Les francophones de la périphérie largués par les négociateurs ?
- Publié le 21-11-2010 à 08h35
- Mis à jour le 21-11-2010 à 09h08
Le maïeur de Linkenbeek Damien Thiery craint que le PS laisse tomber la périphérie contre le refinancement de Bruxelles
LINKEBEEK Certains nous ont parlé d’une réunion de l’Union des Francophones, dans le courant de cette semaine, d’autres l’ont démenti. Nous avons demandé à Damien Thiery (FDF), bourgmestre de Linkebeek, où en était l’UF.
On sent comme du tirage entre les partis qui composent l’UF…
“Disons qu’il nous semble y avoir de plus en plus d’éloignement entre les membres de l’UF et ceux qui participent aux négociations en vue de la formation du gouvernement.”
Vous avez l’impression de ne plus être soutenus ?
“C’est un socialiste, Jean-Louis Roefs, qui préside actuellement l’UF. Si les positions défendues par les négociateurs PS vont à l’encontre des intérêts de l’UF, Roefs osera-t-il marquer sa différence et s’opposer à Di Rupo ? Est-il vraiment écouté, dans son parti ? Je ne lui fais aucun procès d’intention, mais je pose la question.”
D’une manière plus générale, qu’est-ce qui vous inquiète ?
“Le MR n’ayant pas voix au chapitre, nous craignons que les négociateurs fassent fi des 150.000 francophones qui vivent en périphérie. Quand les Flamands en auront fini avec la périphérie, ils s’attaqueront à Bruxelles.”
Le MR ne participant pas aux négociations, savez-vous exactement où elles en sont ?
“Je ne suis pas persuadé qu’un socialiste, Roefs en l’occurrence, va le dire, lors d’une réunion à laquelle participent des membres du MR, et donc des FDF.”
Pourquoi, selon vous, un parti comme le PS vous laisserait-il tomber ?
“Ce sont des gens qui ne connaissent pas la périphérie. Je les invite – Philippe Moureaux, par exemple – à venir, un jour, dans une commune de la périphérie. Pas nécessairement la mienne.”
Il n’y a pas que le PS. Madame Delacroix, bourgmestre de Rhode, est CDH, pas socialiste…
“Au début, elle a joué le jeu de la Flandre, puis elle a fait un peu marche arrière pour montrer qu’elle était francophone, mais c’est tout !”
Que craignez-vous concrètement ?
“Que le PS laisse tomber la périphérie contre le refinancement de Bruxelles. J’insiste pourtant sur le fait que j’appuie tout à fait ce refinancement. Mais pas contre un abandon des 150.000 francophones.”
À quoi cela est-il dû ?
“À ce que ce parti ne connaît pas la périphérie, comme je vous l’ai dit, mais aussi au fait que nous subissons les conséquences de décisions prises dans les années 80.”
© La Dernière Heure 2010