Art Élysées : zoom sur Joel-Peter Witkin, photographe du mythe

À l’occasion de la 13ème édition de la célèbre foire Art Élysées, le Centre d’art La Chapelle rend hommage au photographe Joel-Peter Witkin, et à travers une exposition inédite, montre les parallèles entre son œuvre et celle du maître cubiste Pablo Picasso. Rendez-vous sous le pavillon A !

Joel-Peter Witkin, Picasso In Purgatory, New Mexico (détail), 2015, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon
Joel-Peter Witkin, Picasso In Purgatory, New Mexico (détail), 2015, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon

Art Élysées, l’une des foires les plus attendues de la rentrée, vient d’ouvrir les portes de sa 13ème édition et de ses quatre pavillons. Comme chaque année, la foire offre un large éventail et un parcours exceptionnel de galeries françaises et étrangères. Avec un focus tout particulier sur la scène contemporaine, l’évènement accueille de nouvelles galeries et étoffe sa sélection d’art urbain et de design contemporain. 

L’exposition officielle de la foire, parmi les trois proposées cette année, est visible sous le pavillon A et rend hommage au photographe américain Joel-Peter Witkin, qui célèbre ses 80 ans et cinq décennies de création. L’initiative est portée par le Centre d’art La Chapelle, qui présente actuellement et jusqu'au 26 janvier 2020 l’exposition Mythologie des dieux et des hommes. C’est dans la continuité de cette rétrospective que le centre d’art a choisi de présenter le travail de Witkin à Art Élysées, sur le thème Joel-Peter Witkin en visite chez Picasso.

Joel-Peter Witkin, Sleep Faster, 2002, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon
Joel-Peter Witkin, Sleep Faster, 2002, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon

 Ce thème moderne s’inscrit à merveille dans la ligne artistique de la foire, et permet de montrer les échos de l’œuvre de Pablo Picasso dans celle du photographe. En effet, si Witkin s’est souvent inspiré des maîtres anciens et revisite l’histoire de l’art à sa manière, son univers rejoint celui du maître cubiste sous bien des aspects. Joel-Peter Witkin en visite chez Picasso présentera une sélection d’œuvres sur papier, de céramiques et de photographies qui permettra aux visiteurs de découvrir ou redécouvrir les parallèles qui unissent les deux plasticiens.  

Il y a dans les œuvres pluridisciplinaires de Joel-Peter Witkin une persistance du mythe. Le photographe porte un regard sur notre société moderne à travers des références à la mythologie et aux thèmes abordés par les maîtres de l’histoire de l’art. 

Les mises en scène de Witkin sont travaillées en amont, elles découlent d’une pratique photographique enrichie de multiples étapes de dessins et de collages. Witkin et Picasso ont créé leur propre mythologie en associant différentes sources iconographiques : la corrida, le cirque, les corps déformés, le minotaure, la crucifixion… Un vocabulaire plastique qui leur permet de dépeindre les monstruosités de la vie, la complexité de leur propre intimité ou encore les horreurs de la guerre. 

Les deux artistes partagent la même obsession du désir, de la passion et de la mort. Le coup de crayon de Witkin est un écho manifeste aux estampes de Picasso, comme Dans l’atelier (1963) ou L’Étreinte (1933), mais aussi à la force de sa peinture. Comme l’a déclaré Art Élysées, « n’y avait-il pas dans les œuvres de Picasso cette même violence des attitudes, cet art de la provocation, la représentation des distorsions des corps et ce minotaure, réunissant les pulsions de vie et de mort, que l’on retrouve dans certaines œuvres de notre sélection ? »

Joel-Peter Witkin, Picasso In Purgatory, New Mexico, 2015, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon
Joel-Peter Witkin, Picasso In Purgatory, New Mexico, 2015, © Joel-Peter Witkin, Courtesy Baudoin Lebon

Joel-Peter Witkin est né à Brooklyn en 1939 d’un père juif d’origine russe et d’une mère catholique d’origine italienne. Un métissage qui se retrouvera dans son art, mais aussi dans sa réflexion religieuse, spirituelle et philosophique. Il se lance dans la photographie à l’adolescence sous l’influence de son frère, assiste quelques photographes et part au Vietnam en tant que photographe de guerre. Ses premiers clichés ont intégré les collections du MoMA dès les années 1970, et après des études à l’université d’Albuquerque, il pose ses valises au Nouveau-Mexique, où il travaille depuis lors. 

Les deux autres expositions présentées par Art Élysées, soient Ruta migratoria de Javier Balmaseda et SCÉNOGRAPHIE de Fabrice Ausset, sont visibles sous les pavillons E, A, et B.  

Trois expositions pour trois sections, à découvrir jusqu’au 21 octobre. 

Retrouvez le programme complet sur le site d'Art Élysées. 

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