Farciennes: le nouveau stand de tir est devenu (enfin) réalité!
Neuf lignes de tir à 50 m, 14 pour le tir à air comprimé: d’ici janvier, le tout nouveau stand de tir de Farciennes ouvrira ses portes. Enfin.
- Publié le 11-12-2023 à 19h00
C’est la récompense d’une attente qui aura duré une décennie. Dimanche prochain, le nouveau stand de la Société royale de tir de Charleroi, à Farciennes, sera officiellement inauguré, même si les membres du club fondé en 1922 devront encore attendre le mois de janvier pour y tirer leurs premières cartouches.
Sur 1 200 m2, le bâtiment abrite 9 lignes de tir de 50 mètres (contre 25 auparavant), tout calibre, à l’exception des armes à poudre noire. "Il comporte des tablettes amovibles, adaptables au tir à l’arme de poing ou à l’arme longue", précise la présidente de la SRTC, Myriam Scohy Le bouton-poussoir permet de placer la cible directement à 10, 25 ou 50 m. À côté de ce pas de tir réservé aux armes à feu, 14 lignes de 10 mètres sont réservées au tir à air comprimé, dont 10 équipées de cibles électroniques.
Une installation moderne, idéale pour le tir récréatif, et dont le stand à air comprimé pourra parfaitement accueillir des compétitions officielles, indique-t-on à l’URSTBf, la fédération francophone de tir.
À ces espaces principaux, il faut ajouter des locaux annexes. L’un d’eux sera destiné aux directeurs de tir, un autre aux "réparations armes" et manipulations, et un autre encore au bureau d’écolage, sans compter les locaux techniques, l’un d’eux étant réservé à la gestion de l’eau de pluie et la ventilation de la cafétéria. Et quelle cafétéria ! Sa capacité est d’une centaine de personnes, avec un superbe bar où ne circuleront pas d’espèces, une kitchenette, un espace administratif séparé… On est très loin de l’ancien stand, désuet et plutôt spartiate, d’autrefois… Pour compléter le tout, un parking, d’une capacité de 50 véhicules, est en cours d’achèvement.
La tranquillité des riverains est une préoccupation majeure. L’édifice est dit "semi-enterré" du fait qu’il est en contrebas de la route, "ce qui assure une protection du voisinage contre le bruit", commente Myriam Scohy. Qui rappelle que l’installation a fait l’objet d’études de bruit, qu’elle répond aux exigences du permis d’environnement et que, précaution supplémentaire, des tests seront encore réalisés avant l’ouverture.
2 millions € investis
Évidemment, tout cela a un coût: "Deux millions€, moitié sur fonds propres, moitié crédit bancaire", lâche la présidente. Sans subsides, donc, en particulier d’Infrasports, "pour avoir les coudées franches, la procédure étant fort lourde", résume-t-elle. Un peu court, toutefois, le coût des matériaux et la fermeture pendant la pandémie ayant eu un impact sur le plan financier. Bref, il manque 80 000 € pour installer le chauffage prévu et les panneaux photovoltaïques, indispensables quand la consommation atteint entre 15 000 et 20 000 kWh par an… "Ce sera pour 2024, ça dépendra du nombre de membres que nous enregistrerons."
L’ouverture aux quelque 800 membres déjà inscrits est prévue le 2 janvier 2024. D’ici là, les pompiers auront remis un avis, en principe positif, et, dans la foulée, le gouverneur de la Province de Hainaut aura donné son agrément. Pour Myriam Scohy, ce sera la concrétisation d’un projet lancé par son mari, Jacques De Vogelaere, décédé après avoir mis sur papier les plans du stand. Si sa veuve a refusé que le stand porte le nom de son mari – il ne l’aurait pas souhaité -, un portrait sera accroché au mur de l’espace administratif.
Une longue histoire qui ouvre des perspectives
Le projet d’un nouveau stand a vu le jour il y a dix ans. "Lorsque la commune nous a avertis que le terrain sur lequel se trouvait l’ancien stand allait faire l’objet d’un SAR, un site à réaménager. On se trouvait dans l’obligation de partir", raconte la présidente. Le projet prend forme et, en 2015, le permis unique pour le nouveau stand, prévu entre la voie ferrée et la rue Paul Pastur, est dans la poche. Pas gagné pour autant…
Car les négociations entre la commune de Farciennes avec le propriétaire du terrain prendront quatre ans. Puis le périmètre du fameux SAR sera cassé trois fois par le Conseil d’État à la suite de recours de riverains opposés à l’expropriation prévue. Cerise sur le gâteau, le Covid ajoutera encore du retard. Il fallait de l’opiniâtreté pour mener le dossier à terme… En attendant, les tireurs seront contraints de quitter l’ancien stand en mars 2020, pour poursuivre leur loisir au stand de Solre ou dans d’autres clubs amis. Mais l’hémorragie de membres s’est soldée par 300 départs.
La page est tournée, et une centaine de membres, nouveaux surtout, ont déjà rejoint le club. "Beaucoup attendent les journées portes ouvertes, les 27, 28 et 29 décembre, de 10 à 17 h, pour se réinscrire", pressent Myriam Scohy qui estime que le nouveau stand peut accueillir jusqu’à 1 500 membres.
Récupérer des membres est un objectif de la SRTC. Il y en a d’autres. Attirer les jeunes arrive en tête: "La période perturbée avec le Covid les a écartés du tir. Beaucoup sont adultes, et il faut repartir à zéro. On espère que notre école de tir sera reconnue par l’Adeps, ce qui nécessite de disposer d’un moniteur breveté."
Il s’agira aussi de reconstituer une équipe de compétiteurs pour les concours, récupérer des entraînements de zones de police (des négociations sont en cours) ou encore, en dehors des heures d’ouverture du stand, "rendre la cafétéria accessible à tous, associations, organismes, par exemple pour des démonstrations de produits divers ", histoire de faire rentrer des recettes.
Ultime question: le tir est-il un vrai sport, pour tous ? "Bien sûr, assure Myriam Scohy. Il procure de la détente, demande beaucoup de concentration. Il a un pouvoir déstressant. Il exige aussi du respect et de la discipline."