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Conseils jardinage et plantes

La sphaigne : qu'est-ce-que c'est ?

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La sphaigne est une mousse, qui a une importance toute particulière dans la formation d’un milieu très riche, les tourbières. Elle affiche de nombreuses propriétés qui la rendent également précieuse dans un jardin ou pour les plantes d’appartement. Support de culture très apprécié, la sphaigne ou sphagnum est, entre autres, très utilisée pour les orchidées. Il convient cependant de protéger ce végétal dans la nature. Portrait et utilisations de la sphaigne.

 

Comment et pourquoi utiliser la sphaigne ?

Portrait

Il s'agit d'une plante qui fait partie des mousses, ou plutôt d’un genre de mousses, Sphagnum, celui-ci comportant plusieurs milliers d’espèces, dont une trentaine en France.

Où trouver de la sphaigne dans la nature ? Elle pousse dans les milieux humides tout autour du globe : marais, marécages et tourbières mais aussi landes humides, zones rocheuses suintantes… Elle a pour caractéristique d’absorber l’eau comme une éponge, grâce à la ceinture de cellules vides qui entourent les cellules chlorophylliennes. Elle est de ce fait un végétal idéal pour la formation de ces milieux précieux que sont les tourbières. De nombreuses tournières sont d’ailleurs dites “tourbières à sphaigne”.

Les tourbières ont un rôle crucial dans la nature, notamment en matière de régulation et de filtration de l’eau, et surtout car elles représentent le plus gros réservoir de carbone sur Terre, en plus de la biodiversité très spécifique qu’elles abritent.


Formation des tourbières

Il est tout d’abord crucial que le climat soit humide et les précipitations régulières et abondantes, d’autant plus si le climat est chaud, pour compenser l’évapotranspiration. Il y a peu de tourbières en milieu très froid, car la matière ne s’y décompose pas facilement, et bien sûr les milieux secs ne présentent pas non plus les bonnes conditions. Il est également nécessaire au départ qu’il y ait une dépression dans le sol, ou tout autre condition topographique qui permettent à l’eau de s’accumuler.

Une fois la dépression pourvue d’eau, la sphaigne va s’y développer, formant des sortes de radeaux à sa surface. Elle a une croissance relativement lente mais continue, et ses nouvelles tiges et feuilles vont peu à peu recouvrir les parties plus anciennes, qui vont mourir faute d’oxygène et de lumière. C’est la décomposition de ces parties mortes qui constitue la tourbe, blonde pour la partie supérieure, brune puis noire en-dessous, les couches inférieures étant constituées de charbon et pour finir de pétrole. L’ensemble mousse et tourbes va former des sortes de buttes, des coussins de matières mortes en-dessous et vivantes dessus, buttes qui peuvent mesurer plus d’1 m de hauteur. Ce processus est bien sûr excessivement lent, s’étirant sur des milliers d’années.

Ce milieu est particulièrement acide, et riche d’une biodiversité très spécifique.


Propriétés

Bien que très pauvre en éléments nutritifs et donc ayant peu d’influence sur la vie microbienne du sol, la sphaigne est un végétal étonnant. Elle possède d’importantes capacités de rétention de l’eau, atteignant jusqu’à 20 fois sa masse (1 kg de sphaigne est capable d’absorber 20 litres d’eau). Elle augmente les capacités tampon du sol, c’est-à-dire son pouvoir de conserver un pH stable et équilibré, ce qui favorise l’absorption des éléments nutritifs présents par les plantes. Elle a également une influence positive sur le lessivage du sol qui conservera plus facilement ses fameux éléments nutritifs. Son pH bas lui permet d’apporter plus d’acidité à un sol trop calcaire.


Comment se servir de la sphaigne ?

Lorsque l’on achète de la tourbe pour le jardin, il s’agit de sphaigne morte, décomposée. Il est également possible d’acheter d'en acheter séchée, donc non décomposée mais morte, ou bien de la mousse vivante. La tourbe a le défaut d’être très difficile à réhydrater. Elle peut également être vendue mélangée à du terreau.


Ses propriétés au jardin

La sphaigne peut être utilisée telle quelle, pure, ou bien mélangée à un autre substrat.

  • Elle est acidifiante, vous pouvez la mêler à vos mélanges de terres pour proposer un substrat adapté à vos plantes de terre acide.

  • Elle forme un substrat léger et absorbant, idéal pour les plantes épiphytes telles que les orchidées.

