de  la  lutte  entre  le  clergé  et  l'Uni- 
versité ;  les  ultramontnins  étaient  sur  le  pied  de  guerre  avec  les  philosophes, 
et  c'était  de  plus  une  sorte  de  nouveauté,  à  Lyon,  nouveauté  inquiétante  pour 
plusieurs,  qu'un  simple  laïque  fût  chargé  de  faire  un  cours  public  de  philo- 
sophie. Si  Ton  ajoute  que  F.  Bouiilier  était,  et  on  le  savait  bien,  un  disciple 
fidèle  de  V.  Cousin,  qui  n'était  pas  en  bonne  odeur,  qu'il  était  imbu  de  la  sou- 
veraineté de  la  Raison,  qu'il  tenait  Spinoza  pour  un  honnête  homme,  et  qu'il 
ne  craignait  pas  de  le  dire,  on  s'expliquera  san's  peine  le  scandale  qu'il  souleva* 
Son   impiété  fut  dénoncée  notamment  par  le  chanoine  Desgaret,  l'auteur  du 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  44 

Msnepole  universitaire,  et  Montalembert  demanda  sa  révocation  à  la  Chambre 
des  Pairs.  F.  Douillier  n'était  pas,  il  n'a  jamais  été  de  ceux  que  l'on  intimide 
aisément.  II  riposta  avec  vigueur  aux  attaques  dont  il  était  l'objet.  Puis,  peu 
I  peu,  comme  il  arrive  après  ces  grandes  batailles,  de  part  et  d'autre  l'effer- 
vescence tomba,  et  l'apaisement  se  fit,  provisoirement. 

L'une  des  causes  qui  avaient  contribué  aux  attaques  dont  F.  Bouillier  avait 
été  l'objet,  était  une  traduction  qu'il  venait  de  Taire  de  la  Théorie  de  Kanteur 
la  religion  dans  les  limites  de  la  raison  :  théorie  assez  peu  orthodoxe.  Vers 
la  même  époque,  il  traduisit  encore  la  Méthode  pour  arriver  à  la  vie  bien- 
levreuse  du  ciel,  de  Fichte.  Schelting,  également,  l'attira  et  excita  son  enthou- 
siasme. Bref  il  subit  à  son  heure,  lui  aussi,  le  prestige  de  cette  philosophie 
allemande  qu'il  devait  imiter  si  peu;  et  ce  fut  toutefois  mieux  qu'un  entraîne- 
ment passager.  Sur  la  doctrine  du  progrès  moral  qu'il  exposa  par  la  suite,  et 
i  fri  fut  l'une  des  principales  pièces  de  son  œuvre,  l'empreinte  de  Kant  est 
visible. 

,  Mais  c'est  notre  Descartes  que,  entre  tous,  il  préféra  et  adopta  pour  maître, 
jet  son  cours  à  la  Faculté  de  Lyon  fut  animé  de  l'esprit  cartésien.  Le  mémoire 
!  fu'il  envoya  à  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques  sur  le  cartésia- 
'  Bisme,  sujet  mis  au  concours,  lui  valut  de  partager  le  prix  avec  Bordas- 
Demouiin.  De  ce  travail,  remanié  et  complété,  sortit  le  livre  magistral,  intitulé  : 
Histoire  de  la  philosophie  cartésienne.  —  Son  enseignement  d'ailleurs  ne  se 
!  bornait  pas  aux  questions  d'histoire,  mais  touchait  aux  points  de  doctrine  les 
plus  divers  :  au  problème  des  rapports  de  l'âme  et  de  la  vie,  au  problème  de  la 
sensibilité,  au  problème  de  la  conscience  et  du  fondement  de  la  morale.  Ce 
fat  l'origine  de  trois  livres  bien  connus  :  Le  principe  vital  et  Vâme  pensante, 
—  Le  plaisir  et  la  douleur,  —  La  vraie  conscience.  Sur  le  premier  point, 
l'éloignant  à  la  fois  de  Cousin,  de  Jouffroy  et  de  l'école  médicale  de  Montpellier, 
F.  Bouillier  soutenait  l'unité  de  l'âme  pensante  et  du  principe  vital  ;  il  faisait 
voir,  sur  le  second  point,  la  cause  du  plaisir  dans  l'activité  de  l'âme;  quant  au 
troisième  point,  il  montrait  que  la  conscience  commence  avec  la  vie,  qu'elle 
le  résulte  pas  d'éléments  inconscients,  qu'elle  est  identique  à  la  pensée; 
afin,  qu'à  son  plus  haut  degré,  elle  devient  la  loi  morale,  nous  découvre  en 
Mos-méme  la  dignité  qui  nous  oblige,  et  affirme  le  prix  excellent  de  la 
bonne  volonté.  Toute  celte  philosophie,  hautement  spiritualiste,  mais  d'un 
spiritualisme  personnel,  toujours  soucieux  de  se  définir  et  de  se  prouver,  dé- 
daigneux des  moyens  oratoires,  érudit  sans  surcharge,  très  décidé  dans  ses 
conclusions,  mais  impartial  dans  ses  enquêtes,  devait  réussir  auprès  de  ces 
lecteurs,  et  il  n'en  manque  pas,  qui,  tout  curieux  qu'ils  sont  des  sommets, 
tiennent  peu  à  les  gravir  par  des  chemins  rocailleux,  à  travers  la  nuit,  et  qui 
préfèrent,  en  leur  humeur  paisible,  des  routes  sûres  et  claires.  Le  succès  de 
F.  Bouillier  fut  considérable. 

Jusque-là,  ne  semble-t-il  pas  que  la  vie  que  nous  racontons,  ait  été  d'un 
tomme  aussi  heureux  que  sage?  Mais  voici  que  surgit  un  point  noir,  car 
voici  la  politique  qui  paraît.  «J'eus le  tort,  a  déclaré  F.  Bouillier  lui-même  avec 
sa  franchise  accoutumée,  de  me  mêler  à  la  politique.  J'étais  électeur,.. 
Je  Total  avec  l'opposition,  qui  me  porta  en  1846  au  conseil  municipal  et,  ce  qui 
était  plus  compromettant,  à  la  vice-présidence  du  comité  de  la  réforme 
électorale.  Comme  bien  d'autres,  je  fus  surpris  par  la  catastrophe  de  1848* 
l'aurais  voulu,  ce  qui  était  raisonnable,  une  certaine  extension  du  droit  de 


42  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

suffrage;  j'eusse  préféré  M.  Thiers  à  M.  Guizot;  Odilon  Barrot  m'eût  fait  peur, 
et  voilà  qu'en  un  jour  tout  était  bouleversé,  et  la  société  menacée  jusqu'en  ses 
fondements.  C'était  une  leçon  que  depuis  je  n'ai  pas  oubliée...  Depuis  lors, 
j'ai  pris  le  parti  révolutionnaire  en  haine  et  je  me  suis  rallié  au  parti  conser- 
vateur sous  tous  les  régimes.  » 

F.  Bouillier  Tut,  en  tout  cas,  il  faut  l'avouer,  un  conservateur  d'espèce  sin- 
gulière :  assez  peu  docile  aux  ministres,  quels  qu'ils  fussent,  lorsqu'il  estimait 
que  les  ministres  avaient  tort,  et  ne  reculant  jamais  devant  une  remontrance 
à  faire  au  «  pouvoir  »,  quand  il  croyait  que  le  pouvoir  n'avait  pas  raison,  il 
se  montra  en  politique  tel  et  aussi  ferme  que  Pavait  vu,  dans  les  controverses 
religieuses,  le  chanoine  Desgaret.  Doyen,  depuis  1849,  de  la  Faculté  des 
lettres  de  Lyon,  où  il  avait  pour  collègue  entre  autres  Y.  de  Laprade,  il  protesta, 
—  Laprade  ayant  été  révoqué  par  décret  de  l'Empereur  pour  une  pièce  de  vers 
sur  les  Muses  d'État,  et  la  nomination  de  son  successeur  n'ayant  pas  eu  lieu 
selon  les  formes  que  la  loi  prescrivait,  —  F.  Bouillier  osa  prolester,  devant 
tout  le  conseil  réuni,  contre  cette  illégalité.  Il  eut  encore  avec  Fortoul  d'assez 
vifs  démêlés,  au  sujet  d'un  discours  de  rentrée  où  il  ne  faisait  pas  reloge  de  ces 
reformes  fameuses  que  le  ministre  venait  d'imaginer.  11  en  eut  avec  Rouland: 
les  sociétés  savantes  en  fournirent  le  motif.  Le  ministre  voulait  les  retenir 
sous  sa  main,  les  rattacher  à  ses  bureaux,  et  F.  Bouillier  soutenait,  lui,  — 
c'est  un  point  où  il  est  revenu  plus  tard  avec  insistance  (1),  —que  le  meilleur 
système  élait  de  relier  autour  de  l'Institut  toutes  les  Académies  provinciales 
qui  auraient  fait  leurs  preuves  scientifiques  et  littéraires  :  d'où  un  nouveau 
différend  entre  le  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon  et  son  ministre. 
Avec  d'autres  ministres  encore,  par  la  suite,  il  eut,  nous  le  verrons,  d'autres 
conflits,  et  plus  graves  :  ce  philosophe  n'aimait  point  plier,  cela  est  sur.  Si, 
du  reste,  ses  griefs  furent  toujours  légitimes,  d'autres  en  décideront  ;  ce  qui 
est  certain,  c'est  que,  sans  être  aucunement  de  «  ces  humeurs  brouillonnes  et 
inquiètes  »  que  son  maître  Descaries  lui  avait  appris  à  désapprouver,  il  fut 
toujours  prompt  à  prendre  ombrage  des  atteintes  que,  à  raison  ou  à  ton,  il 
croyait  voir  porter  aux  droits  dont  il  avait  la  garde.  Très  jaloux  sur  ce  point, 
très  épris  de  justice,  très  pénétré  de  la  dignité  de  l'homme,  et  par  là  demeuré, 
dans  le  fond,  démocrate  ;  mal  content  d'ailleurs  du  train  officiel  des  choses, 
peu  disposé  aux  fades  complaisances  des  Philinte,  enclin  de  plus  eu  plus  au 
pessimisme,  à  celte  mauvaise  humeur  au  moins  de  la  raison,  qui  môme  chef 
les  plus  sages,  se  lasse  parfois  d'attendre,  et  qui  se  met  à  gronder,  trouvant 
qu'elle  est  vraiment  bien  longue  à  avoir  raison,  tel  fut  à  peu  près  le  «  con- 
servateur »  dont  F.  Bouillier  présenta  l'image.  On  voit  assez  que  son  rôle  fut 
ingrat;  mais  d'abord  il  le  fut  pour  lui.  Ce  que  peut  rapporter  de  profit  une 
opposition  savamment  ménagée,  F.  Bouillier  l'ignora  toujours.  Il  eut  à  cer 
égard  la  maladresse  irrémédiable  de  l'honnête  homme. 

Au  moment  même,  cependant,  où  F.  Bouillier,  en  défaveur  auprès  du  minis- 
tère, pensait  être  pour  longtemps  encore  fixé  à  Lyon,  et  II  s'y  serait  résigné 
sans  peine,  l'avènement  d'un  ministre  libéral,  V.  Duruy,  lui  ouvrit  de  nou- 
velles perspectives.  La  seconde  partie  de  sa  carrière  commença.  V.  Duruy  y 


[1).  L'Institut  et  les  Académies  de  province  (in-12,  Hachette). 


r 


DE  l/KCOLB  NORMALE  43 

fut  pour  lui  ce  que  V.  Cousin  avait  été  dans  la  première.  Le  caractère  même 
de  F.  Bouiilier,  ce  qu'il  offrait  de  ferme  et  de  droit,  n'était  pas  pour  déplaire  à 
un  homme  tel  que  V.  Duruy. 

En  1864,  F.  Bouiilier  était  appelé  au  rectorat  de.  Glermont;  il  avait  à  peine 
eu  le  temps  de  s'installer  qu'il  était  nommé  Inspecteur  général  de  l'enseigne- 
ment secondaire.  Comment  exerça-t-il  ces  importantes  fonctions?  Ce  qu'il  en 
a  dit  lui-même  suffit  à  le  montrer,  et  combien  de  témoignages,  au  besoin, 
s'ajouteraient  à  celui  qu'il  s'est  rendu  en  ces  termes  :  c  Sauf  en  de  bien  rares 
occasions  où,  pour  l'honneur  du  corps,  il  fallait  être  sévère,  je  crois  m'étre 
montré  bienveillant  pour  tous  les  membres  de  l'Université.  J'ai  été  toujours 
attentif  aux  titres  et  aux  services  de  chacun;  j'ai  appuyé  chaudement  ceux  qui 
m'avaient  paru  le  mériter.  »  11  n'épargnait  en  outre  ni  les  conseils,  ni  les 
encouragements.  11  excitait  à  sortir  de  l'ombre  où  d'eux-mêmes  peut-être  ils 
hissent  demeurés,  de  jeunes  professeurs  dont  quelques-uns  ensuite,  parvenus 
à  des  postes  élevés,  lui  marquèrent  la  plus  vive  et  la  plus  juste  gratitude  et 
quant  aux  élèves,  ceux  d'entre  eux  auxquels  le  nom  de  F.  Bouiilier  n'est 
connu  que  par  ses  ouvrages  philosophiques,  n'apprendront  pas  sans  surprise 
ni,  on  peut  le  penser,  sans  reconnaissance,  que  ce  philosophe  spiritualiste, 
plein  de  sollicitude  pour  leur  santé,  contribua  à  faire  entrer  le  pardessus  dans 
le  trousseau  des  lycéens. 

Eu  1867,  F.  Bouiilier  se  trouvait  tout  à   coup  nommé  directeur  de  l'École 

Normale  dans  des  circonstances  délicates  qu'il  n'est  pas  inutile  de  rappeler. 

Que  l'on  me  permette  de  le  faire  brièvement,  d'après  mes  souvenirs  personnels. 

Gomme  la  plupart  des  esprits  cultivés,  à  cette  époque  déjà  un  peu  lointaine, 

les  élèves  de  l'École  étaient,  en  politique,  du  parti  de  la  liberté;  ils  étaient 

spécialement  épris  des  droits  de  l'intelligence.  Sainte-Beuve,  notre  grand 

camarade,  ayant  défendu   ces  droits  avec  éloquence   devant  une  assemblée 

politique  où  leurs  défenseurs  se  pouvaient  compter,  nous  adressâmes,  pleins 

d'enthousiasme,  une  chaleureuse  lettre  de  félicitations  à  l'illustre  atné  dont 

nous  étions  fiers.  Comment  se  fît-il  qu'un  journal  de  l'opposition  républicaine 

publia  bruyamment  cette  lettre  destinée  à  rester  confidentielle?  Ce  fut  l'origine 

de  tout  le  mal.  Après  des  péripéties  trop  longues  à  raconter,  ne  voulant  point 

abandonner  deux  de  nos  camarades  qui,  entre  tous,  avaient  été  désignés  comme 

victimes  expiatoires,  quand  tous  les  autres,  à  notre  gré,  étaient  aussi  coupables, 

ou  aussi  innocents,  nous  primes  la  résolution  grave  de  quitter  en  masse  l'École, 

et  nous  le  fîmes.  Nos  directeurs,  que  cependant  nous  aimions,  que  nous  res- 

'peciioQs,  que  nous  admirions,  des  maîtres  qui  s'appelaient  N  isard,  Jacquinet, 

|  Pasteur,  ne  purent  nous  retenir.  Nous  franchîmes,  sans  résistance,  le  Rubicon 

qui  nous  séparait  de  la  rue  :  nous  élions  en  état  de  sédition.  Etranges  séditieux 

d'ailleurs,  dont  le  premier  acte  était  de  s'expulser  eux-mêmes  :  l'exemple  n'en 

devait  pas  être  contagieux.  Il  est  vrai   qu'une  fois  en  dehors  des  murs  de 

l'Ecole,  on  nous  pria,  sans  phrases,  d'y  rester.  Nos  voeux,  il  faut  bien  le  dire, 

étaient  outrepassés.  On  les  passa  si  bien  que  l'on  alla,  parait-il,  jusqu'à  mettre 

en  question  l'existence  même  de  l'Ecole,  de  notre  chère  École,  et  que  l'on 

pensa  supprimer  à  jamais  ce  foyer,  disait -on,  de  l'esprit  révolutionnaire.  Les 

dieux,  heureusement,  intervinrent,  et  nous  fûmes  sauvés. 

Le  ministre  Duruy  fut  l'un  de  ces  dieux  secourables.  C'est  lui  qui  choisit 
F.  Bouiilier  pour  succéder,  comme  directeur  de  l'École,  à  Nisard,  nommé  séna- 
teur, il  voulait,  disait-il,  un  philosophe  spiritualiste  à  la  tête  de  l'École,  et  il 


U  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

espérait  que  l'autorité  morale  de  F.  Bouillier  et  la  fermeté  de  son  caractère 
contribueraient  à  calmer  les  courages  émus.  La  paix,  en  effet,  se  réinstalla, 
sans  effort,  sous  ces  toits  qui  lui  sont  familiers.  Peu  de  chose  fut  changé  dans 
la  discipline.  Nous  sortîmes  un  peu  moins  peut-être  qu'avant  notre  grand 
exode,  et  parce  que  nous  étions,  ce  jour-là,  un  peu  trop  sortis.  Si  quelque 
demande  de  congé  de  faveur,  opportune  aux  yeux  des  élèves,  dont  on  sait 
en  ce  point  l'optique  spéciale,  semblait  intempestive  au  nouveau  directeur,  il 
n'hésitait  pas  à  la  repousser.  Amo  vos  fortiter,  répoudait-il  avec  Sénéque,  et 
nous  restions  relégués  intra  muros.  Qui  de  nous  a  gardé  cependant  mauvais 
souvenir  à  Sénéque,  et  qui  ne  conserve  pour  F.  Bouillier  l'affectueux 
respect  qu'éprouvent  à  regard  de  leurs  maîtres  les  enfants  qu'on  n'a  point 
gâtés? 

Survint  1870,  et  cette  triste  guerre  qui  du  moins  «  devait  donner  à  l'École 
Normale,  a  écrit  F.  Bouillier,  un  nouveau  relief,  celui  du  courage  et  du  patrio- 
tisme... A  la  nouvelle  de  nos  premiers  revers,  pas  un  ne  songea  à  se  prévaloir 
de  l'exemption  à  laquelle  il  avait  droit  par  suite  de  son  engagement  décennal. 
Tous  vinrent  d'un  commun  accord  m'annoncer,  ce  que  d'ailleurs  j'attendais 
d'eux,  leur  résolution  de  prendre  les  armes  pour  la  défense  de  la  patrie.  Tous 
s'enrôlèrent  dans  divers  corps,  dans  les  chasseurs  de  Vincennes,  dans  la  ligne, 
dans  la  garde  mobile,  dans  les  ambulances.  Ils  y  ont  vaillamment  enduré  les 
privations,  les  fatigues,  les  dangers;  ils  y  ont  donné  le  bon  exemple.  Un  d'eux, 
le  brave  Lemoine,  est  tombé  sur  le  champ  de  bataille  de  Champigny...  •  Tous 
ces  souvenirs,  douloureux  et  glorieux,  F.  Bouillier  a  tenu  à  les  recueillir:  ils  ont 
paru  dans  une  brochure  publiée  en  1894  et  intitulée  L'École  Normale  pendant 
la  guerre.  Il  y  raconte  comment  notre  Ecole  fut  transformée  en  ambulance. 
Les  dortoirs  se  remplirent  de  blessés  et  de  malades,  et  quelques  élèves  s'y 
acquittèrent  avec  dévouement  de  l'office  d'infirmiers,  tandis  que  leurs  cama- 
rades étaient  sous  les  remparts.  Ce  fut  l'une  des  ambulances  les  mieux  tenues 
et  les  mieux  installées,  jusqu'au  jour  où  Tune  des  premières  bombes  tombées 
sur  Paris  l'ayant  traversée,  il  fallut  la  descendre  au  rez-de-chaussée  et  la 
transporter  dans  des  salles  d'études  et  de  conférences,  un  peu  bien  étroites,  et 
que  rien  ne  destinait  à  ce  triste  emploi. 

La  guerre   étrangère  terminée,  la  guerre  civile  lui  succède,  et  il  faut 
reconquérir  la  paix.  F.  Bouillier,  après  toute  sorte  d'angoisses,  non  seulement 
publiques,  mais  privées,  (son  fils  aîné,  engagé  volontaire  aux  hussards,  était 
tombé  gravement  malade  en  Allemagne  et  son  père  et  sa  mère  avaient  dû  le 
ramener  en  France,  où  il  avait  ensuite  pris  part  à  la  campagne  contre  U 
Commune),  F.  Bouillier,  disons-nous,  remplacé  dans  ses  fonctions  de  directeur 
de  l'École,  dont  il  s'était  spontanément  démis,  dès  la  chute  de  l'Empire, 
reprend,  grâce  à  l'appui  de  J.  Simon,  son  ancien  poslc  d'Inspecteur  général. 
Il  reprend  en   même  temps  ses  travaux  philosophiques.  A  celte  période 
appartient  le  livre  :  Morale  et  progrès,  où  il  fait  voir  que  s'il  y  a  eu  progrés 
jusqu'ici  dans  Tordre  intellectuel  et   dans  l'ordre  matériel,  le  progrès  moral, 
qui  tient  à  la  volonté,  est  douteux.  De  la  même  date  environ  est  la  Fret* 
conscience  en  psychologie  et  en  morale,  que  nous  avons  déjà  signalé  plus 
haut,  et  qui  élâit  un  ressouvenir  et  un  complément  de  leçons  autrefois  pro- 
fessées à  Lyon.  A  une  date  ultérieure  se  rapportent  les  Études  familières  es 
psychologie  et  de  morale,  -  les  Nouvelles  études  de  psychologie  et  de  morale 
—  enfin  les  Questions  de  morale  pratique  :  la  justice  historique,  —  comment 


DE  L'ÉCOLK  NORMALE  45 

va  le  monde,  ou  étude  sur  la  lâcheté,  —  l'oubli,  —  l'amour  de  soi  et  l'amour 
des  autres,  —  les  altérations  du  sens  moral,  ou  la  fausse  conscience,  —  la 
civilisation  sans  la  morale  et  la  morale  sans  la  religion,  —  l'hypocrisie  et  le 
mensonge,  —  l'encouragement  au  bien  et  les  prix  de  vertu,  —  telles  sont  les 
principales  questions  traitées  dans  ces  volumes.  La  même  hauteur  morale  s'y 
montrait  que  dans  les  livres  précédents,  le  môme  souci  de  l'exactitude,  la 
même  érudition  variée,  et  cette  clarté,  «  bonne  foi  du  philosophe  »,  qui  fait 
que  le  lecteur  se  sent  en  sûreté. 

En  1872,  F.  Bouillier  fut  élu  membre  titulaire  de  l'Institut  par  l'Académie  des 
sciences  morales  et  politiques,  dans  la  section  de  philosophie,  en  remplacement 
de  M.  de  Rémusat  :  digne  couronnement  de  sa  carrière  philosophique. 

Après  les  honneurs,  les  disgrâces  :  F.  Bouillier  At,  à  son  heure,  l'expérience 
de  cette  loi  mélancolique.  Il  avait  manifesté,  avec  plus  d'éclat  sans  doute  qu'il 
n'aurait  fallu,  le  peu  de  bien  qu'ii  pensait  du  nouveau  régime  et  du  ministère 
J.  Ferry.  Le  gouvernement  riposta  :  F.  Bouillier  fut  mis  à  la  retraite.  11  s'en- 
gagea dès  lors  dans  ces  polémiques  passionnées  où  les  plus  équitables  ont 
grand'petae  à  ne  rien  laisser  de  leur  équité.  Nous  ne  l'y  suivrons  pas.  Disons 
seulement  que,  si  cette  fumée  des  batailles  à  travers  laquelle  la  figure  de 
chaque  parti  et  de  chaque  cause  a  si  tôt  fait  de  se  changer  en  son  contraire, 
put  troubler  la  vue  de  F.  Bouillier,  il  crut  très  sincèrement  combattre  pour 
la  liberté  et  le  droit  :  en  cela  du  moins,  il  demeura  Adèle  à  lui-même  et  à  son 
passé.  Et  pourquoi  ne  dirions-nous  pas  encore,  puisque  nous  avons  entendu 
sur  ce  point  un  témoignage  autorisé  dont  nous  ne  croyons  pas  qu'il  y  ait  indis- 
crétion à  se  servir,  pourquoi  n'ajouterions-nous  pas  qu'à  la  An  de  sa  vie, 
apaisé  et  plus  impartial,  reconnaissant  peut-être  dans  la  forte  volonté  de 
J.  Ferry  quelque  chose  de  sa  propre  image,  F.  Bouillier  en  était  venu  à  rendre 
justice,  par  un  effort  d'équité  supérieure,  aux  qualités  de  l'homme  d'Etat,  à  ces 
qualités  mêmes  dont  il  avait  jadis  éprouve  la  rude  énergie? 

Le  reste  de  ses  jours,  où  il  y  eut  place  encore  pour  plus  d'un  labeur,  F.  Bouil- 
lier le  consacra  en  partie  à  Paris  et  à  l'Institut,  en  partie,  à  Simandres,  dans 
l'Isère,  où  il  avait  depuis  longtemps  sa  résidence  d'été. 

A  l'institut,  il  eut  à  jouer  un  rôle  particulièrement  actif.  Deux  ans  président 
de  l'Académie,  il  dut  prendre  la  parole  dans  des  occasions  diverses  :  à  la 
^-séance  publique  annuelle,  à  la  réception  du  duc  d'Aumale,  au  banquet 
en  l'honneur  de  J.  Simon,  en  prenant  et  en  quittant  le  fauteuil  de  la  présidence, 
à  la  célébration  du  cinquantenaire  de  Barthélémy  Saint-Hilaire,  et  sur  la 
tombe  d'Hippolyte  Garnot,  Ce  Beaussire,  de  Rossew  Saint-Hilaire,  de  Lucas, 
<THavet,de  Fustel  de  Goulanges  (t).  Cest  lui  encore  qui,  par  sa  brochure  sur  le 
Centenaire  de  l'Institut,  en  1893,  fût  comme  le  promoteur  de  cette  fête 
solennelle,  où  il  eût  cependant  voulu  plus  d'éclat  et  un  concours  plus  étendu 
de  savants  étrangers.  11  rêvait  pour  l'avenir  une  sorte  de  concert  établi  entre 
les  savants  de  tous  les  pays  :  fédération  universelle,  mais  fédération  pacifique 
et  fédération  des  intelligences.  Si  c'est  une  utopie,  il  en  est  peut-être  de  plus 
dangereuses. 


(1)  Voir  Deux  années  de  présidence  à  V Académie  des  [sciences   morales  et 
politiques.  (Librairie  académique.) 


1 


6  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVBS 

Vers  la  même  date  à  peu  près,  un  autre  centenaire  eut  lieu  où  F.  Bouillier, 
malgré  son  âge  et  sa  fatigue,  voulut  participer  :  le  centenaire  de  l'École  Nor- 
male, il  y  vint,  appuyé  au  bras  de  notre  camarade  Humbert  ;  il  vint,  plus 
qu'octogénaire,  apporter  aux  cent  ans  glorieux  de  l'École  le  salut  de  sa  propre 
et  vénérable  vieillesse.  Que  de  souvenirs  durent  alors  se  presser  dans  sa  tête, 
dans  son  cœur  !  Souvenirs  des  années  qui  viennent  et  souvenirs  des  années 
qui  s'en  vont,  souvenirs  d'élève,  souvenirs  de  directeur,  souvenirs  de  travaux 
pacifiques  et  de  douces  études,  et  souvenirs  de  guerre,  d'ambulances,  d'obus! 
Dans  cette  espèce  d'adieu  suprême,  il  put  revivre  une  bonne  part  de. sa  vie: 
n'était-ce  pas  une  bonne  part  aussi  de  la  vie  de  notre  Ecole? 

C'est  parmi  les  siens,  à  Simandres,  où  une  place  l'attendait  au  cimetière  dont 
il  avait  doté  sa  commune,  que  F.  Bouillier  s'éteignit,  le  mardi  26  septembre  1899, 
dans  des  sentiments  de  piété  qu'il  ne  jugeait  pas  incompatibles  avec  sa  doc- 
trine philosophique,  demeurée  entière.  M alebranche,  l'illustre  cartésien,  ne  lui 
avait-il  pas  donné  l'exemple  d'une  foi  tenace  et  impénitente  à  ce  verbe 
intérieur  :  la  Raison  ! 

Il  né  saurait  être  ici  question  d'exposer  la  contribution  de  F.  Bouillier  a 
l'œuvre  philosophique  de  notre  temps  et  de  notre  pays,  li  suffira  de  rappeler 
que,  comme  JoufTroy,  comme  Garnier  et  d'autres,  mais  en  creusant,  avec  une 
patience  vigoureuse,  son  sillon  distinct  et  bien  personnel,  il  suivit  fidèlement 
les  traditions  de  cette  philosophie  écossaise  qui  demande  le  secret  de  l'Ame, 
non  au  corps,  mais  à  l'âme  elle-même,  et  non  aux  déductions,  en  apparence 
serrées,  d'une  métaphysique  hasardeuse,  mais  aux  faits  de  conscience  soigneu- 
sement observés  et  exactement  reconnus.  S'il  est,  en  philosophie,  à  coup  sûr, 
des  entreprises  plus  hardies  et  plus  grandes,  croit-on  qu'il  y  en  ait  de  plus 
utiles? 

Combien  d'ailleurs  cette  activité  fut  variée,  et  dans  sa  variété,  constante  et 
infatigable,  la  biographie  qui  précède  a  pu  le  faire  entrevoir.  Etant  tout  petit 
et  envoyé  au  lit  plus  tôt  qu'il  n'eût  voulu,  une  question  tourmentait  la  curiosité 
enfantine  de  F.  Bouillier  :  comment  se  fait-il  qu'il  y  ait  au  monde  quelqu'un 
qui  ait  envie  de  s'aller  coucher?  Toute  sa  vie  marqua  le  même  étonue- 
ment  et,  jusqu'au  dernier  soupir,  la  même  répugnance  à  «  s'aller  coucher  ». 
Il  fut  l'ouvrier  que  rien  ne  lasse,  la  bonne  volonté  qui  ne  sait  pas  fléchir. 
Son  existence,  comme  son  œuvre,  h  ne  regarder  que  l'essentiel,  fut  une  ligne 
droite,  et  quand  celte  ligne  droite  s'est  prolongée  jusqu'à  l'âge  de  quatre-vingt- 
six  ans,  quand  l'homme  qui  l'a  suivie,  a  puisé  dans  une  foi  supérieure,  non  dans 
l'ignorance  des  obstacles,  la  force  de  ne  point  dévier,  n'a-t-on  pas  le  droit  de 
dire  qu'une  rectitude  aussi  égaie  et  aussi  invincible,  offre  non  seulement  un 
signe  de  vigueur,  mais  un  caractère  de  beauté,  qui  doit  lui  valoir  quelque 
chose  de  plus  que  notre  estime,  et  de  mieux  encore  que  notre  respect? 

H*  Dbrbux. 


Promotion  de  1834.  —  Mondot  (Marie-Casimir),  né  à  La  Roquette  (Tara),  le 
10  janvier  1812,  décédé  à  Rusquerolles  (Tarn),  le  9  février  1899. 

Mondot  était  le  dernier  enfant  d'une  très  ancienne  et  très  nombreuse  famille 
de  propriétaires  campagnards,  ruinée  au  moment  de  sa  naissance  et  qu'il  sut, 
de  concert  avec  ses  frères,  relever  par  un  travail  courageux  et  persévérant. 
Après  avoir  reçu  les  premiers  éléments  d'instruction  chez  un  oncle  prêtre, 


DE  L'ECOLE  NORMALE  47 

qui  lui  apprit  le  latin,  il  continua  ses  éludes  à  Castres,  dans  une  institution 
privée  qui  devint  plus  tard  le  noyau  du  collège  communal.  Il  avait  alors 
environ  dix-sept  ans.  Son  travail  ne  tarda  pas  à  donner  de  lui  l'opinion  la  plus 
avantageuse  à  ses  maîtres  ;  ils  eurent  bientôt  l'occasion  de  lui  en  fournir  la 
preuve.  Un  jour,  le  professeur  d'une  des  classes  voisines  de  la  sienne  vint  à 
manquer.  Grand  embarras  :  personne  n'était  disposé  à  le  remplacer  ni  peut- 
être  capable  de  le  faire.  Mais  un  des  maîtres  suggère  ravis  de  charger  Mondot 
de  ce  soin.  L'élève  subitement  transformé  en  professeur  dut  s'acquitter  appa- 
remment avec  succès  de  sa  tâche,  car  l'intérim  ne  se  prolongea  pas  moins  de 
quatre  ans. 

Cependant  ce  professorat  d'occasion  était  médiocrement  rétribué  ;  il  fallait 
songer  à  l'avenir.  C'est  alors  que,  sur  le  conseil  et  avec  l'aide  d'un  frère  aîné, 
Mondot  vint  à  Paris  :  il  entra  en  1833  à  la  pension  Loriol,  afln  de  se  préparer 
à  l'École  Normale  (section  des  sciences).  Mais  son  courage  allait  être  mis  à 
rade  épreuve.  A  la  première  classe,  le  professeur  dont  il  suivait  le  cours  au 
lycée  Saint-Louis,  le  juge  incapable  de  suivre  et  l'engage  à  descendre  dans 
une  classe  mieux  à  sa  portée.  «  Mais,  risposte  notre  jeune  provincial,  je  n'en 
ai  pas  le  temps  ;  il  faut  absolument  que  j'arrive  cette  année. . . .  Permettez-moi 

d'assister  à  vos  classes  sans  être  interrogé comme  élève  auditeur.  —  Eh 

bien  !  lui  répond  ce  professeur,  qui  était  M.  Delille,  essayez.  »  —  L'essai  fut 
laborieux  ;  mais  ce  travailleur  obstiné  intéressa  deux  de  ses  camarades  qui 
devinrent  ses  répétiteurs  et  ses  amis.  A  Pftques  Pélève-audileur  pouvait  suivre 
la  classe.  A  la  fin  de  l'année  scolaire,  il  était  à  la  fois  reçu  au  baccalauréat 
es  sciences  et  à  l'École  Normale. 

L'École  était  alors  sous  la  haute  direction  de  Victor  Cousin.  Ce  directeur  aux 
allures  impérieuses,  investi  d'une  autorité  que  personne  n'eût  alors  songé  à 
contester,  exerça  sur  l'esprit  de  Mondot  une  impression  qui  ne  s'effaça  jamais. 
n  aimait  à  raconter  une  circonstance  de  sa  vie  d'École,  où  le  directeur  et 
rélève  se  peignent  assez  bien  l'un  et  l'autre.  On  avait  fait  à  la  craie  la  charge 
d'un  surveillant,  avec  une  inscription  des  plus  irrévérencieuses  au-dessous  : 
Mondot  fut  accusé  d'en  être  l'auteur.  Il  écrivit  à  M.  Cousin  pour  demander  à  se 
disculper.  Le  dimanche  suivant,  au  matin,  Cousin  le  fait  appeler.  La  justifi- 
cation était  facile  ;  la  charge  était  très  bien  dessinée  et  Mondot  dessinait  très 
mal.  «  Hais  alors,  dit  Cousin  le  regardant  de  ses  yeux  étincelants,  vous  savez 
qui  l'a  faite  ?. . .  Vous  savez,  dit-il  avec  insistance,  qui  Ta  faite  ?—  Monsieur  le 
directeur,  lui  répond  brusquement  l'inculpé,  si  on  me  demandait  de  déceler 
un  de  mes  camarades,  je  prendrais  cela  pour  une  injure  personnelle  !  »  —  Un 
peu  surpris,  Cousin  s'écrie  :  c  Après  tout,  c'est  bien,  rentrez  dans  voire  élude, 
mon  cher  Mondot,  et  ne  vous  préoccupez  plus  de  cela.  » 

L-e  sous-directeur,  M.  Viguier,  comprenait  moins  bien  cette  nature  dans 
laquelle  (on  peut  bien  le  dire  d'un  homme  qui  toute  sa  vie  a,  par-dessus  tout, 
aimé  la  vérité)  une  certaine  rudesse  s'alliait  à  une  franche  énergie.  Il  ne  lui 
épargnait  guère  les  sévérités  de  la  discipline.  Cependant  lorsque  Mondot  fut 
reçu  avec  le  numéro  deux  à  l'agrégation  des  sciences  mathématiques,  phy- 
siques et  chimiques  qui  était  l'agrégation  d'alors,  M.  Viguier  éprouva  une 
réelle  surprise,  qui  chez  cet  homme  excellent,  se  traduisit  par  une  sorte  de 
retour  de  bienveillance.  Il  l'invita  à  déjeuner  et  lui  donna  les  meilleurs 
.conseils. 

jiondot  fut  tour  à  tour  professeur  de  mathématiques  spéciales  à  Toulouse 

2 


48  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Rennes,  Marseille.  Pendant  seize  années,  ii  se  consacra  tout  entier  à  rensei- 
gnement et  en  oblint  de  très  bons  résultats  ;  mais  il  se  dépensait  avec  trop 
d'ardeur.  Des  raisons  de  santé  le  décidèrent  à  demander  à  entrer  dans  l'admi- 
nistration. C'est  ainsi  qu'il  devint  successivement  censeur  au  lycée  de  Lyon, 
principal  du  collège  de  Lorient,  très  important  à  cause  de  la  préparation  à 
l'École  Navale.  Bientôt  après  il  fut  nommé  proviseur  du  lycée  de  Metz  qui  était 
alors  et  resta  jusqu'à  la  date  douloureuse  une  des  pépinières  de  l'École  Poly- 
technique et  des  carrières  scientifiques  de  l'armée.  Ainsi  que  le  lui  écrivait 
le  ministre  d'alors,  on  renvoyait  comme  administrateur  partout  où  il  y  avait 
une  tâche  difficile,  exigeant  à  la  fois  beaucoup  de  bienveillance  et  de  fer- 
meté. 

Sa  santé  l'obligea,  cependant  à  rentrer  dans  le  Midi.  11  dut  accepter,  non 
sans  regret,  des  fonctions  que  certaines  circonstances  rendaient  alors  assez 
délicates,  celles  d'Inspecteur  d'académie  à  Montauban.  Delà,  11  fut  nommé  aux 
mêmes  fonctions  à  Montpellier,  puis  à  Aix.  La  croix  de  la  Légion  d'honneur 
vint,  le  15  août  1861,  récompenser  ses  longs  et  grands  services.  Enfin  il  rut 
nommé  vice-recteur  de  la  Corse.  Dans  ces  fonctions  si  diverses,  il  avait  acquis 
une  expérience  consommée  de  l'administration  et  il  ne  cessa  jamais  de  mon- 
trer une  activité  qui  ne  reculait  devant  aucune  fatigue.  Personne  ne  se  préoc- 
cupait avec  de  plus  grands  scrupules  d'être  équitable  envers  tous,  particuliè- 
rement avec  ses  subordonnés,  dont  les  intérêts  trouvaient  en  lui  un  patron 
toujours  dévoué,  dans  les  limites  de  la  justice.  Nombreux  sont  ceux  qu'il  a 
encouragés  au  travail,  auxquels,  dans  les  moments  critiques,  il  a  tendu  la 
main.  Plus  d'une  fois,  il  eut  la  consolation  de  voir  que  cette  assistance  n'avait 
pas  été  inutile,  et  il  put  recueillir  l'expression  d'une  gratitude  durable  et  bien 
méritée. 

U  demanda  et  obtint  sa  retraite  en  1872.  Redevenu  à  la  fin  de  sa  vie  proprié- 
taire-campagnard, comme  l'avaient  été  ses  pères,  il  vécut  à  quelques  kilo- 
mètres de  Castres,  dans  un  pays  pittoresque  et  retiré  où  des  blocs  de  granit 
entrecoupant  des  bois,  des  champs  et  îles  prés,  annoncent  l'entrée  de  la  région 
montagneuse  qui  touche  à  la  Montagne-Noire  et  aux  Cévennes.  C'est  là  qu'il 
était  né,  qu'il  avait  passé  son  enfance,  là  s'écoula  dans  une  solitude,  qui  ne 
lui  pesait  guère  parce  qu'elle  était  adoucie  par  des  méditations  et  des  lectures, 
la  dernière  période  de  sa  vie.  Dans  ce  milieu  rural  et  montagnard  il  mettait 
son  expérience,  sa  plume  et,  tant  que  ses  forces  le  lui  permirent,  ses  dé- 
marches, au  service  de  ceux  qui  venaient  lui  demander  un  conseil  ou  une 
aide.  Des  deuils  cruels  furent  supportes  avec  courage.  Dans  sa  vieillesse,  il 
revenait  avec  plaisir  à  ses  études  d'autrefois,  aux  anciennes  lectures,  au  latin 
qu'il  n'avait  jamais  oublié.  Ces  goûts  classiques,  unis  à  une  inclination  très 
réelle  pour  les  questions  religieuses  et  morales,  ne  l'empêchaient  pas  de  s'in- 
téresser profondément  à  l'avenir  politique  de  notre  pays.  Plusieurs  fois  des 
tentatives  furent  faites  auprès  de  lui  par  des  compatriotes  qui  auraient  aimé  à 
lui  confier  le  soin  de  les  représenter  dans  les  assemblées  délibérantes. 

Quand  il  sentit  à  la  longue  ses  forces  s'amoindrir,  il  ne  se  dissimula  pas 
l'approche  du  terme  fatal.  Sa  principale  préoccupation  était  de  dérober  aux 
siens,  par  un  sentiment  d'exquise  discrétion,  les  infirmités  qui  sont  l'inexo- 
rable rançon  de  l'âge.  Jusqu'à  la  fin  son  esprit  resta  ferme  et  lucide;  le  jour 
de  ses  obsèques,  aux  parents  et  amis  venus  de  tous  côtés,  se  joignirent  tous 
les  habitants  de  ce  pays  dont  il  était  l'une  des  figures  les  plus  justement  popu- 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  49 

laires  et  respectées  ;  ce  furent  des  funérailles  très  touchantes  dans  leur  sim- 
plicité et  dignes  de  cet  homme  de  bien. 

P.  Vidal  de  la  Blachk. 

Promotion  de  1835.  —  Wjksener  (Jacques-Louis),  né  à  Metz,  le  4  janvier  1817, 
décédé  à  Paris,  le  30  novembre  1898. 

Wiesener  fit  ses  études  au  collège  de  Metz,  entra  à  l'École  Normale  supé- 
rieure le  1"  octobre  1835;  agrégé  d'histoire  le  25  septembre  1838;  professeur 
d'histoire  à  Nancy,  le  2  octobre  1838;  à  Caen,  le  24  septembre  1839;  à  Versailles, 
le  9  septembre  1840;  à  Paris  :  Charleraagne,  le  !•*  mars  1845;  Bonaparte,  le 
17  septembre  1852;  Gharlemagne,  le  31  août  1853;  Louis-le-Grand,  le  27  sep- 
tembre 1854,  jusqu'au  !•'  octobre  1871.  Fut  admis  à  la  retraite  le  1«*  octobre  1872. 


Promotion  de  1837.  —  Loir  (Joseph- Jean-Adrien),  né  a  Paris  le  18  juillet  1816, 
décédé  à  Paris,  le  24  février  1899. 

C'est  avec  quelque  inquiétude  que  je  prends  la  plume  pour  parler  dans  cet 
obituaire  de  mon  ancien  collègue  et  ami  Loir.  C'était  un  homme  modeste,  que 
rien  n'arrêtait  pour  faire  son  devoir  quand  il  se  croyait  à  l'abri  des  regards 
de  tous,  et  qu'une  réserve  timide  embarrassait  parfois  lorsque,  dans  l'accom- 
plissement de  ce  devoir,  il  se  savait  regardé  et  surtout  surveillé.  11  me  dirait, 
sans  doute,  s'il  était  encore  là,  que  rien  de  sa  vie  ne  mérite  d'être  raconté, 
et  qu'il  faut  laisser  s'en  aller  obscurément  ceux  qui  ont  pris  soin  de  cacher 
leur  vie. 

Je  lui  répondrais  que  l'exemple  qu'il  a  donné  compte  parmi  les  services 
qu'il  a  pu  rendre  au  pays,  et  mérite  d'être  rappelé  au  moins  à  l'égal  de  ses 
travaux  scientifiques.  Nous  le  trouvons  à  l'origine  un  peu  indécis  et  cherchant 
sa  voie.  Ce  sont  ses  aptitudes  mathématiques  qui  semblent  l'avoir  dirigé  vers 
l'École  Normale,  en  1837.  Au  sortir  il  avait  aiguillé  du  côté  de  la  physique,  et  fut 
envoyé  au  collège  royal  de  Bourbon- Vendée.  Là,  il  était  éloigné  de  sa  famille; 
il  avait  peu  de  ressources  de  travail.  Pour  se  donner  satisfaction  à  ces  deux 
points  de  vue,  il  n'hésita  pas  à  commencer  un  nouvel  apprentissage,  et  revint 
à  Paris  en  1843,  pour  suivre  les  cours  de  l'École  supérieure  de  Pharmacie. 
En  1844,  il  fut  nommé  pharmacien-interne  des  Hôpitaux,  et  en  1847,  à  la  suite 
d'un  concours  brillant,  ii  fut  institué  agrégé  à  l'École  de  Pharmacie  de  Paris, 
Le  voilà  entré  dans  le  laboratoire  :  il  ne  le  quittera  plus  que  pour  prendre 
sa  retraite. 

Les  hasards  d'une  carrière  universitaire  l'envoient  de  1849  à  1855,  à  Strasbourg 
où  il  avait  succédé  à  Perspz  dans  la  chaire  de  chimie  de  l'École  supérieure  de 
Pharmacie.  C'est  là  qu'il  fit  sa  thèse  de  doctorat  es  sciences  physiques.  Muni 
de  ce  parchemin  nouveau,  il  demanda  à  entrer  dans  l'enseignement  des 
Facullés  des  sciences,  et  fut  envoyé  à  Besançon,  d'abord  comme  chargé  de 
cours,  puis  six  mois  après  comme  titulaire.  C'est  de  là  qu'il  passa  à  Lyon,  le 
23  février  1861.  Il  y  est  resté  près  de  vingt-cinq  ans. 

Quand  il  y  arriva,  l'installation  n'était  pas  brillante.  Le  laboratoire  était  une 
pièce  aux  murs  moisis,  en  contrebas  du  quai  de  Retz,  la  salle  de  cours  une 
petite  chapelle  désaffectée,  le  cabinet  du  professeur  une  sorte  de  petit  réduit 
malsain  dans  lequel  Bineau,  le  prédécesseur  de  Loir,  avait  trouvé  le  moyen 


20  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 

d'installer  un  lit  :  mais  il  fallait  entrer  dans  ce  lit  en  passant  par  une  lucarne. 
La  chaire  ainsi  pourvue  ou  dépourvue  était  pourtant  celle  qu'avaient  occupée 
Regnault  et  Boussingault.  Il  est  vrai  que  le  laboratoire  était  légitimement 
accusé  d'avoir  coûté  la  vie  à  Bineau.  Toute  l'installation  des  Facultés  criait 
de  même  famine.  La  ville  le  comprit,  et  se  décida  à  les  transférer  au  Palais 
Saint-Pierre. 

Là  elles  trouvaient  ce  que  les  idées  d'alors  faisaient  considérer  comme 
indispensable  :  un  grand  vestibule,  un  superbe  escalier,  de  larges  couloirs,  et 
une  belle  salle  de  cours.  Il  était  convenu  que  les  cours  d'enseignement 
supérieur  étaient  surtout  une  récréation  pour  la  société  polie,  qu'il  fallait  rece- 
voir avec  honneur.  De  là  la  préoccupation  de  l'escalier.  Comme  autre  consé- 
quence, c'était  la  Faculté  des  lettres  qu'il  fallait  le  mieux  loger;  quant  aux 
sciences,  avec  leurs  coûteux  el  encombrants  laboratoires,  on  les  mettait  où  on 
pouvait  La  physique  fut  placée  à  un  cnlresol  où  le  soleil  n'avait  aucun  accès 
dans  les  laboratoires.  Loir,  qui  sortait  d'une  cave,  fut  transféré  dans  les 
combles,  pour  qu'il  n'incommodât  personne  avec  sa  chimie.  C'était  cent-vingt 
marches  à  monter;  mais  il  avait  enfin  de  la  lumière,  de  l'air,  et  un  peu  de 
liberté. 

11  en  usa  tout  de  suite,  et  je  me  figure  qu'il  dut  exciter  un  peu  de  surprise 
en  proposant  à  l'administration  d'appeler  le  peuple  à  jouir  d'un  Palais  qui  n'était 
pas  fait  pour  lui,  par  la  création  de  cours  du  soir  destinés  aux  ouvriers.  Pour 
cette  œuvre,  nouvelle  à  cette  époque,  Loir  rencontra  le  concours  empressé  de 
Merget,  son  collègue  de  physique.  L'œuvre  commune  prospéra.  La  grande  salle 
de  cours  se  remplissait,  tous  les  soirs,  d'un  public  sérieux  et  attentif.  Cette  popu- 
lation lyonnaise  vaut  qu'on  s'occupe  d'elle,  à  cause  du  sérieux  qu'elle  met  à 
tout  ce  qu'elle  entreprend.  Elle  savait  gré  à  ses  professeurs  bénévoles  de 
chercher  à  l'intéresser,  plus  encore  de  chercher  à  l'instruire,  et  si  l'auditoire 
des  cours  du  soir  était  tout  différent  de  celui  des  cours  du  jour,  il  donnait 
peut-être  davantage  au  professeur  le  sentiment  d'accomplir  une  œuvre  utile. 

Dans  son  enseignement  officiel,  Loir  apportait  aussi  d'autres  préoccupations 
que  celles  qui  dominaient  alors.  Il  ne  dédaignait  pas  la  salle  de  cours,  prépa- 
rait avec  le  plus  grand  soin  toutes  ses  leçons,  les  accompagnait  d'expé- 
riences nombreuses.  Mais  ces  expériences  étaient  surtout  pour  lui  un  moyen 
d'exercer  ses  préparateurs,  et  de  continuer  dans  la  salle  de  cours  son  en- 
seignement de  laboratoire.  C'est  là  qu'il  était  vraiment  lui  :  constamment  en 
mouvement,  travaillant  et  surveillant,  donnant  ici  un  bon  conseil,  là  un 
coup  de  main,  toujours  préoccupé  d'exciter  les  esprits  et  les  activités  sans 
froisser  les  amours-propres  ni  éveiller  les  rivalités,  tempérant,  par  la  bon- 
homie de  l'accent,  la  rigueur  des  reproches  quand  il  avait  à  en  faire,  il  était  à  la 
fois  chef  et  patron,  et  même  un  peu  directeur  de  consciences,  car  ses  élèves 
lui  savaient  le  cœur  chaud  et  l'esprit  droit.  Tout  discret  dans  ce  dernier 
rôle,  il  donnait  rarement  un  conseil  direct,  mais  quand  on  lui  avait  demandé 
son  avis  ou  fait  une  confidence,  on  retrouvait  deux  ou  trois  jours  après, 
discrètement  glissée  dans  sa  conversation,  une  phrase,  une  idée,  uue  profession 
de  foi,  voire  même  une  anecdote  répondant  à  la  préoccupation  qu'on  lui  avait 
confiée  :  il  n'y  avait  qu'à  la  saisir  au  passage  pour  en  faire  son  profit. 

A  côté  de  son  enseignement  à  la  Faculté  des  sciences,  Loir  en  avait  un  autre 
où  il  montrait  les  mêmes  qualités  :  c'était  dans  cette  curieuse  École  de  la 
Martinière,  création  d'un  esprit  original  et  d'un  homme  de  bien.  Loir  avait 


DR  L'ÂCOLB  normale  24 

1res  heureusement  adapté  au  plan  général  de  l'Ecole  renseignement  de  la 
chimie  théorique  et  pratique,  et  vraiment  je  ne  me  souviens  pas  d'avoir 
rencontré  dans  ma  vie  de  classes  plus  animées,  plus  vivantes  que  celles  de  ces 
bambins  apprenant  la  chimie.  Dix  minutes  d'exposé,  qu'ils  écoutaient,  parce 
qu'ilsallaient  immédiatement  avoir  à  répondre,  et  à  répondre  tout.  Pour  cela  le 
professeur  s'interrompait  et  posait  une  question.  Immédiatement  chaque  élève 
prenait  une  petite  planchette  noircie  et  portée  par  un  manche,  y  écrivait  à  la  craie 
la  réponse  demandée,  et,  à  un  signal  donne  assez  tôt  pour  qu'aucun  ne  pût  copier 
sur  son  voisin,  élevait  sa  planchette  au-dessus  de  sa  tôte.  Un  coup  d'oeil  suffisait 
au  professeur  pour  voir  qui  s'était  trompé,  rectifier  l'erreur,  s'apercevoir  lui- 
môme  s'il  n'avait  pas  été  assez  clair,  et  on  recommençait.  A  la  fin  de  la  classe, 
une  récapitulation  générale,  faite  par  la  même  méthode,  rassemblait  les  notions 
acquises,  et  au  lieu  de  la  lassitude  des  classes  ordinaires,  c'était  le  reten- 
tissement joyeux  d'une  heure  d'émulation  dans  des  exercices  variés, 
d'une  combinaison  harmonieuse  d'enseignement  doctrinaire  et  du  gymnase 
Amoros. 

Loir  excellait  dans  la  mise  en  action  de  cette  gymnastique  intellectuelle  et 
physique  ;  ses  élèves  étaient  devenus,  à  force  d'habitude  et  de  confiance  mu- 
tuelles, un  clavier  dont  il  disposait,  et  porté  par  eux,  par  le  public  de  ses  cours 
du  soir,  par  les  élèves  de  son  laboratoire,  son  nom  s'infiltrait  peu  à  peu  dans 
les  couches  les  plus  diverses  de  ce  milieu  spécial  qui  tient  à  se  conserver  le 
nom  de  milieu   lyonnais.   Ce  milieu  lyonnais  ne  confère  à  personne  sans 
examen  ses  lettres  de  grande  naturalisation,  mais  quand  il  adopte,  c'est  de 
grand  cœur,  et  il  avait  adopté  Lpir.  L'Académie  des  sciences,  belles  lettres,  et 
arts,  la  Société  d'agriculture,  d'histoire  naturelle  et  arts  utiles,  le  Conseil  dépar- 
temental d'hygiène,  avaient  réclamé  sa  personnalité  et  son  concours.  L'accueil 
que  lui  faisaient  les  industriels  de  la   région  témoignait  de  la  faveur  dans 
laquelle  il  leur   avait    fait  tenir  la  science  inventive  et  désintéressée  dont  il 
était  le  représentant  autorisé,  et,  bien  qu'il  n'ait  pas  apparu  au  premier  plan, 
Loir  a  été  pour  beaucoup  dans  la  création  et  le  succès  rapide  de  l'École 
de  chimie  industrielle,  fondée  pendant  son  décanat  par  son  collègue  Raulin. 

Car  Loir  avait  été  nommé  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  en  1879,  à  la  mort 
d'E.  Faivre.  Cet  homme,  amoureux  du  silence  et  de  l'obscurité,  avait  été  obligé 
d'accepter  une  place  de  premier  rang.  11  y  porta  toutes  ses  qualités.  Il  présida 
au  transfert  difficile  de  la  Faculté  des  sciences,  du  Palais  Saint-Pierre  dans 
l'immense  édifice  construit  sur  le  quai  Claude-Bernard  pour  la  Faculté  de  mé- 
decine, il  favorisa  de  toutes  ses  forces  et  de  toute  son  influence  la  création  de 
l'École  de  chimie  industrielle,  dans  laquelle  il  voyait  une  fille  émancipée, 
mais  restée  chère.  Il  administra  les  affaires  de  la  Faculté  avecattention  et  justice. 
Vais  il  avait  raison  de  redouter  les  places  de  premier  rang,  parce  que  tout  le 
monde  se  les  dispute,  et  les  dispute  à  celui  qui  les  occupe,  parmi  ceux    qui 
peuvent  rêver  de  les  occuper.   Un  malentendu  dans  lequel  la  conscience  de 
Loir  était  d'un  côté,  et  la  politique  de  l'autre,  amena  une  petite  tourmente, 
un  conflit  minuscule,  aujourd'hui  oublié  de  tous,  de  vibrions  dans  une  goutte 
d'eau.  Loir  se  hâta  de  faire  valoir  cette  raison,  ou  de  saisir  ce  prétexte,  pour 
redevenir  maître  de  sa  vie.  Il  demanda  sa  retraite,  fut  nommé  professeur  et 
doyen  honoraires  en  1884,  et  se  fixa  à  Paris.  Peu  après,  il  était  nommé  officier 
de  la  Légion  d'honneur,  associé  national  de  l'Académie  de  médecine,  dont  il 
était  depuis  longtemps  déjà,  correspondant. 


SA  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

A  Paris,  privé  de  tout  laboratoire,  réduit  à  l'inaction  après  une  vie  aussi  active, 
il  revint  aux  études  mathématiques  qui  avaient  intéressé  sa  première  jeunesse, 
et  s'occupa  des  problèmes  relatifs  à  la  divisibilité  des  nombres  et  aux  nombres 
premiers.  Je  ne  dirai  rien  de  ces  travaux,  pas  plus  que  je  n'ai  parlé  dans  les 
pages  qui  précèdent  de  ses  travaux  de  chimie.  Comme  je  l'ai  dit  en  commen- 
çant, les  travaux  scientifiques  parlent  par  eux-mêmes,  et  se  donnent  un  écho 
indéfini,  quand  ils  sont  reçus  dans  des  recueils  comme  les  Annales  de  chimie 
et  de  physique  et  les  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences.  C'est  laque 
les  intéressés  peuvent  et  doivent  aller  les  chercher,  et  non  dans  un  recueil 
comme  celui-ci.  Mais  ce  que  ce  recueil  doit  conserver  pieusement,  parce  qu'il 
n'y  en  a  trace  nulle  part  ailleurs,  c'est  le  souvenir  du  fonctionnaire  et  de 
l'homme.  Il  suffit  ici  de  faire  revivre  le  camarade  d'école  devant  ceux  qui  l'ont 
connu,  et  de  dire  ce  qu'il  eut  d'exemplaire  à  ceux  qui  Pont  ignoré. 

E.  Duclaux. 

Promotion  de  1837.  —  Poinsignon  (Maurice).  Né  à  Metz,  le  6  mars  1814, 
décédé  à  Chàlons-sur-Marne,  le  22  novembre  1899. 

CestàM.  Louis  Wiesener,  réminent  historien,  décédé  à  la  fin  de  1896, 
son  ami  d'enfance,  que  devait  revenir  le  soin  de  retracer  cette  longue  exis- 
tence. 

11  échoit  à  un  ami  de  moins  vieille  date,  témoin  des  trente-huit  dernières 
années  de  la  vie  de  M.  Poinsignon.  Mais  telle  en  est  l'unité  morale  que  la 
seconde  moitié  répond  absolument  à  la  première. 

Voici  donc,  ce  que  l'examen  encore  incomplet  de  ses  papiers,  ajoute  aux 
souvenirs  d'une  intime  fréquentation. 

Il  était  Palné  des  quatre  fils  du  directeur  d'une  imprimerie  de  Metz. 

Il  fit  ses  études,  d'abord  au  Petit  Séminaire,  puis  au  collège  royal.  Se  vouant 
à  renseignement,  il  débuta  dans  un  collège  communal  de  la  Lorraine. 

A  vingt  et  un  ans  il  perdit  en  quinze  jours,  emportés  par  la  fièvre  typhoïde, 
deux  de  ses  frères,  le  troisième,  officier  d'infanterie  de  marine,  revint  mourir 
près  de  lui  et  de  sa  mère,  à  Châlons  en  1865. 

En  1837  il  entra  à  l'École  Normale  pour  en  sortir  agrégé  d'histoire  en  1840, 
et  fut  professeur  d'histoire  à  Rodez,  à  Angers,  puis  à  Grenoble. 

Vers  1847  il  interrompit  sa  carrière  universitaire,  ayant  été  appelé  par 
l'amiral  de  Mackau  à  faire  à  Paris  l'éducation  de  son  fils. 

A  cette  éducation,  terminée  vers  1852,  succéda  en  1853  celle  du  fils  de 
M.  Werlé  qui  dirigeait  à  Reims,  la  célèbre  maison  Clicquot,  devenue  la  sienne, 
et  fut  longtemps  maire  de  Reims,  puis  sénateur  sous  l'Empire. 
C'est  ici  qu'il  faut  parler  de  la  valeur  morale  de  M.  Poinsignon. 

Élevé  par  une  mère  admirable,  vraie  femme  forte  selon  l'Ecriture  sainte,  dans 
des  principes  religieux  dont  il  ne  dévia  jamais,  il  traversa,  sans  atteinte  à  leur 
intégrité,  l'École  Normale,  en  contact  fraternel  avec  cinq  promotions  de 
camarades  qui  apportaient  et  conservaient  chacun  l'esprit  de  sa  province,  et 
de  son  éducation. 

Les  croyances,  les  caractères  n'étaient  pas  les  mêmes  assurément,  mais 
point  de  respect  humain,  égards  mutuels  entre  les  dissidents  et  liberté  com- 
plète des  convictions.  Telle  était  en  ce  temps-là  l'École  Normale. 
M.  Poinsignon  y  trouva  et  connut  des  noms  sympathiques,  dont  plusieurs 


1 


DH  L'ÉCOLE  NORMALE  23 

depuis  sont  devenus  chers  à  l'Église  :   Olivaint,  Pi  tard,    Hernschein,  Louis 
Lacroix,  Verdière. 

M.  et  M"»  Werlé  avaient  donc  rencontré  en  M.  Poinsignon  l'homme  selon 
leur  cœur  pour  l'instruction  mais  surtout  pour  la  formation  du  caractère  de 
leur  flJs,  H.  Alfred  Werlé.Cette  tâche  s'acheva  avec  un  plein  succès  vers  1855. 
n  venait  de  perdre  son  père  et  rentra  alors  dans  l'Université  comme  fonction- 
naire administratif. —Censeur  au  Mans  et  à  Douai,  Inspecteur  d'académie  à 
Montauban,  puis  à  Chèlons-sur-Marne  à  la  (in  de  1861. 

11  y  resta  jusqu'en  1877,  époque  où  il  fut  mis  presque  d'office  à  la  retraite. 

Comment  il  a  rempli  cette  importante  fonction? 

La  réponse  en  sera  donnée  par  toutes  les  administrations  avec  lesquelles  il 
eut  à  traiter,  par  ses  rapports  au  Conseil  général,  par  le  Bulletin  de  l'Instruc- 
tion primaire,  qu'il  fonda,  mais  surtout  par  les  instituteurs  de  ce  temps,  bons 
appréciateurs  de  sa  bienveillance  et  de  son  esprit  de  justice. 

Les  témoignages  de  leur  reconnaissance  lui  arrivèrent  nombreux,  non  seu- 
lement pendant  son  administration,  mais  encore  après  qu'on  n'eut  plus  rien  à 
craindre  de  sa  fermeté  ni  rien  à  espérer  de  sa  faveur.  Plusieurs  y  sont  restés 
fidèles  jusqu'à  la  fin. 

A  la  crainte,  il  avait  fait  succéder  la  confiance,  l'émulation  de  mieux  faire, 
pour  tout  dire  en  un  mot,  il  était  aimé  de  son  personnel.  Son  chagrin  fut  de 
voir  ce  bon  esprit  décliner  et,  à  la  fin,  disparaître  à  peu  près. 

Rendu  à  la  vie  privée,  il  revint  à  ses  travaux  d'histoire  ùm^/it reste  à 
parler. 

Il  avait  d'abord  publié  ses  deux  thèses  de  doctorat  es  lettres  en  1846. 

En  latin  il  prit  pour  sujet:  Quid  fuerit  Illyricum  ad  usque  Diocletiam 
tempora;  en  français  :  Du  nombre  et  de  V origine  des  provinces  romaines  créées 
depuis  Auguste  jusqu'à  Dioctétien. 

En  1856,  ce  furent  deux  volumes  sous  ce  titre  :  Origines  de  la  société  mo- 
derne ou  Histoire  des  quatre  premiers  siècles  du  Moyen  Age. 

Grandement  loués  par  M.  Guignaut,  ils  n'eurent  pas  d'abord  tout  le  renom 
qu'ils  méritaient,  soit  à  cause  du  vague  du  premier  titre,  soit  parce  qu'ils  ouvraient 
une  voie  neuve,  où  d'autres  l'ont  suivi,  en  redressant  bien  des  erreurs  sur  le 
rôle  de  l'Eglise  sous  les  Mérovingiens.  Mais  justice  a  été  rendue  avant  que 
parût  la  deuxième  édition  qu'il  prépara,  et  ces  volumes  sont  devenus  rares  et 
recherchés. 

Après  avoir  publié  une  Géographie  historique  de  la  Marne,  puis  un  grand 
atlas  cantonal  du  département,  il  entreprit  une  Histoire  de  la  Champagne  et  de 
la  Brie  en  3  forts  volumes  in-8°  (1886).  —  Lorsque  la  première  édition  en  fut 
épuisée,  il  voulut  améliorer  cette  œuvre  monumentale,  on  peut  le  dire,  et  il 
eut  la  satisfaction  d'en  terminer  le  troisième  volume  de  la  deuxième  édition 
quelques  mois  avant  sa  mort. 

On  ne  refera  pas  cet  ouvrage  de  tant  de  conscience  et  de  labeur,  on  pourra 
l'abréger,  mais  ce  sera  aux  dépens  de  l'agrément  que  lui  donnent  les  citations 
des  chroniqueurs  contemporains. 

Son  grand  mérite  est  aussi  dans  son  impartialité,  elle  est  telle  que  beaucoup 
de  faux  jugements  y  furent  redressés,  au  scandale  pourrait-on  dire,  des 
préjugés  en  cours,  notamment  sur  les  guerres  religieuses  du  xvie  siècle  et  sur 
le  rôle  de  la  Ligue  en  Champagne  contre  les  calvinistes. 

A  M.  Wiesener,  qui  s'en  étonnait,  il  disait:  «  Est-ce  ma  faute  si  on  t'a  faussé 


34  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'histoire  ?  Je  n'ai  fait  pour  la  Ligue  que  ce  que  tu  as  fait  pour  Marie  Stuart 
et  le  ministère  du  cardinal  Dubois.  » 

Ce  grand  travail  ne  l'empêchait  pas  de  satisfaire  aux  devoirs  et  aux  relations 
de  la  vie  civile  et  de  charmer  par  sa  correspondance  l'intimité  de  quelques 
amis.  L'estime  publique  dont  il  jouissait  touchait  à  la  vénération. 

Toutefois  la  plus  belle  œuvre  de  sa  vie  reste  cette  éducation  privée  et  le 
lien  qu'elle  créa  entre  le  maître  et  l'élève,  si  loin  l'un  de  l'autre  par  la  position 
sociale,  mais  si  rapprochés  par  le  cœur. 

Honneur  égal  à  l'un  d'avoir  su  inspirer,  à  l'autre  d'avoir  ressenti  et  conservé 
jusqu'à  la  fin  une  si  vive  affection.  Leur  correspondance  en  offre  le  vivant 
témoignage. 

Pas  une  joie  domestique,  pas  un  deuil  n'arrivait  chez  l'un  que  l'autre  n'en 
éprouvât  le  contre-coup.  A  citer  par  exemple  la  lettre  de  condoléances  que 
M.  Poinsignon  écrivit  après  la  mort  de  M.  Werlé  père. 

Une  vie  toute  chrétienne  ne  pouvait  qu'être  couronnée  par  une  sainte  mort. 
Telle  fut  la  sienne.  Mais  de  ses  obsèques  il  eut  soin  d'écarter  tout  discours  et 
toute  couronne,  «  n'appartenant  qu'à  Dieu,  écrit-il  dans  son  testament,  de  lui 
décerner  celle  qu'il  espère  de  sa  miséricorde  ». 

Soulub. 


Promotion  de  1*39.  —  Revillout  [Charles-Jules),  né  à  Issoudun,  le  30  jan- 
vier 1821,  décédé  à  Montpellier,  le  18  novembre  1899. 

Revillout  entra  à  l'École  Normale  en  1839.  A  sa  sortie  en  1842,  il  fut  chargé 
du  cours  d'histoire  au  collège  de  Saint-Étienne.  Un  an  après  il  était  reçu 
agrégé  d'histoire  avec  le  rang  de  second.  Nommé  professeur  à  Besançon,  il  y 
resta  cinq  ans,  et  fut  appelé  en  1848  à  Grenoble.  Pendant  quatorze  ans,  il  en- 
seigna dans  cette  ville  si  intéressante,  laborieuse,  éclairée,  où  se  fondent, 
dans  une  harmonie  aimable  les  qualités  de  finesse  et  de  patience  des  popula- 
tions alpines  et  la  chaleur  communicative  de  la  Provence. 

On  y  apprécia  très  hautement  le  mérite  et  le  caractère  qui  partout  ont  valu 
à  Revillout,  l'estime  et  la  sympathie.  Affable,  bienveillant,  d'une  conversation 
spirituelle  et  délicate,  scrviable,  maître  aussi  consciencieux  qu'instruit,  ayant 
au  plus  degré  ie  sentiment  du  devoir  professionnel,  inspirant  à  ses  élèves  et  à 
leurs  parents  une  confiance  qui  ne  tardait  pas  à  se  transformer  en  affection  et 
en  reconnaissance,  il  fut  aimé  et  honoré  comme  il  méritait  de  l'être  ;  et,  insen- 
siblement, cet  homme  excellent,  modeste  et  discret  jusqu'à  l'excès,  eut  peine 
à  suffire  aux  devoirs  de  société  que  lui  imposaient  les  relations  nombreuses 
qui  d'elles-mêmes  lui  étaient  venues. 

Pendant  son  séjour  à  Besançon,  il  avait  fort  avancé  ses  thèses  pour  le  Doc- 
torat es  lettres  :  il  les  présenta  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris  en  1850,  et 
elles  obtinrent  le  plus  brillant  et  le  plus  encourageant  succès,  il  s'y  révélait 
historien.  La  thèse  latine,  De  romani  exerciius  delectu  et  supplentento  *b 
Acliaca  pugna  ad  aevum  Tkeodosianum  disquisitio  historica,  étudie  une  de 
ces  questions  dont  Montesquieu  a  marqué  l'importance  et  que  l'érudition  con- 
temporaine tient  à  honneur  de  résoudre.  Revillout  avait  pris  de  bonne  heure 
Phabitude  de  puiser  aux  sources  mêmes,  de  n'accepter  les  opinions  reçues 
qu'après  les  avoir  soumises  au  sévère  contrôle  de  la  critique,  de  penser 
par  lui-même.  A  lui  seul  cet  essai  serait  la  preuve  de  l'indépendance  et  de  la 


r 


dr  l'école  normale  25 

sûreté  de  ses  jugements.  Le  sujet  de  la  thèse  française,  Z'Ârianisme  des 
peuples  germanique*  qui  ont  envahi  Vempire  romain,  est  d'un  plus  grand 
intérêt  encore.  Montesquieu,  qui  a  jeté  partout  les  clartés  de  son  génie,  après 
avoir  remarqué  qu'entre  la  conversion  des  barbares  à  l'arianisme  et  leur 
établissement  dans  l'empire,  cette  secte  fut  en  quelque  sorte  détruite  chez  les 
Romains,  ajoute  :  «  Les  barbares  ariens,  ayant  trouvé  tout  le  pays  orthodoxe, 
n'en  purent  jamais  gagner  l'affection.  »  Mais  il  fallait  démontrer  la  vérité  de 
celte  assertion,  en  dégager  les  conséquences.  L'opinion  d'un  homme  de  génie 
demeure  à  l'état  de  vif  aperçu  et  ne  s'impose  point  à  la  croyance,  tant  qu'elle 
n'est  pas  reprise,  analysée,  confrontée  avec  les  faits,  éclaircie  en  un  mot  et  jus* 
tifiée  par  une  démonstration  solide  et  complète. 

On  ne  saurait  contester  que  le  christianisme  n'ait  eu  et  n'ait  encore  une 
influence  sur  la  suite  des  événements  historiques.  Mais  quand  il  s'agit  de 
sortir  de  cette  vue  générale  et  de  déterminer  pour  une  époque  donnée,  surtout 
pour  une  époque  obscure  et  confuse  où  il  est  difficile  de  se  documenter, 
quelle  action  précise  la  lutte  des  opinions  religieuses  a  exercée  en  Europe,  la 
critique  la  plus  sagace  et  le  bon  sens  le  plus  sûr  ont  grand'peine  à  démêler  la 
vérité,  il  y  a  néanmoins  une  compensation  possible  dans  l'étude  d'un  tel 
sujet:  parfois  il  s'élargit,  s'enrichit,  forme  matière  à  des  constatations  inat- 
tendues. Dans  ce  conflit  de  croyances  entre  les  envahisseurs  et  les  peuples 
envahis  Révillout  a  découvert  une  des  principales  causes  qui  ont  fortifié  et  fait 
accepter  la  suprématie  des  Papes,  autour  desquels  se  groupaient  naturellement 
les  peuples  dont  la  foi  et  les  intérêts  se  trouvaient  également  menacés  par  les 
barbares  ariens.  La  destinée  de  l'Europe  occidentale  fut  dès  lors  déterminée 
pour  des  siècles. 

Ces  deux  travaux  de  Révillout,  le  second  surtout,  ont  été  souvent  consultés, 
sont  cités  encore  de  nos  jours.  L'on  y  a  la  preuve  non  seulement  de  l'aptitude 
aux  recherches  historiques,  mais  de  la  puissance  de  les  féconder  par  l'origi- 
nalité des  rapprochements  et  des  déductions.  Ils  firent  grand  honneur  au  jeune 
bislorien,  dont  le  talent  fut  dès  lors  hautement  apprécié  par  les  meilleurs  juges 
tels  qu'Augustin  et  Amédée  Thierry,  lis  avaient  été  composés  durant  les  courts 
loisirs  qu'un  professeur  de  l'enseignement  secondaire  peut  prélever  sur  le 
devoir  quotidien.  On  est  tenté  aujourd'hui  d'oublier  combien  il  fallait  d'énergie 
«t  de  persévérance  pour  suffire  à  des  obligations  si  diverses,  pour  faire  alterner 
dans  sa  vie  tes  heures  dues  à  la  fonction  et  les  heures  réservées  au  travail 
personnel,  sans  permettre  ce  que  l'on  pouvait  considérer  comme  une  préoc- 
cupation ambitieuse  ou  égoïste  d'empiéter  sur  le  temps  qu'exigent  la  prépara- 
tion des  classes  et  la  direction  des  études  des  élèves.  Tous  n'étaient  point  assez 
fortement  trempés  pour  résister  à  ce  double  effort,   et  nombre   de  thèses 
commencées  avec  confiance,  ont  été  abandonnées  à  l'état  d'ébauches.  Révillout 
tenait  tète  à  tout.  Jusqu'à  la  fin  de  sa  vie,  il  a  conservé  une  faculté  de  travail 
tos  rare.  Régulier  dans  ses  habitudes,  classant  méthodiquement  ses  devoirs, 
servi  par  une  santé  robuste,  il  était  toujours  prêt  et  dispos.  Durant  quinze  ans 
nous  avons  siégé  ensemble  aux  examens  de  baccalauréat.  Jamais  je  ne  l'ai 
entendu  se  plaindre  de  ce  fastidieux  exercice.  Il  traversait  souriant,  sans 
trace  de  lassitude  ou  d'impatience,  la  terrible  session  de  juillet  qui,  dans  le 
Hidi,  épuise  les  plus  vigoureux  et  les  plus  jeunes. 
Son  succès  au  Doctorat  désignait  Révillout  pour  l'enseignement  supérieur, 


26  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

mais  l'usage  était  alors  de  faire  un  long  stage  dans  les  lycées  et  d'acquitter 
envers  renseignement  secondaire  la  dette  contractée  à  l'Ecole  Normale. 

Cependant  il  demeura  Adèle  h  ses  études.  Membre  de  l'Académie  delphinale 
il  publia  dans  le  Bulletin  de  cette  Société  savante  toute  une  série  de  mono- 
graphies portant  sur  les  antiquités  locales,  dont  plusieurs  ont  une  portée  qui 
dépasse  les  frontières  du  Dauphiné.  L'histoire  de  cette  Académie  et  de  la 
Bibliothèque  de  Grenoble  n'est  pas  une  des  moins  intéressantes.  En  1855,  il 
faisait  paraître,  dans  la  Revue  historique  de  droits  français  et  étranger,  une 
étude  importante  sur  le  Jus  italicum,  et  en  1857-1859,  une  Histoire  duColonat 
chez  les  Romains  qui  demeure  un  de  ses  titres  scientifiques  les  plus  incontestés. 
Plus  tard,  en  1861,  je  rencontre  la  Note  sur  Vlnquilinat  (Imprimerie  nationale 
qui  est  d'une  valeur  égale. 

En  1862,  Révillout  fut  nommé  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Versailles, 
au  moment  où  il  venait  d'achever  et  de  donner  à  la  Revue  de  droits  français 
et  étranger  une  étude  sur  Les  Familles  politiques  d'Athènes  et  les  gentes  de 
Rome. 

La  vocation  de  Révillout  pour  l'histoire  ancienne  et  plus  particulièrement 
pour  l'histoire  romaine  s'était  affirmée  avec  netteté  et  suite.  Il  espérait  sans 
doute  que  le  jour  où  il  entrerait  dans  l'enseignement  supérieur,  il  pourrait  y 
mettre  à  profit  une  érudition  patiemment  amassée,  et  qu'il  continuerait  i 
éclaircir,  avec  le  talent  dont  il  avait  fait  preuve,  les  points  obscurs  de  l'histoire 
de  Rome  et  de  ses  institutions.  L'intérêt  de  l'Université  et  celui  de  la  science 
s'accordaient  pour  que  l'on  donnât  à  cet  esprit  curieux  et  ingénieux,  à  cet 
infatigable  travailleur,  toute  liberté  de  se  consacrer  définitivement  à  des  études 
qui  lui  étaient  chères  où  ii  avait  une  compétence  reconnue,  où  il  était  un 
maître. 

Révillout,  en  1863,  fut  appelé  à  suppléer  M.  Saint-René  Taillandier  dans  la 
chaire  de  littérature  française  de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier.  11  était 
âgé  de  quarante-deux  ans,  i)  accepta.  Rien  d'autres  ont  fait  de  môme,  et  la  spé- 
cialité de  leurs  études  antérieures  a  été  abandonnée  avant  qu'ils  aient  pu  en 
retirer  les  fruits  qu'ils  étaient  en  droit  de  prévoir.  Je  ne  souhaite  à  personne 
d'ôtre  obligé  de  passer  par  une  épreuve  de  cette  sorte,  car,  si  parfois  ce  chan- 
gement renouvelle  et  rajeunit,  parfois  il  aboutit  à  un  dilettantisme  agréable 
mais  superficiel  et  stérile. 

11  était  honnorabledc  suppléer  M.  Taillandier  avec  la  certitude  de  lui  succéder 
un  jour.  Ce  n'est  pas  ici  le  lieu  de  faire  l'éloge  de  Taillandier.  11  suffira  de  dire 
que  séduit  par  son  talent  d'écrivain  et  de  critique  et  sachant  le  succès  qu'avait 
obtenu  à  Montpellier  sa  parole  éloquente  et  distinguée,  Saint-Marc  Girardin 
Pavait  demandé  pour  suppléant. 

A  si  longue  dislance,  il  y  a  encore  des  Montpelliérains  qui  conservent  un  sou- 
venir vivant  des  leçons  de  Taillandier.  L'on  se  pressait  dans  l'amphithéâtre  (te 
la  Faculté  pour  écouter  cet  homme  de  goût  dont  l'érudition  réelle  se  voilait 
sous  une  forme  exquise. 

Ses  études  historiques  ne  préparaient  point  Révillout  à  recueillir  un  tel  héritage. 
Mais  de  son  passage  à  l'École  Normale  il  avait  gardé  l'amour  de  notre  littérature, 
de  nos  classiques  surtout  pour  lesquels  ii  professait  un  véritable  culte.  Ce  qui 
pour  un  autre  eût  été  une  entreprise  périlleuse,  ne  fut  ni  au-dessus  de  ses 
forces,  ni  de  son  talent.  Sans  réussir  d'abord  à  faire  oublier  le  succès  de 
Taillandier,  il  sut   plaire  par  des  qualités  différentes,  surtout  par  l'alliance 


i 


DB  L'ÉCOLK  NORMALE  27 

naturelle  chez  lui  de  connaissances  historiques  très  sûres  et  d'un  sentiment 
littéraire  très  vif.  L'auditoire  de  la  Faculté  demeura  aussi  nombreux,  intéressé 
autrement  mais  toujours  intéressé. 

A  l'époque  dont  je  parle,  renseignement  public  était  considéré  comme  le 
devoir  essentiel  d'un  professeur  de  Faculté.  11  y  a  quelque  vingt  ans,  il  fut 
rohjet  de  critiques  plus  ou  moins  fondées,  parfois  acerbes.  On  lui  reprochait 
d'imposer  un  travail  considérable,  sans  profil  ni  pour  l'instruction  du  maître, 
ni  pour  la  science.  On  tournait  en  dérision  les  auditoires  hétérogènes,  com- 
posés de  personnes  très  inégalement  éclairées.  On  supposait  que  dans  d'autres 
pays,  dont  on  parle  sans  les  connaître  peut-élre  très  exactement,  l'enseignement 
supérieur  s'interdisait  toute  vulgarisation  et  se  vouait,  sans  réserve  aucune,  à 
la  prédication  de  la  science  pure.  Or,  à  la  même  époque,  le  goût  de  la  confé- 
rence, c'est-à-dire  de  la  leçon  publique,  se  développait  partout,  et  tel  qui  mé-r 
disait  des  cours  de  la  Faculté,  ne  se  faisait  point  un  scrupule  de  prendre  la 
parole  dans  d'autres  salles,  devant  des  publics  très  semblables  au  nôtre.  11  est 
probable  que  les  Universités  nouvelles  tiendront  de  plus  en  plus  à  être  en 
communication  avec  la  population  des  villes  où  elles  sont  placées,  dont  elles 
ont  tout  intérêt  à  se  ménager  ou.  à  conserver  les  sympathies.  Ouvrir  à  certaines 
heures  l'amphithéâtre  au  grand  public  n'est  pas  seulement  obéir  à  une  tra- 
dition; c'est  appeler  les  esprits  h  s'intéresser  à  des  études  dont  le  goût  ne 
saurait  être  trop  encouragé.  Cela  est  vrai  pour  Paris,  plus  vrai  encore  pour  les 
villes  de  province. 

Mais,  il  faut  l'avouer,  la  préparation  des  cours  publics,  s'ajoutant  à  d'autres 
devoirs  qui  sont  devenus  peu  à  peu  très  exigeants,  est  un  lourd  fardeau.  11  ne 
suffit  pas  de  savoir.  Il  faut  faire  un  choix  de  ce  que  l'on  sait.  Il  ne  suffit  pas 
d'être  instructif.  Il  faut  être  intéressant,  il  faut  plaire.  Tout  cela  est  surtout 
difficile  dans  l'enseignement  de  la  littérature,  où  il  est  si  aise  de  demeurer  au- 
dessous  de  son  sujet,  de  disserler  froidement,  de  talonner  pour  trouver  ou  ne 
pas  trouver  l'expression  juste  des  mille  nuances  que  doit  marquer  la  critique. 
On  s'en  rend  compte,  on  sent  que  l'on  n'a  pas  le  droit  de  décevoir  l'altente  de 
aes  auditeurs,  et  l'on  s'oblige  dès  lors  à  ne  monter  en  chaire  qu'après  une 
préparation  très  minutieuse. 

De  1863  à  1891,  date  de  son  admission  à  la  retraite,  Révillout,  pendant  vingt- 
huit  ans,  a  préparé  chacune  de  ses  leçons  publiques  avec  un  zèle  qui  ne  s'est 
Jamais  démenti.  11  en  fut  récompensé  par  la  fidélité  de  ses  auditeurs  que  char- 
maient l'étendue  de  ses  connaissances,  la  variété  de  ses  aperçus,  Tari  avec 
lequel  il  se  mettait  à  leur  portée.  11  parlait  avec  facilité  une  langue  correcte 
qu'il  aimait  à  nuancer  d'archaïsme,  sans  recherche  d'effets  oratoires,  trou- 
vant, sans  effort,  le  mot  juste,  heureux  de  faire  partager  son  admiration 
pour  le  grand  siècle.  Sans  dédaigner  ni  Voltaire  ni  Rousseau  ni  les  illustres 
romantiques,  il  ne  dissimulait  point  sa  préférence  fervente  pour  rage 
classique  de  notre  littérature.  Homme  de  modération,  de  prudence,  de  foi  re- 
ligieuse, il  était  devenu,  pour  ainsi  dire,  par  ses  habitudes  d'esprit  le  contem- 
porain de  ceux  dont  il  racontait  la  vie  et  dont  il  commentait  les  œuvres.  Il 
était  comme  un  répertoire  vivant  du  siècle  de  Louis  XIV,  et  ressentait  quelque 
plaisir  à  le  voir  reconnaître,  mais  il  savait  trop  bien  notre  histoire  pour  ap- 
prouver indistinctement,  et  l'on  ne  pouvait  dénoncer  avec  plus  de  vérité, 
condamner  avec  plus  de  véhémence  les  vices  qui  déparent  le  plus  glorieux 
des  règnes. 


28  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ELEVES 

De  ce  long  enseignement  H  reste  surtout  des  notes  nombreuses,  amoncelées 
patiemment.  Ce  qu'a  écrit  Révîllout  sur  la  littérature  française  donne  une 
idée  très  insuffisante  de  retendue  et  de  la  précision  de  sa  compétence. 

Dans  les  conférences  fermées  reparaissait  le  professeur  du  lycée,  très 
simple  d'attitude  et  de  langage,  mais  confiant  dans  son  expérience.  Nul  ne 
corrigeait  mieux  une  dissertation,  ne  redressait  avec  plus  de  sûreté  un  plan 
mal  venu,  ne  rappelait  avec  plus  d'autorité  au  respect  des  idées  justes,  du  bon 
goût,  de  la  bonne  langue.  Sa  bienveillance  pour  les  étudiants  était  toute  pa- 
ternelle et  ses  conseils  y  gagnaient  en  efficacité:  on  désirait  le  satisfaire. 

Révîllout  ne  s'était  point  détaché  des  études  historiques  sans  quelque  hési- 
tation. Nous  en  avons  la  preuve  dans  plusieurs  publications  qui  feront  toujours 
regretter  qu'il  n'ait  pas  suivi  sa  vocation  première  qui  était  la  vraie.  La 
guetteurs  urbains  (Mémoires  de  la  Société  des  sciences  morales  de  Seine-et- 
Oise,  1865),  Notes  sur  V église  et  les  affranchis  (extrait  d'un  mémoire  sur 
l'histoire  des  classes  agricoles  dans  le  premier  royaume  de  Bourgogne  :  —  Im- 
primerie nationale,  1865),  Mémoire  sur  le  Quarantième  des  Gaules,  à  propos 
d'une  inscription  du  département  des  Pyrénées-Orientales  ayant  trait  à  la 
perception  de  cet  impôt  (Mémoire  de  la  Société  -archéologique  de  Montpellier, 
1866).  Ce  mémoire  sur  le  Quarantième  des  Gaules  eut  l'honneur  d'obtenir 
l'adhésion  de  M.  Léon  Renier  à  des  conclusions  très  différentes  de  celles  qu'il 
avait  soutenues  jusque-là  :  ce  fut  en  quelque  sorte  l'adieu  dernier  de  l'historien 
à  la  science  qu'il  avait  cultivée  avec  passion. 

A  Montpellier,  Révillout  s'associa  aux  travaux  des  anciennes  sociétés  savantes 
de  notre  ville,  Académie  des  sciences  et  lettres,  Société  d'archéologie.  Avec 
Camboulin,  Boucherie  et  quelques  autres  il  fut  un  des  fondateurs  de  la  Société 
pour  l'élude  des  langues  romanes,  qui,  avant  la  Romania  de  Paris,  publia  une 
Revue  ayant  pour  objet  les  dialectes  et  les  usages  des  peuples  romans  au  moyen 
âge.  Il  fut  un  des  membres  les  plus  assidus  et  les  plus  aètifs  de  ces  sociétés, 
et  contribua  autant  que  personne  à  enrichir  leurs  publications. 

Plusieurs  de  ses  mémoires  ou  articles  sont  très  importants.  Je  citerai 
quelques  titres  :  De  la  date  possible  du  roman  été  Flamenca  (1875,  Revue  des 
Langues  romanes)  ;  Etude  sur  Vouvrage  latin  intitulé ':  Vie  de  Saint  Guillaume 
(1876,  Société  archéologique);  Antoine  Gombaud,  chevalier  de  Miré  (Académie 
des  sciences  et  lettres,  1887);  Voltaire  et  le  duc  de  Richelieu  (Revue  des 
Langues  romanes,  1889)  ;  Saint  Benoit  d'Aniane  et  Saint  Guilhem  (Montpellier, 
1895);  La  légende  deBoileau  (Revue  des  Langues  romanes,  1895),  etc.,  etc. 

La  liste  complète  des  publications  de  toute  nature  de  Révillout  dépasse  cer- 
tainement le  chiffre  de  soixante. 

Il  venait  d'achever  pour  la  Société  archéologique  un  mémoire  sur  la  Renais- 
sance à  Montpellier,  quand  celle  qui  ne  nous  oublie  jamais,  vint  lui  ôter  la 
plume  des  mains.  Ce  mémoire  sera  publié. 

Révillout  avait  reçu  toutes  les  distinctions  qu'un  professeur  est  en  droit 
d'attendre.  Promu  titulaire  en  1868,  officier  de  l'Instruction  publique  (1856), 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur  (1875),  correspondant  du  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  (1884),  professeur  de  première  classe,  il  fut  atteint  par  la  loi 
sur  la  limite  d'âge  en  1891,  et  quitta  l'enseignement  avec  le  titre  de  professeur 
honoraire.  Mais  il  ne  dédaigna  point  d'user  jusqu'au  bout  de  son  droit  d'assister 
aux  réunions  de  l'Assemblée  de  la  Faculté  des  lettres.  Son  expérience  et  un 
sens  judicieux  rendaient  précieuse  celte  collaboration  bénévole  par  laquelle  il 


r 


dr  l'école  normale  29 

nous  témoignait  combien  il  se  sentait  encore  des  nôtres,  combien  ii  tenait  à 
nous  et  à  la  Faculté. 

Un  autre  lien  le  rattachait  à  l'Université.  La  Société  des  Amis  de  l'Université 
de  Montpellier  l'avait  choisi  pour  président,  et  il  y  continuait  à  soutenir  les 
intérêts  de  ce  haut  enseignement  en  vue  duquel  il  avait  tant  travaillé,  auquel 
il  avait  consacré  ie  meilleur  de  lui-même. 

Les  relations  de  Révillout  avec  ses  collègues  étaient  affectueuses  et  simples. 
Il  ne  contrariait  les  visées  de  personne,  se  fût  plutôt  effacé  par  déférence  ou 
pur  désir  d'obliger.  Il  aimait  à  causer  des  objets  de  son  enseignement,  de  ses 
travaux,  mais  s'intéressait  également  à  la  pensée  d'autrui,  prompt  à  applaudir 
aux  efforts  et  aux  succès  des  jeunes,  et,  quand  il  croyait  devoir  présenter  des 
réserves  ou  des  objections,  le  Taisant  avec  une  bonne  grâce  qui  désarmait  la 
contradiction.  De  l'habitude  d'écrire  il  gardait  un  penchant  à  exprimer  ses  opi- 
nions en  formules  précises  que  l'on  n'oubliait  pas.  Sa  bienveillance  n'était 
point  indifférente  et  banale  :  l'expérience  de  la  vie,  jointe  à  une  finesse  très 
pénétrante,  lui  permettait  de  juger  les  hommes  et  les  choses  avec  une  clair- 
voyance qui  chez  un  autre  serait  aisément  devenue  de  la  sévérité.  Son  indul- 
gence était  inépuisable,  et  ii  ne  se  montrait  intraitable  que  sur  les  points  où 
sa  conscience  lui  interdisait  toute  concession.  Cet  homme  doux,  conciliant, 
était  d'une  fermeté  inébranlable  quand  un  intérêt  supérieur  lui  paraissait  en 
cause,  n  aimait  notre  pays,  son  histoire,  sa  littérature,  d'une  passion  ardente 
jusqu'à  l'intransigeance,  espérait  que  l'avenir  dédommagerait  nous-mêmes  ou 
nos  fils  des  anxiétés  de  cette  fin  de  siècle,  n'attendant  rien  de  bon  de  l'impor- 
tation étrangère  :  <  Tous  les  éléments  contraires  au  génie  national  s'élimineront 
d'eux-mêmes,  me  disait-il  souvent;  notre  histoire  en  est  le  témoignage.  »  Il 
croyait  que  le  français  ne  peut  que  gagner  à  demeurer  français,  et  remarquait 
qu'ailleurs  une  telle  question  ne  serait  même  pas  posée,  car,  depuis  les  temps 
modernes,  le  progrès  chez  tous  les  peuples  est  lié  au  développement  de  la 
conscience  de  leur  personnalité. 

A  Montpellier  il  fut  ce  qu'il  avait  été  à  Grenoble,  l'objet  de  l'estime  et  de  la 
sympathie  de  tous,  de  sorte  que  la  considération  qu'il  n'avait  jamais  songé  à 
rechercher,  s'accroissait  avec  les  années  et  prenait  peu  à  peu  la  forme  d'un 
respect  allant  jusqu'à  la  vénération.  Plus  on  connaissait  ce  grand  vieillard  à 
l'accueil  digne  et  modeste,  plus  on  appréciait  la  solidité  de  son  mérite  et  l'unité 
parfaite  d'une  vie  qui  demeurait  fidèle  à  un  idéal  de  droiture  et  d'aménité 
courtoise.  L'avantage,  parfois  l'inconvénient,  des  villes  de  province,  est  que 
l'on  se  voit  fréquemment,  de  très  près  :  en  quelques  années  les  apparences 
sont  percées.  L'un  y  gagne,  d'autres  y  perdent.  L'on  est  du  moins  assuré 
d'attribuer  justement  son  estime.  Révillout  était  de  ceux  qui  sortent  à  leur 
honneur  d'une  telle  épreuve  :  sa  réputation  reflétait  sa  valeur  vraie. 

Il  méritait  d'être  heureux.  De  son  mariage  avec  une  femme  pleine  de  sens 
et  de  bonté,  il  avait  eu  des  enfants  qu'il  adorait.  Son  intérieur  était  l'asile  de 
la  paix  et  du  travail  :  une  lueur  de  piété  chrétienne,  tolérante  mais  ferme , 
réclairait.  Sans  ennemis,  conciliant,  d'un  libéralisme  sincère  et  large,  bon 
d'une  bonté  à  la  fois  naturelle  et  réfléchie  qui  eût  décourage  l'ingratitude  elle- 
même,  n'ayant  d'autre  ambition  que  de  remplir  son  devoir  dans  toute  son 
étendue,  entouré  de  l'amour  des  siens,  rien  ne  lui  manquait  de  ce  qui  peut 
taire  espérer  le  bonheur.  Mais  ce  juste  fut  frappé  rigoureusement.  D'abord  ce  fut 
la  mort  d'un  fils  en  qui  il  plaçait  l'espérance  d'un  nom  honoré  :  il  ne  put  jamais 


30  ASSOCIATION  DRS  ANCISN8  ÉLÈVES 

s'en  consoler.  Puis  il  vit  mourir  d'abord  la  compagne  de  sa  vie,  celle  qui  était 
son  appui,  son  conseil,  sa  joie,  et  peu  après  l'un  de  ses  gendres.  Soudain 
il  se  trouva  privé  de  ces  deux  soutiens,  obligé  de  contraindre  sa  douleur  pour 
consoler  la  douleur  de  sa  fille,  et  de  se  préparer  à  remplacer  auprès  de  son 
petit-fils  le  père  qui  lui  était  ravi.  Il  s'inclina  humblement  sous  la  main  puis- 
sante qui  l'avait  frappé,  et  retrouva  dans  la  prière  des  forces  pour  reprendre 
cette  tache  nouvelle.  Ainsi  entre  deux  êtres  aimés,  robuste,  semblant  défier 
les  atteintes  de  Page,  il  vieillissait  comme  un  chêne  antique,  les  couvrant  de 
son  affection  douce  et  attentive. 

Mais  il  s'attachait  trop  à  sa  table  de  travail  depuis  qu'il  avait  pris  sa  retraite, 
Il  lisait,  notait,  résumait,  composait,  encouragé  par  ces  longs  loisirs  dont  il 
n'avait  jamais  fait  répreuve.  Ainsi  se  développait  insidieusement  le  germe  d'un 
mal  qui  mina  une  constitution  de  fer  et  nous  l'enleva  brusquement,  quelques 
jours  à  peine  après  une  réunion  de  l'Association  des  Amis  de  l'Université  qu'il 
avait  tenu  à  présider,  bien  qu'il  se  sentît  fatigué. 

Tous  les  siens  étaient  là  pour  le  moment  suprême.  Son  frère,  PémiDent 
égyptologue,  M.  Eugène  Révillout,  son  second  gendre,  l'honorable  M.  Bru,  ses 
deux  filles,  son  petit-fils.  Ses  souffrances  furent  longues  et  supportées  avec 
une  patience  qui  faisait  l'admiration  de  tous.  11  mourut  en  chrétien  résigné 
et  confiant,  sans  autre  regret,  en  quittant  la  vie,  que  de  se  séparer  d'une 
famille  tendrement  aimée  et  de  ne  plus  continuer  à  veiller  sur  sa  fille  veuve 
et  sur  son  petit-fils. 

Le  cortège  de  parents,  d'amis,  de  collègues,  qui  raccompagnait  à  la  dernière 
demeure  où  il  repose  à  côté  de  sa  femme  et  de  son  fils,  s'arrêta,  suivant 
l'usage  de  Montpellier,  au  Palais  de  l'Université,  où,  dans  la  cour  d'honneur, 
au  seuil  de  la  Faculté  des  lettres,  M.  Benoist,  Recteur  de  l'Académie,  M.  Rigal, 
professeur  de  littérature  française  et  M.  Blavy,  vice-président  de  l'Association 
des  Amis  de  l'Université,  rendirent  hommage  au  talent,  aux  services,  aux 
vertus  de  notre  camarade,  exprimant  avec  éloquence  le  sentiment  commun. 
Puissent  ces  témoignages  de  sympathie  et  de  respect  alléger,  dans  quelque 
mesure,  la  peine  de  ceux  qui  perdent  en  lui  le  chef  de  famille  dont  ils  étaient 
légitimement  fiers  1  L'École  Normale  s'associe  à  leur  deuil,  car  la  longue 
carrière  de  Révillout,  en  négligeant  ses  titres  scientifiques,  dont  une  bonne 
part  ne  périront  point,  —  est  le  plus  noble  exemple  de  cette  tradition  de  tra- 
vail, de  probité,  d'intelligent  libéralisme,  de  dignité  professionnelle,  qui, 
durant  ce  siècle,  a  été  l'honneur  de  l'Université  de  France  et  de  l'École. 

Ferdinand  Càstkts. 


Promotion  de  1841.  —  Chambon  (Auguste)  (1),  né  le  19  septembre  1823,  à 
Sully  (Loiret),  décédé  à  Paris  le  3  avril  1899. 

Bachelier  es  lettres,  20  août  1840;  élève  de  l'École  Normale,  octobre  1841; 
licencié  es  lettres,  le  4  avril  1844;  agrégé  de  grammaire,  septembre  1844; 
professeur  divisionnaire  de  sixième  au  collège  de  Rouen,  le  27  septembre  1844; 


(l)  Pour  nous  conformer  au  désir  exprimé  par  M.  Chambou,  nous  nous  bornons  à 
mentionner  ses  états  de  service. 


r 


de  l'école  normale  34 

cbargé  de  cours  de  troisième  au  collège  de  Bourges,  le  il  octobre  1845;  pro- 
fesseur à  titres  divers  au  lycée  Louis-le-Grand  depuis  le  2  octobre  1850 
jusqu'en  1891  (quarante  et  un  ans);  officier  d'Académie,  le  27  septembre  1861  ; 
officier  de  l'Instruction  publique,  le  30  décembre  1873;  chevalier  de  la  Légion 
d'honneur,  le  20  août  1869;  officier  de  la  Légion  d'honneur,  le  12  juillet  1891. 


Promotion  de  1841.  —  Janet  (Paul-Alexandre-René),  né  à  Paris,  le  30  avril 
1823  ;  décédé  à  Paris,  le  5  octobre  1899. 

M.  Janet  est  un  Parisien  de  Paris.  Né  rue  Saint-Honoré,  n°  125,  il  fut  élevé 
à  Paris  et  y  passa  soixante-cinq  années  de  sa  vie.  La  famille  de  son  père, 
toute  parisienne,  était  dans  le  commerce  et  les  affaires  ;  celle  de  sa  mère  ha- 
bitait la  province  et  appartenait,  ou  se  rattachait  à  la  magistrature.  Son  grand- 
père  avait  fondé  une  bonne  librairie,  rue  Saint-Honoré,  son  père  était  libraire 
et  marchand  de  musique.  On  aimait,  dans  la  famille,  les  plaisirs  de  l'esprit,  et 
ou  y  cherchait  une  source  d'instruction.  Le  grand-père,  pour  amuser  ses  nom- 
breux garçons,  avait  imaginé  de  leur  faire  jouer  la  comédie.  Il  construisit  un 
petit  théâtre,  oCr  l'on  joua  tous  les  samedis,  devant  la  famille  et  les  amis,  les 
pièces  de  Regnard,  Augier,  Casimir  Delavigne.  Et  cette  instruction,  libre  et 
naturelle,  fut  très  efficace.  Au  contact  de  personnes  ainsi  élevées,  Paul  Janet 
prit  pour  les  livres  et  le  théâtre,  et,  d'une  manière  générale,  pour  l'étude  libre 
et  personnelle,  un  goût  très  vif,  qui  ne  le  quitta  jamais. 

H  était  le  plus  Jeune  de  quatre  enfants,  il  connut  à  peine  son  père,  qu'il 
perdit  à  l'âge  de  neuf  ans  ;  mais  il  conserva  sa  mère  jusqu'à  vingt-quatre. 
Celait  une  personne  d'une  grande  distinction,  douce  et  sérieuse,  très  affec- 
tueuse sous  des  dehors  un  peu  austères  et  réservés,  d'une  piété  sage  et  tolé- 
rante, d'un  esprit  judicieux  et  éclairé. 

U  grandit  dans  un  milieu  d'opinions  libérales,  mais  où  était  restée  très  vivante 
l'aversion  pour  les  excès  de  1793  et  1794. 

De  sa  petite  enfance,  il  avait  gardé  principalement  deux  souvenirs  :  l'un,  très 
agréable,  celui  de  sa  première  expérience  du  spectacle  au  théâtre  des  marion- 
nettes de  Séraphin  ;  l'autre,  très  désagréable,  celui  de  son  entrée  à  l'école,  vers 
l'âge  de  six  ans.  Il  jugea  tout  de  suite  qu'il  n'était  pas  fait  pour  cette  vie  de 
coQtrainte,  de  travail  mécanique,  de  camaraderie  forcée  ;  et  il  ne  se  trompait 
pas.  Repassant  dans  la  An  de  sa  vie  ses  années  d'école  et  de  collège,  il  écrit  : 
«  La  vie  en  commun  m'a  toujours  été  odieuse.  »  A  la  réflexion  pourtant,  il  se 
félicite  d'y  avoir  été  soumis.  «  Avec  mon  caractère  timide  et  un  peu  renfermé, 
dit-il,  je  serais  devenu  insociable  et  solitaire,  si  je  n'avais  pas  été  forcé  à  vivre 
de  la  vie  de  l'éducation  publique.  »  En  réalité,  il  ne  voulait  donner  son  affec- 
tion que  librement.  Mais  il  la  donnait  sans  réserve  à  ceux  qu'il  en  jugeait 
dignes.  Cest  ainsi  qu'il  noua,  dès  cette  époque,  avec  un  enfant  intelligent  et 
aimable,  mais  infirme,  une  amitié  qui  devait,  par  la  suite,  résister  à  toutes  les 
traverses.  Victor  Mabille,  raconte  M.  Janet,  «  avait  le  malheur  d'être  boiteux  ; 
et  cette  infirmité,  dans  un  caractère  très  entreprenant  et  très  ambitieux,  fut 
pour  lui  la  source  de  grands  chagrins.  Elle  fut  probablement  la  cause  qui  nous 
lia.  Il  avait  besoin  d'un  aide,  d'un  soutien  :  je  devins  son  bâton,  il  me  donnait 
le  bras.  D'ailleurs,  plein  d'esprit,  d'une  figure  distinguée  et  fine,  même  délicate, 
il  avait  probablement  une  séduction  particulière.  Bref,  nous  devînmes  insé- 
parables. »  Leurs  voies  furent,  par  la  suite,  singulièrement  divergentes, 


32  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

puisque  le  jeune  Victor  se  trouva  amené  à  organiser  et  diriger  le  bal  llabille* 
qu'avait  fondé  son  père.  Hais  c'était  un  honnête  homme  et  un  homme  d'esprit ; 
M.  Janet  lui  demeura  Adèle  sans  fausse  honte.  Et  quand,  après  plus  de  trente 
ans,  la  maladie  frappa  l'intelligence  de  son  ami,  il  entoura  ses  derniers  instants 
de  lucidité  de  cette  même  affection  dont  il  avait  réchauffé  son  enfance. 

Son  amitié  avec  Victor  Mabille  lui  rut  une  compensation  aux  ennuis  de  l'école. 
Il  continuait  à  s'y  sentir  dépaysé.  Un  jour,  c'était  un  mardi,  il  eut  une  grande 
joie.  Gomme  il  allait  entrer  en  récréation,  on  vint  lui  dire  que  sa  bonne  le 
demandait,  et  qu'il  devait  retourner  à  la  maison.  Or,  ce  jour  était  le  21  juillet 
1830.  11  changeait  les  destinées  de  ia  France.  11  fut  béni  du  jeune  Paul  Janet. 
Car,  désormais,  on  ne  lui  parla  plus  d'école  ni  d'études.  Pendant  près  de  deux 
ans,  il  passa  un  temps  bien  heureux  :  un  vaste  appartement  bien  différent  de 
Tancien,  de  grands  magasins  où  il  pouvait  courir,  et  rien  à  faire  1  Sa  sœur  aînée, 
sortie  de  pension,  essaya  de  lui  donner  quelques  leçons.  Vains  efforts  :  ses 
dictées  restaient  épouvantables.  En  revanche,  il  avait  l'amour  de  la  lecture  : 
il  passait  des  journées,  absorbé  par  une  histoire  ;  Paul  et  Virginie  et  Gil  Mas 
le  passionnaient. 

Ce  fut  un  grand  chagrin,  lorsque,  en  avril  1832,  il  dut  entrer  en  pension; 
surtout  lorsque,  son  père  étant  mort  cette  année  même,  il  se  vit  enferme 
comme  interne  dans  ce  qui  lui  Taisait  l'effet  d'une  caserne  ou  d'une  prison.  Il 
sentit  très  distinctement  qu'il  ne  pouvait  se  passer  de  la  liberté  et  de  la  vie 
de  famille.  11  ne  respirait  qu'aux  petites  récréations  que  Ton  allait  prendre 
chaque  jour  au  Luxembourg,  dont  on  était  voisin.  Il  eut  aussi  une  consolation 
bien  précieuse  :  ce  fut  l'amitié  qu'il  noua  avec  un  camarade  d'un  grand  cœur 
et  d'une  fine  intelligence  :  le  futur  physicien  et  patriote  Charles  d'Almeida. 
Cette  amitié  si  tendre  et  si  solide  fut  une  des  joies  de  sa  vie. 

Il  ne  tarda  pas  à  prendre  goût  aux  études.  La  pension  de  Reusse,  située  rue 
de  Vaugirard,  48,  envoyait  ses  élèves  au  lycée  Saint-Louis.  Paul  Janet  y  fut 
tout  de  suite  au  premier  rang.  Il  en  conclut  que  d'avoir  travaillé  tout  seul,  ou 
même  de  n'avoir  pas  travaillé  du  tout  ne  lui  avait  pas  été  si  défavorable. 

L'un  des  exercices  vers  lesquels  il  se  sentit  le  plus  attiré  fut  le  vers  latin. 
11  l'aimait,  parce  que,  pour  y  réussir,  il  faut  autre  chose  que  la  docilité  passive 
du  fort  en  thème,  à  savoir  de  l'imagination,  de  Pesprit  et  du  rythme,  n  devint 
bientôt  le  plus  fort  de  sa  classe  en  vers  latins.  Il  était  stimulé  par  un  répé- 
titeur de  sa  pension,  qui  s'appelait  Eugène  Despois.  Ce  n'était  pas  un  répéti- 
teur ordinaire.  Sous  son  influence,  P.  Janet  et  un  de  ses  camarades  nomme 
de  Vanne,  qu'avait  également  distingué  Despois,  se  prirent  d'enthousiasme  pour 
les  maîtres  de  la  poésie  latine.  Ils  se  levaient  la  nuit  pour  aller  dans  la  chambre 
de  leur  maftre,  et  on  y  restait  jusqu'à  cinq  heures  du  matin  à  lire  Virgile  et 
Horace.  Après  quoi,  on  dormait  en  classe  et  en  étude,  toute  la  journée. 

La  seconde  passion  de  Paul  Janet  au  lycée  fut  la  philosophie.  A  la  fin  de  sa 
vie  il  parlait  encore  avec  émotion  et  reconnaissance  des  leçons  de  son  excel- 
lent professeur  de  philosophie  du  lycée  Saint-Louis.  «  S'il  m'est  permis,  dit-il 
en  1897,  d'évoquer  d'illustres  exemples,  moi  aussi,  j'ai  senti  la  vocation  philo- 
sophique se  manifester  en  moi  en  entendant  les  premières  leçons  de  mon 
mattre  en  philosophie,  le  vénéré  M.  Gibon.  Il  n'était  pas  éloquent,  car  il  lisait 
ses  leçons  ;  mais  il  était  grave,  convaincu,  d'un  esprit  libre  et  indépendant  : 
je  lui  dois  un  amour  de  la  philosophie  qui  n'a  jamais  tari  depuis  tant  d'an- 
nées... » 


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DB  L'ÉCOLK  NORMALE  33 

Quelle  fût,  en  réalité,  la  part  de  M.  Gibon  dans  la  vocation  de  M.  Janet?  Il 
est  clair  qu'à  travers  l'enseignement,  quel  qu'il* fût,  ce  que  celui-ci  chercha 
d'instinct  et  démêla,  ce  fut  la  philosophie  elle-même,  dans  son  essence  et 
dans  sa  vie  propres,  comme  un  esprit  naturellement  mathématicien  aperçoit 
des  figures  idéales  derrière  les  formes  imparfaites  de  la  réalité  sensible.  La 
secousse  qu'éprouva  Janet  ne  paraît  pas  s'être  produite  chez  les  autres  élèves 
de  M.  Gibon. 

Au  terme  de  son  année  de  philosophie,  âgé  de  dix-huit  ans,  il  se  présenta 
à  l'École  Normale.  Il  fut  admis  le  douzième,  à  la  suite  d'Antonin  Rondelet» 
dans  une  promotion  qui  avait  à  sa  tête  Sommer,  et,  a  la  suite  de  Sommer, 
Hippolyte  Rigault.  Il  eût  été  classé  plus  loin  sans  l'érudition  remarquable  dont 
il  fit  preuve  en  histoire.  L'examinateur,  noire  vénéré  maître  M.  Wallon,  lui 
ayant  demandé  s'il  pouvait  indiquer  la  suite  des  empereurs  romains,  il  en 
récita  la  liste  sans  broncher,  d'Auguste  à  Septime  Sévère,  sans  omettre  une 
date,  et  il  eut  une  bonne  note,  il  devait  cette  science  à  son  professeur  d'his- 
toire du  lycée,  qui,  ne  sachant  pas  tenir  sa  classe,  donnait  force  pensums,  à 
tort  et  a  travers,  et  pour  qui  il  avait  ainsi  copié  la  liste  des  empereurs  un  si 
grand  nombre  de  fois,  qu'il  avait  fini  par  la  savoir  par  cœur. 

L'École  Normale,  alors,  se  irouvait  encore  rue  Saint-Jacques,  dans  le  vieux 
collège  Du  Plessis.  Elle  avait  pour  directeur  Dubois,  pour  sous-directeur  Va- 
cherot.  Janet  a  conservé  un  bon  souvenir  de  Dubois.  En  effet,  ce  directeur 
libéral  institua  la  sortie  du  jeudi,  de  quatre  heures  à  huit  :  ce  qui  fut  un  grand 
soulagement.  Il  établit  aussi  la  sortie  du  soir  jusqu'à  minuit,  quatre  fois  par  an. 
La  première  fois  qu'eut  lieu  cette  sortie  extraordinaire,  la  joie  de  M.  Janet  fut 
de  Pivresse  :  il  pourrait  donc  encore  aller  au  théâtre  !  Il  consacra  sa  soirée  à 
voir  Rachcl  dans  Le  Cid. 

Il  était  arrivé  è  l'École  avec  un  vif  désir  d'avancer  en  philosophie.  A  cet 
égard  l'enseignement  glacé,  timidement  écossais  du  fougueux  républicain 
Amédce  Jacques  ne  le  satisfit  pas.  En  revanche,  Ernest  Havet  lui  révéla  la 
littérature.  Jusque-là,  sous  ce  nom,  il  n'avait  guère  vu  enseigner  que  les 
finesses  de  la  grammaire.  Ernest  Havet  s'attaquait  à  la  pensée  même  de  l'au- 
teur, étudiait  l'homme,  le  milieu  historique,  soumettait  l'œuvre  à  une  analyse 
de  psychologue  et  de  moraliste,  et  parlait  avec  son  âme.  La  forte  impression 
que  cet  enseignement  exerça  sur  Janct  ne  fut  dépassée  que  par  celle  qu'il 
reçut  des  étincelantes  causeries  de  Désiré  Nisard,  au  milieu  des  élèves  rangés 
autour  du  poêle.  Nisard,  aimait-il  à  dire,  avec  Rachel,  sauva  en  France,  à  celte 
époque,  la  tradition  classique,  l'admiration  des  grands  maîtres. 

En  même  temps  que,  sous  cette  double  direction,  s'éveillait  en  Paul  Janet  la 
vocation  littéraire,  son  ardeur  philosophique  était  enfin  contentée  par  le  maître 
de  conférences  de  seconde  année  pour  l'histoire  de  la  philosophie,  Emile 
Saisset.  Cétaitun  professeur  très  solide,  instruit,  pénétrant,  spirituel.  Quelques 
années  plus  tard,  sur  une  leçon,  il  devinait  M.  Lachelier.  Son  enseignement 
était  rationaliste,  repoussant  tout  parti  pris  d'hostilité,  mais  usant  d'une  libre 
critique  à  l'égard  de  la  religion.  Collaborateur  de  V.  Cousin,  il  n'en  professait 
pas  moins  une  philosophie  fort  différente  de  celle  du  maître.  Tandis  que 
Cousin,  tout  en  appelant  Maine  de  Biran  le  plus  grand  métaphysicien  du  siècle, 
donnait  peu  d'attention  à  sa  doctrine,  mais  s'enfermait  de  plus  en  plus,  par 
peur  d'être  accusé  de  panthéisme  et  par  esprit  de  gouvernement,  dans  un 
spiritualisme  discret  et  correct,  Saisset,  avec  plusieurs  autres,  fit  des  idées 

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34  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 


propres  de  Biran  le  fond  de  son  enseignement  philosophique.  Avec  Birao  il 
chercha,  dans  la  conscience  même,  dans  la  réalité  que  nous  découvre  la 
réflexion  sur  notre  moi,  les  principes  de  métaphysique  que  Cousin  demandait 
a  la  raison  pure  et  à  l'abstraction.  Janet  s'attacha  étroitement  à  cet  excellent 
maître  et  devint  son  ami.  11  passa  mainte  journée  avec  lui.  Il  raccompagna, 
pendant  les  vacances,  dans  un  voyage  en  Suisse.  En  Tait,  c'est  dans  rensei- 
gnement biranien  de  Saisset,  non  dans  l'éclectisme  de  Cousin,  que  se  trouve 
l'origine  des  idées  que  devait  plus  tard  soutenir  et  développer  M.  Janet. 

Dès  l'École,  il  manifesta  un  tempérament  philosophique.  Il  était  très  bon 
camarade,  et  jouissait  fort  de  l'esprit  de  Corrard  ou  du  charmant  talent  poétique 
de  Campaux  :  mais  il  était  surtout  un  méditatif.  Souvent  il  se  promenait  seul, 
pendant  les  heures  de  récréation,  et  se  tourmentait  à  chercher  la  solution  de 
quelque  problème.  Sa  modestie  et  sa  timidité  s'effaçaient  volontiers  devant  la 
forte  voix  et  la  tranchante  assurance  du  savant  Denis,  ainsi  que  devant  la 
verbosité  diffuse  et  caressante  de  Rondelet.  Tous  deux,  d'ailleurs,  étaient 
tenus  pour  supérieurs  à  Janet. 

L'agrégation,  dès  la  sortie  de  l'École  (1844),  le  mit  à  son  rang.  Il  parla  avec 
une  netteté,  une  fermeté,  une  autorité  extraordinaires.  Ceux  qui  l'ont  entendu 
alors  —  tel  son  jeune  camarade  M.  Manuel  —  croient  l'entendre  encore,  tant 
ils  furent  frappés  de  la  sincérité  de  celle  parole  éloquente,  où  rien  ne  visait  à 
reflet,  où  les  mots,  l'ordre  des  matières,  le  mouvement  et  la  vie  du  discours 
naissaient  spontanément  des  idées  ou  des  choses  ;  où  il  semblait  que  la  vérité 
s'exprimât  elle-même.  Le  président  du  jury  était  Victor  Cousin.  Il  justifia  en 
ces  termes,  dans  son  rapport  au  ministre,  le  premier  rang  attribué  à  Janet  : 
«  M.  Janet  a  été  le  premier  hors  ligne  pour  sa  leçon.  11  a  de  la  science,  du 
nerf,  de  la  précision.  Sa  leçon  sur  la  divine  Providence  est  assurément  une 
des  plus  fortes  et  des  plus  belles  que  j'aie  entendues  depuis  quinze  ans.  La 
doctrine  la  plus  pure,  une  méthode  sévère,  un  rare  savoir,  une  élocution  nette 
et  vigoureuse  ont,  pendant  une  heure  entière,  captivé  un  nombreux  auditoire. 
Je  n'hésite  point,  Monsieur  le  Minisire,  à  vous  signaler  ce  jeune  homme 
comme  une  des  meilleures  espérances  de  l'enseignement  philosophique.  ■  Et 
M.  Cousin  ajoutait  :  «•  Il  est  à  souhaiter  qu'il  puisse  rester  un  an  de  plus  à 
Paris  pour  y  cultiver  son  talent  ;  c'est  du  moins  le  vœu  que  le  bureau  m'a 
chargé  de  vous  exprimer.  » 

En  conséquence,  M.  Janet  fut,  Tannée  suivante,  secrétaire  de  Victor  Cousin 
aux  appointements  de  1,200  francs.  Il  vit  de  près  le  maître  et  son  génie,  et  il 
éprouva  une  impression  de  froid,  il  le  regardait  de  bas  en  haut,  avec  un  grand 
respect  et  même  avec  un  peu  de  terreur.  Il  lui  semblait  qu'il  avait  affaire  à 
un  pédagogue  plutôt  qu'à  un  ami.  Quoique  émerveillé  des  élans  brusques  de 
son  éloquence,  il  sentait  plutôt  le  poids  que  le  charme  de  sa  supériorité.  Ces 
impressions,  à  vrai  dire,  devaient  disparaître  un  jour,  alors  que  Janet,  devenu 
lui-même  un  maître,  rencontra  auprès  de  Cousin  une  aimable  familiarité  :  elles 
firent  place  alors  à  un  sentiment  de  respectueuse  affection.  Mais  à  cette 
époque,  M.  Cousin  ne  se  montrait  au  jeune  agrégé  que  comme  chef  et  person- 
nage officiel,  et  il  lui  imprimait  le  sentiment  d'une  tutelle  très  noble  et  très 
sévère. 

U  lui  donnait  d'ailleurs  de  particulières  marques  d'estime.  Il  le  faisait 
collaborer  à  son  ouvrage  sur  le  Vrai,  lé  Beau  et  le  Bien.  Il  se  promenait  avec 
lui  l'après-midi,  dans  son  jardin  de  Bellevue,  et  lui  développait  éloquemment 


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DE  L'ÉCOLB  NORMALE  35 


ses  idées.  Janet  passait  sa  soirée  à  les  mettre  en  ordre  et  à  les  rédiger.  Le 
lendemain  matin,  il  lisait  son  travail  au  maître,  qui  arrêtait  le  texte  définitif. 

Après  une  année  passée  ainsi  auprès  de  Victor  Cousin,  Janet  fut  nommé 
professeur  au  collège  royal  de  Bourges.  Il  y  resta  trois  ans,  de  1845  à  1848,  com- 
binant avec  son  enseignement  la  préparation  à  l'agrégation  des  Facultés,  la  ré- 
daction de  ses  thèses  de  doctorat,  et  des  travaux  sur  les  questions  politiques 
à  Tordre  du  jour. 

Lui  qui  n'avait  jamais  quitté  Paris,  il  eut  à  Bourges  une  surprise,  celle  d'y 
rencontrer  plusieurs  personnes  très  remarquables.  Il  avait  cru  que  toutes  les 
illustrations  de  la  France  se  trouvaient  dans  la  capitale.  Il  se  lia  particulière- 
ment avec  un  homme  doué  de  facultés  puissantes,  mais  qui  n'a  pu  donner 
toute  sa  mesure,  le  républicain  Michel  (de  Bourges).  H  goûta  vivement  l'inti- 
mité que  lui  accorda  tout  de  suite,  à  la  différence  de  Cousin,  cet  esprit  ardent 
et  audacieux,  engagé  dans  la  vie  pratique  et  dans  une  politique  révolutionnaire  ; 
qui  s'exprimait  dans  un  langage  chaud  et  pittoresque,  noble  sans  effort,  par- 
fols  brutal  et  cynique.  Il  était  ému  en  l'entendant  parler  familièrement  de 
Lamennais,  de  George  Sand,  de  Carrcl,  de  Cavaignac.  11  causait  philosophie 
avec  son  grand  ami.  Il  l'instruisait  sur  le  système  de  Kant,  qu'il  étudiait  en  vue 
du  concours  de  l'agrégation  des  Facultés.  Mais  il  trouvait  en  son  interlocuteur 
un  homme  pour  qui  toute  la  philosophie  se  concentrait  dans  le  problème  pra- 
tique de  la  destinée  humaine.  Et  il  méditait  sur  les  droits  de  la  pensée  et  de  la 
science,  en  face  des  désirs  du  cœur  et  des  aspirations  de  l'âme. 

11  était  loin  d'ailleurs  de  se  désintéresser  de  la  pratique.  Au  contraire,  il  s'en- 
gageait avec  une  généreuse  ardeur  dans  le  mouvement  d'idées  qui  précéda  et 
suivit  la  Révolution  de  1848.  Il  publia  plusieurs  articles  fort  étudiés  dans  la 
Liberté  de  penser,  dont  le  directeur  était  Amédée  Jacques,  notamment  un 
Essai  sur  la  Constitution  en  France  depuis  m9,  -un  bel  éloge  de  Lamartine, 
«  qui  eut,  dit-il,  la  gloire,  rare  chez  un  homme  de  gouvernement,  d'être  au 
pouvoir  ce  qu'il  était  avant  d'y  monter,  de  ne  pas  trahir,  ni  môme  amoindrir 
un  de  ses  principes  »,  une  solide  étude  sur  les  Rapports  de  la  morale  et  de 
la  politique,  l'un  des  sujets  qu'il  devait  plus  tard  développer  avec  prédilec- 
tion. 

Dans  son  commerce  avec  Michel  (de  Bourges),  dans  ses  travaux  sur  la  poli- 
tique, Janet  avait  pu  satisfaire  l'une  des  deux  principales  exigences  de  sa  na- 
ture morale  :  le  besoin  de  la  liberté  dans  l'action  honnête  et  généreuse.  La 
seconde  était  le  besoin  de  la  vie  de  famille.  Loin  de  l'en  déshabituer,  l'internat 
de  la  pension  et  de  l'École  Normale  la  lui  avait  rendue  plus  désirable  encore.  Il 
ne  tarda  pas  à  la  trouver,  sous  la  forme  ia  plus  charmante  et  la  plus  parfaite.  Son 
rêve,  à  cet  égard,  datait  de  loin.  Il  n'avait  que  neuf  ans.  Ses  parents  vinrent 
habiter,  rue  de  l'Ancienne-Comédie,  en  face  d'une  de  ses  tantes  ,  Madame  De* 
soer,  veuve  d'un  éditeur  distingué.  Un  soir,  en  s'endormant,  il  se  dit  que  sa 
petite  cousine  serait  un  jour  sa  femme.  Si  jeune  qu'il  fût,  il  était  déjà  lui- 
même  un  cœur  pur  et  simple,  qui  ne  se  donnait  qu'à  ses  pareils,  mais  qui  se 
donnait  définitivement.  Il  ne  vit  sa  cousine  que  de  loin  en  loin,  mais  jamais  il 
n'oublia  cette  impression  d'enfance.  Or  ce  fut  le  4  janvier  1848  que  s'accomplit 
cette  union,  si  ardemment  souhaitée.  Combien  elle  combla  les  vœux  de  ce 
noble  esprit,  en  qui  le  besoin  d'aimer  et  de  répandre  le  bonheur  autour  de  lui 
était  aussi  profond  que  le  souci  de  connaître  et  de  propager  la  vérité,  à  quel 
point  elle  doubla  sa  vie  austère  de  poésie,  dé  joie,  de  cette  douceur  infinie 


36  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

qu'exhalent,  comme  un  parfum,  l'amour  saus  réserve  et  l'absolue  confiance, 
comment  elle  contribua  à  l'épanouissement  de  ses  rares  facultés,  par  l'activité 
nouvelle  que  l'affection,  le  bonheur,  de  communs  et  chers  devoirs,  l'harmonie 
des  cœurs  et  des  volontés  lui  communiquèrent,  c'est  ce  qu'a  compris  d'abord 
quiconque  a  entrevu  cette  admirable  intimité. 

Reçu  agrégé  des  Facultés  et  docteur  es  lettres  en  cette  même  année  18'*8,  il 
se  rendit  à  Strasbourg,  où  il  était  envoyé  comme  professeur  à  la  Faculté  des 
lettres,  dans  des  sentiments  bien  différents  de  ceux  qu'il  avait  éprouvés  en 
allant  à  Bourges.  H  ne  redoutait  plus  l'ennui  de  la  vie  de  province.  La  famille 
et  le  bonheur,  désormais,  l'accompagnaient  partout. 

11  fut,  d'ailleurs,  promptement  apprécié  et  fêlé.  11  ouvrit  son  cours  en  décembre 
1849.  Il  avait  pris  pour  sujet,  sous  l'impulsion  des  événements  et  aussi  à  propos 
d'une  question  mise  au  concours  par  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 
litiques, l'histoire  des  doctrines  morales  et  politiques.  Il  eut  tout  de  suite  un 
succès  marque.  Pendant  deux  ans  se  pressa  pour  l'entendre  un  nombreux  et 
fidèle  auditoire,  comme  de  longtemps  on  n'en  avait  vu  à  la  Faculté.  Le  beau 
livre  qui  résulta  de  cet  enseignement  fut  couronne  par  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques  (1853). 

Quelques  années  après,  en  1855,  la  Faculté,  désireuse  de  se  rapprocher  du 
public,  s'étant  installée  au  cœur  de  la  ville,  à  la  Mairie,  M.  Janet  donna,  dans  la 
grande  salle,  une  série  de  leçons  sur  la  famille.  Cette  fois,  le  succès  fut  un 
triomphe.  A  la  suite  de  la  première  leçon,  qu'avaient  à  plusieurs  reprises  in- 
terrompue les  applaudissements  enthousiastes  d'un  public  ému  autant  que 
charmé,  un  auditeur  recueillit  cette  appréciation  :  c  Si  de  telles  paroles  n'amé- 
liorent pas,  c'est  à  désespérer  de  l'humanité.  >  Le  lendemain,  les  journaux  de 
la  ville  racontaient  la  séance,  donnaient  l'analyse  de  la  leçon,  et  ne  tarissaient 
pas  d'éloges,  non  seulement  sur  la  solidité  et  la  beauté  du  Tond,  mais  sur  les 
merveilleuses  qualités  de  la  parole,  aussi  vivante  et  généreuse  qu'elle  était 
claire,  sobre  et  mesurée.  Jamais  succès  ne  fut  plus  de  meilleur  aloi.  L'origina- 
lité de  ces  leçons  consistait  à  partir  du  vrai,  du  simple,  du  naturel,  et  à  ren- 
contrer la  beauté  et  la  poésie  par  la  seule  analyse,  délicate  et  profonde,  de 
cette  vérité  même.  Trop  souvent  on  se  plaît  à  mettre  le  devoir  d'un  côté,  de 
l'autre  la  liberté  et  le  plaisir.  Janet  montre,  à  l'exemple  de  Platon,  que  le  de- 
voir même  est  aimable,  et  qu'il  est,  en  réalité,  ce  qu'il  y  a  de  plus  aimable. 
Recueillies,  ces  leçons  formèrent  un  ltore  exquis,  que  l'Académie  française 
couronna,  et  qui,  traduit  bientôt  en  italien,  en  portugais,  en  suédois,  eut  de 
toutes  parts,  à  l'étranger,  le  même  succès  qu'en  France. 

S'il  savait  ainsi  mêler  la  philosophie  à  la  vie,  Janet  n'omettait  pas  de  la  cul- 
tiver pour  elle-même  ;  et,  l'année  suivante,  il  traita  des  principaux  problèmes  de 
la  psychologie  théorique,  dans  un  petit  cercle  de  personnes  d'étude.  Il  avait 
d'aiileurs  continué  de  réunir  chez  lui  les  candidats  au  professorat  de  philo- 
sophie, afin  de  leur  donner  un  enseignement  technique. 

Quant  à  ses  opinions  et  à  ses  doctrines,  elles  ne  furent  nullement  modulées 
par  les  événements  politiques  qui  se  produisirent  à  celte  époque,  et  qui  étaient 
comme  le  démenti  opposé  par  les  faits  aux  rêves  du  philosophe.  II  tra- 
vaillait à  son  histoire  de  la  philosophie  morale  et  politique,  lorsqu'eut  lieu  le 
coup  d'État  de  1851.  Or  il  écrivit  alors  à  M.  Cousin  :  «  Je  me  suis  remis  à  mon 
grand  travail,  un  peu  interrompu  par  les  émotions  politiques.  Ce  qui  se  passe 
ne  changera  pas,  mais  fortifiera,  au  contraire,  ma  pensée.  Elle  est  tout  entière. 


de  l'école  normale  37 

comme  vous  le  savez,  au  libéralisme,  que  je  ne  crois  vaincu  que  pour  un 
temps.  »  Puis,  Cousin  ayant  été,  en  1852,  rangé  par  M.  Fortoul  dans  la  caté- 
gorie des  professeurs  honoraires,  c'est-à-dire  privé  du  traitement  qu'il  avait 
continué  à  toucher  tout  en  se  faisant  suppléer  depuis  vingt  deux  ans,  M.  Janet, 
incapable  de  modifier  ses  sentiments  parce  que  celui  qui  en  était  l'objet  su- 
bissait une  disgrâce,  écrit  au  philosophe  :  «  Pour  ma  part,  je  suis  plus  disposé 
que  jamais  à  me  reconnaître  votre  disciple.  » 

Une  telle  valeur  morale,  jointe  à  la  solidité  et  au  charme  de  l'esprit,  attira 
vite  à  H.  Janet  l'estime  et  l'amitié  des  hommes  les  plus  distingués  de  la  ville. 
Il  se  Ha  avec  Pasteur  ;  avec  Berlin,  le  modèle  de  la  méthode,  de  la  clarté  et  de 
l'élégance  dans  l'enseignement  ;  avec  ce  sage  antique,  d'une  simplicité  et  d'une 
grâce  souveraines,  qui  s'appelait  Constant  Marina  ;  avec  noire  admirable  maître 
M.  Jules  Zel  1er,  qui  semble  avoir  vécu  dans  les  temps  qu'il  raconte,  et  pour  qui 
l'histoire  n'est  que  la  psychologie  en  action  ;  avec  le  savant  M.  Grucker,  en  qui 
se  combine  si  aisément  le  meilleur  des  qualités  allemandes  et  des  qualités 
françaises;  avec  Wilm,  l'historien  de  la  philosophie  allemande,  avec  Christian 
Bartholmèss,  l'historien  de  l'Académie  de  Prusse  et  des  doctrines  religieuses  en 
Allemagne,  sur  la  tombe  duquel  il  prononça,  en  1855,  d'éloquentes  et  touchantes 
paroles. 

Relations  fécondes  autant  qu'agréables,  car  ce  philosophe  avide  de  réalités 
interrogeait  chacun  sur  ses  éludes  spéciales.  C'est  ainsi  qu'ayant  fait  la  connais- 
sance d'un  aliénisle  fort  distingué,  David  Richard,  qui  introduisit  des  réformes 
humanitaires  dans  le  traitement  des  maladies  mentales,  il  alla  étudier  ces  ré- 
formes sur  le  vif,  à  Stephansfeld,  situé  à  quelques  lieues  de  Strasbourg,  et  publia 
le  résultat  de  ses  observations  dans  la  Revue  des  Deux-Mondes. 

11  était  grand  ami  de  la  promenade  philosophique.  H  y  conversait,  comme  les 
anciens,  d'une  manière  très  libre  et  familière,  mais  solide  et  instructive.  Ou 
bien  il  lisait  et  méditait  dans  la  solitude.  Plus  d'une  leçon  sur  la  famille  a  été 
élaborée  sous  les  charmants  ombrages  des  jardins  de  l'Hôtel  de  la  Poste,  déserts 
pendant  la  semaine. 

Et  il  s'attachait  à  l'Alsace,  à  ce  beau  pays  si  riant  et  si  sain,  à  ce  précieux 
coin  de  France,  où  la  générosité  nationale  se  mélangeait  d'une  raison  calme  et 
d'une  constance  inébranlable,  et  où  les  savants,  alors,  pouvaient  se  vouer  à 
la  noble  tache  de  servir  de  trait  d'union  entre  ta  France  et  l'Allemagne. 

Mais  nos  Facultés  de  province,  quelque  vie  qu'y  infusât  par  intervalles  la 
parole  d'un  Bautain,  d'un  Ferrari  ou  d'un  Paul  Janet,  peu  organisées,  à  celte 
époque,  comme  centres  scientifiques,  ne  pouvaient  donner  qu'une  satisfaction 
incomplète  à  un  homme  avide  d'une  action  étendue  sur  la  jeunesse  du  pays. 
C'est  pourquoi  Janet,  en  1856,  quitta,  en  dépit  des  liens  étroits  qui  l'y  attachaient, 
la  Facuilé  de  Strasbourg,  pour  la  chaire  de  logique  du  Lycée  Louis-le-Grand. 

Avec  sa  maturité  précoce  et  sa  verve  juvénile,  il  y  fut  un  professeur  in- 
comparable. En  un  temps  peu  propice  à  la  libre  et  haute  spéculation,  il  sut 
intéresser  tous  ses  élèves,  les  derniers  comme  les  premiers,  à  un  ensei- 
gnement grave  et  solide.  Il  leur  donnait  un  exemple  de  méthode,  de  conscience, 
de  probité  intellectuelle  et  morale,  dont  ils  ont  tous  gardé  le  plus  vif  et  le  plus 
reconnaissant  souvenir.  Aujourd'hui  encore,  ceux  qui  ont  eu  le  bonheur  de 
recevoir  cet  enseignement,  se  plaisent  à  rappeler  la  profonde  et  bienfaisante 
influence  du  maître  qui  leur  disait,  dans  son  discours  de  distribution  des  prix, 
à  propos  des  couronnes  qu'ils  allaient  recueillir  :  «  Ce  qui  a  le  plus  de  prix, 


38  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

jeunes  élèves,  c'est  une  volonté  honnête,  appliquée,  scrupuleuse,  qui  ne 
discute  pas  le  devoir,  qui,  sans  dédaigner  la  récompense,  recherche  surtout 
l'estime  et  l'approbation.  » 

Cependant  la  réputation  du  philosophe  et  de  l'écrivain  grandissait  rapidement. 
Élargi,  et  publié  sous  le  titre  d' Histoire  de  la  Philosophie  morale  et  politique 
(1859),  l'ouvrage  jadis  couronné  par  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques, Tétait  maintenant  par  l'Académie  française.  La  même  Académie  cou- 
ronnait, en  1863,  un  très  beau  livre,  digne  pendant  de  la  Famille,  sur  la 
Philosophie  du  Bonheur, 

En  1863  également  paraissait  une  très  lucide  et  substantielle  élude  sur  le 
Matérialisme  contemporain,  qui  n'allait  pas  tarder  à  être  traduite  en  allemand, 
en  anglais,  en  hollandais,  en  polonais.  Une  si  féconde  et  utile  activité  désignait 
M.  Janel  pour  la  Sorbonne  et  pour  rinstitut.  Il  fut  nommé  en  1864  professeur 
d'histoire  de  la  philosophie  en  remplacement  de  Saisset];  et,  cette  même  année, 
il  devint  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques.  H  avait 
quarante  et  un  ans.  Sa  destinée  était  désormais  fixée.  Les  seuls  changements 
que  le  temps  devait  apporter  à  sa  situation  furent  la  transformation  de  sa  chaire 
en  chaire  d'histoire  de  la  philosophie  moderne  (1879),  et  son  transfert  dans  la 
chaire  de  philosophie,  après  la  mort  de  son  regretté  collègue  Caro  en  1887. 

Rarement  homme  fut  à  sa  place  autant  que  M.  Janct  dans  sa  chaire  de  la 
Sorbonne.  A  peine  avait-il  ouvert  la  bouche,  qu'on  se  sentait  captivé  par  l'air 
de  sincérité,  de  naturel,  de  droiture  en  même  temps  que  de  vivacité  intel- 
lectuelle, qui  se  dégageait  de  toute  sa  personne.  C'était  un  mélange  surprenant 
de  pensée  et  de  vie.  Transporté  par  le  professeur  dans  le  monde  des  idées  et 
du  vrai  en  soi,  tout  entier  aux  choses  qu'il  exposait,  on  oubliait  de  remarquer 
la  précision  heureuse  et  la  facilité  savante  de  sa  parole,  une  simplicité  invio- 
lable qui  n'excluait  ni  l'imagination  ni  l'esprit,  une  verve  naturelle  qui  ne 
faisait  jamais  tort  au  raisonnement,  une  dialectique  serrée,  pressante,  qu'on  eût 
dite  habile,  si  elle  avait  été  autre  chose  que  le  jeu  des  idées  elles-mêmes, 
s'entre-choquant  et  se  conciliant  au  sein  d'une  libre  et  large  intelligence. 

il  recherchait  surtout  la  clarté,  comme  un  héritage  national  que  nous  avons 
le  devoir  de  conserver  et  de  transmettre  à  nos  descendants.  11  la  possédait  en 
maître.  Par  sa  bouche,  un  Kanl  et  un  Hegel  même,  sans  renoncer  a  leur  pro- 
fondeur, parlaient  un  langage  humain  et  accessible  à  tous. 

Sa  puissance  d'argumentation  se  montrait  notamment  dans  les  soutenances 
de  doctorat.  Plus  d'une  fois,  j'ai  entendu  dire  aux  candidats  que,  d'emblée, 
M.  Janet  avait  mis  le  doigt  sur  le  point  faible  de  la  thèse,  et  que,  par  ses  défi- 
nitions, ses  distinctions  et  ses  déductions  si  précises  et  si  judicieuses,  il  avait 
subitement  éclairci  ce  qui,  après  des  années  de  réflexion,  leur  était  demeuré 
obscur.  Ce  n'était  pas  en  vain  qu'il  avait  étudié  la  dialectique  platonicienne.  Il 
était  impossible  de  mieux  poser  une  question,  de  discuter  plus  méthodi- 
quement le  pour  et  le  contre,  d'enchaîner  ses  idées  avec  plus  d'aisance  et  de 
logique,  d'aboutir  à  des  conclusions  plus  nettes  et  mieux  amenées,  que  ne 
faisait  M.  Janct,  en  quelque  circonstance  qu'il  eût  à  prendre  la  parole. 

A  l'exemple  de  Socrate  et  de  Platon,  il  voyait  dans  l'exposition  et  la  dis- 
cussion orales,  dans  le  commerce  vivant  des  intelligences,  une  condition  de 
l'invention  et  de  la  critique  des  idées. 

Aussi  a-t-il  commencé  par  traiter  oralement  toutes  les  théories  qui  devaient 
faire  l'objet  de  ses  ouvrages.  En  lui  le  professeur  et  l'écrivain,  jusqu'à  la  fin, 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  39 

n'ont  fait  qu'un.  Nous  en  trouvons  un  touchant  témoignage  dans  la  manière 
dont  il  nous  présente  son  dernier  grand  ouvrage,  véritable  testament  philo- 
sophique, ses  Principes  de  métaphysique  et  de  psychologie  (1897)  :  «  J'ai  cru 
devoir,  dit-il,  conserver  à  ces  leçons  leur  forme  primitive,  avec  les  imper- 
fections qu'elle  entraîne...  J'ai  voulu  rester  professeur  devant  le  public  qui 
écoute.  »  Oui  pourrait  s'en  plaindre  ?  Ce  livre  nous  rend,  autant  qu'il  se  peut 
faire,  avec  le  penseur,  que  nous  admirons,  le  maître  que  nous  avons  aimé. 

Sa  première  préoccupation  quand  lui  furent  confiées  les  destinées  de  ren- 
seignement de  l'histoire  de  la  philosophie  à  la  Sorbonne,  fut  de  se  rendre  un 
compte  exact  de  l'état  de  la  philosophie.  H  jugea  que  les  idées  spiritualistes, 
jadis  maîtresses  de  l'opinon,  étaient  depuis  dix  ou  quinze  ans  très  sérieu- 
sement menacées. 

D'une  part,  un  esprit  nouveau  s'éveillait,  l'esprit  des  sciences  positives, 
pour  qui  les  intérêts  les  plus  chers  du  cœur  humain  ne  comptent  pas,  et  qui 
affectent  de  ne  connaître  que  les  faits  et  leurs  rapports  observables.  Au  nom 
de  cet  esprit  on  raillait  la  philosophie  sur  son  éternel  recommencement  et  son 
manque  de  principes  assurés,  sur  son  asservissement  aux  désirs  et  aux 
fantaisies  de  l'homme,  voire  aux  intérêts  des  classes  régnantes  et  des  gou- 
vernements. 

D'autre  part,  le  souffle  métaphysique  qui  partait  de  l'Allemagne,  arrêté 
quelque  temps  par  l'interposition  de  la  philosophie  écossaise,  brisait  main- 
tenant ce  frêle  obstacle,  et  entraînait  vers  des  doctrines  panlhéistiques  les 
âmes  avides  de  haute  spéculation. 

Entre  ces  deux  adversaires,  la  philosophie  spirilualiste  réussirait-elle  à  se 
maintenir? 

Telles  furent  les  observations  et  les  réflexions  auxquelles  se  trouva  conduit 
M.  Janet.  Il  les  consigna  dans  une  série  d'études  sur  Taine,  Renan,  Littré, 
Vacherot,  qu'il  publia  en  1865  sous  le  litre  de  La  Crise  philosophique.  Et 
comme,  par  la  suite,  l'esprit  scientifique  et  l'esprit  métaphysique  continuèrent 
è  se  développer  et  à  s'étendre,  c'est  en  face  de  ces  deux  puissances  que, 
pendant  toute  sa  vie,  M.  Janet  s'appliqua  à  maintenir  le  régne  des  idées 
spiritualistes. 

Il  appréciait  fort  la  polémique  élégante,  habile,  éloquente  de  M.  Garo.  Mais 
il  y  voyait  une  escrime  très  distinguée  plutôt  qu'un  véritable  affermissement 
du  spiritualisme.  Pénétré  du  principe  de  la  dialectique  platonicienne,  il  jugea 
que  la  vraie  manière  de  désarmer  les  adversaires,  c'était  moins  de  triom- 
pher de  leurs  faiblesses  ou  de  leurs  erreurs,  que  de  dégager  et  de  s'assimiler 
la  part  de  vérité  qui  devait  se  trouver  dans  leurs  doctrines. 

Et  d'abord,  il  n'hésita  pas  è  rompre  avec  ce  principe,  alors  devenu  courant, 
que  la  philosophie  doit  avant  tout  être  une  garantie  de  l'ordre  établi,  qu'elle 
s'honore  de  consolider  les  fondements  des  plus  nobles  croyances  de  l'huma- 
nité, qu'elle  se  juge  à  ses  conséquences  pratiques  et  sociales.  Très  nettement 
il  déclara  que  le  philosophe  vraiment  digne  de  ce  nom  cherche  le  vrai  pour 
lui-même,  abstraction  faite  de  son  utilité,  ou  plutôt  considère  la  poursuite 
impartiale  du  vrai  comme  un  devoir,  partant  comme  une  utilité  première  et  fon- 
damentale. 

C'est  de  ce  point  de  vue  qu'il  détermina  l'orientation  qu'il  convenait  de 

donner  à  la  philosophie. 
Pour  lui  permettre  de  faire  front  à  la  science,  il  demanda  qu'elle-mAme 


40  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

devint  véritablement  une  science,  c'est-à-dire  que,  d'une  part,  elle  conservât 
fidèlement  le  fonds  des  connaissances  acquises,  et  que,  d'autre  part,  elle  restât 
ouverte  à  toutes  les  nouveautés  dont  le  progrès  de  la  réflexion  pouvait  démon- 
trer la  légitimité.  Et,  selon  lui,  cette  condition  était  certainement  réalisable. 
En  effet,  depuis  Descartes  cl  Maine  de  Biran,  la  philosophie  possédait,  d'une 
manière  définitive,  dans  cette  réalité  qu'on  nomme  la  conscience,  l'objet  et 
l'instrument  de  ses  recherches. 

Et  la  conscience,  interrogée  avec  méthode  et  pénétration,  promettait  égale- 
ment aux  métaphysiciens,  sur  le  terrain  môme  de  l'expérience,  les  vues 
relatives  à  l'être,  qu'ils  demandaient  à  la  spéculation  allemande.  Car  par 
delà  le  fait,  comme  l'a  montré  Biran,  la  réflexion  découvre  la  cause.  Et 
ainsi  se  rejoignent  la  conscience  et  la  raison,  le  relatif  et  l'absolu,  que  Cousin 
séparait  par  un  abîme.  Notre  moi,  approfondi,  apparaît  comme  la  conscience 
de  l'universel. 

Telles  furent  les  idées  qui,  surtout  après  1869,  inspirèrent  les  travaux  de 
11.  Janel.  Elles  donnèrent  tout  d'abord  une  impulsion  nouvelle  et  une  direction 
précise  à  ses  études  historiques.  Puisque  la  dialectique  est  la  condition  du 
progrès  en  philosophie,  c'est  le  devoir  du  philosophe,  non  seulement  de  bien 
connaître  et  de  comprendre  avec  profondeur  toutes  les  manifestations  impor- 
tantes de  la  pensée  humaine,  mais  encore  de  discerner  ce  qu'il  y  a  sans  doute 
de  légitime  et  de  durable  dans  chacune  de  ces  manifestations.  La  tolérance, 
pour  qui  se  place  à  ce  point  de  vue,  n'est  plus  le  gage  d'une  humeur  bien- 
veillante, d'un  caractère  sociable  :  c'est  un  devoir  scientifique,  c'est  la  condition 
indispensable  du  progrès.  M.  Janet,  en  fait,  est  plus  que  tolérant.  Il  appelle, 
il  suscite  la  contradiction.  Car  il  a  besoin  des  idées  d'au t ru i  pour  inventer, 
éprouver  et  développer  les  siennes,  il  a  besoin  de  lutter  pour  être. 

De  là  tant  de  fortes  et  lumineuses  études  sur  la  plupart  des  grands  philo- 
sophes. Delà,  notamment,  l'idée  directrice  de  V Histoire  de  la  Philosophie 
qu'il  composa  en  collaboration  avec  M.  Séailles  (1887-88),  et  où  il  se  propose 
d'offrir  au  lecteur,  sur  chaque  question,  le  tableau  des  principales  solutions 
données  par  les  philosophes. 

Sur  certains  points  l'application  rigoureuse  de  sa  méthode  historique  était 
une  sorte  de  révolution.  C'est  ainsi  qu'ouvrant,  en  1867,  un  cours  sur  la  philo- 
sophie de  Kant,  il  commençait  à  peu  près  en  ces  termes  :  «  Jusqu'en  1830  la  phi- 
losophie allemande  a  été,  en  France,  un  objet  de  curiosité,  d'étonnement,  puis 
d'enthousiasme.  Ensuite  est  venue  une  période  de  doute,  de  défiance,  finale- 
ment d'hostilité.  Plus  tard  nous  avons  assisté  à  un  renouveau  de  la  philosophie 
allemande.  Or,  à  la  période  d'enthousiasme  ou  de  combat,  il  est  temps  de 
substituer  une  période  d'examen.  On  a  fait  de  la  philosophie  allemande  une 
arme,  tantôt  contre  le  sensualisme,  tantôt  contre  le  spiritualisme  :  il  convient 
d'en  faire  un  objet  d'étude.  »  Et,  en  eiïet,  de  cette  époque  surtout  date  chez 
nous  l'effort  désintéressé  pour  comprendre  véritablement,  dans  ses  motifs  et 
ses  résultats,  celte  philosophie,  h  certains  égards  si  différente  de  la  nôtre. 
.    L'un  des  sujets  qu'a  iraités  M.  Janel  se  prêtait  mal  à  cette  parfaite  impar- 
tialité, à  savoir  la  vie  et  l'œuvre  de  Victor  Cousin.  Le  respect  et  la  recon- 
naissance dont  ne  pouvait  se  départir  celte  âme  scrupuleuse  et  bonne,  la 
résolution  et  comme  le  parti  pris  de  ne  céder  en  rien  aux  retours  de  l'opinion, 
n'allaient-ils  pas  troubler  le  regard  de  l'historien? 

M.  Janet  a  très  nettement  et  très  utilement  démontré  que  le  Victor  Cousin 


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ds  l'école  normale  44 


d'avant  1842  ne  doit  pas  être  confondu  avec  le  Cousin  des  dernières  années. 
Dans  la  première  période  de  son  activité,  Cousin  se  montra  libre  et  hardi 

métaphysicien,  enclin  au  panthéisme,  et  conquit  à  renseignement  de  la  philo- 
sophie en  France  l'indépendance  vis-à-vis  de  l'autorité  religieuse.  Mais  ce 
n'est  là  qu'une  moitié  de  sa  vie;  et  M.  Janct,  aussi  exact  à  marquer  l'ombre 
que  la  lumière,  nous  montre  bientôt  Cousin,  gêné  par  son  passé,  falsifiant 
subrepticement  ses  propres  ouvrages  pour  donner  satisfaction  à  l'Eglise, 
plaçant  la  philosophie  sous  le  patronage  de  ses  ennemis,  reniant  la  libre 
recherche  et  les  droits  de  la  raison,  pour  s'incliner  devant  un  vague  sens 
commun,  prêle-nom  des  idées  dites  conservatrices,  en  un  mot  rompant  avec 
lui-même.  Et  il  ajoute:  «  Restituer  au  spiritualisme  sa  part  et  sa  place  dans  la 
libre-pensée,  le  faire  rentrer  dans  le  giron  de  la  philosophie. ..,  le  délivrer 
de  tout  patronage  artificiel  et  de  toute  complicité  réactionnaire,  luioter  l'appa- 
rence d'un  parti  pris,  le  réconcilier  avec  le  libre  examen,  la  critique,  l'esprit 
nouveau,  telle  est  l'œuvre  ingrate  et  pénible  à  laquelle  notre  illustre  maître 
nous  a  condamnés,  et  sans  laquelle  notre  philosophie  aurait  continué  d'être 
considérée  comme  une  ancilla  théologie.  » 

En  même  temps  qu'il  poursuivait,  dans  cet  esprit  d'impartialité,  ses  éludes 
d'histoire  de  la  philosophie,  et  en  s'appuyant  sur  les  résultats  de  ces  études 
mêmes,  M.  Jauet  s'efforça  défaire  avancer  le  spiritualisme  biranien,  dans  lequel 
il  voyait  le  fondement  de  la  philosophie  définitive. 

Dès  1868,  il  exposait,  en  de  belles  leçons  faites  à  la  Sorbonne  et  reproduites 
en  partie  dans  les  Problèmes  du  XIX*  siècle  (1872),  comment  dans  la  conscience 
elle-même,  méthodiquement  approfondie,  on  découvrait  cette  liaison  du 
phénomène  à  l'être,  du  moi  aux  choses  extérieures,  du  relatif  à  l'absolu,  que, 
d'une  manière  générale,  on  avait  cherché  vainement,  soit  dans  un  raisonne- 
ment logique,  soit  dans  une  intuition  mystique.  Il  établissait  ainsi,  sur  de 
solides  fondements,  la  réalité  de  l'âme,  du  monde  et  de  Dieu. 

Puis,  non  content  de  reprendre,  dans  Le  Cerveau  et  la  pensée  (1867),  sa  réfu- 
tation du  matérialisme  fondée  sur  l'originalité  irréductible  de  l'être  qui  existe 
pour  soi,  il  traitait,  suivant  sa  méthode,  l'importante  question  des  Causes 
finales  (i8iç>).  On  l'y  voyait  incorporer  habilement  à  la  doctrine  classique  la 
finalité  immanente  des  métaphysiciens  allemands.  D'autre  part,  il  maintenait 
nettement  la  nature  consciente  du  premier  être.  Et  ainsi,  son  spiritualisme 
s'élargissait,  et  s'assimilait  certaines  parties  du  panthéisme,  sans  que  le  prin- 
cipe en  fût  modifié. 

H  en  était  de  même  dans  Tordre  pratique.  Son  traité  de  Morale  (1874)  reste 
foncièrement  rationaliste.  Le  bien,  défini  par  le  concept  de  la  perfection  hu- 
maine, est  le  principe  auquel  il  s'arrête.  Mais  avec  ce  principe  il  sait  concilier 
la  doctrine  kantienne  de  l'obligation  proprement  dite,  étendue  aux  degrés 
même  les  plus  élevés  du  bien,  c'est-à-dire  le  dévouement  envisagé  comme 
devoir  véritable,  et  non  pas  seulement  comme  luxe  de  la  vie  morale,  il  sait 
aussi,  d'un  point  de  vue  tout  philosophique,  relier  intimement  la  morale  et  la 
religion,  comme  à  celte  conscience  de  l'éternel  et  de  l'infini,  qui  est  au  fond 
de  nous-méme,  et  qui  nous  commande  de  franchir  les  bornes  de  notre  person- 
nalité égoïste. 

Toujours  plus  nettement,  M.  Janet  s'éleva  de  la  conscience  comme  indivi- 
dualité existant  pour  soi,  à  la  conscience  comme  participation  à  l'impersonnel 
et  a  l'absolu.  Son  dernier  grand  ouvrage,  intitulé  Principes  de  métaphysique 


42  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 

et  de  psychologie,  résumé  lumineux  de  ses  principales  doctrines,  aboutit  a 
des  pensées  telles  que  celles-ci  :  La  personnalité  doit-elle  se  confondre  avec 
Pindividualité  ?  Non  :  un  animal  est  un  individu,  mais  il  n'est  pas  une  per- 
sonne. La  personnalité  commence  avec  la  conception  de  l'impersonnel. 
L'homme  est  sacré  pour  l'homme  :  or,  n'est-ce  pas  la  participation  à  l'absolu, 
à  Tinllni,  au  divin,  qui  seule  peut  rendre  un  être  sacré  i 

Et  sa  philosophie,  toujours  plus  libérale,  accueillait  avec  faveur  les  efforts 
les  plus  variés  des  contemporains  pour  ouvrir  des  voies  nouvelles. 

Dans  son  livre  sur  la  Philosophie  française  contemporaine,  nous  le  voyons 
applaudir  au  rapprochement  de  la  philosophie  et  des  sciences,  que  lui-même 
appelait  déjà  dans  la  préface  de  son  livre  sur  la  famille  en  1857  ;  au  déve- 
loppement de  la  psychologie  expérimentale  ;  au  réveil  de  la  spéculation 
métaphysique  ;  aux  études  sociales  et  politiques,  conçues  dans  un  esprit  de 
plus  en  plus  scientifique.  Il  ne  mettait  à  cet  élargissement  de  la  philosophie 
qu'une  condition,  c'était  qu'elle  conservât  son  originalité  et  son  autonomie,  et 
qu'elle  s'enrichît  sans  cesser  d'être  elle-même.  Elle  ne  devait  être  la  servante 
de  personne,  pas  plus  de  la  science  que  de  la  théologie. 

De  cette  riche  moisson  d'idées,  M.  Janél  n'a  cessé  de  faire  profiter  rensei- 
gnement à  tous  ses  degrés,  par  les  nombreux  livres  scolaires  qu'il  a  publiés. 
11  excellait  à  extraire  des  théories  les  plus  savantes  les  éléments  accessibles 
à  la  jeunesse  et  à  les  présenter  d'une  manière  claire  et  vivante.  À  quel  point 
il  a  rajeuni  et  fortifié  la  philosophie  scolaire,  c'est  ce  que  soupçonnent  à  peine 
ceux-là  même  qui  lui  doivent  le  plus.  Un  grand  nombre  d'erreurs  historiques 
redressées,  des  problèmes  intéressants  introduits  dans  les  cours,  mainte 
théorie  moderne  acquise  au  domaine  public  viennent,  sans  que  toujours  on 
s'en  doute,  des  livres  de  M.  Janet.  Sans  aucun  appel  à  l'habileté  ou  à 
l'autorité,  par  la  seule  force  de  la  science  et  du  raisonnement,  M.  Janet 
exerce  et  continuera  à  exercer  sur  l'enseignement  philosophique  une  influence 
au  moins  égale  à  celle  dont  se  glorifie  celui  qu'on  nommait  le  graud  pontife. 

A  considérer  l'ampleur  de  l'œuvre  philosophique  de  M.  Janet,  on  croirait 
volontiers  qu'elle  ne  lui  a  laissé  aucun  loisir  pour  d'autres  études.  Mais, 
avec  la  philosophie,  de  bonne  heure,  il  avait  cultivé  la  science  politique  ; 
et  ses  travaux  en  cette  matière  sont  si  considérables  qu'à  leur  tour,  ils  sem- 
blent l'emploi  de  toute  une  vie.  Restreinte  à  l'Histoire  de  la  Science  politique 
dans  ses  rapports  avec  la  Morale  (1872-1887),  son  ancienne  Histoire  de  la  phi- 
losophie morale  et  politique  forme  deux  gros  volumes  remplis  de  faits  et 
«ridées.  Le  sujet  y  est  traité  jusqu'en  1789.  Professeur  d'histoire  morale  et 
sociale  à  l'École  libre  des  sciences  politiques  depuis  sa  fondation  en  1871,  M. 
Janet  y  a  traité  des  idées  de  la  Révolution  et  des  origines  du  socialisme  ;  et  de 
cet  enseignement  sont  sortis  les  ouvrages  intitulés  :  Saint-Simon  et  les  Saint- 
Shnoniens  (1872}  ;  la  Philosophie  de  la  Révolution  française  (1874)  ;  les  éludes 
sur  Tocqueville  (dans  les  Problèmes  du  XIX*  Siècle),  sur  Fourier,  sur  Pierre 
Leroux  (Revue  des  Veux- Mondes,  1879-1899).  11  a  écrit,  en  outre,  pour  le  cen- 
tenaire de  1789,  une  courte  et  substantielle  Histoire  de  la  Révolution  fran- 
çaise (1889). 

Tous  ces  ouvrages  sont  de  consciencieuses  et  solides  études  d'histoire, 
mais  en  même  temps  des  livres  de  doctrine,  où  le  philosophe,  considérant  la 
réalité,  telle  que  la  science  la  dégage,  ne  craint  pas  d'induire  et  de  juger,  au 
nom  de  la  raison. 


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DB  L'ÉCOLE  NORMALE  43 

La  pensée  dominante  est  la  liaison  de  la  politique  avec  la  morale.  Selon 
M.  Janet,  c'est  essentiellement  sur  la  nature  morale  de  l'homme,  sur  la  liberté 
soumise  au  devoir,  sur  la  personnalité,  au  sens  vrai  du  mot,  que  se  fonde  son 
droit  inviolable,  justement  proclamé  par  les  politiques.  Et  ce  droit,  que 
souvent  on  oppose  à  la  tradition,  est,  en  réalité,  l'àme  invisible  de  la  tradition 
elle-même.  La  définition  concrète  et  la  réalisation  du  droit,  qu'une  raison  plus 
généreuse  qu'éclairée  a  pu  considérer  comme  immédiatement  possibles,  sont, 
en  réalité,  des  tâches  infinies.  C'est  à  cette  œuvre  qu'ont  travaillé,  plus  ou 
moins  consciemment,  les  grands  théoriciens  et  les  grands  politiques  de  tous 
les  temps.  Et  la  Révolution  française,  qui  a  fait  aboutir  ces  eiïorts,  n'est  pas 
elle-même  un  terme,  mais  un  point  de  départ.  Elle  a  formulé  les  principes, 
mais  d'une  manière  encore  très  générale;  et  elle  en  a,  dans  une  certaine 
mesure,  compromis  la  réalisation  par  les  moyens,  souvent  contraires  à  ces 
principes,  auxquels  elle  a  eu  recours.  Il  s'agit  pour  nous  d'assurer  et  de  déve- 
lopper les  conquêtes  de  la  Révolution.  Ne  nous  effrayons  pas  parce  que  nous 
rencontrons  des  difficultés.  11  y  aura  toujours  plus  de  difficultés.  Elles  crois- 
sent  avec  la  hauteur  du  but  que  l'on  vise.  Elles  naissent  des  progrès  mêmes 
que  l'on  a  réalisés.  Le  moyen  d'en  triompher  successivement  est  de  combiner 
son  effort  avec  l'énergie  accumulée  que  nous  ont  léguée  nos  devanciers. 

Dans  ses  travaux  politiques,  M.  Janet  est,  de  son  aveu  même  et  intentionnel- 
lement, moraliste  et  philosophe  en  même  temps  qu'historien.  Mais  une  autre 
veine  s'était  révélée  chez  lui  dès  sa  première  jeunesse,  la  veine  littéraire 
proprement  dite.  Elle  ne  fut  nullement  tarie  par  la  méditation  philosophique. 
Toute  sa  vie  M.  Janet  fut  un  grand  liseur.  Il  aimait  les  livres  de  naissance.  Sa 
promenade  favorite  étaient  les  quais,  où  il  aimait  à  faire  des  trouvailles.  Le  soir, 
il  lisait  en  famille.  A  la  campagne,  il  passait  chaque  jour  plusieurs  heures  à 
lire  dans  la  solitude  des  bois.  11  lisait  tout  d'abord  par  plaisir  et  sans  but.  11 
relisait  ses  ouvrages  favoris,  ceux  qui  l'amusaient  ou  lui  donnaient  à  réfléchir, 
sans  tenir  le  moindre  compte  de  la  mode  et  de  la  vogue.  11  était  resté  fidèle  à 
Walter  Scott,  à  Richardson,  à  RadclifTe.  11  avait  conservé  sa  passion  pour  le 
théâtre  et  la  littérature  dramatique.  11  goûtait  aussi  particulièrement  les  romans 
anglais,  et  surtout  il  aimait  les  mémoires,  les  correspondances  :  Saint-Simon 
et  Grimm  étaient  ses  favoris.  Tout  lui  était  bon,  en  somme,  sauf  le  contem- 
porain, ennemi  du  calme  qu'il  venait  chercher  dans  les  bois. 

Bien  que,  dans  la  lecture,  il  vit  avant  tout  un  délassement,  il  ne  pouvait 
faire  autrement  que  d'y  apporter  sa  curiosité  et  sa  finesse  de  psychologue  ;  et 
elle  lui  fournissait  facilement  la  matière  d'excellents  ouvrages  et  articles,  où 
une  érudition  aimable  se  doublait  d'une  connaissance  très  pénétrante  des 
mouvements  et  des  ressorts  du  cœur  humain.  Telles  Les  Lettres  de  Mm*  de 
Grignan  (1888),  dont  il  retrouve  le  contenu  et  les  traits  essentiels,  avec  autant 
de  mesure  que  d'adresse,  a  travers  les  lettres  de  M—  de  Sévigné;  les  Passions 
et  les  caractères  d'ans  la  littérature  du  xvn-  siècle  (1888),  analyse  savante  et 
ingénieuse  des  lois  psychologiques  que  mettent  en  action,  même  sans  y 
prendre  garde,  les  écrivains  contemporains  de  Descartes  et  de  Malebranche  ; 
Fénelon  (1892),  qu'il  a  beaucoup  lu  et  goûté,  et  en  qui  il  défend  une  gloire 
nationale,  vis-a-vis  de  la  sévère  critique  des  historiens  actuels.  Tels  ces  nom- 
breux arllcles  du  Journal  des  Savants,  qui  traitent,  non  seulement  de  Des- 
cartes ou  de  Mill,  mais  de  M-«  de  Maintenon,  Pascal,  La  Rochefoucauld, 
Molière,  Hardy,  Retz,  Castcllion,  Bossuet,  Montesquieu,  Prévost-Paradol, 


44  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÉVJES 

Lamartine,  Rousseau.  Houdar  de  Lamothe,  c'est-à-dire  de  sujets  expressément 
littéraires,  études  où  il  se  montre  maintes  fois  écrivain  consommé.  Quoi  de  plus 
ramassé  et  de  plus  souple,  de  plus  savant  et  de  plus  naturel  que  ce  résumé, 
complet  en  quelques  lignes,  de  la  vie  de  M-c  de  Haintenon  :  «  Ce  qui  frappe 
le  plus  dans  celte  personne,  c'est  le  contraste  de  la  vie  la  plus  singulière,  la 
plus  pleine  de  grandes  ei  étranges  aventures,  avec  l'esprit  le  plus  correct,  le 
plus  régulier  et  le  plus  classique,  s'il  est  permis  de  parler  ainsi.  C'est  en 
quelque  sorte  une  héroïne  à  la  Boileau,  encadrée  dans  un  drame  à  la 
Shakespeare.  Petile-filie  d'un  des  plus  grands  huguenots  du  xvi*  siècle,  flUc 
d'un  père  indigne  de  ce  nom,  meurtrier  et  faux  monnayeur,  née  dans  une 
prison,  baptisée  catholique,  élevée  dans  la  religion  protestante,  redevenue 
catholique  quelques  années  plus  tard,  emmenée  dans  les  colonies  où  elle 
passe  sa  première  enfance,  ramenée  en  France  par  sa  mère  veuve,  dans  un 
tel  état  de  misère  qu'elles  durent  la  subsistance  à  la  charité  d'un  couvent, 
recueillie  après  la  mort  de  sa  mère  par  une  tante  qui  remployait  à  garder  les 
dindons,  sauvée  de  cette  misère  par  le  plus  bizarre  des  mariages,  épouse  sans 
Tétre  d'un  poète  grotesque  et  cul-de-jatte,  et  cependant  introduite  préci- 
sément par  ce  mariage  dans  la  société  de  la  cour,  et,  une  fois  devenue  veuve, 
s'y  maintenant  et  s'y  répandant  par  la  haute  distinction  de  sa  personne  et  par 
une  sorte  de  génie  de  dame  de  compagnie  toujours  empressée  à  se  rendre 
utile  dans  la  direction  d'une  maison  ;  choisie  bientôt  comme  gouvernante  des 
enfants  d'un  roi,  mais  adultérins;  en  lutte  avec  la  maltresse  et  bientôt  victo- 
rieuse dans  cette  lutte;  reine  enfin  in  partiàus  et  mariée  au  plus  grand 
monarque  de  la  chrétienté,  et,  après  toutes  ces  grandeurs,  allant  mourir 
obscurément  dans  un  pensionnat  de  demoiselles  ;  on  peut  dire  d'elle  ce  que 
La  Bruyère  disait  de  Lauzun  :  «  On  ne  rêve  point  comme  elle  a  vécu.  » 

Philosophe,  moraliste,  littérateur,  écrivain,  aussi  préoccupé  d'application  que 
de  théorie,  M.  Janet  était  admirablement  prépare  à  traiter  les  questions  d'édu- 
cation. Les  circonstances,  aussi  bien  que  ses  goûts,  l'y  amenèrent  ;  et  cette 
partie  de  son  œuvre  n'est  pas  la  moins  importante. 

Dès  1871,  Jules  Simon,  alors  ministre  de  l'Instruction  publique,  s 'étant  formé 
une  sorte  de  conseil  intime  composé  d'universitaires  en  qui  il  avait  confiance, 
y  appela  M.  Janet.  Plus  tard,  lors  de  la  réorganisation  du  Conseil  supérieur  par 
Jules  Ferry  en  1880,  M.  Janet  y  entra  comme  délégué  des  Facultés  des  lettres. 
U  y  siégea  jusqu'en  1896,  et  fut  membre  de  la  section  permanente.  11  rapporta 
plusieurs  projets  importants,  notamment  ceux  qui  concernaient  renseignement 
de  la  philosophie  dans  les  plans  d'études  de  1880  et  de  1885.  C'est  sur  sa  propo- 
sition que,  dans  le  programme  de  1880.  la  morale  fut  replacée  avant  la  théo- 
dicée,  et  qu'une  note  fut  ajoutée,  portant  que  l'ordre  adopté  dans  le  programme 
n'enchaînait  pas  la  liberté  du  professeur.  C'est  d'un  savant  et  vigoureux  rapport 
rédigé  par  lui  que  sont  extraites  les  considérations  sur  renseignement  de  la 
philosophie  qui  figurent  dans  les  Instructions  ministérielles  de  1890. 

Soit  dans  les  délibérations  du  Conseil,  soit  dans  de  nombreux  et  importants 
articles  de  revues,  il  conforma  très  fidèlement  sa  pratique  à  sa  théorie  :  cons- 
tamment libéral  et  ami  du  progrès,  mais  se  défiant  des  nouveautés  qui  ne  se 
rattachaient  pas  à  la  tradition,  demandant  que  l'on  conservât  en  transformant, 
plaçant  d'ailleurs  le  progrès  dans  une  culture  toujours  plus  haute,  plus  ration- 
nelle, plus  conforme  à  la  dignité  et  au  devoir  de  la  personne  humaine. 

De  ce  point  de  vue,  il  maintenait  nettement  les  droits  de  réducation  intel- 


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DB  L'BCOLB  NORMALE  45 


lectuelle  en  face  des  besoins  pratiques,  des  intérêts  politiques,  et  même  en  face 
des  droits  de  l'éducation  morale  proprement  dite.  L'intelligence,  selon  lui,  devait 
être  cultivée  pour  elle-même,  parce  qu'elle  est  une  pièce  de  la  dignité  humaine. 
On  ne  peut  songer  à  la  façonner  et  à  la  contraindre,  (ùt-ce  en  vue  de  la  vie 
morale,  puisque  la  morale  môme  commande  de  la  considérer  comme  une  fin. 
En  particulier,  H.  Janet  défendit  énergiquement,  en  toutes  circonstances,  les 
droits  de  la  philosophie,  ou  recherche  impartiale  du  vrai  par  la  raison,  et  il  veilla 
à  ce  que  renseignement  de  celte  science  demeurât  libéral,  élevé,  sincère  et 
autonome. 

Dans  le  même  sens,  tout  en  acceptant  les  modifications  matérielles  que  pou- 
vaient réclamer  l'esprit  et  la  vie  modernes,  il  restait  attaché  au  principe  des 
études  classiques,  comme  à  la  source  par  excellence  de  l'éducation  libérale;  et 
il  ne  dissimulait  pas  ses  scrupules  et  son  inquiétude,  toutes  les  fois  qu'elles  lui 
paraissaient  menacées  de  diminution  ou  d'altération. 

Et  encore,  dans  la  question  de  l'éducation  des  femmes,  il  se  déclarait  d'emblée 
pour  le  principe  libéral  de  l'égalité  des  sexes,  mais  en  ajoutant,  conformément 
à  la  tradition  et  à  la  raison,  qu'il  s'agit  d'égalité,  non  dans  l'identité,  mais  dans 
la  différence. 

Tels  sont  les  principaux  domaines  dans  lesquels  s'est  exercée  sa  féconde  ac- 
tivité de  penseur  et  d'écrivain.  On  ne  peut  songer  à  énumérer  ses  travaux 
d'une  manière  complète  ;  car  ses  innombrables  et  curieuses  lectures,  les  évé- 
nements, les  livres  et  les  questions  du  jour  lui  suggéraient  à  chaque  instant 
quelque  article,  quelque  notice,  tantôt  une  lettre,  tantôt  un  rapport  académique, 
ou  l'évocation  de  souvenirs  personnels,  ou  le  récit  de  faits  oubliés,  morceaux 
toujours  riches  de  faits  et  d'idées,  toujours  marqués  au  coin  de  la  réflexion, 
de  l'esprit  de  progrès,  de  la  modération  et  de  l'Impartialité.  Telles  ses  belles  no- 
tices sur  Adolphe  Garnier,  sur  Marlha,  sur  Jules  Simon,  tels  ses  examens  cri- 
tiques des  thèses  de  philosophie,  ou  ses  études  sur  l'hypnotisme  parus  dans  la 
-fréta  scientifique.  Son  abondance  est  vraiment  extraordinaire;  et  pourtant  ja- 
mais il  n'est  pressé,  toujours  il  parle  comme  un  homme  qui  a  fait  de  la  question 
qu'il  traite  une  étude  particulière. 

H  semblerait,  à  voir  cette  magnifique  production  intellectuelle,  que  Janet  a 
oublié  de  vivre,  qu'en  lui  le  professeur  et  l'écrivain  ont  remplacé  l'homme. 
Mais  l'homme,  au  contraire,  dominait  ce  vaste  monde  d'idées  et  de  connais- 
sances dans  lequel  se  mouvait  sa  pensée  ;  et  c'était  sa  propre  vie,  même  la 
plus  intime,  dont  il  animait  ses  écrits.  Une  vie  d'ailleurs,  où  les  plus  belles 
inspirations  de  la  nature  sont  si  intimement  unies  aux  fruits  de  la  réflexion  et 
de  la  philosophie,  qu'elle  se  traduit,  comme  d'elle-même,  en  fortes  et  hautes 
pensées,  en  raisonnements  méthodiques  et  lumineux.  On  ne  pouvait  aper- 
cevoir M.  Janet  sans  être  frappé  de  la  clarté  avec  laquelle  son  âme  transpa- 
raissait à  travers  sa  physionomie.  On  remarquait  tout  de  suite  ce  visage  mo- 
bile sans  agitation  où  se  reflétait  une  délicate  sensibilité,  ce  sourire  fin  et  bon, 
qui  marquait  la  perspicacité  de  l'esprit  et  la  simplicité  du  cœur,  cette  ex- 
pression de  bienveillance  attentive  qui  se  dégageait  de  tous  ses  traits  dans  la 
conversation,  surtout  ses  yeux  si  perçants,  si  clairs,  au  regard  si  franc  et  si 
droit,  où  se  lisaient  la  volonté,  le  goût  de  l'action,  la  puissance  de  résister  et 
de  lutter,  en  même  temps  que  l'attachement  aux  choses  idéales,  et  la  certitude 
qu'elles  ne  nous  trompent  pas.  C'est  qu'en  effet,  toutes  les  vertus  qu'il  a  si  bien 
analysées  et  déduites,  il  les  possédait,  les  plus  humbles  comme  les  plus  hautes, 


46  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÉYBS 

celles  de  l'homme  public  comme  celles  de  l'homme  privé.  Avant  tout,  il  avait 
la  religion  et  la  sincérité  de  la  clarté  et  de  la  droiture.  S'en  écarter  lui  eût  été 
chose  impossible.  11  pouvait  être  animé  contre  les  doctrines,  encore  qu'il  ea 
cherchât  toujours,  de  bonne  foi,  le  côté  plausible  :  mais  il  demeurait  bienveil- 
lant envers  les  personnes.  11  se  mettait  même  en  garde  contre  les  préventions 
qui  eussent  pu  lui  venir  de  ses  convictions  personnelles  ;  et,  après  avoir  dit 
avec  franchise  ce  qu'il  avait  sur  le  cœur,  il  s'employait  en  toute  simplicité  ea 
faveur  de  celui  à  qui  il  avait  fait  peur  par  ses  objections.  Plus  d'une  fois, 
dans  ces  derniers  temps,  il  a  eu  quelque  inquiétude  au  sujet  des  tendances  des 
jeunes  philosophes.  Il  craignait  que  la  philosophie  n'eût  été  arrachée  à  la  tu- 
telle de  la  théologie  que  pour  s'effacer  devant  la  science.  Mais  il  n'eût  pas 
songé  à  traiter  défavorablement  un  candidat  pour  des  raisons  de  doctrine: 
il  le  jugeait  sur  ses  connaissances,  sa  capacité  philosophique,  son  talent. 

Ce  que  fut  dans  l'intimité  cet  homme  si  délicat  et  si  juste  dans  la  vie  pu- 
blique, c'est  ce  que  laissent  soupçonner  les  charmants  ouvrages  où  il  a  parlé  de 
la  vie  de  famille.  Il  n'avait  qu'à  regarder  en  lui-mémo  et  autour  de  lui  pour 
en  trouver  un  modèle  achevé.  C'est  là  que  se  sont  épanouies  en  pleine  liberté 
les  qualités  exquises  qu'une  sorte  de  réserve  instinctive  ne  lui  permettait 
pas  de  déployer  entièrement  dans  sa  vie  publique  :  un  cœur  tendre  et  con- 
fiant, une  bonté  foncière,  une  verve  aimable,  gaie,  spirituelle,  malicieuse 
parfois,  innocente  toujours,  une  simplicité  absolue  jointe  à  une  distinction 
innée  et  inviolable,  enfin  l'art  parfait  et  comme  naturel  de  répandre  le  bonheur 
autour  de  lui,  et  de  le  trouver  soi-même  dans  l'honnêteté  et  dans  le  dénoue- 
ment. Un  exemple  louchant  de  son  zèle  pour  sa  famille  est  le  soin  qu'il  prit 
d'instruire  lui-même  ses  enfants.  Il  composa  pour  eux,  avec  sa  science,  son 
jugement  et  son  goût,  tout  un  cours  de  littérature  classique.  Il  combina  avec 
un  tact  exquis  l'action  du  maître  avec  l'initiative  de  l'élève,  dont  sa  propre 
expérience  lui  avait  si  bien  appris  l'efficacité.  Et  la  moisson,  on  le  sait,  rat 
digne  du  semeur. 

Cette  admirable  vie  intime  eut  son  couronnement  le  4  janvier  1898,  dans 
une  fête  charmante.  C'étaient  les  noces  d'or  de  M.  et  Mmc  Janet.  Le  grand- 
père  et  la  grand'mére,  en  pleine  santé  l'un  et  l'autre,  avaient  conservé  leurs 
cœurs  de  vingt  ans.  C'est  avec  des  paroles  tirées  du  livre  de  La  Famille  que 
les  enfants  tracèrent  le  tableau  de  la  belle  et  heureuse  vie  de  leurs  parents;  et 
c'est  la  poésie  rayonnant  de  ces  deux  âmes  pures  et  bonnes,  qui  leur  fut  ren- 
voyée en  discours  louchants,  en  vers  harmonieux.  Fidèle  symbole  de  la  pta» 
chère  pensée  de  M.  Janet  :  celle  de  l'union,  au  regard  d'un  esprit  bien  fait,  du 
vrai  et  du  beau,  du  devoir  et  du  bonheur,  de  la  règle  et  de  la  liberté! 

A  le  voir  encore  si  actif,  si  jeune  de  cœur  et  d'esprit,  qui  n'eût  attendu  avec 
confiance,  selon  le  vœu  qu'exprimaient  ses  enfants,  les  noces  de  diamant 
après  les  noces  d'or?  Mais  la  santé  de  M.  Janet,  demeurée  bonne  jusqu'alors 
malgré  sa  délicatesse  native,  ne  tarda  pas  à  s'altérer.  11  lui  fallut  endurer  un 
malaise  continuel,  se  résigner  à  des  soins  qui  gênaient  son  travail.  Pois, 
l'hiver  dernier,  il  fut  gravement  malade  ;  et  enfin,  à  Pâques,  un  mal  impla- 
cable commença  d'exercer  ses  ravages.  Le  philosophe  ne  fut  pas  pris  au  dé- 
pourvu. Jamais  ie  bonheur  ne  l'avait  enivré  :  la  souffrance  ne  put  abattre  son 
courage.  Il  continua,  tandis  que  ses  forces  physiques  l'abandonnaient,  à  tenir 
son  esprit  fixé  sur  les  objets  éternels,  avec  lesquels  il  s'était  identifié.  Ces*  au 
printemps  dernier  qu'il  publia  le  commencement  de  son  ouvrage  sur  Pierre 


j 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  47 

Leroux,  et  Jusqu'à  la  fin  de  sa  vie  il  travailla  à  une  nouvelle  édition  des  oeuvres 
philosophiques  de  Leibnitz.  Lorsqu'après  plusieurs  mois  de  torture  il  sentit 
que  son  organisme  était  vaincu,  comme  il  était  alors  à  Forges-les-Bains,  où  il 
avait  accoutumé  de  passer  les  vacances,  il  voulut  revenir  à  Paris,  pour  mourir 
dans  sa  ville  natale,  au  milieu  de  celte  grande  famille  d'esprits  passes  et  pré- 
sents dont  il  avait  si  bien  concilié  le  culte  avec  celui  de  la  famille  naturelle.  Il 
s'éteignit  le  5  octobre  1899. 

Gomme  en  son  foyer,  dont  il  était  l'âme,  ainsi  fut  vivement  ressenti  dans  le 
monde  savant  le  vide  que  laisse  sa  disparition.  C'est  l'un  des  chaînons  par  où 
le  présent  se  reliait  le  plus  harmonieusement  au  passé,  qui  se  trouve  brisé.  C'est 
l'un  des  apôtres  et  des  artisans  les  plus  dévoués  de  la  tolérance,  de  la  sym- 
pathie intellectuelle,  de  l'élargissement  de  la  pensée  individuelle  par  la  juste 
appréciation  de  la  pensée  des  autres,  dont  l'œuvre  est  brutalement  interrompue. 
Puissent  du  moins  son  exemple,  ses  écrits,  sa  parole  encore  vibrante  dans 
l'écho  de  ses  cours,  nous  apprendre  à  chercher  notre  perfectionnement,  non 
dans  un  culte  de  plus  en  plus  subtil  de  notre  moi,  mais,  au  contraire,  dans  une 
communion  toujours  plus  large  avec  les  plus  nobles  représentants  de  notre 
patrie,  de  notre  race,  de  l'humanité  ! 

Emile  Boutroux. 


Promotion  de  1844.  —  Dupré  (Pierre-François- Victor),  né  le  18  juin  1824  à 
Amiens,  décédé  le  15  mai  1899,  à  Neuilly-sur-Seine. 

Un  mot  peut  résumer  toute  la  carrière  de  Dupré  ;  il  a  été  l'homme  du  devoir, 
et  il  Ta  accompli  avec  autant  de  modestie  que  de  distinction.  Si  sa  renommée 
n'a  pas  dépassé  les  limites  du  monde  universitaire,  c'est  qu'il  a  pensé  que  toutes 
les  forces  de  sa  belle  intelligence  devaient  être  consacrées  aux  fonctions  qui 
lui  étaient  confiées;  sa  conscience  n'était  satisfaite  que  quand  il  s'était  donné 
tout  entier.  Mais  dans  le  cercle  où  il  s'était  volontairement  renfermé,  son 
caractère  et  son  talent  lui  avaient  conquis  la  plus  haute  estime.  Celte  estime  l'a 
suivi  dans  les  différents  postes  qu'il  a  successivement  occupés,  à  la  Rochelle, 
où  IJ  fit  ses  débuts,  au  sortir  de  l'Ecole  Normale,  de  1847  à  1850,  à  Grenoble,  à 
Lyon,  où  son  enseignement  se  prolongea  de  1854  à  1865,  enfin  à  Paris,  au  Lycée 
Cbarlemagne,  où  il  fut  chargé  du  cours  supérieur  de  physique  et  de  chimie  pré- 
paratoire aux  grandes  écoles.  C'est  sur  cette  scène  plus  élevée  qu'il  put  surtout 
manifester  les  hautes  qualités  de  son  esprit.  Ses  meilleurs  élèves,  dont  il  a  pré- 
paré les  succès,  lui  ont  conservé  une  gratitude  qui  en  a  fait  de  chaleureux 
amis  ;  et,  pour  qu'on  puisse  se  rendre  bien  compte  de  ce  que  valait  cet  ensei- 
gnement si  clair,  si  fort,  en  même  temps  que  si  zélé,  je  cède  la  parole  à 
M.  Dybowski,  qui,  entré  à  l'École  Normale,  en  1872,  est  devenu  lui-même 
un  de  nos  maîtres  les  plus  éminents.  Nul  n'est  mieux  autorisé  à  louer  celui 
dont  les  leçons  lui  ont  facilité  l'accès  d'une  si  belle  carrière. 

«  M.  Dupré,  dit-il,  savait  intéresser  son  auditoire  aux  questions  les  .plus 
»  ardues  de  la  physique  et  de  la  chimie.  Ses  leçons,  qui  auraient  pu  servir  de 
»  modèle  de  clarté  et  de  logique,  étaient  préparées  avec  un  soin  minutieux. 

*  Bien  longtemps  avant  l'heure  réglementaire,  il  se  rendait  au  lycée  pour  vé- 
»  rifler  les  expériences  qu'il  se  proposait  de  nous  présenter,  ou  dessiner  au 

*  tableau  noir,  avec  une  perfection  que  nous  admirions,  les  appareils  dont  il 
9  devait  dans  son  cours  nous  donner  la  description.  M.  Dupré  avait  sur  ses 


*8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

•  élèves  une  grande  autorité  ;  ses  leçons  étaient  écoutées  dans  un  religieux 
i  silence,  non  que  Ton  redoutât  sa  sévérité,  mais  parce  qu'à  l'excellence  de  son 
»  cours  s'ajoutaient  les  marques  sans  cesse  répétées  de  sa  paternelle  bienveil- 
»  lance.  Les  résultats  obtenus  attestaient  la  supériorité  de  son  enseignement  : 
i  l'année,  où  grâce  à  ses  doctes  leçons,  je  fus  reçu  a  l'École  Normale,  sur  une 
»  promotion  de  quatorze  candidats  admis  dans  la  section  des  sciences,  cinq 
>  étaient  élèves  de  M.  Dupré,  et  trois  d'entre  eux  sont  sortis  de  l'École  agrégés 
»  de  physique.  Et  ce  n'était  pas  là  un  fait  exceptionnel:  tous  les  ans  ses 
»  élèves  se  faisaient  remarquer  par  leurs  brillants  succès  dans  les  concours, 
»  soit  de  la  Sorbonne,  soit  des  Écoles  Normale  et  Polytechnique.  A  côté  du  pro- 
»  fesseur  éminent  il  y  avait  chez  M.  Dupré  l'homme  de  conscience  et  de 
»  cœur.  11  n'était  pas  seulement  préoccupé  du  succès  de  ses  élèves  au  lycée 
»  ou  à  rentrée  des  grandes  écoles  ;  son  intérêt,  son  affection  les  suivaient  au 
»  cours  de  leur  carrière.  On  était  toujours  sûr  de  trouver  auprès  de  lui  un 
»  accueil  plein  de  cordialité  et  d'utiles  conseils;  il  ne  ménageait,  pour  nous 
»  venir  eu  aide,  ni  son  temps  ni  ses  démarches.  Aussi  lui  garderons-nous  à 
»  jamais  une  affectueuse  gratitude.  » 

De  la  chaire  de  physique  au  lycée  Charlemagne,  Dupré  fût  appelé  en  janvier 
1884  à  l'Inspection  académique.  Il  s'y  consacra  pendant  dix  années,  et,  à  plusieurs 
reprises,  fut  délégué  dans  les  délicates  fonctions  d'Inspecteur  général  :  tant 
était  grande  la  confiance  qu'inspiraient  sa  haute  compétence  dans  toutes  les 
matières  de  renseignement  scientifique,  son  infatigable  dévouement  et  sa 
rare  droiture.  A  cet  égard,  j'invoquerai  le  plus  haut  témoignage  et  le  plus 
éclairé  qui  ait  pu  être  rendu  à  la  mémoire  de  Dupré.  M.  le  vice-recteur  Gréard 
qui  avait  trouvé  en  lui  l'aide  le  plus  utile  et  le  plus  zélé,  a  voulu  marquer 
l'estime  toute  particulière  qu'il  faisait  de  ses  services,  en  insérant  dans  ia  Re- 
vue Universitaire  du  15  octobre  dernier  une  notice  où  il  fait  ressortir  les  hautes 
qualités  que  son  jugement  si  sûr  avait  distinguées  chez  Dupré.  Voici  en  quels 
termes  il  apprécie  l'Inspecteur  : 

<  Etudiant  les  affaires  avec  scrupule,  les  pénétrant  avec  sagacité,  les  jugeant 
»  avec  mesure,  il  devint  en  peu  de  temps  un  des  collaborateurs  de  la  Sorbonne 
»  les  plus  expérimentés.  C'est  un  des  meilleurs  esprits  que  J'aie  connus... 
»  M.  Victor  Dupré  s'entendait  notamment  en  matière  de  finances  et  d'ad- 
»  ministration  économique  ;  les  chefs  d'établissements  provoquaient  ses 
»  conseils  et  recherchaient  ses  directions.  Il  n'était  pas  moins  apprécié  dans 
»  l'inspection  des  classes.  Ses  rapports  avec  le  personnel,  toujours  empreints  de 
»  bienveillance,  s'inspiraient  avant  tout  des  principes  de  la  justice.  Natureï- 
»  leraent  modéré  et  conciliant,  il  était  capable,  pour  peu  que  sa  conscience  se 
»  trouvât  engagée,  d'une  énergie  qui  allait  jusqu'à  l'obstination,  —  l'obstination 
»  d'une  conviction  indépendante  et  ferme.  Ce  furent  ces  mérites,  toujours  rares. 

•  d'application,  de  compétence  et  de  clairvoyante  sincérité  qui  lui  valurent 
»  d'être  appelé  à  des  missions  d'Inspection  générale.  Il  s'y  distingua  comme 
»  partout.  Le  meilleur  éloge  qu'on  puisse  faire  de  ses  services,  c'est  qu'alors 
»  même  qu'il  y  avait  mis  fin  lui-même,  en  demandant  sa  mise  à  la  retraite, 
»  l'Administration  supérieure  crut  devoir,  plus  d'une  fois  encore,  faire  appel 
»  à  son  dévouement  toujours  prêt.  • 

Dès  janvier  1880  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  avait  attesté  son  mérite. 
Tous  ceux  qui  connaissaient  Dupré  se  sont  étonnés  et  ont  regretté  qu'une 
distinction  plus  haute  n'ait  pas  couronné  sa  carrière. 


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de  l'école  normale  49 

Tel  a  été  l'universitaire.  II  nous  reste  à  parler  de  Dupré  dans  sa  vie  privée 
C'était  le  plus  doux,  le  plus  modeste,  le  plus  aimable  des  hommes.  Il  ignorait 
ce  que  pouvait  être  la  haine  ou  la  jalousie.  Il  savait  faire  chez  chacun  la  part 
des  qualités  et  des  défauts,  toujours  disposé  à  proclamer  les  unes  et  à  excuser 
les  autres.  Son  indulgence  cependant  était  sans  faiblesse;  11  était  des  points 
sur  lesquels  il  ne  savait  pas  transiger  :  c'étaient  ceux  qui  touchent  à  la  délicatesse, 
à  l'honneur.  Ami  sûr  et  Adèle,  il  accueillait  ceuxqn'll  aimait  avec  une  simplicité 
franche  et  cordiale,  désireux  d'avoir  un  service  à  leur  rendre  et  s'y  employant 
de  toutes  ses  forces.  11  a  été  le  modèle  des  flls,  des  époux  cl  des  pères,  irré- 
prochable et  si  tendre  que  dans  ces  dernières  années  il  ne  pouvait  parier  de  ses 
chers  petits-enfants  sans  que  l'émotion  fit  perler  une  larme  à  ses  paupières. 
Dans  le  simple  entretien  sa  parole  était  nette  et  facile,  nourrie  de  faits  et  d'idées 
justes.  S'il  discutait,  c'était  avec  une  courtoisie  qui  n'excluait  pas  la  force  de  la 
conviction;  car  il  n'affirmait  que  ce  qu'il  savait  être  vrai,  après  de  mûres  ré- 
flexions; mais  le  ton  restait  toujours  modéré;  nul  ne  savait  mieux  respecter  les 
opinions  d'autrui,  alors  même  qu'elles  choquaient  les  siennes.  J'eus  le  rare 
bonheur  de  partager  ses  idées,  à  peu  près  en  tous  points,  et  j'en  étais  fier, 
parce  qu'il  était  à  mes  yeux  Je  sage.  Nos  relations  intimes  avaient  commencé  à 
Grenoble,  alors  que  j'y  étais  son  collègue,  et  que,  passionnés  également  pour 
la  belle  nature  de  cette  pittoresque  région,  nous  escaladions,  côte  à  côte,  les 
verdoyantes  montagnes  qui  encadrent  la  riche  vallée  du  Gréslvaudan.  Depuis 
lors  plus  de  quarante  années  se  sont  écoulées,  et,  dans  cette  longue  période, 
pas  un  nuage  n'a  un  seul  jour  fait  ombre  à  notre  confiante  amitié.  Hélas  ! 
pourquoi  faut-il  que  le  jour  de  la  séparation  soit  si  tôt  venu  ?  Quand  a  sonné 
l'heure  suprême,  Dupré  est  resté  en  face  d'elle  doux  et  calme,  comme  il  n'avait 
jamais  cessé  de  l'être  ;  on  peut  dire  qu'il  a  quitté  ce  monde,  le  sourire  aux 
lèvres.  Et  nous  qui  le  pleurons,  nous  avons  au  moins  la  consolation  de  penser 
qu'il  a  été  un  homme  heureux,  —  heureux  par  la  sérénité  d'une  conscience 
sûre  d'elle-même,  —  heureux  par  sa  famille  ;  entre  une  compagne  pareille 
&  lui  par  la  bonté,  l'intelligence,  le  dévouement,  et  deux  flls  dont  l'un  occupe 
une  position  élevée  dans  l'administration,  et  l'autre  est  un  de  nos  plus  bril- 
lants officiers  brevetés,  —  heureux  enfin  par  les  amitiés  qu'il  avait  su  conqué- 
rir, et  qui  resteront  toujours  fidèles  à  sa  mémoire. 

G.  Potaro. 


Promotion  de  1845.  —  Caron  (Charles-Henri-Ambroiseî,  né  à  Ban-Saint- 
MartiQ-iès-Melz  (Moselle),  le  7  décembre  1823,  décédé  à  Bordeaux,  le  2  mai  1699, 
Officier  d'Instruction  publique. 

Caron  était  tout  enfant  lorsque  son  père,  officier  d'artillerie  distingué,  qui 
portait  sur  la  poitrine  une  croix  vaillamment  gagnée  dut  quitter  la  Lorraine 
pour  venir  aux  environs  de  Bordeaux,  à  la  poudrerie  de  Saint-llcdard,  dont  il 
avait  été  nommé  directeur. 

Cette  circonstance  valut  un  brillant  élève  de  plus  au  collège  royal  de  Bor- 
deaux. 

En  1812,  Caron  obtenait  en  effet  le  prix  d'honneur  de  rhétorique  ;  en  1843, 
le  prix  d'honneur  de  philosophie  lui  était  également  décerné. 

De  1843  à  1845,  l'Administration  lui  confia  les  fonctions  nndestes  de  maître 
auxiliaire. 


50  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Il  put  se  préparer  ainsi  à  l'École  Normale,  section  des  sciences,  où  il  entra 
au  mois  d'octobre  1845. 

A  sa  sortie  de  l'École  en  1848,  il  fut  nommé  professeur  divisionnaire  de  ma- 
thématiques élémentaires  à  Poitiers.  En  1849,  il  fut  envoyé  à  Metz  où  il  se  re- 
trempa, deux  ans,  dans  l'air  natal.  De  la,  il  passa,  en  1851,  à  Rennes  qu'il  quitta 
au  bout  d'un  an  pour  Nantes  où  il  était  nommé  professeur  titulaire. 

Le  17  janvier  1856,  il  arrivait  à  Bordeaux  où  il  devait,  pendant  trente  et  on  ans, 
occuper  la  chaire  de  mathématiques  élémentaires. 

Ce  fut  là  que  nous  nous  rencontrâmes  et  je  me  souviens  que  parmi  tant 
de  figures  sympathiques,  disparues  hélas  !  pour  la  plupart  aujourd'hui,  celle  de 
Garon  me  parut  l'une  des  plus  attachantes. 

11  avait  tout  pour  lui  :  la  parfaite  harmonie  des  traits  et  de  la  taille  qui  attire, 
l'intelligence  qui  séduit,  la  franchise  qui  conquiert  à  tout  jamais. 

Je  ne  lui  ai  pas  connu  d'ennemis  ;  tous,  collègues  et  élèves,  avaient  pour 
lui  la  plus  vive  affection  :  il  n'était  pas  bon,  il  était  la  bonté  incarnée,  mais 
une  bonté  doublée  de  finesse  qui  n'excluait  pas  l'enjouement  et  la  douce  rail- 
lerie. 

L'un  de  ses  disciples,  le  docteur  Rousseau  Saint-Philippe,  président  de  l'As- 
sociation des  anciens  élèves  du  lycée  de  Bordeaux,  quia  partagé  avec  M.  Ver- 
dier,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux,  l'honneur  d'adresser  un  suprême  adieu 
au  maître  vénéré,  a  rappelé  en  termes  émus,  combien  Caron  était  paternel  avec 
les  grands  garçons  qui  lui  étaient  confiés  ;  il  s'appliquait  à  leur  rendre  agréable 
l'étude  un  peu  ardue  des  sciences,  égayant  d'un  mot  spirituel  la  sévérité  de  ses 
deux  heures  de  classe. 

Rien  n'est  plus  vrai  :  et  j'ajouterai  que  Garon  avait  une  lumineuse  intelli- 
gence, à  la  conception  rapide,  qui  savait  admirablement  communiquer  aux 
autres  les  trésors  de  savoir  qu'elle  avait  emmagasinés. 

Sa  vie  de  labeur  acharné  l'empêcha  toujours  de  produire  des  travaux  per- 
sonnels :  «  Mes  livres,  aurait-il  pu  dire,  ce  sont  mes  élèves.  »  Son  œuvre 
fut  en  effet  une  œuvre  vivante,  puisqu'il  a  formé  de  nombreux  disciples  qui 
ont  puisé  auprès  de  lui,  non  seulement  l'amour  des  mathématiques,  le  sens  du 
juste  et  du  vrai,  mais  encore  ce  souvenir  rafraîchissant  que  vous  laisse  le 
contact  d'une  belle  âme,  d'un  cœur  loyal  et  généreux. 

Ce  grand  travailleur,  qui  ne  se  reposa  que  durant  ses  années  de  retraite, 
était  le  plus  modeste  des  hommes  ;  jamais  il  ne-  voulut  se  mettre  en  avant, 
occuper  les  autres  de  sa  personne  ;  les  honneurs  ne  vinrent  pas  le  chercher; 
il  n'en  témoigna  aucun  regret  ayant  mis  plus  haut  que  la  terre  ses  espérances. 
Jusqu'à  son  dernier  jour,  il  resta  le  mime,  doux,  enjoué  et  fidèle  à  ses  vieilles 
amitiés. 

Garon  a  légué  à  sa  compagne  bien-aimée,  à  ses  fils  et  à  ses  filles,  un  nom 
entouré  de  respect,  l'exemple  d'une  vie  sans  reproche. 

N'est-  ce  pas  le  plus  beau  des  patrimoines  ? 

S.  de  Làgràndvàl. 


Promotion  de  18î8.  —  Sarcky  ds  Suttiêres  (François),  qui  fut  connu  dans  le 
monde  littéraiic  sous  le  nom  de  S.  de  Suttièrcs  pendant  quelque  temps,  puis 
sous  celui  de  Francisque  Sarcey,  préférant,  je  ne  sais  pourquoi,  le  diminutif 
Francisque  à  ce  prénom  de  François  qui  convenait  si  bien  à  la  carrure  robuste 


DB  i/ÉCOLB  NORMALE  51 

de  son  caractère  et  de  son  talent,  naquit  à  Dourdan  le  2  octobre  1827  et 
mourut  à  Paris,  le  16  mai  1899. 

Il  était  fils  d'un  chef  de  pension,  originaire  de  Lyon  et  que  les  hasards  de 
la  vie  avaient  amené  à  Dourdan.  Les  Sarcey  sont  lyonnais.  11  y  en  a  encore  à 
Lyon,  je  crois,  à  l'époque  où  nous  sommes.  Un  Sarcey  est  nommé  dans  la 
correspondance  d'André-Marie  Ampère. 

La  mère  de  Sarcey  était  une  de  Serbonne,  fille  du  marquis  et  de  la  marquise 
de  Serbonne,  de  maison  très  noble  et  beaucoup  plus  noble  que  les  Sarcey  de 
SuUières,  qui  n'étaient,  à  ce  que  croyait  Francisque  Sarcey,  que  d'une  famille 
bourgeoise  ayant  ajouté  à  son  nom  un  nom  de  terre,  selon  l'usage  très  répandu 
à  la  fin  du  xvui'  siècle. 

Francisque  Sarcey  semble  n'avoir  pas  connu  son  grand-père  ni  sa  grand1 
mère  paternels,  ni  son  grand-père  maternel.  Mais  il  a  très  bien  connu  sa 
grand'mère  maternelle,  «  la  marquise  »,  comme  on  disait  dans  la  famille, 
vieille  femme  vive  et  spirituelle  qui  avait  un  grand  bon  sens,  beaucoup  de 
lecture,  la  conversation  brillante  et  parfois  le  propos  salé  des  femmes  du 
monde  nées  au  xviii*  siècle. 

Quant  à  son  père,  c'était  un  homme  instruit,  très  attaché  a  ses  devoirs  de 
professeur,  et  très  gai,  très  gaillard,  connaissant  tous  les  vaudevilles  du  temps 
et  toutes  les  chansons  du  caveau  et  adorateur  de  Béranger,  comme  il  est  à 
peine  besoin  de  l'ajouter.  11  destinait  son  fils  au  professorat  sans  aucune  hési- 
tation à  cet  égard  et  lui  donna  une  première  éducation  littéraire  très  soignée. 
Puis,  comme  c'était  l'usage  et  presque  la  règle  vers  1845,  et  encore  vingt  ans 
après,  H  l'envoya  dans  une  de  ces  illustres  pensions  du  Marais  où  le  lycée 
Chariemagne,  lycée  d'externes,  recrutait  ses  élèves  et  ses  plus  brillants 
élèves.  Le  lycée  Chariemagne  était  alors  la  pépinière  sans  rivale  de  l'École 
Normale  supérieure. 

Sur  ces  bancs  illustres  du  «  lycée  des  travailleurs  »,  Sarcey  rencontra 
Edmond  About.  Je  dis  au  lycée,  non  à  la  pension.  Sarcey  était  «  Massln  », 
Aboul  était  «  Jauflret  ».  L'amitié  se  noua  pourtant  et  fut  tout  d'abord  très  vive 
entre  le  brillant  rhétoricien,  d'une  facilité  prodigieuse  et  d'une  verve  étince- 
lante  et  le  rhétoricien  solide,  laborieux,  rude  aux  besognes,  très  réfléchi, 
dialecticien  vigoureux  et  fanatique  déjà  de  composition  bien  ordonnée,  comme 
il  le  fut  plus  tard  de  la  pièce  bien  faite. 

Ils  eurent  tous  les  deux  des  succès  de  lycée  et  de  concours  général  nom- 
breux et  éclatants.  Ils  étaient  désignés  pour  l'École  Normale.  Ils  y  entrèrent 
«  suo  anno  »  en  1848,  membres  très  distingués  de  cette  promotion  qui  resta 
longtemps  connue  sous  le  nom  un  peu  ambitieux,  mais  assez  mérité,  de  «  la 
gTande  promotion  ».  Elle  comptait  HippolyteTaine,  Edmond  About,  Paul  Albert, 
de  Suckau,  Heinrich,  Merlet,  Dyonis  Ordinaire.  En  entrant  à  l'École,  Sarcey  y 
trouvait  comme  camarades  plus  âgés  Marcou,  Poyard,  Boudhors,  de  la  Cou- 
lonche,  Lenient,  Perraud,  qui  est  maintenant  le  Cardinal  Perraud,  évoque 
d'Autun,  Chailemel-Lacour,  Chassang,  Aube,  Debray,  Yung.  En  avançant  en 
âge  et  en  dignité,  il  voyait  entrer  à  l'école  comme  camarades  plus  jeunes 
Gaucher,  Marot,  Ponsot,  Prévost-Paradol,  Terquem,  Vacquant,  Gréard,  Fustel 
de  Cou  langes,  Carriot,  Crouslé,  Grenier. 

Ce  furent  trois  années  passées  dans  un  monde  intellectuel  extrêmement  vif, 
passionné,  ardent,  avidement  chercheur  et  tout  frémissant  d'idées,  au  milieu 
d'une  véritable  élite.  Selon  les  mœurs  de  l'École  d'alors,  le  travail,  sans  être 


52  ASSOCIATION  DES  ANCIENS*  ÉLÈVES 

banni,  ni  môme  méprisé,  ni  même  négligé,  n'était  pas,  pour  tout  dire,  la  règle 
générale.  Mais  la  discussion  incessante  sur  tous  les  sujets,  philosophiques, 
littéraires,  historiques,  artistiques,  était  bien  la  règle  et  l'usage  universels.  Le 
normalien  discutait  comme  l'homme  respire  et  jusqu'à  en  perdre  la  respiration. 
Ktla  discussion,  notez-le,  entraînant  souvent  de  longues  recherches  passion- 
nées, le  travail,  qui  ne  perd  jamais  ses  droits  sur  des  hommes  intelligents, 
rentrait  par  cette  porte-là,  et  au  bout  des  trois  années  sacrées,  si  Ton  n'avait 
pas  violemment  préparé  ses  examens,  si  Ton  n'avait  pas  travaillé  très  métho- 
diquement, la  somme  du  labeur  était  cependant  considérable.  Sans  songer  à 
en  décider,  je  ne  sais  si  ce  n'est  pas  une  excellente  manière  de  travailler  que 
cette  façon  de  perdre  son  temps.  Ce  qu'il  y  a  de  certain  c'est  que  l'impression 
laissée  sur  l'esprit  de  Sarcey  par  ces  trois  années  d'école  fut  incroyable.  Il 
s'était  mêlé  de  tout  son  cœur  à  ces  conversations  ardentes  et  infatigables  sur 
tous  sujets.. Il  y  avait  apporté  sa  logique,  son  goût  des  distinctions  nettes  et 
des  thèses  et  antithèses  bien  présentées  dans  tout  leur  jour.  11  tenait  compte 
des  objections  jusqu'à  les  faire  lui-même  et  était  admirable  pour  éclairer  les 
deux  eûtes  de  la  question  d'une  égale  lumière.  On  l'en  gouaillait,  comme  il 
sied,  et  Ton  chantonnait  : 

Le  Sarcey  faisant  sa  lippe, 
Est  ferme  sur  le  principe, 
Puis  fort  en  distinction  : 
Si  Démosthènc  a  du  bon, 
Il  est  du  bon  dans  Philippe, 
Et  l'administration 
A  tort,  bien  qu'elle  ait  raison. 

Comme  élève  proprement  dit,  Sarcey  fut  parfaitement  distingué  par  ses  pro- 
fesseurs de  l'École  comme  devant  faire  lui-môme  un  professeur  très  remar- 
quable et  comme  devant  jeter  sur  l'École  Normale  un  rayon  de  gloire.  Dès  la 
première  année,  Je  lis  dans  les  notes  de  ses  m  îtres  de  conférences  des  obser- 
vations et  des  pronostics  qu'il  a  pleinement  justifies.  C'est  M.  Waddington  qui 
dit  de  lui  :  «  Parle  avec  bon  sens  et  facilité.  Composition  un  peu  lourde.  »  Le 
mot  bon  sens  est  exactement  le  premier  que  je  relève  dans  ses  notes  d'école. 
Il  y  reviendra  souvent.  Yoilà  ce  que  j'appelle  un  bon  pronostic.  C'est  II.  Gibon 
qui  écrit  :  «  Esprit  juste  et  sérieux.  »  Cest  M.  Waddington  qui  trois  mois 
plus  tard,  ajoute:  «  Idées  justes;  tour  d'esprit  agréable  ;  style  fin  et  ingénieux; 
manque  par  fois  d'élévation,  jamais  de  bon  sens.  »  Ce  qui  était  faible  chez 
Sarcey  en  cette  première  année,  j'ai  regret  à  le  dire,  c'était  le  thème  grec. 
M.  Lebas  le  disait  avec  autant  de  douleur  que  moi  :  «  Classé  %v  et  dernier 
en  thème  grec.  Pourrait  occuper  un  des  premiers  rangs  sHl  avait  plus  ds 
respect  pour  la  grammaire.  Il  en  tient  trop  peu  de  compte.  Sa  place  dans  la 
composition  lui  prouve  oie  cette  irrévérence  peut  conduire  un  homme  de  goût 
et  d'imagination,  »  —  Hélas  !  oui  !  Mais  jetons  un  voile  sur  ces  défaillances  sans 
prétendre  les  excuser  et  lisons  ce  que  M.  Jacquinet,  maître  de  conférences  en 
français,  pense,  au  même  temps,  de  notre  jeune  humaniste  :  «  Ce  quHladonné 
se  distingue,  comme  ses  précédents  devoirs,  par  la  justesse  pénétrante  du 
bon  sens  et  par  une  concision  piquante  acquise  à  force  de  travail  et  d'art. 
Il  est  toujours  le  premier  élève  de  la  conférence  pour  les  qualités  sérieuses 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


63 


et  fines  de  son  esprit  et  pour  le  soin  consciencieux  qu'il  met  à  tout  ce  qu'il 
fait.  »  C'est  encore  M.  Waddington  qui,  en  répétant  le  mot  bon  sens  qu'il  a 
trouvé  déjè,  on  rencontre  un  autre  qui  sera  bien  souvent  répété  par  tous  les  • 
lecteurs  de  Sarccy  :  «  Du  bon  sens,  de  l 'esprit ,  de  la  finesse  ;  un  peu  terre  â 
terre;  idées  justes  mais  étroites.  Ecrit  agréablement  et  d'un  style  qu'on  peut 
appeler  bonhomme.  » 

En  seconde  année,  voici  l'appréciation  générale  que  donnait  M,  Vacherot 
sur  le  futur  professeur  :  «  Élève  très  laborieux.  Esprit  éminemment  littéraire. 
Du  goût;  delà  critique;  une  solide  et  complète  instruction;  fortes  éludes 
classiques.  Affectation...  [une  affectation!  Sarcey  !  Eh, oui  !]  Affectation  de  bon 
sens  et  de  sens  commun.  Répugnances  à  l'égard  des  spéculations  élevées  de 
la  pensée.  Esprit  exclusif.  Caractère  très  honnête  et  très  solide.  Conduite, 
tenue  et  moralité  parfaites.  »  De  son  côté,  M.  Géruzez  a  très  bien  saisi  un  des 
tours  d'esprit  et  un  des  goûts  intellectuels  de  Sarcey  qui  n'avait  pas  été  démêlé 
jusqu'ici  :  a  A  jugé  Bourdaloue  avec  la  gravité  que  commandait  le  sujet  et  a 
parlé  des  épîtres  de  Voltaire  avec  esprit...  Dans  la  bouche  et  sous  la  plume 
de  M.  Sarcey  le  français  retient  quelque  chose  de  son  origine,  le  roman 
rustique.  Il  en  a  la  franchise  et  les  allures  gauloises.  »  On  voit  en  celte 
seconde  année  que  Sarcey  inclinait  à  la  philosophie  et  se  préparait  à  tout 
hasard,  à  être  mattre  de  philosophie;  comme  en  effet  il  lui  arriva  de  l'être 
plus  lard.  M.  Saisset  nous  apprend  qu'il  avait  choisi  lui-même  le  terrible  sujet 
des  idées  de  Joseph  de  Malsire  sur  l'existence  du  mal  sur  la  terre  :  «  M.  Sarcey 
a  remis  des  rédactions  très  bien  faites  et  un  travail  sur  les  théories  de 
Joseph  de  Maistre  touchant  la  providence  et  Vorigine  du  mal.  Ce  sujet,  que 
M.  Sarcey  a  choisi  de  préférence  à  celui  que  je  lui  avais  proposé,  a  été 
traité  avec  mesure  et  avec  un  certain  talent.  M.  Sarcey  a  dans  Vesprit  une 
indépendance  dont  il  abuse  quelquefois  et  dans  le  style  un  accent  vrai,  un 
nerf,  un  ton  naturel  et  mordant,  qui  seront  des  qualités  excellentes,  quand  il 
y  joindra  le  sentiment  des  nuances  et  une  plus  grande  sévérité  de  goût.  » 

En  troisième  année,  je  trouve  d'abord  un  mot  bien  sévère  d'un  surveillant 
Le  reproduirai-Je  ?  Je  ne  veux  rien  dissimuler  :  «  MM.  Albert,  About,  Sarcey..* 
travaillent  bien  une  fois  en  étude.  Mais  ils  s'y  mettent  lentement.  Il  leur 
arrive  de  perdre  dix  minutes,  même  un  quart  d'heure  au  commencement  de 
V étude.  »  Cela  est  grave,  il  faut  en  convenir  franchement,  et  peut-être  plus 
grave  encore  cette  autre  observation  d'un  surveillant  qui  est  peut-être  le 
même  et  qui, du  reste,  me  semble  ne  pas  manquer  de  coup  d'œil  :  «  M.  Sarcey 
ne  donne  pas  à  son  extérieur  tout  le  soin  qui  conviendrait.  N'a  pas,  au  fond, 
de  mauvaises  qualités;  je  lui  crois  seulement  le  défaut  de  vouloir  imiter 
M.  Atout.  »  Ce  surveillant  a  un  peu  d'hostilité,  au  fond,  mais  je  ne  discon- 
viendrai pas  qu'il  a,  sans  y  insister,  mis  précisément  le  doigt  sur  l'apostume, 
et  qu'il  n'est  point  mauvais  psychologue. 

Je  terminerai  par  cette  note  générale  de  M.  Vacherot  qui,  tout  simplement, 
contient  deux  très  justes  portraits  des  deux  amis  inséparables  tant  qu'ils, 
vécurent  tous  les  deux,  inséparables  dans  nos  souvenirs.  C'est  un  diptyque, 
n  est  excellent:  «  About,  esprit  vif,  facile,  sûr  et  pénétrant;  mais  qui,  faute  de 
docilité  et  de  mesure,  laissera  ses  qualités  dégénérer  en  défauts  et  deviendra 
aisément  léger,  superficiel,  subtil  et  tranchant.  Prompt  à  la  critique  en  toute 
chose,  il  ne  semble  pas  avoir  la  faculté  d'admirer.  Sa  parole  est  vive,  brillante  et 
spirituelle.  Promet  de  grands  succès  dans  renseignement,  surtout  dans  l'en- 


54  ASSOCIAI  ION  DES  ANCIENS   ÉLÈVES 

geignement  public.  Caractère  généreux;  mais  porté  a  l'ironie. —Sarcey  n'a  ni  les 
qualités,  ni  les  défauts  d'About.  Esprit  droit,  ferme,  solide,  sans  être  très  élevé. 
Très  laborieux.  Le  début  de  ses  compositions  et  de  ses  leçons  est  toujours 
pénible  et  embarrassé;  mais  il  se  dégage  bientôt  et  montre  un  esprit  net  et 
un  goût  pur  avec  un  instruction  forte.  Caractère  honnête  et  sérieux  au  fond» 
bien  qu'il  prétende  à  l'ironie,  où  il  réussit  peu.  Fera  un  professeur  solide  et 
dévoué.  » 

Do  celte  vie  intellectuelle  si  forte,  si  variée  et  si  joyeuse,  Sarcey  garda  un 
souvenir  ineffaçable.  L'École  Normale  Tut  pour  lui  une  patrie  et  une  espèce  de 
religion.  11  n'admit  jamais  aucune  objection  contre  elle  ni  aucune  critique  à 
son  endroit.  Il  la  considérait  comme  l'honneur  du  pays  et  comme  le  sel  de  la 
terre.  Il  suffisait  auprès  de  lui  du  titre  d'élève  de  l'École  Normale  pour  avoir 
droit  à  toutes  ses  faveurs,  à  tous  ses  bons  offices  et  entrer  comme  de  plain- 
pied  en  son  amitié,  11  entra  dans  la  littérature  avec  ce  cri  d'armes  :  «  Plus  de 
romantisme  !  Voltaire  et  l'École  Normale  !»  Et  par  l'École  Normale  ;  il  fallait 
entendre  l'École  Normale;  mais  par  Voltaire  il  fallait  entendre  Voltaire  d'abord 
et  presque  en  même  temps  Edmond  About,  et  c'était  encore  l'École  Normale. 

Mais  il  ne  faut  pas  anticiper,  et  il  faut  suivre  Sarcey  dans  sa  carrière  uni- 
versitaire au  sortir  de  l'École.  Il  n'avait,  en  en  sortant,  en  1851,  aucune  ambi- 
tion littéraire,  aucune  velléité  même  d'entrer  dans  la  carrière  d'homme  de 
lettres.  Il  l'a  répété  cent  fois,  aucun  des  Normaliens  de  1848  ne  songeait  à 
autre  chose  qu'à  être  tout  simplement  professeur,  et,  tout  au  plus,  le  rêve 
secrètement  caressé  était  de  joindre  aux  fonctions  de  professeur  quelques 
divertissements  littéraires  dans  les  journaux  graves,  à  la  façon  de  Saint-Marc- 
Girardin.  Je  crois  bien  qu'il  faudrait  faire  exception,  à  cet  égard,au  moins  pour 
Edmond  About;  mais  tel  était  bien  l'esprit  de  l'École  en  1848.  1851,  qui  est 
précisément  la  date  de  sortie  de  Francisque  Sarcey,  changea  toutes  choses. 
Les  temps  devinrent  très  durs  pour  les  professeurs  qui  n'aimaient  pas  le 
Césarisme  et  que  l'ingérence  de  l'Eglise  dans  le  domaine  universitaire  ne 
satisfaisait  pas.  Sarcey  était  tout  à  fait  de  ceux-là.  Ses  opinions  politiques,  je 
les  sais  très  bien,  étaient  extrêmement  modérées  et  passeraient  aujourd'hui 
pour  réactionnaires;  mais  elles  étaient  celles  de  la  bourgeoisie  libérale  de 
Louis-Philippe  et  il  aurait  pu  s'accommoder  de  l'Empire,  mais  non  point  de 
l'Empire  s'appuyant  sur  le  parti  catholique.  Or,  c'était  précisément  le  régime 
de  ib5l  et  des  années  suivantes.  Sarcey  fut  gêné  et  il  fut  inquiété  dans  ses 
premières  années  d'enseignement  en  province. 

Il  fut  d'abord  chargé  de  la  classe  de  troisième  au  lycée  de  Chaumont,  du 
16  octobre  1852  au  17  mars  1853;  puis  de  la  rhétorique  au  collège  de  Lesnevcn 
du  17  mars  1853  au  17  septembre  1853,  ce  qui  veut  dire  que  son  attitude  à 
Chaumont  lui  avait  valu  une  disgrâce  épouvantable.  IL  se  plut  infiniment  à 
Lesneven,  collège  perdu  au  fond  de  la  Bretagne  où  la  plupart  des  professeurs 
étaient  des  prêtres.  L'anticlérical  fleflé  fit  le  meilleur  ménage  du  monde  avec 
ces  ecclésiastiques  peu  mêlés  à  la  politique,  bons  humanistes  et  très  bonnes 
gens.  Sarcey  garda  d'eux  le  meilleur  souvenir,  qu'il  a  plus  d'une  fois  pris 
plaisir  à  exprimer. 

Sa  disgrâce,  de  si  bonne  grâce  acceptée,  prit  fin  assez  vite  et  à  la  rentrée  de 
1853,  il  se  trouva  chargé  de  la  classe  de  quatrième  au  lycée  de  Rodez.  Il  y 
resta  un  an.  (Test  là,  nous  a-t-il  dit,  dans  ses  «  souvenirs  »  et  dans  ses  conver- 
sations privées,  qu'il  commença,  s'il  vous  plaît,  à  être  un  peu  homme  du 


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DK  L'ÉCOLE  NORMALE  55 

monde.  Il  dansait  tout  comme  un  autre  aux  bals  de  la  préfecture  et  aux  soirées 
de  quelques  maisons  amies.  Il  s'amusait  de  tout  sou  cœur.  J'ai  des  souvenirs 
de  ses  amis  de  ce  temps  et  de  ce  iicu-là  :  «  Je  n'ai  jamais  vu  homme 
plus  gai  m'  qui  fit  plus  naturellement  naître  de  la  gaité  autour  de  lui.  » 

Il  quitta  ce  lieu  de  délices  qui  s'appelle  Rodez,  pour  raisons  d'avancement, 
ayant  été  reçu  agrégé  au  concours  de  1854  il  fut  nommé  en  seconde  au  lycée 
de  Grenoble  au  commencement  de  l'année  scolaire  1854-1853,  puis  brusquement, 
sans  qu'il  l'eût  demandé,  au  commencement  de  l'année  scolaire  1855-1 856,  pro- 
fesseur de  «  logique»,  c'est-à-dire  de  philosophie  au  môme  lycée.  A  cette 
époque  on  était  agrégé  pour  toutes  destinations  et  l'on  donnait  une  classe  de 
logique  à  un  grammairien  et  une  classe  de  huitième  à  Hippolyle  Taiuc.  Sarcey 
fut  enchanté  d'être  promu  philosophe.  11  allait  ratiociner,  discuter  et  faire  de 
la  dialectique  de  tout  son  cœur.  Celait  selon  lui,  sa  vocation.  Je  suis  moins 
sûr  de  la  vocation  philosophique  de  Francisque  Sarcey  que  Francisque  Sarcey 
Tétait  lui-même  ;  mais  le  fait  est  certain,  Sarcey  fut  enchanté  d'être  sacré 
maître  de  philosophie. 

Ses  amis  Tétaient  beaucoup  moins.  Le  jeune  professeur  de  Grenoble  étai lires 
indépendant,  et,  plein  de  respect  pour  ses  supérieurs,  il  tempérait  cependant 
ce  respect  par  quelques  railleries  qu'il  était  seul  à  juger  innocentes  et  dont  il 
était  seul  à  ne  pas  souffrir.  De  plus  il  envoyait  quelques  articles,  tout  litté- 
raires, d'ailleurs,  au  Figaro  de  cette  époque,  qui  passait,  sans  que  cette  opi- 
nion fûl  très  contestable,  pour  un  journal  satirique,  et  il  faut  bien  avouer  qu'il 
n'élait  pas  homme  à  lire  en  égoïste  ses  articles  et  à  jouir,  sans  en  faire  part 
à  quelques  autres,  du  plaisir  de  se  voir  imprimé.  Aussi  quand  ses  amis  de 
Paris  apprirent  qu'il  était  nommé  professeur  de  philosophie,  lui  écrivirent-ils 
unanimement:  «  Tu  es  très  satisfait;  mais  c'est  un  piège.  On  te  nomme  à  cela 
pour  avoir  barre  sur  toi  et  pour  te  frapper  au  premier  propos  mal  sonnant  que  tu 
auras  laissé  échapper,  dans  un  enseignement  où  tous  les  propos,  selon  l'oreille 
qui  les  recueille,  peuvent  sonner  mal.  » 

C'était  l'avis  de  plusieurs,  qui  l'engageaient  à  la  prudence,  et  d'Edmond 
About,  en  particulier,  qui  l'engageait  à  tout  le  contraire,  espérant  bien  que  la 
robe  du  maître  en  philosophie  irait  bientôt  décorer  un  champ  d'orties. 

Elait-ce  un  piège?  Je  n'en  sais  rien  et  n'en  veux  rien  croire;  mais  ce  qui 
est  certain  c'est  que  Sarcey  y  tomba.  Professeur  de  «  logique  »  il  fit  en  1856, 
dans  un  lycée,  un  cours  de  philosophie...  Les  jeunes  gens  ne  peuvent  pas 
saisir  ce  que  ces  mots,  qui  paraissent  simples,  contiennent  d'énormités.  On  le 
lui  fit  bien  voir.  Dès  la  fin  de  l'année  scolaire,  on  lui  imposa  un  nouveau 
déplacement  auquel,  cette  fois,  il  se  déroba.  11  demanda  un  congé.  11  vint  à 
Paris.  Edmond  About,  déjà  en  plein  succès,  l'accueillit  à  bras  ouverts  et  fut 
pour  lui  un  frère  dans  toute  l'acception,  non  seulement  qu'a  ce  mot,  mais  qu'il 
devrait  toujours  avoir.  On  sait  assez  que  la  reconnaissance  de  Sarcey  fut  éternelle 
et  qu'AbouL,  vivant  ou  mort,  fut  toujours  pour  Sarcey  un  être  à  part,  à  qui  il 
ne  fallait  pas  toucher,  dont  tous  les  mérites  devaient  être  exaltés  avec  piété, 
dont  les  erreurs  devaient  être  oubliées  et  au  nom  de  qui  on  pouvait  demander 
à  Sarcey  tous  les  dévouements. 

Cest  à  tous  les  deux,  ne  l'oublions  pas,  que  cela  fait  le  plus  grand  honneur. 
A  travers  leurs  défauts,  ils  furent  tous  deux  des  hommes  de  grand  cœur,  de 
sensibilité  profonde  et  constante,  pour  qui  amitié,  confraternité,  camaraderie 
et  dévouement  étaient  tout  autre  chose  que  formules  de  fin  de  lettre. 


1 


66  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Sarcey  faisaU  alors  ses  débuts  ou  plutôt  son  apprentissage  de  journaliste. 
About  le  guidait  sévèrement.  Habitant  le  plus  souvent  le  môme  appartement, 
soit  à  Paris,  soit  à  Savcrnc,  soit  dans  quelque  habitation  d'été  des  environs  de 
Paris,  ils  travaillaient  tous  deux  énormément,  raturant,  remaniant,  recommen- 
çant avec  une  fureur  obstinée.  «  Jamais  personne,  me  disait  About,  n'a  tant 
déchiré  de  papier  que  nous  à  celte  époque.  Nous  fournissions  de  papier  pour 
usages  domestiques  toute  la  maison  et  les  maisons  d'alentour.  J'ai  reçu  à  cet 
égard  des  servantes  du  voisinage  des  remerciements  qui  m'ont  flatté.  » 

C'est  ainsi  que  Sarcey,  sous  l'œil  vigilant  d'About,  à  qui  il  montrait  tous  ses 
essais,  apprit  son  métier  d'écrivain.  Il  dut  l'apprendre  et  c'est  ce  qui  loi 
fit  croire  et  soutenir  qu'apprendre  ce  métier  est  absolument  nécessaire  à  tons 
ceux  qui  veulent  l'exercer.  Ce  n'est  peut-être  pas  vrai  pour  tout  le  monde.  Pré- 
vost-Paradol  était,  je  crois,  tout  près  de  lui,  un  exemple  du  contraire.  Nais 
l'exemple  d'About,  de  quelque  facilité  que  fût  doué  l'auteur  de  la  Question  ro- 
maine, elle  sien  propre  établirent  celte  idée  dans  son  esprit  comme  un  dogme 
inattaquable. 

il  glissait  ainsi,  assez  péniblement,  quelques  articles  au  Figaro,  a  ia  Revu 
Contemporaine,  très  brillante  publication  qu'on  avait  fondée  pour  faire  concur- 
rence à  la  Revue  des  Deux-Mondes ,  mais  qui  était  trop  officieuse  pour  réus- 
sir à  une  époque  où  il  fallait  être  de  l'opposition  pour  avoir  du  succès.  About 
frappait  pour  lui  à  toutes  les  portes,  ou  plutôt,  il  avait  un  procédé  pour  intro- 
duire et  presque  pour  imposer  son  camarade.  On  lui  demandait  des  articles  de 
tous  les  cotes.  Il  répondait:  «  Je  n'ai  pas  le  temps.  Prenez  Sarcey  —  Hais... 
—  il  n'est  pas  si  bon  écrivain  que  moi,  mais  il  est  bien  meilleur  journaliste.  • 
Et  c'était  vrai.  Ce  n'était  peut-être  pas  tout  à  fait  vrai  à  ce  moment.  Mais 
c'était  vrai  au  fond,  c'était  vrai  en  puissance.  Il  y  avait  en  Sarcey  un  tempé- 
rament de  journaliste  plus  fort  et  plus  résistant  que  celui  d'About;  et  About, 
tout  en  malmenant  Sarcey  et  le  courbant  sur  l'établi,  avait  parfaitement 
démêle  ce  tempérament-là. 

.Enfin  le  grand  jour  arriva.  Ce  fut  la  création  de  V Opinion  nationale.  Guéroult 
et  quelques  amis,  soutenus  du  Prince  Napoléon,  voulurent  fonder  l'Empire  li- 
béral. Ils  fondèrent  d'abord  un  journal  ;  car  on  fait  ce  qu'on  peut  pour  com- 
mencer ;  et  ce  journal  fut  très  vivant,  très  bien  conduit,  très  bien  fait  pour  le 
temps  et  très  littéraire. 

Sauvcstrc,  Labbô  (un  de  nos  camarades),  Alexis  Azevedo,  critique  musical 
très  spirituel,  y  écrivirent  de  fort  bonnes  choses.  About,  familier  déjà  du 
Palais-Koyal,  y  fit  entrer  Sarcey  comme  critique  dramatique.  Sarcey  avait 
trouvé  sa  voie. 

Du  premier  coup  il  attira  rallcntion  qui  ne  devait  plus  s'éloigner  de  lui.  n 
apportait  dans  la  critique  dramatique  une  méthode  toute  nouvelle  a  force  de 
simplicité.  Les  critiques  du  temps  étaient  très  célèbres.  C'étaient  Fiorcnlino, 
Théophile  Gautier,  Paul  de  Saint-Victor,  Jules  Jauin.  Ils  avaient  les  qualités  les 
plus  brillantes  et  les  plus  diverses.  Mais  ils  avaient  quelque  chose  de  commun 
entre  eux.  Même  quand  ils  assistaient  aux  pièces  jouées,  ils  ne  les  racontaient 
jamais.  Ce  n'était  pas  la  mode.  C'aurait  presque  paru  une  dégradation  de  la 
critique.  Sarcey  accepta  cette  déchéance  ;  et  ce  trait  de  modestie  fit  une  petite 
révolution.  «  Je  suis  sûr,  disait-il,  que  tout  le  monde  veut  que  le  critique 
raconte  la  pièce.  Ceux  qui  l'ont  vue  sont  très  satisfaits  qu'on  la  leur  résume  et 
qu'on  précise  leurs  souvenirs.  Ceux  qui  ne  l'ont  pas  vue  sont  contents  de 


r 


DB  i/ÉCOLB  NORMALE  57 


pouvoir  eu  parier  comme    s'ils    la  connaissaient  par   eux-mêmes  et  de 
paraître  y  avoir  assisté.  » 

Le  fait  est  que  le  public  fut  enchanté.  Sarcey  racontait  clairement,  puis 
jugeait  avec  netteté  et  franchise.  Surtout  on  sentait  qu'il  adorait  le  théâtre  et 
il  n'est  rien  pour  avoir  de  l'action  sur  le  public  que  d'avoir  une  émotion. 
Sarcey  se  rendait,au  théâtre  avec  une  palpitation  de  curiosité  ;  il  écoutait  la 
pièce  avec  anxiété  ;  elle  s'enfonçait  en  lui  tout  entière  ;  et  il  sortait  de  la  salle 
avec  enthousiasme  ou  avec  désespoir,  selon  que  la  pièce  était  passable  ou 
était  médiocre.  H  en  résultait  que  cette  pièce  qui  était  un  événement  pour  lui 
eu  devenait  un  pour  le  lecteur,  et,  dés  ce  temps  reculé  de  l'Opinion  Nationale, 
le  feuilleton  de  Sarcey  était  attendu  du  public  presque  avec  autant  du  curio- 
sité passionnée  que  la  pièce  de  la  semaine  était  attendue  par  Sarcey  lui-même. 
Et,  peu  à  peu,  ses  idées  sur  la  littérature  dramatique  se  formaient  dans  son 
esprit  et  y  devenaient  un  système.  Elles  étaient  un  peu  étroites,  mais  elles 
étaient  précises  et  d'une  netteté   absolue.  Pour  Sarcey  le  théâtre  était  tout 
dans  l'action,  c'est-à-dire  dans  un  événement  bien  préparé  et  amené  d'une 
façon  logique,  et  les  caractères  et  les  peintures  de  mœurs  ne  valaient  que 
comme  subordonnés  à  l'action  et  comme  moyens  de  la  préparer,  de  l'expliquer, 
delà  justifier  et  de  la  mettre  en  sa  vraie  lumière.  De  là  ses  théories  obstinées 
sur  la  c  pièce  bien  faite  »,  sur  la  «  préparation  »,  sur  «  le  revirement  inattendu 
et  logique  »  et  sur  «  la  symétrie  des  parties  »  et  sur  «  le  rythme  des  scènes  » 
et  sur  toute  la  technique  ou,  comme  il  le  disait,  sur  le  «  métier  »  du  théâtre. 
Il  continuait  ainsi  Voltaire,  et  se  rencontrait  souvent  avec  Lcssing,  qu'à  cette 
époque,  il  me  l'a  dit,  il  n'avait  pas  lu. 

Il  se  rencontrait  surtout  avec  le  public  français  qui  est  trop  Impatient  pour 
goûter  un  théâtre  où  l'essentiel  serait  soit  idées,  soit  peintures  de  caractères, 
soit  peintures  de  mœurs,  soit  beauté  lyrique,  soit  beauté  de  spectacle;  qui  ne 
veut  de  ttfut  cela  que  comme  accessoire  subordonné  et  ornement;  qu'il  s'agit, 
comme  disait  Sarcey  de  «  retenir  trois  heures  sans  qu'il  ait  envie  de  s'en 
aller  »  et  qui  ne  peut  être  ainsi  retenu  que  par  un  vif  intérêt  de  curiosité. 

Aussi  Sarcey  fut-il  en  communion  intime  avec  le  public,  se  trompant  très 
rarement  dans  ses  pronostics  et  signalant  presque  toujours  comme  destinée  à 
réussir  la  pièce  qui,  en  effet,  devait  avoir  du  succès.  Ses  erreurs  à  cet  égard 
ont  fait  du  bruit  ;  mais  c'est  parce  qu'elles  ont  été  très  rares  et  ont  comme 
scandalisé  par  rétonnement  qu'elles  excitaient.  Les  nôtres  passent  inaperçues, 
comme  perdues  dans  leur  propre  nombre. 

Sûr  de  sa  place  dans  la  critique  dramatique  qui  fut  bientôt  la  première, 
surtout  quand,  en  1864,  il  passa  de  VOpinion  Nationale  au  Temps,  il  élargit  son 
champ  d'action.  11  aimait  à  parler.  Quand  on  a  été  professeur  de  rhétorique, 
c'est  une  maladie  chronique  ;  quand  on  a  été  professeur  de  rhétorique  et 
professeur  de  philosophie  c'est  une  maladie  incurable.  Il  voulut  être  conféren- 
cier et  il  fut  longtemps  le  confesseur  et  l'apôtre  de  l'institution  des  Confé- 
rences. Il  n'a  pas  dissimulé  non  plus  qu'il  en  Tut  quelquefois  le  martyr;  et  plus 
d'une  fois  il  resta  court  au  milieu  d'une  conférence  obstinément  préparée. 
Il  n'était  pas  méridional.  Mais  il  était  brave  et  merveilleusement  entêté.  11  fil 
la  gageure  de  devenir  le  premier  conférencier  de  Paris  et  il  la  gagna.  Tout  le 
monde  se  rappelle  la  construction  vigoureuse  de  ses  conférences,  le  talent  de 
parole  familière  en  môme  temps  que  très  surveillée  ;  la  bonhomie  naturelle 
tournée  en  adresse  très  savante  à  prendre  et  à  garder  contact  avec  le  public; 


58  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

raccord  parfait  cnlre  le  tour,  l'expression,  le  ton,  le  mouvement  et  la  personne 
physique  de  Toraleur;  et  quand  on  rapproche  toutes  ces  choses,  on  comprend 
bien  que  ce  «  parfait  naturel  »  de  Sarcey  était  un  naturel  en  effet*  qu'une 
habileté  consommée  avait  converti  on  très  grand  art,  et  que,  comme  tout  vrai 
orateur,  Sarcey  était  l'homme  qui  avait  appris  à  tirer  parti  de  toutes  ses  quali- 
tés et  surtout  de  tous  ses  défauts. 

La  situation  littéraire  de  Sarcey  était  à  son  comble  un  peu  avant  1870. 
Critique  dramatique  d'une  immense  influence,  conférencier  applaudi,  il  avait, 
comme  il  le  disait  «  ouvert  un  troisième  rayon  »  et  il  s'était  révélé  au  Gaulois, 
à  côté  d'About,  chroniqueur  de  premier  ordre.  Là  ses  facultés  de  bon  sens,  de 
clarté,  de  distinctions  justes,  de  débrouillement  facile,  de  mise  en»  lumière  du 
point  précis  de  la  question  s'étaient  donné  pleine  carrière  sur  une  foule  de 
sujets  et  lui  avaient  amené  toute  une  clientèle  nouvelle.  Surtout  le  don 
propre  de  Sarcey,  son  plus  grand  latent,  à  mon  sens,  s'était  révélé.  Sarcey  était 
un  merveilleux  découvreur  de  sujets  d'articles.  C'était  là  sa  plus  grande  force, 
qui  le  faisait  sans  rival.  Dans  tout  ce  qu'il  lisait,  dans  tout  ce  qu'il  voyait,  dans 
ce  qu'il  enlendait  autour  de  lui,  il  saisissait  immédiatement  «  l'article  h  faire  » 
et  qui  était  toujours  celui  que  le  public  attendait.  Et  l'article  pouvait  n'être  pas 
très  bon,  il  élait  toujours  celui  qui  devait  être  fait,  celui  qui  était  opportun  et  celui 
que  tout  le  monde  lisait  et  celui  que  les  confrères  refaisaient  le  lendemain  en 
s'étonnant  de  n'en  avoir  pas  eu  l'idée  la  veille.  C'est  là  proprement  le  tempé- 
rament du  journaliste,  et  c'est  ce  tempérament  qu'Edmond  About  avait  flairé 
dès  1856.  Ce  tempérament  Sarcey  Ta  gardé  jusqu'au  dernier  jour  et  je  De  sais 
s'il  ne  fut  pas  plus  fort  et  plus  sûr  et  plus- ferme  au  dernier  jour  qu'au  premier. 

1870  mit  un  peu  de  trouble  dans  les  choses  de  la  presse,  et  pendant  quelque 
temps,  sauf  l'immuable  feuilleton  du  Temps,  Sarcey  fut  sans  journal,  n  en  créa 
un,  manière  de  pamphlet  hebdomadaire,  analogue  à  la  Lanterne  de  Rochefort, 
du  moins  comme  format  et  dispositions  matérielles,  qu'il  intitula  Io  Drapeau 
tricolore  et  qui  parut  environ  six  mois,  en  1871. 11  fut  très  goûté,  se  vendit 
beaucoup  :  «  Vous  avez  gagné  de  l'argent  avec  cela  ?  lui  demandais-je.  —  Oui, 
je  crois  que  mon  éditeur  en  a  gagné.  » 

Mais  il  lui  fallait  plutôt  le  journal  quotidien.  11  s'en  offrit  un.  About  et 
quelques  amis  en  1872,  achetèrent  très  bon  marché  un  journal  sans  abonnés 
qui  faisait  semblant  de  paraître  depuis  six  mois  et  qui  s'appelait  Le  XIXe  Siècle. 
Ils  gardèrent  avec  raison  de  l'ancienne  rédaction  Eugène  Schnerb  et  Paul  La- 
forgue. Ils  appelèrent  à  eux  Sarcey,  Liébert,  le  Dr  Felizet,  Jules  Simon  et 
Charles  Simon,  son  fils,  très  jeune  alors,  puis  Emmanuel  Arène,  puis  notre 
camarade  Charles  Bigot.  En  un  an  ils  firent  du  XIX*  Siècle  un  journal  chéri 
du  public,  riche  d'abonnements,  riche  de  vente  au  numéro  et  où  la  bourgeoisie 
libérale  et  voltairiennc  d'alors  se  reconnut  J'en  fus  pendant  un  an,  et  c'est  là 
que  commença  entre  Sarcey  et  moi  une  amitié  qui  ne  devait  finir. . .  qui  ne 
devait  pas  finir  à  sa  mort. 

il  était  délicieux  pour  les  débutants,  plein  de  bons  conseils,  d'encourage- 
ments, et  on  peut  dire  de  prévenances.  11  leur  signalait  les  écucils,  les  passes. 
difficiles,  leurs  faiblesses  et  leurs  qualilés;  il  leur  révélait  leur  tempérament, 
d'un  coup  d'œil  très  sûr,  et  d'un  soin  vraiment  paternel.  Ecrire  coude  à  coude 
avec  Sarcey  et  recevoir  de  lui  le  mot  de  la  fin  est  un  des  meilleurs  souvenirs 
de  ma  vie.  Je  n'y  puis  penser  sans  m'arréter  un  moment  d'écrire... 

Et  quelle  bonne  maison  !  About  plein  de  verve,  directeur  qui  ne  dirigeait 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  59 

rien  du  tout,  mais  qui  enflammait  tout  le  monde  et  faisait  lever  l'article  comme 
uo  bon  chasseur;  Sarcey  moins  tumultueux,  aussi  inspirateur,  et  tempérant  de 
beaucoup  de  prudence  avisée  la  fougue  de  son  camarade;  Liébert  attentif,  soi- 
gneux et  juste  d'esprit;  Schnerb  aigre  et  mordant,  de  relations  quelquefois 
difficiles,  avec  un  très  bon  coeur,  comme  par  dessous,  qui  se  ^montrait  à  Tocca- 
ta pleinement,  et  mettant  dans  ses  articles  le  mouvement  et  la  c  suite  en- 
ngée  »  d'un  orateur,  Emmanuel  Arène,  spirituel  et  adroit,  déjà  mailre  de  sa 
flume  alerte  et  gracieuse.  Et  quelle  liberté,  quelle  indépendance,  quelle  auto- 
nomie personnelle!  Nous  faisions  tous  tout  ce  que  nous  voulions:  c  Oh! 
pourvu  qu'As  aient  du  talent  •  disait  About.  Il  était  très  persuadé  que  c'était 
Peasentiel.  Un  jour  que  Sarcey  voulait  faire  entrer  Weiss  dans  le  journal  et 
p'About,  qui  n'aimait  pas  Weiss,  on  n'a  jamais  su  pourquoi,  s'y  refusait  sous  le 
péteite  que  Weiss  n'était  pas  dans  la  ligne  du  journal,  Sarcey  éclata  d'un  rire 
Enorme  et  levant  au  ciel  ses  bras  courts  :  «  La  ligne  du  journal  !  »  s'écria-t-il  ; 
Bt  entrant  du  cabinet  directorial  dans  la  salle  commune,  sans  fermer  la  porte  : 
i  La  ligne  du  journal!  Mes  enfants,  About  vient  de  me  parler  de  la  ligne  du 
tournai  !  »  —  Ah  !  la  bonne  République  que  le  XIXe  Siècle  de  1873  ! 

Sarcey  resta  au  XIX9  Siècle  ,iout  en  continuant  son  feuilleton  du  Temps  et 
Ks  conférences,  et  tout  en  écrivant  quelques  livres, jusqu'à  la  mort  d'Edmond 
Lbout,  c'est-à-dire  jusqu'en  1885.  La  mort  d'About  désagrégea  le  journal.  Sar- 
*y,  qu'on  songea,  mais  qu'on  ne  songea  pas  assez  à  faire  directeur,  ce 
[Qi,  j'en  suis  sûr,  eût  maintenu  le  XIX9  Siècle  à  son  rang,  resta  attaché  à  la 
Niile  qu'il  avait .  tant  contribué  à  illustrer,  mais  y  écrivit  plus  rarement  et 
bercha  ailleurs  d'autres  champs  où  déployer  son  activité.  C'est  à  partir  d'alors 
tt'il  écrivit  dans  une  dizaine  de  journaux  :  Temps,  France,  XIX*  Siècle,  Jtap- 
U9  Matin,  Petit  Journal,  Gaulois,  sans  compter  plusieurs  journaux  de  pro- 
ince,  sans  compter  plusieurs  revues  :  Bévue  Bleue,  Bévue  des  Revues,  Vie 
Btemporaine,  Annales  politiques  et  littéraires,  Cosmopolis.  11  ne  se  lassait 
mais,  et,  bien  au  contraire  :  c  Je  ne  me  sens  jamais  plus  à  l'aise,  me  disait- 
i  que  quand  je  ne  sais  où  trouver  le  temps  de  faire  tout  ce  dont  je  me  suis 
large,  c'est  alors  que  je  respire.  » 

Et  tout  ce  qu'il  écrivait  était  lisible,  tout  ce  qu'il  écrivait  avait  au  moins  un 
lit  de  juste  raison  et  d'observation  utile  à  laisser  dans  l'esprit  du  lecteur.  On 
e  pouvait  pas  lire  tout  ce  qu'écrivait  Sarcey;  mais  quoi  qu'on  lût  de  lui,  on 
5  regrettait  jamais  de  l'avoir  lu. 

Vers  la  fin,  il  eut  deux  bonnes  fortunes.  Le  Temps  le  chargea,  quoiqu'il  y  fit 
i  feuilleton  hebdomadaire,  d'écrire  encore  quelques  articles  courts,  boutades 
pides,  analogues  «  aux  billets  du  matin  »  qu'avait  mis  à  la  mode  Jules  Lemaitrc. 
y  fut  excellent  et  très  goûté;  et  presque  en  même  temps  le  journal  où  il  avait 
ojours  secrètement  désiré  d'écrire,  le  seul  journal,  pouvait-on  dire,  où  il 
écrivit  pas,  le  Figaro,  d'où  l'avait  tenu  éloigné  le  dédain  très  inexplicable  ou 
nimosité  aussi  incompréhensible  deMugnard,  le  Figaro, l'appelait  à  lui  comme 
»  force  dont  il  sentait  le  besoin.  11  y  rentrait,  après  quarante  ans,  il  y  fai- 
itsa  rentrée ,comme  un  acteur  vieux,  mais  non  vieilli,  meilleur  dans  sa  ma- 
tfté  que  dans  sa  Jeunesse  ;  car  c'était  par  le  Figaro  qu'il  avait  commencé 

1835  et  c'est  sur  un  dernier  article  pour  le  Figaro  qu'il  devait  finir.  Il  y 
lit  eu  préparation,  il  y  avait  eu  péripétie,  il  y  avait  eu  revirement,  le  dénoue- 
fil  rappelait  l'exposition  :  la  vie  de  Sarcey  était  une  pièce  bien  faite.  Cela 
tû  lui  faire  plaisir. 


H 


60  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Plus  que  sa  vie  littéraire,  sa  vie  privée  était  devenue  très  régulière  et  très 
bien  ordonnée,  après  ne  ravoir  pas  toujours  été  absolument.  11  avait  épousé 
une  femme  pleine  de  l'intelligence  pratique  qui  était  la  seule  qu'il  ne  possé- 
dât pas  pleinement,  infiniment  dévouée  et  attentive,  veillant  sur  la  santé,  sor 
les  imprudences  et  sur  les  excès  de  travail  de  notre  ami,  et  sur  ses  prodigalité» 
et  sur  toute  l'économie  de  sa  modeste  fortune,  comme  une  mère  aurait  pu  fairai 
et  comme  le  meilleur  des  intendants  n'aurait  pas  fait  «  C'est  plus  qu'un  tri-, 
sor,  c'est  un  trésorier  »,  dit  un  personnage  d'Emile  Augieren  parlant  delafiflf 
du  trop  confiant  Dcsroncerets.  Et  ajoutez  que  la  compagne  de  notre  ami  étii|j 
en  même  temps  très  capable, non  seulement  de  comprendre  ses  travaux,  mail; 
d'y  aider,  je  le  sais,  par  des  lectures  bien  faites  et  des  extraits  bien  choisis  qat! 
venaient  s'accumuler  sur  le  bureau  du  maître  pour  s'y  transformer  en  boas  ta 
substantiels  articles.  Entre  cette  chère,  utile  et  aimable  compagne,  et  son  viefl 
ami  Quinot,  devenu  sur  le  tard  son  bibliothécaire  et  son  secrétaire,  entouré  m, 
trois  fils  qui  lui  donnaient  de  douces  espérances  et  qui  tiendront  à  ne  pas  tet 
tromper,  souvent  visité  par  sa  fille  et  son  gendre,  le  sympathique  et  spiritoeil 
Adolphe  Brisson,  pratiquant  tour  à  tour  l'art  d'être  père  et  l'art  d'être  graoov 
père  avec  un  égal  plaisir,  il  n'en  avait  pas  moins  gardé  l'habitude  de  recevoiij 
à  sa  table,  une  ou  deux  fois  par  semaine,  ses  amis  de  la  presse,  de  la  i/ttérati 
et  du  théâtre,  et  rien  n'était  plus  gai  et  plus  jovial  et  en  même  temps  ri 
n'était  plus  instructif  sur  bien  des  choses  que  ces  libres  réunions, où  Ton  él 
spirituel  sans  prétentions,  où  la  bonhomie  malicieuse  du  maître  se  commun! 
quait  aux  hôtes,  où  la  familiarité  restait  de  bon  ton,  où  la  raillerie  n'aurait 
pu  devenir  méchanceté  sans  être  arrêtée  à  l'instant  par  l'air  attristé  du 
dent  et  d'où  l'on  sortait  allégé  en  quelque  sorte  et  plus  alerte  pour  rentrer 
souriant,  comme  lui,  dans  le  combat  de  la  vie. 

C'est  que  son  caractère,  qu'on  le  sache  bien,  était  au-dessus  de  son  tal 
comme  aussi  bien  son  talent  dut  infiniment  à  son  caractère.  Il  était  très 
d'une  bonté  innée,  que  l'expérience  ne  lui  avait  pas  donnée,  comme  elle  lait 
quelques-uns,  ni  ôtée, comme  elle  fait  à  beaucoup  d'autres.  Il  était  charii 
jusqu'à  la  prodigalité  et  généreux  jusqu'à  l'imprudence.  Ses  bienfaits  ne 
comptaient  pas  et  il  était  le  premier  à  ne  pas  les  compter.  11  savait  admi 
ment  pardonner,  jusqu'à  une  espèce  de  prodigalité  encore,  que  j'ai  jugée  q 
quefois  excessive,  mais  qui,  j'en  conviens,  était  de  grand  air  et  senlait 
bon  gentilhomme.  Il  avait  une  méthode  à  cet  égard  :  n'attaquant  jamais, 
il  était  attaqué  il  avait  une  réplique  si  foudroyante  que  l'adversaire  en 
écrasé  pour  jamais.  Mais  le  moment  d'après  c'était  Uni,  comme  si  ce 
jamais  existé.  Le  moyen  de  ne  point  garder  de  rancune,  est  peut-être  deF< 
ser  d'un  seul  coup.  Tant  il  y  a  qu'il  l'épuisait  bien,  à  ne  pas  avoir  à  y  revenir, 
qu'en  effet  il  n'y  revenait  jamais. 

Je  ne  lui  ai  connu  qu'un  défaut,  vraiment  qu'un.  11  avait  de  la  vanité  et  oft 
testait  ni  qu'on  la  caressât,  ni  de  la  natter  très  légèrement  lui-même.  Il  fût 
être  un  peu  trop  sensible  aux  adulateurs  et  parla  un  peu  trop  de  lui-même 
sa  complaisance  aux  natteurs  n'était  point  sotte  et  dans  le  regard, moitié 
naissant,  moitié  railleur  dont  il  les  accueillait,  comme  on  lisait  bien  le 
célèbre  :  «  Tu  me  flattes,  mais  continue.  »  Et  pour  ce  qui  est  de  ce  qu'il 
lait  trop  de  lui,  il  n'y  a  pas  à  dire  qu'il  évitait  d'en  parler,  non,  mais  il  en 
lait   gentiment,    bonnement,    avec    rondeur,  sans  fausse    modestie, 
vraiment  avec  un  peu  de  la  vraie.    Il  se  louait,  il  se  raillait,  il  se  gai 


db  l'école  normale 


61 


le  lui,  le  tout  en  franche  bonne  humeur  ;  il  disait  :  «  J'étais  là,  telle  chose 
n'advint  »,  mais  aussi  gaillardement  quand  c'était  une  mésaventure  que 
piand  c'était  un  succès.  Et  comme  dans  son  office  de  conférencier  il  tournait 
tes  imperfections  en  moyens  de  plaire,  il  lui  fut  donne,  même  dans  la  vie 
■orale,  de  tourner  en  qualités  jusqu'à  ses  défauts. 

Son  immense  labeur  de  journaliste  lui  a  laissé  trop  peu  de  loisir  pour  lui 
permettre  de  léguer  beaucoup  de  livres  à  la  postérité,  li  faut  citer  cependant 
no  joli  roman  satirique  Les  Mésaventures  d'un  fonctionnaire  Chinois,  son 
roman  de  mœurs  provinciales  Etienne  Moret  et  surtout  son  admirable  Siège 
ù  Part  s, qui  est  une  photographie  étonnante  de  précision  et  de  relief.  Mais  son 
ptas  bel  ouvrage,  et  qui  sera  consulté  et  lu  autant  que  la  Dramaturgie  de 
kssing  est  contenu  dans  ses  feuilletons  et  va  en  sortir  grâce  au  zèle  intel- 
ligent de  son  successeur  M.  Gustave  Larroumel;  et  si  quelque  chose  peut 
consoler  Sarcey  d'avoir  abandonné  son  feuilleton  avec  la  vie  et  d'y  avoir  un 
accesseur  qui  au  moins  l'égale,  c'est  que  dans  ce  successeur  dangereux  il 
brave  en  même  temps  un  exécuteur  testamentaire  soigneux  des  intérêts  de 
sa  gloire. 

Telle  fut  la  vie  de  Sarcey.  11  n'eut  guère  que  du  bonheur  et  il  ne  faisait  pas 
iHicultc  d'en  convenir.  11  eut  une  dernière  bonne  fortune  qu'il  avait  souhaitée 
4e  toutes  ses  forces.  Il  ne  vieillit  pas.  Il  fut  frappé  en  pleine  force,  en  pleine 
activité,  en  pleine  bataille,  en  plein  succès,  au  champ  d'honneur.  Le  6  mai  1899 
je  le  vis  au  Théâtre-Français,  à  la  première  représentation  du  Torrent.  Il  se 
priait  comme  à  trente  ans,  et  Je  le  vois  encore,  en  un  entr'acte,  gravissant 
le  grand  escalier  avec  moi  d'un  pied  aussi  leste  que  jamais.  Le  7  mai,  le  len- 
demain, paraissait  son  dernier  feuilleton.  Le  mercredi  suivant,  10  mai,  fut  un 
Jour  très  occupé  pour  lui.  11  fit  deux  articles,  il  déjeuna  avec  M.  Jules  Cla- 
idie,  il  assista  à  la  première  communion  d'un  de  ses  fils  au  collège  Stanislas. 
Le  soir  il  était  au  théâtre,  à  V Ambigu,  où  je  le  vis  pour  la  dernière  fois.  La 
foirée  était  froide.  Il  ne  trouva  à  la  sortie  qu'une  voilure  découverte.  Je  me 
{appelle  que  dans  la  même  situation  moi-même  et  m'enveloppant  de  mon 
aïeux,  je  songeai  à  lui,  avec  une  légère  inquiétude,  mais  sans  crainte.  Il  en 
trait  va  bien  d'autres  !  J'étais  trop  rassuré.  Il  rentra  chez  lui  avec  une 
fcixion  de  poitrine.  A  l'émoi  de  tout  Paris  et  d'une  partie  de  l'Europe,  le 
feuilleton  de  Sarcey  ne  parut  pas  le  dimanche  suivant.  11  expira  le  16  mai  1899, 
pans  avoir  repris  connaissance  depuis  le  dimanche.  Ses  obsèques,  quoique 
privées,  furent  des  funérailles  nationales.  La  moitié  de  l'Académie  française, 
tous  les  théâtres  de  Paris,  les  représentants  de  tous  les  journaux,  un  nombre 
Immense  d'hommes  de  lettres  y  assistaient. 

H*  n'avait  jamais  voulu  être  ni  de  la  Légion  d'honneur,  ni  de  l'Académie 
française.  En  vérité  de  celle  dernière  il  fut  quand  même,  puisque  en  une 
•ëtnee  solennelle,  par  une  dérogation  généreuse  et  charmante  aux  usages, 
0.  Gréard  le  désigna  nommément  comme  y  manquant  et  fut  applaudi  unani- 
mement par  la  compagnie  et  par  le  public.  H  voulut  qu'il  n'y  eût  que  trois 
mois  sur  sa  tombe  :  «  Sarcey,  professeur  et  journaliste.  »  Celte  inscription  mo- 
ieste  et  Aère,  peint  fort  bien  l'unité  de  sa  vie  et  l'obstination  de  son  double 
bbeur.  Elle  est  incompl  ètc,  comme  il  a  voulu  qu'elle  fût  incomplète.  La  pos- 
térité dira  :  «  Sarcey,  grand  professeur,  grand  journaliste,  grand  honnête 
pxnine,  caractère  loyal  et  généreux,  assez  rude  aux  forts,  doux  aux  faibles  et 
humbles.  » 

Emile  Fagubt. 


"Si 


62  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion  de  1848.  —  Yiant  (Joseph-Justin),  né  le  7  octobre  1825,  àLure 
(Haute-Saône),  élève  à  l'École  Normale  (1848-1851),  chargé  de  cours  au  lycée 
de  Rennes  (1851-1853),  professeur  de  mathématiques  élémentaires,  puis  de 
mathématiques  spéciales  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche  (1853-1868),  cen- 
seur à  Toulon  (1868-1872),  Inspecteur  d'académie  (1872-1879),  professeur  de 
mathématiques  élémentaires  au  lycée  Louis-le-Grand  (1879-1888),  agrégé  de 
mathématiques  (1861),  Officier  d'Académie  (1873),  Officier  de  l'Instruction 
publique  (1886),  décédé  à  La  Flèche,  le  5  juillet  1899. 

Lorsque  Viant,  qui  venait  à  peine  de  sortir  de  l'École  Normale,  arriva  au 
Prytanée  de  La  Flèche,  il  succédait  à  un  professeur  qui  faisait,  sous  le 
nom  de  cosmographie,  un  véritable  cours  d'astrologie;  un  de  ses  camarades 
réformait  vers  la  môme  époque  l'enseignement  de  la  physique,  enrichissait  le 
laboratoire  qui  ne  contenait  guère  qu'une  machine  d'Atwood.  De  cette  révo- 
lution dans  leur  science  d'écoliers,  ses  élèves,  dont  plusieurs  sont  main- 
tenant  de  vieux  officiers,  ont  gardé  le  plus  vivace  souvenir.  Ils  ont  conservé 
un  souvenir  plus  ému  de  ses  accueils  amicaux,  de  sa  table  toujours  ouverte, 
de  sa  maison  un  peu  débraillée  de  Normalien  pauvre  qui  croit  ne  pas  donner 
assez  en  ne  donnant  que  sa  science. 

11  fut  toujours  un  pédagogue  dans  le  sens  le  plus  beau.  Quelques  articles 
parus  dans  les  Nouvelles  annales  de  Mathématiques,  faisaient  pressentir  en 
lui  un  chercheur;  il  aima  mieux  cependant  être  utile  que  célèbre.  Ses  ouvrages 
sont  surtout  des  traités  classiques  d'algèbre  ou  de  géométrie.  H  s'est  même 
occupé  d'éducation  générale;  et,  en  1878  il  faisait  paraître  une  brochure  Projet 
de  création  d'un  lycée  des  langues  vivantes  et  des  sciences  et  d'un*  caisse 
d'assurance  d'éducation,  où  étaient  exposées,  avec  une  rare  lucidité,  plusieurs 
des  réformes  qui  ont  été  dernièrement  adoptées  dans  tous  nos  Ijcées. 

En  1873,  il  fut  chargé  de  l'Inspection  générale  de  La  Réunion  ;  et  il  en  rapporta 
un  souvenir  qui  a  éclairé  toute  sa  vieillesse;  en  revotant  ses  premiers  élèves 
revenus  de  campagnes  aux  colonies,  c'est  de  questions  coloniales  qu'il  aimait 
surtout  à  causer;  et  plusieurs  mesures  récentes  sur  nos  établissements 
d'Afrique  ont  peut-être  été  secrètement  inspirées  par  l'expérience  du  vieux 
maître. 

Mais  il  se  consumait  dans  ses  fonctions  d'Inspecteur  d'académie;  il  les 
trouvait  trop  oisives;  et  surtout  elles  Téloignaient  trop  des  élèves;  il  ne 
pouvait  vivre  que  dans  une  classe.  Aussi,  en  1879,  il  revint  dans  renseigne- 
ment actif,  dans  la  classe  de  mathématiques  élémentaires  du  lycée  Louis-le- 
Grand.  Et,  après  avoir  pris  sa  retraite,  il  se  relira  à  La  Flèche,  pour  mourir 
dans  l'atmosphère  de  ce  Prytanée  où  il  avait  commencé,  plus  de  quarante  ans 
auparavant,  sa  vie  de  dévouement  et  de  modestie. 

Joseph  Wilbois. 

Promotion  de  1850.  —  Todbnœr  (Edouard),  né  le  29  avril  1831  à  Besanco». 
décédé  à  Paris  le  24  mars  1899  (1). 


(i)  Nous  reproduirons  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M    PerroL  Dir^Mr 
de  l'École  Normale.  F  roh  "ir**ear 


DR  L'àCOLK.  NOBMALB 


63 


(Test  une  année  cruelle  pour  l'École  que  cette  année  1899,  il  y  a  un  mois, 
cous  disions  le  dernier  adieu  à  l'un  des  plus  jeunes  de  nos  maîtres,  à 
M.  Fabie,  auquel  la  vie  semblait  promettre  de  longs  jours  de  travail  et  de 
succès.  Aujourd'hui  nous  conduisons  le  deuil  d'un  de  nos  anciens,  de 
M.  Edouard  Tournier,  qui  enseignait  à  l'École  depuis  vingt-sept  ans.  C'était, 
après  M.  Boissier,  le  doyen  de  nos  professeurs,  et  si  toutes  les  générations 
d'élèves  qu'il  a  concouru  à  former  n'étaient  pas  dispersées  par  toute  la  France 
et  pouvaient  se  trouver  ici  réunies,  ce  serait  une  véritable  foule  qui  se 
presserait  autour  de  ce  cercueil,  une  foule  que  pénétrerait  un  même  sentiment 
de  respect  affectueux  et  de  regret  sincère,  sentiment  auquel  M.  le  Ministre  a 
voulu  s'associer  en  me  chargeant  de  transmettre  à  la  famille  de  M.  Tournier 
et  à  TÉcole  l'expression  du  chagrin  que  lui  cause  la  perte  que  nous  venons 
de  faire. 

Edouard  Tournier  était  originaire  de  cette  Franche-Comté  qui  nous  a  fourni 
tant  d'excellents  élèves,  esprits  et  caractères  fermes  dans  des  corps  d'appa- 
rence vigoureuse.  C'est  en  1850  qu'il  fut  admis  à  l'Ecole  en  même  temps  que 
Fustel  de  Coulanges,  qu'il  admirait  dès  lors  pour  sa  puissance  de  travail  et 
duquel  devait  le  rapprocher  plus  tard  une  alliance  de  famille.  Cette  École,  où 
il  avait  été  si  heureux  d'entrer,  lui  ménageait  une  pénible  déception.  H  y  arrivait 
avide  d'apprendre  et  tout  fier  d'avoir  sa  place  marquée  dans  une  élite  à 
laquelle  un  bel  avenir  paraissait  assuré  par  le  renom  de  ses  maîtres,  par  les 
hautes  situations  que  beaucoup  des  anciens  élèves  de  l'École  avaient  occupées 
sous  la  monarchie  de  Juillet,  enfin  par  les  brillants  succès  universitaires  des 
jeunes  hommes  qui  formaient* alors  la  tête  des  promotions  précédentes,  mais 
il  était  venu  frapper  à  cette  porte  trop  tard  —  ou  trop  tôt.  C'était  le  moment 
où  la  France  libérale  allait  payer  la  rançon  des  fautes  commises  d'abord  par 
les  derniers  ministres  de  Louis-Philippe,  puis  par  les  républicains  de  1848, 
aussi  inexpérimentés  que  généreux.  L'heure  de  la  réaction  avait  sonné,  d'une 
réaction  à  laquelle  s'associaient,  en  visant  des  buts  très  différents,  des  poli- 
tiques qui,  sans  le  savoir,  travaillaient  tous  à  préparer  et  à  faire  l'empire. 
L'École  était  connue  pour  son  attachement  à  la  République  et  pour  la  hardiesse 
de  ses  opinions  philosophiques,  elle  avait  été  promptement  dénoncée  comme 
dangereuse,  et  ces  défiances  avaient  commencé  à  produire  leur  effet.  La 
promotion  dont  Tournier  faisait  partie  ne  trouvait  déjà  plus  à  l'Ecole  le  direc- 
teur sous  lequel  celle-ci,  installée  depuis  1847  dans  son  nouveau  domicile, 
avait  élargi  son  rôle  et  développé  ses  légitimes  ambitions.  M.  Dubois  avait  été 
remplacé,  au  mois  de  juillet  1850  par  M.  Michelle,  le  premier  directeur  qui 
n'appartint  pas  à  l'École  par  ses  origines,  qui  n'y  eût  clé  ni  élève  ni  maître. 
Un  an  après,  à  la  suite  de  dissentiments  publics  entre  M.  Gratry,  l'aumônier 
de  l'École  et  II.  Vacherot,  directeur  des  études,  celui-ci,  le  fidèle  collaborateur 
de  M.  Dubois,  était  destitué  à  son  tour,  et  c'était  alors  vraiment  que  commen- 
çait pour  l'École  ce  que  Tournier,  dans  des  notes  qu'il  a  remises  à  notre 
historien  Paul  Dupuy,  au  moment  de  notre  centenaire,  appelait  la  captivité  de 
Babylone.  Ces  pages  Anes  et  charmantes  Intitulées  Y  École  Normale  de  *8S0  à 
'***,  mériteraient  d'être  publiées.  11  y  a  là  des  souvenirs  d'une  précision  sin- 
gulière, où  revit  toute  une  période  de  la  vie  de  l'École.  Ce  qui  est  remar- 
quable, c'est  la  réserve  avec  laquelle  le  narrateur  s'exprime  sur  le  compte  du 
directeur  et  des  agents  qui  lui  prêtaient  leur  concours.  On  ne  retrouve  pas  là 
te  Tournier  que  nous  avons  tous  connu,   celui  qui  mettait  parfois  tant  de 


64  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

passion  dans  ses  jugements,  tant  de  sévérité  dans  ses  boutades,  quand  il  avait 
è  parler  de  personnes  ou  d'actes  qui  lui  paraissaient  léser  la  justice  ou 
compromettre  les  intérêts  de  l'Ecole.  La  plume  à  la  main,  il  est  là  aussi 
modéré  que  l'a  été  M.  Gréard  lui-môme,  lorsqu'il  a  bien  voulu  donner  à  notre 
volume  du  Centenaire  sa  belle  notice  sur  l'École  Normale  et  la  crise  de  1852. 
Comme  M.  Gréard,  Tournicr  rend  hommage  au  caractère  et  aux.  intentions  du 
directeur  dont  les  préjugés  et  l'étroitesse  d'esprit  ont  gâté  ses  trois  années 
d'École  ;  mais  il  n'en  constate  pas  moins  le  fâcheux  effet  des  mesures  qui, 
après  le  départ  de  M.  Vacheroi,  changèrent  le  régime,  élèves  expulsés  sous  le 
prétexte  qu'ils  n'avaient  pas  la  vocation,  professeurs  chers  aux  élèves  rem- 
placés par  des  maîtres  qui  ne  les  valaient  pas,  discipline  étroite  et  tracassière, 
travaux  d'école,  ramenés  aux  dimensions  et  au  type  des  travaux  de  collège, 
entraves  mises  à  l'usage  de  la  bibliothèque,  effort  constant  de  l'administration 
pour  rabattre  ce  que  l'on  appelait  l'orgueil  de  l'École.  On  s'appliquait  à  éteindre 
chez  les  élèves  toute  curiosité,  toute  ambition  d'esprit,  à  les  détourner  des 
recherches  personnelles  et  à  longue  portée.  La  plupart  d'entre  eux,  découra- 
gés et  dégoûtés  perdirent  leur  temps;  sur  quelques-uns,  plus  énergiques  et  qui 
savaient  déjà  ce  qu'ils  voulaient,  cette  contrainte  eut  plutôt  un  effet  salutaire. 
Tout  en  s'aslreignant  à  rcmeltre  à  jour  fixe  dissertations  et  vers  latins,  Us 
s'enfermèrent  et  s'isolèrent  dans  les  études  auxquelles  ils  s'étaient  déjà 
consacrés.  Tournier  cite  comme  exemple  Fustel  qui,  caché  dans  l'asile  où  le 
sauvegardait  sa  fonction  d'élève-bibliothécalrc,  y  concevait  déjà  la  pensée 
première  du  livre  qui  a  fait  sa  gloire.  Je  pourrais  apporter  ici  les  noms  d'autres 
élèves  de  ces  promotions  sacrifiées  qui  agirent  de  môme,  c'est  aussi  sons 
cette  pression  que  leur  volonté  s'e>i  affermie,  au  cours  de  cette  lutte  obstinée 
et  patiente  qu'ils  soutenaient  contre  cette  autorité  qui  aurait  dû  leur  être 
paternelle  et  encourageante. 

il  n'eût  pas  été  étonnant  que  Tournier  soumis  à  ce  régime  irritant  et  dépri- 
mant eût  conservé  un  m  luvais  souvenir  de  l'École  ;  mais,  lorsqu'il  était  en 
première  année,  il  avait  encore  connu  l'École  telle  que  Pavaient  faite  vingt  ans 
de  liberté.  Il  l'avait  vue  représentée,  en  troisième  année,  par  ce  que  l'on  a 
appelé  la  grande  promotion,  celle  qui  comptait  dans  ses  rangs  Taine,  About, 
Sarcey,  Paul-Albert,  Dionys  Ordinaire,  Merlet,  etc.  ;  il  s'était  fait  une  juste  idée 
de  ce  que  la  vie  y  avait  été  pour  les  jeunes  gens  qui  y  avalent  eu  accès  dans 
des  temps  meilleurs  et  il  avait  aimé  cette  École  pour  tout  ce  qu'il  avait  espéré 
d'elle,  pour  tout  ce  qu'elle  aurait  pu  et  dû  lui  donner  si  elle  n'avait  pas  été 
atteinte  et  diminuée  par  le  contre-coup  des  révolutions  qui  venaient  d'ébranler 
la  société  française;  il  l'avait  aimée  pour  ce  qu'elle  devait  redevenir  dès  que, 
l'orage  apaisé,  elle  reprendrait  le  cours  normal  de  ses  destinées.  L'École  a  été 
une  de  ses  passions,  peut-être  sa  passion  la  plus  vive.  Le  jour  où  il  y  a  été 
appelé  comme  professeur  a  certainement  été  un  des  plus  heureux  de  sa  vie  et 
l'affection  qu'il  éprouvait  pour  elle  n'a  pas  cessé  d'être  pour  lui  une  cause  tout 
à  la  fols  de  joie  et  de  tourment.  11  applaudissait  à  tous  les  succès  de  ses  élèves. 
il  s'associa  de  tout  cœur  à  la  célébration  de  son  centenaire  ;  mais,  dans  la 
tendresse  jalouse  qu'il  lui  portail,  il  avait  peine  à  admettre  qu'elle   dût  se 
modifier  par  degrés,  quand  tout  changeait  autour  d'elle  ;  il  ne  put   Jamais 
prendre  sur  lui  de  s'intéresser  aux  réformes  qui,  depuis  1870,  ont  renouvelé  et 
développé  tout  le  système  de  notre  enseignement  supérieur.  Il  redoutait,  à 
tort,  selon  moi,  que,  dans  son  plan  nouveau,  l'École  n'eût  point  sa  place 


DE  L  ECOLE  NORMALE  65 

gardée,  qu'elle  ne  fût  oubliée  ou  sacrifiée,  et  il  faut  avouer  que  le  langage 
tenu  à  noire  endroit  par  certains  promoteurs  des  réformes  n'était  point  fait 
pour  calmer  ses  craintes. 

Tournier  fut  donc  indifférent,  pour  dire  toute  la  vérité,  plutôt  hostile  à  toute 
la  suite  d'efforts  qui  devait  aboutir  à  la  constitution  de  nos  Universités  régio- 
nales et,  n'étaient  les  appréhensions  que  nous  avons  rappelées,  cette  attitude 
aurait  d'autant  plus  iieu  de  surprendre  qu'il  était,  au  contraire,  sincèrement 
attaché  à  cette  École  des  Hautes-Études  dont  la  fondation,  en  1868,  a  été  comme 
le  signal  de  tout  ce  mouvement.  Au  sortir  de  l'École  Normale,  Tournier  avait 
enseigné  dans  des  lycées  de  province,  puis  à  Paris,  au  lycée  Gharlemagne. 
A  la  suite  de   quelques  difficultés  qu'il  avait  éprouvées  dans  sa  classe  de 
troisième,  il  avait  pris  un  congé  et  s'était  attaché  au  collège  de  Juiliy.  C'est  là 
dans  cette  retraite  paisible,  que,  comme  il  me  l'a  jadis  raconté,  il  avait  entre- 
pris de  lire,  la  plume  à  la  main,  les  principaux  auteurs  grecs  et  qu'il  était 
devenu  l'helléniste  consomme  que  Ton  sait,  là  aussi  qu'il  avait  composé  les 
deux  thèses  de  doctorat  qu'il  soutint,  en  1862,  devant  la  Faculté  de  Paris,  la 
latine,  sur  Aristéas  de  Proconèse,  la  française,  intitulée  Némésis  et  la  jalousie 
des  Dieux.  Cette  dernière  était  l'analyse  d'une  conception  qui  domine  toute  la 
vie  morale  du  monde  grec.  Par  la  sûreté  avec  laquelle  cette  analyse  était 
conduite,  comme  par  l'élégante  précision  de   son  style,   Tournier  semblait 
s'annoncer  comme  l'un  des  plus  pénétrants  historiens  de  la  pensée  grecque 
désigné  pour  prendre  place  à  côté  de  MM.  Louis  Ménard  et  Jules  Girard;  mais, 
comme  s'il  avait  découvert,  au  cours  de  son  travail,  qu'en  pareille  matière, 
on  ne  peut  jamais  arriver  à  saisir  qu'une  partie  de  cette  pensée  des  hommes 
d'autrefois,  qu'on  est  toujours  exposé  à  la  fausser  dans  une  certaine  mesure 
lorsqu'on  s'essaye  à  la  traduire  ;  il  renonça,  dès  lors,  à  toute  recherche  et  à 
toute  entreprise  de  ce  genre,  et  il  se  cantonna  dans  l'interprétation  et  la  cri- 
tique des  textes.  Dès  1867,  il  publiait  chez  Hachette,  ses  Tragédies  de  Sophocle, 
avec  un  commentaire  critique  et  explicatif.  Ce  volume,  un  des  premiers  publiés 
de  cette  collection  d'éditions  savantes,  en  est  resté  l'un  des  plus  estimés  :  il  a 
fallu  le  réimprimer  par  deux  fois,  en  1877  et  en  1886. 

Il  était  vraiment  à  déplorer  qu'une  telle  compétence  et  une  telle  science 
fussent  perdues  pour  renseignement  public.  Lorsqu'en  1868  M.  Duruy  eut  ia 
pensée  d'organiser  ce  séminaire  d'études  et  de  recherches  désintéressées 
qu'il  appela  la  Section  d'histoire  et  de  philologie  de  l'École  des  Hautes-Études, 
il  chercha  des  hommes  qui,  par  leurs  goûts  et  par  leur  autorité  scientifique  déjà 
établie  ou  leur  réputation  naissante,  parussent  disposés  à  entrer  dans  l'esprit  du 
nouvel  enseignement.  J'avais,  depuis  l'École,  conservé  quelques  relations  avec 
Tournier  ;  j'avais  lu  avec  un  vif  intérêt  sa  thèse  sur  Némésis  et  pratiqué  son 
Sophocle  ;  je  parlai  de  iul  à  M.  Boissier,  qui  était  associé   aux  projets  du 
ministre.  En  décembre  1868,  Tournier  se  voyait  attaché  à  l'École  des  Hautes- 
Études,  pour  la  philologie  grecque,  avec  le  titre  de  répétiteur.  H  y  recevait,  un 
peu    plus  tard,  le  titre  de  directeur-adjoint  et,  en  1894,  après  la  mort  de 
M.  Waddington,  celui  de  directeur  d'études.  Là,  dans  la  petite  salle  de  l'an- 
cienne bibliothèque  dont  le  souvenir  est  toujours   resté  cher  à  ceux  qui  la 
fréquentèrent  dans  ces  temps  déjà  reculés,  sa  connaissance  profonde  de  la 
langrue  grecque  et  son  sens  critique  avaient  été  bien  vite  appréciés  par  les 
quelques  apprentis  hellénistes  qui  venaient  s'asseoir  autour  de  lui  devant  la 
vieille  table  vermoulue.  En  1872,  quand  devint  vacante,  à  l'École  Normale,  la 

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66  ASSOCIATION  D8S  ANCIENS   ÉLÈVES 

conférence  de  grec  en  première  année,  il  parut  donc  tout  naturel  d'y  appeler 
Tournier. 

Depuis  ce  moment,  sa  vie,  que  Ton  me  passe  cette  expression  familière,  n'a 
pas  bougé.  Elle  s'est  partagée  tout  entière  entre  l'École  Normale  et  l'École  des 
Hautes-Études  et,  dans  ces  deux  Écoles,  son  enseignement  a  eu  le  même 
caractère.  Avec  un  parti  pris  que  ne  pouvaient  laisser  de  regretter  ceux  qui 
connaissaient  sa  Némésis,  il  s'interdisait  tout  développement  historique,, 
philosophique  ou  littéraire.  Ce  qu'il  se  proposait  uniquement,  ce  qu'il  considérait 
comme  un  devoir  et  sa  tâche  propre,  c'était  d'enseigner  à  ses  élèves  comment 
ont  été  établis  les  textes  imprimés  des  auteurs  classiques  et  comment  on  peut 
se  mettre  en  état  d'en  donner  la  meilleure  interprétation  possible.  A  l'École 
des  Hautes-Études,  il  insistait  davantage  sur  les  leçons  des  manuscrits  et  il 
entrait  dans  plus  de  détails  ;  mais,  à  l'École  môme,  où  les  nécessités  d'un  exa- 
men à  préparer  par  toute  une  promotion  imposaient  une  marche  plus  rapide, 
c'était  la  môme  méthode  qu'il  appliquait;  il  excellait  à  faire  voir  les  difficultés, 
à  montrer  l'insuffisance  des  explications  proposées  pour  tel  ou  tel  passage 
corrompu,  à  provoquer  l'esprit  des  élèves  à  chercher  dans  une  conjecture 
heureuse  le  remède  aux  altérations  évidentes  ou  probables.  Sa  conférence  se 
passait  tout  entière  en  explications  de  textes,  et  pourtant,  au  dire  de  ceux 
môme  de  ses  anciens  élèves  qui  se  sont  tournés  vers  d'autres  études,  ou  ne 
s'y  ennuyait  jamais,  tant  l'esprit  y  était  tenu  en  éveil  par  cet  appel  sans  cesse 
répété  qu'il  adressait  à  la  sagacité  de  ses  auditeurs. 

Des  historiens  et  des  philosophes  m'ont  affirmé  que  c'était  là  surtout  qu'ils 
avaient  appris  ce  qu'ils  savaient  encore  de  grec,  ce  qui  leur  en  était  nécessaire 
pour  pouvoir  consulter  à  l'occasion  les  textes  originaux. 

C'est  ainsi  qu'il  a  vieilli.  Il  n'a  jamais  voulu  être  que  professeur,  malgré  le 
tour  incisif  de  son  esprit  qui  aurait  fait  de  lui  un  polémiste  redouté  de  ses 
adversaires.   Sa  double  tâche,  avec  la  musique  qu'il  adorait  et  à  laquelle  il 
consacrait  de  longues  heures,  suffisait  à  remplir  sa  vie.  Il  était  indifférent  aux 
honneurs,  parce  qu'il  aurait  fallu,  croyait-il,  pour  les  obtenir,  abdiquer  quelque 
chose  de  l'indépendance  un  peu  farouche  où  il  se  complaisait.  Sa  place  eût  été 
marquée  à  l'Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres,  s'il  avait  pris  la  peine 
de  lui  rappeler  ses  anciens  titres  et  de  les   rajeunir  en  réunissant  en  un 
volume  tout  ce  qu'il  avait  semé  dans  ses  conférences  et  dans  divers  recueils 
périodiques  de  corrections  judicieuses  et  d'ingénieuses  conjectures  ;   mais 
jamais  les  instances  les  plus  flatteuses  de  ses  amis  ne  purent  le  décider  à  se 
prêter  aux  démarches  nécessaires.  11  lui  eût  été  facile,   après  la  mort  de 
M.  Rossignol,  d'échanger  la  chaire  de  l'École  contre  celle  du  Collège  de  France 
qui  aurait  eu  l'avantage  de  lui  épargner  la  fatigue  des  examens;  mais  il  se 
considérait  comme  lié  à  l'École  par  une  sorte  d'engagement  tacite  d'y  défendre 
la  tradition,  d'y  lutter  contre  les  nouveautés  que  l'on  cherchait  à  introduire  et 
auxquelles,  selon  lui,  le  directeur  et  ses  collègues  n'opposaient  pas  une  assez 
ferme  résistance.  Ce  scrupule  de  conscience  l'immobilisa  pendant  de  longues 
semaines  et  il  ne  se  décida  qu'à  la  veille  môme  de  l'élection,  quand  les  posi- 
tions étaient  prises  et  que  ceux  qui  lui  avaient  fait  tout  d'abord  les  avances 
les  plus  franches  avaient  contracté  d'autres  engagements;  il  dut  renoncera  se 
porter  candidat.  S'il  éprouva  alors  quelque  désappointement,  il  ne  le  laissa  pas 
paraître  et,  malgré  l'âge  qui  commençait  à  courber  sa  grande  taille  et  à  ralen- 
tir son  pas,  il  fonda,  il  y  a  cinq  ans,  cette  Société  des  humanistes  français  dont 


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DB  L'ÉCOLE  NORMALE 


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il  a  été  le  secrétaire  général,  dont  les  séances  et  le  bulletin  ont  occupé  les 
loisirs  de  ses  dernières  années.  Un  de  ceux  qui  lui  ont  prêté  dans  cette  entre- 
prise le  concours  le  plus  dévoué  vous  dira  à  quelle  pensée  il  a  obéi  en 
provoquant  ces  réunions  et  ce  qui  restera  de  la  collaboration  des  esprits 
curieux  et  subtils  qu'il  avait  groupés  là  autour  de  lui  ;  mais  ceux  même  que 
les  exigences  de  leurs  propres  travaux  privaient  du  plaisir  de  se  mêler  à  ces 
entreliens  étaient  heureux  de  voir  leur  collègue  y  prendre  un  intérêt  qui 
semblait  alléger  pour  lui  le  poids  de  l'âge.  Un  autre  bonheur  lui  avait  été 
accordé,  il  y  a  peu  de  temps.  Le  jour  où  il  nous  avait  réunis,  à  l'occasion  du 
mariage  de  sa  fille,  nous  avions  tous  été  frappés  de  le  voir  détendu  et 
souriant,  d'accueil  plus  libre  et  plus  familier  qu'il  ne  lui  était  ordinaire,  et,  je 
m'en  souviens,  nous  étions  partis  en  augurant  pour  lui,  dans  l'avenir,  des 
joies  qui  achèveraient  de  fermer  la  blessure  qu'avait  laissée  saignante  dans 
son  cœur  après  les  années  écoulées,  la  perte  d'un  ûls  chéri. 

Ces  espérances  n'ont  pas  été  réalisées.  Quelques  semaines  après  le  jour  où 
nous  lui  avions  serré  la  main,  il  nous  a  quittés,  avant  que  la  plupart  d'entre 
nous  eussent  même  soupçonné  le  danger  qui  le  menaçait.  Nous  savons  quel 
vide  il  laissera  derrière  lui,  et  la  seule  consolation  que  nous  puissions  offrir  à 
la  veuve  et  à  la  fille  qui  le  pleurent,  c'est  de  leur  dire,  avec  une  pleine  assu- 
rance au  nom  des  centaines  de  jeunes  gens  auxquels  il  a  donné  ses  soins,  au 
nom  de  tous  ceux  qui,  hier  encore,  étaient  ses  collègues,  que  jamais  maître 
n'inspira  à  ses  élèves  une  confiance  plus  absolue,  que  jamais  homme  ne  fut 
plus  estimé,  par  tous  ceux  qui  étaient  associés  avec  lui  à  une  œuvre  com- 
mune pour  sa  rare  érudition,  pour  l'originalité  de  son  esprit,  pour  la  bonté  de 
son  cœur,  pour  sa  sincérité  profonde  et  sa  parfaite  droiture. 


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Promotion  de  1851.  —  Stouff  (Pierre-François-Xavier),  né  à  Porrentruy 
(Suisse),  le  5  mars  1830,  décédé  à  Arbois  (Jura),  le  27  janvier  1899. 

Stouff  était  originaire  d'une  vieille  famille  alsacienne,  devenue  française 
en  1648  à  la  suite  du  traité  de  Munster.  C'était  une  famille  de  moyens  proprié- 
taires, qui  remplirent,  de  père  en  fils,  jusqu'à  la  Révolution,  des  charges  sei- 
gneuriales ou  municipales. 

Elle  résidait  à  Florimont,  canton  de  Délie,  arrondissement  de  Belfort,  et  avait 
des  relations  d'amitié  et  même  de  parenté  avec  des  habitants  de  Porrentruy, 
qui  n'est  distant  de  Florimont  que  d'environ  2  lieues. 

Dans  les  premières  années  de  ce  siècle,  le  père  de  notre  camarade  alla  s'é- 
tablir à  Porrentruy,  tout  en  conservant  sa  nationalité  française. 

Stouff  commença  par  suivre  les  classes  du  collège  de  Porrentruy,  où  il  fit  de 
très  bonnes  études  classiques.  En  raison  des  aptitudes  particulières  qu'il  mon- 
trait pour  les  sciences,  il  fût  envoyé  comme  interne  au  lycée  de  Strasbourg,  où 
il  passa  un  an  et  quelques  jours  dans  la  classe  de  mathématiques  spéciales, 
après  quoi  il  suivit  pendant  un  an  les  cours  de  la  Faculté  des  sciences  de  la 

même  ville. 

En  1851,  Stouff  était  admis  dans  la  section  des  sciences  à  l'École  Normale 
supérieure ,  et  il  en  sortait  en  1854  dans  la  section  de  mathématiques. 

A  cette  époque  il  fallait  subir  un  stage  de  plusieurs  années  avant  d'être  admis 
à  se  présenter  aux  examens  de  l'agrégation.  Stouff  fut  d'abord  envoyé  comme 
professeur-adjoint  de  sciences  physiques,  au  lycée  de  Poitiers.  Au  bout  d'une 


68  ASSOCIATION  DES   ANCIENS  ÉLÈVES 

année,  il  revenait  à  l'enseignement  des  mathématiques  comme  professeur- 
adjoint,  et  bientôt  comme  charge  de  cours,  au  lycée  de  Chaumont. 

Reçu  le  second  en  1860  au  concours  d'agrégation  des  sciences  mathéma- 
tiques, StoufT  était  nommé  professeur  titulaire  de  mathématiques  au  lycée  de 
Grenoble,  où  il  resta  cinq  ans  (1860-1865).  Un  brillant  succès  au  concours  général 
lui  valut  une  lettre  particulière  de  félicitations  de  M.  Duruy,  alors  ministre  de 
l'Instruction  publique. 

En  5865,  StoufT  était  nommé  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Metz, 
où  il  resta  six  ans  (1865-1871).  H  y  ût  recevoir  un  grand  nombre  d'élèves  aux 
Écoles  navale,  militaire  et  forestière  ;  une  année  même  il  vit  réussir  aux  exa- 
mens, sans  aucune  exception,  tous  les  candidats  qu'il  avait  préparcs. 

En  1871,  à  la  suite  de  nos  désastres,  non  encore  réparcs,  le  lycée  de  Metz 
devenait  un  gymnase  allemand.  Stoufl  fut  envoyé  comme  professeur  de  mathé- 
matiques au  lycée  de  Poitiers,  celui-là  môme  où  il  avait  fait  ses  débuts  dix- 
sept  ans  auparavant. 

11  n'y  resta  cette  fois  que  quelques  mois,  et  bientôt  il  quittait  l'enseignement 
pour  entrer  dans  l'Administration,  où  il  était  appelé  à  rendre  de  nouveaux  et 
non  moins  importants  services. 

Indépendamment  des  succès  obtenus  par  notre  camarade  dans  son  ensei- 
gnement, notamment  aux  lycées  de  Grenoble  et  de  Metz,  j'ai  pu  savoir,  par  le 
témoignage  de  plusieurs  de  ses  élèves,  ce  qu'était  StoufT  comme  professeur. 
Son  enseignement  était  méthodique,  clair  et  solide.  Sous  des  dehors  graves  et 
une  physionomie  toujours  sérieuse,  sa  fermeté  commandait  le  respect,  tandis 
que  sa  justice  et  sa  loyauté  inspiraient  la  confiance,  et  que  sa  douceur  et  son 
inaltérable  égalité  d'humeur  attiraient  l'affection.  Ses  élèves  reconnaissaient  et 
appréciaient  son  dévouement,  dont  ils  conservaient  le  souvenir  après  avoir 
quitté  sa  classe,  et  leur  ancien  professeur  demeurait  pour  eux  un  ami. 

StoufT  débuta  dans  L'Administration,  en  mars  1872,  comme  censeur  des  éludes 
au  lycée  de  Grenoble,  où  il  fut  accueilli  avec  joie  par  tous  ceux  qui  l'avaient 
précédemment  connu  et  apprécié.  Dans  ces  laborieuses  et  pénibles  fonctions, 
il  se  fit  tout  aussitôt  remarquer  tant  par  son  activité  que  par  son  haut  esprit  de 
justice. 

Au  bout  de  quelques  mois,  il  était  proposé  par  le  recteur  de  Grenoble  pour 
l'Inspection  académique. 

Nommé  inspecteur  d'académie  à  Mende  en  septembre  1873,  Stoufl  était, 
quatre  mois  après,  en  janvier  1874,  transféré  à  Saint-Étienne.  11  y  resta  cinq 
ans  et  quelques  mois,  pendant  lesquels  il  organisa  les  examens  du  certificat 
d'études  primaires,  les  conférences  pédagogiques,  des  concours  cantonaux,  il 
améliora  le  recrutement  de  l'Ecole  normale  des  instituteurs  de  la  Loire,  pré- 
para la  fondation  d'une  École  normale  d'institutrices,  et  développa  les  biblio- 
thèques scolaires,  en  môme  temps  que  de  nombreuses  maisons  d'école  s'éle- 
vaient par  son  impulsion  et  sous  sa  surveillance. 

En  mai  1879,  StoufT  revenait  pour  la  troisième  fois  à  Grenoble,  cette  fois  en 
qualité  d'Inspecteur  d'académie  de  l'Isère.  C'était  la  dernière  et  la  plus  longue 
étape  de  sa  carrière  universitaire.  Il  y  resta  treize  ans  (1879-1892).  Continuant 
l'oeuvre  de  son  prédécesseur,  avec  les  changements  indiqués  par  le  temps,  il 
organisa  l'enseignement  primaire  conformément  aux  lois  nouvelles,  et  pro- 
voqua la  construction  de  maisons  d'écoles  qui  a  mis  le  département  de  PIsère 
à  l'un  des  premiers  rangs,  si  bien  que,  dans  ce  pays  montagneux,  la  plus  pe- 


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DE   L'ÉCOI.K  NORMALE  69 

tite  commune,  à  quelque  altitude  qu'elle  fût  située,  a  été  pourvue  d'une  ins- 
tallation scolaire  convenable. 

Comme  administrateur,  Stouff  fut  ce  qu'il  avait  été  comme  professeur,  toujours 
tout  à  son  devoir.  Nous  avons  dit  quelle  vive  impulsion,  dans  la  Loire  comme 
dans  Tlsère,  il  donna  à  l'enseignement  primaire. 

Dans  les  rapports,  parfois  si  délicats,  que  lui  imposaient  ses  fonctions  avec 
des  personnes  de  différents  partis,  il  savait  se  faire  respecter  de  tous  par  sa 
réserve  pleine  de  dignité,  et  aussi  par  la  fermeté  de  ses  convictions  et  la  sin- 
cérité de  ses  sentiments  religieux.  Pour  ses  subordonnés,  il  était,  ainsi  que 
Pont  attesté  de  nombreux  témoignages,  un  chef  bienveillant,  plein  de  sollici- 
tude et  de  paternelle  indulgence  ;  sans  rien  relâcher  de  la  fermeté  nécessaire, 
il  était  attentif  à  éviter  de  froisser  ou  de  décourager  ceux  qu'il  devait  avertir  ; 
sa  discrétion  et  son  tact  faisaient  accepter  avec  reconnaissance  les  conseils  et 
les  avis  qu'il  pouvait  avoir  à  donner.  Les  enfants  mêmes  le  voyaient  arriver 
avec  joie,  tant  il  se  montrait  pour  eux-  plein  de  douceur  et  d'une  bonne  grâce 
toute  paternelle.  Pendant  tout  le  temps  qu'il  fut  Inspecteur  d'académie,  il  fut 
président  de  la  Société  de  secours  mutuels  des  instituteurs  du  déparlement  où 
il  résidait,  et,  même  après  sa  retraite,  il  continua  à  faire  partie  comme  membre 
honoraire  de  la  Société  de  secours  mutuels  des  instituteurs  de  l'Isère. 

StoufT  fut  admis  à  la  retraite  en  juin  1892,  après  plus  de  quarante  ans  de  ser- 
vices universitaires,  sans  aucune  interruption. 

Il  avait  été  nommé  officier  d'Académie  en  1863,  et  officier  de  l'Instruction 
publique  en  1872.  Malgré  les  excellents  services  qu'il  rendit  encore  pendant 
vingt  ans  à  l'Instruction  publique,  il  n'eut  point  d'autre  distinction.  Il  était 
ennemi  du  bruit,  tout  à  son  devoir,  dépourvu  d'ambition,  étranger  à  toute  in- 
trigue politique  ;  ainsi  qu'il  arrive  trop  souvent  en  pareil  cas,  il  fut  oublié. 

Après  sa  retraite,  malgré  tous  les  liens  qui  pouvaient  le  retenir  à  Grenoble, 
où  il  avait  passé  la  moitié  de  son  existence  universitaire,  StoufT  fixa  sa  rési- 
dence à  Arbois.  11  était  allié  par  sa  femme  à  la  famille  du  général  baron 
Delortqui  fit  de  1792  à  1815  la  plupart  des  campagnes  de  la  République  et  de 
l'Empire,  et  qui  se  distingua  notamment  dans  la  campagne  de  France  de  1814  et 
aux  batailles  de  Ligny  et  de  Waterloo.  Notre  camarade  possédait  à  Arbois 
quelques  propriétés  provenant  en  partie  de  la  famille  Delorl.  C'est  là  qu'il  passa 
ses  dernières  années,  dans  la  paix  d'un  repos  bien  légitimement  gagné.  Il  y 
menait  une  existence  modeste,  conforme  à  ses  goûts  et  à  ceux  de  la  digne 
compagne  qui,  depuis  de  longues  années,  lui  était  unie  par  les  liens  d'une 
constante  affection.  11  avait  eu  la  joie  de  voir  ses  deux  fils  parvenir,  jeunes 
encore,  à  de  hautes  situations  universitaires,  l'un  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Dijon,  l'autre  à  la  Faculté  des  sciences  de  Besançon.  Assez  souvent  il  pouvait 
jouir  de  leur  présence  et  faire  avec  eux  quelques  promenades  dans  les  chemins 
de  vignes  autour  d'Arbois.  Aux  vacances,  pendant  quelques  semaines,  toute  la 
famille  se  trouvait  réunie,  les  petits-enfants,  qu'il  voyait  avec  bonheur  croître 
et  se  développer  sous  l'œil  vigilant  de  leurs  parents,  animaient  la  vieille  de- 
meure patriarcale,  et  tous  entouraient  d'une  pieuse  et  tendre  affection  le  vénéré 
chef  de  la  famille. 

C'est  à  Metz,  où  je  fus  son  collègue  pendant  six  ans,  que  je  pus  commencer 
à  connaître  et  à  apprécier  plus  particulièrement  les  qualités  de  cœur  et  d'esprit 
de  notre  camarade  :  ami  sûr  et  loyal,  il  ne  se  livrait  pas  tout  d'abord,  mais, 
quand  on  avait  pu  pénétrer  dans  l'intérieur  de  son  âme,  on  y  découvrait  des 


70  ASSOCIATION  DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 

trésors  d'intelligence  et  de  bonté.  C'était  un  homme  d'intérieur;  de  concert 
avec  la  compagne  qu'il  s'était  choisie,  il  se  répandait  peu  au  dehors;  leur  prin- 
cipal souci  à  tous  deux  était  l'éducation  de  la  petite  famille,  alors  dans  sa  pre- 
mière jeunesse,  qui  devait  si  bien  répondre  à  leurs  soins  et  à  leur  affection. 
Depuis  ce  temps,  déjà  si  lointain,  les  événements  nous  ont  séparés,  et  nous 
n'avons  pu  que  trop  rarement  nous  trouver  réunis;  mais,  toutes  les  fois  que  je 
me  suis  rencontré  avec  notre  camarade,  j'ai  toujours  retrouvé  chez  lui  et  dans 
sa  famille  la  môme  amitié,  généreuse  et  loyale. 

La  mort  de  notre  camarade  fut  digne  de  sa  vie  chrétienne  et  édifiante.  Il  ex- 
pira au  milieu  de  sa  famille  réunie  autour  de  lui,  dans  le  calme  d'esprit  et  la 
sérénité  d'âme  que  lui  inspirait  le  sentiment  d'une  conscience  pure,  d'une  vie 
tout  entière  consacrée  à  l'accomplissement  du  devoir.  Celait  la  mort  du  juste, 
consolé  par  une  foi  vive  et  une  entière  confiance  en  Dieu.  Il  laisse  aux  siens 
un  vide  immense,  impossible  à  combler,  mais  aussi  une  mémoire  bénie.  Ses 
fils  garderont  pieusement,  comme  un  patrimoine  sacré,  les  traditions  de  loyauté 
et  de  vertu  léguées  par  leur  père. 

RlBOUT. 


Promotion  de  1853.  —  Courbaud  (Claude),  né  le  27  juin  1833  à  Vitreux  yura), 
décédé  à  Versailles  le  15  janvier  1899. 

Courbaud  était  né  dans  le  petit  village  de  Vitreux,  dans  le  Jura,  sur  les  confins 
de  ce  département  et  du  département  du  Doubs.  Il  appartenait  à  cette  race 
vigoureuse  des  Francs-Comtois,  à  moitié  montagnards,  à  moitié  habitants  des 
plaines,  qui  a  donné  à  la  France  tant  de  solides  soldats,  et  à  l'Université,  sans 
compter  Pasteur,  tant  de  laborieux  et  éminents  professeurs.  Il  en  avait  la  haute 
taille,  la  forte  carrure,  la  voix  sonore,  la  bonne  humeur  et  la  ténacité  au  tra- 
vail. Ses  débuts  furent  difficiles.  Il  suivit,  comme  les  autres  enfants  de  son  village, 
les  cours  de  l'école  primaire,  et  s'y  fit  remarquer  par  son  zèle  et  son  intelli- 
gence. Le  curé  de  Vitreux  s'intéressa  bientôt  à  cet  enfant  dont  les  dispositions 
naturelles  l'avaient  frappé,  et  lui  proposa  de  lui  enseigner  les  éléments  de  1a 
langue  latine.  L'enfant  accepta  l'offre  avec  joie;  deux  fois  par  semaine  il  allait 
prendre  chez  son  curé  des  leçons  de  latin,  et  émerveillait  son  maître  par  son 
ardeur  au  travail  et  par  la  rapidité  de  ses  progrès.  Enfin  le  jour  viut  où  le 
curé  reconnut  que  son  élève  était  devenu  aussi  savant  que  lui,  et  qu'il  avait 
besoin  d'un  enseignement  plus  complet.  Il  obtint  que  Courbaud  fût  admis  au 
petit  séminaire  d'un  chef-lieu  de  canton  voisin,  à  Marnay  (Haute-Saône),  et 
l'écolier  y  conquit  et  y  garda  le  premier  rang  jusqu'à  la  fin  de  ses  études.  Ses 
supérieurs  désiraient  le  faire  entrer  dans  les  ordres;  ses  parents  ne  deman- 
daient pas  mieux,  mais  le  jeune  homme  ne  se  sentait  pas  de  vocation  pour 
l'état  ecclésiastique.  Au  lieu  d'aller  au  grand  séminaire,  il  retourna  dans  sa 
famille,  fort  embarrassé,  incertain  de  ce  qu'il  pourrait  faire. 

Il  lui  fallait  cependant  gagner  sa  vie,  et  il  ne  voulait  pas  rester  plus  long* 
temps  à  la  charge  de  ses  parents.  C'est  alors  qu'il  songea  à  l'enseignement  H 
se  décida  à  partir  pour  Besancon  où  il  y  avait  un  lycée  et  une  Faculté  des  lettres, 
afin  d'y  terminer  ses  éludes  et  d'y  passer  ses  examens.  Mais  les  ressources 
paternelles  étaient  limitées.  Pour  les  ménager,  Courbaud  fit  comme  faisaient 
les  écoliers  de  l'ancienne  Université,  comme  avait  fait  Marmontel  au  xvin*  siècle. 
On  se  rappelle  comment  celui-ci  raconte  ses  débuts  au  petit  collège  de  Mauriac. 


DE  L'ÉCOLH^KORMALE  74 

<  Je  fus  logé,  dit-il,  selon  l'usage  du  collège,  avec  cinq  autres  écoliers,  chez 
un  honnête  artisan  de  la  ville.  Mon  père  m'y  laissa  avec  mon  paquet  et  des 
vivres  pour  la  semaine;  ces  vivres  consistaient  en  un  gros  pain  de  seigle,  un 
pelit  fromage,  un  morceau  de  lard  et  deux  ou  trois  livres  de  bœuf;  ma  mère  y 
avait  ajouté  une  douzaine  de  pommes.  Voilà,  pour  le  dire  une  fois,  quelle 
«tait  toutes  les  semaines  la  provision  des  écoliers  les  mieux  nourris  du  col- 
lège. Notre  bourgeoise  nous  faisait  la  cuisine,  et  pour  sa  peine,  son  feu,  sa 
lampe,  ses  lits,  son  logement  et  môme  les  légumes  de  son  jardin  qu'elle 
mettait  au  pot,  nous  lui  donnions  par  tête  25  sous  par  mois  (1).  »  C'était  assu- 
rément une  pension  économique.  Celle  de  Courbaud  était  d'un  prix  plus  élevé 
sans  doute,  mais  bien  modeste  encore.  11  alla  habiter  chez  une  veuve,  la 
mère  d'un  de  ses  camarades  du  petit  séminaire,  qui,  moyennant  une  somme 
modique,  lui  louait  une  petite  chambre,  lui  fournissait  le  feu,  la  lumière,  et  se 
chargeait  de  faire  la  cuisine.  On  mangeait  ensemble  les  provisions  qu'en- 
voyait la  famille,  volailles,  pommes  de  terre,  fruits,  et  lorsqu'on  immolait  le 
porc  annuel,  du  jambon  et  de  fines  saucisses.  Il  y  avait  des  jours  d'abondance 
quand  toutes  ces  bonnes  choses  arrivaient;  il  y  avait  aussi  des  jours  de  disette 
quand  la  neige  couvrait  la  terre  et  que  la  voiture  du  messager  interrompait 
son  service.  On  faisait  alors  pénitence  en  se  promettant  de  se  rattraper...  au 
dégel.  La  veuve  avait,  du  reste,  des  talents  culinaires  que  Courbaud,  un 
gourmet,  savait  apprécier;  il  parlait  même  avec  transport  d'un  certain  potage 
aux  herbes  où  elle  excellait,  et  tel  qu'il  n'en  avait  jamais  mangé  depuis.  11  est 
vrai  qu'il  était  jeune  et  qu'il  avait  bon  appétit. 

Reçu  bachelier  à  la  un  de  sa  philosophie,  Courbaud  se  mit  à  suivre  assidû- 
ment les  cours  de  la  Faculté  des  lettres  ;  son  ambilion  n'était,  à  ce  moment, 
que  d'obtenir  un  poste  de  maître-répétiteur  dans  un  lycée  quelconque.  M.  Henri 
Weil,  le  savant  helléniste,  alors  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté 
de  Besançon,  le  distingue  comme  son  auditeur  le  plus  attentif,  s'intéresse  à 
lui,  le  prend  à  la  un  de  Tune  de  ses  leçons,  et  lui  demande  quels  sont  ses 
projets  d'avenir.  Le  jeune  homme  lui  fait  ses  confidences.  «  Non,  lui  dit  le 
professeur,  si  vous  voulez  rentrer  dans  l'Université,  il  faut  passer  par  la  grande 
porte;  vous  êtes  jeune,  laborieux,  préparez-vous  à  l'Ecole  Normale  ;  venez  me 
voir  de  temps  en  temps,  je  vous  corrigerai  des  devoirs  et  je  vous  "donnerai  des 
conseils.  »  L'Ecole  Normale  1  c'était  pour  l'étudiant  une  révélation.  Jamais, 
jusqu'alors,  il  n'en  avait  même  entendu  prononcer  le  nom. 

Les  conseils  de  M.  Weil  et  un  labeur  acharné  portèrent  leurs  fruits.  D'emblée, 
a  20  ans,  Courbaud  fut  reçu  à  l'Ecole  Normale  en  1853.  Fort  à  propos,  d'ailleurs, 
car  sa  famille  n'aurait  peut-être  pas  pu  s'imposer  encore  une  année  de  sacri- 
fices. Il  aimait  à  raconter  la  façon  dont  il  avait  connu  son  succès.  Après  avoir 
subi  les  examens  oraux,  il  attendait  le  résultat,  impatient  d'être  fixé  définiti- 
vement sur  son  sort.  Il  ne  savait  pas  qu'à  l'École  même,  on  avait  communi- 
cation de  la  liste  aussitôt  qu'elle  était  arrêtée.  Le  lendemain,  ou  le  surlende- 
main du  jour  où  les  résultats  avaient  déjà  paru,  il  errait  anxieux,  à  la  tombée 
de  la  nuit,  dans  la  rue  Soufflot,  en  compagnie  d'un  autre  Franc-Comtois  dont 
il  avait  fait  connaissance,  et  admissible  comme  lui.  L'idée  lui  vint  d'acheter 


(1}  Ces  sortes  d'arrangements  existent  encore  en  Bretagne,  et  dans  certaines  régions 
de  1  est  de  la  France. 


1 


72  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

un  journal  ;  peut-être  y  trouverait-il  la  nouvelle  qu'il  cherchait.  A  ia  lueur 
d'une  allumette,  il  parcourt  le  journal,  tombe  justement  sur  la  liste  et  aperçoit 
son  nom  :  il  était  le  13*;  son  camarade,  malheureusement,  n'y  figurait  pas. 
C'est  à  M.  Weil  qu'il  devait  d'avoir  été  reçu;  il  lui  en  garda  toute  sa  vie  la 
plus  profonde  et  la  plus  affectueuse  reconnaissance,  et  ce  fut  une  grande  joie 
pour  lui,  quand  son  ancien  maître  de  Besancon  devint,  trente-cinq  ans  plus 
tard,  dans  cette  même  École  Normale,  le  maître  de  son  second  (Us. 

L'entrée  à  l'École,  c'était  l'avenir  assuré.  Les  années  qui  suivirent  furent 
laborieuses  encore  ;  mais  Courbaud  avait  pris  confiance  en  lui-même  et  accep- 
tait avec  joie  les  sévérités  d'un  travail  dont  dépendait  sa  carrière.  Les  leçons 
de  M.  Gibon  lui  inspirèrent  un  goût  très  vif  pour  la  langue  latine,  et  il  parviat 
à  l'écrire  de  manière  à  satisfaire,  chose  rare,  le  savant  professeur  si  exigeant 
sur  la  valeur  et  le  sens  précis  de  chaque  mot.  Ne  connaissant  personne  à 
Paris,  les  jours  de  congé,  après  une  promenade  solitaire  qu'il  faisait  générale- 
ment sur  les  bords  de  la  Seine,  il  regagnait  sa  salle  d'études  et  dépouillait  la 
correspondance  de  Cicéron;  il  lisait  Horace,  Virgile  et  Tacite.  Aux  grandes 
vacances,  seulement,  il  retournait  dans  son  Jura;  il  se  retrempait  au  milieu  de 
l'air  natal,  et  se  livrait  avec  passion  aux  plaisirs  de  la  chasse  et  de  la  pèche. 
Le  bâton  à  là  main,  le  sacsur  l'épaule,  il  faisait  de  lointaines  excursions,  visitait 
les  curiosités  de  son  pays  et  en  escaladait  les  montagnes.  Il  aimait  à  revoir 
Besançon  où  il  avait  passé  de  si  rudes  années,  et  c'était  un  jeu  pour  lui  de 
franchir  à  pied  Les  30  kilomètres  qui  l'en  séparaient  et  d'en  revenir. 

Après  les  trois  années  d'École,  il  dut  faire,  comme  tous  ses  camarades 
d'alors,  un  stage  en  province  avant  d'aborder  l'agrégation,  il  fut  envoyé 
d'abord  à  Màcon  en  1856,  puis  à  Lyon  où  il  resta  deux  ans,  de  1857  à  1859.  Il  y 
suivit  les  cours  de  la  Faculté  des  lettres,  les  jours  où  il  n'avait  pas  classe  au 
lycée,  et  s'y  prépara  à  affronter  avec  succès  le  concours  de  l'agrégation. 
En  1860,  il  fut  reçu  le  premier  à  l'agrégation  de  grammaire,  et  Tannée  suivante 
il  conquit  La  troisième  place  à  l'agrégation  des  lettres.  11  fut  nommé  alors  au 
lycée  d'Angouléme,  et  il  s'y  trouvait  encore  lorsque  la  mort  subite  de  sa  mère 
le  rappela  dans  son  pays  natal.  Le  chagrin  qu'il  en  ressentit,  et  les  fatigues 
causées  par  la  préparation  de  ces  deux  examens  successifs  et  les  nécessités 
de  renseignement  altérèrent  momentanément  sa  belle  santé.  Aussi,  il  accepta 
volontiers  les  fonctions  de  maître-surveillant  à  l'École  Normale.  Il  y  resta 
deux  ans,  de  1862  à  1864,  et  s'y  fit  aimer  de  toutes  Les  promotions  d'élèves, 
anciens  et  nouveaux,  qu'il  y  connut.  Entre  temps,  il  suppléait  dans  la  chaire 
de  rhétorique  du  collège  Rollin  M.  Corrard  tombé  malade.  De  l'Ecole,  il  alla  an 
lycée  de  Versailles  où  il  ne  resta  qu'un  an,  et  d'où  il  fut  envoyé  à  Paris  au 
lycée  Bonaparte.  Il  y  occupa  successivement  les  chaires  de  troisième  et  de 
seconde.  11  ne  devait  plus  quitter  ce  lycée  (1865-1894.)  C'est  pendant  son  séyour 
à  Versailles  qu'il  connut  la  femme  distinguée  qui  devait  être  la  compagne  de 
sa  vie.  Il  entra  dans  une  famille  chère  a  l'Université  en  épousant 
M1U  Didier,  la  aile  du  proviseur  du  lycée  Louis-le-Grand;  il  devint  ainsi  plus 
tard  le  beau-frère  de  M.  A.  Croiset. 

La  biographie  de  Courbaud  pendant  ses  trente  années  d'enseignement  au 
lycée  Bonaparte-Condorcet  peut  se  résumer  en  un  seul  mot.  Il  ût  son 
devoir,  tout  son  devoir.  Passionné  pour  la  littérature  classique,  il  en  commu- 
niquait le  goût  à  ses  élèves.  11  savait  les  intéresser  par  ses  commentaires 
Judicieux,  par  des  rapprochements  que  lui  rendaient  faciles  ses  nombreuses 


r 


Dit  L'ÉCOLE  NORMALE  73 

lectures,  et  sa  profonde  connaissance  des  langues  latine  et  grecque.  Une  année 
qu'il  expliquait  en  classe  l'Iphigénie  d'Euripide,  il  inspira  à  ses  auditeurs  un 
tel  enthousiasme  pour  l'auteur  grec,  que  L'un  d'eux,  de  lui-même,  apprit  par 
cœur  le  rôle  de  La  fille  d  Agamemnon,  et  proposa  à  son  maître  stupéfait  et  ravi 
de  le  lui  réciter  tout  entier  devant  ses  camarades.  Aussi  des  succès  nombreux 
et  persistants  au  concours  général  attestaient  la  solidité  et  la  variété  de  son 
enseignement.  Ses  chefs  le  proposèrent  de  bonne  heure  pour  la  décoration  de 
la  Légion  d'honneur,  il  l'obtint  en  décembre  1886. 

Courbaud  ne  s'absorbait  pas  uniquement  dans  les  soins  de  sa  profession.  Il 
recherchait  la  société  de  ses  collègues;  il  aimait  à  prendre  part  à  leurs  ban- 
quets, à  se  joindre,  le  matin,  aux  groupes  qui  devisaient  dans  la  cour  en 
attendant  l'heure  de  la  classe.  11  apportait  à  ces  entretiens  sa  bonne  humeur, 
sa  gaité  solide  rehaussée  par  son  accent  franc-comtois.  Tout  en  lui  respirait  la 
loyauté,  la  franchise  et  commandait  la  sympathie  :  jamais  d'aigreur  ni  de 
mécontentement.  On  disait  :  «  l'heureux  Courbaud  »!  Heureux,  il  Tétait  en 
effet  II  aimait  sa  profession,  il  avait  conquis  l'aisance,  il  avait  des  enfants 
dont  les  heureuses  dispositions  et  les  succès  précoces  faisaient  son  orgueil. 
Quand  on  lui  demandait  s'il  n'utiliserait  pas  son  vaste  savoir  pour  écrire,  lui 
aussi,  quelque  ouvrage  d'érudition  :  «  Oui,  répondait-il,  en  reproduisant  la 
pensée,  sinon  les  paroles  de  Cornélie,  la  mère  des  Gracques,  je  travaille  à  un 
grand  ouvrage  :  il  a  deux  volumes,  ce  sont  mes  deux  fils  dont  Je  veux  faire 
des  hommes  instruits,  et  s'il  plaît  à  Dieu,  deux  bons  serviteurs  de  l'Université  : 
ce  sera  ma  meilleure  œuvre!  »  En  effet,  si  la  journée  appartenait  à  sa  classe, 
la  matinée  et  la  soirée  étaient  consacrées  à  ses  enfants.  En  hiver,  il  allumait 
lui-môme  le  feu  de  leur  chambre  à  six  heures  du  matin  pour  qu'ils  ne  perdissent 
Pas  de  temps;  Ll  corrigeait  leurs  devoirs  et  leur  faisait  réciter  leurs  leçons. 
Le  soir,  il  leur  lisait  quelque  beau  passage  d'auteurs  français  ou  anciens  ayant 
rapport  à  leur  travail  du  moment.  Pour  eux,  il  avait  renoncé  aux  plaisirs  du 
théâtre  et  des  réunions  mondaines,  afin  de  leur  réserver  tout  son  temps  et 
toutes  ses  forces.  Dans  la  belle  saison,  les  jours  de  congé,  il  les  emmenait 
avec  lui  à  la  campagne  faire  de  grandes  promenades.  Au  retour,  on  s'asseyait 
sur  l'herbe  dans  l'île  du  bois  de  Boulogne,  on  goûtait,  puis  il  tirait  de  sa  poche 
un  Homère  ou  un  Cicéron  ;  on  lisait,  on  expliquait   ensemble  l'épisode  de 
Hausicaa  ou  le  songe  de  Scipion,  et  l'on  revenait  en  échangeant  les  réflexions 
que  la  lecture  avait  suggérées.  Il  en  flt  ainsi  de  bonne  heure  des  latinistes  et 
des  hellénistes  dont  le  savoir  étonnait  leurs  professeurs. 

En  revanche,  aux  grandes  vacances,  dès  le  soir  de  la  distribution  des  prix, 
tous  partaient  pour  le  Jura  et  montaient  en  wagon,  ayant  déjà  le  fusil  en  ban- 
doulière et  la  carnassière  sur  l'épaule.  On  menait  la  vie  au  grand  air  pendant 
deux  mois,  et  la  chasse,  la  pèche,  le  canotage  alternaient  avec  les  longues 
marches  à  travers  la  montagne.  Le  travail  était  renvoyé  aux  jours  de  pluie, 
mais  il  devait  toujours  faire  beau  temps  au  pays.  La  ferme  paternelle  occupée 
par  son  beau-frère  étant  devenue  trop  étroite  pour  les  Parisiens  qui  grandis- 
saient, Courbaud  réalisa  son  hoc  erat  in  votis  et  flt  construire,  tout  à  côte, 
une  maison  de  campagne  spacieuse  et  commode  au  milieu  d'un  grand  jardin. 
Ise  plaisait  à  l'embellir  et  à  désigner  d'avance  les  pièces  qui  serviraient  à  ses 
snfants  quand  ils  seraient  mariés.  11  invitait  ses  collègues  à  se  détourner  de 
eur  roule  quand  ils  voyageraient  dans  l'Est  et  à  venir  le  voir.  Leur  arrivée  le 
remplissait  de  joie.  Il  était  heureux  de  leur  montrer  les  beautés  de  son  pays, 


74  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

de  leur  faire  admirer  le  vaste  panorama  qu'il  avait  de  son  logis  «  bâti  sur  le 
penchant  d'un  long  rang  de  collines  »,  et  dominant  les  vertes  prairies  traversées 
par  rognon  qui,  avant  de  se  jeter  dans  la  Saône,  affecte  des  airs  de  grande 
rivière.  Il  décrivait  avec  un  enthousiasme  communicatif  les  plaisirs  et  le  repos 
dont  il  jouissait  à  Vitreux;  11  ne  regrettait  qu'une  chose,  c'est  que  ses  hôtes  ne 
pussent  pas  rester  plus  longtemps  chez  lui,  et  goûter  aux  poires  de  son  jardin 
qui,  certainement,  seraient  bientôt  mûres. 

Hélas!  ces  belles  années  de  bonheur  devaient  être  suivies  d'un  lendemain 
cruel.  Jules,  l'aîné  des  fils  de  Courbaud,  après  avoir  obtenu  dans  les  classes  de 
lettres  les  plus  brillants  succès  au  lycée  et  au  concours  général,  s'était  adonné 
à  l'élude  des  sciences.  Reçu  après  une  seule  année  de  spéciales,  et  dans  un 
rang  inférieur  à  l'École  Polytechnique,  il  était,  à  force  de  labeur,  sorti  dans 
les  premiers  rangs  et  était  entré  a  l'Ecole  des  Ponts  et  Chaussées.  Mais  ce 
travail  acharné  qui  durait  depuis  des  années,  ces  efforts  déployés  pour  con- 
quérir les  premières  places  et  s'y  maintenir,  avaient  fini  par  épuiser  ses  forces. 
Sa  santé  était  déjà  gravement  compromise  quand  un  accident,  un  refroidisse- 
ment, vint  tout  à  coup  ouvrir  les  yeux  à  ceux  qui  ne  pouvaient  pas  croire  que 
ce  jeune  homme,  jadis  si  vigoureux,  fût  en  danger.  Il  achevait  sa  deuxième 
année  à  l'École  des  Ponts  et  Chaussées,  quand  les  médecins  l'envoyèrent  dans 
le  Midi;  il  ne  devait  pas  tarder  à  y  mourir.  Ce  fut  un  coup  terrible  pour  le  père  : 
il  en  resta  atterré  et  ne  put  jamais  se  remettre.  Courbaud  ne  parlait  jamais  de 
son  fils  afné,  mais  il  y  pensait  toujours.  A  la  moindre  parole  qui  pouvait  de 
près  ou  de  loin  rappeler  cette  fin  prématurée,  il  devenait  pôle,  détournait  la 
conversation  ou  s'éloignait.  Il  promenait  sa  tristesse  dans  les  sentiers  écartés 
du  bois  de  Boulogne  et  passait  à  côté  de  ses  amis,  les  yeux  fixés  à  terre,  sans 
les  voir.  Loin  de  chercher  la  société  de  ses  collègues  comme  auparavant,  il 
les  évitait  ou  se  bornait  à  répondre  brièvement  à  leurs  paroles  affectueuses. 
C'était  seulement  dans  sa  classe,  en  présence  de  ses  élèves,  qu'il  retrouvait 
son  élan  et  sa  verve  d'autrefois. 

En  vain  la  fortune  lui  offrait-elle  des  compensations  par  le  mariage  de  sa 
fille  avec  un  jeune  professeur  plein  d'avenir,  un  ami  d'enfance  de  son  fils.  En 
vain  Edmond,  son  second  fils,  entré  le  premier  à  l'École  Normale,  reçu  le 
premier  à  l'agrégation,  élève  de  l'Ecole  française  de  Rome,  et  plus  tard  marié 
à  M11'  Boissier,  lui  donnait-il  toutes  les  satisfactions  qu'un  père  peut  éprouver; 
Rien  n'effaçait  de  l'esprit  de  Courbaud  le  souvenir  du  fils  qu'il  avait  perdu.  Kl 
la  tendresse  inquiète  de  sa  femme  si  dévouée,  ni  les  caresses  de  ses  petits- 
enfants,  ni  l'affection  de  ses  "amis,  ne  dissipaient  son  chagrin.  Il  conservait 
encore  une  apparence  robuste,  mais  il  était  frappé  au  cœur.  Il  était  comme  les 
chênes  de  ses  montagnes  qu'un  ver  ronge  à  l'intérieur.  L'arbre  se  soutient 
longtemps  encore  par  son  écorce,  puis  il  tombe  tout  d'un  coup. 

Ses  collègues,  ses  amis  s'y  trompaient  encore,  et  leur  étonnement  fut  grand 
quand  ils  apprirent  au  mois  d'octobre  1894  que  Courbaud  avait  demandé  à  être 
mis  à  la  retraite  pour  cause  de  santé.  Bientôt  le  mal  éclata  à  tous  les  yeux. 
L'albuminurie  fit  son  œuvre;  l'estomac  ne  digérait  plus  les  aliments  solides,  et 
les  jambes,  ce  qui  lui  causait  le  plus  de  chagrin,  refusaient  leur  office  à  l'infa- 
tigable marcheur  du  Jura.  Il  continuait  à  réunir  à  Vitreux  ses  enfants  et  ses 
petits-enfants,  il  souriait  à  leurs  jeux  mais  avec  effort  et  en  quelque  sorte  par 
complaisance.  Sa  maison  de  campagne  même  lui  devenait  indifférente,  et  il 
trouvait  que  l'air  de  la  montagne  était  plus  rigoureux  qu'autrefois.  Il  en  revenait 


J 


DB  l'écolb  normale  75 

plus  tôt  pour  être  plus  près  des  siens,  et  quand  son  gendre  fut  nommé  profes- 
seur à  Versailles,  il  alla  s'établir  auprès  de  sa  fille.  C'est  là  qu'il  s'éteignit  peu 
à  peu  le  15  janvier  1899,  au  milieu  de  sa  famille,  ayant  conservé  Jusqu'au  bout 
la  netteté  de  son  intelligence  et  sans  s'être  jamais  fait  d'illusion  sur  la  gravité 
de  son  état.  Malgré  l'éloignement,  malgré  la  rigueur  de  la  saison,  à  ses  obsèques 
accoururent  ses  amis,  ses  collègues,  tous  ceux  de  ses  anciens  élèves  qui 
avaient  pu  être  prévenus.  Le  proviseur  du  lycée  Condorcet,  M.  Désiré  Blanchet  et 
M.  Mossot,  collègue  de  Courtaud,  se  firent  les  interprètes  émus  de  la  douleur 
de  tous,  et  dans  d'éloquentes  allocutions,  rendirent  un  légitime  hommage  aux 
qualités  de  l'homme  privé  et  aux  services  distingués  de  l'excellent  professeur. 

Victor  Cuchbval. 


Promotion  de  1854.  —  Bohn  (Edouard),  né  à  Bar-le-Duc  le  21  décembre  1834, 
décédé  à  Fontenay-aux-Roses,  le  30  juin  1898  (1). 

Bohn  (Edouard)  est  né  à  Bar-le-Duc,  le  21  décembre  1834.  Il  aimait  à  dire  en 
riant  qu'il  avait  voulu  voir  le  jour  au  moment  précis  de  l'année  où  le  soleil 
remonte  à  l'horizon,  où  la  lumière  renatt,  et  que  le  cri  de  toute  sa  vie,  comme 
celui  de  sa  naissance,  devait  être  le  mot  de  Goethe  mourant  :  «  Plus  de. 
lumière!  » 

Il  était  l'aîné  de  trois  garçons  dans  une  de  ces  familles  de  condition  mo- 
deste où  l'honnêteté  fait  le  fonds  de  .la  vie,  où  le  travail,  qui  est  l'unique 
ressource,  devient  la  loi  de  tous,  acceptée  par  chacun  avec  courage  et  fierté, 
tandis  que  le  dévouement  des  uns  pour  les  autres  resserre  étroitement  les 
cœurs.  11  vit  son  père,  qui  était  un  homme  d'autrefois,  un  homme  faisant  corps 
avec  le  devoir,  il  le  vit  peiner  le  jour  et  la  nuit  sans  jamais  murmurer.  Il  vit 
sa  mère  partager  avec  une  admirable  énergie  son  activité  entre  son  ménage, 
son  commerce  et  ses  enfants.  Intelligente  et  dévouée,  c'est  elle  qui  devait,  au 
prix  des  plus  cruels  sacrifices,  aider  ses  fils  à  passer  de  la  noble  condition  du 
travail  manuel  à  celle  du  travail  intellectuel  qui  n'en  diffère  que  par  d'autres 
titres  de  noblesse.  À  ce  foyer  des  rudes  labeurs  régnait  une  chaude  atmos- 
phère de  tendresse  qui  favorisa  chez  le  jeune  Edouard  Péclosion  d'une  âme 
sensible  et  aimante,  et,  avec  le  lait  de  sa  mère,  il  fut  nourri  de  la  foi. 

Sa  première  enfance  fut  un  rêve  :  il  était  docile,  doux  et  affectueux.  Tout 
petit  il  taisait  la  conquête  des  personnes  qui  le  voyaient.  Il  alla,  ce  semble, 
Jusqu'à  faire,  à  l'école  des  sœurs  de  la  Doctrine  chrétienne,  celle  de  cette  im- 
pitoyable sœur  Euloge  qu'A.  Theuriet,  le  premier  camarade  d'E.  Bohn,  nous 
représente  dans  la  Princesse  verte  avec  sa  règle  plate  toujours  prête  à  châtier 
un  coupable.  Gomme  Edouard  n'avait  pas  commis  d'autre  crime  que  de  se 
prendre  d'une  affection  très  vive  pour  sœur  Euloge  et  de  la  séduire  par  la 
gTàce  de  sa  mémoire  dans  la  récitation  des  dialogues,  il  faut  croire  que 
Jamais  la  terrible  règle  ne  tomba  à  ses  pieds. 

E.  Bohn  entra  à  l'âge  de  huit  ans  au  collège  de  Bar  où  il  fit  toutes  ses  études. 
H  y  Ait  du  commencement  à  la  fin  un  élève  brillant.  En  huitième,  il  remporta 
d'emblée  tous  les  premiers   prix;    de  là  il  marcha  chargé  de  couronnes 


(1)  Notice  en  retard  d'une  année. 


1 


76  ASSOCIATION  DES  ANCIENS   ÉLÈVES 

jusqu'à  la  philosophie  d'où  il  sortit  avec  toutes  les  premières  nominations, 
après  avoir  été  se  faire  recevoir  bachelier  à  Paris.  Il  ne  se  contentait  pas  de 
ce  que  ses  professeurs  lui  apprenaient;  en  quelques  années  il  dévora  M  biblio- 
thèque de  la  ville,  sans  épargner  un  volume.  Mais  s'il  avait  toujours  un  livre  è 
la  main,  à  table  comme  à  la  promenade,  il  n'y  tenait  pas  les  yeux  obstinément 
fixés;  il  les  en  levait  pour  regarder  par  delà  la  page  imprimée;  ainsi  il  s'ouvrit 
peu  à  peu  à  l'amour,  de  la  nature  et  voulut  vivre  avec  les  arbres  autant  qu'avec 
les  livres.  Par  une  supplique  en  vers  il  décida  son  père  à  acheter  un  jardin 
où  il  prit  rhabitude  d'aller  passer  tout  le  temps  qui  lui  restait  en  dehors  des 
classes  ;  c'est  là  qu'il  lut  Lamartine  d'une  seule  haleine. 

Un  vieux  prêtre,  qui  Ta  connu  enfant,  s'écria  en  apprenant  sa  mort  :  «  Edouard! 
C'était  l'ange  de  notre  paroisse  !  »  On  avait  rarement  vu  à  cet  âge  prier  aussi 
bien.  Parmi  les  enfants  de  chœur,  dont  il  était  le  modèle,  il  remplissait  le  rôle 
de  cérémoniaire.  Chez  ses  parents  il  avait  installé  dans  le  coin  d'une  chambre 
une  chapelle  où  il  réunissait  ses  camarades  ignorants  pour  leur  faire  le  caté- 
chisme. Sa  première  communion  amena  chez  lui  un  redoublement  de  piété  qui 
éveilla  sa  première  vocation,  la  vocation  religieuse.  Pendant  cinq  ans,  il  n'eut 
plus  qu'un  vœu,  celui  de  devenir  prêtre  un  jour. 

Cette  vocation  s'effaça  pour  faire  place  à  celle  de  l'enseignement,  puis  reparut 
plus  tard  et  faillit  l'emporter.  Mais  en  réalité  les  deux  ne  se  combattaient  pas, 
elles  se  prêtaient  plutôt  un  mutuel  concours  dans  une  sorte  d'émulation  frater- 
nelle qui  devait  faire  triompher  la  plus  forte,  car  ce  n'étaient  que  les  deux  formes 
d'une  même  vocation.  En  effet,  lorsqu'E.  Bonn  songea  pour  la  première  fois  à 
l'enseignement  en  rhétorique,  il  nous  dit  qu'il  y  vit  tout  de  suite  ■  un  sacer- 
doce laïque  ». 

Au  sortir  des  classes,  appelé  à  choisir,  il  s'y  prépara  religieusement.  Un 
Journal  de  jeunesse,  qui  nous  fait  assister  à  ses  délibérations  émues  avec  lui- 
même  et  qui  nous  révèle  tant  de  sérieux  uni  à  tant  d'élévation  morale,  nous 
attache  profondément  à  cette  nature.  11  ne  voit  qu'une  chose  :  tout  homme  a 
un  devoir  à  remplir  envers  la  société,  et  ce  devoir  le  moment  approche  où  la 
société  va  être  en  droit  de  le  réclamer  de  lui.  En  présence  de  cet  intérêt 
supérieur,  celui  de  son  propre  avenir  disparaît  entièrement.  Ce  qu'il  cherche, 
c'est  comment  il  pourra  se  rendre  le  plus  utile  à  ses  semblables.  Pour  cela,  il 
s'interroge  lui-même  sur  ses  dispositions;  il  consulte  non  seulement  ses 
aptitudes,  mais  encore  ses  goûts  et  son  caractère,  et  comme  il  est  chrétien,  il 
passe  la  veillée  des  armes  devant  l'autel  du  Dieu  qui  réjouit  la  jeunesse.  Après 
y  a  voir  juré  de  ne  jamais  faire  du  devoir  sacré  un  vil  métier,  il  se  relève  en 
disant  :  Sursum  Corda  ! 

Ayant  reconnu  que  ce  qui  l'attirait  en  même  temps  à  l'état  ecclésiastique 
et  au  professorat,  c'était  des  deux  côtés  la  perspective  d'une  vie  divisée 
en  deux  parts,  dont  l'une  est  employée  à  chercher  la  vérité  et  l'autre  à  rensei- 
gner, mais  s'effrayant  pour  son  cœur  trop  porté  à  se  répandre  en  affection  an 
dehors  du  fardeau  de  l'austérité  cléricale,  il  s'était  décidé  pour  l'enseignement 
où  il  nous  dit  qu'il  trouvait  d'abord  la  vie  d'étude,  puis  l'enseignement  loi- 
même,  c'est-à-dire  une  prédication,  moins  noble,  moins  sublime  que  l'autre, 
mais  une  prédication,  un  sacerdoce  amoindri,  il  est  vrai,  mais  un  sacerdoce. 

Il  avait  compté  sans  les  objections  et  les  obstacles  que  ses  parents  devaient 
lui  opposer,  et  qu'il  lui  fut  impossible  de  surmonter  au  premier  moment,  n  dot 
se  résigner  à  entrer  à  titre  d'essai  dans  l'enregistrement.  Cette  vie  de  bureau 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  77 

qui  endort  l'esprit  lui  parut  insipide  et  l'atmosphère  de  fiscalité  qu'on  y  respire 
lui  Ût  craindre  qu'à  la  longue  le  cœur  ne  s'y  desséchât.  Aussi  mesurait-il 
strictement  le  temps  au  surnumérariat,  gardant  la  meilleure  part  de  sa  vie 
pour  ses  études  et  ses  rêves. 

II  méritait  qu'on  eût  pitié  de  lui.  Au  bout  d'un  an  il  enleva  le  consentement 
paternel  et  partit  pour  Paris.  Il  entra  à  Sainte-Barbe  et  redoubla  sa  rhétorique 
à  Louis-le-Grand.  En  moins  de  deux  mois  ce  pauvre  petit  élève  d'un  collège 
de  province  sut  rejoindre  les  lauréats  du  concours  général  :  il  fut  second  en 
grec,  et  bientôt  après  premier  en  discours  français.  A  la  fin  de  l'année  il  était 
reçu  à  l'École  Normale. 

Quand  H  y  entra,  en  1854,  il  eut  une  heure  d'enivrement,  et  cela  se  conçoit: 
c'était  la  réalisation  de  tous  ses  rêves.  Malheureusement  il  y  arrivait  à  un 
mauvais  moment  :  l'esprit  y  était  étroit  et  la  discipline  tracassière  ;  or  la  con- 
trainte était  la  chose  dont  devait  le  moins  s'accommoder  la  nature  d'E.  Bohn  : 
il  ne  tarda  pas  à  en  sentir  l'action  paralysante  sur  ses  facultés  ;  la  tristesse  le 
prit,  puis  le  découragement  qui  alla  à  certaines  heures  jusqu'à  l'angoisse.  «  Je 
souffre  d'autant  plus,  dit-il,  que  je  me  fais  une  plus  haute  idée  de  mes  devoirs; 
tout  est  sérieux  pour  moi,  je  ne  donne  rien  au  hasard  ;  aussi  suls-je  accablé 
quand  mes  efforts  n'aboutissent  pas.  »  La  deuxième  année  une  détente  se 
produisit  dans  son  existence  de  Normalien.  En  le  nommant  sous-bibliothécaire, 
on  lui  avait  presque  rendu  la  liberté.  Au  milieu  de  tous  ces  volumes  auxquels  il 
s'attacha  bien  vite,  il  goûta  une  véritable  félicité  qui  ne  fut  troublée  qu'une 
fois,  le  jour  où  on  vint  saisir  dans  son  tiroir  un  Bc ranger  et  un  A.  de  Musset, 
qui  se  trouvaient  pourtant  à  côté  d'une  Imitation  de  J.-C.  ;  il  fut  consigné, 
mais  ne  s'en  montra  qu'à  moitié  fâché,  car  la  réputation  de  soumission  et  de 
régularité  dont  il  jouissait  parmi  ses  camarades  menaçait  de  devenir  gênante, 
et  cet  éclat  produisit  bon  effet.  Avant  de  quitter  l'École  il  eut  une  grande  Joie  : 
M.  Ravaisson,  devant  qui  il  avait  fait  une  leçon,  avait  reconnu  en  lui  des 
qualités  de  professeur  :  «  Voilà  ce  que  j'ai  toujours  ambitionné  qu'on  pût  dire 
de  moi,  écrit-il  alors,  car  je  tiens  à  être  professeur  avant  tout.  » 

11  voulait  l'être,  et  il  y  pensait  sans  cesse,  car  il  ne  croyait  pas  que  pour  le 
devenir,  ce  fût  assez  de  suivre  les  cours  d'une  École,  il  s'appliquait  à  former 
en  lui  le  professeur  par  une  culture  continue  de  tout  son  être  intellectuel  et 
moral- 11  avait  trouve  son  modèle  tout  en  entrant  à  l'Ecole,  et  c'était  Ozanam. 
Dés  lors  son  unique  ambition  avait  été,  non  pas  de  le  copier,  mais  de  l'imiter 
de  loin;  «  Ozanam,  nous  dit-il,  m'a  montré  l'application  vivante  de  l'amour  à  la 
profession  que  j'ai  embrassée  et  m'a  fait,  voir  comment  le  souci  des  âmes 
transfigure  renseignement.  » 

Le  modèle  en  face  de  lui,  il  lui  fallait  un  guide  qui  l'aidât  à  s'en  rapprocher. 
Le*  premier  qui  se  présenta  fut  le  P.  Gratry  avec  les  Sources  de  la  logique  et 
ta  Connaissance  de  Vâme  ;  il  se  laissa  conduire  par  lui. 

Enfin  il  rencontra  Maine  de  Biran,  et  le  livre  des  Pensées  lui  causa  une 
agréable  surprise  :  à  travers  l'âme  de  ce  philosophe  il  aperçut  l'image  de  la 
sienne  propre.  «  Il  m'a  semblé  que  je  me  lisais  moi-même  :  c'était  un  étonne- 
ment  à  chaque  page  d'y  trouver  un  nouveau  trait  de  mon  caractère  et  de  mon 
esprit.  »  A  partir  de  ce  jour  il  fil  des  Pensées  son  livre  de  chevet.  Ce  ne 
sont  là  qué~quelques  indications  très  rapides  sur  le  travail  intime  qui  se  fit 
chez  lui  pendant  son  séjour  à  l'École. 

Nous  ne  pouvons  le  laisser  quitter  cette  maison  sans  dire  comment  son 


78  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

penchant  à  aimer  et  à  se  dévouer  trouva  à  s'y  satisfaire.  Il  y  forma  des  amitiés 
qui  (tirent  pour  lui  la  source  de  joies  qui  remplissent  sa  correspondance  de 
leur  écho  vibrant.  Il  ne  s'était  encore  lié  qu'avec  deux  camarades,  quand  il 
écrit  :  «  L'École,  triste  Jusque-là  pour  moi,  change  d'aspect.  »  Plus  tard,  quand 
le  cercle  se  fut  élargi,  il  dit  :  «  Nous  formons  une  petite  société  où  la  confiance 
que  nous  avons  les  uns  dans  les  autres  nous  permet  de  nous  épancher  sans 
crainte,  où  les  mêmes  goûts,  les  mômes  croyances  établissent  l'intimité  la  plus 
parfaite  :  c'est  un  grand  bonheur.  »  Il  nous  apprend  ainsi  que  ce  qui  rendit  si 
étroite  et  si  forte  l'union  de  ce  groupe  d'amis,  ce  fut  la  communauté  de  la 
foi.  Ils  étaient  quatre  ou  cinq,  pieux,  ardents,  zélés.  D'un  tel  accord  de  senti- 
ments et  d'un  pareil  concours  de  bonnes  volontés  devait  naître  une  belle 
œuvre  de  charité.  Membres  d'une  Conférence  de  Saint-Vincent-de-Paul,  ils 
allaient  déjà  le  dimanche  visiter  les  pauvres.  Bientôt  Us  résolurent  d'établir 
une  Conférence  qui  se  recruterait  parmi  les  élèves  des  lycées  et  des  écoles 
et  qu'ils  baptisèrent  en  conséquence  du  nom  de  Notre-Dame  des  Ecoles.  Leur 
but  était  double  :  propager  la  charité  et  en  même  temps  par  elle  apporter  un 
remède  à  la  plaie  contagieuse  de  l'immoralité  dans  l'internat  dont  le  spectacle 
les  navrait.  Quoique  leur  aumônier,  qu'ils  avaient  oublié  de  consulter,  eût 
traité  leur  entreprise  d'insensée,  il  ne  lui  fallut  pas  mémeunmoispour  réussir. 
«  Je  suis  heureux  en  ce  moment  au  delà  de  toute  expression,  écrit  E.  Botui,  U 
me  semble  enfin  que  je  prends  possession  de  la  vie.  »  Ils  organisèrent  un 
sermon  de  charité  qui  fut  prêché  par  l'abbé  Freppel,  attira  une  fouie  nombreuse 
dans  la  vieille  église  de  la  Sorbonne,  dont  Paris  avait  oublié  le  chemin  et  valut 
à  la  jeune  conférence  d'être  installée,  par  le  doyen  de  la  Faculté  de  théologie 
dans  une  des  salles  de  la  Sorbonne,  au  cœur  même  de  l'Université. 

E.  Bonn  sortit  de  l'École  Normale  avec  l'idée  arrêtée  de  se  présentera  l'École 
d'Athènes;  il  y  était  encouragé  par  plusieurs  de  ses  professeurs  et  par 
M.  Beulé.  Depuis  deux  ans  qu'il  portait  ce  projet  dans  son  esprit,  il  avait  choisi 
et  médité  un  sujet  d'étude  dont  son  imagination  s'enchantait  ;  il  le  prenait  dans 
la  littérature  chrétienne  des  premiers  temps  en  Grèce,  afin  de  pouvoir  observer 
dans  une  première  rencontre  la  lutte  si  intéressante  au  point  de  vue  philoso- 
phique de  l'esprit  païen  et  de  l'esprit  chrétien. 

Pour  se  préparer  au  voyage  d'Athènes  E.  Bonn  avait  besoin  plus  que  jamais 
de  Paris.  U  obtint  d'y  rester  deux  années  sans  place.  C'est  alors  qu'il  pénétra 
dans  le  monde  de  l'art,  en  vivant  beaucoup  dans  les  musées.  Enmémetempsle 
développement  philosophique  de  sa  pensée  faisait  des  progrès  considérables. 

S'étant  ouvert  à  la  théologie  dans  des  conférences  privéesque  l'abbé  Hugonin, 
le  directeur  de  l'École  des  Carmes,  avait  organisées  pour  lui  et  ses  camarades, 
il  éprouva  un  bonheur  extraordinaire  à  lire  la  Première  lettre  du  P.  Lacordair* 
à  un  jeune  homme  sur  la  vie  chrétienne,  qui  acheva  de  déchirer  le  rideau  qui 
lui  cachait  les  rapports  de  Tordre  naturel  et  de  l'ordre  surnaturel  dans  le 
domaine  de  l'intelligence. 

Presqu'à  la  même  date  il  vil  s'entr'ouvrir  un  autre  voile,  celui  qui  enveloppait 
encore  pour  lui  la  philosophie.  Cette  nouvelle  Joie  lui  fut  donnée  par  le  cours 
de  M.  Lorquet  qu'il  suivait  à  la  Sorbonne,  et  auquel  il  dut  de  nouer  des 
relations  précieuses  avec  un  homme  d'une  valeur  exceptionnelle.  A  ce  contact, 
il  se  renouvela  complètement.  Il  s'aperçut  que  jusque-là  il  n'avait  rien  compris 
à  la  vie  intellectuelle,  et  que  celle-ci  était  à  recommencer  de  tout  point  pour 
lui.  Quoique  les  difficultés  qui  l'attendaient  fussent  grandes,  il  n'hésita  pas. 


J 


r 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  79 

disant  «  qu'il  faut  tout  souffrir  pour  son  avancement  dans  la  vérité,  que  rien  ne 
saurait  vous  arrêter  quand  il  s'agit  de  l'ordonnance  de  toute  une  vie  d'homme 
et  de  l'accroissement  de  sa  fécondité  dans  le  milieu  où  elle  doit  se  déve- 
lopper ». 

Le  retour  d'une  maladie  d'estomac,  qu'il  avait  eue  quelques  années  aupara- 
vant, et  qui  cette  fois  fut  aggravée  par  des  épreuves  de  toutes  sortes  vint 
interrompre  son  travail  et  le  forcer  à  renoncer  à  l'École  d'Athènes.  Le  mé- 
decin en  désespoir  de  cause  l'envoya  à  la  mer  ;  il  s'y  installa  dans  une 
petite  chambre,  une  vraie  cellule  de  dominicain,  nous  dit-il  ;  cette  compa- 
raison s'offrait  tout  naturellement  à  lui  qui  venait  chercher  là,  avec  les 
moyens  de  refaire  sa  santé,  la  solitude  qui  lui  était  nécessaire  pour  examiner 
la  vocation  religieuse  qui  l'avait  ressaisi,  d'autant  plus  fortement,  qu'aux  sollici- 
tations intérieures,  qu'avait  fait  naître  sa  coopération  très  active  depuis 
deux  ans  à  l'œuvre  des  catéchismes  populaires,  s'ajoutaient  les  appels  du 
dehors  :  deux  chefs  de  congrégations  établies  lui  avaient  fait  presque  simul- 
tanément des  ouvertures  en  ce  sens.  La  retraite  qu'il  fit  dans  une  grolte  de 
la  falaise,  et  à  laquelle  nous  devons  plusieurs  méditations  philosophiques 
d'une  rare  beauté  sur  l'Evangile  de  saint  Jean,  le  confirma  dans  l'idée  qu'il  était 
appelé,  mais  lui  permit,  en  attendant  que  l'heure  soit  venue,  d'acquitter  sa 
dette  envers  l'Université. 

Sa  santé  rétablie,  il  demanda  une  chaire  de  logique  et  l'obtint  à  la  rentrée 
de  1859»  On  le  nomma  au  lycée  de  Ghâteauroux.  Arrivant  au  professorat,  il 
avait  choisi  l'enseignement  de  la  philosophie,  d'abord  parce  que  c'était  celui 
qui  pouvait  le  mieux  satisfaire  ses  goûts,  et  ensuite  parce  qu'il  le  regardait 
comme  celui  de  tous  qui  offre  la  plus  haute  utilité,  non  seulement  à  cause  des 
questions  importantes  qu'il  traite,  mais  encore  à  cause  de  Page  des  élèves  aux- 
quels il  s'adresse  el  qu'il  a  pour  mission  de  préparer  à  leur  entrée  dans  la  vie. 
n  commença  par  aimer  beaucoup  ses  élèves  :  «  Où  est-ce,  dit-il,  qu'on  a  be- 
soin d'amour,  si  ce  n'est  lorsqu'il  s'agit  d'attirer  les  âmes  au  vrai,  au  beau  et 
au  bien  ?  «  En  même  temps  il  s'appliquait  à  réhabiliter  la  philosophie  par  tous 
les  moyens  dont  il  disposait,  à  la  relever  de  tous  les  mépris  sous  lesquels  il 
souffrait  de  la  voir  humiliée.  Chargé  du  discours  de  la  distribution  des  prix,  il 
le  fit  servir  à  rendre  éclatante  là  nécessité  du  cours  de  philosophie.  A  la  ren- 
trée suivante  il  réussit  à  force  d'énergie  à  faire  rétablir  dans  son  intégrité  le 
programme  de  sa  classe  que  le  proviseur  avait  mutilé  de  son  autorité  propre. 
Biais  ce  n'était  pas  assez  pour  lui  d'être  professeur  de  philosophie,  il  voulait 
avoir  une  vie  de  philosophe,  vivre  de  la  philosophie,  se  développer  et  grandir 
en  elle,  afin  de  développer  en  lui  tout  ce  qui  fait  l'homme.  «  Je  ne  me  suis 
pas  donné  à  la  philosophie  pour  deux  heures  par  jour,  dit-il,  je  me  suis 
donné  à  elle  pour  tous  les  moments  de  ma  vie,  je  l'ai  établie  mallresse  de 
mon  existence.  »  11  étudiait,  il  réfléchissait  et  son  esprit  avançait  toujours. 

zélé  de  sa  religion  n'avait  éprouvé  aucun  ralentissement  du  fait  du  chan- 


sité  est  chargée 

dévouement  à  la  jeunesse  déshéritée,  aux  enfants  pauvres  et  aux  jeunes  gens 
des  ateliers.  Au  printemps  il  offrit  au  lycée,  qui  accepta,  de  lui  fournir  un  pré- 
cicateur  pour  la  retraite  de  la  première  Communion  et  il  fit  venir  son  ami,  le 
prieur   du  Couvent  des  Frères-Prêcheurs  à  Paris.  Ce  fut  un  enthousiasme 


80  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

indescriptible;  en  trois  jours  la  maison  tout  entière,  directeurs,  maîtres  et 
élèves,  fut  soulevée  par  cette  parole  forte  et  suave  à  une  hauteur  incompa- 
rable. E.  Bohn,  invité  à  rendre  compte  de  cette  prédication,  en  fit  son  pre- 
mier article  de  journal. 

L'hiver  d'après  personne  ne  le  vit  plus,  il  cachait  dans  la  retraite  les  sérieuses 
douleurs  de  la  plus  grande  crise  morale  de  son  existence,  celle  qui  amena  la 
chute  de  ses  croyances  religieuses.  Nous  touchons  ici  à  des  souffrances  trop 
intimes  pour  y  appuyer.  Mais  plus  les  choses  sont  délicates,  plus  il  faut  mettre 
de  précision  dans  le  peu  qu'on  en  dit.  Voici  donc  sur  ce  point  l'exacte  vérité. 
Il  se  sépara  du  dogme  catholique,  mais  il  resta  croyant  et  chrétien  ;  on  peut 
même  trouver  qu'il  devint  plus  chrétien  que  par  le  passé,  car,  dans  un  chris- 
tianisme individuel  d'une  singulière  puissance,  il  s'attacha  de  toute  la  force  de 
son  âme  à  la  personne  du  Christ  et  à  l'Évangile. 

A  cause  de  sa  santé  de  nouveau  ébranlée,  il  dut  demander  un  congé  d'un  an, 
après  lequel  il  fut  chargé  en  1862  de  la  classe  de  logique  au  lycée  de  Màcon. 
Pendant  que  la  ville  de  Màcon  était  sous  l'impression  d'un  discours  qu'il  avait 
prononcé  sur  la  Solitude,  entendons  la  solitude  morale,  le  recueillement  de 
l'âme  et  qui  avait  eu  un  succès  prodigieux,  on  rétablissait  l'agrégation  de  phi- 
losophie. 11  alla  courir  les  risques  de  ce  concours  où  il  fallait  se  mesurer  à  un 
Lachelier  et  revint  à  Mâcon,  avec  son  titre  d'agrégé,  dans  sa  classe,  à  laquelle 
on  venait  de  restituer  son  nom  de  classe  de  philosophie. 

Quelques  mois  après,  en  janvier  1864,  on  le  nomma  à  Amiens,  où  H  resta  sept 
ans.  Ce  fut  la  période  la  plus  brillante  de  sa  carrière  universitaire. 

Il  trouva  au  lycée  d'Amiens  la  classe  qu'il  souhaitait  depuis  longtemps  :  un 
auditoire  nombreux  dont  il  nous  dit  que  le  seul  aspect  l'enchantait,  et  quelques 
élèves  de  première  qualité.  A  son  arrivée  sa  position  fut  assez  délicate  vis-à- 
vis  de  ses  élèves  auprès  desquels  il  avait  le  grand  tort  de  prendre  la  place  de 
l'excellent  professeur,  plein  de  talent  et  de  zèle  qu'ils  venaient  de  perdre.  Mais, 
sans  leur  faire  oublier  celui  qu'ils  regrettaient  à  si  juste  titre,  il  parvint,  en  s'y 
donnant  tout  entier,  à  gagner  à  son  tour  leur  confiance.  Alors  ils  récoutèrenl 
suspendus  à  ses  lèvres  ;  on  sentait  des  disciples  qui  s'attachent  à  un  maître. 
Pendant  ce  temps  les  élèves  de  Mâcon  le  pleuraient  et  ne  voulaient  pas  être 
consolés  ;  une  lettre  de  l'un  d'eux,  qui  était  tombé  sur  un  fragment  d'une  con- 
férence de  son  ancien  professeur,  nous  montre  ce  chagrin  avec  une  effusion 
touchante  :  «  Je  vois  un  journal;  j'y  lis  votre  nom  :  mon  cœur  bat  bien  fort 
oh  !  oui  bien  fort  ;  je  dévore.  Quelle  joie  pour  moi  de  retrouver  les  idées  de  mon 
maître  chéri  !  Mais,  hélas  !  ce  n'était  qu'un  résumé  de  cette  parole  que  j'aimerais 
tant  entendre  encore!  Et  puis,  et  puis,  cela  je  ne  l'entendrai  pas  de  votre 
bouche.  Oh!  pourquoi  n'étes-vous  plus  à  Mâcon?  Comme  j'irais  vous  entendre 
développer  les  grandes  idées  qui  font  tant  de  bien  et  nous  élèvent  si  haut  !  > 
Quelques-uns  des  jeunes  gens  qui  reçurent  sa  parole  à  cette  date-là  la  gardè- 
rent toujours  et  lui  en  apportèrent  le  témoignage  jusqu'à  sa  mort.  Cestfque  ce 
n'était  pas  un  maître  ordinaire.  Un  jour  il  avait  écrit  :  «  Le  professeur  n'est-il 
pas  apôtre  presque  autant  que  le  prêtre  lui-même?  >  Onentendait  dans  sa  parole, 
qui  sortait  d'une  conviction  si  profonde,  l'accent  particulier  auquel  se  reconnaît 
l'apôtre  11  croyait  à  la  vérité,  et  convaincu  qu'elle  est  dans  tous  les  esprits,  il 
commençait  par  la  cultiver  au  plus  intime  de  lui-même,  puis  il  allait  la  cher- 
cher dans  les  jeunes  intelligences  où  elle  se  cache,  pour  l'y  faire  édore. 
La  philosophie  qui  naissait  de  «  ce  travail  vivant,  de  ce  vrai  travail  de  labou- 


i 


■•sr 


db  l'école  normale 


84 


jeur  occupé  à  féconder  uq  sol  riche  en  semences  de  vérité  »  était  elle-même 
toute  palpitante  de  vie.  C'était  la  philosophie  vivante  de  la  conscience,  celle 
que  Descartes  a  inaugurée  et  que  Maine  de  Biran  a  pratiquée,  celle  qui  s'en- 
fonce dans  les  profondeurs  de  la  conscience  pour  en  ramener  au  grand  jour 
le  moi  vivant  et  le  Dieu  vivant,  celle  qui  pose  en  face  de  toutes  les  fatalités  du 
monde  la  seule  chose  qui  puisse  tenir  tête  aux  fatalités,  la  personne.  Cette 
philosophie,  E.  Bohn,  ranimant  partout  du  souffle  de  l'Évangile,  rélevait  à  la 
région  de  l'amour  où  elle  se  dilatait. 

Un  tel  enseignement  était  à  rétroit  dans  une  classe  de  lycée.  Un  champ  plus 
vaste  ne  tarda  pas  à  lui  être  ouvert.  Amiens,  rivalisant  avec  Paris,  organisa 
des  Lectures  publiques.  E.  Bohn  fut  un  des  premiers  mis  en  avant.  Ce  fut  lui 
qui,  à  la  fin  de  1864,  présenta  les  Lectures  au  public  par  deux  articles  qui 
parurent  dans  le  Journal  d'Amiens,  où,  après  avoir  esquissé  d'un  trait  rapide 
leur  histoire,  il  en  montrait  le  caractère  et  le  rôle  dans  le  temps  présent. 
Chargé  d'une  des  premières  lectures,  il  avait  choisi  un  grand  sujet,  celui  de 
V Ame  humaine  dans  Vhistoire;  celte  leçon  eut  un  succès  éclatant:  salue  à 
rentrée  par  la  foule  qui  emplissait  la  salle  de  l'Hôtel  de  Ville,  religieusement 
écouté  et  couvert  d'applaudissements  par  l'élite  de  la  société  d'Amiens,  à  la 
sortie  accablé  de  félicitations,  le  lendemain  le  Jeune  conférencier  jouissait 
d'une  soudaine  renommée  ;  et  A.  Theuriet,  son  camarade  de  Lorraine,  qui  se 
félicitait  de  l'avoir  rejoint  en  Picardie  pour  assister  à  ce  triomphe,  en  rendait 
compte  dans  un  article  plein  de  poésie.  La  seule  chose  dont  E.  Bohn  fut  content, 
c'est  qu'il  lui  sembla  qu'il  y  avait  eu  des  cœurs  touchés.  Mais  il  est  rare  que 
le  bien  se  produise  sans  que  la  guerre  éclate.  La  ville  d'Amiens  était  livrée  à 
une  influence  ennemie  de  l'Université  ;  la  jalousie  fit  rage  et  on  mena  partout 
une  campagne  contre  les  philosophes.  Le  lecteur  attaqué,  négligeant  de  se 
défendre  lui-même  contre  de  fausses  imputations,  se  contenta,  avec  une  rare 
présence  d'esprit,  de  charger  les  Pères  de  l'Église  de  prendre  la  défense  de 
Platon  rabaissé,  de  la  philosophie  grecque  méprisée  et  de  l'antiquité  païenne 
méconnue.  Les  Pères  gagnèrent  la  cause  avec  éclat.  Une  deuxième  lecture,  sur 
le  sujet  de  Descartes,  accueillie  avec  autant  d'enthousiasme  que  la  première, 
eut  comme  elle  l'honneur  de  provoquer  une  polémique  où  E.  Bohn  jela  un  bel 
article  intitulé  la  Confusion  de  la  religion  et  de  la  philosophie.  Toutes  les 
colères  finirent  par  tomber  devant  la  calme  raison  qui  leur  était  opposée  et  la 
paix  fut  signée. 
L'Académie  d'Amiens  ouvrit  ses  portes  au  brillant  professeur,  qui  y  fit  entrer 
ivec  lui  Y  Aima  parens,  en  prononçant  l'éloge  de  V  Esprit  de  l'éducation  uni- 
versitaire. Le  discours  du  directeur  qui  le  recevait  était  tout  retentissant  des 
Kiccès  de  son  talent';  il  nous  montre  de  quelle  forme  splendide  se  revotai  en 
Uns  leur  saisissante  originalité  les  larges  et  puissantes  idées  du  jeune  phi- 
osophe,  il  nous  fait  sentir  le  souffle  de  l'inspiration  poétique  qui  enlevait  sa 
lensée  jusqu'aux  plus  hautes  régions  où  elle  planait  étincelante,  il  nous  livre 
toutes  les  grâces  de  ce  style  séduisant,  au  charme  de  cette  plume  toujours 
tégante  et  à  l'entraînement  de  celte  parole  ardente,  nous  laissant  tout  pénétrés 
e  l'émotion  qu'elle  communique. 

On  s'expliquera  le  mécontentement  que  manifesta  le  public,  quand  il  apprit 
hiver  suivant  qu'E.  Bohn  ne  se  ferait  pas  entendre  dans  les  séances  de  l'Hôtel 
e  Ville  qui  recommençaient.  Huit  jours  après  que  le  ministre  en  personne, 
.  Duruy,  l'avait  encouragé  à  continuer  dans  la  voie  où  il  s'était  distingué,  il 

6 


3Î  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

avait  reçu  du  ministère  un  ordre  formel  qui  lui  retirait  l'autorisation  de  parier. 
Le  silence  fut  rompu  au  bout  d'un  an,  à  la  distribution  des  prix,  par  un  im- 
portant discours  sur  la  Volonté,  et  l'interdiction  fut  levée.  Puis  comme  si  l'on 
voulait  se  dédommager  d'avoir  été  privé  de  son  éloquente  parole,  on  l'appela 
à  la  porter  devant  deux  auditoires  nouveaux. 

Quoiqu'il  eut  tout  fait  (pour  s'en  défendre,  on  lui  avait  confié  le  cours  de 
littérature  dans  l'enseignement  des  jeunes  filles  qui  s'organisait  à  Amiens  et 
contre  lequel  s'était  levée  une  cabale  qui  tentait  de  le  faire  échouer.  U  Univers 
s'était  mis  de  la  partie,  mais  la  plume  de  Yeuillot  en  rencontra  une  au  Journal 
4' Amiens  qui  sut  plusieurs  fois  de  suite  lui  donner  la  riposte.  Les  jeunes  filles 
et  les  jeunes  femmes,  sans  se  troubler  des  batailles  qui  se  livraient  au  dehors 
à  propos  d'elles,  venaient  chaque  fols  plus  nombreuses  goûter  le  charme  de 
la  littérature,  en  écoutant  ces  leçons,  fécondes  en  larges  aperçus,  en  analyses 
délicates  et  profondes,  en  rapprochements  hardis  et  puissants,  où  le  professeur 
projetait  sur  les  choses  littéraires  toutes  les  lumières  réunies,  celles  de  l'histoire, 
celles  de  l'art,  et  celles  de  la  philosophie.  Le  succès  croissant  de  ce  cours  fit 
redoubler  la  persécution  souterraine  dirigée  contre  lui.  E.  Bonn  alla  droit  son 
chemin.  La  seconde  année,  quand  il  voulut  se  retirer,  ayant  besoin  de  loisir 
pour  un  travail  personnel,  les  sollicitations  les  plus  honorables  vinrent  le 
contraindre  à  continuer. 

Depuis  quelque  temps  déjà  il  revenait  à  ses  oreilles  que  les  Facultés  le 
réclamaient.  En  attendant,  le  recteur  de  Paris,  sur  le  choix  du  ministre,  l'ap- 
pelait trois  années  de  suite  à  la  Sorbonne  pour  y  donner  des  Conférences 
dans  les  Soirées  littéraires.  La  première  fût  faite  sur  Michel-Ange.  E.  Bonn 
offrait  au  public  parisien  la  primeur  de  ses  poésies  qu'il  avait  retrouvées  un 
mois  auparavant  restituées  par  un  texte  italien  récent  dans  leur  authenticité 
et  leur  intégrité.  De  cette  découverte  il  avait  tiré  un  parti  qui  permit  à  sa 
conférence  de  soutenir  à  Paris  le  succès  de  celles  d'Amiens.  La  seconde 
annoncée  sur  Socrate  artiste  fut  empêchée  au  dernier  moment  par  des  raisons 
de  santé.  La  troisième,  qui  eut  lieu  le  17  janvier  1870,  eut  à  triompher,  pour  se 
faire  écouter,  de  la  surexcitation  d'une  salle  à  laquelle  se  communiquait  la  fièvre 
de  la  rue.  Elle  y  réussit,  et,  avec  le  sujet  de  Gœthe,  elle  sut,  aux  rumeurs  de 
la  guerre,  faire  applaudir  la  paix.  Dans  l'intervalle  de  ces  deux  échappées  à  la 
Sorbonne,  E.Bohn  avait  été  élu  à  l'unanimité  directeur  de  l'Académie  d'Amiens. 
Si  nous  avons  indiqué  les  sujets  principaux  traités  par  E.  Bohn  devant  le 
public,  c'est  parce  qu'ils  indiquent  le  grand  mouvement  de  pensée  dont  ce 
déploiement  de  parole  n'était  que  la  manifestation  extérieure.  E.  Bohn  ne 
choisit  pas  ses  sujets;  ils  lui  sont  imposés  par  le  développement  de  son  esprit 
qui  suit  une  marche  continue.  L'objet  de  toutes  ses  études  et  de  toutes  ses 
réflexions  à  Amiens,  c'est  l'âme  humaine  ;  après  avoir  étudié  cette  âme  dans 
l'exercice  de  ses  puissances,  ce  qui  était  l'affaire  de  son  cours  du  lycée,  il 
l'étudié  dans  ses  transformations  successives,  qu'il  suit  à  travers  l'histoire  de 
l'humanité  ou  qu'il  cherche  à  saisir  dans  le  raccourci  énergique  que  présente 
la  vie  de  quelques  individus  supérieurs,  de  manière  à  mettre  en  lumière  la  loi 
du  progrès  de  l'âme.  La  leçon  sur  Y  Ame  humaine  dans  V histoire,  qui  com- 
mence par  nous  faire  apercevoir  l'âme  comme  une  lueur  dans  le  lointain  de 
son  enfance,  nous  en  montre  la  facile  et  riante  jeunesse  à  Athènes  où  elle  de-, 
vient  lumière,  intelligence  et  parole,  puis  la  laborieuse  virilité  à  Rome  où 
est  force  et  volonté,  et  enfin  le  plein  épanouissement  avec  Jésus  qui,  par 


j 


DE  L'KCOLK  HORMJ.LB 


83 


■  sacrifie*,  lui  donne  l'amour.  A  partir  de  lui  l'âme  est  sollicitée  entre  deux  vies 
qui  se  la  disputenl.la  vie  païenne  et  la  vie  chrétienne.  La  Renaissance  chercha 
à  mêler  ces  deux  sèves  et  à  les  Taire  fleurir.  Ces!  cette  grande  lutte  du  natu- 
ralisme et  du  mysticisme,  et  cette  tentative  hardie  de  conciliation  qu'E  Bohn 
étudie  ivec  les  conférences  sur  Descartes,  sur  Michel  Ange  et  sur  Goethe, 
et  il  Irauve  dans  l'existence  de  Goethe  la  réalisation  de  l'idéal  humain,  la  vie 
pleine,  totale  et  harmonieuse. 

La  guerre  vint  tout  interrompre.  Le  patriotisme  de  ce  cœur  vaillant  s  en- 
flamma des  la  première  heure  dans  un  article  qui  portait  fièrement  en  litre  : 
Lti  Lorrain*  de  <S7o,  et  quand  la  garde  nationale  fut  appelée  a  défendre  la  ville 
d'Amiens,  E.  Bohn  dit  adieu  s  sa  jeune  femme  et  à  ses  deux  enfants,  et  parti! 
pour  la  bataille. 

A  la  rentrée  de  IBM,  E.  Bohn  demanda  et  obtint  un  congé,  afin  de  pré] 
ses  loèses.  Ayant  besoin  de  s'appartenir  entièrement,  H  vint  s'installer  à  ht 
campagne  et  dans  ta  solitude.  Il  n'y  rut  dérangé  que  par  la  maladie  qui  pendant 
plus  d'une  année  l'empêcha  de  travailler.  Débarrassé  d'elle,  il  se  mit  à  l'œuvre. 
Cest  de  ce  jour  que  date  ce  qu'il  appelle  le  développement  réfléchi  de  son 
esprit,  succédant  au  développement  spontané  qui  s'était  produit  à  Amiens.  Il 
se  Bt  par  une  série  d'expériences  d'idées  dans  tous  les  domaines.  E.  Liuhn 
travailla  d'abord  sur  le  sujet  de  la  Conscience,  étudiant  celle-ci  dans  la  sine 
des  êtres  où  elle  se  développe.  Il  embrassa  ensuite  le  vaste  sujet  de  la 
Synthèse  qui  devait  leconduire  à  déterminer  la  méthode  générale  en  philoso- 
phie, la  méthode  intégrale,  et  qu'il  commençait  par  envisager  sous  ses  aspects 
multiples,  partant  des  phénomènes  physico-chimiques  et  considérant  la  syn- 
thèse dans  toutes  les  manifestations  de  la  vie  physique,  morale  et  sociale.  Les 
idées  qu'il  s'appliquait  a  dégager  étalent  celles  de  l'unité,  de  la  continuité,  de 
l'harmonie. 

Hais,  pendant  que  sa  pensée  s'exerçait  sur  celte  riche  matière  philosophique, 
élaborant  lentement  les  idées,  il  arriva  qu'au  moment  même  où  sa  thèse  ;iliuit 
sortir  de  ce  laborieux  enfantement,  elle  s'écroula,  et  du  même  coup  démolît 
l'esprit  qui  l'avait  portée  en  lui,  le  faisant  tomber  en  ruines.  Ques'élaii-ii 
passé?  il  s'était  produit  chez  le  philosophe  un  travail  lent  de  dégénérât,  . 
l'avait  éloigne  peu  à  peu  de  la  métaphysique  pour  le  mener  à  la  scieur,'  ; 
c'était  une  conversion  complète  du  subjectif  a  l'objectif.  Son  attitude  en  fec«  de 
ce  désastre  apparent  Tut  simple  et  courageuse:  Il  regarda  les  débris  de  sou 
esprit  qui  gisaient  a  terre,  trouva  que  ce  n'était  pas  trop  de  cinq  années  pour 
en  être  arrivé  a  un  résultat  de  cette  importance,  et  dît  :  >  Maintenant,  il  pagïl 
-de  travailler  è  la  régénération,  de  tout  instaurer,  pensée  et  vie,  par  une 
nouvelle  mètbode  et  sur  une  nouvelle  base.  »  Prenant  pour  programme  cotte 
formule  :  Instavrart  omnia  in  natnra,  il  poussait,  comme  dans  Faust,  ce  cri  : 
fialure  !  Nature  ! 

Il  ferma  le  livre  que,  la  veille  encore,  11  lisait,  assis  au  fond  de  la  gorge  qui 
se  creuse  dans  le  coteau  de  Fontenay;  il  ouvrit  ses  deux  yeux,  ses  ileu* 
oreilles  et  ses  deux  mains  pour  tout  regarder,  tout  écouter  et  tout  toucher  au- 
tour de  lui.  On  le  rencontra  alors  qui  fouillait  le  sol  avec  le  marteau  du 
géologue,  qui  analysait  la  plante  sur  place,  qui  retournait  dans  les  bots 
voisins  la  vase  des  étangs  pour  y  surprendre  le  grouillement  de  la  vie. 
Transportant  des  animaux  dans  une  mare  artificielle  qu'il  avait  raile  dan^  son 
jardin,  il  instituait  sur  eux  une  série  d'observations;  dans  une  mansarde  de  su 


81  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

petite  maison,  il  essayait  des  expériences  de  chimie.  Mais,  tout  philosophe  âgé 
de  quarante  ans  qu'il  était,  il  s'apercevait  qu'en  face  des  choses  de  la  na- 
ture, 11  n'était  qu'un  enfant.  Sans  fausse  honte  il  se  remit  à  l'étude,  et  alla 
demander  aux  maîtres  de  la  science  de  l'introduire  dans  ce  monde  nouveau  ; 
pour  cela,  il  ne  s'adressa  ni  aux  livres  de  seconde  main,  ni  même  à  ceux  de 
première  main  ;  il  approcha  du  savant  lui-même  et  ne  se  contenta  pas  de  re- 
cevoir son  enseignement  dsns  le  cours  où  il  le  donne,  il  pénétra  dans  le 
laboratoire  ;  c'est  ainsi  qu'étant  devenu  d'abord  l'élève,  le  disciple  de 
G.  Bernard,  il  aidait  P.  Bertà  tenir  ranimai  sur  lequel  le  physiologiste  opérait; 
c'est  ainsi  que,  scrutant  ie  tissu  vivant  dans  ses  cellules  les  plus  profondes  avec 
la  même  ardeur  qu'il  avait  mise  jadis  à  scruter  la  conscience  dans  ses  replis 
les  plus  cachés,  il  exerça  son  œil  sur  les  préparations  histologiques  de 
M.  Ranvier,  de  manière  à  devenir  bientôt  très  habile  dans  l'art  du  microscope; 
c'est  ainsi  que,  s'étant  voué  particulièrement  à  l'étude  de  l'embryogénie  où, 
avec  un  rare  instinct  des  destinées  de  la  science,  il  avait  reconnu  tout  de 
suite  qu'est  son  avenir,  la  plupart  du  temps  seul  élève  de  M.  Dareste,  il  vit 
sortir  une  légion  de  monstres  plus  réussis  les  uns  que  les  autres  d'un  nombre 
incalculable  d'œufs  qu'il  cassait  avec  lui.  En  même  temps  il  fréquentait  les  am- 
phithéâtres de  l'École  de  médecine,  les  cliniques  de  la  Salpélrière  et  de  Sainte- 
Anne  ;  il  n'oublia  qu'une  chose,  de  prendre  ses  inscriptions  ;  un  beau  matin,  il 
se  fût  trouvé  médecin...  sans  s'en  douter;  plus  tard,  il  regretta  bien  des  fois 
cette  négl  gence. 

Biais  s'il  ne  rapportait  de  ià  aucun  titre  nouveau,  il  sentait  que  son  esprit  y 
avait  pris  un  développement  viril,  il  en  revenait  absolument  convaincu  qu'il  n'y 
a  qu'une  psychologie  possible,  la  psychologie  scientifique»  objective,  expéri- 
mentale. Et  le  problème  qui  venait  de  se  résoudre  pour  lui  sur  le  terrain  de 
la  psychologie,  il  le  voyait  se  poser  le  même  partout,  et  partout  destiné  à  rece- 
voir la  même  solution  par  le  rétablissement  des  choses  sur  leur  véritable 
base,  la  science.  Mais  s'il  voulait  que  la  science  fût  ramenée  à  sa  place  et 
à  son  rôle,  il  ne  songea  jamais  à  l'interroger  sur  les  vérités  qu'elle  n'a  pas  les 
moyens  d'atteindre  et  que  chacun  reste  libre  d'embrasser  dans  la  foi  à  toutes 
les  possibilités;  jamais  non  plus  il  ne  comprit  qu'on  eût  l'idée  de  faire  prendre 
à  la  science  sur  le  monde  une  domination  qui  serait  une  tyrannie  tout  aussi 
bien  qu'une  autre.  Le  vrai  point  de  vue  universel  restait  toujours  à  ses  yeux 
le  point  de  vue  esthétique,  le  seul  où  tous  les  éléments  naturels  de  la  vie 
puissent  espérer  s'unir  librement  et  se  fondre  dans  une  harmonie  supérieure. 
Pour  conclure  sur  cette  dernière  transformation  de  la  pensée  d'E.  Bohn,  disons, 
que,  détaché  des  dogmes  de  la  métaphysique,  il  garda  l'esprit  philosophique. 

Il  tenta  alors  la  synthèse  de  toutes  les  connaissances  qu'il  avait  acquises 
et  de  toutes  les  idées  qu'il  s'était  formées  pendant  que  son  esprit  avait  accom- 
pli les  trois  phases  de  son  évolution.  Cette  œuvre  d'une  puissante  envergure 
philosophique  se  retrouve  dans  ses  papiers. 

Malheureusement  la  vie  est  plus  difficile  encore  que  la  pensée  à  établir  sur 
une  nouvelle  base.  K.  Bohn  ne  put  franchir  l'obstacle  qui  avait  arrêté  sa  car- 
rière. 11  avait  réédiflé  un  homme  nouveau  sur  l'ancien,  mais  il  n'avait  pas 
refait  ses  thèses;  l'enseignement  supérieur  du  reste  n'était  pas  encore  dispose 
à  cette  date-là  à  faire  bon  accueil  à  la  psychologie  purement  scientifique  qu'il 
lui  eût  apportée.  D'autre  part,  sa  situation  d'esprit  lui  avait  suggéré  des  scru- 
pules de  conscience  qui  lui  faisaient  une  loi  de  ne  pas  reprendre  renseigne* 


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*■•  •  «.  : 


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DK  L'ÉCOLE  NORMALE 


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ment  de  la  philosophie  dans  les  lycées.  Écrivant  à  un  ami,  il  s'en  explique  de 
ta  façon  suivante  :  <  Il  n'y  a  pas  ici  de  sectaire  refusant,  en  vertu  de  croyances 
opposées, d'enseigner  tels  ou  tels  dogmes;  il  y  a  simplement  un  homme  de 
science  lié,  par  cette  conscience  intellectuelle  que  crée  l'évidence  et  qu'on  ne 
peut  violer  plus  que  l'autre,  à  une  méthode  qui  n'a  rien  en  soi  de  subversif 
mais  que  les  programmes  formels  de  l'enseignement  secondaire,  tel  qu'il  est 
constitué  aujourd'hui,  repoussent.  »  Quelques  réflexions  de  lui  retrouvées  ail- 
leurs donnent  à  penser  que,  les  programmes  eussent-ils  été  hors  de  cause,  il 
eût  hésité  encore,  retenu  par  ces  convenances  toutes  morales  qui  tiennent  à 
Pélal  des  consciences,  à  prendre  charge  d'âmes,  entendons  d'âmes  de  jeunes 
gens.  On  lui  indiquait  bien  un  biais  :  présenter  tous  ces  dogmes  comme  l'ex- 
pression de  la  croyance  universelle,  en  se  désintéressant  lui-même  d'une 
adhésion  explicite.  Mais  il  répondait  :  «  Ce  biais  ne  saurait  me  convenir;  je  n'ai 
jamais  pu,  je  ne  pourrai  jamais  prononcer  une  parole  qui  n'ait  la  pleine  appro- 
bation de  ma  conscience.  »  Désirant  vivement  sortir  de  l'inactivité  officielle,  et 
tenant  à  l'enseignement,  parce  que  c'était  la  seule  chose  à  laquelle  il  se  fût 
jamais  reconnu  propre,  il  essaya  à  plusieurs  reprises  d'y  revenir  par  une  autre 
voie  que  celle  de  la  philosophie,  mais,  au  lieu  de  l'y  aider,  on  laissa  son  zélé 
s'immobiliser  dans  un  congé  illimité,  ce  qui  lui  créa  une  existence  très  dure. 
Personne  ne  peut  se  douter  de  toutes  les  souffrances  qui  la  déchirèrent  :  dé- 
sespéré de  ne  pouvoir  se  rendre  utile  par  aucun  service  public,  privé  du  bon- 
heur d'enseigner,  condamné  à  vivre  solitaire  et  séparé  de  ses  amis,  après 
avoir  consenti  sans  hésiter  à  tous  les  sacrifices  que  la  sincérité  de  sa  conscience 
avait  exiués  de  lui,  il  eut  encore  le  chagrin  de  sentir  qu'il  n'avait  pas  été  com- 
pris. H.  Littré  fut  peut-être  le  seul  qui  lui  donna  raison. 

Il  se  regarda  toujours  comme  appartenant  à  l'Université  et  ne  cessa  jamais 
de  compter  sur  un  retour  généreux  de  la  vie  qui  lui  permettrait  de  rentrer 
dans  le  rang  d'où  il  lui  avait  été  si  pénible  de  sortir.  En  tout  cas,  il  avait  la 
ferme  volonté  d'apporter  un  jour  d'une  façon  ou  d'une  autre  quelque  chose 
à  la  communauté;  c'est  dans  cet  espoir  que.  prenant  la  tâche  qui  s'offrait  à  lui, 
l'éducatiou  de  ses  enfants,  il  avait  fait  de  cette  œuvre  privée  une  expérience 
dont  il  attendait  des  résultats  qui  pussent  tôt  ou  tard  lui  donner  quelque  auto- 
rité pour  intervenir  dans  les  questions  de  l'éducation  publique  qu'il  avait  tou 
jours  devant  les  yeux.  Un  recueil  d'observations  très  précieuses  pour  la  psy- 
chologie de  l'enfant  et  de  nombreux  ouvrages  pédagogiques  en  préparation 
forment  la  plus  grande  partie  de  ce  qu'il  a  laissé  d'inédit. 

Si  la  recherche  de  la  vérité  et  l'amour  de  l'éducation  furent  les  deux  passions 
de  cette  vie,  elle  fut  ouverte  à  tout  le  reste  des  choses.  Partout  où  il  avait  été, 
E.  Uohn  avait  voulu  habiter  à  la  campagne,  afin  de  vivre  dans  une  perpétuelle 
communion  avec  la  nature  qu'il  aimait  infiniment.  11  en  comprenait  le  langage 
et  jouissait  de  tous  ses  spectacles.  Marcheur  intrépide,  il  voyageait  à  pied,  le 
sac  au  dos  ;  il  avait  suivi  le  littoral  de  la  Manche,  parcouru  en  tous  sens  le 
Berry  et  le  Maçonnais,  heureux  de  se  rencontrer  ici  avec  Lamartine,  là  avec 
G.  Sand,  et  il  avait  recommencé,  en  prenant  Goethe  pour  compagnon  de  route 
la  campagne  de  1792  en  Argonne.  De  Fontenay-aux-Roses,  il  se  portait  d'un 
versant  à  l'autre  de  la  vallée  de  la  Bièvre,  et  allait  jusqu'à  Port-Royal-des- 
Champs  constater  que  ce  qui  a  manqué  précisément  aux  solitaires,  c'est  la 
beauté  et  la  grâce  que  donne  la  nature.  Pour  entretenir  en  lui  ta  souplesse,  il 
s'était  exercé  un  peu  dans  ..tous  les  métiers,  y  montrant  autant  d'ingéniosité 


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86  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

que  d'adresse  ;  quand  il  quittait  son  cabinet,  c'était  pour  aller  revêtir  une 
blouse  d'ouvrier,  monter  à  son  établi  ou  descendre  à  ses  outils  de  jardinage. 
Il  se  mettait  tout  entier  dans  la  plus  petite  des  choses  qu'il  faisait  et  Ton  était 
surpris  quelquefois  des  hautes  leçons  qu'il  savait  Urer-du  travail  le  plus  vul- 
gaire en  apparence.  11  cherchait  à  embellir  la  vie  par  l'art;  il  aurait  voulu  être 
entouré  de  chefs-d'œuvre  et,  dans  la  mesure  où  il  le  pouvait,  il  ornait  sa  mo- 
deste habitation  qu'il  souhaitait  le  soir  emplie  de  musique,  car  il  était  musicien 
dans  l'ôme.  Si  ce  n'était  trahir  un  secret,  il  faudrait  ajouter  que  dans  l'inti- 
mité son  cœur  s'épanchait  en  de  délicieuses  poésies. 

n  devait  à  cette  variété  qu'il  y  introduisait  de  rendre  sa  vie  agréable 
pour  ceux  qui  avaient  le  bonheur  de  la  partager.  Tout  chez  lui,  le  sérieux,  les 
principes,  savait  prendre  une  aimable  aisance.  Doué  d'un  généreux  besoin 
d'expansion,  il  faisait  profiter  tout  le  monde  autour  de  lui  de  ce  qu'il  savait  et 
de  ce  qu'il  sentait  ;  sa  conversation  si  nourrie  respirait  un  grand  charme  ;  elle 
était  une  des  joies  de  la  vie  en  commun  qu'il  s'appliquait  à  développer,  cherchant 
à  rapprocher  la  famille  de  l'idéal  qu'il  nous  fait  connaître  lui-même  par  ce 
qui  suit  :  «  Je  ne  vois  rien  de  plus  beau  qu'un  groupe  d'Ames  se  soutenant 
mutuellement,  se  soulevant  les  unes  par  les  autres  et  montant  ensemble 
autant  que  faire  se  peut  à  la  perfection  morale.  » 

Mais  ses  belles  et  généreuses  idées  tendaient  à  se  propager  au  delà  de  la 
famille.  Par  la  familiarité  amicale  de  ses  rapports  avec  l'homme  du  peuple,  il 
p.  s'efforçait,  dans  le  rayon  où  pouvait  s'exercer  son  influence,  d'améliorer  l'esprit 

E  et  les  sentiments  ;  par  des  articles  publiés  dans  les  journaux  de  la  localité, 

►»  il  éclairait  d'un  trait  de  lumière  la  discussion  et  rélevait  à  la  hauteur  des 

y  principes  désintéressés  de  la  droite  justice.  Républicain  depuis  1848  et  libéral 

{  en  tout  ordre  de  choses,  il  n'avait  jamais  varié  dans  ses  opinions  qu'il  décla- 

f  rait  hautement. 

La  maladie  vint  bouleverser  les  treize  dernières  années  de  son  existence 

Îsans  qu'il  se  laissât  jamais  accabler  ni  assombrir  par  elle.  Des  crises  où  la 
douleur  était  angoissante  le  prenaient  sans  qu'il  pût  s'y  attendre,  le  laissant 
.  ensuite  quelquefois  pour  des  mois  dans  l'état  de  santé  le  plus  pénible  ;   il  finit 

I  par  ne  plus  pouvoir  sortir.  Son  courage  ne  cessa  d'être  à  la  hauteur  de  l'épreuve 

I  et  il  arriva  à  dominer  le  mal  à  un  point  Incroyable.  Pendant  que  l'artério- 

I  sclérose    accomplissait  prématurément  son  œuvre  de  vieillesse,  il   restait 

jeune.  Jeune  de  figure,  il  étonnait  un  médecin  qui  le  soignait  en  lui  disant  son 
!  âge.  Jeune  d'intelligence,  il  étudiait  toujours,  curieux  de  toutes  les  opinions 

nouvelles,  et  sans  cesse  préoccupé  de  renouveler  chez  lui  celles  qui  en  avaient 
besoin  ;  contrarié  dans  son  travail,  il  se  consolait  de  ne  pas  pouvoir  faire  la 
chose  qu'il  aurait  voulu  en  en  faisant  une  autre  ;  il  gardait  ses  livres  et  son 
crayon  sur  son  lit,  afin  de  profiter  de  la  première  accalmie.  Enfin  il  restait 
jeune  de  cœur,  offrant  aux  siens  une  exquise  fraîcheur  d'affection.  Quand  l'ou- 
ragan d'une  crise  était  calmé,  quelle  sérénité  d'âme  !  et  quelle  suave  douceur 
dans  les  entretiens  avec  ceux  qui  l'entouraient  ï  II  avait  écrit  ceci  de  Pascal 
qu'on  ne  peut  s'empêcher  de  lui  appliquer  :  «  La  maladie,  qui  chez  d'autres  dé- 
veloppe des  sentiments  aigus,  durs  et  repoussants,  chez  lui  développait  des 
sentiments  doux,  tendres,  attirants.  » 

Il  trouvait  une  consolation  à  toutes  ses  souffrances  dans  les  joies  que  lui 
offrait  l'œuvre  de  l'éducation  de  sa  plus  jeune  fille,  qui  réunissait  en  elle  les 
plus  rares  qualités  de  l'intelligence  et  du-  cœur.  Une  maladie,  que  rien  n'avait 


1 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  87 

fait  prévoir,  vint  arracher  à  sa  tendresse  cet  être  charmant.  Le  coup  fut  affreux 
pour  lui,  ii  y  succomba.  Si  nous  soulevons  ici  le  voile  dont  cette  grande  dou- 
leur demande  à  rester  enveloppée,  c'est  que  nous  n'aurions  pas  fait  connaître 
tout  entier  celui  dont  nous  retraçons  la  vie,  si  nous  n'avions  laissé  apercevoir 
de  loin  cette  belle  âme  de  jeune  fille,  cette  âme  de  femme,  épanouie  aux  vi- 
vifiantes clartés  de  l'éducation  que  ce  père  qui  les  aimait  si  parfaitement 
donnait  à  ses  enfants.  Respectant  ie  sentiment  qui  le  faisait  se  révolter  quand 
on  osait  lui  attribuer  plus  de  mérite  qu'il  ne  s'en  reconnaissait  lui-même,  et  ne 
voulant  oublier  aucune  des  influences  qui  se  réunirent  pour  foire  croître  et 
fleurir  cette  plante  rare,  nous  nous  bornerons  à  dire  que  celui  qui  avait 
poursuivi  par  1  effort  et  le  rêve  de  toute  sa  vie  l'idéale  harmonie  de  la  nature 
humaine,  tint  sous  ses  regards  de  père,  de  philosophe  et  d'éducateur  cette 
harmonie  réalisée  en  un  pur  chef-d'œuvre,  et  qu'ayant  vu  cette  merveille 
vivante  lui  échapper,  il  ne  put  faire  autrement  que  de  mourir.  Auparavant 
il  en  avait  fixé  l'image  en  un  Souvenir  mortuaire  qui  fut  sa  dernière  page 
écrite,  page  toute  pénétrée  de  sa  profonde  croyance  à  l'immortalité,  à  l'im- 
mortalité que  crée  l'amour. 

