Les Cliniques sortent d'urgence
L'équilibre financier est pour la première fois atteint aux Cliniques du Sud-Luxembourg.Il n'y a plus de cotisation demandée aux associés.L'engagement de médecins spécialistes va bon train.
- Publié le 19-12-2005 à 00h00
Un président, un directeur administratif et un directeur médical heureux - et tout à fait sur la même longueur d'onde - en présentant le bilan 2005 et le budget 2006 de leur intercommunale hospitalière, le tableau est rare.
Il est réalité à l'Association intercommunale des oeuvres médico-sociales Arlon - Virton, soit les Cliniques du Sud-Luxembourg (CSL), qui regroupent les sites d'Arlon, Virton et Athus.
Bénéfice: 800000€
«Pour la première fois depuis quinze ans, notre budget se clôture en équilibre, avec même un très léger bénéfice de 159117 euros», s'est félicité Guy Schuster, le président de l'AIOMS, hier lors d'une conférence de presse à Arlon. «De plus, nous ne demanderons plus de cotisation à nos associés, la Province et les Communes, ce qui est aussi une première».
Le bénéfice du budget de fonctionnement aurait même pu dépasser 800000 euros. Il a dû être revu à la baisse suite à diverses mesures du ministre fédéral de la Santé, Rudy Demotte.
Les produits inscrits au budget 2006, selon le plan stratégique exigé pour tous les hôpitaux, par le fédéral, sont de 83776000 euros, avec une hausse «assez conséquente» de 7pc due au prix de journée, aux 4,5pc d'augmentation des honoraires médicaux selon les normes Inami et avec l'impact des mesures précitées. Les charges, elles, grimpent de 9pc, la facture d'énergie y contribuant à elle seule pour 15pc.
Surtout, le responsable financier a réussi le petit miracle de réduire la charge financière de 24pc, par une politique très réussie sur les produits financiers (prêts, etc), sans oublier une augmentation de capital et la participation des associés. «Du coup, le besoin en trésorerie a chuté de 24 millions d'euros il y a trois ans à 8 millions cette année», s'est félicité Guy Schuster.
«L'équilibre financier et la trésorerie sous contrôle sont le fruit de trois facteurs principaux», a souligné le directeur administratif Philippe Vincent. «La restructuration lancée il y a trois ans, le recrutement de nouveaux médecins via le Fonds de promotion cogéré avec le corps médical et le travail main dans la main avec le corps médical». Un avis tout à fait approuvé par le directeur médical, le Dr Robert De Fays.
Engagements et travaux
L'année 2005 et celle à venir seront à nouveau celles de grands chambardements tous profitables aux patients. A Arlon, le plateau administratif est dégagé pour les consultations de pneumologie et d'endocrinologie, tandis que l'ancien funérarium va accueillir des consultations de chirurgie. Et surtout, une nouvelle aile devrait être mise en chantier au cours du second semestre, au profit de la gériatrie, de la chirurgie et de la neuro-psychiatrie. Le tout pour 11 millions d'euros. Tous les services aigus seront ainsi regroupés à Arlon.
Quant à l'hôpital de Virton, spécialisé en revalidation et soins palliatifs, il est lui aussi en cure de jouvence, avec des travaux pour 1,6 million d'euros, sur fonds propres. Le service de sénologie, toujours à Virton, va être doté de la digitalisation, avec l'aide de la Ville de Virton. «Il sera ainsi un des plus complets et performants de Belgique en la matière et il aura d'ailleurs des fonctions de formation», a souligné le Dr De Fays.
Le recrutement de spécialistes, de son côté, va tout aussi bon train. Une dizaine ont été recrutés en 2004, sept l'ont été cette année et l'un ou l'autre engagement devrait encore se faire avant le 31- en cardiologie, anesthésie, radiologie, sénologie, médecine génétique, oncologie, médecine physique, pédiatrie, stomatologie et orthopédie. 2006 devrait voir des engagements en neurologie, urologie, anatomopathologie, radiologie, ophtalmologie, gynécologie et ORL. «De quoi contrer les futurs effets du numerus clausus» ont noté des directeurs médical et administratif.
© La Libre Belgique 2005