Le Hainaut a son propre fonds pour la recherche médicale
Une centaine de personnes se sont mobilisées jeudi sur un campus de l'Université de Mons, pour une "marche solidaire". Le but était de récolter des fonds pour la recherche scientifique.
- Publié le 05-05-2017 à 09h02
Courir pour la bonne cause, c’est ce qu’ont fait une centaine de membres de l’Université de Mons jeudi après-midi. Etudiants, professeurs et membres du personnel de l’université ont participé à la première «Solidarity March», organisée sur le campus de la Plaine de Nimy. L’objectifétait de récolter des fonds pour la recherche scientifique, et plus précisément pour le Fonds de la Recherche Médicale dans le Hainaut (FRMH).
Ce fonds a été créé en 2005 par deux médecins, dont le professeur Jean Ducobu, alors médecin à l’hôpital Tivoli de La Louvière et professeur à l’Université de Mons. «Nous voulions trouver un moyen de mieux soutenir les jeunes chercheurs pour qui c’est très difficile de trouver des financements. Il y a bien les bourses FNRS, le Télévie…Mais de manière générale, cela ne suffit pas, le financement de la recherche étant de manière générale insuffisant en Belgique».
Pourquoi un fonds ciblant spécifiquementle Hainaut?Car même si la province est pourvuede grands hôpitaux, faire de la recherche est difficile par manque de moyens, quand bien même de jeunes médecins souhaitent poursuivre dans cette voie, une fois sortis de l’ULB ou l’UCL. Ce fonds est devenu un moyen de perpétuer en province la recherche scientifique.
Autre raison ayant mené à la création de ce fonds : montrer une image positive du Hainaut, dont les indicateurs sociaux ne plaident pas en sa faveur. «Il y a parfois un dénigrement, un mépris de la province…On dit qu’il ne s’y passe rien, mais on y fait des choses magnifiques avec des jeunes scientifiques et des labos motivés».
Accélérer la recherche
La preuve: les projets à soutenir ne manquent pas: en 12 ans d’existence, le FRMH en a soutenu une trentaine qui avaient déposé une demande de financement. Chaque année, un comité scientifique indépendant se réunit pour discuter des dossiers et les hiérarchiser. Les bourses vont de 1000 à 10 000 euros suivant ce qu’il y a dans les caisses. Diabète, SIDA, cancer, Alzheimer...lechampde recherches possibles estvaste.
Stéphanie Hambye, chercheuse dans un labode médecine pharmaceutique, a pu bénéficier du fonds il y a quelques années. «Nous avions fait une demande pour acquérir un microscope pour la salle de culture, ce qui nous a permis d’avancer plus rapidement dans ce projet-là».
«Notre financement est souvent un apport qui sert à l’achat de matériel, c’est un appoint qui permet d’entamer une étude ou bien de la clôturer», abonde Jean Ducobu, qui n’a pas la prétention de dire que le bon déroulement d’une recherche dépend du soutien de son fonds. Mais ce dernier peut s’avérer très utile pour gagner des mois, voire des années de recherche.
«Les projets existeraient avec ou sans le FRMH, mais sans son soutien, nous serions limités dans le nombre d’expériences et nous avancerions moins vite», confirme Laurence Ris, professeure à l’UMons, qui travaille sur un projet en lien avec la maladie d’Alzheimer. «C’est une aide qui va nous permettre de progresser dans la recherche et d’avoir des résultats plus vite».
Collectes, événements, spectacles pour remplir les caisse
D'où vient l'argent qui permet au Fonds de la Recherche Médicale dans le Hainaut de financer des projets? «Nous avons plusieurs sources, répond Jean Ducobu. Il y a d'abord l'appel aux dons auprès des étudiants, des anciens, des médecins. Ensuite, nous organisons des événements culturels ou musicaux».
Le ténor José Van Damest déjà venu se produire au Théâtre de Mons sans cachet, la tournée Gospel for Life a reversé la moitié de la recette de sa date montoise, l'Orchestre Royal de Chambre de Wallonie donne des concerts en faveur du fonds, des visites dans des musées sont organisées…
Cette année, deux événements majeurs sont à venir: la course «Bougeons pourvivre», qui remplace le «Relais pour la vie» et qui aura lieu le 28 mai. Si les bénéfices du relais étaient reversés à la Fondation contre le cancer, ceux de cetévénement seront reversés au FRMH, qui financera des projets hennuyers de lutte contre le cancer.
Deuxième événement le 10 septembre au Théâtre le Manège: un concert du Grand Orchestre National Lunaire, créé dans le cadre du spectacle Décrocher la Lune en 2009 à La Louvière, et proposant un répertoire contrasté et inattendu: les cantates italiennes font place aux marches funèbres, la Guerre des étoiles concurrence Michaël Jackson, Ricchi e Poveri succède au Chant des Partisans…Une curiosité à découvrir.