Des rats-démineurs belges en Croatie
- Publié le 02-06-2005 à 07h31
Les capacités olfactives des rongeurs sont exploitées par une équipe anversoise
ANVERS/ZAGREB Ce sont les médias croates qui ont annoncé l'information. La Belgique a proposé à la Croatie de lui fournir des rats africains entraînés spécialement pour l'aider à neutraliser des mines antipersonnel qui n'ont pas explosé et qui ont été laissées sur place après la guerre serbo-croate, dans les années 1990.
La technique qui peut paraître surprenante a vu le jour à Anvers en 1997. C'est l'organisation de recherche belge Apopo et quelques organisations non gouvernementales (ONG) qui se cachent derrière ce projet. Rapidement, les chercheurs belges trouvent un jumelage avec une université en Tanzanie et le Centre international de déminage à Genève.
Aujourd'hui, ce projet un peu fou est une réalité et les rats s'entraînent dans des conditions presque réelles au Mozambique, pays où quelque 500.000 mines sont toujours actives. Mais attention, pas n'importe quel rat...
En effet, pour être démineur, il ne faut pas être un vulgaire rat de cave ou de laboratoire. Le rat-démineur est le rat géant qui mesure environ 75 cm pour un poids de 1,5 kilo!
Une espèce qui peut vivre 7 ou 8 ans, là où l'espérance de vie de ses congénères n'est que de 1 ou 2 ans. Un énorme avantage qui permet de miser sur la formation à long terme.
Mais ce n'est pas le seul avantage de ces rats. Comme tous leurs semblables, ceux-ci disposent de capacités olfactives hors du commun qui leur permettent de détecter les substances explosives mieux que les chiens traditionnellement utilisés. En outre, le faible poids de ces animaux leur permet d'éviter un risque majeur dans un champ de mines... celui de les faire exploser. Ce qui arrive malheureusement avec des chiens.
Le rat chemine donc le long d'un fil et dès qu'il repère un engin explosif enfoui dans le sol, il gratte la terre avec ses petites griffes pour le mettre au jour. Mais le rat ne fait pas ça pour rien. En récompense, il a droit à une cacahuète ou un morceau de banane. Les résultats obtenus sont très bons et ont séduit la commission croate chargée de déterminer la méthode à appliquer.
© La Dernière Heure 2005