Qu’est-ce qui est à pleurer, à Couvin : le budget ou le débat ?
« C’est à pleurer », commente Fernande Lauvaux. L’échevin des Finances s’énerve.Pourtant, la doyenne de l’opposition a raison…
- Publié le 02-06-2012 à 07h00
L'exclamation a fait sourire des conseillers. Elle a surtout fait bondir l'échevin des Finances couvinois, Didier Vilain (IC). « C'est un budget à pleurer. Après octobre, je ne serai plus là, mais je vous plains pour la suite… », s'est exclamée Fernande Lauvaux (CVN).
Didier Vilain (IC) s'énerve: « Pourquoi le budget est-il à pleurer ? J'attends vos arguments… C'est un budget qui colle à la réalité ! »
Maurice Jennequin vient en appui de sa colistière: « On va droit dans le mur, depuis 2007. Nous aurions dû nous mettre sous plan de gestion dès le début de la législature. Des communes voisines l'ont fait et sont maintenant remises à flot s. »
L'échevin cherche une réponse chez Fernande Lauvaux: « Explique pourquoi ce budget est à pleurer ? »
« Nous votons le budget, c’est ce qu’il y a de plus important pour la vie de la commune et tout le monde y va de sa petite popote en posant des petites questions sur des détails: c’est à pleurer », précise-t-elle.
L’échevin et la conseillère sont d’accord sur ce point. Comment ne pas l’être ? Couvin a présenté un budget à 1 000 euros d’une mise sous tutelle, avec un mali de 333 000€ à l’exercice propre, mais personne n’a lancé le débat fondamental sur les mesures à prendre pour enrayer la dégringolade financière de cette mandature.
Durant une heure, les élus ont pinaillé, relevé des points de détails, mais aucune discussion n’a abordé une quelconque mesure structurelle à prendre pour sortir Couvin de l’eau.
Didier Vilain a tenté une amorce, en évoquant les principales dépenses relatives à des services non obligatoires, très coûteux pour la Ville: l'académie de musique (76 000€), la promotion sociale (19 000€), la bibliothèque (125 000€), le bus local (26 000€), le Répit (14 000€) ou encore le Plan de cohésion sociale (41 000€). Ajoutons-y la piscine et le Couvidôme et ce sont des centaines de milliers d'euros évoqués. « Nous sommes fort ambitieux, nous offrons de nombreux services aux citoyens, avec un revenu moyen faible », a-t-il entamé, sans qu'un débat ne suive malheureusement.
C’est pourtant par un échange d’idées constructif et une réflexion de fonds que des solutions pourraient être apportées. Tous ensemble. En ce début de campagne électorale, un tel débat d’idées aurait été une richesse pour la commune.
Las, les élus ont ponctué ce point stérile par un vote logique: douze voix favorables et neuf abstentions (CVN, Écolo et Anne-Marie Janssen).
Il reviendra à la prochaine majorité de lancer une réflexion de fond, sans doute au sein d’une coalition plus sûre d’elle. Couvin, à nouveau, perd six mois avant de taper du pied pour remonter.