Claire Duvivier

Une relecture pour me rafraîchir la mémoire, qui m'a finalement davantage plu que la première fois. La lecture est fluide malgré l'action lente, les personnages sont complexes et attachants, et l'univers créé par l'autrice est très intrigant. La fin reste cependant très (trop) brutale et je me demande ce que réserve la suite !

Un sixième et dernier tome à la mesuer de l'entièreté de la saga.

Les protagonistes sont géniaux. D'une profondeur rare, avec des détails et des arcs minutieusement pensés. Chaque façon de parler est individualisée, les personnages évoluent grandement au cours de l'intrigue, que ce soit sur leur manière de penser, de s'exprimer, de voir le monde, etc.

De la même manière, les descriptions et l'univers en général sont très immersives. Une attention toute particulière pour le jeu de Tour de Garde qui est pensé tellement en profondeur qu'il pourrait presque être joué en l'état.

Une autre merveille de ce roman en particulier est le jeu qui est fait avec le 3è tome de la Capitale du Sud : on voit en écho et dans les yeux d'Amalia ce que voyait Nox dans le tome précédent. Cet écho est réalisé avec une concorance stupéfiante qui permet de compléter les pièces du puzzle de manière très inventive. Ce tour de force réalisé par Claire Duvivier et Guillaume Chamanadjian est à la fois stupéfiant, grandiose et terriblement efficace.

La concordance des temps, les registres de langage et les tournures de langue sont aussi employés à merveille.

J'ai un tout petit bémol sur les répétitions de pronoms personnels qui, dans certaines scènes, pouvait rendre la lecture un petit peu plus laborieuse.

La résolution de l'intrigue est apportée dans les toutes dernières pages. Bien que l'on puisse s'y attendre, elle apporte des réponses à des intrigues secondaires que l'on attendait pas forcément et qui rend la fin captivante.

J'ai, enfin, une pensée toute particulière pour Amalia : les questions qu'elle se pose sur ses différences, sa manière d'envisager de monde, de penser, de se lier aux autres, amicalement ou amoureusement, ... Je me suis beaucoup identifiée à ce personnage et lire ses réflexions m'a fait réfléchir de mon côté aussi, et je crois qu'aucun livre ne m'avait jamais fait un tel effet.

C'est vraiment une saga que je recommande à tout le monde. Que vous soyez grand fan de fantasy, absolu néophyte, amateur de littérature française, en quête de nouvelles lectures, de procédés scénaristiques innovants, ... C'est une lecture qui, à plus d'un sens, ne laisse pas indifférent.

J'ai bien apprécié Citadin de demain, qui offre une histoire intrigante et prenante, même si ce tome 1 reste introductif et sert à poser les bases de l'univers. J'ai cependant un peu moins apprécié la narration proposé par l'autrice comparé à celle de son binôme dans Capitale du Sud.

Un roman de fantasy plutôt court mais qui m'a marqué pour longtemps. La vie mouvementé d'un personnage, né dans les îles d'une colonie impériale et croisant (accompagnant même) une femme au destin légendaire... mais qui déjouera nos attentes de lecteur un peu trop habitué à la fantasy de pouvoir et grandes batailles. Lire Un Long Voyage, c'est un peu comme écouter son grand-père raconter une vie prise entre les grands mouvements de l'histoire, avec toute la charge émotionnelle que cela sous-tend.

Mais si vous devez lire ce livre, c'est pour son avant-dernier paragraphe. Un détail tout simple, qui ne figurera dans aucun livre d'histoire, et qui n'est même *pas grand chose*... mais ça m'a ému aux larmes, pendant de longues et longues minutes. Un des rares moments de lecture où j'ai *été* le personnage et où j'ai vécu un blast d'émotion merveilleux.

Whouaaa! Alors, je n’ai rien compris de ce qui m’est arrivé. Le roman commence vraiment très lentement, on est sur un petit rythme pendant plus de 200 pages, avec beaucoup de descriptions et la sensation sur le moment qu’il ne se passe pas grand-chose. Et puis arrivé dans les 250 dernières pages, d’un seul coup tout s’accélère. On sent arrivé au chapitre 10 au niveau de la narration, il y a quelque chose qui se passe. et alors les 50 dernières pages, vous retournent complètement le cerveau. On prend une claque, mais magistrale avec la fin du roman qui nous laisse sur une fin absolument colossale, sans avoir compris un traître, mot de ce qui s’est passé, et avec une hâte pas possible de se jeter sur le tome deux pour comprendre le tout.

Honnêtement, j’ai pensé arrêter plusieurs fois au cours de ma lecture, je suis ravie de m’être accrochée et je ne peux que vous conseiller de tenir le coup parce que vraiment, l’histoire, et l’écriture sont d’une maîtrise absolument fabuleuse, mais en fait on n’en prend conscience qu’après avoir terminé le roman.

