250 appartements devraient voir le jour sur le site de La Dorcas à Tournai: un permis a été délivré... Mais un recours devrait être introduit
La société Thomas & Piron vient d’obtenir de la Région wallonne un permis unique pour la réalisation de 250 appartements sur le site de l’ancien hôpital La Dorcas à Tournai. Des riverains estiment ce projet démesuré ; ils ont l’intention d’aller en recours devant le Gouvernement wallon contre cette décision de l’administration.
- Publié le 16-11-2023 à 09h01
Les groupes politiques tournaisiens marchent sur des œufs quand ils évoquent le mégaprojet de création de 250 logements sur le site de l’ancienne clinique La Dorcas. On a pu le constater lors du conseil communal d’avril 2023. Il y a ce sentiment que ce dossier, s’il n’est pas parfait, constitue une opportunité unique de faire disparaître un chancre qui ne se représentera peut-être pas de sitôt.
L’échevin de l’urbanisme nous a confirmé ce mercredi que le projet avait effectivement obtenu son feu vert de la part de la Région wallonne, Philippe Robert fait partie de ceux qui, au sein du collège communal, voient ce projet d’un bon œil. "D’aucuns exagèrent le gabarit des bâtiments avec un montage photo qui crée une confusion avec des hauteurs ne représentant absolument pas la réalité du dossier", dit-il. "Je souhaite rappeler aussi que c’est ce type de projets, avec une certaine hauteur, certes, mais en périhérie de la ville, qui contribuera à freiner l’étalement urbain, objectif du Gouvernement wallon".
Tout le monde n’apprécie pas le projet tel qu’il a été proposé. La CCATM (Commission consultative communale d’aménagement du territoire et de mobilité) a émis un avis défavorable. L’enquête publique a donné lieu à des réactions : une pétition comportant 223 signatures ainsi que 86 remarques ont été transmises dans ce cadre.
Un avocat bruxellois pour le recours
Sept mois plus tard, des "opposants" au projet ne veulent pas s’avouer vaincus. Nous venons d’apprendre que des riverains ont l’intention de lancer une procédure de recours "en annulation" pour diminuer la taille du projet, avec l’avocat bruxellois spécialisé (en urbanisme) Vincent Letellier.
Un appel aux dons a été lancé pour cette action. Ce n’est pas une démarche courante. "Chaque euro en plus nous encouragera dans cette démarche pour être entendus cette fois-ci d’une manière juridique", indique Vincent Deruyck, un des habitants du quartier à l’origine de la publication sur le site spécialisé "Kadonation".
Ces citoyens dénoncent "une folie des grandeurs": "250 appartements dans quatre tours de buildings avec un maximum de 650 nouveaux habitants sur un seul hectare avec R + 8 en hauteur le long de notre paisible Escaut et du Ravel", déplorent-ils.
L’organisation des travaux, durant dix ans, fait peur. "Si le projet diminue un peu en taille, le temps des travaux sera lui aussi réduit, ainsi que le nombre de voitures liées aux nouveaux habitants qui utiliseront le rond-point Haricot".