Le Castia aide les enfants meurtris par la vie
Venant en aide à 29 jeunes en difficulté, le «Castia Notre-Dame», implanté à Hanzinelle, vient d’obtenir une aide de la BNP Paribas Fortis Foundation.
- Publié le 11-12-2015 à 05h00
Déjà meurtris par la vie malgré leur jeune âge, 29 garçons et filles de 3 à 18 ans peuvent trouver aide, encadrement et réconfort au sein de l’institution «Le Castia Notre-Dame», implantée à Hanzinelle. Ce service d’aide à la jeunesse propose à ses protégés un lieu d’accueil et un accompagnement temporaire, ainsi qu’un soutien aux familles en utilisant leurs ressources existantes.
Voici quelques jours, «Le Castia Notre-Dame» a eu la bonne surprise d’être récompensé par BNP Paribas Fortis Foundation (voir ci-contre). Le prix de 3 000€ permettra de lancer le projet «Bouge ton corps» au sein de l’institution et d’améliorer l’accueil.
Bien-être pas garanti
«Nos jeunes ont fait l'objet d'un placement chez nous par le Service d'aide à la jeunesse ou le Service de protection judiciaire, indique Grégory Verté, le directeur des lieux. Ils sont accueillis ici parce que leur bien-être n'est pas garanti dans leur milieu familial. Certains ont de gros problèmes de comportements comme le refus de l'autorité, des difficultés psychologiques et des troubles d'ordre relationnel et émotionnel. Ces problèmes trouvent leur origine dans la maltraitance, des situations de grande précarité, de dépendance des parents à la drogue, de séparations catastrophiques…»
Dans ce contexte, tant la situation familiale est parfois difficile, certains jeunes sont malheureusement amenés à demeurer des années à Hanzinelle, voire jusqu’à leur majorité. L’objectif premier est toutefois de les réinsérer dès que possible, en travaillant avec les familles, dans leur milieu de vie. Il y a des retours en familles le week-end ou en alternance chez papa ou maman. Des rencontres parents-enfants, étroitement encadrées, sont aussi organisées dans le centre.
En attendant, les enfants sont logés, nourris, blanchis, éduqués, entourés au sein du «Castia». Ils sont également scolarisés dans les écoles des environs.
«Dans notre petite institution, nous favorisons un mode de vie familial, reprend le directeur. Nous tentons de créer un milieu de vie où tout le monde connaît et côtoie tout le monde. Si la vie de groupe est importante, elle ne doit pas prendre le pas sur la vie personnelle. Chaque enfant bénéficie d'ailleurs d'un projet éducatif et d'une attention personnalisés. Nous voulons que chaque enfant ait une viesociale et sportive comme les autres. C'est primordial pour son intégration sociale. Chaque année, nous nous efforçons notamment de les emmener en vacances, à la mer ou en Ardennes.»
Adolescents, les jeunes bénéficient, dans la mesure du possible, d’une chambrette. Les repas se prennent en commun et de nombreuses activités se font ensemble. En fonction des âges, deux groupes de vie différenciés ont néanmoins été constitués: le groupe Olivier (3 à 12 ans) et le groupe Castia (de 10 à 18 ans).
Se préparer à l’autonomie
Le centre d’accueil dispose aussi de deux kots de «pré-autonomie». Les jeunes y vivent au plus près de la situation qui les attendra à 18 ans, tout en étant accompagné par les éducateurs. Ils doivent ainsi apprendre à gérer leur budget, à se faire à manger, bref à se prendre en main avant de quitter le centre.
Près de 18 équivalents temps plein constituent l’équipe encadrante du «Castia Notre-Dame»: direction, éducateurs, psychologue, lingère, cuisinière, homme d’entretien…
Toute une équipe qui tente jour après jour, et malgré les difficultés, de donner une «vie normale» à ces enfants malmenés, le plus souvent par la faute des adultes.