  • Sa capacité de rétention d’eau fait d'elle un très bon matériau à ajouter dans le terreau ou la terre de votre jardin pour réduire de moitié vos arrosages et pour limiter les risques de dessèchement des racines.

  • Inversement, cette propriété est également utile dans le cas d’un excès d’eau, car la mousse va l’absorber et ainsi protéger les racines d’un pourrissement qui pourrait leur être fatal.

  • La mousse absorbe également dans ses cellules vides de l’oxygène, aussi nécessaire pour les plantes que l’eau.

  • Elle est un bon stimulant racinaire, à utiliser pour vos semis, boutures, repiquages ainsi que pour les marcottages aériens.

  • Ses fibres sont élastiques, ce qui lui permet de rester aérée longtemps, à l’inverse du terreau qui se compacte bien plus rapidement.

  • Sa souplesse et sa légèreté se retrouvent lorsqu’elle est mélangée à la terre du jardin, permettant un travail plus facile.

  • Elle reste active plus longtemps (plusieurs années) que le simple terreau qui devient une matière morte au bout de 4 mois, ce qui est bienvenu pour vos cultures en pot qui auront besoin moins souvent d’un rempotage ou d’un surfaçage.

  • La sphaigne, naturelle, est un véritable allié pour la plante afin de combattre les maladies qui peuvent l’affecter. Elle contient en effet des polysaccharides qui lui donnent des propriétés antibactériennes, tout comme son acidité (pH de 4,8 en moyenne) et son taux élevé de lignine.

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Comment l’utiliser ?

La mousse séchée que vous trouvez dans le commerce est déshydratée, il est donc recommandé de la réhydrater avant utilisation, pendant au moins 12 heures. Une fois sortie de l’eau, vous la presserez entre vos mains pour en enlever l’excès d’humidité.


Au potager

Cette mousse peut être mélangée à raison de 50 % à la terre ôtée d’un trou de plantation, terre qu’elle rendra plus aérée et donc plus favorable à l’enracinement. Ce n’est qu’après 3 ans que vous ajouterez de la mousse au même endroit, environ moitié moins que la première fois.


Au jardin

  • Pour les plantes d’ornement annuelles : vous apporterez environ 20 % de mousse à la terre de plantation, quantité que vous pouvez cependant augmenter en fonction de la plante, jusqu’à 50 %.

  • Pour le gazon : ici également elle va être mélangée à la terre de plantation, plutôt en surface (sur les 10 à 15 premiers centimètres), pour limiter les besoins d'arrosage. L’apport sera d’environ 40 litres pour 3 m2.

  • Les plantes de zones humides et celles originaires de zones boisées se plaisent beaucoup dans un substrat composé en partie de ce type de mousse : les iris, les fougères, les astilbes, les bruyères, les fraisiers...

Pour les plantes en pot

En tant que substrat comme en tant que paillis, cette mousse convient très bien à de nombreuses plantes en pot. 

  • La mousse séchée est un bon paillis pour les plantes tropicales : calatheas, fittonias, philodendrons, alocasias, syngoniums... En conservant l’humidité, elle forme une barrière qui empêche le substrat de se dessécher. Il suffit de vérifier son hygrométrie régulièrement et de l’humidifier si besoin avec un vaporisateur.

  • La mousse vivante sera utilisée comme paillis (avec un substrat de sphaigne séchée) ou comme substrat pour les plantes carnivores. Dans le premier cas, vous veillerez à ce que la couche de sphaigne vivante reste bien humide.

  • Vous ajouterez de la mousse dans le terreau des plantes acidophiles : anthuriums, monsteras notamment. Remplacez par contre le terreau tous les ans, car la sphaigne va commencer à s’y décomposer et ce n’est pas recommandé dans ce cas.

  • Plusieurs caractéristiques de cette mousse sont appréciables pour les orchidées : la rétention d’eau, la stimulation racinaire, ses propriétés anti-bactériennes. Placez quelques billes d’argile au fond du pot et entourez la racine ou la bouture d'orchidée avec la sphaigne. Un tuteur viendra maintenir la plante droite. Vous changerez ce substrat une fois par an.