Son  agonie  fut  épouvantable  par  la  violence  des  douleurs  physiques  qu'il  eut 
à  endurer,  mais  magnifique  par  le  calme  avec  lequel,  pendant  plusieurs  jours, 
il  envisagea  la  mort  et  par  la. beauté  des  sentiments  que  son  approche  lui  ins- 
pira. Sa  conscience  s'humiliait  devant  les  siens  dans  le  regret  ému  des  choses 
qu'elle  lui  reprochait.  Son  âme  se  répandait  en  paroles  tendres  par  lesquelles 
il  adoucissait  la  déchirante  douleur  de  quitter  la  compagne  courageuse  et  dé- 
vouée de  sa  vie  d'abnégation  et  de  sacrifice  et  les  enfants  qui  lui  restaient.  ll 
pensait  &  ses  amis,  recommandant  qu'on  leur  fit  connaître  à  quel  point  il  les 
avait  aimés.  Joutes  les  tristesses  de  sa  carrière  brisée  se  firent  sentir  dans  le 
désir  qu'il  exprima  que  sa  robe  de  professeur  recouvrit  son  cercueil.  11  priait, 
et  disait  :  «  Je  veux  qu'on  sache  que  je  meurs  dans  la  foi.  »  Ferme  jusqu'à  la 
fin  dans  ses  convictions,  il  fut  heureux  de  voir,  en  ami  seulement,  le  prêtre 
dévoué  qui  l'avait  aidé  à  faire  le  bonheur  de  sa  chère  enfant  disparue,  et  il  lui 
confia  avec  une  religieuse  émotion  ses  dernières  pensées  ;  s'il  ne  put  rendre  à 
certaines  choses  l'adhésion  qu'il  leur  avait  retirée,  il  fut  en  mourant  ce  qu'il 
avait  été  toute  sa  vie,  un  chrétien;  il  demanda  le  crucifix  et  dit  :  «  Je  l'em- 
brasse comme  un  dernier  acte  de  foi  :  l'amour  dans  la  souffrance.  »  Sur  le  fron- 
ton du  monument  de  famille,  dont  il  venait  de  terminer  ie  projet,  il  faisait  gra- 
ver cette  inscription  prise  dans  les  catacombes  :  âv  àrdiqi. 

Promotion  de  1854.  —  Hervé  (Aimé-Marie-Édouard),  né  à  Saint-Denis  (lie  de 
la  Réunion),  le  29  mai  1835,  décédé  à  Paris,  le  h  janvier  189U. 

La  vie,  très  belle  et  très  pleine,  que  j'ai  à  remettre  sous  des  yeux  amis,  est 
celle  d'un  homme  qui  n'a  guère  appartenu  à  l'École  Normale  ni  à  l'Université, 
puisqu'il  y  était  à  peine  entré  qu'il  les  abandonna  l'une  et  l'autre  sans  retour, 
pour  faire  dans  le  journalisme  et  la  politique  la  glorieuse  école  bulssonnière 
qui  a  illustré  son  nom.  J'expliquerai  dans  un  instant  cette  infidélité,  plus  appa- 
rente que  réelle,  qui  lui  laissa  toujours  le  regret  d'une  union  à  la  fois  désirée 
et  manquée,  mais  je  dois  d'abord  rappeler  en  quelques  mots  les  origines 
d'Edouard  Hervé.  C'est  bien  de  lui  qu'on  peut  dire  qu'il  était  né  d'un  sang 
lorrain  et  breton. 


BS  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Son  père  était  professeur  de  mathématiques  à  Nancy  sous  la  Restauration. 
Voltairien  et  libéral,  comme  beaucoup  d'hommes  de  sa  génération,  cet  uni- 
versitaire crut  sentir  qu'il  était  mal  vu  en  haut  lieu  et  qu'il  n'y  avait  plus  pour 
lui  aucune  chance  d'avancement  dans  la  métropole  ;  aussi  alla-t-il  de  lui-même 
au-devant  d'une  demi-expatriation  en  demandant  une  chaire  dans  la  dernière 
qui  nous  restât  de  nos  colonies  d'Afrique.  Il  y  professa  plusieurs  années  avec 
succès  et  y  laissa»  quand  il  mourut,  la  réputation  d'un  homme  droit,  simple, 
d'une  honnêteté  rigide  et  scrupuleuse  jusqu'à  l'inquiétude;  un  peu  sec  et  froid 
dans  les  relations  ordinaires  de  la  vie.  C'était  en  réalité  un  philosophe  du 
xvnr  siècle  et  de  l'Encyclopédie,  un  fils  de  la  Révolution  et  du  premier 
Empire  qu'il  regardait  comme  issus  l'un  de  l'autre  et  qu'il  ne  séparait  pas  dans 
sa  pensée.  Un  peu  plus  d'élasticité  dans  l'Université  de  M.  de  Fontanes,  ane 
surveillance  un  peu  moins  étroite  sur  l'esprit  public  eussent  donné  une  com- 
plète satisfaction  à  ses  désirs.  Les  facultés  réfléchies  semblent  avoir  été  chez 
lui  plus  développées,  plus  exercées  au  moins  que  les  facultés  imagînatives.  11 
aimait,  il  estimait  surtout  la  science,  la  science  positive  et  appliquée,  il  n'atta- 
chait de  prix  qu'aux  certitudes,  et  cela  était  nécessaire  à  dire  pour  faire 
comprendre  certains  penchants  de  nature,  très  accusés  et  très  persistants  chez 
son  fils. 

Il  avait  épousé  une  personne  qui,  comme  il  arrive  souvent  en  pareil  cas,  s'il 
est  vrai  qu'on  se  rapproche  autant  par  les  oppositions  que  par  les  affinités, 
présentait  avec  lui  un  assez  vif  contraste.  Artiste  distinguée  et  musicienne 
émérite,  M«"  Hervé,  qui  a  vécu  assez  longtemps  pour  voir  l'avenir  justifier  ses 
plus  hautes  ambitions  maternelles,  ajouta  a  l'instruction  de  ses  trois  enfants 
une  part  toute  personnelle  d'agrément,  d'ornement  et  de  goût. 

Quand  elle  revint  en  France,  avec  eux,  après  la  mort  de  son  mari,  Edouard, 
qui  était  l'aîné,  avait  déjà  fait  presque  toutes  ses  classes  à  Saint-Denis.  Il  fut 
mis  en  troisième  au  lycée  Henri  IV  à  la  rentrée  d'octobre  1849,  et,  dès  sa  pre- 
mière rentrée,  il  s'y  distingua,  en  tête  de  sa  division,  par  cette  supériorité  de 
nouveau  venu  qui  attire  la  curiosité  et  excite  quelquefois  la  jalousie  des 
anciens  vainqueurs.  Ils  sentirent  bientôt  qu'ils  avaient  en  lui  un  concurrent 
redoutable,  et  six  mois  ne  s'étaient  pas  écoulés  que  leur  premier  dépit  se  chan- 
geait en  sympathique  et  fraternelle  admiration.  Il  avait  obtenu  au  Concours 
général  un  de  ces  brillants  succès,  qui  deviennent,  dans  un  lycée,  une  gloire 
commune  et  qui  transforment  le  rival  victorieux  en  champion  applaudi. 

On  l'attendait  ainsi  à  chaque  fin  d'année  et  jamais  il  ne  trompa  les  espérances 
qui  reposaient  sur  sa  tête.  11  figure  certainement  avec  Libert,  avec  Raoal 
Frary,  avec  Théodore  Reinach,  et  quelques  autres  favoris  de  la  fortune  scolaire, 
parmi  les  lauréats  qui  ont  plié,  on  peut  le  dire,  sous  le  poids  de  leurs  cou- 
ronnes. Ce  qu'il  importe  d'en  retenir,  c'est  que,  dès  ses  débuts,  il  se  distingua 
des  plus  forts  par  une  rare  et  originale  universalité.  Jamais  on  ne  put  craindre 
que  son  intelligence,  également  ouverte  à  toutes  les  études,  se  repliât,  se 
confinât  dans  quelque  spécialité  préférée,  qui  en  eût  certainement  rétréci  t'en* 
vergure  et  ralenti  l'essor.  Le  thème  grec  et  les  vers  latins  lui  étaient  aussi 
familiers  —  je  dirais  volontiers  aussi  agréables  —  que  la  composition  française 
ou  l'histoire.  Il  n'en  devait  pas  toujours  être  ainsi,  et  l'histoire,  institutrice  des 
nations,  institutrice  peu  écoutée,  allait  bientôt  l'accaparer  pour  toujours.  Mais  à 
ses  débuts,  aucun  exercice  de  classe  ne  lui  était  étranger  ou  indifférent  Son 
esprit  s'attachait  avec  une  égale  facilité  et  un  égal  entrain  aux  diverse! 


DK  L'KCOLR  NORMALE  89 

branches  de  cette  instruction  préparatoire  que  Ton  reçoit  au  collège.  11  les  cul- 
tivait toutes  à  la  fois  sans  négligence  comme  sans  fatigue,  et  il  y  avait  acquis 
une  telle  supériorité  que  son  nom  était  déjà  cité  par  ses  maîtres  avec  des  éloges 
où  il  entrait  je  ne  sais  quelle  conscience  d'une  prochaine  égalité.  Le  fait  est 
qu'ils  ne  le  jugeaient  ni  ne  le  traitaient  plus  seulement  comme  leur  élève,  mais 
comme  l'auxiliaire  indispensable  de  leur  enseignement.  Us  lui  faisaient  répéter 
certaines  leçons  devant  toute  la  classe  et  je  ne  crains  pas  de  dire  qu'on 
n'arrivait  quelquefois  à  les  bien  saisir  —  tant  la  lucidité  de  son  intelligence  et 
la  clarté  de  sa  parole  les  rendaient  sensibles — qu'après  qu'il  les  avait  expliquées. 
S'il  est  permis  de  s'attarder  à  des  souvenirs,  un  peu  familiers  peut-être  pour 
un  obituaire,  je  rappellerai  à  ceux  qui  l'ont  connu,  qu'à  la  Saint-Charlcmagne 
le  proviseur,  qui  était  alors  Alfred  de  Wailly,  le  chargeait  de  composer  les  vers 
sérieux  —  et  aussi  les  vers  macaroniques  —  qui,  avec  le  Champagne  tradi- 
tionnel, constituaient  la  principale  gaité  de  la  fête. 

Ce  fut  surtout  en  1854,  dans  son  année  de  philosophie,  sous  l'excellent 
M.  Gibon,  que  se  révéla  cette  diversité  d'aptitudes.  On  allait  alors  au  Concours 
général  dans  quatre  facultés  :  dissertation  française  (prix  d'honneur),  disser- 
tation latine,  mathématiques  et  physique.  Hervé  eut  le  prix  d'honneur,  le 
premier  prix  de  physique,  le  deuxième  prix  de  mathématiques,  et,  si  je  ne 
me  trompe,  le  troisième  accessit  de  dissertation  latine.  Il  avait  fait  la  sienne 
en  vers,  sorte  de  gageure  qui  nous  remit  en  mémoire  le  tour  de  force  d'un 
certain  Greslou,  célèbre  dans  l'Université  il  y  a  environ  soixante-dix  ans,  et 
qui  avait  résumé  en  hexamètres,  dignes  de  Lucrèce,  toute  la  doctrine  d'Empé- 
docle. 

La  même  année,  Edouard  Hervé  était  reçu  le  premier  à  l'École  Normale,  et 
il  commença,  dams  une  certaine  mesure,  à  s'y  spécialiser.  La  philosophie  et 
l'histoire  l'attiraient  plus  que  la  grammaire  et  les  langues.  La  préférence  qu'il 
«anifesta  dés  lors  pour  elles  lui  valut,  très  marquée,  l'affectueuse  sollicitude 
de  MM.  Saisset  et  Ghéruel.  Malheureusement  le  séjour  de  PÉcolc  Normale  et  — 
il  faut  bien  le  dire  —  la  façon  un  peu  étroite  dont  les  études  y  étaient  conduites 
au  commencement  du  second  Empire  —  j'en  attesterais  au  besoin  le  directeur 
actuel  de  l'École,  M.  Georges  Perrot  —  ne  pouvaient  offrir  que  des  satisfactions 
très  relatives,  môme  à  un  cacique,  surtout  à  un  cacique  libéral  qui  dissimulait, 
sous  une  docilité  apparente,  la  plus  ferme  indépendance  d'esprit.  On  imposait 
aux  élèves  beaucoup  de  petites  règles  et  de  petites  gênes  qu'ils  trouvaient 
fâcheuses  et  offensantes.  Ils  se  révoltaient  surtout  contre  un  enseignement 
systématiquement  rabaissé  et  timide,  où  l'étude  de  l'accentuation  grecque  leur 
semblait  tenir  une  trop  large  place.  Ils  avaient  pour  maître  de  conférences 
latines  un  homme  éminent,  d'une  érudition  universellement  proclamée,  mais 
qui  consacrait  presque  exclusivement  son  cours  —  sur  Térence  !  —  à  établir 
que  denum  était  le  superlatif  de  de.  Trois  élèves  partirent,  trois  sur  quatorze, 
plus  du  cinquième  de  la  promotion.  Hervé  donna  sa  démission  au  mois  de  mai, 
avant  la  fin  de  sa  première  année.  Je  dois  ajouter  que  les  choses  ne  tardèrent 
pas  à  changer  sous  l'impulsion  de  deux  maîtres,  pourtant  bien  différents,  Nisard 
et  Sainte-Beuve,  et  que  l'École  put  reprendre  le  cours  de  ses  glorieuses  des- 
tinées. 

Il  fallait  vivre  !  Chef  de  famille,  protecteur  naturel,  non  seulement  de  sa 
mère  veuve,  mais  d'une  sœur  et  d'un  frère  plus  jeunes  que  lui,  Hervé  se  rendit 
bravement  compte  des  responsabilités  que    lui    imposait  sa  rupture  avec 


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* 


90  ASSOCIATIONÎDES  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'École.  Il  passa  brillamment  sa  licence  et  chercha  ce  qu'on  appelle  des  leçons. 
Il  était  armé  pour  en  trouver.  Jamais  jeune  audacieux  ne  se  lança,  plus  com- 
plètement muni  et  paré,  dans  les  hasards  de  la  vie.  fin  môme  temps  que  ses 
études  classiques  l'avaient  initié  aux  beautés  et  aux  règles  sévères  de  la  grande 
littérature,  son  penchant  personnel  surveillé  et  dirigé  dans  la  maison  mater- 
nelle par  celle  qui  voyait  en  lui  ^espoir  de  toute  une  famille,  l'avait  conduit  à 
donner  aux  arts  d'agrément  le  peu  de  loisirs  que  lui  laissait  le  travail.  Il  Jouait 
bien  du  piano,  il  pouvait  se  risquer,  dans  l'intimité,  sur  le  violon;  môme  la  danse 
et  le  cheval  ne  lui  étaient  pas  inconnus;  enfin, dans  les  années  qui  suivirent  sa 
licence,  il  n'oublia  rien  de  ce  qui  pouvait  faciliter  sa  participation  à  la  grande 
bataille  humaine.  Ainsi  se  révèlent,  dès  la  vingtième  année,  deux  tendances 
parallèles,  et  presque  ennemies  dans  la  conduite  de  cet  ex-Normalien  que  la 
politique  devait  bientôt  accaparer.  Il  finit  par  sacrifier  celle  des  deux  qui  passe 
habituellement  pour  la  moins  sérieuse  ;  mais  l'artiste  et  l'amateur  éclairé  des 
choses  de  l'art  ne  se  résignèrent  jamais,  chez  lui,  à  une  complète  et  définitive 
abdication.  Tout  ce  qu'on  put  obtenir,  c'est  qu'il  apportât  dans  l'étude  acces- 
soire qu'il  en  fit  la  même  réflexion,  la  même  méthode,  je  dirais  volontiers  le 
même  esprit  philosophique  et  doctrinaire  qui,  de  son  adolescence  à  sa  mort, 
caractérisèrent  à  la  fois  ses  distractions  et  ses  travaux. 

Oserai-je  rappeler,  à  cette  occasion,  une  petite  et  inoffensive  aventure  dont 
il  fut  le  héros  ?  Dans  une  promenade  aux  gorges  de  Franchart,  son  cheval 
ayant  butté  sur  une  souche,  prit  peur  et  fit  un  écart.  Surpris  dans  un  de  ces 
|j  moments  où  on  laisse  aller  sa  bête  la  bride  sur  le  cou,  Hervé  sauta  de  sa  selle 

Cet  tomba  sur  l'herbe,  très  lentement,  très  doucement,  par  principes.  Nous 
pensions  qu'il  allait  remonter,  avec  le  même  calme  et  le  même  plaisir.  «  Mais 
H  non  !  dit-il,  un  cheval  qui  a  désarçonné  son  cavalier  connaît  sa  puissance  et  il 

g  ne  faut  pas  provoquer  plus  fort  que  soi  ;  je  regagnerai  Fontainebleau  à  pied!  » 

Cela  peint  l'homme.  11  n'était  déjà  plus  capable  d'une  étourderie,  à  plus  forte 
_  raison  d'une  imprudence. 

I  C'est  à  cette  époque  de  sa  vie  qu'il  enseigna  le  latin  et  l'histoire  à  M.  Casimir 

|  Pépier,   aujourd'hui  président  de  la  République    démissionnaire.    Mais,  en 

|  même  temps,  il  donnait  des  articles  à  plusieurs  journaux,  notamment  à  la  Bttm* 

f  de  V Instruction  publique,  où  l'on  retrouvait  des  traces  de  son  active  collabora- 

i  tion,  et  il  se  lançait  résolument  dans  la  politique  qui  fut  chez  lui,  on  Ta  dit 

■  souvent,  une  vocation  printanière.  Il  possédait,  à  vingt  ans,  toutes  les  qualités 

qu'elle  réclame  et  chacun  lui  prédisait,  de  ce  côté,  le  plus  brillant  avenir,  si  q** 

fataaspera 

Sa  personne  même  y  semblait  appropriée,  autant  que  son  caractère.  Bien  de 
frivole,  rien  de  heurté,  chez  ce  jeune  homme,  '  rien  de  désordonné  dans  son 
attitude  ou  ses  mouvements.  Il  se  contentait  d'aller  son  pas  et  d'exécuter  avec 
modestie  un  dessein  dès  longtemps  arrêté.  II  l'aimait  d'instinct,  cette  politique, 
qui  devait  plus  tard  lui  apporter  tant  de  déceptions  et,  après  avoir  mesuré  les 
chances  qu'elle  lui  offrait,  il  avait  froidement  décidé  d'y  faire  son  chemin. 

Ce  n'était  pas  chose  facile,  à  l'aurore  d'un  régime  qui  était  loin  de} répondre 
à  son  idéal  et  qu'une  évidente  prospérité  matérielle  défendait  alors  contre  l'at- 
taque encore  timide  de  ses  ennemis.  Cependant  Hervé  n'hésita  point  ;  les  réso- 
lutions hardies  n'avaient  rien  pour  l'effrayer.  Sentant  sa  force,  il  n'avait  pas  pris 
la  politique  comme  une  ressource,  mais  comme  un  art  pour  lequel  on  loi 
reconnaissait  une  aptitude  marquée.    11  était,  dès   le  collège,  un   ëphèbe 


! 


\ 


DE  L'ÉGOLB  NORMALE  94 

politique,  un  peu  trop  sérieux  peut-être  pour  son  âge,  étonnant  ses  maîtres  par 
sa  solidité,  les  stupéfiant  de  temps  à  autre  par  ces  éclairs  précurseurs  qui 
font  dire  d'un  écolier  :  «  Il  ira  loin  !  » 

Tandis  que  ses  camarades  ne  songeaient  encore  qu'a  s'amuser,  il  avait  pris 
\i  sur  toutes  les  questions  ;  il  avait  son  opinion  faite  et  ii  n'en  a  pas  changé. 
Peu  de  temps  avant  sa  mort,  il  l'exprimait  sous  cette  forme  à  la  fois  vieille  et 
simple  :  «  L'ordre  et  la  liberté  !  »  La  moitié  de  ce  programme  que  ce  fût  la  pre- 
mière ou  la  seconde,  ne  lui  suffisait  pas  et  il  Ta  déclaré  dans  tous  les  journaux 
où  il  a  écrit.  11  était  pour  la  monarchie  parlementaire  et  pour  la  constitution 
anglaise,  avec  retouches.  Lorsqu'on  nous  parlait  des  grandes  discussions  de 
l'Assemblée  Constituante  et  qu'on  nous  rappelait  que  le  régime  anglais  avait 
alors  chez  nous  trois  partisans  illustres,  Mounier,  Lally-Tollendal  et  Malouet, 
nous  répondions  en  chœur  :  c  Et  Hervé  !  » 

Personne,  même  parmi  les  professeurs  de  politique,  ne  comprenait  aussi 
bien  que  lui  le  mécanisme  de  ce  gouvernement  bizarre  où  se  combinent  sans 
explosion  —  chez  nos  voisins  —  les  explosifs  qui  font  sauter  les  continents.  11 
fallait,  dans  un  couloir  de  l'École  Normale,  l'entendre  parler  de  Guillaume  III, 
des  deux  Pitt,  de  Burke,  de  Fox,  de  Sheridan,  de  Castlereagh,  de  Canning?  de 
Bobert  Peel,  de  Palmerston  et  de  Gladstone. 

Des  idées  si  nettes  et  si  fixes,  quand  elles  ne  sont  point  une  pose,  révèlent 
une  maturité  précoce.  Je  n'en  ai  jamais  vu  d'aussi  hâtive  que  celle  d'Hervé.  Et 
jusqu'à  la  dernière  heure  il  est  resté  lui-môme,  en  face  de  ses  illusions  per- 
dues et  de  ses  espérances  détruites.  Il  a  gardé  sa  foi.  Ma  dernière  conversation 
avec  lui  me  l'a  montré  tel  que  je  le  voyais  à  ses  débuts,  l'Hervé  des  anciens 
jours,  dont  la  voie  semblait  toute  tracée  et  dont  l'avenir  était  devenu  une  sorte  de 
prédiction  banale  dans  la  bouche  de  ses  amis.  Même  fatigué,  môme  courbé  par 
la  maladie,  c'était  toujours  celui  à  qui  nous  prophétisions  une  grande  destinée 
toute  prochaine  ;  celui  dont  nous  proclamions  qu'il  serait,  au  sortir  du  collège, 
minisire  ou  ambassadeur,  plutôt  ambassadeur,  et  qu'il  ne  pouvait  être  autre 
chose,  ni  moins. 

Quarante  ans  ont  passé  sur  cette  camaraderie  qui  se  croyait  clairvoyante,  et 
Hervé  n'a  été  ni  ambassadeur»  ni  ministre,  ni  conseiller  d'Etat,  ni  môme  député; 
c'est  à  peine  s'il  a  été  un  instant  conseiller  municipal,  bientôt  dégoûté  et  rem- 
placé. D'autres  diront,  Us  ont  déjà  dit,  quelle  fut  la  cause  principale  de  cette 
disgrâce  qui  le  poursuivit  dans  tout  le  cours  de  sa  carrière:  ce  n'est  point  mon 
sujet  et  je  reviens  en  arrière  par  delà  ces  quarante  années,  aux  heures  de 
jeunesse  et  d'espoir. 

n  s'essaya  d'abord  dans  les  parlottes,  dites  Conférences,  qui  florissaient  à 
cette  époque  et  qui  offraient  une  manière  de  débouché  à  l'éloquence  parle- 
mentaire comprimée  au  dehors.  Mais  ici  les  dates  ont  leur  importance.  Des 
hommes  de  trente  ans  s'escrimaient  à  la  Conférence  Mole,  leurs  cadets  s'en 
tenaient  à  la  Conférence  La  Bruyère,  plus  modeste  en  apparence  bien  qu'on 
y  abordât  les  plus  graves  problèmes.  Hervé  s'y  fit  très  vite  remarquer  et  en 
AU  le  président,  à  son  tour,  après  les  Desjardins  et  les  Larnac.  En  même 
temps,  il  faisait  dans  cette  pauvre  et  hospitalière  Revue  de  l'Instruction  pu- 
Nique  la  connaissance  de  tous  ces  jeunes  gens  qui  s'étaient  réunis  là  pour 
mettre  en  commun  l'effort  presque  gratuit  de  leur  intelligence  et  de  leur 
plume  :  Rigault,  J.  Weiss,  Prévost-Paradol,  Assollant,  tous  mal  disposés  contre 


92  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

le  second  Empire,  tous  prêts  à  le  combattre,  comme  on  combattait  alors,  avec 
les  plus  fines  armes  de  l'esprit.  La  plupart  avaient  déjà  commencé. 

Plus  circonspect,  sinon  plus  scrupuleux,  et  peu  porté,  de  sa  nature,  à  Top- 
position  systématique,  Hervé  hésitait,  il  déclina  certaines  propositions  avanta- 
geuses qui  lui  vinrent  du  Journal  des  Débats,  et  consentit  môme  à  taire,  pea^ 
dant  un  certain  temps,  la  chronique  bi-mensuelle  de  la  Revue  contemporaine \ 
.qui  ne  pouvait  point  passer  pour  une  ennemie  du  gouvernement.  Celui-ci 
manifestait  alors  —  ses  décrets  de  l8tX)  en  témoignent  —  certaines  velléité» 
de  libéralisme.  Hervé  pensa  qu'il  ne  fallait  point  les  décourager  et  s'appliqua, 
pour  son  compte,  à  en  tirer  parti  en  les  amenante  leur  développement  néces- 
saire. On  peut  dire,  sans  exagération  ni  témérité  qu'il  fut  ainsi  un  des  premiers 
promoteurs  de  la  transformation  politique  qui  se  personnifia  dix  ans  plus 
tard  en  M.  Emile  OUivier. 

Mais,  dans  l'intervalle,  il  s'était  brouillé  avec  l'Empire,  sans  bruit,  sans  éclat, 
comme  il  faisait  toutes  choses  et  ii  était  devenu  un  des  collaborateurs  diri- 
geants de  ce  mémorable  Courrier  du  dimanche,  qui  eut  une  existence  aussi 
éphémère  que  glorieuse.  Cest  de  là  que  partirent  les  traits  les  plus  envenimés 
contre  un  régime  dont  on  ne  voulait  plus  espérer  aucun  progrès  et  que  les 
incohérences  de  la  politique  extérieure  livraient  sans  défense  aux  attaques  de 
toutes  les  oppositions  coalisées.  Au  Courrier  du  dimanche  supprimé  succéda 
le  Journal  de  Paris  dont  Hervé  et  J.  J.  Weiss  se  partagèrent  la  direction.  Il  eut, 
grâce  à  leur  courte  collaboration,  un  succès  de  vogue,  et  survécut  à  l'Empire 
mais  sous  la  direction  unique  d'Hervé,  ses  deux  fondateurs  s'étant  séparés 
au  moment  où  le  programme  libéral  du  cabinet  Emile  OUivier  obtint  de 
J.  J.  Weiss  une  adhésion  et  un  ralliement  auquel  Hervé,  plus  incrédule,  ne 
crut  pas  devoir  s'associer.  Cependant,  le  Vournal  de  Paris,  malgré  son  écla- 
tante réussite,  était  condamné  à  périr. 

La  troisième  République,  née  de  circonstances  tragiques,  venait  de  s'imposer 
à  notre  pays.  Hervé  lui  reprochait  surtout  d'être  sortie  d'une  catastrophe 
nationale  et  d'une  révolution  devant  l'ennemi.  Il  rappelait  sans  cesse  l'exemple 
du  peuple  autrichien  qui,  au  lendemain  de  Sadowa,  s'était  pressé,  plus  loyal  et 
plus  dévoué  que  jamais,  autour  de  son  Empereur.  Certains  épisodes  du  siège  de 
Paris  donnèrent  corps  aux  inquiétudes  que  cette  République  lui  inspirait,  et  à 
travers  celte  fièvre  obsidionale  à  laquelle  s'associait  son  patriotisme,  il  entre- 
vit, avec  son  habituelle  lucidité,  le  prochain  avènement  de  la  Commune. 
Aggravée  pour  lui  par  l'obligation  de  veiller  sur  de  chères  existences  —  sa 
femme  venait  de  lui  donner  une  fille  —  cette  crise  sanglante  lui  apporta  des 
heures  tourmentées  et  périlleuses  pendant  lesquelles  son  courage  flegmatique 
ne  se  démentit  pas  un  seul  instant.  Il  continua  à  diriger  et  à  publier  son  jour- 
nal, malgré  des  menaces  de  mort  suivies  bientôt  d'exécution,  contre. tous  les 
journalistes  que  l'émeute  victorieuse  n'avait  pas  intimidés,  et  ne  quitta  Paris 
qu'à  la  dernière  extrémité,  lorsque  la  certitude  et  l'exaspération  de  la  défaite 
prochaine  transformèrent  les  insurgés  en  incendiaires  et  en  assassins. 

L'ordre  une  fois  rétabli,  il  put  croire  qu'à  la  faveur  du  «  pacte  de  Bordeaux  » 
le  vainqueur  installerait  en  France  un  régime  de  transition  qui  irait  progres- 
sivement de  la  république  provisoire  à  la  monarchie  constitutionnelle.  Mais 
son  illusion  ne  fut  pas  de  longue  durée  ;  il  comprit  vite,  à  certains  mots  et  à 
certains  signes,  la  vraie  pensée  de  M.  Thiers;  il  devina  en  même  temps  celle 
des  ultra-royalistes,  se  rendit  compte  qu'il  y  avait  entre  l'une  et  l'autre  une 


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DE  L'ÉCOLE   NORMALE 


93 


irréductible  antinomie,  et  s'appliqua  dès  lors  à  mettre  ses  amis  en  garde  contre 
des  espérances  qu'il  ne  partageait  plus.  Ce  rut  l'origine  d'un  léger  refroidisse- 
ment entre  Edouard  Hervé  et  quelques  monarchistes  de  marque  ;  la  clair- 
voyance irrite  ceux  qui  ne  veulent  pas  voir. 

L'événement  justifia  bientôt  ses  prévisions.  M.  Thiers  inclina  ostensible- 
ment vers  la  république  définitive  et  ce  ne  furent  pas  seulement  les  ultras  qui 
se  séparèrent  de  lui.  Légitimistes  et  orléanistes,  unis  et  fusionnés  pour  la 
première  fois,  l'attaquèrent  en  masse  compacte  et  le  24  mai  vit  sa  chute. 

Ici  se  produisit  un  assez  curieux  phénomène.  Bien  que  les  amis  et  la  poli- 
tique d'Edouard  Hervé  fussent  décidément  au  pouvoir,  leur  triomphe  momen- 
tané lui  créa  une  foule  de  soucis  et  d'embarras.  11  entendit  rester  le  maître 
dans  son  journal  :  on  lui  en  voulut  de  cette  prétention,  on  lui  suscita  des  con- 
currences, qui  jouirent  de  toutes  les  faveurs  et  le  Journal  de  Paris  se  supprima 
de  lui-même  devant  cette  étrange  hostilité.  Sa  disparition,  plus  heureuse  pour 
Edouard  Hervé  que  son  succès,  le  libéra  de  certaines  ingérences  et,  après 
avoir  donné  au  Journal  de  Genève  quelques  correspondances  qui  firent  sen- 
sation, il  put  enfin  réaliser  son  vœu  le  plus  ancien  et  le  plus  cher  :  fonder  et 
avoir  un  journal  à  lui.  Le  Soleil,  à  un  sou,  vint  au  monde  et  s'empara  pro- 
gressivement d'une  très  grosse  clientèle. 

On  sait  ce  qu'il  fut,  un  journal  royaliste,  mais  indépendant  des  royalistes 
eux-mêmes,  surtout  un  journal  modéré,  libéral,  toujours  courtois  dans  la  con- 
tradiction et  la  polémique,  un  journal  dont  je  ne  dirai  rien  de  trop  en  affirmant 
qu'il  donna  à  toute  la  presse  le  bon  exemple,  aujourd'hui  oublié.  La  réputa- 
tion d'Hervé  s'en  accrut,  l'estime  et  la  considération  universelles  lui  furent 
acquises.  Le  Soleil  prospéra  au  delà  de  tout  ce  qu'on  avait  espéré.  Son  fon- 
dateur devint  un  des  avocats-consultants  de  la  monarchie,  un  conseiller  ferme 
et  fier  sous  son  inaltérable  politesse,  quelquefois  un  conseiller  incommode  à 
force  de  franchise,  toujours  dévoué  de  cœur  et  d'âme,  jamais  complaisant  ni 
flatteur. 

il  ne  marquait  pas  plus  que  de  raison  ses  dissentiments,  encore  moins  ses 
ressentiments.  Discret  et  contenu  par  tempérament  autant  que  par  volonté,  il 
savait  dissimuler  ses  doutes  quand  il  jugeait  superflu  de  les  exprimer.  Seule- 
ment, on  les  devinait  et  il  n'en  fallait  pas  davantage  pour  lui  aliéner,  dans  son 
propre  parti,  les  politiciens  extravagants  qui  croient  tout  facile  et  possible. 

Averti,  par  certaines  affectations  de  froideur  ou  de  raideur,  des  résistances 
que  provoquait  la  sagesse  de  ses  pronostics,  il  se  tint  un  peu  à  l'écart,  se 
bornant  à  donner  dans  Le  Soleil,  ces  consultations  en  quarante  lignes  qui  fai- 
saient autant  d'honneur  à  sa  prévoyance  d'observateur  qu'à  son  talent  d'écri- 
vain, il  fut,  à  cette  époque  de  sa  vie,  le  maître  inconstesté  de  l'article  court, 
du  résumé  définitif  qui  caractérise  une  situation  ou  ferme  une  crise.  Sa 
devise  était  :  brièveté  et  clarté.  Elle  lui  assura,' dans  toute  la  presse,  une  auto- 
rité reconnue  par  ses  adversaires  eux-mêmes  et  qu'il  conserva  jusqu'à  sa 
mort. 

Si  doué  qu'il  fût,  comme  artiste  de  langage  et  de  plume,  il  ne  voulait  pas 
qu'on  mit  dans  un  article  politique  trop  de  littérature,  ni  même  trop  de  cha- 
leur. 11  se  défiait,  en  pareille  matière,  autant  de  l'éloquence  que  de  la  poésie. 
Il  soutenait  que  toute  image  déformait  et  dénaturait  la  pensée,  l'altérait  en  tout 
cas,  la  livrait  au  lecteur  nécessairement  excessive  ou  diminuée,  lui  ôtaii  de  sa 
justesse  ou  de  sa  force.  Ce  culte  de  l'idée  toute  seule  et  toute  nue,  mais  avec 


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94  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


ses  contours  et  ses  nuances,  fut  vite  apprécié  à  sa  valeur,  et  l'Académie  fran- 
çaise le  dédommagea  des  déceptions  politiques  d'un  parti  dont  il  partagea  les 
disgrâces,  sans  en  avoir  partagé  les  fautes. 

Une  très  brillante  élection  lui  assura  le  fauteuil  du  duc  de  Noailles.  Son  dis- 
cours de  réception  est  une  des  pages  les  plus  délicates  qu'on  ait  écrites  sur 
M—  de  Maintenon  et  sur  son  panégyriste.  M.  Maxime  Ducamp,  qui  lui  répon- 
dit, mit  très  haut  son  bagage  de  journaliste  et  ses  études  d'historien  réunies 
en  un  volume  sous  ce  titre  modeste  :  Une  page  de  l'histoire  d'Angleterre, 
suivi  bientôt  de  la  Crise  irlandaise  qu'il  publia  étant  déjà  académicien. 
11  eut  l'occasion  de  faire,  quelques  années  plus  tard,  le  rapport  annuel  sur 
l^ft  les  prix,  de  vertu,  et  rarement  la  vertu  a  trouvé  un  interprète  mieux  qualifié 

h^i  pour  en  signaler  les  avantages  et  en  célébrer  les  mérites. 

*  Mais  déjà  la  maladie  l'avait  louché.  On  remarquait  en  lui,  sous  son  calme 

^  apparent,  des  indices  d'une  nervosité  surexcitée  sans  doute  par  la  violence 

■►  qu'il  se  faisait  pour  la  dominer  ou  la  contenir.  La  nature  lui  avait  donné  un 

-^  caractère  concentré,  dont  il  dut  souffrir  dans  cette  dernière  période  de  sa  vie. 

ÇJ  ll  s'était  fait  une  loi  de  ne  jamais  se  livrer  qu'à  demi,  même  dans  le  plus  sûr 

Ci  commerce  de  l'amitié,  laissant  à  l'affection  clairvoyante  le  soin  de  deviner  ce 

_•  qu'il  aimait  mieux  ne  pas  dire,  et  lui  sachant  gré  d'ailleurs  quand  elle  avait 

2J  deviné  juste. 

Ç*  11  fut  entouré  des  soins  les  plus  assidus  et  les  plus  tendres.  Sa  femme  el  ses 

^1  deux  enfants  se  multiplièrent  autour  de  lui,  avec  un  dévouement  attentif  dont 

B  l'ingéniosité  lui  fit  longtemps  illusion  à  lui-même.  lis  raccompagnèrent  dans 

tous  les  pèlerinages  de  santé  que  prescrivirent  les  médecins.  Mais  ni  le  doux 
tf  climat  de  la  Vendée,  ni  un  essai  de  cure  en  Allemagne  ne  purent  avoir  raison 

tdcs  crises  arthritiques  qui  menaçaient   périodiquement  sa  vie.  Après  une 
légère  amélioration  qui  leur  avait  presque  rendu  l'espérance,  le  mal  remonta, 
9  le  cœur  se  prit  —  ce  cœur  qui  avait  toujours  été  si  vraiment  généreux  —  et  il 

expira  à  Paris,  entre  leurs  bras,  le  4  janvier  de  l'année  dernière.  Il  montra, 

J  jusqu'à  ses  derniers  moments,  le  courage  du  philosophe  qui  s'est  senti  con- 

damné depuis  longtemps  et  pour  qui  la  mort  n'a  jamais  été  une  inquiétude. 

Le  jour  de  ses  obsèques,  quelques  journaux  amis  se  posèrent  une  question  : 
cet  homme,  auquel  ni  la  fortune  ni  les  honneurs  ne  manquèrent  et  qui  avait 
si  grandement  honoré  sa  profession,  avait-il  bien  rempli  sa  destinée  ?  On  crut 
|  pouvoir  dire  qu'il  s'était  arrêté  à  moitié  chemin  dans  sa  marche  et  qu'il  n'avait 

pas  servi  son  pays  comme  il  l'eût  voulu  el  comme  H  le  méritait.  C'est  évidem- 
ment dans  lés  grandes  charges  de  la  politique  qu'il  s'y  fût  employé  ;  mais  les 
événements  le  trahirent. 

Lorsqu'il  sortit  de  l'École,  l'Empire  autoritaire  ne  pouvait  l'attirer,  il  se  tint 
à  l'écart,  déflani  sans  provocation.  Lorsque  ce  même  Empire  se  proclama 
libéral,  la  plupart  de  ses  amis  y  entrèrent.  C'était  le  temps  où  M.  Thiers  mon- 
trant du  doigt  les  ministres,  dans  l'hémicycle  du  Corps  législatif  s'écriait  avec 
conviction  :  «  Mes  opinions  sont  assises  sur  ces  bancs  !  »  On  offrit  à  Edouard 
Hervé  la  préfecture  de  Bordeaux  ;  il  la  refusa,  croyant  peu  au  lendemain.  Puis 
vint  la  République,  la  République  de  son  parti  et  de  ses  amis  ;  mais  là  encore, 
il  se  heurta,  je  l'ai  dit,  à  des  préventions,  à  des  hostilités  même,  qui  le  décou- 
ragèrent de  la  politique  active,  pour  laquelle  il  semblait  né.  A  cette  République 
en  succéda  une  autre  dont  tout  son  passé  lui  interdisait  l'entrée,  et  c'est  ainsi 
que  se  perdirent,  sans  donner  tout  leur  fruit,  des  facultés  exceptionnelles  dont 


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DR  L'ÉCOLE  NORMALE    4  95 

Antimite  connaissait  retendue  et  dont  le  grand  public  commençait  à  soup- 
çonner la  valeur. 

En  réalité,  la  lutte  des  intérêts  et  des  passions  n'avait  pas  laissé  beaucoup 
d'illusions  à  ce  spectateur  sans  parti-pris  qui  avait  pour  premier  principe  de 
ne  jamais  s'en  faire  accroire  à  lui-môme.  Il  ne  voulait  pas  être  dupe  de  ses 
préférences  personnelles,  et  quoiqu'il  tint  fermement  pour  la  monarchie  libé- 
rale, peut-être,  dans  le  secret  de  son  âme,  avait-il  fini  par  mettre  la  liberté 
au-dessus  de  la  monarchie.  Je  me  persuade  qu'il  les  considérait  comme  insé- 
parables ;  mais  je  ne  puis  oublier  qu'à  une  époque  lointaine,  lorsqu'il  cherchait 
encore  sa  voie,  ou  plutôt,  lorsque  l'ayant  déjà  trouvée,  il  rêvait  aux  moyens 
de  la  suivre,  sans  déviation  ni  erreur,  il  n'avait  admis,  pour  tout  ornement, 
dans  son  cabinet  de  travail,  qu'une  lithographie  exemplaire  :  c'était  le  portrait 
de  Washington. 

A.  Claviau. 

Promotion  de  1855.  —  Tarattb,  né  à  Metz  le  23  septembre  1833,  décédé 
àEvreux  le  5  décembre  1899. 

Issu  d'une  famille  universitaire  et  d'origine  lorraine,  dont  le  souvenir  est 
encore  vivant  et  honoré  dans  la  malheureuse  ville,  Taratte  fut  dirigé  par  son 
père  vers  la  carrière  de  l'enseignement.  11  fit  ses  débuts  en  1854,  à  l'âge  de 
vingt  et  un  ans  comme  professeur  adjoint  de  mathématiques  au  lycée  de 
Bourges.  Mais  élevant  plus  haut  son  ambition,  il  entra  à  l'École  Normale  en  1855. 
Après  de  courts  séjours  aux  lycées  de  Laval  et  de  Bar-ie-Duc,  reçu  agrégé  de 
mathématiques  en  1861,  il  fut  alors  nommé  professeur  au  lycée  d'Evreux.  C'est 
dans  cette  ville  qu'il  devait  parcourir  tout  le  reste  de  sa  carrière,  goûter  les 
joies  de  la  famille,  et  boire  aussi  aux  coupes  amères. 

En  1873,  il  perdit  la  compagne  à  laquelle  il  s'était  uni  neuf  ans  auparavant, 
et  sur  lui  retomba  la  tâche  d'élever  ses  quatre  jeunes  enfants.  Il  s'y  consacra 
de  toute  son  âme,  en  même  temps  qu'aux  devoirs  de  sa  chaire,  et  cette  famille 
devînt  l'honneur  et  la  parure  du  déclin  de  sa  vie. 

Mais  une  autre  grande  douleur  lui  était  réservée.  Un  de  ses  fils,  sorti  de 
l'École  Polytechnique,  lieutenant  d'artillerie,  se  fit  un  devoir  de  prendre  part  à 
l'expédition  de  Madagascar.  Nous  le  vîmes  partir  plein  de  joie  et  d'espérance  ; 
mais  toute  cette  flamme  généreuse  devait  s'éteindre  dans  les  marais  de 
Majunga.  Frappé  à  mort  par  la  maladie,  sans  même  avoir  vu  le  feu  de  l'ennemi, 
le  brillant  officier  n'eut  pas  la  triste  joie  de  finir  au  milieu  des  siens.  Il  succomba 
sur  le  bateau  qui  le  ramenait  en  France,  et  il  dort  aujourd'hui  son  dernier 
sommeil  au  fond  des  mers. 

Profondément  atteint  par  cette  catastrophe,  séparé  successivement  de  tous 
ses  enfants  qui  se  dispersèrent  suivant  la  commune  et  inexorable  loi,  Emile 
Taratte  connut  une  vie  austère  et  retirée.  D'une  bonté,  d'une  douceur,  d'une 
indulgence  pour  tous  qui  ne  s'est  jamais  démentie,  son  humeur  avait  pris  la 
teinte  mélancolique  que  les  événements  lui  avaient  apportée.  11  a  trouvé  sa  con- 
solation dans  l'accomplissement  scrupuleux  de  ses  devoirs  de  professeur,  dans 
l'amour  des  siens,  dans  l'espérance,  aujourd'hui  réalisée,  de  voir  un  de  ses  fils  con- 
tinuer sa  mission  universitaire  et  les  vieilles  traditions  de  sa  famille,  et  aussi  dans 
la  haute  estime  où  l'ont  tenu  ses  collègues  et  ses  concitoyens.  Appelé  par  le 
suffrage  des  uns  et  des  autres  au  Conseil  académique  de  Caen  et  au  Conseil 
municipal  d'Évreux,  il  a  justifié  l'attente  de  tous  dans  l'accomplissement  de  ces 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


mandats.  S'il  a  joui  pendant  peu  d'années  de  sa  retraite  universitaire,  il  eut  du 
moins  ce  bonheur  de  disparaître  brusquement,  sans  souffrance,  sans  passer  par 
les  maux  et  les  déchéances  de  la  vieillesse. 

Porcbon. 


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Promotion  de  1861.  —  Nbyrenbuf  (Vincent),  né  à  Brioude  le  2  avril  1841, 
décédé  à  Cacn  le  21  juin  1899. 

Neyreneuf  appartenait  à  une  famille  universitaire.  Son  père,  qui  était  prin- 
cipal de  collège,  le  fit  entrer,  aussitôt  bachelier,  comme  maître-répétiteur  au 
collège  de  Tournon.  Élèves  et  surveillant  différaient  à  peine  d'âge  :  c'était  une  dif- 
ficulté de  plus  dans  une  situation  difficile  par  elle-même, où  les  meilleurs  esprits 
courent  risque  de  se  décourager  et  de  s'aigrir.  Les  hautes  qualités  de  Ney- 
reneuf le  préservèrent  du  double  danger;  il  était  dès  lors  armé  de  cette  belle 
humeur  inaltérable,  l'un  des  dons  les  plus  heureux  de  son  caractère,  et  la 
plus  sûre  défense  contre  les  petites  misères  de  la  vie. 

11  vint  ensuite  à  Paris  achever  ses  études  dans  une  des  grandes  institutions 
du  Marais  qui  faisaient  la  force  du  lycée  Charlemagnc.  Il  y  rencontra  Jenot 
qui  se  préparait,  comme  lui,  à  l'École  Normale;  les  relations  de  bonne  camara- 
derie, nouées  entre  eux,  se  resserrèrent  encore  à  l'École  et  formèrent  une 
amitié  solide  et  durable  que  les  hasards  de  l'existence  ne  purent  affaiblir. 

Depuis  le  temps  lointain  déjà  où  nous  longions  gaiement  ensemble  la  rue 
d'Ulm,  pourquoi  me  fut- il  donné  si  rarement  de  revoir  ce  joyeux  visage  au 
rire  communicatif,  de  serrer  cette  main  loyale,  toujours  amicalement  tendue? 
Tant  d'exubérance  de  santé  physique  et  morale  pour  aboutir  à  une  fin  si 
brusque  1  La  nouvelle  de  sa  mort  frappa  d'un  douloureux  élonnement  tous 
ceux  qui  l'aimaient,  autant  dire  tous  ceux  qui  Pavaient  connu. 

Nous  surtout,  ses  camarades  d'École,  qui  lui  tenions  par  des  liens  si  chers, 
nous  déplorions  la  disparition  de  l'ami  dont  la  constante  gaieté  avait  charmé 
nos  années  de  vie  commune.  Nous  savions,  mieux  que  personne,  quel  cœur 
délicat  battait  sous,  cette  robuste  enveloppe,  et  de  quelle  bonté  intérieure  ce 
sourire  accueillant  était  le  reflet. 

A  sa  sortie  de  l'Ecole,  Neyreneuf  enseigna  la  physique  successivement  aux 
lycées  de  Vendôme  (1864),  de  Besançon  (1865),  de  Nevers  (1867)  et  enfin  au 
lycée  de  Caen  (1869).  Peu  de  temps  après  il  épousait  la  fille  du  savant  doyen 
de  la  Faculté  des  sciences,  Isidore  Pierre,  qui  a  laissé  un  nom  illustre  dans  la 
science.  Caen  devint  ainsi  sa  patrie  d'élection  ;  et,  s'il  la  quitta  quelques  mois 
pour  aller  à  la  Faculté  de  Grenoble  (1879),  il  y  revint  bientôt  avec  bonheur 
pour  s'y  fixer  jusqu'à  la  fin  de  ses  jours. 

C'est  à  Caen  que  Neyreneuf  avait  composé  «  sur  le  rôle,  dans  les  phéno- 
mènes électriques  des  substances  isolantes  en  contact  avec  des  corps  conduc- 
teurs »,  sa  thèse  de  doctorat  soutenue  avec  succès  devant  la  Faculté  des 
sciences  de  Paris  en  juin  1875.  On  y  remarquait  déjà  les  qualités  d'observation 
ingénieuse  et  de  prudente  expérimentation  qui  devaient  distinguer  ses 
travaux. 

Professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen  pendant  vingt  ans 
(1879-1899),  Neyreneuf  y  remplit  à  la  perfection  tous  les  devoirs  de  son  noble 
métier  :  l'enseignement  public,  l'éducation  consciencieuse  de  ses  élèves  ei 
les  recherches  personnelles  se  partageaient  son  labeur. 


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DE  L'ÉCOLK  NORMALE  97 

L'esprit  à  la  fois  très  solide  et  très  fin  de  Neyrcneuf  faisait  de  lui  un  excel- 
lent maître  :  ses  leçons  vives,  nettes,  substantielles  unissaient  à  la  sûreté  de 
la  doctrine  l'agrément  de  la  forme.  Ses  auditeurs  l'appréciaient  fort  et  lui 
savaient  gré  du  soin  qu'il  prenait  pour  les  tenir  au  courant  des  acquisitions 
nouvelles  d'une  science  en  perpétuelle  et  rapide  évolution. 

Plein  de  sollicitude  pour  ses  élèves,  Neyreneuf  dirigeait  leurs  efforts,  sur- 
veillait leurs  progrès  et  s'attachait  surtout  à  leur  apprendre  ce  qui  importe  le 
pins,  la  manière  de  travailler.  Que  de  témoignages  touchants  sont  venus 
après  sa  mort  se  joindre  à  l'hommage  de  la  foule  qui  suivait  pieusement  son  cer- 
cueil, et  ont  apporté  à  sa  famille  les  preuves  émues  du  bien  si  largement  fait 
par  celui  qu'elle  pleure  I 

Les  recherches  personnelles  de  Neyreneuf  s'étendirent  à  plusieurs  ques- 
tions d'un  grand  intérêt.  Plus  de  soixante  notes  ou  mémoires,  publiés  dans  les 
Comptes  rendus  de  V Académie  des  Sciences,  dans  les  Annales  de  Chimie  et  de 
Physique,  dans  le  Journal  de  Physique,  dans  les  Mémoires  de  l'Académie 
de  Caen,  dans  le  Bulletin  de  Société  linnéenne  de  Normandie,  attestent  son 
activité  scientifique.  Elle  s'est  particulièrement  appliquée  à  l'électricité  qui  lui 
inspira  le  sujet  de  sa  thèse  (Ann.  de  Chim.  et  de  Phys.,  5«  série,  tome  V; 
1875),  aux  flammes  dont  il  étudia  en  détail  certaines  propriétés  curieuses  et  à 
l'acoustique  pour  laquelle  il  gardait  une  véritable  prédilection  :  il  y  trouva  la 
matière  de  ses  plus  importants  mémoires. 

Au  cours  de  ses  études  sur  les  flammes  {Ann.  de  Chim.  et  de  Phys., 
5e  série,  tome  XXV  ;  1882),  il  fut  conduit  à  réaliser  une  flamme  sensible 
remarquablement  simple.  Tyndall  avait  mis  en  évidence  la  sensibilité  des 
flammes  à  certaines  vibrations  sonores  et  il  avait  montré  le  parti  que  Ton  en 
pouvait  tirer  dans  mainte  investigation.  La  flamme  que  Neyrcneuf  réussit  à 
obtenir  avec  un  vulgaire  bec  Bunsen  présente  une  sensibilité  et  une  cons- 
tance qui  en  font  un  réaclif  acoustique  précieux. 

U  mesura  les  distances  auxquelles  la  flamme  cessait  d'être  rabattue  par  les 
vibrations  émanant  d'une  source  donnée  et  différemment  transmises.  Il  étudia 
ainsi  {Ann.  de  Chim.  et  de  Phys.,  6e  série,  XXtl;  1891)  la  propagation  du 
son  dans  des  tuyaux  cylindriques  étroits,  ou  mieux,  comme  il  le  dit,  l'écoule- 
ment du  son  par  ces  tuyaux,  le  phénomène  obéissant  à  la  loi  qu'a  établie 
Poiseuille  pour  l'écoulement  des  fluides  par  les  tuyaux  capillaires. 

Dans  de  nouvelles  recherches  sur  les  flammes  [Ann.  de  Chim.  et  de  Phys,, 
6*  série,  XVIII  ;  1689),  Neyreneuf  prouva  que  le  tuyau  de  caoutchouc  amenant 
le  gaz  à  la  petite  flamme  d'un  harmonica  chimique  est  le  siège  de  vibrations 
tout  comme  un  tuyau  ouvert,  et  que,  selon  le  point  où  on  le  pince,  on  obtient  le 
son  fondamental  de  l'harmonica  ou  le  silence.  Si  le  gaz  arrive  par  un  piston 
creux  à  l'intérieur  d'un  cylindre  en  verre,  muni  d'un  ajutage  au  bout  duquel 
brûle  la  flamme,  l'expérience  devient  plus  facile  et  plus  instructive,  l'harmo- 
nica pouvant  rendre  alors  l'octave  grave  et  même  la  double  oclave  grave  du 
son  fondamental  et  la  flamme  présentant  des  stratifications  caractéristiques. 

En  utilisant  les  vibrations  produites  dans  le  tuyau  porte-vent  d'une  anche 
libre,  Neyreneuf  effectua  une  série  d'expériences  (Ann.  de  Chim.  et  de  Pays,, 
6*  série,  IX  ;  1886)  sur  l'importante  question  de  la  vitesse  du  son  dans  les 
vapeurs,  expériences  qui  avec  les  vapeurs  inflammables  d'élher  ou  d'alcool 
offraient  de  réelles  difficultés. 

Neyrcneuf  étudia  encore  les  vibrations  des  membranes  [Ann.  de  Chim.  et 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


de  Pays.,  6«  série,  XIII;  1888),  ainsi  que  les  vibrations  circulaires  des  cordes 
{Mémoires  de  l'Acad.  de  Oaen\  1896).  Il  effectua  eniin  une  longue  série  de 
recherches  expérimentales  sur  les  tuyaux  sonores  [Ann.  de  Chim.  et  de 
Pays.,  7«  série,  V;  1895;  X»;  1897;  et  XVI;  avril  1899). 

Ce  fut  son  dernier  travail.  La  maiadie,  qui  le  terrassa  tout  à  coup,  l'enleva 
peu  après.  Fin  brutale,  mais  heureuse.  Ii  est  mort  assez  tôt  pour  n'être  frappé 
d'aucune  de  ces  pertes  cruelles  qui  sont  comme  la  rançon  de  la  vieillesse. 
Ses  jours  s'écoulèrent  paisibles  dans  la  douce  intimité  du  foyer  domestique  : 
il  avait  une  femme  charmante,  dévouée,  aussi  distinguée  de  cœur  que 
d'esprit  ;  ses  nombreux  cnfanls  faisaient  sa  joie  et  son  orgueil  ;  il  était  en- 
touré de  vieux  amis  tels  que  Gasté  et  Zcvort,  ses  anciens  camarades  d'École. 
Il  goûta  jusqu'au  bout  le  bonheur  que  l'on  peut  connaître  en  ce  monde,  celui 
que  donnent  l'élude  et  la  famille,  les  seules  sources  de  félicité  humaine  où 
ce  sage  ait  voulu  puiser. 

Jules  Viollk. 


Promotion  de  1862.  —  Pellerin  (Arthur-Théophile-Pierre),  né  le  19  avril  1843, 
à  Basse-Goulaine  (Loire-Inférieure),  décédé  en  1898. 

11  fit  ses  études  au  lycée  de  Nantes,  et  fut  successivement  élève  à  l'École 
Normale  1862-65,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  Napoléon  111,  à  Baslia, 
1865-66,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Nîmes,  1866-67,  chargé  de 
cours  de  physique  au  lycée  de  Rennes,  sept.  1867-mai  1868,  professeur  de 
physique  au  lycée  de  Rennes,  mai  1868-déc.  1868,  professeur  de  physique  au 
lycée  de  Bourges,  déc.  1868-sept.  1871,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Avi- 
gnon, sept.  1871 -avril  1873. 

En  1873,  ayant  hérité  de  ses  parenls  une  certaine  fortune,  il  donna  sa 
démission  et  vint  habiter  à  Nantes,  où  il  comptait  de  nombreux  amis.  En 
avril  1876,  il  fut  chargé  du  cours  de  physique  à  l'École  de  plein  exercice  de 
médecine  et  de  pharmacie,  qui  venait  d'être  organisée,  et  conserva  cette  fonc- 
tion jusqu'en  1883.  Très  intelligent,  mais  d'un  tour  d'esprit  quelque  peu  para- 
doxal, doué  d'un  esprit  d'analyse  qu'il  poussait  à  un  degré  peut-être  excessif, 
Pellerin,  grâce  à  son  extrême  bonté  et  à  sa  parfaite  aménité,  était  bien  vu  de 
tous;  toujours  prêt  à  obliger,  il  ne  craignit  pas  d'exposer  sa  fortune  pour 
rendre  service  à  des  amis  et  vit  ainsi  ses  dernières  années  attristées  par  des 
embarras  financiers.  Il  avait  été  adjoint  au  Maire  de  Nantes  de  1881  à  1885, 
et  venait  d'être  nommé  Directeur  du  Jardin  des  Plantes  (1898)  lorsque  la  mort 
l'emporta. 

Promotion  de  1864.  —  Lusson  (John-Frederic),  né  le  29  novembre  1839  à 
Niort,  décédé  à  La  Rochelle,  le  30  juillet  1899. 

Son  père,  professeur  au  lycée  de  Niort,  avait  épousé  fort  jeune  une  jeune 
fille  anglaise,  Cécile  Collier,  dont  la  famille  était  venue  chercher  en  France  un 
climat  plus  doux.  De  là  ce  prénom  de  forme  anglaise,  de  là  aussi  quelques 
traits  de  physionomie  et  d'extérieur,  quelques  traits  aussi  de  caractère,  très 
connus  de  ceux  qui  l'ont  fréquenté  et  qui,  du  reste,  n'étaient  qu'à  son 
honneur. 

Il  fit  toutes  ses  études  au  «  Collège  Royal  •  et  au  «  Lycée  »  de  Niort  avec 
cette  application  tranquille  et  peu  hâtive  qui  fut  la  sienne  pendant  toute  sa  vie. 


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de  l'école  normale  99 

Jamais  Lusson  n'a  perdu  son  temps;  Jamais  il  n'a  eu  la  prétention  de  le 
dévorer.  II  fut,  à  vingt  ans,  pourvu  des  fonctions  de  maître  d'études  au  collège 
de  Cosnes-sur-Loire.  Moins  d'une  année  après,  il  fut  appelé  au  même  titre  au 
lycée  de  Poitiers  et  il  y  resta  trois  ans,  très  attaché  h  ses  devoirs  et  se  pré- 
parant, avec  le  soin  minutieux  qu'il  apportait  à  tout,  aux  examens  de  l'École 
Normale. 

Mes  premiers  souvenirs  de  lui  remontent  à  cette  époque.  C'était  un  grand 
jeune  homme,  très  aimable  déjà,  très  agréable  causeur,  d'une  élégance  sobre 
mais  surveillée  et  irréprochable,  méthodique,  consciencieux,  mais  sans 
raideur  et  d'une  grande  aisance  au  contraire  en  quelque  société  qu'il  se 
trouvât  et  de  quelque  soin  qu'il  fût  chargé.  Son  proviseur  d'alors  mettait 
dans  les  notes  relatives  au  jeune  répétiteur  les  lignes  suivantes  :  «  M.  Lusson 
est  doué  d'excellentes  qualités.  Il  a  de  la  douceur  et  de  la  fermeté  dans  le 
caractère.  Il  dirige  fort  bien  ses  élèves,  dont  il  se  fait  aimer  et  respecter.  Il 
est  animé  des  meilleures  intentions  et  je  crois  qu'il  pourra  faire  plus  tard  un 
tsceîleiU  professeur...  »  L'événement  n'a  nullement  démenti  ce  pronostic, 
que  mon  père,  professeur  alors  à  Poitiers,  portait  de  son  côté  sans  hésitation. 
D  aimait  fort  le  jeune  maître  d'études,  qui  n'était  pas  de  ceux  qui  évitent  les 
professeurs,  soit  par  timidité,  soit  par  un  sentiment  moins  humble.  Il  causait 
souvent  avec  Lusson  soit  sous  les  ombrages  de  la  promenade  de  Blossac,  soit 
dans  les  environs  de  Poitiers,  qui  sont  charmants.  Je  les  entends  encore 
devisant  des  avantages  et  des  charmes  du  professorat.  C'était  très  sérieux  : 
«...  Et  puis  il  y  a  les  vacances  »,  ajoutait  le  jeune  maître  d'études,  très  gra- 
vement, pour  jeter  la  note  gaie  ;  et  ce  fut  toujours  sa  manière,  un  peu  britan- 
nique, de  la  jeter. 

En  1863,  Lusson  obtint  de  se  faire  nommer  au  lycée  Saint-Louis  pour  pousser 
•lus  vivement  qu'il  n'avait  fait  jusque-là  la  préparation  à  l'École  Normale.  Son 
proviseur  du  lycée  Saint-Louis  rendait  de  lui  le  même  témoignage  que  celui 
du  lycée  de  Poitiers  :  «  Je  certifie  que  M.  Lusson  s'acquitte  parfaitement  de 
ses  (onctions  de  maître-répétiteur;  qu'il  est  studieux,  très  bien  élevé,  respecté 
des  élèves  et  qu'il  a  toute  l'aptitude  morale  aux  fonctions  de  l'enseignement.  » 

Lusson  fut  nommé  élève  de  l'Ecole  Normale  supérieure,  le  il  août  1864.  Il 
était  temps.  Lusson  ne  s'est  jamais  pressé  ;  mais  il  ne  s'est  jamais  laissé 
mettre  en  retard  d'une  façon  fâcheuse.  Il  était  l'homme  qui  arrive  à  temps; 
mais  qui  use  toujours  de  tout  le  temps  auquel  il  a  droit. 

Les  trois  années  d'École  accomplies,  sans  qu'il  crût  nécessaire  de  se  faire 
recevoir  agrégé  juste  au  sortir  de  l'école,  car  la  vie  est  longue,  il  fut  nommé 
chargé  de  cours  au  lycée  de  La  Rochelle.  U  était  très  satisfait  de  cette  nomi- 
nation. Passant  à  Poitiers  pour  se  rendre  h  son  poste,  il  me  disait  qu'il  ne 
souhaitait  rien  que  d'y  rester.  Je  n'en  crus  pas  un  mot.  Je  ne  savais  pas  encore 
a  que]  vrai  sage  j'avais  affaire.  U  devait  y  rester  jusqu'à  sa  retraite  et  jusqu'à 
u  mort.  Lusson  était  l'homme  d'un  seul  poste,  et  jamais  le  désir  de  voir  et 
tourneur  inquiète  ne  le  tourmentèrent. 

Il  réussit  du  premier  coup  à  souhait.  11  aimait  son  métier,  il  aimait  sa 
science,  jusqu'à  trouver  un  plaisir  physique,  me  disait-il,  aux  manipulations 
de  physique  et  de  chimie  qu'il  faisait  avec  une  précise  lenteur  et  une  adresse 
élégante,  de  ses  mains  longues  et  soignées.  Je  le  retrouvai  trois  ans  après, 
ayant  été  nommé  chargé  de  cours,  moi-même,  au  lycée  de  La  Rochelle.  Pro- 
fesseur très  apprécié,  il  était  un  camarade  charmant.  Littéralement,  il  était 


H 


400  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLKVBS 

Pâme  douce,  conciliante  et  agréablement  malicieuse  de  nos  réunions.  Déjà  il 
était  très  recherché  des  salons  rochellois  et  en  était  l'agrément,  et  n'était  pas 
sans  contribuer  à  leur  bon  ton  comme  à  leur  élégance. 

Avec  son  application  tranquille,  mais  réelle  sous  son  apparente  nonchalance, 
il  s'était  fait  recevoir  agrégé  en  1871.  «  11  suffit  de  l'être  è  trente  ans,  nous 
disait-il  avec  douceur.  Il  n'est  pas  ridicule  de  l'être  avant;  mais  c'est  peut-être 
un  peu  indiscret.  »  Il  ne  se  portait  pas  de  lui-même  aux  excès  de  travail  ;  mais 
on  le  fit  travailler.  On  lui  demanda  des  conférences.  11  en  lit,  qui,  je  m'en 
souviens,  étaient  charmantes.  Il  alternait,  à  l'Hôtel  de  Ville,  avec  Fringnet, 
avec  Laugeron,  professeur  d'histoire,  maintenant  à  la  retraite,  et  il  fallait 
reconnaître  que  la  parole  du  physicien  était  tout  aussi  littéraire  que  celle  du 
brillant  professeur  de  rhétorique  et  du  grave  et  chaleureux  professeur  d'his- 
toire. C'était  le  bon  temps.  Moi,  j'écoutais;  ce  fut  un  rôle  que  j'aimais  toujours. 
Je  n'ai  pas  pu  le  garder  indéfiniment.  Je  regrette  assez  souvent  mon  métier 
•  d'auditeur  de  Lusson  à  l'Hôtel  de  Ville  de  La  Rochelle.  D'aucun  métier  je  ne 

Bme  suis  acquitté  aussi  consciencieusement  et  aussi  agréablement  que  de 
celui-là. 
Y**.  Aux  conférences  s'ajouta  une  autre  œuvre  qu'également  on  imposa  à  sa 

pto&  modestie  et  à  son  détachement.  Il  créa  le  laboratoire  municipal  d'analyses  de 

^ê  la  ville  de  La  Rochelle,  institution  trop  nécessaire  en  cette  ville  de  commerce 

fr**  et  qui  lui  manquait.  11  fut,  de  plus,  chargé  de  la  direction  du  Jardin  botanique, 

1^  sans  compter  la  présidence  de  la  Société  des  sciences  naturelles  de  la  Cba- 

S  rente-Inférieure,  et  les  fonctions  de  membre  du  bureau  d'administration  du 

lycée  et  les  fonctions  de  membre  du  bureau  d'administration  des  Écoles 
normales  primaires,  etc.  Le  travail  ne  lui  manquait  pas  et  c'est  à  cela  qu'il 

tj  faut  attribuer  qu'il  n'ait  donné  aucune  publication.  11  se  dépensait  en  choses 

d'utilité  pratique  et  actuelle.  Personne  ne  saurait  lui  en  faire  un  reproche. 

**  11  vivait  ainsi,  infiniment  aimé  de  ses  élèves,  de  ses  collègues,  de  ses  com- 

patriotes et  très  populaire  dans  une  ville  où  tout  ce  qui  n'est  pas  né  très 

Y  exactement  dans  le  pays  même  est  assez  difficilement  adopté  et,  à  l'ordinaire, 

#  passe  indéfiniment  pour  étranger.  Il  aurait  pu  être  conseiller  municipal  et 

même  général,  peut-être  plus  s'il  l'avait,  même  modérément,  désiré.  Mais  il  était 
passionné  de  modération  et  fanatique  en  fait  de  détachement.  Il  se  trouvait 
plus  que  suffisamment  occupé  par  ses  multiples  fonctions  scientifiques.  Il  me 
disait  :  «  On  m'a  mis  déjà  de  trop  de  choses.  Je  suis  l'homme  le  moins  bruyant 
du  monde,  et  l'on  m'a  fait  homme-orchestre.  »  Il  ne  demandait  rien  et  refusait 
toujours  quelque  chose.  Revenant  de  La  Rochelle,  M.  le  recteur  Chaigoet  disait 
à  la  sœur  du  peu  ambitieux  professeur  :  «  J'ai  marqué  d'une  pierre  blanche  le 
I  jour  où  j'ai  fait  la  connaissance  de  M.  Lusson  et  où  j'ai  rencontré  un  fonction- 

naire content  de  son  sort  et  qui  ne  m'a  rien  demandé.  »  M.  Margottet,  un  des 
successeurs  de  M.  Chaignet  du  rectorat  de  Poitiers  et  bon  connaisseur  en 
choses  de  sciences  aurait  désiré  qu'une  récompense  éclatante  eût  suivi  la 
création  du  laboratoire  municipal  et  surtout  le'  résultat  difficile  que  Lusson 
avait  obtenu  en  vulgarisant  les  notions  scientifiques  et  en  les  faisant  pénétrer 
dans  le  cerveau  des  paysans  de  l'Aunis.  Mais  Lusson  désirait-il  lui-même  être 
décoré  de  la  Légion  d'honneur?  En  tous  cas  je  gagerais  bien  qu'il  n'a  jamais 
fait  pour  l'être  le  commencement  même  d'une  démarche.  L'estime  profonde 
de  ses  chefs  et  de  tous  ceux  qui  l'entouraient  lui  suffisait. 
Il  lui  suffisait  de  savoir  que  son  nom  était  connu  du  monde  scientifique  et 


DE  L'ÉCOLU  NORMALE 


401 


cité  dans  l'Académie  de  Poitiers  avec  éloge  et  j'ajouterai  avec  reconnaissance. 
0  jouissait  de  celte  considération  toute  particulière  où  se  confondent  l'estime 
pour  le  caractère  et  l'estime  pour  le  talent  et  qui  constitue  ce  que  les  Anglais 
appellent  une  respectabilité.  Je  trouve  dans  une  lettre  du  proviseur  de  La 
Rochelle  à  la  sœur  de  Lusson  un  mot  qui  n'a  rien  de  banal  et  qui  caractérise  au 
plus  juste  ce  que  fut  Lusson  en  sa  tranquille  et  douce  maturité  :  «  Lusson  et 
moi  nous  nous  sommes  connus  jeunes  encore  et  j'ai  été  son  collègue  avant 
d'être  son  chef,  et  je  puis  dire  que  dans  nos  conversations  nous  n'avons  jamais 
touché  à  des  sujets  frivoles  ;  nos  entretiens  n'ont  jamais  fait  qu'élever  nos 
pensées;  nous  ne  nous  sommes  jamais  quittés  qu'en  nous  estimant  davan- 
tage. > 

Quel  délicieux  vieillard  il  aurait  fait!  Il  était  de  ceux  qui  ont  été  créés  pour 
réhabiliter  la  vieillesse.  Je  ne  sais  quel  sort,  plus  cruel  pour  nous  que  pour 
lui,  ne  Ta  pas  voulu.  Je  le  vis  à  Poitiers  aux  vacances  de  Pâques  de  1898 
exactement  à  la  môme  place  où,  trente  et  un  ans  auparavant,  il  m'annonçait 
joyeusement  sa  nomination  à  La  Rochelle.  Cette  fois  il  m'annonçait  qu'il 
venait  de  prendre  son  premier  congé  et  qu'il  allait  à  Paris  consulter  les 
médecins.  Il  ne  me  semblait  pas  malade.  Ces  grands  maigres  toujours  pâles 
font  illusion.  Ils  ne  sont  pas  très  différents  d'eux-mêmes  jusqu'au  moment  où 
ils  succombent  Nous  fîmes,  je  m'en  souviens,  le  voyage  de  Paris  ensemble.  Il 
n'était  pas  triste.  11  me  parlait  de  ses  voyages  en  Suisse,  en  Italie,  au  Tyrol. 
il  ajoutait  :  «  Je  n'en  ferai  plus  *  ;  mais  sans  amertume  et  semblait  ne  faire 
allusion  qu'à  l'âge  du  repos  qui  commençait  à  venir. 

Mais  il  était  frappé  très  profondément.  L'été  de  1898  fut  terrible.  On  crut 
plusieurs  fois  sa  dernière  heure  venue.  Il  se  releva.  Aux  vacances  de  1898  je 
fus  pour  le  voir  en  son  pavillon  du  jardin  public  de  La  Rochelle.  Il  était  sorti. 
Jamais  je  ne  fus  si  heureux  de  ne  pas  trouver  chez  lui  quelqu'un  que  j'allais 
voir.  Je  promis  de  revenir.  11  me  At  une  bonne  surprise  et  une  grande  joie;  ce 
fut  lui  qui  vint,  à  Chatelaillon,  à  10  kilomètres  de  son  laboratoire  et  qui  fit 
avec  moi  une  promenade  d'une  grosse  demi-heure,  comme  un  grand  garçon. 

Et  il  était  toujours  élégant,  gracieux,  d'une  propreté  étincelante  et  soignée 
minutieusement  dans  tout  le  détail  de  son  extérieur,  sans  la  moindre  note  de 
faste  criard.  Toujours  le  gentleman  irréprochable.  Et  il  était  gai.  Il  racontait 
son  agonie,  car  il  avait  été  jusque-là,  avec  bonne  humeur  et  avec  humour  et 
comme  quoi  il  s'était  confessé,  avait  fait  pénitence  et  avait  reçu  l'extrême 
onction  «  le  tout  sans  s'en  apercevoir  ».  A  quoi  je  répondais  par  le  mot  du 
courtisan  à  M—  de  Maintenons  «  Ce  n'est  pas  pour  rien  qu'on  revient  de  si 
loin.  » 

Je  le  croyais  et  lui  promettais  sans  complaisance  vingt  ans  de  retraite  bien 
gagnés.  Il  retomba.  11  traîna  tout  l'hiver  de  1898,  se  ranima  un  peu  au  prin- 
temps de  1899,  fit  une  nouvelle  rechute  qui  devait  être  la  dernière.  Il  se  savait 
condamné  et  gardait  un  calme  souriant,  correct  envers  la  mort,  comme  11 
l'avait  élé  en  toutes  choses  pendant  toute  sa  vie  et  l'ayant  vue  de  trop  prés 
pour  ne  pas  la  voir  revenir  avec  tranquillité  et  une  sorte  de  résignation 
hospitalière. 

H  s'éteignit  le  30  juillet  1899,  à  l'époque  si  souvent  joyeuse  où  le  labeur 
«chevé,  il  s'était  si  souvent  préparé  à  partir  pour  les  voyages  d'où  l'on  revient. 
U  avait  soixante  ans  moins  trois  mois.  11  n'avait  pas  l'air  de  les  avoir.  Le 
temps  avait  respecté  sa  tête  grave,  spirituelle  et  fine.  Il  est  parti  tout  entier, 


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''t. 


402 


ASSOCIATION  DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 


sans  aucune  de  ces  dégradations  physiques  et  intellectuelles  auxquelles  il 
eût  été  très  sensible.  Peut-être  trouva-t-il  la  doslinée  correcte  et  courtoise  à 
son  égard.  Elle  a  été  dure  pour  nous  qui  l'aimions  tendrement  et  qui  l'eussions 
caressé  et  choyé  dans  les  années  de  retraite  et  de  repos  où  il  eût  encore  fait 
si  douce  et  aimable  figure.  §on  souvenir  reste  parmi  ceux  qui  Tout  connu 
comme  celui  d'un  des  plus  gracieux  modèles  du  professeur  instruit  et  du 
vulgarisateur  patient,  qui  est  en  même  temps  un  homme  du  meilleur  monde. 

Emile  Faguet. 


Promotion  de  1865.  —  Dubois  (Edmond-Victor-François),  né  à  Douai,  le 
16  décembre  1843,  décédé  à  Amiens,  le  12  décembre  1899. 

Après  de  très  brillantes  études  au  Lycée  de  Douai  (1852-1863)  et  au  Lycée 
Charlemagne  (1863-1865)  Edmond  Dubois,  entrait  à  l'Ecole  Normale  supérieure 
dans  la  section  des  sciences,  il  débuta  dans  l'enseignement  à  Philippeville 
puis  fut  appelé  à  Agen.  Quelques  années  plus  tard,  il  devenait  agrégé  des 
sciences  physiques  et  naturelles  au  concours  de  1873. 

J'ai  connu  Dubois  à  l'agrégation.  Il  fit  une  leçon  de  physique  absolument  re- 
marquable. Il  avait  à  parler  de  «  l'Induction  ».  Au  lieu  de  faire  comme  tant 
d'autres  une  leçon  savante,  Dubois  se  borna  à  répéter  la  leçon  qu'il  avait  faite 
quelque  temps  auparavant  à  ses  élèves  du  lycée  d'Agen;  presque  avec  les 
mêmes  appareils  ou  plutôt  avec  des  appareils  qu'il  arrangeait  et  modifiait 
lui-même,  et  l'expérience  élégamment  faite  arrivait  toujours  juste  à  point.  Si 
l'on  ajoute  à  celte  grande  habileté  d'expérimentateur,  une  diction  nette  et  précise, 
on  se  fera  une  idée  de  ce  qu'était  Dubois  comme  professeur.  Ce  qu'il  fut  au 
concours  d'agrégation,  il  le  fut  toute  sa  vie,  et  cela  explique  le  succès  de  son 
enseignement. 

C'est  de  cette  époque  que  dale  entre  nous  une  amitié  qui  ne  s'est  jamais 
altérée.  Tout  nous  rapprochait  d'ailleurs.  Nous  étions  presque  du  même  pays, 
nous  avions  fait  nos  études  au  même  lycée,  et  tous  deux,  nous  aimions  à  parler 
de  nos  brouillards  et  de  notre  vieux  lycée  de  Douai.  Nous  devions  nous  revoir 
souvent.  Le  6  décembre  1874,  Dubois  était  nommé  professeur  au  lycée 
d'Amiens  quelques  années  plus  tard,  je  revenais  moi-même  dans  le  Nord,  cl 
tous  les  ans,  au  moment  des  examens,  nous  avions  l'occasion  de  passer 
quelques  bonnes  journées  ensemble. 

Tous  ceux  qui,  comme  moi,  ont  vécu  avec  Dubois,  ont  pu  apprécier  sa  bonté 
et  la  délicatesse  de  ses  sentiments,  c'était  un  caractère  droit,  absolument 
honnête,  d'un  dévouement  sans  bornes  pour  ses  amis.  Il  aimait  l'École  Normale, 
il  aimait  l'Université,  il  aimait  son  lycée  d'Amiens  où  il  devait  passer  toute  sa 
vie,  bornant  son  ambition  à  être  un  bon  professeur,  tout  dévoué  à  ses  élèves, 
heureux  de  leurs  succès  et  aimant  à  les  suivre,  à  les  encourager  et  à  les 
conseiller. 

Cette  touchante  unité  de  vie,  qui  n'est  pas  rare  dans  l'Université,  n'était  point 
chez  Dubois,  l'effet  d'une  sorte  d'habilude  ;  il  était  attaché  à  Amiens,  pour  tout 
le  bien  qu'il  y  faisait. 

Il  est  peu  de  familles  dans  Amiens,  qui  n'aient,  à  un  titre  quelconque,  profité 
de  son  savoir,  soit  au  lycée,  où  il  enseigna  pendant  vingt-cinq  ans,  soit  à  l'École 
normale  de  jeunes  filles,  soit  aux  cours  de  l'Hôtel  de  Ville  qui  devaient  aboutir 


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DM  L'ÉCOLE  NORMALE  403 

sa  Lycée  de  Jeunes  Filles,  soit  aux  cours  municipaux  où  il  professa  pendant 
dix-sept  ans,  soit  enfin  à  l'École  de  Médecine  et  de  Pharmacie. 

Partout,  il  fut  au-dessus  de  sa  tâche;  partout  il  se  dépensait  sans  compter 
ne  ménageant  ni  sa  peine,  ni  son  temps,  ni  môme  sa  santé. 

En  dehors  de  l'Université,  Dubois  participait  aux  travaux  de  l'Académie 
d'Amiens  qui  avait  tenu  à  honneur  de  l'admettre  dans  son  sein.  11  était  de  plus 
administrateur  de  la  Caisse  d'Épargne,  où  il  remplissait  ses  fonctions  avec  un 
zèle  assidu  et  une  compétence  remarquable. 

On  conçoit  qu'avec  une  vie  aussi  remplie,  Dubois  ail  peu  écrit.  11  nous  laisse 
cependant,  un  Traité  de  Physique,  où  l'on  retrouve  les  qualités  du  professeur 
et  quelques  opuscules  d'acoustique  et  d'optique,  se  rapportant  à  des  points 
difficiles  du  cours.  Quelques  discours  et  quelques  conférences  nous  montrent 
ce  qu'aurait  pu  être  Dubois  s'il  avait  tourné  son  activité  vers  les  recherches 
originales.  Son  discours  de  réception  à  l'Académie  sur  La  Vie  est  un  modèle 
d'élégance  littéraire,  car  Dubois  était  un  lettré,  ayant  le  goût  des  choses  de 
l'esprit,  et  ayant  puisé  ce  goût  dans  de  fortes  et  solides  études  littéraires. 

Danois  était  depuis  longtemps  officier  de  l'instruction  publique;  il  avait 
obtenu  récemment  une  promotion  dans  la  classe  supérieure.  Nous  désirions 
tous  pour  lui  une  récompense  plus  élevée  et  notre  pauvre  ami  nous  quitte 
juste  au  moment  où  une  loi  plus  libérale  va  permettre  à  l'Administration  de 
récompenser  plus  dignement  des  services  comme  les  siens. 

11  y  a  six  semaines,  j'étais  à  Amiens,  où  nous  faisions  à  l'École  de 
Médecine,  les  examens  du  P.-C.-N.  Le  soir,  nous  nous  réunissions  chez 
Dubois.  Quelle  joie,  quelle  gaieté,  que  de  tendresses  réciproques  !  C'était 
le  bonheur  rêvé.  Pourquoi  faut-il  qu'un  coup  de  foudre  ait  détruit  un  pareil 
bonheur  et  brisé  le  cœur  d'une  femme  et  de  trois  jeunes  filles  qui  avaient 
mis  en  Dubois  toute  leur  vie 

Le  mardi,  12  décembre,  Dubois,  avait  fait  sa  classe  comme  à  l'ordinaire,  de 

deux  à  quatre  heures  et  fait  des  interrogations  de  quatre  à  cinq.  H  rentre  chez  lui 

tout  heureux  de  préparer  pour  les  siens  une  ytite  réunion  intime;  quelques 

minutes  après,  il  n'était  plus.  Brutalement   frappé,   il   n'avait  pu  donner  à 

toiles  qu'il  aimait  tant,  ni  un  dernier  regard,  ni  une  dernière  bénédiction. 

On  dit  que  sous  la  menace  d'une  catastrophe  soudaine  ou  d'un  grand  danger 

on  peut,  en  quelques  instants,  revoir  son  existence  toute  entière.  S'il  en  est 

ainsi,  Dubois,  a  pu  mourir  avec  la  conscience  du  devoir  accompli,  et  le  calme 

que  donne  une  vie  d'honneur  et  de  travail.  Que  ce  soit  là  la  consolation 

suprême  de  celles  qui  pleurent  l'ami  que  nous  avons  perdu.  Qu'elles  sachent 

aussi  que  dans  le  cœur  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu,  son  souvenir  ne  s'effacera 

jamais. 

B.-C  Damien. 


Promotion  de  1867.  —  Rouard  (Gabriel),  né  aux  Sables-d'Olonne  (Vendée),  le 
9  novembre  1846,  décédé  à  Toulouse,  le  19  décembre  1899. 

La  vie  de  notre  camarade  Rouard  ne  fut  point  de  celles  qui,  par  l'éclat  ou 
la  variété  des  événements  qui  les  remplissent,  provoquent  l'attention  ou 
fixent  la  curiosité.  Bien  peu  au  contraire  furent  plus  simples,  plus  modestes  et 
plus  cachées.  Et  cependant,  pour  ceux  qui  purent  la  connaître,  il  en  est  peu 
où  se  montre  mieux  la  supériorité  morale  d'une  âme  en  lutte  avec  les  misères 


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V,*    T- 


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ASSOCIATION    DUS   ANCIENS   BLfiYKS 


physiques  ou  les  tristesses  de  la  vie.  Ce  fut  cette  vaillance  tranquille,  prête  à 
tous  les  devoirs  ou  à  tous  les  sacrifices,  qui  fit  la  beauté  et  l'unité  de  cette 
vie  ;  mais,  si  les  rares  événements  qui  la  traversèrent  tiennent  en  quelques 
lignes,  il  semble  que  l'histoire  intime  de  ce  modeste  et  de  ce  silencieux, 
pleine  cependant  de  nobles  enseignements,  perdrait  quelque  chose  de  son 
prix  à  être  livrée  au  grand  jour  de  la  publicité. 

Rouard  appartenait  à. une  famille  des  plus  modestes.  Son  père,  ouvrier  à 
l'arsenal  de  Toulouse,  fut  tué  en  préparant  un  feu  d'artifice  pour  la  fête  du 
15  août:  il  laissait  une  veuve,  un  fils  et  deux  filles.  Des  personnes  charitables 
s'intéressèrent  au  jeune  Gabriel,  dont  la  vie  commençait  sous  de  tristes 
auspices.  Placé  au  lycée  de  Toulouse,  il  s'y  distingua  aussitôt  par  son  appli- 
cation, par  sa  force  de  volonté  et  par  le  sérieux  de  son  caractère.  Lorsqu'il  fut 
sur  le  point  de  terminer  ses  études,  ses  maîtres  songèrent  pour  lui  à  l'Ecole 
Normale.  Mais  un  séjour  à  Paris  leur  sembla  indispensable,  et  M-e  Rouard,  qui 
luttait  courageusement  pour  faire  vivre  sa  famille,  était  dans  l'impossibilité  de 
subvenir  aux  frais  nécessaires.  Un  hasard  heureux  lui  vint  en  aide.  Le  Direc- 
teur du  Collège  Sainte-Barbe,  ayant  entendu  parler  des  succès  et  des  aptitudes 
du  jeune  Toulousain,  lui  offrit  une  bourse  d'études,  qui  fut  acceptée  avec 
reconnaissance.  Le  succès  toutefois  ne  fut  pas  immédiat.  Rouard  échoua  tout 
d'abord  aux  examens  d'entrée  de  l'École.  Il  revint  doue  auprès  de  sa  mère, 
sollicita  et  obtint,  le  1"  octobre  1866,  une  place  «  d'aspirant  répétiteur  auxiliaire  » 
au  lycée  de  Toulouse;  mais,  à  la  fin  de  cette  môme  année  scolaire,  et  à 
quelques  jours  d'intervalle,  il  était  reçu  licencié  es  lettres  et  élève  de  l'École 
Normale. 

Il  montra  à  l'Ecole  les  mêmes  qualités  dont  il  avait  fait  preuve  jusque-là,  et 
que  Ton  devait  retrouver  chez  lui,  fortifiées  par  l'habitude,  jusqu'à  sa  mort. 
Parmi  ses  camarades  de  promotion,  que  tant  d'événements  tragiques  vinrent 
distraire  et  arracher  à  la  tranquillité  ordinaire  des  éludes,  il  fut  des  plus  labo- 
rieux, des  plus  constamment  appliqués  à  la  tâche  quotidienne,  à  la  préparation 
d<j  la  carrière  future.  Les  élises  grammaticales  convenaient  à  son  esprit 
réfléchi,  méthodique  et  patient:  il  devint  bientôt  et  resta  l'un  des  disciples  les 
plus  fidèles  de  l'incomparable  maître  que  fut  M.  Thurol.  Mais  son  labeur  obstiné 
ne  pouvait  le  rendre  insensible  à  ce  qui  se  passait  au  dehors.  Les  événements, 
qui  se  précipitaient,  l'arrachèrent  à  ses  études.  La  guerre  éclata  au  moment 
même  où  le  concours  d'agrégation  allait  s'ouvrir.  Paris  était  menacé  d'un 
siège  :  Rouard  n'hésita  pas,  et,  sourd  à  l'appel  de  sa  famille,  il  contracta,  le 
10  août  1870,   un  engagement  pour  la  durée  de  la  guerre.  H  retrouva  an 
bataillon  de  chasseurs  à  pied  où  il  fut  envoyé,  plusieurs  de  ses  camarades  de 
promotion.  Pendant  cet  hiver,  rendu  plus  terrible  et  plus  dur  encore  par  le 
froid  exceptionnel  qui  se  maintint  si  longtemps,  Rouard  fit  tout  son  devoir, 
surmontant  avec  sa  patience  ordinaire  le  mal  dont  il  avait  ressenti  les  pre- 
mières atteintes  à  l'École,  et  que  les  intempéries,  les  nuits  passées  aux  tran- 
chées et  les  privations  de  toute  sorte  devaient  aggraver.  Lorsque,  sept  mois 
plus  tard  (10  mars  1871),  il  fut  libéré,  il  voulut  aussitôt  reprendre  la  prépara- 
tion interrompue  de  l'agrégation.  Mais  la  Commune  et  le  second  siège  de 
Paris  en  disposèrent  autrement.  11  fut  envoyé  au  lycée  de  Cahors,  comme 
chargé  du  cours  de  philosophie.  Il  n'y  resta  que  quelques  mois  ;  car  cette 
même  année,  il  était  reçu  agrégé  de  grammaire,  et  chargé  du  cours  de  seconde 
au  lycée  de  Rodez  (30  septembre  1871).  Le  8  novembre,  il  revint  à  Toulouse,  en 


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qualité  de  chargé  de  cours  de  lettres  aux  élèves  de  la  section  des  sciences. 
Ses  vœux  (qui  d'ailleurs  n'eurent  jamais  rien  d'ambitieux)  étaient  comblés. 
A  Toulouse,  Rouard  retrouvait  sa  mère,  ses  sœurs,  ses  amis  de  collège.  Il  ne 
devait  plus  les  quitter  que  pour  passer  une  année  à  Montpellier,  d'octobre 
1872  au  15  septembre  1873.  Définitivement  fixé  auprès,  des  siens,  il  se  con- 
sacra tout  entier  à  sa  famille  et  à  ses  élèves,  leur  donnant  sans  compter,  tout 
ce  que  lui  laissait  de  temps  et  de  force  une  maladie  dont  les  progrès  devinrent 
bientôt  inquiétants.  Sa  vie  ne  fut  plus  qu'une  longue  lutte  contre  ce  ma1 
mystérieux,  sorte  d'anémie  à  forme  insidieuse  et  opiniâtre,  contre  laquelle  la 
science  finit  par  se  déclarer  impuissante.  Pendant  ces  longues  années,  qu'il 
passa  dans  une  retraite  rarement  troublée,  Rouard  déploya  une  énergie,  une 
sérénité  d'âme  qui  faisaient  l'admiration  des  rares  amis  qu'il  honorait  de  ses 
confidences,  et  qui  nous  rappelaient  la  patience  héroïque  d'un  autre  de  nos 
camara  jes,  également  disparu,  Ernest  Lebrun.  Le  mal  ne  put  forcer  Rouard  à 
interrompre  ses  classes  que  pendant  quelques  mois,  (du  11  avril  1833  au  mois 
d'octobre  1884).  Mais  il  les  reprit  dès  qu'il  put  le  faire,  se  privant  de  toute 
distraction,  de  tout  plaisir,  de  toute  sortie,  pour  être  plus  sûr  de  ne  pas  man- 
quer un  seul  jour  à  ses  élèves. 

A  ses  souffrances  presque  ininterrompues  vinrent  s'ajouter  encore  de  graves 
préoccupations  de  famille,  dont  il  ne  m'appartient  pas  de  parler  ici,  mais  dont 
il  faut  bien  dire  cependant  qu'elles  révélèrent  mieux  encore  la  noblesse  d'ame 
et  l'absolu  désintéressement  de  notre  ami.  Pendant  cette  longue  période,  sans 
autres  événements  que  les  péripéties  de  sa  lutte  contre  le  mal,  il  n'eut  qu'une 
joie.  En  1895,  lors  de  la  célébration  du  Centenaire  de  l'Ecole,  Rouard  reçut  la 
croix  de  la  Légion  d'honneur.  Cette  distinction  surprit  sa  modestie,  mais  les 
témoignages  de  sympathie  qui  lui  vinrent  alors  de  toutes  parts,  l'accord 
unanime  qui  confirma  le  choix  dont  il  était  l'objet,  lui  furent  une  grande  con- 
solation et  un  grand  encouragement  au  milieu  de  ses  épreuves.  Je  ne  dois  ni 
ne  veux  oublier  que  ces  rares  vertus,  Rouard  les  puisait  dans  le  sentiment 
du  devoir  sans  doute,  mais  aussi  dans  de  profondes  convictions  religieuses 
qui  ne  l'abandonnèrent  jamais.  Il  fut  un  homme  de  foi,  et  d'une  charité  si  large, 
d'un  cœur  si  droit,  d'une  Ame  si  simple  et  si  candide,  que  quelques-uns  de 
ceux  qui  étaient  peut-être  le  plus  éloignés  de  ses  croyances  eurent  la  première 
place  dans  son  affection,  et  lui  vouèrent  à  leur  tour  une  amitié  fidèle.  C'est  là 
sans  doute  qu'il  faut  chercher  le  secret  de  celte  vie,  et  ce  fut  là  aussi  qu'il 
puisa  la  tranquille  intrépidité  avec  laquelle,  au  moment  où  ses  jours  se 
doraient  enfin  d'un  tardif  rayon  de  bonheur,  il  vit  venir  la  mort. 

Car  elle  vint,  comme  d'ordinaire,  au  moment  où  on  l'attendait  le  moins.  A 
force  de  patience  et  de  sagesse,  il  paraissait  avoir  triomphé  enfin  de  la  maladie. 
Jamais  du  moins  il  n'avait  semblé  plus  dispos  et  plus  actif.  Il  voulut  réaliser 
un  projet  auquel  il  songeait  depuis  quelque  temps.  Ses  deux  sœurs  s'étaient 
mariées,  et  vivaient  loin  de  Toulouse.  Sa  vieille  mère  avait  de  plus  en  plus 
besoin  de  soins  qu'il  ne  pouvait  toujours  lui  rendre.  Il  pensa  qu'il  était  temps 
de  se  créer  un  foyer,  et  bientôt  il  épousait  celle  qui  trois  mois  plus  tard, 
devait  rester  veuve  et  qu'il  avait  su  choisir  digne  de  lui.  A  la  rentrée  d'octobre 
de  1899,  nous  fûmes  frappés  de  la  transformation  qui  s'était  produite  en  lui  : 
11  paraissait  plus  fort,  plus  gai.  Son  visage,  d'ordinaire  sérieux  et  triste,  s'éclai- 
rait d'un  sourire  :  il  semblait  heureux.  11  l'était  en  effet,  mais  son  bonheur 
devait  être  court.  Les  premiers  froids  lui  furent  funestes;  il  revint  un  soir  du 


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lycée  transi  et  grelottant.  Quelques  jours  après,  une  pneumonie  se  déclarait 
qui  ne  tardait  pas  à  remporter. 

Par  une  glaciale  matinée  de  décembre  ses  collègues  et  ses  amis  raccompa- 
gnaient à  sa  dernière  demeure.  L'un  de  ses  collègues  du  lycée  vint,  sur  la 
tombe  entrouverte,  exprimer  les  sentiments  de  respectueuse  estime  de  ceux 
qui  chaque  jour  l'avaient  vu  à  l'œuvre.  A  son  tour  le  Proviseur  caractérisait 
en  termes  heureux  cette  vie  uniquement  consacrée  au  devoir.  Il  faisait  remar- 
quer combien  l'union  fut  intime  entre  Rouard  et  le  lycée  de  Toulouse  :  «  Sa 
vie  tout  entière,  disait-il,  s'est  écoulée  dans  celte  antique  maison  d'éducation, 
el  il  ne  semble  pas  qu'à  aucun  moment  il  ait  formé  le  désir  de  la  quitter.  La 
plupart  d'entre  nous  n'y  sont  que  comme  des  hôtes  de  passage  et  cependant, 
si  bref  qu'y  soit  notre  séjour,  nous  y  laissons  quelque  chose  de  nous-mêmes. 
La  maison  dans  laquelle  nous  avons  enseigné  ne  peut  plus  être  ni  devenir  une 
chose  indifférente.  Par  quils  liens  puissants,  M.  Rouard  ne  devait-il  pas  se 
sentir  attaché  à  cette  vieille  demeure  dont  l'image  accompagnait  tous  ses  sou- 
venirs, se  trouvait  mêlée  à  toutes  ses  pensées,  depuis  les  rêves  de  son  enfance 
jusqu'aux  graves  résolutions  do  son  âge  mûr?...  M.  Rouard  semble  n'avoir 
point  connu  ces  besoins  de  changement,  ce  mécontentement  de  la  situation 
présente,  ces  inguérissables  malaises  que  ressentent  les  âmes  ambitieuses  et 
nomades  ;  il  s'établit  solidement  sur  le  sol  où  ses  pieds  s'étaient  posés;  il  songea 
à  donner  à  sa  vie,  non  l'éclat  des  aventures,  mais  l'unité  el  la  fixité  d'une 
conduite  qui  se  dirige  suivant  une  règle  toujours  également  rigide,  sur  les 
principes  immuables  de  la  plus  scrupuleuse  honnêteté...  * 

Sur  la  tombe  qui  allait  se  refermer  celui  qui  écrit  ces  notes  rapides  voulut 
aussi  dire  quelques  mots  d'adieu  à  G.  Rouard  au  nom  des  Normaliens  et  parti- 
culièrement de  la  promotion  de  1867.  Mais  toutes  nos  paroles,  que  valent-elles 
auprès  de  l'exemple  et  de  l'enseignement  de  cette  vie,  cependant  si  simple, 
si  unie,  si  peu  bruyante?  A  la  bien  considérer  toutefois,  elle  honore  l'Univer- 
sité au  même  titre  que  les  plus  illustres  et  les  plus  retentissantes,  s'il  est  vrai 
qu'il  n'est  point  de  spectacle  plus  réconfortant  ni  de  leçon  plus  haute  que  la 
pratique,  toujours  infatigablement  poursuivie,  et  parfois  héroïque,  de  tous  les 
devoirs. 

E.  MÉR1MÉB. 


Promotion  de  1868.  —  Zeller  (Paul-Louis-Berthold)  né  le  25  septembre  1848 
à  Rennes,  décédé  à  Paris  le  31  mars  1899. 

Lorsqu'il  entra  à  l'École  en  1868,  après  de  fortes  études  au  lycée  Henri  1Y,  il 
était  en  quelque  sorte  prédestiné  à  faire  de  l'histoire.  C'était  le  vœu  de  son 
père  et  ce  vœu  était  conforme  à  ses  goûts.  C'est  parfois  une  situation  délicate 
que  d'être  le  fils  d'un  mattre  de  conférences.  Zeller  n'en  connut  point  les 
difficultés.  Tous  ceux  qui  ont  passé  par  l'École  à  cette  époque  se  rappellent 
l'influence  que  savait  exercer  son  père  sur  les  élèves  de  deuxième  année.  Les 
littéraires  sont  parfois  rebelles  aux  conférences  d'histoire  ou  de  philosophie, 
tout  au  moins  consentent-ils  trop  facilement  à  croire  que  les  spécialistes  seuls 
peuvent  pleinement  les  goûter.  11  n'en  allait  point  ainsi  avec  M.  Zeller  et,  bien 
qu'il  ne  cherchât  pas  les  effets  oratoires,  ses  leçons,  par  la  belle  ordonnance 
du  plan,  par  la  netteté  avec  laquelle  il  groupait  el  dominait  les  faits,  par  la  vie 
et  la  couleur  qu'il  savait  y  introduire,  étaient  écoutées  de  tous.  Mais  en  outre 


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sa  bonhomie  fine  et  spirituelle,  l'affection  simple  et  gaie,  mais  très  sûre,  qu'il 
témoignait  à  ses  élèves  lui  avaient  concilié  toutes  les  sympathies.  Les  histo- 
riens formaient  pour  lui  comme  une  petite  famille  morale  et  quand  nous 
disions  «  le  père  Zeller  »,  ce  n'était  pas  une  expression  banale  et  il  y  entrait 
tout  à  la  fois  beaucoup  d'affection  et  beaucoup  de  respect.  Tout  naturellement 
Bertbold  y  prenait  rang  de  frère,  et,  comme  il  était  bon  camarade,  gai,  fort 
incapable  de  jouer  «  les  fils  de  famille  »,  il  était  doublement  aimé,  pour  son 
père  et  pour  lui.  Je  ne  lui  ai  jamais  entendu  regretter  son  temps  d'École. 

Nous  avions  passé  notre  seconde  année,  travaillant  beaucoup,  riant  beau- 
coup, discutant  plus  encore,  mais,  malgré  notre  jeunesse,  fort  préoccupés  des 
graves  événements  qui  s'accomplissaient  autour  de  nous,  lorsqu'éclata  la 
guerre  de  1870.  Les  vacances  arrivaient,  on  se  sépara,  vivement  émus,  inquiets 
sans  doute,  mais  loin  de  prévoir  les  tragiques  revers  qui  allaient  accabler  la 
France.  Quelques  mois  après,  à  Amiens,  où  m'avaient  conduit  les  hasards  de 
la  mobilisation,  je  retrouvais  Zeller  qui  cumulait  les  fonctions  de  professeur 
suppléant  au  lycée  avec  celles  de  garde  national.  11  ne  s'agissait  point  d'ail- 
leurs d'assurer  pacifiquement  la  tranquillité  des  rues.  Amiens  fut  investi,  et, 
avant  que  la  ville  ne  tombât  au  pouvoir  de  l'ennemi,  la  garde  nationale  figura 
au  combat  de  Dury,  le  27  novembre.  Les  journées  passées  ensemble  à  Amiens 
dans  ces  temps  d'épreuves  avaient  resserré  notre  amitié  et,  lorsque  nous 
nous  retrouvâmes  à  l'École  et  qu'il  fallut  préparer  l'agrégation,  nous  nous 
associâmes  et  fîmes  chambre  commune.  Les  ménages  de  «  cubes  »  ont  leurs 
jours  difficiles  et  leurs  orages;  je  dois  avouer  que,  s'il  y  en  eut  chez  nous,  ce 
ne  fut  point  la  faute  de  Zeller  ;  on  n'aurait  pu  rêver  un  compagnon  d'humeur 
plus  égale.  Aussi  notre  chambre  était-elle  devenue  comme  le  foyer  de  la  sec- 
tion d'histoire  ;  ensemble  on  y  expliquait  les  auteurs,  ensemble  on  y  prenait  le 
thé  et  on  y  fumait  les  calumets  de  concorde  qui  paraissaient  d'autant  plus 
doux  qu'ils  étaient  encore  prohibés.  Comme  dans  ce  temps  l'agrégation  d'his- 
toire était  surchargée  d'auteurs  volumineux  et  de  thèses  variées  qu'il  était 
matériellement  impossible  de  préparer  à   fond,  force  nous  était  de  mêler 
quelque  philosophie  à  notre  histoire  et  de  considérer  l'examen  comme  une 
loterie,  où  on  n'est  jamais  sûr  de  tirer  un  bon  numéro.  Nous  faillîmes,  Zeller 
et  moi,  l'apprendre  à  nos  dépens.  Nous  étions,  à  la  veille  de  l'examen,  si 
fatigués  l'un  et  l'autre  de  cette  préparation  hasardeuse,  qu'il  fallut  nous  af- 
franchir du  régime  de  l'École  et  que,  pendant  les  dernières  semaines,  son 
père  nous  recueillit  à  la  campagne  pour  nous  mettre  en  état  d'affronter  le 
combat. 

Reçu  agrégé,  Zeller  fut  envoyé  à  Bourges  d'abord,  puis  à  Amiens.  Mais  il 
songeait  à  l'enseignement  supérieur  dont  on  pouvait  prévoir  la  réorganisation, 
il  voulait  s'acquérir  des  litres,  préparer  ses  thèses.  En  1874,  il  fut  chargé  d'une 
mission  scientifique  en  Italie.  Je  le  vis  arriver  à  Rome  et  nous  pûmes  y  passer 
quelques  mois  ensemble  avant  mon  départ  pour  la  Grèce.  Zeller  avait  dès  lors 
choisi  le  champ  d'études  qu'il  a  depuis  exploité  fidèlement  et  avec  succès. 
Dans  les  archives  de  Rome,  de  Florence,  de  Venise,  il  recherchait  les  docu- 
ments qui  pouvaient  éclairer  l'histoire  de  France  pendant  les  dernières  années 
du  xvi*  siècle  et  les  premières  années  du  xvn*  siècle  et  s'attachait  à  la  lecture 
des  relations  des  nonces  et  des  ambassadeurs  florentins  et  vénitiens  à  la  cour 
d'Henri  IV  et  de  Marie  de  Médicis.  Quand,  après  un  an  de  mission,  il  retourna 
comme  professeur  à  Amiens  il  emportait  déjà  une  riche  moisson  de  rensei- 


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gnements.  [1  en  tira  en  1877  un  premier  livre,  Henri  IV  et  Marie  de  Médicis, 
plein  de  curieuses  révélations,  et  qui  lui  valut,  pour  ses  débuts,  un  prix  de 
l'Académie  française.  L'année  suivante,  il  publiait  dans  le  Journal  des  Savant* 
une  série  d'articles  sur  la  dernière  année  du  connétable  de  Luynes  qui 
annonçaient  un  nouvel  ouvrage,  Le  Connétable  de  Luynes*  Montauban  et  la 
Valteline  (1879).  Ces  travaux  ne  le  détournaient  pas  cependant  de  son  ensei- 
gnement. 11  était  apprécié  et  aimé  à  Amiens.  Les  rapports  d'inspection  géné- 
rale signalaient  la  précision  et  l'agrément  de  sa  parole.  «  On  sent,  ajoutait-on, 
que  M.  Zeller  enseigne  pour  ainsi  dire  de  naissance.  »  Aussi,  dès  1876,  était- 
il  appelé  au  collège  Rollin,  Tannée  suivante  au  lycée  Charlemagne. 

En  1880,  il  soutint  ses  thèses.  Les  travaux  qu'il  avait  déjà  publiés  lui  servaient 
en  quelque  sorte  de  caution.  Dans  la  thèse  latine  (De  dissolutions  contracta 
apud  Lugdunum  foedeHs  inter  Henricum  IV  et  Carolum  Smmanuelem  I 
Sabaudiae  ducem),  il  élucidait  un  point  peu  connu  de  l'histoire  du  règne 
d'Henri  IV.  La  thèse  française,  limitée  à  une  période  de  trois  années,  était 
intitulée  :  Richelieu  et  les  ministres  de  Louis  XIII  de  4624  à  46Uj  la  cour, 
le  gouvernement,  la  diplomatie  d'après  les  archives  d'Italie.  Zeller  aimait  à 
suivre  le  détail  des  négociations  diplomatiques  et  des  intrigues  de  cour  et  à 
en  démêler  Téchevcau  souvent  complique.  Il  y  apportait  une  curiosité  ingé- 
nieuse et  défiante  à  la  fois,  un  esprit  critique  fort  avisé  et  un  style  aisé  et 
simple  qui  donnait  beaucoup  de  charme  à  l'exposition. 

Reçu  docteur  à  l'unanimité  il  entrait  cette  année  même  à  la  Sorbonne  comme 
maître  de  conférences.  Il  y  était  chargé  de  quatre  conférences  par  semaine, 
préparant  à  la  fois  à  la  licence  et  à  l'agrégation.  Il  se  préoccupait  surtout 
d'initier  ses  étudiants  à  la  connaissance  des  documents,  de  leur  apprendre  à 
chercher  i'histoire  aux  sources  mêmes,  d'où  elle  se  dégage  sincère  et  comme 
toute  vivante.  Ce  fut  avec  cette  pensée  et  pour  venir  en  aide  aux  futurs 
professeurs  qui  se  formaient  sous  sa  direction  qu'il  entreprit  à  cette  époque 
une  collection  bientôt  populaire,  V  Histoire  de  France  racontée  parles  contempo- 
rains. Dans  ces  petits  volumes  de  format  et  de  prix  modestes,  il  voulait  pour 
chaque  époque  mettre  à  la  portée  de  tous  les  lecteurs  ceux  des  témoignages 
contemporains  qui  pouvaient  le  mieux  donner  la  physionomie  des  hommes,  des 
événements  et  des  institutions.  Cest  une  tâche  ingrate  et  où  il  peut  paraître  à 
des  esprits  superficiels  que  l'effort  personnel  a  peu  de  place  ;  mais  je  sais,  pour 
avoir  travaillé  à  un  de  ces  petits  livres,  combien  il  est  délicat  de  procéder  à 
cette  sélection  lorsqu'on  veut  le  faire  avec  méthode  et  ne  point  se  contenter 
de  donner  à  tort  et  à  travers  des  coups  de  ciseau  dans  les  chroniques.  Zeller, 
en  recueillant  ainsi  de  siècle  en  siècle  les  documents  les  plus  intéressants,  eu 
les  reliant  par  de  brefs  résumés,  a  rendu  à  l'enseignement  de  l'histoire  un  très 
grand  service. 

Les  premières  années  de  son  enseignement  à  la  Sorbonne  furent  les  plus  heu- 
reuses de  sa  vie.  Il  formait  des  élèves  qui,  depuis,  entrés  dans  l'Université,  con- 
servent avec  reconnaissance  son  souvenir.  11  s'était  marié,  il  avait  un  fils  qui, 
par  son  intelligence  et  sa  douceur,  était  le  charme  et  la  joie  de  sa  demeure.  0 
semblait  que  pour  lui  la  vie  dût  se  développer  calme,  clémente  et  sou- 
riante. 

Brusquement  le  malheur  s'abattit  sur  lui.  Il  était  répétiteur  à  l'École  Poly- 
technique, il  semblait  désigné  pour  y  devenir  professeur.  Ce  légitime  espoir 
fut  trompé,  et  cette  déception  survenant  à  une  époque  où  il  était  déjà  fatigué, 


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détermina  une  longue  et  pénible  maladie  nerveuse.  Pendant  des  années  il  fallut 
renoncer  à  renseignement,  au  travail.  Par  une  fatalité  vraiment  tragique,  son 
fils  mourut  subitement  frappé,  et  la  malheureuse  mère  dut,  pendant  des  mois, 
s'ingénier  à  trouver  des  prétextes  pour  lui  cacher  la  vérité  et  se  condamner  à 
cette  torture  de  lui  donner  en  souriant  des  nouvelles  de  l'enfant  qu'elle  pleu- 
rait. 

Au  sortir  de  ces  temps  d'épreuves,  il  avait  vieilli  de  vingt  ans.  Il  essaya  ce- 
pendant de  se  remettre  à  vivre,  souriant  à  la  gaieté  des  autres,  s'intéressant 
aux  enfants  de  ses  amis,  à  leurs  succès,  avec  une  affection  touchante,  mais  où 
se  sentait  le  souvenir  silencieux,  mais  toujours  présent  de  son  fils.  Il  reprit 
ses  cours,  il  reprit  ses  travaux.  Quatre  volumes  vinrent  compléter  l'œuvre 
longtemps  interrompue  :  Marie  de  Médias  et  Sully  (1892),  Marie  de  Médicis 
et  Yïlleroy  (1897),  Marie  de  Médicis  chef  du  Conseil  (1898),  enfin  un  dernier 
volume  Louis  XIII,  Marie  de  Médicis.  Richelieu  ministre  (1899),  dont  il  ne 
put  que  corriger  les  épreuves.  11  avait  le  droit  d'espérer  que  l'Académie  fran- 
çaise accorderait  la  plus  haute  de  ses  récompenses  à  ce  remarquable  ensemble 
de  travaux  sur  une  des  périodes  de  notre  histoire.  Lors  du  concours  pour  le 
prix  Gobert,  le  second  prix  seulement  lui  fut  décerné.  Ce  fui  une  souffrance 
nouvelle. 

Déjà  depuis  deux  ou  trois  ans  l'état  de  sa  santé  s'était  de  nouveau  aggravé. 
La  vie  avait  été  trop  dure  envers  lui,  et  son  âme  affectueuse  et  bonne,  faite 
pour  une  existence  calme  et  douce,  était  brisée. 

Nous  avions  pu  croire  à  sa  guéri  son,  mais  l'organisme  était  usé,  les  sources 
mêmes  de  la  vie  étaient  atteintes.  Bientôt  il  ne  put  plus  sortir,  puis  il  fut 
obligé  de  s'aliter,  il  s'affaiblit  lentement  et  les  derniers  mois  de  son  existence 
ne  nirent  qu'une  longue  agonie.  Que  celle  qui  fut  sa  compagne  Adèle  dans  ses 
longues  épreuves,  qui  le  soigna  avec  une  si  constante  affection  et  qui  reste 
seule,  frappée  tour  à  tour  comme  mère  et  comme  épouse,  reçoive  l'expression 
émue  de  la  reconnaissance  de  tous  les  amis  de  Zeller. 

Baykt. 


Promotion  de  1876.  —  Lbbard  (Paul),  né  à  Saint-Jean-des-OUières  (Puy-de- 
Dôme),  le  2  juin  1855,  décédé  à  Angouléme,  le  31  mars  1899. 

Paul  Lebard  était  issu  d'une  famille  auvergnate.  Ses  parents  étaient  venus 
s'installer  à  Rennes  où  ils  tenaient  un  petit  commerce  de  chapellerie.  Lebard 
passa  cependant  sa  plus  jeune  enfance  en  Auvergne,  chez  ses  grands-parents, 
à  Saint-Jean-des-OUières,  élevé  comme  un  petit  paysan,  sans  jouets,  sans  gâ- 
teries, pauvrement,  presque  durement,  faisant,  matin  et  soir,  plusieurs  kilo- 
mètres pour  aller  à  l'école  communale,  l'été,  au  pic  du  soleil,  l'hiver,  par  la 
neige,  heureux  quand  sa  bonne  vieille  grand'mère,  pour  le  dorloter,  lui  met- 
tait, au  départ,  de  la  paille  dans  ses  sabota. 

Me  croyons  pas  qu'il  ait  souffert  le  moins  du  monde  de  cette  dure  existence. 
Il  était  déjà,  et  bien  plus  encore,  sans  doute,  qu'à  l'époque  où  nous  l'avons 
connu,  l'être  exubérant,  dru  et  vigoureux  qu'il  fut  toute  sa  vie.  Sans  jamais 
faire  l'école  buissonnière,  car  il  aimait  ardemment  l'étude,  il  grimpe  aux 
arbres,  déniche  les  oiseaux,  dégringole  dans  les  ravins,  devient,  par  ses 
mille  tours  d'enfant  terrible,  comme  un  petit  roi  parmi  ses  camarades,  qui 


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reconnaissent  la  supériorité  de  sa  force,  de  sa  hardiesse  et  de  son  intelli- 
gence. 

Vers  douze  ou  treize  ans,  on  l'envoie  à  Rennes,  rejoindre  ses  parents.  On 
le  met  au  lycée  ;  il  était  en  retard,  il  met  les  bouchées  doubles  en  Taisant  deux 
classes  par  année,  et  en  1873,  il  était  bachelier  es  lettres  étés  sciences,  après 
avoir  fait  tout  seul  sa  philosophie  en  deux  ou  trois  mois. 

Son  père  rêvait  pour  lui  Polytechnique.  Lebard  s'y  prépara  sans  grand  enthou- 
siasme, avec  peu  de  goût  pour  la  vie  militaire.  Vingt  ans  arrivèrent,  et  ce  fut 
pour  lui  une  époque  critique.  Son  père  lui  avait  toujours  promis  de  ne  rien 
négliger  et  de  faire  tous  les  sacrifices  pour  son  instruction.  «  Mais,  ajoutait-il, 
passé  vingt  ans,  débrouille-loi,  plus  un  sou  !  *  Il  tint  parole  et  fui  inflexible. 
Lebard,  qui  ne  voulait  pas  entrer  dans  le  commerce  avec  son  père,  allait  s'en- 
gager ;  il  s'en  fut  au  lycée,  bien  triste  cette  fois,  chercher  son  acle  de  nais- 
sance qui  était  resté  au  secrétariat  de  l'établissement.  Biais  le  proviseur  du 
lycée,  M.  Sornein,  l'aimait  pour  son  ardeur  au  travail,  son  intelligence,  sa 
franchise,  qui  faisaient  oublier  ses  incroyables  fredaines  d'écolier  indiscipliné; 
l'excellent  homme  apprit  avec  peine  la  résolution  de  Lebard  ;  il  s'émut,  re- 
fusa de  rendre  l'acte  de  naissance,  s'entremit,  et  comme  le  père  Lebard  ne 
voulait  rien  entendre,  il  garda  son  élève  pour  rien.  Lebard  reconnut  cette 
faveur  en  se  faisant  recevoir  brillamment  à  la  Un  de  cette  année-là  et  a  l'École 
Polytechnique  et  à  l'École  Normale,  après  avoir  obtenu  le  prix  d'honneur  au 
lycée  et  au  concours  académique. 

Pressé  vivement  d'opter  pour  Polytechnique,  il  vint  à  Paris  et  entra  tout 
joyeux  à  Normale,  à  la  grande  colère  de  son  père. 

A  l'École,  il  passa  trois  bonnes  années,  dont  il  avait  gardé  le  souvenir  le 
plus  agréable.  11  y  souffrit  un  peu  du  manque  d'argent.  Son  père,  grand 
honnête  homme,  dont  le  commerce  était  peu  étendu,  et  qui  trouvait  que 
l'argent  était  difficile  à  gagner,  lui  en  envoyait  fort  peu.  Même,  quand  son  fils 
venait  en  vacances  à  Rennes,  il  le  priait  de  payer  de  sa  bourse  les  menues 
dépenses  qu'il  faisait  à  la  maison  paternelle,  et  Lebard,  dont  rien  n'altérait  la 
bonne  humeur,  s'amusait  à  rattraper  son  argent  en  jouant  aux  cartes  avec  sa 
mère,  qu'il  gagnait.  Ainsi  prenait-il  toujours  les  petites  misères  de  la  vie  du 
bon  côté  et  en  riant. 

H  se  consolait  d'ailleurs  en  visitant  Paris  qu'il  parcourait  en  tous  sens,  ap- 
pliquant à  toutes  choses  son  esprit  d'observation  pénétrant,  et  cela  ne  l'em- 
pêchait pas  de  faire  résonner  les  couloirs  de  l'Ecole  de  sa  belle  et  forte  voix 
de  ténor,  orgueil  des  concerts  Chevé. 

Avec  cela,  il  travaillait  beaucoup,  s'appliquant  surtout  à  la  chimie  qui  le 
passionnait  et  qu'il  avait  approfondie  bien  plus  qu'il  n'était  nécessaire  pour 
l'agrégation.  Après  avoir  été  classé  le  premier  à  la  licence  de  physique,  il 
passa  l'agrégation  facilement,  s'en  alla  en  Corse,  assister  au  mariage  de  son 
camarade  Antomari  et  revint  par  l'Italie. 

11  eût  bien  voulu  rester  à  l'Ecole,  comme  préparateur,  auprès  d'un  de  ses 
maîtres,  M.  Sainte-Claire-Devilie,  auquel  il  avait  voué  une  sorte  de  culte  affec- 
tueux ;  il  se  serait  consacré  à  la  chimie  et  il  eût  certainement  contribué  à 
l'avancement  de  cette  science,  alors  en  plein  développement  ;  mais  là  encore 
la  fâcheuse  question  d'argent  vint  entraver  sa  carrière,  et  ii  dut  demander 
aussitôt  un  poste  dans  l'enseignement. 

H  débuta  au  lycée  d'Angers  en  octobre  1879,  et  c'est  alors  qu'on  vit  combien 


J 


DE  L'ÉCOLR  NORMALE  444 

il  avait  eu  raison  de  préférer  Normale  à  Polytechnique  :  il  était  né  professeur, 
et  il  (Ut  tout  de  suite  brillant  et  apprécié.  L'excellente  qualité  de  son  ensei- 
gnement clair  et  vivant  fut  toujours  reconnue,  et  là-dessus,  les  témoignages 
de  ses  anciens  élèves  abondent  :  notre  camarade  Abelin,  qui  fut  plus  tard  son 
élève  à  Angouléme,  écrit  par  exemple  : 

«  Je  n'ai  jamais  retrouvé  un  de  mes  anciens  camarades  de  lycée,  sans  que 
»  le  nom  do  notre  professeur  de  physique  revint  aussitôt  à  notre  mémoire 

•  pour  y  évoquer  ces  classes  ou  ces  manipulations  qu'égayaient  sa  bonne 

>  humeur  et  son  étonnante  vivacité. . . . 

•  11  avait  une  brusquerie  apparente  et  peut-être  voulue,  mais  nous  sentions 

>  qu'il  nous  aimait  bien  et  aucun  de  ceux  qu'il  avait  malmenés  par  ses  boutades 

•  ne  lui  en  avait  gardé  rancune.  » 

f  Son  caractère  libre,  loyal,  enjoué,  écrit  d'autre  part  M.  Cheviilard,  ancien 
»  proviseur  du  lycée  d'Angoulême,  était  de  ceux  qui  plaisent  à  la  jeunesse. . . . 

•  Son  élocution  était  facile,  juste,  précise  :  et  de  temps  en  temps,  à  l'occasion, 
»  quelques  saillies  d'une  verve  familière  y  ajoutaient  je  ne  sais  quel  piquant 
»  qui  contribuait  à  son  succès.  Il  était  de  ces  maîtres  qui  enseignent  avec 
i  un  visage  riant.  » 

Ces  leçons  si  goûtées,  Lcbard  ne  les  réservait  pas  jalousement  à  ses 
élèves  immédiats.  Très  actif,  très  dévoue,  en  dehors  de  son  service  au  lycée 
et  à  l'Ecole  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  des  sciences  et  des 
lettres,  il  allait  avec  ses  camarades  Bourgeois  et  Souriau  faire  des  confé- 
rences aux  paysans  dans  les  villages  du  département  et  retrouvait  partout  le 
même  succès. 

En  même  temps,  sa  gaieté  de  boute-en-train  se  dépensait  inépuisablement. 
Ces  mêmes  amis,  depuis  dispersés,  ont  conservé  le  souvenir  d'un  certain 
phonographe  de  sa  façon  qu'il  leur  exhiba  triomphalement  dans  une  de  leurs 
réunions,  (c'était  la  découverte  du  jour,  dans  toute  sa  nouveauté),  et  dont  la 
voix  nasillarde  racontait  d'inimaginables  drôleries.  On  s'en  amusa  longtemps. 

En  avril  1882,  il  fut  nommé  à  Angouléme.  —  C'est  là  qu'il  se  Axa,  se  maria, 
c'est  là  qu'il  est  mort,  c'est  là  aussi  que  je  l'ai  connu. 

J'arrivais,  après  l'agrégation.  La  nostalgie  de  Paris  m'avait  saisi  dès  la  gare  ; 
l'appréhension  irraisonnée  de  la  province  me  tenait  à  la  gorge.  Je  rencontrai 
Lebard;  il  s'esclaffa  sur  ma  mine  en  fixant  sur  moi  ses  yeux  clairs,  et  me  ten. 
dit  la  main.  Ce  fut  un  ami  tout  trouvé,  et  un  bon.  Ah  !  le  brave  et  cher  compa- 
gnon !  Rond,  court,  trapu,  débordant  de  vie  communicative,  il  respirait  la 
vigueur  et  la  force. 

De  suite  il  m'inspira  confiance  et  sympathie.  C'était  l'effet  qu'il  produisait.  Il 
aimait  la  vie  provinciale  et  il  en  comprenait  profondément  le  sens.  Il  me  At 
connaître  de  façon  nette  et  sûre  l'existence  qu'on  menait  et  qui  m'attendait  à 
Angouléme.  Pour  lui  il  vivait  là  sa  vie  joyeuse,  sans  intention  de  départ;  et 
certes  il  n'eût  pas  encouru  les  critiques  de  ceux  qui  nous  reprochent 
de  nous  déplacer  sans  cesse  par  souci  d'avancement.  Il  eût  pu  comme 
tant  d'autres  s'en  aller  dans  de  plus  grandes  villes  où  l'appelait  la  valeur  tou- 
jours appréciée  de  son  enseignement.  En  1885,  on  lui  avait  expressément  offert 
de  le  nommer  à  Paris  ;  il  avait  refusé,  et  maintenant  il  n'y  songeait  plus, 
dénué  d'ambition. 

Et  de  fait,  trop  de  liens  le  retenaient  sur  ce  rocher  d'Angoulême  dominant 
la  Charente.  Il  s'était  trop  mêlé  à  la  vie  du  pays.  Le  cours  public  qu'il  faisait 


i 


442 


ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


autrefois  avait  laissé  trop  de  souvenirs.  Les  cours  secondaires  de  jeunes  filles 
florissants  aujourd'hui,  il  les  avait  créés  et  inaugures,  lui,  deuxième  ou  troi- 
sième malgré  mille  difficultés.  —  Le  phylloxéra,  fléau  du  pays,  destructeur  des 
vignobles,  il  avait  été  un  des  premiers  à  le  combattre  dans  les  Comités  d'Études 
dont  il  faisait  partie.  —  Le  lycée,  il  en  était  presque  Pâme,  l'âme  joviale  et 
accueillante.  C'était  le  bon  professeur,  le  bon  maître,  le  bon  collègue,  Pami 
dévoué.  —  La  Commission  météorologique  du  département,  le  Conseil  acadé- 
mique, il  était  ou  avait  été  de  tout  cela,  et  il  n'eût  tenu  qu'à  lui  d'être  Conseil- 
1er  municipal.  11  ne  le  voulut  jamais.  —  11  avait  créé  un  laboratoire  d'exper- 
tises, et  par  sa  qualité  d'excellent  chimiste,  autant  que  par  la  confiance  la  plus 
absolue  qu'il  inspirait,  il  avait  pu  rendre  à  une  foule  de  gens  des  services 
infinis. 

Enfin  et  surtout  il  aimait  Angoulôme  parce  qu'il  avait  distingué  là  dès  1884 
parmi  les  jeunes  filles  qui  suivaient  ses  cours,  celle  qui  devait  être  l'ai- 
mable et  douce  compagne  de  sa  vie.  Son  mariage  qui  devait  avoir  lieu  aux  va- 
cances de  1885  avait  été  retardé  jusqu'en  1887  par  le  mauvais  vouloir  des  tuteurs 
de  sa  future  femme  qui  multiplièrent  les  obstacles  cl  firent  tout  au  monde  pour 
l'empêcher.  Pendant  ces  deux  années  Lebard,  qui  ne  s'était  jamais  trouvé 
malheureux,  souffrit  cruellement,  changea  d'existence,  s'enferma  dans  son 
laboratoire,  ne  vit  plus  personne  et  ne  put  patienter  qu'en  s'iraposatil  un  tra- 
vail acharné. 

Une  fois  marié,  il  redevint  joyeux  et  fort,  et  se  fit  rapidement,  par  les  solides 
qualités  de  son  enseignement  et  de  son  commerce  une  situation  considérable 
à  Angouléme.  En  relations  étroites  et  suivies  avec  l'administration  municipale 
l'administration  départementale,  les  sociétés  agricoles  ou  industrielles,  il  fai- 
sait apprécier  par  tous  la  sûreté  et  surtout  l'indépendance  de  son  jugement.  Car 
jamais,  et  sans  ce  trait  ceux  qui  l'ont  connu  ne  reconnaîtraient  pas  ici  soa 
image,  —  jamais  honnête  homme  n'alla  plus  droit  son  chemin,  sans  hésitations 
ni  compromissions  d'aucune  sorte.  11  ne  savait  pas  louvoyer.  Son  esprit  clair 
et  curieux  s'intéressait  à  toute  chose,  et  particulièrement  à  ce  qui  vivait  autour 
de  lui,  aux  affaires  du  lycée,  à  la  vie  municipale,  à  la  vie  politique  et  sociale 
du  pays  ;  mais  sa  conscience  précise  démêlait  aussitôt  le  vrai,  le  juste,  le  boa; 
et  tant  pis  pour  vous,  si  vous  pensiez  autrement.  Il  en  riait,  et  bientôt  vous 
avec  lui,  tant  sa  rectitude,  au  lieu  d'être  tranchante  ou  blessante,  était  envelop- 
pée de  bonne  humeur  pétulante. 

Il  y  avait  cependant  une  espèce  de  personnes  qu'il  détestait,  oh!  de  tout 
son  cœur.  C'étaient  les  hommes  à  double  face,  les  faux  bons  hommes,  les  flagor- 
neurs. Dans  son  horreur  pour  tout  mensonge  et  toute  fausseté,  il  se  gaussait 
d'eux  impitoyablement  et  ne  leur  ménageait  pas  ses  terribles  boutades  qui  les 
démasquaient.  Ces  pauvres  gens  avaient  de  lui  une  peur  comique  et  ne  l'ai- 
maient guère,  mais  ils  n'osaient  se  manifester,  chose  contraire  à  leur  nature  ; 
quand  il  était  là,  ils  se  tenaient  cols,  ou  quand  il  passait,  rasaient  les  murs. 

Sur  ces  questions  de  droiture  et  de  franchise,  il  ne  transigeait  jamais.  Il  ne 
comprenait  pas  qu'on  déguisât  sa  pensée  dans  un  intérêt  quelconque.  11  fallait 
dire  la  vérité,  on  la  devait  à  tout  le  monde,  on  la  devait  surtout  à  ses  amis,  et 
mieux  valait  cent  fois,  disait-il,  un  ennemi  bien  franc  qu'un  ami  sans  cons- 
cience. 

Il  avait  cru  s'apercevoir  que  certains  prêtres  affectaient  une  conviction  qui 
n'était  pas  au  fond  de  leur  pensée,  et  cela  avait  suffi  pour  lui  rendre  le  prêtre 


»  ' 


DB  L  ECOLE  NORMALE 


HS 


antipathique.  C'est  ici  que  les  malentendus  sont  à  craindre.  Je  dois  les  pré- 
venir en  expliquant  bien  ce  qu'était  Lebard  à  regard  des  prêtres.  Il  était  un 
grand  admirateur  de  la  morale  et  de  la  religion  du  Christ,  il  en  comprenait  à 
merveille  et  il  en  sentait  la  beauté  ;  avec  cela,  le  moins  sectaire,  le  plus  libé- 
ral et  le  plus  tolérant  des  hommes  et  le  plus  respectueux  des  opinions  sin- 
cères, car  elles  pouvaient  être  vraies.  En  dehors  de  la  science,  il  pensait  que 
bien  des  opinions  étaient  plausibles,  d'ailleurs,  était-on  jamais  assez  sûr  de  tenir 
la  vérité  pour  vouloir  imposer  à  autrui  ses  propres  opinions,  pour  vouloir  em- 
pêcher de  penser  librement  autour  de  soi  ?  Or,  si  Lebard  soupçonnait  certains 
prêtres  d'hypocrisie,  et  j'ai  dit  combien  cela  lui  était  odieux,  il  reprochait  aux 
meilleurs  d'être  intolérants  et  de  vouloir,  par  prosélytisme,  obliger  les  autres 
à  penser  comme  eux,  c'est-à-dire  à  croire  des  choses  qu'eux-mêmes  ne  pou- 
vaient expliquer.  Il  leur  reprochait  d'outre-passer  sans  cesse  leur  mission  de  paix, 
de  consolation  et  de  charité,  de  sortir  de  leur  rôle  de  moralisateurs  pour  s'im- 
miscer dans  les  consciences,  dans  le  gouvernement  des  familles  et  de  l'État. 

Ainsi  ce  qu'il  affirmait  contre  le  prêtre,  c'était  le  droit  des  esprits  à  l'indé- 
pendance et  à  la  tolérance  universelles. 

Souvent,  quand  nous  nous  promenions  le  soir,  sous  les  grands  ormes  de  la 
terrasse  de  Beaulieu,  dont  la  vue  s'étend  si  loin  sur  la  campagne  charentaise, 
sa  gaieté  se  haussait  jusqu'à  la  sagesse,  tandis  qu'il  discourait  avec  sa  verve 
habituelle  et  son  grand  sens  de  réalité  pratique.  Il  aimait  la  conversation, 
réchange  et  le  choc  des  idées,  et  s'y  montrait  toujours  amusant.  «  Moi,  disait- 
il,  le  fond  de  ma  nature  est  la  gaieté,  qui  se  traduit  par  le  rire.  »  Et  quel  rire  t 
Un  rire  sonore,  communicatif,  un  rire  qui  faisait  plaisir  à  voir  et  à  entendre, 
irrésistible,  inextinguible.  Et  c'est  ce  qui  frappait  en  lui  tout  d'abord  :  cette 
simplicité  joviale,  ce  naturel,  cette  absence  totale  de  tout  pédantisme  ou 
snobisme.  Les  paysans,  qu'il  aimait  à  faire  parler,  disaient  d'un  air  entendu 
quand  il  les  quittait  :  «  Peut-être  bien  qu'il  n'est  pas  si  savant  qu'on  le  dit  !  » 
Tant  il  savait  dissimuler  sa  supériorité  de  savoir  et  d'intelligence  pour  se 
mettre  à  leur  niveau. 

Mais  il  y  avait  autre  chose  en  lui,  et  si  vous  le  connaissiez  un  peu,  vous 
étiez  surpris  de  trouver  derrière  cette  apparence  rieuse,  sous  les  boutades 
joyeuses  parfois,  des  délicatesses  infinies,  parfois  des  pensées  de  moraliste 
avisé. 

c  L'amour,  écrivait-il,  est  fort  rare  au  milieu  de  notre  société  égoïste  et 
»  intéressée,  où  se  meuvent  des  gens  qui  regardent  le  cœur  comme  une  su- 
»  perfétation,  une  chose  inutile  et  gênante,  dont  ils  apprennent  de  bonne  heure 
»  à  se  passer  ;  ils  s'en  dépouillent,  parce  qu'ils  ont  peur  qu'il  ne  nuise  à 
j»  leurs  intérêts,  et  ils  sont  ainsi  plus  à  l'aise  pour  duper  et  tromper.  Ils  sont 
*  bien  à  plaindre  ;  ils  ne  savent  pas  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  ici-bas  :  c'est  le 
»  cœur  qui  s'ouvre  à  l'amour,  et  que  rien  n'égale  le  bonheur  de  celui  qui  aime 
s»    et  qui  est  aimé. 

»  J'ai  eu  d'heureux  moments  dans  ma  vie  ;  j'ai  ardemment  désiré  la  réus- 
j»  site  dans  tout  ce  que  j'ai  entrepris  et  je  suis  arrivé  souvent  à  ce  que  je 
*»  désirais.  Mais  ces  joies  durent  peu  ;  je  ne  me  rappelle  pas  que  le  plaisir 
j»  éprouvé  lors  d'un  succès  à  quelque  examen  ait  duré  plus  de  quelques  jours 
m  Qu'est-ce  que  cela  à  côté  de  la  joie  infinie  que  procure  l'amour  réciproque  ? 
w  Voilà  le  vrai  bonheur  ;  voilà  trouvée  la  voie  des  joies  pures,  vraies  et  éter- 
m    nelles.  Malheureux,  ceux  qui  n'ont  pas  aimé  ou  ne  veulent  pas  aimer.  » 

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à 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVfcS 


Ainsi  se  révélait  souvent  un  autre  Lebard,  plus  rare,  plus  sérieux,  plus  in- 
time, toujours  naturel  et  vrai. 

Cette  vie,  cette  verve,  ces  riches  contrastes  de  sa  nature  faisaient  que  nous 
nous  plaisions  à  entendre  ses  propos.  Nous  sentions  qu'il  vivait  heureux,  par- 
faitement heureux  ;  notre  pensée  se  reportait  sur  le  groupe  charmant  de  sa 
femme  et  de  ses  enfants  vifs  et  gais  comme  lui,  et  nous  nous  souhaitions 
pour  l'avenir  quelque  chose  comme  l'existence  irréprochable  de  ce  sage 
modeste. 

Il  ne  vivait  que  pour  les  siens,  cela  est  à  la  lettre.  Quand  il  s'en  éloignait,  il 
manquait  quelque  chose  à  sa  joie  et  il  lui  fallait  envoyer  à  distance  l'ex- 
pression de  sa  tendresse.  II  aimait  tous  les  enfants,  il  adorait  les  siens.  Son 
dévouement  était  si  entier  qu'il  s'était  comme  dépris  de  lui-même,  avait  tout 
abandonné,  rêves  d'avenir,  travaux  personnels,  pour  se  vouer  à  cette  chère 
famille  dont  le  bonheur  reposait  sur  lui.  Il  prenait  sa  grande  partie  bonheur, 
et  j'espère  qu'on  ne  le  prendra  pas  pour  un  esprit  mélancolique,  mais  quel- 
quefois, quand  il  pensait  aux  destinées  de  ces  jeunes  têtes,  qu'il  avait  groupées 
autour  de  lui,  des  inquiétudes  l'assaillaient,  et  il  avait  besoin  de  toute  sa  gaieté 
pour  les  chasser.  Ses  amis,  d'ailleurs,  s'en  apercevaient  rarement. 

Hélas  !  ce  grand  bonheur  de  toute  une  famille,  dont  il  avait  été  l'artisan, 
allait  s'effondrer  bientôt,  implacablement. 

Tous  les  ans,  depuis  longtemps,  à  la  même  époque,  au  printemps,  U  souffrait 
de  TinQuenza  :  et  le  retour,  étrangement  périodique  de  cette  môme  maladie 
qui  affectait  chaque  fois  pendant  quelques  jours  sa  robuste  santé,  avait  fini 
par  le  frapper.  «  J'en  mourrai  un  jour  ou  l'autre,  disait-il.  Elle  viendra,  sous 
une  forme  infectieuse  et  m'emportera.  » 

Son  pressentiment  fut  réalisé. 

Le  4  mars,  il  fut  pris  d'une  fièvre  modérée,  qui  le  mina  lentement.  Au  bout 
de  quelques  jours,  il  eut  une  conscience  très  nette  de  la  gravité  de  son  état 
et  sentit  que  la  maladie  l'empoisonnait  peu  à  peu. 

Cela  ne  l'empêchait  pas  de  conserver  tout  son  sang-froid  et  toute  sa  présence 
d'esprit,  au  point  de  faire  illusion  à  ses  amis  et  aux  siens,  qui  ne  le  voyaient 
pas  s'en  aller.  Quinze  jours  avant  de  mourir,  il  se  levait  encore  plusieurs  fois 
pour  faire  travailler  ses  enfants.  Puis  des  accidents  survinrent  au  cerveau,  le 
mal  Ht  tout  à  coup  des  progrès  effrayants  et  l'emporta  le  31  mars. 

Le  délire  l'avait  pris  la  dernière  nuit  et  ainsi  la  douleur  des  derniers  adieux 
lui  fut  épargnée. 

Il  laissait  à  ses  enfants  le  modèle  inoubliable  d'une  existence  une  et  droite, 
toute  de  franchise  et  de  bonté.  Ce  fruit  de  sa  vie  ne  sera  pas  perdu,  j'en  suis 
sûr  ;  ils  garderont  bien  pieusement  le  souvenir  de  leur  père,  qui  était  un  des 
hommes  les  plus  droits,  les  plus  intelligents,  les  plus  dignes  de  sympathie  ci 
d'estime  que  j'aie  jamais  eu  le  bonheur  de  rencontrer  sur  mon  chemin. 

A.  Cassagxk 


Promotion  de  1877.  —  Gardiluon  (Victor),  né  au  Nouvion  en  Thiérache  le 
21  septembre  1857,  décédé  à  Albi,  le  19  juillet  1899. 

Une  destinée  qui  n'a  pas  tenu  ses  promesses  :  telle  fut  la  vie  de  Gardillion. 
Il  appartenait  à  ce  petit  village  du  Nouvion  en  Thiérache  qui  avait  donné*  dqé 
à  l'Université  Lavisse,et  le  doyen  actuel  de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers» j 


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DU  l'écolk  normale  445 


Garbe.  Ses  premiers  succès  d'écolier  furent  brillants.  Il  fut  envoyé  à  l'institu- 
tion Massin,  la  dernière  de  ces  maisons,  autrefois  prospères,  qui  gravitaient 
autour  de  Charlemagne. 

Le  lycée,  le  concours  général  lui  réservent  de  nouveaux  succès.  Nous 
avons  sous  les  yeux  —  relique  pieusement  conservée  aujourd'hui  par  les 
siens  —  un  papier  par  lequel  le  maire  du  Nouvion  invite  ses  concitoyens  à 
assister  à  une  réunion  qui  aura  lieu  à  l'Hôtel  de  Ville,  le  29  décembre  1873, 
sous  la  présidence  de  M.  Henri  Martin,  pour  la  remise  d'un  prix  spécial  à 
Victor  Gardillion,  lauréat  du  grand  concours  des  lycées  de  Paris.  Quel  orgueil, 
peut-être  exagéré,  quelles  espérances,  peut-être  excessives,  de  pareilles 
cérémonies  n'inspirent-elles  pas  aux  parents  des  lauréats,  sinon  aux  lauréats 
eux-mêmes  ? 

En  1877,  Gardillion  entre  à  l'École  Normale.  Il  s'y  fait  remarquer  par  les 
délicatesses  et  les  élégances  de  son  esprit.  Beaucoup,  et  des  plus  difficiles 
d'entre  nous,  recherchaient  comme  un  régal  sa  conversation  primesautière, 
enjouée,  souvent  mordante.  On  nous  eût  fort  étonnés  alors  si  l'on  nous  eût 
dit  que  la  vie  nous  séparerait,  avant  que  la  mort  elle-même,  une  mort  si  pré- 
maturée, nous  séparât. 

Mais  la  vie  de  Gardillion,  après  l'École,  fut  des  plus  nomades  et  des  plus 
troublées  par  les  interruptions  de  service.  Après  quelques  mois  passés  à  Sens, 
il  part  pour  le  lycée  de  Saint-Pierre,  à  la  Martinique,  où  il  contracte  les 
germes  d'une  maladie  qui  ne  pardonne  pas,  et  qui  devait  tout  entraver  :  re- 
lations et  carrière.  A  partir  de  ce  moment,  il  est  presque  aussi  souvent  en 
congé  qu'en  activité.  11  espère  trouver  du  repos  dans  l'Administration  et  tra- 
verse successivement  comme  censeur  les  lycées  de  Bastia,  de  Pau,  du  Havre, 
de  Rouen,  comme  proviseur,  ceux  d'Oran  et  d'Annecy.  Puis  de  nouveau  un 
long  congé,  conséquence  de  l'aggravation  du  ma).  Il  demande  à  rentrer  dans 
l'enseignement,  se  figurant,  comme  tous  les  malades,  que  ce  qui  le  fatigue  le 
moins,  c'est  ce  qu'il  ne  fait  pas.  11  est  nommé  au  lycée  d'Albi.  Il  reprend  goût 
à  ses  fonctions  de  professeur  de  rhétorique.  Mais  bientôt  il  cesse  son  service, 
écrivant  à  son  proviseur  ces  paroles  navrées  :  *  J'ai  voulu  lutter,  je  suis 
battu  par  le  mal  !  »  Il  meurt  le  19  juillet  1899  en  prononçant,  détail  touchant 
que  ses  chefs  ont  rappelé  sur  sa  tombe,  les  noms  de  quelques-uns  de  ses 
élèves  et  en  s'informant  d'eux  et  de  leurs  succès. 

R.  Thahin. 

Promotion  de  1878.  —  David -Sauvagbot  (Albert),  né  le  4  mai  1856,  à  Saint- 
Claude  (Jura),  décédé  à  Paris,  le  28  octobre  1899. 

Enlevé  en  pleine  force,  en  plein  labeur,  Albert  David-Sauvageot  était  de 
ceux  qui  laissent  derrière  eux  un  grand  vide  parce  que  beaucoup  de  gens  se  sont 
habitués  à  compter  sur  eux.  Ce  n'est  rien  de  dire  que  le  deuil  causé  par  sa  mort 
si  inopinée  a  été  profondément  ressenti  par  nous  tous  :  à  nos  regrets  affec- 
tueux, à  notre  chagrin,  il  s'ajoute  un  sentiment  auquel  je  donne  son  vrai  nom 
en  l'appelant  le  respect.  Ce  que  nous  savions  de  la  vie  de  David,  de  la  dignité 
et  du  courage  avec  lequel  il  a  porté  de  lourdes  tâches,  nous  le  faisait  considérer 
comme  une  nature  d'une  trempe  exceptionnelle,  comme  une  ftme  d'une  rare 
valeur  morale.  Faire  saillir  ce  caractère  et  le  montrer  tel  qu'il  nous  apparais- 
sait, indiquer  comment  il  s'était  formé,  dégager  la  leçon  de  cet  exemple,  c'est 


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ASSOCIATION    DKS  ANCIKNS  ÉLÀVttS 


ce  que  doit  aux  amis  de  David  le  camarade  chargé  de  lui  rendre  ce  dernier 
hommage.  Pour  mn  part,  collègue  de  David,  je  Pai  pendant  quinze  ans  vu  tous 
les  jours;  notre  intimité  était  grande;  il  m'entretenait  de  tous  les  sujets  avec 
une  entière  liberté.  J'ose  croire  qu'aucun  autre  de  ses  amis  n'était  plus  avant 
dans  sa  confiance.  C'est  ce  qui  me  vaut  l'honneur  de  parler  de  lui. 

Ce  qui  était  frappant  chez  David,  mais  que  ne  pouvaient  pas  même  soup- 
çonner ceux  qui  connaissaient  seulement  en  lut  le  professeur  ou  l'homme  de 
société,  au  ton  si  affable,  aux  manières  si  courtoises,  au  bon  sens  si  mesuré, 
c'était  quelque  chose  de  rude,  une  sorte  de  fougue  mal  réprimée,  une  ardeur 
et  j'allais  dire  une  violence  éclatant  par  brusques  échappées.  Il  fallait  le  voir 
par  certains  beaux  jours  aspirer  l'air  à  pleins  poumons,  de  tout  l'effort  de  sa 
large  poitrine.  On  avait  l'impression  qu'il  se  sentait  mal  à  l'aise  dans  la  redingote 
professorale,  à  l'étroit  dans  notre  ville,  et  qu'il  aurait  voulu  fouler  du  pied  un 
autre  sol  que  celui  de  nos  rues.  C'est  qu'il  était  fortement  marqué  de  l'em- 
preinte du  pays  natal.  H  était  resté  en  lui  quelque  chose  de  l'âpre  nature  du 
Jura,  de  ces  montagnes  qu'il  aimait  tant  et  dont  parmi  nous  la  nostalgie  ne 
le  quittait  pas.  Parla  carrure,  par  la  démarche,  par  l'accent,  comme  par  la  fierté, 
par  l'indépendance  ombrageuse  de  l'espril,par  de  brusques  et  courtes  poussées 
de  révolte,  il  était  toujours  le  montagnard  franc-comtois. 

Né  à  Saint-Claude  en  1856,  Albert  David  appartenait,  en  effet,  h  une  mec  de 
montagnards,  forte  et  laborieuse.  L'industrie  de  Saint-Claude  consiste  dans  le 
travail  du  bois,  de  l'ivoire,  de  l'os.  Ce  travail  s'exécute  soit  dans  l'humble 
demeure  de  l'ouvrier,  soit  dans  des  usines,  dont  l'immense  roue  de  bois,  jetée 
sur  les  rivières  ou  sur  les  torrents  canalisés  dans  la  vallée  profonde,  ajoute 
encore  au  pittoresque  de  la  nature.  Quelques  négociants  centralisent  et  expé- 
dient dans  le  monde  entier  les  produits  ainsi  fabriqués  :  le  père  de  David 
était  l'un  d'eux.  C'était  l'homme  le  moins  fait  pour  réussir  dans  le  commerce  : 
esprit  fantaisiste,  caractère  généreux  mais  peu  pratique,  mal  servi  d'ailleurs 
par  les  circonstances  extérieures  au  début  de  ces  crises  commerciales  qui 
durent  encore  dans  ces  régions,  il  devait  mourir  très  jeune,  victime  de  son 
dévouement  dans  un  incendie.  A  ce  père  si  tôt  parti,  dont  il  conservait  pieu- 
sement l'image  séduisante  et  mélancolique,  notre  ami  devait  un  côté  de  son 
esprit  :  le  côté  artiste,  l'élément  de  rêverie,  d'imagination,  d'utopie.  —  En 
contraste  avec  cette  figure  de  grâce  et  de  faiblesse,  celle  du  grand-père 
maternel,  le  grand-père  Sauvageot,  type  de  vigneron  indiscipline,  railleur, 
philanthrope,  idéaliste,  enfin  républicain  à  la  mode  qui  fut  celle  de  1848. 
Jusqu'à  l'âge  de  cinquante-cinq  ans  il  s'était  consacré  en  conscience  è  réta- 
blissement de  ses  quatorze  frères  et  sœurs.  Sur  ces  entrefaites,  il  fit,  —  comme 
il  arrive  —  un  tour  en  exil.  En  revenant  il  trouva  que  ses  héritiers  avaient 
pillé  ses  caves.  Il  se  vengea,  en  se  mariant.  De  cette  hérédité  venaient  à  notre 
ami  les  saillies  de  son  humeur  frondeuse. 

Tel  est  le  milieu  où  s'est  écoulée  la  première  jeunesse  de  David  ;  milieu  de 
bourgeoisie  industrielle  très  en  contact  avec  l'ouvrier  dans  le  haut  pays,  et 
de  bourgeoisie  adonnée  à  la  vie  rustique  dans  les  vignobles  du  Bas-Jura; 
jeunesse  en  liberté,  poussée  au  grand  air  et  tout  près  de  la  nature.  Des  courses 
aventureuses  :  le  collège  de  Saint-Claude  ouvre  sur  la  montagne;  allez  donc 
y  rattraper  un  garçon  à  qui  il  a  pris  fantaisie  de  gambader  à  l'heure  de  la 
classe  I  Des  séjours  chez  le  grand-père,  cet  original,  ce  philosophe  qui  lui  ffctt 
faire  des  promenades  à  la  Jean-Jacques.  Des  stations  prolongées  dans  ta  forge 


r 


DE  LÉCOLK  NORNALK  417 

d'an  parent  où  il  exécute  des  constructions  à  mouvements  avec  une  habileté 
mamelle  et  un  goûl  de  la  mécanique  où  plus  tard  il  continuait  de  voir  tes 
signes  d'une  vocation  d'ingénieur.  Nous  sommes  en  1869.La  guerre  éclate.  Ses 
émotions  ébranlent  fortement  celte  nature  ardente  et  vibrante.  Trop  jeune 
pour  s'engager,  il  fonde  avec  quelques  amis  et  un  prêtre  patriote  une  petite 
société  militaire,  porte  le  sac  des  mobiles,  brave  les  balles  prussiennes  et 
obtient  de  sa  mère  la  promesse,  que,  sitôt  ses  quinze  ans  sonnés,  il  pourra, 
devançant  l'heure,  s'offrir  pour  la  défense  du  sol  national,  pour  l'indépendance 
delà  patrie  menacée...  On  retrouverait  la  plupart  de  ces  souvenirs  dans 
an  savoureux  roman  :  Ennemis  d'enfance  où  David  a  mis  beaucoup  de  lui- 
même,  beaucoup  de  ces  premières  impressions  restées  en  lui  si  vivaces. 

Cependant  le  père  était  mort.  Sa  veuve,  malgré  d'énergiques  efforts  et  de 
généreux  sacrifices,  ne  p.ut  soutenir  longtemps  une  charge  trop  lourde  et  dut 
abandonner  les  affaires.  Avec  trois  filles  et  deux  fils  à  élever,  M—  David  se 
trouva  réduite  aux  maigres  ressources  d'un  travail  personnel.  Albert  était 
l'aîné  des  enfants.  Il  annonçait  de  brillantes  qualités  d'esprit.  Fallait-il, 
sacrifiant  la  carrière  qui  semblait  devoir  s'ouvrir  devant  lui,  garder  le  jeune 
homme  à  Saint-Claude,  le  mettre  au  travail  industriel,  recueillir  un  fruit  immédiat 
de  sa  présence  et  de  son  labeur  ?  Soucieuse  avant  tout  de  ne  pas  gâter  l'avenir 
de  son  fils,  M-e  David  —  et  ses  filles  devaient  plus  tard  s'associer  géné- 
reusement à  ses  vues,  —  accepta  de  voir  s'éloigner  le  grand  fils,  son  ami, 
son  appui. 

H  partit  Celui  qui  l'emmenait  devait  avoir  sur  sa  destinée  une  influence 
décisive.  Celait  cet  abbé  Follioley,  cet  universitaire  prêtre  que  tous  les  uni- 
versitaires connaissent  et  estiment,  remarquable  éducateur,  homme  d'action 
et  diplomate,  et  de  qui  l'administration  s'empressait  de  se  souvenir  dès  qu'il 
y  avait  quelque  part  uu  lycée  déclinant,  au  secours  duquel  il  fallait  se  porter 
d'urgence.  Étant  principal  du  collège  de  Saint-Claude,  l'abbé  Follioley  avait 
remarqué  David.  Il  l'emmena  avec  lui  là- bas,  aussi  loin  qu'on  peut  aller  en 
France,  au  fond  delà  Bretagne,  au  collège  de  Lesneven.  Terrible  déchirement 
pour  le  petit  Franc-Comtois  si  attaché  à  son  pays,  à  sa  famille!  Après  le  collège  de 
Lesneven,  celui  de  Laval.  Puis  le  collège  Stanislas  où  il  est  accueilli  par  un 
autre  maître  dans  la  science  de  l'éducation  :  c'est  cet  admirable  abbé  de  Lagarde 
auquel  David  doit  tant  ! 

Ballotté  de  Saint-Claude  à  Lesneven,  de  Lesneven  à  Laval,  de  Laval  à  Paris, 
changeant  de  contrée,  de  milieu,  d'habitudes,  de  méthodes  de  travail,  David 
se  prenait  à  envier  ceux  de  ses  camarades  dont  la  destinée  était  plus  fixe  et 
de  qui  l'esprit  avait  été  de  bonne  heure  jeté  dans  le  moule  commun.  En  fait, 
mie  partie  de  son  originalité  lui  vient  de  ces  dépaysements,  des  changements 
et  des  contrastes  de  ces  années  d'apprentissage.  Ce  qui  acheva  de  le  façonner 
ce  fut  l'expérience  qu'il  fit  si  tôt  de  la  vie  et  de  l'adversité.  Celte  dure  maîtresse 
en  lui  imposant  des  devoirs  au-dessus  de  son  âge,  le  rendit  capable  de  les 
remplir.  Des  dettes  à  payer,  une  mère  a  soutenir,  des  sœurs,  un  frère,  à 
nourrir,  à  élever.  Voilà  quelques-unes  des  responsabilités  qui  pesaient  sur  cet 
écolier  chef  de  famille.  David  suffit  a  tout.  Les  ressources  qu'il  se  procure  dès 
le  collège,  en  donnant  des  leçons,  surveillant  des  enfants  plus  jeunes,  prennent 
Imites  le  même  chemin.  Arrive  la  période  des  grands  examens.  Ces  examens 
(TÉcole,  de  licence,  d'agrégation,  si  difficiles,  si  chanceux,  il  n'est  guère  aucun 
d'entre  nous  qui  les  ait  passés  sans  émotion,  liais  David  est  un  modeste.  11  se 


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ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


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méfie  de  lui-môme.  Util  songe  que  de  l'issue  de  ces  examens  dépend  le  sort  de  sa 
famille.  Aussi  quelles  angoisses  !  C'est  alors  que  ce  brave  a  connu  la  peur,  une 
peur  folle  qui  l'étreignait,  le  serrait  à  la  gorge,  l'étouffait,  le  paralysait.  Plus 
tard  ce  souvenir  le  hantait  à  la  manière  d'un  cauchemar.  Lui  pourtant  ne 
laissait  rien  paraître  de  ce  trouble.  Ses  camarades  lui  trouvaient  la  même 
énergie  calme.  Ils  le  sentaient  plus  mûr,  plus  maître  de  lui,  plus  complètement 
formé  qu'eux  tous.  Nousautres,  qu'une  éducation  indulgente,  des  études  suivies, 
une  préparation  méthodique  ont  conduits  par  des  voies  régulièrement  tracées 
à  l'École  Normale,  quand  nous  y  arrivons  nous  sommes  des  enfants;  David 
était  un  homme. 

Entré  à  l'École  en  1878,  chef  de  la  section  de  grammaire  en  troisième  année, 
il  fut  reçu  en  1881  agrégé  de  grammaire,  l'année  suivante  agrégé  des  lettres. 
Il  fut  nommé  à  Laval  où  il  passa  trois  années.  La  destinée  semblait  se  relâcher 
pour  lui  de  sa  sévérité.  Ces  années  de  Laval,  ce  fut  la  période  d'épanouissement 
et  de  jeunesse  souriante  pour  notre  ami.  C'est  Pépoque  du  grand  bonheur  de 
sa  vie.  Ii  épousait  la  sœur  de  notre  camarade  Alfred  Baudrillart  11  aurait 
désormais  le  réconfort  et  ia  douceur  de  sentir  près  de  lui  au  foyer  la  présence 
d'une  compagne  d'élite,  digne  de  lui,  comme  il  était  digne  d'elle.  Il  arrivait  à 
Paris  en  1884,  était  chargé  d'une  classe  de  seconde,  puis  d'une  rhétorique  au 
collège  Stanislas.  11  s'y  faisait  peu  à  peu  une  place  dont  l'auto rilé  allait  sans 
cesse  en  grandissant. 

Dans  les  premières  années  de  son  professorat  David  put  se  réserver  un  peu 
de  loisir.  Il  en  profita  pour  s'essayer  à  des  travaux  personnels.  La  critique 
1'altirait,  surtout  une  certaine  forme  de  critique.  Les  éludes  de  détail  ne  le 
satisfaisaient  pas.  Certes  les  habitudes  de  travail  qu'il  avait  prises  à  l'École  et 
en  préparant  ses  examens  de  grammaire,  les  scrupules  mêmes  de  son  esprit 
si  consciencieux,  attestent  qu'il  n'était  pas  homme  à  construire  sur  une 
base  trop  peu  solide.  Mais  ce  qui  lui  plaisait,  c'étaient  ces  belles  constructions 
où  les  idées  générales  s'ordonnent  en  un  agencement  systématique.  Il  trouvait 
dans  la  suite  du  raisonnement,  dans  l'enchaînement  des  conséquences,  un 
plaisir  de  logicien.  Un  Mémoire  qu'il  présenta  à  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques  fut  couronné.  Ce  Mémoire  repris,  développe,  mis  an 
point,  est  devenu  le  livre  intitulé  Le  réalisme  et  le  naturalisme.  Ce  livre,  savant, 
ingénieux,  riche  d'aperçus,  est  de  ceux  qui  font  désormais  partie  de  la  littéra- 
ture d'un  sujet.  Il  a  sa  place  marquée  dans  la  bibliothèque  de  tout  étudiant 
en  lettres.  C'est  à  ce  genre  de  critique  que  David  revenait  encore,  lorsque, 
dans  la  dernière  année  de  sa  vie,  il  écrivait  pour  YHistoire  de  la  langue  et  de 
la  littérature  françaises  de  M.  Petit  de  Julleville,  un  chapitre  substantiel  et 
vigoureux  sur  les  Théories  du  romantisme.  S'il  eût  été  libre  de  suivre  son 
penchant,  s'il  lui  eût  été  permis  de  songer  à  lui-même,  c'est  à  des  travaux  de 
ce  genre  que  David  eût  aimé  à  se  consacrer.  11  y  aurait  apporté  la  délicatesse 
un  peu  compliquée  de  son  esprit,  la  sûreté  de  son  goût,  la  fermeté  et  la  fran- 
chise de  ses  jugements.  Mais  les  nécessités  de  la  vie  le  pressaient.  Mais 
David  ne  savait  même  pas  comment  on  fait  pour  songer  à  soi.  Il  ne  savait  que 
se  dévouer.  Il  s'est  dévoué  à  son  enseignement.  Au  surplus,  c'est  la  seule  manière 
de  bien  enseigner. 

Ce  dévouement  dont  David  a  toujours  fait  preuve  pour  ses  élèves,  ii  a  en 
surtout  occasion  de  le  prodiguer  lorsque  lui  fut  confiée  en  1894  la  rhétorique 
supérieure.  C'était  une  classe  nouvelle.  C'était  un  enseignement  à  inaugurer, 


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DE  L'ÉCOLK  NORMALE 


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un  esprit  à  créer.  David  avait  alors,  à  lui  seul,  la  charge  écrasante  de  cette  classe 
nombreuse,  dont  les  élèves  candidats  à  la  licence  ou  à  l'École  Normale  exi- 
geaient pour  la  correction  des  copies,  pour  le  choix  des  devoirs,  pour  la  pré- 
paration des  textes,  une  énorme  dépense  de  travail  et  de  temps.  David  s'est  donné 
tout  entier  à  cette  classe.  Il  s'y  est  donné  avec  tout  son  savoir,  avec  toute  son 
Ame.  C'a  été  une  de  ces  classes,  animées,  vivantes,  où  l'atmosphère  est  faite 
d'affection  et  de  confiance.  Pour  ses  élèves  David  était  un  guide  moral,  un 
conseiller,  un  ami,  en  même  temps  qu'un  professeur. 

Gela  l'intéressait  passionnément  de  voir  le  mouvement  de  cette  jeunesse,  le 
travail  qui  se  faisait  dans  ces  cerveaux  en  fermentation.  Sa  classe  était  une 
sorte  de  collaboration  du  maître  et  des  élèves  ;  c'était  un  entretien  de  tous 
sous  la  direction  du  professeur  ;  d'ailleurs  David  ne  laissa  jamais  dévier  cet 
entretien  vers  des  questions  que  le  professeur  a  le  devoir  de  ne  pas  aborder 
en  chaire.  Ces  jeunes  gens,  toujours  disposés  à  s'échapper,  il  les  ramenait  vers 
le  travail  fixé  par  les  programmes.  Il  a  travaillé  pour  eux  jusqu'à  son  dernier 
Jour,  je  pourrais  dire  jusqu'à  sa  dernière  heure.  Malade,  dans  sa  fièvre,  c'était 
d'eux  encore  qu'il  se  préoccupait.  Dans  la  nuit  où  il  nous  a  été  enlevé,  il 

avait  dicté  des  notes  à  leur  intention Les  jeunes  gens  comprennent 

souvent  ce  qu'on  fait  pour  eux.  Les  élèves  de  David  l'adoraient.  Je  sais  des 
lettres,  je  sais  des  démarches,  j'ai  vu  des  yeux  rougis,  témoignages  que  j'aurais 
honte  d'affaiblir  par  des  mots. 

Le  28  octobre  1899  s'est  achevée  cette  vie  trop  courte.  Nous  tous  qui  avons 
connu  David,  nous  conserverons  son  image,  nous  l'aimerons  pour  son  charme 
viril.  L'originalité  en  était  faite  du  mélange  de  ces  deux  qualités  :  la  bonté  et 
l'énergie.  Tendresse,  sensibilité,  simplicité,  candeur,  c'était  le  fond  chez  David. 
Cette  vive  sensibilité  se  traduisait  notamment  par  l'émotion  que  lui  produisaient 
toutes  les  formes  de  l'art.  11  aimait  les  poètes,  en  poète  de  la  vie,  qui  savait  en 
éclairer  toutes  les  tâches  d'un  rayon  d'idéal.  La  musique,  surtout  la  musique 
religieuse,  le  ravissait,  celle  des  grandes  fêtes  de  l'Eglise,  et  celle  des  fêtes 
plus  intimes  de  ce  mois  de  Marie  qu'il  aimait  tant.  Mais  celte  sensibilité,  la 
raison  intervenait  pour  la  maîtriser,  la  volonté  pour  lui  imposer  ses  lois. 
Jamais  il  ne  s'est  permis  les  tristesses  lassées  et  inefficaces.  Mélancolique  à 
la  façon  de  tous  ceux  qui  ont  jeté  sur  ie  monde  un  regard  d'intelligence  et  de 
sympathie,  il  ne  s'est  jamais  laissé  aller  au  découragement.  Lui  pour  qui  la 
destinée  avait  été  si  rude,  il  était  sans  amertume.  Il  acceptait  ce  qui  est. 
11  ne  se  révoltait  pas  contre  la  nécessité.  Au  milieu  de  toutes  les  épreuves,  et 
de  toutes  les  crises,  il  conservait  une  foi  inébranlable  dans  la  Providence.  Cette 
foi  dans  la  Providence,  c'est  le  trait  où  se  résumait  sa  pensée  religieuse. 
Quelle  qu'ait  pu  être  pour  lui,  à  telles  époques  de  sa  vie,  la  difficulté  à  accepter 
certains  dogmes  qui  heurtaient  ses  conceptions  philosophiques,  il  n'a  jamais 
cessé  d'adresser  à  Dieu  des  prières  ferventes.  Aussi  bien  son  christianisme  était 
aussi  éloigné  qu'il  est  possible  de  toute  mièvrerie  sentimentale  :  David  avait 
une  espèce  d'horreur  pour  le  pseudo  mysticisme,  la  religiosité  vague,  le 
christianisme  déliquescent.  Sa  franche  nature  répugnait  à  tout  ce  qui  sonne 
faux.  Sa  bonté  agissante  dédaignait  les  effusions  inutiles  et  la  vaine  phraséo- 
logie. Très  indépendant  d'esprit,  il  s'attachait  avec  force  à  ce  qui  lui  paraissait 
être  la  vérité  ;  et,  plus  sincèrement  il  était  attaché  à  son  opinion,  plus  il 
mettait  de  courtoisie  dans  la  discussion  et  s'appliquait  à  ne  jamais  blesser  les 
personnes.  11  était  loyal  et  vaillant.  Pendant  sa  vie  il  n'a  fait  que  du  bien  ;  il 


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en  a  fait  à  tous  ceux  qui  rapprochaient,  il  en  fait  encore  après  sa  mort 
puisqu'il  nous  laisse  son  exemple. 

René  Doumic. 


Promotion  de  18*39.  —  Fabre  (Paul- Jean-Pierre-Guillaume],  né  à  Saint-Elienne 
le  3  décembre  1859,  décédé  a  Versailles,  le  20  février  1899. 

Tous  ceux  qui  ont  connu  Paul  Fabre,  et  ceux  mêmes  qui  ne  l'ont  vu  qu'en 
passant,  ont  reçu  de  lui  une  impression  très  vive  et  une  impression  identique  : 
sa  nature,  toute  de  sincérité  et  de  bonté,  se  révélait  involontairement  dans  la 
conversation  la  plus  brève,  et  déjà  seulement  par  le  ton.  Les  mêmes  paroles 
sont  veoues  tout  naturellement  aux  lèvres  de  ceux  qui  ont  si  bien  parlé  de 
lui  sur  sa  tombe,  qu'ils  fussent  ses  maîtres,  ses  amis  ou  ses  élèves.  On  ne 
pourrait  en  trouver  d'autres.  Mais  si  les  traits  essentiels  de  sa  personne 
morale  se  dévoilaient  ainsi  du  premier  coup,  comment  dire  tout  ce  qu'elle 
recelait  d'intime  richesse?  ce  que  cette  loyauté  dégageait  de  charme  indé- 
finissable ?  cf  que  cette  bonté  conciliait  d'énergie  active  et  de  tendresse 
délicate  ?  ce  que  cette  foi  religieuse  avait  également  de  profond  et  de  large, 
ce  qu'elle  unissait  d'ardeur  et  de  tolérance?  Comment  exprimer  foule  celte 
âme,  si  originale  et  si  simple  ?  Comment  rappeler  tout  ce  qu'ils  ont  perdu  a 
ceux  qui  ont  vécu  près  de  lui?  Comment  faire  entrevoir  à  ceux  qui  ne  l'ont 
connu  que  par  ses  livres  pourquoi  tant  d'affection  s'attachait  à  lui  ? 

Paul  Fabre  élait  né  en  1859  à  Saint-Etienne,  où  son  père  était  économe  do 
lycée.  H  y  avait  passé  ses  premières  années,  dont  il  gardait  un  souvenir  à  la 
fois  très  doux,  et  attristé  par  la  pensée  de  sa  mère,  qu'il  avait  perdue  de 
bonne  heure  ;  il  y  avait  fait  ses  classes,  Jusqu'à  la  quatrième,  lorsqu'on  1873 
son  père  prit  sa  retraite,  et,  se  ressouvenant  de  ses  origines  vint  s'établir  à 
Montpellier.  11  était  déjà  tel  que  l'avenir  l'a  montré,  quand  il  entra  dans  ce 
nouveau  lycée,  où  ses  succès  furent  dès  le  début  très  brillants.  Avec  son 
esprit  à  la  fois  alerte  et  solide,  sa  vive  imagination,  son  jugement  ferme  et 
sur,  il  s'intéressait  à  tout,  il  se  faisait  remarquer  en  tout.  Mais,  comme  toutes 
les  vocations  fortes,  la  sienne  était  manifeste  déjà  ;  ses  préférences  allaient 
droit  à  l'histoire  qu'il  étudiait  avec  passion.  En  même  temps  il  se  faisait 
également  aimer  de  ses  camarades  et  de  ses  maîtres.  Par  un  privilège  peu 
commun,  partout  où  il  a  passé,  nul  n'a  eu  plus  d'amis  et  n'en  a  eu  de  plus 
sincères.  Les  uns  allaient  à  lui  spontanément,  attirés  par  cette  ouverture  de 
cœur,  ce  rayonnement  de  bonté  qui  séduisaient  tout  de  suite.  C'était  lui- 
même  qui  allait  à  d'autres,  soit  qu'il  eût  remarqué  ou  pressenti  en  eux 
quelqu'une  des  qualités  qu'il  prisait  le  plus;  soit  qu'il  les  vît  isolés  ou  les  devinât 
attristés  ;  car  il  a  toujours  eu  des  trésors  d'affection  pour  les  oubliés  et  les 
humbles.  Il  ne  connaissait  guère  d'indifférents,  et  un  tact  très  fin  lui  faisait 
presque  infailliblement  découvrir  chez  tous  ce  qui  peut  rapprocher  et  lier. 
Lier  pour  jamais  :  la  nouvelle  de  sa  mort  prématurée  a  bouleversé,  —  nous  en 
avons  eu  bien  des  témoignages,  —  ceux  mêmes  d'entre  ses  camarades  qui 
depuis  le  lycée  ne  l'avaient  pas  ou  presque  pas  revu.  Ses  maîtres  aussi  ne 
l'aimaient  pas  moins  qu'ils  ne  l'estimaient, —et  à  bon  droit  ;  car  il  savait  mieux 
que  personne  garder  une  reconnaissance  affectueuse  à  tous  ceux  qui  avaient 
contribué  en  quelque  mesure  à  sa  formation  intellectuelle  et  morale;  ce  fui 
toujours  un  de  ses  sentiments  les  plus  profonds. 


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DE  L'ÉCOLtt  NORMALE  124 


Pendant  son  année  de  philosophie,  H  perdit  son  père,  qui  avait  surveillé  son 
éducation  avec  le  dévouement  le  plus  attentif.  Ce  fut  pour  lui  une  terrible 
douleur,  qui  venait  s'ajouter  à  une  autre  plus  ancienne,  elle  était  aussi  vive  qu'au 
premier  jour,  quand  il  écrivait  trois  ans  plus  tard:  «Il  est  dans- mon  âme  une 
profonde  blessure  que  rien  ne  saurait  refermer,  un  vide  que  rien  ne  pourra  jamais 
combler,  et  qui  me  fait  sentir  le  néant  au  dedans  de  toutes  les  joies  qui  me 
peuvent  arriver  ;  la  perte  de  mes  parents  ne  se  peut  réparer  par  aucune  autre 
affection  en  ce  monde.  »  Mais  ses  tristesses  étaient  viriles,  et  ne  lui  faisaient 
pas  oublier  ses  devoirs.  11  était  à  l'heure  où  il  devait  choisir  sa  voie  ;  il  n'eut 
aucune  peine  à  la  découvrir.  A  son  goût  passionné  pour  les  éludes  historiques 
s'en  joignait  un  autre  non  moins  ancien  ni  moins  prononcé  pour  renseigne- 
ment Il  était  comme  prédestiné  à  l'École  Normale.  En  octobre  1877,  il  venait 
s'y  préparer  à  Louis-lc-Grand.  Il  pouvait  quitter  Montpellier  sans  déchirement, 
puisque  sa  sœur,  avec  laquelle  il  a  toujours  vécu  en  une  si  rare  communion 
d'idées  et  de  sentiments,  l'accompagnait  à  Paris,  où  l'affection  d'un  oncle  et 
d'une  tante,  lui  ouvrait  une  nouvelle  famille.  Lui-môme  faisait  pour  la  pre- 
mière fois  connaissance  avec  l'internat  ;  mais  si  différent  que  fût  ce  nouveau 
milieu  de  celui  où  il  avait  vécu  jusqu'alors,  il  n'en  était  pas  surpris  ou  du  moins 
il  s'y  acclimatait  assez  vite  ;  il  y  avait  bientôt  gagné  toutes  les  sympathies  et 
faisait,  comme  à  Montpellier,  de  vives  et  durables  amitiés.  Il  recevait  rensei- 
gnement de  maîtres  comme  Merlet,  Gaillardin,  M.  Gaspard,  et  ne  tardait  pas  à 
leur  faire  honneur.  En  1679,  son  rêve  se  réalisait,  il  entrait  à  l'École. 

L'Ecole  était  bien  le  milieu  qui  lui  convenait,  et  il  s'y  trouvait  tout  de  suite 
très  heureux.  Comme  beaucoup  d'autres,  il  y  arrivait  un  peu  las  de  la  disci- 
pline des  rhétoriques;  avide  d'études  nouvelles  et  plus  substantielles.  Le 
sentiment  littéraire  était  chez  lui  très  fin  et  très  personnel,  et  la  philologie  ne 
le  laissait  pas  indifférent;  il  suivait  avec  beaucoup  de  curiosité  les  conférences 
de  M.  Tournier.  il  retrouvait  trop  bien  certaines  de  ses  aspirations  dans  le  cours 
de  M.  Ollé-Laprune  pour  n'y  prendre  pas  intérêt  Mais  ni  la  philosophie,  ni  les 
lettres  ne  devaient  se  Taltacher,  plus  que  jamais  c'était  l'histoire  qui  l'attirait  et 
qui  le  gardait.  11  s'y  est  voué  dès  lors  pour  des  raisons  diverses  et  même  comme 
opposées.  Il  l'a  aimée  à  la  fois  parce  qu'elle  passionne  et  parce  qu'elle  calme; 
parce  qu'elle  éloigne  de  la  vie,  et  parce  qu'elle  y  ramène;  parce  qu'elle  offre 
la  satisfaction  la  plus  intense  à  la  recherche  désintéressée,  et  parce  qu'elle 
éveille  en  nous  le  besoin  de  l'action  dont  elle  nous  montre  la  nécessité  et  les 
conditions.  Et  sans  doute  il  faut  être  un  véritaLle  historien,  dans  le  sens  le 
plus  complet  et  le  plus  élevé  du  mot,  pour  comprendre  et  sentir  ainsi  l'histoire. 
Mais  d'un  véritable  historien  Fabre  avait  bien  l'esprit,  et  il  en  avait  aussi  l'âme. 
Nul  plus  que  lui  n'aimait  pour  elles-mêmes  la  vérité  et  la  recherche  qui  nous  y 
mène  ;  chez  nui  moins  que  chez  lui  ces  qualités  premières  d'une  bonne  mé- 
thode historique,  —  besoin  de  rigueur,  de  précision,  d'exactitude,  —  n'étaient 
surajoutées  et  acquises;  elles  étaient  au  fond  de  la  nature  et  de  l'être  même. 
Hais  cette  nature  était  très  riche.  Le  travail  solitaire  et  minutieux  de  l'érudition 
satisfaisait  quelques-uns  de  ses  instincts  essentiels;  il  ne  les  apaisait  pas  tous. 
Fabre  a  toujours  cru  qu'avant  tout  la  vie  est  action;  il  a  toujours  eu  le  sens  le 
plus  profond  du  réel,  et  il  suffisait  de  le  voir  pour  lire  sur  sa  belle  figure 
pensive  et  pour  deviner  dans  ce  je  ne  sais  quoi  d'un  peu  fébrile  qu'avait  son 
peste  ou  son  allure  la  sérénité  de  son  esprit  et  la  flamme  ardente  de  son 
coeur.  Et  voilà  pourquoi  et  comment  il  a  tant  aimé  l'histoire  ;  pourquoi  il  fut 


V  ' 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVKS 


si  heureux  dès  que  renseignement  de  l'École  lut  découvrit  en  elle  tout  ce  qu'A 
y  avait  jusqu'alors  pressenti  ;  pourquoi  il  sut  si  bien  comprendre  et  admirer 
ceux  qui  l'initièrent  à  ces  joies,  ceux  qui  furent  ses  vrais  maîtres,  Fustet  de 
Coulanges,  Vfdal  de  la  Blache,  Monod. 

M.  Monod  et  M.  Vidal  éveillèrent  sa  curiosité  historique,  et  lui  donnèrent 
l'habitude  des  recherches  exigeantes  et  fécondes.  Quant  à  celui  dont  il  devait 
épouser  la  fille,  voici  ce  qu'il  en  écrivait,  —  avant  ce  mariage,  —  au  moment 
où  il  venait  d'apprendre  la  nouvelle  de  sa  mort:  «  Chaque  fois  que  je  venais 
à  Paris,  ma  plus  grande  joie  peut-être  était  d'aller  le  voir;  je  sortais  toujours 
de  chez  lui,  la  tète  pleine  d'idées  et  de  réflexions  ;  il  communiquait  si  bien 
l'enthousiasme  et  la  méthode!  —  Il  était  bien  pour  moi  le  maître  et  l'inspirateur; 
son  jugement  avait  pour  moi  tant  d'importance...  Je  garderai  sa  chère  mé- 
moire el  ses  leçons  profondément  gravées  en  moi;  c'est  lui  qui  m'a  initié,  et 
si  je  puis  faire  quelque  chose,  c'est  à  lui  que  je  le  devrai.  » 

Parmi  ses  travaux  de  seconde  année  qui  contiennent  déjà  plus  que  des 

promesses,  deux  au  moins  sont  toute  fait  remarquables;  son  travail  d'historien 

sur  ie  Pape  Nicolas  /•',  où  M.  Monod,  en  contestant  certaines  vues,  louait  le 

dépouillement  minutieux  des  textes,  l'exposé  intéressant,  animé,  chaleureux, 

el  PelTort  pour  dégager  la  pensée  dominante  du  pontificat  de  Nicolas  ;  et 

l'étude   sur  le   De  Oubernatione  Dei  de  Salvien,  composée  pour  M.  Boissier, 

où  il  s'appliquait,  avec  une  mesure,  une  Justesse  parfaites,  en  même  temps  à 

marquer  les  exagérations  de  Salvien  et  à  déterminer  la  part  de  vérité  qu'une 

interprétation  prudente  y  peut  découvrir.  11  s'engageait  ainsi  décidément,  on  le 

voit,  dans  les  études  mêmes  où  il  devait  plus  tard  marquer  si  brillamment  sa 

trace:  l'histoire  du  moyen  âge  et  en  particulier  l'histoire  pontificale. 

Au  lendemain  de  l'agrégation,  appuyé  énergiquement  par  tous  ses  maîtres, 
et  tout  d'abord  par  M.  Fustel,  il  devenait  membre  de  l'Ecole  de  Rome.  A  la  fin 
d'octobre  1882,  il  partait  pour  l'Italie,  et,  comme  il  l'avait  fait  quand  il  avait 
quitté  Montpellier  pour  Paris,  il  emmenait  avec  lui  sa  soeur.  Les  quatre  années 
qu'il  y  passa,  —  car  son  séjour  fut  prolongé  à  deux  reprises,  en  raison  de  l'im- 
portance des  travaux  qu'il  avait  commencés,  —  furent  vraiment  les  années 
lumineuses  de  sa  vie,  années  heureuses  et  fécondes  où  toutes  ses  qualités 
d'esprit  et  de  cœur  s'épanouirent,  où  tous  les  instincts  de  son  âme  trouvèrent, 
dans  ce  milieu  romain  avec  lequel  il  était  en  accord  préétabli,  d'intenses  et 
douces  satisfactions. 

Ce  n'est  pourtant  pas  que  Rome  l'ait  du  premier  coup  pleinement  conquis. 
Comme  à  tous,  à  lui  aussi  elle  ne  révéla  que  peu  à  peu  tout  son  charme  :  elle 
s'insinua  lentement  dans  son  cœur  pour  en  prendre  possession  plus  sûrement. 
Ses  premières  lettres  d'alors,  remarquables  par  une  rare  fraîcheur  d'im- 
pressions, trahissent  un  vif  enthousiasme  et  certaines  désillusions  ;  il  n'en  eût 
pas  contresigné  plus  tard  tous  lesjugements.  C'est  ainsi  qu'au  premier  moment, 
en  esprit  sincère  qui  ne  se  paie  pas  de  formules,  qui  ne  juge  pas  d'après 
autrui  et  veut  toujours  voir  clair  au  fond  de  lui- même,  il  constatait  à  regret  que 
l'antiquité,  à  Rome,  ne  se  découvre  pas  instantanément  et  qu'il  faut  beaucoup 
d'imagination  pour  la  reconstruire  :  «  Elle  est  tellement  raulilée  qu'on  ne  peut 
la  comprendre  qu'à  la  longue,  grâce  à  un  véritable  travail  de  la  pensée.  On  ne 
se  sent  pas  transporté  dans  un  autre  monde,  comme  dans  les  villes  toscanes  do 
Moyen  Age,  qui  sont  demeurées  telles  que  le  Moyen  Age  les  a  faites.  — 


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DK  L'ÉCOLE  NORMALE  423 

L'antiquité  ici  est  trop  morte  et  trop  froide;  il  faut  y  mettre  beaucoup  du  sien 
pour  la  ranimer.  »  Mais  un  mois  ne  s'était  pas  écoulé  qu'il  changeait  déjà  de 
ton:  *  Au  bout  de  quelque  temps,  il  s'établit  entre  Rome  et  celui  qui  la  visite 

un  commerce  plein  de  charme  ;  à  chaque  promenade,  c'est  une  délicieuse 
causerie,  où  l'on  s'oublierait  de  longues  heures.  Rome  parle,  mais  il  faut  savoir 
la  faire  parler.  * 

Cette  vie  romaine  si  paisible,  et  si  active  cependant,  prenait  pour  lui  un  vif 
intérêt  par  les  liaisons  qu'il  formait  avec  ses  camarades  d'école,  dont  plusieurs 
sont  devenus  ses  intimes  amis  ;  par  les  visites  des  savants  français  ;  par  le 
commerce  avec  les  savants  nationaux  ou  étrangers.  Ses  lettres  abondent  en 
souvenirs  exquis  de  cet  ordre.  C'étaient,  par  exemple,  à  des  intervalles  régu- 
liers, les  séjours  de  M.  Boissicr  ;  puis  la  venue  de  Mgr.  Perraud,  ou  celle  de 
l'abbé  Duchcsnc.  C'étaient  les  relations  chaque  jour  plus  étroites  qu'il  entrete- 
nait avec  son  directeur,  M.  Le  Blant.  C'était  la  fréquentation  assidue  de  De  Rossi, 
dont  l'érudition  si  vivante  etradmirable  connaissance  du  milieu  romain  devaient 
exercer  sur  tous  ceux  qui  l'approchaient  une  séduction  irrésistible.  Si  l'on  M 

ajoute  quUl  suivait  en  môme  temps  de  très  près  ce  qui  se  passait  en  France,  S 

on  verra  combien  étaient  variées  les  préoccupations  dont  sa  correspondance  ^J 

témoigne  à  cette  date.  Quand  on  parcourt  les  pages  de  son  édition  du  Liber  pj 

CflwtMM»,  si  pleines,  où  chaque  note  est  à  elle  seule  une  dissertation  crudité,  ^* 

quelquefois  presque  un  petit  traité,  on  est  tenté  de  croire  que  l'auteur  a  vécu  W 

renfermé  dans  la  Yaticane,  éloigné  de  tous  les  bruits  du  monde.  Mais  il  a  au  ^J 

contraire  vu  de  près  tous  les  mouvements  d'idées  de  son  temps  et  il  s'est  si  Cj 

activement  mêlé  au  milieu  romain  qu'il  lui  est  arrivé  de  craindre  de  se  dis-  m 

perser,  et,  en  exprimant  ces  craintes,  de  rendre  grâces  au  Liber  qu'il  appelait 
alors  «  la  sauvegarde  de  son  existence  » . 

Cependant  déjà  s'élaboraient  et  commençaient  même  à  paraître  les  premières 
de  ces  savantes  études  qui  devaient  lui  faire  si  vite  un  nom.  Avec  quelle 
conscience  il  travaillait,  ses  amis  de  Rome  l'ont  vu  et  ses  lettres  le  laissent 
comprendre  :  «  Je  suis  attelé  à  mon  article  que  je  travaille  trop  pour  qu'il  soit 
bon.  »...  a  J'ai  un  peu  d'inquiétudes  pour  mon  article  ;  il  est  très  personnel 
et  je  me  suis  montré  peut-être  bien  téméraire.  »  Puis,  à  propos  d'une  nouvelle  JJP 

publication  :  «  Quant  à  mon  article  je  le  ferai  avec  le  plus  grand  soin  ;  car  je  * 

dois  y  combattre  Waltz  et  Mommsen.  »  Sa  modeslie  était  soumise  aune  épreuve 
plus  pénible  encore  après  le  succès.  Combien  ceci  est  touchant  :  «  M.  Le  Blant 
est  parti  hier  me  promettant  tout  son  concours  pour  ma  troisième  année  -,  si  bien  _ 

que  je  commence  à  en  entrevoir  la  possibilité L'opinion  flatteuse  qu'on  a  de  BP 

moi  est  certainement  un  énergique  stimulant  ;  mais  c'est  aussi  une  menace  ^"^ 

bien  redoutable  pour  l'avenir.  J'ai  de  trop  bonnes  raisons  de  me  défler  de  moi.  t 
11  obtenait  sans  grand  peine  la  troisième,  puis  la  quatrième  année  qu'il  dési- 
rait et  pouvait  préparer  à  loisir  le  premier  fascicule  d'une  publication  qui 
devait  lui  coûter  tant  de  peine,  et  qu'il  ne  lui  a  pas  été  permis  d'achever. 

A  la  fin  de  1886,  son  séjour  à  Rome  prenait  fin  :  il  avait  cessé  dès  lors  d'être 
un  élève,  il  était  devenu  un  maître  que  les  juges  compétents  de  ses  études 
estimaient  de  plus  en  plus.  La  vocation  de  l'enseignement,  qui  avait  été  chez 
lui  précoce,  (Tic  s'était  pas  amoindrie  pendant  quatre  années  consacrées  aux 
recherches  d'érudition.  11  ne  pouvait  sans  doute  voir  se  clore  sans  d'intimes 
regrets  une  période  de  sa  vie  qui  avait  été  si  heureuse.  Mais  il  ne  voulait  pas 
s'abandonner  à  ces  regrets,  qu'il  se  reprochait  presque,  et  si  l'on  veut  savoir 


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fîl  ASSOCIATION   DUS  ANCIENS  ltLliVKS 

dans  quel  sentiment  élevé  il  se  préparait  à  rentrer  en  France,  le  fragment  de 
lettre  que  voici  le  montrera  :  «Je  suis  très  perplexe  et  plein  de  craintes, c 
que  J'ai  été  trop  ga  té,  vois-tu,  par  ces  quatre  ans  de  Rome.  Coque  j'ai  considéré 
d'abord  comme  une  faveur,  comme  la  réalisation  d'un  rêve,  m'appareit  main- 
tenant comme  l'ordinaire  de  la  vie....  Je  vais  rentrer  dans  la  réalité  de  notre 
monde  moderne,  cl  ce  n'est  pas  sans  effroi  que  j'envisage  la  transition.  Au 
Tond,  je  sens  que  l'existence  qui  m'altcnd  est  plus  haute  que  celle  que  Je 
mené  ;  la  vie  austère  et  difficile  vaut  mieux  moralement  que  la  vie  facile  et 
sans  effort.  »  Nommé  &  la  Faculté  des  Lettres  de  Douai.  Il  obtenait  de  M.  Liard 
de  terminer  encore  l'année  a  Rorae.Enjanvierl8tjr.il  allait  prendre  possession 
do  son  poste,  qu'il  devait  occuper  soit  a  Douai,  soit  à  Lille  où  il  devint  titu- 
laire pendant  six  ans,  jusqu'au  malheur  affreux  qui  a  brise  sa  vie.  A  Douai 
comme  à  Lille,  Il  s'élait  bientôt  acquis  de  précieuses  amitiés  parmi  ses 
collègues  de  la  Faculté  desLcttrcs,  de  la  Faculté  des  Sciences  et  de  la  Faculté 
■  k  Droit.  Il  en  avait  grand  besoin,  car  il  enseignait  à  peine  depuis  quelques 
mois  quand  un  événement  qui  lui  apportait  une  grande  joie  apporta  aussi  un 
changement  profond  a  son  existence.  Sa  sœur  dont  Jusqu'alors  il  ne  s'était 
jamais  sépare  que  pour  quelques  semaines  au  plus,  épousait  un  de  ses  jeunes 
camarades  d'Écolo,  l'ami  le  plus  cher  qu'il  eût  lait  à  l.ouis-lc-Grami,  le  confident 
do  son  cœur  et  do  son  esprit.  C'était  pour  lui  un  grand  bonheur,  au  lendemain 
duquel  il  se  sentait  comme  désempare  :  »  C'est  une  vie  qui  fluit  pour  moi  ;  une 
étape  de  la  vie,  situ  veux...  C'est  seulement  dans  le  travail  que  je  me  retrouve.* 
11  lui  était  Si  nécessaire  do  se  sentir,  dans  la  vie  de  chaque  jour,  envi  ruiné  de 
sympathies  et  de  ne  pas  laisser  s'endormir  en  lui-même  ses  propres  forces 
affectives,  qu'à  la  rentrée  de  1689,  il  s'installait  au  environs  de  Lille,  en 
compagnie  d'un  do  ses  collègues  préférés,  M.  Chevrlllon,  et  tous  ceux  qui  les 
ont  vus  ainsi  dans  leur  ermitage  de  Canteleu,  en  ont  rapporté  un  inoubliable 
.souvenir. 

L'enseignement  dont  il  était  chargé  n'était  qu'imparfaitement  d'accord  avec 
ses  études  de  prédilection.  De  1887  à  1892  il  ne  traita  guère  que  diverses  ques- 
tions relatives  aux  institutions  grecques  et  à  l'histoire  romaine.  11  Ht  cepen- 
dant aussi  quelques  levons  très  intéressanlcs  sur  l'art  chrétien  et  sur  l'histoire 
de  l'Église.  A  partir  de  1832,  il  rentra  plus  directement  en  contact  a 
l'époque  qu'il  connaissait  le  mieux  et  avec  les  recherches  de  son  mailrc  Fus- 
tel  par  une  série  d'études  d'histoire  mérovingienne  et  carolingienne.  Quelque 
fùtle  sujet  qu'il  traitât, Il  se  sentait  tout  heureux  d'avoir  cnOo  des  élèves,  dépen- 
ser que  son  aclion  sur  eux  pouvait  être  bienfaisante  :  •  Mes  élevés  me  donnent 
une  grande  satisfaction  ;...  c'est  un  plaisir  d'agir  sur  ces  intelligences 
neuves  et  fortes.  Je  tache  de  leur  faire  comprendre  tout  de  suite  comment  o 
fait  de  l'histoire.  J'ai  mis  longtemps  à  le  savoir  :  ils  sont  plus  fortunés  que 
mol.  ■  L'un  d'eux  nous  le  montre,  tel  que  nous  aimons  à  nous  le  représenter 
t  s'animant,  se  grisant  presque  de  sa  parole,  et  réussissant  par  son  entrain  a 
donner  de  l'intérêt  aux  questions  les  plus  abstruses.  » 

C'est  durant  son  séjour  à  Rome  que  Fabre  s'élait  ainsi  formé  à  devenir  un 
savant  d'élite  cl  un  maître  excellent.  11  avait,  dès  son  arrivée,  pris  conseil  de 
M.  Fustel  de  Coulangcs.  Il  lui  expliquait  avec  un  mélange  d'enthousiasme  et 
d'inquiétude,  son  désir  de  tirer  le  meilleur  parti  possible  des  ressources  qu'il 
avait  sous  la  main,  et  de  poser  a  ces  archaïques  manuscrits,  témoins  et  ves- 


DE  L  ÉCOLE  NORMAI.K  425 

tiges  du  passé,  les  questions  auxquelles  ils  fussent  le  plus  susceptibles  de  don- 
ner   des  réponses   détaillées   et    véritablement   nouvelles.   Et   il   y  avait 
quelque  chose  d'émouvant  dans  ces  scrupules,  dans  cette  soif  de  décou- 
vertes, qui  poussaient  Fabre  à  chercher  docilement,  dans  cette  histoire  du  # 
moyen  âge,  jalousement  gardée  par  le  silence  des  siècles  et  la  discrétion  des 

archivistes,  les  endroits  où  son  experte  curiosité  pouvait  le  plus  effleacemen 

ouvrir  une  brèche. 

Précisément,  à  cette  date,  l'ouverture  récente  des  Archives  Vaticanes  faisait 
espérer  le  renouvellement  complet  de  certains  sujets  d'histoire,  jusque-là  très 
imparfaitement  traités  :  telle  entre  autres,  l'administration  des  Ëiats  ponti- 
ficaux au  xiii»  siècle.  Pressenti  à  cet  égard  par  Paul  Fabre,  Fustel  lui  répon- 
dait :  «  C'est  là  un  fort  beau  sujet.  Mais  ne  serez-vous  pas  arrêté  sans  cesse 
parce  qu'il  vous  faudra  connaître  les  faits  administratifs  des  siècles  antérieurs? 
Peut-être  y  a-t-il  une  raison  de  méthode  historique  qui  me  pousserait  à  vous 
dire  :  commencez  par  le  commencement;  partez  au  moins  des  lettres  de  Gré* 
goire-lc-Grand  ;  éludiez  ensuite  la  petite  révolution  qui  s'opère  au  vin*  et 
au  ix*  siècles.  Je  serais  bien  tenté  de  vous  dire  :  laissez  à  d'autres  les  études 
faciles,  et  prenez  pour  vous  la  recherche  ardue  et  âpre.  » 

Fort  de  ces  encouragements,  Paul  Fabre  eut,  dès  lors,  la  pensée  d'étudier  ce 
qu'était  avant  Charlemagne  le  patrimoine  de  Saint-Pierre  et  de  rechercher  quels 
étaient  exactement  les  droits  du  Pape  sur  les  terres  qui  composaient  ce  patri- 
moine et  sur  les  colons  qui  le  cultivaient.  L'existence  matérielle  de  l'Église  ro- 
maine dans  le  haut  moyen  âge,  son  action  économique  et  la  nature  de  sa  sou- 
veraineté politique,  les  fondements  juridiques  de  la  puissance  temporelle  et  de 
la  richesse  pontificale:  voilà  le  sujet,  très  vaste  et  d'une  plus  lointaine  portée 
qu'au  premier  abord  on  ne  le  croirait,  dont  était  préoccupée,  dès  son  arrivée  à 
Rome,  la  curiosité  de  notre  ami.  Mais,  sur  l'administration  du  patrimoine  ûe 
Saint— Pierre  dans  le  haut  moyen  âge,  tous  les  textes  qui  pouvaient  jeter 
quelque  lueur  étaient  déjà  publiés.  Il  était  possible,  sans  nul  doute,  par  une 
sagace  étude  de  ces  écrits,  d'atteindre  à  des  conclusions  nouvelles  ;  et  la  thèse 
latine  que  composa  plus  tard  Paul  Fabre  sur  les  patrimoines  de  l'Église  romaine, 
et  qui   sera  bientôt  traduite  en  français,  montra  tout  ensemble  l'intérêt  du 
sujet  et  l'originalité  d'esprit  du  chercheur.  11  voulait  pourtant  faire  à  Rome  une 
besogne  qui  justifiât  strictement  son  séjour  au  palais  Farnèse  et  qu'on  ne  pût 
tenter  nulle  part  ailleurs,  et  tout  en  se  consacrant  à  l'étudedont  il  s'était  laissé 
captiver,  il  se  mit  en  quête  d'un  projet  plus  opportun  qui  lui  permit  d'arracher 
aux  archives  romaines  leurs  secrets  inédits. 

Un  manuscrit  du  Livre  des  Cens  de  VÉglise  Romaine^  Conservé  à  la  Biblio- 
thèque Vaticane,  mit  un  terme  à  ses  indécisions  :  il  s'installa,  de  longues  se- 
maines, en  face  de  ce  document,  dont  les  précédents  chercheurs  avaient  trop 
méconnu  l'importance,  il  l'analysa,  il  le  disséqua,  et  dèsl883,  dans  les  Mélanges 
de  VÉcole  de  Rome,  il  publiait  le  résultat  de  ce  minutieux  dépouillement.  Non 
sans  trembler,  il  envoyait  à  Fustel  deCoulanges  ce  premier  essai;  et  Fustel  lui 
répondait:  «  Votre  méthode  est  exacte  et  sûre.  C'est  bien  ainsi  qu'il  faut  faire.» 
Fabre,  toute  sa  vie,  continua  de  faire  ainsi. 

Ce  manuscrit,  en  apparence,  était  aride  et  désordonné  :  suivant  d'une  façon 
parfois  servile  le  cadre  et  l'ordonnance  de  polyptiques  antérieurs,  le  chanoine 
Cencius,  camérier  de  l'Église  romaine  à  la  fin  du  xn«  siècle,  et  devenu 
pape  au  xnr,  y  faisait  le  relevé  de  tous  les  cens  dus  à  l'Église  romaine  dans 
les  diverses  parties  du  monde  chrétien. 


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426  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Vénumération  remplissait  vingt-sept  cahiers.    Muratorl,  les    Monumenia 
(hrma*ût,  avaient  déjà  publié  quelques  fragments  d'autres  manuscrits  du  môme 
ouvrage  ou  de  relevés  analogues  dus  aux  devanciers  de  Cencius,  mais  leurs 
publications  étaient  incomplètes;  et  puis  le  manuscrit  de  Rome  —  Fabre 
en  avait  acquis  l'assurance  —  était  le   plus  ancien  en  date,  plus  ancien 
que  ce  manuscrit  de  la  Riccardienne  de  Florence,  qu'on  avait  jugé,  jusque-là, 
digne  de  préséance;  enfin,  dans  chacun  de  ces  cahiers  additionnés,  Fabre,  pro- 
cédant en  analyste,  notait  des  écritures  successives  et  diverses,  discernait  le 
texte  original  du  vieux  Cencius.  le  rapprochait  d'autre  part  des  précédents . 
polyptyques,  dont  l'un  des  plus  importants,  celui  du  chanoine  Benoît  tomba 
sous  sa  main,  un  jour,  à  la  Bibliothèque  municipale  de  Cambrai  ;  et  ce  manuscrit 
de  Censius,  au  lieu  d'être  le  bilan,  fixé  et  figé  une  fois  pour  toutes,  de  la  ri- 
chesse de  l'Eglise  romaine  à  une  certaine  date,   apparaissait  au  pénétrant 
exègète  comme  un  tableau  de  l'accroissement  progressif  des  revenus  du  Saint- 
Siège  au  xm«  siècle.  Les  scribes  successifs  qui  avaient  noirci  ces  archaïques 
cahiers  n'avaient  cru  faire  qu'un  livre  de  créances,  et  sept  siècles  après 
eux,  Paul  Fabre,  dans  ce  livre,  se  préparait  à  lire  et  à  reconstituer  une  histoire. 

Il  la  lut  ligne  par  ligne,  la  reconstitua  détail  par  détail,  et  pendant  plusieurs 
années,  les  articles  de  Fabre  se  succédèrent,  éclaircissant  d'une  façon  décisive 
les  questions  les  plus  variées,  connexes  à  l'étude  du  Liber  Censuum.  Fabre 
préparait,  d'une  part,  une  publication  de  ce  document,  d'autre  part,  une  thèse 
sur  l'institution  des  cens;  il  menait  de  front  la  besogne  du  paléographe,  qui  est 
l'esclave  d'un  texte,  et  la  besogne  de  l'historien  qui  en  devient  le  maître. 
Éditeur  du  Liber  Censuum,  il  voulait  apporter  un  commentaire  exact  et  savant, 
de  toutes  les  difficultés  et  de  toutes  les  curiosités  subsidiaires  qui  s'attachaient 
à  ce  manuscrit,  détails  de  l'organisation  ecclésiastique,  difficultés  géographi- 
ques ou  topographiques,  curiosités  numismatiques,  détails  d'organisation  fiscale 
ou  minuties  de  droit  canon.  Historien  des  cens,  il  était  conduit,  par  l'ascendant 
même  de  la  méthode  de  Fustel  à  discerner,  derrière  les  réalités  sociales  et  les 
rapports  économiques,   certaines   conceptions  religieuses    et  politiques,   à 
retrouver  les  idées  derrière  les  faits,  à  interpréter  les  faits  par  les  idées.  Et 
dans  cette  double  tâche  l'imagination  généralisatrice  de  l'historien  soutenait  le 
courage  plus  ingrat  de  l'érudit,  et  l'inflexible  précision  de  l'érudit  surveillait 
les  entreprenantes  hypothèses  de  l'historien. 

Le  premier  fascicule  du  Liber  Censuum  fut  publié  en  1889;  les  autres  de- 
vaient suivre;  la  disparition  de  Fabre  n'empêchera  pas  que  l'œuvre  soit 
achevée,  sous  son  nom  et  grâce  à  ses  innombrables  notes,  par  les  soins 
éclairés  de  M.  l'abbé  JDuchesne.  «  Ce  sera  un  des  livres  d'érudition  les  plus 
universellement  consultés  »,  écrivait  dans  la  Bévue  historique,  en  rendant 
compte  de  ce  premier  fascicule,  M.  Êlie  Berger.  Le  minuscule  en  histoire  ne 
paraissait  a  Fabre  qu'apparemment  minuscule  :  il  ne  lui  semblait  pas  que  les 
infiniment  petits  de  la  vérité  historique  méritassent  d'être  dédaignés.  Certaines 
notes  étaient  de  véritables  articles  de  numismatique;  d'autres  indi  jualenl  les 
textes  originaux  d'où  Cencius  avait  tiré  la  mention  des  cens,  ou  bien  don- 
naient, sur  la  perception  de  ces  cens,  des  détails  précis  et  parfois  piquants. 
Mais  ce  qu'il  y  avait  de  précieux,  surtout,  dans  ce  commentaire  admirablement 
fouillé,  c'était  l'étude  du  tableau  des  diocèses  ou  «  Provincial  »,  qui  avait  servi 
de  cadre  à  Cencius  pour  l'insertion  et  le  classement  des  divers  cens.  Môme 
les  diocèses  où  aucun  cens  n'était  perçu  sont  mentionnés  par  Cencius,  qui 


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•* 


dr  l'école  normale  127 

sans  doute  espérait  que  dans  l'avenir  ils  seraient  à  leur  tour  tributaires;  ainsi, 
ce  que  nous  donne  le  Liber  Censuum,  si  nous  savons  y  lire,  c'est  un  tableau 
complet  de  la  hiérarchie  ecclésiastique;  c'est  l'indication  des  circonscriptions 
diocésaines;  ce  sont  des  aperçus  sur  les  changements  de  ces  circonscriptions, 
sur  leurs  rapports  avec  les  circonscriptions  de  l'administration  civile  :  on  pressent 
quelle  est  l'importance,  pour  l'histoire  de  l'Église  et  pour  l'histoire  générale,  d'un 
texte  semblable  et  d'un  commentaire  signé  de  Paul  Fabre.  Les  horizons,  au  dé- 
tour de  certaines  de  ces  notes,  sont  d'une  ampleur  et  d'une  netteté  frappantes; 
l'histoire  de  l'Italie  méridionale  au  moyen  âge  reçoit,  du  Liber  Censuum  ana- 
lysé et  expliqué  par  Fabre,  une  lumière-  nouvelle,  —  comme  c'est  encore  le 
Liber  Censuum  qui  lui  permit,  dans  un  article  des  Mélanges  Monod,  de  jeter 
sur  l'histoire  de  la  vieille  Pologne  des  lueurs  insoupçonnées.  Fabre  saisit  un 
détail  insignifiant  pour  le  banal  lecteur;  il  le  pénètre,  il  l'ausculte,  si  nous 
osons  ainsi  dire  (d'un  mot  qui  définit  bien  la  méthode  de  Fustel);  et  puis, 
secondé  par  la  vigueur  de  son  sens  historique,  par  la  justesse  de  son  coup 
d'oeil,  par  l'étendue  de  sa  culture  générale,  il  constate  un  résultat  positif.  Entre 
la  portée  de  ce  résultat  et  l'apparente  insignifiance  du  texte  dont  Fabre  est  JJ 

parti,  entre  le  caractère  général  de  la  conclusion  et  le  caractère  très  parti-  jjjj 

cutier  du  document  initiai,  il  y  a  une  distance  qui  étonne.  Fustel  aimait  que^  ^J 

d'un  pas  sûr,  on  franchît  ces  distances;  et  l'on  comprend  qu'il  ait  salué  dans  «J 

Fabre,  dès  1889,  un  disciple  d'élite.  Il  le  félicitait  de  ses  notes,  «  excellentes.de  ^^ 

science  et  de  justesse  »,  et  il  ajoutait:  «  Si  je  pouvais  me  dire  le  maître  de  ^J 

quatre  ou  cinq  hommes  comme  vous,  ma  vie  aurait  été  bien  employée.  »  ^ 2 

La  thèse  sur  le  Liber  Censuum,  publiée  en  1891,  confirma  le  jugement  de  ^J 

Fustel. Fabre  employait,  dans  cette  thèse,  la  méthode  analytique—  «  celle  qui  ■■* 

consiste,  écrivait-il  un  jour  en  un  compte- rendu,  à  prendre  successivement  ^^ 

chaque  texte  et  à  en  faire  la  critique  en  compagnie  avec  le  lecteur  ».  —  «  Les  ^J 

mots  changent  rapidement  de  sens,  ajoutait-il,  et  on  n'est  jamais  sûr  qu'à 
cent  ans  d'intervalle  le  même  terme  désigne  la  même  chose.  »  Retenons  bien 
ces  instructives  confidences  de  son  expérience  ;  elles  nous  renseignent  émi- 
nemment sur  la  méthode  dont  sa  thèse  sur  le  Liber  Censuum  fut  le  fruit. 

On  appelait  cens,  dans  le  haut  moyen  âge,  le  revenu  que  prélevaient  les  papes  ^^ 

sur  les  grands  domaines  qu'ils  possédaient  dans  l'Italie  centrale,  domaines  loués  JÇJ 

sous  forme  d'emphytéose  :  le  cens  stipulé  par  ces  baux  emphytéotiques, 
n'était  qu'un  droit  de  location,  prévu  pour  d'interminables  échéances,  et  an- 
nuellement perçu.  C'était  là  la  signification  commune  du  mot  census,  telle 
qu'elle  semblait  ressortir  des  textes,  telle  qu'elle  était  dégagée  par  les  histo-  -^ 

riens.  La  thèse  de  Fabre  révéla  qu'à  cèté  de  cette  forme  de  propriété  s'en  était  SE 

lentement  établie  une  autre,  «  différente  de  la  première  en  ce  qu'elle  ne  com- 
portait que  le  domaine  éminent  et  en  ce  qu'elle  excluait  pour  le  pape,  nu- 
propriétairc,  la  libre  disposition  du  domaine  utile  ».  Le  cens,  ainsi  compris, 
au  lieu  d'être  l'indice  de  l'ancien  droit  de  propriété  du  Saint-Siège,  devenait  le 
symbole,  le  signe  efficace,  d'un  droit  récent  conféré  au  Saint-Siège  sur  une 
terre,  sur  un  monastère  ou  sur  un  royaume  par  le  propriétaire  de  cette  terre, 
l'abbé  de  ce  monastère,  le  souverain  de  ce  royaume.  A  côté  de  l'ancien  cens, 
récognitif  de  droits  dont  le  Saint-Siège  avait  aliéné  la  jouissance,  cette  nou- 
velle catégorie  de  cens  marquait,  au  contraire,  certaines  aliénations  consen- 
ties par  le  seigneur,  par  l'abbé,  par  le  roi,  propriétaires  antérieurs  et  incon- 
testés, au  profit  du  Saint-Siège.  Aliénations  plus  fictives  que  réelles  :  car  le 


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ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


seigneur  demeurait  maître  dans  sa  terre,  l'abbé  dans  son  couvent,  le  roi  dans 
son  royaume.  Mais  ces  aliénations  à  demi  fictives  avaient  précisément  pour 
but  d'assurer  la  protection  du  Saint-Siège,  source  efficace  de  défense,  garantie 
efficace  d'autonomie,  à  ce  seigneur,  à  cet  abbé,  à  ce  souverain. «Lu  religion, 
et  peut-être  aussi  le  besoin  de  sécurité  et  le  désir  de  protection,  écrivait  Pus- 
tel  de  Coulanges  dans  son  volume  sur  les  Origines  du  système  féodal,  publié 
en  1890  par  M.  Jullian,  ont  dû  souvent  porter  les  petits  propriétaires  à  donner 
à  l'Eglise  des  terres,  qu'ils  recevaient  ensuite  d'elle  sous  condition  de  cens. 
Beaucoup  de  censives  ont  pu  venir  de  là.» Par  une  sorte  de  parallélisme  qui 
dénotait  la  communion  d'idées  de  ces  deux  maîtres  en  histoire,  Paul  Fabre, 
moins  d'un  an  plus  tard,  montrait  qu'il  en  était  de  beaucoup  de  cens,  dus  au 
Saint-Siège,  comme  de  beaucoup  de  censives  féodales  :  c'est  pour  avoir  une 
protection  qu'on  promettait  à  l'Apôtre  Pierre  un  cens,  symbole  de  la  propriété 
théorique  dont  on  l'investissait.  Avant  que,  moyennant  un  cens  payé  au  Pape, 
les  monastères  ne  se  dégageassent  des  liens  de  suprématie  que  l'épiscopat 
prétendait  leur  imposer,  on  avait  vu  seigneurs  ou  suzerains  se  reconnaître 
débiteurs  d'un  cens  envers  le  Saint-Siège  ;  et,  par  là  même  qu'ils  subordon- 
naient, en  principe,  a  l'assentiment  du  Pape  l'exercice  de  leurs  droits  poli- 
tiques, ils  obtenaient  d'être  intégralement  respectés  par  toute  autre  puissance 
humaine  dans  la  jouissance  de  ces  droits.  Le  cens,  ainsi  envisagé,  était  comme 
l'aspect  unique  sous  lequel  s'exprimaient  et  se  traduisaient,  dansVordre  ma- 
tériel, les  diverses  prérogatives  des  Papes  du  moyen  âge  :  prérogatives  de 
propriétaires  fonciers,  prérogatives  de  suzerains  féodaux,  prérogatives  de  sou- 
verains temporels,  prérogatives,  môme,  de  chefs  spirituels  de  la  chrétienté, 
et  ces  redevances,  perçues  à  titre  purement  récognitif,  apparaissaient  comme 
la  forme  extérieure  d'une  infinie  variété  de  rapports  juridiques,  rattachant  au 
Pape  les  divers  membres  de  la  chrétienté.  On  ne  soupçonnait  point,  avant  Paul 
Fabre,  la  nature  et  rétendue  de  ce  domaine  éminent  du  Saint-Siège,  constitué 
peu  à  peu,  à  travers  l'Europe,  sur  tout  de  monastères  et  sur  tant  d'Etats, 
Angleterre,  Pologne,  Danemark,  —  môme  jusque  sur  le  Groenland.  M.  Mau- 
rice Prou,  appréciant  cette  thèse,  put  écrire  qu'elle  classait  son  auteur  parmi 
les  historiens  les  plus  pénétrants  de  notre  époque. 

Ce  n'était  rien  moins,  en  effet,  que  la  question  môme  de  la  souveraineté 
pontificale  et  de  l'action  pontificale  au  moyeu  âge,  qui,  grâce  au  travail  de  Paul 
Fabre,  était  rajeunie  et  renouvelée.  A  côté  de  cet  austère  bilan  des  créances 
du  Saint-Siège,  que  le  jeune  historien  savait  si  bien  interpréter,  le  vieux  ma- 
nuscrit de  Cencius  contenait  quelques  Vies  de  Papes  et  l'antique  écrit  des 
Mirabilia  Urbis.  Et  ces  Vies  de  Papes,  ces  Mirabilia  Urbis,  ainsi  juxtaposes 
au  livre  de  comptes,  semblaient  promulguer  les  litres  moraux  du  Siège  aposto- 
lique à  ces  prérogatives  dont  le  Liber  Censuum  lui-même  indiquait  les  titres 
matériels.  Sous  les  regards  de  Paul  Fabre,  sous  la  prise  de  son  imagination  non 
moins  vive  que  sûre,  tous  les  éléments  de  la  puissance  pontificale  se  déga- 
geaient de  ces  poudreux  cahiers;  on  y  retrouvait,  d'une  part,  la  plus  humble 
trace  du  plus  modeste  droit,  exercé  sur  la  moindre  bourgade  du  patrimoine  de 
saint  Pierre  ;  et  d'autre  part,  à  quelques  pages  de  distance,  on  y  ressaisissait 
les  augustes  rêves  traduits  par  la  fameuse  donation  de  Constantin,  et  l'impé- 
rieux idéal  tracé  par  les  diplômes  impériaux  qui,  de  Charlemagnc  à  Lothaire  0, 
fondèrent  le  pouvoir  temporel.  Entre  les  lignes  de  ce  Liber  Censuum,  Paul 
Fabre  savait  ressusciter  en  quelque  mesure  l'allière  et  grandiose  imagination 


j 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  429 

des  pontifes  souverains  qui  se  servaient  de  ces  cahiers  comme  d'un  aide- 
mémoire  pour  la  perception  de  leurs  revenus.  Lorsque,  en  1885,  déjà  maître 
des  principaux  points  de  son  travail,  il  en  avait  soumis  à  Fuslel  de  Coula nges 
la  contexture  générale,  Fuslel  lui  avait  écrit  :  <  Ce  livre  touchera  aux  plus 
graves  questions  du  moyen  âge  et  les  éclaircira  »  L'accueil  fait  par  ia  Sor. 
bonne,  en  1891,  à  la  thèse  de  Paul  Fabre,  justifia  le  jugement  anticipé  de 
Fustel.  De  même  que  le  premier  fascicule  du  Liber  Censuum  avait  rendu  d'in- 
signes services  à  l'érudition,  de  môme  cette  thèse,  d'autant  plus  sérieuse  et 
profonde  qu'elle  se  présentait  avec  moins  de  fracas,  projetait  une  lueur  nou- 
velle sur  l'histoire  générale  du  moyen  âge  :  elle  expliquait  des  étrangetés 
édaircissait  des  obscurités,  dissipait  des  contre-sens  ;  elle  dévoilait,  avec  un 
invincible  éclat,  l'aspect  juridique  et  contractuel  dont  s'était  revêtue,  plusieurs 
siècles  durant,  la  haute  puissance  morale  de  la  Papauté.  En  lisant  le  travail  de 
Paul  Fabre,  on  se  sentait  en  présence  d'une  architecture  robuste,  originale  et 
vraiment  définitive. 

Ainsi  charpentée,  la  thèse  sur  le  Liber  Censuum,  qui  s'intitulait  modestement 
comme  une  simple  jnonographie  d'un  texte  peu  connu,  eût  mérité  de  s'appe- 
ler :  «  Les  assises  financières  de  la  souveraineté  pontificale  au  moyen  Age  :  la 
doctrine,  les  faits.  » 

Une  telle  œuvre  ouvrait  une  voie,  que  Paul  Fabre  eût  suivie  s'il  en  eût  eu  le 
temps.  Chercher  dans  l'histoire  économique  ou  financière  les  symboles  ou  les 
racines  de  l'histoire  politique  et  religieuse,  c'était  là  une  méthode  éminemment 
propice  à  l'étude  de  l'époque  féodale;  elle  eût,  sur  des  terrains  contigus  à  celui 
où  il  en  avait  fait  l'épreuve,  sûrement  acheminé  Paul  Fabre  vers  des  décou- 
vertes nouvelles.  C'est  ainsi  qu'à  la  fin  de  1898,  retraçant  devant  ses  jeunes 
auditeurs  de  l'École  Normale  la  querelle  des  investitures,  il  ébauchait,  au  sujet 
du  caractère  féodal  de  ce  droit  de  régale  qui  subsista  jusqu'à  la  fin  de  la  monar- 
chie française,  une  théorie  fort  originale,  que  l'un  de  ceux  qui  l'ont  entend 
aura  peut-être,  quelque  jour,  l'heureuse  idée  d'élucider  et  de  confirmer. 

L'admiration  affectueuse  qu'il  avait  vouée  à  Fustel  de  Coulanges  était)  alléi 
croissant.  Il  avait  été  touché,  intimement  touché,  des  encouragements  assidus 
de  son  ancien  directeur;  ii  l'avait  consulté  avec  confiance,  écouté  avec 
docilité,  souhaitant  sans  cesse,  dans  ses  rêves,  d'être  un  élève  digne  du 
maître.  L'avenir  devait  dépasser  ses  rêves...  11  ne  pouvait,  en  1887,  se 
défendre  de  quelque  jalousie  à  l'endroit  des  jeunes  étudiants  de  Bordeaux 
qui,  profitant  du  séjour  de  Fustel  à  Arcachon,  prenaient  contact  avec  l'illustre 
historien.  Il  se  consolait  de  son  éloignement  en  espérant  le  prompt 
achèvement  du  monument  qu'édifiait  Fustel  :  «  Si  vous  saviez  comme  nous 
»  attendons  vos  livres;  ce  sont  là,  pour  nous  et  pour  bien  d'autres,  de  grands 
»  événements  !  »  Ambitieux  des  conversations  du  maître,  épris  de  ses  livres, 
il  lui  écrivait  un  jour,  avec  une  familiarité  charmante  :  «  Si  on  pouvait  être  un 
^  tout  petit  peu  malade  pour  vous  décharger  d'autant,  tomme  on  le  ferait  avec 
»  plaisir!  »  Fustel,  hélas!  ne  put  être  déchargé  de  son  mal;  il  y  succomba.  Kt 
Fabre  regretta  amèrement,  en  lui,  le  père  de  sa  vocation  d'historien,  l'insti- 
gateur de  sa  méthode,  le  guide  de  ses  travaux,  le  modèle  dont  ne  se  pouvaient 
détacher  ni  ses  ambitions  ni  son  souvenir.  Et  Fabre,  en  ces  heures  mêmes  de 
tristesse,  était  plus  proche  que  jamais  de  Fustel  disparu. 

Car  le  jeu  mystérieux  des  âmes  allait  tresser  un  lien  nouveau  entre  Fabre,  à 


; 


1 


130  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

qui  tous,  nous  augurions  une  longue  vie,  et  Fustel,  qui  venait  de  terminer  la 
sienne.  Fustel  avait  reconnu  chez  Fabre  un  esprit  de  même  famille  que  le 
sien  ;  HUe  Antoinette  Fuslel  de  Coulanges  ratifia  et  couronna  ce  jugement  ;  un 
mariage  en  résulta. 

C'est  à  cette  heure  de  l'existence  de  Paul  Fabre  qu'aiment  à  se  reporter  ceux 
qui  Pont  connu,  pour  le  retrouver  en  son  plein  épanouissement.  La  vie  lai 
souriait;  un  rêve  qu'il  n'avait  pas  eu  conscience  de  caresser  était  venu  comme 
au-devant  de  lui,  et  tout  heureux,  il  s'y  reposait.  En  suivant  sa  voie,  en  faisant 
avec  probité  et  taient  sa  besogne  d'historien,  il  avait,  du  même  coup,  trouvé 
le  complément  de  son  existence.  Et  tout  ce  qu'il  y  avait  de  tendresse  dans  son 
âme,  tout  ce  qu'il  y  avait  de  loyauté  dans  son  esprit,  tout  ce  qu'il  y  avait 
d'énergie  dans  sa  volonté,  était,  du  même  coup  satisfait  et  récompensé.  Il 
n'avait  fait  nulles  concessions  au  bonheur;  c'est  en  restant  tout  lui-même  qu'il 
l'avait  rencontré  ;  c'est  en  restant  tout  lui-même  qu'il  allait  en  jouir.  Après  son 
mari8ge  comme  avant,  on  continua  de  goûter,  en  son  intimité,  cette  nature 
aimante,  accessible  à  tous  et  banale  pour  personne,  ce  don  de  tendresse  où 
chacun  de  ceux  qui  l'approchaient  pouvait  escompter  à,  coup  sûr  un  gage 
éventuel  de  dévouement,'  cette  sérieuse  et  loyale  conception  de  la  vie,  qui 
n'excluait  ni  le  sourire,  ni  la  cordialité  d'humeur,  cette  sincérité  tout  è  la  fois 
impitoyable  pour  lui-même  et  charitable  pour  les  autres,  ce  parti  pris  de  mor- 
tifier ses  belles  facultés  d'imagination  jusqu'à  ce  que  l'érudition  eût  assuré  le 
terrain  sur  lequel  elles  se  pourraient  donner  libre  cours,  et  cette  verdoyante 
fraîcheur  d'impressions,  celle  bonhomie  des  souvenirs,  cette  spontanéité 
somptueuse  des  réminiscences  qui  étaient  chez  lui  comme  la  revanche  de 
l'imagination  maîtrisée.  Après  comme  avant  son  mariage,  on  retrouvait  en  lui 
tous  ces  traits  et,  par  surcroît,  ce  je  ne  sais  quoi  de  vibrant  et  d'entraînant  que 
donne  l'apprentissage  du  bonheur. 

La  maladie  de  Mme  Fabre  ombragea  bientôt  l'avenir.  Et  puis  un  fils  naquit,  le 
petit  Pierre,  sur  lequel  se  sont  reportées,  aujourd'hui,  toutes  les  affections  qui 
entouraient  le  père,  et  Fabre  sentit,  d'une  façon  touchante,  le  poids  de  la  res- 
ponsabilité paternelle.  Dans  la  paternité,  il  saluait  un  honneur,  et  sa  constante 
modestie  en  voulait  devenir  digne.  Et  les  anxiétés  terribles  que  soulevait  la 
santé  de  sa  femme,  et  les  interrogations  ardemment  inquiètes  que  suscite  ton. 
jours,  pour  le  lointain  avenir,  un  berceau  d'enfant,  laissèrent  sur  la  physio- 
nomie de  Fabre  une  empreinte  de  gravité  triste.  Ces  anxiétés  ne  furent  que 
trop  justifiées  par  la  mort  de  M"*  Fabre,  et  quant  à  ces  interrogations,  c'est 
]a  sœur  de  Fabre,  c'est  son  beau-frère,  c'est  M—  Fustel  de  Coulanges,  ce  sont 
les  amis  qui  aideront  Pierre  Fabre  à  les  résoudre  en  s'essayant  a  l'aimer  et  à 
le  guider  comme  le  père  l'aimait  et  l'eût  guidé. 

Avec  quelle  résignation  celui  qui  survivait  supporta  sa  grande  douleur,  ceux- 
là  le  savent  qui  l'ont  vu  dans  les  semaines  qui  suivirent  son  deuil,  et  auxquels 
il  a  permis  de  regarde»  dans  son  cœur.  Résignation  admirable  et  effrayante, 
car  on  se  demandait  avec  angoisse  au  prix  de  quel  effort  il  l'avait  atteinte.  Sa 
sœur,  son  beau-frère  sentirent  que  le  séjour  à  Lille  ne  lui  était  plus  possible, 
Le  Directeur  de  l'Enseignement  supérieur  et  M.  Geffroy  mirent  une  égaie  bien- 
veillance à  faciliter  son  retour  en  Italie.  Il  revit  Rome. . .  C'était  le  môme  eîei 
qui  avait  souri  à  ses  premières  émotions  scientifiques,  le  môme  ciel  qui  avais 
souri  à  sa  femme  lorsque,  plusieurs  semaines  durant,  il  l'avait  introduite  en 


J 


} 


de  l'école  normale  131 

familiarité  avec  la  Ville  Eternelle;  Fabrc  affronta,  sans  amertume,  cette  séré- 
nité du  paysage  romain,  qui  semblait  faire  contraste  avec  le  deuil  de  son 
cœur.  «Assurément,  écrivait-il,  j'ai  bien  fait  de  venir  ici,  non  pas  seulement 
à  cause  du  terrible  hiver  que  vous  avez  eu  en  France,  mais  surtout  peut-être 
a  cause  de  l'atmosphère  morale  de  cette  Rome,  où  nous  avons  vécues  deux. 
Hier»  à  Saint-Laurent,  je  revoyais  notre  visite  ;  je  me  rappelais  nos  impres- 
sion! Il  me  semble  que  je  vis  toujours  avec  ma  femme  ;  mon  éloignement 
aide  sans  doute  à  l'illusion  ;  parfois  je  me  persuade  qu'elle  est  seulement 
absente,  que  je  l'ai  laissée  en  France,  —  et  les  lettres  qui  me  parlent  de  son 
petit  Pierre  me  semblent  être  comme  des  lettres  d'elle. . .  » 

Ses  amis  de  Home  —  il  en  comptait  beaucoup  —  travaillèrent  à  lui  alléger 
le  poids  de  son  chêgrin.  Au  Palais  Farnèse,  l'affectueuse  délicatesse  de  M.  et 
de  Ma«  Geffroy  lui  fit  comprendre  qu'il  était  chez  lui,  qu'il  était  comme  un 
grand  aine  parmi  les  membres  de  l'École,  —  un  de  ces  aînés  qu'on  écoute 
déjà  comme  un  maître,  -~  ou  pour  mieux  dire  un  auxiliaire  pour  le  Directeur. 

Puis  arriva  un  nouveau  Directeur,  l'ami  ancien  et  le  maître  de  Fabre,  qui  J"J 

l'avait  assisté,  comme  prêtre,  à  son  mariage  et  ddns  son  deuil,  dont  la  tendre  JjJ 

affection  et  l'ardeur  contagieuse  de  travail  furent  un  aiguillon  bienfaisant  pour  ^J 

cette  âme  si  foncièrement  active.  Et  ses  lettres,  bientôt,  montraient  comment  "J 

il  se  reprenait  à  vivre,  sans  rien  sacrifier  de  son  rêve  intérieur.  «  Je  me  suis  *^ 

remis  vraiment  à  mon  Liber  Ccnsuum. . .  C'est  à  l'abbé  Duchesne  que  je  dois  ^Jj 

d'avoir  eu  la  force  de  reprendre  ce  gros  travail...  Cette  vie  commune  avec  l'abbé  ^J 

Duchesne  est  excellente  pour  moi.  C'est  une  société  dans  laquelle  il  est  im-  ^| 

possible  de  ne  pas  profiter,  alors  surtout  qu'il  y  a  entre  nous  cette  affection  oM 

déjà  vieille  et  ces  souvenirs  encore  tout  récents.  —  Oh  !  ma  vraie  vie  est  ma^ 

comprise  entre  deux  dates  bien  proches.  Le  plus  souvent  il  me  semble  que  «^ 

ma  vie  d'aujourd'hui  n'est  pas  une  vie  véritable,  que  c'est  une  pure  apparence,  ^^ 

—  et  l'absence  de  Pierre  accroît  par  moments  cette  impression D'ailleurs  ^^ 

le  spectacle  de  Rome  m'intéresse-  Tout  ce  qui  se  passe  ailleurs  a  ici  sa  ré-  mmi 

percussion,  et  notre  situation  même  nous  permet  de  regarder  et  de  voir  les 

mouvements  divers  qui  s'entre-croisent  ici  ou  se  transforment.  »  Et  les  occa-  ^— 

sions  de  travailler  ou  d'admirer,  qui  sont  incessantes  à  Home,  semblaient  rap-  JÇ 

peler  Paul  Fabre  à  l'amour  de  vivre.  Tantôt  il  s'égarait  volontairement  parmi 

ces  merveilles  de  la  nature  ou  de  l'art  qui  sont  toujours  prodigues  de  surprises 

inédites  dès  qu'elles  sont  contemplées  par  un  œil  curieux  et  goûtées  par  une 

âme  ardente;  tantôt  il   s'acheminait  vers  sa  bibliothèque  Vaticane,    pour  ^^ 

lui  dérober  quelques  secrets  nouveaux.  MF 

Soit  que,  pour  se  reposer  de  son  contact  avec  le  moyen  âge,  il  se  complût,  r"" 

de  temps  à  autre,  en  quelque  sieste  savante  à  travers  les  vestiges  de  l'huma- 
nisme, soit  qu'il  sentit  en  lui-même  une  sorte  de  reconnaissance  envers  ces 
opulents  dépôts  du  Vatican,  si  largement  accessibles  au  chercheur,  il  avait 
toujours  éprouvé,  tant  a  Rome  que  hors  de  Rome,  je  ne  sais  quel  attrait  pour 
l'histoire  de  la  bibliothèque  Vaticane.  Celait  l'attrait  du  connaisseur,  qui,  assis 
devant  ces  manuscrits  antiques,  aimait  à  se  remémorer  l'élite  de  bibliothé- 
caires qui  aux  xv  et  xvie  siècles,  les  avaient  recueillis  et  classés,  et  L'élite 
de  lecteurs  qui  les  avaient  tenus  entre  leurs  mains.  Pour  Fabrc,  la  biblio- 
thèque Vaticane  avait  une  âme ,  et  celte  âme  se  confondait  avec  la  sienne.  Il 
faisait  acte  de  piété,  dès  son  premier  séjour  à  Rome,  en  publiant  l'inventaire 
des  trois  cent  quarante  volumes  qui,  dès  1443,  formaient  la  collection  du  pape 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


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Eugène  IV,  en  prenant  copie  du  registre  de  prêts,  tenu,  sous  le  pape  Sixte  IV, 
par  le  bibliothécaire  Platina.  Lorsqu'on  1894  on  lui  demanda  d'écrire,  dans  la 
publication  collective  Le  Vatican,  les  papes  et  la  civilisation,  la  partie  con- 
sacrée à  la  bibliothèque  Vaticane,  il  accepta  cette  tâche  comme  l'occasion  de 
rendre  un  hommage  qui  lui  tenait  à  cœur —  Et  dans  cet  hommage,  il  ne  mit 
pas  seulement  toute  la  sûreté  précise  de  son  érudition,  il  y  mit  aussi  l'ineAV 
çable  fraîcheur  de  ses  émotions  de  savant,  et  parla  de  la  bibliothèque  Vaticane 
avec  le  langage  dont  on  commémore  les  endroits  amis.  On  savoure,  dans  cette 
monographie,  comme  un  parfum  de  pieuse  et  douce  souvenance. 

11  y  a  des  âmes  où  l'accoutumance  routinière  du  travail érudit  semble  graver 
les  rides  :  telle  n'était  point  l'âme  de  Paui  Fabre.  Bien  loin  que  sa  spontanéité 
succombât  sous  le  poids  de  ses  austères  devoirs  de  savant,  il  avait  l'art  de  vi- 
vifier l'érudition,  et  ce  second  séjour  à  Rome,  pendant  lequel,  définitivement 
maître  de  sa  méthode  historique,  il  ne  redoutait  point  de  témoigner  quelque 
complaisance  de  vulgarisateur  et  d'ajouter  à  la  science,  qui  exhume,  les  pres- 
tiges de  l'imagination,  qui  ressuscite,  semblait  annoncer  pour  la  carrière  histo- 
rique de  Paul  Fabre,  le  début  d'une  étape  nouvelle.  Fabre  avait  de  l'imagina- 
tion, et  très  spontanée,  et  très  vive,  et  très  éveillée,  et  non  seulement  cette 
imagination  dont  parle  Claude  Bernard,  qui  met  sur  la  piste  de  ia  trouvaille, 
mais  cette  autre  imagination  dontMichelet  demeure  un  exubérant  et  périUeux 
modèle.  Et  Fabre,  au  fur  et  à  mesure  qu'il  eût  vécu  et  qu'il  eût  solidement  posé 
les  assises  de  son  œavre  historique,  se  fût  laissé  aller,  comme  son  talent  l'y  con- 
viait et  comme  son  besoin  de  vie  l'y  poussait,  à  faire,  en  quelque  mesure,  be- 
sogne d'artiste  en  histoire.  Mais  il  voulait  posséder  un  par  un,  et  d'une  prise 
incontestable,  tous  les  détails  du  cadre  et  tous  les  détails  du  tableau,  avant  d'en- 
treprendre le  tableau  lui-même.  11  songeait,  par  exemple,  à  faire  pour  le  grand 
public,  une  étude  sur  les  destinées  historiques  du  vieux  Château  Saint-Ange, 
de  ce  mausolée  d'Adrien,  devenu  dans  la  suite,  avec  les  papes,  une  citadelle, 
puis  un  mausolée  de  documents,  et  malmenant  une  caserne  ;  l'article,  à  coup 
sûr,  eût  été  vivant  comme  une  de  ses  causeries, 

Après  deux  ans  de  ce  nouveau  séjour,  il  rentrait  en  France,  et  ce  retour  n'était  pas 
sans  donner  de  vives  préoccupations  à  ses  amis  qui  souhaitaient  qu'il  pût  encore 
ne  pas  retourner  à  Lille,  et  s'établir  à  Versailles,  dans  le  voisinage  de  sa 
sœur,  en  retrouvant  enfin  son  fils  auprès  de  lui.  Ce  que  nous  souhaitions  de- 
vint possible,  grâce  à  l'affectueuse  bienveillance  de  MM.  Perrot  et  Monod. 
«  Je  crus  lui  rendre  service  et  rendre  service  à  l'École,  à  dit  le  premier,  quand 
»  à  l'automne  de  1897,  je  lui  offris  d'y  suppléer  M.  Monod,  qu'éloignait  de  nous, 
»  pour  tout  un  hiver,  le  désir  qu'il  éprouvait  d'achever  à  loisir  des  travaux  depuis 
»  longtemps  commencés.  »  C'est  en  reprenant  son  enseignement,  et  dans  les 
conditions  les  plus  favorables,  que  Fabre  finit  par  se  rattacher  vraiment  à  la  vie. 
A  Lille,  il  avait  dû  faire  trop  d'histoire  romaine  ou  d'institutions  grecques  ; 
maintenant,  il  pouvait,  dans  une  mesure  beaucoup  plus  large,  enseigner  ce  qu'A 
savait  si  bien  et  ce  qu'il  préférait  à  tout.  Il  faut  faire  appel  au  témoignage  de 
ceux  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre.  «  Dès  l'abord,  a  dit  M.  Perrot,  il  se  donna  tout  entier 
»  à  ses  élèves  ;  il  se  do  ma  dans  ses  leçons  où  il  apportait  tantôt  le  fruit 
»  de  ses  recherches  antérieures  et  tantôt  le  résultat  du  travail  acharné  qu'il 

•  s'imposait  pour  étudier  avec  ces  jeunes  gens  les  questions  sur  lesquelles  leur 
»  attention  était  appelée  par  les  exigences  d'un  programme  qui  varie  chaque 

#  année.  Il  se  livrait  et  se  prodiguait  davantage  encore  dans  ces  conversations. 


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J 


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DR  L  ECOLE  NORMALE  133 

»  où  chez  nous  il  s'établit  entre  le  maître  et  rélève  un  commerce  et  un  échange 

»  d'idées  qui  sont  peut-être  plus  utiles  que  renseignement  même.  »  «  Il  n'a 

»  pas  fait,  a  dit  un  de  ses  élèves,  deux  parts  dans  sa  vie,  désireux  de  réserver 

»  la  plus  grosse  à  ses  travaux  personnels  ;  s'il  laisse  une  œuvre  inachevée,  ce 

»  n'est  pas  seulement  parce  qu'il  a  trop  vite  disparu,  c'est  aussi  parce  qu'il  s'est 

»  consacré  tout  enter  à  son  enseignement.  »  Un  autre  nous  écrit  :  «  Loin  de 

»  garder  pour  lui  quelque  chose  de  son  travail  et  de  son  expérience,  avec  ses 

»  élèves  il  mettait  tout  en  commun,  et  leur  ouvrait  largement  tous  les  trésors  de 

»  son  esprit  et  de  son  cœur...  Parfois,  au  début  d'une  leçon,  des  scrupules  pre- 

»  naient  sa  conscience  délicate,  il  revenait  avec  un  zèle  touchant  sur  les 

»  points  qu'il  craignait  de  n'avoir  point  assez  expliqués  la  fois  précédente...  C'est  ■* 

»  ainsi  qu'il  nous  initiait  à  la  méthode  scientifique,  nous  apportant  mieux  que  «# 

»  le  fruit  de  ses  recherches,  le  travail  même  de  son  esprit  toujours  en  éveil 

»  auquel  il  nous  faisait  assister.  »  ^ 

11  avait  fait  la  première  année  un  cours  sur  la  monarchie  franque  et  l'empire 
carlovingien.  L'année  suivante,  il  se  proposait  d'étudier  l'histoire  de  l'Église  au  ^ 

moyen  âge  ;  quand  la  maladie  le  surprit,  il  avait  eu  le  temps  déjà  de  faire  sur  ^J 

les  débuts  de  la  Lutte  entre  le  Sacerdoce  et  l'Empire,  une  série  de  leçons  pleines  «* 

de  vie  et  de  nouveauté.  Ses  cours  sur  Grégoire  VII,  en  particulier,  furent  pour  ^* 

ses  élèves  une  révélation.  La  grave  érudition  du  Liber  Censuum  ne  leur  avait  TJ 

point  fait  entrevoir  cet  attrayant  talent  de  faire  revivre  le  passé,  de  poser  un  _4 

portrait  et  de  le  nuancer,  de  reconstituer  un  milieu.  C'était  largement  dessiné,  et  ^^ 

les  scrupules  scientifiques,  toujours  présents  et  toujours  visibles,  n'excluaient 
pas  la  vie.  Il  advint  parfois  que  durant  le  premier  quart  d'heure  de  son  cours 
Paul  Fabre,  avec  une  touchante  sincérité,  indiquait  quelques  rectifications,  au 
moins  quelques  réserves,  au  sujet  de  ce  cours  précédent  dont  on  conservait 
encore  la  captivante  mémoire  ;  et  puis,  ayant  ainsi,  avec  sa  haute  délicatesse  à 
l'égard  de  la  vérité,  exploré  d'un  coup  de  sonde  la  solidité  de  son  terrain  et 
raffermi  certains  endroits  qu'il  redoutait  comme  branlants,  il  reprenait  sa 
synthèse  vivante  d'historien. 

Avec  ces  leçons  sur  l'Église  au  moyen  âge,  Fabre  revenait  à  un  sujet  qui  lui 
était  cher  entre  tous,  et  en  le  traitant,  il  ne  cherchait,  -selon  sa  coutume,  ni  à 
montrer  ses  croyances  ni  à  en  dissimuler  quoi  que  ce  fût  ;  il  les  laissait 
simplement  paraître,  avec  cette  loyauté  discrète  et  ferme  qui  se  faisait  non 
seulement  respecter,  mais  aimer  de  tous.  Cet  enseignement  si  sincère  était 
déjà    fécond,  et  quelles   traces  n'eût-il  pas  laissées  s'il  n'avait  pas  été  inter- 
rompu  si  tôt  ?  Fabre  avait  l'autorité  que  donne  une  réputation  scientifique 
solidement  assise,  et  ses  élèves  savaient  qu'aucun  maître  ne  leur  serait  plus 
dévoué.  Autour  de  lui  ses  amis  voyaient  diminuer  les  craintes  que  sa  santé 
leur  avait  souvent  inspirées;   il  retrouvait  quelque  chose   de  sa  sérénité 
ancienne  depuis  que  son  fils  était  auprès  de  lui  ;  sans  que  ses  chers  souvenirs 
eussent  perdu  rien  de  leur  force,  le  travail  redevenait  pour  lui  presque  une 
joie.  Nous  nous  reprenions  à  la  confiance,  et,  demain,  nous  allions  le  perdre. 
Quand  sa  suppléance  s'était  trouvée  réduite  à  une  seule  conférence,  il  avait 
dû   chercher  à  y  joindre  une  situation  qui    lui  permit  de  ne  pas  quitter 
Versailles.  A  ce  moment,  un  poste  était  vacant  à  la  bibliothèque  de  l'irtstitut. 
Ce  n'est  pas  sans  certaines  hésitations  bien  naturelles  qu'il  se  décida  à  poser 
sa  candidature;  dès  qu'il  l'eut  posée,  elle  fut  accueillie  avec  joie  par  le 
bibliothécaire  en  chef,  Rébelliau,  et  avec  lui  par  tous  ceux  qui,  surtout  à 


I    « 

h»* 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


l'Académie  des  Inscriptions,  connaissaient  personnellement  Fabre,  ou  seulement 
avaient  retenu  son  nom  comme  celui  d'un  des  jeunes  savants  qu'ils  ne  devaient 
point  perdre  de  vue.  11  n'a  occupé  que  quelques  mois  ces  fonctions  nouvelles 
pour  lui  ;  mais  il  s'y  est  dévoué  comme  il  se  dévouait  toujours,  et  il  s'y  est  fait 
aimer  comme  partout.  Comment,  surtout  en  un  pareil  milieu,  n'eût-on  pas  tout 
de  suite  senti  le  prii  d'un  bibliothécaire  qui  à  l'érudition  la  plus  rare  joignait 
une  aménité  séduisante  et  une  complaisance  infatigable? 

H  était  une  de  ces  natures  qui,  de  prime  abord,  commandent  l'attachement  : 
H  le  commandait  par  ce  don  de  sympathie  qui,  tout  naturellement,  se  dé- 
gage de  la  simplicité  cordiale  ;  il  le  commandait  par  ce  besoin  de  rendre 
service,  naturellement  accessible  aui  indiscrétions  et  aux  importunités; 
il  le  commandait  enfin  par  cette  loyale  sûreté  de  rapports,  où  se  traduisait, 
comme  en  un  miroir  impeccable,  l'estime  qu'il  faisait  des  autres.  On  le  sentait 
bon,  et  d'une  bonté  active.  Et  puis,  au  fur  et  à  mesure  que  reculait  l'heure  de 
son  deuil,  il  semblait  que  son  Ame,  mûrie  par  l'épreuve,  travaillant  à  se  pacifier 
en  même  temps  qu'à  se  souvenir,  acquit  des  perfections  et  des  délicatesses 
nouvelles;  on  devinait  une  âme  riche,  non  une  âme  compliquée,  et  l'on 
entrevoyait  qu'il  y  avait  en  lui  de  mystérieux  et  de  délicats  arrière-plans,  où 
sommeillaient  les  douleurs,  où  veillaient  les  espérances,  où  travaillaient  les 
croyances;  et  parfois,  d'un  sourire,  d'un  geste,  d'un  mot  dit  à  propos,  il  laissait 
deviner  ces  arrière-plans,  lorsqu'il  augurait  qu'en  pénétrant  jusque-là,  jus- 
qu'au tuf  même  de  son  âme,  l'ami  qu'il  entretenait  pouvait  trouver  quelque 
réconfort. 

Durant  les  quatre  années  qui  séparèrent  son  deuil  et  sa  mort,  il  recelait  ses 
souffrances  dans  l'intimité  de  son  âme,  à  l'abri  de  sa  foi,  mais  lorsqu'il  voyait 
quelqu'un  souffrir,  alors,  spontanément,  ses  chagrins  à  lui  s'épanouissaient,  non 
pour  supplanter  ceux  qu'on  lui  confiait,  mais  pour  les  soulager.  Il  est  telle 
famille,  découronnée  par  la  mort,  où  les  condoléances  apportées  par  Paul  Fabre 
laissèrent  une  ineffaçable  impression  :  sa  douleur  toujours  présente,  et  les  dou- 
leurs dont  il  était  témoin,  devenaient,  après  quelques  instants  d'entretien, 
comme  un  commun  fardeau;  il  semblait  tirer  parti  de  son  mal  pour  le  bien  des 
autres;  il  ne  paraissait  défaillir  sous  le  poids  de  ses  cuisants  souvenirs  que  pour 
mieux  relever  les  défaillances  imminentes  des  affligés  voisins,  et  il  y  par- 
venait sans  presque  le  vouloir,  sans  presque  le  savoir  ;  la  souffrance  l'avait 
assez  vigoureusement  marqué  pour  qu'il  fût  de  lui-même,  sans  effort,  à 
l'unisson  de  toutes  les  souffrances,  mais  elle  avait  été  assez  fortement  maî- 
trisée pour  n'être  jamais  importune  ou  farouche  aux  Ames  provisoirement 
heureuses.  Mais  celles-ci  savaient  par  ouï-dire,  et  devinaient,  avec  l'infaillible 
instinct  de  l'amitié,  quelles  ressources  elles  trouveraient,  au  fond  du  cœur  de 
Paul  Fabre,  pour  les  assister  à  l'heure  inévitable  de  l'infortune. 

Son  entretien,  son  contact  étaient  une  leçon  précieuse  de  courage  actif  et 
résigné.  On  sentait  en  lui,  tout  à  la  fois,  l'acceptation  virile  du  fardeau  que  sa 
femme  absente  ne  partageait  plus  avec  lui,  et  de  constantes  envolées  de 
pensées  et  de  souvenirs  vers  celle  qui  n'était  plus.  Et  c'est  à  elle  encore,  à 
elle  toujours  qu'il  songeait,  lorsque,  regardant  avec  une  affection  voilée  de 
tristesse  le  fils  qu'elle  lui  avait  donné,  il  se  rattachait  à  la  terre.  Quatre  ans 
durant,  il  trouva  dans  cet  état  d'âme  la  force  nécessaire  pour  lutter  avec 
succès  contre  l'abattement  du  veuvage,  et  quand  vint  la  maladie,  brusque,  im- 
pitoyable, il  n'eut  encore  qu'à  rester  lui-môme,  tout  lui-même,  armé  de  cette 
foi  chrétienne  qui  était  l'assise  de  sa  nature,  pour  endurer  avec  une  doulou- 


5 

3 


DB  L'ÉCOLR  NOBMALB  435 

reuse  sérénité  la  crainte,  que  parfois  il  ressentait,  de  laisser  son  fils  orphelin. 
Cette  crainte  se  réalisa.  Pleinement  incertain  de  l'avenir,  il  avait  voulu,  à  deux 
reprises  sur  son  lit  de  souffrances,  recevoir  les  sacrements,  afin  d'y  puiser, 
aoitpour  la  vie  soit  pour  la  mort,  une  vigueur  supérieure  à  toute  défaillance  ; 
cette  vigueur  lui  fut  accordée,  et  ce  fut  pour  mourir. 

Aimé  Pukch  et  Georges  Goyàz* 

Promotion  de  1880.  —  Gribss  (Jean),  ne  le  5  juillet  1857  à  Landau  (Bavière 
Rhénane},  décédé  à  Paris,  le  17  mai  1899. 

Elle  est  pieuse  et  sacrée  la  tradition  qui  veut  que  la  main  amie  d'un  cama- 
rade trace  dans  les  Annales  biographiques  de  notre  École  ce  suprême  portrait 
auquel  il  nous  sera  désormais  impossible  de  rien  changer  et  qui  présentera 
immuablement  nos  traits  aux  regards  des  promotions  futures.  Tâche  bien 
inégale  !  Douce  et  consolante  quand  elle  est  la  peinture  d'une  vie  complète, 
faite  d'abord  de  luttes  et  de  travail,  mais  du  moins  couronnée  de  succès  et  de 
gloire  par  l'âge  mûr  et  la  vieillesse.  Combien  triste,  au  contraire,  quand  il  faut 
raconter  une  vie  brisée,  pleine  de  promesses  et  d'élans  généreux  brusquement  - 

anéantis  !  Nos  regrets  sont  alors  doubles  l  *  j 

Nous  ne  pleurons  pas  seulement  l'ami  qui  nous  fut  ravi,  nous  pleurons  la  ■< 

carrière  brillante  qu'il  eût  fournie,  le  bien  qu'il  eût  pu  faire,  les  exemples  nou-  ^ 

veaux  qu'il  nous  eût  donnés,  le  concours  enfin  qu'il  eût  apporté  dans  la  ^ 

pénible  escalade  de  la  société   vers  ia  liberté,  le  bien,  la  justice,  la  vérité.  "J 

Dans  Griess  mort  nous  pleurons  tout  cela.  Nous  pleurons  un  soldat  vaillant,  ^J 

non  pas  seulement  de  l'enseignement  mathématique,  mais,  ce  qui  est  mieux,  *■< 

de  l'éducation  sociale.  11  avait  en  effet  de  qui  tenir.  ^^ 

Né  le  5 juillet  1857  à  Landau,  dans  la  Bavière  Rhénane,  de  parents  français,  ■^ 

Griess  fut  de  bonne  heure  privé  de  son  père  et  confié  à  son  oncle  et  à  sa 
tante,  M.  et  M»«  Griess-Traut.  Ce  nom  n'est  pas  inconnu  de  ceux  qui  se  sont 
intéressés  au  mouvement  social  de  ia  seconde  moitié  du  xix*  siècle.  II  évoque 
le  souvenir  des  rêves  sociaux  les  plus  généreux  et  des  ambitions  philanthro- 
piques les  plus  hautes.  En  adoptant  leur  neveu,  M.  et  Mms  Griess-Traut  ne  firent 
qu'étendre  à  un  membre  de  leur  famille  une  générosité  dont  ils  étaient  coutu- 
miers  à  l'égard  d'autres  orphelins.  Ces  admirables  gens  étaient  trop  convaincus, 
trop  pénétrés  de  la  valeur  de  leurs  principes  pour  en  prôner  l'excellence,  ils 
faisaient  mieux,  ils  les  pratiquaient.  Privés  d'enfants,  ils  se  consolaient  de 
cette  disgrâce  de  la  nature  en  faisant  leurs  ceux  que  la  nature  avait  faits  orphe- 
lins. En  même  temps  que  leur  neveu,  ils  élevèrent  neuf  autres  enfants. 

C'est  au  milieu  de  ces  nobles  exemples  que  se  développa  la  jeunesse  de  Jean 
Griess.  Il  entendit  de  bonne  heure  formuler  autour  de  lui  et  discuter  ces 
grands  problèmes  sociaux  qui  serviront  de  liens  entre  le  xix*  et  le  xx*  siècle. 
Qu'il  s'agît  de  la  paix  et  de  l'arbitrage  entre  les  nations,  qu'il  s'agît  de  l'édu- 
cation sociale  des  masses,  ou  bien  encore  de  ces  questions  si  nombreuses  et 
ai  complexes  groupées  aujourd'hui  sous  le  nom  de  féminisme,  le  zèle  de 
M**  Griess-Traut  ne  se  fatiguait  jamais.  Morte  le  9  décembre  1898,  à  l'âge  de 
quatre-vingt-cinq  ans,'quelques  mois  à  peine  avant  son  enfant  adoptif,  elle  aura 
eu  du  moins  la  consolation  de  voir  naître  à  la  réalité  quelques-uns  de  ses  rêves. 

Jean  Griess  se  montra  toujours  le  digne  élève  de  l'école  de  droiture  et  de 
générosité  que  fut  pour  lui  la  maison  de  son  oncle.  Son  instruction  élémen* 


< 


E 


436  ASSOCIATION  DBS  ANCIBN8  ÉLÈVES 

taire  se  fit  à  Alger.  À  l'âge  de  dix-sept  ans,  il  songea  au  choix  d'une  carrière 
et,  sur  le  conseil  d'amis  de  son  oncle,  en  1874,  après  un  brillant  concours,  il 
entra  comme  élève  à  l'École  fédérale  de  Zurich.  11  suivit  avec  assiduité  et  avec 
cette  conscience  qu'il  apportait  en  toute  chose,  les  cours  de  la  division  du 
génie  civil  du  Polytechnicum.  Un  de  ses  bons  camarades  d'alors  et,  je  puis 
ajouter,  un  de  ses  amis  de  toujours,  M.  Droz,  sachant  que  j'avais  assumé  la 
tâche  de  cette  notice,  m'a  fait  parvenir  de  la  Suisse  une  lettre  d'où  j'extrais  le 
passage  suivant  :  «  Griess  était  considéré  par  tous  les  professeurs  comme  un 
des  sujets  les  plus  distingués  de  sa  promotion.  » 

Mais  son  esprit  précocement  philosophique  avait  besoin  d'un  aliment  plus 
substantiel  que  les  préceptes  et  les  procédés  empiriques  qui  sont  à  la  base  de 
Part  de  l'ingénieur.  Après  dix-huit  mois  de  séjour  dans  la  division  du  génie 
civil,  Griess  passa  à  l'École  normale  qui  constitue  une  autre  section  du  Poly- 
technicum. Il  y  resta  seulement  six  mois  et  rentra  finalement  au  lycée  d'Alger 
pour  y  reprendre  les  méthodes  françaises  et  suivre  définitivement  sa  vraie 
route  en  se  préparant  à  notre  École. 

Il  trouva  au  lycée  d'Alger  un  de  ces  maîtres  de  premier  ordre  qui  rem- 
plissent de  leurs  élèves  les  services  publics  et  qui  savent  véritablement  faire 
de  leur  classe  de  mathématiques  spéciales  un  premier  échelon  d'une  carrière 
scientifique. 

Les  regrets  qui  ont  accompagné  M.  Brunet,  lorsqu'il  a  quitté  sa  chaire  d'Alger 
pour  accepter  le  poste  difficile  d'Inspecteur  d'académie  à  Gonstantine,  disent 
assez  en  quelle  haute  estime  il  était  tenu  par  tous  ceux  qui  avaient  été  mis  à 
même  d'apprécier  sa  science  et  son  talent. 

Certaines  nécessités  d'ordre  secondaire  forcèrent  Griess  à  passer  du  rang 
d'élève  à  celui  de  maître-répétiteur,  mais  il  n'en  poursuivit  pas  moins  le  cours 
de  ses  études,  qui  furent  brillamment  couronnées  en  1880  par  son  entrée  à 
l'École  Normale. 

C'est  là  que  je  le  connus  pour  la  première  fois.  Un  penchant  commun  vers 
1  es  choses  de  la  géométrie  nous  attira  tout  d'abord  l'un  vers  l'autre.  L'enseigne- 
ment géométrique  qu'il  avait  reçu  à  Zurich  avait  laissé  dans  son  esprit  une 
t  race  profonde  ;  il  se  plaisait  à  ces  spéculations  ingénieuses  auxquelles  Pana- 
1  yse  ne  prend  aucune  part  et  à  travers  lesquelles  notre  Chasles,  entre  autres,  a 
trouvé  des  routes  si  pittoresques  et  si  imprévues.  L'admiration  se  porte 
ailleurs  aujourd'hui,  elle  n'est  pas  plus  sincère  que  ne  l'était  la  nôtre. 

Son  caractère  ferme  et  tenace,  son  intelligence  ouverte  et  réfléchie  trou- 
vèrent à  l'École  une  occasion  perpétuelle  de  s'exercer. A  ces  qualités  si  sérieuses 
il  joignait  un  cœur  plein  de  loyauté,  de  franchise  et  d'une  exquise  sensi- 
bilité. Même  lorsqu'il  plaisantait,  ses  paroles  s'accomp8gnaient  toujours  dtm 
sourire  particulier,  comme  pour  prévenir  ce  qu'elles  auraient  pu  contenir  de 
trop  piquant  à  l'égard  de  son  interlocuteur.  Je  ne  crois  pas  qu'il  ait  jamais 
blessé  personne.  Dans  la  conversation,  il  n'eût  jamais  cherché  l'occasion  de 
briller  aux  dépens  d'une  personne  présente,  encore  moins  aux  dépens  dtan 
absent.  Aussi,  s'il  conquit  rapidement  l'estime  de  ses  maîtres  par  son  travail, 
son  caractère  ouvert  lui  fit  dès  les  premiers  jours  un  ami  de  chacun  de  ses 
camarades.  Plusieurs  de  ces  amitiés  devaient  se  montrer  un  jour  fidèles  et 
dévouées. 

n  aimait  à  parler  de  l'Algérie  où  il  avait  vu  grandir  sa  jeunesse,  où  son 
esprit  et  son  cœur  s'étaient  ouverts  au  souffle  des  plus  pures  inspirations 


j 


DR  L'ÉCOLB  NORMALE 


13? 


morales,  de  cette  Algérie  qu'il  avait  désertée  deux  ans  pour  Zurich,  mais  où 
il" était  revenu  bien  vite.de  cette  Algérie  enfin  qu'il  venait  de  quitter,  de 
quitter  à  regret,  et  où  il  brûlait  de  retourner,  après  ses  trois  années  d'École, 
pour  y  réaliser  le  rêve  le  plus  cher  et  le  plus  doux. 

Griess  fût  heureux  ;  il  le  méritait.  Reçu  agrégé  dès  sa  sortie  de  l'École,  il 
obtint,  grâce  à  l'excellence  de  son  concours,  d'être  nommé  d'emblée  à  ce 
lycée  recherché  d'Alger  où,  après  avoir  été  le  modèle  des  élèves,  il  allait  se 
montrer  le  modèle  des  maîtres.  Il  contracta  en  même  temps  cette  union  si 
désirée  qui  avait  été  comme  son  pèle  et  son  étoile  à  travers  ses  trois  années 
de  labeur  et  dont  la  promesse  eût  été  pour  lui  une  source  de  forces  et  d'énergie, 
si  son  courage  naturel  ne  lui  eût  suffi. 

On  représente  quelquefois  les  hommes  de  science  et  notamment  les  mathé- 
maticiens comme  des  natures  desséchées  par  le  contact  des  notions  positives. 
Il  semble  que  la  poussière  de  la  craie,  après  avoir  pénétré  les  vêtements,  se 
fraye  un  chemin  jusqu'aux  replis  du  cœur.  C'est  bien  possible.  Mais  l'effet  n'est 
pas  toujours  tel  qu'on  veut  bien  le  croire.  11  se  peut  qu'un  homme  habitué  aux 
notions  précises  et  à  la  réflexion  méthodique,  qui  brident  en  quelque  sorte 
l*élan  de  son  imagination,  devienne  sceptique  sur  la  valeur  de  certaines 
images  et  sur  certains  artifices  du  langage,  qu'il  reste  fermé  aux  manifestations 
bruyantes  de  la  pensée  et  au  cboc  des  mots  ;  mais,  en  général,  il  sent  le  mot 
qui  porte  juste,  il  sait  le  voir  venir  et  n'est  même  pas  toujours  incapable  de 
le  trouver.  Tel  était  Griess.  Très  poète,  malgré  sa  philosophie  et  sa  mathéma- 
tique, mais  dédaigneux  des  mièvreries;  très  épris  des  formes  littéraires  qui 
s'harmonisaient  avec  son  jugement  net  et  droit,  il  savait  faire  son  choix  dans 
notre  littérature  moderne  et  c'était  grand  plaisir  de  l'entendre  s'en  expliquer. 
Il  possédait  sur  beaucoup  de  Français  celte  supériorité  très  réelle  de  connaître 
parfaitement  l'anglais  et  l'allemand  et  d'être  ainsi  à  même  d'établir  des  com- 
paraisons instructives  qui  ne  sont  pas  à  la  portée  de  tous.  L'étendue  de  ses 
connaissances,  la  souplesse  de  son  esprit,  la  solidité  de  l'instruction  qu'il 
avait  reçue  è  l'École  lui  eussent  permis  d'acquérir  aisément  le  grade  de  doc- 
teur, le  ne  crois  pas  qu'il  y  ait  pensé.  Sa  connaissance  des  langues  lui  offrait 
l'occasion  d'être  utile  aux  savants  français  en  traduisant  diverses  publications 
anglaises  ou  allemandes;  c'est  à  ce  travail  qu'il  se  dévoua.  Il  publia  la 
traduction  de  diverses  notes  importantes  de  M.  Klein,  le  traité  des  fonctions 
elliptiques  de  Greenhil  et,  Tannée  avant  sa  mort,  l'algèbre  supérieure  de  Weber. 
Ce  dernier  travail  n'aura  pas  peu  contribué  à  accélérer  la  marche  du  mal  qui 
devait  remporter.  Pourtant,  en  faisant  ces  traductions,  en  s'imposant  cette 
tâche  énorme,  grossie  encore  par  les  scrupules  qu'il  y  apportait,  Griess  ne 
poursuivait  aucun  avantage  personnel,  puisqu'il  lisait  couramment  ces  ouvrages 
dans  le  texte  original  ;  il  était  uniquement  guidé  par  ie  souci  d'un  intérêt  gé- 
néral, qu'il  regardait  comme  bien  supérieur  au  sien. 

Cette  ardeur  au  dévouement  qui  le  faisait  courir  au-devant  des  tâches  les 
plus  lourdes,  est-il  nécessaire  de  dire  qu'il  la  dépensait  sans  compter  dans 
l'exercice  de  ses  fonctions  de  professeur  1  Des  belles  et  émouvantes  paroles  que 
son  proviseur,  M.  Dhombres,  a  prononcées  sur  sa  tombe,  nous  détachons  les 
suivantes  :  «  A  ses  élèves  il  se  donnait  tout  entier.  Un  professeur,  disait-il, 
enseigne  par  sa  vie  et  par  son  exemple  autant  que  par  ses  leçons  orales.  »  Et 
il  leur  donnait  l'exemple  du  travail,  de  la  règle,  de  la  force  morale. 

Lors  de  son  séjour  à  Alger,  son  éminent  maître,  M.  firunet,  devenu  son  col- 


r 


438  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

lègue,  vint  à  tomber  malade.  Griess  n'hésita  pas  un  instant  et,  sans  aban- 
donner en  rien  sa  classe  de  Saint-Cyr,  il  prit  en  main  la  charge  lourde  el 
délicate  de  la  classe  de  mathématiques  spéciales.  Il  eut  ainsi  pendant  un  temps 
assez  long  l'honneur  de  mener  de  front  et  avec  succès  la  préparation  à  l'Ecole 
de  Saint-Cyr  et  aux  Ecoles  Normale  et  Polytechnique. 

L'estime  universelle  dont  il  jouissait  à  Alger,  l'affection  de  ses  collègues  qui 
l'appelèrent  à  présider  leurs  réunions,  auraient  suffi  à  ses  yeux  pour  le  rému- 
nérer de  ses  vaillants  efforts  si  efficacement  dévoués.  Le  moment  vint  toute- 
fois où  l'autorité  supérieure  ne  voulut  plus  les  laisser  sans  récompense.  Il  fut 
une  première  fois  appelé  au  lycée  de  Versailles.  Mais  l'Algérie  tient  bien  ceux 
qu'elle  a  séduits  et  Griess  déclina  cet  appel.  Il  céda  cependant  à  une  seconde 
sollicitation  et,  en  1896,  accepta  la  chaire  de  Centrale  du  lycée  Charlemagne.  • 
Ce  devait  être  son  dernier  poste,  et  encore  ne  devait-il  pas  l'occuper  long- 
temps. Lorsqu'il  arriva  à  Paris,  il  était  plein  d'ardeur  pour  la  tâche  si  hono- 
rable qu'on  lui  confiait.  La  préparation  de  ses  nouvelles  leçons,  la  direction 
nouvelle  qu'il  fallait  donner  à  son  enseignement  l'absorbèrent  tout  entier,  pas 
tellement  cependant  qu'il  ne  conçût  la  pensée  d'entreprendre  la  traduction  de 
l'algèbre  supérieure  de  Weber  dont  la  lecture  l'avait  frappé.  Étant  è  Alger,  il 
avait  déjà  traduit  des  notes  de  Klein  et  le  traité  de  Greenhil,  il  aurait  eu  le  droit 
de  consacrer  ses  rares  loisirs  à  se  reposer.  Sa  nature  entreprenante  et  active  ne 
le  lui  permit  pas.  Il  se  mit  à  l'ouvrage  et,  en  moins  d'un  an,  sa  traduction 
était  prête  à  paraître  ;  entre  temps  il  avait  fondé  ï  Éducation  mathématique, 
un  Journal  principalement  destiné  aux  élèves,  digne  champ  d'exercice  pour 
ses  rares  qualités  pédagogiques.  Mais  tant  d'efforts  Pavaient  brisé. 

Quand  je  le  revis  à  la  rentrée  d'octobre  1698,  je  fus  frappé  de  l'émaciation 
de  ses  traits  par  lesquels  se  trahissait  le  mal  secret  el  implacable  qui  le 
minait.  Au  bout  de  quelques  semaines  des  crises  terribles  survinrent.  Il  allait 
encore  au  lycée  en  se  traînant  ;  il  fut  quelquefois  obligé  de  revenir  chez  lui 
sans  avoir  pu  achever  sa  classe.  11  se  décida  alors  à  demander  un  congé  de 
quelques  semaines,  concession  bien  dure,  plus  dure  encore  que  le  mal.  Et  alors 
commença  la  période  lugubre.  Les  congés  prolongés  de  semaine  en  semaine, 
avec  l'espoir  fuyant  de  recommencer  sa  classe  dans  quinze  jours.  Espoir  toujours 
déçu  ;  attente  terrible  où  les  illusions  sont  seules  à  lutter  contre  la  fatale 
réalité.  Les  illusions  seules  !  Non  pas  !  Il  y  avait  aussi  son  ferme  courage  et 
j'ai  -encore  mieux  connu  Griess  dans  ces  derniers  jours  où  son  inflexible 
volonté  semblait  par  moments  prendre  le  dessus  sur  le  mal.  Mais  il  devaâ 
tomber  1  Tardivement  éclairé  sur  la  véritable  nature  de  son  infortune,  fl 
accepta  stoïquement  la  grave  opération  chirurgicale  qui  était  désormais  pour 
lui  la  seule  chance  de  salut.  Mais  il  était  trop  affaibli  par  des  mois  de  lutte 
pour  la  supporter  et  il  expira  le  17  mai  1899. 

Perte  cruelle  !  Pour  sa  jeune  famille  d'abord  !  Pour  ses  amis  ensuite,  auxquels 
il  se  montrait  si  affectueux,  si  dévoué,  si  prévenant,  qu'il  visitait  dans  leurs 
maladies  et  leurs  tristesses,  et  qui  n'auront  pas  eu  la  consolation  d'atténuer 
les  siennes.  Perte  cruelle  pour  l'Université  et  pour  la  Science,  en  deuil  d'un 
fils  qui  s'est  sacrifié  pour  elles. 

G.  Kcrans. 

Promotion  de  1890.  -  Sibukt  (Marcel)  né  à  Lyon  le  8  janvier  1870,  décédé  I 
Lyon  le  !«■  octobre  1899. 


DR  L'ÉCOLK  NORMALE  439  , 

Marcel  Sibuet  fit  toutes  ses  études  au  lycée  de  sa  ville  natale,  où  il  se  fit  remar 
quer  comme  un  brillant  élève.  Après  une  année  de  mathématiques  spéciales,  il 
fut  reçu  simultanément  7*  à  l'Ecole  Polytechnique  et  2-  à  l'École  Normale,  où 
il  entra.  A  l'Ecole  il  se  fit  immédiatement  apprécier  pour  les  hautes  qualités  de 
son  intelligence  ;  il  avait  une  faculté  d'assimilation  vraiment  extraordinaire, 
tirant  de  la  simple  audition  des  cours  les  plus  ardus  des  profits  que  d'autres 
n'acquéraient  qu'au  prix  d'un  long  travail.  Il  avait  en  outre  les  qualités  d'esprit 
qui  font  le  bon  professeur,  une  clarté  et  une  netteté  remarquables  dans  les  idées 
et  dans  l'exposition,  qui  avaient  déjà  étonné  ses  examinateurs  au  lycée  et 
qui,  au  témoignage  de  l'un  de  ses  maîtres  de  l'Ecole,  se  rencontraient  rareme  nt 
à  un  tel  degré.  Mais  il  n'était  pas  moins  aimé  comme  camarade  qu'estimé  m 

comme  élève;  il  était  de  ceux  qui  se  font  immédiatement  des  amis  de  tous  ** 

ceux  qui  les  approchent;  dès  l'abord  on  lisait  la  bienvenue  sur  son  visage; le  w 

charme  de  sa  conversation,  l'aménité  de  ses  relations,  la  sûreté  de  son  amitié  J 

sur  laquelle  on  savait  pouvoir  compter,  tout  en  lui  attirait  et  séduisait. 

Reçu  dans  un  bon  rang  à  l'agrégation  des  sciences  mathématiques,  il  se  rap-  mm 

procha  de  sa  ville  natale  et  de  sa  famille  pour  accomplir  une  année  de  service  «^ 

militaire  au  75*  régiment  d'infanterie  à  Vienne.  A  la  An  de  cette  année,  il  fut  ?J 

nommé  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  de  ** 

Montpellier.  mw 

C'est  dans  cette  ville  que  je  le  retrouvai  et  c'est  là  qu'il  me  fut  donné  dé  çj 

▼ivre  pendant  deux  ans  dans  son  intimité.  La  classe  dont  il  était  chargé  est  j 

très  recherchée,  et  elle  lui  plaisait  ;  l'absence  d'examens  à  la  fin  de  l'année  {"J 

laisse  au  professeur  une  certaine  latitude  pour  proportionner  l'enseignement  à  mm} 

la  force  des  élèves  et  aussi  pour  éveiller  Pactivité  de  leurs  esprits.  Sibuet  gagna  ^^ 

immédiatement  l'affection  de  ses  élèves  charmés  de  la  clarté  et  de  l'élégance  ^| 

avec  laquelle  leur  jeune  professeur  les  initiait  aux  éléments  des  mathématiques  ^| 

spéciales.  Ses  collègues  ne  l'aimaient  et  ne  l'estimaient  pas  moins  et  tous  gar-  .       ^« 

deront  le  souvenir  du  rayonnement  de  jeunesse  que  sa  présence  apportait 

entre  les  murs  un  peu  sombres  du  lycée. 

En  pensant  à  cette  universelle  sympathie  qui  l'entourait,  je  me  reporte  avec 
une  vive  émotion  àl'amitié  si  étroite  qui  l'unissait  plus  intimement  à  un  petit 
groupe  de  camarades  dont  j'avais  le  privilège  de  faire  partie.  Quels  souvenirs 
touchants  nous  gardons  tous  au  fond  du  cœur  de  son  bon  sourire,  de  ses  yeux 
grands  ouverts,  de  ces  causeries  où  la  finesse  de  son  esprit   ne  s'exerçait 
jamais  aux  dépens  de  la  bienveillance.  Quelquefois  la  conversation  roulait  sur 
la  musique  qu'il  aimait  beaucoup  :  dans  ce  milieu  méridional  où  l'intelligence 
du  beau  est  versée  à  l'âmeavec  les  rayons  du  soleil,  il  appréciait  les  œuvres  d'art 
avec  un  goût  délicat,  et  sans  affectation  d'aucune  sorte.  Bien  rarement  il  nous 
parlait  de  ce  qui  le  touchait  personnellement  ;  mais  nous  savions  bien  que  son 
ambition  était  de  retourner  à  Lyon,  où  11  avait  fait  ses  études,  mais  surtout  où 
il  aurait  été  réuni  à  sa  famille;  il  n'aurait  compté  pour  rien  l'ennui  de  quitter 
ce  beau  ciel  sans  nuages  qu'il  aimait  cependant  beaucoup  et  qui  contrastait  si 
singulièrement  avec  le  ciel  sous  lequel  il  était  né. 

Le  climat  du  midi  semblait  d'ailleurs  convenir  à  sa  santé  qui  pendant  un  an 
lut  bonne,  ou  du  moins  que  nous  croyions  telle.  Brusquement  vers  le  milieu 
de  mai  1896,  il  tomba  malade  et  fut  obligé  de  s'aliter;  il  avait  une  fièvre  asses 
forte  qui  ne  laissait  pas  de  nous  inquiéter  et  le  médecin  qui  le  soignait,  un  ae 
amis,  ne  nous  rassurait  qu'à  moitié.  Ce  n'est  cependant  qu'une  dizaine  de 


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ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


•^ 

& 


F'" 


Jours  plus  tard,  au  retour  d'une  excursion  faite  durant  les  vacances  de  la 
Pentecôte,  que  nous  apprîmes  la  gravité  de  son  état.  On  le  transporta  à  l'hô- 
pital suburbain,  en  pleine  campagne  aux  environs  de  Montpellier  et  on  lui 
donna  une  chambre  dans  un  petit  pavillon  isolé  au  milieu  de  la  verdure  et  dei 
fleurs.  C'est  là  que  nous  allions  le  voir  chaque  jour,  nous  le  trouvions  en  gé- 
néral dehors,  jouissant  de  Pair  pur,  toujours  gai  et  semblant  prendre  à  lâche, 
dans  un  affectueux  sourire,  de  nous  rassurer  sur  son  état  de  santé.  De  fait 
après  avoir  subi  avec  beaucoup  de  courage  une  petite  opération  assex  doulou- 
reuse, son  état  était  allé  graduellement  en  s'améliorent  et,  à  la  On  de  juin,  il 
nous  quittait  pour  achever  de  se  remettre  à  Gllon.  11  y  restait  jusque  vers  le 
milieu  d'août  et  allait  ensuite  passer  un  mois  dans  l'air  fortifiant  des  mon- 
tagnes de  l'Auvergne,  au  milieu  de  la  famille  d'un  de  nos  camarades.  11  vint 
me  voir  à  la  campagne  à  la  fin  des  vacances  et  bien  que  sa  santé  ne  fût  pas  en- 
core très  brillante,  il  était  en  état  de  reprendre  sa  classe. 

Nous  ne  devions  plus  revivre  les  heures  d'affection  douce  et  puissante  qui 
avaient  précédé  la  maladie  de  notre  camarade;  à  la  rentrée  notre  petit  groupe 
était  dispersé  dans  toutes  les  directions  et  Sibuet  restait  seul  à  Montpellier.  Au 
chagrin  de  la  séparation  s'ajoutaient  pour  nous  l'inquiétude  que  nous  causait  sa 
santé  et  le  regret  de  ne  pouvoir  désormais  lui  faire  prendre  nous-mêmes  les 
précautions  qui  lui  étaient  nécessaires.  Heureusement  il  se  rétablissait  peut  peu 
comme  j'avais  l'occasion  de  le  constater  aux  moments  où  ii  venait  passer  ses 
vacances  à  Lyon.  Mais  il  se  plaisait  de  moins  en  moins  à  Montpellier;  il  lui 
tardait  de  venir  enfin  retrouver  sa  famille  à  Lyon  et  occuper  au  lycée,  dont  11 
avait  été  rélève,  un  poste  auquel  il  avait  tous  les  droits  de  prétendre.  Pendant 
ces  dernières  grandes  vacances,  il  était  allé  à  Paris  pour  obtenir  d'être  rappro- 
ché des  siens  :  on  ne  put  que  lui  promettre  le  premier  poste  vacant  à  Lyon. 

Hélas!  rien  à  ce  moment  ne  faisait  présager  la  fatale  nouvelle  qui  allait  si 
brutalement  faire  le  deuil  dans  le  cœur  de  ses  amis.  Vers  la  fin  de  septembre,  il 
devint  très  faible  et  fut  obligé  de  s'aliter;  le  médecin  consulté  ne  savait  quel 
diagnostic  donner.  Enfin  le  jeudi  29  septembre  on  se  décida  à  combattre  sa 
fièvre  par  des  bains  froids.  Le  lendemain  malin,  le  premier  qu'il  prit  l'affaiblit 
beaucoup  ;  le  soir  du  même  jour  on  le  mit  néanmoins  dans  un  second  bain, 
mais  au  bout  de  quelques  instants  il  perdit  connaissance.  On  fit  tout  pour  le 
faire  revenir  à  lui,  ce  fut  en  vain;  dans  son  délire  il  pensait  à  ses  élèves  et  se 
préoccupait  de  son  remplacement  provisoire.  Il  rendit  le  dernier  soupir  au  bout 
de  huit  heures  sans  avoir  repris  connaissance.  Sa  mère  éplorée,  qui  m'a  donné 
ces  tristes  détails,  eut  du  moins  la  consolation  d'avoir  auprès  d'elle  jusqu'à  son 
dernier  souffle  ce  fils  qui  l'aimait  tant  et  qui  était  tout  son  espoir.  Si  quelque 
chose  a  pu  adoucir  son  immense  affliction,  ce  sont  sans  doute  les  témoignages 
de  respectueuse  sympathie  qui  lui  sont  venus  de  tous  les  8 mis  de  son  fils. 

A  présent  Marcel  Sibuet  nous  a  quittés,  mais  nous  conservons  au  fond  de  nos 
cœurs  le  souvenir  impérissable  de  sa  haute  intelligence  et  de  son  âme  exquise. 

E.  Cartan. 


Promotion  de  1892.  —  Duperra y  (Charles- Auguste),  né  à  Paris  le  16   no- 
vembre 1872  ;  décédé  à  Nantes  le  30  décembre  1899. 

Au  moment  où  les  vacances  du  jour  de  l'an  commençaient  et  où  chacun  de  i 
nous  se  disposait  à  profiter  des  quelques  jours  heureux  où  Ton  oublie  un  im- 


DE  L'éGOLB  NORMALE  144 

tant  en  famille  les  ennuis  de  l'eiUlence,  une  bien  triste  nouvelle  venait 
durement  nous  rappeler  à  la  réalité  :  notre  cher  camarade  Duperray  s'éteignait, 
âgé  seulement  de  vingt-sept  ans.  C'était,  hélas,  un  malheur  prévu  depuis 
quelque  temps  ;  mais  on  ne  veut  jamais  croire  au  malheur,  avant  d'y  être 
contraint. 

Duperray  avait  fait  toutes  ses  études  au  lycée  Condorcet,  où  bientôt  il  at- 
tira l'attention  de  ses  maîtres.  Successivement,  en  mathématiques  élémen- 
taires et  en  mathématiques  spéciales,  il  obtint  au  concours  général  le  premier 
prix  de  physique,  attiré  déjà  par  cette  science,  vers  laquelle  le  poussaient 
d'ailleurs  les  idées  de  sa  famille,  car  son  père,  qu'il  connut  peu,  était  lui- 
même  un  .physicien  de  valeur. 

Pour  nos  camarades  d'Ecole  qui  savent  l'intimité  des  liens  qui  nous  unis- 
saient dés  cette  époque,  je  n'ai  pas  à  parler  de  sa  bonté,  de  la  douceur  de  son 
caractère,  de  son  dévouement  :  tous  ceux  d'entre  nous  qu'il  l'ont  connu  ont 
pu  l'apprécier  comme  moi  ;  point  n'était  besoin  pour  cela  de  longues  fréquen- 
tations, et  l'on  peut  dire  qu'il  avait  autant  d'amis  que  de  camarades.  m^ 
Les  qualités  de  son  esprit  répondaient  à  celles  de  son  cœur.  Il  entra  à  l'Ecole  igp. 
en  1892.  La  rectitude  de  son  esprit,  la  solidité  de  son  Jugement  et  l'opiniâtreté 
de  ses  efforts  relevèrent  rapidement,  dans  la  section  de  physique,  au  premier 
rang,  qu'il  conserva,  même  au  concours  d'agrégation,  où  brillèrent  rétendue 
et  la  sûreté  de  ses  connaissances  en  même  temps  qu'une  dextérité  d'expéri- 
mentateur peu  commune.  Ces  qualités  faisaient  déjà  paraître  en  lui  le  savant 
sons  le  professeur. 

En  sortant  de  l'École,  il  passa  une  année  au  laboratoire  de  M.  Pcllat  et  mit 
en  évidence  les  pointa  défectueux  d'un  travail  de  Villari  sur  les  propriétés 
optiques  d'un  cylindre  de  verre  tournant  dans  un  champ  magnétique. 
An  début  de  Tannée  scolaire  suivante,  il  fut  nommé  à  Nantes,  où  on  lui 
confia  la  chaire  de  physique  en  mathématiques  spéciales.  Il  professait  en 
même  temps  la  chimie  minérale  à  l'École  supérieure  des  sciences,  où  la 
clarté  de  ses  démonstrations  et  l'ingéniosité  de  ses  expériences  lui  attiraient 
Mentit  un  auditoire  attentif.  11  sut  rapidement  gagner  la  confiance  et  l'affec- 
tion de  ses  élèves  et  l'amitié  de  ses  collègues,  comme  il  avait  déjà  celles  de 
ses  camarades. 

Malheureusement,  tout  cela  ne  devait  pas  durer.  Déjà,  en  1896,  pendant  un 
ttftge  que  nous  fîmes  en  Suisse  avec  un  ami  commun,  je  remarquai  qu'il  se 
fatiguait  vite  et  ne  pouvait  supporter  les.  excursions  ni  les  courses.  H  dut 
ntae  nous  quitter  et  rentrer  seul  à  Paris.  A  partir  de  ce  moment,  sa  santé 
commença  à  décliner  ;  les  souffrances  vinrent  bientôt,  rares  d'abord,  puis  plus 
fréquentes  ;  enfin,  il  s'alita  définitivement,  il  y  a  quatorze  mois  déjà  I  Alors, 
commença  une  période  navrante.  Ni  les  traitements,  ni  les  séjours  à  la  mer, 
*i  les  soins  affectueux  dont  sa  mère  l'entourait  avec  un  dévouement  infati- 
gaUe,  ne  purent  arrêter  les  progrès  du  mal.  11  fit  preuve  alors  d'une  force 
de  caractère  admirable.  Quoique  voyant  le  danger  de  sa  situation  et  ne  conser- 
vant guère  d'espoir,  quoique  souffrant  parfois  le  martyre,  il  continuait  à  s'inté- 
nsser  à  ses  élèves,  à  ses  amis»  cachant  même  à  ses  intimes  la  gravitéjde  son 
état,  affectant  d'être  gai  pour  ne  pas  les  attrister  davantage. 
Sa  mort  est  pour  la  science  une  grande  perte.  Mais  cela  n'est  rien  auprès 
ta  vide  que  laisse  dans  son  entourage  celui  dont  le  cœur  était  si  pur,  l'affec- 
tai si  vive  et  les  sentiments  si  délicats.  H.  Gàllotti. 


Si"^ 


44Î 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotion  de  1893.  —  Cambronne  (Paul),  né  à  Ailly-sur-Noye  (Somme)  le 
1"  avril  1873,  décédé  à  Atienza  (Espagne),  le  24  septembre  1899. 

Quand  j'arrivai  du  fond  de  ma  province  au  lycée  St-Louis,  pour  suivre  les 
co  urs  de  mathématiques  élémentaires,  le  premier  Jour  nous  nous  trouvions 
soixante-dix  élèves,  tous  étrangers  les  uns  aux  autres  :  et  à  la  première 
lecture  des  noms,  nous  eûmes  tous  un  mouvement  de  surprise  au  nom  de 
Cambronne.  Ce  nom  historique  évoquait  en  nos  esprits  un  de  ces  héros  du 
premier  Empire,  solides,  gaillards,  aux  allures  martiales,  et  nous  vîmes  appa- 
raître un  jeune  garçon  d'aspect  timide,  à  la  barbe  naissante,  les  cheveux 
coupés  aux  enfants  d'Edouard.  Nous  étions  en  face  d'un  arrière-petit-neveu  du 
fameux  général. 

Il  inspira  bien  vite  de  la  sympathie  à  tous  ses  camarades.  C'est  de  ce 
moment  que  je  me  liai  avec  lui.  Nous  ne  devions  plus  nous  séparer.  Le  sort 
nous  mit  ensemble  dans  la  même  division  de  spéciales.  Ensemble  nous 
passions  les  examens  de  l'École  Normale,  ensemble  nous  y  étions  reçus. 

Nous  nous  retrouvions  donc  en  novembre  1893  à  l'École  Normale  et  nous  y 
passions  quatre  heureuses  années,  côte  à  côte,  constituant  à  nous  deux  la 
section  d'histoire  naturelle  de  la  promotion. 

En  sortant  de  l'École  en  1896,  après  avoir  passé  brillamment  l'agrégation, 
Cambronne  entrait  comme  préparateur  au  laboratoire  de  géologie  de  la 
Sorbonne,  fonction  qui  lui  avait  été  réservée  dès  le  mois  d'avril  précédent  ;  là 
encore,  il  savait  s'attirer  tout  de  suite  la  profonde  sympathie  de  ses  maîtres  et 
collègues. 

Peu  après  l'examen  d'agrégation,  sans  même  prendre  un  repos  bien  gagné, 
Cambronne  partait  en  Espagne  entreprendre  des  excursions  géologiques  et 
recueillait  les  premiers  matériaux  de  sa  thèse.  L'année  suivante,  il  y  retour- 
nait, mais  les  pluies  abrégèrent  sont  séjour  ;  et  cet  été,  à  la  fin  de  juin,  il 
repartait  plein  d'entrain,  pensant  faire  un  long  séjour  et  une  abondante  mois- 
son scientifique.  Hélas  !  nous   ne  devions  plus  le  revoir.  Au  retour    des 
vacances,  ce  fut  pour  nous  une  nouvelle  bien  inattendue,  bien  triste  que  celle 
de  la  mort  de  notre  pauvre  camarade,  loin  de  sa  famille,  loin  de  ses  amis,  de 
sa  patrie,  en  plein  cœur  de  l'Espagne.  Les  fortes  chaleurs  avaient  déjà  ébranlé 
sa  santé  ;  mais  il  voulait  que  ce  voyage  fût  son  dernier  en  Espagne  ;  il  allait 
avec  l'ardeur  et  l'imprévoyance  des  savants,  dédaignant  les  premiers  malaises 
et  continuant  ses  travaux  et  ses  courses  dans  des  conditions  où  le  confort  de 
nourriture  et  de  logement  laissait  à  désirer.  Un  jour  il  dut  se  déclarer  vaincu. 
11  était  à  Condemios  de  Arriba,  petit  village  perdu  au  nord  de  la  province  de 
Guadalajara.  11  dut  faire  plusieurs  heures  de  roule  à  dos  de  mulet,  par  une 
chaleur  torride,  pour  gagner  Atienza,  la  ville  la  plus  proche,  et  y  trouver  les 
soins  nécessaires  à  son  état.  Quelques  jours  après,  le  médecin  lui  laissant 
ignorer  la  gravité  de  son  mal,  ordonnait  son  entrée  à  l'hôpital.  Il  avait   une 
fièvre  typhoïde  déclarée.  4u  septième  jour  seulement  et  après  une  hémor- 
rhagie  intestinale   intense,  la  famille,  qui  avait  cru  jusqu'alors  à  un  simple 
malaise,  fut  prévenue.  Son  père,  parti  en  toute  hâte,  arriva  là-bas,  après  deux 
jours  et  deux  nuits  d'un  voyage  plein  d'angoisses,  mais  assez  tôt  encore  pour 
entourer  de  soins  et  d'affection  son  fils  qui  expira  doucement  entre  ses  bras 
le  dix-huitième  jour  de  sa  maladie.  Le  sentiment  net  de  la  fin,  la  nostalgie  de 
la  France  si  vive  chez  les  malades,  la  solitude,  vingt-six  ans,  l'enterrement 
hâté,  un  soir,  il  y  eut,  ramassées  dans  la  mort,  toutes  les  cruautés  que  ce  cama- 


* 


n 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  443 

rade,  si  chrétien,  était  prêt  à  recevoir  de  la  vie.  Et  cette  mort  pour  la  science 
a  presque  la  grandeur  d'un  martyre. 

On  ne  permit  pas  de  rapporter  son  corps  à  cause  -des  épidémies  d'Espagne. 
(Test  donc  dans  le  petit  cimetière  d'Atienza,  en  terre  étrangère,  que  Gambronne 
repose  de  son  dernier  sommeil  en  attendant  l'expiration  des  délais  imposés 
par  ranlorité  espagnole.  Ses  parents  n'ont  pour  lieu  de  pèlerinage  que  sa 
chambre  où  sont  rangés  ses  papiers,  depuis  des  notes  scientifiques  jusqu'aux 
lettres  de  ses  camarades  d'école.  C'est  une  dernière  amertume;  mais  c'est 
aussi,  dans  cette  chambre  pleine  de  ce  qu'il  y  a  de  plus  vivant  en  lui,  un  espoir 
pins  pur  que  celui  qu'on  trouve  à  prier  sur  une  tombe  qui  ne  contiendrait  que 
sa  poussière. 

Aucun  de  nous  n'a  pu  suivre  son  cortège  et  rendre  les  derniers  devoirs  à 
l'excellent  camarade  qu'était  Gambronne.  Mais  au  service  que  sa  famille  fit 
célébrer  dans  sa  paroisse,  malgré  les  vacances  qui  tenaient  éloignés  de  Paris 
beaucoup  de  ses  camarades  et  de  ses  collègues,  on  a  pu  juger  la  sympathie  et 
l'estime  que  Cambronne  s'était  acquises.  *ff 

Ce  qui  était  la  dominante  du  caractère  de  Gambronne,  c'était  la  droiture  et  mÊk 

la  fermeté.  Des  dehors  timides  cachaient  une  Ame   fortement  trempée.  S'il  ^J 

n'avait  pas  le  physique  qu'évoquait  son  nom,  il  en  avait  l'Ame,  et  c'était  par  JJ 

cela  qu'il  gagnait  l'estime  profonde  de  tous  ceux  qui  ie  connaissaient.  Il  était  «^ 

(Tan  tempérament  combattif  et  aimait  à  discuter.  La  fermeté  de  ses  convie-  N^ 

fions  l'entraînait  et  lui  donnait  parfois  des  allures  agressives.  Mais  on  sentait 
tellement  en  lui  la  franchise  et  la  sincérité  qu'on  respectait  ses  sentiments  et 
ses  idées.  A  cette  fermeté,  il  joignait  une  grande  bonté  d'âme:  il  était  de  nos 
camarades  parisiens  celui  dont  l'intérieur  familial  nous  était  le  plus  largement 
ouvert.  Il  sentait  l'isolement  dans  lequel  vivaient  ses  camarades  de  province  ; 
aussi,  souvent  les  emmenait-il  dans  son  intérieur  pour  leur  procurer  la  douce 
sensation  d'intimité  que  donnent  des  cœurs  aimants  et  simples,  pour  leur 
procurer  l'illusion  de  la  famille.  Nous  sommes  un  certain  nombre  de  ses 
unis,  qui  nous  souviendrons  toujours  avec  plaisir  des  agréables  soirées  passées 
à  son  foyer. 

Élevé  dans  une  famille  très  religieuse,  Cambronne  était  resté  lui-même  pro- 
fondément croyant;  sans  ostentation,  sans  faiblesse,  il  apportait  à  l'accomplis- 
sement de  ses  devoirs  religieux  le  môme  soin  qu'à  celui  de  ses  autres  devoirs. 
D aimait  sa  religion;  il  éclairait  sa  foi.  La  soumission  aux  dogmes,  les  strictes 
pratiques,  les  ascétismes  plus  profonds  qui  ne  sont  pour  les  enfants  et  les 
vieilles  que  des  habitudes  enveloppantes,  il  commençait  à  leur  trouver  un 
fondement  vivant  et  un  sens  infini  dans  la  critique  des  sciences  qu'il  étudiait. 
C'est  une  des  raisons  qui  l'avaient  secrètement  poussé  à  la  géologie,  qui  avait 
été  le  prétexte  de  tant  de  disputes  fameuses.  Parfois  la  critique  des  sciences 
ne  le  satisfaisait  pas  tout  à  fait,  et  alors  il  méditait  les  travaux  des  exégètes 
contemporains  ou  des  historiens  du  dogme  :  le  faisceau  des  œuvres  des 
derniers  apologistes  enrichissait  sans  fin  sa  croyance  ;  il  songea  à  être  apolo- 
giste à  son  tour,  apologiste  avec  toute  l'autorité  d'un  savant,  et  ces  projets  le 
soutenaient  aux  heures  monotones  où  il  brossait  ses  fossiles.  Il  n'a  eu  le 
temps  d'apprendre  de  sa  religion  que  juste  assez  pour  en  vivre  la  vérité  lui— 
fcéme,  mais  il  a  laissé  par  sa  mort,  à  ceux  qui  réaliseront  son  rêve,  un 
exemple  plus  fécond  que  les  livres  qu'il  n'a  pas  écrits;  Gambronne  a  vécu 


441 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


•*'v 


en  chrétien,  il  est  mort  en  chrétien.  Je  tiens  à  rendre  à  sa  foi  cet  hommage 
public,  car  c'est  celui  auquer  il  eût  été  le  plus  sensible  de  son  vivant. 

Ainsi,  de  cette  promotion  de  1893  où  nous  n'étions  que  seize,  deux  déjà  sont 
disparus,  Remoisscnet  et  Petit.  Cambronne  est  le  troisième  qui  meurt  à  U 
fleur  de  Page,  quand  les  difficultés  du  début  étaient  aplanies,  quand  l'avenir 
s'annonçait  plein  d'espérances,  quand  la  carrière  scientifique,  que  son  intelli 
gence  vive  et  claire  eût  certainement  rendue  brillante,  s'ouvrait  largement 
devant  lui! 

U  ne  laisse  que  des  regrets.  Puissent  ces  regrets  adoucir  un  peu  la  douleu 
dans  laquelle  sa  mort  a  plongé  sa  famille  dont  il  était  l'espoir. 

A.  Briot. 


Je  me  suis  inspiré  pour  cette  notice  de  mes  propres  pensées  et  de  celles 
de  notre  camarade  et  ami  commun  Joseph  Wilbois,  qui,  résidant  à  Paris 
comme  Cambronne,  était,  depuis  notre  sortie  de  l'École,  resté  en  communication 
plus  suivie  avec  lui. 

A.  B. 


Promotion  de  1897.  —  Cha vanne  (Philippe,  Marie-Paul)  né  le  20  octobre  1875, 
à  Lignières  (Cher)  décédé  à  Nantes  le  25  octobre  1899. 

Quelques  jours  avant  la  rentrée,  une  bien  triste  nouvelle  arrivait  àTEeole: 
un  de  nos  camarades,  Paul  Chavanne,  venait  d'être  enlevé  par  une  fièvre  ty- 
phoïde; nous  apprenions  sa  mort  avant  môme  d'avoir  eu  le  temps  de  connaître 
sa  maladie.  Il  était  revenu  depuis  un  mois  d'un  long  voyage  en  Allemagne  et 
en  Russie;  il  semblait  plus  que  jamais  plein  d'ardeur  et  de  vie,  et  la  mort  le 
prenait  à  vingt-quatre  ans,  en  moins  de  dix  jours. 

Entré  à  l'Ecole  au  mois  de  novembre  1897,  P.  Chavanne  fut  un  laborieux. 
U  s'était  tourné  vers  les  études  philologiques,  et,  entre  toutes,  les  questions 
de  grammaire  et  de  littérature  anciennes  l'avaient  attiré.  Doué  d'une  intelli- 
gence pénétrante  et  d'un  jugement  sûr,  capable  d'une  attention  longtemps 
soutenue  et  d'une  grande  force  de  travail,  il  était  admirablement  fait  pour  réus- 
sir. Malgré  la  faiblesse  de  sa  vue  qui  l'obligeait  à  des  efforts  plus  pénibles, 
infatigable  à  la  tâche  et  passionné  pour  la  science,  il  se  livra  à  l'étude  avec 
une  grande  ardeur.  Dans  les  travaux  qu'il  a  faits  à  l'École,  il  avait  montré  des 
qualités  solides,  des  connaissances  étendues  et  tout  permettait  de  croire  qui! 
avait  devant  lui  ie  plus  brillant  avenir. 

La  récompense  de  ce  labeur  acharné,  notre  pauvre  ami  ne  Ta  pas  reçue  :  le 
succès  à  l'agrégation  qui  lui  aurait  permis,  suivant  son  désir,  d'aller  à  Athènes 
continuer  ses  études  personnelles,  Chavanne  n'en  a  pas  joui  et  il  s'est  en  allé 
sans  avoir  vu  réalisées  ses  plus  chères  espérances. 

Mais,  pour  tous  ceux  qui,  pendant  deux  années  entières,  ont  vécu  avec  lui. 
il  restera  comme  une  des  figures  les  plus  sympathiques,  comme  un  des  meil- 
leurs amis  qu'ils  aient  rencontrés  à  l'Ecole  ;  et  tous  garderont  pieusement  son 
souvenir,  car  il  était  de  ceux  qu'on  aime  et  qu'on  estime  davantage  à  mesure 
qu'on  les  connaît  mieux. 

Sa  bonté  et  sa  complaisance  étaient  inépuisables.  Il  mettait  avec  bonne 
grâce  et  simplicité  son  savoir  à  la  disposition  de  tous  et  se  faisait  un  plaisir 


i 


r 


DB  L'ÉOOLB  NORMALE 


145 


derendre  service*  Chez  lui,  rien  d'affecté  ;  il  se  montrait  toujours  tel  qu'il  était  :  plein 
d'aimable  humeur,  avec  une  certaine  bonhomie  de  caractère  et  d'allure  franche 
et  sincère.  Mais  ce  qui  plaisait  le  plus  en  lui,  c'était  l'élévation  de  sa  nature 
morale,  la  noblesse  de  ses  sentiments.  Fermement  attaché  à  ce  qu'il  avait 
une  fois  reconnu  être  son  devoir,  il  n'hésitait  jamais  à  l'accomplir.  Ses  convic- 
tions vives  et  éclairées  imposaient  le  respect  à  ceux,  mêmes  qui  ne  les  parte* 
geaient  point,  et  il  savait  toujours  les  affirmer  délicatement  sans  blesser  per- 
sonne. 

De  toutes  ces  qualités  Intellectuelles  et  morales,  et  des  promesses  si  brillantes 
qu'elles  contenaient,  il  ne  reste  aujourd'hui  que  le  souvenir.  C'est  à  peine  si  un 
article  sur  le  Patriotisme  de  Prudence,  paru  à  la  veille  de  sa  mort  dans  la 
Revue  d'histoire  et  de  littérature  religieuses,  laissera  parmi  nous  quelque 
chose  de  lui  et  si  par  là  un  peu  de  sa  pensée  continuera  I  vivre  au  milieu  de 
nous.  L'œuvre  scientifique  qu'il  avait  commencée,  d'autres  pourront  la 
reprendre  et  la  poursuivre;  mais  qui  pourra  nous  le  rendre,  lui  si  obligeant,  si 
affectueux;  qui  nous  rendra  cet  ami  si  cher,  dont  le  travail  était  pour  nous  un 
encouragement  et  la  vie  un  modèle? 

A.  Merlin. 


.t 

v, 


Promotion  de  1898.  —  David  (Albert),  né  le  28  septembre  1878,  a  Sainte- 
Marie-de-Ré,  décédé  le  15  novembre  1899,  à  Sainte-Marie-de-Ré  (Charente-Infé- 
rieure.) 

A  peine  revenus  de  vacances,  nous  apprenions  la  triste  nouvelle  de  la  mort 
de  David,  enlevé  aux  siens  et  à  ses  camarades  après  trois  mois  d'une  doulou- 
reuse maladie.  Même  après  une  année  de  vie  en  commun,  son  caractère,  le 
fond  de  sa  nature  nous  étaient  peu  connus.  Il  ne  parlait  presque  pas  et  dévoilait 
rarement  ses  idées  sur  les  questions  qui  nous  intéressaient  :  l'océan  lui  avait 
donné,  comme  à  ceux  qui  vivent  sur  ses  bords,  la  faculté  de  s'abstraire  des 
choses  extérieures  et  de  vivre  en  eux-mêmes  ce  que  d'autres  manifestent  au 
dehors.  Rien  cependant  ne  le  laissait  indifférent  et  bien  des  mots  qu'il  a  pro- 
noncés dans  son  délire  indiquaient  un  souvenir  très  vivace  des  faits  qui 
s'étaient  passés  devant  lui. 

Il  était  le  fils  de  cultivateurs  aisés  de  Sainte-Marie;  ii  était  destiné  à  conti- 
nuer la  tradition  des  meilleures  familles  rhélaises,  à  travailler  lui-même  les 
champs  malgré  l'aisance  qui  lui  aurait  permis  de  diriger  une  exploitation  sans 
V  prendre  part.  Un  de  ses  oncles,  le  docteur  Blanchet,  avait  déjà  brisé  avec 
cette  tradition  et  s'était  fait  une  position  ailleurs.  Il  rêvait  de  faire  suivre  la 
même  voie  à  son  neveu  et  de  pousser  le  plus  avant  possible  son  développe- 
ment intellectuel.  Il  le  prend  avec  lui  en  1890  et  le  met  en  pension  à  Poitiers. 
David  prépare  ainsi  son  baccalauréat  qu'il  passe  en  1894.  Encouragé  par  ses 
dispositions  et  son  goût  pour  les  mathématiques,  il  entre  au  lycée  de  Poitiers 
en  mathématiques  spéciales  et  s'y  fait  la  réputation  d'un  élève  intelligent  et 
d'un  grand  travailleur.  Enfin,  il  est  reçu  à  l'Ecole  en  1893.  Ce  succès  est  une 
fraude  joie  et  une  consolation  à  ses  parents  qui  ont  trouvé  bien  pénible  la 
iâparation  d'avec  leur  fils;  cette  consolation  doit  être  hélas  l  de  courte  durée, 
&t  notre  camarade  va  nous  quitter  avant  de  pouvoir  jouir  du  brillant  résultat 
luquel  il  est  arrivé.  Il  passe  l'année  complète  au  milieu  de  nous  sans  que  rien 
le  révèle  à  nos  yeux  le  mal  qui  l'abattra.  Ce  n'est  qu'au  mois  de  juillet,  après 

10 


U6 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  iLÀVBS 


le  certificat  d'analyse  auquel  H  est  reçu,  que  la  maladie  s'empare  de  lui  :  bientôt 
les  médecins  n'ont  plus  aucun  espoir  et  le  laissent  aller  dans  sa  famille  vivre 
ses  derniers  jours.  Il  reste  quelques  semaines  chez  son  beau-frère,  en  Vendée, 
où  la  santé  parait  lui  revenir.  Puis  la  nostalgie  de  son  lie  le  prend  et  il  revient 
à  Sainte-Marie.  Ses  jours  sont  désormais  comptés  et  rien  ne  le  sauvera,  ni  les 
soins  dévoués  de  sa  mère  et  de  sa  sœur,  ni  la  brise  fortifiante  de  l'océan.  Le 
mal  accomplit  lentement  son  œuvre,  œuvre  douloureuse  à  laquelle  David  oppose 
un  grand  courage  :  il  veut  épargner  aux  personnes  qui  l'entourent  la  souf- 
france qui  dévore  son  corps.  H  gémit  quelquefois  de  douleur,  mais  quand  il 
est  seul;  dès  que  sa  mère  ou  sa  sœur  approchent  il  sourit,  parle  de  projets 
d'avenir,  devient  expansif .  Ces  moments  de  gatté  factice  lui  coûtent  de  grands 
efforts  et  le  délire  souvent  vient  les  interrompre. 

L'été  se  passe  ainsi;  en  octobre  David  demande  un  congé  à  l'École,  dans 
respoir  peut-être  d'y  rentrer  quelque  jour  :  il  semble  même  se  mieux  porter, 
il  fait  quelques  pas  dans  la  maison,  mais  cet  éclair  de  vie  est  le  dernier  et  le 
15  novembre  il  s'éteint  doucement,  laissant  sa  famille  affligée  et  ses  camarades 
tristes  du  départ  si  prompt  de  l'un  d'eux. 

J.Blbzt. 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


447 


COMPTE  RENDU 

DES  RECETTES  ET  DÉPENSES  DE  LA  CAISSE 


PENDANT  L'ANNÉE  1899 


RECETTES. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

A  ce  titre,  nous  avons  reçu  la  somme  totale  de.  •  .  •     11,538  fr.   »  c. 

Somme  qui  se  décompose  ainsi  : 
Pour  cotisations  de  1897  et  1898 

—  de  1899  (922  cotisations) 

—  de  1900,  en  avance 

Total  égal 

2°  Arrérages  de  rentes.. 

Total  des  cotisations  annuelles  et  arrérages  de  rentes    24,936  fr.    »  c 


396  fr,  »  c. 

11,070  » 

72  » 

11,538  fr.  »c. 

13,398  » 


DÉPENSES. 

1°  Secours  : 

Nous  avons  distribué  en  secours  la  somme  totale  de. .     17,150  fr.    »  c. 
2°  Frais  divers.  —  Nous  avons  payé  : 

1°  Pour  l'impression  de  la  circulaire  électorale  et  de 
l'Annuaire  et  frais  de  distri- 
bution      1 ,563  fr.  20  c. 

2°  Pour  frais  de  bureau  et  de  cor- 
respondance         203      65 

3°  Pour  timbres  de  quittance  et  frais 

de  recouvrement 221      35 

4°  Pour  allocation  au  comptable. . .         300        » 


A  déduire  : 
Pour  vente  d'annuaires 


2,288  fr.  20  c. 
27       » 


2,261      20 
Total  des  dépenses 19,411  fr.  20  o. 


U8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 

Le  montant  des  recettes  étant  de 24,936  fr.   »  c. 

Celui  des  dépenses  de 19,411      20 

L'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  est  de. . . .      5,524  fr.  80  c. 

Capital  (augmentation). 

Capital  disponible. 

Treize  nouvelles  souscriptions  perpétuelles  ont  pro-' 
duit  la  somme  de 2,980  fr.   »  c. 

Compléments  de  souscriptions  et 
versements  à  valoir  sur  souscrip-  y    20,552  fr.  75c. 

tions  perpétuelles 1 ,478        » 

Et  vingt-deux  dons  divers,  celle 
de 16,094      75 

D'où  un  capital  disponible  de 26,077  fr.  55  c. 

A  cette  somme  s'ajoute  rencaisse  au  1er  janvier  1899  15,084      30 
D'où  résulte,  au  l#r  janvier  1900,  un  avoir  dispo- 
nible de ; 41,161  fr.  85c. 

Emploi  de  l'excédent  : 

Sur  cette  somme  nous  avons  payé  : 

Le 6  janvier,  un  achat  de  400 francs  \ 

de  rente  3  0/0. 13,568fr.05c. 

Le  7  novembre,  un  achat  de  600  fr,  (    JJ,wy  "'  *>c* 

de  rente  3  0/0 20,031      20   ] 

Reliquat  de  caisse  au  1er  janvier  1900 7,562  fr.  60  c. 


Observations  sur  les  cotisations  et  donations. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

Le  nombre  des  cotisations  annuelles  s'est  élevé  à  961 . 
Sur  les  961  cotisations,  nous  en  comptons  :  959  à  12  fr.,  1  à  20  fr. 
1  à  10  fr. 
2°  Cotisations  perpétuelles  : 

Liste  des  Souscripteurs  perpétuels  en  4899. 

Ont  versé  300  francs  : 

1.  MM.  Amingue  (1863),  à  Toulon. 

2.  L'abbé  Baudrillart  (1878)  à  Paris. 


■'<i 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


U9 


A.  versé  250  francs  : 

M.  Eugène  Moncourt,  en  mémoire  de  son  frère,  H.  Edme 
Moncourt  (1842). 

Ont  versé  240  francs  : 

M.  Brédif  (1854),  à  Bourg-la-Reine. 

Un  groupe  d'anciens  élèves  de  l'abbé  Thenon  (1851),  direc- 
teur de  l'École  Bossuet. 

Ont  versé  200  francs  : 

1 .  MM.  Laloy  (1893),  à  Paris. 

2.  Luchaire  (Julien)  (1894),  à  Paris. 

3.  Maroou  (1846),  à  Paris. 

4.  H  uriez  (1885),  à  Beau  vais. 

5.  Thiry  (1892),  à  Paris. 

6.  Tvon   (1894),  à  Angouléme. 

A  versé  140  francs  : 

M.  Simon  (L.-J.)  (1887),  à  Paris  (complément  de  souscrip- 
tion perpétuelle). 

À  versé  108  francs  : 

M.  Fabre  (1879),  Paris   (complément  de  souscription  per- 
pétuelle 300  francs). 

Ont  versé  100  francs  : 

1.  MM.   Villard  (1881),  à  Paris  (complément  de  souscrip- 

tion perpétuelle). 

2.  Buisson  (1893),  à  Paris  (complément  de  souscrip- 

tion perpétuelle). 

Ont  versé  60  francs  : 

1 .  Guntz  (1879),  à  Nancy,  (3*  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

2.  Petit  (1883),  à  Nancy.  id. 

Ont  versé  50  francs  : 

1.  MM.  Marijon  (1892),  à  Nîmes  (2e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

2.  Terrier  (1893),  à  Laval  (1er  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

3.  Gauthier  (1895),    à  Tulle  (1"  versement  sur    la 

souscription  perpétuelle). 


450  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

4.  Bertrand  (Léon)   (1886),  à  Toulon  (complément  de 

souscription  perpétuelle). 

5.  Cartan  (1888),  à  Lyon  (2e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

6.  Besnier(1893),  à  Paris.  3*  id. 

7.  Raveau  (1886),  à  Paris.  3*  id. 

8 .  Crouset  (1892) ,  à  Toulon .3*  id . 

9.  Fossey  (1891),  à  Paris.  3-  id. 

10.  Graillot  (1889),  à  Toulouse  (complément  de  sous- 

cription perpétuelle). 

11.  Gay  (Jules)  (1886).  id. 

A  versé  40  francs  : 

M.  Alekan  (1887),  à  Paris  (1er  versement  sur  la  souscription 
perpétuelle) . 

Liste  des  Donateurs  non  anciens  élèves,  en  #S99. 

Reçu  10,000  francs: 

Encaissement  du  legs  de  Mlle  Belœuil. 

A  versé  1,000  francs  : 

Madame  Veuve  L.  Pasteur. 
A  versé  300  francs  : 

M.  J.  Bertrand  (don  annuel). 

Ont  versé  200  francs  : 

1.  M.  Dutilleul  (André). 

2.  M.  Dutilleul  (Lucien). 

3.  Mme  Ch.  Viollette,  en  mémoire  de  son  mari,  M.  Ch. 

Viollette  (1846). 

Ont  versé  100  francs  : 

1 .  Mme  J.  Juglar. 

2.  M.  Lamy  (Ernest). 

3.  M.  G.  Roux,  à  Paris. 

4.  MM.  Gauthier- Villars,  à  Paris. 

5.  M.  H.  Weil,  à  Paris. 

6.  M.  Paul  Hautefeuille,  à  Paris. 

7.  Somme  réservée   à  l'Association  par  le   legs  Prévost- 

Paradol. 

r  A  versé  15  francs  : 

1 .  Mme  veuve  Bos,  à  Paris  (don  annuel). 

A  versé  12  franos  :  M.  Guillaume,  à  Limoges  (don  annuel). 


j 


r 


Produit  de  la  vente  de  c  Les  Normaliens  peints  par  eux- 


dk  l'école  nojuulr  454 

A  versé  1  franc  : 

M.  André  Maure,  à  Carcassonne. 

Liste  des  Donateurs  (4899)  anciens  élèves 
déjà  souscripteurs  perpétuels. 

A  versé  2,162  fr.  70: 

M.  Brédif(1854),  à  Bourg-la-Reine. 

A  versé  500  francs  : 

M.  Jules  Girard  (1844),  à  Paris. 

Reçu  331  fr.  50  : 

oduit  de 

mêmes  »,  de  Mai  1895  au  31  Janvier  181 

A  versé  263  fr.  90  : 

M.  Troost  (1848)  (don  annuel). 

A  versé  300  francs  : 

M.  Giard(1867),  à  Paris. 

A  versé  200  francs  : 

Anonyme  Normalien  (par  l'intermédiaire  de  M.  Boissier). 

A  versé  100  francs  : 

Conseil  d'administration  des  Annales  Scientifiques  de  l'École 
Normale. 

A  versé  20  francs  : 

M.  Boucher  (1842),  à  Bordeaux. 

Reçu  8  fr.  65  : 

Reliquat  d'une  souscription  des  élèves  de  la  promotion  de 
1880  (sciences). 

État  financier  de  l'Association  an  1"  janvier  1900. 

Notre  capital  était,  au  1"  janvier  1899,  de 381 ,580  fr.  85  c. 

Il  est  aujourd'hui  de . 407,658      40 

Il  y  a  un  an,  notre  Caisse  possédait  en  rentes  sur 

TÉtat 13,098  fr.   »  c. 

Elle  en  possède  aujourd'hui 14,098        » 

Les  14,098  fr.  de  rente  ont  coûté 400,095 fr.  80  c. 

En  y  ajoutant  le  reliquat  de  caisse  au  1er  janvier 
1900 7,562      60 

On  obtient  la  somme  totale  de 407,658  fr.  40  c. 


*52 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVB3 


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r->' 


SITUATION  DE  LA  CAISSE 


AU  !•'  JANVIER  1900 


Situation  au  l«r  janvier  1899 381,580  fr.  85e. 


Recettes  de  1899  : 

Cotisations  pour  1897  et  1898. . . 

Id.    pour  1899 

Id.    pour  1900,  en  avance 

Souscriptions  perpétuelles 

Donations 

Arrérages  de  rentes 


396  fr.   »o. 
11,070        » 

72 

4,458 

16,094 

13,398 


» 
75 


Total 45,488fr.75c. 


Dépenses  de  1899  : 

Secours 17,150  fr.    »c. 

Frais  divers . .      2,261      20 

Excédent  des  recettes . 


19,411      20 

26,077  fr.  55  c.      26,077      55 


Situation  au  !•'  janvier  1900 407,658  fr.  40  c. 


Emploi  des  fonds. 

Placements  antérieurs  au  1er  janvier  1899  : . .  . 

13,098  fr.  de  rente  3  0/0  et  3 1/2  0/6  ayant  coûté. .  366,496  fr.  55e. 

Achat  en  1899  de  1,000  francs  de  rente  3  0/0 33,590      35 

Espèces  en  caisse  au  1er  janvier  1900 7,562      60 

^^— ■•— — — •■•^•^^■« 

Total  égal 407,658 fr.  40e. 


DB  I/ÉCOLK  NORMALE 


453 


Les  valeurs  de  l'Association  représentent  au  cours  de  la  Bourse  du 
30  décembre  1899  : 

13,888  francs  de  rente  3  0/0  au  cours  de   99.10. .    435,643  fr.  55  c. 
210  francs  de  rente  3,5  0/0  au  cours  de    101.80..        6,108      »   c. 

Capital  supposé  réalisé •    441,751  fr.  55  c. 


M.  le  Président  annonce  qu'il  va  être  procédé  au  vote  pour  le  renou- 
vellement partiel  du  Conseil, 

Les  membres  présents  ayant  déposé  leurs  suffrages,  les  lettres 
contenant  des  bulletins  de  vote,  envoyées,  conformément  à  la  circulaire 
du  20  décembre  dernier,  par  les  associés  qui  n'ont  pu  se  rendre  à  la 
séance,  sont  décachetées,  et  les  bulletins  mis  cachetés  dans  l'urne. 
Le  nombre  total  des  votants,  présents  et  absents,  est  de  865,  savoir  : 
76  membres  qui  ont  voté  en  séance  et  789  membres  qui  ont  voté  par 
correspondance. 

8ont  nommés  : 

Pour  trois  ans  :    MM.  Dupuy  Ernest,  par 621  suffrages. 

Vidal  de  la  Blache 588        — 

Bourlet 458        — 

Dupuy  (Paul) 452        — 

Duclaux  (Emile) 437        — 

Les  dix  membres  qui  ont  ensuite  obtenu  le  plus  de  voix  sont  : 


MM.  Oiard  (1867) 

380 

MM.  Delbos  (1882).... 

62 

Boutroux(1873)... 

314 

Janet(1883) 

31 

318 

Bertinet  (1879)... 

16 

Lehogeur  (1874). . . 

113 

13 

83 

PainleTé(1883)... 

13 

M.  le  Président  annonce  que  le  service  annuel  institué  par  Son  Ém  . 
le  Cardinal  Perraud,  évéque  d'Autun  (promotion  de  1847),  «  à  l'in- 
tention de  tous  les  élèves  de  l'École  morts  depuis   la  création  de 
l'École  »,  sera  célébré  en  l'église  Saint-Jacques-du-Haut-Pas,  le  jeudi 
12  janvier  à  dix  heures  très  précises  du  matin. 


ASSOCIATION  DIS  AUCIKIS   ÉL*VKS 


SITUATION  DE  LA  CAISSE  DE  LIQUIDATION 

DU  CENTENAIRE  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEUftE 


Solde  en  caisse  le  I"  janvier  1898 31  n*.  60  c. 

intéréls  d'une  année  de  déni  titres  de  rente  30/0; 54      75 

Espèces  encaisse  &  ce  Jour 88  n*.  35  e. 

Les  titres  de   rente  3  0/0,  au  cours  de  la  bourse  du  31  décembre  1899, 
-.■présentent  une  valeur  de  1,783  n*.  80. 

paris,  le  1"  Janvier  1900. 

E.  LxvABsnun. 


fr 


de  l'école  normal» 


456 


LISTE  DES  DONATEURS  DE  L'ASSOCIATION 


*i 


Au  4er  janvier  1900. 


M0*  Pbéyost-Paradol  ,  en  mémoire  de  son  père 
(promotion  de  1849),  en  une  rente  5  0/0 
de  1890  francs,  une  somme  de 40,000  fr.  (1) 

M"*  J.  Juglab,  rue  des  Mathurins,  58,  à  Paris. . .     1,850  fr. 

M.  Ernest  Lamt,  boul.  Haussmann,  113,  à  Paris.    1,800  fr. 

M.  Chbnou  (promotion  de  1818)  (2) 100  fr.  Décédé. 

Anonyme  (1883) 500  fr. 

anonyme  (1884) 300  fr. 

N.  Bertrand  (Joseph),  de  l'Académie  française, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
sciences,  maître  de  conférences  honoraire  de 
l'École  Normale,  rue  de  Tournon,  4 4,290  fr. 

K.  Caillbtbt  (Louis),  membre  de  Y  Académie  des 

sciences,  boulev.  Saint-Michel,  75 2,000  fr. 

K.  Mayrarguks  (Alfred),  boulevard  Malesherbes, 

103 500  fr. 

'.  Hautefeuille  (Paul-Gabriel),  membre  de  l'A- 
cadémie des  sciences,  professeur  de  miné- 
ralogie à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences à  r  École  Normale,  rue  du  Luxem- 
bourg, 28 1,500  fr. 


(1)  Cette  belle  donation  s'adresse,  en  réalité,  sous  le  nom  de  l'Association,  à  l'École 
formate  elle-même.  Aux  termes  de  l'acte  de  donation,  l'Association  transmet  ce 
erenu  au  directeur  de  l'École,  qui  en  fait  emploi  pour  distribuer  à  tous  les  élèves 
irtante  :  1*  les  œuvres  de  Prévost-Paradol  ;  2*  un  certain  nombre  de  livres  qui  for- 
lent  à  chacun  une  petite  bibliothèque  littéraire  ou  scientifique.  Mais  l'acte  de  dona- 
on  réserve  à  l'Association  une  rente  perpétuelle  de  100  francs. 
Voir,  pour  l'histoire  de  cette  donation,  l'allocution  du  président  de  1881. 
La  conversion  du  5  0/0  en  4,5,  en  1886,  a  réduit  cette  somme  de  1890  francs  à 
101  francs,  la  conversion  du  4,5  en  3,5  du  20  janvier  1894  a  réduit  cette  somme  à 
23  francs. 

(2)  Les  Normaliens  dont  les  noms  figurent  sur  cette  liste  sont  exclusivement  ceux 
Kir  lesquels  les  dons  ou  legs  personnels  n'atteignent  pas  200  francs. 


456  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

M.  db  Fbbbari  (Philippe),  rue  de  Varennes,  51.       300  fr. 

Mme  Légal  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion 1831) 150  fr. 

Anonyme  (1885) 50  fr. 

M.  Sauvbton,  à  Paris 20  fr. 

H.  Leooupils,  à  Chambéry 5  fr. 

Les  héritiers  de  M™  Dagnan 3,000  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Bach  (promotion  de  1832).. .        500  fr. 

Anonyme  (1881) 500  fr. 

M.  Noibet,  à  Réthel,  en  mémoire  de  son  fils  (pro- 
motion de  1883) 500  fr. 

Anonyme  (188*7) 20  fr. 

Comité  de  bienfaisance  des  Élèves  de  l'École  Nor- 
male (partie  du  produit  des  bals  de  1888 
(5,000fr.),  1890  (10,000  fr.),  1891  (4,150  fr.), 
1892  (8,000  fr.),  1894  (2,250  fr.)  et  1898 
(1 ,000  fr.) 31,000  fr. 

Anonyme  (1888) y 500  fr. 

Mm*  Lemoine  ,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1844) 200  fr. 

Mm*  Rbaumb,  en  mémoire  de  son  mari  (promotion 

de  1846) 100  fr. 

Mm*  Bos,  9,  avenue  Victoria,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1848) •      165  fr. 

Mm*  Péclbt,   née  db  Coriolis,  en  mémoire  de 

son  mari  (promotion  de  1812) 3,000  fr.  Décédée.  I 

MM.  Louis  et  Julien  Havbt,  en  mémoire  de  leur 

père  (promotion  de  1832) 1,000  fr. 

Anonyme  (1889) 500  fr. 

Mme  Bb  au  je  an,  38,  rue  du  Luxembourg,  en  mé- 
moire de  son  mari  (promotion  de  1841) 500  fr, 

M,  Gauthier- Villars,  55,  quai  des  Augustins. . .  250  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  pour  le  banquet  offert  à 

M.  Boissier 411  fr. 

Reliquat    de  la  souscription  pour  le  monument 

élevé  à  l'École  en  mémoire  de  L.Thuillier. .  50  fr.   35  c. 

M™  Pauilhao,  à  Toulouse 2,000  fr. 

Anonyme  (1890) 500  fr. 


i 


\ 


J 


r 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  157 

;.  Se*bàt,  avenue  des  Champs-Elysées,  138,  à 

Paris 80  fr. 

["•  Pontàrlibr,  à  La  Roche-sur-Yon,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1831) 12  fr. 

[.  Guillaume,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées, 
avenue  Baudin,  à  Limoges,  en  mémoire  de 

son  fils  (promotion  de  18T7) 120  fr. 

F*  veuve  Lange  (Henri) 100  fr. 

M.  Gauthibh-Villàrs 800  fr. 

L  Desnoyers,  à  Bayeux 20  fr. 

L  Goldschmidt  (Léopold),  rue  Rembrandt,  19. .  1,000  fr. 

L  Roux  (Gustave),  rue  de  Rome,  12. . ™0  fr. 

Bonyme  (V*  d'un  universitaire)  (1892) •  •  100  fr- 
ime anonyme  (1892) 100  fr. 

une  anonyme  (1892) 100  fr. 

lonyme  (1892) 200  fr- 

egs  de  15,000  francs  fait  par  M.  Alfred  Née  , 
avocat,  réduit  par  les  droits  de  mutation  et 
les  frais  à 13,875  «r. 

lonyme  (1893) 500  fr. 

lonyme  (1893) 10°  fr- 

lonyme  de  Montpellier  (1893) •  10  fr. 

>  l'abbé  Bbbnaed,  ancien  aumônier  de  l'École 
Normale,    curé  de    SaintnJacques-du-Haut- 

Pag ' 250  fr.  Décédé. 

.  Wbil,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,,  maître  de  conférences  ho- 
noraire de  littérature  grecque  de  l'École  Nor- 
male, rue  de  la  Tour  156. '00  fr. 

'•Pellissieb,  en  mémoire  de  son  mari  (pro- 
motion de  1839) 100fr- 

Plessis,  maître  de  conférences  de  langue  et 
littérature  latines  à  l'École  Normale,  rue  de 

Sail,  22,Paris 2°°  fr- 

onyme(1894) **  fr-  36  c- 

Guibal,  à  Aix 12  fr- 
aie anonyme  (1894).: '•••'•  12  fr- 
aie anonyme  (1895) 500  fr- 


458 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


15,014  fr.  25  c. 


Centenaire  à*  l'Ecole  (1895)  :  \ 

Produit  du  bal 9,927  fr.  35  c. 

Vente  des  programmes  de  la 

Revue  du  Centenaire ,      660  fr. 

Produit  d'une  collecte  faite  à 
la  suite  du  service  célébré  à  la 
synagogue  de  la  rue  de  la  Vic- 
toire, à  l'occasion  du  Centenaire, 
par  M.  le  Grand-Rabbin  Zadoc 
Eahn,  rue  Saint-Georges,  17.  3,775  fr. 

Excédent  de  recettes  sur  les 
dépenses  des  fêtes  du  Cente- 
naire      651  fr.  90  c.j 

Mma  Geffroy,  rue  du  Bac,  32,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1840) 1,000  fr. 

Mme  Mauduit,    rue  Bonaparte,  20,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1848) 100  fr. 

Reliquat  du  banquet  offert  à  M.  Georges  Perrot 

(1895) 49  fr. 

M.  Revoil,  à  Chambéry 2  fr. 

M.  et  Mme  Roger,  à  Paris ,  en  mémoire  de  leur 
fils,  Maurice  Antonin  (promotion  de  1890), 

un  titre  de  300  fr.  de  rente  3  0/0 10,245  fr. 

Anonyme,  femme  d'un  Normalien,  en  vue  de  fêter 

un  anniversaire  (1896) •      500  fr. 

Anonyme  Normalien  (1896) 200  fr. 

Mme  Berthaud,  à  Saint-Cyr-au-Mont-d'Or,   en 

mémoire  de  son  mari  (promotion  de  1840) .  •      100  fr. 
Un  groupe  d'Athéniens  (Reliquat  d'une  souscrip- 
tion pour  offrir  une  œuvre  d'art  àM.  Heuzey).        70Jfr. 
M.  Godard  (Reliquat  d'une  souscription  au  col- 
lège Sainte-Barbe) 7  fr. 

M"»  la  baronne  Hirsch  de  Gerbuth 2,000  fr.  Décédée. 

Anonyme  Normalien  (1897) 200  fr. 

M.  Labrousse  au  nom  de  feu  Escot  (1895) 60  fr. 

M.  Péreire  (Henry),  administrateur  delà  Cie  des 
chemins  de  fer  du  Midi,  boulevard  de  Cour- 

celles,  33 250  fr. 

M.  Bricogne,  inspecteur  de  la  traction  au  chemin 

de  fer  du  Nord,  rue  de  Maubeuge,  62 200  fr. 


I 


i 


i 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 

Anonyme  Normalien  (1898) 200  fr. 

Conseil  d'Administration  des  Annales  scientifiques 

de  TÉcole  Normale 200  fr. 

H.  Benoit,  avocat  à  Nancy,  en  mémoire  de  son 
père  Ch.  Benoit  (1835),  doyen  honoraire  de 
la  Faculté  des  Lettres  de  Nancy 100  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Chon  (1832) 100  fr. 

Anonyme  (1898) 15  fr. 

Reliquat  d'une  souscription  (1898)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1880  (Sciences) 8  fr.  50 

MïïeBelœuil 10,000  fr. 

Mme  Vve  Louis  Pasteur 1 ,000  fr . 

M.  Dutilleul  (André),  élève  ingénieur  au  corps  des 

Mines,  avenue  de  l'Observatoire,  31 200  fr. 

M.    Dutilleul  (Lucien),  capitaine  d'artillerie  en 

mission  au  Soudan 200  fr . 

H.  André  Maure  à  Garcassonne 1  fr . 

Anonyme  Normalien (1899). . .. 200  fr. 

MM.  Beaunier,  Bornecque,  Bougie,  Crouzet, 
Drouin,  Herriot,  Jubin,  Laloy,  Landry, 
Lange,  Morel,  Rageot,  Rosenthal,  Simian, 
Téry ,  Wahl,  auteurs  des  *  Normaliens  peints 
par  eux-mêmes  »  don  de  leurs  droits  d'au- 
teur de  Mai  1895  au  31  Janvier  1899 331  fr.  50 

Reliquat  d'une  souscription  (1899)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1886  (Sciences) 8  fr.  35 


159 


'60 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


I    ft 


LISTE  DES  MEMBRES  SOUSCRIPTEURS  PERPÉTUELS 


PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  (l). 


1810.  Cousin  (Victor)-.  *.  v.  ;  v.  •. .......... 

—  Gaillard  (Théodore) 

—  Guillaume  (Alexandre-Marie-Philippe) . . . 

181 1 .  Dubus-Champville  (François- Jacques) . . . 

—  Guigniaut  ( JoSeph-Danieiy. .. %. . #.  :  •.::... . 

—  Patin  (Henri-Joseph«»Guillaume) 

—  Pouillbt  (Claûde-Servais-Mathiaô) 

1812.  Martin  (Pierre-Alphonse) 

—  Peolet  (Jean-Claude-Eugône) 

—  Dubois  (Paul-François) 

—  Poirson  (Auguste-Simon-Jean-Chry sost .  ) . 

—  Renouard  (Augustin-Charles) 

1813.  De  Corneille  (Pierre) 

—  Cotelle  (Toussaint- Ange) 

—  Grangeneuve  (Maurice) 

—  Lévy  (Servedieu-Abailard) 

—  Maas  (Myrtil) 

—  Vernadé  (Armand-Balthazar) 

1815.  Defrenne  (Jacques- Anatole-Fortuné) 

1819.  Hachette  (Louis-François-Christophe). . . 

—  Quicherat  (Louis-Marie) 

1820.  André-Pontier  (Guillaume-Eugène j 

—  Barbet  (Jean-François) 


1,000  fr. 

200  fr. 

400  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

300  fr. 

200  fr. 

300  fr. 

500  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

300  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

500  fr. 
2,000  fr. 

500  fr. 

200  fr. 

200  fr. 

200  fr. 


Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 
Décédé. 


(1)  Par  décision  du  Conseil  d'Administration  (séance  du  8  avril  1865),  les  membre 
qui  verseront  à  la  Caisse  de  secours  une  somme  dont  le  minimum  est  fixé  à  200  francs 
seront  libérés  de  la  cotisation  annuelle  et  inscrits  à  perpétuité  sur  la  liste  des  membres 
donateurs. 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  164 

1826.  Anquihtl  (FrançoiS-Prosper) 200  fr.  Décédé. 

—  Vbbdot  (Jean-Maurice) 200  fr.  Décédé. 

182f7.  Hbebbttb  (Charlôs-ÉmUe-Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Morblle  (Auguste) 200  fr .  Décédé. 

—  Mourier  (Adolphe- Auguste-Corneille) . . . .  10,200  fr.  Décédé. 
1928.  Amiot  (Benjamin-Michel). 300  fr.  Décédé. 

—  Chérubl (Pierre-Adolphe).. 200  fr.  Décédé. 

—  Gu*rabd  (Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Mermet  (Alexandre-Christophe) 300  fr.  Décédé. 

a—      Pbtitbon  (Edwin-Joseph-Léon-François) .  240  fr.  Décédé. 

1830.  Duruy  (Louis- Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Germain  (Alexandre-Charles) 200  fr.  Décédé. 

—  Qubt  (Jean-Antoine). 200  fr.  Décédé . 

1831 .  Abria  (Jérémie-Joseph-Benoit) 200  fr.  Décédé. 

-*£.      Bertereau  (Alexandre-Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Lebègue  (Pierre-Auguste) 200  fr .  Décédé. 

—  Légal  (Fulgence-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Wallon  *  (I)  (Henri- Alexandre) 1,000  fr . 

1832.  Baoh  (Xavier-Dagobert) 200  fr.  Décédé. 

—  Bontoux  (Marcelin) 300  fr.  Décédé. 

—  Danton  (Joseph-Arsène) 200  fr.  Décédé. 

—  Havbt  (Auguste-Eugône-Ernest) 200  fr.  Décédé, 

1833.  Hausbr  (Simon) 240  fr.  Décédé. 

—  Hébert  (Edmond) , 240  fr.  Décédé. 

—  Joguet  (Vincent) , 200  fr.  Décédé. 

—  Lorquet  (Alfrqd-Hyacinthe-Nicolas) 240  fr .  Décédé. 

—  Simon  (Jules-François) 240  fr.  Décédé . 

—  Vieille  (Jules-Mariç-Louis) 200  fr .  Décédé. 

1834.  Baret  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Bouillibr  (François-Cyrille)   250  fr.  Décédé. 

Maoé  de  Lépjpay  (Antonin-Pierre-Lau- 

rent) 200  fr.  Décédé. 

Mondot  (Marie-Casimir) 200  fr.  Décédé. 

Bollibr  (Constant). 100  fr.  Décédé. 

Taulœr  ( Jean-Louis-François) 200  fr .  Décédé. 

1835.  Daguin  (Pierre-Adolphe) 200  fr.  Décédé. 


ri)  L'astérisque  (*)  indique  la  résidence  dans  les  départements  de  la  Seine  ou  de 
8eine-et-0ise,  et  par  suite  l'aptitude  à  faire  partie  du  Conseil  d'administration. 


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462  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1835.  Denis  *  (Ange-Marie) 1,300  fr. 

—  Dbsains  (Quentin-Paul) 200*fr . 

7—      Wiesener  (Jacques-Louis) 250  fr . 

1836.  Bebsot  (Pierre-Ernest) . 200  fr. 

—  Haillecourt  (Pierre-Paul-Alfred) •  200  fr . 

—  Hugueny  (Frédério-Léopold) 240  fr . 

—  Lacroix  (Pierre-Louis) 200  fr. 

—  Olivaint  (Pierre- A  ntoine-Just) 258  fr. 

1837.  Barni  (Jules-Romain) 200  fr. 

—  Girault  (Charles-François) 250  fr. 

—  Briot  (Charles- Auguste- Albert) 240  fr . 

—  Jahin  (Jules-Célestin) 200  fr. 

—  Le  vêque  *  (Jean-Charles) 200  fr . 

1838.  Hignard  (Louis-Henri- Vincent) 300  fr. 

—  Maucourt  (Jean-Baptiste-Maximilien) . .  •  240  fr. 
-.      Talbert  (Michel-Emile) 200  fr. 

—  Tanbsse  *  (Claude) 200  fr. 

—  Yapereau  *  (Louis-Gustave) 200  fr . 

—  Waddinoton  *  (Charles) 240  fr . 

1839.  Bouquet  (Jean-Claude) 300  fr. 

—  Desbovks  (Honoré-Adolphe), 200  fr . 

—  Druon  (Henry- Valéry-Marc) 240  fr . 

—  Leroy  (Pierre-Albert). . 200  fr. 

—  Waille  (Isaac) 200  fr. 

1840 .  Bertrand*  (Alexandre) 200  fr. 

—  Cuchbval-Clariony  *  (Athanase) 200  fr . 

—  Dreyss*  (Charles-Louis) 200  fr. 

—  Frenet  (Frédéric) , 200  fr. 

—  Geffroy  (Mathieu- Auguste) 200  fr . 

—  Girard  (Julien) 250  fr . 

—  Martha  (Benjamin-Constant) 1 ,200  fr . 

1841 .  Chambon  (Auguste) 200  fr. 

—  Janet  (Paul- Alexandre-René) 200  fr. 

—  Thurot  (François-Charles-Eugène)  ;.....  200  fr . 

—  Verdet  (Manuel -Emile): • . .  200  fr . 

1842.  Boucher  (Auguste).. . ;..;.... 400  fr. 

—  Chotard*  (Martin-Henri)..............  200 Jr. 

—  Lamy  (Claude- Auguste) 200  fr . 

—  Monoourt  (Edme) 250  fr. 


Décédé. 
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Décédé. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  463 


1843.  Boissier*  (Gaston-Marie- Louis-Antoine)  240  fr. 

—  Lanzi  (Joseph-Antoine) 200  fr .  Décédé* 

—  Maot  (Jean-Baptiste-François) 200  fr .  Décédé. 

—  Manuel*  (Eugène) 240  fr. 

—  Pasteur  (Louis) 600  fr.  Décédé. 

—  Pbrrens  *  (Françoi8-Tommy) 240  fr. 

—  Tivier  (Antoine-Henri) 200  fr. 

1844.  Anselme  (Jean-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Aubin  (Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Beaussire  (É mile-Jacques- Armand). .....  200  fr .  Décédé. 

—  Dupré   (Pierre-François-Victor) 250  fr .  Décédé . 

—  Gandar  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Girard  *  (Jules) 1/700  fr. 

—  Gomond  (Louis-Ernest) 200  fr. 

—  Ladrey  (Claude) 200  fr.  Décédé. 

—  Lespiault  (Frédéric-Gaston) 200  fr . 

1845.  Beuliê  (Ernest-Claude). , 200  fr.  Décédé. 

—  Caro  (Elme-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Glaohant  (Charles-Floride) 1,200  fr .  Décédé. 

—  Joubbet*  (Charles-Jacques-Eugène) 200  fr . 

.—     MéziàRES  *  (Alfred-Jean-François) 200  fr. 

—  Moluard  *  (Léon-Auguste) 200  fr . 

—  Wœstyn  (Corail) 200  fr.  Décédé. 

1846.  Bout  an  (Jean-Marie-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

—  GhaixRmel-LÂoour  (Paul-Amand) 3,140  fr.  Décédé. 

'  —      Chassang  (Marie- Antoine-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Dansin  (Jean-Hippolyte) 200  fr.  Décédé. 

—  Harant  (Eugène- Alexandre) 240  fr .  Décédé. 

—  Léchât  (Julien-Charles-Marie-Claudius)  . .  200  fr.  Décédé. 

—  Makcou  *  (François) 200  fr. 

—  Véron  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  ViOllrtte  (Charles) 200  fr.  Décédé. 

184T.  Beaussire  (Charles-Zozime) 300  fr.  Décédé. 

—  Debray  (Jules-Henri) 250  fr.  Décédé. 

—  Lenient  *  (Charles-FéUx) 200  fr. 

Pebraud  (Adolphe-Louis-Albert) 1 ,000  fr . 

—  Roger  (Jean-Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Valson  (Léon-Stanislas) 300  fr . 


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1 


464  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1848.  About  (Edmond) 200  fr.  Décédé. 

—  Albert  (Paul) 200  fr.  Décédé. 

—  Bary  (Arthur-Louis-Charles) 700  fr.  Décédé . 

—  Bos    (Henri-Edmond-Étienne),    15  fr.   de 

rente  3  0/0  ayant  coûté 400  fr.  Décédé. 

—  C ambier  (Désiré-Edouard) 250  fr .  Décédé . 

—  Charaux  (Claude-Charles) 250  fr. 

—  Ducoudbé  (Henry) 240  fr.  Décédé. 

'—  HaftwicK (Guillaume- Alfred). 240  fr.  Décédé. 

—  Mathet  (Jacques-Gabriel) ........' 200  fr . 

- —  Moncoubt  (Eugène) . 200  fr . 

—  Sahïcby  (Francisque) 200  fr .  Décédé. 

—  Stoffbl  (ÉmUe) ' 240  fr. 

—  Taine  (Hippolyte- Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Troost  *  (Louis-Joseph) 1  ,"740  fr. 

•—  Wolf  *  (Charles-Joseph-Étienne) 240  fr. 

—  Fouqué  *  (Ferdinand- André) 200  fr. 

1849.  Fournbt  (Antoine)  (legs) 1,000  fr.  Décédé. 

—  Gb*ard  *  (Valéry-Clément-Antoine) 200  fr . 

«—  Lalandb  (Charles)- 200  fr . 

—  Liqnibb  *  (Claude) 200  fr. 

—  Prévost-Pabadol  (Lucien- Anatole) 200  fr.  Décédé. 

—  Serret  *  (Paul-Joseph) 200  fr. 

—  Tebqubm  (Alfred) 200  fr.  Décédé. 

—  Vacquant  (Jean-Baptiste-Charles) 200  fr.  Décédé. 

—  ViLLETABDDE'PBONLÈRBs(Charles-Edm.).  200  fr.  Décédé. 

1850.  Cucheval  *  (Victor^Louis-Philippe) 200  fr. 

—  Fbbnet  *  (Émilè-Jacques) 240  fr . 

—  Fustel  de  Coûlanges  (Numa-Denis) 300  fr .  Décédé. 

—  Toubnieb  (Edouard). 200  fr.  Décédé. 

1851 .  Heuzey  *  (Léôn-Alexandre). ...'..." 240  fr . 

—  Hobbrt  *  (Gabriel-Alfred) 240  fr. 

—  ïhbnon  (Jules-Léon) 240  fr.   Décédé. 

1852.  Bréal  *  (Micheï-Jules-Alfred) 240  fr. 

—  Goumy  (Jean-Édouard). 1,000  fr .  Décédé . 

—  Lkfbbvre  *  (Eugène) 200  fr . 

—  Pebbot*  (Georges) 240  fr. 

S  •  1  -        •       t 

—  Wescher  *  (Marie-Antoine-Charles) .....  240  fr . 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  465 

1853.  Appert  *  (Germain-Gustave) 200  fr. 

—  Bertauld  (Pierre- Auguste) 240  fr.  Décédé. 

—  Gossin  (Henri) 200  fr. 

—  Mabotte  *  (Alfred-Auguste) 200  fr. 

—  Pruvost  *  (Jules-Paulin-Émile) 250  fr. 

—  Ribout*  (Jean -Baptiste- Auguste-Charles).  240  fr- 

1854.  Brédif*  (Léon) 2,602  fr.  70 

—  Dbvillb  (Gustave) 200  fr.  Décédé. 

—  Gaspard*  (Pierre-Emile) 200  fr. 

—  Hervé  *  (Aimé -Marie-Edouard) 240  fr .  Décédé. 

—  Mbrat  (Hugues-Charles-Robert) 200  fr . 

—  Le  Renard  (Félix-Henry-Louis-Gabriel). .  200  fr. 
1655.  De  Treverret  (Armand-Germain-Léon).  300  fr. 

—  Fouoart  *  (Paul-François) 200  fr. 

—  Gebnbz*  (Désiré-Jean-Baptiste) 400  fr. 

—  Laurent  *  (Emile-Michel) 200  fr. 

—  Lbmas  (François) 200  fr . 

1856.  Landrin  (Eugène-Charles) 400  fr. 

—  Monginot  (Louis-Émile-Alfred) 240  fr .  Décédé. 

1857.  Brisset  (Louia-Daniel- Adrien) 200  fr. 

1858.  Gat*  (Jules-Claude) 250  fr. 

—  Huvelin  *  (Marie-Joseph-Philippe) 240  fr . 

—  Masoart  *  (Eleuthère-Elie-Nicolas) 200  fr . 

—  Nolen*  (Pierre- Aimé-Désiré) 200  fr. 

—  Ollé-Laprune  *  (Louis-Léon) 9,498  fr .  65  Dec. 

—  Robin  *  (Louis-Charles- Jean-Paul) 200  fr . 

—  Sarradin  *  (Henry-Amédée) ...» 500  fr . 

—  Talon  (François) 200  fr. 

—  Van  Tieghem  *  (Philippe-Édouard-Léon).  250  fr. 

1859 .  Collet  (Louis-Félix) 200  fr.  Décédé. 

—  Duclaux  *  (Pierre-Emile) ♦ 200  fr. 

—  Gruey  (Louis-Jules) 200  fr. 

—  Lbgouis  *  (Stéphane) 200  fr. 

—  Mazb  (Hippolyte) •     250  fr.  Décédé. 

1860.  Biqot  (Charles-Jules) 240  fr.  Décédé. 

—  Froment  (Charles-Théodore) 240  fr . 

—  Lboaplain  (Marie-Arthur) 200  fr. 

—  Morel  *  (Maximilien-Georges) 500  fr . 

—  Waltz  (Adolphe) 200  fr.           -* 


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466  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1861.  Crétin*  (Marie- Justin-Théodore-Émile)..       290  fr. 

—  Darboux  *  (Jean-Gaston) 250  fr  • 

—  Dumont( Charles- Albert-Eugène-Auguste).       240  fr.  Décédé. 

—  Jenot  *  (Charles-Emmanuel) 200  fr . 

—  Rambaud  *  (Nicolas-Alfred) 200  fr. 

—  Violle  *  (Louis-Jules-Gabriel) . . . 200  fr . 

—  Zévort  (Charles-François-Edgar) 300  fr . 

1862.  Alcan  *  (Mardochée-Félix) . . 240  fr. 

—  Guillot*  (Joseph-Louis- Auguste) 200  fr. 

r-      Laviévillb*  (Augustin- Philistall) 240  fr . 

—  Lavissb  *  (Ernest) 200  fr. 

—  Monod*  (Gabriel) 200  fr. 

—  Pbllebin  (Arthur -Théophile-Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Pingaud  (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . .  200  fr . 

—  Ribot  *    (  Théodule  -  Armand  -  Ferdinand- 

Constant)  200  fr. 

—  Rocherolles  (Gabriel-  Jacques  -Edouard).  200  fr. 

—  Waleoki*  (Félix-Charles-Louis) 300  fr. 

— •      Wallon  (Paul-Henri) 300  fr. 

1863.  Amigues  (Pierre-Marie-Édouard) 300  fr. 

—  Darboux  (Jean-Louis) 200  fr. 

—  Duruy  (Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Gorobix  (Claude-Henri) 500  fr . 

—  Gusse  (Louis-Edmond) 200  fr .  Décédé» 

—  Le  Monnier  (Alexandre- Alexis-Georges).  240  fr. 

—  Monniot  (Gustave- Antoine) 200  fr .  Décédé. 

—  Patenôtre  (Jules) • 240  fr. 

—  Tisserand  (François-Félix) 250  fr.  Décédé. 

—  Vidal  de  la  blaohe*  (Paul-Marie-Joseph)  500  fr. 

1864.  Benoist  (Antoine) 200  fr. 

—  Cerf  *  (Léopold) 200  fr. 

—  Combe  (Henri- Jacques) 240  fr . 

—  Croiset  *  (Marie- Joseph-Alfred) 200  fr. 

—  Lebègue  (Albert- Jacques) 200  fr .  Décédé  . 

—  Maillard  (Nicolas). 300  fr. 

—  Perbier  *  (Edmond) 250  fr. 

1865.  Ammann  *  (Auguste) 200  fr. 

rr      Boutroux*  (Étienne-Émile-Marie) 200  fr. 

H      Croiset  *  (Maurice) „ , . .  240  fr . 


de  l'école  normale  467 

1865.  Dekeux  *  (Georges-Hector-René) 200  fr. 

—  Dubois  (Edmond) 200  fr.  Décéda 

—  Maspbbo*  (Gaston-Camille-Charles) 200  fr . 

1866.  Barbare  *  (Alexandre-  Antoine  -Jacques)..  200  fr. 

—  Bichat  (Ernest-Adolphe) 240  fr . 

—  Bonnard  (Adrien-Paul-Émile) 300  fr. 

—  Bouty*  (Edmond-Marie-Léopold) 540  fr . 

—  Réghsmanset  (Joseph-Eugène) 200  fr . 

1867.  Aulard*  (Frànçois-Victor-Alphonse).. . . .  300  fr. 

—  Dessenon  *  (Ernest) 200  fr . 

—  Egger*  (Victor-Emile) 200  fr. 

—  Gayon  (Ulysse) 300  fr* 

—  Giard  *  (Alfred-Mathieu) 500  fr. 

—  Humbert*  (Jean-Baptiste-Louis) 250  fr . 

—  Rubl  (Edouard-Louis) 240  fr.  Décédé. 

—  Vast  *  (Henri-Charles-Edmond) 300  fr.  . 

1868.  Angot*  (Charles-Alfred) 200  fr. 

—  De  Crozals  (Jacques- Marie- Ferdinand  - 

Joseph) 200  fr. 

—  Macé  de  LÉPiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin).  200  fr. 

—  Pbllet  (  Auguste-Claude-Éliacin) 200  fr . 

1869.  Chantavoine*  (Louis-Henri). 240  fr . 

—  Dupuy  *  (Ernest) 240  fr. 

—  Mankuvbieb*  (François-Georges) 240  fr. 

1870.  Garquet  (Louis-Amédée-Ulysse) 240  fr. 

—  Gbeo  (Paul-Vincent) 240  fr. 

—  Margottet  (Julien-Céleste) 24ft  fr. 

—  Sentis  (Charles-Henri) 200  fr. 

1872.  Berson  *  (Félix-Gustave-Adolphe) 200  fr. 

—  Brunel  *  (Lucien) 240  fr.            " 

—  Ducatel  *  (Alphonse- Auguste) 200  fr. 

—  Duruy*  (Auguste-Gabriel-Georges) 1,000  fr. 

—  Dybowski  *  (Alexandre-Antoine) 250  fr. 

—  Gérard  (Auguste) 200  fr. 

—  Girard  *  (Paul) 240  fr. 

—  Gouré  de  Villemontée  *  (Louis- Aimé- 

Gustave-Albert).. 200  fr. 

—  Macé  de  Lépinay  (Jules-Charles- Antonin)  240  fr. 

—  Manqeot  (François-Constant-Stéphane) .  •  200  fr. 


1 


468  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1872.  Martha  *  (Joseph- Jules) 200  fr. 

J873.  Poirier  (Nicolas). . 200  fr. 

—  Bonnibr*  (Gaston-Eugène-Marie) 200  fr. 

—  Cagnat  *  (René -Louis- Victor) 200  fr. 

—  Ganderax  *  (Charles-Étienne-Louis) 200  fr . 

—  D'Huart  (Martin-Charles-Gustave) 200  fr . 

—  Jamet  (ÉmilerVictor) 200  fr . 

—  Raballbt  (François-Ferdinand) 240  fr. 

—  Riquibr  (Charles-Edmond-Alfred) 200  fr. 

1874.  Albert  *  (Marie-Antonin-Maurice) 200  fr. 

—  Allais  (Paul-Gustave-Pierre) 200  fr. 

—  Brillouin  *  (Louis-Marcel) 200  fr . 

—  Bodzinski  *  (Alfred-Casimir) 240  fr. 

—  Du  Coudray  la Blanchère  (René-Marie).  240  fr.  Décédé. 
.—      Lafaye  *  (Louis-Georges) 200  fr . 

—  Picard  *  (Charles-Emile) 200  fr. 

—  Pottier  *  (François-Paul-Edmond) 400  fr. 

—  Sabatibr  (Paul) 200  fr. 

1875.  Aubkrt  (Jules-Jean) . . . 250  fr. 

—  Legrand  *  (Adrien) 200  fr. 

—  Lbfrançois  (Marie-Charles-Albert) 200  fr. 

—  Michel  *  (Auguste-Charles- Joseph-Léon).  240  fr. 

—  Puiseux  *  (Pierre-Henri) 200  fr. 

—  Rabaud  (Gaston) 240  fr . 

—  Rivière  *  (Charles) 240  fr. 

—  Wallon  *  (Etienne) 300  fr, 

1876.  Bernardin  *  (Napoléon-Maurice) ....  240  fr . 

—  Brocard  (Georges) 240  fr. 

—  Chabot  (Charles) 200  fr 

—  Goursat  *  (Edouard- Jean-Baptiste) 200  fr. 

—  Laoour-Gayet  *  (Georges) 200  fr. 

—  Legrand  *  (Jules).. .  " 200  fr. 

—  Lévy-Bruhl  *  (Lucien) 250  fr . 

—  Reinach  *  (Salomon-Hermann) 2,740  fr. 

1877.  Breton  *  (Guillaume) ^60  fr. 

—  De  Lens  (Paul-Alexandre-Pierre) 200  fr. 

—  Joannis  *  (Jean-Alexandre) 250  fr. 

—  Michel*  (Henry). 200  fr. 

—  Rébelliau  *  (Louis-Joseph-Alfred) 240  fr. 

—  Thamin  *  (Raymond) 240  fr. 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  469 

1878.  Baudrillart*  (Alfred) 300  fr. 

—  Boitrl*  (Albert) 240  fr. 

—  Jeanboy  (Alfred) 200  fr. 

— •     Mobbau-Nélaton  *  (Etienne) 500  fr . 

—  Sautreaux  (Léon-Angelin-Claude) 200  fr. 

18*79.  Biélecki  (François-Joseph) 200  fr . 

—  Bioohe  *  (Charles-Marie-Paul) 240  fr. 

—  Durkheim  (David-Emile) 200  fr. 

—  Fabbb   (PauWean-Pierre-Guillaume) 300  fr.  Décédé. 

—  Gilles  (Athanase-Édouard) 250  fr. 

—  Hommay  (Victor-Pierre-Marie) 200  fr .  Décédé. 

—  Houssay*  (Frédéric) 240  fr. 

—  Groussbt  (René) 200  fr.  Décédé. 

—  Lbsgourgubs  (Jean -Paul) 200  fr . 

—  Rafft  *  (Louis) 240  fr. 

1880.  Bernés  *  (Henri-Pierre) 200  fr. 

—  Cousin  (Georges-Frédéric) 240  fr. 

—  Durbach  (Félix) 200  fr. 

—  Gauthibz  *  (Pierre-Michel-Alexis) 200  fr . 

—  Imbart  de  la  Tour  (Pierre-Gilbert-Jean- 

Marie) 200  fr. 

—  Niool  *  (Jacques) 200  fr . 

—  Thodvenbl*  (Nicolas) 200  fr. 

—  Valot  (Pierre- Auguste-Prudent) 200  fr . 

1881 .  Audiat  *  (Gabriel-Louis-Paul) 200  fr. 

—  Blondel  (Arthur-Armand-Maurice) 800  fr. 

—  Daguillon  *  (Auguste-Prosper) 200  fr . 

—  Fallex*  (Albert-Maurice). , 200  fr. 

—  Ldégbois  (Alfred-Louis» Joseph) 250  fr .  Décédé. 

—  Pbraté  *  (Joseph-André) 250  fr. 

—  Perdrix  (Léon*»Louis) 200  fr. 

—  Pigeon  (Pierre-Léon) 200  fr. 

—  Radet  (Georges-Albert) 200  fr . 

—  Sautreaux  (Célestin-Benjamin) 200  fr. 

—  Villard*  (Paul-Ulrich) 200  fr. 

—  Vogt  (Henri-Gustave) 240  fr . 

—  "Wblsoh  (Jules-Hippolyte) 240  fr . 

1882.  Audio  *  (Charles-Louis-Eugône) 200  fr . 

^      Dïlbos*  (Ettetontf-Marte- Justin- Victor)..  500  fr. 


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470  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1882.  Huard  *  (Auguste-Gabriel-Georges) 200  fr. 

—  Mbslin  (René- Armand-Georges) : . .  240  fr . 

—  Pbchard  *  (Louis-Victor-Edouard) 200  fr . 

—  Pélissier  (Léon-Gabriel- Jean-Baptiste- 

Marie)  250  fr. 

—  Simonin  (Louis-Martial-Érasme) 200  fr. 

—  Sinoir  (Emile-Maxime) 200  fr. 

—  Stooff  (  Marie-Antoine-Xavier) 230  fr . 

1883.  Bouvier  (Bernard-Henri) 200  fr. 

—  Chauvelon  *  (Émile^Amédée-Marie) 200  fr . 

—  Claretie*  (Léo-Eugène-Hector) 200  fr . 

—  Cosserat  (Eugène-Maurice-Pierre) 200  fr. 

—  Doublet  (Georges) 240  fr . 

—  Gibbal  (Paul-Émile) 200  fr. 

—  Glachant  *  (Charles- Victor) 240  fr. 

—  Janet  *  (Paul- André-Marie) 240  fr . 

—  Lange  (Michel-Emmanuel) 300  fr .  Décédé. 

—  Lbbèoue  (Jules-Ernest) 200  fr . 

—  Lechat  (Henri) 200  fr. 

—  Mâle  *  (Mathieu-Emile) 200  fr. 

—  Noiret  (Hippplyte-Louis-Alfred) 200  fr.  Décédé. 

—  Régis  (Louis-Guillaume-Marie) 1,000  fr.  Décédé 

—  Texte*  (Henri- Joseph). . .  ? . , 200  fr. 

—  Vanvincq  (Maurice-Auguste) 200  fr. 

—  Weill*  (Jacques-Georges) 200  fr. 

1884.  Baillet  (Jules- Auguste-Constant) 205  fr. 

—  Bérard  *  (Victor) 200  fr. 

—  Grévt  *  (Auguste-Clément) 200  fr. 

—  Hadamard  (Jacques -Salomon) 200  fr . 

—  Jamot  *  (Paul) 240  fr. 

—  Maoé  (Alcide-Aurèle-Pierre) 200  fr. 

—  Miohon  *  (  Etienne  -  Alexandre  -  Louis  - 

Charles) 200  fr. 

1885 .  Bourlet  *  (Charles-Émile-Ernest) 200  fr. 

—  Chavannes  *  (Emmanuel- Edouard) 210  fr.  95 

—  Fischer  *  (Pierre-Marie-Henri) 200  fr. 

—  Gallouôdeg  (René-Louis-Marie) 200  fr . 

—  Hauser  (Henri) 200  fr. 

—  Huriez  (Léon-Stéphane) 200  fr. 

—  Lalande  *  (Pierre-André). 200  fr. 


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j 


DR  L'ÉCOLK  NORMALE  474 

1885.  La  m  aire*  (Napoléon-Pierre) 200  fr. 

—  Lavenir*  (Jean- Alexandre- Joseph) •  200  fr. 

—  Lefebvbb  (Pierre) 200  fr. 

—  Matbuohot  *  (Alphonse-Louis-Paul) 200  fr . 

—  Onde  (François-XavieisPaul) 200  fr . 

—  Raveneau  *  (Louis- Auguste-Michel) 200  fr . 

—  Vèzbs  (PierrerMaurice) 200  fr . 

1886.  Abraham-*  (Henri-Azariah) 440  fr . 

—  Bertrand  (Léon~Louis-Théophile) 200  fr . 

—  Brunhes  (Antoine-Joseph-Bernard) 300  fr. 

—  Chair  (Paul-Lucien) 200  fr. 

—  Dr  Riddrr  (André-Marie -Pierre) 200  fr . 

—  Gauokler  (Paul-Frédéric) 200  fr. 

1887.  B£zard  *  (Alexandre-Louis Julien) 300  fr . 

—  Caullkrt    (Maurice -Jules -Gaston -Cor- 

neille)   200  fr. 

—  Chamard  (Henri-Jean) 200  fr. 

—  Couturat  (Louis- Alexandre) 1,000  fr . 

—  Couve  (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis) 200  fr . 

—  Maluski  (Alexandre-Arthur-Henri) 200  fr . 

—  Mbsnil*  (Félix-Etieim*-Pierre) 200  fr . 

—  Simon  *  (LouÛHJacques).v.v 240  fr . 

—  Worms  *  (René) 250  fr. 

888.  Binet  (Ernest-Henri) 200  fr. 

—  Chabert  (Samuel). .. 200  fr. 

—  Cresson  (Jean-Georges- André) 200  fr . 

—  Dofour  (Marcel-Jean-Baptiste) 240  fr . 

—  Goyau*  (Pierre-Louis-Théophile-Georges)  240  fr. 

—  Havard  (Henri-Jules) 200  fr. 

—  Hôlibb  (Henri-Remy) 200  fr. 

—  Molliard  (Marin) 200  fr . 

—  Leau  (Léopold) 200  fr. 

—  Petit oidier  (Marie-Charles-Léon) 200  fr . 

—  Perreau  (François) 200  fr . 

—  Tresse  *  (Arthur-Marie-Léopold) 200  fr. 

389.   Brunhes  (Jean-Baptiste-Léon- Victor). ..  •  100  fr. 

—         DOUDINOT  DE  LA  BoiSSIÈRE 200  fr . 

—  Eisbnmann  (Joachim-Louis) 240  fr. 

—  Graillot  (Antoine-Henri) 200  fr. 


ITI  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  KI.SYXS 

1889.  Halbtt"  (Élie) 1,000  te. 

—  Li  Blanc  (Emile-Alphonse) 300  fr. 

—  Malherbe  (Gaston-Edouard-Tharsile) ...  200  fr. 

—  RtJYssEN  (Théodore -Eugêne-César) 200  fr. 

—  Sagnac  (Mario) 200  fr. 

1890.  BUSSON  (Henri- Emile- Lucien) 200  fr. 

—  Cotton  (Aimé-Auguste) 200  fr. 

—  Michaux  (Ouata ve-Marie- Aboi] 200  fr. 

—  Vkbsini  (Barthéleniy-Raoul} 200  fr. 

1801.  Darboox  (Jean-Baptiste) 250  fr. 

—  De    Bilhbrb    Saint-Martin    (DaYid- 

Édoaard) 200  fr. 

—  Hermann  (Joseph-Auguste) 300  fr.    Décédé'. 

—  Lévt  (Ernest- Heari) 300  fr. 

1892.  Bornecque  (Henri-Émile-Hubert) 250  fr. 

—  Dbmanqbon  (Jean-Marie-Eugene-Albert).  200  fr. 

—  Cotton  (Émile-Clément) 250  fr. 

—  Coolkt  (Georges-Camille- Jules) 200  fr. 

—  Pbrrin  (Gabriel-Louis-Abel) 200  fr. 

—  Saqnac  (Philippe-Marie) 200  fr. 

—  Thiry  (Jean-Marie-René) 200  fr. 

1893.  Boisson  (Henri-Auguste) 200  fr. 

—  Laloy  (Louis-Ernest-Alfred). 200  fr. 

—  Landry  (Adolphe- Michel- Auguste) 200  fr. 

—  Petit  (Pierre-Marie-Josepb) 300  fr.  Décédé. 

—  Vignal  (Camille-Charles) 300  fr. 

1894.  Luchaire  (Julien-Jean) 200  fr. 

—  Seure  (Georges-Marie) 200  fr. 

—  Yyos  (Henri-Joseph) 200  fr. 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE 


473 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION 

PAR  ORDRE  DE  PROMOTIONS  (l) 


4881 


Hanrioi. 
Wallon.* 


4885 


4838 

Afluard. 
HaiUecourt. 

488* 

Grisait. 

1838 

Parié. 

Lftvtque.* 

Taneate.* 

Vipereau.* 

Waddington.* 

1839 

Qiauvet. 

Draon. 

LegentiL 

484© 

Bertrand  (Alex.)-* 
Bouton* 
Dreyss.* 
Frenet. 


Pessonneaux.* 
Philibert. 

4841 

Campaux. 

Charrier. 

Lescœur. 

4848 

Boucher. 

Chotard.* 

Deltour.* 

Lartail. 

Passerat.* 

4848 

Boissier.* 

Ciavel. 

Guillon.* 

Hatzfeld* 

Humbert  (Ernest). 

Lévy.* 

Manuel.* 

Perrons.* 

Ribert.* 

Seguin.* 

TWier. 

4844 

Brélignière.* 

Duvernoy. 

Fallex* 

Gautier. 

Girard  (Jules).* 

Gomona. 

Gripon. 

Lespiault. 


4845 

Quinot.* 
Stoffel. 

Aubertin. 

Troost.* 

Bonnotte. 

Vessiot. 

Cuvillier.* 

Vignon. 
Wolf.* 

Delibes. 

Leune.* 

Mézières.* 

Molliard.» 

1848 

• 

Bonnel. 

4848 

Bron  ville. 

De  LagrandvaL 

Boudhors.* 

Duvaux. 

Gahen.* 

Fouqué.* 

Chevillard. 

Gréard.» 

D'Hugues. 

Lalande. 

Donoux. 

Levasseur.* 

Marcou.* 

Lignier.* 

Marguet.* 

Sirodot. 

Poyard.* 

Thouvenin. 

• 

4850 

484* 

Bertrand  (Ed.). 

Carriot.* 

De  la  Coulonche.* 

Crouslé.* 

De  Parnajon.* 

Gucheval.* 

Lenient.* 

Feroet.* 

Masure. 

Girardet.* 

Perraud  (Ad.). 
Postelle.* 

Grenier.*   ' 

Nouel. 

Répelin. 

Voigt. 

Serré-Guino.* 

Sœhnée.* 
Valson. 

4854 

■ 

Bailliard. 

4848 

Charles* 

Cornet . 

Charaux. 

Dorrande. 

Manon. 

Guillemot.* 

Mathet. 

Henry.* 

MoncourU 

Heuzey.* 

I 
1 

1 


/-xi  .*•..  a*  (ftftQ  la  millésime  indique  non  pas  l'année  de  la  nomination 
J^^^KdtlWe  effective  I irtg.  «É  e,t,  pour  un  certain 
Mmbn  d'élêVe»,  retardée  d'un  an  par  le  wroce  militaire. 


ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  SLKVSS 


Hubert." 
Jerry. 
Lachelier.» 
Lefeivre.* 


Brtal.* 

Coville.» 
Lefebïre.* 
Méalin. 


MontignT. 
Perrot  [G< 


Perrot  (Georges}.1 

Sair.t-l.oup. 

Wescher,» 


SC" 


Hararit.» 

Hébert. 

Jacquet.* 
Marotte.» 

Ribout.» 

Royet. 


Brédif.» 

Dugit. 

Dupeigne.* 

Mérav.  ' 

Poiré.» 

«S5G 

De  Trerenet. 
Foucsrt.* 

Herbault. 
Uigle. 
Laurent  (Km.]." 

ÛoUid.    -    .__ 

Rémj.  ' 
Stouff. 
VitaMe. 


Amoureui. 

Edon.» 

Bapiullier. 

Fiévet.» 

FroD.* 
Landrin. 

LsunQy.» 


Bernage.» 

Casteta. 

Chauvot. 
Gaudier. 
Guibal. 
Joubert.» 

Lechartier. 

Mathé. 

Pérot. 

Raingeard. 
Ri  tuer.* 
RoussoIId.» 
Tenter." 


De  Chantepie.* 

Des  Essarta. 

Ducoudraj." 

Faure. 

Oaj  (J.].» 

Urumbach.» 

HallWg. 

Huïelin.* 

Larocque. 

Maecarl* 


Talion. 
ThéTeoet. 
Van  Tieghem.* 


Drapeyron. 
Duciaul.» 
Dupré. 
Fourteau.» 

Hennann.» 

Legouis.» 

Ligneau. 

Martel.» 

Rayet. 

Stéphan, 


André  (Désiré).* 
Charpentier.» 
Deleau.» 
DesmoDS . 
FoDcin.* 
Froment. 
Joly  (H.J.- 
More?.!11'" 
PeUl  de  Julletille.* 
Porchon.* 
Pujet. 


André  (Charles). 
Aublé.* 
Btmy.» 
Boucher.» 
Coin  bette.» 

Dalimier.» 

Darboui  (G.).» 

Delaunar. 

Evellm.» 

Filon. 

Gasté. 

Jenot.» 

Lesage.» 

Moireau.* 

Pluzanski. 

Poujade. 

Rambaud.» 

Rebîère.» 

Sabatier. 

Viollo.» 

Zévort, 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE 


475 


Halbwachs.* 

Jodin.* 

Laféteur.* 

Lecomte.» 

Maillard. 

Millot. 

Parjuite.* 

Perrier.* 

Pichon.* 

Raby.* 

Staub.* 


1865 


Ammann.* 

Bourlier. 

Boutroux.* 

Buisson. 

Coran.* 

Croiaet  (M.)*. 

Dereux.* 

D'hombres.* 

Febvre. 

Gazier.* 

Lantoine.* 

Maneuvrier.* 

Martine.* 

Iflaspero.* 

Masquelier.* 

Niewenglowski.  * 

Noguès.* 

Patenôtre. 

Pain.* 

Thomas. 

Voisin.* 


1866 

Baillaud. 

Barrère.* 

Bichat. 

Bonnard. 

Bouty.* 

Cartault.* 

Qairin.* 

Couturier.* 

Daguenet.* 

Dauphiné.* 

Debidour.* 

Gillette- Arimondy 

Jalliffier.*  -• 

iUiszowski.* 

Liard.* 

Luchaire.* 

Piéron.» 

Râbier.* 

Régismanset. 

Renan,* 

Richard* 

Tannery.* 


Aulard.* 

Bourgine.* 

Climesco. 

Coûtant.* 

Dauriac* 

Deiob.* 

Delaitre.* 

Denis.* 

Dessenon. 

Drincourt.* 

Durand-Morimbau.* 

Egger.* 

Faguet.* 

Gay.  * 

Gayon. 

Giard.* 

Hervieux. 

Humbert  (Louis).* 

Jenn.* 

Lefebvre. 

Mérimée. 

Niebvlowski. 

Revoil. 

Roques.* 

Rousset.* 

Simon.* 

Szymanski. 

Tezier. 

Vast.* 

• 

4868 

Angot.* 

Astor. 

Bayet.* 

Bizos. 

Blocb.* 

Bouant.* 

Brochard.* 

Caron.* 

Collignon  (M.).* 

Golsenet. 

De  Grozals. 

Deleveau. 

Dufet* 

Griveaux, 

Hostein. 

Lame. 

Lehanneur. 

Lévy. 

Lippmann.* 

Macé    de  Lépinay 

(A.).* 
Pellet. 
Pierre. 
Souquet. 

1866 

Bédorez.* 
|.  Bouvier.* 


Chantavoine.* 

Charve. 

Clayerie.* 

Damien. 

Darsy.* 

Dupuy.* 

Ferras. 

Floquet. 

Foussereau.* 

Hémon.* 

Homo  lie. 

Jacob.* 

Joyau. 

Maneuvrier.* 

Mazeran. 

Philibert. 

Tournois.* 

Verdier. 

Zahn. 


4870-91 

Bompard.* 

BruneL 

Chamberland.* 

Châtelain. 

Chuquet.* 

Debon. 

Dupont. 

Gasquet  (A.). 

Gazeau.* 

Grec. 

Guillon.* 

Guiraud.* 

Hurion. 

Lafont.* 

Margottet. 

Mathieu.* 

Peine.* 

Peilat* 

Pellisson. 

Petot. 

Pressoir.* 

Rinn.* 

Sentis. 

Strehly.* 

48** 

• 

Bauzon.* 

Berson.* 

Bianchet. 

Boudart. 

Bougier.* 

Brossier.* 

BruneL* 

Coutret. 

Dautheville. 

DucateL* 

Duruy  .* 

.Dybowski.* 


Garbe. 

Gérard. 

Girard.* 

Gouré  de  Villemon* 

tée.* 
Grégoire. 
Lemaltre.* 
Macé  de   Lépinay 

Mangeot. 

Mantrand.* 

Marchai. 

Marchand. 

Martha.* 

Monin.* 

Pacaut.* 

Pessonneaux.* 

Poirier. 

Séailles-.* 

Sueras.*   . 

Verdin. 


18*8 

Appell.* 

Beaudouin. 

Berger. 

Bonnier.* 

Bourciez. 

Boutroux. 

Cagnat.* 

D'Huart. 

Edet.* 

Ganderax.* 

Gourraigne,* 

Haussoullier.* 

Henry. 

Jamet. 

Krantz. 

Laignoux.* 

Lefevre. 

Lion.* 

Mabilleau.* 

Marchai.* 

Piquet.* 

Raballet. 

Rémond. 

Riquier. 

Sauvage. 

Souriau  (P.). 

Thimont* 

Vivot. 

Wahl* 

Waille.   •• 


Albert.* 
Allais. 
Beldame.* 
Bétout.* 


V? 


1 


176 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Blutel.* 

Brichet.* 

Brillouin.* 

Budzynski.* 

Buguet. 

Chairy.* 

Chappuis.* 

Constantin. 

Corréard.* 

Droz. 

Durand.* 

Gœlzer.* 

Guigon. 

Guiflot.* 

Izoulet.* 

Janaud. 

Lacour. 

Lafaye.  * 

Lehugeur.* 

Lvon.* 

Mesplé. 

Montargis. 

Montât.* 

Picard.* 

Pottier.* 

Sabatier. 

Seiçnobos.* 

Weimann.* 


1875 

Alliaud. 

Aubert.* 

Baize.* 

Barbarin . 

Bernard. 

Blanchet.* 

Bonnières.* 

Cardon.* 

Chauveau.* 

Dognon. 

Duouc. 

Gachon. 

Gautier.* 

Hamel.* 

Hauvelte.* 

Lachelier.* 

Lacour.* 

Lefrançois. 

Legrand  (A.)* 

Martinet. 

Michel.* 

Parmentier* 

Puiseux.* 

Rabaud.  * 

RebuffeU 

Rémond. 

Rivière.* 

Rousseaux . 

Souriau  (M.). 

Wallon.» 


*87« 

Antomari.* 

Auerbach. 

Balézo.* 

Bernardin.* 

Bonafous. 

Brocard. 

Cahem* 

Cator.* 

Chabot. 

De  Mages .* 

Dubois.* 

Dumesnil. 

Dupuy.* 

Gaf.  J 

Groulin.* 

Goursat.* 

Groussard.* 

Jouffret. 

Keiiïer. 

Lacour-Gayet.* 

Lanson.* 

Leduc.* 

Legrand.* 

Lelorieux.* 

Lemaire. 

Lévy-Bruhl.* 

Marcou.* 

Nebout. 

Offret. 

Périer.* 

Reinach.* 

Robert.* 

Vernier. 


1877 

Adam. 

Baudot.* 

Bloch.* 

Bqncenne.* 

Bourgeois.* 

BreleL* 

Breton.* 

Brunel. 

Clerc. 

Costanlin.* 

De  la  Ville  de  Mir 

mon. 
De  Lens. 
Duport. 
Eisenmenger.* 
Faure.* 
Gâches, 
lstria. 
Joannis.* 
Jullian. 
Leblond. 
Marion. 
Mauxion. 
Michel.* 


Rébelliau.* 
Roy. 

Thamin.* 
Thiaucourt. 
Thirion  (Ernest) 
Thirion  (Paul).* 

1878 

Baudrillart.* 

Belot.» 

Benoist.* 

Bergson.* 

Bloume.* 

Boitel.* 

Cointe. 

Colomb.* 

Cuvillier.* 

Desjardins.* 

Dez.» 

Didier.* 

Diehl. 

Dorison. 

Godard.* 

Gomien. 

Humbert  (Ch.).* 

Jaurès.* 

Jeanroy» 

Lefebvre. 

Lemercier. 

Leune. 

Martin. 

Mellerio.* 

Milhaud. 

Monceaux.* 

Moreau-Nélaton  .* 

Morillot. 

Poster. 

Pomonti. 

Priem.* 

Puech.* 

Robert. 

Salomon.* 

Sautreaux. 

Weill. 


4879 

Bertinet.* 

Biélecki. 

Bioche.* 

Brunot.* 

Casanova.* 

Charruit. 

Charvet.* 

ClémenL* 

Delpeuch.* 

Doby.* 

Doumic* 

Durkheim. 

Dussy. 


Gilles.* 

Goblot. 

Guesdon. 

Guntz. 

Holleaux. 

Houssay.* 

Jacquinet.* 

Janet  (P.).* 

Kœnigs.* 

Le  Breton. 

Leclerc  du  Stbloo. 

Lesgourguet. 

Malaviatle. 

Marcourt.* 

Monod.* 

Paris. 

Picard  (A.). 

Picard  (L.).* 

Pionchon. 

Raffy.* 

Rodiec 

Thévenot. 


1880 


Barau.* 

Bernés.* 

Boisard.* 

Castaigne. 

Cousin. 

Déjean.* 

Dufour.* 

Durrbach. 

Ehrhard. 

Ferrand. 

Gauthiez.* 

Gesnot. 

Guichard. 

Imbart  delaTour. 

Lécrivain. 

Le  Goupils.* 

Lena.* 

Liber. 

Massebieau. 

Mayer.* 

Michel. 

Nepveu. 

NicoL* 

NougareU 

Papetier. 

Reynier.* 

Richard . 

Rossignol. 

Salomon.* 

Thomas. 

Thouvenel.* 

Tissier.* 

Valot. 

WaHerant.* 


r 


de  l'école  normale 


177 


4884 

Aignan.    • 

Andoyer.* 

AudiaU* 

Berr.* 

Blondel. 

BluteL* 

Boudhore.* 

Bourdel. 

Caivet. 

Cariez. 

Claveau. 

Comte.* 

DeguiÛon.* 

Desrousseaux.* 

Dimbarre. 

Dorlet. 

Fallex.* 

Fournier. 

Gallois* 

Girod.* 

Goulard. 

Haore. 

Hentgen.* 

Laffont. 

Lorquet.* 

Morand,* 

Paraf. 

Parigot.* 

Pôraté.* 

Perdrix. 

Pérès. 

Petit.* 

Petitjean.* 

Pigeon. 

Radet. 

Rauh. 

Reconnu 

Sautreaux. 

Vfllard.* 


We 


fâsch. 


I98S 


Allier.» 

Audic* 

Cahen.* 

Dautremer. 

Delarue. 

Delbos.* 

Deschamps.* 

Dnfayard.* 

Duhem. 

fougères.» 

HoU* 

iodin. 

loullevigue. 

faard.* 

eubin. 

lesternich.* 


Lary. 

Léonard. 

Lesgourgues. 

Mercier. 

Meslin. 

Péchard.» 

Pélissier. 

Perrier.* 

Plésent.  * 

Rigout. 

Rondeau. 

Salles.* 

Schlesser.* 

Simonin. 

Sinoir. 

Spinnler. 

Stouff. 

Thouverez. 
Vales. 
Viret. 
Wogue.* 

4888 

Bédier.* 

Bouvier  (B.). 

Bordes. 

Caména  d'Almeida* 

Chauvelon.* 

Chrétien. 

Claretie.* 

Colléatte. 

Cor.* 

Cosserat. 

Doublet. 

Duboin. 

Du  casse. 

Durand.* 

Girbal. 

Glachant.* 

Gsell. 

Haudié.* 

Herr* 

Janet.* 

Le  bègue. 

Lechat. 

Lelieuvre. 

Le  Vavaseeur. 

Mâle.* 

Mercier. 

Padé. 

Painlevé.* 

Petit. 

Poincaré.* 

Puzin. 

Quiquet.* 

Kiemann.* 

Roos. 

Texte. 

Vanviaoq. 

Weill.* 

Zjromski. 


4884 

Andler.* 

BaiUet. 

Bérard.* 

Bernes.* 

Berthet.* 

Bessières. 

Bonnaric. 

Bonnel. 

Bouvet. 

Carré. 

Chassagny.* 

Chanmont. 

Chudeau. 

Constantin.* 

Daux. 

Dereims.* 

De  Tannenberg. 

Flandrin.* 

Gautier  flSmJ. 

Gidel.*  ' 

Glachant.* 

Grévy.* 

Grosjean.* 

Hadamard.* 

Hou  pin. 

Huguet. 

Jamot.* 

Jordan. 

Lefevre. 

Lemoine.* 

Liéby. 

Mac*. 

Magrou. 

Miction.* 

NolleU* 

Oudot 

Rénaux. 

Richard. 

Rivais.* 

Simon. 

Vessiot. 

Wehrlé.* 


4885 

Bazaillas.* 

Bertrand. 

Bondieu. 

Bouasse. 

Bourlet.* 

Chabrier. 

Chavannes.* 

FervaL* 

Fischer.* 

Foucher** 

Gallouédec. 

Gautier. 

Guiraud. 

Guitton. 

Hauser.* 


Henry. 

Huriez. 

Lahillone. 

La  lande.* 

Lamaire.* 

Lavenir.* 

Le  Dantec.* 

Lefebvre. 

Legrand  (G.}.» 

Legrand  (B.). 

Lesans. 

Matruchot.* 

Mirman.* 

Molbert. 

Onde. 

Padovanx. 

Parturier. 

Picart. 

Raveneau.* 

Rolland  (Et.). 

Rouger. 

Sirven.* 

Strowski.* 

TouUin.* 

Vèzes. 

4888 

Abraham.* 

Bertrand.* 

Boley. 

Bouchard. 

Brunhes. 

Cels.* 

Chair. 

Chanzy. 

Clément. 

Colardeau.* 

Cousin. 

Cury.» 

Dalmeyda.* 

De  Bévotte.* 

Delassus. 

De  Ridder.* 

Dongier.* 

Dumss.* 

Féraud. 

Gauckler. 

Gay. 

Gignoux. 

Jacquet. 

Joubin.  • 

Legra8. 

Lespieau.* 

Levrault. 

Lorin. 

Marmier. 

Matignon. 

Mélinand. 

Millot. 

Pages.* 

Raveau.* 

12 


ASSOCIATION  DIS  ANCIENS  4l*TKS 


P- 


Renel. 

Rolland  |R.].* 
Soudés. 


Ardaillon. 

Banaerla. 

Bernheim. 

Béiard. 

Caullsry. 

Chamard. 

Chumonarci. 

Chouet. 

Gourbaud.* 

CourWault. 

Couturat.» 

D'AUdem. 

Dufour. 

Fournsa. 

Frémiot. 

Léty. 

Malueki. 

Maraan. 

Mtrieux. 

MemjL* 

uZ'u 

PaoliV 

Perchot.» 

Petileau. 

Robert. 

Rolland. 

Rouasot.* 

Sacerdote.» 

Saussine. 

Salvea. 

Simon.* 

TcheuR-Siou-Siei 

Weill. 

Wonni.» 


Abelin. 

Barthélémy, 

Binet. 

Bouniol. 

BruiiHchvicg. 

Capelle. 

Car  Un. 
Cavalier. 
Chabert. 


Decourt. 

De  Martonne. 

Du  four. 

Ferrand. 

Forné.* 

Haïâri. 
Hélier. 

Lagabrielle. 

Leau.» 

Lhébrard. 

Marlineocho. 

Mollkrd* 

Nouvel. 

Pelitdidier. 

Piebon.» 
Potteim.* 
Roche. 

Schneider. 
Te*  te. 
Tourret. 
Treaee. 
Vacherot, 

Vinteloux. 
W«a*. 

i88t 


juteaoo. 

Berthèlot. 
Beudon. 
BltncnaL 
Bocqnel. 

Bodia.* 

Bougie". 
BnaaoD. 
Briwrd.* 

Deejacquaa.* 
Guaiinel. 
Jonguet. 
Lœweneteiii  -  Jor- 
dan. 
Mathieu  [H.). 
Maorain. 
Mouton  (H.). 
Michaut. 
Paquet, 
ParodL 
Perdriiel. 
PétroTitch. 
Philipot. 
Pingaud.* 
Ray. 
Roaontlml. 


Thïébaut* 
Vardier. 


Bourguet. 

Brunies, 

Camichal. 

Chertier. 

Dorroia. 

Dond  i  not  de  la  Boi* 

Douiami, 

Drach. 

Dufour. 

Eiaenmann. 

Qiraud. 

Graillât. 

Halfrry.» 

Jaulmea. 

Le  Blanc. 


Lévj. 
Malherbe. 

Taratto. 
Thibaut. 
Vantier. 

Versaveaud. 


Aroould. 

Beaulavon. 
Baauruer." 


18aH 

Brochet. 

Cligny* 

Commiataire. 

Cratnaueeel. 

Darbonx  (J,> 

De  Bilhera   Saint- 

Durend  (A,). 
Fédal. 

Fourniêt  (P.). 

Goutereaa. 

Greffe. 

Jarry  (R.). 


Lemonll.* 

Lévy  (É.(. 
Marotte  (Fr.). 
"    art  J.).« 


DR  L'ÉCOLE  NORMAL* 


479 


Briot 

Bernard.* 

Buisson.* 

Beslais. 

Canit. 

Bloch.* 

Clerc 

Burnet.* 

Deroide. 

Cambefort. 

Dresch. 

Challaye. 

Dnpouy. 

Dubreuil.* 

Durenjr. 
François. 

Blbel. 

Foulon. 

Gsoige. 
Qttton. 

Gaillat-BUloiteau. 
Homo. 

HtgtMQÎDw 

Langevin.* 

Hussoiu 

Laloy.* 

Landry.* 

Lebesgue. 
Léon* 

Lévy. 

Litalien. 

Lange. 

Leguintrec. 

Luchaire.* 

Mondain. 

Mantoux.* 

Morel. 

Massoulier. 

Oâl 

Malhiex. 

Pradines. 

Meadel. 

Rageot. 

Meyoier. 

Rozet.* 

MoafeL 

Sarthou. 

Nadaud. 

Simiand.* 

Patte» 

Sourdille. 

Perèz  (F.> 

Terrier. 

Poirot. 

Touren.» 

Renaud. 

Treffel* 

Roques. 

Vtucheret. 

Roustan. 

Vignal* 

Sarrien. 

vignes. 
Wilbom.* 

Seure.* 

Valette. 

Villeneuve. 

Weulersse. 

1804 

Y  von. 

Âllard. 
Angelloz.* 

*S»5 

Arbelet. 

Beghin. 

Abt.* 

Bénard.* 

Albo. 

Aimeras. 

Aroles. 

Arren. 

Aynard. 

Bérard. 

Bourgin. 

Bouzat.* 

Brunet. 

Buchenaud.* 

Bury.* 

Cellier. 

Chaumeix.* 

Chemineau. 

Debidour. 

Duclaux.* 

Dufor. 

Duguast. 

Dumas. 

Bsclangon. 

Flegenneimer.* 

Foulet.* 

Fourniols.* 

Gallaud.* 

Garnier. 

Gauthier. 

Oranger.* 

Hansen. 

HoussaiB.* 

Labrousso. 

Lebeau. 

Leconte. 

Loger.* 

Lubac. 

Maître. 

Maroger. 

Michel. 

Muret. 

Navarre. 

Péguy,* 

Pérès.* 

Renault, 

Rey. 


Sueur. 
Vacher.* 

Waltz* 

Aillet. 

Audran. 

Ascoli.* 

Babut. 

Beck. 

Bernheim, 

Berthier. 

Boudin. 

Cahen. 

Cane. 

Cazamian. 

Chavanne.* 

Chollet. 

Qairin.* 

Dacosta. 

Dauzats.* 

Decis. 

Dubesset. 

Dufour.* 

Enjabran. 

Genty. 

Gillet.* 

Girardin. 

Guerrey. 

Laureaux. 

Laurente. 

Merland. 

Monod. 

Obriot. 

Pernod. 

Reynaud. 

Rocquemont. 

Roussel. 

Talagrand. 

Tbaraud. 

Weil. 


ASSOCIATION  DIS  ANCIENS  BLBTKS 


4St1 

Bliva  de  troUiime  année  |1] 


MCTKM  Bl  HILulOMII. 

BlondeL 

i.uqaet. 
Robet.» 


IICTHW  II  LITTÉliTDM. 

Braunschweig, 
]>el»f*rgo. 

Ihilong. 
Troiifleeii. 


1KTI0II  D'IIITOHI. 
Blanchard, 
Conard. 


IICTON  Dl  GBAIIA1I1. 

B  tourne. 
Pejré.» 

SICTIONDII  L1NSI1II  Ï1V1NTH 
Dousdy . 

SKTIONDI  HTHtlàTiptS 
Brunesu. 
Ctuirnnn. 


Dreyfus. 
Fort. 

Bloeh." 


sicTMit  mi  sautât 

JIITCUUK 
Beau. 
DnbuÎMOn. 
Noël, 
Wawl* 


(1)  Pu-  décision  du  GodmII  d'administration  en  date  du  30  mur»  1874,  let  41軫 
de  troisième  année  sont  inscrite  sur  ia  liste  des  membres  de  l'Association,  «t  let 
chefs  de  section  (*l  ont  droit  de  »ote  à  l'Assemblée  Kênérale  annuelle. 


F- 


DE  L'iCOLB  NORMALE  f81 


LISTE  GÉNÉRALE  PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION  AU  1"  JANVIER  1900  (l) 


Promotions. 

1888  —  Abella,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers. 
1886  —  Abramaaa,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le-Grand,  maître  de 
conférences  à  l'École  Normale,  S.  P. 

1895  —  Abt,  professeur  de  philosophie  su  lycée  de  Lons-le-Saunier,  en  congé, 

rue  d'Assas,  24. 
1877  —  Adam,  corespondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  rec- 
teur de  l'Académie  de  Dijon. 

1881  —  Algnan,  inspecteur  d'académie  à  Vannes. 

1896  —  Alllet,  professeur  de  philosophie,  chez  Frau  Pastor  Ludwig,  39-40,  Mark 

grafen  Strasse,  à  Berlin. 

1874  —  Albert,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  boulevard  Saint- 
Germain,  234,  S.  P. 

1895  —  Albo,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bordeaux,  rue  Montbazon,  17. 

1882  -  Aleaua,  libraire-éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  108,  S.  P. 

1887  —  AlekM,  professeur  de  lettres  et  d'allemand  au  lycée  Voltaire,  boulevard 
Voltaire,  93. 

1874  —  Allais,  professeur  de  littérature   française   à  la  Faculté  des  lettres  de 

Rennes,  S.  P. 

1894  —  Allard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Beauvais. 

1875  —  Allia  ad,  inspecteur  d'académie  à  Amiens. 

1882  —  Allier,  agrégé,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  philosophie  à  la  Fa- 
culté de  théologie  protestante  à  Paris,  boulevard  Raspail,  282. 

1838  —  Alleuird,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences,  direct,  hon.  de  l'Obser- 
Tatoire  du  Puy-de-Dôme,  22  bis,  place  de  Jaude,  à  ClermonU 

1895  —  Aimeras,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice. 
M83  —  Assignes),  proviseur  du  lycée  de  Toulon,  9.  P. 

1885  —  Aamaaa,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  S.  P. 

I85f  —  Amoureax,  professeur  honoraire    de  mathématiques  du  lycée,    ruelle 

Campion,  5,  à  Douai. 
1884  —  Ameller,  maître  de  conférences  d'allemand  à  l'École  Normale,  «tenue  des 

Gobelins,  8. 


(1)  Dans  cette  liste,  8.  P.  désigne  les  souscripteurs  perpétuels. 


1 


18* 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1881  —  Andoyer,   chargé  d'un  cours   complémentaire  de  mécanique  céleste  ai 
maître  de  conférences  de  mathém.  à  la  Sorbonne,  avenue  d'Orléans,  S. 

1860  —  André  (D.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Stanislas, 

rue  Bonaparte,  70  bit. 

1861  -—  André  (Ch.),  directeur  de  l'Observatoire,  à  Saint-Genis-Laval  et  profes- 

seur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 
18D4  —  Angellos-Peesey,  professeur  de  mathématiques  au  collège  deLondon,  en 

congé,  à  Paris,  boulevard  Saint-Michel,  195. 
1868  —  Angot,   météorologiste  titulaire  au  Bureau  central,  professeur  à  PInstitat 

agronomique,  avenue  de  l'Aima,  12,  S.  P. 
1876  —  Antomarl,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Carnot. 
1873  —  Appel!,  membre  de  l'Académie  des   sciences,  professeur  de  mécanique 

rationnelle  à  la  Sorbonne,  et  d'analyse  mathématique  à  l'École  Centrale, 

vicê-prûubnt  de  l'Association,  rue  de  Noailles,  23,  à  St-Germain-en-Laye. 
1853  — -  Appert,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue  de  Ifontreuil,  69, 

à  Versailles,  S.  P. 

1894  —  Arbelet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux. 

1887  —  Ardalllon,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres,  rue   de 

Lens,  53,  à  Lille. 
1890  —  Arnonld,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lakanal. 

1895  —  Arolee,  professeur  de  physique  au  collège  de  Valence. 

1895  —  Arren,  agrégé  d'allemand,  soldat  au  140e  de  ligne,  à  Grenoble. 

