Humaniser les structures d'hébergement

    La politique d’hébergement et d’accès au logement d’urgence menée en France doit permettre aux personnes sans-abris ou mal logées d’accéder durablement à un logement digne et adapté. Depuis 2009, l’Anah accompagne les structures d’hébergement qui s’engagent dans une démarche d’amélioration des conditions d’accueil des publics.

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    L'aide à l'humanisation

    L’objectif du programme d’humanisation des structures d’hébergement de l’Anah est d’assurer le respect de la dignité, de l’intimité et de la sécurité des personnes accueillies. Il s’agit de réhabiliter le bâti, d’individualiser les chambres, et de mettre aux normes de sécurité et d’accessibilité. L’Anah s’engage aux côtés du maître d’ouvrage et de la commune en finançant les études préalables, indispensables à la réussite de ces projets, puis les travaux de transformation des locaux.

    Elle apporte aussi une aide à l’assistance à la maîtrise d’ouvrage pour le suivi de chantier, incluant la mise en place de solutions alternatives pour héberger les personnes pendant les travaux. 

    Les structures éligibles

    Sont éligibles à cette aide : les structures d’hébergement d’urgence (CHU1, hôtels sociaux conventionnés, logements d’urgence appartenant à des collectivités ou des associations), et les structures d’hébergement, d’insertion ou de stabilisation (CHRS2, LHSS3 et LAM4). La rénovation des accueils de jour est aussi subventionnable lorsqu’elle s’intègre dans le projet d’amélioration globale d’un centre d’hébergement. Pour toutes ces structures, un tel projet est l’occasion privilégiée de redéfinir la fonction sociale du dispositif et ses modalités de fonctionnement.

    1 Centre d’hébergement d’urgence
    2 Centre d’hébergement et de réinsertion sociale
    3 Lits haltes soins santé
    4 Lits d’accueil médicalisés


    Le « Bon Accueil » à Chambéry, un nouveau toit pour se reconstruire

    Transcription

    Thierry Repentin (Maire de Chambéry et Président de l’Agence nationale de l’habitat) : « Les maires de France n’ont pas tous la chance que j’ai aujourd’hui, effectivement, de pouvoir ouvrir pendant leur mandat un centre d’hébergement d’urgence qui permet de redonner, finalement, de la dignité à des femmes et des hommes qui l’ont perdue en étant dans la rue.  Je suis très fier, oui, absolument. »

    Paule Tamburini (Directrice de l’association La Sasson à Chambéry) : « Nous avions deux bâtiments qui étaient plutôt obsolètes. Donc la volonté a été de regrouper les places de ces deux centres pour en faire un seul centre de 95 places et surtout pouvoir accueillir des femmes et des enfants.

    Thierry Repentin : « Pour faire un centre d’hébergement d’urgence, il faut une volonté politique de le faire. Mais il faut ensuite des moyens considérables. Et je le dis très clairement, sans l’aide de l’Anah, ce lieu, qui est un ancien hôtel, qui a été transformé en centre d’hébergement d’urgence, n’aurait pas pu voir le jour. On a, ici, à Chambéry, un investissement de 2,8 millions d’euros qui permet ces 95 places d’hébergement, et l’Anah apporte la moitié de cette somme. Un peu plus de 1,4 millions d’euros, essentiels. »

    Paule Tamburini : « Les subventions de l’Anah nous ont permis d’avoir cet équilibre financier. Le fait de regrouper ces deux centres en un seul centre nous permet, par une économie d’échelle, de pouvoir ouvrir le centre du “Bon accueil”, en journée. Et c’était vraiment important pour nous. »

    Véronique (Nouvelle hébergée au CHU du “Bon accueil”) : « Honnêtement j’y suis bien, déjà on peut rester au chaud toute la journée. On peut sortir quand il y a du soleil, mais quand il pleut et qu’on est en période d’hiver, comparé à d’autres CHU où c’est fermé en journée, c’est agréable de pouvoir rester au chaud ici. Tout est neuf... Oui, c’est apaisant,oui. »

    Thierry Repentin : « C’est une action de l’Anah qui est méconnue : l’humanisation des centres d’hébergement d’urgence. Mais c’est un rôle essentiel, nous ne pourrions pas répondre à cette ardente obligation de sortir de la rue des femmes, des hommes et des enfants. Car aujourd’hui, ici, il y a 24 enfants sur 84 personnes hébergées.