Si j'avais beaucoup apprécié l'intrigue du premier roman, le personnage d'Amalia me semblait peu attachant (ce que je peux pardonner voir apprécier) mais surtout si peu au fait des problèmes intérieurs de Dehaven qui pourtant sautent aux yeux du lecteur. C'est dans cette suite que j'ai appris à l'aimer et bien parce qu'elle reste ce personnage déconcertant, d'un pragmatisme assez glaçant, sans pour autant être mauvaise. (De ce fait j'ai trouvé sa relation avec Yonas très bien menée, cela aurait été dommage pour un personnage aussi particulier qu'Amalia de faire autrement.)

Intrigue politique au top, mon grand regret est l'intrigue surnaturelle. L'utilisation de la magie était pourtant très organique, mais tout l’intérêt fût dans son impact sur Amalia et Yonas et des thèmes d'identité et de corporalité qui me bottent toujours. Pour ce qui est du mystère ça tombe un peu à plat, il me semble il y avoir beaucoup moins d'enthousiasme que pour la lente construction de rouage révolutionnaire qui là fût écrit avec beaucoup de passion pour l'Histoire et la théorie politique.

Ce premier tome semble être une introduction à tout ce qui viendra par la suite. On rencontre les personnages, leurs personnalités sont bien définies même si certaines zones d'ombre subsistent. On comprend le système de la ville de Dehaven et des conflits politiques sont en train de s'installer peu à peu, toujours légèrement en toile de fond des aventures de nos 3 personnages principaux. L'écriture utilise un vocabulaire soutenu et l'emploi du passé simple même dans les dialogues, ce qui nous éloigne d'une sensation de roman jeunesse et donne un ton sérieux malgre l'âge de nos protagonistes. et puis le mystère dont on ne sait rien et qui pourtant va être essentiel pour le reste de la trilogie j'imagine. Je n'ai pas eu l'impression de lire un roman mais un grand prologue, c'est un peu étrange, je suis vraiment curieuse de voir ce qui se passera dans le 2nd tome.

Le texte est intéressant mais l'aspect magique vendu par la quatrième de couverture n'est pas si présent que cela, ce que j'attendais peut-être un peu trop. Les personnages sont attachants et j'ai apprécié suivre leur parcours, on comprend les personnalités de chacun au fur et à mesure de l'histoire et c'est agréable. L'univers de la Tour de Garde semble riche et dense, ce qui est également une belle promesse. J'ai malheureusement eu un sentiment de lenteur, avec une action assez diluée. Et l'utilisation systématique du subjonctif imparfait montre certes que l'autrice sait écrire mais n'aide pas à la fluidité de la lecture, même si je peux comprendre qu'il correspond à l'éducation et au caractère de la narratrice. le dernier chapitre me donne heureusement envie de connaître la suite, en espérant être un peu plus emballée par le prochain tome.

Le premier tome de Capitale du Nord ne m'avait pas autant séduit que ceux de Capitale du Sud (l'écriture en général me plait moins, et les événements palpitants arrivent trop tard), mais ce tome là m'a passionnée dès le début. J'avais vu venir un élément important à la fin, mais j'ai trouvé dans la magie si singulière de cet univers un vrai fil rouge qui soutient tout le tome. La scène dit de "la machine" est proprement incroyable.

J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire de "Un long voyage" à cause des nombreuses informations administratives et politiques regroupées dans les premières pages, mais à partir de la moitié du livre, je n'ai au contraire plus réussi à le lâcher jusqu'à l'avoir terminé, et il m'a donné cette claque émotionnelle après laquelle on doit attendre un temps avant de pouvoir ouvrir un autre livre, l'impression d'avoir, en effet, effectué un bien "long voyage".

Je n'ai pas été gênée par le fait qu'on n'ait pas toutes les explications sur la chute de l'Empire, le narrateur annonçant dès le début qu'il se concentrera sur l'histoire de Malvine. Spoiler(cliquez pour révéler)A l'inverse, il m'a semblé cohérent qu'il raconte ce qui se passe après la mort de Malvine puisque ce sont les conséquences directes sur Solmeri de ses choix diplomatiques lors de l'arrivée des statues. Ces derniers événements s'entremêlent habilement avec le récit de vie du narrateur et permettent de clore le livre avec beaucoup d'émotion (à l'échelle du héros mais aussi à l'échelle de ce que sa ville est devenue).

Il m'a semblé trouver dans ce mélange doux-amer de récit de vie et d'intrigues politiques où tout n'est jamais tout noir ni tout blanc l'héritage d'Ursula Le Guin, mais peut-être que j'ai juste envie de le voir partout !

Pour un premier roman, c'est une franche réussite, et j'ai hâte de me lancer dans "Capitale du Nord".