1896  —  As  col I,  boursier  d'études  à  l'École  Normale. 

1868  —  Aator,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences, 
place  Victor-Hugo,  11,  à  Grenoble. 

1875  —  Auberft,  profess.  de  physique  au  lycée  Gondorcet,  rue  de  Rome,  119,  8.  P. 
1845  —  A  libertin,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 

recteur  honoraire,  professeur  honoraire  de  littérature  française  de  la  Faculté 

des  lettres,  rue  Vaillant,  5,  à  Dijon. 
1861  —  Aublé,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Garnot,  rue  de  la  Pompe,  116. 
1887  —  Aubry,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Alger. 
1881  —  Audlat,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  boulevard  Araga, 

97,  8.  P. 
1882  —  Attdle,  professeur  de   troisième   au   lycée   Gharlemagne,  rue  du    Petil- 

Musc,  25,  S.  P. 
1896  —  Audran,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albi* 

1876  —  Auerbach,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettreB  de  Nancy. 
1867  —  Anlard,  professeur  d'histoire  de  la  Révolution  française  à  la  Sorbonne,. 

place  de  l'École,  1,  S.  P. 
1895  -—  Aynard,  ancien  élève  de  langues  vivantes,  place  Charité,  11,  Lyon. 


1896  —  Babut,  agTégé  d'histoire,  membre  de  l'École  française  de  Rome,  Pâli 

Farnèse. 
1893  —  Ballon,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5. 
1866  —  Balllaud,  directeur  de  l'Observatoire,  doyen  honoraire  et  professeur  daa- 

tronomie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
1884  —  Balllet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angouléme,  S.  P. 


J 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  483 

Promotions. 

1851  —  Ballliart,  inspect.  honor.  d'académie,  rue  Leverrier,  11. 
1853  —  Bailly,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

professeur  bon.  de  quatrième  du  lycée,  rue  Bannier,  01,  à  Orléans. 
1892  —  Balre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bar-le-Duc.       ' 

1875  —  Balsa,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Gondorcet,  rue  du  Luxembourg,  28. 

1876  —  Baléso,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  Saint-Louis,  rue 

Claude-Bernard,  66. 
1880  —  Baran,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Carnoi. 
1875  —  Barfoarla,   professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 

de  Bordeaux. 
1864  —  Barbetoaat,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Tronson-Ducoudrsy, 

à  Reims. 
1887  —  Bardln,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Ciermont. 

1887  —  Ba#dln,  élève  de  la  section,  de  littérature. 

1492  —  Bargy,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nîmes,  en  congé,  professeur  de 

français  à  Columbia  University  (New- York). 
1866  — -  Barrera,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon,  8.  P. 

1888  —  Barthélesay,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Alger. 

1877  —  Baudot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Odéon,  12. 

1878  —  Bandrlllart,   prêtre  de  l'Oratoire,   agrégé  d'histoire,  docteur  es  lettres, 

à  la  maison  d'études  de  l'Oratoire,  quai  des  Gélestins,  8.  S.  P. 

1872  —  BauaoB,  docteur  es  lettres,  principal  du  collège  de  SuGermain-en-Laye. 

1868  —  Bayai,   correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

directeur  de  l'Enseignement  primaire  au  Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique, rue  Gay-Lussac,  24. 

1885  —  Bazalllaa,  prof  es.  de  philosophie  au  collège  Stanislas,  rue  de  Rennes,  161. 

1897  —  Beau,  élève  de  la  section  des  sciences  naturelles. 

1873  —  Beaadouln,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  a  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse. 
1890  —  Beaulavon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Sens. 
1800  —  Beauator,  agrégé  des  lettres,  rue  d'Edimbourg,  20. 
1996  —  Beck,  professeur  de  seconde  au  lyeée  de  Troyes. 
1883  —  Bédler,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  françaises  à  l'École 

Normale,  avenue  Bosquet,  52. 

1869  —  Bédores,  inspecteur  honoraire  d'académie,    directeur  de  renseignement 

primaire  du  département  de  la  Seine,  quai  de  Montehello,  21. 
1894  —  Begfcln,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 

1874  —  BeMarae,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 
1869  —  Ballaager,  inspecteur  d'académie  à  La  Rochelle. 
1887  —  Ballegarda,  à  Port-au-Prince  (Haïti). 

1878  —  Belot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de  la 
Pompe,  107. 

1887  —  Béaaerta,  professeur  d'histoire  au  lycée  Gharlemagne,  rue  Clovis,  1. 

1804  —  Béaard  (H.),  agrégé,  préparateur  de  physique  au  Collège  de  France,  bou- 
levard Port-Royal,  47. 

1864  —  Beaolst  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Montpellier,  S.  P. 

1878  —  Benolac  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  Henri  IV. 

1890  —  Béqulgnon,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Lille. 


W 


184 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  <l4vks 


I»*- 


Promotions. 

1884  —  Bérard  (Y.),  maître  de  conférence*  à  l'École  des  Haute*- Études,  exami- 
nateur d'admission  à  l'École  navale,  professeur  de  géographie  à  l'École 
des  Hautes-Études  maritimes,  rue  de  la  Planche,  15,  8.  P. 

1895  —  Bérard  (R.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Montluçon. 

1873  —  Berger,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  avenue  Saint-Éloi,  2,  a  Limoges. 

1878  —  Bergson,  maître  de  conférences  de  philosophie  t  l'École  Normale,  boule- 
vard Saint-Michel,  76. 

1857  —  Bernage,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Gondorcet. 

1875  —  Bernard  (L.)t  inspecteur  d'académie  à  Saint-Étienne. 

1804  —  Beraard  (Noël),  agrégé-préparateur  de  botanique  à  l'École  Normale. 

1878  —  Bernardin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Gharlemagne,  avenu*  d'Or- 
léans, 48,  8.  P. 

1852  —  Bersièa  (É variété),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis- 
le- Grand,  rue  de  Madame,  34. 

1880  —  Bernés  (Henri),    professeur  de   rhétorique  au  lycée  Lakanal,  boulevard 

Saint-Michel,  127,  S.  P. 
1884  —  Bernés  (Marcel),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis -le-Grand,  rué  des 

Binettes,  37,  à  Sèvres. 
1887  —  Bernhelm,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 
2886  —  Bernaelma;,  élève  de  4°  année  de  la  section  des  langues  vivantes. 

1881  —  Berr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  rue  Saint-Honoré,  350. 
1872  —  Berson, 


professeur  de  physique  au  lycée  Gondorcet,  rue  Guy  de  la 
15,  8.  P. 

1883  —  Bertagne,  proviseur  du  lycée  Henri  IV. 

1888  —  Bertanx,  agrégé  des  lettres,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 
maître  surveillant  à  l'École  Normale. 

1884  — •  Berthaalt,  ancien  professeur  de  troisième  au  lycée  Gharlemagne,  nia  de 

la  Trémollle,  28. 
1890  —  Bertaelot,  professeur  à  l'Université  libre  de  Bruxelles. 
WW  —  Berthet  (E.),  professeur  de  troisième  au  lycée  Gondorcet. 

1892  —  Berthet  (G.),  professeur  de  lettres  au  collège  d'Autan. 

1896  —  Berlhler,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Dreux. 

1854  —  Bertln,  professeur  libre  à  la  Sorbonne,  rue  Boislevent,  13. 

1879  —  Bertlnet,  profes.  de  physique  au  lycée  Buffon. 

1840  —  Bertraod  (Alex.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain,  professeur  d'archéologie  natie- 
nale  a  l'École  du  Louvre,  8.  P. 

1850  —  Bertrand  (Edouard),  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  ro- 
maines à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 

1885  —  Bertrand  (Louis),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Alger,  en  congé. 

1886  —  Bertrand  (Léon),  chargé  du  cours  de  géologie  à  la  Faculté  des  sciences» 

rue  Saint-Antoine-du-T,  12,  à  Toulouse,  en  congé,  8.  P. 
1894  —  Bealais,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Constantine. 

1893  —  Besnler,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  PasoEtf 

des  lettres  de  Gaen. 
1M4  —  Bessléres,  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Alger. 
W4  -"  Bétoat,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson. 
1890  —  Bendon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 


DE  VtCOlB  NORMALE  485 

Promotions. 

1893  — •  Benaart,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Gep. 

1897  —  Bésmrel,  profeseeur  de  seconde  au  lycée  de  Versailles,  S.  P. 

1866  —  Bfolfcai,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen   et  professeur 

de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1879  —  Bléleald,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  S.  P. 
1888  —  Blnef ,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayonne,  8.  P. 
1879  —  Bloehe,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lôuis-le-Grand,  8.  P. 
1868  —  BIeos,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux. 
1887  —  Blanenarel,  élève  delà  section  d'histoire. 
1863  —  Blaaeh©!  (D.),  proviseur  du  lycée  Gondorcet. 
187*  —  Blan©h©t  (Ch.),  proviseur  du  lycée  de  Pau. 
1875  —  Blanche*  (A.),  censeur  des  études  du  lycée  de  Versailles* 
1890  —  Blanafcet  (J.),  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  Rohaut-de-Fleury,  26 , 

à  Constantine,  en  congé. 
1868  —  Bloeh  (Gustave),  profes.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  en  congé;  maître 

de  conférences  suppléant  d'histoire  à  l'École  Normale,  rue  d'Alésia,  72. 

1877  —  Bloeh  (S.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  Duban,  1,  à 

Passy. 
1894  —  Bloeh  (Léon),  agrégé  de  philosophie,  rue  de  l'Odéon,  18. 
1897  —  Bloeh  (Eugène),  élève  de  la  section  de  physique. 
1881  —  Blonde!  (A.),  professeur  adjoint  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres,  rue 

Roux-Alphéran,  15,  à  Aix,  8.  P. 
1897  —  Blondel  (Charles),  élève  de  la  section  de  philosophie. 

1878  —  Blousa©  (E),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
1897  —  Blotraie  (P.),  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1874  —  Blntel  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Carnot,  boulevard  de 

Courcelles,  165. 
1881  —  Blntel  (E.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis, 
chargé  d'un  cours  complémentaire  à  la  Sorbonne,  rue  Claude-Bernard,  65. 
1890  —  Boeqnet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims. 
1890  —  BoeHn,  prof,  de  seconde  au  collège  Stanislas,  rue  d'Assas,  7. 

1880  —  Bolearel,  professeur  de  physique  au  lycée  Carnot. 

1843  —  Bolaatea»,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  membre  de  l'Aca- 
démie des  Inscriptions  et  Belles -Lettres,  professeur  au  Collège  de  France, 
maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  l'École  Normale, 
Présidant  de  l'Auociaiion,  quai  Conti,  23,  8.  P. 

1878  —  Boltel,  professeur  de  physique  au  lycée  Lakanal,  8.  P. 

1886  —  Boley,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Quimper. 

18TO  —  Bosapard,  professeur  de  rhétorique  supérieure  au  lycée  Louis-le-Grand, 
professeur  à  l'École  Normale  de  Fontenay. 

187»  —  Boaafon*,  professeur  de  langues  et  littératures  de  l'Europe  méridionale  à 
la  Faculté  des  lettres,  avenue  Victor-Hugo,  20,  à  Aix. 

1877  — -  Boneenne,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Voltaire . 

1885  —  Bondton,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 

1880  —  Bonaard,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nîmes,  avocat  à  la 
Cour  d'Appel,  rue  de  la  Planche,  H  bi$  et  15,  à  Paris,  8.  P. 

1884  —  Bosmarle,  inspecteur  d'académie,   directeur  départemental  de  l'enseigne- 
ment primaire  du  Nord,  rue  d'Antin,  35,  à  Lille. 


i 


486  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1849  —  Bonnet  (J.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  montée 
Saint- Laurent,  14,  à  Lyon. 

1883  —  Bonnel  (F. -J.),  professeur  suppléant  et  chef  des  travaux  pratiques  d'his- 
toire naturelle  à  l'École  de  médecine  de  Nantes. 

1873  —  Bonnler,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  botanique  à  la 
Sorbonne,  directeur  du  laboratoire  de  biologie  végétale  d'Avon  (Seine- 
et-Marne),  S.  P 

1875  —  Bennières,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

1845  —  Bonnotte,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  collège  d'Auxerre. 
1861  —  Bony,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1883  —  Bordes,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Agen. 

1889  —  Borel,  maître  deconfér.  à  l'École  Normale,  rue  Toullier,  7. 

1892  —  Bornecque,  docteur  es  lettres,  maître  de  conférences  de  littérature  latine 
à  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes,  8.  P. 

1868  —  Bouant,  professeur  de  physique  au  lycée  Charlemagne. 

1885  —  Bonasse,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

Ï8M  """  Bouchard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 

*M*  """  Boueher  (Auguste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 
lycée  et  directeur  honoraire  de  l'École  préparatoire  a  l'Enseignement  supé- 
rieur d'Angers,  boulevard  de  Talence,  295,  à  Bordeaux,  8.  P. 

1861  —  Boucher  (A.),  rédacteur  en  chef  du  Correspondant,  rue  du-Bœuf-Saint- 
Paterne,  à  Orléans. 

1835  —  Bouchot,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de 
l'Université,  6. 

1872  —  Boudai*,  profes.  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Audry,  31,  à  Rochefort. 

1846  —  Boudhora  (C.).  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Grand, 

rue  du  Val-de-Grâce,  9. 
1881  —  Boudhors  (Ch.-H.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  rue  du 
Sommera  rd,  12. 

1896  —  Boudin,  assistant  au  laboratoire  de  physique  de  l'Université,  «0-82,  Mare, 
Leyde. 

1872  —  Bougler,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  avenue  Trudaine,  45. 

1890  —  Bougie,  maître  de  conférences  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Montpellier. 
1852  —  Boulangter,  inspecteur  honoraire  d'académie,   rue  Neuve,  50,  à  Lons-le- 
Saunier. 

1888  —  Bouulel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Montpellier. 

1873  —  Bourriez,  professeur  de  langue  et  littérature  du  S.-O.  de  la  France  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 
1864  —  Bourdean,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nancy,  en 

congé. 
1881  —  Bourdel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Reims. 
1877  —  Bourgeois  (Ém.),  maître  de  conférences  d'histoire  contemporaine  à  l'École 

Normale,  rue  Maurepas,  19,  à  Versailles. 
1895  —  Bourgln,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Beauvais. 
1867  —  Bourglne,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  Blanche,  27. 

1889  —  Bourguet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  487 

Promotions. 

1885  —  Bourfot,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis, 
professeur  à  l'École  des  Beaux- Arts,  avenue  de  l'Observatoire,  22,  S.  P. 
1865  —  Bourller,  proviseur  du  lycée  de  Dijon. 

1893  —  BourrlUy,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Ne  vers,  en  congé  rue  Gay- 
Lussac,  51,  à  Paris. 

1840  —  Bout»,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  direc- 
teur honoraire  de  renseignement  primaire  au  Ministère  de  l  Instruction 
publique,  boulevard  Voltaire,  172. 

1865  —  Boutroux   (E.),  membre  de  l'Académie  des   sciences   morales  et  poli- 

tiques, professeur  d'histoire  de  la  philosophie  moderne   à   la  Sorbonne, 
rue  Saint-Jacques,  260,  8.  P. 

1873  —  Boutroux  (L.),  doyen  et  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences 

de  Besancon. 

1866  —  Bouty,  professeur  de  physique  et  directeur  d'études  à  la  Sorbonne,  rue 

du  Val-de-Grftce,  9,  S.  P. 

1884  —  Bouvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Mirangron,2,  àNevers. 

1866  —  Bouvier  (Paul),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 

1683  —  Bouvier  (Bernard)  professeur  à  l'Université,  Bourg-de-Four,  10,  à  Ge- 
nève, 8.  P. 

1895  —  Bouzat,  préparateur  de  minéralogie  à  l'École  Normale. 

1897  —  Braunscnwefg,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1852  —  Bréal,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur 
de  grammaire  comparée  au  Collège  de  France,  inspecteur  général  honoraire 
de  l'enseignement  supérieur,  rue  d'Assas,  70,  8.  P. 

1854  —  Brédif,  recteur  d'académie  honoraire,  rue  Ravon,  7,  Bourg-la-Reine,  8.  P. 

1877  —  Brelet,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Janson,  rue  Desbordes-Valmore,  12. 

1844  —  Brétlgnlère,  inspecteur  honoraire  d'académie,  ancien  chef  de  bureau  au 
Ministère  de  l'Instruction  publique,  adjoint  au  maire  du  V0  arrondisse- 
ment, rue  Lacépède,  15. 

1877  —  Breton,  docteur  es  lettres,  de  la  maison  Hachette  et  C!o,  boulevard  Saint- 
Germain,  79,  Trésorier  de  V Association,  8.  P. 

1874  —  Brlehet,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  rue  des  Écoles,  4  bis* 
1874  —  BrIUoula,  sous-directeur  à  l'École  des  Hautes-Études,  maître  de  confé- 
rences de  physique  à  l'École  Normale,  profes.  suppléant  au  Collège  de 
France  et  au  Conservatoire  des  Arts-et-Métiers,  8.  P. 

1803  —  Briot,  agrégé  des  sciences  naturelles,  à  l'Institut  Pasteur  de  Lille. 

1857  —  Briaaet  (D.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 
à  la  Gruterie  par  Lamastre  (Ardèche),  8.  P. 

2890  —  Brlzard,  professeur  suppléant  de  physique  au  Collège  Sainte-Barbe. 

•1876  —  Broeard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Havre,  S.  P. 

1868  —  Brochard,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  à  la  Sor- 
bonne, rue  de  Poissy,  13. 

1891  —  Brochet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Saint- Quentin. 

1849  —  BroBville,  proviseur  hon.  du  lycée,  faub.  SaintrJaumes,  à  Montpellier. 
1872  —  Broflster,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon, 

1892  —  Brueker,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Coutances. 
tsn  —  Brauel  (L.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 28,  S.  P. 


V 


> 


488 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1877  —  Branel  (G.),  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la  Faculté*  d 

sciences  de  Bordeaux. 
1870  —  Bruaet  (J.),  inspecteur  d'académie  à  Constantine* 
1893  —  Brune*  (M.),  ancien  élève  de  la  section  de  physique,   à  VineWlee- 

(  Pyrénées  •  Orientales) . 
1897  —  Bru  «eau,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1886  —  Bruuhes  (Bernard),    professeur  de  physique  à  la  Faculté  des 

et  à  l'École  de  médecine  de  Dijon,  8.  P. 

1889  —  Bruants  (Jean),  agrégé  d'histoire,  professeur  de  géographie  à  l'Université  de 

Fribourg  (Suisse)  et  au  Collège  libre  des  sciences  sociales  de  Paria,  S.  P. 

1879  —  Bruaot,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  philologie  à  la  Socbonna 
et  de  grammaire  de  la  langue  française  historique  à' l'École  des  Hautes- 
Études,  boulevard  Saint-Michel,  105. 

1888  —  Bmasenvlcg,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen. 

1895  —  Bueheaaud,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1874  —  BudzJnaky,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Sainte- 
Placide,  31,  8.  P. 

1874  —  Buguet,  profes.  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  médecine  de  Rouen. 

1865  —  Buisson  (B.),  directeur  du  collège  Alaoui,  à  Tunis. 

1893  —  Buisson  (H.),  agrégé-préparateur-adjoini  de  physique  à  l'École  Normale, 

rue  des  Feuillantines,  9,  8.  P. 

1894  —  Burnet,  agrégé  de  philosophie,  pensionnaire  de  la  fondation  Tbisrs,  rond- 

point  Bugeaud,  5. 

1895  —  Bury,  professeur  de  'lettres  au  Collège  'de  Toul,  en  congé   à  Paria,  ne 

Flattera,  4. 

1890  —  Basson,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Clermont,  S.  P. 


1873  — 


1846  — 
1876  — 

1882  — 

1892  — 

1896  — 
1881  — 

1894  — 

1883  — 

1889  — 

1897  — 
1841  — 


Cagnat,  membre  de  1* Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres ,  pro- 
fesseur d'épigraphie  et  antiquités  romaines  au  Collège  de  France,  rua 
Stanislas,  10,  8.  P. 

Cahen  (I.),  homme  de  lettres,  rue  de  Berlin,  9. 

Cahen  (Albert),  prof,  de  rhétor.  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Condorost,  53. 

Cahen  (Eugène),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Rollin, 
rue  de  la  Pompe,  32. 

Catien  (Emile),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 
Faculté  des  lettres  d'Aix. 

Cahen  (Raymond),  agrégé  des  lettres,  rue  d'Hauteville,  84.1 

Calvel,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée,  industriel,  boulevard  de 
Strasbourg,  72,  à  Toulouse. 

Cambefort,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Pontivy. 

Caména  d'Almelda,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Bordeaux. 

Caamlchel,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Lille. 

Camman,  élève  de  la  section  de  mathématiqu  es . 

Campeaux,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  latines  ds  la 
Faculté  des  lettres  de  Nancy. 


db  l'école  normale  4  $9 

Proaotions. 

1193  —  Canat,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Alger. 

1886  —  Cana,  agrégé  d'histoire,  boursier  d'études  à  la  Sorbonne. 

1888  —  Capelle,  professeur  de  lettres  (enseignement  moderne)  au  lycée  de  Reims* 

1875  —  Cardon,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Viollet-Leduc,  5. 
1881  —  Gariez,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Rennes. 

1845  —  Car**  (Ch.),  profess.  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  Saubat,  17, 
à  Bordeaux. 

1868  —  Caroa  (J#),  professeur  de  dessin  graphique  à  l'École  Normale,  rue  Claude- 
Bernard,  71. 

1884  —  Carré,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Gaen. 

1850  —  Carrlot,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  directeur  honoraire  de  ' 

l'enseignement  primaire  de  la  Seine,  rue  Mirabeau,  2,  a  Auteuil. 

1888  —  Cartan,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des  sciences,  ? 

rue  Suchet,  38,  à  Lyon. 

1837  —  Cartaalt  (S.),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le- Grand,  i 

à  Draveil  (Seine- et- Oise).  I 

1886  —  Cartaalt  (A.),  prof,  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Rennes,  96.  I 
187»  —  Casaaova(P.),  directeur-adjoint  de  l'Institut  français  d'archéologie  orien-  a 

taie  au  Caire.  I 

1891  —  Casaagae,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  du  Havre.  • 

1880  —  Castalgae,  proviseur  du  lycée  de  Moulins.  t 

1857  —  Castets,  doyen  et  professeur  de  littérature  étrangère  de  la  Faculté  des  1 

lettres  de  Montpellier.  g} 

1876  —  Cator,  profes.  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  Jansoo, 

boulevard  Raspail,  14.  4 

1887  —  Caallery,  maître  de  conférences  de  zoologie  à  la  Faculté  des  sciences,  quai  *4 

Claude-Bernard,  35,  à  Lyon,  8.  P.  «# 

1888  —  Cavalier,   chargé  de  cours  de  chimie  a  la  Faculté  des  sciences  de  Mar-  — 

seule,  boulevard  de  la  Magdeleine,  50. 
1896  —  Cazamlaa,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes.  **4 

1886  —  Cela,    professeur   de  mathématiques  élémentaires   supérieures    au  lycée 

Condorcet. 
864  —  Cerf,  imprimeur-éditeur,  ancien  président  du  Tribunal  de  commerce,  rue 
Duplessis»  59,  à  Versailles  et  rue  Sainte-Anne,  12,  à  Paris,  S.  P. 

1885  —  Cettler,  professeur  de  lettres  au  collège  de  Castelnaudary. 
1888  —  Chabert,  chargé  de  [cours  de  littérature  et   institutions   romaines, à  la 

Faculté  des  lettres,  square  des  Postes,  3,  Grenoble,  9.  P. 
1876  —  Chabot,  professeur   adjoint  de  science  de  l' Éducation  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lyon,  S.  P. 
1885  — -  Chabrter,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Tours. 
196  i—  Chair,  professeur  de  physique  au  lycée,  faubourg  Montbéliard,  62,  à  Belfort, 

8.  P. 
1874  —  Chair  y,  professeur  de  physique  au  lyoée  Janson. 
1*4  —  Challaye,  agrégé  de  philosophie,  boursier  de  voyage  de  l'Université  de 

Paris  (Tour  du  Monde). 

1887  —  Chaaaard,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à  la  Faculté  des 

lettres,  rue  d'Artois,  197,  à  Lille,  8.  P. 


490  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÉTBS 

Promotions. 

I871  —  Chamberland,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  chef  de 

à  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Rennes,  145. 

13g7  Chamonard,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Marseille. 

1839  —  Chantavolne,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV  et  de 

ture  française  à  l'École  normale  de  Sèvres,  rue  du  Val-de-Grâce,  9,  8.  P. 
1333  _  Chanzy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 
1897  —  Chapeau,  élève  de  la  section  de  physique. 

1874  —  Chappuis  (J.)t  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  géné- 

rale à  l'École  Centrale,  rue  des  Beaux-Arts,  5. 
1848  —  Charanx,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Grenoble,  S.  P. 
1351  —  Charles,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Douai,  boul.  Saint-Germain,  93. 
1830  —  Charpentier  (T.),  professeur  honoraire  de  philosophie  au  lycée  Louis-ie- 

Grand,    rue  Bellechasse,  55. 

1841  —  Charrier,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée,  à  Tours. 
1879  —  Charruit,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 
1839  —  Charrier,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lorient. 

1839  —  Charve,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Marseille. 
1879  —  Charvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 

1884  —  Chaasagny,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 

1833  —  Chastalng  de  laFilolle,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis4e  Grand. 
1870  —  Châtelain,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nancy. 
1895  —  Chaumelx,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome,  bou- 
levard Saint-Michel,  84. 
1384  —  Chamnont,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Lille. 

1875  —  Chanveao,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Lille,  51. 
1883  —  Chanvelon,  professeur  de  lettres  au  lycée  Saint-Louis,  suppléant  de  rhé- 
torique au  lycée  Charlemagne,  S.  P.) 

1839  —  Chanvet,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres,  rue 

MalElfltre,  14,  à  Gaen. 
1857  —  Chauvot,  professeur   honoraire   du   petit  lycée   de  Marseille,   place  du 

Palais,  4,  à  Garcassonne. 

1885  —  Cha vannes,  professeur  de  langues  et  littératures  chinoises   et  tsrtares 

mandchous  au  Collège  de  France,  rue  des  Écoles,  1,  à  Fontenay-aux- 
Roses  (Seine),  S.  P. 

1806  — •  Chavanoe,  boursier  d'études  à  l'École  Normale. 

1895  — •  Chemlnean,  ancien  élève  de  la  section  des  lettres  à  Muret  (Haute- 
Garonne). 

1846  —  Chevlllard  (Félix),  proviseur  honoraire  du  lycée,  rue  Duplexais,  51,  à 
Versailles. 

1802  —  Cholet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nantes,  en  congé. 

1806  —  Chollet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Orléans* 

1842  —  Chotard,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont,  rue  de 

Vaugiraxd,  61,  Paris,  S.  P. 
1887  —  Chonet,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bordeaux. 

1883  — *  Chrétien,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1884  —  Chndeaa,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bayonne. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  494 

Promotions. 

1870  —  Chaque!,  professeur  de  langues  et  littératures  d'origine  germanique  au 
Collège  de  France,  directeur  de  la  Revue  critique  d'histoire  et  de  littéra- 
ture, a  Villemonble. 

1892  —  Clrot,  maître  de  conférences  d'études  hispaniques  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux  et  secrétaire  du  Bulletin  hispanique. 

1866  —  Clalain  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne»  avenue  des 

Gobelins,  30. 

1896  —  Clalrln  (J.),  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études  &  la  Sorbonne, 
avenue  des  Qobelios,  30. 

1883  —  Claretle,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles,  en  congé,  bou- 
levard Malesherbes,  23,  8.  P. 

1854  —  Claveau,  homme  de  lettres,  rue  Clauzel,  6. 

1881  —  Claveau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Brest. 

1843  —  Clavel,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Faculté* 
des  lettres,  adjoint  au  maire  de  Lyon. 

1869  -—  Cloverle,  censeur  des  études  du  lycée  Gondorcet. 

1879  —  Clément  (Louis),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 

1886  —  Clément  (T.),  professeur  de  mathématiques  au  lyoée  de  Bayonne. 

1877  —  Clerc  (M.),  prof,  d'histoire  de  Provence  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  di- 

recteur du  musée  Borély  a  Marseille. 

1893  —  Clerc,  professeur  d'histoire  au  collège  de  Coulommiera. 

1891  —  Cllgay,  agrégé  et  docteur  es  sciences  naturelles,  en  mission  au  Sénégal. 

1867  —  Cllmeaeo,  professeur  à  l'Université  de  Iassy  (Roumanie). 

1878  —  Colnte,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Poitiers. 

1886  —  Colardeau,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Lakanal,  place  Jussieu,  3, 

en  congé. 
1883  —  Colléatte,  professeur  de  physique  au  lycée  et  a  l'École  de  médecine  de 

Besançon. 
1862  —  Collignon  (A.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  latine  à  la  Faculté 

des  lettres,  rue  Jeanne  d'Arc,  4,  à  Nancy. 

1868  —  Collignon  (Max),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et   Belles- 

Lettres,  professeur  adjoint,  suppléant  d'archéologie  à  la  Sorbonne,  boulevard 
'  Saint-Germain,  88. 

1878  —  Colomb,  sous-directeur  du  laboratoire  de  botanique  de  la  Sorbonne,  ave- 
nue de  r Observatoire,  22. 

1868  —  Colsenet,  doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Besançon. 

1864  —  Combe,  agrégé,  professeur  de  mathématiques  à  l'École  Alsacienne,  rue  de 
la  Pompe,  4,  8.  P. 

1881  —  Combette,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de  l'économat  des 

lycées  et  collèges,  rue  Claude-Bernard,  63. 
1891  —  Commissaire,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de 
Lyon. 

1882  —  Compayré,  recteur  de  l'académie  de  Lyon. 

1881  —  Comte,  professeur  de  seconde  au  lyoée  Çarnot,  rue  de  l'Arcade,  8. 
1807  — -  Conard,  élève  de  le  section  d'histoire. 

1874  —  Constantin  (L.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Ciermont, 
en  congé. 


tv 


492 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÊVfiS 


s'*- 


Promotions. 

1884  —  Constantin  (P.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  lycée  de  VanYet,  rat 
des  Arènes,  7,  à  Paris. 

1883  —  Cor,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis,  boule- 
Tard  Arago,  112, 

1851  —  Cornet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Chalons-sur-Marne. 

1865  —  Cornu,  professeur  administrateur  de  culture  du  Muséum,  rue  Orner,  17. 
1874  —  Corréarsl,  professeur  d'histoire  au  lycée  Gharlemagne. 

1883  —  Cosserat,  professeur  de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Toulouse,  S.  P. 
I877  —  Costantln,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'École  Normale. 
18M  —  Cottoa  (A.),  maître  de  conférences  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse,  8.  P. 
1802  —  Cotton  (B-),  professeur  de  mathémat.  élémentaires  supérieures  au  lycée  de 

Toulouse,  S.  P. 
1892  —  Coalet,  maître  de  conférences  de  philologie  romane  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Rennes,  S.  P. 
1887  —  Courbaud  (E.),   professeur  de  rhétorique  au    lycée   Condorest,  me  de 

Bellechasse,  35. 
1887  —  Courteunlt,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux. 
1880  —  Cousin,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy,  S.  P. 

1886  —  Cousin  (P.),  professeur  adjoint  de  mathématiques    à   la    Faculté   des 

sciences  de  Grenoble. 
1867  —  Contant,  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique,    directeur  honoraire 

du  collège  Chaptal,  chaussée  de  la  Muette,  13. 
1872  —  Contre-t,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nice. 

1887  —  Conturat,  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Ceen, 

en  congé,  rue  Nicole,  7,  à  Paris,  S.  P. 

1866  —  Contnrler,  inspecteur  général  de  l'enseignement  primaire,  directeur  di 

Musée  pédagogique  de  Paris,  rue  Montbauron,  18,  à  Versailles. 

1887  —  Couve,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Nancy,  S.  P. 

1852  — -  CotWc,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  aux  Aiiderys. 
189i  —  Cramausset,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Albi. 

1888  —  Cresson,  professeur  de  philosophie,   au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

l'Enseignement  supérieur  de  Nantes,  S.  P. 
1861  —  Crétin  (E.),   professeur  honoraire  de   mathématiques  spéciales   du  lycée 
Saint-Louis,  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint  Çyr, 
rue  de  Rennes,  134,  S.  P. 

1864  —  Crolaet  (A.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

doyen  et  professeur  d'éloquence  grecque  à  la  Sorbonne,  rue  de  Madame, 
n°  54,  S.  P. 

1865  —  Crolaet  (M.),  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  au  Collège  da 

•    France,  rue  Saint-Louis,  27,  à  Versailles,  S.  P. 
1850  —  Crouslé,  professeur  d'éloquence  française   à   la  Sorbonne,  rue  Claude- 
Bernard,  58. 

1892  —  Crouzet,  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 


DB  L'àCOLB  NORMALE  193 

Promotions. 

1850  —  Cmheval  (A.),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Condorost, 
me  de  Clichy,  46,  8.  P. 

1886  —  Cary,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Sainto-Barbe, 

rue  de  l'Odéon,22. 
1845  —  Cuvtllier  (G.),  prof,  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de  Veuves,  rue  de 

Saint-Quentin,  23. 
1878  —  Cawilller  (A.)f  censeur  des  études  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1896  —  Daeosta,  agrégé  de  philosophie,  boursier  d'études,  73, .  Kochstrasse,  a 

Berlin . 
1866  —  Daguenet,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Versailles. 

1881  —  Dagnillon,   maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Sorbonne,  rue 

Singer,  15,  Passy,  8.  P. 

1887  —  D'Aladcrn,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Chartres. 
1861  —  Dallmler,  proviseur  du  lycée  Bufifon. 

1886  —  Dalmeyda,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Vanves,  rue  de  la 
Tour,  123,  à  Passy. 

1869  —  Damlen  (B.)>  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

1861  —  Darboux  (Gaston),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  profes- 
seur de  géométrie  supérieure  à  la  Sorbonne,  rue  Gay-Lussac,  36,  8.  P. 

1863  —  Darboox  (Louis),  proviseur  au  lycée  de  Nîmes,  8.  P. 

1891  —  Darboux  (Jean),  agrégé,  préparateur  de  zoologie  à  la  Faculté  des  sciences, 
rue  Saint-Guilhem,  15,  à  Montpellier,  S.  P. 
.  1869  —  Darsy,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Nicole,  7. 

1864  —  Dastre,  prof,  de  physiologie  générale  à  la  Sorbonne,  avenue  d'An  tin,  78. 

1866  —  Daophiné,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  rue  Faraday»  19. 

1867  —  Daurlac,  professeur  de  philosophie,  de  la  Faculté  des  lettres  de  Mont- 

pellier. 
1872  —  DMthevllle,    professeur   de    mécanique  rationnelle   à   la   Faculté  des 
sciences,  cours  Gambette,  27  bis,  à  Montpellier. 

1882  —  Dautremer,  maître  de  conférences  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lille. 

1884  —  Daux,  proviseur  du  lycée  de  Bastia. 

1896  —  Danzats,  agrégé  de  mathématiques,  bibliothécaire  à  l'École  Normale. 

1886  —  De  Bévotte,   professeur  de   troisième   au  lycée  de  Versailles,    rue  Du- 
plessis,  51. 

1866  —  DebMoor  (B.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy,  inspec- 
teur général  de  renseignement  second.,  rue  Nicole,  7. 

1895  —  Debldoar  (L.),  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  du  Puits-Carré,  21,  à 
Évreuz. 

1801  —  De  Bilhere  Saint-Martin,  prof,  de  seconde  au  lycée  de  Nantes,  S.  P. 

187U  —  Debon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lille. 

1863  —  De  Campou,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Rollin, 

rueMansart,  11. 
J8S8  —  De  Chanteple  du  Désert,  inspecteur  général  des  bibliothèques,  rue  de 

la  Sorbonne,  15. 
1859  —  Deeharme,  professeur  de  poésie  grecque  à  la  Sorbonne,  boulev.  Saint 

Michel,  95. 

13 


491 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

Igs*  —  Deeonrt,  profetf eur  de  seconde  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche. 

896  _  Deela,  professeur  de  3e  eu  lycée  de  Touimon. 

868  —  De  Cramais,  doyen  et  professeur  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Grenoble,  S.  P. 
883  —  Del»,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 
880  —  Dejean,  professeur  d'histoire  au   lycée  de  Jansoo,  chef  du   cabinet   du 

Ministre  de  l'instruction  publique»  rue  de  la  Pompe,  105. 
867  —  Dejob,  maître  de  conférences  à  la  Sorbonne,  rue  Méuilmontant,  80. 
847  —  De  1»  Coulonehe,  maître  de  conférences  honoraire  de  langue  et  littérature 

françaises  de  l'École  Normale,  quai  des  Grands-Augustins,  53. 

897  —  Delaforge,  élève  de  la  section  de  littérature. 

849  —  De  Lagrandval,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 
lycée,  rue  d'Audenge,  22,  à  Bordeaux. 

867  —  Délai tre,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson,  me  Jean-Bologne,  1. 
(Villa  Fodor.) 

882  —  Delaraie,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Stanislas,  14. 

886  —  Délassas,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

861  —  Delasmay,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Rennes. 

877  —  De  la  Ville  de  Nlrmont,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à 
la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 

882  —  Delbos,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Saint- 
Michel,  82,  S.  P. 

860  —  Deleau,  profes.  de  quatrième  au  lycée  Gondorcet,  rue  de  Tocquevilla,  44. 

877  —  De  Lena,  professeur'  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  professeur 
à  l'École  préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

868  —  Delewean,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 
845  —  Déliées,  ancien  conseiller  général,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée, 

boulevard  Longohamp,  105,  à  Marseille. 
863  —  Deilae,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  rue  Fénelon,  7,  à 

Marseille. 
879  —  Delpeach,  ancien  professeur  de   troisième  du  lycée  Gondorcet,  ancien 

député,  receveur  des  finances,  avenue  de  Wagram,  75. 
842  —  Deltour,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  ne 

des  Écuries-d'Artois,  9. 
876  —  De  Mages,  prof,  de  seconde  au  collège  Rollio,  rue  Say,  11. 
892  —  Démange©»,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Amiens,  8.  P. 
868  —  De  Msrtonae  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Caen. 
892  —  De  Hartonae  (L.),  maître  de  conférences  de  géographie  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Rennes. 
835  —  Denis  (A.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint-Louis,  rue 

Gay-Lussac,  24,  S.  P. 
867  —  Denis  (E.),  professeur  a  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  suppléant 

d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Fontenay,  24,  a  Sceaux. 
847  —  DeParnaJon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Vital,  21. 
884  —  Dereinis,  agrégé,  chef  des  travaux  pratiques  de  géologie  à  la  Sorbonne. 


DE  L'tiCOLB  NORMALE  49p 

Promotions. 

1865  —  Dereax,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV  et  de  psychologie  et 

morale  à  la  Maison  de  la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  boulevard 

Saint-Michel,  80.  8.  P. 
1886  —  De  Kldder,  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  d'Aix,  en  congé,  avenue  du  Coq,  7,  à  Paris,  S.  P. 
1M3  *—  Derolée,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Amiens. 
1880  —  Derroja,  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Glermont. 
1882  —  Deeefaamps,  critique  littéraire  du  T$mpt,  rue  Cassette,  15. 
1858  —  Des  Essarta,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Glermont. 
1890  —  Desjaeques,  ancien  élève  delà  section  de  mathémat.,rue  Vineuse,  tlHt» 
1878  —  Deajavdias,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Vanves,  rue  Cassette!  24» 

1880  —  Desoaons,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
1882  —  Despote,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Dijon. 

1881  —  Desroasseaaac,  directeur  adjoint  à  la  section  des  sciences  historiques  et 

philologiques  de  l'École  des  Hautes-Études,  boulevard  Port-Royal,  47. 
1867  —  Deseeaon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 
1884  —  De  Tanaeaberg,  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Bordeaux. 
1855  —  De  Tréverret,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux,  8.  P. 
1854  —  Devaunc,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue  Banc-Léger, 

30,  à  Limoges. 
1878  — ■  Des,  professeur  d'histoire  au  lycée  Bnffon,  rue  Erneet-Renan,  18. 
1865  —  Dhoaabres,  proviseur  du  lycée  Charlemagne. 
1873  —  D'Hnart,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  S.  P. 
1846  —  D'Hugues,    professeur  honoraire   de  littérature  étrangère  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Dijon,  rue  Montaudran,  56,  à  Toulouse. 
1878  —  Didier,  directeur  adjoint  au  laboratoire  de  chimie  de  l'École  Normale, 

examinateur   d'admission  à    l'École   militaire   de  Saint-Cyr,   rue  de  la 

Santé,  5.  % 

1878  —  Dlehl,  correspondant  de  l'Académie  des   Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

chargé  du  cours  complémentaire  d'histoire  byzantine  à  la  Sorbonne,  ma 

de  Seine, ^67. 
1863  —  Dletz,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Buffon,  boulev.  Saint-Michel,  95. 
1881  —  Dlmbarre,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 
1884  *—  Mite,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  chimie  à  la 

Sorbonne,  rue  du  Val-de-Grace»  9. 

1879  —  Doby,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis. 

1875  —  Dagnon,  professeur  de  géographie  a  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 
1886  —  Domgler,  sous-directeur  du  laboratoire  de  physique  (enseignement)  à  la 

Sorbonne,  rue  Claude-Bernard,  82. 
1840  —  Donoux,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Montpellier, 

à  Saint-Paul-Trois-Chàteaux  (Drôme). 
1878  —  Dorlsoa,  prof,  de  littérature  grecque  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 
1381  —  Dorlet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bordeaux. 
1897  —  Daaady,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes,  Stockwell  Park  Road, 

137,  SW,  Londres. 


» 

! 


196 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotion». 

1883  —  Doublet,   professeur  de  rhétorique   su   lycée,   Tillt  Minerve,   rue  du 

Soleil,  a  Nice,  S.  P. 
1889  —  Doadlaot  de  la  Bolealère,  professeur  de  seconde  eu  collège  Stanislas, 

rue  Bars,  3,  S.  P. 
1870  —  Doamle,   professeur  de  rhétorique  su  collège  Stanislas,  en  congé,  rus 

Jacob,  48. 
1889  —  Douxaml,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  et  préparateur  de 

zoologie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 
1889  —  Draeh,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des  sciences 

à  Glermont. 
1859  —  Drape  yron,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Gharlemagne,  directeur 

(de  la  Rêvuê  de  géographie,  rue  Claude-Bernard,  55. 

1893  —  Dreeeh,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Poitiers. 
1897  —  Dreyfus,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1840  —  Dreyse,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 
Vaneau,  30,  S.  P. 

1897  —  Drlee,  à  Port-au-Prince  (Haïti). 

1867  —  Drlaeoori,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin,  rue  des  Martyrs,  78. 
1892  —  Drooin,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rennes. 

1874  —  Droi,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 
1839  —  Dmoa,  proviseur  honoraire  du  lycée  de   Poitiers,  rue  Girardet,  2  ait,  è 

Nancy,  8.  P. 

1898  —  Dubesset,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques,  soldat  au  105e  de 

ligne,  rue  Saint- Eloy,  51,  à  Glermont. 

1883  —  Daholn,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Gler- 
mont. 

1876  —  Dubois  (M.),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Sorhonne  et  de  géo- 
graphie à  l'École  de  Sèvres,  rue  Notre-Dame-des-Ghamps,  76. 

1897  —  Dubois  (Ch.),  élève  de  la  section  de  littérature.        ' 

1892  —  Debouls,  professeur  de  sciences  au  lycée  de  Vannes.  . 

1894  —  Dabreoll,  agrégé,  préparateur  de  chimie  à  la  Sor bonne,  rue  Gay-Lussac,  56. 

1875  —  Dabue,  inspecteur  d'académie  à  Gaen. 

1897  —  Dubulssoo,  élève  de  la  section  des  sciences  naturelles. 

1883  —  Daeaaae,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Évreux. 

1872  —  Daeatel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  S.  P. 

1859  —  Duclaux  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  Hnstitot 
Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à  la  Sorbonne  et  de  physique  à 
Tlnstitut  agronomique,  rue  de  Fleurust  35  bi$t  S.  P. 

1895  —  Daelasjz  (J.),  agrégé,  préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale. 

1858  —  Doeoudray,  agrégé  d'histoire,  professeur  honoraire  de  l'École  Normale 

de  Saint-Cloud,  quai  de  Béthune,  24. 
1882  —  Dafayard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. 
1368  —  Dofet,  maître  de  conférences  de  minéralogie  à  l'École  Normale,  professeur 

de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Arbalète,  35. 

1896  —  Dater,  profeseeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saiût-Étienne. 

1880  —  Dafoar  (Léon),  agrégé,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  biologie  végétais 
d'Avon  (Seine-et-Marne),  S.  P. 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  497 

Promotions. 

1887  —  Dafoar   (Médéric),   professeur    de  langue  et  littérature   grecques  à  la 

Faculté  des  lettrée  rue  Jeanne-d'Arc,  3,  a  Lille. 

1888  —  Dafoar  (Marcel),  agrégé  de  physique,  chef  des  travaux  à  la  Faculté  des 

sciences,  en  congé,  rue  de  Toul,  20,  à  Nancy,  S.  P. 

1889  — •  Dafonr  (Georges),  professeur  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de 

La  Flèche. 
1806  —  Dafonr  (Alexandre),  agrégé  de  physique,   boursier  d'études,   a  l'École 

Normale. 
1892  —  Dafoareq,  agrégé  d'histoire»  ancien  membre  de  l'École  française  de  Borne, 

pensionnaire  do  la  Fondation  Tbiers,  rond-point  Bugeaud,  5,  à  Paris. 
1854  —  Dagtt,  doyen  honoraire  et  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques 

de  la  Faculté  des  lettres,  rue  Béranger,  4,  à  Grenoble. 
1895  —  Dogues,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Rennes,  150. 

1882  —  Dahem,  professeur  de  physique  mathématique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Bordeaux. 

1897  —  Daloag,  élève  de  k  section  de  littérature. 

1886  —  Damas  (G.),  agrégé,  docteur  en  médecine,  professeur  de  philosophie  au 
collège  Ghaptal,  chef  du  laboratoire  de  psychologie  à  la  clinique  des  ma- 
ladies mentales  de  la  Faculté  de  médecine  de  Paris,  boulevard  de  Port- 
Royal,  91. 

1895  —  Damas  (H.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Vendôme. 

1876  —  Daaiaaall,  prof,  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 
1854  —  Dapalgae,  agrégé  de  physique,  inspecteur  honoraire  de  l'enseignement 

primaire  à  Paris,  rue  Linné,  9. 
1870  —  Dopost,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille* 

1877  —  Daporl,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Dijon. 
189S  —  Dapony,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Quimper. 
1859  —  Dapré  (Edouard),  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  route  des  Pieux, 

4  bit,  à  Cherbourg. 
1869  —  Dapay  (Ernest),  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  avenue 

de  Montsouris,  2,  8.  P. 
1876  —  Dapay  (Paul),  agrégé  d'histoire,  surveillant  général  à  l'École  Normale. 
1862  —  Daraad  (L.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  avenue 

de  l'Observatoire,  49. 

1874  —  Daraad  (H.),  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  boulevard  des 
Invalides,  42. 

1883  —  Daraad  (R.),  maître  de  conférences  suppléant  de   langue  et  littérature 

latines  à  l'École  Normale,  avenue  Galois,  28  his,  a  Bourg-la-Reine. 
1891  —  Daraad  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Charles-Nodier, 

n°  5,  à  Besançon. 
1867  —  Daraad-Mortmbaa,  agrégé  des  lettres,  publiciste,  rue  Richelieu,  104. 
1891  —  Dareag,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau. 
1879  —  DArkaelai,  professeur  de  science  sociale  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bor- 
deaux, 8.  P. 
1851  —  Darraade,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  appliquées 

de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 


tr-  y 


y-  * 


498 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1880  —  DttrrbMh,  professeur  d  antiquités  grecques  et  latines  à  la  Faculté   des 

lettres,  rue  du  Japon,  40,  à  Toulouse,  9.  P. 
1872  —  Duray  (G.)»   agrégé   d'histoire,  docteur  èa  lettres,  professeur   a  l'École 

Polytechnique  et  à  l'École  des  Hautes-Études  de  la  marine,  avenue  des 

Champs-Elysées,  31. 
1879  —  Dosay,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon. 
1849  —  Dovani,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée   de  Nancy,    ancien 

Ministre  de  l'Instruction  publique,  à  Nancy. 
1844  —  Davernoy,    prof,   honoraire  d'histoire    au   lycée,   rue  Bailly,  8  te,   à 

Nancy. 
1872  —  Dybowskl,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le- Grand,  rue  Rottem- 

bourg,  16,  8.  P. 


1873 
1896 
1867 


1880 
1889 
1877 
1894 
1892 
1896 
1895 


1864  — 

1856  — 
1861  — 


Bdet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV*  chargé  de  conférences 

de  latin  à  la  Sorbonne,  rue  de  la  Tombe-Issoire,  37. 
Édon,  prof,  honor.  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Vaugirard,  21, 

à  Paris,  et  rue  Grande,  220  à  Fontainebleau. 
Bgger,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy,  chargé  d'un  coure 

complémentaire  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  du  Cherche-Midi,  23, 

8.  P. 
Ehrhard,  prof,  de  littérature  étrang.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont. 
Elsenmaiiii,  agrégé  d'histoire,  boulevard  de  Sévigné,  13,  à  Dijon,  8.  P. 
Eisenmenger,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin* 
El  bel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bourg. 
Ellavde  (Pompiliu),  sous-directeur  de  l'École  Normale  de  Bûcherait. 
Enjalran,  élève  de  4°  année  de  la  section  de  philosophie. 
Eaclangoa,  agrégé  de  mathématiques,  aide  astronome  à  l'observatoire  de 

Bordeaux. 
Eaplnaa,  doyen  honoraire  de  Faculté,  professeur  adjoint  du  cours  d'histoire 

de  TÉconomie  Sociale  à  la  Sorbonne,  me  du  Ranelagh,  84. 
E  api  tailler,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Angoulftme. 
Eveilla,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  de  Coulmiers,  18. 


1867  —  Faguet,  professeur  de  poésie  française  à  la  Sorbonne,  rue  Mooge,  59. 
1844  —  Fallex  (E.),  proviseur  honor.  du  lycée  Gharlemagne,  quai  de  Béthune,  18* 
1881  —  Faites  (M.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Caroot,  boul.  Saint-Michel,  7, 

8.   P. 
1877  —  Faore,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  rue  Vital,  27. 
1858  —  Fauré,  inspecteur  d'académie  à  Pan. 
1838  —  Favté,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  Grande-Rue,  87  bis,  à  Boulogne-sur-Seine. 
1865  —  Febvre,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nancy. 
1891  —  Fédel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux.     . 
1886  —  Féraad,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques,,  à  la  Faculté 

des  sciences,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire  de  Bordeaux,  à  Floirac 

(Gironde). 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  499 

Promotions. 

1850  —  Fernet,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 23,  S.  P. 

1880  —  Ferrand  (L.),  inspecteur  d'académie  a  Orléans. 

1888  — -  Ferraa4  (B.  ),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Poitiers. 

1889  —  Ferravs,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse. 

1885  —  Ferval,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louis-le-Grand» 

1884  —  Flaques,  professeur  de  physique  au  collège  de  Dunkerque. 

1898  —  Feyel,  agrégé  d'histoire,  avenue  du  Chemin  de  fer,  22,  Avon  (Seine-et- 
Marne.) 
1856  —  Flévet,  prof,  honoraire  de  physique,  boulevard  de  la  Chapelle,  39. 
1861  —  Filon,  agrégé  des  lettres,  Ridgmont  gardens  Gower  Street,  London,  w.a. 

1863  —  Flot,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas. 

1885  —  Flécher,    agrégé  docteur  es   sciences,  chef   des    travaux  pratiques  de 

zoologie  à  la  Sorbonne,  Boulevard  S  t- Michel,  51,  S.  P. 

1884  —  Flandrln,  professeur  de  troisième  au  lycée  Buffon,  rue  Vavin,  7.    ~ 

1895  —  Flegenhelmer,  ancien  élève  de  la  section  des  langues  vivantes,    tue  du 

Sommerard,  35. 
1869  —  Floqaet,  professeur  d'analyse  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 
1860  —  Fonda  (P.),  directeur  honoraire  et  inspecteur  général  de  renseignement 

secondaire,  rue  Michelet,  1. 

1864  —  Fontaine,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

1888  —  Forné,  répétiteur  au  lycée  de  Versailles,  rue  Richaud,  8. 
1897  —  Fort,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1891  — -  Fosaey,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'Institut  français  d'archéologie 
orientale  du  Caire,  rue  des  Chartreux,  6,  à  Paris. 

1855  —  Foncart ,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. , 
professeur  d'épigraphie  et  antiquités  grecques  au  Collège  de  France, 
directeur  honoraire   de    l'École   française    d'Athènes,    rue   Jacob,    19, 

8.  P. 

1885  —  Foncher,  maître  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études  (sciences 

religieuses),  rue  de  Staèl,  16. 
1882  —  Fougère*,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Sorbonne. 
1895  —  Fonlet,  professeur  délégué  d'anglais  au  lycée  Condorcet. 

1894  —  Foulon,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  La  Fère. 

1849  —  Foaqné,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'histoire  natu- 
relle des  corps  inorganiques  au  Collège  de  France,  S.  P. 

1895  —  Fourmlols,  ancien   élève  de  la  section  de  grammaire,  rue  Corneille,  3. 
1887  —  Fournes,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Toulouse. 

1881  —  Fonrnler  (Albert),  professeur  de  langue  et  littérature  anciennes  à  l'École 

des  lettres  d'Alger. 
1891  —  Fonraler  (Paul),  maître  de  conférences  de  grammaire  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Bordeaux. 
U69  t-  Foartean,  proviseur  du  lycée  Janson. 

1889  — *  Fe>o*aereaj|,   agrégé,    docteur  es  sciences  physiques,  secrétaire  de  la 

Faculté  des  sciences  de  la  Sorbonne,  place  Jussieu,  5.    ^      . 


•y 


^ 


200 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLBVKS 


Promotion». 

1859  —  Fonyé,  professeur  de  seconde  su  lycée  Henri  IV. 

1893  —  François,  professeur  de  troisième  su  lycée  de  Chartres. 

1887  —  Frémlot,  professeur  de  mathématiques  su  lycée  de  Goulances. 

1840  —  Frenet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la  Faculté  des  stieassi 

de  Lyon,  à  Périgueux,  S.  P. 
1864  —  Frlagnet,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  Claude-Bernard,  81. 

1860  —  Froment,  ancien  directeur  du  collège  Sainte-Barbe,  encien  professeur  i 

ls  Faculté  des  lettres,  rue  du  Tondu,  24,  à  Bordeaux,  8.  P. 
1856  —  Fron,  agrégé,  docteur  es  sciences,  météorologiste  titulaire  su  Bureau  cen- 
tral, rue  de  Sèvres,  19. 


1877 
1875 
1862 
1894 
1876 
1895 
1881 
1892 
1885 
1873 

1872 

1895 

1854 

1870 
1861 
1890 
1886 


1857  — 
1895  — 
1880  — 

1844  — 

1875  — 

1884  — 

1885  — 

1858  — 


•  Gâches,  professeur  de  mathématiques  spéciales  su  lycée  Condorcet. 

•  Gaehon,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 

•  Gaffarel,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Fsculté  des  lettres  de  Dijon. 
Gaillet-Billotteau,  rue  d'Uim,  34. 

Gai,  professeur  de  physique  su  lycée  de  Nîmes. 

Galland,  boursier  du  Muséum,  rue  d'Ulm,  45. 

Gallois,  msitre  de  conférences  de  géographie  à  l'École  Normale. 

Gallotti,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Chflteauroux. 

Gallonédee,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Orléans,  8.  P. 

Ganderax,  agrégé  des  lettres,  directeur  de  ls  Bevuê  de  Paris,  rue  Galilée, 

25,  à  Paris,  8.  P. 
Garbe,   doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  et  a 

l'École  de  médecine  de  Poitiers. 
Garnler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Vslenciennes,  à  Paris,  rue 

Lafontaioe,  96. 
Gaspard,  professeur  honor.  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du 

Vertpré,  18,  à  Nevers,  8.  P. 
Gnsqnet  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Nancy,  8.  P. 
Gasté,  professeur  de  littérature  française  à  ls  Fsculté  des  lettres  de  Caan. 
Gastinel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 
Ganekler,  membre  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  BeUes- 

Lettres,  directeur  du  service  heylical  des  antiquités  [et  des  arts,  rue  des 
Selliers,  66,  à  Tunis,  S.  P. 
Gnndler,  inspecteur  d'académie,  rue  Bourignon,  21,  à  Lille. 
Gauthier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Tulle. 
GanthJes,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rueMurillo,  11,  à  Pars 

et  ls  Madrague-Giens  (Var),   8.  P. 
Gantier   (Alexandre),    inspecteur  général  honoraire  de  l'économat  des 

lycées  et  collèges,  à  Gerbaut,  par  Ssint-Ouen  (Indre-et-Loire). 
Gautier  (Jules),  inspecteur  d'académie  à  Paris,  quai  des  Célestins,  10. 
Gantier  (Emile),  agrégé  des  langues  vivantes,  directeur  de  renseignement 

à  Madagascar,  à  Tananarive. 
Gantier  (Paul),  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV. 
Gay  (Jules-Claude),  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis-le-Grand, 

examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rus 

16,  8.  P. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  304 

Promotion*.  / 

1867  —  Gay  (Henri),  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lille,  rue  de 
l'Avenir,  5Î,  aux  Lilas  (Seine). 

W6  —  Gay  (Jules),  prof,  d'hist.  au  lycée  du  Mans,  en  congé,  rue  Cassette,  16,  à  Paris. 

867  —  Gayoa,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  chimie  à 
la  Faculté  des  sciences,  directeur  du  laboratoire  des  douanes  et  de  la 
station  agronomique  de  Bordeaux,  8.  P. 

870  —  Gazean,  proviseur  du  lycée  Louis-le-Grand. 

835  —  GasJer,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 
la  Sorbonne,  rue  Denfert-Rochereau,  22. 

888  —  Gasln,  inspecteur  d'académie  à  Foix. 

808  —  Geaty,  agrégé  de  mathématiques,  soldat  au  5"  de  ligne,  à  Gaen. 

893  —  George,  professeur  de  seconde  su  lycée  d'Oran. 

872  —  Gérard  (Auguste),  ministre  plénipotentiaire  à  Bruxelles,  boulevard  Saint- 
Germain,  21,  à  Paris,  S.  P. 

855  —  Gerness,  maître  de  conférences  de  chimie  à  l'École  Normale,  ttcrftairt  di 
r Atsoeiatio*,  rue  SaintrSulpice,  18,  8.  P. 

880  —  Geanot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rennes. 

887  —  Glard,  professeur  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  rue  Stanislas,  14,  8.  P. 
884  —  Gldel,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis. 

888  —  Giguonx,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Agen. 
879  —  Gilles,  agrégé  de  physique,  inspecteur  général  de  l'enseignement  primaire, 

rue  Michelet,  11,  8.  P. 
898  —  Gillet,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Henri  IV,  32. 

888  —  Glllette-Arlfaondy,  négociant,  quai  Saint-Pierre,  19,  à  Cannes. 
844  —  Girard  (Jules),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres, 

professeur  honoraire  de  poésie  grecque  de  la  Sorbonne,  directeur  de  la  Fon- 
dation Thiers,  rond-point  Bugeaud,  S,  S.  P. 

872  —  Girard  (Paul),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à 
l'École  Normale,  rue  du  Cherche-Midi,  55,  S.  P. 

850  —  Glrardef ,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Saint-Louis,  rue 
Claude-Bernard,  90. 

898  —  Glrardio,  agrégé  d'histoire,  soldat  au  27*  de  ligne,  à  Dijon. 

889  —  Glrand  (Victor),  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature  française  à 
l'Université  de  Fribourg,  à  Miséricorde  près  Fribourg  (Suisse). 

888  —  Girbal,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Marseille,  chargé  d'un  cours  com- 
plémentaire de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  8.  P. 

981  —  Glrod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Charlemagne. 

988  —  GlaehanU  (V.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Buffon,  boulevard  des 
Invalides,  44,  8.  P. 

884  —  Glaeamnt  (P.),  professeur  de  troisième  au  lycée   Condoroat,   rue  Notre* 

Dame-de-Lorette,  34. 
Mat  —  Glots,  prof,  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du  Cardiaar>Lemoine,73. 

879  —  Goble>t,  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres,  rue 
Guerrière,  8,  à  Gaen. 

878  —  Godard,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  au  collège 

Sainte-Barbe,  rue  Saint-Jacques,  223. 
W74  —  ttalsea\  maître  de  conférences  de  grammaire  a  l'École  Normale,  rue 
Guillaume-Tell,  32. 


1 


I 


: 

9 

1891 
1872 
1863 
1850 

t 

1884 

û 

1844 

1868 

1884 

1876 

1859 

1858 

1883 

20t  ASSOCIATION  DES   ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions^ 

1863  —  Gohlerre  de  Longchamps,  professeur  do  mathématiques  élémentaires 
au  lycée  Condorcet. 

1892  —  Goleol,   ingénieur  électricien,  rue  Belidor,  10. 

1878  —  Gomlea,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 

1844  —  Gomond,  prof,  hon.de  seconde  du  lycée,  rue  de  Candie,  22,  à  Alençon,  8.  P. 

1863  —  Gorcelx,  agrégé  de  physique,  ancien  directeur  de  l'École  des  mines  d'Oui*- 
Préto  (Brésil),  à  Mont-sur- Vienne  par  Bujaleuf  (Haute- Vienne),  8.  P. 

1891  —  Gosselln,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Brest. 

1853  —  Gossla,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon,  à  la  Flèche,  S.  P. 

1881  —  Goulard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1876  —  Goolln,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Char lemagne,  bou- 
levard Saint-Michel,  49. 

1872  —  Gouré  de  VUlemoatée,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  Buffon, 

rue  de  Poissy,  31,  8.  P. 

1873  —  Gourraigae,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson  et  à  l'École  normale 

supérieure  de  l'enseignement  primaire,  rue  Greuze,  3'. 

1876  — *  Goursat,  professeur  de  calcul  différent,  et  intégral  à  la  Sorbonne,  boule- 
vard Arago,  112,  8.  P. 

1891  —  Goatereap,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  Central,  rue  de  l'Univer- 
sité, 176. 

1888  —  Goyau,  agrégé  d'histoire,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 

rue  Las  Cases,  16,  8.  P. 

1889  —  Graillât,  professeur  de  rhétorique  au  lyoée  et  chargé  d'une  conférence 

d'histoire  de  l'art  a  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.P. 

1895  —  Granger,  agrégé  d'histoire,  élève  de  4e  année. 

1849  —  Gréard,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris,  rue  du  Luxem- 
bourg, 30,  8.  P.  - 

1870  —  Grée  (Paul),  inspecteur  d'académie  a  Môcon,  8.  P. 

-  Greffe,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier. 

-  Grégoire  (André),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau. 

-  Grégorl,  homme  de  lettres,  boulevard  des  Capucines,  6. 

-  Grenier,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 
de  Poitiers,  5. 

-  Grévy,  professeur  de  mathématiques  au  lyoée  Saint-Louis,  boulevard  Saint- 
Germain,  13,  8.  P. 

-  Grlpoa,  prof,  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

-  Grlveanx,  agrégé,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lyon. 

-  Grosjeaa,  professeur  à  l'École  Turgot,  rue  Notre-Dame-de-Nisareth,  10. 

-  Groussard,  professeur  de  troisième  au  lycée  Janson,  boul.  Exelmans,  38. 

-  Groey,  doyen  honoraire,  directeur  de  l'Observatoire  et  professeur  d'astre» 
nomie  à  la  Faculté  des  «cienoes  de  Besançon,  8.  P. 

-  Grmnbaeh,  professeur  de  quatrième  au  lyoée  Louis-le-Grand. 

-  Gaell,  professeur  de  Faculté,  professeur  d'antiquités  de  l'Afrique  à  l'École 

des  lettres  d'Alger. 

1896  — -  Gaerrey,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  soldai  a*  4*  régtmemt 

de  ligne  à  Auxerre.  ■  , 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  103 

Pronottons. 

1879  —  Gaeadoa,  professeur  de  mathématiques  spéciale*  au  lycée  de  Rennes. 
187  —  Galbai,  doyen  honoraire  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  d'Ail. 
M)  —  Gaieaavd,   professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Glermont. 
1874  —  Galgoa,  proviseur  du  lycée  de  Marseille,  en  congé. 
1802  —  Gaillemla,  agrégé,  prof,  de  physique  a  l'École  de  médecine,  ancien  maire 

d'Alger. 
[851  —  Galltoaeot,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Condorcet,  rue 

Nouvelle,  6. 
1843  —  Gallloa  (M.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  quai  de  U 

Mégisserie,  à  Lons-le-Saunier. 
1870  —  Gallloa  (G.),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Limoges. 
M2  —  Galllot  (J.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  au  collège 

Rollin,  avenue  Trudaine,  8.  P. 
1874  —  Galllot  fpjt  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. 
870  —  Golraed  (P.),  maître  de  conférences  d'histoire  à  l'École  Normale,  en  congé; 

professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne 

à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 
1186  —  Galraad  (J.-B.),  chargé  du  cours  d'histoire  et  de  géographie  de  l'anti- 
quité et  du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 
*tt  —  Gai t ton,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Amiens. 
m  —  Gaats,  professeur  de  chimie  minérale  à  la  Faculté  des  sciences,  rue  de 

l'Hospice,  9,  a  Nancy. 
M3  ~~  CHutoBr,  agrégé^  docteur,  chef  des  travaux  de  physique  à  la  Faculté  des 

sciences,  me  Gambette,  40  £t#,  à  Nancy. 
*7  —  Gayot,  élève  de  la  section  d'histoire. 


B*  "—  Hadamard,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Sorbonne,  pro- 
fesseur suppléant  de  mécanique  analytique  et  de  mécanique  céleste  au 
Collège  de  France,  rue  Humboldt,  25,  S.  P. 

Itt  -  Hagnenlrt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Moulins,  en  congé,  à 
Château  de  Saint-Julien  (Caen). 

B6  —  Hallleeourt,  agrégé  et  inspecteur  honoraire  de  l'Université  de  France* 
Luisenring  D.  7.  16  Mannheim,  (Allemagne),  S.  P. 

M*  —  Halbwachs,  professeur  d'allemand  au  lycée  Saint-Louis. 

80  —  Halévy,  agrégé  de  philosophie,  professeur  de  morale  aux  Écoles  J.-B.  Say 
rue  de  Douai,  22,  en  congé,  S.  P. 

M  —  Hallfeerg,  prof,  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

175  —  Hamel,  professeur  de  seconde  au  lycée  Carnot. 

&1  —  Haarlot  (Th.),  profes.  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences 
de  Lille,  rue  Plichon,  6,  à  Nancy. 

•5  —  Haasen,  professeur  à  Dickirck,  Grand-Duché  du  Luxembourg. 

53  —  Haramt  (H.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Condorcet, 
rue  Viète,  23. 

43  —  Haszfeld,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le-Grand, 
rue  de  VOdéon,  7. 

8  —  Haadlé,  professeur  de  lettres  au  collège  Chaptal,'  rue  de  Rome,  123. 


f?t- 


204 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions.  \ 

1881  —  Havre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  eu  collège  Chaptal. 

1885  —  Hanses*,  professeur  d'histoire  et  de  géographie  de  l'antiquité  et  du  mojn 

âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont,  en  congé,  boulevard  Moatpsj* 

nasse,  166,  Paris,   S.  P. 
1873  — :  Hanssonlller,  directeur  à  la  section  des  sciences  historiques  et  philok^ 

giques  de  l'École  des  Hautes-Études,  rue  Sainte-Cécile,  8. 
1875  —  Hauvette,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  langue  et  littéra- 
ture grecques,  directeur  d'études  pour   les  lettres  et  la  philologie  à  la 

Sorbonne,  rue  Racine,  28. 
,  1888  —  Havard,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rennes,  S.  P. 
1853  —  Hébert,    professeur  honoraire  de   physique  du  lycée,    impasse  Belaki 

à  Rennes. 
1888  —  Héller,  maître  de  conférences  de  chimie  générale  a  la  Faculté  des  scienceSi 

avenue  de  Sexe,  320,  à  Lyon,  S.  P. 
1869  —  Hémon,  inspecteur  d'académie  a  Paris,  professeur  à  l'École  Normale  de 

Fontenay-aux-Roses,  rue  Vauquelin,  26. 
1851  —  Henry  (A.),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Janson,  rue  De- 

mours,  9  bisy  aux  Ternes. 
1873  —  Henry  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saint-Quentin. 
1885  —  Henry  (Aimé),   professeur   de   physique  au   lycée,   rue  Marlot,    23,    4 

Reims. 

1881  —  Hentgen,  professeur  d'histoire  au  lycée  Montaigne,  villa  d'AnvUle,  avenue 

Carnot,  à  Sceaux. 
1855  —  Herbanlt  (L.),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Clermont. 
1859  —  Hennann  (A.),  libraire-éditeur,  rue  de  la  Sorbonne,  8. 

1883  —  Herr,  agrégé  de  philosophie,  bibliothécaire  de  l'École  Normale. 
1891  —  Herrlot,  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de  Lyon. 

1867  —  Herv/leux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nancy,   en 

congé. 
1851  —  Hensey,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  membre 
libre  de  l'Académie  des  Beaux-Arts  ;  prof,  a  l'École  des  Beaux-Arts  ;  con- 
servateur au  Musée  et  prof,  à  l'École  du  Louvre,  av.  Bosquet,  16  fer,  8.  P. 

1882  —  Hodin,  Inspecteur  d'académie  à  Vesoul. 

1879  —  Holleaux,  prof  es.  suppléant  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la  Faculté 
des  lettres  et  professeur  d'histoire  de  l'art  à  l'École  des  Beaux- Arts,  rue 
du  Juge-de-Paiz,  20,  à  Lyon. 

1894  —  Homo,  agrégé  d'histoire  et  de  géographie,  membre  de  l'École  française  de 

Rome. 
1869  —  Hooaolle,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  directeur 
de  l'École  française  d'Athènes,  à  Paris,  rue  Mondovi,  6. 

1868  —  Hosteln,  proviseur  du  lycée  de  Nancy. 

1882  —  Houllevlgme,  chargé  de  cours  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

1884  —  Hoapln,  professeur  de  sciences  au  lycée  de  Poitiers. 

1895  —  Hewsjmmls,  boursier  du  Muséum. 

1879  —  Honsaay,  maître  de  conférences  de  zoologie  à  l'École  Normale,  8.  P. 
1882  —  Huard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV,  8.  P. 
1851  —  Hubert  (G.),  ancien  professeur,  rue  Moncey,  20,  8.  P. 


DX  L'ÉGOLB  NORMALE  205 

Promotions; 

&%  —  Hubert  (H.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  Musée  de  Saint-Germain,  me 

Claude-Bernard,  74. 
884  —  Hnguet,  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Caen. 
843  —  Haubert  (Ern.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  d'Orléans, 

quai  Sipierre,  10. 
867  —  Humbert  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  boulevard 

Saint-Germain,  207,  8.  P. 
878  —  Haubert  (Bug.),  professeur  de  mathématiques  spéciale»  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  boulevard  Saint-Michel,  58. 
1885  —  Hurles,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Beau  vais,  place  Ernest- 
Gérard,  S.  P. 
1870  —  Horion,  directeur  de  l'Observatoire  du  Puy-de-Dôme,  doyen  honoraire  et 

professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont, 
1883  —  Basson,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 
1858  —  Havelin  (l'abbé),  agrégé  d'histoire,  vicaire  à  Saint- Augustin,  rue  Dela- 

borde,  6,  à  Paris,  S.  P. 


—  Ioabart  de  la  Tour,  professeur  d'histoire  du  moyen  Age  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Bordeaux,  S.  P. 
1877  —  Istria,  inspecteur  d'académie  i  Toulouse. 
1862  —  Ixarn,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Clermont. 
1874  —  Izoulet,  professeur  de  philosophie  sociale  au  Collège  de  France,  boulevard 
Saint-Germain,  2. 


1853  —  Jaeob   (Emile),  professeur   honoraire  de  rhétorique  du  lycée   Louis-ie- 

Grand,   rue  Sainte-Beuve,  3. 
1869  —  Jaeob  (Henri),  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Constan- 

tinople,  ï3. 
1853  —  Jacquet  (P. -A.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Claude- Bernard,  88. 
1886—  Jaequet  (P.-E.),   prof,  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire,  rue 

Couchot,  8,  La  Flèche. 
1835  —  Jaeqnlnet  (P.),  recteur  honoraire,  ancien  directeur  des  études  littéraires 

à  l'École  Normale,  place  de  Rennes,  8. 
1879  —  Jaeqnlnet  (G.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  Ca- 

simir-Périer,  3. 
1866  —  JalllfAer,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  Say,  11.  s 

1873  —  Jamet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  complé- 

mentaire à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille,  S.  P. 
1884  —  Jamot,  agrégé  des  lettres,  attaché  au  Musée  du  Louvre,  rue.de  Monsieur, 
13,  S.  P. 

1874  — >  Janaud,    ancien   professeur  de  mathématiques  au  lycée  de   Rodez,  à 

Vergisson  (Saône-et-Loire). 
(879  —  Jamet  (Pierre),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  psychologie  expéri- 
mentale à  la  Sorbonne,  rue  Barbet-de-Jouy,  22. 


H 


206  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  SLKTBS 

Promotion!. 

-  Janet  (Paul),  charge  de  cour*  de  physique  à  la  Sorbonne,  directeur  du  libé- 
ratoire central  et  de  l'École  supérieure  d'électricité,  rua  du  Four,  8,  8.  F. 

-  Jaralé,  élève  de  ta  «action  d'histoire. 

-  Jarrlge,  professeur  d«  mathématique*  au  lynéu  Buffoa. 
1851  —  Jeun-y  (J.).  rsoteur  de  l'académie  de  Rennes. 

-  Jarry  (R.),  agrégé,  docteur  ès-sciences,  chat  du  laboratoire  des  établir 
semeata  Lazare- Weil  1er,  au  Havre, 

1889  —   Jaillîmes,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Tunis. 

-  Jaurès,  ancien  chargé  de  coure  de  philosophie  i  la  Faculté  des  lettrée  i 
Toulouse,  ancien  député  du  Tarn,  avenue  du  Chalet,  J,  Psaaj. 

-  Jeaxaialre,  recteur  de  l'académie  d'Alger. 

-  Jeanroy,  professeur  de  langue  et  littérature  méridionales  à  la  Faculté  d« 
lettres,  rue  Neuve  Monplsiair,  i,  à  Toulouse,  8.  P. 

-  Jeun,  agrégé  de  grammaire,  rua  de  Hambourg,  lï. 

-  Jenot,  professeur  honoraire  de  physique  du  collège  Bollin,  rue  r,-t"M"- 
court,  17,  8.  P. 

-  Joannis,  chargé  d'un  cours  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  des  Imbergères,  7 
a  Sceaux,  S.  P. 

-  Job,    maître  de  conférences  d«  chimie  à  la  Faculté  das  adencee  de  Renne» 

-  Jodin,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne. 

-  Jaly  (H.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  dea  lettres  de  Dijon,  professai 
libre  à  la  Faculté  ds  droit  ds  Paris,  rue  d'Assaa,  138. 

.  chargé  d'un  coure  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  Fecoll 
s  lettres  de  Rennes. 

1  (le  R.    P.),  agrégéde  mathématiques,  docteur  es  sciences,  ra 
Lhomsnd,  ïO,  8.  P. 

-  Joubert,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  rue  Violet,  17 
(Grenelle). 

•  Juubla  (P.),    professeur   de    physique    a    Is   Faculté    des    sciences   i 


—  JoubId  (A.) ,  chargé  ds  cours  d'archéologie  i  la  Faculté  des   lettres  d 
Montpellier. 

—  JoaaTret,  prof,  de  philosophie  au  lycée,  anc.  adjoint  au  maire  ds  HbisnOi 

—  Joagnet,   maltrs  ds  conférences  de  grammaire  et  philologis  à  la  Fseull 

des  lettres  ds  Lille. 
IMS  —  Joyau,  professeur  de  philosophie  s  la  Faculté  des  lettres  de  ClennonL 

—  Jablo,  ancien  élire  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Montmartre,  Il 
1*77  —  Jalllaa,  correspondant  de  l'Académie  dss  Inscriptions  et  Bollen -Leurs 

professeur  d'histoire  à  la  Faculté"  des  Isttres,  cours  de  Tournoo,  1,  à  Bo 


1876  —  KalaTer,  professeur  a  l'Athénée  grand-ducal  ds  L 

1881  —  Kcatcnlch,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnet. 

IBM  —  Kliaaowabl,  professeur  de  mathématiques  eu  collège  Rollin. 

187g  —  Koenlga,  professeur  de  mécanique   physique  et  expérimentale  à  la  Sot 

bonne. 
1873  —  Krsusts,  doyen  et  prof,  de  littér.    franc,  ds  Ja  Faculté  des  lettres,  rae  * 

Dominicains,  îi,  a  Nancy. 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE,  207 

Promotions. 

1807  — -  Labrouste,   professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tours. 

1851  —  Laeheller  (J.),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Stanislas,  16. 

1875  —  Laeheller  (H.),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Gondorcet,  boulevard  Saint- 
Michel,  U3. 

1857  —  Laeour  (F.)  professeur  honoraire  de  physique. 

1874  — -  Laeour   (E.),   professeur  adjoint  de   mathématiques  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Nancy. 

1875  —  Laeour  (L.),  homme  de  lettres,  rue  Montenotte,  9. 

1876  —  Laeour-Gayet,  prof,  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis,  au  lycée  Fénelon  et 

à  l'École  supérieure  de  Marine,  rue  Jacob,  46,  S.  P. 
1874  —  Lafaye,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Sorbonne, 

Directeur  des  études  pour  les  lettres  et  la  philologie,  rue  d'Assas,  68,  S.  P. 
1864  —  Laféteur,  censeur  des  études  du  lycée  Janson. 
1881  —  LaftTont,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 
1870  —  Lafont,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du  Cardinal* 

Lemoine,  73. 
1888  —  Lagabrlelle,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nantes. 
1885  —  Lahtllone,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse  en  congé. 

1855  —  Laigle,  proviseur  honoraire  à  Villers-Saint-Ghristophe  (Aisne). 

1878  —  Lalgnoux,  professeur  de  troisième  au  collège  Stanislas,  r.  de  Fleurus,  35  ftt*. 
1849  —  Latande  (Gh.)>  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Plessis-Seint-Jean,  par 

Sergines  (Yonne),  S.  P. 
1885  — *  Lakuade  (André),  professeur  de  philos,  au  lycée  de  Vanves,  boulevard 

Saint-Michel,  95,  S.  P. 
1803  —  Laloy,  professeur  de  seconde  au  lycée  de   Brest,   en  congé,   avenue  des 

Gobelins,  33,  à  Paris,  8.  P. 
1885  —  Lamalre,    agrégé,   professeur    de   mathématiques   au   collège    Ghaptal, 

rue  Truffant,  25,  S.  P. 
1868  —  Lame,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  complémentaire 

de  littérature   française  et  latine   à  la   Faculté  des  lettres,  rue  de  la 

Liberté,  10,  à  Dijon. 
1991  —  Laaelrand,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 

1856  —  Laudrlu,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  de  France,  50,  à  Nice,  S.  P. 

1893  —  Landry,    agrégé   de   philosophie,   professeur  de    littérature   au   collège 

Ghaptal,  rue  de  Chantilly,  7,  S.  P. 
1803  —  Laage,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Caen. 

1894  —  Langerln,  agrégé  de  physique,   boursier  d'études    à    la  Sorbonne,  bou- 

levard de  Port-Royal,  50. 
1876  —  Lanaou,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-Ie-Grand,  en  congé; 

maître  de  conférences  suppléant  à  l'École"  Normale,  rue  du  Val-de-Grâce,  9. 
1865  —  Laatolne,  ancien  professeur  de  Faculté,  secrétaire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  la  Sorbonne,  rue  de  Gonstantinople,  31. 
1691   —  Lapolate,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy  à  Narroy 

(Meurthe-et-Moselle) . 
185*  —  Laroeque,  inspecteur  d'académie,   directeur  de  l'Observatoire  du  Petit- 

Port,  à  Nantes. 
1642  —  Lartall,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Marseille. 


Î08 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1882  —  Lawjr,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1892  —  Lattes,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice  en  congé. 
1855  —  Lannay,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 
place  de  la  Vieille-Estrspsde,  1. 

1863  —  Launoy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 

1896  —  Lanreaux,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  St  Etienne. 

1855  —  Laurent  (E.\  professeur  honoraire  de  lettres  du  lycée  Charlemagne,  rue 

de  Rivoli,  214,  S.  P. 

1861  —  Laurent  (P.),    professour  de  quatrième   au  collège   Stanislas,  rue  du 

Montparnasse,  9. 

1896  —  Laurentle,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  rue  du  Regard,  9. 

1897  —  Lairaud,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1885  —  La  venir,  docteur  es  sciences,  avenue  d'Eylau,  39,  S.  P. 

1862  —  Lavlé ville,  inspecteur  d'académie,  à  Paris,  rue  SoufHot,  14,  S.  P. 
1862  —  Laviaae,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  et  directeur  d'études  d'his- 
toire moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de  Médicis,  5,  S.  P. 

1888  —  Leau,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  S.  P. 

1876  —  Lebard,   professeur  de  physique  au  lycée,   rue  Basse  de  l'Hémicycle,  75, 

à  Angoulôme. 
1895  —  Lebeau,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Quimper. 

1883  —  Lekegne  (E.),  professeur  d'histoire  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

1894  —  Lebesgue,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Sigisbert-Adam,  a 

Nancy. 

1889  —  Le  Rlane,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Périgueux,  S.  P. 

1877  —  Leblond,  agrégé,  professeur  de  physique  à  l'École  des  officiers-torpilleurs, 

avenue  Vauban,  17,  à  Toulon. 

1879  —  Le  Breton,  professeur  adjoint  de  littérature  française  à  la  Faculté  des 
lettres,  rue  de  la  Prévôté,  16,  à  Bordeaux. 

1860  —  Leeaplain,  professeur  de  physique  au  lycée  et  directeur  de  l'École  prépa- 
ratoire à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  8.  P. 

1857  —  Leehartler,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  pro- 
fesseur de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences,  directeur  de  la  station 
agronomique  de  Rennes. 

1883  —  Lcchat  (H.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Lyon,  8.  P. 

1879  —  Leclerc  élu  Sabloa,  doyen  et  professeur  de  botanique  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Toulouse. 

1864  —  Lecoaate  (A.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condoreet,  rue  du  Val- 

de-Grâce,  15. 

1895  —  Leeoate,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lyoée  de  Dosai. 

1880  —  Léerlvaln,  professeur  d'histoire  a  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 
1885  —  Le  Dantee,  agrégé,  docteur  es  sciences  naturelles,  préparateur  des  Ira* 

vaux  pratiques  de  zoologie  a  la  Sorbonne,  rue  Victor-Considérant,  4. 

1876  —  Ledue,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Sorbonne  et  à  l'École  Nor- 
male de  Saint-Gloud,  rue  Michelet,  1. 

1851  —  Lefalvre,  ancien  ministre  plénipotentiaire,  à  Versailles. 


1 


DE  L'iGOLB  NORMALE  209 

flQMNtatt. 

1852  —  Lefebvre  (E.),  professeur  honoraire  de   physique   du  lycée,  rue   des 

Réservoirs,  2,  à  Versailles,  S.  P. 
1847  —  Lefebvr©  (Jules),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  de  la  Barre, 

31  bit,  à  Lille. 
1885  —  Lcfebvre  (P.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai,  8.  P. 
1873  —  Leffèvre  (J.),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

renseignement  supérieur  de  Nantes. 
1878  —  Lefèvrc  (Léon),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Lille. 
1884  —  LefèTre  (Jules),  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  du  Havre. 
1875  —  Lefraaçols,  profess.  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 
1839  —  Legeatll  (Victor),   professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Caen,  rue 

Saint- Julien. 
1897  —  Legeatll  (J.),  élève  de  la  section  de  littérature. 
1895  —  Léger,  élève  de  la  section  de  langues  vivantes. 
1859  —  Legoats  (le  R.-P.J,  ancien  agrégé  préparateur  d'histoire  naturelle  à  l'École 

Normale,  docteur  es  sciences,  rue  Lhomond,  26,  S.  P. 
1880  —  Le  Ctoaplls,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  en  congé, 

planteur  à  Nassirah,  par  Bouloupari  (Nouvelle-Calédonie). 
1863  —  Legoux,  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
1875  —  Legraad  (A.),  agrégé  de  grammaire,  rue  du  Château,  I,  à  Neuilly-sur- 

Seine,    S.  P. 
1878  —  Legraad  (Jules),   agrégé   de  philosophie,  député    des  Basses- Pyrénées, 

sous -secrétaire  d'État  au  Ministère  de  l'intérieur,  boul.  Pasteur,  52,  8.P. 
1885  —  Legrand  (G.),  avoué,  docteur  en  droit,  rue  de  la  Chappe,  à  Bourges. 

1885  —  Legraad  (Ph.-E.)f  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

1886  —  Legraa,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres,  che- 

min de  Fontaine,  27,  à  Dijon. 
1868  —  Leaanaear,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1874  —  Lehageur,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV  et  à  la  Maison  de  la 

Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  boulevard  Saint-Michel,  73. 
1883  —  Lelleuvre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  chargé  d'un 

cours  complémentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 
1876  —  Lelorleux,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le-Grand,  boulevard 

Montparnasse,  35  bis. 
1876  —  Lemalre,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens. 
1872  —  Lesaaltre  (Jules),  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  Faculté 

hors  rang,  rue  des  Écuries-d'Artois,  39. 
1855  —  Lestas,  inspecteur  honoraire  d'académie,  avenue  du  Midi,  27,  à  Limoges, 

8.  P. 

1878  —  Leamereler,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  de  la 
Faculté  des  lettres,  rue  Pasteur,  3,  à  Caen. 

1884  —  Leamolae,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint- Louis,  rue  Claude-Ber- 
nard, 43. 

1803  —  Le  Moaaler,  professeur  de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences  et  direc- 
teur du  jardin  botanique  de  Nancy,  S.  P. 

1891  — -  Leasoelt,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  rue  de  l'Odéon,  13. 

14 


~   S- 


210 
Promotions. 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


r« 


1880  —  Léma,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet. 

1847  —  Lenlent,  professeur  honoraire  de  poésie  française  de  la  Sorbonne,  rue  do 

Cardinal- Lemoine,  14,  S.  P. 
1894  — •  Léon,  agrégé  d'histoire,  boursier  d'études,  boulevard  Haussmann,  127. 
1882  —  LéonmrsVChalafrnae,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux. 
Ig55  —  Léotard,  doyen  de  la  Faculté  libre  des  lettres,  cours  Morand,  5,  à  Lyon. 

1893  —  Lequtntree,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rochefort. 

1802  —  Le  Roy,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  rue  de  l'Abb6-de- 

PÉpée,  8. 
1892  — -  Leroy,   agrégé,  préparateur  au  laboratoire  de  chimie  organique  à  l'École 

des  Hautes-Études  (Collège  de  France). 

1881  —  Leeage,  docteur  eu  droit,  avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  Cassa- 

tion, rue  de  Monceau,  89. 

1885  — -  Lésa  us,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nancy. 

1841  — -  Leaceeur,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseigne* 
ment  primaire,  a  Pierreclos,  par  Saint- Sorlin  (Saône-et-Loire). 

1879  —  Le«gourguee  (P.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 
au  lycée  Henri  IV,  S.  P. 

1882  —  Lcsgonrgnes  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 
1891  —  Lespèsj,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger. 

1844  —  Lesplanlt,  doyen  honorsire  de  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux,  à 

Nérac  (Lot-et-Garonne),  S.  P. 

1886  —  Lespleau,   agrégé,    docteur  es  sciences,  professeur  de  chimie  au  collège 

Chaptal,  rue  Denfert-Bochereau,  110. 
1861  —  Letralc,  provis.  honoraire  du  lycée  de  Périgueux,  Léguillac  de   l'Anche, 
par  Razac-sur-l'Isle  (Dordogne). 

1845  —  Leone  (P.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Rollin,  quai  de 

la  Tournelle,  21. 

1878  —  Leone  (A.),  inspecteur  d'académie  à  Arras. 

1849  —  Levassent»,  membre  de  l' Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  pro- 
fesseur au  Collège  de  France  et  au  Conservatoire  des  Arts-et-Métiers, 
rue  Monsieur-le-Prince,  26. 

1883  —  Le  Vavaaseur,    professeur  de  mathématiques  spéciales  au    lycée,  place 

de  la  Trinité,  7,  à  Toulouse. 
1838  —  Lévêque,    membre  de  l'Académie   des  sciences   morales    et    politiques, 
professeur    d'histoire  de    la  philosophie  grecque  et   latine  au    Collège 
de    France,   sentier    des  Tibilles,    4,    à   Belle  vue    (Seine  -et-  Oise) , 
8.  P. 

1886  — ••  Levrnulc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. 

1843  — -  Lévy  (B.),  agrégé  de  mathématiques,  ancien  professeur  au  collège  Sainte- 
Barbe,  rue  des  Feuillantines,  1 . 
1868  —  Lévy  (Armand),  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alençon. 

1887  —  Lévy  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 

1889  —  Lévy-Ullmann  (Gaston),  maître   de  conférences  de  langue  et  littérature 
françaises  à  l'Université  d'Upsala  (Suède)  et  à  Paris,  r.  de  la  Trémoîlle,  6. 
1891  —  Lévy  (Ernest),  professeur  d'allemand  au  lycée  d'Orléans,  S.  P. 

1894  —  Lévy  (Albert),  professeur  d'allemand  au  lyoée  de  Toulouse. 


DR  L'ÉCOUfi  NOBMÂLB  244 

PronotioM. 

1878  —  LévjNBrahl,  maître  de  conférences  et  directeur  d'études  de  philesophie  à 

le  Sorbonne,  me  de  Montalivet,  8,  8.  P, 
1M  —  Lnébrard,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Reims. 
1886  — -  Llard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  directeur 

de  renseignement  supérieur  au  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rue 

de  Fleuras,  17. 
1880  —  Liber,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Douai* 
1884  —  Lléby,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Fois,  eu  congé. 
1859  —  Ligneau,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rouen, 
1849  —  Llgnier,  ancien  examinateur  des  Écoles  d'hydrographie  de  la  marine,   rue 
d'Erlanger,  25,  à   Paris,  8.  P. 

1863  —  Llgnières,  professeur  honor.  de  mathématiques  du  lycée  Louis-le-Grand, 
boulevard  Barbes,  à  Garcassonne. 

1873  —  Lion  (J.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Michelet,   rue  Notre-  Dame- 

des-  Champs,  119. 
1868  —  Llnpmann,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bureau  des  Lon- 
gitudes, professeur  de  physique  et  directeur  d'études  &  la  Sorbonne,  rue 
de  l'Éperon,  10. 

1894  —  Lltallea,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Brest. 

1890  —  Loiwettsteln -«Jordan,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 

au  lycée  de  Lille. 
1858  —  Looseo,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 
1886  —  Lorin  (Henri),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux. 
1861  —  Lorquet,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson. 

1895  — ■  Labae,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Constantine, 

1886  —  Lnchalre  (Achille),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  polit., 
proies,  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 

1894  —  Luenalre  (Julien),  agrégé  de  grammaire,  boursier  d'études,  rue  du 
Luxembourg,  30.  S.  P. 

1855  —  Luguet,  profes.  honor.  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers, 
rue  de  Grenelle,  59,  à  Paris. 

1897  —  Loquet,  élève  de  la  section  de  philosophie. 

1874  —  Lyon   (G.),  maître  de  conférences   de  philosophie   à  l'École  Normale, 

prof,  de  psychologie  à  l'École  de  Fontenay-aux-Roses,  boulevard  Saint- 
Germain,  239. 

1873  —  ■ablllean,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques, chargé  de  conférences  à  la  Faculté  de  droit,  directeur  du  Musée 
social,  rue  Las  Cases,  5. 

1884  —  Maeé  (Alcide),  ancien  membre  de  l'École  de  Rome,  maître  de  conférences  en 
congé,  rue  Saint- Hélier,  80,  à  Rennes,  S.  P. 

1808  —  Mmeé  de  Léplnay  (Auguste),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 
lycée  Henri  IV  et  prof,  au  lycée  Racine,  rue  Claude-Bernard,  63,  S.  P. 

1872  —  Maeé  de  Léplnay  (Jules),  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Marseille,  8.  P. 

1884  —  Magron,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS   ELEVES 


laturellesj,   préparateur  de  botanique  i  U  Sor- 


Haillardl,  professeur  de  mathématiques   pures   à  la   Faculté  dM  sciences 

de  Poitiers,  S.  P. 
Mal  Ire,  agrégé  de  philosophie,  boursier  de  vayaga.de  l'UniJorsito"  de  Paria 

(Tour  du  Monde). 
Maltrot,  prof.  hoa.  de  mslhém.  du  lycée  Saint-Louis,  nia  de*  Écoles,  M. 
Malavlallc,  mallre  de  conférences  de  géographie  i  la  Faculté   des  lettres 

de  Montpellier. 
MAlc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Lakautl,  8.  P. 
Malherbe,   avocat  s  la   Cour  d'appel,  adjoint  au   maire,    boulevard  de 

Sévigné,  ^,  è  Rennes,  8.  P. 
■aluabl ,   professeur  de   mathématiques  spéciales  eu  lycée,  rue  Vendôme, 

71,  à   Lyon,  8.  P. 
Maneuvrler  (Edouard),  agrégé  de  philosophie,  secrétaire  général  de  la 

Société  de  1a   Vieille-Montagne  (Belgique),  rue  Richer,  10,  à  Paris. 
Haneuvrler  (Georges),  direct,  adjoint  i  l'école  de  Hautes-Études   lahorat. 

de  recherches  physiques  a  la  Sorbonne,  Boulevard  Arago,  VI,  S.  P. 
Mangeoi,  ancien  prof,  de  mathém.  spéc.  au  lycée   de  Troyat,  en  congé, 

8.  P. 
Mantonx,    agrégé     d'histoire    et    de   géographie,     Pessmore   Edwards 

Seulement  Tavisloclt  Place,  Loadon  W.  C. 
Hantrand,  professeur   honoraire   de  mathématiques  au  lycée   Condorcet, 

à  Bouray  (Seine-et-Oise). 
Msauel,  inspecteur  général  de  l' on  soignera  en  t  aecondaire,  rue  Mignard,  II, 

à  Paris-Passy,  8.  P. 
Marchai  (Pol),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bnr-'.e  Duc. 
Marcha,!  (Jean-Baptiste),  profes.  de  mathématiques  au  lycée  S  si  ut- Louis. 
MarcliHntl,  professeur  de  math é mat iques  au  lycée  de  Versailles. 

(Léopold),   professeur   honoraire  de  seconde    dn  lycée  Louis-le- 

Giand,  rue  du  Four,  6,  8.  P. 

•  Marron  (Georges),  professeur  de  cinquième  eu   lycée  Condorcet,  raa  du 

-  Marco  urt,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Rollin. 

-  Margot  ti-tj  recteur  de  l'académie  de  Lille,  8.  P. 

-  Margaet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis-lo-Grand, 

rue  Monge,  13. 

-  MarljoM,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée   de  Nîmes. 

-  Marion  (J.-A.),  inspect.  honor.  d'académie,  h  Saint-Jean- du-Gard  (Gard). 

-  Mariou  (Marcel),  professeur  adjoint  d'histoire  moderne    à  la  Faculté   des 

lettres  de  Bordeaux. 

-  Marinier,  docteur  es  sciences  naturelles  et  en  médecine,  détégué  k  l'Institut 

Pasteur  de  Lille,  rue  Jules  de  Vicq,  %%,  i  Fivas-Lille. 

-  MarogcF,  ancien  élevé  de    la  section    de    mathématiques,  à    Csusarguat 

(Hérault). 

•  Marotte  (A.),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Condorcet,  ras 

Saint-Florentin  8,  8.  P. 

-  Marotte  (F.),  professeur  de  mathématiques,  au  lyeée  de  Clermout 


8(1  —  Mareon 


DU  L'ÉCOLB  NORMALE  213 

Promotions. 

1887  —  Marsan,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Toulouse. 

1859  —  Martel,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot,  rue  Bauseet,  22. 

1872  —  Martha  (Jules)»  professeur  d'éloquence  latine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Ba- 
gneux,  16,  8.  P. 

1878  —  Martin  (Fr.),  profes.  de  philosophie  au  lycée,  rue  des  WeU,  3,  à  Douai. 

1865  —  Martine,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet. 
.  1888  —  Martlnenehe,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nîmes. 

1875  —  Martinet,  prof,  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 

1858  —  Maaeart  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physique 
au  Collège  de  France»  directeur  du  Bureau  central  météorologique,  rue  de 
l'Université,  176,  S.  P. 

1891  —  Maaeart  (J.)t  docteur  es  sciences  mathématiques,  boulevard  Raspail,  212. 

1865  —  Maapero,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  pro- 
fesseur de  philologie  et  archéologie  égyptiennes  au  Collège  de  France, 
directeur  des  Antiquités  et  des  fouilles  en  Egypte,  avenue  de  l'Observa- 
toire, 24,  S.  P. 

1865  —  Maaqueller,  directeur  des  études  à  l'École  Lacordaire,  rue  de  Passy,  14. 

1880  —  Maasebleau,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Rennes,  et  à  l'École  pré- 
paratoire supérieure  de  Nantes. 

1894  —  Maaaoaller,  professeur  de  physique,  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 
renseignement  supérieur  de  Nantes. 

1847  —  Hasure,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  de  la  Paix,  5,  à  Orléans. 
1857  —  Mathé,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Mont-de-Marsan. 

1848  —  Mathet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon»  à  Neu- 

vic-8ur-Isle  (Dordogne),  S.  P. 
1870  —  Mathieu  (P.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1890  —  Mathieu  (H.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Grenoble. 

1891  —  Mathieu  (J.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Cherbourg. 

1894  —  Mat  nies,  egrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rond- 
point  de  Bugeaud,  5. 

1886  —  Matignon,  maître  de  conférences  de  chimie  minérale  à  la  Sorbonne, 
professeur  suppléant  au  Collège  de  France,  rue  le  Verrier,  18. 

1885  —  Matruehot,  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Sorbonne,  rue  Le 

Verrier,  18,  S.  P. 
1890  —  Mauraln,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences,  Rennes. 

1877  —  Mauxloa,  professeur  de  philosophie  a  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers. 
1880  —  Mayer,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  rue  Miromesnil,  18. 
1869  —  Maseran,  professeur  de  cinquième  au  collège  Rollin. 

1852  —  Méalln,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy,  rue  de  la  Chappe,  12, 
à  Bourges. 

1886  —  Méllnand,  professeur  de  philosophie  au  lyeée  de  Poitiers. 

1878  —  Mellerlo,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  79. 
1856  —  Hellier,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  des  Tiercelins,  5,  à  Nancy. 
1894  —  Mendel,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  d'Athènes. 

1832  —  Ménétrel,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Périgueuz. 
1854  —  Héray,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  mathéma- 
tiques pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon,  8.  P. 


♦*■'.. 


SU 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1882  —  HerHer  (Louis-Auguste),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  LavaL 

1883  —  Hereier  (C.-P.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  4 

l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 
1887  —  Mérleux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Besançon. 
1867  —  Mérimée,  doyen  et  professeur  de  laugue  et  littérature  espagnoles  à  la 

Faculté  des  lettres,  rue  des  Chalets,  54,  à  Toulouse. 
1808  —  Merlan  t,  agrégé  des  lettres,  soldat  au  19e  régiment  de  ligne  à  Brest. 

1883  —  Merlin  (E.)t  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis- le-Grand,  rue  Da- 

layrac,  18,  a  Fontenay-sous-Bois. 
1897  —  Merlla  (J.),  élève  de  la  section  d'histoire. 
1882  —  Heslln,  prof,  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier,  S.  P. 

1887  —  Meanll,  agrégé  des  sciences  naturelles,  docteur  es  sciences,  chef  de  labo- 

ratoire à  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Vaugirard,  227,  S.  P. 

1874  —  Mesplé,  prof,  de  langues  et  littératures  étrang.  à  l'École  des  lettres  d'Alger. 
1897  —  Mesure t,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1894  —  Meynler,  professeur  de  physique  au  collège  de  Nogent-le-Rotrou. 

1845  —  Mézléres  (A.),  membre  de  l'Académie  française,  professeur  honoraire, 
de  littérature  étrangère  de  la  Sorbonne,  député  de  Meurthe-et-Moselle, 
boulevard  Saint-Michel,  57,  8.  P. 

1890  —  Mlehaut,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Moulins  en  congé, 
professeur  à  f  Université  de  Fribourg  (Suisse),  8.  P. 

1875  — *  Hlehel  (Auguste),  professeur  d'histoire  naturelle  au  collège  Stanislas,  8.  P. 

1877  —  Mlehel  (Henry),  agrégé  de  philosophie  chargé  d'un  cours  d'histoire  des  doc- 

trines politiques  à  la  Sorbonne,  rue  Jouffiroy,  79,  S.  P. 
1880  —  Mlehel  (R.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française 
a  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Ghambéry. 

1895  —  Mlehel  (Ch.),  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études,  rue  Chariot,  11. 

1884  —  Mlehon,    agrégé*  des   lettres,  conservateur-adjoint  des  antiquités  grecques 

et  romaines  au  Musée  du  Louvre,  rue  Barbet-de-Jouy,  28,  S.  P. 

1878  —  Mllhend,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  en  congé  ;  docteur 

es  lettres,  chargé  d'un  cours  de  philosophie  a  la  Faculté  des  lettres  de 
Montpellier* 

1884  —  Mlllot  (L.-A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bourges. 
1886  —  Mlllot  (L.-L.-E.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulon. 
1892  —  Mineur,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 

1885  — -  Mlrman,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims,    député 

de  la  Marne,  avenue  de  Wagram,  26. 

1861  —  Molrean,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  de  Vaugirard,  35. 
1885  —  Molbert,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Dijon. 

1862  — -  Mollnler,  professeur  d'histoire  de  la   France  méridionale  à  la   Faculté 

des  lettres  de  Toulouse. 
1845  —  Molllard  (L.),  agrégé  de  grammaire,  ancien  préfet  des  études  au   collège 
Sainte-Barbe,  rue  de  l'Odéon,  10,  S.  P. 

1888  —  Molllard  (M.),  agrégé  des  sciences  naturelles,   docteur  es  sciences,  chef 

des  travaux  pratiques  au  laboratoire  physiologique  de  la  Sorbonne,  8.  P. 
1878  —  Moaeeanx,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV. 
1848  —  Moaeourt,  professeur  honoraire  de   mathématiques   du  lycée,   rue  des 

Fraises,  5,  à  Nantes,  S.  P. 


DE  L'éCOLB  NORMAL»  245 

Promotions. 

1893  —  Hoadaln,  sncien  élève  de  la  section  de  physique,  directeur  de  l'École  du 

Palais  à  Tananarive,  8.  P. 

1872  —  Honln,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Alfred-Stevens,  2. 

1802  —  Honod  (G.),  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
président  de  la  section  des  sciences  historiques  et  philologiques  à  l'École 
des  Hautes-Études,  maître  de  conférences  d'histoire  du  moyen  âge  et 
moderne,  à  l'École  Normale,  rue  du  Parc-de-Clagny,  18  bit,  à  Ver- 
sailles, S.  P. 

1879  —  Honod  (A.),  prof,  de  sixième  au  lycée  Montaigne,  boul.  Saint-Michel,  57. 

1896  —  Honod  (Albert),    agrégé  des   lettres,  soldat   au   15°  régiment  de  ligne  à 

Carcassonne. 
1874  —  Hontargls,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Troyes,  en  congé. 

1894  —  Hontol,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  rue  des  Grandes 

Écoles,  17,  à  Poitiers. 
1852  —  Hontlgny  (E.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Simon,  4,  à  Ablon  (Seine-et-Oise). 
1887  —  Hoog,  professeur  de    rhétorique  au  lycée  de  Reims. 
1881  —  Horand,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand. 
1887  —  Horean,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences,  avenue  de  la 

Gare,  49,  à  Rennes. 
1878  —  Horeao-Nélaton,  rue  du  Faubourg  Saint-Honoré,  73  bis,  8.  P. 

1880  —  Horel  (G.),  inspecteur   général  de  l'enseignement  secondaire,  boulevard 

Saint-Germain,  28,  S.  P. 

1893  —  Horel  (Maurice),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Salnt-Étienne. 
1835  —  Horey,  à  Tournan  (Seine-et-Marne). 

1878  —  Horlllot,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Grenoble. 
1858  —  Hosjsot,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Gondorcet. 
1892  —  Houihon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Moulins. 
1890  —  Bouton  (H.),  agrégé,  boursier  à  l'Institut  Pasteur. 

1895  —  Hures,  professeur  d'histoire,  au  lycée  de  Bourges. 

1897  —  Huxart,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1894  —  Nadand,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Orléans* 
1899  —  Navarre,  professeur  de  rhétorique  su  lycée  de  Lorient. 
9676  —  Neaont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rouen. 

1880  —  Nepvem,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Limoges. 

1880  —  Nleol,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  11,  8.  P. 

1887  —  Nlebylowskl,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  La  Rochelle. 
1865  —  Nlewenglowskl,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  de  l'Arbalète,  35. 
9897  —  Nèél,  élève  de  la  section  des  sciences  naturelles. 

1865  —  Nognèe,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Janson. 
1858  —  Nolen,  recteur  honoraire,  rue  du  Débarcadère,  Ibis,  à  Paris,  8.  P. 
1884  —  Mollet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Versailles,  r.  de  Lille,  57,  à  Paris. 
1850  —  Nouël,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Vendôme. 
1880  —  IVongaret,  proviseur  du  lycée  de  Grenoble. 

1888  —  Nouvel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Chartres. 


U6 


ASSOCIATION  DBS  ANC1BN8  aLÈVnS 


Promotion. 

MM  —  Oarlot,  élevé  de  U  section  de  mathématiques. 

1876  —  Offret  (A.),  profauflnr  de  minéralogie  théorique  «1  appliqués *  U  Fusait* 

de*  aoienees,  chemin  des  Pins,  53,  ville  Suus-Souci,   à  Lyon. 
IMS  —  Olivier,  proviseur  du  lycée  de  Nice. 

1SS5  —  Onde,  professeur  de  mathématique!  au  lycée  de  Clermont,  8-  P- 
18M  —  ©"dot,  professeur  de  milhématiquei  an  lycée,  rue  du  Trech,  43,  à  Toile. 
18Ï3  —  Oxll,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  B*ne. 

1871  —  Faeaat,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemegne,  rue  Goy-de-I*- 
Brosse,  S. 

1883  —  Padé,  mettre  de  conférences  de  mathématiques   ■  la  Faculté  de*  sciencee, 

place  ïtichebâ  a.  Lille. 
1185  —  Paidovanl,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de   Nice,    démùmon 

nsire,   rue  Heccareni,  Il  à  Nice. 
;88S  —  Pngia,  professeur  d'histoire  au  lycée  Cnrnol,  boulevard  Blslesbsrbes,  10. 
1883  —  Palalevé,  maître  de  conféreaces  d'analysées  l'École  Normale,  rue  d*  Ben- 
nes, ». 

18*7  —  Pnoll,  agrégé  de  mathématique!,  aucien  professeur  de  l'Université,  roe  de 

Grenelle,  165. 
1880  —  Papetier,  professeur  de  m  s  thématique*  spéciale*  au  lycée  d'Orléans. 
1IW  —  PAqaet,  professeur  d'histoire  au  lycée,  «Tenue  Vauban,  S,  à  Tonton. 
1Stt  —  l'araf,  profea.  adjoint  de  malhém.  à  le  Faculté  dea  science*  de  Toulouse. 
ISRI  —  Parigot,  prof,   de  rhétorique  au  lycée  Condnrcet,   an  congé,   avenu*  de 

Villiers,  U. 
187»  —  Parla  (Pierre),  professeur  d'archéologie   et  d'histoire  de  l'art  à  la  Faculté 

de*  lettre*  et  directeur  de  l'École  dea  Beaui-Arts  de  Bordeaux. 
1875  —  Pamcallar,  professeur  de  chimie  s  la  Faculté   dee   sciences  et  directeur 

de  la  station  agronomique  de  Clermont. 
1890  —  Paredl,  agrégé  de  philosophie,  maître  surveillant  à  l'École  Normale. 
IBM  —  Parasite,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vnnve*. 
iSB5  —  Par  larler,  professeur  de  cinquième  au  lycée  du  Havre. 
18*1  —  Panserai,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Tours,  rue  Goi- 

tsve-Conrbct,  32,  1  Paris. 
1US  —  Pateaetre,  ambassadeur  de  France  a  Madrid,  8.  P. 
189t  —  Patte,  professeur  de  physique  eu  collège  de  Chateaudun. 
1S8S  —  Packard,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  l'École  Normal*,  chargé  de 

cours  de  chimie  à  la  Sorbonce,   professeur   de  chimie  i  l'École  4a  Foa* 

tenaj-sui-Roses,  8.  P. 
1695  —  Péguy,  ancien  élevé  de  la  section  de  philosophie,  rue  Guju,  IT. 
IMS  —  Pela,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IT. 
1870  —  Falae,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet. 
IBM  —  Pèllsaler,  professeur  d'histoire  t  la   FaoulU  de*  lettres,    villa  Lcjrss, 

à  Montpellier,  S.  P. 
1170  —  Fol  1*1,  professeur  adjoint  de  physique  générale  a.  la  Sorbonns,  profesaev 

i  1*  maison  de  la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  avenue  de  l'Oossr- 


Pellet,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  purss  à  la  Fatuité 
des  sciences,  rue  Pascal,  30,  à  Cunnont,  8.  P. 


Dfl  L'ÉCÔLB  NORMÀLB  247 

Promotionf. 

1870  —  PelUsjsjoa,    ancien  inspecteur  d'académie  à  Périgueux,   me  Gensier,   41, 
à  Paris. 

1883  — -  l'en  Job,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 

professeur  de  philosophie  4  la  Faculté  des  lettres  de  Lille,  rue  du  Bloc, 

10,  4  Douai. 
1892  —  Pé»7>  professeur  de  physique  au  collège  de  Saint-Mihiel. 
1831  —  Pératé,  agrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint   du  Musée  national  de 

Versailles,  8.  P. 

1887  —  Perehot,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  astronome  ad- 

joint à  l'observatoire  de  Paris,  avenue  d'Orléans,  11. 
1881  —  Perdrix,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté    des  sciences  de  Mar- 
seille, 8.  P. 

1890  —  Perdrlzet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Nancy. 

1881  —  Pérès,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse* 

1894  —  Pérez  (F.),  agrégé  des  lettres,  via  Cavour,  101,  à  Rome. 

1895  —  Pérez  (Charles),  agrégé  préparateur  de  zoologie  à  l'École  Normale. 
1878  —  Perler,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet. 

1898  —  Peratot,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome. 
1857  —  Pérot  (P.)f  inspecteur  d'académie  à  Évreux. 

1847  —  Perraud  (S.  É.  le  Cardinal),   agrégé  d'histoire,  membre  de  l'Académie 
française,  évoque  d' Autan,  8.  P. 

1888  —  Perreau  (F.),    maître   de.  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1843  —  Perreasj,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
inspect.  général  honor.  de  l'enseig.  secondaire,  profess.  honor.  d'histoire  et 
de  littérature  de  l'École  Polytechnique,  rue  Vineuse,  11,  Paris*Passy,  S.  P. 

1884  —  Perrler  (E.),   membre  de  l'académie  des  sciences,  profes.- administrateur 

de  zoologie  du  Muséum,  directeur  d'études  à  l'École  des  Hautes-Études, 
rue  Gay-Lussac,  28,  S.  P. 

1882  —  Perrler  (R.),  maître  de  conférences  de  zoologie  à  la  Sorbonne,  boulevard 

Montparnasse,  84. 

1891  —  perria  (J.-B.),  chargé  d'un  cours  de  chimie  physique  à  la  Sorbonne,  rue 

Tournefort,  6. 

1892  —  Perrln  (G.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bor- 

deaux, S.  P. 
1852   —  Perrot  (G.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  prof. 

d'archéologie  à  la  Sorbonne,  en  congé  ;  directeur  de  l'École  Normale,  8.  P. 
1857   —  Perroud,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse. 
1840  —  Pesjsonmeeax  (B.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV, 

rue  Bonaparte,  80. 
1872  — -  Peauonneaax  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Henri  IV. 
1881  —  Petit  (A.)>  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Guichard,  8. 
1888  — •  Petit  (P.),  professeur  de  chimie  agricole  et.  directeur  du.  laboratoire  de 

brasserie  4  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 
1880  —  Petit  de  Jallerllle,  professeur  de  littérature  française  du  moyen  âge, 

à  la  Sorbonne,  rue  Éblé,  6. 


M  8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLBYBS 

Promotions. 

1  «88  —  Petltdldier,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Roanne,  S.  P. 

1887  —  Petlteasi,  professeur  de  physique  au  lycée  et  de  chimie  à  l'École  de  mé- 

decine de  Nantes. 
1881  —  Petltjeaa,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Buffon,  rue  Ernest-Renan,  3t. 
1870  —  Pelot,  profes.  de  mécanique  rationnelle  et  appliquée  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Lille. 
1810  —  Petrovltea,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  36,  Kossauteh-Venac,  à 

Belgrade  (Serbie). 
1897  —  Peyre,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1878  —  Plisser,  professeur  d'histoire  de  l'Est  de  la  France  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Nancy. 
1840  —  Philibert  (H.),   professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des 
lettres  d'Aix. 

1889  —  Philibert  (A.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont,  en  congé, 

à  Valréas  (Vaucluse). 

1890  —  Phlllpot,  agrégé  de  grammaire,   professeur  de  littérature  romane  à  l'Uni- 

versité de  Lund  (Suède). 
1874  —  Pleard  (E.),   membre  de  r Académie  des  sciences,  professeur  d'analyse 
supérieure  et  d'algèbre  supérieure  à  la  Sorboane,  professeur  de  méca- 
nique rationnelle  à  l'École  Centrale,  rue  Soufflot,  13,  8;  P. 

1879  — •  Pleard  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Victor-Hugo,  140, 

à  Tours. 

1879  —  Pleard  (L.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Gondorcet,   rue  de  Saint- 

Pétersbourg,  22. 
1885  —  Pleart  (Luc),  professeur  d'astronomie  a  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
1864  —  Plehon  (Ad.),  professeur  de*  rhétorique  au  lycée  Charlemagne,  rue  Notre- 

Dame-des^Champs,  44. 

1888  —  Piehem  (R.)(  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Concorde*. 
1897  —  Piehea,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1868  —  Pléroa,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  d'Assas,  50. 
1868  —  Pierre,  inspecteur  d'académie,  directeur  de  racole  Normale  supérieure 
d'enseignement  primaire  de  Saint-Cloud. 

1881  —  Ptgeoa,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  et  profes- 

seur à  l'École  de  médecine,  rue  Millotel,  3,  à  Dijon,  S.  P. 
1862  —  Plagsmd  (L.),  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 
tiques, profes.  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon,  S.  P. 

1880  —  Plagaud  (A.),    agrégé  d'histoire,  attaché  au  cabinet  du  Ministère  des 

Affaires  étrangères,  rue  Gay-Lussao,  49. 
1879  —  Pleaehm,  professeur  de  physique  4  la  Faculté  des  sciences  et  à  l'École 

de  médecine  de  Grenoble. 
1873  —  Piquet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis* 

1882  —  Pléseat,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis4e-Grand. 
1861  —  Pluaaaald,  proviseur  du  lycée  de  Besançon. 

1883  ■*•  Palaearé,  chargé  d'un  cours  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur  do 

physique  à  l'École  Normale  de  Sèvres,  boulevard  Raspeil,  105  bit, 
1854  —  Poiré,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Condoroet,  boulevard 
des  Bstignolles,  84. 


F 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  £49 

Promotions. 

1872  —  Poirier,  doyen  et  professeur  de  zoologie   a    la  Faculté'  des  sciences  de 

ClermoDt,  8.  P. 
1894  —  Polrot,  Universetets  lektor,  Brunnsparken,  10,  Helsingfors  (Finlandô). 

1860  —  Porcsoa,  professeur  honoraire  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 

1847  —  Poslelle,  proviseur  honoraire,  boulevard  du  Lycée,  36,  à  Vanves. 
1888  —  Poitevin,  directeur  du  Bureau  d'hygiène  du  Havre. 

1874  —  Pottler,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,'  conser- 

vateur adjoint  au  Musée  et  professeur  suppléant  à  l'École  du  Louvre, 
professeur  suppléant  à  l'École  des  Beaux-Arts,  rue  de  La  Tour- 
Maubourg,  72,  8.  P. 

1861  —  Ponjade,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

1846  —  Poymrd,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Tournon,  14. 

1803  —  Pradlaes,  professeur  suppléant  de  philosophie  au  lycée  de  Belfort. 

1870  —  Pressoir,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Denfert- 

Rochereau,  21. 
1878  —  Pries» ,  professeur  de  sciences  naturelles   au  lycée  Henri  IV,  boulevard 

Saint- Germain,  135. 
1856  —  Prolongeait,  professeur  honoraire  de  mathématiques   spéciales  du  lycée 

d*Angouieme,  rue  Turenne,  194,  à  Bordeaux. 
1853  —  Pruvost,    inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  de  la 

Tour,  11,  à  Passy,  S.  P. 

1878  —  Paeeh,  maître  de  confér.  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Sorbonne, 

rue  du  Val-de-Grace,  0* 

1875  —  Puiseras  (P.),  astronome  adjoint  à  l'Observatoire,  professeur  adjoint  de 

mécanique  à  la  Sorbonne,  rue  Le  Verrier,  2,  8.  P. 
1860  —  Pajet,  prof,  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 
1883  —  Pas  in,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 

1848  —  Qulaot,  profes.  honoraire  de  seconde  du  lycée  Condorcet,  rue  Mantega,  1, 

a  Nice. 
1883  —  Qulqaet,  actuaire  de  la  compagnie  d'assurances  sur  la  vie  la  Nationàk$ 
boulevard  Saint-GermaiD,  92. 

1873  —  Raballet,  agrégé  de  grammaire,  chef  d'institution  à  Angouleme,  8.  P. 
1875  —  Raseras*,  professeur  de  seconde  au  lycée  Charlemagne,  rue  des  Feuillan- 
tine*, 10,  8.  P. 

1868  —  Rabler,  directeur  de  l'enseignement  secondaire  au  Ministère  de  l'Instruction 

publique,  rue  de  Fleuras,  27. 
1864  —  ataby,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis,  rue 

du  Vertgalant,  11,  à  Moulins. 
1881  —  Radet,  doyen  et  professeur  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté  des  lettres, 

rue  de  Cheverus,  0  bit,  à  Bordeaux,  S.  P. 

1879  —  BaaTy,  professeur  adjoint  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  d'analyse 

à  l'École  Normale,  rue  Nicole,  7,  S,  P. 
1898  —  Rageot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Garcassonne. 
1857  — -  Ralageard,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Niort,  rue  de 

Paimbeuf,  17,  à  Pornic  (Loire-Inférieure) • 


220  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion!. 

1861  —  Rasnbaud,  sénateur,  membre  de  1* Académie  des  sciences  morale*  et 
politiques,  professeur  d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne.  ancien 
Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- Arts,  me  d'Aseas,  71, 
8.  P. 

1881  — •  Ranb,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1886  —  Ravean,  préparateur  de  physique  à  la  Sorbonne,  rue  des  Écoles,  5. 

*  1885  —  Raveneau,   agrégé  d'histoire,  secrétaire  de  la  rédaction  des  AnumU*  4$ 

Géographie,  rue  d'Assas,  76,  8.  P. 

*  1890  —  Ray,  (Julien),  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences 

quai  Claude-Bernard,  32,  à  Lyon. 
1896  —  Rayaand,  élève  de  la  section  des  langues  vivantes. 

*  1859  —  Raye*  (G.),  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Ob- 

servatoire, doyen  honoraire  et  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Bordeaux,  à  Floirac,  près  Bordeaux. 

1877  —  Rébelllau,  agrégé,  docteur  es  lettres,  bibliothécaire  adjoint  de  l'Institut, 
chargé  de  cours  de  littérature  française  à  l'École  de  Saint-Cloud,  quai 
Conti,23,  8.  P. 

1861  —  Rebière,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  boulevard 
Arago,  112. 

1875  —  Rebuffel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nice. 

*  1881  —  Reeewa,    doyen  et  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences, 

directeur  de  la  station  agronomique  de  Dijon. 
1891  —  Régna,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 
1866  —  Réglsmaaset,  inspecteur  d'académie  à  Aix,  8.  P. 

1876  —  Relaach  (S.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  con- 

servateur adjoint  au  Musée   de   Saint-Germain,  rue  de  Lisbonne,   38,  à 
Paris,  8.  P. 
.  1673  —  Rémond  (Th.),  inspecteur  d'académie  4  Troyes. 

1875  —  Rémond  (H.),  inspecteur  d'académie  à  Périgueux. 
.  1855  —  Rémy,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  du  Havre,  à  Honfleux. 

1866  —  Renan,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire,  rue  Soufflot,  19,  4  Paris. 

1894  —  Renaud,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Longwy. 

1895  —  Renaall,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Coutances. 

^  1884  —  Rénaux,  agrégé   de   mathématiques,   astronome   adjoint  à  l'Observatoire 

de  Bouzaréah,  près  d'Alger. 
1886  —  Renel,  maître  de  conférences  de  philologie  classique  à  la  Faculté  des  lettres 

Place  d'Helvétie,  7  à  Lyon. 
1847  —  Rénelln,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée,  1,  rue  du  Jardin- 

des- Plantes,  1,  à  Lyon. 

1867  —  Revoll,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

renseignement  supérieur  de  Chambéry. 

1895  —  Rey  (Joseph),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pontivy. 

1896  —  Reynaud,  élève  de  la   section  de  langues  vivantes,   Adalbertstrasse,  48 

Familien-Penaion  à  Munich. 
1880  •—  Re  jraler,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grend,  rue  Notre-Damr 
des-Champs,  27. 


db  l'école  normale  214 

Promotions. 

1*43  —  Rleert,  anrieo  préfet,  avenue  de  la  Défense,  17,  a  Puteaux  (Seine). 

1862  —  Rlfcot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  profes- 
seur de  psychologie  expérimentale  et  comparée  au  Collège  de  France, 
directeur  de  la  Bévue  philosophique,  rue  des  Ecoles,  25,  8.  P. 

1853  —  Hibou  t,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée  Louia» 
le-Grandt  avenue  de  Picardie,  30,  à  Versailles,  8.  P. 

IM6  —  Richard  (A.-L.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne, 
rue  du  Cardinal-Lemoine,  12. 

I880  —  Richard  (Gaston),  professeur  de  philosophie  au  lycée  du  Havre. 

I884  —  Richard  (J.-A.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Tours. 

I891  —  Richard  (K.)»  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Caen. 

(883  —  Rlemann,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 
Louis-le-Grand,  rue  Boulard,  35. 

I882  —  Rlgout,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

1870  —  Rlnn,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  Rodier,  59. 

(873  —  Rlquler,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de 
Caen,  S.  P. 

1857  —  Rlttler,  professeur  honoraire  de  langues  anciennes  du  collège  Rollin,  avenue 
de  la  République,  23  6m,  à  Villemonble  (Seine). 

1884  —  Rivais,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  chimie  au  collège 
Ghaptal,  boulevard  Maies  herbes,  201. 

1875  —  Rivière,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 

876  —  Robert  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Turin,  11. 

1878  —  Robert  (Edouard),  censeur  des  études  au  lycée  de  Nîmes. 

i887  —  Robert  (Abel),  professeur  de  rhétorique  au  fycée  de  Troyes. 

I887  —  Hobet  élève  de  la  section  de  philosophie. 

858  —  Robla,  direc.  de  V Éducation  intégrale,  Rempart  de^la  Biloque,  à  Gand,  8.  P. 

888  —  Roche,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rouen. 

882  —  Roeherolles,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de 
Fleurus,  2,  8.  P. 

898  —  Roeqnemomt,  agrégé  de  mathématiques,  rue  Danton,  42,  k  Levallois-Perret. 

879  —  Rodier,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  en  congé,  directeur  du 
jardin  botanique  de  Bordeaux. 

885  —  Rolland  (Etienne),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pau. 

886  —  Rolland  (Romain),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  à 

rÉcole  Normale,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  76. 

887  —  Rolland  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Brest. 

882  —  Rondeau,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chftteaurouz . 

883  —  Roos,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Digne. 

887  —  Roques  (Maurice),  prof,  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  Clapeyron,9* 
Ht  —  Roqaes   (Mario),   agrégé  de  grammaire,  pensionnaire  de  la   Fondation 

Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5  et  boulevard  Saint-Germain,  4. 
MO  —  Rosenthal,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Dijon. 
180  —  Rossignol,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 
85  —  Ronger,  professeur  d'histoire  en  congé,  à  La  Ghartre  (Sarthe). 
NO  —  Rougler  (A.),  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Aiz. 
175  —  Roaeseaux,  professeur  de  physique  au  lycée  du  Havre. 


292 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1886  —  Roussel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lons-le-Saunier. 

1857  —  Hou  ■■©Un,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Condoreet, 
boulevard  Hoche,  10,  à  Villeneuve-sur- Yonne. 

1891  —  Housselle,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nevers. 

1887  —  Roussel,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  des  Écoles,  20. 
1887  —  Ronsaot,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condoreet. 

1894  —  Ronstaiit  agrégé   de  philosophie,  boursier  de  voyage  de  llJnxversilé  de 
Paris  (Tour  du  Monde). 

1853  —  Rooatel,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Pau. 

1892  —  Rouyer,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  su  lycée 

d'Alger. 
1877  —  Roy,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 

1854  —  Royer,  doyen  et  professeur  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Dijon. 
1853  —  Roy  et  (Ch.)t  professeur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier,  rue  Saint* 
Joseph,  22,  à  Grenoble. 

1893  —  Roses,  agrégé  de  grammaire,  rue  Mil  ton,  8. 

1892  —  Rudler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen. 

1889  —  Ruyssen,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Limoges,  8.  P. 


w 


1881  —  Sabatler  (Th.)*  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne. 

1874  —  Saballer  (P.),  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Tou- 
louse, 8.  P. 

1887  —  Saeerdote,  agrégé,  professeur  de  physique  au  collège  Sainte-Barbe,  bou- 
levard Saint-Michel,  97,  en  congé. 

1890  —  Sagaae  (G.),  agrégé,  préparateur  de  physique  au  laboratoire  d'enseigne- 

ment de  la  Sorbonne,  rue  Paillet,  4,  8.  P. 

1891  — <  Sagnae   (P.),   chargé  d'un  cours  d'histoire  moderne  à  la    Faculté  des 

lettres,  place  Simon- Voilant,  13,  à  Lille,  8.  P. 
1852  —  Saint-Loup,  doyen  honoraire,   professeur  de  mécanique  rationnelle  i  la 
Faculté  des  sciences  de  Besançon. 

1882  — -  Salles,  profes.  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  Bugeaud,  9. 

1878  —  Salomou  (Ch.),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condoreet,  rue  Soufflot,  9. 

1880  —  Salomoa  (H.),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Raspa3,284 

(place  Denfert-Rochereau). 
1858  — ■  Sarradia,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée,  rue  Montbauron,  18, 

à  Versailles,  8.  P. 
1894  —  Sarrleu,   professeur  délégué  de  philosophie  au  lycée  de  Quimper,  iw 

Kéréon,  38. 
1893  —  Sarlhoo,    professeur  de  troisième   au  lycée,   rue   de  Rémusat,    12,  à 

Toulouse. 
1897  —  Sauner,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1887  —  Sauaulne,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Pierre  (Martinique). 
1878  —  Sautrcaux  (L.),   professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Grenoble,  S.  P. 

1881  —  Sautreaux  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  S.P. 
1873  —  Sauvage,  prof,  de  mathém.  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille 


J 


DE  l'écolb  normale  223 

Promotions. 

1882  —  Sehlesser,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles,  boule- 
vard de  la  République,  4. 
1888  —  Sennelder,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse. 

1872  —  Séallles,  professeur  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  Lauriston,  25. 

1856  —  Segoud  (E.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Stanislas,  rue 
Meyerbeer,  15,  à  Nice. 

1892  —  Segond,  (J.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon. 
1843  —  Séguin,  recteur  honoraire,  rue  Ballu,  1,  à  Paris. 

1874  —  Selgnonos,  professeur  suppléant  d'histoire  moderne  a  la  Sorbonne,  rue  de 

l'Odéon,  15. 

1858  —  Séllgniann,  agrégé  des   lettres,   directeur   honoraire   au  ministère  des 

finances,  rue  Franklin,  8. 
1887  —  Sclvcs,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Age  n. 
1870  —  Sentis,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 
1847  —  Serré -Galno,  anc.  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint- 

Cyr,  prof.hon.de  physique  de  l'École  Normale  de  Sèvres,  rue  du  Bac,  114. 
1894  —  Senre,  agrégé  des   lettres,  membre  de  l'École  française  d'Athènes,   rue 

Saint-Charles,  135,  à  Paris,  S.  P. 

1893  —  Slmiand,  agrégé  de  philosophie,  boulevard  Saint-Michel,  79. 

1887  —  Simon  (Paul),  professeur  de  mathématiques  au   collège  Stanislas,   rue 
Stanislas,  10. 

1884  —  Simon  (Julien),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Chartres. 

1887  —  Simon  (Louis),  docteur  es  sciences,  professeur  à  l'École  Normale  de  Saint* 

Cloud,  préparateur  chef  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  Vauquelin,  15,  S.  P. 

1882  —  Simonin,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée    de   Vendôme, 

astronome  à  l'Observatoire  de  Nice,  S.  P. 
1882  —  Sliaolr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Laval,  S.  P. 
1849  —  Slrodot,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  professeur 

honoraire  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1885  —  Slrven,    agrégé  des    lettres,    professeur  de  rhétorique,  en  congé,  vi^a 

Asso,  via  Foscolo,  14,  à  Florence. 
1880  —  Slrvent,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis. 

1847  —  Seelinée,  prof.  hon.  de  lettres  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  la  Michodière,  7. 

1886  —  Sondée,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Valenciennes. 
1868  —  Souqaet,  proviseur  du  lycée  de  Gap. 

1893  —  Sourdille,  prof,  de  seconde  au  lycée,  rue  des  Fonderies,  109,  à  Rochefort. 

1873  —  Sourlau  (P.),  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Nancy. 

1875  —  Sourlau  (M.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  et  de  l'art  normands  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1882  —  Splnnler,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  professeur  à 

l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 
1864  —  Staub,  proviseur  du  lycée  Lakanal. 

1859  —  Stéphan,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Obser- 

vatoire et  prof,  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

1848  —  Stoffel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Strasbourg, 

rue  des  Clefs,  10,  à  Schlestadt  (Alsace),  S.  P. 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  KLÈVKS 

—  StaauT  (P. -A.),  prof,  honoraire  de  m  «thématiques   du   lycée,   à   Veaul, 

rue  de  Floitea,  8. 

—  StonnT  (A.-X.),  professeur  de  calcul  différentiel  Et  intégral  »  U  Pscatt 

des  sciences,  rue  Saint-Pierre,  U,  a  Beaançou,  8.  P. 

—  Strebly,  profess.  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  rue  de  Vaugirard,  If. 

—  Btrowaltl  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Lakaual. 

—  Strowaltl  (S.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Ponti?y. 

—  Suarée,  sncicn  élève  de  la  section  d'histoire,  rue  de  l'Abbé-de- l'apte,  10. 

—  Sabé,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limogée,  rue  de  Longcbampa,  123, 

à  Paris. 

—  Su*  ru  s,  censeur  sous-directeur  des  "études  littéraires  eu  lycée  Saint-Louis. 

—  Sueur,  professeur  de  physique  au  collège  de  La  Fera. 

—  Satrer,  professeur  de  rhétorique  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 

—  SxytttHBslil,  inspecteur  d'académie  s  Alger, 


—  Talagraftd,  ancien  élevé  de  le  section  de  grammaire,  chemin  de  Qraun, 

enclos  Bonifici,  à  Nîmes. 

—  Talion,  professeur  honoraire  de   troisième  du  lycée  de  Nice,  i  Verteull- 

sur-Chareute  (Charente),  8.  P. 

—  Tantsue ,    professeur    honoraire    de    seconda   du   lycée   d'Évreui,    quai 

Valmy,  53,  a  Paria,  8.  P. 

—  Tamnerv,  aous-direcleur  et  maître  de  conférences  de   mathématique*  è 

l'âcole  Normale. 

—  Taratte  (F.),  professeur  de  mathématiques  su  lycée  du  Mans. 

—  Tehenf; -Slon-Slea,  licencié  es  sciences  mathématiques,    professeur   à 

l'arsenal  de  Fou-Tcheou. 

—  Telsialer,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Nice. 

—  Terrier   (A.),   professeur   honoraire   de  rhétorique  du   lycée  Condoreat, 

professeur   de  littérature   française    Â   l'École    Normale  de   Sevra»,    rM 
d'Aumale,  10. 

—  Terrier  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval. 

—  Téry,  professeur  de  philosophie,  avenue  de  Sexe,  39,  &  Paria. 

—  Teaaler,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  1a  Faculté  des  litres  de  Caen. 

—  Teste,  professeur  d'histoire  tu  lycée  de  Poitiers.   ■ 

—  Texrler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française  i 

l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen. 

—  Texte,  professeur  île  littératures  modernes  comparées  à  la  Faculté  de*  lettres 

de  Lyon,  8.  P. 

—  TbavmtH,  profesa.  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  suppléent  d'histoire 

delà  philosophie  moderne  au  Collège  de  France,  r.  Oay-Luasac,  16,  8.  P. 

—  Tharaud,    professeur    de    langue    et   littérature    françaises    an   collège 

BoivOs  (École  Normale  de  Buda-Pesth). 

—  Thévencl,  professeur  de  Faculté,  directeur  et  professeur  de  mathématiques 

de  l'Ecole  des  science*  d'Alger. 

—  ThAvenat,  censeur  des  études  au  lycée  de  Cherbourg. 

—  1  ht  a  «court,  prof,  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettre*  de  Nancy. 

—  Thlébaut,  répétiteur  au  lycée  de  Versailles. 


DE  l'scolb  normale  225 

Promotions. 

1873  —  Thimont,  professeur  de  physique  au  collège  Stanislas,  boulevard  Mont- 
parnasse, 144. 

1877  —  Thirion  (Eruest),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rennes. 

1877  _  Thlrlou  (Paul),  profesesseur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne,  place 
Jussieu,  7. 

1892 Thiry,    élève    breveté  de  l'École    des  langues  orientales   vivantes,    rue 

Cassini,  18,  S.  P. 

1865  —  Thomas  (J.j,  professeur  de  langue  et   littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lille. 
1880  —  Thomas   (L.),    prof,   de  physique  générale  et   météorologie    a    l'École 

des  sciences  d'Alger. 
1880  —  Thouvenel,   professeur  de    physique    au    lycée   Charlemagne,   rue  des 

Arènes,  9,  8.  P. 
1846  —  Thouvenin  (J.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nancy. 
1882  —  Thouveres,   professeur    adjoint    de   philosophie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Toulouse. 

1889  ThyhHUt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  pi.  d'Anvers,  10. 

1880  —  Tlssler,  professeur  de  physique  au  lycée  Voltaire. 

I843  Tivier,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon,  rue  d'Ha- 

vernas,  9,  à  Amiens,  S.  P. 
I893  Tour  en,    agrégé  préparateur  adjoint  de  chimie  à  l'École  Normale,  rue 

Gay-Lussac,  56. 
1869  Tournois,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- Louis,  rue  du  Val- 

de-Grâce,  9. 
1888  —  Tourrès,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nîmes. 
1885  Toutaln,    professeur   suppléant    à    l'École    Normale  de    Fontenay-aux- 

Rofes,  chargé  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études,  r.  du  Havre,  8. 

1893  Treffel,  agrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rond-point 

Bugeaud,  5. 

1888  Tresse,  prof  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  boulevard  Montpar- 
nasse, 164,  S.  P. 

1848  Troost,  membre  de  l'Académie   des  sciences,   professeur  de  chimie  et  di. 

recteur  d'études  à  la  Sorbonne,  rue  Bonaparte,  84,  S.  P. 

I897  Troufleau,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1896  Tziizelea,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1895  Vacher,  professeur  suppléant  d'histoire  à  l'École  Lavoisier,  pi.  Monge,  6. 

1888  Vacherot  (Charles),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Tunis. 

1888  Vacon,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Vitry^e-François  (Marne). 

1882  —  Valès,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

1891   Vallaux,  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  de  Siam,  48,  à  Brest. 

1894  Vallette,  agrégé  des  lettres,  professeur  à  l'Université  de  Lausanne,  aux 

Colonies. 

1880  Valot,    professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux,  8.  P. 

18J7  Valson,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  doyen  de  la  Faculté 

libre  des  sciences,  rue  Vavibecour,  14,  à  Lyon,  8.  P. 
jg5g  van  Tîeghem  (Ph.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  prof.-admiuist. 

de  botanique   du    Muséum,    rue  Vauquelin,  22,  8.  P. 

15 


226 


ASSOCIATION   DES  ANCIBNS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1801  —  Van  Tlegtaem  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Chartres. 

1883  —  Vanwlncq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  villa  Henri,  Pau,  S.  P. 
1838  —  Vapereau,  agrégé  de  philosophie,  inspecteur  général  honoraire  de  rensei- 
gnement primaire,  boulevard  Saint- Michel,  10,  8.  P. 

1867  —  Vast,  ancien     professeur    d'histoire    au    lycée    Condorcet,    examinateur 

d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rue  de  Rome,  69,  8.  P. 
1893  —  Vaueheret,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tourcoing. 

1889  —  Vanillier,  professeur  de  physique  au  collège  d'Arme  litières. 
1869  —  Verdler  (Henri),  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

1890  —  Verdler  (Bug.)»  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saint-Etienne. 
1872  —  Verdln,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alger. 

1876  —  Ver  nier,  professeur  de  littérature  ancienne   à  la   Faculté  des  lettres  de 
Besançon. 

1889  —  Versaveaud,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nice. 

1890  —  Verslnl,  inspecteur  d'académie,   adjoint   au   Directeur    général  de  ren- 

seignement en  Tunsie,  S.  P. 
1848  —  VessioC  (J.-B.),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  honoraire  de  l'en- 
seignement primaire,  à   Géménos    (Bouches-du-Rhône). 

1884  —  Vesslot  (E.)»  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Lyon. 

1885  —  Vèses,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences,  rue  Saubat, 

15,  à  Bordeaux,  S.  P. 
1890  —  Vlal,  prof,  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  Lakanal,  avenue  du  Maine,  191. 

—  Vidal  (Gaston),  professeur  de  physique  au  collège  d'Àuxerre. 
1863  —  Vidal  delà  Mâche,  professeur  de  géographie   à  la   Sorbonne,  rue  de 

Seine,  6,  S.  P. 

1892  —  Vleillefond,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Beauvais. 

1893  —  Vlgnal,  rue  Le  Goff,  5,   8.  P. 

1893  —  Vignes,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Coustantine. 

1848  —  VI gnon,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée,  quai  desCélestins,  6,  à  Lyon. 

1881  —  Villard,  profes.  de  physique  au  lycée  Condorcet,  me  d'Ulm,  45,  en  congé, 

8.  P. 

1894  —  Villeneuve,  professeur  de  rhétorique   au   lycée  de  Mont-de- Marsan,  en 

contré,  rue  Delmas,  à  Montpellier. 
1892  —  Vincent,   docteur  es  sciences,  agrégé    préparateur  de  physique  à  l'École 

Normale,  rue  de  l'Abbé-de-rÉpée,  8. 
1856  —  Vlntéjoux  (F.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  ljeéa 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission   à   l'École  militaire  de  Saint-Cyr, 

boulevard  Saint-Germain,  139. 
1888  —  Vlntéjoux  (J.),  profess.de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Dijon. 
1861  —  Violle,  membre  de  L'Académie    des  sciences,  directeur  d'études  à  l'École 

des  Hautes-Etudes,  maître  de  conférences  de  physique  à  l'École  Normale, 

professeur  de  physique  au  Conservatoire  des   arts  et  métiers,   boulevard 

Saint-Michel,  89,  S.  P. 

1882  —  Vlret,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 

1855  —  VI tasse,  prof,  de  mathématiques  au  lycée,  rue  du  Château,  41,  à  Brest. 
1873  —  Vlvot,  professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  lycée  de  TroyfeS* 


J 


DK  L*ÉCOLB  NORMALE  227 

.  Promotions. 

1881  —  Vogt,   professeur  de  mathématiques  appliquées  a  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy,  8.  P. 
1850  —  Volgt,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lyon,  à  Géanges, 

par  Saint-Loup-de-la-Salle  (SaÔne-et-Loire). 
1862  —  Voisin  (A.),  censeur  des  études  au  lycée  Bufifon. 
1865  —  Voisin  (J.-B.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Versailles. 
1890  —  Volloet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chartres. 


1838  —  Waddlngton,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
prof,  honor.  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  de  la  Sorbonne,  avenue 
de  Villars,  7,  8.  P. 

1873  —  WahJ  (M.),  Inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  publique  aux  co- 
lonies, professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Rome,  83. 

1892  —  Wahl  (R.),  professeur,  en   congé,  rue  Baudin,  2,  a  Paris. 

1873  —  Wallle  (V.),  professeur  de  Faculté,  professeur  de  langue  et  littérature 
françaises  à  l'École  des  lettres  d'Alger. 

1862  —  Waleckl,  ancien  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique  aux  colonies 
(sciences),  rue  Trezel,  4,  S.  P. 

1880  —  Wallerant,  maître  de  conférences  de  géologie  à  l'École  Normale. 

1831  —  Wallon  (H.),  sénateur  inamovible,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de 
la  Sorbonne,  ancien  Ministre  de  l'Instruction  publique,  quai  Gontl,  25, 
S.  P. 

1862  —  Wallon  (P. -H.),  agrégé  de  grammaire,  manufacturier,  route  d'Éauplet,  à 
Rouen,  S.  P. 

1875  —  Wallon  (Et.),  prof,  de  physique  au  lycée  Janson,  ruedeProny,  65,  8.  P. 

1860  —  WalCï  (A.),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Bordeaux,  S.  P. 

1895  —  Waltz  (R.),  agrégé  de  lettres,  boursier  d'études,  rue  d'Assas,  87. 
1897  —  Watel,  élève  de  la  section  des  sciences  naturelles. 

1884  —  Wehrlé  (l'abbé),  vicaire  a  Saint-Jacques-du-Haut-Pas,  rue  Saint- 
Jacques,  252. 

1887  —  Weil  (René),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Chartres,  en  congé. 

1896  —  W«11(A.),  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1878  —  Weill  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Belfort. 
1883  —  Welll  (Georges),  professeur  d'histoire  au  lycée  Carnot,  S.  P. 
1874  — •  Welmann,  professeur  de  sixième  au  lycée  Condorcet. 

1888  —  Welss,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

cours  d'Herbou ville,  35,  à  Lyon. 

1881  —  Welseh,  professeur  de  minéralogie  et  géologie  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Poitiers,  8.  P. 

1894  —  Weulersse,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon,  boursier  de  voyage 
de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  Monde). 

1852  —  Wescher,  agrégé  des  lettres,  ancien  conservateur  adjoint  et  ancien  pro- 
fesseur d'archéologie  à  la  Bibliothèque  nationale,  rue  Notre-Dame-des- 
Champs,  27,  S.  P. 


228  ASSOCIATION  BBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1893  —  Wllbola,  ancien  élève  de  la  section  de  phyaique.rue  de  Vaugirard,  185. 

1882  —  Wogne,  professeur  de  seconde  au  collège  Rollin. 

1848  —  Wolf  (Ch.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  astronome  honoraire  de 
T Observatoire  de  Paris,  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Sorbonne, 
rue  des  Feuillantines,  1,  S.  P. 

1887  —  Worms,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  agrégé  et  chargé  de 
cours  à  la  Faculté  de  droit  de  Caen,  auditeur  au  Conseil  d'État,  directeur 
de  la  Eetue  internationale  de  sociologie,  rue  Quincampoiz,  35,  à  Par», 
S.  P. 

1880  — -  Yoo,  inspecteur  d'académie  à  Montpellier. 
1891  —  Yver,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tunis. 

1894  —  Yvon,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Angouléme,  8.  P. 

1869  —  Zalin,  directeur  de  l'École  industrielle  et  commerciale  de  Luxembourg. 

1861  —  Zevorl  (B.),  recteur  de  l'académie  de  Caen,  8.  P. 

1891  —  Zlmasermanai,  chargé  d'un  cours  de  géographie  commerciale  à  U  Faculté 

des  lettres  de  Lyon. 
1897  —  Zlvy,  élève  de  la  section  de  physique. 

1883  —  Zyroiuakl,  professeur  de  littérature  française  &  la  Faculté  des  lettres   de 

Toulouse. 


J 


DE  L'ÉCOLE  normale  29 

Nombre  des  membres  au  l6r  janvier  1899. 1394 

Membres  nouveaux 41 

Décédés 32/33 

Démissionnaire 1  \ 

Différence 8. . .        8 


Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1900 1402 


TABLEAU  COMPARATIF  DES  COTISATIONS  ANNUELLES 
Au  4or  janvier  1899  et  au  1er  janvier  1900. 


i 


a 


1846, 

1847. 

1848, 

1849, 

1850, 

1851 

1852, 

1853 

1854, 

1855 

1856 

1857 

1858, 

1859 

1860, 

1861, 

1862. 

1863. 

1864. 

1865. 

1866. 

1867. 

1868. 

1869. 

1870. 

1871. 

1872. 

1873. 

1874, 

1875. 

1876. 

1877. 

1878. 

1879. 

18S0. 

I8SI. 

1882. 

1883. 

4884. 

1885. 

18*6. 

1887. 

1888. 

18x9. 

1890. 
1891. 
1892. 
1893. 
189*. 
1895, 
4  896. 
1897. 
4898. 
4899. 
4900. 


/. 


1"  janvier  1899. 

....  457 

....  492 

....  ^406 

....  467 

....  474 

....  520 

....  562 

....  574 

....  579 

. . . .  601 

....  609 

....  614 

....  636 

....  640 

....  647 

....  646 

. . . .  651 ....  : 

...  674 

....  679 

....  712 

....  723 

...  735 

...  747 

....  709 

...  705 

...  641 

...  628 

...  634 

...  642 , 

....  688 

...  685 

. ..  689 

...  632 

...  647 

. ...  708.  ... 

...  720 

...  594 

, ...   483 

...  739 

....  816 

....  866 

. ...  854 

. ...  92  •> 

. ...   962 


1" 


955, 
947. 
955 
956 
958 
939 
959 
957, 
923. 
4. 


janvier 

.  457 

.  492 

.  406 

.  467 

.  474 

.  520 

.  562 

.  574 

.  579 

.  601 

.  609 

.  614 

.  636 

.  640 

.  647 

.  646 

.  651 

.  674 

.  679 

.  712 

.  723 

.  735 

.  747 

.  709 

.  705 

.  641 

.  628 

.  634 

.  642 

.  688 

.  685 

.  689 

.  632 

.  647 

.  708 

.  720 

.  594 

.  483 

.  739 

.  816 

.  886 

.  854 

.  925 

.  902 

.  955 

.  947 

.  9.S5 

.  956 

.  958 

.  964 

.  960 

.  959 

.  954 

•  926 
6 


1900. 


Nombre  des  cotisations  perpétuelles  au  40r  janvier  1900..    484 


DB  L'ECOLE  NORMALE  234 


. t ' 


LISTE  DES  MEMBRES  DECEDES 


AVANT  LE  l6r  JANVIER  1900 


BUREAU  DB  LA  FONDATION. 

Promotions. 

1810.  Cousin  (Victor),  président  (1846-1849),  décédé  le  13  janvier  1867. 

1812.  Dobois  (Paul-François),  vice-président  (1846-1849),  puis  président  (1850-1866), 

décédé  le  16  juillet  1874. 

1819.  Lesieur  (Augustin- Henri),  secrétaire  (1846*1849),  décédé  le  8  mars  1875. 

1833.  Hébert  (Edmond),  vice-secrétaire  (1846-1849),  secrétaire  (1850-1876),  vice- 
président  (1876-1881),  puis  administrateur  honoraire  (1882),  décédé  le 
4  avril  1890. 

1813.  Maas  (Mvrtil),  trésorier  (1846-1865),  décédé  le  27  février  1865. 


Promotions.  Décès. 

1810.àubert-Hix,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Louis-* 

le-Grand 1855 

—  Bbudant,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

honoraire  de  minéralogie  de  la  Sorbonne,  inspecteur  gé- 
néral des  études 1850 

—  Boucley,  recteur  honoraire 1877 

—  Cousin,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  professeur  honoraire 
d'histoire  de  la  philosophie  de  la  Sorbonne,  ancien 
conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Université,  ancien  Pair 
de  France,  ancien  directeur  de  l'École  Normale,  pré- 
sident-fondateur ds  l'Association,  S.  P 1867 

—  D aulne,  ancien  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Alençon  . . .  1874 

—  Delignac,  anc.  prof,  de  philosophie  au  Prytanée  militaire 

de  La  Flèche 1868 

— .    Faucon,  inspecteur  d'académie  à  Douai 1850 

m—*    Gaillabd,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  S.  P.   1860 


m 


232  ASSOCIATION    DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1810. Guillaume,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1871 

—  Magnier,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers 1875 

—  Maignibn,  ancien  recteur  départemental 1871 

—  Paulin,  médecin  de  l'École  Normale 1857 

—  Soulacroix,  recteur  honoraire,  chef  de  division  au  Mi- 

nistère de  l'Instruction  publique 1848 

1811. Carrare,  imprimeur-libraire,  ancien  maire  de  Rodez...  1864 

—  Champanhet,    vice-président  honoraire  du  tribunal  civil 

de  Privas 1863 

—  Decaix,  anc.  membre  du  Conseil  de  la  Banque  de  France.  1882 

—  Dsvàs,  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  1871 

—  Dubus-Champville,  ancien  professeur  de  mathématiques 

au  collège  et  d'hydrographie  à  l'École  de  St-Brieuc,  S.  P.  1868 

—  Dut re y,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

supérieur 1870 

—  Fargeaud,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Strasbourg 1877 

—  Guignault,  secrétaire  perpétuel  honoraire  de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire 
de  géographie  de  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences, directeur  honoraire  de  l'École  Normale,  membre 
honoraire  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1876 

—  Laqurrbe,  maire  de  Séverac-le-Château  (Aveyron) 1854 

—  Meusy,  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Besançon 1848 

—  Mézières,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Metz 1872 

—  Patin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  doyen 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  ancien  maître 
de  conférences  à  l'École  Normale  président  de  Y  Asso- 
ciation, S.  P 1876 

—  Pouillbt,   membre  de  l'Académie   des  sciences,  ancien 

professeur  de  physique  à  la  Sorbonne  et  à  l'École  Poly- 
technique, ancien  directeur  du  Conservatoire  des  Arts- 
et-Métiers,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male, ancien  député,  S.  P 1868 

—  Rattier,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  Rougeron,  juge  honoraire  du  tribunal  de  lra  instance  de 

la  Seine 1867 


DE  l'écolb  normalk  233 

1811.Thieeby  (Augustin),  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres 1856 

—  Viguier,  inspecteur  général  honoraire  des  études,  directeur 

honoraire  des  études  de  l'École  Normale 1867 

—  Villevaleix,  docteur  es  lettres,  chargé  d'affaires  d'Haïti.  1858 
1812.  Albband  aine,  adjoint  au  maire  de  Marseille 1855 

—  Ballard-Luzy,  ancien  préfet  des  études  du  collège  Rollin.  1870 

—  Cayx,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris 1858 

—  De  Calonne,  prof,  honor.  de  seconde  du  lycée  Henri  IV.   1876 

—  Desmichels,  recteur  honoraire 1866 

—  Dubois,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  conseiller  au  Conseil  royal  de  l' Uni- 
versité, ancien  député  de  la  Loire-Inférieure,  ancien 
professeur  de  littérature  française  à  l'École  polytechnique, 
directeur  honoraire  de  l'Ecole  Normale,  ancien  président 
de  V Association 1874 

—  Large,  inspecteur  honoraire  d'académie 1870 

—  Lerebours,  avocat  à  Rouen 1879 

—  Martin,  recteur  honoraire 1864 

—  Ozaneaux,  inspecteur  général  des  études 1852 

—  Péclet,  professeur-fondateur  de  l'Ecole  Centrale,  ancien 

maître  de  conférences  de  physique  à  l'Ecole  Normale , 
inspecteur  général  honoraire  des  études,  S.  P 1857 

—  Poieson,   proviseur  honoraire    du    lycée    Charlemagne, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  V  Association  %   S.  P. . . .  1871 

—  Renouard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  ancien  Conseiller  d'État,  ancien  Pair  de 
France,  ancien  procureur  générai  à  la  Cour  de  cassation, 
sénateur  inamovible,  ancien  maître  de  Conférences  de 
philosophie  à  l'École  Normale  S.  P 1878 

—  Salanson,  ancien  professeur 1860 

—  Thouron,  avocat  à  Toulon 1872 

1813.ÂNSART,  inspecteur  honoraire  d'académie 1849 

—  Bouchitté,  ancien  recteur  départemental 1861 

—  Cazalis,  inspecteur   générai  hon.  de  l'enseignement  se- 

condaire,  ancien   maître  de    conférences  de   physique 

à  l'École  Normale 1878 

— —     Christian,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 

.  au  collège  royal  d'Orléans 1864 


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5 


£34  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1813. Corneille,  ancien  inspecteur  d'académie,  député  au  Corps 
législatif,  S.  P 

—  Cotellk,  ancien  avocat  à  la  Cour  de  cassation,  professeur 

de  droit  administratif  à  l'École  des  ponts   et  chaussées, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 

— -    Dbhèque,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres 

—  Delafosse,   membre    de  l'Académie  des  sciences,    pro- 

fesseur honoraire  de  minéralogie  du  Muséum  et  de  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  de  minéralogie  à 
l'École  Normale 

—  Dubois,  ancien  recteur  départemental • 

—  Foroet,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique    au 

collège  de  Falaise 

—  Granoeneuve,  docteur  en  droit,  notaire  à  Bordeaux,  S.  P. 

—  Guillard,  prof.  hon.  de  mathém.  du  lycée  Louis-le-Grand. 

—  Lévy,  maître  de   conférences  de  mathématiques  à  l'École 

Normale,  S.  P 

—  Maas,  directeur  de  la  Compagnie  d'assurances  V Union , 

trésorier  de  P  Association,  S.  P 

—  Marbschal,  agrégé  de  grammaire,  ancien  chef  d'insti- 

tution à  Vendôme 

—  Moreau  db  Champlieux,  administrateur  des  douanes  à 

Paris,  ancien  membre  du  Conseil  de  Y  Association 

—  Pariset,   ancien  gouverneur  de  la  Guyane,  membre  da 

Conseil  d'Amirauté 

—  Baoon,  inspecteur  général  honoraire  des  études 

—  Vernadé,  prof.  hon.  de  seconde  du  lycée  Saint-Louis. . . . 
1814. Alexandre,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions   et 

Belles- Lettres,  inspecteur  général  honoraire  des  études. 

—  DamirOn,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  philoso- 
phie moderne  à  la  Sorbonne 

—  Dijon,  ancien  professeur  à  Huy  (Belgique) 

—  Fontanier,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  consul  à  Civita-Vecchia 

—  Guichemerrè,  ancien  recteur  départemental 

—  Jannet,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Versailles • 

—  Lemarchand,  ancien  professeur 

—  Michel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 


1868 


1878 
1871 


1878 
1862 

1857 
1868 
1870 

1841 

1865 

1876 

1851 

187Î 
1872 
1888 

1870 


1862 
1850] 

1851 

1810 

1861 

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Il 


db  l'école  normale  235 

1814.Bevel,  caissier  au  lycée  Louis-le-Grand 1856 

—  Sabattier,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée  de 

Rouen 1866 

1815. Bouchez,  inspecteur  d'académie  à  Nancy 1850 

—  Chanlairb,  chargé  de  cours  de  rhétorique  au  lycée  d'Avi- 

gnon   1860 

—  Defrenne,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée 

Saint-Louis,  S.  P 1863 

—  Delcasso,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Strasbourg.  1887 

—  Lecomte,  recteur  honoraire  de  l'académie  du  Loiret 1864 

—  Plagniol  de  Màscony,  inspecteur  honoraire  d'académie. .  1872 
1816.Besse,  professeur  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche ....  1856 

—  Bouillet,  inspecteur  général  des  études 1864 

—  Braiye,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Montpellier. . .  1868 

—  Commbau,  agrégé  de  grammaire,   professeur  au  collège 

Sainte-Barbe 1863 

—  Doeveau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Nantes 1850 

—  Dunoyer,  recteur  honoraire 1884 

—  Flamanville,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  Gibon,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature 

latines  à  l'École  Normale 1859 

—  Joubn,  ancien  recteur  de  l'académie  de  l'Orne 1857 

—  Lodin  de  Lalaire,  professeur  honoraire  de  littérature 

française  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon 1896 

—  Rinn,  recteur  de  l'académie  de  Strasbourg 1855 

—  Soûlez,  professeur  hon.  de  seconde  du  lycée  de  Besançon.  1873 

—  Théry,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Caen 1878 

—  Vincent,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis 1868 

1817. Avignon,  recteur  honoraire 1867 

—  Delaître,  ancien  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers.  1857 

—  Gillette,  médecin  du  lycée  Louis-le-Grand 1859 

—  Perdrix,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Clermont. . . .  1851 

—  Pottier,  professeur  de  seconde  au  lycée  Napoléon 1855 

•—    Ravaud,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  de  Bordeaux.  1876 

—  Véron-Vernibr,  docteur  es  sciences,  inspecteur  honoraire 

d'académie  à  Paris 1875 


1 


236  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1818.  Anot,  prof,  honoraire  de  littérature  française  delà  Faculté 

des  lettres  de  Poitiers 1879 

—  Chenou,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers.  1888 

—  Cobbin,  agrégé  des  lettres,  médecin  de  l'Hôtel-Dieu  d'Or- 

léans    1855 

—  Dubois,  professeur  honoraire  du  collège  Rollin 1884 

—  Fobnebon,  proviseur  honoraire  du  lycée  Bonaparte 1886 

—  Ladevi-Roche,  professeur  honoraire  de  philosophie  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 1811 

—  Ribout,  agrégé  des  lettres  et  de  grammaire,  professeur  de 

quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand 1854 

—  Sttévenart,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Dijon 1860 

1819.Boyeb,  inspecteur  honoraire  d'académie 1865 

—  Dblhomme,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  d'Évreux.    1866 

—  Dblobme,  anc.  censeur  des  études  du  lycée  Louis-le-Grand.  1866 

—  Géruzez,  secrétaire    de    la   Faculté   des   lettres   de   la 

Sorbonne,  ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  fran- 
çaise à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  du  Conseil  de  l'Association. . . .  1865 

—  Hachette,  libraire-éditeur,  S.  P 1864 

—  Laisné,  ancien  principal  du  collège  d'Avranches 1875 

—  Lbsieub,  anc.  chef  de  division  au  Ministère  de  l'Instruction 

publique,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 
supérieur,  secrétaire  honoraire  de  V Association 1815 

—  Férennès,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Besançon 1813 

—  Quichebat,  membre   de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  ancien  conservateur  à   la  Bibliothèque 
Sainte-Geneviève,  S.  P 1884 

—  Sonnet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  profes- 

seur de  calcul  différentiel  et  intégrai  à  l'École  Centrale.   1819 
1820.Andbé-Pontieb,  chef  d'instit.  à  Nogent-sur-Marne,  S.  P.   ÎS'R 

—  Babbet,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1884 

—  Cabesme,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Besançon. .    18H3 
— •    Charma,  doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Caen 1861 

—  De  Nbufpobge,  prof,  de  troisième  au  lycée  Saint-Louis. .    1 

—  Pons,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  d'Aix .   1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  237 

1820.Rousta.Nj  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 1871 

1821.Cournot,  recteur  honoraire,  inspecteur  général  honoraire 

des  études 1877 

—  Marchand,  professeur  honoraire  du  lycée  de  Versailles.   1888 
1826.ÀNQUETIL,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Versailles, 

S.P .* 1895 

—  Brunet,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV 1842 

—  Charpentier,  chargé  de  cours  de  mathématiques  du  lycée 

d'Alençon 1869 

—  Deloche,  inspecteur  d'académie  à  Nîmes 1870 

—  Jourdain,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Montpellier.  1872 

—  Lbfèvre,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin 1864 

—  Mallet,  ancien  recteur  départemental 1875 

—  Roux,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux  1887 

—  Verdot,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1871 

1827. Berger,   professeur  d'éloquence   latine  à  la    Sorbonne, 

membre  du  Conseil  de  Y  Association 1869 

—  Braive,  censeur  des  études  au  lycée  de  Douai 1856 

—  Cagnart,  chargé  de  cours  au  collège  royal  d'Amiens 1847 

—  Dumaige,  insp.  général  délégué  de  l'enseignern.  secondaire  1864 

—  Herbbtte,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Fon- 

tanes,  S.  P 1879 

—  Morelle,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de 

Douai,  S.  P 1887 

—  Morren,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille 1870 

—  Mouribr,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

supérieur,  vice-recteur  hon.  de  l'académie  de  Paris,  S.  P.  1890 

—  Pompon,   ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Sens 1867 

—  Tieroblin,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1849 

—  Vacherot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  directeur  des  études  à  l'Ecole  Nor- 
male, membre  hon.  du  Conseil  de  l'Association 1897 

1828.  Amiot.B.,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis  S.P 1878 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors 1854 

—  Bénard  (Ch.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

Charlemagne 1898 


1 


238  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1828.Borgnet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Tours • 1890 

—  Chéruel,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  recteur  honoraire,   ancien  maître  de  Confé- 
rences d'histoire  à  l'École  Normale,  S.  P 1891 

—  Deguin,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1860 

—  De  Lbns,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Angers 1882 

—  Foncin,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier 1894 

—  Gaillardin,   professeur    honoraire   d'histoire    du    lycée 

Louis-le-Grand. 1880 

—  Guérabd,  agrégé  de  grammaire,  directeur  honoraire  du 

collège  Sainte-Barbe-des-Champs,  S.  P 1888 

—  Mermet,  prof.  hon.  de  phys.  du  lycée  de  Marseille,  S.  P. .  1816 

—  Mouillard,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon . ,. . . .   1811 

—  Nicolas  (A.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Rennes 1884 

—  Petit,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

de  Limoges 1881 

—  Petitbon,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lille,  S.  P. . . .  1887 

—  Pinaud,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse 1848 

—  Rioart,  inspecteur  honoraire  d'académie 1886 

1829.Barrt,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse. 1879 

—  Cappelle,  prof.  hon.  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grand.  1879 

—  Choffel,  prof,  de  mathématiques  au  collège  et  à  l'Ecole 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Mulhouse . . .    1862 

—  Collet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1872 

—  Dabas,  recteur  honoraire 1878 

—  Delassassbigne,  ancien  recteur  départemental 1878 

—  Hambl,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse 1889 

—  Huguenin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 1863 

—  Laurent,  inspecteur  honoraire  d'académie \  . .  1872 

—  Mon  in,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon.  1866 

—  Roux,  agrégé  des  lettres,  professeur  de.  rhétorique   au 

collège  de  Mulhouse 1856' 


de  l'école  normale  239 

1829.  Vendrtes,  agrégé  des  lettres  et  d'histoire,  inspecteur  hon. 

d'académie 1893 

1830. Billet,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 
doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences 
deDyon 1882 

—  Bonnbt-Mazimbert,  professeur  honor.  de  cinquième  du 

lycée  Fontanes 1879 

—  Bourzac,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Angouléme 1885 

—  David, prof,  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1864 

—  Duruy,  membre  de  l'Académie  Française  et  de  l'Académie 

des  Sciences  morales  et  politiques,  membre  libre  de  l'A- 
cadémie des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  ancien  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ancien  professeur  de  lit- 
térature et  d'histoire  à  l'École  Polytechnique,  ancien 
maître  de  conférences  suppléante  l'École  Normale,  S.  P.  1894 

—  Germain,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier,  S.  P 1887 

—  Grout,  régent  de  philosophie  au  collège  d'Avranches. .  # .   1860 

—  Martin,  prof,  honor.  de  physique  du  lycée  de  Montpellier  1892 

—  Piohard,  inspecteur  honoraire  d'académie 1884 

—  Quet  ,   inspecteur   général  honoraire   de  l'enseignement 

secondaire,  S.  P 1884 

—  "Wartel,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Troyes 1887 

1831 .  Abria,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen 
et  professeur  de  physique  honoraire  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Bordeaux,  S.  P 1892 

—  Aimé,  docteur  es  sciences  physiques,  attaché  à  l'Observa- 

toire de  Paris 1848 

—  Bertereau,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Poitiers ,  S .  P 1 879 

Boulian,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. . . .  1847 

—  Clermont,  ancien  chef  d'institution  à  Lyon ..  ! ......... .    1850 

—  Desains  (Edouard),  docteur  es  sciences  physiques,  prof. 

de  physique  au  lycée  Henri  IV 1865 

—  Fleury,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Douai 1887 

—  Germer-Durand,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée 

et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Nîmes 1880 


1 


840  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ELEVES 


1831.Laroque,  docteur  es  sciences  physiques,  prof,  honor.  de 

physique  du  lycée  de  Toulouse 1881 

—  Lebkguœ,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nevers,  S.  P.  1876 

—  Légal,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1885 

—  Martin  (Louis),  prof,  honoraire  de laFaculté  de  droit  d'Aix.  1871 

—  Martin  (Théodore-Henri),  membre  libre   de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  correspondant  de 
l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  doyen 
honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes 1884 

—  Munier,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Nancy 1882 

—  Pontarlirr,  ancien  chargé  du  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  la  Roche-sur-Ton 1889 

1832. Bach,  doyen  honoraire  de  la   Faculté   des    sciences   de 

Nancy,  S.  P 1885 

—  Blondkau,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  du  lycée  de 

Laval 1818 

—  Bontoux,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Versailles,  S.  P .  1864 

—  Cartelier,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV. . .  1855 

—  Chon,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  de  Lille.   1888 

—  Crois  et,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Saint- 

Louis  1891 

—  Danton,  anc.  directeur  du  personnel  au  ministère  de  l'Ins- 

truction publique,  inspecteur  général  de  l'enseignement 
secondaire,  membre  du  Conseil  de  Y  Association,  S.  P  . . .   1869 

—  Duclos,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  d'Agen 18fll 

—  Faurie,  inspecteur  générai  honor.  de  l'enseig.  secondaire, 

ancien  examinateur  d'admission  à  l'École  Navale 1880 

—  Ha vet,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 

litiques, professeur  honoraire  d'éloquence  latine  au  Col- 
lège de  France  et  de  littérature  française  à  l'École  Poly- 
technique, ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male, ancien  président  de  Z1 Association,  S.  P 188> 

—  Jacques,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  ancien  maître  de  conférences  de  philosophie  & 
l'École  Normale,  directeur  du  collège  de  Buenos-Ayre3.  1865 

—  Lèche valier,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  de  Marseille  1888 

—  Materne,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris 1891 

—  Ménétrbl,  inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

. —    Rosey,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Poitiers 18& 


J 


db  l'école  normale  241 

1832.Troue6SARt,  professeur  de  physique  à  la  Faculté   des 

sciences  de  Poitiers 18*70 

1833.  Arnault,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors. . . .  1857 

—  Bourgeois  (A.),  ancien  chargé  de  coups  de  mathématiques 

au  lycée  de  Nantes 1893 

—  Charnoz,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Metz, 

directeur  de  la  manufacture  de  faïence  à  Dresde 1887 

—  Hauser,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  Charlemagne,  S.  P 1884 

—  Hébert,  membre  de  1* Académie  des  sciences,  doyen  honor. 

et  professeur  de  géologie  de  la  Sorbonne,  ancien  direc- 
teur des  études  scientifiques  et  maître  de  conférences  à 
TÉcole  Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  C Asso- 
ciation, S.  P 1890 

—  Joquet,  proviseur  du  lycée  Saint-Louis,  S.  P 1874 

—  Leboucher,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Caen 1896 

—  Lorquet,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  secré- 

taire honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne, 
ancien  trésorier  de  l'Association,  S.  P 1883 

—  Morel,  professeur  honor.  de  seconde  du  lycée  d'Angers. . .  1885 

—  Morin,  professeur  hon.  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Rennes 1876 

—  Saisset  ,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  à  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  TEcole  Nor- 
male    1863 

—  Schmit,  inspecteur  d'académie  à  Paris • 1868 

—  Suisse  (François-Jules),  dit  Jules  Simon,  sénateur  inamo- 

vible, membre  de  l'Académie  française,  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
ancien  prof,  suppléant  d'histoire  de  la  philosophie 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale,  ancien  membre  du  gouvernement  de  la  Défense 
Nationale,  ancien  Président  du  Conseil  des  ministres  et 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  membre  honoraire  du 

Conseil  de  V Association,  S.  P 1896 

— -  Vieille,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 
secondaire,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  confé- 
rences à  l'École  Normale,  S.  P 1896 

16 


I»  . 


;V 


242  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1833.Yanoski,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1851 

1834.Babet,  ancien  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont, 
inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  primaire, 
S.  P 1887 

—  Bouillibr,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 
secondaire,  ancien  directeur  de  l'Ecole  Normale,  membre 
honoraire  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1899 

—  Blin,  inspecteur  de  l'académie  de  Caen 1849 

—  Courtois,  professeur  de  mathémat.  au  collège  Stanislas.. .    1850 

—  Chevriaux,   inspecteur    honoraire    d'académie   à  Paris, 

directeur  de  l'École  libre  de  la  rue  de  Madrid,  à  Paris. .   1883 

—  Debs,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 1849 

—  Fougère,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne 1884 

—  Gisclard,  inspecteur  d'académie  à  Àgen 1864 

—  Guillemin,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Nancy.. . .   1870 

—  Henné,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Mont- 

pellier, inspecteur  de  l'enseignement  primaire  à  Paris . .  1896 

—  Houdemont,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Poitiers..  1867 

—  Mac6  de  Lépinay  (Antonin),  doyen  et  professeur  d'histoire 

honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 1891 

—  Mondot,  vice-recteur  honoraire  de  la  Corse,  S.  P 1899 

—  Picquet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1874 

—  Pierron,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  membre  du  Conseil  de  V Association 1878 

—  Puiseux,  agrégé  d'histoire,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'enseig.  primaire 1889 

—  Quillet,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Puy.  1856 

—  Révol,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Nimes 1847 

—  Rollier,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  S.  P 1876 

—  Taulier,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de 

Lyon 1896 

—  Vasnier,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Toulouse.  1853 
1835. Arreitkr,  inspecteur  honoraire  d'académie 1885 

—  Benoit  (Ch.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 1898 

—  Daguin,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 


de  l'école  normale  243 

des   sciences,    ancien    directeur   de   l'Observatoire    de 

Toulouse,  S.  P 1884 

1835.Desains  (Paul),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 
fesseur de  physique  à  la  Sorbonne,  S.  P 1885 

—  Feuillatre,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Amiens 1878 

—  Garcet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV.  1874 

—  Hamard,  ancien  chargé -de  cours  de  mathématiques  spé- 

ciales au  lycée  de  Moulins , 1881 

—  Lalande  (J.),  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Reims. . . .  1891 

—  Letaillandier,  prof,  de  troisième  au  lycée  d'Angouléme.  1850 

—  Marichal,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée, 

bibliothécaire  de  la  ville  de  La  Roche-sur- Yon 1886 

—  "Wiesener,  professeur  honoraire  du  lycée  Louis  -le-Grand, 

S.  P 1898 

1836.Adert,  ancien  professeur  de  littérature  française  à  l'Uni- 
versité de  Genève,  rédact.  en  chef  du  Journal  de  Genève.  1886 

—  Bersot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  directeur  de  l'Ecole  Normale,  membre  du 
conseil  de  V Association ,  S.  P 1880 

—  Delatour,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux 1871 

—  Delzons,  professeur  de  seconde  au  lycée  Saint-Louis. . . .   1872 

—  Eudes,  inspecteur  honoraire  d'académie 1879 

— ■     Garsonnet,  inspecteur  général  de  Tenseig.  secondaire. . .   1876 

—  Guiselin,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  Fontanes.  1880 

—  Hugueny,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille,  S.  P 1896 

—  Jannin,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  d'Albi.f  1896 

—  Lacroix,  professeur  sup.  d'histoire  à. la  Sorbonne,  S.  P.   1881 

—  Lallemand,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers 1886 

—  Macari,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers  1856 

—  Olivaint  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien 

professeur  d'histoire  au  Lycée  Condorcet,  supérieur  de  la 
maison  de  Yaugirard,  fusillé  rue  Haxo,  à  Paris, J  le 
26  mai,  S.  P 1871 

—  Peyrot,  ancien  vice-recteur  de  la  Corse 1889 

—  Pitard  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ^ancien: pro- 

fesseur de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand 1859 

—     Rouvray,  professeur^,  de  troisième  au  collège  Rollin \1872 


^ 


344  ASSOCIATION   DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 


;  1836 .  Zevort  (Ch.),  inspecteur  général  de  l'enseignern.  supérieur, 

]  directeur  honoraire  de  l'enseignement  secondaire 188*7 

1837.Barni,  docteur  es  lettres,  ancien  professeur  de  philosophie 
au  lycée  Louis-le- Grand,  ancien  professeur  à  l'Université 

deGenève,  député,  S.  P 1878 

j  —    Bayan,  inspecteur  honoraire  d'académie 1893 

î  —    Clavel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bordeaux 1851 

[  —    Damien,  prof.  hon.  de  littérature  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Clermont 1891 

—  Danœuv,  secrétaire  de  l'académie  départementale  de  Tarn- 
et-Garonne 1854 

—  Fèvrk  (Victor),  professeur  de  littérature  étrangère  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Dijon 1860 

—  Girault,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la 
Faculté  des  sciences  de  Caen,  S.  P 1897 

—  Hanriot,  inspecteur  honoraire  d'académie,  professeur  ho- 
noraire de  littérature  grecque  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Poitiers 1895 

—  Labresson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de 
Nantes 1883 

—  Lafcjge,  professeur  de  mathématiques  à  l'Ecole  du  com- 
merce annexée  au  lycée  de  Lyon 1861 

—  Loir,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  delà  Fa- 
culté des  sciences  de  Lyon 1899 

—  Lorenti,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon  .   1874 

—  Nicolas,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers.  1871 

—  Noël,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  de  Versailles. . .   1892 

—  Petitjean,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai. . . .   1874 

—  Poinsiqnon,  inspecteur  honoraire  d  académie 1899 

—  Puiskux  (V.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  profes- 
seur d'astronomie  mathématique  à  la  Sorbonne,  ancien 
maître  de  Conférences  à  l'Ecole  Normale 1883 

—  Quéquet,  professeur  de  physique  au  collège  de  Cambrai..   1851 

—  Toussaint,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 
au  lycée  de  Caen,  ancien  examinateur  d'admission  à 
l'École  militaire  de  Saint-Cyr 18» 

1838. Bouchot  (Auguste),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV..  1855 

—  Briot,  profes.  de  calcul  des  probabil,  et  de  phys.  mathém. 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  Conférences  à  l'École 
Normale,  membre  honorairedu  Conseil  de  l'Association,  S.  P.  1887 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  245 

1838. Cabré,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nîmes, 

professeur  libre  à  Paris 1872 

—  Cournot,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Dijon 1881 

—  David,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1869 

—  De  Pontavioe,  inspecteur  honoraire  d'académie 1897 

—  Despois,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  bibliothécaire  de  l'Université,  membre    du 
Conseil  de  V Association 1876 

—  Grégoire,    professeur    honoraire    d'histoire    du    lycée 

Condorcet 1897 

—  Higinard,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  S.  P 1893 

—  Jamin,  secrétaire  perpétuel   de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur 

à  FÉcole  Polytechnique,  S.  P 1886 

—  Lallemant,  professeur  de  physique  au  lycée  Fontanes. . .   1874 

—  Maucourt,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1891 

—  Méry,  inspecteur  honoraire  d'académie 1884 

—  Roux  (E.),  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 1879 

—  Sirguey  (CL),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Chaumont 1878 

—  Talbbrt,  anc.  direct,  du  collège  Rollin,  provis.  hon.,  S.  P.  1882 

—  Vannier,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Auch . .  1856 
1839.Bénard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Évreux 1884 

—  Bertrand,  agrégé,  professeur  au  collège  Stanislas,  prépa- 

rateur de  physique  à  l'École  Normale 1858 

—  Bodleau,  ancien  professeur  au  collège  d'Épernay 1880 

—  Bouquet,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  ancien 
maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  S.  P. 1885 

—  Delouohb,  inspecteur  d'académie  à  Châteauroux 1873 

—  Dbsbovrs,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet 1880 

—  Didier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV 1870 

—  Dubois,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Rouen. . .   189fr 

—  Leclerc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz 1853 

—  Lecrocq,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Moulins 1886 

—  Leroy,    agrégé  de  grammaire  et  des  lettres,  professeur 

libre  à  Paris,  S.  P 1881 


246  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1839.  Martin  and,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nevers 1892 

-—    Mourgues,    professeur   honoraire  de  mathématiques  du 

collège  Rollin 1893 

—  Pellissier,  agrégé  de  philosophie,  professeur  au  collège 

Sainte-Barbe 1894 

—  Révillout,  professeur  honoraire  de  littérature  française 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier 1899 

—  Saucié,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1845 

—  Suchbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  collège  Rollin 1889 

—  Texte,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin. 18*78 

—  Tranchau,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  Trébuohet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers.. .  1853 

—  W aille,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  de  Besançon,  S.  P 18T8 

—  Aubert-Hix,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1880 

—  Bachelet,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  et  de  l'Ecole 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen. .....  1819 

—  Berthaud,  professeur  honoraire  de  géologie  et  de  miné- 

ralogie de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

—  Bourgeois,  inspecteur  honoraire  d'académie 1895 

—  Colincamp,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Douai 1879 

—  Crosson,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Rouen,  S.  P.  1891 

1840.Cucheval-Clarigny,  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques ,  agrégé  d'histoire,  conservateur 
honoraire  de  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève,  S.  P.. .  1895- 

—  Davau,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy 1884 

•—     De  Tastes,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Tours.  1886 

—  Dussouy,  inspecteur  honoraire  d'académie 1880 

—  Geffroy,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  ancienne  de  la 
Sorbonne,  directeur  de  l'École  française  de  Rome,  S.  P.   1895 

—  Girard  (Julien),  inspecteur  général  honoraire  de  l'ensei- 

gnement secondaire,  membre  honoraire  du  Conseil  ds 

V Association,  S.  P 1898 

»—     Guérin,  docteur  es  lettres,  professeur  honoraire  de  rhé- 
torique du  lycée  d'Angers 1893 


DE  l'école  normale  247 

1840.Guichkmeree,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Amiens 1851 

—  Lemonnibr,  professeur  de  mathématiques  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caen 1882 

—  Lort,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen 

et  professeur  de  géologie  et  de  minéralogie  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Grenoble,  ancien  maître  de  conférences 

à  TÉcole  Normale 1889 

— •     Marié -Davy,  agrégé  de  physique,  docteur  ôs  sciences, 

directeur  honoraire  de  l'Observatoire  de  Montsouris. .  1893 

—  Martha,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'éloquence  latine  delà 
Sorbonne,  S.  P 1895 

—  Martin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . .  1860 

—  Merget,   agrégé,  docteur  ôs  sciences,  correspondant  de 

l'Académie  de  médecine,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux 1893 

—  Monnier,  doyen  honoraire  et  prof,  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1882 

Morand,  proviseur  du  lycée  du  Mans 1866 

—  Perrinot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. .  1876 

—  Pontet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Lyon 1884 

—  Robiou,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,    professeur  honoraire  de  littérature  et 
institutions  grecques  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes.  1894 

—  Soûlas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

d'Angouléme 1888 

1841  .Beaujban,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1888 

—  Bbrtin-Mourot,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de 

physique  à  l'École  Normale 1884 

—  Boutet  de  Monvel,  professeur  honoraire  de  physique  du 

lycée  Charlemagne 1898 

—  Chambon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée 

Louis-le-Grand,  S.  P 1899 

—  Cournuéjouls,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Ver- 

sailles   1898 

—  Corrard,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 

l'École  Normale 1866 

—  De  Kerhor,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

de  Lorient 1871 


1 


2ÀS  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1841.  Denis,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales 
et  politiques,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  de3  lettres 
de  Caen 1897 

—  Oabnibb,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand  . .   1851 

—  Gouabin  dr  Lefavril,  professeur  de  mathématiques  au 

lycée  de  Bordeaux . . . . . 1867 

—  Janbt,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 

tiques, professeur  honoraire  de  philosophie  à  la  Sorbonne 

S.  P , 1899 

—  Lissajous,  correspondant    de  l'Académie   des    sciences, 

recteur  honoraire 1880 

—  Pebnelle,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  de  Douai. , .   1866 
— •    Pbivat-Dksohanbl,  inspecteur   honoraire   d'académie    & 

Paris,  proviseur  du  lycée  de  Vanves 1883 

—  Rigault,  prof  as.  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand, 

ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  latine  au  Collège 

de  France 1858 

—  Riquirb,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges 1887 

—  Saulnieb,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tournon 1810 

—  Sornin,  ancien  préfet  des  études  au  collège  Rollin 1890 

—  Thion ville,  censeur  des  études  au  lycée  de  Poitiers 1858 

—  Thubot,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 
Normale,  S.  P 1882 

—  Toussaint  (Ferdinand),  professeur  honoraire  de  mathé- 

matiques du  lycée  de  Rouen 1888 

—  Vinobnt,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz, 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 1850 

1842. Bernard,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Grenoble 1887 

—  BouRGtBT,  recteur  de  l'académie  de  Clermont 1887 

—  Brissaud,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  Charle- 

magne,  prof,  de  géographie  à  l'École  Normale  de  Sèvres, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr.  1889 

—  Chalamet,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Lyon,  vice-président  du  Sénat 1895 

—  Chappuis,  ancien  recteur,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'Enseignement  secondaire 1897 

—  Dklbès,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1877 

—  Dupond,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont. .  1857 


de  l'école  normale  249 

1842.Hemabdinqueb,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy.. .  1875 

—  Humbert,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lille.  1894 

—  Lamy,  ancien  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Lille,  prof,  de  chimie  industrielle  à  l'École 
Centrale,  S.  P 1870 

—  Leyritz,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Versailles 1898 

—  Mabpon,  profes.  honor.  de  quatrième  du  lycée  Condorcet.  1888 

—  Morot,  agrégé  de  physique,  docteur  ôs  sciences  naturelles, 

professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  collège 

de  Sainte-Barbe 1889 

—  Monooubt,  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  S.  P.  1861 

—  Ouvré,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux 1890 

—  Vbntéjol,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 

ciales du  lycée  Condorcet 1893 

—  Vbbdet,  professeur  suppléant  à  la  Sorbonne,  professeur 

de  physique  à  l'Ecole  Polytechnique,  maître  de  con- 
férences à  TÉcole  Normale,  S.  P 1866 

—  Viabd,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Montpellier 1858 

—  Vincent,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée,  directeur  de  TÉcole  préparatoire  à  l'ensei- 
gnement supérieur  de  Rouen 1890 

1843. Berger,  proviseur  du  lycée  de  Montpellier 1869 

—  Brbssant,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  1880 
— —    Brion,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis.  1885 
— -    Cbbvillet,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Besançon . 1876 

—  Duchesne,  professeur  de  littérature  française ~à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes 1892 

—  Duméril,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse 1897 

—  Duponnois,  inspecteur  d'académie  à  Chaumont 1887 

—  Fontes,  prof,  honor.  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon.  18. . 

—  Forthomme,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy 1884 

—  Grenier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Clermont. .  1854 
— -    Helleu,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Fontanes 1874 

—  Houbl,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Bordeaux • 1886 


250  ASSOCIATION  DES   ANCIENS  ÉLÈVES 

1843.Lanzi,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1883 

—  Lechat,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis- 

le-Grand 1898 

—  Magy,  prof,  honor.  de  philosophie  du  lycée  de  Rouen,  S.  P .  1887 

—  Moet,  inspecteur  d'académie  à  Nice    1861 

—  Pasteur,   membre   de   l'Académie   française,    secrétaire 

perpétuel  honoraire  de  l'Académie  des  sciences,  fonda- 
teur-directeur de  l'Institut  Pasteur,  administrateur 
honoraire  de  l'Ecole  Normale,  professeur  honoraire  de 
chimie  à  la  Sorbonne,  membre  honoraire  du  Conseil 
de  l'Association,  S.  P 1895 

—  Tbemblay,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans. . .    1860 

—  Valadieb,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  d'Angers. . .    1848 

1844.  Anselme,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  Henri  IV,  S.  P.   1886 

—  Aubin,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

—  Bbaussire  (Emile),  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  S.  P 1889 

—  Caublot,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux. .  18*70 

—  Dupbé,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P. .  •  1899 

—  Gandar,  prof,  d'éloquence  française  à  la  Sorbonne,  S.  P.   1868 

—  Girard  (JJaurice) ,  docteur  es  sciences,  professeur  honoraire 

de  sciences  physiques  et  .naturelles  du  collège  Rollin . . .    1886 

—  Guignault,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française 

d'Athènes 1852 

—  Ladrey,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Dijon,  S.  P 1885 

—  Lemoine,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  ancien  maître  de 

conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale 1874 

—  Rinn  (W.),  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin  ....  18T5 

—  Ruello,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Laval. .  1858 

—  Wjssemans,  prof.  hon.  de  philosophie  du  lycée  de  Troyes.  1894 

1845.Beulé,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux- 
Arts,  professeur  d'archéologie  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, ancien  Ministre  de  l'Intérieur,  S.  P 1874 

—  Blanchet,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Strasbourg. . . .   1861 

—  Bonnefont,  professeur  hon.  d'histoire  du  lycée  Fontanes.  1881 

—  Garo,  membre  de  l'Académie  franc,  et  de  l'Académie  des 

sciences  morales  et  politiques,  professeur  de  philosophie 


r 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  254 

à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École 

Normale,  S.  P 1887 

1845.Cabon,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de 

Bordeaux 1899 

—  Charpentier  (E.),  inspecteur  honoraire  d'Académie,  au 

Mans 1898 

—  D autel,  professeur  de  sciences  au  collège  Sainte-Barbe  . .   1881 

—  Delépinb,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 

—  Delondre,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  let- 

tres de  Douai 1863 

—  Digkjbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Saint-Louis 1897 

—  Glachant,  inspect.  gén.  de  l'enseignern.  secondaire,  S.  P.   1889 

—  Lomon,  censeur  des  études  au  lycée  Henri  IV 1871 

—  Maréchal,  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne. . . .  1877 
— -    Nimier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc.   1887 

—  Ohmer,  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne,  ancien 

maire  d'Épinal 1898 

—  Salomon,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le -Grand.  1892 

—  Simon  (Ch.),  prof,  de  mathém.  au  lycée  Louis-le-Grand.    1880 

—  Solier,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Car- 

cassonne 1879 

—  Thirion  (H.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet.  1884 

—  "Wœstyn,  ingénieur-directeur   de  raffineries  de  sucre  à 

Paris,  S.  P 1880 

1846.Boutan,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.   1881 

—  Challemel-Lacour,  membre  de  l'Académie  française,  an- 

cien président  du  Sénat,  ancien  ministre  des  affaires 
étrangères,  S.  P 1896 

—  Chassano,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P...   1888 

—  Dansin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  S.  P 1872 

—  Deslais,  professeur  de  physique  au  collège  de  Chalon- 

sur-Saône  ♦ 1860 

. —     Fargubs  de  Taschereau,  professeur  honor.  de  physique 

du  lycée  Condorcet 1888 

— —     Fuihrer,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Dijon. .  1850 

—  Garlin-Soul andre,  professeur  hon.   de   mathématiques 

appliquées  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont 1887 


252  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1846.Harant,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint- 
Louis,  S.  P 1880 

— -    Lechat,  négociant,  ancien  professeur  de  sixième  au  lycée 

et  ancien  maire  de  Nantes,  S.  P 1894 

—  Marchand,  prof,  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Reims.   1890 

—  Maridort,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  et  de 

l'École  préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Rouen .   1894 

—  Pécout,  inspecteur  d'académie  à  Àgen 1885 

—  Planbs,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 

—  Réaume,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. . .  .  1887 

—  Ricart,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Roilin 1878 

—  Romilly,  prof,  honor.  de  troisième  du  lycée  de  Versailles .  1889 

—  Sirckjby  (P .  ),  inspecteur  honoraire  d'académie 1878 

—  Véron,  agrégé  des  lettres,  directeur  du  journal  F  Art,  S.  P.  1889 

—  Viollette,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Lille,  S.  P. .  * 1897 

1847.  Aube,  profess.  honor.  de  philosophie  du  lycée  Condorcet. .    J887 

—  Beaussirb  (Charles),  ancien  chargé  de  cours  de  mathé- 

matiques au  lycée  de  Nantes,  S.  P 1888 

—  Berthet,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Alger 1865 

—  Courcière,  inspecteur  honoraire  d'académie 1885 

—  Debray,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  vice-président  de  V Association,  S.  P 1888 

—  Delacroix,  profess.  de  seconde  au  lycée  Louis -le-Grand. .  1881 

—  Drion,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1862 

—  Drot  (Alfred),  ch.  de  cours  de  physique  au  lyc.  de  Marseille.  1858 

—  Duoos,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .    1862 

—  Ferbi,  correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  morales 

et  politique*,  doyen    et  professeur  de  philosophie  de  la 
Faculté  des  lettres  de  l'Université  de  Rome 1895 

—  Feuvrier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nimes 1859 

—  Filltas,  ancien  chargé  de  cours  d'hist.  au  lycée  de  Limoges.  1859 

—  Grenier  (Antoine),  inspecteur  d'académie  à  Pau 1864 

—  Guibillon,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  de  Vendôme.  1895 

—  Guiraudet,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 1814 

—  Humblot,  prof,  honor.  de  mathém.  du  lycée  de  Bordeaux.  1892 

—  Lucas,  ancien  professeur  de  sciences  au  collège  de  Figeac.   1893 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  253 

184*7. Renard,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  de  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Nancy 1880 

—  Roger,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P.. .  1895 

—  Yuno,  docteur  ôs  lettres,  directeur  de  la  Revue  politique  et 

littéraire v 1887 

1848.  About,  membre  de  l'Académie  française,  S.  P 1885 

—  Albert  (Paul),  professeur  de  littérature  française  au  Col- 

lège de  France,  S.  P 1880 

—  Barnavb  (l'abbé),  ancien  professeur  de  seconde  au  Lycée, 

directeur  de  l'École  Salvien,  à  Marseille 1897 

—  Bary,    professeur  honoraire   de   rhétorique  '  du    collège 

Rollin,  S.  P 1887 

—  Bos,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

—  Broyé,  prof,  de  mathémat.  élément,  au  lycée  Condorcet. .  1886 

—  Cambier,  prêtre  de  l'Oratoire,  décédé  en  Chine,S.  P 1866 

—  Dksprez,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  De  Suckau,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  d'Aix 1867 

—  Ducoudré,  inspecteur  d'académie  à  Angers 1885 

—  Dupain,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  d'Angouléme.  1877 

—  Heinrich,  doyen  honoraire  et  professeur  de  littérature 

étrangère  de  la  Faculté  de3  lettres  de  Lyon,  S.  P. ..... .  1887 

—  Lamm,  ancien  chargé  de  cours  de  rhétor.  au  lycée  de  Brest.  1853 

—  Lecgeur,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne, 

proviseur  honoraire 1893 

—  Libert,  anc.  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Tours.   1857 

—  Mauduit,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis.  1876 

—  Madrat,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis. . . .   1898 

—  Merlet,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  V Association 1891 

—  Ordinaire,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de 

Versailles,  député  du  Jura 1896 

—  Rabasté,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Renne3 1868 

—  Rieder,  agrégé  des  lettres,  directeur  honoraire  de  l'Ecole 

alsacienne 1896 

—  Sarcey,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  S.  P 1899 

—  Tain  s,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  d'histoire  A 

de  l'art  et  d'esthétique  à  l'École  des  Beaux- Arts,  S.  P.  1893  f 

—  Tombeck,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Fontanes.  1879 

—  Valade,  inspecteur  d'académie  à  Châteauroux 1883 


S54  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1848.Viant,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du   lycée 

Louis-le-Grand 1899 

1849.Bblot,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Lyon* 1886 

—  Brach,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Metz 1866 

—  Dumas  (R.),  inspecteur  d'académie  à  Dijon .' 1888 

— •    Dupré  (Ernest),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du 

lycée  Condorcet 1896 

—  Fournbt,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  do 

Bordeaux 1892 

—  Gaucher,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. .  .    1888 

—  Gauthiez  (F.-Léon),  professeur  de  troisième  au  lycée  do 

Colmar 1859 

—  Gautier  (Paul),  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin.   1873 

—  Léger,  censeur  des  études  au  lycée  de  Nantes 1862 

—  Marot,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1895 

—  Ponsot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne. .   1868 

—  Prévost-Paradol,  membre  de  l'Académie  française,  mi- 

nistre plénipotentiaire  de  France  à  Washington,    ancien 
[  membre  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1870 

—  Reynald,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  do 

la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1883 

—  Serret,  docteur  es  sciences  mathémat.,  professeur  libre. .   1896 

—  Terquem,  correspondant  de    l'Académie   des    sciences, 

professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille, 
S.P 1887 

—  Tréhand,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Besançon. .    1860 

—  Vacquant,  inspecteur  général  de*  l'enseignement  secon- 

daire, professeur  d'analyse  mathématique  à  l'École  Cen- 
trale, S.  P 1895 

—  Villetard  de  Prunières,  homme  de  lettres 1889 

1850.Beauvallet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims..    1861 

—  Bellin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier.    1868 

—  Bertrand  (Diogène),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général 

honoraire  de  renseignement  primaire 1898 

—  Blanchet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Avignon. . .    1858 

—  Boiteau,  maître  des  requêtes  au  Conseil  d'État 1886 

—  Brun,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble 1860 


î 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  255 

1850.Burat,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Louis-le-Grand 1894 

—  Fustel  de  Coulanges,  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  direct,  honor.  de  l'Ecole  Normale, 
professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Sorbonne, 
membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P ,  1889 

—  Gauthiez  (Joseph),  médecin  du  collège  Sainte-Barbe 1862 

—  Guibout,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne 1873 

—  Horion,  chargé  de  cours  de  lettres  au  lycée  de  Lyon...  1882 

—  Lecomte,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. . .  1881 

—  Monin  (Alexandre),  professeur  au  lycée  de  Laval 1856 

—  Offret,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  de  Douai .   1894 

—  Périgot,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis 1885 

—  Picart,  prof.   hon.    de  mathématiques  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Poitiers 1884 

—  Tournibr,  maître  de  conférences  de  la  langue  et  littérature 

grecques  à  l'École  Normale,  directeur  d'études  à  l'École 
pratique  des  Hautes-Études.  S.  P 1899 

—  Weill   (Alexandre),   professeur  honoraire  de  mathéma- 

tiques du  lycée  de  Bourges 1893 

1851 .  Aderer,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet 1886 

—  Anthoine,  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  de  l'en- 

seignement primaire 1889 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. . . .  1868 

—  De  Bénazé,  chargé  de  cours  de  quatrième  au  lycée  de 

Troyes 1860 

—  Klippfel,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  de  l'ensei- 

gnement secondaire  pour  les  langues  vivantes 1873 

—  Leflocq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans 1868 

—  Munier,  proviseur  du  lycée  de  Toulouse 1887 

—  Raynal,  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 1889 

Souillart,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 
fesseur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1898 

Stouff  (Xavier),  inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

Thbnon  (l'abbé),    ancien   membre   de  l'Ecole     française 

d'Athènes,  fondateur  de  l'École  Bossuet  S.  P 1882 

1852 .  Benoist,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  professeur  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne. .....   1887 


256  .    ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1852.Bernauek,  chargé  de    cours  de  quatrième  au  lycée  de 

Saint-Étienne 1858 

— •    Bézodis,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Henri  IV . 1896 

—  Desléonet,  ancien  maître  surveillant  à  l'École  Normale, 

docteur  en  médecine 1874 

—  Dutert,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse 1876 

—  Girardin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Versailles.  1888 

—  Goumy,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  la- 

tines à  l'École  Normale,  S.  P 1891 

—  Humbert,  prof.  hon.  de  mathématiques  du  lycée  d'Orléans.  1893 

—  Maréchal,  professeur  de  physique  au  lycée  Condorcet 1885 

—  Mabguebin,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Reims. . .   1863 

—  Nicolas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Glermont J890 

—  Nomy,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Poitiers 1883 

—  Pebraud  (Ph.),  professeur  de  rhétorique,  au  lycée  de  Lons- 

^  le-Saunier 1881 

1853.ÀLLÉGRET,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

—  Bertauld,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet,  S.  P 1897 

—  Cave,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Dijon,  tué  à  l'ennemi.  1870 

—  Colomb,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. . .  1890 

—  Codrbaud,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Con- 

dorcet    1899 

—  Couvreur,  proviseur  du  lycée  de  Charleville 1891 

—  Defauconprkt,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin. .   1869 

—  Dbrniame,  chargé  de  cours  de  sixième  au  lycée  de  Nîmes.    1857 

—  Gindbe  de  Manct,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen.  1880 

—  Hinstin,  ancien   professeur  de  littérature  grecque  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dyon 1894 

—  Labbé,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1893 

—  Perbet,  inspecteur  d'académie  à  Chamhéry 1883 

—  Pigeonneau,  professeur  adjoint  d'histoire  économique  et 

coloniale  à  la  Sorhonne,  professeur  à  l'École  libre  des 
sciences  politiques 1892 

—  Vagnair,  professeur  hon.  de  troisième  du  lycée  Janson. .    1891 

1854.  Bohn,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens.   1898 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  257 

1854.  Couroelles,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 
ciales du  ljcée  Saint-Louis 1896 

—  Dambron,  proviseur  du  lycée  de  la  Pointe-à-Pitre  (Gua- 

deloupe)  ; 1888 

—  Dbbaisb,  inspecteur  d'académie  à  Orléans 1893 

—  Deville,  agrégé  des  lettres,   docteur  es  lettres,  ancien 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 186*7 

—  Hervé,  membre  de  l'Académie  française,  directeur  poli- 

tique du  SoUU.  S.P 1899 

—  Jamet,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée,  chef  d'insti- 

tution à  Marseille 1813 

—  Lefevrb,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1873 

—  Le  Renard,  proviseur  honor.  du  lycée  de  Rennes,  S.  P.. .  1895 

—  Valatoub,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Rennes, . . .  1865 

—  Valson,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. . .   1883 

—  Ziegbl,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne,  président  du  jury  d'admission  à  FÉcole 
militaire  de  Saint-Cyr 1898 

1855.Bossbux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Besançon. .   18*72 

—  Boulant,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Montluçon 1893 

—  Dalimibr,  maître  de  conférences  de  botanique  à  FÉcole 

Normale 1863 

—  Desdouits,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

de  Versailles 1898 

— -    Dcpuy  (A.),  doyen  et  professeur  d'histoire  delà  Faculté  des 

lettres  de  Rennes 1891 

—  Feuqbrb,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Saint-Louis 1890 

—  Tarattb,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

d'Évreux 1899 

1856.Blondel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Versailles  .  1873 

—  Boissièrk,  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques 

à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1895 

Boulanger,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Angers 1871 

Brunhbs,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Dijon 1895 

—  Isambert,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 1890 

— - -    Lafon,  prof,  de  mathématiques  spéc.  au  lycée  Fontanes.  •  1880 

17 


1 


258  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


1856.LÉYISTAL,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  ancien 

directeur  du  collège  de  Galata-Seraï  (Constantinople) .  •   1874 

—  Marchal,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alger 1861 

—  Monginot,   professeur  honoraire  de  troisième   du  lycée 
Condorcet 1891 

—  Morisot,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Bordeaux • 1896 

—  Pinard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Fontanes 1876 

1857.  Barbier,    agrégé    de  mathématiques,  ancien  astronome 

acyoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1889 

—  Duhaut,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis ....   18*18 

—  Fraissinhes,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général 

de  l'enseignement  primaire 1896 

—  Guerbt,  chargé  de  cours  de  mathém.  au  lycée  de  Chambéry.  1868 
— -    Leroux,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Lyon 1895 

—  Maillet,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand.  1897 

—  Moy,  doyen  et   professeur  de  littérature  française  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lille 1897 

—  Raulin,  doyen  et  professeur  de  chimie  industrielle  et  agri- 

cole de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

1858.Delestrée,  inspecteur  d'académie  à  Niort 1882 

—  Gérard,  recteur  de  l'académie  de  Montpellier 1896 

—  Gibol,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin  ....  1868 

—  Gottschalk,  inspecteur  d'académie  à  Amiens 1875 

—  Guerrier,  inspecteur  d'académie  à  Laval 1896 

—  Jeannel,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Montpellier 1867 

—  Marquet,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Mans .  1876 

—  Ollé-Laprune,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  mo- 

rales et  politiques ,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale 
vm-8êcritaire  du  Conseil  de  V Association 1898 

1859.  Armingaud,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1889 

—  Cailly,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen.  1876 

—  Collet,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  S.  P. .  1896 

—  Dumas,  chargé  de  cours  de  troisième  au  lycée  de  Niort. . . .  186& 

—  Françoise,  inspecteur  d'académie  à  Foix 188t 

—  Maze,  anc.  prof,  d'hist.  au  lycée  Condorcet,  sénateur,  S.  P.  1891 

—  Patrt  (G.),  agrégé  de  mathématiques,  chef  d'institution  à 

Rouen 1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  259 

1859.8onrel,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  physicien 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1879 

—  Vivier,  chargé  de  cours  de  mathématiq.  pu  lycée  du  Puy.  1860 
1860. Bigot,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature    fran- 
çaise aux  Écoles  Normales  de  Fontenay-aux-Roses  et  de 
Saint-Cloud  et  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  S.  P. . .  1893 

—  Dubus,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  d'Alençon.. .  1864 

—  Dupont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Montpellier  .  . .  1881 

—  Maillot,  agrégé  de  physique,  directeur  de  la  station  sôri- 

cicole  de  Montpellier 1889 

—  Pbudhon,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. .  •  1869 

—  Reymond,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Vanves.  1895 

—  Sayous,  professeur  honoraire  d'histoire  et  de  géographie 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon 1898 

—  Sh£rer,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  de  Brest. . .  1878 
1861  .Béchrt,  chargé  de  cours  de  mathém at.  au  lycée  de  Mâcon.  1886 

—  Bougot,  doyen  et  professeur  de  littérature  grecque  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1892 

—  Carrau,  professeur  adjoint  de  philosophie  à  la  Sorbonne.  1889 

—  Dumont  (Albert),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  directeur  de  l'enseignement  supérieur, 
ancien  Directeur  de  l'École  française  d'Athènes,  S.  P. . .  1884 

—  Lucas,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Charlemagne 1891 

—  Neyrrnkuf,  professeur  de  ph y  sique  &  la  Faculté  des  sciences 

de  Caen 1899 

—  Bisser,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet 1893 

1862.  Aron-D opéré,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres 1889 

—  Carrau  (Albert),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen ....  1867 

—  Loiret,  inspecteur  d'académie  à  Melun 1883 

—  Maogiolo,  homme  de  lettres 1894 

—  Pellkrin,  agrégé  de  physique,  ancien  professeur  &  r école 

de  médecine  de  Nantes,  S.P 1899 

—  Richard,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Langres..  1867 
Seigneret,  chargé  de  cours  de  seconde  au  lycée  de  Toulon.  1893 

1863.Beurier,  inspecteur  honoraire  d'académie,  directeur  du 

Musée  pédagogique  à  Paris • 1889 

De  Batz  de  Trenquellkon,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Bordeaux 1895 

—  Duruy  (Albert),  publiciste,  S.  P 1887 


S60  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈYBS 

1863.Ddtasta,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  au  lycée, 

maire  de  Toulon 1889 

— •    Feugèbr,  professeur  suppléant  de  littérature  française  au 

Collège  de  France 18T7 

—  Gusse,  agrégé  de  grammaire,  censeur  des  études,  directeur 

du  petit  lycée  Condorcet,  S.  P 1896 

—  Monniot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanves , 

S.  P 1884 

—  Person,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 1881 

—  Tisserand,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bu- 

reau des  longitudes,  professeur  d'astronomie  mathéma- 
tique à  la  Sorbonne,  directeur  de  l'Observatoire,  membre 

du  Conseil  de  F  Association,  S.  P 1896 

1864.Bastard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Pontivy . . .  1883 

—  Bourel,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  de  Toulon.  1871 

—  Denis,  censeur  adjoint  des  études  au  lycée  de  Marseille.   1878 

—  Didon,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Besançon 1872 

—  Geley,  maître  de  conf .  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai. .   1883 

—  Lagher,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Avignon 1876 

—  Lebègue,  professeur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.  P 1894 

—  Lus  son,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  la 

Rochelle 1899 

—  Mamet,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Saint-Omer  ....  1891 

—  Robert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire. .  1895 

—  Van  den  Berg,  professeur  libre  d'histoire  et  de  géographie 

à  Paris 1884 

1865.  Dubois  (ES.),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'école  de 

médecine  d'Amiens,  S.P 1899 

—  Esparoel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charte- 

magne 1898 

—  Gerbe,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Marseille  ....    1884 

—  Lallier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse, 

maître  de  conférences  à  la  Sorbonne 1884 

—  Marion,  profes.  de  science  de  l'éducation  à  la  Sorbonne.  .  1896 

—  Michel,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  de  Dijon.  1888 
1866. Cou at,  recteur  de  l'Académie  de  Bordeaux 1896 

— -    Elliot,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon 1894 


J 


DE  L'ECOLE  NORMALE  261 

18ô6.Rayet(0.),  agrégé  d'histoire,  professeur  d'archéologie  à  la 

Bibliothèque  Nationale 1887 

186*7.  Jrannin,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon . . .  1876 

—  Joly,  professeur- adjoint  de  chimie  à  la  Sorbonne,  direc- 

teur à  l'École  des  Hautes-Études,  maître  de  conférences 

à  l'École  Normale 1897 

—  Le  Brun,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 1896 

—  Bivalz,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Lyon 18*79 

—  Rouaed,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . .  1899 

—  Rubl,  agrégé  des  lettres,  docteur  es  lettres,  professeur  de 

.  littérature  à  TÉcole  des  Beaux- Arts,  S.  P 1896 

—  Vargolioi,  professeur  à  l'Université  de  Jassy  (Roumanie).  1897 

1868.Clbro,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 1892 

—  Fochibr  (Félix),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

lycée  de  Poitiers 1875 

—  Gébblin,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux 1898 

—  Ginovez,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 1887 

—  Leoène,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne  et  à 

l'École  Normale  de  Sèvres 1895 

—  Tabtinville,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- 

Louis  1896 

—  Zrllbr,  professeur  adjoint  d'histoire  A  la  Sorbonne,  répéti- 

teur de  littérature  et  d'histoire  à  l'École  Polytechnique.  1899 

1869.BbÉ8ard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet  1892 

—  Casanova,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand. .  1897 

—  Capin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse.  1893 
—     Géraulx,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. . . .  1883 

—  Jaillet,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Reims  . . 1892 

—  Mouton,  ancien  maître  de  conférences  de  physique  à  la 

Sorbonne 1895 

—  Provotellb,  proviseur  du  lycée  de  Mont-de-Marsan 1890 

—  Roux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bourg 1897 

1870.  Borde  au,  agrégé  de  philosophie,  ancien  Ministre  de  la 
Marine,  ancien  Ministre  des  Finances,  Président  de  la 
Chambre  des  Députés 1894 

—  Fochibr,  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  1884 

—  Kalb,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lakanal. .  • .  1890 


262  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1870.Riemann,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 

Normale  et  à  l'École  des  Hautes-Études 1891 

1872 .  Dupbbrbt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourges  en  congé  1893 

—  Gonnabd,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  du 

Puy 1884 

—  L agneau,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Vanves. . .  1894 

1873 .  Chervbt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis . . .   1894 

—  Fbrnique,  professeur  d'histoire  au  collège  Stanislas 1885 

— •    Lrmairb,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée  de 

Lorient 1818 

1874.Bibabt,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille 1882 

—  Du  Coudbay  La  Blanohàrb,  agrégé  d'histoire,  inspecteur 

général  des  bibliothèques,  musées  et  archives  de  l'Afrique 

du  Nord,  8.  P 1895 

—  Vinornt,  professeur  de  quatrième  au  lycée  d'Angers 1876 

1875.Kuntzmann,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nancy. .   1896 

—  Vallirr,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bordeaux.   1883 
1876. Crétin,  chargé  de  cours    de    mathématiques  au  lycée 

d'Agen 1898 

— •    Oourirr,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Poitiers 1893 

—  Lbbard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Angoulême. . .  1899 
1877.Bilco,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française 

d'Athènes 1882 

—  Bourniqub,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. . .   1885 

—  Charbonnirr,  prof,  de  troisième  au  lycée  de  Grenoble. . .   1881 

—  Dbshors,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Clermont. . .   1882 

—  Dunan,  prof,  de  mathémat.  spéciales  au  lycée  de  Tours. .   1890 

—  Gardillion,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d' Albi . . . .   1899 
*    —    Guillaume,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Troyes 1890 

—  Thuillibr,  agrégé-préparateur  de  chimie  physiologique   à 

TÉcole   Normale,    décédé    en    mission    scientifique    à 
Alexandrie  (Egypte) 1883 

1878.Bordbux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Janson , , . . . . 1891 

—  David-Sauvageon  prof,  de  rhétorique  au  collège  Stanislas  1899 

—  Mingasson,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulon. . .  1896 

—  Vbtribs,  membre  de  l'École  française  d'Athènes ».   1882 

1879.Bussod9  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon.  1888 


A 


de  l'école  normale  263 

■ 

1879.Douliot,  aide-naturaliste  au  Muséum,  décédé  en  mission 

scientifique  k  Nossi-Bé 1892 

—  Fabre,  maître  de  conférences,  suppléant  à  l'École  Normale, 

bibliothécaire  de  l'Institut  de  France,  S.P 1899 

—  Grousset,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Grenoble,  S.  P 1885 

—  Hommay,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Angers,  S.  P.  1886 

—  Martin,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne.  *  1883 
1880.BÉDIER,  proviseur  du  lycée  de  Saint-Denis  (Réunion) 1892 

—  Boidart,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Ver- 

sailles   1898 

—  Chauvin,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  Sciences 

de  Toulouse 1891 

—  CuoufeL,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 1891 

—  Gottbland,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux.  1888 

—  Griess,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne  1899 

—  LiTONDOT,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest. .....  1891 

1881.Bbsson,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  La- 

kanal 1893 

—  Liégeois,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont. .  1898 

—  Manchon,  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Orléans.. . .  1886 

—  Savary,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Laval 1886 

1882.  Bénard,  élève  de  la  section  des  lettres 1884 

—  Bernard,  docteur  es  sciences,  assistant  de  zoologie  au 

Muséum 1898 

—  Constantin,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Cher- 

bourg   1892 

—  Courtbhoux,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

de  Laon 1893 

—  Fournies  (Théodore),  inspecteur  d'académie  à  Privas. . . .  1896 

—  Wassbrzog,  préparateur  au  laboratoire  de  chimie  physio- 

logique de  l'École  Normale 1888 

1883. Lange,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  S.  P.. . .  1887 
— -    Noiret,  agrégé  de  grammaire,  membre  de  l'École  française 

de  Borne,  S.P 1888 

—  Régis,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.  1895 

—  Rouen,  professeur  de  physique  au  collège  de  Melun 1893 

1884 .  Bieules,  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée  de  Vesoul.  1891 
1885  .Blbrzt,  élève  de  la  section  de  littérature 1888 


264  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1885. Chevallier,  prof,  de  mathémat.  au  lycée  de  Rochefort. . .  1890 

—  Sollier,  chargé  de  cours  de  troisième  au  lycée  de  Laon. ,  1889 
1886.Bauchbb,  élève  de  la  section  de  grammaire 1889 

—  Mille,  élève  de  la  section  des  lettres 1888 

—  Wabtel,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  de  Bar-le-Duc  1889 

—  Wilhblm,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Alger 1890 

1887. Marseille,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger 1895 

—  Troille,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. . . .  1892 

—  Valette,  élève  de  la  section  des  lettres 1889 

1888.Bourdillat,  élève  de  la  section  des  lettres. 1890 

1889.Chambbrt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Montauban. . . .  1893 

—  Chédorge,  élève  de  la  section  des  lettres 1891 

—  Germain,  élève  de  la  section  des  sciences 1891 

1890. Couvreur,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  de  phi- 
lologie à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille 1898 

—  Roger,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire 1895 

—  Sibuet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Mont- 

pellier   1899 

1891 .  Bisson,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Valenciennes.  1898 

—  Hermann,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux,  S.  P.  . .  1898 

—  Paris,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle 1896 

1892.DUPERRAT,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'école  pré- 
paratoire à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes 1899 

—  Gutzwiller,  professeur  de  lettres  à  la  Medersa  d'Alger. .  1896 

—  Lardé,  ancien  élève  de  la  section  de  physique 1897 

—  Petit,  agrégé  de  physique,  pensionnaire  de  la  Fondation 

Thiers,  S.  P 1898 

1893.Cambronne,  agrégé,  préparateur  de  géologie  à  la  Sorhonne  1899 

1895.Escot,  chef  de  section  de  seconde  année  (sciences) 1897 

1896 .  Clauzel,  élève  de  la  section  de  physique 1898 

189'7.Gauohabd1  élève  de  seconde  année  (sciences) 1898 

—  Chavanne  (Paul),  élève  de  la  section  des  lettres 1899 

1898. David,  élève  de  la  section  des  sciences 1899 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


265 


LISTE  PAR  ORDRE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DÉCÉDÉS 


About,  1848. 
Abria,  1831. 
Aderer,  1851. 
Adert,  1836. 
Aimé,  1832. 
Albert,  1848. 
Albrand,  1812. 
Alexandre,  1814. 
Allégret,  1853. 
Amiot,  1820. 
André-Pontier,  1820. 
Anot,  1818. 
Anquetil,  1826. 
Ansart,  1813. 
Anselme,  1814. 
Anthoine,  1851. 
Armengaud,  1859. 
Arnaud,  1833. 
Aron-Dupéré,  1862. 
Arreiter,  1835. 
Aube,  1847. 
Aubert-Hix,  1810. 
Aubert-Hix,  1840. 
Aubin,  1844. 
Avignon,  1817. 


Bach,  1832. 
Bachelet,  1840. 
Ballard-Luzy,  1812. 
Barbet,  1820. 
Barbier,  1857. 
Barat,  1834. 
Barnave,  1848. 
Barni,  1837. 
Berry,  1829. 
Bary,  1848. 
Baatard,  1864. 


Baucher,  1886. 
Bayau,  1837. 
Bazin,  1828. 
Bazin,  1851. 
Beaujan,  1841. 
Beaussire,  1844. 
Beaussire,  1846. 
Beauvalet,  1850. 
Bechet,  1861. 
Bédier,  1880. 
Bellin,  1850. 
Belot,  1849. 
Bénard,  1828. 
Bénard,  1839. 
Bénard,  1882. 
Benoist,  1852. 
Benoit,  1835. 
Berger,  1827. 
Berger,  1843. 
Bernard,  1842. 
Bernard,  1882. 
Bernauer,  1852. 
Bersot,  1836. 
Bertereau,  1831. 
Bertauld,  1853. 
Berthaud,  1840- 
Berthet,  1847. 
Bertin-Mourot,  1841, 
Bertrand,  1839. 
Bertrand,  1850, 
Besse,  1816. 
Besson,  1881. 
Beudant,  1810. 
Beulé,  1845. 
Beurier,  1863. 
Bezodif ,  1852. 
Bibart,  1874. 
Bieulea,  1884. 


Bigot,  1860. 
Bilco,  1877. 
Billet,  1830. 
Biason,  1891. 
Blanchet,  1845. 
Blanchet,  1850. 
Blerzy,  1885. 
Blin,  1834. 
Blondeau,  1832. 
Blondel,  1856. 
Bohn,  1855. 
Boidart,  1880. 
Boileau,  1839. 
Boiteau,  1850. 
Boissière,  1856. 
Bonnefond,  1845. 
Bonnet-Mazimbert}  1190. 
Bontoux,  1832. 
Bordauz,  1878. 
Borgnet,  1828. 
Bos,  1848. 
Bosaeux,  1855. 
Boucher,  1815. 
Bouchette,  1813. 
Bouchot,  1838. 
Boucley,  1810. 
Bougot,  1861. 
Bouillet,  1816. 
Bouillier,  1834. 
Boulanger,  1856. 
Boulant,  1855. 
Boulian,  1831. 
Bouquet,  1839. 
BourdiUat,  1888. 
Bourel,  1864. 
Bourgeois,  1833. 
Bourgeois,  1840. 
Boorget,  1141. 


^ 


266 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Bourrique,  1S77. 
Bourzac,  1830. 
BouUn,  1846. 
Botuet  de  Monvel,  1841. 
Boyer,  1819, 
Brach,  1840. 
Braive,  1816. 
Braive,  1827. 
Brissent,  1843. 
Bréxard,  1860. 
Brion,  1843. 
Briot,  1838. 
Brissaud,  1842. 
Broyé,  1848. 
Brun,  1890. 
Brunet,  1826. 
Brunhes,  1856. 
Burat,  1850. 
Burdeau,  1870. 
Buaeod,  1870. 


Cagnart,  1827. 
Cailly,  1850. 
Cambier,  1848. 
Cambronne,  1803 
Capin,  1860. 
Ceppelle,  1820. 
Careexne,  1820. 
Caro,  1845. 
Caron,  1845. 
Carreau,  1861. 
Carrau,  1862. 
Carré,  1838. 
Ctrtelier,  1832. 
Catanova,  1860. 
Caublot,  1844. 
Cave,  1853. 
Cayx,  1812. 
Caialis,  1813. 
Chalamet,  1842. 
Challemel-Lacour,  1846. 
Chambert,  1880. 
Cbambon,  1841. 
Champanhet,  1811. 
Chappuis,  1842. 
Charbonnier,  1870. 
Charma,  1820. 
Charnoz,  1833* 
Charpentier,  1828. 
Charpentier,  1845. 
Chassang,  1846. 
Chanlaire,  1815. 
Chavanne  (P),  1807. 
Cbédorge,  1889. 


Chenon,  1818. 
Chéruel,  1828. 
Chervet,  1853. 
Chevalier,  1885. 
Chevillât,  1843. 
Chevriaux,  1834. 
Choffel,  1820. 
Chon,  1832. 
Christian,  1813. 
Clarel,  1837. 
Clanzel,  1806. 
Clerc,  1868. 
Clermont,  1831. 
Colincamp,  1840. 
Collet,  1820. 
Collet,  1850. 
Colomb,  1853. 
Commeau,  1816* 
Constantin,  1882. 
Corbin,  1818. 
Corneille,  1813. 
Corrard,  1841. 
Cotelle,  1813. 
Couat,  1866. 
Courbaud,  1853. 
Cournuéjouls,  1841. 
Coureelles,  1854. 
Courcière,  1847. 
Cournot,  1821. 
Cournot,  1838. 
Courtehouz,  1882. 
Courtois,  1834. 
Cousin,  1810. 
Couvreur,  1853. 
Couvreur,  1800. 
Crétin,  1876. 
Croiset,  1832. 
Crosflon,  1840. 
Cucheval-Clarigny,  1840. 
Cucuel,  1880. 


Daguin,  1835. 
DaUmier,  1855. 
Dameron,  1814. 
Dameron,  1854. 
Damien,  1837. 
Dansin,  1846. 
Danton,  1832. 
Danguy,  1837. 
Daulne,  1810. 
Dautel,  1845. 
Davau,  1840. 
David,  1830. 
David,  1838. 


David,  1808. 

David-Sauvageot,  1878. 
Debaite,  1854. 
De  Bats,  1863. 
De  Bénaxé,  1851. 
Debray,  1847. 
Debs,  1834. 
Décrois,  1811. 
De  Calonne,  1812. 
De  Faucompret,  18S3. 
Defrenne,  1815. 
Deguin,  1828. 
Delassaseeigne,  1829. 
Dehèque,  1813. 
De  Kerhor,  1841. 
Delacroix,  1847. 
DelafoBse,  1813. 
Delaître,  1817. 
Delatour,  1836. 
Delcasso,  1815. 
Delbos,  1842. 
De  Lens,  1828. 
Delépine,  1845. 
Delestrée,  1858. 
Delhomme,  1810. 
Delignac,  1810. 
Deloche,  1826. 
Delondre,  1845. 
Delorme,  1819. 
Delouche,  1830. 
Delzons,  1836. 
De  Pontavice,.  1838. 
DeNeufforge,  1820. 
Denis,  1835. 
Denis,  1864. 
Desdouits,  1855. 
Desmichels,  1812. 
Dermiane,  1853. 
Derveau,  1816. 
Desains,  1831. 
Dessins,  1835. 
Desboves,  1839. 
Deshors,  1877. 
Deslais,  1846. 
Desléonet,  1882. 
Despois,  1838. 
Deepres,  1848. 
De  Suckau,  1848. 
De  Testes,  1840. 
Devès,  1811. 
Deville,  1854. 
Didier,  1830. 
Didon,  1864. 
Diguet,  1845. 
Douliot,  1879. 


PB  L'ÉCOLE  NORMALE 


«67 


Drion,  1847. 

Dubois,  1812. 

Dubois,  1813. 

Dubois,  1818. 

Dubois,  1839. 

Dnbois  (B),  1865 

Dubus-ChampYille,  1811. 

Dubus,  1829. 

Dubus,  1860. 

Ducbesne,  1843. 

Duclos,  1832. 

Ducros,  1847. 

Du  Coudray  La  Blanchère, 
1874. 

Du  Coudre,  1*48. 

Dubaut,  1857. 

Dumaige,  1827. 

Dumas,  1849. 

Dumas,  1859. 
Duméril,  1843. 
Dumont,  1861. 
Dunan,  1877. 
Dunoyer,  1816. 
Dupaio,  1848. 
Duperray,  1892. 
Dupond,  1842. 
Duponnois,  1843. 
Dupont,  1860. 
Dupont,  1872. 
Dupré,  1844. 
Dupré,  1849. 
Dupuy,  1855. 
Durand,  1831. 
Duruy,  1830. 
Duray,  1863. 
Dussouy,  1840. 
Dutasta,  1863. 
Dutert,  1852. 
Dutrey,  1811. 

Elliot,  1866. 
Bscot,  1896. 
JSsparcel,  1865. 
Eudes,  1836. 

FeJbre,  1879. 
Fargearad,  1811. 
Fargues    de    Taschereau 

1846. 
Faucon,  1810. 
Faurie,  1832. 
Fernique,  1873. 
Ferri,  1847. 
Feugdre,  1855. 
Feagère,  1863. 


Feuillatre,  1835. 
Feuyrier,  1847. 
Ferre,  1837. 
Fillias,  1847. 
Flamanvflle,  1816. 
Fleury,  1831. 
Fochier,  1868. 
Fochier,  1870. 
Foncin,  1828. 
Foutanier,  1815. 
Fontes,  1843. 
Forget,  1813. 
ForneroD,  1818. 
Forihomme,  1843. 
Fougère,  1834. 
Fournet,  1849. 
Fournier,  1882. 
Fraissinhes,  1857. 
Françoise,  1859. 
Fuihrer,  1850. 
Fustel  de  Coulanges,  1850. 


Gaillard,  1810. 
Gaillardin,  1828. 
Gandar,  1844. 
Garcet,  1834. 
Gardillion,  1877. 
Garlin-Soulandre,  1846. 
Garnier,  1841. 
Garsonnet,  1836. 
Gauchard,  i897. 
Gaucher,  1849. 
Gauthiez,  1849. 
Gautier,  1849. 
Gébelin,  1868. 
Geffiroy,  1840. 
Geley,  1864. 
Gérard,  1858. 
Geraulx,  1869. 
Gerbe,  1865. 
Germain,  1830. 
Germain,  1889. 
Gerusez,  1819. 
Gibol,  1858. 
Gibon,  1816. 
Gillette,  1817. 
Gindre  de  Mancy,  1852. 
Ginovez,  1868. 
Girard,  1840. 
Girard,  1844. 
Girardin,  1852. 
Girault.  1837. 
Giselard,  1834. 
Glaebant,  1845. 


Gotteland,  1880. 
Gottsciialk,  1858. 
Gouabin  de  Lefuvril,  1841. 
Goumy,  1852. 
Gourier,  1876. 
Goussard,  1872. 
Grangeneux,  1813. 
Grégoire,  1838. 
Griess,  1880. 
Grout,  1830. 
Grousset,  1879. 
Guérard,  1828. 
Guerby,  1857. 
Guérin,  1840. 
Guerrier,  1858. 
Guibillon,  1847. 
Guibout,  1850.. 
Guichemerre,  1814. 
Guichemerre,  1840. 
Guignault,  1811. 
Guillard,  1813. 
Guillaume,  1810. 
Guillaume,  1877. 
Guillemin,  1834. 
Guiraudet,  1847. 
Guiselin,  1836. 
Gusse,  1863. 
Gutzwiller,  1892. 

Hachette,  1819. 
Homard,  1834. 
Hamel,  1829. 
Hauriot,  1837. 
Harant,  1846. 
Hauser,  1833. 
Hayet,  1832. 
Hébert,  1833. 
Heinrich,  1848. 
Helleu,  1843. 
Hémardinquer,  1842. 
Henné,  1834. 
Herbette,  1827. 
Hermann,  1891. 
Hervé,  1854. 
Hignard,  1838. 
H  in  b  tin,  1853. 
Hommay,  1879. 
Horion,  1850. 
Houdamont,  1834. 
Houel,  1843. 
Hugucnin,  1829. 
Hugueny,  1836. 
Humbert,  1842. 
Humbert,  1852. 
Humblot,  1847. 


ses 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Isambert,  1856. 

Jacques,  1832. 
Jaiiiet,  1869. 
Jamet,  1854. 
Jamin,  1838. 
Janet.1841. 
Jannet,  1814. 
Jannin,  1836. 
Jeannel,  1858. 
Jean  nia,  1867. 
Joguet,  1833. 
Joly,  1867. 
Jouen,  1816. 
Jourdain,  1826. 

Kalb,  1870. 
Klippfel,  1851. 
Kuntzmann,  1875. 

Labbé,  1853. 
Labresson,  1837. 
Lacroix,  1836. 
Ladevi-Roche,  1818. 
Ladrey,  1844. 
Lafuge,  1837. 
Laisné,  1810. 
Lagier,  1864. 
Lagneau,  1872. 
Lalande,  1835. 
Lallemand,  1836. 
Lallemant,  1838. 
Lallicr,  1865. 
Lsmy,  1842. 
Lamm,  1848. 
Lange,  1883. 
Lami,  1843. 
Laquerbe,  1811. 
Lardé,  1892. 
Large,  1812. 
Laroque,  1831. 
Laurent,  1829. 
Lebard,1876. 
Lebègue,  1831 . 
Lebègue,  1864. 
Leboucher,  1833. 
Le  Brun,  1867. 
Lecène,  1868. 
Lâchât,  1843. 
Lechat,  1846. 
Leohevalier,  1832. 
Laelere,  1839. 
Lcccsur,  1848. 


Lecomte,  1815. 
Lecomte,  1850. 
Lecrocq,  1839* 
Lefevre,  1826. 
Lefevre,  1854. 
Leflocq,  1851. 
Légal,  1831. 
Léger,  1849. 
Lemaire,  1873. 
Lemarchand,  1814. 
Lemoine,  1844. 
Lemonnier,  1840. 
Lerebours,  1811. 
Le  Renard,  1854. 
Leroux,  1857. 
Leroy,  1839. 
Letaillandier,  1835. 
Létondot,  1880. 
Lévistal,  1856. 
Léyy,  1813. 
Leyritz,  1842. 
Libert,  1848. 
Liégeois,  1881. 
Lissajous,  1841. 
Lodin  de  Lalaire,  1816* 
Loir,  1837. 
Loiret,  1862. 
Lomon,  1845. 
Lorenti,  1837. 
Lorquet,  1833. 
Lory,  1840. 
Lucas,  1847. 
Lucas,  1861. 
Lusson,  1864. 

Maas,  1812. 
Macari,  1836. 
Macé  de  Lépinay,  1834. 
Maggiolo,  1862. 
Magnier,  1810. 
Magy,  1843. 
Maignien,  1810. 
Maillet,  1857. 
Maillot,  1660. 
Mallet,  1826. 
Mamet,  1864. 
Manchon,  1881* 
Marchai,  1856. 
Marchand,  1821. 
Marchand,  1846. 
Marcou,  1865. 
Maréchal,  1835. 
Maréchal,  1845. 
Maréchal,  1852. 
Mareschal,  1813. 


Maridort,  -1846. 
Marié  Davy,  1840. 
Marot,  1849. 
Marpon,  1842. 
Marquât,  1858. 
Marseille,  1887. 
Martha,  1840. 
Martin,  1812. 
Martin,  1830- 
Martin  (L.\  1831. 
Martin  (T.-H.),  1831. 
Martin,  1840. 
Martin,  1879. 
Martinand,  V&9. 
Materne,  1832. 
Maucourt,  1838. 
Mauduit,  1848. 
Maurat,  1848. 
Maze,  1859. 
Ménétrel/1832. 
Merget,  1840. 
Merlet,  1848. 
Mermet,  1828. 
Mary,  1838. 
Meusy,  1811. 
Mézières,  1811. 
Michel,  1814. 
Michel,  1865. 
Mille,  1886. 
Mingasson,  1878. 
Moncourt,  1842. 
Mondot,  1834. 
Mopginot,  1856. 
Monin,  1829. 
Monin,  1850. 
Monnier,  1840. 
Monniot,  1863. 
Morand,  1840. 
Moreaude  Champlieu,1813. 
Morel,  1833. 
Morel,  1827. 
Morin,  1833. 
Morizot,  1856. 
Morot,  1842. 
Morren,  1827. 
Mouillard,  18*28. 
Mourgues,  1839. 
Mourier,  1827. 
Mouton,  1869. 
Moy,  1857. 
Munier,  1831. 
Munier,  1851 

Keyreneuf,  1861. 
Nicolas,  1828. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


269 


Nicolas,  1837. 
Nicolas,  1852. 
Nimier,  1845. 
Noël,  1837. 
Noiret,  1883. 
Nomy,  1852. 

Offiret,  1850. 
Ohmer,  1845. 
Olivaint,  183d. 
Ollé-Laprune,  1858. 
Ordinaire,  1848. 
Ouvré,  1842. 
Ozanneaux,  1812. 


|    Pontet,  1840. 
Pottier,  1817. 
Pouûlet,  1811. 
Prévost^Paradol,  1849. 
Priyat-Deschanel,  1841. 
Provotelle,  1869. 
Prudhon,  1861. 
Puise  ai,  1834. 
Puiseux,  1837. 

Quéquet,  1837. 
Quet,  1830. 
QuUlet,  1834. 
Quicherat,  1819. 


Paris,  1891. 
Pariset,  1813. 
Pasteur,  1843. 
Patin,  1811. 
Patry,  1859. 
Paulin,  1810. 
Péclet,  1812. 
Pécout,  1846. 
Pellerin,  1862. 
Pellissier,  1839. 
Perdrix,  1817. 
Pérennès,  1819. 
Périgot,  1850. 
Peraelle,  1840. 
Perraud,  1852. 
Perret,  1853. 
Perrinot,  1840. 
Person,  1863. 
Petit.  1828. 
Petit,  1893. 
Petitbon,  1828. 
Petitjean,  1837. 
Peyrot,  1836. 
Picart,  1850. 
Pichard,  1830. 
Picquet,  1834. 
Pierron,  1834. 
Pigeonneau,  1853. 
Pinard,  1856. 
Pinaud,  1828. 
Pi  tard,  1836. 
Plagniol  de  Maacony,  1815. 
Planes,  1846. 
poinsignoD,  1837. 
Poireon,  1812. 
Pompon,  1827. 
Pons,  1820. 
Ponsot,  1849.  ] 

Ponterlier,  1831. 


Rebasté,  1848. 
Ragon,  1813. 
Rattier,  1811. 
Raulin,  1857. 
Rayaud,  1817. 
Rayet,  1866. 
Raynal,  1851. 
Réaume,  1846. 
Régis,  1883. 
Renard,  1847. 
Renouard,  1812. 
Reyel,  1814. 
Révillout,  1839, 
Révol,  1834. 
Reymond,  1860. 
Reynald,  1849. 
Ribout,  1818. 
Ricard,  1846. 
Ricart,  1828. 
Richard,  1862. 
Rieder,  1848. 
Riemann,  1870. 
Rigault,  1841. 
Risler,  1861. 
Rinn,  1816. 
Rinn,  1844. 
Riquier,  1841. 
Rivalz,  1867. 
Robert,  1864. 
Robiou,  1840. 
Roger,  1847. 
Roger,  1890. 
Rollier,  1834. 
Romilly,1846. 
Rosey,  1832. 
Roaard,  1867, 
Rouen,  1883. 
Roogeron,  1811. 
Roustan,  1820. 


Rouvray,  1836. 
Roux,  1826. 
Roux,  1829. 
Roux,  1838. 
Roux,  1869. 
Ruel,  1867. 
Ruelle,  1844. 

Sabattier,  1814.  . 

Salanson,  1812. 

Salomon,  1845. 

Saisset,  1833. 

Sarcey,  1848. 

Saucié,  1839. 

Saulnier,  1841. 

Savary,  1881, 

Sayous,  1860. 

Scbmit,  1833. 

Seigneret,  1862. 

Serre  t,  1849. 

Sherer,  1860. 

Sibuet,  1890. 

Simon,  1845. 

Sirguey,  1831. 

Sirguey,  1846. 

Solier,  1845. 

SoUier,  1885. 

Sonnet,  1819. 

Sonrel,  1859. 

Sornin,  1841. 

Souillart,  1851. 

Soulacroix,  1810. 

Soûlas,  1840. 

Soûlez,  1816. 

Stieyenard,  1818. 

Stouff,  1851. 

Suisse  (Jules-Simon),  1833, 

Sucbet,  1839. 

Taine,  1848. 
Talbert,  1836. 
Taratte,  1855. 
Tar  tin  ville,  1868. 
Taulier,  1834. 
Texte,  1839. 
Terquem,  1849. 
Thenon,  1851. 
Théry,  1816. 
Thierry,  1811. 
Thionville,  1841. 
Thirion,  1845. 
Thouron,  1812. 
Thuiilier,  1877. 
Thurot,  1841. 
Thiercelin,  1827. 


270 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Tisserand,  1863. 
Tombeck,  1848. 
Toussaint,  1837. 
Toussaint,  1841. 
Tranohau,  1839. 
Trebuchel,  1839. 
Tréhand,  1849. 
Tremblay,  1843. 
Troille,  1887. 
Tronsens,  1861. 
Trouessart,  1838. 

Vacberot,  1827. 
Yacquant,  1849. 
Yagnair,  1853. 
Yalade,  1848. 
Yaladier,  1843. 
Yalatour,  1854. 
Valette;  1887. 
Vallier,  1875. 
Valson,  1854. 


Van  den  Bcrg,  1864. 
Vannier,  1838. 
VârgoUci,  1867. 
Vasnier,  1834. 
Vendryès,  1829. 
Ventéjol,  1842. 
Verdet,  1842. 
Verdot,  1826. 
Vernadé,  1813. 
Veron,  1846. 
Vcron-Vernier,  1817. 
Veyries,  1878. 
Vient,  1848. 
Viard,  1842. 
Vieille,  1833. 
Viguier,  1811. 
Villetard,  1849. 
Villevaleix,  1811. 
Vincent,  1816. 
Vincent,  1841. 
Vincent,  1842. 


Vincent,  1874. 
Viollette,  1846. 
Vivier,  1859. 

Waille,  1839. 
Wartel,  1830. 
Wartel,  1886. 
Wasserzug,  1882. 
Weill,  1850. 
Wiesener,  1835. 
Wïlhclm,  1886. 
Wissemans,  1844. 
Wœetyn,  1845. 

Yanoski,  1833. 
Yung,  1847. 

Zeller,  1868. 
Zevort,  1836. 
Ziegel,  1856. 


de  l'école  normale  271 


CONSEIL  D'ADMINISTRATION 


Le  Conseil  d'Administration  se  trouve  composé  de  la  manière  sui- 
vante, pour  l'année  1900  : 

Promotions. 

1831.  MM.  H.  Wallon,  C.  #,  quai  Gonti,  25. 

1844.  Gibaed  (Jules),   0.  $t»  rond-point  Bu- 

k ,   .  .  .    .        ,  geaud,  5. 

Aoministrateurs;  185g  Ph  Van  TncaHBMy  0  ^  me  Vauquelin, 

honoraires.     \  A  0, 

n°  21. 

1861 .  Dabboux,  0.  #,  rue  Gay-Lussac,  36. 

1865.  Lantoink,  #,  rue  de  Constantinople,  31. 

MM. 

1843.  Boissiee,  G.  0.  >fc,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  fran- 
çaise, membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  professeur  au  Collège  de  France,  maître  de  confé- 
rences à  l'École  Normale,  président,  quai  Conti,  23  ;  élu 
en  1898. 

1873.  Appell,  0.  #,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 
de  mécanique  rationnelle  à  la  Sorbonne,  vice-président,  rue  de 
Noailles,  23,  à  Saint-Germain -en-Laye;  élu  en  1898. 

1855.  Gbbnez,  #,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  secré- 
taire, rue  Saint-Sulpice,  18;  élu  en  1899, 

1869.  Dupuy  (Ernest),  #  inspecteur  général  de  renseignement  secon- 
daire, vice-secrétaire^  avenue  de  Montsouris,  2;  élu  en  1900. 

18T7.  Breton,  #,  de  la  maison  Hachette  et  C1* ,  boulevard  Saint- 
Germain,  19,  trésorier  ;  élu  en  1899. 

1852.  Pbrrot,  C.  *,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  directeur  de  l'École  Normale,  professeur  à  la 
Sorbonne,  élu  en  1899. 

1859.  E.  Duclaux,  C.  #,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  direc- 
teur de  l'Institut  Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à 
la  Sorbonne,  rue  de  Fleurus,  35  bis  ;  élu  en  1900. 


272  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

MH. 
1863.  Vidal  de  la  Bliche,  #,  professeur  de  géographie  à  la  Sor- 
bonne,  rue  de  Seine,  6;  élu  en  1900. 

1866.  Tannery,  #,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  à  l'Ecole 

Normale  ;  élu  en  1898. 

1867.  Humbert  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet, 

boulevard  Saint-Germain,  207  ;  élu  en  1899. 

1869.  Ghantavoine,  #,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV, 
rue  du  Val-de-Grâce,  9,  élu  en  1898. 

1874.  Picard  (Emile),  *,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 
fesseur de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  rue 
Soufflot,  13,  élu  en  1899. 

1876.  Dupur(Paul),  #,  surveillant  général  à  l'École  Normale,  élu 
en  1900. 

1878.  Jaurès,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Toulouse,  en  congé,  ancien  député,  avenue  du  Chalet,  7, 
Passy;  élu  en  1899  (pour  deux  ans). 

1885.  Bourlbt,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint- 
Louis,  professeur  à  l'École  des  Beaux-Arts,  avenue  de  VOb- 
servatoire,  22;  élu  en  1900. 


j 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


*T3 


LISTE  DES  CORRESPONDANTS 


Le  Conseil  d'administration  a  réglé  ainsi  qu'il  suit  la  liste  des  corres- 
pondants et  les  circonscriptions  qui  leur  sont  affectées  : 


Département*. 


Ain 


Allier 


Axpbs-Màbittmes 
Ahdèchb 

AfiDBNNBS 

AUBB 


AUDB, 


AVETBON,  LOZÀRB. .  .  .  ,  . 


Basses- Alpes,  Bouohes- 
du-Rhône 


Babsbs-Pybénées 


Calvados. 


ÏANTAL, 


Correspondants. 

M.  N. . . ,  au  lycée  de  Bourg. 

M.  N. . . ,  au  lycée  de  Laon. 

M.  Castaigne,  proviseur  du  lycée  [de  Mou- 
lins. 

M.  Ollivwr  proviseur  du  lycée  de  Nice. 

M.  N. . . ,  au  lycée  de  Tournon . 

M.  N. . .,  au  lycée  de  Charleville. 

M.  Rèmond,  inspect.  d'académie  à  Troyes. 

M.   Sahatier,  professeur  de   physique  au 
lycée  de  Carcassonne. 

M. 

à  Rodez. 

M.  Délibes,  professeur  honoraire  d'histoire 

du  lycée  de  Marseille. 
M.  Blondel,  professeur  de  philosophie  à  la 

Faculté  des  lettres  d'Aix. 

M.  Vanvincq,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Pau. 

M.  Houïlevigue,  professeur   de    physique 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

M.  Bessières,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  d'Aurillac. 

M.  N. . .  ,au  lycée  d'Angouléme. 


18 


2H  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Départements.  Correspondants. 

Charente-Inférieure. •  J  M.  N. . .,  au  lycée  de  la  Rochelle. 
Cher,  Creuse |  M.  N...,à  Bourges. 

Corrèze  I  M#  Oudoty  professeur  de  mathématique 

lycée  de  Tulle. 


au 


Corse 


•  • 


Côte-d'Or 


CÔTES-DU-NORD 


Deux-Sèvres. 


DORDOONE 


Doubs 


Eure, 


M.  N... 

M.  Recouru,  doyen  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Dijon,  rue  Pelletier  de  Cham- 
bure,  12. 

M.    Chrétien,  professeur  de  physique  an 
lycée  deSaint-Brieuc. 

M.  Raingeard,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique du  lycée  de  Niort. 

M.  Valot,  professeur  de  mathématique  \  au 
lycée  de  Périgueux. 

M.  Cofomet,  doyen  de  la  Faculté  des 
lettres  de  Besançon. 

M.N..., 


EuRK-KT-LoiR 


M.    D'Aladern,  professeur  de  physique  au 
lycée  de  Chartres. 

M.  Lesgourgtm,  professeur  de  mathéma- 

Finistèrb  )      tique3  au  lycée  de  Bre8t' 

M.  Dwpouy,  professeur  de  rhétorique  an 

lycée  de  Quimper. 

Gard |  M.  Darbouz,  proviseur  du  lycée  de  Nîmes. 

Gers |  M.N,,. 

M.  Bruneî,  doyen  et  prof,  de  mathémai. 

à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 
M.  Verdier,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

M.  Baillaud,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des j 
sciences,  directeur  de  l'Observatoire  do 
Toulouse. 

Haute-Loire |  M.  N. . , ,  au  Puy. 

Haute-Marne |  M.  N. . .,  à  Chaumont. 

Hautes-Pyrénées |  M.  N. . . ,  du  lycée  deTarbes. 


Gironde. 


H  AUTK-G  ARONN  E ,  A  RIÈGE 


Départants». 


Haute-Saône. 


Haute-  Vienne 

Hérault,   Pyrénées- 
Orientales 


Illb-et-Vilainb 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  378 

Correspondante. 

M.  Stouff,  professeur  honoraire  de  mathé- 
matiques du  lycée,  à  Vesoul. 

Haute-Savoie  et  Savoie  |  M.  Ifotwtf,  prof,  au  lycée  deChambéry. 

M.  Berger,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Limoges,  av.  Saint-Eloi. 

M.  BranvUle,  proviseur  honor.  du  lycée,  à 
Montpellier. 

M.  Lechartier,  doyen  et  prof,  de  chimie  à 
la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

M.  Hébert,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique du  lycée  à  Rennes. 

M. 

lycée  de  Ch&teauroux. 

M.  Picard,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  de  Tours. 

M.  Sentis,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Grenoble. 


Indre 


Indre-et-Loire 


Isère,  Hautes -Alpes, 
Drôme 


Jura 


Landes. 


Loire 


ajOIRET ••••»•••■••«»•• 


Loir-et-Cher 


Loire-Inférieure. 


Lot 

Lot-et-Garonne 

Maine-et-Loibb  . 


I 

i 


Manche 


M.  Gruillon,  professeur  honoraire  à  Lons- 
le-Saunier. 

M.  Mathé,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Mont-de-Marsan. 

M.  Bernard,  inspecteur  d'Académie  à  Saint- 
Etienne. 

M.    Oallouedec,  professeur    d'histoire    au 
lycée  d'Orléans. 

M.  Nùitél,  professeur  honoraire  de  physique 
du  lycée,  à  Vendôme. 

M.  Lefèvre,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Nantes. 

M.  N. .  v  au  lycée  de  Cahors. 

M.  Bordes,  professeur  de  seconde  au  lycée 
d'Agen. 

M.  au 

lycée  d'Angers.  { 

M.  Frèmiùt,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  de  Coutanoes. 


276 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


OôpirtemenU. 


Marne  . . 

Mayenne 

!eurthe« 
Vosges, 

Meuse 
Nièvre 


Nord 


Correspondants* 

M.  Carnet,  inspecteur  d'académie  à  Châ- 

lons. 
M.  Barbelenet,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Reims. 

M.  Sinoir,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Laval. 

Meurthe-et-Moselle,     M.  Le  Monnier,  professeur  de  botanique  i 

la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

M.  Marchai,  professeur  de  rhétorique   au 

lycée  de  Bar-le-Duc. 
M.  Bouvet,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Nevers. 
M.  Damien,  professeur  de  physique  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Lille. 
M.   Dupont,  maître  de  conférences  à   la 

Faculté  des  lettres  de  Lille. 
M.  Lefebvre  (Jules),  professeur  de  mathé- 
matiques au  lycée  de  Lille. 
M.   Martin,  professeur  de  philosophie  au 

lycée  de  Douai. 
M.  Muriez,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Beau  vais. 

M.  Q&mond,  professeur  honoraire  de  se- 
conde du  lycée,  à  Alençon. 

M.  chargé  de  cours  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Clermont. 

M.  Fontaine,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Lyon. 

Rhône 1  M.  Offret,  professeur  de  minéralogie  à  la 

*      Faculté  des  sciences. 

M.  Det8,  professeur  de  rhétorique  au  lycée 
de  Lyon. 

M.  professeur   au  lycée  du  Mans. 

M.  Martinet,  professeur  de  mathéma- 
tiques au  Prytanée  militaire  de  La 
Flèche. 


Oise 

Orne 

Puy-de-Dôme,  Cantal.  . 


Sarthe  . 


•  ■ 


Seine-Inférieure 


M.  Lecaplain,  professeur.de  physique  au 

lycée  de  Rouen. 
M.    Rousseau,  professeur  de  physique  au 

lycée  du  Havre. 


DE  L'BCOLB  NORMALE 


277 


Départements. 

Seinb-et-Oisb.  .. 


txk,  Seine-et-Màkne. 


Correspondants. 

M.    Sarradin ,    professeur    honoraire    de 

seconde  au  lycée  de  Versailles. 

»» 

1  MM.  les  membres  du  Conseil  d'adminis- 
tration, et  en  outre  : 

M.  Perrot,  directeur  de  l'École  Normale. 

M.  Humbert,  professeur  de  quatrième  au 
lycée  Condorcet. 

M.  Suerus,  censeur  des  études  du  lycée 
Saint-Louis. 

M.  Qazeau,  proviseur  du  lycée  Louis-le- 
Grand. 

M.  Jodin,  professeur  de  cinquième  au  lycée 
Montaigne. 

M.  Lehugeur,  professeur  d'histoire  au  ly- 
cée Henri  IV. 

M.  Dhombres,  proviseur  du  lycée  Charle- 
magne. 

M.  Brelei,  professeur  de  quatrième  au  lycée 
Janson. 

M.  Dietz,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Buffon. 

M.  Boncenne,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  Voltaire. 

M.  Desjardins,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  Michelet. 

M.  Staub,  proviseur  du  lycée  Lakanal. 

M.  Barau,  professeur  de  philosophie  au 
•lycée  Carnot. 

M.  De  Campoii,  professeur  de  mathéma- 
tiques spéciales  au  collège  Rollin. 

M.  Oodard,  agrégé,  docteur,  professeur  de 
physique  au  collège  de  Sainte-Barbe. 

M.  Laurent,  professeur  de  quatrième  au 
collège  Stanislas. 

M.  Haudiè,  professeur  de  littérature  au 
collège  ChaptaL 

M.  Wolf,  astronome  honoraire  de  l'Obser- 
vatoire. 

M.  Mascart,  professeur  de  physique  au  Col- 
lège de  France. 

M.  Sirven,  professeur  de  rhétorique  à 
l'École  Alsacienne. 


878 


ASSOCIATION  DBS  ANCIBNS  ÉLÈVES 


Départements, 

SOMMK 

Tabn 

Tabn-et-Gabonne  . . 
Vab 

Vaucluse 

Vendée 


Vienne. 


Yonne 


Algérie 


Luxembourg 


Correspondants. 

M.  N. . .,  professeur  de  physique  au  lycée 
d'Amiens. 

M.  N. . .,  au  lycée  d'Albi. 

M.  N. . .,  au  lycée  de  Montauban. 
VL.Amigues,  proviseur  du  lycée  de  Toulon. 

M.  N...,  à  Avignon. 

M.  N. . .,  à  la  Roche-sur- Yon. 

M.  Durrande,  doyen  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers. 

M.  Beauïavon,  professeur  de  philosophie  au 
lycée  de  Sens. 

M.    Jeanmaire ,    recteur    de    l'Académie 

d'Alger. 
M.  Daux,  proviseur  du  lycée  d'Oran. 

M.  Zàhn,  directeur  à  l'École  industrielle  et 
commerciale  de  Luxembourg. 


Romb |  M.         ,  à  l'École  française. 

r 

.      .  |  M.  Homolhy  directeur  de  l'Ecole  française 

ATflBNES I       d'Athènes. 

Tunis |  M.  Versini,  inspecteur  d'Académie. 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  D.  Gernez,  secrétaire 
de  l'Association,  rue  Saint-Sulpice,  18. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises,  directement  ou  par  l'inter- 
médiaire des  Correspondants,  à  M.  Guillaume  Breton,  trésorier  de 
l'Association,  maison  Hachette  et  O,  boulevard  Saint-Germain,  79. 
Elles  peuvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  3  des  statuts,  les  cotisations  doivent  être 
adressées  au  trésorier  avant  le  lw  juillet. 


r~ 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  279 


STATUTS  m 


Art.  1er.  h' Association  amicale  de  secours  des  anciens  élevés  de 
l'École  Normale  a  pour  objet  de  venir  en  aide,  au  moyen  d'une 
Caisse  de  secours,  à  ceux  de  ses  membres  qui  peuvent  avoir  besoin 
d'assistance. 

Abt.  2.  Sont  admis  à  participer  aux  secours  les  Sociétaires,  leurs 
veuves  et  leurs  enfants. 

Par  exception,  et  sur  la  demande  d'un  Sociétaire,  des  secours  pour- 
ront être  accordés  à  d'autres  membres  de  la  famille,  ou  même  à  des 
personnes  étrangères  qui  seraient  considérées  comme  ayant  tenu  lieu 
de  parents  à  un  Sociétaire. 

Abt.  3.  Les  Sociétaires  versent  une  cotisation  annuelle  dont  le  mi- 
nimum est  fixé  à  dix  francs.  Cette  cotisation  sera  exigible  dans  les  six 
premiers  mois  de  Tannée  courante  (2). 

Les  Sociétaires  qui  auront  négligé  de  payer  leur  cotisation  annuelle 
seront  considérés  comme  démissionnaires,  après  deux  ans  de  retard 
s'ils  habitent  le  territoire  continental  de  la  France,  après  trois  ans 
s'ils  résident  hors  de  France.  Ils  perdront  leurs  droits  aux  secours  de 
l'Association. 

Art.  4.  La  Caisse  sera  administrée  par  un  Conseil  composé  de 
quinze  anciens  élèves,  élus  à  la  pluralité  des  suffrages  dans  la  Réunion 
générale  qui  aura  lieu  chaque  année,  le  second  dimanche  de  janvier  ; 
les  membres  non  présents  à  Paris  à  l'époque  de  la  Réunion  générale 
pourront  voter  par  correspondance. 

Les  administrateurs  choisiront  parmi  eux  un  président,  un  vice-pré- 
sident, un  secrétaire,  un  vice-secrétaire  et  un  trésorier. 

Ils  pourront  s'adjoindre    des  administrateurs  honoraires,  dont  le 


(1)  Statuts  approuYés  par  le  Conseil  d'État  et  annexés  au  décret  du  27  décembre 
1877  qui  reconnaît  V Association  amicale  de  secours  des  anciens  élèves  de  l'École  Nor- 
male supérieure  comme  établissement  d'utilité  publique. 

(2)  Sur  une  proposition  du  Président  faite  en  Assemblée  d'après  l'avis  du  Conseil 
d'Administration,  le  minimum  de  la  cotisation  a  été  porté  à  4%  francs,  d'un  consen- 
tement géuéral  à  partir  de  1879.  Voir  les  allocutions  du  Président  de  1879  et  de  1880. 


280  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

nombre  ne  devra  pas  dépasser  cinq,  et  qui  seront  choisis  parmi  les 
membres  de  l'Association  appelés  trois  fois  par  l'élection  dans  le  sein 
du  Conseil.  Les  administrateurs  honoraires  auront  voix  délibérative. 

Art.  5.  Le  Conseil  d'administration  sera  renouvelé  annuellement 
par  tiers  :  le  sort  décidera  des  deux  premiers  tiers  sortants. 
Les  membres  sortants  pourront  être  réélus. 

Art.  6.  La  présence  de  sept  membres  électifs  sera  nécessaire  pour 
que  les  délibérations  du  Conseil  soient  valables. 

Art.  1.  Le  président  représentera  1* Association  en  justice  et  dans  les 
actes  de  la  vie  civile. 

Art.  8.  Toute  demande  de  secours  devra  être  faite  et  motivée  par 
écrit  et  adressée  au  secrétaire  qui  en  saisira  le  Conseil  dans  le  plus 
bref  délai. 

Art.  9.  Le  trésorier  sera  chargé  des  fonds,  dont  il  ne  pourra  dis 
poser  qu'en  vertu  d'une  délibération  du  Conseil  et  sur  un  mandat  signé 
du  président  et  du  secrétaire. 

Les  excédents  de  recettes  disponibles  seront  placés  en  fonds  publics 
français,  en  actions  de  la  Banque  de  France,  en  obligations  du  Crédit 
foncier  de  France,  ou  en  obligations  de  Chemins  de  fer  français  émises 
par  des  Compagnies  auxquelles  un  minimum  d'intérêt  est  garanti  par 
l'Etat. 

Art.  10.  Chaque  année,  le  trésorier  rédigera  un  compte  détaillé  des 
recettes  et  dépenses  qui  sera  soumis  à  l'approbation  du  Conseil.  Il  sera 
fait  un  rapport  à  l'Assemblée  générale,  sans  que  toutefois  les  noms  des 
personnes  secourues  soient  mentionnés. 

Art.  IL  Les  ressources  de  la  Société  se  composent  :  du  produit  des 
cotisations,  des  revenus  de  biens  de  toute  nature,  du  produit  des  dons 
et  legs  régulièrement  autorisés. 

Les  délibérations  relatives  à  des  acquisitions,  aliénations,  ou  échanges 
d'immeubles,  ou  à  l'acceptation  des  dons  et  legs  seront  soumises  à  l'ap- 
probation du  Gouvernement. 

Art.  12.  L'Association  arrêtera  un  règlement  intérieur  qui  sera 
soumis  à  l'approbation  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Art.  13.  Les  présents  Statuts  ne  pourront  être  modifiés  qu'en  vertu 
d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale,  prise  à  la  majorité  des  trois 
quarts  des  votes  exprimés,  et  approuvée  par  le  Gouvernement. 

Les  membres  absents  pourront  voter  par  correspondance. 


r 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  194 

Abt.  14  et  dernier.  La  dissolution  de  l'Association,  si  elle  est  de- 
mandée par  un  ou  plusieurs  de  ses  membres,  ne  pourra  être  prononcée 
que  suivant  les  formes  prescrites  par  l'article  précédent. 

En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  la  dévolution  et  l'emploi  de  son 
actif  feront  l'objet  d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale  qui  sera 
soumise  à  l'approbation  du  Gouvernement. 


RÈGLEMENT  INTERIEUR 

ARRÊTÉ  CONFORMÉMENT  A  L'ARTICLE  12  DES  STATUTS   ET   APPROUVÉ 
PAR  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 


Art.  1".  Le  Conseil  d'administration,  dans  l'application  de  l'art.  8 
des  statuts,  ne  vote  de  secours  que  pour  une  année.  Il  ne  renouvellera 
un  secours  que  sur  une  demande  présentée  dans  la  même  forme  que  la 
première. 

Art.  2.  Le  Conseil  déterminera,  chaque  année,  d'après  l'état  de  la 
caisse,  le  chiffre  maximum  des  secours  qui  pourront  être  accordés. 

Abt.  3.  Le  Conseil  établira,  à  la  fin  de  chaque  année,  la  liste  des 
membres  que  l'Association  aura  perdus.  Il  fera  imprimer  les  notices 
nécrologiques  écrites  en  mémoire  de  ces  morts  par  les  membres  de 
l'Association. 

Art.  4.  Le  Conseil  se  tiendra  en  communication  avec  les  membres 
de  l'Association  par  des  Correspondants  qu'il  désignera.  Il  sera  nommé 
un  correspondant  au  moins  par  Académie. 

Art.  5.  Le  Secrétaire  (art.  4  des  Statuts)  sera  chargé  de  la  corres- 
pondance, du  dépôt  des  papiers  et  registres,  de  la  rédaction  des  délibé- 
rations ;  il  surveillera  l'impression  des  pièces  qui  seront  publiées  et 
particulièrement  d'un  compte  rendu  annuel  où  sera  inséré  le  Rapport 
du  Trésorier  prévu  par  l'art.  10  des  statuts. 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Allocution  du  Président 1 

Liste  des  membres  décédés 4 

Notices  par  ordre  de  promotion 5 

Compte  rendu  des  recettes  et  des  dépenses 147 

Situation  de  ia  caisse 152 

Résultat  des  élections 153 

Liste  des  donateurs  de  l'Association 155 

Liste  des  membres  souscripteurs  perpétuels 160 

Uste  des  membres  de  l'Association  par  ordre  de  promotion 173 

Liste  des  membres  par  ordre  alphabétique 181 

Liste  par  ordre  de  promotion  des  membres  décédés 231 

Liste  par  ordre  alphabétique  des  membres  décèdes 265 

Composition  du  Conseil  d'administration 271 

Liste  des  correspondants 273 

Statuts 279 


TIMAIlLIi,  CMF,  IMMUM1U1,  «VI  DOFUMII,  M. 


f 


1901  (13  JANVIER) 


ASSOCIATION  AMICALE 


DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


DE 


L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 


PARIS. 

LÏMAIRIE  LÉOPOLD  CERF 

12,    RUE   SAINTE-ANNE,    12 


4901 


AVIS 


Messieurs  les  correspondants  sont  instamment  priés  de  fournir  les 
renseignements  suffisants  pour  que  l'on  puisse  suivre  les  souscripteurs 
dans  leurs  changements  de  résidence.  Beaucoup  portent  le  même 
nom,  et  il  en  résulte  de  regrettables  méprises.  Ces  méprises  ne  pour- 
raient avoir  lieu  :  1°  si,  à  côté  du  nom  de  chaque  souscripteur,  était 
inscrite  la  date  de  sa  promotion;  2°  si,  lorsqu'un  souscripteur  ne  figure 
pas  sur  la  liste  précédente,  on  indiquait  qu'il  est  nouveau,  ou  bien  si 
l'on  indiquait  le  lieu  de  son  ancienne  résidence;  3°  enfin,  si  Ton 
désignait  la  nouvelle  résidence  des  souscripteurs  portés  sur  la  liste 
précédente  et  non  compris  dans  la  nouvelle. 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  D.  QKRNEZ,  secrétaire 
de  l'Association,  rue  Saint-Sulpice,  48. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises,  directement  ou  par  l'intermé- 
diaire des  correspondants,  à  M.  Guillaume  BRETON,  trésorier  dt 
l'Association,  maison  Rackette  et  Ci0,  boulevard  Saint-Germain,  79> 
Elles  peuvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  5  des  statuts,  les  cotisations  doivent  être 
adressées  au  trésorier  avant  le  4tT  juillet. 


Nous  croyons  utile  de  prévenir  nos  camarades  Normaliens  qu'il  reste 
encore  un  certain  nombre  d'exemplaires  du  volume  Le  Centenaire  d* 
?  École  Normale,  in-4°  de  700  pages,  orné  de  25  portraits,  gravures  eï 
planches. 

Ils  peuvent  toujours  se  procurer  ce  volume  au  prix  net  de  15  francs, 
prix  spécial  pour  les  anciens  élèves  de  l'École,  à  la  librairie  Hachette 
et  O. 

Le  prix  pour  le  public  est  de  25  francs,  prix  fort.  _ 

Cet  ouvrage  convient  aux  distributions  de  prix  et  aux  bibliothèques 
des  lycées. 


ASSOCIATION 

DES 

AMIENS  ÉLÈVES  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 

FONDÉE  LE  1"  JANVIER  1846 

Reconnue  comme  établissement  d'utilité  publique 

le  27  décembre  1877. 


54e  RÉUNION  GÉNÉRALE  ANNUELLE 

(13  janvier  1904) 

Cette  réunion  a  lieu  à  l'École  Normale,  dans  la  salle  des  Actes,  sous 
la  présidence  de  M.  Boissier,  président  du  Conseil  d'administration. 

Qifatre-vingt-dix  membres  sont  présents. 

A  une  heure  un  quart,  la  séance  est  ouverte.  M.  le  Président  pro- 
nonce l'allocution  suivante  : 


Mes  chers  Camarades, 

i 
i 

[  Si  notre  Association  n'était  qu'une  société  de  secours  mutuels  comme  tant 
|  d'autres,  il  me  suffirait  de  dire,  pour  résumer  son  histoire  pendant  cette  année, 
|  que  nous  avons  secouru  61  personnes,  isolées  ou  chargées  de  famille,  et  distri- 
I  bué  19,500  fr.  c'est-à-dire  2,350  fr.  de  plus  que  Tan  dernier.  J'y  devrais 
I  ajouter  la  mention  de  ceux  dont  la  générosité  nous  aide  à  supporter  une  lAche 
un  peu  lourde  à  des  bourses  un  peu  légères.  Pour  la  plupart  d'entr'eux,  je 
pourrais  presque  me  dispenser  de  rappeler  leurs  noms  :  vous  les  savez  par 
cœur.  Ce  sont  les  mêmes  qui,  tous  les  ans,  nous  apportent  régulièrement  leur 
offrande  ;  amis  fidèles,  que  je  ne  sais  plus  en  quels  termes  remercier  :  Mme  Juglar, 
\UM.  Lamy,  Roux,  Gaulhier-Villars,  Troost,  Hautefeuille,  Henri  Weil,  Jules 
Girard,  et  ce  normalien  obstine,  qui  nous  écoute  peut-être,  et  ne  veut  pas 
nous  dire  son  nom.  Joignons-y  quelques  amis  du  dehors,  comme  M.  P.  Sarchi; 
et  nos  jeunes  camarades,  qui,  sur  les  profits  du  bal  qu'ils  ont  donné  cette 
année,  nous  attribuent  3,500  fr.  ;  et  le  comité  des  Annales  Scientifiques  de 
TÉcole  Normale,  qui  renouvelle  le  don  que,  depuis  quelque  temps,  il  a  pris  la 
bonne  habitude  de  nous  faire.  Le  13  septembre  dernier,  J'ai  reçu  du  Cardinal 
Perraud  une  lettre  où  il  me  disait  :  «  Il  y  a  cinquante  ans  aujourd'hui  se  ter- 
minait le  concours  d'où  je  sortis  agrégé  d'histoire.  J'ai  pensé  qu'une  bonne 
Manière  de  célébrer  ce  souvenir  d'un  demi-siècle  serait  d'ajouter  quelque 

1 


2  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

chose  à  ce  que  j'ai  déjà  versé  à  la  caisse  des  secours  de  notre  Association 
normalienne  »,  et  il  m'a  adressé  200  fr.  Vous  savez  que  c'est  chez  nous  us 
pieux  usage  que  ceux  qui  viennent  d'éprouver  quelque  perte  cruelle  songent 
aussitôt  à  nos  pauvres  et  se  font  une  consolation  de  nous  aider  à  les  secourir. 
H-ea  Suchet  et  Couve,  MM.  Lucien  Lévy  et  Cambronne  n'y  ont  pas  manqué  : 
ils  nous  ont  envoyé  leurs  libéralités  en  mémoire  des  êtres  chéris  qu'Us 
regrettent  et  que  nous  regrettons  avec  eux.  H.  Hatzfeld,  qui  vient  de  nous 
être  enlevé,  après  avoir  eu  cette  fortune  qu'ayant  commencé  tard  l'œuvre  qui 
conservera  son  nom,  il  est  mort  juste  au  moment  où  elle  venait  d'être  achevée, 
ne  nous  a  pas  oubliés  dans  ses  dernières  dispositions.  Par  son  testament,  il 
nous  lègue  2,000  francs.  C'est  ainsi  que  de  la  reconnaissance  des  uns,  de  la 
sympathie  des  autres,  de  nos  joies  et  de  nos  douleurs,  lentement,  et  comme 
pierre  à  pierre,  s'accroît  notre  petite  fortune,  et  voilà  comment  nous  parvenons, 
malgré  des  charges  toujours  plus  nombreuses,  à  soulager  nos  plus  pressant» 
misères  ;  —  ce  qui  est  notre  premier  devoir. 

Mais  nous  en  avons  un  autre.  Ceux  qui  ont  fondé,  il  y  a  cinquante-cinq  ans, 
notre  Association  n'ont  pas  entendu  faire  seulement  une  société  de  bienfaisance; 
ils  voulaient  qu'elle  fût  un  centre  autour  duquel  pût  se  grouper  toute  la  famille 
normalienne,  qu'elle  permit  à  tous  ceux  qu'après  trois  ans  d'études  communes 
et  d'intimités  charmantes  la  vie  disperse  sur  tous  les  chemins  de  se  retrouver 
et  de  se  reconnaître.  C'est  ce  qui  fait  une  obligation  à  votre  président  de  vous 
rappeler  ici  tout  ce  qui  nous  est  arrivé  d'heureux  ou  de  triste  dans  l'année. 

Et  d'abord,  il  doit  donner  un  regret  à  ceux  qui  nous  ont  quittés.  La  liste, que 
vous  allez  entendre,  en  est,   hélas  !  bien  longue  :  elle  contient  35  de  nos 
camarades  ;  et  il  faut  encore  que  j'y  ajoute  un  nom,  qui  ne  pouvait  pas  s'y 
trouver,  et  qui  doit  pourtant  y  être,  celui  de  M.  Joseph  Bertrand.  Sans  doute,  il 
n'était  pas  sorti  de  do  notre  École,  mais  il  lui  appartient  par  l'enseignement 
qu'il  y  a  donné,  et  encore  plus  par  sa  générosité  inépuisable  qui  l'a  fait  si 
souvent  le  bienfaiteur  de  ceux  dont  il  avait  été  le  maître.  Il  nous  a  libéralement 
abandonné  la  pension  à  laquelle  il  avait  droit  comme  membre  de  la  Société  de 
secours  mutuels  fondée  par  le  baron  Taylor,  et  pendant  quatorze  ans  de  suite 
cette  pension  a  profité  à  d'anciens  agrégés  de  mathématiques  tombés  dans  H 
misère,  ou  à  leur  famille.  M.  Bertrand  n'était  pas  de  ces  professeurs  qui  croie* 
que  leur  tâche  est  achevée  quand  la  classe  est  finie.  11  se  faisait  l'ami  de  s» 
élèves,  il  les  suivait  dans  leur  carrière,  les  aidant  lorsqu'il  en  était  besoin,  et 
prenant  part  à  leurs  succès,  comme  s'il  les  avait  remportés  lui-même.  11  ne 
parlait  un  jour,  peu  de  semaines  avant  sa  mort,  d'Évariste  Galois,  ce  savant  de 
génie,  qui  fut  tué  en  duel  quand  il  sortait  à  peine  de  l'Ecole  Normale,  et 
il  a  dit  :  «  Le  traité  des  sections  coniques,  composé  par  Pascal  à  r&ge  de  seize 
n'égale  pas  les  merveilleuses  découvertes  écloses  avant  dix-sept  ans  dans  la 
tête  de  Galois.  »  A  cei>ropos,  il  me  disait  combien  il  avait  été  heureux  de 
naître  et  grandir,  dans  notre  École,  toute  une  génération  de  mathématicieB» 
qui  promettent  de  Illustrer.  Je  nie  souviens  que  ses  yeux  rayonnaient  de  jcH 
quand  il  me  citait  les  noms  de  Darboux,  de  Tisserand,  d'Appel!,  de  Picard, 
Painlevé,  et  d'autres  encore.  En   échange  de  cette  affection  qtfil 
toujours  témoignée,  il  ne  comptait  chez  nous  que  des  admirateurs  et  des 
et,  s'il  ne  nous  est  pas  permis  de  mettre  son  nom  sur  nos  listes,  nous  ganteront! 
pieusement  son  souvenir  dans  nos  cœurs.  1 

Gomme  à  l'ordinaire,  nos  camarades  ont  été  fort  honorablement  1retté5~tM 


ÉCOLE  NORMALE 

Mémorial    de   l'Association    des    Anciens 
Elèves  de  l'Ecole   Normale   supérieure 

(1846-1876). 


Ce  volume  contient  une  notice  sur  les  origines  de  l'Association,  les  discours, 
rapports  et  notices  lus  dans  les  réunions  générales  annuelles  ainsi  que  les  notices 
consacrées  aux  membres  décédés  par  leurs  camarades. 

11  contieut  le  rapport  de  M.  Jusse  sur  la  conduite  des  élèves  pendant  Tannée 
1870-71  et  se  termine  par  la  liste  des  promotions  de  l'École  depuis  sa  fondation 
jusqu'en  1876. 

Volume  in-8*  de  522  pages. 

Il  reste  encore  un  petit  nombre  d'exemplaires  que  la  librairie 
Lêopold  Cerf,  12,  rue  Sainte-Anne,  Paris,  livre  aux  membres  de 
l'Association  au  prix  spécial  de  . 4  fr. 


L'ÉCOLE  NORMALE 


(1810-1883) 


Notice  historique  par  Paul  Dupuy.  —  Liste  des  élèves  par  promotions.  —  Liste 
des  principaux  travaux  publiés  par  les  élèves  :  Philosophie.  —  Sciences  historiques, 
—  Critique  et  histoire  littéraire.  —  Philologie.  —  Pédagogie.  —  Variétés.  —  Poésie, 
Théâtre,  Roman.  —  Sciences  mathématiques.  —  Sciences  physiques  et  chimiques.  — 
Sciences  naturelles. 

Un  beau  volume  grand  in-8°  de  416  -f  VI  pages. 

Il  reste  un  certain  nombre  d'exemplaires  que  la  Librairie 
Lêopold  Cerf,  12,  rue  Sainte-Anne,  Parisv  livre  aux  membres  de 
l'Association  au  prix  spécial  de 6  fr. 

Imp.    Cerp. 


DS  L'JCGLl  NORMAL»  3 

les  concours  académiques.  L'Académie  Française  a  couronné  MM.  Ferdinand 
Brtmot,  Louis  Clément,  Watts,  Victor  et  Paul  Glachatrt,  Albert  Dufourcq,  et 
MM.  Gabriel  Aubray  et  Henri  Desclais,  dont  les  pseudonymes  cachent  des  noms 
de  normaliens.  A  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  les  prixFouldet 
Delalande-Guérineau  ont  été  attribués  à  MM.  Emile  Mâle  et  Edmond  Gourbaud  ; 
la  même  Académie  a  accordé  à  M.  Homo  une  subvention  pour  continuer  ses 
travaux  sur  l'enceinte  de  Rome,  et  décerné  le  prix  Jean  Reynaud,de  10,000  fr.t 
au  Dictionnaire  général  de  la  langue  française,  dont  le  principal  auteur  est 
M.  Hatzfeld  ;  enfin  M.  Wallerant  et  M.  Joyau  ont  obtenu  des  récompenses  à 
l'Académie  des  Sciences  et  à  celle  des  Sciences  morales  et  politiques. 

Nous  avons  gagné  cinq  sièges  à  l'Institut,  ce  qui,  Je  le  crois  bien,  ne  nous 
était  jamais  arrivé.  M.  Faguet  a  été  élu  par  l'Académie  Française;  MM.  Bro- 
chard  et  Chuquet  par  l'Académie  des  Sciences  morales.  MM.  Giard  et  Painlevé 
••ont  devenus  membres  de  l'Académie  des  Sciences,  et  M.  Duhem,  corres- 
pondant. A  la  même  Académie,  M.  Darboux  a  remplacé  M.  Bertrand  comme 
secrétaire  perpétuel.  L'Académie  des  Inscriptions  a  fêté  le  cinquantenaire  de 
M.  Wallon,  qui  occupe  chez  elle  le  fauteuil  de  Quatremère  de  Quincy,  fauteuil 
merveilleux,  qui,  depuis  1804,  c'est-à-dire  depuis  près  d'un  siècle,  n'a  eu  que 
deux  titulaires.  Par  sa  noble  vie,  pleine  d'oeuvres  utiles  et  de  bons  exemples, 
M.  Wallon  est  l'honneur  de  tous  les  corps  dont  il  fait  partie.  L'École  Normale, 
à  laquelle  il  appartient  depuis  71  ans,  est  flère  des  hommages  qu'il  reçoit 
partout;  elle  s'associe  aux  paroles  qu'a  prononcées  M.  de  Lasteyrie  en  lui 
remettant  la  médaille  que  ses  confrères  lui  avaient  déoernée,  et  souhaite  avec 
lui  à  son  vénéré  doyen  «  que  de  nombreux  printemps  s'ajoutent  encore  aux 
hivers  dont  il  semble  ignorer  les  rigueurs  ». 

Permettez-moi  d'ajouter  encore  un  mot.  Je  voudrais  ne  pas  terminer  ces 
quelques  paroles  sans  répondre  à  des  préoccupations  dont,  à  ce  moment,  il  est 
difficile  de  nous  défendre.  Le  siècle  dont  nous  sortons  ne  s'achève  pas  comme 
il  a  commencé.  Il  s'est  ouvert  dans  la  joie  et  dans  l'espérance  ;  il  nous  laisse, 
en  finissant,  assez  tristes  du  présent  et  fort  incertains  de  l'avenir.  Dans  cette 
inquiétude  générale,  à  laquelle  je  crois  bien  que  presque  personne  n'échappe, 
l'Université  a  des  raisons  particulières  d'être  inquiète.  Elle  a  cette  chance 
fâcheuse  d'avoir  à  redouter  a  la  fois  la  haine  de  ses  adversaires  et  la  bonne 
volonté  de  ses  amis.  Les  uns  voudraient  bien  la  détruire  pour  la  remplacer; 
les  autres,  à  force  de  vouloir  la  guérir,  risquent  bien  de  la  rendre  tout  à  fait 
malade.  Depuis  quelque  trente  ans,  on  l'a  tant  réparée,  sous  prétexte  de  la 
rendre  plus  solide,  qu'il  n'y  reste  presque  plus  rien  d'intact.  Et  voici  qu'on  y 
porte  de  nouveau  la  main  !  Je  comprends  les  alarmes  que  cette  instabilité 
cause  aux  esprits  sages.  Cependant  je  me  rassure,  quand  je  songe  au  lieu  où 
'nous  sommes  et  que  je  vois  ceux  qui  m'entourent  Je  me  souviens  qu'à  propos 
mu  Collège  de  France,  à  qui  François  I"  avait  choisi  une  élite  de  professeurs 
lustres,  sans  le  pourvoir  d'un  édifice  où  ils  pourraient  enseigner,  on  disait  : 
Qu'importe?  il  est  bâti  en  hommes.  «Pour  renseignement,  c'est  l'essentiel, 
l'homme  corrige  les  défauts  des  programmes.  Un  maître,  quand  il  est  bon,  sait 
parti  des  plans  d'études  les  plus  défectueux;  il  trouve  moyen,  dans  quelque 
lilieu  qu'on  le  parque,  de  communiquer  sa  flamme  aux  élèves.  Il  ne  faut 
me  pas  nous  décourager.  Tant  qu'il  sortira  de  cette  maison,  où  je  parle,  des 
gens  nourris  des  hennés  méthodes,  animés  de  la  passion  d'apprendre 
d'enseigner,  amis  de  la  science  et  de  la  vérité,  j'espère  bien,  nies  chers 


4  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

camarades,  que  l'Université  trouvera  toujours  assez  de  force  pour  résister  aux 
attaques  ouvertesou  cachées  de  ses  rivaux  et  aux  bouleversements  périodiques 
que  lui  infligent  d'imprudents  amis. 


LISTE  DES  MEMBRES  DÉCÈDES  EN  1900 


MM.    Bouchot  (1835),  professeur  honoraire  de  seconde  au  lycée  Louis-le- 
Grand. 

Morey  (1835),  ancien  élève  de  la  section  des  lettres. 

Lévêque  (1838),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  d'histoire  de  la  philosophie  grecque  et  latine  au  Collège  de 
France,  S.  P. 

Legbntil  (1839;,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Caen. 

Boutàn  (1840),  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secon- 
daire, directeur  honoraire  de  l'enseignement  primaire  au  ministère 
de  l'instruction  publique. 

Frexbt  (1840),  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Lyon,  8.  P. 

Lartail  (1842),  professeur  honoraire  de  malhêmatiques  du  lycée  de 
Marseille. 

Hatzfbld  (1843),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Louis-Ie- 
Grand,  S.  P. 

Lêvy  (1843),  agrégé  de  mathématiques,  ancien  professeur  au  collège 
Sainte-Barbe. 

Brstignièri  (1844),  inspecteur  honoraire  d'académie,  ancien  chef  de 
bureau  au  ministère  de  l'Instruction  publique. 

Molliard  (1845),  agrégé  de  grammaire,  ancien  préfet  des  études  au  col- 
lège Sainte-Barbe,  S.  P. 

Donoux  (1846),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Mont- 
pellier. 

Vignon  (1848),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de  Lyon. 

Nourl  (1850),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Vendôme. 

Jarry  (1851),  recteur  de  l'académie  de  Rennes. 

Dugit  (1854),  doyen  honoraire  et  professeur  de  littérature  et  institutions, 
grecques  de  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 

Poiré  (1854),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  GondorceL 

Charpentier  (1800),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  Louis- 
le-Grand. 

Petit  db  Jclleville  (1800),  professeur  de  littérature  française  du  moi 
âge  à  la  Sorbonne. 

Rebière  (1861),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saii 
Louis,  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr. 

àmigues  (1803),  proviseur  du  lycée  de  Toulon,  S.  P. 

De  Campou  (1863),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  colh 
Rollin. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  5 

MM.  Ligniéres  (1863),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis- 

le-Grand. 
Berthàult  (1864),  ancien  professeur  de  troisième  au  lycée  Charlemagne, 

décédé  en  1896. 
Bourdbau  (1864),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de 

Nancy. 
Wahl  (1873),  inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  publique  aux 

Colonies,  professeur  d'histoire  au  lycée  Gondorcet. 
Baizb  (1875),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet. 
Brunbl  (1877),  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Bordeaux. 
Lbfebvre  (1878),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de 

Lille. 
Aignan  (1881),  inspecteur  d'académie  à  La  Rochelle. 
Texte  (1883),  professeur  de  littérature  moderne  comparée  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lyon,  8.  P. 
Couve  (1887),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Nancy,  S.  P. 
Beudon  (1890],  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai. 
Blanchet  (1890),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Constantine. 
Vaucheret  (1893),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tourcoing. 


NOTICES  SUR  LES  MEMBRES  DÉCÈDES 

Promotion  de  1835.  —  Bouchot,  Félix,  né  à  Paris  le  16  juin  1815,  décédé  à  Paris 
le  19  avril  1900. 

M.  Bouchot  avait  déjà  pris  sa  retraite,  quand  je  rai  connu.  De  sa  carrière 
active,  à  peine  ai-je  vu  les  dernières  années  lorsque,  entré  à  Louis-le-Grand, 
j'y  préparai  en  rhétorique  et  en  philosophie  le  concours  de  l'École.  Il  m'était 
apparu  alors  —  c'est  tout  ce  que  connaissaient  de  lui  ceux  qui  n'étaient  pas, 
ou  n'avaient  pas  été  directement  ses  élèves  —  comme  le  représentant  respecté 
d'une  génération  de  professeurs  dont  les  survivants  commençaient  à  se  faire 
rares  :  lorsqu'il  traversait  les  cours,  nous  remarquions  cette  robe  que  presque 
seul  entre  ses  collègues  il  persistait  à  porter  par  un  religieux  attachement  aux 
usages  du  passé.  Il  ne  peut  donc  s'agir  pour  moi  de  rendre  témoignage  de  son 
enseignement,  professé  pendant  si  longtemps  avec  un  dévouement  qui  a  laissé 
de  profonds  souvenirs.  Mais  depuis  dix  ans  bientôt  que  par  son  mariage  sa 
petite-fille  est  devenue  pour  moi  une  sœur  et  que,  dans  cette  famille  si  étroi- 
tement unie,  je  me  suis  ainsi  trouvé  admis  à  l'intimité  du  grand-père,  j'ai  pu 
apprécier  et  aimer  en  H.  Bouchot  l'homme  de  cœur  vraiment  excellent  auquel 
je  voudrais,  en  quelques  lignes  de  cet  annuaire,  adresser  un  dernier  hom- 
mage. 

Félix  Bouchot  entra  à  l'École  Normale  dans  les  premiers  de  la  promotion 
de  1835.  Reçu  à  sa  sortie  agrégé  des  lettres,  il  fut  envoyé  professeur  au  lycée 
de  Moulins.  11  était  déjà  chef  de  famille.  Fiancé  dès  son  séjour  à  l'Ecole,  il 


6  ASSOCIATION  MBS  AffCISHfr  ÉLÈVES 

venait  de  se  marier.  L'année  suivante,  fo  quittait-  Mfrnttns  pour  Amiens.  Il  ne 

devait  faire,  là  encore,  qu'un  assez  court  séjour.  Trois  ans  après,  Il  recevait 
sa  nomination  a»  lycée*  es  Versaitte*  11  y  passa  qoelqnes  années  agréables, 
goûtant  déjà  le  charme  de  ces  relations  de  société  que  le  giftee  et  le  talent  de 
musicienne  de  sa>  femme  fetsateot  nattte,  <tn*  1er  sûreté  de  son.  commerce 
transforma  dans  la  suite  en  de  si  nombreuses  et  si  solides  amitiés  et  qu'il 
apprécia  tant  jusqu'à*  la  Un.  De  Versailles  il  revint  k  Paris  comme  professeur 
de  rhétorique  à  Stanislas.  11  qnttla  bientôt  le  collège  pour  une  chaire  de  seconde 
à  Louis-le-Grand,  où  dés  1862  le  croix  de  la  Légion  d'honneur  venait  attester 
en  quelle  haute  estime  étaient  tenus  ses  services  :  n'est  dans  cette  antique 
maison,  dont  le  corps  s'est  rajeuni,  mais ,  dont  l'âme  est  restée  toujours  la 
mente,  aimée  de  tous  ceux  qui  en  ont  été  les  hôtes,  et  qui  se  recommande 
aussi  pour  moi  par  le  souvenir  d'un  grand-père,  dans  son  cher  Lycée  que  nulle 
offre  si  séduisante  qu'elle  fût  ne  put  le  décider  à  quitter,  que  s'écoula  jusqu'à 
sa  retraite  en  188&  toute  sa»  vie  de  professeur. 

L'histoire  en  est  courte  à  écrire  ou  plutôt  elle  tient  en  quelques  mots.  Il 
consacrait  à  ses  devoirs  professionnels  le  meilleur  de  son  activité;  pendant 
prés  d'un  demi-siècle  il  se  dépensa  à  sa  classe  et  pour  ses  élèves,  sans  autre 
ambition  que  celle  du  devoir  accompli,  s'estimant  récompensé  s'il  avait  pu 
faire  naître  dans  les  intelligences  qui  lui  étaient  confiées,  au  delà  des  connais- 
sances inscrites  dans  les  programmes,  le  sens  et  l'amour  des  beautés  littéraires 
dont  il  était  épris,  s'il  leur  avait  communiqué  quelque  chose  de  son  goût  si 
pur  et  fortement  classique.  Les  autres  travaux  ne  venaient  pour  lui  qu'en 
seconde  ligne,  et  durant  sa  longue  carrière,  si  Ton  excepte  une  traduction 
complète  de  Polybe  en  1847,  il  n'a  voulu  publier  que  des  ouvrages  scolaires, 
une  traduction  de  récits  d'Hérodote,  des  chants  de  l'Iliade  annotés,  un  Virgile 
qui  obtint  de  nombreuses  éditions,  un  Précis  de  littérature  ancienne. 

Le  reste  de  sa  "Vie  appartenait  à  la  vie  de  famille.  Sans  doute  il  avait  eu, 
comme  les  ont  ceux  mêmes  qui  sont  le  mieux  partagés  du  sort,  ses  deuils. 
11  avait  perdu  en  pleine  maturité  un  frère  plus  jeune,  brillant  élève  lui  aussi 
de  l'École  et  professeur  d'histoire  a»  lycée  Henri  IV.  Mais,  à  tout  prendre,  ceci 
qui  le  connaissaient  pouvaient,  jusqu'à  ces  dernières  années,  le  considérer 
comme  heureux.  Marié  au  sortir  de  l'École,  il  avait  célébré  ses  noces  d'or 
avec  la  compagne  de  toute  son  existence.  Il  gardait  à  ses  côtés  un  autre  frère. 
Son  (lia  et  sa  belle-fille  lui  prodiguaient  leur  alîecUon.  Sa  petite-fille,  sur  qui  se 
concentrait,  comme  sur  une  unique  enfant,  la  tendresse  de  ses  parents  et  de 
ses  grands-parents,  avait  grandi  et  s'était  à  son  tour  mariée  sous  lea  yeux,  et 
maintenant  trois  arrière-petits-flls  l'égayaient  et  déjà  commençaient  à  profiler 
de  ses  leçons.  Ses  amis  admiraient  et  entouraient  sa  verte  vieillesse.  Le 
malheur,  hélas,  longtemps  reculé,  devait  à  la  fin  frapper  à  coups  redoublés. 
Après  sa  femme  la  mort  lui  enleva,  en  moins  de  (kux  années,  la  femme  de 
son  fils.  11  connut  la  douleur  de  survivre  à  ceux  qu'on  voudrait  précéder;  et 
c'est  avec  l'espérance  de  les  rejoindre  qu'il  s'est  paisiblement  endormi  le 
19  avril  1900. 

Etienne  Hichou. 

Promotion  de  1835.  —  Morby  (Hippolyte-Étienne),  né  à  Besançon  (ûoubs),  le 
2  mars  1816,  décédé  à  Tournan  (Seine-et-Marne),  le  29  janvier  1900. 
Après  de  très  brillantes  études  au  collège  de  Besançon  où  il  remporta  tons 


BS  Lr'ÉCOM  HQNftftU  7 

les  pria,  tt  entnr  à  rÉoois  Normale  supérieure  dans,  ia  seetioa  de*  lettres,  en 
1883. 

Lors  de  sa  sertie  ée  rÉcoIe,  des  considérations  de  famille  le  firent  renoncer 
à  le  carrière  de  l'enseignement  pour  adopter  celle  de  L'industrie. 

De  1840  à  1862,  H  fat  associé  au*  travaux,  de  son  oncle,  M.  GandiUet,  fabri- 
cant de  fers  creuai  à  Saint-Denis. 

De  18S3  à  1873,  il  disigea  à  Paris,,  rue  Rodier,  une  fonderie  d'art,  qu'il  quitta 
en  Î871,  à  la  suite  de  fatigues  excessives  éprouvées  pendant  la  guerre  et  il 
se  retira  à  Tournai  près  de  la  famille  de  sa  femme,  dont  le  chef  avait,  fait* 
comme  lui  ses  éludes  an  lycée  de  Besancon. 

Il  avait  épousé,  ea  1880,  M*1*  Emma  Boue,  fille  du  docteur  Boue  et  sœur  du 
docteur  Fergemoi  de  Boatquénard.  11  était  ainsi  Tonde  du  général  Fergemol  de 
Bostquénard,  l'ancien  commandant  en  chef  en  Tunisie,  et  de  M.  Edmond 
Forgeraol  de  Bostquénard,  sénateur  de  Seine-et-Marne.  11  est  mort  à  Tournan 
le  lenémmn  de  l'électim  de  ce  dernier,  avec  la  grande  satisfaction  du  succès 
remporté  et  le  regret  de  n'avoir  pu,  avant  de  mentir,  embrasser  le  neveu 
qu'il  aimait  comme  un  ftls. 

M.  More?  cachait,  sons  une  froideur  apparente,  un  cœur,  tendre  ;  c'était  une 
intemgesee  d'élite  et  un.  esprit  aussi  cultivé  que  distingué.  Aux  personnes 
qu'il  connaissait,  sa  main  s'offrait  avec  l'empressement  d'un  cordial  accueil. 
Son  langage  simple  se  mettait  k  la  portée  de  tons..  L'allure  de  sa  conversation 
avait  une  tenue  correcte  et  digne  dont  le  bon  sens  et  la  bonhomie  faisaient 
tous  les  frais.  Toutefois  cette  simplicité  savait  s'élever  facilement  lorsqu'il 
envisageait  les  plus  hautes  questions  philosophiques,  religieuses  et  patrio- 
tiques 

La  poésie  elle-même  fut  une  de  ses  distractions  pendant  les  longues  années 
de  la  retraite,  et  de  1873  jusqu'à  la  veille  de  sa  mort,  il  a  écrit  des  milliers  de 
vers  qui  témoignent  des  plus  brillantes  qualités  du  cœur  et  do  l'esprit.  11  n'en 
a  livré  au  public,  sous  le  titre  Opus  ineertum,  qu'un  petit  nombre  de  pièces 
d'un  tour  facile  où  le  bonheur  de  l'expression  rivalise  avec  la  délicatesse  de 
la  pensée. 


Promotion  de  1838.  —  Lbvèqub  (Jean-Charles),  né  le  7  août  1818*  à  Bordeaux, 
décédé  à  Beltevue  (Seine),  le  5  janvier  1900. 

Issu  d'une  vieille  famille  bourgeoise,  il  fit  de  brillantes  études  au  Collège  royal 
de  cette  ville  et,  en  1838,  fut  reçu  à  l'École  Normale.  Chargé  du  cours  de  philo- 
sophie à  Angouléme  en  18 il,  agrégé  et  professeur  de  philosophie  au  collège  de 
Besançon,  en  1842,  il  était  choisi,  en  1846,  par  M.  de  Sa  brandy,  en  qualité  d'élève 
de  l'Ecole  française  d'Athènes,  dont  la  première  promotion  s'embarquait  sous  la 
conduite  de  sou  Directeur,  le  spirituel  Davcluy.  Athènes  révéla  certainement 
à  Lévéqe  sa  vocation  véritable.  Jusqu'à  son  dernier  jour,  il  devait  être  un  attique 
un  platonicien,  épris,<Tordre  d'harmonie  et  de  beauté,  persuadé  que  la  métaphy- 
sique a  la  mission  de  persuader  l'esprit,  comme  toutes  les  autres  sciences,  par 
la  clarté  même  de  sa  dialectique.  Mais  le  fruit  le  plus  précieux  de  ce  séjour  en 
Grèce  fut  le  goût  raisonné  que  le  jeune  maître  prit  pour  les  choses  de  l'art, 
pour  les  œuvres  et  la  philosophie  de  tous  les  arts.  Il  fût,  par  excellence,  un 
esthéticien.  Le  livre  par  lequel  il  fonda  sa  renommée,  «  La  Science  du  Beau, 
ses  principes,  ses  applications  et  son  histoire  »  fut  couronne,  en  f859,  par 


S  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'Académie  des  Sciences  morales,  qui  avait  proposé,  en  1857,  pour  l'un  de  ses 
principaux  concours,  l'étude  du  grand  problème  entrevu  par  Socrate,  défini 
par  Platon.  Charles  Lévôque,  que  la  révolution  de  1848  avait  rappelé  en 
France  ainsi  que  la  plupart  de  ses  camarades  athéniens,  après  avoir  traversé 
le  lycée  de  Toulouse,  la  Faculté  des  Lettres  de  Besançon  et  celle  de  Nancy,  et 
occupé  pendant  trois  ans,  à  la  Sorbonne,  la  suppléance  du  cours  d'histoire  de 
la  philosophie,  se  trouvait,  au  moment  de  son  succès  académique,  chargé  du 
cours  de  philosophie  grecque  et  latine,  —  la  chaire  de  Ramus  —  au  Collège  de 
France.  11  y  professa  pendant  quarante  ans.  J'ai  suivi  assidûment  ses  leçons 
de  1857  à  1860.  Ce  professeur,  disciple  respectueux  de  M.  Cousin,  entreprit 
alors  une  tentative  intéressante;  il  essaya  de  commenter  la  sagesse  antique, 
les  Ioniens  et  les  Eléates,  Platon  et  Aristote,  par  les  données  précises  de 
cette  science  moderne  que  M.  Cousin  et  son  École  immédiate,  trop  étroitement 
renfermés  dans  les  conceptions  pures  de  l'esprit,  ne  considéraient  point 
comme  l'auxiliaire,  pour  ne  pas  dire  la  maîtresse  educatrice,  de  la  philosophie. 
M.  Lévéque  nous  entretenait  des  travaux  de  Claude  Bernard  à  propos  du 
Traité  de  VAme.  Cette  nouveauté  séduisit  quelques  jeunes  gens  désenchantés 
de  l'Éclectisme  devenu  caduc.  Parmi  eux,  Fernand  Papillon  donnait  à  son 
maître  les  plus  belles  espérances.  La  mort  prématurée  de  ce  jeune  savant  lui 
causa  un  profond  chagrin. 

Cette  longue  carrière  de  professeur  et  de  savant  fut  des  plus  fécondes.  Je  ne 
veux  indiquer  ici  que  les  plus  importantes  publications  de  M.  Lévéque.  La 
Physique  d7 Aristote  et  la  Science  contemporaine,  qui  parut  à  peu  près  dans  le 
môme  temps  que  la  Science  du  Beau,  la  Science  de  l'Invisible,  les  Harmonies 
providentielles ,  un  grand  nombre  de  rapports  cl  de  communications  insérés 
aux  Comptes  rendus  de  l'Académie  des  Sciences  morales,  enfin  la  grande 
entreprise  qui  occupa  et  charma  ses  années  de  vieillesse  et  qui  ne  s*est 
communiquée  que  par  quelques  fragments,  à  savoir,  une  Philosophie  ou,  tout 
au  moins,  une  Psychologie  de  l'art  musical*  Aux  derniers  jours  de  sa  vie,  il 
revenait  encore  à  l'Esthétique  par  un  Essai  de  symbolisme,  le  Centaure,  où  a 
évoqua  sans  doute  les  plus  chers  souvenirs  de  sa  jeunesse.  11  semble  qu'il  ail 
voulu,  se  sentant  mourir,  se  réchauffer  par  l'imagination  au  soleil  d'Athènes. 
Nous  souhaitons  que  celle  œuvre,  peut-être  inachevée,  qui  fut  le  testament 
artistique  de  cet  esprit  distingué,  soit  un  jour  publiée. 

Il  n'eut  pas  en  ce  monde  tout  le  bonheur  qu'il  eût  mérité.  De  grandes  dou- 
leurs visitèrent  son  foyer.  11  perdit,  en  1858,  un  jeune  fils;  en  1873,  sa  fille  Lia; 
de  1894  à  1896,  il  assista  aux  cruelles  souffrances,  au  déclin  irrémédiable,  à  la 
longue  agonie  de  M*e  Lévôque.  Puis  il  se  trouva  seul  dans  sa  petite  maison 
de  Bellevue,  dont  quelques  rares  amis  connaissaient  encore  le  chemin.  Il  ne 
pouvait  plus  remonter  dans  sa  chaire  du  Collège  de  France  qu'au  printemps, 
quand  le  ciel  plus  clément  lui  permettait  d'entreprendre  le  voyage  de  Paris; 
mais  ses  forces  étaient  vite  épuisées,  et  le  cours  se  refermait  au  bout  de  quatre 
ou  cinq  leçons.  A  l'Académie  des  Sciences  morales,  où  il  avait  succédé 
en  1865,  à  Emile  Saisset,  il  ne  paraissait  plus  qu'à  de  longs  intervalles.  La 
dernière  fois  qu'il  y  prit  la  parole  ce  fut  pour  appuyer  la  candidature  de  son  cher 
élève  Oiié-Laprunc.  OUé,  élu,  assista  à  quelques  séances  aux  côtés  de  son 
maître  et  fut  soudainement  emporté.  Ce  fut  le  dernier  deuil  de  Charles 
Lévôque. 

Dans  ce  corps  si  frêle,  miné  par  de  profondes  infirmités,  Pâme  demeurait 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  9 

toute  vibrante,  une  Ame  exquise,  mélancolique  et  très  tendre.  «  Je  verrai 
bientôt  Dieu  de  plus  près  »,  m'écrivait-il  quelques  semaines  avant  sa  fin.  La 
mort  lui  lût  douce.  Il  expira  sans  souffrance,  dans  la  paix  de  son  sommeil,  le 
matin  du  8  Janvier  1900. 

Emile  Gkbhart. 

Promotion  de  1839.  —  Lkgkntil  (Victor-Ferdinand),  né  à  Caen  le  29  dé- 
cembre 1820,  décédé  à  Caen  le  8  mai  1900. 

Nous  publions  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Pouthas,  proviseur 
du  lycée  de  Caen  : 

Je  viens,  au  nom  du  lycée  de  Caen,  adresser  un  dernier  adieu  à  l'un  de  ceux 
qui  l'ont  le  plus  longtemps  et  le  plus  utilement  servi  :  depuis  plus  de  soixante 
ans  qu'il  nous  appartenait,  M.  Legentil  n'a  jamais  cessé  de  travailler  à  la 
grandeur  et  à  la  prospérité  du  glorieux  établissement  auquel  il  avait  voué  sa 
vie  :  il  Ta  honoré  comme  élève  par  les  plus  brillants  succès,  comme  profes- 
seur par  la  haute  valeur  de  son  enseignement,  comme  membre  de  l'Asso- 
ciation des  anciens  élèves,  enfin,  par  des  témoignages  parfois  touchants  de  son 
fidèle  attachement. 

Victor-Ferdinand  Legentil,  fils  d'un  vieux  soldat  de  l'Empire,  naquit  à  Caen 
le  29  décembre  1820;  dix  ans  plus  tard,  il  entrait  au  Collège  Royal  comme 
boursier  de  la  ville  et  préludait  à  cette  série  de  brillants  succès  que  devaient 
couronner,  en  1838,  sa  nomination  au  concoui  s  général  des  départements,  où 
il  obtenait  le  2*  prix  de  discours  latin  et,  en  1839,  son  admission  à  l'École 
Normale  supérieure.  11  y  entrait  en  même  temps  que  le  plus  brillant  de  ses 
émules,  devenu  depuis  l'un  de  nos  maîtres  les  plus  respectés  et  les  plus 
aimes,  M.  Emmanuel  Chauvet. 

Agrégé  de  grammaire  à  sa  sortie  de  l'École  et  bientôt  après  agrégé  des 
classes  supérieures,  il  avait  débuté  comme  professeur  dans  les  Collèges 
royaux  d'Angers  et  de  Nancy;  mais,  dès  1846,  il  revenait  dans  sa  ville  natale, 
qu'il  ne  devait  plus  quitter  désormais;  longtemps  chargé  de  la  classe  de  3e,  il 
fut  appelé  à  celle  de  seconde  en  1862  et  l'occupa  jusqu'à  sa  retraite,  en  1878. 

M.  Legentil  apportait  dans  son  enseignement  les  rares  qualités  de  son  esprit  : 
l'amour  de  Tordre  et  de  la  régularité,  la  justesse  du  goût,  la  finesse  et  la 
précision. 

Assez  indépendant  de  caractère,  il  ne  se  préoccupait  pas  toujours  de  plaire 
soit  à  ses  chefs,  soit  à  ses  élèves,  mais  tous  reconnaissaient  sa  droiture,  lui 
savaient  gré  de  sa  conscience  professionnelle,  appréciaient  la  solidité  de  son 
érudition,  la  sûreté  de  sa  méthode.  Nous  entendions  récemment  l'un  de  ses 
anciens  élèves,  devenu  un  chirurgien  illustre,  M.  le  docteur  Tillaux,  rendre  au 
dévouement  de  son  vieux  maître  un  hommage  reconnaissant. 

En  dehors  du  lycée,  l'activité  de  M.  Legentil  se  répandait  encore  dans  les 
nombreuses  sociétés  savantes  dont  il  était  membre.  Sous  le  patronage  de  son 
maître,  M.  Egger,  il  publia  des  éditions  des  Vies  d'Alexandre  et  de  Marius,  de 
Plutarque. 

A  l'Académie  des  sciences,  lettres  et  arts  de  Caen,  il  lisait  parfois  ou  plutôt 
récitait  de  petits  poèmes  d'une  grâce  délicate,  comme  cette  traduction  de  l'Ode 
à  Lydie  d'Horace,  que  nous  applaudissions  à  une  de  nos  dernières  séances. 
-  Passionné  pour  la  musique,  et  doué  d'un  talent  qui  le  faisait  rechercher 


40  ASSOCIATION  DBS  ANC1KNS  ÉLÈVES 

dons  les  réunions  mondaines,  il  avait  été  Tan  des  fondateurs  de  la  Société 
beaux-arts;  il  en  resta  pendant  90  ans  le  bibliothécaire;  il  en  a  enrichi  tes 
recueils  de  nombreuses  études  d'histoire  musicale. 

Son  vieux  Lycée,  qu'il  avait  lui-même  proposé  d'appeier  Lycée  UaJhuzbe 
n'avait  pas  cessé  après  sa  retraite  de  tenir  une  grande  place  dans  ses  affections. 
Il  y  revenait  volontiers,  heureux  de  l'accueil  plein  de  déférence  que  lui  ména- 
geaient ses  anciens  collègues  et  leurs  successeurs;  il  aimait  à  se  retrouver 
dans  cette  bibliothèque  qu'il  fouillait  depuis  un  demi-siècle. 

Il  était  de  toutes  nos  fêtes,  applaudissait  à  nos  succès,  se  plaisait  à  retrarver 
dans  nos  palmarès  les  noms  des  Us  ou  des  petits^flls  de  ses  anciens  élèves. 
Vice-président  de  l'Association  des  anciens  élèves,  il  formait  comme  ua  trait 
d'union  d'affectueuse  sympathie  entre  la  vieille  Université  si  libérale  aa  fend 
dans  son  respect  de  la  tradition,  et  l'Université  nouvelle,  si  prudente  quoi 
qu'on  dise,  dans  sa  recherche  des  réfermes  utiles,  toutes  deux  passionnées 
pour  la  grandeur  de  la  France,  vouées  aux  hautes  cultures  de  l'esprit,  maài 
soucieuses  des  légitimes  aspirations  de  la  société  moderne. 

An  nom  du  Lyeée  que  vous  avez  si  honorablement  servi,  nous  vas* 
adressons,  cher  M.  Legentil,  l'expression  émue  de  notre  reconnaissance  et 
de  nos  regrets. 

Promotion  de  1840.  —  Boutan  (Augustin),  né  à  Lectoure(Gers),  le  4  juin  181* 
décédé  à  Leetoure  le  24  mai  1900. 

La  plupart  des  contemporains  de  Boutan  ont  disparu.  Je  ne  l'ai  connu  qtfà 
l'époque  où  il  arrivait  à  Paris  pour  prendre  la  première  chaire  de  physique 
au  lycée  Saint-Louis,  après  onze  années  de  professorat  dans  les  départements. 
L'amitié  dont  il  m'honora  dès  ce  moment,  et  qu'il  ne  cessa  jamais  de  nie  té- 
moigner depuis,  m'ont  fait  accepter  la  mission  de  retracer  de  mon  mieux 
belle  existence.  Pour  ce  qui  se  rapporte  à  son  enfance  et  aux  premières 
de  sa  vie,  j'ai  pu  emprunter  quelques  détails,  soit  à  ses  conversations  qui 
avaient  un  charme  si  particulier,  soit  aux  souvenirs  qui  m'ont  été  transmis 
par  ses  enfants* 

Il  était  né  à  Leetoure,  le  4  juin  1819,  dans  une  petite  maison  de  la  rue  La 
Feagère  :  le  nom  même  de  cette  rue  rappelle  celui  de  son  grand-père  ma- 
ternel, qui  avait  dirigé,  sans  doute  avec  un  certain  éclat,  une  école  établie 
dans  cette  partie  de  la  ville.  Cette  maison,  où  j'ai  pu  le  voir  vers  la  fin  de  si 
vie,  est  des  plus  modestes  ;  mais  le  petit  jardin,  établi  sur  les  anciens  rem- 
parts, domine  toute  la  vallée  du  Gers.  La  vue  est  une  des  plus  remarquable» 
de  cette  belle  région  du  Midi  ;  quand  le  temps  est  exceptionnellement  clair, 
on  distinguef  à  l'horizon,  les  hauts  sommets  des  Pyrénées,  avec  les  glaciers 
et  les  pentes  de  neige.  Arrivé  au  terme  de  sa  carrière,  et  en  retraite  depuis 
quelques  années,  il  me  disait  que  cette  maison  lui  racontait  toute»  ses  joies 
et  toutes  ses  douleurs.  C'est  là  qu'il  avait  vécu  enfant.  C'est  là  qu'il  avait  va 
mourir  son  père,  sa  mère  et  l'un  de  ses  flls.  Il  n'avait  jamais  cessé  d'y  rêveur, 
chaque  fois  que  sa  vie  laborieuse  lui  avait  laissé  quelques  mois  ou  quelques 
semaines  de  liberté.  C'est  là  enfin  qu'il  a  voulu  mourir. 

Son  père  était  médecin.  11  avait  à  Leetoure  l'existence,  toute  de  fatigues  et 
de  dévouement,  d'un  médecin  de  campagne  obligé  de  répondre  aux  appels 
d'une  clientèle  répartie  dans  tous  les  environs.  Pour  se  rendre  auprès  des 
malades  un  peu  éloignés,  il  était  réduit  è  parcourir  à  cheval,  par  tous  les  temps, 


r 


DE  L'ÉCOLE  *Qfe**L*  44 

des  route»  impwtleaèie*  à  cette  épeqne*.  Sen  araWtton  pour  Augustin,  son  fils 
unique,  était  de  loi  faire  suivre  la  marne  carrière,  avec  l'espoir  que  la  vie  lui 
serait  moins  dure.  En  attendant,  le  jeune  médecin  en  barbe  faisait  ses  classes 
au  petit  eoliège»  de  Leetatioe,  puis  an  collège  de  Gimont,  où  Ton  pouvait  aller 
jusqu'à  la  préparation  au  baccalauréat.  Entre  temps,  H  apprenait  l'anglais  avec 
un  bourgeois  de  Lectoare,  If.  de  Salnt-Jntiea,  qui  avait  voyagé  a  l'étranger. 
Bouton  racontait  plus  tard  que  les  professeurs  chargés  de  lut  enseigner  les 
sciences  semblaient  bien  un  peu  les  apprendre  eux-mêmes,  au  Jour  le  jour  :  ils 
se  contentaient  d'astreindre  leurs  élèves  à  réciter  par  cœur  les  manuels  mis 
entre  leurs  mains,,  en  y  ajoutant  parfois  quelques  commentaires,  mais  en  leur 
interdisant  les  questions  indiscrètes.  Il  avait  tiré  cependant,  à  ce  qu'il  semble, 
an  profit  merveilleux  de  cet  enseignement,  car,  lorsqu'il  se  présenta  au  bacca- 
lauréat, à  Toulouse,  rexaorinateur  qui  l'interrogeait  sur  les  sciences,  frappé  de 
la  netteté  et  de  ls  prédsk»  de  ses  réponses,  tafesa  entrevoir  qu'il  pouvait 
aspirer  à  de  hautes  destinées  :  il  lui  conseilla  formellement  de  se  préparer  a 
PÉeole  normale  supérieure. 

A9  cette  époque,  on  connaissait  à  Leetoure  les  écoles  normales  primaires, 
d'où  sortaient  le»  instituteurs  ;  mais  c'est  à  peine  si  le  nom  de  l'École  Normale 
sapérieure  y  était  parvenu.  On  ignorait  surtout  quelles  étalent  les  conditions  à 
remplir  pour  y  être  admis,  et  de  quelles  connaissances  les  candidats  devaient 
foire  preuve.  Renseignements  pris,  et  après  mûres  reflétions,  son  père  se 
décida  à  l'envoyer  à  Paris.  Deux  ans  après,  il  était  reçu  à  l'École  Normale,  après 
avoir  terminé  ses  études  au  collège  Roltin. 

Durant  toute  sa  vie,  il  éprouva  toujours  un  charme  particulier  a  se  reporter 
aux  souvenirs  que  lui  avait  laissés  son  temps  d'École.  Il  se  plaisait  à  parler 
de  ses  maîtres,  de  ses  camarade*,  de  cette  vie  en  commun  ou  Ton  apprend  si 
bien  à  se  connaître,  et  où  prennent  naissance  les  amitiés  de  Jeunesse,  les  plus 
précieuses  et  les  plus  durables.  Il  aimait  à  raconter  ses  journées  de  dimanches, 
consacrées  pendant  la  belle  saison  à  herboriser  dans  les  environs.  Il  avait  pour 
ompagnon  son  ami  Lory,  devenu  plus  tard  professeur  à  la  Faculté  des  sciences 
de  Grenoble,  et  resté  célèbre  par  ses  travaux  de  géologie  sur  les  montagnes  de 
cette  région.  Tous  deux  étaient  bons  marcheurs,  et  les  longues  courses  en 
plein  air  profitaient  au  travaH  du  lendemain.  Cependant,  au  milieu  de  la  seconde 
année,  une  maladie  grave,  une  pleurésie  dont  les  symptômes  ne  furent  recon- 
nus qu'un  peu  tard,  faillit  l'arrêter  brusquement  dans  sa  carrière.  Une  médica- 
tion énergique,  venant  en  aide  à  sa  constitution  vigoureuse,  parvint  assez 
rapidement  à  triompher  du  mal.  Il  put  reprendre  ses  études;  il  avait  le  travail 
facile,  et  surtout  une  grande  force  de  volonté  ;  il  eut  vite  fait  de  regagner  le 
temps  perdu. 

A  la  sortie  de  l'École,  il  fut  nommé  professeur  de  physique  à  Avignon,  où  il 
fit  preuve  de  qualités  telles,  qu'il  fat  aisé  de  prévoir  pour  lui  un  avancement 
rapide  II  fut  bientôt  appelé  à  Grenoble,  où  son  talent  de  professeur  put  être 
apprécié  mieux  encore,  et  où  il  acheva  de  se  faire  une  réputation  qui  devait 
se  confirmer  de  jour  en  jour. 

Au  mois  d'octobre  1847,  il  entra  par  son  mariage  dans  une  ancienne  famille 
du  Gers,  dont  les  préjugés  contre  l'enseignement  u  niversltaire  ne  purent  faire 
méconnaître  l'avenir  réservé  au  jeune  professeur.  Son  beau-père  avait  employé 
sa  vie  à  améliorer  dans  ses  propriétés  la  culture  de  la  vigne,  trop  négligée  alors 
dans  cette  région  :  en  lui  donnant  Tune  de  ses  trois  filles,  il  lui  constituait  en 


42  ASSOCIATION  DBS  ANCBN8  ÉLÈVES 

dot  la  propriété  de  Miremonde,  située  à  quelques  kilomètres  de  Lectoure,  cette 
propriété  dans  laquelle  Boutan  allait  bientôt  créer  lui-même  un  vignoble  digne 
de  servir  de  modèle  aux  propriétaires  voisins. 

Après  le  mariage,  le  Jeune  ménage  dut  partir  pour  Rouen,  où  Boutan  venait 
d'être  nommé.  Le  séjour  à  Rouen  fut  beaucoup  plus  long.  C'est  là  que  naquirent 
ses  trois  premiers  enfants,  dont  il  eut  la  douleur  de  perdre  presque  immédia- 
tement le  premier.  Presque  dès  son  arrivée,  il  parvenait  à  se  faire  dans  la  ville 
une  situation  exceptionnelle.  Indépendamment  de  ses  cours  au  lycée,  dont 
quelques-uns  de  ses  anciens  élèves  conservent  encore  le  souvenir,  il  colla- 
borait à  diverses  publications  scientifiques,  et  publiait  quelques  mémoires  sur 
des  questions  de  photométrie  ou  d'électricité.  Enfin,  malgré  sa  jeunesse,  oo 
n'hésitait  pas  à  lui  confier  des  expertises  industrielles  ;  son  savoir  et  sa  droi- 
ture incontestée  pouvaient  servir  de  garants  à  ses  conclusions. 

En  1853,  une  place  étant  devenue  vacante  au  lycée  de  Versailles,  Boutan  fut 
choisi  comme  le  plus  digne;  c'était  presque  la  venue  à  Paris.  Enfin  au  mois  d'oc- 
tobre 1854,  il  fut  nommé  à  la  première  chaire  de  physique  du  lycée  Saint-Louis 
où  s'organisaient  d'une  manière  plus  particulière  les  cours  scientifiques  pré- 
parant aux  grandes  Écoles  du  gouvernement.  J'y  arrivais  moi-même  à  cette 
époque,  comme  professeur  adjoint,  sorti  de  l'École  Normale  depuis  un  an.  Je 
me  souviens  toujours,  avec  une  profonde  reconnaissance,  de  son  accueil  ouvert 
et  cordial,  de  la  bienveillance  affectueuse  qu'il  me  témoigna  dès  le  premier 
jour,  de  la  bonne  grâce  simple  avec  laquelle  il  me  prodigua  les  conseils  que  je 
réclamais  de  son  expérience  de  dix  années.  Je  pus  sentir  qu'il  n'y  avait  pis 
seulement  en  lui  un  professeur  remarquable  :  c'était  encore  un  homme  excel- 
lent, dont  l'amitié  me  devint  chaque  jour  plus  chère. 

£n  arrivant  au  lycée  Saint-Louis,  il. était  venu  s'installer  rue  Monsieur-le- 
Prince,  au  voisinage  du  lycée.  Il  s'était  lié  intimement  avec  M.  Puiseux,  l'un  de 
nos  maîtres  les  plus  aimés,  resté  si  longtemps  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale  ou  professeur  à  laSorbonne.  L'aménité  de  M.  Puiseux,  l'éléva- 
tion de  son  esprit,  la  noblesse  de  son  caractère,  devaient  avoir  un  attrait  puis- 
sant pour  Boutan,  qui  n'en  parlait  qu'avec  admiration.  Les  deux  familles  aimaient 
à  se  réunir  fréquemment  ;  il  saisit  avec  empressement  l'occasion  de  rendre  ces 
réunions  plus  faciles,  en  venant  habiter  la  rue  Vavin,  près  de  la  rue  de  TOuest 
où  demeurait  la  famille  Puiseux.  La  mort  de  M"*  Puiseux,  qui  laissait  des  entants 
encore  jeunes,  vint  donner  plus  de  prix  encore  à  ce  rapprochement  des  deux 
familles  ;  en  même  temps  que  M.  Puiseux  confiait  à  sa  belle-mère,  sœur  du 
vénéré  M.  Wallon,  le  soin  de  l'aider  à  élever  ses  enfants,  il  pouvait  compter 
sur  l'affection  qu'avait  pour  eux  M—  Boutan,  si  admirable  mère  de  famille  elle- 
même.  M.  Puiseux  n'est  mort  que  longtemps  après.  Boutan  parlait  toujours,  avec 
une  émotion  touchante,  de  l'amitié  que  lui  avait  témoignée  ce  grand  savant, 
cet  homme  de  bien.  Il  la  considérait  comme  ayant  été  l'un  des  plus  grands  hon- 
neurs de  sa  vie. 

La  réputation  de  Boutan  avait  précédé  sa  venue  à  Paris:  son  succès  fut  ce 
qu'on  pouvait  attendre.  Sa  parole  colorée,  sa  voix  chaude  et  vibrante,  la  clarté 
et  la  précision  de  ses  démonstrations,  la  passion  qu'il  mettait  à  faire  partager 
son  enthousiasme  pour  les  grandes  découvertes  ou  pour  les  belles  théories, 
tout  devait  rendre  son  enseignement  aussi  entraînant  que  fructueux.  Go  fut 
comme  il  le  disait  lui-même,  ia  période  la  plus  heureuse  de  sa  vie,  mais  ce  fté 
aussi  Tune  des  plus  actives.  Quelque  lourde  que  put  paraître  sa  tâche,  en  rai- 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  43 

son  de  la  multiplicité  des  cours  qu'il  devait  faire  à  de  nombreux  élèves  de 
diverses  catégories,  il  trouvait  le  temps  d'y  Joindre  un  cours  au  collège  Ghaplal 
et  des  interrogations  dans  d'autres  lycées.  Au  bout  de  quelque  temps,  il  entre- 
prenait même,  en  collaboration  avec  d'Almeida,  la  publication  d'un  traité  de 
physique,  où  l'on  put  retrouver  ses  qualités  éminentes  d'exposition,  et  dont 
Je  succès  lui  apporta  une  de  ses  plus  vives  jouissances. 

Sa  carrière  de  professeur  devait  se  terminer  par  un  succès  d'une  autre  na- 
ture. Dans  les  dernières  années  du  second  Empire,  l'Association  pour  l'avan- 
cement des  sciences  organisait  dans  le  vieil  amphithéâtre  de  la  Sorbonne,  à 
l'instigation  du  Ministre  Victor  Duruy,  ces  soirées  scientifiques  ou  littéraires 
dont  quelques-unes  ont  laissé  des  traces  profondes  dans  les  souvenirs  des 
hommes  de  notre  génération.  Le  but  du  Ministre  était  de  fournir  au  grand 
public  quelques  lumières  sur  les  questions  qui  occupent  le  monde  des  lettres 
ou  des  sciences.  Au  commencement  de  chaque  saison  d'hiver,  on  publiait  la 
liste  des  conférenciers,  pris  le  plus  souvent  dans  le  personnel  des  Facultés 
et  aussi  parfois  dans  celui  des  lycées.  Chacun  d'eux  devait  traiter,  en  une 
séance,  un  sujet  choisi  par  lui  et  se  rapportant  plus  spécialement  à  ses  tra- 
vaux ou  à  ses  études.  Pour  les  conférences  scientifiques,  il  avait  à  sa  disposi- 
tion un  crédit  presque  illimité  ;  il  pouvait  appuyer  ses  démonstrations  par 
quelques  expériences  brillantes,  de  nature  à  frapper  les  auditeurs  et  à  leur 
laisser  des  souvenirs.  On  considérait  comme  un  honneur  d'avoir  été  choisi, 
mais  l'épreuve  était  redoutable.  Dans  celte  vaste  salle,  le  conférencier  n'avait 
pas  seulement  devant  lui  un  auditoire  mondain,  venu  pour  s'instruire  en 
écoutant  un  homme  qu'il  connaissait  plus  ou  moins  de  réputation  ;  il  y  aper- 
cevait aussi  des  collègues,  et  parfois  des  savants  d'une  autorité  incontestée.  Il 
devait  parler  à  la  fois  pour  les  uns  et  pour  les  autres.  —  Les  qualités  person- 
nelles de  Boutan  devaient  le  désigner  particulièrement  pour  cette  tâche  diffi- 
cile. Son  succès  fut  l'un  des  plus  grands  dont  on  ait  gardé  le  souvenir.  Duruy, 
qui  venait  souvent  assister  à  ces  soirées,  se  montra  l'un  de  ses  plus  chauds 
admirateurs,  et  l'impression  produite  sur  lui  ne  fut  peut-être  pas  sans  influence 
sur  un  événement  qui  allait  donner  à  la  carrière  de  Boutan  une  direction  toute 
nouvelle. 

Le  lycée  Saint-Louis  subissait  alors  une  sorte  de  crise.  Dans  ce  grand  éta- 
blissement, qui  devait  surtout  son  renom  à  ses  succès  dans  la  préparation  aux 
grandes  écoles,  la  discipline  avait  fléchi  ;  certaines  parties  des  études  sem- 
blaient péricliter  :  il  devenait  urgent  d'y  introduire  de  sérieuses  réformes, 
confiées  à  une  direction  ferme  et  clairvoyante.  Victor  Duruy,  qui  se  connaissait 
en  hommes,  offrit  à  Boutan  le  provisorat,  en  lui  laissant  la  plus  grande  latitude 
pour  les  mesures  à  prendre.  Malgré  ce  qu'avait  de  flatteur  une  offre  ainsi  faite, 
Boutan  commença  par  refuser  :  il  ne  pouvait  se  résoudre  à  abandonner  sa  vie 
de  professeur,  qu'il  aimait  par-dessus  tout,  et  à  réchanger  contre  la  vie  de  pré- 
occupations incessantes  qu'il  entrevoyait.  Le  Ministre  insista  :  il  parla  de  devoir 
à  remplir,  et  l'insistance  devint  un  ordre,  donné  encore  d'un  ton  affectueux, 
mais  devant  lequel  on  ne  pouvait  que  s'incliner.  Duruy  s'engageait  d'ailleurs 
à  lui  adjoindre  comme  collaborateur,  celui  qu'il  appelait  le  roi  des  censeurs, 
Ohmer,  qui  avait  fait  ses  preuves  aux  lycées  d'Angoulême  et  de  Lyon. 

Nommé  proviseur  en  1865,  Boutan  se  donna  tout  entier,  comme  il  savait  le 
faire,  à  sa  nouvelle  mission.  La  sympathie  de  ses  anciens  collègues,  le  concours 
incessant  du  censeur  que  le  Ministre  avait  si  bien  Jugé,  lui  prêtèrent  une  aide 


44  ASSOCIATION  *>M  *J*GHIN0     ÉLÈVES 

qu'il  sut  utiliser  au  profit  de  l'œuvre  commune,  et  Ton  put  sentir  .partout  ta 
main  directrice,  qui  parvenait  à  imposer  sans  effort  apparent  tes  refera*»  les 
plus  sages.  Au  bout  de  peu  de  temps  et  à  peu  prés  sans  secousses*  ie  lycée  avait 
repris,  avec  uae  discipline  sage  et  exempte  de  tracasseries  inutiles,  ses  habi- 
tudes de  travail  et  ses  succès  d'autrefois. 

Cependant  il  n'avait  accepté  le  provisorat  que  comme  une  mission  tempo- 
raire, pour  accomplir  l'œuvre  confiée  à  son  dévouement.  Au  .bout  de  trois  ans, 
quand  la  situation  du  lycée  Saint-Louis  lui  parut  désormais  rétablie,  il  demanda 
et  obtint  un  poste  d'inspecteur  de  l'académie  de  Paris.  Pendant  ie  temps  qu'il 
l'occupa,  de  1868  à  1873,  il  remplit  à  diverses  reprises,  comme  délègue,  les 
fonctions  d'inspecteur  général  pour  les  tournées  dans  les  lycées  ou  les  col- 
lèges des  départements. 

liais  il  semblait  écrit  qu'il  ne  devait  Jamais  jouir  longtemps  d'une  situation 
calme  ni  d'un  repos  relatif.  Au  mois  de  mai  1873,  M.Batbie,  qui  était  son  com- 
patriote et  qui  connaissait  sa  valeur,  lui  demanda,  en  arrivant  au  minisière, 
d'accepter  le  poste  de  Directeur  de  l'enseignement  primaire.  C'était  «ne  des 
plus  hautes  marques  de  confiance  qui  puseent  iui  être  données  ;  mais  c'était 
en  même  temps  une  des  charges  les  plus  lourdes,  en  raison  de  la  responsa- 
bilité qu'elle  allait  imposer  à  sa  conscience  et  du  travail  énorme  qui  PatteoML 
— •  A  partir  de  oe  moment,  sob  amis,  même  les  plus  intimes,  ne  parent  le  voir 
que  trop  rarement  à  leur  gré.  11  se  rendait  à  son  cabinet  de  bonne  heure  et  y 
passait  tout  le  Jour  à  dépouiller  une  correspondance  volumineuse,  è  étudier 
ies  dossiers  qui  se  renouvelaient  sur  son  bureau.  U  était  sans  cesse  interrompu 
dans  son  travail  par  des  audiences  qu'il  ne  savait  pas  refuser,  par  ta  nécessité 
d'assister  aux  réunions  de  nombreuses  Commissions,  auxquelles  il  apportait  la 
concours  de  son  jugement  presque  infaillible  et  de  sa  parole  pénétrante.  A  la 
fin  de  la  journée,  il  ne  trouvait  souvent  que  fort  tard  l'occasion  de  mettre  la 
Ministre  au  courant  des  questions  les  plus  urgentes.  Il  se  faisait  longtemps 
attendre  aux  réunions  de  famille,  qui  lui  étaient  restées  si  obères.  Il  soufiraâ 
de  ne  plus  s'appartenir,  mais  il  se  fut  reproché  de  dérober  une  heure  4  oe  -qu'A 
considérait  comme  un  devoir.  —  M.  Henri  Boujon,  aujourdtoui  Directeur  des 
Beaux-Arts,occupait  alors  au  Ministère,  tout  près  de  lui,  un  poste 
quand  il  a  appris  sa  mort,  il  a  cru  devoir  rendre  hommage  a  sa 
en  quelques  pages  émues,  insérées  dans  l'un  des  derniers  numéros  de  ta 
Revue  pédagogique.  11  me  permettra  de  lui  emprunter  les  lignes  suivantes  : 
«  Dans  ce  poste  écrasant,  M.  Boutan  ae  révéla  administrateur  hors  de  pair,  fi 
suffisait  de  le  regarder  taire  pour  apprendre  à  bien  servir  l'État.  Il  était  labo- 
rieux, équitable,  très  digne  avec  les  puissants,  très  bienveillant  pour  les  petits. 
Il  donnait  de  la  grâce  et  de  la  chaleur  aux  circulaires  les  plus  ardues;  3 
faisait  preuve,  dans  les  Commissions  et  dans  les  Conseils,  de  fétoquenee  ta 
plus  entraînante..*  »  On  ne  saurait  mieux  dire,  ni  apprécier  avec  plus  de 
justesse  l'administrateur  et  l'homme. 

Il  conserva  cette  situation  pendant  près  de  six  ans,  sous  divers  ministres. 
11  commençait  cependant  à  ressentir  quelque  fatigue.  Au  moto  de  février  t87», 
il  profita  d'un  changement  de  ministère  pour  exprimer  Je  désir  d'être  rendu 
a  l'inspection  de  renseignement  secondaire,  qu'il  avait  quittée  avec  regret. 
C'est  dans  l'inspection  générale  que  s'écoulèrent  les  quinze  dernières  «aaées 
de  aa  vie  universitaire,  jusqu'à  l'époque  de  sa  retraite.  Ceux  qui  Pont  vu  è 
l'œuvre  peuvent  dire  avec  quelle  sùieté  de  jugement,  avtc  quelle 


DB  L'EGO LK  NORMALE  *5 

bien  il  s'acquittait  de  sa  mission.  Dans  les  Comités  où  se  discutaient  tant  de 
questions  diverses,  nul  n'apportait  plus  d'ardeur  à  plaider  la  cause  de  ceux 
qu'il  avait  jugés  digues  d'appui  ;  nul  ne  savait  mieux  embrasser  d'un  coup 
d'eau*  les  questions  générales,  en  faire  apparaître  les  points  essentiels,  et  en- 
traîner la  conviction  par  la  chaleur  et  la  sincérité  de  sa  parole.  On  ne  pouvait 
se  lasser  d'admirer  cette  nature  profondément  honnête,  en  môme  temps  que 
cette  hauteur  d'esprit,  qui  lui  valaient  la  confiance  de  tous.  ' 

Pourtant,  dans  une  de  ses  dernières  tournées  d'inspection  en  provinoe, 
il  avait  senti  la  première  atteinte  d'une  affection  organique  qui  l'avait 
arrêté  quelques  jours.Elle  ne  semblait  pas  de  nature  à  inspirer  une  crainte 
immédiate,  mais  elle  exigeait  des  précautions  incessantes,  difficilement 
compatibles  avec  la  vie  de  voyage.  À  la  fin  de  l'année  1892,  il  se  détermina 
à  demander  sa  retraite.  —  En  lui  faisant  part  du  décret  par  lequel  sa 
demande  était  acceptée  et  de  celui  qui  le  nommait  inspecteur  général  hono- 
raire, le  Ministre  M.  Charles  Dupuy  lui  écrivait,  le  2  janvier  1893  :  «  Vous 
»  voudrez  bien  considérer  le  nouveau  titre  qui  vous  est  conféré  comme  un 
»  témoignage  des  regrets  et  de  la  reconnaissance  du  Ministre  de  l'instruction 
»  publique  et  de  l'Université  tout  entière.  Apres  lui  avoir  consacré  pendant 
»  cinquante-deux  ans  de  votre  existence,  votre  science  et  votre  dévouement, 
»  comme  -professeur,  comme  'proviseur,  comme  directeur  et  comme  inspec- 
•  teur  général,  vous  la  servirez  encore  dans  votre  retraite  par  le  souvenir  et 
»  ltoterople,  précieux  à  tous  ses  maîtres,  d'une  carrière  toute  de  devoir  et 
»  d'honneur.  » 

6a  tâche  était  accomplie.  Les  années  qu'il  lui  restait  à  vivre,  il  allait  pouvoir 
les  consacrer  à  ceux  qui  lui  étaient  chers.  11  avait  perdu  sa  femme  depuis 
bien  des  années,  et  cette  séparation  avait  été  une  des  plus  profondes  douleurs 
de  sa  vie.  Mais,  sur  sept  entants,  il  lui  restait  deux  filles  et  deux  fils.  Ses  deux 
filles  étaient  mariées,  et  mariées  selon  ses  plus  oners  désirs:  l'aînée  ne  l'avait 
jamais  quitté;  te  seconde  habitait  Asnièrcs,  tout  prés  de  Paris.  De  ses  deux  fils, 
l'un  était  d$à  depuis  un  an  attaché  à  la  Sorbonne,  comme  maître  de  confé- 
rences de  zoologie  à  la  Faculté  des  sciences;  l'autre,  sorti  de  TÈcole  centrale, 
était  sous-régisseur  de  ia  Compagnie  parisienne  du  gaz  à  l'usine  de  Vaugirard; 
il  devait  devenir,  au  bout  de  peu  d'années,  directeur  de  la  Compagnie  du 
gaz  de  Lyon.  Enfin,  il  voyait  naître  toute  une  génération  de  petits-enfants,  et 
saluait  avec  joie  l'arrivée  de  chacun  d'eux.  Il  arrangea  sa  vie  de  manière  à  se 
ménager  à  la  lois  un  repos  devenu  nécessaire  et  les  jouissances  de  la  famille. 
Il  conserva  un  petit  appartement  à  Paris,  dans  la  maison  môme  qu'habitait 
sa  fille  aînée.  Il  y  passait  chaque  année  les  mois  d'hiver,  entouré  de  ses 
enfants.  Il  y  recevait  ses  anciens  amis,  ses  anciens  collègues,  et  était  heureux 
de  participer  encore  par  instants  à  la  vie  universitaire,  dans  des  Commissions 
auxquelles  il  apportait  les  lumières  de  sa  longue  expérience.  Dès  les  premier» 
beaux  Jours,  11  partait  pour  Lectoure,  où  il  retrouvait  cette  maison  paternelle 
qu'il  avait  pieusement  conservée.  Enfin,  pendant  toute  la  belle  saison,  il  s'ins- 
tallait surtout  à  Miremonde,  où  il  avait  fait  agrandir  son  habitation,  et  où  il 
pouvait  donner  tous  ses  soins  à  la  culture  de  son  jardin  et  de  ses  vignes.  11 
'appliquait  sa  sagacité  à  étudier  d'une  manière  rationnelle  les  procédés  indi- 
qués contre  les  ravages  du  phylloxéra  ;  11  était  fier  de  pouvoir  faire  admirer 
son  vignoble,  «resté  longtemps  comme  une  lie. de  verdure  au  million  des  pro- 
priétés envahies  sans  retour.  A  Miremonde  même,  il  ne  démenait  jamais 


46  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

longtemps  seul.  Ses  enfants  venaient  régulièrement  chaque  année  y  passer 
plusieurs  semaines,  à  tour  de  rôle.  Ses  anciens  amis  étaient  certains  d*y 
trouver  cet  accueil  ouvert,  cette  hospitalité  franche  et  affectueuse,  qui  ne  le 
faisaient  quitter  qu'à  regret.  Il  ne  revenait  à  Paris  qu'à  la  fin  de  l'automne, 
après  les  vendanges. 

Arriva  cependant  un  moment  où  le  long  voyage  devint  plus  difficilement  réa- 
lisable. La  rigueur  de  Phi  ver  à  Paris,  succédant  à  de  longs  mois  de  séjour  dus 
le  Midi,  semblait  aussi  réprouver,  au  point  d'inspirer  à  son  entourage  des 
craintes  pour  sa  santé.  11  passa  les  derniers  hivers  à  Lectoure,  où  il  retrouvait 
encore  des  parents  et  quelques  amis.  11  semblait  encore  dans  toute  sa  verdeur, 
quand  survint  une  aggravation  subite  de  l'affection  organique  qu'il  avait  con- 
tractée depuis  tant  d'années.  Le  mal  augmenta  rapidement,  une  opération  devint 
nécessaire,  après  laquelle  on  ne  put  conserver  autour  de  lui  aucune  illusion. 

—  Dès  qu'il  eut  conscience  que  sa  fin  upprochait,  il  l'attendit  avec  les  senti- 
ments d'un  chrétien  et  la  sérénité  d'un  sage.  Ii  avait  gardé  toute  sa  lucidité 
d'esprit.  Quelques  jours  avant  sa  mort,  et  déjà  depuis  longtemps  sur  son  lit  de 
douleur,  il  demandait  à  entendre  lire  l'un  des  chapitres  d'un  ouvrage  dont 
son  fils  aîné  corrigeait  les  épreuves;  Il  relevait,  d'une  voix  calme  et  encore 
pénétrante,  les  passages  qui  se  rattachaient  à  quelques  questions  de  physique,  et 
indiquait  les  modifications  qui  lui  semblaient  nécessaires.  Il  conserva  cetteloci- 
dité  et  ce  calme  presque  jusqu'à  sa  dernière  heure,  et  s'éteignit  enfin  le  24  mai 
1900,  dans  les  bras  de  ses  enfants  accourus  pour  recevoir  son  dernier  soupir. 

—  Il  allait  avoir  quatre-vingt-un  ans. 

Ce  que  je  n'ai  pas  pu  dire  comme  je  l'avais  désiré,  ce  qu'il  fout  avoir  va  de 
près  pour  en  comprendre  toute  retendue,  c'est  l'ardente  sollicitude  dont  il 
avait  entouré  ses  enfants  depuis  leur  âge  le  plus  tendre,  sa  constance  dus 
l'amitié,  la  noblesse  des  sentiments  qui  avalent  guidé  toute  sa  vie.  C'est  par 
ces  qualités  intimes  et  rares,  plus  encore  peut-être  que  par  sa  belle  intelli- 
gence, qu'il  laisse  un  souvenir  ineffaçable  à  ceux  qui  l'ont  connu  tout  entier. 

É.  Fernbt. 


Promotion  de  1840.  »  Fbknbt  (Frédéric),  né  à  Périgueux,  le  7  février  1816, 
décédé  à  Périgueux  en  juin  1900. 

Nous  reproduisons  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Sicard,  ancien 
professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux,  Directeur  honoraire  de 
l'École  normale  de  Périgueux. 

L'homme  excellent  dont  nous  déplorons  la  perte  a  passé  sa  vie,  loin  des 
bruits  de  la  place  publique,  au  milieu  de  ses  livres,  dans  la  société  de  ses 
élèves,  dans  la  familiarité  de  ses  amis.  Élèves  et  amis  lui  sont  invariablement 
restés  fidèles  et  sa  douce  philosophie  n'a  connu  aucune  déception. 

Après  de  brillants  succès  au  lycée  de  Périgueux,  M.  Frenet  débuta  dans 
l'Université  par  l'enseignement  des  lettres  ;  maître  d'études  aux  collèges  de 
Saint- Jean-d'Angély,  puis  de  Mantes,  il  était  régent  de  troisième  au  collège  de 
Nogent-le-Rotrou,  et  tout  fait  présumer  qu'il  eût  été  brillant  professeur  de 
lettres;  mais  une  circonstance  fortuite,  la  lecture  des  beaux  vers  mis  par 
Halley  en  tête  du  «  Livre  des  Principes  »,  le  poussa  vers  d'autres  horizons.  Il 
voulut  connaître  l'œuvre  ainsi  glorifiée  de  Newton,  fit  des  X,  et  entra  à  l'École 
Normale  en  1840;  reçu  le  premier  dans  les  deux  sections  des  lettres  et  des 


r 


DX  L'ÉCOLE  NORMALE  41 

sciences,  il  opta  pour  les  sciences  et  en  sortit  le  premier  agrégé  des  sciences 
mathématiques.  Non  seulement,  alors,  il  fut  à  môme  de  comprendre  le  livre 
des  Principes  ;  mais  on  peut  dire  que  dans  toute  sa  carrière  de  professeur  il  ne 
cessa  de  remonter  aux  sources. 

11  y  était  aidé  par  une  vaste  érudition,  rappelant  celle  des  savants  de  la  Re- 
naissance. 11  parlait  couramment  l'allemand,  l'anglais,  l'espagnol  et  l'italien, 
avait  étudié  le  russe,  l'arabe  et  le  sanscrit,  et  je  sais  plus  d'un  lettré  disposé  à 
attester  qu'en  ces  derniers  temps  encore,  l'explication  des  passages  les  plus 
difficiles  des  auteurs  grecs  et  latins  n'était  qu'un  jeu  pour  lui. 

Par  une  de  ces  bonnes  fortunes  qui  n'échoient  qu'à  ceux  qui  en  sont  dignes, 
en  préparant  sa  thèse  de  doctoral,  il  fut  conduit  à  la  découverte  de  formules 
très  élégantes  et  très  utiles,  qui  ont  conquis  une  place  définitive  dans  le  haut 
enseignement,  ménageant  de  la  sorte  à  leur  trop  modeste  auteur  la  survivance 
de  son  nom.  Plus  lard,  il  composa  un  recueil  d'exercices  sur  le  calcul  diffé- 
rentiel, arrivé  maintenant  à  la  cinquième  édition,  et  qui  restera  classique  par 
l'ingéniosité  des  méthodes,  une  forme  littéraire  impeccable  et  des  renseigne- 
ments historiques  pleins  d'intérêt. 

Vers  1868,  M.  Frenet,  professeur  à  la  Faculté  de  Lyon,  dut  renoncer,  bien 
avant  l'heure,  pour  des  raisons  de  santé,  à  une  carrière  inaugurée  avec  tant  de 
distinction.  Il  vint  se  reposer  à  Bayot,  dans  une  propriété  de  famille,  non  loin 
de  ce  cimetière  de  Coulounieix  qui  va  garder  sa  dépouille  mortelle. 

C'est  à  Bayot  qu'il  passa  les  plus  chères  années  de  sa  vie,  entourant  des 
attentions  les  plus  délicates  une  sœur  adorée,  à  laquelle  devait  succéder  l'ai- 
mable et  distinguée  femme,  la  veuve  de  son  frère,  le  commandant  Frenet, 
qu'il  regardait  comme  sa  fille,  et  dont  l'affection  dévouée  embellissait  et  char- 
mait ses  vieux  jours. 

Mon  cher  Frenet,  il  y  a  peu  de  temps,  M.  Alexandre  Bertrand,  membre  de 
l'Institut,  vous  adressa  plusieurs  articles  nécrologiques  et  des  détails  touchants 
sur  son  frère  cadet,  Joseph  Bertrand,  de  l'Académie  française,  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  sciences. 

A  ce  passage  :  «  La  vie  est  le  songe  d'une  ombre  »,  vous  avez  interrompu 
votre  lecture  pour  réciter  le  pur  texte  grec  de  Platon.  Vous  avez  dit  ensuite 
quel  tendre  et  respectueux  attachement  vous  aviez  voué  depuis  votre  profes- 
sorat de  Rennes  à  celte  famille  Bertrand,  où  la  gloire  mathématique  réside 
encore  dans  la  personne  d'un  juste  appréciateur  de  vos  mérites,  l'illustre 
M.  Hermite.  Enfin,  en  matière  de  conclusion  à  la'  lettre  de  votre  ami,  vous 
avez  ajoulé  qu'en  ce  qui  touche  au  problème  de  Tau  delà,  le  néant  doit  élre 
tenu  pour  une  solution  absurde,  et,  comme  telle,  rejetée  par  tout  fervent  «  ana- 
lyste ».  Pieusement  fidèle  à  voire  intime  pensée  et  à  voire  grand  souvenir, 
mon  cher  Frenet,  vénéré  maître,  je  vous  dis  :  Au  revoir. 

Promotion  de  1842.  —  Lartail  (Pierre-François),  né  à  Pamiers  le  3  octobre 
1821,  décédé  à  Marseille  le  28  janvier  1900. 

Lartail,  après  deux  ans  de  répétitorat  au  lycée  de  Bordeaux,  entrait  à  l'École 
Normale  supérieure  en  1842  et  en  sortait  avec  les  deux  licences  es  sciences 
pour  enseigner,  pendant  trois  ans,  au  collège  d'Aurillac.  En  1848  il  obtenait  le 
titre  d'agrégé  des  sciences  mathématiques  et  sa  nomination  immédiate  d'officier 
d'académie  prouve  que,  déjà,  on  appréciait  la  valeur  de  son  enseignement. 
Successivement  professeur  aux  lycées  de  la  Rochelle,  Limoges  et  Metz,  il  ar- 

2 


IS  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

rivait,  en  1833,  au  lycée  de  Marseille  qu'il  quittait  deux  ans  plus  tard  et,  après 
un  court  passage  au  lycée  de  Grenoble,  nous  le  retrouvons  la  même  année  an 
lycée  de  Cahors  où  fil  eut  Gambette  pour  élève. 

En  1856  il  demanda  un  congé  de  trois  ans  et  partit  pour  l'Amérique.  Ceux 
d'entre  nous  qui  ont  connu  Lartail  conserveront  le  souvenir  de  ses  récits 
humoristiques  où  il  racontait  ses  longues  excursions  pédestres,  ses  obser- 
vations sur  la  vie  au  Nouveau-If  onde  ;  marchant  toujours  à  l'aventure  il  fran- 
chissait les  plaines,  les  ravins,  les  cols,  les  hauts  sommets  et,  avant  qu'on 
essayât  de  le  percer,  traversait  à  pied  l'isthme  de  Panama,  comme  il  aimait 
souvent  à  le  rappeler. 

Rentré  en  France  il  est  nommé  censeur  au  lycée  de  Lille  ;  mais  il  ne  devait 
pas  rester  longtemps  dans  ces  fonctions.  Professeur  avant  tout,  aimant  la 
science  et  voulant  la  faire  aimer,  il  reprend  sa  chaire  de  mathématiques  et 
passe  successivement  par  les  lycées  d'Alençon  et  Avignon;  enfin  il  revient, en 
octobre  1871,  au  lycée  de  Marseille  qu'il  ne  devait  plus  quitter  jusqu'à  sa  re- 
traite. 

11  était  déjà  professeur  de  première  classe  et  n'avait  plus  rien  à  demander 
lorsque,  en  mal  1874,  on  attacha  sur  sa  poitrine  la  croix  de  la  Légion  d'honneur 
bien  due  à  celui  qui,  par  son  enseignement,  avait  fourni  à  notre  belle  armée 
un  grand  nombre  d'officiers  très  distingués. 

Après  avoir  retracé  la  'carrière  de  notre  collègue  jusqu'au  mois  d'octobre 
1885,  où  il  prend  sa  retraite,  laissez-moi  vous  parler  du  professeur  et  de 
l'homme.  Professeur,  il  savait  apprécier  les  élèves  intelligents,  s'en  occupait 
spécialement  et  assurait  leur  succès. 

Son  cours  était  très  restreint,  mais,  laissant  de  côté  le  superflu,  les  détails, 
Lartail  apprenait  aux  élèves  à  voir  l'ensemble,  à  dominer,  pour  ainsi  dire,  les 
questions  et  à  aborder  les  solutions  hardies  et  élégantes. 

La  classe  était  vivante  et  des  interrogations  fréquentes  provoquaient  le 
travail  personnel  et  l'initiative  de  l'élève.  Jusqu'à  ces  dernières  années  tl 
continuait  à  étudier  les  cours  de  mathématiques  et  les  interrogations  hebdo- 
madaires étaient  suivies  avec  fruit  par  nos  élèves  qui  appréciaient  le  savoir, 
le  talent,  la  méthode  de  ce  vieillard  robuste  qui,  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie*  se 
consacrait  au  professorat. 

Ceux  qui  ont  connu  notre  collègue  se  souviendront  de  celte  nature  un  peu 
abrupte  qui  ne  sacrifiait  pas  aux  conventions  de  la  mode  et  aux  exigences 
mondaines,  auxquelles  son  caractère  indépendant  ne  pouvait  pas  se  plier. 
Appartenant  à  cette  forte  race  de  montagnards  pyrénéens,  solide  comme  on 
roc,  Lartail  revenait  aux  massifs  montagneux,  Alpes  ou  Pyrénées,  dès  qu'il 
était  en  vacances,  emmenant  avec  lui  ses  fils  qu'il  avait  entraînés  à  la  marche. 
il  accomplissait  ainsi  de  très  longues  excursions  dans  un  costume  agreste  et 
avec  un  bagage  très  réduit. 

11  revenait  au  lycée  après  avoir  fait  provision  de  forces  et  de  santé  et  jamais 
la  maladie  n'avait  eu  prise  sur  lui.  Sous  la  rude  écorec  qui  recouvrait 
ce  chêne  animé,  Lartail  cachait  un  coeur  excellent.  Très  dévoué  pour  les  siens, 
je  l'ai  vu,  il  y  a  quelques  années,  pleurer  à  chaudes  larmes  en  me  donnant  des 
nouvelles  de  son  fils  aîné. 

C'est  avec  une  douloureuse  surprise  que  nous  avons  appris  sa  fin  avant  de 
le  savoir  malade;  tandis  que  de  frêles  roseaux  plient  sous  la  tempête  ce  robuste 
chêne  devait  être  abattu  subitement.  P.  Dblevkau. 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  49 

Promotion  de  1842  .  —  Hatspiu>  (Adolphe),  né  à  Paris  le  17  décembre  1824, 
décédé  à  Paris,  le  5  octobre  1900. 

Nous  reproduisons  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Gazeau,  provi- 
seur du  lycée  Louis-le-Grand. 

Messieurs, 

Je  puis  bien  dire  que  le  deuil  qui  nous  rassemble  autour  de  cette  tombe  si 
brusquement  ouverte  est  un  des  plus  cruellement  imprévus  qui  puissent  nous 
frapper;  et  en  apportant  à  M.  Hatzfeld  le  suprême  adieu  d'une  maison  qu'il  a 
beaucoup  aimée,  qu'il  a  servie  pendant  trente-quatre  ans  de  toutes  ses  forces  et 
de  tout  son  cœur,  avec  quel  éclat,  vous  le  savez,  le  sentiment  dont  je  lis  l'ex- 
pression sur  vos  visages  est  avant  tout  celui  de  la  surprise  la  plus  douloureuse 
et  la  plus  émue.  Hier  encore,  notre  cher  ancien  collègue  était  debout  dans  la 
plénitude  de  sa  force  et  de  son  intelligence,  avec  cet  air  d'extraordinaire  Jeu- 
nesse qu'il  a  gardé  jusqu'à  la  fin,  et  voici  qu'aujourd'hui  il  nous  est  enlevé 
brutalement  en  quelques  heures,  alors  que  nous  étions  presque  habitués  à 
l'idée  qu'il  était  au-dessus  des  atteintes  de  l'âge  et  que  les  années,  même 
accumulées,  ne  pouvaient  rien  contre  lui.  La  mort  a  pris  sa  revanche,  et  n'a 
pas  voulu  Poublier  plus  longtemps. 

Adolphe  Hatzfeld  était  né  à  Paris  le  17  décembre  1824.  Après  de  brillantes 
et  solides  études  au  lycée  Gharlemagne,  dont  il  suivit  les  cours  en  qualité 
d'élève  de  l'institution  Massin,  il  entra  fort  jeune,  —  il  n'avait  que  dix-huit  ans 
—  à  l'École  Normale,  dans  la  section  de  philosophie.  Son  temps  d'École  fut 
partagé  entre  les  exercices  normaliens  et  une  manière  de  collaboration  qu'il 
apportait  aux  travaux  de  Victor  Cousin  dont  il  était  en  quelque  sorte  le  secré- 
taire. 

Mais  on  n'ignore  point  que  Cousin  n'était  pas  tendre  tous  les  jours,  et  sou- 
vent n'avait  pas  dans  ses  rapports  avec  les  jeunes  gens  qu'il  admettait  à 
l'honneur  de  sa  familiarité,  l'aménité  et  les  tempéraments  nécessaires  pour  ne 
pas  froisser  de  jeunes  indépendances  naturellement  un  peu  ombrageuses  à  cet 
âge,  et  dont  la  fierté  a  quelque  chose  d'héroïque  quand,  comme  ce  fut  presque 
ici  le  cas,  l'avenir  peut  en  être  compromis.  A  la  suite  d'un  incident  sans 
grande  importance,  mais  que  Cousin  ne  pardonna  pas,  il  se  brouilla  avec  son 
élève  qui  dut,  dès  lors,  sinon  renoncera  ses  études  préférées  (sa  thèse  do  doc- 
torat, passée  brillamment  le  14  février  1850,  à  vingt-cinq  ans,  est  consacrée  à 
Platon),  du  moins  orienter  sa  carrière  vers  une  autre  voie.  En  effet,  celle  où  il 
s'était  engagé  tout  d'abord  lui  demeurait  fermée  tant  que  Cousin  serait  le  grand 
maître  de  l'enseignement  philosophique ,  souverain  dispensateur  des  places  et 
même  des  grades,  et  Hatzfeld  n'avait  ni  le  loisir  ni  les  moyens  d'attendre  si 
longtemps.  11  demanda  donc  et  obtint  le  poste  de  suppléant  des  classes  supé- 
rieures à  Charlemagne,  en  1846. 

Mais  s'il  lui  fallait  abandonner  la  philosophie,  il  n'en  garda  pas  moins  toute 
sa  vie  l'empreinte  très  profonde  que  laissent  toujours  sur  une  intelligence  vive 
et  ouverte  les  études  des  premières  années  de  travail  vraiment  personnel, 
celles  dont  on  ne  s'éloigne  que  malgré  soi  ;  et  c'est  peut-être  à  ces  premières 
inclinations  philosophiques  qu'Hatzfeld  dut  celte  rectitude  de  jugement,  cette 
rigueur  de  déduction,  cet  impérieux  besoin  de  remonter  aux  principes,  qui 
apparaissent  si  nettement  dans  son  plus  considérable  ouvrage,  le  Dictionnaire 
de  la  langue  française  entrepris  avec  Darmesteter  et  M.  Thomas,  et  qui  ont  fait 


20  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

de  lui  un  merveilleux  excitateur  d'esprits,  et  un  maître  incomparable  de  la 
jeunesse. 

A  Charlemagne,  Hatzfeld  eut  pour  élèves  Edmond  Aboutet  Francisque  Sar- 
cey.  H  connut  également  Taine,  à  qui  il  s'attacha  très  vite,  et  qui,  reconnaissant 
la  supériorité  de  ce  jeune  professeur,  se  laissa  conduire  par  lui  à  peu  prés 
exclusivement.  Taine  se  plaisait  à  proclamer  plus  tard  qu'il  était  redevable  à 
Hatzfeld  de  son  prix  d'honneur  de  philosophie  au  concours  général  ;  et  j'ai  en 
sous  les  yeux  une  lettre  datée  du  13  août  1847  où  il  lui  exprimait  sa  recon- 
naissance en  termes  qui  durent  singulièrement  toucher  notre  ami,  et  qui 
honorent  à  la  fois  l'élève  qui  les  a  écrits  et  le  maître  qui  les  a  inspirés. 

Après  avoir  passé  sa  thèse,  Hatzfeld  rot  chargé,  eu  mai  1853,  du  cours  de 
littérature  étrangère  à  la  Faculté  de  Poitiers.  C'est  là  que  le  hasard  lui  fit  décou- 
vrir, parmi  de  vieux  livres  vendus  au  rabais,  le  manuscrit  d'une  traduction 
inédite  de  l'Imitation  qui  est  aujourd'hui  à  Chantilly.  Séduit  par  l'habileté  du 
traducteur,  par  l'élégance  et  la  pureté  du  style,  et  plus  encore,  comme  il  le  dît 
lui-même,  par  l'inspiration  du  chrétien,  Hatzfeld  publia  plus  tard,  avec  l'appro- 
bation et  les  éloges  des  plus  hautes  autorités  du  monde  catholique,  une  édition 
nouvelle  de  ce  livre  de  V Imitation  qui  eut  jusqu'à  la  An.  sur  son  Ame  de 
croyant  sincère,  la  plus  profonde  et  la  plus-  durable  influence. 

De  la  Faculté  de  Poitiers,  Hatzfeld  passa  à  celte  de  Grenoble  en  1854.  Puis  il 
revint  à  Paris  où  d'abord  il  professa  la  seconde  à  Charlemagne,  ensuite  à 
Louis-le-Grand,  où,  après  avoir  été  reçu  le  premier  à  l'agrégation  des  lettres 
avec  des  épreuves  tout  à  fait  supérieures,  il  fut  nommé  professeur  de  rhéto- 
rique, le  31  août  1860.  Il  y  est  resté  jusqu'à  sa  retraite,  en  septembre  1894, 
c'est-à-dire  pendant  trente-quatre  ans. 

Ce  qu'a  été  son  enseignement,  je  ne  puis  le  savoir  par  une  expérience  per- 
sonnelle, puisqu'il  avait  quitté  la  maison  quand  j'y  suis  arrivé  moi-même  en 
1895;  mais  j'en  al  retrouvé  l'écho  enore  vibrant  tout  autour  de  moi.  Au  reste, 
les  générations  d'élèves  qu'il  a  formés,  dont  plusieurs  furent  célèbres  et 
quelques-uns  illustres,  en  témoignent  beaucoup  mieux  que  tout  ce  que  je  pour- 
rais dire.  Cet  enseignement  était  fait  de  précision,  de  sobriété  et  de  limpidité. 
La  parole  était  toujours  élégante  et  pondérée,  comme  mise  en  valeur  par  une 
rare  finesse  d'expressions  et  de  remarques,  et,  à  un  autre  point  de  vue,  par  un 
sourire  discret,  très  doux  et  parfois  légèrement  ironique.  Nul  ne  savait  comme 
lui  construire^  développement,  commenter  ou  analyser  une  œuvre  littéraire, 
saisir  et  jeter  en  pleine  lumière  l'idée  maîtresse  d'une  composition.  Encore 
une  fois  le  philosophe  se  retrouvait  dans  le  professeur  de  rhétorique.  Suivant 
ce  mot  d'un  de  ses  anciens  élèves  :  «  Il  était,  comme  Socrate,  un  accoucheur 
d'âmes.  »  On  sortait  de  sa  classe  ébloui,  avec  le  sentiment  qu'on  avait  compris 
cl  qu'on  était  préparé  et  armé  pour  comprendre  encore  et  toujours.  Sarcey, 
qui,  je  l'ai  dit,  avait  été  son  élève,  écrit  dans  les  Souvenirs  d'un  journaliste: 
«  Hatzfeld  élait  un  esprit  très  réfléchi,  creusant  les  sujets  et  les  examinant  en 
philosophe.  11  était  fertile  en  vues  personnelles  qu'il  exposait  avec  un  boa 
goût  discret,  comme  s'il  avait  eu  peur  d'ciïaroucher  l'auditoire.  La  nouveauté 
de  ses  aperçus  ne  frappait  peut-être  pas  son  public  autant  qu'il  l'eût  souhaité  ; 
mais  j'ai  assisté  à  quelques-unes  de  ses  leçons  (il  s'agit  de  celles  de  Grenoble] 
qui  étaient  plus  substantielles  encore  qu'élégantes,  et  j'en  ai  tiré  des  observa- 
tions que  j'ai  plus  tard  transportées  dans  mes  feuilletons...  J'ai  également 
trouvé  dans  le  La  Fontaine  de  Taine  nombre  d'idées  qu'Hatzfeld  nous  avait 


DS  L'ÉCOLE  NORMALE  21 

développées  et  qui  m'avaient  déjà  frappé  par  leur  justesse  et  leur  originalité.  » 
Mais  c'est  à  Taioe  lui-même  qu'il  faut  demander  le  secret  de  l'extraordinaire 
influence  que  notre  collègue  exerça  pendant  ses  longues  années  d'enseigne- 
ment. Dans  la  lettre  dont  j'ai  parlé  plus  haut,  le  jeune  lauréat  de  1847  énumère 
les  succès  qu'il  vient  de  remporter.  Puis  il  ajoute:  «  Tous  ces  heureux  succès, 
»  c'est  à  vous  que  je  les  dois.  Je  vous  en  remercie.  Sans  vous,  je  n'aurais 
>  jamais  eu  ni  ordre,  ni  clarté,  ni  méthode.  On  me  disait  au  collège  :  soyez 
»  clair,  régulier,  méthodique.  Vous  seul  ne  vous  êtes  point  tenu  aux  paroles, 
9  vous  m'avez  donne  les  moyens.  —  Si  je  réussis  plus  tard,  ce  sera  grâce  à 
•  vos  leçons,  car  vous  m'avez  appris  à  travailler  et  à  conduire  mon  esprit  ;  et 
»  vous  me  serez  utile  dans  l'avenir  ainsi  que  dans  le  présent.  »  Oui,  c'est  bien 
cela,  Hatzfeld  apprenait  «  à  travailler  et  à  conduire  son  esprit  ».  C'était  là  la 
méthode  d'enseignement  qu'il  employait  dès  1847  et  qu'il  a  développée  avec 
l'âge  et  l'expérience  jusqu'au  point  de  la  rendre  absolument  parfaite.  C'est 
elle,  ce  sont  les  si  remarquables  résultats  qu'elle  a  produits  que  le  gouver- 
nement a  récompensés  en  conférant  à  Hatzfeld,  aux  applaudissements  de 
ses  élèves  et  de  ses  collègues,  la  croix  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur 
en  4867,  et,  distinction  infiniment  rare  dans  l'Université,  la  rosette  d'officier 
en  1890. 

Après  avoir  pris  sa  retraite,  Hatzfeld  put  se  livrer  jà  peu  près  exclusivement 
aux  travaux  littéraires  qui  l'avaient  toujours  passionné.  Il  partagea  sa  vie  entre 
ces  travaux,  sa  famille  qu'il  adorait  et  ses  amis.  Il  avait  toujours  aimé  le 
monde,  non  pss  certes  à  la  façon  des  gens  frivoles  qui  ne  vont  y  chercher  que 
de  vaincs  satisfactions  d'orgueil  ou  d'amour-propre,  mais  en  homme  de  bonne 
compagnie  que  l'on  goûtait  pour  la  courtoisie  et  l'élégance  de  ses  manières, 
comme  pour  le  profit  que  l'on  retirait  de  sa  conversation  si  fine,  si  ingénieuse 
et  si  variée.  Cet  esprit  si  ouvert  et  si  compréhensif  avait  des  clartés  de  tout  :  il 
pariait  de  sciences,  de  théologie,  de  théâtre,  d'art  ou  de  musique  avec  autant 
de  compétence  et  d'intérêt  que  s'il  eût  été  question  de  littérature  proprement 
dite.  Dans  le  commerce  ordinaire  de  la  vie,  dans  les  salons  surtout  où  il  se  plai- 
sait à  paraître,  il  attirait  par  la  grâce  la  plus  enjouée  et  la  plus  exquise.  Ce  cau- 
seur délicieux  avait  de  l'esprit  dans  le  meilleur  sens  du  mot,  c'est-à-dire  ce 
bon  sens  aiguisé,  qui,  sans  rien  concéder  aux  caprices  et  aux  vanités  de  la 
mode,  séduit  et  enchante  par  ce  je  ne  sais  quel  tour  vif  et  libre,  aisé  et  original, 
que  les  natures  d'élite  savent  donnera  l'expression  de  leurs  idées  ou  de  leurs 
sentiments.  C'est  qu'Halzfeld  n'a  pas  été  seulement  un  professeur  hors  de  pair  : 
il  a  été  un  charmeur  dans  toute  la  force  du  terme. 

Messieurs,  aujourd'hui  le  charme  est  rompu. 

Subitement  cette  voix  si  prenante  s'est  tue,  ce  visage  si  accueillant,  cette 
main  toujours  affectueusement  tendue,  se  sont  glacés.  Hatzfeld  n'exercera  plus 
sa  prestigieuse  influence  que  par  le  souvenir;  il  ne  fera  plus  le  bien  autour  de 
lui  que  par  l'exemple  qu'il  nous  lègue  et  que  nous  nous  efforcerons  de  suivre 
pieusement.  La  dernière  lettre  que  j'ai  reçue  de  lui,  il  y  a  un  mois,  était  pour 
me  demander  de  venir  en  aide  à  un  jeune  homme  à  qui  il  s'intéressait.  C'est 
comme  le  testament  de  cet  homme  de  bien  qui  a  été  un  des  maîtres  les  plus 
écoutés  de  la  jeunesse  française.  Il  est  tombé  d'un  seul  coup,  intact  dans  sa 
foi  si  active,  dans  ses  convictions  si  élevées,  dans  son  intelligence  si  haute.  Au 
surplus,  cela  vaut  mieux  ainsi.  Il  lui  aurait  été  trop  cruel  de  se  voir  vieillir,  et 
de  sentir,  en  prolongeant  sa  vie,  le  poids  de  l'âge.  Il  s'en  va,  laissant  eux  siens, 


n  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

h  sa  fille  et  à  son  gendre,  à  qui  nous  offrons  l'hommage  de  noire  plus  profonde 
sympathie,  la  mémoire  d'un  nom  unanimement  aimé  et  respecté.  La  vieille 
maison  de  Louls-le-Grand,  qui  lui  doit  tant,  (Université,  qui  était  fière  de  lui, 
n'oublieront  pas  l'admirable  éducateur  qui  s'est  consacré  tout  entier  à  leur  ser- 
vice et  qui  a  Jeté  sur  elles  un  incomparable  éclat 

Promotion  de  1843.  —  Lévy  (Edouard),  né  à  Paris  le  13  février  1822,  décédé 
à  Paris  le  17  mars  1900. 

C'est  avec  l'émotion  d'un  douloureux  devoir,  pieusement  rempli,  devoir  de 
camaraderie  fidèle  et  de  solide  affection,  que  je  prends  la  plume,  —  survivant 
de  cette  promotion  de  1843  qui,  chaque  année,  s'égrène,  —  pour  résumer  ici  1a 
très  simple  et  très  honorable  carrière  de  mon  vieil  ami,  Edouard  Lévy.  Nous 
nous  connaissions  depuis  plus  de  soixante  ans  ;  nous  avions  été  ensemble  à  l'é- 
cole primaire,  ensemble  au  Collège,  ensemble  à  l'École  Normale  ;  nous  ne  nous 
étions  perdus  de  vue  quelquefois  que  pour  nous  retrouver  plus  sûrement  aux 
jours  heureux  ou  tristes  de  la  vie;  nous  avions  eu  des  amitiés  communes,  des 
préoccupations  partagées  ;  et  bien  que  nos  vocations  n'aient  pas  été  les  mêmes, 
et  que  nos  destinées  aient  été  très  différentes,  pourtant,  dans  la  littérature  qui 
m'a  retenu,  comme  dans  les  sciences  mathématiques  qui  ont  eu  ses  préférences, 
nos  idées  et  nos  sentiments  n'ont  pas  connu  de  désaccords.  J'aimais  à  me 
retrouver  avec  lui,  comme  on  aime  à  remonter  le  cours  des  années,  à  réveiller 
les  souvenirs  de  la  jeunesse,  à  rajeunir  par  eux  un  instant.  Sa  mort,  qui  m'a 
surpris,  car  je  l'avais  toujours  trouvé  plus  vigoureux  et  plus  vert  que  je  n'étais 
moi-même,  me  laisse  de  sincères  regrets,  doublés  d'un  mélancolique  avertis- 
sement. Il  était  né  à  Paris,  au  Marais,  comme  moi,  et  plus  âgé  d'un  an.  11  allait, 
comme  je  fis  quelque  temps  moi-même,  dans  une  école  primaire  de  notre 
culte,  pauvrement  installée  dans  une  étroite  rue  de  ces  vieux  quartiers.  Elle 
avait  pour  directeur,  alors  jeune  encore,  Samuel  Cahen,  le  célèbre  traducteur 
de  la  Bible.  Il  fut  frappé  de  l'intelligence  de  l'écolier,  s'intéressa  à  lui,  le 
recommanda  au  chef  de  l'institution  Massin,  M.  Barbet,  qui  se  chargea  de  l'ins- 
truction classique  d'Edouard  Lévy  et  l'envoya  au  collège  Charlemagne.  11  y  fit 
quatre  classes  en  deux  ans,  témoigna  du  goût  pour  les  malhématiques  et  pour 
l'enseignement,  et  répondit  si  bien  aux  espérances  qu'on  avait  conçues  de  lui 
qu'il  eut  un  prix,  au  Concours  général,  en  mathématiques  spéciales,  et  entra  à 
l'École  Normale  en  1843.  il  n'y  resta  que  deux  ans,  par  suite  d'un  échec  im- 
prévu à  la  licence,  et  se  résigna  vite  à  être  prématurément  en  activité,  pour 
satisfaire  aux  plus  respectables  nécessités  de  famille  ;  ces  mêmes  devoirs,  dont 
la  conscience  seule  est  juge,  ('éloignèrent,  une  fois  licencié,  de  l'agrégation 
pendant  plusieurs  années.  11  avait  été  nommé  professeur  à  Auxerre  en  1845; 
deux  ans  après,  il  était  à  Compiègne,  où  il  enseignait  à  la  fois  les  mathéma- 
tiques, qu'il  savait  bien,  et  l'allemand  qu'il  ne  savait  guère  que  parla  persuasion 
de  ses  chefs  :  et  cela  suffisait  à  cette  époque.  11  s'en  tira  à  son  honneur. 
Nommé  en  1850,  au  collège  de  Colmar,  il  eut  la  joie,  l'année  suivante,  d'épouser 
la  fille  de  son  ancien  instituteur  S.  Cahen,  la  sœur  de  notre  camarade  Isidore 
Cahen.  Nommé  à  Strasbourg  en  1852,  Lévy  s'était  décidé  (le  mariage  a  de  ces 
impulsions)  à  préparer  enfin  l'agrégation  de  mathématiques.  Il  fut  reçu  le 
second  en  1854  ;  on  pourrait  dire  le  premier,  comme  mathématicien,  puisque  le 
premier  rang  avait  été  conquis  par  le  physicien  Maurat.  Nommé  titulaire  à 
Salnt-Étienne,  il  venait  d'être  désigné  pour  Reims  l'année  suivante,  quand  un 


DE  L'ÉCOLE  NORMAL»    .  33 

vif  désir  de  rentrer  à  Paris,  pour  y  vivre  en  famille  ainsi  que  sa  femme,  lé 
détermina  à  quitter  renseignement  public.  Celait  payer  un  grand  bonheur  au 
prix  de  pénibles  épreuves,  et  accepter  courageusement  la  lutte  pour  la  vie.  U 
obtint  de  faire  un  cours  de  mathématiques  a  l'École  préparatoire  de  Sle-Barbe. 
Peu  de  temps  après,  l'École  ottomane,  qui  venait  d'être  créée,  lui  offrit  une 
chaire  de  sciences  qu'il  occupa  tant  que  dura  cette  École,  jusqu'en  1859.  Il 
donna,  de  plus,  des  leçons,  ouvrit  môme  sa  maison  à  quelques  élèves  turcs 
ou  tunisiens  ;  il  connut  toutes  les  fatigues  de  renseignement  libre,  à  une 
époque  mauvaise,  et  pour  suffire  à  ses  devoirs  de  fils,  de  mari,  de  père.  On 
connaît  cette  terrible  existence  !  11  sortait  le  matin  avant  six  heures,  pour  des 
répétitions,  rentrait  à  huit  heures  du  soir,  prenante  peine  le  temps  de  faire  ses 
repas,  pour  apporter  à  son  foyer  l'espoir  d'un  peu  d'aisance  et  pour  assurer  l'ave* 
nir  !  Son  zèle  n'était  jamais  en  défaut  ;  il  prenait  sur  ses  soirées,  sur  son  som- 
meil, pour  corriger  les  devoirs  de  ses  élèves  ou  préparer  ses  leçons.  Il  était 
laborieux  et  vaillant,  et  s'était  consolé  d'acheter  chèrement  ce  séjour  à  Paris  et 
cette  indépendance  de  travail.  Il  était,  d'ailleurs,  peu  sensible  aux  succès  qui 
flattent  l'amour-propre,  et  telle  était  sa  modestie,  que  lorsque  son  camarade 
d'école  Bourget  arriva  à  la  direction  de  l'École  préparatoire  de  Sainte-Barbe,  et 
lui  proposa  une  chaire  plus  élevée  et  plus  en  vue,  qu'il  était  très  capable  d'oc- 
cuper, il  la  refusa,  craignant  de  n'élre  pas  assez  au  courant  des  nouvelles 
méthodes  d'enseignement  mathématique,  et  préféra  garder  le  poste  que  lui 
avait  confié,  en  1855,  M.  Labrouste  :  il  le  conserva  jusqu'à  sa  retraite.  Tout 
entier  à  ses  travaux  et  à  ses  affections,  il  n'avait  jamais  rien  souhaité  d'appa- 
rent pour  lui-même  ;  il  avait  reporté  sur  son  (Ils  unique  toutes  ses  ambitions  et 
toutes  ses  espérances,  et  elles  n'ont  pas  été  déçues.  Le  père  a  eu  de  son  fils 
toutes  les  joies  qu'il  en  attendait.  On  sait,  en  effet,  que  M.  Lucien  Lévy,  élève 
de  l'École  polytechnique,  agrégé  distingué,  après  avoir  passé  par  l'Université, 
devint  directeur  de  cette  même  École  préparatoire  où  son  père  avait  pro- 
fessé, puis  examinateur  à  l'École  polytechnique.  Je  trouve  dans  une  lettre  de 
M.  Lucien  Lévy  ces  mots  dont  la  simplicité  familière  a  son  émotion  propre  : 
«  11  a  trimé  dur,  mon  cher  papa,  pour  acquérir  une  modeste  aisance  et  me 
donner  la  possibilité  de  choisir  ma  carrière  !  »  Il  n'a  pas  seulement  trimé  dur; 
il  a  eu,  avec  le  courage,  la  bonté  et  le  dévouement  pour  ses  élèves  :  non  con- 
tent de  les  instruire,  il  s'intéressait  à  leur  destinée,  les  conseillait  avec  une 
véritable  tendresse  de  cœur,  et  ne  se  croyait  pas  quitte  envers  eux  quand  il 
les  avait  conduits  jusqu'au  seuil  d'une  école  et  d'un  examen.  Rien  de  plus  uni 
que  celte  vie,  qui  a  connu  si  peu  d'événements  et  tant  d'affections.  Que  puis- 
je  y  noter  encore  ?  Lévy  aimait  la  bolaniquc,  qui  fut  une  de  ses  distractions 
les  plus  chères.  Ha  peu  publié.  Je  ne  citerai  de  lui  que  la  traduction  d'un  mé- 
moire allemand  du  Dr  Stern,  et  une  autre  traduction  d'un  mémoire  d'tëuler. 
L'âge  était  venu  pour  lui  ;  sa  vue  baissait';  il  voyait  disparaître  ses  meilleurs 
amis  d'École  Normale,  avec  qui  il  avait  conservé  des  relations  :  Bourget,  Pas- 
teur, Houel,  Berlin,  Puiseux.  La  retraite  et  le  repos,  entre  une  parfaite  com- 
pagne, un  fils  dévoué  et  de  petits-enfants,  s'annonçaient  agréables  et  souriants, 
quand  une  maladie  grave  vint  tout  assombrir.  On  dut  l'opérer  tardivement  de 
la  pierre,  alors  qu'il  était  déjà  difficile  d'espérer  la  guérison.  Il  s'éteignit  sans 
souffrances,  le  17  mars  1900.  Une  demi-heure  avant  sa  mort,  il  s'entretenait 
encore  avec  les  siens.  Ce  rat  une  existence  égaie  et  douce,  exempte  de  bruit  et 
d'agitation,  estimable  et  respectée,  féconde  pour  le  bien,  volontairement  effa- 


34  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

cée,  mais  qui,  dans  l'ombre  et  le  silence,  n'était  restée  étrangère  à  aucun  de3 
sentiments  généreux,  à  aucune  des  espérances  ardentes,  des  visionsde  progrès 
par  la  justice  et  la  raison,  qui  furent,  on  le  sait,  la  marque  particulière  de 
ceux  de  sa  génération,  sans  distinction  d'origine,  de  fortune,  ni  de  culte  II  a 
pu,  comme  d'autres,  perdre  bien  des  illusions  avant  de  mourir. 

Eugène  Manuel. 


Promotion  de  1844.  —  Brétignère  (Louis-François),  né  à  Bois-le-Roy  (Eure), 
le  27  mai  1824,  décédé  à  Paris,  le  18  mars  1900. 

Son  père  était  un  modeste  et  honnête  industriel  de  la  rue  Grenela.  Un 
eousin  de  sa  mère,  un  oncle  à  la  mode  de  Bretagne,    vicaire  général  de 
l'archevêque  de  Paris,  M.  de  Quéicn,  fut  frappé  de  sa  vive  intelligence  el 
s'intéressa  à  sa  première  instruction.  Ses  parents  avaient  décidé  de  lui  faire 
suivre,  comme  externe,  les  classes  du  lycée  Saint-Louis;  la  distance,  de  lame 
Grenéta,  était  grande  :   dans  l'intervalle  des  classes,  il  faisait  ses  repas  et 
travaillait  chez  le  vicaire  général,  qui  avait  une  propriété  non  loin  de  la  rue 
de  la  Harpe,  dans  l'impasse  des  Vignes,  actuellement  rue  Râteau;  maison   et 
jardins  occupés  aujourd'hui  par  un  couvent  qui  en  hérita  à  la  mort  du  pro- 
priétaire. Brétignère  dul,  avant  la  fin  de  ses  études,  se  séparer  de  son  pro- 
tecteur, dont  il  trompa  l'attente  en   se  refusant  à  entrer  dans  les  ordres. 
L'écolier  n'avait  pas  la  vocation,  et  ses  parents  môme  ne  l'y  poussaient  point* 
Il  n'en  garda  pas  moins  un  souvenir  attendri  du  temps  qu'il  avait  passé  dans 
l'impasse   des  Vignes  et  des  soins  affectueux  qu'il  y  avait  reçus.  Il  y  avait 
trouve    même    d'agréables    distractions,    et  racontait  que  M.  de    Quélen. 
l'archevêque,  grand  ami  et  visiteur  fidèle  de  son  vicaire  général,  avait  donné 
au  jeune  collégien  ses  premières  leçons  de  billard.  Pour  continuer  ses  études, 
Brétignère  entra  dans  l'institution  de  Reusse,  qui  envoyait  ses  élèves  au  lycée 
Saint-Louis.  11  se  trouvait  livré  à  lui-même  à  l'heure  tristement  critique  où  H 
perdait,  d'une  mort  prématurée,  son  père  et  sa  mère.  11  était  devenu   chef  de 
famille  en   même  temps  que  candidat  à   l'École  Normale,  vers  laquelle  le 
poussaient  ses  goûts,  ses  brillants  succès  au  lycée  et  au  Concours  général,  où 
il  eut  un  prix  d'honneur,  et  les  encouragements  de  son  maître  de  pension.  Ils 
se  font  rares   ceux   qui  se  souviennent  aujourd'hui  de  cette  institution  de 
Reusse,  située  rue  de  Yaugirard,  en  race  des  grilles  du  Luxembourg,    et  qui 
donna,  rien  qu'à  l'École  Normale,  Dreyss,  Janet,  Despois,  Brissaud,  Chappuis, 
Chotard.  Brétignère  entrait  à  l'École,  en  1844,  où  je  l'avais  précédé  d'un  an. 

H  avait  une  sœur  de  seize  ans  et  un  frère  au  berceau,  qui  avait  coûté  la  vie 
à  sa  mère.  11  maria  sa  sœur  à  un  ami  d'enfance,  en  abandonnant  au  jeune 
ménage  et  à  l'enfant  dont  on  se  chargeait  le  peu  qui  lui  revenait  de  l'héritage 
paternel.  Il  fit  un  autre  sacrifice  qui  assurément  lui  coûtait  davantage  :  pour 
partager  les  soins  que  réclamait  son  jeune  frère,  il  renonça  à  l'École  d'Athènes 
où  l'administration  lui  offrait  de  l'envoyer  à  sa  sortie  de  l'École.  C'était  pour- 
tant un  des  rêves  de  sa  jeunesse  de  voir  l'Italie,  la  Grèce  et  le  ciel  d'Orient. 
Nommé  professeur  de  rhétorique  à  La  Rochelle,  il  emmena  avec  lui  son  jeune 
frère,  dont  il  voulait  rester  le  professeur  et  l'éducateur.  C'était  à  la  In  de  1841. 
La  Révolution  n'était  pas  loin.  Les  événements  politiques  eurent  dès  lors  sur 
l'intelligence  et  l'imagination  généreuses  de  Brétignère  une  influence  que  Voû 
retrouve  dans  toute  la  suite  de  sa  vie.  Quand  la  république  fut  proclamée 


j 


DB  1/ ÉCOLE  NORMALE  *5 

en  1848,  il  n'eut  pas  de  peine  à  ôlrc  républicain,  —  et  il  le  resta.  Bien  que  le 
coup  d'État  de  décembre  l'eût  profondement  troublé  et  irrité,  il  ne  se  jugea  pas 
en  mesure,  avec  la  charge   qu'il  avait  acceptée  et  une  tâche  qui  était  loin 
d'être  achevée,  de  quitter  l'enseignement  et  d'affronter  les  hasards  de  l'indé- 
pendance et  de   l'exil.  Ce  fut,  il  Ta  toujours  dit,  un  nouveau  sacrifice  aux 
devoirs  de  la  famille.  Pour  se  consoler,  il  se  voua  tout  entier  à  ses  fonctions, 
et,  en  1854,  il  se  maria  à  La  Kochelle  même  :  union  de  tous  points  heureuse, 
qui  apporta  à  son  foyer  quarante-cinq  ans  de  Joie,  ou  de  consolation  aux 
heures  mauvaises  qu'il  a  connues  comme  d'autres.  Ce  mariage  semblait  devoir 
le  fixer  a  La  Rochelle,  du  moins  pour  quelques  années.  11  n'en  fut  rien.    Le 
lycée  de  La  Rochelle  avait  dans  son  personnel  de  professeurs  des  éléments 
suspects  au   pouvoir  d'alors.  J.-J.  Weiss,  Brétignére  et  plusieurs   autres 
furent  dénoncés.  La   raison  ou  le  prétexte  de  leur  disgrâce  fut  de  s'être 
abstenus  de  suivre  une  procession  où  l'inspecteur  d'Académie  figurait  avec 
quelques  fonctionnaires,  et,  délit  plus  grave,  de  l'avoir  regardée  d'un  bal- 
con. Tous   les  coupables  furent  déplacés  et  disséminés  sur  divers   points 
dû  la  France.   Brétignére  n'eut  pourtant  pas  trop  è  se  plaindre,   à  part  le 
regret  de  s'éloigner  de  la  famille  de  sa  femme,  devenue  la  sienne.  11  était 
envoyé  à  Pau,  où  il  resta  deux  ans.  Il  y  réussit  fort  bien,  et,  en  1856,  il 
était  nommé  a   la  rhétorique  de  Nîmes,  comme  successeur  de  Boissier,  qui, 
reçu  docteur,   venait  d'ôirc  appelé  à   la  suppléance  de  la  rhétorique  de 
Charlemagne,  à  Paris.  L'héritage  était  lourd.  Néanmoins,  ce  fut  peut-être  la 
période  la  plus  agréable  de  la  carrière  de  Brétignére,  tant  par  les  précieuses 
relations  qu'il  noua  dans  cette  ville,  que  par  les  succès  très  remarqués  de  ses 
élèves  qui  remportèrent  deux  fois  le  prix  d'honneur  aux  concours  généraux 
des  départements.  Membre  de  l'Académie  du  Gard,  une  des  plus  renommées  du 
Midi  et  alors  en  plein  développement  littéraire,  il  y  lut  des  travaux  qui  furent 
remarqués,  particulièrement  sur  le  théâtre  d'Aristophane  et  sur  la  correspon- 
dance de  Cicéron  avec  Atticus.  Il  ne  quitta  Nîmes,  après  huit  ans,  que  pour  la 
rhétorique   de  Bordeaux,  en  1864,  où  le  prix  d'honneur  continua  de  lui  être 
fidèle  et  lui  mérita  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  :  il  avait  40  ans.  L'Age  et 
les  devoirs  de  famille,  joints  à  l'intérêt  toujours  vif  qu'il  portait  à  son  ensei- 
gnement, avaient  rendu    depuis  longtemps  sa  parole  plus  prudente  ;  et  ses 
sentiments  personnels,  plus  discrètement  entretenus,  ne  lui  avaient  suscité 
aucun  ennui.  Un  passage  d'un  discours  de  distribution  des  prix  qu'il  prononça 
en  1867,  interprété  dans  un  sens  hostile  au  régime  impérial,  lui  attira  un 
déplacement  nouveau  :  il  fut  nommé  à  Rouen.  Le  voisinage  de  Paris  n'était 
pas  une  compensation  suffisante  au  séjour  de  Bordeaux,  qu'il  espérait  ne  pas 
quitter.  Cest  à  Rouen  qu'il  connut  son  collègue  d'histoire,  Bachelet,qui  dirigeait 
plusieurs  publications  de  la  librairie  Desobry.  C'était  le  moment  où,  sous  la 
vaillante  et  décisive  impulsion  de  Duruy,  l'enseignement  des  jeunes  filles 
prenait  son  premier  essor.  Brétignére  collabora  à  un  cours  d'études  pour  cet 
enseignement,  et  écrivit  pour  la  collection  une  Histoire  littéraire  et  un 
Manuel  de   littérature  y  qui  eurent  leur  heure  de  succès  et  méritaient  d'y 
survivre. 

Le  peu  d'espoir  qu'il  semblait  avoir  de  venir  à  Paris  le  décida  (il  l'a  souvent 
regretté)  à  entrer  dans  l'inspection  académique,  où,  avec  un  tempérament  et 
un  tour  d'esprit  comme  les  siens,  il  devait  rencontrer  bien  des  difficultés  et 
éprouver  plus  d'un  mécompte.  Le  climat  de  la  Normandie  l'inquiélait  pour  sa 


26  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

jeune  Camille  ;  il  demanda  et  obtint  l'Inspection  d'Alger.  Celai l en  1869.  L'Algérie 
alors,  au  point  de  vue  de  renseignement,  était  encore  dans  un  état  très 
défectueux  et  très  précaire.  Il  y  avait  pour  toute  la  colonie  deux  inspecteurs, 
l'un  des  lettres,  l'autre  des  sciences.  Le  titulaire  de  ce  dernier  poste,  malade 
à  l'arrivée  de  Brétignère,  mourut  peu  après  et  ne  fut  pas  remplacé.  Brétignère 
eut  à  lui  seul  la  pénible  et  parfois  périlleuse  mission  de  parcourir  toute  l'Algérie, 
encore  dépourvue,  —  ou  à  peu  près,  —  de  chemins  de  fer,  et  réorganisa  lui- 
même  presque  tous  les  services  de  l'enseignement.  A  Alger,  il  opéra  la  fusion 
du  collège  arabe  avec  le  lycée,  mesure  féconde  en  heureux  résultats.  La 
guerre  avait  éclalé;  il  se  sentait  bien  loin  de  la  France;  il  souhaita  d'y  rentrer. 
U  fut  nommé  d'abord  dans  le  Var,   et  les  beautés  pittoresques  de  ce  dé- 
partement firent  de  lui  un  passionné  alpiniste,  en  même  temps  qu'il  publiait 
une  géographie  de  cette  région,  qu'il  apprenait  si  bien  à  connaître.  Pourtant,  la 
pensée  de  faire  revoir  à  sa  famille  et  de  revoir  lui-môme  la  ville  où  il  avait 
commencé  sa  carrière,  le  ramena,  comme  inspecieur  d'Académie  à  La  Rochelle, 
d'où  le  24  mai,  après  huit  mois  de  séjour,  le  renvoya  à  Laon,  puis  à  Auxerre, 
d'où  le  16  mai  l'exila  à  Foix.  La  crise  passée,  il  Tut  appelé,  avec  un  notable 
avantage,  à  Amiens,  où  il  s'occupa  spécialement  de  Pinstalietion  des  cours 
secondaires  de  jeunes  filles.  Lors  des  décrète  relatifs  à  la  fermeture  des  éta- 
blissements  congréganistes  non   autorisés,  les  mesures  qu'il  dut  prendre  à 
regard  du  puissant  établissement  des  jésuites  de  cette  ville  lui  suscitèrent  des 
inimitiés  violentes  auxquelles  il  tint  lôte  avec  son  énergie  habituelle  et  ses 
convictions  propres.  On  dut  le  déplacer  encore,  et  il  était  Inspecteur  dans  les 
Ardenncs  quand  M.  Paul  Bcrt,  qui  avait  apprécié  dans  l'Yonne  son  activité  et 
sondévouement  l'appela  dans  son  administration,  d'abord  en  l'attachant  au  secré- 
tariat de  son  cabinet,  puis  comme  chef  de  bureau  de  l'enseignement  secondaire. 
C'est   là  qu'à  60  ans  il  prit  sa  retraite,  en  1884.  Mais  Brétignère  n'était  pas 
homme  à  rester  au  repos.  Nommé  membre  dos  commissions  d'examen  de  la 
Ville,  administrateur  de  la  Caisse  d'épargne,  examinateur  d'admission  à  Saiot-Cyr, 
enfin  adjoint  au  maire  du  Ve  arrondissement,  et  surtout  chargé  de  l'administration 
de  la  Caisse  des  écoles  et  du  fonelionnement  des  commissions  scolaires, 
il   donna  pendant  quatorze  ans   encore  des  preuves  remarquables  de  sa 
fermeté,  de  son  zèle,  de  la  lucidité  de  son  esprit  et  de  ses  capacités  dans  des 
occupations  si  nombreuses  et  si  diverses.  11  était  devenu,  en  outre,  le  membre 
le  plus  actif  du  bureau  de  bienfaisance  où  ses  sentiments  démocratiques  et  sa 
chaleur  d'àme  toujours  jeune  trouvaient  à  s'exercer  dans  un  quartier  populeux. 
La  veille  de  sa  mort,  tandis  que  les  garçons  de  bureau  de  la  mairie  relevaient 
sous  sa  tête  les  oreillers  pour  lui  permettre  d'écrire,  il  leur  donnait  encore 
des  signatures  pour  des  répartitions  de   secours.  Tous  les  indigents  de  soa 
arrondissement  le  connaissaient.  Tous  ses  collègues  le  tenaient  en  grande 
estime  pour  son  ardeur  si  persistante.  11  avait  eu  six  enfants.  La  mort  d'an 
fils  de  33  ans  et  de  deux  gendres  atteignit  profondément  cette  âme  jusque-tt 
si  forte,  même  aux  jours  des  épreuves  qui  ne  lui  avaient  pas  été  épargnées. 
C'était  trop  de  deuil  à  la  fois.  Malgré  la  tendresse  et  les  consolations  dont  il 
était  entouré,  il  se  sentit  frappé.  Lui  qui  ne  connaissait  pas  la  maladie,  il  s^afili 
pour  la  première  fois  de  sa  vie.  Une  affection  des  intestins,  qu'il   crut  d'aboi* 
sans  gravité,  ne  laissa  bientôt  plus  d'espoir,  et  le  dimanche  18  mars  1900,  i 
s'éteignit  au  milieu  des  siens,  ayant  gardé  jusqu'au  dernier  moment  se* 
intelligence,   ses  fermes  convictions  politiques  et  morales,  le  souci  des  pro- 


J 


dk  l'école  normale  27 

blêmes  que  se  pose  notre  temps,  et  l'espoir  de  les  voir  résolus  par  la  libre 
raison,  les  inspirations  de  la  conscience  et  la  justice  suprême. 

Eugène  Manuel. 


Promotion  de  1845.  —  Molliard  (Léon- Auguste),  ne  à  Douai,  le  l«r  août  1825; 
décédé  à  Paris,  le  12  juin  1900. 

Léon  Molliard  est  né  à  Douai,  en  1825,  le  dernier  de  trois  enfants,  dont  une 
fille.  Ses  études  se  firent  en  bien  des  endroits,  à  Dormans,  à  Mcaux,  à  Reims 
au  gré  des  Contributions  indirectes  dont  son  père  était  employé.  A  Dormans  et 
àMeaux,  il  se  trouva  par  hasard  sur  les  mêmes  bancs  qu'un  de  ses  futurs  ca- 
marades d'école,  M.  Pey,  resté  l'ami  de  toute  sa  vie.  M.  Molliard  père  avait 
fait  entrer  son  fils  aine  dans  la  même  administration  que  lui,  et  y  destinait  le 
second,  quand  le  professeur  de  rhétorique  de  Reims,  M.  Fabre,  s'avisa  qu'il 
avait  découvert  un  très  bon  sujet  pour  l'École  Normale  et  obtint  l'assentiment 
<hi  père  et  du  fils  à  faire  les  démarches  nécessaires  ;  car  il  fallait  une  bourse  à 
Paris.  M.  Fabrc  s'adressa  à  Sainte-Barbe  qui  sortait  à  peine,  en  1843,  d'une  si- 
tuation extrêmement  critique,  mais  qui  déjà  s'ouvrait  généreusement  aux 
jeunes  gens  dignes  d'être  aidés,  interne  à  Sainte-Barbe,  Molliard  suivit  pen  - 
dant  deux  ans  les  cours  de  Louis-le-Grand.  M.  Rinn  y  enseignait  la  rhéto- 
rique, et  ce  maître  hors  ligne  lui  laissa,  comme  à  tous  ses  élèves,  une  ineffa- 
çable impression.  Il  fut  reçu  à  l'École  en  1845,  fit  de  la  grammaire  et  obtint  à 
sa  sortie,  en  1848,  la  place  de  premier  agrégé. 

Envoyé  à  Moulins  comme  professeur  de  quatrième,  il  y  fut  chargé  de  la 
rhétorique  en  1851  et  y  passa  huit  ans.  11  y  était  depuis  quelques  mois  seu- 
lement quand  il  eut  la  douleur  de  perdre  son  père.  11  appela  sa  mère  auprès 
de  lui.  Ce  lui  fut  une  raison  de  plus  pour  s'attacher  à  une  résidence  qui  d'ail- 
leurs lui  plaisait.  Il  s'y  trouvait  avec  de  très  chers  camarades  d'École:  Beulé, 
CuvilHer,  et  cet  excellent  Getle  qui  devait,  plus  lard,  lui  devenir  comme  un 
frère.  11  aimait  alors,  paraît-il,  et  recherchait  les  plaisirs  du  monde,  la  danse: 
croyons-le,  puisqu'il  nous  l'a  dit.  Combien  de  temps  aurait-il  passé  dans  ce 
Heu  de  délices,  s'il  n'avait  senti  le  besoin  d'améliorer  sa  position?  11  n'eut  pas 
tort  en  se  reconnaissant  des  aptitudes  administratives  ;  et  ce  premier  agrégé, 
pour  commencer,  se  fit  nommer  surveillant  général  à  Louis-le-Grand. 

Ce  fut,  à  la  vérité,  dans  des  conditions  assez  particulières.  M.  Jullien  venait  de 
quitter  le  provisorat  d'Henri  IV  pour  celui  de  Louis-le-Grand.  11  avait  mission 
expresse  de  rétablir  la  discipline  dans  le  lycée,  ou  du  moins  dans  la  division  su- 
périeure. Il  était  en  quête  d'un  surveillant  général  qui  eût  du  nerf, mais  aussi 
«lu  tact/qui  sût  faire  ses  fonctions  et  leur  donner  du  relief.  M.  Cuvilller,  depuis 
peu  gendre  de  M.  Jullien,  s'entremit  entre  lui  et  son  ami  Molliard,  dans  l'intérêt 
de  l'un  comme  de  l'autre.  Les  proviseurs  de  ce  vieux  temps,  quand  ils  avalent 
fait  leurs  preuves,  pouvaient  choisir  leurs  auxiliaires  indispensables  et  les 
pousser.  Beulé,  déjà  fort  expert  en  l'art  d'arriver,  pressa  son  camarade  de 
prendre  ce  chemin  de  traverse.  On  permit  à  Molliard  de  loger  avec  lui  sa  mère 
«i  lycée;  cette  faveur  le  décida.  (Tétait  à  la  rentrée  de  1856.  Les  élèves  sen- 
tirent aussitôt  le  frein  et  firent  mine  de  se  cabrer.  Mais  Molliard  se  dit  que 
rémeute  n'éclate  guère  que  parmi  les  peuples  qui  s'ennuient,  et  se  mit  en 
devoir  d'amuser  le  sien  en  lui  faisant  jouer  la  comédie.  C'est  d'ailleurs  un  di- 
vertissement qu'il  a  souvent  favorisé,  sans  aucun  machiavélisme,  et  qu'il  met- 


28  ASSOCIATION   DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

tail  en  oeuvre  avec  beaucoup  de  goût  et  de  compétence.  Il  lui  est  même 
arrivé  (ce  qu'il  ne  cherchait  pas)  d'éveiller  des  vocations  dramatiques.  Le  di- 
recteur actuei  d'un  théâtre  parisien,  —  tout  ce  qu'il  y  a  de  plus  parisien  — ,  ea 
a  Tait  un  jour,  pour  ce  qui  le  concerne,  la  déclaration  dans  un  Journal  ;  et  ce 
directeur  ne  manquait  pas  de  convier  à  ses  répétitions  générales  un  maître  que 
d'ancienne  date  il  estimait  très  (in  connaisseur.  Molli  a  rd  avait  fini  par  composer  tout 
un  petit  répertoire  adroitement,  discrètement  adapté  ad  utwn  scolarum.  Je  ne 
sais  quelle  pièce  il  monta,  comédie  ou  vaudeville, dans  l'automne  de  1856,  pour 
apaiser  les  grands  garçons  qui  s'apprêtaient  à  huer  en  sa  personne  la  disci- 
pline restaurée.  Toujours  est-il  qu'il  les  apaisa,  et  du  coup  fit  leur  conquête. 
Il  l'acheva  en  remplaçant  au  pied  levé  des  professeurs  absents  et  en  se  mon- 
trant régal  des  meilleurs.  Bref,  ce  rare  surveillant  général,  pour  prix  d'un  si 
beau  succès,  allait  être  incessamment  promu  aux  honneurs  d'un  censorat. 

11  apprit  sur  ces  entrefaites  la  mort  d'un  très  digne  homme,  M.  Cugny,  qui 
avait  dirigé  depuis  sa  fondation  la  nouvelle  succursale  de  Sainte-Barbe,  à  Fon- 
tcnay-aux-Roses.  Il  tourna  ses  vues  de  ce  côté.  De  Louis-le-Grand  à  Sainte- 
Barbe  il  n'y  avait  pas  loin.  L'ancien  barbisie  avait  renoué  avec  so  n  directeur 
M.  Labrouste,  et  son  préfet  des  études,  M.  Guérard.  Tous  deux  étaient  si  bien 
disposés  pour  lui,  que  le  premier  lui  confia  sa  chère  maison  de  Fontenay,  et 
que  l'autre  lui  donna  sa  fille  ;  Molliard  quitta  Louis-lc-Grand  et  l'Université  le 
1"  juillet  1857. 

li  était  depuis  quatre  ans  h  la  tète  de  Sainte-Barbe-dcs-Champs,  quand  j'y  fus 
admis  comme  élève.  C'était  encore  presque  un  jeune  homme,  bien  de  sa  per- 
sonne, d'aspect  assez  imposant  dans  l'exercice  de  ses  fonctions,  ic  ne  sus  pas 
tout  de  suite  qu'il  était  la  gaîté  même,  il  nous  inspirait  pleine  confiance,  mais 
aussi  beaucoup  de  respect.  De  la  primaire  a  la  sixième,  nous  étions  quatre 
cents  et  plus,  soumis  a  un  régime  paternel  autant  qu'il  peut  l'être  dans  une 
famille  aussi  nombreuse,  où  nécessairement  le  pouvoir  s'exerce  par  une  série 
de  délégués.  Secondé  par  un  personnel  de  valeur  fort  inégale,  mais  qu'il  con- 
naissait à  fond,  surveillait  de  près  et  dirigeait  d'une  main  ferme,  Molliard 
tenait  toute  la  maison  en  haleine,  chacun  dans  son  vrai  rôle  et  à  sa  vraie  place. 
Tous  les  soirs,  notes  et  devoirs  passaient  sous  ses  yeux.  Le  moment  venu,  il 
faisait  entendre  à  qui  de  droit  un  mot  d'avis,  d'éloge  ou  de  reproche,  —  un  mot 
très  bref,  mais  exact,  et  qui  portait.  Sa  visite  hebdomadaire  dans  les  classes 
prenait  ainsi  toute  sa  signification;  c'était  la  récapitulation  de  la  semaine, 
avec  la  moralité  qui  s'en  dégageait  pour  chaque  élève  et  pour  le  groupe  tout 
entier. 

Ce  qui  faisait  l'autorilé  de  Molliard,  c'était  surtout  d'être  resté  professeur 
dans  l'âme.  11  se  plaisait  visiblement  à  reprendre  son  premier  métier,  et  plu- 
sieurs de  nos  maîtres  avaient  appris  de  lui  ce  qu'ils  étaient  chargés  de  nous 
enseigner.  Devenu  préfet  des  études  dans  la  maison  de  Paris,  au  temps  où  te 
baccalauréat  n'était  pas  encore  scindé,  il  s'était  chargé  d'une  conférence  de 
version  latine  à  l'usage  de  nos  camarades  les  plus  faibles  qui,  tout  en  suivant 
la  philosophie,  avaient  grand  besoin,  pour  l'examen,  de  s'enlretenir  dans  te 
pratique  des  devoirs  littéraires.  Molliard  leur  révélait  dans  la  version  des 
charmes  inattendus.  La  conférence  du  jeudi  les  réconciliait  avec  des  travaux 
qu'ils  n'avaient  encore  envisagés  que  du  côté  le  plus  maussade,  et  j'enleadi 
un  de  ces  néophytes  décriant  au  sortir  de  là  :  «  Oh  !  ce  Molliard,  avec  quel 
chic  il  vous  dissèque  un  texte  !  »  Il  va  sans  dire  que  le  mot  di*téq%cr, 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  2| 

la  méthode  de  dissection,  venait  de  Molliard.  Les  deux  avaient  obtenu  un 
succès  d'enthousiasme  auprès  d'un  public  plutôt  récalcitrant.  —  A  Fontenay, 
nous  le  voyions  de  temps  à  autre  entrer  dans  la  classe  une  choiso  à  la  main, 
s'asseoir  au  pied  de  la  chaire,  et  tout  en  appuyant  sur  le  savoir-faire  du  pro- 
fesseur, se  substituer  à  lui  insensiblement  et  nous  donner  une  leçon  vive,  lu- 
mineuse, amusante,  que  nous  buvions,  mais  qui,  je  le  crois  maintenant,  n'était 
pas  exclusivement  à  notre  adresse.  Il  avait  entrepris  de  nous  inculquer  lui- 
même  la  science,  parait-il,  la  plus  dure  à  de  petits  Français.  C'est  l'orthographe 
d'usage  :  où  il  faut  un  ou  deux  p,  un  ou  deux  t,  et  les  syllablcs  Anales,  et  les 
mots  composés,  tout  ce  qu'on  essaie  aujourd'hui  d'unifier  pour  le  soulagement 
des  cnfanls  et  de  beaucoup  d'adultes.  H  avait  eu  la  patience  de  cataloguer 
ces  difficultés,  de  classer  ces  monstres  orthographiques,  et  les  faisait  absorber, 
digérer  par  notre  complaisante  mémoire,  à  l'aide  d'une  mnémotechnic  qui 
devait  être  fort  ingénieuse,  puisqu'au  sortir  de  Fonlcnay  nous  aurions  pour 
la  plupart  rendu  des  points  à  un  correcteur  d'imprimerie.  Il  a  publié  son 
Manuel  d'orthographe  avec  la  collaboration  d'un  officier  en  retraite.  Mais  le 
Manuel  est  aride,  tandis  que  les  démonstrations  orales  de  Molliard,  même  sur 
de  pareilles  choses,  étaient  pleines  d'entrain,  par  conséquent  très  efficaces. 

Un  livre  excellent  qui  porte  son  nom  et  celui  de  Guérard,  c'est  leur  Petit 
Dictionnaire  latin- français.  Il  n'a  paru  qu'en  1875,  quand  Molliard  n'était  déjà 
plus  depuis  longtemps  à  Fontenay  ;  mais  les  deux  auteurs  y  ont  appliqué  l'un 
et  Pautrc  toute  l'expérience  acquise  à  diriger  tant  de  débutants  dans  l'étude 
du  latin.  Cest  mieux,  beaucoup  mieux  qu'un  lexique.  Un  choix  d'exemples 
très  restreint,  mais  très  bien  fait,  donne  la  clef  des  idiotismes  qui  se  ren- 
contrent dans  la  prose  courante,  Cornélius  Nepos,  Titc-Livect  les  ouvrages  les 
plus  classiques  de  Cicéron.  Je  suis  étonné  que  dans  les  débats  sur  la  question 
lexique  ou  dictionnaire  au  baccalauréat  les  deux  partis  ne  soient  pas  tombés 
d'accord  pour  reconnaître  dans  l'ouvrage  de  Guérard  et  Molliard  le  type  idéal, 
intermédiaire  entre  le  lexique,  sèche  nomenclature  qui  n'explique  rien,  et  le 
dictionnaire  proprement  dit,  trop  touffu  pour  servir  à  un  travail  rapide.  C'est 
bien  là  ce  qu'il  fallait  pour  fournir  aux  candidats  les  moyens  d'interpréter  une 
version  facile,  et  pour  interdire  aux  examinateurs  d'en  proposer  qui  ne  le 
fussent  pas. 

Toujours  à  notre  intention,  pour  pouvoir  surveiller  l'enseignement  des 
langues  vivantes  qui  venait  d'être  rendu  obligatoire,  Molliard  apprit  les  élé- 
ments de  l'anglais  et  l'allemand  assez  à  fond.  Cela  lui  donna  plus  de  plaisir 
que  de  peine,  et  à  plusieurs  reprises  il  en  fit  le  principal  emploi  de  ses  va- 
cances. Dans  ses  dernières  années  ne  se  mit-il  pas  à  prendre  des  leçons  de 
russe  pour  se  distraire?  Aussitôt  débrouillé,  il  discernait  le  point  où  vien- 
draient buter  des  esprits  d'enfants  et  imaginait  l'expédient  propre  à  leur  faire 
franchir  ou  tourner  l'obstacle.  11  avait  une  véritable  intuition  pour  poser  et 
résoudre  les  petits  problèmes  de  pédagogie  pratique.  Nous  lui  devions  ainsi 
beaucoup  dans  toutes  les  parties  de  notre  instruction,  sans  bien  nous  en  rendre 
compte  et  avec  une  parfaite  ingratitude. 

Combien  n'admirions-nous  pas,  en  revanche,  son  talent  à  montrer  la  lanterne 
magique  et  à  tirer  la  tombola  !  Tous  les  quinze  jours,  le  dimanche  qui  n'était 
pas  de  sortie,  la  même  table  réunissait  l'état-major  de  Sainte-Barbe,  dames  et 
messieurs,  quelques  professeurs  ou  maîtres  d'études  et  les  élèves  qui  avaient 
obtenu  la  place  de  premier.  Après  le  «  dîner  des  premiers  »  une  trentaine 


30  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

d'autres  élèves  arrivaient  pour  la  petite  fête,  dont  Moliiard  animait  tour  à  tour 
et  modérait  le  mouvement.  La  soirée  finissait  par  des  chansons  et  des  danses 
en  rond,  où  la  femme  de  notre  «  sous-préfet  »  s'efforçait  à  maintenir  an  peu 
de  ton  et  de  rythme.  Au  moment  où  la  gaitô,  comme  de  juste,  tournait  au 
vacarme,  un  claquement  de  mains  souverain  commandait  le  silence  et  la  mise 
en  rangs.  Moliiard  venait  de  lire  à  sa  montre  l'heure  où  doivent  dormir  la 
enfants  bien  gardés.  Et  Ton  allait  dormir,  muni  d'une  friandise  qu'il  était  con- 
venable de  ne  manger  que  le  lendemain  avec  un  camarade  non  compris  dans 
la  fournée  d'invités.  Toute  la  matinée  du  lundi  il  n'était  bruit  que  des 
trouvailles  faites  par  Moliiard  pour  mettre  de  l'inédit  dans  l'exécution  d'an 
programme  immuable.  C'est  ainsi  que  de  quinzaine  en  quinzaine  se  renou- 
velait son  prestige  sur  nos  Jeunes  ftmes. 

Ses  neuf  années  de  Fontenay  ont  été,  suivant  toute  apparence,  les  meil- 
leures de  sa  vie.  11  avait  son  petit  domaine  bien  à  lui,  un  charmant  domaine, 
tranquille  et  riant  ;  pour  chefs,  son  beau-père,  qui  se  rendait  compte  directe- 
ment de  tout  et  en  assumait  la  responsabilité,  mais  qui  ne  faisait  avec  loi 
qu'un  seul  cœur  et  une  seule  pensée,  et  le  directeur  de  Sainte-Barbe,  Alexandre 
Labrouste,  qui  ne  paraissait  alors  user  de  sa  grande  situation  que  pour  relever 
celle  de  ses  lieutenants.  En  voyant  prospérer  au  delà  de  toute  espérance  l'éta- 
blissement dont  il  était  l'administrateur  effectif,  Moliiard  pouvait,  sans  fausse 
honte,  s'en  laisser  attribuer  le  mérite,  que  nul  ne  lui  disputait,  et  son  bataillon 
de  quatre  cents  bambins,  dont  la  veste  à  grands  revers  et  à  boutons  d'or,  dont 
le  col  blanc  largement  rabattu,  étaient  en  faveur  si  marquée  dans  le  public 
lui  causait  un  certain  chatouillement  d'amour-  propre.  Une  satisfaction  plus 
profonde  lui  venait  des  marques  affectueuses  prodiguées  par  tant  de  familles 
à  lui-même  et  à  celle  qui  l'assistait  avec  un  zèle  discret  dans  la  partie  la  plus 
délicate  de  sa  tâche,  la  consolation  des  chagrins  d'enfants,  si  violents  quel- 
quefois, et  la  visite  des  petits  malades.  11  y  en  avait  de  pleines  chambrées  à 
l'infirmerie,  en  temps  de  contagion,  rougeole,  scarlatine  ou  autre,  —  car  3 
n'était  pas  encore  facile,  môme  à  si  petite  distance  de  Paris,  d'évacuer  les  ma- 
lades rapidement  et  sans  graves  dangers,  outre  que  les  médecins,  il  y  a  traite 
ans,  ne  se  pressaient  pas  de  l'ordonner.  Dans  ces  circonstances -là,  M.  et 
M-e  Moliiard  se  multipliaient  avec  un  dévouement  que  n'oubliaient  pas  les  pa- 
rents dont  ils  avaient  si  bien  tenu  la  place  au  chevet  de  l'enfant. 

C'est  aussi  Tune  des  raisons  qui,  dans  cette  même  maison  de  Fontenay,  ont 
rendu  si  chère  la  mémoire  de  M.  et  de  M-*  Guérard.  En  effet  la  mort  de 
M.  Labrouste  et  la  nomination  de  son  successeur  avaient  eu  pour  conséquence 
le  passage  à  Fontenay  de  M.  Guérard,  dont  Moliiard  devint  le  successeur  à 
Paris  comme  préfet  des  études.  C'était,  dans  tous  les  sens,  un  avancement  ;  ee 
fut  môme,  si  je  ne  me  trompe,  une  tâche  plus  circonscrite  et,  par  suite,  moins 
lourde.  Les  difficultés  vinrent  d'ailleurs  et  prirent  à  la  longue  un  caractère 
presque  douloureux.  Sous  la  direction  précédente,  Moliiard  était  soutenu  de 
haut  par  une  confiance  qui  l'affranchissait  de  tout  autre  souci  que  celui  é 
bien  faire.  II  connut  sur  le  lard,  et  comme  à  l'iraproviste,  les  désagrémeaU 
trop  communs  des  fonctions  administratives  :  conflits  personnels  à  peine  dé- 
guisés sous  des  dissentiments  de  métier,  initiative  réduite  ou  gênée,  l'alter- 
native enfin  de  taire  ce  qu'il  avait  d'utile  à  dire  ou  de  le  dire  inutilement.  Si 
philosophie,  ironique  et  dédaigneuse  au  besoin,  aurait  pris  le  dessus,  s'il  avait 
été  seul  enjeu  ;  mais  il  sentait  atteints  en  môme  temps  que  lui,  et  plus  vive- 


J 


de  l'école  nobhalb  34 

ment,  ceux  qui  tenaient  dans  son  cœur  la  première  place;  et  de  plus  il  s'in- 
quiétait pour  l'avenir  du  collège  auquel  il  avait  voué  sa  vie.  Les  jours  sombres 
semblaient  cependant  encore  bien  éloignés.  Jamais  Sainte-Barbe  n'avait  fait 
plus  belle  figure  dans  tous  les  concours.  Seule  parmi  les  établissements 
d'instruction  libres  et  laïques,  elle  avait  traversé  victorieusement  le  lendemain 
de  la  guerre.  En  1876,  notre  camarade  recevait  la  décoration  de  la  Légion  d'hon- 
neur. Il  mt  heureux  de  la  devoir  à  l'estime  de  son  maître,  M.  Wallon,  alors 
ministre,  et  touché  de  la  joie  que  manifestèrent  ses  collaborateurs  et  ses  élèves 
anciens  ou  présents.  Mais  bientôt  la  crise  qu'il  avait  pressentie  se  déclarait,  et 
Sainte-Barbe  entrait  dans  celte  lutte  pour  la  vie,  d'un  intérêt  si  poignant  pour 
ses  Qdèlcs.  Une  autre  menace  fondait  sur  Nolliard,  celle  du  mal  qui  devait  le 
mettre  tant  de  fois  à  la  torture  et  dont  il  est  mort.  Toujours  vaillant  dans  les 
intervalles  encore  longs  de  ses  souffrances,  il  demeurait  ferme  à  son  poste  et 
continuait,  doyen  de  la  maison,  à  en  tenir  le  drapeau.  Il  servit  de  second  à 
un  nouveau  directeur,  barbiste  et  normalien,  qui  se  retira  au  bout  d'un  an  et 
quelques  mois.  Il  aurait,  je  n'en  doute  guère,  prêté  quelque  temps  encore  le 
même  concours  au  directeur  qui  suivit,  —  barbiste  également  et  normalien,  — 
si  ceux  quille  désignèrent  avaient  su  comprendre  qu'à  son  fige  et  avec  ses 
titres  acquis  Blolliard  pourrait  par  dévouement  se  ranger  sous  la  direction 
d'un  de  ses  anciens  élèves,  digne  en  tout  point  de  son  amitié,  mais  non  pas  se 
la  laisser  imposer  sans  consultation  préalable  et  comme  un  fait  accompli.  Il  fit 
aussitôt  valoir  ses  droits  à  la  retraite  (décembre  1888). 

Tant  d'années  passées  à  morigéner  la  jeunesse  lui  laissaient  des  souvenirs 
qu'il  remuait  volontiers  entre  amis.  Il  en  emportait,  sur  la  discipline  scolaire, 
des  opinions  très  réfléchies,  toutes  soumises  au  contrôle  de  la  pratique,  et 
notablement  différentes,  il  faut  en  convenir,  de  celles  quf  passent  aujourd'hui 
pour  approuvées.  Il  connaissait  trop  bien  les  enfants  pour  croire,  les  aimait 
trop  pour  vouloir,  qu'ils  fussent  raisonnables.  Il  ne  leur  demandait  pas  de  con- 
sentir à  la  règle,  ce  qui  supposerait  le  droit  de  la  discuter.  H  la  voulait  très 
claire,  très  large,  non  iracassière,  mais  absolue  et  inviolable;  et  c'est  d'abord 
contre  la  faiblesse  de  certaines  familles  qu'il  trouvait  nécessaire,  moral  et 
même  habile  de  la  défendre.  —  «  Vous  avez  réclamé  mon  concours,  vous  me 
devez  le  vôtre.  »  —  Au  fond  ces  parents  faibles  ne  demandaient  que  cela  et 
pour  la  plupart,  finissaient  pareil  faire  Ta  vcu.  Il  avait  un  coup  d'oeil  infaillible. 
Je  ne  crois  pas  qu'aucune  supercherie  d'élève  l'ait  jamais  pris  au  dépourvu. 
Avec  une  sorte  d'élégance,  qui  rendait  toute  dénégation  superflue  et  préser- 
vait des  rechutes,  il  saisissait  des  délinquants  sur  le  fait  :  méthode  essentiel- 
lement éducative,  toute  en  leçons  de  choses.  Combien  lui  en  ont  reparlé  plus 
tard  joyeusement  et  avec  une  nuance  d'admiration  !  Aux  tentatives  de  muti- 
nerie (il  s'en  produisait  encore)  Moliiard  opposait  un  sang-froid  imperturbable. 
Il  n'avait  qu'à  paraître,  à  faire  sentir  qu'il  était  prêt.  Son  calme  avait  quelque 
chose  de  contagieux,  d'irrésistible.  Avec  de  pareils  moyens  d'action,  il  pou- 
vait tenir  en  ordre  un  nombreux  internat  sans  s'armer  du  code  péual.  11  esti- 
mait qu'en  fait  d'éducation  les  autoritaires  seuls  peuvent  être  vraiment  libé- 
raux et  aller  très  loin,  toujours  plus  loin  dans  cette  voie,  sans  retour  en 
arrière.  Pour  sa  part  il  se  vantait  d'avoir  introduit  de  longue  date  dans  le  sys- 
tème répressif  de  Sainte-Barbe  des  tempéraments  et  des  sursis  analogues  à 
ceux  que  nous  a  donnés,  depuis,  la  loi  Bérenger. 

Gendre  d'un  homme  qui,  dans  la  famille  barbiste,  était  l'objet  d'un  véritable 


31  ASSOCIATION  DBS  ANGI8N8  ÉLÈVES 

culte,  Molliard  à  côte  de  lui,  pats  après  Lui,  eut  le  rare  bonheur  d'être  re 
cherché,  honoré  par  une  foule  d'amis  qui  se  proclamaient  ses  obligés.  On 
pouvait  le  voir  de  près  sans  s'attacher  à  lui  davantage  et  lut  vouloir  du  bien. 
De  toutes  les  preuves  qu'il  en  a  reçues,  et  qu'il  était  si  bien  fait  pour  com- 
prendre, voici  sans  doute  Tune  des  plus  touchantes  :  dans  sa  dernière  maladie, 
deux  Jeunes  élèves  des  hôpitaux  se  concertèrent  pour  le  veiller  à  tour  de  rôle 
et  lui  procurer,  avec  les  soins  très  délicats  qui  lui  étaient  nécessaires,  ee 
genre  de  soulagement  et  cette  sécurité  que  le  médecinne  peut  lui-même 
donner  qu'à  la  condition  d'être  l'ami. 

Oui  vraiment,  il  était  digne  d'affection  ;  mais  on  Patinait  simplement  «  parce 
que  c'était  lui  »,  et  qu'on  n'aurait  pu  s'en  défendre.  Son  accueil,  sa  franchise 
d'accent,  son  clair  regard,  quelque  chose  de  large  et  d'ouvert  dans  toute 
sa  physionomie  et  dans  son  geste,  tout  en  lui  signifiait  et  provoquait  ta 
cordialité.  Il  avait  à  la  fois,  comme  beaucoup  d'hommes,  ce  me  semble, 
de  cette  génération-là,  l'humeur  Joviale  et  la  sensibilité  facile  à  émouvoir. 
Celte  complexion  a  fait  de  lui  un  chansonnier  ravissant  pour  fêtes  de 
famille  et  réunions  amicales.  Cela  débutait  et  se  prolongeait  crescendo  sur 
le  mode  guilleret.  Mais  aux  couplets  de  la  fin,  il  avait  beau  faire,  sa  voix  et 
ses  yeux  se  mouillaient,  —  oh  !  très  légèrement,  et  quelques  rieurs  ne  s'arrê- 
taient pas  de  rire  pour  si  peu;  mais  on  voyait  aussi  çà  et  là  briller  des  larmes. 
C'est  qu'il  avait,  comme  on  dit,  la  «  petite  noie  »,  celle  qui  ne  vieut  pas  de 
l'esprit  tout  seul.  On  applaudissait,  on  aimait  la  chanson  ;  combien  plus  le 
chansonnier  ! 

Il  dut  enfin  se  ménager  beaucoup  et  se  restreindre  ;  la  société  de 
quelques  intimes  devint  la  seule  où  il  ne  craignit  pas  trop,  s'il  venait  à  souf- 
frir, de  gêner  en  le  laissant  paraître.  Ccst  là  que  dans  les  bons  jours  il  retrou- 
vait toute  sa  verve.  Sa  figure  s'illuminait,  la  plaisanterie  lui  venait  aux  lèvres, 
jaillissante  et  savoureuse.  C'était  à  qui  lui  renverrait  la  balle,  fournirait  ma- 
tière à  ses  innocentes  railleries.  On  le  voyait  rajeunir  ;  pour  quelques  heures 
on  voulait  le  croire  guéri  ;  on  se  disait  en  le  quittant  :  «  Comme  il  était  bien 
aujourd'hui  !  » 

Aujourd'hui,  c'était  d'ordinaire  le  dimanche,  le  jour  de  son  whist  et  de  sea 
diner  de  famille.  —  Ah  !  cette  partie  de  whist,  elle  a  loute  une  histoire,  où  les 
normaliens  sont  en  belle  place  ;  mais  il  faudrait  pouvoir  nommer  les  vivants. 
Il  y  a  près  d'un  demi-sièc!e,  aux  premiers  temps  de  Sainte-Barbe-dcs-Champs, 
Guérard  avait  tous  les  dimanches  pour  partenaire  l'historien  ému  de  Marie 
Stuart,  Louis  Wiesener.  11  recruta  un  peu  plus  tard  son  vieil  ami  Vachcrot  et 
tous  trois  restèrent  fidèles  au  noble  jeu  jusqu'à  la  mort.  Guérard  y  était  de 
première  force.  11  accomplit  ce  prodige  d'y  jouer  et  d'y  gagner,  étant  presqae 
aveugle  et  se  faisant  nommer  les  cartes  qui  passaient.  Vacherot,  profond  es 
ses  calculs,  péchait  par  distraction.  Il  lui  arrivait  même,  à  lui  si  vénéré,  «Ftes- 
suyer  les  réprimandes  courroucées  de  ses  anciens  élèves,  dans  ces  momeatt 
où  les  vrais  joueurs  ne  connaissent  plus  rien.  .Molliard,  à  son  tour,  avait  prêta 
son  cabinet  pour  lieu  de  rendez-vous,  surtout  par  désir  de  perpétuer  une  tra- 
dition domestique.  Il  y  fut  pris.  L'habitude  lui  devint  une  chère  tyranai 
Comme  tant  de  normaliens,  il  avait  appris  le  whist  à  l'École,  très  con 
cieusement;  puis,  tout  en  continuant  de  l'aimer  beaucoup,  d'y  être  fort  hà_ 
il  ne  lui  avait  plus  donné  qu'une  pelite  partie  de  ses  loisirs.  Il  y  revint  avec  f< 


DK  L'ÉGOLB  NORMALE  33 

veur;  et  une  fois  de  plus  se  vérifia  que  tôt  ou  tard  on  recueille  le  fruit  des 
études  bien  faites  quand  on  était  jeune. 

Molliard  n'a  pas  eu  d'enfants.  11  n'en  a  pas  moins  vécu  de  continuels  dé- 
vouements dans  le  cercle  de  la  famille.  De  bonne  heure  sa  mère  veuve  trouve 
en  lui  l'appui  de  sa  vieillesse.  Envers  son  beau-père  on  l'a  vu,  pendant  plus 
de  trente  ans,  plein  d'une  déférence  exquise,  que  les  étrangers  admiraient,  qui 
pour  lui  n'était  qu'un  devoir  très  doux,  ou  mieux  un  besoin  du  cœur.  Plusieurs 
de  ses  neveux,  prématurément  privés  de  leur  père,  ont  été  par  lui  aimés,  pro- 
tégés, élevés  comme  de  vrais  fils.  Deux  d'entre  eux  sont  nos  camarades.  Une 
des  dernières  et  des  grandes  joies  de  sa  vie  a  été  de  voir  l'un  de  ceux-ci  entrer 
par  le  mariage  dans  une  famille  unie  tout  entière  à  la  sienne  par  une  amitié 
à  répreuve  du  temps.  Des  petits-neveux  sont  venus,  qui  portent  son  nom,  et 
auprès  de  qui  le  rôle  d'aïeul  était,  hélas!  vacant.  Il  lui  revenait  de  plein  droit. 
Et  ainsi  ne  lui  a  manqué,  pour  ainsi  dire,  aucune  des  récompenses  terrestres 
auxquelles  peut  aspirer  un  homme  de  bien. 

L.  Brunel. 


Promotion  de  1846.  —  Donoux  (Joseph-Nicolas-Eugène),  né  à  Pont-à-Mous- 
son  (Meurthe-et-Moselle),  le  2  novembre  1823,  décédé  dans  sa  propriété  la 
ForAus,  près  Saint-Paul-Trois-Châteaux  (Drômc),  le  2  août  1900. 

Après  de  brillantes  études  à  Pont-à-Mousson  et  a  Metz  sous  la  haute 
direction  de  sa  mère,  qui  était  une  femme  remarquable  par  son  mérite 
et  son  esprit.  Donoux  entrait  au  lycée  Louis-le-Grand,  pour  se  préparer 
à  l'École  Normale  supérieure  où  il  fut  reçu  au  concours  de  1846.  Sorti  en 
1849,  il  fut  chargé  de  la  classe  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de 
Maçon  le  30  septembre  de  cette  même  année.  Ennemi  du  bruit,  homme  de  de- 
voir avant  tout,  Donoux  se  consacra  tout  entier  à  son  enseignement  ;  aussi,  à 
la  suite  des  succès  obtenus  dans  la  classe  qui  lui  avait  été  confiée,  obtint-il 
d'être  nommé  au  lycée  de  Montpellier  en  1853  où  il  vint  occuper  la  chaire  de 
mathématiques  élémentaires,  et  plus  tard  celle  de  Saint-Cyr.  Dans  ce  milieu 
profondément  universitaire,  ses  brillantes  qualités  devaient  le  placer  au  pre- 
mier rang.  Nommé  officier  de  l'Instruction  publique  en  1872,  chevalier  de  la 
Légion  d'honneur  le  10  janvier  1883,  il  fut,  dès  la  fondation  des  conseils  acadé- 
miques, choisi  par  les  professeurs  de  sciences  comme  leur  représentant,  et  il 
vit  son  mandat  renouvelé  jusqu'au  moment  de  sa  retraite. 

Très  aimé  des  élèves  sur  lesquels  il  avait  une  grande  autorité,  non  seule- 
ment par  ses  succès  aux  Écoles,  mais  aussi  par  son  enseignement  méthodique, 
Clair  et  solide,  à  la  portée  de  tous,  Donoux  était  très  estimé  de  ses  collègues 
qui  l'honoraient  à  cause  de  ses  grandes  qualités  de  cœur  et  qui  le  recher- 
chaient pour  la  gaieté  de  son  caractère.  11  ne  comptait  que  des  amis  parmi  ses 
anciens  élèves  ;  tous  se  rappellent  avec  émotion  les  heureuses  années  qu'ils 
ont  passées  sous  sa  direction. 

Esprit  droit  et  sûr,  il  était  un  excellent  conseil  pour  ses  jeunes  collègues. 
C'est  avec  plaisir  qu'ils  l'entouraient  émerveillés  de  le  voir  resté  toujours  jeune, 
malgré  les  fatigues  d'un  long  professorat  et  les  soins  dévoués  donnés  à  une 
famille  nombreuse,  pour  laquelle  il  avait  borné  son  ambition  à  la  chaire  de 
Montpellier,  malgré  les  offres  les  plus  séduisantes. 

L'âge  inexorable  de  la  retraite  ayant  sonné,  Donoux  s'était  retiré,    en  no- 


34  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

vembre  1689,  après  43  ans  de  services,  dans  une  propriété  de  famille,  près 
de  Saint-Paul-Trois-Châtcaux.  C'est  là  qu'il  s'est  éteint  au  milieu  des  siens 
après  une  courte  maladie  dont  l'issue  funeste  fut  précipitée  par  les    fatigues 

d'une  longue  vie  consacrée  tout  entière  au  rude  labeur  de  l'enseignement. 

• 

Louis  Darboux. 


Promotion  de  1848.  —  Vignon  (Joseph-Eugène),  né  le  18  avril  1829  a  Lyon, 
décédé  à  Lyon  le  11  février  1900. 

Son  père  avait,  très  jeune  encore,  quitté  le  Midi  pour  s'établir  dans  cette 
ville,  avec  son  unique  frère  destiné,  comme  lui,  au  commerce.  Sa  mère,  née 
Hélène  Accarias,  appartenait  a  une  ancienne  famille  grenobloise  qui  s'honore 
d'avoir  donné  à  la  magistrature  plusieurs  de  ses  membres  et  qui,  à  Fheure 
actuelle,  est  encore  représentée,  avec  une  science  juridique  et  une  droiture 
reconnues  de  tous,  à  la  Cour  de  Cassation.  Favorisées  au  point  de  vue  de  l'in- 
telligence et  pourvues  d'une  instruction  solide,  M11*  Hélène  Accarias  et  ses 
deux  sœurs  ont  fait  l'éducation  d'un  grand  nombre  de  jeunes  filles  appartenant 
aux  meilleures  familles  lyonnaises.  La  mère  fut  la  première  maîtresse  de  son 
fils,  mais  les  soins  multiples  dont  elle  était  chargée  l'obligèrent,  au  bout  de 
peu  de  temps,  à  le  placer  dans  un  petit  externat  dirigé  par  les  abbés  Duprat  et 
Rivoli  ier.  Il  y  demeura  jusqu'à  son  entrée  au  lycée,  et  il  y  noua,  avec  d'autres 
enfants  ses  camarades,  des  relations  qui  durèrent,  sa  correspondance  en  fait 
foi,  autant  que  sa  vie.  Les  qualités  dont  il  fit  preuve  dès  le  début  de  ses  études 
classiques,  son  intelligence,  son  application  au  travail,  son  affection  pour  ses 
maîtres  semblaient  le  destiner  à  la  carrière  de  l'enseignement.  En  réalité,  il 
n'eut  jamais  d'autre  vocation,  ni  lui,  ni  quelques-uns  de  ses  jeunes  cama- 
rades, MM.  Repelin,  Rondelet,  Heinrich,  ce  dernier  son  cousin  et  son  fidèle 
ami.  Des  maîtres,  comme  le  lycée  de  Lyon  en  comptait  dès  cette  époque,  et 
parmi  lesquels  il  suffira  de  citer  MM.  Texte,  Taulier,  Hignard,  enfin  le  rénova- 
teur de  la  méthode  socratique  dans  renseignement  de  la  philosophie,  le  savant 
et  vénérable  abbé  Noirot,  ne  pouvaient  que  développer  les  heureuses  disposi- 
tions de  ces  élèves  de  choix.  Aucun  d'eux  n'a  trompé  les  espérances  qu\* 
avait  conçues  de  lui. 

Toutefois  il  n'était  ni  ordinaire,  ni  facile  d'entrer  directement  à  l'École  Nor- 
male au  sortir  du  lycée  de  province,  même  le  meilleur  et  le  mieux  pourra 
des  professeurs  les  plus  distingués.  Heureusement  une  étroite  amitié  pins 
encore  qu'une  parenté  lointaine  unissait  depuis  longtemps  les  familles 
Ozanam  et  Accarias  :  les  démarches  de  Frédéric  Ozanam  près  du  Directeur  de 
Stanislas,  M.  l'abbé  Goscheler,  eurent  un  plein  succès.  «  Mon  frère  et  moi, 
»  écrivait-il  à  son  jeune  protégé,  nous  lui  avons  répondu  de  l'application  et  ôe 
»  l'ardeur  avec  lesquelles  vous  vous  efforceriez  de  justifier  ses  bontés,  ce  qui» 
»  joint  à  la  connaissance  de  vos  succès  au  lycée  de  Lyon  et  au  témoignage  ée 
»  notre  bon  professeur  de  philosophie,  donne  l'espoir  que  vous  ferex  honneur 
»  au  lycée  Stanislas.  »  Les  choses  se  passèrent  à  Stanislas  et,  à  partir  de  f  8*8* 
à  l'École  Normale,  comme  l'intelligence  et  la  bienveillance  dXteanam  les 
avaient  annoncées.  Non  seulement  il  continua  de  prodiguer  a  Eugène  Vignot, 
ses  encouragements  et  ses  conseils,  mais  il  lui  procura  dans  le  monde 
gieux  et  dans  celui  des  Lettres  des  relations  aussi  utiles  qu'agréables. 


db  l'école  normale  35 

gravement  malade  en  1852,  et  bien  que  lout  travail  lui  fût  interdit,  il  écrivait, 
en  cachette  de  sa  famille,  pour  le  conseiller  sur  le  choix  de  ses  thèses. 

La  révolution  de  1848  n'avait  pas  interrompu  les  études  des  candidats  à 
l'École  Normale  :  on  dirait  même  que,  chez  quelques-uns  d'entre  eux,  elle 
produisit  une  sorte  d'excitation  de  l'esprit,  contenue,  d'ailleurs,  dans  de  sages 
limites  qui  fut  pour  sa  part  dans  leur  succès.  Notre  camarade  assiste,  lui,  sans 
trop  s'émouvoir,  aux  grandes  fêtes  et  aux  manifestations  qui  remplissent  les 
mois  de  mars,  d'avril  et  de  mai.  Les  journées  de  juin  le  remuent  plus  profon- 
dément, mais  ne  l'empêchent  pas;  la  bataille  à  peine  finie,  d'accomplir,  rue  du 
Bac,  un  pieux  pèlerinage  au  lit  de  mort  de  Chateaubriand.  «  Le  même  jour, 
»  écrit-il  à  sa  mère,  j'allai  contempler  les  restes  vénérables  de  l'homme  que 
»  je  regarde  comme  le  premier  génie  de  notre  siècle,  du  poète  dont  les  ou- 
>  vrages  m'ont  fait  souvent  verser  des  larmes,  parce  qu'il  exprime  bien  les 
»  sentiments  d'un  jeune  homme,  de  l'immortel  Chateaubriand.  Cette  visite  m'a 
»  profondément  frappé.  Le  grand  homme  était  couché  sur  un  simple  lit  de  Ter 
»  garni  de  rideaux  blancs,  dans  une  chambre  qui  n'offrait  point  le  luxe  désor- 
»>  donné  qu'on  trouve  partout  à  Paris  dans  les  riches  habitations.  11  était 
»  revêtu  d'une  robe  blanche,  ceint  d'une  ceinture  violette,  les  mains  croisées, 
»  et  un  petit  crucifix  sur  la  poitrine.  11  semblait  endormi.  Un  prêtre  veillait  : 
»  je  m'agenouillai  près  de  la  petite  table  sur  laquelle  brûlaient  des  cierges,  et 
»  je  versai  des  larmes,  en  pensant  à  la  vanité  des  choses  humaines.  »> 

A  l'École  Normale  où  il  fut  reçu  le  sixième  de  la  promotion,  —  François 
Sarcey  le  précédant  et  Paul  Albert  le  suivant  immédiatement,  suivi  lui-même 
•de  Gustave  Merlet,  —  Vignon  fut  comme  élève  ce  qu'il  avait  été  au  lycée  de 
Lyon  et  au  collège  Stanislas  :  ajoutons  qu'il  prit  place,  étant  données  ses  pro- 
fondes convictions  religieuses,  dans  le  petit  groupe  qui  s'était  formé  autour  de 
notre  aumônier,  l'abbé,  plus  tard  R.  P.  Gratry.  Je  ne  reviendrai  point  sur  ce 
que  Ton  a  dit  déjà  de  la  promotion  dont  H.  Taine  était  le  chef  et  où  Libert 
placé  au  second  rang,  mais  dont  la  carrière  devait  être  si  courte,  n'était  pas 
loin  d'égaler  notre  Cacique  en  puissance  de  travail  et  en  talent.  Je  ne  résiste 
pas  toutefois  au  désir  de  reproduire  les  lignes  suivantes  écrites  dans  la  Revue 
illustrée  (numéro  du  1"  février  1899)  par  Sarcey  trois  mois  avant  sa  mort 
Parlant  du  livre  récemment  publié  par  un  de  ses  anciens  camarades,  il  ajou- 
tait :  «...  H  était  profondément  religieux  et  comptait  parmi  ceux  que  nous 
«  appelions  à  l'École  le  parti  catholique.  Parti...  parti...  c'était  une  façon  de 
i»  parler.  11  n'y  avait  point  de  parti  parmi  nous.  Chacun  pensait  et  agissait 
»  comme  il  voulait.  Nous  discutions,  nous  blaguions,  mais  au  fond  chacun  de 
»  nous  professait  pour  la  liberté  des  opinions  un  respect  sincère,  et  nous 
»  avions  la  plus  vive  sympathie  pour  ceux  qui  conformaient  strictement  leur 
»  conduite  à  leurs  principes.  Nous  en  aurions  voulu  à  celui  d'entre  nous  qui, 
*  affichant  des  idées  ultramontaines,  ne  fût  pas  allé  à  la  messe  le  dimanche. 
»  Nous  étions  fanatiques  de  tolérance.  Ce  goût  m'est  resté;  aussi  maintenant 
m  je  me  prends  quelquefois,  en  voyant  ce  qui  se  passe,  à  répéter  mélancolie 
»  quement  le  vers  d'Ovide  exilé  chez  les  Sarmates  : 

»  Barbarus  hic  ego  sum,  quia  non  inlelllgor  illis.  » 

La  meilleure  preuve  qu'Eugène  Vignon  n'avait  pas  perdu  son  temps  à 
l'École  Normale  et  qu'il  avait  largement  usé  des  ressources  de  toute  sorte 
dont  on  y  dispose,  c'est  qu'il  obtint  le  deuxième  rang  au  concours  d'agréga- 
tion pour  les  classes  supérieures,  un  des  plus  nombreux  et  des  plus  forts 


36  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

dont  on  ait  gardé  le  souvenir.  Nomme  professeur  divisionnaire  de  troisième 
au  lycée  de  Lyon,  ii  n'y  passa  qu'une  année  au  cours  de  laquelle  il  cul  le 
malheur  de  perdre  son  père  miné  depuis  longtemps  par  de  cruelles  souf- 
frances, mais  aussi  la  consolation  d'adoucir  l'amertume  des  derniers  instants 
par  ses  soins  affectueux  et  par  la  certitude  que  la  famille,  décimée  par  des 
morts  successives  et  réduite  à  la  mère  et  à  deux  autres  enfants,  trouverait 
dans  Eugène  un  protecteur  aussi  dévoue  qu'intelligent.  Par  malheur,  la  divi- 
sion de  troisième,  créée  pour  répondre  à  une  nécessité  passagère,  ne  subsista 
qu'un  an,  et  le  divisionnaire  de  Lyon  dut  accepter,  à  son  grand  regret,  une 
suppléance  à  Marseille.  L'année  suivante,  ii  y  étail  chargé  de  la  classe  de 
seconde;  mais  c'est  seulement  en  octobre  1855  qu'il  obtint  de  rentrer  à  Lyon. 
Il  y  occupa  la  chaire  de  troisième  jusqu'en  1876,  et  celle  de  rhétorique  de  1676 
à  1891,  époque  de  sa  retraite. 

Ce  qu'il  fut  comme  professeur,  surtout  dans  l'enseignement  de  la  rhétorique, 
ses  maîtres  à  Lyon  et  à  l'Ecole  Normale,  MM.  Hignard,  Noirot,  Berger,  Jac- 
quinet,  Géruscz,  Wallon,  Havet,  Dcschancl  l'avaient  unanimement  pressenti  ;  ses 
collègues,  ses  proviseurs,  les  inspecteurs  généraux,  mais  surtout  les  brillants 
succès  de  ses  élèves  aux  concours  généraux  l'ont,  à  maintes  reprises,  con- 
firmé. C'est  peu  de  dire  qu'il  était  l'homme  du  devoir,  il  Tétait  avec  une  sorte 
de  passion.  Nourri  dés  l'enfance,  tout  pénétré  de  littérature  classique,  très  au 
courant  de  la  littérature  moderne  et  contemporaine,  son  commerce  avec  celle- 
ci  n'avait  ni  diminué  la  sûreté  de  son  jugement,  ni  altéré  la  finesse  et  la 
délicatesse  de  son  goût.  S'il  poussait  jusqu'aux  dernières  limites,  à  l'égard  de 
ses  élèves  et  de  leurs  travaux,  le  souci  de  la  correction  grammaticale,  hier 
encore  on  n'eût  osé  que  timidement  lui  en  faire  un  reproche,  on  serait,  sur  ce 
point,  plus  libre,  plus  à  l'aise  aujourd'hui.  Mélail-il  parfois  à  ses  critiques  tou- 
jours très  justes  et,  au  fond,  très  bienveillantes,  je  ne  sais  quelle  pointe  im- 
perceptible d'ironie,  on  l'a  dit,  comme  on  a  parlé  de  sa  grande  sévérité.  Je  ne 
crois  pas,  pour  ma  part,  au  bien-fondé  de  ces  deux  reproches.  Contre  celui  de 
l'excessive  sévérité  on  pourrait  opposer  le  témoignage  décisif  de  ses  meilleurs 
élèves  dont  plusieurs  occupent  des  positions  très  élevées  et  n'ont  cessé  de  lui 
prouver  leur  reconnaissance.  Quant  à  l'ironie,  si  on  a  cru  la  découvrir,  à  de 
rares  moments,  dans  quelques  signes  tout  extérieurs,  j'affirme  qu'elle  ne  fut 
jamais  dans  l'âme. 

On  s'est  parfois  demandé,  dans  le  monde  universitaire,  et  même  ailleurs, 
pourquoi,  après  ses  brillants  débuts  à  l'École  Normale  et  au  Concours  d'agré- 
gation, Eugène  Yignon  semble  n'avoir  songé  ni  à  mettre  la  dernière  main  à 
des  thèses  qu'à  deux  époques  assez  éloignées  l'une  de  l'autre  et  sur  des  sujets 
très  différents,  il  avait  composées,  et  presque  terminées,  ni  à  produire  une 
œuvre  littéraire  de  quelque  étendue.  Les  circonstances  ont  été,  sous  ce  rap- 
port, plus  fortes  que  son  vif  désir,  et  nous  sommes  si  rarement  maîtres  des 
circonstances,  à  peine  capables  d'en  atténuer,  quand  elles  nous  sont  défavo- 
rables, les  suites  les  plus  fâcheuses.  Peut-être  aussi  l'explication  dernière 
serait-elle  dans  un  fait  qui  relève  de  la  physiologie  autant  que  de  la  psycho- 
logie et  qui  nous  remet  en  mémoire  la  théorie  de  Tainc  sur  la  faculté  mat- 
tresse  :  c'est  qu'à  y  regarder  de  près  il  n'y  a  pas  seulement  en  chacun  de  nous 
une  faculté  maîtresse  d'ordre  intellectuel;  il  ne  serait  pas  difficile  de  découvrir 
et  d'y  joindre  une  affection  maîtresse,  ou  plutôt  je  ne  sais  quel  état  d'àme  habi- 
iucl  où  les  dispositions  physiques  ont  leur  large  part.  Du  premier  au  dernier 


Dtt  L'ÉCOLE  NORMALE  37 

jour  elle  exerce  sur  notre  vie  une  influence  contre  laquelle  nous  pouvons  et 
nous  devons  souvent  réagir,  mais  que  nous  ne  saurions  supprimer.  Chez  notre 
ami  cet  état  d'âme  était  une  tristesse  habituelle, et  on  peut  dire  qu'il  a  ressenti 
avec  une  intensité  peu  ordinaire  l'inexorable  ennui  qui  fait  le  fond  de  la  vie 
humaine.  La  sienne  a  eu  beau,  dés  le  début,  être  très  laborieuse  et  absorbée 
par  le  fidèle  accomplissement  du  devoir  sous  ses  formes  les  plus  variées,  à 
ses  heures  les  plus  heureuses,  au  sein  de  ses  joies  les  plus  pures,  même 
durant  ce  séjour  de  Marseille  que  ses  amis  appelaient,  en  riant,  sa  période 
mondaine,  et  où  il  semblait,  en  effet,  rechercher  et  goûter  vivement  toutes  les 
distractions,  tous  les  plaisirs  légitimes,  la  trislesse  reparaît.  Elle  monle,  elle 
s'empare  de  rame,  elle  la  remplit,  elle  déborde  dans  sa  correspondance,  dans 
cette  lettre  à  sa  mère  par  exemple,  datée  de  Marseille,  le  15  mai  18135  : 

«  Est-ce  le  printemps,  est-ce  la  solitude,  est-ce  un  effet  de  mon  caractère 
»  un  peu  triste  et  d'une  sorte  de  demi-paresse  qui  paralyse  en  mol  l'activité 
»  de  l'esprit  et  souvent  celle  du  corps?  Je  ne  sais, mais  j'ai  parfois  des  bouffées 
»  de  tristesse  si  noire  que  je  suis  tout  alors  couleur  d'encre.  Je  sais  bien 
»  qu'avec  plus  de  piété  je  tournerais  mes  regards  du  seul  côté  d'où  nous  peut 
»  venir  la  lumière  avec  la  consolation  :  j'essaie  de  le  faire,  mais  je  ne  réussis 
»  que  faiblement.  Ah!  que  ne  sommes-nous  ensemble!  Vous  m'aideriez  à  tuer 
»  mes  dragons,  et  je  pourrais  plus  facilement  vous  venir  en  aide.  Il  y  a  des 
»  moments  où  je  voudrais  me  voir  enfoui,  inconnu  et  ignoré  dans  le  coin  le 
»  plus  obscur  de  la  terre.  Le  bruit  m'importune,  la  lumière  m'aveugle,  l'obi i- 
»  gatiou  d'agir  me  met  au  supplice,  et  je  me  fais  un  bonheur  idéal,  à  la  façon 
»  des  Hindous,  d'une  sorte  d'inertie  suprême  où  mon  corps  et  mon  âme  s'en- 
*  dormiraient  ensemble  dans  un  engourdissement  délicieux. . .  Mais  ces  accès 
»  me  passeront,  je  l'espère,  et  la  raison  chassera  ces  vapeurs  qui  m'enivrent 
»  et  m'absorbent  tout  à  la  fois.  » 

La  raison  vint,  ou  plutôt  elle  était  venue  depuis  longtemps,  mais  pas  toujours 
assez  forte  pour  triompher  de  cette  disposition  native,  et,  pour  une  bonne 
part,  maladive.  Les  alternatives  vinrent  aussi,  comme  dans  toute  vie  humaine, 
d'événements  heureux  et  malheureux,  de  joies  et  d'épreuves,  ces  dernières 
plus  nombreuses  peut-être,  quelques-unes  vraiment  cruelles  et  capables 
d'ébranler  une  santé  plus  solide,  d'abattre  un  caractère  plus  résolu^Au  premier 
rang  de  ses  joies  nous  placerons  cette  seconde  nomination  à  Lyon  (octobre 
1855)  qui  le  Axait  pour  toujours  dans  sa  ville  natale,  et  trois  ans  et  demi  plus 
lard  (10  mars  1859),  son  mariage  avec  M11*  Mathilde  Wies,  d'une  très  honorable 
famille  lyonnaise.  Cette  union,  contractée  à  Page  que  le  P.  Lacordaire  lui  avait 
indiqué,  à  plusieurs  reprises,  dans  sa  correspondance  comme  celui  où  le 
célibat  doit  prendre  fin  pour  un  jeune  homme,  ne  lui  donna  pas  seulement  une 
compagne  aimable,  intelligente,  comme  il  la  désirait,  dévouée  à  tous  les  siens 
Jusqu'à  l'oubli  d'olle-méme  et  de  sa  santé,  elle  y  ajouta  le  don  précieux  d'une 
nouvelle  famille.  La  sienne,  autrefois  si  nombreuse,  —  il  n'avait  pas  eu  moins 
de  six  frères  et  sœurs,— s'était,  à  l'exception  de  sa  mère,  éteinte  par  des  morts 
prématurées.  Deux  filles  et  un  fils  vinrent,  avec  les  succès  de  son  enseigne- 
ment, combler  la  mesure  des  Joies  où  le  nescio  quid  amari  ne  réussit  pas  à  se 
faire  même  la  plus  petite  place. 

Nous  nous  garderons  de  porter  au  compte  des  épreuves  la  menue  monnaie 
des  misères  communes  à  tous  les  hommes  et  à  tous  les  professeurs.  Nous  ne 
rappellerons  non  plus  que,  pour  ne  rien  omettre,  sa  mise  à  la  retraite  au  len- 


33  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

demain  du  succès  le  plus  brillant  de  ses  élèves  au  Concours  général,  et  alors 
qu'il  s'attendait  à  une  prolongation  de  son  service  actif,  ni  cette  croix  d'hon- 
neur qu'il  désira,  que  ses  longs  et  utiles  services  semblaient  lui  mériter,  mats 
qu'on  oublia  de  lui  remettre.  On  peut,  sans  être  un  Stoïcien  comme  Epictètc, 
ou  un  vrai  chrétien  comme  Tétait  Vignon,  ne  pas  ranger  au  nombre  des  vrais 
biens  ceux  qui  ne  dépendent  point  de  nous  et  de  notre  mérite,  mais  des  cir- 
constances ou  de  la  volonté  d'autrui,  et  ne  point  souffrir  de  leur  privation.  Si 
notre  ami  n'eut  pas,  dans  leur  plus  haut  degré,  cette  insensibilité  ou  cette 
vertu,  du  moins  la  souffrance  fut-elle  légère  et  largement  compensée  par  les 
affectueux  témoignages  de  ses  amis,  de  ses  élèves,  de  ses  collègues,  liais  où 
il  eut  besoin  de  toutes  les  ressources  de  son  courage  et  de  sa  foi,  c'est  quand 
aux  trépas  déjà  si  nombreux  dans  sa  famille  vint  s'ajouter,  lors  de  son  retour  » 
Lyon,  celui  de  sa  plus  jeune  sœur  qu'il  avait  tendrement  aimée  et  dont  rame,. 
comme  il  le  lui  écrivait,  ne  faisait  qu'une  âme  avec  la  sienne.  Cest  surtout 
quand,  au  mois  de  septembre  1880,  un  accident  de  chasse  lui  ravit,  à  l'âge  de 
seize  ans,  son  unique  fils,  son  cher  Xavier,  dont  l'intelligence,  les  fortes  études* 
les  goûts  littéraires  promettaient  une  carrière  brillante.  Dès  lors,  pour  les  mal- 
heureux parents,  plus  de  joie  pleine  et  puie.  Les  petits-fils  issus  du  mariage 
de  leurs  filles  ne  remplacent  pas,  malgré  l'affection  qu'ils  leur  portent,  et  ils 
ne  sauraient  faire  oublier  le  fils  si  malheureusement  ravi  à  leur  tendresse. 
Quand  le  Dr  Francou,  un  de  ses  deux  gendres,  succombe  à  son  tour  à  une 
longue  et  douloureuse  maladie,  Kugène  Vignon,  miné  par  le  chagrin,  épuisé 
par  les  retours  plus  aigus  et  plus  fréquents  d'un  mai  déjà  ancien,  s'éteint, 
quelques  mois  plus  tard,  cnlre  les  bras  des  siens,  dans  une  soudaine  et  der- 
nière crise,  le  H  février  1900.  11  avait,  sans  se  douter  que  sa  Un  fût  si  pro- 
chaine, communié  l'avant-veille,  comme  il  le  faisait  fréquemment,  à  la  cathé- 
drale de  Saint-Jean,  sa  paroisse. 

Si  ces  dures  épreuves  avaient  aggravé  le  mal  de  tristesse  dont  son  âme  était, 
dés  l'origine,  sérieusement  atteinte,  elles  en  firent,  du  moins,  jaillir  de  temps 
à  autre  les  accents  d'une  poésie  aussi  touchante  qu'elle  était  douloureusement 
sincère.  Toutefois,  avant  d'écrire  pour  quelques  amis  les  sonnets  assez  nom- 
breux qu'il  n'a  jamais  publiés,  ces  Tristes,  comme  on  pourrait  les  nommer,  et 
qu'il  signaiMe  ce  mot  :  Tristis,  où,  avec  ses  propres  tristesses,  il  exprime 
toutes  celles  de  son  temps,  ses  regrets,  ses  pressentiments,  ses  espérances,  il 
avait  abordé,  dans  des  poèmes  beaucoup  plus  étendus,  des  sujets  d'une  nature 
différente.  Le  Correspondant  a  donné  de  lui  Y  Appel  aux  catholiques,  facile- 
ment écrit,  largement  développé,  mais  dont  le  souffle  est  moins  puissant  que 
le  titre  ne  semblait  le  promettre,  et,  à  différentes  époques,  de  petits  poèmes 
remarquables  par  la  facture  aisée  du  vers,  et,  suivant  les  sujets,  par  la  force 
ou  la  délicatesse  de  la  pensée.  Mais,  à  notre  avis,  celui  qui,  par  le  naturel,  la 
grâce,  le  charme  de  l'expression,  dépasse  tous  les  autres,  et  où  ces  qualités 
portées  au  plus  haut  point  font  oublier  la  ténuité  du  sujet,  a  paru,  en  1893, 
dans  la  Revue  lyonnaise,  sous  ce  titre  :  Les  Aventures  d'une  merlette. 

Espérons  que,  de  ces  petits  poèmes  et  des  Tristes  auxquels  on  pourrait 
joindre  quelques  lettres  choisies  de  sa  correspondance  avec  le  P.  Lacordaire, 
avec  Ozanam,  et  ses  amis,  Heinrich,  Cambier  mort  missionnaire  en  Chine, 
abbé  Barnave. . .,  un  de  ses  petits-fils  composera  plus  tard  un  volume  où  ceux 
qui  nous  suivent  dans  la  vie  et  ne  nous  connaissent  déjà  plus  apprendront  ce 
que  nous  avons  été,  ce  que  nous  avons  pensé,  espéré,  aimé.  11  dira  aussi  ce 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  39 

qui  nous  a  fortifié  dans  les  épreuves  dont  la  loi  est  absolue  ici-bas,  bien  que 
leur  forme  varie  pour  chacun  de  nous.  Eugène  Yignon  ne  Ta  que  trop  bien  sa 
dans  une  carrière  éprouvée  sans  doule,  mais  consolée,  comme  le  fait  voir  ce 
sonnet,  un  des  derniers  qu'il  ait  écrits,  et  qu'il  m'adressa  peu  de  temps  avant 
sa  mort  : 


OUBLIONS 

Souvenirs!  Souvenirs  !  Vains  dcho*  do  passé. 
Paies  reflets  des  jours  où  j'ai  connu  la  joie; 
Ri  vous,  pensrrs  amers,  où  tout  espoir  se  noie 
Pourquoi  troubler  toujours  mon  pauvre  cœor  blessé? 

Quoi  donc!  Un  nom  déjà  sur  la  terre  effacé, 
Une  image,  un  refrain  que  le  zéphyr  m'envoie 
Un  oiseau  qui  s'envole,  en  chantant,  sur  ma  voie, 
Un  rien  m'arrache  encore  un  soupir  iu sensé. 

Non,  fantômes  aimés,  ne  hantez  plus  mon  âme  : 

Sous  1rs  cendres,  en  paix  laissez  dormir  la  flamme. 

Eloignez-vous  :  assez  de  tristesse  et  de  pleurs. 

Le  temps  fuit  :  du  repos  vient  l'heure  solennelle. 
Dieu  vaut  bien  qu'on  oublie  et  plaisirs  et  douleurs  : 
Je  ne  veux  plus  songer  qu'a  sa  voix  qui  m'appelle. 

Claude-Charles  Charaux. 


Promotion  de  1850.  —  Noukl  (Krnest-Marie),  né  à  Eppe-Sauvage  (Nord),  le 
31  janvier  1831,  décédé  à  Vendôme,  le  28  novembre  1900. 

Ernest  Nouei,  était  né  à  Eppe-Sauvage,  dans  le  département  du  Nord.  Son 
père,  sorti  de  l'École  Polytechnique  en  1823  et  marié  peu  de  temps  après,  était 
venu  s'y  fixer  pour  seconder  son  beau-frère  dans  la  direction  d'une  exploita- 
tion agricole,  tout  en  se  livrant  à  ses  études  favorites,  la  botanique,  la  géo- 
logie, les  observations  météorologiques.— Ernest  n'avait  pas  trois  ans,  quand  un 
double  événement  vint  modifier  à  la  fois  la  situation  des  deux  beaux-frères: 
ragriculleur  devenait  directeur  de  ia  ferme-école  de  la  Charmoise,  près  de 
Pontlcvoy;en  même  temps,  le  Collège  de  Pontlevoy,  alors  en  pleine  prospérité, 
s'adjoignait  l'ancien  polytechnicien,  comme  professeur  de  mathématiques  et  de 
physique. 

C'est  donc  à  Pontlevoy  que  s'écoulèrent  les  années  d'enfance  et  de  première 
jeunesse  de  notre  camarade.  Ceux  qui  Pont  connu  intimement  peuvent  se 
souvenir  du  charme  qu'il  éprouva  toujours  à  se  reporter  aux  souvenirs  que 
lui  avait  laissés  cette  période  de  sa  vie.  La  famille  était  nombreuse;  les  heures 
réservées  à  l'étude  étaient  scrupuleusement  respectées;  les  heures  de  loisir 
n'en  avaient  que  plus  d'attrait.  Dans  les  jours  de  liberté  complète,  on  entre- 
prenait quelque  excursion  lointaine,  préparée  à  l'avance,  et  destinée  à  ac- 
croître les  richesses  de  l'herbier  en  voie  de  formation,  ou  à  constituer  une 
collection  d'insectes  à  laquelle  tous  arrivaient  à  s'Intéresser  d'une  manière 
particulière.  —  Parfois  enfin  les  aînés  étaient  admis  à  accompagner  leur  père 
dans  ses  excursions  géologiques.  Quand  on  croyait  avoir  découvert,  au  milieu 
d'un  gisement,  l'indice  de  quelque  fossile,  respectable  par  ses  dimensions  ou 
par  sa  rareté,  les  plus  adroits  étaient  mis  h  contribution  pour  l'isoler  ou  pour 


40  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


en  recueillir  les  fragments.  Nouel  se  plaisait  à  raconter  qu'on  cul  ainsi,  à 
diverses  reprises,  la  bonne  fortune  d'entrer  en  possession  de  quelques-unes 
de  ces  pièces  exceptionnelles  qui  manquent  môme  aux  grandes  collections,  et 
qui  furent  plus  tard  jugées  dignes  de  figurer,  soit  au  Musée  d'Orléans,  soit  ta 
Muséum  d'histoire  naturelle  de  Paris,  où  elles  occupent  des  places  d'honneur. 
— 11  n'est  pas  douteux  que  ces  souvenirs,  et  le  culte  qu'il  avait  pour  son  père, 
aient  eu  sur  le  choix  de  sa  carrière  une  influence  déterminante. 

En  1847,  les  qualités  rares  dont  son  père  avait  fait  preuve  dans  son  ensei- 
gnement à  Pontlcvoy  déterminaient  l'administration  universitaire  à  l'appeler, 
comme  professeur  de  mathématiques  élémentaires,  au  Collège  royal  d'Orléans. 
Ernest  allait  avoir  dix-sept  ans:  il  fut  envoyé  à  Paris,  au  Collège  Rollin,  pour 
y  recevoir  une  Instruction  scientifique  lui  permettant  d'aspirer  à  l'École  Nor- 
male. C'était  une  période  d'exil,  durant  laquelle  il  ne  participait  à  la  vie  de 
famille  que  par  des  lettres  impatiemment  attendues.  Cependant,  chaque  année, 
à  Tépoque  des  vacances,  il  retrouvait  pendant  quelques  semaines,  à  Orléans 
commo  à  Pontlevoy,  ces  excursions  botaniques  ou  géologiques,  auxquelles  il 
prenait  un  intérêt  de  plus  en  plus  vif,  et  qui  étaient  à  la  fois  un  repos  d'esprit 
et  une  source  de  jouissances. 

En  1850,  il  fut  reçu  à  l'Ecole  Normale  et,  dès  les  premiers  jours,  son  carac- 
tère ouvert  et  droit,  ses  manières  simples  et  ennemies  de  toute  affectation,  ses 
saillies  originales  et  inattendues,  lui  concilièrent  la  sympathie  de  ses  nou- 
veaux camarades.  Cette  Impression  ne  fit  que  so  fortifier  par  la  vie  en  com- 
mun. Pendant  nos  heures  de  récréation,  il  arpentait  d'abord,  de  son  grand  pas, 
les  larges  corridors  qui  entourent  la  cour  intérieure:  c'est  là  que  se  formaient 
les  groupes  dans  lesquels  se  discutaient  les  questions  du  jour.  11  se  joi- 
gnait parfois  à  l'un  d'eux,  le  temps  de  donner  son  opinion  avec  cette  verve  et 
ce  bon  sens  qui  rendent  aux  questions  leur  valeur  réelle;  mois  il  s'en  détachait 
aussitôt  pour  retrouver,  dans  la  cour  extérieure,  des  camarades  avec  lesquels 
il  organisait  une  grande  partie  de  barres,  ou  pour  s'entraîner  à  l'exercice  du 
trapèze,  où  il  était  passe  maftre. 

Avec  son  caractère,  et  avec  l'éducation  qu'il  avait  reçue,  il  n'était  d'ailleurs 
pas  de  ceux  auxquels  le  régime  de  l'Ecole,  si  sévère  qu'il  fût  alors,  put  sem- 
bler difficile  à  accepter.  Quelles  que  fussent  les  tracasseries  d'un  règlement 
mai  approprié  h  notre  âge,  et  tellement  complexe  qu'on  pouvait  difficilement 
se  flatter  d'en  connaître  tous  les  détails,  j'ai  pu  souvent  constater,  après  bien  des 
années  écoulées,  qu'il  n'en  avait  pas  conservé  d'amertume.  11  en  parlait  avec  un 
fin  sourire,  et  la  conversation  se  terminait  par  un  de  ces  mots  incisifs  sans  mé- 
chanceté, dont  il  avait  le  secret. 

A  la  fin  de  la  seconde  année  d'École,  les  élèves  qui  avaient  acquis  les  grades 
de  licencié  es  sciences  mathématiques  et  de  licencie  es  sciences  physiques 
et  qui  étaient  admis  dès  lors  à  passer  en  troisième  année,  devaient  opter  pour 
une  spécialité.  Et  cependant,  à  cette  époque,  cette  troisième  année  ne  devait 
pas  être  employée  pour  une  préparation  immédiate  aux  examens  de  l'agréga- 
tion :  les  deux  agrégations  scientifiques,  primitivement  distinctes,  venaient 
d'être  remplacées  par  une  agrégation  unique,  à  laquelle  on  ne  pouvait  pas  se 
présenter  à  la  sortie  de  l'École,  mais  seulement  après  trois  années  d'un  stage 
préalable,  comme  professeur  adjoint.  Enfin,  pour  mieux  marquer  sans  doute 
que,  dans  les  intentions  des  auteurs  de  ce  nouveau  régime,  ia  troisième  année 
d'École  devait  être  consacrée  à  un  travail  personnel,  au  gré  de  chacun,  on 


»  » 


DE  L  ECOLE  NORMALE  41 

venait  de  créer  à  l'École  une  troisième  section  scientifique,  la  section  des 
sciences  naturelles.  —  Le  choix  de  Nouel  ne  pouvait  pas  être  douteux  ;  en 
optant  pour  cette  nouvelle  section,  il  avait  la  perspective  d'acquérir  une  troi- 
sième licence;  ii  entrevoyait  surtout  le  charme  qu'il  trouverait  dans  une  étude 
plus  approfondie  des  sciences  naturelles,  qui  n'avaient  occupé  qu'une  bien 
petite  place  dans  nos  travaux  des  années  précédentes. 

Ccst  pendant  cette  troisième  année  que  nos  relations  devinrent  plus  intimes. 
Dans  cette  petite  salle,  située  tout  en  haut  de  l'Ecole,  où  étaient  réunis  les 
quatre  naturalistes  improvisés  qui  composaient  la  section,  nos  tables  étaient 
voisines.  Les  résultats  de  nos  lectures,  ceux  de  nos  observations  à  la  loupe  ou  au 
microscope,  tout  était  mis  en  commun.  Aucun  de  nous  ne  se  dissimulait  ce 
qu'il  nous  resterait  encore  a  acquérir  de  connaissances;  mais  ce  mode  de  tra- 
vail arrivait  à  multiplier  les  fruits  de  nos  efforts.  Il  avait  en  même  temps  cet 
autre  effet,  plus  précieux  encore  peut-être,  de  faire  naître  une  amitié  qui  ne 
devait  finir  qu'avec  la  vie.  —  Dans  les  instants  de  repos,  nous  nous  entretenions 
parfois  de  nos  projets  d'avenir.  Nous  admirions  combien  ceux  de  Nouel  étaient 
modestes  :  il  en  parlait  avec  cette  bonhomie  spirituelle,  avec  cette  sérénité  et 
cet  enjouement  qui  donnaient  à  son  caractère  un  charme  si  particulier.  11  avait 
déjà  les  vertus  d'un  sage. 

Sorti  de  l'École  Normale  avec  les  trois  licences,  Nouel  dut  accomplir  d'abord, 
comme  professeur  adjoint,  les  trois  années  de  stage  qui  nous  étaient  imposées 
avant  les  examens  de  l'agrégation.  Il  fut  deux  ans  professeur  de  sciences 
physiques  et  naturelles  au  Lycée  du  Mans,  et  un  an  au  Lycée  d'Orléans,  où  il 
eut  la  joie  de  retrouver  son  père. 

Enfin,  immédiatement  après  l'agrégation,  en  1856,  il  fut  nommé  professeur 
au  Lycée  de  Vendôme,  qu'il  ne  voulut  plus  quitter.  Dès  le  mois  d'avril  1857, 
son  mariage  dans  une  des  plus  anciennes  familles  vendômoiscs  où  il  était 
accueilli  comme  un  fils,  son  peu  de  goût  pour  la  vie  errante,  tout  devait  con- 
tribuer à  l'y  fixer  d'une  manière  définitive.  Il  trouvait  une  femme  capable  de  le 
comprendre,  d'accepter  non  seulement  avec  résignation,  mais  avec  une  sorte 
d'admiration  profonde,  la  vie  laborieuse  à  laquelle  il  devait  se  consacrer.  —  11 
vint  occuper,  avec  les  membres  restants  de  sa  nouvelle  famille,  celle  maison 
située  sur  la  place  de  la  Madeleine,  qui  avait  été  construite  un  demi-siècle 
auparavant  par  le  grand- père  de  sa  femme,  et  qui  semblait  si  bien  adaptée  à 
l'existence  qu'il  avait  rêvée.  Cest  le  que  sont  nés  tous  ses  enfants,  pour  les- 
quels il  eut  toujours  la  sollicitude  la  plus  vive  et  la  plus  éclairée.  C'est  là 
qu'il  a  vécu  jusqu'à  son  dernier  jour. 

Vers  le  mois  d'août  1898,  il  ressentit  les  premières  atteintes  du  mal  qui  de- 
vait remporter.  Pendant  un  voyage  qu'il  fil  à  Paris  et  qui  devait  durer  quelques 
jours,  des  troubles  encore  mal  définis  le  déterminèrent  à  abréger  brusquement 
son  absence.  A  son  retour,  la  force  de  volonté  qu'il  mettait  à  ne  pas  s'aban- 
donner, les  soins  dont  il  était  entouré,  semblèrent  produire  une  amélioration 
temporaire.  11  put  môme  reprendre  doucement,  avec  sa  belle  humeur,  quelques- 
uns  des  travaux  qui  lui  étaient  chers.  Cependant  sa  santé  déclinait,  la  faiblesse 
allait  en  augmentant,  la  marche  devenait  impossible  :  l'immobilité  à  laquelle  il 
était  condamné  lui  causa  une  profonde  tristesse.  Enfin,  après  quelques  mois  de 
cruelles  souffrances,  il  s'éteignit  le  29  novembre  1900,  dans  les  bras  de  celle 
qui  avait  été  la  compagne  de  ses  jours  de  bonheur  et  de  ses  jours  d'épreuve, 
et  qui  n'avait  cessé  de  lui  prodiguer  jusqu'à  la  dernière  heure  les  soins  les 


42  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLEVÉS 

plus  tendres,  avec  cette  sérénité  constante  qui  est  le  privilège  des  belles 
âmes. 

Ce  que  Nouel  avait  été  à  Vendôme,  où  il  avait  vécu  quarante-quatre  ans,  od 
put  le  sentir  profondément  par  les  témoignages  qui  lui  furent  rendus  à  ses 
obsèques,  où  se  pressaient  toutes  les  notabilités  de  la  ville,  ses  anciens  col- 
lègues, ses  anciens  élèves,  ses  omis  de  tous  les  âges  et  de  toutes  les  condi- 
tions, venus  des  environs  pour  rendre  un  dernier  hommage  à  l'homme  de 
bien  dont  la  mort  était  un  deuil  pour  lous  et  qui  laissait  après  lui  tant  de  pré- 
cieux souvenirs. 

Avec  une  instruction  solide,  plus  étendue  que  celle  de  beaucoup  de  ses  col- 
lègues, Nouel  était  vraiment  le  type  du  professeur  modeste,  consciencieux, 
prenant  sur  ses  élèves  dès  les  premiers  jours  une  action  incontestée,  par  le 
charme  qu'il  savait  donner  à  son  enseignement.  Sa  parole  pénétrante,  la  fi- 
nesse malicieuse  qui  était  dans  son  caractère,  la  forme  familière  qu'il  donnait 
à  ses  leçons  pour  les  rendre  plus  accessibles  à  son  auditoire,  la  verve  et 
l'entrain  qu'il  mettait  à  solliciter  les  efforts  de  ceux  qu'il  voulait  entramer, 
toutes  ces  qualités  rares,  on  put  les  voir  se  manifester  dès  le  début;  il  les 
conserva  jusqu'à  la  fin. 

Mais,  tout  en  donnant  le  meilleur  de  son  temps  à  son  enseignement 
et  à  la  préparation  de  ses  leçons,  il  était  de  ceux  qui  éprouvent  le  besoio 
d'assigner  un  emploi  déterminé  à  toutes  leurs  heures,  même  à  celles 
qu'ils  pourraient  consacrer  au  repos.  Je  l'ai  souvent  entendu  dire  qu'on  ne 
pouvait  bien  s'acquitter  d'une  tâche  quotidienne,  exigeant  un  travail  et  nue 
tension  d'esprit,  qu'à  la  condition  de  se  créer  en  même  temps,  pour  se  dé- 
tendre, une  autre  occupation  conforme  à  ses  goûts  et  pouvant  conduire  à  des 
résultats  utiles.  —  Ce  qui  l'occupa  pendant  toute  sa  vie,  ce  fut  surtout  la 
météorologie,  qui  convenait  si  bien  à  son  esprit  observateur. 

Il  avait  disposé  dans  son  jardin  un  observatoire  météorologique  des  plus 
modestes,  un  simple  abri,  sous  lequel  étaient  installés  des  instruments  précis* 
scrupuleusement  vérifiés  par  lui-même.  Chaque  jour,  à  des  heures  déter- 
minées, il  en  relevait  les  indications  ;  il  notait  en  outre,  avec  une  attention 
toujours  en  éveil,  et  quelquefois  heure  par  heure,  toutes  les  particularité» 
qu'il  lui  paraissait  intéressant  de  signaler,  et  qui  contribuaient  à  former  le  bilan 
de  la  journée.  Pendant  ses  absences,  toujours  assez  courtes,  la  mission  était 
confiée  à  un  observateur  qu'il  avait  mis  au  courant,  et  qu'il  honorait  de  sa 
confiance.  C'est  ainsi  que  fut  constitué  ce  dossier  considérable,  tenu  à  jour 
depuis  son  arrivée  à  Vendôme  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie,  l'une  des  œuvres  les 
plus  remarquables  de  patience  et  de  sagacité  que  l'on  puisse  donner  en 
exemple  '. 

Ce  sont  ses  recherches  météorologiques  qui  lui  ont  fourni  les  éléments  da 
plus  grand  nombre  de  ses  publications,  Depuis  1863,  il  était  membre  de  la 


1.  Durant  sa  longue  maladie,  le  dévouement  incessaut  de  deux  de  sets  anciens  . 
collègues,  M.  Prévôt  et  M.  Boulioure,  avait  permis  de  continuer  les  observations,  ■ 
qui  furent  poursuivies  jusqu'au  dernier  jour  de  novembre,  n  avait  tenu  à  faii*  : 
lui-même,  sur  son  lit  de  douleur  et  avec  l'aide  de  H.  Prévôt,  le  travail  de  résina* 
du  mois  d'octobre. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  43 

ciété  météorologique  de  France,  et  il  était,  à  deux  reprises  différentes,  élu 
membre  du  conseil  de  cette  Société.  Dès  la  fin  de  Tannée  1861,  il  avait  été  l'un 
des  fondateurs  de  la  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  du  Vcn- 
dôraois,  dont  le  premier  président  fut  AI.  Rcnou,  l'un  de  ses  plus  vieux  amis  : 
c'est  M.  Rcnou  qui  lui  avait  appris  à  introduire  dans  les  observations  météorolo- 
giques la  précision  qu'il  y  apportait  lui-même.  Pendant  trente-huit  ans,  onpeutdire 
queNouel  fut  l'âme  de  celte  Société.  Soit  comme  président,  soit  comme  secré- 
taire, il  stimulait  toutes  les  bonnes  volontés,  et  se  montrait  toujours  prêt  à 
donner  l'exemple.  Sur  les  trente-sept  Bulletins  publiés  actuellement,  il  n'en 
est  presque  aucun  qui  ne  contienne  quelques  notices  écrites  par  lui,  le  plus 
souvent  sur  des  questions  de  météorologie,  comme  la  «  Notice  sur  la  théorie 
du  givre  et  du  verglas  »  qui  fut  la  première  en  date,  et  parfois  aussi  sur  des 
questions  de  botanique,  de  paléontologie,  ou  même  d'archéologie.  C'est  dans 
ce  même  Bulletin  qu'il  fit  paraître,  de  1894  à  1898,  un  travail  d'ensemble  sur 
i  le  climat  de  Vendôme  »  en  sept  chapitres,  où  il  a  résumé  les  résultats  de 
iO  années  d'observations,  dont  35  faites  par  lui-même. 

Entre  temps,  il  revenait  toujours  à  ses  études  de  botanique,  et  à  la  conti- 
nuation de  l'herbier  qui  lui  avait  été  laissé  par  son  père  et  dont  il  avait  con- 
iribuc  lui-même,  dans  sa  jeunesse,  à  rassembler  les  éléments.  C'est  à  enrichir 
&ct  herbier  qu'il  employait  ses  jours  de  liberté  complète.  Devenu  botaniste  pas- 
sionné, et  resté  longtemps  marcheur  infatigable,  il  emmenait  avec  lui  ceux 
le  ses  fils  qui  pouvaient  le  suivre,  et  l'on  partait  à  pied  ou  avec  la  bicyclette 
>our  aller  explorer  les  points  les  plus  éloignés  de  la  région,  avec  l'espoir  d'en 
•apporter  quelques  plantes  rares,  manquant  encore  à  la  collection.  Au  retour, 
les  soirées  étaient  consacrées  aux  soins  multiples  qui  devaient  assurer  la  con- 
servation de  ces  nouvelles  richesses,  qu'il  classait  ensuite  lui-même.  A  ceux 
le  ses  amis  qu'il  savait  capables  de  le  comprendre,  il  laissait  voir  combien  il 
slatt  fier  d'être  enfin  parvenu  à  former  ainsi  un  herbier  complet  du  Vendômois, 
lesttnc  par  lui  au  Musée  dont  il  était  devenu  conservateur  :  herbier  unique 
încore,  et  auquel  devront  désormais  recourir  les  botanistes  qui  voudront  avoir 
les  documents  précis  sur  la  flore  de  cette  belle  région  de  la  France. 

Arriva  enfin  l'époque  de  la  retraite.  L'administration  universitaire  en  avait 
journé  pour  lui  l'échéance  pendant  trois  années  successives,  ne  pouvant  se 
ésoudre  à  se  séparer  d'un  si  bon  serviteur.  Mais  l'ajournement  ne  pou- 
ait  indéfiniment  se  poursuivre  :  la  décision  fut  prise  au  mois  d'octobre  1894. 
roucl  l'accepta  sans  murmure  ;  mais  il  se  demanda  s'il  ne  pourrait  pas  faire 
ncore  œuvre  utile,  pendant  les  longues  journées  de  loisir  qui  lui  étaient  imposées. 
- 11  était  bibliothécaire  de  la  ville  depuis  1888.  Malgré  ses  efforts  pour  mettre  un 
eu  d'ordre  dans  le  rangement  de  ces  vingt  mille  volumes,  de  nature  et  de  pro- 
enances  diverses/  il  avait  constaté  souvent  combien  on  éprouvait  de  diffl- 
ultés  pour  s'assurer  si  tel  ou  tel  ouvrage  faisait  partie  de  la  bibliothèque,  et 
léme  pour  mettre  la  main  sur  un  ouvrage  dont  on  y  savait  l'existence.  Il 
B  demanda  s'il  ne  pourrait  pas  dresser  un  catalogue,  qui  dispenserait  ses  suc- 
cesseurs de  ces  longues  recherches,  et  qui  pouvait  seul  rendre  la  bibliothèque 
tellement  utilisable.  Jtf.  Léopold  Delisle,  l'administrateur  général  de  laBibliothè- 
ae  nationale,  dont  il  avait  pris  conseil,  ne  lui  dissimulait  pas  la  longueur  de  la 
Iche;  mais,  comme  il  lui  en  montrait  en  même  temps  tout  l'intérêt,  Nouel 
liésita  plus.  Il  se  mit  immédiatement  à  l'oeuvre,  et  mit  cinq  ans  à  l'accom- 
lir.  A  la  fin  de  l'année  1899,  Il  avait  écrit  de  sa  main  neuf  mille  fiches,  clas- 


4%  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

sées  par  noms  d'auteurs,  et  se  rapportant  à  tous  les  ouvrages,  imprimés  ou 
manuscrits.  Chacune  de  ces  fiches  porte,  avec  le  titre  et  la  date  de  l'ouvrage, 
une  indication  sommaire  sur  sa  nature;  de  plus,  le  nom  de  l'éditeur,  le  format 
le  genre  de  reliure;  enfin,  au  dos  de  la  fiche,  la  provenance  de  l'ouvrage.  Oft 
peut  se  représenter  ce  qu'il  avait  fallu  de  persévérance  pour  achever  une 
pareille  œuvre,  si  étrangère  à  ce  qui  l'avait  occupé  jusque-là. 

A  diverses  époques,  il  avait  reçu  des  témoignages  de  ls  profonde  estime  qu'a 
avait  pour  ses  services  et  pour  ses  travaux.  —  En  1872,  notre  ministre  d'alors, 
&l.  Jules  Simon,  en  venant  inaugurer  la  statue  de  Ronsard,  érigée  devant  k 
Musée,  lui  remettait  lui-même,  avec  quelques  paroles  flatteuses,  la  rosette 
d'officier  de  l'Instruction  publique.  —  Au  mois  de  janvier  1886,  il  était  nommé 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur,  distinction  bien  rare  dans  la  situation  mo- 
deste qu'il  occupait  dans  l'Université,  mais  bien  justifiée  par  les  travaux  quH 
avait  su,  depuis  trente  ans  déjà,  concilier  avec  un  enseignement  dont  lavaleor 
était  reconnue  de  tous.—  Ses  dernières' joies  furent  sa  nomination  de  Correspon- 
dant de  la  Société  Nationale  d'Agriculture,  et  bien  peu  après,  en  1898,  sa  nomi- 
nation de  Correspondant  du  ministère  de  l'Instruction  publique  pour  les  ni- 
vaux historiques  et  scientifiques.  11  accueillit  avec  quelque  fierté  ces  hautes 
distinctions,  qui  venaient  le  trouver  à  Vendôme,  et  dont  il  sentait  tout  le  prix* 
11  les  considérait  surtout  comme  lui  imposant  une  sorte  de  dette,  et  rengt- 
geant  à  de  nouveaux  travaux.  11  oubliait  qu'il  arrivait  à  la  limite  de  ses  forces: 
il  ressentit,  peu  de  mois  après,  les  atteintes  du  mal  qui  devait  reropéeber 
démettre  à  exécution  ses  projets,  et  laisser  dans  le  deuil  tous  ceux  qui  l'avaient 
aimé. 

Telle  fut  la  vie  de  ce  savant  modeste,  de  cet  homme  qui  eut  la  passion  «i 
bien.  11  fut  soutenu,  dans  les  plus  cruelles  épreuves,  par  ses  sentiments  fc 
chrétien  profondément  convaincu,  sentiments  dont  il  ne  chercha  jamais  à  Cuit 
montre,  pas  plus  qu'il  ne  pouvait  songer  à  les  dissimuler.  11  les  avait  reçus  at 
son  père,  il  les  conserva  jusqu'à  son  dernier  jour.  A  ceux  qui  ont  pu  vraimeat 
le  connaître,  il  laisse  le  souvenir  d'un  des  plus  nobles  cœurs  qui  aient  hoané 
notre  Université. 

Ë.  Fbrnrt. 


Promotion  de  1851.  —  Jarby  (Jules-Sébastien),  né  à  Saint-Sauveur  en 
saye  le  7  novembre  1832,  décédé  à  Rennes  le  5  juin  190U 

C'est  dans  un  chef-lieu  de  canton  du  département  de  ITonne  que  naqat 
l'excellent  camarade  si  précipitamment  enlevé  a  l'estime  et  à  l'affection  uni- 
verselles. 

Jarry  appartenait  à  une  famille  de  notaires  qui,  pendant  près  de  cent  ta* 
s'étaient  succédé  dans  la  môme  étude. 

Il  reçut  la  première  instruction  dans  l'école  primaire  de  son  bourg  natal.  U 
s'éveilla  cette  vive  intelligence  qui,  de  degré  en  degré,  le  conduisit  au 
éievé  où  il  termina  une  carrière  universitaire  de  quarante-neuf  années. 

11  a  rappelé  lui-même,  à  l'École  de  notariat  de  Rennes  une  des  grandes 
tiens  de  sa  première  enfance.  C'était  au  temps  où  florissait  cette 
alors  fondamentale,  aujourd'hui  trop  démodée,  de  renseignement  primaire, 
calligraphie.  Son  maître  l'avait  peu  à  peu  initié  «  aux  secrets  de  la 
voire  de  la  gothique  ».  L'élève  ambitionnait  de  (aire,  à  l'étude  de  son  père, 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  45 

expédition.  «  Le  jour,  —  disait-il  à  son  jeune  auditoire,  —  où  je  calligraphiai 
»  en  tétc  de  ma  grande  feuille  timbrée  un  triomphal  Par  devant,  et,  quelques 
9  lignes  au-dessous,  un  magnifique  ont  comparu,  je  ressentis  une  des  joies 
»  profondes  de  ma  vie,  et  j'en  tressaille  encore...  après  plus  de  cinquante 

»  ans  !  » 

Le  studieux  écolier,  le  «  petit  clerc  »  de  Saint-Sauveur  devint  un  brillant 
élève  du  collège  d'Auxerre.  Dès  son  arrivée,  il  prit  rang  à  la  tête  de  sa  classe, 
et  obtint,  grâce  à  son  amour  de  l'étude,  grâce  à  la  facilité  et  à  l'élégance  de 
son  esprit,  des  succès  qui  traçaient  d'avance  sa  future  carrière. 

Kcçu  bachelier  es  lettres  en  1350  il  entra  à  l'institution  Sainle-Barbe,  qui, 
on  le  sait,  conduisait  alors  ses  élèves  au  Lycée  Louis-le-Grand.  Il  redoubla  sa 
rhétorique  sous  la  direction  de  maîtres  habiles,  excité  par  l'exemple  des  Dellin, 
des  Gautier,  des  Lacheller,  des  Adercr,  qu'il  devait  retrouver  dans  notre  chère 
École. 

Il  en  força  les  portes  dès  l'année  suivante,  plein  d'une  ardeur,  et  animé  d'es- 
pérances que  le  sort  des  événements  ne  devait  pas  tarder,  hélas  !  à  trahir. 

Dès  ses  débuts,  une  imperturbable  rectitude  de  sens,  une  abondance  dont  ne 
pouvaient  avoir  raison  les  sujets  les  moins  favorables  au  développement,  telles 
furent  les  qualités  qui  frappèrent  ses  maîtres,  «  L'Université,  c'est  quatre 
pages  »,  voilà  un  mot  pittoresque  de  l'un  d'entre  ceux  que  Jarry  aimait  à 
répéter,  et  qui  devint  presque  sa  devise.  Les  quatre  pages,  il  les  remplissait 
avec  une  aisance  tranquille,  ne  se  piquant  point  de  profondeur,  mais  toujours 
prêt,  toujours  égal  à  lui-même,  toujours  souriant. 

A  peine  un  mois  s'était-il  écoulé  que  l'École  fut  soumise  à  une  rude  épreuve. 
Nos  jeunes  camarades  nous  répondent  par  un  sourire  d'incrédulité  lorsque 
nous  évoquons  devant  eux  le  souvenir  de  ce  régime  disciplinaire  qui  suivit, 
dans  l'établissement,  le  coup  d'État  du  2  décembre,  Le  moyen,  à  notre  époque 
île  large  indulgence  scolaire,  d'imaginer  que  de  légers  écarts  de  conduite, 
pardonnables  chez  un  lycéen,  que  d'innocentes  échappées  de  gaîié,  fussent 
alors  l'objet  d'une  répression  sévère?  Mais  cette  rigueur,  jusque-là  inusitée, 
ne  nous  affectait  guère:  nous  en  prenions  facilement  notre  parti.  Jarry  souriait 
toujours,  haussant  les  épaules  avec  un  geste  original  des  bras  que  ses  contem- 
porains n'ont  pas  oublié.  Ce  qui  nous  désolait!  c'était  la  perspective  de  la  fer- 
meture de  l'École,  c'était,  lorsque  les  premières  inquiétudes  furent  dissipées, 
[a  suppression  des  spécialités,  le  renvoi  de  l'examen  d'agrégation  h  trois  années 
iprès  la  sortie.  En  attendant,  la  transformation  des  programmes  ramena  les 
Hudes  de  la  maison,  auparavant  si  élevées  et  si  libres,  à  des  proportions  qui  ne 
lépassaient  guère  le  niveau  de  cette  classe  qu'on  appelle  aujourd'hui  la  Thé- 
orique supérieure.  Notre  camarade  remplissait  consciencieusement  sa  tâche 
)bligatoire,  mais  il  visait  plus  haut,  travaillant  en  silence  au  développement 
le  son  instruction,  fréquentant  le  plus  possible  la  bibliothèque,  ce  qui,  au 
emps  du  ministère  Forloul,  était  loin  d'être  une  bonne  note. 

Il  fut  reçu  licencié  h  la  session  de  juillet  1853.  Déjà  éprouvé  dans  sa  santé, 
1  dut,  l'année  suivante,  prendre  un  congé  avant  l'expiration  des  trois  années 
•églementaires. 

C'est  au  Lycée  d'Alger  qu'il  débuta  comme  chargé  de  cours  de  seconde.  La 
Umplicité,  les  manières  aimables,  la  délicate  modestie  du  jeune  maître  lui 
raturent  bien  vite  la  sympathie  publique.  Dans  sa  chaire,  il  s'imposa  dès  la 


46  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

première  heure  à  son  auditoire  par  l'étendue  de  ses  connaissances,  par  U 
sûreté  de  son  goût  et  l'agrément  de  sa  parole. 

Il  se  désignait  déjà  pour  renseignement  de  la  classe  supérieure.  Reçi 
agrégé  des  lettres  en  1859,  dans  un  bon  rang,  il  fut  nommé,  à  la  rentrée  (Toe- 
tobre,  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de  Bourg.  L'année  suivante,  il  pas», 
en  la  même  qualité,  au  Lycée  de  Douai,  où  une  maturité  précoce  de  caractère, 
jointe  à  sa  valeur  intellectuelle,  appela  sur  lui  l'attention  de  ses  supérieurs 
hiérarchiques.  Déjà  Ton  pouvait  deviner  en  lui  des  aptitudes  administratives. 
Aussi  l'autorité  supérieure  fut-elle  heureusement  inspirée  lorsqu'elle  vint  k 
chercher  dans  sa  chaire  pour  relever  aux  fonctions  d'Inspecteur  d'académie. 

Il  débuta,  en  1862,  dans  une  ville  voisine,  à  Arras,  et,  trois  ans  plus  tard, 
fut  chargé  de  l'Inspection  de  Lille. 

La  tâche  était  lourde  ;  mais  le  jeune  inspecteur  réunissait  toutes  les  qua- 
lités qu'exigeait  cet  emploi  important.  Si  court  qu'eût  été  son  appren- 
tissage, il  avait  vu  que  le  premier  devoir  de  quiconque  touche  aux  affaires 
est  d'étudier  à  fond  les  questions,  d'en  démêler  le  vrai  sens  et  d'en  biefl 
mesurer  la  portée.  C'est-à-dire  que,  non  seulement  il  mit  en  œuvre  toutes  les 
ressources  de  son  intelligence,  mais  qu'il  appela  au  secours  de  sa  facilité 
naturelle  une  constante  application.  C'était  un  titre,  le  meilleur  de  tous  peâ- 
étre,  à  la  confiance  des  municipalités.  11  portait  dans  ses  rapports  avec  te 
personnel  une  équité,  une  mesure  qui  ne  laissaient  aucune  place  à  la  passion. 
Plein  de  tact  et  de  souplesse,  il  savait  tourner  les  difficultés  ;  art  peu  com- 
mun, qui  chez  lui  provenait  moins  de  la  conscience  professionnelle  que  de  tt 
bonté  de  la  nature.  La  bonté,  il  la  faisait  sortir  jusque  dans  les  sévérités 
nécessaires.  Aussi  inspirait-il  à  ses  subordonnés  autant  d'affection  que  de 
respect.  Qu'on  me  permette  d'extraire  de  sa  correspondance  privée  un  h** 
qui  peint  au  vif  les  sentiments  réciproques  du  chef  et  des  fonctionnaires  ga- 
rnis à  son  autorité.  Je  lui  avais  recommandé  une  maîtresse  d'école  normale 
très  digne  d'intérêt,  c  Je  ne  l'ai  pas  revue  depuis  son  départ,  —  m'écrivM 
s  quelques  années  après  ;  mais  je  ne  puis  oublier  quelle  a  pleuré  dans 
»  cabinet  en  me  faisant  ses  adieux.  » 

Le  souvenir  que  Jarry  a  laisse  dans  le  Nord  est  encore  très  vivant.  C'est  il 
la  Faculté  de  Douai  qu'il  présenta,  en  1868,  ses  thèses  pour  le  doctoraL 
Essai  sur  les  œuvres  dramatiques,  de  Jean  Rolrou,  fit  quelque  sensation 
le  monde  des  lettres.  S'inspirant  de  cette  idée  de  J.-V.  Leclerc  qu'une 
doit  faire  faire  un  pas  à  la  science,  il  choisit  pour  sujet  le  Théâtre  d'un  C\ 
temporain  de  Corneille,  trop  peu  connu.  Il  lui  sembla  qu'un  auteur  que 
grand  poète  qualifiait  de  «  père  »,  méritait  mieux  que  le  souvenir  laissé  par 
meilleure  de  ses  pièces  et  qu'une  simple  mention  de  Voltaire  dans  le 
de  Louis  XIV.  Aussi  fouilla— t-il  avec  une  scrupuleuse  conscience  tous 
ouvrages,  tragédies  et  comédies,  de  celui  qui,  à  son  tour,  proclamait  Go 
c  son  maître  ».  Le  critique  de  Rotrou  ne  s'éprit  pas  de  son  sujet  au  point 
viser  à  une  manière  de  réhabilitation.  Il  lui  suffisait  de  mettre  le  poète 
tique  à  sa  place,  bien  au-dessous  de  l'auteur  du  Cid}  mais  à  un  rang 
supérieur  aussi  à  celui  des  Jodelle  et  des  Mairet.  Fécondité  d'invention, 
cution  facile,  hardiesses  dramatiques,  voilà  les  mérites  qu'il  relève, 
déparés  par  une  rudesse  et  par  des  négligences,  voire  par  une  trivialité 
gâtent  même  ses  plus  heureuses  inspirations.  En  dépit  d'inégalités  choq 
Rotrou,  par  le  mélange  du  tragique  et  du  comique,  et  Jusque  par  la  ri 


de  l'école  normale  47 

des  rimes,  apparaît  à  juste  titre,  aux  yeux  de  l'auteur  de  Y  Essai,  comme  ua 
précurseur  lointain  de  l'École  romantique.  La  thèse  est  écrite  avec  celte  élé- 
gante facilité,  qui  était  (je  l'ai  dil),  la  qualité  dominante  du  style  de  Jarry. 

Pourvu  de  tous  ses  titres,  notre  camarade  fut  nommé  recteur  en  1873.  Il 
n'avait  alors  que  quarante  et  un  ans  ;  mais  ses  mérites  le  rendaient  digne 
d'être  placé  à  la  tête  d'une  grande  académie.  Un  autre  eût  pu  échouer  dans  ce 
poste  de  Rennes,  que  les  circonstances  politiques,  que  l'état  des  esprits  dans 
la  vieille  Armorique,  rendaient  particulièrement  difficile.  Grâce  à  une  réserve, 
à  une  prudence,  à  un  sang-froid  qui  étaient,  d'ailleurs,  dans  le  Tond  de  son 
tempérament,  il  sut  prendre  pied  sur  un  terrain  glissant  et  conquérir,  dès  son 
entrée  en  fonctions,  une  estime  favorable  à  son  action  universitaire.  H  resta 
là  pendant  plus  d'un  quart  de  siècle,  portant  sur  toutes  les  parties  du  service 
une  attention  infatigable,  jaloux  de  réaliser  toutes  les  améliorations  compatibles 
avec  les  ressources  dont  il  disposait. 

Le  souvenir  en  a  été  rappelé  sur  sa  tombe  par  des  voix  autorisées.  Pour  l'en- 
seignement supérieur,  il  eut  à  s'occuper  de  la  construction  du  Palais  des 
Sciences,  de  l'aménagement  du  vieux  Palais  universitaire  en  vue  du  fonction- 
nement des»  divers  services,  et  de  la  constitution  de  la  jeune  Université  bre- 
tonne. Il  travailla  à  faire  de  l'École  de  médecine  une  école  de  plein  exercice, 
en  attendant  que  l'heure  vînt  de  ia  transformer  en  Faculté.  Heureux,  s'il  eût 
pu  mener  à  son  terme  une  œuvre  qu'il  avait  grandement  à  coeur  ! 

Lui-même,  dans  un  charmant  discours  prononcé,  en  1899,  au  Lycée  de 
Rennes,  a  conté  au  prix  de  quels  efforts  ce  vieil  établissement  a  pu,  sous  sa 
direction,  devenir  un  établissement  de  premier  ordre  comparable  aux  plus  beaux 
lycées  de  Paris.  Ce  fut  l'œuvre  de  «  plus  de  quinze  ans,  de  plus  de  trois  cam- 
pagnes ».  Mais  sa  vigilance  et  son  zèle  n'avaient,  pour  l'enseignement  secon- 
daire, d'autres  bornes  que  celles  mêmes  de  son  académie. 

L'enseignement  primaire  fut,  de  sa  part,  l'objet  d'une  sollicitude  non  moindre. 
11  s'associa  de  toutes  ses  forces  à  ce  grand  mouvement  inauguré  dès  les  pre- 
mières années  de  la  troisième  République,  mais  qu'il  fallait,  en  Bretagne, 
régler  selon  le  tempérament,  approprier  aux  besoins  de  la  région.  Grâce  à 
l'élévation  de  ses  vues,  à  l'autorité  de  son  caractère,  il  sut  inspirer  à  ses  su- 
bordonnés cette  confiance  qui  est  le  meilleur  gage  du  succès,  et  cet  amour  du 
progrès  qui  est  le  stimulant  le  plus  efficace  de  l'activité.  Ses  conseils,  ses 
encouragements  ne  manquaient  à  personne.  Aussi,  un  pays  qu'on  pouvait  croire 
réfractaire  aux  idées  nouvelles  sur  l'instruction  populaire  a-t-il  répondu  à 
l'appel  d'un  administrateur  assez  sage  pour  éviter  toute  brusque  secousse, 
assez  avisé  pour  prévenir  des  inquiétudes  mal  fondées. 

Pour  être  à  la  hauteur  d'une  tâche  complexe,  il  fallait  joindre  à  une  activité 
sans  cesse  en  éveil,  l'habileté  du  négociateur.  C'est  une  force  déjà  que  de 
n'être  pas  un  de  ces  fonctionnaires  de  passage  qui  peuvent  inspirer  aux  popu- 
lations des  sentiments  de  confiance  et  d'estime,  mais  dont  la  personne  n'a  pas 
le  prestige  moral  dû  à  un  long  séjour  dans  une  même  résidence.  L'action  admi- 
nistrative de  Jarry  était  facilitée  par  ce  fait  que  les  municipalités  sentirent  de 
bonne  heure,  et  reconnurent  de  plus  en  plus  que  le  Recteur  de  Rennes  avait 
fait  de  la  Bretagne  une  sorte  de  seconde  patrie  dont  l'amour  s'unissait  dans  son 
cœur  à  celui  de  sa  chère  Puisaye.  Mais  elles  applaudissaient  aussi  à  cet  esprit 
fertile  en  ressources,  à  ce  calme  doublé  de  ténacité  qui,  avec  le  temps,  permet 
de  lever  tant  d'obstacles,  de  vaincre  tant  de  préjugés.  Elles  voyaient  enfin 


48  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÀVBS 

que,  attaché  à  la  réussite  de  ses  entreprises,  Jarry  n'hésitait  pas  à  multiplier 
ses  démarches,  à  substituer  aux  lenteurs  administratives  l'influence  directe 
qu'il  pouvait  exercer  au  ministère  même.  Elles  aidaient,  au  prix  même  de 
lourds  sacrifices,  celui  qui  les  aidait  si  bien. 

Le  sentiment  public  était  fortifié  par  l'estime  si  justifiée  qu'on  faisait  de  son 
talent  littéraire.  11  avait,  à  Lille,  si  Je  ne  me  trompe,  utilisé  les  tristes  loisirs 
que  lui  faisait  la  guerre  franco-allemande  pour  composer  ses  Historiettes  powr 
Pierre  et  pour  Paul  (son  neveu,  son  fils),  formant  trois  séries  :  Alger,  la 
Puisaye,  le  Nord.  Œuvre  charmante,  pleine  d'intérêt  pour  les  enfants,  où  se 
mêlent  à  l'attrait  du  récit  de  vives  descriptions  et  une  remarquable  finesse 
d'observation.  Des  souvenirs  personnels  ne  sont  pas  le  moindre  agrément  de 
ces  petits  livres,  ou  respirent,  d'autre  pari,  les  sentiments  de  famille  les  plus 
édifiants. 

La  muse  était  loin  de  lui  être  rebelle.  11  tournait  le  vers  français  avec  une 
dextérité  qui  n'excluait,  selon  les  cas,  ni  la  finesse,  ni  la  couleur,  ni  l'émotion. 

11  donna  carrière  à  son  imagination  pratique  dans  des  pièces  qui  méritent  un 
souvenir.  Mais  il  faut  préalablement  savoir  que  notre  camarade  se  délassait  de 
ses  travaux  professionnels  par  le  culte  de  la  musique.  11  aimait  passionnément 
cet  art,  et  n'était  pas  un  exécutant  sans  mérite. 

Frappé  de  l'insignifiance  ou  de  la  vulgarité  de  cerlains  recueils  de  chants 
scolaires,  il  eut  la  pensée  de  chercher  dans  les  œuvres  des  grands  maîtres  des 
motifs  assez  simples,  des  phrases  assez  expressives  pour  qu'il  pût  y  appliquer 
des  paroles.  De  là  plusieurs  séries  de  courtes  compositions  dont  les  sujets, 
toujours  en  rapport  avec  l'idée  musicale,  ont  de  quoi  charmer  et  moraliser  la 
première  enfance. 

Ce  petit  tour  de  force,  où  il  fut  comme  un  précuseur  de  notre  aimable  poète 
et  musicien  Maurice  Bouchor,  il  songeait  à  le  renouveler  sur  des  airs  bretons 
recueillis  par  M.  Bourgault-Ducoudray.  Nul  doute  qu'il  n'eût  approprie,  là  encore, 
ses  conceptions  à  ia  nature  des  chants  emprcinls  de  la  saveur  et  de  l'originalité 
armoricaines.  Sa  disparition,  hélas  !  nous  a  privés  de  ce  dernier  fruit  de 
son  talent. 

Où  il  excella,  ce  fut  dans  ces  allocutions  que,  en  raison  de  ses  fonctions 
mêmes,  il  était  appelé  à  prononcer  dans  des  milieux  divers.  Pendant  vingt-sept 
ans  il  ne  manqua  jamais  de  présider  la  séance  de  rentrée  des  Facultés,  et 
toujours  il  sut,  en  variant  son  langage  avec  une  extraordinaire  souplesse, 
forcer  l'attention  publique.  Une  grande  simplicité,  relevée  à  l'occasion  par  une 
bonhomie  de  bon  goût,  donnait  à  sa  parole  un  charme  que  goûtaient  môme  les 
auditeurs  les  moins  cultivés.  Partout  ailleurs  que  dans  le  Palais  universitaire, 
il  réussissait  à  trouver  la  note  juste,  en  rapport  avec  l'objet  de  la  réunion, 
pleine  de  convenance  à  l'égard  des  personnes.  Il  compta  autant  de  succès  que 
de  discours. 

C'était  donc  pour  des  raisons  de  toute  sorte  que  les  collègues  de  Jarry 
célébrèrent  en  1899  ses  «noces  d'argent  rectorales  dans  un  sentiment  unanime 
»  d'estime  et  de  sympathie  ».  —  «  Je  cite  textuellement  non  sans  fierté,  — 
»  m'écrivait-ii  à  ce  sujet.  —  Ces  Messieurs  m'ont  offert  un  bronze  doré,  la 
»  Pensée,  qui  orne  maintenant  mon  petit  salon.  Voilà  un  témoignage  qui  n'est 
»  pas  banal,  il  me  semble;  et  j'avoue  que  je  ne  m'y  attendais  pas,  maigre 
»  l'affection  dont  je  me  sens  entouré,  dans  nos  réunions,  par  tous  mes 
»  collègues.  » 


DK  L'éCOLB  NORMALE  49 

L'homme,  le  cher  de  famille,  l'ami  ne  valaient  pas  moins  que  l'adminislra- 
teur,  quelle  que  fût  sa  distinction  professionnelle.  Gomment  parier  de  ses 
sentiments  pour  un  père  trop  tôt  enlevé  a  sa  piété  filiale?  Perte  vivement 
sentie,  dont  il  n'était  pas  consolé  de  longues  années  après,  malgré  les  affec- 
tions qui  lui  restaient,  malgré  les  satisfactions  qu'il  trouvait  dans  son  intérieur. 
Si  jamais,  en  effet,  union  fut  conclue  sous  d'heureux  auspices,  ce  fut  celle  qu'il 
contracta  Tannée  même  où  il  franchit  le  pas  difficile  de  l'agrégation.  C'est  à 
Alger  qu'il  rencontra  la  personne  qui  devait  être  pendant  plus  de  quarante  ans 
sa  dévouée  compagne.  Les  deux  jeunes  gens  se  sentaient  entraînés  l'un  vers 
l'autre  par  un  de  ces  amours  qui  font  songer  aux  «  âmes  sœurs  »  dont  parle  le 
Philosophe  ancien  :  c'est  de  sa  première  confidence  même  que  je  tire  l'expres- 
sion. L'avenir  prouva  la  solidité  de  liens  qui  furent  resserrés  encore  par  la 
naissance  de  trois  enfants  plus  dignes  l'un  que  l'autre  de  la  sollicitude  de  leur 
père.  De  bonne  heure  il  s'occupa  de  leur  avenir  et  il  eut  au  moins,  avant  de 
mourir,  la' satisfaction  de  les  voir  heureusement  établis. 

Celui  qui  écrit  ces  lignes  sait  mieux  que  personne,  après  un  demi-siècle 
écoulé,  quelle  fidélité  Jarry  portait  dans  l'amitié  !  Ni  la  distance,  ni  la  différence 
de  situation  n'étaient  capables  d'altérer  une  affection  qui  se  montrait  surtout 
dans  les  mauvais  jours,  et  devenait  au  besoin  agissante.  Il  était  ponctuel  dans 
sa  correspondance  :  c'était  chez  lui  une  manière  d'observer  ce  qu'il  appelait  le 
«  pacte  sacré  *.        ' 

Il  gardait  précieusement  aussi  le  souvenir  de  ses  vieux  camarades,  heureux 
de  rappeler  leurs  noms,  de  suivre  les  étapes  de  leur  carrière,  plus  heureux 
encore  de  les  retrouver  dans  son  académie.  Plus  d'un  fut  étonné  de  la  fidélité 
de  sa  mémoire,  la  mémoire  du  cœur,  avivée  encore  par  l'amour  de  noire 
École. 

Tel  fut  Jarry,  caractère  d'une  rectitude  absolue,  intelligence  alerte  et  lucide, 
cœur  aimant  et  ouvert  sous  les  apparences  d'une  réserve  tranquille  bien  diffé- 
rente de  la  froideur.  Tous  les  dons  d'une  riche  nature  se  fondaient  chez  lui  en 
un  harmonieux  équilibre. 

L»e  suprême  hommage  que  je  lui  rends  ne  serait  pas  complet  si  je  ne  signa- 
lais chez  notre  camarade  une  dernière  vertu  qui  a  pu  échapper  à  certaines 
personnes  de  son  entourage  le  plus  immédiat.  Qu'on  en  soit  bien  sûr  :  il  lui  a 
fallu  un  vrai  courage  pour  suffire  à  toutes  les  nécessités  de  sa  tâche.  Obligé  de 
bonne  heure  de  compter  avec  un  estomac  débile,  il  eut  à  subir  en  1854  et  en 
4866  deux  secousses  violentes  :  il  ne  s'en  remit  pas  entièrement,  et  ne  recouvra 
amais,  malgré  des  soins  assidus,  une  absolue  tranquillité  d'esprit.  Mais  il  su- 
bordonnait le  souci  de  la  santé  au  sentiment  du  devoir. 

On  comprend  qu'un  nouvel  accès  ait  eu  si  promptemenl-raison  d'une  consti- 
tution depuis  longtemps  ébranlée.  Onze  jours  ont  suffi  pour  le  terrasser. 

puissent  les  souvenirs  qu'il  a  laissés  à  tous  ceux  qui  l'ont  connu,  puissent 
les  lignes  qu'un  vieil  ami  consacre  à  sa  mémoire  apporter  quelque  adoucisse- 
ment à  la  douleur  d'une  veuve  atteinte  au  plus  profond  de  son  être  et  d'enfants 
qui  ont  perdu,  avec  leur  père,  le  plus  éclairé  des  guides,  le  plus  affectueux  des 

soutiens  ! 

A.  Cornet. 

Promotion  de  1854.  —  Ddgit  (Ernest),  né  à  Saint-Martin-du-Bu  (Calvados),  le 
22  octobre  1834,  décédé  à  Grenoble,  le  17  avril  1900. 


50  ASSOCIATION  M6  JJUGJSHS  JÉLÊVES 

H  fit  866  études  «u  lycfe  Chadcmagne,  comme  élève  4e  l'institution  Massin, 
dans  ces  temps  lointains  où  Chartemagne,  avec  sa  couronne  de  pensions,  était 
la  pépinière  de  .Picole  Normale  supérieure  ;  il  .n'y  avait  qu'un  pas  du  Marais  à 
la  colline  SatateiGûnevlève. 

Cette  ruche  laborieuse  de  Mas&in  avait  ses  mérites  ;  dans  ce  rapprochement 
de  concurrente  triés,  avides.de  succès,  attirés  vers  les  couronnes  à  la  fols  par 
le  besoin  de  ae  distinguer  pour  parvenir  et  par  cette  passion  de  la  gloire  que 
nourrissait  en  eux  l'étude  de  l'antiquité,  les  esprits  se  travaillaient  et  se  técon- 
daient  ;  l'effort  y  était  intense  et  constant,  et  les  heures  passaient  vite,  pleines, 
parfois  illuminées  dans  ces  salles  sombres  par  un  rayon  de  poésie  s'échappant 
des  vieux  livres  ou  par  une  vision  de  l'avenir. 

Dugit  connut  les  succès  du  Concours  général,  prémices  et  gages  des  autres, 
et,  au  mois  d'octobre  1854,  l'École  Normale  supérieure  lui  ouvrait  ses  portes; 
il  y  entra  le  troisième  d'une  promotion  qui  comptait  Hervé,  Brédif,  Royer, 
Gaspard,  Berlin,  etc.  Il  en  sortit  agrégé  des  classes  supérieures,  avec  un  rang 
assez  bas  dans  le  concours;  mais  il  se  maintenait  en  tète  de  ses  camarades  de 
promotion,  et  suivant  l'usage,  il  se  méfait,  par  ce  succès  même,  en  ligne  pour 
l'École  d'Athènes.  On  renvoya  professer  la  rhétorique  au  Lycée  de  Perigucux; 
il  y  resta  deux  ans. 

Périgueux  est  une  ville  de  lettrés,  de  gourmets,  d'érudits  aimables  ;  elle  a 
produit  des  soldats  et  des  financiers,  tous  hommes  de  sens  pratique  et 
d'esprit  fin. 

Ces  qualités  n'étaient  point  pour  déplaire  à  Dugit  ;  il  était  même  préparé 
mieux  que  tout  autre  à  les  estimer  à  leur  prix  ;  car  c'étaient  celles  mêmes  qui 
le  distinguaient,  le  bon  sens  et  la  finesse.  Aussi  trouva-t-il  aisément  que, 
môme  au  sortir  de  Paris,  la  province  est  habitable  quand  elle  s'offre  sous  les 
espèces  de  l'hospitalité  périgourdine.  U  en  garda  toute  sa  vie  le  souvenir» 
et,  de  longues  années  plus  tard,  il  en  parlait  non  sans  une  pointe  d'émotion. 
Il  avait  aimé  Périgueux  comme  on  aime  le  commencement  des  choses;  en 
outre,  ce  début  de  carrière  avait  été  pour  lui  plein  de  sourires.  C'est  dans  celle 
paix  joyeuse  que  vint  le  prendre  le  Ministère  pour  l'envoyer  à  Athènes. 

Ce  fut  la  satisfaction  la  plus  vive  de  toute  sa  carrière  et  le  point  lumineux 
de  sa  vie. 

C'est  en  Grèce  que  Dugit  se  découvrit  en  quelque  sorte  lui-même  ;  un  Hel- 
lène sommeillait  en  lui.  En  présence  de  la  nature  de  la  Grèce,  il  éprouva  une 
surprise  profonde  dout  le  retentissement  a  vibré  dans  sa  vie  entière  ;  dès  le 
premier  contact,  il  fut  sous  le  charme.  Ce  qui  chez  d'autres  ne  vient  que  lente- 
ment et  comme  prix  d'un  effort  pour  tout  comprendre  et  tout  aimer  tut  chex  loi 
spontané  et  rapide;  ce  ciel  léger  il),  lumineux,  transparent,  cette  atmosphère 
dans  laquelle  les  contours  des  choses  se  précisent  avec  une  netteté  métallique» 
ces  arômes  dont  l'air  est  pénétré,  la  terre  et  la  mer  conspirant  a  composer  oc 
paysage  d'une  grâce  ineffable,  ce  coloris  divers  et  changeant  qui  prête  même 
à  la  roche  nue  des  tons  veloutés  et  chauds,  tout  cela  lui  parut  être  une  yIsîûs 
déjà  entrevue  dans  ses  rêves  et  par  avance  amoureusement  caressée.  U  aima 
vite,  ce  qui  n'était  pas  dans  sa  nature,  et  profondément  ce  qui  chez  lui  était 


(1)  «  Alhenii  tenue  cœlam.  •  Càcéton,  d$  E&û,  IV,  7» 


DE  i/ÉCOLB  NORMALE  •  '*• 

ftre.  Il  aima  k  Grèce  dinstinct  et  il  eut  la  joie  de  trouver  «ans  son  esprit  de 
quai  justifier  cet  amour.  Les  traits  secs,  arrêtés  et  fins  do  paysage  grec  que 
la  lumière  inonde  et  transfigure  n'eurent  pas  d'admirateur  plus  conscient  ;  il 
savait  ce  qu'il  aimait  en  eux,  un  reflet  de  ce  génie  hellénique,  fait  de  mesure 
et  d'ordre,  si  tempéré,  si  lumineux ,  il  en  subit  passionnément  la  séduction. 
L'art  grec  lui  parut  être  dans  sa  simplicité  savante  l'expression  même  de  la 
beauté  ;  il  ouvrit  devant  lui  le  monde  des  formes  parfaites,  des  lignes  divines % 
A  ses  yeux,  rien  ne  supportait  la  comparaison  avec  ces  merveilles  ;  leur  ét'^fe. 
inspirait  à  jamais  le  dégoût  du  médiocre  et  rendait  même  injuste  pour  Ce  «jui 
n'était  pas  parfait.  «Dès  que  nous  eûmes,  à  Pestum,  goûté  l'art  grec,  la  pensée 
de  Rome  et  de  son  monde  s'éclipsa  [devant  la  pensée  de  la  Grèce*  Virgile 
devant  Homère  et  la  civilisation  des  descendants  de  ttomulus  devant  celle  des 
Hellènes  (1).  «  Duglt  pouvait  prendre  à  son  compte  le  mot  de  Clcéron  :  «  Valde 
me  Athenœ  delectarunt,  urbs  duntaxat  et  urbis  ornamentum  (2).  »  Deux  mots 
revenaient  sans  cesse  sur  ses  lèvres  quand  il  parlait  du  génie,  des  monuments 
grecs  :  simplicité,  clarté.  «  Ce  qui  fait,  à  première  vue,  avant  tout,  le  charme 
des  monuments  grecs  et  des  temples  en  particulier,  c'est  leur  netteté  de  ligne 
et  leur  parfaite  harmonie  avec  la  nature  où  ils  sont  encadrés.  Quand  on  les 
étudie  de  plus  près,  ils  ont  encore  un  autre  mérite  ;  ils  satisfont  Pesprit  par  la 
clarté  du  plan  et  la  simplicité  de  la  construction.  Il  n'y  a  en  eux  rien  qui  soit 
inutile,  rien  qui  soit  de  pur  ornement  (3).  »  Dans  cet  état  de  satisfaction  joyeuse, 
l'étude  était  légère.  Dugit  étudia  avec  une  intelligence  éclairée  les  chefs- 
d'œuvre  de  l'antiquité  grecque  ;  il  les  comprit  et  les  goûta  mieux  :  «  A 11  ad  est 
litteras  Grœcas  Athenus,  aliud  Lilybœi  didicisse  (4)  »;  il  en  fit  la  substance 
même  de  sa  pensée. 

La  Grèce  rendit  a  Dugit  un  autre  service  ;  elle  fût  pour  lui  le  vestibule  de 
f Orient;  il  fit  un  séjour  à  Constant inople  ;  il  vit  l'ancienne  lonie;  il  visita  la 
Palestine;  Jérusalem  le  reçut  comme  un  pèlerin  que  Pesprit  de  doute  n'a  point 
encore  effleuré  ;  l'Egypte  elle-même  cl  les  bords  du  Nil  lui  montrèrent  les  ruines 
de  leur  civilisation  prodigieuse,  de  leurs  mœurs  immuables.  Tous  ces  spectacle» 
laissèrent  dans  son  esprit  une  trace  profonde  ;  c'étaient  les  seuls  souvenirs  qui, 
jusque  dans  les  dernières  années  de  sa  vie,  eussent  le  privilège  do  Pémouvolr 
et  de  lui  donner  un  dernier  frisson  de  plaisir.  Avec  quelle  volupté  n'avait-il  pas 
dû  s'abandonner,  pendant  cette  période  de  sa  vie,  à  cet  «état  de  rêverie  »  qu'il 
a  heureusement  décrit  dans  une  de  ses  meilleurs  pages  ? 

«  J'avais  éprouvé  déjà  cette  impression  (de  rêverie),  et  plus  forte  encore, 
dans  mon  voyage  en  Egypte.  Pendant  cinquante-deux  jours  que  je  passai  sur 
le  Nil,  pour  aller  du  Caire  à  la  première  cataracte  et  revenir  d'Assouan  au  Caire 
installé  dans  une  dababieh,  sans  préoccupation  matérielle  (car  mon  drogmaiv 
s'était  chargé  de  tout],  n'ayant  d'autre  distraction  que  de  voir  le  mouvant. 
tableau  des  rives  qui  déniaient  devant  moi,  je  n'éprouvai  pas  un  instant  d'ennui 


(1)  Une  excursion  sur  les  côtes  de  V Italie  méridiomU  et  de  la  Sicile,  par  M.  Dugit, 
Bulletin  de  l'Académie  Delphinale,  série  111,  tome  XVI,  p.  18. 

(2)  Ad  Attievm,  V,  10. 

(3)  Une  emeursio*  sur  lés  côtes  de  l'Italie  méridionale  $4  de  la  £ifif«,  par  M.  Dugit, 
itullettn  de  l'Académie  Delphinale,  tome  XVI,  page  26. 

(4)  Ctcéron,  De  éivinaiione,  XII,  39. 


51  ASSOCIATION    DES  ANCIENS   ÉLÈVES 

ou  d'impatience.  H  me  semblait  avoir  perdu  le  sentiment  do  ia  durée.  Je  corn- 
pris  alors  le  charme  prorond  que  la  vie  contemplative  a  pour  les  Orientaux, 
charme  qui  a  entraîné  dans  le  désert  tant  d'illustres  mystiques,  et  qui  a  fait 
considérer  par  quelques-uns  d'entre  eux  et  par  des  fondateurs  de  religion  le 
repos  absolu,  l'absorption  dans  l'infini,  l'anéantissement  de  la  personnalité  hu- 
maine, comme  le  bonheur  suprême  et  comme  la  fin  dernière  de  la  vertu. 

»  Chez  nous,  ia  vie  est  une  lutte,  un  effort  perpétuel  ;  il  nous  faut  déployer 
une  activité  énorme,  je  ne  dis  pas  pour  arriver  au  plaisir,  pour  goûter  dans 
la  vie  quelque  jouissance,  mais  seulement  pour  ne  pas  souffrir,  pour  ne  pas 
périr.  La  nature  ne  nous  donne  rien;  il  faut  tout  conquérir  sur  elle, 
et  ce  que  nous  avons  ainsi  conquis,  il  faut  le  défendre  contre  nos  sem- 
blables qui  nous  le  disputent.  Aussi,  la  personnalité  s'accentue  chez  nous,  se 

développe,  devient  dominante  :  le  moi  est  tout En  Orient,  l'homme  a 

peu  de  besoins  ;  il  n'a  point  à  craindre  le  froid  et  il  mange  à  peine  en  une 
semaine  ce  qu'il  faut  a  un  Anglais  pour  un  seul  jour.  Son  esprit  n'est  pas 
plus  exigeant  que  son  corps.  Sa  personnalité  ne  se  trempe  donc  point  par 
4 'effort;  elle  reste  h  rétat vogue,  cl  ii  n'y  lient  pas  parce  qu'il  n'y  a  fait  aucun 
sacrifice.  C'est  pour  cela  qu'il  ne  connaît  ni  ne  désire  la  liberté  ;  au  contraire, 
Ja  faible  personnalité  qu'il  a  lui  pèse,  et  son  rêve  est  de  la  perdre,  d'être  dis- 
pensé de  l'activité  qu'elle  lui  impose,  si  petite  qu'elle  soit.  11  veut  s'anéantir,  se 
•dissoudre  dans  le  grand  tout.  Ajoutons  à  cela  l'impression  du  paysage,  on 
plutôt  du  pays  où  l'on  vit  ;  car,  en  Orient,  il  y  a  peu  de  paysages  au  sens  pit- 
toresque du  mol.  Ce  sont  de  grandes  vues,  de  vastes  horizons  où  l'homme  dis- 
paraît dans  l'immensité.  11  se  sent  petit,  insignifiant,  perdu  comme  un  point 
imperceptible  dans  celte  lumière  éblouissante  qui  l'enveloppe  et  l'inonde,  sous 
-ce  ciel  d'azur  d'une  incommensurable  profondeur  (1).  » 

Il  resta  toujours  chez  Dugit,  de  ce  commerce  avec  l'Orient,  je  ne  sais  quelle 
indifférence  pour  l'action,  le  dédain  de  l'effort  et  une  pointe  de  fatalisme.  Les 
virils  enseignements  de  la  Grèce,  éprise  d'action  et  de  liberté,  agirent  beaucoup 
•moins  sur  lui  que  les  exemples  de  la  résignation  musulmane.  11  partait  de 
l'Orient  avec  une  prédilection  visible  ;  Athènes  elle-même  ne  venait  qu'au 
second  rang. 

Rentrer  en  Franco  était  une  première  amertume  :  mais  d'Athènes  tomber  à 
Douai,  quelle  ironie  !  Dugit  passait  sans  transition  de  l'Attique  au  pays  des 
Cimmériens.  C'était  peu  encore  ;  après  une  brève  station  dans  la  chaire  de  rhé- 
torique, on  le  chargea  d'enseigner  la  philosophie. 

Lorsqu'on  1864  Dugit  fut  appelé  au  Lycée  Charlcmagne,  comme  suppléant  de 
la  classe  de  seconde,  il  put  croire  que  sa  destinée  universitaire  était  fixée  et 
que  son  développement  régulier  se  ferait  avec  honneur  à  Paris.  Un  accident 
troubla  ces  heureux  débuts,  et  quelques  mois  plus  tard  il  était  nommé  à  Nice, 
il  devait  y  rester  six  années. 

La  thèse  française  (2)  de  Dugit  est,  en  même  temps,  son  œuvre  la  plus  im- 
portante. 11  en  fut  de  mémo  pour  plus  d'un  de  sa  génération.  Ce  qui  passe 


(1)  Une  excursion  §mr  U$  côte*  de  V Italie  méridionale  et  de  la  Sicile,  par  M.  Dvgit, 
Bulletin  de  l'Académie  Delphinale,  pp.  14-16. 

(2)  Étude  sur  l'Aréopage  athénien,  Paris,  Eraeit  Thoria,  1867,  in-S%  224  p. 


de  l'école  normale  53 

aujourd'hui  pour  un  premier  essai  était  tenu  alors  pour  l'œuvre  maîtresse  et 
défloilive. 

Cette  œuvre,  qui  devait  l'affranchir,  Dugit  la  fit  avec  un  soin  achevé  et  il  la 
réussit  à  merveille.  Le  sujet  avait  de  la  grandeur  et  de  la  noblesse  :  l'Aréopage 
athénien.  Celte  illustre  institution  louche,  par  son  origine,  au  monde  de  la 
légende,  et,  par  son  extrême  développement,  elle  se  prolonge  jusqu'au  temps 
de  Théodose  II.  C'est  pour  venger  une  injur$  de  Mars  que,  suivant  la  tradition, 
les  dieux  tinrent,  pour  la  première  fois,  leurs  assises  sur  la  colline  désormais 
célèbre;  et  c'est  un  père  de  l'Église,  Théodoret,  qui  enregistre  l'acte  de  décès  de 
l'auguste  assemblée,  trois  siècles  après  que  Plutarque  avait  annoncé  au  monde 
antique  que  «  le  Grand  Pan  était  mort  »,  Il  fallait,  pour  mener  à  bien  une  étude 
de  cette  importance,  des  qualités  d'esprit  très  variées  :  la  sagacité  de  l'historien 
pour  discuter  les  traditions,  dissiper  les  légendes,  fixer  les  dates,  choisir  et  inter- 
préter les  textes,  un  jugement  assez  avisé  pour  retrouver  dans  l'histoire  du 
monde  antique  les  formes  de  révolution  familières  au  nôtre,  et  noter  leurs 
analogies  sans  méconnaître  leurs  profondes  différences,  apporter  à  l'étude  des 
institutions  grecques  autre  chose  que  de  la  littérature  et  de  la  mémoire,  faire 
appel  au  goût  le  plus  délicat  pour  mettre  en  œuvre  lés  matériaux  de  l'érudition. 
Aucun  de  ces  mérites  ne  fit  défaut  à  Dugit  et  il  en  fit  l'application  la  plus  heu- 
reuse. 11  avouait,  au  début  de  son  œuvre,  l'ambition  de  faire  revivre  une  société 
morte,  de  lui  rendre  «  non  pas  celle  vie  factice  que  lui  prêtait  notre  imagina- 
tion, sur  la  foi  des  rhéteurs  et  des  poètes  mal  compris,  mais  sa  vie  réelle  ».  Il 
a  réalisé  son  rêve  ;  par  la  netteté  de  l'exposition,  la  judicieuse  discussion  des 
textes,  la  simplicité  voulue  d'un  style  qui  dédaigne  les  effets,  les  lumières  d'un 
esprit  avisé  qui  n'est  pas  dupe  des  mensonges  de  la  politique  de  jadis  ou  d'au- 
jourd'hui, il  a  réussi  à  faire  une  étude  précise,  courte  et  complète  ;  car  tout 
superflu  a  été  écarté  et  rien  n'a  été  gardé  dans  ces  deux  cents  pages  qui  ne 
donne  un  effet  utile.  Il  fait  le  procès  des  historiens  qui  ont  cru  nous  faire  con- 
naître l'Aréopage  en  jctanl  un  long  cri  d'admiration  sur  sa  justice  et  sa  sagesse. 
«  Que  l'Aréopage  ait  admirablement  rempli  ses. fonctions,  je  l'en  loue  ;  mais  je 
voudrais  savoir  quelles  étaient  ces  fonctions  ;  par  quelle  combinaison,  dont  le 
secret  s'est  perdu,  il  exerçait,  sans  trouble  et  sans  abus,  tant  d'attributions 
diverses.  Étant  à  la  fois  cour  de  justice  et  conseil  d'État,  comment  esquivait-il 
les  dangers  que  nous  voyons  aujourd'hui  dans  la  confusion  du  pouvoir  judiciaire 
et  du  pouvoir  législatif  ?  Comment  cette  confusion  s'était-elle  faite  ?  Était-elle 
l'œuvre  du  temps,  le  résultat  d'empiétements  successifs,  ou  était-elle  sortie  des 
principes  mêmes  de  la  législation  athénienne?....  Voilà  les  questions  qui  nous 
intéressent,  et  elles  ne  se  sont  même  pas  présentées  à  l'esprit  de  nos  savants 
d'autrefois  ?  »  Dugit,  qui  sait  tout  le  prix  d'une  bonne  étude  de  détail,  s'est 
appliqué  à  faire  dans  ce  coin  de  l'histoire  d'Athènes  une  besogne  exacte  qui  ne 
fût  pas  à  recommencer.  «  Une  question  résolue  aide  à  en  résoudre  d'autres, 
jusqu'au  moment  où,  tous  les  points  obscurs  étant  l'un  après  l'autre  éclaircis, 
l'objet  tout  entier  se  présentera  à  nos  yeux  en  pleine  lumière.  » 

La  méthode  excellente  qu'il  appliqua  à  cette  étude  produisit  d'heureux  effets. 
Dans  sa  brièveté,  l'essai  sur  l'Aréopage  est  une  œuvre  complète  et  solide  ;  il 
n'y  a  rien  d'inutile,  et  on  y  trouve  tout  l'essentiel.  La  lumière  circule  égale  dans 
toutes  les  parties,  et  le  lecteur,  au  terme  de  l'ouvrage,  éprouve  la  satisfaction 
d'avoir  tout  compris  et  tout  vu  sans  effort.  On  regrette  sans  doute  de  n'y  pas 
trouver  ça  et  là  un  accent  plus  personnel  et  ce  je  ne  sais  quoi  de  vibrant 


54  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS*  <LÊVKS 

qu'inspire  l'amour  du  sujet  choisi.  Fénelon  eût'  loué  peut-être  cette  sécheresse 
impartiale,  lui  qui  a  écrit  :  «  La  principale  perfection  d'une  histoire  consiste 
dans  Tordre  ej  dans  l'arrangement,  i 

Si  Ton  songe  toutefois  que  Dugit  avait  vu  et  passionnément  aimé  les  lieux 
témoins  de  l'action  qu'il  raconte,  on  se  demande  par  quel  prodige  de  dédouble- 
ment il  a  si  bien  isolé  l'homme  et  l'auteur  que  jamais  un  courant  d'émotion  ne 
circule  de  l'un  à  l'autre  et  ne  trahisse  leur  étroite  parenté.  Il  était  dans  sa 
nature  de  voiler  son  âme  et  de  contenir  tout  élan  de  sensibilité,  à  un  degré  te! 
qu'on  se  demandait  parfois  si  chez  lui  la  faculté  de  sentir  et  d'être  ému  n'était 
pas  inégale  à  celle  de  comprendre  et  de  goûter.  Même  discrétion  systématique 
dans  la  description  et  dans  le  dessin  du  paysage  ;  à  peine  dit-il  ce  qui  est  néces- 
saire pour  identifier  les  lieux,  sans  songer  à  les  présenter  avec  les  couleurs  de 
la  vie.  11  y  a  donc  dans  l'ensemble  de  l'œuvre  de  la  maigreur,  de  la  séche- 
resse, et  peut-être  déjà  l'habitude  de  n'aller  point  au  bout  de  l'effort  ;  mais  oa 
ne  saurait  mécoAnaltre  tout  ce  qu'il  y  a  d'élégance  dans  cette  sobriété  et  de 
distinction  dans  cette  réserve.  S'il  avait  eu  à  se  justifier,  qui  sait  si  Dugit  ne 
nous  eût  pas  malicieusement  rappelé  que  le  caractère  religieux  de  l'Aréopage 
imposait  jadis  à  quiconque  parlait  devant  lui  le  devoir  de  s'interdire  le  pathé- 
tique et  de  tirer  ses  preuves  du  fonds  seul  de  la  justice  et  de  la  raison  ? 

Dugit  avait  pris  comme  sujet  de  sa  thèse  latine  l'étude  archéologique  de 
l'Ile  de  Naxos.  C'est  le  destin  de  ce  genre  de  travaux  d'être  peu  lus.  L'auiçir, 
f  qui  paraît  avoir  tenu  à  son  œuvre,  s'est  appliqué  plus  tard  à  lui  faire  un  sort;  il 

l'a  rhabillée  en  français,  augmentée  et  refondue;  la  thèse  est  devenue  un  long 
article  que  le  Bulletin  de  l'Académie  Delphinale  a  publié  en  1875  et  qui  reste 
le  travail  le  plus  étendu  de  Dugit.  Il  ne  contient  pas  moins  de  deux  cent  cin- 
quante-six pages  (1). 
*  On  sent  qu'en  reprenant,  après  huit  années,  un  sujet  qu'il  aimait,  le  charme  des 

souvenirs  a  opéré  en  lui  ;  il  a  cédé  à  Pâtirait  de  rendre  par  un  dessin  rapide  les 
paysages  où  revient  sa  pensée.  «  Rien  n'est  beau  comme  l'aspect  qu'offrent  les 
Cyclades  quand  on  les  contemple  du  cap  Colonnes  (Sunium).  Au-dessus  des 
flots  d'un  bleu  sombre  s'élèvent  les  silhouettes  variées  de  Zéa,  de  Tino, 
d'Andro,  de  Thennla,  de  Syra  ;  leur  teinte  d'un  bleu  cendré,  fin,  transparent, 
se  détache  sur  l'azur  éclatant  du  ciel.  La  lumière  s'y  joue  en  mille  effets  har- 
monieux. Une  brise  légère  soufflant  du  Sud  rafraîchit  le  front  du  voyageur  et 
lui  apporte  les  douces  senteurs  de  la  mer  ;  il  semble  qu'elle  se  soit  parfumée 
en  passant  sur  ces  gracieuses  montagnes.  Quel  contraste  avec  la  rude  région 
du  Laurium  qu'on  vient  de  traverser!  Là,  ni  arbre,  ni  verdure,  ni  végétation: 
des  rochers  arides,  du  sable,  un  soleil  de  plomb  et  pas  une  goutte  d'eau  pjire 
pour  se  désaltérer  !  Ces  Cyclades,  dont  la  vue  est  si  riante,  que  baigne  de  tous 
côtés  cet  air  pur  et  vivifiant  que  l'on  respire  avec  tant  de  plaisir,  doivent  être 
des  lieux  de  délices  !  Le  désir  vous  y  transporte,  l'imagination  vous  les  repré- 
sente. Cest  là  qu'est  le  séjour  bienheureux  que  l'homme  rêve  par  contraste 
avec  celui  qu'il  habite.  De  là  ces  tableaux  flatteurs  que  les  anciens  nous  ont 
faits  des  lies  de  l'archipel,  de  là  cet  accord  de  tous  les  poètes  grecs  et  latins  à 


f  1)  Namas  et  lu  éUbliuemêntt  latine  de  V  archipel,  par  M.  H.  Dugit,  BmlkUm  Sa 
V Académie  Delphinale,  111*  série,  tome  X,  pp.  81  à  337. 


[ 


d*  tfttcbt*  m>iorALtf  5S 


placer  dans  tes  tfes  1*  demeure  de*  héros*  des  dignités  dont  Ha  veulent  feire 
envier  le  bonheur:  » 

U  s'en  faut  que  te  résltté  rèpoude  h  ce*  espérances  ;  la  matti  de  l'homme  a 
fait  son  œuvre  et  en  dépouillant  partout  les4  hauteurs  de  leurs  forêts  natives; 
elle  a  étendu  la  désolation  sèche  sur  œ  sol  jadis  arrosé,  liant  et  fertile.  Les 
montagnes  couvrent  la  plu?  grande  partie  de  la  surface  de  111e  :  elle»-  portent 
à  plus  de  mille  mètres-  leur  ptc  le  plus  haut.  Dans  l'intérieur  de  ce  massif  se 
développent  les-  riante?vallées*qul  ont  mérité  à  111e  sa  réputation  de  fertilité  et 
de  beauté  :  la  Drymatte;  couverte  de  chênes  et  d'oliviers,  la  Potamie,  arrosée 
par  le  fleuve  de  me,  la-  Mélanes,  la'  tiivadle,  à  l'extrémité  de  laquelle  est  sise 
la  capitale,  Navos.  Gomme  nie  elfôHAéme  dent  eue  est  le  port  unique,  la  ville 
de  Naxos  séduit  et  déçoit.  «  Quand  on  y  aborde  venant  de  la  haute  mer,  on  dé* 
couvre  de  loin  une  pyramide  de  blanches  maisons  éiagées  les  unes  au-dessus 
des  autres.  Derrière  s'étend  un  amphithéâtre  de  montagnes  aux  formes  variées 
gai  semble  envelopper  la  ville  de  toutes  parts.  On  débarque,  et  à  peine  a-t-on 
mis  le  pied  sur  l'espèce  de  plage  couverte  de  débris  de  plantes  marines  qui  sert 
de  quai,  toute' iltasfod  s'évanouit.  La  belle  apparence  du  dehors  ne  toit  que 
mieux  ressortir  la  laideur  du  dedans.  Des  rues  où  l'on  se  heurte  le  coude  des 
deux  côtés,  inégales,  raboteuses,  coupées  d'escaliers  en  mauvais  état,  serpen- 
tant en  zigzags  où  l'indigène  même  peut  s'égarer;  à  peine  une  ligne  de  ciel 
sur  la  tète  ;  de  temps  en  temps*  des  voûtes  d'où  dégoutte  de  l'eau  quand  les  mé* 
nagéres  lavent  leurs  planchers;  des  porcs,  des  chiens,  errant  parmi  les  ordures, 
qui  se  jettent  dans  les  Jambes  des  passants;  des  tas  de  pierres  et  de  décombres 
qui  barrent  le  chemin  ;  une  odeur  d'humidité  et  de  moisi  répandue  partout 
voilà  ce  qu'offre  à  l'Intérieur  cette  capitale  d'un  abord  si  attrayant  (1).  » 

Malgré  tout,  Dogtt  aimait  cette  île  que  tant  de  souvenirs  illustraient,  autour  de 
laquelle  la  légende  jouait  avec  tant  de  charme.  N'était-elte  pas  la^aHie  de  Bac* 
chus  ?  Et  comme  le  (Heu  y  était  né  à  huit  mois,  rfavait-41  pas  accordé  aux 
femmes  de  me  le  privilège  de  voir  hâter  le  terme  de  leur  délivrance?  C'est  là 
que,  de  retour  de  son  égarement  triomphal  dans  les  Indes,  Bacchus  trouva 
Ariane  éplorée  de  la  faite  de  Thésée  ;  il  la-  consola,  l'aima  et  lui  donna  l'immor- 
tatMé.  N'est-ce  pas  dans  le*  grottes  du  Drios  que  Jupiter  enfant,  poursuivi  par 
la  colère  de  son  père,  avait  été  élevé  loi»  de  tous  les  yeux  ;  sur  ses  sommets 
qtrïl  ravit  à  un  aigle  gigantesque  armé  de  la  foudre  le  sceptre  des  deux?  Sans 
doute,  depuis  longtemps  les  dieux  étaient  partis;  mais  ils  avaient  laissé  une 
trace  durable  de  leurs  bienfaits.  Nulle  part  les  vins  n'avaient  plus  de  bouquet,  ni 
les* raisins  de  finesse  et  de  saveur  ;  ceux  des  bords  du  Bibtoa  faisaient  le  régal 
dés  gourmets  athéniens  ;  le»  ligues  de  Naxos  rivalisaient  avec  celles  de  l'Àt- 
tique  ;  son  miel  venait  immédiatement  après  celui  de  Thèses  et  de  l' Hymette 
oct  recherchait  ses  amande»  sur  tous  les  marchés. 

Du  jour  où,  de  l'histoire  des  dieux,  Naxos  descendit  à  ne  plus  compter  que 
dams  l'histoire  des  homme»)  elle  suivit  la  fortune  des  lies  ses  soeurs  ;  elle  garda 
rfcégémonie  maritime  de  l'Egée  jusqu'au  jour  où  les  Égfeiètes  s'en  saisirent  ;  et 
dès  lors,  simple  unité  dans  ce  chœur  de  républiques  insulaires  tour  à  tour  do- 
minée» par  Athènes  ou  Sparte,  elle  se  perdit  à  son  tour  dans  la  grande  famille 
romaine,  et  pendant  plusieurs  siècles  jouit  d'une  paix  obscure. 


(1)  Naaos.  les  4tabliu$9*ntà  Uti*s  de  Vorekiptl,  p.  103 


56  ASSOCIATION  QES  ANCIRNS  ÉLÊVKS 

Dugit  suit  les  destinées  de  4'ile  sous  la  domination  vénitienne  qui  dura  plus 
de  trois  cenls  ans,  jusqu'au  milieu  du  xvi*  siècle,  et  qui  lui  fut  cruelle;  puis 
sous  la  domination  turque.  Au  centre  du.  domaine  maritime  que  désolaient  les 
corsaires,  elle  fournit  à  l'auteur  l'occasion  de  présenter  un  tableau  vivant  et 
curieux  de  ces  mœurs  de  forbaps  dont  notre  siècle  souffrit  encore.^Une  étude 
exacte  et  complète  des  divisions  administratives  de  VVLe  en  1861,  de  30s  insti- 
tutions religieuses,  et  financières,,  de  ses  établissements  d'instruction,  de  ses 
querelles  confessionnelles,  clôt.cette  monographie  excellente,  où  les  matériaux 
fournis  par  l'érudition  la  plus  exacte  sont  mis  en  œuvre  par  un  esprit  judicieux 
et  droit.  Ce  goût  inné  de  la  tolérance  qui  était  en  lui  inspire  à  Dugit,  en  ma- 
nière de  conclusion,  une  page  excellente  sur  la  nécessité  d'en  finir,  en  Orient, 
avec  la  manie  dangereuse  des  conversions  qui  entretient  la  défiance  et  em- 
pêche tout  rapprochement. 

Ces  deux  travaux  sont  le  meilleur  de  l'œuvre  de  Dugit.  Le  second  avait  en 
les  honneurs  de  la  lecture  à  l'Académie  Delphinale.;  on  le  connut  ici  mieux  que 
le  premier  ;  et  comme  il  était  dans  la  destinée  de  Dugit  de  rester  Thojnme  d'un 
livre,  le  partage  se  fit  de  lui-même  :  pour  ses  juges  en  Sorbonne  et  ses  cama- 
rades d'Athènes,  il  resta  t  Dugit  l'Aréopagite  »  ;  h  Grenoble,  il  fut  surtout  «  Dugu 
de  l'Ile  de  Naxos  », 

Le  doctorat  ouvrait  à  Dugit  l'enseignement  supérieur  ;  il  y  entra  le  1e*  dé- 
cembre 1871,  comme  chargé  de  cours  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Grenoble;  il 
devait  y  rester  vingt-huit  ans.  Le  hasard  d'une  vacance  avait  remis  au  nouveau 
professeur  l'enseignement  de  la  Littérature  française;  libre  de  choisir,  il  eût  pris 
une  autre  chaire  et  son  ambition  tendit  dès  lors  à  Caire  un  échange.  La  retraite 
de  Fialon  permit  à  Dugit  de  réaliser  une  moitié  de  son  programme  ;  le  l*r  no- 
vembre 1881,  il  était  transféré  dans  la  chaire  de  Littérature  ancienne;  enfin, 
lorsque  renseignement  de  la  Littérature  ancienne  fut  dédoublé,  il  fut  appelé  à 
occuper  la  nouvelle  chaire  de  Littérature  grecque  et  institutions  grecques 
(t"  janvier  1883).  C'est  alors  qu'il  put  dire,  dans  un  élan  d'allégresse  :  «  Le  grec 
seul  m'est  resté  !» 

Dugit  avait  occupé  honorablement  la  chaire  de  littérature  française  ;  on  peut 
juger  de  ce  que  fut  son  enseignement  par  le  seul  fragment  qu'il  en  ait  publié  : 
«  Racine  et  la  tragédie  classique  (1)  »  ;  une  grande  netteté  d'esprit,  de  la  finesse 
dans  l'analyse,  un  goût  sûr,  mais  aussi  de  la  sécheresse  ;  un  je  ne  sais  quoi 
d'étriqué  et  d'incomplètement  venu.  On  y  sentait  en  outre  le  travail  du  style,  car 
toutes  ces  leçons  étaient  rédigées  et  lues  ;  elles  plaisaient, mais  ne  portaient  pas; 
elles  coûtaient  un  grand  effort  et  rendaient  peu  ;  le  public  était  choisi,  mais 
clairsemé.  C'est  alors  sans  doute  que  naquit  et  se  développa  dans  l'esprit  de  Dugit 
le  projet  d'aménagement  d'une  petite  chapelle  privée  où  il  distribuerait  à  un 
groupe  restreint  d'étudiants  une  science  exacte,  simple,  sans  phrases  ;  il  réussit 
à  réaliser  son  vœu  et,  depuis  de  longues  années,  il  avait  renoncé  à  tout  ensei- 
gnement public.  Cette  intimité  d'une  conférence  où  ne  fréquentaient  que  les 
amis  du  grec  (ils  ne  sont  légion  nulle  part)  plaisait  à  Dugit.  Il  n'entendait 
diminuer  par  là  en  aucune  façon  l'importance  de  l'enseignement  qui  lui  était 
confié  ;  car,  pour  lui  donner  plus  d'ampleur,  il  avait  réussi  à  se  foire  assister  d'un 
chargé  de  conférences. 

(1)  Annales  de  l'Enseignement  supérieur  de  Grenoble,  III  p.  9. 


DR  i/ACOLK  NORMALE  57 

Un  an  à  peine  après  son  arrivée  à  Grenoble,  l'Académie  Delphinaie  recevait 
Dugit  pami  ses  membres  ;  presque  aussitôt  elle  lui  confiait  les  fonctions  de  Se- 
crétaire perpétuel  qu'il  conserva  jusqu'en  1880.  Le  discours  qu'il  prononça  en 
prenant  séance,  le  27  décembre  1872,  avait  pour  titre  :  «  Projet  d'une  réforme  dans 
les  études  classiques.  »  11  fut  écouté  av£c  un  vif  intérêt  et  provoqua  quelque  sur- 
prise ;  on  entendait  un  professeur,  un  lettré,  demander  que  Ton  réduisit  de  six 
à  trois  le  nombre  des  années  consacrées,  dans  renseignement  secondaire,  à 
l'étude  du  latin  et  du  grec  avant  la  rhétorique.  Dugit  était-il  un  de  ces  révolu- 
tionnaires qui  s'arment  contre  le  passé  d'une  haine  irréfléchie?  11  s'en  faut  ;  il 
dit  très  nettement  :  «  Le  fond  de  renseignement  doit  être,  dans  l'avenir  comme 
aujourd'hui,  l'étude  des  langues  anciennes.  11  n'y  a  pas,  sans  elles,  de  culture 
intellectuelle  complète.  L'esprit  le  plus  distingué,  auquel  manquerait  absolu- 
ment la  connaissance  du  grec  et  du  latin,  serait  faible  par  quelque  côté  ;  il  y 
aurait  en  lui  comme  une  lacune. ...  Je  n'ai  pas  toujours  été  aussi  fermement 
attaché  à  cette  opinion  ;  les  réflexions  et  l'expérience  m'y  ont  ramené,  après 
que  des  considérations  d'un  autre  genre  m'en  avaient,  au  premier  abord,  écarié. 
Mais  je  n'y  suis  revenu  complètement  qu'à  une  condition,  c'est  qu'il  se  fera  un 
profond  changement  dans  les  méthodes  employées  aujourd'hui  et  que  l'on  trou- 
vera moyen  d'enseigner  le  latin  et  le  grec  mieux  et  en  moins  de  temps  (1).  » 

Dugit  démontre  ensuite  avec  une  grande  netteté  que  l'enseignement  clas- 
sique n'a  pas  pour  but  de  «  transmettre  aux  jeunes  gens  un  certain  nombre  de 

notions  sur  des  sujets  déterminés  ; non  ;  il  est  surtout  une  éducation  ;  son 

but,  c'est  d'armer  les  intelligences  d'une  méthode  sûre,  c'est  de  leur  donner 
des  cadres  bien  nets  et  bien  définis  pour  les  connaissances  que  la  vie,  que  le 

travail  leur  apporteront  ensuite L'étude  des  langues  anciennes  est  pour 

l'esprit  la  meilleure  des  gymnastiques.  » 

Le  1er  mai  1883,  Dugit  succédait  &  Macé  de  Lépinay  dans  les  fonctions  de 
doyen  de  la  Faculté  des  Lettres  ;  il  a  dirigé  la  Faculté  pendant  plus  de  seize 
années  jusqu'au  13  novembre  1899.  Il  a  eu  la  bonne  fortune  de  présider  aux 
destinées  de  cette  Faculté  pendant  la  période  de  sa  plus  grande  activité.  L'heu- 
reux effet  des  réformes  préparées  par  Duruy  et  continuées  par  Albert  Dumont 
s'est  fait  sentir  au  moment  précis  où  Dugit  arrivait  pour  en  recueillir  le  fruit. 
Son  action  personnelle  s'est  surtout  exercée  dans  le  soin  apporté  aux  collec- 
tions de  la  Faculté.  C'est  en  1887  que,  pour  la  première'  fois,  des  crédits  furent 
alloués  à  cet  effet.  Dugit  les  employa  presque  exclusivement,  et  suivant  un 
plan  raisonné,  à  constituer  les  éléments  d'un  enseignement  de  l'archéologie  ; 
et  il  dirigea  très  heureusement  ses  choix.  Des  moulages  de  l'École  des  Beaux- 
Arts  et  du  Louvre  ont  servi  de  décoration  au  grand  amphithéâtre  ;  deux  statues 
antiques  ont  été  placées  sur  le  palier  du  premier  étage  ;  des  photographies 
encadrées  dans  la  salle  des  conférences  donnent  un  commentaire  vivant  à  l'en- 
seignement de  la  littérature  ancienne.  L'acquisition  de  collections  de  photo- 
graphies d'une  haute  valeur  artistique  et  d'ouvrages  tels  que  les  Meisterwerkc 
der  Griechischen  Plattih  de  Furtwangler  restent  comme  un  témoignage  de 
son  goût  éclairé  et  du  tour  de  sa  pensée  qui  le  ramenait  toujours  au  monde 
grec. 


(1)  Bulletin  d$  l'Académie  Delphinaie,  III-  série,  tome  VIII,  p.  m. 


5*  ASSOCIATION  DBS  AtfCXKH»  ÉLÈVES 

DUgit  a  beaucoup  aimé  le  Dauphiné.  Trêtf-réstMant  sous  dfes  dehors  (Mes, 
il  avait  fait  longtemps  de  l'alpinisme  au  vrai  son*  du  mot  ;  il  avait  parcouru 
toutes  les  montagnes  des  deux  proviuces,  et,  au  temps  lointain-  où  fr&reMf*, 
avec  ses  multiples  voitures  à  haute  bâche  en  forme  de  visière,  était  vraimetS 
le  centre  de  Grenoble,  on  voyait  souvent  Dugit  descendre  le  lundi  soir  de  ces 
véhicules  ;  il  revenait  d'une  excursion»  lo  sac  au  dos,  le  piolet  à  la  main,  et  en 
sautoir  une  gerbe  de  rhododendrons;  H  était  alors  une  physionomie  greno- 
bloise. 

A  dix-huit  ans,  il  avait  ressenti  les  premières  atteintes  de  la  goutte  ;  le  sceau 
de  la  souffrance  fut  sur  lui  dès  la  jeunesse.  11  entra  de  bonne  heure  dans  cet 
enfer  dont  il  a  descendu  tous  les  cercles.  Dans  ce  commerce  avec  la  douleur, 
il  a  exercé  une  vraie  vertu  de  résignation  et  révélé  à  ceux  qui  l'ont  vu  <te  prés 
de  hautes  qualités  morales*  Get  homme,  qui  était  parfois  d'humeur  nerveuse  et 
mobile,  se  montrait  dans  la  souffrance  stoïcien  accompli  ;  il  raisonnait  son  mai  et 
il  en  plaisantait.  Je  l'a*  beaucoup  pratiqué  aux  heures  douloureuses  ;  jamais  je 
ne  l'ai  trouvé  plus  égal,  plus  résigné,  plus  soumis  à  toutes  les  rigueur»-  de  la 
destinée  humaine  qu'il  savait  sombre  et  cruelle;  il  en  a  éprouvé  toute  l'amer- 
tume. Depuis  plusieurs  mois,  il  avait  le  sentiment  de  son  état  ;  pendant  long- 
temps, il  avait  accepté  en  souriant  l'adage  qui  fait*  de  la  goutte  un  brevet  de 
longévité ,  mais  le  traitement  dont  il  avait  pris  l'habitude  pour  atténuer  le  mil 
était  plus  redoutable  que  le  mal  lui-même  ;  il  s'en  aperçut  trop  tard. 

Dès  le  mois  de  juillet  1899,  il  sévit  irrémédiablement  atteint.  Il  écrivait  alors  : 
«  La  première  chose  à  vous  souhaiter,  c'est  la  santé  ;  j'en  sens  le  prix  h  présent 
que  la  mienne  est  compromise,  pour  ne  pas*  dire  perdue.  »  Et  il  ajoutait  : 
«  J'hésite  k  prendre  ma  retraite  ;  car  je  redoute  le  désœuvrement  où  je  tombe- 
rais, et  il  me  semble  que,  dès  que  je  n'aurais  plus  rien  6  faire,  je  nféteindrais 
commo  une  lampe  qu'on  souffle  quand  on  n'en  a  plus  besoin.  »  Au  mois  de 
novembre,  il  fît  une  unique  et  dernière  apparition  à  la  Faculté;  il  faftRty 
perdre  connaissance.  MM.  Morlllot,  Ohabert  et  moi  Passf sternes;  et  il  neusdil 
en  souriant,  avec  plus  d 'effusion  qu'il  n'en  mettait  d'ordinaire  dans  ses  propos- 
«  Ah  !  la  santé,  la  santé  !  on  joue  avec  elle  quand  on  est  jeune...  Vous  Pavet, 
gardez-la,  gardes-la  bien.  »  Ge  forent  ses  derniers  mots  à-  la  Faculté.  Dés  lors; 
il  déclina  très  vite  ;  mais  son  ferme  bon  sens  ne  l'abandonna  jamais.  Il  me  d* 
un  jour  :  «  On  dépend  toujours  de  ceux  qui  vous  servent.  »  Il  a  cruellement  et 
longuement  souffert;  il  a  acheté  à  liant  prix  la  grande  paix  éternelle. 

J.  dx  Crozals. 

Promotion  de  1854.  —  Pôirb  (Paul- Alexandre),  né  à  Amiens,  le  l«r  décembr* 
1832,  décédé  à  Paris,  le  17  mal  1900. 

Nous  reproduisons  le  discours  prononcé  aux  obsèques  de  M.  Poiré,  ptf 
M.  Manchet,  proviseur  du  Lycée  Condorcet. 

Messieurs, 

M.  Poiré  a  été  professeur  au  Lycée  Condorcet  pendant  vingt-deux  mm 
C'est  là  qu'il  a  rendu  à  l'Université  les  services  les  plus  distingués;  c'est  là  qrt 
a  terminé  sa  longue  et  très  honorable  carrière.  Le  proviseur  du  Lycée 
accompi»  un  pieux  uevoir  en  offrant'  a  sa  mémoire,  au- nomades  maiures' ex  «es 
élèves,  l'hommage  de  leur  reconnaissance  et  de  leurs  regrets. 

Après  de  brillantes  études  au  Lycée  d'Amiens,  M.  Poiré  fut  admis  à  VÉcote 


DE  L'BCOLR  IfORMALB  69 

Normale,  et  s'y  distingua  parmi  le»  nombreux  élèves  de  la  section  des  sciences. 
Au  concours  de  l'agrégation,  il  conquit  le  second  rang,  lt  eut  le  bonheur,  en 
sortant  de  l'École,  d'être  nommé  au  Lycée  d'Amiens,  où  il  retrouva  ses  maîtres 
et  sçs  amis,  et  où  son  arrivée,  précédée  par  ie  souvenir  de  ses  anciens  succès, 
fat-  abcueillle  avec  tant  de  joie  et  d'espérance  par  ses  compatriotes. 

Ces  espérances  ne  furent  pas  déçues.  L'enseignement,  à  la  fois  solide  et 
élégant,  du  jeune  professeur,  les  nombreux  succès  obtenus  par  ses  élèves  dans 
les  examens  et  dans  les  concours,  confirmèrent  et  accrurent  encore  sa  répu- 
tation. Bientôt,  M.  Poiré  se  vit  entouré  de  tant  d'estime,  il  reçut  de  tels  témoi- 
gnages de  cordiale  confiance,  et  lui-même  éprouvait  une  si  grande  affection 
pour  une  ville  qui  avait  été  son  berceau,  qu'il  songea  à  terminer,  à  Amiens, 
une  carrière  si  brillamment  commencée  et  si  heureusement  parcourue.  Il 
fallut  une  douce  violence  pour  l'arracher  de  cette  terre  aimée,  et  ses  regrets 
furent  aussi. vifs  que  ceux  éprouvés  h  son  départ  par  tous  ses  compatriotes. 
ils  ne  voulurent  pas,  du  moins,  le  perdre  tout  entier,  et,  par  un  sentiment  de 
délicate  reconnaissance,  ils  le  nommèrent  président  de  l'Association  des 
Anciens  élèves  du  Lycée. 

M.  Poiré  continua  au  Lycée  Condorcet,  où  il  avait  été  appelé,  après  un  court 
passage  au  Lycée  de  Versailles,  les  succès  que  préparait  la  valeur  de  son  en- 
seignement, car  il  avait,  à  un  haut  degré,  les  qualités  essentielles  du  profes- 
seur. Il  savait  donner  aux  démonstrations  les  plus  ardues  un  tour  d'élégance  ;  il 
composait  ses  leçons  avec  art,  il  les  disait  avec  une  sorte  d'éloquence.  Ce 
professeur  de  sciences  était,  en  même  temps,  un  homme  de  lettres. 

L'enseignement  où  i!  excellait  le  prit  tout  entier,  et  ne  lui  laissa  que  peu  de 
temps  pour  les  recherches  personnelles  et  les  travaux  du  laboratoire.  Toutefois, 
H  voulut  propager,  en  dehors  de  son  enseignement,  les  applications  des 
sciences  physiques  au  monde  de  l'industrie.  Ses  deux  principaux  ouvrages  : 
La  France  Industrielle  et  A  travers  l'Industrie,  sont,  par  la  précision  scien- 
tifique des  faits  et  par  l'exposition  Claire  et  méthodique,  des  modèles  de  vulga- 
risation. Les  leçons  qu'il  avait  professées  à  la  Société  Industrielle  d'Amiens 
l'avaient  préparé  h  ces  travaux  d'une  utilité  pratique.  Il  s'y  distingua  au  point 
qu'il  fut  chargé,  par  un  de  nos  plus  grands  éditeurs,  de  la  rédaction  du 
Dictionnaire  des  Sciences  et  de  leurs  applications'  Cette  oeuvre  importante, 
entreprise  en  collaboration  avec  Edmond  Perrier,  l'émincnt  directeur  du 
Muséum,  a  occupé  M.  Pbiré  jusqu'à  ses  derniers  jours. 

Les  leçons  du  professeur  qui  ont  formé  tant  de  remarquables  élèves,  aujour- 
d'hui à  leur  tour  professeurs,  ou  ingénieurs,  ou  officiers,  laisseront  dans  l'ensei- 
gnement une  trace  durable.  Recueillies  dans  des  ouvrages  classiques  qui  font 
autorité,  eHes  seront  longtemps  encore,  pour  les  maîtres  et  les  élèves,  le  guide 
le  plus  sûr  et  le  plus  utile. 

Elles  ie  seront  aussi  pour  les  enfants  de  nos  écoles.  Un  des  premiers. 
If.  Poiré  avait  compris  combien  il  est  nécessaire,  dans  notre  démocratie,  de 
rortifler  et  d'élever  l'enseignement  primaire,  et  c'est  une  des  œuvres  les  plus 
celles  de  sa  vie  que  celle  qui!  a  consacrée  à  former,  par  ses  leçons  et  par  ses 
Ivres,  les  maîtres  de  notre  grande  École  de  Saint-Cloud. 

Le  Ministre  de  l'instruction  publique  reconnut  la  haute  valeur  de  ces  services 
2fr  donnant  à  IT.  Poiré,  déjà  Officier  de  l'Instruction  publique,  la  croix  de  la 
^éçion  d'honneur. 

1/homme  valait  le  professeur.  D'une  courtoisie  parfaite,  d'une  aménité  sou- 


60  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BXKVSS 

riante,  il  a  toujours  eu  avec  ceux  qui  l'ont  approche  les  relations  les  plus 
cordiales,  et  c'est  sans  doute  ce  sentiment  de  sympathie  qui  naissait  autour  de 
jui,  ajouté  à  l'estime  qu'on  avait  de  son  talent  et  de  son  caractère,  qui  le 
désigna  au  libre  choix  de  ses  collègues  pour  le  Conseil  supérieur  de  l'instruc- 
tion publique.  L'Université  n'a  pas  oublié  les  services  qu'il  y  a  rendus  par  soa 
expérience  et  par  l'intégrité  de  son  caractère. 

Celte  vie  si  heureusement  remplie  aurait  suffi  à  rendre  un  homme  heu- 
reux. M.  Poiré  connut  encore  d'autres  joies  plus  intimes  et  plus  douces.  Son 
foyer  qu'il  aimait,  qu'une  compagne  au  cœur  excellent  avait  fait  si  attirant, 
qu'égayait  la  présence  de  ses  enfants  et  petits-enfants,  était  pour  lui,  aux 
heures  du  travail  et  aussi  aux  heures  peut-être  plus  pénibles  de  la  retraite,  on 
de  ces  asiles  heureux  et  béni  où  se  concentrent  les  joies  les  plus  profondes  de 
l 'homme. 

Ces  joies,  il  les  portait  pour  ainsi  dire  avec  lui  au  dehors,  il  avait  dans  toute 
sa  personne  un  air  de  santé  et  de  -jeunesse.  La  mort,  en  frappant  celle  qui 
avait  été  l'âme  de  cette  vie  commune,  a  du  mémo  coup  tout  détruit,  et  cette 
tombe  s'est  ouverte  à  quelques  mois  de  distance  pour  réunir  à  jamais  ceux 
qui  ne  voulaient  pas  être  séparés  ! 

Promotion  de  1860.  —  Charpentier  (Thomas-Victor),  né  à  Alençon  le  19  mars 
1841,  mort  à  Paris  le  21  janvier  1900. 

Thomas-Victor  Charpentier  appartenait  à  une  famille  universitaire  et  norma- 
lienne. Il  a,  dans  le  Mémorial  de  notre  Association  (1875),  fait  revivre  la  curieuse 
physionomie  et  raconte  l'existence  admirablement  laborieuse  et  simple  de  son 
grand-père,  Charles-Etienne  Daulne,  élève  de  la  promotion  de  1810.  Nommé  « 
Alençon,  peu  de  temps  après  sa  sortie  de  l'Ecole,  Daulne  s'y  mariait,  s'y  fii«it 
pour  toujours,  prenait  la  résolution  de  se  consacrer  tout  entier  à  l'enseignement  et 
à  l'étude.  11  contribua  pour  une  très  grande  part  à  la  prospérité  de  son  collège, 
administra  avec  zèle  la  bibliothèque  communale  et  «  devint  un  des  plus  savants 
hommes  de  France,  tout  en  restant  profondément  inconnu  ».  Le  père  de 
M.  Charpentier,  élève  de  la  promotion  de  1826,  professeur  de  mathématique», 
envoyé,  lui  aussi,  à  Alençon,  y  épousait  la  fille  de  son  collègue,  et,  à  l'exemple 
de  son  beau-père,  refusait  toutes  les  offres  d'avancement.  De  nombreuses  géné- 
rations d'élèves  avaient  gardé  le  souvenir  de  son  enseignement  clair  et 
méthodique,  de  son  dévouement  sans  bornes.  Quand  il  prit  sa  retraite,  il  M 
sollicité  d'entrer  au  Conseil  municipal,  et  bientôt  après  nommé  adjoint  Daas 
ces  fonctions  nouvelles,  il  se  distingua  par  une  droiture  de  caractère,  me 
justesse  de  vues  et  un  esprit  de  conciliation  qui  ajoutèrent  encore  à  son  auto- 
rité sur  ses  concitoyens.  Ainsi  AI.  Charpentier  eut  sous  les  yeux,  pour  l'inspirer 
et  le  conduire,  des  modèles  de  netteté  intellectuelle,  de  probité  morale,  de 
générosité. 

Il  At  ses  études  au  lycée  d'Alençon  et  il  eut  dans  toutes  ses  classa 
les  plus  grands  succès.  Se  destinerait-il  aux  sciences  ou  aux  lettres  ?  fi  a 
montré  plus  tard,  mieux  que  par  une  souplesse  d'intelligence  purement  scolaire» 
qu'il  eût  pu  suivre  Tune  des  deux  voies  aussi  bien  que  l'autre  ;  son  père  eflft 
souhaité  qu'il  entrât  à  l'École  Polytechnique.  Lui  aima  mieux  se  diriger  vers 
la  section  littéraire  de  l'École  Normale,  réussit  à  faire  ratifier  ses  préférences, 
et  vint  redoubler  sa  rhétorique  au  collège  Stanislas.  A  la  An  de  l'année,  1 
obtenait,  en  Discours  français»  le  premier  prix  des  Nouveaux  au  Concours  géaé- 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  64 

rai  ;  il  achevait  l'année  suivante  sa  préparation  à  Sainte-Barbe  et  à  Louis-le- 
Grand,  et  il  entrait  à  l'École  en  1860. 

Il  y  fat  an  camarade  excellent,  aimable  envers  tous  et  aimé  de  tous.  11  se  lia 
toutefois  plus  particulièrement  avec  Quelques-uns.  11  formait  avec  Sayous  et 
Bigot  ce  trio  dont  a  parlé  M.  Gabriel  Monod  dans  sa  notice  sur  Sayous,  et  qui 
«  symbolisait  l'alliance  de  l'histoire,  des  lettres  et  de  la  philosophie».  Il  ne  con- 
sidérait pas  dès  lors  et  il  n'a  jamais  considéré  depuis  l'identité  de  goûts, 
d'études  et  de  croyances  comme  indispensable  à  l'amitié.  Il  avait  le  caractère 
ouvert  comme  l'intelligence.  Doué  de  facultés  d'assimilation  extrêmement 
vives,  il  eut  l'occasion  de  montrer  toutes  ses  ressources  d'esprit  et  de  savoir, 
lorsque  peu  de  temps  avant  sa  sortie  de  l'École,  l'agrégation  de  philosophie  fut 
rétablie;  11  n'hésita  pas  devant  le  danger  d'épreuves  difficiles  à  affronter  sans 
préparation  spéciale,  ou  plutôt  en  quelques  semaines  il  fat  prêt  ;  et  il  fut  très 
honorablement  admis  dans  cette  première  promotion  d'agrégés  dont  M.  Lache- 
lier  tenait  la  tête. 

Nommé  en  septembre  1863  au  lycée  d'Alençon,  il  n'y  resta  que  quelques 
mois;  en  avril  1864,  il  était  envoyé  au  lycée  de  Clcrmont.  En  même  temps 
qu'il  satisfaisait  avec  éclat  aux  exigences  d'une  classe  déjà  importante,  il  tra- 
vaillait avec  ardeur  à  compléter  en  divers  sens  sa  culture  intellectuelle. 
Curieux  des  questions  juridiques,  qui  sollicitaient  à  la  lois  ses  goûts  de  déduc. 
tion  méthodique  et  la  finesse  de  son  bon  sens  très  avisé,  il  fit  ses  études  de 
droit  et  il  passa  la  licence  ;  d'un  autre  côté,  il  s'appliquait  à  fortifier  et  à  étendre 
ses  connaissances  mathématiques,  et  suivait  les  leçons  de  Bourget,  professeur 
à.  la  Faculté  des  Sciences.  A  rencontre  des  tendances  et  des  habitudes  de 
l'École  éclectique,  il  était  convaincu  que  la  philosophie  n'est  pas  simplement 
affaire  de  réflexion  pure  et  de  pur  raisonnement,  qu'elle  doit  prendre  pour 
matière  les  disciplines  déjà  organisées  de  l'esprit  humain,  et  en  toute  cons- 
cience il  s'instruisait,  pour  bien  remplir  son  métier  de  philosophe  tel  qu'il 
Pentendait. 

Le  temps  de  son  séjour  à  Clcrmont,  qui  fut  décisif  pour  la  direction  de  son 
intelligence,  le  fut  aussi  pour  la  direction  de  sa  vie.  Le  8  septembre  1864,  il  se 
mariait  avec  une  de  ses  proches  cousines,  M11*  Hautefeuille,  dont  la  famille 
habitait  Paris  ;  il  l'avait  connue,  alors  qu'élève  à  Stanislas,  il  était  entré  en 
relation  avec  des  parents  qu'il  retrouvait,  et  dès  l'École  il  avait  rêvé  de  s'unir 
à  elle.  Union  heureuse  entre  toutes  par  l'admirable  intimité  des  âmes  qu'elle 
a  liées  à  la  fois  dans  la  plus  profonde  affection  commune  et  dans  le  plus 
pur  sentiment  des  devoirs  communs.  Quiconque  est  entré  dans  cette  vivante 
maison,  où  la  plus  belle  harmonie  morale  régnait  visiblement,  a  deviné  sans 
peine  à  quel  point  M"*  Charpentier  fat  pour  son  mari  la  femme  pleine  de  sens 
et  de  bonté,  qui  entretient  parmi  les  soucis  de  la  tâche  quotidienne  la  joie,  le 
courage,  la  confiance  ;  participant  de  toutes  les  pensées  de  celui  qu'elle  a 
perdu,  elle  reste  pour  ses  enfants  le  conseil  droit  et  certain  qu'elle  avait  été 
pour  lui. 

Au  mois  d'octobre  1866,  H.  Charpentier  quittait  le  lycée  de  Clermont  pour 
celui  de  Montpellier,  deux  ans  plus  tard  il  était  rappelé  à  Paris  :  professeur 
i'abord  au  collège  Rollin,  puis  au  lycée  Bonaparte,  il  resta  pendant  les  événe- 
ments de  1870-71  à  la  disposition  du  ministre  ;  en  avril  1871  il  reprenait  du  ser- 
vice au  lycée  de  Versailles.  Le  26  juillet  de  cette  année,  il  soutenait  brillam- 
onent  ses  thèses  de  doctorat,  dont  l'une,  la  thèse  française,  JSaai  sur  la  iné- 


62  ASSOCIATION  VUS  ANCHENS  ÉLÈVES 

thade  de  Descartest  était  déjà  terminée  et  acceptée  en  1669,  dont  l'autre,  la 
thèse  latine,  Dissertatio  de  methodo  mathemaUca  in  Us  eokntus  adiikenéa 
quae  ad  varias  philosophas  m&ralis  pertes  speotânt  avaittecu  le  visa  en  18m 
La  thèse  française  dénonçaitavec  beaucoup  de  discrétion  dans  la  forme,  de 
vigueur  dans  ie  fond,  1  illusion  alors  commune  qui  consistait  à  séparer  eu 
Descartes  le  philosophe  du  savant  et  è  regarder  les  règles  de  la  méthode  comme 
des  formules  justiciables  du  simple  sens  commun.  «  Afcje  ou  tort,  disait  h 
Préface,  de  choisir,  pour  le  traiter  dans  une  thèse,  un  sujet  que  tout  ie  monde 
connaît  ou  du  moins  croit  connaître  ?  te  lecteur  en  jugera.  Si  je  sois  dupe 
d'une  illusion,  al  je  prends  pour  des  idées  nouvelles  des  opinions  anciennes 
et  bien  connues,  il  faut  me  plaindre  d'avoir  inutilement  dépensé  beaucoup  de 
temps  et  beaucoup  -de  peine  :  si  j'ai  réussi  à  interpréter  d'une  façon  quelque 
peu  nouvelle  des  textes  nue  chacun  a  médités,  il  faut  convenir  Que  mes  effort* 
n'ont  pas  été  perdus.  »  L'interprétation  que  tentait  M.  Charpentier  s'éclairailde 
la  connaissance  des  œuvres  scientifiques  de  Descartes,  particulièrement  de 
la  Géométrie,  et  elle  n'aboutissait  à  sa  formule  propre  qu'après  un  expose  tiés 
ingénieux  des  principales  opinions  du  xvu*  siècle  sur  la  logique  cartésienne. 
La  thèse  latine  critiquait  le  séduisant  abus  que  Ton  peut  faire  de  la  méthode 
mathématique  en  essayant  de  traiter  par  die  les  questions  morales  et  de  dé- 
terminer par  elle  les  concepts  métaphysiques.  Dés  l'origine  de  ses  recherches 
personnelles,  M.  Charpentier  s'était  senti  attiré  par  les  problèmes  et  les  doc- 
trines qui  mettent  en  rapport  la  philosophie  avec  tes  sciences,  et  c'était  à  lui 
que  s'était  adressé  M.  Th.  Ribot,  quand  il  avait  fallu  rendre  compte  dans  la 
Revue  philosophique  d'ouvrages  tels  que  celui  de  Papillon  sur  la  philosophie 
moderne  dans  ses  rapports  avec  Us  sciences  de  la  nature,  celui  de  Mouchât 
sur  la  ré/orme  cartésienne,  ou  le  livre  de  Duhring,  Krilische  Geschickts  en 
atlgememen  Principien  der  Mechamk,  etc...  Il  avait  été  un  des  premiers  è 
signaler,  dans  un  article  de  la  môme  Revue  (mai  1881),  l'importance  des 
philosophiques  de  Cournot,  et  il  avait  communiqué  à  l'Académie  des 
morales  un  Mémoire  sur  la  nécessité  d'instituer  la  logique  du  probable  (183S> 
dont  l'esprit  apparat!  bien  dans  cette  conclusion  :  «  On  s'est  proposé  de  faire 
sentir  par  des  considérations  générales  et  par  des  exemples  variés  que  Pétnae 
des  sciences  positives  est  nécessaire,  si  Ton  veut  fonder  une  métaphysique.  » 
Dans  son  travail  sur  Cournot,  il  avait  insisté  sur  le  rapport  qu'a  la  notion  délai 
naturelle  avec  l'idée  mathématique  de  fonction  :  c'était  là  un  sujet  qu'il  eût 
voulu  aborder  à  son  tour  :  il  espérait,  disaitr-il  souvent,  mettre  à  profit  les  loi- 
sirs de  sa  retraite  pour  ordonner  tes  pensées  que  lui  avaient  suggérées  la  lec- 
ture des  savants  modernes  sur  la  conception  de  la  loi  et  le  déterminisme  de  h 
nature.  Si  ces  espérances  de  travail  furent  ajournées  au  point  même  de  m 
s'accomplir  jamais,  c'est  à  sa  louangequ'il  faut  le  constater;  il  ne  put  se  décide? 
à  opérer  un  partage  entre  ses  travaux  personnels  et  ses  fonction?  ;  il  fut  tarit 
entier  à  ses  fonctions,  et  ses  fondions  étaient  parUoulièremeut  absorbante*. 
depuis  qu'il  avait  été  appelé  au  lycée  Louis-le-Grand. 

C'est  dans  ce  lycée  que  s'est  écoulée  la  plus  grande  et  aussi  la  plus  nette 
part  de  sa  vie  universitaire,  il  y  est  resté  du  mois  d'octobre  187*  jusqnfea 
mois  d'octobre  18G8;  pendant  cette  période  de  26  ans,  il  ne  s'en  est  êloigoé  #tt 
deux  lois,  une  première  fois,  en  1873-76,  pour  faire  une  suppléance  dont  A 
avait  été  changé  à  l'École,  une  seconde  (bis,  en  décembre  1*97,  sous  l'inQuene) 
de  la  maladie  qui  l'obligeait  quelques  mois  après  à  prendre  sa  retraite  ava* 


Dg  L\ÉûOLB  NORMALE  63 

l'â^e.  ItendMtloigtoatps  il  M  seul  à<ooeuper  la  chaire  sur  laquelle  renseigne- 
ment de  maîtres  aussi  repaies  que  Paul  Janet  et  Charles  avait  jeté  un  vif  éclat  ; 
plus  tard,  quand  de  nouvelles  divisioDs  tarent  successivement  créées,  il  eut 
encore  i  diriger  une  elaaae  restée  1res  considérable,  <en  nésondu  nombre  des 
candidats  à  l'École  qui  s'y  pressaient.  Cette  fusion  de  vétérans  et  de  nouveaux 
constituait  à  ses  yeux  la  classe  idéale,  et,  sans  méconnaître  entièrement  les 
causes  qui  la  rendaient  dansées  dernières  années  plus  ^difficilement  praticable, 
il  regrettait  vivement  qu'elle  n'eût  pas  été  maintenue.  Au  fait,  elle  répondait 
bien  aux  caractères  de  renseignement  tel  qu'il  le  comprenait  :  un  cours  élé- 
mentaire, destiné  à  faire  connaître  aux  nouveaux  et  à  rappeler  aux  vétérans 
l'essentiel  des  questions ,  après  ce  cours,  des  levons  faites  sur  des  textes  limités 
de  philosophes  par  les  vétérans  et  quelques  nouveaux,  des  lectures  de  disser- 
tations choisies  parmi  les  meilleures  occasions  toutes  naturelles  de  libres  dis- 
cussions et  d'éclaircissements  approfondis.  Mats  pour  inspirer  aux  élèves  le 
désir  de  renoncer  devant  leurs  camarades  à  ce  silence  et  à  cet  isolement  qui 
conviennent  trop  à  leur  indifférence  ou  A  leur  timidité,  il  fallait,  avec  une  vi- 
gilance énergique  autant  que  discrète,  beaucoup  de  bonhomie  et  de  laisser- 
aller,  et  c'étaient  bien  là  quelques-unes  des  qualités  de  M.  Charpentier.  Il  ap- 
portait dans  sa  classe  une  bonne  humeur  expansive  qui  achevait  d'assurer  son 
autorité  en  la  faisant  aimer.  Dans  la  ferme  familière  qu'il  donnait  assez  souvent 
à  sa  pensée,  se  traduisait  ce  goût  extrême  de  simplicité  et  de  clarté  qu'il  op- 
posait avec  entrain  aux  conceptions  trop  subtiles  et  aux  formules  trop  techni- 
ques. Convaincu  qu'un  bon  sens  très  fin  nous  met  plus  près  de  la  vérité  que 
Jes  plus  ingénieux  paradoxes,  il  voulait  avant  tout  éveiller  et  raffermir  cette 
intelligence  naturelle  qui,  dans  notre  pays,  ne  s'est  Jamais-  dessaisie  de  son 
droit  de  contrôle  sur  les  théoriciens  et  les  philosophes  professionnels.  Dans  un 
discours  de  distribution  de  prix,  prononcé  à  Louis-le-Grand  en  1874,  U  com- 
mentait avec  complaisance  ce  mot  de  Nicole  :  «  On  se  sert  de  sa  raison  comme 
d'un  instrument  pour  acquérir  les  sciences,  et  Ton  devrait  se  servir  au  con- 
traire des  sciences  comme  d'un  instrument  pour  perfectionner  sa  raison.  » 
C'était  bien  là  la  maxime  de  son  enseignement,  et  elle  le  portait  à  supprimer 
entre  sa  pensée  et  celle  de  ses  élèves  tout  appareil  de  considérations  trop  di- 
dactiques. Aussi  rien  de  moins  dogmatique  que  son  attitude  à  leur  égard,  rien 
de  plus  étranger  à  son  caractère  que  le  désir  de  faire  violence,  même  indirec- 
tement, à  leur  raison  naissante  et  à  leurs  jeunes  convictions.  Ce  n'était  pas 
seulement  de  l'indulgence,  c'était  même  de  la  sympathie  qu'il  avait  pour  cet 
esprit  d'opposition  qui  anime  assez  naturellement  des  philosophes  de  dix-huit 
ans,  qui  leur  suggère  de  recueillir  au  dehors,  pour  les  apporter  fièrement  à 
l'intérieur  de  la  classe,  les  idées  consacrées  par  l'opinion  publique  comme  le 
lot  privilégié  des  Ames  indépendantes.  U  souriait  è  cette  effervescence,  qu'il 
sentait  souvent  généreuse  dans  ses  mouvements  désordonnés  et  précipités,  et 
je  crois  bien  qu'il  la  préférait  à  l'allure  obséquieuse  de  cette  sagesse  précoce 
qui  semble  vouloir  rendre  inutile  l'expérience  de  la  vie.  Peu  de  temps  avant 
sa  retraite,  il  me  montrait  une  copie,  où  l'un  de  ces  jeunes  gens  avait  rédigé 
son  manifeste,  qui  ne  tendait  pas  précisément  à  la  sauvegarde  des  grandes 
vérités,  ni  de  Tordre  social  ;  et  secrètement  enchanté  des  promesses  de  taleat 
qu'il  avait  découvertes,  il  me  faisait  constater  cette  explosion  d'idées  d'un  air 
qui  semblait  dire  :  Tout  de  même,  comme  cela  me  ressemble  peu  1  —  Sans 
doute;  et  c'est  vraiment  comprendre  la  loi  supérieure  de  notre  Jonction,  que 


A 


64  ASSOCIATION  DfcS  ANCIENS  ÉLÈVES 

de  nous  disposer  à  avoir  des  élèves  qui  ne  nous  ressemblent  point.  Autant  il 
convient  peu  que  nous  allions  épier  anxieusement  ces  âmes  de  jeunes  gens 
pour  condescendre  à  faire  les  gestes  et  à  tenir  les  propos  conformes  à  leurs 
goûts,  autant  il  serait  faux  et  vain  de  vouloir  lier  à  nous-mêmes  et  à  notre  en- 
seignement des  générations  qui  doivent  rester  maîtresses  h  leur  tour  dans 
leur  façon  de  concevoir  et  d'accomplir  leur  œuvre.  C'est  ce  que  M.  Charpen- 
tier sentait  à  merveille;  il  croyait  bien  s'acquitter  de  sa  tâche  en  invitant  ses 
élèves  à  penser  d'après  eux,  non  d'après  lui,  en  leur  faisant  éprouver,  par  un 
appel  direct  à  leur  initiative,  les  bienfaits  de  la  liberté  intellectuelle,  en  n'op- 
primant pas  leur  curiosité  sous  le  poids  d'une  influence  trop  lourde.  Mais  les 
plus  avisés  d'entre  eux  s'apercevaient  bien  que  derrière  cette  souple  compré- 
hension de  leurs  esprits  et  de  leurs  aptitudes,  11  y  avait  certains  principes 
irréductibles  du  jugement.  De  ceux-là  fut  en  particulier  Paul  Bourget,  qui  après 
s'être  senti  éloigne  de  son  ancien  maître  par  le  tour  et  les  tendances  de  ses 
toutes  premières  œuvres,  revint  lui  dire,  au  premier  signe  de  sympathie,  son 
attachement  et  sa  reconnaissance.  Voici,  entre  autres  choses,  ce  qu'il  lut  écri- 
vait, le  25  décembre  1888  :  c  lion  cher  maître,  rien  ne  pouvait  m'être  plus  doux 
que  de  recevoir  le  billet  que  vous  avez  bien  voulu  m'écrire  au  sujet  de  ce 
petit  conte.  Sachez  que  si  je  ne  vous  témoigne  guère  le  souvenir  que  je  garde 
de  votre  bonté  pour  moi  à  Clermont  et  à  Versailles,  Ce  souvenir  demeure  très 
vivant. . .  Je  n'ai  pas  oublié  l'influence  que  j'ai  reçue  de  votre  esprit  à  deux 
reprises,  quand  vous  m'avez,  vers  ma  quatorzième  année,  initié  à  une  vue 
large  et  directe  des  grands  auteurs  anciens,  et  quand,  vers  la  vingtième,  vous 
m'avez  fait  reprendre  toute  ma  philosophie  et  apercevoir  la  méthode.  Ce  sont 
là  deux  bienfaits  qui  continuent  d'agir  sur  moi  bien  puissamment.  Si  je  suis 
arrivé,  à  travers  cette  existence  de  Parts,  mortelle  à  la  vie  morale,  à  un  état 
intérieur  de  certitude  et  de  paix  relative,  je  le  dois  en  partie  à  ce  qui  s'est 
dégagé  pour  moi  de  ce  double  enseignement,  à  savoir  que  dans  Fart  et  la 
science  il  y  a  un  fond  sérieux  de  réalité  qui  est  nécessaire  et  qui  ne  s'atteint 
que  par  une  extrême  et  scrupuleuse  conscience.  Si  j'ai  vu  aussi,  avec  une 
grande  absence  d'enivrement,  la  misère  des  succès  de  vogue,  et  toujours 
songé  à  contribuer  pour  ma  faible  part  au  redressement  dé  l'âme  française,  je 
vous  le  dois.  Quand  l'ensemble  de  mes  travaux  sera  fini  et  que  les  livres  s'éclai- 
reront les  uns  par  les  autres,  tout  cela  apparaîtra  dans  son  vrai  jour.  En'  at- 
tendant, je  voulais  vous  avoir  dit  une  fois,  moi  aussi,  que  je  suis  votre  tou- 
jours reconnaissant,  et  ce  m'est  une  joie  que  vous  m'en  ayez  fourni  l'occasion 
par  un  si  spontané  témoignage  que  quelques  pages  de  moi  vous  sont  allées  au 
cœur.j^ 

Tandis  qu'il  savait  diriger  de  haut  ses  élèves,  If.  Charpentier  savait  aussi 
les  conduire  au  succès.  Cette  classe  de  philosophie  de  Louis-le-Grand  fat  pen- 
dant un  temps  glorieuse  dans  l'Université  ;  tous  les  ans,  le  prix  d'honneur  do 
concours  général  lui  revenait;  tous  les  ans,  quantité  de  ses  élèves  entraient  à 
l'École.  Ainsi  M.  Charpentier  se  trouvait  tout  naturellement  désigné  pour  tes 
honneurs  qui  reconnaissent  le  dévouement  et  pour  les  missions  de  confiance 
qui  consacrent  l'autorité  d'un  professeur.  Le  13  juillet  4881,  il  était  décoré  ?  la 
thème  année,  il  était  appelé  eu  jury  d'agrégation  dont  il  faisait  partie  sans 
interruption  pendant  neuf  ans.  Mais  parmi  les  titres  qui  lui  vinrent  par  sur- 
croît, celui  auquel  il  attacha  le  plus  de  prix  fut  certainement  celui  de  membre 
du  Conseil  supérieur.'  Sa  candidature,  mise  en  avant  par  plusieurs  de  ses  an- 


dr  l'école  normale  65 

tiens  élèves,  adoptée  par  ses  collègues  de  Paris,  rallia  sans  peine  l'unanimité 
des  suffrages.  11  accepta  avec  joie  ce  mandat,  non  pas  seulement  à  cause  des 
sympathies  dont  il  était  le  témoignage,  mais  aussi  à  cause  des  devoirs  qu'il 
imposait;  et  il  fut  perpétuellement  attentif  à  le  bien  remplir.  Ce  serait  faire 
injure  gratuitement  à  d'autres  que  de  souligner  l'esprit  d'indépendance  et  de 
désintéressement  qu'il  apporta  à  sa  tâche;  mais  Ton  peut  bien  dire  qu'il  satisfît 
avec  un  rare  bonheur  à  celte  double  exigence  :  maintenir  la  liberté  de  son 
jugement  propre,  et  rester  le  représentant  Adèle  de  ses  électeurs.  Pour  cela,  il 
s'appliquait  à  prévoir  les  questions  qui  pouvaient  surgir,  et  par  l'examen 
approfondi  qu'il  en  faisait,  par  le  soin  qu'il  prenait  à  en  entretenir  ses  col- 
lègues, ii  savait  s'empêcher  d'en  improviser  ia  solution.  Pendant  la  durée  de 
son  mandat,  à  maintes  reprises,  le  moment  parut  grave  pour  les  intérêts  intel- 
lectuels et  pédagogiques  qu'il  avait  à  défendre.  D'une  part,  il  redoutait  ce 
malencontreux  esprit  d'envahissement  et  de  rivalité  qui  poussait  renseigne- 
ment moderne  à  se  modeler  sur  renseignement  classique,  au  mépris  de  ses 
fins  propres  et  des  grands  services  qu'il  eût  pu  rendre,  et  là-dessus  l'expé- 
rience, conseillère  des  réformes  que  Ton  tente  aujourd'hui,  paratt  bien  lui 
donner  raison.  D'autre  part,  il  voyait  avec  inquiétude  la  campagne  menée  par  des 
publicistes  assez  mal  informés  contre  les  classes  de  philosophie  de  nos  lycées, 
et  même  des  mesures  sur  le  point  d'être  prises  qui  semblaient  en  compromettre 
irrémédiablement  l'avenir.  Soutenu  par  le  concours  spontané  de  ses  collègues 
de  Paris,  il  sut  faire  valoir  les  raisons  de  diverses  sortes  qui  devaient  protéger 
renseignement  philosophique  contre   toute  atteinte,  rappeler   avec  autant 
d'à-propos  que  de  justesse  les  caractères  du  régime  politique  qui  en  avait 
voulu  autrefois  la  diminution,  montrer  l'heureuse  influence  éducatrice  que 
devait  en  attendre  au  contraire  un  gouvernement  d'opinion  et  de  liberté.  Le 
ministre  d'alors,  M.  Léon  Bourgeois,  se  laissa  persuader;  et  ainsi  fut  coniié 
encore  en  toute  latitude  à  la  sagesse  des  professeurs  de  philosophie,  à  leur 
esprit  de  mesure  et  à  leur  conscience,  un  enseignement  qui,  de  l'avis  des 
meilleurs  juges,  n'avait  été  Jamais  plus  prospère.  Mais,  tout  heureux  de  la 
crise  conjurée,  M.  Charpentier  savait  bien  qu'avec  les  entraînements  faciles  de 
r opinion,  il  n'est  pas  en  ces  matières  de  succès  définitif;  il  savait  aussi  que 
notre  système  d'enseignement  secondaire,  pour  des  causes  diversement  expli- 
quées, fléchissait  de  différents  côtés  et  ne  pouvait  manquer  d'être  à  bref  délai 
rerois  tout  entier  en  discussion  ;  aussi  voulait-il  que  l'on  fût  vigilant,  non  pour 
conserver  à  tout  prix  ce  qui  était  caduc  ou  ce  qui  avait  mal  fait  ses  preuves, 
mais  pour  réformer  utilement  et  intelligemment;  de  là  l'intérêt  passionné 
avec  lequel  il  suivait  les  articles,  les  discussions,  les  projets  qui  touchaient  à 
l'organisation  des  programmes  universitaires.  Quand  la  Société  pour  l'élude 
des   questions  d'enseignement  secondaire,  après  une  période  de  langueur, 
reprit,  avec  une  nouvelle  vie,  ses  séances  et  ses  bulletins,  il  en  fut  un  des 
membres  les  plus  actifs  et  en  devint  le  Président;  il  en  aimait  l'indépendance, 
aû'il  eut  l'occasion  de  défendre,  l'ardeur  continue  et  méthodique  à  déflnir  la 
fonction  et  à  défendre  les  intérêts  de  l'Université.  Lui-même  eût  souhaité 
d'écrire  un  livre  où  il  eût  réuni  là-dessus  ses  réflexions  et  ses  expériences.  Ce 
livre,  s'il  eût  été  écrit,  aurait  pu  exprimer  des  critiques  ou  des  inquiétudes; 
mais  ce  n'est  pas  pour  cela  avant  tout  qu'il  eût  été  écrit  ;  il  eût  témoigné  d'un 
inaltérable  dévouement  à  l'Université,  et  d'une  claire  intelligence  du  rôle 
avféiic  doit  Jouer  dans  notre  société  française  ;  il  eût  témoigné  aussi  de  cette 

5 


66  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

liberté  de  jugement  telle  qu'il  l'entendait  et  la  pratiquait  en  toute  rencontre» 
souvent  mal  qualifiée,  parce  qu'elle  ne  veut  pas  plus  être  opposition  aveugle 
qu'abdication  passive,  qu'elle  ne  veut  ni  se  livrer,  ni  s'isoler.  Cette  liberté-là, 
éprouvée  de  près,  avait  su  se  faire  hautement  apprécier  :  c'est  d'elle  que 
l'Administration  réclama  le  concours  quand  H.  Charpentier  Tut  nommé  membre 
de  la  section  permanente  du  Conseil  supérieur.  11  fut  là  le  collaborateur  vail- 
lant, sans  parti  pris,  qui  désire  par-dessus  tout  que  l'œuvre  à  laquelle  il  tra- 
vaille soit  bonne.  Lorsque  la  croix  d'officier  de  la  Légion  d'honneur,  si  rare- 
ment conférée  aux  professeurs  de  l'enseignement  secondaire,  lui  fut  attribuée 
le  31  décembre  1897,  il  n'y  eut  qu'une  voix  pour  approuver  cette  reconnais- 
sance officielle  des  grands  services  qu'il  avait  rendus.  Ses  collègues  de  Paris, 
qui  avaient  pour  lui  la  plus  affectueuse  sympathie,  voulurent  à  cette  occasion 
lui  faire  entendre  leurs  sentiments  ;  et  dans  un  banquet  un  peu  plus  solennel 
que  ces  dîners  réguliers  des  philosophes  qu'il  présidait  avec  une  si  joyeuse 
amabilité,  ils  vinrent,  au  grand  complet,  fêter  sa  promotion.  Lui  reçut  leurs 
compliments  et  toutes  leurs  expressions  d'amitié  avec  sa  bonté  ordinaire,  mais 
avec  une  émotion  dont  l'accent  triste  les  pénétra.  C'est  qu'il  sentait  trop  bien 
le  déclin  de  ses  forces  et  la  sourde  menace  d'une  fin  prochaine. 

Une  maladie  du  cœur,  dont  il  souffrait  depuis  déjà  quelque  temps,  s'était  en 
effet  très  aggravée.  11  lui  avait  fallu,  après  des  efforts  héroïques  suivis  des 
crises  les  plus  douloureuses,  accepter  i'idée  d'un  congé,  rester  loin  de  ses 
élèves,  de  ses  collègues,  de  sa  tâche  ordinaire.  L'année  scolaire  1 897-98,  péni- 
blement commencée,  interrompue  au  bout  de  quelques  semaines,  fut  remplie  de 
cruelles  alternatives  d'abattement  et  d'espérance.  Avant  la  reprise  de  l'année 
nouvelle,  l'affectueuse  conspiration  des  siens  à  lui  vanter  les  bienfaits  et  les 
agréments  du  repos  lui  dissimula  aussi  habilement  que  possible  les  rigoureuses 
prescriptions  du  médecin.  11  se  décida  à  demander  sa  retraite.  Combien  cette 
décision  lui  avait  été  dure  à  prendre,  on  le  sentait  à  la  joie  qu'il  avait  de  revoir 
des  collègues,  des  anciens  élèves,  qui  pouvaient  l'entretenir  de  tout  ce  qui 
avait  occupé  si  largement  son  activité.  Sa  parole  devenue  haletante,  oppressée, 
s'animait  peu  à  peu,  et  s'efforçait  à  se  soutenir,  comme  pour  solliciter  le  pro- 
longement de  la  visite  que  Ton  voulait  raccourcir,  par  crainte  de  le  fatiguer. 
La  plus  grosse  part  des  loisirs  que  lui  laissa  alors  sa  santé  fut  employée  à 
préparer,  avec  quelques-uns  de  ses  collègues,  la  Société  d'assistance  des 
membres  de  l'enseignement  secondaire. 

A  ce  trait  on  peut  bien  le  reconnaître  tel  qu'il  était  :  toujours  prêt  à  se  dévouer, 
d'une  bonté  de  cœur  ingénieuse  à  inventer  ces  services  à  rendre,  se  dépen- 
sant également  dans  les  œuvres  de  solidarité  organisées  qui  font  appel  à  l'esprit 
de  corps,  et  dans  ces  œuvres  de  bienfaisance  matérielle  et  morale  qui  réclament 
une  initiative  plus  personnelle  et  un  concours  plus  régulier.  On  ne  faisait 
jamais  appel  en  vain  à  son  obligeance.  Telle  famille  distinguée  entre  toutes, 
mais  privée  de  son  chef,  a  trouvé  en  lui  le  conseil  le  plus  précieux  et  l'appui  le 
plus  solide  pour  l'éducation  de  trois  jeunes  gens,  dont  deux,  aujourd'hui 
membres  du  Parlement,  ont  conquis  par  leur  talent  et  leur  extrême  courtoisie 
l'estime  de  tous  les  partis.  Et  Ton  a  trouvé  également  dans  ses  papiers  des 
lettres  d'une  orthographe  douteuse,  mais  d'un  sentiment  très  sûr,  où  des 
paysans  de  l'Orne  lui  témoignent  avec  une  effusion  touchante  toute  la  recon- 
naissance qu'ils  lui  doivent.  Beaucoup  de  ses  anciens  élèves  ont  éprouvé  tout 
ce  qu'il  y  avait  en  lui  d'affectueuse  sollicitude  à  leur  endroit,  en  le  voyant 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  67 

s'intéresser,  de  la  façon  la  plus  prévenante  et  la  plus  active,  à  leurs  travaux,  à 
leurs  projets  et  à  leur  avenir;  et  s'il  arrivait  que  Tua  d'eux  devint  son  collègue, 
quelle  fête  il  lui  faisait  et  quel  gracieux  accueil  dans  cette  maison  de  Louis- 
le-Grand  qui  était  bien  un  peu  la  sienne,  et  où  il  pouvait  bien  recevoir  les 
nouveaux  venus  comme  chez  tui  ! 

Ces  vertus  de  constante  bienveillance  et  d'attentif  dévouement  ne  se  manifes- 
taient si  heureusement  au  dehors,  que  parce  qu'elles  s'épanouissaient  pleinement 
à  son  foyer;  elles  y  étaient  devenues  une  pratique  habituelle,  rendue  douce  par 
la  tendresse  des  êtres  chers  sur  qui  elles  se  reportaient.  Au  milieu  de  sa  nom- 
breuse et  belle  famille,  M.  Charpentier  trouvait  les  motifs  permanents  de  cette 
joie  qui  rayonnait  sur  les  autres  en  amabilité  eten  obligeance.  Là  se  découvrait 
sans  réserve  tout  ce  qu'il  y  avait  d'exquis  dans  sa  bonne  humeur,  dans  cette 
gaieté  large  et  abondante  qui  n'avait  besoin  de  s'exciter  par  aucune  malice,  qui 
se  répandait  tout  naturellement  à  propos  des  moindres  surprises  et  des  moindres 
contrastes  survenant  dans  l'existence  de  tous  les  jours.  De  lui  on  apprenait 
tout  ce  que  vaut  cette  expression  :  rire  de  bon  cœur.  Il  ne  se  ménageait  pas 
pour  les  siens  ;  il  voulut  toujours  se  donner  le  temps  de  prendre  une  part 
directe  à  l'éducation  de  ses  enfants;  de  ce  surcroit  de  tâche  il  retira  le  plus 
grand  contentement  moral  qui  puisse  être  :  la  conscience  d'avoir  formé  des 
âmes  toutes  proches  de  la  sienne  par  l'esprit  de  dévouement,  la  droiture,  la 
sûreté  des  convictions. 

Chrétien  et  catholique,  il  pratiqua  sa  fol  avec  la  plus  grande  simplicité,  aimant 
surtout  à  en  retrouver  le  principe  dans  le  secret  de  sa  conscience,  comme 
source  profonde  de  lumière  et  de  force.  Avec  cela,  il  fut  libéral  sans  arrière- 
pensée,  de  ce  libéralisme  ûer  et  noble  qui  est  spontanément  respectueux  des 
convictions  d'autrui,  qui  s'interdit  scrupuleusement  toute  tentation  de  les 
travestir  ou  de  les  intimider. 

11  eut  des  rapports  d'amitié  suivie  avec  des  gens  qui  n'étaient  ni  de  sa  confes- 
sion, ni  d'aucune.  C'est  un  pasteur  qui  lui  écrivait  ceci  :  «  J'ai  toujours  consi- 
déré comme  un  grand  bonheur  pour  moi,  et  pourquoi  ne  l'ajouterai-je  pas, 
comme  une  grande  bénédiction  de  Dieu,  d'avoir  eu,  à  une  époque  décisive  de 
ma  vie,  un  maître  qui  avait  su  m'inspirer  autant  de  respectueuse  estime  que 
d'affection  ;  et  si  j'ai  embrassé  une  carrière  que  je  n'ai  pas  un  moment  regretté 
d'avoir  choisie,  je  n'ai  pas  douté  un  moment  de  la  part  que,  sans  le  savoir 
peut-être,  vous  avez  eue  dans  ma  vocation.  Je  n'ai  pas  été  moins  reconnaissant 
des  relations  que  vous  avez  bien  voulu  conserver  avec  moi.  Le  bien  que  vous 
m'avez  fait  me  permet  de  comprendre  le  bien  que  vous  avez  fait  à  beaucoup 
d'autres.  * 

Au  commencement  de  l'année  4900,  il  fut  trop  visible  que  le  mal  dont  il 
était  atteint  allait  le  terrasser.  Ce  fut,  en  raison  de  sa  constitution  robuste,  une 
lutte  violente  dont  sa  famille  suivait  avec  angoisse  les  affreuses  péripéties. 
Pour  lui,  il  profitait  de  ses  moments  de  calme  et  de  lucidité  pour  dire  aux 
siens  son  immense  affection  et  pour  se  raffermir  dans  ses  sentiments  de  rési- 
gnation religieuse;  il  s'éteignit  le  21  janvier.  Aucune  parole  ne  fut  prononcée 
sur  sa  tombe,  selon  un  vœu  de  sa  famille  qui  répondait  à  sa  modestie.  Le  souci 
et  le  respect  de  sa  mémoire  étaient  mieux  à  leur  place  ici.  Puissé-je,  en 
m'acquittaut  d'un  devoir  personnel  de  reconnaissance,  lui  avoir  rendu  l'hommage 
que  lui  devaient  ses  camarades,  ses  collègues,  ses  amis,  ses  élèves,  l'École  et 
l'Université  l  Victor  Dblbos. 


68  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion  de  1860.  —  Petit  db  Julleville,  né  à  Paris,  le  18  juillet  1841, 
décédé  à  Paris,  le  25  août  1900. 

Peu  de  temps  après  avoir  vu  mourir  Ollé-Laprune,  l'Université,  renseigne- 
ment supérieur,  la  littérature,  plus  d'une  noble  cause  enfin  viennent  [de 
perdre  un  des  hommes  qui  les  honoraient  le  plus  et  les  servaient  le  mieux, 
Louis  Petit  de  Julleville,  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  du  moyen 
fige  à  la  Sorbonne.  Nous  nous  étions  réciproquement  promis,  lui  et  moi,  que 
le  dernier  survivant  des  deux  écrirait  sur  l'autre  la  notice  destinée  à  la  séance 
annuelle  des  anciens  éièves  de  l'École  Normale.  On  voudra  biep  me  pardonner 
quelques  détails  familiers  dont  il  m'eût  été  dur  de  faire  le  sacrifice.  J'espère, 
d'ailleurs,  qu'ils  ne  seront  ni  sans  intérêt  ni  sans  profit. 

Louis  Petit  de  Julleville  naquit  à  Paris  le  18  juillet  1841.  Sa  mère  —  née  de 
Serbois  —  était  d'une  honorable  famille  du  Sénonais.  Son  père,  mort  jeune, 
était  médecin  à  Paris  :  autant  que  j'ai  pu  en  juger  par  un  portrait  et  diverses 
confidences,  c'était  un  homme  intelligent  et  nerveux,  ayant  des  goûts  d'artiste 
et  d'amateur.  11  put  léguer  à  son  fils  non  seulement  le  souvenir,  mais  le  bien- 
fait réel  de  plusieurs  amitiés  précieuses,  comme  celles  de  Didron,  l'archéo- 
logue, de  Lacroix,  qui  fut  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  Lettres  de 
Nancy,  et  suppléant  de  M.  Wallon  à  la  Sorbonne;  enfin,  et  surtout,  de  Francis 
Wey.  Les  amis  aimaient  à  se  réunir;  et  j'ai  entendu  plus  d'une  fois  Louis  Petit 
de  Julleville  regretter  ces  temps  de  simplicité  cordiale  où  l'on  pouvait  se 
recevoir  à  moins  de  frais  et  plus  souvent  qu'aujourd'hui.  Il  rappelait  volontiers 
les  menus  modestes,  mais  soignés,  où  •  maman  faisait  un  bon  piat  »  et  où  Ton 
dégustait  attentivement,  ce  qui  devient  si  rare,  une  bouteille  venue  d'un  pro- 
priétaire consciencieux  et  connu.  Sa  mère,  restée  veuve  avec  deux  enfants,  un 
fils  et  une  fille  admirablement  doués  l'un  et  l'autre,  était  une  femme  pieuse 
et  bonne,  très  sensée,  très  soucieuse  surtout  de  donner  à  ses  enfants  une 
éducation  sûre.  Elle  mit  son  fils  au  petit  séminaire  de  Notre-Dame-des-Champs. 
Quand  approcha  la  fin  des  études,  les  goûts  littéraires  du  jeune  écolier  s'étant 
prononcés,  il  obtint  d'aller  à  Stanislas.  11  fit  là  sa  rhétorique  (couronnée  de  plu- 
sieurs succès  au  Concours  général)  et  sa  philosophie. 

En  1860,  il  entrait  le  troisième  à  l'École  Normale.  C'est  dans  les  examens 
oraux  que  nous  nous  connûmes  pour  la  première  fois,  échangeant  nos  impres- 
sions sur  les  examinateurs  et  sur  leurs  questions,  sur  nos  futurs  camarades 
et  sur  leurs  réponses.  Nous  entrâmes  ensemble,  amis  de  la  veille;  mais  ce  fat 
une  amitié  qui,  pendant  quarante  années,  ne  se  démentit  point. 

La  promotion  dont  il  faisait  partie  venait  accentuer,  pour  sa  bonne  part,  un 
mouvement  que  la  nouvelle  direction  de  Nisard  favorisait.  L'École  devenait 
a-t-on  dit,  un  peu  moins  forte  en  thème,  quoique  toujours  très  amie  des 
littératures  classiques,  et  plus  prompte  à  se  dégager,  sans  révolte  toutefois  et 
sans  rupture,  de  la  partie  sèchement  professionnelle.  Nous  étions  seize,  for- 
mant un  groupe  très  uni,  même  en  dehors  des  murs  de  la  rue  d'Ulm.  Noos 
eûmes  alors  quelque  célébrité  pour  nos  parties  de  campagne  collectives, 
égayées  le  plus  souvent  par  les  chansons  d'un  futur  inspecteur  général.  Louis 
Petit  de  Julleville  fut  assurément  l'un  des  plus  ouverts  et  des  plus  vifs  d'entre 
nous.  11  ne  cédait  sa  place  à  personne  dans  l'organisation  des  plaisanteries 
légendaires  et  des  distractions  demi-littéraires,  demi-burlesques  qui  appor- 
taient ainsi  quelque  détente  dans  la  rigueur  de  la  vie  «  claustrale  ».  Bon  hu- 
maniste, doué  d'une  mémoire  merveilleuse,  apte  à  tout  comprendre  avec 


I 


DB  l'écolb  normale  69 

promptitude,  à  se  tirer  de  tout  exercice  avec  élégance,  il  pouvait  réussir  en 
plus  d'une  voie  :  mais  c'était  surtout  la  littérature  française  qui  l'attirait.  Il  y 
apportait,  d'ailleurs,  un  certain  nombre  de  clartés  propres  à  en  renouveler  déjà 
l'étude.  11  n'aimait  certes  pas  la  métaphysique;  et  les  conférences  de  philo- 
sophie lui  servaient  surtout  à  faire  provision  de  Jolies  épigrammes  en  écoutant 
les  leçons  de  ceux  qui  la  prenaient,  à  son  avis,  trop  au  sérieux.  Pourtant,  il  en 
aimait  certains  voisinages,  car  11  était  observateur  et  moraliste  très  réfléchi. 
De  plus,  il  nous  communiquait,  en  petit  comité,  bien  des  vues,  auxquelles 
nous  n'étions  pas  très  habitués,  sur  la  vieille  France,  sur  les  arts  et,  d'un 
autre  côté,  sur  les  œuvres  catholiques,  sur  ce  qu'on  appelait  alors  d'un  nom 
qui  a  vieilli  :  l'Économie  charitable.  Enfin  il  était,  je  crois  bien,  le  seul  d'entre 
nous  à  posséder  et  à  aimer  autant  Louis  Veuillot,  devançant  ainsi  de  près  de 
trente  années  les  jugements  si  connus  aujourd'hui  de  Jules  Le  maître.  A  peine 
une  des  satires  en  vers  du  célèbre  polémiste  avait-elle  paru,  qu'il  nous  la 
récitait,  dans  la  cour  de  récréation. 

Un  jour  ou  l'autre,  chacun  de  nous  trouvait  son  succès  le  plus  marqué  dans 
un  travail  que  les  camarades,  à  leurs  bons  moments,  nous  rappelaient  avec 
une  emphase  joyeuse,  comme  nous  ouvrant  les  portes  de  la  gloire.  Le  «  chef- 
d'œuvre  »  de  notre  ami  fut  un  travail  de  seconde  année,  loué  par  N  isard, 
souvent  cité  par  M.  Jacquinet,  sur  M-«  de  Maintenon.  L'étude  était  largement 
faite,  et  par  quelqu'un  qui  entendait  mesurer  ses  personnages  sur  toutes  les 
coulures.  Il  y  avait  mis  cependant,  sur  quelques  points,  une  sévérité  un  peu 
juvénile.  Si  je  m'en  souviens  bien,  il  terminait  son  étude  à  peu  près  ainsi  : 
«  C'était  une  excellente  pédagogue,  une  parfaite  directrice,  un  très  bon  écri- 
vain, elle  n'eût  pas  fait  une  bonne  mère.  »  Sur  quoi  notre  maître  de  confé- 
rences, M.  Garsonnet,  avait  dit  avec  bonhomie  et  avec  une  finesse  très  digne 
de  celui  qu'il  «  corrigeait  »  :  «  Eh  !  eh  !  il  ne  faut  pas  trop  préjuger,  mon  ami, 
tant  qu'il  n'y  a  pas  eu  occasion  de  faire  ses  preuves  :  il  y  a  des  grâces  d'État  !  » 
Malgré  cette  réserve,  •  le  travail  sur  Mm*  de  Maintenon  »  commençait,  dès 
l'École,  auprès  des  camarades  comme  auprès  des  maîtres,  la  réputation  de 
celui  qui  l'avait  écrit. 

En  1863,  il  sortait  facilement  agrégé.  On  l'envoya  professeur  de  rhétorique 
au  lycée  de  Saint-É tienne,  tandis  que  j'allais  prendre  à  Nice  la  chaire  de  phi- 
losophie qu'OUé-Laprune,  notre  ancien,  abandonnait  pour  aller  au  lycée  de 
Douai.  Nous  avions  souvent  fait  le  projet,  Petit  de  Julleville  et  moi,  d'aller  en- 
semble à  l'École  d'Athènes.  Ce  n'était  pas  par  enthousiasme  pour  l'archéologie, 
mais  nous  aimions  beaucoup  les  voyages.  A  la  fin  de  notre  première  et  de  notre 
seconde  année,  nous  avions  consacré  un  tiers  de  nos  vacances  à  parcourir,  à 
pied  ou  en  bateau,  les  côtes  du  Morbihan  alors  dénué  de  chemins  de  fer,  puis 
à  visiter  l'Italie  du  nord,  depuis  le  Simplon  Jusqu'à  Venise.  Il  y  a  quelques 
années  encore,  nous  ne  pouvions  nous  rappeler  sans  sourire  l'ardeur  studieuse 
et  jeune  avec  laquelle  nous  courions  après  les  moindres  toiles  et  les  moindres 
bouts  de  fresques,  méditant,  bien  entendu,  d'écrire  une  histoire  des  écoles 
avec  force  vue  générales,  etc.  A  «  Saint-Etienne-en-Forez,  ville  de  100,000 
âmes,  triste  comme  une  gare  de  chemin  de  fer,  noire  comme  un  tuyau  de 
'  cheminée  »,  le  contraste  était  trop  fort  pour  lui  :  la  réaction  devait  être  vive. 
Une  place  —  d'abord  inespérée  —  s'étant  trouvée  libre  à  l'École  d'Athènes, 
son  camarade,  qui  humait  le  soleil  de  Nice,  le  laissa  volontiers  concourir  seul 
et  se  contenta  de  le  fêter  à  son  passage. 


70  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Pendant  ce  séjour  à  l'École  d'Athènes  et  les  voyages  qui  l'entrecoupèrent, 
J'ai  eu  bien  des  lettres  de  lui.  Jamais  il  ne  m'a  rien  écrit  de  plus  franc,  de 
plus  vif,  de  plus  cordial,  rien  qui  révélât  mieux  cette  verve  piquante  que  le 
devoir  professionnel  et  des  obligations  scrupuleusement  respectées  ont  un  peu 
amortie  dans  la  suite  de  sa  carrière.  Fidèle  à  ses  premières  idées,  son  plus 
grand  souci  était  d'user  aussi  pleinement  que  possible  de  la  liberté  que  laissait 
à  l'École  un  directeur  passant  huit  mois  de  l'année  à  Paris.  Cet  usage  rêvé  de 
la  liberté  n'était  point,  tant  s'en  faut,  la  paresse;  ce  n'était  pas  non  plus  le 
changement  capricieux  et  la  variété  indéfinie;  c'était  la  recherche  absolument 
personnelle  d'une  voie  droite  et  sûre.  Seulement,  pour  la  trouver,  il  ne  lui 
déplaisait  pas  d'essayer  successivement  plus  d'un  senlier.  Sous  prétexte  d'édu- 
cation archéologique  et  d'obéissance  aux  règlements,  il  multiplia  des  excur- 
sions dont  il  rendit  compte,  plus  tard,  en  des  conférences  très  pittoresques  : 
Voyage  au  Parnasse  —  Voyage  à  Delphes  —  Voyage  à  Pathmos.  Je  ne  sais 
trop  quels  mémoires  il  fournit  pour  se  conformer  au  programme.  Le  projet 
dont  ses  lettres  m'entretinrent  le  plus  souvent  et  qui,  je  crois,  fut  en  effet 
remis,  était  une  étude  sur  V Établissement  du  christianisme  en  Attique,  avec 
une  partie  historique,  une  partie  archéologique,  une  partie  mythologique  et 
religieuse.  Il  avait  à  rechercher  ce  qui  devait  subsister  du  paganisme  dans  les 
fêles,  les  traditions,  les  croyances.  Un  sujet  semblable  était  évidemment  fait 
pour  l'intéresser.  Il  lui  reprochait  seulement  d'être  trop  vaste  (c'était  lui  sur- 
tout qui  le  faisait  vaste  par  tout  ce  qu'il  eût  voulu  y  introduire)  et  «  rebelle  à 
l'unité  ». 

Dans  les  mois  de  séjour  à  Athènes  —  ceci  donne  une  juste  idée  des  loisirs 
que  l'administration  lui  laissait  —  il  entreprit  d'apprendre  cinq  ou  six  langues, 
sans  compter  deux  ou  trois  dialectes,  en  vue  de  réfuter  les  théories  d'une 
certaine  école  sur  les  origines  de  la  civilisation,  des  arts,  des  religions.  Il  y 
renonça  bientôt,  reconnaissant  sagement  et  gaiement  qu'il  n'était  point  fait  pour 
devenir  un  polyglotte.  Je  tiens  cependant  pour  certain  que,  quand  il  se  mit 
plus  tard  avec  tant  de'  succès  à  l'élude  do  la  langue  française  du  moyen  âge,  il 
ne  fut  pas  sans  tirer  profit  de  cette  course  vertigineuse  à  travers  tant  d'idiomesr 
de  la  gymnastique  qu'elle  lui  avait  fait  faire,  des  termes  de  comparaison  qu'elle 
lui  avait  laissés. 

En  1865,  c'était  autre  chose,  mais  cette  autre  chose  était  encore  dans  la  lo- 
gique de  ses  tendances  et  ne  devait  pas  être  perdue.  La  révélation  qu'il  m'en 
faisait  était  encadrée  dans  un  joli  tableau  : 

«...  Si  tout  cela  ne  t'intéresse  pas,  ne  te  venge  pas  et  parle-moi  de  Poitiers. 
C'est  une  ville  que  je  me  suis  toujours  figurée,  non  gaie,  mais  curieuse,  ori- 
ginale, avec  des  façons  d'être  et  de  penser  à  elle.  Est-ce  cela  ?  Je  ne  t'envie  pas 
la  société  (1)  ;  elle  doit  être  un  peu  trop  légitimiste,  si  ce  qu'on  m'en  dit  est 
vrai.  Faut  de  l'Henri  V,  pas  trop  n'en  faut.  Je  m'imagine  des  salons  fossiles  à 
mettre  en  joie  un  Balzac.  (As-tu  lu  le  Cabinet  des  Antiques*)  Mais  par-dessus 
l'armée  apostolique  des  marquis  et  de  leur  clientèle,  il  y  a  sans  doute  quelque 
chose  de  plus  jeune  à  fréquenter  dans  la  magistrature  et  le  professorat,  qui,  la, 
n'est  pas  réduit  au  lycée.  Parle-moi  même  de  tes  élèves;  il  faut  que  je  me 


(1)  H  avait  tort. 


f 


DR  L'ÉCOLB  NORMALE  71 

refasse  une  âme  de  professeur.  J'y  aurai  quelque  peine;  la  vie  que  nous  menons 
iei  est  trop  charmante  (personne  n'y  comprend  rien)  pour  que  nous  la  quittions 
sans  regret.  On  croit  trop  généralement  que  nous  nous  arrachons  les  cheveux 
toute  la  journée  sur  des  stèles  incompréhensibles  ;  erreur,  mon  cher  ;  depuis 
trois  jours  je  lis  [e&JIfémoires  de  M—  Roland,  les  pieds  sur  une  terrasse  en  vue 
d*unc  mer  et  d'un  ciel  splendides  ;  j'ai  l'Acropole  en  haut,  la  ville  en  bas,  mon 
chibouck  à  gauche,  pas  de  proviseur  à  droite,  et  je  suis  heureux.  Sauf  mon 
Mémoire,  auquel  je  travaille  en  moyenne  trois  ou  quatre  heures  par  semaine, 
j'ai  abdiqué  pour  cette  année  tout  travail  prévu,  je  vogue  à  la  dérive  pour  voir 
où  j'aborderai.  C'est  un  essai  sur  la  foi  de  l'instinct,  j'irai  peut-être  au  rivage 
qu'il  faut.  Je  te  dirai  où  j'en  suis  dans  six  mois.  Pour  le  moment,  Je  suis  plongé 
jusqu'au  cou  dans  la  Révolution  française  et  les  économistes,  deux  études  qui 
se  donnent  la  main.  Tu  me  diras  que  ce  n'est  pas  la  peine  de  venir  à  Athènes. 
Béponse  :  sur  quarante  mois,  j'en  aurai  voyagé  vingt  ;  les  vingt  autres,  à  quoi 
qu'on  les  applique,  profiteront  des  grands  biens  que  nous  goûtons  ici,  la 
liberté,  le  loisir  et  la  distance.  »  N'est-ce  point  charmant,  et  à  vingrt-quatre  ans 
n'a-t-on  pas  presque  le  devoir  de  tenir  un  pareil  langage  ? 

Il  n'était  pas  le  seul  à  abandonner  ainsi  à  la  fantaisie  la  direction  de  son  tra- 
vail. Il  me  paraît  même  d'après  ses  lettres,  qu'il  était  un  des  plus  méthodiques 
et  des  plus  prévoyants  de  son  avenir  intellectuel.  Le  climat  de  la  Grèce  et  le 
voisinage  de  l'Orient  souvent  visité  ne  laissaient  pas  que  d'amollir  et  de  dis- 
soudre, disait-il,  bien  des  âmes  dont  il  recevait  les  libres  confidences.  «  C'est 
une  pente,  ajoutait-il,  où  ces  grands  voyages,  ces  trois  années  d'absence  jettent 
plusieurs  d'entre  nous  :  l'indifférence  aux  choses  qui  nous  furent  les  plus 
chères,  famille,  patrie,  religion,  liberté.  Je  me  raidis  contre  celte  tendance.  Je 
veux  que  l'expérience  me  rende  en  tout  plus  tolérant  et  plus  pratique.  Mais 
nous  ne  brûlerons  jamais  ce  que  nous  avons  adoré,  n'est-ce  pas,  mon  vieil 
ami?  » 

Je  passe  ici  bien  des  lignes  où  il  décrivait  avec  une  légèreté  de  touche  vrai- 
ment exquise  les  caractères  de  ceux*  qui  l'entouraient,  marquant  avec  la 
perspicacité  la  plus  spirituelle  les  changements  déjà  produits  par  la  vie  libre, 
depuis  la  sortie  de  l'École  Normale. 

Lui  aussi  devait  changer...  en  apparence  ;  car  les  dignités  précoces  et  les 
grands  devoirs  allaient  lui  demander  de  plus  en  plus  ce  qu'il  était  d'ailleurs  si 
disposé  et  si  apte  à  donner  :  l'impartialité  d'abord  et  l'exactitude  (il  y  avait 
toujours  beaucoup  tenu),  puis  la  bienveillance,  puis  le  dévouement,  puis  enfin 
ce  mélange  do  prudence  et  de  sérénité  presque  sacerdotale  de  l'homme  qui 
sacrifie  tout  à  sa  fonction.  Mais  ces  vertus  perdent-elles  quoi  que  ce  soit  de  leur 
prix  quand  on  les  a  Yiies  lentement  conquises  sur  un  penchant  très  vif  à  vou- 
loir n'ôlre  dupe  de  personne  et  à  se  démontrer  à  soi-même  qu'on  ne  l'est  à 
aucun  degré  ?  il  y  a  deux  sortes  d'ingénuité  comme  il  y  a  deux  sortes  de  gra- 
vité :  celle  dont  se  couvre  une  clairvoyance  à  qui  n'échappe  aucune  prétention, 
aucune  injustice  et  aucune  sottise  n'est  certes  pas  la  moins  intéressante, 
rétonnerai  peut-être  plus  d'un  de  ceux  qui  n'ont  connu  Petit  de  Julleville  que 
sur  le  tard  :  à  l'École  Normale,  nous  lui  trouvions  quelque  chose  d'un  About 
catholique  (ce  mot  a  été  dit  et  discuté  à  cette  époque  même].  II  en  revenait 
encore  quelque  chose  à  qui  recevait  de  temps  en  temps,  dans  une  intimité  de 
plus  en  plus  restreinte,  un  écho  de  ces  inoubliables  souvenirs  de  la  vingtième 
année. 


72  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Après  trois  années  de  ce  séjour  attrayant  et  cette  dilatation  pleine  à  la  fois 
d'indépendance  et  de  sagesse,  il  revint  en  France,  fut  nommé  professeur  de 
rhétorique  au  lycée  de  Cacn,  et  ne  tarda  pas  à  le  quitter  pour  venir  en  la  même 
qualité  en  son  collège  Stanislas.  La,  deux  choses  l'occupèrent,  et  il  les  régla 
promptement  Tune  et  l'autre,  son  doctoral  et  son  mariage. 

Ses  thèses,  il  les  avait  rapportées  d'Athènes.  La  thèse  française  était  une 
étude  sur  V  Eco  le  d'Athènes  au  IV*  siècle:  il  s'agissait  de  l'école  littéraire  qui, 
suivant  lui,  n'avait  absolument  rien  dû  à  l'école  philosophique;  la  thèse  latine 
était  intitulée  :  Quœmodo  Graciant  tragici  poète  grœci  descripserint. 

Son  mariage  ne  Pavait  pas  moins  occupé.  Les  jeunes  gens,  qui  visent  aujour- 
d'hui de  si  bonne  heure  à  la  réforme  de  la  société  et  à  la  gloire,  pensent-ils  à 
cet  acte  capital  de  la  vie  comme  y  avait  pensé  le  maître  dont  beaucoup  d'entre 
eux  ont  tant  goûté  la  parole  ?  Il  y  a  plus  qu'une  effusion  intime,  plus  quHine 
marque  de  grand  cœur,  ii  y  a  une  leçon  dans  des  lignes  telles  que  les  sui- 
vantes (c'est  ce  qui  m'excusera  de  les  reproduire)  écrites  à  l'occasion  d'an 
mariage... 

«  Je  t'embrasse  de  tout  mon  cœur  pour  la  bonne  nouvelle  que  tu  m'ap- 
prends... Il  va  sans  dire  que  je  te  félicite  du  fond  de  l'Ame  et  quelque  chose  de 
plus  ;  je  ne  t'envie  pas  parce  qu'on  n'envie  Jamais  leur  bonheur  à  ses  amis  : 
mais  je  t'imiterai  prochainement,  et  je  ne  me  souhaite  qu'une  aussi  heureuse 
rencontre...  Voilà  un  grand  événement,  et  après  tout,  le  plus  grand  de  la  vie. 
Comme  cela  laisse  loin  derrière  soi  les  petites  préoccupations  d'avenir,  d'exa- 
mens et  toutes  ces  bôtises  où  nous  consumons  tant  d'années.  Si  bien  que  je 
me  suis  dit  plus  d'une  fois  :  pourvu  que  nous  n'usions  pas  notre  cœur,  à  force 
de  faire  faire  le  trapèze  à  notre  intelligence.  Enfin,  tu  m'es  une  preuve  qu'on 
peut  exercer  longtemps  et  fortement  l'esprit,  et  conserver  une  âme  jeûna 
fraîche,  aimante  :  et  cela  m'est  très  doux  à  penser  pour  moi-même.  C'est  un 
honneur  intime  et  une  joie  profonde  pour  toi  ;  c'est  un  encouragement  et  un 
exemple  pour  moi  qui  ne  touche  pas  encore  au  but  ;  je  voudrais  que  ce  fût  une 
leçon  pour  tous  les  pantins  qui  nous  entourent.  Amen.  Je  ne  demande  pas 
qu'on  nous  trouve  plus  parfaits  ;  mais  je  veux  qu'on  nous  trouve  plus  heu- 
reux... Adieu,  mon  bon  ami,  Dieu  te  protège,  et  il  fait  bien.  Moi,  je  t'embrasse.  • 

Enfin,  pas  bien  longtemps  après,  m'arriva  la  lettre  attendue  :  «  ...J'épouse  — 
le  plus  tôt  possible  —  une  jeune  fille  que  j'aime  de  tout  mon  cœur,  Marie 
Marty  La  veaux...  *  Pourquoi  faut-il  que  je  me  voie  contraint  d'abréger  ? 

Sans  le  siège  de  Paris  et  sans  la  Commune,  il  fût  peut-être  resté  un  peu  plus 
longtemps  à  Paris  et  dans  l'enseignement  secondaire.  Mais  il  avait  pour  l'en- 
seignement supérieur  un  goût  prononcé  que  les  événements  devaient  néces- 
sairement mûrir.  Le  30  juin  1871,  il  m'écrivait  :  c  ...Rassure -moi  sur  ton  compte 
et  sur  celui  de  ta  famille.  Pour  nous,  voici  notre  histoire  en  deux  mots.  Nous 
étions  chez  mon  beau- père  à  Villers-sur-Mer,  depuis  le  6  août  dernier.  Sedan 
est  arrivé.  J'y  suis  resté,  puis  je  l'ai  regretté  ;  puis,  ma  foi,  ils  ont  fait  à  Paris 
de  telles  inepties,  pour  aboutir  à  de  tels  désastres,  que  j'ai  cessé  de  m'aflliger 
pour  n'avoir  pu  manger  le  rat  patriotique.  Je  suis  rentré  aussitôt  après  l'armis- 
tice. On  a  repris  des  classes  telles  quelles,  avec  deux  élèves  au  lieu  de  cin- 
quante. Puis  la  Commune  est  advenue.  Babick  père  et  Avoine  (Ils  ont  régné  ;  il 
a  fallu  s'enfuir,  On  avril,  pour  n'être  pas  fusillé  par  Raoul  Rigaut.  Quelles  ca- 
nailles l  Enfin  nous  rentrons  ;  ma  maison  a  été  brûlée,  mais  seulement  le  rez- 
de-chaussée  et  le  premier  étage  ;  en  qualité  de  professeur,  je  demeure  ao 


DB  L'éCOLB  NORMALE  73 

quatrième.  J'en  suis  quitte  pour  mes  carreaux  cassés  et  mes  portes  enfoncées 
par  l'explosion  de  la  poudrière  du  Luxembourg.  Paris  se  rétablit  peu  à  peu,  très 
vite  même,  c'est  surprenant  ;  mais  moi,  je  ne  m'y  refais  pas.  Je  l'ai  pris  en 
horreur.  J'ai  des  aspirations  vers  la  province,  une  petite  maison,  un  jardin.  J'ai 
un  bébé  qui  marche  ;  j'en  attends  un  autre  ;  je  voudrais  mettre  tout  cela  aux 
champs.  Je  ne  rêve  plus  que  de  trouver  une  Faculté  qui  m'éloigne  un  peu  d'ici, 
et  où  Ton  puisse  se  recueillir,  travailler  et  penser,  dirait  l'homme  /lave  (1).  SI 
tu  as  des  renseignements  à  me  donner,  envoie-les  moi.  Je  serais  bien  heureux 
si  nous  nous  retrouvions  dans  quelque  bonne  ville,  toi  en  philosophie,  moi  en 
littérature.  Surtout  oe  demande  pas  à  revenir  ici.  Je  t'assure  que  c'est  odieux 
surtout  parce  que  rien  n'y  est  changé,  tandis  que  les  circonstances  le  sont. 
L'aimable  Parisien  continuée  fréquenter  la  Chatte  blanche  où  Thcrisa  fait  mer- 
veille  ;  il  dit  que  Raoul  Rigaut  était  un  gaillard,  et  il  s'apprête  à  voter  pour... 
Hélas  !  hélas  1  Je  t'embrasse  fort  ;  présente  mes  respects  à  ta  femme,  embrasse 
pour  moi  tes  petits  enfants  et  réponds-moi  vile.  » 

Après  bien  des  recherches  rapides  —  car  il  n'a  jamais  rien  laissé  traîner  en 
longueur  —  il  se  fit  nommer  à  Nancy,  comme  suppléant  du  professeur  d'his- 
toire, M.  Lacroix,  nommé  lui-même  suppléant  à  la  Sorbonne.  Malgré  ses  goûts 
littéraires,  il  prit  très  au  sérieux  sa  tâche  nouvelle  et  ne  parut  point  du  tout 
vouloir  en  faire,  ce  qu'elle  fut  cependant,  un  simple  épisode.  Tout  plein  de  ses 
divers  souvenirs  de  l'École  d'Athènes,  il  fit  son  premier  cours  sur  la  Grèce 
pendant  la  domination  romaine,  et  il  en  tira  un  livre  que  l'Académie  française 
couronna,  comme  elle  couronna  plus  tard  la  plupart  de  ses  ouvrages.  11  m'écri- 
vait a  la  fin  de  l'année  scolaire  :  «  11  faut  le  temps  de  s'habituer  à  cet  ensei- 
gnement nouveau,  de  prendre  son  pli.  Je  crois  qu'ensuite  cela  marchera  tout 
seul.  J'ai  beaucoup  travaillé  jusqu'ici,  et  déjà  maintenant  je  respire.  Je  suis 
encore  dans  la  période  d'enthousiasme  ;  je  trouve  le  métier  charmant,  et  Ton 
m'offrirait  Paris  avec  tous  les  chaires  de  rhétorique  les  plus  enviées  (?),  que 
je  n'en  voudrais  à  aucun  prix.  Je  suis  ravi  d'être  sorti  de  l'enseignement 
secondaire,  et  si  on  me  laisse  en  histoire,  j'en  serai  bien  aise.  Il  n'y  a  plus  de 
Lettres  :  il  n'y  a  de  sérieux  maintenant  que  la  philologie  :  c'est  un  sens  bouché 
chez  moi.  Le  reste  est  dit.  Adieu,  écris-moi  vite.  » 

Le  nouvel  historien  s'affermissait  ainsi  dans  sa  vocation  tard  venue.  Il  médi- 
tait un  cours  qui,  je  n'en  doute  pas,  eût  donné  de  sérieux  résultats,  sur  l'histoire 
et  le  rôle  politique  de  la  noblesse  française,  quand  le  désir  d'être  titulaire,  la 
petite  émotion  causée  par  un  manque  de  parole  qui  venait  de  l'empêcher  de  le 
devenir  sur  place,  la  crainte  de  rester  trop  longtemps  dans  une  situation  pro- 
visoire et  douteuse,  un  retour  bien* naturel  d'affection  pour  les  études  littéraires, 
peut-être  aussi  (qu'on  me  pardonne  ce  que  je  vais  dire)  le  plaisir  de  retrouver 
l'ami  d'école  qui  l'attendait  lui-même  avec  impatience,  tout  cela  lui  fit  accepter, 
même  désirer,  de  venir  à  la  Faculté  des  Lettres  de  Dijon.  Un  instant  il  avait 
pu  y  entrevoir  trois  ou  quatre  vacances  possibles.  Mais  partout  il  y  avait  des  dif- 


(1)  Un  de  nos  brillants  camarades,  mort  dana  le  journalisme. 

/2)  Beaucoup  de  professeurs  étaient  encore  à  cette  époque-là  (quoique  un  peu  moins 
raVla  fin  de  l'Empire)  enclins  à  Quitter  les  chaires  de  Faculté  pour  une  rhétorique 
»t&  une  philosophie  dans  un  lycée  de  Paris. 


1 


74  ASSOCIATION  DKS   ANCIRNS  ÉLÈVES 

Acuités  que  compliquait  à  son  insu  la  politique,  et  à  aucun  prix  il  n'eûl  voola 
faire  aucune  démarche  pouvant  aboutir  même  au  déplacement  d'un  collègue 
(surtout  quand  c'était  un  camarade  et  des  meilleurs).  Malgré  le  beau  zèle  de 
tout  un  hiver  athénien  pour  l'étude  des  langues,  il  refusait  nettement  la  litté- 
rature étrangère,  et  cela  par  loyauté.  «  Malgré  de  nombreux  exemples,  m'écri- 
vait-il,  je  n'admets  pas,  ni  toi  non  plus  sans  doute,  qu'on  occupe  cette 
chaire,  si  Ton  se  respecte,  à  moins  de  posséder  admirablement  une  langue 
vivante,  une  au  moins.  Ce  n'est  pas  mon  cas.  »  Il  eût  accepté  la  littérature 
ancienne.  Ce  qui  le  tentait  véritablement,  c'était  ou  l'histoire  ou  la  littérature 
française,  si  cotte  dernière  chaire  se  trouvait  libre  ;  or  c'était  bien  celle-ci 
qui  lui  était  réservée,  elle  lui  fut  offerte,  elle  fat  même  acceptée  pour  lui  sans 
son  intervention  personnelle.  Pour  le  coup,  sa  carrière  était  bien  définitive- 
ment fixée. 

Avait-elle  été  jusque-là  si  incertaine  et  incohérente?  Absolument  non! 
Autre  chose  est  de  superposer  des  études  sans  lien,  autre  chose  d'avoir  sa 
cultiver  deux  sciences  voisines,  en  somme,  d'y  avoir  expérimenté  des  méthodes 
analogues  et  de  faire  profiter  chacune  des  deux  des  résultats  recueillis  dsts 
l'autre. 

Petit  de  Julie  ville  venait  de  débuter  à  Dijon,  avec  le  même  succès  qu'à  Nancy. 
Un  vieil  universitaire,  qui  n'était  pas  un  littérateur  —  c'était  un  physicien  — 
M.  le  doyen  Billet,  me  dit:  «  Ah  !  votre  ami,  on  voit  qu'il  a  enseigné  l'histoire 
cela  se  retrouve  dans  ses  leçons.  »  Cela  se  retrouva  surtout  dans  un  cours 
très  écouté  qu'il  fit  sur  Montesquieu  —  on  voit  qu'il  savait  ménager  les  tran- 
sitions. —  Mais  bientôt  il  s'attela  résolument  a  un  travail  qui  mit  plus  d'une 
fois  à  répreuve  sa  robuste  santé  :  il  entreprit,  pour  la  pousser,  on  le  sait,  bien 
avant,  l'étude  du  moyen  âge,  de  sa  langue,  de  sa  littérature,  et  particulîèremeat 
de  son  théâtre. 

Là,  il  lui  fallait  bien  venir  à  la  philologie  :  elle  lui  était  indispensable.  Loin  de 
faire  à  l'érudition  la  part  congrue,  nous  l'entendîmes  donner  aux  nouvelles 
méthodes  une  adhésion  presque  sans  réserve.  Dans  une  leçon  d'ouverture,  1 
esquissait  fort  joliment  les  procédés  de  ceux  de  nos  maîtres  qui  se  préoeca- 
paient  avant  tout  de  rivaliser  de  talent,  d'esprit  et  d'éloquence  avec  ceux  éotà 
ils  commentaient  fort  librement  les  œuvres.  H  rendait  hommage  à  cette  forme 
du  genre  oratoire,  mais  il  observait  avec  modestie  qu'il  ne  fallait  pas  y 
tendre  si  on  n'était  sûr  d'en  posséder  toutes  les  ressources  dans  leur  plénitude; 
il  jugeait  plus  prudent  et  plus  utile  de  travailler  à  une  œuvre  collective 
continue  où  rien  ne  devait  être  perdu.  Je  me  souviens  de  cette  phrase, 
fut  très  goûtée  :  «  Le  quart  d'un  érudit  vaut  encore  quelque  chose  ;  la  moiftiâ 
d'un  homme  d'esprit  ne  vaut  rien  du  tout.  » 

En  dépit  cependant  de  cette  espèce  d'abnégation,  l'homme  d'esprit  — 
complet  —  qui  était  en  lui  ne  devait  pas  tarder  à  s'expliquer.  Il  a  montré 
d'une  fois  qu'à  ses  yeux  l'érudition  souhaitable  n'était  pas  celle  qui  em 
sine  indéfiniment  des  faits  et  empile  des  documents  quelconques,  mais 
qui  sait,  par  la  critique,  discerner  le  prix  plus  ou  moins  grand  des  uns  et 
autres.  11  s'est  expliqué  là-dessus  près  des  lecteurs  de  la  Quinzaine  dans 
bel  article  du  15  février  1897  sur  M.  Gaston  Paris,  et  je  ne  puis  qu'y  renvo 
le  lettré  et  l'érudit  s'y  faisaient  sentir  en  une  heureuse  harmonie  de  pensée 
de  style.  Qu'on  relise  par  exemple,  les  lignes  suivantes  ;  les  défauts 
qu'il  y  signale  sont  l'antithèse  des  qualités  qui  le  distinguent.  «  Autrefois, 


dr  l'école  normale  75 

il,  les  élégances  de  la  rhétorique  et  l'abus  de  la  métaphore  ont  allongé  inu- 
tilement bien  des  livres  qui,  plus  courts  de  mots,  auraient  peut-être  paru  plus 
forts  de  choses.  Aujourd'hui,  la  rhétorique  est  démodée,  la  métaphore  n'ose 
plus  se  montrer  ;  tout  écrivain  scientifique  affecte  un  style  sévère  ;  mais  la 
prolixité  ne  perd  pas  ses  droits  ;  le  vrai  savoir  y  gagne  peu,  car  un  fait  inutile 
est  aussi  vide  de  valeur  qu'un  mot  superflu.  » 

Il  pouvait  donc  désormais  donner  ses  soins  à  l'étude  de  nos  vieilles  traditions 
et  de  notre  vieille  langue,  recueillir  soigneusement,  comme  il  l'a  fait,  plus  de 
trois  cents  représentations  authentiques  de  Mystères  ;  il  était  prémuni  contre 
le  péril  d'exagérer  l'importance  ou  littéraire  ou  historique  des  petites  parties 
de  son  grand  sujet.  Il  devait  jusqu'au  bout  s'inspirer  de  l'idée  qu'il  exprime  si 
bien  dans  une  des  études  de  son  Histoire  de  la  littérature  française  :  «  On 
publie  à  grands  frais  d'énormes  cartulaires,  fort  précieux  assurément,  mais  que 
les  cinq  ou  six  érudits  qui  les  consulteront  dans  toute  l'Europe  auraient  aussi 
bien  consultes  dans  les  manuscrits.  Nous  ne  nous  en  plaignons  pas  ;  mais  il  fau- 
drait avant  tout  rendre  à  la  lumière  des  œuvres  d'intérêt  général  qui  appar- 
tiennent à  l'histoire  de  la  pensée  en  France  et  à  la  tradition  nationale.  » 

Le  développement  de  sa  carrière,  les  passages  successifs  qu'il  dut  opérer 
d'une  chaire  à  l'autre,  ne  purent  que  lui  donner  les  moyens  et  comme  lui  impo- 
ser la  nécessité  de  se  maintenir  dans  cette  tendance  moyenne,  toujours  penché 
vers  la  science  des  origines  où  la  critique' du  document  précis  fait  loi,  mais 
aussi  toujours  rappelé  vers  les    belles  œuvres  où  l'appréciation  de  l'homme 
de  goût  a  nécessairement  le  dernier  mot.  En  réalité,  quelle  que  fût  l'étude 
qu'il  abordât,  aucun  de  ces  deux  esprits  tulélaires  ne  l'abandonna  plus  jamais. 
En  1878,  è  Dijon,  il  avait  publié  une  édition  de  la  Chanson  de  Roland  traduite 
par  lui  en  vers  assonances.  En  même  temps  il  préparait  les  deux  premiers 
volumes  de  ses  Mystères,  destinés  à  paraître  en  1880.  Dans  l'intervalle,  cni879r 
il  était  nommé  mattre  de  conférences  à  l'École  Normale.  Il  y  restait  de  1879  à 
1882,  allait  ensuite  suppléer  M.  Lenient  dans  la  chaire  d'éloquence  française  à 
la  Sorbonne,  de  1882  à  1887.  Dans  ces  dernières  fonctions,  c'était  aux  grands 
classiques  qu'il  devait  donner  le  meilleur  de  son  temps  ;  et  toutefois  le  souci 
de  les  rattacher  à  leurs  sources  lointaines  ne  le  quittait  pas.  Car,  à  ses  yeux, 
ainsi  qu'il  l'a  écrit,  «  la  littérature  française,  à  regarder  d'un  peu  haut  les  choses,. 
est  un  tout  inséparable  ;  celte  coupure  qu'on  nomme  la  Renaissance  n'est  pas 
un  fossé  qui  ait  arrêté  au  passage  l'irrésistible  poussée  des  traditions  hérédi- 
taires; Racine  lui-même  est  plein  de  choses  qui,  à  son  insu,  lui  viennent  de 
Chrétien  de  Troyes  ;  et  telle  poésie  épique  de  Ronsard  est  un  écho  de  la  Chan- 
son de  Roland,  qu'il  ignore,  en  même  temps  qu'elle  semble  un  prélude  à  la 
Légende  des  Siècles  ».   C'est  bien  dans  cet  esprit  qu'il  publiait,  en  1881),  un 
intéressant  volume  sur  les  Comédiens  en  France  au  moyen  âge,  et  puis,  en 
1889,  une  étude  complète  sur  le  Théâtre  en  France  depuis  ses  débuts  jusqu'à 
nos  jours. 

Tout  cela  formait  et  formera  longtemps  toute  une  suite  ayant  le  caractère 
d'une  œuvre  fondamentale.  Les  circonstances  et  les  variations  du  goût  public 
les  offres  diverses  des  éditeurs,  l'ont  amené  à  modifier  d'un  volume  5  l'autre 
ie  format  dans  lequel  il  l'a  présentée.  Peu  importe  !  11  a  donné,  dans  son  en- 
semble, harmonieusement,  solidement,  élégamment  construite,  l'histoire  du 
Théâtre  en  France.  Ce  qui  restera  comme  son  titre  capital,  c'est  l'histoire  de 
tout  ce  qui  précède  la  Renaissance,  c'est  l'insertion  justifiée  de  ce  vieux 


H 


76  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


théâtre  dans  la  chaîne  de  nos  traditions  classiques,  tant  au  point  de  vue  natio- 
nal qu'au  point  de  vue  purement  littéraire.  11  était  précieux,  il  fut  excellent 
pour  Ta  venir  de  ces  études  que  l'un  de  ceux  qui  les  représentèrent  les  pre- 
miers dans  notre  grand  enseignement  public  Tût  un  lettre  comme  lui  et,  comme 
lui,  un  homme  sachant  dépasser,  tout  en  en  usant,  les  ressources  de  l'érudition 
proprement  dite.  Que  pour  continuer  l'œuvre  on  fasse  bien  de  prendre  alter- 
nativement ou  des  chartistes  ou  des  normaliens,  que  plus  d'une  petite  serrure, 
comme  je  l'ai  entendu  dire,  demande  pour  éire  ouverte,  Tune  de  ces  clefe 
qu'on  appelle  la  paléographie,  la  diplomatique  ou  la  sigillographie,  personne 
ne  le  niera  ;  mais  personne  non  plus  ne  niera  jamais  qu'à  l'École  Normale 
nourrie  dans  les  traditions  classiques  fut  réservé  l'honneur  d'ouvrir  et  d'amé- 
nager ici  avec  Petit  de  Julieville  tout  un  neuf  et  large  domaine. 

En  cette  même  année  1889,  Arsène  Darmestetcr,  le  premier  titulaire  de  la 
chaire  de  langue  et  littérature  françaises  du  moyen  âge,  mourait  prématurément 
Petit  de  Julieville  était  tout  désigné  pour  lui  succéder.  Dès  lors  il  semblait 
voué  définitivement  à  la  seule  étude  des  chansons  de  geste,  des  fabliaux  et 
des  mystères.  C'est  cependant  au  cours  de  ces  dix  années  qu'il  trouva  le  temps 
de  suffire  à  un  enseignement  de  la  littérature  française  à  l'École  Normale  supé- 
rieure de  jeunes  filles,  de  Sèvres,  sans  compter,  chaque  année,  les  concours 
d'agrégation.  11  entreprit  enfin  et  put  achever  la  grande  Histoire  de  la  Laagm 
et  de  la  Littérature  françaises,  des  origines  à  4900,  dont  le  premier  fascicule 
parut  en  1896(1). 

C'est  là,  on  le  sait,  une  œuvre  collective,  mais  faite  sous  sa  direction.  Il  en 
conçut  le  plan,  il  en  arrêta  les  dimensions,  il  choisit  les  collaborateurs,  leur 
distribua  les  tâches,  revit  leurs  travaux  pour  assurer  l'unité  de  plan  et  de  mé- 
thode. Un  tel  travail  suppose  déjà  une  connaissance  profonde  de  toutes  te 
parties  du  sujet,  beaucoup  d'expérience  et  beaucoup  de  tact.  Mais  non  content 
de  ce  travail  de  direction,  il  écrivit  lui-même  un  certain  nombre  d'important* 
chapitres  dont  il  est  bon  de  donner  ici  la  liste  complète  ;  elle  achèvera  le 
montrer  combien  le  souci  de  l'érudition  critique  et  le  sens  esthétique  s^accor- 
dèrent  en  lui  jusqu'au  bout  :  La  poésie  narrative  religieuse  au  moyen  âge,  — 
les  derniers  poètes  du  moyen  âge,  —  le  théâtre  en  France  au  moyen  âge,  — 
la  Renaissance,  —  Calvin,  —  les  poètes  de  1600  à  1660,  —  la  fondation 
PAcadémie  française,  —  les  premiers  académiciens,  —  Montesquieu,  —  A 
Chénier,  —  Lamartine.  Enfin,  ce  fut  lui  qui,  après  avoir  laissé  l'honneur  de 
préface  à  M.  Gaston  Paris,  écrivit  la  conclusion  :  elle  est  datée  du  !•* 
vier  1900. 

A  ce  même  moment,  il  achevait  un  autre  livre  qui  fut  son  dernier 
c'était  sa  Jeanne  d'Arc,  qu'il  avait  bien  voulu  me  donner  pour  la  coUeclîa» 
des  Saints.  11  s'appliquait  à  y  donner,  non  pas  un  récit  complet  de  tous  les 
nements  du  grand  drame,  mais  un  portrait  sincère,  simple,  et,  par  cela  ra 
vivant,  de  la  rustique  et  pieuse  héroïne.  Les  saints  —  il  en  était  plus 
vaincu  que  qui  que  ce  soit  —  n'ont  pas  besoin  qu'on  les  idéalise;  le  m 
parait  au  contraire  venu  de  restituer  ce  qu'on  a  trop  oublié  de  leur 
réelle  et  de  les  faire  parler  et  agir,  en  y  mettant  le  moins  possible  du 


(1)  L'œuvre  est  achevée,  8  vol,  grand  in-8*,  Paris,  Armand  Colin. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  77 

cela  suffit  pour  que  notre  émotion  nous  fasse  sentir  le  charme  vainqueur  qu'ils 
sont  précisément  destinés  à  produire  sur  nous.  Petit  de  Jullevilie  sut  trouver 
ainsi  sans  effort  apparent  le  moyen  d'être  neuf  en  un  sujet  qui  pouvait  passer 
pour  rebattu.  Quant  à  la  partie  surnaturelle  de  la  mission,  loin  de  perdre  à  cette 
description  du  côté  humain  de  la  Pucelle,  elle  y  gagne  par  l'art  avec  lequel  il 
a  successivement  mis  en  lumière  et  le  contraste  des  deux  éléments  et  leur 
harmonie  finale.  Nul,  en  effet,  n'a  mieux  fait  ressortir  comment  ce  n'est  pas 
une  exaltation  solitaire  et  personnelle  qui  a  sollicité,  provoqué,  presque  con- 
traint l'inlervention  mystérieuse,  mais  comment  c'est  au  contraire  cette  inter- 
vention qui,  malgré  plus  d'une  angoisse,  a  lentement  façonné  l'âme  et  la 
volonté  de  Jeanne  d'Arc.  Érudition  sobre  et  sûre,  allant  vite  et  droit  aux  faits 
décisifs,  sentiment  vif  de  la  vérité  psychologique  comme  de  la  réalité  exté- 
rieure et  du  détail  des  faits  essentiels,  modération  pleine  de  bon  sens  et  d'un 
exact  sentiment  des  faiblesses  humaines  dans  les  jugements  portés  sur  les 
personnages  même  les  plus  odieux,  toutes  ces  qualités,  perfectionnées  par  le 
travail,  se  retrouvent  ici  heureusement  fondues  dans  une  harmonie  définitive. 
Dieu  me  garde  d'oublier  les  deux  dernières  pages,  composées  sous  les  aver- 
tissements vagues  encore  de  la  maladie  qui  devait  l'emporter.  Elles  contiennent 
une  admirable  explication  de  la  sainteté  par  la  recherche  et  par  l'amour  de  la 
volonté  divine,  par  la  résolution  bien  arrêtée  de  s'y  conformer  jusqu'au  der- 
nier sacrifice. 

Cet  esprit  de  sacrifice,  11  n'allait  point  tarder  à  en  entendre  lui-même  la  voix 
|  sévère  et  y  répondre  avec  un  courage  qui  ne  se  démentit  pas  une  seconde. 
|  Successivement  il  renonça  dans  le  fond  de  son  âme  à  la  vie  active  du  profes- 
|  seur,  c'est-à-dire,  en  somme,  à  cette  brillante  situation  si  vaillamment  con- 
quise, puis  à  l'existence  ordinaire  dont  sa  santé  si  ébranlée  lui  paraissait 
devoir  le  séparer  pour  toujours,  puis  enfin  à  la  vie  même,  à  la  vie  que  les 
joies  delà  famille  plus  encore  que  les  succès  de  la  carrière  lui  avaient  faite 
si  douce.  *  Nous  avons  été  heureux  jusqu'ici,  dit-il  à  la  compagne  de  sa  vie, 
voici  l'épreuve  qui  arrive  »,  et  il  la  remerciait  de  tant  faire  pour  lui  en 
|  adoucir  l'amertume,  il  n'eut  plus  désormais  que  deux  soucis  :  reconnaître  par 
une  patience  inaltérée  les  soins  touchants  qu'on  avait  pour  lui  et  se  préparer 
saintement  à  la  mort.  Il  eut  vite  fait  de  se  tracer  ce  programme  de  ses 
|  derniers  jours  avec  autant  de  fermeté  et  de  lucidité  qu'il  avait  fait  les  pro- 
grammes de  tant  de  beaux  travaux,  de  tant  de  recherches  utiles;  et  il  le 
!  remplit  scrupuleusement,  ponctuellement,  sans  ombre  d'ostentation,  mais  sans 
I  ombre  aussi  de  défaillance.  Il  laissait  à  peine  voir,  si  ce  n'est  dans  l'intimité  la 
plus  restreinte,  tout  ce  qu'il  y  mettait  de  foi,  d'amour  et  de  sublime  espérance. 
:  «  Il  a,  me  dit  son  fils,  passé  les  derniers  mois  de  sa  vie  comme  perdu  en  Dieu 
;  et  absorbé  déjà  par  les  visions  divines.  Il  est  mort  comme  un  saint,  nous 
i  disant  sa  joie  d'être  brisé  entre  les  mains  de  Dieu,  la  joie  de  l'abandon 
total.  > 

A  coup  sûr  on  ne  me  reprochera  point  de  raconter  ainsi  comment  celui  qui 
avait  appris  à  tant  de  jeunes  gens  à  travailler,  à  réfléchir,  à  écrire  et  à  réussir 
dans  la  vie,  put  leur  apprendre  mieux  encore,  chose  suprême,  à  bien  mourir. 
Au  commencement  de  juillet,  il  n'avait  plus  d'illusion.  <  Aie  bon  courage,  c'est 
long  »,  lui  dlsais-je.  «  Oh  l  long,  me  répondit-il  avec  un  sourire  très  fin  et  où 
H  n'y  avait  même  pas  une  nuance  de  tristesse,  c'est  là  le  mol  de  l'espérance  ; 
toiis  je  sais  ce  qu'il  en  est,  et  nous  en  parlons  ici  bien  librement!  »  Il  ne 


78  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

voyait  pas  encore  à  très  bref  délai  l'issue  de  son  mal,  mais  il  ignorait  ce  qw 
la  souffrance  pouvait  lui  réserver  d'abattement  intellectuel.  Aussi  voulut-! 
recevoir  le  sacrement  des  malades  en  parfaite  connaissance  et  après  s'y  être 
préparé  sérieusement  pendant  plusieurs  jours.  Il  y  avait  cependant  mis  auprès 
des  siens  cette  condition,  que  sa  maison  ne  prendrait  pas  l'aspect  d'une 
maison  mortuaire  et  que  le  lendemain  chacun  reprendrait  avec  lui  ou  devait 
lui  son  attitude  el  ses  conversations  accoutumées.  Je  devais  quitter  Parti 
plusieurs  jours  après;  nous  nous  dîmes  adieu  comme  nous  le  faisions  chaqw 
année  à  pareille  époque.  Nous  connaissions  assez  nos  pensées  respective! 
pour  n'avoir  besoin  de  rien  nous  dire;  mais  aucun  des  deux  n'ignorait  que  cet 
embrassement  fraternel  était  le  dernier.  Vers  le  20  août,  il  sentit  que  sa  fia 
approchait  à  grands  pas;  il  demandait  la  date  de  chaque  jour,  prévoyant  et 
disant  que  saint  Louis,  son  patron,  l'emmènerait  probablement  le  jour  de 
fête.  Il  avait  pourtant  dit  dans  sa  souffrance  :  «  Mon  Dieu,  puisque  vous  ava 
voulu  que  je  connusse  l'agonie,  faites,  je  vous  en  prie,  que  j'aie  la  force  de  la 
supporter!  »  Le  samedi  25,  à  midi,  il  annonça  que  le  terme  était  là  :  il  H 
venir  tous  les  siens,  il  les  bénit,  et  perdit  à  peine  connaissance  une  demi* 
heure  pour  expirer  à  deux  heures  et  demie.  Qui  croira  que  nous  n'ayons  p* 
toujours  besoin  de  pareils  exemples  et  qu'il  soit  superflu  ou  indiscret  de  les 
raconter?. 

Universitaire  convaincu  et  catholique  fervent,  Petit  de  Julleville  n'ai 
aucune  des  petitesses  ou  des  passions  de  l'esprit  de  corps  ;  mais  il  en  e% 
toutes  les  vertus.  Jo  n'ai  pu  assister  à  ces  réceptions  familières  où,  direc- 
teur d'études,  il  accueillait  les  étudiants  désireux  de  causer  avec  lui  de  h 
travaux  et  de  leur  avenir,  mais  je  sais  qu'il  avait  pour  les  retrouver,  les 
naître,  les  suivre,  débrouiller  leurs  efforts,  les  orienter  dans  la  bonne  voie, 
art  où  la  mémoire  du  cœur  avait  plus  de  place  encore  que  celle  de  l'intelligence 
Aussi  avait-il  une  idée  fort  élevée  de  ce  que  sa  mission  laïque  et  scientith 
avait  de  sérieux.  Il  était,  il  entendait  rester  professeur,  savant,  écrr 
directeur  d'esprits;  et,  dans  les  circonstances  où  il  se  trouvait,  il  se  jugeait 
môme  de  tenir  utilement  tous  ces  rôles,  là  où  il  était;  il  pensait  même 
des  intérêts  plus  graves  encore  s'il  remplissait  ces  tâches  correctement 
s'y  donnait  tout  entier,  sans  en  rien  sacrifier,  comme  beaucoup  d'autres,  ouàl 
littérature  brillante  et  passagère  de  la  critique  ou  à  la  polémique  soit  polil 
soit  religieuse. 

Vers  la  An  de  sa  vie  cependant,  il  avait  discrètement  rappelé  dans  un 
de  la  Quinzaine  comment  •  plusieurs  des  éléments  qui  ont  fait  l'unité 
çaise,  ou  bien  n'existent  plus,  ou  se  sont  beaucoup  affaiblis  ».  Ce  danger 
préoccupait  à  plus  d'un  titre.  Pour  parer  au  mal  et  pour  reconstituer  des 
indispensables  à  notre  existence  nationale,  il  sentait  bien  qu'il  fallait 
payer  de  sa  personne.  Comment  le  fit-il?  Je  n'ai  qu'à  citer  ici  la  d< 
envoyée  à  sa  veuve  par  l'un  de  nos  plus  illustres  camarades  auprès  dut 
avait  accepté  un  poste  de  combat  :  «  Son  adhésion  nous  semblait  une 
de  l'excellence  de  notre  cause.  Sa  collaboration  et  ses  conseils  nous 
inliniment  précieux.  Nous  aimions  sa  franchise,  sa  bonté,  son  coui 
ferme  sagesse,  sa  haute  et  sereine  intelligence.  Nous  garderons  pieuseï 
mémoire  de  ce  maître  et  de  cet  ami.  » 

Ai-je  dit,  quant  à  moi,  tout  ce  que  je  pensais  de  son  âme  et  de  son 
Non,  hélas!  car  je  le  répète,  j'ai  le  sentiment  que,  malgré  tant  de 


DS  l'école  normale  79 

tant  de  succès,  il  n'a  point  encore  donné  loute  sa  mesure.  Qui  n'en  est  là,  du 
reste,  parmi  les  meilleurs  et  les  plus  forts?  «  Mes  vrais  vers  ne  seront  pas 
lus  »,  dit  un  poète  contemporain.  De  Petit  de  Julleville  aussi  je  pourrais  dire 
qu'on  ne  lira  jamais  bien  des  pages  élincelantes  de  gaîté  fine  et  de  bon  sens 
malin,  que  nous  Taisaient  présager  jadis  ses  débuts  à  l'École  Normale.  11  a  fait 
ce  sacrifice  et  quelques  autres  encore  peut-être  à  des  devoirs  qu'il  considérait 
comme  sacrés.  Mais  il  a  laissé  assez  de  remarquables  travaux,  assez  de  leçons 
et  assez  d'exemples,  assez  d'amitiés  mille  fois  méritées,  pour  que  les  siens 
n'aient  à  envier  à  personne  un  meilleur  et  plus  beau  souvenir. 

Henri  JOLY. 


Promotion  de  1861.  —  Rebibrb  (Alphonse),  né  à  Tulle,  le  18  mars  1842, 
décédé  à  Paris,  le  21  février  1900. 

Avec  sa  spirituelle  bonhomie,  sa  pointe  charmante  d'originalité,  sa  naïve 
bonté,  son  esprit  conciliant,  sa  bienveillante  discrétion  qui  ne  se  permit  jamais 
on  mot  malicieux,  l'absolue  loyauté  de  son  caractère,  personne  ne  fut  plus 
sympathique  qu'Alphonse  Ribière.  Nous  étions  de  la  même  petite  ville,  Tulle, 
qui  s'intitule  volontiers  la  capitale  du  Bas-Limousin.  Contemporains  à  deux  ou 
trois  ans  près,  nous  avions  fait  l'un  et  l'autre,  lui  devant,  la  plus  grande  partie 
de  nos  études  dans  notre  vaillant  collège  local  ;  nos  familles  se  connaissaient 
de  longue  date  et  avaient  même  quelques  points  de  contact.  Elles  avaient  l'une 
pour  l'autre  une  profonde  estime  réciproque.  Mon  père  avait  pour  le  savoir  du 
père  d'Alphonse  quelque  chose  comme  de  l'admiration  ;  ma  mère  avait  été 
élevée  avec  sa  mère  et  ses  tantes  dont  la  maison,  plantée  sur  l'une  des  collines 
de  Tulle,  dominait  la  nôtre,  au  pied  de  laquelle  coulait  la  Gorrèze  ;  et  nous 
avions  pour  amis  communs  tous  nos  compatriotes.  Loin  de  nous  éloigner  au 
sortir  du  collège,  la  vie  nous  avait  au  contraire  rapprochés.  M.  Rebière  contait 
volontiers  à  mon  père  les  projets  qu'il  formait  pour  l'avenir  d'Alphonse,  lui 
confiait  ses  succès  ;  on  me  donnait  en  exemple  mon  aine,  et  peut-être  les 
conversations  de  nos  parents  ne  furent- elles  point  étrangères  à  la  tournure  qui 
fut  imprimée  à  nos  propres  études.  Lorsqu'en  1861,  Alphonse  fut  admis  simul- 
tanément à  FÉcole  polytechnique  et  à  l'École  Normale,  ce  fut  un  événement 
corrézien  ;  plus  tard,  quand  m'échut  la  même  aubaine,  nos  familles  se  regar- 
dèrent comme  plus  étroitement  unies  par  les  succès  communs  de  leurs  enfants. 
L'École  Normale  fut  un  lien  de  plus  entre  nous  et  lorsqu'AIphonse  revint  à 
\  Paris,  ce  lien  fut  encore  resserré  par  nos  fréquentations  dans  les  mêmes  mai- 
|  sons  et  dans  les  mêmes  sociétés,  par  nos  amitiés  tant  normaliennes  que  cor- 
;  réziennes  qui  nous  offraient  mille  occasions  de  nous  retrouver.  Ayant  la  même 
j  origine,  la  même  éducation,  les  mêmes  affections  au  cœur,  pouvions-nous 
faire  autrement  que  nous  considérer  comme  des  amis  de  destination  en  quelque 
sorte,  portant  pour  ainsi  dire,  dans  leur  chair,  d'inaltérables  sentiments  de  mu- 
tuelle confiance  et  de  profonde  affection?  Aussi  me  semble-t-il  écrire,  en 
écrivant  ces  pages,  un  fragment  de  ma  propre  vie. 
Par  son  père,  François  Rebiere,  notre  camarade  Alphonse  Rebière  tenait  à  la 
|  Creuse;  sa  grand'mère  maternelle  était  d'une  vieille  famille  de  la  Gorrèze  ;  la 
|  famille  de  son  grand-père  maternel,  Michel  Drappeau,  était  originaire  du  Poitou; 
«Ue  était,  au  xvin*  siècle,  venue  s'établir  à  Aurillac,  d'où  Michel  Drappeau 
Avait  émigré  à  Tulle.  Il  y  avait  fondé  une  imprimerie  qui  éditait  chaque  année 


80  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

un  intéressant  annuaire  de  la  Corrèze,  et  où  se  confectionnait  en  outre  un  petit 
journal  local,  Y  Union  Corrétienne.  François  Rebière,  venu  à  Tulle  en  sortant 
de  l'École  Centrale,  y  épousa  Félicie  Drappeau,  uïle  de  Michel,  et  ne  quitta  pins 
Tulle,  où  il  était  devenu  agent  voyer  en  chef  du  département  ;  il  professait  en 
outre  Fallemand  au  collège.  C'était  une  maison  sévère  que  la  maison  Rebière, 
et  un  peu  mystérieuse.  Sept  enfants  y  étaient  nés  ;  cinq,  dont  Alphonse  était 
l'aîné,  y  ont  grandi  Jusqu'à  l'âge  d'homme  ;  ils  étaient  menés  avec  une  rigidité 
que  nos  imaginations  d'enfants  exagéraient,  d'autant  plus  que  nos  jeunes  cama- 
rades étaient  sauvages  au  point  de  se  cacher  partout  où  ils  pouvaient  dès 
qu'une  visite  arrivait  chez  eux. 

On  disait  que  leur  père  parlait,  comprenait  ou  étudiait  une  foule  de  langues, 
toutes  peut-être,  sans  excepter  le  sanscrit  lui-même  ;  qu'il  ne  mangeait  c  rien 
qui  ait  eu  vie  »,  ce  qu'il  fallait  entendre  seulement  des  animaux  sans  doute  ; 
il  fréquentait  volontiers  les  étrangers  qui  traversaient  notre  ville,  avait  un 
faible  spécial  pour  les  Polonais,  avec  qui  il  pouvait  tenir  conversation  dans  lear 
langage,  et  parmi  lesquels  se  trouvait  le  grand-père  de  notre  camarade  Dybowsxi; 
il  avait  fait  un  recueil  de  chansons  où  les  noms  de  toutes  les  communes  de  la 
Corrèze  étaient  représentés  par  des  calembours  :  d'un  cou  aise  d'être  chez  moi: 
pédicure  dont  la  main  est  sûre,  vite  délivre-moi;  parmi  ses  enfants,  H  y  avait 
deux  jumeaux,  Léonce  et  Marc,  prêtres  aujourd'hui  tous  les  deux  et  que  nous 
ne  savions  pas  distinguer  Pun  de  l'autre,  tant  ils  se  ressemblaient  ;  toutes  ces 
particularités  enveloppaient  la  famille  Rebière  d'un  respect  dans  lequel  il  en- 
trait bien  une  légère  nuance  d'étonnement,  mais  qui  était  d'autant  plus  sincère 
que  François  Rebière  était  la  droiture,  la  loyauté  et  la  bienveillance  en  per- 
sonne. Alphonse  grandit  dans  ce  milieu  peu  banal  et  suffisamment  austère 
pour  faire  naître  chez  lui  plutôt  l'envie  de  réagir  que  celle  d'imiter,  mais  dont 
il  garda  cependant  assez  fortement  l'empreinte.  Ainsi  s'expliquent  ses  qualités 
un  peu  contradictoires,  mais  formant  par  cela  même  un  ensemble  d'autant 
plus  charmant.  Dans  une  sorte  de  livre  de  raison  qu'il  a  rédigé  à  l'usage  des 
siens,  il  écrit  :  «  Nous  devons  notre  première  instruction  à  notre  père,  mais 
»  ses  leçons  étalent  trop  longues,  trop  complètes  et  portaient  trop  souvent  sur 
i  les  langues  vivantes.  >  Comme  professeur,  Alphonse  Rebière  fut  préciséinefil 
le  contraire,  et  il  dut  à  sa  manière  plus  d'un  brillant  succès.  C'était  le  profes- 
seur élémentaire  par  excellence  ;  un  témoignage  Irrécusable  en  est  fourni  par 
le  nombre  des  éditions  qu'ont  obtenues  ses  livres  classiques  :  Éléments  de 
calcul  (1880)  ;  Premières  notions  de  géométrie  (1881);  Éléments  d'arithmétique 
(1882)  ;  Cours  élémentaire  d'algèbre;  Éléments  de  géométrie  (1881),  en  collabo- 
ration avec  H.  Bos  ;  Éléments  d'algèbre  et  de  trigonométrie  appliquée  (18%&)  ; 
Cours  de  trigonométrie  élémentaire  (1882),  etc.  11  redoutait  avant  tout  de  fati- 
guer ses  élèves,  soit  par  la  durée,  soit  par  la  vision  trop  baute  de  ses  leçons; 
il  voulait  que  les  principes  fussent  absolument  saisis,  ne  cessant  de  les 
tenir  en  évidence  si  loin  qu'il  eût  conduit  son  enseignement  et  s'il  trouva? 
sur  son  chemin  quelque  piquante  anecdote  propre  à  délasser  l'esprit  et  à 
lager  la  mémoire,  il  ne  manquait  jamais  d'en  tirer  parti.  C'est  peut-être 
tendance  de  son  enseignement  qui  Ta  conduit  à  rechercher  ce  qu'il  appelai 
dans  son  langage  bon  enfant  :  les  curiosités  scientifiques  et  qui  nous  ont 
ces  volumes  charmants  qu'il  composa  dans  les  loisirs  de  sa  demi-retr&Be* 
Mathématiques  et  Mathématiciens  (1889)  ;  les  Femmes  dans  la  Science  (f  89*i 
et  enfin  son  dernier  livre,  les  Savants  modernes,  d'après  les  documents 


de  l'école  normal*  84 

iniques  choisis  et  abrégés  (1898).  Cette  tournure  d'esprit  devait  le  conduire 
fatalement  à  fureter  sur  les  quais  et  dans  les  bibliothèques  ;  il  allait  en  parti- 
culier régulièrement  le  vendredi  à  la  Bibliothèque  nationale  et,  pour  ne  pas 
abréger  la  séance,  déjeunait  même  dehors  ce  jour-là. 

Organisateur  et  méthodique,  comme  ii  le  dit  lui-môme,  quoique  naturelle- 
ment vif  et  nerveux,  il  portait  dans  tous  les  actes  de  sa  vie  la  même  ponctua- 
lité que  dans  ses  séances  de  bibliothèque,  et  en  cela,  sans  doute,  se  marque 
l'empreinte  de  la  rude  éducation  paternelle  qui  ne  permettait  guère  aux  fan- 
taisies de  l'imagination  de  troubler  l'ordre  et  la  régularité  do  la  vie. 

L'imagination,  le  goût  des  lettres  et  des  livres,  Alphonse  les  tenait  de  la 
famille  Drappeau,  surtout  de  l'imprimeur  son  grand-père  qui  avait  publié 
dans  ses  Annuaires  ce  joyau  de  naïveté  confiante  qu'est  V Histoire  de  Tulle 
du  professeur  de  sixième  de  notre  collège  natal,  François  Bonnélye.  François 
Bonnélye  fut,  en  quelque  sorte,  dans  notre  ville  natale  où  une  rue  porte  son 
nom,  l'apôtre  précurseur  de  ce  patriotisme  local  qui  a  poussé  depuis  de  si 
profondes  racines  et  qui  a  abouti  au  mouvement  du  félibrige,  enfanté  les 
Cigaliers  et  les  Cadets  de  Gascogne.  Alphonse  Rebière  devait  être  un  des 
premiers  néophytes  de  ce  culte  du  clocher  natal  qui  eut  chez  nous  pour 
grands-prêtres  le  féllbre  majorai  Joseph  Roux,  chanoine  de  la  Cathédrale,  et 
l'aimable  académicien  qui  a  laissé  à  l'Institut  de  si  vifs  souvenirs,  Maximin 
Deloche  ;  il  était  de  toutes  nos  Sociétés  corréziennes  de  bienfaisance  ou  de 
littérature;  il  en  était  un  des  membres  actifs;  il  était  assidu  aux  soirées  artis- 
tiques et  dramatiques  de  la  Ruche  corrézienne,  y  faisait  volontiers  des  confé- 
rences, en  demandait  à  ses  amis,  et  y  était  entouré  d'une  universelle  sympa- 
thie. Comme  la  plupart  d'entre  nous,  il  avait,  d'ailleurs,  deux  patries  :  son  pays 
natal  et  l'École  Normale  qu'il  aimait  passionnément.  Il  ne  manquait  aucune 
occasion  de  retrouver  des  camarades  :  dès  le  début,  il  fut  du  cercle  Saint- 
Simon;  le  samedi,  il  ne  manquait  jamais  d'aller  retrouver  au  Grand-Café  ses 
contemporains  à  l'École  :  Guillot,  Crétin,  Combette,  Desmons,  Dumas,  Letrait, 
Violle,  Alcan,  Reymond,  et  il  était  aussi  assidu  aux  dîners  normaliens  de  Mar- 
guery  qu'aux  agapes  corréziennes  de  La  Châtaigne.  11  y  apportait  une  gafté 
douce  et  contenue,  mais  sans  aucune  pruderie,  qui  ne  s'effarouchait  ni  des 
hardiesses  de  langage,  ni  des  éclats  du  large  rire  rabelaisien  qu'il  s'interdi- 
sait   d'ailleurs,    préférant  s'épandre  en  fines  poésies  et  en  chansonnettes 
pleines  d'inattendu,  rassemblées  dans  un   cahier  réservé  à  la  famille  et  à 
quelques  intimes. 

Né  le  18  mars  1842,  élevé  par  son  père  jusqu'en  1854,  Alphonse  Rebière 
n'entra  au  Collège  de  Tulle  qu'en  troisième;  il  y  fut  le  condisciple  du  futur 
généralissime  Joseph  Brugère,  demeuré  son  ami,  et  y  demeura  jusqu'à  ce  qu'il 
eut  obtenu,  chose  rare  dans  notre  pays  et  à  cette  époque,  le  baccalauréat  es 
lettres  et  le  baccalauréat  es  sciences.  11  vint  alors,  à  Paris,  à  l'Institution  Barbet, 
alors  célèbre,  et  qui,  située  en  plein  quartier  latin, ruedes  Feuillantines,  préparait, 
sans  le  secours  des  lycées, aux  grandes  Écoles  du  Gouvernement.  Il  y  eut  pour 
camarades  Monniot,  Guillot,  Charles  André,  actuellement  directeur  de  l'Obscr- 
ratoire  de  Lyon,  Duclaux,  le  directeur  éminent  de  l'institut  Pasteur,  qui  en- 
raient, comme  lui,  à  l'École  Normale  en  1861  ou  un  an  plus  tard.  Il  désirait,  en 
sortant  de  l'École,  revenir  au  voisinage  de  la  Corrèze;  mais  ses  camarades  lui 
•épétaient  sans  cesse  :  <  Toi,  Rebière,  lu  demandes  le  Plateau  central;  tu 
teras  expatrié  à  Coutances  »  ;  la  prédiction  se  réalisa  ;  c'est  là  qu'il  fit  sesdé- 

6 


82  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

buts.  Il  ne  parut  pas  en  avoir  été  autrement  flatté,  et  malgré  la  belle  vue  qu'ut 
avait  du  Lycée,  le  bon  accueil  qu'il  reçut  chez  le  conservateur  des  hypothèques 
et  le  sous-préfet,  il  demanda  et  obtint  Cahors.  Il  y  demeura  jusqu'en  487t. Cest 
durant  son  séjour  à  Cahors  qu'il  épousa  la  fille  d'un  juge  au  tribunal  de  Tuile, 
MUê  ThévcnoL  Une  vieille  parente  connue  de  la  famille  Thévenot  et  de  la 
famille  Rebière  avait  fait  ce  mariage;  elle  légua  plus  tard  à  Rebière  ce  joyn 
de  notre  ville  natale,  une  maison  du  plus  pur  gothique,  admirablement  coa- 
servée,  dont  tous  nos  compatriotes  possèdent  soit  une  photographie,  soit  une 
eau-forte.  Il  entrait  ainsi  dans  notre  histoire  locale  et  se  trouvait  doublement 
rattaché  à  la  Corrèze  par  sa  vieille  propriété  de  Laboire  où  son  père  s'était 
construit  «  la  maison  d'Horace  »  et  par  la  classique  maison  de  Loyon  à  Tulle. 

De  Cahors,  Rebière  fût  appelé,  en  1871,  au  Lycée  de  Sens,  il  ne  fit  qu'y  passer 
pour  aller  à  Dijon  et  enfin  à  Paris,  au  lycée  Chariemagne  d'où  il  passa  enfin  a 
Saint-Louis  comme  professeur  chargé  de  la  préparation  à  Saint-Cyr.  Peu  de 
temps  après  il  était  appelé  à  professer,  en  même  temps,  à  l'École  Normale 
supérieure  d'enseignement  primaire  de  Saint-Cloud.  En  1894,  il  prenait  sa  re- 
traite de  professeur;  il  avait  été  nommé  quelque  temps  auparavant  examina- 
teur d'entrée  à  l'École  de  Saint-Cyr,  et  il  continua  à  Saint-Cloud  un  enseigne- 
ment des  plus  appréciés.  Il  mourut  dans  l'exercice  de  ces  deux  fonctions  le 
21  février  1900. 

Alphonse  Rebière  laisse  une  fille  unique  dont  le  mariage  avec  notre  cama- 
rade Edouard  Goursat,  professeur  à  la  Sorbonne,  fut  la  grande  joie  de  sa  vie. 
Il  était  justement  lier  de  cette  union  avec  un  mathématicien  éminent  :  «  Hon 
père,  disait- il  de  lui,  l'aurait  aimé  et  admiré.»  Aussi  se  mit-il  à  pratiquer  avec 
passion  «  l'art  d'être  grand-père  ».  Il  avait  une  petite-fille,  Marguerite,  et  un 
petit-fils,  Jean,  dont  il  annonçait  la  naissance  avec  sa  galté  coutumière  et  soi 
habituel  amour  des  aïeux  en  s'écriant  : 

«  Voici,  braves  gens,  mon  petit-fils  Jean  !  » 

Les  élever  lui-môme  était  son  rêve  :  «  C'est  pour  moi, écrit-il  dans  son  Litrt 
de  Raison,  une  grande  douceur  de  vivre  avec  mes  enfants  et  de  suivre  les 
études  de  ma  fille  Marguerite.  Jean  est  un  bel  enfant  qui  apprendra  biea 
aussi!  »  Et  quelques  lignes  plus  loin,  on  lit  :  «  Je  voudrais  mourir  sans  trop 
souffrir,  avec  ma  connaissance,  entouré  de  mes  enfants.  »  Ce  vœu  a  été  réa- 
lisé. Comme  il  le  désirait,  sontorps  a  été  transporté  dans  le  caveau  de  famille 
préparé  par  ses  parents  dans  le  pittoresque  cimetière  de  Tulle,  à  Puy-Saiat- 
Clair  que  Ton  voyait  de  la  maison  où  il  fut  élevé.  A  la  gare  d'Orléans,  Félix 
Yintéjoux,  Corrézicn  comme  nous,  élève  du  Collège  de  Tulle,  Normaliea 
comme  nous,  son  ancien  collègue  à  Saint-Louis,  son  collègue  à  la  Commission 
d'examens  de  Saint-Cyr,  retraça  avec  l'autorité  que  lui  donnaient  ces  litres  s 
divers  et  les  accents  que  lui  inspiraient  la  profonde  estime,  l'affection  pieuse 
qu'il  avait  pour  notre  ami  tout  ce  qu'avait  été  sa  carrière  de  professeur  et 
d'examinateur  : 

«  Comme  professeur,  écrit-il,  Rebière  s'est  distingué  par  les  qualités  les 
plus  sérieuses.  Il  avait  surtout  la  première  de  toutes  :  il  aimait  son  métier,  i 
aimait  ses  élèves  et  s'intéressait  passionnément  à  leurs  progrès.  Son  amour  te 
l'ordre,  de  la  méthode,  de  l'exactitude  frappait  immédiatement  tous  ceux  qô 
suivaient  ses  leçons  et  leur  imposait  son  autorité.  Érudit,  chercheur,  ingé- 
nieux, il  mettait  tout  en  œuvre  pour  aplanir  les  difficultés,  et  il  réussissait  à 
faire  pénétrer  dans  certaines  intelligences  une  lumière  qui,  sans  son  haïr 


DB   L'ÉCOLE    NORMALE  83 

leté  pédagogique,  n'y  aurait  eu  peut-être  aucun  accès.  D'ailleurs,  plein  de 
lèle  et  de  dévouement,  il  communiquait  à  ses  élèves  l'ardeur  dont  il  était  lui- 
même  animé  et  les  entraînait  au  succès. 

»  Dans  ses  fonctions  d'examinateur,  Rebiére  apporta,  en  même  temps  que  la 
même  compétence,  le  même  esprit  d'exactitude  et  la  même  conscience.  Sa 
longue  pratique  de  l'enseignement,  sa  connaissance  approfondie  des  bonnes  et 
des  mauvaises  habitudes  d'esprit  des  jeunes  gens  lui  permettaient  de  juger 
les  candidats  avec  promptitude  et  avec  sûreté.  Il  supportait  d'ailleurs  cette 
fatigue  excessive  très  vaillamment  et  avec  une  bonne  humeur  juvénile.  » 

Après  avoir  indiqué,  avec  une  admirable  sérénité,  dans  le  Livre  que  nous 
avons  plus  d'une  fois  cité,  les  dernières  dispositions  qu'il  voulait  voir  prendre 
après  sa  mort  par  ceux  qu'il  aimait,  Rebiére,  se  reportant  vers  la  grande  et 
chère  maison  de  la  rue  d'Ulm,  écrivait  :  Ma  notice  dans  le  bulletin  de 
VÉcole  Normale. 

Puissé-je  avoir  dit  de  manière  à  satisfaire  cette  âme  d'élite  tout  ce  qu'elle 
désirait  laisser  d'elle-même  dans  le  souvenir  de  ses  bien-aimés  camarades. 

Edmond  Pkrrier. 

Promotion  de  1863.  —  Amigues  (Pierre-Marie-Édouard),  né  à  Couixa  (Aude), 
le  5  février  1842,  décédé  à  Toulon,  le  1"  décembre  1900. 

Amigues  sortit  de  l'Ecole  agrégé  des  sciences  mathématiques  en  1866,  et  fût 
successivement  chargé  de  cours,  puis  professeur  de  mathématiques  élémen- 
taires au  lycée  de  Cahors.  Dans  cette  ville,  il  retrouva  Dutasta,  son  camarade 
d'École  et  son  ami.  A  la  suite  d'une  conférence  publique  qui  suscita  des  polé- 
miques dans  la  presse  locale,  Dutasta  fut  envoyé  comme  professeur  de  philo- 
sophie au  lycée  de  Toulon.  Amigues  l'y  suivit  en  qualité  de  professeur 
d'élémentaires.  Une  parfaite  communauté  de  sentiments  réunit  toute  leur  vie 
ces  deux  amis,  et,  même  après  la  mort  de  Dutasta,  Amigues  conserva  avec  la 
famille  de  son  ami  les  rapports  les  plus  intimes.  Nul,  plus  qu'Amigues,  n'était 
autorisé  à  écrire  la  notice  nécrologique  qui  parut  sur  Dutasta,  dans  le  bulletin 
annuel  de  notre  Association,  en  1890. 

De  Toulon,  Amigues  alla  fonder  à  Nice  la  classe  de  mathématiques  spéciales. 
La  valeur  professionnelle  du  jeune  professeur  fut  reconnue  de  bonne  heure,  et, 
après  un  court  séjour  à  Ntmes,  l'administration  confia  à  Amigues  l'importante 
chaire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée  de  Marseille. 

Pendant  dix- huit  ans,  Amigues  occupa  cette  chaire  avec  éclat.  Les  nombreux 
et  brillants  succès  qu'il  obtint  dans  la  préparation  de  ses  élèves  à  l'École 
Normale  et  à  l'École  Polytechnique  lui  valurent  très  rapidement  les  récom- 
penses honorifiques  les  plus  recherchées.  Cinq  ans  après  avoir  été  nommé 
officier  d'académie,  il  fut  nommé,  dans  une  même  année,  en  1880,  officier  de 
l'instruction  publique  et  chevalier  de  la  Légion  d'honneur.  On  sait  combien 
était  rare  à  cette  époque  une  pareille  récompense  accordée  à  un  professeur  de 
Lycée. 

C'est  pendant  le  même  temps  qu'Amigues  fut  chargé  d'un  cours  complémen- 
taire à  la  Faculté  des  Sciences  de  Marseille.  Il  fut  un  des  premiers  professeurs 
appelés  à  participer  à  titre  auxiliaire  à  l'importante  préparation  à  la  licence  ou 
à  l'agrégation  dans  la  Faculté.  On  se  rappelle  qu'en  1884,  quand  Amigues  fut 
chargé  de  faire  deux  conférences  par  semaine  à  la  Faculté,  un  vent  de  trans- 


84  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

formation  commençait  à  souffler  sur  renseignement  supérieur.  Le  Ministre 
Waddington  avait  commencé  le  mouvement  en  créant  des  Maîtres  de  conférences 
à  l'imitation  des  Privât  Docenten  des  Universités  étrangères. 

11  est  difficile  d'estimer  exactement  la  fatigue  d'un  double  enseignement  au 
Lycée  et  à  la  Faculté.  Faire  tous  les  jours  au  Lycée  un  cours  important,  où 
chaque  idée  est  concise,  où  aucune  digression  ne  permet  à  l'orateur  de  reposer 
un  instant  son  esprit,  et  ensuite  développer  à  la  Faculté  un  programme  d'une 
difficulté  toujours  croissante,  c'était  une  tâche  que  seuls  des  hommes  comme 
Amlgues  pouvaient  entreprendre.  11  y  réussit  pendant  douze  années  consécu- 
tives, et  il  réussit  si  bien,  que  lorsque,  se  sentant  enfin  fatigué,  il  annonça 
qu'il  voulait  cesser  de  faire  ses  conférences  à  la  Faculté,  tous  les  professeurs 
de  mathématiques  le  supplièrent  de  rester  auprès  d'eux.  11  y  consentit  pendant 
deux  mois  encore  à  la  rentrée  de  novembre  1696.  Mais  enfin,  sa  décision  fut 
irrévocable.  Au  conseil  de  la  Faculté,  le  doyen  en  formula  officiellement,  et  as 
nom  de  tous  ses  collègues,  les  plus  sincères  regrets. 

C'est  dans  ces  années  de  la  vie  d'Amigues  que  je  As  sa  connaissance  et  que 
je  me  liai  intimement  avec  lui.  Les  relations,  commencées  à  Marseille,  se 
continuèrent,  malgré  la  distance,  quand  Amigues,  se  sentant  fatigué  par  plus 
de  trente  années  d'enseignement  sans  discontinuité,  crut  trouver  dans  les  fonc- 
tions de  proviseur  du  Lycée  de  Toulon,  un  travail  moins  pénible.  11  se  trompait 
Il  n'avait  plus,  il  est  vrai,  la  fatigue  de  la  parole,  mais,  comme  il  avait  à  cœor 
de  faire  en  conscience  tout  ce  qu'il  entreprenait,  sa  sensibilité  fut  mise  à 
l'épreuve,  et  il  s'épuisa  d'une  autre  manière. 

Il  comprit,  enfin,  qu'il  devait  prendre  un  repos  bien  gagné,  el  qu'il  avait  le 
droit  d'en  jouir  avec  sa  compagne  qui  lui  était  si  dévouée.  11  était  malheureuse- 
ment trop  lard,  et  c'est  dans  l'exercice  de  ses  fonctions  de  proviseur  qu'il 
succomba,  le  1"  décembre  1900,  au  lycée  de  Toulon.  J'ajoute  que  les  cinq  der- 
nières années  de  sa  vie  avaient  été  attristées  par  la  disparition  de  tous  les 
membres  de  sa  famille,  et  qu'il  en  avait  été  très  affecté,  ce  qui  a  pu  contribuer 
à  hâter  sa  fin. 

La  réputation  d'Amigues  avait  été  grande  dans  renseignement.  Je  crois  savov 
qu'il  avait  refusé  les  Lycées  de  Paris,  préférant  ceux  du  Midi  de  la  France.  11 
accepta  cependant  de  représenter  les  agrégés  de  mathématiques  au  Conseil 
supérieur  de  l'Instruction  publique,  où  il  fut  envoyé  par  la  très  grande  ma- 
jorité de  ses  collègues.  11  dut,  à  son  grand  regret,  et  pour  cause  de  fatigue  dam 
son  enseignement,  renoncer  à  cet  honneur  auquel  il  tenait  beaucoup,  il  devint 
alors  proviseur  du  Lycée  de  Toulon  en  1897. 

C'est  à  Toulon  qu'il  mourut,  à  la  fin  de  son  second  séjour  dans  cette  ville.  D 
y  était  connu  depuis  longtemps.  Comme  administrateur,  il  s'y  fit  aimer.  Les 
funérailles  d'Amigues  ont  été  solennelles*  La  population  toulonnaise  s'y  e* 
associée  avec  un  sentiment  profond.  Tous  les  élèves  du  Lycée  et  des  établis- 
sements de  la  ville  ont  précédé  le  cortège.  Le  préfet  maritime,  le  maire  de 
Toulon,  toutes  les  autorités  de  la  ville,  l'inspecteur  d'académie  du  Var,  nos 
camarades  Charve,  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences,  et  Guigon,  proviseur  <h 
Lycée  de  Marseille,  tous  ceux  des  anciens  élèves  qui  ont  pu  le  Taire,  ont 
accompagné  Amigues  à  sa  dernière  demeure,  au  milieu  d'une  double  haie  de4 
peuple  recueilli  sur  le  passage  du  cortège. 

Des  discours  ont  été  prononcés  au  cimetière  par  M.  Thermes,  inspecteur 
d'académie,  au  nom  de  l'Administration,  par  M.  André,  au  nom  des  professeurs 


j 


DE    L'ÉCOLE   NORMALE  85 

du  Lycée  deToulon  et  au  nom  des  anciens  collègues  du  défunt,  par  M.  Michollet, 
maire  de  Toulon,  au  nom  de  la  population  de  la  ville,  et  enfin  par  notre  cama- 
rade Charve  au  nom  de  l'École  et  au  nom  de  l'Université  de  Marseille. 

Puissent  les  témoignages  innombrables  de  sympathie  et  d'amitié  qui  affluèrent 
au  Lycée  de  Toulon,  consoler  la  veuve  et  les  neveux  d'Amigues  de  la  perto 
cruelle  qu'ils  viennent  de  faire  ! 

L.  Sauvage. 

Promotion  de  1863.  -  Ds  Campou  (Pierre-Auguste-Ferdinand),  né  à  Mar- 
seille le  14  novembre  1842,  décédé  à  Paris  ie  16  octobre  1900. 

Nous  publions  le  discours  prononcé  sur  sa  tombe  par  M.  Roussclot,  direc- 
teur du  Collège  Rollln  : 

Mes  chers  collègues,  jeunes  amis, 
Je  remplis  un  douloureux  devoir  en  adressant  en  votre  nom  à  notre  regretté 
collègue,  M.  de  Campou,  le  suprême  adieu.  Beaucoup  d'entre  vous  ont  appris 
sa  mort  en  môme  temps  que  sa  maladie.  Notre  excellent  professeur  quittait,  en 
effet,  sa  chaire,  11  y  a  huit  jours  à  peine,  atteint  par  la  maladie  qui  devait  le 
conduire  si  rapidement  au  tombeau.  Il  a  rendu  le  dernier  soupir  dans  toute  la 
force  de  rage  et  dans  la  plénitude  de  son  intelligence. 

Quelque  brisés  que  nous  soyons  par  un  coup  aussi  imprévu,  ce  sera  pour 
nous  une  consolation  de  retracer  la  belle  vie  qui  s'est  écoulée  en  majeure 
partie  dans  notre  Collège  et  d'y  trouver  un  exemple  à  proposer  à  tous  ceux  qui 
suivent  la  noble  mais  pénible  carrière  de  l'enseignement. 

Issu  d'une  des  grandes  familles  de  la  Provence,  M.  de  Campou,  dès  son 
jeune  Age,  fit  preuve  d'aptitudes  précoces  :  il  obtenait, à  quinze  ans,  le  diplôme 
de  bachelier  es  lettres  et,  à  seize  ans,  celui  du  baccalauréat  es  sciences.  En- 
voyé à  Paris  pour  y  poursuivre  ses  éludes,  le  brillant  élève  entreprit  d'abord, 
à  l'Institution  Sainte-Barbe,  une  préparation  pour  TÉcole  Polytechnique  :  attiré 
bientôt  par  les  études  juridiques,  il  devint  élève  de  la  Faculté  de  Droit.  Mais  sa 
vocation  n'était  pas  encore  bien  arrêtée.  L'amour  du  professorat  devait  triom- 
pher des  hésitations  qui  arrêtaient  encore,  pour  le  choix  de  la  voie  à  suivre, 
un  jeune  esprit  également  bien  doué  pour  les  lettres  que  pour  les  sciences. 

M.  de  Campou  se  présenta  et  fut  reçu  à  l'Ecole  Normale  supérieure  en  1863; 
il  en  sortait,  trois  ans  après,  avec  le  titre  d'agrégé  des  sciences  mathématiques, 
ayant  obtenu  le  troisième  rang  de  sa  promotion.  Après  avoir  professé  au  Lycée 
d'Avignon,  de  1866  à  1868,  M.  de  Campou  fit  partie  de  cette  phalange  de  jeunes 
universitaires  que  le  Ministre  de  l'instruction  publique  avait  choisis  pour 
fonder  à  Constantinople  le  Lycée  Galata-Séraï  et  préparer  ainsi  le  développe- 
ment de  l'influence  française  en  Orient.  Ses  services  y  furent  appréciés,  et,  au 
retour  de  cette  mission,  il  était  récompensé  par  les  deux  Gouvernements  de 
France  et  de  Turquie.  Le  Sultan  lui  conférait  la  croix  d'officier  du  Medjidjé,  et 
l'ancien  professeur  du  Lycée  d'Avignon  était  chargé  de  la  direction  du  cours 
de  Centrale  au  Collège  Rollin. 

Durant  vingt-sept  ans,  M.  de  Campou  a  donné  à  notre  Maison  son  cœur  et 
son  âme!  Vous  tous,  qui  l'avez  vu  à  l'œuvre,  pouvez  dire  quelle  somme  d'ef- 
forts et  de  dévouement  il  consacrait  chaque  année  &  ses  élèves.  Pendant  celte 
préparation  d'un  quart  de  siècle  à  l'École  Centrale,  notre  cher  professeur  avait 
Acquis  une  rare  expérience;   son  esprit  méthodique  et  son  jugement  sûr 


86  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

lui  avaient  permis  de  classer  d'une  façon  merveilleuse  les  connaissances  utiles 
aux  candidats,  et  c'est  ainsi  qu'il  les  conduisait  presque  toujours  au  succès. 
Son  mérite,  bien  reconnu  d'ailleurs,  de  même  que  son  incontestable  équité,  lui 
assuraient  une  influence  Tort  légitime  auprès  du  Jury  d'examen.  Aussi,  lorsque 
nous  partions  en  vacances,  voyions-nous  M.  de  Campou  ajourner  pour  loi 
l'heure  du  repos  :  il  restait  auprès  de  ses  chers  élèves  pour  leur  donner  con- 
fiance, les  assister,  les  défendre  au  besoin,  et  il  ne  s'éloignait  que  lorsque 
tout  était  fini,  ne  négligeant  même  jamais  de  me  faire  parvenir  leurs  notes 
complètes  avant  de  partir  en  villégiature. 

Nombreux  sont  les  anciens  élèves  de  l'École  Centrale  qui  doivent  à  notre 
regretté  collègue  l'éclat  de  leur  carrière.  Dans  l'impossibilité  où  nous  nous 
sommes  trouvés  de  les  réunir  en  ce  jour,  je  viens  pour  eux  et  pour  vous, 
mes  jeunes  amis,  qui  perdez  en  M.  de  Campou  le  plus  zélé  et  le  plus  dévoué  de 
vos  maîtres,  acquitter  une  dette  sacrée,  oflrir  à  sa  mémoire  le  pieux  tribut  de 
votre  reconnaissance.  Je  lui  apporte  aussi  l'hommage  des  regrets  de  l'Admi- 
nistration supérieure  qui  avait  hautement  apprécié  les  services  du  professeur 
en  lui  conférant  successivement  les  palmes  académiques,  le  titre  d'officier  de 
l'instruction  publique  et  la  croix  de  la  Légion  d'honneur.  J'exprime  enfin  le 
chagrin  immense  que  cause  parmi  nous,  fonctionnaires  et  élèves  du  Collège  Roi- 
lin,  la  cruelle  séparation  à  laquelle  nous  étions  si  peu  préparés.  C'est  que  nous 
perdons  en  la  personne  de  M.  de  Campou,  non  seulement  un  professeur  zélé, 
un  collègue  des  plus  aimés,  mais  encore  l'un  des  plus  fermes  soutiens  de 
l'établissement;  il  était  un  de  ces  hommes  qui  honorent  l'Université,  qui  la 
font  aimer,  en  la  rendant  plus  familière  et  plus  souriante,  en  unissant  au  plus 
absolu  dévouement  la  plus  inépuisable  bonté;  il  était  bon,  gracieux,  sympa- 
thique. Au  devant  de  tous  il  allait,  ouvrant  largement  les  mains  et  le  cœur. 
Ses  élèves  témoigneraient  encore  des  sentiments  de  charité  généreuse  qu'il 
savait  leur  inspirer! 

Resté  célibataire,  M.  de  Campou  n'en  conserva  pas  moins  le   culte  de  la 
famille.  En  dehors  de  ses  occupations  professionnelles,  il  vivait  d'elle  et  pour 

lie.  Aussi  en  était-il  adoré,  et  je  me  reprocherais  de  ne  point  mentionner  ici 
la  grande  douleur  dont  j'ai  été  ces  jours  derniers  le  témoin,  douleur  qui,  je 
l'espère,  recevra  quelque  adoucissement  de  l'unanimité  de  nos  regrets,  de  ce 
deuil  public,  suprême  récompense  sur  la  terre  de  l'homme  qui  a  bien  vécu  ! 


Promotion  de  1863.  —  Lignières   (Clément-Raymond),  né  le  5  février  1840,  à 
Trausse  (Aude),  décédé  à  Carcassonne,  le  3  juillet  1698. 

Clément  Lignières  appartenait  à  une  famille  de  propriétaires  aisés.  Élevé  à 
la  campagne,  il  fut  destiné  d'abord  à  l'agriculture,  puis  au  commerce.  Mais  des 
habitudes  studieuses  et  un  goût  très  vif  pour  les  mathématiques  l'attirèrent  de 
bonne  heure  vers  l'enseignement.  Un  chef  d'institution  de  Carcassonne, 
M.  Montés,  ami  de  ses  parents,  frappé  de  ses  heureuses  dispositions,  se  chargea 
de  perfectionner  son  instruction  cl  le  dirigea  vers  les  grandes  Écoles.  A  dix* 
huit  ans,  il  était  reçu  bachelier  es  sciences.  Sous  la  direction  de  M.  Montés,  il 
étudia  les  mathématiques  spéciales,  fut  admissible  à  l'École  Polytechnique, 
puis,  en  1863,  entra  à  l'École  Normale,  è  l'âge  de  vingt-trois  ans.  Déjà,  pendant 
deux  années,  dans  des  chaires  de  collèges,  à  Bédarieux  et  è  Libourne,  il  avaE 
pris  conscience  de  sa  vocation.  On  peut  dire  qu'il  s'était  formé  lui-même  :  S 


J 


de  l'école  normale  87 


dut  son  succès  à  une  volonté  énergique  et  à  un  travail  acharné,  n'ayant  pas 
!  eu,  comme  ses  concurrents,  l'avantage  de  faire  des  études  régulières.  A  l'École 
normale,  11  souffrit  un  peu  de  ce  que  sa  préparation  avait  eu  d'incomplet.  Si, 
en  mathématiques,  où  son  travail  personnel  l'avait  élevé  à  la  hauteur  de  ses 
condisciples,  il  réussit  avec  honneur  à  la  fin  de  sa  première  année  d'École,  il 
«ut  quelque  peine  à  atteindre  la  licence  es  sciences  physiques,  qu'il  n'obtint 
qu'après  sa  deuxième  année.  Son  mérite  en  mathématiques,  les  qualités  péda- 
gogiques dont  il  faisait  preuve  et  l'estime  de  ses  professeurs  lui  valurent  là 
faveur,  alors  assez  rare,  d'être  autorisé  à  redoubler  sa  première  année.  Ses 
maîtres  avaient  déjà  jugé  qu'il  ferait  un  excellent  professeur  de  mathéma- 
tiques, et  en  effet,  dans  les  différentes  chaires  qu'il  occupa,  il  justifia,  par  la 
précision,  la  clarté,  la  rigueur,  la  sobriété  et  la  sûreté  de  son  enseignement, 
leur  confiance  et  leurs  espérances. 

11  n'arriva  qu'assez  tard  à  l'agrégation,  en  1881.  Mais  pendant  quatorze  ans  il 
avait  été  un  chargé  de  cours  modèle,  enseignant  avec  conviction  et  ardeur, 
formant  des  élèves,  leur  communiquant  son  amour  pour  les  mathématiques, 
les  conduisant  au  succès,  exerçant  sur  eux  une  action  continue,  non  seulement 
par  l'Intérêt  de  ses  leçons,  mais  plus  encore  par  une  bonté  affectueuse,  par  le 
soin  qu'il  apportait  à  la  correction  des  devoirs,  par  les  encouragements  qu'il 
savait  distribuer  à  propos  :  tous  ses  élèves  devenaient  vite  ses  amis,  et  il 
n'avait  pas  de  plus  grande  joie  que  de  voir  ses  conseils  mis  à  profit.  Ce  fut 
essentiellement  un  professeur  ;  sa  classe  fut  sa  famille,  son  unique  souci,  sa 
vie;  il  se  donna  tout  entier  è  ses  élèves. 

En  1867,  nous  avons  débuté  ensemble  à  Toulon,  où  le  Collège  venait  d'être 
érigé  en  Lycée.  Le  Ministre  avait  eu  l'amabilité  d'envoyer  dans  ce  nouveau  Lycée 
une  colonie  de  Normaliens  qui  continuèrent,  sous  le  ciel  de  la  Provence,  l'in- 
timité de  l'École.  Nous  étions  réunis  malin  et  soir  à  la  même  table.  Nos  conver- 
sations avaient  surtout  pour  objet  nos  élèves.  Nous  réalisions  ainsi  spontané- 
ment, dans  nos  entretiens  journaliers,  ce  que  l'on  s'efforce  aujourd'hui  d'établir 
partout,  une  entente  entre  les  professeurs  d'une  même  classe  pour  mettre  de 
Tunité  et  une  juste  proportion  dans  les  divers  enseignements,  et  pour  éclairer 
les  uns  et  les  autres  sur  la  valeur  morale  et  intellectuelle  des  élèves. 

Lignières  ne  resta  qu'un  an  à  Toulon  et  fut  envoyé  par  avancement,  en  1868, 
au  Lycée  de  Poitiers,  où  il  dirigea  pendant  sept  ans  une  classe  de  mathéma- 
tiques. La  guerre  franco-allemande  l'y  surprit.  11  estima  de  son  devoir  de 
revendiquer,  à  l'exemple  de  tant  d'autres  Normaliens,  sa  part  des  dangers  de  la 
patrie  et  fit  campagne  dans  l'armée  de  la  Loire  comme  commandant  de  batterie 
au  T  régiment  d'artillerie.  La  guerre  finie,  il  revint  à  ses  fonctions  modestes  de 
professeur.  Mais,  quels  que  fussent  les  avantages  du  séjour  de  Poitiers,  ville 
de  Facultés,  il  y  regretta  toujours  le  soleil  du  Midi  sous  lequel  il  était  né,  et, 
en  1875,  il  obtint  de  rentrer  au  Lycée  de  Toulon,  où  il  reçut  de  ses  anciens 
collègues  le  plus  gracieux  accueil  et  où  il  retrouva  la  douceur  enchanteresse 
des  hivers  ensoleillés  dont  il  avait  eu  la  nostalgie.  Je  revins  moi-même  à 
Toulon  comme  censeur  en  1876.  J'eus  de  nouveau  l'occasion  d'apprécier  l'agré- 
ment de  son  amitié  chaude  et  délicate  et  de  constater  combien  ses  élèves 
l'aimaient,  avec  quelle  docilité  ils  suivaient  sa  direction  sûre,  ferme  et  pa- 
ternelle. Etait-il  possible  qu'il  ne  fût  pas  aimé  ?  C'était  un  homme  loyal  et  bon, 
modeste  et  simple,  aux  idées  généreuses,  d'un  grand  désintéressement,  tou- 
jours empressé  à  rendre  service,  un  homme  de  devoir.  Il  fut  pour  ses  collègues 


88  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

un  collaborateur  charmant,  exempt  de  toute  jalousie,  se  tenant  à  sa  place, 
qu'il  occupait  avec  dignité;  pour  ses  élèves,  un  maître  bienveillant,  un  protec- 
teur de  tous  les  jours,  plein  de  prévenances,  dont  la  sollicitude  les  suivait  hors 
du  Lycée;  pour  ses  camarades  d'Ecole,  un  ami  sûr  et  fidèle,  du  commerce  le 
plus  agréable,  avec  la  sincérité  et  la  franchise  de  sentiments  délicats.  11  ne 
manquait  ni  de  finesse  ni  de  grâce  :  une  voix  insinuante,  au  timbre  féminin, 
donnait  je  ne  sais  quel  charme  à  sa  conversation  facile  et  enjouée. 

La  vie  lui  était  douce  avec  l'estime  de  ses  chefs  et  de  ses  collègues,  avec 
l'affection  de  ses  élèves,  avec  l'amitié  de  ses  camarades.  Les  distinctions 
honorifiques  qu'il  ne  recherchait  pas  (0.  A.  en  1880,  0.  I.  en  1889)  et  des 
avancements  successifs,  qui  renvoyèrent  à  Nice  en  1878,  à  Carcassonne  en 
1882,  puis  à  Paris,  au  Lycée  Louis- le-Grand,  en  1885,  lui  prouvèrent  que  ses 
services  étaient  appréciés  ;  il  avait  ainsi  toutes  les  satisfactions  que  sa  mo- 
destie pouvait  ambitionner.  Mais  est-il  quelqu'un  qui  puisse  se  promettre  d'être 
toujours  heureux  ?  Les  dernières  années  de  Lignières  furent  sombres.  Pendant 
qu'il  était  professeur  au  Lycée  de  Nice,  en  allant  visiter  un  de  ses  élèves 
gravement  malade,  il  se  prit  d'affection  pour  la  mère  de  ce  jeune  homme  qui 
était  veuve,  et  pensant  qu'il  achèverait  paisiblement  sa  vie  en  s'associaut  une 
compagne  de  son  âge,  il  lui  demanda  d'unir  leurs  deux  existences.  Ce  mariage 
fut  une  amère  déception.  Au  bout  de  quelques  années»  après  avoir  subi  bien 
des  soucis,  Lignières  fut  réduit  à  la  solitude.  Une  maladie  terrible  survint 
inopinément  et  lui  ôta  l'usage  de  ses  jambes.  Il  ne  perdit  pas  courage  cepen- 
dant et  se  raidit  contre  l'injustice  du  sort  et  de  la  nature.  Pendant  deux  ans* 
luttant  avec  une  énergie  extraordinaire,  conservant  l'espérance  malgré  tout, 
il  se  fit  conduire  tous  les  jours  dans  une  petite  voilure  au  Lycée  Louis-le- 
Grand,  et  fit  sa  classe  avec  la  régularité  et  le  dévouement  de  sa  jeunesse.  Un 
moment  il  crut  qu'il  aurait  raison  de  son  mal.  Un  matin  de  printemps,  en  tra- 
versant le  jardin  du  Luxembourg,  je  le  trouvai  assis  sur  un  banc,  goûtant  la 
tiédeur  des  premiers  beaux  jours.  Dès  qu'il  m'aperçut,  il  se  leva  vivement  et 
vint  au-devant  de  moi,  d'un  pas  chancelant,  mais  la  mine  souriante.  Il  semblait 
renaître  avec  le  renouveau  de  la  nature.  Il  voulait  se  prouver  à  lui-même  et 
me  montrer  qu'il  allait  mieux  et  qu'il  pouvait  guérir.  Il  était  du  reste  venu  sans 
sa  petite  voiture,  au  bras  de  son  domestique.  Son  mal,  me  dit-il,  n'était  qu'une 
affection  nerveuse,  dont  il  se  remettrait  certainement.  Ce  n'était,  hélas  !  qu'une 
illusion.  En  mai  1893,  il  était  obligé  de  quitter  ses  élèves  et  de  prendre,  à 
cinquante-trois  ans,  une  retraite  prématurée.  11  retourna  dans  son  pays  natal  et 
s'installa  à  Carcassonne,  où  habitaient  sa  sœur  et  son  beau-frère,  économe  do 
Lycée,  et  où  il  devait  retrouver,  avec  l'affection  de  la  famille,  d'anciens  col* 
lègues  restés  ses  amis.  Le  ciel  du  Midi  trompa  son  espoir  et  ne  put  le  guérir. 
Son  corps  s'affaiblit  et  se  détruisit  un  peu  chaque  jour.  Mais  son  esprit  se 
conserva  lucide  et  son  caractère  énergique  le  défendit  contre  les  défaillances. 
L'éducation  de  ses  nièces  et  de  son  neveu  lui  fut  une  chère  distraction.  Sa 
passion  pour  les  mathématiques  lui  resta  et  il  passait  de  longues  heures  à 
relire  les  ouvrages  des  grands  mathématiciens.  Ses  amis  venaient  le  voir  sou- 
vent. Malgré  les  crises  qui  se  faisaient  fréquentes,  il  était  toujours  aimable  et 
souriant  et  réussissait  à  rasséréner  son  front  pour  tenir  conversation  avec  ses 
visiteurs,  pour  se  tromper  lui-même  sur  son  état  réel  :  son  mal  ne  lui  6b 
jamais  la  volonté  de  plaire  ni  l'espoir  de  vivre.  Comme  l'a  dit  sur  sa  tombe  un 
de  ses  anciens  collègues,  lorsque  son  âme,  toujours  intrépide  et  sereine. 


j 


DE   L'ÉCOLE   NORMALE  89 

s'échappa  de  son  corps,  on  s'étonna  qu'elle  eût  pu  rester  si  longtemps  attachée 
à  un  si  chétif  et  si  lamentable  débris.  Il  mourut  à  l'âge  de  58  ans. 

A.  Fringnit. 


Promotion  de  1864.  —  Bourdeau  (Stanislas-Hyacinthe)  :  né  à  Niort,  le  12  oc- 
tobre 1841,  décédé  à  Chantenay-sur-Loire  (Nantes),  le  17  janvier  1900. 

Le  camarade  que  nous  regrettons  Tut  avant  tout  l'homme  du  devoir,  un 
modeste,  un  silencieux.  Il  ne  fut  et  ne  voulut  être  que  professeur,  un  profes- 
seur excellent  et  distingué,  à  Besançon,  comme  au  Prytanée,  comme  à  Nancy 
enfin,  les  trois  étapes  de  sa  vie  universitaire.  Il  était  mon  ancien  à  l'École  où  je 
l'avais  peu  connu,  mais  quand,  avec  sa  jeune  femme  il  débarqua  à  Nancy  en 
septembre  1882,  nos  relations  devinrent  de  suite  très  étroites,  et  cette  intimité 
se  resserra  de  plus  en  plus,  jusqu'au  moment  où  il  dut  se  résigner  à  prendre 
une  retraite  dont  il  ne  devait  pas  jouir  longtemps.  Peu  d'Incidents  marquent 
celte  vie  simple,  paisible,  cachée,  selon  le  précepte  du  sage. 

Bourdeau  fit  avec  succès  ses  études  au  Lycée  de  sa  ville  natale,  où  son  père 
avait  un  atelier  de  serrurerie,  repris  et  occupé  maintenant  encore  par  le 
frère  aîné  de  notre  camarade,  très  connu  dans  toute  la  région.  Bourdeau  était 
resté  fort  attaché  aux  siens,  à  ses  parents  qu'il  conserva  longtemps  après  leur 
retraite  des  affaires;  il  ne  manquait  jamais  de  consacrer  une  bonne  partie  de 
ses  vacances  à  un  séjour  à  Niort,  où  il  se  retrempait  dans  ses  souvenirs  d'en- 
fance et  ses  affections  de  famille,  et  je  me  souviens  avec  quelle  joie  il  tomba 
ici  un  jour  sur  un  recueil  de  gravures  reproduisant  l'œuvre  célèbre  de  Jean 
Lamour,  qu'il  s'empressa  d'envoyer  à  son  frère. 

Bachelier  es  sciences  en  1660,  le  jeune  Bourdeau,  attiré  par  l'enseignement, 
entra  comme  répétiteur  au  Lycée  de  Tours  et,  Tannée  suivante,  au  Lycée  de 
Niort.  Gomme  il  lui  était  très  difficile  de  travailler  en  cette  situation,  il  obtint 
une  bourse  à  Tours  où  il  revint  en  1862  comme  élève  de  mathématiques  spé- 
ciales. 11  y  remporta  de  nombreux  succès  qui  lui  valurent  une  bourse  nouvelle 
à  l'Institution  Jauffret,  en  1863.  Il  suivit  avec  éclat  les  cours  du  Lycée  Charle- 
magne  et  fut  reçu  dans  un  bon  rang  à  l'Ecole,  le  20  août  1864. 

Bourdeau  arrivait  à  l'École  à  23  ans,  déjà  mùr,  sur  de  lui,  sans  inquiétudes 
pour  ses  examens  à  venir.  Aussi  ces  trois  années  ont-elles  été  pour  lui  trois 
années  heureuses  dont  il  gardait  et  rappelait  volontiers  le  souvenir.  Sous  le 
triumvirat  de  N isard,  Pasteur  et  Jacquinet,  on  vivait  alors  à  l'Ecole  dans  une 
charmante  intimité,  soumis  à  une  discipline  qui  n'avait  rien  de  trop  rigoureux. 
Les  sorties  étaient  cependant  plus  rares  qu'elles  ne  sont  devenues  depuis,  et, 
sollicitées  parfois  en  dehors  des  heures  régulières  et  des  jours  consacrés,  elles 
étaient  souvent  refusées.  Bourdeau  aimait  à  raconter  telle  de  ces  entrevues 
entre  ses  camarades  et  Pasteur,  leur  directeur  scientifique,  dont  il  imitait  la 
grosse  voix  et  le  ton  bourru  :  «  Les  élèves  de  l'Ecole  sont  toujours  sortis  !  » 
Exagération  manifeste,  pour  le  temps  du  moins  où  nous  vivions  rue  d'Ulm. 

Si  l'on  sortait  assez  peu  on  discutait  beaucoup  à  l'intérieur  :  Bourdeau  lais- 
sait dire,  bon  camarade,  avec  son  aimable  sourire,  mais  se  livrait  rarement  aux 
conversations  bruyantes.  Sérieux  et  posé,  il  retournait  vite  à  ses  études,  aux 
cours  de  Briot  et  de  Ghasles,  qu'il  suivait  assidûment  a  la  Sorbonne.  <  Le  cours 
de  Chasles  surtout  était  intéressant,  m'écrit  un  des  camarades  de  promotion 
de  Bourdeau  :  le  grand  géomètre  exposait  sa  théorie  des  caractéristiques  : 


90  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Bouquet  prenait  des  notes,  le  père  Joubert  était  un  auditeur  assidu.  Chastes 
souffrant,  s'impatientait  contre  sa  mémoire,  laissait  beaucoup  de  choses  à  élu- 
cider et  même  à  démontrer.  A  la  fin  de  Tannée,  aucun  point  n'était  obscur  pour 

Bourdeau mais,  je  ne  suis  pas  certain  qu'il  ait  noté  toutes  les  améliorations 

découvertes  dans  cette  fameuse  salle  appelée  la  salle  ousqu'on  /bm*.  > 
Consciencieux  et  régulier,  Bourdeau  s'assimilait  profondément  ce  qu'il  avait 
appris,  et  fut  le  second  à  l'agrégation  de  mathématiques,  en  1867.  Le  premier 
était  mon  compatriote  Didon,  dont  l'avenir  si  plein  de  promesses  fut  brusque- 
ment interrompu  en  1872,  par  une  mort  prématurée,  et  que  Bourdeau  devait 
retrouver  à  Besancon,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des 
Sciences. 


Bourdeau  arrivait  à  Besançon,  en  octobre  1867,  à  sa  sortie  de  l'École.  D  se 
plut  beaucoup  dans  la  vieillo  cité  comtoise,  un  peu  noire  et  sévère  entre  ses 
vieux  remparts,  mais  aimable  par  l'esprit  de  ses  habitants,  et  dont  les  environs 
pittoresques  offrent  de  jolies  promenades.  Notre  ami,  malgré  la  maladie  de 
cœur  dont  il  devait  déjà  souffrir,  et  qui  explique  son  air  calme  et  sa  démarche 
d'ordinaire  un  peu  lente,  était  un  intrépide  marcheur.  Il  fit  de  longues  courses 
à  pied,  par  petites  journées,  avec  Bosseux,  son  collègue  de  rhétorique,  allant 
visiter  les  sources  célèbres  delà  Loue,  du  Lison,  du  Dessoubre,  et  poussant  jus- 
qu'en Suisse,  parla  magnifique  descente  du  col  de  Saint-Cergues.  En  1870,  il  fut 
incorporé  dans  la  garde  nationale,  dont  le  rôle  n'était  pas  toujours  inactif  dans 
une  place,  sinon  assiégée,  du  moins  menacée  à  plusieurs  reprises  par  les  Prus- 
siens. Bourdeau  avait  conservé  un  vif  souvenir  de  ces  tristes  jours,  de  ces  pas* 
sages  de  soldats  ou  de  prisonniers,  hâves  et  maladifs,  et  de  ces  classes  faites 
dans  le  vieux  Lycée  par  des  professeurs  en  képis.  Il  voulait  cependant  se  rap- 
procher de  sa  ville  natale.  Nommé  à  Glermont  en  1872,  il  était  encore  en 
vacances,  à  Niort,  quand  on  lui  proposa  la  chaire  de  mathématiques  spéciales 
au  Prytanée  de  la  Flèche,  il  accepta.  11  devait  y  passer  dix  années,  dix  anuées 
calmes  et  paisibles,  et  y  rencontrer  dans  la  famille  d'un  des  anciens  profes- 
seurs du  Prytanée,  M.  Durand,  celle  qui  devait  être  sa  compagne  intelligente 
et  dévouée,  et  qu'il  épousa  en  mai  1874.  De  bonnes  relations  avec  ses  col- 
lègues, dont  quelques-uns  sont  restés  des  amis,  une  petite  maison  entourée 
d'un  jardin,  des  promenades  en  barque  sur  les  douves  du  Loir,  cette  vie  simple 
plaisait  h  Bourdeau,  naturellement  peu  mondain.  Le  séjour  dans  la  petite  ville 
tranquille  était  d'ailleurs  coupé  par  des  visites  à  Niort,  à  Paris,  où  résidait  la 
famille  de  sa  femme,  et  par  de  plus  longs  voyages  qui  le  conduisaient  a  la  mer, 
ou  en  Suisse  ou  aux  Pyrénées.  Seulement,  si  le  Prytanée  d'alors  comptait  ea 
mathématiques  spéciales  quelques  bons  élèves  dont  Bourdeau  avait  conservé 
les  noms  et  le  souvenir,  ces  élèves  étaient  souvent  bien  peu  nombreux.  Aussi 
leur  professeur,  jeune  et  actif,  sentit  peu  à  peu  naître  et  croître  en  lui  le  désir 
d'un  enseignement  plus  large  et  d'un  auditoire  moins  clairsemé.  11  demanda 
son  changement  et  fut  nommé  è  Nancy  (septembre  1882)  dont  la  classe  de 
spéciales  très  florissante  avait  dû  être  divisée,  deux  ans  auparavant. 

U  vint  me  voir  dès  son  arrivée,  et,  de  ce  jour,  comme  je  l'ai  dit,  nos  rela- 
tions devinrent  très  amicales  et  de  plus  en  plus  intimes.  Bourdeau  ne  laisse 
pas  d'enfants,  mais,  pendant  les  dix-huit  années  qu'il  passa  à  Nancy,  outre  les 
visites  des  siens,  il  eut  toujours  avec  lui  un  de  ses  neveux,  deux  même  par- 


DE   L'ÉCOLE   NORMALE  94 

fois,  dont  il  suivait  l'éducation,  et  qui  animaient  la  maison  parles  éclats  de  leur 
jeunesse  et  de  leur  gaieté.  Tous  les  dimanches  et  les  jeudis  dans  l'après-midi 
et  parfois  dès  le  matin,  on  partait  en  troupe  joyeuse,  et  l'on  allait  chercher  l'air 
plus  vif  des  hauteurs  voisines,  parcourir  les  sentiers  ombreux  de  la  forêt  de 
Haye, des  bois  de  Faulx  et  de  l'Avant-Garde,  ou  les  rives  riantes  delà  Moselle. 
Dans  ces  courses,  Bourdeau  se  montrait  gai  et  dispos  au  début  :  marchant  lente- 
ment, mais  d'un  pas  égal  et  ne  s'arrôtant  pas,  il  était  toujours  en  tête,  toujours 
prêt  à  s'intéresser  à  la  vue  découverte,  au  paysage,  et  à  donner  des  explica- 
tions sur  la  plante  qu'on  lui  présentait.  Peu  causeur  d'ordinaire,  il  se  laissait 
aller  pourtant  à  plus  d'abandon  dans  nos  réunions  familières,  où  il  s'épanouis- 
sait, taquinant  même  son  entourage,  faisant  quelque  remarque  brève  et  Ane, 
avec  un  sourire  bienveillant  qui  illuminait  sa  figure  expressive,  ou,  de  sa  forte 
voix,  se  livrant  à  quelque  long  développement  qu'un  geste  parfois  achevait. 
Mais,  &  mesure  que  les  années  s'écoulaient,  les  crises  de  son  mal  devinrent 
plus  fréquentes.  Malgré  sa  courageuse  fermeté  et  son  intention  délicate  de 
cacher  son  état  à  nous  tous,  et  surtout  à  sa  femme,  dont  la  sollicitude  étai1 
toujours  en  éveil,  souvent  une  ombre  qui  passait  sur  son  front,  un  geste  las  de 
la  main  portée  au  cœur,  démentait  ses  assurances  et  révélait  son  angoisse  et 
sa  souffrance.  La  maladie  s'aggrava  :  Bourdeau  maigri,  affaibli,  dut  renoncer 
aux  longues  courses  qu'il  aimait  tant,  incapable  de  monter,  vite  essoufflé, 
confiné  en  ville  et  obligé  de  se  servir  assidûment  du  tramway  où  l'on  prit  l'ha- 
bitude de  voir,  à  l'arrière,  se  détacher  sa  haute  silhouette.  Il  ne  se  rendait 
pourtant  pas  et  sa  forte  charpente  restait  debout  Tout  dévoué  à  ses  élèves, 
malgré  nos  instances  discrètes,  il  ne  voulait  pas  prendre  un  repos  bien  gagné, 
renoncer  à  sa  classe  où  11  s'était  toujours  dépensé  sans  mesure,  où  il  se  dépen- 
sait avec  des  efforts  de  plus  en  plus  visibles.  Vint  le  moment,  à  la  fin  de 
l'année  1899,  où  il  dut  s'avouer  vaincu  et  solliciter  une  retraite  due  à  ses 
trente-huit  années  de  bons  et  loyaux  services.  11  se  décida  à  la  prendre  à 
Nantes,  où  il  avait  d'excellents  amis,  où  il  se  trouverait  entre  Niort  et  Paris, 
les  deux  villes  où  il  avait  des  attaches  de  famille,  et  dont  le  climat  tempéré  et 
la  basse  altitude  semblaient  favorables  à  son  état  de  santé.  Quand  il  nous  quitta 
au  mois  d'août,  à  Nancy,  nous  le  vîmes  partir  avec  un  serrement  de  cœur,  mais 
sans  nous  douter  que  l'issue  fût  si  proche  :  cinq  mois  après,  à  Chantenay-sur- 
Loire,  faubourg  de  Nantes,  où  il  avait  loué  une  petite  maison,  il  mourait,  subi- 
tement enlevé,  sans  secousse,  par  une  embolie.  On  peut  vraiment  dire  de  lui 
qu'il  est  mort  en  activité  de  service,  emporté  sur  la  brèche. 

U  nous  reste  à  dire  quelques  mots  du  professeur,  dont  il  avait  toutes  les  qua- 
lités, le  dévouement,  la  droiture,  la  fermeté,  qu'évoquaient  au  physique  son 
abord  aimable,  son  sérieux  et  sa  large  carrure. 

Bourdeau  n'a  rien  publié,  se  consacrant  tout  entier  à  sa  classe,  bornant  son 
ambition  à  être  un  bon  professeur,  tout  dévoué  à  ses  élèves,  et  bientôt  distrait 
encore  par  les  préoccupations  que  lui  donnait  sa  maladie.  Partout  où  il  a  passé, 
sa  fine  bonhomie,  sa  délicatesse  de  sentiments,  son  caractère  droit,  absolument 
honnête,  lui  ont  attiré  l'estime  de  ses  collègues  et  la  reconnaissance  de  ses 
élèves.  C'est  ce  dont  témoigne  cette  note  d'un  de  ces  derniers  :  «  Bourdeau 
était  un  excellent  professeur.  Il  avait  la  tâche  ingrate  de  faire  parcourir  pour 
la  première  fois  aux  élèves  le  cours  si  chargé  de  la  classe  de  mathématiques 
spéciales.  Jamais  il  ne  se  rebutait  ;  d'une  invariable  bonne  humeur,  il  ne  se  las- 
sait pas  de  répéter  les  idées  fondamentales  jusqu'à  ce  qu'elles  aient  frappé  les 


1 


92  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

élèves  :  un  éclair  de  joie  l'illuminait  quand  il  voyait  qu'il  avait  été  compris. 
Tous  ses  élèves  l'estimaient,  l'écoutaient  religieusement,  et  avaient  à  cœur  de 
faire  de  rapides  progrès  afin  de  contenter  leur  maître  vénéré.  Tous  ont  con- 
servé un  ineffaçable  souvenir  de  son  enseignement.  Pour  eux,  il  dépensait  sou 
temps,  sans  compter,  toujours  prêt  à  répondre,  heureux  quand  on  lui  deman- 
dait des  éclaircissements,  ou  dos  compléments.  Aucune  question  ne  rembar- 
rassait  jamais  ;  il  avait  le  talent  de  traiter  par  des  méthodes  simples  et  lumi- 
neuses, les  problèmes  les  plus  ardus. 

Au  moment  des  examens,  il  se  faisait  un  devoir  d'aller  attendre  ses  élèvesà 
la  sortie.  Gomme  il  était  heureux  de  féliciter  ceux  qui  avaient  réussi  et  comme 
il  savait  réconforter  les  autres  par  de  bonnes  paroles  !  Si  modeste  d'ailleurs 
que  jamais  il  n'aurait  tenté  la  moindre  démarche  pour  se  faire  valoir.  L'estime 
de  ses  élèves  lui  suffisait  et  le  dédommageait  amplement  de  ses  peines.  Il  a 
dirigé  ainsi  pendant  dix-huit  ans  la  classe  de  mathématiques  spéciales 
(1"  année),  sans  se  plaindre  jamais,  sachant  bien  pourtant  qu'il  avait 
peu  de  chances  d'avoir  des  élèves  reçus,  mais  n'étant  pas  Jaloux  de  leurs 
succès  ultérieurs  auxquels  il  avait  tant  contribué.  11  a  voulu  accomplir  jusqu'au 
bout  cette  rude  tâche  :  peut-être,  s'il  avait  écouté  les  conseils  des  siens,  ses 
amis  et  ses  anciens  élèves  n'auraient  pas  à  déplorer  la  mort  prématurée  de  cet 
homme  de  bien  qui  lient  une  grande  place  dans  leur  vie.  > 

Officier  d'académie  en  1881,  Bourdeau  reçut  les  palmes  de  l'Instruction 
publique  en  1889,  et  tous  ceux  qui  l'ont  connu  ont  regretté  qu'une  distinction 
plus  haute  n'ait  pas  couronné  sa  carrière.  Sa  mort  a  suscité  d'universels  regrets. 
Ses  collègues,  ses  élèves,  ses  amis,  dont  la  foule  émue  aurait  suivi  pieusement 
son  cercueil,  retenus  par  l'éloignement,  envoyèrent  du  moins  des  couronnes 
et  s'unirent  de  coeur  à  sa  vaillante  veuve  et  à  sa  famille  si  éprouvée.  Bourdeau, 
décédé  à  Nantes,  le  17  janvier  1900,  a  été  transporté  à  Paris,  et  repose,  dans 
un  caveau  de  famille,  au  Pèrc-Lachaise. 

Fkbvev. 


Promotion  de  1873.  —Wahl  (Maurice),  né  à  Paris  le  29  septembre  185i, décédé 
à  Paris  le  5  novembre  1900. 

Après  de  brillantes  études  au  Lycée  Bonaparte,  il  entra  à  l'École  Normale  en 
1873.  Les  qualités  de  son  esprit,  le  charme  et  la  sûreté  de  ses  relations  lut 
valurent,  parmi  ses  camarades,  des  amitiés  qui  ont  duré  jusqu'à  sa  mort  Agrégé 
d'histoire  en  1876,  il  fut  nommé  professeur  au  Lycée  d'Alger.  11  devait  y  rester 
jusqu'en  1882.C'estpendant  ce  séjour  dans  notre  colonie  africaine,  qu'il  rassembla 
les  éléments  du  livre  remarquable  qui  lui  a  valu,  depuis,  une  légitime  réputation. 
Les  questions  d'économie  politique  et  d'administration  attiraient  cet  esprit 
clair  et  précis.  Plein  d'activité,  il  désira  bientôt  participer  d'une  façon  plus 
directe  à  l'organisation  de  la  belle  cité  algérienne,  alors  en  voie  de  transfor- 
mations, faire  œuvre  de  citoyen,  en  môme  temps  que  d'économiste  et  d'histo- 
rien. Il  arriva  sans  difficulté  au  poste  de  conseiller  municipal.  Avec  plus 
d'ambition,  il  aurait  pu  obtenir  de  ses  concitoyens  un  mandat  plus  élevé. 
Modeste  et  désintéressé,  il  se  borna  à  rendre,  silencieusement,  les  plus  grands 
services  à  la  ville  d'Alger,  et  à  donner,  dans  ses  fonctions  municipales, 
l'exemple  du  dévouement  le  plus  vif  et  le  plus  éclairé  à  la  chose  publique. 

En  1882,  Wahl  fut  nommé  professeur  d'histoire  au  Lycée  de  Lyon.  11  profita 


DK  l'écolk  normale  93 

de  son  séjour  dans  celte  ville  pour  étudier  une  période  de  l'histoire  lyon- 
naise qui  fll  plus  tard  l'objet  de  sa  thèse  française  de  doctorat.  L'année  sui- 
vante, Wahi  était  nommé  à  Versailles.  Depuis,  il  professa  l'histoire  tour  à  tour  à 
Lakanal,  à  Henri  IV  et  à  Gondorcet.  C'est  dans  ce  dernier  poste  que  le  choix  du 
ministre  des  colonies  vint  le  désigner  pour  les  fonctions  d'inspecteur  général 
de  l'Instruction  publique  aux  colonies.  Wahi  accepta  avec  plaisir  celte  mission 
délicate  qui  convenait  fort  bien  à  son  activité  et  à  son  dévouement.  A  peine 
avait-il  eu  le  temps  de  visiter  quelques-unes  de  nos  possessions,  que  la 
Chambre  des  députés  supprimait  ces  fonctions  par  voie  budgétaire.  Par  dé- 
dommagement, notre  camarade  recevait  le  titre  d'Inspecteur  général  hono- 
raire des  colonies,  et  était  nommé  membre  permanent  du  Conseil  supérieur 
de  l'Instruction  publique  aux  colonies. 

Sans  amertume  apparente,  Wahi  rentra  dans  l'enseignement  des  lycées.  Il 
professa  successivement  à  Charlemage,  au  Lycée  Carnot,  et,  en  dernier  lieu 
à  Condorcet,  le  Lycée  où  s'était  écoulée  sa  jeunesse,  où  se  sont  passées  les 
dernières  années  de  sa  vie  de  professeur. 

En  1892,  Wahi  avait  présenté  avec  le  plus  grand  succès  ses  thèses  de  doc- 
toral. Sa  thèse  latine  était  consacrée  à  la  Reine  Bérénice.  La  thèse  française 
concernait  Les  premières  années  de  la  Révolution  à  Lyon»  —  11  faut  ajouter 
à  ces  travaux  le  beau  livre  sur  Y  Algérie,  qui  a  eu  plusieurs  éditions,  et  qui 
sera  toujours  consulté  avec  profit  dans  l'étude  des  questions  algériennes  ; 
diverses  études  sur  les  colonies  françaises;  des  chapitres  détachés  dans 
YEUtoire  générale  de  MM.  Lavisse  et  Rambaud  ;  des  articles  spéciaux  insérés 
dans  les  Annales  de  géographie  ;  quelques  ouvrages  de  vulgarisation,  un 
Dictionnaire  d'histoire  et  de  géographie. 

Malgré  ce  labeur  considérable,  Wahi  trouvait  encore  le  temps  de  se  con- 
sacrer à  des  œuvres  patriotiques  et  philanthropiques.  Membre  du  Conseil 
d'administration  de  V Alliance  française,  il  écrivait  des  articles,  faisait  partout 
des  conférences  pour  populariser  la  cause  de  notre  langue  nationale,  pour  en 
faciliter  l'expansion  à  l'étranger.  Entre  temps,  il  organisait  des,  conférences 
populaires,  répandant  de  toutes  parts  les  paroles  qui  réconfortent,  l'enseigne- 
ment qui  relève  et  ennoblit.  Le  repos  si  mérité  que  d'autres  demandent  à 
quelques  heures  oisives,  il  le  trouvait  dans  ces  occupations  multiples  où  se 
complaisaient  son  énergie  de  bon  Français,  son  zèle  de  bon  citoyen. 

Conférencier  très  applaudi,  écrivain  fort  compétent  en  certaines  matières  de 
politique  et  d'administration,  Wahi  eût  pu,  comme  tant  d'autres,  «  se  faire 
valoir  »  et  monter  plus  haut.  H  ne  le  voulut  pas,  étant  sincèrement  modeste 
et  désintéressé.  11  remplissait  admirablement  ses  fonctions  universitaires 
simplement  parce  qu'il  aimait  l'Université  et  qu'il  avait  foi  dans  l'excellence 
de  son  enseignement  libéral.  11  pratiquait  sans  ostentation  les  plus  rares 
vertus  civiques,  parce  qu'il  aimait  sa  patrie  et  qu'il  se  faisait  une  haute  idée 
des  devoirs  qui  incombent  à  un  bon  citoyen. 

Adoré  des  siens,  au  milieu  desquels  s'épanchait  son  âme  honnête  et 
aimante,  profondément  estimé  de  tous  ceux  qui  l'approchaient,  Maurice  Wahi 
a  été  enlevé  trop  tôt  à  l'Université  et  à  la  Patrie.  Affaibli  par  un  labeur  exces- 
sif, il  est  mort  le  5  novembre  1900.  Il  laisse  un  souvenir  impérissable  dans 
le  cœur  de  ses  camarades  et  de  tous  ceux  qui  l'ont  connu; 

L.  G.  GOURRAIGNK. 


1 


94  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotion  de  1875.  —  Bai»  (Louis),  né  à  Paris  le  30  mars  1854,  décédé  à 
Paris  le  5  novembre  1900. 

Si  je  suis  appelé  à  retracer  la  vie  de  Louis  Baize,  je  le  dois  à  une  très  an- 
cienne amitié,  qui  a  duré  plus  de  trente  ans.  filais  nous  ne  sommes  pas  entrés 
ensemble  à  l'École  Normale,  et  j'ai  dû  recourir,  pour  parler  des  années  passées 
par  lui  dans  cette  maison,  aux  souvenirs  d'un  de  ses  camarades  de  promotion, 
Adrien  Legrand,  qui  a  été  aussi  un  compagnon  de  collège  pour  nous  deux.  Je 
tiens  de  lui  par  surcroît  beaucoup  de  détails  précieux  sur  la  vie  et  le  caractère 
de  notre  regretté  ami.  Qu'il  reçoive  ici,  pour  son  obligeante  collaboration, 
l'expression  de  mon  affectueuse  reconnaissance. 

Dans  le  cercle  de  ses  amis,  de  ses  camarades,  de  ses  élèves,  la  mémoire  de 
Baize  est  restée  comme  celle  d'une  des  figures  les  plus  originales  et  les  plu 
attachantes  que  l'École  Normale  ait  produites. 

Il  naquit  à  Paris,  dans  une  modeste  famille,  d'origine  normande.  Ses  pre- 
mières années  s'écoulèrent  dans  un  milieu  assez  triste,  qui  marqua  d'une 
empreinte  définitive  son  caractère  mélancolique.  Plus  que  tout  autre  entent, 
peut-être,  il  aurait  eu  besoin,  pour  s'épanouir,  de  la  douce  tiédeur  du  foyer  dôme»* 
tique.  Orphelin  à  huit  ans,  élevé  par  une  tante  maternelle  qui,  très  dé- 
vouée aux  autres,  avait,  sans  s'en  douter,  un  tempérament  de  stoïcienne,  il 
connut,  dès  les  premières  années,  toutes  les  rigueurs  du  devoir  avec  toutes 
les  difficultés  de  la  vie.  S'il  a  été  plus  tard  lui-même  un  esclave  de  la  règle, 
qui  ne  transigeait  jamais,  c'est  qu'il  reçut  ce  pli  ineffaçable  de  son  éducation 
première.  On  l'avait  placé  dans  une  de  ces  petites  institutions  qui,  nombreuses 
alors,  conduisaient  au  Lycée  Bonaparte  leurs  élèves.  Là  son  intelligence,  sa 
précocité  lui  créèrent  tout  de  suite  une  situation  exceptionnelle.  11  devint  la 
gloire  de  la  pension,  le  «  sujet  à  concours  »,  et  très  vite  sa  petite  âme  d'en- 
fant scrupuleux  prit  conscience  des  responsabilités  déjà  lourdes  qui  pesaient 
sur  elle.  11  garda  toute  sa  vie  une  reconnaissance  émue  au  brave  homme  qui 
avait  insisté  pour  qu'on  relevât  au-dessus  des  études  primaires.  Ii  écrivait,  en 
1888,  à  un  de  ses  amis  : 

«  Je  puis  le  dire,  sans  lui  manquer  de  respect  :  ce  n'était  pas  un  esprit 
»  supérieur  ;  mais  il  m'aimait  bien,  et  je  lui  étais  redevable  d'un  grand  bien- 
»  fait.  C'est  grâce  à  lui  et  par  lui  que  j'ai  commencé  mes  études.  Qoe 
»  serai s-je  devenu,  s'il  n'avait  pas  conseillé  énergiquement  à  ma  tante  de  me 
»  faire  entrer  au  Lycée?  » 

Il  avait  douze  ans  quand  il  y  parut  pour  la  première  fois,  en  sixième, 
Sa  réputation  l'avait  déjà  précédé  et  nous  attendions  avec  curiosité  ce 
concurrent  inconnu,  dont  les  compositions  classées  avec  les  nôtres 
depuis  plusieurs  mois  étaient  presque  constamment  nommées  les  pre- 
mières, n  nous  parut  moins  redoutable  au  physique,  et  ce  petit  garçoa 
frêle,  assez  timide  et  peu  loquace,  ne  répondit  pas  tout  d'abord  à  ce  que  i 
imaginations  d'enfants  avaient  rêvé.  Mais  en  peu  de  temps  nous  apprîmes  à 
le  comprendre.  La  variété  de  ses  connaissances  et  de  ses  aptitudes  faisaà 
notre  admiration.  Nous  le  considérions  avec  un  certain  respect,  comme  tf 
être  exceptionnel,  car  il  était  aussi  fort  en  sciences  qu'en  lettres,  il  aurait  pa 
en  concevoir  quelque  orgueil,  mais  nul  n'était  moins  vaniteux  que  lui.  Ce* 
pourquoi  nous  l'aimions. 

Ce  fut,  pendant  trois  ou  quatre  ans,  une  série  de  succès,  brusquemeat 
interrompus,  comme  pour  tous  les  autres,  par  la  guerre  de  1870.  Baize  venâ 


PB   L'ÉCOLE   NORMALE  95 

d'avoir  seize  ans,  l'âge  où  Ton  se  sent  un  homme  et  où  Ton  ne  peut  agir 
qu'en  enfant,  avec  le  sentiment  amer  d'être  impuissant.  11  ne  resta  pas  à 
Paris;  des  parents  de  son  père,  pour  le  soustraire  aux  fatigues  d'un  siège,  le 
réclamaient  11  alla  les  rejoindre  à  Cerisy-la-Forêt,  un  petit  bourg  normand, 
où  ii  passa  tout  l'hiver.  Ce  qu'il  souffrit  pendant  ces  mois  terribles,  tous  ceux 
de  notre  âge  le  savent.  11  y  puisa  cet  amour  profond  de  la  pairie,  cette  ardeur 
toute  désintéressée,  mais  passionnée,  pour  les  questions  poliliques  qui  parfois 
s'épanchaient  chez  lui  en  abondantes  et  fiévreuses  paroles,  au  grand  élonne- 
ment  de  ceux  qui  le  connaissaient  mal.  11  y  puisa  aussi  —  par  un  contraste 
dont  la  vie  est  coutumiére  —  l'amour  de  la  campagne,  l'enchantement  des 
yeux  et  de  Pâme  devant  les  beautés  éternelles  que,  sous  les  yeux  de  ce  pauvre 
enfant  des  villes,  la  nature  impassible  déroulait,  comme  pour  le  consoler  de 
l'œuvre  des  hommes.  Le  renouveau  vint  cette  année-là,  comme  toules  les 
autres  ;  il  vint  plus  doux  peut-être  et  plus  consolant,  après  l'hiver  cruel  qui 
l'avait  précédé.  Baize  n'oublia  jamais  ce  qu'il  avait  éprouvé  à  se  trouver,  pour 
la  première  fois,  dans  ces  tragiques  circonstances,  en  contact  avec  la  nature 
renaissante.  Ce  lui  fut  comme  une  révélation  de  la  vie  et  de  lui-même,  de  son 
Ame  tendre,  poétique,  un  peu  exaltée,  éprise  du  beau  et  du  bien,  dans  les 
choses  comme  dans  les  hommes.  Ce  printemps  de  Cerisy,  il  en  garda  touT 
jours  la  saveur  sauvage  et  douce,  et  plus  tard  il  aimait  à  en  parler  comme 
d'une  date  chère,  pour  tout  ce  qu'elle  lui  avait  donné  d'espoir  après  cette 
année  de  douleur.  C'est  alors  aussi  qu'il  s'éprit  d'un  grand  amour  pour  les 
poètes,  en  particulier  pour  Lamartine,  qu'il  adorait  et  dont  il  aimait  à  citer  les 
Méditations  et  les  Harmonies.  Sa  nature  un  peu  mystique,  sa  haine  des 
vulgarités,  sa  mélancolie,  le  prédisposaient  à  une  sympathie  naturelle  pour 
l'auteur  du  Lac.  11  n'avait  aucun  goût  pour  Musset.  Le  lyrisme  de  Victor 
Hugo  l'enthousiasmait,  bien  qu'il  eût  moins  d'affinités  avec  un  génie  aussi 
exubérant,  mais  la  puissance  de  son  verbe  créateur  touchait  l'âme  du  futur 
grammairien. 

Après  la  guerre,  la  vie  reprit  son  cours.  Baize  revint  au  Lycée.  En  feuilletant 
les  palmarès  de  1872  à  1875,  on  trouve  son  nom  cité  dans  toutes  les  Facultés, 
les  prix  de  mathématiques  alternant  avec  les  prix  de  version  grecque  ou  de 
discours  latin.  Ses  professeurs  se  le  disputaient,  les  uns  pour  le  préparer  à 
l'École  Polytechnique,  les  autres  pour  le  diriger  vers  l'École  Normale.  Ces 
derniers  finirent  par  l'emporter.  Quand  Baize,  plusieurs  fois  lauréat  du  Con- 
cours général,  chargé  des  couronnes  et  des  prix  de  son  Lycée,  entra,  en  1875,  à 
l'École  Normale,  son  choix  était  fait  :  il  avait  opté  définitivement  pour  les 
lettres  et  pour  la  carrière  du  professorat. 

Ses  trois  années  d'École  furent  laborieuses ^t  paisibles.  Là  comme  partout, 
il  se  fit  aimer  sans  effort.  Sans  effort  aussi,  il  prit  place  parmi  les  premiers  de 
sa  section,  car  son  intelligence  s'y  épanouit  à  l'aise.  Notre  camarade  Legrand 
m'écrivait  :  «  11  était  fait  pour  l'École  et  l'École  pour  lui.  Je  n'en  connais  pas 
9  d'autres  à  qui  elle  fût  plus  nécessaire.  C'était  la  vraie  patrie  de  son  esprit.  Je 
»  ne  lui  ai  vu  de  joie  rayonnante  et  débordante  que  dans  les  jours  qui  sui- 
9  virent  son  admission.  »  Pourtant  le  rang  qu'il  avait  eu  à  l'entrée  ne  répondait 
pas  à  son  mérite  et  déjà  il  avait  eu  à  souffrir  de  cette  timidité  nerveuse  qui, 
plus  d'une  fois,  paralysa  ses  admirables  ressources.  Mais  à  la  licence  il  fut 
classé  quatrième  et  l'année  suivante  il  était  chef  de  la  section  de  gram- 
maire. 


96  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Aux  yeux  de  quelques-uns  la  grammaire  passait  pour  une  science  d'allure* 
assez  rébarbatives,  dédaignée  par  les  futurs  littérateurs  et  les  futurs  philo- 
sophes. Mais  notre  ami  était  loin  de  partager  ce  préjugé.  D'instinct,  Bai» 
sentait  ce  qu'il  trouverait  dans  l'étude  des  mots  :  rigueur  scientifique,  précision 
de  raisonnement,  connaissance  approfondie  des  textes,  et  même  jusqu'à  ce 
grain  de  poésie  qu'il  avait  dans  Pâme  et  qui  l'avertissait  du  charme  obscur  que 
Ton  ressent  à  remonter  aux  origines  de  toutes  choses,  que  ce  soit  l'œuvre 
d'art  à  peine  ébauchée,  ou  que  ce  soit  le  mot  qui  naît,  dont  on  suit  les  progrès 
à  travers  les  âges,  comme  ccuxd'un  être  vivant  et  pensant. 

Ajoutons  que  la  chaire  de  grammaire  était  alors  occupée  par  un  linguiste  et  on 
humaniste  de  premier  ordre,  Thurot.  Ce  fut  un  maître  incomparable  pour  les 
générations  qui  se  succédèrent  à  l'École  de  1870  à  1879.  Dès  que  Baize  eut  goûté  à 
son  enseignement,  il  fut  conquis.  Thurot  lui  avait  révélé  sa  vocation.  Cette  année- 
là,  en  1877,  le  vieux  mettre  venait  d'être  terrassé  par  une  attaque  d'hémiplégie; 
qui  avait  laissé  intacte  sa  force  intellectuelle,  mais  non  ses  jambes.  11  réu- 
nissait ses  élèves  chez  lui,  dans  son  cabinet  de  travail,  et  là,  étendu  sur  sa 
chaise  longue,  il  commentait  les  auteurs  et  procédait  aux  interrogations.  Dans 
cette  intimité  les  rapports  de  maître  à  élèves  se  détendaient  ;  il  y  avait  plus 
de  déférence  respectueuse  et  reconnaissante  d'une  part,  plus  d'intérêt  affec- 
tueux de  l'autre.  Baize,  par  sa  nature  confiante  et  tendre,  en  même  temps  que 
par  la  gravllé  précoce  de  son  jugement,  g8gna  le  cœur  un  peu  farouche  da 
malade  qui  déclara  un  jour  qu'au  milieu  des  misères  dont  il  était  assailli  il 
avait  trouvé  la  plus  grande  des  consolations  :  c'était  d'avoir  formé  des  élèves 
tels  que  lui.  Pour  Baize  lui-même,  ce  fut,  comme  il  le  dit  plus  tard,  une 
année  de  joie  sans  mélange.  Il  avait  connu  la  volupté  intime  des  jouissances 
intellectuelles  ;  il  avait  senti  sur  ses  lèvres  le  goût  de  la  science  pure,  et 
jusqu'à  la  mort  il  devait  lui  être  fidèle.  J'emprunte  encore  à  la  lettre  d**in  de 
ceux  qui  l'ont  le  mieux  connu  cette  description  du  philologue  qu'il  y  avait 
en  lui.  «  Le  plaisir  de  se  rendre  compte  et  de  rendre  compte  aux  autres  dln 
»  groupe  de  faits  un  peu  complexe,  voilà  ce  qui  passionnait  son  intelligence 
»  lucide.  Je  m'explique  ainsi  son  goût  persistant  pour  les  questions  de  lai- 
»  gage.  Les  lois  phonétiques  rigoureusement  constatées,  comme  celles  ea 
»  vertu  desquelles  les  mots  passent  du  latin  aux  langues  romanes,  les  déri- 
»  valions  inattendues,  mais  régulières,  des  sens  d'un  mot,  le  plongeaient  dans  le 
»  ravissement.  Il  donnait  alors  à  l'exposé  de  ces  lois  abstraites  une  vie  et  um 
»  accent  pittoresque  qui  coloraient  même  son  éloculion.  Pour  ma  part,  je 
»  n'ai  jamais  entendu  personne  qui  traitât  une  question  de  linguistique  avec 
•  une  passion  aussi  chaleureuse,  sans  que  rien  fût  ajouté  ni  rien  retranché  à 
i  l'exactitude  des  faits.  »  Son  ardeur  d'initié  était  telle  que,  l'année  d'après,  profes- 
seur à  Angers  et  chargé  du  discours  de  distribution  des  prix,  il  eut  l'audace  de 
traiter  comme  sujet  devant  les  parents  et  les  élèves  assemblés,  de  la  rigueur  des 
lois  phonétiques,  et  en  particulier  de  la  loi  de  Grimm.  L'auditoire,  paratl-il,  se 
montra  assez  récalcitrant  à  cette  prédication  et  Baize  dut  reconnaître,  avec  sot 
bon  sens  ordinaire,  qu'il  avait  péché  contre  la  règle  d'opportunité.  Mais  k 
trait  est  typique  et  il  méritait  d'être  rappelé. 

De  sa  forte  éducation  scientifique  Baize  avait  gardé  un  goût  invincible  poar 
les  raisonnements  exacts.  Plus  d'une  fois,  quand  il  lut  professeur  de  Lycée. 
on  le  surprit  chez  lui  faisant  de  la  géométrie  ou  de  l'algèbre.  Il  s'en  cachait 
disant  que  c'était  là  du  temps  perdu.  Mais  il  y  avait  en  lui  un  «scientifique» 


DE   L'ÉCOLB    NORMALE  97 

impénitent.  H  le  prouva  encore  à  l'École  Normale  se  passionnant  pour 
une  autre  science  qui  ne  rentrait  pas  dans  le  cadrj  ordinaire  des 
études  de  ses  condisciples.  Cet  helléniste  et  ce  linguiste  professait  un 
amour  inusité  pour  la  géographie.  Les  harmonies  secrètes  que  Ton  peut  saisir 
dans  les  linéaments  orograpbiques  d'une  >égion  l'attiraient  et  ie  charmaient. 
Il  passait  des  heures  à  rêver  devant  des  cartes.  Un  de  ses  camarades  de  pro- 
motion fut  témoin  d'une  scène  qui  l'impressionna  vivement  et  qu'il  m'a  racontée. 
Chacun  à  son  tour  s'exerçait  à  faire  une  leçon  en  conférences  et  jusqu'alors 
les  essais  de  Baize  avaient  révélé  chez  lui  une  parole  plutôt  pénible,  malgré 
la  lucidité  du  raisonnement  et  de  la  pensée.  Mais  un  jour  il  prit  pour  sujet  à 
traiter  devant  M.  Fustel  de  Coulangcs  la  géographie  physique  de  la  Grèce,  et 
là,  debout  devant  le  tableau  où  il  avait  fait  suspendre  la  carte  de  Kiepert,  sans 
notes  et  sans  livres,  avec  une  aisance  et  une  abondance  merveilleuses,  il  parla 
sur  l'histoire  grecque  dans  ses  rapports  avec  la  configuration  du  sol .  Tous  les 
auditeurs,  y  compris  le  professeur,  restaient  sous  le  charme,  tellement  l'im- 
provisation coulait  de  source,  tcliemenl  la  démonstration  avait  de  relief  et  il 
fallut  remettre  à  une  conférence  suivante  la  suite  de  cette  exposition  que  tout 
le  monde  avait  trouvée  saisissante.  —  Sur  l'Attique*  le  conférencier  n'avait  dit 
que  quelques  mots,  et  comme  on  lui  en  faisait  la  remarque,  il  répondit  avec 
un  sourcil  froncé  et  d'un  ton  presque  irrité  :  «  Je  ne  comprends  pas  i'Attique  !  » 
Dans  sa  vision  personnelle  et  synthétique  de  la  géographie  grecque,  tout  lui 
était  apparu  rigoureusement  lié,  et  il  sentait  là  une  lacune,  uue  énigme,  dont 
il  n'avait  pas  la  clef.  Il  en  souffrait  comme  d'un  malheur  personnel.  Celait 
devenu  pour  quelques  camarades  une  plaisanterie  dont  il  était  le  premier  à 
sourire.  Quand  on  le  voyait  sombre  et  silencieux,  l'air  tourmenté,  on  disait  : 
«  Regardez  Baize,  il  continue  à  ne  pas  comprendre  l'Attique  !  » 

On  aurait  tort  de  croire  que,  mélancolique  et  rêveur  par  tempérament,  il  ait 
été  porté  à  s'isoler  et  à  fuir  ses  camarades.  Il  les  recherchait,  au  contraire,  et 
s'égayait  facilement,  comme  toutes  les  natures  aimantes  et  candides.  Tous  ceux 
de  son  temps  se  souviennent  encore  de  ses  manières  affectueuses  et  de  ses 
calincries  presque  enfantines;  il  s'accrochait  à  votre  bras,  il  se  serrait  contre 
tous  avec  des  paroles  de  tendresse  et  d'amitié,  comme  s'il  eût  voulu  retrou- 
ver, dans  cette  famille  de  son  adolescence,  les  joies  naïves  dont  son  enfance 
avait  été  un  peu  sevrée. 

Un  de  ses  grands  plaisirs,  à  l'École,  fut  d'apprendre  à  faire  un  peu  de  mu- 
sique et  à  chanter.  Au  cours  de  M.  Chcvé,  la  science  de  l'harmonie  le  séduisait 
par  les  théories  mathématiques  qu'il  y  apercevait;  en  outre,  son  élan  intérieur 
vers  un  vague  mysticisme  l'emportait  plein  d'ivresse  dans  le  monde 
inconnu  et  enchanteur  de  la  mélodie.  Il  se  trouva  très  bien  doué,  sans  en 
avoir  jamais  eu  conscience  jusqu'à  l'âge  de  vingt  ans.  11  avait  une  remarquable 
mémoire  d'oreille  et  retrouvait  sans  effort,  pour  les  noter,  des  morceaux  qu'il 
avait  entendus  une  seule  fois.  Il  chantait  d'une  voix  peu  exercée,  mais  très 
juste  et  avec  un  sentiment  profond,  qui  prenait  parfois  un  accent  de  force 
singulier.  Par  contre,  il  était  resté  insensible  aux  arts  plastiques.  Ni  la  peinture, 
ni  la  sculpture,  ne  réussissaient  à  l'intéresser.  Il  le  reconnaissait  en  toute  fran- 
chifto,  sans  s'en  attrister,  mais  avec  un  peu  d'étonnement  de  trouver  dans  son 
cerveau  un  manque  de  curiosité  quelconque  :  il  n'y  était  pas  habitué. 

A  la  An  de  l'année  1878,  Baize  sortait  de  l'École  premier  agrégé  de  gram- 
maire. Ce  n'était  plus  seulement  un  brillant  élève;  il  étaitarmé  pour  les  études 

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98  ASSOCIATION  DBS  ANCHEHS  ÉLÀVKS 

les  plus  sévères  de  9»  setence'phitotegiqiie.  «  «était  désmeais  capable  de  se 
faire  des  idées  personnelles  sur  toutes  les  questions  qu'il  étudierait,  n  allait 
travailler  non  plus  en  écolier,  mais  en  maître» 

Après  un  séjour  de  quelques  mois  à  Caeu  comme -suppléant  do  cours  de  toat- 
*ième,il  est  nommé  au  Lycée,  d'Angers,  n  y  retrouve  un  camarade  d'icsta, 
avec  lequel  il  se  lia  d'une  étroite  et  intime  amitié,  que  la  mort  seule 
devait  dénouer. 

En  1880  il  est  déjà  revenu  à  Pari?, et, par  nn  hasard  heureux  qui  doit  le  com- 
bler de  joie,  la  chaire  qu'il  occupe  est  dans  cette  même  classe  de  sixième  eti 
ce  même  Lycée  Gondorcet  qui  avaient  vu  ses  brillants  débuis,  quatorze  ans 
plus  tét. 

Sa  sœur  était  mariée  depuis  un  an,  et  il  pouvait  penser  davantage  à  soa 
propre  avenir.  11  se  maria  au  mois  d'août  1882  ;  il  avait  alors  vingt-huit  ans. 
Une  vie  de  bonheur  intime  commençait  pour  lui,  vie  de  travailleur  partagée 
entre  sa  famille,  ses  élèves  et  ses  travaux  personnels,  où  les  distractions 
mondaines  trouvaient  fort  peu  de  place,  mais  qui  groupa  bientôt,  autour  de  soa 
foyer,  un  cercle  très  restreint  d'amis  fidèles  et  sûrs.  On  peut  dire  que  ceux-là 
n'ont  pas  attendu  la  mort  de  Balte,  pour  professer  un  véritable  culte  tfamiUé 
envers  lui.  Nous  étions  si  convaincus  de  sa  hauteur  intellectuelle  et  morale 
que  tout  avis,  donné  par  lui,  était  accueilli  avec  une  déférence  particulière. 

Revenu  à  Paris  et  armé,  comme  nous  l'avons  vu,  par  ses  études  anté- 
rieures, Baize  sentait  bien  qu'il  notait  pas  fait  uniquement  pour  professer 
devant  des    enfants  de   douze  à   quinze  ans.    Voici  ce  que  dit  sur  loi 
un  témoin  de  sa  vie  :  «  Avec  cette  probité  d'esprit,  cet  art  d'élucider  les 
»  questions  les  plus  complexes,   la  vie  qu'il  savait  mettre  dans  l'exposé 
»  des  choses  grammaticales,  il  est  très  malheureux  qu'il   ait  été   con- 
»  fine  dans  l'enseignement  des  enfants,  où  ses  qualités  n'eurent  pas  toutes 
»  leur  place.  11  eût  été  un  remarquable  éducateur  de  futurs  professeurs.  » 
C'est  dire,  en  termes  précis,  que  sa  vraie  place  eût  été  t  l'École  Normale 
même,  dans  l'enseignement  de  la  grammaire.  C'est  pour  moi  aussi  un  profond 
regret  que  les  circonstances  de  sa  vie  ne  lui  aient  pas  permis  d'atteindre  ce 
but,  car  je  crois  que,  dans  ce  poste,  il  eût  été  excellent  et  qu'il  aurait  rappelé, 
avec  plus  d'entrain  et  de  cordialité,  la  forte  discipline  de  son  maître  Tbnrat 
Mais  il  était  prompt  à  se  décourager,  très  défiant  de  lui-même,  et  nous 
déjà  que  dans  la  préparation  à  l'École  Normale  la  faiblesse  de  ses 
tendus  a  l'excès  avait  plus  d'une  fois  compromis  le  succès  attendu.  Quoique 
santé  fût  bonne,  sa  nature  physique  était  certainement  délicate  et  îl 
gnait  de  ne  pouvoir  supporter  un  travail  trop  prolongé.  Très  méticuleux, 
voulant  faire  trop  et  trop  bien,  il  atteignait  vite  la  limite  qui  sépare  le  labeur 
acharné  du  désir  de  renoncer  à  tout,  et  ce  consciencieux  mettait  sur  le  compte 
d'une  prétendue  «  nonchalance  »,  ce  qui  était  souvent  un  besoin  impérieux  de 
repos  après  beaucoup  de  faligue.  La  préparation  à  l'agrégation  des    lettres 
projetée  et  tentée  dès  son  séjour  à  Angers,  fut  assez  vite  abandonnée;  elle 
comprenait  trop  d'exercices  qui  ramenaient  Baise  à  son  temps  d'écolier  et  B 
avait  hôte  d'entrer  de  plain-pied  dans  la  science. 

Il  trouva  mieux  à   satisfaire  ses  goûts  en  suivant  les  oours  de  M. 
et  de  M.  Bergaigne  au  Collège  de  France  et  à  la  Sorbonne,  pensant 
qu'avec  de  tels  maîtres,  il  rencontrerait  aisément  un  sujet  de   thèse.  Bd 
attendant,  il  voulut  connaître  à  fond  la  doctrine  de  Bopp,  Gurtius,  àfeier. 


j 


68    L'éCOtK   SOHttÀLÏ  99 

Saussure  et  autres,  et  tout  ce  ({l'on  pouvait  savoir  sur  la  grammaire  comparée 
des  langues  iftdo-otfropépnnes,  svr  la  formation  des  conjugaisons  et  des  dé- 
clinaisons. Après  ffaoroi,  M.  firéal  fut  celui  qui  contribua  le  plus  à  la  vocation 
linguistique  de  Baize  et  à  sa  formation  intellectuelle.  A  l*un  il  devait  la  mé- 
thode; à  Tautre,  les  aperçus  philosophiques  et  historiques.  Mais,  pour  saisir 
dans  ses  linéaments  principaux  l'histoire  des  formes,  il  faut,  après  le  grec, 
remonter  jusqu'au  sanscrit,  où  l'on  retrouve  au  complet  les  cadres  primitifs 
auxquels  les  langues  classiques  ont  fait  des  emprunts.  Baize  se  mit  coura- 
geusement à  l'œuvre  sous  la  conduite  de  Bergaigne,  et  certes  jamais  profes- 
seur et  élève  n'ont  été  plus  dignes  de  se  comprendre  et  de  s'apprécier  que 
Des  deux-là.  La  noblesse  morale  de  Bergaigne,  la  pure  flamme  de  son  amour 
pour  la  science,  transportaient  Baize  d'admiration.  Le  petit  nombre  d'heures 
qu'il  pouvait  arracher  a  renseignement,  toujours  très  absorbant  dans  les 
classes  de  Lycée,  il  les  consacrait  à  travailler  ou  fe  causer  avec  son  maître.  La 
fatale  nouvelle  de  la  mort  de  Bergaigne,  en  1888,  le  frappa  comme  [d'un  coup 
de  foudre.  Elle  eut  même  le  résultat  pernicieux  de  le  décourager  et  de  l'éloi- 
gner définitivement  des  études  sanscrites. 

D'ailleurs  il  avait  déjà  mis  à  exécution  un  projet  d'ouvrage,  approprié  à  ses 
travaux  de  prédilection.  C'était  le  temps  ou  une  circulaire  ministérielle,  au- 
jourd'hui rapportée,  supprimait  l'usage  des  dictionnaires  dans  tes  compositions  et 
les  remplaçait  pardes  lexiques.  La  libraire  Ch.Delagrave,  bien  conseillée,  offrit  à 
Baize  la  rédaction  d'un  Lexique  Uttto-fnmçwie.  L'essai  était  intéressant  à  faire. 
Tout  se  réunissait  pour  tenter  un  jeune  savant,  désireux  de  passer  de  la  théorie  à 
ia  pratique  dans  une  publication  personnelle.  Baize  accepta.  Pendant  trois  ou 
quatre  ans  il  mit  tout  ce  qu'il  avait  de  force  et  de  savoir  dans  cette  besogne 
délicate  qui  consistait  è  réduire  dans  un  assez  petit  livre  et  sous  une  forme 
accessible  à  des  enfants  le  contenu  de  gros  dictionnaires  comme  ceux  de 
Georg  et  de  Forceltini.  Je  citerai  ici  l'appréciation  d'un  de  ceux  qui  ont  suivi 
de  prés  ce  grand  travail.  «  Les  articles,  au  moins  ceux  des  mots  importants, 
»  sont  des  chefs-d'œuvre  de  groupement  méthodique.  H  a  mis  en  tête,  non  le 
»  sens  le  plus  usité,  mais  celui  qui,  en  réalité,  chronologiquement,  s'est  présenté 
»  le  premier.  Il  en  a  déduit  les  autres  sens,  par  des  séries  établies  avec  une 
»  si  fine  logique  que  ces  courtes  nomenclatures,  pour  qui  sait  les  lire,  sont  de 
»  petites  histoires  des  mots.  Seul,  l'exemple  tiré  des  textes  manque  à  cette 
9  histoire;  mais  c'est  que  le  règlement  officiel  l'interdisait.  » 

Après  tant  de  peines  prises,  une  forte  déception  et  de  graves  ennuis  atten- 
daient fauteur  et  l'éditeur.  La  Commission  chargée  d'examiner  les  lexiques  et 
de  leur  donner  l'estampille  officielle,  voulut  écarter  celui  de  Baize.  On  le 
trouvait  trop  complet,  trop  explicatif.  On  avait  peur  que  les  élèves  ne  fussent 
trop  bien  renseignés.  Il  fallut  la  haute  intervention  de  M.  Bréal,  qui  avait 
vite  jugé  de  la  valeur  particulière  de  l'œuvre,  pour  la  faire  admettre 
après  quelques  corrections.  En  1886,  le  mauvais  pas  était  franchi  et  le  livre 
se  répandit  partout.  Mais  Baize  y  avait  usé  beaucoup  de  sa  patience  et  de  son 
endurance. 

11  fut  pourtant  redevable  à  ce  c  maudit  »  Lexique,  comme  il  rappelait  dans 
ses  jours  de  mauvaise  humeur,  d'une  très  flatteuse  mission.  Au  mois  de  jan- 
vier 1889,  If.  bofekroyr  alors  Ministre  de  l'instruction  publique,  voulut  tenter 
au  Lycée  Coariemagne  une  expérience  pédagogique.  Il  s'agissait  de  réunir  les 
plus  forts  élèves  4es  ÉesfaB  Supérieures  de  la  Ville  et  de  leur  donner,  en  trois 


400  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

années,  une  éducation  classique  assez  forte  pour  les  mener  jusqu'au  bacca- 
lauréat. Baize,  alors  professeur  de  cinquième  au  Lycée  Henri  IV,  ayant  attiré 
l'attention  par  ses  qualités  d'éducateur  et  par  son  Lewique,  fut  désigné  avec 
un  autre  Normalien,  M.  Strehly,  pour  prendre  en  main  cette  classe  spéciale. 
Maîtres  et  élèves  travaillèrent  si  bien  que  la  préparation  put  se  taire,  non  pas  en 
trois  ans,  mais  en  dix-huit  mois  ;  plus  de  la  moitié  de  ces  latinistes  improvisés 
subirent  avec  succès  répreuve  finale.  Biais  le  ministre  qui  avait  eu  rinitiaiive 
de  cet  essai  n'était  plus  là  pour  en  tirer  des  conclusions  pratiques,  et  son 
successeur  ne  parut  pas  s'en  soucier.  Baize  revint,  comme  délégué,  è  la  classe 
de  troisième  du  Lycée  Saint-Louis  (1890),  puis  à  Cbarlemagne  (1891).  Mais  la 
chaire  ayant  été  attribuée  à  un  titulaire,  il  reprit,  en  1892,  la  cinquième  au 
Lycée  Montaigne.  Enfin,  en  1893,  il  revenait,  en  quatrième,  à  son  Lycée  d'ori- 
gine, à  Condorcet,  qu'il  ne  devait  plus  quitter.  En  1891  et  1892,  il  avait  fait 
partie  du  jury  d'agrégation  de  grammaire. 

Ce  serait  faire  tort  à  la  mémoire  de  notre  ami,  en  retraçant  cette  carrière 
assez  agitée  et  ballottée  en  tous  sens,  que  de  le  représenter  comme  supportant 
avec  peine  le  joug  de  l'enseignement  secondaire*  Si  ses  camarades  ont  regretté 
souvent  cette  dispersion  constante  de  ses  forces  vers  des  objets  qui  n'étaient 
pas  de  haute  spéculation  scientifique,  jamais  un  mot  de  Baize  n'a  pu  faire 
penser  qu'il  en  jugeât  ainsi  pour  lui-môme.  H  aimait  son  rôle  d'éducateur  et 
il  eût  voulu  le  combiner  avec  des  travaux  personnels.  C'est  cet  accord  difficile 
qu'il  n'a  jamais  pu  réaliser.  Mais  pour  juger  son  rôle  dans  sa  classe  et  son  action 
sur  les  jeunes  esprits  qui  lui  étaient  confiés,  Je  ne  puis  mieux,  faire  que  de 
citer  les  paroles  pleines  d'éloquence  et  de  cœur,  prononcées  par  son  pro- 
viseur, M.  Blanchet,  le  jour  de  ses  obsèques  : 

c  Baize  était  remarquable,  non  seulement  par  l'étendue,  la  variété  et  la 
»  sûreté  de  son  savoir,  par  la  clarté  de  sa  méthode  et  par  la  précision  de  sa 
»  parole,  mais  par  un  sens  pédagogique  si  parfait  qu'il  avait  le  secret  de 
i  mettre  à  la  portée  d'élèves  de  douze  ans,  ce  qui  peut  paraître  ardu  dans  la 
»  science  des  langues  anciennes...  par  l'ardente  sollicitude  avec  laquelle  il 
»  dirigeait  le  travail  de  ses  élèves,  soutenant  et  stimulant  les  plus  faibles,  les 
»  suivant  longtemps  encore  après  qu'ils  étaient  sortis  de  ses  mains...  Il  s'était 
»  fait  de  l'enseignement  une  conception  morale  de  l'idéal  le  plus  élevé.  Il 
»  était  un  éducateur.  Apprendre  aux  enfants  l'amour  du  vrai  et  l'horreur  du 
»  mensonge,  leur  inspirer  le  sentiment  de  la  justice  et  de  la  bonté;  leur  faire 
»  comprendre  ce  qu'est  l'esprit  de  tolérance  et  de  solidarité  ;  leur  faire  sentir 
s  que  le  mérite  de  nos  actes  est  dans  l'effort  plus  que  dans  le  résultat  el  leur 
i  faire  goûter  le  plaisir  du  travail  en  lui-même  ;  les  habituer  à  se  gouverner 
»  et  à  respecter  une  règle  nécessaire  ;  leur  montrer  enfin,  au  delà  d'une 
i  famille  qu'on  aime,  l'image  d'une  patrie  qu'il  faudra  servir  avec  passion, 
»  n'est-ce  pas  la  vraie  éducation  ?  Et  ces  sentiments  que  le  professeur  faisait 
»  entrer  peu  à  peu  dans  l'àme  des  enfants  ne  sont-ils  pas  ceux  qui  font  les 
*  gommes?  » 

Cependant  le  jeune  professeur  ne  perdait  pas  de  vue  le  but  supérieur  de  sa 
vie  scientifique.  Dans  ce  chemin  qui  s'encombrait  sans  cesse  d'obstacles  sous 
ses  pas,  il  allait  d'un  pas  inégal,  mais  toujours  courageux.  A  la  Société  de 
Linguistique,  aux  Hautes-Études,  à  la  Société  des  Humanistes,  11  retrouvai! 
toute  une  pléiade  de  philologues  qui  le  connaissaient  ou  qui  apprenaient  à  dis- 
tinguer son  talent.  C'est  là  qu'il  entra  en  relations  plus  intimes  avec  M.  Louis 


DB   L'ÉCOLE    NORMALE  101 

Havet  dont  le  père,  comme  ami  de  la  famille  de  sa  femme,  avait  eu  à  s'occuper  de 
son  mariage.  Tout  les  rapprochait  :  te  souvenir  d'amitié  émue  que  tous  deux 
conservaient  b  Bergaigne,  l'amour  des  méthodes  sévères  en  philologie,  les  recher- 
ches sur  Forthographe.  De  là  date  un  projet  de  thèse  sur  la  Latinité  d'Apulée.  Il 
préparait  aussi  des  articles  et  peut-être  un  livre  sur  l'actualité  du  Jour,  les  réformes 
de  l'orthographe  française.  Déjà  il  avait  entendu  son  maître  Thurot  gémir  sur 
les  anomalies,  contraires  à  la  phonétique  et  à  l'étymologie  de  notre  ortho- 
graphe. Il  avait  commencé  à  étudier  la  question  par  le  côté  historique,  en  y 
cherchant  la  justification  des  solutions  les  plus  hardies.  Il  était  plein  d'ardeur 
et  parlait  volontiers  de  ce  nouveau  projet.  II  lui  semblait  qu'il  arrivait  à  un 
tournant  de  sa  vie  et,  comme  il  avait  quarante-cinq  ans,  il  avait  le  droit  de 
voir  devant  lui  de  lointains  horizons.  Mais  il  semble  qu'un  mauvais  génie  se 
soit  donné  la  tache  d'entraver  sa  marche,  au  moment  où  il  s'était  mis  en 
route.  C'est  alors  qu'il  tomba  malade  ou  plutôt  que  ses  forces  s'affaiblirent  « 
sans  qu'il  y  prit  garde  ;  son  teint  pâlit,  sa  mine  se  creusa  et  quelques  intimes 
commencèrent  à  le  regarder  avec  des  yeux  inquiets,  quand  lui-môme  ne  se 
doutait  pas  qu'il  fût  atteint. 

Il  avait  beaucoup  souffert  moralement  dans  les  dernières  années  et  l'on  a  pu 
dire  à  ses  obsèques,  sans  rien  exagérer,  que  sa  santé  fut  d'abord  ébranlée  par 
la  secousse  qu'il  avait  reçue.  Il  vit  son  pays  divisé  par  une  question  de  cons- 
cience, il  vit  des  amis  très  chers  penser  autrement  que  lui  sur  des  principes 
qu'il  considérait  comme  essentiels,  et  son  cœur  se  déchira.  II  se  refusait  h 
comprendre  que  la  première  loi  du  patriotisme  ne  fût  pas  le  respect  de  la 
vérité  et  de  la  justice.  Ame  tendre  et  confiante,  habituée  à  se  sentir  très 
aimée  par  ceux  qui  l'entouraient,  il  ne  put  supporter,  une  telle  divergence 
de  vues  qui  lui  apparaissait  comme  une  sorte  de  trahison.  Pour  la  pre- 
mière fois,  je  l'entendis  exhaler  sa  douleur   dans  des  plaintes  violentes 
et  amères.  Quand  on  parle  de  Baize  et  que  l'on  évoque  sa  physionomie 
sur  laquelle  était  répandu  un  air  de  bonté  mélancolique  qui  lui  donnait  tant  de 
charme,  le  mot  de  douceur  revient  souvent  sur  les  lèvres.  Pourtant  cette  dou- 
ceur n'était  qu'apparente  ;  il  était  au  fond  beaucoup  plus  passionné  et  ardent 
que  doux.  Ceux  qui  l'ont  bien  connu  se  rappellent  avec  quelle  énergie  il  mar- 
telait et  scandait  les  mots,  lorsqu'il  voulait  affirmer  une  conviction  ou  flétrir  un 
mauvais  procédé  :  il  y  mettait  une  force  farouche  et  concentrée.  Mais  il  avait 
conquis  sur  ses  nerfs  toujours  en  révolte  une  placidité  que  Ton  prenait  trop 
souvent  pour  un  don  naturel  :  il  se  maîtrisait,  plus  qu'il  n'était  calme.  Son 
caractère  ne  le  portait  évidemment  pas  à  des  violences  physiques.  Son  esprit 
sensé  répugnait  aux  brutalités.  Parce  qu'il  était  sage,  il  savait  que  dans  la  vie 
il  est  mieux  de  ne  pas  se  mettre  en  colère,  mais  il  était  dans  le  fond  un  pas- 
sionné et  un  enthousiaste.  Le  moindre  déni  de  justice,  l'indifférence  ou  l'ingra- 
titude de  quelques  élèves,  les  allées  et  venues  causées  dans  sa  carrière  par 
certaines  incohérences  administratives,  les  sottises  de  la  politique,  le  jetaient 
dans  d'inexprimables  désespoirs. 

C'est  encore  une  conséquence  de  sa  nature  vibrante  en  dedans  et  un  trait  de 
caractère  ignoré  de  la  plupart,  que  sa  constante  préoccupation  des  affaires  pu- 
bliques. Depuis  sa  Jeunesse,  dès  le  collège,  il  les  suivait  avec  un  ardent 
intérêt.  Par  ses  origines,  par  son  milieu,  par  ses  goûts  personnels,  il  était  pro- 
fondément républicain.  Sa  prodigieuse  mémoire  et  son  amour  de  la  méthode  lui 
permettaient  de  classer  dans  sa  léte  tout  ce  qui  concernait  les  élections,  les 


députés,  leur»  pays  d'origine,  leurs  4^|Mocuiï.  New  aoqs  amusioa*  «atoe jeûnas 
gens  à  lui  feire  subir  4m  interrogatoire*  invrotsëmbiaMes»  dont  il  sortait  ton» 
Jours  avec  honneur  :  c'était  une  encyclopédie  politique  vivante.  Il  pronom 
tiquait  à merveille te* spwUas du  lendemain,  laréparii**» é*s groupement*. 
Il  n'aurait  pas  fait  un  homme  politique  ;  il  n'avait  ai  la  santé,  ni  1»  confiance 
en  soi-même,  nj  la  facilité  de  parole  que  nécessite  oe  métier.  Hais  il  eût  ésé 
un  merveilleux  secrétaire  ou  Chef  de  cabinet  pour  un  homme  d'ilat  et  a 
Taurait  admirablement  renseigné  et  guidé  dans  toutes  Vas  questions  qui  com- 
portent des  solutions  pratiques.  Bersot,  qui  l'appréciait  et  qui  l'aimait,  avait  dit 
de  lui  à  l'École  :  «  C'est  un  très  bon  esprit.  »  En  ajoutant  que  c'était  aussi  un 
très  beau  caractère,  il  se  trouvera  défini  tout  entier. 

On  a  pu  se  demander  comment,  ainsi  armé  pour  les  luttes  de  l'existence, 
Baize  ne  prit  pas  plus  tôt  la  plaee  qui  lui  revenait.  La  raison  la  meilleure, 
en  dehors  des  obstacles  matériels  qu'il  rencontra  et  des  hasards  malheureux 
de  sa  carrière,  c'est  peut-être  qu'au  fond  il  n'était  pas  très  ambitieux.  11  avait 
cette  force  d'âme  rare  qui  consiste,  quand  on  est  fort,  à  laisser  passer  les 
autres  devant  soi.  Il  regardait  couler  le  flot,  sans  déiain»  mais  sans  envie.  Sa 
philosophie  n'était  pas  faite,  comme  celle  de  tant  d'autres,  de  renoncements 
aigris  et  d'abdications  foreées,  mais  dans  cette  sorte  d'abstention  volontaire  1 
y  eut,  je  crois,  surtout  deux  motifs  :  une  excessive  défiance  de  soi-même,  une 
peur  nerveuse  de  se  mettre  en  avant  ;  il  y  eut  aussi  le  sentiment  très  clair  et 
très  profond  ches  ce  cœur  tendre,  que  le  bonheur  de,  l'homme  n'est  pas  an 
dehors,  mais  au  dedans. 

Sa  vie  eu  fut  plus  concentrée  et  plus  morale  ;  ne  l'en  plaignons  pas.  Cette 
Ame  charmante  et  comme  regUécsur  elle-même  s'est  donnée  tout  entière  ans 
douceurs  de  la  vie  intime»  entre  sa  femme  et  ses  deux  fils.  Nous  ne  sommas 
pas  inquiets  sur  le  sort  de  ceux-ci.  11  leur  suffit  d'avoir  en  eux  une  par 
celle  de  cette  nature  généreuse  pour  être  toujours  et  avant  tout  desbooûfctgs 
gens,  et  ils  perpétueront  à  leur  tour  dans  leurs  enfants  ces  marques  sacrées  da 
bien  qu'ils  ont  reçues  de  leur  père. 

Ceux  qui  ont  vu  Baise  dans  la  dernière  année  de  se  vie,  qui  ont  assisté  fessa 
agonie  de  huit  mois,  qui  ont  tour  à  tour  espéré,  et  désespéré,  au  gré  des  ca- 
prices de  sa  lente  et  mystérieuse  maladie,  conserveront  le  souvenir  iBeflbçaMt 
de  sa  candeur  et  de  son  innocence  d'enfant  ea  faco  de  la  mort.  Cet  bonne  m 
n'avait  Jamais  menti,  qui  a  été  l'être  le  plus  véridique  et  le  plus  probe»  n* 
jamais  admis  qu'on  pût  le  tromper  sur  son  état  Comme  il  ne  souffrait  pas  pro- 
fondément, u  acceptait  les  yeux  fermés  tout  ce  qu'on  lui  disait  et  comme  os 
lui  parlait  toujours  d'espérance,  il  a  fini  dans  une  sorte  de  rêve  de  biner 
être  et  de  guérison.  Grâce  à  cette  pieuse  complicité  de  sa  propre  vertu  avec  1s 
teodre&e  des  siens,  grâce  à  l'héroïsme  toujours  souriant  de  celle  qui  veiUafc 
le  désespoir  dans  le  cœur,  h  ses  côtés,  on  réussit  à  lui  cacher  cette  flgmt 
odieuse  du  mal  qu'il  ne  voulait  pas  voir  et  qui,  heure  par  heure,  emportait  as 
peu  de  lui-même,  mais  rien  de  sa  foi  et  de  sa  oooApaoe  en  des  jours  meilleurs» 
(Test  ainsi  qu'il  entra  dans  la  mort,  et  cette  fin  fut  d'accord  aveoaa  vie,  tout  entière 
guidée  pur  l'horreur  du  laid,  par  la  passion  de  la  vérité  et  du  bien.. 

Edmond  Pqttdbr. 

Promotion  de  1877.—  Brbnbl  (Georges),  né  fc  Abbeviile,  le  17  septembre  IS9fc 
décédé  le  24  juillet  i960,  à  Bordeaux. 


j 


M  VÉCOLE   NOBMALH  1*3 

J'étais  depuis  quelques  jours,  élève  de  l'École  Normale,  lorsqu'on  me  pré- 
sent» à  r«  araèicuna  »  BruneL  fie  cette  brève  entrera,  une  image  très  nette 
m'était  restée:  Sous  le  rentre  sur  larges  bords,  une  tête  semblable  à  celle  que 
les  peintres  de  la  Beeafesanee  donnaient  volontiers  au  Christ;  derrière  l'insé- 
parable binocle,  un  regard  clair  et  droit;  les  lèvres  entrouvertes  par  un  sou- 
rire qui  disait  la  bonté;  une  main  vigoureuse  et  loyalement  tendue. 

