Alain Mathot, sa société, ses mandats, ses emmerdes…
- Publié le 24-01-2017 à 09h11
- Mis à jour le 24-01-2017 à 09h28
Alain Mathot (PS), bourgmestre de Seraing et fils de Guy - qui, de son vivant, fut "souvent éclaboussé, jamais mouillé" - est comme tous ceux qui comptent à Liège : partie prenante dans l’affaire Publifin.
Une des mesures prônée par le PS pour améliorer la gouvernance va le toucher directement. En effet, c’est via sa société Almaure SA qu’il siège comme président du conseil d’administration de Newin, filiale de Nethys.
A l’avenir, si la proposition du PS est suivie et transformée en texte décrétal, Alain Mathot ne pourra plus avoir recours à sa société - où sa mère et lui sont administrateurs - pour percevoir la rémunération que Newin lui octroie.
Selon plusieurs sources, la rémunération mensuelle brute qui est octroyée aux administrateurs de Newin avoisine le millier d’euros. Pourquoi, dès lors, passer par une société de management lorsque les montants touchés sont aussi bas ? Est-ce parce que, comme le racontait "L’Echo" ce week-end, Newin aurait distribué à ses administrateurs, en 2014, un montant total de 2,29 millions d’euros ? Pas évident. Nethys a en tout cas répliqué que ce montant avait été intégralement versé à Nethys SA qui siège au conseil d’administration de Newin.
Mais qui est Alain Mathot ? Né en 1972, il a grandi dans un environnement marqué par la politique. Son père, plusieurs fois ministre, a, notamment, été inquiété dans l’affaire Agusta pour laquelle il a finalement été blanchi.
Alain Mathot a commencé sa carrière politique en se présentant aux élections régionales de 1999 où il occupe la troisième suppléance. En 2000, il devient conseiller communal à Flémalle (commune où il vit avec sa première épouse) et en 2003, il entre au Parlement fédéral avec 15 000 voix. Il abandonne dès lors son métier dans l’immobilier. Il sera systématiquement réélu au Parlement fédéral par la suite.
Un "Strip-tease"
On se souviendra avec amusement d’un épisode de l’émission "Strip-tease", sur la RTBF, consacré à l’arrivée en politique du fils Mathot, visiblement mal à l’aise accompagné par son père, inversement gouailleur, qui l’emmène faire la tournée des homes pour personnes âgées et autres réservoirs électoraux.
Depuis, il a pris de l’assurance. Après la mort de son père, il s’installe à Seraing et y devient bourgmestre en 2006. Il sera réélu en 2012. C’est encore en 2012 qu’il se marie une deuxième fois, avec une journaliste liégeoise, cette fois.
On a également parlé d’Alain Mathot dans des dossiers aux relents de soufre. Il a été inculpé de corruption passive et de blanchiment d’argent dans le dossier de la construction d’un incinérateur, mais a été sauvé par la Chambre des représentants qui a refusé la levée de son immunité parlementaire.
Ennemi intime de feu Michel Daerden, Alain Mathot (qui cumule 23 mandats dont 7 rémunérés) fait partie du club des cinq du PS liégeois qui regroupe Jean-Claude Marcourt, Stéphane Moreau, André Gilles et Willy Demeyer. Les piliers du fragile équilibre du pouvoir socialiste à Liège.