Comment résumer Léonard de Vinci (1452–1519) ? Non seulement peintre virtuose, auteur des plus grands chefs-d’œuvre de l’Histoire, il fut aussi un inventeur visionnaire, un architecte et un théoricien. Il incarne incontestablement le génie universel et humaniste de la Renaissance. Ce personnage est d’autant plus fascinant que ce n’est pas un lettré : ne lisant ni le latin, ni le grec, il connaît peu la culture antique. Mais Léonard de Vinci est passionné par l’observation de la nature ! Ce grand artiste se singularise par son esprit bouillonnant et débordant de curiosité. Il cultive une approche scientifique qui le place à l’avant-garde de son époque, et fascine toujours, cinq siècles plus tard.
« Le caractère divin de la peinture fait que l’esprit du peintre se transforme en une image de l’esprit de Dieu. »
Leonardo di ser Piero da Vinci est né en Toscane, dans la petite ville de Vinci. Il est le fruit d’une union illégitime entre un notaire et une paysanne. À 15 ans, il entre dans l’atelier du peintre renommé Andrea del Verrocchio, à Florence (la ville des Médicis), où il fait la connaissance de Sandro Botticelli et se forme à la peinture. Aux côtés d’Andrea del Verrocchio, Léonard de Vinci apprend à maîtriser la perspective. Déjà, il réalise des œuvres exceptionnelles, dont Le Baptême du Christ.
Jugé pour des actes considérés alors comme contre-nature (sodomites), Léonard de Vinci subit un temps d’exil entre 1476 et 1478. Finalement, en 1482, il part à Milan et se place au service du duc Ludovic Sforza. Dans ce contexte princier, il développe ses talents d’architecte. L’année suivante, il peint La Vierge aux rochers. Mais ce n’est pas son talent de peintre qui le rend célèbre, plutôt celui d’ingénieur, et sa capacité à organiser des fêtes somptuaires. Il conçoit les projets d’engins volants et de machines hydrauliques, imagine les concepts du scaphandre, de l’hélicoptère, du parachute… De surcroît, il réfléchit à ce que pourrait être la cité idéale.
En 1494, Léonard de Vinci débute La Cène, conservée dans le réfectoire du couvent de Sainte-Marie des Grâces, à Milan. Malheureusement, l’ouvrage se détériore rapidement en raison de l’humidité. Les mathématiques le passionnent, tout comme l’anatomie animale et humaine.
Un portrait de femme, La Joconde, occupe le peintre à partir de 1503. Il s’agirait d’une commande passée à Léonard de Vinci par le marchand Francisco del Giocondo. Léonard de Vinci invente une nouvelle technique : le sfumato (traduisible par « enfumé »), qui lui permet d’obtenir des effets vaporeux. Lumières et ombres se fondent dans les glacis, sans traits ni lignes, aboutissant à un rendu tout en douceur, notamment des visages.
En 1516, il est appelé en France et s’installe à Amboise auprès de François 1er. Il apporte avec lui La Joconde, dont il n’a jamais voulu se séparer, mais qu’il cède au monarque. Léonard de Vinci, installé au Manoir du Cloux (aujourd’hui le château du Clos Lucé), est handicapé par des problèmes à la main droite et ne peut plus peindre. Il s’y éteint en 1519.
Léonard de Vinci n’aurait peint qu’un nombre restreint d’œuvres, moins d’une vingtaine en tout (le Louvre est l’institution publique qui en possède le plus). Il laisse également de nombreux écrits théoriques et des carnets de dessins, d’une valeur inestimable. De nos jours encore, de grands débats portent sur l’attribution de certaines œuvres au maître, dont le fameux Salvator Mundi.
La Joconde, 1503–1519
Ce célébrissime portrait serait celui de Mona Lisa, sans doute l’épouse d’un commerçant florentin. Il s’agit d’une des rares œuvres qui soit attribuée de manière certaine à Léonard de Vinci. On sait notamment qu’il ne s’en est jamais séparé et l’a vendue à François 1er lors de son arrivée en France. La femme est représentée à mi-corps, un léger sourire énigmatique sur son visage, vêtue sévèrement, en dépit de son décolleté. S’agit-il d’un habit de deuil ? Le paysage à l’arrière-plan présente des caractéristiques typiquement léonardesques, comme une petite rivière, ou un pont de pierre. L’artiste utilise la technique du sfumato, qui lui permet de fondre les ombres et de donner de la douceur au visage.
La Vierge, l’enfant Jésus et Sainte Anne, 1503–1519
Léonard de Vinci a consacré plusieurs années de sa vie à cet ambitieux tableau religieux. L’origine de la commande demeure incertaine. Dans cette scène, Léonard de Vinci réunit trois générations : la Vierge, sa mère, et l’enfant Jésus. L’agneau, quant à lui, symbolise le sacrifice à venir. Dans un cadre à la fois bucolique et alpin (décor fréquent dans les œuvres de l’artiste), les personnages partagent un instant de douceur, l’amour étant visible à travers les jeux de regards. Ce tableau a subi une importante restauration en 2010, conduite par le Centre de recherches et de restauration des musées de France, qui fit polémique mais redonna indéniablement une grande fraîcheur aux coloris et aux détails.
Saint Jean-Baptiste, 1513–1516
Il s’agirait du testament artistique de Léonard de Vinci, sa dernière grande œuvre. Il entra dans les collections françaises suite à son acquisition par Louis XIV. Le Saint lumineux se dégage d’un fond sombre, tenant un crucifix dans la main gauche et pointant sa main droite vers le ciel. Son sourire énigmatique et ses cheveux bouclés seraient typiques de la manière de Léonard. Reste le mystère de l’interprétation : Saint Jean-Baptiste est-il une allégorie ou un nouvel Adam ?
L’Homme de Vitruve, vers 1490
Dans ce célèbre dessin enchâssé dans un manuscrit, Léonard de Vinci représente les proportions idéales du corps humain, comme une relecture du canon antique. Mais en homme de la Renaissance, il inscrit le corps dans une pensée cosmogonique propre à l’humanisme : l’homme, au centre d’un cercle et d’un carré, est au cœur de l’univers.
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