Douze  ans  plus  tard,  à  peine  arrivé  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Bordeaux,. 
je  revis  oe  regard,  ee  sourire;  je  retrouvai  celte  cordiale  poignée  de  main 
qu'accompagnaient  ces  mots:  «  lie  reconnaissez- vous?  » 

Certes,  je  le  reconnaissais,  comme  l'eussent  reconnu  tous  ses  camarades 
d'École,  tous  ses  compagnons  de  jeunesse;  sur  cette  belle  tête,  les  cheveux 
pouvaient  se  clairsemer,  la  barbe  se  mêler  de  fils  d'argent;  mais  les  ans,  en 
apportant  à  Brunel  des  charges  et  des  honneurs,  étaient  impuissants  à  modifier 
sa  droiture  et  sa  simplicité;  essentiellement  il  était  l'homme  que  les  cours  de  la 
vie  ne  font  pas  dévier,  et  dans  ce  que  nous  content  aujourd'hui  ceux  qui  ont 
été  témoins  de  son  enfance,  dans  les  souvenirs  qu'ils  ont  gardés  du  petit  collé- 
gien d'Abbeville,  nous  retrouvons  avec  émotion  le  germe  de  toutes  les  qualités 
dont  nous  avons  admiré  les  fruits  chez  le  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  de 
Bordeaux  (l). 

I. 

Georges-Edouard- Auguste  Brunel  est  né  à  Abbeville,  le  17  septembre  1856. 

11  était  fils  et  petit-fils  de  maîtres  menuisiers.  Son  grand-père,  qui  s'était 
chargé  de  son  éducation,  le  destinait  à  l'état  où  lui-même  excellait;  aussi, 
tout  en  renvoyant  à  une  école  primaire  libre,  sise  Chaussée  Marcadé  et  tenue 
par  M.  Grognet,  lui  avait-il  acheté  un  petit  établi  et  des  outils  pour  son  appren- 
tissage. Cet  établi  ne  fut  pas  sans  influence  sur  l'éducation  de  Brunel;  il  y 
acquit  une  habileté  manuelle  qui  étonnait  souvent  chez  le  mathématicien;  il  y 
acquit  surtout  l'habitude  de  voir  les  choses  dans  l'espace,  sous  une  forme  con- 
crète, et  cette  habitude  resta  l'une  des  marques  essentielles  de  son  intelli- 
gence. 

L'établi,  cependant,  n'était  pas  sa  vocation.  Le  grand-père  était  menuisier, 
mais  son  esprit  ne  trouvait  pas  pleine  et  entière  satisfaction  dans  l'habile 
manoeuvre  de  la  gouge  ou  du  rabot;  il  avait  formé  une  collection  d'outils 
curieux  qu'il  montrait  avec  fierté;,  il  possédait  des  livres,  des  ouvrages  sur  la 
charpente,  les  Mémoires  de  l'Académie  des  Sciences  depuis  le  siècle  dernier; 
il  recevait  les  Comptes  Rendus.  La  bibliothèque  du  grand-père  devint  l'asile 
préféré  du  jeune  apprenti;  aux  heures  que  ses  camarades  consacraient  à 
jouer,  on  le  trouvait  au  milieu  d'un  tas  de  livres.  Sa  raison  était  d'ailleurs  si 


(1)  M"*'  Ternisien-Brunel.  sœur  de  notre  ami,  M.  Appell,  profei 
te  Sciences  de  Paris,  M.  Barckhausen  professeur  à  la  Faculté  de  D 


sseur  à  la  Faculté 
des?  Sciences  de  Paris,  M.  Barckhausen  professeur  à  la  Faculté  de  Droit  de  Bordeaux, 
M.  Chaudron,  secrétaire  de  l'Université  de  Bordeaux,  M.  Elie,  professeur  au  Collège 
d* Abbeville.  M.  Joannis,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Paris,  M.  Leblond, 

Srofeeeeur  a  l'Ecole  des  OfBciers  torpilleurs,  M.  Molle,  professeur  à  la  Faculté  des 
ciencee  de  Nancy  et  M.  Pioncbon,  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Grenoble 
m'ont  secondé  de  leur»  souvenirs.  Qu'ils  reçoivent  ici  le  témoignage  de  ma  vive  grati- 
ittde. 


1 


404  ASSOCIAI  ION  DBS  ANC1KN8  ÉLÈVES 

parfaitement  organisée  que  ces  lectures  disparates,  remplies  d'obscurités  im- 
pénétrables à  l'esprit  d'un  enfant,  capables  dé  Jeter  le  trouble  et  l'incohérence 
dans  une  tête  moins  bien  équilibrée,  déposaient  en  la  sienne  des  assîtes  scien- 
tifiques nettes,  régulières  et  solides.  Aussi,  M.  Grognet  vint-il  un  jour  dire  am 
parents  de  l'apprenti  —  celui-ci  avait  alors  onze  ans,  —  «  Il  est  inutile  que 
votre  enfant  revienne  à  l'école;  je  n'ai  plus  rien  à  lui  apprendre.  » 

On  se  décida  à  mettre  le  jeune  menuisier  au  Collège  d'Abbe ville.  Il  entra  en 
huitième,  bien  âgé  pour  une  telle  classe;  au  bout  de  Tannée,  il  était  bon 
concours;  Tannée  suivante,  il  enleva  les  deux  classes  de  septième  et  de 
sixième  ;  il  poursuivit  sa  roule  à  cette  allure  redoublée,  en  sorte  qu'il  arma 
en  philosophie  à  VAge  où  y  parvenaient  ceux  de  ses  camarades  qui,  dès  Tco- 
fance,  avaient  fait  des  études  classiques.  Le  baccalauréat  es  lettres  conquis  à 
la  fin  de  l'année,  il  prépara  le  baccalauréat  es  sciences,  pendant  les  vacances, 
presque  sans  aide;  au  bout  de  trois  mois  il  était  prêt.  «  En  quinze  jours,  me 
dit  un  de  ses  maîtres,  il  avait  appris  à  manier  la  trigonométrie.  Malheureuse- 
ment, le  principal  ne  voulut  pas  le  présenter;  il  ressentit  le  coup,  mais,  avec 
son  endurance  habituelle  des  choses,  il  ne  regimba  pas.  Il  y  gagna  d'être  reçn 
au  bout  de  Tannée  avec  toutes  boules  blanches,  comme  on  disait  alors,  et  je 
crois,  exonération  des  frais.  » 

Ses  camarades  ne  mettaient  pas  en  doute  sa  supériorité,  aussi  bien  dans  les 
études  que  dans  les  jeux,  mais  vivaient  avec  lui  sur  le  pied  de  l'égalité  Ja  plus 
parfaite.  D'ailleurs,  il  ne  venait  pas  à  l'esprit  de  Brunel  de  tirer  vanité  de  cette 
supériorité  reconnue  ;  mais  il  se  faisait  un  plaisir  d'aider  les  plus  faibles  en 
leur  donnant  des  conseils  cl  en  les  instruisant. 

On  comprend  les  sentiments  d'affection  que  gardaient  à  Brunel  ceux  qui 
s'étaient  assis  avec  lui  sur  les  bancs  de  ce  Collège,  fier  aujourd'hui  de  porter 
le  nom  de  Courbet;  on  comprend  les  regrets  qu'ils  ont  manifestés  lorsqu'ils  ont 
appris  la  mort  de  leur  ancien  condisciple. 

Brunel,  lui  aussi,  aimait  son  Collège  et  tous  ceux,  maîtres  ou  élèves,  qu'il  ï 
avait  connus;  mais,  parmi  eux,  il  en  est  un  qui  tenait  dans  son  cœur  une  place 
de  choix  ;  c'est  le  professeur  qui,  depuis  plus  de  vingt-cinq  ans,  y  enseigne 
les  sciences  physiques  et  naturelles. 

J'aimerais  à  dire  ici  quelle  dialectique  aiguisée  dans  la  critique  des  théories 
physiques,  quel  clair  bon  sens  dans  les  choses  de  la  vie,  enfin  quelle  droiture 
et  quelle  sûreté  dans  les  relations  amicales  caractérisent  M.  Ëlie;  mais,  lors- 
qu'il lira  ces  ligues  consacrées  au  plus  cher  de  ses  élèves,  sa  modestie  se 
troublerait;  il  me  reprocherait  d'avoir  détourné  vers  le  maître  une  part  de 
l'éloge  destiné  au  disciple;  aussi  est-ce  à  celui-ci  que  je  laisserai  la  parole  et 
me  bornerai-je  à  transcrire  ces  mots  qu'il  adressait  un  jour  au  «  père  Elle  ». 
au  nom  de  ses  anciens  élèves. 

«  Je  ne  saurais  rappeler  ce  que  vous  doit  chacun  de  nous.  Chacun  de  nous  k 
sait;  vous  seul  l'avez  certainement  oublie.  L'honneur  de  l'Université  est  de 
posséder  des  maîtres  tels  que  vous,  dévoués  à  leur  tâche  et  ignorants  de  îeers 
mérites,  savants  utiles  et  désintéressés,  qui  se  font  une  joie  de  se  dépenser 
pour  les  autres.  » 

M.  Eiie  avait  assurément  beaucoup  donné  à  Brunel.  Dès  qu'il  l'eut  connu  ta 
quatrième,  il  fut  frappé  de  l'érudition  déjà  très  grande  que  le  jeune  collégiea 
avait  acquise  en  feuilletant  les  livres  de  son  grand -père;  comme  aucun  pré- 
parateur n'était  attaché  a  la  chaire  de  sciences  physiques  et  naturelles,  fl  le 


M   L'éGOLft  NORMAL*  405 

chargea  des  expériences  utiles  à  cet  enseignement;  une  continuelle  commu- 
nion d'idées  s'établit  entre  le  maître  et  rélève  et,  certainement,  celui-ci  res- 
sentit à  un  très  haut  degré  l'influence  de  celui-là  ;  on  ne  peut  parcourir  les 
écrits  du  physicien  d'Abbeville  et  ceux  du  géomètre  de  Bordeaux  sans  dis- 
cerner entre  eux  une  indéfinissable,  mais  incontestable  parenté. 

•  Si  Brune»  dut  beaucoup  à  M.  Êlie,  il  n'oublia  jamais  sa  dette  et  ne  perdit 
:  aucune  occasion  de  s'acquitter.  Chaque  année,  pendant  les  vacances,  il  passait 

un  mois  à  Abbeville  auprès  des  siens;  pendant  ce  temps,  il  ne  manquait  pas 

•  un  seul  jour  de  rendre  visite  à  son  ancien  maître. 

Devenu  professeur  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Bordeaux»  il  obligea  M.  Élie 
à  surmonter  l'excessive  défiance  de  soi  qui,  trop  souvent,  l'empêchait  de 
publier  ses  travaux,  il  le  décida  à  se  servir  de  l'un  d'eux  pour  conquérir  le 
doctorat;  et  en  juin  1802,  notre  Faculté  vit  une  émouvante  soutenance;  le 
candidat,  qui  avait  dédié  sa  thèse  à  son  ancien  élève,  devenu  son  juge,  put 
s'imaginer  un  instant  que  le  temps  avait  rétrogradé,  prendre  la  table  où  sié- 
geait la  commission  d'examen,  pour  un  banc  de  la  classe  d'Abbeville,  et  ré- 
pondre à  une  objection  :  «  Attendez  Brunel,  je  vous  expliquerai  cela  tout  à 
l'heure.  » 

Lorsque  le  3  octobre  1897,  on  fêta  à  Abbeville  le  jubilé  de  M.  Élie,  ses  anciens 
élèves  chargèrent  Brunel  de  porter  la  parole  au  nom  de  tous.  Ils  n'eussent  pu, 
assurément,  choisir  un  disciple  plus  cher  au  maître,  ni  auquel  le  maître  fût 
plus  cher. 

En  octobre  1875,  Brunel  obtint  une  bourse  qui  lui  permit  de  suivre,  au  Lycée 
de  Lille,  une  classe  de  mathématiques  spéciales.  Parmi  ses  nouveaux  cama- 
rades, se  trouvaient  H.  Lcblond,  qu'il  devait  retrouver  à  l'École  Normale,  et 
M.  Carpentier,  aujourd'hui  capitaine  d'artillerie;  il  se  lia  particulièrement  avec 
celui-ci,  dont  le  père  était  professeur  au  Lycée  de  Lille  ;  il  le  conseilla  et  le 
guida  dans  ses  études  avec  le  bon  sens  et  l'autorité  précoces  qui,  déjà,  le  carac- 
térisaient ;  la  divergence  des  carrières  sépara  bientôt  les  deux  amis  ;  mais  ils 
se  retrouvaient  pendant  les  vacances  que  Brunel  venait  passer  dans  les 
Ardenncs,  à  Montcy-Nolre-Dame,  chez  les  parents  de  M.  Carpentier;  quelques 
années  plus  lard,  Mademoiselle  Marie  Carpeniier  devenait  la  compagne  aimée 
et  dévouée  de  celui  qu'une  maladie  foudroyante  devait  arracher  le  24  juillet  1900, 
à  son  affection,  à  la  tendresse  de  ses  deux  (llles. 

A  la  fin  de  sa  première  année  de  mathématiques  spéciales,  Brunel  fut  reçu  à 
TÉcole  polytechnique  ;  mais  ce  succès  ne  satisfit  point  sa  légitime  ambition.  11 
démissionna.  Demandé  par  le  proviseur  du  Lycée  Saint-Louis,  il  vint  à  Paris 
étudier  une  seconde  fois  les  mathématiques  spéciales.  Malgré  une  fièvre 
typhoïde  intense  qui,  heureusement,  ne  laissa  pas  de  trace,  il  se  trouva,  à  la 
fin  de  l'année  scolaire,  debout  pour  la  lutte,  et  l'un  des  champions  les  plus 
redoutés  des  Lycées  de  Paris.  A  l'École  polytechnique,  il  fut  reçu  troisième; 
à  l'École  Normale,  il  obtint  le  second  rang;  le  premier  avait  été  enlevé  par 
M.  Georges  Humbert,  aujourd'hui  professeur  d'analyse  à  l'École  polytechnique  ; 
n'avoir  été  vaincu  que  par  un  tel  émule  passa  à  bon  droit  pour  une  victoire. 
M.  Humbert  ayant  opté  pour  l'École  polytechnique,  Brunel  entra,  en  1877,  à 
PÈcole  Normale,  comme  chef  de  la  section  scientifique. 


4*6  ABSOCIAWOK  DUS  AMCIBMft  ÉLÈVI8 


U 

A  l'École  Normale,  pondant  trois  aaa,  Brunel  fut,  pour  ses 
plus  pleinement»  ce  qu'il  avait  été  à  Abbe  ville,  à  Utte,  an  Lycée  Saint-Laos: 
une  sorte  de  frète  aine,  très  sensé,  1res  dévoué,  très  boa,  et  un  peu  boom. 
•  L'affection  que  J'avais  pour  lui,  m'écrit  un  de  ceux  qui  l'ont  le  màaux  canae, 
il  la  retrouvait  chez  tous  ses  camarades  de  section»  Quand  je  me  reporte  à  «a 
années  heureuses,  ce  qui  me  frappe  le  plus,  c'est  l'ascendant  extraordinaire 
qu'il  avait  pris  sur  nous  tous.  Je  le  vois  encore,  dépensant  non  temps  sais 
compter,  pour  aider  l'un  de  nous  à  résoudre  quelque  difficulté  et  fournir  im- 
plication claire  et  décisive,  mais  auasi  gourmandant  sévèrement  les  débir 
lances  et  les  découragements.  Brunel  fut  noire  chef  de  sectionna*  sens  propre 
du  mot.  Et  nui  ne  songeait  à  ae  soustraite  à  son  influence  si  marquée  ;  tons  k 
subissaient  avec  bonheur,  sûrs  de  trouver  au  moment  utile  le  boa  oomeH 
l'encouragement  affectueux  ;  tous  acceptaient  ses  reproches,  malgré  leur  terne 
parfois  un  peu  rude,  car  on  sentait  qu'ils  venaient  du  cœur.  » 

D'ailleurs  11  était  toujours  prêt  à  prendre  la  défense  de  sçscamarades  auprès 
de  l'autorité,  à  détourner  sur  lui  les  foudres,  heureusement  .bénignes,  dont  us 
étaient  menacés,  t  Dés  qu'une  bêtise  quelconque  avait  été  faite,  me  dit  fus 
d'eux,  il  se  meltait  en  avant,  môme,  —  je  devrais  dire  surtout  —  lorsqu'il  n'y 
avait  pas  pris  part  ;  comme  s'il  voulait  s'excuser  de  ne  s'être  pas  trouvé  au 
milieu  de  nous  en  un  pareil  moment.  » 

L'agrégation  franchie,  il  reçut  une  mission  pour  étudier  auprès  d'une 
site  allemande.  Cette  mission  était  alors  chose  nouvelle.  Depuis  ce 
nombre  de  nos  camarades  sont  allés  compléter  au  pied  des  chaires  de  P.  Klein, 
de  Sctrwartz  ou  de  Sophus  Lie  les  études  mathématiques  qu'ils  avaient  ébau- 
chées aux  conférences  de  la  rue  d'Ulm  ;  ils  suivaient  l'exemple  de  Brunel 
Celui-ci  se  rendit  à  Leipzig  où  l'attirait  renseignement  de  Félix  Klein. 

Parmi  les  étudiants  qui  entouraient  le  brillant  analyste,  sa  franchise  et  si 
bonne  humeur  lui  attirèrent  bientôt  toutes  les  sympathies,  dont  quelques-unes 
se  transformèrent  en  solides  et  durables  amitiés,  et  dont  le  souvenir  n'est  poùti 
encore  effacé  en  la  grande  Université  saxonne. 

Un  fait  montrera  quel  ascendant,  là  comme  partout,  il  exerçait  sur  ses  con- 
disciples. 

Le  président  d'un  •  Verein  »  d'étudiants  vint  un  jour  le  prier  de  prendre  part 
à  un  «  Gommers  ».  On  connaît  ces  longues  beuveries  dont  la  bière,  la  pipe  et 
les  chœurs  font  tous  les  frais  ;  parmi  les  chants  qui  exaltent  le  «  Vaterland  »,  il 
en  est,  hélas!  qu'un  Français  ne  peut  entendre  sans  un  brisement  de  cœur; 
Brunel  le  fit  observer  ;  mais  tout  avait  été  prévu  ;  connaissant  les  devoirs  de 
l'hospitalité,  le  bureau  du  «  Verein  »  avait  sévèrement  proscrit  ce  qui  pou  val 
blesser  les  sentiments  de  l'invité. 

La  consigne  avait  été  rigoureusement  tenue  lorsqu'un,  étudiant  qui  avait  laissé 
au  fond  d'une  dernière  chope  l'esprit  de  discipline  dont  se  piquent  les  •  Verein», 
entonna  un  des  hymnes  interdits.  Sans  mot  dire,  Brunel  se  leva  et  sortît. 

U  n'était  pas  loin  que  deux  étudiants,  délégués  par  le  président,  le  rejoi- 
gnirent ;  ils  lui  apportaient  des  excuses  et  le  priaient  de  rentrer  au  ■  Commers  », 
lui  annonçant  que  le  délinquant  avait  été  expulsé  et  rayé  du  •  Verein  >.  Si 


M»  LttGftL»  MQMML&  *07 

séatàre  f  m  ratpootée  *ar  U  auttn,  ee  tat  sur  les  Instance*  de 

Malgré  le»  éfflua»  lui  ténwifnainnl  se»  condisciples,  la  pe— éo  de  la  patrie 

parfois  étoeindre  dauloufeusemeat  son  aoau»,  le  seul  cœur  français  qui 

è  TOni*ersné4e  Leipsig.  Alors,  pour  entrouver  un  qui  résonnai  à  l'unisson 

sien,  il  se  pendait  à  BerH»,  où  ML  iMk,  aujourd'hui  professeur  à  la  Faculté 

les  Science*  0e  Kaney*  suivait  Va»  enseignements  de  Weierstrass  et  de  Kro- 

ecker.  «Un  soir,  me  conte  M.  Molle,  li  avait  été  pris  d'un  ardent  désir  de  parler 
çafe  avec  un  Fiançais*  de  ne  plus  voir  les  visages  étrangers  dont  il  était 
tiré  depuis  plusieurs  mois  ;  aussitôt»  il  prend  l'express  et  tombe  chez  moi 
_  rôs  minuit;  ii  toit» un  vacarme  assourdissant;  je  lui  ouvre,  et  nous  voilà 
{passant  une  bonne  partie:  de  la  nuit  à  parler  de  la  France  en  bavant  force  tasses 
de  thé.  » 

Ces  causeries  avec  ML  Molk  roulaient  souvent  sur  les  diflnrences  entre 
l'école  de  Berlin,  on  Weierstrass  et  surtout  Kroneeker  poussaient  Jusqu'à  la 
minutie  les  rigoureuses  précaution*  de  la  méthode  déductive,  et  l'École  de 
Leipzig,  où  Félix  Klein  prônait  l'intuition,  fille  de.  l'imagination  et  mère  des 
découvertes  fécondes.  Ainsi  germait  en  Brunel  l'idée  que  pour  être  vraiment 
vivante  dans  un  pays,  la  science  n'y  doit  pas  être  uniforme,  qu'elle  grandit  et 
se  fortifie  par  les  disputes  entre  Ecoles  adverses  ;  ainsi  se  préparait  l'apôtre 
convaincu  de  la  décentralisation  intellectuelle  que  nous  avons  vu  à  l'œuvre. 

▲  son  retour  en  France,  Brunel  est,  pendant  un  an  (1881-1882),  agrégé  pré- 
parateur de  mathématiques  à  l'École  Normale,  puis  (1882-1884),  chargé  de  cours 
de  méeanique  à  l'École  des  Seiences  d'Alger  ;  le  4  Juillet  1883,  il  soutient  sa 
thèse  de  doctorat  intitulée  :  Étude  sur  les  relations  algébriques  entre  les  fonc~ 
lions  7typer*lleptiçues  de  genre  3*;  enfin,  le  27  ootobre  18S4,  il  vient,  comme 
chargé  de  oours  de  mathématiques  pures,  oecuper  à  Bordeaux  la  chaire  de 
flouël. 

Agé  et  malade,  Houël  venait  de  quitter  la  Faculté  des  Sciences  de  Bordeaux 
sur  laquelle  son  enseignement  et  ses  travaux  avaient,  pendant  de  longues 
«nuées,  jeté  un  vif  éclat.  Bien  loin  de  chercher  à  rompre,  comme  il 
arrive  trop  souvent,  avec  les  traditions  de  son  prédécesseur,  le  nouveau 
chargé  de  cours  s'efforça  de  les  prolonger  ;  il  rendait  à  Houël  de  fréquentes 
visites  en  cette  ancienne  tour  du  télégraphe,  où  le  géomètre  retraité  avait 
établi  sa  bibliothèque;  là,  en  de  longs  entretiens^  le  Jeune  professeur  faisait 
profiter  son  érudition,  déjà  très  vasle,  des  connaissances  inépuisables  du  vieux 
mathématicien;  il  explorait  avec  lui  cette  bibliothèque,  riche  d'ouvrages 
rarissimes  sur  les  mathématiques,  et  qui  devait  un  jour,  grâce  à  ses  efforts, 
accroître  le  fonds  de  l'Université  bordelaise  ;  il  se  pénétrait  des  pensées  de 
celai  qui  avait  fait  connaître  Lobatohewsky  et  Bolyai,  qui  avait  apporté  à  la 
construction  des  tables  de  logarithmes  des  perfectionnements  précieux.  De  ce 
commerce  intellectuel,  on  retrouve  la  vive  impression  en  lisant  l'admirable 
Jfoticc  sur  Vinfluence  scientifique  de  Guillaume-Jules  Houël,  que  Brunel 
publia  dans  les  Mémoires  de  la  Société  des  Sciences  de  Bordeaux  ;  pieux  hom- 
mage rendu  au  souvenir  de  celui  dont  il  recueillait  l'héritage  universitaire. 

Le  30  décembre  1885,  la  chaire  de  mathématiques  pures  de  la  Faculté  des 
Sciences  de  Bordeaux  avait  été  transformée  en  chaire  de  calcul  infinitésimal 
«t  Brunel  avait  été  nommé  titulaire  de  cette  ehairc.  Le  10  novembre  1887,  le 
Doyen  proposait  au  ministre  de  promouvoir  son  jeune  collègue  de  la  4*  à 


408 


ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


la  3*  classe,  bien  qu'H  fût  titulaire  depuis  un  an  à  peine,  c  Les  professons 
4*  classe,  disait  M.  Lespiault,  sont  actuellement  en  très  petit  nombre  et  as 
restent  que  peu  de  temps.  •  —  Que  les  temps  sont  changes  1  —  Et  M. 
piault  ajoutait  :  «  M.  Brune!  a  des  titres  tout  a  fait  exceptionnels.  C'est  un 
éminent  et  1res  savant  professeur,  ayant  une  grande  autorité  sur  ses  éM 
toujours  prêt  à  faire  les  leçons  complémentaires  qui  peuvent  leur 
utiles...  »  La  promotion  demandée  ne  fut  cependant  accordée  que  le  28 
cembre  1890. 

En  novembre  1893,  les  collègues  de  Brunel  l'envoyèrent  siéger  su 
général  des  Facultés  ;  le  9  décembre  de  la  même  année,  le  minisire  de  ri 
truction  publique  le  nomma  assesseur  du  doyen  ;  le  24  novembre  1896, 
suffrage  de  ses  pairs  releva  au  Décanat  ;  vice-président  du  Conseil  de  VVi 
versité  pour  l'année  1898,  il  se  trouva  chargé  pendant  trois  mois,  par  sai 
du  décès  de  M.  Gouat,  des  fonctions  de  Recteur  j  enfin,  peu  de  mois  avant 
mort,  la  Faculté  des  Sciences  dut  procéder  au  renouvellement  des  foi 
décanales  ;  dans  l'urne,  on  ne  trouva  qu'un  bullelin  qui  ne  portail  pas  le 
de  Brunel  ;  il  va  sans  dire  que  c'était  le  sien. 


III 


C'est  à  la  Faculté  des  Sciences  de  Bordeaux,  dans  ses  fonctions  de 
seur  et  de  doyen,  que  Brunel  put  faire  apprécier  toutes  ses  qualités 
lccluelles  et  morales.  Je  voudrais  essayer  de  rendre  ici,  aussi  exactement 
possible,  la  figure  très  particulière,  très  personnelle  de  ces  qualités. 

La  plupart  des  Français,  surtout  des  Français  cultivés,  ne  possèdent 
à  un  haut  degré  cette  force  imaginative  qui  permet  de  voir,  d'une  vue  im 
diatc  et  simultanée,  clairement  et  distinctement,  les  nombreux  détails 
ensemble  très  compliqué;  pour  saisir  et  comprendre,  il  leur  faut  simpli 
élaguer,  abstraire,  déduire,  classer  ;  de  là,  une  certaine  impuissance  a 
figurer  les  choses  telles  qu'elles  sont,  car  ce  qui  est  concret  est  toujours 
niment  complexe  ;  de  là  le  goût  de  l'ordre,  même  artificiel,  de  la  simplU 
même  aux  dépens  de  la  vérité  ;  de  là,  un  fâcheux  penchant  à  remplace? 
réalité  vivante  et  touffue  par  la  formule  sèche  et  vide. 

En  l'esprit  de  Brunel,  il  n'y  a  pas  trace  de  celte  faiblesse  ;  il  possède 
extraordinaire  aptitude  à  se  rendre  présents  tous  les  détails  de  l'organisme 
plus  compliqué,  c  Vous  peusez  à  la  manière  d'un  Anglais  »,  lui  dis 
parfois,  et  il  souscrivait  volontiers  à  ce  jugement.  M.  Élie  qui  a  pu,  de 
heure,  constater  cette  aptitude  chez  le  jeune  collégien  d'Abbeville,  l'aUril 
en  partie  à  l'éducation  première,  à  l'apprentissage  de  menuisier.  «  Il  a 
acquérir  dans  l'atelier,  me  dit-il,  l'habilude  et  le  goût  pour  les  mécanfe 
que  vous  avez  sans  doute  reconnus  chez  lui.  11  voyait  toujours  les  s  à  Irai 
les  formes  réelles.  » 

Cette  puissance  imaginative  a  pour  corollaire  nécessaire  une  merv( 
mémoire.  Dès  l'enfance,  cette  faculté  frappe  ses  maîtres.  «  Sa  mémoire 
extraordinaire,  écrit  M.  Élie.  Bien  que  je  négligeasse  à  dessein  les  éni 
tions  de  mots  bizarres,  Je  me  rappelle  des  compositions  d'histoire  nat 
qu'on  eût  pu  croire  copiées,  tant  les  classifications,  avec  leurs  noms 
y  étaient  exactement  reproduites.  » 


dr  l'école  normale  409 

Ce  qui  se  grave  si  aisément  dans  son  souvenir,  ce  ne  sont  pas  des  mots, 
les  formules,  des  fantômes  vides  de  tout  contenu  réel,  ce  sont  les  choses 
aémes,  concrètes  et  vivantes.  Au  cours  d'une  promenade,  il  reconnaît  et 
lomme  plantes  et  insectes.  Lorsqu'un  de  ses  collègues  recourt  à  son  inépui- 
table  érudition,  que  prodigue  une  inlassable  obligeance,  il  ne  se  contente  pas 
le  lui  indiquer  l'existence  d'un  écrit  intéressant;  il  dit  dans  quel  volume  se 
rouve  cet  écrit,  quelle  est  la  couleur  de  la  reliure  et,  de  son  cabinet,  il 
adique  avec  précision  la  travée  de  la  bibliothèque  où  le  livre  se  trouve  dé- 
osé. 

Avec  de  telles  facultés,  il  eût  évidemment  excellé  dans  les  sciences  de 
lécanismes,  comme  la  physique  expérimentale,  soit  dans  les  sciences  de 
lits,  comme  l'histoire  naturelle.  Il  a  choisi  les  mathématiques  ;  mais  ses 
echerches  mathématiques  ont  une  figure  très  personnelle  que  modèle  la 
>rme  particulière  de  son  esprit. 

Le  mathématicien  français,  dont  le  pouvoir  d'imagination  est  moins  déve- 
>ppé  que  l'aptitude  à  déduire»  aime  les  formules  algébriques  qui  condensent  à 
extrême  une  longue  suite  de  propositions;  leur  généralité,  l'aisance  avec 
iquelle  elles  s'enchaînent  les  unes  aux  autres  par  des  règles  très  sûres,  satis- 
fit son  amour  de  Tordre  et  de  la  simplicité  ;  ces  formules,  il  les  veut  courtes  ; 

a  en  horreur  les  longs  calculs  ;  il  méprise  la  qualité  de  calculateur,  car  on 
léprise  toujours  les  qualités  que  l'on  n'a  pas. 

Naturellement,  Il  s'attache  aux  parties  des  mathématiques  qui  se  déve- 
ppent  par  des  méthodes  propres  à  satisfaire  ses  goûts  ;  les  doctrines  en 
)gue,  les  théories  préférées  de  l'École  de  géomètres  qui  jette  sur  l'enscigne- 
ient  français  un  si  vif  éclat,  sont  toules  marquées  au  coin  de  cette  élégante 
mplicité. 

Naturellement  aussi,  il  délaisse  volontiers  les  branches  qui  exigent  de 
nibles  analyses  ou  de  longs  calculs,  celles  où  le  raisonnement  ne  se  peut 
iduire  dans  Je  langage  de  l'algèbre,  celles  où  les  résultats  ne  se  laissent  pas 
primer  par  des  formules,  parce  que  chaque  nombre  entier  y  garde  les  carac- 
•es  qui  le  distinguent  de  tous  les  autres  et  qui  lui  font  une  sorte  de  person- 
lité,  telles  sont  certaines  parties  de  la  théorie  dos  nombres  ou  de  l'analyse 
mbinatoire;  seuls,  quelques  esprits  d'une  rare  puissance  osent  s'y  cen- 
trer, au  mépris  de  la  mode,  et,  par  des  chefs-d'œuvre  comme  le  Traité  des 
ïs Ululions,  prouver  que  les  mathématiques  ne  doivent  pas  être  toujours 
iples  ni  toujours  élégantes. 

>armi  ces  chapitres  des  mathématiques  dont  la  forme  déplaît  à  l'algébrisle, 
*n  est,  cependant,  dont  l'utilité,  dont  la  nécessité  sont  incontestables;  telle 
malysis  rituSy  dont  Leibnitz  déplorait  déjà  l'état  d'abandon.  Les  problèmes 
relèvent  de  cette  discipline  surgissent  des  points  les  plus  divers  de  la 
ence  ;  le  juriste  les  rencontre  lorsqu'il  veut  apprécier  les  relations  de 
enté;  le  logicien,  lorsqu'il  cherche  à  analyser  la  méthode  déductive,  le 
mlsle  lorsqu'il  veut  énumérer  tous  les  isomères  possibles  d'un  corps  dont  il 
malt  la  composition  ;  le  mécanicien  les  retrouve  dans  la  théorie  des  tour- 
ons  hydrodynamiques;  le  physicien  y  est  conduit  par  l'élude  des  courants 
étriqués  et  l'algébrisle,  qui  les  voudrait  fuir,  s'y  heurte  à  chaque  tour- 
il  de  ses  recherches. 

es  questions,  qui  exigent  des  calculs  longs  et  compliqués,  ces  problèmes 
itta  solution  ne  s'obtient  pas  par  l'enchaînement  d'une  suite  de  proposi- 


140  ASSOGULTKm  t>Ki  A0GI1NB 

lions  toute*  simples,  Mats  par  l'intuition  directe  d'au  sombre  Immesaf»  Ju- 
ments, sollicttatent  naturellement  la  puissance  Imaginative  de  Bnnael, 
l'effort  tenie  les  muscles  de  l'athlète.  (Test  aux  problèmes  de  set  ordre, 
culièrement  a  ceux  qui  relèvent  de  YAnulysirsiius,  qs^M  a  consacré  ses  a* 
vite  scientifique  Incessante. 

Il  excellait  surtout  dans  les  questions  où  un  grand  nombre  de  cas  posante 
devaient  être  dénombrés  et  classés;  VtniMièratio*,  proeééé  si  scabreux,  s* 
sujet  à  erreur  pour  la  plupart  des  mathématiciens,  était  sa  méthode  de  prii- 
lcction.  «  La  méthode  de  Brunel,  me  disait  un  jour  un  de  ses  collègues,  daë 
au  suprême  degré  de  l'esprit  algébrique,  c'est  l'art  de  compter  Sur  les  <Wj* 
élevé  à  la  plus  haute  puissance.  » 

L'habitude  de  voir  les  choses  telles  qu'êtes  sont,  et  «on  pas  an  travers  ai 
formules  et  de  symboles,  lui  rendait  parfois  des  services  signalés;  je  n'en  ven 
citer  qu'un  exemple.  Un  algébriste  illustre  avait  énoncé  cède  proeosittaa 
û'Analysis  situs  :  toutes  les  surfaces  fermées  sont  des  surfaces  à  deux  citts. 
Quelques  jours  après  la  publication  du  mémoire  qui  la  renfermait,  taatl 
prouva  à  la  Société  des  Sciences  de  Bordeaux  que  cette  proposition  étal 
fausse;  il  ne  se  contenta  pas  de  le  démontrer,  il  construisit  des  unodèletat 
surfaces  fermées  à  un  seul  cèté.  Lalgêbriste,  au  lieu  de  Axer  son  intaitiOD  s* 
les  surfaces  mêmes,  avait  raisonné  sur  les  équations  qui  les  représentent; 
entre  la  réalité  et  le  symbole  existait  un  hiatus  par  où  le  paralogisme  s'étal 
glissé. 

La  forme  intellectuelle  qui  différenciait  si  profondément  Brunel  de  la  planai 
des  mathématiciens  français  ne  ee  manifestait  pas  seulement  par  la  nature  att 
problèmes  qu'il  traitait  et  des  méthodes  qu'il  employait  à  les  résoudre;  éUe 
traduisait  encore  par  un  autre  caractère;  il  possédait,  sur  la  plupart  i 
branches  de  mathématiques,  une  érudition  admirable  d'étendue  et  6e 
A  l'imitation  de  Houel  son  prédécesseur,  il  ne  dédaignait  point  de  produire 
écrits  nourris  de  cette  érudition.  Telles  sont  la  Monographie  de  I* 
gamma  et  la  Notice  sur  Vinflusnce  de  G.-J.  Bouffi,  qu'il  publia  dans  tes 
mières  années  de  son  séjour  à  Bordeaux;  tel  est  encore  le  fascicule  sur 
intégrales  définies  qu'il  donna  à  VBncyMopedie  der  matkemaHscàm 
senschafïe*. 

Il  devait  produire,  dans  le  même  recueil,  une  bibliographie  raisonnes 
YAnalysis  situs  et,  aussitôt  après,  composer  ua  traité  complet  de  cette 
dont  il  avait  médité  et  étendu  toutes  les  parties.  Le  plan  commun  4e 
écrits  était  arrêté,  le»  matériaux  en  étaient  réunis  et  classés;  mais, 
mort  est  venue  au  moment  même  ou  il  allait  en  tracer  les  premières 
perte  est  grande  pour  les  mathématiciens  qui  eussent  enfin  trouvé, 
un  traité  didactique,  les  fragments  de  cette  science  dont  la  dispersion 
aujourd'hui  toute  étude. 

La  perte  est  grande  aussi  pour  la  gloire  de  notre  ami.  Les  questions  qui 
licitaient  ses  méditations  n'étaient  point  à  la  mode;  bien  qu'il  fût  à  la  Ms 
utile  et  très  difficile  de  les  résoudre,  elles  n'étaient  point  propres  h  laine 
celui  qui  les  résolvait;  Brunel  le  savait  et  11  ne  s'efforçait  point  de 
eontre;  au  contraire,  son  extrême  désintéressement  semblait  heureux  que 
écrits  passassent  presque  inaperçus;  ii  ne  faisait  rien  peur  attirer  sur  eus 
tention;  il  les  publiait  —  je  devrais  dire  les  dissimulait  —  proses* 
les  mémoires  de  notre  modeste  Société  des  Sciences  de  S© idéaux 


DE   L'éGOLB   NORMAL!  444 

certain  411e  son  traité  é'Amalpris  situ*  eût  été,  pour  beaucoup  de  géomètres, 
une  surprise,  la  révélation  d'un  talent  vigoureux  et  inconnu.  C'est  avec  un  dur 
serrement  de  cœur  qu'après  avoir  feuilleté  ses  papiers,  examiné  les  dernières 
reliques  de  son  travail,  j'ai  dû  renoncer  à  l'espoir  d'en  trouver  le  manuscrit. 

On  n'aurait  pas  une  idée  complète  de  l'activité  scientifique  de  Brunel  si  l'on 
tenait  compte  de  ses  seuls  travaux  et  si  l'on  omettait  l'aide  qu'il  apportait  9ans 
cesse  aux  travaux  d'autrui.  «  U  était  l'obligeance  même,  m'écrit  un  de  ses 
collègues;  cette  obligeance  n'attendait  même  pas  d'être  sollicitée  pour  se  ma- 
nifester, mais  s'offrait  spontanément  avec  une  simplicité,  une  bonne  grâce,  un 
empressement  dont  on  était  ravi.  Que  de  recherches  bibliographiques,  par 
exemple,  n'a-t-il  pas  rendues  faciles  et  fécondes  par  son  aclive  collaboration 
et  sa  grande  érudition?  » 

Cest  aux  mathématiciens  surtout  qu'il  pouvait  fournir  d'utiles  renseigne- 
ments, grâce  à  ses  immenses  lectures  et  aussi  grâce  à  son  intelligence  des 
théories  de  VAualysis  siùus,  si  nécessaires  et  si  souvent  ignorées.  Cest  ainsi 
qu'au  bas  d'un  des  plus  beaux  mémoires  de  M.  Hadamard,  je  relève  cette  note  : 
«  Je  tiens  à  exprimer  toute  ma  gratitude  à  M.  Brunel  que  sa  connaissance 
profonde  de  cette  partie  de  la  science  a  mis  à  môme  de  me  fournir  une  aide 
précieuse.  » 

Hais  Brunel  ne  s  intéressait  pas  seulement  aux  mathématiques;  au  Collège 
(PAbbeville,  au  Lycée  Saint-Louis,  à  l'Ecole  Normale,  il  avait  étudié  avec  une 
égale  ardeur  la  physique,  la  chimie,  l'histoire  naturelle.  «  Sa  largeur  d'esprit 
était  telle,  m'écrit  mon  prédécesseur  à  Bordeaux,  M.  Pionchon,  que  toutes  les 
formes  de  l'activité  scientifique  éveillaient  sa  curiosité  et  retenaient  sa  sym- 
pathique attention.  Il  se  plaisait  à  passer  de  longues  heures  dans  les  divers 
laboratoires  de  la  Faculté,  à  assister  aux  diverses  phases  des  recherches  qu'il 
1  voyait  entreprendre.  Il  se  réjouissait  des  succès  de  l'expérimentateur  comme 
s'ils  lui  eussent  été  personnels,  et  son  inaltérable  bonne  humeur  était  un  pré- 
cieux réconfort  aux  heures  des  difficultés  et  du  découragement.  »  Et  M.  Joan- 
nis,qui  fut  son  camarade  au  Lycée  Saint-Louis  et  à  l'École  Normale  avant  d'être 
son  collègue  à  Bordeaux,  me  dit  :  «  U  passait  la  plupart  de  ses  après-midi 
dans  nos  laboratoires,  allant  de  l'histoire  naturelle  à  la  physique,  sans  oublier, 
a  ma  grande  joie,  ce  malheureux  sous-sol,  pourtant  bien  peu  attrayant,  où  son 
amitié  venait  me  tenir  compagnie  et  où,  tout  en  fumant  des  cigarettes,  il 
m'aidait  souvent  dans  mes  expériences.  » 


IV 

Son  extraordinaire  puissance  à  voir  à  la  fois  l'ensemble  et  les  moindres 
détails  de  l'objet  le  plus  complexe  le  disposait  singulièrement  aux  besognes 
administratives;  et,  de  fait,  il  y  excellait.  Ceux  qui  l'entouraient  n'avaient  pas 
tardé  à  s'en  apercevoir;  ils  profilèrent  de  toutes  les  occasions  pour  mettre  à 
contribution  son  aptitude  aux  affaires. 

La  Société  des  Sciences  physiques  et  naturelles  de  Bordeaux  l'avait  pris  pour 
archiviste  et,  pendant  de  longues  années,  il  mena  tout  de  front  :  classement 
de  la  bibliothèque,  service  des  échanges,  impression  des  procès- verbaux  et 
des  mémoires.  Il  y  a  un  an,  la  Société  connut  des  temps  difficiles;  elle  le 


412  ASSOCIATION    DBS   ANCIENS  ÉLÈVES 

nomma  Secrétaire  général,  et  aussitôt,  grâce  à  ses  démarches,  des  libéralités, 
taries  depuis  longtemps,  se  reprirent  à  couler. 

En  1896,  M.  Rayet,  alors  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences  de  Bordeaux 
demandait  la  croix  de  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  pour  M.  Brunel;  et 
cette  demande,  qui  n'aboutit  jamais,  je  lis  :  «  Dans  les  jours  qui  ont  précédé 
l'ouverture  de  la  dernière  Exposition  universelle  de  Bordeaux,  organisée  par 
la  Société  philomathique,  alors. que  les  commissions  avaient  peine  à  arrêter 
leurs  résolutions  et  qu'il  était  nécessaire  de  brusquer  les  décisions.  II.  Bnrael 
a  fait  preuve  d'une  activité  et  d'une  énergie  rares.  La  Faculté  des  Science 
doit  à  son  dévouement  une  très  grande  partie  du  succès  qu'elle  a  obtenu  » 
l'Exposition. 

c  S'il  y  a  une  Justice,  M.  Brunel  devrait  recevoir  une  des  croix  de  chevalier 
qui  sont  accordées  en  faveur  de  l'Exposition.  » 

Il  était  passé  maître  en  l'art  de  débrouiller  les  complications  juridiques  et 
financières  qui  régissent  l'enseignement  supérieur;  secondée  par  l'expérience 
du  dévoué  Secrétaire  de  l'Université  de  Bordeaux,  M.  Chaudron,  son  -habileté 
en  ces  questions  épineuses  rendait  les  plus  grands  services. 

A  peine  entré  au  Conseil  général  des  Facultés,  il  avait  été  nommé  rapporteur 
de  la  Commission  des  finances;  il  garda  cette  fonction  jusqu'à  sa  mort  Des 
soins  qu'il  apportait  à  s'en  acquitter,  un  souvenir  m'est  resté,  bien  propre  à 
montrer  comment  il  prévoyait  toutes  les  conséquences  possibles  du  moindre 
détail. 

A  l'examen  du  budget  d'une  Facullé,  il  relevait  une  erreur  :  une  recette  de 
0  fr.  35  avait  été  portée  à  un  chapitre  où  elle  ne  devait  pas  figurer.  Comme  oa 
le  félicitait,  avec  quelque  ironie,  de  sa  minutieuse  exactitude,  il  expliqua  ta 
Conseil  que  la  transposition  commise  pouvait  créer  un  précédent,  être  érigre 
en  principe,  élrc  appliquée  au  budget  entier  de  l'Université;  que  la  rétributiea 
de  l'agent  comptable  serait,  par  là,  modifiée  et  le  revenu  annuel  de  l'Université 
de  Bordeaux  diminué  de  7500  francs.  Les  compliments  reprirent,  mais  il 
n'étaient  plus  ironiques. 

Brunel  disait  un  jour  à  M.  Ëlie  :  «  Les  idées  sont  peut-être  plus  facBes  * 
manier  que  les  hommes.  »  Pour  être  administrateur,  il  ne  suffit  pas  de  ma&iff 
des  idées,  de  manier  des  règlements  et  des  chiffres;  il  faut  encore  manier  do 
hommes.  Brunel  s'y  entendait. 

Bien  des  causes  concouraient  à  cette  aptitude  ;  il  en  est  une  sur  laquelle  1 
faut  insister,  sous  peine  de  ne  point  tracer  de  lui  un  portrait  fidèle  :  je  vett 
parler  de  l'indifférence  absolue  qu'il  professait  à  l'égard  des  convenu»! 
sociales. 

Elle  sautait  aux  yeux,  cette  indifférence,  dans  les  détails  de  sa  mise. 
être  quelques-uns  s'étonneront-ils  de  me  voir  rappeler  ce  qu'ils  rega 
comme  un  travers;  je  suis  sûr,  cependant,  que  la  plupart  de  ses  amis  ni' 
voudraient  d'omettre  ce  trait  de  sa  physionomie,  faute  duquel  ils  ne  le 
naîtraient  plus.  Aussi  bien,  les  lettres  où  ils  ont  enfermé  leurs  souvenirs 
pour  me  les  transmettre  font  plus  d'une  allusion  à  ces  insouciances  de 
tume  ;  l'une  me  parle  du  chapeau  légendaire  qu'il  portait  en  Allemagne,  « 
vieux  chapeau  qu'aucun  de  ses  camarades  ne  lui  eût  fait  changer  pour 
empire  »;  l'autre,  venue  d'Abbeville,  me  dit  :  «  On  se  le  rappelle,  dans 
quartier,  péchant  tous  les  matins  à  la  ligne,  en  redingote  et  chapeau  à 
forme.  »  Us  sont  légion  ceux  qui,  pour  juger  un  homme,  comptent  les 


DS    L'ÉCOLE   NORMALE  443 

de  son  couvre-chef;  Brunel  attachait  plus  de  prix  à  ce  que  renferme  le 
chef. 

c  Lorsque  vous  toisez  un  homme,  disait  Montaigne,  vous  lui  comptez  la 
hauteur  de  ses  patins.  »  Au  conseil  de  revision,  pour  avoir  sa  taille  exacte,  on 
le  déchausse.  Ainsi  faisait  Brunel.  Celui  qu'il  voulait  Juger,  il  le  dépouillait  de 
tout  ce  que  les  habitudes,  les  formules,  les  conventions  lui  ont  donné  de 
«  grandeurs  d'établissement  »  ou  lui  ont,  au  contraire,  infligé  d'abaissement  ; 
il  mettait  toute  nue  la  c  grandeur  de  nature  »  ;  son  jugement,  toujours  incliné 
à  la  bienveillance,  ignorait  l'admiration  pour  les  grands  comme  le  mépris  pour 
les  petits. 

On  comprend  ce  qu'une  semblable  habitude  mettait  de  justice  en  sa  psycho- 
logie, d'ailleurs  si  clairvoyante  et  si  détaillée;  on  comprend  à  quel  point  elle 
le  préparait  à  trancher  les  différends  entre  les  hommes.  «  En  un  clin  d'œil,  il 
débrouillait  les  questions  d'ordre  administratif  les  plus  délicates  et  les  plus 
épineuses,  dit  M.  Pionchon.il  saisissait  d'une  vue  nette  et  prompte  les  diverses 
solutions  possibles  pouvant  terminer  un  débat  d'affaires  et  proposait  toujours, 
dans  un  esprit  de  bienveillance  et  de  conciliation,  la  solution  la  plus  sage  et 
la  plus  raisonnable.  Il  était  par  là,  dans  la  Faculté,  un  puissant  instrument  de 
concorde.  Vous  en  aviez  fait  un  doyen;  et  il  me  semble  qu'il  était  éminemment 
qualifié  pour  cela.  » 


Ccst,  en  effet,  dans  l'exercice  du  décanat  que  l'esprit  et  le  cœur  de  Brunel 
purent  se  manifester  tout  au  large. 

Le  10  juillet  1896  avait  été  promulguée  une  loi  dont  le  premier  article  était 
ainsi  conçu  :  «  Les  corps  de  Facultés  institués  par  la  loi  du  28  avril  1893 
prennent  le  nom  d'Universités .  » 

Pour  faire  de  ce  texte  autre  chose  qu'un  vain  changement  d'étiquette,  qu'un 
leurre  à  l'usage  de  ceux  qui  se  laissent  prendre  à  la  piperle  des  mots,  pour 
donner  une  vie  réelle  aux  Universités  régionales,  dont  on  vient  de  décréter 
l'existence,  trois  buts  essentiels  doivent  être  atteints. 

Il  faut  en  premier  lieu,  abattre  les  cloisons  étanches  qui  séparaient,  jusqu'à 
ce  jour,  les  quatre  Facultés  l'une  de  l'autre  ;  établir  entre  elles,une  commune 
circulation  d'idées,  une  pénétration  mutuelle  des  grades  et  des  enseignements: 
donner  au  corps  des  Facultés  l'unité  de  vie  et  d'aspirations,  à  l'image  de  cet 
organisme,  dont  toutes  les  parties  se  tiennent  par  des  liens  indissolubles  et 
que  l'on  nomme  le  savoir  humain. 

En  second  lieu,  sans  briser  les  liens  qui  rattachent  les  Universités  régionales 
au  pouvoir  central,  qui  retiennent  en  un  seul  faisceau  toutes  les  parties  de  l'en- 
seignement supérieur  français,  il  faut  relâcher  ces  liens,  de  telle  sorte  que 
chaque  corps  universitaire  puisse  acquérir  une  véritable  personnalité,  se  dé- 
velopper librement  suivant  son  type  propre,  entamer  au  besoin  avec  les  autres 
Universités  la  lutte  féconde  des  idées. 

Enfin,  il  faut  acquérir  une  connaissance  exacte  des  besoins  intellectuels, 
économiques,  industriels  du  milieu  où  vit  chaque  Université  ;  par  des  mesures 
Préparées  avec  prudence,  décidées  au  moment  propice,  modifiées  au  fur  et  a 
mesure  que  l'expérience  apporte  ses  enseignements,  soutenues  cependant 

8 


444  ASSOdAXIOtf  DBg  ANCIENS  ÉLÈVES 

ayecJêaacUé  contre  IMadifféreaceet  las.pr^Jugés,  il  feut  ateftpear  de  donna 
satisfaction  à  ces  besoins  légitimes. 

A  cette  œuvre  triple  doivent  être  adaptés  les  piofeaseurs  Que  les  Facultés 
désignent  pour  Les  représenter  au  Conseil  de  l'Université  et . par-dessus  lati 
les  plus  autorisés  parmi  ces  représentant*,  les  doyens. 

Lorsqu'en  novembre  1596,  la  Faculté  des  Sciences  eut  i  choisir  dans  an 
sein  celui  qu'elle  investirait  4'uoe  telle  mission,  il  lui  sembla  qu'aucun  de  les 
membres  ne  remplissait  aussi  bien  que  Brunel  les  conditions  requises  pour  n'y 
point  faillir. 

Toute  tentative  qui  a  pour  objet  de  transformer  peu  à  peu  l'ensemble  te 
quatre  Facultés  en  un  corps  dont  les  membres  soient  réellement  unis  te 
heurte  à  un  redoutable  obstacle.  L'étendue  toujours  plus  grande  de  la  sciera, 
la  rigueur  de  plus  en  plus  minutieuse  de  chacune  de  ses  disciplines,  obligeai 
chaque  travailleur  à  resserrer  son  attention  en  un  champ  de  jour  en  jour  pi» 
étroit;  en  même  temps  les  méthodes  de  recherche,  obligées  de  s'adaptera 
une  besogne  de  plus  en  plus  méticuleuse,  se  multiplient  et  se  différencient  a 
l'infini.  Ignorant  des  sciences  mémo  les  plus  voisines  de  ceUe  qu'il  étudie, 
chaque  chercheur  est  porté  à  penser  que  ces  sciences  sont  de  nulle  impor- 
tance ;  inhabile  au  maniement  des  méthodes  d'invention  et  de  démonstratif} 
qu'emploient  ses  collègues,  chaque  professeur  est  tenté  de  croire  que  les 
autres  ne  découvrent  que  des  chimères  et  qu'ils  raisonnent  faux.  Ainsi  nait  & 
grandit  le  mépris  intellectuel,  mutuel  ver  rongeur  de  la  vie  universitaire- 

Vainement,  en  Brunel,  on  chercherait  trace  de  ce  mépris.  Il  est  mathémati- 
cien, mais  il  sait  que,  même  en  mathématiques,  il  y  a  place  pour  différentes 
méthodes;  dans  sa  jeunesse,  lia  vu  à  Leipzig,  avec  F.  Klein,  à  Berlin,  avec 
Kroneckcr,  les  disciplines  les  plus  opposées  servir  également  au  développe' 
ment  de  la  science;  cette  opposition,  il  la  retrouve  lorsqu'il  compare  ses  re- 
cherches de  prédilection  à  cellesquisont  en  vogue  auprès  de  la  plupart  det 
géomètres  français.  D'ailleurs,  il  ne  s'est  point  confiné  au  domaine,  pourtts! 
bien  vaste,  des  mathématiques;  il  fréquente  les  laboratoires  du  physicien,  4s 
chimiste,  du  zoologiste,  le  jardin  du  botaniste;  avec  sa  puissance  d'obs 
tion,  il  discerne  les  caractères  propres  de  la  méthode  que  chacun  d'eux 
avec  succès  ;  il  ne  dédaigne  point  la  conversation  du  juriste  ou  de  Ta 
lègue,  et  son  impeccable  mémoire  conserve  fidèlement  leurs  enfieignemesfc- 
Ainsi  se  forme  on  lui-même  un  tableau  clair  et  précis,  où  chaque  enseigna* 
ment  de  l'Université  occupe  la  place  qui  lui  sied,  où  chaque  professeur  est 
selon  les  règles  de  la  méthode  dont  il  se  réclame.  U  sait  donc,  lorsque* 
faut,  réclamer  des  aliments  pour  la  vie  intellectuelle  de  la  Faculté  qu'il 
sente  ;  mais  il  sait  aussi  que  les  autres  Facultés  ont  des  besoins  légitimes  al 
il  sait  discerner  les  cas  où  ces  besoins  sont  plus  pressants  que  ceux  de  1b 
culte  des  Sciences.  De  la,  dans  ses  avis  sur  l'emploi  des  ressources  unive»- 
taircs,  une  équité  qui  s'impose;  rarement,  à  ses  demandes  en  faveur  de 
Faculté  des  Sciences,  ses  collègues  ont  opposé  un  refus;  dès  là  que 
soutenait  une  requête,  on  savait  que  cette  requête  était  Juste. 

L'autonomie  des  Universités  à  l'égard  du  pouvoir  central  n'est  encore 
enfonce  ;  son  développement  normal  rencontre  deusi  sortes  d'aoaents 
qui,  par  servilité,  veulent  tenir  cet  enfant  en  lisières,  au  risque  de  le  .parai 
ceux  qui,  par  esprit  frondeur,  TOUlenMe  lancer  ptématurémeot -en  des 
qu'il  n'est  point  en  état  de<soutenir.  Brunel  ne  connaît  a*  ia  servilité,  ni  1 


DS  I/ÉCOLB   NORMAL»  4T6 

frondeur;  l'autorité  lue  lui  en  impose  pas,  mais  elle  ne  Tlrrlte  pas;  lorsqu'une 
requête  en  faveur  d'un  garçon  de  laboratoire  rencontre  des  obstacles  au 
ministère  de  l'Instruction  publique,  sans  nul  souci  des  conventions  sociales,  il 
pèse  6  la  môme  balance  ravis  du  garçon  et  celui  du  Ministre  et,  des  deux  avis, 
il  soutient  celui  qui  lui  semble  juste.  Aussi,  quelle  autorité  pour  faire  accueillir 
par  le  pouvoir  les  remontrances  qu'il  lui  soumet  au  nom  des  subordonnés,  pour 
faire  accepter  par  les  subordonnés  les  décisions  qu'il  leur  transmet  au  nom  du 
pouvoir  !  Comme  il  dosait  justement,  en  un  conflit,  les  concessions  que  chaque 
parti  devait  raisonnablement  accorder!  J'en  appelle  au  témoignage  de  ceux  qui 
ont  suivi  les  longues  négociations  relatives  au  doctoral  de  l'Université  de  Bor- 
deaux. 

Pendant  longtemps,  les  Universités  ont  vécu  dans  une  dédaigneuse  ignorance 
du  milieu  où  elles  sont  plongées  ;  aussi  est-il  également  difficile  aujourd'hui  de 
faire  connaître  aux  Universités  les  véritables  besoins  des  hommes  qui  vivent 
autour  d'elles  et  de  faire  comprendre  à  ces  hommes  la  nature  des  services  que 
les  Universités  leur  peuvent  rendre.  A  cette  double  mission,  Brunel  était  prédis- 
posé par  la  forme  si  particulière  de  son  esprit. 

Il  n'avait  pas  du  milfeu  bordelais,  dans  lequel  vit  notre  Université,  une  de  ces 
vues  d'ensemble,  fausses  à  force  d'être  simplifiées,  rendues  optimistes  par  le 
désir  de  louer  quand  même  ou  pessimistes  par  le  besoin  systématique  de  déni- 
grer. 11  voyait  ce  milieu  tel  qu'il  est,  composé  de  groupes  divers  dont  chacun  a 
ses*  besoins,  ses  tendances,  sa  manière  de  comprendre  et  d'agir  ;  en  chacun  de 
ces  groupes,  il  distinguait  les  hommes  qui  le  dirigent  ou  l'inspirent,  avec  leur 
physionomie  particulière,  leurs  habitudes,  leurs  sympathies  et  leurs  antipathies  ; 
il  lui  était  alors  facile  de  supputer  les  chances  de  succès  d'une  tentative,  les 
appuis  sur  lesquels  elle  pouvait  compter,  les  obstacles  qui  lui  seraient  opposés. 

D'autre  part,  pour  déterminer  le  rôle  que  l'Université  est  appelée  à  jouer  dans 
ce  milieu,  il  ne  cherchait  pas  une  formule  abstraite  qui  définisse  ce  rôle  d'une 
manière  générale,  qui  soit  applicable  en  tout  temps  et  à  toutes  les  circonstances. 
Certains  cherchent  dans  le  passé,  que  leurs  souvenirs  trompeurs  leur  repré- 
sentent comme  un  âge  d'or,  le  type  idéal  de  la  Faculté  ;  ils  se  refusent  à  toute 
innovation  qui  altérerait  ce  type.  Les  autres  placent  dans  l'avenir  une  Université 
non  moins  irréelle;  ils  marchent,  les  yeux  fixés  sur  leur  chimère,  au  risque 
d'achopper  à  tous  les  cailloux  du  chemin.  Brunel  se  souciait  aussi  peu  de  la  rou- 
tine des  uns  que  de  l'utopie  des  autres.  11  jugeait  chaqde  projet  en  lui-même, 
aux  services  visibles  et  tangibles  qu'en  pouvaient  attendre  l'Université  et  le 
public. 

On  ne  comprendrait  pas  comment  Brunel  jouait  avec  une  telle  perfection  ce  rôle 
de  doyen,  si  difficile  è  tenir,  si,  à  côté  des  qualités  que  nous  avons  vues  à  l'œuvre, 
on  omettait  la  plus  profonde  et  la  plus  essentielle  de  toutes  :  la  bonté  ;  celle-là 
formait  comme  la  base  même  de  son  caractère. 

C'était  au  matin  du  24  juillet  1900.  On  venait  de  m'apprendre  la  mort  de 
l'ami,  laissé  la  veille  en  pleine  activité.  Le  garçon  de  laboratoire  qui  m'avait 
apporté  cette  lugubre  nouvelle  me  disait  :  «  On  ne  aaura  jamais  combien  Mon- 
sieur le  Doyen  était  bon  pour  nous  ;  quand  il  obtenait  une  augmentation  pour 
Tun  de  nous,  il  tenait  h  le  lui  annoncer  lui-même  ;  et  il  semblait  plus  heu- 
reux que  celui  qui  était  augmenté,  * 

11  était  bon  pour  tous  ;  il  était  bon  surtout  pour  les  petits,  pour  les  garçons 
«je  laboratoire,  dont  il  s'efforçait,  en  toutes  circonstances,  d'améliorer  le  sort  ; 


x-fT.^ 


116  ASSOCIATION   DBS   ANCIENS    ÉLÈVES 

pour  les  préparateurs  qu'il  traitait  en  jeunes  collègues,  dont  il  encourageait  les 
travaux,  dont  il  tentait,  malgré  les  difficultés  de  l'heure  présente,  d'assurer 
l'avenir. 

Il  était  bon  môme  pour  les  grands,  ce  qui  est  plus  difficile,  car  on  redoute 
les  grands,  mais  on  ne  les  aime  pas.  Un  jour,  ii  tint  entre  ses  mains  anxieuses 
le  sort  d'un  homme  place  plus  haut  que  lui.  La  justice,  la  stricte  justice,  deman- 
dait peut-être  qu'il  brisât  cet  homme.  Mais  il  songea  que  ia  chute  est  bien  dure 
lorsqu'on  tombe  de  très  haut,  et  il  eut  pitié. 

Il  était  trop  bon  ;  c'est  le  seul  reproche  que  j'aie  entendu  formuler  a  son 
égard;  heureux  celui  qui  n'en  mérite  point  d'autre  !  En  présence  d'un  acte  qui 
semblait  blâmable,  sa  large  et  clairvoyante  psychologie  devinait  les  mobiles 
cachés,  les  explications  probables,  les  excuses  possibles,  et  son  jugement 
penchait  vers  l'indulgence,  alors  même  que  plusieurs  autour  de  lui  eussent 
souhaité  qu'il  condamnât. 

11  ne  devenait  sévère  que  lorsqu'il  se  trouvait  face  à  face  avec  ia  bassesse, 
lorsqu'il  avait  acquis  la  preuve  indéniable,  accablante,  d'un  mensonge  ou  d'une 
lâcheté  ;  alors  seulement  son  jugement  se  faisait  dur  et  s'énonçait  en  paroles  de 
colère.  Au  cours  de  la  dernière  conversation  que  j'eus  avec  lui  —  quelques 
heures  avant  sa  mort  —  il  fil  allusion  à  un  fait  de  dénonciation  ;  je  n'oublierai 
jamais  avec  quel  mépris,  avec  quel  dégoût,  il  traitait  le  sycophante  et  surtout 
celui  qui  l'avait  accueilli. 

Encore  son  ressentiment  tombait-il  lorsque  la  victime  de  la  félonie,  c'était  lui- 
même.  Un  jour,  il  fut  bassement  outragé  par  un  homme  qu'il  n'avait  cessé 
d'obliger  pendant  de  longues  années.  «  Cela  nous  apprendra,  lui  dit  quelqu'un,  à 
rendre  service  à  ceux  qui  ne  le  méritent  pas.  »  —  «  Non,  répondit-il,  cela  ne 
m'empochera  pas  de  recommencer.  » 

Je  veux  finir  sur  ce  mol  ;  ii  apportera  la  consolation  des  espoirs  éternels  à 
ceux  qui  ont  aimé  Georges  Bru  ne  I  ;  comment  notre  ami  n'aurait-il  point  trouvé 
miséricorde  auprès  du  Père,  qui  nous  remettra  notre  dette  dans  la  mesure  où 
nous  aurons  fait  remise  à  nos  débiteurs? 

P.  DUHBM. 


Promotion  de  1878.  —  Lefèvre  (Léon),  né  le  16  février  ia58,  décédé  le 
3  mal  1900,  à  Lille. 

Aux  dernières  vacances  de  Pâques,  j'avais  revu  Lcfévre,  venu  pour  quelques 
jours  à  Paris  avec  sa  famille  ;  il  toussait,  mais  il  était  encore  plein  d"en- 
train.  A  la  rentrée  il  reprit  vaillamment  sa  classe  ;  mais  saisi,  au  Lycée  même, 
d'un  violent  frisson,  il  fut  obligé  de  rentrer  chez  lui  en  voiture  et  de  s'aliter; 
au  bout  de  huit  jours  il  succomba,  laissant  sa  veuve  avec  cinq  enfants,  dans 
l'attente  d'un  dernier,  qui  est  né  deux  mois  après  la  mort  de  son  père.  Cette 
mort,  survenue  dans  des  circonstances  si  poignantes,  a  ému  tout  particulière- 
ment  ceux  qui  avaient  pu  apprécier  les  grandes  qualités  dé  Lcfévre  et  surtout 
la  fermeté  et  la  loyauté  auxquelles  il  devait  l'estime  et  l'affection  de  eeux 
mêmes  qui  se  trouvaient  le  plus  en  désaccord  avec  lui  sur  les  questions  qui 
divisent  le  monde.  Je  voudrais  tâcher  de  dire  ce  qu'il  fut,  de  telle  façon  <p« 
ceux  qui  ne  l'ont  pas  connu  puissent  comprendre  à  quel  point  Lefèvre  WL 
honneur  à  l'Université  en  général  et  à  notre  École  en  particulier. 

Lcfévre  suivit  les  cours  deLouis-le-Grand  comme  élève  de  l'École  Bossuel; 


J 


DB  L'ÉCOLE   NORMALE  417 

pendant  longtemps  on  a  gardé  à  Bossuet  le  souvenir  de  la  bonne  humeur 
avec  laquelle,  travailleur  sérieux  pendant  les  éludes,  il  animait  les  récréa- 
tions. Le  futur  professeur  manifestait  déjà  ses  qualités  pédagogiques  en  aidant 
complaisamment  les  cainarades  plus  jeunes  qu'arrêtait  un  théorème  ou  un 
problème.  Renonçant  à  l'École  polytechnique,  il  entra  en  1878  à  l'École  Nor- 
male, après  avoir  remporté  au  Concours  général  le  prix  d'honneur  de  mathé- 
matiques spéciales. 

A  l'École,  tout  en  préparant  ses  licences  et  son  agrégation  avec  une  ardeur 
justement  couronnée  par  le  succès,  Lefèvre  avait  pu  se  livrer  avec  passion  à 
rélude  désintéressée  des  mathématiques  et  spécialement  de  la  géométrie, 
pour  laquelle  il  avait  un  goût  très  prononcé.  Reçu  agrégé  à  sa  sortie  de 
l'École,  Lefèvre  fut  nommé  au  Lycée  de  Bar-le-Duc,  et  tout  en  faisant  une 
classe  qui  comprenait  à  la  fois  des  candidats  au  baccalauréat  et  des  candidats 
à  Saint-Cyr,  il  continuait  ses  études  de  mathématiques  pures,  en  étudiant  les 
fonctions  elliptiques  dans  les  œuvres  d'Abel.  Hais,  en  1882,  au  moment  où  il 
venait  d'être  nommé  en  spéciales  à  Tours,  il  se  sentit  surmené  et  dut  prendre 
un  congé  d'un  an. 

A  la  rentrée  de  1883,  il  reprit  sa  classe  de  Bar-le-Duc  pour  quelques  semaines, 
puis  passa  trois  mois  à  Nancy,  comme  professeur  d'élémentaires,  et  fut 
nommé,  au  début  de  1884,  professeur  h  l'École  normale  de  Cluny.  Son  séjour  à 
Cluny,  presque  à  la  campagne,  dans  une  région  d'un  agréable  pittoresque,  fut 
très  favorable  à  sa  santé  ;  mais  Cluny  n'avait  pas  de  communications  faciles 
avec  Paris,  où  demeurait  la  famille  de  Lefèvre  ;  aussi  Lefèvre  fut-il  heureux  de 
venir,  en  1885,  professer  les  spéciales  6  Amiens,  où  il  resta  Jusqu'en  1893, 
époque  à  laquelle  il  fut  nommé  en  spéciales  à  Lille. 

Marié  dès  le  début  de  son  séjour  à  Amiens,  Lefèvre  se  vit  bientôt  h  la  tête 
d'une  nombreuse  famille  ;  les  soucis  causés  par  les  maladies  des  siens  et  la 
perte  cruelle  d'une  fillette  s'ajoutèrent  aux  fatigues  professionnelles.  Néanmoins 
Lefèvre  conservait  une  grande  activité  intellectuelle.  Ii  avait  renoncé  aux 
recherches  originales  ;  mais  son  esprit  était  largement  ouvert  à  tout.  La  litté- 
rature, la  philosophie,  la  musique  occupaient  ses  loisirs  et,  s'il  n'écrivait  pas  de 
mémoires  de  mathématiques,  il  se  tenait  au  courant  de  tout  ce  qui  se  publiait, 
et  en  faisait  profiter  son  enseignement  ;  ainsi  un  article  très  étudié  des  Nou- 
velles Annales  de  mathématiques  sur  la  construction  des  courbes  données  en 
coordonnées  polaires  était  inspiré  par  un  mémoire  de  notre  camarade  Goursat, 
couronné  par  l'Académie  des  Sciences  ;  je  dois  citer  aussi  une  construction 
élégante  des  points  doubles  apparents  de  l'intersection  de  deux  surfaces  du 
second  ordre  qui  est  devenue  tout  de  suite  classique. 

Extrêmement  consciencieux  Lefèvre  faisait  un  cours  très  étudié,  très  com- 
plet et  tellement  clair  que,  suivant  l'expression  d'un  de  nos  jeunes  cama- 
rades, c  il  n'y  avait  pas  moyen  de  ne  pas  le  comprendre  ».  Deux  prix  d'hon- 
neur et  de  nombreuses  nominations  au  Concours  général,  l'admission  à  l'École 
Polytechnique  et  à  l'École  Normale  d'élèves  dont  l'un  fut  le  cacique  de  sa 
promotion,  témoignent  de  l'excellence  de  renseignement  donné  par  Lefèvre. 
D'ailleurs,  pour  mieux  caractériser  cet  enseignement  et  l'impression  qu'il  pro- 
duisait, je  vais  donner  ici  une  note  qu'a  bien  voulu  rédiger  notre  camarade 
Georges  Dufour,  ancien  élève  de  Lefèvre,  prix  d'honneur  du  Concours  géné- 
ral* et  à  qui  j'adresse  mes  plus  vifs  remerciements  au  nom  des  camarades 
immédiats  de  son  ancien  professeur. 


448  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  JÉLÈVES 

«  koœqu'il  y  a  quelques  mois,  Rappris  la  mort  de  mon  ancien  profesaeur  de 
mathématiques  spéciales,  Léon  Lefèvre,  je  fus  douloureusement  ému  ;  je  suis 
bien  certain,  me  rappelant  les  sentiments  affectueux,  de  mes  camarades  de 
classe  à  son  égard,  que  mon  émotion  a  été  partagée  par  tous  ceux  d'entre  eux 
qui  ont  su  sa  fin.  Aussi  U  famille  de  mon  regretté  maître  m'ayaot  fait  Hon- 
neur de  me  demander  d'ajouter  à  la  notice  que  M.  Bioche  a  consacrée  à  l'ani 
excellent  quelques  mots  sur  le  professeur,  ai-je  accepté  volontiers  roccasûfl 
de  rendre  hommage  à  son  caractère  et  à  son  talent. 

*  J'ai  conservé  du  professeur  que  nous  pleurons  un  souvenir  très  net  étirés 
vivant,  et  cela  lient,  je  crois,  bien  moins  au  temps  relativement  court — onseam 
pourtant  —  écoulé  depuis  noire  séparation,  qu'à  l'influence  profonde  qu'il  exer- 
çait sur  ses  élèves.  Cette  influence  qui  lui  attirait  notre  respect  et  notre  affectif», 
il  la  devait  à  son  expérience,  à  son  savoir  et  aussi  à  son  dévouement,  à  sa  boaié. 
Il  nous  donnait,  par  ses  leçons  si  claires  et  si  bien  dites,  l'exemple  des  qua- 
lités de  neUelé,  de  simplicité  et  de  précision  qu'il  voulait  développer  en  nous. 
U  nous  reprenait  infatigablement  pour  une  phrase  incorrecte  ou  trop  vague, 
pour  un  mot  mal  placé  ;  tous  ces  détails  pour  lui  avaient  de  l'importance,  tant 
il  craignait  que  ces  incorrections  de  langage  n'eussent  pour  cause  une  idée 
fausse  ou  insuffisamment  précise.  Il  exigeait  de  nous  du  travail  et,  toujours 
d'un  Ion  très  doux,  mais  très  ferme,  et  qui  faisait  impression;  il  savait,  lors- 
qu'il constatait  chez  l'un  de  nous  quelque  ralentissement  d'ardeur,  le  répri- 
mander, en  môme  temps  relever  son  courage  et  le  remettre  dans  la  bonne 
voie.  11  nous  donnait  aussi  l'exemple  de  l'effort,  de  la  continuelle  tendance  au 
mieux.  Ceux  d'entre  nous  qui  l'ont  eu  pour  maître  plusieurs  années  de  suite 
ont  pu  le  constater  en  voyant  combien  son  cours  différait  d'une  année  à 
l'autre,  et  les  différences  ne  portaient  pas  seulement  sur  des  détails  de  dé- 
slralion;  c'étaient  des  théories  entières  qu'il    modifiait  pour  nous  tes 
rendre  plus  accessibles,  plus  souvent  encore  pour  satisfaire  son  esprit  avide 
de  perfection.  C'était  surtout  en  géométrie  qu'il  perfectionnait  et  innovait,  son 
esprit  aimait  à  se  mouvoir  dans  les  hautes  régions  de  la  géométrie  moderne, 
c'était  là  manifestement  son  domaine  de  prédilection,  domaine  qu'il  connais- 
sait admirablement.  U  en  a  rapporté  des  vues  profondes  et  originales  qu'il  ne 
dédaignait  pas  d'appliquer  à  des  problèmes  simples»  C'est  ainsi  qu'il  bots 
a  laissé  des  solutions  remarquables  de  quelques  problèmes  graphiques.  B 
nous  démontrait  ainsi  la  vérité  de  celte  parole  qu'il  répétait  souvent  pov 
encourager  ceux  d'entre  nous  qui  hésitaient  parfois  à  le  suivre  :  qui  peut  le 
plus,  peut  le  moins.  C'est  qu'il  ne  se  contentait  pas  de  traiter  avec  une  mer- 
veilleuse lucidité  les   questions  d'un  programme  déterminé,  il  cherchait  I 
éveiller  notre  curiosité,  à  développer  en  nous,  en  même  temps  que  Hnlett- 
gence,  l'esprit  d'invention  et  de  recherche,  il  savait  nous  montrer  qu'an  delà 
des  régions  que  nous  explorions  ensemble,  il  y  en  a  d'autres  illimitées,  La 
grands  noms  des  Poncelet,  des  Chaslcs,  des  Clebsch,  des  Darboux... 
étaient  familiers  ;  il  élargissait  notre  horizon,  il  nous  habituait  à  regarder 
loin  et,  en  nous  faisant  pressentir  les  merveilles  qui  s'y  trouvaient»  nous 
nait  l'envie  de  marcher  toujours  plus  avant. 

»  Son  rôle  comme  professeur   et  éducateur  fut  considérable,  trop 
hélas;  pour  ma  part,  je  n'oublierai  jamais  que  si  j'ai  eu  l'honneur,  de  deveo 

son  camarade  par  la  grande  solidarité  de  l'École  Normale,  c'est  k  loi  que  je  la 
dois.  Aussi,  est-ce  avec  la  plus  grande  reconnaissance  que  je  m'incline 


J 


peetueusemenlsursa  tombe  et,  qu'au  nom  4e  ceux  qurtl  a  guidés,  pour  les 
in  appréciables  services  qu'il  leur  a  rendus,  je  lui  dis,  du  plus  prétend  de  mon 
cœur  —  merci.  » 

Le  devoir  du  professeur,  tel  que  le  comprenait  Lefèvre,  ne  consistait  pas 
seulement  à  faire  un  excellent  cours,  mais  aussi  à  exercer  une  action  éduca- 
trice  sur  ses  élèves.  Bn  particulier,  il  profitait  de  l'occasion  qui  lui  était 
offerte  parles  élèves  venant  lui  apporter  leurs  voeux  de  nouvel  an,  pour  leur 
faire  une  causerie  morale  ;  ce  n'était  pas  un  discours,  mais  sous  une  forme 
très  familière,  cette  causerie  était  méditée  à  l'avance  et  on  a  retrouvé  dans 
ses  papiers  des  notes  permettant  de  reconnaître  l'esprit  qui  les  inspirait. 
Voici,  pour  préciser,  une  citation  extraite  des  notes  relatives  à  l'allocution  de 
fin  décembre  1899,  la  dernière  qu'il  ait  prononcée  :  «  Si  le  devoir  immédiat  de 
voire  professeur,  celui  qui  tient  la  plus  grande  place  dans  vos  préoccupations 
journalières,  est  de  vous  préparer  à  affronter  un  examen  difficile,  il  ne  lui  est 
pas  défendu,  pendant  ces  années  passées  en  commun,  de  poursuivre  un  but 
plus  élevé  ;  celui  de  faire  de  vous,  quoi  qu'il  arrive,  des  hommes  de  devoir, 
des  hommes  d'action  ayant  conscience  de  leur  responsabilité.  » 

Les  qualités  intellectuelles  et  morales  de  Lefèvre  lui  avaient  acquis  une 
grande  autorité  auprès  de  ses  collègues  ;  J'ai  reçu,  signée  de  plusieurs  de  ses 
collègues,  une  lettre  dont  je  crois  devoir  citer  quelques  lignes  :  «  Sa  mort  a 
été  pour  nous  un  deuil  de  famille,  car  M.  Léon  Lefèvre  n'avait  parmi  nous  que 
des  amis.  Du  reste,  la  présentation  de  sa  candidature  au  Conseil  académique  de 
Lille,  candidature  ratifiée  par  le  vote  des  professeurs  des  autres  Lycées  de 
l'Académie,  vous  montre  de  quelle  considération  il  jouissait,  non  seulement  à 
Lille,  mais  aussi  à  Amiens  et  dans  tous  les  autres  Lycées  du  ressort.  C'est 
encore  lui,  alors  que  sa  modestie  voulait  récuser  cet  honneur,  qui  avait  été 
acclamé  président  de  notre  Société  d'études  ;  et  lorsque,  la  classe  terminée, 
on  le  rencontrait  dans  la  cour,  on  s'attardait  volontiers  en  sa  compagnie.  » 

Lefèvre  ne  considéra  ces  manifestations,  très  honorables  pour  lui,  que 
comme  l'obligeant  à  s'occuper  activement  des  intérêts  généraux  de  l'Univer- 
sité, il  étudia  soigneusement  les  questions  pédagogiques  et  les  questions  rela- 
tives aux  intérêts  matériels  des  professeurs  ;  il  fit  une  ardente  propagande  en 
faveur  de  la  Société  de  secours  organisée  par  nos  congrès  ;  et  à  la  veille  de 
sa  mort  il  travaillait  à  grouper  en  Association  régionale  les  professeurs  des 
Lycées  et  Collèges  de  l'Académie  de  Lille.  11  a  donc  été  jusqu'au  bout  l'univer- 
sitaire modèle,  remplissant  avec  zèle  ses  devoirs  professionnels,  mais  ne 
bornant  pas  le  son  activité. 

Celte  notice  serait  absolument  incomplète  si  je  n'ajoutais  que  Lefèvre  a  tou- 
jours été  un  catholique  convaincu  et  pratiquant.  Il  ne  se  contentait  pas 
d'avoir  une  foi  de  tradition  et  des  pratiques  d'habitude  ;  il  avait  étudié  la  reli- 
gion dont  il  faisait  la  directrice  de  sa  conscience  et  de  sa  vie,  l'inspiratrice  de 
ses  actes,  avec  son  ardent  amour  de  la  vérité  et  un  esprit  scientifique  ;  il 
était,  comme  il  le  disait  lui-même,  un  chrétien  doublé  d'un  mathématicien. 
Très  modeste  et  très  tolérant,  il  ne  se  croyait  ni  meilleur  ni  plus  méritant  que 
ceux  qui  n'avaient  pas  sa  foi  ;  il  comptait  parmi  ses  plus  intimes  amis  des 
camarades  ou  ffes  collègues  qui  avaient  les  convictions  les  plus  opposées  et 
qui  hii  ont  toujours  gardé  intacte  leur  profonde  affection,  quels  que  fussent 
leurs  dissentiments;  et  pourtant  Lefèvre  n'a  jamais  caché  sa  façon  de  penser 
sur  quoi  que  ce  soit,  même  au  risque  de  troubler  des  relation»  amicales 


420  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

anciennes  et  intimes.  U  aimait,  d'ailleurs,  à  répéter  qu'il  avait  toujours  trouve 
dans  l'Université  un  grand  respect  des  convictions  sincères  comme  Tétaient 
les  siennes:  je  crois  devoir  le  redire  ici,  car  ce  témoignage  autorisé  prouve 
combien  est  injuste  ce  reproche  d'hostilité  systématique  contre  ceux  qui  ont 
des  convictions  religieuses,  reproche  trop  souvent  adressé  à  l'Université  par 
ceux  qui  la  connaissent  mal  ;  et  d'autre  part,  Lefèvre  a  bien  montré  par  son 
exemple,  qu'un  des  meilleurs  professeurs  et  des  plus  dévoués  à  l'Université» 
pouvait  être  en  même  temps,  très  naturellement,  un  excellent  catholique. 

Puissent  les  témoignages  de  bien  sincère  et  profonde  sympathie  venus  de 
toutes  parts,  apporter  à  la  veuve  et  à  toute  la  famille  de  notre  camarade 
quelque  consolation,  en  leur  montrant  combien  leur  douleur  est  comprise  et 
partagée  ! 

Ch.  Biochb. 


Promotion  de  1881.  —  Aignan  (Alban),  né  à  Castera-Yerduzan  (Gers]  le 
26  mars  1861,  décédé  à  La  Rochelle  le  4  juillet  1900. 

A.  Aignan  avait  fait  au  Lycée  d'Auch  de  brillantes  études  et,  à  dix-sept  ans,  son 
nom  figurait  sur  la  liste  d'admissibilité  à  l'École  Sai:it-Cyr.  Bien  qu'il  possédât 
t. nies  les  qualités  nécessaires  pour  faire  un  excellent  officier,  il  préféra  se 
diriger  vers  les  sciences  et  vint  au  Lycée  Henri  IV  pour  se  préparer  à  l'École 
Normale  où  il  fut  admis  en  1881.  A  la  fin  de  sa  seconde  année  d'École  il  opta 
pour  la  section  de  physique  et  ses  heureuses  dispositions  pour  les  recherches 
originales  ne  tardèrent  pas  à  se  manifester.  Il  passait  une  notable  partie  de  son 
temps  à  la  bibliothèque  de  l'École  et  dans  les  laboratoires.  Chaque  leçon  qull 
devait  préparer  était  pour  lui  l'occasion  d'une  revue  complète  du  chapitre  de  la 
physique  qui  s'y  rapportait  et  un  prétexte  pour  imaginer  des  expériences  nou- 
velles. C'est  ainsi  qu'il  arriva  à  résoudre,  par  des  moyens  d'une  extrême  sim- 
plicité, un  problème  expérimental  considéré  à  cette  époque  comme  fort  diffi- 
cile, la  photographie  de  certaines  franges  visibles  seulement  en  lumière  mono- 
chromatique 

A  sa  sortie  de  l'École  il  fut  nommé  professeur  à  Mont-de Marsan,  où  il  se  maria 
en  1885$. 

Malgré  le  peu  de  ressources  dont  il  pouvait  disposer,  il  entreprit  une  série 
de  recherches,  soit  d'intérêt  pratique  (étude  de  diverses  falsifications,  re- 
cherches photométriques),  soit  d'ordre  purement  scientifique.  En  1893,  H  sou- 
tenait brillamment  à  la  Sorbonne  une  intéressante  thèse  de  physico-chimie, 
sur  le  pouvoir  rotatolre  spécifique  des  corps  actifs  dissous. 

Entre  temps  il  s'occupait  de  l'application  des  procédés  scientifiques  à  l'agri- 
culture et  fondait,  en  collaboration  avec  le  directeur  de  l'École  normale  de 
Dax,  un  périodique  intitulé  :  La  culture  intensive. 

Les  fonctions  de  professeur  au  Lycée  de  Mont-de-Marsan  ne  suffisaient  pas 
à  cette  infatigable  activité,  à  cet  incessant  besoin  de  progrès  en  lesquels  se 
résume  toute  sa  vie.  Pourvu  du  grade  de  docteur,  il  demanda  et  obtint,  en 
1894,  le  poste  d'inspecteur  d'académie  à  Vannes.  A  partir  de  ce  moment  il  se 
dépensa  sans  compter  pour  développer  l'instruction  dans  le  Morbihan  et 
étendre  l'influence  de  l'Université.  Constamment  préoccupé  des  progrès  de 
l'enseignement,  il  contribue  à  l'institution,  au  Lycée  de  Lorient,  de  cours  pré- 
paratoires à  l'École  navale,  multiplie  les  cours  et  conférences  d'adultes,  publie 


DE   L'ÉCOLE   NORMALE  42! 

sur  la  pèche  et  la  navigation  deux  opuscules  destinés  à  faciliter  la  diffusion 
d'un  enseignement  nouvellement  introduit  dans  les  départements  du  littoral. 

Cette  tâche  énorme  ne  lui  suffisait  pas  :  aux  heures  de  loisir  il  écrit  la 
'Firme  de  Bcruine,  sorte  de  géorgiques  scientifiques,  puis,  revenant  à  sa 
science  favorite,  il  publie,  de  1895  à  1699,  un  certain  nombre  de  mémoires 
très  approfondis  (sur  le  pouvoir  rotatoire  moléculaire,  sur  le  coefficient  de 
solubilité  des  liquides,  sur  la  production  du  son  dans  les  tuyaux  a  anche,  etc.). 

En  1898,  se»  travaux  lui  valurent  la  rosette  d'Officier  de  l'Instruction  pu- 
blique. 

Cette  prodigieuse  dépense  d'activité»  jointe  à  i'inOuence  d'un  climat  si  diffé- 
rent de  celui  de  son  pays  natal,  devait  lui  être  fatale.  Quand  il  obtint  d'être 
nommé  inspecteur  d'académie  à  la  Rochelle,  il  était  déjà  trop  tard.  Un  mai 
redoutable  avait  miné  cette  santé  robuste  et  le  mettait  à  la  merci  du  moindre 
accident.  Un  refroidissement,  qu'il  contracta  en  allant,  ie  16  mai  1900,  présider 
à  Marennes  le  banquet  annuel  de  la  Société  de  secours  mutuels  des  Insti- 
tuteurs, prit  rapidement  un  caractère  de  gravité  exceptionnelle.  Bientôt 
tout  espoir  fut  perdu  et  le  dénouement  fatal,  que  rien  ne  put  conjurer,  arriva 
le  mercredi  4  Juillet  1900.  Aignan  avait  39  ans. 

La  science  perd  en  lui  un  physicien  de  valeur  et  l'Université  un  maître  qui 

a  toujours  fait  beaucoup  plus  que  son  devoir. 

P.  Villard. 

Promotion  de  1883.  —  Taira  (Joseph),  né  h  Paris  le  25  février  1865,  décédé 
à  Lyon  le  11  Juillet  1900. 

Le  père  de  Joseph  Texte,  qui  fut  aussi  un  élève  de  notre  École,  était  pro- 
fesseur d'histoire  au  Collège  Rollin  quand,  au  lendemain  flu  coup  d'État,  sus- 
pect d'entretenir  des  relations  avec  les  proscrits,  il  fut  révoqué.  L'oncle  de 
Joseph  Texte,  Eugène  Despois,  les  meilleurs  amis  de  son  père,  J.  l'ami, 
B.  Sommer,  pour  avoir  refusé  le  serment,  subirent  soit  l'exil,  soit  une  sorte 
d'exil  intérieur,  non  moins  cruel.  Après  de  longues  années,  l'Empire  libéral 
ou  la  République  devaient  leur  rendre  leurs  chaires.  En  attendant,  sans  regret 
de  leur  sacrifice,  ils  vécurent  de  leçons  et  de  tvavaux  de  librairie  et  se  réfu- 
gièrent dans  le  culte  des  idées  démocratiques  et  des  lettres.  C'est  de  ce 
groupe  fraternel  que  sont  sorties  les  traductions  de  Kant  et  de  Fichte,  et  cette 
édition  des  œuvres  de  Molière,  entreprise  par  Despois,  achevée  cette  année 
même  par  un  autre  oncle  de  Joseph  Texte,  M.  Desfeuilles,  le  dernier  survi- 
vant de  ces  hommes  si  simples  et  si  nobles.  Us  furent  les  premiers  éducateurs 
de  notre  ami;  les  livres  où  il  flt  l'apprentissage  de  la  pensée,  c'est  YHistoire 
kt  Idées  morales  au  xviir  siècle  de  Barni,  Les  Lettres  et  la  Liberté  de  Des- 
Pois,  c'est  cette  Histoire  moderne,  œuvre  unique  de  son  père,  tout  imprégnée 
de  la  philosophie  généreuse  de  V Essai  sur  les  mœurs.  11  devait  perdre  tour  à 
tour  ces  chers  guides  entre  sa  douzième  et  sa  quatorzième  année  ;  peut-être 
vécurent-ils  assez  pour  se  reconnaître  en  leur  enfant.  11  avait  reçu  d'eux,  par 
le  sang  ou  par  l'exemple,  sa  vocation  de  professeur,  l'amour  des  lettres  fran- 
cises, une  foi  démocratique  très  ferme,  une  conception  grave  de  la  vie  morale, 
et,  comme  eux  aussi,  il  sut  faire  bravement,  l'heure  venue,  son  devoir 
civique. 

Son  père  mort,  et  morte  une  sœur  chérie,  sa  mère  et  lui  restèrent  seuls  au 
loyer.  Et,  revenant  chaque  année  vers  sa  petite  maison  de  Bcrikon  en  Argovie, 


m  ASSOCIATION    OB*-àWCÎBN**LÈVICS 

au-dessus  de  la  vallée  de  la  Rems,  H  dut  fr  sa  mère  et  à  la  terre  materne»* 
ses  impression*  de  vie  rustique  et  forte,  et  quelque  chose  peut-être  de- celle 
intuition  de  l'esprit  germanique  qui  devait  orienter  sa  carrière. 

11  fit  ses  étude»  au  Lycée  Louis-le-Grand.  Prix  d'honneur  de  rhétorique  sa 
Concours  général,  il  se  présenta  pour  la  première  fois  à  l'École  Normale  eo 
1883  et  y  fut  admis  d'emblée,  le  second  de  notre  promotion. 

Il  eut  vite  fait  de  nous  gagner  tous,  maîtres  et  élèves,  par  le  charme  de  son 
talent  précoce  et  de  sa  bonté.  Il  était  alors  enjoué,  Joyeux,  comme  il  seyait  à 
ses  vingt  ans,  el  nos  camarades  d'École  souriront  au  souvenir  de  son  pseudo- 
nyme QUé  et  de  son  glorieux  sonnet  Vesp*r.  La  gravité  trop  tôt  venue  de 
la  vie  devait  altérer  un  peu  ce  trait  de  gatté  ;  mais,  pour  tout  le  reste,  sa  figure 
morale,  déjà  fortement  modelée,  ne  devait  plus  guère  varier.  Quand  nous 
lâchons  à  l'évoquer  en  ces  années  d'adolescence,  air*  heures  premières  de 
notre  amitié,  le  tout  jeune  homme  que  nous*  revoyons  est  déjà  l'homme  qu'il 
devait  être.  Parmi  ceux  vers  qui  s'en  iront  ces  pages,  plusieurs  ne  l'ont  pas 
revu  depuis  l'École,  d'autres  ne  le  connurent  qu'en  ses  dernières  années.  A  lire 
pourtant  les  quelques  lignes  où  nous  voulons  rassembler  les  traits  de  son 
caractère,  les  uns  diront  :  «  Tel  il  était  bien  aux  jours  de  la  jeunesse  »  ;  les 
autres  :  «  Tel  il  était  bien  aux  approches  de  sa  fin  »  ;  et  tous,  les  amis  d'autre- 
fois comme  ceux  d'hier,  diront  :  t  Ce  portrait  ue  doit  rien  à  rembellissesmt 
que  la  mort  confère  aux  visages  aimés  ;  ce  sont  ici  les  mômes  choses  que 
nous  pensions,  que  nous  répétions  de  lui  de  son  vivant.  »  Il  était  si  boa  qu'il  t  , 
passe  sur  cette  terre  sans  offenser  personne  et  nul  ne  l'a  connu  sans  sautai-  ! 
ter  d'être  aimé  de  lui.  Celte  bonté  était  sans  faiblesse,  et  son  cœur  savait 
s'indigner;  mais  il  était  si  doux,  d'une  telle  égalité  d'âme  qu'on  ne  lui  ajamais 
vu  un  mouvement  de  violence.  Il  était  ai  brave,  il  acceptait  avec  une 
sérénité  la  tache  quotidienne,  toujours  achevée  à  l'heure  voulue,  qu'il 
blait  s'en  acquitter  sans  effort  ;  en  nulle  épreuve  il  ne  s'est  plaint,  n  était» 
simple  qu'on  voyait  à  plein  dans  son  cœur.  11  était  si  loyal,  d'une  telle  dut* 
de  conscience,  qu'il  n'a  jamais  eu  à  chercher  son  devoir  ;  d'un  regard  direct, 
il  le  reconnaissait  d'emblée,  et  simplement  l'accomplissait;  un  conseil  de  hà. 
c'était  pour  ses  amis,  la  loi  de  arérité. 

Et  pourtant,,  si  simple  d'apparence,,  si  pondéré,  si  ferme  à  suivre  la  loi  de  si 
haute  et  lucide  raison,  il  portait  en  lui  le  frémissement  d'une  vie  inftérient 
incessante.  Il  aimait  à  redire  ce  mot:  «L'ème  doit  se  créer  sans  relàctoe.» 
Enclin  à  la  pensée  spéculative,  d'une  culture  philosophique  singulièreanest 
variée,  il  s'était  formé  une  sorte  d'idéalisme  subtil,  issu  des  profondeurs  de  sa 
Ame  méditative.  Il  n'y  paraît  guère  dans  son  œuvre,  toute  critique,  tout 
sonnclle,  pliée  aux  sévérités  des  disciplines  scientifiques*.  Une  fois 
dans  une  élude  surÉUsabeth  Browning,  ils- est,  malgré  lui,  livré  tout  entier. 
le  beau  poème  d'Aurora  Leigh,  il  a  cru  trouver,  à  tort  peut-être, 
une  duperie  heureuse,  le  livre  du  sièeie,  le  plus  actuel  des  livres,  «  1' 
des  chercheurs  d'avenir».  Jamais  il  ne  fut  moins  critique;  mats  aujourd'hui  <pt 
ses  causerie»  se  sont  tues,  c'est  dans  ces  pages  que  ses  assis  aiment  a 
encore  le  son  de  son  Ame.  Il  y  disait  :  «  Seule,  PMée  existe,  et  vit  d'une 
vie;  toute  la  création  n'est  qu'un  hommage  mystique  à  l'Idée..-.  Il  fout  de  l'idéal 
pour  enlever  gros  comme  un  cheveu  de  la  poussière  du  réel...  On  n'arrives 
l'homme  que  par  l'âme,  parla  conscience,  et  non  par  la  science. ..  »  11  y  «ttssi 
encore  :  «  La  vérité,  non  plus  que  le  bien,  ne  se  cueille  comme  un  fruit-  mûr;  i 


DIT  L'UGOLB  f<O«AL0  4*5 

ftrot  la  mériter,  comme  il  faut  mériter  l'amour  et  l'art  par  un  effort  tout  personnel, 
sans  compter  sur  autrui.  C'est  une  erreur,  et  même  une  faute  de  dire  que  nous 
oe  pouvons  pas.  Nous  avons  en  nous  des  forces  énorme»,  plus  grandes  mille 
fois  que  nous  ne  soupçonnons  ;  mais,  au  lieu  de  les  concentrer,  nous  les  gaspil- 
lons follement  et  les  jetons  au  vent.  C'est  pourquoi  nous  ne  croyons  pas  à  un 
avenir  deiionhenr  et  de  justice,  bien  que  cet  avenir  déponde  de  nous.  11  faudrait 
pour  y  croire  avoir  commencé  par  le  réaliser  dans  nos  cœurs. . .  La  civilisation 
est  afftire  d'âme.  «  Ou  concentre- toi,  ou  meurs»,  du  IMchetet.  Concentre-toi  e* 
ressaisis-toi.  Alors  tu  pourras  dire  peut-être  avec  tous  ceux  qui  révent  un  ra- 
jeunissement spirituel  de  la  race  humaine  :  B  if  the  kour  fbr  soûls,  voici 
meure  des  dmes.  »  Cette  heure  des  ornes,  il  l'entendit  souvent  sonner;  ces  as- 
pirations idéalistes  sont  bien  siennes,  jamais  arrêtées  en  un  système  rigide,  ' 
mais  recréées  sans  cesse  et  sans  cesse  teintes  des  nuances  complexes  de  sa 
sensibilité  ;  et  ses  amis  reconnaissent  en  ces  quelques  pages  le  rythme  même  et 
comme  la  musique  délicate  de  sa  pensée. 

En  1886,  è  la  fin  de  ses  trois  laborieuses  années  d'École,  il  échoua,  par  une 
infèlîcité  singulière,  à  l'agrégation  des  lettres  et  fut  envoyé  comme  chargé  de 
eours  au  petit  Lycée  de  Roehefort-sur-Mer. 

En  cette  année  de  détresse,  deux  maîtres  surtout  lui  forent  secourables  : 
Bf.  Perrot  et  M.  ttranetière.  Dans  ces  vieilles  lettres  datées  de  Rochefort,  nous 
retrouvons  les  traces  de  leur  sollicitude.  C'est  M.  Perrot  qui  l'encourage,  lui 
promet  pour  Tannée  suivante  une  mission  en  Angleterre;  c'est  M.  Brunetière 
qui  lui  adresse  une  bibliographie  des  «  auteurs  d'agrégation  »  ou  lui  retourne  des 
dissertations  corrigées.  Tous  deux  devaient  étendre  leur  patronage  sur  sa  vie 
entière.  Texte  devait  écrire  de  M.  Brunetière,  dans  la  préface  de  sa  thèse,  que 
«  son  enseignement  avait  été  l'an  des  plus  grands  bonheurs  de  sa  vie»,  et  ce 
maître  devait  rester,  en  maintes  occasions,  son  conseiller  intellectuel.  Hais 
c'est  à  cette  date  où  tous  deux  devinent  en  l'humble  candidat  refusé  le  travail- 
leur qui  devait  honorer  la  science  française  et  le  réconfortent  par  ces  menus 
services,  c'eat  à  cette  date  qult  plaît  surtout  aux  amis  de  Texte  de  placer  une 
brève  et  reconnaissante  mention  de  tous  leurs  bienfaits. 

A  la  fin  de  cetto  année,  il  fut  reçu  le  premier  au  concours  de  l'agrégation 
de»  lettres,  et  libéré  des  examen»,  pourvu  d'one  bourse  de  voyage,  partit  pour 
Oxford. 

Déjà  il  avait  choisi  sa  voie  scientifique,  et  c'était  l'étude  comparative  des 
littératures  modernes.  11  passa  à  la  Bodléienne  Tannée  1888,  fort  occupé  d'un 
grand  sujet  :  les  Puritains.  Le  eonflit  de  l'esprit  puritain  et  des  influences 
française  et  italienne,  les  variations  de  l'idée  protestante  en  son  attitude  envers 
l'art,  tel  devait  être  le  fond  du  livre.  Déjà  nous  le  voyons  préoccupé  de  pro- 
blèmes qui  ne  relèvent  pas  de  la  seule  critique  littéraire,  mais  aussi  de 
l'histoire  sociale.  Il  poussa  loin  celte  étude,  puis  l'abandonna;  c'est,  nous 
disait-il,  qu'elle  le  confinait  trop  dans  la  littérature  anglaise  et  qu'il  ne  pouvait 
se  déprendre  des  choses  de  France. 

A  son  retour,  il  lut  chargé,  à  titre  de  suppléant,  de  cours  d'anglais  à  l'École 
Normale  et  à  l 'Ecole  du  Génie  maritime,  et  cette'année  de  demi-loisir  (1888-89) 
compléta  son  noviciat.  Pendant  deux  ans  (1889-91)  il  enseigna  la  rhétorique  à 
Poitiers.  Une  série  d'articles  publiés  dans  la  Revue  des  Dêux-Mondes  l'avait 
mte  en  lumière  ;  il  fut  chargé  d'un  cours  de  littérature  française,  à  l'Université 
de  Lyon.  Cest  atoris,  au  début  de  1892,  qu'il  épousa  à  Poitiers  une  femme  bonne 


1«4  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

et  noble  comme  lui,  et  ce  hit,  comme  il  convenait  à  tous  deux,  le  don  réci- 
proque et  définitif  de  la  vie. 

Dans  la  maison  heureuse,  embellie  par  la  venue  de  quatre  enfants,  il  mûri1 
longuement  de  fortes  œuvres.  Le  germe  en  avait  été  conçu  de  très  bonne 
heure.  Déjà  nous  lisons  dans  ses  lettres  de  1890  et  de  1891  :  •  Je  travaille  beau- 
coup en  ce  moment  dans  les  bibliothèques.  Je  dépouille  des  journaux  duxvm* 
siècle.  Je  fouille  sans  sérénité  des  documents  du  second  et  du  troisième  ordre. 
Ah  !  que  l'histoire  se  paie  cher  !  Qu'il  serait  charmant  de  s'en  tenir  aux  grands 
horizons!  Et  pourtant,  il  faut...  Je  croisa  l'avenir  de  la  littérature  comparée 
et  de  la  littérature  européenne.  Nous  sommes  las  des  autobiographies  et  des 
monographies.  Brandes,  Max  Koch,  Eric  Schmtd  en  Allemagne,  Macaulay,  Pos- 
nctt  en  Angleterre  ont  ouvert  la  voie.  Nous  y  marcherons.  »  N'est-il  pas  remar- 
quable de  rencontrer,  sous  ces  dates  lointaines  de  1890  et  de  1891,  outre  cette 
ferveur  scientifique,  ce  mot  de  *  littérature  européenne  »  qui  renfermait  toal 
un  programme  et  qu'il  devait  finir  par  imposer  à  tous  ? 

Une  idée  maîtresse  le  dominait  déjà,  et  c'est  le  ferme  support  de  tous  ses 
travaux. 

Cette  pensée  directrice,  il  l'exprime  ainsi  :  «  Le  cosmopolitisme  est  devenu 
l'un  des  traits  de  tout  esprit  pensant  à  la  An  du  xix*  siècle.  »  Ce  qu'il  entend 
par  cosmopolitisme,  c'est  l'affranchissement  du  culte  trois  ou  quatre  fois  sécu- 
laire de  l'esprit  français  pour  l'antiquité,  c'est  la  protestation,  au  nom  des  litté- 
ratures modernes,  contre  les  influences  classiques.  Cet  entraînement  vers  les 
littératures  modernes,  il  est  certain  que  Texte  l'a  jugé  chose  heureuse  et 
bonne.L'unité  des  lettres  et  la  fraternité  des  peuples,  tel  a  été  son  rêve,  sa  foi  et, 
si  l'on  veut,  sa  chimère.  Mais  que  ce  mouvement  d'idées  notfs  apparaisse 
comme  un  bien  ou  comme  un  mal,  nous  devons,  selon  lui,  y  reconnaître  une 
loi,  et  donc  nous  y  soumettre.  Vainement  le  débat  renaît  parmi  nous  de  dix 
en  dix  ans  ;  on  a  beau  protester,  au  nom  de  l'humanisme,  au  nom  des  anciens 
considérés  comme  nos  «  vrais  guides  »,  rien  n'y  a  fait,  rien  n'y  fera,  s'il  est 
vrai  que  «  notre  littérature  ne  doit  pas  échapper  à  cette  loi  de  solidarité  qui, 
pour  les  œuvres  de  la  pensée  comme  pour  les  autres,  est  la  loi  même  de  la  vie». 
Rester  soi-même  et  pourtant  s'unir  aux  autres,  tel  est  pour  chaque  homme 
le  problème  à  résoudre  ;  c'est  aussi  le  problème  pour  chaque  nation.  Au  fond, 
toute  littérature  passe  par  des  périodes  de  concentration  et  par  des  périodes 
d'expansion.  Tour  à  tour  elle  se  rapproche  du  monde  pensant  (telle  l'Allemagne 
du  xvir  siècle)  ou  se  replie  sur  elle-même  (telle  l'Allemagne  du  Sturmund 
Drang),  et  quand  on  s'en  est  rendu  compte,  les  insurrections  d'une  certaine 
critique  seraient  puériles,  s'il  ne  fallait  reconnaître  dans  ces  résistances  et 
dans  ces  efforts  pour  s'isoler,  des  manifestations  de  la  loi  même  qu'elle  pré- 
tend contester. 

C'est  sur  ce  principe  unique  que  se  fondent  tous  les  travaux  de  Josepa 
Texte. 

On  peut  considérer  le  cosmopolitisme  littéraire  sous  un  double  aspect.  D'une 
part,  c'est  un  fait  historique,  dont  on  peut  se  faire  l'historien.  Rechercher  la 
naissance  et  les  modes  de  développement  de  ce  mouvement  d'idées,  c'est 
l'objet  de  son  premier  livre  :  /.-/.  Rousseau  et  Us  origines  du  cosmopolitisme 
littéraire  au  XVIII9  siècle  (1895).  D'autre  part,  c'est  une  force,  actuelle,  vi- 
vante. C'est  elle  qui,  par-dessus  les  frontières  politiques,  tend  entre  les  litté- 
ratures des  liens  chaque  jour  plus  vivaces,  les  multiplie,  les  enchevêtre,  et 


7 

i 


DE    L'ÉCOLE    NORMALE  425 

par  là  elle  impose  aux  critiques  littéraires  une  méthode  nouvelle.  Définir  cette 
méthode,  rappliquer,  c'est  l'objet  de  son  second  livre  :  Études  de  littérature 
européenne  (1898). 

Dans  son  premier  ouvrage,  il  étudie  donc  en  historien  ta  théorie  du  cosmo- 
politisme. Qui  a  ébranlé  au  profit  de  l'Europe  germanique  la  vieille  hégémonie 
littéraire  de  l'Europe  latine?  Il  répond  :  C'est  J.-J.  Rousseau.  Rousseau  est 
rhomme  qui  a  le  plus  fait  pour  nous  inspirer  le  goût  et  le  besoin  des  littéra- 
tures du  Nord  ;  c'est  du  jour  où  il  a  écrit,  c'est  parce  qu'il  a  écrit  que  ces  litté- 
ratures se  sont  ouvertes  et  imposées  à  nous.  «  Le  cosmopolitisme  est  né  de 
l'union  féconde  du  génie  anglais  avec  le  génie  de  Jean-Jacques.  »  Montrer  quelle 
lointaine  accoutumance  aux  choses  anglaises  a  préparé  le  succès  de  Rousseau, 
quelles  affinités  profondes  unissaient  son  génie  à  l'Angleterre  religieuse,  sen- 
timentale et  romanesque,  comment  l'âme  de  Clarisse  Harlowe  a  transmigré  en 
celle  de  Julie,  comment,  enrichie  par  Rousseau,  la  sensibilité  française  a  pu 
goûter  Sterne,  Young,  Ossian,  Gessner  et  plus  tard  le  Werther  de  Gœthe,  c'est 
la  tâche  de  ce  livre  mémorable,  excellent  par  l'originalité  de  la  construction, 
la  richesse  de  l'information,  la  gravité  des  idées,  la  lucidité  du  style,  la  pru- 
dence des  conclusions.  L'ouvrage  montre  quelle  puissance  d'évocation  et  de 
groupement  recèle  une  idée  générale,  quand  l'historien  a  su  la  faire  jaillir  des 
faits  et  la  contrôler  incessamment  par  eux.  Après  qu'on  a  gravi  sans  lassitude 
l'amoncellement  do  ces  faits,  il  est  beau  de  se  trouver  finalement  transporté, 
par  l'effort  aisé  et  puissant  de  iout  le  livre,  jusqu'à  ce  point  élevé  d'où  l'on 
voit  les  plus  hauts  résultats  se  dégager  comme  spontanément  des  analyses  les 
plus  menues  et  les  plus  patientes. 

Tous  les  travaux  réunis  dans  son  second  livre  (Études  de  littérature  euro- 
péenne) tendent  à  définir  et  à  appliquer  la  méthode  qu'impose  désormais  le 
fait  du  cosmopolitisme  littéraire. 

Puisqu'il  se  forme  peu  à  peu  une  littérature  européenne,  puisque  le  roman- 
tisme par  exemple  est  •  un  fait  international  »,  puisque  «  dans  notre  moderne 
Europe,  qui  dit  antériorité  dit  influence  »,  il  n'est  plus  permis  à  l'historien  de 
négliger  le  point  de  vue  synthétique,  même  s'il  parle  d'une  seule  littérature. 
Puisque  l'Allemagne  vit  de  la  pensée  française,  l'Angleterre  de  la  pensée  alle- 
mande, l'Espagne  de  la  pensée  italienne,  et  chacune  de  ces  nations  successive- 
ment de  la  pensée  de  toutes  les  autres,  puisqu'il  existe  une  matière  fluide  qui, 
se  coulant  successivement  dans  des  moules  divers,  court  de  cerveaux  en  cer- 
veaux et  qui,  passant  de  l'un  à  l'autre,  emporte  chaque  fois  avec  elle  un  prin- 
cipe de  vie  et  de  renouvellement,  il  est  temps  enfin  de  se  dégager  des  idola 
tribus  et  de  subordonner  l'histoire  particulière  des  littératures  à  l'histoire 
générale  de  la  littérature  de  l'Europe.  La  méthode  comparative  s'impose  et 
Texte  a  cherché  à  la  fonder  en  raison  et  à  la  préciser  par  l'exemple.  De  là  ses 
Études  de  littérature  européenne,  consacrées  à  l'influence  italienne  dans  la 
renaissance  française,  à  la  descendance  anglaise  de  Montaigne,  à  Keats  et  au 
néo-hellénisme,  à  Wordsworth  et  à  la  poésie  lakiste  en  France,  à  l'influence 
allemande  dans  le  romantisme  français,  etc.  11  avait  senti  toutes  les  difficultés 
de  la  mélhode  et  peut-être  ne  les  a-t-il  pas  toutes  pareillement  dominées. 
Elle  suppose  sur  les  idées  de  race,  de  patrie,  sur  les  principes  généraux  de  la 
création  des  œuvres  littéraires,  des  vues  vérifiées,  et  il  n'était  parvenu  à  en 
proposer  encore  que  des  définitions  empiriques  et  provisoires.  Elle  impose 
les  larges  hypothèses,  et  la  modestie  de  notre  ami,  comme  la  prudence  de 


ià&  ASSOCIATION  B«S  AUCUNS  *LÈVES       • 

l'attitude  scientifique,  le  mettaient  en  garde  contre  les  constructions  témé- 
raires. Pourtant,  par  l'effort  graduel  de  natelUgeoûe  et  du  .travail,  il  en  venait 
peu  à  peu  à  des  vues  plus  compréhensives  et  plus  assurées,  et  des  travaux, 
généraux  qu'il  méditait,  il  a  pu  du  moins  nous  donner  de  sobres  esquisses  : 
et  ce  sont,  dans  V  Histoire  <U  la  littérature  française,  publiée  par  Petit  dt 
Jullevilie.  deux  chapitres  consacrés  à  l'influence  de  l'Allemagne  sur  la  France 
au  xix*  siècle. 

On  pourrait  craindre  que,  dupe  de  son  apostolat,  il  ne  se  sott  tui-méme  trop 
dégagé  des  idola  tribus  et  qu'il  n'ait  fait  dans  son  œuvre  une  part  trop  bette 
à  r  «  esprit  germanique  ».  La  lecture  de  ses  livres  dément  cette  crainte,  a 
écrivait  à  l'un  de  nous  :  «  Au  fond,  vois-tu,  je  ne  m'intéresse  qu'à  la  France, 
j'y  reviens  de  toutes  les  forces  de  mon  âme,  à  notre  Gaule.  Tout  ce  que  fu  se 
sang  latin  me  remonte  au  cœur,  et  Je  veux  que  le  meilleur  de  ma  vie  soit  pour 
elle.  Jamais  je  ne  verrai  la  vie  comme  ces  philosophes  d'Outre-Manche.  Oh  t 
mes  maîtres,  Ifichelet,  Hugo,  ou  Jean-Jacques  !  Gomme  Us  sont  ptus  vivants, 
plus  artistes,  plus  généreux  (  J'aurai  beau  faire  :  voilà  mes  dieux  !  Français  je 
naquis,  Français  je  mourrai.  Les  choses  germaniques  m'effleurent  ;  il  n'y  a  que 
vingt  vers  de  Musset  ou  une  page  de  Pascal  pour  me  donner  le  frisson  divla. 
Je  donne  tout  Shelley  pour  Jocelyn,  etc.  Je  te  fais  grâce  des  autres  parallèle*» 
11  se  connaissait  bien.  Un  critique  anglais,  Leslie  Stephen,  dans   un  article 
consacré  à  l'œuvre  de  Texte,  a  pu  lui  décerner  cet  éloge  que  «  son  étude  de 
Richardson  est  assurément  supérieure  à  tout  ce  qui  se  peut  lire  en  anglais  sur 
Richardson  (!)  »;  mais  nous,  à  notre  tour,  ne  pouvons-nous  pas  dire  qui!  a 
écrit  sur  Prévost,  sur  Diderot  et  encore  sur  «  la  délicieuse  France  du  patriarche 
de  Ferney,  de  Watteau,  de  Rameau  le  neveu  »,  les  pages  les  plus  lumineuse- 
ment françaises?  Bt  si  Ton  relit  son  étude,  prophétique  peut-être,  intitulée  : 
L'hégémonie  littéraire  de  la  France,  quoi  de  plus  français  que  la  philosophie 
qui  l'Inspire  et  lui  dicte  ces  paroles  :  «  Par  notre  idéal  intellectuel,  nous  avoas 
mené  l'Europe,  bien  plus  que  nous  n'avons  été  menés  par  elle.  Par  là,  il 
appartient  de  rester  a  l'avant-garde.  Le  problème  dans  la  littérature 
dans  la  politique  du  x  v  siècle  sera  la  conciliation  de  la  patrie  et  de  P 
nité.  Cette  conciliation  est  possible;  elle  est  nécessaire.  Craindrait-on  devoir 
la  patrie  s'absorber  et  se  fondre  dans  l'humanité?  Cette  crainte  est  chimé- 
rique ;  ceux  qui  doutent  de  l'avenir  du  principe  d'humanité  désespèrent  Se 
l'humanité  elle-même,  mais  ceux  qui  craignent  pour  la  patrie  n'ont  pas  h 
moindre  idée  de  la  puissance  des  liens  qui  relient  l'homme  à  la  terre  «  en 
malgré  nous,  Incarnée  ».  De  pareils  liens,  slls  se  brisent  jamais,  ne  se 
ront  que  dans  des  siècles.  Encore  ne  conçoit-on  pas  un  art  sans  attaches 
locales,  une  peinture  sans  horizons  définis,  une  littérature  sans  berceau.  Qai 
dit  science  dit  humanité,  mais  qui  dit  art,  dit  patrie.  Ainsi  la  littérature  fti 
prochain  siècle,  on  ne  s'aventure  guère  à  le  prédire,  sera  à  la  *>te  nationale  Si 
humaine  et  le  premier  rang  sera  au  peuple  qui  saura,  dans  une  littérature 
fondement  nationale,  mettre  le  plus  d'humanité.  * 

Ainsi  son  activité  scientifique,  accrue  par  sa  collaboration  a  des 


(1)  The  national  Jkatmv,  iStt,  p.  378-61. 


j 


4>B   h'ÉCÛLK  JMOHMiWLB  **7 

nombreuses,{l},  .fut  très  telle,  mafe  non  aatim  tellesonaolJv^épTOfeaeiaanelle. 
L'Université  de  Lyon,  où  il  a  professé. lee  huit' dernières  années  de  se  vis,  où 
«es  collègues  et  «es  élèves  l'ont  si  chèrement  aimé,  aait  quel  bon  ouvrier  elle 
a  perdu.  £t  TÉcolc  Normale  aussi,  où  il  occupa,  pendant  Tannée  1897-08,  l'une 
des  chaires  de  littérature  française,  garde  le  souvenir  de  son  enseigneront 
Pour  redire  Quel  professeur  il  était,  pour  mesurer  le  bien  qu'il  fit  à  tant 
d'étudiants,  nous  transcrirons,  entre  tant  de  témoignages  similaires,  oc  fragment 
d'une  lettre  que  nous  écrivait,  au  lendemain  de  sa  mort,  l'un  do  nos  jeunes 
camarades  :  «  U  ne  sacrifiait  rien  à  La  popularité.  Sa  parole  était  ferme  et 
nette,  mais  sans  rien  d'oratoire  et  sans  aucun  apprêt  de  forme.  Si  nous  étions 
gagnés  dés  le  début,  c'est  par  l'accent  de  sincérité  qui  faisait  vivre  ses  cours. 
M.  Texte  noua  apportait  moins  des  résultats  que  dos  recherches,  nou6  familia- 
risant avec  les  instruments  de  travail,  essayant  de  nous  donner  le  goût  du 
document  significatif  et  des  enquêtes  poussées  jusqu'au  bout.  U  aurait  voulu 
nous  faire  participer  à  son  oeuvre,  nous  convaincre  de  l'utilité  de  sa  méthode, 
de  l'utilité  de  sortir  de  nous-mêmes  pour  juger  les  autres.  11  tenait  avant 
tout  a  nous  montrer  les  étapes  qu'il  faut  traverser  pour  arriver  à  une 
conclusion  juste.  U  se  plaisait  à  (aire  apparaître  l'éohafaudage  de  ses  leçons, 
et  nous  étions  frappés  de  cette  franouise,  pour  avoir  connu  ailleurs  tant 
de  professeurs  qui  enseignaient  dogmatiquement,  sans  se  soucier  de  nous 
mettre  dans  le  secret  de  leur  préparation.  A  travailler  sous  nos  yeux,  M.  Texte 
n'avait  pas  à  craindre  de  se  voir  diminué.  Un  autre  aurait  pu   nous  rebuter  en 


(1)  Voici,  outre  les  travaux  mentionnés  au  cours  de  cette  notice,  une  bibliographie 
à  peu  près  complète  de  son  œuvre  :  1889.  La  question  du  latin  en  Angleterre 
{Rev.  in  ter  n.  de  renseignement).  —  1890.  Christophe  Marlowe  (Revue  des  Deux- 
Mondes),  Colevidge  [Revue  des  Deux-Mondes).  —  1891.  De  l'enseignement  des 
littératures  modernes  (Bulletin  de  l'Ens.  secondaire).  —  1893.  Les  études  de 
littérature  comparée  en  France  et  à  l'étranger  {Rev.  intern.  ens.).  —1894.  Béait 
Louis  de  Murait  (Revue  d'hist.  lit  t.  de  la  France),  Claude  de  TaiUemoni  (Bull, 
historique  et  philologique).  —  1895.  Clair  Tisseur  {Revue  du  Siècle).  De  Antonio 
Saxano  (Antoine  du  Saix)  thèse  latine.  —  1896.  Plusieurs  leçons  publiéesïdans  la 
Revue  des  Cours.  —  A  propos  de  Rousseau  (Rev.  d'hist.  litt.),  Diderot,  Extraits  p. 
avec  une  introduction  et  des  notes  (Hachette).  —  1897.  The  teachinç  of  french 
language   and  literature  in  France  (Educational  Review),  l'Histoire  comparée 


(Rev.  d'hist.  litt.).  —   La  jeunesse 

nrterly  of  language  and  literature).  —  1898.  Introduction  à  la  Bibliographie  de 
-  Jtt.  comparée'  de  L.  P.  BeU.  —  Comptes  rendus  critiques  des  ouvrages  dont  voici 
la  liste:  1893.  Tisseur,  l'Art  de  versifier  (Rev.  phil.  fr.)  Pellissier,  Lit  ter.  contemp., 
Gauthiez,  Etudes  sur  le  XVI*  S.,  Hémon,  Cours  de  litt.,  MorillotLe  roman  franc., 
Renouvier,  Victor  Hugo,  Syuonds  Dante,  tous  parus  dans  le  Bull,  Uni».  Lyon.  — 
1894  Balla'ntyne,  Voltaire  in  England  [Rev.  hist.  litt.),  Dounùc.cfe  Sériée  à  Ibsen 
(Bull.  Univ.  Lyon),  Parigot,  Théâtre  d'hier  (ibid.)  Bonnet  La  philologie  classique 
(ibid.).  —  Dttcros,  Diderot  [Rev.  lang.  romanes)  Souriau  Evol,  du  vers  franc.  (Rev. 
phil.).  —  4895.  Mellerio,  Lexique  de  Ronsard  (Itev.phil);  Pe\ttosfm,Chamfort  (Rev. 
hist.  ftU.).  —  1896.  Lanson,  Hommes  et  livres  (Bull.  Univ.  Lyon)  Ë.  Ritter,  Rousseau 
[Rev.  hist.  litt.)  Le  Breton  Rivarol  (ibid).  —  1897.  Y.  Rossel  Relat.  litt.  entre  la 
France  et  VAllem.,  (Rev.  hist:  litt.),  L.-P.Betz,  Bayle  (ibid.),  Ritter,  Murait  (ibid.). 
*-  1808.  Souriau,  Frefa.ee  de  Cromwell  (Rev.  hist.  litt.),  Bertrand  La  fin  du 
elassieisme  (ibid.).  — •  1890.  Jusserand,  Shakespeare  en  Freinée  (ibèL)  Bouvy, 
Voltaire  et  l'Italie  (ibid.)  Aubertiu,  La  vemfication  française  (Kw,philol>  fr.) 


428  ASSOCIATION  DK8  ANCIENS  ÉLÈVES 

révélant  un  sentiment  si  vif  des  difficultés  de  la  critique,  ou  nous  décourager 
en  exigeant  une  connaissance  si  intime  des  abords  d'une  question.  Son 
exemple  portait  à  la  confiance  :  à  voir  ce  qu'un  esprit  ferme  savait  tirer  d'une 
méthode  sûre,  on  avait  la  présomption  de  croire  que  cette  méthode  valais 
même  pour  des  intelligences  moins  lucides,  on  se  persuadait  que  l'histoire 
littéraire  est  une  œuvre  collective  où  toutes  les  aptitudes  peuvent  être  utilisées. 
Il  aimait,  en  effet,  à  nous  signaler  au  passage  les  éludes  de  détail  que  nous 
pouvions  pousser  de  façon  efficace,  ralliait  les  efforts  sans  but,  entraînait  les 
bonnes  volontés  en  nous  faisant  croire  à  la  possibilité  d'une  collaboration. 
Avec  lui  toute  distinction  disparaissait  entre  la  besogne  de  préparation  des 
examens  et  les  travaux  désintéressés  ;  il  savait  triompher  de  notre  répu- 
gnance à  accomplir  une  tâche  commandée;  un  programme  devenait  une  occa- 
sion de  recherches,  un  champ  ouvert  à  la  curiosité  scientifique.  De  ses  conseils, 
de  ses  critiques  sur  nos  travaux  se  dégageait,  semble-t-i),  une  tendance 
unique  :  il  nous  demandait  de  prendre  nettement  conscience  de  notre  con&- 
lion  de  débutants,  de  choisir  des  études  mesurées  à  nos  forces,  sans  prétendre 
renouveler  les  grands  sujets  traditionnels  par  la  seule  vertu  de  noire  imagi- 
nation. Savoir  nous  borner  pour  travailler  avec  efficacité,  telle  était  PindicatH» 
générale.  Ce  n'était  pas  le  moyen  de  rassurer  tous  les  amours-propres.  Mais 
l'influence  de  M.  Texte  se  trahissait  par  les  concessions  involontaires  de  ceux 
même  qui  ne  se  rangeaient  pas  à  sa  doctrine.  Tous  nos  travaux  se  groupaient 
autour  de  son  cours,  nous  cherchions  dans  les  voies  par  lui  indiquées.  Si  tous 
nous  sommes  attirés  vers  les  problèmes  moins  connus  d'histoire  littéraire,  si 
tous  nous  croyons  à  la  possibilité  de  renouveler  un  sujet  en  l'étudiant  avec 
conscience,  c'est  d'abord  à  M.  Texte  que  nous  le  devons.  Personne  ne  pouvait 
mieux  nous  mettre  en  garde  contre  l'incuriosité  qui  nous  guette  dans  rensei- 
gnement secondaire.  La  morale  de  tout  son  enseignement  était  celle-ci  :  s'inté- 
resser au  sujet  plus  qu'au  parti  qu'on  en  peut  tirer.  Lui-même  nous  donnait 
l'exemple  de  ce  désintéressement  :  il  n'a  jamais  cherché  à  se  ménager  des 
succès  faciles  ou  une  réputation  bruyante.  Il  préférait  se  renfermer  dans  si 
lâche  sans  rien  chercher  que  notre  utilité  ;  nous  respections  sa  réserve,  nos 
sentions  sa  grande  bienveillance*,  son  dévouement;  sa  parole  calme  et  grave 
nous  paraissait  exprimer  assez  bien  ce  que  nous  devinions  de  son  caractère, 
cette  maîtrise  constante  de  soi,  cette  noble  probité  intellectuelle,  ce  sentîmes! 
toujours  présent  des  devoirs  de  sa  tâche,  ses  scrupules  de  savant.  » 

Tant  de  travaux,  tant  de  vertus  portaient  en  eux-mêmes  leur  récompense; 
mais  Texte  connut  aussi  la  récompense  du  succès.  Dès  1896,  l'Université  de  Lyoo 
avait  fondé  pour  lui  une  chaire  de  littérature  comparée;  plus  tard,  la  Sorbonne 
émettait  le  vœu  d'être  pourvue  d'un  cours  du  même  titre,  et  sans  doute  son- 
geait à  l'y  appeler.  Sa  thèse  avait  été  traduite  en  anglais,  ses  livres  accueillis 
avec  faveur  à  l'étranger  comme  en  France,  son  renom  scientifique  s'étendait. 
C'est  alors  que  le  mal  le  frappa. 

Contre  ses  premières  atteintes,  notre  ami  lutta.  11  maîtrisa  d'abord  sa  lassi- 
tude. Par  une  énergie  constamment  tendue  vers  les  devoirs  de  son  enseigne- 
ment, vers  la  pensée  d'oeuvres  nouvelles,  vers  le  bien-être  et  la  sécurité  des 
siens,  il  surmonta  des  crises  douloureuses  et  passagères,  qui  étaient  des  aver- 
tissements. En  juin  1899,  les  médecins  reconnurent  qu'une  intervention  chirur- 
gicale était  nécessaire.  Notre  ami  portait  alors,  achevé  dans  son  esprit,  ce 
livre  sur  Voltaire  qui  l'avait  longtemps  attiré  et  inquiété.  «  Comment  faire  sur 


DE  X'JÊCOLB    NORMALB  429 

lui  le  livre  de  bonne  (oi  et  surtout  le  livre  d'histoire  que  je  rêve  ?  »  nous 
écrivait-il  quelques  mois  auparavant.  El  maintenant,  il  avait  médité  et  cons~ 
truitson œuvre,  les  documents  étaient  réunis,  les  citations  choisies  et  classées, 
il  se  réjouissait  de  l'écrire  enfin.  Il  demanda  un  mois  de  répit  aux  chirurgiens, 
vainement.  Il  dut  quitter  son  cabinet  de  travail  pour  la  clinique. 

Avec  juillet  1899  commence  la  dernière  année  de  la  vie  de  Texte,  Tannée 
héroïque.  Quatre  opérations  en  douze  mois  !  A  quatre  reprises,  avec  une  fer- 
meté d'âme  que  les  chances  décroissantes  de  guérison  n'ébranlèrent  pas,  quit- 
tant son  toit  et  ses  enfants,  il  se  ni  transporter  dans  une  triste  maison  de  santé. 
Il  y  fut  soigné  par  des  collègues  de  la  Faculté  de  médecine  de  Lyon  avec  une 
sollicitude  et  une  science  admirables  qui  ont  certainement  prolongé  sa  vie, 
mais  qui  ne  pouvaient  le  sauver. 

Il  souffrit  douze  mois,  presque  sans  répit,  assujetti  à  des  soins  pénibles,  à 
une  contrainte  de  tous  les  moments.  En  septembre,  il  eut  la  joie  de  revoir  la 
maison  familiale  de  Berikon,  de  se  promener  dans  les  vergers  avec  des  amis 
qui  vinrent  l'y  visiter,  il  espérait  guérir.  Mais,  après  son  retour  à  Lyon,  le  mal 
s'annonça  plus  grave.  Rassurer  les  siens,  soulager  l'Inquiétude  de  sa  femme  et 
de  sa  mère,  tandis  que  leur  tendresse  essayait  d'atténuer  ses  douleurs,  telle 
fat  la  pensée  constante  de  notre  ami. 

Dans  les  périodes  d'accalmie,  il  lisait,  de  préférence,  des  récits  de  voyage 
qui  distrayaient  son  esprit  des  misères  présentes.  Il  recevait  ses  collègues,  qui 
ont  soutenu  son  courage  par  leur  amitié  ;  la  présence  quotidienne  de  l'un  d'eux 
à  son  chevet  fut  son  plus  doux  réconfort.  11  demeurait  ouvert  à  toutes  les 
préoccupations  de  ses  visiteurs  :  les  choses  du  pays,  les  intérêts  de  l'Univer- 
sité, les  travaux  de  ses  amis,  de  ses  étudiants  nourrissaient  sa  conversation. 
Il  parlait  peu  de  lui-môme,  donnait  de  ses  nouvelles  en  quelques  mots.  Il 
évitait  de  s'attendrir  en  parlant  de  ses  deux  infatigables  gardes-malade  ou  de  ses 
enfants.  Tous  ceux  qui  l'entouraient  doutèrent  si  ce  calme  était  courage  ou 
ignorance  de  la  vérité.. Mais  quelques  lignes  écrites  par  lui  dès  le  printemps  de 
1900  et  trouvées  après  sa  mort  ont  révélé  ce  qu'aucune  plainte  n'avait  jamais 
trahi  :  il  savait  que  tant  de  souffrances  n'étaient  que  le  chemin  du  sacrifice 
suprême,  et  par  une  lente  et  claire  décision  de  sa  volonté,  il  faisait  chaque 
jour  ce  sacrifice.  Peu  à  peu  il  se  détachait  de  ses  livres,  demeurant  volontiers 
silencieux,  étendu  sur  sa  chaise  longue.  11  ne  marchait  plus.  11  ne  voyait  plus 
que  de  sa  fenêtre  les  arbres  et  le  ciel.  Son  front,  sous  la  souffrance,  s'était 
élargi.  Son  sourire,  autrefois  vif  et  lumineux,  se  faisait  plus  rare  et  s'effaçait 
aussitôt.  Et  pourtant,  on  le  retrouvait  toujours  le  même,  ferme  et  doux, 
simple,  vrai,  grave  et  bon. 

Nous  ne  saurions  mesurer  ce  qu'il  a  dépensé  de  réflexion  et  de  courage  pour 
rester  jusqu'au  bout,  sans  effort  apparent,  Adèle  à  lui-môme.  L'agonie  même 
ne  lui  arracha  que  des  soupirs.  Après  avoir  caressé  la  tête  de  chacun  de  ses 
enfants,  il  entra  dans  l'ombre  du  mystérieux  passage  et,  au  bout  de  quelques 
heures,  le  soir  du  11  juillet  1900,  il  expira. 

Il  y  a  des  deuils  que  rien  ne  console.  Le  temps  creuse  plus  profond  leur 
sillon,  mais  aussi  leur  action  bienfaisante  peut  se  renouveler  toujours.  Quand 
les  chers  enfants  de  Texte  auront  grandi,  ils  le  pleureront  avec  nous,  ils  verront 
son  nom  marqué  dans  l'histoire  de  la  critique  française.  Ils  sauront  qu'il  fut  un 
fils,  un  époux,  un  ami  incomparables.  Tous  ceux  qu'il  a  aimés,  liés  plus  étroi- 

9 


430  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

tement  entre  eux  par  son  souvenir,  ne  pourront  lui  rendre  quelque  chose  de  ce 
qu'ils  lui  doivent,  qu'en  s'efforçant  de  vivre  et  de  mourir  comme  lui. 

Joseph  Bbdier  et  Bernard  Bouvier. 

Promotion  de  1887.  —  Couve  (Jean-Baptiste- Wilhelm-Louis),  né  à  Bordeaux, 
le  27  novembre  1866,  décédé  à  Nancy  le  31  octobre  1900. 

La  mort  de  noire  camarade  Couve,  après  une  longue  maladie,  a  douloureu- 
sement attristé  tous  ceux  qui  Pool  connu  :  pour  ceux  qui  ont  vécu  dans  son 
intimité,  c'est  une  perte  cruelle  et  la  disparition  d'un  ami  qui  ne  saurait  être 
remplacé.  Son  existence  fut  simple  :  ce  fut  celle  d'un  honnête  homme,  droit 
et  énergique,  modeste  et  bon,  qui,  dès  sa  jeunesse»  avait  eu  la  nette  vision  de 
ce  que  devait  être  sa  vie,  et  qui  s'est  appliqué  à  ne  pas  dévier  un  instant  du 
chemin  qu'il  s'était  tracé.  Il  était  né  à  Bordeaux  en  1866  et  avait  fait  toutes  ses 
études  au  Lycée  de  cette  ville.  Sa  précoce  maturité  d'esprit»  son  goût  pour  le 
travail  sérieux,  l'inclinèrent  de  bonne  heure  à  entrer  dans  renseignement. 
Aucune  tradition  de  famille  ne  l'attirait  de  ce  côté  :  le  choix  qu'il  fit  de  sa  car- 
rière fut  le  résultat  de  sa  libre  et  mûre  réflexion*  Ses  maîtres,  qui  suivaient 
avec  sympathie  la  formation  de  cet  esprit  solide  et  les  progrès  de  cette  péné- 
trante intelligence,  l'encouragèrent  dans  ses  projets.  Il  avait  conservé  une 
lettre  de  M.  Faguet,  qui  fut  son  professeur  de  rhétorique  et  qui,  en  réponse, 
je  pense,  à  quelque  confidence,  lui  traçait  par  avance  les  étapes  de  cette  car- 
rière :  l'École  Normale,  l'École  d'Athènes,  puis  une  Faculté.  Véritable  prédic- 
tion, qui  se  réalisa  de  point  en  point.  Couve,  dix  ans  plus  tard,  en  admirait  la 
justesse  ;  il  s'étonnait  que  son  professeur  eût  lu  si  clairement  dans  l'avenir  ; 
c'est  qu'il  ne  faisait  pas  assez  la  part  de  l'énergie  tranquille  avec  laquelle  il 
avait  lui-même  poursuivi  la  réalisation  du  but  qu'il  s'était  marqué. 

Il  vint  à  Paris,  suivit  au  Lycée  Louis-le-Grand  les  cours  préparatoires  à 
l'École  Normale.  Il  se  présenta  une  première  fois  au  concours  de  1886  :  malgré 
ses  efforts,  il  échoua.  Il  annonça  la  nouvelle  à  ses  parents  par  ce  télégramme: 
t  Je  recommencerai.  *  Il  est  déjà  tout  entier  dans  ce  mot  si  simple  :  vile 
maître  de  toute  velléité  de  découragement,  qu'il  eût  considérée  comme  une 
faiblesse,  et  prêt  à  se  remettre  au  travail  sans  vaine  récrimination.  En  1887,  il 
fut  reçu.  Il  n'est  aucun  de  nous  qui,  pendant  les  trois  ans  passés  auprès  de 
lui,  n'ait  subi  l'attrait  de  cette  nature  droite  et  franche.  Il  inspirait  à  tous  la 
confiance  la  plus  afTectueuse.  L'égalité  d'humeur,  la  sérénité  joyeuse,  la  com- 
plaisante  bonté,    qui  étaient  des  traits  distinclifs  de   son  caractère,    fai- 
saient de  lui  l'un  des  camarades  les  plus  universellement  aimes.  Pour  ses 
amis  plus  intimes,  il  réservait  encore  les  trésors  d'une  affection  vraiment  fra- 
ternelle, attentive  et  pleine  de  délicatesse.  Sa  fermeté  était  leur  appui,  et  ils 
étaient  assurés,  aux  heures  de  lassitude,  de  le  trouver  toujours  prêt   à  de 
longues  et  réconfortantes  causeries  dont  je  ne  saurais  dire  le  charme.  Cet  ascen- 
dant venait,  pour  une  bonne  part,  je  dirais  presque,  si  le  mot  n'excluait  trop 
l'abandon,  d'une  sorte  de  respect  qu'il  inspirait.  11  avait  placé  son  idéal  moral 
très  haut  ;  l'un  de  ses  oncles,  M.  le  pasteur  Couve,  qui  fut  pour  lui,  peoâaac 
ces  années  passées  à  Paris,  un  guide  sur,  disait  de  lui  qu'il  avait  eu  une  Jeu* 
nesse  limpide  :  et  je  ne  vois  pas  de  mot  plus  juste.  Mais  jamais  chez  lui  nulle 
affectation  d'austérité,  nulle  apparence  de  blâme  pour  qui  que  ce  fût  :  il  se 
contentait  de  l'exemple  discrètement  donné  d'une  vie  pure.  Il  nous  laissait 


DR   i/ÉCOLB    NORMALE  U1 

môme  ignorer  tout  le  bien  qu'il  essayait  de  faire  hors  de  l'École  :  les  visites 
aux  pauvres  que  lui  confiait  notre  bureau  de  bienfaisance  ne  suffisant  pas  à 
son  active  charité,  il  consacrait  volontiers  le  dimanche  ses  heures  de  liberté 
aux  œuvres  dont  s'occupait  son  oncle. 

Il  s'était  mis  sans  tarder  au  travail,  avec  la  méthode,  la  régularité,  l'esprit 
de  suite  qui  servaient  si  bien  son  intelligence  singulièrement  étendue.  Les 
examens  le  trouvaient  toujours  prêt,  et  il  s'y  présentait  sans  trouble,  avec 
l'assurance  que  donne  une  préparation  approfondie,  faite  sans  nulle  hâte,  et 
ne  laissant  au  hasard  aucune  prise.  Nous  admirions  en  lui  cette  belle  sécurité 
que  plus  d'un  lui  enviait  :  elle  ne  l'abandonnait  que  s'il  y  avait  lieu  de  craindre 
pour  un  ami  un  échec  qu'il  aurait  aussi  vivement  senti  que  s'il  se  fût  agi  de  lui- 
même.  Il  trouvait  cependant  le  temps  de  concilier  ses  études  personnelles 
avec  les  exigences  des  programmes.  Son  désir  d'aller  à  l'École  d'Athènes 
s'était  de  plus  en  plus  affirme,  et  avec  son  habituelle  conscience,  il  voulait, 
par  avance,  commencer  son  éducation  en  des  matières  nouvelles  pour  lui.  Il 
consacrait  donc  une  part  de  ses  loisirs  à  se  familiariser  avec  l'archéologie,  li 
s'était  mis  en  relations,  à  Bordeaux,  avec  quelques-uns  de  nos  anciens  cama- 
rades, récemment  revenus  d'Orient.  Volontiers,  pendant  les  vacances,  il  allait 
causer  avec  eux  de  celle  Grèce  qui  l'attirait,  interroger  leurs  souvenirs,  leur 
demander  des  conseils.  A  Paris,  il  suivait  des  cours  d'archéologie  et  d'épi- 
graphie. 

Sa  première  publication  date  môme  de  cette  époque  :  un  collectionneur  de 
Rouen  ayant  envoyé  a  l'Exposition  de  1889  une  série  de  vases  grecs,  Couve 
fut  chargé  pur  M.  Perrot,  en  manière  d'exercice,  d'en  dresser  le  catalogue,  qui 
parut  dans  la  Revue  archéologique  :  c'étaient  ses  débuts  dans  la  céramographie., 
et  je  me  souviens,  lui  ayant  été  adjoint  en  cette  occasion,  du  discernement  et 
de  l'érudition  dont  il  faisait  déjà  preuve  dans  le  classement  de  ces  vases  et 
l'indication  des  rapprochements  et  des  références. 

Le  concours  de  l'agrégation  des  lettres  passé,  Couve,  heureux  de  se  sentir 
assuré  d'un  avenir  en  vue  duquel  il  avait,  depuis  plusieurs  années,  orienté 
tout  son  travail,  avait  hâte  de  partir  pour  Athènes.  11  m'écrivait  souvent  pour 
m'entretenir  de  nos  projets  de  voyage.  Je  devais  être,  en  effet,  son  compagnon 
de  route.  Le  séjour  de  trois  mois  en  Italie,  par  lequel  nous  débuterions,  le 
préoccupait  :  ce  serait  une  première  initiative  à  laquelle  il  voulait  se  trouver 
prêt.  11  se  réjouissait  de  s'arrêter  longuement  à  Venise,  à  Florence,  à  Rome, 
et  de  se  trouver  enfin  en  contact  journalier  avec  des  œuvres  qu'il  avait  appris 
a  aimer.  Aussi  fut-il  vivement  déçu  lorsque,  a  la  suite  d'une  légère  indisposi- 
tion, il  se  vit  obligé  de  relarder  son  départ  de  plusieurs  semaines.  C'est  à 
Rome  seulement  qu'il  nous  rejoignit  ;  et  je  ne  puis  me  rappeler  sans  tristesse* 
les  longues  visites,  qu'une  fois  réunis,  nous  faisions  chaque  jour  dans  les  ga- 
leries et  les  musées.  Son  goût,  très  sûr,  s'y  formait  de  plus  en  plus,  et  celte 
éducation  par  les  yeux  développait  chez  lui  l'habitude  qu'il  a  toujours  gardée 
et  qui  était  si  conforme  à  son  caractère,  de  juger  les  choses  par  lui-même, 
sans  idées  préconçues,  mais  aussi  sans  vaine  prétention  à  l'originalité,  en 
toute  honnêteté  et  en  toute  sincérité. 

Dès  son  arrivée  à  Athènes,  impatient  de  se  mettre  à  l'œuvre,  Couve  chercha, 
de  concert  avec  le  directeur  de  l'École,  M.  Homolle,  un  champ  de  fouilles. 
Une  occasion  se  présentait  de  faire  quelques  recherches  en  Eubéc,  dans  les 
propriétés  d'un  de  nos  compatriotes,  sur  l'emplacement  de  l'antique  Histiée- 


431  ASSOCIATION   DUS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Couve  partit  et  rapporta  de  cette  première  campagne  une  longue  et  importante 
inscription  qui  lui  fournit  la  matière  de  sou  premier  article  dans  le  Bulletin 
de  correspondance  hellénique  (t).  D'Bubce,  il  passe  en  Tbessalie,  puis  revient  à 
Athènes,  d'où  il  repartit  en  juin  pour  une  longue  et  méthodique  exploration  en 
Thrace  et  en  Macédoine. 

Pour  la  première  fois,  je  trouve  dans  ses  lettres,  a  cette  date,  un  peu  de  dé- 
couragement. H  avait  entrepris  ce  voyage  dans  des  conditions  difficiles  :  seul, 
sans  drogman,  sans  autorisation  spéciale  de  fouilles,  peu  familiarisé  encore 
avec  les  habitudes  et  la  langue  du  pays,  souvent  obligé  de  séjourner  dans  des 
régions  Aevrcuscs  et  à  peu  près  désertes,  il  aurait  fait  encore  bon  marché  de 
tant  de  difficultés,  s'il  avait  pu  se  résigner  à  de  nombreuses  déconvenues.  11 
avait  bien  la  consolation,  m'ccrivait-il,  de /relire  dans  Thucydide»  sur  les 
lieux,  mêmes,  le  récit  de  la  bataille  d'Ara  phi  poli  s,  et  d'en  constater  la  précision; 
mais,  venu  pour  chercher  quelques  monuments  intéressants  et  inédits,  il  oc 
pouvait  accepter  sans  chagrin  l'idée  de  revenir  les  mains  presque  vides  :  non 
par  amour-propre,  mais  parce  qu'il  aurait  souhaité  que  son  voyage  eût  uo 
résultat,  si  mince  fût-il,  pour  la  science.  Il  était  d'ailleurs  trop  modeste  :  une 
série  d'inscriptions,  dont  il  abandonna  depuis  la  publication  à  l'un  de  nos  ca- 
marades, le  travail,  inédit  encore,  qu'il  écrivit  un  an  plus  tard  sur  des  bas- 
reliefs  thessalicns  archaïques,  dont  il  lit  alors  une  première  étude,  prouvent 
qu'il  n'avait  perdu  ni  son  temps,  ni  sa  peine. 

Il  estima,  cependant,  lorsque,  l'hiver  venu,  il  dut  se  mettre  au  mémoire 
qu'il  devait  envoyer  6  r Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  sur  ses 
recherches,  que  cette  exploration  ne  lui  fournissait  pas  la  matière  d'un  travail 
assez  étendu.  11  se  tourna  donc  d'un  autre  côlé.  Les  études  céramographiques 
lui  plaisaient,  et  il  songeait  à  s'y  consacrer.  La  possibilité  des  examens  minu- 
tieux, faits  sur  des  œuvres  originales  et  des  rapprochements  permettant  les 
interprétations  sûres  et  ies  conclusions  solides,  satisfaisait  le  besoin  de  certi- 
tude qui  était  en  lui  :  il  n'aimait  pas  trop  accorder  à  l'hypothèse;  d'autre  part, 
l'attrait  des  belles  formes  et  des  belles  lignes,  auquel  il  était  si  sensible, 
donnait  à  ces  études  un  charme  dont  il  ne  se  lassait  pas.  Esprit  méthodique  et 
réfléchi,  désireux  que  ses  futurs  travaux  dans  cet  ordre  de  recherches  eussent 
une  rigueur  toute  scientifique,  il  pensait  que  nulle  préparation  ne  lui  permet- 
trait mieux  que  la  rédaction  d'un  catalogue,  d'acquérir  l'érudition  nécessaire. 
Le  catalogue  de  vases  peints  du  musée  d'Athènes,  enrichi  rapidement  depuis 
quelques  années  par  de  nombreuses  trouvailles,  appelait  une  refonte  :  Couve 
l'entreprit.  Et  de  ce  remaniement  sortit  une  œuvre  toute  nouvelle,  assez 
importante  pour  nécessiter  plusieurs  saisons  de  travail.  H  modifia,  en  quelques 
parties,  le  plan  du  premier  catalogue,  et  sut,  dans  l'introduction  et  dans  le  cours 
même  de  son  mémoire,  développer  des  idées  personnelles  dont  la  justice  frappa 
M.  Jules  Girard,  chargé  de  l'examiner.  11  y  employa  une  partie  de  Pautoinn* 
et  de  l'hiver. 


(1)  Je-  ne  puis  donner  dans  cette  notice  les  nombreuses  indications  bibliographiques 
que  nécessiteraient  les  travaux  publiés  par  Couve  dans  différentes  revues,  notam- 
ment dans  le  B.  C.  H.  (1891-98).  Notre  camarade  Perdrixet,  qui  l'a  remplacé  à  r  Uni- 
versité de  Nancy,  s'est  chargé  de  ce  soin  dans  une  très  complète  étude  sur  l'activité 
scieutifique  de  son  prédécesseur,  étude  qui  paraîtra  dans  le  numéro  de  janvier 
des  Annales  de  l'Est. 


DE    L'ÉCOLE    NORMALE  433 

Je  reporte  souvent  ma  pensée  à  ces  mois  de  travail  paisible,  où,  réunis  au 
retour  des  voyages  ou  des  Touilles  de  la  belle  saison,  nous  goûtions  le  charme 
si  vif  d'une  vie  toute  faite  d'affectueuse  intimité.  Couve  avait  gardé  ses  habi- 
tudes de  travail  régulier.  H  passait  ces  matinées  au  musée  ;  l'après-midi  était 
en  partie  occupée  par  la  rédaction  de  ses  noies.  Puis,  nous  profitions  des  der- 
nières heures  du  jour  pour  quelque  promenade,  souvent  poussée  jusqu'à  la 
mer.  Et  pendant  les  longues  semaines  passées  ainsi  à  ses  cotés,  dans  un  con- 
fiant abandon  de  tous  les  instants,  je  sentais  de  jour  en  jour  grandir  mon  atta- 
chement pour  cette  nature  si  délicate  et  si  noble,  inaccessible  à  toutes  les  dé- 
faillances. Nous  reparlons  souvent  entre  nous  de  ces  semaines  heureuses  de 
nos  hivers  d'Athènes,  auxquelles  la  présence  de  notre  ami  donnait  tant  de 
charme. 

Le  travail  de  Couve  fut  interrompu  au  printemps  par  un  brusque  rappel  en 
France.  La  santé  de  son  père  inspirait  de  vives  inquiétudes  à. sa  famille;  en 
débarquant  à  Marseille,  il  apprit  qu'il  arrivait  trop  tard.  Les  devoirs  que  lui 
imposaient  ces  douloureuses  circonstances  l'obligèrent,  à  l'automne  suivant,  à 
un  second  voyage.  Entre  les  deux,  il  trouva  l'occasion  de  secouer  rabattement 
où  l'avait  plongé  ce  coup  terrible,  en  accompagnant  notre  camarade  Ardalllon 
dans  une  exploration  des  îles  de  Léros  et  Paimos,  et  des  côtes  de  Lydie  et  de 
Carie.  Quand  il  revint  pour  la  seconde  fois  de  France,  il  eut  la  profonde  satis- 
faction d'apprendre  qu'il  allait  être  attaché  aux  fouilles  de  Delphes.  Il  avait 
pris  parmi  nous  une  véritable  autorité  ;  peu  à  peu,  il  était  devenu  tout  natu- 
rellement le  second  du  Directeur  de  l'Ecole,  qui,  lorsqu'il    devait  quitter 
Athènes,  s'en  reposait  volontiers  sur  lui  du  soin  de  le  suppléer  en  mille  cir- 
constances ;  il  y  avait  en  effet  chez  Couve  un  tel  sérieux,  un  tel  sens  si  net  et 
un  si  profond  respect  du  devoir,  un  jugement  si  droit  et  si  sur,  qu'il  inspirait 
à  tous  la  confiance  la  plus  entière.  Les  fouilles  de  Delphes,  pour  lesquelles  le 
Parlement  venait  de  voter  d'importants  crédits,  devaient  être  longues  et  déli- 
cates. Elles  exigeaient,  aux  côtés  du  Directeur  de  l'entreprise,  des  concours 
actifs  et  dévoués.  L'expérience  déjà  acquise  par  Couve,  la  variété  de  ses  con- 
naissances, sa  conscience,  sa  prudence  et  sa  fermeté,  le  désignaient  au  choix 
de  notre  Directeur  pour  l'aider  et,  au  besoin,  le  remplacer  dans  la  conduite 
des  travaux.  Nous  fumes  tous  réjouis  de  cette  décision  ;  nous  savions  qu'il 
serait  à  la  hauteur  de  la  tâche.  Lui-même  se  voyait  avec  joie  attaché  à  cette 
œuvre  dans  laquelle  il  espérait  trouver,  comme  il  le  disait,  l'occasion  de  faire 
quelque  chose  de  bon.  Et  en  effet,  les  services  qu'il  rendit  dès  la  première 
campagne  furent  tels  que  M.  Homolle  voulant  assurer  aux  fouilles  le  plus  long- 
temps possible  le  concours  d'un  collaborateur  aussi  précieux,  demanda  pour 
lui  à  rinstitut  une  quatrième  année  do  pension.  Délaissant  ses  travaux  person- 
nels, Couve  se  consacra  tout  entier,  avec  un  zèle  et  un  dévouement  absolus  à 
sa  nouvelle  mission.  11  passa  l'automne  à  Delphes,  où  eut  lieu  une  courte 
campagne  d'inauguration  des  fouilles.  Dans  le  courant  de  l'hiver,  il  s'accorda 
quelques  semaines  pour  rédiger  le  mémoire  qu'il  devait  soumettre  à  l'Acadé- 
mie ;  le  sujet  lui  en  fut  fourni  par  des  bas-reliefs  thessaliens  archaïques,  vus 
dans  un  précédent  voyage,  et  qu'il  allait  de  nouveau  étudier  sur  place.  Puis, 
ses  obligations  remplies,  il  ne  songea  plus  qu'à  se  trouver  prêt  le  jour  où  les 
fouilles  seraient  enfin  reprises  pour  une  longue  et  importante  campagne.  Et  le 
printemps  venu,  il  alla  s'installer  à  Delphes  pour  y  passer  près  de  huit  mois. 
Il  vit  de  près  toutes  les  difficultés  de  mise  en  train  d'une  grande  entreprise, 


134  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

préparant  pour  sa  part  la  besogne  par  d'ingrates  mais  indispensables  recherches 
et  rétablissement  de  répertoires  complets  des  choses  delphiques,  aidant  à  l'or- 
ganisation des  chantiers,  luttant  contre  le  mauvais  vouloir  des  habitants  et 
les  prétentions  des  ouvriers.  11  trouva  là  remploi  de  toutes  ses  solides  qualités 
de  tact,  de  sang-froid  et  de  décision  ;  elles  furent  plus  d'une  fois  mises  à 
l'épreuve,  en  l'absence  de  M.  Homolle,  fréquemment  rappelé  à  Athènes,  et 
son  intervention  dans  de  regrettables  conflits  fut  toujours  heureuse.  Une  fois 
le  travail  organisé,  commença  pour  lui  une  vie  de  studieuse  activité  :  inspection 
constante  des  chantiers,  inventaire  minutieux  des  trouvailles,  copie  des 
innombrables  inscriptions  que  chaque  jour  amenait  à  la  lumière,  rédaction  du 
journal  des  fouilles,  il  s'occupait  dte  tout.  Il  donnait  à  nos  jeunes  camarades 
l'exemple  d'une  vigilance  toujours  en  éveil.  Bien  plus,  il  se  fit  leur  véritable 
Initiateur  à  ce  métier  d'archéologue  dont  ils  n'avaient  pu  faire  encore  nulle 
part  l'apprentissage  ;  il  fallait  les  mettre  promptement  à  même  de  devenir  des 
collaborateurs  actifs  et  utiles;  Couve  mil  à  leur  disposition  son  expérience,  ses 
conseils,  son  aide,  les  guidant  avec  une  sollicitude  de  frère  aine  dont  ils  ont 
gardé  un  souvenir  profondément  reconnaissant  et  attendri.  11  eut  la  joie  d'as- 
sister à  quelques-unes  des  plus  importantes  découvertes;  on  releva  sous  ses 
yeux  les  fragments  de  la  frise  du  trésor  des  Athéniens,  qu'il  aida  à  réunir  ;  il 
songea  même,  frappé  de  l'importance  de  la  sculpture,  à  en  faire  le  sujet  de  sa 
thèse  de  doctorat,  projet  auquel  il  renonça  dans  la  crainte  de  voir  son  travail 
trop  retardé.  Le  premier  il  copia  les  fragments  notés  de  l'hymne  à  Apolioo. 
le  plus  complet  morceau  de  musique  grecque  que  nous  possédions,  et  il  devina. 
à  la  présence  des  signes  inusités  placés  au-dessus  des  syllabes,  la  valeur 
exceptionnelle  de  ce  document. 

Le  labeur  ininterrompu  n'avait  aucune  prise  sur  sa  santé,  alors  robuste.  Il 
désirait  cependant  aller  passer  quelques  semaines  auprès  de  sa  mère,  encore 
accablée  par  son  deuil  récent.  Profitant  du  ralentissement  des  travaux  pendant 
les  lourdes  chaleurs  de  l'été,  il  partit  pour  la  France.  A  peine  de  retour,  en 
octobre,  il  reprenait  son  poste  sur  les  chantiers  de  Delphes,  jusqu'au  jour  où 
la  mauvaise  saison  interrompit  les  recherches.  Le  travail  d'ailleurs  n'était  pas 
arrêté  pendant  l'hiver  ;  il  changeait  simplement  de  nature.  Il  fallait  mettre  les 
résultats  le  plus  rapidement  possible  à  la  disposition  du  public  Couve  fut 
chargé  d'étudier  quelques-unes  des  inscriptions  découvertes  qu'il  publia,  les 
unes  seul,  les  autres  en  collaboration  avec  notre  camarade  Bourguet.  Bien 
qu'il  n'ait  pas  fait  de  répigraphie  son  étude  speciule,  la  remarquable  netteté 
de  son  esprit,  ses  habitudes  de  rigoureuse  méthode  l'y  rendaient  parfaitement 
propre  :  et  de  fait,  ses  articles  furent  fort  apprécies. 

Les  longs  mois  passés  sur  les  chantiers,  les  premières  publications  qui  rai 
avaient  été  confiées,  et  que  suivraient  sans  doute  d'autres,  l'avaient  attaché  de 
plus  en  plus  à  l'œuvre  de  Delphes.  Aussi  sa  gratitude  était-elle  vive  pour 
l'Académie  qui,  en  lui  accordant  une  quatrième  année  de  pension,  lui  per- 
mettait de  s'y  consacrer  pendant  encore  une  campagne.  Nul  mieux  que  lui  ne 
connaissait  maintenant  le  champ  de  fouilles  qu'il  avait  à  peine  quitté  pendant 
quelques  semaines  depuis  l'ouverture  des  premières  tranchées.  De  Jour  en 
jour,  il  en  avait  vu,  avec  un  intérêt  passionné,  s'éclairer,  à  la  lueur  des  dé- 
couvertes nouvelles,  l'incertaine  topographie  ;  pas  une  pierre  qui  ne  lui  tôt 
familière;  pas  de  morceau  de  sculpture  ou  d'inscription  qu'il  n'ait  vu  sortir  du 
sol  et,  le  plus  souvent,  catalogué.  M.  Homolle  estima  cependant  qu'il  ne  pou- 


de  l'école  normale  43b 

vait  accepter  plus  longtemps  une  collaboration  aussi  assidue  et  aussi  désinté- 
ressée. Il  représenta  à  Couve  que  les  rouilles  seraient  longues  encore  ;  qu'en 
partant  a  la  fin  de  sa  quatrième  année  de  pension,  il  risquerait  de  ne  pas  re- 
tirer un  bénéfice  personnel  suffisant  de  tant  de  labeur  destiné  à  rester  presque 
anonyme.  Ne  valait-il  pas  mieux  chercher  à  son  activité  un  champ  de  fouilles 
où  il  serait  le  seul  maître  et  des  chances  de  découvertes  dont  à  son  tour  il  re- 
cueillerait seul  tout  le  profit  ?  Couve  ne  pouvait  que  s'incliner  devant  celte 
sollicitude  qui  lui  alléguait  des  raisons  tirées  de  son  seul  intérêt,  et  M.  Homolle 
négocia  pour  lui  la  reprise  des  fouilles  de  Tégée,  que  les  découvertes  faites 
quelques  années  auparavant  par  nos  anciens  camarades  permettaient  d'espérer 
fructueuses.  Négociations  difficiles,  qui  ne  pouvaient  aboutir  rapidement,  en 
raison  des  expropriations  nécessaires. 

Couve,  retenu  à  Athènes  par  de  multiples  démarches,  profita  de  ce  loisir 
forcé  pour  reprendre  le  travail  délaissé  de  son  catalogue,  qu'un  remaniement 
du  Musée  vint  encore  retarder.  Cette  longue  inactivité  lui  pesait  Heureux  en- 
core s'il  avait  vu  réussir  l'affaire  engagée.  Biais  vers  la  fin  de  juin,  alors  qu'il 
croyait  toucher  au  but,  les  prétentions  des-  habitants,  croissantes  h  chaque 
expertise,  rendirent  toute  entente  avec  eux  définitivement  impossible.  Que 
faire  ?  Il  était  trop  tard  pour  engager  d'un  autre  côté  de  nouveaux  pourparlers. 
Delphes  était  proche,  et  Couve  y  aurait  avec  joie  repris  auprès  des  camarades 
qui  l'avaient  remplacé  un  poste  abandonné  à  regret.  Mais  M .  Homolle,  préférant 
qu'il  fit  encore  une  tentative  de  fouilles  pour  son  propre  compte,  lui  proposa 
de  partir  pour  Délos. 

On  sait  que  notre  École  d'Athènes  a  fait,  en  quelque  sorte,  son  bien  de  ce 
merveilleux  champ  de  fouilles  dont  plusieurs  années  d'exploration  n'ont  pas 
encore  épuisé  toutes  les  richesses. 

Notre  camarade  Ardaillon  se  disposait  à  y  aller  étudier  les  restes  du  port 
antique  :  Couve  raccompagna,  se  réservant  de  choisir  sur  les  lieux  un  empla- 
cement favorable  à  ses  recherches. 

Comme  ious  ceux  qui  ont  séjourné  à  Délos,  il  fut  vile  conquis  par  le  charme 
singulièrement  pénétrant  de  la  vie  solitaire  sur  ce  rocher  désert  et  nu  ;  l'in- 
comparable beauté  de  la  lumière,  les  blanches  silhouettes  des  Cyclades  émer- 
geant à  l'horizon  d'une  mer  admirablement  bleue,  y  sont  pour  l'œil  un  enchan- 
tement de  toutes  les  heures.  Couve  y  trouvait  l'oubli  de  ses  récentes  décep- 
tions et  comme  un  perpétuel  encouragement  dans  le  travail  entrepris.  Tous  les 
édifices  publics  importants  ayant  fait  l'objet  de  fouilles  antérieures,  il  avait 
résolu  de  déblayer  quelques  maisons,  persuadé  que  nulle  part  mieux  qu'à  Délos 
on  ne  pourrait  trouver  d'intéressants  documents  sur  la  disposition  intérieure 
et  la  décoration  d'une  msison  grecque  du  u«ou  du  r*  siècle  avant  J.-C.  Cinq  mai- 
sons explorées  en  différents  points  de  nie  lui  fournirent  en  effet  tous  les  élé- 
ments d'une  restitution  presque  complète  :  plans,  mosaïques,  stucs  peints, 
sculptures,  li  eut  même  la  satisfaction  de  découvrir  dans  une  cour  trois  statues, 
exposées  aujourd'hui  au  Musée  d'Athènes,  et  dont  Tune  est  la  plus  belle  ré- 
plique connue  du  Diadomène  de  Polyclète.  Ces  résultats  le  payaient  de  ses 
peines  et  lui  rendaient  moins  amer  le  souvenir  de  ses  mécomptes. 
11  pouvait  quitter  l'Ecole  d'Athènes  avec  la  conscience  de  la  tAche  remplie. 
Si  personnellement  il  n'emportait  pas  les  éléments  du  travail  important  sur 
lequel  il  avait  un  instant  cru  pouvoir  compter,  du  moins  avait-il  la  satisfaction 
de  n'avoir  ménagé  ni  son  temps  ni  ses  forces  à  ce  qu'il  considérait  comme 


436  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'œuvre  commune.  Pour  discrète  qu'ait  été  sa  part  dans  les  fouilles  de  Delphes, 
elle  fat  grande  pendant  les  trois  campagnes  auxquelles  il  assista,  et  il  dc 
tint  pas  à  lui  que  son  dévouaient  désintéressé  restât  plus  longtemps  encore 
au  service  de  l'entreprise.  Le  Bulletin  de  correspondance  hellénique  avai* 
trouvé  en  lui  un  collaborateur  régulier  —  depuis  1891  il  n'est  pas  d'année  où 
je  ne  retrouve  des  articles  signés  de  son  nom  —  et  toujours  prêt  par  surcroît 
pour  Tingrate  besogne  préparatoire  de  la  publication.  Enfin  aux  séances  de 
quinzaine  tenues  à  l'École,  il  prenait  souvent  la  parole  et  il  avait  fini  par  être 
particulièrement  estimé,  pour  son  autorité  naissante,  des  savants  grecs  oa 
étrangers  qui  fréquentaient  ces  réunions.  De  toutes  manières,  il  s'était  doue 
employé  de  son  mieux  dans  l'intérêt  général.  Aussi  son  départ  fut-il  vivement 
regretté  de  tous. 

Son  retour  en  France  fut  attristé  par  un  nouveau  deuil  :  à  peine  arrivé,  il 
perdait  une  jeune  sœur,  emportée  par  le  même  mal  dont  il  devait  mourir.  Il 
dut  faire  trêve  a  sa  douleur  pour  se  préoccuper  d'une  situation.  Les  services 
rendus  par  lui,  la  tournure  toute  scientifique  de  son  esprit  le  désignaient  pour 
l'enseignement  supérieur  :  il  fut  nommé  maître  de  conférences  à  la  Faculté 
des  Lettres  de  Nancy.  H  prit  possession  de  son  poste  au  mois  de  janvier  189&. 
Ses  lettres,  à  cette  date,  respirent  la  satisfaction.  11  était  heureux  de  Paccueil 
cordial  qu'il  avait  reçu  de  tous  côtés,  heureux  de  l'avenir  de  travail  tranquille 
et  régulier  qui  se  déroulait  devant  iui  : 

«  Je  suis  engagé  maintenant,  m'écrivait-il  —  et  je  ne  puis  relire  cette 
»  phrase  sans  un  serrement  de  cœur  —  '  dans  le  train  de  vie  qui  sera  le  mie» 
»  pendant  trente  ans  —  si  je  vis  trente  ans.  11  me  semble  que  je  n'ai  jamais 
»  fait  autre  chose  que  d'enseigner  le  grec  à  des  étudiants,  tant  je  me  sens  » 
»  mon  aise  dans  ma  chaire.  Mais,  ajoutait-il  modestement,  je  sens  aussi  toute 
»  la  profondeur  de  mon  ignorance.  »  Il  était  chargé  de  conférences  prépara- 
toires à  la  licence  et  à  l'agrégation  de  grammaire,  il  les  fit  avec  une  science 
et  un  dévoûment  qui  inspirèrent  aussitôt  à  ses  étudiants  une  confiance  et  un* 
affection  respectueuses.  Je  le  revis  plein  d'entrain  aux  fêtes  du  centenaire  de 
l'École  Normale.  Son  travail  personnel  était  organisé  :  il  avait  définitivemeat 
arrêté  le  sujet  de  sa  thèse  de  doctorat,  qui  traiterait  dc  la  Céramique  corio- 
thienne,  le  ramenant  ainsi  à  ses  études  favorites.  Enfin  il  avait  pour  l'au- 
tomne la  perspective  d'un  séjour  de  quelques  mois  à  Athènes,  où  il  irait  ter- 
miner  l'utile  travail  de  son  catalogue,  si  souvent  interrompu  depuis  qu'il  l'avait 
entrepris.  Un  congé  lui  fut,  en  effet,  accordé,  qu'il  passa  en  Grèce  ;  et  dans  ce 
pays,  quitté  avec  regret,  il  reprit  pour  quelques  semaines  ses  anciennes  habi- 
tudes, revivant  un  passé  qui  lui  semblait  déjà  lointain,  bien  qu'un  an  è  peine 
se  fût  écoulé  depuis  son  départ 

11  avait  toujours  désiré  se  marier  dès  que  sa  situation  serait  assurée.  Hais  les 
qualités  qu'il  recherchait  dans  la  compagne  de  sa  vie  étaient  précisément 
celles  qu'il  possédait  lui-même  à  un  si  haut  degré,  et  elles  sont  rares.  Il  ren- 
contra enfin  la  femme  la  mieux  faite  pour  le  comprendre  et  l'aimer.  Je  ne 
rappelle  encore  son  émotion  lorsqu'il  vint  m'annoncer  ses  fiançailles  :  c'état 
la  joie  grave  et  profonde  de  l'homme  qui  se  sent  désormais  sûr  du  bonheur; 
il  ne  se  trompait  pas.  Les  trois  années  qu'il  passa  à  Nancy  après  son  mariage 
furent  des  plus  remplies  pour  lui.  Pleinement  heureux,  il  s'était  remis  au  tra- 
vail avec  plus  d'ardeur.  Sa  thèse  avançait,  lentement,  mais  sûrement*  m'écri- 
vait-il ;  chemin  faisant,  il  trouvait  la  matière  de  quelques  articles,  qui  parurent 


j 


nv 


DK    L'ÉCOLB   NORMALE  437 

dans  le  Bulletin  de  correspondance  hellénique,  sous  le  titre  de  «  Notes  céra- 
mographiques  ».  Il  avait  accepté,  de  plus,  la  mission  d'écrire  pour  le  Diction- 
naire des  Antiquités  de  Saglio  et  Potlier  une  série  de  notices  concernant  les 
fêtes  religieuses  de  la  Grèce,  et  il  s'en  acquitta  avec  une  conscience  et  une 
compétence  remarquables.  Enfin  un  nouvel  enseignement  lui  était  échu  :  un 
cours  d'archéologie  grecque  lui  fut  confié,  et  il  débuta  en  1896-97  par  un  cours 
sur  la  sculpture  grecque  archaïque,  accompagné  de  projections,  qui  attira  un 
nombreux  public. 

Ses  collègues  se  souviennent  encore  du  succès  de  sa  leçon  d'ouverture  qui 
les  charma.  11  avait  été  heureux,  malgré  le  surcroît  de  travail,  de  revenir  par 
ce  détour  à  l'archéologie.  11  put  même  croire  un  instant  qu'il  pourrait  le  faire 
définitivement  :  Une  maîtrise  de  conférences  d'archéologie  et  d'histoire  de  l'art 
venait  d'être  fondée  en  1897  à  l'Université  de  Lyon,  et  sa  candidature  était 
assurée  d'un  sympathique  accueil  ;  mais  il  la  retira  spontanément  en  apprenant 
celle  d'un  de  nos  camarades  qui  avait  pour  lui  l'ancienneté  des  services  et  la 
supériorité  des  litres.  Si  je  rappelle  ce  souvenir,  c'est,  qu'en  ceUe  circonstance, 
malgré  la  vive  déception  qu'il  éprouva,  Couve  n'hésita  pas  un  instant,  comme 
toujours,  à  faire  en  toute  simplicité  ce  qu'il  considérait  comme  un  strict  de- 
voir. Cette  ombre  légère  fut  d'ailleurs  vite  dissipée  :  un  fils  venait  de  lui  naître, 
dont  il  suivait  les  premiers  progrès  avec  une  tendresse  et  un  ravissement  qui 
lui  faisaient  oublier  ses  regrets. 

Tant  de  bonheur  était,  hélas  !  sans  qu'il  s'en  doutât,  menacé.  Dans  le  cou- 
rant de  1899,  il  commença  à  éprouver  une  très  grande  lassitude.  Souvent  il 
sortait  de  ses  leçons  brisé  ;  c'était,  pensait-il,  la  suite  d'une  crise  d'influenza 
dont  il  était  mal  remis,  et  il  ne  voulut  pas  interrompre  son  service.  Mais  une 
fois  les  examens  du  baccalauréat  finis,  épuisé,  il  partit  pour  la  Suisse,  où  il 
devait  passer  en  famille  ses  vacances.  Son  médecin  lui  avait,  à  Nancy, 
instamment  recommandé  le  repos  le  plus  absolu.  Il  souffrait  surtout  de  la  gorge. 
Aussitôt  arrivé  à  Céligny,  sur  les  bords  du  lac  de  Genève,  il  alla  se  confier 
aux  soins  d'un  spécialiste,  qui  reconnut  une  grave  inflammation  des  cordes 
vocales.  J'allai  le  voir  :  il  était  obligé  de  ménager  sa  voix  et  de  suivre  un  trai- 
tement énergique.  La  naissance  d'une  fille  vint  le  distraire  de  ses  souffrances, 
dont  les  conséquences  l'inquiétaient  pour  son  travail,  liais  bientôt  une  préoc- 
cupation plus  grave  surgit  :  il  s'était  cru  jusque-là  atteint  d'une  simple  laryn- 
gite ;  le  mal  était  plus  grave,  et  le  médecin  exigeait  qu'il  renonçât  pour  un  an 
à  son  enseignement,  à  son  travail  même,  pour  aller  se  remettre  dans  le  Midi. 

Le  coup  était  inattendu  pour  lui  :  «  11  est  dur,  m'écrivait-il,  d'être  obligé  de 
»  s'arrêter  dans  sa  carrière  à  mon  âge,  ne  fût-ce  que  pour  quelques  mois.  Mais 

>  comment  hésiter  devant  un  verdict  aussi  formel,  surtout  quand  on  est  marié 

>  et  père  de  famille  ?  »  11  songea  aussitôt  à  aller  passer  l'hiver  à  Athènes  :  il 
pourrait,  tout  en  se  soignant,  y  travailler  un  peu,  et  il  se  réjouissait  de  con- 
duire sa  femme  dans  ce  pays  qu'il  aimait  tant  Mais  les  hivers  sont  trop  incer- 
tains en  Grèce,  et  les  difficultés  d'une  installation  qui  pût  lui  convenir  étaient 
trop  grandes  :  il  dut  renoncer  à  son  premier  projet,  et  il  se  décida  à  partir 
pour  Naples. 

Les  mois  qu'il  y  passa  furent  des  mois  d'un  bonheur  intime  profond.  Entre 
sa  femme  et  ses  enfants,  dans  le  grand  jardin  de  la  villa  où  il  s'était  installé 
sur  les  flancs  du  Vomero,  il  connut  des  journées  exquises.  Du  séjour  que 
nous  avions  fait  dix  ans  auparavant  dans  cette  même  ville,  il  avait  gardé  de 


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138  ASSOCIATION  DBS  ANCIEN8  ÉLÈVES 


radieux  souvenirs  auxquels  il  aimait  maintenant  à  associer  sa  femme.  El 
puisque  tout  travail  lui  était  interdit,  les  affections  qui  l'entouraient  rempfe- 
saient  seules  sa  pensée  et  sa  vie.  Mais  la  guérison  ne  venait  pas  assez  vitet 
son  gré.  Il  avait  la  ferme  volonté  de  guérir  et  se  soumettait  è  toutes  les  pres- 
criptions des  médecins.  Malgré  cette  docilité,  son  état  ne  s'améliorait  que 
lentement.  Une  promenade  à  Pompéi,  une  visite  au  Musée,  lui  étaient  10e 
vraie  fatigue.  Un  printemps  humide  et  pluvieux  compromit  la  légère  amélio- 
ration de  l'hiver  ;  et  lorsque  à  la  fin  de  mai  je  revis  Couve  à  son  passage! 
Marseille,  ce  fut  avec  tristesse  que  je  le  trouvai  plus  atteint  encore  qu'il» 
m'avait  paru  quelques  mois  auparavant  J'étais  cependant  loin  de  supposer 
que  je  ne  le  reverrais  plus. 

Son  médecin  jugea  qu'il  fallait  essayer  une  nouvelle  cure  et  demanda  è  Itir 
pur  et  froid  de  la  haute  montagne  ce  que  n'avait  pu  faire  le  chaud  soleil* 
Midi.  Couve  devait  partir  pour  Leysin.  On  devine  sans  peine  combien  loi  M 
pénible  l'idée  de  se  séparer  de  ses  enfants,  de  renoncer  à  la  vie  de  femilfc 
de  retarder  pour  un  temps  encore  indéfini  la  reprise  de  sa  vie  normale  et* 
ses  travaux.  (Tétait,  disait-il  tristement,  lui  demander  le  sacrifice  de  tout  « 
qu'il  aimait. 

Et  cependant,  dans  la  lettre  qu'il  m'écrivait  de  la  clinique  même  de  soi 
médecin  pour  m'annoncer  ces  mauvaises  nouvelles,  il  ajoutait,  toujours  cou- 
rageux :  «  Au  reste,  je  ne  me  plains  pas  d'être  ici  ;  il  est  bienfaisant  de  voir 
»  de  près  les  misères  d'autrui.  J'apprends  à  comprendre  qu'il  y  a  deplwœ** 
»  lades  que  moi,  que  je  suis  un  privilégié,  et  que  je  serais  un  tagrt  *e 
»  murmurer.  »  11  trouvait  dans  ses  fortes  et  sincères  convictions  religieuses 
et  dans  sa  haute  noblesse  morale  des  raisons  de  se  résigner  et  d'espérer.  1 
partit,  et  pendant  plus  de  quatre  mois  il  lutta  de  toute  son  énergie  contre  a 
mal  implacable. 

Sa  femme  l'avait  accompagné,  dont  l'admirable  et  inlassable  dévouent* 
l'aurait  sauvé  s'il  avait  pu  l'être.  Comme  partout  où  il  avait  passé,  8  M 
bien  vite  aimé  de  tous  ;  l'attrait  qu'il  exerça  toujours  sur  son  entouras** 
conquit  l'affectueuse  déférence  de  ses  compagnons.  Les  jeunes  geos  aimai* 
à  venir  s'entretenir  avec  lui.  Condamné  au  repos,  mais  évitant  d'attrister  m 
autres  du  récit  de  ses  souffrances,  il  trouvait  par  le  moyen  de  son  seulexei»* 
de  faire  encore  du  bien.  De  plus  en  plus,  cependant,  toute  application  surit! 
le  fatiguait.  Les  lettres  mêmes,  si  courtes  fussent-elles,  lui  coûtaient  un  effort: 
il  dut  réserver  les  siennes  pour  sa  famille,  et  ceux  qui  savent  quel  Adèle  cor- 
respondant il  fut  toujours,  comprendront  que  ce  ne  fut  pas  sans  chagrt» 
Il  sentait  que  la  guérison  serait  lento  à  venir,  l'immobiliserait  là  pourdekapj 
mois  :  mais  il  acceptait  avec  docilité  cette  perspective,  heureux  de 
quelques  symptômes  rassurants.  J'ai  confiance,  répétait-il.  Et  sa  sérénité 
à  peine  voilée  d'un  peu  de  tristesse  quand  il  songeait  à  ses  enfants,  à 
travail.  La  lecture  le  distrayait  11  aimait  à  feuilleter  des  volumes  lui  ra] 
ses  études  :  le  répertoire  des  vases  peints  grecs  et  étrusques,  de  M. 
lui  procura  une  de  ses  dernières  joies  intellectuelles.  Mais  bientôt,  cet 
même  lui  devint  une  fatigue.  Un  récent  livre  sur  Pascal  lui  avait  donné  l 
do  relire  les  Provinciales  :  le  volume  resta  fermé  sur  sa  table.  Les  pi 
du  mal  se  poursuivaient  en  effet,  lentement,  et,  chaque  jour,  lui  cal 
un  peu  de  ses  forces.  Les  a-t-il  sentis  et  s'est-il  vu  mourir  ?  Nul  ne  peut 
dire,  car,  jusqu'au  bout,  il  garda  sa  sérénité  et  son  calme.  A  aucun  mome* 


J 


DE   L'SCOLE   NORMALE  439 

ne  crut  devoir,  dans  ses  entretiens  avec  sa  femme,  aborder  la  question  de 
l'avenir  et  de  l'éducation  de  ses  enfants,  au  cas  où  il  disparaîtrait  ;  s'il  y  songea, 
il  se  tut,  dans  la  crainte,  sans  doute,  d'inquiéter  celle  qu'il  savait  d'ailleurs 
par  avance,  en  intime  communion  d'idées  sur  tous  les  points  avec  lui.  Les 
derniers  jours  furent  marqués  par  de  fréquents  accès  de  lièvre  qui,  le  soir 
venu,  répuisaient.  Il  résistait  cependant  encore  courageusement  malgré  les 
souffrances  qu'il  éprouvait  à  s'a  ri  mente  p.  Le  31  octobre  survint  la  crise  qui 
devait  remporter  :  il  semble  que  le  mal  fût  plus  profond  qu'on  ne  l'avait 
soupçonné.  Dans  l'après-midi,  une  oppression  subite  lui  causa  une  souffrance 
1res  vive  :  «  Si  cela  continue,  dit-il,  je  vais  mourir,  —  et  je  ne  veux  pas 
mourir  •  et  ce  n'était  pas  là  une  parole  d'effroi  ou  de  détresse,  mais  le  dernier 
effort  de  sa  volonté.  Puis  il  perdit  à  peu  près  sa  connaissance.  Toutes  les. 
affres  de  cette  longue  agonie  de  cinq  heures  furent  pour  sa  femme,  seule 
auprès  de  lui,  en  ce  moment,  et  qui,  d'instant  en  instant,  voyait,  avec  l'indi- 
cible angoisse  de  l'impuissance,  la  vie  se  retirer  de  ce  corps  déjà  inerte. 

Je  ne  sais  s'il  faut  se  féliciler  qu'il  ait  échappé  lui-même  à  la  vision  poi- 
gnante de  la  séparation  prochaine.  Ses  amis  savent  quelle  était  sa  fermeté  d'âme, 
je  suis  sûr  qu'il  aurait  volontiers  payé  de  cet  horrible  déchirement  la  suprême 
satisfaction  de  soutenir  lui-même  en  de  pareils  instants  le  courage  de  celle 
qui  lui  avait  donné  quatre  années  de  pur  bonheur.  Sa  mère,  appelée  en  toute 
hâte,  arriva  trop  tard  pour  retrouver  vivant  ce  flls  dont  la  disparition  ajoutait 
un  nouveau  deuil  5  ceux  qui,  depuis  quelques  années,  l'avaient  si  cruellement 
accablée. 

On  a  dit  à  Bordeaux  sur  sa  tombe,  on  redira  ailleurs,  tout  ce  que  la  science 
pouvait  espérer  de  ce  travailleur  déjà  mûri.  Je  n'ai  voulu  fixer  ici  que  le  sou- 
venir d'un  ami,  en  racontant  celte  existence  pleine  d'enseignements  dans  sa 
simplicité.  Ceux  qui  l'ont  connu  et  aimé  ne  l'oublieront  pas,  car  il  eut  les 
qualités  les  mieux  faites  pour  inspirer  l'affection  et  le  respect.  Les  mots  de 
droiture  et  d'honnêteté,  de  conscience  et  de  désintéressement,  de  bonté  et  de 
délicatesse  reviennent  d'eux-mêmes  quand  on  parle  de  lui.  J'ai  pu  les  répéter 
souvent  :  c'est  qu'ils  sont  l'homme  tout  entier.  Il  n'est  pas  une  de  ses  pensées, 
pas  un  de  ses  actes,  qui  n'aient  été  dictés  par  la  plus  haute  et  ferme  conception 
du  devoir.  Son  souvenir  reste  du  moins  un  exemple  et  un  réconfort  pour  ceux 
qui  ont  perdu  l'appui  de  son  affection  et  de  ses  conseils. 

Ghàmonahd. 


Promotion  de  1890.  —  Bbudon  (Jules),  né  à  Alger  le  28  mare  1869,  décédé  à 
Lille,  le  2  décembre  1900. 

Jules  Bcudon  fit  ses  études  au  collège  communal  de  Blidah,  puis  au  Lycée 
d'Alger.  Il  vint  pour  la  première  fois  en  France,  en  octobre  1888;  une  bourse 
lui  avait  été  offerte  au  lycée  Janson  de  Sailly  à  la  suite  de  ses  succès  au  Lycée 
d'Alger  et  au  Concours  général  ;  il  entra  dans  la  classe  de  mathématiques  spé- 
ciales que  dirigeait  alors  avec  tant  de  succès  M.  E.  Lacour,  aujourd'hui  profes- 
seur à  la  Faculté  des  Sciences  de  Nancy.  Il  fut  admis  en  août  1889  à  l'École 
Normale  et  y  entra  en  1890,  après  un  an  de  service  militaire.  Beudon,  comme 
notre  pauvre  camarade  Sibuet,  si  vite  enlevé  lui  aussi,  se  révélait  déjà  comme 
on  mathématicien  distingué.  Reçu  brillamment  à  l'agrégation  à  sa  sortie  de 
l'Ecole  en  1893,  il  alla,  avec  une  bourse  de  voyage,  passer  un  an  à  Leipzig,  où 


440  ASSOCIATION   DUS  ANCIENS  ÉLÈVES 

il  suivit  les  cours  du  célèbre  professeur  Sophus  Lie  qui  l'initia  à  la  «  Tbéorc 
des  groupes  de  transformations  ».  En  18*5,  il  revint  à  l'École  Normale,  cornue 
bibliothécaire  des  sciences. 

En  1896,  il  était  déjà  docteur  es  sciences  mathématiques  et  envoyé,  count 
professeur  de  mathématiques  (cours  de  Saint-Cyr),  au  lycée  d'Alger.  Là,  i 
retrouva  sa  mère  qu'il  aimait  profondément  Souvent,  il  parlait  d'elle  i  se 
intimes.  Vivre  à  Alger  auprès  de  sa  mère  était  alors  son  unique  deat 
D'ambition,  il  n'en  avait  guère,  et  il  manifestait  à  cet  égard  une  sorlcd'a- 
souciance  un  peu  fataliste.  Cette  disposition  d'esprit  faisait  penser  aux  nwfiJ 
arabes,  dont  il  était  fort  curieux,  et  qu'il  connaissait  bien.  Mais  elle  n'exclu* 
en  rien  chez  lui  le  plaisir  du  travail.  H  l'avait  bien  montre  par  rardeav 
la  rapidité  avec  laquelle  il  avait  fait  une  bonne  thèse  de  mathématiques.  A  fc; 
montra  encore  dans  la  suite  en  publiant,  dans  les  Comptes  rendus  de  l'Acadé- 
mie des  Sciences  et  dans  les  Annales  de  l'École  Normale,  des  travaux  se  «flé- 
chant à  la  théorio  des  équations  différentielles  dont  sa  thèse  traitait  déjà. 

Souvent  il  disait  qu'il  ne  se  souciait  ni  d'élever  un  monument  scientiity*' 
ni  d'occuper  une  situation  de  premier  ordre.  Il  fut  toujours  modesie  en  soi 
for  intérieur;  ceux-là  seuls  qui  ne  Pont  pu  examiner  d'assez  près  oa  rdj 
jugé  sans  réflexion,  d'après  son  extérieur  d'une  exubérance  et  d'une  farta** 
parfois  inaccoutumée,  ont  pu  le  supposer  vraiment  préoccupé  de  se  neiftj 
en  relief.  Ses  amis  furent  souvent  obligés  de  le  tirer  de  cette  sorte  d'iodifié 
rence  qu'il  manifestait  envers  son  propre  avenir.  On  eût  dit  vraiment  qnij 
sentait  sa  fin  prochaine,  a  le  voir  si  peu  préoccupé  de  se  fixer  un  but  plus» 
moins  lointain,  à  le  voir  contracter  (en  1897)  une  petite  assurance  ea  fin** 
de  sa  mère.  Des  pertes  cruelles,  la  mort  de  son  père  en  1895,  suivant  fc 
près  celle  de  son  frère  aine,  étaient  bien  faites  pour  le  rendresooeteni  ftj 
l'avenir  de  sa  mère  dont  il  devint,  à  partir  de  cette  époque,  le  fente  4 
unique  soutien.  11  aidait  aussi  le  reste  de  sa  famille  chargée  d'entants,  ft* 
par  là  qu'il  mérite  qu'on  l'apprécie  ;  c'est  ce  qu'il  est  bon  de  dire,  car  BeoM 
loin  de  montrer  ostensiblement  ses  qualités  morales,  avait  cette  tourte 
d'esprit  qui  consiste  à  plaisanter  de  tout  jusqu'à  se  noircir  soi-même  par  p* 
cipe. 

Les  succès  de  ses  élèves  en  1900  à  l'examen  d'entrée  de  Saint-Cp 
19  élèves  qui  composaient  sa  classe,  il  y  eut  13  admissibles  et  11  admis) 
lorisaient  à  demander  de  l'avancement.  Après  quatre  ans  de  séjour  à 
il  demanda  à  revenir  à  Paris  et  obtint  la  promesse  d'être  nommé  au 
Stanislas.  Sa  mère  le  suivit  à  Paris.  11  s'installait  déjà  dans  une 
maison  de  campagne,  à  Clamart,  et  allait  commencer  ses  cours  lorsque 
quement  il  apprit  que  tout  était  changé  :  On  avait  absolument  besoin  d'un 
professeur  de  mathématiques  spéciales  à  Douai.  Ce  fut  un  gros  ennui  potf 
de  se  voir  privé  au  dernier  moment  de  la  situation  à  Paris  sur  laquelle  S 
autorisé  à  compter. 

A  Lille,  tout  près  de  Douai,  Beudon  avait  quelques  amis  ;  il  alla  y 
y  trouva  une  relation  aussi  solide  que  rapidement  nouée  dans  la 
M.  Demartres,  professeur  d'analyse  à  la  Faculté  des  Sciences;  le 
accueil  qu'il  rencontra  là,  il  le  devait  non  seulement  à  la  bonté  de  & 
M—  Demartres,  mais  aussi  à  son  caractère  ouvert  et  expansif.  Grâce  a* 
mille  Demartres,  le  séjour  de  Lille  fut  rendu  supportable  à  M—  Beudon 
l'âge  de  soixante  et  onze  ans,  arrivait  en  mauvaise  santé  dans  un  pfl1 


DB    L'ÉCOLE    NORMAL*  U4 

lifférent  d'Alger  où  elle  ne  retrouvait  ni  relations,  ni  intérieur  même,  ayant  dû 
ouer  un  appartement  garni  en  attendant  l'arrivée  de  ses  meubles.  Dans  ces 
rênibles  conditions,  préoccupé  à  la  fois  de  ses  nouveaux  cours,  de  mille  détails 
le  la  vie,  contrarié  par  toutes  sortes  de  circonstances  fâcheuses,  Beudon  se 
entit  malheureusement  atteint  d'une  grippe;  dans  son  organisme  affaibli  et 
tnervé  la  maladie  devint  rapidement  infectieuse  ;  en  quelques  jours  il  fut  au 
dus  mal,  heureux  du  moins  de  sentir  prés  de  lui  sa  chère  et  digne  mère  qui 
e  veillait  toutes  les  nuits,  en  compagnie  de  l'un  ou  de  l'autre  de  ses  amis.  Il 
'éteignit  doucement  le  dimanche  2  décembre. 

La  nouvelle  de  cette  fin  si  soudaine  remplit  de  stupéfaction  en  même  temps 
ue  d'une  grande  tristesse  tous  ceux  qui  le  connaissaient  et  l'avaient  vu 
uclqucs  semaines  auparavant  à  Paris,  plein  de  gaité  et  d'entrain,  heureux  de 
ivre,  faisant  des  projets  d'avenir,  àe  travail  et  de  bonheur.  Ce  sera  du  moins 
De  consolation  pour  ceux  de  ses  amis  qui  n'ont  pu  assister  à  ses  derniers 
tomenls,  de  savoir  que  sa  vieille  mère  a  été  entourée  des  sympathies  les 
(us  chaleureuses.  M.  et  M—  Demartres  l'ont  gardée  chez  eux  depuis  la  mort 
e  son  fils,  jusqu'à  son  départ  pour  Alger  et  l'ont  vraiment  traitée  comme  leur 
ropre  parente.  Divers  collègues  de  son  fils,  M.  Crevaux,  proviseur,  et  M.  Bar- 
slenet,  professeur  au  Lycée  de  Douai,  M.  Cury,  professeur  au  Lycée  de  Lille, 
ît  mis  en  ordre  ses  affaires  avec  beaucoup  de  zèle  et  ont  rivalisé  à  cet  égard 
rec  ses  meilleurs  amis  ;  parmi  ceux-ci,  il  convient  de  nommer  M.  Gentil, 
large  de  conférences  de  géologie  à  la  Sorbonne,  qui  a  été  le  camarade  de 
îudon  au  Lycée  d'Alger  et  lui  offrait  l'hospitalité  à  Paris. 
Notre  cœur  va  droit  à  sa  mère,  dont  la  vie  toute  d'affection  et  de  dévouement 
été  attristée  de  pertes  si  rapides  et  si  cruelles.  Puisse  sa  douleur  s'adoucir 
la  pensée  que  les  amis  de  Beudon  tourneront  souvent  leur  pensée  émue 
ts  elle  comme  vers  le  cher  disparu. 

G.  et  Ph.  Sagnàc. 


Promotion  de  1890.  —  Blanghet  (Paul),  né  à  Paris  le  3  août  1870,  décédé  à 
kar  le  6  octobre  1900. 

La  vie  de  Paul  Jilanchet  a  été  courte  :  il  est  mort  à  trente  ans,  dans  la  plc- 
ude  de  ses  forces  physiques  et  intellectuelles,  au  moment  même  où  il  allait 
On  pouvoir  entreprendre  ce  qui  aurait  été  sans  doute  la  grande  œuvre  de  sa 
t.  Mais  de  cette  vie  si  brève,  nul  instant  n'a  été  perdu  ;  il  semble  qu'il  ait  eu 
ituition  de  sa  fin  prématurée  et  qu'il  ait  voulu  avoir  le  droit  de  se  dire  à 
I  lit  de  mort  :  «  Mon  existence  n'a  pas  été  vaine  ;  j'ai  gagné  le  repos  dans 
uel  je  vais  entrer.  » 

•a  jeunesse  de  Paul  Blanchet  s'est  passée  à  Paris,  dans  la  maison  paternelle 
à  l'École  Mooge.  La  grande  liberté  qui  était  laissée  aux  élèves  de  cette 
te  lui  fut  favorable  et  lui  permit  de  se  développer  sans  contrainte.  11  dévora, 
hasard  de  ses  lectures,  toute  la  littérature  classique  et  romantique;  les 
nautiques  surtout  devaient  plaire  à  sa  vive  imagination,  et  Alexandre  Dumas 
aeura  longtemps  son  auteur  préféré.  Sans  doute  trouvait-il  chez  les  bril- 
ts  héros  du  romantisme  un  peu  de  l'idéal  qui  convenait  à  sa  nature  ardente 
iveutureuse.  Son  père,  qui  avait  commencé  la  vie  comme  «  pionnier  »  dans 
solitudes  du  Kansas  et  qui  ne  voulait  point  que  l'horizon  de  son  fils  restât 
ûé,  comme  il  arrive  quelquefois,  par  la  ligne  des  fortifications  de  Paris,  lui 


442  ASSOCIATION   DKS  ANCIENS  BLÈVKS 

donna  le  goût  des  voyages.  Sous  la  direction  des  professeurs  de  l'École  lioage, 
sous  celle  de  son  cousin  Paul  Fabrc  ou  en  compagnie  de  son  père,  il  parcourut 
presque  toute  l'Europe  occidentale,  explorant  les  musées,  visitant  les  cathé- 
drales, étudiant  sur  place  l'histoire  de  chaque  cité,  meublant  son  esprit  d'im- 
pressions artistiques  et  de  souvenirs  du  passé.  A  dix-huit  ans,  il  avait  traversé 
plusieurs  fois  l'Italie  ;  il  avait  parcouru  l'Allemagne,  l'Autriche,  la  Belgique  et 
la  Hollande  ;  il  avait  fait  un  séjour  prolongé  en  Angleterre  et  visité  toutes  les 
grandes  villes  de  France.  Au  moment  où  il  allait  entrer  en  rhétorique  et  se 
préparer  à  la  première  partie  du  baccalauréat,  le  directeur  de  l'École  Monge 
prévint  son  père  que  cette  année  de  préparation  lui  paraissait  inutile,  et  il  foi 
décidé  que  le  jeune  candidat,  au  lieu  de  rester  au  Lycée,  à  pâlir  sur  les  auteurs 
du  programme,  partirait  avec  son  père  pour  le  Japon.  Ce  voyage  fit  sur  Man- 
chet une  impression  profonde.  Il  fut  saisi  par  la  magie  de  l'Orient  ;  il  revint 
les  yeux  pleins  de  la  vision  éblouissante  et  colorée  qu'il  venait  d'entrevoir,  et 
peut-être,  de  ce  moment,  sa  destinée  fut-elle  fixée  pour  toujours. 

Trois  ans  plus  tard,  en  1890,  après  deux  années  passées  à  Louis-Ie-Grand,  il 
entrait  à  l'École  Normale  où  deux  de  ses  cousins,  Paul  Fabre  et  André  Pératé, 
l'avaient  déjà  précédé.  Il  y  entra  comme  dans  un  sanctuaire,  car  il  était  de 
ceux  qui  ont  la  religion  de  l'École.  11  était  la  vie  de  notre  promotion.  Sa  bonne 
humeur,  son  entrain,  son  exubérance  même,  l'imprévu  de  ses  fantaisies  déri- 
daient les  plus  moroses  ;  la  richesse  et  l'abandon  de  ses  conversations  capti- 
vaient les  plus  rebelles  ;  ceux  qui  l'ont  connu  d'une  manière  plus  intime  ont 
pu  apprécier  la  droiture  de  son  caractère  et  la  délicatesse  de  ses  sen- 
timents. 

Parmi  les  travaux  qu'il  remit  en  seconde  année,  celui  qu'il  écrivit  pour 
M.  Boissier  fut  particulièrement  remarqué  ;  c'était  une  brillante  élude  sur  les 
«  Pères  du  Désert  »,  dans  laquelle  il  avait  pu  mettre  en  lumière  ses  qualités 
d'artiste  et  de  conteur.  De  bonne  heure»  il  s'était  voué  tout  spécialement  à 
l'étude  de  l'histoire,  et,  si  plus  tard,  sous  l'influence  des  cours  de  M.  Vidal  de 
la  Blache,  il  pencha  vers  la  géographie,  il  ne  se  décida  jamais  à  choisir  entre 
ces  deux  sciences  qu'il  regardait  comme  voisines  et  qui  le  prenaient  chacune 
par  un  cùté  faible.  Déjà  l'Afrique  l'attirait  :  il  songeait  à  déblayer  les  ruines  de 
Cyrène  ;  il  choisissait  comme  sujet  de  thèse  pour  l'agrégation  «  les  Oasis 
sahariennes  »  ;  il  étudiait  passionnément  toutes  les  questions  africaines. 
M.  Busson  a  raconté  ailleurs  (Bulletin  de  la  Société  de  Géographie  d'Alger}t 
comment  ils  allèrent  tous  les  deux  rendre  visite  à  Harry  Alis,  qui  venait  de 
fonderie  Comité  de  l'Afrique  française  et  prendre  conseil  auprès  de  lui. 

Après  avoir  brillamment  passé  l'agrégation,  Blanchet  fit  dans  l'artillerie  son 
année  de  service  militaire.  11  aurait  pu  —  il  aurait  dû  même  —  être  réformé. 
Mais  loin  de  se  prévaloir  d'un  cas  de  réforme,  il  aurait  considéré  comme  une 
défaillance  de  se  soustraire  à  des  [obligations  qu'il  se  savait  très  capable  de 
remplir.  Il  paya  joyeusement  sa  dette,  oubliant  les  petites  misères  de  la  ca- 
serne dans  l'étude  consciencieuse  de  son  métier  de  soldat  ;  quelques  années 
plus  tard,  il  parvint  au  grade  de  sous-lieutenant  de  réserve.  Il  acquit  ainsi  des 
connaissances  techniques  qui  ne  devaient  pas  être  inutiles  à  un  futur  explo- 
rateur. 

De  retour  à  Paris,  il  se  mit  avec  ardeur  à  l'étude  de  la  langue  arabe  et  de 
l'histoire  de  l'Afrique.  Sa  vocation  était  fixée  ;  il  suivait  les  cours  de  l'École 
de  médecine  et  du  Muséum,  qui  sont  destinés  spécialement  aux  explorateurs* 


DIS   L'ÉCOLE   NORMALE  143 

Il  projetait  de  partir  pour  Djibouti,  de  traverser  l'Abyssinie  et  le  pays  Galia  et 
de  gagner  le  Nil  à  la  hauteur  de  Lado  ;  uoe  expédition  de  ce  genre  arrêterait, 
pensait-il,  la  marche  victorieuse  des  Anglais  qui  se  préparaient  alors  à  re- 
monter la  vallée  Au  Htt  pour  fetae,  au  nom  de  l'Egypte,  la  conquête  des  pro- 
vinces soudaniennes.  Cest  le  projet  qui  a  été  repris,  sans  succès  d'ailleurs, 
par  le  prince  Henri  d'Orléans  du  côté  abyssin,  et  qui  a  été  réalisé  par  le  com- 
mandant Marchand  du  côté  congolais  ;  les  résultats  politiques  de  cette  entre- 
prise n'ont  malheureusement  point  répondu  à  la  grandeur  de  l'effort. 

Paul  filanchet  dut,  bien  à  regret,  renoncer  à  ce  projet  qui  lui  tenait  fort  à 
cœur  et  s'engager  sur  une  autre  voie.  11  obtint  alors  (1895)  du  ministère  de 
l'Instruction  publique  une  mission  dans  le  sud  de  la  Tunisie,  pour  y  relever  les 
traces  d'établissements  anciens  et,  plus  particulièrement,  les  restes  des  tra- 
vaux hydrauliques  de  l'époque  romaine,  il  partit  au  plus  fort  de  Tété,  et  par 
une  chaleur  torride  qui  mit  à  l'épreuve  ses  qualités  d'endurance  ;  il  dépassa  le 
poste  extrême  de  Foum-Tatahouine  et  ne  s'arrêta  qu'à  une  faible  distance  de 
l'endroit  où,  devait  périr  plus  tard  le  marquis  de  Mores.  11  rapporta  de  son 
voyage  des  notes  trôs  abondantes  qui  portaient  non  seulement  sur  l'archéo- 
logie du  sud  tunisien,  mais  encore  sur  l'état  actuel  de  la  colonisation  dans  le 
pays.  Son  rapport  au  Ministre  de  l'Instruction  publique  a  paru  l'an  dernier 
dans  les  Archives  des  Missions,  et  il  a  tiré  de  ses  notes  différents  articles 
géographiques  ou  historiques  qui  ont  été  publiés  dans  les  Annales  de  Géo- 
graphie et  dans  le  Bulletin  de  la  Société  archéologique  de  Constantine, 

Paul  Blanchet  se  maria  en  1896  et  demanda  un  poste  dans  l'enseignement 
secondaire  ;  il  fut  nommé  professeur  d'histoire  au  Lycée  de  Tours.  Six  mois 
plus  tard,  il  était,  sur  sa  demande,  transféré  au  Lycée  de  Constantine  et  s'éta- 
blissait définitivement  en  Algérie.  11  fut  un  professeur  modèle,  passionné  pour 
son  métier,  adoré  de  ses  élèves  qui,  au  moment  de  sa  mort,  ont  montré  d'une 
façon  touchante  le  souvenir  qu'ils  avaient  gardé  de  ses  leçons.  11  paraissait 
s'être  donné  tout  entier  au  professorat,  mais  le  professorat  ne  lui  suffisait  pas. 
Il  était  né  pour  l'action,  et  il  avait  gardé  de  son  premier  voyage  la  nostalgie  du 
désert  et  des  horizons  illimités.  Dés  le  mois  de  mars  1897,  il  s'échappait  de 
Constantine  pendant  les  vacances  de  Pâques  et  mettait  au  jour  les  ruines 
d'une  villo  arabe  du  xr»  siècle,  la  Kalaa  des  Beni-Hammad.  A  la  fin  de  Tannée 
scolaire,  il  demandait  un  congé  et  se  jetait  avec  enthousiasme  dans  l'explo- 
ration des  antiquités  musulmanes.  Excellent  cavalier,  rompu  6  tous  les  exer- 
cices du  corps  par  l'entraînement  qu'il  avait  subi  au  Racing-Club,  il  semblait 
fait  pour  la  vie  nomade,  pour  les  longues  courses  à  travers  les  espaces  sans 
bornes.  11  ne  regrettait  qu'une  chose,  c'était  de  ne  pouvoir  emmener  avec  lui 
sous  la  tente  sa  femme  et  sa  petite  fiile,  afin  de  leur  faire  goûter  à  la  vie  des 
pasteurs  du  désert.  Profitant  de  la  liberté  qui  venait  de  lui  être  accordée,  il 
entreprit  pendant  l'hiver  1897-1898  les  fouilles  de  Seddrata  et  réunit  les  maté- 
riaux d'un  article  très  pittoresque  sur  l'oasis  d'Ouargla  qui  a  paru  depuis  dans 
les  Annales  de  Géographie»  Il  saisissait  avec  empressement  toutes  les  occa- 
sions qui  s'offraient  à  lui  d'étudier  la  langue  arabe,  la  religion  musulmane,  les 
idées  et  les  coutumes  des  indigènes.  Il  observait  leurs  mœurs  non  seulement 
avec  une  curiosité  toujours  en  éveil,  mais  encore  —  ce  qui  est  plus  rare  — 
avec  une  profonde  sympathie  ;  c'est  ainsi  qu'il  acquit  cette  connaissance 
intime  du  monde  de  l'Islam  qui  devait  faire  plus  tard  l'étonnement  et  l'admi- 
talion  des  Maures. 


444  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  KLÈVBS 

Les  recherches  Archéologiques  qu'il  avait  commencées  le  conduisaient  à  des 
hypothèses  toutes  nouvelles  sur  les  origines  de  l'art  musulman  dans  l'Afrique 
de  FOuest  et  sur  les  rapports  de  cet  an  avec  celui  de  l'Europe  occidentale. 
Mais  il  dut  bientôt  reconnaître  qu'avec  les  ressources  dont  disposaient  tons 
ceux  qui  se  livraient  à  ces  études,  l'exploration  systématique  des  antiquités 
africaines  risquait  Tort  de  se  prolonger  indéfiniment.  11  résolut  alors  de  créer 
une  Société  dont  les  membres,  en  versant  une  cotisation  minime,  rendraient 
possible  la  continuation  de  ces  travaux.  Il  fonda  donc,  en  1898,  V Associatif* 
historique  pour  V étude  de  V Afrique  du  Nord  ;  M.  Boissier  accepta  la  prési- 
dence de  l'Association,  qui  comptait  parmi  ses  membres  les  plus  grands  noos 
du  monde  scientifique  et  du  monde  politique  ;  Paul  Blanchet  en  fut  le  secrétaire 
général. 

Cependant,  ses  longues  excursions  à  travers  le  Sahara,  les  études  très  sé- 
rieuses qu'il  avait  faites  sur  cette  région  Pavaient  amené  à  penser  que  le  dé- 
sert n'est  pas  aussi  déshérité  de  la  nature  qu'on  le  suppose  ordinairement  A 
son  avis,  le  Sahara  pouvait  fournir  à  une  ligne  de  chemin  de  fer  des  éléments 
de  trafic  assez  importants  ;  d'autre  part,  des  nécessités  stratégiques  rendues 
plus  évidentes  que  jamais  par  l'affaire  de  Fachoda  lui  paraissaient  réclamer  impé- 
rieusement la  construction  d'un  Transsaharien.  Aussi  fut-il  au  comble  de  la  joie 
lorsque  le  journal  le  Matin  lui  proposa  d'organiser  une  expédition  dont  1 
serait  le  chef,  pour  reprendre  et  mener  à  bien  l'œuvre  de  Flatters,  si  tragi- 
quement interrompue.  Avec  quel  enthousiasme  il  nous  parlait  de  ce  projet 
grandiose  !  Il  voyait  déjà  le  dernier  rail  du  Transsaharien  mis  en  place,  la 
locomotive  gagnant  les  bords  du  lac  Tchad,  franchissant  la  forêt  tropicale, 
empruntant  la  ligne  transafricaine  anglaise  et  arrivant  au  cap  de  Bonne- Espé- 
rance. Le  chemin  le  plus  court  de  Londres  au  Cap  ne  passerait-il  pas 
Marseille  et  Philippeville  ? 

En  attendant  l'expédition  principale,  qui  ne  devait  partir  que  vers  le 
de  septembre  1900,  une  expédition  préliminaire  fut  décidée.  Il  s'agissait  d'ex- 
plorer une  des  parties  les  plus  mal  connues  et  les  plus  dangereuses  du  coati* 
nent  africain,  le  pays  qui  s'étend  au  nord  du  bas  Sénégal,  (et  spécialeraeai 
l'Adrar  occidental.  Aucun  Européen  n'avait  pénétré  dans  cette  région 
1860,  et  les  habitants  avaient  la  plus  mauvaise  réputation.  On  ne  manqua 
de  représenter  à  Blanchet,  de  divers  côtés,  les  dangers  de  son  entreprise, 
il  avait  confiance  en  son  étoile,  et  il  professait  d'ailleurs  cette  maxime  que  ta 
vie  d'un  homme  importe  peu.  Il  partit  pour  Dakar  et  Saint-Louis  ;  \\ 
s'organisa,  non  sans  difficultés,  et  plus  lentement  qu'il  ne  l'aurait  voulu. 
le  1er  avril  tout  était  prêt,  et  Blanchet  quittait  N'Diago  en  compagnie  de 
reims  et  du  lieutenant  Jouinot-Gambetta,  sous  la  protection  d'une  escorte  de 
trente-trois  tirailleurs  indigènes,  il  a  raconté  lui-même  dans  le  Matin  les 
péripéties  de  la  première  partie  du  voyage  ;  une  épidémie  ût  périr  le 
grand  nombre  des  chameaux,  et  la  mission  eut  quelques  démêles  assez 
avec  les  Aleb  qui  étaient  sensés  l'escorter  et  lui  fournir  des  chameliers, 
arriva  cependant  sans  encombre  à  Touizlkt,  résidence  du  cheik  Saad-] 
partit  de  là  pour  Atar,  qui  est  un  des  principaux  centres  de  l'Adrar.  Le 
d'Atar,  Moktar  Ould  Aida,  passait  pour  être  favorable  et  envoya  eflfectr 

son  fils  à  la  rencontre  de  la  mission  ;  par  malheur,  ce  roi  n'avait 

autorité  dans  sa  capitale  ;  une  insurrection  éclata  à  l'arrivée  des  chrétiens  - 
maison  qu'on  leur  avait  donnée  fut  cernée  par  la  foule  ;  Blanchet  fut  le 


DB    L'ÉCOLE    NORMALK  445 

blessé  pendant  l'attaque  et  le  lieutenant  Jouinot-Gambetta  gravement  atteint, 
il  fallut  entamer  des  négociations  avec  le  fils  du  roi  qui,  en  l'absence  de  son 
père,  essayait  de  se  porter  comme  médiateur  entre  ses  sujets  et  les  étrangers. 
On  connaît  les  événements  qui  suivirent  :  la  fuite  de  l'escorte  qui  croyait  ses 
chefs  massacrés  par  les  Maures  ;  une  longue  captivité  de  soixante-dix-sept 
jours,  pendant  laquelle  les  trois  Européens,  logés  dans  un  corridor  et  parci- 
monieusement nourris  de  quelques  dattes,  se  demandaient  chaque  jour  s'ils 
n'allaient  pas  être  mis  à  mort  ou  livrés  au  sultan  du  Maroc  ;  enfin  la  délivrance, 
due  à  l'énergique  intervention  du  gouverneur  du  Sénégal  et  aux  bons  offices 
du  cheik.  Saad-Bou.  Le  retour  fut  souvent  pénible,  mais  tous  étaient  remplis 
de  Joie  à  la  pensée  de  rentrer  en  France  et  de  revoir  ceux  qui  si  longtemps 
les  avaient  crus  perdus.  Il  n'en  devait  pas  être  ainsi  pour  Paul  Blanchet  :  il  ne 
devait  pas  revoir  la  terre  natale  et  recevoir  la  croix  qui  l'attendait  à  son  retour. 
A  Saint-Louis,  où  il  était  venu  achever  le  règlement  des  affaires  de  la  mission, 
il  contracta  le  germe  de  la  terrible  maladie  qui  devait  l'emporter  ;  il  ressentit 
les  premières  atteintes  de  la  fièvre  jaune  dans  le  train  qui  le  conduisait  à 
Dakar.  Arrivé  au  port  d'embarquement,  il  dut  s'aliter,  et  le  lendemain  il  lui  fut 
impossible  de  prendre  passage  sur  le  Stamboul  avec  ses  camarades.  Il  leur 
demanda  d'envoyer  un  télégramme  qui  devait  adoucir  le  chagrin  des  siens  et 
leur  laisser  l'espoir  de  le  serrer  bientôt  dans  leurs  bras.  Trois  jours  plus  tard, 
il  expirait. 

U  repose  sur  cette  terre  d'Afrique  qu'il  a  tant  aimée  et  sur  laquelle  il  avait 
souvent  exprimé  le  désir  d'avoir  son  tombeau.  Ses  compagnons  de  voyage 
feront  revivre  sa  mémoire,  mais  il  me  sera  permis  de  rendre  ici  un  dernier 
hommage  à  celui  qui  fut  mon  camarade  le  plus  cher.  Il  avait  reçu  tous  les 
dons  qui  font  l'homme  heureux.  L'optimisme  de  son  caractère  lui  cachait  les 
côtés  sombres  de  la  vie  ;  il  ne  croyait  ni  à  la  méchanceté  des  hommes,  ni  à 
l'injustice  des  événements.  U  avait  la  foi  d'un  apôtre,  l'imagination  d'un  artiste, 
le  courage  d'un  soldat  et  la  simplicité  de  cœur  d'un  enfant.  Sa  confiance  dans 
l'avenir  était  inébranlable  :  il  vivait  dans  l'avenir  plus  que  dans  le  présent. 
Chaque  fois  que  le  malheur  le  frappait,  —  au  moment  de  la  mort  de  sa  mère, 
ou  lors  de  la  perte  de  son  jeune  fiis  —  il  puisait  dans  la  religion,  à  laquelle 
il  était  resté  profondément  attaché,  des  consolations  qui  rendaient  sa  douleur 
moins  amère.  Et,  soyons-en  persuadés,  si  le  mal  qui  Ta  terrassé  lui  a  permis 
de  se  voir  mourir,  il  a  su  trouver  la  force  de  se  séparer  de  ceux  qui  lui 
étaient  chers  dans  l'obéissance  à  la  volonté  d'en  haut  et  dans  la  satisfaction 
stoïque  du  devoir  accompli. 

D.  Pasquet. 


Promotion  de  1893.  —  Vauchrbbt  (Jean),  né  à  Lorient,  le  7  juillet  1872  ; 
décédé  à  Paris,  le  It  septembre  1900. 

Notre  petite  promotion  de  1893  est  singulièrement  éprouvée;  et  au  doux  sou- 
venir des  bonnes  années  passées  à  l'École  se  mêle  la  tristesse  que  nous  cause 
Ja  perle  de  tant  d'amis  déjà  disparus.  Au  début  de  1894,  Remaissenet  nous 
était  enlevé  plein  de  légitimes  ambitions,  puis  nous  avons  perdu  Petit,  Cam- 
bronne.  Et  la  mort  de  Vauoheret  vient  encore  accroître  nos  deuils. 

Jean  Vaucheret  Ht  de  brillantes  éludes  au  Collège  Stanislas  ;  puis  il  entra 
au  Lycée  Saint-Louis  dans  la  classe  de  mathématiques  spéciales.  Il  fut  un  des 

10 


146  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 

meilleurs  élèves  de  la  classe,  obtint  le  prix  d'honneur,  et  subit  avec  succès, 
la  môme  année,  les  concours  pour  l'École  Normale  et  l'École  Polytechnique. 
Hais,  désireux  de  se  consacrer  uniquement  à  l'étude  des  sciences  mathéma- 
tiques, pour  lesquelles  ii  avait  toujours  montré  beaucoup  de  prédilection,  il 
entra  à  l'École  Normale  avec  le  n*  3. 

Joignant  à  ses  solides  qualités  intellectuelles  une  puissance  de  travail  peu 
commune,  Vaucheret  était  au  bout  de  deux  ans  en  possession  de  la  licence 
es  sciences  mathématiques  et  de  la  licence  es  sciences  physiques  dont  les 
épreuves  ne  furent  pour  lui  qu'un  jeu. 

Puis  commença  la  pénible  préparation  de  l'agrégation.  Tout  nous  permettait 
de  présager  son  succès.  Un  fonds  considérable  de  connaissances  et  des  qua- 
lités professionnelles  indiscutables  lui  permettaient  d'aspirer  à  l'un  des  pre- 
miers rangs.  Nul  ne  pouvait  prévoir  le  malheur  qui  devait  l'atteindre.  Le  pre- 
mier jour  de  l'examen  écrit,  contrairement  à  ses  habitudes,  il  ne  réussit  point 
sa  composition  de  géométrie.  Très  impressionnable,  il  en  fut  fort  affecté,  et 
dès  lors,  sa  démoralisation  évidente  rendit  son  échec  certain. 

Cet  échec  attrista  le  reste  de  sa  vie.  Pendant  deux  ans,  Vaucheret  continus 
a  travailler  en  vivant  au  milieu  de  sa  famille  ;  puis  ii  accepta  un  poste  de  pro- 
fesseur de  mathématiques  au  .Collège  de  Condé-sur-Noireau.  Le,  malgré  les 
exigences  de  ses  fonctions  il  ne  cessa  point  de  préparer  l'agrégation  et  fut  ad- 
missible à  la  fin  de  Tannée. 

Nommé  au  Lycée  de  Tourcoing,  et  de  nouveau  plein  d'espoir  à  la  suite  de  ce 
succès,  il  s'était  remis  courageusement  au  travail,  liais  au  cours  des  dernières 
vacances,  il  fut  brusquement  enlevé  par  la  fièvre  typhoïde  à  l'affection  de  sa 
famille  et  de  ses  amis  au  moment  où  la  vie  lui  souriait. 

Je  ne  songe  Jamais  sans  émotion  aux  trois  années  passées  à  l'École,  et  que- 
beaucoup  d'entre  nous  voudraient  pouvoir  recommencer.  Je  me  retrouve  alors 
au  milieu  de  cette  laborieuse  section  pleine  d'entrain  qui  savait  faire  de  sa  vie 
deux  parts  :  'l'une  réservée  au  travail,  l'autre  n  la  joie  et  aux  saines  distrac- 
tions. El,  en  pensant  a  ces  longues  soirées,  où,  délaissant  l'étude,  nous  nous 
perdions  en  de  longues  causeries,  je  revois  la  bonne  figure  de  notre  pauvre 
ami,  de  notre  grand  blond,  comme  nous  l'appelions  familièrement,  qui,  de  sa 
grosse  voix,  nous  apportait  le  secours  de  son  esprit  cultivé  et  de-  son  impla- 
cable logique. 

11  m'étonnait  toujours  un  peu  par  sa  gravité,  et  je  n'appris  que  plus  tard  la 
cause  de  sa  tristesse.  L'année  môme  de  son  entrée  à  l'Ecole  11  avait  été  frappé 
dans  ses  plus  chères  affections  par  la  mort  de  son  père,  le  colonel  Vaucheret, 
et,  demeurant  l'atné  d'une  nombreuse  famille,  il  y  consacra  désormais  tous  ses 
k>isirs~et  en  devint  véritablement  le  chef. 

Son  unique  préoccupation,  pendant  sa  trop  courte  vie,  fut  son  dévouement 
aux  siens,  qu'il  aimait  d'une  tendresse  exclusive,  et  au  milieu  desquels  il  pas- 
sait toutes  ses  journées  de  repos.  Il  ne  cessa  jamais  d'être  pour  sa  mère  le  fils 
le  plus  respectueusement  aimant  et  pour  ses  frères  le  véritable  soutien  et  le 
meilleur  conseiller. 

Et  brutalement,  la  mort  nous  l'a  pris,  enlevant  à  sa  famille  un  guide  précieux 
et  plein  d'affection,  à  l'Université  un  professeur  plein  de  mérite  et  de 
ment,  et  à  ses  amis  un  camarade  très  apprécié,  dont  on  considérait  r 
comme  un  titre. 

H.  Dbroids. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  U7 


COMPTE  RENDU 

DES  RECETTES  ET  DÉPENSES  DE  LA  BAISSE 

PENDANT  L'ANNÉE  1900 


RECETTES. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

A  ce  titre,  nous  avons  reçu  la  somme  totale  de. . . .     11,672  fr.    »  c. 

Somme  qui  se  décompose  ainsi  : 

Pour  cotisations  de  1899 348  fr.    »  c. 

—  de  1900  (937  cotisations) 11,252        » 

—  de  1901,  en  avance 72        » 

Total  égal 11,672  fr.   »c- 

2°  Arrérages  de  rentes 14,223        » 

Total  des  cotisations  annuelles  et  arrérages  de  rentes    25,895  fr.    »  c. 

DÉPENSES. 

1°  Secours  : 

Nous  avons  distribué  en  secours  la  somme  totale  de. .     19,500  fr.    »  c. 
2°  Frais  divers.  —  Nous  avons  payé  : 

1°  Pour  l'impression  de  la  circulaire  électorale  et  de 
l'Annuaire   et  frais  de  distri- 
bution      1,472  fr.  75c. 

2°  Pour  frais  de  bureau  et  de  cor- 
respondance         189      95 

3°  Pour  timbres  de  quittance  et  frais 

de  recouvrement 237      45 

4°  Pour  allocation  au  comptable. . .         300        » 

2,200  fr.  15  c. 
A  déduire  : 

Pour  venta  d'annuaires 16        » 

Total  des  dépenses 21,684  fr.  15  c. 


4  48  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Le  montant  des  recettes  étant  de 25,895  fr.  »  e. 

Celui  des  dépenses  de 21,684         15 

L'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  est  de. . . .      4,210  fr.  85 c. 

Capital  (augmentation). 

Capital  disponible. 

Onze  nouvelles  souscriptions  perpétuelles  ont  pro- 
duit la  somme  de 2,490  fr.    »  c.; 

Compléments  de  souscriptions  et 
versements  à  valoir  sur  souscrip-  )     12,913  fr.  75c. 

tions  perpétuelles 920        » 

Et  vingt-deux  dons  divers,  celle 
de 9,503      75        

D'où  un  capital  disponible  de 17,124  fr.  60c. 

A  cette  somme  s'ajoute  l'encaisse  au  1er  janvier  1900      7,562      60 

D'où  résulte,  au  lar  janvier  1901,  un  avoir  dispo- 
nible de 24,087  fr.  20c 

Emploi  de  l'excédent  : 
Sur  cette  somme  nous  avons  payé  : 
Le  10  septembre,    un   achat    de  500  francs   de 
rente  3  0/0 16,847fr.30c. 

Reliquat  de  caisse  au  lor  janvier  1901 7,839  fr.  90c. 


Observations  sur  les  cotisations  et  donations. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

Le  nombre  des  cotisations  annuelles  s'est  élevé  à  972. 
Sur  les  972  cotisations,  nous  en  comptons  :  970  à  12  fr.,  1  à  20  fr., 
1  à  lOfr. 
2°  Cotisations  perpétuelles  : 

Liste  des  Souscripteurs  perpétuels  en  4900» 

A  versé  400  francs  : 

1.  M.  Appell  (1873),  à  Paris. 

A  versé  250  francs  : 

M.  Brunschwig  (1888),  à  Rouen . 


À 


DE  L'âGOLB  NORMALE  149 

A  versé  240  francs  : 

M.  Lachelier  (1851),  à  Paris. 

Ont  versé  200  francs  : 

1 .  MM.  Arren  (1895),  à  Grenoble. 

2.  Blondel  (Ch.)  (1897),  à  Paris. 

3 .  Cahen  (Raymond)  (1896). 

4.  Camena  d'Àlmeida  (1883),  à  Bordeaux; 

5.  Decharme  (1859),  à  Paris. 

6.  Fournier  (1881),  à  Alger. 

7.  Hubert  (1892),  à  Paris. 

8.  Launay  (1856),  à  Paris. 

Ont  versé  100  francs  : 

1 .  MM.  Mouton  (1896),  à  Paris  (1er  versement  sur  la  sous* 

cription  perpétuelle). 

2.  Saussine  (1887),  Saint-Pierre  (Martinique)  (Inver- 

sement sur  la  souscription  perpétuelle). 

Ont  versé  60  francs  : 

1 .  Guntz  (1879),  à  Nancy  (dernier  versement  sur  la 

souscription  perpétuelle). 

2.  Petit  (1883),  à  Nancy.  id. 

Ont  versé  50  francs  : 

1.  MM.  Maryon  (1892),  à  Nîmes  (3e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

2.  Terrier  (1893),  à  Laval  (2e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

3.  Gauthier  (1895),  à  Valenciennes  (2e  versement  sur 

la  souscription  perpétuelle). 

4.  Alekan  (1887),  à  Paris  (2«  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

5.  Cramaussel  (1890),  à  Albi  (3e  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

6 .  Cartan  (1888),  à  Lyon,  id. 

7.  Besnier  (1893),  à  Caen,  dernier  id. 

8.  Raveau  (1886),  à  Paris,      id.  id. 

9.  Crouzet  (1892),  à  Toulon,  id.  id. 

10.  Fossey  (1891),  &  Paris,     id.  id. 

1 1 .  Ascoli  (1896),  à  Paris,  (1*)  id . 

12 .  Douxami  (1889) ,  à  Lyon ,  id. 


450  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Liste  des  Donateurs  non  anciens  élèves,  en  1900. 

A  versé  600  francs  : 

Madame  Veuve  Suchet,  en  mémoire  de  son  mari  (1839). 

Ont  versé  500  francs  : 

1.  M.  Paul  Sarchi,  à  Paris. 

2.  Madame  Veuve  Couve,  à  Valafran-sous-Bellevue,  en  mé- 

moire de  son  fils  (1887). 

A  versé  150  francs  : 

M.  J.  Bertrand  (don  annuel). 

Ont  versé  100  francs  : 

1 .  Mm«  J.  Juglar. 

2.  M.  Lamy  (Ernest). 

3.  M.  G.  Roux,  à  Paris. 

4.  MM.  Gauthier- Villars,  à  Paris. 

5.  M.  H.  Weil,  à  Paris. 

6.  M.  Paul  Hautefeuille,  à  Paris. 

7.  Somme  réservée   à  1*  Association  par  le   legs  Prévost- 

Paradol. 

8 .  M.  Lévy  (Lucien),  en  mémoire  de  son  père  B.  Lévy  (1843). 

9.  M.  Cambronne,  en  mémoire  de  son  fils  (1893). 

A  versé  15  francs  : 

1 .  Mma  veuve  Bos,  à  Paris  (don  annuel),  en  mémoire  de  son 
mari  (1848). 

A  versé  12  francs  :  Mm*  veuve  Guillaume,  à  Limoges  (don  annuel;, 
en  mémoire  de  son  fils  (1877). 

Liste  des  Donateurs  (4900)  anciens  élèves 
déjà  souscripteurs  perpétuels. 

Reçu  3,500  fr.  du  Comité  du  Bal  de  l'École  Normale. 

Reçu  2,000  francs  légués  par  M.  Hatzfeld  (1843j. 

A  versé  500  francs  : 

M.  Jules  Girard  (1844),  à  Paris. 

A  versé  288  fr.  : 

M.  Troost  (1848)  (don  annuel). 


J 


DB  L'JCOLB  NORMALE  454 

Ont  versé  200  francs  : 

Anonyme  Normalien  (par  l'intermédiaire  de  M.  Boissier). 
Son  Eminence  le  Cardinal  Mgr  Perraud  (1847) . 

A  versé  100  francs  : 

Conseil  d'administration  des  Annales  Scientifiques  de  l'École 
Normale. 

Beçu  38  fr.  75  : 

Reliquat  d'une  souscription  faite  pour  honorer  la  mémoire  de 
Louis  Couve,  en  novembre  1900. 


État  financier  de  l'Association  au  1er  janvier  1901. 

Notre  capital  était,  au  lor  janvier  1900,  de 40*7,658  fr.  40  c 

Il  est  aujourd'hui  de 424,783        » 

Il  y  a  un  an,  notre  Caisse  possédait  en  rentes  sur 

IÉtat 14,098  fr.   »e 

Elle  en  possède  aujourd'hui 14,598        » 

Les  14,598  fr.  de  rente  ont  coûté 410,043  fr.  10  g. 

En  y  ajoutant  le  reliquat  de  caisse  au  1er  janvier 

1901 7,839      90 

On  obtient  la  somme  totale  de 424,783  fr.    »  c 


é- 


452  ASSOCIATION   DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE 

AU  lar  JANVIER  1901 


Situation  au  1"  janvier  1 900 407, 658  fr.  40c 

4 

Recettes  de  1900  : 

Cotisations  pour  1899 348  fr.    »  c. 

Id.    pour  1900 11,252        » 

Id.     pour  1901,  en  avance 72        » 

Souscriptions  perpétuelles 3,410         » 

Donations 9,503      75 

Arrérages  de  rentes 14,223        »       « 

Total 38,808  fr.  75  c. 

Dépenses  de  1900  : 

Secours 19,500  fr.    »c.     )  01  fiû.       1K 

i?    •    j-  o\o,i       ic        I  21,684      15 

Frais  divers. .       2,184      15        ) 


Excédent  des  recettes  ...     17, 1 24  fr.  60  c.       17, 124      60 


Situation  au  1er  janvier  1901 424,783  fr.   ■  c. 


Emploi  des  fonds. 

Placements  antérieurs  au  l*r  janvier  1900  : 

14,098  fr.  de  rente  3  0/0  et  3  1/2  0/0  ayant  coûté. .  400,095  fr. 80c 

Achat  en  1900  de  500  francs  de  rente  3  0/0 16,847      30 

Espèces  en  caisse  au  lor  janvier  1901 7,839      90 

Total  égal 424,783 fr,    .c 

Les  valeurs  de  l'Association  représentent  au  cours  de  la  Bourse  di 
31  décembre  1900  : 

14,388  francs  de  rente  3  0/0  au  cours  de  101 .30. .  485,834  fr.  80  c, 

210  francs  de  rente  3,5  0/0  au  cours  de    103 6,160       »  c. 


Capital  supposé  réalisé 492,0 14  fr.  80  e. 


db  l'école  normale 


453 


M.  le  Président  annonce  qu'il  va  être  procédé  au  vote  pour  le  renou- 
vellement partiel  du  Conseil. 

Les  membres  présents  ayant  déposé  leurs  suffrages,  les  lettres 
contenant  des  bulletins  de  vote,  envoyées,  conformément  à  la  circulaire 
du  20  décembre  dernier,  par  les  associés  qui  n'ont  pu  se  rendre  à  la 
séance,  sont  décachetées,  et  les  bulletins  mis  cachetés  dans  l'urne. 
Le  nombre  total  des  votants,  présents  et  absents,  est  de  630,  savoir  : 
11  membres  qui  ont  voté  en  séance  et  559  membres  qui  ont  voté  par 
correspondance. 

Sont  nommés  : 


Pour  trois  ans  : 


MM.  Tannery,par 527  suffrages. 

Appell 466        — 

Boissier 437        — 

Chanta  voine 364        — 

Jaurès 325        — 


Les  dix  membres  qui  ont  ensuite  obtenu  le  plus  de  voix  sont  : 


MM.  Boutroux(1873)... 

246 

MM. 

Painlevô(1883)... 

57 

Giard  (1861) 

198 

Delbos  (1882).... 

52 

Andler  (1884) 

164 

Bertinet  (1879)... 

20 

Herr  (1883) 

80 

Janet(1883) 

20 

Lehugeur  (1874). . . 

67 

. 

Blutel  (1874) 

19 

Au  scrutin  de  Tannée  dernière,  M.  Monod  (1862)  avait  obtenu 
124  suffrages,  mais  son  nom  n'a  pas  figuré  parmi  ceux  des  dix  membres 
qui  avaient  obtenu  le  plus  de  voix  après  ceux  qui  ont  été  élus.  Cette 
erreur  d'impression  a  été  reproduite  dans  la  circulaire  envoyée  par  le 
Secrétaire,  le  20  Décembre  dernier  pour  les  élections,  et  n'a  pu  être 
rectifiée  plus  tôt  car  elle  n'a  été  signalée  qu'après  la  réception  de  cette 
circulaire  par  tous  les  membres. 

M.  le  Président  annonce  que  le  service  annuel  institué  par  Son  Ém. 
le  Cardinal  Perraud,  évéque  d'Autun  (promotion  de  1841),  «  à  l'in- 
tention de  tous  les  élèves  de  l'École  morts  depuis  la  création  de 
l'Ecole  »,  sera  célébré  en  l'église  Saint-  Jacques-du-Haut-Pas,  le  jeudi, 
17  janvier,  à  dix  heures  très  précises  du  matin. 


"  ~1 


154  ASSOCIATION  DBS  ÀNCIKNS   ÉLÈVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE  DE  LIQUIDATION 

DU  CENTENAIRE  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 


Solde  en  caisse  le  1"  Janvier  l'JOO 86  fr.  35  c 

Intérêts  d'une  année  de  deux  titres  de  rente  3  0/0 54 

Espèces  en  caisse  à  ce  jour 140  fr.  33  c. 


Los   titres   de   rente'  3  0/0,  au  cours  de  la  bourse  du  31  décembre  MU). 
représentent  une  valeur  de  i,823  fr.  40. 

Pnris,  le  1"  janvier  1901. 

E.  Lkvassech. 


DB  LBGOLB  NORMALE  45& 


LISTE  DES  DONATEURS  DE  L'ASSOCIATION 

Au  ior  janvier  190i. 


MUe  Prévost-Paradol  ,  en  mémoire  de  son  père 
(promotion  de  1849),  en  une  rente  5  0/0 
de  1890  francs,  une  somme  de 40,000  fr.  (1) 

M1™  J.  Juglab,  rue  des  Mathurins,  58,  à  Paris. . .     1,950  fr. 

M.  Ernest  Lamt,  boul.  Haussmann,  113,  à  Paris.     1,900  fr. 

M.  Chbnou  (promotion  de  1818)  (2) 100  fr.  Décédé. 

Anonyme  (1883) 500  fr. 

Anonyme  (1884) 300  fr. 

M.  Bertrand  (Joseph),  de  l'Académie  française, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
sciences,  maître  de  conférences  honoraire  de 
TÉcole  Normale,  rue  de  Tournon,  4 4,440  fr.  Décédé 

M.  Caillktbt  (Louis),  membre  de  l'Académie  des 

sciences,  boulev.  Saint-Michel,  15 2,000  fr. 

M.  Matrargues  (Alfred),  boulevard  Malesherbes, 

]  03 500  fr. 

M.  Hadtefeuillk  (Paul-Gabriel),  membre  de  l'A- 
cadémie des  sciences,  professeur  de  miné- 
ralogie à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences à  l'École  Normale,  rue  du  Luxem- 
bourg, 28 1,600  fr. 


(1)  Cette  belle  donation  s'adresse,  en  réalité,  sous  le  nom  de  l'Association,  à  l'École 
Normale  elle-même.  Aux  termes  de  l'acte  de  donation,  l'Association  transmet  ce 
revenu  au  directeur  de  l'École,  qui  en  fait  emploi  pour  distribuer  à  tous  les  élèves 
sortants  :  1*  les  œuvres  de  Prévost-Paradol  ;  2°  un  certain  nombre  de  livres  qui  for- 
ment à  chacun  une  petite  bibliothèque  littéraire  ou  scientifique.  Mais  l'acte  de  dona- 
tion réserve  a  l'Association  une  rente  perpétuelle  de  100  francs. 

Voir,  pour  l'histoire  de  cette  donation,  l'allocution  du  président  de  1881. 

La  conversion  du  5  0/0  en  4,5,  en  1886,  a  réduit  cetie  somme  de  1890  francs  à 
1701  francs,  la  conversion  du  4,5  en  3,5  du  20  janvier  1894  a  réduit  cette  somme  à 
1323  francs. 

(2)  Les  Normaliens  dont  les  noms  figurent  sur  cette  liste  sont  exclusivement  ceux 
Pour  lesquels  les  dons  ou  legs  personnels  n'atteignent  pas  200  francs. 


456  ASSOCIATION  DBS  ANG1BNS  ÉLÈVES 

M.  de  Fbbeari  (Philippe),  rue  de  Varennes,  57.        300  fr. 

Mme  Légal  en  mémoire  de    son   mari  (promo- 
tion 1831) 150  fr. 

Anonyme  (1885) 50  fr. 

M.  Sauvbton,  à  Paris 20  fr. 

M.  Leooupils,  à  Chambéry 5  fr. 

Les  héritiers  de  Mm«  Dagnan. 3,000  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Bach  (promotion  de  1832). . .        500  fr. 

Anonyme  (188*7) 500  fr. 

M.  Noiret,  à  Béthel,  en  mémoire  de  son  fils  (pro- 
motion de  1883) 500  fr. 

Anonyme  (1887) 20  fr. 

Comité  de  bienfaisance  des  Élèves  de  l'École  Nor- 
male (partie  du  produit  des  bals  de  1888 
(5,000fr.),  1890  (10,000  fr.),189l(4,'750fr.), 
1892  (8,000  fr.),  1894  (2,250  fi\)f  1898 
(1,000  fr.)  et  1900  (3,500) 34,500  fr. 

Anonyme  (1888) 500  fr. 

Mmo  Lemoine  ,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1844) 200  fr. 

Mme  R^aumb,  en  mémoire  de  son  mari  (promotion 

de  1846) 100  fr. 

Mme  Bos,  9,  avenue  Victoria,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1848) 180  fr. 

Mme  Péclet,   née  de  Cobiolis,  en  mémoire  de 

son  mari  (promotion  de  1812) 3,000  fr. 

MM.  Louis  et  Julien  Havet,  en  mémoire  de  leur 

père  (promotion  de  1832) 1,000  fr. 

Anonyme  (1889) 500  fr. 

Mme  Bbaujean,  38,  rue  du  Luxembourg,  en  mé- 
moire de  son  mari  (promotion  de  1841) 500  fr. 

M.  Gauthier-Villars,  55,  quai  des  Augustins. . .       250  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  pour  le  banquet  offert  à 

M.  Boissier  en  1889 411  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  pour  le  monument 
élevé  à  l'École  en  mémoire   de  L.  Thuillier 

en  1889 50  fr.  35* 

M™  Pauilhac,  à  Toulouse 2,000  fr. 

Anonyme  (1890) 500  fr. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  457 

H.  Serbat,  avenue  des  Champs-Elysées,  138,  à 

Paris 80  fr. 

M™  Pontàrlibr,  à  La  Roche-sur- Yon,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1831) 12  fr. 

M.  Guillaume,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  et 
Mme  Guillaume,  avenue  Baudin,  à  Limoges, 
en  mémoire  de  leur  fils  (promotion  de  187*7).       132  fr. 

Mme  veuve  Lange  (Henri) 100  fr. 

M.  Gauthibr-Villars  et  ses  fils 900  fr. 

M.  Desnoyers,  à  Bayeux 20  fr. 

H.  Goldschmidt  (Léopold),  rue  Rembrandt,  19. .  1,000  fr. 

M.  Roux  (Gustave),  rue  de  Rome,  72 800  fr. 

Anonyme  \V9  d'un  universitaire)  (1892) 100  fr. 

Dame  anonyme  (1892) 100  fr. 

Dame  anonyme  (1892) 100  fr. 

Anonyme  (1892) 200  fr. 

Legs  de  15,000  francs  fait  par  M.  Alfred  Née  , 
avocat,  réduit  par  les  droits  de  mutation  et 
les  frais  a. 13,375  fr. 

Anonyme  (1893) 500  fr. 

Anonyme  (1893) 100  fr. 

Anonyme  de  Montpellier  (1893) 10  fr. 

M.  l'abbé  Bbbnard,  ancien  aumônier  de  l'École 
Normale,  curé  de  Saint-Jacques-du-Haut- 
Pas 250  fr.  Décédé. 

H.  Wbil,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  maître  de  conférences  ho- 
noraire de  littérature  grecque  de  l'École  Nor- 
male, rue  de  la  Tour  156 800  fr. 

M^Pellissibb,  en  mémoire  de  son  mari  (pro- 
motion de  1839) 100  fr. 

M.  Plbssis,  maître  de  conférences  de  langue  et 
littérature  latines  à  l'École  Normale,  rue  de  . 

Staël,  22,  Paris 200  fr. 

Anonyme  (1894) 24  fr.  35  c. 

M.  Guibal,  à  Aix 12  fr. 

l)ame  anonyme  (1894) 12  fr. 

Dame  anonyme  (1895) 500  fr. 


458  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Centenaire  de  l'École  (1895)  :  \ 

Produit  du  bal 9,927  fr.  35c. 

Vente  des  programmes  de  la 

Revue  du  Centenaire *       660  fr. 

Produit  d'une  collecte  faite  à 
la  suite  du  service  célébré  à  la 

synagogue  de  la  rue  de  la  Vie-  }  15,014  fr.  25  c. 

toire,  à  l'occasion  du  Centenaire, 
par  M .  le  Grand-Rabbin  Zadoc 
Kahn,  rue  Saint-Georges,  1*7.  3,775  fr. 

Excédent  de  recettes  sur  les 
dépenses   des   fêtes  du   Cente-  < 

naire 651  fr.  90  c./ 

Mm0  Geffroy,  rue  du  Bac,  32,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1840) 1,000  ir. 

Mm0  Mauduit,    rue  Bonaparte,   20,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1848) 100  fr. 

Reliquat  du  banquet  offert  à  M.  Georges  Perret 

(1895) 49  fr. 

M.  Rbvoil,  à  Chambéry 2  fr. 

M.  et  Mme  Roobr,  à  Paris,  en  mémoire  de  leur 
fils,  Maurice  Antonin  (promotion  de  1890), 

un  titre  de  300  fr .  de  rente  3  0/0  (1) 10,245  fr. 

Anonyme,  femme  d'un  Normalien,  en  vue  de  fêter 

un  anniversaire  (1896) 500  fr. 

Anonyme  Normalien  (1896) 200  fr. 

Mma  Berthaud,  à  Saint-Cyr-au-Mont-d'Or,   en 

mémoire  de  son  mari  (promotion  de  1840) . .       100  fr. 
Un  groupe  d'Athéniens  (Reliquat  d'une  souscrip- 
tion pour  offrir  une  œuvre  d'art  àM.  Heuzej).        70  fr. 
M.  Godard  (Reliquat  d'une  souscription  au  col* 

lège  Sainte-Barbe) 7  fr. 

Mmo  la  baronne  Hirsgh  db  Gbrbuth 2,000  fr.  Dicéfa 

Anonyme  Normalien  (1897)  (2«  versement) 200  fr. 

M.  Làbrousse  au  nom  de  feu  Escot  (1895)  ....        60  fr. 


[1)  Une  autre  rente  annuelle  de  300  francs  a  été  instituée  par  M.  et  Mme 
en  faveur  des  deux  élèves  entrés  les  premiers  à  l'École,  en  vue  de  leur  achc 
livres.  —  (Voir  l'allocution  présidentielle  de  1S97.) 


DE  1/ ÉCOLE  NORMALE  159 

H.  Pi rei re  (Henry),  administrateur  de  la  Cie  des 

chemins  de  fer  du  Midi,  boulevard  de  Cour- 

celles,  33 250  fr. 

M.  Bricogne,  inspecteur  de  la  traction  au  chemin 

de  fer  du  Nord,  rue  de  Maubeuge,  62 200  fr. 

Anonyme  Normalien  (1898)  (3e  versement) 200  fr. 

Conseil  d'Administration  des  Annales  scientifiques 

de  l'École  Normale 300  fr. 

M.  Benoit,  avocat  à  Nancy,  en  mémoire  de  son 

pore  Ch.  Benoit  (1835),  doyen  honoraire  de 

la  Faculté  des  Lettres  de  Nancy 100  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Chon  (1832) 100  fr. 

Anonyme  (1898) 15  fr. 

Reliquat  d'une  souscription  (1898)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1880  (Sciences) 8  fr.  50 

Mlle  Bblœoil 10,000  fr. 

Mme  Vve  Louis  Pasteur 1,000  fr. 

M.  Dutilleul  (André),  élève  ingénieur  au  corps 

des  Mines,  avenue  de  l'Observatoire,  31 200  fr. 

M.  Dutilleul  (Lucien),  capitaine  d'artillerie  en 

mission  au  Soudan 200  fr. 

H.  André  Maure  à  Carcassonne 1  fr. 

Anonyme  Normalien  (1899)  (4a  versement) 200  fr. 

MH.    Beaunier,  Bornecque,  Bouglé,  Crou- 

zet,  Drouin,    Hbrbiot,  Jubin,    Lalot, 

Landry,  Lange,  Morel,  Raoeot,  Rosbn- 

thal,  Simian,  Téry,  Wahl,  auteurs  des 

*  Normaliens  peints  par  eux-mêmes  »  :  don 

de  leurs  droits  d'auteurs  de  Mai  1895  au 

31  Janvier  1899 331  fr.  50 

Reliquat  d'une  souscription  (1899)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1886  (Sciences) 8  fr.  35 

M.  Lévy  (Lucien),   examinateur    d'admission   à 

l'École  polytechnique,  en  mémoire  de  son  père 

(promotion  de  1843),  rue  du  Regard,  12. . . .      100  fr. 

M.  Sarchi  (Paul),  boulevard  Haussmann,  49 500  fr. 

M.  Caubronkb,  rue  Léon  Gogniet,  10,  en  mé- 
moire de  son  fils  (promotion  de  1893) 100  fr. 

Anonyme  Normalien  (1900)  (5*  versement) 200  fr. 


460  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Reliquat  d'une  souscription  faite  pour  honorer  la 

mémoire  de  Louis  Couve  (novembre  1900)..        36  fr.  40 

M"6  Suchet,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1839 600  fr. 

Mmc  Couve,  à  Valafran-sur- Villeneuve,  en  mé- 
moire de  son  fils  (promotion  de  1887) 500  fr. 


** 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  464 


LISTE  DES  MEMBRES  SOUSCRIPTEURS  PERPÉTUELS 

PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  (l). 


1810.  Cousin  (Victor) 1,000  fr.  Décédé. 

—  Gaillard  (Théodore) 200  fr.  Décédé. 

—  Guillaume  (Alexandre-Marie-Philippe). . .  400  fr.  Décédé. 

1811.  Dubus-Champville  (François- Jacques) .. .  200  fr.  Décédé. 

—  Guioniaut  (Joseph-Daniel) 200  fr.  Décédé. 

—  Patin  (Henri-Joseph-Guillaume) 300  fr.  Décédé. 

—  Pouillet  (Claude-Servais-Mathias) 200  fr.  Décédé. 

1812.  Dubois  (Paul-François) 200  fr.  Décédé. 

—  Martin  (Pierre-Alphonse) 300  fr.  Décédé. 

r-     Péclet  (Jean-Claude-Eugène) 500  fr.  Décédé. 

—  Poirson  (Auguste-Simon-Jean-Chrysost.).  200  fr.  Décédé. 

—  Renouabd  (Augustin-Charles) 200  fr .  Décédé. 

1813.  De  Corneille  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Cotkllb  (Toussaint- Ange) 200  fr.  Décédé. 

—  Grangeneuve  (Maurice) 300  fr.  Décédé. 

—  Lévy  (Servedieu-Abailard) 200  fr.  Décédé. 

—  Maas  (Myrtii) 200  fr.  Décédé . 

—  Vernadé  (Armand-Balthazar) 500  fr.  Décédé. 

1815.  Defrenne  (Jacque3-Anatole-Fortuné) 2,000  fr.  Décédé. 

1819.  Hachette  (Louis-François-Christophe) .. .  500  fr.  Décédé. 

—  Quichbrat  (Louis-Marie) 200  fr .  Décédé . 

1820.  André-Pontier (Guillaume-Eugène; 200  fr.  Décédé. 

—  Barbet  (Jean-François) 200  fr.  Décédé. 

1826.  Anquetil  (François-Prosper) 200  fr.  Décédé. 

—  Verdot  (Jean-Maurice) 200  fr.  Décédé. 


(1)  Par  décision  du  Conseil  d'Administration  (séance  du  8  avril  1865),  les  membres 
qui  verseront  a  la  Caisse  de  secours  une  somme  dont  le  minimum  est  fixé  à  200  francs 
feront  libérés  de  la  cotisation  annuelle  et  inscrits  à  perpétuité  sur  la  liste  des  membres 
donateurs. 

L'astérisque  (*)  indique  la  résidence  dans  les  départements  de  la  Seine  ou  de 
Seine-et-Oise,  et  par  suite  l'aptitude  à  faire  partie  du  Conseil  d'administration. 

11 


"1 


4  62  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1827.  Herbettr  (Charies-Émile-Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Mobellb  (Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Moubikr  (Adolphe-Auguste-Corneille) 10,200  fr.  Décédé. 

1828.  Amiot  (Benjamin-Michel) 300  fr.  Décédé. 

—  Chébubl  (Pierre- Adolphe) 200  fr .  Décédé. 

—  Guébabd  (Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Mbrmet  (Alexandre-Christophe) 300  fr.  Décédé. 

—  Petitbon  (Edwin-Joseph-Léon-François).  240  fr.  Décédé. 

1830.  Duruy  (Louis- Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Germain  (Alexandre-Charles) 200  fr .  Décédé. 

—  Quet  (Jean-Antoine) 200  fr.  Décédé. 

1831 .  Abria  (Jérémie-Joseph-Benoit) 200  fr.  Décédé. 

—  Bertereau  (Alexandre-Adolphe) 200  fr .  Décédé. 

—  Lebèoue  (Pierre-Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Légal  (Fulgence-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Wallon  *  (Henri-Alexandre) 1,000  fr. 

1832.  Bach  (Xavier-Dagobert) 200  fr.  Décédé. 

—  Bontoux  (Marcelin) 300  fr.  Décédé. 

—  Danton  (Joseph-Arsène) 200  fr .  Décédé. 

—  Havet  (Auguste-Eugène-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

1833.  Hauser  (Simon) 240  fr.  Décédé. 

—  Hébert  (Edmond) . . , 240  fr.  Décédé. 

—  Joocjet  (Vincent) 200  fr.  Décédé. 

—  Lorquet  (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240  fr.  Décédé. 

—  Simon  (Jules-François) 240  fr.  Décédé. 

—  Vieille  (Jules-Marie-Louis) 200  fr.  Décédé. 

1834.  Babet  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Bouillibb  (François-Cyrille)   250  fr.  Décédé. 

—  Maoé  db   Lépinat  (Antonin-Pierre-Lau- 

rent) 200fr.  Décédé. 

—  Mondot  (Marie-Casimir) 200  fr.  Décédé. 

—  Rollibb  (Constant) 700  fr."  Décédé! 

—  Taulieb  (  Jean-Louis-François) 200  fr .  Décédé. 

1835.  Daouin  (Pierre- Adolphe) 200  fr.  Décédé". 

—  Denis  *  (Ange-Marie) \  300  frw 

—  Desains  (Quentin-Paul) 200  fr.  Décédé. 

—  Wieseneb  (Jacques-Louis) 250  fr .  Décédé. 

1836.  Bebsot  (Pierre-Ernest) 200  fr.  Décédé! 

—  Haillecoubt  (Pierre-Paul-Alfred) 200  fr! 

—  Huouent  (Frédéric-Léopold) ".  240  fr.  Décédé. 


DB  L'àGOLB  NORMALE  463 

1836.  Lacroix  (Pierre-Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Olivaint  (Pierre-Antoine-Just) 258  fr.  Décédé. 

1837.  Barni  t Jules-Romain) 200  fr.  Décédé. 

—  Girault  (Charles-François) 250  fr.  Décédé. 

—  Briot  (Charles-Auguste- Albert) 240  fr.  Décédé. 

—  Jamin  (Jules- Célestin) 200  fr.  Décédé. 

—  Lévêque  (Jean-Charles) 200  fr.  Décédé. 

1838.  Hignard  (Louis-Henri- Vincent) 300  fr.  Décédé. 

—  Maucourt  (Jean-Baptiste-Maximilien) . . .  240  fr.  Décédé. 

—  Talbert  (Michel-Emile) 200  fr.  Décédé, 

—  Tanesse  *  (Claude) 200  fr. 

—  Vapereau  *  (Louis-Gustave) 200  fr. 

—  Waddington  *  (Charles) 240  fr. 

1839.  Bouquet  (Jean-Claude) 300  fr.  Décédé. 

—  Desbovks  (Honoré- Adolphe) 200  fr .  Décédé. 

—  Druon  (  Henry-Valéry-Marc) 240  fr . 

—  Lkroy  (Pierre-Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Waillb  (Isaac) 200  fr.  Décédé. 

1840.  Bertrand*  (Alexandre) 200  fr. 

—  Cuchbval-Clarigny  (Athanase) 200  fr.  Décédé. 

—  Dreyss*  (Charles -Louis) 200  fr. 

—  Prbnet  Frédéric) 200  fr.  Décédé. 

—  Gbkfroy  (Mathieu- Auguste) 200  fr .  Décédé. 

—  Girard  (Julien) 250  fr.  Décédé. 

—  Martha  (Benjamin-Constant) 1,200  fr.  Décédé . 

1841.  Chambon  (Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Jankt  (Paul-Alexandre-René) 200  fr.  Décédé. 

—  Thurot  (François-Charles-Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Verdet  (Manuel-Emile) 200  fr.  Décédé. 

1842.  Boucher  (Auguste) 400  fr. 

—  Chotard  *  (Martin-Henri) 200  fr. 

—  Lamy  (Claude- Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Mosgdurt  (Edme) 250  fr.  Décédé. 

1843.  Boissier*  (Gaston-Marie- Louis-Antoine)  240  fr. 

—  Hatzfbld  (Adolphe) 2,000- fr.  Décédé. 

—  Lanzi  (Joseph- Antoine) 200  fr.  Décédé. 

—  Magy  (Jean-Baptiste-François) 200  fr.  Décédé. 

—  Manuel*  (Eugène). 240  fr. 

—  Pasteur  (Louis) 600  fr.  Décédé. 

—  Perrbns  *  (François-Tommy) 240  fr. 


464  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1843 .  Tivier  (Antoine-Henri) 200  fr. 

1844.  Anselme  (Jean-Alexis) 200  fr .  Décédé. 

—  Aubin  (Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Beaussire  (Emile-Jacques- Armand) 200  fr.  Décédé. 

—  Dupré   (Pierre-François-Victor) 250  fr.  Décédé. 

—  Gandar  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Girard*  (Jules) 2,200  fr. 

-—  Gomond  (Louis-Ernest) 200  fr . 

—  Ladrey  (Claude) . .  200  fr.  Décédé. 

.—  Lkspiault  (Frédéric-Gaston) 200  fr. 

1845.  Beulé  (Ernest-Claude) 200  fr.  Décédé. 

—  Caro  (Elme-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Glachant  (Charles-Floride) 1,200  fr.  Décédé. 

—  Joubert*  (Charles- Jacques-Eugène) 200  fr. 

—  Mézières  *  (Alfred-Jean-François) 200  fr. 

—  Molli ard  (Léon-Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Wœsttn  (Corail).. 200  fr.  Décédé. 

1846.  Boutan  (Jean-Marie-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

—  Chall&mel-Lacour  (Paul-Amand) 3,740  fr.  Décédé. 

»—  Chassang  (Marie-Antoine-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Dansin  (Jean-Hippolyte) 200  fr.  Décédé. 

«r-  Harant  (Eugène-Alexandre) 240  fr.  Décédé. 

—  Lechat  (Julien-Charles-Marie-Claudius)  . .  200  fr.  Décédé. 

—  Marcou  *  (François) 200  fr. 

—  Véron  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Viollettb  (Charles) 200  fr .  Décédé. 

1847.  Beaussire  (Charles-Zozime) 300  fr.  Décédé. 

—  Debray  (Jules-Henri) 250  fr .  Décédé. 

—  Lenient  *  (Charles-Félix) 200  fr. 

—  Perraud  (Adolphe-Louis- Albert) 1,200  fr. 

—  Roger  (Jean-Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Valson  (Léon-Stanislas) 300  fr . 

1848.  About  (Edmond) :::..; 200  fr.  Décédé. 

—  Albert  (Paul) :...  200  fr.  Décédé. 

—  Bahy  (Arthur-Louis-Charles) 700  fr.  Décédé. 

—  Bos    (Henri-Edmond-É tienne)  t    15  fr.   de 

rente  3  0/0  ayant  coûté 400  fr.  Décédé. 

—  Cambier  (Désiré-Edouard) ....  ; 250  fr.  Décédé. 

—  Charaux  (Claude-Charles) 250  fr. 

—  Duooudré  (Henry) 240  fr.  Décédé. 


J 


f 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  465 

1848.  Heinbich  (Guillaume-Alfred) 240  fr .  Décédé . 

—  Mathet  (Jacques-Gabriel) 200  fr. 

—  Moncourt  (Eugène) 200  fr . 

—  Sarcby  (Francisque) 200  fr .  Décédé , 

—  Stoffel  (Emile) 240  fr. 

—  Taine  (Hippoly  te- Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Troost  *  (Louis-Joseph) 2,028  fr . 

—  Wolf  *  (Charles- Joseph-Etienne) 240  fr . 

1849.  FouQiré  *  (Ferdinand-André) 200  fr. 

—  Fournbt  (Antoine)  (legs) 1,000  fr.  Décédé. 

—  Greard  *  (Valéry-Clément-Antoine) 200  fr. 

—  Lalande  (Charles) 200  fr. 

—  Lignier  *  (Claude) 200  fr. 

—  Prévost-Paradol  (Lucien-Anatole) 200  fr.  Décédé. 

—  Serret  (Paul- Joseph) 200  fr .  Décédé, 

—  Terquem  (Alfred) 200  fr.  Décédé. 

—  Vacquant  (Jean-Baptiste-Charles) 200  fr.  Décédé. 

—  Villetard  DEPRONiÈRES(Charles-Edm.).  200  fr.  Décédé. 

1850.  Cucheval  *  (Victor-Louis-Philippe) 200  fr. 

—  Fernet  *  (Emile- Jacques) 240  fr . 

—  Fustel  de  Coulanges  (Numa-Denis) 300  fr .  Décédé. 

—  Tournier  (Edouard) 200  fr.  Décédé. 

1851 .  Heuzey  *  (Léon-Alexandre) 240  fr. 

—  Hubert  *  (Gabriel-Alfred) 240  fr. 

—  Lachelier*  (Jules-Ernest-Nicolas) 240  fr. 

—  Thbnon  (Jules-Léon) 240  fr .   Décédé, 

1852.  Bréal  *  (Michel-Jules-Alfred) 240  fr. 

—  Goumy  (Jean-Édouard) 1,000  fr .  Décédé, 

—  Lefrbvre  *  (Eugène) ., 200  fr . 

—  Perrot*  (Georges) 240  fr. 

—  Wescher  *  (Marie- Antoine-Charles) 240  fr. 

1853.  Appert  *  (Germain-Gustave) 200  fr. 

—  Bertauld  (Pierre- Auguste) 240  fr.  Décédé. 

—  Gossin  (Henri) 200  fr. 

—  Marotte  *  (Alfred-Auguste) 200  fr . 

—  Pruvost  *  (Jules-Paulin-Émile) 250  fr. 

—  Ribout*  (Jean-Baptiste- Auguste-Charles).  240  fr» 

1854.  Brédif*  (Léon) 2,602  fr.  70 

—  Dbvillb  (Gustave) 200  fr.  Décédé. 

—  Gaspard*  (Pierre-Emile) 200  fr. 


466  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1854.  HBRvi  *  (Aimé-Marie-Édouard) 240  fr.  Décédé. 

—  Méray  (Hugues-Charles-Robert) 200  fr . 

—  Le  Renard  (Félix-Henry-Louis-Gabriel). .  200  fr. 

1855.  De  Tréverbbt  (Armand-Germain -Léon).  300  fr. 

—  Fouoart  *  (Paul -François) 200  fr. 

—  Gernbz  *  (Désiré-Jean-Baptiste) 400  fr. 

—  Laurent  *  (Emile-Michel) 200  fr. 

—  Lemas  (François) 200  fr. 

1856.  Landrin  (Eugène-Charles) 400  fr. 

—  Launay  *  (Louis) 200  fr. 

—  Monginot  (Louis-Emile- Alfred) 240  fr .  Décédé. 

1857.  Brisset  (Louis-Daniel- Adrien) 200  fr. 

1858.  Gay*  (Jules-Claude).... 250  fr. 

—  Huvelin*  (Marie-Joseph-Philippe) 240  fr. 

—  Mascart  *  (Éleuthère-Élie-Nicolas) 200  fr . 

—  Nolen*  (Pierre-Aimé-Désiré) ; 200  fr. 

—  Ollé-Laprune  (Louis-Léon) 9,498  fr .  65  Dec. 

—  Robin  *  (Louis-Charles- Jean-Paul) 200  fr . 

—  Sarradin  *  (Henry-Amédée) 500  fr . 

—  Talon  (François) 200  fr. 

—  Van  TiEGHEM*(Philippe-Édouard~Léon).  250  fr. 

1859.  Collet  (Louis-Félix) 200  fr.  Décédé. 

—  Decharme  (Jean-Baptiste-François-Paul)  200  fr. 

—  Duolaux  *  (Pierre-Emile) 200  fr. 

—  Gruey  (Louis-Jules) 200  fr. 

—  Legouis  *  (Stéphane) ? . . .  200  fr. 

—  Maze  (Hippolyte) 250  fr.  Décédé. 

1860.  Bigot  (Charles-Jules) 240  fr.   Décédé. 

—  Froment  (Charles-Théodore) * 240  fr . 

—  Leoaplain  (Marie-Arthur) 200  fr. 

—  Morbl*  (Maximilien-Georges) 500  fr. 

—  Waltz  (Adolphe) 200  fr. 

1861.  Crétin*  (Marie- Justin-Théodore-Émile). .  290  fr. 

—  Darboux  *  (Jean-Gaston) 250  fr. 

—  Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste).  240  fr.  Décédé. 

—  Jénot  *  (Charles-Emmanuel) 200  fr . 

—  Rambaud  *  (Nicolas-Alfred) 200  fr. 

—  Violle  *  (Louis- Jules- Gabriel) 200  fr. 

—  Zévort  (Charles-François-Edgar) 300  fr . 

1862 .  Alcan  *  (Mardochée-Félix) 240  fr. 


r 


de  l'école  normale  169 

1862.  Guillot  *  (Joseph-Louis- Auguste) 200  fr. 

—  Laviévillb*  (Augustin-Philistall) 240  fr . 

—  Lavissb  *  (Ernest) 200  fr. 

—  Monod*  (Gabriel) 200  fr. 

—  Pellkbin  (Arthur-Théophile-Pierre) 200  fr.  Décédé. 

—  Pingaud  (Léonce- Jean-Philibert-Pierre). . .  200  fr . 

—  Ribot  *    (  Théodule  -  Armand  -  Ferdinand- 

Constant)  200  fr. 

—  Rochebolles  (Gabriel- Jacques -Edouard).  200  fr. 

—  Waleoki*  (Félix-Charles-Louis) 300  fr. 

—  Wallon  (Paul-Henri) 300  fr. 

1863.  Amigubs  (Pierre-Marie-Édouard) 300  fr.  Décédé. 

—  Darboux  (Jean-Louis) 200  fr. 

—  Duruy  (Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Gorceix  (Claude-Henri) 500  fr. 

—  Gosse  (Louis-Edmond) 200  fr .  Décédé . 

—  Le  Monnikr  (Alexandre- Alexis-Georges) .  240  fr. 

—  Monniot  (Gustave- Antoine) 200  fr.  Décédé. 

—  Patbnôtre  (Jules) . . . . 240  fr . 

—  Tisserand  (François-Félix) 250  fr.  Décédé. 

—  Vidal  db  la  blache*  (Paul-Marie- Joseph)  500  fr. 

1864.  Benoist  (Antoine) 200  fr. 

—  Cerf  *  (Léopold) 200  fr. 

—  Combb  (Henri-Jacques) 240  fr . 

—  Croiset*  (Marie- Joseph-Alfred) 200  fr. 

—  Lebègue  (Albert- Jacques) 200  fr .  Décédé . 

—  Maillard  (Nicolas) 300  fr . 

—  Perribr*  (Edmond) 250  fr. 

1865.  Ammann  *  (Auguste) 200  fr. 

—  Boutroux*  (Étienne-Émile-Marie) 200  fr* 

—  Croiset  *  (Maurice) 240  fr . 

—  Dbrêux*  (Georges-Hector-René) 200  fr. 

—  Dubois  (Edmond) 200  fr.  Décédé. 

—  Maspbbo*  (Gaston-Camille-Charles) 203  fr. 

1866.  Barrère*  (Alexandre- Antoine- Jacques)..  200  fr. 

—  Bichat  (Ernest-Adolphe) 240  fr, 

—  Bonnard  (Adrien-Paul-Émile) 300  fr. 

—  Bouty*  (Edmond-Marie-Léopold) 540  fr . 

—  RéaiSMANSET  (Joseph-Eugène) 200  fr. 

186*7 .  Aulard*  (François- Victor-Alphonse) 300  fr. 


468  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1867.  Dessbnon*  (Ernest) 200  fr. 

—  Eggrr*  (Victor-Emile) 200  fr. 

—  Gayon  (Ulysse) 300  fr 

—  Giard  *  (Alfred-Mathieu) 500  fr. 

—  Humbert*  (Jean-Baptiste-Louis) 250  fr. 

—  Robl  (Edouard- Louis) 240  fr.  Décédé, 

—  Vast  *  (Henri-Charles-Edmond) 300  fr. 

1868.  Angot  *  (Charles-Alfred) 200  fr. 

—  De  Crozals  (Jacques- Marie-Ferdinand  - 

Joseph) 200  fr. 

—  Macô  de  LÉPiNAY*(Aug.-Pierre-Antonin).  200  fr. 

—  Pellet  (Auguste-Claude-Éliacin) » .  200  fr. 

1869.  Chanta voine*  (Louis-Henri) 240  fr. 

—  Dopuy  *  (Ernest) 240  fr. 

—  Maneuvrier*  (François-Georges) 240  fr. 

1870.  Gasqdet  (Louis-Amédée-Ulysse) 240  fr. 

—  Grec  (Paul -Vincent) 240  fr. 

—  Margottet  (Julien-Céleste) 240  fr. 

—  Sentis  (Charles-Henri) 200  fr. 

18*72.  Berson  *  (Félix-Gustave-Adolphe) 200  fr. 

—  Brunel  *  (Lucien) 240  fr . 

—  Ducatel  *  (Alphonse- Auguste) 200  fr. 

—  Duruy  *  (Auguste- Gabriel -Georges). ....    1,000  fr. 

—  Dybowski  *  (Alexandre-Antoine) 250  fr. 

—  Gérard  (Auguste) 200  fr. 

.—  Girard*  (Paul) 240  fr. 

—  Gouré  db  Villemontée  *  (  Louis- Aimé- 

Gustave-Albert) 200  fr. 

—  Macé  de  Lépinay  (Jules-Charles-Antonin)  240  fr. 

—  Mangeot  (François-Constant- Stéphane) . .  200  fr. 

—  Mabtha  *  (Joseph-Jules) 200  fr . 

—  Poirier  (Nicolas) 200  fr. 

18*73.  Appell*  (Paul-Emile) 400  fr. 

—  Bonnibr*  (Gaston-Eugène-Marie) 200  fr. 

—  Cagnat  *  (René -Louis- Victor) 200  fr. 

—  Ganderax  *  (Charles-É tienne-Louis) 200  fr . 

—  D'Huart  (Martin-Charles-Gustave) 200  fr. 

—  Jamet  (Emile-Victor) 200  fr. 

—  Raballbt  (François-Ferdinand) 240  fr. 

—  Riquibr  (Charles-Edmond-Alfred) 200  fr. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  469 

1874.  Albert  *  (Marie-Antonin-Maurice) 200  fr. 

—  Allais  (Paul-Gustave-Pierre) 200  fr. 

—  Brillouin  *  (Louis-Marcel) 200  fr. 

—  Budzinski  *  (Alfred-Casimir) 240  fr . 

—  Du  Coudray la Blanohère  (René-Marie).  240  fr.  Décédé. 

—  Lafaye  *  (Louis-Georges) 200  fr . 

—  Picard  *  (Charles-Emile) 200  fr. 

—  Pottier  *  (François-Paul-Edmond) 400  fr. 

—  Sabatibr  (Paul) 200  fr. 

1875.  Aubkrt  (Jules-Jean) 250  fr. 

—  Legrand  *  (Adrien) 200  fr. 

—  Lbfrançois  (Marie-Charles-Albert) 200  fr. 

—  Michel  *  (Auguste-Charles- Joseph-Léon).  240  fr. 

—  Puiseux  *  (Pierre-Henri) 200  fr. 

—  Rabaud  (Gaston) 240  fr. 

—  Rivière  *  (Charles) 240  fr. 

—  Wallon  *  (Etienne) 300  fr. 

1816.  Bernardin*  (Napoléon -Maurice) 240  fr. 

—  Brocard  (Georges) 240  fr . 

—  Chabot  (Charles) 200  fr. 

—  Goursat  *  (Edouard- Jean-Baptiste) 200  fr. 

—  Laoour-Gayet  *  (Georges) 200  fr . 

—  Legrand  *  (Jules) 200  fr. 

—  Lévy-Bruhl*  (Lucien) 250  fr. 

—  Reinach  *  (Salomon-Hermann) 2,740  fr . 

1877.  Breton  *  (Guillaume) 760  fr. 

—  De  Lens  (Paul-Alexandre-Pierre) 200  fr. 

—  Joannis  *  (Jean-Alexandre) 250  fr . 

—  Michel*  (Henry) 200  fr. 

—  Rébelliau  *  (Louis-Joseph-Alfred) 240  fr . 

—  Thamin  *  (Raymond) 240  fr . 

1818.  Baudrillart*  (Alfred) 300  fr. 

—  Boitbl*  (Albert) 240  fr. 

—  Jeanroy  (Alfred) 200  fr. 

—  Moreau-Nélaton  *  (Etienne) 500  fr . 

—  Sautreaux  (Léon-Angelin-Claude) 200  fr. 

1819.  Biélecki  (François-Joseph) 200  fr. 

—  Biochb  *  (Charles-Marie-Paul) 240  fr . 

—  Durkheim  (David-Émile) 200  fr. 

—  Fabrb  (Paul-Jean-Pierre-Guillaume) . . . .  300  fr.  Décédé. 


470  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1879.  Gilles  (Athanase-Édouard) 250  fr. 

—  Guntz  (Nicolas-Antoine) 640  fr. 

—  Hommay  (Victor-Pierre-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Hoossay*  (Frédéric) 240  fr. 

_  Grousset  (René) 200  fr.  Décédé. 

—  Lbsgourgurs  (Jean -Paul) 200  fr. 

—  Rafft  *  (Louis) 240  fr. 

1880.  Bernés  *  (Henri-Pierre) 200  fr. 

—  Cousin  (Georges-Frédéric) 240  fr. 

—  Durbach  (Félix) 200  fr. 

—  Gauthiez  *  (Pierre-Michel-Alexis) 200  fr . 

—  Imbart  de  la  Tour  (Pierre-Gilbert-Jean- 

Marie) SOOfr. 

—  Niool  *  (Jacques) 200  fr . 

—  Thouvenel  *  (Nicolas) 200  fr . 

—  Valot  (Pierre-Auguste-Prudent) 200  fr . 

1881 .  Audiat  *  (Gabriel-Louis-Paul) 200  fr. 

—  Blondel  (Arthur -Armand-Maurice) 800  fr. 

—  Daguillon  *  (Auguste-Prosper) 200  fr . 

—  Fallex *  (Albert-Maurice) 200  fr. 

—  Fournibr  (Albert-Paul-François) 200  fr.. 

—  Liégeois  (Alfred-Louis-Joseph) 250  fr . 

—  Pératé  *  (Joseph-André) 250  fr. 

—  Perdrix  (Léon-Louis) 200  fr. 

—  Pigeon  (Pierre-Léon) : .  200  fr. 

—  Radet  (Georges^ Albert) 200  fr . 

—  Sautreaux  (Célestin-Benjamin) 200  fr. 

—  Villard*  (Paul-Ulrich) 200  fr. 

—  Vogt  (Henri-Gustave) 240  fr . 

—  Wklsch  (Jules-Hippolyte) 240  fr. 

1882.  Audic  *  (Charles-Louis-Eugène) 200  fr. 

—  Delbos*  (Étienne-Marie- Justin-Victor). .  500  fr. 

—  Huard*  (Auguste-Gabriel-Georges) 200  fr. 

—  Meslin  (René- Armand-Georges) 240  fr . 

—  Péchard*  (Louis -Victor-Edouard) 200  fr. 

—  Pélissier   (Léon-Gabriel-Jean-Baptiste- 

Marie) 250  fr. 

—  Simonin  (Louis-Martial-Érasme) 200  fr. 

—  Sinoir  (Emile-Maxime) 200  fr. 

—  Stoufp  (Marie-Antoine-Xavier). .- 230  fr. 


1883. 


1884. 


1885. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 

Bouvier  (Bernard- Henri) 200  fr 

C  amen  a  d'Almbida  (  Pierre-  Joseph) 200  fr 

Chauvelon  *  (Emile-Amédôe-Marie) 200  fr 

Claretie*  (Léo-Eugène-Hector) 200  fr 

Cosserat  (Eugène-Maurice-Pierre) -    200  fr 

Doublet  (Georges) 240  fr 

Girbal  (Paul-Émile) 200  fr 

Glachant  *  (Charles-Victor) 240  fr 

Janet  *  (Paul-André-Marie) 240  fr 

Lange  (Michel-Emmanuel) 300  fr 

Lebègue  (Jules-Ernest) 200  fr 

Lechat  (Henri) 200  fr 

Mâle  *  (Mathieu-Emile) 200  fr 

Noiret  (Hippolyte-Louis-Alfred) >  200  fr 

Petit  (Paul-Émile) 240  fr 

Régis  (Louis-Guillaume-Marie) 1,000  fr 

Texte  (Henri-Joseph).  .^ 200  fr, 

Vanvincq  (Maurice-Auguste), 200  fr 

Weill*  (Jacques-Georges) 200  fr 

Baillet  (Jules-Auguste-Constant) 205  fr 

Berard  *  (Victor) 200  fr 

Grévt  *  (Auguste-Clément) 200  fr 

Hadamard  (Jacques -Salomon) 200  fr 

Jamot  *  (Paul) 240  fr 

Maoé  (Alcide-Aurèle-Pierre) 200  fr 

Michon  *  (  Etienne  -  Alexandre  -  Louis  - 

Charles) 200  fr 

Bourlet*  (Charles-Émile-Ernest) 200  fr 

Cha vannes  *  (Emmanuel- Edouard) 2*70  fr 

Fischer*  (Pierre-Marie-Henri) 200  fr 

Galloubdeg  (René-Louis-Marie) 200  fr 

Hauser  (Henri) 200  fr 

Huriez  (Léon-Stéphane) 200  fr 

Lalandb  *  (Pierre-André) 200  fr 

L amaire*  (Napoléon-Pierre) 200  fr 

Lavenir*  (Jean-Alexandre- Joseph) 200  fr 

Lefebvre  (Pierre) 200  fr 

Matruchot  *  (Alphonse-Louis-Paul) 200  fr 

Onde  (François-Xavier-Paul) 200  fr 

Bavbneau  *  (Louis-Auguste-Michel) 200  fr 


474 


Décédé . 


Décédé. 

Décédé 
Décédé . 


95 


172  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1885.  Vèzbs  (Pierre-Maurice) 200  fr. 

1886.  Abraham  *  (Henri-Azariah) 440  fr . 

—  Bertrand  (Léon-Louis-Théophile) 200  fr. 

—  Brunhes  (Antoine- Joseph-Bernard) 300  fr. 

—  Chair  (Paul-Lucien) 200  fr. 

—  Db  Riddbr  (André-Marie-Pierre) 200  fr. 

—  Gauckler  (Paul-Frédéric) 200  fr. 

1887.  Bézard  *  (Alexandre-Louis-Julien) 300  fr . 

—  Caullbrt   (  Maurice  -  Jules  -  Gaston  -  Cor- 

neille)   200  fr. 

—  Chamard  (Henri-Jean) 200  fr . 

—  Couturat  (Louis- Alexandre) 1,000  fr . 

—  Couva  (Jean-Baptiste-Wilhelm-Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Maluski  (Alexandre- Arthur-Henri) 200  fr. 

—  Mbsnil*  (Félix-Étienne-Pierre) 200  fr. 

—  Simon  *  (Louis-Jacques) 240  fr. 

—  Worms  *  (René) ^ 250  fr. 

1888.  Binet  (Ernest-Henri) '.' 200  fr. 

—  BRUNSCffwica  (Léon) 250  fr. 

—  Chabbrt  (Samuel) 200  fr. 

—  Cresson  (Jean-Georges- André) 200  fr. 

—  Dopour  (Marcel-Jean-Baptiste) 240  fr . 

—  Qotau*  (Pierre-Louis-Théophile-Georges)  240  fr. 

—  Havard  (Henri-Jules) 200  fr. 

—  Hélibb  (Henri-Remy) 200  fr. 

—  Molliard  (Marin) 200  fr. 

—  Leau  (Léopold) 200  fr. 

—  Petitdidibr  (Marie-Charles-Léon) 200  fr. 

—  Perrbau  (François) 200  fr. 

—  Trbssb  *  ( Arthur-Marie-Léopold) 200  fr. 

1889.  Brunhes  (Jean-Baptiste-Léon- Victor). .. .  "700  fr. 

—         DOUDINOT  DE  LA  BoiSSIÈRE 200  fr. 

—  Eisbnmann  (Joachim-Lpuis) 240  fr . 

—  Graillot  (Antoine- Henri) 200  fr. 

—  Halêvy  *  (Élie) 1,000  fr. 

—  La  Blanc  (Emile-Alphonse) 300  fr . 

—  Malherbe  (Gaston-Édouard-Tharsile) . . .  200  fr. 

—  Ruyssen  (Théodore -Eugène-César) 200  fr. 

—  Sagnac  (Marie) 200  fr. 

1890.  Busson  (Henri-Émile-Lucien) 200  fr. 


J 


PB  L'ÉCOLE  NORMALE  473 

1890.  Cotton  (Aimé-Auguste) 200  fr. 

—  Michaut  (Gustave-Marie-Abel) 200  fr . 

—  Roger  (Maxime-Antonin) 200  fr.  Décédé. 

—  Vkbsini  (Barthélémy- Raoul) 200  fr. 

1891 .  Darboux  (Jean-Baptiste) 250  fr . 

—  De    Bilhère    Saint -Martin    (David  - 

Edouard) 200  fr. 

—  Hermann  (Joseph-Auguste) 300  fr.  Décédé, 

—  Lévy  (Ernest-Henri). ■ 300  fr. 

1892.  Bornecque  (Henri-Émile-Hubert) 250  fr. 

—  Demangeon  (Jean-Marie-Eugêne- Albert) .  200  fr. 

—  Cotton  (Émile-Clément) 250  fr. 

—  Coulet  (Georges-Camille- Jules) 200  fr. 

—  Hubert  (Henri-Pierre -Eugène) 200  fr . 

—  Perbin  (Gabriel-Louis- Abel) 200  fr . 

—  Sagnac  (Philippe-Marie) 200  fr . 

—  Thiry  (Jean-Marie-René) 200  fr. 

1893.  Besnier  (Maurice-Ange-Emile) 200  fr. 

—  Boisson  (Henri-Auguste) 200  fr . 

—      Laloy  (Louis-Ernest-Alfred) 200  fr. 

—  Landry  (Adolphe-Michel- Auguste) 200  fr . 

—  Mondain  (Gustave-Stéphane) 200  fr. 

—  Petit  (Pierre-Marie- Joseph) 300  fr .  Décédé* 

—  Vignal  (Camille-Charles) 300  fr. 

894.  Luchaire  (Julien- Jean) 200  fr. 

—  Seure  (Georges-Marie) 200  fr. 

—  Yvon  (Henri-Joseph) 200  fr. 

895 .  àrren  (Paul- Alfred- Jules) 200  fr. 

896.  Cahen  (Raymond) 200  fr. 

897.  Blondel  (Charles-Aimé-Alfred) 200  fr. 


474 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLBVRS 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION 

PAR  ORDRE  DE  PROMOTIONS  (l) 


4831 

Hanriot. 
Wallon.* 

4835 

Denis.* 
JacquineU* 

1836 

Alluard. 
Haillecourt. 

i83l 

Cartault. 

1838 

Favié. 
Tanesse.* 
Vapereau.* 
Waddington.* 

1839 

Ghauvet. 
Druon. 


1840 

Bertrand  (Alex.).* 
Dreyse.* 
Pessonneaux.* 
Philibert. 


1841 

Campaux. 

Charrier. 

Lescœur. 


184» 

Boucher. 
Ghotard.* 
Del  tour.* 
Passerat.* 

1843 

Boissier.* 

Clavel. 

GuillocL* 

Humbert  (Ernest). 

Manuel.* 

Perrens.* 

Kibert.* 

Seguin.* 

Tivier. 

1844 

Duvernoy. 

Fallex.* 

Gautier. 

Girard  (Jules).* 

Gomond. 

Gripon. 

Lespiault. 

1845 

Aubertin. 

Bonnotle. 

Cuvillier.* 

Delibes. 

Leune.* 

Mézières.* 

1846 

Boudhors.* 
Cahen.* 


GheviUard. 

D'Hugues. 

Marcou.* 

Marguet.* 

Poyard.* 

Thouvenin. 

184V 

De  la  Goulonche.* 

De  Parnajon.* 

Lenient.* 

Masure. 

Perraud  (Ad.). 

Postelle.* 

Hépelin. 

Serré-Guino.* 

Sœhuée.* 

Valson. 

1848 

Gharaux. 

Marion. 

Mathet. 

Moncourt. 

Quinot.* 

Stoffel. 

Troosl.* 

Vessiot. 

Wolf* 

1849 

Bonnel. 

Bron  ville. 

De  Lagrandval. 

D uvaux. 

Fouqué.* 

Gréard.* 

Lalande. 

Levasseur.* 

Lignier.* 

Sirodot. 


18S6 

Bertrand  (Ed.). 

Garriot.* 

Crouslé.* 

Cuchcval.* 

Fernet.* 

Girardet.* 

Grenier.* 

Voigt. 

18S1 

Bailliard. 

Charles* 

Cornet . 

Doussot. 

Durrtnde. 

Guillemot.* 

Henry.* 

Heuxey.* 

Hubert.* 

Lachelier.* 

Lefaivre.* 

18SS 

Bernés.* 

Boulangier. 

Bréal.* 
Coville. 
Lefebvre.* 
Méalin. 


Perrot  (< 
Saint- Loup, 
Wescher.* 


1853 


Appert.1 
Baillv. 


(i)  A  partir  de  1889,  le  millésime  indique  non  pas  Tannée  de  la  nomill"J2 
comme  élève,  mais  l'année  de  l'entrée  effective  à  l'Ecole  qui  est,  pour  un  cerwp 
nombre  d'élèves,  retardée  d'un  an  par  le  service  militaire. 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


Dellac. 

Gossin. 

Harant.* 

Hébert. 

Jacob.* 

JacqueL* 

Marotte.* 

Pruvost.* 

Ribout* 

Rouxel. 

RoyeL 

1854 

Bertin.* 

Brédif.* 

Claveau.* 

Devaux. 

Dupaigne.* 

Gaspard. 

Méray. 

Royer. 


De  Tréverret. 

Foucart.* 

Gcrnez.* 

Herbault. 

Laigle. 

Laurent  (Em.).* 

Lemas. 

Léotard. 

Luguet. 

Rémy.  - 

Stouff. 

Vitesse. 


1856 

Amoureux. 

Edon.* 

Eepitallier. 

Fiévet.* 

Fron.* 

Landrin. 

Launay.* 

Maitrot* 

MeUier. 

Mossot.* 

Prolongeau. 

Segond. 

Subé.* 

Tessier. 

Vintéjoux.* 

185* 


Bernage.* 

Briaeet. 

Cuietf. 


Cbauvot. 

Gaudier. 

Guibal. 

JouberU* 

Lacour. 

Lecbartier. 

Mathé. 

Pérot. 

Perroud. 

Raingeard. 

Rittier.* 

Rousselin.* 

Terrier.* 


1858 

De  Cbantepie.* 

Des  Essarte. 

Ducoudray.* 

Fauré. 

Gay  (J.J.* 

Grumbacb.* 

Hallberg. 

HuTelin.* 

Jarrige.* 

Larocque. 

Looseu. 

MascarU* 

Nolen.* 

Robin. 

Sarradin.* 

Séligmann.* 

Talion. 

Thévenet. 

Van  Tiegbem.* 

1869 

Bellanger. 

Decharme.* 

Drepeyron.* 

Duclaux.* 

Du  pré. 

Fourteau.* 

Fouyé.* 

Gruey. 

Hermann.* 

Legouis.* 

Ligneatu 

Martel.* 

Ravet. 

Stéphan. 

1860 

André  (Désiré).* 

Deleau.* 

Desmons. 

Foncin.* 

Froment. 

Joly  (H.).* 


Lecaplain. 

Morel.* 

Porchon.* 

Pujet. 

Sirvent.* 

Waltz. 

Yon. 


1861 

André  (Charles). 

Aublé.* 

Bony.* 

Boucher.* 

Combe  tte.* 

Crétin.* 

Dali  mie  r.* 

Darboux  (G.).* 

Delaunay. 

Evellin.* 

Filon. 

Gasté. 

Jénot.* 

Laurent.* 

Lesage.* 

Letrait. 

Moireau.* 

Pluzanski. 

Poujade. 

RambaudI* 

Sabatier. 

Teissier. 

Violle.* 

ZévorU 


186S 

Alcan.* 

Collignon. 

Compayré. 

Durand.* 

Gaffarel. 

Guillemin. 

Guillot.* 

Izarn. 

Laviéville.* 

Lavisse.* 

Molinier. 

MoDod.* 

Olivier. 

Pingaud. 

Ribot.* 

Rocherolles.* 

Voisin.* 

Walecki.* 

Wallon. 


1863 

Bertagne.* 
Blanchet.* 


475 

Chastaing-La  Filo- 
lie.» 

Darboux  (L.). 

Deiss. 

Dietz.* 

Fiot.* 

Gohierre  de  Long- 
champs.* 

Gorceix. 

Grégori.* 

Jeanmaire. 

Launoy. 

Legoux. 

Le  Monnier. 

Merlin.* 

Penjon. 

VidaldelaBlache.» 


1864 

Barbelé  ne  t. 

Benoist. 

Cerf.* 

Combe.* 

CroisetfA.).* 

Dastre.* 

Ditte.* 

Espinas.* 

Fontaine. 

Fringnet.* 

Halbwachs.* 

Jodin.* 

Laféteur.* 

Lecomte.* 

Maillard. 

MilloL 

Parpaite.* 

Perrier.* 

Pichon.* 

Raby. 

Staub.* 


1865 

Ammann.* 

Bourlier. 

Boutroux.* 

Buisson. 

Cornu.* 

Croiset  (M.)*. 

Dereux.* 

D'Hombres.* 

Febvre. 

Gazier.* 

Lantoine.* 

Maneuvrier.* 

Martine.* 

Maspero.* 

Masquelier.* 

NiewenglowskL  * 

Noguès.* 


m 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


PatenÔtre. 
Pein.* 
Thomas. 
Voisin.* 


1866 

Baillaud. 

Barrère.* 

Bichat. 

Bonnard. 

Bouty.* 

Carlault.* 

Clairin.* 

Couturier.* 

Daguenet.* 

Dauphiné.* 

Debidour.* 

Gillette- Arimondy 

Jalliffier.* 

Kliszowski.* 

Liard.* 

Luchaire.* 

Piéron.* 

Rabier.* 

Régismanset. 

Renan.* 

Richard.* 

Tannery.* 

186*9 

Aulard.* 

Bourgine.* 

Climesco. 

Coûtant.* 

Dauriac* 

Deiob.* 

Delaitre.* 

Denis.* 

Dessenon.  * 

Drincourt.* 

Durand-Morimbau* 

Egger.* 

Faguet.* 

Gay.  * 

Gayon. 

Giard.» 

Hervieux. 

Humbert  (Louis).* 

Jenn.* 

Lefebvre. 

Mérimée. 

Niebylowski. 

Renard.* 

Revoil. 

Roques.* 

Rousset.* 

Simon.* 

Szymanski. 

Texier. 

Vast.* 


1868 

Angot.* 

Astor. 

Bayet.* 

Bizos. 

Blocb.* 

Bouant.* 

Brochard.* 

Caron.* 

ColUgnon  (M.).* 

Colsenet. 

De  Crozals. 

Deleveau. 

Dutet* 

G  ri  veaux. 

Hostein. 

Lame. 

Lehanneur. 

Lévy. 

Lippmann.* 

Macé    de  Lépinaj 

(A.)-* 
Pellet. 

Pierre. 

Souquet. 

1869 

Bédorez.* 

Bouvier.* 

Chantavoine.* 

Charve. 

Claveric.* 

Damien. 

Darsy.* 

Dupuy.* 

Ferras. 

Floquet. 

Fougsereau.* 

Hémon.* 

Hoirolle. 

Jacob.* 

Joyau. 

Maneuvrier.* 

Mazeran. 

Philibert. 

Tournois.* 

Verdier. 

Zahn. 


1870-11 

Bompard.* 

Brune U 

Chamberland.* 

Châtelain. 

Chuquet.* 

Debon. 

Dupont. 

Gasquet  (A.). 

Gazeau*. 


Grec. 

Gui  lion.* 

Guiraud.» 

Hurion. 

Lafont.* 

Margottet. 

Mathieu.* 

Peine.* 

Peilat.* 

Pellisson. 

Pelot. 

Pressoir.* 

Rinn.* 

Sentis. 

Strehly.* 

18*99 

Bauzon.* 

Berson.* 

Blanchct. 

Boudart. 

Bougier.* 

Brossier.* 

Brunel.* 

Coutret. 

Dautheville. 

DucateL* 

Duruy.* 

Dybowski.* 

Garbe. 

Gérard. 

Girard.* 

Gouré  de  Villemon- 

tée.* 
Grégoire. 
Lemaitre.* 
Macé  de    Lépinay 

(JJ. 
Mangeot. 

Mantrand.* 

Marchai. 

Marchand. 

Martha.* 

Monin.* 

Pacaut.* 

Pessonneaux.* 

Poirier. 

Séailles.* 

Suérus* 

Verdin. 


18*93 

Appell.* 

Beaudouin. 

Berger. 

Bonnier.* 

Bourciez. 

Boutroux. 

Cagnat.* 


D'Huart. 

Edet.* 

Ganderax.* 

Gourraigne.* 

Haussoullier.* 

Henry. 

Jaxnet. 

Krantz. 

Laignoux.* 

Lefôvre. 

Lion.* 

Mabiileau.* 

Marchai.* 

Piquet.* 

Raballet. 

Rémond. 

Riquier. 

Sauvage. 

Souriau  (P.). 

Thimont.* 

Vivot. 

Waille. 

1874 

Albert.» 

Allais. 

Beldame.* 

Bétout.* 

Blutel.» 

Brichet.* 

Brillouin.* 

Budzynski.* 

BugueU 

Chairy.» 

Chappuis.* 

Constantin. 

Corréard.* 

Droz. 

Durand.* 

Gœlzer.* 

Guigon. 

GuiUot.* 

Izoulet.* 

Janaud. 

Lacour. 

Lafaye.  * 

Lehugeur.* 

Lvon.* 

Mesplé. 

Montargis. 

Montet.* 

Picard.* 

PotUer.» 

Sabatier. 

Seignobos.* 

Weimann.* 

1875 

Alliaud. 
AuberL* 


J 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE 


477 


Barbarin. 

Bernard. 

Blanchet.* 

Bonnièree.* 

Cardon.* 

Chaaveau.* 

Dognon. 

Duduc. 

Gachon. 

Gautier.* 

Hamel.* 

Hauvette.* 

Lachelier.* 

Lacour.* 

Lefrançois. 

Legrand  (A.)* 

Martinet. 

Michel* 

Parmentier. 

Paiseux.» 

Rtbaud.* 

Rebuffel. 

Rémond. 

Rivière.* 

Roasseaux. 

Souriau  (M.)* 

Wallon.* 

Antomari.* 

Auerbach. 

Balézo.* 

Bernardin.* 

Bonafous. 

Brocard. 

Cahen.* 

Cator.» 

Chabot. 

De  Mages.* 

Dubois.* 

Dumesnil. 

Dupuy.* 


Uupi 
GaL 


Gouiin* 

Goureat.* 

Groossard.* 

Jouffret. 

Keiffer. 

Lacour-Gayet.* 

Lanson.* 

Leduc.* 

Legrand.* 

Lelorieux.* 

Letnaire. 

Lévy-Bruhl.* 

Marcou.* 

Nebout. 

Offret. 

Périer.* 

Reinach.* 

Robert.* 

Vernier. 


18T1 

Adam. 

Baudot.* 

Bloch.* 

Boncenne.* 

Bourgeois* 

BreleU* 

Breton.* 

Clerc. 

Costantin.* 

De  la  Ville  de  Mir 

mon. 
De  Lens. 
Duport. 
Bisenmenger.* 
Faure.* 
Gâches. 
Istria. 
Joannis.* 
Jullian. 
Leblond. 
Marion. 
Mauxion. 
Michel.* 
Rébelliau.» 
Roy. 

Thamin.* 
Thiaucourt, 
Thirion  (Ernest). 
Thirion  (Paul).* 

18*8 

Baudrillart.* 

Belot.* 

Benoist.* 

Bergson.* 

Bloume.* 

Boitel.* 

Coin  te. 

Colomb.* 

Cuvillier.* 

Desjardins.* 

Dez.* 

Didier.* 

Diehl. 

Dorison. 

Godard.* 

Gomien. 

Humbert  (Gh.).* 

Jaurès.* 

Jeanroy. 

Lemercier. 

Leune. 

Martin. 

Mellerio.* 

Milhaud. 

Monceaux.* 

Moreau-Nélaton  .* 

Morillot. 

Pfister. 


Pomonti. 

Priem* 

Puech.* 

Robert. 

Salomon.* 

Sautreaux. 

Weill. 

1811 

BertineU* 

Biélecki. 

Bioche.* 

Brunot.* 

Casanova.* 

Charruit. 

Charvet.» 

Clément.* 

Delpeuch.* 

Doby.* 

Doumic* 

Durkheim. 

Dussy. 

Gilles.* 

Goblot. 

Guesdon. 

Guntz. 

Holleaux . 

Houssay.* 

Jacquinet.* 

Janet  (P.).* 

Kœnigs.* 

Le  Breton. 

Leclerc  du  Sablon. 

Lesgourgues. 

Malaviaile. 

Marcourt.* 

Monod.* 

Paris. 

Picard  (A.). 

Picard  (L.).* 

Pionchon. 

Raffy.» 

Rodier. 

Thévenot. 

«880 

Barau.* 

Bernés.* 

Boisard.* 

Castaigne. 

Cousin. 

Déjean.* 

Dufour.* 

Darrbach. 

Bhrhard. 

Perrand. 

Gauthiez.* 

Gesnot. 

Guichard. 

ImbartdelaTour. 

Lécrivtiu. 


Le  Goupils* 

Lena.* 

Liber. 

Massebieau. 

Mayer.* 

Michel. 

Nepveu. 

Nicol.* 

Nougaret* 

Papelier. 

Reynier.* 

Richard . 

Rossignol. 

Salomon.* 

Thomas. 

Thouvenel.* 

Tissier.* 

Valot. 

Wallerant.* 


4881 

Andoyer.* 

Audiat.* 

Berr.* 

Blondel. 

Blutel.* 

Boudhore.* 

Bourdel. 

Calvet. 

Cariez. 

Claveau.     ^ 

Comte.* 

Daguillon.* 

Desrousseaux.* 

Dimbarre. 

Dorlet. 

Faliex.* 

Fournier. 

Gallois* 

Girod.* 

Goulard. 

Haure. 

Hentgen.* 

Laflbnt. 

Lorquet.* 

Morand.* 

Paraf. 

Parigot.* 

Pératé.* 

Perdrix. 

Pérès. 

Petit 

Petitjean.* 

Pigeon. 

Radet. 

Rauh. 

Recoure. 

Sautreaux. 

Vfflard.* 

,W§sch. 

12 


<78 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


«88S 

Allier.* 

Audic* 

Cahen.* 

Dautremer. 

Delarue. 

Delbos.* 

Deschamps.111 

Dufayard.* 

Duhem. 

Fougères.* 

Glotz* 

Hodin. 

Houllevigue. 

Huard.* 

Joubin. 

Kesternich.* 

Lary. 

Léonard. 

Lesgourgues. 

Mercier. 

Meslin. 

Péchard* 

Pélissier. 

Perrier.* 

Plésent.  * 

Rigout. 

Rondeau, 

Salles.* 

Schlesser.* 

Simonin. 

Sinoir. 

Spinnler. 

Stouff. 

Thouverei. 

Valès. 

Viret. 

Wogue.* 

1883 

Bédier.* 

Bouvier  (B.). 

Bordes. 

Caména  d'Almeida. 

Chauvelon.* 

Chrétien. 

Claretie.* 

Colléatte. 

Cor.* 

Cosserat. 

Doublet. 

Duboin. 

Ducasse. 

Durand.* 

Girbal. 

Glachant.* 

Gsell. 

Haudié* 

Herr.» 

Jane  t.* 

Lebègue. 


Lechat. 

Lelieuvre. 

Le  Vavasseur. 

Mâle.* 

Mercier. 

Padé. 

Painlevé.* 

Petit. 

Poincaré. 

Puzin. 

Quiquet.* 

Riemann.* 

Roos. 

Vanvincq. 

Weill.* 

Zyromski. 

1884 

Andler.* 

Baillet. 

Bérard.* 

Bernes.* 

Berthet.* 

Bessières. 

Bonnaric. 

Bonnel. 

Bouvet. 

Carré. 

Chassagny.* 

Chaumont. 

Chudeau. 

Constantin.* 

Daux. 

Dereims.* 

De  Tannenberg. 

Fesquet. 

Flandriu.* 

Gautier  (6m.). 

Gidel.* 

Glachant.* 

Grévy.* 

Grosjean.* 

Hadamard.* 

Houpin. 

Huguet. 

Jamot.* 

Jordan. 

Lefèvre. 

Lemoine.* 

Liéby. 

Macé. 

Magrou. 

Micnon.* 

Nollet.* 

Ou  do  t. 

Rénaux. 

Richard. 

Rivais.* 

Simon. 

Vessiot. 

Wehrlé.* 


«885 

Bazaillas.* 

Bertrand. 

Bondieu. 

Bouasse. 

Bourlet.* 

Chabrier. 

Chavannes.* 

Ferval* 

Fischer.* 

Foucher.* 

Gallouédec. 

Gautier. 

Guiraud. 

Guitton. 

Hauser.* 

Henry. 

Uuriez. 

Lahilione. 

La  lande.* 

Lamaire.  * 

Lavenir.* 

Le  Dantec* 

Lefebvre. 

Legrand  (G.).-' 

Legrand  (E.). 

Lesans. 

Matruchot.* 

Mirman.* 

Molbert. 

Onde. 

Padovani. 

Parturier. 

Picart. 

Raveneau.* 

Rolland  (Et.). 

Rouger. 

Sirven.* 

Strowski.* 

Toutain.* 

Vèzes. 

«886 

Abraham.* 

Bertrand. 

Boley. 

Bouchard. 

Brunhes. 

Cels.* 

Chair. 

Chanzy. 

Clément. 

Colardeau. 

Cousin. 

Cury.* 

Dalmeyda.* 

De  Bévotte.* 

Delassus. 

De  Ridder.* 

Dongier.* 

Dumas.* 


Féraud. 

Gauckler. 

Gay. 

Gignoux. 

Jacauet. 

Joumn. 

Legras. 

Lespieau.* 

Levrault. 

Lorin. 

Marmier. 

Matignon. 

Mélioand. 

Millot. 

Pages.* 

Raveau.* 

Renel. 

Rolland  (R.).* 

Soudée. 

Suarès.* 

Surer. 


«881 

Alekan.* 

Ardaillon. 

Aubry. 

Bardin. 

Bénaerts. 

Bernheim. 

Bézard. 

Caullery. 

Chamard. 

Chamonard. 

Chouet. 

Courbaud.* 

Courteault. 

CouturaU* 

D'Aladern. 

Dufour. 

Fournez. 

Frémiot, 

Lévy. 

Maluski. 

Marsan. 

Mérieux. 

MesniL* 

Moog. 

Morean. 

PaolL 

Perchot.* 

Petiteau. 

Robert. 

Rolland. 

Roussot.* 

Sacerdote.* 

Saussine. 

Selves. 

Simon.* 

Tcheng-Sk 

WeilL 

Wonns.* 


de  l'école  normale 


179 


«888 

Abelin. 

Barthélémy. 

Bertaux.* 

Binet. 

Bouniol. 

Brunschvicg. 

Capelie. 

Car  tan. 

Cavalier. 

Ghabert. 

Cresson. 

Decourt. 

De  Martonne. 

Dafour. 

Ferrand. 

Forné.*. 

Gazin. 

Goyau.* 

Havard. 

Hélier. 

Lagabrielle. 

Leau.* 

Lhébrard. 

Martinenche. 

Molliard.* 

Nouvel. 

Perreau. 

Petitdidier. 

Pichon.* 

Poitevin. 

Roche. 

Schneider. 

Teste. 

Tourrè8. 

Tresse. 

Vacherot. 

Vacon. 

Vintéjoux. 

Weiss. 


«889 

Borel.* 

Bourguet. 

Brnnnes. 

Gamichel. 

Ghartier. 

Derroja. 

Doudinotdela  Bois- 

ùère.* 
Douxami. 
Drach. 
Dufour. 
Bisenmann. 
Giraud. 
Graillot. 
Halévy.» 
Jaulmes. 
Le  Blanc. 


Lévy. 

Malherbe. 

Ruyssen. 

Taratte. 

Thybaut. 

Vautier. 

Versa  veaud. 


1890 


Arnould. 
Beaulavon. 
Beaunier.* 
Béquignon. 
Berthelot. 
Bocquet. 
Bodin.* 
Bougie. 
Brizard.* 
Busson. 
Colton. , 
Desjacques.41 
Gastinel. 
Jouguet. 

Lœwenstein  -  Jor- 
dan. 
Mathieu  (H.). 
Maurain. 
Mouton  (H.). 
Michaut. 
Paquet. 
Parodi. 
Perdrizet. 
Pétrovitch. 
Philipot. 
Pingaud.* 
Ray. 

Rosenthal. 
Rougier. 
Sagnac. 
Thiébaut.* 
Verdier. 
Versini. 
Vial. 
Volluet. 


«80« 

Brochet. 
Cassagne. 
Gligny.* 
Commissaire. 
Cramaussel. 
Darboux  (J.). 
De  Bilhère   Saint- 
Martin. 
Durand  (A.). 
Fédel. 
Fossey. 
Fournier  (P.). 
Gosselin. 


Goutereau. 

Greffe. 

Herriot. 

Jarry  (R.). 

Job. 

Lamirand. 

La  pointe, 

Lemoult.* 

Lespès. 

Lévy  (E.). 

Marotte  (Fr.). 

Mascart  (J.)»* 

Mathieu  (J.). 

Perrin  (J.-B.).* 

Régan. 

Richard  (E.). 

Rousselle. 

Sagnac  (Ph.). 

Strowski  (St.). 

Vallaux. 

Van  Tieghem  (P.). 

Vidal. 

Yver.* 

Zimmermann. 

/ 

«89£ 

Baire. 

Bargy. 

Berthet. 

Bornée  que. 

Brucker. 

Cahen. 

Cholet. 

Cirot. 

Colton.* 

Coulet. 

Crouzet. 

De  Martonne. 

Demangeon.* 

Despois. 

Drouin. 

Dubouis. 

Dufourcq. 

Eliade. 

Feyel. 

Gallotti. 

Goisot.* 

Hubert.* 

Jubin.* 

Lattes. 

Le  Roy.* 

Leroy. 

Maige. 

Marijon. 

Mineur. 

Mou  thon. 

Pény. 

Perrin  (G.). 

Rouyer. 

Rudler. 


Segond. 

Téry.* 

Thiry. 

Vieillefond. 

Vincent.* 

Wahl.» 


«803 

Besnier. 

Beuzart. 

Bourrilly. 

Briot. 

Buisson.* 

Canat. 

Clerc. 

Deroide. 

Dresch. 

Dupouy. 

Dureng. 

François. 

George. 

Gutton. 

Haguenin. 

Husson. 

Laloy.* 

Landry.* 

Lange. 

Lequintrec. 

Mondain. 

Morel. 

Ozil. 

Pradines. 

Rageot. 

Rozet* 

Sarthou. 

Simiand.* 

Sourdille. 

Terrier. 

Touren. 

TreffeL* 

Vignal.* 

Vignes. 

Wilbois.* 


«894 

Allard. 

Angelloz. 

Arbelet. 

Beghin. 

Bénard.* 

Bernard.* 

Beslais. 

Bloch. 

Burnet.* 

Cambefort. 

Challaye. 

DubreuiL* 

Elbel. 

Foulon. 


480 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


Gaillet-Billotteeu. 

Homo. 

Lengevin.* 

Lebesgue. 

Léon.* 

Lôvy. 

Litalien. 

Luchaire.* 

Mantoux.* 

Massoulier. 

Mathiez. 

Mendel. 

Meynier. 

Montel. 

Nadaud. 

Patte. 

Perèz  (F.). 

Poirot. 

Renaud. 

Roques. 

Roustan. 

Sarrieu. 

Seure.* 

Valette. 

Villeneuve. 

Weulersse. 

Ytod. 


189J 


Abt.* 

Albo. 

Aimeras. 

A  rôles. 

Arren. 

Aynard. 

Bérard. 

Bourgin. 


Bouzat.* 

Brunet. 

Buchenaud. 

Bury. 

Cettier. 

Chaumeix.* 

Chemineau. 

Debidour. 

Duclaux. 

Dufor. 

Duguet. 

Dumas. 

Esclangoa. 

Flegenheimer.* 

Foulet. 

Fourniols. 

Gallaud.» 

Garnier. 

Gauthier. 

Granger. 

Hansen. 

Houssais. 

Labrousse. 

Lebeau. 

Leconte. 

Léger.* 

Lu  bac. 

Maître.* 

Maroger. 

Michel. 

Muret* 

Navarre. 

Péguy.* 

Pérez.* 

Renault. 

Rey. 

Sueur. 

Vacher.* 

Waltz. 


1896 

AUlet. 

Audran. 

Ascoii.* 

Babut.* 

Beck. 

Bernheim. 

Berthier. 

Boudin.* 

Cahen.* 

Cans.* 

Cazamian. 

Chavanne.* 

Ghollet. 

QairiD.* 

Da  Costa. 

Dauzats.* 

Decis. 

Dubesset. 

Dufour.* 

Knjalran. 

Genty. 

Gillet. 

Girardin. 

Guerrey.» 

Laureaux. 

Laurenlie. 

Merlant. 

Monod. 

Obriot.* 

Pernod. 

Reynaud. 

Rocquemont. 

Roussel. 

Talagrand. 

Tharaud. 

TziUeica. 

Weil. 


1891 

Bardin. 

Beau. 

Blanchard. 

Bloch. 

Blondel. 

Bloume. 

Braunschrig. 

Bruneau. 

CanuDan. 

Chapeau.* 

Conard. 

Delafarge, 

Douady. 

Dreyfus.* 

Dubois. 

Dubuiscon. 

Dulong. 

Fort. 

Guyot. 

Jardet. 

Lavaud. 

Legentil. 

Luquel. 

Merlin. 

Mesurée. 

Muscart. 

Noël. 

Peyré. 

Picbon. 

Robet. 

Sauner. 

Trou&eau. 

Watel. 

Zivy. 


J 


M  L'ÉCOLE  NORMALE 


W 


1819 


Élèves  de  troisième  année  (1)' 


SECTION  I>B  PHILOSOPHE. 

Aubert. 
Bouvard. 
Couchoud. 
Halbwachs*. 

SECTION  DE  LITTÉRATURE. 

Albert.* 

Bayet. 

Billion. 

Biiard. 

Duponey. 

Hourtig. 

Milon. 

PrtYot. 


SECTION  D'HISTOIRE. 

Gonnard.* 
Monod. 

SECTION  DE  GRAMMAIRE. 

Brunet.* 
De  Felice. 
Gauthier. 

SECTION  DE  MATHÉMATIQUES 

Desouchos. 
Fatou.* 
Lhermiite. 
Merlin. 


Picardmorot. 

Rousseau. 

Marchai. 


SECTION  DE  PHYSIQUE. 

Blanc. 

Blein.* 

Comnoanay. 

DulTour. 

Forlin. 


SECTION  DES  SCIENCES 
NATURELLE* 

Jacob. 


(i)  Par  décision  du  Conseil  d'administration  en  date  du  30  mars  1874,  les  élèves 
de  troisième  année  sont  inscrits  sur  la  liste  des  membres  de  l'Association,  et  les 
chefs  de  section  (*)  ont  droit  de  vote  à  l'Assemblée  générale  annuelle. 


482  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


LISTE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION  AU  1er  JANVIER  1901  (l) 


Promotions. 

1888  —  Abelln,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers. 

1886  —  Abraham,  maître  de  conférences  de  physique  â  l'École  Normale,  S.  P. 

1895  —  Abt,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lons-le-Saunier,   en  congé, 

rue  d'ÀssaB,  24. 
1877  —  Adam,  corespondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  rec- 
teur de  l'Académie  de  Dijon. 

1896  —  AIHet,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Digne. 

1874  —  Albert  (M.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  boulevard  Saint* 

Germain,  234,  S.  P. 
1898  —  Albert,  élève  de  la  section  de  littérature. 
189S  —  Albo,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse. 
1862  —  Alcan,  libraire-éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  108,  S.  P. 

1887  —  Alekan,  professeur  de  lettres  et  d'allemand  au  lycée  Voltaire  et  de  l*Écoii 

supérieure  de  Commerce,  boulevard  Voltaire,  93. 

1874  —  Allais,  professeur  de  littérature   française   à   la  Faculté  des  lettres  da 

Rennes,  S.  P. 

1894  —  Allard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Beauvais,  en  congé»  bonne* 

de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  Monpe). 

1875  —  AUlaud,  inspecteur  d'académie  à  Amiens. 

1882  —  Allier,  agrégé,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  philosophie  i  la  Fa* 
culte  de  théologie  protestante,  boulevard  Raspail,  282. 

1836  —  Alluiard,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences,  direct,  bon.  de  l'Obser- 
vatoire du  Puy-de-Dôme,  22  bis,  place  de  Jaude,  à  ClermonL 

1895  —  Aimeras,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice. 
1865  —  Amman n,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  S.  P. 

1856  —  Amoureux,  professeur  honoraire    de   mathématiques  du  lycée,    niella 

Campion,  5,  à  Douai. 
1884  —  Andler,    maître  de  conférences    d'allemand  à  l'École  Normale,  rue  dei 

Imbergères,  17,  Sceaux. 


(1)  Dans  cette  liste,  S.  P.  désigne  les  souscripteurs  perpétuels. 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  483 

Promotions. 

1881  —  Andoyer,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  mécanique  céleste  et 
maître  de  conférences  de  mathém.  à  la  Sorbonne,  avenue  d'Orléans,  5. 

1860  —  André  (D.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  collège 

Stanislas,  rue  Bonaparte,  70  bis. 

1W1  —  André  (Ch.),  directeur  de  l'Observatoire,  à  Saint-Genis-Lavai  et  profes- 
seur d'astronomie  i  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 

1894  —  Angelloz-Pessey,  professeur  de  mathématiques  au  collège  deLoudun,  en 
congé,  rue  des  Capucines,  20,  à  Cusset  (Allier). 

1888  —  Angot,  météorologiste  titulaire  au  Bureau  central,  professeur  à  l'Institut 
agronomique,  avenue  de  l'Aima,  12,  8.  P. 

1876  —  Antomarl,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Garnot. 

1873  —  Appell,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  mécanique 
rationnelle  à  la  Sorbonne,  et  d'analyse  mathématique  à  l'École  Centrale, 
vice-président  de  l'Association,  rue  de  Noailles,  23,  à  St-Germain-en-Laye. 

1853  —  Appert,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue  de  Mon  treuil,  65, 
À  Versailles,  S.  P. 

1894  —  Arbelet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux. 

1887  —  Ardai  lion,  professeur  de  géographie   à  la  Faculté   des   lettres,  rue   de 

Lens,  53,  à  Lille. 
1890  —  Arnould,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet. 

1895  —  Arolea,  préparateur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier. 

1895  —  Arren,   agrégé  d'allemand,  pensionnaire  de  la   fondation  Thiers,    rond- 

point  Bugeaud,  5. 

1896  —  Aseoll,  boursier  d'études  à  l'École  Normale. 

1868  —  Aafor,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences, 
place  Victor-Hugo,  11,  à  Grenoble. 

1875  —  Anbert  (J.),  prof,  de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Rome,  139,  S*  P. 
1898  —  Anbert,  élève  de  la  section  de  philosophie. 

18*5  —  A  libertin,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
recteur  honoraire,  professeur  honoraire  de  littérature  française  de  la  Faculté 
des  lettres,  rue  Vaillant,  5,  à  Dijon. 

1861  —  Aublé,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Carnot,  rue  de  le  Pompe,  136. 
1887  —  Aubry,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Alger. 

1881  —  Andlat,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  rue  Ernest  Renan, 

21,  8.  P. 

1882  —  Aodie,  professeur  de   troisième    au    lycée   Charlemagne,  rue  du   Petit- 

Musc,  25,  S.  P. 
1896* —  Andran,  professeur  de  rhétorique  an  lycée  d'Albi* 

1876  —  Auerbaeh,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 
1867  —  Aulard,  professeur  d'histoire  de  la  Révolution  française  à  la  Sorbonne, 

place  de  1  Ecole,  1,  S.  P. 
1895  —  Aynard,  agrégé  d'anglais,  rue  Van  Dyck,  k, 

1896  —  Babnt,  agrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  fondation  Thiers,  rond-point 

Bugeaud,  5.         i 
1893   —  Bahon,  maître  de  conférences  de  langue   et  littérature  "allemandes  à   la 
Faculté  des  lettres  quai  Claude  le  Lorrain,  28,  à^Nancy. 


484  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1866  — •  Batllaud,  directeur  de  l'Observatoire,  doyen  honoraire  et  professeur  d'er 
tronomie  de  la  Faculté  dee  sciences  de  Toulouse. 

1884  —  Maillet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angouléme,  en  congé,  8.  F. 
1851  —  Ballllart,  Inspect.  honor.  d'académie,  rue  Le  Verrier,  11. 

1853  —  Ballly,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

professeur  non.  de  quatrième  du  lycée,  rue  Ban  nier,  91,  à  Orléans. 
1892  —  Balre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bar-le-Dne. 

1876  —  Balézo,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  Saint-Louis,  rat 

Claude-Bernard,  66. 
1880  —  Barau,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Carnot. 
1875  —  Barbarln,   professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 

de  Bordeaux. 
1864  —  Barbelenat,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Trouson-Ducondny. 

à  Reims. 

1887  —  Bardln,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Clermont. 

1897  —  Bardln,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourg. 

1892  —  Bargy,   ancien  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nîmes,   professeur  d* 

français  à  Columbia  University  (New-York). 
1866  —  Barrer© ,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon,  8.  P. 

1888  —  Barthélémy,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Alger. 

1877  —  Baudot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Odéon,  U* 

1878  —  Baudrlllart,  prêtre  de  l'Oratoire,   agrégé  d'histoire,  docteur  es  lettre*, 

à  la  maison  d'études  de  l'Oratoire,  quai  des  Gélestins,  8.  S.  P. 

1872  —  Baiison,  docteur  es  lettres,  directeur  du  Petit  Lycée,  À  Toulouse. 

1868  —  Bayet,   correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

directeur  de  l'enseignement  primaire  au  Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique, rue  Gray-Lussac,  24. 

1898  —  Bayet,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1885  —  BazalIIas,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Rennes,  Ut. 
1897  —  Beau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Digne, 

1873  —  Beaadouln,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Fscolté  dei 

lettres  de  Toulouse. 
.1890  —  Beaulavon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Caen. 
1890  —  Beaunler,   agrégé  des  lettres,  collaborateur  du  journal  Lu  Débets,  rat 

d'Edimbourg,  20. 

1896  —  Beek,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  du  Mans. 

1883  —  Bédlcr,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  françaises  à 
Normale,  avenue  Bosquet,  52* 

1869  —  Bédorez,  inspecteur  honoraire  d'académie,    directeur  de  l'eni 

primaire  du  département  de  la  Seine,  quai  de  Montebello,  21 . 
1894  —  Bégfain,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 

1874  —  Bcldaroe,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

1859  —  Bellanger,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  La  Rochelle. 

1897  —  Bellegarde,  boursier   d'études  du  gouvernem.  haïtien,  rue  Yauquelin,  1t. 
1878  —  Belot,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de  la  Pompe,  t#T. 
1887  —  Bénaert*,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne»  rue  Qovis,  1. 
1894  —  Béaard  (H.),  agrégé  de  physique,  pensionnaire   de  la  fondation  Thiers, 

rond-point  Bugeaud,  5. 


r 


DK  L'ÉCOLE  NORMALE  485 

Promotions. 

1864  —  Benoist  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Montpellier,  S.  P. 

1878  —  Benoist  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  Henri  IV. 

1800  —  Béq  oignon,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Lille. 

1884  —  Bérard  (V.),  maître  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études,  exami- 
nateur d'admission  à  l'École  navale,  professeur  de  géographie  à  l'École 
des  Hautes-Études  maritimes,  rue  de  la  Planche,  15,  S.  P. 

1895  —  Bérard  (R.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Montluçon. 
1873  —  Berger,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  avenue  Saiut-Éloi,  18,  à  Limoges. 

1878  —  Bergson,  maître  de  conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale,  boule- 

vard Saint- Michel,  76. 
1857  —  Bemage,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Condorcet,  rue  des 
Ecuries  d'Artois,  9. 

1875  —  Bernard  (L.),  inspecteur  d'académie  à  Nîmes. 

1894  —  Bernard  (Noël),  agrégé-préparateur  de  botanique  à  l'École  Normale. 

1876  — Bernardin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Chariemagne,  avenue  d'Or- 

léans, 48,  S.  P. 
1852  —  Bernés  (Évariste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Louis- 
le-Grand,  rue  de  Madame,  34. 

1880  —  Bernés  (Henri),    professeur  de   rhétorique  au  lycée  Lakanal,  boulevard 

Saint-Michel,  127,  S.  P. 
1884  —  Bernés  (Marcel),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis -le-Grand,  rue  des 
Binelles,  37,  à  Sèvres. 

1887  —  Bernnelm,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tours. 

1896  —  Bernnelm  (G.),  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1881  —  Berr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  directeur  de  la  Revus  d<e 

Synthèse  historique,  rue  Saint-Honoré,  350. 
1872  —  Berson,prof  |de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  Guy  de  la  Brosse,  15, 8.  P. 
1863  —  Bertagne,  proviseur  du  lycée  Henri  IV, 

1888  —  Bertanx,  agrégé  des  lettres,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 

maître  surveillant  à  l'École  Normale. 
1890  —  Bertnelot,  agrégé  de  philosophie,  prof,  i  l'Université  libre,  rue  Defacqz, 

38,  à  Bruxelles. 
1884  —  Berthet  (E.),  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet. 
1892  —  Berthet  (G.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rochefort. 
1896  —  Berthler,  professeur  de  mathématiques  au  collège  d'Argentan. 
1854  —  Bertln,  professeur  libre  à  la  Sorbonne,  rue  Boisievent,  13. 

1879  —  Bertinet,  profes.  de  physique  au  lycée  Bufifon. 

1840  —  Bertrand  (Alex.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain,  professeur  d'archéologie  natio- 
nale à  l'École  du  Louvre,  S.  P. 

850  —  Bertrand  (Edouard)/  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  ro- 
maines à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 

885  —  Bertrand  (Louis),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Montpellier. 

886  —  Bertrand  (Léon),    professeur  de  géologie  et  minéralogie  à  la  Faculté  des 

sciences,  rue  Saint- Antoine-du-T,  12,  à  Toulouse,  S.  P. 
894  —  Beslala,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Constantine. 
893  —  Besnler,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Caen. 


486  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1884  —  Beaalèrea,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Aurillac. 

1874  —  Bétons,  professeur  de  seconde  su  lycée  Janson. 

1893  —  Benaart,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Gap. 

1887  —  Béamrd,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Versailles,  S.  P. 
1866  —  Blehnt,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen    et   profi 

de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de   Nancy,  8.  P. 
1879  —  Bléleefcl,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  8.  P 
1898  —  Billion,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1888  —  Blnet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayonne,  en  congé,  8.1. 

1879  —  Bloehe,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louisrle-Grand,  rue  Nos» 

Dame-des* Champs,  56,  8.  P. 
1898  —  Blsard,  élève  de  la  section  de  littérature. 
1868  —  Blsos,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux. 
1898  —  Blanc,  élève  de  la  section  de  physique* 

1897  —  Blanchard,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Douai. 
1863  —  Blanches  (D.),  proviseur  du  lycée  Condorcet. 
1872  —  Blanches  (Louis),  proviseur  du  lycée  de  Pau. 

1875  —  Blanehet  (A.),  censeur  des  études  du  lycée  de  Versailles. 

1898  —  Bleln,  élève  de  la  section  de  physique. 

1868  —  Bloeh  (Gustave),  profes.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  en  congé;  nssB 
de  conférences  suppléant  d'histoire  à  l'Ecole  Normale,  rue  d'Aléas,  IL 

1877  —  Bloeh  (S.),  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  Duben,  1,  à  Pan». 

1894  —  Bloeh  (Léon),  professeur  suppléant  de  philosophie  au  lycée  de  BeUbct 
1897  —  Bloeh  (Eugène),  agrégé,  préparateur  de  physique  au  Collège  de  Freaot. 
1881  —  Blondel  (Maurice),  professeur  adjoint  de  philosophie  è   le  Faculté  sa 

lettres,  rue  Roux-Alphéran,  15,  à  Aix,  S.  P. 
1897  —  Blondel  (Charles),  agrégé  de  philosophie,  rue  de  Chatou,  S. 

1878  —  Blonnte  (E),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
1897  —  Bloume  (P.),  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Valenciennes. 
1874  —  Blutel  (A.)»  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Carnot,  rue  deCourceUes,nl 
1881  —   Blntel  (E.),  profes.  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis,  dnfjl 

d'un  cours  complémentaire  à  la  Sorbonne,  rue  Denfert-Rocherean,116. 
1890  —  Boeqnet,  professeur  de  mathématiques  an  collège  Stanislas. 
1890  —  Bodln,  prof,  de  seconde  au  collège  Stanislas,  rue  d'Assas,  7. 

1880  —   Bolaard,  professeur  de  physique  su  lycée  Carnot. 
1843  —  Bolssler,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  membre  de  l'A* 

demie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  professeur  au  Collège  de  FraanJ 

maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  l'École  Nornak 

Président  de  VAttociation,  quai  Conti,  23,  S.  P. 
1878  —  Bol  tel,  professeur  de  physique  au  lycée  Lakanal,  S.  P. 
1888  —  Boley,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Quimper. 
1870  —  Bompnrd,  inspecteur  de  l'Académie  de  Paris,  professeur  à  l'École  M 

maie  de  Fontenay.  I 

1876  —  Bonafoas,  professeur  de  langues  et  littératures  de  l'Europe  méndkaeal 

la  Faculté  des  lettres,  avenue  Victor-Hugo,  20,  i  Aix.  j 

1877  —  Boneenne,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Voltaire,    boulevard  J 

la  République,  101. 
188S  — -  Bondfea,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  48? 

romotions. 

tM  —  Bonnard,  ancien  professeur  de  philosophie  sa  lycée  de  Nîmes,  avocat  a  la 
Cour  d'Appel,  rue  de  la  Planche,  11  bis  et  15,  à  Paris,  S.  P. 

B4  —  Bonnarlc,  inspecteur  d'académie,  directeur  départemental  de  renseigne- 
ment primaire  du  département  du  Nord,  rue  d'Antin,  35,  a  Lille. 

149  —  Bonnel  (J.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  montée 
Saint- Laurent,  14,  à  Lyon. 

183  —  Bonnel  (F.-J.),  professeur  suppléant  et  chef  des  travaux  pratiques  d'his- 
toire naturelle  à  l'École  de  médecine  de  Nantes. 

73  —  Bonnier,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  botanique  à  la 
Sorbonne,  directeur  du  laboratoire  de  biologie  végétale  d'Avon  (Seine- 
et-Marne),  S.  P 

75  —  Bonnières,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

45  —  Bounotte,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  collège  d'Auxerre. 

81  —  Bon  y,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand. 

83  —  Bordes,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Agen. 

89  —  Borel,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  f  École  Normale,  boule- 
vard Saint-Germain,  30. 

•2  —  Boroecque,  maître  de  conférences  de  littérature  latine  a  la  Faculté  des 
lettres  de  Lille,  8.  P. 

(8  —  Bouant,  professeur  de  physique  au  lycée  Charlemagne. 

35  —  Bonasse,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

M  —  Bouchard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 

M  —  Boucher  (Auguste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 
lycée  et  directeur  honoraire  de  FÉcole  préparatoire  à  l'Enseignement  supé- 
rieur d'Angers,  boulevard  de  Talence,  295,  à  Bordeaux,  S.  P. 

Jl  — •  Boucher  (A.),  rédacteur  en  chef  du  Correspondant,  rue  du  Bœuf-Saint- 
Paterne,  à  Orléans. 

H  —  Boudart,  profes.  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Audry,  31,  à  Rochefort. 

16  —  Boudhors  (C.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Grand, 
rue  du  Val-de-Grfice,  9. 

\\  —  Boudhors  (Ch.-H.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  rue  du 
Sommerard,  12. 

to  —  Boudin,  préparateur  adjoint  de  chimie  à  l'Ecole  Normale. 

tt  —  Bougler,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  avenue  Trudaine,  45. 

H)  —  Bougie,  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Toulouse. 

\%  —  Boulangler,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  Neuve,  50,  à  Lons-le- 
Saunier. 

6  —  Bounlol,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Montpellier. 

3  —  Bourclez,   professeur  de  langue  et  littérature  du  S.-O.  de  la  France  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 
1  —  Bonrdel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Reims. 
'7  —  Bourgeois  (Ém.),  maître  de  conférences  d'histoire  contemporaine  à  l'École 

Normale,  rue  Afaurepas,  19,  à  Versailles. 
H5  —  Bonrgln,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Beauvais. 

7  —  Bourglne,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  Blanche,  27. 

•  —  Bourgnet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 


1 


488         -  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotion». 

1885  —  Baurlet,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saiot-Loâj 
professeur  à  l'École  des  Beaux- Arts,  avenue  de  l'Observatoire,  22, 8.E 

1805  —  Bourller,  proviseur  du  lycée  de  Dijon. 
181*3  —  Bourrlll y,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon. 
1865  —  Bonlrouic    (E.),  membre  de  l'Académie  des    sciences    morales  et  pat 

tiques,   professeur  d'histoire  de  la  philosophie  moderne    à   la  Sorbeas* 
rue  Saint-Jacques,  260,  8*  P. 

1873  —  Bontroaic  (L.),  doyen  honoraire  et  professeur  de  chimie  de  la  Facoltéatj 

sciences  de  Besançon.  j 

1806  —  Bouly,  professeur  de  physique  et  directeur  d'études  À  la  Sorbonne,  ai 

du  Val-de-Grâce,  9,  S.  P. 
1808  —  Bouvard,  élève  de  la  section  de  philosophie. 
1884  —  Bouvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Mirangroa,  2,  àXerea. 

1869  —  Bouvier  (Paul),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 
1883  —  Bouvier  (Bernard),  prof,  à  l'Université,  Bourg- Je-Four,  10,  à  Genève,  8. R 
1895  —  Bouzat,  agrégé,  préparateur  de  chimie  organique  au  Collège  de  France. 
1897  —  Braunaehvlg,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Cahors. 
1852  —  Bréal,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles -Lettres,  professai 

de  grammaire  comparée  au  Collège  de  Fraoce,  inspecteur  général  hoooisa 

de  l'enseignement  supérieur,  boulevard  Sanit-Michel,  87,  S.  P. 

1854  —  Brédif,  recteur  honoraire,  rue  Ravon,  7,  Bourg-la-Reine,  S.  P. 

1877  —  Brelet,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Janson,  rue  Desbordes- Valawre,  fc 

1877  —  Breton,  docteur  es  lettres,  de  la  maison  Hachette  et  Ci0,  boulevard 

Germain,  79,  Trésorier  de  l'Association,  S.  P. 

1874  —  Brlchet,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  rue  des  Écoles,  4  **■ 
1874  —  BrlIIouln,    sous-directeur    à   l'École   des   Hautes -Études,     maître 

conférences  de    physique    à    l'École    Normale,  professeur  de  pb 

générale  et  mathématique  au  Collège  de  France,  bouiavard  du  F 

Royal,  31,  S.  P. 
1893  —  Brlot,  doeteur  es  sciences,  agrégé    des  sciences   naturelles,   à  11 

Pasteur  de  Lille,  en  congé. 
1857  —  Brtaset  (D.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-La» 

à  la  Gruterie  par  Lamastre  (Ardèche),  8.  P. 

1890  —  Brizard,  professeur  suppléant  de  physique  au  Collège  Sainte-Barbe. 
1876  —  Brocard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Havre,  8.  P. 
1868  —  Broenard,    membre  de    l'Académie    des   Sciences  morales  et  poKtifW 

professeur  d'histoire   de  la   philosophie  ancienne  à  la  Sorbonne,  ras 
Poissy,  13. 

1891  —  Brochet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Aix. 
1849  —  Brou  ville,  proviseur  hon.  du  lycée,  faub.  Saint- Jaumes,  11,  à  Mont] 
1872  —  Broasler,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 

1892  —  B rocker,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Toulouse. 

1897  —  Bruneau,  professeur  de  mathématiques  au  Collège  d'Éperoay. 
1872  — -  Brunel  (L.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  avenue  ds 

servatoire,  28,  S.  P. 

1870  —  Brunet  (J.),  inspecteur  d'académie  à  Conslantioe. 
1895  —  Brunel  (M.),  professeur  de  physique  au  collège  de  Narbonne. 

1898  —  Brunel  (Marcel),  élève  de  la  section  de  grammaire. 


dr  l'école  normale  491 

Promotions. 

1874  —  C  happais  (J.),  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  géné- 
rale à  l'École  Centrale}  rue  des  Beaux-Arts,  5. 

1848  —  Charaax,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Grenoble,  S.  P. 

1851  —  Charles,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Douai,  boul.  Saint-Germain,  93. 

1841  — -  Charrier,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée,  à  Tours. 

1879  —  Charrnlt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

1889  —  Chartler,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen,  me  des  Bons- 
Enfants,  140. 

1869  —  Chnrve,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Marseille. 
1879  —  Charvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 
1884  —  Chaaaagnjr,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 
1863  —  Chaatalng  de  la  Fllolle,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1870  —  Châtelain,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nancy. 

1895  —  Chanmelx,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome,  bou- 
levard Saint-Michel,  84. 

1884  —  Chaumont,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Lille. 

1875  — •  Chanveau,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Lille,  51. 

1883  —  Chasvelon,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Voltaire,  S.  P. 

1839  —  Chanvet,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres,  rue 

Malfilfttre,  14,  à  Caen. 
1857  —  Chanvot,   professeur   honoraire   du    petit  lycée   de   Marseille,    à  Saint* 

Laurent-de-Cabrerisse  (Aude). 
1806  — •  Cha vanne,  agrégé-préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale . 

1885  —  Chavannes,  professeur  de   langues   et  littératures  chinoises    et  tartarea 

mandchoux  au  Collège  de  France,  rue  des  Écoles,  1,   à  Fontenay-aux- 
Koses  (Seine),  S.  P. 

1895  —  Chemineaa,  ancien   élève    de    la  section  des  lettres  à  Muret    (Haute- 

Garonne). 
1846  —  Chevlllard  (Félix),   proviseur  honoraire  du  lycée,  rue  Duplessis,   51,  à 

Versailles. 

1892  —  Cholet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nantes,  en  congé. 

1896  —  Chollet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Orléans . 

1841  —  C  ho  tard,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont,  rue  de 

Vaugirard,  61,  Paris,  S.  P. 
1887  —  Choaet,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bordeaux. 

1883  —  Chrétien,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

1884  —  Chndeau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bayonne. 

1870  —  Chnqnet,  membre  de  1  Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  de  langues  et  littératures  d'origine  germanique  au  Collège 
de  France,  directeur  de  la  Revue  critique  d'histoire  et  de  littérature, 
à  Villemomble. 

18W  —  Clrot,  maître  de  conférences  d'études  hispaniques  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Bordeaux  et  secrétaire  du  Bulletin  hispanique. 

1866  —  Clalrln  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  avenue  des 
Gobelins,  30. 


490  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1875  —  Gardon,  professeur  d'histoire  eu  collège  Rollin,  rue  Violiet-Leduc,  5. 
1881  —  Caries,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Rennes. 

1868  —  Car  on  (J.),  professeur  de  dessin  graphique  à  l'École  Normale,  rue  Clanàe- 

Bernard,  71. 

1884  —  Carré,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Caen. 
1850  —  Carrtot,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  directeur  honoraire  à 

l'enseignement  primaire  de  la  Seine,  rue  Mirabeau,  2,  à  Auteuil. 
1888  —  Cartan,  maître  de  conférences  de  mathématiques  et  d'astronomie  à  U  rV 

culté  des  sciences,  rue  Suchet,  38,  à  Lyon. 
1837  —  Cartault  (S.)»  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grua, 

à  Draveil  (Seine-et-Oise). 
1866  —  Cartault  (A.),  prof,  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Rennes,  SI. 

1879  —  Casanova  (P.),  directeur-adjoint  de  l'Institut  français  d'archéologie 

taie  au  Caire. 
1891  —  Cateagne,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  du  Havre. 

1880  —  Caatalgnc,  proviseur  du  lycée  de  Moulins. 
1857  —  Caatets,  doyen   et  professeur  de  littérature  étrangère  de  la  Faculté  en 

lettres  de  Montpellier. 

1876  —  Cator,  profes.  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  Jansav 

boulevard  Raspail,  14. 

1887  —  Caullery,    chargé  de  cours  de  zoologie  à  la  Faculté   des   sciences  II 

Marseille,  S.  P. 

1888  —  Cavalier,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences,  hoak- 

vard  de  la  Magdeleine,  50,  i  Marseille. 

1896  —  Cazamlan,  professeur  d'anglais  au  lycée  de  Brest. 

1886  —  Cela,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  GandamV 
1864  —  Cerf,  imprimeur-éditeur,  ancien  président  du  Tribunal  de  commerce, 

Duplessis,  59,  à  Versailles  et  rue  Sainte-Anne,  12,  à  Paris.  S.  P. 
1895  —  Cettler,  professeur  de  lettres  au  collège  de  Castelnaudary. 
1888  —  Chabert,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines,  à  la  Fi 

des  lettres,  square  des  Postes,  3,  Grenoble,  9.  P. 
1876  —  Chabot,  professeur   de   science  de  l'Éducation  à  la  Faculté   des 

de  Lyon,  S.  P. 

1885  —  Chabrler,  professeur  de  philosophie  au  lycée,  rue  Lakanal,'  à  Tours. 

1886  —  Chair,  professeur  de  physique  au  lycée,  faubourg  de  Montbéliard,  fi, 

Belfort,  S.  P. 
1874  —  Chalry,  professeur  de  physique  au  lyoée  Janson. 
1894  —  C  ha  lia  y  e,  agrégé  de  philosophie,  boursier  de  voyage  de  l'Université 

Paris  (Tour  du  Monde). 

1887  —  Chamard,  professeur  adjoint,    maître  de  conférences  de  littérature 

çaise  à  la  Faculté  des  lettres,  rue  d'Artois,  197,  à  Lille,  S.  P. 
1871  —  Chamberland,   agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  chef  de 
i  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Rennes,  145. 

1887  —  Chamonard,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Marseille. 

1869  —  Chantavolne,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV  et  de 

ture  française  à  l'École  normale  de  Sèvres,  rue  du  Val-de-Grace,  9,  SA 
1886  —  Chaoacy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 

1897  —  Chapeau,  préparateur  de  minéralogie  à  l'École  Normale. 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  491 

Promotions. 

1874  —  Chappul»  (J.),  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  géné- 
rale à  l'École  Centrale,  rue  des  Beaux- Arts,  5. 

1848  —  Charanx,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 
Grenoble,  S.  P. 

851  — -  Charles,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Douai,  houl.  Saint-Germain,  23. 

841  —  Charrier,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée,  à  Tours. 

879  —  Charrult,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

889  —  Charcler,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen,  me  des  Bons- 
Bnfants,  140. 

869  —  Chnrve,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Marseille. 
879  —  Charvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 
884  —  Chassagny,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 
963  —  Chaatalng  de  la  Fllolle,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand. 

870  —  Châtelain,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nancy. 

B95  —  Chaumelx,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome,  bou- 
levard Saint-Michel,  84. 

S84  —  Chaumont,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Lille. 

175  —  Chanvean,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Lille,  51. 

$83  —  Chanvelon,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Voltaire,  S.  P. 

B9  —  Chauve* ,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres,  rue 
Malûlfltre,  14,  à  Caen. 

$37  •—  Chanvot»  professeur  honoraire  du  petit  lycée  de  Marseille,  à  Saint* 
Laurent-de-Cabrerisse  (Aude). 

N6  —  Cha vanne,  agrégé-préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale . 

185  —  Cha vannes,  professeur  de  langues  et  littératures  chinoises  et  tartares 
mandchoux  au  Collège  de  France,  rue  des  Ecoles,  1,  à  Fontenay-aux- 
Roses  (Seine),  S.  P. 

195  —  Chemin  eau,  ancien  élève    de    la  section  des  lettres  à  Muret    (Haute- 

Garonne). 
146  —  Chevlllard  (Félix),    proviseur  honoraire  du  lycée,  rue  Duplessis,    51,  à 

Versailles. 

192  —  Cholet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nantes,  en  congé. 

196  —  Chollet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Orléans . 

(42  —  Chotard,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont,  rue  de 

Vaugirard,  61,  Paris,  8.  P. 
187  —  Chonet,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bordeaux. 

83  —  Chrétien,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc. 

84  —  Chodeau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bayonne. 

70  —  Chnqnet,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  de  langues  et  littératures  d'origine  germanique  au  Collège 
de  France,  directeur  de  la  Bévue  critique  d'histoire  et  de  littérature, 
à  Villemomble. 

M  —  Clrot,  maître  de  conférences  d'études  hispaniques  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Bordeaux  et  secrétaire  du  Bulletin  hispanique. 

66  —  Clalrln  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  avenue  des 
Gobelins,  30. 


f92  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1395  —  Cla'rln  (J.),  agrégé  préparateur  de  mathématiques  a  l'École  Normale,  ave- 

nue  des  Gobelins,  30. 
1883  —  Clarette  (Léo),  homme  de  lettres,  avenue  Hoche,  18.  8.  P.' 
154  —  .Claveau,  homme  de  lettres,  rue  Ciauzel,  6. 
1881  —  Claveau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Brest. 
1843  —  Clavel,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Fecollé 

des  lettres,  ancien  adjoint  au  maire  de  Lyon. 
1869  —  Claverle,  censeur  des  études  du  lycée  Condorcet. 
1879  —  Clément  (Louis),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 
1886  —  Clément  (T.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayonn*. 

1877  —  Clerc  (M.),  prof,  d'histoire  de  Provence  à  la  Faculté  des  lettres  d*Aix,  di- 

recteur du  musée  Borély  de  Marseille. 
1893  —  Clerc,  professeur  d'histoire  au  collège  de  Coulommiers. 
1891  —  Cllgny,  agrégé  et  docteur  es  sciences   naturelles,  en  mission  an  SénégiL 

1867  —  CllmcsCo,  professeur  à  l'Université  de  Iassy,  strada  Pacurou,  29  (Rouausiel 

1878  —  Colate,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Poitiers. 

1888  —  Colardean,   chargé  de    cours   de    langue  et  littérature  grecques  à  k 

Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 
1883  —  Colléatte,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  médecine  h 

Besançon. 
1882  —  Colllgnon  (A.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  latine  à  la  Facani 

des  lettres,  rue  Jeanne  d'Arc,  4,  i  Nancy. 

1868  —  Colllgnon  (Max),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions   et   Belles* 

Lettres,  professeur  adjoint,  suppléant  d'archéologie  à  la  Sorbonne,  boutevanl 
Saint-Germain,  88. 

1878  —  Colomb,  sous-directeur  du  laboratoire  de  botanique  de  la  Sorbonne,  ait- 
nue  de  T Observatoire,  22. 

1868  —  Golscnel,   doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté  d 
de  Besançon. 

1864  —  Combe,  agrégé,  professeur  de  mathématiques  à  l'École  Alsacienne,  met 

la  Pompe,  4,  S.  P. 

1861  —  Combette,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de  l'économata* 

lycées  et  collèges,  rue  Claude-Bernard,  63. 
1898  —  Commaatv,  élève  de  la  section  de  physique. 
1891  —  Commissaire,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  an  lycée  a* 

Lyon. 

1862  —  Compayré,  recteur  de  l'académie  de  Lyon. 

1881  —  Comte,  professeur  de  seconde  au  lycée  Carnot,  rue  d'Anuiterdam,  52. 

1897  — .  Couard,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Brest. 

1874  —  Constantin  (L.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de 

en  congé. 
1884  —  Constantin  (P.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  lycée  de  Vanves,  i* 

des  Arènes,  7,  à  Paris. 
1883  — •  Cor,  professeur  de  mathématiques  spéciales  su  lycée  Saint-Louis, 

vard  Arago,  112, 

1851  —  Cornet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Chalons-sur-Marne. 

1865  —  Cornn,  professeur  administrateur  de  culture  du  Muséum,  rue  Caviar,  21* 


J 


dr  l'école  normale  495 

Promotions. 

1867  —  JDeJoe,  maître  de  conférences,  de  langue  et  littérature  italiennes,  à  la 
Sorbonne,  rue  Ménilinontant,  80. 

M47  —  De  lu  Conlonche,  maître  de  conférences  honoraire  de  langue  et  littérature 
françaises  de  l'École  Normale,  quai  des  Grands-  Augustin  s,  53. 

1887  —  Del  «forge,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  rue  des  Feuillan- 
tines, 7. 

1849  —  De  Lagrandval,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 
lycée»  rue  d'Audenge,  22,  à  Bordeaux. 

1887  —  Delalt**^  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson,   rue  Jean -Bologne,  2. 

(Villa  FooVwr). 
1882  —  Delà  rue,  profeaseur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Stanislas,  14. 

1888  —  Délassas,    chargé   d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques   à    la 

Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

1881  —  Delannay,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1877  —  De  la  Ville  de  Mimions,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 

1882  —  Delbos,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Saint- 

Michel,  82,  S.  P. 
1860  —  Deleau,  profes.  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Tocqueville,  44 . 
1877  —  De  Lens,  professeur  de  mathématiques   spéciales   au  lycée,   professeur 

à  l'École  préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 
1888  —  Delevean,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 
1845  —  Dellbes,  ancien  conseiller  général,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée, 

boulevard  Longchamp,  105,  à  Marseille. 
1853  —  Dellac,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  Fénelon,  7,   à 

Marseille. 
1879  —  Delpench,  ancien  professeur  de   troisième   du  lycée  Condorcet,   ancien 

député,  receveur  des  finances,  avenue  des  Champs-Elysées,  75. 
1842  —  Deltour,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 

des  Écuries-d'Artois,  9. 
1Ç76  —  De  Mages,  prof,  de  seconde  au  collège  Rolliu,  rue  Say,  11. 
1802  —  Demangeon,  maître  surveillant  à  l'École»  Normale,  S*  P. 
1888  —  De  Martoune  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Caen. 
1892  —  De  Martoune  (L.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  géographie  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1835  —  Denis  (A.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint- Louis,  rue 

Gay-Lussac,  24,  S.  P. 
1M7  —  Denis  (E.),   professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  suppléant 

d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Foutenay,  24,  à  Sceaux. 
1847  —  DeParnajou,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Vital,  21. 

1884  —  Derelms,  agrégé,  chef  des  travaux  pratiques  de  géologie  à  la  Sorbonne. 

1885  —  Derenx,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV  et  de  psychologie  et 

morale  i  la  Maison  de  la  Légion  d'Honneur   de  Saint- Denis,  boulevard 
Saint-Michel,  80,  8.  P. 
1888  —  De  Mldder,   professeur  adjoint,  maître  de  conférences,  de  langue  et  litté- 
rature.grecques  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  en  congé,  avenue  du  Coq,  7, 
à  Paris,  8.  P. 


4 94  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1896  —  Ha  Costa,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Bastla. 

1866  —  Daguenet,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Versailles. 

1881  —  Dagulllon,    éhargé  de  cours  de  botanique  à  la  Sorbonne,  rue  Singer,  1% 

S.  P. 

1887  —  D'Aladern,  professeur  de  physique  au  lycée,  rue  aux  Ormes,  12,  a  Chartres. 
1861  —  Dali  m  1er,  proviseur  du  lycée  Buffon. 

1886  —  Dalmeyda,    professeur  de  rhétorique    au  lycée  de  Vanves,   rue  de  b 

Tour,  123,  à  Passy. 
1869  —  Dam  le  ■  (B.),  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
1861  —  Darboax  (Gaston),  surecteur  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences,  doyen* 

professeur  de  géométrie  supérieures  la  Sorbonne,  rue  Gay-Luasac,  36,  S.P- 

1863  —  Darboux  (Louis),  proviseur  au  lycée  de  Nîmes,  S.  P. 

1891  —  Barbon*.   (G.),    maître    de  conférences    de  zoologie  à  la    Faculté  dt* 
sciences,  quai  Claude-Bernard,  24,  à  Lyon,  S.  P. 

1869  —  Darsy,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Nicole,  7. 

1864  —  Dawtre,  prof,   de  physiologie  générale  à  la  Sorbonne,  avenue  d'Antin,  13. 

1866  —  Dauphlné,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  rue  Faraday,  tt. 

1867  —  Dauriae,  professeur  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier, 

professeur  de  philosophie  au  lycée  Janson . 
1872  —  Dauthevllle,    professeur    de    mécanique   rationnelle   à    la    Faculté  àm 
sciences,  cours  Gambetta,  27  &m,  à  Montpellier. 

1882  —  DaaUrenaer,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand,  ma  Vider 

Considérant,  6. 

1884  —  Daux,  proviseur  du  lycée  de  Bastia. 

1896  —  Dauzata,  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études  à  l'École  Nanaak. 

1886  —  De  Bévoite,  professeur  de  seconde  au  lycée,  rue  Duplessis,  SI,  à 
Versailles . 

1866  —  Debldoor  (E  ),'  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy, inspec- 
teur général  de  renseignement  second.,  rue  Nicole,  7. 

1895  —  Debldour  (L.),  professeur  d'histoire  au  lycée,   rue  du  Puits-Carre*,  21,  « 

Évreux. 
1891  —  De  Bilhère  Salât-Martin,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  prof,  de  BfcV 
rature  française    à    l'École   préparatoire  à  l'Enseignement  aupénsor  et 
Nantes,  &.  P. 

1870  —  Debon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lille. 

1858  —  De  Ctaanteple  du  Dézert,  inspecteur  général  des  bibliothèques,  rusàr 

la  Sorbonne,  15. 

1859  —  Deehanne,  professeur  de  poésie  grecque  à  la  Sorbonne,  bouler. 

Michel,  95. 

1888  — -  Deeourt,  professeur  de  rhétorique  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche. 

1896  —  Deeta,  professeur  de  3e  au  lycée  de  Tournon. 

1868  —  De  Crozala,   doyen  et  professeur  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  i 

Grenoble,  S.  f\ 
1898  —  De  Fellce,  élève  de  la  section  de  grammaire. 
1863  —  Déls,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 
1880  —  Dejean,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson,  en  congé,  chef  do 

du  Ministre  de  l'instruction  publique,  rue  de  Grettelle,  tlO. 


DR  L'ÉGOLK  NORMALE  <95 

Promotions. 

1867  —  JDeJon,  maître  de  conférences,  de  langue  et  littérature  italiennes,    à  la 

Sorbonne,  rue  Ménilmontant,  80. 
1947  —  De  la  Coulonehe,  maître  de  conférences  honoraire  de  langue  et  littérature 

françaises  de  l'École  Normale,  quai  des  Grands-  Augustins,  53. 
1897  —  Delafarge,    ancien  élève  de  la  section  de    littérature,   rue  des  Feuilllan- 

tines,  7. 
1849  —  De   Lagrandval,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée*  rue  d'Audenge,  22,  à  Bordeaux. 

1867  —  Delaicva^  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson,   rue  Jean-Bologne,  2. 

(Villa  Fodot). 
1882  —  DeUme,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Stanislas,  14. 
1886  —  Délassas,    chargé    d'un  cours  complémentaire  de   mathématiques    à    la 

Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
1861  —  Delaunay,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1877  —  De  la  Ville  de  Mimions,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 

1882  —  Delbos,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Saint- 
Michel,  82,  S.  P. 

1860  —  Deleau,  profes.  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Tocqueville,  44 . 

1877  —  De  Leu«,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  professeur 
à  l'âcole  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

1868  —  Delevean,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 

1845  —  Delibefl,  ancien  conseiller  général,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée, 

boulevard  Longchamp,  105,  à  Marseille. 
1853  —  Dellac,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  Féneloo,  7,   à 

Marseille. 
1879  —  Del  peu  cli,  ancien  professeur  de    troisième   du  lycée  Condorcet,  ancien 

député,  receveur  des  finances,  avenue  des  Champs-Elysées,  75. 
1842  —  Deltour,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 

des  Écuries-d'Artois,  9. 
IÇ76  —  De  Bâfres,  prof,  de  seconde  au  collège  Rolliu,  rue  Say,  11. 
1892  —  Demangeon,  maître  surveillant  à  l'École  Normale,  S*  P. 
1888  —  De  Martoune  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Caen. 
1892  —  De  Martoune  (L.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  géographie  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1835  —  Denis  (A.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint-Louis,  rue 

Gay-Lussac,  24,  S.  P. 
1867  —  Denis  (E.),   professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  suppléant 

d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Foutenay,  24,  à  Sceaux. 
1847  —  De  Parnajon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Vital,  21. 

1884  —  Derelms,  agrégé,  chef  des  travaux  pratiques  de  géologie  à  la  Sorbonne. 

1885  — -  Dereux,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV  et  de  psychologie  et 

morale  i  la  Maison  de  la  Légion  d'Honneur   de  Saint- Denis,  boulevard 
Saiut-Michel,  80,  8.  P. 

1886  —  De  Rldder,   professeur  adjoint,  maître  de  conférences,-  de  langue  et.  litté- 

rature ~  grecques  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  en  congé,  avenue  du  Coq,  7, 
à  Paris,  8.  P. 


196  ASSOCIATION  DIS  ANCIENS  ÉLÈVRS 

Promotions. 

18V3  —  Derolde,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Lille. 

1889  —  Derroja,  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Clermont. 

1882  —  Deschamps,  critique  littéraire  du  Temps,  rue  Cassette,  15. 

1858  —  Des  Essarta,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Clermont. 
18W  —  Desfaeqsies,  ancien  élève  de  la  section  de  mathémat.,rue  Vineuse,  13  su. 
1878  —  Desjardins,  prof,  de  rhétorique  au   lycée  de  Vtnves,  rue  Cassette,  24. 

1880  —  Desnions,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
1808  —  Deaouehesj,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1892  —  Despols,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nancy. 

1881  —  Desrousseaux,  directeur  adjoint  à  la  section  des  sciences  historiques  et 

philologiques  de  l'École  des  Hautes-Études,  boulevard  Port-Royal,  47. 
1867  —  Dessenon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 
1884  —  De  Tannenberg,  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Bordeaux. 
1855  —  De  Treverret,  professeur  de  littérature  étrangère  À  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux,  S.  P. 
1854  —  Devaax,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue   Banc-Léger, 

30,  à  Limoges. 
1*78  —  Des,  professeur  d'histoire  au  lycée  Buffon,  rue  Ernest-Renan,  18. 
1865  —  D'il  ©sabre»,  proviseur  du  lycée  Charlemagne. 
1873  —  D'Huart,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  8.  P. 
1846  —  D'Hugues,    professeur  honoraire    de  littérature  étrangère  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Dijon,  rue  Montaudran,  58,  à  Toulouse. 
1878  —  Didier,   directeur  adjoint  au  laboratoire  de  chimie  de  l'École   Normal*, 

examinateur    d'admission  i    l'École    militaire   de  Saint-Cyr,    rue  de  k 

Santé,  5. 

1878  —  DlehJ,  correspondant   de  l'Académie  des    Inscriptions   et  BeUes-Lettrat, 

chargé  du  cours  complémentaire  d'histoire  byzantine  à  la  Sorbonne,  ras 
de  Seine,  67. 

1863  —  Dlets,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Buffon,  boulev.  Saint-Michel,  •• 
1881  —  Dimbarre,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1864  —  Dltte,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  d'études  et  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  du  Val-dc-Grâce,  9. 

1879  —  Doby,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint -Louis. 

1875  —  Dogaon,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1886  —  Dougler,   sous-directeur  du  laboratoire  de  physique  (enseignement)  è  la 

Sorbonne,  rue  Claude- Bernard,  82. 

1878  —  Dorisoa,  prof,  de  littérature  grecque  i  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 
1881  —  Dorlet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Roanne. 
1897  —  Douady,  élè?e  de  la  section  des  langues  vivantes  (4*  année). 

1883  — «Doublet,   professeur   de  rhétorique   au    lycée,    villa   Minerve,    rue   da 

Soleil,  à  Nice,  S.  P. 
1889  —  Doudlnot  de  la  Boisa  1ère,  professeur  de  seconde  au  collège  Stanisâaa, 
rue  Bara,  3,  8.  P. 

1879  —  Douante,    professeur  de  rhétorique   au  collège  Stanislas,  en  congé, 

Jacob,  48* 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  497 

Promotions. 

1851  —  Donssot   (U  R.  P.)  des   Frères-Prêcheurs    à    Prouilies    par   Fanjeaux 

(Aude). 
1889  —  DouximI,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  acieoces  naturelles 

au  lycée  et  chargé  d'un  cours  de  pétrographie  à  la  Faculté  des  sciences, 

Lyon. 
1889  —  Draeh,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des  sciences 

à  Glermoot. 
1859  —  Drapeyro*,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Charlemagne,  directeur 

de  la  Râvus  de  géographie,  rue  Claude-Bernard,  55. 
1893  —  Dresch,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Poitiers. 
1897  —  Dreyftw,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1840  —  Dreyss,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 

Vaneau,  30,  S.  P. 
1897  —  Iftriee,  boursier  d'études  du  gouvernement  Haïtien,  rue  Vauquelin,  19. 
1867  —  Drlocoart,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin  et  au  collège  Sta- 
nislas, place  Bréda,  10. 
1892  —  Drovia,  professeur  de  philosophie  au  Prytanée  de  la  Flèche. 

1874  —  Dros,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besancon. 
1839  —  Drsjon,  proviseur  honoraire  du  lycée  de   Poitiers,  rue  Girardet,  2  bit,  à 

Nancy,  8.  P. 

1896  —  Dubesset,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nîmes. 

1883  —  Duboln,   maître  de   conférences  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Grenoble. 
1876  —  Dubois  (M.),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Sorbonne  et  de  géo- 
graphie à  l'École  de  Sèvres,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  76. 

1897  —  Dubois  (Ch.),  élève  de  la  section  de  littérature. 
1892  —  Dubouls,  professeur  de  sciences  au  lycée  de  Vannes. 

1894  —  Dubreull,  agrégé,  préparateur  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rueGty-Lussac,  56. 

1875  —  Oublie,  inspecteur  d'académie  à  Gaen. 

1897  —  Dubiilsson,  élève  de  la  section  des  sciences  naturelles  (4°  année.) 

1883  —  Durasse,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Évreux. 

1872  —  Dueatol,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Gondorcet,  8.  P. 

1859  —  Dnelanx  (B.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Institut 
Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à  la  Sorbonne  et  de  physique  a 
l'Institut  agronomique,  avenue  de  Breteuil,  39,  S.  P. 

1895  —  Dnelanx  (J.),  agrégé,  préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale,  en  congé, 

boursier  de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  Monde). 
1858  —  Dueondray,  agrégé  d'histoire,  professeur  honoraire  de  l'École  Normale 

de  Saint-Cloud,  quai  de  Béthune,  24. 
1882  —  Dnfoyard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. 
1868  —  Dufot,  maître  de  conférences  de  minéralogie  à  l'École  Normale,  professeur 

de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Arbalète,  35. 
1898  —  Duffoor,  élève  de  la  section  de  physique. 
1895  —  Dvfor,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saiot-Étieone. 
1880  — -  Dafoatr  (Léon),  agrégé,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  biologie  végétale 

d'Avon  (Seine-et-Marne),  8.  P. 
1887  —  Dnfoo*   (Médéric),    professeur    de  langue  et  littérature    grecques  a  la 

Faculté  des  lettres  rue  Jeanne-d'Arc,  3,  a  Lille. 


198  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1888  —  Dufour  (Marcel),  agrégé  de  physique,   chef  des  travaux  à  la  Faculté  dai 

sciences,  en  congé,  me  de  Toul,  20,  à  Nancy,  S.  P. 

1889  —  Dufour  (Georges),  professeur  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de 

La  Flèche. 

1896  —  Dateur  (Alexandre),  agrégé,   préparateur  adjoint  de  physique  à  l'Écofa 

Normale. 

1892  —  Dufoureq,  chargé  d'un  cours  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Bordeaux. 
1895  —  Duguet,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Rennes,  150. 

1882  —  Dnhena,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physique 

à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 

1897  —  Dulong,  agrégé  des  lettres,  soldat  au  135«  de  ligne,  à  Angers. 
1886  —  Damas  (6.),  professeur  de  philosophie  au  collège  Chaptal. 
1895  —  Damas  (H.),  professeur  de  physique  au  collège  de  Dreux. 

1876  —  Dnmesnll,  prof,  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 
1854  —  Dupalgne,  agrégé  de  physique,  inspecteur  honoraire  de  renseignement 

primaire  à  Paris,  rue  Linné,  9. 
1870  —  Dupont,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lflfe. 

1877  —  Dnport,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sbeacai 

de  Dijon. 

1898  —  Dnpouez,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1S93  —  Dnpouy,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Quimper. 

1859  —  Dapré  (Edouard),  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  rue  Gibert,  15,  è 

Cherbourg. 
1869  —  Du  pu  y  (Ernest),  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  » 

de  Montsouris,  2,  S.  P. 
1876  —   Dupuy  (Paul),  agrégé  d'histoire,  surveillant  général  à  l'École  Normale. 
1862  —  Durand  (L.)(  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis -le-Grand,  « 

de  l'Observatoire,  49. 
1874  —  Durand  (H.),  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  bouleverd  des 

Invalides,  42. 

1883  —  Durand  (R.),  maître   de  conférences  suppléant  de    langue    et  litlérauae 

latines  à  l'École  Normale,  avenue  Galoia,  28  bit,  à  Bourg-U-Reine. 
1891  —  Durand  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Chexles-Noèjar, 

n°  5,  à  Besançon. 
1867  —  Diirand-Sorlmbau,  agrégé  des  lettres,  publiciste,  rue  Richelieu,  1M. 

1893  —  Dureng,   professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau. 

1879  —  Dûrkheina,  professeur  de  science  sociale  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bar* 

deaux,  S.  P. 
1851  —  Diirrande,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  appliqué* 
de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 

1880  —  DikrrbMh,  professeur  d  antiquités  grecques  et  latines  a  la  Faculté  e*J 

lettres,  rue  du  Japon,  40,  à  Toulouse,  S.  P. 
1872  —  Duruy  (G.),   agrégé   d'histoire,  docteur   es  lettres,  professeur   à  race» 

Polytechnique  et  à  l'École  des.  Hautes-Études  de  Marine,  avenue  en 

Champs-Elysées,  31. 
1879  —  Daasy,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon. 


I! 


p 

|  DB  L'ÉCOLE  NORMALE  499 

:  Promotions. 
1849  —  Durons,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée   de  Nancy,    ancien 

Ministre  de  l'Instruction  publique,  à  Nancy.' 
4844  —  Davernoy,    prof,   honoraire  d'histoire    au   lycée,    rue  Bailly,  8  bit,    k 

Nancy. 
1872  —  Dybowakl,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le- Grand,  nie  Rottem- 

bourg,  10,  8.  P. 

4873  —  Edet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  chargé  de  conférences 

de  lalin  à  la  Sorboime,  rue  de  la  Tombe- Isaoire,  37. 
1856  —  Edon,  prof,    honor.   de    quatrième   du  lycée  Henri  IV,  rue  du  Pré-aux- 

Clercs,  12,  à  Paris,  et  rue  Grande,  220,  à  Fontainebleau. 
1867  —  Egger,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy,  chargé  d'un  cours 

complémentaire  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  du  Cherche-Midi,  23, 

8.  P. 
1880  —  Bernard,  prof,  de  littérature  étrang.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont, 
1889  —  Elsenmann,  agrégé  d'histoire,  boulevard  de  Sévigné,  13,  à  Dijon,  8.  P. 
4877  —  Eisennenger,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollio. 

1894  —  Elbel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Marseille. 

1892  —  Elimde  (Pompiliu),  professeur  agrégé  à  l'Université  de  Bucharest,    Strada 

Gramont,  23. 
1896  —  Eu j mira n,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lorient. 

1895  — ■  Esclaugoa,  agrégé  de  mathématiques,  aide  astronome  à  l'observatoire  de 

Bordeaux. 
4864  —  Eaploas,  doyen  honoraire  de  Faculté,  professeur  adjoint  du  cours  d'histoire 

de  TÉcouornie  Sociale  à  la  Sorbonne,  rue  du  Ranelagh,  84. 
(856  —  Espil  ailler,    inspecteur    honoraire    d'académie,    rue    Ange  l- Albert,   37, 

à  Angoulôme. 
1861  — -  Evelllu,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Enseignement  secondaire,  rue 

de  Coulmiers,  13. 

1867  —  Fagoet,  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  poésie  française 

à  la  Sorbonne,  rue  Mooge,  59. 
(844  —  Fallex  (E.),  proviseur  honor.  du  lycée  Charlemagne,  quai  de  Béthune,  18, 
(881  —  Fallex  (M.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Carnot,  boni.  Saint-Michel,  7. 

8.   P. 
1898  —  Fatow,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1877  —  Fanre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  rue  Vital,  27. 
1858  —  Fan  ré,  inspecteur  d'académie  à  Pau. 
1838  —  Favlé,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  Grande-Rue,  87  bis,  k  Boulogne-sur-Seine. 
1865  —  Febvre,  professeur  de  troisième  au  lycée,  rrn  La  Salle,  4,  Nancy. 
1891  —  Fédel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nîmes. 
1886  —  Féraud,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  mathématiques,  à  la  Faculté 

des  sciences,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire  de  Bordeaux,  à  Floîrac 

(Gironde). 
1850  —  Fernet,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  avenue  de  l'Ob~ 

servatoire,  23,  8.  P. 


200  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLEVÉS 

Promotions. 

1880  —  Ferrand  (L.),  inspecteur  d'académie  à  Orléans. 

1888  —  Ferrand  (E.  ),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers. 

1809  —  Ferra*,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse. 

1885  —  Ferwal,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louis-le- Grand. 

1884  —  F*» quel,  professeur  de  physique  au  col'ège  de  Duokerque. 

1892  —  Feyel,  agrégé  d'histoire,   avenue  du  Chemin  de  fer,  22,  Avon  (Seine-et* 

Marne). 
1856  —  Flevet,  prof,  honoraire  de  physique,  rue  Ordener,  38. 
1861  —  Filon,  agrégé  des  lettres,  Godwin  House   St  Augustin's  avenue,  Soe» 

Croydon  (Angleterre). 

1863  —  Flot,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  du  Cherete- 

Midi. 

1885  — -  Fischer,    agrégé,   docteur  es  sciences,  chef   des    travaux    pratiques  et 

zoologie  à  la  Sorbonne,  boulevard  S t- Michel,  51,  S.  P. 

1884  —  Flandrla,  professeur  de  seconde  au  lycée  Buffon,  rue  Vavin,  7. 
1895  —  Flegenheiaser,  agrégé  d'allemand,  rue  du  Sommerard,  35. 

1869  —  Floquet,  professeur  d'analyse  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 
1860  —  Fonda  (P.),  directeur  honoraire  et  inspecteur  général  de  l'enseigneant 
secondaire,  rue  Michelet,  1. 

1864  —  Fontaine,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  de  a 

Faculté  des  lettres  de  Lyon. 
1888  —  Fonte,  répétiteur  au  lycée,  rue  Rémilly,  27,  à  Versailles. 

1897  —  Fort,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Castres. 

1898  —  Fortin,  élève  de  la  section  de  physique. 

1891  —  Fosaey,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'Institut  français  d*archéoke» 
orientale  du  Caire,  avenue  de  l'Observatoire,  à  Paris. 

1855  —  Foueart,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  BeUeeXattrai, 
professeur  d'épigraphie  et  antiquités  grecques  au  Collège  de  France, 
directeur  honoraire  de  l'École  française  d'Athènes,  rue  Jacob,  11» 
S.  P. 

1885  —  Foueber,  maître  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Étadea  (edeacet 

religieuses),  rue  de  Staël,  16. 
1882  —  Fougéree,  mettre   de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  1* 

Sorbonne,  rue  d'Ulm,  6. 
1895  —  Fonlet,  Associate     in   French    Literature  Bryn-Mawr    Collège,  Brys- 

Mawr,  Peona  (Etats-Unis). 

1894  —  Foulon,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  La  Fère. 

1849  —  Fouqaé,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'histoire  net** 
relie  des  corps  inorganiques  au  Collège  de  France,  S.  P. 

1895  —  Fournlols,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Constantine. 
1887  —  Foarnes,  professeur  de  lettres  su  lycée  de  Toulouse. 

1*81  —  Fonrnier  (Albert),  professeur  de  langue  et  littérature  ancienne*  à  l'âcait 
des  lettres  d'Alger,  rue  Michelet,  à  Mustapha,  près  d'Alger. 

1891  —  Fonrnier  (Paul),  maître  de  conférences  de  grammaire  à  la  Faculté  6» 
lettres  de  Bordeaux. 

J859  —  Fonrteaa,  proviseur  du  lycée  Jansoo. 

1869  —  Fouseereeui,  agrégé,  docteur  èe  sciences  physiques,  secrétaire  de  h 
Faculté  des  sciences  de  la  Sorbonne,  place  Jussieu,  5. 


i 

i 


de  l'école  normale  201 

Promotions, 

1850  —  Fouyé,  professeur  honoraire  de  seconde  au  lycée  Henri  IV. 

1883  —  François,  professeur  de  rhétorique  su  lycée  de  Chartres. 

1887  —  Frémlot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Coutances. 

1864  —  Frlngnet,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  Claude-Bernard,  82. 

1860  —  Froment,  ancien  directeur  du  collège  Sainte-Barbe,  ancien  professeur  à 
là  Faculté  des  lettres,  me  du  Tondu,  24,  à  Bordeaux,  9.  P. 

1856  — •  Froa,  agrégé,  docteur  es  sciences,  météorologiste  titulaire  au  Bureau  cen- 
tral, rue  de  Sèvres,  19. 


1877  —  Gaehes,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Condorcet. 

1875  —  Guenon,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 
1862  —  Giiffarel,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 

1894  —  Galllet-Blllotteau,  rue  d'Ulm,  34. 

1876  —  Gai,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes. 

1895  —  Gallaud,   agrégé,  préparateur  de  zoologie  a  l'École  Normale. 
1881  —  Gallois,  maître  de  conférences  de  géographie  à  l'École  Normale. 
1892  —  Gallottl,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Ch&teauroux. 

1885  —  Gallouédee,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Orléans,   rue  de   la  Répu- 

blique, 38,  8.  F. 
1873  —  Ganderax,  agrégé  des  lettres,  directeur  delà  Revu*  de  Paris,  rue  Galilée, 

25,  à  Paris,  S.  P. 
1872  —  Garbe,   doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  et  a 

l'École  de  médecine  de  Poitiers. 
1895  —  Garnler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Valenciennes,  à  Paris,  ru» 

Lafontaine,  96. 
1854  —  Gaspard,  professeur  honor.  de  rhétorique  du  lycée  Louis-le- Grand,  rue  du 

Vertpré,  18,  à  News,  8.  P. 
1870  —  Gasqoet  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Nancy,  S.  P. 
[861   —  G»  s  té,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1890  —  Ga^tlnel,  prof,  de  troisième  au  lycée  Henri  IV,  rue  Alphonse  Daudet,  1» 

1886  —  Gauekler,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

directeur  du  service  heylical  des  antiquités  et  des  arts,  rue  des  Selliers,  66, 

à  Tunis,  S.  P. 
.857  — •  Gaudler,  inspecteur  d'académie,  rue  Bourignon,  21,  à  Lille. 
1895  —  Gaathler,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Valenciennes. 
1898  —  Gauthier  (  ),  élève  de  la  section  de  grammaire. 

880  —  Ganthlea,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  Murillo,  11,  à  Paris 

et  la  Madrague-Giens  (Var),   S.  P. 
844   —  Gautier    (Alexandre),    inspecteur   général    honoraire   de   l'économat  des 

lycées  et  collèges,  à  Gerbaut,  par  Saint-Ouen  (Indre-et-Loire). 
875  . —  Gantier  (Jules),  inspecteur  d'académie  a  Paris,  quai  des  Cèles  tin  s,  10. 

884  —  Gantier  (Emile),  chargé  de  cours    &  l'École   supérieure  des  Lettres,  rue 

Michel,  63,  Alger  (Mustapha). 

885  —  Gantier  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Lakanal. 

858  —  Gny  (Jules-Claude),  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  Louîs-îe-Grand, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Sainl-Cyr,  rue  Cassette» 
16,  8.  P. 


304  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1850  —  Gruey,  doyen  honoraire,  directeur  de  l'Observatoire  et  professeur  d'asti» 

nomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Besançon,  8.  P. 
1858  —  Grttmba+h,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1883  —  Gaell,  professeur  d'antiquités  de  l'Afrique    a   l'École  des  lettres  d'AIgs, 

inspecteur  des  antiquités  de  l'Algérie. 
1800  —  Gaerray,  élève  de  4*  année  à  l'École. 
1870  —  Gncsdoa,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Rennes. 

1857  —  Galbai,  doyen  honoraire  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  d'An. 
1880  —  Golehard,    professeur  de   mathématiques,  appliquées  a   la  Faculté  «s 

sciences  de  Clermont. 
1874  —  Galgoa,  proviseur  du  lycée  de  Marseille. 

1802  —  Gutllemla,  agrégé,  prof,  de  physique  à  l'École  de  médecine  eteneienraen 

d'Alger. 

1851  —  Guillemot,  professeur  honoraire  de   troisième  du  lycée  Condoreet,  rsi 

Nouvelle,  6. 
1843  —  Gallloa  (M.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  quai  de  h 

Mégisserie,  à  Lons-le-Saunier. 
1870  —  Gallloa  (C),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Limoges. 
1862  — -  Gulllot  (Louis),  professeur  honoraire  de  mathématiqaesspécialee  du  ooflèa 

Rollin,  rue  de  Bruxelles,  20,  8.  P. 

1874  —  Gulllot  (P.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Gharlemagne. 

1870  —  Gulrand  (P.),  maître  de  conférences  d'histoire  à  l'École  Normale,  en  eongf; 

professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire 

à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 
1885  —  Gulrand  (J.-B.j,  professeur  d'histoire  et  de  géographie  de  l'antiquité  « 

du  moyen  Age  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 
1885  —  Gutttoa,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Amiens. 
1870  —  Gens  ta,  professeur  de  chimie  minérale  a  la  Faculté  des  sciences,   ras  ai 

l'Hospice,  0,  à  Nancy. 

1803  —  Gutton,  agrégé,  docteur,  chef  des  travaux  pratiques  de  physique  a  la  Fa- 

culté des  sciences,  rue  Gambette,  40  èts,  à  Nancy. 

1807  —  Guyot,  professeur  d'histoire  au  lycée,  impasse  Saint-Louis,  à  Bourges. 

1884  —  Hadaamard,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  mathématique!  • 

la  Sorbonne,  professeur  suppléant  de  mécanique  analytique  et  de 

nique  céleste  au  Collège  de  France,  rué  Humboldt,  25,  S.  P. 
1803  —  Hagneain,   professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Moulins,  en   congé,  I 

Librscy  ,par  Signy-l' Abbaye  (Ardennes). 
1838  —  Halltoeoart,    agrégé  et   inspecteur  honoraire  de  l'Université  de  Francs* 

Luisenring  D.  7.  18  Msnnheim,  (Allemagne),  8.  P. 
1884  —  Halbwaeha  (F.),  professeur  d'allemand  au  lycée  Saint-Louis. 

1808  —  Halbwaeha  (M.),  élève  de  la  section  de  philosophie. 
1880  — •  Halévy ,  sgrégé  de  philosophie,  professeur  de  morale  aux  Écoles  J.-B.  Sfr 

rue  de  Douai,  22,  en  congé,  8.  P. 

1858  —  HaUaerg;  prof,  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres  de  T 

1875  —  Hamel,  professeur  de  seconde  au  lycée  Cernot. 
1831  —  Hanrlot  (Th.),  profes.  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des 

de  Lille,  rue  Plichon,  6,  à  Nancy. 


DB  L'ÉCOLE  NORMAL*  203 

Promotions. 

J878  -—  Godard,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  su  collège 
Sainte-Barbe*  rue  Gay-Lussac,  28. 

1874  —  GceJaer,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École  Normale,  rue 
Guillaume-Tell,  32. 

1883  —  Goaierre  de  Loogehamas,  professeur  honoraire  de  mathématiques 
élémentaires  au  lycée  Condorcet,  examinateur  d'admission  à  1  École 
militaire  de  SaintrCyr. 

J6M  —  Golao8,    ingénieur  électricien,  rue  Belidor,  10. 

1878  —  Goaalea,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 

1844  — -  Goaaoad,  prof .  hon.de  seconde  du  lycée, rue  de  Candie,  22,  à  Alençon,  S.  P. 

1898  —  Gomaard,  élève  de  la  section  d'histoire. 

1863  —  Goreela,  agrégé  de  physique,  ancien  directeur  de  l'École  des  mines  d'Ouro- 
Préto  (Brésil),  à  Mont-sur- Vienne  par  Bujaleuf  (Haute- Vienne),  S.  P. 

M01  —  Goasella,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Brest. 

1853  —  Goeala,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon,  à  la  Flèche,  8.  P. 

1881  —  Go  «lard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 

1878  —  Goalla,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Charlemagne,  bou- 
levard Saint-Michel,  49. 

1872  —  Gouré  de  VIHemoatée,  professeur  de  physique  su  lycée  Buffon,   en 

congé,  rue  de  Poissy,  31,  8.  P. 

1873  —  Goarraigae,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson  et  à  l'École  normale 

supérieure  de  l'enseignement  primaire,  rue  Greuze,  33. 

1876  —  Gouraat,  professeur  de  calcul  différent,  et  intégral  à  la  Sorboone,  boule- 
vard Arago,  112,  8.  P. 

*8W  —  Geatereaa,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  da  l'Univer- 
sité, 176. 

1188  —  Goyaa,  agrégé  d'histoire,  ancien  membre  de  l'École  française  de  Rome, 
rue  Las  Cases,  18,  9.  P. 

1389  —  Gralllot,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  com- 
plémentaire d'histoire  de  l'art  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.  P. 

1895  —  Graager,  agrégé  d'histoire  et  de  géographie,  membre  de  l'École  française 
d'Athènes . 

1849  —  Gréard,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris»  rue  du  Luxem- 
bourg, 30,  8.  P. 

1870  —  Grée  (Paul),  inspecteur  d'académie  à  Mèoon,  8.  P. 

1891  —  Greffe,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier» 

1872  —  Grégoire  (André),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau. 

1863  —  Grégorl,  homme  de  lettres,  boulevard  des  Capucines,  6. 

1350  —  Gr  ealer,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 
de  Poitiers,  5. 

1884  —  Grévjr,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  boulevard  Saint- 
Germain,  13,  8.  P. 

1844  —  Grlpoa.  prof,  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1888  —  Gri veaux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lyon. 

1884  — .  Groajeaa,  professeur  à  l'École  Turgot,  rue  Notre- Damer  de -Nazareth,  10. 

1876  —  Groaeeard,  professeur  de  troisième  au  lycée  Janson,  boulevard  Exel- 
mans,  38 . 


*06  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

187»  —  Honsaay,  maître  de  conférence*  de  zoologie  à  l'École  Normale,  8.  P. 
1832  —  Hoard,  professeur  de  mathématiques  eu  lycée  Henri  IV,  8.  P. 
1851  —  Hubert  (G.),  ancien  professeur,  rue  Moncey,  20,  8.  P. 

1892  — •  Hubert  (H.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  Musée  de  Saint-Germain,  ne 

Claude-Bernard,  74. 

1884  —  Hogoct,  professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  liage» 

et  littérature  latines  à  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1843  — •  Heimbert    (Ern.),    professeur  honoraire    de   philosophie    du    lycée  qes 
Sipierre,  10,  Orléans. 

1857  —  Humbert  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  boatadj 

Saint-Germain,  207,  S.  P.  I 

187g  —  Humbert  (Bug.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Lear 
le-Grand,  boulevard  Saint-Michel,  56. 

1885  —  Hurlez,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Beau  vais,  place  Bras** 

Gérard,  6,  8.   P. 
1870  —  Horion,  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  et  à  FÉtf» 
préparatoire  de  médecine  de  Dijon. 

1893  —  Hnsson,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 

1858  —  Hovelln  (l'abbé),  agrégé  d'histoire,  vicaire  à  Saint- Augustin,  rue  Bar 

borde,  6,  à  Paris,  8.  P. 


1880  —  Irnbart  de  la  Tour,   professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  FeaM 

des  lettres  de  Bordeaux,  8*  P. 
1877  —  Istrla,  inspecteur  d'académie  à  Toulouse. 
1862  —  Iaarn,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Clermont. 
1874  — »  Iaoulet,  professeur  de  philosophie  sociale  au  Collège  de  France,  boalmrf 

Saint-Germain,  2. 


1853  —  «Jaaob  (Emile),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Loo»Jr 

Grand,   rue  Sainte-Beuve,  3. 
1869  —  Jaeob  (Henri),  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Çoatfev 

tinople,  23. 
1898  —  Jacob  (Ch.),  élève  delà  section  d'histoire  naturelle. 
1853  —  Jacquet  (P.-A.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Henri  IV, 

Claude*  Bernard,  88.  I 

1886  —  Jaeqaet  (P.-E.)»    prof,  de  mathématiques  au   Prytanée   militaire,  m 

Couchot,  8,  La  Flèche.  j 

1835  —  Jacquinet  (p.),  recteur  honoraire,  ancien  directeur  des  études  feu*** 

à  l'École  Normale,  place  de  Rennes,  6. 
1879  —  Jaequlaet  (G.),  professeur  de  seconde   au  lycée  Condorcet,  raa  ft 

simir-Périer,  3. 
1866  —  Jalilfller,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  Say,  11. 
1873  —  Janef,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  chargé  d'un  mois  caasï 

mentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille,  S.  P. 
1884  —  Jaaeot,  agrégé  des  lettres,  attaché  au  Musée  du  Louvre,  rue-daU 

13,  S.  P. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  207 

Promotions. 

1874  —  Jaoaod,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rodez,  à 
Vergisson  (Saône-et- Loire). 

1879  —  Jaaet  (Pierre),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  psychologie  expéri- 
mentale à  la  Sorbonoe,  rue  Barbet-de-Jouy,  21 . 

1883  —  Jamct  (Paul),  professeur  adjoint,   chargé  d'un  cours   complémentaire   de 

physique  à  la  Sorbonne,  directeur  du  Laboratoire  central  et  de  l'École  supé- 
rieure d'électricité,  rue  du  Four,  8,  8.  P. 
1897  —  Jaralé,  élève  de  4*  année  à  l'École. 

1868  —  Jarrlge,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon. 

1891  —  Jarry  (R.),  agrégé,  docteur  ès-sciences,  chef  du  laboratoire  des  établis* 
sements  Lazare- Weiller,  au  Havre,  à  Gravelle- Sainte-Honorine. 

1889  —  Jaulmes,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Tunis. 

1878  —  Jaurès,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Toulouse,  ancien  député  du  Tarn,  avenue  du  Chalet,  7,  Paeey. 

1863  —  Jeaamaire,  recteur  de  l'académie  d'Alger. 

1878  —  Jeanroy,  professeur  de  langue  et  littérature  méridionales  a  la  Faculté  des 

lettres,  rue  Neuve  Mon  plaisir,  4,  à  Toulouse,  8.  P. 
1887  —  Jean,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Hambourg,  12. 
1861  — -  Jénot,  professeur  honoraire  de  physique  du  collège  Rollin,  rue  Caulain- 

court,  17,  8.  P. 
1877  —  Joaaata,  chargé  d'un  cours  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  des  Imbergères,  7r 

à  Sceaux,  8.  P. 
1891  —  Job,    maître  de  conférences  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1864  —  Jodlu,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne. 

1860  —  Joly  (H.),  doyen  honoraire  de  Faculté,  rue  Boissonade,  3,  à  Paris. 

1884  —  Jordan,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes. 
1845  —  Joubert  (le  R.   P.),  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,   rue 

Lhomond,  26,  S.  P. 
1867  —  Joubert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Violet,  67, 

(Grenelle). 
1882  —  Joubia  (P.),  doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon. 
1886  —  Joubia  (A.),  chargé  de  cours  d'archéologie  à  la  Faculté  des   lettres  de 

Montpellier. 
876  —  JouflTret,  prof,  de  philosophie  au  lycée;-  anc.  adjoint  au  maire  de  Marseille. 

1890  —  Jouguet,   maître  de  conférences  de  'grammaire  et  philologie  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Lille. 

1869  —  Joyau,    professeur   de   philosophie   à   la  Faculté  des  lettres  de  Cler- 

monU 

**"  —  Jubla,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Montmartre,  16. 

1877  "~  Julllaa,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres,  cours  de  Tournon,  1,  à  Bor- 
deaux. 

1876  —  KetftYr,  professeur  &  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg. 

*        Kestornleb,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot. 
^  — '  Kllszowski,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 


208  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÀLÂVRS 

Promotions. 

1870  —  Kosalga,  profes.  de  mécanique  physique  et  expérimentale  à  la  SorboB» 

1873  —  KranU,  doyen  et  prof,  de  litlér.   franc,  de  la  Faculté  des  lettres,  ne  de 

Dominicains,  21,  à  Nancy. 

1807  —  Labrouase,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  ta  lycès 

de  Toulouse. 
1851  — •  Laebelles»  (J.),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poittàpa, 

inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  secondaire,  rueStanialai,!* 
1875  —  Lacheller(H.),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Coadorcet,  boulevard  Sis* 

Michel,  143. 
1857  — «  Laeour  (P.),  ancien  professeur  de  physique. 

1874  —  Laeour  (E.J,  professeur  adjoint,  mettre  de  conférences  de  matfcénatipa 

à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

1875  —  Laeoar  (L.),  homme  de  lettres,  rue  Montenotte,  9. 

1878  —  Laoour-Gayet,  prof,  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis,  au  lycée  Fénebs  a" 

à  l'École  supérieure  de  Marine,  rue  Jacob,  46,  S.  P. 
1874  —  Lafaye,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  langue  et  litténtas 

latines  à  la  Sorbonne,  Directeur  des  études  pour  les  lettres  et  la  phiWap» 

rue  d'Assas,  68,  8.  P. 
1864  —  Laféteur,  censeur  des  études  du  lycée  Janson. 
1881  —  LaJToot,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 
1870  —  Lafont,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  da  Cariait* 

Lemoine,  73. 
1888  —  Lagabrlelle,  professeur  de   mathématiques  au  lycée  de  Nantes. 
1885  —  LahlHoue,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse  en  congé. 

1855  —  Lalgle,  proviseur  honoraire  à  Villers-Saiut. Christophe  (Aisne). 

1873  —  Laigaonx,  professeur  de  troisième  au  collège  Stanislas,  r.  de  Fleuras,  fiai 
1849  —  Lalande  (Gh.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Plessis-Saiot-Jeao,  ft 

Sergines  (Yonne),  S.  P. 
1885  —  Lalande  (André),  professeur  de  philosophie  au  lycée,  rue  de  la  Maine,  7^ 

Vanves,  S.  P. 
1803  —  Laloy,  professeur  de  seconde  au  collège  Stanislas,  avenue  dea  Gobenst,  & 

a  Paris,  S.  P. 
1885  —  Laoaalre,    agrégé,   professeur    de   mathématiques   au    collège  Catatsl, 

rue  Truffaut,  25,  S.  P. 
1868  —  Lame,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  chargé  d'un  cours  compléaaaWi 

de  littérature   française  et  latine   à  la   Faculté  des   lettres,  rua  à  » 

Liberté,  10,  à  Dijon. 
1891  —  Lamiratnd,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 

1856  —  Landrln,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rueFodéré,  11,  à  Nice,  9.  F 
1893  —  Landry,    agrégé   de    philosophie,   professeur  de    littérature   au 

Chaptal,  rue  de  Chantilly,  7,  S.  P. 

1803  —  Lange,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Caen. 

1804  —  LaageTin,  agrégé  de  physique,  professeur  à  l'École  municipale  de 

sique  et  de  chimie,  boulevard  de  Port- Royal,  50.  I 

1876  —  Lanson,  professeur  de  rhétorique   au  lycée  Louis-le  Grand,  sa  casftf 

maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  maître  de  conftraa* 
de  langue  et  littérature  latines  à  la  Sorbonne,  rue  du  Val-de-Grâos,  1  \ 


M.* 


•iû*r 


r 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  Î07 


Promotions. 

1874  —  Janaod,  ancien  professeur  de  mathématiques  an  lycée  de  Rodes,  à 
Vergisson  (SaÔne-et-Loire). 

1879  —  Janet  (Pierre),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  psychologie  expéri- 
mentale à  la  Sorbonne,  rue  Barbet-de-Jouy,  21 . 

1883  —  Janet  (Paul),  professeur  adjoint,   chargé  d'un  cours   complémentaire   de 

physique  à  la  Sorbonne,  directeur  du  Laboratoire  central  et  de  l'École  supé- 
rieure d'électricité,  rue  du  Four,  8,  S.  P. 
1897  —  Jardé,  élève  de  4*  année  à  l'École. 

1868  —  Jarrige,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Bufibn. 

1891  —  Jarry  (R.),  agrégé,  docteur  ès-sciences,  chef  du  laboratoire  des  établis- 
sements Lazare- Weiller,  au  Havre,  à  Gravel  le- Sainte-Honorine. 

1889  —  Janine* ,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Tunis. 

1878  —  Jaurès,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Toulouse,  ancien  député  du  Tarn,  avenue  du  Cbalet,  7,  Pessy. 

1863  —  Jeanwaftre,  recteur  de  l'académie  d'Alger. 

1878  —  Jeanroy,  professeur  de  langue  et  littérature  méridionales  à  la  Faculté  des 

lettres,  rue  Neuve  Monplaiair,  4,  à  Toulonse,  S.  P. 
1867  —  Jean,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Hambourg,  12. 
1861  —  Jénot,  professeur  honoraire  de  physique  du  collège  Rollin,  rue  Caulain- 

court,  17,  8.  P. 
1877  —  Joanalfl,  chargé  d'un  cours  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  des  Imbergères,  7, 

à  Sceaux,  8.  P. 

1891  —  Job,    maître  de  conférences  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1864  —  Jodln,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne. 

1860  —  Joly  (H.),  doyen  honoraire  de  Faculté,  rue  Boissonade,  3,  à  Paris. 

1884  —  Jordan,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes. 
1845  —  Jonbert  (le  R.    P.),  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  rue 

Lhomond,  26,  S.  P. 
1857  —  Jonbert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Violet,  07, 

(Grenelle). 

1881  —  Jonbln  (P.),  doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon. 
1886  —  Jonbln  (A.),  chargé  de  cours  d'archéologie  k  la  Faculté  des   lettres  de 
Montpellier. 

1876  —  Jonffret,  prof,  de  philosophie  au  lycée,  anc.  adjoint  au  maire  de  Marseille. 

1890  —  Jongaet,   maître  de  conférences  de  grammaire  et  philologie  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Lille. 

1869  —  Joyau,    professeur   de   philosophie   à   la  Faculté  des  lettres  de   Cler- 

mont. 

1892  —  Jnbln,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Montmartre,  16. 

1877  —  Jnlllan,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres,  cours  de  Tournon,  1,  à  Bor- 
deaux. 

1876  —  Kelffer,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg. 

1882  —  Kesteraleh,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot. 

1866  —  Kliszowski,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 


» 


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5 


210  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1885  —  Le  Dan  te  e,  agrégé,  docteur  es  sciences  naturelles,  préparateur  des  tri- 
vaux  pratiques  de  xoologie  à  la  Sorbonne,  rue  Victor-Considérant,  4. 

