Partager
Nouveautés

Le moteur amovible Michelin rend le vélo électrique léger et bon marché

Rendre le moteur aussi aisé à retirer que la batterie permet de soustraire à toute convoitise 70 % de la valeur du vélo à assistance électrique. Un système unique conçu par Michelin, voulu léger et bon marché.

1 réaction
Le système amovible de batterie, moteur électrique et contrôleur mis au point par Michelin pour les vélos du Français Wayscral (2019).

Le vélo électrique Wayscral Powered by Michelin se caractérise par un ensemble moteur, batterie et contrôleur amovible. Il protège contre le vol, allège l'ensemble et contient le prix de revient.

Image © Wayscral et Michelin

Sachant que la vitesse moyenne du cycliste raisonnablement motivé dépasse celle de l’automobiliste englué dans les encombrements du matin, les travailleurs sont chaque jour plus nombreux à renouer avec la petite reine. Si leur enthousiasme faiblit à la première grosse pluie venue, c’est paradoxalement le retour des fortes chaleurs qui leur fait passer l’envie de venir au bureau en vélo : la grosse suée est quasiment assurée pour le “vélotafeur”. 

C’est pour s’épargner ce genre de désagrément et contenir son budget déodorant que le cycliste se laisse tenter par l’assistance électrique. Ses jarrets donnent l’impulsion mais le gros de l’effort est fourni par le moteur électrique.  

Le vélo à assistance électrique revisité par Michelin se veut 25 % plus léger que la moyenne  

Puisque la réglementation bride la vitesse à 25 km/h (avec une tolérance de + 10 %), les grands fabricants réputés — tels que Bosch et Shimano — ont décidé de livrer bataille sur le terrain de l’autonomie et de la capacité de stockage de la batterie. D’où une certaine tendance à l’alourdissement des vélos à assistance électrique. 

“Nous tenions absolument à lutter contre cette dérive”, insiste Jérôme Carrodano, Leader Mobilité chez Wayscral, le fabricant de vélos électriques du Groupe Mobivia qui distribue ses produits dans les magasins Norauto, Midas et Carter-Cash, spécialistes de l’entretien automobile. “Beaucoup de gens s’intéressent au vélo à assistance électrique mais sont découragés et intimidés par sa masse. Le système Wayscral Hybrid Powered by Michelin n’ajoute que 3,1 kilogrammes au poids du vélo. Par conséquent son agilité, sa maniabilité et son équilibre sont préservés.” 

Un vélo électrique léger pour une prise en main aisée 

De fait, la prise en main du vélo Wayscral à assistance électrique est immédiate : c’est à peine si l’on perçoit la charge qui pèse sur le porte-bagages arrière. Le vélo à cadre en aluminium (assemblé en Italie) et à fourche en acier se veut plus léger de 7 kg que la moyenne des vélos à assistance électrique de gamme équivalente. Il peut être aisément soulevé pour grimper un escalier ou se ranger dans le coffre d’une voiture. 

La structure en fil d’acier du porte-bagages se boulonne sur les points de fixation normalisés des vélos à assistance électrique. “Pas sur tous les cadres de vélos conventionnels”, déplore J. Carrodano. “Mais nous ne désespérons pas de mettre au point un système universel.” Le porte-bagages fait partie intégrante du système : il reçoit un boîtier extractible qui rassemble le moteur, la batterie et le contrôleur. L’ensemble est protégé contre le vol par un verrou à clé.  

Ce sont les ingénieurs de Michelin Lifestyle Limited qui ont mis au point ce système de propulsion amovible. Son Directeur général, Christian Delhaye nous explique son fonctionnement. “Nous avons puisé notre inspiration dans le principe d’entrainement du VéloSolex.” Le galet qui appuie sur le pneu avant du Solex est remplacé par un pignon qui attaque à la manière d’une dynamo le flanc gauche du pneumatique arrière du vélo. “Pas d’usure ni de frottement à craindre”, insiste C. Delhaye. “Le pignon d’entraînement présente une denture hélicoïdale dont l’empreinte correspond à celle imprimée sur le flanc du pneu, sur une bande spéciale en matériau composite. Les deux s’engrènent parfaitement.”  

Il faut au Wayscral Hybrid un pneu bien particulier pour fonctionner 

Cette dernière innovation est couverte par trois des neuf brevets déposés par Michelin lors de la conception de ce système de propulsion amovible. “Ce principe de crantage du pneu est la clé de la simplicité du système”, reprend C. Delhaye. “Il élimine quasiment tout frottement et toute usure du flanc, même par temps de pluie ou par températures extrêmes.” 

Affiché au tarif de 34,90 euros à l’heure où nous écrivons, le pneu Michelin Protek Urban Hybrid conçu spécifiquement pour cette application est indispensable à son bon fonctionnement. “Ce pneu a prouvé son endurance à l’issue de 32.000 kilomètres de tests”, souligne C. Delhaye. “Il présente une longévité équivalente à celle d’un pneu Michelin Protek E-Bike à flancs traditionnels.” Le système devrait endurer les petits chocs du quotidien puisque, “le contrôleur est programmé pour décaler le pignon du moteur et ajuster constamment sa position, afin de compenser le voile de la roue”. Jusqu’à une certaine mesure seulement.

