Elu en mars 2006 à la présidence du Centre d'action laïque, Pierre Galand quittera ses fonctions en mars prochain. Au moment de céder la place à l'avocat bruxellois Henri Bartholomeeusen, ancien Grand Maître de la Loge du Grand-Orient de Belgique, il règle à nouveau ses comptes avec l'Eglise catholique, dans les colonnes du "Soir".
En mars prochain, Pierre Galand cèdera les rênes du Centre d'action laïque (CAL) à l'avocat bruxellois Henri Bartholomeeusen. Dans une interview accordée au "Soir", il profite de ce passage de témoin pour faire le bilan de ses sept années passées à la tête du CAL, mais aussi pour s'attaquer une fois de plus aux religions. "Il y a sept ans, nous vivions dans un pays qui, sur le plan religieux, était plutôt apaisé", explique-t-il. "Aujourd'hui, on se trouve face à des religions plus vindicatives."
Une "ingérence" jugée inacceptable
Des propos qui font certainement référence à la journée de prière et de jeûne organisée le 6 février dernier par l'archidiocèse de Malines-Bruxelles. Pierre Galand avait alors reproché à Mgr André-Joseph Léonard de ne pas respecter la séparation Eglise-Etat et de "s'ingérer dans le débat politique". "L’Eglise catholique porte une autre vision de la vie. C’est son droit", avait-il déclaré. "Mais ce n’est pas le sien de vouloir faire pression pour que sa conception soit imposée à tous."
Le plus étonnant, c'est que, même au sein du Centre d'action laïque, ce genre de déclaration semble poser problème. Certains, comme Jacques Lemaire, directeur de "La pensée et des hommes", vont même jusqu'à évoquer une "laïcité fermée". "Nous sommes face à des fonctionnaires de la laïcité, comme une sorte de clergé laïque", a également pointé l'ancien député Hervé Hasquin.
On ignore encore quelle sera l'attitude de Henri Bartholomeeusen dans ce domaine, mais il est fort peu probable qu'il inversera la tendance, l'anticléricalisme étant inscrit dans les gènes du CAL. Il est vrai qu'on se demande quelle serait la raison d'être de cette association si elle cessait, du jour au lendemain, de faire campagne contre l'Eglise catholique. Ce qui est d'autant plus dommage qu'une telle attitude bloque toute possibilité de dialogue, que l'Eglise n'a jamais rejeté.
P. A.