1876  —  Ledoe,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  S» 
bonne  et  à  l'École  Normale  de  Seint-Cloud,  boulevard  Saint-Msefcel,  & 

1851  —  Lefalvre,  ancien  ministre  plénipotentiaire,  à  Versailles. 

1852  —  Lefefcvre  (E.),  professeur  honoraire  de   physique   du  lycée,   rue  sa 

Réservoirs,  2,  à  Versailles,  8.  P. 

1867  —  Lefebvre  (Jules),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  de  la  Bas?. 

31  (û,  à  Lille. 
t885  —  Lefebvre  (P.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai,  S.  P. 
t873  —  Lefèvre  (J.),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  t 

l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 

1884  —  Lcfèvrc  (Jules),  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  du  Havre 
1875  —  Lefraseolsj,  profess.  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 
1897  —  Le  gentil  (J.),  élève  de  4°  année  à  l'École. 

1895  —  Léger,  ancien  élève  de  la  section  de  langues  vivantes,  rue  de  Tourne,  l 
1859  —  Legosris)  (le  R.-P.),  ancien  agrégé  préparateur  d'histoire  naturelle  à  VÈakt 

Normale,  docteur  es  sciences,  rue  Lhomond,'  26,  S.  P. 
1880  —  Le  Gonplls,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  en  ceafi 

planteur  à  Nassirah,  par  Bouloupari  (Nouvelle-Calédonie). 
7863  —  Legonx,  professeur  de  mécanique  a  la  Faculté  des  sciences  de  Touksw 

1875  —  Legrand  (A.),  agrégé  de  grammaire,  rue  du  Château,  l,  à  Neoilly^a»; 

Seine,    8.  P. 

1876  —  Legra»d  (Jules),  agrégé  de  philosophie,  député  des  Basses-Pyrénées, aaosi 

sous-secrétaire  d'État  au  Ministère  de  l'Intérieur,  boul.  Pasteur,  5Î,  &F»< 

1885  —  Legrand  (G.)»  avoué,  docteur  endroit,  avenue  deSaint-Cloud,  41,  VersaujssJ 

1885  —  Legrand  (Ph.-E.),  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  grecques  ik 

Faculté  des  lettres,  avenue  Duquesne,  3,  à  Lyon. 

1886  —  Legras,  professeur,  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres,  dr 

min  de  Fontaine,  27,  à  Dijon. 

1868  —  Lenaaneur,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines 

Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1874  —  Lehugenr,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV  et  à  la  Maison  ètk 
Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  boulevard  Saint-Michel,  73. 

1883  —  Lelleuvre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  chargé  fît 

cours  .complémentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 
1876  —  Lelorieux,   professeur  de  physique  au    lycée    Louis-le-Grand,  rat  à 

Rocher,  21. 
1876  —  Leaaalre,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens. 
1872  —  Leaaaltre  (Jules),  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  Fi 

curies-d'Artois,  39. 
1855  — -  Lemasj,  inspecteur  honoraire  d'académie,  avenue  du  Midi,  27,   à 

8.  P. 
1878  —  Lemereler,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  grecques 

Faculté  des  lettres,  rue  des  Carrières  Sain t-Jul lien,  14,  a.  Caen. 

1884  —  Lemolne,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue 

Bernard,  72. 


' 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  209 

Froaotions. 

1865  —  Laatolne,  ancien  professeur  de  Faculté,  secrétaire  de  la  Faculté  des  lettres 
de  la  Sorbonne,  villa  Madeleine,  cité  du  Belvédère,  11,  à  Saint-Germain- 
en-Laye. 

1991  —  Laaolate,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Naocy. 

1838  —  Laroeqae,  inspecteur  d'académie,  directeur  de  l'Observatoire  du  Petit- 
Port,  à  Nantes. 

1882  —  1***7,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1892  —  Lattes,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice  en  congé. 

1856  —  Laanay,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, 
place  de  la  Vieille-Estrapade,  1. 

(883  —  Laaaoy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 

1886  —  Lanreaux  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  S t-É tienne. 

1835  —  Laurent  (E.),  professeur  honoraire  de  lettres  du  lycée  Charlemagne,  rue 
de  Rivoli,  214,  S.  P. 

1881  —  Lauréat  (F.),  professour  de  quatrième  au  collège  Stanislas,  rue  du 
Montparnasse»  9. 

1896  —  Laareatle,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  rue  du  Regard,  9. 

1807  —  Lavaad,  professeur  de  seconde  au  lycée  du  Puy. 

1885  —  Lavealr,  docteur  èa  sciences,  avenue  d'Eylau,  39,  S.  P. 

1862  —  Lavlévllle,  inspecteur  d'académie,  à  Paris,  rue  Soufflot,  14,  S.  P. 

1862  —  Lavivae,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  et  directeur  d'études  d'his- 
toire moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de  Médicis,  5,  S.  P. 

1888  —  Leaa ,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Saint-Placide,  54,  S.  P. 

1895  —  Lebeaa,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Quimper. 

1883  —  Lekègne  (E.),  professeur  d'histoire  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

renseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

1894  —  Lebeague,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Sigisbert-Adam,  à 
Nancy. 

1869  —  La  Blâme,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Périgueux,l9.  P. 

(877  —  Leblond,  agrégé,  professeur  de  physique  à  l'École  des  officiers-torpilleurs, 
avenue  Vauban,  17,  a  Toulon. 

1879  —  Le  Breton,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres, 
rue  de  la  Prévôté,  16,  à  Bordeaux. 

880  —  LeeaplaJa,  professeur  de  physique  au  lycée,  directeur  de  l'École  prépa- 
ratoire à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  8.  P. 

857  —  Leebartler,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  pro- 
fesseur de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences,  directeur  de  la  station 
agronomique  de  Rennes. 

883  —  Leebat  (H.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  à  la 
Faculté  des  lettres  de  Lyon,  8.  P. 

879  —  Leelere  du  Sabloa,  doyen  et  professeur  de  botanique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Toulouse. 

864  —  Leeemte  (A.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  du  Val- 
de-Grâce,  15. 

895  —  Leeonte,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  à  l'École 
supérieure  des  sciences  de  Nantes. 

860  —  Léerlvala,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

14 


H 


211  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  EL  ETES 


Promotions. 

1866  —  Llard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  direct» 

de  renseignement  supérieur  au  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rat 

de  Fleuras,  27. 

1880  —  Liber,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Douai. 

1884  —  Llébjr,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Poix,  an  congé. 
1859  —  Llgneau,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rouen. 

1849 Llgnler,  ancien  examinateur  des  Écoles  d'hydrographie  de  la  marine,  rat 

d'Erlanger,  25,  a    Paris.  8.  P. 
1873  -1-  Lion  (J.).  prof,  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Notre- Dame-des-Chatnps,1tt 
1868  —  Llpnnaaaa,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bureau  des  Lot- 

gitudes,  professeur  de  physique  et  directeur  d'études  à  la  Soiboane,  rat 

de  l'Éperon,  10. 

1894  —  Lltallen,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Brest. 

1890  —  LsBwensteln  Jordan,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 

au  lycée  de  Lille. 
1858  —  Loosea,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Nancy. 
1886  —  Lorln  (Henri),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Faoulté  des  lettm 

de  Bordeaux. 

1881  —  Lorqnet,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson. 

1895  —  Lubae,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Constantin*  • 

1866  —  Lnehalre  (Achille),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  polJU 
profes.  d'histoire  du  moyen  Age  à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  *. 

1894  —  Lacas  Ire   (Julien),    agrégé    de    grammaire,    boursier  d'études,    rue  et 

Luxembourg,  30.  S.  P. 

1855  —  La  guet,  profee.  honor.  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de  Pouiert, 

rue  de  Grenelle,  59,  à  Paris. 
1897  —  Lnqnet,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  rue  d'Ulm,  43. 
1874  —  Lyoa   (G.),  maître  de   conférences    de  philosophie   à   l'École    Norman. 

prof,  de  psychologie  à  l'École  de  Foateoey-aux-Hoses,  boulevard  Seiat- 

Germain,  239. 
• 
1873  —  Mabilleau,  correspondant  de  l'Académie   des  sciences  morales   et  peur 

tiques,  professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  chargé  de  coaft- 

rences  à  la  Faculté  de  droit,  directeur  du  Musée  social,  rue  Las  Casas,  S. 
1884  —  Haeé  (Alcide),  ancien  membre  de  l'École  de  Rome,  maître  de  conférences  è*e 

littérature  a  la  Faculté  des  lettres,  rue  Saint- Hélier,  80,  à  Renues,  S.  P. 
1868  —  Maeé  de  Léplnay  (Auguste),   professeur  de  mathématiques  spéciales  aa 

lycée  Henri  IV  et  prof,  au  lycée  Racine,  rue  Claude-Bernard,  «3,  8.  F. 
1872  —  Hacé  de  Léplnay  (Jules),  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des 

de  Marseille,'  8.  P. 
1884  —  Magrou,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 
1892  —  Malge,  chargé  des  cours  de  botanique  à  l'École  des  sciences,  passage  sa 

Caravansérail,  8,  Alger  (Mustapha). 
1864  —  Maillard,  professeur  de  mathématiques   pures  à  la   Faculté  des 

de  Poitiers,  8.  P. 

1895  —  Maître,  agrégé  de  philosophie,  rue  Corneille,  3. 

1856  —  Maltrot,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée   Saint-Louis. 

a  Vassy  (Haute- Marne). 


DE  l/ÉCOLE  NORMALE  344 

Promotions. 

1863  —  Le  ■oMnter,  professeur  de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences  et  direc- 
teur du  jardin  botanique  de  Nancy,  S.  P. 

1881  —  Lemosrit,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  rue  de  l'Odéon,  13. 

1880  —  Lena,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet. 

4847  —  Lealeat,  professeur  honoraire  de  poésie  française  de  la  Sorboane,  rue  du 
Cardinal- Lemoine,  14,  S.  P. 

1884  —  Léon,  agrégé  d'histoire,  boursier  d'études,  boulevard  Haussmann»  127. 

1882  —  Léonard-Chalftflrnae,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux* 
IS55  —  Léo  tard,  doyen  de  la  Faculté  libre  des  lettres,  cours  Morand,  9,  à  Lyon. 

1883  —  Leqnintree,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Roohefort. 

1882  —  Le  Boy,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège   Stanislas,   rue 

de  l'Abbé-de-1'Épée,  8. 
1882  —  Leroy,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai. 
1861  —  Leeage  (Paul),   administrateur   du   Crédit   Foncier  de   France,   ancien 

avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  Cassation,  rue  de  Monceau,  89. 

1885  —  Lesaas,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 

1841  —  Leajceear,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseigne- 
ment primaire,  à  Pierreclos,  par  Saint- Sorlin  (SaÔne-et-Loire). 

1878  —  Le%sjonrg«esj  (P.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 
au  lycée  Henri  IV,  rue  Claude-Bernard,  74,  8.  P. 

1882  —  Lesjgovrgmea  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 
1891  —  Leepèe,  professeur  d'histeire  au  lycée  d'Alger. 

1*44  —  Leepfault,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  scieuoes  de  Bordeaux,  à 
Nérac  (Lot-et-Garonne),  S.  P. 

1886  —  Leepleau,  sous- directeur  dit  laboratoire  de  chimie  des    Hautes-Études 

(École  Normale),  professeur  de  chimie  au  collège  Chaptal,  rue  Denfert- 
Bochereau,  110. 

1861  —  Letralt,  provis.  honoraire  du  lycée  de  Périgueux,  Léguillac  de  i'Aucbe, 
par  Razac-sur-l'Isle  (Dordogne). 

1845  —  Leone  (P.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Rollin,  quai  de 
la  Tournelle,  21. 

1878  —  Leone  (A.),  inspecteur  d'académie  à  Arras. 

1848  —  LevSMseur,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  pro- 
fesseur au  Collège  de  France  et  au  Conservatoire  des  Arts-et-Métiers, 
rue  Mon6ieur-le-Prince,  26. 

1883  ■— ■  Le  Vavasseor,    professeur  de  mathématiques   spéciales   au   lycée,  rue 

de  la  Poste,  5,  &  Toulouse. 

1886  -*    LevrauU,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. 

1868  —  Lévy  (Armand),  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alençou. 

1887  —  Lévy  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  BresL 

1888  —  Lévy-UIIoMMin  (Gaston),    ancien   maître   de   conférences  de  langue  et 

littérature  françaises  à  l'Université  d'Upsala  ;  rue  Boccador,  5,  à  Paris. 

1881  —  Lévy  (Ernest),  professeur  d'allemand  au  lycée  d'Orléans,  S.  P. 
1894  —  Lévy  (Albert),  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Toulouse. 

1876  —  Lévy-Brahl,  maître  de  conférences  et  directeur  d'études  de  philosophie  à 

la  Sorbonne,  rue  de  Montalivet,  8,  S.  P. 
1888  — -  LMbrerd,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Reims. 
1888  —  Lhermltté,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 


Î44  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1888  —  Martlaeaehe,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier. 

1875  —  Martinet,  prof,  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 

1858  -—  Maseart  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physiaee 
au  Collège  de  France,  directeur  du  Bureau  central  météorologique,  rue  de 
l'Université,  176,  8.  P. 

1801  —  Maseart  (J.),  docteur  es  sciences  mathématiques,  boulevard  RaspeilvîiL 

1865  —  Maspero,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  pro- 
fesseur de  philologie  et  archéologie  égyptiennes  an  Collège  de  France, 
directeur  des  Antiquités  et  des  fouilles  en  Egypte,  avenue  de  l'Observa- 
toire,  24,  8.  P. 

1S65  —  Mnsqueltor,  directeur  des  études  à  l'École  Lacordaire,  rue  de  Paesy,  il. 

1880  —  Massebleau,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Renne?,  et  à  l'École  pré- 
paratoire supérieure  de  Nantes. 

1894  —  Massoalier,  professeur  de  physique,  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  i 
renseignement  supérieur  de  Nantes. 

1847  —  Masure,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  de  la  Paix,  5,  à  Orléans. 
1857  —  Hatlié,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Mon t-de- liants, 

à  la  Rochelle. 

1848  —  Hathel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon,  à  N«- 

vic-sur-Isle  (Dordogne),  8.  P. 
1870  —  Mathieu  (P.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis-le-Grasd. 

1890  —  Mathieu  (H.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Grenoble. 

1891  —  Mathlea  (J.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Cherbourg. 
1894  —  Mathlea,   agrégé  d'histoire,   pensionnaire  de   la  fondation  Thiets,  ronsV 

point  de  Bugeaud,  5. 
1886  —  Matlgnoa,    maître  de   conférences  de  chimie  minérale  à  la    Sorbcese, 
boulevard  Carnot,  17,  Bourg-la-Reine. 

1885  —  Matruchot,    professeur   adjoint   de  botanique  à  la    Sorbonne,    rue   U 

Verrier,  18,  S.  P. 
1896  —  Mau  râla,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences,  RenD». 

1877  — •  Mauxioa,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers. 
1880  —  Mayer,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  faubourg  Saint-Honoré,  Ml- 
1869  —  Mazeraa,  professeur  de  cinquième  au  collège  Rollin. 

1 852  —  Méalln ,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy,  rue  de  la  Chappe,  ti 
à  Bourges. 

1886  —  Mélinand,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Lakanal,   rue  Claude-Ber- 

nard, 74. 

1878  —  Mellerlo,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  7t. 
1856  —  Melller,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  des  Tiercelins,  5,    à  Nancy 
1894  —  Mendel,  agrégé  des  lettres,  membre  de  1  Ecole  française  d  Athènes. 
1854  —  Méray,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  mataéas* 

tiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon,  S.   P. 

1882  —  Mercier  (Louis-AugusteJ,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  LbtsL 

1883  —  Mercier   (C.-P.),  professeur  de  seconde  au  lycée   de  Versailles,  nie  J* 

Regard,  9,  à  Paris. 

1887  —  Mériemc,   professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bessseaa. 
1867  —  Mérlaiée,  doyen  et  professeur  de  fougue  et  littérature  espagnoles  a  a 

Faculté  des  lettres,  rue  des  Ch&letB,  54,  à  Toulouse» 


f 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  24 S 

frromotioos. 

p0O6  —  Merknnt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lorient. 

1863  —  Merlin  (E.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Da- 
layrac,  18,  à  FoutAnay-sous-Bois. 

|S97  —  Merlin  (J.),  membre  de  l'École  française  de  Rome. 

p82  —  Meslin,  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier,  8.  P. 

1887  —  Metnll,  agrégé  des  sciences  naturelles,  docteur  es  sciences,  chef  de  labo- 
ratoire à  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Vaugirard,  2*7,  S.  P. 

Ift74  —  Meaplé,  prof,  de  langues  et  littératures  étrang.  à  l'École  des  lettres  d* Alger* 

1897  —  Mesures,  élève  de  quatrième  année  à  l'École. 

*8**4  —  Me  y  nier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Cherbourg. 

1845  —  Mézlères  (A.)»  membre  de  l'Académie  française,  professeur  honoraire 
de  littérature  étrangère  de  la  Sorbonne,  sénateur  de  Meurthe-et-Moselle, 
boulevard  Saint- Michel,  57,  S.  P. 

1890  —  Miehaut,  ancien  professeur  Je  rhétorique  au  lycée  de  Moulins  en  congé, 
professeur  à  l'Université  de  Fribourg  i  Suisse),  S.  P. 

1875  —  Michel  (Auguste),  professeur  d'histoire  naturelle  au  collège  Stanislas,  8.  P. 

1877  —  M iehel  (Henry),  chargé  d'un  cours  d'histoire   des  doctrines  politiques  à  la 

Sorbonne,  rue  Joufiroy,  .79,  8.  P. 
1880  —  Mlehel  (R.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française 

à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Chsmbéry. 
1895  —  U iehel  (Ch.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Douai. 

1884  —  Miehon,  agrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint  des  antiquités  grecques 

et  romaines  au  Musée  du  Louvrp,  rue  Barbel-de-Jouy,  26,  8.  P. 

1878  —  Milhaud,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier* 
1864  —  Mi  Ilot  (L.-À.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bourges. 

1886  —  Billot  (L.-L.-E.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulon. 

1893  —  M  lion,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1892  —  Mineur,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 

1885  —  Hirman,  anciea  professeur  de  mu  thématiques  au  lycée  de  Keims,  député 

de  la  Marne,  avenue  de  Wagram,  26. 
1861  —  Holreao,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  de  Vaugirard,  35. 
1885  —  Moibert,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Dijon. 
1882  —  Holinler,   professeur  d'histoire  de   la    France  méridionale  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Toulouse. 
1888  — Mol I lard  (M.),  agrégé  des  sciences  naturelles,   docteur  es  sciences,  chef 

des  travaux  pratiques  au  laboratoire  physiologique  de  la  Sorbonne,  S.  P. 

878  —  Monceaux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV. 

848  —  Moucourt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  des 
Fraises,  5,  à  Nantes,  S.  P. 

893  —  Mondain,  ancien  élève  de  la  section  de  physique,  directeur  de  l'École  du 
Palais,  à  Tananarive,  8.  P. 

872  —  Monta,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Alfred-Stevens,  2. 

862  —  Monod  (G.)*  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
président  de  la  section  des  sciences  historiques  et  philologiques  à  l'École 
des  Hautes-Études,  maître  de  conférences  d'histoire  du  moyen  fige  et 
moderne,  à  l'École  Normale,  rue  du  Parc-de-Clagny,  18  bit,  à  Ver- 
sailles, 8.  P. 

879  —  Monod  (A.),  prof,  de  sixième  au  lycée  Montaigne,  boul.  Saint-Michel,  57« 


216  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1896  —  Monod  (Albert),  agrégé  des  lettres,  boursier  d'études,  96,  Zimmer&trasst, 

Berlin,  S.  W. 
1898  —  Mouod  (p.),  élève  de  la  section  d'histoire. 
1874  —  Hontargls,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bourg. 

1894  —  M  «il  tel,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  rue  des  Grande 

Écoles,  17,  à  Poitiers. 
1852  —  Montlgniy  (E.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  m 

Simon,  4,  à  Ablon  (Seine- et-Oise). 
1887  —  Moog,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. 
1881  —  Morand,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le- Grand. 

1887  —  Morean,  professeur  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences,   avenue  de  a 

Gare,  49,  à  Rennes. 
1878  —  Morean-Nélaton,  rue  du  Faubourg  SainUHonoré,  73  lis,  8.  P. 
1860  —  Morel  (G.),  inspecteur   général  -de  l'enseignement  secondaire,  boulevard 

Saint-Germain,  26,  8.  P. 

1893  —  Morel  (Maurice),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Grenoble. 

1878  —  Morlllot,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté   des   lettres  ë 

Grenoble. 
1856  —  Mosaot,  professeur  houomire  de  rhétorique  du  lycée  Condorcet,  rue  a 

Verneuil,  20. 
1892  —  Mou  thon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Roueu. 
1890  —  Mouton  (H.),  agrégé,  préparateur  à  l'Institut  Pasteur,  boulevard  Pasiecr, SI 

1895  —  Muret,  professeur  d'histoire,  boursier  d'études,  place  de  Laborde,  12. 

1897  —  Muxart,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques,  boulevard  de  Pert- 

Royal,  84. 

1894  —  Nadand,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Orléans. 

1895  —  Navarre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lorient. 
1876  —  Nebont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rouen. 

1880  —  Nepven,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble. 

1880  —  Nleol,  ppof.  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  11,  8. t. 

1867  —  Nlebylowslti,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  La  Rochelle. 

1865  —  NleweaglowsLI,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  de  l'Arbalète,  S. 

1897  —  Noël,  élève  (4e  année)  de  la  section  des  sciences  naturelles. 

1665  —  Noguès,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Janson. 

1858  —  Nolea,  recteur  honoraire,  rue  du  Débarcadère,  7  biê,  à  Paris,  S.  P. 

1884  —  follet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Versailles,  r.  de  Lille,  57,  a  Parifc 

1880  —  Noagaret,  proviseur  du  lycée  de  Grenoble. 

1888  —  Nouvel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Chartres. 


1896 
1876 


-  OMot,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques,  rue  Malebraneae.  XL 

-  OVret  (A.),  professeur  de  minéralogie  théorique  et  appliquée»  la  Facaai 
des  sciences,  chemin  des  Pins,  53,  villa  Sans-Souci,  à  Lyon. 

1862  —  Olivier,  proviseur  du  lycée  de  Nice, 

-  Onde,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont,  S.  P. 

-  Oudot,  professeur  de  mathématiques  an  lycée,  rue  du  Trech,  43,  a  TuBe. 

-  Dali,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Bône. 


1885 
1884 
1893 


i 


DB  L'éCOLK  NORMAL»  217 

Promotions. 

1872  —  Paeaut,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne,  rue  Guy-de-la 

Brosse,  5. 
1883  —  Paelé,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des  sciences, 

place  Bichebé  à  Lille. 

1885  —  Paelovanl,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nice,  démission- 

naire, conseiller  municipal,  rue  Maccarani,  11,  à  Nice. 

1886  —  Pages,  professeur  d'histoire  au  lycée  Carnot,  boulevard  Malesherbes,  201. 
1883  —  Palnlevé,    membre  de  l'Académie  des  sciences,  maître  de  conférences 

d'analyse  4  l'École  Normale,  rue  de  Rennes,  99. 

1887  —  Paolf ,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de  Bastia. 

1880  —  Paaeller,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Orléans,  en 

congé  à  Bonnes  (Ver). 
1890  —  Pasquet,  professeur   d'histoire  au  lycée   de  Toulon,  en  congé,  à  Livry 
(Calvados). 

1881  —  Paraf,  profes.  adjoint  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
1881  —  Parlgot,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  en  congé,  avenue  de 

Villiers,  88. 
1879  —  Parla  (Pierre),  professeur  d'archéologie  et  d'histoire  de  l'An  à  la  Faculté 

des  lettres  et  directeur  de  l'École  des  Beaux* Arts  de  Bordeaux. 
1875  —  Paraientler,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  et  directeur 

de  la  station  agronomique  de  Clermont. 
1890  —  Parodl,  professeur  de  philosophie  au  lycée,    boulevard  de  Talence,  200, 

à  Bordeaux. 

1864  —  Parpalte,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanves. 
1885  —  Parturler,  professeur  de  cinquième  au  lycée  du  Havre. 

1842  —  Passerai,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Tours,  rue  Gus- 
tave-Courbet, 32,  à  Paris. 

1865  —  Patenotre,  ambassadeur  de  France  à  Madrid,  8.  P. 

1894  —  Patte,  professeur  de  physique  au  collège  de  Vitry-lc- François,  boulevard 

du  Midi. 
1882  —  Péchard,  maître  de  conférences  de  chimie  à  l'École  Normale,  chargé  de 
coure  de  chimie  à  la  Sorbonne,  8.  V. 

1895  —  Pégay,  ancien  élève  de  la  section  de  phijosophie,  nie  Cojte,  17. 
1865  —  Pela,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV. 

1870  —  Peine,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet. 

1882  —  Péllseler,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres,  villa  Lèvres, 
è  Montpellier,  8.  P. 

1870  —  Pellat,  professeur  de  physique  générale  à  la  Sorbonne,  professeur  à  la  mai- 
son de  la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  avenue  de  l'Observatoire,  3* 

1868  —  Pelle! ,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 
des  sciences,  rue  Pascal,  30,  à  Clermont,  8.  P. 

1870  —  Pelllaaon,    ancien  inspecteur  d'académie,  rue  Censier,  14,  à  Paris. 

1863  —  Peajoa,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille,  rue  du  Bloc, 
10,  à  Douai. 

1892  —  Péay,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Semur. 

1881  —  Pérate,  agrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint  du  Musée  national  de 
Versailles,  8.  P. 


H 


248  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLKTBS 

Promotions. 

j887  —  Perefcot,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  astronome  ai- 
joint  à  l'observatoire  de  Paris,  rue  Scheffer,  7. 

1881  _  Perdrix  professeur  de  chimie  générale  1  la  Faculté  des  acieneaa  de  ¥ar 
seille,  S.  P. 

1890  —  PerdrUet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  i  a 
Faculté  des  lettres  de  Nancy.. 

1881  —  Pérès,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1894  —  Père»  (F.),  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Avignon. 

1895  —  Père»  (Charles),  agrégé  préparateur  de  zoologie  à  l'École  Normale. 
1876  —  Perler,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Coq  dore  et. 

1890  —  Permot,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome. 
1857  —  Pérot  (P.),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Évreux. 

1847    -  Perwied  (S.  É.  le  Cardinal),    agrégé  d'histoire,   membre  de  l'Acedés» 

française,  évoque  d'Autun,  8.  P. 
1888  -!•  Perreau  (F.)»  chargé  d'un  cours  complément,  de  physique  à  la  Facultés» 

sciences  de  Nancy,  8.  P. 
1843  —  Perrenv,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poliliqu* 

inspect.  général  honor.  de  l'enseîg.  secondaire,  profess.  honor.  d'Instar** 

de  littérature  de  l'École  Polytechnique,  rue  Vineuse,  SI,  Paris-Passy,9'. 
1864  —  Perrler  (E.),   membre  de  l'Académie  des  sciences,   profess.  de  xoobftj* 

et  directeur  du  Muséum,  directeur  d'études  a  l'École  des  Hautes-Sari* 

8.  P. 

1882  —  Perrler  (R.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  zoologie  àlaSorboaUr 

boulevard  Montparnasse,  84. 

1891  —  Perrln  (J.-B.),  chargé  d'un  cours  de  chimie  physique  à  la  Sorboonf,  m 

Rataud,  9. 

1892  —  Perrln  (G.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Bor- 

deaux, 8.  P. 
1852  —  Perrot  (G.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  pw 

fesseur  honoraire  d'archéologie  à  la  Sorbonne,  ;  directeur  de  l'École  N*" 

maie,  8.  P. 
1857  —  Perroud,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse. 
1840  —  Peaveonaieaiux  (B.)i  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  I»i 

rue  Bonaparte,  80. 
1872  —  Pessouneam  (R.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Henri  IV. 
1881  —  Petit  (A.),  professeur  d'histoire  au  lycée  J  an  son,  rue  Guiehard,  3. 

1883  —  Petit  (P.),  professeur   de   chimie  agricole    et  directeur    de    l'École  3» 

brasserie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 
1888  —  Petltdldler,  professeur    de  seconde  au  lycée  de  Roanne,  S.  P. 
1887  —  Petlteau,  professeur  de  physique  au  lycée  et  de  chimie  à  l'École  de  a* 

decine  de  Nantes. 
1881  —  Petit  Jean,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Buffoo,rueErnee*-Reoaa,&| 
1870  —  Petot,  profess.   d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
1890  —  Pétrovitcli,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  36,  Kos*autch-VeetM 

Belgrade  (Serbie). 
1897  —  Peyre,  professeur  de  quatrième  au  lycée  d'Aurillac* 
1878  —  Pftftter,  professeur  d'histoire  de  l'Est  de  la  France  à  la  Faculté  des  letftf 

de  Nancy. 


Dl  L'iGOLB  NORMALE  24  fr 

'romotions. 

840  —  Philibert  (H.),  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des 
lettres  d'Aix. 

860  —  Philibert  (A.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont,  en  congé,, 
à  Valréas  (Vauclose). 

B90  —  Phlllpot,  agrégé  de  grammaire,  professeur  de  littérature  romane  à  l'Uni- 
versité de  Lund  (Suède). 

874  —  Picard  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'analyse 
supérieure  et  d'algèbre  supérieure  à  la  Sorboane,  professeur  de  méca- 
nique rationnelle  à  l'École  Centrale,  rue  Sou f flot,  13,  S.  P. 

879  —  Picard  (A.)»  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Victor-Hugo,  140, 
à  Tours. 

879  —  Picard  (L.),  professeur  de  rhétorique  au  collège  Roltin,  rue  de  Saint- 
Pétersbourg,  22. 

$98  —  Pleardmorot,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

185  —  Plcart  (Luc),  professeur  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

$64  —  Plchoa  (Ad.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Charlemagne,  rue  Notre- 
Dame-des- Champs,  44. 

m  —  richon  (R.)t  professeur  de   rhétorique  au  lycée  Concordet,  boulevard  du 

Montparnasse,  142. 

197  —  Piehon  (A.),    agrégé  des  lettres,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  44. 

m  —   Pléroit,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  d'Assas,  50. 

m  —  Pierre,  inspecteur  général  de  l'enseignement  primaire,  directeur  de  l'École 
Normale  supérieure  d'enseignement  primaire  de  Saint-CIoud. 

381  —  Plgeoa,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  chimie  à  la  Faculté 
des  sciences  et  professeur  à  l'École  de  médecine,  rue  Millotet,  3,  à 
Dijon,  S.  P. 

m  —  Plngaud  (L.),  correspondant  de  l'Académie  des  Bciences  morales  et  poli- 
tiques, profes.  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besancon,  8.  P. 

;90  —  Piagaiid  (A.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  cabinet  du  Ministère  des 
Affaires  étrangères,  rue  Gay-Lussac,  49. 

(79  —  Ploaehon,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  et  à  l'Ecole 
de  médecine  de  Grenoble. 

173  —  Piquet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 

«2  —  Plésent,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand. 

161   —  PluzanaLi,  proviseur  du  lycée  de  Besancon. 

83  —  Polnearé,  recteur  de  l'Académie  de  Chambéry. 

72  —  Poirier,  doyen  et  professeur  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de 
Clermont,  8.  P. 

U  —  Polrot,  Universetets  lektor,Brunnsparkeii,2l,  à  Helsingfors  (Finlande). 

60  —  Porchoa,  professeur  honoraire  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 

17  —  Poeteilc,  proviseur  honoraire,  boulevard  du  Lycée,  36,  à  Vanves. 

iS  —  PoUevIa,  directeur  du  Bureau  d'hygiène  du  Havre. 

ÎA  —  Pottler,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  conser- 
vateur adjoint  au  Musée  et  professeur  suppléant  à  l'École  du  Louvre; 
professeur  suppléant  à  l'École  des  Beaux- Arts,  rue  de  La  Tour,  72,  8.  P. 

SI   —  Poa]ade,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

16  —  Poyard,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Tournon,  14. 

93  —  P  radia  es,  professeur  de  philosophie,  21,  Mitlelstrasse,  Berlin. 


220  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion*. 

1870  —  Pressoir,  professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Deafat- 

Rochereau,  21. 
1898  —  Prévôt,  élève  de  la  section  de  littérature. 
1878  —  Priées,  professeur  de  sciences   naturelles  an  lycée  Henri  IV,  boulerai 

Saint- Germain,  135. 

1856  —  Prolongeai!,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  Ijcét 

d'Angoulâme,  me  Tureone,  104,  à  Bordeaux. 
1853  —  Pruvost,    inspecteur  général   de   renseignement  secondaire,  nie  de  h 
Tour,  11,  à  Passy,  S.  P. 

1878  —  Paech,  maître  de  confér.  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Sorboaa, 

rue  du  Val-de-Grâce,  9. 
1875  —  Pnlsenx    (P.),   astronome  adjoint    à    l'Observatoire,  professeur  adjasl 
maître  de  conférences  de  mécanique  à  la  Sorbonne,  rue  Le  Verrier,*, 
8.  P. 

1860  —  P« Je*,  prof,  de  mathématiques  pures  a  la  Faculté  des  sciences  de  Ressev 
1883  —  Pus  la,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 

1848  —  Qulnot,  profes.  honoraire  de  seconde  du  lycée  Gondorcet,  rue  Mantega,  % 

à  Nice, 
1883  —  Qalquet,  actuaire  de  la  compagnie  d'assurances  sur  la  vie  La  ifatôaav 

boulevard  Saint-Germain,  92. 

1873  —  Rabaltot,  agrégé  de  grammaire,  chef  d'institution  à  Angoulême,  S-  P.       j 
1875  —  Rsbaud,  professeur  de  seconde  au  lycée  Gharlemegne,  rue  des  FeetBas- 1 

Unes,  10,  8.  P. 
1866  —  Ravier,  directeur  de  renseignement  secondaire  au  Ministère  de  rinstnxfea 

publique,  rue  de  Fleuras,  27. 
1864  —  R**T,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis,  ai]»* 

au  maire  de  Moulins. 
1881  —  Radet,  doy*n  et  professeur  d'histoire  ancienne  de  la  Faculté  des  lenav 

rue  de  Gheverus,  9  àis,  à  Bordeaux,  S.  P. 

1879  —  Rsffy»  professeur  adjoint  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  d'aBarj* 

à  l'École  Normale,  rue  Nicole,  7,  8.  P. 
1893  — -  Rageot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Coûtantes,  eu  congé. 

1857  —  Ralageard,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Niort,  ras  st 

Paimbeuf,  17,  à  Pornic  (Loire-Inférieure). 

1861  —  Rassbaad,    sénateur,    membre  de  l'Académie  des    sciences    morales  < 

politiques,   professeur  d'histoire    contemporaine  à  la  Sorbonne, 

Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts,  rue    d*À 

8.  P. 
1881  —  Rauh,  mettre  de  conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale,  rue  d 

Abu. 
1886  —  Raveau,  préparateur  de  physique  à  la  Sorbonne,  rue  des  Écoles,  j» 
1885  —  Ravenean,   agrégé  d'histoire,  secrétaire  de  la  rédaction  des  A*m*I* 

Géographie*  rue  d'Assas,  76,  S.  P. 
1890  —  Ray,  (Julien),  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté  des 

de  Lyon. 


DE  L'ftCOLB  NORMALE  224 

Promotions. 

850  —  Raye*  (G.),  correspondant  de  l'Académie  des  science»,  directeur  de  l'Ob- 
servatoire, ancien  doyen ,  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Faculté 
des  sciences  de  Bordeaux,  à  Floirac,  près  Bordeaux. 

877  —  Rébelllau,  agrégé,  docteur  es  lettres,  bibliothécaire  de  l'Institut,  chargé 
de  cours  de  littérature  française  à  l'École  de  Saint-Cloud,  quai  Conti,23, 
8.  P. 

875  —  RebnJTel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nice. 

381  —  Reconra,  doyen  et  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences, 
directeur  de  la  station  agronomique  de  Dijon. 

191  —  Régaa,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 

$6  —  Réglamanael,  inspecteur  d'académie  à  Aiz,  S.  P. 

376  —  Relnach  (S.)»  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  BeUes«Lattres,  con- 
servateur adjoint  au  Musée  de  Saint-Germain,  rue  de  Lisbonne,  38,  à 
Paris,  8.  P. 

373  —  Rémoad  (Th.),  inspecteur  d'académie  à  Troyes. 

375  —  Rémoad  (IL),  inspecteur  d'académie  à  Angoulfime. 

355  —  Réanj,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  du  Havre,  à  Hou  fleur. 

186  —  Renan,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire,  rue  Soufflot,  19,  à  Paris. 

367  —  Renard,  professeur  de  l'histoire  du  travail  au  Conservatoire  des  Arts  et 
Métiers,  professeur  honoraire  de  l'Université  de  Lausanne,  rue  Meslay,  39. 

(94  —  Renaud,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Ber-le-Duc. 

(95  —  Renault,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Cherbourg. 

g4  —  Renan  x,  agrégé  de  mathématiques,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire 
de  Bouzaréah,  près  d'Alger. 

86  —  Renel,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  philologie  classique  à 
la  Faculté  des  lettres,  Place  d'HelvéUe,  7,  à  Lyon. 

47  —  Rénelln,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée,  1,  rue  du  Jardin- 
des-Plantes,  1,  à  Lyon. 

67  —  Revoil,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 
renseignement  supérieur  de  Chambéry. 

95  —  Rey  (Joseph),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pontivy. 

96  —  Reyaaud,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Montpellier. 

BO  —  Rejalcr,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Notre-Dame- 

des-Champs,  27. 

43  —  Rlbert,  ancien  préfet,  avenue  de  la  Défense,  17,  à  Puteaux  (Seine). 

J2  —  Ribot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  profes- 
seur de  psychologie  expérimentale  et  comparée  au  Collège  de  France, 
directeur  de  la  Bévue  pktheopkiçue,  rue  des  Écoles,  25,  8.  P. 

53  —  Ri  bout,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée  Louis- 
le-Grand,  avenue  de  Picardie,  30,  à  Versailles,  8.  P. 

16  —  Richard  (A.-L.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Gharlemagne, 
rue  du  CardinaLLemoioe,  12. 

$  _  Richard  (Gaston),  professeur  de  philosophie  au  lycée  du  Havre. 

M  Richard  (J.-A.),  professeur    de  mathématiques  élémentaires  supérieures 

au  lycée  de  Dijon. 

M  —  Richard  (E.),  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Caen. 

g  —  Rlemann,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 
Louis-le-Grand,  rue  Boulard,  35. 


3Î2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1882  —  Rlgout,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

4870  —  Rlna,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rueRodier,  59. 

1873  —  Rlquler,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  & 

Caen,  S.  P. 
1357  —  Rlttler,  professeur  honoraire  de  langues  anciennes  du  collège  Rollin,  «we« 

de  la  République,  23  bis,  à  Villenionble  (Seine). 

1884  —  Rivais,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique    au  coflèa 

Chaptal,  boulevard  Malesherbes,  201. 

1875  —  Rivière,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  S.  P. 

1876  —  Robert  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Tarin,  11. 

1878  —  Robert  (Edouard),  censeur  des  études  au  lycée  de  Nîmes. 

1887  —  Robert  (Àbel),  professeur  de  rhétorique  su  lycée  de  Troyes. 

1897  __  Robet  élève  de  4*  année  a  l'École. 

1858  —  Roula,  directeur    de    Y  Éducation  intégrale,  rue    ds    Moulin-de-Bry,  \ 
Le  Perreuz  (Seine),  8.  P. 

1888  —  Roche,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rouen. 

1SG2  —  Roeherolles,  professeur   de  quatrième  su  lycée  Louis-le-Grsud,  ru  m 

Fleurus,  2,  8.  P. 
jgQd  —  Roequenaoat,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Ages. 

1879  —  Rodler,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  en  congé,  directes:  À 

jardin  botanique  de  Bordeaux. 

1885  —  Rolland  (Etienne),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pau. 

1886  —  Rolland  (Romain),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ds  l'Art  à 

l'École  Normale,  rue  Notre- Dame-des-Champs,  76. 

1887  —  Rolland  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Brest. 

1882  —  Rondeau,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chateauroux. 

1883  —  Ross,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Digne. 

1867  —  Roques  (Maurice),  prof,  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  Clapeyraa,!. 
1894  —  Roques   (Mario),   agrégé  de  grammaire*  pensionnaire  de  la    Fonda»* 

Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5  et  boulevard  Saint-Germain,  4. 
1890  —  Roseuthal,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Dijon. 

1880  —  Rossignol,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 

1885  —  Ronger,  professeur  d'histoire  en  congé,  à  La  Charte-sur-le*Loir  (SartfcfV 

1890  —  Rougter  (A..),  professeur  d'histoire  au  lycée,  cours  Mirabeau,  3,  à  Aix. 

1898  —  Rousseau,  élève  de  la  section  des  mathématiques. 
1875  —  Rousseau,  professeur  de  physique  au  lycée  du  Havre. 

1896  —  Roussel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lons-le-Saunier. 
1857  —  Rousselin,  professeur  honoraire  de  mathématiques   du  lycée  Condorcs* 
boulevard  Gambette,  38,  à  Villeneuve-sur -Yonne. 

1891  —  Rousselle,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nantes. 
1887  —  Rosisset,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  des  Écoles,  1 
1887  — ■  Roussot,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet. 
1894  —  Roustan,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  boursier/  ds  vojafi 

de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  Monde). 
1853  —  Rouxel,  professeur  honoraire  de  physique  du. lycée  de  Pau. 

1892  —  Rouyer,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  an  rys» 

d'Alger. 
1877  —  Roy,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon. 


J 


DR  L'ÉCOLB  NORMALE  213 

Promotions. 

11854  —  Royer,  doyen  et  professeur  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de 
|  Dijon. 

1833  —  Rojet  (Ch.),  professeur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier,  rue   Saint- 
Joseph,  22,  a  Grenoble. 
tS93  —  Roxet,  agrégé  de  grammaire,  rue  Milton,  8. 
f  882  —  Radier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen . 
«889  —  Ruyssen,  prof,  de  philosophie  au  lycée  rue  Poitevin,*,  à  Bordeaux,  8.  P. 


1861  —  Sabatler  (Th.),  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Carcassonne. 
1874  —  Sabatler  (P.),  professeur  de  chimie  a  la  Faculté  des  sciences  de  Tou- 
louse, S.  P. 

1887  —  Sacerdote,  professeur  de  physique  au  collège  Sainte-Barbe,   boulevard 
Saint-Michel,  97,  en  congé. 

1890  —  Sagnae  (G.),  maître  de  conférences  de  physique  à  là  Faculté  des  sciences, 

rue  Gauthier  de  Chfttilion,  50,  a  Lille,  8.  P. 

1891  —  Sagnae  {P.),  maître  de  conférences  d'histoire  moderne   à  la  Faculté  des 

lettres,  place  Simon-Vollant,  13,  à  Lille,  8.  P. 
1852  —  Saint-Loup,  doyen  honoraire,   professeur  de  mécanique  rationnelle  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon. 
1882  —  Salles,  profes.  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  Bugeaud,  9. 
1878  —  Saloaaon  (Ch.).  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet.  rue  Soufllof ,  9. 

1880  —  Salomon  (H.),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Raspail,  28 i 

(  place  Deofert-Rochereau) . 
1858  —  Sarradln,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée,  rue  Montbauron,  18, 

à  Versailles,  8.  P. 
1894  —  Sarrleu,  professeur  de  philosophie  au  lycée,  rue  Kéréon,  36,  à  Quimper. 
1893  —  Sarthou,    professeur  de  troisième   au  lycée,    rue    de  Rému^at,    12,   à 

Toulouse. 
1897  —  Samaer,  agrégé  de  mathématiques,  boursier  de  voyage. 

1887  —  Sautslne,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint- Pierre  (Martinique). 
1878  —  Sautreaux  (L.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 

1881  —  Sautreaux  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  8.P. 
1873  —  Sauvage,  prof,  de  mathém.  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

1882  —  Seuleseer,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée,  boulevard 

de  la  République,  4,  Versailles. 

1888  —  Schneider,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse. 

872  —  Séallles,  professeur  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  Lauriston,  25. 

856  —  Segoad  (Ê.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Stanislas,  rue 

Meyerbeer,  15,  à  Nice. 
892  —  Segond,  (J.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon. 
843  —  Séguin,  recteur  honoraire,  rue  Ballu,  1,  à  Paris. 
874  —  Selgnobos,  professeur  suppléant  d'histoire  moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de 

l'Odéon,  15. 
858  —  Séllgmann,  agrégé  des   lettres,    directeur    honoraire    au   ministère   des 

Finances,  rue  Franklin,  8. 
587  —  Selves,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Agen. 
870  —  Seuils,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble,  8.  ï>.1"' 


224  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLBVBS 

Promotions. 

1847  —  Serré -Gulno,  anc.  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint- 
Cyr,  prof,  hon.de  physique  de  l'École  Normale  de  Sèvres,  rue  da  Bac.  114. 

1894  —  Seure,    agrégé    des   lettres,  memhre    hors  cadre   de    l'École     français! 

d'Athènes,  boulevard  Saint-Michel,  14,  a  Paris,  S.  P. 
1893  —  Slnelund,  agrégé  de  philosophie,  bibliothécaire  au  Ministère  du  Commerce, 
boulevard  Saint-Michel,  79. 

1867  —  Simon  (Paul),  ancien  professeur  de  mathématiques   au  collège  Stanislas, 

rue  Stanislas,  10. 

1884  —  Simon  (Julien),  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Chartres. 
1887  —  Sinon  (Louis),  docteur  es  sciences,  professeur  à  l'École  Normale  de  Saint- 

Cloud,  préparateur  chef  de  chimie  à  la  Sorhonoe,  rue  Vauquelio,  15.S.P. 
1882  —  Sine  ©ni»,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée    de    Vendons, 

astronome  à  l'Observatoire  de  Nice,  S.  P. 
1882  —  Slnolr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Laval,  8.  P. 
1849  —  Sirodol,  correspondant  do  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  profeisoar 

honoraire  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

1885  —  Slrven,    agrégé  des    lettres,    professeur  de  rhétorique,  à  l'École  An- 

cienne, rue  Denfert-Rochereau,  21 . 
1860  —  Sirvrnt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint- Louis. 

1847  —  Sosnnée,  prof.  bon.  de  lettres  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  la  Michodière,  7. 

1886  —  Soudée,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Valenciennes. 

1868  —  Sonqoet,  proviseur  du  lycée  de  Gap. 

1893  —  Sonrdllle,  prof,  de  seconde  en  congé,  Port  Charlotte,  à  Saint*  Nauaire. 
1873  —  Sourlaa  (P.),  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la   Faculté  des  lettrei 

de  Nancy. 

1875  —  Sonrlsju  (M.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  et  de  l'art  normands  à 
la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 

1882  —  Splnnler,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée, 
rue  Sainte-Sophie,  15,  à  Versailles. 

1864  —  Stuun,  proviseur  du  lycée  Lakanal. 

1859  —  Stépuan,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  l'Obser- 
vatoire et  prof,  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

1848  —  Stofttel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Strasbourg, 

rue  des  Clefs,  10,  à  Schlestsdt  (Alsace),  8.  P. 

1855  —  StousT   (P.-A.),    prof,  honoraire  de  mathématiques   du  lycée,     rue    da 

Flottes,  8,  à  Vesoul. 
1882  —  Stonff  (A.-X.),  professeur  de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  FaeoJtt 

des  sciences,  rue  Saint-Pierre,  26,  à  Besancon,  S.  P. 
1870  —  Strehly,  profess.  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  ruade  Vaugirard,  !i. 

1885  —  Strowskt  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Lakanal. 
1891  — -  Strowskt  (S.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Pontivj. 

1886  —  Sujnréa,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire. 

1856  —  Snbé,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges,  rue  de  Loogchamps,  IS, 

à  Paris. 
1872  —  Snérns,  censeur  sous-directeur  des  études  littéraires  au  lycée 

1895  —  Sueur,  professeur  de  mathématiques  au  collège  d'Bu. 
1886  —  Surer,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Dijon. 
1867  — -  Szymanskl,  inspecteur  d'académie  à  Nice. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  225 

Promotions. 

1696  —  Talagrand,  ancien  élève  de  la  section  de  grammaire,  chemin  de  Grézau, 

enclos  Bonifacii  à  Nîmes. 
1858  —  TalloB,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Nice,  à  VerteuH- 

aur-Charente  (Charente),  8.  P. 
1838  —  Tajieaae,    professeur   honoraire    de   seconde  du  lycée  d'Évreux,    quai 

Valmy,  53,  à  Paris,  8.  P. 

1860  —  Taonery,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de  mathématiques  à 

l'École  Normale. 
1689  —  Taratte  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Mans. 

1887  —  Teheag-Sloa-Sieu,  licencié  es  sciences  mathématiques,    professeur    à 

l'arsenal  de  Fou-Tcheou. 

1861  —  Telaalcr,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Nice. 

1857  —  Terrier  (A.),   professeur  honoraire   de  rhétorique  du  lycée  Condorcet, 

professeur  de  littérature  française   à  l'École    Normale  de  Sèvres,   rue 

d'Aumale,  10. 
1893  —  Terrier  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval. 
1892  —  Ter  y,  professeur  de  philosophie,  boursier  d'études,  rue  Ernest  Renan,  32  > 

à  Paris. 
1856  — -  Tessler,  doyen  honor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Caen. 

1888  —  Teste,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulouse. 

1867  —  Tester,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française  à 
l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen. 

1877  —  Tliaamla,  recteur  de  l'Académie  de  Rennes,  S.  P. 

1898  —  Tharaud,  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  au  collège 
Eôlvos  (École  Normale  de  Buda-Peslh). 

1858  —  Thévenet,  professeur  de  Faculté,  directeur  et  professeur  de  mathématiques 

de  l'École  des  sciences  d'Alger. 
1892  —  Théveaot,  censeur  des  études  au  lycée  de  Cherbourg. 
877  —  Thlaueoiirt,  prof,  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 
890  —  Thlèhaut,  répétiteur  au  lycée  de  Versailles. 

873  —  Thiaaont,  professeur  de  physique  au  collège  Stanislas,  boulevard  Mont- 
parnasse, 144. 
877  —  Thirlon  (Ernest),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rennes. 
877  — -  Thirlon     (Paul),   professeur    d'histoire    au    lycée    Charlemagne,    place 

Jussieu,  7. 
892  —  Thirjr,   élève   breveté  de  l'École   des  langues  orientales   vivantes,   rue 

Cassini,  18,  S.  P. 
865  —  Thomas  (J.j,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Lille. 
880  —  Thomas   (L.),    prof,   de  physique  générale  et  météorologie   à   l'École 

des  sciences  d'Alger. 
580  —  Thoavenel,   professeur  de   physique    au   lycée   Charlemagne,   rue  des 

Arènes,  9,  8.  P. 
M6  —  Thouvrenlo  (J.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  a  Nancy. 
382  —  Taoaveres,   professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  philosophie  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 
W9  —  Th ybaut,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  pi.  d'Anvers,  10. 
380  —  Tlssler,  professeur  de  physique  au  lycée  Voltaire. 

15 


326  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1843  —  Tlvier,  doyen  honoraire  de  lt  Faculté  des  lettrée  de  Besançon,  ma  tfHr 

venus,  0,  a  Amiens,  S.  P. 
1905  —  ToBMtat,  élève  de  la  section  de  langues  vivantes,  WiihelmstrasR,  UI, 

Berlin,  S.  W. 

1803  —  Toaren,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 

1860  —  Tour  Mois,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- Louis,  rue  daV* 

de-Grâce,  0. 
1888  —  Toarrès,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 
1885  —  Toalaln,   prof,   suppléant   à    l'École  Normale  de  Fontenay-aux-Ros* 

chargé  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études,  rue  de  l*UniveraH,fl- 
1893  —  Treffel,  agrégé  d'histoire. 
1888  —  Tresse,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin,  rue  Caulaineoart,  * 

S.  F. 
1848  —  Troosf,   membre  de  l'Académie  des  sciences,   professeur    hooorain  « 

chimie  et  directeur  honoraire  d'études  à  la  Sorbonne,  rue  Bonaparte,  8. 

S.  P. 
1807  —  Tremflean,  agrégé  des  lettres. 
1806  —  Ta lt«e If»,  professeur  suppléent  a  la  Faculté  des  sciences,  i  Bucarest. 

1805  —  Vacher,  agrégé  d'histoire,  boursier  d'études,  pi.  Monge,  6. 
1888  —  Vaeherot  (Charles),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Tunis. 

1888  —  Vaeon,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Vitry -le- François  (liant!. 

1882  —  Valès,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

1891    —  VallanK,  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  d'Algéairas,  21,  à  Brest. 

1804  — -  Vallette,    agrégé   des   lettres,    professeur    à   l'Université*   de  Laosn* 

avenue  Druey,  6. 
1880  —  Vatot,    professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux,  S.  P. 
UM7  —  Valso»,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  doyen  de  la  FaraV 

libre  des  sciences,  rue  Vaubecour,  14,  a  Lyon,  S.  P. 
jgSg  —  Van  Tleghem  (Ph.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  prof.-edaià* 

de  botanique   du   Muséum,    rue  Vauquelin,  22,  9.  P. 
1891  —  Va  m  Tteghem  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée,  rue  des  Templier», k 

à  Reims. 

1883  _ -  Vanvineq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  villa  Henri,  Pau,  S.  P. 
1838  —  Vaperean,  agrégé  de  philosophie,  inspecteur  général  honoraire  de  l'ont 

gnement  primaire,  boulevard  Saint- Michel,  10,  8.  P. 
1887  —  Vasl,  ancien     professeur    d'histoire    au    lycée    Condorcet,    examna»* 
d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rue  de  Rome,  60,  8.  ' 

1889  —  Vanthler,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tourcoing. 
1860  —  Verdler  (Henri),  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

1890  —  Verdler  (Bug.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bar-le-D*. 
1872  —  Verdi  a,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alger. 
1876  —  Veraler,  professeur  de  littérature  ancienne   à  la   Faculté  des  lettres 

Besançon. 

1889  —  Versaveaad,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nice. 

1890  —  Verslal,  inspecteur  d'académie,  à  Aurillac,  S.  P. 
1848  —  Vesslol  (J.-B.),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  honoraire  d>fi 

seignement  primaire,  à   Géménos    (Bouches-du*RbÔne). 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  227 

Promotions, 

1884  —  Vensiot  (E.),  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Lyon. 

1885  —  Vèsœa,  professeur  adjoint,  mettre  de  conférences  de  chimie  à  la  Faculté 

des  sciences,  rue  Saubat,  15,  à  Bordeaux,  8.  P. 

1890  —  Vlal,  .prof,  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  Lakanal,  avenue  du  Maine,  19U 

1891  —  Vidal  (Gaston),  professeur  de  physique  au  collège  d'Auxerre. 

1863  —  Vidal  de  la  Blaehe,  professeur  de  géographie   à  la  Sorbonne,  rue   de 
Seine,  6,  S.  P. 

1892  —  Vlcillefoad,  prof,  de  mathématiques  au  lycée,  avenue  de  Laon,  40,  à  Reims. 

1893  —  Vlgnal,  rue  Le  Goff,  5,  8.  P. 

1893  —  Vignes,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Constantine. 

1881  —  Villard,  pirofes.  de  physique  au  lycée  Condorcet,  en  congé,  rued'Ulm,  45. 
8.  P. 

1894  —  Villeneuve,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montre -Marsan,  en 

contre,  rue  Delmas,  8,  à  Montpellier. 
1892  —  Vincent,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Abbé-de- 

l'tipée,  8. 
1836  —  Vlntéjoux  (F.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr, 

boulevard  Saint-Germain,  130. 
1888  —  Vlntëjonx  (J.),  profess.de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Dijon. 

1861  —  Vlolle,  membre  de  l'Académie    des  sciences,  directeur  d'études  à  l'École 

des  Hautes-Études,  maître  de  conférences  de  physique  à  l'École  Normale, 

professeur  de  physique  au  Conservatoire  des  arts  et  métiers,  boulevard 

Saint-Michel,  89,  S.  P. 
1888  —  Vlret,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 
1855  —  Vltasse,  prof,  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  du  Château,  41, 

à  Brest. 
1873  —  Vivot,  professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  lycée  de  Troyba, 
1881  —  Vogt,    professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy,  8.  P. 
1850  —  Voigt,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lyon,  à  Géanges, 
par  Saint-Loup-de-la-Salle  (Saône-et-Loire). 

1862  —  Voisin  (A.),  censeur  des  études  au  lycée  Buffon. 

1865  —  Volsla  (J.-B.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Versailles. 
1890  —  Vollaet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chartres. 

1838  —  Waddlngton,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques» 

prof,  honor.  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  de  la  Sorbonne,  avenue 

de  Villars,  7,  S.  P. 
189i  —  Wnhl  (R.),  professeur  de  seconde,  en  congé,  rue  Baudin,  î,  à  Paris. 
1873  —  Wallle  (V.),  professeur  de  Faculté,  professeur  de  langue  et  littérature 

françaises  à  l'École  des  lettres  d'Alger. 
1862  —  Waleekl,  ancien  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique  aux  colonies 

(sciences),  rue  Trezel,  4,  S.  P. 
1880  —  Wallerant,  maître  de  conférences  de  géologie  à  l'École  Normale. 


2£8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 

Promotions. 

1831  —  Wallon  (H.)»  séoataur  inamovible,  secrétaire  perpétuel  de  l'AcadémM  ai 

Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  delà  Faculté  des  leUras 

la  Sorbonne,  ancien  Ministre  de  l'Instruction  publique,  quai  Conti,  3, 

8.  P. 
1862  —  Wallon    (P.-H.)t   agrégé   de    grammaire,    manufacturier,   ma  da  Ta 

d'Éauplet,  49,  à  Rouen.  8   P. 
1875  —  WsJIom  (Et.),  prof,  de  physique  an  lycée  Janson,  rue  de  Prony,  65,  5.1» 
1860  —  WmIisj  (A.),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  m 

lettres  de  Bordeaux,  8.  P. 

1895  —  Walt*  (R.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Alger. 

1897  —  WaMirl,  élève  de  quatrième  année  de  la  section  des  sciences  naturelle. 
1884  —  Wehrlé   (l'abbé),    vicaire  à   Saint-Philippe-du-Roulè,  rue  Washington 
34,  cité  Odiot,  6. 

1887  —  Well  (René),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Chartres,  en  eoogé.    j 

1896  —  Well  (A.),  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Brest. 

1878  — -  Weill  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Belforl 

1883  —  WeJll  (Gsorges),  prof,  d'histoire  au  lycée  Carnot,  rue  Jouffroy,  3*,S.Rj 

1874  —  Welmann,  professeur  de  sixième  au  lycée  Condorcet. 

1888  —  Welss,    maître   de    conférences    de  physique  a  la  Faculté  des 

cours  d'Herbou ville,  35,  à  Lyon. 

1881  —  Welseh,  professeur  de  minéralogie  et  géologie  à  la  Faculté  des 

rue  Scheurer-Kestner,  5,  à  Poitiers,  8.  P. 

1894  —  Weutorsse,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon,  en  congé,  nu  De- 
gommier,  15,  Paris. 

1852  —  Weseher,  agrégé  des  lettres,  ancien  conservateur  adjoint  et  aocâs  pr 
fesseur  d'archéologie  k  la  Bibliothèque  nationale,  rue  Notre»DtB*-fe*' 
Champs,  27,  S.  P. 

1893  —  Wilbols,  ancien  élève  de  la  section  de  physique,rue  de  Vaugirard.  & 

1882  —  Wogne,  professeur  de  seconde  au  collège  Roilin. 
1848  —  Wolf  (Ch.),  membre  le  l'Académie  des  sciences,  astronome  honorât* 

l'Observatoire  de  Paris,  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Sorbes* 
rue  des  Feuillantines,  1,  8.  P. 
1887  —  Worms  (René),  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  agrégi* 
chargé  de  cours  à  le  Faculté  de  droit  de  Caen,  auditeur  de  1K  dis* 
Conseil  d'État,  directeur  de  la  Rtvtw  internationale  &*  steiotef*,  ^ 
Quincampoix,  35,  à  Paris,  8*  P.  | 

1860  —  Ton,  inspecteur  d'académie  à  Montpellier. 
1891  —  Tver,  prof,  d'histoire  au  lycée  de  Douai,  en  congé,  r.  La  Romigaière,  7,  àP«* 

1894  —  Y  von,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Aogoulftme,  8.  P. 
1869  —  Zaha,  directeur  de  l'École  industrielle  et  commerciale  de  Luxembourg 

1861  —  Zévort  (E.),  recteur  de  l'académie  de  Caen,  S.  P. 
1891  —  Zlmmermaan,  chargé  d'un  cours  de  géographie  commerciale  àlaFi 

des  lettres  de  Lyon. 
1897  —  Zlvy,  professeur  de  physique  au  collège  de  Villefrauche. 

1883  —  Zyroiuskl,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres 

Toulouse. 


DB  L  ÉCOLE  NORMALE  229 

Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1900 1405 

Membres  nouveaux 33 

Décèdes 35 

Différence 2  2 

Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1901 1403 


H 


BLEAU  COMPARATIF  DES  COTISATIONS  ANNUELLES 
Au  1er  janvier  1900  et  au  Ier  janvier  1901. 

i»  janvier  1900.                      !»  janvier  1901. 
1846.  r - 1*1     457 

1847.. 

492 

492 

1848.. 

406 

406 

1849. 

467 

...     467 
474 

4850. 

474 

1851. 

520 

520 

185*. 

562 

562 

1853. 

574 

574 

1855. 

601 

.    .     579 
...    .     601 
609 

1856. 

609 

1857. 

614 

614 

1858. 

636 

.    ...     636 
640 

1859. 

640 

1860. 

647 

647 

1861. 

646 

646 

1862. 

654 

654 

1863. 

674 

674 

1864. 

679 

679 

4865. 

712 

712 

4866. 

723 

723 

4867. 

735 

735 

1868.. 
4869.. 

747 

709 

747 

709 

4870. 

705 

705 

4874. 

641 

641 

187*.. 

628 

628 

4873.. 

634 

634 

4874. 

642 

642 

4875.. 

688 

688 

1876.. 

685 

....     685 
689 

4877., 

689 

1878.. 

632 

632 

1879.. 

647 

647 

1880.. 

708 

708 

4881. 

720 

720 

4882.. 

..   594 

594 

1883.. 

483 

483 

4884. 

739 

739 

4885. 

846 

816 

1886. 

866 

866 

4887. 

854 

854 

4888. 

_..     925 

925 

1889. 

962 

962 

1890. 
4894. 
4892. 

955 

947 

955 

955 

.      .       947 

...       955 

956 

4893. 

956 

4894. 
4895. 

958 

964 

.    .        958 
960 

4896. 

960 

4897. 

959 

959 

4898. 

954 

954 

4899.. 

930 

955 

4900. 

943 

4904. 

Nombre  des  cotisations  perpétuelles  au  4"  janvier  1 901 . .    484 


J 


DE  L'BCOLB  NORUALB  £34 


.ISTE  PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  DES  MEMBRES 


DÉCÉDÉS  DEPUIS  L'ORIGINE  JUSQU'AU  1er  JANVIER  1901 


BUREAU  DE  LA  FONDATION. 

romotious. 

MO.  Cousin  (Victor),  président  (1845-1849),  décédé  le  13  janvier  1867. 

812.  Dubois  (Paul-François),  vice-président  (1846-1849),  pais  président  (1850-1866), 

décédé  le  16  Juillet  1874. 

619.  LxsiBUR  (Augustin- Henri),  secrétaire  (1846-1849),  décédé  le  8  mars  1875. 

833.  Hébrbt  (Edmond),  vice-secrétaire  (1846-1849),  secrétaire  (1850-1876),  vice- 
président  (1876-1881),  puis  membre  honoraire  du  Conseil  (1882),  décédé  le 
4  avril  1890. 

813.  Maas  (Myrtil),  trésorier  (1846-1865),  décédé  le  27  février  1865. 


romotious.  Décès. 

BIO.Aubbrt-Hix,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Louis- 

le-Grand 1855 

-  Bbudant,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

honoraire  de  minéralogie  de  la  Sorbonne,  inspecteur  gé- 
néral des  études 1850 

-  Bouoley,  recteur  honoraire 1877 

-  Cousin,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  professeur  honoraire 
d'histoire  de  la  philosophie  de  la  Sorbonne,  ancien 
conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Université,  ancien  Pair 
de  France,  ancien  directeur  de  l'École  Normale,  pré- 
sident-fondateur de  l'Association,  S.  P 1867 

-  Datjlnb,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  d'Alençon.  1874 

-  Dbliqnac,  anc.  prof,  de  philosophie  au  Prytanée  militaire 

de  La  Flèche 1868 

-  Faucon,  inspecteur  d'académie  à  Douai 1850 

-  Gaillabd,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  S.  P.   1860 


S33  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1810. Guillaume,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S,  P 1871 

—  Magnibb,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers ltfô 

—  Maignibn,  ancien  recteur  départemental 1871 

—  Paulin,  médecin  de  l'École  Normale 18» 

—  Soulacroix,  recteur  honoraire,  chef  de  division  au  Mi- 

nistère de  l'Instruction  publique 1848 

1811.  Carrare,  imprimeur-libraire,  ancien  maire  de  Rodez...   1864 

—  Champanhbt,   vice-président  honoraire  du  tribunal  civil 

de  Privas 1863 

—  Dbcaix,  anc.  membre  du  Conseil  de  la  Banque  de  France.  ISS 

—  Dbvés,  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  1971 

—  Dubus-Champvillb,  ancien  professeur  de  mathématiques 

au  collège  et  d'hydrographie  à  l'École  de  St-Brieuc,  S.  P.  18(8 

—  Dutrey,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

supérieur 18tt 

—  Fargeaud,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Strasbourg 1877 

—  Guignault,  secrétaire  perpétuel  honoraire  de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire 
de  géographie  de  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences, directeur  honoraire  de  l'École  Normale,  membre 
honoraire  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 18% 

—  Laqubrbe,  maire  de  Séverac-le-Château  (Aveyron) 1851 

—  Meust,  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Besançon 18C 

—  MézièRES,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Metz 187S 

—  Patin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  doyen 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  ancien  maître 
de  conférences  à  l'École  Normale  président  de  V Asso- 
ciation, S.  P lff» 

—  Pouillbt,   membre  de  l'Académie  des  sciences,  ancien 

professeur  de  physique  à  la  Sorbonne  et  à  l'École  Poly- 
technique, ancien  directeur  du  Conservatoire  des  Arts- 
et-Métiers,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male, ancien  député,  S.  P 1 

—  Battibr,  inspecteur  honoraire  d'académie 18TO 

—  Rouobron,  juge  honoraire  du  tribunal  de  ln  instance  de 

la  Seine 1 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  233 

1811. Thierry  (Augustin),  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles-Lettres 1856 

—  Viguier,  inspecteur  général  honoraire  des  études,  directeur 

honoraire  des  études  de  l'École  Normale 186"7 

—  Villevaleix,  docteur  es  lettres,  chargé  d'affaires  d'Haïti.  1858 
1812  Al  bran  d  aîné,  adjoint  au  maire  de  Marseille 1855 

—  Ballard-Luzy,  ancien  préfet  des  études  du  collège  Roliin.  1870 

—  Cayx,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris 1858 

—  De  Oalonne,  prof,  honor.  de  seconde  du  lycée  Henri  IV.  1876 

—  Desmichels,  recteur  honoraire 1866 

—  Dubois,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Uni- 
versité, ancien  député  de  la  Loire-Inférieure,  ancien 
professeur  de  littérature  française  à  l'Ecole  Polytechnique, 
directeur  honoraire  de  l'Ecole  Normale,  ancien  président 
de  V  Association ,  S.  P 1874 

—  Large,  inspecteur  honoraire  d'académie 1870 

—  Lerebours,  avocat  à  Rouen 1879 

—  Martin,  recteur  honoraire,  S.  P 1864 

—  Oz ane aux,  inspecteur  général  des  études 1852 

—  Peclet,  professeur-fondateur  de  l'École  Centrale,  ancien 

maître  de  conférences  de  physique  à  l'École  Normale , 
inspecteur  général  honoraire  des  études,  S.  P 1857 

—  Poirson,  proviseur  honoraire    du    lycée    Charlemagne, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  l 'Association ,  3.  P 1871 

—  Renouard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  ancien  Conseiller  d'État,  ancien  Pair  de 
France,  ancien  procureur  général  à  la  Cour  de  cassation, 
sénateur  inamovible,  ancien  maître  de  conférences  de 
philosophie  à  l'École  Normale  S.  P 1878 

—  Salanson,  ancien  professeur 1860 

—  Thouron,  avocat  à  Toulon 1872 

1813.  Ans  art,  inspecteur  honoraire  d'académie 1849 

—  BouoHrrré,  ancien  recteur  départemental 1861 

—  Cazalis,  inspecteur   général  hon.  de  l'enseignement  se- 

condaire,  ancien   maître  de    conférences  de   physique 

à  l'École  Normale 1878 

—  Christian,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  collège  royal  d'Orléans 1864 


234  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1813.  Corneille,  ancien  inspecteur  d'académie,  député  au  Corps 

législatif;  S.  P 1868 

—  Cotblle,  ancien  avocat  à  la  Cour  de  cassation,  professeur 

de  droit  administratif  à  l'École  des  ponts  et  chaussées, 
membre  honoraire  du  Conseil  de  V  Association  S.  P 1878 

—  Dbhèque,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles- Lettres 1871 

—  Delaposse,  membre    de  l'Académie  des  sciences,    pro- 

fesseur honoraire  de  minéralogie  du  Muséum  et  de  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  de  minéralogie  à 
l'École  Normale 18« 

—  Dubois,  ancien  recteur  départemental 1863 

—  Foeoet,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique    au 

collège  de  Falaise 1851 

—  Grangeneuvb,  docteur  en  droit,  notaire  à  Bordeaux,  S.  P.  1868 

—  Gcjillard,  prof.  hon.  de  mathém.  du  lycée  Louis-le-Grand.  18N 

m_ 

—  Lévy,  maître  de   conférences  de  mathématiques  à  l'Ecole 

Normale,  S.  P 1W1 

—  Maas,  directeur  de  la  Compagnie  d'assurances  l  Union , 

trésorier-fondateur  de  F  Association,  S.  P 186a 

—  Mareschal,  agrégé  de  grammaire,  ancien  chef  d'insti- 

tution à  Vendôme 1876 

—  Mobeau  de  Champlieux,  administrateur  des  douanes  à 

Paris,  ancien  membre  du  Conseil  de  l'Association 1851 

—  Pabiset,  ancien  gouverneur  de  la  Guyane,  membre  du 

Conseil  d'Amirauté s -  1872 

—  Raoon,  inspecteur  général  honoraire  des  études 1812 

—  Vernadé,  prof.  hon.  de  seconde  du  lycée  Saint-Louis,  S.  P.  1888 

1814. Alexandre,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions   et 

Belles-Lettres,  inspecteur  général  honoraire  des  études.   18% 

—  Damiron,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  philoso- 
phie moderne  à  la  Sorbonne 1862 

—  Dijon,  ancien  professeur  &  Huy  (Belgique) 1850 

—  FoNTANiBB,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  consul  de  France  à  Civita-Vecchia. . .   185? 

—  Guichbmerré,  ancien  recteur  départemental •  1810 

—  Jannbt,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Versailles 1861 

—  Lemarohand,  ancien  professeur 18S5 

—  Michel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. . . .     1854 


DIB  L'ÉCOLE  NOB11ALK  235 

1814,Rbvel,  caissier  au  lycée  Louis-le-Grand 1856 

—  Sabattibb,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée  de 

Rouen 1866 

1815.  Bouohbz,  inspecteur  d'académie  à  Nancy 1850 

—  Chanlairb,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Avignon..  1860 

—  Dbfrenne,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée 

Saint-Louis,  S.  P 1863 

—  Delcasso,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Strasbourg.  1887 

—  Leoomtb,  recteur  honoraire  de  l'académie  du  Loiret 1864 

—  Plagniol  de  Mascony,  inspecteur  honoraire  d'académie. .  1872 
L816.Besse,  professeur  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche 1856 

—  Bouillet,  inspecteur  général  des  études 1864 

—  Braiye,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Montpellier. .  .   1868 

—  Cokmbau,  agrégé  de  grammaire,  professeur  au  collège 

Sainte-Barbe 1863 

—  Dorvbau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Nantes 1850 

—  Dunoter,  recteur  honoraire 1884 

—  Flamanville,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  Oibon,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature 

latines  à  l'École  Normale 1859 

—  Jooen,  ancien  recteur  de  l'académie  de  l'Orne 1857 

—  Lodin  de  Lalairb,  professeur  honoraire  de  littérature 

française  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon 1896 

—  Rinn,  recteur  de  l'académie  de  Strasbourg 1855 

—  Soûlez,  professeur  hon.  de  seconde  du  lycée  de  Besançon.  1873 

—  Théby,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Caen 1878 

—  Vincent,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis 1868 

i817. Avignon,  recteur  honoraire 1867 

—  Dblaître,  prof.  hon.  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers. .  1857 

—  Gillette,  médecin  du  lycée  Louis-le-Grand 1859 

—  Perdrix,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Glermont. . . .  1851 

—  Pottier,  professeur  de  seconde  au  lycée  Napoléon 1855 

—  Ravaud,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  de  Bordeaux.  1876 

—  Véron-Vernibr,  inspecteur  honoraire  d'académie  h  Paris.  1875 
818.  Anot,  prof,  honoraire  de  littérature  française  delà  Faculté 

des  lettres  de  Poitiers.. 1879 

—  Chbnou,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers.  1888 


1 


236  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

18)8.Corbin,  agrégé  des  lettres,  médecin  de  l'Hôtei-Dieu  d'Or- 
léans  im 

—  Dubois,  professeur  honoraire  du  collège  Rollin 1884 

—  Fobneron,  proviseur  honoraire  du  lycée  Bonaparte. .....  1886 

—  Ladb vi- Roche,  professeur  honoraire  de  philosophie  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 18*31 

—  Ribout,  agrégé  des  lettres  et  de  grammaire,  professeur  de 

quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand 1851 

—  Stiévenart,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Dijon 18» 

1819.Botbr,  inspecteur  honoraire  d'académie 1865 

—  Dblhommb,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  d'Évreox.  1816 

—  Dblorme,  anc.  censeur  des  études  du  lycée  Louis-le-Grand.  1866 

—  Gébuzez,  secrétaire    de    la   Faculté   des   lettres   de   la 

Sorbonne,  ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  fran- 
çaise à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  du  Conseil  de  l'Association. . . .  180 

—  Hachette,  libraire-éditeur,  S.  P 1W 

—  Laisné,  ancien  principal  du  collège  d'Avranches 18E 

—  Lksieur,  anc.  chef  de  division  au  Ministère  de  l'Instruction 

publique,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 
supérieur,  secrétaire  honoraire  de  V Association 181» 

—  Pérennes,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Besançon 183 

—  Quicherat,  membre   de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  ancien  conservateur  à  la  Bibliothèque 
Sainte-Geneviève,  S.  P 1884 

—  Sonnet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  profes- 

seur de  calcul  différentiel  et  intégral  à  l'École  Centrale.  189 
1820.André-Pontibr,  chef  d'instit.  à  Nogent-sur-Marne,  S.  P.  18*8 

—  Barbet,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1881 

—  Carbsme,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Besançon..  183 

—  Charma,  doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Caen 1861 

—  Db  Nbupporgb,  prof,  de  troisième  au  lycée  Saint-Louis..  189 
~-    Pons,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  d'Aix ISS 

—  Roustan,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 18H 

1821  .Cournot,  recteur  honoraire,  inspecteur  général  honoraire 

des  études lfffl 


J 


Du  l'école  normal*  •  237 

1821  .Marchand,  professeur  honoraire  du  lycée  de  Versailles.  1888 
1826.  Anquetil,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Versailles, 

S.  P 1895 

—  Brunbt,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV 1842 

—  Charpentier,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée 

d'Àlençon 1869 

—  Dbloohe,  inspecteur  d'académie  à  Nîmes 1870 

—  Jourdain,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Montpellier.  1872 

—  Lefèvre,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin 1864 

—  Mallet,  ancien  recteur  départemental 1875 

—  Roux,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux  1887 

—  Vkrdot,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1871 

1827. Berger,   professeur  d'éloquence   latine  à  la   Sorbonne, 

membre  du  Conseil  de  V  Association 1869 

—  Buaive,  censeur  des  études  au  lycée  de  Douai . .    1856 

—  Cagnart,  ancien  professeur  au  collège  royal  d'Amiens. . .   1847 

—  Dumaige,  insp.  général  délégué  de  l'enseignern.  secondaire  1864 
.—    Herbbttr,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Fon- 

tanes,  S.  P 1879 

—  Morblle,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de 

Douai,  S.  P 1887 

—  Morren,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille . .  1870 

—  Mourier,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

supérieur, vice-recteur  hon.  delacadémiellePari3,S.  P.  1890 

—  Pompon  ,  anc  .  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Sens .  1867 

—  Tibboelin,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1849 

—  Vachbrot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  directeur  des  études  à  l'Ecole  Nor- 
male, membre  hon.  du  Conseil  de  ï  Association 1897 

1828.  Amiot,B.,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis  S.  P 1878 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors 1854 

—  Bénard  (Oh.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

Charlemagne 1898 

—  BoRGtNBT,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Tours 1890 

—  Chérubl,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  Confé  • 
rences  d'histoire  à  l'École  Normale,  S.  P 1891 


238  ASSOCIATION  MS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1828. Béguin,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1861 

—  Db  Lkns,  inspecteur  honoraire  dfacadémie  à  Angers 188 

—  Eonoin,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier 18M 

—  Gaillardin,  professeur   honoraire   d'histoire   du    lycée 

Louis-le-Grand 18W 

—  Goérard,  agrégé  de  grammaire,  directeur  honoraire  du 

collège  Sainte-Barbe*des-Champs,  S.  P. . .-. 1888 

—  Mermbt,  prof.  hon.  de  phys.  du  lycée  de  Marseille,  8.  P. .  1876 

—  Mouillard,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon 1871 

—  Nicolas  (A..) ,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Rennes 18B4 

—  Petit,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée   de 

Limoges 1881 

—  Pktitbon,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lille,  S.  P. . . .  188* 

—  Pinaud,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

fa  Toulouse \9ë 

—  Ricart,  inspecteur  honoraire  d'académie J8K 

1829.Barry,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse • . .  18tt 

—  C appelle,  prof.  hon.  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grand.  1879 

—  Choffel,  prof,  de  mathématiques  au  collège  et  à  l'École 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Mulhouse. . .  18© 

—  Collet,  inspecteur  honoraire  d'académie !8B 

—  Dabas,  recteur  honoraire 18$ 

—  Delassasseigne,  ancien  recteur  départemental lWi 

—  Hamrl,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse If 

—  Huguenin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 11 

•—    Laurent,  inspecteur  honoraire  d'académie. M 

—  Monin,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon.  Il 

—  Roux,  agrégé  des  lettres,  professeur  de   rhétorique   au 

collège  de  Mulhouse \i 

—  Vendryès,  agrégé  des  lettres  et  d'histoire,  inspecteur  hon. 

d'académie U 

1830. Billet,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et 
professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon,  li 

—  BoNNRT-MAZrMBERf,   professeur  honor.  de  cinquième  du 

lycée  Fontanes Il 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  ftft 

1830.Boubzac,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Angouléme 1885 

—  David, prof,  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1864 

—  Ddruy,  membre  de  l'Académie  Française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  membre  libre  de  l'A- 
cadémie des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  ancien  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ancien  professeur  de  lit- 
térature et  d'histoire  à  l'École  Polytechnique,  ancien 
maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  S.  P.  1894 

—  Germain,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier,  S.  P 1887 

—  Grout,  régent  de  philosophie  au  collège  d'Avranches. . . .   1860 

—  Martin,  prof,  honor.  de  physique  du  lycée  de  Montpellier  1892 

—  Pichard,  inspecteur  honoraire  d'académie 1884 

—  Quet  ,   inspecteur   général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  S.  P 1884 

—  Wartel,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Troyes 188*7 

.831 .  ÀBRiA,  correspondant  de  l' Académie  des  sciences,   doyen 

et  professeur  de  physique  honoraire  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Bordeaux,  S.  P 1892 

—  Aime,  docteur  es  sciences  physiques,  attaché  à,  l'Observa- 

toire de  Paris 1848 

—  Bertereau,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Poitiers,  S.  P >  1879 

— -    Boulian,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. . . .   1847 

—  Clermont,  ancien  chef  d'institution  à  Lyon 1850 

—  Desains  (Edouard),  docteur  es  sciences  physiques,  prof. 

de  physique  au  lycée  Henri  IV 1865 

—  Flrury,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Douai 1887 

—  Germer-Durand,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée 

et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Ni  mes 1880 

—  Laroque,  docteur  ôs  sciences  physiques,  prof,  honor.  de 

physique  du  lycée  de  Toulouse 1878 

—  Lebèoue,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nevers,  S.  P.  1876 

—  Légal,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1885 

—  Martin  (Louis) ,  prof,  honoraire  de  laFaculté  de  droit  d'Aix.  1871 

—  Martin  (Théodore-Henri),  membre  libre   de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  correspondant  de 
l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  doyen 
honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes 1884 


240  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ELEVES 

1831.Munier,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Nancy . ISS 

—  Pontarlikr,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée 

de  la  Roche-sur-Yon 1889 

1832. Bach,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Nancy,  S.  P 1» 

—  Blondkau,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval  1818 

—  Bontoux,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Versailles,  S.  P.  1864, 

—  Cartelirr,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV. . .  1855 

—  Chon,  professeur  honoraire  d'histoiro'du  lycée  de  Lille.  1898 

—  Crois kt,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Saint- 

Louis  18fi 

—  Danton,  anc.  directeur  du  personnel  au  Ministère  de  l'Ins- 

truction publique,  inspecteur  général  de  renseignement 
secondaire,  membre  du  Conseil  de  V  Association  %  S.  P . . . .  18fê 

—  Duclos,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Àgen 1871 

—  Faurie,  inspecteur  général  honor.  de  l'enseig.  secondaire, 

ancien  examinateur  d'admission  à  l'Ecole  Navale 1881 

—  Havbt,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 

litiques, professeur  honoraire  d'éloquence  latine  au  Col- 
lège de  France  et  de  littérature  française  à  l'Ecole  Poly- 
technique, ancien  maître  de  conférences  à  l'Ecole  Nor- 
male, ancien  président  de  V Association,  S.  P 1889 

—  Jacques,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  ancien  maître  de  conférences  de  philosophie  à 
l'École  Normale,  directeur  du  collège  de  Buenos-Ayres.  186 

—  Lechevalier,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  de  Marseille  189 

—  Materne,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris 189 

—  Ménétrbl,  inspecteur  honoraire  d'académie 18H 

—  Rosey,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Poitiers 188 

—  Trouessart,  professeur  de   physique  à  la  Faculté    des 

sciences  de  Poitiers IStf 

1833.  Arnault,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors. . . .  18SÏ 

—  Bourgeois  (A.),  ancien  professeur  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nantes 193 

—  Charnoz,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Metz, 

directeur  de  la  manufacture  d-  faïence  à  Dresde 1® 

—  Hauser,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  Charlemagne,  S.  P 1881 


j 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  244 

833.  Hébert,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  honor. 
et  professeur  de  géologie  de  la  Sorbonne,  ancien  direc- 
teur des  études  scientifiques  et  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  l'Asso- 
ciation, S.  P 1890 

—  Joguet,  proviseur  du  lycée  Saint-Louis,  S.  P 1874 

—  Lebouchbr,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Caen 1896 

—  Lorquet,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  secré- 

taire honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne, 
ancien  trésorier  de  V Association,  S.  P 1883 

—  Morel,  professeur  honor.  de  seconde  du  lycée  d'Angers. . .  1885 

—  Morin,  professeur  non.  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Rennes 18*76 

—  Saisset  ,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  à  la 
Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male    1863 

*-    Sohmit,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1868 

—  Suisse  (François-Jules),  dit  Jules  Simon,  sénateur  inamo- 

vible, membre  de  l'Académie  française,  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
ancien    prof,    suppléant  d'histoire    de    la    philosophie 

0 

à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  ancien  membre  du  gouvernement  de  la  Défense 
Nationale,  ancien  Président  du  Conseil  des  ministres  et 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  membre  honoraire  du 
Conseil  de  l  Association ,  S.  P 1896 

—  Vieille,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  confé- 
rences  de  mathématiques  à  l'Ecole  Normale,  S.  P 1896 

—  Yanoski,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1851 

1834.Baret,  ancien  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermont, 

inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  primaire, 

S.  P 1887 

—  Bouilli er,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 
secondaire,  ancien  directeur  de  l'École  Normale,  membre 
honoraire  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1899 

—  Blin,  inspecteur  de  l'académie  de  Caen 1849 

16 


242  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1834. Courtois,  professeur  de  mathéraat.  au  collège  Stanislas.. .   Il 

—  Chevriaux,   inspecteur    honoraire    d'académie  à   Paris, 

directeur  de  l'Ecole  libre  de  la  rue  de  Madrid,  à  Paris. .  18* 

—  Debs,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 184) 

—  Fougère,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne If 

—  Gisclard,  inspecteur  d'académie  à  Agen Il 

—  Guillemin,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Nancy 18" 

—  Henné,  ancien  professeur  de  philosophie  a\i  lycée  de  Mont- 

pellier, inspecteur  de  renseignement  primaire  &  Paris . .  Il 

—  Houdemont,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Poitiers..  Il 

—  Mao6  de  Lépinay  (Antonin),  doyen  et  professeur  d'histoire 

honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 18911 

—  Mondot,  vice-recteur  honoraire  de  la  Corse,  S.  P 1899] 

—  Pcoquet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1874] 

—  Pierron,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  membre  du  Conseil  de  l'Association 1878] 

—  Puiskux,  agrégé  d'histoire,  inspecteur  général  honoraire 

de  Tenseig.  primaire 18W: 

—  (Juillet,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Puj.  1856" 

—  Ré  vol,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Nîmes 1841  j 

—  Rollier,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  S.  P 187G; 

—  Taulier,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de 

Lyon 189M 

—  Vasnier,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Toulouse.  1853i| 
1835.  Arreitkr,  inspecteur  honoraire  d'académie • .   1885: 

—  Benoit  (Oh.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 1898; 

—  Bouchot,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand 1900 

—  Daquin,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences,    ancien    directeur   de   l'Observatoire   de 
Toulouse,  S.  P 1884| 

—  Desains  (Paul),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur de  physique  à  la  Sorbonne,  S.  P 1885] 

—  Feuillatre,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Amiens 1818 

—  Garcet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV.  18fJ*| 

—  Hamabd,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

lycée  de  Moulins 1881] 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  243 

1835. L alan de  (J.),  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Reims. . . .  1891 

—  Letaillandier,  prof,  de  troisième  au  lycée  d'Angouléme.   1850 

—  Marichal,  ancien  chargé  de  cours  de  physique  au  lycée, 

bibliothécaire  de  la  ville  de  La  Roche-sur- Yon 1886 

—  Wiesenbr,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  S.  P 1898 

1836.  Adrbt,  ancien  professeur  de  littérature  française  à  l'Uni- 
versité de  Genève,  rédact.  en  chef  du  Journal  de  Genève.  1886 

—  Bersot.   membre  de  1* Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  directeur    de  l'Ecole  Normale,   membre  du 
conseil  de  V Association,  S.  P 1880 

—  Delatour,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux 1871 

—  Delzons,  professeur  de  seconde  au  lycée  Saint-Louis. . . .    18*72 

—  Eudes,  inspecteur  honoraire  d'académie 1879 

—  Garsonnet,  inspecteur  général  de  l'enseig.  secondaire. . .   1876 

—  Guiselin,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  Fontanes.   1880 

—  Hugueny,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille,  S.  P 1896 

—  Jannin,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  d'Albi ....   1896 

—  Lacroix,  professeur  sup.  d'histoire  à  la  Sorbonne,  S.  P.   1881 

—  Lallbmand,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers 1886 

—  Macari,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers.  1856 

—  Olivaint  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien 

professeur  d'histoire  au  Lycée  Condorcet,  supérieur  de  la 
maison  de  Vaugirard,  fusillé  rue  Haxo,  à  Paris,  le 
26  mai,  S.  P 1871 

—  Peyrot,  ancien  vice-recteur  de  la  Corse 1889 

— -     Pitard  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien  pro- 
fesseur de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand 1859 

—  Rouvray,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1872 

—  Zevort  (Ch.),  inspecteur  général  de  l'enseignem.  supérieur, 

directeur  honoraire  de  l'enseignement  secondaire 1887 

1837.Barni,  docteur  es  lettres,  ancien  professeur  de  philosophie 
au  lycée  Louis-le-Grand,  ancien  professeur  à  l'Université 
deGenôve,  député,  S.  P 1878 

—  Bayan,  inspecteur  honoraire  d'académie 1893 

— -     Clavel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bordeaux 1851 

—  Damien,  prof.  hon.  de  littérature  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Clermont 1891 


244  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1831.Danguy,  secrétaire  de  l'académie  départementale  de  Tarn- 

et-Garonne 1854 

—  Fèvrr  (Victor),  professeur  de  littérature  étrangère  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1860 

—  Girault,  professeur  honoraire   de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Caen,  S.  P 1897 

—  Hanriot,  inspecteur  honoraire  d'académie,  professeur  ho- 

noraire de  littérature  grecque  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1895 

—  Labresson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de 

Nantes 1883 

—  Lafuoe,  professeur  de  mathématiques  à  l'Ecole  du  com- 

merce annexée  au  lycée  de  Lyon 1861 

—  Loir,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Lyon,  associé  de  l'Académie  de  mé- 
decine   1899 

—  Lorenti,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon  .   1874 

—  Nicolas,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers.  18*71 

—  Noël,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  de  Versailles.  .  .   189*2 

—  Petitjean,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai. . . .   1874 

—  Poinsionon,  inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

—  Puiseux  (V.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  profes- 

seur d'astronomie  mathématique  à  la  Sorbonne,  ancien 

0 

maître  de  Conférences  à  l'Ecole  Normale 1883 

—  Quéquet,  professeur  de  physique  au  collège  de  Cambrai. .   1857 

—  Toussaint,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  lycée  de  Caen,  ancien  examinateur  d'admission   à 

l'École  militaire  de  Saint-Cyr 18» 

1838. Bouchot  (Auguste),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. .  1855 

—  Briot,  profes.  de  calcul  des  probabil,  et  de  phys.  mathém. 

à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  Conférences  à  l'École 
Normale,  membre  Jwnoraire  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P.  1887 

—  Carré,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nîmes, 

professeur  libre  à  Paris 1872 

—  Cournot,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Dijon 1881 

—  David,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1869 

—  De  Pontavioe,  inspecteur  honoraire  d'académie 1897 

—  Despois,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  bibliothécaire  de   l'Université,  membre    du 
Conseil  de  V Association , 1861 


de  l'école  normale  246 

1838. Grégoire,    professeur    honoraire    d'histoire    du    lycée 

Conddrcet 1897 

—  Hignard,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  S.  P 1893 

—  Jamin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur 

à  TÉcole  Polytechnique,  S.  P 1886 

—  Lallemant,  professeur  de  physique  au  lycée  Fontanes. . .   1874 

—  Lévêque,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  grecque 

et  latine  au  collège  de  France,  S.  P 1900 

—  Maucourt,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1891 

—  Méry,  inspecteur  honoraire  d'académie 1884 

—  Roux  (E.),  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 1879 

—  Sirguet  (CL),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Chaumont 1878 

—  Talbert,  anc.  direct,  du  collège  Rollin,  provis.  hon.,  S.  P.  1882 

—  Vannier,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Auch . .  1856 
1839.Bénard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Évreux 1884 

—  Bertrand,  agrégé,  professeur  au  collège  Stanislas,  prépa- 

rateur de  physique  à  l'École  Normale 1858 

—  Boilleau,  ancien  prof,  de  sciences  au  collège  d'Épernay  .   1880 

—  Bouquet,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  ancien 
maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  S.  P 1885 

—  Delouohb,  inspecteur  d'académie  à  Chàteauroux 1872 

—  Desboves,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet 1880 

—  Didier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV 1870 

—  Dubois,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Rouen. . .    1890 

—  Leclbrg,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz 1853 

—  Lecrocq,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Moulins 1886 

—  Legbntil,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Caen  1900 

—  Leroy,    agrégé  de  grammaire  et  des  lettres,  professeur 

libre  à  Paris,  S.  P 1881 

—  Martin  and,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nevers 1892 

—  Mourgues,    professeur    honoraire  de  mathématiques  du 

collège  Rollin 1893 


346  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1839.Pellissier,  agrégé  de  philosophie,  professeur  aux  collèges 

Sainte-Barbe  et  Chaptal 1894 

—  Révillout,  professeur  honoraire  de  littérature  française 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier 1899 

—  Saucié,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1845 

—  Suchet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  collège  Rollin 1889 

—  Texte,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin 1878 

—  Trancha u,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  Tkebuchet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers.. .  1853 

—  Waille,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  de  Besançon,  S.  P 1878 

1840.Aubebt-Hix,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1880 

—  Baohelet,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  et  de  l'École 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen 1819 

—  Bbbthaud,  professeur  honoraire  de  géologie  et  de  miné- 

ralogie de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

—  Boutan,   inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  directeur  honoraire  de  l'enseignement  pri- 
maire au  ministère  de  l'Instruction  publique 1900 

—  Bourgeois,  inspecteur  honoraire  d'académie 1895 

—  Colincamp,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Douai 1879 

—  Grosson,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Rouen,  S.  P. 

—  Cuchevàl-Clarigny,  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques ,  agrégé  d'histoire,  conservateur 
honoraire  de  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève,  S.  P. . . 

—  Davau,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy 1884 

—  De  Tastes,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Tours.  1886 

—  Dussouy,  inspecteur  honoraire  d'académie 1880 

—  Frenet,    professeur  honoraire   de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Ljon,  S.  P 1900 

—  Geffroy,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  ancienne  de  la 
Sorbonne,  directeur-fondateur  de  l'École  française  de 
Rome,  S .  P 18» 

—  Girard  (Julien),  inspecteur  général  honoraire  de  l'ensei- 

gnement secondaire,  membre  honoraire  du  Conseil  â$ 
V Association,  S.  P 

—  Guérin,  docteur  es  lettres,    ancien  professeur  de  rhéto- 

rique au  lycée  d'Angers,  explorateur  en  Terre-Sainte. . .  1890 


J 


DE  L'éCOLK  NORMALE  247 

1840.Guichbmbrrb,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Amiens 1851 

—  Lemonnier,  professeur  de  mathématiques  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caen • 1882 

—  Lory,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen 

et  professeur  de  géologie  et  de  minéralogie  de  la  Faculté 
des  sciences  de  Grenoble,  ancien  maître  de  conférences 
à  l'École  Normale 1889 

—  Marié-  Davy,  agrégé  de  physique,  docteur   es  sciences, 

directeur  honoraire  de  l'Observatoire  de  Montsouris..  1893 

—  Martba,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'éloquence  latine  delà 
Sorbonne,  S.  P 1895 

—  Martin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . .   1860 

—  M  erg  et,   agrégé,   docteur  es  sciences,   correspondant  de 

l'Académie  de  médecine,  professeur  honoraire  de  phy- 
sique de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux. 1893 

—  Monnier,  doyen  honoraire  et  prof,  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1882 

—  Morand,  proviseur  du  lycée  du  Mans 1866 

—  Pbrrinot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. .   1816 

—  Pontet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Lyon 1884 

—  Robiou,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  professeur  honoraire  de  littérature  et 
institutions  grecques  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes .   1894 

—  Sodlas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

cTAngoulôme 1888 

1841.Beaujban,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1888 

—  Bertin-Mourot,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de 

physique  à  l'École  Normale 1884 

—  Boutet  db  Monvel,  professeur  honoraire  de  physique  du 

lycée  Charlemagne 1898 

—  Chambon,   professeur  honoraire   de   quatrième  du   lycée 

Louis-le-Grand,  S.  P 1899 

—  Cournuejouls,  proviseur  honoraire  du  lycée   de   Ver- 

sailles   1898 

—  Corrard,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 

l'École  Normale 1866 

—  Db  Kerhor,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

de  Lorient 1871 


US  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1841.  Denis,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales 
et  politiques,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Caen 

—  Garni  a  a,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-G-rand  .. 

—  Gouabin  db  Lefavril,  professeur  de  mathématiques  an 

lycée  de  Bordeaux 

—  Janet,  membre  de  l' Académie  des  sciences  morales  et  poli- 

tiques, professeur  honoraire  de  philosophie  à  la  Sorbonne 
S.  P , 

—  Lissajous,  correspondant    de   l'Académie   des    sciences, 

recteur  honoraire 

—  Pernelle,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  de  Douai.. . 

—  Privat-Deschanel,  inspecteur    honoraire    d'académie  à 

Paris,  proviseur  du  lycée  de  Vanves 

—  Rioault,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand, 

ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  latine  au  Collège 
de  France 

—  RrQUiER,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges 

—  Saulnier,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tournon 

—  Sornim,  ancien  préfet  des  études  au  collège  Rollin 

—  Thion ville,  censeur  des  études  au  lycée  de  Poitiers 

—  Thurot,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 
Normale,  S.  P 

—  Toussaint  (Ferdinand),  professeur  honoraire  de  mathé- 

matiques du  lycée  de  Rouen 

—  Vincent,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz, 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 

1842. Bernard,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales 
du  lycée  de  Grenoble 

—  Bourgbt,  recteur  de  l'académie  de  Clermont 

—  Brissaud,  ancien  professeur  d'histoire   au  lycée  Charle- 

magne,  prof,  de  géographie  à  l'École  Normale  de  Sèvres, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  deSaint-Cyr. 

—  Chalamet,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Ljon,  vice-président  du  Sénat 

—  Chappuis,   ancien  recteur,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'enseignement  secondaire 

—  Dblbâs,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 

—  Dupond,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont. . 


L  — 


de  l'école  normale  249 

842.Hémaedinqukr,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. . .  1875 

—  Humbert,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lille.   1894 

—  Lamy,  ancien  professeur  de   physique  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Lille,  prof,  de  chimie  industrielle  à  l'École 
Centrale,  S.  P 1870 

—  Lartail,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Marseille 1900 

—  Leyritz,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Versailles 1898 

—  Marpon,  profes.  honor.  de  quatrième  du  lycée  Condorcet.  1888 

—  Morot,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences  naturelles, 

professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  collège 

de  Sainte-Barbe 1889 

—  Moncourt,  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  S.  P.  1861 

—  Ouvré,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux 1890 

—  Ventéjol,  professeur  honoraire  de  mathématiques   spé- 

ciales du  lycée  Condorcet 1893 

—  Verdet,  professeur  suppléant  de  physique  mathématique 

à  la  Sorbonne,  professeur  de  physique  à  l'Ecole  Poly- 
technique, maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  S.  P.  1866 

—  Viard,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Montpellier 1858 

—  Vincent,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée,  directeur  de  l'École  préparatoire  à  l'ensei- 
gnement supérieur  de  Rouen 1890 

43. Berger,  proviseur  du  lycée  de  Montpellier 1869 

—  Brbssant,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  1880 

—  Brion,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis.  1885 

—  Chevillet,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Besancon 1876 

—  Duchesne,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes. , 1892 

—  Duméril,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse 1897 

—  Duponnois,  inspecteur  d'académie  à  Chaumont 1887 

—  Fontes,  prof,  honor.  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon.  18. . 

—  Forthomme,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy 1884 

•  Grenier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Clermont..  1854 

•  Hatzfeld,   professeur  honoraire   de  rhétorique  du  lycée 

Louis-le-Grand,  S.  P 1900 


\  250  ASSOCIATION   DBS    ANCIENS  ÉLÈVES 

1843 .  Helleu,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Fontanes 1B 

—  Hou ël,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 
des  sciences  de  Bordeaux 1S8 

—  Lanzi,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 188 

—  Lechat,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis- 
le-Grand 19! 

—  Lévy,   agrégé   de  mathématiques,  ancien   professeur  au 
collège  Sainte- Barbe 1^ 

—  Magy,  prof,  honor.  de  philosophie  du  lycée  de  Rouen,  S.  P.  18S| 

—  Moet,  inspecteur  d'académie  à  Nice ISA 

—  Pasteur,  membre  de  l'Académie  française,  secrétaire 
perpétuel  honoraire  de  l'Académie  des  sciences,  fonda- 
teur-directeur de  l'Institut  Pasteur,  administrateur  l 
honoraire  de  l'Ecole  Normale,  professeur  honoraire  de 
chimie  à  la  Sorbonne,  membre  honoraire  du  ConuH 
de  l'Association,  S.  P M 

—  Tremblât,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans . . . 

—  Valadier,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  d'Angers. ..  M 
1844. Anselme,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  Henri  IV,  S.  P.  lï 

—  Aubin,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P If 

—  Beaussirb  (Emile),  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  S.  P • M 

—  Brétignière,    inspecteur    honoraire  d'académie,    ancien 
chef  de  bureau  au  Ministère  de  l'Instruction  publique...  H 

—  Caublot,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux.. 

—  Dupré,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P...  1* 

—  Gandar,  prof,  d'éloquence  française  à  la  Sorbonne,  S.  P.  lî 

—  Girard  (Maurice), docteur  es  sciences, professeur  honoraire 
de  sciences  physiques  et  naturelles  du  collège  Rollin...  U 

—  Guignault,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'Ecole  française 
d'Athènes ' ...  H 

—  L  adret,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Dijon,  S.  P 

—  Lemoine,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  ancien  maître  de 
conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale 1| 

—  Rinn  (W.),  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin  ....  1| 

—  Ruello,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval 

—  Wissemans,  prof.  hon.  de  philosophie  du  lycée  de  Troyes. 
1845.Beulé,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beaux* 


I 


DK  L'ÉCOLE  NORMALE  254 

Arts,  professeur  d'archéologie  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, ancien  Ministre  de  l'Intérieur,  S.  P 1874 

15.Blanchet,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Strasbourg. . . .   1861 

-  Bonnefont,  professeur  hon.  d'histoire  du  lycée  Fontanes.  1881 

-  Caro,  membre  de  l'Académie  franc,  et  de  l'Académie  des 

sciences  morales  et  politiques,  professeur  de  philosophie 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale,  S.  P 1887 

•  Cabon,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de 

Bordeaux 1899 

•  Charpentier  (E.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  au 

Mans 1898 

Dautel,  professeur  de  sciences  au  collège  Sainte-Barbe  . .   1881 

•  Delépinb,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 

Delon dre,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  let- 
tres de  Douai 1863 

■    DiauET,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Saint-Louis 1897 

Glachant,  inspect.  gén.  de  l'enseignem.  secondaire,  S.  P.  1889 

Lomon,  censeur  des  études  au  lycée  Henri  IV 1871 

Maréchal,  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne. . . .  1877 
Molliard,  agrégé  de  grammaire,  ancien  préfet  des  études 

au  collège  Sainte-Barbe 1900 

Nimier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc .  1887 
Ohmer,  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne,  ancien 

maire  d'Épinal 1898 

Salomon,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le -Grand.  1892 
Simon  (Ch.),  prof,  de  mathém.  au  lycée  Louis-le-Grand.  1880 
Solier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne. .  1870 
Thirion  (H.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet.  1884 
Wcbstyn,  ingénieur-directeur  de  raffineries  de  sucre  à 

Paris,  S.  P 1880 

LBoutan,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.   1881 
Challembl-Lacour,  membre  de  l'Académie  française,  an- 
cien président  du  Sénat,  ancien  Ministre  des  Affaires 

Étrangères,  S.»P 1896 

Chassang,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P. . .  1888 
Dansin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 
Caen ,  S.  P 1872 


252  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1846.Desl.ais,  professeur  de  physique  au  collège  de  Chalon- 
sur-Saône ,, 15 

—  Donoux,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Montpellier 1 

—  Fàrgubs  de  Tasohereau,  professeur  honor.  de  physique 

du  lycée  Condorcet 1 

—  Fui  h  re  r,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon I 

—  Garlin-Soul andre,  professeur  hon.   de   mathématiques 

appliquées  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont 1 

—  Harant,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint- 

Louis,  S.  P 1 

—  Lechat,  négociant,  ancien  professeur  de  sixième  au  lycée 

et  ancien  maire  de  Nantes,  S.  P 1 

—  Marchand,  prof,  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Reims. 

—  Maridort,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  et  de 

l'École  préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Rouen. 

—  Pécout,  inspecteur  d'académie  à  Agen 1 

—  Planes,  inspecteur  honoraire  d'académie I 

—  Réaume,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. ...  1 

—  Ricart,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin ...  1 

—  Romilly,  prof,  honor.  de  troisième  du  lycée  de  Versailles.  I 

—  Sirguby  (P .  ),  inspecteur  honoraire  d'académie I 

—  Véron,  agrégé  des  lettres,  directeur  du  journal  VArt%  S.  P.  1 

—  Viollette,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Lille,  S.  P 1 

1847.  Aube,  profess.  honor.  de  philosophie  du  lycée  Condorcet. .  1 

—  Beaussirb  (Charles),  ancien  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Nantes,  S.  P 

—  Berthet,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Alger Il 

—  Courcière,  inspecteur  honoraire  d'académie ï 

—  Debray,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  vice-président  de  l'Association,  S.  P. ï 

—  Delacroix,  profess.  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand..  I 

—  Drion,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 

—  Drot  ( Alfred J ,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 

—  Duoos,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  ! 
'  —    Febbi,  correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  morales 

et  politiques,  doyen    et  professeur  de  philosophie  de  1& 
Faculté  des  lettres  de  l'Université  de  Rome ï 


db  l'école  normale  253 

1847. Feu vrier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes 1859 

—  Fillias,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Limoges. .  1859 

—  Grenier  (Antoine),  inspecteur  d'académie  à  Pau 1864 

—  Guibfllon,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  de  Vendôme.  1895 

—  Guiraudet,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 1874 

—  Humblot,  prof,  honor.  de  mathém.  du  lycée  de  Bordeaux.  1892 

—  Lucas,  ancien  professeur  de  sciences  au  collège  de  Figeac.  1893 

—  Renard,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  de  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Nancy 1880 

—  Roger,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P. . .  1895 

—  Yung,  docteur  es  lettres,  directeur  de  la  Revue  politique  et 

littéraire 1887 

1848.ÀBOUT,  membre  de  l'Académie  française,  S.  P 1885 

—  Albert  (Paul),  professeur  de  littérature  française  au  Col- 

lège de  France,  S.  P 1880 

—  Barnavb  (l'abbé),  ancien  professeur  de  seconde  au  Lycée, 

directeur-fondateur  de  l'École  Salvien,  à  Marseille. . . .  1897 

—  Bary,    professeur  honoraire   de    rhétorique    du    collège 

Rollin,  S.  P 1887 

—  Bos,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

—  Broyé,  prof,  de  mathémat.  élément,  au  lycée  Condorcet. .   1889 

—  Cambier,  prêtre  de  l'Oratoire,  ancien  élève  de  la  section  de 

philosophie,  missionnaire  décédé  en  Chine,  S.  P 1866 

—  Desprbz,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  De  Suckau,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  d'Aix 1867 

—  Ducoudré,  inspecteur  d'académie  à  Angers 1885 

—  Dupain,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  d'Angoulôme.   1877 

—  Heinrich,  doyen  honoraire  et  professeur  de   littérature 

étrangère  de  la  Faculté  de3  lettres  de  Lyon,  S.  P 1887 

—  Lamm,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Brest. . .   1853 

—  Lecceur,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne, 

proviseur  honoraire 1893 

—  Libert,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tours. . . .   1857 

—  Mauduit,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  1876 

—  M  au  rat,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis. .  # .   1898 

—  Merlbt,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  V Association 1891 

*  # 

—  Ordinaire,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de 

Versailles,  député  du  Jura 1896 


254  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLBVBS 

1848.Rabasté,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rennes 

—  Rikder,  agrégé  des  lettres,  directeur  honoraire  de  l'Ecole 

alsacienne 1 

—  Sarcey,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  S.  P 1 

—  Tainb,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  d'histoire 

de  l'art  et  d'esthétique  à  l'École  des  Beaux-Arts,  S.  P.  1 

—  Tombbck,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Fontanes.  Il 

—  Valadb,  inspecteur  d'académie  à  Châteauroux,    *   .         .1 

—  Viant,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du    lycée 

Louis-le-Grand 1 

—  Viqnon,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Lyon 

1849.Belot,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Lyon I 

—  Brach,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Metz 1 

—  Dumas  (R.),  inspecteur  d'académie  à  Dijon 

—  Dupré  (Ernest),  professeur  honoraire  de  rhétorique  do 

lycée  Condorcet 1 

—  Fournbt,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Bordeaux,  S.  P 1 

—  Gaucher,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. . .  1 

—  Gauthiez  (F.-Léon),  professeur  de  troisième  au  lycée  de 

Colmar ï 

—  Gautier  (Paul),  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 

—  Léger,  censeur  des  études  au  lycée  de  Nantes 

—  Marot,  inspecteur  d'académie  à  Paris 

—  Ponsot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne. . 

—  Prkvost-Paradol,  membre  de  l'Académie  française,  mi- 
^        nistre  plénipotentiaire  de  France  à  Washington,   ancien 

membre  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 

—  Reynald,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  da 

la  Faculté  des  lettres  d' Aix Il 

—  Serret,  docteur  es  sciences  mathémat.,  professeur  libre.. 

—  Terqubm,    correspondant  de   l'Académie    des    sciences, 

professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille, 
S.P 

—  Trbhand,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Besançon.. 

—  Vacquant,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secon- 

daire, professeur  d'analyse  mathématique  à  l'École  Cen- 
trale ,S.P Il 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  255 

J49.  Villetabd  DR  Prunier  as,  homme  de  lettres 1889 

SO.Beauvallet,  profesaeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims..  1861 

-  Bbllin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier.  1868 

-  Bertrand  (Diogène),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général 

honoraire  de  renseignement  primaire 1898 

-  Blanchet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Avignon. . .   1858 

-  Boitbau,  ancien  élève  de  la  section  des  lettres,  maître  des 

requêtes  au  Conseil  d'État 1886 

-  Brun,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble 1860 

-  Burat,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Louis-le-Grand 1894 

-  Fustul  db  Coulangbs,  membre  de  l'Académie  des  sciences 

morales  et  politiques,  direct,  honor.  de  l'École  Normale, 
professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Sorbonne, 
membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 1889 

-  Gauthiez  (Joseph),  ancien  élève  de  la  section  des  lettres, 

médecin  du  collège  Sainte-Barbe 1862 

-  GuiBOUT/*professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne 1873 

-  Horion,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Lyon 1882 

-  Lecomte,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. . .   1881 

-  Monin  (Alexandre),  professeur  au  lycée  de  Laval 1856 

-  Noukl,  professeur  honoraire   de  physique  du   lycée  de 

Vendôme 1900 

-  Offret,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  de  Douai .  1894 

-  Pé bigot,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis 1885 

-  Picart,  prof.  hon.    de  mathématiques  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Poitiers 1884 

-  Tournibr,  maître  de  conférences  de  la  langue  et  littérature 

grecques  à  l'École  Normale,  directeur  d'étudos  à  l'École 
pratique  des  Hautes- Études.  S.  P 1899 

-  Wkill  (Alexandre),   professeur  honoraire  de  mathéma- 

tiques du  lycée  de  Bourges 1893 

151.  Aderbr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Gondorcet 1886 

-  Antboine,  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  de  ren- 

seignement primaire 1889 

-  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. . . .  1868 

-  De  Bénazé,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Troyes.  1860 

-  Jarry,  recteur  de  l'académie  de  Rennes 1900 

-  Klippfel,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  de  l'ensei- 

gnement secondaire  pour  les  langues  vivantes 1873 


1 


256  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1851 .  Leflocq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans 

—  Munier,  proviseur  du  lycée  de  Toulouse 

—  Raynal,  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 

—  Souillant,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 

—  Stouff  (Xavier;,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Thenon  (l'abbé),    ancien    membre   de  l'Ecole     française 

d'Athènes   directeur-fondateur  de  l'École  Bossuet  S.  P. 

1852.  Benoist,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  professeur  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne 

—  Bernauer,   professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Saint- 

Étienne 

—  Bézodis,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Henri  IV 

—  Des léon et,  ancien  maître  surveillant  à  l'École  Normale, 

docteur  en  médecine , 

—  Dutert,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse 

—  Girardin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Versailles. 

—  Goumy,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  la- 

tines  à  l'Ecole  Normale,  S.  P „ 

—  Humbert,  prof.  hon.  de  mathématiques  du  lycée  d'Orléans. 

—  Maréchal,  professeur  de  physique  au  lycée  Oondorcet. ... 

—  Margukrin,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Reims... 

—  Nicolas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Clermont 

—  Nomy,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Poitiers 

—  Perraud  (Ph.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lons- 

le-Saunier 

1853.Allégret,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Lyon 

—  Bertauld,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet,  S.  P 

—  Cave,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Dijon,  tué  à  l'ennemi, 

le  30  octobre , 

—  Colomb,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. .. 

—  Courbaud,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Con- 

dorcet  

—  Codvreor,  proviseur  du  lycée  de  Charleville 

—  Defauconpret,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin. . 


r~ 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  257 

)53.De&niame,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nîmes 1857 

—  Gindrb  db  M anc y,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen.  1880 

—  Hinstin,  ancien   professeur  de  littérature  grecque  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1894 

—  Labbé,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 1893 

—  Perret,  inspecteur  d'académie  à  Chambéry 1883 

—  Pigeonneau,  professeur  adjoint  d'histoire  économique  et 

coloniale  à  la  Sorbonne,  professeur  à  l'École  libre  des 
sciences  politiques 1892 

—  Vaonair,  professeur  hon.  de  troisième  du  lycée  Janson. .   1891 
854.Bohn,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens.  1898 

—  Courcelles,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 

ciales du  lycée  Saint-Louis 1896 

—  Dameron,  proviseur  du  lycée  de  la  Pointe-à- Pitre  (Gua- 

deloupe)    1888 

—  Debatsb,  inspecteur  d'académie  à  Orléans 1893 

—  Deville,   agrégé  des  lettres,   docteur  es  lettres,  ancien 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 186*7 

—  DuoiT,  doyen  honoraire  et  professeur  de  littérature  et 

institutions  grecques  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. .   1900 

—  Hervé,  membre  de  l'Académie  française,  directeur  poli- 

tique du  Soleil.  S.  P * 1899 

—  Jamet,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée,  chef  d'insti- 

tution, à  Marseille 1873 

—  Lepèvre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1873 

—  Le  Renard,  proviseur  honor.  du  lycée  de  Rennes,  S.  P. . .   1895 

—  Poiré,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée   Con- 

dorcet 1900 

—  Valatour,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Rennes. . . .   1865 

—  Valson,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. . .   1883 

—  Ziegrl,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne,  président  du  jury  d'admission  à  TEcole 

militaire  de  Saint-Cyr 1898 

I55.Bosseux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Besançon . .   1872 

—  Boulant,    professeur    de   mathématiques    au   lycée    de 

Montluçon 1893 

—  Dalimibr,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'École 

Normale.. 1863 

—  Desdouits,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

de  Versailles 1898 

17 


258  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1855.Dupuy  (À.),  doyen  et  professeur  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Rennes 1891 

—  FKuaàRB,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Saint-Louis 1891 

—  Tarattb,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

d'Évreux 1899 

1856.Blondel,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Versailles .  1813 

—  Boissièrk,  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques 

à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1895 

—  Boulanger,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Angers 1811 

—  Brunhes,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Dijon 1896 

—  Isambert,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 189Û 

—  Lafon,  prof,  de  mathématiques  spéc.  au  lycée  Fontanes . .  1881 

—  Lbyistal,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  ancien 

directeur  du  collège  de  Galata-Seraï  (Constantinople) . .  13*4 

—  Marchal,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alger 1861 

—  Monoinot,   professeur  honoraire   de  troisième   du  lycée 
Condorcet 1891 

—  Morisot,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Bordeaux 1896 

—  Pinard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Fontanes 1876 

1857. Barbier,    agrégé    de  mathématiques,   ancien  astronome 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1889 

—  Duhaut,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. . . .  18% 

—  Fraissinhes,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général 

de  l'enseignement  primaire 1896 

—  Guebby,  professeur  de  mathém,  au  lycée  de  Chambéry 180 

—  Leroux,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Lyon 1896 

—  Maillet,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le- Grand.  199Ï 

—  Moy,  doyen  et   professeur  de  littérature  française  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lille 18W 

—  Raulin,  doyen  et  professeur  de  chimie  industrielle  et  agri- 

cole de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1891 

1858.Delestr£e,  inspecteur  d'académie  à  Niort 1 

—  Gérard,  recteur  de  l'académie  de  Montpellier 1898 

—  Gibol,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin 1868 

—  Gottschalk,  inspecteur  d'académie  à  Amiens 198 

—  Guerrier,  inspecteur  d'académie  à  Laval 1 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  259 

1858.Jbannbl,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Montpellier 1867 

—  Marquet,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  du  Mans 1876 

—  Ollé-Laprune,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  mo- 

rales et  politiques ,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale 

vie*- secrétaire  du  Conseil  de  V  Association 1898 

1859.  Armingaud,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1889 

—  Càilly,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d' Agen 1876 

—  Collet,  professeur  4e  seconde  au  lycée  Condorcet,  S.  P. .   1896 

—  Dumas,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Niort 1868 

—  Françoise,  inspecteur  d'académie  à  Foix 1880 

—  Mazb,  anc.  prof,  d'hist.  au  lycée  Condorcet,  sénateur,  S.  P.  1891 

—  Patrt  (G.),  agrégé  de  mathématiques,  chef  d'institution  à 

Rouen 1895 

—  Sonrbl,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  physicien 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1879 

—  Vivier,  professeur  de  mathématiq.  au  lycée  du  Puy 1860 

1860. Bigot,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature  fran- 

çaise  aux  Ecoles  Normales  de  Fontenay-aux-Roses  et  de 
Saint-Cloud  et  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  S.  P. ..  1893 

—  Charpentier,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

Louis-le-Grand 1900 

—  Dubus,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alençon .......  1864 

—  Dupont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Montpellier  . . .  1881 

—  Maillot,  agrégé  de  physique,  directeur  de  la  station  séri- 

cicole  de  Montpellier , 1889 

—  Petit  de  J  ullbville,  professeur  de  littérature  française 

du  moyen  âge  à  la  Sorbonne 1900 

—  Prudhon,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. . .  1869 

—  Reymond,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Vanves.  1895 

—  Sayous,  professeur  honoraire  d'histoire  et  dé  géographie 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon 1898 

—  Shérer,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest 1878 

1861  .BécHET,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Mâfcon 1886 

—  Bouoot,  doyen  et  professeur  de  littérature  grecque  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1892 

—  Carrau,  professeur  adjoint  de  philosophie  à  la  Sorbonne.   1889 

—  Dumont  (Albert),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  directeur  de  l'enseignement  supérieur, 
ancien  Directeur  de  l'École  française  d'Athènes,  S.  P. . .  1884 


t  360  ASSOCIATION    DES   ANCIENS  ÉLÈVES 

1861.  Lucas,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Charlemagne. 1891 

—  Neyreneuf,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Caen 18» 

—  Rkbièrb,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  ljcée 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission  à  l'Ecole  militaire 
de  Saint-Cyr 19» 

—  Hisser,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet 

1862.Aron-Dup£ré,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres 

—  Carrau  (Albert),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen. . . .  1867 

—  Loiret,  inspecteur  d'académie  à  Melun 1883 

—  Maogiolo,  homme  de  lettres 18W 

—  Pellerin,  agrégé  de  physique,  ancien  professeur  à  l'École 

de  médecine,  directeur  du  jardin  botanique  de  Nantes, 
S.  P 18» 

—  Richard,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Langres..  îfW 

—  Sbignrret,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulon 

1863.  Amigues,  proviseur  du  lycée  de  Toulon 

—  Beurier,  inspecteur  honoraire  d'académie,  directeur  du 

Musée  pédagogique  à  Paris .. 

— -    De  Batz  de  Trenquelléon,  professeur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Bordeaux • 1® 

—  De  Campou,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

collège  Rollin 1 

—  Durut  (Albert),  publiciste,  S.  P 1 

—  Dutabta,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée,  maire 

de  Toulon 1 

—  Feuoèrb,  professeur  suppléant  de  littérature  française  au 

Collège  de  France i 

—  Gusse,  censeur  des  études,  directeur  du  petit  lycée  Con- 

dorcet, S.  P 1 

—  Lionièrbs,  professeur   honoraire  de    mathématiques  du 

4ycée  Louis-le-Grand tè 

—  Monniot*  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanves, 

S.  P 1 

—  Persox,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 1 

—  Tisserand,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bu- 

reau des  longitudes,  professeur  d'astronomie  mathéma- 
tique à  la  Sorbonne,  directeur  de  l'Observatoire,  memhrt 
du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1 


p 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  261 

1864.Bastard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Pontivy* .  .   1883 

—  Berthault,  ancien  professeur  de  troisième  du  lycée  Char- 

lemagne 1896 

—  Bourel,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Toulon  ....  1871 

—  Bourdbau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  du  lycée 

de  Nancy 1900 

—  Denis,  censeur  adjoint  des  études  au  lycée  de  Marseille.    1878 

—  Didon,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Besancon 18*72 

—  Gelé  y,  maître  de  conf .  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai. .  1883 

—  Lagier,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Avignon 1876 

—  Lebègue,  professeur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.  P 1894 

—  Lusson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  la 

Rochelle 1899 

—  Mamet,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Saint-Omer  ....   1891 

—  Robert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire. .   1895 

—  Van  den  Bero,  professeur  libre  d'histoire  et  de  géographie 

à  Paris 1884 

1865. Dubois  (të.),  professeur  de  physique  au  lycée  eià  l'école  de 

médecine  d'Amiens,  S.  P 1899 

—  Es  Parcel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charle- 

magne 1898 

—  Gerbe,  professeur  de  quatrième.au  lycée  de  Marseille  ....   1884 

—  Lallier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse, 

maître  de  conférences  à  la  Sorbonne 1884 

—  Marion,  profes.  de  science  de  l'éducation  à  la  Sorbonne. .   1896 

—  Michel,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Dijon 1888 

1866. Cou at,  recteur  de  l'Académie  de  Bordeaux 1898 

—  Eixiot,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon 1894 

I866.Ra?et  (0.\  agrégé  d'histoire,  professeur  d'archéologie  à  la 

Bibliothèque  Nationale 1887 

—  Jeannin,  professsur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon  . . .   1876 

—  Joly,  professeur-adjoint  de  chimie  à  la  Sorbonne,  direc- 

teur à  l'École  des  Hautes -Études,  maître  de  conférences 

à  l'École  Normale 1897 

—  Le  Brun,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 1896 

—  Rivalz,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Lyon 1879 

—  Rouabd,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . .  1899 


368 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


1867.  Rubl,  agrégé  des  lettres,  docteur  es  lettres,  professeur  de 

littérature  à  l'École  des  Beaux- Arts,  S.  P 

—  Vargolici,  professeur  de  langue  et  littérature  françaises 

à  l'Université  de  Jassy  (Roumanie) 

1868.  Clbrc,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 

—  Fochier  (Félix),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

lycée  de  Poitiers 

—  Gébblin,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux 

—  Ginovez,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 

—  Lecènk,  professeur  d'histoire  au  lycée  Gharlemagne  et  à 

l'École  Normale  de  Sèvres 

—  Tabtinville,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- 

Louis 

—  Z elles,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  d'histoire 

à  la  Sorbonne,  répétiteur   de  littérature  et  d'histoire  à 

l'École  Polytechnique 

1E69.Bbésard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Gondorcet 

—  Casanova,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand.. 

—  Capin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse. 

—  Géraulx,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. . . . 
— -    Jaillet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims. 

—  Mouton,  ancien  maître  de  conférences  de  physique  à  la 

Sorbonne 

—  Provotelle,  proviseur  du  lycée  de  Monfrde-Marsan 

—  Roux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bourg 

18*70. Burdeau,  agrégé  de  philosophie,   ancien  Ministre  de  la 

Marine,  ancien  Ministre  des  Finances,  Président  de  la 
Chambre  des  Députés 

—  Fochier,  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand... 

—  Kalb,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Lakanal. . .  • 

—  Riemann,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 

Normale  et  à  l'École  des  Hautes-Études 

1872.Duperrbt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourges  en  congé. 

—  Gonnard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  duPuy. 

—  L agneau,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Vanves. . . 
1873.Chervbt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint- Louis... 

—  Fernique,  professeur  d'histoire  au  collège  Stanislas 

—  Lemaire,  professeurde  mathématiques  au  lycée  de  Lorient. 


Il 


db  l'école  normale  363 

1873. Wahl,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  pu- 
blique aux  colonies,  professeur  d'histoire  au  lycée  Con- 
dorcet 1900 

1874.Biba.bTj  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille 1882 

—  Du  Coudra Y  La  Blanohbbb,  agrégé  d'histoire,  inspecteur 

général  des  bibliothèques,  musées  et  archives  de  l'Afrique 

du  Nord,  S.  P 1895 

—  Vincent,  professeur  de  quatrième  au  lycée  d'Angers 1876 

1875.Baizb,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 1900 

—  Kuntzmann,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nancy. .  1896 

—  Vallibb,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bordeaux.  1883 
1876. Crétin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen. . . .   1898 

—  Gouribb,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Poitiers 1893 

—  Lbbabd,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Angouléme. . .  1899 
1877.Bilco,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'Étfole  française 

d'Athènes 1882 

—  Bournique,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. .  .   1885 

—  Brunbl,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Bordeaux 1900 

—  Charbonnier,  prof,  de  troisième  au  lycée  de  Grenoble. . .   1881 

—  Deshobs,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Clermont. . .   1882 

—  Dunan,  prof,  de  mathémat.  spéciales  au  lycée  de  Tours. .  1890 

—  Gardillion,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albi. . . .  1899 

—  Guillaume,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Troyes. 1890 

—  Thuillibb,  agrégé-préparateur  de  chimie  physiologique   à 

l'École    Normale,    décédé    en    mission    scientifique   à 

Alexandrie  (Egypte) 1883 

1878.  Bord  eux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Janson 1897 

—  David-Sauvageot,  prof,  de  rhétorique  au  collègeStanislas.  1899 

—  Lefebvre  (Léon),  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  lycée  de  Lille 1900 

—  Mingasson,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulon. . .  1896 

—  Vbyribs,  membre  de  l'École  française  d'Athènes 1882 

1879.Bussod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon.  1888 

— -    Douliot,  aide-naturaliste  au  Muséum,  décédé  en  mission 

scientifique  à  Nossi-Bé 1892 

—  Fabbb,  maître  de  conférences,  suppléant  à  l'École  Normale, 

bibliothécaire-adjoint  de  l'Institut  de  France,  S.  P 1899 


264  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

18*79. Grousset,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres 
de  Grenoble,  S.  P 

—  Hommay,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Angers,  S.  P. 

—  Martin,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne. . 

1880.  Bédier,  proviseur  du  lycée  de  Saint-Denis  (Réunion) 

—  Boidart,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Ver- 

sailles  

—  Chauvin,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse 

—  Cucuel,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 

—  Gottbland,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux. 

—  Griess,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charlemagne. 

—  Létondot,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest 

1881 .  Aig n an,  inspecteur  d'académie  à  la  Rochelle 

—  Bbsson,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée    La- 

kanal 

—  Liégeois,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont. . 

—  Manchon,  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Orléans. . . . 

—  Savary,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Laval 

1882.  Bénard,  élève  de  la  section  des  lettres 

—  Bernard,  docteur  es  sciences,  assistant  de  zoologie  au 

Muséum 

—  Constantin,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Cherbourg. 

—  Courtehoux,  professeur  de  mathématiques  au  lycée   de 

Laon 

—  Fournier  (Théodore),  inspecteur  d'académie  à  Privas 

—  Wassbrzug,  préparateur  au  laboratoire  de  chimie  physio- 

logique de  l'École  Normale 

1883. Lange,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  S.  P.... 

—  Noirbt,  agrégé  de  grammaire,  membre  de  l'École  française 

de  Rome,  S.  P 

—  Régis,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P. 

—  Rouen,  professeur  de  physique  au  collège  de  Melun 

—  Texte,  professeur  de  littératures  modernes  comparées  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 

1884.Bieules,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Vesoul 

1885  .Blbrzy,  élève  de  la  section  de  littérature 

—  Chevallier,  prof,  de  mathémat.  au  lycée  de  Rochefort... 

—  Sollier,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Laon 


de  l'école  normalb  265 

1886.Bauchbr,  élève  de  la  section  de  grammaire 1889 

—  Mille,  élève  de  la  section  des  lettres. 1888 

—  Wartel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bar-le-Duc. , . .  1889 

—  Wilhelm,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger.  1890 
188T.  Couve,  maître  de  conférences  de  langue    et  littérature 

grecques  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy 1900 

—  Marseille,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger 1895 

—  Troille,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. . . .  1892 

—  Valette,  élève  de  la  section  des  lettres 1889 

1888.Bourdillat,  élève  de  la  section  des  lettres 1890 

1889.Chambbrt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d&  Montauban 1893 

—  Chédorge,  élève  de  la  section  des  lettres 1891 

—  Germain,  élève  de  la  section  des  sciences 1891 

1890. Beu don,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai.  1900 

—  Blanohbt,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Constantine, 

mort  en  exploration,  à  Dakar 1900 

—  Couvrbub,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  de  phi- 

lologie à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille 1898 

—  Roger,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire,  S.  P 1895 

—  Sibuet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Mont- 

pellier   1899 

1891  .Bisson,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Valenciennes.  1898 

—  Hurmann,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux,  S.  P. . .  1898 

—  Paris,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle 1896 

1893-Duperrat,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'école  pré- 
paratoire à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes 1899 

—  Gutzwiller,  professeur  de  lettres  à  la  Medersa  d'Alger. .  1896 

—  Lardé,  ancien  élève  de  la  section  de  physique 1897 

—  Petit,  agrégé  de  physique,  pensionnaire  de  la  Fondation 

Thiers,  S.  P 1898 

—  Cambronne,  agrégé,  préparateur  de  géologie  à  la  Sorbonne, 

décédé  en  Espagne  au  cours  de  ses  études  scientifiques. .  1899 

—  Vaucheret,  professeur  de  mathématiques   au  lycée  de 

Tourcoing 1900 

1895.Escot,  chef  de  section  de  seconde  année  (sciences) 1897 

1896.Clauzel,  élève  de  la  section  de  physique 1898 

1897.Gauchard,  élève  de  seconde  année  (sciences) 1898 

—  Chavanne  (Paul),  élève  de  la  section  des  lettres 1899 

1898. David,  élève  de  la  section  des  sciences 1899 


*66 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


LISTE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION  DÉCÉDÉS  AYANT  LE  1"  JANVIER  1901 


About,  1848. 
Abria,  1831. 
Aderer,  1851. 
Adert,  1836. 
Aignan,  1881, 
Aimé,  1831. 
Albert,  1848. 
Albrand,  1812. 
Alexandre,  1814. 
AUégret,  1853. 
Amigues,  1863. 
Amiol,  1820. 
André-Pontier,  1820. 
Anot,  1818. 
Anquetil,  1826. 
Ansart,  1813. 
Anselme,  1814. 
Anthoine,  1851. 
Armingaud,  1859. 
Arnaud,  1833. 
Aron-Dupéré,  1862. 
Arreiter,  1835. 
Aube,  1847. 
Auberl-Hix,  1810. 
Aubert-Hix,  1840. 
Aubin,  1844. 
Avignon,  1817. 


Bach,  1832. 
Bachelet,  1840. 
Baize,  1875. 
Ballard-Luzy,  1812. 
Barbet,  1820. 
Barbier,  1857. 
Baret,  1834. 
Barnave,  1848. 
Barni,  1837. 


Barry,  1829. 
Bary,  1848. 
Bastard,  1864. 
Baucher,  1886. 
Bayan,  1837. 
Bazin,  1828. 
Bazin,  1851. 
Beaujean,  1841. 
Beausaire,  1844. 
Beaussire,  1847. 
Beauyalet,  1850. 
Béchet,  1861. 
Bédier,  1880. 
Bellin,  1850. 
Belot,  1849. 
Bénard,  1828. 
Bénard,  1839. 
Bénard,  1882. 
Benoist,  1852. 
Benoit,  1835. 
Berger,  1827. 
Berger,  1843. 
Bernard,  1842. 
Bernard,  1882. 
Bernauer,  1852. 
Beraot,  1836. 
Bertereau,  1831. 
Bertauld,  1853. 
Berthaud,  1840. 
Berthault.  1864. 
Berthet,  1847. 
Bertin-Mourot,  1841. 
Bertrand,  1839. 
Bertrand,  1850, 
Bes8e,*18l6. 
Besson,  1881. 
Beudant,  1810. 
*    Beudon,  1890. 


Beulé,  1845. 
Beurier,  1863. 
Bezodis,  1832. 
Bibart,  1874. 
Bieules,  1884. 
Bigot,  1860. 
Bilco,  1877. 
Billet,  1890. 
Bisson,  1801. 
Blancbet,  1845. 
Blancbet,   1850. 
Blanchet,  1890. 
Blerzy,  1885. 
Blin,  1834. 
Blondeau,  1832. 
Blonde),  1856. 
Bonn,  1854. 
Boidart,  1880. 
Boileau,  1839. 
Boiteau,  1850. 
Boiaûère,  1856. 
Bonnefond,  1845. 
Bonnet-Maambert,  11* 
Bontoux,  1832. 
Bordeux,  1878. 
Borgnet,  1828. 
Boa,  1848. 
Boaaeux,  1855. 
Bouchez,  1815. 
Bouchitté,  1813. 
Bouchot,  1835. 
Bouchot,  1838. 
Boucley,  1810. 
Bougot,  1861. 
Bouillet,  1816. 
Bouillier,  1834. 
Boulanger,  1856. 
Boulant,  1855. 


tuban,  1831. 
uqnet,  1836. 
Bourdeau,  1  84. 
Bourdillit,  1888. 
Bourel,  1864. 
Bourgeois,  1833. 
Bourgeois,  1640. 
Bourget,  1S41. 
Bourrique,  1877. 
Boursac,  1830. 
Boatin,  1840. 
Boutin,  1846. 
Botuet  de  Monvel,  1841. 
Boyer,  1819, 
Brach,  1849. 
Braive,  1816. 
Braive,  1827. 
Brassent,  1843. 
Bretignière,  1844. 
Bresard,  1869. 
Brion,  1843. 
Briot,  1838. 
Brissaud,  1842. 
Broyé,  1848. 
Brou,  1850. 
Brunel,  1877. 
Branet,  1826. 
Brunhes,  1856. 
Burat,  1850 
Burdeau,  1870. 
Bussod,  1879. 

Gegnart,  1827. 
Cailly,  1859. 
Cambier,  1848. 
Cambronne,  1893 
Capin,  1869. 
Cappella,  1829. 
Caresme,  1820. 
Caro,  1845. 
Caron,  1845. 
Carreau,  1861. 
Cerrau,  1862. 
Carré,  1838. 
Carrare,  1811. 
Cartelier,  1832.       # 
Caaanova,  1869. 
Caublot,  1844. 
Cave,  1853. 
Cayx,  1812. 
Caxalis,  1813. 
Chalamet,  1842. 
Ghallemel-Lacour,  1846. 
Chamberi,  1889. 
Chambon,  1841. 


DB  i/ÉCOLB  NORMAL» 

Champanhet,  1811. 
Cbappuia,  1842. 
Charbonnier,  1879. 
Charma,  1820. 
Charnoz,  1835. 
Charpentier,  1828. 
Charpentier,  1845. 
Charpentier,  1860. 
Cbassang,  1846. 
Chanlaire,  1815. 
Chavanne  (P.),  1897. 
Chédorge,  1889. 
Chenou,  1818. 
Chéruel,  1828. 
Chervet,  1873. 
Chevalier,  1885. 
Chevillet,  1843. 
Chevriaux,  1834. 
Choffel,  1829. 
Chon,  1832. 
Christian,  1813. 
Clavel,  1837. 
Clauzel,  1896. 
Clerc,  1868. 
Clermont,  1831. 
Colincamp,  1840. 
Collet,  1829. 
Collet,  1859. 
Colomb,  1853. 
Commeau,  1816. 
Constantin,  1882. 
Corbin,  1818. 
Corneille,  1813. 
Corrard,  1841. 
Cotelle,  1813. 
Conat,  1866. 
Courbaud,  1853. 
Cournuéjouls,  1841. 
Courcelles,  1854. 
Courcière,  1847. 
Cournot,  1821. 
Cou  mot,  1838. 
Courtehoux,  1882. 
Courtois,  1834. 
Cousin,  1810. 
Couve,  1887. 
Couvreur,  1853. 
Couvreur,  1890. 
Crétin,  1876. 
Croiset,  1832. 
Crosson,  1840. 
Cucheval-Clerigny,  1840. 
Cucuel,  1880. 

Dabas,  1829. 


267 


Daguin,  1835. 
Dalimier,  1855. 
Dameron,  1814. 
Dameron,  1854. 
Damien,  1837. 
Dansin,  1846. 
Danton,  1832. 
Danguy,  1837. 
Daubie,  1810. 
Dautel,  1845. 
Davau,  1840. 
David,  1830. 
David,  1838. 
David,  1898. 
David -Sauvageot,  1878. 
Debaiee,  1854. 
De  Bals,  1863. 
De  Benazé,  1851. 
Debray,  1847. 
Debs,  1834. 
Décrois,  1811. 
De  Calonne,  1812. 
De  Campou,  1863. 
De  Faucompret,  1853. 
Defrenne,  1815. 
Deguin,  1828. 
De  lassa  Bseigne,  1829. 
Dehèque,  1813. 
De  Kerhor,  1841. 
Delacroix,  1847. 
Delafosse,  1813. 
Delaître,  1817. 
Delatour,  1836. 
Delcasso,  1815. 
Delbos,  1842. 
De  Lens,  1828. 
Delépine,  1845. 
Delestrée,  1858. 
Delhomme,  1819. 
Delignac,  1810. 
Deloche,  1826. 
Delondre,  1845. 
Delorme,  1819. 
Delouche,  1839. 
Delzons,  1836. 
De  Pontavice,  1838. 
De  Neuflbrge,  1820. 
Denis,  1835. 
Denis,  1864. 
Desdouits,  1855. 
Desmichels,   1812. 
Dermiane,  1853. 
Derveau,  1816. 
Dessins,  1831. 
Dessins,  1835. 


268 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ELEVES 


Desboves,  1839. 

Deshore,  1877. 

Dealais,  1846. 

D^sléonet,  1852. 

Des  pois,  1838. 

Deaprez,  1848. 

De  Suckau,  1848. 

De  Testes,  1840. 

Devès,  1811. 

Deville,  1854. 

Didier,  1839. 

Didou,  1864. 

Dijon,  1814. 

Diguet,  1845. 

Donoux,  1849. 

Dorveau,  1816. 

Douliot,  1879. 

Drot,  1847. 

Drion,  1847. 

Dubois,  1812. 

Dubois,  1813. 

Dubois,   1818. 

Dubois,  1839. 

Dubois  (E.),  1865. 

Dubus-Champville,  1811. 

Dubus,  1829. 

Dubus,  1860. 

Duchesue,  1843. 

Duclos,  1832. 

Ducos,  1847. 

Du  Coudray  La  Blauchôre, 

1874. 
Ducoudré,  1848. 
Dugit,  1854. 
Duhaut,  1857. 
Dumaige,  1827. 
Dumas,  1849. 
Dumas,  1859. 
Duméril,  1843. 
Dumont,  1861. 
Dunan,  1877. 
Du  noyer,  1816. 
Du  pain,  1848. 
Duperray,  1892. 
Duperrey,  1872. 
Dupond,  1842. 
Duponuois,  1843. 
Dupont,  1860. 
Dupont,  1872. 
Dupré,  1844. 
Dupré,  1849. 
Dupuy,  1855. 
Duruy,  1830. 
Duruy,  1863. 
Duasouy,  1840. 


Dut  asti,  1863. 
Dutert,  1852. 
Dutrey,  1811. 

Klliot,  1866. 
Esi-ot,  1896. 
Esparcel,  1865. 
Eudes,  1836. 

Fabre,  1879. 

Furgeaui,  1811. 

Fargues    de    Taschereau, 

1846. 
Faucon,  1810. 
Faune,  1832. 
Fernique,  1873. 
Ferri,  1847. 
Feugère,  1855. 
Feugère,  1863. 
Feuillatre,  1835. 
Feuvrier,  1847. 
Fèvre,  1837. 
Fillias,  1847. 
Flamauville,  1816. 
Fleury,  1831. 
Fochier,  1868. 
Fochier,  1870. 
Foucin,  1828. 
Fontanier,  1814. 
Fontes,  1843. 
Forget,  1813. 
Forneron,  1818. 
Forthomme,  1843. 
Fougère,  1834. 
Fournet,  1849. 
Fournier,  1882. 
Fraissinhes,  1857. 
Françoise,  1859. 
Frenet,  1840. 
Fuibrer,  1850. 
Fustel  de  Coulange9,  1850. 

Gaillard,  1810. 
Gaillardin,  1828. 
Gandar,  1844. 
Garcet,  1834. 
Gardillion,  1877. 
Garlin-Soulandre,  1846. 
Garnier,  1841. 
Garsonnet,  1836. 
Gaucbard,  1897. 
Gaucher,  1849. 
Gauthiez,  1849. 
Gautbiez,  1850. 


Gautier,  1849. 
Gébelin,  1868. 
Getfroy,  1840. 
Geley,  1864. 
Gérard,  1858. 
Gérauli,  1869. 
Gerbe,  1865. 
Germe  in,  1830. 
Germain,  1889. 
Germer-Durand,  1S31 . 
Géruzez,  1819. 
Gibol,  1858. 
Gibon,  1816. 
Gillette,  1817. 
Gindre  de  Mancy,  1! 
Ginovez,  1868. 
Girard,  1840. 
Girard,  1844. 
Girardin,  1852. 
Giraull.  1837. 
Gisclard,  1834. 
G  lâchant,  1845. 
Goltelaod,  1880. 
Goltscbaik,  1858. 
Gouabin  de  LebvnX  11 
Goumy,  1852. 
Gourier,  1876. 
Goussard,  1872. 
Grangeneux,   1813. 
Grégoire,  1838. 
Grenier,  1643. 
Grenier,  1847. 
Griess,  1880. 
Grout,  1830. 
Grousset,  1879. 
Guérard,  1R28. 
Guerby,  1837. 
Guérin,  18i0. 
Guerrier,  1858. 
Guibillon,  1847. 
Guibout,  1850. 
Guichemerre,  1814. 
Guichemerre,  1840. 
Guignault,  1811. 
Guignault,  1844. 
GuilUrd,  1813. 
Guillaume,  1810. 
Guillaume,  1877. 
GiiiUexnin,  1834. 
Guiraudet,  1847. 
Guiselin,  1836. 
Gusse,  1863. 
Gutzwiller,  1892. 

Hachette,  1819. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


269 


amard,  1834. 
amel,  1829. 
anriot,  1837. 
•rant,  1846. 
itzfeld,  18'.3. 
auser,  1833/ 
ivet,  1832. 
abert,  1833. 
einricb,  1848. 
elleu,  1843. 
Smardinquer,  1842. 
urne,  1834. 
wbetle,  18i7. 
armann,  1801. 
«ré,  1854. 
ignard,  1828. 
instin,  1853. 
unmay,  1879. 
>iioo,  1850. 
Midemont,  1834. 
»el,  1843. 
nguenin,  1829. 
agueny,  1836. 
amberl,  1842. 
ambert,  1852, 
amblot,  1847. 

imbert,  1856. 

cques,  1832. 
Met,   1869. 
met,  1854. 
min,  1838. 
aet,  1841. 
Qnet,  1814. 
onin,  1836. 
rry,  1851. 
innel,  1858. 
innin,  1867. 
çuet,  1833. 
ly,  1867. 
len,  1816 
ardai  n,  1826. 

lb,  1870. 
ippfel,  1851. 
ntzmann,  1875. 

bbè%  1853 
bresson,  1837. 
croix,  1836. 
ievi-Roche,  1818. 
irey,  1844. 


Lafuge,  1837. 
Laisné,  1819. 
Lagier,  1864. 
Lagueau,  1872. 
Lalande,  18C5. 
Lallemand,  1836. 
Lallemaot,  1838. 
Lallier,  1865. 
Lamy,  1842. 
Lamm,  1848. 
Lange,  188.1. 
Lanzi,  1843. 
Laquerbe,  1811. 
Lardé,  1892. 
Large,  1812. 
Laroque,  1831. 
Lartail.  1843. 
Laurent,  1829. 
Lebard,1876. 
Lebègue,  1831. 
Lebègue,  1S64. 
Leboucher,  1833. 
Le  Brun,  1867. 
Lecèue,  1868. 
Lechat,  1843. 
Lécha  t,  1846. 
Lechevalier,  18C2. 
Leclerc,  1839. 
Leccaur,  1848. 
Lecomte,  1815. 
Lecoinle,  18j0. 
Lecrocq,  1839- 
Lefevre,  1826. 
Lefèvre,  1854. 
Lefôvre,  1878. 
Leflocq,  1851. 
Légal,  1831 . 
Legentil,  1839. 
Léger.  1849. 
Lemaire,  1873. 
Lemarchand,  1814. 
Lemoine,  1844. 
Le  mon  nier,  1840. 
I  «rebours,  1811. 
Le  Renard,  1854. 
Leroux,  1857. 
Leroy,  1839. 
Le  rieur,  1819. 
Letaillandier,  1835. 
Létondot,  1880. 
Lévêque,  1838. 
Lévistal,  1856. 
Lévy,  1813. 
Lévy,  1843. 
Leyritz,  1842. 


Libert,  1848. 
Liégeois,  1881 . 
Lignières,  1863. 
Lissajoug,  1841. 
Lodin  de  Lalaire,  1816. 
Loir,  1837. 
Loiret,  1862. 
Lomon,  1845. 
Lorenli,  1837. 
Lorquet,  1833. 
Lory,  1840. 
Lucas,  1847. 
Lucas,  1861. 
Lusson,  1864. 

Maas,  1813. 
Macari,  1836. 
Macé  de  Lépiniy,  1834. 
Maggiolo,  1862. 
Magnier,  1810. 
Mngy,  1843. 
Maignieo,  1810. 
Maillet,  1857. 
Maillot,  1560. 
Mallet,  1826. 
Maaiet,  1864. 
Manchon,  1881. 
Marchai,  1856. 
Marchand,  1821. 
Marchand,  1846. 
Marcou,  1865. 
Maréchal,  1845. 
Maréchal,  1852. 
Marcschal,  1813. 
Marguerin,  1852. 
Marichal,  1835. 
Maridort,  1846. 
Marié  Davy,  1840. 
Marot,  1849. 
Marpon,  1842. 
Marquet,  1858. 
Marseille,  1887. 
Martha,  1840. 
Martin,  1812. 
Martin,  183Û. 
Martin  (L.),  1831. 
Martin  (T.-H.),  183!. 
Martin,  1840. 
Martin,  1879. 
Martinand,  1839. 
Materne,  1832. 
Maucourt,  1838. 
Mauduit,  1848. 
Maurat,  1848. 
Maze,  1859. 


270 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Ménétrel,  1832. 

Merget,  1840. 

Merlet,  1848. 

Mermet,  1828. 

Méry,  1838. 

Meusy,  1811. 

Mézières,  1811. 

Michel,  1814. 

Michel,  1865. 

Mille,  1886. 

Mingasson,  1878. 

Mo6t,  1843. 

Molliard,  1845. 

MoDeourt,  1842. 

Mondot,  1834. 

Monginot,  1856. 

Monin,  1829. 

Monin,  1850. 

Monnier,  1840. 

Monniot,  1863. 

Morand,  1S40. 

Moreaude  ChampHeu,  1813. 

Morel,  1833. 

Morelle,  1827. 

Morey,  1835. 

Morin,  1833. 

Morizot,  1856. 

Morot,  1842. 

MorreD,  1827. 

Mouillard,  1828. 

Moargues,  1839. 

Mourier,  1827. 

Mouton,  1869. 

Moy,  1857. 

Muoier,  1831. 

Manier,  1851 

Ney  reneuf,  1861. 
Nicolas,  1828. 
Nicolas,  1837. 
Nicolas,  1852. 
Nimier,  1845. 
Noël,  1837. 
Noiret,  1883. 
Nomy,  1852. 
Nouel,  1850. 

Offret,  1850. 
Ohmer,  1845. 
Olivaint,  1836. 
Ollé-Laprune,  1858. 
Ordinaire,  1848. 
Ouvré,  1842. 
Ozanoeaux,  1812. 


Paris,  1891. 

Pariset,  1813. 

Pasteur,  1843. 

Patin,  1811. 

Patry,  1859. 

Paulin,  1810. 

Péclet,  1812. 

Pécout,  1846. 

Pellerin,  1862. 

Pellissier,  1839. 

Perdrix,  1817. 

Pérennès,  1819. 

Périgot,  1850. 

Pernelle,  1840. 

Perraud,  1852. 

Perret,  1853. 

Perrinot,  1840. 

Person,  1863. 

Petit,  1828. 

Petit,  1892. 

Petitbon,  1828. 

Petit  de  Julleville,  1860. 

Petitjean,  1837. 

Peyrot,  1836. 

Picart,  1850. 

Pichard,  1830. 

Picquet,  «834. 

Pierron,  1834. 

Pigeonneau,  1853. 

Pinard,  1856. 

Pinaud,  1828. 

Pitard,  1836. 

Pltgniol  de  Mascony,  1815. 

Planes,  1846. 

PoinsignoQ,  1837. 

Poiré,  1854. 

Poirson,  1812. 

Pompon,  1827. 

Pons,  1820. 

Ponsot,  1849. 

Pontarlier,  1831. 

Pontet,  1840. 

Pottier,  1817. 

Pouillet,  1811. 

Prévost-Paradol,  1849. 

Privât  Deschaoel,  1841. 

Provotelle,  1869. 

Prudhon,  1860. 

Puiseux,  1834. 

Puiseux,  1837. 

Quéquet,  1837. 
Quet,  1830. 
Quillet,  1834. 
Quicherat,  1819. 


Rabaaté,  1848. 
Ragon,  1813. 
Rattier,  1811. 
Raulin,  1857. 
Ravaud,  1817. 
Rayet,  1866; 
Raynal,  1851. 
Réaume,  1846. 
Régis,  1883. 
Rebière,  1861. 
Renard,  1847. 
Renouard,  1812. 
Revel,  1814. 
Révillout,  1839, 
Révol,  1834. 
Reymond,  1860. 
Reynald,  1849. 
Ribout,  1818. 
Ricard,  1846. 
Ricart,  1828. 
Richard.  1862. 
Rieder,  1848. 
Riemann,  1870. 
Rigault,  1841. 
Rinn,  1816. 
Rinn,  1844. 
Riquiar,  1841. 
Risser,  1861. 
Rivalz,  1867. 
Robert,  1864. 
Robiou,  1840. 
Roger,  1847. 
Roger,  1890. 
RolUer,  1834. 
Romilly,1846. 
Rosey,  1832. 
Rouard,  1867, 
Rouen,  1883. 
Rougeron,  1811. 
Roustan,  1820. 
Rouvray,  1836. 
Roux,  1826. 
Roux,  1829. 
Roux,  1838. 
Roux,  1869. 
Ruel,  1867. 
Ruello,  1844. 

Sabettwr,  1814. 
Salanson,  1812. 
Salomon,  1845. 
Saisset,  1833. 
Sarcey,  1848. 
Saucié,  1839. 
Saulnier,  1841. 


r 


Savary,  1881. 

Sajous,  1860. 

Sehmit,  1833. 

Seigneret,  1862. 

Serret,  1849. 

Sacrer,  1860. 

Sibuet,  1800. 

Simon,  1845. 

Sirguey,  1831. 

Sirguey,  1846. 

Solier,  1845. 

SoUier,  1885. 

Sonnet,  1819. 

Sonrel,  1859. 

Sornin,  1841. 

Souillart,  1851. 

Soulacroix,  1810. 

Soûlas,  1840. 

Soûles,  1816. 

Suerenard,  1818. 

Stouff,  1851. 

Suisse  (Jnles-Simon),  1833. 

Sachet,  1839. 

Taine,  1848. 
Talbert,  1838. 
Tarait*.,  1855. 
TartinviUe,  1868. 
Taulier,  1834. 
Terquem,  1849. 
Texte,  1839. 
Texte,  1883. 
Thenon,  1851. 
Théry,  1816. 
Thierry,  1811. 
Thionville,  1841. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 

Thirion,  1845. 
Thouron,  1812. 
Thuillier,  1877. 
Thurot,  1841. 
Tiercelin,  1827. 
Tisserand,  1863. 
Tombeck,  1848. 
Toumier,  1850. 
Toussaint,  1837. 
Toussaint,  1841. 
Trench  au,  1839. 
Trébuchet,  1839. 
Tréhand,  1849. 
Tremblay,  1843. 
Troille,  1887. 
Tronsens,  1861. 
Trouessart,  1832. 


Vacherot,  1827. 
Vacquant,  1849. 
Vagnair,  1853. 
Valade,  1848. 
Valadier,  1843. 
Valatour,  1854. 
Valette,  1887. 
Vallier,  1875. 
Valson,  1854. 
Van  den  Berg,  1864, 
Vannier,  1838. 
VàrgoUci,  1867. 
Vasnier,  1834. 
Vaucheret,  1883. 
Vendryes,  1829. 
Ventéjol,  1842. 
Verdet,  1842. 
Verdot,  1826. 


274 


Vernadé*,  1813. 
Véron,  1846. 
Véron-Vernier,  1817. 
Veyries,  1878. 
Viant,  1848. 
Viard,  1842. 
Vieille,  1833. 
Vignon,  1848. 
Viguier,  1811. 
Villetard,  1849. 
Villeyaleix,  1811. 
Vincent,  1816. 
Vincent,  1841. 
Vincent,  1842. 
Vincent,  1874. 
Viollette,  1846. 
Vivier,  1859. 

Wahl,  1873. 
Wtille,  1839. 
Wartel,  1830. 
Wartel,  1886. 
Wasserzug,  1882. 
Weill,  1850. 
Wiesener,  1835. 
Wilhelm,  1886. 
Wissemans,  1844. 
Wowtyn,  1845. 

Yanoski,  1833. 
Yung,  1847. 


Zeller,  1868. 
Zévort,  1836. 
[   Ziegel,  1854. 


272  ASSOCIATION   DSS  ANCIENS  ÉLÈVES 


CONSEIL   D'ADMINISTRATION 


Le  Conseil  d'Administration  se  trouve  composé  de  la  manière 
vante,  pour  Tannée  1901  : 

Promotions. 

1831.  MM.  Wallon  (Henri),  C.  #,  secrétaire  perpétuel  de  PAcade» 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honoraire  da * 
Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  sénateur  inamoTi% 
ancien  ministre  de  l'instruction  publique,  quai  Conu\2V 

1844.  Girard  (Jules),  0.  &,  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 

tions et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire  de 
grecque  de  la  Sorbonne,  directeur  de  la  Fondation  Thkfl^ 
rond-point  Bugeaud,  5. 

1&58.  Van  Tieghem  (Philippe),  0.  #,   membre    de  l'Acad 

des  Sciences,  professeur  administrateur  de  botanique 
Muséum,  rue  Vauquelin,  22. 

1861.  Darboux  (Gaston)  C.  &,  secrétaire  perpétuel   de  l'A 

demie  des  Sciences,  doyen  de  la  Faculté  des  Soi 
de  la  Sorbonne,  rue  Gay-Lussac,  36. 

1865,  Lantoink,  #,  professeur  honoraire  de  Faculté,  sécréta» 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne. 

{Administrateurs  honoraires) 

et  MM. 

1843.  Boissier,  G.  0.  *fc,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  fin* 
çaise,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belkf* 
Lettres,  professeur  au  Collège  de  France,  maître  de 
rences  à  l'Ecole  Normale,  président,  quai  Coati,  23  ;  & 
en  1901. 

1873.  Appell,  0.  $,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professe* 
de  mécanique  rationnelle  à  la  Sorbonne,  vice-président,  rue  II 
Noailles,  23,  àSaint-Germain-en-Laye;  élu  en  1901. 


M  L'ACOUE  NO&MALB  273 

MM. 

65.  Gkrnkz,  0.  #i  maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  secré- 
taire, rue  Saint- Sulpice,  18;  élu  en  1899. 

69.  DupuY(Epnest),  0.  $,  inspecteur  général  de  renseignement  secon- 
daire, vice-secrétaire,  avenue  de  Montsouris,  2;  élu  en  1900. 

177.  Bbbton,    #,  de  la  maison  Hachette  et  C»  boulevard  Saint- 

Germain,  79,  trésorier  ;  élu  en  1899. 

52.  Pkrrot,  C.  4ft,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  directeur  de  l'École  Normale,  professeur  à  la 
Sorbonne,  élu  en  1899. 

159.  E.  Duclaux,  C.  &,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  direc- 
teur de  l'Institut  Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à 
la  Sorbonne,  avenue  de  Breteiril,  39  ;  élu  en  1900. 

I$3.  Vidal  de  la  Blaohb,  O.  &,  professeur  de  géographie  à  la  Sor- 
bonne, rue  de  Seine,  6;  élu  en  1900. 

KHJ.  Tannbry,  £t,  lous-directeur  et  maître  de  conférences  à  l'École 
Normale  ;  élu  en  1901. 

167.  Humbbrt  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet, 
boulevard  Saint-Germain,  207  ;  élu  en  1899. 

{69-  Chantavoinb,  #,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV, 
rue  du  Val-de-Grâce,  9,  élu  en  1901 . 

(74.  Picard  (Emile),  O.  #,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  pro- 
fesseur de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  rue 
Soufflot,  13,  élu  en  1899. 

176.  DupuY(Paul),  #t,  surveillant  général  à  l'École  Normale,  élu 
en  1900. 

178.  Jaurès,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Toulouse,  en  congé,  ancien  député,  avenue  du  Chalet,  7y 
Passy;  élu  en  1901. 
185.  Boublrt,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint- 
Louis,  professeur  à  l'École  des  Beaux-Arts,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 22;  élu  en  1900. 


18 


274 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


LISTE  DES  CORRESPONDANTS 


Le  Conseil  d'administration  a  réglé  ainsi  qu'il  suit  la  liste  des  corres- 
pondants et  les  circonscriptions  qui  leur  sont  affectées  : 


Ain. 


Allier 


i 


Dépuitaeots,  ComtpoataM. 

|  H.  Bardin,  professeur  de  rhétorique»  u 
|       lycée  de  Bourg. 

Aisne |  M.  N. . . ,  au  lycée  de  Laon. 

M.  Casiaigne,  proviseur  du  lycée  de  Moi* 
lins. 

|  M.  Ollivwr  proviseur  du  lycée  de  Niée. 

|  M.  N. . .,  au  lycée  de  Tournon. 

|  M.  N...,  au  lycée  de  Charle ville. 

|  M.  Rèmond,  inspect.  d'académie  à  Trojtf. 

M.  Sabalier,  professeur  de    physique  n 
lycée  de  Carcassonne. 

M. 
à  Rodez. 

M.  DeUbes,  professeur  honoraire  dTù 
du  lycée  de  Marseille. 

M.  Blondèl,  professeur  de  philosophie  à 
Faculté  des  lettres  d'Aix. 


Alpes-Maritimes 

Ardàchb  

Ardennbs  

Aube 


Aude. 


Avktron,  Lozère. 


Basses- Alpes,  Bouches- 
du-Rhône.  .. . . . 


Basses-Ftrenebs 


Calvados. 


Cantal. 


Charente 


M.  Vanmneq,  professeur  de  rhétorique 
lycée  de  Pau. 

M.  Houllevigue,  professeur   de    phj 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

M.  BesÊ&reê,  professeur  de  rhétorique 
lycée  d'Aurillac. 

M.  Espitallier,  inspecteur  honoraire,  à 
gouléme. 


Départements. 
ChABBNTB-InFÉRIEURE.  . 

Chbb,  Gbbusm ■ 

COBRÈZE 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  ,  *75 

Correspondants. 

M.  Niébylonski,  professeur  de  mathéma- 
tiques, au  lycée  de  la  Rochelle. 

M.  Millot,  professeur  de  mathématiques , 
au  ljrcée  de  Bourges. 

M.  Oudot,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Tulle. 

Corse |  M.  N. . . 

M.   Recour  a,  doyen    de    la    Faculté  des 

Côtb-d'Ob \      sciences  de  Dijon,  rue  Pelletier  de  Cham- 

bure,  12. 

M.   Chrétien,  professeur   de  physique  au 
lycée  de  Saint-Brieuc. 

IM.  Raingmrdi  professeur  honoraire  de  phy- 
sique du  lycée  de  Niort. 

M.  Valot,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Périgueux. 

M.  Colsmet,  doyen  de  la  Faculté  des 
lettres  de  Besançon. 

M.  Ducasse,  professeur  de  philosophie,  au 

lycée  d'Évreux. 
M.   UAladern,  professeur  de  physique  au 

lycée  de  Chartres. 

M.  Lesgourgues,  professeur  de  mathéma- 
tiques au  lycée  de  Brest. 

M.  Dupouy,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Quimper. 

Gard |  M.  Darboux,  proviseur  du  lycée  de  Nîmes. 

Gers |  M.  N... 

M.  Radet,  doyen  et  prof,  d'hist.  ancienne 

Oibondb \  .    à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 

M.  Verdier,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

M.  Baillaud,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des 
sciences,  directeur  de  l'Observatoire  de 
Toulouse. 

Haute-Loire |  M.  N. . . ,  au  Puy. 

Hautb-Mabnb I  M.  N. . .,  à  Chaumont. 

Hautes-Pyrénées..,..  |  M.  N.. .,  du ly cée de Tarbea. 


Côtbs-du-Nord 


Deux- Sèvres. 


Dordogne 


Doubs 


Eure. 


Eurb-et-Loir 


Finistère 


Haute-Garonne, Ariège 


276  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Départements.  Correspondants 

Haute-Saône 


Haute- Vienne 

Hérault,   Pyrénées- 
Orientales 


Illb-bt-Vilainb 


M.  Stouff,  professeur  honoraire  denattt» 
matiques  du  lycée,  à  Vesoul. 

Hauts-Savoie  et  Savoie  |  M.  Revoit,  prof,  au  lycée  de  Cfaambtrj. 

M.  Berger,  professeur  de  rhétorique  « 
lycée  de  Limoges,  av.  Saint-Eloi,  18. 

M.  Bronvilk,  proviseur  honor.  du  lycée,! 
Montpellier. 

M.  Lechartier,  doyen  et  prof,  de  chimiii 
la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

M.  Hébert,  professeur  honoraire  de  pfej- 
sique  du  lycée  à  Rennes. 

M. 

lycée  de  Châteauroux. 

M.  Picardy  professeur  de  mathématique 
au  lycée  de  Tours. 

M.  Sentis,  .professeur  de  physique  au  lycée 
de  Grenoble. 


-  Indre 


ÏNDRft-ET-LoiEE 


Is&ro,  Hautes- Alpes, 
Drôme 


Jura 


M.  QuUlon,  professeur  honoraire  à  Lo» 
le-Saunier. 


Landes  1  ^'  ^a^/  professeur  de  mathématiques * 
I      lycée  de  Mont-de-Marsan. 

r  I  M.  J?*raarJ,  inspecteurd'AcadémieàSei* 
J      Etienne. 


Loiret  . 


Loib-bt-Chbr 


Loire-Inférieure. 


M.    Oallouéâec,  professeur   d'histoire  si 
lycée  d'Orléans. 

f  M.  î¥. .., 
à  Vendôme. 

M.  Lefèvref  professeur  de  physique  au  ljd* 
de  Nantes. 

Lot. |  M.  N. . . ,  au  lycée  de  Cahors. 

LohwuGabokkb J  M.  Bordes,  professeur  de  seconde  an  lj* 

]      d  Agenf 

M.  « 

lycée  d'Angers. 

M.  Frémioi,  professeur  de  mathématûp* 
au  lycée  de  Cotitances. 


Maine-et-Loire 


Manohb ••••-    .»....••. 


r*^ 


Marne 


Nièvre 


D*  L'ÉCOLE  NORMAL*  277 

Département!.  Correspondants. 

M.  Cornet%  inspecteur  honorai**  d'académie 

à  Châlons. 
M.  Barbèlmet,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  de  Reims. 
u^»™™  M-  Sinoir,  professeur   de   rhétorique  au 

MAYENNE  •••...•.«....  <■       ,      \     r  y 

|  ljcée  de  Laval. 

Metjrthb-  et  -Moselle,  M.  Le  Monnier,  professeur  de  botanique  à 

Vosges la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

u                                      I  M.  Marchai^  professeur  de  rhétorique   au 

MEUS1 I  lycée  de  BaHe-Duc. 

M.  Bouvet,  professeur   de  mathématiques 
au  lycée  de  Ne  vers. 

M.  Darrtkn,  professeur  de  physique  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Lille. 

M.   Dupant,  prof,  de  littérat.  franc,  h  la 
,      Faculté  des  lettres  de  Lille. 
WoBD ]  M.  Lefebvre  (Jules),  professeur  de  mathé- 
matiques au  lycée  de  Lille. 

M.   Lefebvre,   professeur  de  physique  au 
lycée  de  Douai. 

q  |  M.  Huriez,  professeur  de  mathématiques 

'       au  lycée  de  Beau  vais. 
M.    Qomond,  professeur  honoraire  de  se- 
conde du  lycée,  à  Alençon. 

•.  tv*        n    .  I  M.  Bus^on,  professeur  d'histoire  au  lycée 

Puy-de-Dôme,  Cantal.  .  |      ^  CIemo^t)  dw  ChabroU  4< 

M.  Fontaine,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Lyon. 

p  .  1  M.  Offretj  professeur  de  minéralogie  à  la 
•  •  •  •  • \      Faculté  des  ^ciences. 

M.  D&is,  professeur  de  rhétorique  au  lycée 
de  Lyon. 

}/L.  professeur   au  lycée  du  Mans. 

~  ]  M.  Martinet,    professeur    de    mathéma- 

tiques  au    Pry tanée    militaire  de    La 
Fléehe. 

M.  Lecaplain,  professeur  de  physique  au 
«         lMrf  \      lycée  de  Rouen. 

•  BEiNfr-iNmiffURB  ..-••  j  M.    Rousseau,  professeur  de  physique  au 

lycée  du  Havre. 


Orne, 


378  ASSOCIATION  D*S  ANCIENS  ÉLÈVES 

Département*.  Correspondants, 

•a^.-  — .  n.—.  M.    Sarradin.    professeur    honoraire' 

seconde  au  lycée  de  Versailles. 
MM.  les  membres  du  Conseil  d'i 

tration,  et  en  outre  : 
M.  Perrot,  directeur  de  l'École  Noi 
M.  Hutnbert,  professeur  de  quatrième! 

lycée  Condorcet. 
M.  Suer  us,  censeur  des  études  du  lj 
Saint-Louis. 

M.  Gazeau,  proviseur   du  lycée 

Grand. 
M.  Jodin,  professeur  de  cinquième  an  lj 

Montaigne. 
M.  Lehugeur,  professeur  d'histoire  ail 

cée  Henri  TV. 
M.  DHombreê,  proviseur  du  lycée 

magne. 
M.  Brelet,  professeur  de  quatrième  ai  1] 

Janson. 

M.  Dietz,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  ) 
_         ft  /M.  Bonçenne,  professeur  de  matiu 

SwNE,SbÎN1HBÏ-MaRNB.  (         ftu  ljcée  Voltaire. 

M.  Desjardins,  professeur  de  rhétoric 

lycée  de  Vanves. 
M.  Staub,  proviseur  du  lycée  Laki 
M.  Barau,  professeur  de   philosophai 

lycée  Carnot. 
M.  Marcourt,  professeur  de  rhétoriqH 

Collège  RplUn. 

M.  Godard,  agrégé,  docteur,  profc 
physique  au  collège  Sainte-Barbe. 

M.  Laurent,   professeur    de  quai 

collège  Stanislas. 
M.   Haudié,  professeur  de  littératmt| 

collège  Chaptal. 

M.  Wolf,  astronome  honoraire  de 
yatoirôé 

M.  ifûwcar^^professeur  de  physique  m' 
lège  de  .France. 

M.  Sirveh, ,  professeur   de    rhéù 
l'École  Alsacienne* 


rr 


Département!. 


80MMK 

Tarn.. 


DÉ  L'ÉCOLE  NORMALE  279 

Correspondants. 

M.  Quitton,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  d'Amiens. 

M.  Crùmaussel,  professeur  de  philosophie 
au  lycée  d'Albi. 

Tjlbn-bt-Garonnb  ....    |  M.  N. . .,  au  lycée  de  Montauban. 
Vab |  M.  N. . . ,  du  lycée  de  Toulon. 

Vauolusk |  M.  N. . .,  &  Avignon. 

Vendée |  M.  N. . .,  à  la  Roche-sur- Yon. 

M.  Durrandê,     doyen    honoraire   de    la 
Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 

Yonne |  M.  ;  au  lycée  de  Sens. 

M.   Jeanmaire,    recteur     de    l'académie 

Algérie I      d'Alger. 

M.  Baux  y  proviseur  du  lycée  d'Oran. 

M.  Zahn,  directeur  de  l'École  industrielle  et 
commerciale  de  Luxembourg. 

Rome I  M.  Merlin,  à  l'École  française. 

M.  Homolle,  directeur  de  l'École  française 
d'Athènes. 


Vienne. 


Luxembourg 


Athènes. 


Tunis |  M.  Buisson,  directeur  du  Collège  Alaoui. 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  D.  Gernez,  secrétaire 
de  l'Association,  rue  Saint-Sulpice,  18. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises,  directement  ou  par  l'inter- 
médiaire des  Correspondants,  à  M.  Guillaume  Breton,  trésorier  de 
l'Association,  maison  Hachette  et  0",  boulevard  Saint-Germain,  79. 
Elles  peuvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  3  des  statuts,  les  cotisations  doivent  être 
adressées  au  trésorier  avant  le  1er  juillet. 


280  ASSOCIATION  DBS  ANGI8KS  ÉLÈVttS 


STATUTS  « 


Art.  1er.  L1 Association  amicale  dé  secours  des  anciens  ifa**  à 
t  École  Normale  a  pour  objet  de  Tenir  en  aide,  au  moyen  d'nv 
Caisse  de  secours,  à  ceux  de  ses  membres  qui  peuvent  avoir  besoit 
d'assistance. 

Art.  2.  Sont  admis  à  participer  aux  secours  les  Sociétaires,  lent 
veuves  et  leurs  enfants. 

Par  exception,  et  sur  la  demande  d'un  Sociétaire,  des  secours  pour- 
ront être  accordés  à  d'autres  membres  de  la  famille,  ou  même  à  te 
personnes  étrangères  qui  seraient  considérées  comme  ayant  tenu  lin 
de  parents  à  un  Sociétaire. 

Art.  3.  Les  Sociétaires  versent  une  cotisation  annuelle  dont  le  nâ- 
nimum  est  fixé  à  dix  francs.  Cette  cotisation  sera  exigible  dans  les  fli 
premiers  mois  de  Tannée  courante  (2). 

Les  Sociétaires  qui  auront  négligé  de  payer  leur  cotisation  annoelt 
seront  considérés  comme  démissionnaires,  après  deux  ans  de  retafâ 
s'ils  habitent  le  territoire  continental  de  la  France,  après  trois  fttf 
s'ils  résident  hors  de  France.  Ils  perdront  leurs  droits  aux  secourt  as 
l'Association. 

Art.  4.  La  Caisse  sera  administrée  par  un  Conseil  composé  to 
quinze  anciens  élèves,  élus  à  la  pluralité  des  suffrages  dans  la  Réuni* 
générale  qui  aura  lieu  chaque  année,  le  second  dimanche  de  janvier; 
les  membres  non  présents  à  Paris  à  l'époque  de  la  Réunion  géaéab 
pourront  voter  par  correspondance. 

Les  administrateurs  choisiront  parmi  eux  un  président,  un  viee-pé* 
sident,  un  secrétaire,  un  vice-secrétaire  et  un  trésorier. 

Ils  pourront  s'adjoindre   des  administrateurs  honoraires,  dont  il 


(1)  Statuts  approuvés  par  le  Conseil  d'État  et  annexés  au  décret  du  27  décente* 
1871  qui  reconnaît  l'Association  amical*  -A*  suaura  dos  anciens  tlè9$t  da  fÉcoU  K** 
maie  supérieur*  comme  établissement  d'utilité  publique. 

(2)  Sur  une  proposition  du  Président  faite  en  Assemblée  d'après  l'avis  du  Geatflft 
d'Administration,  le  minimum  de  la  cotisation  a  été  porté  à  4%  francs,  d'un  eeasfr 
tement  général  à  partir  de  1879.  Voir  les  allocutions  du  Président  de  1879  et  de  18* 


I — 


DE    L'ÉCOLB  NORMALE  281 

nombre  ne  devra  pas  dépasser  cinq,  et  qui  seront  choisis  parmi  les 
membres  de  l'Association  appelés  trois  fois  par  l'élection  dans  le  sein 
du  Conseil.  Les  administrateurs  honoraires  auront  voix  délibérative. 

Art.  5.  Le  Conseil  d'administration  sera  renouvelé  annuellement 
par  tiers  :  le  sort  décidera  des  deux  premiers  tiers  sortants. 
Les  membres  sortants  pourront  être  réélus. 

Art.  6.  La  présence  de  sept  membres  électifs  sera  nécessaire  pour 
que  les  délibérations  du  Conseil  soient  valables. 

Art.  7.  Le  Président  représentera  Y  Association  en  justice  et  dans  les 
actes  de  la  vie  civile. 

Art.  8.  Toute  demande  de  secours  devra  être  faite  et  motivée  par 
écrit  et  adressée  au  secrétaire  qui  en  saisira  le  Conseil  dans  le  plus 
bref  délai. 

Art.  9.  Le  Trésorier  sera  chargé  des  fonds,  dont  il  ne  pourra  dis- 
poser qu'en  vertu  d'une  délibération  du  Conseil  et  sur  un  mandat  signé 
du  président  et  du  secrétaire. 

Les  excédents  de  recettes  disponibles  seront  placés  en  fonds  publics 
français,  en  actions  de  la  Banque  de  France,  en  obligations  du  Crédit 
foncier  de  France,  ou  en  obligations  de  Chemins  de  fer  français  émises 
par  des  Compagnies  auxquelles  un  minimum  d'intérêt  est  garanti  par 
l'Etat. 

Art.  10.  Chaque  année,  le  Trésorier  rédigera  un  compte  détaillé  des 
recettes  et  dépenses  qui  sera  soumis  à  l'approbation  du  Conseil.  Il  sera 
fait  un  rapport  à  l'Assemblée  générale,  sans  que  toutefois  les  noms  des 
personnes  secourues  soient  mentionnés. 

Art.  11.  Les  ressources  de  la  Société  se  composent  :  du  produit  des 
cotisations,  des  revenus  de  biens  de  toute  nature,  du  produit  des  dons 
et  legs  régulièrement  autorisés. 

Les  délibérations  relatives  à  des  acquisitions,  aliénations,  ou  échanges 
d'immeubles,  ou  à  l'acceptation  des  dons  et  legs  seront  soumises  à  l'ap- 
probation du  Gouvernement. 

Art.  12.  L'Association  arrêtera  un  Règlement  intérieuf  qui  sera 
soumis  à  l'approbation  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Art.  13.  Les  présents  Statuts  ne -pourront  être  modifiés  qu'en  vertu 
d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale,  prise  à  la  majorité  des  trois 
quarts  des  votes  exprimés,  et  approuvée  par  le  Gouvernement. 

Les  membres  absents  pourront  voter  par  correspondance. 


"1 


262  ASSOCIATION   DBS  ANCtENS  ÉLÈVES 


Abt.  14  et  dernier.  La  dissolution  de  l'Association,  si  elle  est  de- 
mandée par  un  ou  plusieurs  de  ses  membres,  ne  pourra  être  pronotcét 
que  suivant  les  formes  prescrites  par  l'article  précédent. 

En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  la  dévolution  et  l'emploi  de 
actif  feront  l'objet  d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale  qui 
soumise  à  l'approbation  du  Gouvernement. 


RÈGLEMENT  INTÉRIEUR 

ARRÊTÉ  CONFORMÉMENT  A  L'ARTICLE  12  DES  STATUTS  ET  APWUHJT* 
PAR  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 


Art.  1er.  Le  Conseil  d'administration,  dans  l'application  de  l'ait 
des  statuts,  ne  vote  de  secours  que  pour  une  année.  Il  ne  renou 
un  secours  que  sur  une  demande  présentée  dans  la  même  forme  qu 
première. 

Art.  2.  Le  Conseil  déterminera,  chaque  année,  d'après  l'état  d» 
caisse,  le  chiffre  maximum  des  secours  qui  pourront  être  accordés. 

Art.  3.  Le  Conseil  établira,  à  la  fin  dé  chaque  année,  la  liste 
membres  que  l'Association  aura  perdus.  Il  fera  imprimer  les 
nécrologiques  écrites  en  mémoire  de  ces  morts  par  les  membre* 
l'Association. 

Art.  4.  Le  Conseil  se  tiendra  en  communication  avec  les  menai* 
de  l'Association  par  des  Correspondants  qu'il  désignera.  Il  sera  noarf 
un  correspondant  au  moins  par  Académie. 

Art.  5.  Le  Secrétaire  (art.  4  des  Statuts)  sera  chargé  de  la  corr* 
pondance,  du  dépôt  des  papiers  et  registres,  de  la  rédaction  des  défikt 
rations;  il  surveillera  l'impression  des  pièces  qui  seront  publié» à 
particulièrement  d'un  compte  rendu  annuel  où  sera  inséré  le  Bsff^ 
du  Trésorier  prévu  par  l'art,  10  des  statuts. 


table  des  matières 


Ptget 

ocution  du  Président 1 

te  des  membres  décédés  dans  Tannée 4 

liées  biographiques  par  ordre  de  promotion 5 

mpte  rendn  des  recettes  et  des  dépenses 147 

nation  de  ia  caisse  et  du  portefeuille 152 

sultat  des  élections  pour  le  renourellement  partiel  du  Conseil 153 

lie  des  Donateurs  de  l'Association 155 

Ile  des  membres  souscripteurs  perpétuels 161 

rte  des  membres  de  l'Association  par  ordre  de  promotion 174 

lie  alphabétique  des  membres 182 

rte  par  ordre  de  promotion  des  membres  décédés  depuis  l'origine. . .  231 

rte  alphabétique  des  membres  décédés 266 

nposition  du  Conseil  d'administration  pour  Tannée  1901 272 

île  des  Correspondants 274 

fttuts  et  règlement  intérieur 280 


▼■MAIMSI,  CIRF,  IMFRIMIini,  RDI  DDFLI88I8,  69. 


V  » 


ri 

« 


■  >  i   :    ■    \    »     * 


1902  (12  JANVIER) 


ASSOCIATION  AMICALE 


DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


m 


L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 


_-»•  «  *• 


»>  * 


« 


197^ 


.    —Mil   wt  C^UK^«H1A 


JHSÊL*  — ■ 


PARIS 

LIBRAIRIE  LÉOPOLDCERF 

12,    RUE    SAINTE-ANNE,    12 
1902 


AVIS 


Messieurs  les  correspondants  sont  instamment  priés  de  fournir  les 
renseignements  suffisants  pour  que  l'on  puisse  suivre  les  souscripteurs 
dans  leurs  changements  de  résidence.  Beaucoup  portent  le  même 
nom,  et  il  en  résulte  de  regrettables  méprises.  Ces  méprises  ne  pour- 
raient avoir  lieu  :  1°  si,  à  côté  du  nom  de  chaque  souscripteur,  était 
inscrite  la  date  de  sa  promotion  ;  2°  si,  lorsqu'un  souscripteur  ne  ligure 
pas  sur  la  liste  précédente,  on  indiquait  qu'il  est  nouveau,  ou  bien  si 
l'on  indiquait  le  lieu  de  son  ancienne  résidence;  3°  enfin,  si  Tob 
désignait  la  nouvelle  résidence  des  souscripteurs  portés  sur  la  iiste 
précédente  et  non  compris  dans  la  nouvelle. 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  J/.  D.  GERNEZ,  secrélairt 
de  V Association,  rue  (TAssas;  80. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises^  directement  ou  par  iïntermé- 
diaire  des  correspondants,  à  M.  Guillaume  BRETON,  trésorier  de 
l'Association^  maison  Hachette  et  Cie,  boulevard  Saint-Germain,  75. 
Elles  2)euvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  3  des  statuts,  les  cotisations  doivent  Un 
adressées  au  trésorier  avant  le  /er  juillet. 


Nous  croyons  utile  de  prévenir  nos  camarades  Normaliens  qu'il  reste 
encore  un  certain  nombre  d'exemplaires  du  volume  Lé  Centenaire  è 
l'Ecole  Normale ,  in-4°  de  700  pages,  orné  de  25  portraits,  gravures  et 
planches. 

Ils  peuvent  toujours  se  procurer  ce  volume  au  prix  net  de  15  francs, 
prix  spécial  pour  les  anciens  élèves  de  l'Ecole,  à  la  librairie  Hachette 
et  O. 

Le  prix  pour  le  public  est  de  25  francs,  prix  fort. 

Cet  ouvrage  convient  aux  distributions  de  prix  et  aux  bibliothèque? 
des  lycées. 


r 


ASSOCIATION 


DBS 

ANCIENS  ÉLÈVES  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 

r 

FONDÉE  LE  1«  JANVIER  1846 

Reconnue  comme  établissement  d'utilité  publique 

le  27  décembre  1877. 


55'  RÉUNION  GÉNÉRALE  ANNUELLE 

(42  janvier  4902) 

Cette  réunion  a  lieu  à  l'Ecole  Normale,  dans  la  salle  des  Actes,  sous 
la  présidence  de  M.  Boissier,  président  du  Conseil  d'administration. 

Quatre-vingt-dix  membres  sont  présents. 

À  une  heure  un  quart,  la  séance  est  ouverte.  M.  le  Président  pro- 
nonce l'allocution  suivante  : 


Mrs  chers  Camarades, 

,  L'histoire  de  noire  Association  pendant  cette  année  peut  tenir  en  deux 
mots,  ou  plutôt  en  deux  chiffres  :  elle  a  dépensé  vingt  mille  francs  et  secouru 
cinquante-sept  familles.  Pour  comprendre  tout  le  bien  qu'elle  fait,  il  faut  se 
rendre  compte  du  caractère  des  infortunes  qu'elle  soulage  :  il  n'y  en  a  pas  de 
plus  cruelles  et  de  moins  méritées.  La  cause  en  est  toujours  la  même,  et  ce 
sont  les  mêmes  événements  qui  amènent  les  mômes  misères.  Après  une  jeu- 
nesse austère  et  laborieuse,  on  entre  galment  dans  la  vie.  On  se  fait  vite  une 
famille,  en  consultant  plutôt  les  penchants  du  cœur  que  les  conseils  de  l'inté- 
rêt. On  ne  se  préoccupe  guère  de  l'avenir,  parce  qu'on  le  croit  assuré.  Une 
position  modeste,  mais  à  l'abri  des  vicissitudes  politiques,  un  salaire  médiocre, 
mais  certain,  avec  une  retraite  à  l'horizon,  expliquent  et  excusent  un  peu 
d'imprévoyance.  Il  n'y  a  que  la  mort  à  laquelle  on  ne  songe  pas,  et  n'est-ce 
pas  naturel  qu'on  l'oublie,  quand  on  est  à  la  force  de  l'âge?  elle  vient  cepeTF 
dant  interrompre  trop  souvent  les  carrières  les  mieux  commencées,  elle  prend 
tes  meilleurs  de  nous  en  pleine  jeunesse,  et  en  quelques  jours  tout  manque  à 
la  fois.  Alors  les  collègues,  les  amis,  témoins  de  ces  misères  discrètes  et  qui 
voudraient  se  cacher,  de  ces  privations,  que  rend  plus  arriéres  l'aisance  de  la 

4 


2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 

veille,  les  signalent  à  notre  Association,  qui  fait  ce  qu'elle  peut  pour  les  sbk 
lager,  mais  ne  peut  pas  toujours  faire  autant  qu'elle  voudrait.  Nous  avons  & 
moins  la  satisfaction  de  savoir  que  nos  secours  ne  risquent  pas  de  s'égarer  à-, 
qu'ils  ne  tombent  que  sur  ceux  qui  les  méritent  Ce  n'est  pas  chez  nous  qoW 
peut  craindre  de  trouver  de  ces  gens  qui  se  font  de  la  mendicité  un  méfier. 
souvent  plus  lucratif,  toujours  plus  commode  que  le  travail,  N'avons-noos  p* 
vu,  cette  année  encore,  deux  des  personnes  que  nous  secourions  venir  sp<fr 
tanément  nous  dire  que,  leur  position  s'étant  un  peu  améliorée  par  leur  tn- 
vail,  elles  nous  rapportaient  la  petite  somme  que  nous  leur  avions  donnée  et. 
dont  d'autres  avaient  plus  besoin  qu'elles? 

Vous  savez  qu'il  nous  serait  difficile  de  suffire  à  toutes  nos  charges,  si  moi 
étions  réduits  à  nos  seules  ressources,  mais  qu'heureusement  on  vient  à  notre 
aide.  Je  dois,  comme  tous  les  ans,  remercier  d'abord  ici  nos  bienfaiteurs.  Yoa 
verrez  qu'ils  sont  à  peu  prés  toujours  les  mêmes  ;  ils  payent  leur  cotisât*», 
comme  nous  autres,  et  avec  la  même  régularité.  Ce  sont  Mesdames  Jagta; 
Suchet  et  Laroque  ;  MM.  Girard,  Troost,  Lamy  (l) ,  Weil,  Hautefeuille,  Gautier-fil 
lars  ;  c'est  la  Société  des  conférences,  par  l'intermédiaire  de  II.  Doumicette 
Comité  de  rédaction  des  annales  scientifiques  de  l'École  Normale.  J'y  «pafe : 
deux  de  nos  camarades,  H.  Giraud  et  le  père  baudrillart,  qui  ont  eu  la  ta* . 
pensée  de  nous  associer  à  leurs  succès  en  nous  attribuant  une  partie  te  ; 
prix  que  l'Institut  leur  a  décernés. 

Ces  prix,  que  nos  camarades  obtiennent  en  si  grand  nombre  dans  les  eoft* . 
cours  académiques,  nous  avons  pris  l'habitude  de  les  mentionner  tous  fefe 
ans  dans  cette  réunion.  Malheureusement  leur  nombre  même  me  force  iote , 
faire  qu'une  courte  et  sèche  énumération.  Je  veux  pourtant  insister  un  ps  • 
plus  sur  trois  d'entre  eux  qui  ont  une  importance  et  un  éclat  cxceptiooo&. 
C'est  le  prix  Gobert  que  l'Académie  française  accorde  pour  la  seconde  fois,* 
trois  ans,  au  père  Baudrillart,  et  les  prix  Jean  Reynaud  et  dX)nnoy,fc 
dixTmille  francs  chacun,  qu'obtiennent  MM.  Lippmaun  et  Kœnigs.  Les  «Ira 
lauréats  me  pardonneront  de  ne  rappeler  que  leur  nom  :  ce  sont,  à  l'Acadèffl* 
française,  MM.  Maurice  Albert,  Bazaillas,  Bédier,  Bérard,  Bloch,  Doudév 
Ehrard,  Giraud,  Jouffret,  Martinenche  et  Ruyssen;  a  l'Académie  des  Inscrip- 
tions, MM.  Dufourcq,  Foucher,  Legrand,  Macé,  et  MM.  Perdrizet  et  deftdta, 
qui  ont  obtenu  des  subsides  pour  leurs  travaux,  sur  la  fondation  Piot;à  PA<**; 
démieldes  Sciences,  MM.  André,  Borçl,  Matruchot,  Molliard,  Pérez,  Sim«;i 
l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques,  MM.  Georges  Dumas,  Labofe 
Mllhaud,  Rauh,  Richard  et  Worms.  Ajoutons,  pour  achever  ce  qui  conesr* 
l'Institut,  que  M,  Bergson  a  été  élu  membre  de  l'Académie  des  Scieaoft 
morales,  M.  Paris,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions,  et  M.  Sataâv 
de  celle  des  Sciences. 

La  liste  de  nos  morts,  quoique,  hélas  1  toujours  bien  longue,  l'est  nnp* 
moins  que  les  années  précédentes.  Dans  le  nombre,  je  trouve  deux  de  a 
camarades,  deux  membres  de  cette  promotion  de  1843,  qui  s'est  longteopt 


(l)  M.  le  Président,  qui  venait  d'apprendre  la  mort  de  M.  Ernest  Lamy,  a 

Erimé  en  termes  émus  la  reconnaissance  de  notre  Association  pour  cet  borna* 4 
ien  dont  la  générosité,  en  faveur  de  notre  œuvre,  ne  s'est  pas  démentie  Dendaat 
années.- 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  3 

bien  défendue,  mais  dont  il  ne  restera  bientôt  plus  personne,  Perrens  et 
Manuel,  qui  ont  fourni  tous  les  deux  une  si  honorable  carrière.  Ces  noms  me 
ramènent  à  soixante  ans  en  arrière,  et  je  me  retrouve,  par  le  souvenir,  dans  ce 
grenier  de  la  rue  Saint-Jacques,  ou  chacun  de  nous  s'était  fait  un  petit  réduit, 
qu'il  meublait  selon  ses  goûts  et  ses  moyens,  et  où  il  travaillait  de  son  mieux* 
Je  revois  surtout  ce  bon  Manuel,  avec  son  œil  doux  et  malin,  soutenant  d'un 
•ir  timide  les  plus  hardis  paradoxes,  ou  nous  lisant  ses  vers  à  la  veillée  :  car  il 
frisait  déjà  des  vers,  comme  il  les  a  toujours  faits»  simples,  touchants,  pleins 
de  fines  observations,  de  tableaux  aimables,  qui  tranchaient  par  leur  naturel,  sur 
les  fantaisies  romantiques  de  l'époque.  Nous  en  étions  charmés,  et  c'était  pour 
sous  comme  l'annonce  d'un  fige  poétique  nouveau.  Manuel  appartenait  pour- 
tant au  groupe  des  anciens  élèves  de  Charlemagne,  que  Victor  Hugo  couvrait 
4e  sa  glorieuse  protection.  Le  lundi,  nos  camarades  nous  racontaient  la  visite 
Qu'ils  avaient  faite  la  veille  à  la  maison  delà  place  Royale,  et  rapportaient,  avec 
«ne  piété  mêlée  d'un  peu  d'ironie  (on  a  toujours  été  ironique  à  l'École)  ce  que 
le  maître  avait  dit  à  ses  adorateurs.  Victor  Hugo  n'avait  pas  perdu  le  souvenir 
de  ces  visites,  et  je  me  souviens  que,  longtemps  après,  quand  j'ai  eu  le  grand 
honneur  de  devenir  son  très  humble  confrère  à  l'Académie,  il  parlait  volon- 
tiers de  cette  jeunesse  de  Charlemagne,  parmi  laquelle  il  avait  trouvé  des 
admirateurs  dont  l'enthousiasme  fougueux  n'était  pas  pour  lui  déplaire. 
.  Notre  liste  contient  aussi  le  nom  d'un  Chinois,  Tcheng,  que  le  gouvernement 
de  son  pays  avait  envoyé  je  ne  sais  pourquoi,  suivre  les  cours  de  l'École 
normale,  car  il  n'en  sut  ou  n'en  voulut  rien  faire,  lorsqu'après  avoir  pris  sa 
licence  es  sciences,  il  s'en  revint  chez  lui.  Notre  camarade  Chavanne  va 
vous  raconter  sa  vie  ;  il  vous  dira  par  quelle  inexplicable  fatalité  ce  pauvre 
farçon,  un  des  seuls  assurément  qui,  dans  le  Céleste-Empire,  aimât  et  comprit 
k  civilisation  de  l'Europe,  est  tombé,  il  y  a  quelques  mois,  sous  des  balles 
européennes. 

Le  nom  d'un  Chinois  sur  nos  listes,  qui  paraît  au  premier  abord  assez  extra- 
ordinaire, n'a  pas  lieu  pourtant  de  nous  surprendre.  L'École  Normale  n'a 
jamais  été  inhospitalière  aux  étrangers,  d'où  qu'ils  soient  venus  ;  il  y  a  des 
Normaliens  dans  tous  les  pays,  comme  il  y  en  a  dans  toutes  les  professions. 
|  On  a  eu  la  curiosité,  dans  le  livre  du  Centenaire,  de  chercher  ceux  des  nôtres 
:<que  nous  ont  pris  l'église,  le  journalisme,  le  théâtre,  le  roman.  Ce  ne  sont  pas 
tes  seuls  qui  nous  aient  quittés  pour  d'autres  carrières.  Nous  avons  fourni  aussi 
d'utiles  recrues  à  l'Administration,  au  barreau,  à  la  magistrature.  Dernière* 
ment,  réminent  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et 
politiques,  M.  Picot,  a  prononcé  l'éloge  de  l'un  d'entre  eux,  Renouard,  qui,  après 
•avoir  été  élève  et  répétiteur  de  philosophie  à  l'École  Normale,  est  devenu 
•procureur  général  à  la  Cour  de  Cassation,  député,  pair  de  France,  sénateur, 
laissant  partout  des  souvenirs  de  sa  science  et  de  son  courage.  La  diplomatie 
elle-même  s'est  enrichie  de  nos  dépouilles,  et  nous  avons  à  l'heure  qu'il  est, 
«deux  ambassadeurs  qui  viennent  de  chez  nous.  Mais  ce  qu'il  y  aurait  encore 
de  plus  intéressant,  de  plus  instructif,  ce  serait  de  dresser  une  liste  exacte  de 
ceux  qui,  depuis  que  l'École  existe,  sont  venus  du  dehors  chez  elle,  et  de 
ceux  qui,  par  une  sorte  de  réciprocité,  sont  ailés  de  chez  elle  au  dehors.  Je 
-disais  tout  à  l'heure,  qu'en  aucun  temps,  l'École  n'avait  fait  un  mauvais  accueil 
aux  étrangers.  Beaucoup  d'entre  eux,  après  en  avoir  suivi  les  cours,  ont  rempli 
4anr  leur  pays  des  fonctions  importantes.  Nous  avons  pu  lire,  sur  nos  listes, 


i  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

parmi  les  anciens  élèves  de  notre  École,  les  noms  d'un  ministre  plénipok* 
tiaire  de  Belgique  en  France,  d'un  chargé  d'affaires  d'Haïti,  d'un  journaliste* 
Genève,  qui  s'était  fait  connaître  parmi  les  publicistes  de  l'Europe,  d'un  profcr 
seur  italien,  qui  eàt  mort  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  à  l'Université  fe 
Rome.  Nous  y  trouvons  encore  bon  nombre  de  Roumains,  de  Serbes,  de  Lutta- 
bourgeois,  qui  enseignent  dans  leur  pays  ce  qu'ils  ont  appris  chez  nous. 

En  ce  moment,  on  nous  demande  d'aller  l'enseigner  nous-mêmes.  Il  seœn* 
bien  que,  depuis  quelques  années,  les  Universités  étrangères  prennent  de  pi» 
en  plus  l'habitude  d'emprunter  des  professeurs  à  la  France.  Four  m'en  \eâ 
à  ce  qui  nous  concerne  particulièrement,  nous  avons  des  normaliens  ua  pei 
partout,  à  Fribourg,  où  notre  petite  colonie  rivalise  de  zèle  et  de  science  anc 
des  maîtres  de  l'Allemagne,  à  Lausanne,  à  Genève,  à  GreifTswald,  à  Bada-Pe* 
à  Upsala,  à  Lund,  à  Helsingfors,  aux  États-Unis  ;  et  il  faut  bien  croire  qtfaj 
n'est  pas  mécontent  de  ceux  que  nous  avons  envoyés,  puisqu'on  en  deraew 
de  nouveaux.  Cette  année  même,  un  des  nôtres  est  parti  pour  Montréal,  M 
ce  Canada  resté  si  français  de  langue  et  de  cœur  ;  l'Académie  scieniiftqw* 
littéraire  de  Milan  vient  d'en  appeler  un  autre,  qui  sortait  à  peine  de  f&atej 
un  troisième  a  obtenu  du  premier  coup,  malgré  sa  jeunesse,  une  chaire  Dftefr 
traie  à  l'Université  de  Berlin. 

Ces  jeunes  gens  vont  y  enseigner  les  lettres  françaises,  et  ils  sont  appelés 
leur  rendre  de  grands  services.  Malgré  nos  malheurs,  notre  littérature  a 
serve  ce  privilège  d'inspirer  partout  une  grande  curiosité.  Quand  on  co*t 
monde,  on  voit  bien  qu'il  n'a  pas  tout  à  fait  perdu  l'habitude  de  tenir  les 
ouverts  sur  Paris,  et  que  le  nom  de  nos  grands  écrivains  n'est  ignore 
part.  Mais  bien  souvent  on  ne  connaît  d'eux  que  leur  nom.  En  général 
sommes  fort  étonnés  d'entendre  ce  qu'on  en  dit,  de  la  façon  dont  où  les 
et  des  rangs  qu'on  leur  donne.  C'est  au  point  que  nos  voisins  eux 
finissent  par  s'apercevoir  qu'ils  ne  sont  pas  toujours  bien  renseignés  par 
-qui  devraient  les  instruire  de  la  valeur  des  ouvrages  étrangers.  Us  en 
venus  à  se  demander  si,  dans  leurs  écoles,  si  merveilleusement 
pour  tout  le  reste,  il  n'y  a  pas  quelque  défaut  et  quelque  lacune  dtas 
•manière  dont  on  enseigne  la  littérature  des  autres  peuples.  11  leur  semble 
c'est  une  façon  très  imparfaite  de  faire  connaître  l'histoire  littéraire  don 
comme  la  France,  que  de  ne  pas  dépasser  le  xm*  siècle.  Ils  trouvent  a* 
n'est  pas  entrer  véritablement  dans  le  génie  et  dans  l'âme  d'une  grande 
que  de  s'en  tenir,  à  propos  de  ses  plus  illustres  écrivains,  à  traiter  de 
•  questions  de  grammaire  et  de  philologie,  et  que,  par  exemple,  pour  avoir 
opinion  sur  les  romanciers  de  notre  époque,  il  ne  suffit  pas  de  laite 
recherches  sur  l'emploi  du  plus-que-parfait  chez  Alphonse  Daudet,  < 
rcompter  les  adverbes  dans  les  ouvrages  de  Flaubert.  Ils  souhaitent  qu'on 
tache  à  ce  qui  est  l'essentiel,  la  composition  de  l'œuvre,  la  distribution 
r parties,  la  peinture  des  caractères,  le  mérite  du  style,  en  un  mot.  ils 
qu'on  étudie  la  littérature  littérairement.  C'était  la  vieille  méthode  fi 
Elle  a  du  bon,  et  il  me  semble  qu'après  l'avoir  un  peu  négligée,  on 
partout  à  y  revenir.  Les  étrangers  eux-mêmes  se  montrent  plus 
l'art  de  faire  un  livre,  où  nous  avons  été  si  longtemps  des  maîtres  ;  ils 
cient  davantage  l'ordre,  la  suite,  la  mesure,  la  clarté,  c'est-à-dire  les 
où  nos  grands  écrivains  excellent.  Je  suis  sûr  que  nos  Jeunes 
.achèveront  de  leur  en  inspirer  le  goût  en  leur  faisant  plus  famiUèreiP'ft 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  5; 

taltre  ces  auteurs  qui  en  ont  laissé  de  si  beaux  modèles.  Souhaitons  à  ces 
iissionnaires  des  lettres  françaises  un  succès  dont  noire  pays  doit  profiter  et 
ui  servira  au  bon  renom  de  notre  chère  Ecole. 


LISTE  DES  MEMBREÇ  DÉCÉDÉS  EN  1901 

.   Philibert  (1840),  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des 
lettres  d'Aix. 
Campadx  (1841),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Nancy. 
Charrier  (1841),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Tours. 
Manuel  (1843),  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  secon- 
daire, 8.  P. 
Pbrrens  (1843),  membre  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques» 
inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  professeur 
honoraire  d'histoire  et  de  littérature  de  l'École  Polytechnique,  S.  P. 
D'Hugues  (1846),  professeur  honoraire  de  littérature  étrangère  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon. 
Valson  (1847),  ancien  professeur  de  mathématiques  à  la  Faculté  des 
sciences  de  Grenoble,  doyen  de  la  Faculté  libre  des  sciences  de 
Lyon,  S.  P. 
Màriôn(1848),  inspecteur  honoraire  d'académie. 
Cornet  (1851),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Chftlons-sur-Marne. 
Royet  (1853),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de  Montpellier. 
Bbrtin  (1854).  professeur  libre  à  la  Sorbonne. 
EspiTALLiER  (1856),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Angoulôme. 
Drapeyron  (1859),  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Charlemagne, 

directeur  de  la  Revue  de  Géographie. 
Henry  Paul  (1859),  professeur  de  rhétorique  du  lycée  Janson. 
Froment   (1860),  ancien    directeur   du  collège   Sainte-Barbe,  ancien 

professeur  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  S.  P. 
Cerf  (1864),  imprimeur-éditeur,  ancien  président  du  Tribunal  de  Com- 
merce de  Versailles,  S.  P. 
Cornu  (1865),  professeur-administrateur  de  culture  du  Muséum,  professeur 

à  l'École  coloniale  et  à  l'Ecole  d'horticulture  de  Versailles. 
.Marchai*  (1873),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 
Corréard  (1874),  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. 
Lelorieux  (1876),  professeur  de  physique  au  lycée  Louis-le-Grand. 
Thibion  Paul  (1877),  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. 
Tgheng-Chéou-Tchbn  (1887),  licencié  es  sciences  mathématiques,  pro- 
fesseur à  l'arsenal  de  Fou-Tcheou. 
Cheminkau  (1895),  ancien  élève  de  la  section  des  lettres. 
Joly  (1900),  élève  de  la  section  des  sciences  (1). 


I)  Nous  n'avons  pas  reçu  de  notices  sur  MM.  Marionet  d'Hugues;  la  notice  sur 
Campaux  décédé  à  la  fin  de  1901  sera  publiée  dans  l'annuaire  de  1903. 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


NOTICES  SUR  LES  MEMBRES  DÉCÉDÉS 


Promotion  de  1841.  —  Charmer,  né  le  9  mars  1821,  à  Puy-du-Lac  (Cbareate* 
Inférieure),  décédé  &  Tours,  le  19  août  1901. 

Il  demeura  Jusqu'à  l'âge  de  treize  ans  dans  la  petite  localité  quïraviân 
naître,  et  où  il  fréquenta  l'école  communale.  Ses  parents  renvoyèrent  alors 
collège  de  Rochefort,  où  il  passa  quelques  années;  puis  il  vint  à  Poitiers  jwr 
y  faire  sa  rhétorique.  (Test  comme  élève  du  collège  de  Poitiers  qu'il  lot  reçti 
l'École  Normale,  où  il  entra  en  1Ô41.  A  sa  sortie  de  l'École,  il  fut  envoyé  îU 
Rochelle,  en  quatrième.  De  La  Rochelle,  il  vint  à  Tours  en  1847,  où  il  oeop 
successivement,  pendant  de  longues  années,'  les  chaires  de  quatrième  et  & 
troisième  du  Lycée.  En  1880,  après  quarante  ans  de  services  environ,  vfeiitf 
fatigué,  il  prit  une  retraite  bien  méritée,  laissant  parmi  ses  collègues  et  ses» 
ciens  élèves  un  excellent  souvenir  de  soir  enseignement  II  vécut  encore  ils 
de  vingt  ans,  assez  retiré  du  monde,  satisfaisant  philosophiquement  soagrtt 
pour  les  fleurs  et  le  jardinage.  Il  est  mort  presque  subitement  d'une  afcetift 
du  cœur  dont  il  souffrait  depuis  longtemps  sans  qu'elle  l'empêchôt  oomptifc* 
ment,  cependant,  de  vaquer  à  ses  occupations  favorites. 


Promotion  de  1840.  —  Philibert  (Henri-Marie-Oscar],  né  le  15  novembre  U& 
dans  la  commune  de  Bruaiiles,  canton  et  arrondissement  de  Loubans, 
tement  de  Saône-et-Loire,  décédé  à  Aix-en-Provence,  le  14  mai  1901. 

Sa  mère  se  nommait  Marguerite-Célestfne  Carret  Son  père,  Benoit  PbOM 
était  propriétaire  et  greffier  de  la  Justice  de  paix,  à  Louhans. 

Orphelin  de  très  bonne  heure,  le  futur  normalien  fut  confié  aux  soins  de 
oncle,  le  docteur  Philibert,  médecin  à  Lyon.  On  peut  se  demander  si  «tie fi- 
fluence  ne  contribua  pas  à  éveiller  ses  goûts  prononcés  pour  les 
naturelles. 

Henri  Philibert  avait  commencé  ses  études  au  collège  de  Louhans.  A  MB* 
de  ses  parents,  sans  doute,  il  fu  envoyé  au  petit  séminaire  de  Largentière-I* 
quitta  bientôt  pour  le  lycée  ou,  comme  Ton  disait  alors,  pour  le  collège  M!* 
de  Lyon. 

Il  fut  un  des  brillants  élèves  de  ce  collège  et  y  remporta  des  succès 
dans  les  lettres,  tout  en  se  croyant  des  aptitudes  plus  sérieuses  pour 
sciences. 

Son  professeur  de  philosophie,  l'abbé  Noirot,  ingénieux  et  libéral  esprM 
maître  d'Ozanam  et  de   Laprade,  fut  frappé  des  dons  et  des  qualités 
découvrit  chez  lui.  11  l'exhorta  à  concourir  pour  PÉcolfe  Normale  su 
Philibert,  désireux  de  lui  plaire,  se  rendit  à  ses  exhortations.  Il  fit  les 
sitions  écrites,  tout  en  comptant  sur  les  sciences  pour  le  dédommager 
l'échec  certain  au-devant  duquel  il  s'imaginait  aller. 

Les  vacances  arrivées,  il  se  mit  à  préparer  de  loin  cette  revanche, 
reçut  un  avis  qui  le  mandait  à  Paris  pour  y  subir  ses  épreuves  orales 
les  professeurs  de  l'École. 


DB  l'écoue  normale  7 

Il  y  avait  soixante-neuf  admissibles,  trente-cinq  pour  les  lettres,  trente- 
quatre  pour  les  sciences. 

Après  la  deuxième  série  d'examens,  il  ne  resta  plus  que  quarante-deux  can- 
didats, dix-huit  pour  les  sciences,  vingt-quatre  pour  les  lettres,  désignés  comme 
pouvant  entrer  immédiatement  à  l'École. 

Suivant  l'usage  qui  prévalait  alors  pour  les  deux  sections  et  que  Ton  croyait 
un  excellent  moyen  d'entretenir  rémulation,  sept  bourses  entières  furent 
affectées  aux  sept  premiers  de  la  promotion  des  lettres  ;  les  dix-sept  autres  ne 
reçurent  que  des  demi-bourses.  Philibert  faisait  partie  de  ce  dernier  groupe,  où 
il  arrivait  le  sixième,  soit  le  treizième  de  la  section  entière.  Il  avait  au-dessus 
de  lui,  après  Pélite  des  boursiers,  Bourdesson,  du  collège  royal  de  Henri  IV; 
Robrou,  de  Rennes  ;  Bourgeois,  d'Orléans;  Guérin,  de  Rollin;  Marthe,  de  Louis- 
le-Grand.  Si  le  rang  obtenu  par  Philibert  n'était  pas  très  élevé,  il  ne  coustituait 
pas  moins  un  succès  fort  honorable  pour  un  candidat  improvisé  venu,  en  droi- 
ture, de  son  collège  royal  de  province  et  appelé  à  se  frayer  sa  place  dans  une  pro- 
motion qui  comptait  des  rivaux  tels  que  Bachelet,  Golincamp,  Gourdaveauxt 
Cucheval-Clarigny,  Dreyss,  Geffroy,  Girard  (Julien),  Martha. 

La  première  année  passée  à  l'École  et  la  moitié  de  la  seconde  furent  em- 
ployées à  la  préparation  de  la  licence.  Philibert  conquit  ce  grade,  le  25  mars 
4842.  Il  put,  dès  lors,  donner  à  ses  études  un  caractère  plus  spécial.  A  défaut 
des  sciences,  auxquelles  pour  le  moment  il  ne  devait  plus  songer,  il  choisit  la 
philosophie  ;  il  en  prépara  l'agrégation  lentement,  avec  beaucoup  de  soin  et  de 
conscience,  multipliant  ses  efforts  au  lieu  de  les  précipiter.  Lorsque,  le  21  août 
1846,  trois  ans  après  sa  sortie  de  l'École  Normale,  il  se  présenta  à  ce  redou- 
table concours,  11  se  plaça,  dès  le  début,  et  resta  tout  le  temps  à  la  tête  des 
dix-neuf  candidats  qui  vinrent  y  prendre  part  avec  lui. 

Le  jury,  composé  de  MM.  Garnier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Paris; 
Bouillet,  ancien  professeur  de  philosophie,  proviseur  du  collège  Bourbon; 
Simon,  suppléant  de  philosophie  à  la  Faculté,  et  Mallet,  professeur  de  philo- 
sophie au  collège  Saint-Louis,  était  présidé  par  Victor  Cousin. 

Dans  la  première  épreuve,  celle  des  deux  compositions  sur  la  philosophie  et 
sur  l'histoire  de  la  philosophie,  ces  juges  éminenls  remarquèrent  quatre  can- 
didats qui  s'étaient  distingués  presque  également  quoiqu'à  des  titres  divers.  Le 
président  citait  Philibert  le  second  après  M.  Javary,  régent  de  philosophie  à 
Llbourne,  mais  c'était  plutôt  un  ex-œquo.  A  l'argumentation,  Philibert  soutint 
parfaitement  son  rang.  La  leçon  le  montra  en  possession  d'une  doctrine  solide, 
d'une  exposition  méthodique,  simple,  lumineuse. 

Le  jury  conclut  en  proposant,  à  l'unanimité,  au  Ministre,  M.  de  Salvandy,  de 
nommer  agrégés  au  premier  rang  sur  la  même  ligne,  MM.  Javary  et  Philibert. 

Victor  Cousin  appréciait  ainsi  ce  dernier  :  «  M.  Philibert  supplée  à  la  faiblesse 
»  de  la  voix  par  la  netteté  des  idées.  Il  a  de  la  pénétration,  un  tour  d'esprit 
»  fin  et  distingué.  11  a  besoin  d'être  dirigé  et  maintenu  dans  les  voles  battues 

»  qui  sont  les  plus  sûres.  »  Cette  réserve  valait  bien  un  éloge  de  plus c  Je 

»  lui  crois,  ajoutait  Victor  Cousin,  une  aptitude  peu  commune  pour  l'histoire 
•  de  la  philosophie  et  singulièrement  de  la  philosophie  ancienne.  » 

Une  agrégation  si  vaillamment  conquise  appelait  de  l'avancement. 

Chargé,  le  26  septembre  1843,  en  sortant  de  l'École  Normale,  de  la  classe  de 
Pli  lOsophie  au  collège  royal  d'Angouléme,  Philibert  avait  été,  le  11  octobre  1844, 
ne  îmé  professeur  de  philosophie  au  collège  communal  de  Tarbes.  Depuis  le 


8  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÊVB9 

mois  d'octobre  1845,  ii  exerçait  les  mômes  fonctions  au  collège  de  Roanne.  Le 
14  septembre  1846,  il  fut  envoyé,  en  qualité  de  professeur  titulaire,  au  lycée* 
Tournon. 

Philibert  occupait  encore  ce  poste,  lorsqu'éctala  la  Révolution  de  1848.1 
SAlua  avec  joie  et  confiance  l'avènement  de  la  République  et  de  la  démocratie, 
qui  ne  lui  fut  point  défavorable.  Le  16  septembre  1848,  il  passait  de  Tournai 
Avignon. 

Le  coup  d'État  du  2  décembre  attrista  ses  convictions  libérales  et  ne  put  q» 
prolonger  et  aggraver  la  demi-disgrâce  dans  laquelle  il  vivait  depuis  le  aot 
d'octobre  1851. 11  était  en  disponibilité,  réduit  au  modique  traitement  d'agrégé. 

Cette  inactivité,  qui  se  prolongea  jusqu'au  8  octobre  1853,  lui  donna  le  lenp* 
et  l'occasion  d'aborder,  avec  un  plein  succès,  un  nouvel  ordre  d'investigUMai 
et  d'y  déployer  les  qualités  d'exactitude  et  de  précision  ingénieuse  qui  foutk 
naturaliste  accompli.  En  1852,  les  comptes  rendus  de  l'Académie  des  sciences 
publièrent  des  recherches  expérimentales  sur  la  fécondation  dans  les  mousses. 
Ces  recherches,  qui  furent  justement  appréciées,  étaient  l'œuvre  de  notre  je«e 
agrégé  de  philosophie.  Elles  marquaient  ses  premiers  pas  dans  une  voie  oài 
devait  se  signaler  par  de  nombreuses  et  Importantes  découvertes.  Le  premier 
mémoire  fut  suivi  d'un  second  qui  parut,  en  1853,  dans  le  même  recueil  et  fit 
l'honneur  d'une  traduction  anglaise  (1). 

Un  assez  long,  temps  s'écoula  avant  que  Philibert  pût  s'engager  plus  «ni 
dans  ces  analyses  spéciales.  Les  exigences  de  son  enseignement  le  réclamai*^ 

Le  5  octobre  1853,  il  venait  d'être  rappelé  à  l'activité  ;  mais  le  gouveroemeati 
qui  craignait  l'indépendance  de  son  esprit,  crut  devoir  l'exiler  de  la  pbfr 
sophie,  que  l'on  nommait  alors  la  logique  en  style  officiel,  et  le  relégua  àm 
une  classe  d'humanités,  la  seconde  au  lycée  de  Pau.  On  peut  croire  que  Fit* 
libert  réclama  contre  une  décision  qui  ne  tenait  compte  ni  de  ses  goûts,  ni  fe 
ce  qu'on  pourrait  appeler  l'unité  de  ses  études.  Ses  réclamations  furent  et- 
tendues.  Le  22  octobre  1853,  Il  quitta  sa  chaire  d'humanités  pour  diriger,  M 
le  mémo  lycée,  la  classe  de  philosophie.  Cette  classe  lui  fut  tour  à  tour  confiée, 
à  Grenoble,  du  30  septembre  1854  au  3l  décembre  1856;  a  Montpellier, do 31  dé- 
cembre 1856  au  24  septembre  1861  ;  à  Chaumont,  du  24  septembre  1861  » 
29  septembre  1866.  Enfin  terminant  par  où  il  avait  commencé,  il  vint,  coœtf 
titulaire  à  Angouléme,  clore  le  cycle  des  services  par  lui  rendus  daos  ren- 
seignement secondaire. 

Celui  des  Facultés  allait  s'ouvrir  aux  progrès  de  sa  carrière.  Il  y  apportai 
une  longue  expérience,  l'art,  d'enseigner,  une  science  précise,  une  pa*6 
mûre,  un  style  ferme  et  sain. 

Les  thèses  qu'il  soutint,  en  1865,  devant  la  Sorbonne,  témoignaient  de  iap^ 
tude  que  Victor  Cousin  lui  avait  reconnue  pour  l'histoire  de  la  phitosûf»* 
ancienne. 

Le  principe  de  la  vie  suivant  Aristote  :  tel  était  le  sujet  delà  thèse  franc**91 

Ce  principe,  tel  que  le  conçoit  le  chef  de  l'école  péripatéticienne,  peut  se  te 
finir  un  système  de  forces  résidant  dans  un  système  d'organes.  Cest  la  ca* 
interne  capable  de  faire,  pendant  quelque  temps,  équilibre  à  toutes  les  caaseï 
étrangères  d'usure  et  de  décomposition.  C'est  l'ensemble  des  propriétés  va** 


(!)  Notice  biographique  sur  Henri  Philibert,  par  le  docteur  F.-X.  Gillot,   •  & 


DE  L'àCOLB  MOBMALB  9 

constitutives  de  chaque  espèce  animale  ou  végétale.  Aristote  le  désigne  tour  à 
tour  pour  les  mots  d'essence,  oùatd,  d'Enlélechie,  ,Evr«)ixeia,  ou  simplement 
d'âme,  <j/Gjrf«  Ce  dernier  mot  a  l'inconvénient  de  s'appliquer  au  principe  de  la 
sensibilité  et  môme  à  celui  de  la  pensée  chez  l'homme. 

Cette  confusion  de  deux  sens  sous  une  même  expression  devait  soulever 
plus  que  des  doutes.  Elle  a  posé  un  véritable  problème  et  ce  problème  a  reçu 
deux  solutions  constituant  deux  systèmes  :  Y  animisme  et  le  vitalime*  La 
première  de  ces  hypothèses  attribue  la  vie,  partout  où  elle  se  manifeste,  à  la 
présence  d'une  substance  simple  et  spirituelle.  La  matière  organisée,  inerte 
par  elle-même  et  n'ayant  pas  d'autres  propriétés  que  celles  de  la  matière  inor- 
ganique, serait  déterminée  à  tous  les  mouvements  vitaux  par  l'influence  cons- 
tante de  cet  être  actif.  Le  vitalisms,  tel  que  l'a  exposé  Barthez,  considère 
l'homme  et,  en  général,  l'animal  comme  essentiellement  animé  par  des  forces 
vitales,  dont  l'action  est  coordonnée  par  des  lois  spéciales,  indépendantes  de 
celles  des  forces  organiques. 

Appelé  à  donner  son  opinion  sur  ces  deux  doctrines,  Philibert,  dès  le  début 
de  sa  thèse,  affirme  que.  la  véritable  théorie  d'Aristole  est  toute  différente  de 
l'animisme  ;  à  la  fin,  il  conclut  que  la  psychologie  et  la  physiologie  paraissent 
s'accorder  pour  établir  que  l'âme  n'est  pas  la  cause  de  la  vie  organique. 

La  thèse  latine  de  Philibert  appartenait  au  môme  ordre  d'idées  et  de  faits. 
Elle  est  intitulée  la  Philosophie  zoologique  d'Aristote  :  Aristotelis  philosophia 
zoologie  a.  L'auteur  s'applique  à  recueillir,  dans  les  différentes  œuvres  du  Sta- 
girite  se  rapportant  aux  animaux,  les  résultats  et  les  principes  que  cet  obser- 
vateur a  relevés  et  dégagés  sur  la  nature  des  êtres  vivants,  puis  les  compare 
avec  les  lois  et  les  faits  découverts,  démontrés,  invoqués  par  la  science  mo- 
derne des  Lamarck,  des  Geoffroy-Saint-Hilaire,  des  Cuvier,  des  Darwin. 

Ces  deux  remarquables  monographies  désignaient  Philibert  pour  un  poste 
dans  l'enseignement  supérieur. 

Le  22  juillet  1867,  il  fut  chargé  du  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres 
d'Aix. 

Dans  l'année  classique  qui  allait  s'achever,  cette  Faculté  avait  été  cruelle- 
ment éprouvée.  EUe  avait  perdu  lés  professeurs  de  philosophie  et  de  littérature 
française,  M.  Lafaye,  qui  remplissait  en  môme  temps  les  fonctions  de  doyen, 
et  M.  de  Suckau.  A  l'approche  de  la  longue  et  laborieuse  session  d'août,  elle 
avait  besoin  d'aide  ;  le  Ministre  lui  envoya  Philibert  en  remplacement  de 
H.  Lafaye. 

A  la  séance  solennelle  de  rentrée,  le  19  novembre  1867,  M.  le  doyen  Bona- 
fous  souhaita  la  bienvenue  à  son  nouveau  collègue,  et  loua  les  excellentes 
qualités  qui  distinguaient  un  esprit  ferme  et  bienveillant,  une  modestie  qui 
s'efforçait  de  voiler  le  mérite  et  un  caractère  honnête  et  sympathique.  Il  ne 
voulait  pas  insister  et  aimait  mieux  laisser  ses  auditeurs  sous  l'impression  du 
discours  qu'ils  venaient  d'entendre.  Philibert  avait  pris  la  parole  et  dans  une 
esquisse  à  grands  traits,  pleine  de  précision  et  d'envolées,  traité  de  la  philo- 
sophie, de  sa  situation. présente,  de  son  avenir 

Cette  situation  était  une  crise.  Philibert  en  relevait  les  symptômes.  L'Alle- 
magne, qui  avait  encouragé  l'audacieuse  tentative  de  Hegel  pour  forcer  l'es* 
sence  cachée  de  l'univers  à  révéler  et  à  déployer  les  richesses  et  les  profon- 
deurs de  sa  nature,  abandonnait  les  discussions  métaphysiques,  dédaignait  les 
études  spéculatives  et  partageait  son  attention  entre  l'érudition  pure  et  le 


4Q  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

matérialisme  positiviste  de  Moleschott.  En  France,  Philibert  montrait 
mourant,  après  avoir  vu  s'éteindre  avant  lui  cette  ardeur  qu'il  avait  injpiréefc 
la  jeunesse  studieuse.  «  Des  penseurs  éminents  »,  ajoutait-il,  «  continuent  fc 
»  défendre  avec  courage  la  philosophie  spirilualiste  ;  ni  le  nombre,  ni  1' 
»  tance  de  leurs  travaux  n'ont  diminué  et,  auprès  des  esprits  sérieux  et 

>  ces  travaux  obtiennent  toujours  un  succès  mérité.  Mais  qu'est  devenu  rea- 

>  thousiasme  des  premiers  jours?  Où  est  celte  foule  avide  d'idées  neuve* 

>  et  de  science  qui  se  pressait  aux  cours  de  M.  Cousin  et  de  M.  Jouffroj?  • 
L'empire  que  perdait  l'éclectisme  spiritualiste  passait  à  l'industrie,  à  » 

merveilles,  à  la  critique  historique  et  philologique,  à  cette  philosophie  q 
Ton  appelle  positive  et  qu'avec  Philibert  on  serait  tenté  d'appeler  négative. 

En  présence  de  ce  mouvement  des  esprits,  fallait-il  conclure  à  la  fin  p* 
chaîne  de  la  métaphysique,  c'est-à-dire  de  ia  philosophie,  telle  qu'elle  a  ai 
comprise  par  les  grands  penseurs  qui  l'ont  créée  ? 

«  11  m'est  impossible  »,  affirmait  Philibert,  «  de  souscrire  à  cet  arrêt.  Je 
»  convaincu  que  la  philosophie  est  vivante,  bien  plus,  qu'elle  est  immortefie. 
»  Et  par  philosophie,  je  n'entends  pas  ici  celle  qui  se  borne  à  enregistrerai 
»  résultats  des  sciences  positives,  j'entends  la  vraie  philosophie,  la  sàmt 
»  de  l'invisible  et  de  l'idéal,  des  causes  cachées;  des  premiers  principes;  je 
»  crois  que  cette  philosophie  vivra,  parce  que  je  crois  à  la  continuation  de  * 
»  vie  et  du  progrès  dans  l'humanité.  » 

Et  à  l'appui  de  cette  opinion,  il  invoquait  des  arguments  d'une 
originalité. 

Ce  discours  ressemblait  à  une  profession  de  foi.  Philibert  affirmait  son  adhé- 
sion au  spiritualisme  qui  passait  de  la  phase  triomphante  à  la  phase  militofc 
Moins  d'un  mois  plus  tard,  dans  sa  leçon  d'ouverture  où  il  annonçait  et 
brassait  d'un  regard  d'ensemble  le  sujet  de  son  cours,  la  philosophie  de  PUi** 
il  renouvelait  cette  déclaration  d'une  manière  plus  formelle.  11  disait  à  ses  tf* 
diteurs  qu'il  avait  à  cœur  de  continuer,  devant  eux,  renseignement  spirS»- 
liste  que  le  savant  et  vénéré  maître  prématurément  enlevé  à  cette  Faedtf 
leur  avait  fait  aimer. 

Le  philosophe  ne  montait  pas  seul  dans  cette  chaire,  dont  il  devait,  le  5  4è- 
cembre  1869,  devenir  le  titulaire;  il  y  paraissait  doublé  d'un  naturaliste.  Sa 
premières  paroles,  pour  aller  à  Platon,  passaient  par  Goethe,  qui  avait  créé  & 
morphologie  végétale  et  affirmé  d'avance  les  grands  principes  de  la  transi*- 
mation  des  organes  et  de  l'unité  de  structure  dans  les  animaux. 

La  philosophie  ne  pouvait  que  gagner  à  être  enseignée  par  un  penseur** 
courant  des  méthodes  et  des  découvertes  des  sciences  naturelles.  Ces  sdenets 
mettaient  à  sa  disposition  un  commentaire  fécond  et  varié  des  matières  fi 
formaient  l'objet  direct  de  ses  cours  et  conférences. 

Une  leçon  d'ouverture  permet  de  se  faire  l'idée  d'un  enseignement,  surtiti 
lorsque  les  qualités  de  cette  leçon  consistent  dans  un  plan  suivi,  dans  1* 
composition  bien  ordonnée,  dans  la  justesse  du  style,  dans  la  propriété* 
l'expression.  La  diction  de  Philibert  soutenait  sa  pensée  et  mettait  le  fond  * 
la  forme  de  ses  cours  tout  à  fait  au  niveau  de  l'enseignement  supérieur. 

Les  mérites  qui  le  distinguaient  n'étaient  pas  de  ceux  qui  attirent  les 
affluenecs.  En  1382,  l'avant-dernière  année  de  sa  carrière,  Philibert 
aux  questions  de  l'administration  qu'il  avait  cinquante  auditeurs  à  Marseille,  * 


dk  l'école  normal*  44 

vingt-cinq  à  trente  à  Aix.  Ces  derniers  se  recrutaient  parmi  les  professeurs 
du  collège  et  des  amateurs  sérieux. 

II  y  a  encore  loin  de  ces  amateurs  à  de  vrais  élèves.  Philibert  avouait  qu'il 
avait  une  douzaine  de  ces  derniers. 

Il  remplissait  sa  tâche  avec  exactitude,  tout  en  évitant  ce  qui  pouvait  res- 
sembler à  l'affectation  d'un  zèle  indiscret  II  ne  sollicitait  pas  ;  il  ne  cherchait 
point  à  attirer  l'attention  sur  lui.  Un  mémoire  sur  les  principes  de  la  morale, 
couronné  par  l'Institut,  montre  assez  ce  qu'il  était  en  état  de  faire  et  en  droit 
d'attendre  ;  mais  il  ne  se  laissa  pas  tenter  par  les  promesses  que  renfermait 
cette  haute  récompense.  Il  ne  prit  désormais  la  plume  que  pour  publier  ses 
observations  et  ses  découvertes  sur  les  mousses. 

Ce  n'est  pas  qu'il  ne  fut  un  puissant  travailleur.  Ses  Journées  étaient  tout 
entières  consacrées  à  l'étude,  qui  entretenait  chez  lui  une  véritable  universa- 
lité de  connaissances.  Ses  collègues  ie  jugeaient  c  fort  en  tout  »,  me  disait  le 
fils  de  l'un  d'eux.  Il  représentait  ce  type  de  l'ancien  professeur  de  Faculté,  prêt 
à  enseigner  ou  du  moins  à  interroger  sur  les  matières  les  plus  variées  du 
programme  classique.  Il  était  notamment  un  helléniste  fort  distingué. 

Les  candidats  le  redoutaient.  Il  s'était  fait  autour  de  son  nom  une  sorte 
de  légende.  Les  rhétoriciens  et  les  philosophes  de  la  Corse  qui  venaient 
attendre  et  observer  au  débarcadère  d'Ajaccio  la  commission  d'examen  envo- 
yée par  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  se  sentaient  inquiets  en  voyant  poindre 
la  paisible  boîte  en  fer  blanc  de  botaniste  qui  signalait  la  présence  de 
Philibert. 

La  vérité  est  que  notre  regretté  collègue  avait  un  esprit  excellent,  une 
grande  fermeté,  la  plus  sévère  et  la  plus  impartiale  probité.  On  raconte  de  lui 
le  trait  suivant  :  la  Faculté  délibérait  sur  le  sort  d'un  candidat,  qu'une  indul- 
gence exagérée  aurait  seule  pu  sauver.  Après  avoir  hésité  devant  le  verdict 
d'ajournement,  elle  se  décida  à  le  prononcer.  Philibert  avait,  pendant  tout  le 
temps  de  la  discussion,  gardé  le  silence.  Il  ne  le  rompit  qu'après  la  condamna- 
tion et  pour  dire  avec  beaucoup  de  calme  :  c  C'est  mon  neveu.  »  En  même 
temps,  il  s'opposait,  avec  la  plus  grande  énergie,  à  toute  revision  d'un  arrêt, 
qu'il  déclarait  absolument  Juste  et  bon  pour  celui-là  même  qui  en  était  frappé. 

Cette  fermeté  était  entourée  de  formes  courtoises.  Philibert  donnait  le  fatal 
zéro  sans  sourciller,  mais  il  ne  brusquait  pas  ie  candidat. 

En  somme,  son  caractère  et  sa  tenue  étaient  fort  honorables. 

Il  vivait  très  retiré,  et  n'avait  formé  de  liaisons  qu'avec  quelques  collègues 
et  les  savants  de  notre  Provence,  le  marquis  Gaston  de  Saporta  et  M.  Marion, 
qui  orientèrent  ses  recherches  vers  la  paléontologie  végétale. 

Sa  distraction  préférée  était  le  Jeu  d'échecs,  où  il  acquit  une  véritable 
maestria. 

Il  y  avait  dans  sa  vie  des  côtés  par  lesquels  elle  ressemblait  à  celle  d'un  béné- 
dictin, mais  d'un  bénédictin  marie.  Le  20  décembre  1859,  il  avait  épousé  à  Lyon 
Mu»  Claire  Brunet.  —  Elle  lui  donna  un  fils,  qui  est  aujourd'hui  le  comman- 
dant Philibert,  chef  du  génie  à  Montmédy. 

A  leur  arrivée  à  Aix,  Philibert  et  sa  famille  furent  très  cordialement  accueil- 
lis par  le  doyen  et  par  M—  Bonafous.  Leur  pointe  d'originalité  frappa  leurs 
nouveaux  amis. 

Une  dame  d'esprit  et  de  cœur,  qui  eut  l'occasion  de  connaître  intimement 
&me  Philibert  et  de  voir  Philibert  de  près,  m'a  écrit  ce  que  l'austère  penseur 


} 


49 .  ASSOCIATION  DES  ANGBN8  ÉLÈVES 


était  dans  son  home.  —  «  Il  fuyait  le  monde,  recherchait  la  solitude  on  ptatil 
>  ses  livres,  il  venait  cependant  quelquefois  au  salon  causer  avec  nous  et  je 
»  trouvais  toujours  sa  conversation  très  attachante.  Il  était  doux,  bienveillaM 
»  et  avait  même  une  nuance  de  timidité  qui,  chez  un  homme  comme  lui,  aval 
»  son  charme.  » 

De  goûts  très  simples,  11  paraissait  indifférent  aux  choses  matérielles,  t  n  est 
si  bon  »,  avouait  Mme  Philibert  à  Pamie  dont  je  dois  continuer  de  taire  le  nom: 
c  jamais  ii  ne  se  plaint.  On  le  dit  philosophe,  mais  je  le  crois  un  saint.  » 

Cet  éloge  confidentiel  atteste  une  étroite  union  conjugale.  Les  liens  n'en  pures! 
être  brisés  sans  un  profond  déchirement.  Le  19  février  1882,  M.  Philibert  est  la 
douleur  de  perdre  sa  femme.  Ce  grand  deuil  dut  hâter  sans  doute  sa  résolu- 
tion de  prendre  sa  retraite  bien  avant  l'heure.  Avec  ses  soixante  et  un  aus  d'àgetf 
ses  quarante-six  ans  deservices,  il  aurait  eu  le  droit  de  songer  à  son  repos  ;  il  ne 
voulut  que  chercher  une  consolation  à  ses  tristesses  dans  les  études  d'histoire 
naturelle  qui  exerçaient  sur  sa  pensée  une  attraction  de  plus  en  plus  irrésis- 
tible. Le  23  octobre  1883,  un  décret  du  Président  de  la  République,  signé  Albat 
Grévy,  lui  donna  satisfaction.  Il  portait  que  M.  Philibert,  professeur  de  philo- 
sophie à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  était  admis,  sur  sa  demande  et  pour  casse 
d'ancienneté  d'âge  et  de  services,  à  faire  valoir  ses  droits  à  une  pension  de 
retraite,  à  partir  du  i"  novembre  1883.  Il  était  nommé  professeur  honoraire. 

Ce  décret  marque  dans  la  vie  de  Henri  Philibert,  le  commencement  <Tuae 
période  de  dix-huit  années  où  il  déploie  l'activité  la  plus  personnelle  pour  étu- 
dier les  mousses,  les  classer,  distinguer  leurs  espèces,  observer  leurs  organe* 
à  la  loupe  et  au  microscope. 

Un  membre  de  la  Société  d'histoire  naturelle  d'Autun.  le  docteur  F.-X.  Giltot, 
a  composé  sur  cette  période  et  sur  ces  études  une  notice  biographique,  plei&e 
des  détails  les  plus  précis.  L'auteur  nous  montre  notre  philosophe-naturaliste 
rassemblant,  avec  une  admirable  patience,  un  des  plus  considérables  herbiers 
bryologiques  tant  en  espèces  européennes  qu'exotiques,  témoin  les  neuf  grandes 
caisses  qui  suffirent  à  peine  à  le  transporter  à  Àutun. 

S'il  continuait  de  passer  les  hivers  à  Aix,  Philibert  regagnait  au  commence- 
ment de  Tété,  son  village  de  Bruailles,  où,  dans  la  tranquillité  de  sa  fente 
bressane,  presque  une  chaumière,  dit  le  docteur  Giilot,  il  se  livrait  sur  ses 
mousses  à  de  pénétrantes  et  minutieuses  analyses.  On  serait  tenté  de  croire 
qu'il  considérait  comme  venu  l'âge  des  éludes  sédentaires.  Loin  de  là,  accon- 
pagné,  dit  le  docteur  Giilot,  de  sa  nièce,  Mlle  C.  Brunet,  qui  l'entourai 
d'une  sollicitude  filiale,  il  complétait  les  explorations  scientifiques  qui.  pendant 
lés  vacances  de  sa  vie  active,  l'avaient  conduit  dans  les  rochers  de  Vaud,  ds 
Valais,  des  Grisons,  dans  les  Alpes-Maritimes,  la  Savoie,  le  Dauphioé,  le  Mer- 
van,  dans  presque  toute  la  France,  sans  préjudice  des  tournées  de  Corse  et 
d'Algérie. 

Sa  réputation  s'étendait  et  faisait  graviter  autour  de  lui  une  véritable  pléiade 
de  correspondants  que  M.  Giilot  énumère  soigneusement.  Sur  celle  liste  où  je 
ne  relève  pas  sans  une  respectueuse  émotion  le  nom  du  savant  Schimper,  de 
Strasbourg,  on  trouve  de  nombreux  Français,  des  Suisses,  des  Italiens,  des 
Anglais,  des  Américains,  des  Allemands,  des  Danois,  des  Norvégiens,  des  Sué- 
dois, un  Hongrois,  un  habitant  de  la  Bohême  (1).  Chacun  d'eux  entretenait  avec 


(l)  F.-X.  Giilot,  Notice  biographique,  p.  6  et  7, 


J 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  43 

Henri  Philibert  un  commerce  suivi  de  lettres.  Philibert,  nous  apprend  M.  Gillol, 
ne  connaissait  à  fond  aucune  langue  étrangère  ;  mais  il  en  savait  cependant 
assez  pour  arriver,  en  p'aidant  du  dictionnaire,  à  traduire  suffisamment  l'anglais, 
l'italien,  l'aliemand  et  même  les  langues  Scandinaves  (1). 

•  En  même  temps  il  fournissait  une  active  collaboration  à  la  «  Revue  bryolo- 
gique  »  fondée  par  M.  Hubnot. 

Ces  notes,  ces  articles  semblaient  commencer  le  grand  ouvrage  qu'il  prépa- 
TBit,  un  catalogue  raisonné  des  mousses  du  département  de  Saône-et-  Loire  et 
qu'il  ne  devait  pas  achever. 

Son  mérite,  accru  par  les  services  qu'il  rendait  à  la  science,  semblait  le 

•  désigner  pour  la  croix  de  la  Légion  d'honneur  ;  mais,  avec  sa  vie  et  son  carac- 
tère modeste  comme  les  objets  préférés  de  ses  investigations,  il  n'aspira 

•  point  à  cette  distinction  dont  ses  amis  eurent  seuls  l'ambition  pour  lui. 

Cependant  ii  avançait  en  âge.  Sa  vie  et  ses  forces  déclinaient.  Au  printemps 
dernier,  il  eut  une  atteinte  d'inQuenza  dont  il  ne  se  remit  pas. 

Jusqu'au  dernier  moment,  il  conserva  sa  lucidité  d'esprit.  Le  11  mai,  il  rédi- 
geait pour  la  c  Revue  bryologique  »  une  note  sur  une  espèce  particulière  de 
mousses  que  lui  avait  communiquée  un  de  ses  correspondants,  M.  Culmann  ; 
malheureusement,  il  ne  put  l'achever.  Trois  jours  après,  le  mardi  14,  il  expi- 

•  rait  doucement,  à  soixante-dix-neuf  ans. 

Ses  obsèques  eurent  lieu  le  16,  jour  de  l'Ascension,  dans  l'après  -midi.  Le 

•  Recteur,  la  Faculté  des  lettres  presque  au  complet,  des  délégués  des  autres  Fa- 
cultés, tous  en  robe,  vinrent  lui  rendre  les  derniers  devoirs.  Lorsque  nous  nous 
rassemblâmes  dans  son  petit  cabinet  de  travail  du  boulevard  Notre-Dame,  tout, 
dans  cette  modeste  pièce,  digne  retraite  d'un  sage,  semblait  offrir  l'image  de 
son  œuvre,  qu'on  ne  pouvait  croire  interrompue.  Au  cimetière,  la  Faculté  des 
lettres,  par  l'organe  de  son  doyen,  M.  Ducros,  rendit  un  hommage  éloquent  et 

-mérité  aux  qualités  de  l'homme  et  du  professeur.  A  son  tour,  l'École  Normale 
-a  voulu  dire  un  adieu  amical  au  représentant  fidèle  d'une  de  ses  anciennes  et 

•  vaillantes  promotions,  à  l'élève  énergique  et  persévérant,  au  penseur  profond, 
à  l'observateur  pénétrant,  au  mattre  lumineux,  dont  la  vie  lient  tout  entière 
dans  ces  deux  mots  :  Science  et  conscience. 

G.  Guibal. 


'     Promotion  de  1843.  —  Manuel  (Eugène],  né  à  Paris  le  13  juillet  1823,  décédé 
à  Paris  le  l-'juin  1901. 
c     Quelles  que  soient  nos  origines,  notre  race,  nos  opinions  et  nos  croyances, 

*  nous  ne  formons  tous  ici  qu'une  famille  qui  aime  à  retrouver  ses  traits  essen- 
'  tlels  et  distinctes  en  chacun  de  nous.  Professeur,  inspecteur  général  et  poète, 

Eugène  Manuel  est  un  de  ceux  qui  ont  le  plus  honoré,  le  mieux  Servi  l'École 
Normale  qu'il  appelait  toujours  «  notre  chère  École»,  et  l'Université  de  France 

*  à  laquelle  il  a  si  longtemps  appartenu. 


(1)  Id.  ibid.,  p.  7. 


44  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS   ÉLÈVES 


11  était  né  le  13  Juillet  4823,  au  Marais,  dans  la  rue  des  Vieilles-Haudrieife. 
On  nous  permettra  d'insister  un  peu  sur  son  enfance  et  sur  sa  jeunesse,  tt* 
dans  les  premières  années  que  s'ébauche,  que  se  révèle  déjà  le  caractère* 
Tentent  qui  sera  un  homme.  Eugène  Manuel,  avec  la  piété  religieuse  et  rec* 
naissante  du  souvenir»  se  proposait,  quand  la  mort  Ta  interrompu,  d'en  rtâgff 
l'humble  histoire,  comme  pour  embrasser  sa  vie  d'un  dernier  coup  dto&eU 
en  a  consigné  quelques  impressions  dans  des  notes  manuscrites  ou  dictées 
que  nous  avons  eues  sous  les  yeux. 

Son  père  s'appelait  Moïse-Charles  Manuel  et  sa  mère,  Marianne-Amélie  Lofj. 
Son  grand-père  paternel,  Abraham,  était  un  très  modeste  citoyen  Israélite  * 
Versailles,  dont  le  certificat  de  civisme,  daté  de  1792,  attestait  le  itvooeatf 
à  la  France  et  à  la  Révolution.  Son  père,  Moïse-Charles,  médecin  deqwtir 
dans  un  quartier  pauvre,  avait  surtout  des  pauvres  dans  sa  clientèle  :àà 
une  clientèle  qui  n'enrichit  pas,  mais  qui  apprend  à  connaître  et  à  ptaiofcek 
misère  en  la  soulageant.  A  ce  foyer  compatissant  s'éveilla  sans  doute  de  b» 
heure  envers  ceux  qui  souffrent,  les  petits,  les  déshérités,  les  malheveo, 
la  pitié  vraie   du  poète  des  Poèmes  populaires  et  des  Ouvriers. 

Eugène  Manuel  apprit  à  lire  sur  les  genoux  d'une  excellente  fenee, 
M-«  Cahen,  la  femme  du  traducteur  de  la  Bible,  qui  tenait  un  petit  exien* 
dans  la  rue  des  Marais,  au  Temple.  «  Il  me  semble,  écrivait-il  plus  ut 
(Souvenirs  intimes,  Un  Coin  du  passé),  que  je  suis  encore  assis,  tout  petit* 
tout  timide,  en  blouse,  avec  un  bonnet  grec  à  la  mode  de  1828,  sur  uatata»* 
très  bas,  aux  pieds  de  cette  bonne  et  patiente  institutrice,  dont  je  revois  fc 
haute  taille,  les  traits  accentués,  le  visage  souriant  ou  sévère,  le  doigt  infio* 
teur  suivant  les  lignes  du  livre,  un  recueil  de  Récits  enfantins,  que  j'ai  k*f- 
temps  conservé,  que  j'ai  peut-être  encore  !  Puis  nous  lisions  le  SUud  as 
prières,  avec  la  traduction  d'Anspach  en  regard.  »  Il  se  souvenait  surtout  te 
heures  de  récréation  et  de  ses  premières  joies,  de  ses  premiers  rêves,  «ta 
soleil,  «  dans  une  longue  allée  ou  impasse  qui  aboutissait  à  la  nie  des  Mw* 
Saint-Martin,  entre  des  chantiers  de  bois  et  des  terrains  maraîchers  >.  Set 
grand-père  maternel,  Israël  Lovy,  ministre  officiant  du  culte  israélite,  êtf 
c  un  mélodieux  compositeur  de  musique  sacrée  et  un  hébraïsant  de  preo* 
ordre,  avec  une  nature  de  poète  ».  Ainsi  la  famille,  la  piété,  la  lecture,  so» 
des  yeux  indulgents  et  doux,  dans  des  Récits  enfantins,  la  religion,  la  mas** 
et  la  poésie  :  voilà  le  premier  bruit,  la  première  fraîcheur  dans  une  Ame  (fo- 
rant de  cette  c  source  »  déjà  pure,  encore  petite,  mais  que  la  vie  élargira,  tf* 
la  troubler. 

Élève  de  l'école  maternelle  de  la  rue  des  Blancs-Manteaux,  tenue  I* 
M.  Cahen  lui-même  ;  puis  un  moment  installé  avec  ses  parents  près  de  B* 
noy,  où  il  vécut  sur  l'herbe  et  sous  les  arbres,  en  paysan  ;  puis,  de  retour  1 
Paris,  chez  sa  grand'mère,  il  entrait,  comme  externe,  à  la  pension  Smtu* 
rue  BoucheraL  il  composait,  à  l'âge  de  onze  ans,  un  roman  d'aventures  sff 
• .  «Charles-Quint.  Entre  douze  et  quatorze  ans,  avec  son  camarade  Théoft* 
Nicol,  il  construisait  un  théâtre  de  carton  où  des  marionnettes  de  bois  jouaie* 
des  proverbes,  des  féeries  et  même  des  drames.  On  songea  un  moment  i 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  15 

fteire  de  lui  un  architecte  et  il  resta  six  mois  eo  apprentissage,  mais  ses  pa~ 
*ents  le  reprirent. et  il  continua  des  études  pour  lesquelles  il  avait  plus  de 
vocation.  11  entra  en  quatrième  au  lycée  Charlemagne,  devint,  en  troisième» 
«élève  de  l'institution  Jauflret,  et  alors»dit-il,  <r  je  me  mis  sérieusement  an  trv 
^vail  pour  combler  les  grandes  lacunes  de  mes  premières  années  d'études  clas- 
siques ».  A  Charlemagne,  il  fit  une  première  rhétorique  avec  Mil*  Régnier  et 
Pottier,  sa  philosophie  avec  MM.  Franck  et  Barni<  redoubla  sa  rhétorique 
avec  MM.  Berger  et  Caboche,  et  entra  en  1843  à  l'École  Normale. 


II. 

L'École  Normale  était  en  ce  temps-là  rue  Saint-Jacques,  dans  une  vieille 
annexe,  assez  délabrée,  du  lycée  Louls-le-Grand,  Eugène  Manuel  devait  y 
avoir  pour  camarades  —  nous  citons  ici  les  noms  mêmes  qu'il  a  cités  dans 
une  de  ses  nombreuses  brochures  —  :  notre  cher  président  M.Gaston  Boissier, 
qui  ne  me  pardonnerait  pas  de  lui  dire,  en  face,  du  bien  de  lui  ;  Antoine 
Grenier,  un  prix  d'honneur,  qui  devait  porter  et  fatiguer  sa  plume  dans  te 
Journalisme  politique  ;  Hatzfeid,  l'auteur  du  Dictionnaire;  Ribert,  préfet  de  la 
troisième  République;  le  philosophe  Magy;  Lanzi,  «  qu'une  destinée  bien 
extraordinaire  fit,  sous  Napoléon  III,  secrétaire  intime  de  son  compatriote  le 
préfet  de  police  Piélri  •,  ce  qui  permit  un  jour  à  Eugène  Manuel  de  retrouver 
un  paquet  de  copies,  oublié  en  fiacre  ;  Tivier,  Duménil,  Clavel,  Duchesne, 
doyens  ou  professeurs  de  Facultés,  d'autres  encore  dont  on  reverra  les 
noms  sur  notre  Annuaire,  et,  dans  la  section  des  sciences,  le  grand  Pasteur. 
Eugène  Manuel  se  sentait  du  goût  pour  la  philosophie  et  pensait  à  se  diriger 
de  ce  côté.  Son  maître,  Jules  Simon,  Pen  dissuada  et  lui  conseilla  de  choisir 
plutôt  la  littérature. 

Iei  se  place  un  épisode  assez  curieux  du  séjour  d'Eugène  Manuel  à  l'École 
Normale  et  qu'il  a  lui-même  raconté,  cinquante  ans  après,  dans  la  Vu  content- 
poraéme.  Le  1*  janvier  1846,  accompagné  de  son  camarade  Tremblay,  il  alla,  au 
nom  de  l'École,  rendre  visite  à  Chateaubriand.  C'était  une  coutume  de  nos 
anciens  d'aller  chaque  année,  le  1er  janvier,  déposer  la  carte  de  l'École  chez 
quelques  illustres  qui  accueillaient  très  volontiers  les  hommages  et  les  sou** 
haits  de  cette  jeunesse.  On  se  partageait  les  visites  en  tirant  au  sort  :  Chateau- 
briand échut  à  Eugène  Manuel  et  à  son  ami.  Celui  que  les  journaux  appelaient 
tour  à  tour  c  le  vieux  sachem  »  ou  «  le  chantre  divin  d'Atala  »  et  son  valet  de 
chambre  c  M.  le  Vicomte  »,  habitait  alors  au  n*  112,  devenu  le  n*  120,  de  la 
•rue  du  Bac.  Après  avoir  traversé  un  grand  salon  de  style  empire  où  ils  remar- 
quèrent dans  une  boite  à  ouvrage  des  pelotons  de  laine  et  une  tapisserie  com- 
mencée, les  deux  compagnons  furent  admis  en  présence  du  grand  homme. 
a  Us  n'avaient  jamais  vu  de  si  près  ce  qu'on  appelle  la  gloire. . .  » 

Chateaubriand  était  vieux,  très  vieux,  et  comme  honteux  de  l'être.  «  Il  leur 
tallut  un  effort  pour  retrouver  dans  ces  rares  cheveux  blancs,  sous  ce  front 
dénudé,  vaste  et  allongé,  mais  étroit,  tout  en  hauteur,  profondément  ridé, 
dans  cette  bouche  contractée  par  un  sourire  énigmatique,  dans  ce  corps  grêle 
et  affaissé,  soutenu  par  des  jambes  trop  faibles  »,  l'homme  que  Joubert,  Fon- 
tanes,  M-»  de  Beaumont  et  quelques  autres  femmes  charmantes  avaient 
ao  imé,  autrefois,  l'Enchanteur.  La  pièce  où  il  les  reçut  lui  servait  à  la. fois  de 


46  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

cabinet  de  travail  et  de  chambre  à  coucher  :  lé  décor  en  était  resté 
aux  yeux  d'Eugène  Manuel,  c  Au  fond,  un  petit  lit  étroit,  un  lit  de  fer,  garni 
rideaux  blancs...  Sous  les  rideaux,  un  crucifix,  surmonte  d'un 
buis...  En  face  de  la  cheminée,  un  tableau  de  sainteté...  Au  milieu fcl 
chambre,  une  grande  et  massive  table,  encombrée  et  en  désordre.  >  Us< 
normaliens,  un  peu  timides,  un  peu  saisis,  exprimèrent  au  grand  vieillard 
admiration,  personnelle  et  collective.  Il  lour  répondit  :  «  Je  ne  mérite 
tout  cela. . .  j'ai  usé  l'attention.  Je  suis  d'un  autre  siècle.  Ile  lit-on  et 
de  temps  me  lira-t-on  ?  »  Sur  la  cheminée  il  y  avait  une  ébauche  deli  F« 
de  Maindron,  celle  qui  fut  longtemps  au  Luxembourg  et  qui  est  nwiot 
au  Carrousel.  «  Elle  est  belle  celte  Velléda,  leur  dit-il,  très  belle,  mais  jei 
l'avais  pas  rôvéc  ainsi.  Celle-ci  est  trop  calme.  Du  reste,  je  ne  sais  poiiu 
tiste.  »  Puis,  il  se  mit  à  parler  longuement,  et  les  deux  normaliens 
11  passa  de  Velléda  au  duc  de  Fitz- James  dont  il  avait  aussi  uue  statyefci 
Fitz-James  &  Napoléon,  à  l'Empire,  à  la  Révolution,  à  l'Angleterre,  à  l'A*! 
rique  —  et  à  lui-môme.  Il  tombait  de  la  neige  :  cette  neige  lui  rappela  ce&t] 
du  Nouveau-Monde.  «  Sous  quels  climats  différents  n'ai-jc  pas  Uni  et  « 
mencé  Tannée  !  »  Il  dit  encore  :  «  Je  suis  las  d'écrire  et  qui  sait  si  je  n1»! 
beaucoup  trop  écrit  ?»  11  demanda  aux  deux  jeunes  gens  :  «  Lisei-vw  &j 
journaux  dans  votre  École?  »  et  un  peu  de  la  flamme  d'autrefois  passa  de  nci-j 
veau  dans  ses  grands  yeux  bleus,  c  Très  peu,  lui  répondit  Eugène  Man^  M 
et  c'était  vrai.  «  Rien  n'est  possible  sans  eux,  dit  Chateaubriand.  Si  fwtfj] 
recommencer  ma  vie,  je  ne  serais  que  journaliste.  »  Puis,  montrent  f^r 
table  un  journal  grand  ouvert  :  «Voilà  ce  que  je  lis.  On  s'égaie  ooœse 
peut.  »  C'était  le  Charivari. 

Cette  même  année  1846,  Bugène  Manuel  sortit  de  l'École  Normale  et  *] 
professer  en  province. 


III. 


Il  aimait  son  métier,  notre  métier,  —un  des  plus  beaux  qui  soient,»* 
•pouvons  bien  le  dire  entre  nous  — et  il  en  avait  pris,  dès  son  novice* 
l'École  Normale,  la  plus  haute  idée.  Royer-Collard,  qui  faisait  quelquefois* 
vers,  comme  Malebranche,  disait  un  jour,  paraît-ii,  à  l'Académie: 

(.  Monsieur  Cousin,  Monsieur  Patin, 

'  Sont  deux  qui  savent  du  latin; 

*  ■ 

-et,  comme  il  n'en  savait  plus  beaucoup,  il  demandait  surtout  à  ITJniversâ^ 
lormer  de  bons  humanistes.  D'une  génération  à  l'autre,  on  demande  p*P 
toujours  à  l'Université,  depuis  qu'on  la  réorganise,  de  faire,  pour  entrera 
des  voies  nouvelles,  le  contraire  de  ce  qu'elle  a  fait  jusque-là.  Ancien  éB* 
de  l'École  Normale,  jeune  agrégé  des  classes  supérieures,  Eugène  Manuel* 
.voulut  passe  contenter  pour  être  un  bon  humaniste  de  savoir  du  M** 
même  du  français  —  son  édition  classique  des  Morceaux  cfrùtHeJ'» 
Rousseau  le  prouvait  déjà  —  plus  qu'on  n'en  savait  ordinairement  auWff* 
.lui.  L'enseignement  était  sa  véritable  vocation.  Il  le  considérait  à  U  » 
comme  une  tâche  professionnelle,  comme  une  besogne  d'humaniste  ei  f 


DE  L'ÉCOLE   NOBHALK  41 

lettré  où  il  mettait  toute  son  intelligence,  et  comme  une  tâche  sociale  et 
civique,  comme  une  œuvre  d'ami  et  d'éducateur  de  la  Jeunesse,  où  il  mettait 
tout  son  cœur.  On  n'a  qu'à  relire  pour  s'en  convaincre  les  articles  de  péda- 
gogie qu'il  donna  au  Constater  de  VEnstignement  public,  édité  par  la  maison 
Dezobry.  (Voir  les  numéros  des  15  mars,  avril,  mai,  juin  1853;  Janvier,  février, 
avril,  mai,  juin,  novembre  1854;  février  1855.)  puisque  nous  n'avons  pas  pu  le 
voir  ci  le  suivre  dans  sa  classe,  c'est  le,  dans  le  plus  vrai  des  documents,  dans 
la  plus  franche  des  révélations,  que  nous  allons  le  retrouver.  Il  n'est  pas 
douteux  que  son  enseignement  n'ait  été  la  mise  en  œuvre  de  ses  principes  et 
de  ses  idées. 

"Voici  quelques-uns  des  titres  de  ces  onze  articles  très  InlfufiiHHifli  ou  la 
compétence  professionnelle  la  plus  sûre  s'aille  au  goût  littéraire  le  plus  délicat 
et  a  l'observation  morale  ta  plus  pénétrante  :  Pédagogie  de  la  discipline  dans 
les  écoles;  le  principe  d'autorité,  d'autorilé  sans  faiblesse  et  sans  tyrannie  ;  — 

es  parents  et  de  leur  influence;  —  Le  premier mattre;  —  Petite  psychologie  à 
l'usage  des  maîtres;  —  Obéissance  et  devoir.  —  Code  pénal  :  les  pensums,  les 
récompenses.  —  Conclusion  :  Que  le  maître  est  un  médecin.  El,  pour  préciser 
les  choses,  sans  multiplier  ni  allonger  les  citations,  voici  encore,  après  les 
litres,  le  résumé,  que  nous  empruntons  a  Eugène-  Manuel  lui-même,  de  ses 
réflexions.  «  Nous  avons  successivement  étudie  les  principes  mémos  sur  les- 
quels repose  la  discipline,  dans  le  sens  le  plus  elendu  de  ce  mot,  et  ce  qu'il 
but  entendre  par  l'autorité,  lorsqu'il  s'agit  de  la  direction  de  la  jeunesse.  Nous 
avons  pris  l'enfant  au  premier  âge,  et  dans  le  sein  de  la  famille,  nous  avons 

onsidéré  l'influence  des  parents,  celle  du  premier  maître,  et  l'action  des  cir- 
constances extérieures.  Nous  avons  essayé  de  pénétrer  dans  le  cœur  et  dans 
l'esprit  des  enfanta  et  de  nous  rendre  compte  des  mouvements  variés  qui  s'y 
opèrent.  Enfin,  nous  attachant  plus  particulièrement  au  rôle  du  mattre  dans 
l'enseignement  secondaire,  nous  avons  passé  une  sorte  de  revue  des  moyens 
différents  dont  il  dispose,  non  pour  Instruire  lésâmes,  mais  pour  les  moraliser, 
les  améliorer,  les  élever  sans  cesse,  à  quelque  degré  de  l'échelle  morale  qu'il 
les  trouve.  ■ 

On  comprend  qu'un  maître  ainsi  préparé,  qui,  dés  ses  premières  années 
d'apprentissage  et  d'exercice,  avait  réfléchi  si  gravement  sur  l'art  d'enseigner, 
ait  laissé,  partout  où  II  passa,  dans  les  esprits,  dans  les  caradéres  et  dnns  les 
âmes,  de  bonnes  semences.  Professeur  de  seconde  et  de  rhétorique  à  Dijon,  à 
Grenoble  et  a  Tours,  rappelé  à  Paris  en  1849,  Eugène  Manuel  passa  par  les 
lycées  Saint-Louis  et  Charlemagne  avant  d'être  attaché  au  lycée  lionoparteoù 
fi  demeura  plusieurs  années.  Professeur  de  rhétorique  au  collège  Roi  lin,  puis 
au  lycée  Henri  IV  pendant  la  guerre  et  le  siège,  Il  occupait  encore  ce  dernier 
sosie  quand  Jules  Simon  dont  il  avait  été  l'élève  et  dont  il  était  devenu  l'ami, 
le  prit  en  1871  pour  Cher  de  son  cabinet  au  ministère  de  l'Instruction  publique 
et,  en  1872,  le  nomma  directeur  du  secrétariat.  C'est  à  l'Opéra  qu'Eugène  Ma- 
nuel apprit  sa  nomination  de  chef  de  cabinet  :  elle  le  surprit,  lïnquiéia  et  il  en 
reçut  la  nouvelle  sans  plaisir.  Le  témoin  le  plus  fidèle  et  le  plus  tendre  de 
toute  sa  vie,  celle  qui  nous  a  renseigne  sur  lui,  malgré  sun  deuil,  avec  une 
tristesse  obligeante,  dont  nous  nous  faisons  un  devoir  de  la  remercier,  nous  a 
dit  que  le  premier  mouvement  de  son  mari,  brusquement  arraché  a  sa  classe, 
.  a  ses  livres  et  à  ses  projets,  avait  été  de  refuser  cette  préciiusc  mais  lourde 
eo  aboration.  Jules  Simon  insista,  fit  appel  a  son  amitié,  à  son  expérience,  à 


48  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

son  dé\ouement.  Eugène  Manuel  se  résigna  ;  il  alla  s'Installer  rue  de  Gréa* 
à  côté  de  troisième  ou  quatrième  successeur  de  Victor  Duruy. 

On  se  proposait  déjà,  à  cette  époque,  de  réformer  l'Université  une  foisfe 
plus,  en  rendant  peut-être  (si  Ton  nous  permet  de  parler  ainsi)  notre  rép* 
d'études  et  notre  enseignement  classique  trop  responsables  de  désastres  qe* 
les  vers  latins,  le  thème  grec  et  d'autres  exercices  scolaires,  plus  traditwoDdi 
ou,  à  la  rigueur,  plus  surannés  que  malfaisants,  n'avaient  pas  causés.  Ce  D'est 
pas  le  lieu  d'exposer  ni  surtout  de  discuter  ici,  dans  une  nécrologie,  ee* 
réformes  successives  et  quelquefois  contradictoires  sur  lesquelles  oo  peut  m 
pas  être  en  accord  complet  avec  le  Ministre  d'Eugène  Manuel  et  avec  toi- 
même.  Il  y  prit  une  part  importante  et  remarquée.  11  était  du  reste  tout  dsqtâe 
à  souffrir  la  contradiction,  à  prévenir  les  excès,  qui  se  produisent  toujours  ei 
pareil  cas  dans  le  premier  feu,  à  les  amortir,  quand  il  ne  pouvait  pas  les  em- 
pêcher, et  à  conseiller  des  tempéraments.  Il  aimait  trop  nos  études  classiques. 
il  leur  devait  trop,  pour  se  prêter,  sans  révolte,  ou  même  pour  consentir,  sas 
regret,  à  les  frapper  de  suspicion  et  de  déchéance;  il  savait  que  l'éducati» 
la  plus  généreuse,  la  plus  forte  et,  en  somme,  à  y  bien  regarder,  la  plus  pn- 
tique,  est  toujours  celle  qui  nourrit  les  intelligences  et  les  caractères  des  Bel- 
leurs  sucs  de  l'humanité.  Sans  sacrifier  et  sans  rabaisser  les  lettres  antiennes, 
il  fut  de  ceux  qui  firent  rendre  aux  exercices  français  leur  véritable  place,  ti 
première,  dans  notre  enseignement;  H  recommanda  l'étude  judicieuse, n» 
pas  diffuse  et  oratoire,  mais  précisée,  et  vivifiée  par  des  textes  choisis,  de 
notre  littérature  nationale;  il  contribua  aussi  à  faire  introduire  dans  les  Ifcéa 
une  discipline  nouvelle,  plus  humaine,  qui,  sans  rien  abdiquer  des  principe 
et  des  droits  nécessaires  de  l'autorité,  aimait  mieux  la  règle  que  la  férule,  le* 
avertissements  que  les  pensums  et  s'ingéniait  à  corriger  par  ta  persuask* 
ceux  que  la  contrainte  brutale  exaspère  et  rebute  encore  plus  qu'elle  ne  te- 
dompte.  U  compta,  en  un  mot,  parmi  les  réformateurs  prudents  et  sages,  doit 
le  zèle  n'est  jamais  ni  une  flatterie,  ni  une  maladresse,  ni  une  lâcheté. 

Quand  son  ami  Jules  Simon  quitta  le  ministère,  Eugène  Manuel  le  ssti 
dans  sa  retraite.  Inspecteur  de  l'Académie  de  Paris  en  1873,  inspecteur  géoéiti 
trois  ans  après,  en  1876,  dans  ces  deux  postes  nouveaux,  et  plus  tard  dans  les 
comités  du  Conseil  supérieur,  il  rendit  à  l'Université  de  nouveaux  services. 

Pendant  plus  de  vingt  ans  d'inspection  générale,  il  porta  dans  sa  tâche  d» 
scrupules  infinis  dont  il  était  la  première  victime,  une  bonté  secrète  et  re- 
foulée qu'il  se  cachait  à  lui-même  pour  la  dissimuler  aux  autres.  Ce  n'était  p& 
pour  mieux  garder  son  rang  et  conserver  ou  élargir  les  distances;  c'était, 
sans  aucun  doute,  par  excès  de  délicatesse  et  de  précaution.  Toujours  timide, 
il  faisait  peur  aux  autres,  pour  se  rassurer.  Méfiant  de  ses  propres  lumière* 
inquiet  de  sa  responsabilité,  il  devenait  minutieux,  méticuleux,  tant  il  crai- 
gnait de  ne  pas  être  attentif,  renfermé,  pour  ne  pas  s'ouvrir  indiscrètement» 
bourru  parfois,  a-t-on  dit,  et  il  l'avouait,  pour  ne  pas  s'attirer  la  tâches» 
renommée  d'être  trop  bon.  Disons  toute  la  vérité,  qui  n'a  rien  de  blessai 
pour  sa  mémoire.  On  se  trompa  quelquefois  à  cet  extérieur,  à  ces  apparences, 
et  Ton  pouvait  s'y  tromper.  On  prit  pour  de  la  dureté  ce  qui  n'était  que  de  h 
bienveillance  rentrée,  pour  une  sorte  de  morosité  tracassière  l'embarras  mai 
déguisé  de  sa  conscience  de  juge  et  l'ennui  qu'il  éprouvait  à  tenir  une  balance 
quand  il  aurait  mieux  aimé,  tout  simplement,  tendre  la  main.  Hais  il  n'y  eot 
jamais  de  mauvaise  humeur  ni  même  de  sévérité  chagrine  dans  ses  notes- 


dr  l'école  normale  49 

d'inspection.  Tel  qui  croyait,  sur  une  impression,  avoir  à  se  plaindre  de  lui 
et  qui  redoutait  sa  visite  ou  son  rapport,  fut  tout  étonné  d'apprendre  ensuite 
qu'il  aurait  eu  plutôt  à  le  remercier. 

Le  témoin  le  plus  naturel  et  le  plus  sûr  des  inspections  et  des  jugements 
d'Eugène  Manuel,  le  directeur  de  l'Enseignement  secondaire,  M.  Rabier,  lui  a 
rendu  pleine  justice  là-dessus  dans  le  discours  qu'il  a  prononcé  lors  de  ses 
obsèques.  «  On  redoutait  les  inspections  de  M.  Manuel  :  on  connaissait  la  sûreté 
de  son  goût»  la  finesse  pénétrante  de  son  jugement,  son  souci  du  devoir  et  du 
bien  public.  On  savait  avec  quelle  minutieuse  exactitude  il  voulait  être  ren- 
seigné sur  les  méthodes  et  le  zèle  des  maîtres,  sur  les  progrès  et  les  disposi- 
tions des  élèves.  Mais  s'il  ne  lui  était,  ni  permis,  ni  possible  de  n'être  pas 
trappe,  çà  et  là,  de  certaines  lacunes  et  de  faiblesses  inévitables,  il  n'était  pas 
un  mérite,  de  quelque  ordre  qu'il  fût,  pas  une  vertu  professionnelle,  pas  un 
talent,  pas  une  espérance  de  talent,  qui  lui  échappassent  ou  auxquels  il  de- 
meurât insensible.  » 

Dans  les  séances  du  Comité  des  Inspecteurs  généraux,  il  était,  dit  encore 
M.  Rabier,  c  l'ami  et  le  patron  des  humbles  et  des  modestes  ».  Il  défendait  ses 
clients  avec  une  douceur  opiniâtre,  disait  d'eux,  alors,  tout  le  bien  qu'il  n'avait 
pas  osé  leur  dire  en  face,  comme  pour  se  rattraper  de  ses  silences  par  la  plus 
cordiale  et  la  plus  chaude  des  interventions.  Avait-il  donné  à  quelqu'un  une 
promesse  ferme  de  récompense  ou  d'avancement?  il  ne  l'oubliait  pas,  et  il  la 
tenait  U  n'y  a  qu'une  chose  que  sa  timidité  ombrageuse  ne  pardonnait  pas  : 
c'esl  qu'on  eût  l'intrépidité  —  on  l'avait  parfois  —  de  lui  réciter,  en  plein  visage, 
des  vers  de  lui,  donnés  par  hasard  en  leçon  ou  retrouvés  par  une  mémoire 
heureuse  à  propos  d'un  devoir  français.  Il  ne  goûtait  pas  ce  genre  de  bien- 
venue et  ceux  qui  croyaient  flatter  ainsi  son  amour-propre  ou  s'insinuer  dans 
ses  bonnes  grâces,  s'apercevaient  immédiatement  qu'ils  avaient  surtout  froissé 
sa  délicatesse.  ' 

.  En  sa  qualité  d'Inspecteur  général,  actif  ou  honoraire,  Eugène  Manuel  présida 
souvent  le  concours  d'agrégation  pour  l'enseignement  secondaire  des  jeunes 
filles.  Ses  rapports  qui  subsistent,  et  qui  sont,  en  cette  matière,  de  précieux 
documents,  diront  mieux  que  nous  dans  quel  esprit  de  finesse,  de  mesure  et  de 
prévoyance,  il  dirigeait  ces  épreuves  et  il  exerçait  son  autorité.  L'auteur  de 
cette  notice  a  eu,  plusieurs  fois,  l'occasion  de  s'entretenir,  à  ce  sujet,  avec  Eu- 
gène Manuel,  d'éclairer  un  peu  sa  justice,  comme  c'est  le  droit  et  le  devoir  de  tout 
professeur  attaché  à  ses  élèves,  sans  surexciter  sa  bienveillance,  de  profiler 
surtout  de  ses  observations  et  de  ses  conseils.  A  cette  tâche  nouvelle,  difficile 
et  scrupuleuse  entre  toutes,  puisque  l'avenir  d'autrui  peut  dépendre  d'une  ap- 
préciation qui  ne  doit  être  ni  préconçue,  ni  étourdie,  Eugène  Manuel  apportait 
une  impartialité,  un  tact,  une  conscience  que  chacun,  pendant  ou  après 
l'examen,  était  obligé  de  reconnaître.  Il  voyait  tout,  malgré  sa  myopie,  qu'il  ne 
fallait  pas  croire  rêveuse  ou  inattentive,  et  il  écoutait  très  bien,  ce  qui  est  si 
rare.  U  ne  se  laissait  pas  prendre  aux  faux  brillants  ni  aveugler  par  la  poudre 
aux  yeux  :  il  excellait  à  distinguer  le  mérite  réel,  à  discerner  les  vocations 
véritables,  et,  là  encore,  la  psychologie,  le  goût  et  l'expérience  étaient  le  fond 
solide  de  ses  jugements. 


20       .  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLSVE 


IV. 


Mais  c'est  surtout  en  dehors  de  ses  fonctions,  quand  on  approchait  de  ife 
près  l'homme  lui-même,  intime  et  ouvert,  quand  on  allait  le  voir,  appelé?* 
lui,  dans  sa  petite  maison  de  Passy,  rue  Raynouard,  dans  son  «  ermitage  >,oa 
dans  son  dernier  appartement  de  la  rue  Mignard,  à  son  bureau,  entouré dess 
chers  livres,  que  se  révélait,  que  s'épanouissait,  pour  ainsi  dire,  sa  vraie  iâ- 
ture.  L'hornme,  en  lui,  était  excellent,  droit  et  tendre,  ingénu,  expaDsif,joyeta, 
malgré  un  fond  de  mélancolie,  malicieux  môme,  quand  une  fois  il  avait  j» 
confiance  en  son  visiteur  et  qu'il  se  laissait  aller.  Il  échappait  alors  à  tôt 
gène,  à  toute  inquiétude;  il  se  débarrassait  de  son  masque  d'emprunt, dei 
fausse  moue,  de  sa  maussaderie  légendaire,  de  son  froncement  de  soowfc 
d'Inspecteur  général;  il  n'était  plus  que  l'hôte  accueillant  qui  faisait i ai 
ami  la  bonne  surprise  de  tout  son  sourire. 

Sa  conversation  était  charmante.  11  n'aimait  pas  trop  à  parler  de  lui,  à  ft 
moi,  a  se  mettre  en  scène  :  il  n'avait  rien  de  la  virtuosité,  de  la  paotoease 
incomparable  de  Jules  Simon,  il  n'avait  pas  non  plus  le  même  genre d'es{& 
mais  il  avait  vu,  lui  aussi,  comme  Jules  Simon—  et  comme  Ulysse  —  beaue* 
d'hommes  et  beaucoup  de  choses  dans  des  temps  et  dans  des  milieux  *&• 
rents.  Il  abondait  en  anecdoctes  qu'il  contait  sans  méchanceté,  en  sooveaifl 
qu'il  déroulait  sans  malveillance  et  sans  amertume.  11  avait  surtout  réfleeM* 
rêveur  et  en  penseur,  sur  les  devoirs,  sur  les  joies  et  sur  les  tristesses k & 
vie,  sur  les  problèmes  religieux,  politiques,  sociaux,  humains,  qu'un  pf^ 
seur,  aujourd'hui,  a  autant  de  liberté  et  peut-être  plus  de  lumières  que  qui  # 
ce  soit  pour  agiter  sérieusement  et  utilement.  11  s'entretenait  volontiers  du t# 
de  notre  Université  dans  la  société  moderne,  de  sa  tâche  d'cducatrice,àe*» 
meuse  et  de  conseillère  dans  une  démocratie  comme  la  nôtre,  inquiète,  pas- 
sionnée, mouvante,  encore  crédule,  et  qui  a  tant  besoin  d'hommes  averts* 
désintéressés  pour  la  mettre,  sinon  pour  la  conduire,  dans  le  bon  chefli*1 
revenait  ensuite  aux  bonnes  lettres,  à  l'art,  à  la  musique,  à  la  poésie.  F$* 
au  culte  de  sa  jeunesse,  de  sa  vieillesse,  de  toute  sa  vie,  au  commerce,^1* 
trompe  jamais,  des  douces  muscs,  c'est  encore  à  elles  qu'il  demandait,  a&  fc* 
demain  surtout  d'une  convalescence,  la  joie,  la  consolation,  et  le  goût  * 
vivre. 


V. 


Après  avoir  parlé  de  l'universitaire  et  de  l'homme  même,  venons  maiafr 
nant  à  l'œuvre  poétique  d'Eugène  Manuel.  Elle  a  été  consacrée  par  letefl* 
qui  fait,  seul,  les  choix  véritables,  elle  ne  baissera  plus  dans  l'estime  des  g** 
de  goût  et  de  cœur,  parce  que  le  cœur  et  le  goût  y  sont  également  satfc&k 
Sans  entrer  ici  dans  des  détails,  purement  littéraires,  de  critique  et  trappe 
tion  qui  déborderaient  le  cadre  ordinaire  de  nos  notices,  *bornons-nous  a  l*&* 
quer,  à  esquisser  brièvement  les  traits  principaux  de  celte  poésie,  sirop?** 


J 


DR  L'ÉCOLE  NORMALB  21 

morale,  un  ancien  aurait  dit  tempérée,  où  le  choix  d'une  forme  pure,  accom- 
pagne harmonieusement  la  délicatesse  de  l'âme  et  de  la  pensée. 

£t  d'abord,  cette  poésie  est  toute  spontanée,  presque  involontaire.  La  véri- 
table poésie,  et  la  meilleure,  n'est,  du  reste,  pas  autre  chose:  elle  sort  de 
rame,  dont  elle  n'est  qu'un  épanchement,  et  elle  coule  au  dehors  comme  un 
ruisseau  suit  sa  pente  dans  une  vallée.  Née  au  foyer,  où  elle  prend  sa  source, 
la  poésie  personnelle  et  intime  d' Eugène  Manuel  demeura  longtemps  cachée, 
même  è  ses  amis.  La  première  inspiratrice  en  fut  aussi  la  première  et  Tunique 
confidente:  le  poète  n'écrivait  que  pour  lui,  dans  son  loisir  et  pour  son  plaisir. 
Cest  l'heureuse  indiscrétion  d'un  ami,  l'éditeur  de  Vauvenargues,  Gilbert,  qui, 
un  jour,  trouva  quelques-uns  de  ces  vers  manuscrits  sur  la  table  de  travail  du 
poète,  demanda  la  permission  de  les  lire,  de  les  emporter,  et  les  emporta 
jusqu'à  la  Bévue  des  Deux-Mondes,  où  les  premiers  parurent  en  1862. 

De  là,  en  1866,  le  recueil  des  Pages  intimes*  bientôt  couronné  par  l'Académie 
française.  Une  Imagination  sans  fracas,  mais  fraîche  et  pure,  sobrement  et 
finement  colorée,  une  sensibilité  sans  torrents  et  sans  artifices,  le  don  et  le 
souci  de  l'expression,  de  l'image  et  du  rythme,  un  mélange  toujours  heureux, 
quelquefois  parfait,  de  tendresse,  de  grâce  et  de  raison  :  telles  sont  les  qualités 
que  révéla  Eugène  Manuel,  et  qui  le  signalèrent  tout  de  suite,  avant  même  sou 
laurier  académique,  à  l'attention  des  poètes  et  des  lettrés.  Nos  assemblées  ne 
sont  pas  faites  pour  des  lectures,  ni  ces  nécrologies  pour  des  extraits  ;  mais 
les  titres  et  le  charme  des  pièces  les  plus  distinguées  des  Pages  intimes  sont 
présents  à  toutes  les  mémoires  :  La  Source,  qui  en  est  la  vraie  préface  et  le 
meilleur  symbole  ;  Médaillons,  où  le  poète  nous  décrit  lui-môme  son  travail 
et  son  rêve  ;  Histoire  d'une  Ame,  Sommeil  à  Deux,  Déménagement,  Les  trois 
Peuples,  Le  Berceau,  Aima  Mater,  où  il  y  a  une  si  belle  définition  des  tâches 
et  des  espérances  de  notre  Université,  A  un  Enfant,  Le  Verset,  La  Mon- 
tagne, etc. 

Malgré  le  charme  des  Pages  intimes,  il  y  a  peut-être  dans  les  Poèmes  popu- 
laires un  souffle  plus  haut,  une  veine  de  poésie  plus  large  et  plus  profonde, 
une  originalité  plus  forte.  Les  Pages  intimes  nous  avaient  déjà  fait  entre- 
voir cette  seconde  manière  du  poète  :  elle  se  dégage  ici,  elle  devient  plus  pré- 
cise et  plus  accusée.  Essayons  de  la  définir  brièvement. 

Le  poète  est  sorti  de  lui-même,  de  cet  horizon  tranquille  du  foyer,  où  il  ne 
ui  suffisait  plus,  où  il  se  reprochait  presque  d'être  heureux.  11  a  vu,  il  a  écouté 
souffrir  autour  de  lui,  et  le  sentiment  douloureux  de  la  souffrance  des  autres  a 
éveille  en  lui  cette  insuffisance  du  bonheur  égoïste,  ce  scrupule,  ce  remords 
délicat  d'échapper  soi-même  à  la  peine  et  à  la  misère,  qui  sont  la  première 
forme  de  la  pitié.  Ce  fils  d'un  médecin  des  pauvres  s'est  penché  fraternel- 
lement vers  ceux  qui  pleurent;  il  a  voulu  être,  à  son  tour,  un  médecin  des 
Ames,  un  consolateur  et  un  éducateur  des  humbles,  un  peintre  attendri  de  ces 
douleurs  ignorées  ou  de  ces  héroïsmes  caches,  qui  sont  au  fond  de  tant  de  pauvres 
vies.  Ajoutons  un  autre  trait,  qu'Eugène  Manuel,  fondateur,  dès  1860,  de  V Al- 
liance israélite  universelle,  aurait  réclamé.  Ce  descendant  d'une  race  persé- 
cutée, qu'une  longue  souffrance  a  peut-être  plus  habituée  à  la  compassion,  a 
trouvé  dans  sa  foi  et  dans  sa  loi  un  ordre  qui  lui  disait  d'être  doux  et  bon  à 
son  prochain,  à  ses  semblables.  Il  a  suivi,  en  môme  temps,  l'instinct  de  sa  na- 
ture généreuse,  l'exemple  paternel  et  les  préceptes  du  Livre  sacré  où  son  en- 
fance avait  lu. 


$2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BLÂVBS 

Eugène  Manuel  est  vraiment  le  premier  qui  ait,  sinon  introduit,  da  moins* 
climalé,  chez  nous,  cette  poésie  familière  et  grave.  D'autres  s'y  essayèrent  ujtà 
lui  ou  à  côté  do  lui  ;  Quelques-uns  même,  grâce  à  la  mode,  qui  n'a  pastoojoai 
l'esprit  critique,  et  à  la  réclame,  qui  ne  i'a  Jamais,  s'y  sont  fait  une  notoriété  j 
plus  brillante  ou  mieux  exploitée  que  la  sienne.  Mais  cette  peinture  de  gen! 
et  d'atelier,  où  l'émotion  touche  au  procédé,  presque  à  l'industrie,  cette  ctar 
molilhograpbic  sentimentale,  tantôt  vaste  et  tantôt  réduite,  diffère  autant  de  a 
poésie,  simple,  sobre  et  précise,  d'Eugène  Manuel,  que  Partiflce  du  naturel  et 
la  contrefaçon  de  la  vérité.  Son  réalisme,  à  lui,  n'a  rien  de  brutal  ni,  <Tmw 
part,  rien  d'adroit  :  il  a  horreur  de  la  crudité,  qui  choque  le  goût,  et  des  atti- 
tudes élégantes,  qui  ne  contentent  pas  la  délicatesse;  il  reste  toujours  te»  b 
décence  et  dans  la  mesure.  Son  coloris  n'a  rjen  de  criard  ni  de  violent.  Soi 
éloquence,  qui  part  du  cœur  et  ne  veut  qu'un  petit  nombre  de  mots,  ne  toaœ 
jamais  en  déclamation.  Sa  sensibilité,  profonde  mais  contenue,  ne  se  noie  p 
dans  les  larmes  :  une  larme  venue  de  l'âme,  en  dit  plus  que  toute  cette  eau  fû 
sort  des  yeux,  chez  les  faux  poètes,  et  dans  laquelle  ils  délaient  leurs  émotif** 
La  poésie  d'Eugène  Manuel  nous  laisse  toujours  cette  impression  confiaatefe 
candeur,  qui  entraîne,  seule,  notre  sympathie  et  notre  adhésion. 

Le  poète  se  connaissait  bien,  se  jugeait  bien  :  il  savait  mieux  que  perse**, 
sans  crier  ses  ambitions  et  ses  mérites,  ce  qu'il  avait  voulu  faire,  cetpril"*- 
fait.  Ii  écrivait,  en  octobre  1871,  dans  la  préface  de  son  nouveau  litre,  « 
l'apparition  avait  été  retardée  par  la  guerre  :  «  Nous  admirons,  autant  qnep* 
sonne,  cette  grande  poésie  qu'on  pourrait  appeler  désintéressée...  ÀajourM 
cependant,  d'autres  devoirs  s'imposent  aux  poètes...  La  poésie  doit,  te  1* 
en  plus,  dans  ses  peintures,  être  de  son  temps. . .  Oui,  la  pauvreté,  l'ignora**, 
le  travail  pénible,  le  vice  dégradant,  l'héroïsme  obscur,  toutes  les  ioégattÀ 
toutes  les  détresses,  toutes  les  résignations,  voilà  le  thème  de  cette  péà 
nouvelle.  »  Et,  plus  loin,  à  la  dernière  page  :,c  Cest  dans  cette  voie  queactf 
avons  essayé  d'entrer.  Nous  avons  cherché  à  saisir,  dans  les  destinées  ** 
humbles  et  des  petits,  la  poésie  cachée. . .  » 

Publiés  dans  différentes  Revues  avant  d'être . réunis  en  volume,  récités* 
divers  lieux  par  de  grands  artistes,  les  Poèmes  populaires  d'Eugène  Maat* 
qu'on  apprend,  aujourd'hui,  dans  presque  toutes  les  écoles,  obtinrent  aaprâ 
de  la  foule  et  auprès  des  lettrés  un  double  succès  :  ils  touchèrent  le  pal** 
ils  plurent  aux  délicats,  à  ceux,  du  moins,  qui  ne  se  rendent  pas  malheartf 
exprès,  à  force  d'être  trop  difficiles  ou  trop  renchéris.  Alexandre  Duœtf  * 
(pour  ne  citer  que  lui  parmi  ceux  dont  les  lettres  nous  ont  été  obligeant 
communiquées),  le  grand  dramaturge  et  moraliste,  qui  fut  un  des  admirai 
les  plus  francs,  un  des  amis  et  des  correspondants  les  plus  fidèles  da  poète,)1 
écrivait  :  «  Je  ferai  apprendre  vos  vers  à  mes  petits-flls,  en  leur  recona»*^ 
bien  de  ne  pas  les  mettre  seulement  daus  leur  mémoire,  mais  dans  leur  c* 
science.  »  Contentons-nous,  après  un  pareil  témoignage,  d'énumérerque^ 
unes  des  pièces  principales  du  nouveau  recueil  :  La  robe,  La  petit*  d* 
ttuse,  La  place  du  pauvre,  La  mort  du  saltimbanque.  Le  premier  sov**^ 
rixe,  Le  derviche,  Le  crime  des  servantes...  Cette  liste,  qui  pourrait  être  P 
longue,  n'est  ni  un  choix,  ni  un  classement,  mais  un  hommage  du  soaveaff1 
des  œuvres  dont  le  genre  et  la  date  méritaient,  croyons-nous,  d'être  rapp* 

Deux  autres  recueils  :  En  voyage,  carnet  de  touriste,  croquis  d'inspecté» 
général  qui  oublie,  un  moment,  de  donner  des  notes  pour  en  prendre,  0 


dr  l'école  normale  23 

s'évade  d'une  tournée  dans  une  excursion  et  quitte  des  dossiers  pour  des  ta- 
bleaux; Pendant  la  guerre,  pièces  de  circonstance,  inspirées  par  l'année  ter- 
rible, dont  il  nous  suffira  de  dire  que  la  censure  allemande  les  défendit  et  les 
défend  encore  en  Alsace-Lorraine:  voilà,  avec  les  Pages  intimes  et  les 
Poèmes  populaires,  les  titres  poétiques  d'Eugène  Manuel  h  notre  juste  et  re- 
connaissante admiration. 

U  essaya  aussi  du  théâtre  et  il  y  réussit  brillamment  Le  17  Janvier  1870,  «  en 
pleine  agitation  politique  »,  il  donna,  au  Théâtre  Français,  un  drame  en  vers  : 
Les  Ouvriers,  qui  est  resté  et  qui  restera  au  répertoire.  Cest  la  même  inspiration 
que  celle  des  Poèmes  populaires  :  on  dirait  qu'une  des  pièces  du  recueil  a  pris 
corps,  animée  par  l'action  et  articulée,  en  quelque  sorte,  par  le  dialogue.  Le 
poète  ne  se  contente  plus  de  plaire  et  de  toucher,  il  veut  instruire;  il  entend 
qu'on  sorte  du  théâtre,  non  seulement  avec  le  souvenir  d'un  spectacle,  mais 
avec  le  souci  d'un  problème.  Alexandre  Dumas  lui  écrivait,  plus  tard,  à  ce 
propos  :  «  Je  suis  très  heureux  de  notre  communion  d'idées.  Ma  conviction  est 
que  nous  pouvons  et  devons  servir  à  autre  chose  qu'à  l'amusement  du  public, 
et  que  c'en  est  fini  de  la  littérature  et  du  théâtre  qui  concluent  au  mariage 
d'Arthur  avec  Henriette  ou  à  l'enlèvement  de  Mme  X  par  M.  Z.  Sans  rien  en- 
lever au  théâtre  de  sa  passion,  de  son  intérêt,  de  sa  gatté,  de  son  mouvement, 
on  peut,  je  le  crois,  le  faire  servir  aux  solutions  que  la  société  demande  à  tout 
le  monde,  sans  pouvoir  les  trouver  toute  seule.  C'est  donc  avec  un  grand 
plaisir  que  J'ai  vu  le  succès  des  Ouvriers,  et  je  vous  en  aurais  félicité,  tout 
d'abord,  si  je  n'avais  craint  de  me  poser  en  maître  vis-à-vis  d'un  homme  qui 
débutait  si  vaillamment  » 

V Absent,  drame  en  un  acte;  Pour  les  Messes,  scène  dramatique,  furent  en- 
core donnés  par  Eugène  Manuel  au  Théâtre  Français.  Sa  réputation  était  éta- 
blie et  solide,  son  œuvre  faite. . .  Il  lui  manqua,  cependant,  pour  être  heureux, 
—  ou  il  crut  que  cela  lui  manquait,  —  une  consécration  suprême.  Il  aurait 
voulu,  il  aurait  pu  être  de  l'Académie  française  ;  il  n'en  fut  pas.  Il  faillit  en 
être  un  jour  et  il  ne  lui  manqua  qu'une  voix  pour  être  élu.  Pourquoi  taire  les 
choses  qui  sont  vraies  ?  Eugène  Manuel  eut  toujours  pour  lui  la  plupart  des 
«  grandes  voix  »  (on  ne  parle  ici  que  des  voix  éteintes]  de  l'Académie  :  Victor 
Hugo,  Dumas  fils,  Renan,  Augier,  Nisard,  Pailleron,  Leconte  de  Lisle,  le  duc 
d'Aumale,  mais  il  avait  contre  lui  des  inimitiés  et  quelquefois  des  trahisons.  On 
lui  reprochait  sa  race,  ses  fonctions,  ses  idées  et  ses  amitiés  politiques.  Parmi  les 
électeurs,  les  uns  étaient  trop  bons  catholiques  pour  lui  pardonner  d'être  Isra- 
élite, ou  trop  peu  républicains  pour  oublier  qu'il  avait  été  chef  de  cabinet  de 
Jules  Simon,  alors  que  d'autres  ne  s'en  souvenaient  pas  assez.  Nous  avons  eu 
sous  les  yeux  une  liasse  de  lettres,  —  et  nous  aurions  pu  y  faire  de  curieux 
emprunts,  —  dont  les  unes  étaient  pleines  des  promesses  et  les  autres  des 
condoléances  les  plus  flatteuses.  Un  ami  écrivait  au  poète  :  «  Mon  cher  ami, 
je  vais  causer  avec  ces  messieurs.  »  Et  il  finissait  par  cet  avertissement  : 
«  Défiez-vous  des  vaines  paroles.  »  Eugène  Manuel  ne  s'en  défiait  pas  assez.  Au- 
tant son  ambition  était  légitime,  autant  sa  déception  fut  douloureuse  et,  à  notre 
avis,  exagérée.  S'il  n'a  pas  été  un  des  Quarante,  il  a  été  un  écrivain  français. 
Le  titre  d'académicien  est  glorieux,  mais  temporaire,  et,  pour  quelques-uns, 
très  provisoire  :  il  dure  visiblement  un  jour,  celui  de  leur  réception,  pas  beau- 
coup plus.  La  postérité,  qui  est  roturière,  demande  d'autres  titres  pour  un  fau- 
teuil que  pour  un  tabouret  :  elle  distribue  les  sièges  à  son  choix  dans  une 


24  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

autre  académie,  plus  idéale  et  encore  plus  littéraire,  dont  la  porte  ne  re» 
fermée  qu'à  ceux  qui  ne  méritent  pas  d'entrer. 


VI. 

Beaucoup  moins  connue  que  ses  poésies,  parce  qu'il  faut  la  chercher 
et  la  recueillir  un  peu  partout,  jusque  dans  notre  Annuaire,  l'oeuvre  en  prose 
d'Eugène  Manuel  serait  digne  aussi  de  notre  attention.  Il  faudrait  y  Me 
un  choix,  qui  sera  fait,  du  reste,  probablement,  mais  nous  y  verrions  «Taoïre 
formes  de  son  travail  ou  de  son  loisir  et  d'autres  aspects  de  sa  pensée.  Ar- 
ticles pédagogiques,  littéraires  et  moraux,  dans  les  Journaux,  dans  les  rem 
dans  les  dictionnaires  ;  préfaces,  notices,  discours,  celui  par  exemple  pour 
Pinauguration  de  la  statue  de  Joséphin  Soulary,  qui  lui  non  plus  netatp 
académicien;  rapports  ou  études  universitaires  de  toute  nature  :  oo  ta* 
verait  là  aisément  la  matière  d'un  volume  qui  ne  serait  ni  sans  intérêt,  ri 
sans  profit,  pour  un  public  spécial  peut-être,  mais  sérieux. 

Ce  qu'il  ne  faut  pas  oublier  de  dire  c'est  que,  à  un  moment  où  de  pan* 
ouvrages  étaient  nouveaux  et  rares,  en  collaboration  avec  son  beau-Mfc 
Lévi  Alvarès,  il  publia  sur  la  France  un  livre  de  lecture  courante  qui  an* 
pour  but  de  donner  aux  enfants  des  écoles  la  connaissance  et  l'amoar* 
leur  pays,  de.  leur  temps,  du  monde  qui  les  environne  et  où  ils  sont  appelés  • 
vivre.  C'a  été  chez  nous  un  des  premiers  essais  et  un  des  meilleurs  modèles 
de  leçons  de  choses. 

Nous  avons  dit  plus  haut  qu'il  avait  été  un  des  fondateurs  de  rÀflatf* 
Israélite  universelle.  Le  grand  rabbin  de  France,  H.  Zadoc  Kahn,  l'a  npp& 
en  ces  termes  sur  ia  tombe  d'Eugène  Manuel  «Dès  1860,  on  le  vit,  decai- 
cert  avec  quelques  amis,  animés  comme  lui  d'une  sainte  ardeur  pour  le  bel» 
poussés  par  l'idée  d'un  grand  devoir  à  accomplir,  jeter  les  fondements* 
l'Alliance  israélite  universelle,  de  cette  association  de  solidarité  (rateneft 
qu'attendaient  de  si  brillantes  destinées  et  que  la  France,  le  pays  des  art- 
pagandes  généreuses,  méritait  devoir  naître  sur  son  sol  béni;  carie?1*' 
gramme  de  l'Alliance  ne  tient-il  pas  tout  entier  dans  ces  quelques  mots: 
prendre  en  main,  partout  où  cela  est  nécessaire,  la  cause  de  frères  maft»- 
roux,  souffrant  pour  leur  foi,  relever,  au  moyen  de  l'instruction  et  do  liai* 
des  populations  réduites  par  la  faute  des  circonstances  ou  des  hommes  à  vé- 
géter dans  l'ignorance  et  la  misère?  » 

A  Passy,  dans  son  cher  quartier,  il  avait  été  l'un  des  créateurs  principal* 
la  Société  historique  (PAuteuil  et  de  Passy ,  avant  d'en  devenir  le  préside* 
comme  l'avaient  été  MM.  Paul  Meyer  et  Anatole  France.  (Test  cette  Sooefc 
reconnaissante  qui  a  fait  poser  récemment  une  plaque  commémorativesark 
maison  où  est  mort  le  poète,  et  notre  Université,  déjà  représentée  officiel 
ment  à  ses  obsèques,  l'a  été  de  nouveau  à  celte  cérémonie. 

Le  nom  et  l'œuvre  d'Eugène  Manuel  sont  assurés  de  ne  pas  périr  et  de  fr* 

rer  autrement  que  dans  le  souvenir  de  ses  amis.  Notre  camarade  M.  Bat* 

avait  le  droit  de  dire  de  lui  dans  son  oraison  funèbre  :  «  On  né  séparera  jaat& 

.chez  Manuel  ni  l'éducateur  du  poète,  ni  le  poète  de  l'homme  etducKojea-' 

C'est  à  ce  titre  que  notre  Université  qui,  même  dans   les  discordes  civfle* 


J 


de  l'école  normale  35 

a  toujours  gardé  intacts  son  indépendance,  sa  franchise  et  son  honneur,  doit  à 
Eugène  Manuel,  homme  droit,  bon  et  juste,  et,  quand  il  le  fallait,  courageux, 
rhommage  unanime  de  son  respect.  Puisque  nous  travaillons  tous,  quoi  qu'on 
dise,  chacun  à  son  rang,  avec  sa  foi  et  sa  conscience  propres,  à  l'instruc- 
tion et  à  l'éducation  nationales,  il  nous  faut  conserver,  honorer  et,  à  l'occasion, 
défendre  la  mémoire  de  ceux  qui  ont  vécu  avant  nous  comme  nous  tenons 
toujours  à  vivre. 

Henri  Chantàvoink. 


Promotion  de  1843.  —  Pkrrkns  (Francois-Tommy),  né  à  Bordeaux,  le  20  sep- 
tembre 1822,  décédé  à  Paris,  le  2  février  1901. 

J'ai  eu  le  privilège  d'être  rélève  de  M.  Pcrrens  dans  la  classe  de  rhétorique 
du  lycée  Bonaparte,  pendant  Tannée  1861.  J'avais  16  ans,  je  sortais  de  la  rhéto- 
rique du  collège  du  Havre  où  nous  étions  neuf  élèves  et  je  me  trouvais  singu- 
lièrement dépaysé  dans  une  classe  de  quatre-vingts  élèves,  où  je  n'occupais  qu'un 
rang  assez  médiocre.  M.  Perrens  me  prit  en  affection,  me  soutint,  m'encouragea, 
me  donna  le  sentiment  que  je  n'étais  pas  trop  ambitieux  en  aspirant  à  l'École 
Normale,  et  si,  en  1862,  je  réussis  à  y  entrer,  au  sortir  de  la  philosophie  de 
Louis-le-Grand,  les  encouragements  de  Al.  «Perrens,  son  enseignement  si  vivant 
et  si  libre,  où  la  littérature  toujours  associée  à  l'histoire  prenait  à  mes  yeux 
une  saveur  toute  nouvelle,  contribuèrent  pour  une  bonne  part  à  mon  succès. 
Je  retrouve  dans  une  lettre  à  mes  parents,  écrite  en  janvier  1 86 1,  peu  de  temps 
après  l'arrivée  de  M.  Perrens  dans  notre  classe,  l'expression  juvénile  de  mon 
admiration  pour  mon  nouveau  professeur  :  •  J'aime  Ai.  Perrens,  il  est  répu- 
blicain rouge  comme  moi,  intéressant  et  paradoxal.  » 

Mon  professeur  de  rhétorique  française  n'a  pas  cessé  depuis  lors  de  me  suivre 
de  son  affection  et  de  ses  conseils  ;  il  m'a  reçu  familièrement  dans  sa  maison  ; 
il  a  contribué  à  décider  mon  choix  comme  normalien  en  faveur  de  la  section 
d'histoire  où  il  n'avait  pu  lui-même  entrer.  Il  m'a  donné  la  dernière  et  la  plus 
sensible  preuve  de  celte  amitié  restée  vivace  et  active  pendant  toute  sa  vie, 
en  me  demandant,  lorsque  je  fus  devenu  son  collègue  à  l'Institut,  de  me  char- 
ger de  parler  de  lui,  après  sa  mort,  dans  l'Annuaire  de  notre  École,  li  fallait 
ua  désir,  une  volonté  aussi  formellement  exprimés  pour  que  j'osasse  assumer 
cette  tâche  difficile. 

Je  n'avais  connu  M.  Perrens  que  pendant  les  quarante  dernières  années  de  sa 
vie  ;  la  différence  d'âge,  les  circonstances  de  la  vie  n'avaient  pas  permis  à 
notre  affection  de  se  changer  en  intimité  ;  je  ne  savais  rien  en  particulier  des 
années  de  jeunesse  de  M.  Perrens.  C'est  dans  ces  années  que  se  forment  le  carac- 
tère et  la  vocation  de  l'homme,  ce  sont  ces  années  que  nous  cherchons  parti- 
culièrement à  faire  connaître  dans  les  notices  que  nous  deslinons  à  notre  cercle 
de  famille  normalienne.  Heureusement  M.  Perrens  avait  autorisé  sa  fille  à  me 
communiquer  des  extraits  des  notes  biographiques  qu'il  avait  préparées,  comme 
son  plus  précieux  héritage,  pour  sa  petite-fille.  Il  s'y  fait  connaître  tout  entier, 
avec  celte  sincérité  qui  était  le  trait  distinctif  de  sa  nature;  les  conversations 
de  sa  fille,  Mme  Edmée  Dolon-Perrens,  dont  la  vie  a  été  si  intimement  mêlée  à 
-celle  de  son  père,  ont  éclairé  pour  moi  ce  que  ces  notes  pouvaient  laisser  dans 
l'ombre.  C'est  à  cette  collaboration  de  M.  Perrens  et  de  sa  fille  que  cette  notice 
te  ra  tout  son  intérêt. 


26  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Peu  de  vies  d'universitaires  ont  été,  à  leurs  débuts,  aussi  semées  de* 

cultes  et  de  déboires  que  celle  de  M.  Perrens,  difficultés  nées  des 

ances  et  de  sa  propre  nature.  Il  est  venu  à  bout  des  unes  et  des  wtrsl 

orce  de  persévérance,  de  courage,  de  contrôle  clairvoyant  sur  hri-mésie.1 

a  défini  toute  sa  vie  en  une  seule  phrase  quand  il  écrivait  en  1890:  •  S/tf 

vécu  longtemps,  c'est  que  je  n'ai  pas  vécu,  au  sens  qu'on  donne  à  ce  mol  « 

i  'y  ai  peu  de  regret,  car  ce  qu'il  y  a  de  meilleur  dans  la  vie,  c'est  le  tren^ 

coupé  par  les  affections  de  famille.  » 

Perrens  est  né  à  Bordeaux,  le  20  septembre  1822  ;  il  était  issu  (Tune  feœtt 
béarnaise,  établie  à  Bordeaux  au  moins  depuis  le  xvir  siècle,  peut-être  dèife 
temps  de  la  domination  anglaise. 

Je  ne  sais  si  c'est  à  cette  origine  béarnaise  qu'il  faut  attribuer  la  force 
ordinaire  de  l'esprit  de  famille,  je  dirais  presque  de  l'esprit  de  clan  qui  se 
restait  chez  les  Perrens.  Toujours  est-il  que  la  maison  de  la  rue 
où  était  située  la  raffinerie  de  Jean  Perrens,  grand-père  de  notre  camaiatt 
était  un  vrai  caravansérail.  On  y  voyait  les  représentants  de  quatre  génération 
C'était  d'abord  la  belle-mère  de  Jean  Perrens,  Ma*  Rivaud,  ancienne 
d'écrevisses  en  gros,  qui,  devenue  veuve,  avait  élevé  par  son  travail  une 
de  quatorze  enfants.  M-«  Rivaud,  qu'on  appelait  MérotU,  n'avait  pas  pu  <ta* 
d'instruction  à  sa  fille  Marthe,  M"»  Jean  Perrens,  Même  pour  ses  entais* 
petits-enfants  ;  mais  celle-ci  était  néanmoins  une  femme  remarquable  quis'étf 
développée  seule  par  la  lecture  et  qui  avait  une  prédilection  pour  sonpefrft 
Tommy.  11  passait  tout  enfant  de  longues  heures  auprès  d'elle,  et,  sans  se  bis* 
influencer  par  sa  dévotion  ni  par  son  royalisme  exaltés,  il  puisait  auprès  M 
l'amour  des  livres  et  des  nobles  pensées.  Une  grandtante,  Taii,  fille  d'un  pi* 
mieï  mariage  de  Jean  Perrens,  faisait  aussi  partie  de  la  maisonnée.  Le  père  * 
notre  camarade,  Henri- Vincent  Perrens,  était  entré  à  la  fin  de  l'Empiré 
la  marine  de  l'État.  Il  s'était  signalé  par  son  intrépidité  pendant  le  siège* 
le  blocus  de  Bayonne  par  les  Anglo-Espagnols  dans  l'hiver  1813  à  18U-I 
avait  pris  part,  comme  aspirant  de  2e  classe,  au  périlleux  ravitaillement  &  I 
place  et  à  l'évacuation  des  blessés  sous  le  feu  de  l'ennemi.  Malgré  Péett* 
ses  services  qui  l'avaient  fait  proposer  pour  la  Légion  d'honneur  par* 
général  commandant  la  place,  il  fût  rayé  des  cadres  de  la  marine  royale  a* 
la  première  Restauration.  Cet  homme  excellent,  à  la  tète  chaude,  libre-pense* 
bonapartiste  et  républicain,  selon  la  mode  des  libéraux  d'alors,  ennemi  acaari 
des  Bourbons  et  admirateur  de  Béranger,  commença  par  naviguer  comme  op- 
taine  au  long  cours,  puis  quitta  la  mer  pour  venir  aider  son  père  dans  * 
raffinerie,  sans  avoir  malheureusement  aucune  aptitude  commerciale.  U  éatf* 
Marie-Béatrice-Céleste  Paillou,  qui  amena  avec  elle,  dans  la  maison  de  un* 
Permentade,  son  père,  un  original  lui  aussi  et  plus  que  les  autres.  11  avait  été  me* 
cordelier  à  Bordeaux,  avait  quitté  les  ordres  à  la  Révolution,  avait  épousé  i« 
créole,  M11*  Du  val  de  la  Renais,  qui  se  croyait  apparentée  aux  Rohan,  et  avait  fi»* 
une  Institution  que  l'État  lui  racheta.  H  vivait  depuis  lors  en  donnant  des  leçsi 
particulières,  et  c'est  lui  qui  dirigea  les  premières  études  des  petits  Perret** 
était  dur  et  bizarre,  passait  sa  journée  à  écrire  des  livres  d'instruction  quï 
publiait  jamais,  ne  mangeait  qu'une  fois  par  jour,  pour  économiser  son  lewa* 
Tommy  Perrens  prétendait  ressembler,  au  physique  et  au  moral,  à  son  «cet» 
trique  grand-père;  mais  il  me  semble  qu'il  se  faisait  tort  et  que  c'était  te* 
parents  qu'il  tenait  les  principaux  traits  de  son  caractère. 


de  l'école  normale  27 

De  son  père,  il  avait  l'humeur  indépendante,  la  verve  primesautière,  la  fran- 
etiise  parfois  un  peu  agressive  ;  de  sa  mère,  des  habitudes  d'ordre,  de  régula- 
rité et  de  sobriété  qui  donnèrent  peu  à  peu  un  tempérament  solide  à  un  enfant 
naturellement  chétif.  Céleste  Perrens  était  une  femme  de  tête  et  de  cœur, 
tout  attachée  à  ses  devoirs,  dont  le  bon  sens  aimait  à  suivre  les  sentiers  battus- 
«  Je  lui  dois,  disait  son  flls,  ce  que  j'ai  de  meilleur  en  mol.  »  Son  fren,,  excel- 
lent docteur  Paillou,  fut  pour  Mme  Perrens  un  précieux  auxiliaire  dans  l'éduca- 
tion de  ses  fils. 

Un  second  flls,  Jules,  était  né  deux  ans  après  Tommy,  le  8  mai  1824  :  nature 
douée  des  dons  les  plus  aimables,  qui  fut  toujours  uni  à  son  frère  par  une 
tendre  affection  et  qui  acquit  sans  peine  à  Bordeaux  une  situation  importante 
comme  médecin,  professeur  à  la  Faculté  et  membre  de  la  municipalité.  Tandis 
que  Jules,  habile  aux  travaux  manuels  et  aux  exercices  physiques,  gracieux  et 
nonchalant,  se  faisait  bien  venir  de  tous,  Tommy,  délicat,  menacé  à  la  fois  de 
surdité  et  de  débilité  du  côté  gauche,  souffrant  de  migraines,  restait  à  l'écart 
des  jeux  violents,  et  sa  sauvagerie,  unie  à  une  franchise  un  peu  cassante,  l'iso- 
lait encore.  Il  n'était  vraiment  compris  que  par  sa  grand'mère,  ses  parents  et 
son  frère.  La  privation  des  plaisirs  de  son  *ge  lui  faisait  trouver  une  distrac- 
tion dans  les  cérémonies  religieuses.  11  les  suivait  assidûment  et  s'amusait  à 
les  reproduire  dans  le  grenier  de  sa  maison  avec  des  poupées  quHl  habillait 
de  vêtements  sacerdotaux.  Les  prêtres  de  la  paroisse  Saint-Michel  qu'il  assis- 
tait aux  offices  et  qui  aimaient  à  le  faire  causer,  charmés  de  son  intelligence, 
lui  prédisaient  qu'il  serait  un  jour  historien  ;  mais  lui  n'aspirait  à  rien  moins 
qu'à  devenir  cardinal  et  pape. 

La  révolution  de  1830,  accueillie  avec  joie  par  Vincent  Perrens,  fut  pourtant 
un  désastre  pour  la  famille.  La  raffinerie  dut  suspendre  ses  paiements  ;  la  mai- 
son qui  constituait  la  dot  de  M"0  Perrens  fut  en  môme  temps  détruite  par  un 
incendie.  Vincent  Perrens  fut  contraint  de  reprendre  la  mer,  d'abord  comme 
lieutenant,  puis  comme  capitaine  en  second  avec  250  et  300  francs  de  traite- 
ment mensuel,  auxquels  vinrent  se  joindre  les  800  francs  que  rapportait  une 
maison  laissée  en  héritage  à  sa  fille  par  le  grand-père  Rivaud. 

Mérotte,  Tati  et  les  deux  grands-pères  étaient  morts.  Madame  Vincent  Perrens 
restait  seule  et  presque  sans  ressources  avec  ses  deux  fils  et  sa  mère.  Recueillie 
par  son  frère  le  docteur,  qui  n'était  pas  riche,  dans  un  petit  appartement  de  deux 
pièces  au  second  étage  d'une  maison  de  la  rue  Saint-Maurice,  elle  montra  un 
courage  admirable,  faisant  elle-même  le  ménage  et  la  cuisine,  taillant  et  cou- 
sant les  vêtements  de  ses  fils.  Perrens  se  rappelait  avec  attendrissement  ces 
années  où  sa  mère  fut  tout  pour  eux,  où  les  dîners  de  l'oncle  Paillou  lui  parais- 
saient des  festins  somptueux,  où  son  frère  et  lui  conservaient  précieusement 
les  quatre  pièces  de  25  centimes  neuves  qui  constituaient  leurs  étrennes,  où  il 
apprenait  dans  la  société  de  leur  chatte  Menou,  la  cinquième  personne  de  la 
famille,  à  aimer  passionnément  la  gent  féline  «  moins  traîtresse,  disait-il,  que 
la  gent  humaine  ».  Son  dernier  écrit  sera  consacré  aux  mémoires  de  ses  chères 
chattes,  Soulouque,  Trotte  Menu  et  Tapabi,  compagnes  assidues  de  son  travail. 

Il  fallait  songer  à  l'instruction  des  garçons.  Le  frère  de  la  tante  Paillou, 
M.  Féaux,  qui  leur  faisait  conjuguer  twctu  sur  amo  n'était  pas  un  précepteur 
suffisant.  Ils  essayèrent  successivement  d'une  série  de  pensions  libres  dignes  du 
pinceau  de  Dickens.  Dans  l'une  d'elles  l'enseignement  était  donné  tout  entier 
pa  le  professeur  d'écriture  et  un  maître  d'études  ;  dans  une  autre  l'ignorance 


28  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

crasse  du  directeur  n'avait  d'égale  que  la  grossièreté  brutale  de  son  fils,  to- 
rens  s'y  trouvait  d'autant  plus  malheureux  que  sa  faiblesse  physique  Feipoai 
à  tous  les  quolibets.  On  rappelait  «  Naycux  de  Poussif  ». 

Enfin  il  entra  en  6*  au  Collège  royal,  dirigé  par  l'abbé  Perret  11  avait  <k* 
ans  et,  après  quelques  semaines,  humilié  d'être  un  des  plus  figés  de  la  dis, 
il  demanda  à  passer  en  5#,  décision  qu'il  regretta  toujours  et  à  laquelle  U  tiif* 
buait  sa  faiblesse  ultérieure  en  composition  latine.  En  1873,  quand  il  dot  pro- 
noncer le  discours  latin  du  concours  général,  discours  qui  fut  très  atate 
pour  Téloquence  avec  laquelle  il  parla  des  malheurs  et  du  relèvement  de  i 
France,  il  était  si  inquiet  qu'il  soumit  son  manuscrit,  avant  d'oser  le  lin,  » 
son  ancien  collègue  Durand. 

C'est  au  collège  de  Bordeaux  que  sa  vocation  future  fut  éveillée  en  toi* 
son  professeur  d'histoire  Rabanis,  paresseux  et'  fantaisiste,  mais  grand  eut- 
tateur  d'esprits.  Blonty,  qui  succéda  à  Rabanis,  ravit  lui  aussi  Perrens  par» 
verve  et  son  esprit.  Ses  professeurs  de  lettres,  même  Demogeot,  qu'il  eut» 
seconde,  n'eurent  que  peu  d'influence  sur  lui.  Il  n'avait  pas  encore  coasciett 
de  ses  vraies  aptitudes.  Quand  son  professeur  de  rhétorique,  M.  Anot,ft 
conseilla  de  viser  à  l'École  Normale,  il  déclara  qu'il  ne  serait  jamais  professe* 
H  appelait  Tacite  et  Cicéron  des  rapsodics,  et  cependant  il  dépensait  toi* 
ses  petites  économies  à  acheter  les  œuvres  des  auteurs  anciens.  Mais  cta* 
vers  l'histoire  que  le  poussait  surtout  sa  passion  de  la  lecture.  11  dévorait,  à» 
Bibliothèque  de  la  Ville,  les  livres  sur  la  Révolution,  faisait  de  longs  extraits  4* 
orateurs  révolutionnaires,  et  ne  pouvant  acheter  les  œuvres  de  Lamartine** 
Hugo,  il  les  copiait  pour  les  apprendre  par  cœur.  11  ne  goûtait  pas  Musset  & 
le  cynisme  élégant  effarouchait  son  innocence. 

N'obtenant  des  succès  brillants  qu'en  histoire  et  en  français,  il  se  eroj* 
appelé  à  la  vie  politique  cl  voulait  y  arriver  par  le  barreau.  En  rhétorique,!111 
mit  à  rédiger  un  journal  manuscrit,  Le  Bon  Sens,  qu'il  faisait  lire  à  ses  «a* 
rades.  M.  Aboi  découvrit  la  feuille  et  demanda  le  renvoi  du  criminel.  L'a* 
Perret,  plus  indulgent,  se  contenta  de  3.000  vers  de  pensum  à  copier  en  • 
mois.  Cela  dégoûta  Perrens  de  la  politique  et  du  journalisme,  pour  quelf* 
temps  du  moins  ;  d'autant  plus  que  la  classe  de  philosophie  où  il  suivit  le  ce* 
de  M.  Ladévi-Roche,  le  captiva  au  point  de  lui  douner  pour  plusieurs mw* 
l'illusion  que  sa  véritable  vocation  était  la  métaphysique  et  la  psychologie. 

Ce  qui  acheva  de  le  décider  à  suivre  les  conseils  de  M.  Anot  et  à  se  prépff 
à  l'École  Normale,  ce  fut  la  série  de  malheurs  qui  ne  cessaient  d'accabler  * 
père.  Au  moment  où  il  espérait  tirer  une  petite  fortune  d'un  voyage  ao  Wf 
cours  entrepris  au  Chili,  Vincent  Perrens  échappa  à  grand'peine  au  rëf* 
d'être  fusillé  par  les  Péruviens  comme  espion  chilien;  son  navire  lui  fut ^ 
par  son  second  qui  disparut  sans  laisser  de  traces,  et  l'argent  qu'il  avait  eotip 
en  France  à  un  ami,  M.  d'Aguesseau,  fut  dissipé  par  celui-ci  dans  des  sa*** 
lations.  A  quarante  ans,  ruiné  pour  la  seconde  fois,  Vincent  Perren** 
accepter  une  place  de  3.000  francs  dans  les  bureaux  d'un  armateur,  M.  B«* 
U  mourait  en  1844,  à  quarante-neuf  ans,  à  l'île  de  la  Réunion,  où  ii  étala* 
recouvrer  des  créances  pour  des  négociants  bordelais,  ne  laissant  à  sa  fr** 
d'autre  héritage  qu'une  tradition  ininterrompue  d'honnêteté. 

Tommy  Perrens  était  obligé  de  se  suffire  à  lui-même  tout  en  prépf* 
l'Ecole  Normale.  L'abbé  Perret,  puis  son  successeur  l'abbé  Gattrei,  qui  ëtéc* 
de  braves  gens,  malgré  leur  sécheresse  et  leur  étroitesse  d'esprit,  le  pto* 


de  l'école  normale  2t 

comme  secrétaire  à  50  francs  par  mois,-  mais  ne  se  préoccupèrent  nullement 
de  faciliter  sa  préparation  à  l'École.'  La  Faculté  de  Bordeaux  ne  lui  offrait  que 
de  faibles  ressources.  Bcrsot,  qui  avait  succédé  à  Ladévi-Roche  su  collège, 
s'intéressa  un  instant  à  lui,  mais  Perrens  se  l'aliéna  en  soutenant  que  Descartes 
n'était  pas  un  grand  écrivain.  Malgré  son  zèle  et  le  dévouement  de  M.  Anot, 
il  fût  refusé  trois  fois  de  suite  au  concours  d'entrée  de  l'École. 

Son  père  lui  conseilla  d'aller  travailler  à  Paris  ;  mais  comment  subvenir  à 
cette  dépense  ?  Perrens,  il  est  vrai,  avait  mis  de  côté  une  bonne  partie  dos 
1.800  francs  gagnés  en  trois  années  de  secrétariat.  Ses  seules  dépenses  avaient 
été  quelques  voyages  à  pied  où  il  ne  faisait,  par  économie,  qu'un  seul  repas  pat- 
jour.  Un  notable  bordelais,  M.  Lafayc,  le  recommanda  à  MM.  Labrouste  et 
Guérard,  qui  l'acceptèrent  à  Sa i nie-Barbe  comme  élève  gratuit,  destiné  à  briller 
au  Concours  général  et  à  PÉcole  Normale.  H  fit  joyeusement,  dans  l'automne 
de  1842,  le  trajet  de  60  heures  de  Bordeaux  à  Paris,  sur  l'impériale  de  la  dili- 
gence, au  milieu  d'une  symphonie  de  fromages.  Il  avait  en  poche  ses 
1.000  francs  d'économies,  et  au  cœur  des  espérances  infinies. 

La  vie.de  Paris,  qui  lut  apparaissait  si  attrayante  de  loin,  de  près  lui  fut  très 
dure.  11  souffrait  cruellement  de  l'internat  qu'il  n'avait  jamais  connu  jusque-là, 
de  la  promiscuité  du  dortoir,  des  odeurs  du  réfectoire,  où  il  était  de  la  deuxième 
fournée.  Son  parler  bordelais,  ses  cheveux  longs,  son  républicanisme  un  peu 
exubérant,  sa  timidité  associée  à  beaucoup  d'amour-propre,  tout  s'unissait  a  le 
désigner  aux  railleries  de  ses  camarades,  à  faire  de  lui  un  isolé.  11  en  était 
plus  d'un  avec  qui  il  aurait  aimé  à  lier  amitié,  Boissier,  Beaussire,  Bozériau, 
Jules  Girard,  mais  sa  sauvagerie  créait  entre  eux  des  malentendus  invincibles. 
H  ne  sortait  qu'un  dimanche  sur  deux,  et  l'après-midi  seulement,  pour  travailler 
davantage.  H  se  faisait  consigner  volontairement  tous  les  quinze  jours  en  allant 
au  spectacle  le  soir  de  son  dimanche  de  sortie.   Ses  promenades   étaient 
toujours  solitaires.  Il  a  tracé  de  lui-même  à  cette  époque  un  piquant  portrait 
où  l'on  retrouve  ce  mélange  de  modestie  et  d'amour-propre  qui  était,  d'après 
lui,  le  fonds  de  son  caractère.  11  raconte  qu'il  se  regardait  aux  glaces  des  devan- 
tures en  se  demandant  pourquoi  il  ne  savait  pas  plaire  :  «  Jamais  je  ne  me  suis 
trouvé  plus  à  mon  goût.  Ne  voyant  que  mon  buste,  je  n'étais  pas  amené  ï\ 
"regretter  mes  jambes  trop  courtes.  Je  n'étais  choqué  ni  de  mes  yeux  trop 
petits,  ni  de  mon  nez  trop  fort,  ni  de  mes  dents  mal  alignées,  ni  de  ma  lèvre 
légèrement  proéminente  à  l'Autrichienne,  ni  de  ma  léle  un  peu  inclinée  à 
gauche  ni  plus  ni  moins  que  celle  d'Alexandre  le  Grand,  ni  enfin -de  je  ne  sais 
quel  air  vieillot  qu'avait  déjà  ma  physionomie  de  vingt  ans.  Je  me  savais  gre 
de  ma  main  petite  et  Ane,  de  ma  taille  bien  prise,  d'une  fraîcheur  vierge 
qu'aucun  excès  n'avait  flétrie.  Je  reconnais  toutefois  que  si  je  fus  passa  M; 
alors,  c'est  mon  habit,  comme  Sedaine,  que  j'en  dois  remercier.  Je  portais  ui;< 
redingote  vert  bronze,  boutonnée,  collant  au  corps  et  aux  bras,  selon  la  mono 
du  temps.  Jamais,  à  mon  avis,  vêtement  ne  m 'alla  aussi  bien.  Que  ma  jeunesse 
le  parfit  un  peu,  j'y  consens,  mais  elle  ne  le  parait  pas  beaucoup  sans  doute,  car 
je  me  suis  rarement  aperçu  que  les  femmes  me  jetassent  la  moindre  œillade. 
Les  aventures  ne  me  cherchaient  pas  et  je  leur  rendais  la  pareille.  » 

Parmi  les  répétiteurs  de  Sainte- Barbe,  M.  Chardin  était  le  seul  qui  s'Intéressa 
à  lai;  il  y  avait  déjà  entre  lui  et  M.  Bréchillet,  connu  plus  lard  sous  le  nom  de 
Charles  Jourdain,  une  hostilité  qui  ne  s'effaça  jamais.  A  Louis-le-Grand,  il  se 
sentit  perdu  au  milieu  des  133  élèves  de  rhétorique.  Heure    ement  que  Rinn, 


30  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BLKVKS 

admirable  professeur  les  Jours  où  il  jie  dormait  pas*  le  prit  en  amitié  et  le  ft 
venir  chez  lui  les  dimanches  matins  pour  lui  corriger  ses  devoirs  de  14*. 
Grfte»  à  Chardin  et  à  Rinn,  il  fut  admissible  onzième  à  l'Ecole  Normale.  OqM 
permit  d»  rosier  à  Sainte-Barbe  pendant  les  vacances  pour  préparer  son  «raV 
et  il  obtint  d'habiter*  seul  dans  un  dortoir  abandonné.  11  y  jouissait  déjà  ées 
solitude  et  de  sa  liberté,  qjrnad  il  s'aperçut,  6  horreur  l  qu'il  n'était  pas  sert  4 
que  des  légions  de  punaises  habitaient  sa  paillasse.  Un  camarade  lui  conseflki 
térébenthine  comme  préservatif.  H  eut  la  naïveté  d'en  inonder,  non  seuleaetf 
son  Ut,  mais  son  corps  et  faillit  se  rendre  mfcade  sans  chasser  ses  ineonmoAf 
compagnons.  U  supprima  la  paillasse,  planta  las  pieds  de  son  Ut  dans  ta 
écuelles  pleines  d'eau  et  finit  surtout  par  s'aguerrir.  Il*  travaillait  jusque  ut 
heure  du  matin  et  ne  se  couchait  que  quand  U  croyait  ses  eoamai*  endorma» 

Au  mois  d'octobre,  il  était  reçu  treizième  à  l'École,  en  même  feaaaftqoeam 
ami  Ribert,  un  de  ses  camarades  de  Bordeaux,  à  qui  il  devait  rester 
uni .  Ribert  était  un  républicain  et  un  libre-penseur  bien  plus  intransigeant 
que  Perrens.  Destitué  au  2  décembre,  il  vint  à  Paris  comme  professeur  libre,  fia 
préfet  du  4  septembre,  donna  sa  démission  quand  Gambetta  quitta  le  pont* 
reprit  bravement  son  métier  de  professeur  pour  rentrer  un  peu  plus  tard  tai 
la  carrière  préfectorale.  Avec  Ribert,  ses  meilleurs  amis  à  l'École  tarais* 
camarade  de  promotion  Lanzl,  et  ses  cubes  Rigault  et  Riquier  qui  loi 
gnèrent  une  vive  sympathie  lors  de  la  mort  de  son  père.  Mais  ces 
devaient  être  troublées  par  la  politique  et  la  religion.  Riquier  était  fer** 
catholique  ;  Rigault,  devenu  précepteur  du  comte  d'Eu,  se  refroidit  à  l'épi* 
de  Perrens  après  le  24  février,  et  Lanzi,  secrétaire  du  préfet  de  police  PieM 
sépara  plus  radicalement  encore  de  son  ancien  ami. 

Les  mêmes  malentendus  qui  s'étaient  produits  à  Sainte-Barbe  seperpétaM 
à  l'École*  Un  jour  il  surprit  Magy  faisant  des  gorges  chaudes  avec  ses  ont* 
rades  au  sujet  d'une  de  ses  compositions  françaises,  et  il  se  replia  ptosa* 
jamais  sur  lui-même,  se  croyant  un  objet  de  moquerie  et  de  nudveiUanee.  wa> 
tant  il  jouissait  de  se  trouver  dans  un  milieu  intellectuel  si  vivant,  oè* 
récréations  étaient  aussi  profitables  que  les  conférences,  «  par  rechange  «■* 
tinuel  des  idées  qur  se  heurtent,  qui  se  contrôlent  les  unes  les  autres,  au  ke** 
par  le  sarcasme  et  la  plaisanterie».  11  trouvait  très  amusante  la  vteçrt* 
menait  au  vieux  Collège  du  Plessis,  malgré  la  sévérité  d'une  discipline  f< 
interdisait  de  causer  au  réfectoire,  et  remplaçait  la  causerie  par  une  tectat 
à  haute  voix,  il  passait  la  veillée  à  lire  Homère  avec  Bressant,  se  méfait  «* 
ardeur  aux  causeries  autour  du  poêle,  faisait  sa  partie  dans  les  concerts  far* 
lesques  où  il  imitait  le  chien  ou  le  canard,  tandis  que  Hatzfeld  faisait  le  kite* 
et  que  Maréchal  tambourinait  des  airs  sur  ses  joues  gonflées.  Il  était  sait 
auditeur  aux  concerts  sérieux  où  Beulé  tenait  le  piano,  où  Glachaatâ* 
baryton  et  Boissier  premier  ténor,  concerts  que  Manuel  célébrait  en  vers  bfiav 

Il  avait,  d'ailleurs,  au  dehors  des  consolations  aux  petites  tribulations  ij 
dedans.  Sa  grand'mère,  sa  mère  et  son  frère  étaient  venus  slnstaller  à  WW 
et  il  passait  avec  eux  ses  après-midi  du  dimanche  et  ses  quatre  heures*1! 
sortie  du  mercredi.  Sa  mère  lui  fut  précieuse  pendant  ces  trois  années  dtcw 
où  les  soucis  ne  lui  ont  pas  manqué.  j 

Le  plus  grave  de  ces  soucis  fut  d'abord  la  mort  de  son  père  qui  le  tes* 
chef  de  famille  à  vingt  ans,  et  qui  le  laissa,  durant  des  mois,  abîmé  de  é* 
leur.  Puis  vint  une  crise  pénible  de  dureté  d'ouïe  qui  lui  fit  craindre  aa*  • 


I 

I 
DB  L'ÉCOLB  NOBMALE  34 


carrière  même  fût  entravée,  et  qui  ne  céda  que  lentement.  Enfin  il  éprouva  une 
série  de  déceptions  dans  ses  espérances  d'avenir.  Le  directeur,  Dubois,  qui 
te  résidait  pas  à  l'École,  et  laissait  le  soin  de  l'administration  à  Vacherot, 
Pavait  pris  en  grippe  et  était  décidé  à  le  précipiter  en  grammaire.  Perrens 
s'était  cru  fait  pour  la  philosophie.  A  sa  première  leçon  chez  Jules  Simon, 
celui-ci  L'arrêta,  au  bout  de  cinq  minutes,  en  lui  disant  :  «  C'est  bien  fait,  mais 
nous  n'avons  pas  le  temps  aujourd'hui.  »  Il  reconnut,  d'ailleurs,  que  Jules  Si- 
mon avait  raison,  qu'il  n'avait  pas  en  lui  l'étoffe  d'un  psychologue  ni  d'un  mé- 
taphysicien. Mais  il  était  un  peu  tard  pour  .se  tourner  vers  l'histoire,  et 
H.  Wallon^'avait  noté  comme  «  esprit  faux,  nullement  propre  à  l'histoire  », 
après  deux  travaux  :  l'un,  sur  le  Pentaleuque,  dont  il  contestait  l'authenticité; 
l'autre,  sur  la  guerre  de  Troie,  qu'il  prétendait  n'avoir  duré  qu'un  an.  Ce  qui 
Justifiait,  dans  une  certaine  mesure,  le  jugement  de  M.  Wallon,  c'est  qu'il  avait 
cité,  comme  s'il  les  connaissait  de  première  main,  des  textes  qu'il  avait  pris 
dans  un  mémoire  de  l'Académie  des  Inscriptions.  S'il  avait  trouvé  beaucoup 
de  bienveillance  chez  Berger  et  Havet,  Le  Bas  ni  Gibbon  ne  goûtaient  ses  de- 
voirs, et  Jacquinet,  tout  en  lui  disant,  à  propos  d'un  travail  sur  Montaigne, 
qu'il  serait  capable,  un  jour,  de  faire  œuvre  de  savant,  lui  reprochait  le  décousu 
dans  les  idées  et  l'incohérence  dans  l'expression. 

Quand  il  sut  qu'il  était  un  des  cinq  malheureux  condamnés  à  la  grammaire  et 
parmi  lesquels  Bressant  seul  acceptait  son  sort  de  bonne  grâce,  il  songea  à 
abandonner  l'Université.  Les  conseils  de' sa  mère  et  ceux  de  M.  Labrouste  l'em- 
pêchèrent de  perdre  courage  et  il  décida,  en  lui-même,  de  réparer,  en  écrivant 
des  thèses  qui  lui  ouvriraient  les  Facultés,  l'injustice  dont  il  se  croyait  victime. 

C'était,  en  effet,  une  triste  condition  que  celle  des  grammairiens  d'alors. 
Comme  la  licence  n'était  pas  exigée  pour  leur  agrégation,  on  leur  interdisait  de 
s'y  présenter,  avec  leurs  camarades,  en  juillet  et  même  en  octobre.  Us  pou- 
vaient seulement,  s'ils  le  voulaient,  se  présenter  en  avril  de  la  seconde  année. 
Perrens  obtint  pourtant,  grâce  à  Vacherot,  la  permission  de  se  présenter  en 
octobre,  et  fut  reçu  cinquième.  Il  n'en  fut  pas  moins  obligé  de  rester  en  grammaire 
et  de  vivre,  pendant  deux  ans,  au  régime  exclusif  du  thème  et  de  la  version, 
avec  M.  Egger  pour  seul  professeur,  qui  lui  reprochait,  lui  aussi,  •  d'avoir  des 
Idées  bizarres  sur  les  choses  les  mieux  décidées  par  le  bon  sens  t.  Et  il  mau- 
dissait le  règlement  quL  interdisait  aux  grammairiens  de  suivre  les  conférences 
de  lettres,  d'histoire  et  de  philosophie.  II  se  consolait  en  faisant  du  droit,  pen- 
dant sa  seconde  année,  et,  le  22  août  1845,  il  passait  son  premier  examen  à 
toutes  boules  blanches.  En  troisième  année,  Cucheval  le  prit  comme  sous- 
bibliothécaire.  U  passa,  dès  lors,  des  heures  heureuses  dans  son  cabinet  de 
travail  avec  Glachant  et  Bonncfont  11  s'amusa  même  à  tirer  de  Dubois  une 
malicieuse  vengeance  en  lui  réclamant  des  livres  que  le  directeur  détenait 
depuis  des  années.  U  devait,  plus  tard,  se  venger  plus  noblement  en  procurant 
un  mariage  brillant  à  la  nièce  de  son  ancien  directeur.  Il  était,  d'ailleurs,  ré- 
signé à  son  sort,  car  il  refusa  la  place  de  secrétaire  de  M.  de  Morny,  qui  lui  fût 
offerte  et  qui  lui  aurait  ouvert  la  vie  politique.  Il  refusa,  il. est  vrai,  surtout, 
parce  que  M.  de  Morny  était  alors  trop  orléaniste. 

Le  stage  qu'il  fit  à  Henri  IV  lui  avait  fait  espérer  le  succès  à  l'agrégation, 
le  professeur  avait  loué  sa  méthode,  la  clarté  de  ses  leçons  qui  annonçaient 
un  excellent  maître;  mais  il  n'arriva  que  dix-septième,  alors  qu'il  n'y  avait  que 
quinze  places  et  bien  qu'il  fût  presque  ex-œquo  avec  le  quinzième.  Il  allait  partir 


H 


3i  ASSOCIATION  DBS  AKCIBMS  ÉLÈVES 

pour  le  Puy,  quand  Beaujean,  nommé  surveillant  à  l'École,  lui  01  donner,  p 
Lesleur,  sa  cinquième  de  Bourges. 

Il  y  fut  heureux.  La  ville,  il  est  vrai,  et  le  pays  étaient  sans  charme,  ta  socài 
locale  peu  accueillante  ;  mais  il  se  trouvait  libre  ;  sa  chambre,  à  vingts 
francs  par  mois,  lui  semblait  un  paradis  après  les  misères  de  lïnteroat  ;  idri 
reçu  amicalement  par  d'excellents  collègues,  en  particulier  par  Gorrard  et  M 
Janct,  et  par  le  professeur  de  quatrième  Delaroche,  qui  lui  fit  piocher  * 
latin  et  le  fit  recevoir  treizième  à  l'agrégation,  au  bout  de  Tannée.  11  an*.* 
plus,  fait  à  Bourges  des  connaissances  qui  lui  furent  précieuses.  Il  lut  »d 
familièrement  chez  M—  Zulma  Carraud,  bien  connue  comme  romancière,  ipe* 
boiteuse,  vieillote  et  bredouillante  »,  mais  pleine  d'esprit,  amie  de  Balxac  l 
Bérard,  l'auteur  putatif  de  la  Charte,  devenu  receveur  général  à  Bourses.  M 
vaudevilliste  Mazères,  alors  préfet  du  Cher.  Perrens  devait  rester  son  eottw 
pondant  et  leur  amitié  dura  autant  que  la  vie  de  M~Carraud,  qui  me©*! 
Paris,  à  l'Age  de  quatre-vingt-onze  ans,  écrivant  toujours,  républicaine  et  M*-] 
penseuse,  comme  en  18tô.  Perrens  connut  aussi,  à  Bourges,  le  célèbre  s 
républicain  Michel,  originaire  d'Aix,  appelé  à  Bourges  par  son  ami  ravooe 
son,  et  fixé  dans  cette  ville  par  son  riche  mariage  avec  H"*  Lebrun,  qui! 
défendue  aux  assises  où  elle  comparaissait  comme  accusée  d'avoir  empo 
son  mari.  Janet  a  raconte,  dans  un  article  de  la  Benne  Bleue,  leurs  reW* 
avec  ce  merveilleux  causeur,  cynique  et  éloquent,  avec  qui  Perrens  et  Inp 
salent  des  nuits  en  causerie  péripatéticienne  sur  les  remparts,  Janet  ptitafr 
phant,  Perrens  politiquant  avec  le  grand  tribun  qui,  n'ayant  pas  été  rééfo  fr 
puté,  en  1838,  rongeait  son  frein  à  Bourges,  dans  le  vaste  hôtel  où  il  pensât 
d'ennui. 

Le  succès  de  Perrens  à  l'agrégation  et  la  bonne  réputation  qu'il  ani* 
quise  à  Bourges,  comme  professeur,  le  firent  nommer  à  Lyon,  en  rt 
française,  classe  réservée  aux  élèves  de  sciences.  H  y  retrouva  JtoaMrt 
Bourget,  Lesans.ct  y  lia  amitié  surtout  avec  l'abbé  Noirot,  professeur  de  jA* 
sophie.  Il  s'installa  d'abord  aux  Brotteaux,  puis  à  Caluire,  à  la  campagne, 
une  dame  veuve,  mère  de  deux  enfants,  à  qui  il  enseignait  le  latin  et  le P* 
tandis  que  lui-même  apprenait  le  piano  et  la  guitare.  Ses  courses  quotidJea* 
de  Caluire  à  Lyon,  raffermirent  sa  santé;  il  vit  disparaître  toutes  les  interna* 
dites  physiques  dont  il  avait  souffert  depuis  tant  d'années.  11  put,  dès  fors* 
fire  au  double  effort  de  ses  classes  et  de  ses  travaux  personnels. 

Les  événements  politiques  l'empêchèrent,  tout  d'abord,  de  commencera 
thèses  qui  étaient,  au  sortir  de  l'École,  sa  première  préoccupation.  0 
que  depuis  quatre  mois  à  Lyon,  quand  éclata  la  Révolution  de  février  16& 

Perrens  devait  l'accueillir  avec  joie,  il  était,  depuis  l'enfance,  imbu  des  »^ 
républicaines,  héritées  de  son  père,  mais  dégagées  de  tout  alliage  bonapMt&Kj 
et  il  s'était,  de  plus,  entièrement  détaché  des  convictions  catholiques  dais 
quelles  il  avait  été  élevé  par  sa  mère.  A  la  ferveur  avec  laquelle  il  avait  W 
première  communion,  avait  succédé  une  période  de  doutes  qui,  peu  à  P& 
changèrent  en  négations.  Son  confesseur  n'avait  pas  trouvé  d'autres  oonsefcj 
lui  donner  que  de  n'y  plus  penser  et  de  ne  pas  prétendre  en  savoir  ptosK 
que  Bossuet  et  Fénelon.  Les  prédications  de  Deguerry,  Combalot,  l'abbé 
Mgr  de  Cheverrus,  Lacordaire  le  charmèrent  sans  le  convaincre,  et  une  cou 
salion  avec  Lacordaire  où  celui-ci  admit  que  les  païens  et  les  hérétiques 
valent  être  damnés  s'ils  ne  recevaient  pas  des  lumières  miraculeuses  b 


DE  L'ÂCOLB  NORMALE  33 

ment  de  leur  mort,  acheva  de  le  détacher  de  la  religion.  Cette  incrédulité  n'était, 
d'ailleurs,  associée  à  aucun  relâchement  dans  la  conduite,  et  il  gardait  une 
pureté  de  cœur  et  d'esprit  qui  provoqua,  plus  d'une  fois,  les  railleries  de  ses 
camarades.  Ce  fut  à  l'École  Normale  que  s'acheva  cette  évolution,  surtout  par 
l'influence  de  Ribert.  11  a  décrit  lui-même,  en  termes  très  forts,  combien  fut 
radicale  sa  séparation  d'avec  ses  anciennes  croyances.  <  Mon  esprit  n'avait 
longtemps  éprouvé  aucune  répugnance  à  allier  le  républicanisme  avec  le  catho- 
licisme. Je  ne  pratiquais  pas,  mais  je  croyais  croire.  Pendant  mon  année  de 
Sainte-Barbe,  je  laissai  dormir  les  questions  religieuses.  À  l'École,  elles  se  ré- 
veillèrent d'elles-mêmes  et  devinrent,  entre  nous,  un  fréquent  sujet  d'en- 
tretien. Mon  évolution  se  fit  insensiblement,  sans  que  je  puisse  marquer  les 
étapes.  Je  ne  saurais  retracer  le  travail  intellectuel  qui  me  conduisit,  en  peu 
de  mois,  aux  antipodes  de  ma  jeunesse,  à  rejeter  successivement  le  catholi- 
cisme, le  christianisme,  toute  religion  positive,  l'immortalité  de  l'âme,  puis 
à  douter  de  l'existence  même  de  l'âme  et  de  celle  d'un  ou  de  plusieurs 
dieux.  Ces  dernières  questions,  sur  lesquelles  je  n'osais  nier,  je  les  écar- 
tais, les  tenant  pour  insolubles.  Il  me  semble  bien,  quand  je  cherche 
à  rassembler  mes  lointains  souvenirs,  que  ce  qui  me  détermina,  c'est  la  dis- 
tinction, essentielle  à  mes  yeux,  entre  la  science  et  la  croyance.  Je  ne 
voulais  plus  admettre  que  les  faits  constatés.  J'en  arrivai  au  scepticisme  radical 
que  je  viens  de  dire,  en  matière  métaphysique,  sans  les  secousses  violentes, 
sans  les  poétiques  et  douloureux  déchirements  dont  parle  si  éloquemment 
Jouffroy.  Quand  je  sentis,  pour  employer  l'expression  du  même  Jouffroy,  «  qu'il 
n'y  avait  plus  rien  en  moi  qui  fût  debout  »,  j'éprouvai  une  vive  joie  d'être 
affranchi  de  liens  qui  ne  me  paraissaient  plus  qu'un  monstrueux  tissu  d'er- 
reurs et  d'absurdes  inventions.  »  S'il  ne  se  croyait  pas  tenu  au  respect  pour  ses 
anciennes  croyances,  si,  comme  historien,  il  voyait  dans  le  christianisme  du 
Moyen  Age,  non  un  agent  du  progrès,  mais  un  obstacle  au  progrès,  si  la  France 
devait  à  ses  yeux  à  la  libre- pensée  d'être  aussi  avancée  que  les  nations  protes- 
tantes, s'il  refusait  de  distinguer  entre  le  catholicisme  et  le  cléricalisme,  «  tant 
que  les  catholiques  de  conviction  n'auront  pas  rompu  avec  les  catholiques  de 
combat  »,  il  n'en  était  pas  moins  très  tolérant  pour  les  personnes,  et  ne  se 
croyait  pas  le  droit  d'imposer,  autour  de  lui,  le  scepticisme  résigné  qui  lui 
.suffisait  à  lui-même.  Il  regrettait  trop  que  ce  qui  nous  est  le  moins  connu  dans 
le  monde  où  nous  vivons,  ce  soit  nous-mêmes. 

Nous  ne  devons  donc  pas  nous  étonner  de  le  voir  en  1848  et  1849,  parmi  les 
plus  fermes  partisans  de  la  République  et  parmi  les  rédacteurs  de  la  Liberté 
dépenser,  où  il  écrivait  sous  le  nom  de  Tom  Franc  des  articles  remarquables. 
Il  y  raconta  les  événements  de  1848  à  Lyon,  et  y  fit  sous  le  titre  :  Huit  jours 
dans  les  Alpes,  une  peinture  très  vivante  du  monde  de  l'émigration  à  Genève  et 
des  luttes  entre  cléricaux  et  libéraux  dans  le  Valais  avant  la  guerre  du  Son- 
derbund. 

Mais,  s'il  était  ferme  républicain,  il  était  aussi  fermement  modéré.  11  allait 
dans  les  clubs  donner  des  conseils  de  sagesse,  si  bien  que  les  canuts  l'accu- 
saient d'être  payé  par  la  réaction,  tandis  que  ses  collègues,  bien  moins  répu- 
blicains que  lui  pourtant  avant  février,  prétendaient  qu'il  avait  été-  élevé  aux 
trais  des  d'Orléans,  parce  qu'il  recevait  des  lettres  de  Bigault  avec  l'entête 
«  Cabinet  du  Roi  ».  Il  fit  partie  du  Comité  général  qui  préparait  pour  les 
modérés  les  élections  à  la  Constituante  contre  le  Club  central  socialiste.  Il 


34  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

combattait  les  réactionnaires  cachés  qui  s'étaient  glissés  dans  le  Comité 
el  fît  dresser  une  liste  républicaine  qui  passa  tout  entière. 

A  la  fin  de  1848,  il  fut  chargé  de  la  rhétorique  classique  en 
d'Auguste  Nicolas,  et  devint  rédacteur  du  Censeur,  où  il  fit  la  guerre 
lence  aux  projets  dont  devait  sortir  la  loi  Falioux. 

Il  était  fatal  qu'il  eût  à  souffrir  de  la  réaction  de  1849,  et  que  les  coHègaft 
qui  l'avaient  accusé  d'orléanUme  en  48,  l'accusassent  en  49  de  pactiser  ra 
les  émeutiers.  En  effet,  lorsque  la  prise  d'armes  des  Arts  et  Métiers  à 
13  Juin  1849  eut  pour  contre-coup  à  Lyon  une  émeute  pour  rire  qui  fit. 
réprimée  avec  férocité,  Perrens.  qui  avait  cherché  à  dissuader  des  ouvries 
de  faire  une  barricade,  fut  accusé  de  leur  avoir  adressé  un  harangue  té* 
lutionnaire;  et,  tandis  que  les  insurgés  le  mettaient  sur  leur  liste  de 
le  général  Suireau  le  notait  de  son  côté  parmi  lés  agitateurs  à  faire  arrête! 
avait  heureusement  dans  sa  classe  le  fils  du  général  qui  se  porta  cautioapGff 
son  professeur  auprès  de  son  père  et  fit  eflacer  son  nom.  11  renonça  â 
lors  à  la  politique  active  et  se  mit  sérieusement  à  préparer  ses  thèses. 
Le  hasard  d'un  achat  chez  un  bouquiniste  lui  donna  le  sujet  de  sa 
latine  :  Les  idées  de  lord  CkesterfUld  sur  V éducation.  Le  hasard  d\me  la- 
contre  lui  donna  son  sujet  de  thèse  française  :  SatxmaroU.  En  octobre  IS4 
revenant  en  malle-poste  de  Bordeaux,  où  sa  famille  s'était  réinstallée,  ifl^ 
trouva  sur  l'impériale  avec  un  commis-voyageur  italien  qui  le  questionna 
renseignement  en  France  et  lui  dit  à  brûle-pourpoint  :  «  Pourquoi  ne 
vous  pas  une  thèse  sur  Savonarole?  »  L'idée  de  faire  revivre  la  figure  de  tf 
moine  républicain  enthousiasma  Perrens.  U  passa  Tannée  à 
l'italien  et,  en  octobre  1850,  après  un  nouveau  voyage  à  Bordeaux 
par  Chamonix,  le  Rhône,  Nîmes,  Montpellier,  Toulouse,  le  Canal  du  K£ 
la  Garonne,  avec  retour  à  travers  l'Auvergne  et  le  Force,  U  rentra  à 
pour  se  mettre  résolument  à  l'œuvre. 

Là  il  apprend  qu'il  est  déplace  avec  quatre  de  ses  collègues  et  envoyé 
disgrâce  en  6-  à  Montpellier.  Le  recteur  Jullien  avait  refusé  de  Ira 
au  ministère  une  première  dénonciation  pour   républicanisme  laite 
Perrens  par  le  préfet  du  Rhoue,  mais  une  seconde  avait  été  envoyée 
tement  à  Lesieur  par  un  ancien  collègue,  professeur  à  Grenoble,  qû 
voitait  la  place  de  Lyon.  Perrens  ne  pouvait  lutter,  n  se  résigna. 

Montpellier,  malgré  les  splendeurs  d'un  admirable  automne,  ne  le 
pas.   La  ville  lui  parut  sombre  et  triste;  la  société  étroite  et 
les  Facultés  méprisaient  le  lycée,  dont  les  professeurs  n'avaient  pas 
Bibliothèque  droit  au  prêt  des  livres.  Heureusement,  il  trouve  un 
accueil  auprès  du  D*  Boulsson,  auprès  de  Germain,  auprès  surtout  de 
René  Taillandier  qui  empruntait  des  livres  pour  lui.  Il  aime  sa  classe  et 
élèves  parmi  lesquels  il  remarque  Francis  Gantier,  délicat  comme  une  I 
en  qui  rien  ne  faisait  prévoir  l'héroïque  aventurier  du  Tonkin.  Gantier 
en  relations  très  amicales  avec  son  maître  et  Perrens  put,  plus  tard, 
son  affection  à  sa  veuve  et  à  sa  fille. 

Les  premières  vacances  furent  consacrées  à  un  voyage  en  Italie.  Le 
fesscur  Paravia  de  Turin  avait  mis  Perrens  en  rapport  avec  le 
Provana  qui  avait  préparé  une  histoire  de  Savonaroie  et  qui  offrît  HH» 
matériaux  au  jeune  savant  français.  Perrens  mena  a  Tarin  une  vie  de 
travaillait  de  5  heures  du  matin  à  5  heures  du  soir,  puis  de  7  heures  à 


DS  i/dCOLE  NOBMALB  35 

jeûnait  de  pain  et  de  fromage  tout  en  lisant  et  prenant  des  notes,  et  ne  se 
nnait  que  deux  heures  de  repos  pour  dîner.  Au  bout  d'un  mois,  U  va  à 
>rence,  où  il  habite  chez  le  stenterello  de  la  Commedia  deU'Arte,  Loranso 
aelli.  Tout  en  travaillant  aux  Archives  et  à  la  Bibliothèque,  il  parcourt 
ec  ravissement  les  lieux  où  Savonaroto  a  vécu,  agi»  souffert  et  péri 
«iyr. 

L'infatigable  bienveillance  de  Paravta  lui  fait  faire  la  connaissance  du 
oérable  Gino  Capponi,  l'historien  aveugle,  qui  met  sa  bibliothèque  à*  la  dis- 
îition  de  notre  camarade,  l'avocat  Salvagnoli,  le  marquis  Ridolfl,  le  profes- 
ir  Perrucci;  et  il  a  la  bonne  fortune  de  trouver  aux  archives  un  employé 
tnicipal,  Gargânl  Oarganettf,  qui  dépouilla  et  copia  gracieusement  pour  lui 
i  documents  inédits  sur  Savonarole. 

levenu  d'Italie  avec  une  abondante  moisson,  il  se  marie  quelques  mois 
•es,  le  10  février  1852,  avec  une  Jeune  orpheline  sans  fortune,  H*9  Lajard. 
e  vivait  avec  son  frère  et  sa  sœur.  C'était  une  personne  d'une  grande  dis- 
ction  de  caractère  et  d'esprit,  d'une  vivacité  toute  méridionale,  élégante 
dévouée  à  tous  ses  devoirs,  sachant,  malgré  une  santé  très  délicate,  bra- 
iller de  ses  mains  dans  un  ménage  où  les  ressources  étaient  très  restreintes 
où  les  jeunes  mariés  avaient  pris  avec  eux  la  seconde  demoiselle  Lajard. 
rrens  n'eut  jamais  à  regretter  une  décision  qui  pouvait  paraître  une  impru- 
ace  et  il  se  félicitait,  à  70  ans,  d'avoir  gagné  le  gros  lot  à  la  loterie  du 
triage. 

3e  sont  ces  fiançailles  et  ce  mariage  qui  expliquent  pourquoi  Perrons, 
dgré  ses  ardentes  convictions  républicaines,  et  son  aversion  pour  celui  qu'il 
>elait  toujours  c  le  criminel  aventurier  de  Strasbourg  et  de  Boulogne  t,  se 
Igna  à  prêter  le  serment  exigé  des  fonctionnaires,  après  le  2  décembre, 
irtant,  au  premier  moment,  il  avait  été  sur  le  point  de  tout  sacrifier  plutôt 
5  de  paraître  souscrire  au  coup  d'État.  U>  5  décembre,  il  cefait  :  Vive  la 
publique!  avec  Lenient,  sur  l'Esplanade,  n  formait  avec  Bousquet  le  projet 
migrer  aux  États-Unis;  Il  refusait  catégoriquement  avec  Maurial,  son 
lègue  de  philosophie,  facte  d'adhésion  au  2  décembre  qu'on  réclamait 
i  professeurs.  Grâce  au  censeur  Loubers,  beau-frère  de  Mauriat,  cette 
istance  resta  inconnue  du  recteur  et  du  préfet.  Après  le  plébiscite,  Perrens 
$a  qu'il  était  vain  de  prétendre  imposer  ta  République  à  un  pays  qui 
comptait  qu'un  nombre  insignifiant  de  républicains,  et  que  les  esprits 
lépeodants  devaient  container  à  défendre  dans  l'Université  les  idées 
éralea. 

Il  resta,  en  effet,  partout  et  toujours  un  Indépendant.  En  1848,  il  était  repu- 
cain  modéré,  car  il  collaborait  au  Cmsmr^  et  sa  plus  grande  hardiesse  avait 
5  un  projet  de  suppression  de  rhérttage  en  ligne  collatérale.  En  1890,  col- 
orateur  de  la  Rép%blifiK  Fr**ç*i*e%  il  pouvait  se  rendre  le  témoignage 
il  étaK  resté  fidèle  aux  opinions  modérées;  sur  un  seul  point,  il  était 
rensigeant  :  dans  sa  haine  et  son  mépris  pour  i'Bopire.  Et  encore  il  avoue 
■avec  les  années  sa  colère  avait  faiWi,  et  qu'il  avait  fallu  le  désespoir  où 
dan  et  l'invasion  Jetèrent  son  eosur  de  patriote  pour  réveiller  toute  la 
gueur  de  ses  ressentiments. 

Son  indépendance  de  caractère  se  manifesta  d'ailleurs  par  l'attitude  qu'il 
ida  après  le  2  décembre.  H  refusa,  avec  le  philosophe  Maurial,  de  suivre 
s  processions  et  dtUumiuer  pour  la  visite  du  Prince-Président  II  n'inler- 


36  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

rompit   pas  un  instant   ses  relations  avec  Cazot,  Bousquet  et  Miefeé 
Bourges,  internés  à  Montpellier.  Il  discutait  avec  ce  dernier  sur  le 
et  le  suffrage  universel.  Michel,  désillusionné  par  le  plébiscite,  continuait 
suffrage  universel  et  voyait  dans  le  socialisme,  dont  Perrens  était  Pad? 
décidé,  l'espoir  de  l'avenir.  Perrens  resta  fidèle  jusqu'au  bout  à  cette 
compromettante,  et  put  entendre  Michel  adresser  à  Dieu  sur  son  lit  de 
cette  dernière  prière  :  «  Ayez  pitié  de  moi,  mon  Dieu,  car  je  ne  sais  ni 
je  viens,  ni  où  je  vais.  » 

Le  mariage  religieux  pouvait  être  un  pas  difficile  à  franchir  pour  oo 
aussi  amoureux  de  sincérité  que  Perrens.  Sa  confession  fut  originale.fi 
rendit  chez  l'abbé  Flottes,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  i\ 
et  lui  confessa  qu'il  n'était  ni  catholique  ni  chrétien  et  ne  tenait  aucun 
même  philosophique,  pour  démontré.  Après  quelques  mots  de  dî 
courtoise,  l'abbé  lui  donna  son  billet  de  confession  et  le  reconduisit  à  la 
avec  une  brusquerie  qu'on  s'explique. 

Malgré  le  surcroît  de  travail   professionnel  que  Perrens  s'imposa 
subvenir  è  l'entretien  d'un  ménage  de  trois  personnes,  auquel  une  petite 
Ëdmée,  vint  s'ajouter  en  1853,  il  consacrait  toutes  ses  soirées  à  ft 
de  ses  thèses.  En  1853,  il  était  promu  à  la  classe  de  5*  et  ses  deux 
revues  par  son  censeur  Loubers,  qui  lui  donna  d'excellents  conseils, 
approuvées  par  Victor  Leclerc. 

La  soutenance  eut  lieu  le  5  novembre  1853. 11  avait  pour  juges  Wallon  S 
Marc  Girardin,  qui  était  alors,  chose  étrange,  président  du  jury  d'à 
d'histoire,  Villemaln  et  Victor  Leclerc.  11  n'eut  pas  l'unanimité,  à  cause  de 
médiocrité  de  son  latin,  mais  Victor  Leclerc  fit  sur  son  Savonarole  un 
tellement  élogieux,  que  le  ministre  Fortoul,  auprès  de  qui  son  ancien  et 
de  Sainte-Barbe,  Ernest  Baroche,  l'avait  introduit  malgré  Lesieur,  le 
séance  tenante  divisionnaire  de  3*  à  Bonaparte. 

La  thèse  sur  Savonarole  méritait  cette  récompense.  Perrens  s'était 
ment  vengé  de  sa  disgrâce  momentanée.  11  avait  apporté  sur  un  sujet 
vierge  encore,  une  étude  à  la  fois  très  savante  et  très  vivante,  qui,  malgré 
beaux  travaux  de  Villari,  conserve  encore  aujourd'hui  sa  valeur,  et  rcs* 
jugement  le  plus  équitable  porté  sur  le  réformateur  florentin.  Trois 
s'écoulèrent  en  six  ans,  et  l'ouvrage  fut  traduit  en  allemand. 

Perrens  retrouvait  à  Bonaparte,  comme  proviseur,  Gros,  son  juge  <Taff«* 
lion,  qui  l'avait  fait  nommer  à  Lyon  en  1847,  et  qui  lui  montra  une  vive  sp 
pathie.  11  fut  également  bien  accueilli  par  ses  collègues  et  par  ses  élèves. 
Renault  et  Georges  Coulon  se  souviennent  encore  de  ses  premières  teçotf 
furent  pour  eux  une  vraie  révélation.  Faiblement  doué  du  côté  de  la 
Perrens  n'émaillait  pas  ses  leçons,  comme  c'était  alors  l'usage,  de  cltauoas 
classiques,  mais  elles  étaient  riches  d'idées,  d'aperçus  variés,  inspirés  par 
lectures  et  ses  voyages.  Il  passa  rapidement  de  3-  en  2*;  en  janvier  » 
était  chargé  d'une  division  de  rhétorique.  Il  n'eut  jamais  de  succès  dans 
seignement  du  latin,  mais  ceux  qui,  comme  moi,  l'ont  entendu  dans  sesc 
de  français,  Filon,  Buisson,  Bloch,  se  rappellent  avec  un  vif  plaisir  les 
passées  avec  lui.  U  s'attachait  surtout  à  nous  faire  travailler  et  penser 
nous-mêmes  ;  ii  nous  exhortait  à  n'accepter  aucune  doctrine  toute  faite, 
même  les  siennes,  et  il  inspirait  à  ses  élèves  des  sentiments  d'amitié  et 
familiarité  qui  ne  nuisaient  en  rien  au  respect  dû  au  maître. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  37 

La  vie  matérielle  était  difficile,  toutefois,  avec  2,400  francs  de  traitement  et 
une  femme  maladive,  qui  avait  avec  regret  quitté  Montpellier  pour  Paris,  où 
elle  avait  dû  tout  d'abord  vivre  en  garni  dans  un  étroit  appartement.  Mais  leur 
horizon  s'éclaircit  bientôt  L'amitié  de  Spiers  leur  offrit  pour  l'été  un  apparte- 
ment à  Saint-Cioud  ;  l'Académie  française  accorda  au  Savonarole  un  prix  de 
1,500  francs  ;  Perrens  fut  nommé  membre  de  l'Académie  de  Turin  et  chevalier 
des  saints  Maurice  et  Lazare  ;  la  Revue  des  Deux-Mondes  lui  ouvrit  ses  portes 
et  ii  y  publia  une  série  d'études  sur  la  littérature  italienne.  Il  fut  nommé, 
en  1862,  répétiteur  de  littérature  française  à  l'École  polytechnique.  11  prit 
chez  lui  entre  ses  classes  des  élèves  dont  il  dirigeait  les  études.  Enfin  peu  à 
peu,  Perrens  vit  sa  situation  devenir,  sinon  brillante,  du  moins  aisée. 

Il  dut  surtout  cette  aisance  à  son  infatigable  labeur  et  à  la  mer- 
veilleuse économie  de  Madame  Perrens.  Je  n'ai  pas  à  énumérer  ici  tous 
les  articles  qu'il  répandit  libéralement  dans  les  Journaux  et  les  Revues 
et  ne  puis  que  rappeler  ses  principaux  travaux.  L'Italie  l'attirait  toujours. 
En  1857  il  publiait  sous  le  titre  :  Dix  ans  de  révolution  en  Italie,  des  études 
sur  Manin,  Mazzini,  Montanelli,  Gioberti,  Caltaneo,  Poerio,  Settimo,  qui  forment  un 
des  meilleurs  livres  et  des  plus  impartiaux  que  nous  possédions  sur  le  Risorgi- 
wenlo.  Si  j'avais  à  indiquer  une  préférence  pour  un  des  ouvrages  de  Perrens.  c'est 
peut-être  à  cette  œuvre  de  jeunesse  que  je  la  donnerais.  En  1865,  paraissait  son 
Histoire  de  la  littérature  italienne.  Florence  surtout  le  captivait.  Il  n'avait  pu 
entreprendre  la  grande  œuvre  qu'il  rêvait  depuis  1850,  parce  que  M.  ThierS 
passait  pour  préparer  lui  aussi  une  Histoire  de  Florence.  Perrens  se  contenta 
d'écrire  un  essai  sur  les  relations  de  la  comtesse  Mathilde  avec  le  Saint  Siècle 
et  se  tourna  vers  l'étude  des  rapports  de  l'Espagne  avec  la  France.  De  là  un 
excellent  livre  sur  les  Mariages  espagnols  sous  Henri  IV  et  Marie  de  Médicis, 
qui  fut  couronné  en  1869  par  (l'Académie  française,  et  une  étude  sur  le  Duc  de 
Lerme.  A  ce  premier  ouvrage  sur  Henri  IV  et  Marie  de  Médicis  se  joignit, 
en  1872,  un  autre  travail  plus  important  encore  sur  Y  Église  et  l'État  sous 
Henri  IV  et  Marie  de  Médicis,  qui  obtint,  en  1873,  le  grand  prix  Gobert  à 
l'Académie  française.  L'année  précédente  déjà,  l'Académie  française  l'avait  cou- 
ronné pour  un  Bloge  de  Sully.  Un  autre  concours  de  l'Institut  ramenait  à 
composer  pour  le  prix  du  budget  à  l'Académie  des  Sciences  morales  un  ouvrage 
en  deux  volumes  sur  la  Démocratie  en  France  au  Moyen  Age,  et  la  récom- 
pense qu'il  obtint  à  ce  concours  le  désigna  à  la  Commission  du  Conseil  muni- 
cipal chargée  de  la  publication  des  documents  relatifs  à  l'histoire  de  Paris, 
pour  écrire  une  Histoire  d'Etienne  Marcel  (1874). 

Enfin,  en  1872,  ayant  reçu  de  M.  Thiers  l'assurance  qu'il  ne  songeait  plus  à 
Florence,  M.  Perrens  entreprit  courageusement  cette  grande  Histoire  de  Flo- 
rence depuis  les  origines  Jusqu'à  la  chute  de  la  République,  en  neuf  volumes, 
qui  a  occupé  tous  ses  loisirs  de  1873  à  1890.  II  avait  devant  lui  une  tâche  des 
plus  difficiles.  L'histoire  de  la  civilisation  florentine  était  tout  entière  à  faire; 
elle  est  extraordinairement  compliquée  et  obscure,  et  Perrens  n'avait  que  ses 
vacances  pour  consulter  les  documents  des  archives  d'Italie.  Il  ne  recula  pas 
devant  ces  obstacles,  et,  si  son  œuvre  reste  forcément  imparfaite  sur  beau- 
coup de  points,  il  eut  le  mérite  de  débrouiller  le  premier  une  matière  des 
plus  ardues  et  de  fournir  aux  travailleurs  une  base  solide  pour  toutes  leurs 
recherches.  Une  fois  sa  grande  œuvre  terminée,  il  consacra  encore  dans  la 
collection  Quantin  un  aimable  volume  à  la  Civilisation  florentine. 


38  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Si  Perrons  réussit  a  accomplir  ce  gigantesque  travail,  il  le  dot  au 
ment  qui  s'était  produit  dans  sa  situation  universitaire,  n  avait  été  Douane,  • 
4873,  inspecteur  d'académie  à  Paris.  Ce  n'est  pas  à  M.  Jules  Simon,  à  qui  fl  mi 
demandé  ce  poste,  qu'il  dut  sa  nomination,  mais  au  duc  de  ftrogiie,  qui  kl 
nommer  par  M.  Batbie.  Délégué  en  1873,  il  fut  nommé  en  1876  à  titre  défiait 
Il  remplit  ses  nouvelles  fonctions  avec  le  sèle  et  lia  conscience  qull  mettait 
toute  chose.  M.  Mourler  appréciait  ses  rapports  administratifs  qui  étaient  4» 
modèles  et  où  l'on  reconnaissait  sa  main  dès  les  premières  lignes,  tant  a  î 
mettait  de  verve  et  de  pittoresque  franchise.  M.  Gréard  à  son  tour,  disai.è 
Perrens  :  «  Avec  lui,  on  peut  être  tranquille  i,  et  ce  n'est  pas  un  minée  ék«r 
à  faire  de  Perrens  que  de  dire  qu'il  a  su  conquérir  la  pleine  confiance  d'un  adaV 
nlstrateur  qui  ne  la  prodigue  pas  et  ne  la  donne  qu'à  bon  escient.  Gréard  ap- 
préciait pas  seulement  en  Perrens  l'irréprochable  fonctionnaire,  il  goûtait  « 
lui  un  esprit  d'une  grande  solidité  malgré  ses  boutades,  et  dont  les  avis  sa- 
cères  méritaient  toujours  d'être  écoutés.  11  lui  arriva  de  soumettre  à  Pcrreas» 
avant  de  le  publier,  un  de  ses  plus  délicats  écrits,  son  essai  sur  Ednad 
Schérer.  Perrens,  qui  se  Jugeait  lui-même  avec  une  extrême  modestie  et  ae* 
reconnaissait,  comme  écrivain,  que  de  la  facilité,  tat  très  touché  de  cet  mari 
hommage.  11  est  vrai  qu'il  avait,  de  son  côté,  pour  Gréard  une  singulière  estia* 
le  défendait  contre  toutes  les  critiques  et  admirait  en  lui  «  un  mélange  de  fle# 
et  de  douceur,  de  réserve  et  d'amabilité,  l'art  de  tenir  les  gens  à  distance  s* 
paraître  y  toucher  ni  les  blesser,  une  supériorité  naturelle  en  toutes  choses  a» 
aurait  fait  de  lui  un  excellent  ministre  ou  un  diplomate  accompli.  Avec  ce* 
droit,  loyal,  franc  dans  la  mesure  de  ce  qu'il  croyaltpouvoir  dire,  bienveâflaal* 
bon.» 

On  comprend  que  des  relations  de  cette  nature,  familières  et  confiaafct 

avec  son  chef,  aient  rendu  très  douces  a  Perrens  ses  années  dlnspectioo.  Ci 

n'est  pas  qu'il  n'enrageât  souvent  à  voir  son  temps  dévoré  par  les  broutille  ^ 

métier,  par  le  travail  des  palmes  académiques,  qui!  aurait  voulu  voir  résa 

aux  seuls  instituteurs,  et  qu'il  voyait  réclamées  par  des  Journalistes  de  i8 

reporteurs  des  accidents  de  la  rue,  ou  par  de  Jeunes  arrivistes  è  qui  il  de 

dait:  t  Quels  services  avez-vous  rendus?»  et  qui  répondaient  cynhfaeawfc 

t  Aucun,  c'est  pour  m'encourager  à  en  rendre.  »  Kt  puis  c'étaient  des  «nqu*» 

sur  les  candidats  aux  indemnités  littéraires.  Il  en  trouve  un  dans  un  somptaeo 

appartement,  menant  Joyeuse  vie,  et  qui  répond  à  ses  reproches  :  t  Oh  !  je  i» 

un  faux  riche.  »   Puis  c'étaient  les  examens  dits  de  grammaire,  où  non  a* 

vrait  des  certificats  de  4»  à  des  garçons  de  laboratoire,  pour  leur  p   ~ 

d'entrer  dans  l'enseignement  libre.  Les  fraudes  de  tout  genre,  les 

mandations  injustes  lui  faisaient  passer  de  mauvais  moments  et  11  aurait 

pouvoir  sévir  plus  durement  que  l'administration  supérieure  ne  le  peu 

quelquefois.  Mais  il  trouvait,  dans  la  partie  élevée  de  ses  fonctions,  bien  des  «^ 

pensations,  sans  compter  la  moisson  d'observations  psychologiques  et  s 

qui  amusaient  sa  misanthropie.  Enfin,  tout  en  continuant  son  enseigne» 

l'Ecole  polytechnique  où  il  devint  titulaire  de  sa  chaire  en  1878,  il  pouvait 

sacrer  toutes  ses  matinées  et  tous  ses  automnes  au  travail  personnel. 

11  recueillait  d'ailleurs  peu  à  peu  les  fruits  de  sa  vie  de  persévéra*  dj 
désintéressé  labeur.  En  1883  il  recevait,  de  r Académie  des  Sciences  mon**, 
une  des  plus  hautes  récompenses  de  l'Institut,  le  prix  Jean  Beynand,  et  * 
1887,  il  était  appelé  à  siéger  comme  membre  libre  dans  cette  "■rti"--J,JLiLl 


dje  l'école  normale  39 

laquelle  il  aurait  mérité  depuis  longtemps  d'appartenir,  comme  membre  de  la 
Section  d'histoire. 

Cinq  ans  après,  en  1892,  Perrons  fatigué,  atteint  d'un  retour  de  la  surdité 
dont  il  avait  souffert  dans  sa  jeunesse,  prit  sa  retraite  à  Page  de  69  ans. 

L'administration  universitaire  aurait  voulu  conserver  encore  ses  services. 
On  loi  disait  que  pour  lui  l'âsre  réglementaire  ne  comptait  pas.  Mais  il  avait 
réellement  besoin  de  repos.  La  guerre  de  1870,  les  malheurs  et  les  humilia- 
tions de  la  France  lui  avaient  porté  un  coup  dont  il  avait  eu  peine  à  se  relever. 
En  1891,  une  chute  dans  l'escalier  du  collège  Rollin  lui  avait  causé  un  pénible 
ébranlement  cérébral  ;  enfin  il  voyait  la  santé  de  Mme  Perrens  décliner  et, 
ayant  lui-même  besoin  de  ménagements  et  de  soins,  il  trouvait  sage  de  se 
retirer  de  la  vie  active.  D'ailleurs,  pour  lui,  retraite  ne  signifiait  pas  oisiveté.  Il 
conserva  jusqu'en  1897,  jusqu'à  la  dernière  limite  de  ses  forces,  les  cours  qu'il 
donnait  5  l'École  Normale  de  Saint-Cloud,  parce  qu'il  s'y  sentait  particulière- 
ment  utile,  li  se  mit  à  étudier  l'histoire  de  la  libre-pensée  en  France,  et 
de  ses  études  sortit  le  livre  original  et  charmant  qu'il  publia  en  1897  sur  Les 
Libertin*  en  France  au  xvn*  siècle. 

Obligé  lui-même  de  suivre  un  régime  sévère,  et  retenu  chez  lui  par  la  santé 
de  plus  en  plus  chancelante  de  Mme  Perrens,  il  menait,  dans  la  jolie  maison 
qu'il  s'était  fait  construire  rue  Vineuse,  une  vie  calme  et  retirée,  entouré  de 
sa  femme,  de  sa  fille,  Mme  Dolon,  et  de  sa  petite-fille,  au  milieu  de  livres 
aimés,  et  toujours  la  plume  à  la  main.  Quelques  mois  avant  sa  mort,  il  donnait 
à  la  Revue  Historique  une  étude  sur  le  premier  abbé  Dubois»  une  curieuse 
figure  d'aventurier  ecclésiastique  du  xvir  siècle,  et  il  écrivait  les  Mémoires  de 
ses  chats  qu'il  n'eut  pas  le  tempsde  publier  lui-même  en  entier.  En  1897,  il  eut  la 
douleur  de  perdre  sa  fidèle  compagne.  A  partir  de  ce  jour,  il  fut  comme  un  corps 
sans  âme.  Habitué  à  sa  sollicitude  incessante,  il  lui  semblait  perdre  une  mère 
en  même  temps  qu'une  femme.  Il  sentait  la  vieillesse  s'appesantir  sur  lui  et  il 
n'avait  plus  qu'un  désir,  vivre  assez  pour  voir  sa  petite-fille  bien  mariée.  11 
eut  ce  bonheur  en  janvier  1901.  Quelques  jours  après  le  mariage,  je  le  rencon- 
trais pour  la  dernière  fois,  aux  obsèques  du  duc  de  Broglie.  Il  me  raconta  qu'à 
la  dernière  séance  de  l'Académie  où  le  duc  de  Broglie  s'était  rendu,  il  était 
venu  lui  serrer  la  main  avec  une  effusion  qui  ne  lui  était  pas  habituelle. 
<  (Tétait  un  adieu,  ajouta  Perrens,  et  je  me  disais  que  je  le  suivrais  de  bien 
près.  Maintenant  que  ma  petite-fille  est  mariée  avec  un  jeune  homme  qui  a 
toute  ma  confiance,  je  puis  m'en  aller  en  paix  ».  Avant  même  que  le  voyage 
de  noces  fut  achevé,  Perrens  tombait  dans  un  état  de  demi-inconscience  dont  il 
ne  devait  plus  sortir.  Deux  jours  suffirent  à  éteindre  sans  souffrance  cette  vive 
et  ferme  intelligence  de  travailleur  infatigable,  d'homme  de  bien  qui  ne  soumit 
Jamais  sa  pensée  et  sa  conscience  à  d'autre  autorité  qu'à  celle  de  la  raison 
et  du  devoir. 

Gabriel  Monod. 


Promotion  de  1847.  —  Valson  (Alphonse),  né  à  Gevrey-Chambertin,  le  13  dé- 
cembre 1826,  décédé  à  Lyon,  à  l'hôpital  Saint-Joseph,  le  22  juillet  1901. 

Bien  que  Gevrey-Chambertin  soit  une  commune  assez  importante  de  la  Côte 
d'Or,  la  charge  de  notaire  n'y  était  pas,  au  moins  à  cette  époque,  fort  lucrative. 
11  faut  d'ailleurs  convenir  que  le  père  de  Valson,  si  honnête  et  si  intelligent  qu'il 


40  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

fût,  n'était  point  Tait  pour  en  accroître  le  produit  Esprit  rêveur  et  en  qate 
d'inventions  plutôt  qu'homme  d'affaires,  il  s'occupait  de  physique  et  de  méca- 
nique, voire  même  de  philosophie,  beaucoup  plus  que  de  son  étude.  Sa  fanée, 
d'une  bonne  famille  de  bourgeoisie  dijonnaise, l'aidait  dans  ses  recherchées 
même  temps  que,  pour  son  propre  compte,  elle  cultivait,  non  sans  succès,  les 
arts  et  surtout  la  peinture.  II.  Roy  dirigeait  alors,  à  Nuits-sous-Beaune,  ua  & 
ces  petits  pensionnats  nombreux  et  florissants  dans  la  première  moitié  du  sêcfe 
dernier,  et  dont  il  ne  reste  plus  que  le  souvenir.  On  lui  confia  le  jeune  Alphonse. 
Celui-ci,  d'un  caractère  ouvert,  d'humeur  sociable,  ne  tarda  pas  à  se  lier  avec 
quelques-uns  de  ses  camarades,  mais  de  préférence  avec  M.  Guenee,  mort  l'a 
dernier,  professeur  à  l'Université  de  Dijon.  Henri  Muteau,  flls  du  premier  Pre»- 
dent  de  la  Cour  d'Appel,  et  Charles  Mazeau,  aujourd'hui  Président  de  la  Courte 
Cassation,  étaient  au  nombre  de  ses  condisciples.  Au  sortir  de  la  pension,  le 
collège  royal:  les  jeunes  amis  s'y  retrouvèrent,  et  Valson  y  parcourut  ira 
autant  d'application  que  de  succès  le  cours  complet  de  ses  études  secondaires, 
mais  en  qualité  d'externe  seulement. 

Désireux,  en  effet,  de  venir  en  aide  à  leur  fille,  M.  et  Madame  Vallot s'éuie* 
chargés  de  l'aîné  des  trois  garçons  qui  composaient  alors  la  famille  du  notast 
de  Gevrey  ;  ils  n'eurent  pas  a  s'en  repentir.  Jamais  élève  ne  fut  plus  studfca 
plus  reconnaissant  envers  ses  maîtres  que  leur  pupille,  dont  on  peut  dire  à  h 
lettre  qu'il  grandissait  chaque  jour  en  savoir  et  en  sagesse.  De  solides  étude 
littéraires  faites  avec  autant  de  goût  que  de  conscience  avaient  précédé  fes  * 
éludes  scientifiques  et  la  préparation  directe  au  concours  de  l'Ecole  Normale 
supérieure  :  elles  furent,  pour  une  bonne  part,  dans  le  succès  qui  les  couronaa. 
Gardons-nous  d'oublier  la  forte  et  ineffaçable  empreinte  donl  le  marqua  aow 
toute  sa  vie  ce  séjour  de  huit  années  à  l'Hôtel  de  la  rue  des  Gondrans.  Boom 
de  foi  profonde,  de  mœurs  austères,  d'un  caractère  où  rénergïe  n'excluait  ai  h 
bonté,  ni  même  l'aménité,  M.  Vallot,  aidé  du  curé  de  la  cathédrale,  son  &■< 
forma  son  petit-fils  à  son  image.  On  en  vint  à  ce  point  de  confiance  quedura* 
les  mois  d'été  que  M.  et  Madame  Vallot  passaient  à  la  campagne,  oo  laisasân 
jeune  élève  du  collège  royal  une  liberté  entière  dont  il  n'abusa  jamais,  newa- 
naissant,  à  l'exemple  des  jeunes  chrétiens  du  iv«  siècle,  disciples  des  ihétes* 
et  des  philosophes  d'Athènes,  que  deux  chemins,  celui  de  l'école  et  celui  * 
règlise.  Une  réserve  toutefois  en  faveur  des  fréquentes  excursions  à  Gevrey: 
Valson  fut  tout  jeune,  et  tant  que  ses  forces  le  lui  permirent,  un  marche* 
infatigable. 

A  TEcole  Normale,  il  se  montra  tel  qu'il  avait  été  au  collège  de  Dijon,  et  k 
même  travail  assidu,  méthodique,  fut  récompensé  par  les  mêmes  succès.  D y 
conquit  l'estime,  plus  tard  l'amitié  d'un  de  ses  professeurs  plus  âgé  que  te 
seulement  de  quelques  années,  futur  secrétaire  perpétuel  de  PAcadémie  ** 
Sciences,  membre  de  l'Académie  française.  Au  nom  de  M.  Bertrand,  il  confie* 
de  joindre  celui  de  M.  Hermite,  qui  ne  témoigna  pas  moins  d'estime  et  d*** 
au  jeune  professeur  dont  les  convictions  religieuses  étaient  d'ailleurs  cd  si  a* 
fait  accord  avec  les  siennes,  bien  que  la  sincère  piété  de  Valson  ne  rail,» 
aucun  temps,  incliné  vers  le  mysticisme,  même  le  plus  modéré  et  le  pl«  k* 
gitime. 

Les  événements  politiques,  les  troubles,  les  émeutes  dont  la  Révolution  * 
24  février  fut  le  point  de  départ,  vinrent  bien  de  temps  à  autre  imposer  «* 
trêve  qui  n'était  pas  toujours  désirée,  aux  études  des  jeunes  normaliens:^ 


DE  L  ECOLE  NORMALE  44 

ne  les  suspendirent  jamais  entièrement.  L'École  était  alors  sous  la  paternelle 
et  intelligente  direction  de  M.  Dubois  ;  la  section  des  sciences  sous  la  main 
ferme  de  M.  Hébert;  M.  Vacherot  présidait,  invisible  et  présent,  aux  études  lit- 
téraires. On  dut  à  cette  heureuse  union  chez  nos  directeurs  de  qualités  diffé- 
rentes, de  pouvoir  traverser  sans  trop  d'agitation  et  sans  des  pertes  de  temps 
trop  sensibles,  une  crise  qui  se  prolongea  durant  plusieurs  mois,  et  où 
l'École,  à  plusieurs  reprises,  mais  surtout  aux  terribles  journées  de  juin,  donna 
des  preuves  éclatantes  de  son  patriotisme  et  de  son  dévouement  à  Tordre  et  à  la 
République.  Inutile  d'ajouter  qu'avec  Adolphe  Perraud,  Désiré  Gambier,  Renard, 
Heinrich,  Charles  Barnave,  Eugène  Vignon,  Alphonse  Yalson  fit  partie  du 
petit  groupe  auquel  notre  aumônier,  M.  l'abbé  Gratry,  en  dehors  des  confé- 
rences que  suivaient  librement,  après  la  messe  du  dimanche,  un  grand  nombre 
d'autres  élèves,  accordait  tous  les  secours  d'une  direction  personnelle  toute 
pénétrée  d'amitié. 

A  sa  sortie  de  l'École  Normale,  Yalson,  qui  venait  de  conquérir  le  titre 
d'agrégé  des  sciences  mathématiques,  fut  envoyé  au  Lycée  de  Montpellier.  Il  y 
était  à  peine  installé  qu'une  nouvelle  décision  du  Ministre  de  l'instruction  pu- 
blique le  nommait  à  celui  de  Pau,  mais  l'absence  ne  dura  que  peu  de  mois,  et 
de  retour  à  son  premier  poste,  il  l'occupa  quatre  années  entières.  11  eut  l'heu- 
reuse fortune,  pour  un  débutant,  d'y  trouver,  dès  les.  premiers  jours,  un  guide 
et  un  appui,  dans  un  homme  aussi  distingué  par  son  esprit  que  par  son  carac- 
tère et  sa  bonté,  M.  Léquy,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres.  Admis  dans  son 
intimité  et  dans  celle  de  sa  famille,  il  ne  connut  ni  les  tristesses,  ni  les  périls 
de  l'isolement,  si  pénibles  à  certaines  natures  pour  lesquelles  les  distractions 
du  dehors  n'ont  aucun  attrait.  Même  bonne  fortune,  à  Marseille,  quand  un  cours 
à  la  Faculté  des  sciences  lui  eut  été  provisoirement  confié.  La  famille  de  son 
doyen,  M.  Fabre,  fut  pour  lui  ce  qu'avait  été,  dans  sa  première  résidence,  la 
famille  de  M.  Léquy.  Il  n'a  cessé,  durant  de  longues  années,  d'entretenir  avec 
l'une  et  avec  l'autre  les  plus  affectueuses  relations,  et  il  a  eu  le  rare  bonheur 
de  pouvoir  leur  rendre  à  toutes  deux,  dans  la  suite  et  dans  des  circonstances 
difficiles,  d'importants  services.  Sa  reconnaissance  n'en  demeura  pas  moins,  à 
leur  égard,  aussi  vive  que  s'il  n'avait  pas  eu  l'occasion  de  leur  en  donner  des 
preuves  sensibles. 

C'est  durant  la  dernière  année  de  son  séjour  à  Marseille,  qu'il  épousa,  le 
29  août  1854,  une  de  ses  parentes  éloignées,  Mademoiselle  Anna  CornemilloL 
Riche,  bien  élevée,  d'un  extérieur  agréable,  on  peut,  au  moral,  la  peindre  d'un 
seul  trait,  en  disant  qu'entre  plusieurs  partis  très  honorables  et  très  avanta- 
geux qui  se  présentaient  à  son  choix,  elle  préféra  celui  qui  lui  promettait  plus 
de  devoirs  et  de  dévouement.  Elle  savait,  en  effet,  que  son  futur  époux  avait 
assumé  de  son  plein  gré,  à  l'égard  de  ses  parents  et  de  ses  deux  jeunes  frères, 
des  charges  considérables  pour  le  présent  et  pour  Ta  venir.  Elle  en  voulut  sa 
part,  et  y  sacrifia,  sans  regret,  une  partie  de  sa  fortune.  Celte  union  où  tout 
était  dans  un  si  parfait  accord,  convictions  religieuses,  sentiments,  volontés, 
ne  dura  malheureusement  qu'un  petit  nombre  d'années  :  atteinte  d'une  fièvre 
contagieuse  qui  régnait  à  Dijon,  précisément  à  l'époque  des  grandes  vacan- 
ces, Madame  Alphonse  Yalson  y  succomba  le  2  octobre  1863  ;  elle  ne  laissait 
Point  d'enfants. 

C'est  à  Marseille,  mais  surtout  à  Grenoble,  où  il  avait  été  nommé,  en  1859, 
professeur  titulaire  à  la  Faculté  des  sciences,  que  Yalson,  avant  et  après  son 


42  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  KLÈVBS 

veuvage,  fournit  la  plus  grande  somme  de  travail  comme  professeur  d'abord, 
et  ensuite  comme  écrivain.  Sur  les  qualités  de  son  enseignement  aux  diffé- 
rentes époques  de  sa  carrière,  mon  incompétence  me  condamne  au  silence, 
mais  Je  dirai,  sur  la  foi  des  meilleurs  juges,  qu'en  lui  te  professeur  se  défit- 
guait  surtout  parla  clarté  et  la  netteté  de  l'exposition,  et  que  «  grâce  *  réto* 
nante  souplesse  d'un  talent  qui  savait  tout  s'assimiler  »,  à  la  vigueur  (Ton  es- 
prit qui  n'eut  point  de  vieillesse,  il  était,  à  soixante-quatorze  ans,  aussi  mata 
de  la  science  qui t  enseignait  qu'à  répoque  de  la  pleine  maturité  de  son  tafcat 
Tai  toutefois  assiste  régulièrement,  durant  la  saison  d'hiver,  au  cours  dtotro- 
nomie  qu'à  la  demande  de  plusieurs  amis  des  sciences,  et  de  quelaaes 
membres  de  l'académie  delphinaie,  il  avait  ouvert,  et  qu'il  continua  défaire  gratav 
tement  pendant  deux  années,  à  l'amphithéâtre  de  la  Faculté  des  lettres,  B  j 
fut  écouté  avec  beaucoup  d'attention,  mais  son  succès  aurait  été  plus  grand, 
s'il  n'avait  tenu  à  sauvegarder,  avant  tout,  ce  qu'il  nommait,  à  juste  titre,  1rs 
droits  de  la  science  pure  devant  un  auditoire  où  même  les  esprits  cultives, 
mais  incapables  de  suivre  de  longs  calculs,  se  seraient  volontiers  contentés 
d'un  exposé  exact  et  clair  des  résultats  obtenus  et  des  faits  les  plus  saiflaots. 
Dans  l'ouvrage,  en  deux  volumes,  qu'il  écrivit  à  Grenoble,  et  qu'il  publia  soas 
ce  titre  :  Les  grands  Savants  du  xvr  et  du  xvu«  siècle,  la  science  pure  te 
tient,  au  contraire,  qu'une  toute  petite  place,  tandis  que  les  faits  et  les  résolus 
sont  amplement  développés.  Les  digressions  intéressantes,  d'ailleurs 
tement  rattachées  au  sujet  principal,  sont  aussi  nombreuses  qu'elles 
rares,  quoique  désirées  et  toujours  très  favorablement  reçues»  au  cours  d'astro- 
nomie. On  souhaiterait  à  beaucoup  de  vulgarisateurs  les  qualités  d'esprit  et  â> 
style,  le  savoir  éprouvé  que  possédait  l'auteur  de  ce  livre,  d'apparence  fert 
modeste,  en  réalité  fort  utile  à  ceux  qui  veulent  s'initier  aux  méthodes  et  m 
principales  découvertes  des  savants  modernes,  mais  qui  n'ont  ni  la  volonté,  ai 
le  loisir  d'en  pousser  plus  loin  l'étude.  Ceux  aussi  qu'effraient  Iescontradieuc* 
si  souvent  dénoncées  entre  la  science,  d'une  part,  la  philosophie  et  techrista- 
nisme,  de  l'autre,  y  apprendraient,  par  l'exemple  et  les  leçons  des  savants  la 
plus  illustres,  que  ce  divorce  n'existe  pas,  et  que  rien  ne  prouve  qu'il  puisse 
jamais  se  produire.  C'est  la  thèse  sur  laquelle  est  revenu,  à  plusieurs  re- 
prises, pour  la  fortifier  de  nouveaux  arguments,  le  professeur  de  Greoobk. 
dans  la  chronique  scientifique  qu'il  donnait  tous  les  deux  mois  à  la  revue  :  U 
Contemporain,  fondée  par  M.  Le  Camus.  Cette  collaboration  de  plusieurs 
années  donna  lieu  à  une  suite  d'articles  où  le  progrès  des  sciences  et  cela 
de  leurs  applications  est  raconté  au  jour  le  jour,  mais  où,  à  la  lumière  de  re- 
prit philosophique,  les  théories  s'éclairent,  et  les  faits  récemment  découverts* 
si  divers,  si  nombreux  qu'ils  soient,  laissent  apercevoir  les  rapports  qui  les 
unissent.  II  eût  été  facile  à  l'auteur  de  ces  articles  de  les  réunir,  arec 
quelques  corrections  et  quelques  additions,  en  un  volume,  utile  complément  a* 
son  précédent  ouvrage.  Il  répondit  par  une  fin  de  non-recevoîr  absolue  à  cet* 
qui  l'en  priaient,  si  peu  préoccupé  de  lui-même  et  de  toute  question  «nmérâ. 
que  jamais  il  ne  s'informa,  près  de  son  éditeur,  de  ce  qu'était  devenu  son  Dvre, 
et  s'il  avait  droit  à  en  recevoir  quelque  argent. 

il  n'avait  pas  davantage  présumé  un  seul  instant  que  la  Vie  de  Covdfcjr,  — 
elle  lui  avait  pourtant  coûté  beaucoup  de  démarches,  de  temps  et  de  travail,  — 
pût  lui  rapporter  autre  chose  que  l'honneur  de  ravoir  écrite  :  elle  lui  val* 
cependant,  par  surcroit,  la  plus  précieuse  des  récompenses.  Non 


DK  L'ÉCOLE  NORMAL»  43 

elte  fut,  an  peut  du  moins  le  supposer,  pour  quelque  chose,  dans  le  projet  que 
conçut  l'Académie  des  Sciences  de  publier  l'oeuvre  entière  de  Cauehy,  elle  lui 
obtînt  la  faveur  très  enviée  de  diriger  cette  publication,  travail  immense, 
dont  la  durée  ne  devait  pas  être  de  moins  de  trente  ans,  et  un  de  ceux  qui 
font  le  plus  d'honneur  à  la  science  française.  11  s'en  occupa  activement  pen- 
dant près  de  vingt  années  durant  lesquelles  un  volume  ou  un  demi-volume 
paraissait  tous  les  ans,  et,  après  avoir  choisi  pour  collaborateur,  aussi  dévoué 
qu'intelligent,  dans  cette  tâche  ardue,  un  de  ses  collègues  à  la  Faculté  des 
■sciences  de  Grenoble,  il  eut  le  bonheur,  quand  l'âge  commença  d'affaiblir  ses 
forces,  d'en  laisser  la  direction  à  celui  qui  l'avait  si  longtemps  et  si  utilement 
secondé. 