À savoir : attention à vos orchidées achetées dans un substrat composé d’écorces. Il est très possible qu’elles aient tout autour des racines un bouchon de sphaigne, car c’est ce qui est souvent utilisé pour les jeunes plants et il n’est pas ôté lorsque les plants grandissent. Or, écorces et mousse ne s’arrosent pas de la même façon, d’autant moins si l’on ne connaît pas l’existence de cette mousse, et les racines de vos orchidées risquent la pourriture par trop d’humidité. Arrosez donc parcimonieusement pendant les premières semaines, et rempotez dès que possible. Pour en savoir plus, retrouvez notre guide d'achat pour choisir les produits pour prendre soin de ses orchidées


Sphaigne dans un pot d'orchidée

Pour multiplier vos plantes

  • Pour le marcottage aérien : le marcottage consiste à provoquer la formation de racines sur un rameau en maintenant celui-ci en contact prolongé avec un substrat humide. Dans le cas du marcottage aérien dans de la mousse, il suffit de placer celle-ci, bien humidifiée, dans une papillote de papier aluminium par exemple, et de ficeler le tout autour d’un rameau de la plante que vous souhaitez multiplier. Vous taillerez après quelques semaines (ou plus, cela dépend des végétaux) pour rendre indépendante la nouvelle plante qui sera placée dans un mélange drainant, à mi-ombre, jusqu’à sa mise en place.

  • Pour les boutures de plantes d’intérieur : de nombreuses plantes d’intérieur sont d’origine tropicale, c’est pour ça que c’est à l’intérieur qu’on les cultive ! Ce sont donc des plantes qui apprécient une bonne hygrométrie, et ce sera notamment un critère important pour réaliser des boutures. Prélevez les boutures de monsteras, peperomias, bégonias bambous, hoyas, pothos et entourez-les de mousse. L’utilisation d’une mini-serre est un plus pour leur apporter des conditions idéales.

  • Pour les semis : ce substrat bien aéré et humide a tout pour plaire aux graines qui lèveront sans problème. Vous l’utiliserez de préférence pour les graines assez grosses car il s'agit d'une matière de gros calibre, dans laquelle les graines les plus fines peuvent se perdre et ne pas arriver à lever car enfouies trop profondément.

Découvrez aussi notre article : Quel terreau pour les semis ?

Qu'est-ce qui peut la remplacer ?

Tout d’abord, pourquoi vouloir remplacer la sphaigne ? Eh bien tout simplement parce qu'il s’agit d’une ressource qui n’est pas inépuisable, bien qu’elle soit renouvelable puisque vivante. La croissance des différentes Sphagnum est en effet très lente, entre 2 et 12 cm par an selon son environnement. De plus, comme sa partie basse se compacte et se décompose, la pousse réelle ne dépasse pas le millimètre.

De plus, le processus extrêmement lent de formation de la tourbe (environ 200 ans pour 1 cm de tourbe blonde) impose que l’exploitation de cette mousse (comme de la tourbe) soit drastiquement réduite. D’ailleurs les espèces de Sphagnum que l’on trouve en Europe sont interdites de récolte. Sont utilisées principalement les sphaignes du Chili, de Nouvelle-Zélande….

Pour la remplacer :

  • Le terreau de feuilles est acidifiant, comme l’écorce de pin.

  • La fibre de coco est un matériau a un fort pouvoir de rétention d’eau, mais il n’est pas non plus très conseillé dans la mesure où il est produit très loin et qu’il faut l’acheminer.

  • Des apports d'eau plus fréquents et réguliers compenseront cette matière.

Cultivez-la !

Difficilement remplaçable dans certains cas, vous pourrez cultiver la sphaigne pour en disposer en petites quantités. Il vous suffit de préparer un bac d’eau peu profond mais assez large et d’y placer du terreau de feuilles ou de la tourbe pour un bon environnement. Ce substrat va former un support de culture pour la mousse et éviter que ses brins ne soient totalement submergés. Attention en la manipulant, cette mousse est très fragile.

Utilisez pour le bac comme pour l’arrosage de l’eau déminéralisée ou de l’eau de pluie, l’eau du réseau est trop calcaire pour elle.

Déposez de la mousse achetée vivante sur le dessus du bac et arrosez avant de tasser légèrement. Vous maintiendrez l’ensemble toujours humide. Vous garderez le bac à mi-ombre ou à l’ombre, si possible à l’abri du froid, par exemple dans une mini-serre.

Vous pourrez prélever de la mousse dès qu’elle se sera développée, en en laissant toujours suffisamment pour qu’elle puisse se renouveler.


Cultiver la sphaigne pour la sauvegarder dans la nature

Précieuse pour les plantes du jardin et en pot de par ses formidables et rares propriétés, la sphaigne l’est cependant bien plus dans son milieu naturel, c’est pourquoi il est indispensable de la préserver en limitant le plus possible son utilisation. L’alternative à adopter est de cultiver vous-même votre propre mousse, une culture facile, très intéressante et surtout écologique !