Vote des enseignants: moins de suspense à la FSE qu’à la FAE

Alors que le suspense est à son comble au sein de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la tendance s’annonce plus prévisible du côté des profs faisant partie du Front commun. Près de la moitié des syndicats locaux ont déjà voté en faveur de l’entente conclue avec le gouvernement.

Au moins 24 syndicats locaux affiliés à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE-CSQ), sur les 33 qui doivent se prononcer sur l’entente, ont déjà fait connaître les résultats de leur vote.

De ce nombre, 18 ont déjà voté en faveur de l’entente sectorielle, qui détaille les conditions de travail des enseignants, comme la composition des groupes ou la possibilité de bénéficier d’aides à la classe.

À plusieurs endroits, les résultats sont serrés, selon une compilation partielle réalisée par Le Journal à partir des données déjà diffusées et des informations fournies par les syndicats qui ont répondu à nos courriels.

Par exemple, au Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage, dans le Bas-Saint-Laurent, les enseignants sont divisés. Ceux qui enseignent au Centre de services scolaire (CSS) du Fleuve-et-des-Lacs ont voté pour l’entente à 51%, tandis que ceux qui enseignent au CSS Kamouraska–Rivière-du-Loup ont choisi de la rejeter à 55%.

La FSE, qui fait partie du Front commun, représente environ 60% des enseignants au Québec.

• Écoutez l'entrevue avec Sylvain Mallette, ex-président de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE) à l’émission d’Alexandre Dubé via QUB radio :

Les yeux rivés sur la FAE

Du côté de la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), qui représente l’autre 40% des enseignants de la province, c’est vendredi que nous saurons si l’entente est entérinée ou s’il faudra retourner à la table de négociation.

Rappelons que les négociations hautement tendues entre Québec et les enseignants ont mené à plusieurs jours, voire plusieurs semaines de grève dans certaines régions. 

Les votes sont si divisés que tout est possible. Jusqu’à maintenant, quatre syndicats l’ont approuvée tandis que quatre l’ont rejetée.

Pour que l’entente soit adoptée par la FAE, il faut qu’elle soit appuyée par une double majorité des membres, mais aussi par au moins cinq syndicats locaux sur neuf.

Le sort de l’entente avec la FAE repose donc sur les épaules des quelque 3000 profs du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Yamaska, qui ont jusqu’à vendredi pour voter.

Plusieurs enseignants ont d’ailleurs critiqué le fonctionnement démocratique syndical dans les derniers jours. Certains ont dénoncé la longueur des assemblées générales, le fait de ne pas avoir accès aux ententes à l’avance, ou encore le fait que les différents syndicats locaux ne votent pas tous en même temps.

Par exemple, l’assemblée générale de l’Alliance des professeurs de Montréal a duré près de neuf heures et s’est terminée autour de deux heures du matin, dans la nuit du 18 au 19 janvier dernier.

Poids relatif

Du côté de la FSE, on assure que ce genre d’assemblée qui s’étire jusqu’à tard n’est pas chose commune.

«La plupart des enseignants ont reçu les documents d’avance», note Sylvie Lemieux, attachée de presse de la FSE.

Plusieurs syndicats locaux ont séparé le processus en deux temps: une première soirée d’information pour présenter l’entente et répondre aux questions, puis une autre pour voter.

Par ailleurs, le fonctionnement est différent de celui de la FAE. Pour être entérinée par la FSE, l’entente doit être adoptée par une majorité de «mandats» qui sont calculés en fonction du poids relatif de chaque syndicat local. 

Les votes des membres de la FSE se poursuivront jusqu’au 7 février et le résultat final sera connu le 14 février.

LES RÉSULTATS CONNUS À CE JOUR

FÉDÉRATION DES SYNDICATS DE L’ENSEIGNEMENT (FSE-CSQ) (Front commun)

Pour l’entente :

Syndicat de l’enseignement de la Chaudière : 86%

Syndicat de l’enseignement de la région de Vaudreuil : 64%

Syndicat de l’enseignement de l’Estrie : 50,5%

Syndicat de l’enseignement des Bois-Francs : 72%

Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville : 65%

Syndicat de l’enseignement des Deux-Rives : 69%

Syndicat de l’enseignement de la Rivière-du-Nord : 58,1%

Syndicat de l’enseignement du Saguenay : 67,7%

Syndicat des enseignantes et enseignants des Laurentides : 57,2%

Syndicat de l’enseignement du Pays-des-Bleuets : 62,9%

Syndicat de l’enseignement de la Haute Côte-Nord : 80%

Syndicat de l’enseignement de la Jonquière : 77%

Syndicat de l’enseignement du Lac-Saint-Jean : 88%

Syndicat de l'enseignement du Haut-Richelieu: 60,2%

Syndicat de l'enseignement de la Côte-du-Sud: 72%

Syndicat de l'enseignement de la région des Moulins: 70%

Syndicat de Champlain

            CSS des Patriotes : pour 57%

            CSS Marie-Victorin : pour 55%

            CSS Salaberry : pour 72,5%

Syndicat de l’enseignement de la région de la Mitis

            CSS Monts-et-Marées : 88,8%

            CSS des Phares : 79%

Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage

            CSS du Fleuve-et-des-lacs : 51%

Contre l’entente :

Syndicat de l’enseignement du Lanaudière : 62%

Syndicat de l’enseignement des Vieilles-Forges : 50,2%

Syndicat de l’enseignement de Charlevoix : 53,7%

Syndicat de l’enseignement du Grand-Portage 

            CSS Kamouraska–Rivière-du-Loup : 55%

Syndicat du personnel de l’enseignement des Hautes-Rivières

CSS Hautes-Laurentides : 77,3%

CSS Hauts-Bois-de-l’Outaouais : 90,2%

FÉDÉRATION AUTONOME DE L’ENSEIGNEMENT (FAE)

Pour l’entente :

Syndicat de l’enseignement de la Pointe-de-l’Île : 59%

Alliance des professeures et professeurs de Montréal : 54%

Syndicat de l’enseignement de l’Outaouais : 58%

Syndicat de l’enseignement de l’Ouest de Montréal : 51%

Contre l’entente :

Syndicat de l’enseignement de la région de Laval : 68%

Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides : 72%

Syndicat de l’enseignement des Seigneuries : 58%

Syndicat de l’enseignement de la région de Québec : 60%

– Avec la collaboration de Daphnée Dion-Viens du Journal de Québec