(Test  à  Grenoble,  qu'après  nous  être  seulement  connus  et  fréquentés  à  l'École 
Normale,  nous  nous  liâmes  d'une  amitié  qui  devint,  de  jour  en  jour,  plus  in- 
time ;  à  Grenoble,  où  quelques  mois  s'étaient  à  peine  écoulés  depuis  son  ar- 
rivée, qu'il  avait  conquis  l'estime  et  la  sympathie  de  ses  collègues,  et  aussi  de 
tous  ceux  qui  avalent  eu  l'occasion  d'entrer  en  rapport  avec  lui.  Simple  et  d'abord 
facile,  aimant  mieux  s'effacer  que  se  produire,  il  n'était  si  heureux  que  quand 
il  pouvait  obliger  autrui.  Du  commerce  le  plus  sûr,  sll  ne  détestait  pas,  loin  de 
là,  de  conseiller  ceux  qui  lui  donnaient  cette  preuve  de  leur  confiance,  ii  le 
faisait  avec  une  prudence  et  une  discrétion  absolues.  Sa  foi  profonde,  sa  piété 
n'avaient  rien  de  farouche,  rien  non  plus  de  gênant  pour  ceux  qui  ne  parta- 
geaient pas  ses  convictions  religieuses  et  avec  lesquels  il  ne  cessait  de  vivre 
dans  le  meilleur  accord.  Aussi  éloigné  de  l'ostentation  que  du  respect  humain,  il 
n'était  jamais  agressif.  11  n'était  pas  non  plus  sans  défense.  Sous  les  dehors  d'une 
bonhomie  très  réelle  se  cachait  un  esprit  toujours  en  éveil,  une  sève  bour- 
guignonne que  les  études  les  plus  abstraites  n'avalent  point  tarie,  et  d'où  sortait 
aussitôt  la  réplique  vive,  décisive,  le  trait  qui  arrêtait  tout  court  les  hostilités 
à  leur  début.  J'ai  souvent  regretté  que  des  hommes  de  science,  d'un  mérite 
supérieur  et  unanimement  reconnu,  n'eussent  pas,  ou  un  peu  de  lettres  pour 
orner  et  faire  mieux  apprécier  leur  savoir,  ou  un  peu  de  religion  pour  adoucir 
certains  traits  trop  saillants  de  leur  caractère.  Alphonse  Valson  possédait  le 
rare  avantage  d'être  à  la  fois  un  savant,  un  chrétien,  un  lcttréunourrl  des  an- 
ciens et  des  meilleurs  d'entre  les  modernes.  Bien  n'est  beau  comme  l'union  de 
ces  trois  qualités,  mais  aussi  rien  n'est  agréable  comme  un  commerce  familier 
avec  ceux  qui  les  possèdent  :  je  le  sais,  grâce  à  une  expérience  dont  il  ne  me 
reste  plus,  malheureusement,  que  le  souvenir. 

Membre  du  Jury  d'agrégation,  chevalier  de  la  Légion  d'honneur  depuis  1874, 
membre  de  l'Académie  delphinale,  président  du  Conseil  diocésain  des  Écoles 
d'Orient,  fonction  dans  laquelle  il  avait  succédé  à  son  collègue  de  la  Faculté 
des  lettres,  M.  Roux,  Alph.  Yalson  était  proposé  pour  les  fonctions  d'inspecteur 
général,  quand  il  reçut  (juin  1897)  du  cardinal-archevêque  de  Lyon,  et  des 
évèques  de  la  région  du  Sud-Est,  l'invitation  de  venir  créer  et  diriger,  à  Lyon,  la 
Faculté  libre  des  sciences.  Témoin  des  perplexités  où  le  jeta  cette  demande 
Inattendue,  je  sais  tout  ce  qu'il  lui  en  coûta  pour  quitter  l'Université,  dont  il 
était  l'un  des  plus  dévoués  serviteurs,  la  ville  où  il  était  universellement  es- 
timé et  aimé,  les  collègues  avec  lesquels  il  ne  cessa  d'entretenir,  jusqu'à  la 
lin  de  sa  vie,  de  cordiales  relations.  Il  crut  remplir  un  rigoureux  devoir,  et 
répondre  à  la  voix  même  de  l'Église,  en  se  rendant  à  l'appel  des  évèques.  H  le 
fit,  d'ailleurs,  avec  un  désintéressement  qui  n'est  plus  de  notre  âge,  sans  de- 


44  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

mander  qu'on  prit,  à  son  égard,  aucun  engagement  pour  l'avenir,  alors  qu'il  se 
donnait  iui-ihéme  tout  entier,  et  sacrifiait  des  droits  acquis  par  vingt-sept 
années  de  loyaux  services.  Les  scrupules  de  sa  délicatesse  allèrent  à  ce  poitt 
de  lui  faire  remettre,  à  l'Académie  des  Sciences,  le  mandat  qu'elle  lui  avait  confié 
quelques  années  auparavant.  La  réponse  que  lui  fit  M.  Bertrand,  au  nom  de  ses 
collègues,  dans  une  lettre  que  j'ai  eue  entre  les  mains,  est  aussi  honorable  pov 
celui  qui  Ta  écrite  que  pour  celui  auquel  elle  était  adressée.  Valson  continua 
donc  durant  de  longues  années  encore,  avec  le  concours  de  11.  Collet,  à  diriger 
la  publication  de  1'OEuvne  de  Cauchy. 

Ceux  qui  l'ont  vu  à  l'œuvre,  dans  sa  nouvelle  carrière,  dirons  mieux  que  je 
ne  saurais  le  faire,  et  ils  se  sont  déjà  acquittés  de  ce  devoir,  ce  qu'il  y  dépensa 
d'activité,  d'initiative,  de  prudence,  de  persévérance,  ce  qu'il  déploya,  dais 
ces  fonctions  de  créateur  et  d'administrateur  d'une  Faculté  des  sciences,  si 
difficiles,  si  délicates,  de  qualités  qu'on  ne  lui  soupçonnait  pas.  Je  me  borne  à 
rappeler  qu'il  eut  la  très  vive  satisfaction  de  pouvoir  s'adjoindre,  dans  l'ensei- 
gnement des  hautes  mathématiques,  un  jeune  lieutenant  d'artillerie,  M.  le 
comte  Magnus  de  Sparre,  dont  il  avait,  à  Grenoble,  en  1872,  deviné  les  remar- 
quables aptitudes  scientifiques,  et  qu'après  sa  démission,  il  avait  dirigé  dtos 
les  études,  qui  lui  valurent  le  grade  de  licencié,  et,  après  les  épreuves  les  plis 
brillantes  soutenues  à  la  Sorbonne,  celui  de  docteur  es  sciences.  Pour  mé- 
moire aussi,  je  mentionnerai  la  part  qu'il  prit  aux  travaux  de  l'Académie  te 
Lyon,  qui  n'avait  pas  tardé  à  le  recevoir  parmi  ses  membres,  et  réleva  pies 
tard  à  l'honneur  de  la  présideuce,  —  le  prix  Gegner,  très  ambitionné,  qui  lui  fût 
décerné,  deux  années  de  suite,  par  l'Académie  des  Sciences;  —  enfin,  eesdeax 
éditions  de  la  Vie  d'Ampère,  si  bien  reçues,  Tune  et  l'autre,  par  le  monde  sa- 
vant et  le  public  lyonnais.  La  seconde,  indépendamment  du  Discours  préli- 
minaire, résumé  substantiel  d'une  philosophie  des  sciences,  contient  sur  ce 
qu'on  pourrait  appeler  la  métaphysique  de  l'illustre  mathématicien,  des  détails 
qui  n'étaient  pas  tous  dans  la  première,  et  qui  permettent  de  mieux  comprendre 
la  genèse  de  ses  immortelles  découvertes.  La  plume  qui  allait  les  retracer, 
avec  une  exactitude  et  une  précision  capables  de  satisfaire  les  savants,  avec 
une  clarté  qui  permit  aux  profanes  de  les  entendre,  cette  même  plume  s%étail 
hasardée,  dans  le  second  chapitre  du  livre,  à  raconter  la  gracieuse  idylle  qol 
précéda  et  décida  le  mariage  du  jeune  Ampère,  alors  simple  soupirant  à  U 
main  de  Mlle  Julie  Carron,  et  candidat  à  un  petit  poste  de  professeur  de  rot- 
thématiques  dans  un  collège  communal  :  elle  ne  fut  pas  au-dessous  d'une  tàcfce 
aussi  délicate.  L'impression  en  fut  même  assez  vive  pour  déterminer  plusieurs 
savants  et  hommes  de  lettres  à  visiter,  à  Poleymieux,  les  lieux  témoins  de  ces 
courts  instants  d'un  bonheur  sans  mélange  :  pieux  pèlerinage  inauguré,  fe* 
aile  souvenir  encore  présent,  sous  la  conduite  de  mon  ami,  par  M.  Berinad, 
alors  au  faîte  des  honneurs  académiques. 

Tous  les  ans,  depuis  1878,  l'un  des  derniers  jours  d'octobre,  de  fraternelles 
agapes  réunissaient,  dans  la  demeure  hospitalière  de  Valson,  six  ou  sept 
anciens  camarades  de  l'École  Normale,  professeurs  au  Lycée  ou  aux  Facultés 
de  Lyon.  Le  premier,  notre  modeste  et  savant  ami,  Gustave  Bclot,  décédé  en 
septembre  1886,  manqua  au  rendez-vous.  L'année  suivante,  ce  fut  le  tour  <te 
doyen  de  ia  Faculté  des  lettres,  G.  Heinrich,  l'auteur  de  V Histoire  dé  la  litté- 
rature allemande,  et  de  l'excellent  petit  livre  La  Persévérance.  Un  joureofto, 
en  novembre  1900,  nous  nous  assîmes  seuls  à  la  table  déserte,  nous  redisant  roi 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  45 

à  l'autre,  dans  un  entretien  qui  devait  être  ie  dernier,  au  défaut  des  amis  dis- 
parus, mais  souvent  rappelés,  les  joies  et  les  tristesses  du  passé,  les  espé- 
rances du  présent  et  surtout  celles  de  l'éternel  avenir.  L'heure  approchait 
pour  lui  d'y  entrer,  et  de  jouir  d'un  repos  mérité  par  un  vie  de  travail  et  de 
dévouement,  où  les  joies  de  l'étude  et  de  l'amitié  n'avaient  pas  manqué,  à 
^Montpellier,  à  Marseille,  à  Grenoble,  à  Lyon,  et,  à  l'époque  des  vacances,  à 
Bligny-sur-Crèche.  dans  la  famille  de  sa  femme,  où  ses  supérieurs  hiérar- 
chiques, ses  collègues  et  ses  élèves  lui  avaient  prodigué,  Jusqu'au  dernier  Jour, 
.  les  témoignages  de  leur  respect  et  de  leur  affection,  mais  où  les  tristesses 
avaient  souvent  dépassé  les  joies,  et  où  les  consolations  humaines  n'étaient 
point  venues  du  côté  où  il  lui  eût  été  plus  doux  de  les  recueillir.  Une  cruelle 
infirmité,  dont  il  souffrait  depuis  plus  de  trois  ans,  n'avait  pas  ralenti  son  ar- 
deur; il  enseignait  encore  à  la  veille  des  examens  que  devaient  subir,  tout  pro- 
chainement, ses  élèves.  A  peine  entré  en  vacances,  une  crise  se  déclara,  et,  à 
Thôpital  Saint-Joseph  où  il  s'était  fait  transporter,  il  subit,  avec  un  grand  cou- 
rage, non  sans  avoir  pris,  d'abord,  avec  une  admirable  sérénité,  toutes  les  pré- 
cautions que  réclamait  sa  foi,  l'opération  que  les  médecins  avaient  jugée  indis- 
pensable. Elle  réussit,  comme  il  arrive  le  plus  souvent,  mais  les  suites  en 
furent  moins  heureuses,  et  la  mort  survint  au  troisième  Jour,  le  17  juillet 

Les  funérailles  de  mon  ami  furent  aussi  simples  que  touchantes.  Le  cardinal* 
archevêque  de  Lyon  (1)  voulut  les  présider  :  il  donna  l'absoute  dans  la  petite 
chapelle  de  l'hôpital.  Puis,  un  convoi  modeste,  •  mais  émouvant,  au  possible, 
par  la  grande  affluence  des  ohrétiens  lyonnais  de  toutes  les  classes  de  la  so- 
ciété »,  conduisit,  à  sa  dernière  demeure,  l'homme  excellent,  le  savant  mo- 
deste, le  serviteur  dévoué  des  petits  et  des  pauvres.  Qu'il  me  pardonne,  lui  qui 
désirait  n'avoir  ni  discours  à  ses  funérailles,  ni  notice  de  sa  vie,  d'en  avoir  sè- 
chement, à  grands  traits,  esquissé  le  tableau  où,  du  moins,  ne  paraîtront  pas 
les  œuvres  qu'inspire  la  charité  et  qui  ne  doivent  avoir  que  Dieu  pour  témoin. 

Claude-Charles  Charaux. 


Promotion  de  1851.  —  Cornet  (Simon-Frédéric-Alfred),  né  le  29  mars  1831, 
à  Châlons-sur-Marne,  décédé,  à  Chalons-sur-Marne,  le  6  mars  1901. 

Après  avoir  commencé  ses  études  au  Collège  de  sa  ville  natale  et  s'y  être 
fait  remarquer  par  les  plus  brillants  succès,  Cornet  fut  envoyé  au  Collège 
Stanislas,  à  Paris,  pour  s'y  préparer  à  l'Ecole  Normale  supérieure.  A  Paris 
comme  à  Châlons,  son  intelligence  et  son  amour  du  travail  lui  firent  occuper 
le  premier  rang  dans  ses  classes  ;  il  se  distingua  même  au  concours  géné- 
ral où  il  remporta  en  discours  latin  le  1"  prix  des  nouveaux  (1849),  puis 
l'année  suivante  le  2e  prix  des  vétérans  (1830)  et  au  mois  d'octobre  1851  il  fui 


(l)  ■  M.  Valson!  Comment  prononcer  ce  nom  sans  émotion  !  Science  consommée, 
foi  profonde,  piété  et  sérénité  d'un  saint,  il  nous  a  tout  donné,  et  cela  pendant  vingt 
cinq  ans.  • 

Paroles  de  S.  E,  le  Cardinal  Coullié,  a  la  séance  de  rentrée  des  Facultés  libres 
de  Lyon. 


46  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

admis  d'emblée  comme  élève  de  l'École  Normale,  section  de*  lettres  ;  mon 
nom  suivait  le  sien  sur  la  liste  d'admission. 

C'est  à  ce  moment  que  je  fis  sa  connaissance  intime.  Noos  nous  étions 
déjà  quelque  peu  entrevus  sur  les  bancs  de  la  Sorbonne,  aux  jours  du  con- 
cours général.  Notre  admission  commune  à  l'École  cimenta  notre  liaison,  et 
nos  deux  caractères  s'accommodant  assez  bien  ensemble,  nous  nous  arran- 
geâmes pour  nous  trouver  voisins  à  l'étude  comme  au  réfectoire,  et  dans  les 
conférences  comme  au  dortoir.  Bientôt  Aderer  et  Jarry  vinrent  se  joindre  i 
nous,  et  tous  quatre  nous  formâmes,  pendant  nos  trois  années  d'École,  ta 
bande  joyeuse  et  rieuse,  et  quelque  peu  Uag%euse  aussi  de  notre  pro- 
motion (1). 

Parlerai-je  de  notre  entrée  à  l'École  ?  Elle  se  fit  dans  des  conditions,  foi 
je  crois,  méritent  d'être  rapportées.  Celait  l'époque  où  le  cléricalisme  trtoa- 
phant  procédait  à  l'application  de  la  loi  néfaste  du  15  mars  1850,  où  MM.ec 
Falloux,  de  Montalembert  et  Dupanloup  sous  .le  prétexte  d'assurer  la  liberté 
de  l'enseignement,  ne  visaient  à  rien  moins  qu'à  détruire  l'Université,! 
transformer  tous  les  établissements  laïques  en  maison  religieuses. 

Ils  avaient  commencé  par  l'École  Normale  leur  œuvre  de  soi-disant  épa- 
ration.  L'ancienne  administration  de  l'École  en  qui  se  personnifiait  le  libéra- 
lisme avait  été  remplacée  brusquement  par  une  administration  nouvelle.  El 
orant  aux  élèves,  on  avait  pris  toutes  tes  mesures  possibles  pour  enangor 
leur  esprit.  Avant  d'être  admis  à  concourir,  les  candidats  avalent  été  saunai 
à  une  enquête  des  plus  rigoureuses  :oa  avait  recueilli  sur  leur  compte  eteetaâ 
de  leurs  familles,  sur  leur  situation  de  fortune,  leurs  croyances,  leurs  opi- 
nions, leurs  relations  même,  les  renseignements  les  plus  circonstanciés; 
cette  année-là,  Juifs,  protestants,  libres-penseurs  avérés  furent  nu  utéue 
titre  et  à  Vdwmee  tmd%t  du  emofimr*.  Et  grâce  àees  procèdes  tout  uuuybhu 
d'inquisition,  la  promotion  admise  en  1851  se  présentait  4  l'administrât*» 
avec  tous  les  titres  désirés  et  voulus  par  la  réaction  cléricale.  C'était  elle,  di- 
sait-on tout  baut,  qui  devait  régénérer  l'École.  Et  il  faut  l'avouer,  elle  sem- 
blait, à  première  vue,  justifier  cette  appréciation.  Car  elle  renfermait  (ehose 
inouïe,  et  que  la  Restauration  elle-même  n'avait  pas  connue)  sur  dix-sep 
admis,  sept  ou  huit  croyants  et  pratiquants,  à  peu  près  autant  <Tindiflénnu 
ou  de  naïfs  et,  si  je  ne  fais  erreur,  un  ou  deux  tout  au  plus  légèrement  cote* 
chés  du  vieux  libéralisme  normalien. 

On  comprend  sans  peine  que  de  (pareilles  recrues  aient  été  fort  bien  ac- 
cueillies par  l'Administration,  mais  qu'en  revanche,  elles  aient  été  vues  as 
fort  mauvais  oeil  par  tes  élèves  de  deuxième  et  de  troisième  annâe  ;  et  ceai-d 
nous  le  firent  immédiatement  comprendre  en  votant  à  l'unanimité  la  suppres- 
sion du  banquet  traditionnel  qui  réunissait  chaque  année  les  anciens  et  les 
nouveaux,  et  formait  entre  eux,  dès  les  premiers  jours,  une  camaraderie  solide  et 
indissoluble.  —  L'École  allait-elle,  de|ce  fait,  être  divisée  en  deux  camps  enne- 


(l)  Cest  Jarry  et  Cornet  qui  ont  inventé  le  nom  de  CmSmm  que  nous  *]_ 
à  un  de  nos  surveillants  souverainement  détesté  par  nous  tous*  Gomment  ce 
individuel  s'est  transformé  en  une  appellation  générique,   c'est  à  nos 
de  T  expliquer. 


de  l'école  normale  47 

mis  ?  od  eût  pu  le  craindre  —  mais  ces  sinistres  prévisions  ne  tardèrent  pas  à  se 
voir  démenties  par  les  événements.  Les  nouveaux  se  montrèrent  tout  d'abord 
si  bons  enfants,  si  doux,  si  peu  combattifs,  si  désireux  de  vivre  en  paix  avec  tout 
le  monde,  ne  demandant  qu'une  chose,  c'est  qu'on  ne  se  formalisât  pas  de  les 
voir  aller  à  la  messe  et  faire  visite  au  Père  Lacordaire,  en  un  mot,  ils  firent 
preuve  d'un  si  excellent  esprit  qu'on  ne  tarda  pas  à  s'humaniser  avec  eux. 
Ds  ne  forent  plus  systématiquement  tenus  à  l'écart,  et  Cornet  rut  l'un  des 
premiers  à  bénéficier  de  cet  heureux  revirement.  Sortant  de  Stanislas,  il 
était  pour  cette  raison  désigne  tout  d'abord  aux  suspicions  et  à  l'antipathie 
des  carrés  et  des  cubes.  Mais  son  heureux  caractère,  sa  franchise,  sa  loyauté, 
sa  bonté  dissipèrent  assez  vite  ces  fâcheuses  préventions.  Et  un  mois  ne 
s'était  pas  écoulé  qu'il  avait  déjà  conquis  l'estime  et  l'affection  même  de  ceux 
qui  dés  le  début  lui  avaient  témoigné  le  plus  de  froideur. 

Du  reste  un  affreux  événement  qui  se  produisit  bientôt  après  mit  fin  parmi 
nous  à  toutes  les  apparences  de  dissension,  et  réunit  tous  les  cœurs  des  Nor- 
maliens dans  un  sentiment  unanime  d'indignation  et  d'horreur.  Cet  événe- 
ment, ce  fut  le  Coup  d'État  du  2  décembre  1851.  Dirai-je  notre  effarement  à 
tous,  quand  le  matin  de  ce  jour  néfaste,  à  l'issue  du  déjeuner,  on  vint  nous 
annoncer  l'attentat  perpétré  pendant  la  nuit,  la  Chambre  dissoute,  les  repré- 
sentants du  peuple  emprisonnés,   Paris  tout  entier  couvert  de  troupes,  un 
bruit  lointain  de  fusillade  ne  confirmait  que  trop  l'épouvantable  nouvelle?  En  un 
instant,  toute  rÉcole  était  rassemblée  dans  le  préau  du  rez-de-chaussée,  entre 
les  deux  salles  d'études  des  littéraires  et  des  scientifiques.  Je  vois  encore 
Prévost-Paradot,  monté  sur  une  chaise,  et  flanqué  d'Ordinaire  et  de  Duvaux, 
nous  appelant  tous  aux  armes  et   nous  invitant  à  descendre  dans  la  rue 
pour  y  défendre    la  loi   violée.  Et   les  deux  sous-directeurs  accouraient 
aussitôt,  nous  suppliant  de  rester  calmes,  et  d'attendre  les  événements.  Hais 
oq  demeurait  sourd  à  leurs  conseils  ainsi  qu'à  leurs  prières,  et  sous  Pimpres- 
sion  du  discours  enflammé  de  Prévost-Paradol,  peut-être  les  anciens  auraient 
quitté  l'Ecole,'  entraînant  avec  eux  les  nouveaux,  moins  ardents,  moins  déter- 
minés, mais  néanmoins  résolus  encore,  quand  l'arrivée  de  Magy,  le  plus  sym- 
pathique de  nos  surveillants,  vint  modifier  nos  dispositions.  Dès  la  première 
heure,  Magy  était  parti  à  la  découverte.  Et  de  tous  les  côtés,  vers  le  Panthéon, 
comme  vers  le  Luxembourg,  et  vers  le  quartier  Claude  Bernard,  il  s'était  vu 
barrer  le  passage  par  des  soldats,  croisant  la  baïonnette  sur  quiconque  osait 
s'avancer.  «  Ce  qu'il  n'avait  pu  faire  isolément,  ajoutait-il,  serait  bien  plus  im- 
*  possMe  encore  à  des  groupes. ...  et  d'ailleurs,  où  trouver  des  armes?  » 

Cette  communication  refroidit  l'ardeur  générale  et  comprenant  enfin  que 
notre  tentative  de  résistance  n'avait  aucune  chance  d'aboutir,  nous  rentrâmes 
tous,  frémissants  et  sombres,  dans  nos  salles  de  travail,  où  nous  nous  abandon- 
nâmes aux  plus  tristes  réflexions.  —  H  fallait  se  résigner  à  l'inévitable  :  on  se 
résigna. 

Et  dès  lors,  jusqu'à  notre  sortie  de  l'École,  nous  fûmes  soumis  au  régime 
scolaire  se  ptat  énervant,  le  plus  abêtissant  qu'il  soit  possible  d'imaginer.  Ce 
régime,  noua  en  rendions  noire  Directeur  responsable,  et  nous  ne  lui  épar- 
gnions à  ce  sujet,  ni  nos  imprécations  ni  nos  railleries.  Et  pourtant,  nous 
étions  alors,  dans  nos  accès  de  colère,  vraiment  trop  injustes  à  son  égard.  A 
plusieurs  reprises,  nous  l'avons  su  depuis,  la  dissolution  de  l'École  avait  été 
mise  en  question  dans  les  Conseils  gouvernementaux.  Réclamée  par  le  parti 


48  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

clérical,  elle  fut  une  ou  deux  fois  décidée  en  principe.  L'intervention  de  nota 
Directeur  s'opposa  seule  à  ce  qu'elle  fût  signée;  et  ce  qui  nous  sauva,  ce  fit 
précisément  cet  affreux  régime  d'études  que  nous  maudissions  tous,  nuis  sa 
les  bons  effets  duquel  on  s'appuya  pour  garantir  l'anéantissement  du  Tri 
esprit  normalien. 

Les  trois  années  d'École  se  passèrent  pour  Cornet  comme  pour  nous  tes 
dans  un  état  de  profonde  veulerie.  Nul  goût  au  travail,  sauf  peut-être  du* 
la  conférence  d'histoire,  où  le  savant  et  laborieux  Cheruel  avait  le  don  de  mus 
intéresser  et  nous  communiquait  un  peu  de  son  ardeur  ;  sauf  encore  à  la  Sir- 
bonne,  où  E.  Havet  nous  initiait  aux  règles  et  aux  procédés  de  la  critique  bis* 
torique.  Partout  ailleurs,  indifférence  ou  tiédeur.  Le  stimulant  faisait  défaut: 
l'examen  de  licence  ayant  été  reporté  à  la  fln  de  la  seconde  année,  ceft 
seconde  année  n'était  en  somme  que  la  répétition  de  la  première;  cl  la  troi- 
sième année  à  son  tour  ne  faisait  que  reproduire  les  travaux  de  la  secoofc, 
les  agrégations  spéciales  ayant  été  supprimées  et  remplacées  par  une  agré* 
tion  omnibus  qui  ne  se  pouvait  passer  que  trois  ans  après  la  sortie  de  rÉcok. 

Tout  d'ailleurs  contribuait  à  nous  décourager.  Traités,  au  point  de  vue  dis- 
ciplinaire, comme  de  petits  collégiens,  assujettis  à  l'inflexible  loi  du  silence* 
de  l'ordre  dans  les  rang*,  soumis  pour  la  tenue  et  le  costume  aux  plus  rigft* 
reuses  exigences  (1),  forcés  de  remettre  nos  devoirs  à  jours  et  heures  fixes, 
sans  cesse  surveilles,  contrôlés,  inquiétés  jusque  dans  nos  lectures  à  la  biNfo- 
thèque,  nous  nous  vengions  de  toutes  nos  misères  en  relevant,  en  ridiculisai 
les  manies,  les  travers  et  les  insuffisances  de  nos  professeurs.  Nous  dobs 
amusions  bien  souvent  —  et  de  fort  bon  cœur,  —  à  reproduire  les  stra** 
leçons  où  l'on  nous  apprenait  à  porter  la  hache  de  la  raison  dans  Us  s*h# 
de  la  pensée,  à  voir  les  choses  sous  un  double  point  de  vue,  à  mettre  e*rdit 
les  qualités  et  les  défauts  des  auteurs,  à  bien  comprendre  ce  que  c'est  qirt* 
langue  fixée,  à  ne  pas  trop  chercher  où  sont  les  neiges  d'autans  (sic)  à  adoiiff 
par-dessus  tout  la  laïngue  de  Boschuet  ! 

Dans  les  conférences,  les  textes  de  devoirs  ou  les  explications  nous  foarafc- 
saient  matière  à  mille  plaisanteries. 

Nous  nous  faisions  un  jeu  d'introduire  dans  nos  thèmes  grecs  des  soléc&ae 
ou  des  barbarismes  que  notre  vieux  professeur  (un  illustre  épigrapoife 
ma  foi,  très  versé,  paraît-il,  dans  la  prononciation  du  grec  moderne,  m* 
très  ignorant  du  grec  ancien),  laissait  passer  avec  le  sang-froid  le  plus  imper- j 
turbable  ;  ou  bien,  on  s'entendait  à  plusieurs  pour  trouver  è  tel  ou  tel  pasap  ! 
grec,  trois  ou  quatre  sens  plus  abracadabrants  les  uns  que  les  autres.  -  &  ] 
interprétations,  on  les  apportait  en  conférence  ;  on  les  exposait,  on  les  discal*  | 
et  gravement  on  les  soumettait  au  professeur  :  le  pauvre  homme,  très  cwbr 


(l)  N'âi-je  pas  été  consigné  un  jour  pour  avoir  descendu  deux  à  deux  les 
d'un  escalier  ?  Et  ne  nous  sommes-nous  pas  tus  un  dimanche,  au  moment  de  tffc- 
renvoyer  au  dortoir  par  notre  impitoyable  cerbère  —  Heuzey,  pour  avoir  arboié  •• 
cravate  de  couleur,  Cornet,  pour  avoir  substitué  au  disgracieux  pantalon  d'tuùfors'* 
un  joli  et  frais  pantalon  gris  perle,  et  moi  pour  avoir  négligé  de  faire  sabir  i  ■* 
moustache  naissante  — *  oh  !  bien  petite  encore  pourtant,  —  le  sacrifice  heb3»* 
madaire  ? 


de  l'école  normale  49 

rassé,  ne  sachant  à  qui  entendre,  harcelé  d'un  côté  par  Aderer  et  Jarry, 
de  l'autre  par  Cornet  et  moi,  finissait  par  jeter  un  coup  d'œil  furtif  sur 
la  traduction  jointe  à  son  texte  et,  d'un  ton  doctoral»  terminait  le  débat  en 
disant:  «  Messieurs,  voici  le  vrai  sens;  il  ne  saurait  y  en  avoir  d'autre.  » 
Dans  la  conférence  de  latin,  même  manège.  Parmi  les  intéressantes  et  admi- 
rables matières  qu'on  nous  donnait  à  mettre  en  vers  latins,  je  citerai  :  Les  plai- 
sirs de  la  campagne  ;  et  là,  dans  l'alignement  virgilien  de  nos  dactyles  et  de 
nos  spondées,  nous  ne  manquions  jamais  de  nous  étendre  sur  le 

Unda  levi  somnum  suadebit  inire  susurro 
ce  qui  avait  le  don  d'horripiler  particulièrement  notre  professeur.  «  Des  ruis- 
seaux qui  murmurent!  s'écriait  M.  Gibon.  Vous  en  connaissez,  vous  !  moi,  je 
n'en  ai  jamais  vu,  » 

D'autres  fois,  notre  verve  poétique  avait  à  s'exercer  sur  les  travaux,  les  joies 
et  les  soucis  de  la  vie  de  professeur.  Sur  les  travaux  et  les  soucis  on  n'insis- 
tait guère,  mais  sur  les  joies,  que  de  détails  !  que  d'effusions  presque  lyriques  ! 
Parmi  ces  joies,  la  première  était  la  possibilité  de  se  marier  jeune  et  dans 
de  bonnes  conditions  pécuniaires  (1),  la  seconde  et  la  plus  appréciée;  c'était  la 
faculté  de  prendre  sa  retraite. 

Prendre  sa  retraite  !  On  aura  peine  à  le  croire,  et  pourtant  rien  de  plus  vrai. 
Nous  y  songions  tous,  et  très  sérieusement  :  c'était  là  notre  plus  vif  désir  et  le 
thème  fréquent  de  nos  conversations  intimes  ;  c'était  le  sujet  qu'on  ne  crai- 
gnait pas  d'aborder  même  en  pleine  conférence,  à  la  grande  stupéfaction  de 
M.  Caboche.  Et  sur  ce  point,  notre  brave  cacique,  le  grave  et  profond  penseur, 
n'hésitait  pas  à  faire  violence  à  sa  taciturnité  coutumière  pour  joindre  sa  voix 
à  la  nôtre. 

Dans  la  conférence  de  français,  on  apprenait  surtout  à  exprimer  des  idées 
générales  en  un  langage  définitif!  Et  là,  sans  vergogne  aucune,  on  se 
lançait  dans  les  paradoxes,  on  recouvrait  des  pensées  insignifiantes  d'un  pom- 
peux vernis  cicéronien,  on  arrondissait  de  belles  périodes,  on  les  terminait 
par  des  expressions  harmonieusement  pompeuses,  qu'on  faisait  ressortir  à  la 
lecture,  et  que  les  camarades  accompagnaient  d'un  ron-ron  approbateur  pro- 
duit sur  la  table  par  le  frottement  du  pouce  humecté  de  salive. 

Et  voilà  comment  se  sont  passées  nos  trois  années  d'École  ;  voilà  comment 
nous  avons  végété,  traîné  le  boulet,  attendant  impatiemment  le  jour  où  nous 
pourrions,  comme  le  soldat,  crier  :  Vive  la  classe  !  et  nous  répétant  les  uns 
aux  autres  : 

0  rus,  quando  ego  te  aspiciam  ? 
Rus  symbolisait  pour  nous  l'indépendance,  la  liberté  de  corps  et  d'esprit,  le 
travail  sérieux  et  productif  ! 

Les  détails  ci-dessus  paraîtront  peut-être,  au  premier  abord,  quelque  peu 
étrangers  à  la  biographie  de  Cornet;  mais  j'ai  cru  devoir  les  donner,  parce 
qu'ils  peignent,  très  exactement,  son  état  d'âme  et  le  nôtre  à  tous. 

Je  reviens  maintenant  à  mon  vieil  ami,  que  je  n'ai  oublié  qu'en  apparence; 
car  ces  souvenirs  d'École  que  je  viens  de  retracer,  c'étaient  ceux  que  nous 


[0  Un  d'entre  nous  disait  : 

•   ••••«••••••   Conjux  que  pénates, 

Quamvir  exiguos,  non  indotata  subibit. 


4 


80  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

aimions  à  reconstituer  dans  nos  conversations  intimes,  et  c'est  Cornet  tri- 
nôme qui  revit  en  chacun  d'eux. 

Dans  notre  promotion,  malgré  quelques  dissemblances  de  caractère  ou  Cto- 
bitodes,  nous  vivions  tous  en  parfaite  intelligence  les  uns  avec  les  autres, - 
mais  Corhet  était  l'un  de  ceux  sur  qui  se  concentraient,  le  plus  volontiers, 
les  sympathies.  —  On  enviait  sa  bonne  humeur,  toujours  égale.  On  adaM 
sa  vigueur,  son  agilité,  sa  souplesse  dans  tous  les  exercices  physiques,  k 
façon  tout  à  fait  supérieure  dont  il  se  comportait  à  la  balançoire,  an  tapte 
aux  barres  parallèles,  et  même  au  jeu  de  barres,  où,  plus  d'une  fois;  on  leti 
mettre  la  main  an  collet  de  son  futur  recteur.  On  louait  la  correetioa  4e  a 
tenue,  qui  taisait  contraste  avec  le  débraillé  trop  commun  dans  le  costume 
térieur  du  Normalien.  A  table,  il  se  distinguait  par  son  habileté  à  découper  te 
gigots  et  les  poulets,  et  le  soir,  à  la  récréation  qui  suivait  le  souper,  ii  nos 
égayait  par  ses  talents  musicaux,  par  l'art  consommé  avec  lequel  il  nnaç* 
les  grands  airs  des  opéras-comiques,  on  bien  mimait,  dans  des  cbansonKfti 
burlesques,  les  allures,  les  gestes  et  le  ton  des  amis  de  la  dive  bouteSe  â 
se  tordait  littéralement  de  rire  quand  il  entonnait  sa  fameuse  chanson  : 

Panari,  mon  ami, 
rerois  qu'nous  n'sommes  pas  mal  gris, 

ou,  quand  les  jours  de  sortie  il  rentrait  au  dortoir  en  contrefaisant  Hftomne  qnt 
ton  petit  plumet. 

Quant  à  ces  petites  plaisanteries,  à  ces  taquineries  familières  que  des 
rades  se  permettent  parfois  entre  eux,  il  évitait  généralement  d'en 
Pinitiativc  :  ainsi,  par  exemple,  en  étude,  au  dortoir,  si  quelques 
quelques  manifestations  bruyantes,  provenant  de  tel  ou  tel,  in 
silence,  et  troublaient  le  repos  général,  ce  n*était  Jamais  Cornet  qui  ara* 
la  chose  en  train.  Il  s'associait  simplement  au  mouvement,  et  sll  s 
qu'on  allât  un  peu  trop  loin,  il  se  retirait  de  l'affaire,  ne  tenant  pas  à  se 
jeter  à  la  lace,  par  quelque  mécontent,  une  éptthète  mal  sonnante- 

Estimé  de  ses  camarades,  Cornet  ne  l'était  pas  moins  de  ses 
Néanmoins  ceux-ci,  tout  en  faisant  grand  cas  de  ses  qualités 
ne  me  semblent  pas  les  avoir  appréciées  à  leur  juste  valeur.  Sans  doute» 
n'avait  ni  la  profondeur  de  Lachetier,  ni  le  brillant  d'Aderer,  ni  la  facilité 
gante  de  Jarry  ;  mais  il  possédait,  au  plus  haut  degré,  le  bon  sens,  la 
dans  ridée  comme  dans  l'expression.  Jamais  il  ne  disait,  n'écrivait  ries 
n'eût  longuement  médité  ;  craignant  toujours  de  dire  trop  ou  trop  peu,  fi 
nait  et  retournait  sa  pensée  dans  tous  les  sens,  et  bien  qu'à  l'exemple  <T 
et  de  Jarry,  il  se  permît,  parfois,  de  dauber  Boileau ,  il  est  certain  que, 
s'en  douter  peut-être,  il  avait  pris  pour  devise  et  règle  de  conduite,  te* 
poète  : 

Aimez  donc  n  nisoa,  qte  to«je«rs  Tes  éorits 
Knpranteut  d'elle  setle  ei  lemr  tastre  et  lear  prix. 

On  l'a  jugé,  par  suite,  un  peu  sec  et  un  peu  froid.  Et  c'est  cette  appi 
fort  erronée  selon  moi,  qui,  lors  des  examens  de  sortie,  le  Ht  comprenne 
ranger  dans  la  catégorie  des  futurs  professeurs  de  grammaire. 

Ce  malentendu,  qu'on  ne  saurait  trop  regretter,  a  pesé  de  la  façon  la 
fâcheuse,  tout  au  moins  sur  la  première  partie  de  la  carrière  de  Cornet,  #  1 


DB  L'ÉCOLE  "NORMAL*  54 

toit,  pendant  un  temps  beaucoup  trop  long,  confiner  dans  les  classes  inférieures 
des  lycées. 

C'est  ainsi  qu'en  sortant  de  l'École,  on  renvoya  débuter  à  la  Rochelle  comme 
chargé  de  cours  de  cinquième,  puis  comme  suppléant  de  quatrième  (octobre 
1854-octobre  1835)  ;  un  an  après,  il  passe  à  Besançon  comme  chargé  de  cours 
de  sixième  (octobre  1855-octobre  1857);  puis  comme  chargé  de  cours  de  cin- 
quième (octobre  1857-juin  1859).. En  juin  1859,  la  chaire  de  cinquième  au 
Lycée  de  Reims  devient  vacante  :  il  la  sollicite:  il  l'obtient.  Le  voilà  au  comble 
de  ses  voeux.  11  est  dans  son  pays  natal,  au  milieu  ou  dans  le  voisinage  des  siens. 
B  ne  songe  qu'à  y  rester,  à  s'y  créer  un  poste  fixe.  Et,  dans  ce  but,  il  se  pré- 
sente, en  1860,  à  ragrégation  de  grammaire.  Il  y  est  reçu  le  deuxième,  et  grâce 
à  ce  brillant  succès,  de  chargé  de  cours,  il  devient  professeur  titulaire* 

Pourquoi  Cornet  s'arréta-t-il  en  si  beau  chemin  ?  Pourquoi  n'essaya-t-il  pas, 
comme  le  firent  plusieurs  de  nos  communs  camarades,  de  conquérir  l'agrégation 
des  lettres  après  celle  de  grammaire  ?  Qui  l'en  empêcha  ?  Souscrivit-il  trop  fa- 
cilement à  l'opinion  que  ses  professeurs  d'École  s'étaient  faite  de  ses  apti- 
tudes ?  Jugea-t-il  le  but  trop  haut,  trop  éloigné  pour  qu'il  pût  l'atteindre  ?  Ou 
bien  dénué  d'ambition,  se  dit-il,  comme  le  pasteur  de  Virgile  : 

Clavditejam  rivos,  pueri,  sat  prata  biàerunt. 

le  crois  qu'il  faut  chercher  ailleurs  le  motif  de  sa  regrettable  abstention. 
Cornet  s'était  marié  en  sortant  de  l'École.  Cette  union,  -projetée  de  longue  date, 
et  impatiemment  attendue  d'un  côté  comme  de  l'autre  (1),  l'avait  rendu  le  plus 
heureux  des  hommes.  Mais,  en  lui  procurant,  pour  le  présent,  toutes  les  satis- 
factions désirables,  elle  l'empêcha  d'étendre  ses  vues  vers  l'avenir.  Pour  lui,  dès 
lors,  plus  de  long  espoir  ni  de  vastes  pensées.  Partageant  tout  son  temps,  d'une 
part  entre  ses  devoirs  professionnels,  qu'il  remplissait  avec  une  conscience,  un 
dévouement  sans  bornes,  et  de  l'autre  entre  ses  affections  et  ses  Joies  familiales, 
il  s'enlizait  dans  une  complète  et  profonde  quiétude  :  démentant  par  toute  sa 
conduite  le  mot  du  bon  Horace,  ne  désirant,  ne  demandant  rien,  se  répétant  à 
lui-même,  du  matin  au  soir,  le  ConUtUus  snà  sorte,  il  laissait  ainsi  les  Jours 
succéder  aux  jours  et  les  années  aux  années. 
Go  fut  un  grand  tort  qui!  reconnut  par  la  suite  et  dont  il  eut  à  se  repentir. 
Quoi  qu'il  en  soit,  il  jouissait,  à  ce  moment,  d'une  félicité  parfaite.  La  nais- 
sance d'un  fils  avait  réalisé  ses  plus  chères  espérances  ;  comme  professeur,  il 
s'était  concilié  l'estime  et  la  sympathie  de  l'administration  ainsi  que  des  fa- 
milles. Ses  élèves  l'adoraient  et  chantaient  sur  tous  les  tons  ses  louanges, 
vantant  à  qui  mieux  mieux  son  savoir  et  son  dévouement.  Son  extraction 
champenoise  aussi  bien  que  son  talent  musical  lui  avaient  créé,  en  ville,  les 
plus  agréables  relations. 

Tout  semblait  lui  sourire.  Hais  hélas  !  pour  lui,  comme  pour  chacun  ici-bas, 
les  jours  sombres  arrivèrent  :  Nihil  est  ab  omni  parte  beatum.  La  maladie 
frappa  d'abord  son  premier  né.  Puis,  coup  plus  cruel  et  à  jamais  irréparable, 
la  mort  vint  lui  ravir  la  compagne  fidèle  de  ses  jeunes  années,  celle  qu'il 
comptait  associer,  jusqu'au  bout,  à  son  existence.  Quel  vide  alors  dans  cette 


(l)  A  l'École,  nous  l'appelions  parfois,  en  plaisantant  :  Uxorius. 


52  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

maison  devenue  tout  à  coup  déserte  !  Quel  deuil  affreux  dans  ce  foyer  jadis  si 
plein  de  vie  et  de  joie! 

Cornet,  quoique  profondément  atteint,  ne  succomba  pas  néanmoins  souscris 
épreuve  si  douloureuse  :  il  conserva  pieusement  le  souvenir  de  la  chère  dis- 
parue et  chercha,  dans  un  redoublement  de  travail  et  de  sollicitude  pour  sa 
élèves,  un  allégement  à  sa  douleur. 

Cependant  les  années  commençaient  à  venir.  L'administration  universitaire, 
mieux  éclairée  sur  les  aptitudes  de  Cornet,  l'avait  d'abord  fait  passer  de  i 
chaire  de  cinquième  dans, celle  de  quatrième,  puis,  par  faveur  spéciale  et  « 
moyen  d'une  délégation,  l'avait  élevé  Jusqu'au  rang  de  professeur  de  trois*!* 
(mai  1863). 

Ces  nouvelles  fonctions  répondaient  mieux  aux  goûts  et  aux  instincts  lib- 
raires de  noire  camarade.  Et  il  les  remplit  pendant  dix-sept  ans  [1663-tôïv 
avec  la  plus  grande  distinction.  On  eût  voulu  faire  encore  pjiis  pour  lui  et  ré- 
compenser ses  services  par  une  autre  promotion.  Mais  le  règlement  y  oeBfi 
obstacle.  Impossible  d'installer  un  agrégé  de  grammaire  dans  une  chaire* 
rhétorique.  Cornet,  faute  de  mieux,  se  contenta  des  palmes  académiquesitëft» 
qui  furent,  cinq  ans  après,  remplacées  par  la  rosette  d'officier  de  nnstroc** 
publique  11879). 

En  l«79,  Cornet  approchait  de  la  cinquantaine.  Depuis  dix-sept  ans,  il  pfr 
fessait  la  troisième,  et-il  commençait  à  se  fatiguer  légèrement  de  revoir  «i 
cesse  le  même  programme,  et  de  faire  toujours  répéter  à  ses  élèves  les  mena 
exercices.  Le  dégoût  d'une  part,  un  peu  d'ambition  de  l'autre,  et  peut-éft 
quelque  diable  aussi  le  poussant,  décidèrent  notre  ami  à  changer  de  v«e:l 
crut,  non  sans  raison,  qu'il  pourrait,  dans  une  autre  sphère,  rendre  à  ITfifr* 
site  de  plus  importants,  de  plus  signalés  services  ;  et,  quelque  peine  qd 
éprouvât  à  quitter  Reims,  à  rompre  de  si  douces,  de  si  chères  relations,  il  so- 
licita un  poste  d'inspecteur  d'académie.  Sa  candidature,  chaudement  pv 
tronnéepar  l'inspection  générale,  fût  accueillie  avec  empressement, et  quefejtf 
mois  après  (février  1880),  il  était  envoyé,  comme  inspecteur  d'académie, à* 
la  Haute-Savoie. 

11  ne  resta  que  deux  ans  dans  ce  poste,  où  ses  débuts  le  mirent  en  refirf* 
donnèrent  une  excellente  idée  de  ses  qualités  administratives.  Puis,  en  s* 
188-z,  prévenu  par  moi  que  l'inspecteur  des  Ardennes  venait  de  décéder  seu- 
lement, il  s'empressa  de  briguer  sa  succession,  qui  lui  fut  accordée  sans  pé*j 
Et,  dès  lors,  nos  vieilles  relations,  un  moment  interrompues  par  la  distant 
les  hasards  de  la  vie  universitaire,  et  forcément  limitées  à  un  échange  de  or 
fldences  écrites,  se  renouèrent  avec  la  force  et  l'énergie  d'autrefois.  W 
fois  par  an  Cornet  venait  à  Douai  pour  la  session  du  Conseil  académique; 
nous  éprouvions  alors,  lui  et  moi,  la  joie  la  plus  vive  à  nos  réunir,  à 
nos  vieux  souvenirs  d'Ecole,  à  parler  des  camarades  absents,  ou,  nela>! 
disparus,  à  échanger  nos  confidences  sur  les  ennuis  et  les  misères  des  si* 
tions  administratives.  Quant  à  moi,  vieux  grognard,  cuirassé  par  un  longes* 
cice  du  métier  contre  toutes  les  tracasseries  et  les  misères,  de  quelque 
qu'elles  pussent  venir,  j'en  avais  tôt  fait  avec  mes  doléances,  et  le  h» 
d'épaules,  dont  notre  camarade  Jarry  nous  avait  appris  l'usage,  était  le 
souvent  ma  seule  réponse  aux  ennuis  qui  m'assaillaient  Mais  pour 
c'était  autre  chose  ;  il  n'en  était  qu'à  ses  débuts,  et  les  difficultés  quH 
contrait  dans  les  Ardennes  étaient  bien  plus  graves  que  celles  de  la 


de  l'école  normale  53 

Savoie.  En  entrant  dans  l'administration,  Cornet  s'était  bien  promis  de  n'agir 
amais  que  conformément  à  la  justice,  et  de  faire  toujours  prédominer  l'in- 
érét  général  sur  l'intérêt  particulier,  de  lutter  énergiquement  contre  toutes 
es  instances,  contre  toutes  les  pressions  quelles  qu'elles  fussent,  de  défendre 
m  tout  et  partout  son  personnel  contre  les  attaques,  soit  des  cléricaux  soit  des 
lolitiques.  Ce  programme,  il  le  maintint,  il  le  réalisa  jusqu'au  bout  :  mais  au 
rix  de  quelles  luttes,  de  quels  ennuis!  La  tension  fut  si  forte,  qu'à  un  moment 
tornet  se  découragea,  et  demanda  son  changement.  L'Inspection  académique 
e  la  Marne  se  trouva  tout  à  coup  vacante.  On  la  lui  offrit  à  titre  de  compen- 
ation,  et  comme  récompense  légitime  de  ses  services  antérieurs.  Il 
accepta,  non  sans  toutefois  éprouver  quelque  appréhension.  Le  poste,  sans 
ouïe,  était  plus  important;  il  le  rattachait  (avantage  très  appréciable)  à  i'Aca- 
émie  de  Paris,  dont  le  vice-recteur  avait  été  son  camarade  d'École;  enfin,  il 
i  replaçait  dans  son  pays  natal,  au  milieu  des  siens,  dans  un  département  ou 
avait  laissé  de  si  bons  souvenirs.  Mais  celte  dernière  considération  avait 
assi  ses  inconvénients.  Cornet  se  disait  avec  raison  :  nul  n'est  prophète  en 
m  pays;  mon  passé  nenuira-t-il  pas  au  prestige  de  ma  situation  présente  ?  Et 
les  relations  d'autrefois  ne  seront-elles  pas,  à  certains  moments,  une  entrave 
ma  liberté  d'action  ?  Des  sollicitations  trop  amicales  ne  viendront-elles  pas 
nelqucfois  me  forcer  la  main  ?  Ces  difficultés,  il  les  envisagea  d'un  œil  sûr,  — 
t  grâce  à  son  tact  et  à  sa  fermeté  il  en  triompha  sans  peine. 
Pendant  douze  ans,  jusqu'au  jour  où  sonna  pour  lui  l'heure  de  la  retraite,  il 
H  remplir,  à  la  satisfaction  générale,  ses  difficiles  et  délicates  fonctions.  On 
e  me  croirait  pas,  si  je  disais  qu'il  n'y  a  point  éprouvé  de  déboires,  qu'il  ne 
est  jamais  heurté  à  des  affaires  scabreuses  et  pénibles,  en  un  mot,  qu'il  a  pu 
►ujours  contenter  tout  le  monde  et  son  père. 

Mais,  instruit  par  l'âge  et  par  l'expérience  acquise  dans  ses  deux  postes  an- 
irieurs,  il  arriva  finalement  à  se  tirer  toujours  d'embarras,  tournant  les  difft- 
iltés  qu'il  eût  été  dangereux  d'aborder  de  front.  Il  m'est  revenu  que  sa  pru- 
mee,  en  certaines  occasions,  particulièrement  dans  les  questions  rémoises,  a 
Hilevé,  contre  lui,  quelques  récriminations.  Ah  !  c'est  bien  ici  le  cas  de  re- 
ster avec  le  poète  ; 

La  critique  est  aisée  et  i*art  est  difficile  I 

Ces  beaux  messieurs  qui,  du  fond  de  leur  cabinet,  s'érigent  en  censeurs  dé- 
minés de  l'Administration,  et  reprochent  sans  cesse  aux  chefs  de  corps  leur 
anque  d'énergie,  ne  se  doutent  pas  des  concessions  que  ceux-ci  sont  forcés 
i  faire  souvent  dans  l'intérêt  même  du  service,  et  des  ménagements  que  leur 
ipo9e,  non  seulement  leur  tranquillité  personnelle,  dont  au  fond  ils  feraient 
m  marché,  mais  la  nécessité  d'obéir  aux  instructions  venues  de  haut,  le  désir 
\  ne  pas  causer  d'ennuis  à  leurs  chefs,  et,  par-dessus  tout,  la  crainte  d'exciter 
s  rancunes,  des  animosités  redoutables.  Souvent  une  affaire,  insignifiante  au 
but,  finit  par  entraîner,  après  soi,  les  plus  graves  conséquences  (1).  Cette 


(l)  Un  exemple,  entre  mille,  emprunté  à  mon  expérience  personnelle  de  proviseur. 
\  jour,  une  dame  se  présente  dans  mon  cabinet  et  me  demande,  pour  son  fils,  Tau- 
ïeation  de  rentrer  un  jour  plus  tard  que  les  autres  à  la  suite  d'un  congé.  Je  rpfuse 
a  poliment,  en  me  basant  sur  les  ordres  reçus,  et  sur  la  nécessité  de'  soumettre  tous 


54  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLEVÉS 

vérité,  tous  les  administrateurs  la  comprennent  ;  c'est  elle  qui,  le  plus  souvent 
leur  sert  de  régie  de  conduite.  Et  du  haut  en  bas  de  l'échelle  administratiic, 
depuis  le  ministre,  lui-même,  jusqu'au  plus  modeste  fonctionnaire,  pu  itf- 
faire*  est  le  mot  d'ordre  général. 

Quoi  qu'il  en  soit  de  quelques  incidents,  au  fond  sans  grande  importance, 
l'œuvre  accomplie  par  Cornet,  durant  son  long  séjour  a  Chatons,  fut  considé- 
rable et  féconde  en  résultats.  (Test  sous  son  administration  que  furent  organisa 
le  Lycée  de  jeunes  Ailes  de  Reims,  les  Collèges  [de  jeunes  filles  d'Éperoty  et 
de  Vitry  et  les  epurs  secondaires  de  ChÔlons. 

Dans  renseignement  primaire  son  action  ne  fut  ni  moins  énergique,  ni  nuits 
fructueuse,  n  put  mener  à  bonne  fin  l'œuvre  commencée  par  son  prédécess» 
pour  rappllcation,  des  lois  de  1881  et  1882  sur  la  gratuité  et  l'obligation,  de 
1885,  sur  les  constructions  d'Écoles.  Grèce  à  lui,  le  département  se  coavri 
d'une  foule  de  petits  palais  scolaires,  et  les  grandes  villes  de  Reins  a* 
d'Epernay  virent  s'élever  ces  magnifiques  écoles  laïques  qui,  après  avoir  &» 
mencé  avec  quelques  élèves,  renferment  aujourd'hui  plus  de  quatre  eau 
enfants. 

A  ses  occupations  officielles,  il  joignait  encore  <f  autres  fonctions,  pure** 
bénévoles,  auxquelles  il  consacrait  les  quelques  loisirs  que  lui  laissait  Nnf 
nistration. 

Comme  inspecteur  d'académie,  il  était  vice-président  officiel,  mais,  en  rit 
tité,  président  de  fait  de  la  Société  de  Secours  mutuels  des  instituteurs  de  h 
Marne. 

Eu  outre,  il  était  président  de  la  Section  Châlonnaise  de  l'Alliance  française, 
section  dont  il  avait  été  le  fondateur;  président  de  l'Association  des  andes 
élèves  du  Collège  de  Chatons,  et  enfin  président  de  la  Société  de  lecture  et 
d'enseignement. 

Une  activité  si  féconde,  tant  de  résultats  obtenus,  tant  de  progrès  réalisés 
méritaient,  certes,  une  éclatante  récompense.  C'était  ravis  général,  et  ttfftfc 
monde  s'étonnait  de  ne  pas  encore  avoir  vu  le  nom  de  Cornet  figurer  A* 
les  cadres  de  la  Légion  d'honneur.  Cette  distinction,  chaleureusement  soft; 
citée,  et  longtemps  retardée  pour  des  motifs  restés  inconnus,  malgré  Ftyf* 
du  vice- recteur  et  de  M.  Bourgeois,  député  de  la  Marne,  ancien  ministre  * 
l'Instruction  publique,  cette  distinction  lui  fut  enfin  accordée  au  mois  & 
juillet  1893.  Il  avait  alors  soixante-deux  ans. 

Cinq  ans  après,  il  était  admis  à  faire  valoir  ses  droits  à  la  retraite,  CerfrsJ 
jouissait  encore  de  toute  la  plénitude  de  ses  facultés.  Il  avait  encore,  disait-* 


les  élèves  au  même  régime,  pour  ne  pas  faire  de  méconterits.  La  dame  s'étonu* 
siste,  et  paraît  froissée.  Je  lui  dis  que,  si  je  ne  puis  lui  accorder  la  faveur  ea 
tion,  elle  est  libre,  elle,  de  la  prendre,  et  que  son  fils  en  sera  quiUe  poor  rea*  j 
Lycée  le  dimanche  suivant.  La  'dame  alors  se  lgve  et  prend  congé  en  me  dùanli| 
pensais,  monsieur  le  Proviseur,  que  vous  auriez  plus  d1  égards  pour  des  je**  « 
nous.  L'enfant  rentra  en  retard»  et  naturellement  fut  consigné  le  dimanche  d«?l 
Aux  grandes  vacances,  on  le  retira  du  Lycée  ;  et  du  même  coup,  la  famille  •*" 
tous  côtés  clahauder  contre  le  Lycée  de  Douai.  Depuis  lors,  tous  les  enfa»' 
canton,  qui  jadis  venaient  faire  leurs  éludes  à  Douai,  furent  dirigés  vers  Lille  •  A] 
après  cela,  soutenir  et  pratiquer  Y  égalité  républicaine  ! 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  55 

toi-même,  bon  pied  et  boa  œil,  et  il  le  prouvait  surabondamment,  non  seu- 
lement à  Chàlons,  mais  encore  à  Paris,  soit  dans  les  discussions  du  Conseil 
académique,  soit  quand,  à  ta  Sorbonne,  sans  la  moindre  apparence  de  fatigue, 
sa  voix  toujours  claire  et  vîbrante,égrenait  le  palmarès  du  concours  général, et 
taisait  retentir  les  noms  des  lauréats  Jusqu'aux  plus  profonds  recoins  du  grand 
amphithéâtre.  Mais  tout  a  sa  An  en  ce  monde  ;  il  avait  dépassé  de  trois  ans  le 
temps  réglementaire  de  l'activité,  et  quelque  désir  qu'on  eût  en  haut  lieu  de 
le  conserver  encore,  on  dut  s'incliner  devant  la  nécessité  de  faire  place  aux 
jeunes  et  de  satisfaire  leurs  légitimes  désirs  d'avancement. 

Cornet  résigna  donc  ses  fonctions  au  mois  d'octobre  1896.  Son  départ  pro- 
voqua, de  tous  les  points  du  département,  une  affectueuse  explosion  de  regrets. 
Et  de  môme  qu'en  1868,  a  l'occasion  de  sa  promotion  dans  la  Légion  d'hon- 
neur il  s'était  vu  littéralement  comblé  de  félicitations,  de  même,  à  rannonce  de 
sa  retraite,  il  vit  affluer  ches  lui,  soit  par  des  articles  de  journaux,  soit  par  des 
lettres  individuelles,  les  compliments  de  condoléance. 

Ces  félicitations,  ees  condoléances,  certains  pourraient  croire  et  dire  qu'elles 
n'avaient  qu'un  caractère  purement  officiel,  et  qu'elles  n'étaient,  au  fond,  que  de 
simples  formules  de  politesse  stdressanl  non  à  l'homme  mais  au  fonctionnaire. 
Mais  il  n'en  serait  pas  de  même  de  la  grande  cérémonie  du  10  avril  1899  :  Ce 
jour-là  Cornet  fut  Pohjet  d'une  manifestation  réellement  imposante,  d'une  de 
ces  manifestations  qui  font  époque  et  laissent,  dans  le  cœur  d'un  homme,  le  plus 
profond  et  le  plus  doux  souvenir. 

Cornet,  je  rai  dit  plus  haut,  avait,  en  sa  qualité  d'Inspecteur  d'académie, 
exercé  les  fonctions  de  vice-président  de  la  Société  de  Secours  mutuels  des 
instituteurs  et  institutrices  du  département  de  la  Marne. 

Lors  de  sa  mise  à  la  retraite,  tous  les  membres  de  l'Enseignement  primaire 
s'entendirent  pour  lui  offrir  un  témoignage  éclatant  de  leur  profonde  estime  et 
de  leur  respectueuse  affection,  lis  ouvrirent,  entre  eux,  une  souscription  dont 
ie  montant,  fort  considérable,  fut  consacré  à  l'acquisition  d'une  médaille  d'or, 
et  d'un  magnifique  bronze  d'art,  le  «  Génie  de  la  Paix  »,  de  Mathurln  Moreau, 
monté  sur  une  colonne  de  marbre  avec  pieds  et  chapiteau  en  bronze  doré.  Us 
profitèrent  de  la  séance  annuelle  de  leur  Société  pour  lui  remettre,  en  grande 
solennité,  leur  double  cadeau.  Et  dans  le  grand  salon  de  l'Hôtel  de  ville  de  Cha- 
tons, en  présence  d'une  assistance  aussi  nombreuse  que  brillante,  où  figuraient  : 
les  sénateurs,  les  députés,  le  préfet,  les  conseillers  généraux,  le  maire,  les 
principaux  fonctionnaires  de  la  ville  et  le  principal  du  collège,  sous  la  présidence 
de  M.  Bourgeois,  ancien  ministre  de  l'Instruction  publique,  le  doyen  des  ins- 
tituteurs se  fit,  auprès  do  son  ancien  chef,  l'interprète  des  sentiments  de  tout 
le  personnel  primaire  :  t  En  vous  offrant  ce  modeste  témoignage  de  notre  re- 
»  connaissance,  disait-  il,  ce  que  nous  tenons  à  proclamer  hautement,  c'est 
»  combien  votre  autorité  était  douce  et  paternelle  votre  direction.  Jamais 

•  nous  n'oublierons  la  bonté,  toujours  souriante,  avec  laquelle  vous  entriez 
»  dans  nos  écoles,  la  bienveillance  et  l'affabilité  qui  mettaient  à  l'aise,  avec 

*  vous,  tous  ceux  qui  vous  approchaient,  et  surtout  la  délicatesse  avec  la- 
»  quelle  vous  saviez  laisser  deviner  les  choses  difficiles  à  dire. . .  Votre  bonté 
»  comme  votre  droiture  étaient  proverbiales  dans  le  département;  pour  nous 
»  tous  vous  étiez  le  sage  dont  on  sollicite  les  conseils,  le  grand  arbitre  dont 

*  on  accepte  les   arrêts  sans  appei,  l'excellent  conciliateur  dont  la  constante 

•  indulgence  était  une  exhortation  perpétuelle  à  la  modération  et  au  devoir.  » 


56  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

A  ce  témoignage  d'affectueuse  et  respectueuse  reconnaissance,  II.  Bour- 
geois, président,  M.  Faure,  ancien  député,  président  honoraire  de  la  Société, 
M.  Vallée,  sénateur,  ancien  élève  de  Cornet  au  lycée  de  Reims,  M.  Pavot,  iis- 
pecteur  d'académie,  se  firent  un  devoir  de  joindre  l'expression  de  leur  sym- 
pathie personnelle.  Cornet,  très  ému,  mais  non  troublé,  sut  trouver  mi  mot 
aimable  et  bien  senti  pour  répondre  à  chacun  de  ces  compliments,  et  la  céré- 
monie se  termina  au  milieu  d'un  enthousiasme  général. 

Les  loisirs  que  lui  avaient  faits  Page  et  l'Administration,  Cornet  sut  te 
employer  de  la  façon  à  la  fois  la  plus  intelligente  et  la  plus  fructueuse;! 
en  Ht  deux  parts  :  Tune  consacrée  aux  exercices  physiques,  à  la  marche,  à  la  chasse, 
l'autre  réservée  au  travail  intellectuel,  ou  à  ces  œuvres  de  bienfaisance  m 
d'enseignement  dont  il  avait  accepté  la  présidence.  Il  relisait  ses  vieux  au- 
teurs, il  refaisait  ses  classes,  comme  il  le  disait  lui-même,  et  de  temps  et 
temps  il  reprenait  la  plume  pour  pondre  ses  quatre  pages  ainsi  qu'il  faisaft 
jadis  à  l'École,  et  dire  nettement  ce  qu'il  pensait  sur  les  grosses  questions  * 
jour.  A  Reims,  étant  professeur,  il  avait  déjà  commencé  à  flirter  avec  la  presse, 
et  à  diverses  reprises  dans  l'Indépendant  Rémois,  il  avait  publié,  sous  sot 
nom,  des  articles  très  intéressants  de  critique  littéraire  et  surtout  musiote. 

11  fit  de  même  à  Châlons,  et  l' c  Union  républicaine  »  de  cette  ville,  depu» 
sa  mise  à  la  retraite,  fut  heureuse  de  lui  ouvrir  ses  colonnes  et  de  le  compter 
parmi  ses  collaborateurs.  Dans  ce  journal,  11  laissait  à  d'autres  les  articles  de 
pure  politique;  il  n'abordait,  lui,  que  des  questions  de  justice,  d'humanité; 
parfois  aussi  de  pédagogie.  11  exaltait  le  vieux  libéral  espagnol,  l'illustre  Cas- 
telar,  et  le  général  transvaalien  Joubert.  Il  applaudissait  aux  travaux  de  la  cooë- 
rence  de  La  Haye,  et  saluait  par  avance  l'avènement  d'une  ère  nouvelle,  ère  ae 
paix  et  de  concorde  entre  tous  les  peuples.  Il  s'abandonnait,  à  propos  de  la  guerre 
du  Transvaal,  aux  plus  violentes  invectives  contre  la  perfide  cupidité  de  l'Ange- 
terre,  et  en  maudissant  le  jingoîsme  anglais  personnifié  dans  l'odieux  Cham- 
berlain, il  adressait  aux  malheureux  Boërs  l'hommage  de  son  admiration  et  de 
sa  profonde  pitié.  D'autres  fois,  il  réprouvait,  de  la  façon  la  plus  véhémente, 
l'envahissement  de  la  France  par  les  mœurs  espagnoles,  il  se  désolait  de  voir 
notre  douceur,  notre  humanité  séculaires  compromises  par  l'introduction  des 
courses  de  taureaux  ;  ou  bien  il  prenait  en  mains  la  cause  de  la  langue  fran- 
çaise trop  maltraitée,  selon  lui,  par  des  réformateurs  outranciers  et  menacée 
de  perdre,  grâce  à  d'injurieuses  modifications,  toute  sa  grâce  et  sa  beauté. 
J'ajouterai  ici,  pour  compléter  son  portrait,  qu'il  se  permettait  parfois  de  ta- 
quiner la  muse,  —  oh  !  sans  prétention  aucune,  uniquement  pour  se  distrait 
en  bonne  compagnie.  —  Oui,  tous  les  ans,  quand  la  Saint-Hubert  réunissait, 
en  un  joyeux  banquet,  la  Société  des  Chasseurs  de  Bouy,  dont  il  était  membre» 
on  le  voyait  au  dessert  réclamer  la  parole  pour  énumérer  en  strophes,  <Toar 
poésie  légèrement  prosaïque  (il  était  le  premier  à  le  reconnaître),  les  dfrers 
incidents  de  la  dernière  campagne  cynégétique,  les  coups  mirifiques  des  ans, 
les  méprises  et  les  ratés  des  autres,.  Et  la  pièce  se  terminait  toujours  par  sa* 
invitation  chaleureuse  exprimant,  pour  l'an  prochain,  l'espoir  d'une  anfct 
réunion. 

Cet  espoir,  Cornet  le  formulait  encore  au  mois  de  novembre  1900  : 

Des  Saint-Hubert  du  siècle  est  close  la  série. 
Souhaitons,  chers  amis,  que  de  l'âge  prochain, 
La  première  au  plaisir  de  nouveau  nous  convie 
Et  nous  retrouve  tous  ici  le  verre  en  main. 


J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  57 

Hélas  !  cette  invitation,  c'est  lui  qui  n'y  répondra  pas,  et  l'an  prochain,  dans 
leur  banquet,  les  chasseurs  de  Bouy  déploreront  la  disparition  de  leur  plus 
aimable,  de  leur  plus  gai  confrère. 

Cornet  paraissait  jouir  de  la  santé  la  plus  solide.  Chez  lui,  tous  les  organes, 
à  ce  qu'il  semblait  du  moins,  continuaient  de  fonctionner  de  la  façon  la  plus 
normale.  L'appétit,  le  sommeil  ne  laissaient  rien  à  désirer,  ses  digestions 
étaient  des  plus  faciles;  sa  démarche,  alerte  et  ferme,  rivalisait  avec  celle  de 
la  trentième  année.  A  peine  si,  dans  ses  cheveux  ou  sa  barbe,  quelques  (Ils 
blancs  égarés  décelaient 

Des  ans  l'irréparable  outrage. 

Mais  cette  belle  apparence  était  malheureusement  trompeuse.  A  son  insu 
comme  au  nôtre,  fil  couvait  le  germe  d'un  mal  terrible  contre  lequel  la  science 
n'a  pu  jusqu'ici  trouver  le  remède.  Sans  que  rien  parût  au  dehors,  le  cœur 
était  envahi  par  la  graisse  et  paralysé  peu  à  peu  dans  ses  mouvements. 

Cornet  se  sentit  indisposé  le  17  février  1901,  dans  une  partie, de  chasse  à 
Bouy.  On  dut  le  ramener  en  voiture  à  Châlons,  et  le  médecin,  immédiatement 
appelé,  diagnostiqua  une  congestion  pulmonaire. 

Pendant  une  quinzaine,  la  maladie  ne  fit  aucun  progrès  apparent;  mais  le 
médecin,  à  chaque  visite,  constatait  un  affaiblissement  graduel  des  battements 
du  cœur. 

Le  6  mars,  à  sept  heures  du  matin,  Cornet  demanda  à  sa  bonne  un  peu  de 
lait,  qu'il  but  sans  difficulté;  puis,  il  la  pria  de  se  retirer  et  de  le  laisser 
reposer  quelques  instants  :  quand  elle  revint,  au  bout  d'un  quart  d'heure  en- 
viron, il  n'étail  plus.  Il  n'avait  fait  aucun  mouvement.  Sa  main  était  restée  sur 
le  bord  du  lit  dans  la  même  position  que  lors  du  départ  de  la  bonne.  L'af- 
fection cardiaque  avait  fait  son  œuvre. 

La  funèbre  nouvelle  plongea  tous  les  amis  de  Cornet  dans  la  plus  doulou- 
reuse stupéfaction.  Personne  ne  voulait  y  croire.  11  fallut  pourtant  admettre 
l'évidence,  —  et  l'on  ne  songea  plus  qu'à  lui  rendre  les  derniers  honneurs.  — 
Aimé,  vénéré  de  tous  comme  il  Tétait,  sa  mort  fut  considérée  comme  un  deuil 
public  :  la  ville  de  Châlons  se  joignit  à  l'Univers ilé  pour  lui  faire  des  obsèques 
splendides.  L'inspecteur  d'académie,  le  directeur  de  l'École  de  médecine,  le 
proviseur  du  Lycée  de  Reims,  les  directrices  et  les  principaux  des  Collèges  de 
Châlons,  d'Épernay,  de  Sainte-Menehould,  de  Vitry,  et  des  groupes  importants 
de  professeurs  des  deux  Lycées  de  Reims,  des  Collèges  de  Sézanne  et  de  Sainte- 
Menehould,  des  deux  Collèges  de  Vitry  et  d'Épernay,  le  corps  des  fonctionnaires 
et  professeurs  du  Collège  de  Châlons,  des  Ecoles  Normales,  des  cours  secon- 
daires de  Châlons,  au  complet,  les  inspecteurs  primaires,  l'inspection  acadé- 
mique, les  directeurs,  directrices,  adjoints  et  adjointes  des  Écoles  primaires 
de  la  ville,  et  environ  huit  cents  institutrices  et  instituteurs,  venus  de  tous 
les  points  du  département,  avaient  tenu  à  l'accompagner  à  sa  dernière  de- 
meure. Les  élèves  du  Collège,  des  cours  secondaires  et  des  écoles  commu- 
nales encadraient  le  cortège,  que  suivaient  les  principaux  fonctionnaires  du 
département  et  de  la  ville,  ainsi  qu'une  foule  nombreuse  et  recueillie. 

Ce  fut  une  manifestation  vraiment  imposante,  et  telle  que  Châlons  n'en  avait 
guère  vu  jusqu'alors.  Cornet  n'avait  voulu,  pour  sa  tombe,  ni  discours,  ni  cou- 
ronnes :  il  eut,  ce  qui  vaut  mieux,  les  regrets  unanimes  de  tous  ceux  qui  l'ont 
coi  nu. 


58  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÈVB3 

Cette  notice,  déjà  peat-étre  no  peu  longue,  serait,  à  mon  sens,  incomplète, 
si  je  ne  la  terminais  par  l'hommage  public  que  M.  Bourgeois  rendit  à  notre  ca- 
marade, le  15  avril  1901,  dans  l'Assemblée  générale  de  la  Société  de  SeoMi 
mutuels  des  instituteurs  et  institutrices  du  département  de  la  Marne. 

c  H.  Cornet  fut  longtemps  vice-président  officiel,  et  président  de  toit  fc 

»  notre  Association.  L'an  dernier,  nous  l'avions  encore  auprès  île  nous,  tu- 

»  jours  vaillant  et  dévoué  ;  rien  ne  pouvait  foire  prévoir  une  fin  si  proapfc; 

9  chacun  admirait  sa  vigueur  physique,  la  vivacité  de  son  esprit  et  ftgréaeflft 

d  de  ses  relations.  C'était  un  universitaire  passionné.  Sorti  de  l'École  3oraftk 

•  au  lendemain  du  coup  d'Ëtat,  époque  à  laquelle  celte  École  semblait  le  re- 

»  fuge  de  l'esprit  libéral  en  France,  M.  Cornet,  sans  toutefois  se  mêler  a  il 

»  politique  militante,  avait  conservé  le  souvenir  de  cet  esprit;  il  sut  faire,  pa 

»  ainsi  dire,  de  la  politique  à  longue  échéance  pour  préparer  les  Jeunes  géaé* 

»  rations  aux  luttes  de  l'avenir.  Il  fit  toujours  son  devoir  avec  une  grande  fefc 

»  pendance  de  caractère,  sachant  parfois  opposer  sa  personnalité  à  toute  ne- 

i  sure  qui  lui  paraissait  contraire  à  ses  principes.  Le  nom  de  M.  Cornet  soi 

»  conservé  dans  Pesprit  de  tous  comme  l'un  de  ceux  qui  ont  le  mieux  serii 

»  l'Université  et  la  République.  » 

A»  Cbables. 


Promotion  de  1853.  —  Botbt  (Charles-Isidore),  né  le  14  mai  1833  à  Sa!* 
(Jura),  décédé  à  Grenoble  le  26  mars  1901. 

La  vie  de  Charles  Royet  fut  celle  d'un  modeste  honnête  homme,  de  cœ» 
franc  et  de  volonté  ferme,  professeur  exemplaire  au  jugement  de  ses  cbefs  la 
plus  hauts  placés  comme  de  ses  élèves  même  les  plus  sévèrement  assoient 
par  lui  aux  exigences  salutaires  de  la  discipline  intellectuelle.  Peut-être  ler* 
ce  assez  dire  pour  honorer  sa  jmémoire,  si  on  ne  lui  devait  d'ajouter  qu'aflM 
dès  son  enfance  d'une  infirmité  doublement  pénible,  éprouvé  de  plus  en  pias, 
au  cours  des  années,  par  des  douleurs  toujours  importunes  et  quelque!* 
cruelles,  il  sut  garder  jusqu'au  dernier  jour  un  fonds  de  bonne  humeur  soft- 
riante  et  finement  malicieuse,  une  naturelle  sérénité,  qui  étonnait  et  cbiraat 
quelques  amis  admis  dans  son  intérieur  très  discret,  et  dont  le  souvenir,  &* 
l'amertume  de  la  séparation,  reste  infiniment  doux  à  celle  qui  fut  pente* 
vingt-quatre  ans  la  compagne  intelligente  et  tendrement  dévouée  de  sa  vie. 

Charles-Isidore  Royet  était  né  à  Salins,  de  cette  vaillante  race  de  Jurasse* 
d'où  sont  sortis  tant  d'hommes  dont  s'honore  la  France  et,  en  partie»* 
l'Université.  Son  père,  un  tisserand  oblige  de  tenir  en  main  des  ouvriers,  <ft*r 
gine  étrangère  pour  la  plupart  et  souvent  peu  commodes,  lui  imprima  de  boa* 
heure  l'idée  et  l'habitude  de  la  soumission  à  la  règle.  Il  hérita  de  sa  mère.  * 
d'un  soldat  du  premier  empire,  une  bonté  et  une  douceur  d'ème  qui  se  répé- 
taient dans  ses  yeux,  du  bleu  le  plus  limpide.  Très  gai,  d'une  galté  libre  6 
volontiers  caustique,  il  aimait,  enfant,  à  courir  la  campagne  avec  ses  ext- 
rades en  chantant  les  chansons  du  pays.  A  l'école,  où  il  se  montrait  shtôeix 


Nota.  —  Celte  notice  a  été  écrite,  pour  la  plus  grande  partie,  d'après  des  *» 
que  Mme  veuve  Rojet  a  pris  la  peine  de  rédiger  elle-même,  marque  tooekaate* 
pieux  attachement  à  la  mémoire  de  son  mari. 


DE  l'écolr  normale  59 

&t  appliqué,  on  Paimait,  comme  à  la  maison,  pour  la  facilité  et  l'agrément  de 
ton  caractère.  Aussi  sa  première  jeunesse  fut-elle  heureuse  et  pleine  de  pro- 
messes. Ses  parents  rêvaient  pour  lui  l'Ecole  Polytechnique  et,  sans  doute,  une 
Spauletle  d'officier  dans  une  arme  d'élite. 

Un   fait  imprévu,  et  dont  personne,  d'abord,  ne  put  soupçonner  les  consé- 
quences fatales,  allait  changer  assez  brusquement  ces  projets.  Un  jour  que  le 
petit  Charles,  âgé  alors  de  huit  ans,  était  en  promenade  avec  ses  condisciples, 
les  enfants,  entraînés  par  l'ardeur  du  jeu,  se  trouvèrent,  en  courant,  assez  loin 
de  leur  maître.  11  faisait  chaud,  on  montait  une  côte  :  arrivés  au  sommet,  ils 
aperçurent  à  quelques  pas  devant  eux  un  grand  réservoir  d'eau  de  pluie.  Ils 
se  précipitèrent  de  ce  côté,  pour  se  désaltérer  :  un  d'eux,  poussé  par  un  cama- 
rade, glissa,  tomba  dans  le  trou  :  sans  hésiter,  le  petit  Royet,  au  risque  de 
perdre  pied,  se  mit  à  l'eau,  et  fut  assez  heureux  pour  tirer  L'autre  sur  le  bord. 
Tant  bien  que  mal,  les  enfants  se  séchèrent  au  soleil  :  le  maître,  apparemment, 
n'en  prit  pas  de  souci,  ou  peut-être  crut-il  prudent  de  recommander  à  ses 
'écoliers  le  silence  sur  cette  aventure,  qui  aurait  pu  plus  mal  finir  ;  les  parents 
de  Royet  ne  surent  rien  de  l'acte  courageux  de  leur  enfant.  Mais,  quelque 
temps  après,  SI  était  pris  de  douleurs  dans  les  jambes,  qui  l'obligèrent  à  garder 
le  lit  ;  et  chaque  fois  que  le  temps  devenait  humide,  les  mêmes  douleurs  le 
reprenaient.  A  la  longue,  on  s'aperçut  qu'il  boitait,et,  malgré  les  soins  les  plus 
dévoués,  l'infirmité  alla  s'accentuant  ;  si  bien  qu'un  jour  le  père,  avec  son 
ordinaire  résolution,  dit  à  son  flls  :  «  Allons  !  il  ne  faut  plus  songer  à  PÉcole 
»  Polytechnique.  Tu  vas  viser  à  l'École  Normale.  » 

Tel  fut,  chez  notre  camarade,  le  commencement  de  la  vocation  universitaire. 
Dans  cette  famille  de  bonne  souche  provinciale,  où  les  mœurs  anciennes 
étaient  encore  vivaces,  la  parole  du  père  n'était  jamais  disculée  :  Royet,  très 
docile,  se  laissa  guider  dans  cette  nouvelle  voie  où  d'autres  enfants  du  pays 
marchaient  déjà  devant  lui.  D'année  en  année,  on  le  vit  revenir  à  la  maison 
avec  tous  les  prix  de  sa  classe,  en  sorte  qu'à  l'âge  de  quinze  ans,  ayant  appris 
au  collège  de  Salins  tout  ce  qu'il  pouvait  y  apprendre,  Il  fallut  qu'on  songeât  è 
se  séparer  de  lui  pour  l'envoyer  à  Paris  chercher  le  complément  d'études  dont 
il  avait  besoin.  Une  parente  de  la  famille  était  sœur  du  directeur  de  l'Institution 
Courvoisier,  succursale  de  la  pension  Barbet,  dont  le  chef  était,  lui  aussi,  un 
Selinois.  Les  élèves  de  cette  institution  suivaient  les  cours  du  lycée  Louis-le- 
Grand  :  le  futur  normalien  allait  être  dans  de  bonnes  mains. 

Le  jour  du  départ  de  ce  flls  unique  fut  un  événement  dans  la  famille.  Le  père 
lui  remit  une  grosse  montre  d'argent,  choisie  exprès  pour  lui,  que  l'enfant, 
devenu  homme,  devait  garder  toujours,  se  refusant  à  l'échanger  pour  une  autre 
plus  précieuse  ou  plus  élégante.  Ses  goûts,  comme  ses  besoins,  étaient  très 
simples.  11  aimait  à  citer  un  vers  de  Vigée  [Epître  à  Ducis)  qu'il  prenait  pour 
devise  : 

Je  suis  riche  des  biens  dont  je  sais  me  passer. 

Très  fier  cette  fois  de  sa  belle  montre,  il  alla,  conduit  par  son  père,  prendre 
congé  des  parents  et  des  amis.  Parmi  ceux-ci,  était  la  Supérieure  de  l'hospice 
de  Salins  qui,  depuis  l'accident  survenu  à  l'enfant,  Pavait  pris  en  affection.  Elle 
s'inquiéta  de  le  voir,  è  cet  âge,  s'éloigner  de  la  maison  paternelle,  et  sponta- 
nément s'offrit  à  écrire  à  son  frère  qui  habitait  Paris,  pour  le  lui  recommander. 
.  C'est  ainsi  que  le  capitaine  Perraud  devint  et  resta  le  correspondant  du  jeune 
Ro^et,  pendant  toute  la  durée  de  ses  nouvelles  études. 


€0  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Reçu  cordialement  dans  cetle  famille,  il  y  flt  la  connaissance  des  deux  ffls 
de  son  correspondant,  de  quelques  années  plus  âgés  que  lui  :  Adolphe,  rainé, 
élève  de  l'École  Normale  supérieure,  et  Charles,  qui  suivait  les  cours  de 
l'École  de  droit.  Les  Jours  de  congé  réunissaient  les  trois  jeunes  gens  à  la  latte 
familiale,  et  Royet  contemplait  avec  respect  l'heureux  Normalien  que  le  juge- 
ment de  ses  maîtres  et  lamour-propre  de  ses  camarades  désignaient  comae 
un  futur  et  brillant  écrivain  —  on  disait  un  autre  Villemain  —  et  qui  portail 
très  simplement  l'uniforme  d'alors,  le  bicorne  sur  la  tête  et,  au  côté.  l'épée 
destinée  à  ne  jamais  sortir  du  fourreau.  On  les  aurait,  sans  doute,  bien  surpris 
l'un  et  l'autre  si  on  leur  eût  prédit  qu'un  jour  le  plus  jeune  d'entre  eux  « 
tiendrait  grandement  honoré  de  recevoir  à  son  tour  à  sa  table  de  modeste  pro- 
fesseur l'ancien  ami  de  sa  jeunesse  scolaire,  Mgr  Perraud,  évoque,  cardinal, 
membre  éminent  de  l'Académie  française. 

Chaque  année,  les  vacances  ramenaient  Royet  à  son  cher  pays  de  Salins,  <* 
il  se  réconfortait  au  foyer  paternel.  11  y  retrouvait  ses  amis  d'enfance,  et,  maigre 
sa  claudication,  il  reprenait  avec  eux  les  courses  d'autrefois  en  jetant  aux  échos 
de  la  montagne  les  refrains  dont  s'était  amusée  sa  gaîté  insouciante.  Hélas.' 
chaque  année  aussi,  ses  parents  constataient  avec  chagrin  que  son  înfirniie 
s'accentuait  de  plus  en  plus. 

Au  mois  de  septembre  1853,  ils  eurent  le  bonheur  d'apprendre  qu'il  étafc 
admis  à  l'École  Normale;  il  était  le  quatrième  sur  la  liste  d'entrée.  Mais  ce 
bonheur  lui-même  devait  être  presque  aussitôt  troublé  par  de  nouvelles  pré- 
occupations. Pour  revenir  de  Salins  à  Paris,  il  fallait,  en  ce  temps-là,  prendre 
une  diligence  qui  rejoignait  à  Dijon  la  ligne  du  chemin  de  fer.  La  voiture  qui 
ramenait  Royet  à  l'Ecole  était  déjà  au  complet  lorsqu'une  dame,  amie  de  sa 
mère,  se  présenta  pour  y  prendre  place.  Obligeamment,  le  jeune  homme 
s'empressa  de  lui  céder  la  place  qu'il  occupait  et  alla  s'asseoir,  tant  bien  que 
mal,  derrière  le  conducteur,  sous  la  bâche.  C'était  aux  derniers  jours  d'oc- 
tobre, la  pluie  tombait  sans  discontinuer;  notre  infortuné  camarade,  YictH» 
pour  la  seconde  fois  de  son  bon  naturel,  prit  un  refroidissement.  Saisi  par  la 
fièvre  en  descendant  de  voiture,  il  dut  s'arrêter  plusieurs  jours  à  l'hôtel  avant 
de  pouvoir  continuer  son  voyage.  Arrivé  à  Paris,  il  se  présenta  à  rÉcote  si 
sérieusement  souffrant  qu'on  lui  donna,  pour  y  passer  sa  première  nuit,  un  lit 
à  l'infirmerie;  et  le  lendemain,  lorsqu'à  l'heure  de  sa  visite,  le  Dr  Guëneau  de 
Mussy  eut  écouté  et  examiné  le  nouveau  pensionnaire  de  la  maison  :  c  Yoas 
n'avez  pas  de  chance,  lui  dit-il,  mon  pauvre  garçon!  Vous  voilà  mon  diest 
pour  six  mois,  à  tout  le  moins.  »  C'était  une  coxalgie,  et  Royet  allait  être 
obligé,  en  effet,  non  seulement  de  garder  la  chambre,  mais  de  se  tenir  au  ML 
condamné  à  un  repos  à  peu  près  absolu. 

On  peut  imaginer  ce  que  durent  être,  pendant  les  jours  qui  suivirent,  les 
pensées  d'un  jeune  homme  de  vingt  ans,  arrêté  ainsi  tout  d'un  coup,  au  mo- 
ment de  préparer  lui-même  et  de  déterminer  son  avenir  dans  le  loisir  unîqae 
de  ces  trois  années  d'École,  où  la  vie  de  l'intelligence,  abondante  et  tran- 
quille, s'épanouit  entre  le  travail  fiévreux  des  dernières  années  de  classes» 
anxieuses  du  résultat,  et  les  premiers  assujettissements  du  devoir  profes- 
sionnel. Un  autre  que  Royet  serait  tombé  peut-être  dans  une  irrémédiable 
mélancolie.  La  fermeté  de  son  caractère  réagit,  et'  sa  naturelle  gaîté  fit  le 
reste.  11  parut  bientôt  qu'il  avait  pris  son  parti  de  la  situation  tristement  privi- 
légiée qui  lui  était  faite  et  qu'il  entendait  ne  pas  perdre  le  bénéfice  de  sa 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  64 

santé  intellectuelle,  sur  laquelle,  du  moins,  son  mal  n'avait  pas  de  prise. 
Chaque  jour,  par  des  camarades,  les  notes  prises  aux  conférences  lui  étaient 
communiquées  :  il  était  tenu  au  courant  des  leçons  faites  par  nos  maîtres.  Les 
rédactions  des  Cours  de  la  Faculté  des  lettres  et  du  Collège  de  France,  con- 
servées à  la  Bibliothèque,  étaient  mises  entre  ses  mains  par  le  Directeur  des 
éludes,  M.  JacquineL  Les  sujets  des  devoirs  qui  faisaient,  en  ce  temps-là,  de 
la  première  année  d'École,  une  sorte  de  rhétorique  supérieure,  lui  étaient 
remis,  et  ses  copies  corrigées  et  classées  avec  les  autres.  Enfin  on  ne  négli- 
geait rien  pour  que  sa  préparation  à  la  Licence  fût  aussi  méthodique  et  com- 
plète que  possible.  Seulement,  ce  n'était  pas  la  vie  en  commun,  si  plaisante 
et  si  féconde  aussi,  entre  jeunes  gens  de  cet  âge  !  Hoyel  ne  voyait  guères  que 
quelques  camarades,  qui,  rayant  connu  avant  son  entrée  à  l'École,  venaient 
aux  heures  de  récréation  lui  tenir  compagnie,  ou  ceux  qu'au  jour  le  jour  une 
indisposition  passagère  amenait  à  la  visite  du  docteur,  les  «  laryngistes  »  no- 
tamment, sur  qui  Guéneau  de  Mussy,  au  moindre  mal  de  gorge,  jetait  immé- 
diatement son  grappin,  afin  d'expérimenter  sur  le  vif,  périodiquement,  les 
effets  d'un  badigeonnage  à  la  teinture  d'iode  dont  il  faisait  alors  le  sujet  d'un 
Mémoire  pour  l'Académie  de  Médecine.  C'étaient  ainsi,  en  attendant  l'arrivée 
du  médecin,  ou  tout  de  suite  après  l'heure  de  la  «  torture  »  de  gaies  parties 
de  dominos  auprès  du  lit  du  pauvre  Royet,  le  seul  patient  réellement  à  plaindre. 
Ses  partenaires  les  plus  habituels  ont,  hélas  !  tous  disparu.  C'étaient  le  loyal 
et  aimable  Leflocq,  son  aîné  d'un  an;  Gindre  de  Mancy,  Derniame,  Lafargue, 
entrés  à  l'Ecole  avec  lui;  Dugit  surtout,  son  conscrit,  qui  devait  le  précéder  de 
bien  peu  dans  la  tombe.  Mais  pour  un  grand  nombre  des  élèves  alors  présents 
à  l'École,  Royet  ne  fut  guère  qu'un  nom.  Car  lors  môme  qu'il  put  se  lever, 
nous  ne  le  vîmes,  nous,  ses  camarades  de  promotion,  qu'aux  conférences, 
pour  ainsi  dire  :  il  continua  de  vivre  la  plupart  du  temps  à  l'infirmerie,  où  il 
avait,  avec  son  lit,  une  chambre  pour  travailler.  Les  anciens,  les  cadets  en- 
tendaient seulement  parler  du  «  vétéran  »  Royet. 

C'était  un  surnom  qu'il  avait  apporté  de  Louis-le-Grand.  11  y  avait  fait  en 
4&HM851  une  année  de  rhétorique  sous  la  direction  de  Julien  Girard  et  de 
Léon  Feugère,  celui-ci  chargé  du  français.  C'était,  chacun  le  sait,  un  érudit  de 
valeur,  curieux  et  informé,  sur  les  hommes  et  les  livres  du  xvi*  siècle,  mais 
un  professeur  peu  écouté,  quoiqu'on  robe.  Son  enseignement,  vétilleux  et 
sans  chaleur,  ne  portait  pas;  la  classe  le  recevait  indifférente,  et  quelquefois 
houleuse,  surtout  quand,  trop  nombreuses,  défilaient  l'une  après  l'autre,  les 
citations  de  tel  ou  tel  «  excellent  critique  i  dont  les  ouvrages  bourraient  la 
serviette  du  professeur.  Le  banc  des  vétérans  était  loin  d'être  le  plus  recueilli, 
principalement  pendant  la  correction  des  devoirs,  où  l'œil  du  maître,  occupé 
d'autres  soins,  était  moins  prompt  à  la  surveillance.  Or,  une  fois,  Léon  Feu- 
gère, fermant  le  livre  d'explication  :  «  Nous  allons,  dit-il,  passer  à  la  correc- 
tion du  discours.  »  Le  sujet  de  ce  discours,  dont  l'intérêt  avait  semblé  plutôt 
médiocre,  était  une  exhortation  adressée  à  son  armée,  en  l'an  de  grâce  1002, 
par  Suénon,  roi  de  Danemark,  prêt  à  marcher  contre  le  roi  d'Angleterre 
Ethelred,  deuxième  du  nom.  El  le  maître,  ayant,  par  un  geste  habituel,  re- 
poussé sa  toque  en  arrière,  relevé  ses  lunettes  sur  son  front,  de  ses  petits 
veux  de  myope,  très  vifs  et  très  fins,  feuilletait  le  paquet  de  copies,  cherchant 
celle  qu'il  voudrait  faire  lire  ;  et,  en  même  temps,  sa  voix  gutturale  et  grêle, 
murmurait  :  «  Voyons,  Monsieur. . .  voyons  notre  vétéran   amais  il  ne  parlait 


62  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

de  lui-même  autrement  qu'à  la  première  personne  du  pluriel)...  Toys» 
. . .  Royet!  »  On  entendit  comme  un  rire  étouffé,  et  Royet  commença  à  lire  ar 
son  brouillon  la  harangue  du  roi  Suénon  ;  mais  presque  aussitôt  il  s'arrêta*, 
en  même  temps  que  le  professeur,  tournant  la  première  page  de  la  cor* 
cherchait  inutilement  la  suite  du  discours  sur  les  feuillets  vierges  (TéeritB*. 
«  Eh  bien,  Monsieur  Royet?  la  suite  du  devoir?...  »  Royet,  d'un  air  contrit  a 
quelque. peu  gouailleur:  «  Monsieur,  pour  cette  fois,  nous  ne  pûmes  p 
davantage.  »  Et  aussitôt  dès  hou  !  hou  !  tout  autour  de  lui,  et  une  voix  * 
détachant  dans  ce  bruit  confus,  celle  de  Jarry,  depuis  doyen  de  l'Académie* 
Rennes  : 

c  Vétéran,  assieds-toi  sur  ton  tambour  crevé!...  » 

Ce  Ait  ainsi  que  le  nom  lui  resta. 

Reçu  a  la  licence  à  la  fin  de  la  seconde  année,  selon  la  règle  (rttes,Ro^ 
entra  dans  le  groupe  des  grammairiens,  dont  le  chef,  déjà  très  remarqua  «ti 
Anatole  Bailly.  Il  y  tint  honorablement  sa  place,  gardant  toujours  sa  don»  a* 
rieuse  philosophie,  ne  se  plaignant  de  rien  ni  de  personne;  et  quand  viiile 
classement  de  sortie,  il  fut  chargé  d'une  quatrième  au  lycée  de  Bastia. 

La  malchance  n'avait  pas  fini  de  mettre  à  répreuve  son  pauvre  corps  et  ta 
âme  résistante.  La  Compagnie  Valéry,  qui  faisait  lé  service  en&e  Harseft- 
Bastia  et  Livourne,  n'avait  alors  que  de  piètres  bateaux,  mauvais  marebeorstf 
tenant  mal  la  mer.  Ge  fut  un  de  ces  derniers  sur  lequel  Royet  s'endura*; 
et,  pour  comble  d'infortune,  la  traversée  fut  rude.  Une  pièce  de  la  macainese 
brisa,  la  nuit,  à  la  hauteur  du  cap  Corse  :  le  navire,  un  vieux  bateau  à  acte. 
désemparé,  se  jeta  à  la  côte,  assailli,  battu  par  les  lames.  Heureusenest,  * 
pays  on  vint  à  son  secours;  et  péniblement,  à  dos  d'hommes,  sous  la  ptakd 
les  rafales,  les  passagers  furent  débarqués,  puis  conduits  à  Saint-Flora!!,!* 
une  patache  les  amena  enfin  a  Bastia. 

La  fâcheuse  compression  de  cette  nouvelle  secousse  n'était  pas  lifte  P&? 
prévenir  notre  camarade  en  faveur  de  la  Corse.  Et  cependant  pour  <ftatt 
plus  à  môme  de  promener  autour  de  la  ville  leur  jeune  curiosité,  quel  aéra* 
début  dans  la  carrière!  Un  pays  magnifique,  de  vastes  horfoons;  au  pied  fr* 
ville,  la  mer,  cette  belle  Méditerranée  aux  couleurs  vives  et  changeait* 
passant  du  violet  le  plus  chaud  au  rose  le  plus  tendre;  au-dessus  de  «VlM 
droite,  à  gauche,  partout,  la  montagne  toute  verte,  fleurie  d'arbousiers,  * 
lentisques,  de  lauriers-roses,  coupés  de  blanches  villas,  avec  leurs  terrasse 
ombragées  de  vignes  et  leur  ceinture  de  haies  de  citronniers;  etdanseedà* 
charmant,  des  chemins  è  mi-côte,  serpentant  le  long  de  la  mer,  invitant  «a 
promenades  aventureuses,  où  l'on  se  fixe  un  terme  qui  recule  toujours»  ta* 
se  renouvelle  a  chaque  tournant  te  plaisir  de  voir,  et  de  découvrir  ** 
chose  !  Toute  la  joie  d'aller  et  de  vivre,  au  sortir  des  longues  études,  à  blaa» 
du  gaz,  le  nés  enfoncé  dans  les  livres.  Avec  cela,  l'Italie  en  lace  fc*»- 
Pltalie  charmeuse,  facile  à  joindre,  viennent  les  vacances  de  Piques;  et  M* 
alors,  et  Florence,  et  tant  de  promesses  !  Royet  ne  parut  pas  avoir  ététouefcr 
de  ces  impressions.  Quand,  plus  tard,  il  parlait  de  la  Corse,  c'était  sa*  * 
moindre  enthousiasme  et  surtout  pour  plaisanter  les  habitants  d'une  vBK><* 
tout  le  monde  se  disait  parent  de  Napoléon  ».  11  eut,  du  moins,  le  plaisir  dé- 
tendre là  de  bonne  musique:  il  y  était  très  sensible.  C'était  le  temps  «te 
maestro  Verdi  faisait  fureur  :  ses  opéras,  fortement  dramatiques,  laterare** 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  63 

■ 

par  une  troupe  italienne,  avaient  toute  leur  saveur  sur  la  petite  scène  du 
théâtre  de  Bastia,  où  quelques  professeurs  du  lycée  et  trois  ou  quatre  jeunes 
gens  de  la  ville,  leurs  amis, se  retrouvaient  le  soir,  dans  deux  loges  contiguës, 
louées  a  peu  de  frais  pour  la  saison,  que  chacun  tapissait  et  meublait  a  sa  guise 
ce  qui  ne  manquait  pas  de  donnera  la  salie  un  aspect  assez  pittoresque. 

Vers  la  fin  de  cette  année  classique,  sa  première  année  d'enseignement, 
Royet  ressentait  les  atteintes  du  mal  qui  devait  plus  tard  l'obliger  à  quitter  sa 
chaire  et,  finalement,  abréger  sa  vie.  En  dépit  d'un  climat  très  sec,  il  fut  pris 
d'une  aphonie  si  complète  qu'après  avoir  essayé  sans  succès  des  eaux  d'Orezza 
au  lendemain  de  la  distribution  des  prix,  il  se  vit  obligé  de  demander  un 
congé  et  de  retourner  dans  sa  famille,  à  Salins,  où  il  devait  trouver,  avec  un 
traitement  efficace,  les  soins  éclairés  d'une  mère. 

11  mit  à  profit  ce  repos  forcé  pour  préparer  l'agrégation  de  grammaire. 
11  fut  reçu  à  cet  examen  de  1859,   et  envoyé  à  Cahors,  en  quatrième. 
&  n'était  pas  tout  à  lait  ce  qu'il  aurait  voulu  :  il  souhaitait  une  chaire  de 
lettres.  Il  l'obtint  en  1862  :  ou  le  nomma  professeur  de  seconde  à  Carcas- 
aonne  ;  Il  était  en  même  temps  chargé  de  la  conférence  préparatoire  à  la  li- 
cence es  lettres  pour  les  maîtres  répétiteurs.  Les  dix  ou  onze  années  pendant 
lesquelles  il  occupa  cette  chaire  furent  le  meilleur  moment  de  sa  vie  de  profes- 
seur. Ses  collègues  lui  témoignaient  autant  d'amitié  qne  d'estime*  Un  d'eux,  au 
lendemain  de  sa  mort,  écrivait  à  sa  veuve  :  «  11  n'était  pas  nécessaire  de  l'avoir 
va  longtemps  pour  l'apprécier  hautement  II  savait  conquérir  les  sympathies 
par  l'affabilité  de  son  accueil  et  la  distinction  de  son  esprit.  »  Un  autre  :  «  Je 
ne  me  reporte  pas  sans  mélancolie  au  temps  lointain  de  notre  jeunesse,  où 
sa  droiture  et  sa  loyauté,  sa  constance  à  supporter  un  mal  cruel,  qui,  à  cet 
âge,  en  eût  désespéré  tant  d'autres,  son  ferme  bon  sens  en  toutes  choses,  la 
sûreté  de  son  commerce,  son  extrême  réserve,  me  rendirent  précieuse  une 
amitié  qu'il  voulut  bien  m'accorder  alors  et  me  conserver  depuis  jusqu'à  la 
fin.  »   Ses  élèves,  tenus  sévèrement,  mais  par  un   maître  aussi  bon  que 
ferme,  savaient  l'apprécier.  J'ai  eu  entre  les  mains  la  lettre  d'un  d'entre  eux, 
écrite1  au  nom  de  plusieurs  amis,  tous  anciens  élèves  de  Royet  :  l'accent  y 
est  celui  d'une  émotion  sincère  et  touchante  :  «  La  vie  au  lycée,  ces  longues 
années  d'étude  et  de  travail,  créent  entre  les  professeurs  et  les  élèves  des 
liens  inoubliables,  des  souvenirs  sacrés  qui  ressemblent  un  peu  à;ceux  que 
tes  militaires  gardent  pieusement  de  leurs  camarades  ou  de  leurs  chefs  après 
avoir  fait  campagne  ensemble.  *  Et  venant  à  Royet  :  «  Il  entendait  que  ses 
élèves  fussent  aussi  consciencieux  qu'il  l'était  lui-même  dans  la  direction  de 
sa  classe  ;  et  comme  il  nous  consacrait  tout  son  temps,  tout  son  effort,  avec 
une  abnégation  inouïe,  il  exigeait  d'être  payé  de  retour  par  notre  application. 
On  sortait  bon  élève  des  mains  de  M.  Royet,  en  sorte  que  chaque  année  il  lé- 
guait à  son  successeur  une  classe  disciplinée,  souple,  ferrée  sur  tout  le  pro- 
gramme, et  entraînée  au  travail.  »  Quel  rapport  d'inspection  serait  plus  flatteur 
pour  la  mémoire  de  Royet  que  cet  hommage  reconnaissant  d'un  de  ceux 
qu'il  avait  —  l'aveu  s'en  trouve  dans  la  même  lettre  —  les  plus  contraints  à 

l'obéissance  î 

Malheureusement,  l'infirmité  dont  il  souffrait  s'aggrava  d'une  manière  pé- 
nible, tandis  qu'il  trouvait  dans  son  enseignement  de  si  justes  sujets  de  sa- 
tisfaction. Son  genou  s'ankylosa,  et  il  dut  se  résigner  à  remplacer  par;  des 
béquilles  la  canne  sur  laquelle  il  s'appuyait  Oe  fut  un  grand  chagrin  et  une 


54  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

souffrance  morale  extrêmement  sensible,  que  lui  adoucirent  dans  te  meai* 
du  possible,  les  sympathies  dont  il  fut  entouré.  Il  avait  renoncé,  par  une  sorte 
de  gène,  à  prendre  ses  repas  à  une  pension  de  la  ville  où  il  trouvait  josp*- 
là  d'agréables  compagnons  :  il  ne  sortait  plus  guères.  Son  plus  proche  veià 
de  table,  lé  Dr  Espallac,  se  fit  un  plaisir,  toutes  les  fois  que  Royet  se  traanft 
libre,  de  l'emmener  avec  lui  pour  lui  faire  prendre  Pair.  Aux  heures  coaie- 
nues,  le  fouet  claquait  sous  la  fenêtre,  la  voix  amie  s'élevait  :  «  Hé,  profes- 
seur! en  voiture!  »  Kt  le  bon  docteur  montait,  chargeait  Royet  sur» 
épaules  et  le  gardait  avec  lui  aussi  longtemps  qu'il  le  pouvait.  Un  jour  vaità 
il  fallut  que  notre  camarade  renonçât  même  à  l'agrément  el  au  bénéfice* 
ces  sorties.  Il  acheta  un  piano,  se  fit  écolier,  prit  des  leçons  de  musique... 
La  guerre  éclata  :  des  collègues  s'engageaient  pour  défendre  le  territoire. 
Royet  ferma  son  piano,  prenant  sa  part  du  deuil  national,  qui  venait  s^ja» 

à  ses  tristesses . 

Son  zèle  pour  sa  classe  n'en  fut  pas  ralenti.  Les  proviseurs  qui  se  soc* 
dèrent  à  Carcassonne,  en  même  temps  qu'ils  mettaient  leur  complaisance*  la 
faciliter  l'accomplissement  de  ses  devoirs,  rendaient  à  la  valeur  de  sonens»- 
gnement  d'unanimes  témoignages.  Il  recevait  du  Cabinet  du  Ministre  uneiette 
de  félicitations  pour  le  dévouement  dont  il  faisait  preuve  en  dépit  de  ses  «U- 
rrances  et  «  les  sentiments  élevés  qui  l'animaient  ».  En  1872,  on  lui  remet* 
la  rosette  d'officier  de  l'Instruction  publique. 

Cependant  le  voyage  de  Carcassonne  à  Salins  à  l'époque  des  vacances  la 
devenait  pénible.  Son  père  mourut  :  il  ne  put  arriver  assez  tôt  pour  le  ** 
encore  vivant,  et  il  en  fut  douloureusement  affecté.  Des  intérêts  de  ta* 
l'appelaient  à  Lyon  :  il  demanda  une  chaire  au  lycée  de  cette  ville.  U  n>  es 
avait  pas  de  vacante  :  on  lui  offrit  la  classe  de  cinquième  au  Petit  Lycée,  i 
Saint-Rambert.  Il  accepta  ce  poste  d'attente  ;  mais  il  ne  se  résigna  (pi'ara 
peine  à  l'enseignement  presque  élémentaire  auquel  il  était  réduit  Utet* 
vie  matérielle  dans  la  situation  isolée  de  cet  établissement  était  pour  toi 
particulièrement  difficile.  L'administration  lui  proposa  un  logement  et  « 
table  dans  la  maison  même.  Par  nécessité,  il  accepta  encore.  Mais  ce* 
sorte  de  claustration  fut  pour  lui  le  commencement  de  la  mélancolie,  <P 
jusqu'alors  n'avait  pas  eu  de  prise  sérieuse  sur  son  caractère.  Pour  cous* 
de  malheur,  il  perdit  successivement  sa  mère  d'abord,  qu'il  aimait  tendre- 
ment, et  qu'il  avait  entourée  des  soins  les  plus  délicats  depuis  la  mort*' 
son  père,  puis  une  tante  qui  le  recevait  è  Lyon  les  Jours  de  liberté.  C« 
était  trop.  Son  humeur  assombrie  passa  pour  sauvagerie  aux  yeui  de  caK 
lègues  trop  jeunes  pour  comprendre  la  souffrance  silencieuse  d'un  cœur  wtt- 
Tellement  affectueux,  obligé  de  se  replier  sur  lui-même.  Les  vacances  vcoaa 
son  pays  natal,  désormais  vide  d'affections,  ne  l'attirait  plus  :  il  alla  cher*» 
en  Italie  la  lumière  et  l'oublf  de  sa  propre  personne.  Il  visita  des  lacs  de  a 
haute  Lombardie,  Rome,  Naples,  Venise,  réchauffant  son  âme  aux  beautés  * 
la  nature,  captivé  par  les  merveilles  de  l'art  antique  et  de  l'art  moderne: et i 
en  rapporta,  avec  beaucoup  de  souvenirs,  un  peu  de  consolation.  Mais  il  *** 
fallu  pouvoir  partager  ses  impressions,  répandre  autour  de  lui  quelque  cao* 
de  ses  sentiments  :  son  isolement  lui  parut  plus  insupportable  qu'aiiparaw* 
Alors  son  âme  blessée,  inquiète  d'elle-même,  entrevit  le  mariage  coœœ*  « 

port  de  refuge. 
Une  parente  âgée  qu'il  avait  encore  à  Salins  s'entremit,  mais  sans  suce**- 


J 


dr  l'école  normale  65 

On  ne  s'était  pas  assez  rendu  compte  qu'une  nature  délicate  et  flère  comme  la 
sienne,  dans  la  situation  où  le  mettait  son  infirmité,  était  plus  que  toute  autre 
facile  à  effaroucher.  (Tétait  en  1877,  pendant  les  vacances  de  Pâques.  H  revint 
au  lycée  découragé  par  l'inutilité  de  oe  premier  effort  vers  le  repos  espéré. 
C'était  justement  l'heure  où  la  compagne  que  son  cœur  souhaitait  allait  se 
rencontrer  sur  son  chemin.  L'entrevue  eut  lieu  à  un  dîner  chez  des  amis  com- 
muns. La  sympathie  de  part  et  d'autre  fut  spontanée,  et  si  franche  dès  le  pre- 
mier moment  que  l'accord  fut  bientôt  conclu.  Jamais  Royet  n'avait  été  si  heu- 
reux. La  bonté  naturelle  de  son  cœur,  sa  sensibilité  vive  et  ingénue,  sa  gaîté 
spirituelle,  qu'il  avait  retrouvée,  les  témoignages  originaux  et  touchants  qu'il 
donnait  à  sa  fiancée  du  sentiment  nouveau  auquel  il  s'abandonnait,  achevèrent 
de  lui  gagner  l'affection  de  la  femme  délicate  et  instruite  qui  allait  lui  faire 
goûter,  au  moment  où  il  était  près  d'y  renoncer,  le  charme  et  le  bienfait  de  la 
vie  à  deux  dans  la  complète  union  des  sentiments.  «  De  ce  jour,  écrit-elle,  son 
grand  œil  bleu,  si  limpide  naturellement,  s'éclaira  d'une  pénétrante  dou- 
ceur. »  , 

Plus  que  jamais  Royet  eut  hâte  de  quitter  Saint-Rambert.  Ce  ne  fut  cepen- 
dant que  deux  ans  après  qu'il  put  obtenir  enfin  au  lycée  de  Lyon  la  chaire  de 
quatrième,  toujours  occupée  jusque-là  par  le  titulaire.  Il  fit  ses  adieux  au  Petit 
Collège  en  prononçant  à  la  distribution  des  prix,  sur  le  profit  intellectuel  et 
le  bénéfice  moral  des  études  classiques  dès  les  classes  de  grammaire,  un  ex- 
cellent 'discours  écrit  d'un  style  nerveux  et  précis,  en  cette  bonne  langue  fran- 
çaise, saine,  nette,  expressive  avec  simplicité,  dont  il  avait  appris  à  se  servir  à 
notre  chère  École. 

U  semblait  que  sa  carrière  universitaire  dût  se  poursuivre  et,  sans  doute, 
s'achever  dans  le  poste  honorable  sollicité  par  lui.  Il  avait  retrouvé  là  les  sen- 
timents d'estime  parmi  ses  collègues,  de  confiance  chez  ses  élèves  auxquels 
H  avait  été  accoutumé  ailleurs.  Des  professeurs  de  Tune  et  l'autre  Faculté  lui 
témoignaient  leur  considération.  Le  recteur,  M.  Charles,  était  pour  lui  plein 
de  bon  vouloir.  Les  circonstances  lui  avaient  permis  de  renouer  avec  notre 
éminent  camarade,  Mgr  Perraud,  de  respectueuses  relations,  dont  M—  Royet 
et  lui-même  étaient  infiniment  touchés.  L'évéque  d'Autun,  réservé  d'abord 
vis-à-vis  du  professeur  qu'il  n'avait  connu  que  très  jeune  à  Paris,  montrait 
maintenant,  quand  il  revenait  à  Lyon,  une  bienveillance  toujours  plus  affable 
au  modeste  ménage,  fier  de  le  recevoir.  Tout  aurait  été  pour  le  mieux  sans  les 
brouillards  de  Lyon.  Peu  à  peu  la  santé  de  Royet,. qui  avait  semblé  se  raf- 
fermir après  son  mariage,  fut  de  nouveau  menacée.  Sa  voix,  sa  poitrine  se 
fatiguaient.  A  plusieurs  reprises,  il  prit  froid  et  dut  s'aliter.  Il  en  fat  très  mor- 
tifié *.  U  ne  se  résignait  pas  à  voir  sa  classe  entre  des  mains  étrangères.  Les 
accidents,  en  se  répétant,  s'aggravèrent.  Une  sommité  médicale,  consultée, 
conseilla  le  Midi,  ajoutant  que  c'était  pour  le  malade  une  question  de  vie  ou 
de  mort.  Par  acquit  de  conscience,  Royet  demanda  Montpellier.  Désireux  de 
rester  à  Lyon,  il  espérait,  en  spécifiant  sa  demande,  que  le  poste  ne  serait 
pas  vacant  de  si  tôt.  Il  l'attendit,  en  effet,  trois  ans.  Sa  nomination  lui 
parvint  à  Interlaken,  où  il  passait  les  vacances:  il  la  reçut  comme  une  douche 
froide. 

La  maladie  le  suivit  dans  cette  dernière  étape.  Atteint  de  bronchite  dès  le 
premier  hiver,  il  alla,  à  la  fin  de  Tannée,  faire  une  saison  à  Cauterets.  11  n'en 
revint  pas  guéri,  mais  plus  fort,  et  les  deux  années  qui  suivirent  se  ressen- 

6 


66  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

tirent  du  bienfait  des  eaux.  Mais  il  avait  assez  de  ce  perpétuel  combat  ente 
son  devoir  et  ses  infirmités.  Il  avait,  en  comptant  son  séjour  à  l'École,  les 
trente  années  de  services  exigées  pour  la  retraite  :  il  la  sollicita  et  1\>Wb; 
pour  raison  de  santé.  Le  Dr  Grasset,  son  médecin,  avait  qualifié  le  mal  <T«a> 
physème  aigu. 

A  partir  de  ce  jour,  l'existence  de  Royet,  sorti  des  rangs  à  contre-cœur,  mais 
apaisé  par  la  certitude  de  n'avoir  désormais  à  compter  qu'avec  lui-même,  at 
fut  guère  qu'une  lutte  pour  la  vie,  avec  des  alternatives  de  périodes  mauvabo 
ou  meilleures. 

11  commença  par  s'établir  à  Nice,  dont  l'aspect  l'avait  précédemment  en- 
chanté, il  y  était  heureux  de  boire  par  tous  les  pores  les  rayons  du  chaud ^ 
du  Midi.  11  passait  des  heures  «ssis  sur  les  promenades,  en  compagnie  fl» 
livre.  Plus  d'une  fois,  instinctivement,  il  allait  se  poster  en  face  du  lycée,» 
l'heure  de  la  sortie  des  élèves  :  il  avait  comme  la  nostalgie  de  son  camper» 
avec  la  jeunesse,  à  laquelle  si  longtemps  il  s'était  donné.  Il  consentit  bieatfiè 
préparer  au  baccalauréat  quelques  élèves  que  lui  adressait  le  proviseur,  a» 
ancien  collègue  à  Carcassonne  :  ce  serait,  pensait-il,  une  distraction  dans  » 
trop  constant  loisir.  Mais  il  se  lassa  vite  de  cette  besognelingrate,  si  difleretie 
du  professorat.  Il  en  éprouva  aussi  quelque  fatigue.  Finalement,  il  se  sentit* 
nouveau  malade,  et  même  assez  gravement,  par  suite  d'une  complication  fi 
fut  l'objet  d'une  note  dans  une  revue  médicale,  pour  que  le  médecin,  on  soi. 
le  laissât  pour  mort  et  se  montrât,  le  lendemain,  fort  surpris  de  le  retrontr 
vivant.  Cet  accident,  qui  pouvait  se  renouveler,  lit  réfléchir  Royet,  et  le  décida* 
ramener  sa  femme  près  des  siens,  à  Voiron  dans  le  Dauphiné,  où  elle  n* 
encore  sa  mère. 

11  y  séjourna  pendant  trois  ans,  établi  à  sa  convenance  dans  une  campas* 
proche  la  ville,  très  sensible  toujours  aux  beautés  de  la  nature,  si  variées 
dans  ces  riches  et  pittoresques  régions.  Ses  béquilles  ne  le  gênaient  ptas;& 
belle  saison  venue,  il  faisait,  seul  ou  avec  sa  femme,  à  pied  le  plus  soovai 
des  promenades  dans  la  montagne,  d'où  il  rapportait,  avec  de  belles  fleurs,  m 
regain  de  santé.  A  l'hiver,  il  retournait  pour  quelque  temps  à  Nice. 

Cependant  le  séjour  d'une  ville  intelligente  finit  par  manquer  à  BojeU 
l'universitaire  voulut  achever  sa  vie  dans  un  centre  d'études.  Grenoble, F* 
éloigné  de  Voiron,  conciliait  avec  ce  désir  des  intérêts  de  famille.  Une  demi* 
fois,  on  plia  bagage. 

Mais  notre  camarade  ne  retrouva  plus  à  la  ville  le  bienfait  que  luiavaii  apport* 
par  intervalles  la  part  qu'il  pouvait  prendre  de  la  vie  au  plein  air.  Ses  Ion» 
diminuaient  Une  s'en  montra  pas  affecté.  A  son  médecin,  qui  l'engageait  » 
jour  a  redoubler  de  précautions,  lui  disant  que  sa  vie  ne  tenait  qu'à  on  II* 
répondit  sur  le  ton  de  plaisanterie  qu'il  conserva  toujours  :  «  H  parait  que  eei 
est  encore  assez  solide.  »  Seulement  la  [pensée  d'une  fin  plus  ou  moins  re- 
prochée lui  devint  familièrcfDepuis  sa  retraite  il  lisait  beaucoup,  prenant  dé- 
livres de  toutes  mains,  goûtant  surtout  les  Mémoires  des  derniers  siècles,  «1 
trouvait  matière  à  exercer,  sur  les  individus  et  les  mœurs,  sa  critique  un  p* 
railleuse.  11  y  joignit  des  lectures  d'ordre  plus  sévère,  dans  le  sens  des  fe* 
qui  le  préoccupaient.  Il  avait  été  jusque-là  plutôt  indifférent  en  matière  reli- 
gieuse, quoique  respectueux  de  la  croyance  d'autruL  II  détestait  les  Jésuite», 
et  goûtait  fort  les  Provinciales  où  il  avait  pris  peut-être  ridée  d'une  thèse  sff 
Pascal,  à  laquelle  il  avait  quelque  temps  travaillé.  Ce  fut  pourtant  on  &* 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  67 

jésuite  (1)  qui,  peu  à  peu,  le  ramena,  à  demi-converti  par  ses  propres  médita- 
tions, dans  le  giron  de  l'Église  catholique.  Le  solide  savoir  du  directeur  qu'il 
avait  accueilli  à  titre  amical  acquit  à  celui-ci  sa  confiance  :  Sa  réserve  et  sa 
douceur  achevèrent  de  gagner  l'homme  doux  et  modeste  que  Royel  était  lui- 
même.  Après  que  toutes  les  voies  du  retour  aux  pratiques  religieuses  lui 
eurent  été  aplanies  :  •  Je  ne  savais  pas,  dit-il,  qu'il  fût  si  facile  de  revenir  à 
Dieu.  *  Et  il  donna  cette  joie  à  sa  pieuse  compagne  avec  la  même  sincérité  et 
la'  même  liberté  de  détermination  qu'il  avait  portées  dans  tous  les  actes  impor- 
tants de  sa  vie. 

Toutefois,  s'il  envisageait  la  mort  sans  se  troubler,  s'isolant  souvent  avec 
ses  livres  dans  un  coin  préféré  de  son  appartement,  son  œil,  qui  devenait  plus 
brillant,  paraissant  plonger  dans  l'avenir,  il  n'entendait  pas,  en  s'abandonnant, 
bâter  l'heure  fatale.  Au  contraire,  comme  il  sentait  bien  quel  vide  se  ferait 
derrière  lui,  il  voulut  se  défendre  jusqu'au  bout. 

Sur  l'avis  du  médecin,  il  se  rendit  au  mois  de  juillet  1899,  à  Alievard-les- 
Bains.  Sa  femme  l'y  accompagna  ;  mais,  retenue  à  Grenoble  par  divers  intérêts, 
elle  ne  put  se  fixer  auprès  de  lui  dans  la  pension  qu'ils  avaient  choisie 
ensemble.  Les  lettres  de  Royet,  pendant  celte  séparation,  indiquent  un  esprit 
libre,  capable  encore  d'enjouement  à  ses  heures,  avec  une  teinte  de  bien 
naturelle  mélancolie.  «  Ma  chère  femme,  écrivait-il  dans  les  premiers  jours, 
c'est  donc  bien  vrai  que  je  suis  ici  loin  de  toi,  loin  de  notre  petit  home;  et 
nous  avons  pu  accomplir  ce  tour  de  force,  qu'il  sera  bon  de  ne  jamais  recom- 
mencer. Il  me  semble  jusqu'à  présent  que  je  suis30us  l'influence  d'un  rêve, 
et  le  rêve  n'est  pas  joli.  Cela  me  donne  une  idée  de  ce  que  doit  être  le 
veuvage,  non  plus  adouci  par  l'espérance  de  se  revoir  bientôt,  mais  enténébré 

de  la  perspective  d'une  séparation  éternelle Ah!  n'y  pensons  pas!  »  Et 

une  autre  fois  :  0  Vraiment  je  ne  mérite  pas  tant  d'affection  puisque  je  ne  suis 
guère  bon.  qu'à  donner  de  l'ennui.  Nesuis-je  même  pas  coupable  d'absorber 
tant  de  soins  et  de  sacrifices  pour  ma  chétive  personne  ?»  Et  encore,  mais 
d'un  ton,  alors,  plus  dégagé  :  «  A  chaque  repas  je  bois  un  verre  de  Bordeaux 
a  ta  santé.  Quant  au  verre  d'eau,  je  le  prends  régulièrement  chaque  matin  à 
la  buvette,  coupé  de  lait  chaud.  L'abonnement  est  assez  cher  pour  n'en  rien 
perdre.  C'est  du  soufre  salé  !  » 

Le  traitement,  comme  le  lui  avait  dit  le  médecin  des  eaux,  lui  apporta  pour 
l'hiver  quelque  soulagement,  mais  ne  put  modifier  sérieusement  son  état.  De 
plus  près  la  mort  le  guettait.  Il  toussait  lamentablement,  le  souffle  lui 
manquait.  Son  humeur  seule  demeurait  la  même,  toujours  égale,  et  douce  è 
ceux  qui  l'approchaient.  Il  n'avait  de  préoccupation  que  pour  sa  femme,  dont  ii 
mettait  les  absences  à  profit  pour  régler  ses  affaires  en  vue  de  lui  éviter  tout 
embarras.  Sur  la  fin  de  l'hiver,  la  grippe  l'acheva  en  quelques  jours,  et  le 
26  mars  de  cette  année,  ayant  demandé  et  reçu  les  secours  de  l'Église,  sans 
angoissera  dix  heures  du  soir,  il  fut  enlevé  à  là  tendresse  de  sa  compagne, 
Qui,  malade  elle-même  et  au  lit,  ne  put  l'assister  dans  l'épreuve  suprême.  11 
avait  soixante-sept  ans. 

La  dernière  ligne  de  son  portefeuille  indiquait,  avec  l'adresse  de  l'éditeur,  le 


(1)  Le  H.  P.  Mazoyer*  supérieur  des  Jésuites  de  Grenoble. 


(g  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

titre  et  le  prix  d'un  livre  qui  devait,  lui  disparu,  apporter  à  sa  femme  qoéav 
consolation.  Près  de  la  quitter  pour  l'éternelle  absence,  sa  sollicitude,  par  tel 
le  tombeau,  la  suivait. 

Emile  Jicot. 


Promotion  de  1854.  —  Bertin  (Louis-Ernest),  né  à  Paris,  le  23  novembre  WT 
décédé  à  Paris,  le  15  mai  1901. 

J'avais  six  ans  quand  M.  Bertia  devint  le  collègue  de  mon  père  sa  lycée* 
Nantes,  en  1860. 

Son  image  d'alors  est  restée  gravée  dans  ma  mémoire,  au  point  de  Ta» 
porter  en 'précision  sur  des  souvenirs  plus  récents.  Il  était  jeune,  vingt* 
ans  ;  homme  du  monde,  très  élégant  de  sa  personne,  il  était  souriant  et  ai 
sourire  de  bonne  compagnie,  gaieté  distinguée  et  volontiers  littéraire  ai 
avait  comme  un  parfum  du  passé.  Il  était  «  le  professeur  de  rhétorique»,  râ- 
leur sûr  de  soi  qui  faisait  des  cours  publics  et  dont  on  parlait.  J'avais  poor  U 
de  l'affection,  parce  qu'il  était  charmant  et  bon,  mais  il  m'inspirait  surtoatoe 
vive  admiration,  et  je  n'aurais  jamais  prévu  qu'un  jour  j'aurais  à  écrire  oft 
notice,  que  cet  honneur  ne  serait  pas  réclamé  par  quelque  haut  persoGup 
qui  aurait  été  son  collègue  ou  son  confrère  dans  l'enseignement  supérieur  ooi 
Plnstitut. 

M.  Bertia  a  eu  sa  part  de  bonheur,  et  la  meilleure  part  ;  je  puis  le  dire  «« 
certitude,  rayant  connu  dans  sa  vie  intime,  entre  sa  femme  et  ses  troisiis.fi 
l'adoraient.  Sa  petite  maison  delà  rue  Boislevent,  à  Passy,  était  celle  «Tuas* 
qui  cherche  le  bonheur  dans  les  affections  de  famille,  liais  il  n'a  pas  «4* 
sa  carrière  tout  ce  qu'il  avait  le  droit  d'espérer,  et  il  en  a  souffert  pour  iestt* 
plus  que  pour  lui-même. 

Né  à  Paris  en  1833,  brillant  élève  au  lycée  Condorcet,  puis  au  lycée  Cat* 
magne,  où  il  compte  parmi  les  glorieux  champions  de  l'institution  JaoftfLl 
remporte  dans  la  classe  de  logique*  en  1853,  un  accessit  au  concours  géafli 
et  est  admissible  à  l'École  Normale,  le  premier,  lui  assure-t-on,  après  le  •* 
nier  admis.  Un  élève  ayant  démissionné,  il  croit  déjà  être  au  nombre  fe 
élus,  rejoindre  rue  d'Ulm  ses  camarades  Hinslin  et  Jacquet,  quand  uoatiK 
élève  est  nommé  a  sa  place.  Dure  déception,  qui  ne  sera  pas  la  dernière. 

Gomme  il  faut  vivre,  il  passe  un  autre  examen,  plus  facile,  et  entre 
l'administration  des  Postes,  ce  qui,  lui  disent  en  riant  ses  camarades,  est  eto» 
un  moyen  de  s'adonner  aux  lettres.  Triste  année,  où  il  continue  seul  et 
maître,  entre  ses  ingrates  besognes,  sa  préparation  acharnée  à  l'Ecole  S* 
maie.  Il  y  est  admis  le  septième,  dans  la  promotion  de  1854,  celle  d'Hervé.  * 
persévérance  a  reçu  sa  récompense  :  il  ne  sera  pas  de  ceux  qui  perdent  «* 
rage  au  premier  obstacle. 

Reçu  agrégé  dans  les  premiers,  il  est  envoyé  successivement  à  testa,  »u 
Rochelle,  à  Angers,  à  Nantes.  Les  premières  pages  qu'il  publie  sont  des*" 
cours  de  distribution  de  prix:  à  Bastia,  il  fait  l'éloge  de  la  poésie;  à  *Naa*** 
moQlre  que  «  la  vraie  grandeur  de  l'homme  est  dans  le  cœur  ». 

Après  ce  court  stage  en  province,  où  il  se  fait  partout  apprécier 
tesseur  et  comme  homme,  il  est  nommé  professeur  à  Paris  en  1864,  à  &* 
ans.  Chargé  successivement  de  la  troisième,  puis  de  la  seconde,  à  Cto* 
magne,  à  Louis-le-Grand,  à  Saint-Louis,  il  publie  en  1865  La  Sagau** 


db  l'école  normale  69 

Mère  VOie,  agréable  petit  livre  extrait  des  leçons  publiques  qu'il  a  professées 
a  Nantes  sur  les  contes  de  Perrault  ;  il  fait  des  conférences  avec  succès  à  la 
Sorboone  sur  Beaumarchais  et  sur  Lcsage,  à  l'Athénée  sur  Labiche  et  le 
Voyage  de  M.  Perrichon,  car  ce  lettré  formé  par  la  culture  classique  ne  vit 
pas  tout  entier  dans  le  passé;  son  esprit  est  ouvert  et  libre. 

A  36  ans,  en  1870,  il  est  nommé  professeur  de  rhétorique  au  collège 
Rollin. 

Dès  1661,  il  avait  demandé  en  mariage  la  fille  du  bâtonnier  de  Tordre  des 
avocats  du  barreau  de  Gand,  M.  Rolin,  ancien  ministre  des  travaux  publics  de 
Belgique.  Lui  et  elle  devinaient  que  cette  union  ferait  le  bonheur  de  leur  vie, 
mais  les  parents.de  la  jeune  fille  refusaient  de  la  voir  s'éloigner  d'eux,  dans 
une  autre  patrie.  Us  ne  donnèrent  leur  consentement  qu'en  1867.  Une  fois  de 
plus  la  persévérance  triomphait. 

M.  Berlin  était  allé  passer  les  vacances  dans  la  famille  de  sa  femme,  en  1870, 
quand  nos  désastres  le  rappelèrent,  non  à  son  poste  de  professeur,  mais  à  son 
poste  de  Français;  Use  rendit  à  Angers,  s'enrôla  dans  la  garde  nationale  mobi- 
lisée, et  ce  ne  fut  pas  sa  faute  s'il  ne  fut  pas  appelé  à  marcher  en  avant. 

La  guerre  finie  il  revint  à  Rollin  et  se  remit  résolument  au  travail.  Il  avait  la 
légitime  ambition  de  l'enseignement  supérieur.  On  sait  combien  il  est  difficile, 
souvent  même  impossible,  à  un  professeur  de  lycée  de  mener  de  front  le  tra- 
vail de  sa  classe  et  les  études  personnelles.  M.  Bertin,  dont  la  force  de  travail 
avait  pendant  plusieurs  années  suffi  à  cette  double  tâche,  dut  prendre  un  congé 
en  1878  pour  achever  ses  deux  thèses,  l'une  (la  latine)  sur  Plauteet  Térence, 
l'autre  sur  Les  mariages  dans  l'ancienne  société  française. 

Reçu  à  l'unanimité  en  1879,  après  une  soutenance  remarquée,  couronné  par 
l'Académie  française,  admis  avec  empressement  au  journal  des  Débats,  comme 
rédacteur  littéraire,  il  pouvait  entrer  dans  l'enseignement  supérieur  ;  la  chaire 
de  Toulouse  lui  fut  offerte,  mais  il  voulait  Paris,  et  tenta  d'entrer  à  la  Sorbonne, 
au  moins  comme  maître  de  conférences,  avec  un  traitement  inférieur  à  celui 
du  collège  Rollin. 

Il  fut  bien  près  de  réussir.  Très  apprécié  des  lettrés,  assidu  dans  plusieurs 
salons  littéraires,  il  avait  de  chauds  partisans  et  quelques  appuis.  Si 
les  renseignements  que  j'ai  recueillis  sont  exacts,  le  Ministre  de  l'Instruction 
publique  Jules  Ferry,  d'abord  favorable,  dit  à  l'ambassadeur  de  Belgique, 
M.  Beyens,  qui  s'intéressait  au  succès  de  M.  Bertin:  •  Votre  candidat  est  le 
mien;  c'est  une  chose  faite.  »M.  Beyens  envoya  aussitôt  la  bonne  nouvelle  rue 
Boislevent  :  c  Chose  faite  »,  mais  la  joie  fut  courte;  d'autres  influences  étaient 
intervenues,  au  nom  de  l'érudition  ;  un  second  télégramme  suivit  de  près  le 
premier  :  «  Chose  défaite  »  (1880). 

Ernest  Bertin  était  cependant  un  érudit  en  même  temps  qu'un  lettré  :  seule- 
ment par  une  sorte  de  coquetterie  qui  se  trompait  de  moment,  il  aimait  à 
cacher  ses  matériaux  et  son  labeur,  comme  l'artiste  efface  son  esquisse  en  la 
peignant;  H  cherchait  trop  Pagrément  et  le  trait,  il  avait  trop  de  gaieté  dans  le 
style  et  d'éclat  dans  la  voix  pour  ne  pas  être  suspect  à  ceux  qui  le  connais- 
saient mal.  H  semble  qu'il  y  ait  eu  un  malentendu  entre  lui  et  ses  juges. 

U  ne  fut  pas  plus  heureux  au  Collège  de  France,  où  il  désirait  la  succession 
de  Paul  Albert  (1880). 

Alors,  avec  la  ténacité  de  son  caractère,  il  fit  le  siège  de  la  Sorbonne.  On 
reconte  qu'une  reine,  devant  Grenade,  remplaça  son  camp  par  une  ville,  pour 


70  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

montrer  qu'elle  ne  se  découragerait  jamais.  Berlin  fit  de  même.  A  côtédch 
Sorbonne,  il  créa  un  cours  libre,  le  premier  de  ce  genre  en  France  {1883}.  tt* 
touchait  plus  de  traitement,  mais  il  avait  des  auditeurs  nombreux  qui  le  sui- 
vaient fidèlement.  Au  bout  de  quatre  ans,  une  indemnité  lai  fut  allouée  i* 
l'Administration  ;  la  Faculté,  voulant  lui  donner  elle  aussi  une  marque  (to- 
urne, émit  le  vœu  que  sa  situation  fût  améliorée  ;  l'indemnité  fut  augraeote ; 
le  ministère  l'avait  décoré,  mais  la  Sorbonne,  par  9  voix  contre  7,  reta 
encore  de  lui  ouvrir  sa  porte  (1688). 

La  déception  fut  douloureuse  et  s'aggrava  quand,  en  1893,  la  Faculté  deoa 
qu'elle  n'accorderait  pas  plus  de  cinq  années  de  suite  à  la  même  perso* 
l'autorisation  de  faire  un  cours  libre,  et  qu'en  conséquence  «  la  demande  * 
M.  Berlin  de  continuer  son  cours  était  l'objet  d'un  avis  défavorable  ».  Les  parti» 
de  M.  Berlin,  grâce  à  l'appui  de  M.  Manuel,  obtinrent  qu'une  exception  fût  fe* 
en  sa  faveur.  11  ne  fut  pas  séparé  violemment  de  ses  auditeurs  ;  il  coati» 
jusqu'au  bout,  avec  une  rare  persévérance,  la  série  de  ses  belles  études  sari 
Société  française  d'après  les  mémoires  et  les  correspondances,  de*» 
Louis  XIV  jusqu'en  1870,  mais  la  Sorbonne  lui  resta  fermée;  il  demeura  to 
cette  banlieue  glorieuse  où  le  premier  il  avait  élevé  une  constructioa  al- 
lante et  solide. 

Tout  récemment,  M.  Alfred  Crolset,  au  nom  de  la  Faculté,  a  tenu  à  lui  douer 
un  regret  ému,  dans  son  rapport  au  Conseil  académique  (novembre  W  : 
«  Il  nous  avait,  a-t-il  dit,  apporté  le  concours  spontané  de  son  talent,  il  te* 
à  ses  collègues  et  à  ses  auditeurs  le  souvenir  d'une  distinction  parfaite* 
caractère  et  d'esprit,  servie  par  une  parole  d'une  rare  élégance.  » 

Ernest  Berlin  n'a  pas  été  seulement  un  professeur  écouté,  apprécié  et  ém 
d'un  auditoire  fidèle  d'amateurs  et  de  gens  de  goût.  Il  laisse  des  livres  eicd- 
lents  qui  le  placent  parmi  les  fins  lettrés  dont  s'honorent  l'Université  et  r&afc 
Normale.  Ses  études  sur  la  Société  Française,  mélanges  très  vivants  de  HaV 
rature,  d'histoire,  de  morale,  mériteront  longtemps  d'être  consultées  atrfc 
lettré,  par  l'historien,  par  le  moraliste. 

Dans  sa  thèse  sur  les  Mariages,  il  peint  la  société  du  xvu*  et  du  couva* 
cernent  du  xvm«  siècle,  en  tableaux  toujours  instructifs,  et  souvent  amusants,» 
il  dévoile  volontiers  les  dessous  du  grand  siècle.  Il  n'est  pas  de  ceux  f*  | 
trompe  la  majesté  du  décor. 

Ses  études  sur  l'ancienne  Société  française,  recueil  d'articles  très  sofcas 
parus  dans  le  journal  des  Débats,  sont  pleines  d'idées  ingénieuses,  fr* 
psychologie  fine  et  aimable,  sur  La  Rochefoucauld,  Racine,  Saint-Simon,  laV 
taire,  une  grande  dame  du  xvnr  siècle,  modèles  très  divers,  mais  où  rat»*! 
observe  l'éternel  fonds  de  la  nature  humaine. 

Son  volume  sur  l'époque  du  Consulat  et  de  V Empire  nous  fait  passer  tf 
salons  de  l'ancienne  France  dans  ceux  du  commencement  du  xix*sièd£|4 
une  société  improvisée  s'essaye  à  la  politesse  et  à  l'élégance.  Personne* 
plus  délicatement  étudié  les  mémoires  et  les  correspondances,  qui  formes!  ai 
des  fonds  les  plus  riches  de  notre  littérature  et  de  notre  histoire. 

Il  avait  trop  la  passion  des  mémoires  pour  ne  pas  en  publier  lui-même,  A* 
de  Cuvillier-Fleury,  dont  il  avait  longtemps  fréquenté  le  salon,  il  a  fait  par** 
le  premier  volume  de  son  Journal  intime,  avec  une  introduction  et  des  ataa- 
talions  très  intéressantes.  Ce  Journal  nous  fait  entrer  à  la  cour  de  Charte  I« 
au  Palais-Royal  sous  la  Restauration,  à  la  cour  de  Louis-Philippe  (jusque tè^ 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  71 

dans  le  monde  politique,  et  dans  le  monde  littéraire.  M.  Bertin  travaillait  au 
deuxième  volume,  quand  la  mort  le  surprit. 

Au  mois  de  mai  1900,  il  s'était  vu  enlever  la  compagne  de  sa  vie,  après  une 
maladie  longue  et  douloureuse.  Ce  qu'on  ne  sait  peut-être  pas  assez,  c'est 
qu'il  avait  trouvé  dans  Mme  Bertin,  non  pas  seulement  une  confidente  de  ses 
travaux,  mais  presque  une  collaboratrice,  en  ce  sens  qu'elle  l'aidait  de  conseils 
(rès  sûrs  et  avec  un  goût  très  éclairé.  Quelques  mois  après,  en  octobre,  il  per- 
dait son  (ils  aine,  René.  M.  Bertin  ne  put  supporter  ces  deux  blessures;  le  cha- 
grin rendit  mortelle  la  maladie  de  foie  qui  le  minait.  Après  des  souffrances 
endurées  avec  courage,  il  est  mort  au  mois  de  mai  1901,  dans  les  bras  de  ses 
deux  fils. 

Vie  tout  entière  consacrée  au  travail  et  au  devoir,  embellie  par  le  culte  du 
bien  et  du  beau,  Ernest  Bertin  laisse  une  œuvre  et  un  exemple. 

Paul  Lehugeur. 


Promotion  de  1886.  —  Espitallier  (Victor-Henri),  né  le  5  novembre  1835,  à 
Die  de  Noirmoutiers  (Vendée),  décédé  à  Angouléme  le  8  juin  1901  (1). 

* 

Messieurs, 

L'homme  excellent  dont  nous  déplorons  aujourd'hui  la  perte  et  qui  vient 
d'entrer  dans  le  repos  éternel  après  avoir  consacré  quarante  ans  de  sa  vie  au 
service  de  l'Université,  comme  professeur  ou  comme  administrateur,  fut  en 
même  temps  un  homme  d'une  modestie  rare  —  en  quoi  s'affirmait  la  supério- 
rité véritable  de  son  esprit  —  et  il  n'eût  certes  pas  admis  que  l'on  fit  devant  lui 
réloge,  même  le  plus  discret,  des  hautes  qualités  d'intelligence  el  de  cœur 
dont  il  était  orné,  et  que  seul  il  semblait  ignorer.  Aujourd'hui  qu'il  n'est  plus, 
je  remplis  un  douloureux  devoir  en  apportant'  à  sa  mémoire,  au  nom  de  M.  le 
Ministre  de  l'Instruction  publique  et  de  M.  le  recteur  de  l'académie  de  Poitiers, 
au  nom  de  M.  le  préfet  de  la  Charente  qui  m'a  prié  de  le  représenter  dans 
cette  douloureuse  circonstance,  avec  l'hommage  de  notre  respectueuse  affec- 
tion, le  tribut  des  profonds  et  légitimes  regrets  que  cause  à  l'Université  tout 
entière  la  disparition  prématurée  de  l'un  de  ses  plus  distingués  et  loyaux  ser- 
viteurs. 

Retracer,  en  effet,  la  carrière  de  M.  Espitailier,  c'est  redire  toute  une  vie  de 
travail  et  de  dévouement  à  la  cause  de  l'instruction  publique  à  laquelle,  dans 
la  chaire  du  professeur  aussi  bien  que  dans  le  cabinet  de  l'inspecteur  d'acadé- 
mie, il  consacra,  sans  compter,  tout  ce  qu'il  pouvait  avoir  de  force,  en  dépit 
d'une  santé  qui  fut  toujours  assez  chancelante,  et  aussi  d'intelligence,  de  sa- 
voir,, d'habileté,  de  prudence  et  de  tact.  Ce  qu'il  rat  comme  professeur,  mes- 
sieurs, en  quelle  haute  estime  ses  chefs  le  tenaient  pour  la  solidité  et  l'éclat 
de  son  enseignement,  la  simple  lecture  de  ses  états  de  services  en 
témoigne  suffisamment  ;  nul  éloge,  ce  me  semble,  ne  saurait  être  plus  élo- 
quent que  celui-là  dans  sa  vigoureuse  précision.  Cest  que  M.  Espitailier  s'était 


(0  Nous  reproduisons  le  discours   prononcé    sur  sa  tombe   par   son   prédécesseur 
*.  Reymond,  inspecteur  d'académie. 


72  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

préparé  par  de  fortes  études  à  la  carrière  de  l'enseignement  vers  laquelle  le 
poussait  une  vocation  marquée,  et  au  cours  de  laquelle  H  ne  pouvait  manquer 
de  recueillir  les  succès  les  plus  flatteurs,  car  il  possédait  au  plus  haut  potfi 
l'ensemble  des  qualités  qui  font  les  maîtres  distingués,  je  veux  dire  la  profon- 
deur et  la  variété  des  connaissances,  auxquelles  venaient  s'ajouter  une  fiasse 
toute  particulière  dans  l'esprit,  une  sûreté  rare  dans  le  jugement,  une  pairie 
d'une  facilité  et  d'une  élégance  peu  communes.  Ces  dons  précieux  avaiefi 
déjà  attiré  sur  lui  l'attention  de  ses  professeurs  et  de  ses  jugesqui  avaient  pres- 
senti dans  l'élève,  encore  sur  les  bancs  du  lycée,  le  futur  maître  et  lui  ou- 
vraient, à  vingt  ans,  les  portes  de  l'École  Normale  supérieure,  où  il  Tut  reçu  a 
1856,  après  un  brillant  examen. 

Les  trois  années  que  M.  Espitallier  passa  à  l'École  Normale  furent  pour  toi 
des  années  heureuses  entre  toutes  et  dont  il  aimait  à  évoquer  fréquenuDeat 
l'agréable  souvenir.  Là,  dans  cet  asile  de  la  paix  et  du  travail,  sous  la  direc- 
tion de  maîtres  éminents,  dans  ce  milieu  privilégié  où  ses  goùis  naissaotsfr 
tiste  et  de  lettré  pouvaient  se  donner  ample  carrière,  il  connut  les  plus  doues 
joies  que  peut  procurer  à  une  jeune  intelligence  éprise  du  beau  sous  toatts 
ses  formes  l'étude  désintéressée,  dégagée  de  toute  préoccupation  étrangère, 
d'ordre  matériel  surtout.  Là  aussi,  au  contact  quotidien  et  incessant  decaœ- 
rades  épris  comme  lui  de  littérature  et  d'art,  dont  quelques-uns  figurent a^par- 
d'bui  parmi  les  hommes  les  plus  remarquables  de  ce  temps  et  qui  tousetaeai 
restés  ses  amis,  ses  qualités  naturelles  se  développèrent  et  se  fortifièrent  ea~ 
core  ;  rélève  était  devenu  un  maître  devant  lequel  s'ouvrait  un  brillant  awair 
dans  l'Université. 

En  effet,  après  un  court  passage  au  collège  de  Tonnerre  où  il  avait  éfc 
chargé,  en  sortant  de  l'École  Normale,  d'enseigner  la  logique,  comme  on  &4 
à  cette  époque,  puis  au  lycée  du  Puy  où  la  classe  de  philosophie  lui  avait  été 
également  confiée,  enfin,  au  lycée  de  Tarbes  où  il  remplit  pendant  deai  aat 
les  fonctions  de  censeur,  M.  Espitallier  était  appelé  au  lycée  de  Toutou»* 
chargé  de  la  classe  de  cinquième  dans  cet  Important  établissement  De  M 
partait  au  lycée  de  Marseille  où  il  professait  successivement  les  classes  de 
sixième  et  de  cinquième  avec  un  égal  talent  et  une  autorité  incontestée, 
laissant  partout  le  souvenir  d'un  esprit  très  cultivé  et  très  fin,  (Tun  connaisse* 
informé  et  délicat  pour  tout  ce  qui  touchait  aux  lettres  et  aux  arts,  enfin  <Tto 
caractère  foncièrement  droit  et  bon,  bien  qu'il  semblât  parfois  prendre  à ta^e 
de  dissimuler  le  grand  fond  de  bonté  qui  était  en  lui  sous  le  voile  d'une  iront 
dans  laquelle  il  paraissait  se  complaire  et  d'un  scepticisme  aimable  de  dOettao» 
et  de  rai  fine.   • 

En  1878,  il  avait  alors  quarante-deux  ans,  M.  Espitallier  était  appelé  par  ■ 
confiance  de  l'administration  supérieure  à  occuper  la  chaire  de  sixième  te 
lycée  Saint-Louis.  Pourvu,  jeune  encore,  d'un  poste  à  Paris,  il  semblait  quel. 
Espitallier  n'eût  plus  qu'à  attendre  paisiblement  dans  sa  chaire  de  professer 
que  l'heure  de  la  retraite  eût  sonné  pour  lui.  Mais  la  vie  4e  Paris  avec  ses  exi- 
gences multiples,  avec  ses  occupations  absorbantes,  avec  la  dépense  qort~ 
dienne  de  forces  qu'elle  réclame,  up  pouvait  convenir  longtemps  au  teoae- 
rament  demeuré  toujours  un  peu  maladif  de  M.  Espitallier,  et  il  dut  se  résigner, 
en  raison  de  son  état  de  santé  qui  devenait  alarmant,  et  quelque  regret  qu? 
eût  de  quitter  une  ville  où  il  pouvait  satisfaire  si  pleinement  ses  aspirai»© 
d'artiste  et  de  lettré,  il  dut  se  résigner  à  revenir  en  province  et  demanda  abn 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  73 

in  poste  dans  l'administration  académique.  Le  7  octobre  1882,  il  était  nommé 
wpecteur  d'académie  à  Niort,  et,  trois  ans  après,  il  était  désigné  pour  remplir 
»  mêmes  fonctions  à  Angoulôme  qu'il  ne  devait  plus  quitter. 
C'est  dans  cette  ville,  Messieurs,  où  il  voulut  se  fixer  définitivement,  que 
eus  rave*  vu  pendant  onze  ans  à  l'œuvre  et  que  vous  avez  pu  apprécier  les 
ires  qualités  qui  le  distinguaient.  Homme  de  grand  savoir  et  de  haute  expé- 
ience,  il  était,  au  point  de  vue  pédagogique,  un  guide  sûr  dont  les  avis 
lisaient  autorité  auprès  des  maîtres  qui  lui  étaient  aussi  reconnaissants  des 
onseils  judicieux  qu'il  leur  donnait  que  de  la  parfaile  bienveillance  avec 
quelle  il  savait  les  formuler.  Vous  avez  pu  apprécier,  Messieurs,  la  simplicité 
t  la  cordialité  de  son  accueil,  sa  bonté  vraie,  le  haut  esprit  de  justice  qu'il 
>portait  dans  tous  les  actes  de  son  administration,  la  mesure,  la  circons- 
îction  et  la  sagesse  dont  il  témoignait  dans  l'examen  et  dans  le  traitement  des 
foires,  la  lucidité  remarquable  de  son  esprit  et  sa  particulière  aptitude  à 
ouver  promptement  les  meilleures  solutions  aux  difficultés  pendantes,  enfin 
labileté  consommée  avec  laquelle  il  savait  faire  tomber  les  obstacles  qu'il 
wvait  rencontrer  sur  sa  route  et  la  ténacité  qu'il  déployait  dans  la  réalisation 
î  ses  desseins,  quand  il  lui  semblait  qu'il  y  avait  pour  lui  œuvre  utile  à 
«omplir.  N'est-ce  pas,  en  effet,  à  son  infatigable  persévérance  que  le  dépar- 
ment  de  la  Charente  doit  cette  carte  scolaire  qui  est  certainement  une  des 
eilleures  qui  existent  dons  ce  genre,  et  aussi,  pour  la  plus  grande  part,  la 
éalion  de  cette  école  professionnelle  qui  est  appelée  à  rendre  de  si  grands 
tvices  au  département? 

Inclinons-nous  donc  avec  respect,  avec  émotion,  Messieurs,  devant  ce 
îrcueil  où  repose  un  homme  de  bien  et  de  savoir  qui  a  fait  honneur  à  l'Uni- 
n*ité  el  dont  le  souvenir  vivra  dans  nos  esprits  et  dans  nos  cœurs.  Puissent 
s  enfants,  puisse  la  courageuse  et  dévouée  compagne  de  sa  vie  trouver  un 
fcucissement  à  la  douleur  dont  ils  sont  accablés  dans  les  témoignages  una- 
raes  d'estime,  de  sympathie  et  de  regret  qui  vont  en.ee  jour  à  celui  qui  n'est 
as. 


Promotion  de  1859.  —  Drapeyron  (Ludovic),  né  à  Limoges,  le  26  février  1839, 
cédé  à  Paris,  le  10  janvier  1901. 

L.  Drapeyron  commença  ses  études  en  Espagne,  auprès  de  son  frère,  établi 
Barcelone,  puis  vint  les  continuer  dans  sa  ville  natale.  Petit-fils  d'un  ancien 
specteur  de  l'académie  de  Limoges,  M.  Navières  de  la  Boissière,  il  était 
nstinct  poussé  vers  l'enseignement;  en  1857,  sa  famille  l'envoya  au  lycée 
tarlemagne  pour  se  préparer  à  l'École  Normale  :  il  y  entrait  en  1859  pour  en 
rtir  en  1862  avec  le  titre  d'agrégé  d'histoire. 

Il  débuta  comme  professeur  au  lycée  de  Besançon.  C'est  là  qu'il  prépara  ses 
ux  thèses  :  la  thèse  latine  était  consacrée  à  «  la  Bourgogne  pendant  la  période 
ferovingienne  »;  la  thèse  française  avait  pour  titre  :  «  l'Empereur  Héraclius  et 
jnpire  byzantin  au  vit*  siècle  ».  Celte  thèse  fut  justement  appréciée  par  les 
alités  d'historien  et  de  géographe  qu'elle  révélait;  aussi  Drapeyron  fut-il 
pelé,  la  même  année,  au  lycée  Henri  IV  en  remplacement  de  M.  Levasseur. 
trente  ans,  il  avait  acquis  tous  les  titres  universitaires;  il  était  parmi  les 
is  jeunes  et  les  plus  distingués  professeurs  de  Paris.  Le  plus  brillant  avenir 
uvrait  devant  lui,  lorsque  survinrent  les  douloureux  événements  de   la 


74  ASSOCIATION  DKS  ANGIBN3  ÉLÂVBS 

guerre  franco-allemande,  suivis  de  la  Commune  et  du  second  siège  de  Part. 
Dans  ces  circonstances,  notre  camarade  fit,  comme  toujours,  comme  en  tôt, 
tout  son  devoir  ou  ce  qu'il  considéra  comme  tel  ;  il  n'hésita  pas,  ne  crorë 
pas  à  la  possibilité  de  la  victoire  et  à  l'efficacité  de  ia  résistance,  à  le  direct! 
récrire,  et  les  articles  qu'il  publia  dans  V Electeur  libre  avec  son  ami*.* 
mann  eurent  un  certain  retentissement.  Ces  articles  ont  été  réunis  enc- 
lume, sous  le  titre,  suffisamment  significatif  :  Les  deux  folies  de  P<uit,j*M 
4870,  mars  4874.  Le  lendemain  de  la  guerre  retrouvait  Drapeyron  au  lycée 
Charlemagne;  il  devait  y  rester  jusqu'au  jour  de  la  retraite  qui  survint  pw 
lui  le  1"  août  1899.  Il  eut  du  moins,  avant  de  quitter  renseignement,  une  d* 
nière  joie:  la  satisfaction  que  sa  modestie  et  sa  réserve  l'empêchaient* 
solliciter,  mais  que  tous  ceux  qui  connaissaient  son  dévouement  à  la  setett 
les  services  rendus  à  la  géographie,  souhaitaient  vivement  pour  lui  M.  Rate, 
directeur  de  l'enseignement  secondaire,  venait,  le  jour  même  de  la  di&fc- 
tion  des  prix,  apporter  à  ce  savant  et  modeste  professeur  la  croix  de  la  L&» 
d'honneur,  et  associer,  pour  ainsi  dire,  tout  le  lycée  à  la  joie  de  notre  coBty* 
et  de  ses  amis  :  de  toutes  les  récompenses  décernées  ce  jour-là,  aucune  « 
fut  mieux  accueillie,  car  aucune  ne  fut  aussi  bien  méritée. 

La  vie  de  Drapeyron  a  été  une  longue  vie  de  travail  :  les  préoccupations^ 
avaient  provoqué  les  articles  de  V Electeur  libre  l'amenèrent  à  écrife  si 
livre  sur  :  V Europe,  la  France  et  les  Bonaparte  en  4874,  et  une  série  d'aride 
dans  le  XIX*  Siècle,  mais  Drapeyron  n'aborda  qu'accidentellement  la  politip 
et  se  donna  entièrement  à  la  géographie.  De  ce  côté,  il  y  avait  beaocwM 
faire.  Des  hommes  dévoués,  MM.  Levasseur  et  Himly  s'étalent  mis  à  la  tête* 
mouvement;  M.  Drapeyron  s'associa  à  leurs  efforts.  Si  les  méthodes  etfespi 
étaient  différents,  le  but  était  le  même  :  rendre  à  la  géographie  dans  rensei- 
gnement la  place  qui  lui  revient.  En  1875,  M.  Hennequin  eut  l'idée  de  toader 
une  Société  consacrée  au  développement  de  la  topographie;  M.  Drapeyron  « 
fut  dès  le  premier  jour  un  des  membres  les  plus  actifs.  En  1877,  la&w* 
géographie  était  fondée,  c'est  là  qu'il  vécut  réellement  de  1877  à  1901,  pend* 
vingt-quatre  ans,  «  assumant  sur  lui,  dit  M.  Levasseur,  tout  le  travail,  de** 
le  choix  des  articles  jusqu'aux  moindres  détails  de  la  correspondance  et  te* 
correction  des  épreuves  ». 

Le  savant  était  l'homme  le  plus  doux,  le  plus  affable,  au  coeur  tooj&ff 
ouvert  et  à  l'abord  le  plus  accessible.  Sa  grande  bonté  était  confiante  dans  i 
bonté  des  autres,  et  il  ne  sut  jamais  être  sévère  que  pour  lui-même.  Ses  col- 
lègues l'appréciaient  et  l'aimaient,  à  l'École  Normale,  au  lycée,  dans  la  Socifr 
de  topographie  comme  à  la  Revue  de  géographie,  il  ne  comptait  que  des  as* 
La  mort  presque  subite  lui  épargna  les  angoisses  de  la  maladie;  il  était  «ai 
au  lycée  Charlemagne  dans  les  premiers  jours  de  janvier;  deux  jours  «a* 
nous  apprenions  son  décès.  A  ses  obsèques  assistaient  tous  ses  collègues* 
lycée  et  un  grand  nombre  de  professeurs,  ses  camarades  d'École  ou  ses  0" 
ciens  collègues;  les  derniers  hommages  que  méritait  cet  homme  de  biesti 
ont  été  rendus  au  nom  du  lycée  par  le  Proviseur,  au  nom  de  la  Société* 
topographie  par  M.  Chauré  et  par  M.  H.  Dupont  et  la  Revue  de  géeçraftit* 
consacre  à  un  de  ses  principaux  fondateurs  deux  excellentes  notices  des 
à  M.  Levasseur,  son  maître,  et  à  M.  Regelsperger,  son  collaborateur  et  s* 
ami. 

G.  Dhoubbss» 


DR  l'écolb  normale  75 

Promotion  de  1859.  —  Henry  (Paul)  né  à  Paris,  le  13  mai  1840,  décédé  à  Saint- 
Mandé  le  2  novembre  1901. 

Il  fit  au  lycée  Charlemagne,  comme  externe  libre  d'abord,  puis  comme  élève 
•de  l'institution  Massin,  de  très  bonnes  études  littéraires.  Entre  autres  succès  il 
eut  le  premier  prix  de  discours  français  des  vétérans,  avec  un  devoir  qui  a  été 
longtemps  célèbre  dans  les  fastes  universitaires  comme  un  modèle  du  genre. 
L'École  Normale  paraissait  le  but  tout  indiqué  du  brillant  lauréat  Henry  songea 
cependant  à  se  tourner  vers  la  médecine.  Il  ne  s'était  jamais  désintéressé» 
quoique  ce  dédain  fût  alors  très  à  la  mode,  des  cours  de  sciences  qui,  disait-il, 
servaient  de  tonique  aux  études  littéraires,  et  il  goûtait  surtout  ies  sciences 
naturelles.  Durant  son  année  de  philosophie,  il  se  hasarda  donc  quelquefois  dans 
les  hôpitaux,  où  l'introduisaient  d'aventureux  camarades.  Mais  il  s'aperçut  vite 
que  les  études  médicales  sont  longues  et  coûteuses  ;  il  ne  voulait  ni  ne  pouvait 
imposer  à  sa  mère  de  nouveaux  sacrifices,  et  comme  d'ailleurs  il  aimait  beau- 
coup les  lettres,  il  finit,  sans  trop  de  regrets,  par  se  préparer  à  l'École  Nor- 
male, li  va  sans  dire  qu'il  n'eut  pas  besoin  de  se  présenter  deux  fois. 

11  m'a  confié  souvent  qu'il  avait  été  presque  malheureux  à  l'École.  Ayant 
toujours  vécu  en  pleine  liberté,  travaillant  à  son  heure  et  à  sa  guise  (car  à 
l'institution  Massin,  où  il  était  externe,  il  ne  faisait  que  de  rares  apparitions^ 
il  eut  à  souffrir  plus  que  les  autres  d'un  régime  qui  faisait  en  ce  temps-là  de 
l'École  une  sorte  de  lycée  d'internes  assez  rigoureusement  administré.  Déjà 
éprouvé  par  la  vie,  qui  eut  pour  lui  des  souffrances  morales  au-dessus  de  son 
âge,  déjà  pessimiste  et  défiant,  il  se  tenait  d'ordinaire  à  l'écart,  replié  sur  lui- 
même,  plus  prêt  à  se  défendre  qu'à  se  livrer.  Toutefois  nul  de  ses  camarades 
ne  se  trompa  sur  la  qualité  de  cette  intelligence  si  originale,  de  cette  âme  sin- 
cère et  généreuse.  Le  travail  du  moins  le  tira  de  l'ennui  ;  il  lisait  beaucoup, 
de  i'allemand  et  de  l'anglais,  aussi  volontiers  que  du  grec,  du  français  ou  du 
latin,  et  comme  il  avait  une  mémoire  merveilleuse,  il  commença  là  cette  pro- 
vision de  connaissances  si  variées  et  si  précises  qu'il  ne  cessa  d'augmenter 
tant  qu'il  put  lire.  Il  fut  reçu  à  l'agrégation  des  lettres  en  sortant  de  l'École 
et  envoyé,  comme  chargé  du  cours  de  3*,  au  lycée  de  Saint-Étienne. 

U  s'y  distingua  tout  de  suite  non  seulement  par  l'éclat  de  son  enseignement, 
mais  encore  par  la  sûreté  de  sa  méthode  :  l'inspecteur  qui  le  vit  cette  année-là 
(Faarie,  je  crois),  le  félicita  publiquement,  et  lui  fit  confier,  dès  la  rentrée  sui- 
vante, ia  rhétorique  de  Brest.  Il  ne  la  garda  qu'un  an.  Gomme  il  était  de  petite 
taille  et  paraissait  très  jeune,  il  s'était  muni  d'une  fermeté  un  peu  rude  quel- 
quefois. Il  eut  donc  à  Brest  je  ne  sais  quelle  affaire  de  discipline  avec  un  éco- 
lier dont  le  père  était  un  personnage  considérable  et,  mal  défendu  par  l'admi- 
nistration, fut  expédié  à  Bar-le-Duc.  Là,  il  eut  un  jour,  au  cercle,  l'impru- 
dence d'exposer  très  librement  des  Idées  très  hardies  sur  la  question  religieuse  : 
dénoncé  dès  le  lendemain,  il  fut  mis  en  congé  d'inactivité  sans  traitement, 
dix  jours  après  sa  téméraire  confidence.  Henry  était  un  des  rares  partisans 
que  l'Empire  comptât  dans  la  jeune  Université,  et  il  est  resté  bonapartiste 
toute  sa  vie  :  il  faut  avouer  qu'à  l'occasion  il  avait  bon  caractère.  II  songea 
alors  à  entrer  dans  le  journalisme,  et  il  vint  à  Paris  se  mettre  en  quête.  Mais  il 
manquait  de  persévérance  et  de  souplesse  :  il  se  lassa  vite  de  faire  anti- 
chambre chez  les  rédacteurs  en  chef,  et  se  résigna,  non  sans  un  peu  de  dépit, 
à  rentrer  dans  l'Université.  On  l'envoya  en  troisième  à  Napoléon- Vendée,  puis 
en  rhétorique  à   Napoléonville,  où  il  resta  tant  bien    que   mal  un  an,  et 


76  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

enfin,  après  cette  longue  pénitence,  en  rhétorique  à  Alger.  Cest  là  qu'il 
vécut  trois  des  meilleures  années  de  sa  vie:  le  pays,  la  température,  la 
mœurs,  tout  était  à  souhait  pour  lui  ;  il  avait  avec  ses  collègues  Bonaveotore, 
Vampère,  Jodin,  surtout,  qui  resta  son  ami,  les  meilleures  relations;  fl» 
demandait  qu'à  vivre  dans  cet  Eden  bien  longtemps.  Mais  l'inspecteur  géoeni 
Lemaire,  qui  Pavait  eu  pour  élève  et  le  tenait  en  très  grande  estime,  tàteà 
point  qu'il  bornât  là  son  ambition,  et  en  1869,  lui  fit  donner  la  rhétorique  fc 
Lyon,  lui  promettant  de  l'appeler  à  Paris  très  vite  après  cette  dernière  étape. 
Cette  promesse  pouvait  seule  déterminer  Henry  à  quitter  l'Algérie,  à  changer 
la  K8Sba  pour  Fourvières.  II  vint  à  Lyon  sans  enthousiasme,  mais  comme  il  5 
trouva  une  classe  nombreuse  composée  d'élèves  très  sérieux,  il  se  mit  ta  R- 
vail  avec  le  ferme  propos  de  faire,  disait-il,  la  rhétorique  comme  on  la  faiai 
à  Charlemagne.  MM.  Rauh,  actuellement  maître  de  conférences  à  lïwfc 
Vaulhier,  professeur  à  la  Faculté  de  Lyon,  et  d'autres,  pourraient  dire,  œtoa 
que  moi,  quel  fut  tout  de  suite  le  succès  de  ce  maître,  alors  dans  toute  la  fffi* 
de  l'âge,  qui  apportait  à  son  œuvre  autant  de  conscience  que  de  talent 

C'est  à  Lyon,  où  je  Tus  appelé  aussi  eu  1869,  que  je  connus  Henry. laps 
rebuté  d'abord  par  l'amertume  des  paradoxes  où  s'épanchait  sa  misantbwaie. 
je  fus  ensuite  gagné  malgré  moi  par  la  hardiesse  de  ses  sentiments,  p«r»- 
ginalité  de  son  esprit,  et  surtout  (car  il  déposait  parfois  son  masque  de  Zés* 
d'Athènes),  par  la  délicatesse  de  sa  bonté  discrète  et  spontanée.  Nous  vécusses 
plusieurs  années  dans  une  intimité  cordiale  qui  me  permettait  de  l'appree* 
chaque  jour  davantage;  il  s'humanisait;  il  fréquentait  avec  moi  dans  la  fca* 
si  hospitalière  des  Benoist,  où  nous  avait  présentés  mon  camarade  et  a* 
Antoine  Benoist,  aujourd'hui  recteur  de  l'Université  de  Montpellier.  Mais  à  « 
moment,  Henry  perdit  sa  mère,  qu'il  aimait  uniquement,  et  son  humeur  rede- 
vint plus  farouche  et  plus  ombrageuse  que  jamais.  Heureusement  il  fol  appelé 
en  1877  au  lycée  de  Versailles,  et  en  1878  au  lycée  Saint-Louis,  comme  pro- 
fesseur de  rhétorique.  11  s'empressa  donc  de  fixer  ses  pénales  de  céliWa* 
en  ce  quartier  du  Marais  où  il  était  né,  sur  ce  boulevard  Beaumarchais,  fi> 
dans  les  rêves  de  son  enfance,  figurait  la  Terre  promise.  11  resta  quinze  atf  * 
Saint-Louis,  très  estimé  de  son  proviseur,  très  goûté  de  ses  élèves  :fen$tf 
quelques-uns,  M.  Huguet,  par  exemple,  aujourd'hui  professeur  à  la  Facultêde 
Gaen,  M.  Laurent,  professeur  à  Sainte-Barbe,  qui  avaient  pour  lui  a* 
affectueuse  admiration. 

C'est  à  cette  époque  qu'Henry  a  le  plus  travaillé.  Sans  parler  des  mefletf 
poésies  dont  il  amusait  ses  loisirs,  de  ses  compositions  françaises  et  ffl& 
latines,  qu'il  donnait  en  corrigés,  il  traduisit  Juvénal  en  vers  et  acheva  presf* 
entièrement  une  thèse  sur  la  Psychologie  de  la  Comédie.  La  librairie  Bacfc* 
eût  édité  la  traduction,  si  le  traducteur  avait  voulu  prendre  sur  lui  les  &* 
d'impression;  mais  Henry  ne  faisait  d'économies  que  pour  ses  voyages  de  va- 
cances. Quant  à  la  thèse,  le  professeur  de  la  Sorbonnequi  l'examina,  es  ap* 
critiqué  certaines  parties  trop  dogmatiques,  elle  fut  aussitôt  remisée  daa$& 
cartons  par  l'indocile  auteur,  il  renonça  donc  au  doctorat,  dont  peot-âtt" 
n'eût  jamais  lire  parti,  ne  voulant  pas  retourner  en  province,  et  se  remit  tr*" 
quillemcnt  à  faire  sa  classe  et  des  vers. 

Il  désirait  achever  sa  carrière  à  Saint-Louis.  Mais  le  lycée  étant  deveaa  » 
établissement  d'ordre  exclusivement  scientifique,  Henry  fut  envoyé  à  Jaastia* 
Sailly,  où  il  remplaça  M.  Faguet.  Deux  ans  après,  il  était  nommé  chevalier* 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  77 

la  Légion  d'honneur  :  il  eut  ce  jour-là  (!•'  janvier  1896),  à  l'improviste,  une 
des  rares  joies  de  sa  vie,  et  il  est  de  toute  justice  d'ajouter  que  le  ministère  la 
lui  donna,  sans  attendre  qu'il  voulût  bien  la  demander.  Sa  dernière  année  d'en- 
seignement fut  quelque  peu  agitée.  Ce  sceptique,  né  d'une  mère  lorraine,  avait 
gardé  la  fol  du  drapeau,  et,  aussi  téméraire  à  la  fin  de  sa  vie  qu'au  début,  il  ne 
dissimulait  ni  ses  sympathies,  ni  ses  haines.  Il  fut  dénoncé,  par  je  no  sais 
quelle  feuille,  une  première  fois  pour  avoir,  dans  son  cours,  parlé  sans  res- 
pect d'un  romancier  contemporain,  une  autre  fois  pour  avoir  donné  à  des 
élèves  de  mathématiques,  comme  sujet  de  composition  française,  certaine 
pensée  de  Vauvenargues  impertinente  pour  les  c  contemplateurs  ».  Ne  vou- 
lant pas  courir  de  nouvelles  aventures,  il  demanda  sa  retraite  et,  admis  aussitôt 
à  faire  valoir  ses  droits,  H  fut  nommé,  au  mois  d'août  1899,  professeur  hono- 
raire. Hélas!  il  ne  jouit  pas  longtemps  de  ce  repos  qui,  pour  lui,  devait  être  sur- 
tout l'indépendance.  Un  matin,  sans  que  rien  l'eût  averti  de  son  mal,  il  s'aperçut 
qu'il  n'y  voyait  plus  de  l'œil  droit  ;  l'autre  œil  commença  vite  à  s'affaiblir  et  le 
docteur  Boucheron  dut  condamner  le  malheureux  à  ne  plus  lire  qu'une  heure 
ou  deux  par  jour,  sous  peine  de  devenir  aveugle  :  il  perdait  là  sa  meilleure 
raison  de  vivre.  Bientôt  après,  il  se  sentit  menacé  de  congestion  cérébrale  : 
surpris  dans  la  rue  par  de  violents  vertiges,  qui  quelquefois  le  jetèrent  sur  la 
chaussée,  il  dut  se  résigner  à  sortir  moins  souvent,  à  demeurer  des  journées 
entières  dans  sa  chambre,  en  prévision  de  la  crise  finale.  Nous  le  venions 
voir  quelquefois,  plus  souvent  qu'ii  n'eût  voulu,  car  môme  à  ses  amis  il  aimait 
mieux  cacher  ce  qu'il  appelait  sa  déchéance. 

Triste  vie  !  Sa  fin  fut  plus  lugubre  encore.  Le  2  novembre  dernier  (il  était 
un  peu  mieux  depuis  quelques  semaines),  il  partit  de  chez  lui  do  bonne  heure, 
et  se  promena  tout  le  jour  dans  les  environs.  Le  soir,  il  allait  reprendre  le 
chemin  de  fer  pour  Paris,  quand  la  congestion  le  frappa  soudain  :  il  tomba  dans 
un  coin  retiré  de  la  gare  de  Sainl-Mandé,  sans  que  personne  le  vit,  pût  lui 
porter  secours  ou  du  moins  l'aider  à  mourir.  En  vérité,  ceux  qui  eurent  contre 
lui  quelque  cause  de  ressentiment  peuvent  maintenant  lui  pardonner  :  les 
autres  s'honoreront  de  l'avoir  connu. 

A.  Leconte. 


Promotion  de  1S60.  —  Froment  (Théodore),  né  à  Paris,  le  10  décembre  1839, 
décédé  à  Bordeaux,  le  28  février  1901. 

La  promotion  littéraire  de  1860,  déjà  fort  éprouvée,  l'an  dernier,  par  les  morts 
de  Charpentier  et  de  Petit  de  Julleville,  a  cette  fois  encore  à  déplorer  une  perte 
prématurée,  celle  de  Théodore  Froment.  Elle  voit  s'en  aller  ainsi,  peu  à  peu, 
les  meilleurs  de  ceux  qu'elle  avait  vus  si  cordialement  unis  dans  ces  trois  heu- 
reuses années  de  notre  jeunesse.  Charpentier  et  Petit  de  Julleville  ont  attendu 
leur  dernier  jour  pendant  de  longs  mois  de  souffrances.  Froment  a  été  saisi 
brusquement  en  pleine  santé,  comme  en  plein  bonheur.  Je  l'avais  vu,  en  fé- 
vrier dernier, à  Bordeaux,  dans  son  intérieur  d'un  confortable  si  élégant,  d'une 
gaieté  si  douce,  à  l'hospitalité  si  familiale  et  si  pleine  de  bons  souvenirs.  Plus 
heureux  que  jamais,  il  me  montrait  son  premier  petit-flls,  issu  d'une  brillante 
alliance.  Trois  semaines  plus  tard,  j'apprenais  qu'il  avait  succombé,  en  quelques 
jours,  à  une  perforation  subite  de  l'estomac. 

Né  le  môme  jour  que  lui  (10  décembre  1839),  entré  à  l'École  en  même  temps 


78  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

que  lui,  confident  de  la  plupart  de  ses  projets  et  de  ses  rêves  entre  la 
et  la  trentième  année,  habitué  à  retrouver  souvent  dos  deux  noms  Toa  a  b 
suite  de  l'autre  en  un  recueil  où  nous  défendions  les  mêmes  idées  sociales* 
religieuses,  on  a  pensé  que  c'était  à  moi  qu'il  appartenait  de  rendre  id  à  a 
mémoire  l'hommage  du  camarade  et  de  l'ami. 

Théodore  Froment  était  né  à  Paris.  Son  père  occupait  une  honorable  situatifli 
dans  la  maison  des  princes  d'Orléans.  Il  sut  laisser  une  assez  jolie  aisance  i 
ses  quatre  enfants,  deux  filles  et  deux  fils,  —  dont  l'un  devait  entrer  à  l'Etalé 
Centrale  et  devenir  ingénieur  dans  le  Nord.  —  C'était  une  excellente  Mite. 
très  unie.  Je  n'ai  point  connu  sa  maison  de  campagne  de  Saint-FIrmin,  chute 
par  notre  ami  : 

Petite  maison  blanehe,  aujourd'hui  bien  étroite 
Pour  quatre  grands  enfants,  dans  ton  sein  réunis. 

Mais  j'ai  connu,  plus  d'une  fois,  le  charme  de  son  accueil  familier  dans  s 
petite  maison  de  ville  de  l'avenue  des  Ternes.  A  bien  peu  de  distance  tel 
bruits  du  Igrand  Paris,  on  s'y  sentait  comme  en  une  bonne  ville  de  protiofe 

Mais  je  voudrais  surtout  faire  connaître  Froment  par  les  extraits  de  se* 
propres  écrits,  et  je  ne  saurais  mieux  commencer  qu'en  lui  appliquant  à  te- 
môme  ce  qu'il  a  dit  d'un  homme  qu'il  aimait  beaucoup  et  qu'il  a  étudié  ti* 
attentivement,  Saint-Marc  Girardin  :  «  H  appartenait  à  cette  forte  bouigetiir 
de  1830,  issue  du  Tiers-Etat  de  89,  qui,  au  pouvoir  absolu  de  l'Etat  opposante» 
droits  de  l'homme,  les  droits  de  la  conscience  individuelle,  qui  voûtait  II 
liberté  politique  comme  garantie  de  la  liberté  civile  et  de  la  liberté  relîgieaR 
et  qui  dans  la  monarchie  tempérée  voyait  la  forme  du  gouvernement  Itistes 
adaptée  à  notre  démocratie  moderne.  » 

Tel  fut  aussi  de  bonne  heure  l'idéal  de  Froment.  A  cette  pondération  Mè- 
Heure  d'idées  et  de  sentiments  et  à  cet  esprit  pratique  qu'il  avait  reçus  4ei 
siens,  il  ajoutait  toutefois  une  certaine  inquiétude  rêveuse  qui  lui  dooasl 
beaucoup  de  charme.  Le  public  en  a  eu  dans  ses  Poésies  une  très  intéressante  ré- 
vélation. Ce  qu'il  y  avait,  en  lui,  de  fantaisie,  de  goûts  délicats,  d'ambition  éSt 
cile  à  satisfaire,  faillit  lui  jouer  un  mauvais  tour  dans  quelques-uns  des  eier- 
cices  les  plus  scolaires  du  concours  d'entrée  à  l'École,  u  avait,  d'ailleurs,  béate 
avant  d'aborder  la  carrière  de  l'enseignement  II  avait  même  fait  en  entier  si 
première  année  de  droit,  quand  ses  anciens  professeurs,  qui  connaissaient  ses 
goûts  et  ses  aptitudes  littéraires,  le  décidèrent  à  se  présenter  à  l'Ecole  B<*» 
maie,  malgré  l'interruption  qu'avaient  subie  ses  travaux  classiques.  Mais  une  fat 
entré  rue  d'Ulm,  il  entendit  combler  toute  lacune,  et  il  devint  bientôt  l'un  é* 
meilleurs  latinistes  de  la  promotion.  Un  instant  même,  sou  travail  était  si*» 
tense  que  son  état  physique  en  souffrit,  et  l'organe  qui.,  après  de  si 
périodes  d'une  santé  redevenue  florissante,  devait  être  le  siège  d'un 
mortel,  son  estomac,  parut  gravement  affecté.  Au  risque  de  recevoir  une 
monce  (à  laquelle  je  n'échappai  point)  au  sujet  d'une  pièce  de  vers  latins* 
d'un  thème  grec  en  retard,  j'allai  faire  part  de  mes  inquiétudes  a  M.  Jacqaâét 
U  fit  venir  le  laborieux  et  lui  infligea,  —  bien  malgré  lui  —  quinze  jours  * 
congé.  A  la  Un  de  nos  trois  années,  après  certains  troubles,  quelque  peu  «- 
fantins,  qui  avaient  légèrement  dérangé  nos  études  et  auxquels  son  bon  sm 
très  avisé,  n'avait  point  voulu  prendre  part,  Froment  recueillait  le  fruit  de  se» 
travail  et  de  sa  sagesse  :  il  sortait  tout  à  fait  à  la  tête  de  la  section. 


de  l'école  normale  79 

Agrégé  et  brillant  agrégé  des  lettres,  il  fut  envoyé  professeur  de  troisième  au 
'cée  de  Lyon. 

U  trouva  là  tout  ce  qu'il  pouvait  désirer  à  l'heure  où  il  en  était  de  sa  vie  : 
ne  bonne  classe,  des  collègues  depuis  longtemps  fixés  dans  leur  milieu  natal 
t  le  faisant  aimer,  des  familles  solides,  puis,  à  travers  une  population  active, 
Etirée,  une  élite  de  lettrés  et  d'artistes  attachés,  eux  aussi,  aux  traditions 
cales  et  les  honorant.  Aidé  des  indications  d'un  de  nos  anciens  camarades, 
des  Gay,  dont  les  parents  habitaient  Lyon,  il  sut  se  faire  accepter  très  vite 
»  ces  divers  groupes.  Il  devint  tout  de  suite  un  professeur  parfait,  tout  en 
enchantant  »,  par  des  soucis  plus  raffinés,  les  ennuis  inévitables  de  ses 
actions. 

Cesl  là,  en  effet,  qu'en  présence  de  ces  élèves  encore*  bien  jeunes,  sinon 
ut  à  fait  enfants,  il  conçut  l'idée  originale  d'associer  la  poésie  à  son  austère 
Bce,  de  s'excuser  lui-même,  en  secret,  de  sa  sévérité,  de  plaindre  ceux  qu'il 
missait,  de  sourire  à  ces  figures  d'espiègles  plus  et  mieux  qu'il  ne  pouvait  le 
ire  en  classe*  Dans  Pavant-propos  dé  son  volume  Rêves  et  Devoirs  (1),  —  que 
académie  Française  couronna  tout  aussitôt,  —  il  nous  explique  sa  tentative 
rec  infiniment  de  délicatesse. 

«  Voici,  dit-il,  des  vers  de  jeune  homme  qui  ne  chantent  presque  aucun  des 
ucis  de  la  jeunesse.  Composés  aux  rares  heures  de  loisir  que  l'enseignement 
Esse  au  jeune  maître,  ils  ont  été  écrits  comme  un  soulagement  et  une  dis- 
iction  aux  fatigues  de  la  classe,  à  Yoffice  sévère  du  professorat  :  «  Qui  chante 
n  mai  enchante.  »  C'était  une  façon  d'oublier  la  classe  en  parlant  d'elle  et  de 
rendre  aimable  en  la  rendant  poétique.  » 

Ces  réflexions-là  étaient  pour  le  public  et  pour  les  juges  auxquels  il  adressait 
n  joli  volume.  Mais  coupons  les  pages,  et  nous  verrons  comment  il  sait  parler 
ses  élèves,  hors  de  classe  ;  nous  devinerons  ainsi  comment  il  devait  leur 
rler  la  toque  sur  la  tête  et  le  livre  à  la  main  : 

Je  vous  revois,  troupe  joyeuse, 

Ou  bruyante  ou  silencieuse, 

Calme  ou  mobile  au  gré  du  vent,  * 

Parfois  zélée  et  studieuse 

Et  paresseuse  usez  souvent. 

Tel  est  le  pouvoir  de  la  Muse, 
Par  elle  en  vous  tout  me  sourit; 
Votre  légèreté  m'amuse, 
Votre  paresse,  je  l'excuse, 
Votre  sagesse  me  ravit. 

i*e  livre  continue  ainsi,  avec  des  morceaux  charmants.  Je  signalerai  surtout  : 
rès  une  heure  de  sévérité,  A  Vécolier  qui  lisait  un  mauvais  livre,  Le  poète 
quinze  ans. 

fais  le  maître  qui  chante  si  aimablement  ses  petits  écoliers  et,  à  peine  rentré 
2z  lui,  s'empresse  de  les  consoler  en  vers,  après  les  avoir  grondés  en  prose, 
maître  fait  aussi  un  retour  sur  lui-même.  S'il  plaint  ses  élèves,  il  a  un  peu 


[l)   Paris,  Lemerre,  1873. 


1 


gO  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÂVSS 

le  droit  de  se  plaindre,  lui  aussi  ;  car  il  n'est  guère  plus  âgé  qu'eux,  dilate 
premier  à  souffrir  de  cette  discipline  qu'il  est  obligé  d'imposer. 

Ivre  d'art  et  de  poésie, 
Je  devais  à  la  prosodie 
Consacrer  mon  enseignement  ; 
Dans  Lhomond  apprendre  le  style 
Et  ne  plus  chercher  dans  Virgile, 
Que  le  spondée  et  le  dactyle 
El  des  leçons  de  rudiment 

Je  devais,  dans  une  chaire  obscure, 

Au  nom  de  la  littérature. 

Tourner  des  thèmes  élégants; 

Je  dévais  vivre  solitaire, 

Et  cacher,  professeur  austère. 

Sous  la  robe  universitaire. 

Les  désirs  d'un  cœur  de  vingt  ans. 

• 

0  bonheur  d'être  seul  arbitre  de  soi-même. 
De  n'avoir  pas,  trop  jeune,  un  devoir  à  remplir. 
De  faire  ce  qu'on  veut,  de  chercher  ce  qu'on  aime, 
Et  quand  l'âme  est  en  fleur  de  la  laisser  fleurir. 

Quelque  peu  «  aidés  »,  ses  élèves  auraient  pu  lui  répliquer  ici  :  •  Mais  »*• 
parlez  si  bien  de  ce  que  vous  aimez,  nous  voyons,  nous,  que  vousii"* 
aussi  ce  que  vous  faites,  et  vous  n'avez  rien  à  perdre,  ni  nous  non  p&* 
laisser  fleurir  celles  de  vos  fleura  qui  éclosent  ainsi  sur  la  tige  du  devoir. 

Ce  n'est  pas  seulement  en  vers  qu'il  leur  donnait  des  leçons  auiqrëfl 
plus  d'un  a  dû  correspondre.  Dans  un  discours  de  distribution  de  prii,  3* 
veloppait  bien  éloquemment  ses  idées  sur  le  respect  en  éducation,  et  ~ 
au-devant  de  cette  objection  banale,  que  le  respect  engendre  la  routine,  ï 
criait,  non  sans  profondeur  :  «  La  routine  n'est  pas  dans  le  respect,  mus 
l'ignorance.  » 


* 


Bientôt  cependant,  sa  chaire  de  troisième  devait  être  victime  d'an  éei 
remaniements  qui,  faisant  rentrer  un  professeur  en  son  lycée,  en  oUfe***1 
aulre  —  plus  jeune  —  à  partir.  Froment  en  fut  désolé,  désolé  de  quitter  Lf 
désolé  de  quitter  cette  classe  où  les  enfants  sont  encore  un  peu  enfâfltn 
ils  n'ont  pas  d'examen  à*  préparer  pour  la  fin  de  l'année  et  où  toutefois  ils  « 
mencent  à  s'apercevoir  que  le  professeur  est  fait  pour  autre  chose  quel 
les  ennuyer. 

On  renvoyait  en  rhétorique  à  Orléans.  Ce  fut  un  des  moments  tespKI 
nibles  de  sa  vie,  et  il  faillit  en  faire  une  véritable  maladie.  J'étais  afeff* 
congé  à  Paris,  où  je  travaillais  âmes  thèses.  11  venait périodiquera**1 
trouver  pour  exhaler  sa  mauvaise  humeur  auprès  de  quelqu'un  avec  <H»  81 
au  moins  en  plaisanter  pendant  quelques  heures.  Ce  qui  valait  mieux. â 
tarda  pas  à  être  dédommagé,  en  étant  nommé  dans  cette  ville  de 
i  1  devait  rencontrer  une  seconde  patrie  et  vivre  si  heureux  ;  mais  0  De 
pas  s'être  réconcilié  tout  de  suite  avec  la  classe  où  il  était  obligé  de 


de  l'école  normale  84 

infiniment  plus  au  sérieux  les  solécismes  et  de  rappeler  à  tout  instant  le  bacca- 
lauréat qu'ils  compromettent.  Le  21  décembre  1871  il  m'écrivait  sur  la  rhéto- 
rique proprement  dite  un  jugement  assez  sévère,  et  encore  plein  de  jolies 
réminiscences  de  Platon.  Puis  il  se  comparait  spirituellement  à  un  héros  des 
métamorphoses  d'Ovide  se  débattant  inutilement  pour  conserver  la  liberté 
de  son  être.  Mais  cela  n'était  qu'une  boutade  passagère  ;  et  ce  qui  l'ins- 
pirait, c'était  surtout  le  regret  de  ces  gentils  enfants  qu'il  avait  chantés  dans 
les  premières  années  de  sa  carrière.  Car  le  professorat,  en  général,  il  l'aima 
et  il  exprima,  dans  des  vers  charmants,  cet  aurait  qu'on  n'est  guère  habitué  à 
rencontrer  chez  les  poètes  : 

0  classe  !  j'ai  goûté  les  plaisirs  des  salons,    " 
J'ai  savouré  la  paix  dans  le  creux  des  vallons. 
Sans  pouvoir  oublier  ion  ombre  et  ton  silence. 
Ici,  mieux  qu'aux  cités,  l'âme  s'élève  et  pense, 
Ici,  le  cœur  s'échauffe,  et  l'esprit  chaque  jour 
Aime  mieux  le  devoir  et  comprend  mieux  l'amour. 
Qu'importe  une  heure  aride,  un  dégoût  éphémère  ? 
Est-il  un  vin  si  doux  qui  n'ait  sa  goutte  amère  ? 

Deux  conférences  hebdomadaires  à  la  Faculté  des  lettres  vinrent  bientôt 
s'ajouter  à  un  travail  déjà  accablant,  mais  elles  hâtèrent  pour  lui  le  passage  à 
l'enseignement  supérieur.  Le  moment  très  attendu  vint  enfin  où  il  devait  aban- 
donner tout  à  la  fois  l'existence  du  célibataire  et  celle  du  professeur  du  lycée. 
Il  pouvait  m'annoncer  dans  la  même  lettre  et  son  mariage  et  l'achèvement 
prochain  de  ses  thèses  du  doctorat.  . 

Je  ne  ferai  que  demeurer  Adèle  à  notre  constante  tradition  en  évoquant 
d'abord  l'image  du  premier  de  ces  deux  événements.  Nous  aimons  à  associer 
dans  nos  souvenirs  ceux  que  la  mort  n'a  pu  réussir  à  disjoindre.  Nous  demandons 
seulement  à  nous  faire  pardonner  en  quelque  sorte  d'avoir  ainsi  connu  et  aimé 
le  disparu  dans  les  années  intermédiaires,  entre  la  famille  qui  l'avait  élevé  et 
celle  à  laquelle  il  devait  se  donner  tout  entier...  Froment,  qui  ne  désirait  rien 
de  médiocre,  avait  souffert  plus  d'une  fois  de  traverser  certains  milieux  où, 
comme  il  m'écrivait,  «  l'argent  est  tout,  et  la  vanité  quelque  chose  »  et  de  se 
sentir  enveloppé  dans  la  réputation  faite  alors  aux  professeurs  d'être  «  les 
plus  écrasés  de  besogne  et  les  moins  payés  des  fonctionnaires  ».  Mais  enfin, 
dans  des  cours  qu'il  avait  dû  faire  aux  jeunes  filles  de  la  ville,  il  avait  su  pré- 
senter le  professeur  sous  un  autre  aspect,  et  il  en  fut  récompensé.  Avec  une 
indépendance  de  fortune  qu'il  appréciait,  avec  des  relations  qui  lui  faisaient 
prendre  une  place  définitive  en  une  société  libre  et  distinguée,  son  union  lui 
apportait  tous  les  gages  de  bonheur  intime  que  son  cœur  très  aimant  et  très 
dévoué  pouvait  souhaiter. 


*  * 


r  Aiguillonné  par  le  désir  de  se  consolider  dans  l'enseignement  supérieur,  il 
soutint,  le  31  décembre  1874,  ses  thèses  de  doctorat,  l'une  sur  l'histoire  de 
VEloquence  judiciaire  en  France  avant  le  XVII*  siècle,  l'autre  sur  ce  que 
la  pédagogie  contemporaine  peut  retirer  de  Quintilien.  Je  ne  ferai  point 

6 


82  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

l'éloge  de  ces  études  et  de  tout  ce  qu'on  y  trouve  de  Jugement  sûr,  dedoctriae 
sensée,  de  style  attrayant.  Nous  sommes  ici  des  Juges  qui  n'avons  pas  beâ 
d'être  éclairés  sur  l'importance  de  nos  travaux  respectifs.  Mais  je  rappeUeni 
bien  volontiers  un  passage  de  sa  préface  où,  sortant  des  questions  pureuei 
littéraires,  il  appréciait  le  rôle  social  des  représentants  d'une  éloquence  ba 
française. 

c  Nous  avons  suivi  avec  une  curiosité  croissante  la  naissance,  les  progrès. 
le  développement  d'un  ordre  puissant,  qui  garde  encore  aujourd'hui,  après  tai 
de  révolutions,  les  principes  qu'il  avait  à  son  origine  ;  d'un  ordre  chez  qâfc 
goût  de  la  nouveauté  s'allie  avec  le  respect  de  la  tradition  ;  qui  combat  pea? 
tous  les  réformes  fégitimes  sans  attaquer  les  bases  de  la  société  cl  do  poum; 
et  qui,  soumis  aux  lois  de  l'État,  rigide  observateur  de  l'équité  et  du  droit  écrit 
défend  avec  un  soin  Jaloux  sa  dignité  et  son  indépendance  personnelle.  » 

«Dignité  et  indépendance  »  n'avaient  heureusement  plus,  pour  notre  À 
de  graves  épreuves  à  subir.  Tout  lui  souriait,  et  la  fortune  ne  lui  ménage* 
ni  les  succès  ni  le  bonheur.  Dans  une  même  lettre,  du  18  décembre  1875,—» 
nous  ne  manquions  Jamais  de  nous  écrire  en  décembre),  il  me  disait  comfefei 
il  avait  été  (1er  de  siéger  au  Jury  d'agrégation  des  lettres,  en  compact** 
nos  anciens  maîtres  MM.  Girard  et  Garsonnet;  et  il  me  faisait  part  d'une  beaie» 
naissance.  «  Tu  me  demandes  des  nouvelles  d'H.  le  vais  te  donner  en  outre  éfl 
nouvelles  de  C,  née  le  mois  dernier,  h  peu  de  distance  de  sa  sœur.  Deux  files? 
H  suffit  qu'un  oiseau  vienne  sur  une  rive  pour  qu'un  second  oiseau,  tout  « 
hâte,  l'y  suive.  » 

Il  enseignait  la  littérature  latine  :  ce  qu'il  y  trouva  pour  l'instruction  etftgfr 
ment  de  son  nombreux  auditoire,  de  piquantes  études,  in&rées  pour  la  pte» 
part  dans  les  Annales  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeauw,no\is  Pappretaat 
H  avait,  dans  sa  thèse  française,  retracé  l'histoire  de  l'éloquence  judiciaire*  | 
notre  France.  11  semble  avoir  voulu  reprendre  ce  même  sujet  dans  rhistoa*  \ 
de  Rome.  Cassius  Severus  ou  un  orateur  républicain  sous  Auguste— £&-  j 
quence  des  délateurs  —  Quintilien  avocat  —  Porcins  Latro  ou  la  dëelmt 
lion  sous  Auguste  —  Pline  le  jeune  et  le  barreau  sous  Trajan  —  autait  * 
chapitres,  ce  semble,  d'un  livre  que  ses  élèves  ont  dû  lui  réclamer  sonveaf  et 
auquel  le  grand  public  eût  fait  bon  accueil.  Quoiqu'il  en  dise  (en  vers,  Sefi 
vrai)  il  était  solidement  érudit,  mais  érudit  à  la  manière  des  maîtres  que  aoai 
avons  connus  et  goûtés. 

Je  ne  sais  pas  trouver  dans  an  obscur  ouvrage 
Des  documents  nouveaux  sur  un  obscur  auteur, 
Restituer  un  mot,  expliquer  un  passage 
Dont  nul  ne  se  soucie,  a  part  le  traducteur. 

Mais  11  excellait  à  glaner  dans  Tacite,  dans  Sénéque,  dans  Suétone,  dans  Oâa- 
tilien,  dans  Pline  le  Jeune,  et  dans  les  poètes  de  leur  époque,  tous  les  frag- 
ments de  nature  à  faire  revivre  le  personnage  et  à  le  replacer  dans  le  mû* 
où  il  ie  voyait  agir,  où  il  l'entendait  parler.  Non  seulement  il  enchâssait  avee*t 
dans  ses  critiques  les  anecdotes  savoureuses  où  les  contemporains  sont  peieB 
par  eux-mêmes,  mais  il  savait  parfaitement  expliquer  le  rôle  decbacaiate 
ses  auteurs  dans  les  transformations  de  la  pensée  publique,  dans  la  décade** 
ou  dans  le  relèvement  passager  des  mœurs  et  dans  l'introduction  <Tun  irai 
nouveau.  Dans  ces  constructions  de  dimensions  modérées,  sans  inutile 


DE   I/ÉCOLE    NORMALE  83 

faudage,  tout  est  solide,  tout  est  clair,  tout  est  ménagé  ingénieusement,  et 
H  y  circule  un  air  pur  de  vrai  libéralisme.  Je  signalerai  particulièrement  son 
travail  sur  l'éloquence  des  délateurs,  qu'il  appelle  une  éloquence  c  canine  »... 
«  mélange  de  brutalité  et  de  casuistique,  de  cynisme  et  d'hypocrisie  »....,  qui 
«  invoque  sans  pudeur  les  grands  souvenirs  de  la  vieille  Rome  :  née  de  l'alliance 
des  rhéteurs  et  des  Césars,  elle  s'adapte  à  la  nouvelle  procédure,  tronquée 
4t  mutilée  comme  elle....  • 

Tout  en  réussissant  si  bien  dans  la  littérature  latine,  Froment  n'avait  pas 
oublié  la  française,  et  il  n'était  pas  oublié  non  plus  de  ceux  qui  renseignaient. 
Une  année,  M.  Lenient  lui  proposa  sa  suppléance  à  la  Sorbonne.  II  craignit 
que  cette  suppléance  n'eût  pas  une  suite  assez  régulière,  et  il  resta  dans  sa 
ville  adoptive,  où  d'ailleurs  il  étudiait  avec  succès  les  gloires  girondines,  à 
commencer  par  Montaigne  et  Montesquieu. 

Mais  un  appel  qui  ne  pouvait  pas  le  trouver  sans  écho  allait  bientôt  l'enlever 
pour  un  temps  à  ce  milieu.  En  1883,  le  comte  de  Paris  lui  demandait  de  venir 
diriger  les  études  du  prince  d'Orléans. 

11  semblait  vraiment  qu'il  fût  destiné  à  faire  l'éducation  d'un  prince.  Sur  la 
recommandation  de  Nisard,  je  crois,  il  avait  été  instamment  pressé  de  se 
charger  de  ceHe  du  prince  impérial  ;  et  il  ne  s'en  cachait  pas  lui-même  dans 
l'intimité,  s'attacher  à  un  enfant  Jeune  encore  et  destiné,  selon  toute  appa- 
rence, à  une  haute  mission,  s'adresser  à  son  âme  tout  entière,  lui  apprendre 
surtout  ce  qui  s'apprend  à  travers  le  latin  et  le  français  classiques,  c'est-à- 
dire  la  sincérité  et  l'élévation  des  sentiments,  la  délicatesse  du  goût,  la  virilité 
du  caractère,  tout  cela  le  tentait.  Au  ministre  de  l'Empire  il  avait  cependant 
répondu,  sans  hésiter,  que  sa  reconnaissance  envers  la  famille  d'Orléans  ne 
lui  permettait  point  d'accepter  de  telles  offres;  sur  quoi,  le  général  Frossard, 
présent  à  l'entretien,  lui  avait  dit  :  «  J'honore,  monsieur,  tous  les  dévouements, 
et  je  respecte  tous  les  scrupules  ».  Mais  on  comprend  que  dix-huit  ans  plus 
tard,  la  demande  du  comte  de  Paris  ne  pouvait  pas,  elle,  être  rejetée. 

Ce  n'est  pas  que  Froment  ait  jamais  été  mêlé  à  ce  que  lui  interdisait  la  cor- 
rection de  sa  probité  professionnelle  autant  que  la  modération  innée  de  son  ca- 
ractère. Il  nous  Ta  dit  lui-même  : 

Je  crains  l'ambition  et  fais  U  politique, 
Je  ne  sais  ni  flatter,  ni  craindre  le  pouvoir, 
Et,  loin  des  factions  de  la  place  publique, 
Citoyen,  je  fais  mon  devoir. 

Mais  il  avait  écrit  aussi  : 

Je  n'étais  pas  pour  toi,  quand  ta  main  sou?eraine, 
O  vainqueur  d'Austerlitz,  nous  imposait  tes  lois; 
Mais  mon  cœur  a  compris  ta  gloire  a  Sainte-Hélène, 
Sur  le  rocher  désert  où  t'exilaient  les  Rois. 

Aussi,  lorsque  l'émeute,  en  un  jour  de  colère, 
Eut  chassé  le  vieux  roi  que  mon  -père  a  servi, 
J'allai,  jeune  homme  encore,  sur  la  rive  étrangère, 
Saluer  dans  l'exil  les  fils  du  roi  banni. 

• 

Qui  m'attirait  près  d'eux  sous  les  brouillards  de  Londres 
Si  ce  n'est  d'un  grand  nom  l'antique  majesté, 
Le  souvenir  d'un  trône  ébranlé  qui  s'effondre, 
Le  respect  du  malheur  noblement  accepté 


84  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Il  alla  donc  à  Eu,  puis  à  Paris,  où  son  élève  suivait  des  cours  du  coSèse 
Stanislas.  Les  liens  qui  l'attachaient  a  l'Université  ne  furent  pas  imroédiatemtt 
rompus  ;  car  une  administration  très  libérale  lui  avait  accordé  cinq  ans  de 
congé.  C'est  un  peu  plus  tard,  au  moment  où,  l'éducation  du  prince  étant  ter- 
minée, Froment  accepta  la  direction  de  Sainte-Barbe,  qu'il  dut  renoncer  i  sa 
droits  dans  l'Université  proprement  dite.  La  maison  où  il  avaîl  fait  toutes  sa 
études  semblait  péricliter,  elle  était  déjà  aux  prises  avec  des  difficultés  qv 
tout  le  monde  connaît  et  qui  ont  failli  se  terminer,  tout  récemment  par  or 
dissolution  définitive.  Le  Conseil  d'administration  fit  alors  appel  au  dévoue©» 
de  notre  ami  qui  n'eut  pas  le  courage  de  refuser.  Il  espérait,  sans  aucun  di«tt 
qu'après  quelques  années  d'efforts  heureux,  il  pourrait  remettre  en  (Faute 
mains  la  barque  renflouée  et  reprendre  ses  anciennes  fonctions.  En  attend* 
il  se  mit  à  l'œuvre  avec  celte  conscience  rigoureuse  et  cet  amour  souriant* 
la  jeunesse  qui  le  caractérisaient.  Mais,  à  vrai  dire,  il  n'était  point  toit  iw 
certaines  parties  matérielles  de  cette  tâche,  et  il  me  le  dit  plus  d'une  fois.* 
crois  qu'on  lui  demanda,  de  divers  côtés,  des  innovations  hasardeuses,  4a 
expédients  trop  peu  classiques,  des  recours  à  la  réclame,  dont  il  ne  w** 
point  prendre  la  responsabilité.  Malgré  les  efforts  du  Conseil,  qui  appiM 
tout  ce  que  valait  un  tel  concours,  il  se  relira,  et  redevint,  pour  le  bonhearêe 
plus  d'un,  citoyen  de  Bordeaux.  Il  n'y  retrouvait  pourtant  pas  sa  chaire  <toat« 
avait  disposé.  On  considéra  que  ses  fonctions  à  Sainte-Barbe  (institution  Ma 
universitaire  cependant)  l'avaient  fait  sortir  des  cadres  officiels,  et  il  nU* 
plus  que  professeur  honoraire. 

Affranchi,  cette  fois,  de  toute  fonction  et  de  tout  lien,  son  activité  in*** 
tuelle  prit  plus  d'essor  que  jamais.  Rendu  à  la  liberté,  il  eût  pu  être  tenté  W 
user  avec  une  humeur  chagrine  et  de  critiquer  sans  ménagement  ce  qui  ^ 
semblait  critiquable.  11  garda  toujours,  en  tout,  une  parfaite  mesure  et  neeo» 
battit  que  dans  les  mêmes  rangs,  avec  les  mêmes  armes  que  ses  maîtres  I» 
plus  pondérés  :  Saint-Marc  Girardin,'  Doudan,  Cuviliier-Fleury,  dont  il  a** 
recueilli  l'héritage  auprès  de  la  famille  exilée. 

Membre  titulaire,  puis  président  de  l'académie  de  Bordeaux,  il  y  fit  plusd  •* 
lecture,  et  il  inséra,  dans  ia  Revue  phUomathique  du  Sud-Ouest,  des  êtoft 
intéressant  l'histoire  de  la  ville  et  de  la  région.  Mais  ce  qui  occupa  surtod* 
avec  le  plus  de  fruit  ses  loisirs,  ce  fut  sa  collaboration  au  Correspond- 
J'ai  entre  les  mains  quatorze  de  ses  articles  qui,  tous,  mériteraient  dé» 
relus. 

Le  groupe  le  plus  important  est  consacré  aux  princes  qu'il  aimait,  au  d* 
d'Àumale  et  au  prince  de  Joinville,  à  leurs  carrières  militaires,  à  leurs  œufl* 
à  leurs  écrits.  Certes,  il  était  heureux  de  les  présenter  au  public  tels  qu^  I» 
connaissait,  tels  qu'il  les  avait  vus  si  souvent  dans  leurs  attitudes  fc** 
Hères,  tels  aussi  que  son  imagination  les  avait  entrevus  dans  le  prolonge»** 
possible  de  leurs  brillantes  destinées.  Mais  il  s'abstint  soigneusement  de  fct* 
polémique.  A  peine  se  permit-il  quelques  allusions  du  genre  de  celles  qui  ** 
usitées  dans  les  milieux  académiques.  En  revanche,  tout  ce  qui  associe  ** 
héros  aux  vieilles  gloires  de  la  France  ot  à  ses  douleurs  d'hier,  tout  ce  <P 
rappelle  avec  eux  «  la  littérature  »  des  Condé,  les  trésors  d'art  de  &* 
tilly,  tout  ce  qui  les  rapproche  de  ces  grands  hommes  de  guerre  dans  te* 
vie,  et  de  ces  grands  écrivains  dans  leurs  livres,  tout  cela  Penchante  et  a  k 
raconte  avec  émotion.  II  semble  même  s'appliquer,  le  plus  possible,  à  dépf* 


J 


DE    L'ÉCOLE  NORMALE  && 

leur  physionomie  de  tout  ce  qu'ont  pu  accumuler  autour  d'eux  les  orages 
de  la  vie  publique  et  les  fumées  des  partis  :  car  il  veut  qu'elles  rayonnent 
dans  le  pur  éclat  de  leur  caractère  français,  avec  la  tristesse  causée  par  un 
injuste  éloignement,  non  du  trône,  mais  du  service  de  la  nation.  Il  y  a  là  cinq 
articles  extrêmement  brillants  qui,  eux  aussi,  mériteraient  d'être  réunis  en  un 
volume. 

Un  peu  plus  malicieux...  çà  et  là...  était  son  article,  —  non  signé,  —  sur 
Jules  Simon,  dont  ii  admirait»  sans  réserve,  réloquence,  surtout  le  libéralisme, 
mais  qui,  disait-il,  «  Breton  de  naissance,  devait  cependant  compter,  comme 
Renan,  quelque  Gascon  parmi  ses  ancêtres  ». 

Même  mélange  d'éloges  et  de  réserves,  mais  sans  rien  d'artificiel,  sur 
rœuvre  de  Taine,  dont  le  monument,  solide  comme  du  marbre,  *  est  froid 
aussi  comme  du  marbre  ».  Il  ne  lui  en  veut  assurément  pas  d'avoir  traité  le 
régime  actuel  d'  «  hôtel  mal  tenu  »,  où  la  profusion  et  rincurie  s'aggravent  l'une 
par  l'autre,  où  les  médiocres  et  les  avides  s'emparent,  à  l'envi,  des  meilleures 
places;  mais  il  n'insiste  pas  sur  ce  jugement  sévère.  Pour  ce  qui  touche  à  la 
tragédie  révolutionnaire,  il  estime  que  Taino  n'a  pas  assez  lu  dans  la  con- 
science d'un  Bailly.d'un  Lanjuinais,  d'un  André  Chénicr,  d'un  Marceau,  et  de 
n'avoir  pas  su  saisir  l'âme  d'un  Napoléon.  Il  se  demande  enfin  comment  une 
telle  âme  n'a  pas  vu  combien  sa  vie  et  ses  œuvres  et  la  droiture  de  sa  volonté 
protestaient  contre  la  plupart  de  ses  assertions  philosophiques. 

Froment  ne  s'éloignait  pas  beaucoup  de  ces  appréciations  de  la  Révo- 
lution française  en  étudiant,  une  autre  fois,  l'évolution  des  idées  de  Rivarol,  ni 
de  son  apologie  —  discrète,  mais  1res  nette,  de  nos  croyances  traditionnelles, 
en  suivant  les  c  études  religieuses  de  M.  G.  Boissier  ».  S'il  admire  la  dextérité 
délicate  avec  laquelle  notre  éminent  président  s'efforce  de  tenir  exactement  en 
équilibre  les  deux  plateaux  de  la  balance  historique,  il  cherche  cependant,  et 
avec  une  touche  assez  légère,  à  le  faire  pencher  un  petit  peu  plus  du  côté 
qu'il  estime  être  le  bon. 

Vinrent  ensuite  des  études  sur  Saint-Marc  Girardin,  pédagogue,  et  sur  Saint-Marc 
Girardin,  conteur  et  romancier  (la  première  tout  à  fait  pleine  d'un  heureux 
bon  sens);  des  essais  sur  Chateaubriand,  sur  les  origines  du  roman  moderne, 
et  enfin  quelques  pages  sur  Xavier  de  Maistre.  Ici  notre  ami  avait  le  privilège 
de  pouvoir  puiser  dans  les  papiers  de  famille  de  son  gendre  M.  le  vicomte  de 
Marcellus. 

Aucun  de  ces  écrits  ne  sentait,  —  bien  loin  de  là  !  —  ni  le  découragement 
ni  la  fatigue.  La  mort  est  donc  venue  interrompre  cruellement  une  carrière 
qui  pouvait  se  continuer  bien  longtemps  encore  pour  le  bien  de  tous,  pour  le 
bonheur  de  sa  chère  famille,  pour  le  charme  de  ceux  qui  trouvaient  toujours 
en  lui  un  ami  fidèle,  sûr,  dévoué  et  profondément  affectueux.  Trop  accoutumé 
à  la  distinction  et  à  la  mesure,  trop  fier  aussi  pour  ne  pas  fuir  les  déclamations 
d'un  zèle  indiscret,  il  était  de  plus  en  plus  décidé,  —  dans  la  calme  possession 
de  son  indépendance,  —  à  servir  les  idées  qui  lui  étaient  chères,  partout  où  son 
activité  éveillée  avait  à  cœur  de  s'exercer.  Il  s'affligeait  sincèrement  des  coups 
portés  avec  tant  de  fureur  ou  de  légèreté  contre  les  grandes  causes  patrio- 
tiques et  religieuses;  mais  il  n'était  point  pessimiste,  et  jusqu'au  bout  il  eût 
tenu  à  avoir  confiance  dans  l'avenir  de  l'Université  et  dans  celui  de  la  liberté  : 
il  les  avait  aimées  passionnément  i'une  et  l'autre. 

Henri  Joly. 


1 


*6  ASSOCIATION  DBS  AXGXKN8  ÉLÈVES 

Promotion  de  1864.  —  Crrf  (Léopold),  né  è  Sèvres,le  25  août  1844,  décédé  * 
2  janvier  1901,  à  Versailles. 

Les  amis  qui  ont  connu  Léopold  Cerf  dans  l'intimité  ont  souvent  été  frappa 
de  la  variété  de  ses  aptitudes  et  des  traits  de  caractère  presque  conlradictote 
qui  se  trouvaient  en  lui.  11  avait  un  besoin  et  un  goût  d'activité  qui  faisant 
qu'il  n'était  jamais  si  heureux  que  lorsqu'il  était  débordé  de  besogne  ;  en  mes 
temps,  il  se  prétendait  paresseux  par  nature  et  il  est  certain  que  personne  « 
jouissait,  plus  délicieusement  que  lui,  d'un  farniente  intelligent  et  des  longues 
causeries  amicales  où  Ton  oublie  les  heures.  11  était  un  homme  d'affaires  tr* 
avisé,  attentif,  consciencieux,  un  homme  pratique  dont  on  pouvait  suivre,  es 
toute  confiance,  les  conseils  toujours  judicieux.  Il  était  aussi  un  esprit  aon- 
teur,  toujours  en  quête  d'améliorations,  ne  mesurant  pas  toujours  ses  eafl* 
prises  à  ses  ressources,  un  cœur  généreux  et  désintéressé  qui  mettait  paria 
ses  affaires  au  service  de  ses  idées  et  de  ses  sentiments,  et  qui  n'avait  pe 
toujours  pour  lui-même  la  prudence  qu'il  savait  si  bien  recommander  à  auto- 
11  était  un  lettré,  épris  de  toutes  les  formes  du  beau,  un  philosophe  qui  juge* 
avec  une  finesse  originale,  toutes  les  manifestations  de  la  pensée  etder»* 
vité  humaines;  et  en  même  temps  un  bon  et  dévoué  citoyen  de  sa  ville,  tt- 
Jours  sur  la  brèche  pour  rendre  service  aux  commerçants  et  industriels,  » 
confrères,  pour  défendre,  avec  succès,  leurs  intérêts  devant  les  autorités  «■» 
pétentes,  grâce  à  la  solidité  de  son  esprit  et  à  la  force  persuasive  de  sa  parafe 
On  put  croire  un  instant  qu'il  serait  un  mondain  ;  il  fut,  avant  tout,  un  boa* 
de  foyer  et  de  famille  qui  ne  se  plaisait  vraiment  qu'au  milieu  des  siens  d* 
quelques  amis  de  choix. 

Ces  contrastes  s'expliquent  peut-être  par  son  éducation  même  qui  ft  M 
passer  par  l'École  Normale  pour  arriver  à  être  imprimeur  et  éditeur;  pealft* 
aussi  par  des  influences  héréditaires.  Nous  manquerions  au  premier  des  è> 
voirs  envers  sa  mémoire  si,  devant  parler  de  lui,  nous  ne  disions  pas  ti* 
d'abord  ce  qu'il  dut  à  ses  parents,  dont  la  vie  fut  si  étroitement  unie  i  * 
sienne,  qui  ont  vécu,  depuis  1871  jusqu'à  leur  mort,  sous  le  même  toit  quel* 
et  envers  qui  il  avait  une  déférence  et  des  soins  allant  jusqu'à  l'abnégation- 

Son  père,  M.  Maurice  Cerf,  était  issu  de  cette  remarquable  colonie  mtà* 
de  Metz,  qui  a  donné  à  la  France  tant  d'hommes  de  valeur  et  qui,  par  sa  at- 
ralité,  son  intelligence,  son  patriotisme,  avait  mérité  que  la  Société  royale  le 
Metz  ouvrit,  en  1785,  sur  la  question  de  l'émancipation  des  juifs,  un  cooeoafj 
où  le  prix  fut  partagé  entre  un  avocat,  un  juif  et  un  curé.  Ouvrier  impriment 
l'âge  de  12  ans,  prote  à  16  ans  dans  une  imprimerie  de  Verdun,  puis  à  18  as 
chez  Firmin  Didot,  il  réussissait,  non  seulement  à  acquérir  des  connaissiaces 
techniques,  étendues,  mais  à  se  donner,  par  la  lecture  et  le  travail  sotiute 
l'instruction  d'un  homme  vraiment  cultivé.  Il  avait  un  goût  particulier  pu* 
l'histoire,  éveillé  par  l'intérêt  passionné  qu'il  prenait  aux  progrès  des  liberté 
politiques.  A  l'âge  de  31  ans,  en  1842,  il  avait  réussi  à  réunir  des  ressomtei 
suffisantes  pour  acheter  un  brevet  d'imprimeur  à  Sèvres.  En  même  temps  S« 
jnariait.  11  épousait  une  jeune  créole,  M11*  Sasias,  qui  formait  avec  lai  le  pi* 
parfait  contraste*  Il  avait  toutes  les  qualités  solides  et  sévères  des  Uxtefct 
Il  cachait  aux  indifférents,  sous  une  réserve  silencieuse,  sa  distinction  ini* 
lectuelle  et  sa  bonté  toujours  agissante.  M"*  Maurice  Cerf  avait  une  anima** 
d'esprit  et  une  verve  spirituelle  de  langage  qui,  unies  à  une  physionomie  chat* 
mante,  lui  donnaient  un  singulier  attrait.  Elle  avait  été  élevée  par  spa  <** 


de  l'école  normale  87 

M.  Lévi-Alvarés,  pédagogue  habile  et  alors  en.  pleine  vogue.  Elle  avait 
acquis,  sous  sa  direction,  ce  brillant,  ce  don  de  s'intéresser  à  tout 
qui  était  le  fond  de  sa  méthode.  Très  fine,  très  distinguée  d'esprit  et  de 
manières,  ayant  gardé  de  sa  première  éducation  créole  une  certaine  aristocratie 
de  goûts,  elle  voulut  pour  le  fils  qui  naquit,  en  1844,  et  qui  fut  le  centre  de 
sa  vie  et  de  ses  ambitions,  la  possibilité  de  choisir  entre  la  profession  pater- 
nelle et  une  carrière  libérale.  Ce  fût  sous  son  influence  et  par  ses  conseils 
que  Léopold  Cerf,  après  d'excellentes  études  à  Louis-le-Grand,  se  présenta  à 
rËcole  Normale  où  il  fut  reçu  en  1864.  11  avait  noué,  à  Louis-le-Grand,  de 
précieuses  amitiés  avec  plusieurs  de  ses  camarades,  qu'il  retrouva  plus  tard  à 
l'École.  C'était  à  Louis-le-Grand,  dans  la  classe  de  M.  Janet,  où  il  se  trouvait 
en  1862,  avec  Compayré  et  Monod,  qu'il  avait  pris  le  goût  de  la  philosophie. 
Était-ce  une  réelle  vocation?  Il  est  permis  d'En  douter,  car  s'il  avait  l'aptitude 
à  comprendre  et  à  construire  des  théories,  une  certaine  tendance  à  systéma- 
tiser, d'autre  part  la  vie  pratique,  les  réalités  présentes  et  politiques  l'attiraient 
vivement.  Il  aimait  les  sciences  autant  que  les  lettres;  il  était  bachelier  es 
sciences  avant  son  entrée  à  l'École  et  avait  le  goût  des  mathématiques.  Il  ne 
pouvait  se  donner  tout  entier  à  une  seule  chose;  cette  curiosité  universelle  et 
aussi  des  troubles  de  santé  furent  cause  de  son  échec  à  l'agrégation.  Il  ne 
pouvait  s'absorber  dans  ses  tâches  d'écolier,  dans  la  préparation  des  examens. 
11  avait  été  présenté  à  quelques-uns  des  chefs  de  l'opposition,  à  Picard,  à 
Hérold;  il  était,  à  Versailles,  en  relations  avec  Bersot  et  la  politique  occupait 
une  bonne  part  de  ses  pensées.  Ses  camarades  le  plaisantaient  sur  ses  faux- 
cols  de  politlqueur. 

Peut-être  eut-il  vaguement  alors  la  pensée  d'entrer  dans  la  vie  politique. 
En  Juillet  1867,  quand  Maspero  fut  obligé  de  quitter  momentanément  l'Univer- 
sité pour  avoir  exprimé  à  l'archevêque  du  grand  diocèse  de  la  libre-pensée, 
à  Sainte-Beuve,  l'admiration  des  Normaliens,  Cerf  fut  un  des  80  camarades  qui  se 
solidarisèrent  avec  lui  en  donnant  leur  démission  ;  et  lorsqu'il  se  fit  mettre  en 
congé  après  son  échec  à  l'agrégation,  au  lieu  de  reprendre  avec  énergie  ses 
études  philosophiques,  il  se  mit  au  droit  et  se  fit  recevoir  licencié.  En  même 
temps,  il  donnait  des  leçons  particulières;  il  allait  dans  le  monde,  il  était  le 
professeur  du  Jeune  de  Gheest,  le  fils  d'Augustine  Brohan,  et  il  était  un  des 
habitués  du  brillant  et  amusant  salon  de  M*«  de  Gheest.  Quand  Antoine  Be- 
noist,  qui  avait  été  un  de  ses  camarades  les  plus  aimés  à  l'École,  vint  le  re- 
joindre à  Paris  en  1869,  ils  se  mirent  à  travailler  ensemble,  non  seulement  à 
laSorbonne,  mais  aussi  au  feuilleton  théâtral  du  «  Messager  de  Paris  »,  qu'ils 
rédigeaient  avec  Van  den  Berg. 

La  guerre  de  1870  vint  brusquement  arracher  Cerf  à  cette  existence  partagée 
entre  des  occupations  trop  diverses,  et  décider  de  son  avenir.  11  n'était  pas  de 
ceux  qui  avaient  désiré  ou  approuvé  la  guerre  ;  dès  les  premiers  revers,  il  n'hé- 
sita pas  sur  son  devoir.  Il  s'engaga  en  même  temps  que  Benoist  et  une  foule  de 
ses  camarades  d'École.  Un  cousin  de  sa  mère,  le  lieutenant-colonel  du  génie 
Eugène  Lévy,  chez  qui  il  était  reçu  à  Paris  comme  un  fils  de  la  maison,  le  prit 
«vec  lui  au  fort  de  Montrouge,  dont  il  avait  le  commandement.  Il  était  là  à 
un  poste  de  danger  et  d'honneur.  Ce  fort,  où  périt  le  lieutenant  de  vaisseau 
Saissct,  où  se  distingua  l'enseigne  de  vaisseau  Ca illard,  aujourd'hui  amiral,  fut 
le  plus  exposé  de  tous  les  forts  de  Paris  ;  il  reçut  plus  de  12.000  obus  et  quand 
ta  capitale  se  rendit,  il  n'était  plus  qu'un  monceau  de  décombres.  Cerf  y  fit 


88  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

vaillamment  son  devoir  et  la  médaille  militaire  Tut  la  juste  récompense  de  soi 
courage. 

Après  le  siège,  Léopold  Cerf  n'eut  qu'une  pensée  :  venir  en  aide  à  son  père, 
obligé  par  les  événements  de  faire  face  à  une  besogne  supérieure  aux  forces 
d'un  seul  homme.  M.  Maurice  Cerf  était  établi  à  Versailles  depuis  185B.  il) 
avait  fait  prospérer  l'imprimerie  défier,  dont  il  avait  pris  la  succession.  Qoaoé 
Versailles,  en  1870,  fut  envahi  par  les  Prussiens,  il  avait  fermé  son  établisse- 
ment pour  ne  pas  le  mettre  au  service  de  l'ennemi.  Lorsque  les  Allemands 
eurent  évacué  Versailles,  l'explosion  de  la  Commune  y  fit  émigrer  de  Paris 
le  Gouvernement  et  une  partie  des  journaux.  L'imprimerie  Cerf  se  trouva  tœi 
d'un  coup  forcée  de  décupler  sa  production.  Léopold  Cerf,  qui  fut  tout  de  suite 
amicalement  adopte  par  les  ouvriers  sous  le  nom  de  M.  Léo,  se  mit  rapide- 
ment au  courant  d'un  travail  tout  nouveau  pour  lui,  grâce  à  de  merveilleux 
dons  d'assimilation  et  à  un  goût  naturel  pour  l'activité  pratique  qu'il  n'avili 
pas  trouvé  jusque-là  à  exercer.  Il  dut  répondre  à  d'importantes  commandes <fi&- 
primés  administratifs  et  aux  besoins  des  journaux  parisiens.  Peu  après,  ras- 
semblée nationale,  s'installant  près  du  Gouvernement,  choisît  MM.  Cerf  cornue 
imprimeurs.  Il  fallut  organiser  des  ateliers  dans  les  locaux  du  Pariemeotet 
agrandir  rimprimerie  de  la  rue  Duplessis.  ta  dévorante  activité  de  Léopold 
Cerf  lui  permit  de  suffire  à  celte  tache  bien  lourde,  au  moment  où  la  Ctaaœbw 
multipliait  les  projets  de  réorganisation,  les  enquêtes  et  les  rapports  de  tort* 
espèce. 

La  maison  avait  conservé  néanmoins  son  caractère  familial.  Léopold  Cerf 
avait  épousé,  en  1872,  une  jeune  fille  d'origine  viennoise,  mais  élevée  es 
France,  et  toute  Française  par  l'éducation  et  par  le  cœur,  qui  devait  être  psnr 
lui  la  plus  dévouée  des  compagnes  et  des  collaboratrices.  Femme  d'une  intel- 
ligence très  cultivée,  habituée  dans  son  enfance  à  une  existence  luxueuse  et 
facile,  elle  voulut,  dès  qu'elle  fut  entrée  dans  la  famille  Cerf,  faciliter  pars» 
travail  la  tâche  écrasante  de  son  mari.  On  pouvait  voir  les  deux  chefs  et  les* 
deux  femmes  se  partager  la  direction  des  travaux  de  l'imprimerie  et  la  &«- 
reclion  des  épreuves,  et  cette  collaboration,  qui  était  pour  les  ouvriers  » 
plus  efficace  des  garanties,  faisait  de  la  maison  Cerf  comme  une  grande  fautât» 

Elle  était,  en  même  temps,  un  des  centres  de  la  vie  politique  et  de  la  «f 
intellectuelle  de  Versailles.  Les  hommes  éminents  qui  rédigeaient  «  reniai 
Libérale  »,  Schérer,  Bersot,  La  boula  y  e,  Charton,  Barthélémy  Saioi-Hilàrt 
étaient  des  amis  de  la  maison  ;  et  les  députés  les  plus  marquants  * 
parti  républicain  prenaient  plaisir  à  venir  causer  avec  le  jeune  philosophe  bot 
malien  devenu  le  plus  actif  des  industriels.  Vingt  ans  plus  tard,  M-  MauriN 
Cerf  se  plaisait  à  rappeler  ces  souvenirs,  cl  elfe  fixait  en  quelques  traits,  a 
quelques  anecdotes,  souvent  avec  une  malicieuse  ironie,  les  figures  des  te* 
bilués  de  l'imprimerie  Cerf,  dans  ces  années  d'activité  héroïque. 

Quand  l'Assemblée  nationale  put  rentrer  à  Paris,  Cerf  se  trouvait  à  la  tè* 
d'un  matériel  supérieur  aux  besoins  antérieurs  de  sa  maison.  Les  événement 
avaient  transforme  en  une  importante  usine  la  modeste  imprimerie  versaà- 
laise.  Pour  utiliser  ce  matériel  et  pour  assurer  l'existence  de  ses  ouvriers  ** 
l'avenir  était  toujours  sa  grande  préoccupation,  Léopold  Cerf  chercha  de  ni- 
veaux débouchés.  En  1875,  il  avait  ajouté  à  ses  ateliers  la  lithographie  Bruna 
En  1881,  il  fonda  à  Paris,  rue  de  Médicis,  une  maison  d'édition.  Il  sut  y  poapff 
autour  de  lui  beaucoup  de  nos  anciens  camarades  et  d'auteurs  distingués.dosl* 


DE    L'ÉCOLE    NORMALE  89 

uns  étaient  déjà  parvenus  à  la  notoriété,  tandis  que  d'autres  ne  faisaient  encore 
^annoncer  un  brillant  avenir.  Sa  pensée  était  de  créer  une  maison  d'édition, 
ïut  aurait  été  un  centre  pour  les  jeunes  universitaires,  amis  du  progrès.  S'il 
l'y  réussit  pas  aussi  complètement  qu'il  l'avait  espéré  d'abord,  c'est  qu'il  lui 
tarit  impossible,  son  père  avançant  en  âge  et  étant  bientôt  atteint  de  cécité, 
Je  suffire  à  la  double  direction  d'une  grande  imprimerie,  qu'il  voulait  tenir  à  la 
îauteur  des  derniers  progrès  industriels,  et  d'une  grande  maison  de  librairie. 

La  maison  d'édition  Cerf  a  rendu  néanmoins  de  réels  services,  et  tenu 
brillamment  sa  place  dans  la  librairie  française.  C'est  là  qu'Arthur  Chuquel  a 
mblié  ses  volumes  sur  les  guerres  de  la  Révolution,  qui  ont  fait  sa  réputation, 
îtses  remarquables  éditions  critiques  d'auteurs  allemands  :  que  Gebhart  publiait 
ses  premiers  essais,  Petit  de  Julleville  ses  études  sur  le  théâtre  au  moyen 
ge,  Pigeonneau  son  Histoire  du  Commerce,  Frary,  ses  retentissants  mani- 
esles  sur  le  Péril  Nati onal  et  la  Question  du  latin.  Louis  Léger,  L.  Liard, 
I.Joly,  Firmery,  Gaidoz,  Sébillot,  Ch.  Benoist,  R.-Georges  Lévy,  Maneuvricr, 
lippolyte  Maze,  Ch.  Wiener,  bien  d'autres  encore,  faisaient  de  la  collection 
terf  un  répertoire  très  vivant  d'ouvrages  de  pédagogie,  de  politique,  d'ethno- 
taphie,  de  philosophie  morale. 

Sans  parler  des  journaux  locaux  dont  Cerf  fut  l'éditeur,  tels  que  le  Libéral 
\e  Seinc-et-Otie,  dirigé  par  M.  Deroisin,  le  Maire  de  Versailles,  un  vétéran  des 
attes  libérales  sous  l'Empire,  et  VÉcho  de  Versailles,  fondé  par  lui  avec 
I.  d'Aigremont  et  qui  réussit  brillamment,  il  consacra  ses  efforts  à  plusieurs 
ublications  importantes,  il  fut  l'imprimeur  de  la  Revue  de  Philosophie  posi- 
ive,  de  Littré  et  Wyrouboff,  avec  qui  il  était  très  lié  ;  il  fonda  en  1882,  avec 
îamille  Sée,  la  Revue  de  l'Enseignement  Secondaire  des  jeunes  filles.  Il  fut 
tendant  de  longues  années  l'éditeur  de  la  Revue  publiée  par  la  Société  d'En- 
eignement  secondaire  ;  il  fonda  en  1894,  avec  Ch.  Comte,  la  Revue  scolaire,  qui 
l'eut  malheureusement  qu'une  année  d'existence,  mais  qui  aurait  mérité  de 
ivre,  par  la  sincérité  et  le  courage  avec  lesquels  elle  discuta  toutes  les  ques- 
ions  d'enseignement.  Enfin,  en  1899,  il  se  faisait  l'éditeur  de  la  Revue  de 
Synthèse  historique,  fondée  par  notre  camarade  Henri  Berr.  Quand  la  Ville  de 
&ris  entreprit  la  Collection  des  documents  relatifs  à  Vhistoire  de  Paris  pen- 
'•ant  la  Révolution  française.  Cerf  en  fut,  avec  ses  confrères  Quantin  et 
foblet,  un  des  imprimeurs  et  des  éditeurs. 

Mais  la  publication  à  laquelle,  dans  ses  dernières  années,  il  avait  donné  ses 
lus  grands  soins,  tant  comme  éditeur  que  comme  imprimeur,  fut  la  reconsti- 
ition  ne  varietur  des  Œuvres  de  Descartes.  Entreprise  sous  les  auspices  du 
linistère  de  l'Instruction  publique  et  dirigée  par  MM.  Paul  Tannery  et  Charles 
dam,  cette  édition  fut  l'objet  de  toute  la  sollicitude  de  Cerf,  qui  sentait  se 
éveiller  en-  lui  ses  anciennes  ardeurs  philosophiques.  Elle  lui  fait  le  plus 
rand  honneur. 

Comme  imprimeur,  Cerf  se  montra  toujours  homme  de  goût  et  de  progrès  et 
ppographe  habile.  Outre  l'exécution  remarquable  du  Descartes,  on  a  pu 
dmirer  à  l'Exposition  universelle  de  1900  ses  impressions  typographiques  en 
ouleurs,  de  beaux  livres  illustrés,  enfin  les  intéressantes  productions  artis- 
ques  portant  l'élégante  marque  Jouaust,  dont  il  s'était  rendu  acquéreur. 

Tout  absorbé  qu'il  fut  par  ses  occupations  professionnelles,  Cerf  était  resté 
n  homme  d'étude,  au  courant  de  tout  le  mouvement  intellectuel  et  un  unlver- 
itaire  dévoué  aux  progrès  de  l'enseignement  et  fidèle  à  ses  affections  norma- 


90  ASSOCIATION  DBS  AMGIENS  ÉLÈVBS 

liennes.il  l'avait  prouvé  par  la  direction  donnée  à  sa  maison  d'édition,  file 
prouva  aussi  par  le  zèle  avec  lequel  il  contribua  à  la  création  du  cercle  Saisir 
Simon,  destiné,  dans  la  pensée  de  ses  fondateurs,  à  être  un  centre  uoiversitoii 
et  un  lien  entre  l'Université  et  le  monde  littéraire  et  artistique.  Cerf  fut  niée 
ses  membres  les  plus  assidus  et  les  plus  dévoués  et  il  fit  pour  le  Code 
quelques  charmantes  publications. 

fin  même  temps,  sa  maison  de  Versailles  était  toujours  ouverte  aux  amisfK 
leurs  fonctions  dans  l'enseignement  appelaient  dans  cette  ville  ou  qui  Troie* 
choisie  pour  résidence.  Cette  maison,  de  si  modeste  apparence, était uq  lies* 
réunion  aimé  entre  tous.  On  était  sûr  d'y  trouver  en  tout  temps  non  sealenat 
un  chaleureux  accueil,  mais,  s'il  en  était  besoin,  de  judicieux  conseils  et  <* 
aide  cordiale. 

Comme  industriel  et  commerçant,  Léopold  Cerf  était  entouré  de  restât 
universelle.  11  avait  été  nommé  par  ses  confrères,  membre  du  Comité  feli 
Chambre  syndicale  des  Imprimeurs  de  Paris,  où  il  siégea  de  1885  à  188U 
Versailles,  il  fut  en  1885  élu  juge  au  Tribunal  de  Commerce,  où  son  péfeaiÉ 
siégé  de  1877  à  1884.  Il  présida  le  Tribunal  de  1894  à  1897  et  ses  coUcgi* 
furent  unanimes  à  admirer  la  conscience,  la  science  juridique  et  l'ente 
haute  équité  avec  lesquels  il  remplit  ses  fonctions.  Toutes  les  fois  que  la 
commerçants  versaillais  avaient  quelque  vœu  à  faire  parvenir  aux  aafcatà»  ' 
administratives,  c'était  Cerf  qui  était  chargé  d'être  leur  porte-parole  et  fl  *. 
en  de  nombreuses  occasions,  obtenir  pour  Versailles  d'importantes  aaiéJift- 
rations  dans  les  services  publics.  Il  prenait  part  d'une  manière  active  m 
réunions  des  Sociétés  locales,  Société  des  Sciences  morales,  Socieie  tes 
Sciences  naturelles.  Quand  il  fut  appelé  à  présider  cette  dernière,  il  tau»! 
ses  travaux  une  vive  impulsion.  C'est  chez  lui  que  s'organisa  une  petite  Socié* 
d'amis  de  l'enseignement  populaire,  qui  prêtaient  leur  concours  aux  iostiï» 
leurs  de  l'arrondissement  de  Versailles  pour  les  conférences  d'adultes,  et  Cal 
malgré  la  fatigue  de  ses  occupations  trop  nombreuses,  fit  lui-même  des  ewfr* 
renées.  Sa  dernière  joie  fut  la  création  de  l'Université  populaire  de  Versai!* 
dont  les  fondateurs  venaient  constamment  le  consulter.  Comme  chef  dï 
Cerf  était  d'une  infinie  bonté  pour  ses  ouvriers,  en  qui  il  ne  voyait  que  te» 
collaborateurs  ;  il  avait  organisé  dans  ses  ateliers  une  participation  aux  bàè^ 
flees  et  il  sacrifia  plus  d'une  fois  ses  intérêts  commerciaux  à  l'intérêt  de 
employés.  Après  trente  ans  de  labeur  infatigable,  il  est  mort  sans  fortune.! 
était  trop  philanthrope,  trop  idéaliste,  trop  épris  de  nouveauté  et  de  prop* 
pour  être  tout  à  fait  bon  commerçant.  Ceux  qui  ont  travaillé  pour  luisaw* 
avec  quelle  libéralité  imprudente  il  escomptait  à  leur  profit  les  bénéfices  i 
venir. 

Ses  dernières   années  ont    été    profondément  attristées    par    la 
funeste  qui  a  déchiré  la  France,  et  par  un  affaiblissement  de  ses  ta* 
physiques,  amené  par  le  surmenage  auquel  il  s'était  livré,  faisant  marebef 
front  ses  occupations  d'éditeur  et  d'imprimeur  avec  celles  de  juge  au 
de  Commerce.  H  ne  prenait  pas  un  jour  de  vrai  repos  dans  toute  ramée 
était  poursuivi  par  la  pensée  qu'il  ne  suffisait  pas  à  sa  tache  et  qu'il  pouirtf 
défaillir  tout  à  coup.  En  janvier  1900,  il  fut  pris  de  violentes  hé 
nasales  qui  peut-être  le  sauvèrent  d'une  attaque  imminente  d'apoplexie.  B 
se  remit  pas  entièrement  de  ce  grave  accident,  et  le  2  janvier  1901,  il 
enlevé  subitement  à  l'affection  des  siens.  Sa  mort  a  été  un  deuil  public 


DE   L'ÉCOLE  NORMALE  94 

ville  qu'il  avait  si  bien  servie.  Elle  a  été  douloureusement  ressentie  par  ses 
dis  de  l'Université  et  de  l'École  Normale,  pour  qui  il  n'avait  pas  cessé  d'être 
plus  dévoué  des  camarades,  un  véritable  collègue. 

F.  Alcàn  et  G.  Monod. 

Promotion  de  1865.  —   Cornu   (Maxime-Marie),  né  le  16  juillet   1843,  à 

iéans,  décédé  à  Paris,  le  3  avril  1901. 

La  carrière  de  botaniste  de  Maxime  Cornu  est  de  celles  qui  honorent  le  plus 

science  française;  sa  carrière  de  naturaliste  est  de  celles  qui  ont  ajouté  au 
nom  de  cette  grande  École  Normale  qui,  pendant  longtemps,  dut  exclusivement 
il  prestige  aux  mathématiciens  et  aux  physiciens  éminents  qu'elle  avait  formés, 
i  moment  où  Cornu  entrait  à  l'Ecole,  en  1865,  l'influence  de  Pasteur,  bien- 
isante  à  tout  ce  qu'elle  touchait,  y  avait,  pour  la  première  fols,  sérieusement 
iplanté  les  sciences  naturelles.  Deux  jeunes  savants  pleins  d'ardeur  y  ensei- 
alent,  l'un,  Lacaze-Duttheris,  la  zoologie,  l'autre  van  Tieghem,  la  botanique, 
Mlis  que  Delesse  nous  initiait  à  la  géologie.  Il  n'y  avait  pas  encore  de  sec- 
«  d'histoire  naturelle;  les  sciences  naturelles  étaient  confondues  dans  une 
(me  agrégation  avec  les  sciences  physiques  et  si  peu  appréciées  dans  le 
ncours,  que  les  licenciés  es  sciences  naturelles  se  gardaient  bien  d'exciper 

leur  titre  et  de  réclamer,  de  peur  d'être  mal  jugés,  la  substitution  qui  leur 
lit  permise  d'une  épreuve  de  zoologie  ou  de  botanique  à  une  épreuve  de 
ysique.  Afin  d'éviter  quelque  déboire  aux  imprudents,  Pasteur  avait  même  fini 
r  cesser  de  les  autoriser  à  se  présenter  en  3*  année  à  la  licence  ôs  sciences 
turelles  ;  malgré  son  bel  état-major  de  maîtres  de  conférences  naturalistes, 
teole  n'estampillait  officiellement  que  des  physiciens.  Dans  ces  conditions 
linemment  défavorables,  il  fallait  que  l'enseignement  des  sciences  naturelles 

bien  entraînant  pour  qu'il  se  produisit  à  l'Ecole  des  naturalistes  ;  malgré 
it,  pour  ainsi  dire.  Maxime  Cornu  fut  un  de  ceux-là.  Il  arrivait  à  l'École  avec 
a  réputation  de  mathématicien  solidement  établie  dans  toutes  les  classes  de 
thématiques  spéciales  par  les  nombreux  articles  qu'il  donnait  aux  Nouvelle* 
taies  de  mathématiques  de  Gerono  et  Cassanac.  Tout  le  monde  s'attendait 
e  voir  devenir  un  géomètre  distingué  ;' contrairement  à  toute  attente,  à 
sole  Normale  il  se  voua  exclusivement  à  la  botanique,  il  devint  rapidement 
maître  dans  l'art  de  préparations  micrographiques,  à  ce  point  qu'il  était  le 
ritable  directeur  des  manipulations  de  botanique  auxquelles  les  élèves  de 
cote  étaient  exercés  une  fois  par  semaine.  Personne  ne  fut  donc  étonné  de 
oir  en  1869,  avant  d'être  pourvu  du  diplôme  de  docteur  es  sciences  natu- 
les,  appelé  au  poste  de  préparateur  de  botanique  à  la  Sorbonne  ;  il  devait 
isier  dans  son  enseignement  Duchartre,  dont  l'exquise  bienveillance 
ppôsait  toujours  à  un  choix  définitif  entre  les  opinions  contradictoires  que 
vaste  érudition  enregistrait.  De  1869  à  1874,  Maxime  Cornu  donna  une 
ire  toute  nouvelle  au  laboratoire  de  botanique  de  la  Sorbonne  ;  par  sa  thèse 

les  champignons  de  la  famille  des  Saproléginées,  sortes  de  moisissures 
it  les  plus  communs  poussent  sur  les  cadavres  des  insectes  plongés  dans 
u,  il  était  déjà  devenu  en  même  temps  que  docteur  es  sciences  naturelles, 
réat  de  l'Académie  des  Sciences  par  le  prix  Desmazière  et  s'était  acquis 
renom  d'un  cryptogamiste  des  plus  avisés.  En  1874,  il  fut  entraîné  dans  une 
re  direction  par  sa  nomination  au  poste  d'aide-naturaliste  (on  dit  aujourd'hui 
Istant)   à  la  chaire  d'organographie  et  d'anatomie  végétale  dont  Adolphe 


92  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVKS 

Brongniart  élail  le  titulaire.  C'était,  en  réalité,  la  suppléance  de  l'illustre  boû- 
niste  qui  lui  était  donnée  ;  il  occupa  la  chaire  dès  1875,  et  Brongniart  ett 
mort  Tannée  suivante,  il  continua  le  cours  jusqu'en  1879,  époque  à  bqaeié 
notre  maître  commun,  notre  prédécesseur  à  l'Ecole  Normale,  déjà  mente 
de  l'Institut,  M.  Philippe  van  Tieghem  devint  titulaire  de  la  chaire. 

Comme  assistant,  on  lui  doit  la  constitution  de  la  collection  deschampign» 
du  Muséum  qui  ne  comprend  pas  moins  de  15,000  espèces  dont  il  a  reçu  tosto 
les  déterminations.  Il  se  livrait, en  même  temps,  à  d'intéressantes  recherches* 
physiologie  et  d'anatomie  végétale.  En  1884  Cornu  succédait  lui-même  à  Deeai* 
dans  cette  belle  chaire  de  culture  du  Muséum  à  laquelle  il  devait  consacrer  t&n 
sa  vie.  il  y  avait  été  préparc  par  des  travaux  de  sciences  appliquées  dont  Hop» 
tance  devait  éloigner  tous  les  concurrents.  En  1872,  il  avait  été  désigné  <*•» 
botaniste  par  l'Académie  des  Sciences  pour  faire  partie  de  la  Commissioaq»* 
yait  essayer  de  mettre  un  termeaux  ravagesdu  phylloxéra  ;  en  1875,  il  était  <fc«« 
secrétaire  de  cette  Commission  ;  il  avait  été  appelé  en  1879  à  la  Commission  s?è 
rieure  du  phylloxéra.  Le  rôle  qu'il  joua  dans  ces  deux  Commissions  fut  tiAtf* 
18Sl,il  était  nommé  inspecteur  général  de.PAgriculture  pour  la  séricieufitst* 
viticulture  et  les  maladies  des  plantes.  La  môme  année,  il  était  délé&ue  afcai- 
potentiaire  à  la  conférence  de  Berne  pour  la  revision  de  la  législation  de*« 
à  empêcher  la  propagation  en  Europe  du  fléau  qui  désolait  nos  vignot 
Cette  législation  contenait  diverses  dispositions  draconiennes  et  inutiles,  pari-- 
culièrement  préjudiciables  à  l'horticulture,  Cornu  en  obtint  l'abrogation  après* 
lutte  des  plus  honorables  pour  lui.  C'était  donc  déjà  un  personnage  q&* 
Muséum  appelait  à  lui  quand  il  confiait  à  notre  camarade  Cornu  la  chaire  fc 
culture.  Ce  choix,  si  honorable  qu'il  put  être  pour  celui  qui  en  était  lo^afl 
lui  imposait  pas  moins  une  lourde  tâche.  I 

La  chaire  de  culture  du  Muséum  est  de  toutes  les  chaires  de  ce  S^  *j 
blissement  celle  qui  implique  les  plus  lourdes  responsabilités.  Le  profes*] 
a  sous  ses  ordres  un  personnel  d'une  soixantaine  de  jardiniers;  il  **.^ 
tretenir  avec  cela  l'École  botanique,  les  parterres  des  jardins  publies^ 
pépinières  où  leur  ornementation  se  prépare,  tenir  les  serres  constofflBj 
garnies  des  plantes  rares  ou  intéressantes,  dont  les  botanistes  peuvent^ 
besoin  pour  leurs  recherches,  A  ce  gros  travail  s'ajoute  la  charge  de  qu**^ 
leçons  publiques,  et  quand  le  travail  journalier  est  épuisé,  commence*^ 
autre  tâche.  Le  professeur  de  culture  doit  demeurer  en  correspoû4*s 
incessante  avec  tous  les  jardins  botaniques,  afin  d'être  informé  des  m 
veaulés  qui  s'y  trouvent  et  de  tâcher  de  les  introduire  dans  nos  colted** 
nouer  des  relations  avec  toutes  les  parties  du  monde  pour  en  faire  vaM 
moins  à  l'état  de  graines,  toutes  les  plantes  intéressantes  qu'elles  proAàsJ 
mettre  ces  plantes  en  culture,  et  quand  il  a  reconnu  chez  quelques-ai»*" 
qualités  qui  permettent  de  les  utiliser,  s'efforcer  de  les  propager  soit  J 
France,  soit  dans  nos  colonies.  Sous  ce  dernier  rapport  le  Muscu»  ij 
passé  des  plus  glorieux.  C'est  par  le  service  de  la  culture  du  Muséum!*^ 
été  introduits  en  France  l'Acacia  commun,  les  deux  Marronniers  dinde,  ■ 
Cèdres  du  Liban  et  de  l'Himalaya,  le  Pin  de  Corse,  l'Araucaria  du  Chili,  i*^ 
nère  du  Caucase,  les  Paulownia,  les  Sophora  et  le  Vernis  du  JapoM 
Mesclurc  orangée,  de  nombreuses  espèces  de  Mûriers,  de  Frênes,  ff&jJJ 
de  Tilleuls  parmi  les  arbres,  et  parmi  les  plantes  d'ornement  les  vm 
Rschhollzia,  Clarkia,  Coreopsis  tinctoria,  la  plupart  des  Pivoines,  des  Ir*« 


DE    L'ÉCOLE    NORMALE  93 

hlox,  des  Asters,  des  Mahonia,  des  Lupins  d'ornement,  de  nombreuses 
spèces  de  Pommiers,  Cognassiers,  Groseilliers;  parmi  les  plantes  utiles  qua- 
inte-cinq  variétés  de  pommes  de  terre  créées  au  Muséum,  la  patate,  le  Phor- 
lium  tenax,  l'ortie  de  la  Chine,  le  Polygonum  tinctorium,  et  bien  d'autres, 
ôilà  le  brillant  passé,  bien  peu  connu  des  hommes  de  science,  ignoré  du 
rend  public  et  même  de  beaucoup  de  ministres,  dont  notre  camarade  Cornu 
irait  à  maintenir  les  grandes  traditions. 

il  arrivait  dans  des  circonstances  particulièrement  difficiles.  Par  sa 
institution  républicaine,  qui,  singulière  ironie,  ne  Tut  brisée  que  par  le 
ifnistre  le  plus  libéral  de  l'Empire,  par  son  attachement  à  d'anciennes  tra- 
itions, le  Muséum  d'Histoire  naturelle  avait  été  sous  le  régime  impérial 
ngulièrement  négligé.  Faute  d'argent,  sous  la  main  pourtant  virile  et  expé- 
mentée  de  Decaisne,  l'illustre  auteur  du  Jardin  fruitier  du  Muséum,  11  avait 
llu  renoncer  à  quelques-unes  des  plus  belles  traditions  de  la  maison  ;  mal 
iltivé  par  de  vieux  jardiniers  à  bout  de  forces,  le  jardin  avait  pris  un  petit 
r  vieillot  que  certains  trouvaient  indulgemment  pittoresque,  parce  qu'il  y  a 
ujours  des  âmes  simples  qui  se  complaisent  dans  la  contemplation  des  plus 
ambles  fleurs  des  champs. 

Cornu  entreprit  de  restaurer  son  magnifique  service,  de  lui  donner,  s'il 
pouvait,  même  une  splendeur  inconnue,  d'en  faire  l'égal  si  non  par  l'éten- 
îe  du  moins  par  les  résultats  obtenus  des  plus  illustres  jardins  botaniques 
Europe.  Avec  une  énergie  qu'on  ne  se  serait  pas  attendu  à  rencontrer  dans 
îtte  Ame  toute  faite  de  sensibilité  et  de  tendresse,  et  qu'il  puisait  tout  entière 
ins  le  sentiment  du  devoir  et  de  la  responsabilité,  il  réclama  d'abord  la  li- 
ïrté  de  licencier  l'ancien  personnel  et  d'en  reconstituer  un  nouveau,  main- 
nu  dans  des  conditions  qui  le  placeraient  constamment  sous  sa  main.  Il 
5  se  faisait  aucune  illusion  sur  les  colères  que  soulèverait  contre  lui 
le  mesure  aussi  radicale ,  bien  souvent  il  s'est  ouvert  à  moi  des  soucis  qu'il 
trouvait  à  cet  égard  ;  mais  il  Ht  son  devoir  sans  aucune  hésitation.  L'École 
horticulture  de  Versailles,  les  fermes-écoles  du  département  lui  fournirent 
I  jeune  personnel  instruit  et  vigoureux,  grâce  auquel  le  jardin,  dessiné  à 
niveau  par  l'habile  jardinier  paysagiste  Edouard  André  prit  bientôt  un  riant 
pect  de  jeunesse.  Aux  vieilles  plates-bandes,  aux  carrés  herbeux  de  plantes 
tlgaires  furent  substituées  de  vertes  pelouses  où  des  corbeilles  habilement 
ènagées  offraient  une  sorte  d'exposition  fréquemment  renouvelée  des  plus 
Mes  plantes  d'ornement  de  la  saison  ;  pour  la  première  fois  on  vit  à  Paris 
t  jardin  public  demeurer  fleuri  jusqu'au  milieu  de  décembre.  Aujourd'hui, 
décembre,  sous  ma  fenêtre  et  jusque  sur  la  table,  où  j'écris  ce  dernier 
minage  à  mon  cher  condisciple,  resplendissent  des  gerbes  de  ces  magni- 
ues  chrysanthèmes,  dont  Cornu  avait  constitué  une  collection  jusqu'ici 
metirée  unique. 

Decaisne  laissait  dans  son  service  le  souvenir  d'une  rare  libéralité.  A  toutes 
i  personnes  qui  lui  paraissaient  devoir  en  faire  un  bon  usage,  il  distribuait  de 
mes  arbres,  des  plants,  des  graines.  Maxime  Cornu  se  garda  bien  de  moins 
nner,  mais  il  voulait  que  ses  libéralités  fussent  placées  de  manière  à  pro- 
ire  l'effet  le  plus  utile  aux  intérêts  du  pays.  Depuis  1870. toute  une  organi- 
tion  d'enseignement  agricole  s'était  constituée  et  l'enseignement  primaire 
ait,  de  son  côté»  pris  un  essor  puissant.  Cornu  pensa  que  le  Muséum  se 
vait  d'abord  aux  fermes-écoles,  aux  écoles  normales  primaires,  aux  établis- 


94  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

sements  publics  d'où  les  plantes  utiles  peuvent  facilement  rayonner,  et 
eux  il  organisa  tout  un  service  de  distribution  d'arbustes,  de  jeunes  piuta> 
et  de  graines,  tenu  avec  un  ordre  et  une  méthode  qu'il  est  impossible  de  sa- 
passer. 

L'ordre  et  la  méthode  étaient  d'ailleurs  les  traits  essentiels  de  radmioistriùi 
de  Cornu  dont  le  caractère  en  apparence  si  primesautter  et  si  impressionnai 
semblait  au  premier  abord  devoir  se  plier  si  difficilement  à  la  régularité.  I* 
fiches  relatives  à  son  personnel  étaient  aussi  soigneusement  tenues  que  sa 
registres  de  distribution  ;  aussi  venait-on  lui  demander  en  toute  confina 
pour  d'importantes  installations  ou  pour  des  municipalités  françaises  on  pot 
nos  colonies  des  jardiniers  qu'il  choisissait  parmi  les  meilleurs  de  ceuifli 
avait  sous  ses  ordres  et  qui  répandaient  partout  les  bonnes  méthodes  enseignas 
au  Muséum.  Il  créait  ainsi  une  véritable  école  de  perfectionnement  pour  ft» 
ticulture»  école  d'où  sont  partis  nombre  de  jardiniers-chefs  de  nos  JaM 
coloniaux,  tels  ceux  de  Libreville,  de  Dabou  (côte  d'Ivoire),  de  N'Qjolè(Ogd*i 
de  Pernambouc,  de  Konakry,  de  Kati  (Soudan),  de  Tananarive,  de  Majunfadfe 
Mananjary  (Madagascar),  de  Saint-Louis  (Sénégal),  de  Hué  (Annam),  de  i* 
zaville  (Congo),  de  Tunis,  etc. 

Celte  simple  énumération  montre  à  quel  degré  s'était  élevé  chez  notre  à* 
nent  camarade  le  souci  de  contribuer  dans  la  plus  large  mesure  possible  * 
progrès  de  nos  cultures  coloniales,  il  se  fit  en  quelque  sorte  le  conseil  Ai 
guide  de  nos  administrateurs  coloniaux  et  de  nos  colons  agriculteurs  iodifaf 
les  espèces  de  la  flore  locale  qu'il  y  avait  lieu  de  cultiver,  faisant  venir  i  ni 
celles  qu'il  convenait  d'exporter,  cultivant  dans  ses  serres  et  expédiât* 
colonies  où  elles  manquaient  les  plantes  susceptibles  de  s'y  acclimater  ** 
les  enrichir.  C'est  ainsi  que  le  Gabon  et  le  Congo  ont  été  pourvus  de 
de  Girofliers,  de  Muscadiers,  de  Palchouly,  de  Bétel,  de  diverses  socles  i 
Bananes,  d'Ananas,  de  plantes  à  Caoutchouc  et  d'un  grand  nombre  dtotir^ai 
Madagascar  a  été  doté  de  Châtaigniers  et  que  des  Quinquinas  ont  été  en 
à  la  Martinique,  au  Tonkin,  aux  Comores,  à  TAnnam  et  au  Cambodfe. 
nombre  des  espèces  de  plantes  utiles  introduites  par  Cornu  dans  nos 
s'élève  à  250  représenté  par  plus  de  10,000  exemplaires  expédiés,  non 
les  sachets  de  graines. 

Comme  il  arrive  si  souvent,  on  se  préoccupa  fort  peu  en  France  de 
œuvre  si  utile  accomplie  par  Cornu.  Tandis  qu'elle  demeurait  presque 
au  Ministère  des  Colonies  et  même,  oscrai-je  le  dire,  au  Muséum,  un  de 
élèves  étrangers,  M.  Français  aujourd'hui  chef  de  culture  à  l'Institut  royal 
cole  de  Gemblaux  (Belgique),  écrivait  : 

c  Les  pays  qui  possèdent  des  colonies  tropicales  ne  sauraient  accorder 
d'importance  à  l'étude  des  plantes  utiles  qui  en  proviennent,  à  leurs 
et  à  leur  culture.  Cest  ce  qu'a  compris  depuis  longtemps  M.  Maxime  Cor* 
a  non  seulement  aUiré  l'attention  sur  les  richesses  végétales  des  colonies 
çaises  dans  les  leçons  qu'il  donne  chaque  année,  mais  il  a  voulu  réunir 
les  serres  du  Muséum  les  espèces  qui  présentent  quelque  utilité.  GHa 
efforts  persévérants  de  M.  Cornu,  le  Muséum  possède  actuellement  la 
la  plus  riche  de  plantes  économiques  qui  existe  en  Europe.  Lors  d'au 
séjour  en  Angleterre,  j'ai  vu  les  collections  des  jardins  de  Kew;  usa 
partie  réservée  aux  plantes  coloniales  ne  peut  rivaliser  avec  celles  de  ?snt 
pour  le  nombre  des  espèces  ni  pour  la  beauté  des  exemplaires.  » 


DB   L'ÉCOLE  NORMALB  95 

» 

De  cette  affirmation  d'un  élève  reconnaissant,  il  est  intéressant  de  rapprocher 
s  qu'écrit  le  directeur  même  des  jardins  de  Kew,  Thisolten  Dyer,  au  sujet 
e  Pœuvre  de  Cornu,  dans  l'article  nécrologique  qu'il  lui  a  consacré  :  (1) 
»  En  1884,  Cornu  succéda  à  Decaisne  comme  professeur  de  culture  au 
useum,  position  telle  que  si  son  but  n'est  pas  aussi  large  que  celui  de  la 
reciion  de  Kew,  ses  obligations  sont  à  peine  moins  lourdes.  J'avais  fait  la 
ranaissance  de  Cornu  quelques  années  auparavant  et  la  similitude  de  nos 

citions  officielles  fit  naître  rapidement  entre  nous  une  grande  intimité 

»  Au  moment  où  Cornu  entrait  dans  ses  nouvelles  fonctions,  la  France  avait 
orné  son  attention  vers  un  champ  où,  dans  le  passé,  elle  avait  tout  fait  : 
entreprise  coloniale.  L'ambition  de  Cornu— et  elle  était  légitime— fut  d'utriiser 
s  ressources  du  Jardin  des  Plantes  dans  un  but  très  analogue  à  celui  de 
ew.  De  ma  part,  ce  fut  plus  qu'un  plaisir  de  l'aider  de  tout  mon  pouvoir. . . 
>rnu  se  lança  dans  cette  voie  avec  une  véritable  passion.  Ce  qu'il  accomplit 
issi  bien  pour  les  colonies  françaises  ou  pour  l'enrichissement  des  jardins  de 
h  propre  pays,  avec  des  ressources  plus  limitées  que  celles  dont  nous  div- 
isons en  Angleterre  est  pour  moi  surprenant,  liais  malheureusement  au 
ornent  où  le  succès  s'affirmait  pour  lui,  ses  forces  le  trahirent  et  il  ne  lui  fut 
s  donné  de  voir  son  œuvre  complètement  achevée. 
»  Cornu  était  le  plus  patriote  des  Français.  S'il  l'eût  été  moins,  il  n'aurait 
s  sacrifié  aux  intérêts  de  la  France  sa  carrière  scientifique.  Je  crains  bien 
c,  durant  sa  vie,  le  sacrifice  qu'il  en  avait  fait  n'ait  jamais  été  pleinement 
précié.  Beaucoup  d'entre  nous  se  sont  étonnés  qu'un  savant  qui  avait  tant 
«nné  de  lui-même,  n'ait  jamais  été  de  l'Institut  ;  mais  cette  récompense  ne 
•uvalt  tarder  longtemps,  et  c'est  ce  qui  ajoute  un  autre  regret  à  tous  ceux 
e  cause  sa  mort  prématurée  !  » 

Sornu  allait  sans  doute,  en  effet,  être  prochainement  appelé  à  siéger  à 
jstitut.  L'Académie  des  Sciences  de  Paris,  si  elle  honore  les  travaux  de 
oratoire,  sait  aussi  qu'à  s'enfermer  dans  leur  tour  d'ivoire  les  savants  ris- 
eraient  fort  de  stériliser  leur  œuvre,  et  elle  se  fait  honneur  de  rendre 
minage  à  ceux  qui  s'efforcent  de  faire  Jaillir  des  recherches  théoriques  des 
arces  nouvelles  de  richesse  et  de  gloire  pour  leur  pays.  Cornu  fut  de  ce 
mbre,  et.  son  œuvre  aurait  été  autrement  féconde  encore  s'il  n'avait  ren- 
îtré  sur  sa  route,  en  même  temps  qu'un  peu  d'indifférence  pour  le  but 
il  poursuivait  quelques  difficultés  personnelles  dont  il  souffrait  plus  que 
raison  et  qui  se  seraient  d'elles-mêmes  évanouies  si  sa  réelle  modestie  ne 
rait  empêché  de  dire  tout  simplement,  mais  de  dire  très  haut  :  c  Voilà 
que  J'ai  voulu  faire  !  voilà  quelles  étalent  mes  œuvres,  voilà  mes  résultats  1  » 
«e  de  fois,  en  effet,  avons-nous  entendu  dire  dans  notre  milieu  de  natu- 
stes  :  c  Mais  que  fait  donc  Cornu?  »  Que  de  fois  aussi  avons-nous  entendu 
nparer  la  misère  du  Muséum,  avec  la  richesse  et  la  splendeur  de  Kew!  Et 
là  que  le  directeur  même  du  grand  établissement  anglais,  dans  un  Journal 
lais»  écrivant  pour  un  public  de  qui  il  n'a  rien  à  attendre  et  près  duquel 
orte  le  plus  désintéressé  des  Jugements  vient  nous  dire  :  mais  votre  ser- 
e  de  culture  est  devenu,  grâce  à  Cornu,  le  rival  de  celui  que  je  dirige; 
nu  avec  les  modiques  ressources  dont  il  disposait  a  su  créer  un  service 


l)  Journal  anglais  Nature,  27  juin  1001. 


1 


96  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


colonial  dont  l'importance  le  signale,  comme  un  grand  patriote  à  laiwav 
naissance  de  son  pays  !  Et  un  autre  juge  étranger  qui  a  fréquenté  les  6ea 
établissements,  ajoute  que  la  collection  de  plantes  coloniales  des  serres  à 
Muséum  est  plus  riche  que  celle  de  Kew  !  Quel  botaniste  français  ne  sent 
fier  d'un  jugement  semblable  à  celui  qu'a  porté  de  l'œuvre  de  notre  eto 
camarade,  le  chef  du  plus  grand  service  botanique  de  l'Angleterre,  Ci 
jugement  il  n'était  pas  seul  à  le  porter.  Fischer  de  Waldbcim,  le  directeur* 
Jardin  botanique  de  Saint-Pétersbourg,  en  avait  porté  un  tout  semblable  ei 
faisant  décerner  à  son  collègue  de  Paris,  le  grand  cordon  de  Saint-Stoùfc 
auquel  il  devait  bientôt  ajouter  celui  plus  envié  de  Sainte -Anne.  Nous  m* 
pu  savoir  que  cette  promotion  allait  être  signée  au  moment  où  la  mort  al 
venue  frapper  le  professeur  de  culture  du  Muséum. 

De  tels  résultats  n'avaient  pu  être  obtenus  sans  que  Corna  ne  développa 
les  plus  grandes  qualités  de  l'administrateur  :  la  netteté  des  vues,  Itubirtr 
dans  le  choix  des  moyens  de  les  réaliser,  la  persistance  à  poursuivre  le  M.  k 
méthode  et  l'ordre  dans  l'action,  la  fermeté  vis-à-vis  des  agents  d'exécutiav 
Cette  fermeté  est  quelquefois  impatiemment  supportée  ;  par  sa  justice  et  a? 
son  souci  constant  des  intérêts  de  ses  collaborateurs,  Cornu,  une  fois  herise 
du  début  passée,  sut  conquérir  parmi  eux  les  affections  les  plus  â& 
L'émotion  avec  laquelle  ils  apprirent  sa  mort,  la  douleur  loucbaote  <?ft 
manifestèrent  à  ses  obsèques,  témoignèrent  de  la  confiance  et  du  dévooert 
qu'il  leur  avait  Inspirés  ;  les  notices;  biographiques  publiées  par  quelque** 
d'entre  eux  (i)  sont  tout  empreintes  de  sentiments  d'affection,  de  respect* 
on  peut  ajouter  d'admiration.  Il  vivait  d'ailleurs  pour  ainsi  dire  avec  00,1* 
animant  de  son  zèle,  éclairant  de  son  savoir  leurs  connaissances  teeW* 
et  puisant  à  son  tour  dans  leur  fréquentation  quotidienne  toute  la  doe 
tation  qui  fait  de  l'homme  de  science  un  praticien  d'ordre  supérieur.  te 
savaient  un  gré  infini  de  la  passion  avec  laquelle  il  aimait  les  plantes  tf 
et  de  l'art  qu'il  déployait  pour  les  faire  aimer.  Quiconque  a  eu  la  bonne 
de  visiter  en  sa  compagnie  les  magnifiques  serres  du  Muséum  qui  se* 
grande  partie  son  œuvre,  se  sentait  pénétré  de  «ette  passion.  Il  semblait 
sa  voix  tout  ce  monde  de  végétaux  inconnus  dans  nos  champs  s'aûiaai 
se  croyait  au  milieu  d'une  population  de  fées  mystérieuses  les  unes 
santés,  les  autres  mauvaises.  Celle-ci  gardait  son  eau  pure  pour  le  vo! 
égaré  ;  celle-là  hostile  et  guerrière  défendant  de  ses  épines  et  de  ses 
vôtrements  l'accès  de  la  forêt;  cette  autre  s'appuyait  gracieusement  sff 
sœurs  et  leur  rendant  en  échange  mille  menus  services;  chacune  attU 
psychologie  qu'il  savait  pénétrer  et  l'on  n'abandonnait  qu'à  regret  ce 
où  sa  parole  toute  pénétrée  de  la  grandiose  poésie  de  la  nature,  tonte 
pourtant  et  charmante  dans  les  musicales  inflexions  qu'il  trouvait  alors, 
évoqué  tant  de  magnificences  et  de  merveilles.  C'était  son  âme  exquise 
laissait  ainsi  se  répandre  parmi  les  fleurs,  riantes  et  sûres  amies  au 
desquelles  il  oubliait  bien  vite  l'obsession  des  soucis  du  dehors. 

Ces  soucis,  au  moment  où  il  allait  être  frappé,  il  en  entrevoyait  la  •* 


(i)  L'une  des  plus  complètes  est  celle'  qu'a  publiée  dans  la  Revue  k*rti#b*fl 
1901,  M.  L.  Henry,  chef  de  culture  eu  Muséum. 


DE  l'école   NORMALE  97 

ute  l'Europe,  de  tout  notre  empire  colonial  les  témoignages  de  sympathie  lui 
rivaient.  Son  nom  était  partout  connu  et  entouré  de  la  plus  haute  estime,  et 
savait  qu'il  pouvait  compter  sur  l'affection  de  tous  ceux  qui  depuis  le  collège 
:  l'École  Normale  avaient  eu  occasion  de  vivre  quelque  peu  dans  sa  loyale 
:  discrète  intimité.  A  cinquante-sept  ans,  alors  qu'il  était  maître  d'une  car- 
ère  qui  n'allait  plus  être  pour  lui  qu'une  longue  moisson  de  succès,  il  a  laissé 
de  une  place  où  il  pouvait,  comme  en  se  jouant,  rendre  encore  à  son  pays 

au  Muséum  les  plus  signalés  services. 

Maxime  Cornu  était  né  à  Orléans  le  16  juillet  1843;  il  était  le  frère  cadet  de 
sminent  physicien  qui  a  enseigné  devant  des  générations  nombreuses  déjà  de 
tlytechniciens  et  à  qui  était  due  la  joie  de  le  voir  s'asseoir  à  ses  côtés  à  Hns- 
tut.  H  fit  la  plus  grande  partie  de  ses  études  au  lycée  d'Orléans  et  vint  à  Paris 
Sainte-Barbe  suivre  le  cours  de  mathématiques  spéciales.  Dès  cette  époque 
se  lit  remarquer  par  son  goût  pour  la  géométrie;  les  brillantes  solutions  de 
•oblèmes  qu'il  publiait  dans  les  Nouvelles  annales  de  mathématiques  lui 
raient  fait  parmi  les  candidats  aux  grandes  écoles  scientifiques  la  réputation 
un  concurrent  des  plus  redoutables.  Aussi  quand  il  entra  à  l'École  Normale 
ipérieure  ce  fut  peut-être  une  déception  pour  son  frère  Alfred  Cornu  et  quelques- 
18  de  ses  maîtres  de  le  voir  n'accorder  aux  sciences  mathématiques  et  aux 
riences  physiques  que  le  temps  suffisant  pour  devenir  licencié  es  sciences 
«thématiques  et  licencié  es  sciences  physiques,  et  s'adonner  tout  entier  à  la 
rtanique.  11  fit  même  étant  à  l'École  quelques  publications  dans  le  Bulletin  de 
i  Société  botanique  de  France.  Ce  sont  ces  premiers  travaux  qui  lui  valurent 
être  appelé  par  Duchartre  à  la  Sorbonne.  Quand  il  vint  au  Muséum,  il  fut  vite 
>précié  de  la  famille  Brongniart.  Par  l'ancienneté  des  services,  l'éclat  des  tra- 
iux  scientifiques,  les  alliances  dans  le  monde  académique,  les  Brongniart 
isaient  partie  de  cette  noblesse  scientifique  du  commencement  du  XIXe  siècle 
i  la  hauteur  morale  le  disputait  à  la  valeur  intellectuelle  et  à  la  dignité  de  la 
e,  noblesse  de  l'esprit  qui  ne  devait  sa  renommée  qu'au  génie  et  dont  lesrepré- 
mtants  succédant  à  Buffon,  à  Daubenton  et  à  Lavoisier  s'appelaient  de  Jussieu, 
unarck,  Geoffroy  Saint-Hilaire.Cuvier,  Haûy,  Lacépède,  Gay-Lussac .  Adolphe 
■ongniart,  selon  l'expression  du  directeur  du  Jardin  de  Kew,  Thiselton  Dyer, 
transmettait  à  notre  génération  les  meilleures  traditions  de  cette  illustre  école 
s  botanistes  français  dont  la  profonde  connaissance  philosophique  des  principes 
\  la  morphologie  et  de  la  laxonomie  des  plantes  n'a  probablement  jamais  été 
laléc,  et  à  coup  sûr  jamais  été  dépassée  » .  Près  de  ce  père  de  la  botanique  dont 

souriant  et  fin  visage  ne  s'est  pas  effacé  de  la  mémoire  de  nos  contempo- 
ins  qu'il  venait  à  Pâques,  chaque  année,  examiner  à  l'École,  vivait  une  char- 
ante  jeune  fille  qui  unissait  à  la  svelte  élégance  de  sa  mère,  les  traits  affinés 
&  Brongniart  et  qui  était  aussi  une  âme  et  un  esprit  d'élite.  Cornu  devint  en 
pousant  le  petit-fils  d'Adolphe  Brongniart  et  ic  petit-neveu  de  l'illustre  chi- 
Iste  Jean-Baptiste  Dumas,  dont  le  fils  était  allié  lui-même  à  la  famille  Milne 
Iwards.  II  se  trouvait  ainsi  entouré  des  plus  hautes  influences  scientifiques; 
ais  il  n'eut  jamais  à  y  recourir;  sa  carrière  était  faite  à  ce  moment  grâce  à  ses 
opres  œuvres,  et  c'est  parce  qu'elle  était  faite  et  s'orientait  naturellement  vers 
plus  brillant  avenir  qu'il  était  accueilli  de  la  sorte.  Les  travaux  de  science  pure 
\  Maxime  Cornu  étaient  en  effet  déjà  considérables.  La  dernière  notice  sur  ses 
ivaux  qu'il  publia  en  1896  n'énumère  pas  moins  de  183  notes  ou  mémoires; 
•aucoup  portent  sur  la  biologie  des  champignons  et  des  algues;  sur  desques- 


1 


98  ASSOCIATION  DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 


lions  délicates  d'anatomie  et  de  physiologie  des  plantes  phanérogames;  us 
les  plus  importants  sont  la  longue  série  de  recherches  qu'il  consacra  à  létale 
des  maladies  des  plantes  causées  par  des  parasites  animaux  ou  végétaux.  Ce* 
à  cette  série  de  recherches  que  se  rattachent  ses  études  sur  le  phyltoiéa 
desquelles  Dyer  écrit  :  «  Son  mémoire  sur  l'ensemble  du  sujet,  publié  pr 
l'Académie,  m'a  toujours  paru  comme  une  œuvre  complète  et  finie,  un  modèle* 
ce  que  doit  être  une  semblable  élude.  »  Aussi  avait-il  été  élu  membre  corres- 
pondant ou  associé  étranger  de  presque  toutes  les  sociétés  d'agneaUse 
d'Europe.  11  avait  été  nommé  en  1895,  officier  de  la  Légion  d'honneur  sur  ■ 
proposition  du  Ministre  de  l'Agriculture.  11  était  depuis  1882,  membre  te  P 
Société  nationale  d'agriculture. 

Sans  doute  toutes  les  générations  de  Normaliens,  à  partir  de  1863,  ont  coois 
plus  ou  moins  Cornu.  Ses  camarades  n'ont  pu  oublier  son  impeccable  coarttàfe 
la  distinction  naturelle  de  ses  manières  et  de  son  langage,  reflet  de  cette  tes* 
correcte  dont  la  magistrature  a  été  si  longtemps  jalouse.  Brun,  vif,  l'œil  intel- 
ligent, animé  et  bienveillant  tout  à  la  fois,  le  visage  barré  d'une  moustache  août, 
il  garda  presque  toute  sa  vie  un  aspect  de  jeunesse  qui  put  foire  illusion  «r 
son  état  de  santé.  Même  lorsqu'il  dut  renoncer  à  sortir,  bien  peu  se 
qu'il  était  mortellement  atteint,  il  continua  à  diriger  son  service  au  M 
jusqu'au  dernier  jour;  au  commencement  du  printemps  de  1901,  ses  jardinier* 
en  passant  devant  la  pittoresque  maison  submergée  par  le  lierre  où  il  an* 
succédé  à  Decaisne  et  dont  il  aura  été  le  dernier  habitant,  ne  se  douterai 
jamais  que  leur  chef  y  vivait  ses  dernières  heures.  Tel  Bersot  laissa  ignare  k 
ses  élèves  au  milieu  desquels  il  se  mourait,  qu'il  connaissait  à  quelques  manu 
près  le  moment  où  il  devait  être  emporté.  Cornu  s'éteignit  brusquement  fe 
3  avril  1901. 

L'occasion  de  briller  par  l'action  est  rare  pour  nos  camarades.  Coron 
rera  un  exemple  de  ce  qu'ils  peuvent,  pour  le  bien  de  la  patrie  lorsque  les- 
circonstances  leur  permettent  d'appliquer  leur  haute  instruction  générale  ai 
maniement  des  choses. 

Edmond  Perbiei. 


Promotion  de  1873.  —  Marchal  (Jean-Baptiste),  né  à  Schirmeck  (Vosges^  te 
17  août  1850,  décédé  à  Paris,  le  30  novembre  1901. 

Marchai  était  né  dans  les  Vosges  aujourd'hui  annexées.  Ce  ne  fat  «* 
par  son  travail  et  son  intelligence  qu'il  parvint  à  se  faire  une  sitnatiaaw 
Son  père  et  sa  mère  étaient  de  braves  ouvriers  de  fabrique,  fort  estimés, 
assiduité,  sa  grande  faculté  de  comprendre,  avaient  vivement  frappé  1 
teur  qui  en  parla,  un  jour,  à  ma  famille,  laquelle  se  trouvait  en  vacances 
l'endroit.  Mon  père  s'empressa  de  faire  entrer  au  lycée  de  Strasbourg,  quefcj«* 
années  avant  la  guerre,  le  jeune  Marchai,  et  celui-ci  lui  en  garda  toute  sa 
une  reconnaissance  profonde. 

Au  milieu  de  tous  ses  travaux  intellectuels  et  de  ses  séjours  dans  les 
Marchai  conserva  toujours  l'amour  et  le  regret  de  ses  belles  montagnes- 
qu'il  put  marcher,  il  alla  pendant  les  vacances  y  faire  provision  d'oxygène,  et 
emplir  ses  poumons.  Il  connaissait,  avant  que  le  Club  Alpin  n'y  fit  son 
tion,  tous  les  sentiers  du  Oonon.  du  Nideck,  de  Salm,  de  Guirbadea,  de 
leurs  superbes  environs  aujourd'hui  bien  connus  des  touristes.  Ces!  avec 


dr  l'école  normale  99 

[ne  je  fis  mes  premières  excursions,  accompagné  de  mon  frère  actuellement 
professeur  au  lycée  Janson  de  Sailly.  Bien  souvent,  quand  il  était  à  l'École 
formate,  se  sentant  quelque  peu  anémié  par  sa  vie  enfermée,  il  me  parlait  de 
es  chères  montagnes  :  c  Que  n'ai-je  à  Paris  l'eau  et  l'air  de  Saint-Quri,  me 
lisait-il.  •  Saint-Ourî  était  une  petite  colline,  assez  près  de  son  village.  Quand 
\  nous  y  mena,  mon  frère  et  moi,  il  avait  environ  17  ans,  avec  toute  la  vigueur 
les  paysans  des  Vosges.  Le  but,  une  source  à  laquelle  se  rattachaient  de 
lombreuses  légendes,  comme  dans  tout  le  pays  vosgien,  était  un  peu  haut 
tour  ses  compagnons  plus  jeunes.  Le  malin  campagnard,  voulant  éprouver  les 
orces  des  petits  bourgeois,  nous  faisait  monter  à  pic,  à  travers  les  genêts  et 
es  ronces.  Nous  nous  égratignâmes  les  mains,  ce  qui  n'était  rien,  nous 
échirâmes  nos  culottes,  ce  qui  était  grave.  Notre  ami  riait  de  nos  maladresses, 
sais,  en  brave  garçon,  il  nous  tendait  sa  forte  main,  nous  poussait  pour 
ious  aider  à  grimper.  Quelle  santé  il  possédait  alors  et  quelle  admiration,  nous 
vions,  mon  frère  et  moi,  pour  sa  vigueur  superbe  !  En  haut,  au  milieu  d'une 
elle  clairière,  se  trouvait  une  jolie  petite  source,  d'une  eau  limpide  et  fraîche, 
ne  de  ces  eaux  qu'ont  dû  boire  les  médeeins  qui  interdisent  le  vin.  Et  que 
>  comprends  les  regrets  de  mon  pauvre  ami,  quand  il  réclamait  sa  vieille 
ource;  il  lui  semblait  qu'elle  lui  eût  redonné  la  pleine  vigueur  de  son  enfance, 
ette  eau  qui  avait  jailli  à  la  prière  d'un  saint  1 

Marchai  avait  été  placé  au  lycée,  dans  l'enseignement  dit  spécial.  Il  y 
îontra  les  mêmes  qualités  intellectuelles  qu'au  village,  et,  au  bout  de  3  ans, 
assa  en  mathématiques  élémentaires.  Là,  dans  l'espace  d'une  année,  il  apprit 
ssez  de  latin  pour  être  bachelier  es  sciences.  Il  fut  même  reçu  avec  la  men- 
on  très  bien,  qui  lui  valut  —  bonheur  pour  sa  Camille  —  le  remboursement 
es  frais  d'examen.  Je  me  souviens  encore  de  l'avoir  vu  passer  la  partie 
isthématique  de  ce  vieux  baccalauréat.  On  lui  demanda  des  choses  que  l'on 
&  demande  plus  aujourd'hui  :  la  multiplication  et  la  division  abrégées.  J'étais 
ors  élève  de  troisième;  je  n'ose  affirmer  que  Je  compris  tout  à  fait,  mais  je 
is  émerveillé  de  la  netteté  avec  laquelle  il  exposa  la  question,  sans  être  aidé 
ae  seule  fois  de  l'examinateur  qui  le  félicita  chaudement.  Dans  l'admiration 
5  mon  âme  d'enfant,  je  lui  dis  :  «  Tu  as  parlé  comme  un  professeur.  »  Il  me 
^pondit  avec  sa  fermeté  accoutumée.  <  Et  je  compte  bien  l'être.  » 
11  lui  fallut  pour  cela  passer  par  le  répétitorat  ;  et  c'est  alors  que  commença 
>ur  lui  une  vie  remarquable  d'abnégation.  Déjà  aspirant-répétiteur  au  vieux 
cée  de  Strasbourg  d'avant  la  guerre,  à  l'àge'de  18  ans,  il  économisait  presque 
ut  son  traitement  (quarante  francs  par  mois  environ)  pour  l'envoyer  à  sa 
ère  alors  veuve  avec  une  fille  en  bas  Age.  En  1871,  après  l'année  terrible, 
incien  proviseur  du  lycée  de  Strasbourg,  M.  Defour,  ayant  été  nommé  au 
cée  de  Nantes,  y  appela  Marchai.  Pendant  deux  ans,  celui-ci  n'eut  que  deux 
ées  :  subvenir  aux  besoins  de  sa  famille  et  réussir  à  l'École  Normale.  On  lui 
rait  procuré  quelques  leçons  et  le  jour  où  il  put  envoyer  à  sa  mère  une 
mme  suffisante  pour  faire  entrer  sa  sœur  dans  un  pensionnat  fut  un  grand 
ur  de  bonheur  pour  cette  âme  d'élite. 

Un  autre  fut  celui  de  sa  réception  en  1873  à  notre  chère  École.  Il  y  continua 
n  genre  de  vie,  confiant  à  une  famille  que  je  connais  bien  l'argent  des  leçons 
l'il  donnait  les  jours  de  sortie,  puis,  venant  le  reprendre,  au  moment  des 
icances,  et  avec  quelle  joie,  pour  le  porter  à  sa  mère,  dans  son  pauvre 
hirmeck  alors  annexé. 


440  ASSOCIATION  BBS  ANCIBNS  ÉLÈVES 

.  Reçu  agrégé  à  sa  sortie  de  l'École  (1876),  il  continua  dans  ses  divers  postes, 
sa  mère  étant  morte,  à  envoyer  à  sa  sœur  jusqu'à  ce  qu'elle  fût  mariée,  ose 
partie  de  son  traitement  de  professeur.  Il  se  maria  lui-môme,  entra  dans» 
des  plus  honorables  familles  de  Besançon,  et  reporta  sur  sa  femme  et  sur  sa 
cinq  enfants  l'ardente  affection  qu'il  avait  eue  pour  sa  mère  et  pour  sa  sœur- 

Cette  bonté  de  cœur  très  grande,  il  l'introduisait  dans  tous  les  actes  de  a 
vie.  Un  de  ses  camarades  du  village,  aujourd'hui  pharmacien,  écrivait  à 
M—  Marchai  :  «  Il  était  notre  modèle  à  tous,  nous  nous  inclinions  devint  ce 
qu'il  avait  dit.  Bien  qu'il  eût  tous  les  prix,  il  n'était,  chose  rare,  ni  enviai 
ni  jaloux  ;  on  l'aimait  à  cause  de  sa  bonté.  »  Même  dans  ses  discussions  oak 
sentait  bon.  Il  avait  conservé  intactes  les  croyances  religieuses  de  son  entaft 
Ce  n'est  pas  lui  que  le  si  intéressant  livre  •  Le  Conflit  »,  de  notre  très fe- 
tingué  camarade  M.  Félix  Le  Oantec  eût  pu  émouvoir.  S'il  avait  lu  ceseafc- 
tiens  d'un  savant  et  d'un  abbé,  il  eût  sûrement  donné  raison  à  Tabbè.  Caa 
qui  sont  de  ravis  du  savant  ne  sauraient  lui  en  vouloir;  il  eût  disenté  ira 
eux  froidement,  ne  cédant  rien  de  ses  opinions,  mais  assez  tolérant  V* 
excuser  chez  les  autres  des  manières  de  voir  opposées  aux  siennes. 
.  Quant  à  son  métier  de  professeur,  il  me  suffirait  d'indiquer  ce  trait  q«* 
communique  un  ami  commun,  M.  Rivière,  professeur  au  lycée  Saint-Laa*, 
ait  du  reste  cité  par  M.  le  proviseur  Brcilllng,  lors  des  obsèques  :  aux  dénias 
examens  pour  rad mission  à  l'École  dcSaint-Cyr,  Marchai,  quoique  îortttahfe. 
se  levait  tous  les  Jours  une  heure  ou  deux  pour  venir  voir  commeau* 
élèves,  candidats  à  cette  École,  répondaient  aux  examinateurs.  H  ne  censai 
à  rester  couché  que  quand  le  dernier  de  ses  élèves  eut  termine  ses  extne» 
Dans  tous  les  lycées  où  il  passa  Laval  (76),  Besançon  (79),  Douai  (8û),aari*- 
magne  (81),  Saint-Louis  (88),  11  se  signala  par  la  conscience  et  la  netteté  Ae  A 
enseignement,  qui  ont  valu  de  brillants  et  mérités  succès  à  ses  élèves;  I 
savait  alliera  une  certaine  rigueur  un  dévouement  remarquable.  Aussi  W-i' 
partout  estimé  des  élèves,  des  parents,  des  collègues,  des  chefs. 

Il  y  a  environ  deux  ans,  au  retour  d'une  de  ses  classes,  il  s'affaissa  <* 
rentrant  chez  lui.  On  le  crut  mort;  mais  sa  famille  lui  prodigua  de  tels  sa» 
qu'il  parut  se  remettre.  11  put,  au  mois  d'octobre  1900,  recommencer  à  &** 
ses  classes.  Malheureusement  son  service  était  trop  fatigant;  (1"  divistafe 
candidais  à  Saint-Cyr),  il  n'acheva  pas  Tannée  scolaire  1900-1901.  Unscjosr* 
la  campagne,  à  Forbes,  près  de  Besançon  dans  sa  propriété,  n'amena  dans  sa 
état  aucune  amélioration.  11  perdit  alors  tout  espoir,  et,  pendant  les  rQ^ 
que  lui  laissa  sa  longue  et  douloureuse  agonie  de  plusieurs  mois,  il  exfittf 
ses  plaintes,  tendres  .et  résignées,  ainsi  qu'il  convient  à  une  telle  is&l 
regrettait  ses  montagnes,  la  belle  nature,  sa  femme,  ses  enfants,  la  fille  i^aft 
qui  le  soignait  comme  sa  femme  avec  toute  la  tendresse,  le  respect  ci  te^ 
vouement  qu'il  méritait,  le  fils  aîné  élève  de  sa  propre  classe  et  trois  a** 
enfants  plus  jeunes.  Il  se  désespérait  de  laisser  tout  ce  monde  sans  appât,  <* 
appui  qui  avait  été  si  vigoureux.  Puis,  avec  la  forte  trempe  de  son  âme  jo* 
a  ses  idées  religieuses,  il  se  résignait,  disait  qu'après  tout,  pour  lui,  la  atft 
n'était  qu'une  transition  de  la  vie  terrestre  à  un  état  meilleur.  Son  égalité* 
caractère  ne  se  démentit  pas  une  minute,  et  quand  il  mourut,  le  30 1 
vembre  1901,  M--  Marchai  pouvait  déclarer  qu'il  était  mort  ainsi  qu'il  aial 
vécu,  en  saint. 

De  beaux  et  émouvants  discours  furent  prononcés  sur  sa  tombe.  M.  Breitf& 


DR   L'ÉCOLE    NORMALE  'tM 

Son  proviseur,  M.  Puiseux,  professeur  à  la  Sorbonne,  notre  excellent  camarade 
de  promotion,  M.  Pasquier,  professeur  au  lycée  Saint-Louis,  son  collègue,  ont 
tiré  bien  des  larmes  des  yeux.  Et  moi  aussi,  j'en  ai  verse  en  écrivant  cette 
notice:  je  déplorais  la  perte  d'une  âme  si  tendre,  si  dévouée  à  sa  famille,  d'un 
camarade  loyal  et  bon,  de  cette  forte,  et  vigoureuse  nature  que  le  labeur  du 
professorat  a  tué,  lui  et  tant  d'autres  tout  aussi  solides,  tandis  qu'il  épargne, 
étrangement,  de  moins  vigoureux. 

E.  Martinet. 


Promotion  de  1874.— Corréard  (Wilhelm-François],  né  à  Vincennes  le  17  dé- 
cembre 1853,  décédé  à  Paris  le  17  juin  1901. 

La  mort  si  cruelle  et  si  prématurée  de  nos  excellents  camarades  Maurice 
Wahl  et  Louis  Baize  avait  profondément  ému  Gorréard  :  car  il  n'était  point  de 
ceux  qui  aiment  médiocrement.  Il  parlait  d'eux  avec  une  tristesse  affectueuse, 
peut-être  aussi,  je  ne  suis  pas  loin  de  le  croire,  avec  un  pressentiment  dou- 
loureux. Nous  ne  pouvions  nous  faire  à  la  pensée  qu'il  dût  les  suivre  de  si 
près  ;  déjà  cependant,  dès  la  fin  de  1900,  les  forces  diminuaient,  les  crises 
pénibles  devenaient  plus  fréquentes;  après  une  longue  agonie  de  quatre  mois, 
notre  pauvre  ami  nous  laissait,  emportant  avec  lui  l'estime  et  l'affection  de 
tous  ceux  qui  l'ont  connu. 

Si  je  viens  ici  retracer  la  vie  de  François  Gorréard,  je  le  dois  à  une  vieille 
H  sincère  amitié  qui  a  duré  près  de  trente  ans.  Ses  anciens  camarades  de 
promotion  m'ont  donné  quelques  indications  précieuses  sur  son  séjour  à  l'École. 
I.  Jalliffier,  qui  fut  son  maître  et  son  ami,  a  bien  voulu  me  servir  de  guide  et 
ipprécîer  Pœuvre  de  Corréard  historien.  Qu'il  me  soit  permis  de  leur  en  expri- 
ner  ma  vive  reconnaissance. 

Corréard  naquit  à  Vincennes  le  17  décembre  1853.  Par  sa  mère,  il  descendait 
lu  baron  Mounier  et  du  comte  Angles;  il  devait  naturellement  s'intéresser  a  la 
K>litique  de  la  France  pendant  les  cinquante  premières  années  du  xixe  siècle, 
ît,  de  ses  nombreux  papiers  de  famille,  il  songeait  à  tirer  une  étude  neuve  et 
►récise  :  il  n'a  pu  laisser  que  quelques  notes.  Par  son  père,  ii  était  fils  de  sol- 
lat  ;  le  colonel  Corréard,  déjà  connu  et  estimé  pour  ses  campagnes  en  Afrique, 
Ut  envoyé  comme  général  de  brigade  en  Italie  et  séjourna  pendant  plusieurs 
mois  à  Milan  :  l'imagination  enfantine  de  François  se  laissa  vivement  frapper 
>ar  cette  ville  où  de  brillantes  victoires  apportaient  le  mouvement  et  la  vie  ; 
l  en  a  toujours  conservé  des  souvenirs  nets  et  aimables  et  se  plaisait  à  les 
évoquer  avec  joie.  En  1860,  il  vint  à  Nice  où  son  père  commandait  ;  il  suivit 
es  cours  du  lycée  et,  bien  que  sa  santé  fût  délicate,  bien  que,  dès  l'âge  de 
leuf  ans,  il  souffrit  de  rhumatismes  douloureux,  il  se  montra  dès  lors  l'élève 
nteiligenl,  spirituel  à  la  fois  et  sérieux,  très  attentif  et  très  fin,  qu'il  devait 
tore  bientôt  au  lycée  de  Versailles  et  au  lycée  de  Glermont.  11  est  reçu  bâche* 
1er  es  lettres  en  1870.  Sur  le  désir  de  son  père,  il  se  prépare  au  baccalauréat 
*  sciences  et  est  reçu  en  avril  1871.  Mais  la  littérature  et  l'histoire  l'attiraient. 
îetle  vocation,  ce  vif  désir  d'entrer  à  l'École  Normale  et  de  se  faire  «  profes- 
leur  »  surprirent,  à  n'en  point  douter,  quelques-uns  de  ses  parents  et  de  ses 
mis  ;  il  s'obstina  avec  une  douce  et  ferme  volonté  ;  soutenu,  encouragé  même 
«r  sa  mère,  dont  il  admirait,  je  puis  le  dire,  la  haute  et  fine  intelligence,  il 
tapira  de  toute,  son  énergie  vers  notre  École.  Il  se  soumit  au  sévère  internat 


402  ASSOCIATION  DES^ANCIENS  ÉLÈVES 

de  Louis-le-Grand  ;  il  travailla  avec  vigueur,  au  demeurant  d'ailleurs  le  pfas 
aimable  et  le  plus  gai  des  camarades  ;  en  novembre  1873,  il  était  licencié  « 
lettres  et  entrait  à  Normale  dans  la  promotion  de  1874. 
,  À  l'École,  comme  au  lycée,  Corréard  se  fit  aimer  de  tous  :  tous  ont  gardé  k 
souvenir  de  sa  figure  franche  et  ouverte,  de  son  sourire  légèrement  narquois, 
de  certaine  façon  de  se  frotter  les  mains  quand  une  spirituelle  raillerie  te 
mettait  de  bonne  humeur  ou  quand  il  pensait  avoir  découvert  quelque  talc 
intéressant.  Connaître  les  textes,  les  comprendre,  les  aimer,  c'était  pour  ha 
une  véritable  joie.  Il  suivait  avec  une  attention  passionnée  les  leçons  de  Fusfci 
de  Coulanges  ;  tout  en  restant  original,  il  se  faisait  disciple  :  qui  n'eût  de 
d'ailleurs  disciple  d'un  tel  maître  ?  et  toujours,  comme  nous  tous,  Conéirl 
conserva  une  profonde  reconnaissance  et  une  admiration  affectueuse  pour  le 
grand  et  probe  historien.  En  môme  temps  qu'il  était  une  des  forces  de  la  sec- 
tion d'histoire,  Corréard  avait  aussi  cette  ouverture  d'esprit,  cette  curioâë 
éveillée,  ce  sens  délicat  et  fin,  par  lesquels  il  fut  toujours  un  fervent  ami  fe 
l'art  et  de  la  littérature.  Il  avait  beaucoup  lu,  il  lisait  toujours  et  nous  surpre- 
nait par  rétendue  et  la  variété  de  ses  connaissances.  Un  goût  particuliêfenat 
vif  le  portait  aux  enquêtes  dont  Sainte-Beuve  a  donné  le  modèle  :  aussi  sa 
camarades  le  saluaient-ils  plaisamment  comme  le  représentant  attitré  fe  la 
c  Critique  ».  Il  se  prétait  avec  bonne  humeur  à  cette  personnification  et  sou- 
tenait avec  une  ardeur  fort  amusante  les  assauts  auxquels  la  c  Critique  •  re- 
posait quelquefois.  Souvenir  triste  et  touchant  !  Jusqu'à  sa  dernière 
cette  vie  de  l'École  lui  fut  présente  :  il  était  déjà  sur  son  lit  d'agonie,  et, 
sa  main  défaillante,  il  tenait  un  volume  de  Sainte-Beuve  —  pour  distraire  a 
douleur,  disait-il  —  et  d'un  regard  fiévreux  il  s'attachait  à  la  photographie*  . 
ses  anciens  camarades,  nous  rappelant  leurs  surnoms  et  nous  les  expUçaes 
avec  son  fin  sourire. 

Reçu  troisième  à  l'agrégation  d'histoire,  Corréard  fut  nommé  professent 
lycée  de  Saint-Etienne  en  1877.  Il  y  arrivait  désireux  d'agir,  plein  de  boaae 
volonté,  heureux  d'être  enfin  délivré  des  examens  et  des  concours;  mais,  arra 
une  apparence  de  santé  robuste,  il  aurait  eu  besoin  de  beaucoup  de  prude» 
et  de  ménagements;  il  souffrait  du  climat  de  Saint-Étienne ;  il  s'y  attristât; 
brusquement  il  tomba  malade  et  fut  frappé  d'un  rhumatisme  cruel,  phis  dou- 
loureux, plus  dangereux  encore  que  celui  de  ses  premières  années.  D  M 
prendre  un  congé  d'un  an  et  ne  se  rétablit  qu'avec  peine  et  à  force  de  saisi 

Nommé  en  1879  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Pau,  Corréard  y  vînt  awe 
joie.  H  y  retrouvait  des  amis  de  sa  famille,  de  chers  camarades  de  lycée  6 
d'École.  Sans  doute  il  n'était  pas  mondain  et,  bien  qu'il  pût  y  briller  par  sa» 
esprit,  il  ne  s'attardait  pas  volontiers  dans  les  salons  ;  il  n'était  point  non  ai* 
un  ascensionniste  passionné  et  redoutait  d'instinct  les  excursions 
ou  périlleuses.  Mais  il  jouissait  du  pays,  du  climat,  «  de  la  fantastique 
des  Pyrénées,  des  gaves  écumants  ou  vert  d'eau,  des  prairies  d'émeraodet: 
il  répétait  de  sa  voix  sonore  les  admirables  phrases  de  Michelet;  il  aimait  ** 
joli  petit  homme  sémillant  de  la  plaine,  qui  a  la  langue  si  prompte,  ia 
aussi,  et  le  fils  de  la  montagne  qui  la  mesure  rapidement  de  ses 
jambes  »  ;  il  aimait  les  histoires  du  bon  roi  Henri  et,  dans  une 
amusante  et  sérieuse,  il  racontait  avec  verve  les  péripéties  du  mariage 
Marie  de  Médicis.  11  aimait  Pau  et  ne  le  quitta  point  sans  regret* 

Mais,  en  1880,  une  chaire  d'histoire  fut  vacante  au  lycée  de  Ctermonu  Stf 


DB   L'ÉCOLB    NORMALE  403 

parents,  toujours  et  justement  inquiets  de  l'état  de  sa  santé,  souhaitèrent  de 
'avoir  auprès  d'eux,  il  rentra  dans  le  lycée  dont  il  avait  été  l'un  des  meilleurs 
élèves  :  il  y  rencontrait  quelques-uns  de  ses  maîtres,  les  frères  de  ses  anciens 
oondisciples,  l'estime  respectueuse  dont  sa  famille  était  entourée,  la  sincère 
iffection  qu'il  méritait  par  lui-même.  Gomme  il  avait  connu  Henri  IV  à  Pau,  41 
ionnut  Vercingétorix  au  pays  des  Arvernes  et  de  ses  notes  précises  il  tirera 
rfentôt  un  excellent,  petit  livre.  Le  vent  «  éternel  et  contradictoire  »  de  l'Au- 
rergoe  ne  lui  plaisait  guère.  Mais  il  était  heureux,  pendant  ses  vacances,  de 
aonler  à  Veynes,  dans  ce  coin  pittoresque  des  Hautes-Alpes,  dont  il  aimait 
,  la  vive  et  franche  simplicité  à  la  montagnarde  ».  (Tétait  le  pays  de  son  père; 
1  y  trouvait  la  vie  simple,  la  cordiale  et  joyeuse  familiarité  qui  le  mettait  à 
aise;  il  y  était  vraiment  populaire  :  c'est  là  qu'aujourd'hui  11  repose. 

En  1883,  après  avoir  tranquillement  passé  par  les  diverses  catégories  des 
ycées,  il  fût  nommé  à  Paris.  Suppléant  à  Gondorcet  (1883),  titulaire  au  collège 
toliin  (1884*1886),  puis  au  lycée  Janson  de  Sailly  (1886t1887),  il  tombe  malade 
il  semble  perdre  momentanément  toute  énergie  et  toute  volonté;  il  passe 
iix-huit  mois  au  lycée  de  Goutances;  il  revient  en  1889,  à  Paris,  au  lycée 
Sharlemagnc  qu'il  ne  devait  plus  quitter.  Partout  il  fût  un  professeur  excell- 
ent, d'une  haute  et  nette  intelligence,  d'une  conscience  et  d'un  dévouement 
ares.  M.  Dhombres,  proviseur  de  Charlemagne,  lui  a  rendu  ce  juste  nom- 
nage  :  «  Gorréard  s'intéressait  à  ses  élèves,  aux  plus  jeunes  comme  aux  plus 
rrands,  s'occupant  également  de  tous  et  jusqu'au  dernier  moment  interrogeant 
nr  leur  travail,  sur  leurs  examens,  sur  les  concours.  »  Oui,  Gorréard  fut  un 
naître,  un  de  ces  maîtres  modestes  de  l'Enseignement  secondaire  qui  ne 
iroient  pas  déchoir  en  travaillant  pour  ceux  qu'on  leur  confie.  Il  avait  la  mé- 
hode  sûre  et  précise  et  l'amour  du  vrai  :  chaque  année,  il  rajeunissait  ses 
totes  dé  cours  et,  pour  ses  élèves  autant  que  pour  lui,  se  tenait  au  courant  de 
I  science.  11  avait  l'intelligence  claire,  lucide,  toujours  en  éveil,  et,  s'intéres- 
ant  aux  matières  les  plus  diverses,  il  y  intéressait  ses  auditeurs.  Il  avait  une 
oix  nette  et  sonore,  qui  parfois  se  fatiguait  ;  mais  il  n'écoutait  guère  les  amis 
ni  lui  conseillaient  de  la  ménager  et,  souriant,  il  répondait  que  «  il  faut  bien 
onner  de  la  voix  ».  Il  avait  suriout  cette  politesse,  cette  affabilité,  cette  bonté 
lui  viennent  du  coeur  et  qui  ont  laissé  parmi  ses  élèves  un  souvenir  affeo- 
neux. 

Les  qualités  du  professeur  furent  aussi  chez  Gorréard  celles  de  l'écrivain. 
.e  peu  de  loisirs  que  lui  laissait  renseignement,  il  les  employa  à  enseigner 
neore  par  le  livre.  Son  œuvre  est  surtout  de  vulgarisation.  C'est  là  un  travail 
Etodeste,  mais  qui  vaut  qu'on  le  rappelle  quand  l'auteur  y  apporte,  comme  a  fait 
jorréard,  des  connaissances  solides,  une  conscience  scrupuleuse,  un  souci 
onstant  de  dégager  les  idées  des  faits  et  d'élever  le  niveau  intellectuel  et  moral 
'une  génération.  Cette  préoccupation  est  visible  dans  ses  nombreux  précis. 
Ile  se  marque,  par  exemple,  dans  son  Histoire  du  XVII9  et  du  XVIII* 
xècle  par  un  ingénieux  groupement  des  événements  qui  rompt  avec  la  mono- 
mie  de  Tordre  chronologique  :  l'opposition,  bien  mise  en  lumière,  de  ia  mo- 
archte  absolue  en  France  et  de  la  monarchie  parlementaire  en  Angleterre,  le 
tbleau  de  l'avènement  en  Europe  des  puissances  nouvelles,  l'étude  des  pré- 
ides  de  la  Révolution  française  constituent  un  heureux  effort  de  généralisa- 
on.  On  peut  noter  encore,  dans  son  Histoire  contemporaine,  la  part  prépond- 
érante faite  au  mouvement  des  esprits,  aux  lettres,  aux  arts,  aux  sciences;  le 


404  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

bilan  des  progrès  du  xix«  siècle  est  dressé  avec  sûreté  et  avec  goût  :  «r 
sent  un  esprit  cultivé  et  épris  de  haute  culture. 

Ce  goût  des  idées  et  des  systèmes,  ce  sens  critique  toujours  en  éveil  éti 
un  des  traits  caractéristiques  de  son  esprit  et  se  marquait  dans  ses  ourraga 
comme  dans  sa  conversation.  11  était  nourri  de  lectures,  pénétré  des  ensope- 
ments  qu'il  avait  reçus  de  maîtres  éminents.  11  parlait  avec  chaleur  de  » 
théories,  il  s'en  inspirait,  il  les  mettait  à  la  portée  de  la  jeunesse,  il  cssayttè 
renouveler  pour  elles  l'étude  de  l'histoire  dans  l'Enseignement  secondais,  l 
fut  le  premier  à  introduire  dans  cet  enseignement,  à  transposer,  pour 
dire,  les  doctrines  originales  et  fortes  qui  ont  été  le  dernier  effort  histMip 
du  xix*  siècle.  Sorel,  Sybel,  Rambaud,  pour  les  relations  de  la  RévohiUooaÉ 
l'Europe,  Taine  pour  la  synthèse  de  l'ancien  régime  et  pour  les  origiœsdet 
France  contemporaine,  Lavisse  pour  les  origines  et  les  transformations  de  i 
Prusse,  pour  les  vues  générales  sur  PEurope,  Fustel  pour  la  cité  antique  et  la 
institutions  politiques  de  l'ancienne  France,  sont  cités  par  lui  à  chaque  usai 
et  mis  à  la  portée  des  jeunes  esprits. 

Un  des  livres  où  Ton  voit  le  mieux  de  quelle  bonne  école  il  est  ledisciM 
quel  bon  disciple,  est  le  Yercingétorix  qu'il  a  composé  pour  la  Bièlwtkèçuèa 
Écoles  et  des  familles.  Le  sujet  était  pour  lui  plaire  ;  il  connaissait  le  pipa* 
Arvernes  ;  il  devait  aimer  *  cet  homme  d'une  grande  idée  et  d'un  géana 
sentiment  »,  ce  héros  d'une  patrie  encore  dans  le  devenir.  Avec  une  œétfc* 
très  sûre,  il  s'applique  à  dégager  de  la  légende  ce  qu'elle  peut  contenir 
toire,  à  éclairer  -cette  figure  par  des  notions  précises  sur  les  lieux,  sur  lèse» 
ditions  politiques  et  morales  où  s'est  déroulé  le  drame.  La  critique,  du  resfc 
n'ôte  au  drame  rien  de  son  intérêt.  Le  plus  récent  et  le  plus  autorisé  d«  ter- 
riens de  Vercingétorix,  M.  Camille  Juliian,  a  porté  sur  ce  livre  un  jagael 
qui  est  le  meilleur  hommage  qu'on  puisse  rendre  à  Corréard  historien  :«  C* 
dit-il,  l'ouvrage  le  plus  sain  et  le  plus  sobre  qu'ait  provoqué  la  viede  Ver©> 
gétorix,  une  œuvre  de  haute  probité  historique,  c'est  à-dire  faite  à  la  foisi<* 
l'étude  immédiate  des  sources  et  la  franche  reconnaissance  des  emprunts  te* 
aux  devanciers.  » 

Avec  la  môme  probité,  Corréard  compose  un  Colàert  pour  la  même  B£à* 
thèque  des  Écoles  ;  pour  une  collection  des  classiques  populaires,  il  écrit  fl* 
étude,  agréable  et  claire,  sur  Hérodote  ;  une  étude,  des  plus  attachantes, sari 
vie  et  l'œuvre  de  Michelet.  Avec  les  admirables  fragments  qui  constituai* 
livre,  unique  en  son  genre,  Ma  jeunesse,  il  a  retracé  cette  douloureuse  eaU* 
où,  tout  à  la  fois,  s'exalte  la  sensibilité  de  l'écrivain  et  se  développe  lï 
de  |'homme.  il  a  suivi  l'évolution  de  la  pensée  historique  à  travers  les  bras# 
secousses  de  la  vie  politique.  11  a  noté,  en  artiste,  les  caractères  de  la  pen* 
d'apaisement,  de  détente,  trouvée  dans  la  contemplation  de  la  nature.  «  J|* 
Pâme  humaine,  dit-il,  Michelet  a  pénétré  ou  deviné  celle  des  animaux,  defi> 
seau  et  de  l'insecte,  et  celle,  plus  diffuse  et  plus  obscure,  des  choses 
nimées,  —  do  l'océan,  des  montagnes,  des  grands  arbres.  Son  cœur  a  à*» 
source  de  son  génie.  Il  a  tout  compris  parce  qu'il  a  tout  senti  et  touti&' 

Le  dernier  travail  de  Corréard,  travail  déjà  ralenti  et  interrompu  par  les  P* 
mières  atteintes  du  mal  auquel  11  devait  succomber,  est  une  Hùtwn  ** 
France  sous  le  Consulat,  composée  pour  la  bibiiothèque  d'histoire  illustrée.' 
aimait  cette  époque  consulaire,  cette  jeunesse  du  régime  napoléonien  et 
xix*  siècle.  Sans  en  faire  le  récit,  il  en  a  tracé  un  tableau  très  cla»r, 


DB   L'ÉCOLE   NORMALE  405 

à  profit  les  travaux  les  plus  récents,  mais  se  gardant  des  doctrines  absolues, 
de  l'esprit  de  système  et  des  conceptions  a  priori.  Un  bons  sens  éclairé  est 
encore  le  meilleur  guide  pour  ceux  qui,  comme  noire  ami,  tiennent  à  haut 
prix  leur  rôle  d'éducateur. 

A  ce  rude  labeur,  Gorréard  s'épuisait  peu  à  peu,  sans  en  avoir  conscience* 
Vers  la  fin  de  Tannée  scolaire  1887,  il  eut  des  maux  de  tête,  des  troubles,  des 
hallucinations  ;  il  ne  pouvait  descendre  un  escalier  sans  être  pris  d'inquiétude 
el  de  vertige.  Cependant  il  se  rétablit.  Mais  voici  que  la  mort  soudaine  de  son 
frère,  de  son  cher  Raoul,  le  frappe  d'un  coup  terrible.  Camarade  et  ami  des 
deux  frères,  Je  puis  dire  combien  vive  et  touchante  était  l'affection  de 
François  pour  son  cadet,  combien  naïve  son  admiration  pour  la  belle  santé, 
pour  la  vigueur,  pour  la  verve  joyeuse  et  l'entrain  du  jeune  capitaine  ;  le  8  mai 
1888,  à  Hoang-Ho,  sur  la  frontière  de  Chine,  Raoul  Corréard  était  brusquement 
enlevé  par  la  fièvre  :  François  n'oublia  jamais  cette  date  cruelle.  La  tristesse 
pénétrait  en  lui.  A  Veynes,  pendant  ses  vacances  de  1892,  il  écrivait  ce  grave  et 
triste  sonnet  : 

Sur  les  prés  Jaunissants  qu'étoile  la  colchique, 
L'Occident  moins  vermeil  étend  un  lent  brouillard  ;    . 
Dans  l'esprit  assombri  monte,  lorsqu'il  est  lard, 
Des  funèbres  pense»  l'essaim  mélancolique. 

Dépouillé  de  son  voile  au  prestige  magique, 
Llnélucuble  terme  apparaît  au  regard 
De  l'homme  d'aujourd'hui,,  demain  presque  vieillard, 
Et  le  frisson  du  soir  au  cœur  se  communique. 

Alors  dans  la  mémoire  éclat  le  souvrntr 
De  ee  tereet  où  Dante,  en  un  divin  passage 
De  son  poème,  parle  ainsi  :  «  Voici  venir 

»  Le  moment  de  la  vie  où  chacun,  s'il  est  sage, 
»  Voyant  autour  de  soi  l'horizon  s'embrunir, 
»  Doit  replier  la  voile  et  serrer  le  eordage.  » 

Et  cependant  il  s'efforçait  de  résister,  de  réagir  contre  les  sombres  pensera. 
Il  voulait  vivre.  La  mort  du  général  Corréard  Pavait  laissé  seul  près  do  sa 
mère,  si  souvent  et  si  rudement  frappée.  Son  mariage,  la  naissance  d'une 
charmante  petite  fille,  qu'il  adorait  et  qu'il  caressait  des  noms  les  plus 
tendres,  lui  créaient  une  vie  nouvelle  et  de  nouveaux  devoirs.  Il  voulait  vivre» 
vivre  pour  les  autres,  vivre  d'une  vie  toute  dévouée.  Et  il  continuait  à  tra- 
vailler avec  énergie,  presque  avec  allégresse.  11  fut  heureux  d'être  nommé 
du  jury  d'agrégation  d'histoire  :  c'était  une  juste  récompense;  c'était  aussi  un 
lourd  travail;  il  l'accueillit  avec  joie  et  s'y  donna  tout  entier,  toujours  avec  la 
mémo  conscience  et  la  même  ardeur. 

Les  vacances  devenaient  malheureusement  trop  courtes.  Il  se  sentait  fa- 
tigué. Nous  croyions  qu'il  souffrait  seulement  de  son  cruel  rhumatisme  :  une 
maladie  qui  ne  pardonne  point,  l'urémie,  l'avait  gagné  peu  h  peu.  Dès  la  fin  de 
Tannée  1900,  H  ne  se  traînait  plus  en  classe  que  par  un  admirable  effort  de 
volonté.  11  a  senti  la  mort  venir.  Pendant  plusieurs  mois  il  est  demeuré  sur 
son  lit  d'agonie,  conservant  sa  lucidité  d'esprit,  sa  grâce  souriante,  sa  poli- 
tesse .cordiale;  il  écrivait  encore  quelques  lignes  pour  recommander  ses 


,4  06  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÀVJBS 

élèves,  pour  demander  des  nouvelles  de  ses  amis,  pour  exprimer  sa  retaa- 
naissance  des  moindres  témoignages  d'affection.  Et  pourtant  toute  Ulusoeel 
tout  espoir  avaient  disparu.  De  quel  regard  anxieux  et  clair  il  s'attachait  à  ces 
qui  l'aimaient  !  Quels  fermes  conseils  !  Quelles  louchantes  fecommandaftM* 
Mais  chaque  jour,  chaque  nuit,  c'était  une  crise  douloureuse  et  des  cris  <te- 
goisse.  Le  17  Juin,  la  mort  mit  fin  à  ses  horribles  souffrances. 

D'une  nature  excellente,  complexe,  et,  en  apparence,  pleine  de  contrac- 
tions, Gorréard  fut  aimé  de  ceux  qui  l'ont  vraiment  connu.  U  semblait,  fe 
l'abord,  robuste  et  solidement  bâti;  il  souffrit  toujours  de  douleurs  rhunfe» 
maies  et  aurait  eu  besoin  de  beaucoup  de  prudence  et  de  ménagements.  I 
avait  des  accès  de  lassitude,  des  soubresauts  d'énergie  physique.  Parfois,  â* 
laissait  conduire  comme  un  enfant;  souvent  il  agissait  avec  unedécisioa  km 
et  une  rare  force  de  volonté.  Toujours  maladif,  il  ne  pouvait  avoir  cet  ca- 
libre harmonieux  que  donne  une  santé  régulière.  Son  intelligence  n'était  j» 
jnoins  surprenante  et  rare.  U  aimait  l'exactitude,  la  précision,  les  textes 
tement  et  sévèrement  établis  ;  mais  il  criait  aussi  son  admiration  pour 
chelet  et  pour  Lamartine.  Il  rédigeait  ses  notes  et  ses  précis  avec  une 
science  scrupuleuse,  et  souvent  il  s'interrompait  pour  réciter  des  vers, 
voix  sonore,  avec  des  exclamations  enthousiastes.  Il  était  à  la  fois  le  «  critrç»*, 
l'artiste,  le  poète,  et  c'était  un  charme  de  passer,  avec  lui,  les  longues  fes* 
de  se  laisser  entramer  par  la  verve  de  son  esprit  et  l'aménité  de  sa  contre 
sation.  —  On  peut  apprécier  diversement  la  force  ou  la  faiblesse  de  la  votaA 
la  netteté  ou  l'état  de  l'intelligence.  —  Qu'importe  î  *  Gorréard  fut  sortoet* 
homme  de  coeur.  U  eut  cette  franchise,  cette  loyauté,  cette  gènérostfè  ji 
font  1  es  vrais  amis.  Qui  de  nous  n'a  répété  :  «  le  bon  Corréard  »  ?  et  bob 
pouvions  pas  le  nommer  autrement.  Car  il  était  foncièrement  bon,  d'une  taÉ 
toute  sincère,  toute  dévouée,  presque  involontaire  et  naïve.  D  ne  rortt 
point  croire  à  l'ingratitude.  Il  ignorait  la  méchanceté  et  la  haine.  Si  parf*i 
lançait  un  mot  malicieux,  il  en  ressentait  comme  un  léger  remords  el  oi- 
gnait d'avoir  froissé  quelqu'un.  Car  il  avait  surtout  cette  politesse  exqtft 
cette  vraie  politesse  du  cœur  que  l'on  ne  peut  pas  ne  pas  aimer. 

Par  cette  mort  brusque  et  cruelle,  Corréard  laisse,  après  lui,  une  mère*- 
solée,  une  famille  sans  force  et  sans  consolation,  une  pauvre  petite  fifie  # 
ne  peut  encore  comprendre  quel  tendre,  quel  excellent  père  elle  a  péri» 
Puisse,  du  moins,  la  très  vive  et  très  sincère  tristesse  de  ses  amis, 
un  peu  la  profonde  douleur  des  siens  !  Jusqu'à  son  dernier  jour,  Cotréarll 
aimé  notre  École,  et  nos  jeunes  camarades  peuvent  en  témoigner  aussi 
que  ses  plus  -vieux  amis  :  l'École  gardera  de  lui  le  souvenir  d\me  batte 
fine  intelligence,  d'une  franchise  généreuse,  d'une  exquise  et  délicate  brô 

Georges  Eorr. 

P  omotion  de  1876.  —  Lelorieux  (Victor-Edouard),  né  à  Paris,  le  2*  ** 
1857,  décédé  à  Paris,  le  19  janvier  1901. 

Lelorieux  a  fait  toutes  ses  études  au  collège  Chaptal.  Reçu  en  1876  a  Fft* 
Polytechnique  et  à  l'École  Normale,  il  opta  pour  cette  dernière,  sur  les 
de  son  professeur,  If.  Hauser,  et  aussi  par  vocation.  Il  en  sortit  en  1879, 
des  se  onces  physiques,  premier  de  sa  promotion  d'École,  après  un 
remarqué.  H  débuta  au  lycée  de  Brest,  passa  en  1882  au  lycée  de  Reims,  el 


DB   L'ÉGOLB  NORMALE  407 

15  au  lyeée  Lakana},  qui  venait  de  s'ouvrir.  Ce  rapide  avancement  souli- 
ait  sa  valeur  professionnelle  et  le  ramenait  au  milieu  des  siens,  lien  éprouva 
a  grande  joie  d'abord,  puis  des  regrets.  Le  petit  nombre  des  élèves  scienti- 
oes  des  classes  supérieures  du  nouveau  lycée  rendait  sa  tâche  légère 
les,  mais  peu  intéressante.  Il  souffrait,  de  plus,  de  douleurs  rhumatismales 
i  lui  rendaient  tout  voyage  pénible*  Ses  amis  lui  conseillaient  de  demander 
déplacement  qui  lui  eût,  sans  doute,  été  accordé,  mais  sa  fierté  se  refusait 
olliclter  Ce  qui  lui  paraissait  être  une  faveur. 

En  1892,  il  quitta  Lakanal  pour  Louis-le-Grand.  C'était  le  terme  de  son  ambi- 
a,  et  il  désirait,  souhait  trop  tôt  réalisé,  y  terminer  sa  carrière. . 
«etorieux  fut,  de  ravis  de  ses  chefs,  exprimés  en  plusieurs  circonstances, 
excellent  professeur,  et  cela  devait  être.  Peu  après  sa  sortie  de  l'École,  on 

proposa  d'entrer  dans  un  laboratoire.  Le  mauvais  état  de  sa  vue  qui  lui 
idait  l'expérimentation  difficile  et  son  goût  très  vif  pour  l'enseignement  le  dé- 
èrent  à  refuser. 

Pesprit  très  actif,  il  se  tenait  au  courant  de  tous  les  travaux  qui,  depuis  ses 
rats,  ont  si  profondément  renouvelé  l'enseignement  des  sciences  physiques 
chimiques.  H  publia  en  collaboration  avec  un  de  ses  collègues,  un  précis  de 
mie  très  estimé.  11  ne  se  bornait  pas  d'ailleurs  aux  études  propres  à  son 
seignement  immédiat  :  par  distraction  et  curiosité  d'esprit,  il  traduisait  pour 
-même  un  ouvrage  du  mathématicien  anglais  Tait,  dont  ia  lecture  l'avait  in- 
essé,  et  un  fragment  de  l'œuvre  d'Aristote,  ayant  trait  à  la  physique, 
•es  connaissances  étendues,  son  esprit  original,  son  dévoûment  infatigable, 
fermeté  sans  rudesse,  lui  donnaient  une  réelle  autorité  sur  ses  élèves.  Ceux- 
lavaient  apprécier  leur  maître  et  lui  rendaient  son  affection.  Ils  en  donné* 
M  sa  mort,  un  témoignage  touchant  et  délicat. 

ielorieux  fut,  à  l'École  Normale,  un  de  nos  camarades  les  plus  aimés, 
pensif,  joyeux,  boute-en-train,  il  contribuait  pour  sa  large  part,  à  en  rendre 
séjour  moins  morose  à  certaines  heures,  celle  de  ia  rentrée  hebdomadaire 
r  exemple. 

>e  Parisien  fûté  qu'il  était,  ayant  beaucoup  plus  que  la  plupart  d'entre  nous, 
et  observé,  nous  contait  alors  les  anecdotes  dont  son  esprit  était  si  riche- 
nt  meublé.  La  ronde  du  surveillant  dont  nous  avons  tous  connu  la  bien- 
Uanco  souriante  et  grave,  venait  à  notre  grand  regret,  l'arrêter,  et  le  premier 
sttissement  ne  suffisait  pas  toujours, 
es  amis  d'Ecole  lui  restèrent  fidèles  et,  plus  tard,  se  groupèrent  autour  de 

Ils  lui  gardent  un  souvenir  reconnaissant  des  heures  de  détente,  qu'au  mi- 
i  des  préoccupations  Journalières,  sa  bonne  humeur  et  ses  Joyeuses  bou- 
es leur  ont  procurées. 

é  serait  ne  pas  connaître  Lelorieux  tout  entier,  que  de  ne  voir  en  lui  que 
joyeux  camarade.  Né  et  élevé  à  Paris,  il  avait  du  Parisien  l'esprit  et  la  verve; 

de  parents  normands,  heureux  de  revenir  chaque  année  aussi  à  Vains,  près 
vranches,  il  était  bien  un  peu  Normand,  et  il  aimait  à  se  considérer  comme 
;  Il  ne  se  trompait  pas,  car  il  avait  du  Normand  la  finesse  narquoise,  et  savait 
user  pour  déconcerter  ceux  dont  le  commerce  ne  lui  agréait  point, 
«'expérience  de  la  vie  développa,  en  lui,  d'autres  qualités  :  une  indépen- 
sée d'esprit  absolue  qui  ne  lui  permettait  pas  de  s'incliner  devant  une  opi- 
M  qu'il  croyait  fausse,  quels  que  fussent  d'ailleurs,  le  nombre  ou  l'autorité  de 
ut  qui  ia  défendaient  ;  une  fermeté  de  caractère  à  laquelle  son  proviseur, 


1 


108  ASSOCIATION    DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


M.  Gazeau,  a  rendu  ce  juste  et  éloquent  témoignage  :  (1)  •  La  valeur  du  mltred 
de  renseignement  était  relevée  encore  chez  notre  cher  ami  par  la  vatearfc 
Thomme  et  du  caractère.  Nul  plus  que  lui  n'a  été  droit,  loyal,  honnête.  te 
c'était  la,  si  Je  puis  dire,  la  marque  dislinctive  de  Lelorieux,  PhonoétetM 
honnêteté  scrupuleuse,  qui  ne  reculait  pas  devant  les  cas  de  conscience,  q* 
ne  transigeait  pas,  qui  ne  capitulait  pas,  qui  aurait  regardé  comme  une  làefeâi 
et  comme  une  déchéance  de  rien  céder  aux  hommes  et  aux  circoastaiea, 
quand  elle  était  persuadée  d'avoir  le  droit  pour  soi.  Notre  ami  avait  des  pria- 
cipes  auxquels  il  tenait  de  toute  la  force  de  sa  conviction  et  de  sa  volooM 
il  eût  été  incapable  ,  même  pour  obtenir  l'avantage  personnel  qu'il  eût  le  pto 
souhaité,  de  consentira  un  compromis  ou  à  une  démarche  qui  lai  eût  pin* 
contradiction  avec  sa  conscience.  » 

Lelorieux  garda  toute  sa  vie  un  caractère  enjoué,  et  il  y  eut  un  vrai  awrit 
car  les  misères  physiques  ne  l'épargnèrent  pas.  Etant  encore  sur  le  banc  te, 
écoliers,  il  devait  soigner  une  maladie  des  yeux,  qui  alla  en  s'aggrava^  jef* 
la  perte  de  l'un  d'eux.  Puis,  de  bonne  heure,  des  rhumatismes  aigus  le  W 
cruellement  souffrir.  C'étaient  les  premières  manifestations  de  la  maladie* 
cœur  qui  devait  l'emporter.  Depuis  plusieurs  années,  toute  fatigue  était  «« 
d'une  prostration  momentanée  due  à  un  ralentissement  des  mouvements c*»j 
diaques.  Il  avait  connaissance  de  son  état,  quelques  allusions  à  sa  fin  pâ*~ 
turée,  une  mélancolie  fugitive  ne  laissent  à  ses  amis  aucun  doute  à  ce  sq4 
mais,  pour  ne  pas  effrayer  les  siens,  il  leur  dissimulait  ce  qu'il  ne  savait  queti* 
et  le  faisait  avec  un  rare  courage.  Les  symptômes  devinrent  alarmants  ««• 
de  juillet  1900,  pendant  les  examens  pénibles  qu'il  faisait  subir  amorti* 
aux  Écoles  d'Agriculture.  Les  vacances  qu'il  alla  passer  comme  d'habttafct 
Vains,  améliorèrent  un  peu  son  état;  mais  ce  ne  fut  qu'un  court  répit  et,*» 
la  rentrée,  les  défaillances  du  cœur  devinrent  plus  fréquentes.  Le  19  janvier»* 
sa  sortie  du  Lycée  Condorcet,  où  il  venait  de  faire  une  interrogation,  il  b** 
dans  la  rue  du  Havre  foudroyé* 

Circonstance  douloureuse,  il  était  attendu  à  ce  moment  môme,  parafe* 
chez  un  oncle  très  aimé  qui  le  considérait  comme  son  fils,  et  chez  lequel,  « 
les  samedis,  il  allait  terminer  sa  semaine  en  pleine  douceur  familiale,  sa  ** 
laborieuse  accomplie. 

•  Cette  fin  brutale  lui  épargna  les  longs  jours  d'immobilité  qu'il  redouUM* 
mort,  à  défaut  de  la  vie,  lui  fut  clémente. 

L'Université  perd  en  Lelorieux,  un  serviteur  dévoué;  l'École  Norauk* 
de  ses  meilleurs  flls.  Puissent,  les  regrets  unanimes  que  sa  mort  a  causa. * 
souvenir  que  ses  amis  conservent  pieusement  de  l'homme  courageux,  M* 
franc,  arraché  à  leur  affection,  adoucir  la  douleur  de  sa  veuve  et  de  ses  p 
rents., 

E.  Bus» 


Promotion  de  1877.  —  Thirion  (Paul),  né  à  Remiremont  (Vosges)  le  23  » 

tembre  1858,  décédé  à  Paris  le  21  juin  1901. 

.  Pieusement  élevé  par  une  mère  d'une  intelligence  distinguée  et  & 


(l)  Paroles  pronocées  sur  la  tombe. 


DB    L'éCOLB    NORMALE  109 

volonté  énergique,  qui  considéra  comme  le  premier  de  ses  devoirs  de  graver 
dans  son  âme,  d'une  manière  ineffaçable,  les  principes  de  la  foi  chrétienne,  et 
qui  y  réussit,  Paul  Thirion  eut  une  enfance  heureuse,  à  l'ombre  du  clocher  de 
sa  ville  natale,  au  milieu  de  ces  admirables  paysages  des  Vosges  pour  lesquels 
Il  s'éprit  de  bonne  heure  d'une  affection  passionnée  :  combien  de  fois  l'ai-Je 
entendu  me  dire  que  c'est  là  seulement,  au  milieu  des  siens,  dans  ce  coin  de 
terre  où  il  ne  manquait  jamais  d'aller  se  retremper  tous  les  ans,  qu'il  trouvait 
un  véritable  charme  à  la  vie  !  Ses  éludes,  d'abord  au  collège  de  Remiremont, 
puis  à  Lunéville,  furent  brillantes  :  une  intelligence  prompte,  une  rare  facilité 
d'assimilation,  une  mémoire  impeccable,  une  grande  puissance  de  travail,  ne 
tardèrent  pas  a  se  révéler  chez  lui,  et  décidèrent  de  son  avenir  :  il  se  destina  à 
l'enseignement,  carrière  de  son  grand-père  maternel,  et  spécialement  à  rensei- 
gnement de  l'histoire,  vers  laquelle  le  portaient  plus  particulièrement  ses  apti- 
tudes et  ses  goûts.  Après  avoir  brillamment  passé  le  baccalauréat  es  lettres  à 
seize  ans,  puis  à  dix-sept  le  baccalauréat  es  sciences  devant  la  Faculté  de 
Nancy,  Paul  Thirion  vint  à  Paris  se  préparer  au  concours  d'entrée  à  l'École 
Normale.  L'École  Bossuet,  qui  lui  offrait  à  la  fois  les  avantages  d'une  direction 
ecclésiastique  et  d'un  des  meilleurs  enseignements  universitaires,  celui  du 
lycée  Louis-le-Grand,  plaisait  à  ce  double  titre  à  Thirion  et  à  sa  famille  si 
chrétienne  :  c'est  le  qu'il  entra.  H  y  fut  un  élève  modèle  :  la  précocité  et 
l'étendue  de  son  savoir,  l'aménité  de  son  caractère,  la  parfaite  régularité  de  sa 
conduite,  lui  valurent  de  la  part  de  ses  camarades  une  sympathie,  mêlée  de 
quelque  vénération,  de  la  part  de  ses  maîtres  une  profonde  et  durable  affection. 
De  brillants  succès  au  lycée  et  au  concours  général  récompensèrent  ses 
efforts.  En  1877  il  se  présenta  à  l'École  Normale  et  fut  reçu  d'emblée  :  il  n'avait 
pas  dix- neuf  ans  et  élait  un  des  plus  jeunes  de  notre  promotion. 

Malgré  une  apparence  froide  et  réservée,  qui  n'était  chez  lui  que  l'effet  d'une 
certaine  timidité,  et  nullement  la  marque  d'aucune  indifférence  ou  sécheresse 
de  cœur,  il  y  trouva  vite  de  vives  amitiés  :  et  jamais  il  n'y  compta  un  ennemi, 
bien  que  les  passions  fussent  alors  vivement  surexcitées,  et  qu'il  ne  se  gênât 
nullement  pour  proclamer  très  haut,  avec  une  assurance  imperturbable,  des 
opinions  souvent  fort  différentes  de  celles  qui  prédominaient  dans  le  milieu 
tout  nouveau  où  il  venait  d'entrer.  Jamais  homme  ne  fut  aussi  dénué  que  lui 
de  ce  qu'on  appelle  le  respect  humain  et  n'eut  à  un  si  haut  degré  le  courage 
de  sa  manière  de  voir  ;  on  l'en  estimait  davantage  et  si  parfois  la  raillerie 
s'exerçait  un  peu  à  ses  dépens,  c'était  toujours  d'une  manière  discrète,  et  avec 
une  nuance  de  sympathie.  On  sait  combien  sont  fréquentes,  h  l'École,  ces 
appellations  familières,  produit  presque  toujours  heureux  d'une  sorte  de  colla- 
boration inconsciente  et  instantanée  :  pour  Paul  Thirion  la  coutume  était 
d'autant  plus  légitime  que  le  hasard  avait  placé  un  de  ses  homonymes  parmi 
les  autres  littéraires  de  1877,  et  que  l'emploi  des  prénoms  n'est  pas  dans  ies 
habitudes  de  l'École.  Un  surnom  s'imposait.  Celui  que  reçut  Paul  Thirion  dès 
le  premier  jour  de  son  entrée,  et  dont  pas  un  seul  de  ses  camarades  ne  pouvait 
certainement  expliquer  ni  le  sens  ni  l'origine,  fît  particulièrement  fortune. 
Aucun  de  nous,  peut-être,  ne  Ta  jamais  appelé  autrement  :  il  le  fallait, 
d'ailleurs,  sous  peine  de  n'être  plus  compris.  On  l'entendait  continuellement 
retentir  dans  les  couloirs  ;  il  s'est  glissé,  parfois,  par  surprise,  jusque  sur  les 
lèvres  de  nos  maîtres  de  conférences.  Lui,  bon  garçon,  était  le  premier  à  en 
rire.  Ce  fut  la  note  gaie  de  son  séjour  à  l'École. 


410  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Ces  trois  années  passèrent  rapidement,  pour  lui  comme  pour  tant  d'aubes, 
au  milieu  d'un  travail  continuel.  Ses  succès  ne  discontinuaient  point,  il  M 
reçu  facilement  licencié  es  lettres  en  1878,  agrégé  d'histoire  en  1&& 

A  sa  sortie  de  l'École,  il  demanda  un  lycée  de  PEst  et  fut  nommé  à  Troj» 
Tout  joyeux  il  courut  aussitôt  prendre  possession  de  son  poste  :  mais  ii  « 
première  déception  l'attendait.  Le  professeur  qu'il  devait  remplacer  refusait  le 
quitter  la  place  et  obtenait  d'y  rester.  Il  fallut  retourner  à  Paris,  où  il  teç* 
quelques  jours  après,  sa  nomination  au  lycée  de  Sens. 

Cet  incident,  qui  lui  causa  une  vive  contrariété,  et  les  fatigues  de  la  prép- 
ration  h  ce  laborieux  concours  d'agrégation  qui  alors  se  prolongeait  fort  aval 
dans  le  mois  de  septembre  et  ne  laissait  pour  ainsi  dire  aucun  repos  auiâèw 
sortant  de  l'École  avant  la  rentrée  des  classes,  furent  malheureusemeat  pat 
Thirion  de  mauvaises  conditions  pour  ses  débuts  dans  la  carrière  professorifc 
H  y  trouva  plus  de  difficultés  qu'il  ne  s'y  attendait,  et  dut  prendre  un  congé.  J 
l'expiration  de  ce  congé,  en  octobre  1881,  il  espérait  retrouver  une  place  fi 
ne  l'éioignât  pas  trop  des  Vosges  :  il  fût  envoyé  à  Tours  (1881-1883),  puki 
Rennes  (1883-1885).  Son  enseignement,  très  élevé,  très  nourri,  très  apprêtai, 
n'était  pas  apprécié  à  sa  juste  valeur  par  ses  élèves  :  il  méritait  un  antre  iafr 
toire.  Thirion  fut  nommé  en  1885  à  l'École  Normale  de  Clunj,  destinée  à  fivaer 
des  professeurs  pour  l'enseignement  spécial.  Là,  deux  grands  tombées 
lui  étaient  réservés  comme  le  disait  heureusement  sur  la  tombe  de  notre  m 
M.  Dhombres,  proviseur  du  lycée  Chartemagne  :  «  Le  plus  précieux  fdt  set 
mariage,  qui  mit  un  rayon  de  soleil  dans  les  brumes  vosgiennes,  et  un  aoirt* 
dans  la  vie  du  savant.  En  même  temps  ses  collègues,  appréciant  ses  qoaftés, 
lui  faisaient  l'honneur  de  le  déléguer  pour  représenter  rÉcole  au  Gon** 
supérieur  de  l'instruction  publique.  » 

Fait  pour  la  vie  de  famille,  Paul  Thirion  en  avait  toujours  connu  les  chaîne: 
sa  mère  et  sa  sœur  l'avaient  accompagné  dans  ses  diverses  résidences,  ft* 
tourant  d'une  tendre  et  vigilante  affection.  Celle  qui  devait  leur  succéder  Ii 
procura  à  son  tour  treize  années  d'un  bonheur  inaltérable.  Elle  lui  donna  *tf 
fils  qui  font  aujourd'hui  tout  son  espoir  et  toute  sa  consolation. 

Au  Conseil  supérieur  de  l'instruction  publique,  malgré  son  zèle  h  détetê* 
les  intérêts  qui  lui  étaient  confiés,  Paul  Thirion  ne  put  empêcher  la  suppresste 
de  l'École  de  Cluny  (1891),  irrévocablement  décidée.  Il  ne  put  qu'obtenir  par 
ses  collègues  d'honorables  compensations.  Lui-même  fut  envoyé  à  Reims  * 
l'éclat  et  la  solidité  de  son  enseignement  lui  valurent  bientôt  une  répaM* 
qui  ne  se  confinait  pas  dans  les  murs  du  lycée.  Son  succès  l'y  désignait  p* 
les  lycées  de  Paris  :  il  fut  nommé  en  1895  à  Versailles  et  peu  après  an  ïjvf 
Charlemagne. 

Le  long  et  laborieux  exercice  de  l'enseignement  historique  dans  les  \f& 
cause  inévitablement,  même  aux  plus  robustes,  une  réelle  fatigue  :  il  était  p 
Thirion  plus  rude  et  plus  pénible  que  pour  nul  autre,  à  cause  du  soin  <flf 
mettait  à  préparer  ses  cours  et  des  difficultés  de  discipline  dont  il  ne  pot  jarf 
entièrement  triompher.  Malgré  cela,  ignorant  Part  de  se  ménager  et  cédai** 
goût  de  plus  en  plus  prononcé  pour  la  science,  Thirion  n'en  était  pas  note 
ardent  à  entreprendre  des  travaux  personnels.  U  fut  longtemps  tenté  par  ftfr 
bilion  du  doctorat  ;  ses  changements  de  résidence,  la  pénurie  de  moyens  * 
travail,  l'empêchèrent  de  donner  suite  aux  divers  projets  de  thèse  qui!  fort* 
toutefois  une  étude  importante  qu'il  fit  à  Iteims  sur  les  échevins  ruraux  de  * 


DR   L'ÉOOLB   NORMALE  441 

hampsgne  (1)  et  qu'il  a  laissée  inachevée  n'aurait  eu  besoin  que  d'un  faible 
ipplément  de  travail  pour  affronter  la  soutenance,  et  c'est  sans  doute  la  dès- 
nation  qu'elle  aurait  eue  si  Thirion  avait  vécu  davantage.  Mais  ce  qui  l'a  em- 
Iché  surtout  de  laisser  une  œuvre  de  longue  haleine,  ce  fut  retendue  même- 
$  ses  connaissances  et  la  variété  de  ses  goûts  :  allant  volontiers  d'une 
testion  à  l'autre,  abordant  souvent  des  études  nouvelles,  rêvant  d'ajouter  à 
le  connaissance  parfaite  de  l'allemand  et  à  une  connaissance  suffisante  de- 
inglais,  celle  des  langues  slaves,  il  ignorait  ou  dédaignait  l'art  de  se  spécia- 
rer.  Toutefois,  surtout  dans  les  derniers  temps  de  sa  vie,  les  questions  de  poli- 
pie  extérieure  contemporaine,  surtout  de  politique  coloniale,  l'empire  français- 
>  l'Afrique  septentrionale  et  occidentale,  le  Transsaharien,  le  Transvaal, 
Sxtréme-Orienl,  attirèrent  spécialement  son  attention.  Il  leur  consacra  dans  la 
wue  de  Géographie,  dans  le  Correspondant,  et  surtout  dans  la  Quinzaine, 
»  articles  remarqués.  Un  juge  compétent,  M.  Paul  Leroy-Beaulieu  les  a  cités 
■ec  éloge  :  le  général  Weyler  écrivit  à  l'auteur  que  nul  n'avait  mieux  compris 
le  lui  l'esprit  de  son  gouvernement  à  Cuba  :  et  les  études  de  Thirion  sur  les 
igines  du  déplorable  connu  qui  ensanglante  encore  l'Afrique  australe 
laissent  destinées  à  faire  autorité. 

Pour  tout  ce  qui  concerne  la  grandeur  de  la  France,  son  influence  dans  le 
onde,  son  expansion  coloniale,  Thirion  n'était  plus  le  même  homme  ;  lui,  si 
serve  d'ordinaire,  un  peu  timide,  prenait  feu  et  se  passionnait.  Lorrain  dans 
cœur,  il  ne  s'était  jamais  consolé  des  désastres  qui  avaient  établi  l'étranger 
près  de  sa  ville  natale,  et  le  relèvement  de  sa  patrie  était  le  plus  ardent  de 
s  vœux. 

La  connaissance  sûre  et  précise  qu'il  avait  des  problèmes  politiques  contcm- 
rains  facilita  à  Thirion  la  tâche  toujours  délicate  de  résumer,  dans  un  volume 
me  étendue  restreinte,  plus  d'un  siècle  d'histoire,  et  d'une  histoire  particu- 
rement  chargée.  Le  Manuel  d'histoire  contemporaine  (1789-1900),  qu'il  publia 
4900  à  la  librairie  Lecoflre,  lui  fait  honneur  ;  c'est  un  livre  d'une  clarté,  d'une 
partialité,  et  d'un  intérêt  incontestables.  Thirion  venait  d'entreprendre  pour 
même  librairie,  un  volume  intitulé  :  l'Église  et  les  dévolutions  politiques 
89-1870),  et  destiné  à  la  Collection  pour  renseignement  de  V histoire  ecclé- 
\stigue*  Il  avait  commencé  à  en  réunir  les  matériaux  lorsque  la  mort  Ta 
ppé. 

ton  apparence  robuste  ne  laissait  nullement  prévoir  une  fin  si  prompte  ; 
ls  Thirion  s'était  en  réalité  surmené.  Vivant  uniquement  pour  la  pensée  et 
travail,  il  n'avait  jamais  songé  assez  à  sa  santé.  Le  moindre  accident  pouvait 
)ir  chez  lui  des  suites  graves.  Le  h  juin,  il  fit  dans  son  escalier  une  chuta 
i  amena  de  graves  désordres  intérieurs.  Aucune  illusion  n'était  possible  : 
Irion  était  mortellement  atteint.  Lui  seul  (et  nous  devons  nous  réjouir  que 
angoisses  de  la  mort  et  la  douleur  de  quitter  les  siens  lui  aient  été  ainsi 
irgnées)  se  méprit  sur  la  gravité  de  son  état  ;  Jusqu'au  dernier  moment,  il 
btretint  de  ses  travaux  et  de  ses  projets  de  voyage  pour  les  vacances  pro- 
lines.  Le  P.  Baudrillart,  qui  avait  été  son  ami  à  l'École  Bossuet  et  à  l'Écol* 


1)  Un  fragment  en  a  paru  dans  les  Études  d'histoire  du  Moyen  Age  dédiées  à 
Gabriel  Mpnod  (Pari?,  1896). 


Ut  ASSOCIATION    DBS    ANCIENS  BLÂVBS 

Normale,  l'assista  à  son  Ht  de  mort,  et  reçut  les  dernières  confidences  de  cède 
âme  si  religieuse.  11  expira  dans  la  nuit  du  20  au  21  Juin  :  il  n'avait  pasqotra&fr 
trois  ans. 

La  plupart  de  ses  amis,  et  moi  notamment,  ignorions  même  qu'il  fût  mairie, 
quand  survint  la  lugubre  nouvelle  de  cette  mort  prématurée.  11  vivra  toujorn 
dans  leur  souvenir.  Puisse  l'expression  de  leurs  regrets  adoucir  un  pente 
chagrin  d'une  mère  si  douloureusement  éprouvée,  d'une  veuve  si  crueUeoat 
frappée,  de  deux  enfants  privés  de  leur  père  à  l'âge  où  il  leur  aurait  été  te  pis 
nécessaire,  en  leur  montrant  combien  leur  deuil  est  compris  et  partagé. 

Marcel  Miaicw. 


Promotion  de  1887.  —  Tcheng  (Cheou-tchen),  né  à  Fou-tcheou  en  1$ 
mort  à  Tien-tsin  le  19  juin  1900. 

Les  pages  que  les  anciens  élèves  de  l'École  Normale  ont  coutume  de  con- 
sacrer au  souvenir  de  leurs  camarades  disparus  sont  les  témoignages  (Tito- 
ration  ou  d'estime,  d'affection  et  de  regret  que  les  survivants  apportent  s»  ■ 
tombe  des  morts.  La  notice  qu'on  va  lire  est  d'une  autre  sorte  ;  elle  doit**, 
par  la  force  des  choses,  un  plaidoyer;  j'ai  à  dire  par  quel  concours  de  cira* 
tances  malheureuses  un  ancien  élève  de  l'École,  un  Chinois,  nommé  Tctot 
a  été  fusillé  à  T'ien-tsin  au  mois  de  juin  1900;  je  désire  faire  partageri 
d'autres  la  conviction  que  j'ai  acquise  de  son  innocence  ;  je  voudrais  rites? 
qu'on  rendît  à  sa  mémoire  l'honneur  qui  lui  est  dû. 

Né  à  Fou-tcheou  en  1862,  Tcheng  (Cheou-tchen)  entra  en  1877  i  r&* 
française  annexée  à  l'Arsenal  de  cette  ville.  En  1884,  ses  études  tarent  ia&- 
rompues  par  le  bombardement  de  l'amiral  Courbet  qui  tentait  de  demi» 
l'œuvre  créée  en  1867  par  un  autre  Français,  Prosper  Giquel;  dès  sa  jeûna* 
il  pouvait  ainsi  constater  cette  étrange  contradiction  de  la  conduite  desbooett 
qui  s'empressent  d'anéantir  par  la  guerre  ce  qu'ils  ont  cdiûé  au  prix  des  p£ 
grands  efforts;  c'était  comme  un  présage  du  sort  qui  l'attendait  luHBême,* 
qui,  par  une  ironie  suprême,  est  tombé  sous  les  coups  de  ces  Européens  P- 
Tadoptalent  naguère  dans  leur  famille  intellectuelle. 

Tcheng  fut  envoyé  en  France  en  1886;  il  passa  une  année  à  Sainte** 
puis  fut  admis  à  l'École  Normale  supérieure  dans  la  section  des  sciences,  M 
alors  que  je  me  trouvai  en  relations  avec  lui  ;  mais,  comme  il  était  externe,* 
que  j'étais  moi-même  élève  de  troisième  année  dans  la  section  des  lettre*.* 
n'eus  pas  l'occasion  de  le  voir  assez  souvent  pour  le  biéu  connaître;  je  P 
cependant  apprécier  son  assiduité  au  travail,  sa  douceur  et  sa  droiture. I* 
amitiés  solides  qu'il  noua  avec  quelques-uns  de  ses  camarades  de  proewtti 
prouvent  d'ailleurs  en  faveur  de  son  caractère. 

L'effort  que  Tcheng  dut  faire  pour  suivre  les  cours  de  l'École  et  pour  se  F* 
parer  à  la  licence  de  mathématiques  et  à  celle  de  physique  et  chimie  di 
lèrent  sa  santé;  légèrement  atteint  aux  poumons,  il  dut  rentrer  en  Chine* 
le  mois  de  septembre  1889.  De  1893  a  1897,  Tcheng  rut  professeur  a  fM1 
française  de  Fou-tcheou;  il  s'y  trouva  sous  les  ordres  de  son  premier ia* 
téur  français,  M.  Médard,  qui  dirige  cette  institution  depuis  1868.  Qu'il  me  rf 
permis,  ici,  de  rendre  hommage  à  ce  maître,  véritable  missionnaire  la$* 
dont  tous  les  efforts  sont  consacrés  depuis  trente-deux,  ans  à  développer  I* 
fluence  de  notre  pays  en  Extrême-Orient  ;  je  le  remercie  des  renseignene* 


DE    L'ÉCOLE  NORMALE  143 

pi'il  a  bien  voulu  me  communiquer  sur  son  infortuné  collaborateur;  c'est 
paceà  lui  que  la  présente  notice  a  pu  avoir  quoique  précision;  l'émotion  sin- 
cère qu'il  a  témoignée  dans  la  lettre  qu'il  m'a  écrite  est  plus  que  toute  autre 
shose  à  l'éloge  de  Tcheng  ;  il  n'était  pas  un  homme  vulgaire  celui  qui  a  pu 
inspirer  de  tels  regrets  au  chef  qui  Ta  le  mieux  connu. 

L'Écoie  française  de  Fou-tcheou,  quoiqu'on  n'y  eût  point  introduit  les  ré- 
Formes  que  n'a  jamais  cessé  de  réclamer  son  directeur,  fonctionnait  assez 
bien,  lorsque,  en  4697,  on  entreprit  de  la  réorganiser.  Sous  le  prétexte  d'en 
augmenter  l'importance,  le  maréchal  tartare,  qui  a  la  haute  surveillance  de  cet 
établissement,  y  flt  entrer  quatre-vingts  élèves  nouveaux;  ces  recrues  avaient 
été  choisies  sans  être  soumises  à  un  examen  sérieux  ;  bien  plus,  dans  certains 
cas,  on  avait  procédé  par  voie  d'affiches  pour  vendre  des  places  aux  plus  of- 
frants. Les  résultats  furent,  comme  on  pouvait  s'y  attendre,  désastreux  ;  dès  les 
premières  épreuves  qu'on  leur  At  subir,  bon  nombre  de  ces  jeunes  gens,  qui 
même  n'étaient  pas  tous  jeunes,  révélèrent  leur  profonde  ignorance  de  récri- 
ture chinoise  ;  on  décida  de  renvoyer  vingt-trois  d'entre  eux.  Les  proscrits  se 
plaignirent  avec  d'autant  plus  d'amertume  que  quelques-uns  d'entre  eux 
avaient  payé  leur  admission  60  ou  80  piastres  et  qu'ils  se  trouvaient  avoir  fait 
là  un  bien  mauvais  marché.  La  faiblesse  des  autorités  chinoises  leur  donna 
gain  de  cause,  et  ils  rentrèrent,  tout  aussi  sots,  mais  infiniment  plus  arrogants, 
dans  l'École  dont  leur  indignité  les  avait  fait  chasser.  Le  pauvre  Tcheng,  qu'ils 
rendaient  responsable  de  leurs  tribulations,  fut  sacrifié  à  leur  ressentiment; 
au  premier  conflit  qui  se  produisit  entre  un  élève  et  lui,  le  maréchal  tartare 
fut  saisi  d'une  pétition  à  laquelle  il  répondit  dans  des  termes  tels  que  Tcheng 
dut  donner  sa  démission.  11  perdit  ainsi  sa  place  pour  avoir  été  trop  conscien- 
cieux dans  l'accomplissement  de  son  devoir  professionnel. 

Devenu  libre,  il  se  résolut,  sur  les  conseils  de  Al.  Médard,  à  retourner  en 
France,  pour  y  intéresser  quelques  personnes  à  un  projet  de  lycée  franco- 
chinois.  Le  sous-directeur  de  l'École  Normale,  11.  Tannery,  qui  le  revit  alors, 
m'a  autorisé  à  dire  que  «  dans  les  longues  conversations  qu'il  eut  avec  lui,  H 
fut  très  frappé  de  sa  valeur  morale  et  do  son  désir  de  faire  le  bien  dans  son 
pays  ».  Tcheng  fut  aussi  reçu  par  M.  Bérenger,  vice- président  du  Sénat,  par 
M.  Le  Jlyre  de  Viiers,  député,  par  M.  Gérard,  qui  venait  d'être  ministre  en 
Chine,  et  par  M.  Pichon  qui  allait  occuper  ce  même  poste,  par  M.  Foncin,  pré- 
sident de  l'Alliance  pour  la  propagation  de  la  langue  française.  11  rencontra 
partout  un  bon  accueil,  mais  ne  parvint  pas  à  obtenir  un  concours  effectif. 

Cependant  la  Chine  semblait  s'être  réveillée  de  sa  torpeur  plusieurs  fois 
séculaire.  A  l'instigation  d'un  certain  K'ang  Yeou-wci,  le  jeune  empereur 
Koang-slu  s'était  déclaré  ouvertement  en  faveur  des  réformes  et  lançait  coup 
sur  coup  des  édiis  révolutionnaires  qui  frappaient  de  stupeur  tous  les  manda- 
rins routiniers  du  Céleste  Empire.  Tcheng,  qui  venait  de  rentrer  en  Chine, 
partit  aussitôt  pour  Pékin  avec  M.  Médard  aûn  de  mettre  à  profit  les  bonnes 
dispositions  du  gouvernement.  A  peine  était-ii  arrivé  que  l'occasion  était  déjà 
Passée.  Avec  l'appui  du  parti  de  la  réaction,  la  vieille  impératrice  douairière, 
qui  n'en  était  pas  à  son  premier  fcoup  d'État,  se  décidait,  à  la  fin  du  mois  de 
septembre  1898,  à  reprendre  de  force  le  pouvoir;  l'empereur  était  brusque* 
entremis  en  tutelle;  ses  conseillers  payaient  de  leur  vie  leur  zèle  nova- 
teur; seul  K'ang  Yeou-wei  parvenait  à  s'échapper  et  trouvait  asile  sur  un  ba- 
Jeau  anglais.  Les  temps  étalent  moins  favorables  que  jamais  pour  les  Chinois 

8 


114  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  *LÂVB8 

épris  des  Idées  occidentales  et  Tcheng  dut  renoncer  à  tout  espoir  de  rétamer 
une  position  officielle. 

En  Juillet  1899,  il  entra  au  service  de  la  compagnie  franco-belge  du  Loo-Sn, 
qui  a  entrepris  de  construire  une  ligne  de  chemin  de  fer  de  Pékin  à  Haa- 
k'eou.  Il  fat  envoyé  dans  la  ville  de  Pao-ting  fou.  Ses  débuts  furent  difficiles; 
on  le  traitait  comme  un  simple  interprèle  et  on  lui  faisait  durement  sentir  sa 
infériorité.  Il  se  décida  cependant  à  rester  et  fit  venir  auprès  de  lai  sa  fenâe 
afin  de  pouvoir  surveiller  Péducation  de  son  petit  garçon.  Au  mois  de  décembre, 
avec  Parrivée  d'un  nouveau  chef,  M.  Ossent,  sa  situation  s'améliora;  M.  Ose* 
apprécia  ses  services  et  lui  témoigna  de  la  confiance;  le  28  avril  1900,  Trtal 
écrivait  à  son  frère  qui  se  trouvait  alors  à  Paris  :  «  Malgré  mes  occupai»», 
je  suis  tout  de  même  heureux  de  travailler  avec  II.  Ossent  qui  m'estime  assi; 
c'est  un  homme  intelligent,  énergique,  qui  n'a  aucune  mauvaise  idée  cette 
les  Chinois  et  qui  ne  soutient  pas  les  Européens  qui  ont  de  mauvaises  dfefs- 
sHions  pour  nous.  Depuis  son  arrivée  les  travaux  ont  une  bonne  tournure  et 
les  relations  avec  les  Chinois  sont  rétablies  en  bon  termes;  cela  facilite 
coup  mon  service.  Ma  famille  et  moi,  nous  n'allons  pas  mal,  mais  le 
de  professeur  pour  mon  petit  garçon  me  tourmente*  Plusieurs  sociétés  secrets 
font  des  émeutes  aux  environs  de  Pao-ting;  cela  et  la  sécheresse  mlnqstt 
aussi  beaucoup.  »  D'autres  lettres  montrent  que  la  faveur  dont  Tcheng  joaisat 
auprès  de  son  directeur  n'avait  pas  été  sans  exciter  contre  loi  certuafi 
jalousies  ;  les  employés  européens  subalternes  voyaient  d'un  mauvais  œil  qu'a 
Chinois  pût  leur  être  préféré.  Ces  circonstances  n'expliquent  que  trop  les  évé- 
nements qui  allaient  se  produire. 

Les  troubles  dont  Tcheng  parlait  à  son  frère  étaient  ceux  que  suscitaient  kl 
fameux  Boxeurs.  Depuis  plus  4'un  siècle  existait,  dans  le  sud  du  Tcbe-fi  * 
dans  le  Chan-tong,  une  association  de  gens  peu  recommandables  qui  donnait* 
à  leur  ligue  le  titre  pompeux  de  «  Poing  de  la  justice  et  de  l'harmonie  •;  et 
qu'ils  entendaient  par  la  justice  et  l'harmonie,  c'était  leur  bon  plaisir;  quota 
poing,  leurs  exercices  de  boxe  et  d'escrime  justifiaient  assez  le  choix  qA 
avaient  fait  de  ce  symbole.  A  mainte  reprise,  oes  malandrins  avaient  eu 
à  partir  avec  les  tribunaux.  Vers  la  An  de  l'année  1899,  leur  situation 
brusquement;  de  pourchassés  et  de  redoutés  qu'ils  étaient,  ils  se  virent 
et  encouragés;  des  princes  du  sang  les  assurèrent  de  leur  haut 
libre  carrière  fut  laissée  à  leurs  instincts  de  meurtre  et  de  pillage, 
qu'ils  les  tournassent  contre  les  «  diables  européens  »,  ou,  à  leur  défaut, 
les  chrétiens  chinois,  ces  «  diables  du  second  degré  »  ;  jamais  ils  Savaient  <£ 
à  pareille  fête.  C'était  là  le  résultat  du  coup  d'État  de  l'impératrice;  psff 
reprendre  le  pouvoir  au  mépris  des  lois,  cette  femme  ambitieuse  avait  dû  sip- 
puyer  sur  la  faction  que  les  réformes  du  jeune  empereur  scandalisaient;  ces 
qui  l'avaient  ainsi  soutenue  lui  dictèrent  ensuite  leurs  volontés.  Frar* 
malheur  de  la  Chine,  les  chefs  de  la  réaction  étaient  des  gens  à  courtes 
qui  faisaient  consister  le  patriotisme  dans  la  haine  de  l'étrangère*  qui 
saient  les  plus  basses  passions  de  la  foule  en  croyant  réveiller  le 
national.  On  sut  bientôt  dans  toute  la  Chine  du  Nord  que  les  violence» 
les  Européens  seraient  tolérées,  qu'elles  étaient  même  désirées. 

Le  petit  groupe  d'ingénieurs  et  de  contre-maîtres  qui  se  trouvait 
Pao-ting-fou  fut  le  premier  à  être  menacé  par  l'insurrection 
29  mai,  devant  l'attitude  hostile  des  bandes  de  Boxeurs,  M.  Ossent  et  ses 


isole  I 
ite.ii 


DB   L'ÉCOLE   NORMALE  415 

donnés  se  décidèrent  à  quitter  la  Tille  par  la  voie  fluviale.  Trente-trois 
hommes,  sept  femmes  et  un  enfant  s'embarquèrent  donc  à  cinq  heures  du  soir 
dans  douze  jonques;  trente-deux  soldats  chinois  leur  servaient  d'escorte.  La 
navigation  se  fit  sans  trop  de  difficulté  pendant  toute  la  journée  du  30;  mais, 
le  31,  au  matin,  quand  on  voulut  repartir  de  Keou-ko,  les  rives  étaient  cou- 
vertes d'une  foule  menaçante  et  hurlante  de  sept  à  huit  cents  hommes.  Les 
soldats  et  les  bateliers  s'enfuirent;  les  Européens  descendirent  à  terre  pour 
(aire  face  à  l'ennemi;  par  suite  d'un  déplorable  malentendu,  l'embarcation  de 
M.  Ossent  accosta  seule  sur  l'autre  bord;  il  fut  aussitôt  saisi  et  massacré  avec 
sa  belle-sœur  M—  Astler,  et  deux  conducteurs  de  travaux.  ' 

Quant  au  gros  de  la  troupe  qui  avait  assisté  à  ce  drame  sur  la  rive  opposée, 
il  put  tenir  en  respect  les  assaillants,  et  commença  une  longue  et  pénible 
retraite;  les  femmes  et  les  enfants  marchaient  en  avant,  tandis  que  les  hommes 
valides  formaient  l'arrière-garde  et  s'arrêtaient  de  temps  à  autre  pour  tirer  sur 
les  poursuivants.  Après  des  fatigues  et  des  dangers  sans  nombre,  les  fugitifs 
atteignaient  T'ien-tsin,  le  2  juin  :  «  Vous  ne  sauriez  vous  imaginer,  dit  un 
témoin  oculaire  de  leur  arrivée  (1),  l'horrible  spectacle  que  présentaient  ces 
malheureux;  couverts  de  boue,  de  blessures, de  poussière,  épuisés  par  la  faim 
et  la  fatigue  ;  quelques-uns  sans  soulier*;  une  malheureuse  femme  couverte 
(Tune  chemise,  à  moitié  folle  de  terreur;  une  autre,  qui  venait  d'avoir  un  bébé 
il  y  a  deux  ou  trois  jours;  une  troisième  qui  en  attend  un  dans  quelques  se- 
maines! ces  gens  ont  fiait  preuve  d'un  courage  remarquable.  » 

Tout  en  admirant,  nous  aussi,  leur  bravoure,  nous  pouvons  nous  demander 
si  des  hommes  qui  venaient  de  courir  de  si  grands  périls  et  qui  avaient  subi 
d'aussi  violentes  émotions  avaient  assez  de  sang-froid  pour  apprécier  avec 
exactitude  les  événements  qui  venaient  de  les  mettre  en  danger  de  mort.  Or, 
c'est  leur  témoignage  qui,  précisément,  causa  la  perte  de  Tcheng  ;  dans  le  récit 
que  l'un  d'entre  eux  a  fait  à  un  journaliste,  on  peut  entrevoir  quels  soupçons 
ils  avaient  conçus;  voici,  en  effet,  ce  qu'on  lit  dans  le  compte  rendu  de  celte 
interview  (2)  :  Une  heure  après  le  départ,  M.  Ossent  fit  dire  par  l'interprète 
Tcheng  à  quelques-uns  des  Européens  qui  marchaient  à  terre  de  rentrer  dans 
les  embarcations  afin  de  ne  pas  attirer  l'attention  des  riverains  ;  cet  ordre  fut 
exécuté,  mais  à  contre-cœur,  car  on  craignait  de  ne  plus  pouvoir  repousser 
une  attaque.  Le  matin  du  deuxième  jour,  peu  avant  l'échauffourée,  l'interprète 
Tcheng  transmit  encore  à  ses  compagnons  l'ordre  de  rester  dans  les  embar- 
cations. Enfin,  quand  le  combat  fut  engagé,  deux  Européens  c  certifient  qu'ils 
ont  vu,  à  ce  moment,  l'interprète  Tcheng  au  milieu  dos  rebelles  avec  lesquels 
il  fraternisait  ». 

Il  est  aisé  de  reconnaître  combien  ces  griefs  sont  peu  solides.  La  transmis- 
sion des  ordres  de  M.  Ossent  n'a  rien  de  suspect  ;  quant  aux  événements  qui 
suivirent  l'attaque,  ils  sont  facilement  explicables.  Que  s'était-il  passé  en  réa- 
lité? Tcheng,  et  avec  lui  sa  femme,  son  fils,  un  de  ses  cousins,  un  domes- 
tique et  sept  ou  huit  dessinateurs  de  Fou-tcheou  avaient  été  faits  prison- 
niers par  les  Boxeurs;  ceux-ci  leur  laissèrent  la  vie  sauve  parce  qu'ils  n'en 


(1)  VÊcko  dé  Ckin«f  13  juin  1900. 

(2)  VÉcho  de  Chine,  12  juin  1900. 


446  ASSOCIATION  DBS  ANCIBMS  ÉLÈVES 

voulaient  qu'aux  Européens.  Leur  fera-t-on  un  crime  de  ne  pas  avoir  de- 
mandé à  être  mis  à  mort?  Sont-ils  coupables  pour  avoir  été  épargnés?  Htfy 
aurait  eu  trahison  que  si  le  convoi  avait  été  attiré  de  propos  délibéré  dans  m 
guet-apens.  Mais  quel  intérêt  aurait  eu  Tcheng  à  être  de  connivence  ire 
les  Boxeurs?  Pourquoi  aurait-il  cherché  à  perdre  un  chef  qu'il  aimait  et  a 
ruiner  une  entreprise  qui  iui  assurait  une  position  honorable?  Enfin, s'il  aval 
voulu  se  livrer  à  d'aussi  dangereuses  machinations,  n'aurait-il  pas  commené 
par  mettre  en  sûreté  sa'  femme  et  son  (lis  ?  Les  accusations  qu'on  a  portées 
contre  lui  ne  soutiennent  pas  un  instant  l'examen.—  «  Nous  sommes  trahis!  » 
s'était  écrié  quelqu'un  des  Européens  quand  il  s'était  vu  soudain  entrait 
d'agresseurs,  et  ce  mot  fatal  de  trahison,  qui.  dès  qu'il  est  prononcé,  sto- 
nue  dans  les  âmes  et  ies  rend  dociles  à  toutes  les  suggestions,  avait  ac- 
compli son  œuvre  néfaste  ;  les  soupçons  s'étaient  aussitôt  portés  sût  « 
Tcheng  dont  on  se  méfiait;  la  haine  qu'on  avait  pour  lui  le  faisant  ocmsidàe 
comme  capable  de  tous  les  forfaits. 

La  conduite  ultérieure  de  Tcheng  prouve  à  l'évidence  sa  parfaite  droiine. 
Quand  ses  compagnons  et  lui  eurent  été  relâchés  par  les  Boxeurs,  non  saas 
avoir  laissé  entre  leurs  mains  ce  qu'ils  avaient  de  plus  précieux,  quefaiM? 
se  cachera-t-ll  comme  un  criminel  ?  non  ;  il  se  rend  à  Tien-tain  et  sa  pe- 
mière  démarche  est  d'aller  au  consulat  de  France  pour  voir  les  fugiub  eu- 
ropéens qui  sont  arrivés  lé  même  jour  que  lui.  11  les  trouve  groupés  devait 
un  appareil  photographique;  à  sa  vue,  ils  entrent  en  fureur,  ftppetie* 
traître  et  le  couchent  en  Joue  avec  leurs  armes;  puis  ils  le  foot  arrêter,  * 
Tordre,  dit-on,  du  consul  de  Belgique.  Le  consul  de  France  était  ators 
absent  ;  à  son  retour,  il  examina  l'affaire  et  n'eut  pas  de  peine  à  se  conwaoe 
de  Tinaulté  des  accusations  dirigées  contre  Tcheng  ;  il  le  Qt  donc  relâcher. 

A  la  suite  de  cette  mésaventure,  Tcheng  désirait  retourner  auprès  es 
siens  à  Fou-tcheou;  mais,  comme  il  n'avait  aucune  raison  poar  abandons? 
sa  place,  il  commença  par  demander  l'autorisation  du  chef  de  rentrepmeà 
Changhaï  ;  celui-ci  lui  répondit  par  un  télégramme  qui  lui  enjoignait  expres- 
sément de  ue  pas  abandonner  son  poste.  C'est  donc  par  ordre  et  potiroMti- 
nuer  son  service  que  Tcheng  resta  à  Tien-tain.  II  alla  Jusqu'à  ta  mer  embarauff 
sa  famille,  puis  revint  dans  la  ville  le  14  Juin;  Le  17,  les  forts  de  Ta-tai 
étaient  occupés  par  les  escadres  alliées,  après  une  action  sérieuse;  aassfitt 
les  troubles  éclataient  à  T'ien-tsin  ;  les  forces  régulières  chinoises  m- 
traient  en  scène  et  les  concessions  européennes  étaient  bombardées.  Tcbag 
se  trouvait  alors  à  l'Amirauté,  sur  la  concession  française,  qui  était  fort  ex- 
posée aux  obus  ;  il  se  résolut  à  tâcher  de  gagner  Ta-kou  ;  en  traversait  h 
concession  anglaise,  il  fut  reconnu  par  trois  des  conducteurs  de  travaux  ja. 
l'avaient  accusé  déjà  une  première  fols  ;  ils  se  saisirent  de  lui  et  le  mi- 
nèrent à  la  municipalité  anglaise.  Que  se  passa-t-il  alors?  On  ne  le  sait  p* 
exactement.  Ce  qui  est  certain,  c'est  que  Tcheng  ne  fut  exécuté  que  vû- 
*  quatre  heures  plus  tard  ;  il  n'a  donc  pas  été' fusillé  aussitôt  après  son  arres- 
tation ;  on  a  dû  faire,  ou,  du  moins,  on  a  eu  le  temps  de  flaire  un  sàurataet 
d'instruction  sur  son  cas.  Gomment  n'a-t-il  pas  pu  réclamer  la  protectioa  & 
consul  de  France?  Pourquoi  n'a-t-on  pas  demandé,  avant  de  le  condaïamt, 
le  témoignage  des  employés  supérieurs  de  la  compagnie  du  Lou-Han.  qaiie 
trouvaient  à  Tien-tsln?  Quel  est  enfin  l'homme  qui  a  eu  assez  d'autorité  pot? 
faire  déclarer  coupable  celui  à  qui  le  consul  de  France  avait  une  première  fais 


db  l'école  normale   »  447 

rendu  la  liberté?  Autant  de  questions  qui  resteront  toujours  sans  réponse, 
parce  que  ceux  qui  pourraient  jeter  quelque  lumière  sur  ce  déplorable 
événement  se  sentiront  trop  compromis  eux-mêmes  pour  ne. pas  garderie 
silence. 

Si  nous  cherchons  maintenant  à  considérer  les  choses  de  plus  haut,  la  vie 
entière  de  Tcheng  et  sa  fin  tragique  nous  apparaissent  comme  dominées  par  le 
colossal  conflit  qui  a  mis  aux  prises  à  uotre  époque  la  race  blanche  et  la  race 
jaune.  Les  progrès  de  l'industrie  ont  forcé  les  États  d'Europe  et  d'Amérique  à 
chercher  des  débouchés  en  Asie  ;  le  développement  des  moyens  de  transport 
a  rapproché  toutes  les  distances  ;  la  vieille  muraille  de  Chine  a  été  renversée 
et  le  flot  des  Barbares  a  fait  irruption.  Aucune  force  humaine  ne  pourrait 
maintenant  enrayer  ce  mouvement  et  c'est  pourquoi  il  est  aussi  puéril  de  s'at- 
tarder à  dénoncer  chez  nous  le  péril  jaune  qu'il  est  inutile  de  la  part  des 
Chinois  de  protester  contre  le  péril  européen  en  massacrant  des  ambassadeurs  ; 
quelque  redoutable  que  puisse  être  la  rencontre  entre  l'Extrême-Orient  et 
l'Occident,  elle  est  inéluctable  et  fait  partie  de  révolution  dans  laquelle  s'éla- 
borent les  destinées  de  l'humanité  future.  Tcheng  était  un  de  ces  humbles 
ouvriers  qui  travaillent  obscurément  à  concilier  Tune  avec  l'autre  les  deux 
grandes  civilisations  du  monde.  Mais  il  a  été  pris  entre  ces  deux  masses 
énormes  et  broyé  en  un  instant  ;  il  a  vécu  dans  une  de  ces  périodes  de  tran- 
sition où  rien  n'est  plus  dangereux  que  de  faire  son  devoir  ;  repoussé  par  les 
Chinois,  il  a  été  mis  à  mort  par  les  Européens.  Si  los  circonstances  adverses 
Pont  empêché  d'accomplir  toute  sa  lâche,  on  peut  dire  cependant  de  lui  qu'il 
fut  un  homme  de  bien  et  qu'il  aima  beaucoup  sa  patrie  ;  il  aimait  aussi  notre 
pays;  il  s'était  affilie  à  l'Alliance  pour  la  propagation  de  la  langue  française i 
il  était  membre  de  notre  Société  des  anciens  élèves  de  l'École  Normale  ;  nous 
perdons  on  Inl  un  des  représentants  les  plus  dévoués  de  notre  influence  en 
Ghinc.  Si  le  mal  qui  lui  a  été  fait  ne  peut  être  reparc,  nous  devons  du.  moins 
reconnaître  que  ce  fut  un  crime  et  proclamer  bien  haut  notre  absolue  confiance 
en  sa  loyauté.  A  Fou-tcheou,  devant  le  tertre  sous  lequel  repose  notre  ami, 
victime  innocente  dont  nul  n'a  pris  la  défense,  nous  répandons  la  libation 
expiatoire,  et  nous  envoyons  à  sa  famille  inconsolée  quelques  fleurs  de  France, 
fleurs  d'estime  et  fleurs  de  pitié,  pour  qu'elle  en  tresse  une  couronne  qui 
jamais  ne  se  flétrira. 

Ed.  Chàvannbs. 


Promotion  de  1895.  —  Chkminbau  (Georges),  né  à  Bordeaux  le  20  octobre  i 872, 
décédé  à  Muret  le  27  juillet  190t. 

Georges  Chemineau,  d'abord  élève  de  l'école  laïque  de  Muret,  puis  du  collège 
de  Saint-Gaudens  et  du  lycée  de  Montauban,  ne  commença  ses  études  clas- 
siques qu'à  l'âge  de  quinze  ans.  Deux  ans  après  11  était  reçu  bachelier  de  rhé- 
torique et  entrait  en  philosophie,  dans  In  classe  de  M.  Bazaillas,  dont  rensei- 
gnement semble  avoir  exercé  sur  lui  une  influence  profonde  :  dès  cette 
époque,  Chemineau  se  trouve  initié  à  une  philosophie  d'inspiration,  chrétienne 
qui  fait  une  large  place  à  la  croyance  et  combat  les  formes  étroites  du  ratio- 
nalisme. Déjà  Chemineau  lit  les  ouvrages  de  son  futur  maître  Ollé-Laprune  et 
s'attache  à  une  doctrine  qui  ne  veut  sacrifier  ni  la  raison  ni  la  foi.  L'année 
suivante,  Chemineau  est  au  lycée  de  Toulouse  l'élève  de  MM,  Morand,  Mâle, 


448  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Chauvelon,  Dcjean  et  Delbos.  n  plaît  à  ses  nouveaux  maîtres  par  sa 

par  l'intérêt  qu'il  donne  à  ce  qu'il  (ait,  par  son  enthousiasme  et  son  tempert- 

ment  d'artiste.  11  s'occupe  surtout  d'histoire  de  l'art  et  de  philosophie. 

Je  le  connus  un  peu  plus  tard  au  lycée  Henri  IV  où  il  vint  compléter  sa  pré- 
paration &  l'École  Normale.  11  était  déjà  plus  qu'un  élève.  11  avait  peine  à  s* 
plier  aux  exigences  d'un  régime  très  méthodique^  Chemineau  n'était  pas  m 
fort  en  thème;  il  était  mieux  que  cela,  il  ne  pouvait  s'kiléresser  à  une  étude 
qu'en  s'y  donnant  tout  entier,  il  ne  pouvait  que  taire  très  bien  ou  faire  très 
mal.  Il  partit  au  service  militaire  sans  être  Normalien. 

Chemineau,  qui  s'accommodait  mal  de  l'internat  au  lycée,  s'accommoda  en- 
core plus  mal  de  la  vie  à  la  caserne.  Il  prit  son  nouveau  métier  au  sérieux, 
voulut  s'habituer  au  froid  et  à  la  fatigue,  compliqua  sana  doute  un  peu  la  vie 
au  lieu  de  la  simplifier.  Malgré  son  énergie,  il  souffrit  du  milieu.  Son  année  a» 
service  s'acheva  à  l'hôpital.  Il  semble  bien  qu'il  ait  contracté  au  régiment  les 
germes  du  mal  qui  t'a  emporté. 

Il  revint  à  Paris  malade.  Il  suit  pendant  un  an  les  cours  de  la  Sorbonne.  spé- 
cialement les  cours  de  philosophie.  A  la  fin  de  l'année,  il  est  reçu  à  rGoate 
Normale.  Il  y  entra  très  fatigué.  Je  me'  souviens  que  pour  le  soustratoesB 
plaisanteries  traditionnelles  des  premiers  Jours  et  lui  procurer  tout  de  suite  ai 
peu  de  confortable,  je  l'attendis  le  soir  de  la  rentrée  à  la  porte  de  Pticoèe,  le 
protégeai  de  mon  autorité  d'ancien  et  l'entraînai  à  l'infirmerie.  A  l'École,  Cne- 
mineau  fut  très  aimé  de  ses  maîtres,  particulièrement  d'OUé-Laprune'  et  et 
M.  Bédier,  très  aimé  aussi  de  ses  camarades,  J'entends  du  trop  petit  nonbce 
d'entre  nous  qui  le  connurent,  car  il  passa  à  l'infirmerie  la  plus  grande  partie 
de  l'année.  Malgré  cet  état  de  santé  précaire,  il  travailla,  s'analysa  beaaoMa, 
hésita  longtemps  avant  de  choisir  sa  section.  L'histoire  et  la  philosophie  le 
tentaient.  Pour  ne  sacrifier  ni  l'une  ni  l'autre,  il  entra  dans  la  section  dsi 
lettres.  Il  commençait  d'ailleurs  à  redouter  les  études  philosophiques, 
neau  était  catholique.  Il  trouvait  dans  la  foi  des  satisfactions  d'ordre 
mental  qu'il  estima  de  plus  en  plus  précieuses  à  mesure  que  sa  sauté 
plus  fragile.  Il  aimait  aussi  le  catholicisme  en  artiste,  à  cause  des  maîtres  ée  a 
peinture  italienne,  de  la  musique  d'orgue  et  des  vieilles  cathédrales,  n 
d'appliquer  sa  réflexion  aux  choses  de  la  foi  et  Je  sais  que  c'est  pour 
raison  qu'il  cessa  de  philosopher.  Je  sais  qu'il  traversa  des  crises  morales 
loureuses.  A  vrai  dire»  ii  avait  une  singulière  faculté  de  souffrir.  Délicat 
pressionnable,  modeste,  scrupuleux  à  l'excès,  défiant  de  lui-même, 
sant  aux  ennuis  de  tous,  ii  avait  reçu  en  partage  un  caractère  qui  faîsaft  te 
bonheur  de  ses  amis  et  le  malheur  de  lui-même. 

Vers  la  fin  de  sa  première  année  d'École,  il  devint  visible  qu'il  devait,  provi- 
soirement espérions-nous,  renoncer  aux  études.  En  très  mauvaise  santé,  1  * 
présenta  à  la  licence  et  fût  reçu  premier.  Puis  il  partit  en  vacances  et  ne 
tra  pas  à  l'École  en  novembre.  Les  médecins  l'envoyèrent  en  Suisse,  à 
Leysin.  Les  loisirs  obligés  du  sanatorium,  la  vie  réglée  heure  par  heure,  a 
suralimentation  lui  firent  du  bien.  Mais  il  se  résigna  à  ce  repos  plutôt  qu'A  ■» 
l'accepta  de  bon  gré.  On  pouvait  lui  prescrire  l'immobilité  sur  uoe  dbâm 
longue,  mais  comment  lui  prescrire  le  calme  de  l'esprit,  l'enlever  à  ees  loap 
tête-à-tête  avec  lui-même,  lui  interdire  les  abus  de  l'analyse  ?  n  était  entre  à 
l'École  presse  de  se  faire  une  situation  pour  venir  en  aide  aux  siens  et  vofci 
qu'un  mal  stupide  l'obligeait  à  des  années  de  traitement,  à  des  années  «Tatteate 


1 


DR   L'éCOLR    NORMALE  4 49 

et  d'inertie.  En  vain  ses  protecteurs,  M.  Perrot,  directeur  de  l'École,  et  M.  Per- 
road,  recteur  de  l'Académie  de  Toulouse,  qui  aime  Chemineau  comme  un  fils, 
ses  amis  du  lycée  et  d'École  le  conjurent  de  se  laisser  vivre,  de  penser  le 
moins  possible,  lui  expédient  des  journaux  et  de  la  littérature  superficielle. 
Chemineau  ne  peut  vivre  dans  le  présent.  Étendu  sur  un  lit  de  repos,  devant 
les  paysages  alpestres  que  domine  la  vérandah  du  sanatorium,  loin  de  laisser 
entrer  le  calme  dans  son  âme,  il  réfléchit,  s'interroge,  se  demande  si,  rétabli, 
il  se  fera  dominicain,  socialiste-révolutionnaire  ou  quattrocentiste. 

Après  deux  ans  de  soins,  il  put  se  croire  en  voie  de  guérison.  En  novembre 
1898,  il  revint  à  l'École,  apparut  à  quelques  conférences,  passa  un  mauvais 
hiver  et  rechuta.  De  nouveau  en  congé,  il  séjourna  successivement  à  Feydey- 
Leysin,  au  Vernet,  à  Angeles  et  à  Bagnères-de-Bigorre.  Aucun  traitement  n'ar- 
rête les  progrés  du  mal  et  une  terrible  épreuve  achève  de  compromettre  irré- 
médiablement sa  santé. 

Sa  mère,  qui  était  une  femme  admirable  et  qui  s'épuisait  à  le  soigner  jour  et 
nuit,  tomba  elle-même  malade  d'une  affection  incurable  et  très  douloureuse. 
Longtemps  elle  cacha  ses  souffrances  à  son  flls.  Puis  le  mal  la  terrassa.  G.  Che- 
mineau se  sentit  doublement  atteint  et  s'alita  en  même  temps  qu'elle.  Désor- 
mais chacun  des  deux  malades  souffre  de  sa  souffrance  propre  et  de  la  souf- 
france de  l'autre.  Les  douleurs  de  la  mère  deviennent  si  vives  qu'elle  ne  peut 
retenir  des  cris  et  on  est  obligé  de  donner  aux  deux  malades  des  chambres 
éloignées  pour  leur  épargner  la  torture  la  plus  cruelle,  celle  de  voir  souffrir 
sans  espoir  un  être  aimé.  De  temps  en  temps,  Georges  Chemineau,  soutenu 
par  les  personnes  dévouées  qui  le  soignent,  se  fait  conduire  jusqu'à  la  chambre 
de  sa  mère  qui,  pour  quelques  minutes,  cesse  de  gémir  par  un  prodigieux 
effort  de  volonté.  Leurs  vies  semblent  à  ce  point  liées  l'une  à  l'autre  qu'on 
craint  de  les  voir  s'éteindre  le  même  jour. 

La  mère  fut  délivrée  la  première.  Georges  mourant  rassembla  le  peu  de  force 
qui  lui  restait  et,  malgré  Tordre  formel  du  médecin,  l'accompagna  jusqu'au 
cimetière.  Puis  il  rentra  et  annonça  qu'il  allait  mourir.  Huit  jours  après  il  alla 
rejoindre  sa  mère. 

J'étais  loin  de  France  quand  mon  ami  mourut,  je  n'ai  pas  assisté  à  ses  der- 
niers moments.  Je  sais  qu'au  milieu  de  ses  tortures  physiques  et  morales  il 
trouva  de  grandes  consolations  dans  les  croyances  auxquelles  il  s'était  de  plus 
en  plus  attaché.  L'immortalité  n'était  pas  pour  lui  une  espérance  mais  une 
certitude,  il  savait  qu'il  allait  revoir  sa  mère,  il  sentait  son  corps  défaillant, 
mais  son  âme  saine  et  forte,  il  pouvait  dire  en  donnant  à  ces  mots  un  sens 
catholique  :  «  Seniimus  emperimurqne  nos  aternos  me.  » 

D.  Roustan. 


Promotion  de  1900.  —  Joly  (Anton in-Pierre),  né  le  2  avril  1882  à  Charte- 
ville,  décédé  à  Péronne,  le  12  septembre  1901. 

L'année  qui  vient  de  s'achever  a  été  marquée,  pour  notre  grande  famille  de 
l'École,  par  un  deuil  particulièrement  douloureux.  Nous  avons  vu  disparaître, 
après  des  souffrances  cruelles,  un  de  nos  camarades,  peut-être  le  plus  Jeune 
un  de  ceux,  à  coup  sûr,  qui  nous  auraient  fait  honnenr. 

Antonin  Joly,  à  peine  entré  à  l'École,  s'en  est  éloigné  pour  toujours.  11  venait 
d'être  reçu,  avec  la  promotion  de  1900,  âgé  de  dix-huit  ans,  après  avoir  fait 


120  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

des  études  très  brillantes.  Suivant  son  père,  M.  le  commandant  Joiy,  de  g»- 
nison  en  garnison,  ii  avait,  dans  tous  ies  lycées  où  il  a  passé,  donné  les  marqua 
d'une  inleiligencc  vive,  précoce  et  profonde,  d'un  travail  opiniâtre,  pourleq*! 
il  ne  ménageait  pas  ses  efforts,  ni  peut-être,  hélas,  sa  santé. 

C'est  à  Henri  IV  que  notre  regretté  camarade,  attire  par  les  sciences  exactes, 
était  venu  finir  ses  éludes  secondaires,  il  y  arriva  a  un  résultat  bien  rat 
marque,  nous  le  savons  tous,  d'une  intelligence  exceptionnelle  et  d'un  imd 
très,  assidu,  il  fut,  au  bout  d'une  seule  année  de  mathématiques  spéciales,  rrçi 
à  la  fois  à  l'Ecole  polytechnique  et  à  l'École  Normale.  En  même  temps,  il  rem- 
portait au  concours,  général  le  premier  prix  de  physique. 
.  Tels  étaient  les  antécédents  de  Joly.  A  l'École,  où  il  devait  passer  si  peofc 
semaines,  ses  camarades  ont  eu  le  temps  d'apprécier  ce  que  valaient  sono» 
et  son  intelligence.  Cet  esprit,  si  apte  et  si  attaché  aux  connaissances  ri* 
traites,  était  largement  ouvert  à  toutes  les  idées  belles  et  généreuses,  et  i 
tous  les  sentiments  affectueux.  C'était  le  plus  doux  et  le  plus  confiant  des  «fa- 
rades,  toujours  prêt  à  dire  librement  sa  pensée,  avec  autant  de  finesse  qse  fc 
sincérité  et  de  bienveillance,  incapable  de  refuser  un  service  ou  deprooow 
une  parqle  mordante. 

La  maturité  précoce  de  son  intelligence  lui  avait  laissé  toute  la  gafté  et  tu* 
le  naturel  de  son  âge.  Nous  l'avons  vu,  lui  dont  le  ;soufne  devait  sitfts'é- 
teindre,  aussi  infatigable  au  bal  qu'il  l'était  au  travail,  il  n'avait  rien,  àm  fe 
caractère,  de  renfermé*  ou  de  mélancolique.  11  travaillait,  joyeux,  énergique <* 
confiant,  à  se  faire  une  destinée  heureuse  et  une  brillante  carrière. 

Tous  ces  espoirs  ont  été  bien  courts.  11  avait  passé  quatre  mois  à  pose  * 
l'École  Normale  quand  s'est  révélé  dans  son  organisme  le  germe,  deji  usa- 
puissant,  d'une  maladie  qui  pardonne  rarement. 

11  nous  quitta  pour  traîner,  au  milieu  des  siens,  une  agonie  de  siiffi*. 
brûlé  d'une  fièvre  cruelle  et  incessante,  qui  lui  laissa  trop  bien,  sans  doute,!» 
conscience  de  son  état  désespéré.  Torturé  par  la  maladie,  il  resta  fidèle  i  t* 
ses  souvenirs;  ses  camarades,  qui  ont  suivi  avec  anxiété  les  progrès  des* 
mal,  n'oublieront  jamais  avec  quel  soin  touchant  et  résigné,  il  les  tint  aact*- 
.  tant  de  sa  longue  maladie,  et  avec  quel  tact  fut  atténué,  pour  eux,  te  récit* 
ses  souffrances. 

Puissent  ne  pas  avoir  été  trop  atroces  les  angoisses  qu'il  eut  à  se  sa* 
mourir,  à  l'heure  où  la  vie  aurait  dû  s'ouvrir  à  son  activité. 

Et,  pour  ses  parents,  qui  ont, subi  l'épreuve  te  plus  terrible  et  la  plusiQj^ 
qui  puisse  frapper  un  père  et  une  mère,  nous  souhaitons  que  les  regrets  ette 
éloges  qu'a  mérités  leur  fils,  et  la  sympathie  unanime  qu'a  inspirée  leur  d^ 
heur,  soient  pour  eux  un  sujet  de  légitime  fierté,  s'ils  n'y  trouvent  pas* 
adoucissement  à  leur  douleur. 

P.  Alphakdsbt. 


DB  L'éCOLB  NORMALE  4SI 


COMPTE  RENDU 

DES  REGETTES  ET  DÉPENSES  DE  LA  CAISSE 

PENDANT  L'ANNÉE  1901 


RECETTES. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

A  ce  titre,  nous  avons  reçu  la  somme  totale  de. . . .     11,462  fi?.   »  c* 

Somme  qui  se  décompose  ainsi  :*  .... 

>ur  cotisations  de  1900 212  fr.    »  c. 

—  de  1901  (932  cotisations)  ".  1 ..  *   11,190  '  *    » 

—  de  1902,. en  avance 60        » 

Totalégal ll,462fr.   »c. 

2°  Arrérages  de  rentes 14,598        » 

►tal  des  cotisations  annuelles  et  arrérages  de  rentes    26,060  fr.   »  c. 

DÉPENSES. 

1°  Secours  : 

>us  avons  distribua  en  Vec&uf  s  là  sbmme't'o'tàle  3e.'  .*  '  '19,200  fr.    »  c. 

2°  Frais  divers*  t—  Nous  -avons  payé  : 

Pour  l'impression  de  la  circulaire  électorale  et  de 
l'annuaire    et  frais  de  distri- 
bution      1 ,568  fr.  75  c. 

Pour  frais  de  bureau  et  de  cor- 
respondance 193      70 

Pour  timbres  de  quittances  et  frais        : 
de  recouvrements 223      40 

Pour  allocation  au  comptable ....        300        » 

2,285  fr.  85  c. 
Il  déduire  : 
Pour  vente  d'annuaires 21      50 


2,264     35 
Total  des  dépenses. . . . . 21,464 fr.  35c. 


439  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVBS 

Le  montant  des  recettes  étant  de 26,060  fr.  »«•! 

Celui  des  dépenses  de ....  * 21,464 

L'excédent  des  recettes  sur  les  dépenses  est  de. .  •  •  4,595  fr.  fit 


Capital  (augmentation). 

Onze  nouvelles  souscriptions]  perpétuelles  ont  pro- 
duit la  somme  de 2,250  fr.   »  c. 

Compléments  de  souscriptions  et 
versements  à  valoir  sur  souscrip-  )      5,514  fr.96* 

tions  perpétuelles •  •     1,050        » 

Et   quatorze  dons    divers,    celle 
de 2,214      90 

D'où  un  capital  disponible  de 10,110  fr.Sd 

A  cette  somme  s'ajoute  rencaisse  au  1er  janvier  1901      7,839    * 

D'où  résulte,  au  1er  janvier  1902,  un  avoir  dispo- 
nible de 17,950fr.45ft 

Emploi  de  l'excédent  : 

Sur  cette  somme  nous  avons  payé  : 
Le   10  septembre,    un  achat    de  400  francs   de 
rente  3  0/0 13,496fr.4H 

Reliquat  de  caisse  au  1er  janvier  1901.* 4,454 fr.  '< 


Observations  sur  les  cotisations  et  donations. 