Rétropédaler suffit à couper l’assistance électrique  

Le seul frottement intervient lorsque le contrôleur électronique relève ou abaisse la tête d’entraînement du moteur. Ce qui arrive fréquemment. Pour commencer, glisser en place le boîtier dans le porte-bagages ne met pas immédiatement le pignon en contact avec le flanc du pneu. L’accouplement ne se fait qu’au premier coup de pédale, lorsque le vélo est lancé et que le capteur confirme la rotation de la roue arrière (deux cibles magnétiques sont pincées sur les rayons).  

A l’inverse, le pignon se relève lorsqu’un autre capteur détecte une inversion du sens de rotation du pédalier. “Il suffit de donner trois tours de pédalier en rétropédalage pour couper toute assistance électrique”, précise Christian Delhaye. De quoi alterner aisément entre mode de propulsion assisté et purement musculaire.

25 km/h maxi pour le vélo électrique Wayscral Michelin  

La poussée s’interrompt dans d’autres circonstances. Par exemple en descente, lorsqu’on cesse de pédaler mais que le contrôleur détecte une augmentation de la vitesse de rotation de la roue. Sur le plat aussi, l’assistance se coupe lorsque le vélo dépasse la vitesse de 25-26 km/h. Des petits malins tenteront inévitablement de faire sauter cette bride. 

Ce mode de transmission par engrènement génère un bruit inévitable, mélange du bourdonnement de l’enveloppe pneumatique et du sifflement du petit moteur. “Petit mais costaud”, souligne Christian Delhaye qui aime à rappeler que le premier prototype faisait appel à un moteur électrique d’avion radiocommandé. “Pour la version définitive du le Wayscral Hybrid arrêtée à l’issue de trois années de développement, nous avons conçu un moteur plus petit que ceux qui animent la plupart des autres vélos à assistance électrique, sensiblement plus lourds. Il développe une puissance de 250 W et un couple de 30 Nm dès la première rotation.” De quoi donner des ailes au plus paresseux des cyclistes.  

Autonomie de 50 km pour le vélo électrique Wayscral Michelin 

La batterie au lithium-ion de 36 volts et 7 Ah fournie par le Japonais Panasonic assure une autonome officielle de 50 kilomètres. “Comptez environ 45 km lorsque le mode performance est sélectionné”, tempère C. Delhaye. Une jauge d’autonomie apparaît sur l’écran du smartphone, par le biais d’une application connectée via Bluetooth au contrôleur. Il suffirait de trois heures pour récupérer 80 % du taux de charge de la batterie. A noter qu’à l’instar de la plupart des vélos à assistance électrique, celui de Wayscral et Michelin ne peut convertir l’énergie cinétique en énergie électrique.  

Le système assène quelques à-coups, chaque fois que le contrôleur coupe et relance l’assistance. Mais il y a fort à parier que la plupart étaient dus à notre inexpérience et à un mauvais choix du rapport démultiplication (dérailleur Shimano Altus à 7 vitesses).  

Tarif de 999 euros pour le vélo électrique Wayscral Michelin 

Le vélo Wayscral assisté du système Wayscral Hybrid Powered by Michelin s’affiche au tarif de 999 euros, hors éventuelle prime municipale ou crédit d’impôt. L’ensemble est couvert par une garantie de deux ans. “A ce prix-là, tous les autres vélos à assistance électrique sont plus lourds et plus patauds”, assène Romain Cuif, Directeur de l’offre Norauto. 

“Retirer le boîtier qui contient le moteur, la batterie et le contrôleur permet de soustraire à la convoitise près de 70 % de la valeur de votre vélo à assistance électrique”, souligne J. Carrodano. “En cas de vol néanmoins, cet ensemble peut être remplacé contre 649 euros.” Voilà un argument un devrait engager davantage de cyclistes à investir dans la propulsion électrique. 

La distribution sera assurée par les membres des réseaux Norauto, Carter-Cash et Midas, comme par les magasins A.T.U. et Altermove, tous sont membres du Groupe Mobivia. Leurs techniciens seront habilités à effectuer les opérations d’entretien. “Ce partenariat avec Mobivia est essentiel à nos yeux”, souligne Christian Delhaye. “Accéder à 650 points de vente en France et en Europe permet d'espérer d'entrée de jeu une forte diffusion et de tirer les prix vers le bas.” En outre, il est possible de commander son vélo Wayscral en ligne et de se le faire livrer à domicile. 

Michelin espère séduire d'autres fabricants de vélo, après Wayscral

Michelin et Wayscral se sont donnés pour objectif de vendre “quelques dizaines de milliers” de vélos à assistance électrique sur un marché de 250.000 unités annuelles en France. “Notre ambition est d’intéresser d’autres fabricants de vélos et de leur faire adopter notre système de propulsion amovible”, conclut Jérôme Carrodano. 

Certains reprocheront au vélo Wayscral Powered by Michelin de faire l’impasse sur le cadre suspendu et la commande hydraulique du freinage. Il n’en reste pas moins vrai que l’ensemble présente un rapport avantageux entre prix, performances, encombrement et maniabilité. S'il semble efficace à lutter contre la suée du matin, le vélo Wayscral à assistance électrique s’avère impuissant à contrer la morsure du froid, la giboulée glacée, la crise du logement sur les parcs à vélos, ou bien l’invasion des bandes cyclables par les 2-roues motorisés. Une lutte quotidienne. Pour beaucoup de citadins par conséquent, l’habitacle climatisé d’une petite automobile conservera longtemps encore ses charmes.  

1 réaction 1 réaction

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications