L'Association intercommunale de santé de la Basse-Sambre en manque de liquidités, pas d'idées
Le compte de l’Association intercommunale de santé de la Basse-Sambre est dans le rouge pour 2020. Les associés, Communes et Province, doivent pour la première fois banquer.
- Publié le 15-12-2021 à 06h00
Près de 220 000€ de pertes pour le compte 2020. Pour la première fois, les différents associés, à savoir quatre Communes (Sambreville, Jemeppe, Fosses et Sombreffe qui ont des parts dans l'intercommunale) et la Province, doivent mettre la main au portefeuille pour renflouer l'AISBS. Ils n'ont pas le choix dans la mesure où, aujourd'hui, l'intercommunale n'a plus de réserves, de liquidités. C'est donc la vie dans les maisons de repos de Fosses et Mettet qui est mise à mal. "Cette situation a déjà été dénoncée en 2016, commente le président de l'AISBS et bourgmestre de Fosses, Gaëtan de Bilderling. Les frais d'instance annuels (NDLR: jetons de présence) et la cotisation payée au CHR pour figurer dans son conseil d'administration, à hauteur de 80 000€, ont plombé les finances d'année en année."
La chute était, selon le président, programmée. "En 2016, les associés de l'AISBS ont répondu que tant qu'il y avait des liquidités, des réserves sur les comptes, il était demandé de puiser dedans. Aujourd'hui, il n'y a plus rien dans les réserves même si la cotisation est récemment passée à 25 000€ et que les représentants politiques ne touchent plus leurs jetons de présence."
À cela, il faut également ajouter la gestion des homes. Ces derniers génèrent, depuis plusieurs années, un déficit. "Comme je l'ai déjà expliqué, les travaux dans les homes Dejaifve à Fosses et le Temps des Cerises à Mettet ont pris beaucoup de retard. Nous avons dû faire face à une faillite. Des sous-traitants ont repris le projet et nous avons dû assumer des coups supplémentaires à hauteur de 900 000€. Le retour à la rentabilité, grâce à des lits supplémentaires, a été retardé et nous en subissons les conséquences."
Mais comme l'indique Gaëtan de Bilderling, les perspectives concernant l'AISBS sont positives et même validées par le CRAC (Centre Régional d'Aide aux Communes) qui suit de très près les finances de l'intercommunale. "Selon les différentes études et la fin des travaux, les deux maisons de repos seront rentables dès 2022 et 2023 grâce aux nouveaux lits. Ensuite, pour combler les coûts supplémentaires des travaux, nous vendrons un terrain à côté du home Dejaifve, situé en zone communautaire au plan de secteur et appartenant à l'AISBS. Des emprunts, à court terme, prendront également fin."
«Il y a des solutions»
Il n'est donc pas dit, comme insiste le président, que les Communes banquent désormais chaque année. De toute façon, ces dernières ne l'accepteraient pas. "Les perspectives financières sont rassurantes pour les prochaines années. Vous savez, ça fait cinq ans qu'on annonce la mort de l'AISBS. Ce n'est, comme vous pouvez le constater, pas le cas. Il y a désormais des solutions."
À côté de ces pistes de relance, il y a toujours la volonté de sortir les deux maisons de repos de l'intercommunale. Des discussions sont en cours mais il n'y a rien de concret sur la table. "Ce n'est pas parce que ce n'est pas officiel que ce n'est pas clair dans les esprits, répond Gaëtan de Bilderling. Les Communes doivent prendre leurs responsabilités. S'il n'y a pas de tuile en chemin, cela pourrait être réglé en 2022."
Au moins jusqu’en 2025
Et l'existence de l'AISBS? Elle sera prolongée lors du prochain conseil d'administration de l'intercommunale. "Jusqu'en juin 2025 pour permettre aux associés de se retourner et de se positionner quant à sa survie ou non." La dissoudre complètement n'est, pour les Communes de la Basse-Sambre, sans doute pas la meilleure idée. C'est l'intercommunale qui permet d'envoyer des représentants dans les instances du CHR Sambre et Meuse et, donc, de peser sur les décisions, de veiller sur le devenir de l'hôpital d'Auvelais. Le plus grand employeur sambrevillois.