1°  Cotisations  annuelles  : 

Le  nombre  des  cotisations  annuelles  s'est  élevé  à  955. 
Sur  les  955  cotisations,  nous  en  comptons  :  951  à  12  fr.,  1  à 29* 
3  à  10  fr. 

2°  Cotisations  perpétuelles  : 

Liste  des  Souscripteurs  perpétuels  en  4904. 

À  versé  250  francs  : 

M.  Puecb  (1878),  à  Paris. 


j 


DE  L'ÉOOLB  NORMALE  1*3 

)nt  versé  200  francs  : 

1.  MM.  Padovani(1885),àNice. 

2.  Bloch  (Eug.)  (1897),  à  Paris. 

3.  Briot  (1893),  à  Paris. 

4.  Montai  (1894),   à  Poitiers. 

5.  Houpin  (1884),  &  Poitiers. 

6.  Patte  (1894),  à  Vitry-le-François. 

7.  Orosjean  (1884),  à  Paris. 

8.  Giraud  (Ch.)  (1889),  à  Fribourg. 

L  versé  100  francs  : 

M.  Saossine  (1881),  Saint-Pierre  (Martinique)  (2*  ver- 
sement sur  la  souscription  perpétuelle). 

)nt  versé  50  francs  : 

1.  MM.  Marron  (1892)»  à  Nîmes  (4*  versement  sur  la  sous- 

cription perpétuelle). 

2.  Cramaussel  (1890),  à  Âlbi  id. 

3.  Cartan  (1888),  à  Lyon,  id. 

4.  Terrier  (1893),  à  Laval,  3*  id. 

5.  Gauthier  (1895),  à  Valenciennes,  id, 

6.  Alekan  (188%  à  Paris,  id. 

7.  Mouton  (1896),  à  Paris,  id. 

8.  Douxami  (1889),  à  Paris,  2*  id. 

9.  Quinquet  (1883),  à  Paris»  1"  id. 

10.  Luquet  (1897),  à  Paris,  id. 

11.  Zivy  (1897),  à  Paris,  id. 

12.  Berthier  (1896),  à  Argentan,  id. 

13.  Boustan  (1894),  àCahors,  id. 

14.  Bruneau  (1897),  à  Epernay,  id. 

Liste  des  Donateurs  non  anciens  élèves,  en  4904. 

k  versé  400  francs  : 

Madame  Veuve  Sucbet,  en  mémoire  de  son  mari  (1839). 

fat  versé  200  francs  : 

1 .  Madame  Veuve  Laroque,  à  Toulouse,   en   mémoire  de 
son  mari  (1831). 


424  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ^LÂVBS 

2.  M.  Chavanne,  négociant,  rue  de  la  Bastille,  41,  à  Nuis 

en  mémoire  de  son  fils  (1897). 

3.  Madame  Veuve  Blanchet,  en  mémoire  de  son  mari  (189$ 

■ 

Ont  versé  100  francs  : 

• 

1 .  Mm«  J.  Juglar. 

2.  M.  Lamj  (Ernest). 

3.  MM.  Gauthier- Villars,  à  Paris. 

4.  M.  H.  Weil,   à  Paris. 

5.  M.  Paul  Hautefeuille,  à  Paris. 

6.  Somme  réservée   à  V Association  par  le   legs  Préw* 

Paradol. 

7 .  Société  des  Conférences  par  l'intermédiaire  de  M.  D<wâ 

A  versé  15  francs  : 

Mm#  veuve  Bos,  à  Paris  (don  annuel),  en  mémoire  d*» 

mari  (1848). 

i 

A  versé  12  francs  :  Mme  veuve  Guillaume,  à  Limoges  (don  ancrfj 
en  mémoire  de  son  fils  (1877).  ! 

Liste  des  Donateurs  (4904)  anciens  êlèveé 
déjà  souscripteurs  perpétuels. 

A  versé  500  francs  : 

M.  Jules  Girard  (1844),  à  Paris. 

A  ve;*é  287  fr.  90  : 

M.  Troost  (1848)  (don  annuel). 

A  versé  200  francs  : 

M.  l'abbé  Baudrillart  à  Paris,  addition  à  la  souscription;* 
pétuelle. 

A  versé  100  francs  : 

Conseil  d'administration  des  Annales  Scientifiques  de  FÉd 
Normale. 

A  versé  50  francs  : 

i 

M.   Gaj  (Jules-Claude)  (1858),  addition  à  la  souscrit 

perpétuelle.  j 


DB  L'ÉCOLE  NORMAL» 


425 


état  financier  de  l'Association  au  1er  janvier  1902. 

Notre  capital  était,  au  1"  janvier  1901,  de 424,783  fr.    »  c. 

Il  est  arçourd'hui  de 434,893      55 

Il  y  a  un  an,  notre  Caisse  possédait  en  rentes  sur 

État 14,598  fr.   »c. 

Elle  en  possède  aujourd'hui .  .* 14,998       » 

Les  14,998  fr.  de  rente  ont  coûté 430,439 fr.  55c. 

En  y  ajoutant  le  reliquat  de  caisse  au  l,r  janvier 

J02 4,454        * 

On  obtient  la  somme  totale  de.  .../••.. 434,893  fr.  55c. 


436  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  É LAVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE 

AU  l#p  JANVIER  1902 


Situation  au  1«  janvier  1901. . . . .'.     424,7&Sfr.  « 

Recettes  de  1901  : 

Cotisations  pour  1900 212  fr.   »c. 

M.    pour  1901 •• 11*190        » 

Id.    pour  1902,  en  avance. .  •  .* .  60        » 

Souscriptions  perpétuelles 3,300        » 

Donations 2,214      90 

Arrérages  de  rentes . ..  14,598        » 


Total 31,574  fr.  90c. 

Dépenses  de  1901  :  , 

Secours 19,200fr.   »c.    )  oi  aaa      % 

Frais  divers..      2,264      35        )  Z' 


Excédent  des  recettes  *.  •     10,110  fr.  55c.  10,110    3 

Situation  au  1er  janvier  1902 434,893  fr. 

Emploi  des  fonds. 

Placements  antérieurs  au  lw  janvier  1901  : 

14,598  fr.  de  rente  3  0/0  et  3  1/2  0/0  ayant  coûté. .  416,943 fr. 

Achat  en  1901  de  400  francs  de  rente  3  0/0 13,496 

Espèces  en  caisse  au  l*p  janvier  1902 4,454 

Total  égal 434,893  fr. 


Les  valeurs  de  l'Association  représentent  au  cours  de  la  Bour»| 
31  décembre  1901  : 

14,788  francs  de  rente  3  0/0  au  cours  de  101.10..  493,416 fr. 

210  francs  de  rente  3,5  0/0  au  cours  de    103 6,081     >| 

Capital  supposé  réalisé 499,497  frj 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE 


4*7 


M.  le  Président  annonce  qu'il  va  être  procédé  au  vote  pour  le  renou- 
ellement  partiel  du  Conseil. 

Les  membres  présents  ayant  déposé  leurs  suffrages,  les  lettres 
ontenant  des  bulletins  de  vote,  envoyées,  conformément  à  la  circulaire 
lu  20  décembre  dernier,  par  les  associés  qui  n'ont  pu  se  rendre  à  la 
éance,  sont  décachetées,  et  les  bulletins  mis  cachetés  dans  l'urne. 
s  nombre  total  des  votants,  présents  et  absents,  est  de  553,  savoir  : 
13  membres  qui  ont  voté  en  séance  et  480  membres  qui  ont  voté  par 
orrespondance. 

Sont  nommés  : 


.  Pour  trois  ans  : 


MM.  Gernez,  par 443  suffrages, 

Perrot 396        — 

Breton 393        — 

Picard 307        — 

Humbert 293        — 


Les  dix  membres  qui  ont  ensuite  obtenu  le  plus  de  voix  sont  : 


MM.  Boutroux(1873)... 

169 

73 

130 

Lehugeur  (18*71) . . 

59 

123 

Delbos  (1882).... 

39 

Painlevé  (1883) . . . 

96 

Blutel  (1874) 

22 

89 

Bertinet  (1879)... 

17 

M.  le  Président  annonce  que  le  service  annuel  institué  par  Son  Ém. 
le  Cardinal  Perraud,  évéque  d'Autun  (promotion  de  184*7),  «  à  l'in- 
tention de  tous  les  élèves  de  l'École  morts  depuis  la  création  de 
l'École  »,  sera  célébré  en  l'église  SaintJacques-du-Haut-Pas,  le  jeudi, 
16  janvier,  à  dix  heures  très  précises  du  matin. 


128  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


SITUATION  DE  LA  CAISSE  DE  ;  LIQUIDATION 

DU  CENTENAIRE  DE  L'ÉCOLE  NORMALE  SUPÉRIEURE 


• 


Solde  en  caisse  le  l*r  janvier  1901 • .       140  fr.  35  c. 

Intérêts  d'une  année  de  deux  titres  de  rente  3  0/0 54     S 


•   *  -  •   « 


lS5fr.10fc 

A  déduire  :  achat  de  3  fraocs,  de  rente.  3  0/0 103      5 

Espèces  en' caisse  à  ce  jour 92  fr.  Se. 

•  •    »  •    •  •  ■ 

Les  titres  de  rente  3  t)/0,'  ao  edurs  de  la  bourse  du  31  décembre  Jtt» 
représentent  une  valeur  de  1,901  fr.  90. 

Paris,  le  1"  Janvier  1902. 

E.  Levasseur. 


a  •  • 


MONUMENT   FUNÉRAIRE  DE  GEORGES  SAVAfiî 

Georges  Savary,  promotion  de  1881,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Lnt 
y  est  décédé  en  1886.  Sa  sépulture  étant  menacée  de  disparaître  par  suite  t« 
déplacement  du  cimetière,  ses  anciens  camarades  et  collègues  du  Isœefc 
Laval  ont  eu  la  pieuse  pensée  de  marquer,  par  un  monument  modeste,  la  pM 
où  ses  restes  ont  été  transportés.  Une  souscription,  ouverte  par  notre  canel 
pondant,  H.  Sinoir,  a  réuni  507  francs  venant  de  l'École  Normale,  284  fm 
du  lycée  de  Laval,  et  100  francs  du  collège  Stanislas  où  Savary  avait  été  élè* 
La  somme  de  891  francs,  due  à  la  générosité  de  ceux  qui  l'avaient  coattfl 
été  suffisante  pour  assurer  à  ses  restes  un  abri  convenable.  H.  Sinoir  et  il 
collègues  de  Laval  sont  heureux  de  remercier  tous  les  souscripteurs  de  M 
concours  empressé  et  de  la  confiance  dont  ils  ont  bien  voulu  les  hooortt. 


DB  L'iGOLM  NORMALE  4M 


LISTE  DES  DONATEURS  DE  L'ASSOCIATION 

Au  4W  janvier  1902. 


u  Pkévost-Paeadol  f  en  mémoire  de  son  père 
(promotion  de  1849),  en  une  rente  5  0/0 
de  1890  francs,  une  somme  de 40,000  fr.  (1) 

M  J.  Juglar,  rue  des  Mathurins,  58,  à  Paris. . .     2,050  fr. 

.  Ernest  Lamy,  boul.  Haussmann,  113,  à  Paris.    2,000  fr.  Décédé. 

,  Chjsnou  (promotion  de  1818)  (2) 100  fr.  Décédé. 

ion/me  (  1883) 500  fr. 

Kinyme  (1884) 300  fr. 

,  BEBrfiiND  (Joseph),  de  l'Académie  française, 
secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 
sciences,  maître  de  conférences  honoraire  de 
l'École  Normale 4,440  fr.  Décédé , 

.  Cailletet  (Louis),  membre  de  l'Académie  des 

sciences,  boulev.  Saint-Michel,  75 2,000  fr. 

.  Mayrabgues  (Alfred),  boulevard  Malesherbes, 

1 03 500  fr . 

Hautbfbuille  (Paul-Gabriel),  membre  de  l'A- 
cadémie des  sciences,  professeur  de  miné* 
ralogie  à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences à  l'École  Normale,  rue  du  Luxem- 
bourg, 28 1 ,  700  fr. 


1)  Cette  belle  donation  s'adresse,  en  réalité,  sous  le  nom  de  l'Association,  à  l'École 

maie  elle-même.  Aux  termes  de  l'acte  de  donation,  l'Association  transmet  ce 

mu  au  directeur  de  l'École,  qui  en  fait  emploi  pour  distribuer  à  tous  les  élèves 

ants  :  1*  les  œuvres  de  Prévost-Paradol  ;  2°  un  certain  nombre  de  livres  qui  for- 

it  à  chacun  une  petite  bibliothèque  littéraire  ou  scientifique.  Mais  l'acte  de  dona- 

.  réserve  à  l'Association  une  rente  perpétuelle  de  100  francs. 

oir,  pour  l'histoire  de  cette  donation,  l'allocution  du  président  de  1881. 

a  conversion  du  5  0/0  en  4,5,  en  1886,  a  réduit  cette  somme  de  1890  francs  à 

1  francs,  1a  conversion  du  4,î>  en  3,5  du  20  janvier  1894  a  réduit  cette  somme  à 

î  francs. 

I)  Les  Normaliens  dont  les  noms  figurent  sur  cette  liste  sont  exclusivement  ceux 

r  lesquels  les  dons  ou  legs  personnels  n'atteignent  pas  200  francs. 

9 


*30  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

M.  de  Ferrari  (Philippe),  rue  de  Varennes,  57.       300  fr. 

Mme  Légal  en  mémoire  de   son  mari  (promo- 
tion 1831) 150  fr. 

Anonyme  (1885) 50  fr. 

M.  Sauvbton,  à  Paris 20  fr. 

M.  Legoupils,  à  Chambéry 5  fr. 

Les  héritiers  de  Mra«  Dagnan 3,000  fr. 

Les  héritiers  de  M.  Bach  (promotion  de  1832).. .        500  fr. 

Anonyme  (1881) 500  fr. 

M.  Noiret,  à  Rethel,  en  mémoire  de  son  fils  (pro- 
motion de  1883) 500  fr. 

Anonyme(1887) 20  fr. 

Comité  de  bienfaisance  des  Élèves  de  l'École  Nor- 
male (partie  du  produit  des  bals  de  1888 
(5,000fr.),  1890  (10,000  fr.),  1891  (4,750 fr.), 
1892  (8,000  fr.),  1894  (2,250  fi\),  1898 
(1,000  fr.)  et  1900  (3,500) 34,500  fr. 

Anonyme  (1888) . . .  k . . .       500  fr. 

Mrae  Lemoine,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1844) 200  fr. 

Mm°  Réaume,  en  mémoire  de  son  mari  (promotion 

de  1846) 100  fr. 

Mme  Bos,  9,  avenue  Victoria,  en  mémoire  de  son 

mari  (promotion  de  1848) 195  fr. 

Mme  Péolbt,   née  de  Coriolis,  en  mémoire  de 

son  mari  (promotion  de  1812) 3,000  fr •  Décéda 

MM.  Louis  et  Julien  Havet,  en  mémoire  de  leur 

père  (promotion  de  1832) 1,000  fr. 

Anonyme  (1889) 500  fr. 

Mrao  Bbaujean,  38,  rue  du  Luxembourg,  en  mé- 
moire de  son  mari  (promotion  de  1841).. . . .      500  fr. 

M.   Gauthier- Villars,  55,  quai  des    Augus- 

tins 250  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  pour  le  banquet  offert  à 

M.  Boissier  en  1889 411  fr. 

Reliquat  de  la  souscription  poux  le  monument 
élevé  à  F  École  en  mémoire  de  L.  Thuillier 
en  1889 50  fr.  35  e- 

Mme  Pauilhac,  à  Toulouse 2,000  fr. 

Anonyme  (1890) 500  fr. 


M  L'ÉCOLE  NORMALE  431 

[.  Serbat,  avenue  des  Champs-Elysées,  138,  à 

Paris 80  fr. 

[me  Pontarlibr,  à  La  Roche-sur-Yon,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1831) 12  fr. 

'.  Guillaume,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  et 
Mme  Guillaume,  avenue  Baudin, à  Limoges, 
en  mémoire  de  leur  fils  (promotion  de  187*7).      144  fr. 

m*  veuve  Lange  (Henri) 100  fr. 

.  Gauthibh-Villars  et  ses  fils 1 ,000  fr. 

.  Desnoyers,  à  Bayeux 20  fr. 

.  Goldschmidt  (Léopold),  rue  Rembrandt,  19..    1,000  fr. 

.  Roux  (Gustave),  rue  de  Rome,  "72. . . .' 800  fr. 

lonyme  ( V«  d'un  universitaire)  (1892) 1 00  fr. 

une  anonyme  (1892) 100  fr. 

une  anonyme  (1892) 100  fr. 

lonjme  (1892).. . 200  fr. 

gs  de  15,000  francs  fait  par  M.  Alfred  Née  ,  * 
avocat,  réduit  par  les  droits  de  mutation  et 
les  frais  à 13,375  fr. 

onyme  (1893) 500  fr. 

onjme  (1893) 100  fr. 

onyme  de  Montpellier  (1893) 10  fr. 

l'abbé  Bernard,  ancien  aumônier  de  l'École 
Normale,   curé   de    Saint-Jacques-du-Haut- 

Pas 250  fr.  Décédé. 

"Wbil,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles -Lettres,  maître  de  conférences  ho- 
noraire de  littérature  grecque  de  l'École  Nor- 
male, rue  de  la  Tour  156. 900  fr. 

0  Pellissieb,  en  mémoire  de  son  mari  (pro- 
motion de  1839) 100  fr. 

Pl*ESSis,  maître  de  conférences  de  langue  et 
littérature  latines  à  l'Ecole  Normale,  rue  de 
Staël,  22,  Paris ,..      200  fr. 

jnyme  (1894) 24  fr.  35  c. 

GrUIBAL,  à  Ai* 12  fr. 

anonyme  (1894) 12  fr. 

anonyme  (1895) 500  fr. 


f 


15,014  fr.  25  cl 


432  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Centenaire  de  l'École  (1895)  :  \ 

Produit  du  bal 9,921  fr.  35  c. 

Vente  des  progtçmmes  de  la 

-Revue  du  Centenaire •      660 fr. 

Produit  d'une  collecte  faite  à 
la  suite  du  service  célébré  à  la 
synagogue  de  la  rue  de  la  Vic- 
toire, à  l'occasion  du  Centenaire, 
par  M.  le  Grand-Rabbin  Zadoc 
Eahn,  rue  Saint-Georges,  17.  3,175  fr. 

Excédent  de  recettes  sur  les 
dépenses  des  fêtes  du  Cente- 
naire      651  fr.  90  c.j 

Mm0  Gefprot,  rue  du  Bac,  32,  en  mémoire  de  son  - 

mari  (promotion  de  1840) 1,000  fr. 

Mmo  Mauduit,    rue  Bonaparte,   20,  en  mémoire 

de  son  mari  (promotion  de  1848) 100  fr. 

Reliquat  du  banquet  offert  à  M.  Georges  Perrot 

(1895) 49  fr. 

M.  Revoil,  à  Chambéry 2  fr. 

M.  et  Mme  Roger,  à  Paris ,  en  mémoire  de  leur 
fils,  Maurice  Antonio  (promotion  de  1890), 

un  titre  de  300  fr.  de  rente  3  0/0  (1) 10,245  fr. 

Anonyme,  femme  d'un  Normalien,  en  vue  de  fêter 

un  anniversaire  (1896) 500  fr. 

Anonyme  Normalien  (1896) 200  fr. 

MBfl  Berthaud,  à  Saint-Cyr-au-Mont-d'Or,   en 

mémoire  de  son  mari  (promotion  de  1840) . .       100  fr. 
Un  groupe  d'Athéniens  (Reliquat  d'une  souscrip- 
tion pour  offrir  une  œuvre  d'art  àM.  Heuzey).        70  fr. 
M.  Godard  (Reliquat  d'une  souscription  au  col- 
lège Sainte-Barbe) 7  fr. 

Mm0  la  baronne  Hirsch  de  Gerbuth 2,000  fr. 

Anonyme  Normalien  (1897)  (2#  versement) 200  fr. 

M.  Labrousse  au  nom  de  feu  Escot  (1895)  ....         60  fr. 


(1)  Une  autre  rente  annueUe  de  300  francs  a  été  instituée  par  M.  et  Mm*  - , 
en  faveur  des  deux  élèves  entrés  les  premiers  à  l'École,  en  vue  de  leur  adtcteH 
livres.  —  (Voir  l'allocution  présidentielle  de  1897.) 


DB  L'ÉCOLK  NORMALE  133 

.  Péreire  (Henry),  administrateur  de  la  Cie  des 

chemins  de  fer  du  Midi,  boulevard  de  Cour- 

celles,  33 250  fr. 

.  Bricogne,  inspecteur  de  la  traction  au  chemin 

de  fer  du  Nord,  rue  de  Maubeuge,  62. 200  fr . 

lonyme  Normalien  (1898)  (3°  versement) 200  fr. 

>nseil  d'Administration  des  Annales  scientifiques 

de  l'École  Normale 400  fr. 

.  Benoit,  avocat  à  Nancy,  en  mémoire  de  son 

père  Ch.  Benoit  (1835),  doyen  honoraire,  de 

la  Faculté  des  Lettres  de  Nancy 100  fr. 

«héritiers  de  M.  Chon  (1832) 100  fr. 

lonyme  (1898) . 15  fr. 

cliquât  d'une  souscription  (1898)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1880  (Sciences) 8  fr.  50 

Ile  Belœuil 1 0,000  fr .  Décédée . 

me  Vve  Louis  Pasteur 1,000  fr. 

.  Dutilleul  (André),   ingénieur   dés   Mines, 

à  Vesoul 200  fr. 

.  Dutilleul    (Lucien),     capitaine   d'artillerie 

attaché  à  la  place  de  Lille 200  fr. 

•  André  Maure  à  Carcassonne 1  fr. 

îonyme  Normalien  (1899)  (4#  versement) 200  fr. 

M.    Beaunier,  Bornecqub,  Bouglé,  Crou- 

zet,  Drouin,    Hbrbiot,  Jubin,    Laloy, 

Landry,  Lanqe,  Morbl,  Rageot,  Rosen- 

thal,  Simian,  Téry,  Wahl,  auteurs  des 

x  Normaliens  peints  par  eux-mêmes  »  :  don 

de  leurs  droits  d'auteurs  de  Mai  1895  au 

31  Janvier  1899 331  fr.  50 

cliquât  d'une  souscription  (1899)  des  élèves  de  la 

promotion  de  1886  (Sciences) 8  fr .  35 

.  Lévy   (Lucien),  examinateur    d'admission   à 

l'École  polytechnique,  en  mémoire  de  son  père 

(promotion  de  1843),  rue  du  Regard,  12. . . .       100  fr. 
.  Sarchi  (Paul),  boulevard  Haussmann,  49.. . .       500  fr. 

•  Cambronne,  rue  Léon  Cogniet,  10,   en   mé- 

moire de  son  fils  (promotion  de  1893) 100  fr. 

lonyme  Normalien  (1900)  (5e  versement) 200  fr. 


431  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ELEVES 

Reliquat  d'une  sousciiption  faite  pour  honorer  la 

mémoire  de  Louis  Couve  (novembre  1900)..        36  fr.  40 

Mm*  Suchet,  en  mémoire  de  son  mari  (promo- 
tion de  1839 1,000  fr. 

Mme  Couve,  à  Valafran-sur-Ville  neuve,  en  mé- 
moire de  son  fils  (promotion  de  1887) 500  fr. 

H.  Chavanne,  négociant,  rue  de  la  Bastille,  41, 
Nantes,  en  mémoire  de  son  fils,  Paul  Cha- 
vanne (189*7),  décédé  au  terme  de  sa  seconde 
année  d'École 200  fr. 

Société  des    Conférences   par   l'intermédiaire    de 

M.  Doumic 100  fr. 

Mm*  veuve  Blanchet,  en  mémoire  de  son  mari 

(promotion  de  1890) 200  fr. 


de  l'école  normale  435 


LISTE  DES  MEMBRES  SOUSCRIPTEURS  PERPÉTUELS 

PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  (l). 


110.  Cousin  (Victor) 1,000  fr.  Décédé. 

-  Gaillard  (Théodore) 200  fr.  Décédé. 

-  Guillaume  ( Alexandre-Marie-Philippe) .. .  400  fr.  Décédé. 

111.  Dubus-Champville  (François- Jacques). . .  200  fr.  Décédé. 

-  Guigniaut  (Joseph-Daniel) 200  fr.  Décédé. 

-  Patin  (Henri-Joseph-Guillaume) 300  fr.  Décédé. 

~       Pouillet  (Claude-Servais-Mathias) 200  fr.  Décédé. 

!12.  Dubois  (Paul-François) 200  fr.  Décédé . 

-  Martin  (Pierre- Alphonse) 300  fr.  Décédé. 

-  Péclet  (Jean-Claude-Eugène) 500  fr.  Décédé. 

-  Poirson  (Auguste-Simon Jean-Chrysost.).  200  fr.  Décédé. 

-  Renouard (Augustin-Charles) 200  fr .  Décédé. 

13.  De  Corneille  (Pierre) 200  fr.  Décédé. 

-  Cotrlle  (Toussaint- Ange) 200  fr.  Décédé. 

-  Granoeneuve  (Maurice) 300  fr.  Décédé. 

-  Lévy  (Servedieu-Abailartl) 200  fr.  Décédé. 

-  Maas  (Myrtil) 200  fr.  Décédé . 

-  Vernadé  (Armand-Balthazar). 500  fr .  Décédé. 

15.  Defrenne  (Jacques-Anatole-Fortuné) 2,000  fr.  Décédé. 

19.  Hachette  (Louis-François-Christophe) .. .  500  fr.  Décédé. 
Quicherat  (Louis-Marie) 200  fr.  Décédé. 

20.  André-Pontier ( Guillaume-Eugène j 200  fr.  Décédé. 

Barbet  (Jean-François) 200  fr.  Décédé. 

20.  Anquetil  (François- Prosper) 200  fr.  Décédé. 

Verdot  (Jean-Maurice) 200  fr.  Décédé. 


I)  Par  décision  du  Conseil  d'Administration  (séance  du  8  avril  1865),  les  membres 
verseront  à  la  Caisse  de  secours  une  somme  dont  le  minimum  est  fixé  à  200  francs 
>ut  libérés  de  la  cotisation  annuelle  et  inscrits  à  perpétuité  sur  la  liste  des  membres 
lateurs. 

'astérisque  (*)  indique  la  résidence  dans  les  départements  de  la  Seine   ou  de 
le-et-Oise,  et  par  suite  l'aptitude  à  faire  partie  du  Conseil  d'administration. 


436  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

182*7 .  Hkbbbtte  (Charles-Émile-Victor) 200  fr.  Décédé 

—  Morellb  (Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Moubier  (Adolphe-Auguste-Corneille) 10,200  fr.  Décédé, 

1828.  Amiot  (Benjamin-Michel) 300  fr.  Décéda 

—  Chébuel  (Pierre-Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Guérard  (Michel) 200  fr.  Décédé. 

—  Mermet  (Alexandre-Christophe) 300  fr.  Décédé. 

—  JPbtitbon  (Edwin- Joseph-Léon-François).  240  fr.  Décédé. 

1830.  Duruy  (Louis- Victor) 200  fr.  Décédé. 

—  Germain  (Alexandre-Charles) 200  fr.  Décédé. 

—  Quet  (Jean-Antoine) 200  fr.  Décédé. 

1831 .  Abria  ( Jérémie-Joseph-Benoît) 200  fr.  Déeé& 

—  Bertebbau  (Alexandre-Adolphe) 200  fr.  DéeédiJ 

—  Laroqub  (Frédéric-Noèl-Raymond) DéeédéJ 

—  Lbbègue  (Pierre-Auguste) 200  fr.  Décédé 

—  Légal.  (Fulgence-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Wallon  *  (Henri- Alexandre) 1,000  fr. 

1832.  Bach  (Xavier-Dagobert) 200  fr.  Décédé. 

—  Bontoux  (Marcelin) 300  fr.  Déeé* 

—  Danton  (Joseph-Arsène) 200  fr. 

—  Havbt  (Auguste-Eugène-Ernest) 200  fr. 

1833.  Hauser  (Simon) 240  fr.  Décédl. 

—  Hébert  (Edmond) 240  fr.  Décédt 

—  Jogoet  (Vincent) 200  fr.  Décédé. 

—  Lorquet  (Alfred-Hyacinthe-Nicolas) 240  fr.  Décidi- 

—  Simon  (Jules-François) 240  fr.  Décédé. 

—  Vieille  (Jules-Marie-Louis) 200  fr.  Décédé- 

1834.  Baret  (Pierre) 200  fr.  Dec* 

—  Bouillibr  (François-Cyrille) .- 250  fr.  D*a* 

—  Macé  de   Lépinat  (Antonm-Pierre-Lau- 

rent) 200  fr.  Dec* 

—  Mondot  (Marie-Casimir) 200  fr.  Dé«* 

—  Rollier  (Constant) 700  fr.  Déeéi 

—  Taulier  (Jean-Louis-Fraaçois) 200  fr.  DécéM 

1835.  Daguin  (Pierre-Adolphe) 200  fr.  Déeâï 

—  Denis  *  (Ange-Marie) 1,300  fr. 

—  Desains  (Quentin-Paul) 200  fr. 

—  Wiesener  (Jacques-Louis) 250  fr .  Dec 

1836.  Bersot  (Pierre-Ernest) 200  fr. 

—  Haillecourt  (Pierre-Paul-Alfred) 200  fr. 


DE  l'école  normale  437 

1836.  Huguent  (Frédéric-Léopold) 240  fr.  Décédé. 

—  Lacroix  (Pierre-Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Olivaint  (Pierre- A ntoine-Just) 258  fr.  Décédé. 

1837.  Barni  (Jules-Romain) 200  fr.  Décédé. 

—  Girault  (Charles-François) 250  fr.  Décédé. 

—  Briot  (Charles-Auguste- Albert) 240  fr .  Décédé. 

—  Jamtn  (Jules-Célestin) 200  fr.  Décédé. 

—  Lévéque  (Jean-Charles) 200  fr.  Décédé. 

1838.  Hionard  (Louis-Henri- Vincent) 300  fr.  Décédé. 

—  Maucourt  (Jean-Baptiste-Maximilien) . . .  240  fr.  Décédé. 

—  Talbert  (Michel-Emile) 200  fr .  Décédé. 

—  Tanesse  *  (Claude) 200  fr. 

—  Vapereau  *  (Louis-Gustave) 200  fr. 

—  Waddington  *  (Charles)* 240  fr. 

1839.  Bouquet  (Jean-Claude) 300  fr.  Décédé. 

—  Desboves  (Honoré-Adolphe) 200  fr .  Décédé. 

—  Druon  (Henry-Valéry-Marc) 240  fr. 

—  Leroy  (Pierre-Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Suchet  «(Jean-Charles) Décédé. 

—  Waille  (Isaac) 200  fr.  Décédé. 

1840.  Bertrand*  (Alexandre) 200  fr. 

—  Cuchbval-Clariony  (Athanase) 200  fr.  Décédé. 

—  Dreyss*  (Charles-Louis) 200  fr. 

—  Frenet  (Frédéric) 200  fr.  Décédé. 

—  Geffroy  (Mathieu- Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Girard  (Julien) 250  fr .  Décédé. 

—  Martha  (Benjamin-Constant) 1 ,200  fr .  Décédé . 

1841.  Bkaujean  (Emile- Ambroise- Amédée) .. , .  Décédé. 

—  Chambon  (Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Janet  (Paul-Alexandre-René) 200  fr.  Décédé. 

—  Thurot  (François-Charles-Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Verdet  (Manuel -Emile) 200  fr.  Décédé. 

1842.  Boucher  (Auguste) 400  fr. 

—  Chotard  *  (Martin-Henri) 200  fr . 

—  Lamy  (Claude-Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Moncourt  (Edme) 250  fr.  Décédé. 

1843.  Boissier  *    (Gaston  -  Marie  -  Louis  -An- 

toine)    240  fr. 

—  Hatzfbld  (Adolphe) 2,000  fr.  Décédé. 

—  Lanzi  (Joseph- Antoine) 200  fr .  Décédé . 


438  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1843.  Magy  (Jean-Baptiste-François) 200  fr.  Décédé. 

—  Manuel  (Eugène) f 240  fr.  Décédé, 

—  Pasteur  (Louis) 600  fr.  Décédé. 

—  Perrens  (François-Tomray) 240  fr.  Décédé. 

—  Tivier  (Antoine-Henri) 200  fr. 

1844.  Anselme  (Jean-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Aubin  (Louis) 200  fr.  Décédé. 

—  Beaussirb  (Emile-Jacques- Armand) 200  fr.  Décédé. 

—  Dupré   (Pierre-François-Victor) 250  fr.  Décédé. 

—  Gandar  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Girard  *  (Jules) 2,700  fr. 

—  Gomond  (Louis-Erneçt) 200  fr. 

—  Ladrey  (Claude) 200  fr.  Décédé. 

—  Lemoine  (Jacques- Albert-Félix) Décédé. 

—  Lespiault  (Frédéric-Gaston) 200  fr . 

1845.  Beulé  (Ernest-Claude) 200  fr.  Décédé. 

—  Caro  (Elme-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Glachant  (Charles-Floride) 1,200  fr.  Décédé. 

—  Joubert*  (Charles-Jacques-Eugône) 200  fr. 

—  Mézières  *  (Alfred-Jean-François) 200  fr. 

—  Molli ard  (Léon-Auguste) 200  fr.  Décédé. 

—  Wœstyn  (Corail) 200  fr.  Décédé. 

1846.  Boutan  (Jean-Marie-Ernest) 200  fr.  Décédé. 

—  Challbmel-Lacour  (Paul-Amand) 3,740  fr.  Décédé. 

—  Chassang  (Marie-Antoine-Alexis) 200  fr.  Décédé. 

—  Dansin  (Jean-Hippolyte) 200  fr.  Décédé. 

—  Harant  (Eugène-Alexandre) 240  fr.  Décédé. 

—  Leohat  (Julien-Charles-Marie-Claudius) . .  200  fr.  Décédé. 

—  Marcou*  (François) 200  fr. 

—  Véron  (Eugène) 200  fr.  Décédé. 

—  Viollbtte  (Charles) 200  fr.  Décédé. 

1847.  Beaussire  (Charles-Zozime) 300  fr.  Décédé. 

—  Debray  (Jules-Henri) 250  fr.  Décédé. 

—  Lenient  *  (Charles-Félix) 200  fr. 

—  Perraud  (Adolphe-Louis- Albert)  1,200  fr. 

—  Roger  (Jean-Michel) 200  fr.  Décédé 

—  Valson  (Léon-Stanislas) 300  fr.  Décédé 

1848.  About  (Edmond) 200  fr.  Décédé 

—  Albert  (Paul) 200  fr.  Décé* 

—  Bary  (Arthur-Louis-Charles) 700  fr.  VècédA 


DR  L'ÉCOLE  NORMALE  439 

1848.  Bos    (Henri-Edmond-Étienne),   15  fr.   de 

rente  3  0/0  ayant  coûté 400  fin.  Décédé. 

—  Cambier  (Désiré-Edouard) 250  fr.  Décédé. 

—  Charaux  (Claude-Charlei) 250  fr. 

—  Ducoudré  (Henry) 240  fr.  Décédé, 

—  Hbinrich  (Guillaume-Alfred) 240  fr .  Décédé . 

—  Mathet  (Jacques-Gabriel) 200  fr . 

—  Moncourt  (Eugène) 200  fr. 

—  Sarcby  (Francisque) 200  fr .  Décédé , 

—  Stopfel  (Emile) 240  fr. 

—  Taine  (Hippolyte- Adolphe) 200  fr.  Décédé. 

—  Troost  *  (Louis-Joseph) 2,315  fr.  90 

—  Wolf  *  (Charles-Joseph-Étienne) 240  fr. 

1849.  Fouqué  *  (Ferdinand-André) 200  fr. 

—  Fournet  (Antoine)  (legs). 1,000  fr.  Décédé. 

—  Grbard  *  (Valéry-Clément-Antoine) 200  fr. 

—  Lalande  (Charles) 200  fr. 

—  Lignier  *  (Claude) 200  fr. 

—  Prévost-Paradol  (Lucien-Anatole) 200  fr.  Décédé. 

—  Serret  (Paul- Joseph) 200  fr .  Décédé. 

—  Terqubm  (Alfred) 200  fr.  Décédé. 

—  Vacquant  (Jean-Baptiste-Charles) 200  fr.  Décédé. 

— r  ViLLKTARDDEPRONiÈRBs(Charles-Edm.).  200  fr.  Décédé. 

1850.  Cucheval  *  (Victor-Louis-Philippe) 200  fr. 

—  Fbrnbt  *  (Emile-Jacques) 240  fr . 

—  Fustel  de  Coulanges  (Numa-Denis) 300  fr.  Décédé. 

—  Tournièr  (Edouard) 200  fr.  Décédé. 

[851 .  Heuzey  *  (Léon-Alexandre) 240  fr . 

—  Hubert  *  (Gabriel- Alfred) 240  fr. 

—  Lachelier  *  (Jules-Ernest-Nicolas) ......  240  fr . 

—  Thbnon  (Jules-Léon) 240  fr.   Décédé. 

852.  Bréal  *  (Michel-Jules-Alfred) 240  fr. 

—  Goumt  (Jean-Édouard) i .  1,000  fr.  Décédé, 

—  Lefbbvre  *  (Eugène) 200  fr . 

—  Pebrot*  (Georges) 240  fr. 

—  Wescher  *  (Marie-Antoine-Charles) 240  fr . 

853.  Appert  *  (Germain-Gustave) . .  •. 200  fr. 

—  Bertauld  (Pierre-Auguste) *. .  240  fr.  Décédé. 

—  Gossin  (Henri) 200  fr. 

—  Marotte  *  (Alfred- Auguste) 200  fr . 


440  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1853.  Prdvost  *  (Jules-Paulin-Émile) 250  fr 

—  Ribout*  (Jean -Baptiste* Auguste-Charles).  240  fr 

1854.  Brédip*  (Léon). 2,602  fr 

—  Devîllb  (Gustave) 200  fr 

—  Gaspabd  (Pierre-Emile) 200  fr 

—  Hervé  (Aimé-Marie-Édouard) 240  fr 

—  Mbray  (Hugues-Charles-Robert) 200  fr 

—  Lb  Renard  (Fôlix-Henry-Louis-Gabriel). .  200  fr 

1855.  De  Tréverret  (Armand-Germain-Léon).  300  fr 

—  Foucart  *  (Paul-François) 200  fr 

—  Gernez  *  (Désiré-Jean-Baptiste) 400  fr 

—  Laurent  *  (Emile-Michel) 200  fr 

—  Lemas  (François) 200  fr 

1856.  Landrin  (Eugène-Charles) 400  fr 

—  LaunaT  *  (Louis) 200  fr 

—  Monginot  (Louis-Émile-Alfred) 240  fr 

1857.  Bris6ET  (Louis-Daniel- Adrien) 200  fr 

1858.  Gay*  (Jules-Claude) 300  fr 

—  Huvelin  *  (Marie-Joseph-Philippe) 240  fr 

—  Mascart  *  (Éleuthère-Élie-Nicolas) 200  fr 

—  Nolen*  (Pierre-Aimé-Désiré) 200  fr 

—  Ollé-Laprune  (Louis-Léon) 9,498  fr 

—  Robin  *  (Louis-Charles-Jean-Paul) 200  fr 

—  Sarradin  *  (Henry-Amédée). 500  fr 

—  Talon  (François) , 200  fr 

—  Van  Tieghem  *  (  Philippe -Édouard-Léon).  250  fr 

1859.  Collet  (Louis-Félix) 200  fr 

—  Decharme  (Jean-Baptiste-François-Paul)  200  fr 

—  Duclaux  *  (Pierre-Emile) 200  fr 

—  Gbuby  (Louis-Jules) 200  fr 

—  Legouis  *  (Stéphane) 200  fr 

—  Maze  (Hippolyte) 250  fr 

1860.  Bigot  (Charles-Jules) 240  fr 

—  Froment  (Charles-Théodore) 240  fr 

—  Lecaplain  (Marie-Arthur) 200  fr 

—  Morel  *  (Maximilien-Georges) 500  fr 

—  Waltz  (Adolphe) 200  fr 

1861 .  Crétin*  (Marie- Justin-Théodore-Émile). .  290  fr 

—  Darboux  *  (Jean-Gaston) 250  fr 

—  Dumont (Charles-Albert-Eugène-Auguste).  240  fr 


10 
Décédé. 

l/cCcûc» 


Décédé. 


65^  Dec 


Décé& 


Déeéâé. 

Dec* 
Déoédi. 


Dée* 


de  l'école  normale  444 

161 .  Jénot  *  (Charles-Emmanuel) 200  £r . 

f—      Rambaud  *  (Nicolas-Alfred) 200  fr. 

—  Viollb  *  (Louis- Jules-Gabriel) 200  fr . 

■—      Zévort  (Charles-François-Edgar) 300  fr. 

&82.  Alcan  *  (Mardochée-Félix) 240  fr. 

—  Guillot  *  (Joseph-Louis- Auguste) 200  fr . 

—  Lavibvillr*  (Augustin-Philistall) 240  fr, 

—  Lavissb  *  (Ernest) 200  fr. 

—  Monod*  (Gabriel) 200  fr. 

—  Pellhbin  (Arthur-Théophile-Pierre) 200  fr .  Décédé. 

—  Pingaud  (Léonce-Jean-Philibert-Pierre). . .  200  fr . 

—  Ribot  *   (  Théodule  -  Armand  -  Ferdinand- 

Constant)  200  fr . 

—  Rochebolles  (Gabriel- Jacques -Edouard).  200  fr. 

—  Waleoki*  (Félix-Charles-Louis) 300  fr. 

—  Wallon  (Paul-Henri) 300  fr. 

863.  AMiGUBs(Pierre-Marie-Édouard) 300  fr.  Décédé. 

—  Darboux  (Jean-Louis) „ 200  fr. 

—  Dubuy  (Albert) 200  fr.  Décédé. 

—  Gorceix  (Claude-Henri) 500  fr. 

—  Gusse  (Louis-Edmond) 200  fr .  Décédé. 

—  Le  Monnier  (Alexandre- Alexis-Georges).  240  fr. 

—  Monniot  (Gustave- Antoine) 200  fr.  Décédé. 

—  Patenôtre  (Jules) 240  fr . 

—  Tisserand  (François-Félix) 250  fr.  Décédé. 

—  Vidal  de  la  blache*  (Paul-Marie-Joseph)  500  fr. 
364.  Benoist  (Antoine) 200  fr. 

—  Cerf  (Léopold) 200  fr.  Décédé. 

—  Combe  (Henri-Jacques) 240  fr . 

—  Croiset  *  (Marie- Joseph-Alfred) ;  200  fr . 

—  Lebegub  (Albert-Jacques) 200  fr.  Décédé. 

—  Maillard  (Nicolas) 300  fr. 

_      Perribb  *  (Edmond) 250  fr. 

J65.  Ammann  *  (Auguste) 200  fr. 

—  Boutroux*  (Étienne-Émile  Marie) 200  fr . 

—  Croiset  *  (Maurice) 240  fr . 

—  Dbreux  *  (Georges-Hector-René) 200  fr . 

—  Dubois  (Edmond) 200  fr.  Décédé». 

—  Maspbro  *  (Gaston-Camille-Charles) . .  •  ;  •  200  fr . 
166.  Barrerr*  (Alexandre-  Antoine  -Jacques)..  200  fr. 


1 


U2  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1866.  Bichat  (ErnestrAdolphe) 240  fr. 

—  Bonnard  (Adrien-Paul-Émile) 300  fr. 

—  Booty*  (Edmond-Marie-Léopold) 540  fr. 

'  —  Régismanset  (Joseph-Eugène) 200  fr. 

1867 .  Aulard  *  (François- Victor-Alphowe) 300  fr. 

—  Dessrnon  *  (Ernest) 200  fr. 

—  Eggrk*  (Victor-Emile) 200  fr. 

—  Gayon  (Ulysse) 300  fr 

—  Giard  *  (Alfred-Mathieu) 500  fr. 

—  Humb^rt*  (Jean-Baptiste-Louis) 250  fr. 

—  Ruel  (Edouard-Louis) 240  fr.  Décééé. 

—  Vast  *  (Henri-Charles-Edmond) 300  fr. 

1868.  Anoot  *  (Charles-Alfred) 200  fr. 

—  De  Crozals  (Jacques -Marie- Ferdinand - 

Joseph) 200  fr. 

—  Mac6  de  Lépinay*  (Aug.-Pierre-Antonin).  200  fr. 

—  Pellet  (Auguste-Claude-Éliacin) 200  fr. 

1869.  Chanta voine*  (Louis-Henri) 240  fr. 

—  Dupuy  *  (Ernest) 240  fr. 

—  Maneuvrier*  (François-Georges) 240  fr. 

1870.  Gasquet  (Louia-Amédée-Ulysse) 240  fr. 

—  Grec  (Paul-Vincent) 240  fr. 

—  Maroottbt  (Julien-Céleste) 240  fr. 

—  Sentis  (Charles-Henri) 200  fr. 

1872.  Berson  *  (Félix-Gustave-Adolphe) 200  fr. 

—  Brunel  *  (Lucien) 240  fr . 

—  Ducatel  *  (Alphonse-Auguste) 200  fr. 

—  Duruy  *  (Auguste-Gabriel-Georges) 1,000  fr. 

—  Dybowski  *  (Alexandre-Antoine) 250  fr. 

—  Gérard  (Auguste) 200  fr. 

—  Girard*  (Paul) 240  fr. 

—  Gouré  de  Villbmontée  *  (  Louis-Aimé- 

Gustave-Albert) 200  fr. 

—  Macê  de  Lépinay  (Jules-Charles-Antonin)  240  fr. 

—  Mangeot  (François-Constant-Stéphane) . .  200  fr. 

—  Martha  *  (Joseph-Jules) . . .- 200  fr . 

—  Poirier  (Nicolas) 200  fr. 

•1873.  àppell*  (Paul-Émile) ...... ...  .v.v." ...  400  fr. 

—  Bonnieh  *  (Gaston-Eugène-Marie) 200  fr. 

—  Cagnat  *  (René -Louis -Victor) 200  fr. 


DE  L'ÉCOLB  NORMALE  443 

18*3.   Ganderax  *  (Charles-Étien  ne-Louis) 200  fr . 

—  D'Huart  (Martin-Charles-Gustave) 200  fr. 

—  Jamet  (Emile-Victor) 200  fr. 

—  Raballbt  (François-Ferdinand) 240  fr. 

—  Riquikb  (Charles-Edmond-Alfred) 200  fr. 

1874.  Albert  *  (Marie-Antonin-Maurice) 200  fr. 

—  Allais  (Paul-Gustave-Pierre) ; . . .  200  fr. 

—  Brillouin  *  (Louis-Marcel) 200  fr. 

—  Budzinski  *  (Alfred-Casimir) 240  fr . 

—  Du  Coudray la Blanchère  (René-Marie).  240  fr.  Décédé. 

—  Lafaye  *  (Louis-Georges) 200  fr . 

—  Picard  *  (Charles-Emile) 200  fr. 

Pottier  *  (François-Paul-Edmond) 400  fr. 

—  Sabatibr  (Paul) 200  fr. 

1815.   Aubert  (Jules-Jean) 250  fr. 

—  Legrand  *  (Adrien) 200  fr. 

—  Lbfrançois  (Marie-Charles-Albert) 200  fr . 

—  Michel  *  (Auguste-Charles-Joseph-Léon).  240  fr. 

—  Puisecx  *  (Pierre-Henri) 200  fr. 

—  Rabaud  (Gaston) 240  fr. 

—  Rivière  *  (Charles) 240  fr. 

—  Wallon  *  (Etienne) 300  fr. 

1876.  Bernardin*  (Napoléon-Maurice) 240  fr. 

—  Brocard  (Georges) 240  fr . 

—  Chabot  (Charles) 200  fr. 

—  Goursat  *  (Édouard-Jean-Baptiste) 200  fr. 

—  Lacour-Gayet  *  (Georges) 200  fr. 

—  Leorand*  (Jules) 200  fr. 

—  Lévy-Bruhl  *  (Lucien) 250  fr . 

—  Reinach  *  (Salomon-Hermann) 2,740  fr . 

1877.  Breton  *  (Guillaume) 760  fr. 

—  De  Lens  (Paul-Alexandre-Pierre) 200  fr. 

—  Joannis  *  (Jean- Alexandre) 250  fr . 

—  Michbl*  (Henrj) 200  fr. 

—  Rébelliau  *  (Louis-Joseph- Alfred) 240  fr. 

—  Thamin  *  (Raymond) 240  fr. 

1878.  Baudrillart*  (Alfred) 500  fr. 

—  Boitbl*  (Albert) 240  fr. 

Fj-     Jeanrot  (Alfred) 200  fr. 

—  Morbau-Nélaton  *  (Etienne) 500  fr 


« 


444  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1878.  PuKCH(Aimé) 250  fr. 

—  Sautbkaux  (Léon-Angeiin-Claude) 200  fr. 

1879.  BiiLBCKi  (François-Joseph) 200  fr. 

'  —  Bioche  *  (Charles-Marie-Paul) 240  fr . 

—  Durkbbim  (David-Emile) 200  fr. 

—  Fabrb   (Paul-Jean-Pierre-Guillaume) 300  fr.  Décédé. 

—  Gilles  *  (Athanase-Édouard) 250  fr. 

—  Guntz  (Nicolas-Antoine) 240  fr. 

—  Hommay  (Victor-Pierre-Marie) 200  fr.  Décédé. 

—  Houssay*  (Frédéric) 240  fr. 

—  Groussbt  (René) 200  fr.  Décédé. 

—  Lbsgourgubs  (Jean-Paul) 200  fr. 

—  Raffy  *  (Louis) 240  fr. 

1880.  Bernés  *  (Henri-Pierre) .* 200  fr. 

—  Cousin  (Georges-Frédéric) 240  fr. 

—  Dûrbach  (Félix) 200  fr. 

—  Gauthibz  *  (Pierre-Michel-Alexis) 20O  fr. 

—  Imbart  db  la  Tour  (Pierre-Gilbert-Jean- 

Marie)  200  fr . 

—  Nicol  *  (Jacques) 200  fr. 

—  Thouvbnbl  *  (Nicolas) 200  fr . 

—  Valot  (Pierre-Aoguste-Prudent) 200  fr. 

1881 .  Audiat  *  (Gabriel-Louis-Paul) 200  fr. 

—  Blondel  (Arthur-Armand-Maurice) 800  fr. 

—  Daguillon  *  (Auguste-Prosper) 200  fr. 

—  Fallex*  (Albert-Maurice) 200  fr. 

—  Fournier  (Albert-Paul-François) 200  fr. 

—  Liégeois  (Alfred-Louis-Joseph) 250  fr .  Décédé. 

—  Pératé  *  (Joseph-André) 250  fr. 

—  Perdrix  (Léon-Louis) 200  fr. 

—  Pigeon  (Pierre-Léon). 200  fr. 

—  Radet  (Georges-Albert) 200  fr. 

—  Sautreaux  (Célestin-Benjamin) 200  fr. 

—  Villard*  (Paul-Ulrioh) 200  fr. 

—  Vogt  (Henri-Gustave) 240  fr. 

—  Wblsch  (Jules-Hippolyte) 240  fr. 

1882.  Audio  *  (Charles-Louis-Eugène) 200  fr. 

—  Delbos*  (Étienne-Marie- Justin- Victor)..  500  fr. 

—  Huard  *  (Auguste-Gabriel-Georges) *.  200  fr. 

—  Meslin  (René- Armand-Georges) 240  fr . 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  445 

»2.  Péchard*  (LouUTictor-Édouard) 200  fr. 

-  Poussier  (Léon-Gabriel-Jean-Baptiste- 

Marie) 250  fr. 

-  Simonin  (Louis-Martial-Érasme) 200  fr. 

-  Sinoir  (Emile-Maxime) 200  fr. 

-  Stouff  (Marie- Antoine-Xavier) 230  fr. 

83.  Bouvier  (Bernard-Henri). 200  fr. 

-  Camena  d'Almbida  (Pierre-Joseph) 200  fr. 

-  Chauvelon  *  (Emile- Amédée-Marie) 200  fr . 

-  Claretib*  (Léo-Eugène-Hector) 200  fr. 

-  Cosssrat  (Eugène-Maurice-Pierre) 200  fr. 

-  Doublet  (Georges) 240  fr. 

Girbal  (Paul-Émile) 200  fr. 

-  Glachant  *  (Charles- Victor) 240  fr. 

-  Janet  *  (Paul -André-Marie) 240  fr . 

-  Lange  (Michel-Emmanuel) 300  fr.  Décédé. 

-  Lbbègue  (Jules-Ernest) 200  fr . 

-  Leohat  (Henri) 200  fr. 

-  Mâle  *  (Mathieu-Emile) 200  fr. 

Noiret  (Hippolyte-Louis-Alfred) 200  fr.  Décédé. 

-  Petit  (Paul-Émile) « 240  fr. 

-  Régis  (Louis-Guillaume-Marie) 1,000  fr.  Décédé. 

-  Texte  (Henri-Joseph) 200  fr.  Décédé. 

-  Vanvincq  (Maurice-Auguste) 200  fr . 

Weill*  (Jacques-Georges) 200  fr. 

B4.   Baillet  (Jules- Auguste-Constant) 205  fr. 

-  Bérard  *  (Victor) 200  fr. 

-  Grévt  *  (Auguste-Clément) 200  fr. 

Grosjran  (Charles-Henri-Emile) 200  fr. 

Hadamabd  (Jacques-Salomon) 200  fr. 

Houpin  (Louis-Edmond) 200  fr. 

Jamot  *  (Paul) 240  fr. 

M acé  (Alcide-Aurèle-Pierre) 200  fr. 

Michon  *  (  Etienne  -  Alexandre  -  Louis  - 

Charles) 200  fr. 

$5 .  Bourlet  *  (Charles-Émile-Ernest) 200  fr. 

Chavannes  *  (Emmanuel-Edouard) 210  fr.  95 

Fischer*  (Pierre-Marie-Henri) 200  fr. 

Gallouédbc  *  (René-Louis-Marie) 200  fr. 

Hadser  (Henri) 200  fr. 

40 


H6  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1885.  Hufiisz  (Louis-Stéphane) 200  fr. 

—  Lalandb  *  (Pierre-André) 200  fr. 

—  Lamairb*  (Napoléon- Pierre) 200  fr. 

—  La  venir*  (Jean-Alexandre- Joseph) 200  fr. 

—  Lefbbvrb  (Pierre) 200  fr. 

—  Matbuchot  *  (Alphonse-Louis-Paul) 200  fr. 

—  Onde  (François-Xavier-Paul) 200  fr. 

—  Padovani  (Paul-Baptiste- Raphaël-Antoine)  200  fr. 

—  Ravenbau  *  (Louis-Auguste-Michel) 200  fr. 

—  Vèzbs  (Pierre-Maurice) 200  fr. 

1886.  Abraham  *  (Henri- Azariah) 440  fr. 

—  Bertrand  (Léon-Louis-Théophile) 200  fr. 

—  Brunhes  (Antoine- Joseph-Bernard) 300  fr. 

—  Chair  (Paul-Lucien) 200  fr. 

—  De  Riddbr  (André-Marie-Pierre) 200  fr. 

—  Gaucklbr  (Paul-Frédéric) ' 200  fr. 

—  Ravbau  (Henri- Alphonse-Camille) 200  fr. 

1887.  Bézard  *  (Alexandre-Louis-Julien) 300  fr. 

—  G  aullert   (  Maurice  -  Jules  -  Gaston  -  Cor- 

neille)   200  fr. 

—  Chamard  (Henri-Jean) 200  fr. 

—  Couturat  (Louis- Alexandre) 1 ,000  fr . 

—  Couve  ( Jean-Baptiste- Wilhelm-Louis) 200  fr.  Décédl. 

—  Maluski  (Alexandre-Arthur-Henri) 200  fr. 

—  Mbsnil*  (Félix-Étienne-Pierre) .... 200  fr. 

—  Saussine  (Gustave-Étienne-Jtiles) 200  fr. 

—  Simon  *  (Louis-Jacques) 240  fr. 

—  Worms  *  (René) 250  fr. 

1888.  Binet  (Ernest-Henri) 200  fr. 

—  Bbonsohwico  (Léon) 250  fr. 

—  Carxan  (Élie-Joseph) 200  fr. 

—  Chabbrt  (Samuel) 200  fr. 

—  Cresson  (Jean-Georges- André) 200  tr. 

—  Dufour  (Marcel-Jean-Baptiste) 240  fr . 

—  Goyau*  (Pierre-Louis-Théophile-Georges)  240  fr. 

—  Havard  (Henri-Jules) 200  fr. 

—  Hélibb  (Henri-Remy) 200  fr. 

—  Molliard  (Marin) 200  fr. 

—  Leau  (Léopold) 200  fr. 

—  Petit didibr  (Marie-Charles-Léon) 200  fr. 


DE  L  ECOLE  NORMALE  U7 

888.  Perreau  (François) 200  fr . 

—  Tresse  *  (Arthur-Marie-Léopold) 200  fr. 

889.  Brunhes  (Jean-Baptiste-Léon- Victor)....  700  fr. 

—        DOUDINOT  DE  LA  BoiSSIÈBE 200  fr* 

—  Eisbnmann  (Joachim-Louis) 240  fr . 

—  Giraud  (Victor) 200  fr . 

—  Graillot  (Antoine-Henriï 200  tr . 

—  Halbvy*  (Élie) 1,000  fr. 

—  Le  Blanc  (Emile-Alphonse) 300  fr . 

—  Malherbe  (Gaston-Édouard-Tharsile) . . .  200  fr. 

—  Ruyssen  (Théodore -Eugène-César) 200  fr. 

—  Sa.gnac  (Marie) 200  fr. 

$90 .  Blanchet  (Jean-Paul-Marius) Décédé . 

—  Busson  (Henri-Emile- Lucien) 200  fr. 

—  Cotton  (Aimé-Auguste) 200  fr. 

—  Michaut  (Gustave-Marie- Abel) 200  fr. 

—  Roger  (Maxime-Antonin) 200  fr .  Décédé . 

—  Versini  (Barthélémy-Raoul) 200  fr. 

$91 .  Cramaussel  (Louis-Marius-Frédéric) 200  fr. 

—  Darboux  (Jean-Baptiste) 230  fr . 

—  De    Bilhère    Saint -Martin    (David  - 

Edouard) 200  fr. 

Fossby*  (Adolphe-Ernest-Charles) 200  fr. 

—  Hermann  (Joseph-Auguste) 300  fr.  Décédé. 

Lévy  (Ernest-Henri). 300  fr. 

92.   Bornbgqur  (Henri-Émile-Hubert) 230  fr. 

—  Demangeon  (Jean-Marie-Eugône- Albert).  200  fr. 

Cotton  (Emile-Clément) 250  fr; 

Coulet  (Georges-Camille- Jules) 200  fr. 

Crouzet  (Paul-Alphonse-Edmond-Guil- 

laume) 200  fr. 

Hobert  (Henri-Pierre-Eugône) 200  fr . 

Marijon  (Abel-Régis-Lucien). 200  fr. 

Pbrrin  (Gabriel-Louis -Abel) 200  fr . 

Sagnac  (Philippe-Marie) 200  fr. 

Thiry  (Jean-Marie-René) 200  fr . 

)3.   Besnier  (Maurice -Ange-É  mile) 200  fr. 

Briot  (Léon-Augustin) 200  fr. 

Boisson  (Henri-Auguste) 200  fr. 

Laloy  (Louis-Ernest-Alfred) 200  fr. 


H 


448  ASSOCIATION  DSS  ANCIBNS  &LÀVBS 

1893.  Landry  (Adolphe-Michel-Auguste) 200  fr. 

—  Mondain  (Gustave-Stéphane) 200  fr. 

—  Pbtit  (Pierre-Marie-Josepli) 300  fr.  Décédé. 

—  Vional  (Camille-Charles) 300  fr. 

1894.  Luchaire  (Julien-Jean) 200  fr. 

—  Montrl  (Paul)  . . 200  fr. 

—  Patte  (Lucien-Gahriel) 200  fr. 

—  Sburb  (Georges-Marie) 200  fr. 

—  Yvon  (Henri-Joseph) 200  fr. 

1895.  Arbbn  (Paul-Alfred- Jules) 200  fr. 

1896.  Cahkn  (Raymond) 200  fr. 

1897.  Bloch  (Eugène) 200  fr. 

.  —      Blondkl  (Charles -Aimé- Alfred) 200  fr. 

—  Cravannb  (Philippe-Marie-Paul) Déeédé. 


DE  i/ÉCOLE  NORMALE 


149 


LISTE  DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION 


PAR  ORDRE  DE  PROMOTIONS  (l) 


4831 


inriot 
•lion.* 


4835 

ois.* 
îquinet.* 

4836 

uard. 
illecourt. 


4837 

tault. 

4838 

rié* 
îesse.* 
pereau.* 
iddington.* 

4839 

luvet. 

ichanel.* 

ion. 

4  840 

trand  (Alex.).* 
lonneaux.* 

4841 

sœur. 


484* 

Boucher. 
Chotard.* 
Deltour.» 
Passerat.* 

4849 

Boissier.* 

Ctavel. 

Guillon.* 

Humbert  (Ernest). 

Ribert.» 

Seguin.* 

Tivier. 


4844 

Duvernoy. 

Fallex.* 

Gautier. 

Girard  (Jules).* 

Gomond. 

Gripon. 

Lespiault. 

4845 

Aubertin. 

Bonnotte. 

Cuvillier.* 

Delibes. 

Leune.* 

Mézières.* 


4849 

Boudhors.* 
Cahen.* 


Chevillard.* 

Marcou.* 

Marguet.* 

Poyard.* 

Thouvenin. 

4847 

De  la  Coulonche.* 

De  Parnajon.* 

Lenient.* 

Masure. 

Perraud  (Ad.). 

Poslelle.* 

Hépelin. 

Serré-Guino.* 

Sœhnée.* 

4848 

Charaux. 

Mathet. 

Moncourt. 

Quinot. 

Stoffel. 

Troost.* 

Vessiot. 

Wolf.» 


4849 

Bonnel. 

Bron  ville. 

De  Lagrandval. 

Duvaux. 

Fouqué.* 

Gréard.* 

Lalande. 

Levasseur.* 

Lignier.* . 

Sirodot. 


4859 

Bertrand  (Ed.), 

Carriot.* 

Crouslé.*  < 

Cucheval.* 

Femet.» 

Girardet.* 

Grenier.* 

Voigt. 


4851 

Bailliart* 

Charles.* 

Doussot. 

Durrande. 

Guillemot.* 

Henry.* 

Heuzey.* 

Hubert.* 

Lachelier.* 

Lei'aivre.* 


4859 

Bernés.* 

Boulangier. 

Bréal.* 

Co  ville. 

Lefebvre.* 

Méalin. 

Montigny. 

Perrot  (Georges).* 

Saint- Loup. 

Wescher.* 


4853 


Appert* 
Baflly. 


)  A  partir  de  1889,  le  millésime  indique  non  pas  l'année  de  la  nomination 
me  élève,  mais  l'année  de  l'entrée  effective  à  l'École  qui  est ,  pour  un  certain 
ibre  d'élèves,  retardée  d'un  an  par  le  service  militaire. 


1 


150 

Dellac. 

Gossin. 

Harant.* 

Hébert. 

Jacob.* 

Jacquet* 

Marotte.* 

Pruvost.* 

Ribout.* 

Rouiel. 


«854 

Brédif.* 

Claveau.* 

Devaux. 

Dupaigne.* 

Gaspard. 

Méray. 

Royer. 


1855 

De  Tréverret. 

Foucart.* 

Gemez.* 

Herbault. 

Laigle. 

Lautent  (Em.).* 

Lemas. 

Léotard. 

Luguet. 

Rémy. 

Stouff. 

Vitasse. 


i85e 

Amoureux. 

Edon.* 

Fiévet.*  . 

Fron.* 

Landrin. 

Launay.* 

Maitrot. 

Mellier. 

Mossot.* 

Prolongeau.* 

Segond. 

Subé.* 

Tessier. 

Vintéjoux.* 


185* 

Bernage.* 

Brisset. 

Castets. 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÀVBS 


Ghauvot. 

Gaudier. 

Guibal. 

JouberL* 

Lacour. 

Lechartier. 

Mathé. 

Pérot. 

Perrbud. 

Raingeard. 

Rittier.*   ' 

Rous8elin. 

Terrier.* 


1858 

De  Chantepie  .* 

Des  Essarte. 

Ducoudray.* 

Fauré. 

Gay  (J.).* 

Grumbach.* 

Hallberg. 

Huvelin.* 

Jarrige.* 

Larocque. 

Loosen. 

Mascart.* 

Nolen.* 

Robin. 

Sarradio.* 

Séligmann.* 

Talion. 

Thévenet. 

Van  Tieghem.* 


1859 

Bellanger. 

Decharme.* 

Duclaux.* 

Du  pré. 

Fourteau.* 

Fouyé.* 

Gruey. 

Hermann.* 

Legouis.* 

Ligneau. 

Martel.* 

Ravet. 


wy 
Stephan. 


«880 

André  (Désiré).* 
Deleau.* 
Desmons. 
Foncin.* 
Joly  (H.).* 


Lecaplain. 

Morel.* 

Porchon.* 

Pujet. 

Sirvent.* 

Waltz. 

Yon. 


1861 

André  (Charles). 

Aublé.* 

Bony.* 

Boucher.*    • 

Combette.* 

Crétin.* 

Dalimier.* 

Darboux  (G.).* 

Delaunay. 

Evellin.* 

Filon. 

Gasté. 

Jénot.* 

Laurent.* 

Lesage.* 

Letrait. 

Moireau.* 

Pluzanski. 

Poujade. 

Rambaud.* 

Sabatier. 

Teissier. 

Violiez* 

Zévort. 


188* 

Alcan.* 
Collignon. 


Durand.* 

Gaffarel. 

Guillemin. 

Guillot.» 

Izarn. 

Laviéville.* 

Lavisse.* 

Molinier. 

Monod.* 

Olivier. 

Pingaud. 

Ribot.* 

Rocherolles.* 

Voisin.* 

Walecki.* 

Wallon. 


i8es 

Bertagne.* 
Blancnet.* 


Chastaing-UFIk 

lie,* 
Darboux  (Lu 
Deiss. 
Diète.» 
Fiot.* 
Gohierre  dt  La? 

champs.* 
Gorceix. 
Grégori.* 
Jeanmaire. 
Launoy. 
Legoux. 
Le  Mooakr. 
Merlin.* 
Penjon. 
VidaldeUHiaV 


1814 

Barbelend. 

BenoisL 

Combe.* 

Croiset^1 

Dastre.* 

Ditte.* 

EspmtSw* 

Fontaine. 

FringneL* 

Halbwtcb.* 

Jodin.* 

Laféteur.* 

Leoomie.* 

Maillard. 

MilloU 

Parpaite.* 

Perrier.* 

Pichon.* 

Raby. 

Staub* 


f*tf 


Ammann.* 

Bouiiier. 

Boutroax.* 

Buisson. 

Cioîset  (ItJ-. 

Derenx* 

D'Hombret* 

Febvw. 

Gazier.* 

Lantoine-* 

Maneuvritr.* 

Martine* 
Maspero.* 

MasqueB»-*! 
|  Niewenfto**1 
Noguès.* 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE 


451 


Patenôtre. 
Pein.* 
Thomas. 
Voisin.*  • 

*see 

Baillaud. 
Barrère.* 
Bichat. 

Bonnard. 

Bouty.» 

Cartault.* 

Clairin.* 

Couturier.* 

Daguenet.* 

Dauphiné.* 

Debidour.* 

Gillette- Arimondy 

Jalliffier.* 

Kliazowski.* 

Liard.* 

Luchaire.* 

Piéron.* 

Rabier.* 

Régismanset. 

Renan.* 

Richard.* 

Tannery.* 

«867 

Auîard.» 
Bourgine.* 
Climesco. 
Coûtant.* 
Dauriac* 
Deiob.* 
Delaitre.* 
Denis.* 
Dessenon.  * 
Drincourt.* 
Durand-Morimbau* 
Egger.* 
Faguet.* 
Gay.  * 
Gayon. 
Giard.* 
Hervieux. 
Humbert  (Louis).* 
Jenn.* 
Lefebvre. 
Mérimée. 
Niebylowski. 
Renard.* 
Revoil. 
.  Roques.* 
Rousse  t.* 
Simon.* 
Siymanski. 
Texier. 
Vast.* 


«868 

Angot.* 

Astor. 

Bayet* 

Bizos. 

Blocb.* 

Bouant.* 

Brochard.* 

Caron.* 

Collignon  (M.).* 

Colsenet. 

De  Crozals. 

Deleveau. 

Dufet* 

Griveaux. 

Hostein. 

Lame. 

Lehanneur. 

Lévy. 

Lippmann.* 

Macé    de  Léptnaj 

(A.).* 
Pellet. 

Pierre, 
Souquet. 

«869 

Bédorez.* 

Bouvier.* 

Chantavoine.* 

Charve. 

Claverie.* 

Damien. 

Darsy.* 

Dupuy.* 

Ferras. 

Floquet. 

Fougsereau.* 

Hémon.* 

Hoirolle. 

Jacob.* 

Joyau. 

Maneuvrier.* 

Mazeran. 

Philibert. 

Tournois.* 

Verdier. 

Zahn* 


4  870-7  « 

Bompard.* 

BruneL 

Chamberland.* 

Châtelain. 

Chuquet.* 

Debon. 

Dupont. 

Gasquet  (A.). 

Gazeau*. 


Grec. 

Guillon.* 

Guiraud.* 

Hurion. 

Lafont* 

Margottet. 

Mathieu.* 

Peine.* 

Pellat* 

Pellisson. 

Petot. 

Pressoir.* 

Rinn.* 

Sentis. 

Strehly.» 


«87fc 

Bauzon.* 

Berson.* 

Biancheti 

Boudart. 

Bougier.* 

Brosster.* 

Brunel.* 

CoutreL 

Dautheville. 

DucateL* 

Duruy.* 

Dybowski.* 

Garbe. 

Gérard. 

Girard.* 

Gouré  de  Villemon- 

tée.* 
Grégoire. 
Lemaitre.* 
Macé  de    Lépinay 

(J.J. 
Mangeot. 

Mantrand.* 

Marchai. 

Marchand. 

Martha.* 

Monin.* 

Pacaut.* 

Pesaonneaux.* 

Poirier. 

SéaiUes.* 

Suérus.* 

Verdin. 


«873 

Appell.* 

Beaudouin. 

Berger. 

Bonnier.* 

Bourciez. 

Boutroux. 

Cagnat.* 


D'Huart. 

Edet.* 

Ganderax.* 

Gourraigne.* 

Haussouuier.* 

Henry. 

Jamet. 

Krantz, 

Laignoux.* 

Lefèvre. 

Lion.* 

Mabilleau.* 

Piquet.* 

Raballet. 

Rémond. 

Riquier. 

Sauvage. 

Souriau  (P.). 

Thimont.* 

Vivot. 

Waflie. 


«874 

Albert.* 

AUais. 

Beldame.* 

Bétout.* 

Blutel.* 

Brichet.* 

Brillouin.* 

Budeynaki.* 

Buguet. 

Chairy.* 

Chappuis.* 

Constantin. 

Droz. 

Durand.*  ' 

Gœlzer.* 

Guigon. 

Guiflot.* 

Izoulet.* 

Janaud. 

Laeour. 

Lafaye.* 

Lehugeur.* 

Lvon.* 

Mesplé. 

Montargia, 

Montet.* 

Picard.* 

Pottier.* 

Sabatier. 

Seignobos.* 

Weimann.* 

4875 

AUiaud. 
Aubert.* 


452 

Barbarin. 

Bernard. 

Blanchet.* 

Bonnières.* 

Cardon.* 

Chauveau.* 

Dognon. 

Dunuc. 

Gachon. 

Gautier.* 

Hamel.* 

Hauvette.* 

Lachelier,* 

Lacour.* 

Lefrançois. 

Legrand  (A.)* 

Martinet. 

Michel.* 

Parmentier. 

Puiseux,* 

Rabaud.* 

Rebuffel. 

Rémond. 

Rivière.* 

Rousseaux. 

Souriau  (M.). 

Wallon.* 


487*3 

Antomari.* 

Auerbach. 

Balézo.* 

Bernardin.* 

Bonafous. 

Brocard. 

Cahen.* 

Cator.* 

Chabot. 

De  Mages.* 

Dubois.* 

Dumesnil. 

Dopuy.* 

Gai. 

Goulin.* 

Gouraat.* 

Groussard.* 

Jouffret. 

Keiffer. 

Lacour-Gayet.* 

Lanson.* 

Leduc* 

Legrand.* 

Lemaire. 

Lévy-Bruhl.* 

Marcou.* 

Nebout. 

Offret. 

Périer.* 

Reinach.* 

Robert.* 

Vernier. 


ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 


4871 

Adam. 

Baudot* 

Bloch.* 

Boncenne.* 

Bourgeois  * 

Breleu* 

Breton.* 

Clerc. 

Costantin.* 

De  la  Ville  de  Mir 

mon. 
De  Lens. 
Duport. 
Eisenmenger.* 
Faure.* 
Gâches. 
Istria. 
Joannis.* 
Jullian. 
Leblond. 
Manon. 
Mauxion. 
Michel.* 
Rébelliau.* 
Roy. 

Thamin* 
ThiaucourU 
Thirion  (Ernest). 


4878 

Baudrillart* 

Belot.» 

Benoist.* 

Bergson.* 

Bloume.* 

Boitel.» 

Cointe. 

Colomb.* 

Cuvillier.* 

Desjardins.* 

Dez.* 

Didier.* 

Diehl.* 

Dorison. 

Godard.* 

Gomien. 

Humbert  (Ch.).* 
Jaurès.* 

Jeanroy. 

Lemercier. 

Le  une. 

Martin. 

Mellerio.* 

Milbaud. 

Monceaux.* 

Moreau-Nélaton  .* 

Morillot. 

Pfister. 


Poroonti. 

Priem.* 

Puech.* 

Robert. 

Salomon.* 

Sautreaux. 

Weill. 

4819 

Bertinet.* 

Biélecki. 

Bioche.* 

Brunot.* 

Casanova.* 

Charruit. 

Charvet.* 

Clément.* 

pelpeuch.* 

Doby.» 

Doumic* 

Durkheim. 

Dussy. 

Gilles.* 

Goblot. 

Guesdon. 

Guotz. 

Holleaux . 

Houssay.* 

Jacquinet.* 

Janet  (P.).» 

Kœnig8.* 

Le  Breton. 

Leclerc  du  Sablon. 

Lesgourgues. 

Malavialle. 

Marcourt.* 

Monod.* 

Paris. 

Picard  (A.). 

Picard  (L.J.* 

Pionchon. 

Raffy.* 

Rodier. 

Thévenot. 

I  4880 

Barau.* 

Bernés.* 

Boisard.* 

Castaigne. 

Cousin. 

Déjean.* 

Dufour.* 

Durrbach* 

Ehrhard. 

Ferrand. 

Gauthiez.* 

Gesnot. 

Guichard. 

Imbart  delaTour. 

Lécrivaiu. 


Le  Goapûs  * 

Lena.* 

Liber. 

Massebien. 

Meyer.* 

MicheL 

Nepveu. 

NicoL* 

Nougaret. 

Papelier. 

Reynîcr.* 

Richard. 

Rossignol. 

Salomon.9 

Thomas. 

ThouYeaeL* 

Tissier.* 

Valoi. 

Wallerant» 


J88I 

Andoyer.* 

AudiaL* 

Berr.* 

BlondeL 

Blutel.* 

Boudbors.* 

Bourdel. 

Calvet. 

Cariez. 

Claveau. 

Comte.* 

Daguillon.* 

Desrous*aoi.# 

Dimbarre. 

Dorlet 

Fallex.* 

Fournier. 

Gallois* 

Girod.» 

Goulard. 

Heure. 

Hentgen.* 

Laflbnt. 

Lorquet.* 

Morand.* 

Paraf. 

ParigoL* 

Pératé.» 

Perdrix. 

Pérès. 

Petit 

Petitjean,* 

Pigeon. 

Radet 

Rauh. 

Recours. 

Sautreaux. 

Villard.* 

VogU 

Wâsch. 


DE  L'ÉGOLB  NORMALE 


153 


48&S 

Allier.» 

Audic* 

Cahen.* 

Deutremer. 

Delarue. 

Delbos.* 

Deschamps.4' 

Dufayard.* 

Du  hem. 

Fougères.* 

Gloftz.* 

Hodin. 

Houllevigue. 

fluard.* 

Joubin. 

Kesternich.* 

Ltry. 

Léonard. 

Lesgourgues. 

Mercier. 

Meslin. 

Péchard.» 

Pélissier. 

Perrier.* 

Plésent.  * 

Rigout.* 

Salles.* 

Schlesser.* 

Simonin. 

Sinoir. 

Spinnler.* 

Stouff. 

Thouverex. 

Vales. 

Viral. 

"Wogue.* 


4883 

Bédier.* 

Boovier  (B.). 

Bordes. 

Caména  d'Almeida. 

Chauvelon.* 

Chrétien. 

Claretie.* 

ColléaUe. 

Cor.* 

Gosserat.  - 

Doublet. 

Duboin. 

Dncasse. 

Durand.* 

Girbal. 

Glachant.* 
Gsell. 

Haudié.* 
Herr.» 
Janet.* 
luabègue. 


Lechat. 

Lelieuvre. 

Le  Vavasseur. 

Mâle.* 

Mercier. 

Padé. 

Painlevé.* 

Petit. 

Poincaré. 

Puzin. 

Quiquet.* 

Riemann.* 

Roob. 

Vanvincq. 

Weill.» 

Zyromski. 

4884 

Andler.* 

Baillet. 

Bérard.* 

Bernés.* 

Berthet.* 

Bessière8. 

Bonnaric. 

Bonnet. 

Bouvet. 

Carré. 

Chassagny.* 

Chaumont.* 

Chudeau. 

Constantin.* 

Daux. 

Dereims.* 

De  Tannenberg. 

Fesquet. 

Flandriu.* 

Oautier  (6m.). 

Gidel.» 

Glachant.* 

Grévy.» 

Grosjoan.* 

Hadamard.* 

Hou  pin. 

Huguet. 

Jamot.* 

Jordan. 

Lefèvre. 

Lemoine.* 

Liéby. 

Macé. 

Magrou. 

Miction.* 

Noliet.* 

OudoL 

Rénaux. 

Richard. 

Rivais* 

Simon. 

Vessiot. 

Wehrlé.* 


4885 

Bazaillas.* 

Bertrand. 

Bondieu. 

Bouasse. 

Bourlet.* 

Chabrier. 

Cbavannes.* 

Ferrai.* 

Fischer.* 

Foucher.* 

Gatlouédec* 

Gautier.* 

Guiraud. 

Gui  t  ton. 

Hauter.* 

Henry. 

H  u  riez. 

Lahillone» 

Lalande.* 

Lamaire.  * 

Lavenir.* 

Le  Dantec.* 

Lefebvre. 

Legrand  (G.).' 

Legrand  (E.). 

Lesans. 

Matruchot.* 

Mirman.* . 

Molbert. 

Onde. 

Padovani. 

Parlurier. 

Picart. 

Raveneau.* 

Rolland  (Et.}. 

Rouger. 

Sirven.* 

Strowski.* 

Toutain.* 

Vezes. 

4886 

Abraham.* 

Bertrand. 

Boley. 

Bouchard. 

Brunbes. 

Cels.* 

Chair. 

Chanzy. 

Clément. 

Colardeau. 

Cousin. 

Cury.* 

Dalmeyda.* 

De  Bévotte.* 

Delassus. 

De  Ridder.* 

Dongier.* 

Dumas.* 


Féraud. 

Gauckler. 

Gay. 

Gignoux. 

Jacquet. 

Joubin. 

Legras. 

Lespieau.* 

Levrault. 

Lorin. 

Marmier. 

Matignon.* 

Mélinand. 

Millot. 

Pages.* 

Raveau.* 

Renel. 

Rolland  (R.).* 

Soudée. 

Suarès.* 

Surer. 


488* 

Alekan.* 

Ardai  lion. 

Aubry. 

Bardin. 

Bénaert». 

Bernheim. 

Bézard. 

Caullery. 

Chamard. 

Chamonard. 

Chouet. 

Courbaud.* 

Courteault. 

Couturat.* 

D'Aladern. 

Dufour. 

Fournez. 

Frémiot. 

Lévy. 

Maluski. 

Marsan. 

Mérieux. 

Mesnil.* 

Moog. 

Moreau. 

Paoli. 

Perchot.* 

Petiteau. 

Robert. 

Rolland. 

Roussot.* 

Sacerdota.* 

Saussine. 

Selves. 

Simon.* 

Weill. 

Worms.* 


454 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


4888 

Abelin. 

Barthélémy. 

Bertaux. 

Binet. 

Bouniol. 

Brunschvicg. 

Gapelle. 

Cartan. 

Cavalier. 

Chabert. 

Cresson* 

Decourt.  ' 

De  Martonne. 

Dufour. 

Ferrand. 

Forné.* 

Gazin. 

Goyau.* 

Haverd. 

Hélier. 

Lagabrielle. 

Leau.* 

Lhébrard. 

Martinenche. 

Molliard.* 

Nouvel. 

Perreau.         * 

Petitdidier. 

Pichon.* 

Poitevin. 

Roche. 

Schneider» 

Testa. 

Tourrès. 

Tresse. 

Vacherot. 

Vacon. 

Vintéjoux. 

Weiss. 


4889 

Borel.* 

Bourguet. 

Brunhes. 

Camichel. 

Cbartier. 

Derroja. 

Doudinotdela  Bois* 

sière.* 
Douxami. 
Drach. 
Dufour. 
Bisenmann. 
Giraud. 
Graillot. 
Haiévy.* 
Jaulmes. 
Le  Blanc. 


Lévv.» 

Malherbe. 

Ruyssen. 

Tafatte. 

Thybaut. 

Vautier. 

Vereaveaud. 


4890 

Arnould. 
Beaulavoo. 
Beaunier.* 
Béquignon. 
Bertheiot. 
Bocquet. 
Bodiii.* 
Bougie. 
Brizard.* 
Busson. 
Cotton. 
Desjacques.* 
Gastinel. 
Jouguet. 

Lœwenstein  -  Jor- 
dan. 
Mathieu  (H.). 
Maurain. 
Mouton  (H.). 
Michaut. 
Paquet. 
Parodi. 
Perdrixet. 
Pétrovitch. 
Philipot. 
Pingaud.* 
Ray. 

Rosenthal. 
Rougier. 
Sagnac. 
Thiébaut.» 
Verdier. 
Versini. 
Vial. 
Volluet. 


4894 

Brochet. 
Cassagne. 
Cligny. 
Commissaire. 
Cramaussel. 
Darboux  (J.-G.). 
De  Bilhère   Saint- 
Martin. 
Durand  (A.). 
Fédel. 
Fossey.* 
Fournier  (P.). 
Gosselim.* 


Goutereau. 

Greffe. 

Herriot. 

Jarry  (R.). 

Job. 

Lamirand. 

La  pointe. 

Lemoult. 

Lespès. 

Lévy  (K.). 

Marotte  (Fr.). 

Mascart  (J.).* 

Mathieu  (J.). 

Perrin  (J.-B.).* 

Régan. 

Richard  (E.). 

Rousselle. 

Sagnac  (Ph.). 

Strowski  (St.). 

Vallaui. 

Van  Tieghem  (P.). 

VidaL 

Yver.* 

Zimmermann. 


489* 

Baire. 

Bargy. 

Berthet. 

Bornecque. 

Brucker. 

Cahen. 

Cbolet. 

Cirot. 

Cotton.* 

Goulet. 

Crouzet. 

De  Martonne. 

Demengeon.* 

Despois. 

Drouin. 

Dubouis. 

Dufourcq. 

Bliade. 

Feyel. 

Gallotti. 

Goisot.* 

Hubert.* 

Jubin.* 

Lattes. 

Le  Roy.* 

Leroy. 

Maiçe. 

Manjon. 

Mineur. 

Mou  thon. 

Pény. 

Perrin  (G.}. 

Rouyer. 

Rudler. 


Segond. 

Téry.* 

Thiry. 

Viefflefond. 

Vincent* 

WauL* 


Besnier. 

Beuzart. 

BourriUy. 

Briot 

Buisson.* 

CanaU 

Clerc 

Deroide. 

Dresch. 

Du  pour. 

Dureng. 

François. 

George. 

Gutton. 

Hagueoia. 

Husson. 

Laloy.* 

Landry.* 

Lange. 

Lequintrec 

Mondais. 

Moral. 

Ozil. 

P  radines, 

Rageot. 

Rozet.* 

Sarthou. 

Simiand.* 

Sourdille. 

Terrier. 

Touren. 

Treffel* 

Vignal.* 

Vignes. 

Wilbois.* 

4894 

AUard. 

Angellos. 

Arbelet 

Beghin. 

Bénard.* 

Bernard. 

Beslais. 

Bloch. 

BurneL* 

Cambefort. 

Challaya. 
Dnbreml.* 

BlbeL 
Foulon. 


DE  L'ECOLE  NORMALE 


455 


Gaillet-BUlotteau. 

Duguet.* 

Da  Coste. 

Homo. 

Dumas. 

Dauzats.* 

Langevin.» 

Esclangon. 

Decia. 

Lebesgue. 

Flegenheimer.* 

Du  basset. 

Léon* 

Foulet. 

Dufour.* 

Lévy. 
Litalien. 

Fourniols. 
Gailaud.* 

Bnjalran.* 
Genty. 

Luchaire.* 

Garnier*. 

Gillet. 

Mantoux.* 

Gauthier. 

Girardin. 

Massoulier, 

Oranger. 

Guerrey.* 

Mathiez. 

Hansen. 

Laureaux. 

MendeL 

Houssais.* 

Laurenlie. 

Meynier. 

Labrousse. 

Merlant. 

Montai. 

Lebeau. 

Monod. 

Nadaud. 

Leçon  te. 

Obriot.» 

Patte. 

Léger.* 

Pernod. 

Perèz  (F.> 

Lu  bac. 

Reynaud. 

Poirot. 

Maître. 

Rocquemont. 

Renaud. 

Maroger. 

Roussel. 

Roques. 

Michel. 

Taiagrand. 

Roustan, 

Muret.* 

Tharaud. 

Sarrieu. 

Navarre. 

Tzitzeica. 

Seure.* 

Péguy.* 

Weil.» 

Valette. 

Pérez.* 

Villeneuve. 
Weulersse. 

Renault. 
Rey. 

4  897 

Y?on. 

Sueur. 

Bardin. 

Vacher.* 

Beau. 

4895 

Waltz. 

Blanchard. 
Bloch.* 

Abt.* 

Blondel.* 

Albo. 

4896 

Bloume. 

Aimeras. 

Braunschvig. 

Aroles. 

Aillet. 

Bruneau. 

Arren. 

Audran. 

Camman. 

Ayuard. 
Bérard. 

Ascoli.* 

Chapeau.* 

Babut* 

Conard.* 

Bourgin. 

Beck. 

Delafarge. 

Bouzat.* 

Bernheim. 

Douady. 

Brunet. 

Berthier. 

Dreyfus. 

Buchenaud. 

Boudin.* 

Dubois. 

Bury. 

Cahen.* 

Dubuisson. 

Cettier. 

Cans. 

Dulong. 

Chaumeix.* 

Gazamian.* 

Fort. 

Debidour. 

Chavanne.* 

Guyot.* 

Duclaux. 

Chollet. 

Jardé. 

Dufor. 

Clairin.* 

Lavaud. 

Legenlil. 

Luquet. 

Merlin. 

Mesuret.* 

Muxart. 

Noël. 

Peyré. 

Pichon. 

Robet.* 

Sauner.* 

Troufleau. 

Watel. 

Zivy. 

4899 

Albert. 

Aubert. 

Bayet.* 

Billion. 

Bizard.* 

Blanc* 

Blein.* 

Bouvard. 

Brunet. 

Commanay. 

Couchoud. 

De  Félice.* 

Desouches. 

Duffour. 

Dupouey. 

Fatou.* 

Fortin.* 

Gantier. 

Gonnard. 

Halbwacbs. 

Hourticq. 

Jacob. 

Lhermitte. 

Marchai. 

Merlin.* 

Milon. 

Monod. 

Picardmorot. 

Prévôt. 

Rousseau. 

Tonnelat. 


45* 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


SECTION  DB  PHILOSOPHIE. 

Doudin.* 
La  Verrier. 
Millet. 

Wallon. 

UCTION  Dl  LITTÉIUTCRB. 

Bailly. 

Cavenel.* 

Dimoff. 

Martioo. 

Menoa. 

Mérimée. 

Mornet. 

SICTIOX  D'IISTOKE. 

Buvard. 
Febvre. 


4809 


Élèves  de  troisième  année  (f)* 


Si  on. 
Thomas.* 

SECTION  DE  CRAIIAIRB. 

Maynial.* 

Meyer. 

Morand. 

Schulhol. 

Stavlaux. 

UCTION  DB  lAÎBÉMATIQUIS 

Causse. 

Finoi. 

Lancelot. 

Milhaud. 

Sauvage. 

Tunnel. 


Villat. 
Zoretli.* 

SECTION  DB  rlTOftl 

Boizard, 
Bouliay. 
Charroi. 
Eginitis. 

Hemerdinger. 

Ollivicr.* 

SECTION  DES  SOI» 
îliîOttUIi 

Blsrenghem.* 
Launay. 

SECTIOX  D'ALLEU*. 
Tonnelet* 


(1)  Par  décision  du  Conseil  d'administration  en  date  du  30  mars  1874,  ta  èfes 
de  troisième  année  sont  inscrits  sur  la  liste  des  membres  de  l'Associatioa,  et  ta 
chefs  de  section  (*)  ont  droit  de  vote  à  l'Assemblée  générale  annuelle. 


DB  L'ACOLE  NORMALE  457 


LISTE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBRES  DE  L'ASSOCIATION  AU  1er  JANVIER  190t  (l) 


Promotions. 

1888  — -  Abelto,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers. 

1886  —  Abraham,  maître  de  conférences  de  physique  a  l'École  Normale,  S.  P. 
1895  —  Abt,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lona-le-Saunier,  en  congé, 

rue  Victor-Considérant,  5. 

1877  —  A  dan,  correspondant  de  V Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  rec- 
teur de  l'académie  de  Dijon. 

1806  —  A  filet,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Digne. 

1874  —  Albert  (M.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  boulevard  Si  int 
Germain,  234,  8.  P. 

1898  —  Albert,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Laon. 

1895  —  Albo,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Moulins. 

1882  —  Alean,  libraire-éditeur,  boulevard  Saint-Germain,  108,  S.  P. 

1887  —  Alekan,  professeur  de  lettres  et  d'allemand  au  lycée  Voltaire  et  de  l'École 

supérieure  de  Commerce,  boulevard  Voltaire,  93. 

1874  —  Allais,  professeur  de  littérature   française   à   la  Faculté  des  lettres  de 

Rennes,  S.  P. 

1894  —  Allard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Beauvais,  en  congé,  boursier 

de  l'Université  de  Paris  (Tour  du  Monde). 

1875  —  Alliaud,  inspecteur  d'académie  à  Amiens. 

1882  — -  Ailler,  agrégé,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  philosophie  a  la  Fa- 
culté de  théologie  protestante,  boulevard  Raspail,  282. 

1836  —  Allsmrd,  doyen  hon.  de  la  Faculté  des  sciences,  direct,  hou.  de  l'Obser- 
vatoire du  Puy-de-Dôme,  22  bis,  place  de  Jaude,  à  Clermont. 

1895  —  Aimeras,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nice. 
1885  —  Ammain,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  S.  P. 

1858  —  Aaaoureax,  professeur  honoraire    de   mathématiques  du  lycée,    ruelle 

Campion,  5,  à  Douai. 
1884  —  Andler,    maître  de  conférences    d'allemand  à  l'École  Normale,   chargé 

d'un  cours  de  langue  et  littérature  allemandes  k  la  Sorbonne,  rue  des 

Imbergères,  17,  Sceaux. 


(1)  Dana  cette  liste,  S.  P.  désigne  les  souscripteurs  perpétuels. 


48*  ASSOCIATION  DK3  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1881  —  Aadoyer,  professeur-adjoint,  chargé  d'un  cours  compléoaentai»  d'uto- 
nomie  mathématique  à  la  Sorbonne,  avenue  d'Orléans,  S. 

1860  —  Aadré  (D.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  csfisji 

Stanislas,  rue  Bonaparte,  70  bû. 

1861  —  André  (Ch.),  directeur  de  l'Observatoire,  à  Saint-Genis-LaTal  et  prefcr 

seur  d'astronomie  a  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon. 
ta§4  —  Angellox-Pesjsey,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Loudava 

eoagé,  directeur  de  l'École  des  langues  a  Oaklend  (Californie)  U.S.A. 
1868  —  Aaej*t,  météorologiste  titulaire  au  Bureau  central,  professeur  à  Thaàâ 

agronomique»  avenue  de  l'Aima,  12,  S.  P. 
1876  t-  Antosnarl,  profeeoear  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Canot. 

1873  —  Appell,  membre   do  V  Académie  des  sciences,  professeur  de  ménspi 

rationnelle  à  la  Sorbonne,  ai  d'analyse  mathématique  a  l'École  Oetnk, 
vicê-préïifent  de  l'At$ocia$i<my  ru*  de  Noailto,  23,  a  St-G«riDam-cs-Lisv 
8.  P. 

1853  —  Appert,  professeur  honoraire  de  physique  dm  ryoée,  rue  de  Montrai  t, 
à  Versailles,  S.  P. 

1894  —  Arbelet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nîmeev. 
1887  —  Ardalllom,  professeur  de  géographie   à  la  Faculté   des  masse»  M  * 

Lens,  53,  à  Lille. 
1890  —  Arnoald,  professeur   de    mathématiques  au  lycée    Condorcet, 

St-Michel,  05. 
1805  —  Aroles,  préparateur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier. 

1895  —  Arreo,   agrégé  d'allemand,  pensionnaire  de  la   fondation  Thieis,  isaV 

poiût  Bugeaud,  5,  S.  P. 

1896  —  Aaeoli,  boursier  d'études  à  l'École  Normale. 
1868  —  Astor,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des 

place  Victor-Hugo,  11,  à  Grenoble. 
1875  —  Aubcrt  (J.),  prof,  de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  BernouilU»  !3» 
1898  —  Aubert,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  bd  St-Michel,  5&. 
1845  —  A  libertin,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

recteur  honoraire,  professeur  honoraire  de  littérature  française  dekFi 

des  lettres,  rue  Vaillant,  5,  à  Dijon. 
1861  —  Anblé,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Carnot,  rua  de  la 
1887  —  Anbry,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Alger. 

1881  —  Audiat,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  rue  Enta 

21,  S.  P. 

1882  —  Audlc,  prof,  de  troisième  au  lycée  Charlemagne,  rue  Boissièrai  5*,$- 
1896  —  Audran,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albi. 

1874  —  Auerbacfai,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nwrj. 
1867  —  Anlard,  professeur  d'histoire  de  la  Révolution  française  à  la 

place  de  l'École,  1,  S.  P. 

1895  —  Aynard,  agrégé  d'anglais,  place  de  la  Charité,  11,  à  Lyon. 

1896  —  Riibut,  agrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  -fondation  Thiers,  reat-f* 

Bugeaud,  5. 
1893  —  Bahon,  maître  de  conférences  de  langue   et  littérature   aUemandai  • 
Faculté  des  lettres,  quai  Claude  le  Lorrain,  28,  à  Nancy. 


DE  L'ÉCOLE  NORMAL*  459 

menions. 

M  —  Ballland,  directeur  de  l'Observatoire,  doyen  honoraire  et  professeur  d'as- 
tronomie de  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 

H  —  Maillet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angoulâme,  en  congé,  S.  P. 

il  — -  Bailllarl,  inspect.  honor.  d'académie,  rue  Le  Verrier,  11. 

à  —  Ballly,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
professeur  hon.  de  quatrième  du  lycée,  rue  Bennier,  91,  à  Orléans. 

9  —  Bailly,  élève  de  la. section  de  littérature. 

ft  —  Baire,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier. 

V  —  BsJéso,  prof*  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  Saint-Louis,  rue 
Claude-Bernard,  66. 

0  —  Bavas,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Carnot. 

5  —  Barbarie,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 
de  Bordeaux. 

1  —  Bareetenet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,   rue  Tronson-Ducou- 

dray,  18,  à  Reims. 
J  —  Bardin,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Clermont. 
J  —  Bardin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourg. 
|  —  Bargy,  ancien  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nîmes,   professeur   de 

français  à  Columbia  University  (New- York). 
I  —  Barrère,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon,  8.  P. 
;  —  Barthéleasy,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Alger. 
'  —  Baadot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Odéon,  12. 
I  —  Baadrlllart,  prêtre  de  l'Oratoire,   agrégé  d'histoire,  docteur  es  lettres, 

professeur  d'histoire  à  l'Institut  catholique,  quai   des  Célestins,  4.  S.  P. 
:  —  Basson,  docteur  es  lettres,  directeur  du  Petit  Lycée,  à  Toulouse. 

—  Bayet,   correspondant  de  l'Académie   des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 

directeur  de  l'enseignement  primaire  au  Ministère  de  l'Instruction  pu- 
blique» rue  Gey-Lussac,  24. 

—  Bayet,  agrégé  des  lettres. 

—  BasaUla»,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Rennes,  161. 
professeur  de  physique  au  lycée  de  Digne. 

i,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Toulouse. 

i,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Caen. 
lier,  homme  de  lettres,  rue  d'Edimbourg,  20. 
i,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  du  Mans. 

—  Bédler,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  françaises  à  racole 

Normale,  avenue  Bosquet,  52. 

—  Bedores,  inspecteur  honoraire  d'académie,    directeur  de  l'enseignement 

primaire  du  département  de  la  Seine,  quai  de  Montebello,  21. 

—  Béghla,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest» 

—  BeMUmae,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

—  Bellaager,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  La  Rochelle. 

— '  Bellegarde,  boursier   d'études  du  gouvernem.  haïtien,  rue  Vauquelin,  19. 
_  Belot,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de  la  Pompe,  107. 

—  Béasert*,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  Clovis,  1. 

__  Béaard  (H.),  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  rue  Oudinot,  14  ttf  • 

—  Beaolat  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Montpellier,  S.  P. 


460  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÂVES 

Promotions. 

1878  —  Benoist  (L.),  professeur  de  physique  au  lycée  Henri  IV. 

1890  —  Béq oignon,  inspecteur  d'académie,  rue  d'Arpejou  1,  à  Rodes. 

1884  —  Bérard  (V.),  maître  de  conférence*  à  l'École  des  Hautes-Étude»,  enœ- 

nateux  à  l'École  navale,  professeur  de  géographie  à  l'École  des  Hast» 

Études  maritimes,  rue  de  la  Planche,  15,  8.  P. 

1895  —  Bérsird  (R.)f  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Montloçon. 
1873  —  Berger,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  avenue  Saint-Éloi,  18,  a  Limoges. 

1878  —  Bergeoa,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques,  pw*» 

seur  au  Collège  de  France,  avenue  des  Tilleuls,  8,  Villa  Moatoona? 

(Auteuil). 
1857  —  Bernage,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Condorcet,  rot  4a 

Ecuries  d'Artois,  9. 
1894  —  Bernard  (L.),  proviseur  du  lycée  de  Montpellier. 

1875  —  Bernard  (Noël),  maître  de  conférences  de   botanique  à  la  Facolté  4s 

sciences  de  Caen. 

1876  —  Bernardin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Charlemagne,  avens*  <H> 

léans,  48,  S.  P. 
1852  —  Bernèa  (Évariste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  da  lycée  Le®* 
le- Grand,  rue  de  Madame,  34. 

1880  —  Bernés  (Henri),    professeur  de   rhétorique  an  lycée  Lakanal,  bedew*' 

Saint-Michel,  127,  S.  P. 
1884  —  Bernée  (Marcel),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis -le-Grend,  m  es 
Binelles,  37,  à  Sèvres. 

1887  —  Bernhelsn,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tours. 

1896  —  Bernnelni  (G.)»  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Saint-Brieac. 

1881  —  Berr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  directeur  de  la  Rtr*è 

synthèse  historique,  rue  Saint-Honoré,  350. 
1872  —  Berson ,  prof,  de  physique  au  lycée  Condorcet,  rue  Guy  de  la  Brosse,  15,S.F» 
1863  —  Bertagne,  proviseur  du  lycée  Henri  IV. 

1888  —  Bertanx,  chargé  de  cours  d'hisloire  de  Part  moderne  à  la  Faculté  *V 

lettres,  quai  de  Tilsitt,  23,  à  Lyon.     . 
1890  —  Berthelot,  agrégé  de  philosophie,  prof,  a  l'Université  libre,  ne  Defc*< 
38,  à  Bruxelles. 

1884  — •  Bertbet  {E.),  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet. 

1892  —  Berthet  (G.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rochefort. 
1896  —  Berthler,  professeur  de  mathématiques  au  collège  d'Argentan. 

1879  —  Bertinet,  profes.  de  physique  au  lycée  Buffon. 

1840  —  Bertrand  (Alex.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Bettes-La** 
conservateur  du  Musée  de  Saint-Germain,  professeur  d'archéolopes»** 
nale  à  l'École  du  Louvre,  S.  P. 

1850  —  Bertrand  (Edouard),  professeur  de  littérature  latine  et  institua»*  r 
maines  à  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. 

1885  —  Bertrand  (Louis),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier- 

1886  —  Bertrand  (Léon),    professeur  de  géologie  et  minéralogie  a  la  Fanai  * 

sciences,  rue  Saint-Antoine-du-T,  12,  à  Toulouse,  S.  P. 
1894  —  Beslals,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Conatantine. 

1893  —  Besaler,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  a  1s  FsesM 

des  lettres  de  Caen,  S.  P. 


DE  l'écolb  normale  461. 

romolions. 

184  —  Besaière*,  professeur  .de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux. 

174  —  lié  tout,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson. 

393  —  Beuzari,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Poitiers. 

187  —  Bézmrd,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Versailles,  S.  P. 

166  —  Bleuet,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,   doyen    et   professeur 

de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy,  S.  P. 
179  —  Bléleckl,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  8.  P. 
W8  —  Billion,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest. 

163  —  Blnet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayoune,  en  congé,  9.  P. 
179  —  B loche,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Louis-le- Grand,  rue  Notre* 

Dame-des- Champs,  56,  S.  P. 

98  —  Bizard,  agrégé  des  lettres,  élève  de  quatrième  aunée  à  l'École  Normale. 
•68  —  Blzoe,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux. 

08  —  Blanc,  agrégé  de  physique,  boursier  d'études,  rue  d'Arras,  2. 
97  —  Rlmirhiird,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Douai. 
63  —  Blanches  (D.),  proviseur  du  lycée  Condorcet. 

72  —  Blanche*  (Louis),  proviseur  du  lycée  de  Pau. 

73  —  Blnnchet  (A.),  professeur  de  philosophie  au  collège  Rollin. 

99  —  Blarlngheni,  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle. 

08  —  Bleii»,  agrégé  préparateur-adjoint  de  physique  à  l'École  Normale,  boulevard 

Saint-Michel,  117. 
68  —  Bloch  (Gustave),  prof  es.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  en  congé,  maître 

de  conférences  suppléant  d'histoire  à  l'École  Normale,  rue  d'Alésie,  72. 
77  —  Bloch  (S.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson,    rue  Duban, 

l.àPassy. 
94  —  Bloch  (Léon),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Belfort. 
97  —  Bloch  (Eugène),  agrégé,  préparateur  de  physique  au  Collège  de  France, 

rue  de  l'Odéon,  18,  S.  P. 
U   —  Blonde!  (Maurice),  professeur  de  philosophie  è   la  Faculté  des  lettres, 

rue  Roux-Alphéran,  15,  à  Aix,  S.  P. 
)7  —  Blonde!  (Charles),  agrégé  de  philosophie,   pensionnaire  de  la  fondation 

Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5,  S.  P. 
$  — -  Bloume  (E),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
7  —  Bionme  (P.),  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Valenciennes. 

4  — •  Blntel  (A.)»  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Car  no  t,  rue  deCourcelles,165. 
I   —  Blntel  (E.),  profes.  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis,  chargé 

d'un  cours  complémentaire  à  la  Sorbonne,  rue  Deaiert-Rochereau,  110. 

(0  — —  Bocquet,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas. 

10  —  Bodln,  prof,  de  seconde  au  collège  Stanislas,  rue  d'As  sas,  7. 

10  —   Boisa  rd,  professeur  de  physique  au  lycée  Car  no  t. 

,3  • — -  Bolssler,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française»  membre  de  l'Aca- 
démie des  Inscriptions  et  Belles- Lettres,  professeur  au  Collège  de  France, 
maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  l'École  Normale, 
Président  d$  l'Association,  quai  Conti,  23,  S.  P. 

g   —  Bol  tel,  professeur  de  physique  au  lycée  Lakanal,  S.  P. 

5  —  Boley,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Quimper  en  congé,  boursier  de 

doctorat  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

9  —  Bolznrd,  élève  de  la  section  de  physique. 

44 


1 


462  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVJtS 

Promotions,  i 

1870  —  Bosnpard,  inspecteur  de  l'académie  de  Paris,    professeur  à  l'École  Nk-  ! 
maie  de  Fontenay,  rue  Notre-Dame-des-Champs,  78. 

1876  —  Boaafous,  professeur  de  langues  et  littératures  de  l'Europe  méridionale  i  ! 

la  Faculté  des  lettres,  avenue  Victor-Hugo,  20,  a  Aix. 

1877  —  Boaeenae,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Voltaire,    boulevard  a  ! 

la  République,  101. 
1885  —  Boadfea,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 

1860  —  Boaaard,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nîmes,  avocat  i  a 

Cour  d* Appel,  rue  de  la  Planche,  11  bis  et  15,  i  Paris,  S.  P. 

1884  —  Boanarlc,  inspecteur  d'académie,    directeur  départemental  de  l'enseigs* 

ment  primaire  du  département  du  Nord,  rue  d'Àntin,  35,  à  Lille. 
1849  —  Banael  (J.),   professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  maatk 

Saint-Laurent,  14,  à  Lyon. 
1883  —  Boaael  (F.-J.),  professeur  suppléant  et  chef  des  travaux  pratiques  dTà- 

toire  naturelle  a  l'École  de  médecine  de  Nantes. 
1873  —  Boaaler,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  botaniqaeii 

Sorbonne,    directeur  du  laboratoire  de  biologie  végétale  d'Avoo  (Star 

et-Marne),  8.  P 
1875  —  Boaalèresj,  professeur  de  quatrième  au  collège  Rollin. 

1845  —  Boaaotte,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  collège  d'Aaxana, 

1861  —  Boay,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand. 

1883  —  Bordea,  professeur  de  seconde  au  lycée  d*Àgen,  en  congé. 

1889  —  Borel,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  l'École  Normale,  bodr 

vard  Saint-Germain.  30. 
1892  —  Borneeqne,  maître  de  conférences  de  littérature  latine  a  la  Faculté  à» 

lettres  de  Lille,  9.  P. 
I8G8  —  Bouaat,  professeur  de  physique  au  lycée  Charlemagne. 

1885  —  Boaasna,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  dea  sciences  de  Toula* 

1886  —  Boucaard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. 

1842  —  Boueaer  (Auguste),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spécial»* 
lycée  et  directeur  honoraire  de  l'École  préparatoire  a  l'Enseignement  ■safr 
rieur  d'Angers,  boulevard  de  Talence,  295,  a  Bordeaux,  9.  P. 

1861  —  Boucher  (A.),  rédacteur  en  chef  du  Correspondant,  me  du  BcwASaisV 
Paterne,  24,  à  Orléans. 

1872  —  Boudart,  profes.  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Audry,  St.  à  Rachetât 

1846  —  Boadhorsj  (C.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis-le-Gnsi 

rue  du  Val-de-Grace,  9. 
1881  —  Boadhor»  (Ch.-H.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  rat  ■ 

Sommerard,  12. 
1896  —  Boadln,  préparateur  adjoint  de  chimie  à  l'École  Normale. 

1872  —  Bougler, prof .  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  delà  Tour  d'Auvergne,*- 

1890  —  Boaglé,  professeur  de  philosophie  sociale  a   la    Faculté  des  klM  » 

Toulouse. 
1852  —  Bonlaagier,  inspect.  honoraire  d'académie,  r.  Neuve,  50,  à  taos-le*Seaafc 
1899  —  Boulin  y,  élève  de  la  section  de  physique. 
1888  —  Boanlol,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Montpellier. 

1873  —  Boureftez,  professeur  de  langue  et  littérature  du  S.-O.  de  la  France  •■ 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 


I 


de  l'école  normale  463 

omotions. 

81  —  ■omrdtol,  professeur  de  philosophie  aux  lycées  Saint-Louis  et  Henri  IV, 

rue  de  la  Pitié,  17.* 
180  —  Bourdl«r,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon  • 
177  —  Bourgeois  (Ém.),  maître  de  conférences  d'histoire  contemporaine  à  l'École 

Normale,  rue  Maurepas,  19,  à  Versailles. 
HKS  —  Bourgia,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Beauvais. 
$67  —   Boeirsrjne,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  rue  Blanche,  27. 
389  —  Bourguet,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 
885  —  Boartot,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lyoée  Saint-Louis, 
professeur  à  l'École  des  Beaux-Arts,  avenue  de  l'Observatoire,  22,  S.  P. 
885  —  Bararltor,  proviseur  du  lycée  de  Dijon. 
8V3  —   Bon rr III y,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulon. 
865  —   Boutromc   (B.),  membre  de  l'Académie  des    sciences   morales  et  poli* 
tiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  moderne  à   la  Sorhonne, 
rue  Saint-Jacques,  260,  8.  P. 
1673  —  Boatroauc  (L.)>  doyen  honoraire  et  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Besançon. 
|f66  —  aUmly,  professeur  de  physique  et   directeur  d'études  à  la  Sorbonne,  rue 

du  VaWe-Grâce,  9,  S.  P. 
tUft  —  Bouvard,   agrégé  de  philosophie,  professeur  de   philosophie   au  Collège 

d'Avranches. 
1881  ~  Ba»u*et,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Mirangron,2,  aNevers. 
1869  —  Baamler  (Paul),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson. 
1883  —  Boaurta*  (Bernard),  prof,  à  l'Université,  Bourg-de-Four,  10,  à  Genève,  8.  P. 
1895  —  Baaaat,  agrégé,  préparateur  de  chimie  organique  au  Collège  de  France. 
1897  — •  Brsmnsjefcvisj,  prof,  de  seconde  au  lycée,  boul.   Gambetta,  81,  a  Cahors. 
1852  —  Bréal,  membre  d*  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur 
de  grammaire  comparée  au  Collège  de  France,  inspecteur  général  honoraire 
de  l'enseignement  supérieur,  boulevard  Sanit- Michel,  87,  8.  P. 
1854  —  Bréattf,  recteur  honoraire,  rue  Ravon,  7,  Bourg-la-Reine,  8.  P. 
1877  —  Bretot,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Janson,  rue  Desbordes-Valmore,  12. 
1877  —  Breton,  docteur  es  lettres,  de  la  maison  Hachette  et  C'V boulevard  Saint* 

Germain,  79,  Trésorier  de  rAuociation,  S.  P. 
$874  —  Brtohet,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  rue  des  Écoles,  4  hit* 
j|874  —  Brllloutn,  sous-directeur  à  l'École  des  Hautes-Études,  maître  de 
conférences  de  physique  à  l'École  Normale,  professeur  de  physique 
générale  et  mathématique  au  Collège  de  France,  boulevard  du  Port- 
Royal,  31,  8.  P. 

—  Brlot,  docteur  es  sciences,  agrégé   des  sciences   naturelles,  à  Wiraereux 
(Pas-de-Calais),  8.  P. 

7  —  Brlaaes  (D.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saiat-Louis, 
à  la  Gruterie  par  Lamastre  (Ardèche),  8.  P. 

—  Brlzarel,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson . 

8  —  Brocard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Havre,  8.  P. 

—  Broeharal,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  morales  et  politiques, 
professeur  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  à  la  Sorbonne,  bou- 
levard Saint- Germain,  3. 


i 


464  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1891  —  Brochet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Aix. 

1840  —  Broavllle,  proviseur  hou.  du  lycée,  faub.  Saint-Jaumes,  11,  à  Moalpel-A 
1872  —  Broaaler,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 

1892  —  Brueker,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Toulouse. 

1897  —  Brnneau,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims. 

1872  —  Brooel  (L.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV,  avenu*  &fl*- 

servatoire,  28,  S.  P. 
1870  —  Brunet  (J.),  inspecteur  d'académie  à  Constantioe. 
1895  —  Brunet  (M.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bastia. 

1898  —  Brunet  (Marcel),  ancien  élève  de  la  section  de  grammaire,  me  Flatte». 
1886  —  Brunhea  (Bernard),  directeur  de  l'Observatoire  du  Puy-de-Dône, pr** 

seur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont,  S-  P. 

1889  —  Brunhea  (Jean),  agrégé  d'histoire,  professeur  de  géographie  à  l'Uniras** 

Fribourg  (Suisse)  et  au  Collège  libre  des  sciences  sociales  de  Paris,  *•'• 
1879  —  Brunot,    professeur  d'histoire  de  la   littérature  française  à  la  Soàn* 

et  de  grammaire  de  la  langue  française  historique  à  l'École  des  Hw» 

Études,  avenue  d'Orléans,  4 . 
1888  —  Brunacnvlcg,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  Villa  De?*- 

21,  (rue  Pergolôse,  48),  S.  P. 
1895  —  Bucheuaud,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Saint-Bne*- 
1874  —  Budslnaky,  prof,  de  mathématiques    au  collège   Stanislas,  rue  St^*- 

Placide,  31,  8.  P. 

1874  —  Buguet,  prof  es.  de  physique  au  lycée  et  a  l'École  de  médecine  de  R» 
1865  —  Bul«*on  (B.),  directeur  du  collège  Alaoui,  à  Tunis. 

1893  —  Buisson  (IL),  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des 

de  Marseille. 

1894  —  Bnrnet,  agrégé  de  philosophie,  rue  Victor  Considérant,  5. 

1895  —  Bury,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  boulevard  Gambetta,  37,  Le  fa 

1890  —  Basson  (Henri),  prof,  dliist.  au  lycée,  cité  Chabrol,  4,  à  Clermont,  *K 

1899  —  Buvard,  élève  de  la  section  d'histoire. 

1873  —  Cagaat,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettre*  m 

fesseur  d'épigraphie  et  antiquités  romaines  au  Collège  de  Fnac**  * 

Stanislas,  10,  S.  P. 
1846  —  Cahen  (I.),  homme  de  lettres,  rue  de  Berlin,  9. 
1876  —  Cahen   (Albert),  professeur  de  rhétorique  supérieure  au  lycée  Le»*"* 

Grand,  rue  Condorcet,  53. 

1882  — -  Cahen  (Eugène),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège 

rue  de  la  Pompe,  32. 
1892  —  Cahen  (Emile),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecfc»1 
Faculté  des  lettres  d'Aix. 

1896  —  Cahen   (Raymond),  agrégé    des    lettres,    pensionnaire   de  la  F 

Thiere,  rond- point  Bugeaud,  5,  8.  P. 
1881  —  Calvet,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée,  industriel,   boulets* 

Strasbourg,  72,  à  Toulouse. 
1894  —  Cnmhcfort,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Pontivy. 

1883  —  C amena  d*Aliuelda,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lesta»' 

Bordeaux,  S.  P. 


i 


dr  l'école  normale  46$ 

Promettions. 

1889  —  Camlehel,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse. 
1897  —  Cammaa,  agrégé  de  mathématiques,  à  Tarascon. 
1893  —   Cauat,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Alger. 
1896  —  Clins,  professeur  d'histoire,  au  lycée  de  Lons-le-Saunier. 
1888  —  Capelle,  professeur  de  lettres  (enseignement  moderne)  au  lycée  Voltaire, 

avenue  Parmentier,  11. 
1875  —   Cardon,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Viollet-Leduc,  5. 
1881  —  Caries,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Rennes. 
1868  —  Caron  (J.),  professeur  de  dessin  graphique  à  l'École  Normale,  rue  Claude- 
Bernard,  71. 
1984  —   Carré,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Caen.     • 
1850  —  Carrlot,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  directeur  honoraire  de 

l'enseignement  primaire  de  la  Seine,  rue  Mirabeau,  2,  à  Auteuil. 
1888  —  Cartao,  maître  de  conférences  de  mathématiques  et  d'astronomie  à  la  Fa- 
culté des  sciences,  rue  Suchet,  38,  à  Lyon,  S.  P. 
1837  —  Cartauit  (S.)*  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Louis-le- Grand, 

à  Draveil  (Seine- et- Oise). 
1868  —  Cartauit  (A.),  prof,  de  poésie  latine  à    la   Sorbonne,   rue  du   Cardinal- 
Lemoine,  2. 

1879  —  Casaneva  (P.),  directeur-adjoint  de  l'Institut  français  d'archéologie  orien- 

tale au  Caire. 
1891  —  Cassagoe,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  du  Havre. 

1880  —  Caatalgne,  proviseur  du  lycée  de  Moulins. 

1857  —  Castetn,  doyen   et  professeur  de  littérature  étrangère  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Montpellier. 
1876  —  Cafor,  profes.  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  Janson, 

boulevard  Raspail,  14. 

1887  —  Caullery,    professeur  de  zoologie  à    la  Faculté   des   sciences   de  Mar- 

seille, S.  P. 
1899  —  Causa©,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1888  —  Cavalier,  professeur  adjoint  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences,  boule- 

vard de  la  Magdeleine,  50,  à  Marseille. 
1899  —  Caveuel,  'élève  de  la  section  de  littérature. 

1896  —  Caxanilan,   pensionnaire  à  la  Foodation  Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5.  < 
1986  —  Cela,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée  Condorcet, 
1895  —  Cet  tir  r,  professeur  de  lettres  au  collège  de  Villefranche. 
1888  —  Ciiaaert,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines,  à  la  Faculté 

des  lettres,  square  des  Postes,  3,  Grenoble,  S.  P. 
1876  —  Chabot,  professeur    de   science  de  l' Éducation  à  la   Faculté   des  lettres 

de  Lyon,  S.  P. 
1883  —  Cnabrier,  professeur  de  philosophie  au  lycée,  rue  Lakanal,  à  Tours. 

1886  —  Chair,   professeur  de  physique  au  lycée,  faubourg  de  Montbéliard,  62,  à 

Belfort,  S.  P. 
1874  —  Chalry,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 
1894  —  Cfcallaye,  professeur  de  philosophie,  au  lycée,  2,  rue  de  la  Paix,  à  Laval. 

1887  —  Chaanard,  professeur  adjoint,    maître  de  conférences  de  littérature  fran- 

çaise à  la  Faculté  des  lettres,  rie  d'Artois,  197,  à  Lille,  S.  P. 


466  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1871  —  Chaasberianel,   agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  chef  de  an» 

a  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Rennes,  145. 
1887  —  Chasnonard,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Marseille. 

1869  —  Chaatavolae,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV  et  de  tan» 

ture  française  à  l'École  normale  de  Sèvres,  rue  du  Val-de-Graoe,$,&t. 
1880  —  Chaaxy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. 
1897  —  Caapeaa,  préparateur  de  minéralogie  à  l'École  Normale. 

1874  —  Chappals  (J.),  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique  gésV 

raie  à  l'École  Centrale,  rue  des  Beaux-Arts,  5. 
1848  —  Caavaux,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  tetiw  • 

Grenoble,  $.  P. 
1851  —  Charlea,   proviseur  honoraire  du  lycée  de  Douai,  rue  Croix  de* 

Champs,  25. 
1879  —  C barrait,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 
1889  —  Chartler,  professeur  de  philosophie  au  lycée,  me  des  Bons-Eafiuu,  14 

à  Rouen. 
1809  —  Ckarve,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sâa» 

de  Marseille. 
1879  —  Charvet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. 
1899  —  Charvet,  élève  de  la  section  de  physique. 
1884  —  Chasaagny,  professeur  de  physique  au  lycée  Janson. 
1863  —  Caaatalag  de  la  FM  o  Ile,  professeur  de  seconde  au  lycée  Loub4e-&nl 

1870  —  Châtelain,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Nancy. 

1895  —  Cbaumelx,  agrégé  des  lettres,  ancien   membre  de  l'École  frisçe*» 
Rome,  boulevard  Saint-Michel,  84. 

1884  —  Chaamoot,  professeur  de  cinquième  su  lycée  Buffon. 

1875  —  Chauveau,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Lille,  SU 
1883  —  Chamvelon,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Voltaire,  8.  I*. 
1839  —  Caaavet,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Faculté  des  leur*,* 

Malfilfltre,  14,  à  Caen. 
1857  —  Cbaavot,  professeur   honoraire   du   petit  lycée   de   Marseille,  *§*** 

Laurent- de-Cabrerisee  (Aude). 
1898  —  Chavanne,  agrégé-préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale. 

1885  —  Chavanaes,  professeur  de   langues  et  littératures  chinoises  et 

mandchoues  au  Collège  de  France,  rue  des  Écoles,  1,   à  Fonteut-** 

Roses  (Seine),  8.  P. 
1846  —  Chevlllard  (Félix),  proviseur  hon.  du  lycée,  rue  Duplessis,  51,  à  Vi 
1892  —  Cholet,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nantes,  en  congé. 
1898  —  Chollet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Orléans. 
1842  —  Ckotard,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Germont,!»' 

Vaugirard,  61,  Paris,  8.  P. 
1887  —  Chonet,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Bordeaux. 

1883  —  Chrétien,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc 

1884  —  Chueleaa,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Rayonne. 

1870  —  Ckuqaet,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po&** 
professeur  de  langues  et  littératures  d'origine  germanique  as  C*f 
de  France,  directeur  de  la  Revue  critique  d'histoire  et  et  U&** 
à  Villemomble.     . 


J 


DB  l/ÉCOLK  NORMALB  467 

Promotions. 

IMS  —  C*'**»  maître  de  conférences  d'études  hispaniques  à  la  Faculté  des  lettres 
et  secrétaire  du  Bulletin  hispanique,  à  Bordeaux. 

806  —  Clmlrin  (P.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne,  avenue  des 
Gobelins,  30. 

896  —  Clalrln  (J.),  fcgrégé  préparateur  de  mathématiques  à  l'École  Normale,  ave- 
nue des  Gobelins,  30. 

883  —  Clavette  (Léo),  homme  de  lettres,  avenue  Hoche»  18.  9.  P. 

854  —  Claveaat,  homme  de  lettres,  rue  Clauzel,  6. 

881  —  Claveau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Brest. 

843  —  Clavel,  professeur  honoraire  de  langue  et  littérature  grecques  à  la.  Faculté 
des  lettres,  ancien  adjoint  au  maire  de  Lyon. 

869  — •  Cla verte,  censeur  des  études  du  lycée  Condorcet. 

879  —  Clé—cal  (Louis),  professeur  de  sixième  au  lycée  Janson,  faubourg  Saint- 
Honoré,  52. 

S86  —  Cléaaeat  (T.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bayonne. 

577  —  Clerc  (M.),  prof,  d'histoire  de  Provence  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  di- 
recteur du  musée  Borély  de  Marseille. 

193  —  Clerc,  professeur  d'histoire  au  collège  de  Coulommiers. 

191  —  Cllgmy,  agrégé  et  docteur  es  sciences  naturelles,   sous-directeur   de    la 
station  aquicole  de  Boulogne-sur-Mer. 

367  —  Clinaeseo,  professeur  à  l'Université  de  Iassy,  strada  Asaki,  12  (Roumanie). 

57g  —  Çolatte,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Poitiers. 

186  —  Colardean,    chargé  de    cours   de    langue   et   littérature  grecques  à  la 
Faculté  des  lettres,  rue  Berriat,  22,  &  Grenoble. 

183  —  Colléatle,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  de  médecine  de 
Besançon. 

162  —  Colllgooo  (A.),  professeur  d'histoire  de  la  littérature  latine  à  la  Faculté 
des  lettres,  rue  Jeanne  d'Arc,  4,  à  Nancy. 

68  —  Colilgaon  (Max),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres, 
professeur  d'archéologie  à  la  Sorbonne,  boulevard  Saint-Germain,  88. 

78  —  Colomb,  sous-directeur  du  laboratoire  de  botanique  de  la  Sorbonne,  ave- 
nue de  l'Observatoire,  22. 

68  —  Colaeaet,   doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres 
de  Besançon. 

M  —  Combe,  agrégé,  professeur  de  mathématiques  à  l'École  Alsacienne,  rue  de 
la  Pompe,  4,  S.  P. 

51   —  Combatte,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de  l'économat  des 
lycées  et  collèges,  rue  Claude-Bernard,  63. 

$  —  Commamay,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Coutances. 

)\   —  Commlaeaire,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de  Lyon . 

12  —  Conepayré,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
recteur  de  l'académie  de  Lyon. 

tt   —  Comte,  professeur  de  seconde  au  lycée  Carnot,  rue  d'Anjou,  19. 

7  —  Couard,    professeur    d'histoire,    pensionnaire   de    la   Fondation    Thiers, 
rond-point  Bugeaud,  5. 

4  —  Coaatantln  (L.)t  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Clermont. 

4   —  Coaatantln  (P.),  professeur  d'histoire  naturelle  au  lycée    de  Van  vos,  en 
congé,  rue  des  Gobelins,  12  bit. 


1 


468  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1883  — -  Cor,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Saint-Louis,  b«> 

vard  Arego,  112, 
1883  —  Cosserai,   professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sneaa 

de  Toulouse,  S.  P. 
1877  —  Costonlin,  professeur  administrateur  de  culture  au  Muséum. 

1890  —  Cottoii  (A.),   professeur  adjoint  de  physique  à  la  Faculté  desseie&csaà 

Toulouse,  maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  rue  Gui- 
Bernard,  ce,  s.  p. 

1892  —  Cotfto»  (E-)>  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des   sciences  de  GwA 

S.  P. 
1898  —  Couclioud,    agrégé    de    philosophie,    lecteur  de  français  à  ITnircsa 

Uut.  Karspûle,  14,  à    Gôttiugen  (Hanovre). 
1892  —  Coulel,  chargé  de  cours  de  langue  et  littérature  françaises  a  la  FaesM si 

lettres  de  Montpellier,  8.  P. 
1887  —  Courbaud  (E.),    professeur  de  rhétorique  au    lycée    Condorcet,  ras  * 

Bellechasse,  35. 
1887  ■ —  Conrteaiilt,  professeur  de  ihétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 
1880  —  Cousin,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  la  Faculté  deskttrts» 

Nancy,  S.  P. 

1886  —  Cousin   (P.),  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  matbés&qaff 

à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 
1307  —  Contant,  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique,    directeur  hoesnsi 

du  collège  Chaptal,  chaussée  de  la  Muette,  13. 
1872  —  Contre t,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nice. 

1887  —  Coaturat,  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  &T;r 

louse,  en  mission,  rue  Nicole,  7,  à  Paris,  S.  P. 
1866  —  Couturier,  inspecteur  général  de  l'enseignement  primaire,  direee*  a 

Musée  pédugogique  de  Paris,  rue  Monlbauron,  18,  à  Versailles. 
1852  —  Coville,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  aux  Afiâahs 

1891  —  Cramaussel,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alhi,  ■».  P. 

1888  —  Cresson,  professeur  de  philosophie,    au  lycée  et  à  FÉeole  préparais*  t 

l'Enseignement  supérieur  de  Nantes,  S.  P. 

18fil  —  Crétin  (E.),    professeur   honoraire   de   mathématiques  spéciales  dates 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission   à   l'École  militaire  de  Seiat*Q* 

rue  de  Rennes,  134,  S.  P. 

1864  —  Crolnet  (A.),  membre  de  l'Académie   des  Inscriptions  et  Belles-Las* 

doyen  et  professeur  d'éloquence  grecque  à  la  Sorbonne.  rue  MadtiM.3 
S.  P. 

1865  —  Croiset  (M.),  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  au  CoU裻 

France,  rue  Saint-Louis,  26,  à  Versailles,  S.  P. 
1850  —  Crooslé,  professeur  honoraire  d'éloquence  française   à    la  Sorboase 
Claude-Bernard,  58,  S.  P. 

1892  — •  Crouzet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  rue  Neuve  du  Chalet.  •!• 

louse,  S.  P. 
1850  —  Cucbe%al  (A.l,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Coaiss* 

rue  de  Clichy,  46,  ».  P. 
1886  —  Cury,    agrégé   des   lettres,    professeur  de  seconde   au   collège  S 

rue  de  l'Oiéon,22. 


: 


DB  l'écolk  normale  469 

rooiotions. 

545  —  Cuvllller  (C),  prof,  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de  Vanves,  rue  de 

Saint -Quentin,  23. 
$78  —  Cuvllller  (A.),  censeur  des  études  au  lycée  Louis-le-Grand. 


—  Da  Costa,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bastia. 
166  — -  Daguenet,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Versailles. 
181  —  Daguillon,    chargé  de  cours  de  botanique  à  la  Soi  bonne,  rue  Singer,  15, 

Paris,  8.  P. 
87  —  D'Aladern,  professeur  de  physique  au  lycée,  rue  aux  Ormes,  12,  à  Chartres. 
61  —  Datlmler,  proviseur  du  lycée  Buifou. 
86  —  Dalmeyda,    professeur  de  rhétorique   au  lycée   de    Vanves,   rue  de    la 

Tour,  123,  à  Passy. 
69  —  Dam I en  (B.j,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
61   —  Darboux  (Gaston),  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et 

professeur  de  géométrie  supérieure  à  laSorbonne,  rueGay-Lussac,36,  8.  P. 
53  —  Darboux  (Louis),  proviseur  au  lycée  de  Nîmes,  S.  P. 
Il  —  Darboux  (Jean-Gaston),  maître  de  conférences  de  zoologie  à  la  Faculté  des 

sciences,  quai  Claude-Bernard,  24,  à  Lyon,  S.  P. 
19  —  Daray,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Nicole,  7. 

14  - —  Daetre,  prof,  de  physiologie  générale  à  la  Sorbonue. 
W  —  Oamllo,  élève  de  la  sectiou  de  philosophie. 

W  —  Dauphiué,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Coodorcet,  rue  Faraday,  19. 

J7  —  Dauriac,  professeur  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier, 
professeur  de  philosophie  au  lycée  Janson . 

J2  —  Dautheville,  professeur  de  mécanique  rationnelle  à  la  Faculté  des 
sciences,  cours  Gambetta,  11  bis,  à  Montpellier. 

$2  —  Dautremer,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Victoi- 
Considérant,  6. 

34  —  Daux,  proviseur  du  lycée  de  Bastia. 

>6  —  Dauzats,  agrégé  de  mathématiques,  professeur  suppléant  au  lycée  Louis- 
le-Grand. 

iC  —  De  Bévotte,  professeur  de  seconde  au  lycée,  rue  Du  pies  sis,  51,  à 
Versailles. 

16  _  Debidour  (E.)»  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy, inspec- 
teur général  de  l'enseignement  second.,  rue  Nicole,  7. 

>5  —  Debidour  (L.),  professeur  d'histoire  au  lycée,  rue  du  Puits-Carré,  21,  à 
Évreuz. 

>i  —  De  Bilhère  Saint-Martin,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  prof,  de  litté- 
rature française  à  l'École  préparatoire  à  TEuseignemeut  supérieur  de 
Nantes,  o.  P. 

'O  —  Debon,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lille. 

&  —  De  Chanteple  du  Dézert,  inspecteur  général  des  bibliothèques,  rue  de 
la  Sorbonue,  15. 

;q  —  Deeharme,  professeur  de  poésie  grecque  à  la  Sorbonue,  boulev.  Saint- 
Michel,  95,  ».  P. 

15  —  Decla,  professeur  de  3e  au  lycée  de  Bar-le-Duc. 

IS  —  Decourt,  professeur  de  rhétorique  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche. 


170  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  BLKTBS 

Promotions. 

1868  —  De  Crosala,   doyen  et   professeur  d'histoire  de  la  Faculté  deskUwè 

Grenoble ,  S.  P. 
1898  —  De    Fellce,    au  tien    élève   .de    la    section   de    grammaire,  rot  èe 

Barouillère  6. 
1863  —  Delà,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 
1880  —  Defean,  professeur  d'histoire  au  lycée  Jansoo,  eu  congé,  chefda 

du  Ministre  de  l'instruction  publique,  rue  de  Grenelle,  110. 
1867  —  De  Job,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences,  de  langue  etlittani» 

italiennes,  à  la  Sorbonne,  rue  Méniltnontant,  80. 
1847  —  De  la  Coulonehe,  maître  de  conférences  honoraire  de  langue  et  Httfraai 

française*  de  l'École  Normale,  rue  Chambiges,  6. 
1897  —  Delafarge,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saint-Étienne. 
1849  —  De    Lagrandval,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéeaki  à* 

lycée,  rue  d'Audenge,  22,  à  Bordeaux. 

1867  —  Delaltre,  professeur  de  seconde  au  lycée  Janson,  rue  Jean-Botogn»  t 

(Villa  Fodor). 

1885  —  Delaree,  professeur  de  mathématiques  au  collège   Stanislas,  m  iar 

nislas,  14* 

1886  — -  Délassas,    chargé    d'un   cours  de  mécanique  rationnelle  et  applifaéet 

Faculté  des  sciences  de  Grenoble. 
1861  —  Delaunay,  professeur   de  littérature  latine  et  institutions 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1877  —  De  la  Ville  de  Mlrmont,  professeur  de  langue  et  littérature  Uàm 

la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 
1882  —  Delbos,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Heuri  IV,  boulenri 

Michel,  82,  S.  P. 
1860  —  Deleau,  professeur  honoraire  de  quatrième   du  lycée   Condoreet,  na 

Tocque ville,  44. 
1877  —  De  Lens,  professeur   de  mathématiques  spéciales   au  lycée, 

à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen,  S.  P. 

1868  —  Dde  veau,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. 
1845  —  Dcllbcs,  ancien  conseiller  général,  professeur  honoraire  d'histoire  dt>? 

boulevard  Longchamp,  105,  à  Marseille. 
1853  —  Dellae,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  FéneteA 

Marseille. 
1879  —  Delpeuch,  ancien  professeur  de   troisième   du  lycée  Condoreet,  ■ 

député,  receveur  des  finances,  avenue  des  Champs-Elysées,  75. 
1842  —  Deltour,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  secondai* 

des  Écuries-d' Artois,  9. 
1876  —  De  Mages,  prof,  de  seconde  au  collège  Roi  lin,  rue  Say,  11. 
1892  —  Demangeon,  maître  surveillant  à  l'École  Normale,  S-  P. 
1888  —  De  Ma r tonne  (R.),  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Gaen. 
1892  —  De  Martonne  (L.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  géograpb*» 

Faculté  des  lettres  de  Rennes. 
1835  —  Denis  (A.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saînt.Loffls» 

Gay-Lussac,  24,  S.  P. 
1867  —  Denis  (E.),   professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 

d'histoire  contemporaine  à  la  Sorbonne,  rue  de  Fontenay,  Se, 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  474 

(émotions. 

U7  —  De  Parnajon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Henri  IV,  rue 

Vital,  21 . 
B4  —  Derelma,  agrégé,  chef  des  travaux  pratiques  de  géologie  à  la  Sorbonne. 
185  —  Dereu,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Henri  IV  et  de  psychologie  et 

morale  à  la  Maison  de  la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  boulevard 

Saint-Michel,  80,  S.  P. 
86  —  De  Rldder,   professeur  adjoint,  maître  de  conférences,  de  langue  et  litlé- 
-    rature  grecques  à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix,  en  congé,  avenue  du  Coq,  7, 

à  Paris,  8.  P. 
93  —  Derolde,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  dé  Lille. 
89  —  Derroja,  directeur  du  journal  les  Pyramides,  au  Caire. 
12  —  Desehampa,  critique  littéraire  du  Temps y  rue  Cassette,  15. 
39  —  Descbanel,  sénateur  inamovible,  professeur  au  Collège  de  France,  avenue 

Marceau,  69. 
(8  —  Des  Essarta,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Clermont. 
X)  —  Desjaeqnes,  ancien  élève  delà  section  de  mathéraat., rue  Vineuse,  226t'j. 
rg  —  Desjardins,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Vanves,  rue  Cassette,  24. 
10  —  Desaaons,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Janson. 
18  —  Desouebes,  agrégé  de  mathématiques,  rue  d'Ulm,  45. 
YL  —  Despois,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nancy, 
tl  —  Desrousseaax,  directeur  adjoint  à  la  section  des  sciences  historiques  et 

philologiques  de  l'École  des  Hautes-Études,  boulevard  Port-Royal,  47. 

7  —  Desseoon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 

14  —  De  Tannenberg,  professeur  de  mécanique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Bordeaux. 
►5  —  De  Tréverreft,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux,  S.  P. 

4  —  De  vaux,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée,  rue   Banc-Léger, 

30,  à  Limoges. 
g  —  Dez,  professeur  d'histoire  au  lycée  Bu  Son,  rue  Ernest-Renan,  18. 

5  — -  Dh ombres,  proviseur  du  lycée  Charlemagne. 

3  —  D'Hoart,  professeur  à  l'Athénée  grand-ducal  de  Luxembourg,  8.  P. 

8  -r-  Didier,   directeur  adjoint  du  laboratoire  de  chimie  de  l'École   Normale, 

examinateur   d'admission  à    l'École   militaire  de  Saint-Cyr,    rue  de  la 

Santé,  5. 
g  — -  Dlehl,  correspondant   de  l'Académie  des    Inscriptions   et  Belles-Lettres, 

chargé  du  cours  complémentaire  d'histoire  byzantine  à  la  Sorbonne,  rue 

de  Seine,  67. 
1   —  Dletz,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Buffon,  rue  Nicole,  7. 
I    —  Dinabarre,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 
p   — ■  DlmoÉT,  élève  de  la  section  de  littérature, 
i    —  Dltte,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  d'études  et  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  du  Val-de-Grâce,  9. 

9  —  Doby,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis. 

$   — ■  Dognon,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 
g   —  Dongier,   sous-directeur  du  laboratoire  de  physique  (enseignement)   è  la 
Sorbonne,  rue  Claude-Bernard,  82. 


472  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1878  —  Dorison,  prof,  de  littérature  grecque  à  It  Faculté  des  lettres  de  V%n. 

1881  —  Dorlet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Koanue. 

1897  —  Douady,  professeur  d'anglais  au  lycée  de  Brest. 

1883  —  Doublet,    professeur    de   rhétorique    au    lycée,    villa    Minerve,  rae  à 

Soleil,  à  Nice,  8.  P. 
1889  —  Dondlnot  de  la  Bol»*  1ère,  professeur  de  seconde  au  collège  Sua** 

rue  Bara,  3,  8.  P. 

1879  —  Doumte,    professeur  de  rhétorique    au  collège  Stanislas,  en  congé,  m 

Jacob,  48. 
1851  —  Douaaot  (le  R.  P.)  des  Frères- Prêcheurs. 

188»  —  Doaiaml,  professeur  suppléant  de  sciences  naturelles  au   lycée  Mieb*A 
1889  —  Drach,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  la  Faculté  des««» 

de  Lille. 

1839  —  Drapeyron,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Cbarlemape,  daedar 

de  la  Revue  de  géographie,  rue  Claude-Bernard,  55. 
I893  —  Dreaeh,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Poitiers. 
1897  —  Dreyfus,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Fois. 

1840  —  Dreya»,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  seconde  * 

Vaneau,  30,  8.  P. 
1897  —  l>rlce,  boursier  d'études  du  gouvernement  Haïtien,  rue  Vanqaelio,  15 
1867  —  Drlncourt,  professeur  de  physique   au  collège  Rolliii   et  au  eol<«g«  * 

nislas,  place  Bréda,  10. 
1892  —  Drouln,  professeur  de  philosophie  au  Prytanée  de  la  Flèche. 

1874  —  Droz,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  <lt  B**»S 
I839  —  Druon,  proviseur  honoraire  du  lycée  de   Poitiers,  rue  Girardet,  î*** 

Nancy,  8.  P. 

1896  —  Dubeftset,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nmo- 
1883  —  Duboio,   maître  de   conférences  de  chimie  à  la  Faculté  des  sues** 

Grenoble.  ^ 

1876  —  Duboia  (M.),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Sorboone  et  ^e  g* 

graphie  à  l'École  de  Sèvres,  rue  Notre-l)ame-des-Champ«,  7S.  ( 

,897  _  Dubois  (Ch.),  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  Française  ai  ft» 

1892  —  Dubouls,  professeur  de  sciences  au  collège  de  Beaufort  {Maine-et-La** 

1894  —  Dnbreutl,  agrégé,  préparateurde  chimie  a  laSorbonne,  nie  d'Aléais,  fi 

1875  —  Dubue,  inspecteur  d'académie  à  Caen. 

1897  —  Du  buisson,  professeur  de  physique  au  lycée  de  M&con. 
1883  —  Dneaase,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'JBvreux. 
1872  —  Dueatel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  S.  P. 
,859  —  Duel  aux  (E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  de  ï\s& 

Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique  à  la  Sorbonne,  aveaue  de  ** 
teuil,  39,  8.  P. 

1895  —  Duclaux  (J.),  agrégé-préparateur  de  chimie  à  l'École  Normale,  en  »* 

bourrer  de  TUoiversité  de  Paris  (Tour  du  Monde). 
1858  —  Ducoudray,  agrégé  d'histoire,  professeur  honoraire  de  l'École  S**1 

de  Saint-Cloud,  quai  de  Béthune,  24. 
1882  —  Dufayard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV. 
1868  —  Dufet,.  maître  de  conférences  de  minéralogie  à  l'École  Normale,  pn  * 

de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  l'Arbalète,  35. 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  473 

omoiions. 

98  —  Ifuffour,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Mont-de- Marsan. 

85  —  Dufor,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Niraes. 

80  —  Dufour  (Léon),  agrégé,  directeur  adjoint  du  laboratoire  de  biologie  végétale 

d'Avon  (Seine-et-Marne),  S.  P. 
87  —  Dnfostr   (Médéric),    professeur    de   laogue  et   littérature    grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  rue  Jeanne-d'Arc,  S,  à  Lille. 
»  —  Dufour  (Marcel),  agrégé  de  physique,   chef  des  travaux  à   la  Faculté  des 

sciences,  en  congé,  rue  de  Toul,  20,  à  Nancy  «  8.  P. 
W  —  Dnfour  (Georges),  professeur  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de 

La  Flèche. 
W  —  Dufour  (Alexandre),  agrégé-préparateur  de  physique  à  l'École  Normale. 
n  —  Dufourrq,  professeur,  chargé  d'un  cours  d'histoire   du  moyen  âge  à  la 

Faculté  des  lettres,  rue  Margaux,  22,  à  Bordeaux. 
>5  —  Dngoet,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Dunkeçque,  24. 
fâ  —  Du  ne  m,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physique 

à  la  Faculté  des  sciences  de  Bordeaux. 
17  —  Dnlong,  agrégé  des  lettres,  boursier  d'études,  via  San  Nicola  de  Cesarini, 

Rome. 
16  —  Daman  (G. ),  professeur  de  philosophie  au  collège  Chaptal,  boulevard  Saint- 
Germain,  4. 
B  —  Drnaaft  (H.)*  professeur  de  physique  au  lycée  de  Niort,  en  congé,  rue  de 

F  Abbé-de-1'Êpée,  8. 
'«"  —  Dnmesnll,  prof,  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Çrenobie. 
tt  —  Dupalgne,  agrégé  de  physique,  inspecteur  honoraire  de  renseignement 

primaire  à  Paris,  rue  de  Tournon,  9. 
"0  —  Dupont,  professeur  de  littérature    française  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Lille. 

7  —  Duport,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Dijon. 

8  —  Dn poney,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  rue  Boissonade,  6. 

3  —  Dupouy,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Quimper. 

9  —  Dupre  (Edouard),  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  rue  Gibert,  15,    à 

Cherbourg. 
9  — •  Dupuy  (Ernest),  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire,  avenue 
de  Montsouris,  2,  S.  P. 

0  —   Dnpuy  (Paul),  agrégé  d'histoire,  surveillant  général  à  l'École  Normale. 

2  —  Durand  (L.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  avenue 

de  l'Observatoire,  49. 

4  —  Durand  (H.),  professeur  de  rhétorique  au  collège  Stanislas,  boulevard  des 

Invalides,  42. 

3  —  Durand  (R.),  maître  de  conférences  suppléant  de    langue   et  littérature  , 

latines  à  l'École  Normale,  avenue  Galois,  28  bis,  à  Bourg-la-Reine.  J 

1  —  Dnrand  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Charles-Nodier, 

n°  5,  à  Besançon. 
7  —  Durand-Morlmbao,  agrégé  des  lettres,  publiciste,  rue  Richelieu,  104. 
3  —  Dnrang,    professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tours. 
}  —  Dûrkheim,  professeur  de  science  sociale  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bor- 
deaux, S.  P. 


474  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


1851  —  Baareaaae,  doyen   honoraire  et  professeur  honoraire  de  mataéwaLiBaf 

oppHgiiaw  de  la  Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 
1880  —  Dttrrbaea*  p****ssaur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la  FacuUé  as 

lettres,  me  du  Jeaea,  «0»  à  Toulouse,  8.  P. 
1872  —  Daray  (G.),    agrégé   <fhk%Mie>  docteur  es  lettres,  professeur    à  ïtmk 

Polytechnique  et  à  l'École  èw  Hautes-  Études  de  Marine,  avea» 

Champs-Elysées,  31. 
1679  —  Daaay,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dtjtn» 
1849  —  Davaax,  professeur  honoraire  de  seconde  dm  ^faf*  de  Kaacj, 

Ministre  de  l'Instruction  publique,  à  Nancy. 
1844  —  Daveraoy,    prof,   honoraire  d'histoire    au    lycée,    va*  Beitty,  8  te,  i 

Nancy. 
1872  —  0f  aowabl,  professeur  de  physique  au  lycée  Louia-le-Grand,  rae  Roaa>> 

bourg,  16,  8.  P. 


1873  —  Betoc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV.  chargé  de 
de  latin  à  la  Sorbonue,  rue  de  la  Tombe-Iesorfe,  37. 

1856  —  Baoa,  prof,   honor.   de   quatrième   du  lycée  Henri  IV,  rue  du  Pié-iE» 
Clercs,  12,  à  Paris,  et  rue  Graode,  220,  à  Fontainebleau. 

1867  —  Bgger,   professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  de 
sophie  à  la  Sorbonne,  rue  du  Cherche-Midi,  23;  S.  P. 

1899  —  Egtaltl»,  élève  de  la  section  de  physique. 

1880  —  Ehrhard,  prof,  de  littérature  étrang.  à  la  Faculté  des  lettres  de 

1889  —  Blseaaaan,  agrégé  d'histoire,  boulevard  de  Sévigné,  13,  à  Dijon,  &B 

1877  —  Eiaeamenger,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollào. 

1894  —  Elael,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Douai. 
1892  —  Eliade  (Pompiliu),  professeur  agrégé  à  rUniversité  de  Buchars*, 

Gramont,  23. 

1896  —  Enjalron,   agrégé  de  philosophie,   pensionnaire  de  la  fondation  Tfcie* 
rond-point  Bugeaud,  5. 

1895  —  Eaclangon,  agrégé  de  mathématiques,  aide  astronome  à  lV>bserratoiR  i 

Bordeaux. 
1864  —  Esplam,  doyen  honoraire  de  Faculté,  professeur  adjoint  du  cours  dTâaa 

de  l'Écouomie  Sociale  à  la  Sorbonne,  rue  du  Ranelagh,  84. 
1861  —  Eveilla,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Enseignement  secondaire,  tel 

de  Coulmiers,  13. 


1867  —  Fagaet,  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  poésie  frasa* 

à  la  Sorbonne,  rue  Monge,  59. 
1844  —  Fallex  (E.),  proviseur  honor.  du  lycée  Charlemagne,  quai  de  Béthuat,* 
1881  —  Fallex  (M.),    professeur  d'histoire  au  lycée  Carnoi,  me   de  Soae,^ 

S.   P. 

1898  —  Fafoa,  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études,  rue  des  Ursaiiaes,l* 
1877  —  Faure,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Jansoa,  rue  Vital,  27. 
1858  —  Faaré,  inspecteur  d'académie  à  Pan. 


DB  L'&COLB  NORMALE  475 

< 

•motions. 

B  —  Favle,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de  Cherbourg,  Grande- 
Rue,  87  bis,  à  Boulogne-sur-Seine. 

>  —  Feavre,  professeur  de  troisième  au  lycée,  rue  La  Salle,  4,  à  Nancy. 
}  —  Febvre,  élève  de  la  section  d'histoire. 

I  —  Fédel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lyon. 

I  —  Férand,  maître  de  conférences  de  mathématiques,  à  la  Faculté  des  sciences, 
astronome  adjoint  à  1* Observatoire  de  Bordeaux,  à  Floirac  (Gironde). 

►  — •  Fernet,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement  secondaire,  avenue 

de  l'Observatoire,  23,  S.  P. 
i  —  Ferrand  (L.),  inspecteur  d'académie  à  Orléans. 

—  Ferrand  (E.  ),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers* 

—  Ferras,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse» 

—  Fer  val,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint*- Louis. 

—  Fesqaet,  professeur  de  physique  au  collège  de  Dunkerqne. 

—  Feyel,  agrégé  d'histoire,    avenue  du  Chemin  de  fer,  22,  Avon  (Seine-et- 

Marne). 

—  Flévet,  prof,  honoraire  de  physique,  place  de  la  Chapelle,  28. 

—  Filon,  agrégé  des  lettres,  Godwin  House   St  Augustin's  avenue,  South 

Croydon  (Angleterre). 

—  Flnot,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

—  Fiot,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  du  Cherche- 

Midi. 

—  Fischer,    agrégé,   docteur  es  sciences,  chef   des    travaux  pratiques  de 

zoologie  à  la  Sorbonne,  boulevard  S  t- Michel,  51,  S.  P. 

—  Flaadrln,  professeur  de  seconde  au  lycée  Buffon,  rue  Vavin,  7. 

—  Flegenheimer,  agrégé  d'allemand,  rue  Lauristoo,  9. 

—  Floqnet,  professeur  d'analyse  à  la  Faculté  des  sciences  de  Nancy. 

— -   Foaeln  (P.),  directeur  honoraire  et  inspecteur  général  de  renseignement 

secondaire,  rue  Michelet,  1 . 
— »  Fontaine,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  françaises  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lyon. 

—  Formé,  répétiteur  au  lycée,  rue  Rémilly,  27,  à  Versailles. 

—  Fort,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Castres. 

—  Fortla,   ancien  élève   de  la  section  de  physique,  boursier  d'études,  rue 

Claude-Bernard,  59. 

—  Foaaey,    agrégé   des   lettres,    chargé   d'un  cours  à  l'École  des  Hautes- 

Études,  rue  des  Chartreux,  6,  S.  P. 

—  Foaeart,    membre  de  l'Académie   des   Inscriptions    et    Belles-Lettres, 

professeur  d'épigraphie  et  antiquités  greoques  au  Collège    de    France, 
directeur  honoraire    de    l'École    française    d'Athènes,    rue   Jacob,    19, 

8.  P. 

—  Foneher,  mettre  de  conférences  à  f  École  des  Hautes-Études  (sciences 

religieuses),  rue  de  Staël,  t6. 

—  Fougères,  maître   de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Sorbonne,  rue  d'Ulm,  6. 

—  Foalet,  Associate    in   Freuch   Literature   Bryn-Mawr   Collège,  Bryn- 

Mawr,  Penna  (Etats-Unis) . 

—  Foaloa,  professeur  de  mathématiques  (St-Cyr)  au  lycée  de  Cherbourg. 


176  ASSOCIATION  DES    ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion* 

1849  —  Fouqné,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  d'histoire  stfr 

relle  des  corps  inorganiques  au  Collège  de  France,  S.  P. 
1887  — .  Fonrnes,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Toulouse. 
1881  —  Fournler  (Albert),  professeur  de  langue  et  littérature  anciennes  à  f£oa 

des  lettres  d'Alger,  rue  Michelet,  à  Mustapha,  83,  près  d'Alger,  S.  f. 
1801  —  Pommier  (Paul),  maître  de  conférences  %de  grammaire  à  la  FacoJti  m 

lettres  de  Bordeaux. 
1895  —  Fou  m  lois,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Constantin*. 
1859  —  Fourteau,  proviseur  du  lycée  Janaon.  I 

1869  —  Foii«*ereau,    agrégé,    docteur   es   sciences  physiques,  sécréta»*  df  ■ 

Faculté  des  scieuces  de  la  Sorbonne,  place  Ju*sieu,  5.  | 

1859  —  Fouyé,  professeur  honoraire  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  rue  S** 

Dame-des-Champa,  83. 
1893  —  François,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Chartres. 
1887  —  Fréinlot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Coutaoces. 
1864  —  Frlnguet,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  rue  Claude-Bernard,  62. 
1856  —  Fron,  agrégé,  docteur  es  sciences,  météorologiste  titulaire  au  Bereiicsj 

tral,  rue  de  Sèvres,  19. 


1877  —  Caches,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Coadefcev 

1875  —  Gachou,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Montpeflia. 
1862  —  Gaffarel,  doyen  honor.,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  <T  Ah. 

1894  —  Galllet-Billotteau,  rue  d'Ulm,  34. 

1876  —  Gai,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes. 

1895  —  Gallaud,  agrégé,  boursier  de  doctorat  au  Muséum. 
1881  —  Gallois,  maître  de  conférences  de  géographie  à  l'École  Normale. 
1892  —  eiallotti,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Orléans. 

1885  —  Galloaédec,  professeur    d'histoire  au  lycée    Charlemasrne,    nia 

Dame-des-Çhamps,  103,  S.  P. 
1873  —  Ganderax,  agrégé  des  lettres,  directeur  delà  Revue  de  Paru,  ma 

25,  à  Paris,  8.  P. 
1872  —  Garbe,   doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sdsacei  * 

l'École  de  médecine  de  Poitiers. 
1895  —  Garnler,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Valenciennes. 
1854  —  Gaspard,  professeur  honor.  de  rhétorique  du  lycée  Louis— le-Grasé. 

Vertpré,  18,  à  Nevers,  8.  P. 
1870  —  Gasqact  (A.),  recteur  de  l'académie  de  Nancy,  S.  P. 
1861  —  Gasté,  professeur  honoraire  de  littérature  française  à  la  Faculté  des 

de  Caen. 
1890  —  Gattlnel,  prof,  de  troisième  au  lycée  Henri  IV,  rue  Alphonse  DnàaJ 

1886  —  Gaatkler,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

directeur  du  service  heylical  des  antiquités  et  des  arts,  rue  desSeifie** 

à  Tunis,  8.  P. 
1857  —  Gaudler,  inspecteur  d'académie,  rue  Bourignon,  21,  à  Lille. 
1895  —  Gauthier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Valenciennes. 
1880  —  Gaathlez,  agrégé  des  lettres,   homme  de  lettres,  Long  Ano  XaM 

Verpucci,  38,  Florence,  S.  P. 


1 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  177 

lotions. 

—  Gantier    (Alexandre),    inspecteur  général   honoraire   de   l' économat  des 

lycées  et  collèges,  à  Oerbaut,  par  Saiot-Ouen  (Indre-et-Loire). 

—  Gantier  (Jules),  inspecteur  d'académie  a  Paris,  quai  des  Ce  les  tins,  10. 

—  Gautier  (Emile),  chargé  de  cour*  de  géographie  à  l'École  supérieure  des 

Lettres,  rue  Michel,  63,  Alger  (Mustapha). 
— •  Gautier  (Paul),  professeur    de  rhétorique    au   lycée   Louis-le- Grand,  bd 
Montparnasse,  145. 

—  Gautier,  ancien  élève  de  la  section  de  grammaire,  à  Montreuil  (Mayenne). 

—  Gay  (Jules-Claude),  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis-le-Grand, 

examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rue  Cassette, 
16,  8.  P. 

—  Gay  (Henri),    ancien  professeur  de  physique   au  lycée    de    Lille,  rue  de 

l'Avenir,  52,  aux  Lilas  (Seine). 

—  Gay  (Jules),  prof,  d'hist.  au  lycée  du  Mans,  en  congé, rue  Cassette,  16,  à  Paris. 

—  Gayon,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  professeur  de 

chimie  de  la  Faculté  des  sciences,  directeur  du  laboratoire  des  douanes 
et  de  la  station  agronomique  de  Bordeaux,  9.  P. 

—  Gaseau,  proviseur  du  lycée  Louis-le-Grand. 

—  Gazler,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  littérature  française  a 

la  Sorbonue,  rue  Denfert-Rochereau,  22. 

—  Gazln,  inspecteur  d'académie  à  Foix. 

—  Genty,  agrégé  de  mathématiques,  faubourg  Saint-Roch,  à  Romorantin. 

—  George,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Oran. 

—  Gérard  (Auguste),  miuiptre  plénipotentiaire' à  Bruxelles,  boulevard  Saint- 

Germain,  21,  à  Paris,  S.  P. 

—  Geraez,  maître  de  conférences  de  chimie  à  l'École  Normale,  secrétaire  de 

V Attociation,  rue  d'Assas,  80,  9.  P. 

—  Gesnot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reunes. 

— -  Glard,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  zoologie  à  la 
Sorbonne,  rue  Stanislas,  14,  8.  P. 

—  Gldel,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis. 

— —  Glgnoux,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Agen. 
_  Gilles,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général  de  l'enseignement  pri- 
maire, rue  Michelet,  11,  8.  P. 

—  Gillet,  professeur  de  philosophie  du  collège  de  Lesneven. 

—  Glllette-Arimondy,  négociant,  vice-président  de  la  Chambre  de  com- 

merce de  Nice,  quai  Saint- Pierre,  19,  à  Cannes. 

—  Girard  (Jules),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles -Lettres, 

professeur  honoraire  de  poésie  grecque  de  la  Sorbonne,  directeur  de  la  Fon- 
dation Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5,  8.  P. 

—  Girard  (Paul),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecques  à 

l'École  Normale,  rue  du  Cherche-Midi,  55,  S.  P. 

—  Glrardet,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Saint-Louis,   rue 

Claude-Bernsrd,  90. 

—  Glrardln,  agrégé  d'histoire,  pensionnaire  de  la  Fondation  Thiers,  rond- 

point  Bugeaud,  5. 

—  Glraud  (Victor),  agrégé  des  lettres,  professeur  de   littérature  française  à 

l'Université  de  Fribourg,  à  Miséricorde  près  Fribourg  (Suisse),  S.  P. 


478  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1883  —  Glrbal,  professeur   d'histoire    au   lycée,   chargé    de  court  de  gëogripèa 

économique  à  l'École  supérieure  de  commerce  de  Marseille,  rue  Ifassfc» 
de-Lodi,  50,  S.  P. 

1881  —  Gtrod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Gharlemagne. 
188S  —  Glachant  (Y.),  professeur  de  rhétorique  an  lycée  Charlemagne, 

vard  des  Invalides,  44,  8.  P. 

1884  —  Glachant  (P.) ,  professeur  de  troisième  au   lycée    Condorcet,   roeKtft- 

Dame-de-Lorette,  34. 

1882  —  Glots,  prof,  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du  C*rdtnal-L*D&M.3. 
1879  —  Goblot,  professeur  de   philosophie   à    la    Faculté    des  lettres,  rua  Go» 

rière,  3,  à  Caen. 

1878  —  Godard,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  rue  Gay- Laser,  1 
1874  —  Gœlscr,  maître   de  conférences    de  grammaire  à  l'École  Normal*, 

Guillaume-Tell,  32. 
1863  —  Gohlerre    de  Loagehasaps,    professeur  honoraire  de   mathémili 

élémentaires   au    lycée  Condorcet,    examinateur  d'admission  à  llst! 

militaire  de  Saint-Cyr. 
1892  —  Golaot,  directeur    technique   de  la   Société  des  anciens   Etabttsaas* 

Pairillié  frères  et  C",  rue  Behdor,  10. 
1878  —  Gomlen,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 
1844  —  Gomond,  prof,  hon .  de  seconde  du  lycée,  rue  de  Candie,  22,  a  Aleaçoe,  94 
1898  —  Gomard,  agrégé  d'histoire,  soldat  au  23e  de  ligne,  à  Bourg. 
1863  —  Gorcelx,  agrégé  de  physique,  ancien  directeur  de  l'École  des  mines  fd* 

Préto  (Brésil),  à  Mont-sur- Vienne  par  Bujaleuf  ( Haute- Vienne),  S  * 
1891  —  Goeselin,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Gharlemagne. 
1853  —  Gossln,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon,  à  la  Flèche,  S.  F. 
1881  —  Gonlard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Marseille. 
1876  —  Goulin,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Charlamaget. 

levard  Saint-Michel,  49. 

1872  —  Gouré  de  Vlllenaontée,   professeur  de  physique  au  lycée  Balsa» 

congé,  rue  de  Poissy,  31,  8.  P. 

1873  —  Gourralgne,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson  et  à  l'École 

supérieure  de  l'enseignement  primaire,  rue  Greuxe,  33. 
1876  —  fioatsat,  professeur  de  calcul  différent,  et  intégral  i   la  Sorboaae, 

yard  Raspail,  270,  8.  P. 
1891  —  Gonterean,  météorologiste  adjoint  au  Bureau  central,  rue  de  Œ 

site,'  176. 

1888  —  Goyau,  agrégé  d'histoire,  ancien  membre  de  l'École  française  de 

rue  Las  Cases,  16,  S.  P. 

1889  —  Gralllot,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  en  congé  chargé  d'un 

plémentaire  d'histoire  de  l'art  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toukoavi 
1895  —  G  ranger,  agrégé  d'histoire  et  de  géographie,  membre  de  l'Ecole 

d'Athènes. 
1849  —  Gréard,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie  d» 

morales  et  politiques,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris,  rue  as 

bourg,  30,  S.  P. 
1870  —  Grec  (Paul),  inspecteur  d'académie  à  Mftcon,  S.  P. 
1891  —  Greffe,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Montpellier. 


DB  L'ÉCOLB  NORMALE  479 

tMDOilons. 

72  —  Grégoire  (André),  professeur  d'histoire  an  lycée  de  Pau. 

63  —  Grégorl,  homme  de  lettres,  boulevard  des  Capucines,  6. 

50  —  Greator,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue 
de  Poitiers,  5. 

M  —  Grévy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  boulevard  Saint- 
Germain,  13,  S.  P. 

14  —  Grlpon.  prof,  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 
58  — -  Grlveaax,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Lyon. 

U  —  Grosjean,  prof,  à  l'École  Turgot,  rue  Notre-Dame-de-Nazareth,  10,  S.  P. 
M  —  Groaoaard,  professeur  de  troisième  au  lycée  Janson. 
>9  —  Gruey,  doyen  honoraire,  directeur  de  l'Observatoire  et  professeur  d'astro- 
nomie &  la  Faculté  des  sciences  de  Besançon,  8.  P. 
$  —  Grikoatach,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. 
J3  —  Gsell,  professeur  d'antiquités  de  l'Afrique    à   l'École  des  lettres  d'Alger, 

inspecteur  des  antiquités  de  l'Algérie. 
)6  —  Guerrey,  lecteur  de  français  à  l'Université  de  Greifswald  (Prusse), 
rv  —  Gacsdoa,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Rennes. 
17  —  Gnlbal,  doyen  honoraire  et  prof-  honoraire  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  d'Aix. 
M>  — -  Gnlelmvsl,    professeur  de   mathématiques  appliquées   à  la  Faculté   des 

sciences  de  Clermont. 
H  —  Gulgoa,  proviseur  du  lycée  de  Marseille. 
12  —  Galltaaala,  agrégé,  prof,  de  physique  à  l'École  de  médecine  et  ancien  maire 

d'Alger, 
il  —  Gallleaaot,  professeur  honoraire  de   troisième  du  lycée  Condorcet,  rue 

de  Clichy,  55,  cité  Monthiers. 
i3  —  GollIoB  (M.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  quai  de  la 

Mégisserie,  à  Lona-le- Saunier. 
fO  —  GalHoa  (C),  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Vendôme. 
►2  —  Galllot  (Louis),  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  collège 

Rollin,  rue  de  Bruxelles,  80,  S.  P. 
fk  —  Galllot  (P.),  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. 
r0  —  Galtaed  (P.),  maître  de  conférences  d'histoire  à  l'École  Normale,  en  congé  ; 

professeur  adjoint,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne 

à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 

15  —  Galraad  (J.-B.),  professeur  d'histoire  et  de  géographie  de  l'antiquité  et 

du  moyen  âge  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon. 
15  —  Galtton,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Caen. 
Î9  —  Ganta,    professeur  de  chimie   minérale    à  la  Faculté   des  sciences,   rue 

Hermite,  9,  à  Nancy,  S.  P. 
>3  —  Gattoa,  maître  de  conférences  de  physique  à  la   Faculté  des  sciences  de 

Clermont. 

)7  —  Gayot,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bourges,  en  congé,  pensionnaire 
de  la  Fondation  Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5. 

34  —  Hadamard,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à 
la  Sorbonne,  professeur  suppléant  de  mécanique  analytique  et  de  méca- 
nique céleste  au  Collège  de  France,  rue  Humboldt,  25,  8.  P. 


480  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  ÉLèVBS 

Promotion*. 

1893  —  Haguenln,  maître  de  conférences  de  littérature  française  i  rUùveif&è 

Nancy,  en  congé,  prof,  de  littérature  française  à  l'Université,  118,  Ki» 

allée,  Berlin,  \y. 
1836  — -  Halllecourt,    agrégé  et   inspecteur    honoraire    d'académie,   Lauesic 

D,  7.  1G  Mannheim  (Allemagne),  S.  P. 
1864  —  Huibwaelis  (G.),  professeur  d'allemand  au  lycée  Saint-Louis. 
1898  —  Halbwaelis  (M.)»  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  ConsUntiie. 
1889  —  Halévjr,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  professeur  à  l'Éeofeà* 

sciences  politiques,  rue  de  Douai,  22,  S*  P. 

1858  —  Hallberfr,  prof,  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres  de  Trokm 
1873  —  Hamel,  professeur  de  seconde  au  lycée  Carnot. 

1831   —  llanrlot  (Th.),  profes.  honoraire  de  physique  de  la  Faculté  des  sec» 

de  Lille,  rue  Plichon,  6,  à  Nancy. 
1805  —  Hansen,  professeur  à  Diekirck,  Grand-Ducbé  du  Luxembourg. 
1833  —  Haraat  (H.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Coo<iefl4 

rue  Viète,  23. 
1883  —  Haudlé,  professeur  de  lettres  au  collège  Chaptal,  rue  de  Rome.  13. 
1881   —  Haure,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège  Chantai. 
1883  —  Hauser,  professeur  d'histoire  et  de  géographie  à  la  Faculté  des  les» 

pièce  Darcy,  8,  à  Dijon,  S.  P. 
1873  —  Hausso ni  lier,  directeur  à  la  section  des  sciences  historiques  et  pbar 

giques  de  l'École  des  Hautes-Études,  rue  Sainte-Cécile,  8. 
1875  —  ll« lavette,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  grecque*  i  l'Es* 

Normale,  rue  Racine,  28. 
18*8  —  Havard,  inspecteur  d'académie,  à  Nîmes,  9.  P. 
1853  —  Hébert,   prof,  honoraire  de  physique  du  lycée,  impasse  Belair,  à  R< 
1888  —  lléller,  maître  de  conférences  «le  chimie  générale  à  la  Faculté  des  s»* 

en  congé,  villa  des  Orangers,  Alger  (Mustapha),  S.  P. 
1809  —  Hemerdlttger,  élève  de  lasecton  de  physique. 
1869  —  llémon,  inspecteur  d'académie  à  Pu  ris,  professeur  à  l'École  NoraaM  ■ 

Fontenay-aux-Roses,  rue  Vauquelin,  26. 
1831  —  Henry  (A.),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Jauon,  m* 8* 

mours,  9  bis,  aux  Ternes. 
1873  —  Henry  (G.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de 

Quentin. 
1885  —  Henry  (Aimé),  professeur  de  physique  au  lycée,  rue  KlarloL,  23,  iBce* 

1881  —  Hentgen,  professeur  d'histoire  au  lycée  Montaigne,  villa  d'Anvilk, 

Carnot,  à  Sceaux. 
18r.5  —  Herbault  (L.)>  inspecteur  honoraire  d'académie  rue  Blatin,  42,  à  G* 

1859  —  Hermann  (A.),  libraire-éditeur,  rue  de  la  Sorbonne,  8. 
1883  —  Herr,  agrégé  de  philosophie,  bibliothécaire  de  l'École  Normale. 
1891  —  Herr  lot,  professeur  de  rhétorique  supérieure  au  lycée  de  Lyon. 
1867  —  Hervleux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Sascj 

congé. 
1851  —  Heuzey,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- Lettres 

libre  de  l'Académie  des  Beaux- Arts  ;  prof,  k  l'École  des  Beaux-Arts;* 
servateor  au  Musée  et  prof,  à  l'École  du  Louvre,  av.  Bosquet,  tfi  frr,  $  K 

1882  —  Hodln,  inspecteur  d'académie  à  Vesoul. 


I 

J 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  4&4 

romotions. 

79  —  UoHeanx,  prof  es.  suppléant  d'antiquités  grecques  et  latines  a  la  Faculté 

des  lettres  et  professeur  d'histoire  de  l'art  à  l'École  des  Beaux- Arts,  rue 

du  Juge-de-Paix,  20,  à  Lyon. 
94  —  Homo,  agrégé  d'histoire  et  de  géographie,  membre  de  l'École  française  de 

Rome. 
69  —  Homolle,  membre  de  TA  cadéroie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  directeur 

de  l'École  française  d'Athènes,  à  Paris,  rue  Moudovi,  6. 
08  —  Hostein,  proviseur  du  lycée  de  Nancy, 

82  —  H  ©a  Ile  ▼!#«©,  professeur  de  phyaique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen . 
84  —  Houpin,  professeur  de  sciences  au  lycée  de  Poitiers,  S.  P. 
M  —  Hoartlcq,  élève  de  quatrième  année  à  l'École  Normale. 
05  —  Housaal*,  professeur  de  physique  au  collège  de  Vannes  en  congé,  rue  la 

Condamine,  82,  à  Paris* 
79  —  Hoassay,  maître  de  conférences  de  zoologie  à  l'École  Normale,  8.  P. 
B2  —  Huard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV,  8.  P. 
51  •—  Habert  (G.),  ancien  professeur,  rue  Moncey,  20,  S.  P. 
92  —  Hahert  (H.),  agrégé  d'histoire,  attaché  au  Musée  de  Saint* Germain,  rue 

Claude-Bernard,  74,  S.  P. 
U  —  Hagaet,  professeur  de  grammaire  et  de  philologie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Caen. 
13  —  Huntberl    (Ern.),    professeur  honoraire    de   philosophie   du    lycée   quai 

Cypierre,  10,  Orléans. 
J7  —  Huoaaert  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet,  boulevard 

Saint-Germain,  207,  8.  P. 
'£  —  Hamberl  (Bug.)f  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis - 

le-Grand,  boulevard  Saint-Michel,  5fi. 
15  —  Hurles,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Beauvais,  place  Ernest- 
Gérard,  6,  8.   P. 
ty  —  Hurion,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  et  à 

l'École  préparatoire  de  médecine,  boulevard  de  Brosses,  5  à  Dijon. 
3  —  HttSioo,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 
S  —  Hnvelin  (l'abbé),  agrégé  d'histoire,  vicaire  à  Saint-Augustin,  rue  Delà* 

borde,  6,  à  Paris,  8.  P. 


0  — —  Iaibart  de  la  Tour,  professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Bordeaux,  avenue  d'Iéna,  70  à  Paris,  8.  P. 

7  —  Iaftrla,  inspecteur  d'académie  à  Toulouse. 

2  —  Isarn,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Clermont. 

4  —  Izoulet,  professeur  de  philosophie  sociale  au  Collège  de  France,  boulevard 
Saint-Germain,  2. 


1  —  «Jaeob  (Emile),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Louis-ie- 
Grand,   rue  Saint-Charles,  9  bis  à  Enghien  (Seine-et-Oiae). 

9  —  «Jacob  (Henri),  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Constan- 
tinople,  23. 

B  —  «Jacob  (Cb.),  élève  delà  section  d'histoire  naturelle. 


482  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1S53  —  Jacquet  (P.- A.),  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Henri IV,  m 

Claude- Bernard,  88. 
1886  —  Jaeqnet  (P.-E.)»    prof,  de  mathématiques  au    Prytanée   militaire,  ni 

Couchot,  8,  La  Flèche. 
1835  —  JaeqalneC  (P.),  recteur  honoraire,  ancien  directeur  des  études  littéraire 

à  l'École  Normale,  place  de  Rennes,  6. 
1879  —  Jaeqalnet  (G*),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Gondorcet,  roe  Cr 

simir-Perier,  3. 
1886  —  Jalllfâer,  professeur  d'histoire  au  lycée  Gondorcet,  rue  Say,  11. 

1873  —  Jarneft,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  chargé  d'un  cours  coapié- 

mentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille,  S.  P. 
]gg4  —  Janmot,  agrégé  des  lettres,  attaché  au  Musée  du  Louvre,  rue  de  Monàa, 

13,  S.  P. 

1874  —  Janaud,    ancien    professeur  de  mathématiques   au   lycée  de  Rodes,  ■ 

Vergisson  (Saône-et-Loire). 
1879  — .  Jaaet  (Pierre),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  psychologie  eipen- 

mentale  à  la  Sorbonne,  rue  Barbet-de-Jouy,  21. 
1883  —  Janet  '(Paul),  professeur  de  physique  à  la  Sorbonne,  directeur  du  Labc»- 

toire  central  et  de  l'École  supérieure  d'électricité,  rue  du  Four,  8, 8.  P. 
1897  —  Jardé,  membre  de  l'École  Française  d'Athènes. 
1858  —  Jarrlge,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Buffon. 
1891  —  Jarry  (R.),  agrégé,  docteur  es  sciences,  chef  du  laboratoire  des  éttfte- 
sements  Lazare- Weiller,    au    Havre,   à  Gravelle- Sainte-Honorine,  » 
Gasimir-Delavigne,  6. 
1889  —  Jaulmes,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Tunis. 
1878  —  Jaorèa,  ancien  chargé  de  cours  de  philosophie  à  la  Faculté  des  leur*  à 

Toulouse,  ancien  député  du  Tarn,  avenue  du  Chalet,  7,  Passy. 
1863  —  Jeanoiaire,  recteur  de  l'académie  d'Alger. 
1878  —  Jeanroy,  professeur  de  langue  et  littérature  méridionales  à  la  Ftenbéfc 

lettres,  rue  Neuve  Monplaisir,  4,  à  Toulouse,  8.  P. 
1867  —  Jean,  agrégé  de  grammaire,  rue  de  Hambourg,  12. 
1861  —  Jéaot,  professeur  honoraire  de  physique  du  collège  Rollin,  rue  Caslè* 

court,  17,  S.  P. 
1877  —  Joanals,  professeur  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  des  Imbergères, ?,* 

Sceaux,  S.  P. 
1891  —  4©b,    maître  de  conférences  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  deReaa* 
1864  —  Jodln,  professeur  de  cinquième  au  lycée  Montaigne. 
1860  —  Joly  (H.),  doyen  honoraire  de  Faculté,  rue  Boissonade.  3,  à  Paris. 
1884  —  Jordaa,  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  ancienne  à  la  FacaP 

des  lettres  de  Rennes. 
1845  —  Joubert(le  R.  P.)i  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  ■** 

professeur  de  l'Université,  S.  P. 
1857  —  Joubert,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  rue  V»kt& 

1882  —  Jonbla  (P.),  recteur  de  l'académie  de  Ghambéry. 

1886  — -  Joabln  (A.),  chargé  de  cours  d'archéologie  à  la  Faculté  des  ktbtf* 

Montpellier. 
1876  —  Jouffrct,  professeur  de  philosophie  au  lycée,  ancien  adjoint  ao  asfie* 

Marseille. 


J 


DS  I/BCOLB  NORMALE  483 

'romoiioiis, 

890  —  Jongnet,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  philologie  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Lille. 

869  —  Joyau,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Cler- 
monU 

892  —  JaMn,  ancien  élève  de  la  section  de  littérature,  boulevard  Montmartre,  16. 

877  —  J  allias,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles -Lettres, 
professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres,  cours  de  Tournon,  1,  à  Bor- 
deaux. 


176  —  Kelffer,  professeur  à  l'Athénée  Çrrand- Ducal  de  Luxembourg. 
182  —  Kesternich,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot. 
J66  —  Kliazowslfl,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin. 
(79  —  Kcentgs,  proies,  de  mécanique  physique  et  expérimentale  à  la  Sorbonne. 
173  —  Krants,  doyen  et  prof,  de  littér.  franc,  de  la  Faculté  des  lettres,  rue  des 
Dominicains,  21,  à  Nancy. 


195—  Labroosse,  profô&sear  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 
de  Toulouse. 

©1  —  ï  ■ffcfilrr  (J.),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  secondaire,  rue  Stanis- 
las, 16,  S.  P. 

575  —  Lacheltor  (H.),  prof,  de  philosophie  au  lycée  Condorcet,  boulevard  Saint* 
Michel,  143. 

157  —  Laconr  (F.),  ancien  professeur  de  physique. 

174  —  Lacour  (EJ,  professeur  de  caleul  différentiel  et  intégral  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Nancy. 

175  —  Litcoar  (L.),  homme  de  lettres,  rue  Montenotte,  9. 

176  —  Laeour-Gayet,  prof,  d'histoire  au  lycée  SainULouis,  au  lycée  Fénelon  et 

à  l'École  supérieure  de  Marine,  rue  Jacob,  46,  S.  P. 
(74  —  Lafaye,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature 

latines  à  la  Sorbonne,  Directeur  des  études  pour  les  lettres  et  la  philologie, 

rue  d'Assas,  68,  S.  P. 
164  —  Laféteur,  censeur  des  études  du  lycée  Jansoo. 
81   —  LaflTont,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. 
170  —  LafoBt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  du  Cardinal» 

Lemoine,  73. 
188  —  Lagabrlelle,  professeur  de   mathématiques  au  lycée  de  Nantes. 
185  —  Lahillone,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse  en  congé. 
55  —  L. aigle,  proviseur  honoraire  à  Villers-Saint-Christophe  (Aisne). 
173  —  Laigaoux,  professeur  de  troisième  au  collège  Stanislas,  r.  de  Fleur  us,  35  Ait* 
49  —  Lalande  (Ch.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Plessis-Saint^Jean,  par 

Sergines  (Yonne),  S.  P. 
!85  —  Lalande  (André),  professeur  de  philosophie  au  lycée,  rue  de  la  Mairie,  72, 

Vanves,  S.  P. 
$3  —  Laloy,  professeur  de  seconde  au  collège  Stanislas,  avenue  des  Gobelins,  33, 

à  Paris,  S.  P. 


484  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1885  —  Lanalre,    agrégé,   professeur    de   mathématiques  au  collège  Cbstol 

rue  Truffaut,  25,  S.  P. 
1868  —  Lame,  prof,  de  rhétorique  au  lycée,  chargé  d'un  cours  oompléaceUsi 

de  littérature   française  et  latine   à  la   Faculté  des  lettres,  roc  di  ■ 

Liberté,  10,  à  Dijon. 
1801  —  L«mlr*nd,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulouse. 
1890  —  Laneelot,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1856  —  Laadria,  inspecteur  honoraire  d  académie,  nie  Fodéré,  H?  à  Nice, S.  P. 
1863  —  Laadry,    agrégé   de    philosophie,   professeur  de    littérature  au  coffla 

Chaplal,  rue  de  Chantilly,  7,  S.  P. 

1893  —  Lange,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Dijon. 

1894  —  Laugevin,  agrégé  de  physique,  professeur  à  l'École  municipale  dt  $r 

sique  et  de  chimie,  boulevard  Saint- Marcel,  21. 
1876  —  Laaaoa,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Graad,  en  «a*. 

maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  maître  de  coofee** 

d'histoire  de  la  littérature  française  à  la  Sorbonne,  rue  du  Val-de-Grfee.  L 
1865  —  Lantoine,  ancien  professeur  de  Faculté,  secrétaire  de  la  Faculté  des  teaa 

de  la  Sorbonne,  villa  Madeleine,  cité  du  Belvédère,  11,  à  Samt-Giraw 

eu*  Lave. 

1891  —  Lapolute,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Set?» 
1858  —  Laroeqae,  inspecteur  honoraire   d'académie,  directeur  de  rObserafesi 

du  Petit-Port,  à  Nantes. 

1882  —  Lary,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

1892  —  Lattes,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Atx. 

1856  —  Lanaay,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saiat-UaV 

place  de  la  Vieille-Estrapade,  1,  8*  P. 
1899  —  Laauaay,  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle. 
1863  —  Lanaoy,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 
1896  —  Laureaux  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  VesooL 
1855  —  Laurent  (E.),  professeur  honoraire  de  lettres  du  lycée  Cherlemagnt,  «■ 

de  Rivoli,  214,  S.  P. 

1861  —  Laareiit  (F.),    professeur  de  quatrième  au  collège   Stanislas,  m*  at 

Montparnasse,  9. 

1896  —  Laurentle,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature  française  &  il** 

versité  de  Laval  (Canada). 

1897  —  Lava  ad,  professeur  de  seconde  au  lycée  du  Puy. 
"1885  —  La  venir,  docteur  es  sciences,  avenue  d'Eylau,  39,  S.  P. 

1862  —  La  vie  villa,  inspecteur  d'académie,  à  Paris,  rue  Soufllot,  14,  S.  P 
1862  —  Lavlsae,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  et  directeur  d'études  dl» 

toire  moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de  Médicis,  5,  9.  P. 

1888  —  Leau,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Stanislas,  rue  Ste-  Placide,  54,  S.P 
-1895  —  Lebeau,  professeur  au  collège  arménien,  rue  Yechil,  1,  Pera  ( 

nople). 

1883  —  Lebègue  (E.),  professeur  d'histoire  et  de  lettres  au  lycée  Lakant 

du  Lycée,  7,  à  Sceaux,  8.  P. 
1894  —  Lrfeesguc,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  SigtsBert~Ad*B, 
Nancy. 

1889  —  Le  Blanc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Périgueux,  S.  P. 


: 


DE  L 'ÉCOLE  NORMALE  485 

'romotions. 

577  —  Lebloud,  agrégé,  professeur  de  physique  à  l'École  des  officiers-torpilleurs, 

avenue  Vauban,  17,  à  Toulon. 
179  —  Le  Breton,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres, 

rue  de  la  PrérÔté,  16,  à  Bordeaux. 
MU)  —  Leeaplaia,  professeur  de  physique  au  lycée,  directeur  de  l'École  prépa- 
ratoire a  renseignement  supérieur  de  Rouen,  9.  P. 
157  —  Leebartler,  correspondant  de  l' Académie  des  sciences,  doyen  et  pro- 
fesseur de  chimie  de  la   Faculté  des  sciences,  directeur  de  la    station 

agronomique  de  Rennes. 
183  —  Leehat  (H.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  d'histoire  de  l'art  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Lyon,  S.  P. 
79  —  Leelere  du  Sablon,  doyen  et  professeur  de  botanique  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Toulouse. 
M  —  Leeonte  (H.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Coodorcet,  rue  Le  GofT,  7. 
95  —  Leeonte,    professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  à  l'École 

supérieure  des  sciences  de  Nantes. 
M)  —  Léerlvaln,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 
S5  —  Le  Dante*,  chargé  d'uu  cours  complémentaire  d'embryologie  à  la  Sor- 

bonne,  rue  Victor-Considérant,  4. 
îà  —  Leduc,    professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Sor- 

bonne  et  à  l'École  Normale  de  Satnt-Cloud,  boulevard  Saint-Michel,  84. 
M  —  Lefaivre,  ancien  ministre  plénipotentiaire,  à  Versailles. 
»2  —  Lefebvrc  (E.),  professeur   honoraire  de   physique   du  lycée,   rue    des 

Réservoirs,  2,  à  Versailles,  S.  P. 
I?  —  Lefebvre  (Jules),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  de  la  Barre, 

31  bis,  à  Lille. 
5  —  Lefebvre  (P.),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai,  S.  P. 
3  —  Lefèwre  (J.),  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

l'enseignement  supérieur  de  Nantes. 
«  —  Lefèvre  (Jules),  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  du  Havre. 
5  —  Lefraneols,  profess.  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  S.  P. 
7  —  Le  Gentil  (J.),  agrégé  des  lettres,  boursier  d'études,  Montera,  18,  à  Madrid. 
5  — —  Léger,  agrégé  d'anglais,  rue  de  Touroon,  4.  I 

9  —  Legouls  (le  R.-P.),  ancien  agrégé  préparateur  d'histoire  naturelle  à  l'École 

Normale,  docteur  es  sciences,  S.  P. 
D  —  Le  Goupils,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le- Grand,  en  congé, 

président  du  Conseil  général  de  la  Nouvelle-Calédonie,  à  Nassirah,  par 

Bouloupari. 
î' —  Legoax,  professeur  de  mécanique  a  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse. 
5  — »  Legrand  (A.),  agrégé  de  grammaire,  rue  du  Château,  1,  à  Neuilly-sur- 

Seine,    S.  P. 
\   —  Legrand  (Jules),  agrégé  de  philosophie,  député  des  Basses-Pyrénées,  ancien 

sous-secrétaire  d'Etat  au  Ministère  de  l'Intérieur,  boul.  Pasteur,  52,  S. P. 
;  —  Legraud  (G.),  avoué,  docteur  en  droit,  avenue  de Saint-Cloud,  41,  Versailles. 
I   —   Legrand  (Ph  -E.),  professeur  adjoint  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres,  avenue  Duquesne,  3,  à  Lyon. 
t   —  Legras,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté  des  lettres,  che- 
min de  Fontaine,  27,  à  Dijon. 


486  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotion*. 

1868  —  LefiaJiaear,  professeur  de  littérature  latine  et  institutions  romaines  à  b 

Faculté  des  lettres  de  Caen. 
1874  —  Lehugenr,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV  et  à  la  Maison  fc  ■ 
Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  boulevard  Saint-Michel,  73. 

1883  —  Letleavre,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  et  chargé  d'à, 

cours  complémentaire  à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 
1876  —  Lenalre,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens. 
1872  —  Lemattre  (Jules),  membre  de  l'Académie  française,  professeur  de  F&caH 

hors  rang,  rue  des  Écuries-d'Artois,  39. 
1855  —  Lenaa,  inspect.  honor.  d'académie,  avenue  du  Midi,  27,  à  Limoges,  S-P 
1878  —  Lesaerelei»,  doyen  et  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  dtu 

Faculté  des  lettres,  rue  des  Carrières  Saint- Jullien,  14,  à  Caen. 

1884  —  Lemolae,  professeur  de  physique  au  lycée  Louis- le- Grand,  rue   Casa* 

Bernard,  7i. 
1863  —  Le  Moanler,  professeur  de  botanique  à  la  Faculté  des  sciences  et  da*» 
teur  du  jardin  botanique  de  Nancy,  S.  P. 

1891  —  Lenoalc,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
1880  —  Lena,  professeur  de  seconde  au  lycée  CondorceU 
1847  —  Lealeat,  professeur  honoraire  de  poésie  française  de  la  Sorboone,  ma 

Cardinal- Lemoine,  14,  S.  P. 
1894  —  Léon,  agrégé  d'histoire,  boursier  d* études,  boulevard  Haussmana,  1?. 
1882  —  Léonard-Ckalagnae,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordent' 
1855  —  Léotard,  doyen  de  la  Faculté  libre  des  lettres,  cours  Morand,  5,  à  Lia» 
1893  — *  Lequlntrec,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rocbefort. 
1392  — .  Le  Roy,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  collège    Stanislas*  i* 

de  l'  Abbé-de-1'Épée,  8. 

1892  —  Leroy,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai. 
1801  —  Leaage  (Paul),    administrateur    du    Crédit    Foncier  de    Francs,  aaàl 

avocat  au  Conseil  d'État  et  à  la  Cour  de  Cassation,  rue  de  Moacasa,  * 

1885  —  Lesattg,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 
1841  —  Leaeœar,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  honoraire  de  Fease^ 

ment  primaire,  à  Pierrecios,  par  Saint-  Sorlin  (Saône-et-Loire). 
1879  —  Lesgourguea  (P.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  su 

au  lycée  Henri  IV,  rue  Claude-Bernard,  74,  S.  P. 
1882  —  Lesgoargaes  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest 
1891  —  Lespèa,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger. 

1844  —  Lesplaalt,  doyen  honoraire  de  la   Faculté  des  sciences  de  Bordeaux 

Nérac  (Lot-et-Garonne),  S.  P. 

1886  —  Leepleao,   sous- directeur  du  laboratoire  de  chimie  des   Hautes-Os^ 

(École  Normale),  professeur  de  chimie  au  collège  Chaptal,rne  dTla.*l 

1861  —  Letralt,  provis.  honoraire  du  lycée  de  Périgueux,  Léguillac  de  TAsàu 

par  Razac-sur-l'Isle  (Dordogoe).  J 

1845  —  Leaae  (P.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Rollia,  «*■ 

la  Tournelle,  21. 
1878  —  Leune  (A.),  inspecteur  d'académie  à  Arras. 
1849  —  Levasseur,  membre  de  l' Académie  des  sciences  morales  et 

fesseur  au  Collège  de  France  et  au  Conservatoire  des  Arts-et-M 

rue  Monsieur-le-Prince,  26. 


DE  i/ÉCOLK  NORMALE  487 

notions. 

I  — •  Le  Vavaasear,    professeur  de  mathématiques   spéciales   au   lycée,  rue 
de  la  Poste,  5,  à  Toulouse. 

>  —  Le  Verrier,  élève  de  la  section  de  philosophie. 

I  —    Levranlt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. 
I  —  Lévy  (Armand),  professeur  de  physique  au  lycée  d'Aleoçon. 
'  —  Lévy  (Albert),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 
i  —  Lévy-Ullaaaan  (Gaston),    ancien   mettre   de    conférences  de  langue  et 
littérature  françaises  à  l'Université  d'Upsala  ;  rue  La  Trémouille,  6,  à  Paris. 

—  Lévy  (Ernest),  maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  rue  de 

Cérisoles,  S.  P. 

—  Lévy  (Albert),  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Toulouse. 

»  —  Lévy*Bralil,  maître  de  conférences  et  directeur  d'études  de  philosophie  à 

la  Sorbonne,  rue  de  Montalivet,  8,  8.  P. 
.  —  Lkéerard,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Reims. 
;  7—  Lhermltt*,  élève  de  4°  année  à  l'École. 
i  —  Llard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  directeur 

de  renseignement  supérieur  au  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rue 

de  Fleurus,  27. 
I  —  Liber,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Douai, 
i  —  Lléby,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Foix,  en  congé* 
i  —  Lignée u,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Rouen. 

>  —  Lignler,  examinateur  des  Écoles  d'hydrographie  de  la  marine  en  retraite, 

rue  d'Erlanger,  25,  à   Paris,  S.  P. 

—  Lion  (J.  ),  prof,  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Notre-  Dame-des- Champs,  1 19. 

—  Lippaaann,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  Bureau  des  Lon- 

gitudes, professeur  de  physique  et  directeur  d'études  à  la  Sorbonne,  rue 
de  l'Éperon,  10. 

—  Ltlallen,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Brest. 

—  Leewenstein- Jordan,  prof,  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 

au  lycée  de  Lille. 
— -  Looseo,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Nancy. 

—  Loria  (Henri),  professeur  de  géographie  coloniale  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux. 

—  Lorqaet,  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson. 

—  Lafeae,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Constantin*,  en  congé. 

—  Lnehalre  (Achille),  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  polit., 

profes.  d'histoire  du  moyen  âge  à  la  Sorbonne,  rue  du  Luxembourg,  30. 
. —   Luckalre  (Julen),  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  italiennes 
à  la  Faculté  des  lettres,  rue  de  la  Charité,  56,  à  Lyon,  S.  P. 

—  Lngnet,  profes.  honor.  de  philosophie  de  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers, 

rue  de  Grenelle,  59,  à  Paris. 
- — -  Laïquet,  professeur  de  philosophie  au  collège  de  Pont-à-Mousson. 
— —  Lyon   (G.),  maître  de  conférences   de  philosophie   à  l'École   Normale, 

prof,  de  psychologie  à  l'École  de  Fontenay-aux-Roses,  rue  Ampère,  11. 

— —  Nabilleau,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli* 
tiques,  professeur  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  directeur  du 
Musée  social,  rue  Las  Cases,  5. 


488  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

Igg*  _  Mare  (A  Icide),  ancien  membre  de  l'École  de  Rome,  prof,  adjoint  <JefcUéJê» 

latine  à  la  Faculté  des  lettres,  rue  Saint-  Hélier,  80,  à  Rennes,  S.  F- 

1868  —  Mace  de  Léplnay  (Auguste),   professeur  de  mathématiques  spéaakâa 

lycée  Henri  IV  et  prof,  au  lycée  Racine,  rue  Claude-Bernard,  79,  S.  t. 
1872  —  Maeé  de  Leplnay  (Jules),  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des  semai 

de  Marseille,  S.  P. 
1884  -—  Magrou,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy. 
1892  —  Malge,  chargé  des  cours  de  botanique  à  l'École  des  sciences,  pesait  * 

Caravansérail,  8,  Alger  (Mustapha). 

1864  —  Malilard,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  stfeasi 

de  Poitiers,  S.  P. 
1895  —  Maître,  professeur   suppléant  de  philosophie,  au  collège  Rollin,  en  wefv 

membre  de  l'École  Française  d'Extrême-Orient. 
1856  —  ■aitrot,  professeur  honoraire  de  mathématiques   du  lycée  Saint-La* 

à  Vassy  (Haute-Marne). 
1879  —  Malavialle,  maître  de  conférences  de  géographie  à  la  Faculté  des»*» 

de  Montpellier. 
1883  —  MAle,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de  Navarre,  H-8. P. 
1889  —  Malherbe,   sous-préfet  à  Castel-Sarrasio,  S.  P. 
1887  —  Malaski ,   professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée,  rue  GM~?* 

20  bis,  à   Lyon,  S.  P. 

1865  —  Maneuvrler  (Edouard),  agrégé  de  philosophie,  secrétaire  général  fc  ■ 

Société  de  la    Vieil  le- Montagne  (Belgique),  rue  Richer,  19,  à  Pi» 

1869  —  Maneuvrler  (Georges),  direct,  adjoint  à  l'École  des  Hautes-Études  abc* 

de  recherches  physiques  à  la  Sorbonne,  avenue  de  l'Observatoire,  23.8-^ 
1872  —  Mangeot,  ancien  prof,  de  mathém.  spéc.  au  lycée  de  Troyes,  ea 
8.  P. 

1894  —  Mantoux,    agrégé  d'histoire  et  de    géographie,  rue  do  faubourg  fe*~ 

sonnière,  39. 
1872  —  Mantrand,  professeur  honoraire  de  mathématiques  au  lycée  Costa* 

à  Bouray  (Seine-et-Oise). 
1872  — ,  Marehal  (Pol),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bar-le-Duc. 
1898  —  Marehal  (Heuri),  élève  de  4°  année,  à  l'Ecole. 
1872  —  Marchand,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles 
1846  —  Mareon  (Léopold),   professeur  honoraire  de  seconde    du  lycée 

Grand,  rue  du  Four,  6,  S.  P. 

1876  —  Mareou  (Georges),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet,  rat 

Rocher,  84.  * 

1879  —  Mareourt,  professeur  de  rhétorique  au  collège  Rollin,  rue  des  Bal 

1870  —  Margot tet,  recteur  dé  l'académie  de  Lille,  9.  P. 
1846  —  Marguet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Loui 

rue  Monge,  13. 
1892  —  MarIJon,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Nîmes,  S- 

1877  —  Marlon  (Marcel),  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  d'histoire 

à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux. 
18S6  —  Marinier,  docteur  es  sciences  naturelles  et  en  médecine,  délégué  a  l 
Pasteur  de  Lille,  rue  Jules  de  Vicq,  22,  à  Fives-LUle. 

1895  —  Marogcr,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nantes. 


DR  L'ÉCOLE  NORMALB  489 

romolions. 

53  —  Marotte  (A.),  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  Coudorcet,  rue 

SainlrFlorenlin  8,  S.  P. 
91  —  Marotte  (F.)i  professeur  suppléantde  mathématiques,  au  lycée  de  Lille. 

87  — -  Marsan,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Toulouse. 
59  —  Martel,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Carnot. 
72  —  Martha  (Jules),  professeur  d'éloquence  latine  à  la  Sorbonne,rue  de  Ba- 

gneux, 16,  9.  P. 
78  —  Martin  (Fr.),  profes.  de  philosophie  au  lycée  Voltaire. 
65  —  Martine,  professeur  d'histoire  au  lycée  Condorcet,  et  maître  de  conférences 

a  la  Faculté  des  lettres. 

88  —  Martinenelie,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  latines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Montpellier. 

75  —  Martinet,  prof,  de  mathématiques  au  Prytanée  militaire  de  La  Flèche. 

W  —  Marti  no,  élève  de  la  section  de  littérature. 

(8  —  Maaeart(E.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  physique 
au  Collège  de  France,  directeur  du  Bureau  central  météorologique,  rue  de 
rUniversité,  178,  8.  P. 

)\  —  Maseart  (J.),  astronome  adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris,  boulevard 
Raspail,  212. 

15  —  Maepero,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  pro- 
fesseur de  philologie  et  archéologie  égyptiennes  au  Collège  de  France, 
directeur  des  Antiquités  et  des  fouilles  en  Egypte,  avenue  de  l'Observa- 
toire, 24,  S.  P. 

(5  —  M» «quel  1er,  directeur  des  études  à  l'Ecole  Lacordaïre,  rue  de  Passy,  14. 

0  —  Masseblean,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Rennes,  et  à  l'École  pré- 

paratoire supérieure  de  Nantes,  directeur  de  l'Observatoire. 
4  —  Mu  saoul  1er,  professeur  de  physique,  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  à 

renseignement  supérieur  de  Nantes. 
7  —  Masure,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  de  la  Paix,  5,  à  Orléans. 
7  —  Mathé,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Mont-de-Marsan, 

à  la  Rochelle. 
g  —  Mathet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  Lyon,  à  Neu- 

vic-sur-Isle  (Dordogne),  8.  P. 
)  —  Mathieu  (P.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Louis-le-Grand. 
>  —  Mathieu  (H.),  prof,  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Grenoble. 

1  —  Mathieu  (J.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Saint-Etienne. 
I   —  Mathlez,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Château  roux. 

I  —  Matignon,    maître  de   conférences  de  chimie  minérale   à  la   Sorbonne, 

boulevard  Carnot,  .17,  Bourg-la-Reine. 
;  —  Matruehot,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'École  Normale,   rue 

Le  Verrier,  18,  8.  P. 
t   —  Haurmla,  maître  de  conférences  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences,  Rennes. 
■    —  Maux  ion,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiera. 

i  - -  Mayer,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Janson,  faubourg  Saint~Honoré,  201  • 

t  —  Maya  lai,  élève  de  La  section  de  grammaire. 

,   . M  axera  n,  professeur  de  cinquième  au  collège  Rollin. 


490  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1852  —  Mémlln,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy,  rue  de  la  Chappe,  12, 
à  Bourges. 

1886  —  Méllmand,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Lakanal,  rue  Clsade-Be» 

nard,  74. 
1878  —  Mellerlo,  professeur  de  cinquième  au  lyoée  Janson,  rue  de  la  Tour,  7!. 
1856-  —  Mclller,  inspecteur  honoraire  d'académie,  rue  des  Tiercetins,  5,  à  Saarç. 
1894  —  Mendel,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  d'Athènes. 
Igog  —  Henos,  élève  de  la  section  de  littérature. 
1854  —  Mémy,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  professeur  de  mettes* 

tiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Dijon,  S.  P. 

1882  —  Mercier  (Louis-Auguste),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  à*U*» 

1883  —  Mercier  (C.-P.),  professeur  de  seconde  au  lycée    de  Versailles,  ma 

Regard,  9,  à  Paris. 

1887  — •  Mérleox,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Beanss. 
1867  —  Mérimée,  doyen  et  professeur  de  laugue  et  littérature  espagnoles  i  ■ 

Faculté  des  lettres,  rue  des  Chalets,  54,  à  Toulouse. 
1890  —  Mérimée,  élève  de  la  section  de  littérature. 

1896  —  Merlant,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lorieot. 
1803  —  Merlin  (E.),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Loois-le-Grand,  rat  Jk- 

layrac,  18,  à  Fontenaysous-Bois. 

1897  —  Merlin  (J.),  membre  de  l'École  française  de  Rome. 

1898  —  Merlin,  élève  de  quatrième  année  à  l'École  Normale. 

1882  —  Meslln,  prof,  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Montpellier,  S»  t> 

1887  —  Hesnll,  agrégé  des  sciences  naturelles,  docteur  es  sciences,  chef  de  hsr 

ratoire  À  l'Institut  Pasteur,  rue  de  Vaugirard,  2*7,  S.  P. 

1874  —  Mesplé,  prof,  de  littérature  étrangère  à  l'École  supérieure  des  lettres  d'Aimé 
1897  —  Mesure*,    agrégé  de  mathématiques,  boursier   d'études,  rue  de  Tier 

non,  17. 

1899  —  Meyer,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1894  —  Meynler,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Cherbourg. 
1845  — •  Méxlèrea  (A.)?  membre  de   l'Académie  française,  professeur 

de  littérature  étrangère  de  la  Sorbonne,  sénateur  de  Mearthe-rt-M 
boulevard  Saint- Michel,  57,  S.  P. 
1890  —  Michaut,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée   de  Moulins  et 
professeur  à  T Université  de  Fribourg  (Suisse),  S.  P. 

1875  — .  Mlehel  (Auguste),  professeur  d'histoire  naturelle  au  collège  Stanislas,  & 

1877  — -  Mlehel  (Henry),  chargé  d'un  cours  d'histoire  des  doctrines  politiques 

Sorbonne,  rue  Jouffroy,  79,  S.  P. 
1880  —  Mlehel  (R.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature 
à  l'École  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Chambéry 

1895  —  Mlehel  (Gh.),  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de 
1884  —  Michon,  agrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint  des  antiquités  f 

et  romaines  au  Musée  du  Louvre,  rue  Barbet-de-Jouy,  26,  S.  P 

1878  —  Mllhnud,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  M 
1899  —  Mllhand,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1899  —  Millet,  élève  de  la  section  de  philosophie. 
1864  —  Mlllot  (L.-A.)*  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  place  Par» 

Bourges . 


DK  l'écols  normale  494 

Promotions. 

886  —  Millot  (L.-L.-E.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulon. 

896  —  Mtlon,  agrégé  des  lettres,  soldat  au  117°  régiment  d'infanterie,  Le  Mans. 

892  —  Mineur,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lille. 

&85  —  Mlrinan,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims,  député 

de  la  Marne»  avenue  de  Wagram,  26. 
MM  —  Melreau,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  rue  de  Vaugirard,  35. 
Hft  —  Moluert,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Dijon. 
NB  —  Molinler,  professeur  d'histoire  de  la   France  méridionale  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Toulouse. 
188  —  Molltnrd  (M.),  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Sorbonne,  S.  P. 
F?8  —  Monceaux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV. 
148  — -  Moneourt,  professeur  honoraire  de   mathématiques   du  lycée,    rue   des 

Fraises,  5,  à  Nantes,  S.  P. 
Nft  —  Mondain,  ancien  élève  de  la  section  de  physique,  directeur  de  l'École  du 

Palais,  à  Tananarive,  S.  P. 
172  —  Monta,  professeur  d'histoire  au  collège  Rollin,  rue  Alfred-Stevens,  2. 
182  —  Moaod  (G.),  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 

président  de  la  section  des  sciences  historiques  et  philologiques  à  l'École 

des  Hautes- Éludes,   maître  de  conférences  d'histoire  du  moyen   âge   et 

moderne,   à  l'École  Normale,   rue  du  Parc-de-Clagny,  18  bis,   à  Ver- 
sailles, S.  P. 
(79  —  Monod  (A.),  professeur  de  sixième  au  lycée   Montaigne,  boulevard  Saint- 
Michel,  57. 
896  —  Monod  (Albert),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 

898  —  Mono*  (F.),  élève  de  quatrième  année  à  l'École  Normale. 
874  — •  Moutargls,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bourg. 

194  —  Montai,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Poitiers,  pen- 
sionnaire de  la 'Fondation  Thiers,  rond-point  Bugeaud,  5,  S.  P. 

852  —  Montlgny  (E.),  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Henri  IV,  rue 
Simon,  4,  à  Ablon  (Seine- et-Oise). 

B87  —  Moog,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. 

881  —  Morand,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand. 

899  —  Morand,  élève  delà  section  de  grammaire. 

887  — -  Moreau,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences,  avenue  de  la 

Gare,  49,  à  Rennes. 
578  —  Moreau-Nélaton,  rue  du  faubourg  Saint-Honoré,  73  bis,  8.  P. 
860  — -  Morel  (G.),  inspecteur   général  de  l'enseignement  secondaire,  boulevard 

Saint-Germain,  26,  8.  P. 

893  —  Morel  (Maurice),  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Grenoble. 

678  —  Morllfcot,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des   lettres  de 

Grenoble. 
899  — •  Mornet,  élève  de  la  section  de  littérature. 
856  —  ■©«sot,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  Condorcet,  rue  de 

Verneuii,  20. 
892  —  Mouthon,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Rouen. 
800  —  Mouton  (H.),  agrégé,  préparateur  à  l'institut  Pasteur,  boulevard  Pasteur,  64. 
805.  —  Muret,  professeur  d'histoire,  boursier  d'études,  place  de  Laborde,  12. 
807  — -  Muxart,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bastia. 


491  ASSOCIATION   DES  ANCIENS  KLKTKS  | 

Promotions.  ' 

1894  —  Nadaad,  professeur  de  troisième  an  lycée  d'Orléans.  ' 

1895  —  Navarre,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Grenoble. 

1876  —  Nebout,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Rouen.  ! 

1880  —  Nepvea,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Limogée.  1 

1880  —  Ntool,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Janson,  rue  de  la  Tour,  11,  S.  P. 
1867  —  Nlebylowskl,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  La  RocaeUe. 
1865  —  Nlewenglowskl,  inspecteur  d'académie  a  Paris,  rue  de  l' Arbalète,  & 
1897  —  Noël,  ancien  élève   de  la  section  des  sciences  naturelles,    faubourg  im 

Trois-Maisoos,  102  à  Nancy 
1865  —  Nognès,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  Jaason. 
1858  —  Nolea,  recteur  honoraire,  rue  du  Débarcadère,  7  Hs,  à  Paris,  8.  P. 

1881  —  Nollet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Versailles,  avenue  du  Manie,  M 

à  Paris. 
1880  —  Nongaret,  proviseur  du  lycée  de  Grenoble. 
1888  —  Nouvel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Chartres* 

1896  —  Obrlot,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques,  rue  Nicole,  *. 
1876  —  Offres  (A.),  professeur  de  minéralogie  théorique  et  appliquées  la  Faceil, 

des  sciences,  chemin  *des  Pins,  53,  villa  Sans-Souci,   à  Lyon. 
1862  —  Olivier,  proviseur  du  lycée  de  Nice. 
1899  —  OUivler,  élève  de  la  section  de  physique. 
1885  —  Onde,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont,  8.  P. 

1884  —  Oudot,  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  du  Trech,  43,  à  M* 
1893  —  Osll,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Bône. 

1872  —  Paeaut,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne,  rue  GuT-de-s* 

Brosse,  5. 
1883  —  Padé,  chargé  de  cours  de  mécanique  rationnelle  et  appliquée  i  la 

des  sciences,  route  de  Bordeaux,  26,  à  Poitiers, 

1885  —  Padovanl,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de   Nice, 

naire,  conseiller  municipal)  rue  Maccarani,  11,  à  Nice,  8.  P. 

1886  —  Pages,  professeur  d'histoire  au  lycée  Caruot,  boulevard  Malesherbe*.  2!U 
1883  —  Palnlevé,    membre  de   l'Académie   des  sciences,  maître  de  coa 

d'analyse  à  l'École  Normale,  rue  de  Hennés,  99. 

1887  —  Paoll,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  de  Besùa. 

1880  —  Papetier,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  d'Orléans, 

de  Recouvrance,  '.0. 
1890  —  PttSqaet,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulou,  en  congé,  à  Bornes  V 

1881  —  Paraf,  profes.  adjoint  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Tou^a» 
1881-1-  Parlgot,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet,  avenue  de  Viiliera, 
1879  —  Pari*  (Pierre),  professeur  d  archéologie  et  d'histoire  de  l'Art  i  la 

des  lettres  et  directeur  de  l'École  des  Beaux-Arts  de  Bordeaux. 
1875  —  Parme  ut  1er,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences  ei 

de  la  station  agronomique  de  Clermont. 
1890  —  Parodl,  professeur  de  philosophie  au  lycée,    boulevard  de   Taleace, 

à  Bordeaux. 
1864  —  Parpalte,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Veuves. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  493 

lotion*.  y 

—  Partnrlcr,  professeur  de  cinquième  au  lycée  du  Havre. 

—  Paaserat,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Tours,  rue  Vau- 

quelio,  30,  à  Paris. 

—  Patenotre,  ambassadeur  de  France  à  Madrid,  S.  P. 

—  Patte,  professeur  de  physique  au  collège  de  Vitry-le-François,  boulevard 

du  Midi,  S.  P. 

—  Péefeard,  maître  de  conférences  de  chimie  à  l'École  Normale,  chargé  de 

cours  de  chimie  à  la  Sorbonne,  S.  P. 

—  Péguy,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  rue  de  la  Sorbonne,  8. 

—  Pela,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV. 

—  Peine,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet. 

— —  Péllesler,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres,  villa  Lèvres, 
à  Montpellier,  S.  P. 

—  Pellut,  professeur  de  physique  générale  à  la  Sorbonne,  professeur  à  la  mai- 

son   de   la  Légion  d'Honneur  de  Saint-Denis,  avenue   de  l'Observa- 
toire, 23. 

—  Pelle  t,  doyen  honoraire  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 

des  sciences,  rue  Pascal,  30,  à  Clermont,  S.  P. 

—  PelllstoB,    ancien  inspecteur  d'académie,  rue  Censier,  41,  à  Paris. 

—  Penjon,  correspondant  de  l' Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  ' 

profes«eur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille,  rue  du  Bloc, 
10,  &  Douai. 

—  Peny,  professeur  de  mathématiques  au  collège  de  Semur. 

—  Pérmté,  agrégé  des  lettres,  conservateur-adjoint   du  Musée  national  de 

Versailles,  8.  P. 

—  Perehot,  agrégé  de  mathématiques,  docteur  es  sciences,  astronome  ad- 

joint a  l'observatoire  de  Paris,  rue  Scheffer,  7. 

— -  Perdrix,  professeur  de  chimie  générale  à  ia  Faculté  des  sciences  de  Mar- 
seille, S.  P. 

Perdrlset,  maître  de  cooférences  de  langue  et  littérature  grecques  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Nancy. 

—  Pérès,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulouse. 

—  Père*  (F.),,  professeur  de  troisième   au    lycée   d'Avignon,  en  congé,  rue 

Boudet,  10,  Bordeaux. 
— -  Pérea  (Charles),  agrégé  préparateur  de  zoologie  à  l'École  Normale. 
— ■    Perler,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorcet,  rue  du  Château, 

40,  à  Asnières  (Seine). 

—  Perse*  t,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française  de  Rome.  ' 

Pérot  (P.),  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Évreuz. 

—  Perrand  (S.  E.  le  Cardinal),  agrégé  d'histoire,  membre  de  l'Académie 
française,  évoque  d'Autun,  S.  P. 

—  Perreau  (F.),  chargé  d'un  cours  complément,  de  physique  Industrielle  à  le 

Faculté  des  sciences  de  Nancy,  S.  P. 

Perrler  (E.),   membre  de  l'Académie  des  sciences,   profess.  de   zoologie 

et  directeur  du  Muséum,  directeur  d'études  à  l'École  des  Hautes-Études, 
8.P. 

—  Perrler  (R.),  chargé  d'un  cours  complémentaire  de  zoologie  à  la  Sorbonne 

boulevard  Montparnasse,  84. 

13 


m 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  BLlkVRS 


Pronoftioof» 

laoi  —  Perrlo  (J.-B.),  chargé  d'un  cours  de  chimie  physique  à  I*  Satan,] 

RaUud,  9. 
t89t  —  Perrlii  (G.)f  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée  da 

deaux,  S.  P« 
185t  —  Perrot  (G.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettne, 

fesseur  honoraire  d'archéologie  à  la  Sorbonne  ;   directeur  de  Tteak 

maie,  8.  P. 
1857  —  Perrond,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse. 
1840  —  Peaseaaeaai  (B.)»  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Heac| 

rue  Bonaparte,  80. 
187?  —  Pestonaeaoi  (R.),  professeur  de  quatrième  au  ljcée  Henri  IV. 
1881  —  Petit  (A.)»  professeur  d'histoire  au  lycée  Janson,  rue  Guiehard,  3. 
1888  —  Petit  (P.)»  professeur  de  chimie  agricole    et  directeur    de    YÉco*\ 

brasserie  a  la  Faculté  des  scienoc»  de  Nancy,  S.  P. 

1888  —  Petltdldler,  professeur   de  seconde  au  lycée  de  Roanne,  S.  P. 

1887  —  Petltcau,  professeur  de  physique  au  lycée  et  de  chimie  à  FÉcok  4i| 

decine  de  Nantes. 
1881  —  Petltjeara,  professeur   de    quatrième   au   lycée  Condorcet,  rat 

Renan,  32. 
1870  — •  PetoC,  professeur  de  mécanique  rationnelle  et  appliquée  à  la  Feea!»| 

sciences  de  Lille. 
1890  —  Pétroviteh,  professeur  à  la  Faculté  des  sciences,  28,  Kossautch-Vi 

Belgrade  (Serbie). 

1897  —  Peyré,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Moot-de- Marsan. 

1878  —  PUster,  professeur  d'histoire  de  l'Est  de  la  France  à  la  Faculté  d* 

de  Nancy* 

1889  —  Pfclllbcrt  (A.)»  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Qennont, 

à  Valréas  (Vaucluse). 

1890  —  Phlllpot,  agrégé  de  grammaire,   professeur  de  littérature  romane  il 

▼ersité  de  Lund  (Suède). 
1874  —  Picard  (E.),   membre  de   l'Académie  des  sciences,  professeur  e*i 
supérieure  et  d'algèbre  supérieure  à  la  Sorbonne,  professeur  é> 
nique  rationnelle  à  l'École  Centrale,  rue  Soufflot,  13,  8.  P. 

1879  —  Pieewd  (A.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée,  rue  Vietar-Hesa» 

a  Tours. 
1879  —  Picard  (L.),   professeur  de  rhétorique  au  collège  Rollin,  ras  es 
Pétersbourg,  22. 

1898  —  Pleardmorot,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1885  —  Plcart  (Luc),  professeur  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  da 
1864  —  Plehoa  (Ad.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Charlemagne,  rat 

Dame-des-  Champs,  44. 

1888  —  Plelien  (R.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condoroet, 

Montparnasse,  142. 
1897  —  Plehon  (A.),    agrégé   des  lettres,  professeur   de  littérature 

l'Université  de  Milan. 
188$  —  Pléron,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secondaire,  me  d'i 
1869  —  Pierre,  inspecteur  général  de  renseignement  primaire,  directeur  del* 

Normale  supérieure  d'enseignement  primaire  de  Saint- Cloud. 


»B  L'fcCOLB  NORMAL»  A  $5 

MBOlfvIfS* 

M  —  Pige**,  professeur  adjoint,  chargé  de  cours  de  chimie  à  la  Faculté  des 
-  sciences  et  professeur  a  l'École  de  médecine,  rue  Millotet,  3,  a  Dijon,  S.  P. 
fl  —  Plsjgsraal  (L.),  correspondant  de  l'Académie  des- sciences  morales  et  poli- 
tiques, profes.  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon» '8.  P. 
10  —  Pingand  (A.),    agrégé  d'histoire,  attaché  au  cabinet  du   Ministère  des 

Affaires  étrangères,  rue  Gay-Lussac,  49. 
9  —  Pleneheui,  professeur  de  physique  a  la  Faculté  des  sciences  et, à  l'École 

de  médecine  de  Grenoble. 
I  -^  Piquet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saiot-Louis. 
I  -—  Plésesrt,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis4e-Graod.  ' 
1  —  Ptuattuanlcl,  proviseur  honoraire,  directeur  du  collège  de  l'Ile  de  France, 

à  Liancourt  (Oise), 
3  —  Pntaearé,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire. 
I  —  Poirier,    doyen   et  professeur  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Clermont,  8.  P. 
I  —  Polrot,  Universetets  lektor,  Brunnsparken,  21,  a  Helsingfors  (Finlande). 
I  —  Pe>rehoB,  professeur  honoraire  de  mathématiques  au  lycée  de  Versailles. 
1  —  Poetelte,  proviseur  honoraire,  boulevard  du  Lycée,  3é,  à  Veuves. 
\  —  Pottevia,  directeur  du  Bureau  d'hygiène  du  Havre. 
L  —  Pottler,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  conser- 
vateur adjoint  au  Musée  et  professeur  suppléant  a  l'École  du  Louvre  ; 
professeur  suppléant  à  l'École  des  Beaux- Arts,  rue  de  La  Tour,  72,  8.  P. 
\  — .  Ponjude,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 
\  —  Wmçwrd,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  Tournon,  14. 

professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Montluçon. 
professeur  de  seconde  au  lycée  Louis-le- Grand,  rue  Denfert- 
Rochereau,  2t. 
Préven,  ancien   élève  de  la  section  de  littérature,  soldat  à  la  16e  section 

d'intendance,  boulevard  de  la  gare,  48,  Toulouse. 
Prlem,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  Henri  IV,  boulevard 

Saint- Germain,  135. 
Prolongeai!,  professeur  honoraire  de  mathématiques   spéciales  du  lycée 

d'Aogoulême,  quai  de  l'Hôtel  de  Ville,  40,  à  Paris. 
Pravost,    inspecteur  général   de   l'enseignement  secondaire,  rue   de   la 

Tdur,  11,  à  Passy,  S.  P. 
Paeeh,  maître  de  confér.  de  langue  et  littérature  grecques  à  la  Sorbonne, 

rue  du  Valide-Grâce,  9,  8.   P. 
Paiseux    (P.),   astronome  adjoint    à    l'Observatoire,  professeur   adjoin 
maître  de  conférences  de  mécanique  à  la  Sorbonne,  rue  Le  Verrier,  2, 

S.  P. 
Pujet,  prof,  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 
Puais,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée  d'Alger. 


— —  Qtalnot,  profes.  honoraire  de  seconde  du  lycée  Condorcet,  rue  Mantega,  1, 

à  Nice. 
—  Qaalqeret,  actuaire  de  la  compagnie  d'assurances  sur  la  vie  La  Nationale  t 

boulevard  Saint-Germain,  92. 


496  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLBVRS 

Promotions.  j 

1873  —  Rnbaltct,  agrégé  de  grammaire,  chef  d'institution  &  Angouléme,  8.  P. 
1475  '—  Rabaud,  professeur  de  seconde  au  lycée  Charletnegne,  me  des  Fess* 

-  Unes,  10,  S.  P. 
1866  —  Raaler,  directeur  de  l'enseignement  secondaire  au  Ministère  de  llnsbsii 

publique,  rue  de  Fleurus,  27. 
1864  —  Raay,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  Saint-Louis, sljn 

au  maire  de  Moulins. 
1881  —  Radet,  doyen  et  professeur  d'histoire  ancienne  de  la  Faculté  des  tafl| 

rue  de  Cheverus,  9  6û,  à  Bordeaux,  8.  P. 
1879  —  Raffy,  professeur  adjoint  i  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  iam 

à  l'École  Normale,  rue  Nicole,  7,  S.  P. 
K93  — .  Ragent,  agrégé  de  philosophie,  avenue  Malakoff,  49. 
1857  —  Rolugeard,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Niort,  ml 

Paimbeuf,  17,  à  Pornic  (Loire-Inférieure). 
1861  — •  Raïubaud,    sénateur,    membre  de  l'Académie  des.  sciences  ncnsH 

politiques,    professeur  d'histoire    contemporaine  à  la  Sorbccae,  ad| 

Ministre  de  l'Instruction  publique  et  des    Beaux- Arts,  rue  d'Ami 
'  8.  P. 
1881  —  Raah,  maître  de  conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale,  nu  ^H 

1886  —  Baveoa,  préparateur  de  physique  à  la  Sorbonne,  rue  desÉeoks,5,M 

1885  —  Raveaeau,   agrégé  d'histoire,  secrétaire  de  la   rédaction  des  JianW 

Géographie,  rue  d'Assas,  78,  8.  P. 

1890  —  Ray  (Julien),  maître  de  conférences  de  botanique  à  ta  Faculté  des 

de  Lyon. 
1899  —  Ray  (Marcel),  élève  de   la    section    des    langues    TÎTantes,   B» 

stresse,  3,  Berlin,  W.,  62. 
1859  —  Rayes  (G.),  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  étj 

servatoire,  ancieu   doyen,  professeur  d'astronomie  physique  à  U 

des  scieuces  de  Bordeaux,  à.  Flôirac,  près  Bordeaux. 
1877  —  Rébelllan,  *grégé,  docteur  es  lettres,  bibliothécaire  de  l'Iastitrt, 

de  cours  de  littérature  française  à  l'École  de  Saiot-Clood,  quai  CarfJ 

S.  P. 

1875  —  Rebuffel,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Nies. 

1881  —  Reeonra,  professeur  de  chimie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Gftsssk 

1891  —  Régna,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulon*. 
1866  —  RéglsnianseC,  inspecteur  d'académie  à  Ail,  8.  P. 

1876  —  Relnaeta  (S.),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Beftes-LsttTM 

servateur  adjoint  su  Musée   de    Saint-Germain,  rue  de  lasses»,  4 

Paris,  S.  P. 
1873  —  Rémond  (Th.),  inspecteur  d'académie  à  Troyes. 
1875  —  Rémond  (IL),  inspecteur  d'académie  à  Angouléme. 
1855  —  Rein  y,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  du  Havre,  a  IIccJs» 
1S66  —  Renan,  astronome  adjoint  à  l'Observatoire,  rue  Soufflot,  19,  à  Pars. 
.  1867  —  Renard,  professeur  de  l'histoire  du  travail  au  Conservatoire  des  A4 

Métiers,  professeur  honoraire  de  l'Université  de  Lausanne,  ras  Mesa£ 
.1894  —  Renaud,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bar~le-Dac 
1S95  —  Renault,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Cherbourg. 


DB  l'école  normal*  191 

onotioDS. 

W  —  Heiaui,  agrégé  de  mathématiques,  astronome  adjoiut  à  l'Observatoire 
de  Bouzeréah,  prèa  d'Alger. 

W  —  Benêt,  professeur  adjoint,  msitre  de  conférences  de  philologie  classique  a 
la  Faculté  des  lettres,  Place  d'HeWétie,  7,  à  Lyon. 

17  —  Répelln,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée,  t,  rue  du  Jardin. 
des-Plantee,  à  Lyon. 

ÏÏ  —  Revoll,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  et  à  l'École  préparatoire  a 
renseignement  supérieur  de  Chambéry. 

KS  —  Bey  (Joseph),  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Nantes. 

M  —  Reynand,  professeur  d'allemand  au  lycée  de  Montpellier. 

W  —  Reynler,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  Notre-Dame- 
dee-Champs,  27. 

t3  —  Blbcrt,  ancien  préfet,  rue  des  Carmes,  4, 

'2  —  Blbot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques,  profes- 
seur honoraire  de  psychologie  expérimentale  et  comparée  au  Collège  de 
France,  directeur  de  la  Betue  philotopkique,  rue  des  Écoles,  25,  8.  P. 

3  —  RI  bout,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales  du  lycée  Louis» 

le-Grand,  avenue  de  Picardie,  30,  à  Versailles,  S.  P. 
•  —  Richard  (A.-L.),  professeur  de  mathématiques   au  lycée  Charlemagne, 
rue  du  Cardinal-Lemoioe,  12. 

0  —  Richard  (Gaston),  professeur  de  philosophie  au  lycée  du  Havre. 

4  —  Richard  (J.-A.),  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures 

au  lycée  de  Dijon. 

1  —  Richard  (E.),   professeur   de  mathématiques   élémentaires  au   lycée  de 

Nancy. 
3  —  Rlemaan,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  lycée 

Louis-le-Grand,  rue  Boulard,  35. 
t  —  Rigoat,  professeur  d'histoire  du  lycée  Charlemagne,  rue  de  Navarre,  3. 
D  —  Rlan,  professeur  detroisiième  au  lycée  Condorcet,  rueRodier,  59. 
I  —  Riquler,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Caen,  S.  P. 
1  —  Rlttler,  professeur  honoraire  de  langues  ancien  nés  du  collège  Rollin,  avenue 

de  la  République,  23  bit,  à  Villemooble  (Seine). 
I  —  RI  vais,  agrégé,  docteur  es  sciences,  professeur  de  physique   au  collège 

Chaptal,  boulevard  Malesherbes,  201. 
t  —  Rivière,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis,  8.  P. 
\  —  Robert  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  rue  de  Turin,  11. 
t  —  Robert  (Edouard),  proviseur  du  lycée  de  C  ah  ors.. 
'  —  Robert  (Abel),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Troyes. 
'  —  Robcl  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  impasse  du  Maine,  3. 
t  —  Robin,  directeur  de  V Éducation  intégrale,  passage  du  Surmelin,  5,  8.  P. 
!  —  Roche,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Rouen. 
;  —  Roeherolles,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand,  rue  de 

Fleurus,  2,  8.  P. 
;  —  Kocqaeaaoaf,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen. 
1  —  Kodler,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  en  congé,  directeur  du 

jardin  botanique  de  Bordeaux. 
—  Rollaad  (Etienne),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Pau.. 


19*  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  JÉLÊVES 

Promotions. 

1886  —  Rolland  (Romain),  chargé  d'un  cours  complémentaire  dlristoiGe  «a  l'ÀSt 

l'École  Normale,  boulevard  Montparnasse,  t62. 

1887  M  Rolland  (Paul),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Brest. 
1883  —  Reet,  professeur  de  sciences  naturelles  au  lycée  de  Digne. 
1-867  —  Roqae*  (Maurice),  prof,  de  troisième  au  lycée  Condorcet,  rue  Qafayia^l 
ffi94  —  Roques  (Mario),  chargé  d'un  cours  d'histoire  de  la  langue  franco» a 

l'École  Normale,  boulevard  Saint-Germain,  4. 
1800.  —  Rosonihal,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Dijon. 
1880  —  •  Roaaltjaol,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Dijon. 
1885  —  Roosjer,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Gmp. 

1890  —  Romgtoa*  (A.),  professeur  d'histoire  au  lycée,  cours  Mirabeau,  3,  à  Ail 
1898  —  Romuseatu,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Brest. 
1875  —  RoBM*jeai»jt,  professeur  de  physique  au  lycée  du  Havre. 
1896  —  Roos«el,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Lons-le-Saunier. 
1857  —  Roa«st)lln,  professeur  honoraire  de  mathématiques   du  lycée  Coa4*aV 

boulevard  Gambette,  38s,  à  Villeneuve-sur-Yonne. 

1891  —  Ronsjselle,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nantes. 
1867  —  Rousset,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis,  rue  des  Éeelai,* 
1887  —  Rottssot,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet. 
1894  —  Roaslmu,  professeur  de  philosophie  eu  lycée,  rue  du  Portail  des  Asjs* 

tins,  à  Cahors. 

1853  —  Roeucel,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Peu; 

1892  —  Ronyer,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieures  au  \jé 

d'Alger. 
1877  —  Roy,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté  des  lettres  deDfai 

1854  —  Royer ,  doyen  et  professeur  de  littérature  latine  k  la  Faculté  des  lettrai 

Dijon. 

1893  —  Rosat,  agrégé  de  grammaire,  secrétaire  de  l'École  des  Sciences 

rue  de  la  Sorbonne,  16. 
1892  — -  Ruellei»,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Caea. 
1889  —  Ruyssan,  prof,  de  philosophie  au  lycée  rue  Poitevin,  4,  à  Bordeaux,  SJ 


t861  —  Saaafttor  (Th. )f  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  deCarti 
1874  —  Sabail>r  (P.),  correspondant  de  l' Académie  des  Sciences,   professes 

chimie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Toulouse,  S.  P. 
1887  —  Sarerdote,  professeur  de  physique  su  collège  Sainte-Barb*. 

Saint-Michel,  97,  en  congé. 
1890  —  Saga**  (G.),  maître  de  conférences  de  physique  à  la  Facolfeédesi 

rue  Gauthier  de  Ghfttillon,  50,  à  Lille,  9*  P. 
1891-  —  Sagaae  {P.),  maître  de  conférences  d'histoire  moderne   à   la  Facafeé 

lettres,  place  Simon- Voilant,  13,  à  Lille,  8.  P. 
1852  —  Salnt-Loap,  doyen  honoraire,  professeur  honoraire  -do  mécamqae 

nelle  de  la  Faculté  des  sciences  de  Besancon. 
1882  —  Salle»,  profes.  de  cinquième  au  lycée  Janson,  rue  Bogeaud,  9. 
1878  —  Saloaeoa  (Ch.),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet. 
1880  —  Saloaaoa  (H.),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV,  boulevard  Rassai* 

(place  Denfert-Rocherean)« 


Jtiav 

teumal 

60OUB| 


DB  L'ÉCOLE  XOftKALE  499 

notions. 

I  —  Sarradla,  professeur  honoraire  èe  seconde  du  lycée,  rue  Montbauron,  18» 

&  Versailles,  S.  P. 
t  —  Sarrlea,  prof,  de  philosophie   en'  congé  à  Montauban,  rue  du  Port,  1  àis, 

—  8ar*he>»,  professeur  suppléant  de  seconde  au  lyeée,  rue  de  Rémusat,  12, 

à  Toulouse. 

—  Samer,  agrégé  de  mathématiques,  boursier  d'études,  rue  Berthollet,  4. 

—  Sansftlae,  professeur  de  physique  au  lycée  de  St-Pierre  (Martinique),  S.P. 

—  Santreaax  (L.}«   professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 

—  S*otr©amx  (C.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Grenoble,  8. P. 

—  Sauvage,  prof,  de  mathém.  pures  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marseille. 

—  SatiT»g«,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

— -  Sehlesser,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  au  lycée,  boulevard 
de  la  République,  4,  Versailles. 

—  Schneider,  professeur  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse* 

—  Schulhol,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

—  Séalllea,  professeur  de  philosophie  à  la  Sorbonne,  rue  Laurfeton,  S5. 

—  Segond  (E.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  collège  Stanislas,  rue 

Meyerbeer,  15,  à  Nice. 

—  Segond,  (J.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon. 
— -  Ségala,  recteur  honoraire,  rue  Ballu,  1,  à  Paris. 

—  Selgaobos,  professeur  suppléant  d'histoire  moderne  à  la  Sorbonne,  rue  de 

rOdéon,  15. 

—  Séllgnsaaa,  agrégé  des   lettres,    directeur   honoraire   au  Ministère  des 

Finances,  rue  Franklin,  8. 

—  Sdve*,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Agen. 

—  8*ails,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble,  8.  P. 

—  Serré-Gnlao,  anc.  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint- 

Cyr,  prof.hon.de  physique  de  l'École  Normale  de  Sèvres,  rue  du  Bac,  114 
. —  Searet    agrégé   des   lettres,  membre    hors  cadre   de    l'École    française 
d'Athènes,  boulevard  Saint-Michel,  14,  à  Paris,  8.  P. 

—  Slsnlsmd,  agrégé  de  philosophie,  bibliothécaire  au  Ministère  du  Commerce, 

boulevard  Saint-Michel,  79. 
— —  Blason  (Paul),  ancien  professeur  de  mathématiques   au  collège  Stanislas, 

rue  Stanislas,  10. 
— -   Slanem  (Julien),  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Chartres. 
— -   Sinon  (Louis),  docteur  es  sciences,  professeur  à  l'École  Normale  de  Saint- 
Cloud,  préparateur  chef  de  chimie  à  la  Sorbonne,  rue  Vauqaelin,  15,S.P. 

—  Slnaonin,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée   de    Vendôme* 

astronome  à  l'Observatoire  de  Nice,  S.  P. 

—  Slnualr,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Laval,  8.  P. 

—  8  Ion,  élève  de  la  section  d'histoire. 

—  Slrodot,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et  professeur 

honoraire  de  zoologie  de  la  Faculté  des  sciences  de  Rennes. 

—  Slrven,    agrégé  des    lettres,    professeur  de  rhétorique  à  l'École  Alsa- 

cienne, rue  Denfert-Rochereau,  21. 

—  Slrvtnt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis* 
,  prof.  hon.  de  lettres  du  lycée  Henri  IV,  rue  de  la  Michodière,  1. 

adé«,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Amiens. 


r 


200  ASSOCIATION  DB8  ANCIENS  ÉLÈVES 

Promotions. 

1808  —  Souqoet,  proviseur  du  lycée  de  Bourges.  • 

1893  —  Soardllle,  prof,  de  seconde  en  congé,  Port  Charlotte,  à  Saiat-N 

1873  —  Sovrlau  (P.),  professeur  de  philosophie  k  la  Faculté  des  lettres  se  Sas; 

1875  —  Souriao  (M.),  professeur  de  littérature  française  à  le  Faculté  de*  bal 

de  Caen. 
1882  —  Splantor,  professeur  de  mathématiques  élémentaires  supérieure)  m  M 

rue  Sainte-Sophie,  15,  à  Versailles. 
1899  —  Slaflim»,  élève  de  la  section  de  grammaire. 

1864  —  Staub,  proviseur  du  lycée  Lakanal.  j 

1859  —  Stéphan,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  directeur  àêfàm 

▼atoire  et  prof,  d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Marsefl*. 
1848  —  Stoffel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de  SlraM 

rue  des  Clefs,  10,  à  Schlestadt  (Alsace),  8.  P.  j 

1855  «—  StoosT   (P. -A.),    prof,  honoraire  de  mathématiques   du  lycée,  m  I 

Flottes,  8,  a  Vesoul.  j 

1882  —  StoatsT  (A.-X.),  professeur  de  calcul  différentiel  et  intégral  à  lt  ftal 

des  sciences,  rue  Saint- Pierre,  26,  à  Besançon,  S.  P. 
1870' —  Strehly,  profess.  de  cinquième  au  lycée  .Montaigne,  rue  de  Veaginiij 

1885  —  8trow»kl  (F.),  chargé  d  un  cours  de  littérature  française  à  la  Ftea** 

lettres  de  Bordeaux. 
1891  —  Strowokl  (S.),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Poatifj. 

1886  —  Semré*,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire. 

1856  —  Snbé,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges,  rue  de  Loopestaf,  4 

1  PariB-  J 

1872  —  Soéroi»,    censeur   sous-directeur    des   études   littéraires  as  lyafcSi 

Louis. 

-1895  —  Suear,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Aurillac.. 

1886  —  Surar,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Dijon. 

1867  —  Szyanaaskl,  inspecteur  d'académie  à  Nice. 


1896  —  Talagrand,  agrégé  de  grammaire»  chemin  de  Grézau,  enclos 

Nîmes. 

1858  — -  Talion,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Nice,  à  ^ 

sur-Charente  (Charente),  8.  P. 

- 1838  —  Tanes*e,    professeur   honoraire    de   seconde  du  lycée  d'Émail 

Valmy,  53,  à  Paris,  S.  P. 
.  1866  —  Tannery,  sôus-directeur  et  maître  de  conférences  de  mel 
l'École  Normale. 
1889  —  Taratt«*  (F.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Mass. 
1861  —  Telssler,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Nice. 
•  1857  —  Terrier  (A.),  professeur  honoraire   de  rhétorique  du  lycée 
professeur  de  littérature  française    à  l'École   Normale  de 
d'Aumale,  10. 
1893  —  Terrier  (L.)>  professeur  de,  physique  au   lycée  de  Laval»  à  la 
•  route  de.  Cossé. 

.  J  892  —  Téry ,  professeur  de  philosophie,  au  lycée  de  Laval,  ea  eosg#\ 
mark,  31,  à  Paris. 


DE  L'ÉCOLE  NORMÀLB  SOI 

Pronotions. 

1856  —  Tessler,  doyen  bonor.  et  prof,  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres  de.Caen. 

1888  —  Teste,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Toulouse. 

1807  —  Tester,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  et  de  littérature  française  à 
l'Ecole  préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen. 

1877  —  Titan  In,  recteur  de  l'académie  de  Rennes,  S.  P. 

|896  —  Tharaad,  professeur  ds  langue  et  littérature  françaises  an  collège 
Eôtvos  (École  Normale  de  Buda-Pesth). 

1858  —  Theveaet,  professeur  de  Faculté,  directeur  et  professeur  de  mathématiques 
de  l'École  des  sciences  d'Alger. 

1879  —  Theveaot,  censeur  des  études  au  lycée  de  Cherbourg. 

1877  —  Thlaucourt,  prof,  de  littérature  latine  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy. 

1890  —  Thlebaut,  répétiteur  au  lycée  de  Versailles. 

1873- —  Thlaioat,  professeur  de  physique  au  collège  Stanislas,  boulevard  Mont- 
parnasse, 144. 

1877  —  Thlrlon  (Ernest),  professeur  de  rhétorique  su  lycée  de  Rennes. 

1893  —  Thlry,  élève  breveté  de  l'École  des  langues  orientales  vivantes,  rue 
Cassini,  18,  S.  P.  f 

1805  —  Thomas  (J.j,  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 
lettres  de  Lille. 

1880  —  Thomas  (L.)t    prof,   de  physique  générale  et  météorologie   a   l'École 

des  sciences  d'Alger. 
1899  —  Thomas,  élève  de  la  section  d'histoire. 
1880  —  Thonvenel,   professeur   de  physique   au   lycée  Charlemagne,   rue  des 

Arènes,  9,  8.  P. 
1848  —  Thouveula  (J.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nancy. 
1882  —  Thoaveres,   professeur  adjoint,  maître  de  conférences  de  philosophie  à 

la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse. 

1889  —  Thjhsnl,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Carnot,  rue  du  Rocher,  101. 
1880  —  Tlssler,  professeur  de  physique  au  lycée  Voltaire. 

1843  —  Tlvier,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon,  rue  d'Ha* 

vernas,  9,  à  Amiens,  8-  P. 
•1898  —  Tonnelat  élève  de  la  section  de  langues  vivantes,  Wilhelmstrasse,  114, 

Berlin,  S.  W. 
<1893  —  Toarea,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Quentin. 
1869  —  Tournois,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- Louis,  rue  du  Val- 

de-Grâce,  9. 
1888  —  Tour  ré»,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger. 
1885  —  Toafaia,    prof,   suppléant   à    l'École  Normale  de  Fontensy-aux-Roees, 

chargé  de  conférences  à  l'École  des  Hautes-Études,  rue  de  1* Université,  74. 
1893  —  TresTel,  agrégé  d'histoire. 
1888  —  Tresse,  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin,  rue  Caulaincourt,  20, 

S.  P. 
1848  —  Troost,  membre  de  l'Académie  des  sciences,   professeur    honoraire   de 
'•  chimie  et  directeur  honoraire  d'études  à  la  Sorbonne,  rue  Bonaparte,  84, 

8.  P. 
1897  —  Troanleaa,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Angers. 
t!899  —  Turaiel,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 
1896  —  Tsltseiea,  professeur  suppléant  à  la  Faculté  des  sciences,  à  Bucarest. 


202  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  [ÉLÈVES 

Promotions. 

1895  —  Vaeaer,  agrégé  d'histoire,  maître  surveillant  à  l'École  Normale. 

1888  —  Vacher©*  (Charles),  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Tuais. 

1888  —  Vaee»,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Vitry-le-François  (Mans)* 

1882  —  Vales,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Nancy. 

1801   —  Vallaax,  prof,  de  géographie  a  l'École  navale,  rue  d'Algésim,  SI,  àBr«L 
1894  —  Voilette,   agrégé  des   lettres,    professeur    à  l'Université   de  LausuM, 
route  de  M  orges. 

1880  —  Valet,    professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Périgueux,  8.  P. 
1858  —  Van  Tleghean  (Ph.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  prof-^dmaat. 

de  botanique  du   Muséum,    rue  Vauqoelin,  22,  8.  P. 
1891  —  Vaa  Tleghena  (P.),  professeur  de  seconde  au  lycée,  rue  des  Templier*,», 
à  Reims. 

1883  — -  Vaavlaeq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée,  villa  Henri,  Peu,  «.  P. 
1838  —  Vaaereaa,  agrégé  de  philosophie,  inspecteur  général  honoraire  de  l'ea» 

gnement  primaire,  boulevard  Saint-Michel,  10,  8.  P. 
1887  —  Vant,  ancien    professeur    d'histoire    au    lycée    Condorcet,    examinât** 
d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  rue  de  Rome,  69,  S.  f. 

1889  —  Vaettliler,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Tourcoing. 
1869  —  Verèler  (Henri),  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux. 

1890  —  Verdler  (Bug.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Bar4e-Dae. 
1872  —  Verdla,  professeur  de  physique  au  lycée  à?  Alger. 

1876  —  Vernler,  professeur  de  littérature  ancienne   à  la   Faculté  des  lettrei  a 
Besancon. 

1889  —  Veraaveead,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Nice. 

1890  —  Verfclal,  inspecteur  d'académie,  à  Aurillac,  8.  P. 

1848  —  Veeslat  (J.-B.),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  honoraire  dal'o 
seignement  primaire,  à  Géménos    (Bouches-du-Rhdne). 

1884  —  Veaalot  (E.),  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté  des  séante 

de  Lyon. 

1885  —  Vèaee,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences,  rue  Saunât,  tt,  • 

Bordeaux,  S.  P. 

1890  —  Vlal,  prof,  suppléant  de  rhétorique  au  lycée  Lakaoal,  avenue  du  Maine,  lit 

1891  —  Vidal  (Gaston),  professeur  de  physique  au  collège  d'Auxerre. 

1863  —  Vidal  de  la  Blaehe,  professeur  de  géographie   k  le   Serbonne,  rse  • 
Seine,  6,  8.  P. 

1892  —  Vlelllefoad,  prof,  de  mathématiques  au  lycée,  avenue  de  Laon,  40,  à  R« 

1893  —  Vlgael,  rue  Le  Goff,  5,  8.  P. 

1893  —  Vignes,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Constantine. 

1881  —  Villard,  profes.  de  physique  au  lycée  Condorcet,  en  congé,  rue  dTJla,  4S.| 

S.  P. 
1899  —  Vlllat,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1894  —  Vllleaenve,   ancien    professeur  de    rhétorique  eu  lycée    de    Moat-érj 

Marsan,  en  coooé,  rue  Delmas,  8,  à  Montpellier. 
1892  —  Vlmeeai,  professeur  de  physique    au  collège   Stanislas,   et  chargé  d'i 

cours  au  lycée  Saint-Louis,  rue  de  rAbbé-de-l'Épée,  8. 
1856  —  Viatéjoax.  (F.),  professeur  honoraire  de  mathématiques  epéeklfts  de 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission  à   l'École  militaire  de  Seint-Cj*| 

boulevard  Saint-Germain,  139. 


DIS  L'ÉCOLE  NORMALE  203 

•roœotioo*. 

B88  —  Vlntéfomx  (J.),  prof ess.de  mathématiques  spéciales  au  lycée  de  Dijon. 

Ml  —  Vlolle,  membre  de  l'Académie    des  sciences,  directeur  d'études  à  l'École 

des  Hautes-Études,  maître  de  conférences  de  physique  a  l'École  Normale, 

professeur  de  physique  au  Conservatoire  des  Arts  et  Métiers,  boulevard 

Saint-Michel,  89,  S.  P. 
182  —  Vires,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Lyon. 
55  —  Vltasse,  prof,  honoraire  de  mathématiques  du  lycée,  rue  du  Château,  41, 

à  Brest. 
73  —  Vivat,  professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  lycée  de  Troyet. 
M  —  Vosjt,   professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy,  8.  P. 
50  —  Volgft,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lyon,  à  Géanges, 

par  Saint-Loup-de-la-Salle  (Sa&ne-et-Loire). 
12  —  Voisin  (À.),  censeur  des  études  au  lycée  Buffon. 
55  —  Voisin  (J.-B.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Versailles. 
10  —  Volinet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Chartres. 


38  —  WaMIagton,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  «t  politiques* 

prof,  hônor.  d'histoire  de  la  philosophie  ancienne  de  la  Sorbonne,  avenue 

de  Villars,  7,  8.  P. 
)2  —  Wahl  (R.),  professeur  de  seconde,  en  congé,  rue  Baudin,  2,  à  Paris, 
tt  —  Wailto  (V.),  professeur  de  Faculté,  professeur  de  langue  et  littérature 

françaises  à  l'École  des  lettres  d'Alger. 
12  —  Waleekl,  ancien  inspecteur  général  de  l'Instruction  publique  aux  colonies 

(sciences),  rue  Trézel,  4,  S.  P. 

10  —  Wallerant,  maître  de  conférences  de  géologie  à  l'École  Normale. 

11  —  Wallon  (H.),  sénateur  inamovible,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 

Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de 

la  Sorbonne,  ancien  Ministre  de  l'Instruction  publique,  quai  Conti,  25, 

8.  P. 
«2  —  Wallon   (P.-H.),   agrégé  de   grammaire,    manufacturier,    rue   du  Val 

d'Éauplet,  49,  à  Rouen.  8.  P. 
5  —  Wallon  (Ét.)t  prof,  de  physique  au  lycée  Janson,  rue  de  Prony,  65,  S.  P. 
•  •—  Wallon,  élève  de  la  section  de  philosophie. 
i0  —  Walt*  (A.),  professeur  de  langue  et  littérature  latines  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Bordeaux,  8.  P. 
5  —  Waltx  (R.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Alger. 
7  —  Watel,  boursier  d'agrégation  au  Muséum. 

4  —  Wetarlé   (l'abbé),   vicaire  à  Saint-Philippe-du-Roule,  rue  Washington, 

34,  cité  Odiot,  6. 
7  —  Well  (René),  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Chartres,  en  congé* 

5  —  Well  (A.),  boursier  d'études  à  la  Sorbonne,  boulevard  de  Strasbourg,  50» 
3  —  Welll  (G.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  BelforU 

I  — •  Welll  (Gsorges),  prof,  d'histoire  au  lycée  Carnot,  rue  Jouffroy,  38,  S.  P. 
I  —  Welmann,  professeur  de  sixième  au  lycée  Condorcet. 
I  — -  Welss,    maître  de   conférences   de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 
cours  d'Herbouville,  35,  à  Lyon» 


1 


204  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Promotions. 

1881  —  Welsoh,  professeur  de  minéralogie  et  géologie  k  la  Faculté  des 

rue  Scheurer-Kestner,  5,  à  Poitiers,  8.  P. 
1804  —  Weulersoc),  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Orléans. 
1852  —  Woscher,  agrégé  des  lettres,  aocien  conservateur  adjoint  et  nota  pn- 

fesseur  d'archéologie  à  la  Bibliothèque  nationale,  rue    Notre-Duates- 

Chsraps,  27,  8.  P.     - 
1803  —  Wllbole,  ancien  élève  de  la  section  de  physique.rue  de  Vaogiraid».  18. 

1882  — -  Df/ogue,  professeur  de  seconde  au  collège  Roi  lin. 

1848  — -  Wolf  (Gh.\  membre  le  l'Académie  des  sciences,  astronome  hoaarittk 
l'Observatoire  de  Paris,  professeur  d'astronomie  physique  à  la  Sorte»» 
rue  des  Feuillantines,  1,  8.  P. 

1887  —  Worms  (René),  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  agrégé  s 
chargé  de  cours  à  la  Faculté  de  droit  de  Caen,  auditeur  de  \n  de»  u 
Conseil  d'État,  directeur  du  BulUtin  éê  Vlnttitut  infruëtiQaëliiat* 
le  g  te  t  rue  Quincampoix,  35,  à  Paris,  8*  P. 

1860  —  Yos,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Montpellier. 

1891  —  Y  ver,  prof,  d'histoire  au  lycée  de  Douai,  en  congé,  r.  La  Romiguiere,?,!!^ 

1894  —  Yvob,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Aogonléme,  8.  P. 

1869  —  Zahsi,  directeur  de  l'École  industrielle  et  commerciale  de  Luxembourg. 

1861  —  Zévort  (E.)r  recteur  de  l'académie  de  Caen,  8.  P. 

1891  —  Zlaatnermsmn,  maître  de  conférences  d'histoire  et  de  géographie  «tas* 

à  la  Faculté  des  lettres  de  Lyon. 
1897  —  Zivy,  soldat  à  la  compagnie  des  dispensés  à  Beauvais. 
1899  —  Zorelll,  élève  de  la  section  de  mathématiques. 

1883  —  Zyromskl,  professeur  de  littérature  française  k  la  Faculté  des  kumi 

Toulouse. 


Nombre  des  membres  au  1er  janvier  1901 1** 

Membres  nouveaux 39 

Décédés 23  }      ^ 

Rayé 1  ) 

Différence 15      1S 

Nombre  des  membres  au  l6r  janvier  1902 143 


TABLEAU  COMPARATIF  DES  COTISATIONS  ANNUELLES 

Au  4«r  janvier  4904  et  au  \*r  janvier  4902. 

4"  janvier  4901.  1"  janvier  4902, 

1 846 457 457 

1847 49* 492 

4848 406 406 

4  849 467 467 

4850 474 474 

1 854 -;....     520 520 

4852 562..; 562 

4853 ,.     574 574 

4854 579 579 

4*55 601 604 

4856 609 609 

4857 614 644 

1858. 636. 636 

4859 640 640 

4860 647 647 

4861 646 646 

4862 , 654 654 

4863 674 674 

4864 679 679 

4865. 742....  . 742 

4866 723 723 

4  867 735 735 

4868 747 747 

4869 •.     709 709 

4870 .     705 705 

4874 644 644 

1872 628 628 

4873 634 634 

4874 ;...     642..... 642 

4875 688 688 

4876 685 685 

4877 689 689 

1878 632 632 

1879 647 647 

1880 708....  o.... *....  708 

.      4881 720 720 

4882. .. . 594 594 

4  883 483 483 

.         "  PPf  %  •  a...»  m  0  m  .    •    .   a  ».  ...   •  0  •  i  Ott  ...................  (Otf 

4885 846 846 

we: . :;... ..:........   kôo 866 

4887 854 ; . . .  854 

4888 925 025 

4889 962 962 

4890.  : 955 955 

4894 947 947 

4892 955 955 

4893 956 956 

•    4*9i 958 958 

4895. .'. 964 964 

4896 960 960 

4897 959. ; 959 

>  •  489o#  #•»•'.  .\  »  i    •*.'.*■•••••  '954-.  -.ht./..*  *.'...••••..  955 

4899 955 957 

'4900.'.' .......; 943. .958 

-     4904 6 938 

4902 5 

Nombre  des  cotisations  perpétuelles  au  4*r  janvier  4902..    496 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÀVKS 


LISTE  PAR  ORDRE  DE  PROMOTION  DES  MEMBRES 


DÉCÈDES  DEPUIS  L'ORIGINE  JUSQU'AU  1"  JANVIER  1902 


BUREAU  DE  LA  FONDATION. 

Promotions. 

1810.  Cotfsm  (Victor),  président  (1846-1849),  décédé  le  13  jenvier  1867. 

1812.  Dubois  (Paul-François),  vice-président  (1846-1849),  paie  président  (l«8W86e% 

décédé  le  16  Juillet  1874. 
1819.  Lbsibur  (Augustin- Henri),  secrétaire  (1846-1849),  décédé  le  8  mars  1875. 
1833.  Hébert  (Edmond),  vice-secrétaire  (1846-1849),  secrétaire  (1850-1876),  m- 

président  (1876-1881),  puis  membre  honoraire  du  Conseil  (188Î),  décèJéà 

4  avril  1890. 

1813.  Maas  (Myrtil),  trésorier  (1846-1866),  décédé  le  27  février  1865. 


Promotions.  I&e* 

1810.Aubebt-Hix,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Loois- 

le-Grand 18» 

—  Bbudant,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

honoraire  de  minéralogie  et  géologie  de  la  Sorbonne, 
inspecteur  général  des  études 185! 

—  Bouclbt,  recteur  honoraire 1W 

—  Cousin,  membre  de  l'Académie  française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  professeur  honoraire 
d'histoire  de  la  philosophie  de  la  Sorbonne,  ancien 
conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Université  de  France, 
ancien  Pair  de  France,  ancien  directeur  de  l'École 
Normale,  président-fondateur  de  V Association,  S.  P....  18W 

—  D aulne,  prof,  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  d'Alençon.  lo^H 

—  Dbliqnac,  anc.  prof,  de  philosophie  au  Prytanée  militaire 

de  La  Flèche 18» 

—  Faucon,  inspecteur  d'académie  à  Douai 189 

—  Gaillard,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  S.  P.  1861 


J 


DE  L'KCOLB  NORMALE  207 

1810.Ouilla.umb,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P  ..... .  1871 

—  Maonibr,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers 1875 

^—    Maiqnibn,  ancien  recteur  départemental 1871 

—  Paulin,  médecin  de  l'École  Normale «...  1857 

—  Sou  lacroix,  recteur  honoraire,  chef  de  division  au  Mi- 

nistère de  l'Instruction  publique. 1848 

1811.Carbèrb,  imprimeur-libraire,  ancien  maire  de  Rodez...  1864 

—  Champanhbt,   vice-président  honoraire  du  tribunal  civil 

de  Privas 1863 

—  Dbcaix,  anc.  secrétaire  du  Conseil  de  la  Banque  de  France.  1882 

—  Davàs,  conseiller  honoraire  à  la  Cour  d'appel  de  Bordeaux.  1871 

—  Dubus-Champvillb,  ancien  professeur  de  mathématiques 

au  collège  et  d'hydrographie  à  l'École  de  St-Brieuo,  S.*  P.  1868 

—  Dutbey,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

supérieur 1870 

—  Farobaud,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Strasbourg 1877 

—  Guignault,  secrétaire  perpétuel  honoraire  de  l'Académie 

des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire 
de  géographie  de  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  con- 
férences, directeur  honoraire  de  l'École  Normale,  membre 
honoraire  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1876 

—  Laqubrbb,  maire  de  Séverac-le-Çhâteau  (Aveyron) 1854 

—  Mbusy,  professeur  de  littérature  ancienne  à  la  Faculté  des 

lettres  de  Besançon 1848 

—  Méziâres,  recteur  honoraire  de  l'Académie  de  Metz 1872 

—  Patin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  française,  doyen 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  ancien  maître 
de  conférences  de  langues  et  littératures  latines  et  fran- 
çaises à  l'École  Normale  président  de  V Association,  S.  P.  1876 

—  Pouillbt,   membre  de  l'Académie   des  sciences,  ancien 

professeur  de  physique  à  la  Sorbonne  et  à  l'Ecole  Poly- 
technique, ancien  directeur  du  Conservatoire  des  Arts- 
et-Métiers,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male, ancien  député,  S.  P 1868 

—  Battibr,  inspecteur  honoraire  d'académie 1877 

—  ïtouGBRON,  juge  honoraire  du  tribunal  de  1*  instance  de 

la  Seine 1 867 


308  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1811. Thierry  (Augustin),  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 
tions et  Belles- Lettres! 1856 

—  ViQtfiEB,  inspecfceur-général  honoraire  des  études,  directeur 

•  honoraire-  des  études  de  l'École  Normale 1816 

—  Villbvaleix,  doeteur  es  lettres,  chargé  d'affaires  d'Haïti 

(à  Paris) 1818 

1812.  Albrand , *adjoint  au  maire  de  Marseille 1855 

—  Ballard-Luzy,  ancien  préfet  des  études  du  collège  Rollin.  18D 

—  Cayx,  vice-recteur  de  l'académie  de  Paris 18S8 

-s-    De  Calonnr,  prof,  honor.  de  seconde  du- lycée  Henri  IV.  18T6 

—  Des  Michels,  recteur  honoraire 1866 

—  Dubois,  membre  libre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  conseiller  au  Conseil  royal  de  l'Uni- 

•  versité  de  France,  ancien  député  de  la  Loire-Infé- 
rieure, ancien  professeur  de  littérature  à  l'École  Polytech- 
nique, directeur  honoraire  de  l'Ecole  Normale,  ancien 
président  du  Conseil  dé  F  Association ,  S.  P 1874 

—  Large,  .inspecteur. honoraire  d'académie 1876 

—  Le  rebours,  avocat  à  Rouen 183 

—  Martin,  recteur  honoraire,  S.  P 1864 

—  Ozaneaux,  inspecteur  général  des  études 183! 

— -    Péclet,  professeur-fondateur  de  l'École  Centrale,  ancien 

.  maître  de.  conférences  de  physique  à  l'Ecole  Normale, 
inspecteur  général  honoraire  des  études,  S.  P 18S 

—  Poirson,   proviseur  honoraire    du    lycée    Charlemagne, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  V  Association.  S.  P 133 

—  Renouard,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  ancien  Conseiller  d'État,  ancien  Pair  de 
France,  ancien  procureur  général  à  la  Cour  de  cassation, 
sénateur  inamovible,  ancien  maître  de  conférences  de 
philosophie  à  l'École  Normale  S.  P 13T8 

—  Salanson,  ancien  professeur 1869 

—  Thouron,  avocat  à  Toulon 18*8 

18 13.  Ans  art,  inspecteur  honoraire  d'académie Î8# 

—  Bouchitté,  ancien  recteur  départemental 1861 

—  Cazalis,  inspecteur   général  hon.  de  l'enseignement  se- 

condaire,  ancien  1  maître*  "de    conférences  de  physique 
'    à'  l'École  Normale 18$ 

—  Christian,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 
'  •  du  collège  royal  d'Orléans' 18&* 


DIS  L'ÉCOLB  NORMALE  209 

3. Corneille,  ancien  inspecteur  d'académie,  député  au  Corps 

législatif,^,? .1868 

Cotelle,  ancien  avocat  à  la  Cour  de  cassation,  professeur  . 
de  droit  administratif  à  l'École  des  ponts  et  chaussées, 

membre  honoraire  du  Conseil  de  V Association,  S.  P 1878 

Drhèque,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres 1811 

Dblaposse,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 
fesseur honoraire  de  minéralogie  de  la  Sorbonne  et  du 
Jtf  uséum,  ancien  maître  de  conférences  de  minéralogie  à 

l'École  Normale  .. . 1878 

Dubois,  ancien  recteur  départemental 1862 

Forget,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  rhétorique    au 

collège  de  Falaise 1857 

Granoenbuvb,  docteur  en  droit,  notaire  à  Bordeaux,  S.  P.  ]8($8 
Guillabd,  prof.  hon.  de  mathém.  du  lycée  Louis -le-Grand.  1870 
L£vt,  maître  de  conférences  de  mathématiques  à  l'École 

Normale,  S.  P 1841 

Maas,  directeur  de  la  Compagnie  d'assurances  ï 'Union , 

trésorier-fondateur  de  F  Association,  S.  P 1865 

Maresohal,  agrégé  de  grammaire,  ancien  chef  d'insti- 
tution à  VeAdôme 1876 

Mobkau  db  Champlieux,  administrateur  des  douanes  à 

Paris,  ancien  membre  du  Conseil  de  T Association.* 1851 

Pabiset,  ancien  gouverneur  de  la  Guyane,  membre  du 

Conseil  d'Amirauté 1872 

Ragon,  inspecteur  général  honoraire  des  études 1872 

Vernadé,  prof.  hon.  de  seconde  du  lycée  Saint-Louis,  S,  P.  1888 
L  Alexandre,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions   et 

Belles- Lettres,  inspecteur  général  honoraire  des  études.  1870 
Damiron,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  philoso- 
phie moderne  à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences 

il  l'École  normale ' . .   1862 

Dijon,  ancien  professeur  à  Huy  (Belgique) 1850 

Fontanibr,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles- Lettres,  consul  de  France  à  Civita-Vecchia. . .  1857 

Guichbmrrre,  ancien  recteur  départemental 1870 

Jannet,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Versailles 1861 

Lbaï arohand,  ancien  professeur * 1855 

44 


I 


2tfr  ASSOCIATION   DBS  ANCIEN 3  ÉLÈVES 

1814. Michel,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy ISt 

—  Revel,  caissier  au  lycée  Louis-le-Grand 1S 

—  Sabattier,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée  de 

Rouen 1 

181$.  Bouchez,  inspecteur  d*académie  à  Nancy 1 

—  Chanlaire,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Avignon..  ï 

—  Dbfrenne,  professeur  honoraire  de  cinquième  du  lycée 

Saint-Louis,  S.  P 

—  Delcasso,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Strasbourg.  UD 

—  Lecomte,  recteur  honoraire  de  racadémie  du  Loiret iM 

— •    Plagniol  de  Mascont,  inspecteur  honoraire  d^académic..  1 

18Î$.Bbsse,  professeur  au  Prytanée  militaire  de  la  Flèche....  1 

—  Bouillet,  inspecteur  général  des  études 1 

—  Bbaivb,  recteur  honoraire  de  racadémie  de  Montpellier... 
— -    Cokmbau,  agrégé  de  grammaire,   professeur  a*  collège 

Sainte-Barbe 19S 

— •    Dorveau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Nantes. .- 1SI 

—  Dunoyer,  recteur  honoraire W 

—  Flamanville,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Gibon,  maître  de  conférences  de  langues  et  littératures 

latines  et  françaises  à  l'École  Normale 1 

—  Joubn,  ancien  recteur  de  l'académie  de  l'Orne 

—  Lodin  de  Lalairb,  professeur  honoraire  de  littéraire 

française  de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon 

-—    Rinn,  recteur  de  l'académie  de  Strasbourg 

—  So.ulez,  professeur  hon.  de  seconde  du  lycée  de  Besançon.  1 

—  Thbry,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Caen 

—  Vincent,  membre  de  l'Académie  des.  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  Saint-Louis. .  * Il 

18H.  Avignon,  recteur  honoraire 

—  Dblaître,  prof.  hon.  de  rhétorique  au  lycée  de  Poitiers.. 

—  Gillette,  médecin  du  lycée  Louis-le-Grand 

—  Perdrix,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Glermont. . . . 

—  Pottibr,  professeur  de  seconde  au  lycée  Napoléon 

—  Ravaud,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  de  Bordeaux. 

—  Véron-Vebnibr,  inspecteur  honoraire  d'académie  a  Paris. 
1818.  Anot,  prof,  honoraire  de  littérature  française  delà  Faculté 

des  lettres  de  Poitiers. 


DE  L'ÉCOLE  NOBMALB  214 

H8.  Chrnou,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Poitiers 1888 

—  Corbin,  agrégé  des  lettres,  médecin  de  l'Hôtel-Dieu  d'Or- 

léans   1855 

—  Dubois,  professeur  honoraire  du  collège  Rollin. , .  1884 

—  Forneron,  proviseur  honoraire  du  lycée  Bonaparte 1886 

—  Ladevi- Roche,  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux 1871 

—  Bx&out,  agrégé  des  lettres  et  de  grammaire,  professeur  de 

quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand 1854 

—  Steévrnaet,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions 

et  Belles-Lettres,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Dijon 1860 

19.Boyer,  inspecteur  honoraire  d'académie 1865 

-  Dslhomme,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  d'Évreux.    1866 

-  Dslorme,  anc.  censeur  des  études  du  lycée  Louis-le-Grand.  1866 

-  Gâtum,  secrétaire    de    la  Faeulté  des  lettres   de   la 

Sorbonne%  ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  fran- 
çaise à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  du  Conseil  as  V Association. .  • .  18Ç5 

-  Hachette,  libraire-éditeur,  S.  P k . .  1864 

•  Laisné,  ancien  principal  du  collège  d'Avranehes 1875 

-  Lksirur,  anc.  chef  de  division  au  Ministère  de  l'Instruction 

publique,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 
supérieur,  secrétaire  fondateur  de  V Association 1875 

•  Pébbnnâs,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Besançon 1873 

•  Quicherat,  membre   de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  ancien  conservateur  à   la  Bibliothèque 
Sainte-Geneviève,  S.  P 1884 

•  Sonnet,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  profes- 

seur d'analyse  mathématique  à  F  École  Centrale. 1879 

K) .  Andké-Pontibr,  chef  d'instit.  à  Nogent-sur-Marne,  S.  P.  1875 

»    Barbet,  ancien  chef  d'institution  à  Paris,  S.  P 1884 

»  Carbshe,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Besançon . .  1873 
»    Charma,  doyen  et  professeur  de  philosophie  de  la  Faculté 

des  lettres  de  Gaen 1869 

•  De  Neufforoe,  prof,  de  troisième  au  lycée  Saint-Louis. .  1849 

•  Pons,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1853 

-  Roustan,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 1871 


Ht  t    ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1821  .Cournot,  recteur  honoraire,  inspecteur  général  honoraire 

•  des  études.  .*•...-....  »  ......... . . . .  •. 1875 

—  Marchand,  professeur  honoraire  du  lycée  de  Versailles. 
1826.  Anqurtil,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Versailles, 

S.P.. 

—  Brunbt,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV 1S6 

—  Charpentier,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée 

d'Àlençon  .-.-..••  .*.*.  .• 1® 

—  Dblochb,  inspecteur  d'académie  &  Nîmes 1#B 

—  Jourdain,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Montpellier,  18fi 
— -    Lefèvre,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin 18W 

—  Mallet,  ancien  recteur  départemental lft» 

—  Roux,  doyen  honor.  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux  lift 

—  Vbbdot,  ancien  chef  d'institution  &  Paris,  S.  P 1$ 

1827. Berger,   professeur  d'éloquence   latine  à  la   Sor bonne, 

membre  du  Conseil  dé  l'Association USI 

—  BttAiVE,  censeur  des  études  au  lycée  de  Douai 18 

—  Caonart,  ancien  professeur  au  collège  royal  d'Amiens...  1W 

—  Dumaigk,  insp.  générai  délégué  de  l'enseignera,  secondaire  1W 

—  Herbbttb,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Fon» 

tanes,  S.  P...  .é Îî8 

•—    Morellb,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée  de 

Douai,  S.  P 18B 

—  Morrbn,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille ; lfll 

—  Mouribr,  inspecteur  général  honoraire  de-J'enseignemeot 

supérieur,  vice-recteur  hon.  de  l'académie  de  Paris,  S.  P.  W* 

—  Pompon,  anc  .professeur  de  mathématiques  au  lyoée  de  Sens.  lffl 

—  Tierce  lin,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 184 

—  Vaohbrot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  ancien  directeur  des  études  à  l'Ecole  Nor- 
male, membre  hon.  du  Conseil  de  l'Association 1 

1828.  Amiot,B.,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 
du  lycée  Saint-Louis  S.  P M 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahora 1 

—  Bénard  (Ch.),  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

Charlemagne,  ancien  maître  de  conférences   à  l'Ëcoie 
Normale 1 

—  Boronbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée  de  Toura , 1 


DB  L'éCOLB  NORMALE  943 

1828.Chérukl,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  Confé- 
rences d'histoire  à  l'École  Normale,  S.  P 1891 

—  Béguin,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon 1860 

—  Dec  Lens,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Angers 1882 

—  Foncin,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Montpellier. , ... .  1894 

—  Gaillardin,  professeur   honoraire   d'histoire   du    lycée 

Louis-le-Grand , 1880 

—  Guébard,  agrégé  de  grammaire,  directeur  honoraire  du 

collège  Sainte-Barbe-des-Champs,  S.  P 1888 

—  Mermet,  prof.  hon.  de  phys.  du  lycée  de  Marseille,  S.  P. .   1816 

—  Mouillard,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lyon 1811 

—  Nicolas  (A.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Rennes 1884 

—  Petit,  ancien  prof,  de  mathématiques  aulycée  de  Limoges.   1881 

—  Petitbon,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Lille,  S.  P. . . .  1887 

—  Pinaud,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse 1848 

—  Ricart,  inspecteur  honoraire  d'académie 188S 

1829.Barry,  professeur  honoraire  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Toulouse 1879 

—  C appelle,  prof.  hon.  de  quatrième  du  lycée  Louis-le-Grand.  1879 

—  Choffel,  prof,  de  mathématiques  au  collège  et  à  l'Ecole 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Mulhouse . . .   1862 

—  Collet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1872 

—  Dabas,  recteur  honoraire 1878 

—  Delassasseione,  ancien  recteur  départemental 1878 

—  Hambl,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse «...  1889 

—  Huouenin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 1863 

—  Laurent,  inspecteur  honoraire  d'académie 1872 

—  Monin,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon.  1866 

—  Roux,  agrégé  des  lettres,  professeur   de   rhétorique   au 

collège  de  Mulhouse 1856 

—  Vbndryès,  agrégé  des  lettres  et  d'histoire,  inspecteur  hon. 

d'académie 1893 

1830. Billet,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  et 

professeur  de  physique  de  la  Faculté  des  sciences  de  D\jon.  1882 


StH  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLEVÉS 

1830.Bonnbt-Mazimbbrt,  professeur  honor.  de  cinquième  du 

lycée  Fontanes lfffl 

—  Boubzac,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Angouléme 186 

—  David, prof,  de  mathém.  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1864 

—  Duruy,  membre  de  l'Académie  Française  et  de  l'Académie 

des  sciences  morales  et  politiques,  membre  libre  de  l'A- 
cadémie des  Inscriptions  et  Belles-Lettrée,  ancien  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ancien  professeur  de  lit- 
térature et  d'histoire  à  l'École  Polytechnique,  ancien 
maître  de  conférences  suppléant  à  l'École  Normale,  S.  P.  IBM 

—  Germain,  membre  libre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire 
de  la  Faculté  des  lettres  de  Montpellier,  S.  P 18W 

—  Gbout,  régent  de  philosophie  au  collège  d'Avranches.... 

—  Martin,  prof,  honor.  de  physique  du  lycée  de  Montpellier 

—  Pichard,  inspecteur  honoraire  d'académie 18M 

—  Qubt  ,   inspecteur   général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  S.  P 1W 

—  Wartrl,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Troyes lW 

1831.  Abria,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  doyen 

et  professeur  de  physique  honoraire  de  la  Faculté  à& 
sciences  de  Bordeaux,  S.  P ; 1888 

—  Aimé,  docteur  es  sciences  physiques,  attaché  à  l'Observa- 

toire de  Paris 188 

—  Bertereau,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Poitiers,  S.  P 183 

—  Boulian,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims. . ..  MB 

—  Clbrmont,  ancien  chef  d'institution  a  Lyon 1850 

—  Desains  (Edouard),  docteur  es  sciences  physiques,  prof. 

de  physique  au  lycée  Henri  IV 18ft 

— -    Flbury,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Douai 18$ 

—  Germer-Durand,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée 

et  bibliothécaire  de  la  ville  de  Nîmes Mfr 

—  Laroqub,  docteur  es  sciences  physiques,  prof,  honor.  de 

physique  du  lycée  de  Toulouse,  S.  P. 18* 

—  Lebëegub,  inspecteur  honoraire  d'académie,  à  Nevero,  S.  P.  1?* 

—  Légal,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P 1® 

—  Martin  (Louis) ,  prof,  honoraire  de  la  Faculté  de  droit  d'Aix.  18*3 

—  Martin  (Théodore-Henri),  membre  libre  de  l'Académie 

des   Inscriptions    et  Belles-Lettres,   correspondant  de 


à 


DK  L'ÉCOLE  NORMALE  315 

l'Académie  des   sciences  morales  et  politiques,  doyen 

honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Rennes 1884 

01  .Munibb,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Nancy 1882 

—  Pontarlikr,  ancien  professeur  de  mathématiques  au  lycée 

de  la  Roche-sur-Yon 1889 

132. Bach,  doyen  honoraire  de  la  Faculté   des   sciences  de 

Nancy,  S.  P ; 1885 

—  Blondeau,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval  1878 

—  Bontoux,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Versailles,  S.  P.  1864 

—  Cabtelikb,  professeur  de  troisième  au  lycée  Henri  IV.  • .  1855 

—  Chon,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  de  Lille.  1898 

—  Cboisbt,  prof  honoraire  de  seconde  du  lycée  Saint-Louis.  189*7 

—  Danton,  anc.  directeur  du  personnel  au  Ministère  de  l'Ins- 

truction publique,  inspecteur  général  de  l'enseignement 
secondaire,  membre  du  Conseil  dé  V  Association,  S.  P . . . .  1869 

—  Duclos,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Agen 1871 

—  Faurie,  inspecteur  général  honor.  de  l'enseig.  secondaire, 

ancien  examinateur  d'admission  à  l'École  Navale.  •  •  •  •  •  1880 

—  Ha vet,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  po- 

litiques, professeur  honoraire  d'éloquence  latine  au  Col» 
lège  de  France  et  de  littérature  à  l'Ecole  Polytechnique, 
ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  ancien 
président  de  V Association,  S.  P 1889 

—  Jacques,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  Louis- 

le-Grand,  ancien  maître  de  conférences  de  philosophie  à 
l'École  Normale,  directeur  du  collège  de  Buenos-Ayres.  1865 

—  Lechbvalibb,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  de  Marseille  1882 

—  Materne,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris 1893 

—  Ménétbbl,  inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

—  Roset,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Poitiers 1848 

—  T&ouessabt,  professeur  de  physique  à  la  Faculté   $es 

sciences  de  Poitiers 1870 

33 .  Abnaxjlt,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Cahors. . . .  1857 

—  Bourgeois  (A.),  ancien  professeur  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nantes . 1893 

—  Charnoz,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Metz, 

directeur  de  la  manufacture  du  faïence  à  Dresde 1887 

—  Hauseb,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  Charlemagne,  S.  P 1884 


i 


3*6  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1833. Hébert,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  doyen  honor. 

*  et  professeur  de  géologie  de  la  Sorbonne,  ancien  direc- 
teur des  études  scientifiques  et  maître  de  conférences  à 
l'École  Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  f  Asso- 
ciation, S.  P 

—  Joguet,  proviseur  du  lycée  Saint-Louis,  S.  P M 

—  Lebouchbb,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  Je  Caen -. 

—  Lorquet,  agrégé  de  philosophie,  docteur  es  lettres,  secré- 

taire honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne, 
ancien  trésorier  de  V  Association  y  S.  P M 

—  *Morbl,  professeur  honor.  de  seconde  du  lycée  d'Angers...  18 

—  Morin,  professeur  hon.  d'histoire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Rennes H 

—  Saissbt,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  à  la 
'  •   Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'École  Nor- 
male.  

—  Schmit,  inspecteur  d'académie  à  Paris H 

—  Suisse  (François-Jules),  dit  Jules  Simon,  sénateur  inamo- 

vible, membre  de  l'Académie  française,  secrétaire  per- 
pétuel de  l'Académie  des  sciences  morales  et  politiques, 
ancien    prof,    suppléant  d'histoire    de    la    philosophie 

*  à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  lÉcofc 
Normale,  ancien  membre  du  gouvernement  de  la  Défense 
Nationale,  ancien  Président  du  Conseil  des  ministres  et 
Ministre  de  l'Instruction  Publique,  membre  honoraire  as 
Conseil  de  l'Association,  S.  P 1« 

—  Vieille,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignemeit 

*  *    secondaire,  recteur  honoraire,  ancien  maître  de  confê- 

-  rences  de  mathématiques  à  l'École  Normale,  S.  P 

—  Yanoski,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 

1834/Baret;  ancien  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Clermoat, 

■    inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement  primaire, 
S.P 

—  Bouillie»,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 
secondaire,  ancien  directeur  de  l'Ecole  Normale,  mmkt 
honoraire  du  Conseil  de  V Association ,  S.  P 

—  •  'Blîn,  inspecteur  de  l'académie  de  Caen 


DB  L*  ÉCOLE  NORMALE  247 

1834. Courtois,  professeur  de  mathémat.  au  collège  Stanislas.. .  1850 

—  Chevriaux,  inspecteur    honoraire    d'académie  à  Paris, 

directeur  de  l'École  libre  de  la  rue  de  Madrid,  à  Paris. .  1883 

—  Dbbs,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 1849 

—  Fougère,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne 1884 

—  Gisclard,  inspecteur  d'académie  à  Agen 1864 

—  Guillbmin,  recteur  honoraire  de  l'académie  de  Nancy 1870 

—  Henné,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Mont- 

pellier, inspecteur  de  renseignement  primaire  à  Paris..   1896 

—  Houdbmont,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Poitiers..  1867 
«—    Macs  db  Lépinay  (Àntonin),  doyen  et  professeur  d'histoire 

honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble 1891 

—  Mondot,  vice-recteur  honoraire  de  la  Corse,  S.  P 1899 

—  Picquet,  inspecteur  honoraire  d'académie 1874 

—  .Pibrron,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  membre  du  Conseil  de  V Association 1878 

•—    Puiseux,  agrégé  d'histoire,  inspecteur  général  honoraire 

de  lenseig.  primaire 1889 

—  Quillet,  chargé  de  cours  de  mathémat.  au  lycée  du  Puy.  1856 

—  -  Révol,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Nîmes 1847 

—  Rollibr,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  S.  P 1876 

—  Taulier,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée  de 

Lyon 1896 

—  Vasnier,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Toulouse.  1853 
835.  Arrbitbr,  inspecteur  honoraire  d'académie 1885 

—  Bbnoit  (Ch.),  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de 

Nancy 1898 

—  Bouchot,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Louis- 

le-Grand 1 900 

—  Daguin,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des   sciences,   ancien    directeur   de   l'Observatoire    de 
Toulouse,  S.  P ' 1884 

—  Dbsains  (Paul),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur de  physique  à  la  Sorbonne,  S.  P 1885 

—  Fbuillatre,  proviseur  honoraire  du  lycée  d'Amiens 1878 

—  Garcbt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Henri  IV.  1874 

—  Hamard,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales  au 

lycée  de  Moulins 1881 


tt£  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS 

18%-Lalandb  (J.),  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Reims 

—  Letaillaxdibb,  prof,  de  troisième  au  lycée  d'Angouléme.  1851 

—  Marichal,  ancien  chargé  de  coure  de  physique  au  lycée, 

bibliothécaire  de  la  ville  de  La  Roche-sur- Yon 188 

—  Morby,  ancien  élève  de  la  section  des  lettres,  ancien  in- 

dustriel  1* 

—  Wirsbnbr,  professeur  honoraire  d'histoire  du  lycée  Louis- 

le-Grand,  S.  P H» 

1836.Adbrt,  ancien  professeur  de  littérature  française  à  l'Uni- 
versité de  Genève,  rédact.  en  chef  du  Journal  de  Oenèm.  Itf 

—  Bersot,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

# 

politiques,  directeur  de  l'Ecole  Normale,  mmnbr*  w 
conseil  de  V Association,  S.  P 1M 

—  Delatoor,  proviseur  du  lycée  de  Bordeaux Uffl 

—  Drlzons,  professeur  de  seconde  au  lycée  Saint-Louis. . . .  18B 

—  Eudes,  inspecteur  honoraire  d'académie 181 

—  Garsonnbt,  inspecteur  général  de  l'enseig.  secondaire...  W 

—  Guisklin,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  Fontanes.  M 

—  Huquent,  professeur  honoraire  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Marseille,  S.  P . W 

—  Jannin,  ancien  professeur  de  physique  au  lyeée  d'Albi ....  1W 

—  Lacroix,  professeur  sup.  d'histoire  à  la  Sorbonne,  S.  P. 

—  Lallemand,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences, 

doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté  des 
sciences  de  Poitiers 

—  Macari,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Poitiers.  1; 

—  Olivaint  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien 

professeur  d'histoire  au  Lycée  Condorcet,  supérieur  de  la 
maison  de  Yaugirard,  fusillé  rue  Haxo,  à  Paris,  le 
26  mai,  S.  P 

—  Pbyrot,  ancien  vice-recteur  de  la  Corse 

— ■    Pitard  (le  R.  P.),  de  la  Compagnie  de  Jésus,  ancien  pro- 
fesseur de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand 

—  Rouvrat,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin 

—  Zevort  (Ch.),  inspecteur  général  de  l'enseignem.  supérieur, 

directeur  honoraire  de  l'enseignement  secondaire ï 

1837.Barni,  docteur  èi  lettres,  ancien  professeur  de  philosophie 
au  lycée  Louis-le-Grand,  ancien  professeur  à  l'Université 
de  Genève,  député,  S.  P 

—  Batan,  inspecteur  honoraire  d'académie ; I 


DB  L'ÉCÔLB  NORMALE  949 

M.Clavel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bordeaux. . . .  « .  1851 

-  Damien,  prof.  hon.  de  littérature  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Clermont * 1891 

-  Danouy,  secrétaire  de  l'académie  départementale  de  Tarn- 

et-Garonne 1854 

•  Fèvrr  (Victor),  professeur  de  littérature  étrangère  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1860 

-  Girault,  professeur  honoraire  de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Caen,  S.  P 189*7 

-  Hanriot,  inspecteur  honoraire  d'académie,  professeur  ho- 

noraire de  littérature  grecque  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers 1895 

-  Labrbsson,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de 

Nantes 1883 

-  Lafuge,  professeur  de  mathématiques  à  l'École  du  com- 

merce annexée  au  lycée  de  Lyon 1861 

-  Loir,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  delà  Fa- 

culté des  sciences  de  Lyon,  associé  de  l'Académie  de  mé- 
decine   18Ô9 

•  Lorbnti,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon..  1874 

•  Nicolas,  prof,  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de  Poitiers.  1871 
»    Noël,  prof,  honor.  de  rhétorique  du  lycée  de  Versailles. . .  1892 

•  Petetjean,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Douai. . . .  1874 

•  Poinsignon,  inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

>  Puiskux  (V.),  membre  de  l'Académie  des  sciences,  profes- 

seur d'astronomie  mathématique  à  la  Sorbonne,  ancien 
maître  de  Conférences  à  l'École  Normale 1883 

>  Quéqukt,  professeur  de  physique  au  collège  de  Cambrai. .  1857 

•  Toussaint,  ancien  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  lycée  de  Caen,  ancien  examinateur  d'admission  à 

l'Écoie  militaire  de  Saint-Cyr 1892 

18. Bouchot  (Auguste),  prof,  d'histoire  au  lycée  Henri  IV..  1855 

•  Beiot,  profes.  de  calcul  des  probabil,  et  de  phys.  mathém. 

à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  Conférences  à  l'École 
Normale,  membre  honoraire  du  Conseil  de  V  Association,  S.P.  1887 
Carré,  ancien  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Nîmes, 

professeur  libre  à  Paris 1872 

Cournot,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Dijon 1881 

David,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Orléans 1869 

>  De  Pontavice,  inspecteur  honoraire  d'académie 1897 


H 


,$20  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1838  Despois,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Louis- 
le-Grand,  bibliothécaire  de  l'Université,  membre  du 
Conseil  dé  V Association M 

—  Grégoire,    professeur    honoraire    d'histoire    du    iyeét 

Condorcet -~ 1" 

—    Hiqnard,  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Lyon,  S.  P. MÉ 

Jamin,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  sciences, 
doyen  et  professeur  de  physique  à  la  Sorbonne,  professeur 
à  l'École  Polytechnique,  S.  P Mj 

—  Lallemant,  professeur  de  physique  au  lycée  Fontanes...  1» 

—  Lévêque,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  el 

politiques,  professeur  d'histoire  de  la  philosophie  grecque 
et  latine  au  collège  de  France,  S.  P.. . . I1 

—  Mauoourt,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S-  P 

—  Méry,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Roux  (E.),  professeur  honoraire  de  littérature  ancienne  de 

la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble * 

—  Sirguey  (Cl.),  professeur  de  mathématiques  au  lycée  <k 

Chaumont 

—  Talbert,  anc.  direct,  du  collège  Bollin,  provis.  hon.,S.  P. 

—  Vannier,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Auch.. 
1839.Bénard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Evreux 

—  Bertrand,  agrégé,  professeur  au  collège  Stanislas,  prépa- 

rateur de  physique  à  l'École  Normale 

—  Boilleau,  ancien  prof,  de  sciences  au  collège  d'Epernaj  . 

—  Bouquet,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne,  anci« 

maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  S.  P 

-7-    Delouchb,  inspecteur  d'académie  à  Chàteauroux 

—  Desboves,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  ljcé» 

Condorcet 

—  Didier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Henri  IV 

—  Dubois,  prof,  honoraire  de  troisième  du  lycée  de  Roneo... 

—  Leclerc,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Metz 

—  Lecrocq,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Moulins 

—  Legentil,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  «3e 

Caen , 

—  Leroy,    agrégé  de  grammaire  et  des  lettres,  professeur 

libre  à  Paris,  S.  P • 


de  l'école  normale  224 

39.Martinand,  ancien  chargé  de  cours  de  mathématiques  au 

lycée  de  Nevers 1892 

-  Mou&gues,    professeur   honoraire  de  mathématiques  du. 

collège  Roliin 1893 

-  Pellissier,  agrégé  de  philosophie,  professeur  aux  collèges 

Sainte-Barbe  et  Chaptal 1894 

-  Révillout,  professeur  honoraire  de  littérature  française 

-  de  la  Faculté  des  lettres  de'  Montpellier. 1899 

-  Saucié,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1845 

•  Suchbt,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  collège  Roliin 1889 

«    Texte,  professeur  d'histoire  au  collège  Roliin 18*78 

-  Tranchait,  inspecteur  honoraire  d'académie. . 1896 

-  Tkébuchet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Angers. . .   1853 

-  W aille,  professeur  honor.  de  mathématiques  spéciales  du 

lycée  de  Besançon,  S.  P 1878 

tO.  Aubert-Hix,  inspecteur  d'académie  à  Paris 1880 

-  Bachelet,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  et  de  l'École 

préparatoire  à  l'enseignement  supérieur  de  Rouen 1879 

-  Berthaud,  professeur  honoraire  de  géologie  et  de  miné- 

ralogie de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1896 

•  Bout  an,   inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  directeur  honoraire  de  renseignement  pri- 
maire au  ministère  de  l'Instruction  publique 1900 

•  Bourgeois,  inspecteur  honoraire  d'académie 1895 

•  Colincamp,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Douai 1879 

>    Crosson,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Rouen,  S.  P.  1891 
Cucheval-Olarigny,-  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales   et    politiques ,  agrégé  d'histoire,  conservateur 
honoraire  de  la  bibliothèque  Sainte-Geneviève,  S.  P. . .  1895 

Davau,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Nancy 1884 

De  Tastes,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Tours.  1886 

Dussouv,  inspecteur  honoraire  d'académie * . .  1880 

F re net,    professeur  honoraire-  de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Lyon,  S.  P. 1900 

Geffroy,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 
politiques,  professeur  honoraire  d'histoire  ancienne  de  la 
Sorbonne,  ^directeur-fondateur  de  l'École  française  de 
Roule,  S.  P , 1895 


^ 


322  ASSOCIATION  DES  ANCIENS 

1840. Girard  (Julien),  inspecteur  général  honoraire  dtfeasei- 
gnement  secondaire,  ancien  maître  de  conlérenoaf  os 
langue  et  littérature  latines  à  l'École  Normale,  msmèm 
honoraire  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P Ni 

—  GutfRiN,  docteur  es  lettres,    ancien  professeur  de  rhéto- 

rique au  lycée  d'Angers*  explorateur  en  Terre-Sainte...  191 

—  Guiohbukrrr,  chargé  de  cours  de  mathématiques  au  lycée 

d'Amiens. .....*. 1851 

—  IiRiififflifiM,  pfeèewir  de  mathématiques  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Caeo UB 

— »  Lory,  correspondant  de  l'Académie  des  aciosusa»  doysa 
et  professeur  de  géologie  et  de  minéralogie  de  la  Faeotlé 
des  sciences  de  Grenoble,  ancien  maître  de  conférences 
à  l'École  Normale Il 

—  Mari6-Davy,  agrégé  de  physique,  docteur   es  sciences, 

directeur  honoraire  de  l'Observatoire  de  Montsouris..  BR 

—  Martha,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et 

politiques,  professeur  honoraire  d'éloquence  latine  deli 
Sorbonne,  S.  P ." Itt 

—  Martin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse...  1M 

—  Mrroet,   agrégé,  docteur  es  sciences,  correspondant  de 

l'Académie  de  médecine,  professeur  honoraire  de  phj- 
sique  de  la  Faculté  de  médecine  de  Bordeaux 191 

—  Monnier,  doyen  honoraire  et  prof,  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Poitiers ....* 18 

—  Morand,  proviseur  du  lycée  du  Mans 

—  Prrrinot,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis.. 

—  Philibert,'  professeur  honoraire  de  philosophie  de  la  Fa- 

culté des  lettres  d'Aix 

—  Pontet,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Lyon 1 

—  Bobiou,  correspondant  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 

Belles-Lettres,    professeur  honoraire  de  littérature  et 
institutions  grecques  de  la  Faculté  des  lettres  deBenner. 

—  Soûlas,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

d'Angouléme 

1841 .  Bbaujran,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 

—  Brrtin-Mourot,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  de 

physique  à  l'École  Normale 

—  Boutet  dr  Monvbl,  professeur  honoraire  de  physique  da 

lycée  Charlemagne .1 


DE  L'ÉGOLB  NORMALE  213 

841.  Campa  ux,  professeur  honoraire  de  tangue  et  littérature 

latine»  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy •. 1901 

-*-    Charbon,  professeur  honoraire  de  quatrième  du  lycée 

Loui»-le-Graad,  S.  P 1899 

—  Charrier,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  de 

Tours 1 90 1 

—  CoraNUÉJOULS,  proviseur  honoraire  du  lycée   de  Ver- 

sailles   1898 

—  Corrard,  maître  de  conférences  de  littérature  française  à 

l'École  Normale 1866 

— -    Dr  Kbrhor,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Lorient « 1871 

—  Bénis,  correspondant  de  1* Académie  des  sciences  morales 

et  politiques,  doyen  honoraire  de  la  Faculté  des  lettres 

de  Caen 1897 

—  Garnier,  professeur  d'histoire  au  lycée  Louis-le-Grand  . .  1854 

—  Gouabin  de  Lefavril,  professeur  de  mathématiques  au 

lycée  de  Bordeaux 1857 

—  Janst,  membre  de  l'Académie  des  sciences  morales  et  poli- 

tiques, professeur  honoraire  de  philosophie  à  la  Sorbonne 

S.  P 1899 

—  Lissajous,  correspondant    de  l'Académie   des    sciences, 

recteur  honoraire 1880 

—  Prunelle,  ancien  censeur  des  études  du  lycée  de  Douai. . .  1866 

—  Pbivat-Deschanbl,  inspecteur   honoraire   d'académie   à 

Paris,  proviseur  du  lycée  de  Vanves 1883 

—  Rioault,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le-Grand, 

ancien  professeur  suppléant  d'éloquence  latine  au  Collège 

de  France 1858 

—  Riquier,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Limoges 1887 

—  Saulnier,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tournon 1870 

—  Sornin,  ancien  préfet  des  études  au  collège  Rollin 1890 

—  Thionvillb,  censeur  des  études  au  lycée  de  Poitiers 1858 

—  TauROt,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 

Lettres,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 
Normale,  S.  P 1882 

—  •  Toussaint  (Ferdinand),  professeur  honoraire  de  mathé- 

matiques du  lycée  de  Rouen 1888 

—  Vincent,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Mets, 

membre  de  l'École  française  d'Athènes 1850 


1 


214  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


1842. Bernard,  professeur' honor.  de  mathématiques  spéciales 

•  du  lycée  de  Grenoble 183? 

—  Bourobt,  recteur  de  l'académie  de  Clermont 189! 

< —    Brissaud,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  Charle- 

magne,  prof,  de  géographie  à  l'École  Normale  de  Sèvres, 
examinateur  d'admission  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr.  1889 

—  Chalambt,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Lyon,  vice-président  du  Sénat. .... 1895 

—  Chappuis,   ancien  recteur,  inspecteur  général  honoraire 

de  l'enseignement  secondaire W* 

—  Delbès,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin. 1SE 

—  Dupond,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Clermont. .  1K5 

—  Hémardinqubr,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Nancy...  185 

—  Humbert,  prof,  honoraire  de  physique  du  lycée  de  Lille.  1994 

—  Lamy,  ancien  professeur  de   physique  à  la  Faculté  des 

sciences  de  Lille,  prof,  de  chimie  industrielle  à  l'Ecole 
Centrale ,  S.  P 18» 

—  Lartail,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Marseille MB 

—  Leyritz,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

.    du  lycée  de  Versailles. . . . 1$B 

—  Marpon,  profes.  honor.  de  quatrième  du  lycée  Condorcet.  1888 

—  Morot,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences  naturelles, 

professeur  de  sciences  physiques  et  naturelles  au  collège 
de  Sainte-Barbe 18B 

—  Moncourt,  professeur  de  seconde  au  lycée  Henri  IV,  S.  P.  18& 

—  Ouvré,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux 1W 

—  Vbntéjol,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 

ciales du  lycée  Condorcet 188 

—  Veroet,  professeur  suppléant  de  physique  mathématique 

à  la  Sorhonne,  professeur  de  physique  à  l'École  Poly- 
technique, maître  de  conférences  à  l'École  Normale,  S.  P.  18* 

—  Viard,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Montpellier 1$ 

—  Vincent,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spéciales 

du  lycée,  directeur  de  l'École  préparatoire  à  l'ensei- 
gnement supérieur  de  Rouen lfS 

1843 .  Berger,  proviseur  du  lycée  de  Montpellier 18* 

—  Bressant,  prof,  de  quatrième  au  lycée  Louis-le-Grand. . .  18ft 

—  Brion,  professeur  honor.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis.  186 


dk  l'école  normal»  225 

I3.Chevillst,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Besançon ..." 1816 

-  DacHESNB,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Rennes 1892 

-  Dumbril,  doyen  honoraire  et  professeur  d'histoire  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse 1897 

-  Duponnois,  inspecteur  d'académie  à  Chaumont 1887 

•  Fontes,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Lyon 18. . 

-  Forthomme,  professeur  de  chimie  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Nancy ,... ... ' 1884 

•  Grenier,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Clermont..  1654 

-  Hatzfeld,   professeur  honoraire   de  rhétorique  du  lycée 

Louis-le-Grand,  S.  P 1900 

•  Helleu,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Fontanes 1874 

•  HouhX,  professeur  de  mathématiques  pures  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Bordeaux . 1886 

•  Lanz(,  inspecteur  honoraire  d'académie,  S.  P. 1883 

•  Lechat,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  Louis- 

le-Grand 1898 

Lévy,  agrégé  de  mathématiques,  ancien  professeur  au 
collège  Sainte-Barbe 1900 

•  Mao  y,  prof,  honor.  de  philosophie  du  lycée  de  Rouen,  S.  P .   1887 

•  Manuel,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  S.  P • 19.U 

Moet,  inspecteur  d'académie  à  Nice 1861 

Pasteur,  membre  de  l'Académie  française,  secrétaire 
perpétuel  honoraire  de  l'Académie  des  sciences,  fonda- 
teur-directeur de  l'Institut  Pasteur,  administrateur 
honoraire  de  l'École  Normale,  %  professeur  honoraire  de 
chimie  à   la  Sorbonne,   membre  honoraire    du   Conseil 

de  l'Association ,  S*.  P. ....... . s 1895 

Perbens,  membre  de  ï  Académie  des  Sciences  morales  et 
politiques,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 
secondaire,  professeur  honoraire  de  littérature  à  l'Ecole 

Polytechnique,  S.  P ;...,.f,; 1901 

Tremblay,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans. . .   1860 

Valadier,  chargé  de  cours  d'histoire  au  lycée  d'Angers. . .  1848 

4.  Anselme,  prof,  honor.  d'histoire  du  lycée  Henri  IV,  S.  P.   1886 

Aubin,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

45 


226  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÉTKS 

1844.Bbaussirb  {Emile),  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  S.  P li 

—  Brétignière,    inspecteur   honoraire  d'académie,  ancien 

chef  de  bureau  au  Ministère  de  l'Instruction  publique...  1S 

—  Caublot,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Bordeaux..  H 

—  Dupbé,  inspecteur  honoraire  d'académie'  à  Paris,  S.  P. ..  U 

—  Gandar,  prof,  d'éloquence  française  à  la  Sorbonne,  S.  P.  If 

—  Girard  (Maurice) ,  docteur  es  sciences,  professeur  honoraire 

de  sciences  physiques  et  naturelles  du  collège  Rollin...  U 

—  Guionault,  agrégé  des  lettres,  membre  de  l'École  française 

d'Athènes Il 

—  Ladrky,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Dijon,  S.  P M 

—  Lbuoinb,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  ancien  maître  de 

conférences  de  philosophie  à  l'École  Normale li 

—  Rinn  (W.),  professeur  de  quatrième  au  collège  Roilin  ....  \i 

—  Rubllo,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Laval 

—  Wissemans,  prof.  hon.  de  philosophie  du  lycée  de  Trojes.  U 
1845.Bbulé,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  Beau- 
Arts,  professeur  d'archéologie  à  la  Bibliothèque  natio- 
nale, ancien  Ministre  de  l'Intérieur,  S.  P lî 

—  Blanchet,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Strasbourg. . . . 

—  Bonnbfont,  professeur  hon.  d'histoire  du  lycée  Fontanes.  li 

—  Cabo,  membre  de  l'Académie  franc,  et  de  l'Académie  des 

sciences  morales  et  politiques,  professeur  de  philosophie 
à  la  Sorbonne,  ancien  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  S.  P 11 

—  Caron,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée  de 

Bordeaux , , 

—  Charpentier  (E.),  inspecteur  honoraire  d'académie,  ai 

Mans....... 

—  D autel,  professeur  de  sciences  au  collège  Sainte-Barbe  . . 

—  Dblépinb,  inspecteur  honoraire  d'académie 

—  Delondre,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  let- 

tres de  Douai 

—  Dkhjet,  professeur  honoraire  de  mathématiques  da  lycée 

Saint-Louis 

—  Glachant,  inspect.  gén.  de  l'enseignem.  secondaire,  S.  P. 

—  Lomon,  censeur  des  études  au  lycée  Henri  IV .  fl 


i 


DB  L'àGOLB  NORMALE  IVÎ 

1845.  Maréchal,  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne..  . .  1877 

—  Moll.ia.rd,  agrégé  de  grammaire,  ancien  préfet  des  études 

au  collège  Sainte-Barbe 1900 

—  Nimier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Saint-Brieuc.   1887 

—  Ohmeb,  proviseur  honoraire  du  lycée  Charlemagne,  ancien 

maire  d'Épinal 1898 

—  Saloxqn,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand.  1892 

—  Simon  (Ch.),  prof,  de  mathém.  au  lycée  Louis-le-Grand.  1880 

—  Soligr,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne.  ♦  1879 

—  Thirion  (H.),  professeur  de  cinquième  au  lycée  Condorcet.  1884 

—  Wgbstyn,  ingénieur-directeur   de  raffineries  de  sucre  à 

Paris,  S.  P , 1880 

846.Boutan,  profes.  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.  1881 

—  Challeaiel-Lacour,  membre  de  l'Académie  française,  an- 

cien président  du  Sénat,  ancien   Ministre  des  Affaires 
Étrangères,  S.  P 1896 

—  Chassang,  inspecteur  général  honoraire  de  l'enseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  V Association,  S.  P. . .  1888 

—  Bansin,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté  des  lettres  de 

Caen,  S.  P 1872 

—  Deslais,  professeur  de  physique  au  collège  de  Chalon- 

sur-Saône 1860 

—  D'Hugues,  professeur  honoraire   de  littérature  étrangère 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Dijon 1901 

—  Donoux,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

de  Montpellier 1900 

—  Fargubs  de  Tasohereau,  professeur  honor.  de  physique 

du  lycée  Condorcet 1888 

—  Fuihber,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Dijon 1850 

—  Garlin-Soulandre,  professeur  hon.   de   mathématiques 

.    appliquées  de  la  Faculté  des  sciences  de  Clermont 1887 

—  Harant,  professeur  honoraire  de  troisième  du  lycée  Saint- 

Louis,  S.  P 1880 

—  Lbohat,  négociant,  ancien  professeur  de  sixième  au  lycée 

et  ancien  maire  de  Nantes,  S.  P 1894 

—  Marchand,  prof,  honoraire  de  seconde  du  lycée  de  Reims.  1890 

—  Maridort,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  et  de 

l'École  préparatoire  à  renseignement  supérieur  de  Rouen,  1894 

—  Pécout,  inspecteur  d'académie  à  Agen 1885 

—  Planes,  inspecteur  honoraire  d'académie 1892 


^ 


228  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1846.Réaume,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet....  1881 

—  Ricart,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Rollin...  1878 

—  Romilly,  prof,  honor.  de  troisième  du  lycée  de  Versailles.  188 

—  Sirguby  (P .  ) ,  inspecteur  honoraire  d'académie 18E 

—  Véron,  agrégé  des  lettres,  directeur  du  journaW\4r/tS.P.  1889 

—  Viollette,  doyen  et  professeur  de  chimie  honoraire  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Lille,  S .  P 189? 

1847.  Aube,  profess.  honor.  de  philosophie  du  lycée  Condorcet. .  188) 

—  Bçaussirb  (Charles),  ancien  profeiseur  de  mathématiques 

au  lycée  de  Nantes,  S .  P 1888 

—  Berthet,  professeur  de  seconde  au  lycée  d'Alger 1% 

—  Courcierb,  inspecteur  honoraire  d'académie 1885 

—  Debray,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 

de  chimie  à  la  Sorbonne,  maître  de  conférences  à  l'Ecole 
Normale,  vice-président  de  V Association,  S.  P 188 

—  Delacroix,  profess.  de  seconde  au  lycée  Louis-le-Grand..  1881 

—  Drion,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de 

Besançon . 1$£ 

—  Drot  (Alfred),  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille.  1858 

—  Duces,  professeur  de  troisième  au  lycée  Louis-le-Grand...  1882 

—  Ferri,  correspondant  de  l'Académie  des  Sciences  morales 

et  politiques,  doyen    et  professeur  de  philosophie  de  la 
Faculté  des  lettres  de  l'Université  de  Rome 1895 

—  Feuvrier,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nîmes 1® 

—  Filltas,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Limoges..  \& 
—r    Grenier  (Antoine),  inspecteur  d'académie  à  Pau 1*4 

—  Guibillon,  prof.  hon.  de  rhétorique  du  lycée  de  Vendôme.  186 

—  Guiraudet,  recteur  de  l'académie  de  Toulouse 18" 

—  Humbî.ot,  professeur  honoraire  de  mathém.  du  lycée  de 

Bordeaux 18B 

—  Lucas,  ancien  professeur  de  sciences  au  collège  de  Figeac.  189 

—  Renard,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  de  la  Fa- 

culté des  sciences  de  Nancy 188 

—  Roger,  inspecteur  honoraire  d'académie  à  Paris,  S.  P...  1^ 

—  Valson,  ancien  professeur  de  mathématiques  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Grenoble,  doyen  de  la  Facultélibre  des 
sciences  de  Lyon,  S.  P 1 

—  Yung,  docteur  es  lettres,  directeur  de  la  Revue  politique  d 

littéraire 1 

1848.  About,  membre  de  l'Académie  française,  S.  P -Jl 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  2?9' 

1848.  Albert  (Paul),  professeur  de  littérature  française  au  Col- 
lège de  France,  S.  P 1880 

—  Barnavb  (l'abbé),  ancien  professeur  de  seconde  au  Lycée, 

directeur- fondateur  de  l'École  Salvien,   à  Marseille. . . .  1891 

—  Bary,    professeur  honoraire   de    rhétorique    du    collège 

Rollin,  S.  P 1887 

—  Bos,  inspecteur  d'académie  à  Paris,  S.  P 1888 

—  Broyé,  prof,  de  mathémat.  élément,  au  lycée  Condorcet. .  1889 

—  Cambier,  prêtre  de  l'Oratoire,  ancien  élève  de  la  section  de 

philosophie,  missionnaire  décédé  en  Chine,  S.  P 1866 

—  Desprez,  inspecteur  honoraire  d'académie 1896 

—  De  Suckau,  professeur  de  littérature  française  à  la  Faculté 

des  lettres  d'Aix 1867 

—  Ducoudré,  inspecteur  d'académie  à  Angers  1885 

—  Dupain,  profea.  de  mathématiques  au  lycée  d'Angouléme.  1877 

—  Heinrich,  doyen  honoraire  et  professeur  de  littérature 

étrangère  de  la  Faculté  de3  lettres  de  Lyon,  S.  P 1887 

—  Lamm.  ancien  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Brest. . .  1853 
•—    Lecœur,  ancien  censeur  des  études  au  lycée  Charlemagne, 

proviseur  honoraire 1893 

—  Libbrt,  ancien  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Tours 1857 

—  Marion.  inspecteur  honoraire  d'académie 1901 

—  Mauddit,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis.  1876 

—  Madrat,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  Saint-Louis. . . .  1898 
'—     Merlet,  inspecteur  général  honoraire  de  renseignement 

secondaire,  membre  du  Conseil  de  V Association 1891 

—  Ordinaire,  ancien  professeur  de  rhétorique  au  Lycée  de 

Versailles,  député  du  Jura 1896 

—  Rabastb,  professeur  de  secondeau  lycée  de  Rennes. .....  1868 

—  Riedbr,  agrégé  des  lettres,  directeur  honoraire  de  l'Ecole 

alsacienne 1896 

—  Sarcky,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres,  S.  P 1899 

—  Tainb,  membre  de  l'Académie  française,  prof,  d'histoire 

*  de  l'art  et  d'esthétique  à  l'École  des  Beaux- Arts,  S.  P.  1893 

—  Tombeok,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Fontanes.  1879 

—  Valade,  inspecteur  d'académie  à  Chàteauroux.    ....  1883 

—  Viant,  professeur  honoraire  -de  mathématiques  du    lycée 

Louis-le-Grand 1899 

—  Vionon,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

-  Lyon  -, ..;....  •. ..........  * ....  .i  : 1900 


230  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1849.Bblot,  correspondant  de  rAcadémie  des  sciences  mo- 
rales et  politiques,  professeur  d'histoire  à  la  Faculté 
des  lettres  de  Lyon 1886 

—  Brach,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Metz 1866 

—  Dumas  (R-),  inspecteur  d'académie  à  Dijon 1888 

—  Dupré  (Ernest),  professeur  honoraire  de  rhétorique  du 

lycée  Condorcet 1896 

—  Fournbt,  professeur  honoraire  de  rhétorique  du  lycée  de 

Bordeaux,  S.  P 18» 

« —    Gaucher,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet...  18$ 

—  Gauthiez  (F.-Léon),  professeur  de  troisième  au  lycée  de 

Colmar 1© 

—  Gautier  (Paul),  prof,  de  mathématiques  au  collège  Rollin.  18fî3 

—  Léger,  censeur  des  études  au  lycée  de  Nantes 1862 

—  Marot,  inspecteur  d'académie  à  Paris 13& 

—  Ponsot,  professeur  de  philosophie  au  lycée  Charlemagne. .  188 

—  Prévost-Paradol,  membre  de  rAcadémie  française,  mi- 

nistre plénipotentiaire  de  France  à  Washington,   ancm 
membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 18* 

—  Reynald,  doyen  et  professeur  de  littérature  française  de 

la  Faculté  des  lettres  d'Aix 1® 

—  Serret,  docteur  es  sciences  mathémat.,  professeur  libre..  188 

—  Terquem,    correspondant  de   l'Académie   des    sciences, 

professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille. 
S.P 1881 

—  Trêhand,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Besançon..  18$ 

—  Vacquant,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secon- 

daire, professeur  d'analyse  mathématique  à  l'École  Cen- 
trale, S.  P 1» 

—  Villetard  de  Prunièrbs,  homme  de  lettres 18® 

1850. Beau vallet,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims..  18fl 

—  Bellin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Montpellier.  18& 

—  Bertrand  (Diogène),  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général 

honoraire  de  l'enseignement  primaire 1898 

—  Blanchet,  professeur  de  troisième  au  lycée  d'Avignon...  1® 

—  Boiteau,  ancien  élève  de  la  section  des  lettres,  maître  des 

requêtes  au  Conseil  d'État 1® 

—  Brun,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Grenoble M* 

—  Burat,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Louis-le-Grand •> !*■ 


DB  L'ÉCOLE  NORMALE  231 

1850.1  ustbl  de  Coul anges,  membre  de  l'Académie  des  sciences 
morales  et  politiques,  direct,  honor.  de  l'École  Normale, 
professeur  d'histoire  du  moyen  âge  à  la.  Sorbonne, 
membre  du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 1889 

—  Gauthiez  (Joseph),  ancien  élève  de  la  section  des  lettres, 

médecin  du  collège  Sainte-Barbe 1862 

—  Guibout,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne 18*73 

—  Horion,  professeur  de  lettres  au  lycée  de  Lyon 1882 

—  Lecomte,  profes.  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy . . .  1881 

—  Monin  (Alexandre),  professeur  au  lycée  de  Lqval 1856 

—  Noukl,  professeur  honoraire   de  physique  du   lycée  de 

Vendôme 1900 

—  Opfret,   professeur  honoraire  de  physique  du  lycée  de 
Douai 1894 

—  Périgot,  professeur  d'histoire  au  lycée  Saint-Louis 1885 

—  Picart,  prof.  bon.    de  mathématiques  de  la  Faculté  des 

sciences  de  Poitiers 1884 

—  Tournibb,  maître  de  conférences  de  la  langue  et  littérature 

grecques  à  l'École  Normale,  directeur  d'étudos  à  l'École 
pratique  des  Hautes-Études.  S.  P 1899 

—  Wbill   (Alexandre),  professeur  honoraire  de  mathéma- 

tiques du  lycée  de  Bourges 1893 

SI .  Adbrer,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Condorcet 1886 

—  Anthoine,  agrégé  des  lettres,  inspecteur  général  de  l'en- 

seignement primaire 1889 

—  Bazin,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Bordeaux. . . .  1868 

—  Cornet,  inspecteur  honoraire  d'Académie 1901 

—  De  Bénazé,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Troyes.   1860 

—  Jarry,  recteur  de  l'académie  de  Rennes 1900 

—  Klippfel,  docteur  es  lettres,  inspecteur  général  de  l'ensei- 

gnement secondaire  pour  les  langues  vivantes 1873 

—  Lbflocq,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Orléans 1868 

—  Munier,  proviseur  du  lycée  de  Toulouse 1887 

•  Raynal,  maître  de  conférences  de  botanique  à  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 1889 

—  Souillart,  correspondant  de  l'Académie  des  sciences,  pro- 

fesseur d'astronomie  à  la  Faculté  des  sciences  de  Lille.  1898 

•  Stouff  (Xavier),. inspecteur  honoraire  d'académie 1899 

—  Thbnon  (l'abbé),    ancien   membre   de  l'École     française 

d'Athènes,  directeur-fondateur  de  l'École  Bossuet  S.  P.  1882 


332  ASSOCIATION    DKS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1852.Benoist,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  professeur  de  poésie  latine  à  la  Sorbonne 

—  Bernauer,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Saint- 

Etienne  .  i  / 

—  BézODis,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Henri  IV 

—  DfciSLÉONET;  ancien  maître  surveillant  à  l'École  Normale, 

docteur  en  médecine 

—  Dutert,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulouse 

—  Girardin,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Versailles. 

—  Goûmy,  maître  de  conférences  de  langue  et  littérature  la- 

tines à  l'École  Normale.  S.  P.  „ . . , , 

—  Humbert,  prof.  hon.  de  mathématiques  du  lycée  d'Orléans. 

—  Maréchal,  professeur  de  physique  au  lycée  Condorcet. . . . 

—  M  arguer  in,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Reims. . . 

—  Nicolas,   professeur  honoraire   de  mathématiques  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Ciermont 

—  Nomy,  proviseur  honoraire  du  lycée  de  Poitiers 

—  Perrauo  (Ph.),  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Lons- 

le-Saunier . 

U853.ÂLLÉGRET,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la 
Faculté  des  sciences  de  Lvon 

—  Bertauld,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Condorcet,  S.  P 

—  Cave,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Dijon,  tué  à  l'ennemi. 

le  30  octobre 

—  Colomb,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Versailles. . . 

—  Courbaud,  professeur  honoraire  de  seconde  du  lycée  Con- 

dorcet  - 

—  Couvreor,  proviseur  du  ycée  de  Charle ville 

—  Dkfauoonpret,  professeur  de  physique  au  collège  Rollin.. 

—  Derniame,  professeur  de  sixième  au  lycée  de  Nîmes 

—  Gindrb  db  Manoy,  prof,  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen. 
— ■    Hinstin,  ancien   professeur  de  littérature  grecque  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 

—  Labbk,  professeur  de  troisième  au  collège  Rollin. ........ 

—  Perret,  inspecteur  d'académie  à  Chambéry 1 

—  Pjgbonneau,  professeur  adjoint  d'histoire  économique  et 

coloniale  à  la  Sorbonne,  professeur  à  l'Ecole  libre  des 
sciences  politiques I 


DE  l'école  normale  233 

1853.Royet,  professeur  honoraire  de  quatrième   du  lycée  de 

Montpellier 1901 

—  Vagnair,  professeur  hon.  de  troisième  du  lycée  Janson. .   1891 
854.  Bertin,  professeur  libre  à  la  Sorbonne 1901 

—  Bohn,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Amiens.  1898 

—  Courcelles,  professeur  honoraire  de  mathématiques  spé- 

ciales du  lvcée  Saint-Louis 1896 

—  Dambron,  proviseur  du  lycée  de  la  Pointe-à- Pitre  (Gua- 

deloupe)   1888 

—  Debaisb,  inspecteur  d'académie  à  Orléans 1893 

—  Deville,   agrégé  des  lettres,    docteur  es  lettres,  ancion 

membre  de  l'Ecole  française  d'Athènes 1867 

—  Duoit,  doyen  honoraire   et  professeur   de  littérature  et 

institutions  grecques  a  la  Faculté  des  lettres  de  Grenoble. .   1900 

—  Hervé,  membre  de  Y  Académie  française,  directeur  poli- 

tique du  Soleil.  S.  P 1899 

—  JaMet,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée,  chef  d'insti- 

tution, à  Marseille 1873 

—  Lefèvre,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Tours 1873 

—  Le  Renard,  proviseur  honor.  du  lycée  de  Rennes,  S.  P. . .  1895 

—  Poiré,  professeur  honoraire  de  physique  du  lycée   Con- 

dorcet '. 1900 

—  Valatour,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Rennes.. . .   1865 

—  Valson,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Toulouse. . .   1883 

—  Zieoel,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  lycée 

Charlemagne,  président  du  jury  d'admission  à  l'Ecole 

militaire  d9  Saint-Cyr 1898 

Îoo.Bosseux,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Besançon. .   1872 

—  Boulant,    professeur    de   mathématiques    au   lycée    de 

Montluçon 1893 

—  Dalimier,  maître  de  conférences  de  botanique  à  l'École 

Normale 1863 

—  Dbsdocjits,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

de  Versailles 1898 

—  Dopuy  (A.),  doyen  et  professeur  d'histoire  de  la  Faculté  des 

lettres  de  Rennes 1891 

—  Fbugèrb,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Saint-Louis 1890 

—  Taraîtb,  professeur  honoraire  do  mathématiques  du  lycée 

d'Évreux 1899 

J66. Blond el,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Versailles  .  1873 


*34  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  *LSTSS 

1856 .  Boissièrk,  professeur  de  littérature  et  institutions  grecques 

à  la  Faculté  des  lettres  d'Aix M* 

—  Boulanger,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Angers M& 

—  Brunhes,  doyen  et  professeur  de  physique  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Dijon -  - . .  18B 

—  Espitallie  r,  inspecteur  honoraire  d'académie M8 

—  Isambert,  professeur  honoraire  de  chimie  de  la  Faculté 

des  sciences  de  Poitiers 18H 

—  Lafon,  prof,  de  mathématiques  spéc.  au  lycée  Fontanes..  lffii 

—  Lévistal,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  ancien 

directeur  du  collège  de  Gal&ta-Seraï  (Constantinople) .  •  13ft 

—  Marchal,  professeur  de  philosophie  au  lycée  d'Alger 18K 

—  Monoinot,   professeur  honoraire   de  troisième    du  lycée 
Condorcet 18tt 

—  Morisot,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Bordeaux W 

—  Pinard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Fontanes 183 

185*7. Barbier,    agrégé    de  mathématiques,  ancien  astronome 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris 1® 

—  Duhaut,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  Saint-Louis. ...  18$ 

—  Fraissinhes,  agrégé  de  mathématiques,  inspecteur  général 

de  l'enseignement  primaire 196 

—  Guerby,  professeur  de  mathém,  au  lycée  de  Chambéry 188 

—  Leroux,  professeur  de  cinquième  au  lycée  de  Lyon 19& 

—  Maillet,  profes.  de  philosophie  au  lycée  Louis-le- Grand.  19Î 

—  Moy,  doyen  et   professeur  de  littérature  française  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Lille lW 

—  Raulin,  doyen  et  professeur  de  chimie  industrielle  et  agri- 

cole de  la  Faculté  des  sciences  de  Lyon 1W 

1858.Delestrée,  inspecteur  d'académie  à  Niort 

—  Gérard,  recteur  de  l'académie  de  Montpellier 1 

—  Gibol,  professeur  de  mathématiques  au  collège  Bollin 1 

—  Gottsohalk,  inspecteur  d'académie  à  Amiens 

—  Guerrier,  inspecteur  d'académie  à  Laval 

—  Jeannel,  professeur  de  littérature  étrangère  à  la  Faculté 

des  lettres  de  Montpellier I 

—  Marqust,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  du  Mans I 

—  Ollé-L&prune,  membre  de  l'Académie  des  Sciences  mo- 

rales et  politiques ,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale 
vice- secrétaire  du  Conseil  de  V Association 


DE  L'ÉCOLK  NORJIAUB  235 

9.  Aemingaud,  professeur  d'histoire  au  lycée  Henri  IV 1889 

Cailly,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen 1876 

Collet,  professeur  de  seconde  au  lycée  Condorcet,  S.  P. .   1896 
Dbapbyron,  professeur    honoraire    d'histoire    du    lycée 

Charlemagne,  directeur  de  la  Revus  de  Géographie 1901 

Dumas,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Niort 1868 

Françoise,  inspecteur  d'académie  à  Foix 1880 

Henry   (Paul),  professeur    honoraire   de   rhétorique    du 

lyoée  Janson 1901 

Maze,  anc.  prof,  d'hist.  au  lycée  Condorcet,  sénateur,  S.  P.  1891 
Patrt  (G.),  agrégé  de  mathématiques,  chef  d'institution  à 

Rouen 1895 

Sonrkl,  agrégé  de  physique,  docteur  es  sciences,  physicien 

adjoint  à  l'Observatoire  de  Paris * 1879 

Vivier,  professeur  de  mathématiq.  au  lycée  du  Puy 1860 

). Bigot,  agrégé  des  lettres,  professeur  de  littérature  fran- 
çaise aux  Écoles  Normales  de  Fontenay-aux-Roses  et  de 
Saint-Cloud  et  à  l'École  militaire  de  Saint-Cyr,  S.  P. . .  1893 
Charpentier,  professeur  honoraire  de  philosophie  du  lycée 

Louis-le-Grand 1900 

Dubus,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Alençon 1864 

Dupont,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Montpellier  . . .   1881 
Froment,  ancien  directeur  du  collège  Sainte-Barbe,  pro- 
fesseur honoraire  de  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux, 

S.  P 1901 

Maillot,  agrégé  de  physique,  directeur  de  la  station  séri- 

cicole  de  Montpellier 1889 

Petit  de  Jullrville,  professeur  de  littérature  française 

du  moyen  âge  à  la  Sorbonne 1900 

Prudhon,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Marseille. . .  1869 
Reymond,  prof,  de  mathém.  spéciales  au  lycée  de  Vanves.  1895 
Sayous,  professeur  honoraire  d'histoire  et  de  géographie 

de  la  Faculté  des  lettres  de  Besancon 1898 

Shérkr,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest 1878 

.  Béchrt,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Mâcon 1886 

JBou&ot,  doyen  et  professeur  de  littérature  grecque  de  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1892 

Cabrau,  professeur  adjoint  de  philosophie  à  la  Sorbonne.   1889 
Dumont  (Albert),  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions 
et  Belles-Lettres,  directeur  de  l'enseignement  supérieur 


H 


236  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

au  ministère  de  l'Instruction  Publique,  ancien  directeur 

de  l'École  française  d'Athènes,  S.  P 1881 

1861.  Lucas,  professeur  de  mathématiques   spéciales  au   lycée 

Charlemagne Iflj 

—  Neyren  kuf,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Caen.. . . , 

—  Rbbièrb,  professeur  honoraire  de  mathématiques  du  ljeée 

Saint-Louis,  examinateur  d'admission  à  l'École  militaire 

•  de  Saint-Cjrr  :.;.:;....; :.:..;: 1 

—  Rissbr,  professeur  de  troisième  au  lycée  Condorcet 

—  Tronsens,  ancien  professeur  de  physique  au  lycée  de  Douai.  1 
1862.Aron-Dupiîré,  agrégé  des  lettres,  homme  de  lettres li 

—  Carrau  (Albert),  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Caen 

—  Loiret,  inspecteur  d'académie  à  Melun 

—  Maogiolo,  homme  de  lettres 11 

—  Pellkrin,  agrégé  de  physique,  ancien  professeur  à  YÊock 

de  médecine,   directeur  du  jardin  botanique  de  Nantes, 
S.  P... 

—  Richard,  prof,  de  mathématiques  au  collège  de  Langres.. 

—  Seionbret,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Toulon ï 

1 863 .  Amigues,  proviseur  du  lycée  de  Toulon 1 

—  Beurier,  inspecteur  honoraire  d'académie,  directeur  di 

Musée  pédagogique  à  Paris 

—  De  Batz  ou  Trenquellbon,  professeur  de  mathématiques 

•au  lycée  de  Bordeaux ; : 

—  Db  Campou,  professeur  de  mathématiques  spéciales  âB 

collège  Rollin ...  ; 

—  Duruy  (Albert),  publiciste,  S.  P 

—  Botasta,  ancien  professeur  de  philosophie  au  lycée,  maire 

de  Toulon 

—  Feugère,  professeur  suppléant  de  littérature  française  ao 

Collège  de  France 

—  Gusse,  censeur  des  études,  directeur  du  petit  lycée  Con- 

dorcet, S.   P 

—  LtGNiÈRES,  professeur   honoraire  de    mathématiques  du 

lycée  Louis-le-Grand 

—  Monniot;  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Vanves, 

S.  P 

—  Person,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 

— ,V  Tisserand,  membre  de  l'Académie  des  sciences  et  du  P*- 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE  237 

.  reau  des  longitudes,  professeur  d'astronomie  mathéma- 
tique à  la  Sorbonne,  directeur  de  l'Observatoire,  membre 

du  Conseil  de  l'Association,  S.  P 1896 

>4.Bastard,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Pontivy . . .   1883 
-    Eerthault,  ancien  professeur  de  troisième  du  lycée  Char- 

lemagne 1896 

•    Bourel,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Toulon  ....  1871 
Bourdeau,  professeur  de  mathématiques  spéciales  du  lycée 

de  Nancy 1900 

Cerf,  imprimeur-éditeur,   ancien  président  du  Tribunal 

de  Commerce  de  Versailles,  S.  P 1901 

Denis,  censeur  adjoint  des  études  au  lycée  de  Marseille.   1878 
Didon,  professeur  de  mathématiques  appliquées  à  la  Fa- 
culté des  sciences  de  Besançon 1872 

Gelé  y,  maître  de  conf.  à  la  Faculté  des  lettres  de  Douai. .  1883 

Laoier,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Avignon. 1876 

Lebèoub,  professeur  d'antiquités  grecques  et  latines  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Toulouse,  S.  P 1894 

Lusson,  prof.  hon.  de  physique  du  lycée  de  la  Rochelle.  1899 
Mamet,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Saint- Orner  ....  1891 
Robert,  inspecteur  général  de  renseignement  secondaire. .  1895 
Van  den  Bero,  professeur  libre  d'histoire  et  de  géographie 

à  Paris 1884 

5. Cornu,  professeur- administrateur  de  culture  du  Muséum, 
professeur  à  l'École  coloniale  et  à  l'École  d'horticulture 

de  Versailles 1901 

Dubois  (E.),  professeur  de  physique  au  lycée  età  l'école  de 

médecine  d'Amiens,  S.P 1899 

Esparcbl,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Charle- 

magne 1898 

Gerbe,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Marseille  ....  1884 
Lallier,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Toulouse, 

maître  de  conférences  à  la  Sorbonne 1884 

Marion,  profes.  de  science  de  l'éducation  à  la  Sorbonne. .   1896 

Michel,  professeur  de  mathémat.  au  lycée  de  Dijon 1888 

J.  Cou at,  recteur  de  l'académie  de  Bordeaux 1898 

Elliot,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  de  la 

Faculté  des  sciences  de  Besançon 1894 

Raybt(0.),  agrégé  d'histoire,  professeur  d'archéologie  à  la 
Bibliothèque  Nationale 1887 


238  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS 

1866.  Jeannin,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Toulon . . . 

—  Joly,  professeur-adjoint  de  chimie  à  la  Sorbonne,  direc- 

teur à  l'École  des  Hautes-Études,  maître  de  conférences 
à  l'École  Normale li 

—  Le  Brun,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson 188 

—  Rivalz,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Lyon 1£S 

—  Rouard,  professeur  de  quatrième  au  lycée  de  Toulouse. . . 
186*7.  Ruel,  agrégé  des  lettres,) docteur  es  lettres,  professeur  de 

littérature  &  l'École  des  Beaux- Arts,  S.  P 1 

—  Vargolici,  professeur  de  langue  et  littérature  françaises 

àl'Université  de  Jassy  (Roumanie) 

1868 .  Clerc,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Rouen 

—  Fochibr  (Félix),  professeur  de  mathématiques  spéciales  m 

lycée  de  Poitiers 1 

—  GréBBLiN,  professeur  de  géographie  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Bordeaux ..* 

—  Oinotez,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Janson I 

—  Lecène,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne  et  à 

l'École  Normale  de  Sèvres 1 

—  Tartinvillb,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- 

Louis 1 

[_ —    Z&ller,  professeur  adjoint,  maître  de  conférences  d'histoire 
&  la  Sorbonne,  répétiteur  de  littérature  et  d'histoire  à 

l'École  Polytechnique I 

1869.Brésard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Condorei 

—  Casanova,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Louis-le -Grand..  Il 

—  Capin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse.  I 

—  Oéraulx,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  de  Reims 1 

—  Jaillbt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Reims. 

—  Mouton,  ancien  maître  de  conférences  de  physique  à  k 

Sorbonne 

—  Prpvotellb,  proviseur  du  lycée  de  Mont-de-Marsaa 

—  Roux,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Bourg 

1870.Burdbau,  agrégé  de  philosophie,   ancien  Ministre  de  li 

Marine,  ancien  Ministre  des  Finances,  Président  de  1» 
Chambre  des  Députés 

—  Fochier,  prof,  de  philosophie  au  lycée  Louis-le-Grand... 

—  Kalb,  professeur  de  mathématiques  au  lyeée  Lakanal 

—  Riemann,  maître  de  conférences  de  grammaire  à  l'École 

Normale  et  à  l'École  des  Hautes-Études ,   . 


DS  L'ÉCOLE  NORMALE  239 

B72.DopBBRET,prof.  de  rhétorique  au  lycée  de  Bourges  en  congé.  1893 

-  Gonnard,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  du  Puy .  1884 

-  Lagneau,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Vanves. . .  1894 
¥73.Chervbt,  professeur  de  physique  au  lycée  Saint-Louis. . .   1894 

-  Fernique,  professeur  d'histoire  au  collège  Stanislas. . . . . .  1885 

-  Lemairb,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lorient.  18*78 

-  Marchal,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Saint- 

Louis  1901 

-  Wahl,  inspecteur  général  honoraire  de  l'Instruction  pu- 

blique aux  colonies,  professeur  d'histoire  au  lycée  Con- 

dorcet 1900 

74. Bibart,  professeur  de  physique. au  lycée  de  Marseille 1882 

-  Corréard,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne. . .  •  1901 

-  Du  Cou  dray  La  Blanchere,  agrégé  d'histoire,  inspecteur 

général  des  bibliothèques,  musées  et  archives  de  l'Afrique 

du  Nord,  8.  P 1895 

-  Vincent,  professeur  de  quatrième  au  lycée  d'Angers 18*79 

75.  Baize,  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorcet 1900 

-  Kontzmann,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Nancy..  1896 

-  Vallibr,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Bordeaux.  1883 
16.  Crétin,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Agen. . . .  1898 

-  Gouribr,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

de  Poitiers 189à 

-  Lbbard,  professeur  de  physique  au  lycée  d'Angouléme. . .  1899 

-  Lelorieux,    professeur   de  physique  au  lycée  Louis-le- 

Grand 1901 

77.BiLCO,  agrégé  des  lettres,   membre  de  l'École  française 

d'Athènes 1882 

-  Bourniqub,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Nancy. . .   1885 

-  Brunrl,  doyen  et  professeur  de  mathématiques  pures  à  la 

Faculté  des  sciences  de  Bordeaux 1900 

-  Charbonnier,  prof,  de  troisième  au  lycée  de  Grenoble. . .  1881 

-  Deshors,  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Clermont. . .  1882 

-  Dunan,  prof,  de  mathémat.  spéciales  au  lycée  de  Tours . .  1890 

-  Gardillion,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  d'Albi 1899 

-  Guillaume,  prof,  de  physique  au  lycée  de  Troyes 1890 

-  Thirion,  professeur  d'histoire  au  lycée  Charlemagne 1901 

»-     Thoillibr,  agrégé-préparateur  de  chimie  physiologique  à 

l'École    Normale,    décédé    en    mission    scientifique   à 
Alexandrie  (Egypte) 1883 


240  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

1878.Bokdeux,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Janson BB 

—  David-Sauvageot,  prof.de  rhétorique  au  collège  Stanislas.  181 

—  LefebVre  (Léon),  professeur  de  mathématiques  spéciales 

au  lycée  de  Lille 

—  Mingasson,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Toulon...  11BJ 

—  Veyries,  membre  de  l'Ecole  française  d'Athènes 

1819.Bussod,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Lyon. 

—  Douliot,  aide-naturaliste  au  Muséum,  décédé  en  mission 

scientifique  A  Nossi-Bé 188 

—  Fabre,  maître  de  conférences,  suppléant  à  l'École  Normale, 

bibliothécaire-adjoint  de  l'Institut  de  France,  S.  P fê$ 

—  Grousskt,  maître  de  conférences  à  la  Faculté  des  lettres 

de  Grenoble,  S.  P 1* 

—  Hommay,  professeurde  philosophie  au  lycée  d'Angers,  S.P.  lS 

—  Martin,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Carcassonne..  188 
1880.Bédier,  proviseurdu  lycée  de  Saint-Denis  (Réunion) 1& 

—  Boidart,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Ver 

sailles W 

—  Chauvin,  professeur  de  physique  à  la  Faculté  des  sciences 

de  Toulouse lft 

—  Cuouel,  professeur  de  langue  et  littérature  grecques  à  U 

Faculté  des  lettres  de  Bordeaux.. . Mj 

—  Gottbland,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Bordeaux.  M* 

—  Griess,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  Chaiiemagne. 

—  Létondot,  professeur  de  seconde  au  lycée  de  Brest 

)  881 .  Aïgn  an,  inspecteur  d'académie  à  la  Rochelie 

—  Bbsson,  prof,  de  sciences  naturelles  au  lycée  Lakanal 

—  Liégeois,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Clermont. . 

—  Manchon,  professeur  de  cinquième  au  lycée  d'Orléans.... 

—  Savary,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Laval 

1882.  Bénard,  élève  de  la  section  des  lettres  .....* 

—  Bernard,  docteur  es  sciences,  assistant  de  zoologie  au 

Muséum,  répétiteur  à  l'Institut  agronomique 

—  Constantin,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Cherbourg. 

—  Courtehoux,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Laon 

—  Fournier  (Théodore),  inspecteur  d'académie  à  Privas. . . . 

—  Wassbrzuo,  préparateur  au  laboratoire  de  chimie  physio- 

logique de  l'École  Normale . . ,  f 


db  l'école  normale  244 

}83.  Lange,  ancien  élève  de  la  section  de  philosophie,  S.  P.. . .  1887 

—  Noirbt,  agrégé  de  grammaire,  membre  de  l'École  française 

de  Rome,  S.P..-.. 1888 

—  Régis,  prof,  de  mathématiques  au  lycée  de  Toulouse,  S.  P.  1805- 

—  Rouen,  professeur  de  physique  au  collège  de  Melun 1893 

—  Texte,  professeur  de  littératures  modernes  comparées  à  la 

Faculté  des  lettres  de  Dijon 1900 

$84.Ribulbs,  professeur  de  physique  au  lycée  de  Vesoul 1891 

J85.Blbrzy,  élève  de  la  section  de  littérature 1888 

—  Chevallier^  prof,  de  mathémat.  au  lycée  de  Rochefort. . .  1890 

—  Sollier^  professeur  de  troisième  au  lycée  de  Laon 1889 

186.  Bauchbb,  élève  de  la  section  de  grammaire 1889 

—  Mille,  élève  de  la  section  des  lettres 1888 

—  Tcheng-Chéod-Tchbn,   licencié    es  sciences    mathéma- 

tiques, professeur  à  l'arsenal  de  Fou-Chéou 1901 

—  Wartel,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Bar-le-Duc 1889 

—  Wilhblm,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  d'Alger.   1890 
B8*7.  Cou vb,  maître  de  conférences  de   langue  et  littérature 

grecques  à  la  Faculté  des  lettres  de  Nancy 1900 

—  Marseille,  professeur  d'histoire  au  lycée  d'Alger 1895 

—  Troille,  ancien  élève  de  la  section  de  mathématiques. . . .  1892 

—  Valette,  élève  de  la  section  des  lettres 1889 

%8.Bourdillat,  élève  de  la  section  des  lettres 1890 

S89.Chambbrt,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  de  Montauban. . . .  1893 

—  Chédoroe,  élève  de  la  section  des  lettres 1891 

—  Germain,  élève  de  la  section  des  sciences :. .  1891 

)90.Bbudon,  professeur' de  mathématiques  au  lycée  de  Douai.  1900 

—  Blanchbt,  professeur  d'histoire  au  lycée  de  Constantine, 

chef  de  mission,  mort  en  exploration,  à  Dakar,  S.  P. . .   1900 

—  Couvreur,  maître  de  conférences  de  grammaire  et  de  phi- 

lologie à  la  Faculté  des  lettres  de  Lille 1898 

—  Roger,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire,  S.  P 1895 

—  Sibuet,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de  Mont- 

pellier.   . 1899 

191 .  Bisson,  professeur  de  philosophie  au  lycée  de  Yalenciennes.  1 898 

—  Hbrmann,  prof,  de  rhétorique  au  lycée  d'Évreux,  S.  P. . .   1898 

—  Paris,  ancien  élève  de  la  section  d'histoire  naturelle 1896 

193.  Duperrat,  professeur  de  physique  au  lycée  et  à  l'école  pré- 
paratoire à  l'enseignement  supérieur  de  Nantes 1899 

—  Gutzwiller,  professeur  de  lettres  à  la  Medersa  d'Alger. .  1896 

46 


242  ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 

1893.  Lardé,  ancien  élève  de  la  section  de  physique W* 

—  Petit,  agrégé  de  physique,  pensionnaire  de  la  Fondation 

Thiers,  S.  P 18» 

—  Cambkonnb,  agrégé,  préparateur  de  géologie  à  la  Sorbonne, 

décédé  en  Espagne  au  cours  de  ses  études  scientifiques..  189 

—  Vaucherbt,  professeur  de  mathématiques  au  lycée  de 

Tourcoing # 19W 

1895. Chemineau,  ancien  élève  de  la  section  des  lettres BU 

—  Escot,  chef  de  section  de  seconde  année  (sciences) 1W 

1896.Clauzel,  élève  de  la  section  de  physique 18* 

1897 .  Gauchabd,  élève  de  seconde  année  (sciences). 18 

—  Chavanne  ( Paul),  élève  de  la  section  des  lettres 1W 

1898. David,  élève  de  la  section  des  sciences 199 

1900.  Joly,  élève  de  la  section  des  sciences. « 1M 


j 


DE  i/ÉCOLK  NORMALE 


2»3 


LISTE  ALPHABÉTIQUE 


DES  MEMBABS  DE  L'ASSOCIATION  DÉCÉDÉS  AVANT  LE  1er  JANVIER  1902 


Jxnit,  TStt. 
Aria,  1831. 
.dorer ,  1851. 
dert,  1836. 
ignan,  1881* 
imé,  1831. 
Jbert,  1848. 
Jbrmnd,  181  S. 
Jexandre, 1814. 
llégret,  1883. 
jnigues,  1883. 
miot,  1820. 
jjdré-Ponlier,  1820. 
nott  1818. 
nquetil,  1825. 
naart,  1813. 
naelme,  1814. 
nthoine,  1851. 
rmingaud,  1859. 
rnaod,  1833. 
ron-Duperé,  1862. 
rreiter,  1835. 
ibé,  1847. 
ibert-Hix,  1810. 
|bert-Hix,  1840. 
du,  1844. 
ion,  1817. 

»,  1832. 
belet.  1840. 
i,  1875. 

trd-Luzy,  1812. 
et,  1820. 
bier,  1857* 
tt  1834. 
re,  184*. 
1837. 
r,  1829. 


1 


Bary,  1848. 
Bastard,  1864. 
Baueher,  1886. 
Bayan,  1837. 
Bazin,  1828. 
Bazin,  1861. 
Beanjean,  1841. 
Beauaeire,  1844. 
Beausaire,  1847. 
Beauvalet,  1850. 
Béchet,  1861. 
Bédier,  1880. 
Bel  lin,  1850. 
Belot,  1849. 
Bénard,  1828* 
Bénard,  1839. 
Bénard,  1882. 
Benoist,  1852. 
Benoit,  1835. 
Berger,  1827. 
Berger,  1843. 
Bernard,  1842. 
Bernard,  1882. 
Bernauer,  1852. 
Bereot,  1836. 
Bertereau,  1831* 
Bertauld,  1853. 
Berthaud,  1840. 
Berthault,  1864. 
Berthet,  1847. 
Berlin,  1834. 
Bertin-Mourot,  1841. 
Bertrand»  1839. 
Bertrand,  1850, 
Besse,  1816. 
Besaon,  1881. 
Beudant,  1810. 
Beudon,  1890. 


Beulé,  1845. 
Beurier,  1863. 
Bezodie,  1852. 
Bibart,  1874. 
Bieulea,  1884. 
Bigot,  1860. 
Bilco,  1877. 
Billet,  1830. 
Bisson,  1891. 
Blanchet,  1845. 
Blanchet,  1850. 
Blanchet,  1890. 
Blerzy,  1885. 
Blin,  1834. 
Blondeau,  1832. 
Blondel,  1856. 
Bohn,  1854. 
Boidart,  1880. 
Boileau,  1839. 
Boiteau,  1850. 
Boiftsière,  1856. 
Bonnefond,  1845. 
Bonnet-Mazimbert,  1830. 
Bontoux,  1832. 
Bordeux,  1878. 
Borgnet,  1828. 
Boa,  1848. 
Boeaeux,  1855. 
Bouchez,  1815. 
Bouchitté,  1813.     N 
Bouchot,  1835. 
Bouchot,  1838. 
Boucley,  1810. 
Bougot,  1861. 
BouiUet,  1816. 
Bouillier,  1834. 
Boulanger,  1856. 
Boulant,  1855. 


244 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Boulian,  1831. 
Bouquet,  1839. 
Bourdeau,  1*64. 
Bourdillat,  1888. 
Bourel,  1864. 
Bourgeois,  1833. 
Bourgeois,  1840. 
Bourget,  1841. 
Bournique,  1877. 
Bourzac,  1830. 
Boutan,  1840. 
Boutan,  1846. 
Boutet  de  Monvel,  1841. 
Boyer,  1819, 
Brach,  1849. 
Braive,  1816. 
Braive,  1827. 
Breaeant,  1843. 
Bretignière,  1844. 
Brézard,  1809. 
Brion,  1843. 
Briot,  1838.  . 
Brissaud,  1842* 
Broyé,  1848. 
Brun,  1850. 
Brunel,  1877. 
Brunet,  1826. 
Briuibe?,  1856. 
Burat,  1850 
Burdeau,  1870. 
Bassod,  1879. 

Cagnart,  1827. 
Cailly,  1859. 
Cimbier,  1848. 
Cambronne,  1893    ■ 
Campaux,  1841. 
Capin,  1869. 
Cappella,  1829. 
Caresme,  1820. 
Caro,  1845. 
Caron,  1845. 
Carreau,  186tt»     • 
Carrau,  18627     "-.<v  , 
Carré,  1838. 
Carrère,  1811. 
Cartelier,  1832. 
Casanova,  1869. 
Caublot,  1844. 
Cave,  1853. 
Cayx,  1812. 
Cazalis,  1813. 
Cerf,  1864. 
Chalamet,  1842. 
Challemel-Lacour,  1846. 


Chambert,  1889. 
Chambon,  1841. 
Champanhet,  1811. 
Chappuis,  1842. 
Charbonnier,  1879. 
Charma,  1820. 
Cbarnoz,  183J. 
Charpentier,  1828. 
Charpentier,  1845. 
Charpentier,  1860. 
Charrier,  1841 . 
Chassang,  1846. 
Chanlaire,  18T5.  ' 
Chavanne  (P.),  1897. 
Chédorge,  1889. 
Cîiemineau,  1695. 
Chenou,  1818. 
Chéruel,  1828. 
Chervet,  1873. 
Chevalier,  1885. 
CheviUet,  1843. 
Chevriaui,  1834. 
Choffel,  1829. 
Chon,  1832. 
Christian,  1813. 
Clavel,  1837. 
Clauzel,  1*806. 
Clerc,  1868. 
Clermont,  1831. 
Colincamp,  1840. 
Collet,  1829. 
Collet,  1859.  • 
Colomb,  1853. 
Commeau,  1816. 
Constantin,  1882. 
Corbin,  1818. 
Corneille,  1813. 
Cornet,  1851 . 
Cornu,  1845, 
Corrard,  1841. 
Corréard,  1874. 
Cotelle,  1813. 
Couat,  1866. 
Courbaud,  1853. 
Cournuéjouls,  1841. 
Courcellea,  1854. 
Courtière,  1847. 
Cournot,  1821. 
Cournot,  183*. 
Courtehoux,  1882. 
Courtois,  1834. 
Cousin,  1810. 
Couve,  1887. 
Couvreur,  1853. 
Couvreur,  1890. 


Crétin,  1876. 
Croisât,  1832. 
Crosaon,  1840. 
Cucheval-Clarigaj,  M 

Cueuel,  1880. 

Dabas,  1829. 
Daguin,  1835. 
Dalimier,  1855. 
DemeroD,  1814. 
Dameron,  1854. 
Daicien,  1837. 
Dansin,  1846. 
Danton,  1832. 
Danguy,  1837. 
Daulne,  1810. 
Dautel,  '.845. 
Davau,  1840. 
David,  1S30. 
David,  1838. 
David.  1898. 
David-Sauvageot.  '»£*• 
Debaise,  1854. 
De  Bais,  1863. 
De  Béoesé.  1851. 
Debray,  1847. 
Debs,  1834. 
Decroix,  1811. 
De  Galonné,  1811. 
De  Campou,  1865.  ^ 
De  Faucompret,  !&& 
Def renne,  1815. 
Deguin,  1828. 
Deiassasseigae,  l£L 
Debèque,  1813. 
De  Kerhor,  1841. 
Delacroix,  1847. 
Delafosse,  1813. 
Deiaître,  1817. 
Délateur,  1836. 
Delcaaso,  1815. 
Deibos,  1842. 
De  Lena,  1828. 
Delépine,  1845. 
Delestrée,  1858. 
Delhomme,  1819. 
Delignac,  1810. 
Deloche,  1826. 
Delondre,  1845. 
Delorme,  1819. 
Deloncbe,  1839. 
Delzons,  1836. 
De  Pontavice,  1® 
De  Neufforge,  11». 
Denis,  1835. 


i 


DE  L'ftCOLE  NORMALE 


245 


Denis,  1*64. 
Desdouits,  1855. 
Desmichels,   1812* 
Denniane,  1853. 
Déteins,  1831. 
Déteins,  1835. 
Desboves,  1839. 
Deshore,  1877. 
Deslais,  1846. 
D«sléonet,  1852. 
3espois,  1838. 
Desprez,  1848.        x 
De  Suckau,  1848. 
De  Testes,  1840. 
Devès,  1811. 
avilie,  1854. 
)'Hugues,  1846. 
Didier,  1830. 
)idon,  \m. 
Dijon,  1814. 
)iguet,  1845. 
)oneux.  1849. 
)orveau,  1816. 
)ouliot,  1879. 
)rapeyron,  1859. 
)rot,  1847. 
)rion,  1847. 
)ubois,  1812. 
)ubois,  1813. 
hibois,   1818. 
tabois,   1839. 
tabois  (E.),  1865. 
hibus-Champville,  1811. 
Hibus,  1860. 
tachesne,  1843.  . 
taclos,  1832. 
lucoa,  1847. 

'a  Coudray  La  Blanchère, 
1874. 

tacoudré,  1848. 
•agit,  1854. 
•ahaut,  1857. 
tamaige,  1827. 
lamas,  1849. 
►amas,  1859. 
tumérit,  1843. 
"amont,  1861. 
»anao,  1877. 
'unoyer,  1816. 
upein,  1848. 
uperray,  1892. 
>uperreyf  1872. 
►upond,  1842. 
>apoiittois,  1843. 
upont,  1860. 


Dupont,  1.872. 
Dupré,  1844. 
Dupré,  1849. 
Dupuy,  1855. 
Duruy,  1830. 
Duruy,  1863. 
Dussouy,  1840. 
Dut  este,  1863. 
Dutert,  1852. 
Dulrej,  1811. 

Elliot,  1866. 
Eseot,  1896. 
Esparcel,  1865. 
Espitaliier,  1856. 
Eudes,  1836. 

Fabre,  1879. 

Fargeaud,  1811. 

Farguea    de    Taschereau , 

1846. 
Faucon,  1810. 
Faurie,  1832. 
Fernique,  1873. 
Ferri,  1847. 
Feugère,  1855. 
Feugère,  1*63. 
Feuillatre,  1835. 
Feuvrier,  1847. 
Fèvre,  1837. 
Filliaa,  1847. 
Flamanville,  1816. 
Fleury,  1831. 
Fochier,  1868. 
Fochier,  1870. 
Foncin,  1828. 
Fontanier,  1814. 
Fontes,  1843, 
Forget,  1813. 
Foroeron,  1818. 
Forthomme,  1843. 
Fougère,  1834. 
Fou  met,  1849. 
Fournier,  1882. 
Fraissiohes,  1857. 
Françoise,  1859. 
Frenet,  1840. 
Froment,  1860. 
Fuihrer,  1850. 
Fustel  de  Coulanges,  1850. 

Gaillard,  1810. 
Gàillardin,  1828. 
Gandar,  1844. 
Garcet,  1834. 


Gardiliion,  1877. 
Garlin-Soulandre,  1846. 
Garnier,  1*41. 
Garsonnet,  1836. 
Gaucbard,  1897. 
Gaucher,  1849. 
Gauthiez,  1849. 
Gauthiez,  1850. 
Gautier»  1849. 
Gébelin,  1868. 
Geffruy,  1840. 
Geley,  1864. 
Gérard,  1858. 
Géraulx,  1869. 
Gerbe,  1865. 
Germain,  1830. 
Germain,  1889. 
Germer-Durand,  1831. 
Géruzez,  1819. 
Gibol,  1858. 
Gibon,  1816. 
Gillette,  1817. 
Gindre  de  Mancy,  1852, 
Gioovez,  1868. 
Girard,  1840. 
Girard,  1844. 
Girardin,  1852. 
Girault.  1837. 
Gisclard,  1834. 
Glachant,  1845. 
Gottelend,  1880. 
Gottscbalk,  1858. 
Gouabin  de  Lefavril,  1841. 
Goumy,  1852. 
Gourier,  1876. 
Goussard,  1872. 
Grangeneui,   1813. 
Grégoire,  1838. 
Grenier,  1843. 
Grenier,  1847.  ' 
Grief  s,  1880. 
Grout,  1830. 
Grouaaet,  1879. 
Guérard,  1828. 
Guerby,  1857. 
Guérin,  1840. 
Guerrier,  1858. 
Guibillon,  1847. 
Guibout,  1850. 
Guichemerre,  1814. 
Guichemerre,  1840. 
Guignault,  1811. 
Guignault,  1844. 
Guillard,  1813. 
Guillaume,  1810. 


246 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Guillaume,  1877. 
Guillemin,  1834. 
Guiraudet,  1847. 
Guiaelin,  1836. 
Gusse,  1863. 
Gutzwiller,  1802. 

Hachette,  1819. 
Homard,  1834. 
Hamel,  1829. 
Hauriot,  1837. 
Harant,  1846. 
Hatzfeld,  1843. 
Hauser,  1833. 
Havet,  1832. 
Hébert,  1833. 
Heinrich,  1848. 
Helleu,  1843. 
Hémardinquer,  1842, 
Henné,  1834. 
Henry  "(P.),  1859. 
Herbette,  1827. 
Hermannt  1891. 
Hervé,  1854. 
Hignard,  1838. 
Hinatin,  1853. 
Hommay,  1879. 
Horion,  1850. 
Houdemont,  1834. 
Houël,  1843. 
Huguenin,  1829. 
Hugueny,  1836. 
Humberl,  1842. 
Humbert,1874, 
Humblot,  1852. 

leambert,  1656. 

Jacques,  1832. 
Jaillet,  1869. 
Jamet,  1854. 
Jamin,  1838. 
Janet,  1841. 
Jannet,  1814. 
Januin,  1836. 
Jarry,  1851. 
Jeannel,  1858. 
Jeannin,  1867. 
Joguet,  1833. 
Joly,  1867. 
Joly,  1900. 
Joueo,  1816- 
Jourdain,  1826. 

Kalb,  1870. 
Klippfel,  1851. 


Kuntxmann,  1676. 

Labbé,  1853. 
Labreason,  1837. 
Lacroix,  1836. 
Ladevi-Roche,  1818. 
Ladrey,  1844. 
Lafon,  1856. 
Lafuge,  1837. 
Laisné,  1819. 
Lagier,  1864. 
Lagneau,  1872. 
Lalande,  1835. 
Lalletnand,  1836. 
Lallemant,  1838. 
Laitier,  1865. 
Lamy,  1842. 
Lamm,  1848. 
Lange,  1883. 
Lanzi,  1843. 
Laquerbe,  1811. 
Lardé,  1892. 
Large,  1812. 
Laroque,  1831. 
LarUii,  1843. 
Laurent,  1829. 
Lebard,1876. 
Lebègue,  1831. 
Lebègue,  1864. 
Leboucher,  1833. 
Le  Brun,  1867. 
Lecène,  1868. 
Lecbat,  1843. 
Lechat,  1846. 
Lèche  valier,  1832. 
Leclerc,  1839. 
Lecœur,  1848. 
Lecomte,  1815. 

Lecomte,  1850. 

Lecrocq,  1839. 

Lefëvre,  1826. 

Lefèvre,  1854. 

Leievre,  1878. 

Leflocq,  1851. 

Légal,  183!. 

Legentil,  1839.     • 

Léger,  1849. 

Lelorieox,  1876. 

Lèmaire,  1873. 

Lemarchand,  1814< 

Lemoine,  1844. 

Lemonnier,  1840. 

Lereboura,  1811. 

Le  Renard,  1854, 

Leroux,  1857. 


Leroy,  1839. 
Lesieur,  1819. 
Letaillandier,  1835. 
Létondot,  1880. 
Lévdque,  1838. 
Léviatal,  1856. 
Lévy,  1813. 
Lévy,  1843. 
Leyritz,  1842. 
Libert,  1848. 
Liégeois,  1861. 
Lignières,  1863. 
Lissajons,  1841. 
Lodinde  Ultir^m 

Loir,  1637. 
Loiret,  1862. 
Lomon,  1845. 
Lorenti,  1837. 
Lorquet,  1833. 
Lory,  1840. 
Lucas,  1847. 
Lucas,  1861. 
Lusaoo,  1864. 

Maas,  1813. 
Macari,  1836. 
Macé  de  Léphiaj,  ifit 
Maggiolo,  1862. 
Magnier,  1810. 
Magy,  1843. 
Maigoien,  1810. 
Maillet,  1857. 
Maillot,  1860. 
Mallet,  1826. 
Mamet,  1864. 
Manchon,  1881. 
Manuel.  1843. 
Marchai,  1856. 
Marchai,  1873. 
Marchand,  1821. 
-Marchand,  1846. 
Mtfroou,  1865. 
Maréchal,  1845. 
Maréchal,  1852. 
Mareschal,  1813. 
Marguerin,  lfc-52. 
Markhal,  1833. 
Maridort,  1846. 
Marion,  1848. 
Marion,  1865. 
Marié  Davy,  1846. 
Marot,  1849. 
Marpon,  1842. 
Marquet.  1858. 
I    Marseille,  1887. 


r 


Martha,  1840. 
Martin,  1812. 
Martin,  1830. 
Martin  (L.\  1831. 
Martin  (T.-H.),  1831. 
Martin,  1840. 
Martin,  1879. 
MarUnand,  1839. 
Materne,  1832. 
Mancourt,  1838. 
Maudoit,  1848. 
Manrat,  1848.   , 
Maze,  1859. 
Ménéirel,  1832. 
Merget,  1840. 
Merlet,  1848. 
Mermet,  1828. 
Méryt  1838. 
Meusy,  1811- 
Mézières,  1811. 
Michel,  1814. 
Michel,  1865. 

Mille,  1886. 

Mingaason,  1878. 

Moet,  1843. 

Molliard,  1845. 

Moncourt,  1842. 

Mondot,  1834. 

Monginot,  1856. 

Monin,  1829. 

Monin,  1850. 

Monnier,  1840. 

Monniot,  1863. 

Morand,  1S40. 

Moreau  de  Champliea,  1813. 

Morel,  1833. 

Morelle,  1827. 

Morey,  1835. 

Morhi ,  1833. 

Morizot,  1856. 

Morot,  1842. 

Morren,  1827. 

Mouillard,  1828. 

Mourgues,  1839. 

Mourier,  1827. 

Mouton,  1869. 

Moy,  1857. 

Mr-ier,  1831. 

Mu  ier,  1851. 

Ne  feneuf,  1861. 

Ni  >U*,  1828. 

Ni  >Us,  1837. 

Ni  >las,  1852. 

Ni  ier,  1845. 


DE  I/ÉCOLB  NORMA.L8 

Noël,  1837. 
Noiret,  1883. 
Nomy,  1852. 
Nouét,  1850. 

Offret,  1850. 
Oamer,  1845. 
Olivaint,  1836. 
011é-Laprune,l«58. 
Ordinaire,  1848. 
Ouvré,  1842. 
Ozanneaux,  1812. 

Paria,  1891. 

Pariset,  1813. 

Pasteur,  1843. 

Patin,  1811. 

Patry,  1859. 

Paulin,  1810. 

Péclet,  1812. 

Pécout,  1846. 

Pellerin,  1862 . 

Pellissier,  1839. 

Perdrix,  1817. 

Pérennès,  1819. 

Périgot,  1850. 

Pernelle,  1840. 

Perraud,  1852. 

Perrens,  1843» 

Perret,  1853. 

Perrinot,  1840. 

Person,  1863. 

Petit,  1828. 

Petit,  1892. 

Petitbon,  1828. 

Petit  de  Julleviile,  1860. 

Petitjean,  1837. 

Peyrot,  1836. 

Philibert,  1840. 

Pfcart,  1850. 

Pichard,  1830. 

Picquet,  1834. 

Pierron,  1834. 

Pigeonneau,  1853. 

Pinard,  1856. 

Pinaud,  1828. 

Pitard,  1836. 

Plagniol  de  Mascony,  1815. 

Planes,  1846. 

Poinsignon,  1837. 

Poiré,  1854. 

Poirson,  1812. 

Pompon,  1827. 

Pons,  1820. 

Ponsot,  1849. 


247 


Pontariier,  1831. 
Pontet,  1840. 
Pottier,  1817. 
Pouillet,  1811. 
Prévost-Paradol,  1849. 
Privat-Descbanel,  1841. 
Provotelle,  1869. 
Prudhon,  1860. 
Puiseux,  1834. 
Puiseux,  1837. 

Quéquet,  1837. 
Quet,  1830. 
Quillet,  1834. 
Quicherat,  1819. 

Rabasté,  1848. 
Ragon,  1813* 
Rattier,  1811. 
Raulin,  1857. 
Ravaud,  1817. 
Rayet,  1866. 
Raynal,  1851. 
Résume,  1846. 
Régis,  1883. 
Rebière,  1861. 
Renard,  1847. 
Renouard,  1812. 
Revei,  1814. 
Révillout,  1839, 
Révol,  1834. 
Reymond,  1860. 
Reynald,  1849. 
Ribout,  1818. 
Ricard,  1846. 
Ricart,  1828. 
Richard,  1862. 
Rieder,  1848. 
Riemann,  1870» 
Rigault,  1841. 
Rinn,  1816. 
Rinn,  1844. 
Riquier,  1841. 
Risser,  1861. 
Rivalz,  1867. 
Robert,  1864. 
Robiou,  1840. 
Roger,  1847. 
Roger,  1890. 
Rollier,  1834. 
Romilly,1846. 
Rosey,  1832. 
Rousrd,  1867, 
Rouen,  1883. 
Rougeron,  1811. 


*48 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVRS 


Rouetan,  1820. 
Rouvray,  1836. 
Roux,  1886.. 
Roux,  1829, 
Roux,  1838. 
Roux,  1869. 
Royet,  1853. 
Rue),  1867. 
Ruello,  1844. 

Sabattier,  1814. 

Salanson,  J812. 

Salomon,  1845.. 

Saisset,  1833. 

Sarcey,  1848. 

Saucié,  1839. 

Ssulnier,  184t. 

Savary,  1881. 

Sayous.  1860. 

Schmit,  1833.. 

Seigneret,  1862. 

Serret,  1849. 

Sherer,  1860. 

Sibuet,  1890. 

Simon,  1845. 

Sirguey,  1831. 

Sirguey,  1846. 

Solier,  1845. 

Sollier,  1885. 

Sonnet,  1819. 

Sonrel,  1859. 

Sornin,  1841. 

Souillart,  1851. 

Soulacroix,  1810. 

Soûlas,  1840. 

Soûlez,  1816. 

Stiévenard,  1818. 

Stouff,  1851. 

Suisse  (Jules-Simon),  1833. 

Sucbet,  1839. 

Taîne,  1848. 
Talbert,  1838. 


Taralte,  1855.  . 
Tartinville,  1868. 
Tcbeng,  1887.. 
Taulier,  1834, 
Terquem,  1840. 
Texte,  1839. 
Texte,  1883. 
Thenon,  1851. 
Théry,  1816. 
Thierry,  1811. 
Thionville,  1841. 
Thirion,  1845. 
Thirion(P.),  1877. 
Thouroo,  1812. 
Thuillier,  1877. 
Thurot,  1841. 
Tiercelio,  1827. 
Tisserand,  1863. 
Tombeck,  1848. 
Tournier,  1850. 
Toussaint,  1837. 
Toussaint,  1841. 
Tranchau,  1839. 
Trébuchât,  1839. 
Tréhand,  1849. 
Tremblay,  1843. 
Troille,  1887. 
Tronsens,  1861. 
Trouessart,  J832. 

Vacherot,  1827.    . 
Vacquant,  1849. 
Vagnair,  1853. 
Yalade,  1848. 
Valadier,  1843. 
Valatour,  1854. 
Valette,  1887. 
Vallier,  1875. 
Valson,  1847. 
Valson,  1854. 
Van  den  Berg,  1864. 
Vannier,  1838. 
Vàrgolici,  1867. 


Vasnkr,  18$i. 
Vaucheret,  ISS. 
Vendryes,  1821. 
Verdet,  .1842. 
Verdot,  1826. 
Ventéjol,  1842. 
Vernadé,  1813. 
Véron,  1846. 
Véron-Vernier,  tSt; 
Veyries,  1878. 
Vient,  1848. 
Vierd,  1842. 
Vieille,  1833. 
Vignon,  1848. 
Viguier,  1811. 
Vîlletard,  1849. 
Viilevaleix.  .1811. 
Vincent,  1816. 
Vincent,  1841. 
Vincent,  1842. 
Vincent,  1874. 
Viollette,  1846. 
Vivier,  1859. 


Wahl.  1873. 
Weille,  1839. 
Wartel,  1830. 
Wartel,  1886. 
Waeserzag,  1882- 
Weill,  1850. 
Wieseoer,  1835. 
Wiihelm,  1886. 
Wiseemans,  1844. 
Wœstyn,  1845. 

Yanoski,  1833. 
Yung,  1847. 

Ze11er,.1868. 
Zévort,  1836. 
{  Ziegel,  1854. 


DE  L'KCOLK  NOBMALB  X49 


CONSEIL  D'ADMINISTRATION 


Le  Conseil  d'Administration  se  trouve  composé  de  la  manière  sui- 
mte,  pour  Tannée  1901  : 

©motions. 

$31.  MM.  Wallon  (Henri),  C.  #,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie 
des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  doyen  honoraire  de  la 
Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne,  sénateur  inamovible, 
ancien  ministre  de  l'instruction  publique,  quai  Conti,  25. 

Î44.  Girard  (Jules),  0.  *,  membre  de  l'Académie  des  Inscrip- 

tions et  Belles-Lettres,  professeur  honoraire  de  poésie 
grecque  de  la  Sorbonne,  directeur  de  la  Fondation  Thiers, 
rond-point  Bugeaud,  5. 

£8.  Van  Tieghem  (Philippe),  0.  #,   membre   de  l'Académie 

des  Sciences,  professeur  administrateur  de  botanique  du 
Muséum,  rue  Yauquelin,  22. 

$1.  Darboux  (Gaston),  C.  *fe,  secrétaire  perpétuel  de  l'Aca- 

démie des  Sciences,  doyen  de  la  Faculté  des  Sciences 
de  la  SorbonDe,  rue  Gay-Lussac,  36. 

$65.  L antoine,  $•,  professeur  honoraire  de  Faculté,  secrétaire 

de  la  Faculté  des  lettres  de  la  Sorbonne. 


(Administrateurs  honoraires) 

et  MM. 

$43.  Boissibr,  G.  0.  #,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  fran- 
çaise, membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  professeur  au  Collège  de  France,  maître  de  confé- 
rences à  l'Ecole  Normale,  président,  quai  Conti,  23  ;  élu 
en  1901. 

173.  Appell,  0.  #,  membre  de  l'Académie  des  sciences,  professeur 
de  mécanique  rationnelle  à  la  Sorbonne,  vice-président,  rue  de 
Noailles,  23,  à  Saint-Germain -en-Laye;  élu  en  1901. 


250  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÀVBS 

MM. 

1855.  Gernrz,  0.  #,  maître  de  conférences  à  l'École  Normale,***- 

taire,  rue  d'Assas,  80  ;  élu  en  1902. 
1869.  Du  pu  y  (Ernest),  0.  #,  inspecteur  général  de  l'enseignement  secct- 

daire,  vice-secrétaire,  avenue  de  Montsouris,  %  ;  élu  en  1930. 

1877.  Breton,    #,  de  la  maison  Hachette  et  C1*,  boulevard  Saisir 

Germain,  79,  trésorier  ;  élu  en  1902. 

1852.  Pbrrot,  C.   jfc,  membre  de  l'Académie  des  Inscriptions  « 

Belles-Lettres,  directeur  de  l'École  Normale,  professeur  à  ï 

Sorbonne,  élu  en  1902. 

1859.  £.  Ducladx,  C.  $<,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,  dire* 

teur  de  l'Institut  Pasteur,  professeur  de  chimie  biologique 

la  Sorbonne,  avenue  de  Breteuil,  39  ;  élu  en  1900. 

1863.  Vidal  de  la  Blaghe,  O.  $s  professeur  de  géographie  à  la  S* 

bonne,  rue  de  Seine,  6;  élu  en  1900. 

1866.  Tannert,  #,  sous-directeur  et  maître  de  conférences  à  T 

Normale  ;  élu  en  1901. 

1867.  Humbbrt  (Louis),  professeur  de  quatrième  au  lycée  Condorc^ 

boulevard  Saint-Germain,  207  ;  élu  en  1902. 
1869.  Chanta voine,  $?,  professeur  de  rhétorique  au  lycée  Hennit 

rue  du  Val-de-Grâce,  9,  élu  en  1901. 
1874.  Picard  (Emile),  O.  #,  membre  de  l'Académie  des  Sciences,?» 

fesseur  de  calcul  différentiel  et  intégral  à  la  Sorbonne, 

Soufflot,  13,  élu  en  1902. 
1876.  DuPDY(Paul),  #,  surveillant  général  à  l'Ecole  Normale, 

en  1900. 

1878.  Jaurès,  professeur  de  philosophie  à  la  Faculté  des  lettre 

Toulouse,  en  congé,  ancien  député,  avenue    du  Chalet, 
Passy;  élu  en  1901. 
1885.  Bourlet,  professeur  de  mathématiques  spéciales  au  lycée 

Louis,  professeur  à  l'École  des  Beaux- Arts,  avenue  de  l'1 
servatoireY  22;  élu  en  1900. 


DE  L'ÉCOLE  NORMAL!  «54 


LISTE  DES  CORRESPONDANTS 


je  Conseil  d'administration  a  réglé  ainsi  qu'il  suit  la  liste  des  corres- 
idants  et  les  circonscriptions  qui  leur  sont  affectées  : 

Départements.  Corraporiaus. 

f |  M.  Bardin,  professeur  de  rhétorique,  au 

"  |       lycée  de  Bourg. 

NB |  M.  N. . . ,  au  lycée  de  Laon. 

jIEB     ^       ^  j  M.  Castaigne,  proviseur  du  lycée  de  Mou- 

I      lins. 

«s-Makitimes |  M.  Olîivi&r  proviseur  du  lycée  de  Nice. 

>*che ; |  M.  N. . . ,  au  lycée  de  Tournon. 

«hnes |  M.  N. . .,  au  lycée  de  Charleville. 

IB |  M.  Rémond,  inspect.  d'académie  à  ïroyes. 

>b I  M.  Sabatier,  professeur  honoraire  de  phy- 

I       sique  au  lycée  de  Carcassonne. 

sybon,  Lozère I  M* 

I       à  Rodez. 

M.  Roos,  professeur  de  sciences  naturelles 
au  lycée  de  Digne. 
ses-Alpbs,  Bouches-  1  M.  Delibes,  professeur  honoraire  d'histoire 

b-Rhônk \      du  lycée  de  Marseille. 

M.  Blondel,  professeur  de  philosophie  à  la 
Faculté  des  lettres  d'Aix. 

ses-Ptbénées I  M#  VanvineV>  professeur  de  rhétorique  au 

lycée  de  Pau. 

M.  HouTlevigue,  professeur    de    physique 
à  la  Faculté  des  sciences  de  Caen. 

I  M.  Bessières,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  d'Aurillac. 

M.  Rémond,  inspecteur  d'académie,  à  An- 
gouléme. 


VADOS. 


RENTE 


j52  ASSOCIATION  DES  ANCIENS  ÉLÈVES 

Département*.  CorrespoodaDU. 

CHARENTE-INFÉRIEURE.  . 


M.  Nièbylowski,  professeur  de  mi 
tique»,  au  lycée  de  la  Rochelle. 


|  M.  Millot,  professeur  de  mathématiqi 
Cher,  Ceeusb |      au  lycée  de  Bourges. 

I  M.  Oudot,  professeur  de  mathématiqa» 
Corrèzb :  [      lycée  de  Tulle. 

Cobsb |  M.  N... 

(  M.     Pigeon,    professeur  de  chimie  à^ 
\      Faculté  des  sciences  de  Dijon,  rue 


Côte-d'Or 


lotet,  3. 


Deux-Sèvres. 


Doubs 

Eure. 


I  M.   Chrétien,  professeur   de  phyâqaa 
Côtes-du-Nord I        ]vcée  (je  Saint-Brieuc. 

M.  Raingeard,  professeur  honoraire  de 
sique  du  lycée  de  Niort. 
_,  .  (  M.  Yaîot,  professeur  de  mathématiq»^ 

DoRDO&NB «       lycée  de  Périgueux. 

M.    Cohenet,    doyen    de  la    FacnH* 

lettres  de  Besançon. 
M.  Ducasse,  professeur  de  philosopha 
lycée  d'Évreux. 

Fur*  rt  Loir  I  M-   ^ '«*■*>  Professeur  de  physîq» 

Eure-et-Loir J       lycée  de  Chartre8 

/  M.  Lesgourgues,  professeur  de  matW 
)      tiques  au  lycée  de  Brest. 
M.  Dupouy,  professeur  de  rfcétorif» 
lycée  de  Quimper. 
|  M.  Darboux,  proviseur  du  lycée  de  Ni 

|  M.  N... 
M.  Radet,  doyen  et  prof,   d'hist. 
à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordetfflu 

M .  Verctier,  proviseur  du  lycée  de. 
M.  Baillaud,  doyen  hon.  de  laFacnk*1 
sciences,  directeur  de  l'Observatoire 
Toulouse. 

Haute-Loire |  M.  N. . .,  au  Puy. 

Haute-Marne |  M.  N. . . ,  à  Chaumont. 

Hautes-Pyrénées |  M.  N ...  y  du  lycée  de  Tarbes. 


Finistère 

Gard 
Gers 

Gironde.  . 


( 


H  aute-Gàronn  b  ,  A  riège 


l 


OB  L'ÉCOLE  NORMALE 


253 


Départements 
JTE-SàÔNK.  .  .  . 


rc- Vienne 

jjlt,   Pyrênées- 
JDrientales 

LE-ET-VlLAïNE 


Correspoadants. 

t 

M.  Stouff,  professeur  honoraire  de  mathé- 
matiques du  lycée,  à  Vesoul. 

i 

te-Sa voie  et  Savoie  |  M.  Revoit,  prof,  au  lycée  de  Chambéry. 

M.  Berger,    professeur    de  rhétorique  au 
lycée  de  Limoges,  av.  Sain t-E loi,  18. 

M.  Bronville,  proviseur  honor.  du  lycéef  à 
Montpellier.  ....     ,    . . 

,  M.  Lechartier,  doyen  et  prof,  de  chimie  à 
[      la  Faculté  des  sciences.de  Rennes. 

j  M.  Hébert,  professeur  honoraire  de  phy- 
f      sique  du  lycée  à  Rennes. 

M. 

lycée  de  Chàteauroux. 

M.  Picard,  professeur  dé  mathématiques 
au  lycée  de  Tours.    . 

M.  Sentis,  professeur  de  physique  au  lycée 
de  Grenoble. 


DRE 


DRE-ET-LoiRE 


kBE,  Hautes -Alpes, 
Drôme 


RA 


NDES. 
[RE.. 


SET 

■ 

r-et-Chkr  . . . . 
SB-Inférieure. 


-bt-Gabonnb 

NB-BT-LoiRE  . 


fCHE 


M.  Ouillon,   professeur  honoraire  à  Lons-( 
le-Saunier. 

M.  Mathè,  professeur  de  mathématiques  au 
lycée  de  Mont-dé-Marsân. 

M.  Delafarqn,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Saint- Etienne. 

M.  Papetier,  professeur  de  mathématiques 
spéciales  au  lycée  d'Orléans. 

à  Vendôme. 

M.  Lefèvre,  professeur  de  physique  au  lycée 
dé  Nantes. 

|  M.  N. . . ,  au  lycée  de  Cahors. 

M!  Bordes,  professeur  de  seconde.au  lycée. 
d'Agen. 

M.  au 

lycée  d'Angers. 

/  M.  Frémiot,  pr0fea3eur.de  mathématiques: 
V      au  lycée  dé  Coutances. 

)  M.  Thevenot,  censeur  des  études  du  lycée 
(      de  Cherbourg.   


1 


254 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Département». 
MàRNB  •••.•••«••••••• 


Mayenne 


MbUBTHB  -  BT  -  MOSBLLB  , 

Vosges 


Meuse 


NlÈVRB, 


I 


Nord 


Oise. 


Orne 

Puy-de-Dôme,  Cantal.  . 


Rhône 


Sabthe  . 


••  • 


Seine-Inf£hebubr 


Sbinb-et-Oisb 


Correspondants* 

M.  BarMuuij  professeur  dematb 
au  lyeé»  de  Beims. 

M.  Skurir,  profepoour   de   rhétoriqw 
lycée  de  Laval. 

M.  Lé  Monnier,  professeur  4e  totânipe 
la  Faculté  des  sciences  de  Nsany . 

M.  Marchai,  professeur  de  rhétorique 
lycée  de  Bar-le-Duc. 

M.  Bouvet,  professeur  de  matb 
au  lycée  de  Nevers. 

M.  Damien,  professeur  de  physique  i 

Faculté  des  sciences  de  Lille. 
M.   Dupant,  prof,  de  littéral,  franc,  à 

Faculté  des  lettres  de  Lille. 
M.  Lêfêbvre  (Jules)»  professeur  de 

matiques  au  lycée  de  Lille. 
M.   Lêfêbvre,  professeur  de  physiq» 

lycée  de  Douai. 

M.  Huriez,  professeur  de  math 
au  lycée  de  Beauvais. 

M.    Qomond,  professeur  honoraire  de 
conde  du  lycée,  à  Àlençon. 

M.  Busson ,  professeur  d'histoire  an 
de  Clermont,  cité  Chabrol,  4. 

M.  Fontaine,  doyen  de  la  Faculté  des 

de  Lyon» 
M.  Offret,  professeur  de  minéralogie 

Faculté  des  sciences. 
M.  Dêis,  professeur  de  rhétorique  an 

de  Lyon. 

M.  professeur  au  lycée  do 

M.  Martinet,    professeur    de 

tiques   au    Prytanée    militaire  de 

Flèche. 

M.  Lêcœplam,  professeur  de  physiqw 

lycée  de  Rouen. 
M.   Rousseau,  professeur  de  physçt* 

lycéedu  Havre. 
M.    Sarradin,    professeur   honorant 

seconde  au  lycée  de  Versailles. 


DE  L'ÉCOLE  NORMALE 


*55 


Départenents* 


Correspondants. 

MM.  les  membres  du  Conseil  d'adminis- 
tration, et  en  outre  : 

M.  Perrot,  directeur  de  l'École  Normale. 

M.  Humbert,  professeur  de  quatrième  au 
lycée  Gondorcet. 

M.  Suerus,  censeur  des  études  du  lycée 
Saint-Louis. 

M.  ffazeau,  proviseur  du  lycée  Louis-le-» 
Grand. 

M.  Jodin,  professeur  de  cinquième  au  lycée 
Montaigne. 

M.  Léhugew,  professeur  d'histoire  au  ly- 
cée Henri  IV. 

M.  UHombres,  proviseur  du  lycée  Charle- 
magne. 

M.  Brélet,  professeur  de  quatrième  au  lycée 
Janson. 

M.  Di€tzy  prof,  de  rhétorique  au  lycée  Buffon. 


/  M.  Boncenne,  professeur  de  mathématiques 


ra,SniNE-BT-MAHNB.  <       au  lycée  Voltaire. 

M.  Degardim,  professeur  de  rhétorique  au 
lycée  de  Vanves. 

M.  Staub,  proviseur  du  lycée  Lakanal. 

M.  Barau,  professeur  de   philosophie  au 

lycée  Carnot. 
M.  Mar court,  professeur  de  rhétorique  au 

Collège  Rollin. 
M.  Godard,  agrégé,  docteur,  professeur  de 

physique  au  collège  Sainte-Barbe. 

M.  Laurent,  professeur  de  quatrième  au 
collège  Stanislas. 

M.  Haudtiè,  professeur  de  littérature  au 
collège  Chaptal. 

M.  Wolf,  astronome  honoraire  de  l'Obser- 
vatoire. 

M.  Maseart,  professeur  de  physique  au  Col- 
•  lège  de  France. 

M.  Shven,  professeur  de  rhétorique  à 
l'Ecole  Alsacienne* 

M.  Guitton,  professeur  de  mathématiques 
au  lycée  d'Amiens. 


*K 


256 


ASSOCIATION  DBS  ANCIENS  ÉLÈVES 


Départements. 


Tarn. 


Tarn-et-Garonne  • . . 
Var 


I 


Vaucluse 
Vendée . . 


Vienne. 
Yonne  . 


i 


Algérie 


Luxembourg 


Rome  . . . 
Athènes. 


I 


Tunis 


I 


Correspondrais. 

M.  Cramaussel,  professeur  de  philosepè» 
au  lycée  d'Albi. 

M.  N . . . ,  au  lycée  de  Montauban. 

M.  Segond,  professeur  de  philosophie  ■ 
lycée  de  Toulon,  rue  Paulin-Gaérin,  3. 

M.  N. . .,  à  Avignon. 

M.  N. . .,  à  la  Roche-sur-Yon. 

M.  Durrande,     doyen    honoraire  de 
Faculté  des  sciences  de  Poitiers. 

M:  ,  au  lycée  de  Sens. 

M.    Jeanmaire ,    recteur     de   1' 

d'Alger. 
M.  Daux,  proviseur  du  lycée  d'Oraa. 
M.   Vignes,   professeur  de  mathéma 

au  lycée  de  Gonstantine. 

M.  Zahn,  directeur  de  l'Ecole  industrie 
commerciale  de  Luxembourg. 

M.  Merlin,  à  l'École  française. 

M.  Homoîle,  directeur  de  l'École 
d'Athènes. 

M.  Buisson,  directeur  du  Collège 


La  correspondance  doit  être  adressée  à  M.  D.  Gkrnbz, 
de  l'Association,  rue  d'Âssas,  80. 

Les  cotisations  doivent  être  transmises,  directement  ou  par 
médiaire  des  Correspondants,  à  M.  Guillaume  Breton,  trésori* 
l'Association,  maison  Hachette  et  C",  boulevard  Saint-Germâin, 
Elles  peuvent  aussi  être  remises  aux  membres  du  Conseil. 

Conformément  à  l'article  3  des  statuts,,  les  cotisations  dorreci 
adressées  au  trésorier  avant  le  1er  juillet. 


DB    l/ÉCOLK  NORMALE  ?57 


STATUTS  « 


Art.  1er.  L'Association  amicale  de  secoure  des  anciens  élèves  de 
f  École  Normale  a  pour'  objet  de  venir  en  aide,  au  moyen  d'une 
Baisse  de  secours,  à  ceux  de  ses  membres  qui  peuvent  avoir  besoin 
l'assistance. 

Art.  2.  Sont  admis  à  participer  aux  secours  les  Sociétaires,  leurs 
veuves  et  leurs  enfants. 

Par  exception,  et  sur  la  demande  d'un  Sociétaire,  des  secours  pour- 
ront être  accordés  à  d'autres  membres  de  la  famille,  ou  même  à  des 
personnes  étrangères  qui  seraient  considérées  comme  ayant  tenu  lieu 
de  parents  à  un  Sociétaire. 

* 

Art.  3.  Les  Sociétaires  versent  une  cotisation  annuelle  dont  le  mi- 
nimum est  fixé  à  dix  francs.  Cette  cotisation  sera  exigible  dans  les  six 
premiers  mois  de  Tannée  courante  (2). 

Les  Sociétaires  qui  auront  négligé  de  payer  leur  cotisation  annuelle 
seront  considérés  comme  démissionnaires,  après  deux  ans  de  retard 
s'ils  habitent  le  territoire  continental  de  la  France,  après  trojs  ans 
s'ils  résident  hors  de  France.  Ils  perdront  leurs  droits  aux  secours  de 
l'Association. 

Art.  4.  La  Caisse  sera  administrée  par  un  Conseil  composé  de 
quinze  anciens  élèves,  élus  à  la  pluralité  des  suffrages  dans  la  Réunion 
générale  qui  aura  lieu  chaque  année,  le  second  dimanche  de  janvier  ; 
les  membres  non  présents  à  Paris  à  l'époque  de  la  Réunion  générale 
pourront  voter  par  correspondance. 

Les  administrateurs  choisiront  parmi  eux  un  président,  un  vice-pré- 
sident, un  secrétaire,  un  vice- socré taire  et  un  trésorier. 

Ils  pourront  s'adjoindre    des  administrateurs  honoraires,  dont  le 


-(1)  Statuts  approuvés  par  le  Conseil  d'État  et  annexés  au  décret  du  27  décembre 
|"ÏÏ  qui  reconnaît  l'Association  amicale  de  secours  des  anciens  élèves  de  l'École  ^or- 
île  supérieure  comme  établissement  d'utilité  publique. 

12)  Sur  une  proposition  du  Président  faite  en  Assemblée  d'après  l'avis  du  Conseil 
^Administration,  le  minimum  de  la  cotisation  a  été  porté  à  1$  francs,  d'un  consen- 
ien'   général  à  partir  de  1879.  Voir  les  allocutions  du  Président  de  1879  et  de  1880. 

17 


458  ASSOCIATION   DBS  ANCIENS  ÉLKVKS 

nombre  ne  devra  pas  dépasser  cinq,  et  qui  seront  choisis  panai  le 
membres  de  l'Association  appelés  trois  fois  par  l'élection  dans  le  ses 
du  Conseil.  Les  administrateurs  honoraires  auront  voix  délibérauîe. 

Art.  5.  Le  Conseil  d'administration  sera  renouvelé  annuelleaaî 

« 

par  tiers  :  le  sort  décidera  des  deux  premiers  tiers  sortants. 
Les  membres  sortants  pourront  être  réélus. 

Art.  6.  La  présence  de  sept  membres  électifs  sera  nécessaire  çoe 
que  les  délibérations  du  Conseil  soient  valables. 

Art.  7.  Le  Président  représentera  l'Association  en  justice  etdaafk 
actes  de  la  vie  civile. 

Art.  8.  Toute  demande  de  secours  devra  être  faite  et  motivée  par 
écrit  et  adressée  au  secrétaire  qui  en  saisira  le  Conseil  dans  le  pis 
bref  délai. 

Art.  9.  Le  Trésorier  sera  chargé  des  fonds,  dont  il  ne  pourra  ex- 
poser qu'en  vertu  d'une  délibération  du  Conseil  et  sur  un  mandat  sb* 
du  président  et  du  secrétaire. 

Les  excédents  de  recettes  disponibles  seront  placés  en  fonds  pubës 
français,  en  actions  de  la  Banque  de  France,  en  obligations  du  CM 
foncier  de  France,  ou  en  obligations  de  Chemins  de  fer  française»*! 
par  des  Compagnies  auxquelles  un  minimum  d'intérêt  est  garanti  par 
l'Etat. 

Art.  10.  Chaque  année,  le  Trésorier  rédigera  un  compte  détail  J* 
recettes  et  dépenses  qui  sera  soumis  à  l'approbation  du  Conseil.  Ek*» 
fait  un  rapport  à  l'Assemblée  générale,  sans  que  toutefois  les  Boaaca 
personnes  secourues  soient  mentionnés. 

Art.  11.  Les  ressources  dé  la  Société  se  composent  :  du  produite*! 
cotisations,  des  fevenus  de  biens  de  toute  nature,  du  produit  des  des* 
et  legs  régulièrement  autorisés. 

Les  délibérations  relatives  à  des  acquisitions,  aliénations,  ouéchaag* 
d'immeubles,  ou  à  l'acceptation  des  dons  et  logs  seront  soumises  âli> 
probation  du  Gouvernement.  ^ 

Art.  12.  L'Association  arrêtera  un  Règlement  intérieur  qui  a 
soumis  à  l'approbation  du  Ministre  de  l'Instruction  publique. 

Art.  13.  Les  présents  Statuts  ne  pourront  être  modifiés  qu'en  ts* 
d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale,  prise  à  la  majorité  désira 
quarts  des  votes  exprimés,  et  approuvée  par  le  Gouvernement 

Les  membres  absents  pourront  voter  par  correspondance. 


j 


de  l'école  normale  259 

Art.  14  et  dernier.  La  dissolution  de  l'Association,  si  elle  est  de- 
mandée par  un  ou  plusieurs  de  sed  membres,  ne  pourra  être  prononcée 
que  suivant  les  formes  prescrites  par  l'article  précédent. 

En  cas  de  dissolution  de  la  Société,  la  dévolution  et  l'emploi  de  son 
actif  feront  l'objet  d'une  délibération  de  l'Assemblée  générale  qui  sera 
soumise  à  l'approbation  du  Gouvernement. 


RÈGLEMENT  INTÉRIEUR 

ARRÊTÉ  CONFORMÉMENT  A  L'ARTICLE  12  DES   STATUTS   ET   APPROUVÉ 
PAR  LE  MINISTRE  DE  L'INSTRUCTION  PUBLIQUE 


Art.  1**.  Le  Conseil  d'administration,  dans  l'application  de  l'art.  8 
des  statuts,  ne  vote  de  secours  que  pour  une  année.  Il  ne  renouvellera 
un  secours  que  sur  une  demande  présentée  dans  la  même  forme  que  la 
première. 

Art.  2.  Le  Conseil  déterminera,  chaque  année,  d'après  l'état  de  la 
caisse,  le  chiffre  maximum  des  secours  qui  pourront  être  accordés. 

Art.  3.  Le  Conseil  établira,  à  la  fin  de  chaque  année,  la  liste  des 
membres  que  l'Association  aura  perdus.  Il  fera  imprimer  les  notices 
nécrologiques,  écrites  en  mémoire  de  ces  morts  par  les  membres  de 
l'Association. 

Art.  4.  Le  Conseil  se  tiendra  en  communication  avec  les  membres 
de  l'Association  par  des  Correspondants  qu'il  désignera.  Il  sera  nommé 
un  correspondant  au  moins  par  Académie. 

Art.  5.  Le  Secrétaire  (art.  4  des  Statuts)  sera  chargé  de  la  corres- 
pondance, du  dépôt  des  papiers  et  registres,  de  la  rédaction  des  délibé- 
rations ;  il  surveillera  l'impression  dos  pièces  qui  seront  publiées  et 
particulièrement  d'un  compte  rendu  annuel  où  sera  inséré  le  Rapport 
du  Trésorier  prévu  par  l'art.  10  des  statuts. 


1 


TABLE  DES  MATIÈRES 


Allocution  du  Président 1 

Liste  dos  membres  décédés  dans  l'année 5 

Notices  biographiques  par  ordre  de  promotion i 

Compte  rendu  des  recettes  et  des  dépenses M 

Situation  de  la  caisse  et  du  portefeuille 1S 

Résultat  des  élections  pour  le  renouvellement  partiel  du  Conseil tâ 

Situation  de  la  Caisse  du  Centenaire.  Monument  funéraire  de  Georges 

Savary 1* 

Liste  des  Donateurs  de  l'Association 19 

Liste  des  membres  souscripteurs  perpétuels 1$ 

Liste  des  membres  de  l'Association  par  ordro  de  promotion ^ 

Liste  alphabétique  des  membre- ........  # 

Liste  par  ordro  de  promotion  des  membres  décédés  depuis  l'origine...  3$ 

Liste  alphabétique  des  membres  décédés 8* 

Composition  du  Conseil  d'administration  pour  Tannée  1902 & 

Liste  des  Correspondants & 

Statuts  et  règlement  intérieur Sî 


VERSAlfXES,   CKRF,  IMPRIMSUR,  RUE  DGPLBSSIS,  b&f. 


J 


/ 


Ceux  qui  ont  examiné  les  annuaires  précédents  avec  un  peu  d'atten- 
tion ont  sans  doute  reconnu  que  de  nombreuses  améliorations  de  détail 
ont  été  réalisées  en  vue  de  rendre  ce  livret  plus  facile  à  consulter  par 
nos  camarades  et  plus  digne  d'eux.  Si  nous  avons  approché  du  but  que 
nous  nous  étions  proposé  il  faut  en  attribuer  tout  le  mérite  au  dévoue- 
ment d'un  de  nos  plus  anciens  camarades,  M.  Haillecourt  (1836),  inspec- 
teur honoraire  d'académie.  Nous  avons  mis  largement  à  contribution 
sa  connaissance  approfondie  des  promotions  qui  se  sont  succédé  depuis 
l'origine  et  sa  merveilleuse  \  aptitude  à  découvrir  les  irrégularités 
typographiques,  Nous  croyons  être  l'interprète  des  sentiments  de  tous 
nos  camarades  en  lui  offrant  publiquement  l'hommage  de  notre  recon- 
naissance. 

D.  G. 


•i 


i 


."  l  ; 


RETURN     CIRCULATION  DEPARTMENT 

TO— •>     202  Main  Library 

LOAN  PERIOD  1 
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FORAA  NO.  006 


UNIVERSITYOFCALIFORNIA,  BERKELEY 

BERKELEY,  CA  94720 


GENERAL  UBMBY  •  U.C.  BERKELEY 


B0003S733t