Clap de fin pour la société « Triage-Lavoir du Centre ». Ses actionnaires, parmi lesquels la Région wallonne, viennent de décider de la mettre en liquidation. Malgré ses efforts, elle n’a jamais trouvé un avenir pour ce bâtiment. Le député régional et bourgmestre de Binche a interrogé le ministre wallon des Infrastructures qui n’a pu que confirmer cette décision.
Quel avenir pour le triage-lavoir du Centre construit dans les années 50 avec les fonds du Plan Marshall ? Cette question, cela fait des décennies que l’on se la pose. En février 2021 encore, le ministre Crucke avait pris le taureau par les cornes : il lançait un vaste appel à projets pour trouver une nouvelle affectation au site.
En vain. La société n’a reçu aucune proposition valable.
«L'assemblée générale de Triage-Lavoir du Centre a décidé de sa dissolution », annonce le député-bourgmestre Laurent Devin. « Elle a constaté qu'après les 18 mois que le ministre Crucke avait donné pour l'opération de la dernière chance pour le triage-lavoirde la voie, il n'y avait aucun projet sur la table. »
Dans sa réponse au député-bourgmestre binchois, le ministre des Infrastructures, Adrien Dolimont, précise que la société anonyme « Triage-Lavoir du Centre » a été mise en demeure par la BNP de rembourser un emprunt arrivé à échéance. Une assemblée générale extraordinaire a été convoquée le 9 septembre.
« Elle a constaté qu'elle n'avait aucune recette. Il n'y avait pas d'occupation du bâtiment, il n'y avait pas de projet d'avenir. Et donc, elle arrête ses activités. Elle va désigner un liquidateur qui va être chargé de cette opération qui va passer par le tribunal de l'entreprise. Il appartient au liquidateur alors de déterminer la suite de ce dossier. »
Le ministre Dolimont précise que les 5 actionnaires (la Région, l’Idéa, la Spaque, la SRIW et le privé TPF) ont approuvé la dissolution à l’unanimité. Mais il reste une sous question : quelle sera l’attitude du gouvernement wallon qui a mis d’énormes moyens pour sauvegarder ce vaisseau ?
« On a déjà beaucoup investi dans ce triage, des millions d'euros. Je sais que certaines personnes y tiennent. Qu'est-ce qu'on fait ? » se demande le député-bourgmestre. « On reste au milieu du chemin. Ou le gouvernement wallon apporte une dernière aide. C'est à lui d'y répondre. J'ai travaillé, j'ai mis des personnes autour de la table. La Ville de Binche a travaillé à cela. Mais il n'y en a rien qui est ressorti. »
La balle est dans le camp du liquidateur qui sera prochainement désigné. Mais réussira-t-il à trouver une activité viable pour ce site qui semble condamné à ne plus être qu’un symbole du redressement économique de l’après-guerre ?