Logis andennais: «Je pense que j'en savais trop»
- Publié le 14-03-2006 à 00h00
L'ex-comptable du Logis Andennais en justice
ANDENNE Le licenciement de Bernadette Thirion était-il abusif? Le tribunal du travail en décidera prochainement. Il rendra son jugement le 28 mars. Pour l'intéressée, l'affaire est claire. Aucune faute professionnelle ne peut lui être reprochée. Mais, à ses yeux, elle était au courant de certaines pratiques de gestion qui pourraient être gênantes.
Bernadette Thirion a été durant plus de 17 ans la comptable du Logis Andennais. Le 25 octobre 2004, elle recevait un recommandé lui signifiant qu'elle ne faisait plus partie du personnel de la société de logement social. «Pas une seule fois auparavant, je n'avais reçu de remarques, de blâmes ou de doléances, explique-t-elle. Ma collègue, qui était employée administrative, a été licenciée sept mois après moi. Elle travaillait au Logis Andennais depuis 27 ans.»
En fait, au printemps 2004, le Logis Andennais fait l'objet d'un redressement fiscal. «Il apparaissait que le comité directeur de la société avait bénéficié d'avantages qui n'avaient pas été contrôlés. Il a donc été décidé que le Logis andennais serait retaxé. Dans le compte 2004, nulle trace de remboursement de la part du comité directeur n'est visible.» Qui trouve-t-on dans ce comité? En fait, des élus locaux. La présidente Sandrine Cruspin (PS), ainsi que Chantal Gemine (PS), Henri Gilsoul (PS) et Robert Closset (MR). Précision d'importance, on ne parle pas ici de grosses sommes d'argent qui ont échappé au contrôle. «C'était des bêtises», commente Mme Thirion. Pas de fraude façon carolo , mais selon elle, des habitudes qui notait une gestion peu rigoureuse. «Je pense que j'en savais trop et que c'est bien cette raison qui explique mon licenciement.»
Mme Thirion a donc intenté une action en justice. Elle demande le payement de quatre mois de préavis ainsi qu'une indemnité de 12.500€.
En décembre dernier, le groupe Ecolo était sorti du bois concernant le Logis andennais. Pour les verts, l'absence de représentants de l'opposition andennaise dans les organes de gestion ne permet pas un contrôle démocratique. La majorité avait répondu que la représentation de la Ville au sein du Logis andennais, comme pour les intercommunales, dépendait de la clé Dhondt. La société gère actuellement quelque 713 logements sociaux.
© La Dernière Heure 2006