Richard Biefnot, pédophile organisé
C'est parce qu'il avait appris l'existence d'une fuite majeure vers la presse sur l'enquête internationale ayant conduit jusqu'à Richard Biefnot que le parquet de Mons a divulgué, lundi soir, l'inculpation pour détention de matériel pédopornographique de ce désormais ex-membre du PS et ex-échevin socialiste montois.
- Publié le 19-05-2009 à 00h00
C'est parce qu'il avait appris l'existence d'une fuite majeure vers la presse sur l'enquête internationale ayant conduit jusqu'à Richard Biefnot que le parquet de Mons a divulgué, lundi soir, l'inculpation pour détention de matériel pédopornographique de ce désormais ex-membre du PS et ex-échevin socialiste montois. Mardi, le procureur de Mons, Christian Henry, et la porte-parole du parquet fédéral (qui coordonne l'enquête), Lieve Pellens, expliquaient que l'affaire Biefnot n'est qu'un pan d'un dossier bien plus vaste et toujours en cours. Des perquisitions doivent encore être menées. L'affaire avait donc été placée sous embargo et le restera, du moins en partie, jusqu'à ce que les devoirs d'enquête initiaux soient achevés. Mais voici ce qu'on en sait déjà.
1De Pologne en Belgique. Des policiers polonais ont mis la main, lors d'une vaste enquête baptisée "Opération Simone" et lancée à la fin de l'an dernier, sur les adresses électroniques des clients d'un réseau international de fournisseurs d'images à caractère pédophile installé dans leur pays. L'officier de liaison belge de Varsovie l'ayant appris, il a pu faire transférer les adresses "IP" des pédophiles Belges à Bruxelles (mais d'autres pays sont bien sûr concernés). Après identification des quelque trente intéressés, le parquet fédéral belge a "distribué" autant de dossiers aux parquets concernés. Dont celui de Mons, pour Biefnot. Et d'autres, que les autorités judiciaires ne veulent pas nommer à ce stade. On sait toutefois que plusieurs Belges ont déjà été mis sous mandat d'arrêt, de ce fait.
2L'enquête. Les perquisitions se poursuivront encore quelques jours. D'autres inculpations seront donc prononcées. Quant aux opérations, si elles ont été un peu étalées dans le temps, c'est parce que les spécialistes de la police, pour efficaces qu'ils soient, sont trop peu nombreux pour "craquer" en même temps tous les ordinateurs des supposés pédophiles. Par ailleurs, le parquet fédéral dressera un bilan à l'issue des travaux. L'espoir est aussi de localiser les victimes.
3Richard Biefnot. On se demandait s'il s'agissait d'un cas "léger" ou "dur". C'est la version "hard". Sauve la présomption d'innocence et selon l'enquête, Biefnot, bien organisé, détenait, sur un ordinateur très sécurisé et dont le disque dur de grande contenance était en partie crypté, 1 500 images et films "hard". Il serait même question de viols de bébés. Et ce, depuis un an au moins (peut-être plus). Il les partageait avec d'autres pédophiles et "tchattait" avec eux sous pseudonyme. Il a pourtant, avant d'admettre les faits, tenté de faire croire aux policiers que tout ça, c'était pour son travail politique...
© La Libre Belgique 2009