L'espace Allison expulsé
- Publié le 23-09-2009 à 08h55
- Mis à jour le 23-09-2009 à 09h27
"Je n'assisterai pas au second enterrement de ma fille", clame Jean-Jacques Cambier
POLITIQUE Espace Allison, hier matin 9 h. Le fondateur de l'ASBL, Jean-Jacques Cambier, attend de pied ferme le comité chargé de l'expulsion de l'association. Les trois policiers et l'huissier mandaté par la commune ne tardent pas à arriver.
Appuyé sur sa camionnette, le père de la jeune Allison, assassinée en 2001 à l'âge de 15 ans, contemple d'un œil lointain ce qu'il appelle le deuxième enterrement de sa fille.
Ce mardi, il refuse de pénétrer dans les locaux où l'huissier est chargé d'inventorier ce qui reste de l'ASBL. Quelques écrans d'ordinateur à jeter, l'une ou l'autre table de bois et le fameux skate-park, œuvre des nombreux adolescents et jeunes adultes qui fréquentaient les lieux.
Espace Allison dispose désormais de six mois pour débarrasser le matériel. Cela signifie aussi qu'il dispose de six mois pour retrouver un local suffisamment grand que pour abriter l'infrastructure. Pour Jean-Jacques Cambier, cette expulsion marque la fin d'une période : "Pourquoi ne m'a-t-on jamais écouté ? Où est mon droit de me défendre ? Que signifie le mot démocratie à Gerpinnes ?"
Du côté de l'administration communale, on tempère. "Nous avons signifié aux administrateurs que la convention était échue et ne serait pas reconduite", explique M. Busine, maïeur. "L'ASBL avait alors quinze jours pour nous répondre. En l'absence de signe de sa part, nous avons intenté une procédure en justice pour faire valider notre congé de renom. Ce qui a été fait en date du 4 mai. Depuis, nous avons vainement tenté de reprendre contact avec eux."
La première échéance pour la désoccupation des lieux était fixée au 15 août et a été prorogée jusqu'à l'expulsion de ce matin. Alors cette fois, M. Cambier n'a plus le choix, il s'en va. Mais il n'a pas dit son dernier mot. Il intentera prochainement une nouvelle action en justice.
© La Dernière Heure 2009