Charleroi: la future usine de recyclage d'avions, prévue en 2026, sera construite ailleurs
Le gouvernement wallon a relancé une procédure, depuis le début, pour la création d’une usine de démantèlement d’avions à Gosselies. Explications.
- Publié le 25-11-2023 à 05h00
Faire de Charleroi un pôle d’excellence dans le démantèlement et le recyclage d’avions, l’idée a débouché sur un appel à projets, et la validation d’une candidature déposée par un consortium d’entreprises. Mais voilà que ça coince sur le plan de la mise en œuvre en raison d’exigences foncières et opérationnelles de la Sonaca. Il faut tout reprendre à zéro.
Reculer pour mieux sauter ? C’est un peu l’analyse du ministre wallon de tutelle des Aéroports, Adrien Dolimont. S’acharner à vouloir aboutir à une solution pour développer cette activité d’économie circulaire au nord de BSCA, sur le site de la Sonaca, exposait le dossier à un dépassement du délai imposé par le plan de Relance qui doit le subsidier. Repartir à zéro va effectivement faire perdre quelques mois, mais cela sécurisera la suite de la procédure.
C’est le choix du gouvernement: déplacer l’usine de recyclage d’avions vers la zone sud à Gosselies, sur le site Sabca, où les obstacles fonciers et opérationnels sont levés. En juillet 2022, l’exécutif wallon avait marqué accord afin de retenir le projet déposé par le consortium composé de Sabena Engineering, Sabena Aerospace technologies, Sabca, Comet Sambre et Comet Traitements. La Sowaer avait été mandatée pour poursuivre les négociations en vue de finaliser la convention, ce qui a achoppé.
D’autres opportunités ont donc été étudiées: c’est ainsi que le site de la Sabca, en bordure de la route des Fusillés dans le prolongement de l’ancienne aérogare, a été identifié. La création du centre de démantèlement et recyclage renforcera le pôle industriel local, en diversifiant ses compétences. En octobre dernier, l’exécutif a donc changé d’orientation. La procédure initiale tombe à l’eau, on repart sur de nouvelles bases.
La législation impose de relancer un appel à projets, auquel devrait logiquement répondre le même consortium d’entreprises. Les critères d’attribution ont été redéfinis, en matière de maîtrise foncière, d’investissement, de qualité environnementale, de création d’emplois et de formation. Le calendrier prévisionnel est le suivant: suite à la publication, le dépôt des candidatures et la sélection des candidats doit s’opérer en janvier prochain pour une désignation du lauréat en mai 2024, au terme d’une négociation. C’est aussi en janvier 2024 que doit intervenir la clôture du cahier spécial de charges. Si le processus ne connaît pas de couac, on reste tout à fait dans les clous pour livrer l’usine à l’horizon 2026, en ce compris l’obtention du Permis unique.
Une subvention de 10 millions d’euros a d’ores et déjà été liquidée en 2021 (4 millions) et 2022 (6 millions) au profit de la Sowaer. À ce jour, un montant de 69 142 euros a été consommé dans le cadre d’études préliminaires. Le solde disponible de cette subvention est donc de 9 930 858 euros, ce qui est suffisant pour préparer le site à l’accueil du projet. Un montant de 28,9 millions€ est par ailleurs prévu dans le cadre du plan de relance wallon. Pour le ministre des Aéroports, Adrien Dolimont: "Ce projet ne change pas de cap, juste de chemin à emprunter."