Charleroi: Mohamed Fekrioui (C+) terminera son mandat de conseiller communal puis il quittera la vie politique
Élu sur la liste C+ à Charleroi, l’ex-échevin CDH Mohamed Fekrioui vient de démissionner de son mandat chez Igretec.
- Publié le 09-01-2024 à 15h31
- Mis à jour le 09-01-2024 à 18h00
Celui qui a été échevin à Charleroi et a cofondé le groupe communal C+ résume d’une phrase lapidaire: "Je ne me sens pas du tout Engagé."
Après trois mandatures communales à Charleroi où il a exercé la fonction d’échevin entre 2014 et 2018, Mohamed Fekrioui se prépare à mettre un terme définitif à son aventure politique. Définitif ? "Les Engagés, c’est fini", lâche-t-il. Par respect pour les citoyens qui l’ont élu au conseil communal, il ira au bout de son mandat. Mais il vient de notifier à son parti sa démission en tant qu’administrateur de l’intercommunale Igretec où il était désigné. Le dernier mandat dérivé. "Je ne souhaite plus porter l’étiquette des Engagés en 2024", dit-il. Difficile d’être plus cash.
C’est sur une liste C+ qu’il avait reconduit son siège voici six ans aux côtés d’Éric Goffart. Ils avaient porté tous les deux leur formation C+ sur les fonts baptismaux. On se souvient du contexte difficile dans lequel ils avaient fait campagne: au lendemain d’un changement de majorité régionale, au lendemain d’un jour où le président du CDH Benoît Lutgen avait selon ses termes "débranché la prise" de sa coalition avec le PS pour s’associer au MR, sans avertir ses élus de Charleroi qui étaient, eux, en coalition communale avec le PS.
Déception avouée
Conséquence directe: l’éviction de Paul Magnette de la présidence du gouvernement wallon, et de ses bureaux de l’Elysette. "Pourtant, c’est auprès de lui que j’ai trouvé le plus de considération. Il nous a maintenus comme échevins dans son exécutif communal. En revanche, je n’ai jamais reçu aucun mot de soutien, ni mail ni SMS ni appel de la direction de mon parti." Déçu, Mohamed Fekrioui ? Certainement. Et il y a de quoi. "C’est en me présentant à l’assemblée générale de l’intercommunale de santé publique du pays de Charleroi (réseau Humani) que j’ai appris que les Engagés m’avaient démis de mon mandat d’administrateur", explique-t-il.
Une expérience peu agréable à vivre pour celui qui n’hésite plus, aujourd’hui, à dévoiler: "Comme en 2014 et en 2019, l’état-major m’avait déjà tenu à l’écart des listes régionales, j’ai décliné la proposition de rejoindre celle qu’emmènera Jean-Jacques Cloquet pour le parlement wallon en juin prochain. J’ai également été approché par un ami militant pour figurer sur celle d’Yvan Verougstraete, candidat de tête à l’Europe. J’ai dit non. Pour moi la page est tournée, je n’attends plus rien des Engagés, d’autant plus que Maxime Prévot ne m’a jamais rencontré ni parlé, et je l’exprime sans aigreur ni amertume".
Mohamed Fekrioui tient à être clair sur tous les points: "Je ne me présenterai plus non plus aux élections communales en octobre. J’ai fait le choix de me consacrer à mes projets professionnels et familiaux, ce qui ne m’empêchera pas de continuer à m’investir dans l’ombre pour les causes qui me semblent justes."