Ghislain Senden (Olne): «Le bonheur ici, chez nous»
En place depuis 1995, le vétérinaire Ghislain Sendenne sera plus bourgmestre d’Olne. Entre Kinshasa, le Fort de Battice et son vélo, il évoque sa commune, sa carrière, son avenir.
- Publié le 29-10-2018 à 06h00
Olne, en trois mots, c’est?
Olne, Histoire d'Avenir (NDLR: slogan de la commune). Nous vivons dans une commune spécifique: non fusionnée, elle a conservé le même territoire depuis la création de la Belgique. Et elle n'a jamais été dénaturée, par les grands axes de circulation (trains, autoroute) notamment. L'Histoire y est donc encore fort présente. Et les Olnois sont tournés vers l'avenir.
Le dossier dont vous êtes fier?
L’aménagement de l’espace école communale-hall omnisports, proche du village. Il a été concrétisé entre 2004 et 2012, par respectivement l’inauguration de l’école puis du hall. Nous l’avons toujours envisagé comme une zone de culture et de loisirs.
Le dossier le plus «pourri»?
Je regrette que nous n’ayons pu finaliser totalement l’égouttage du village et de la rue Falise, un projet datant… du début des années 2000. Faute de moyens de la Région wallonne. Le budget initial était estimé à 1,1 million. La Région a voulu fractionner le dossier en deux et a déjà investi 700 000 euros dans l’égouttage d’Olne. Le reste sera fait – je n’imagine pas qu’elle s’arrête à la moitié du chemin –, mais quand? Actuellement, les fonds semblent manquer.
La réalisation dans une commune voisine que vous auriez aimé avoir dans la vôtre?
(Il réfléchit). Je pense à un truc qui n'a pas encore été réalisé sur le Plateau de Herve mais devrait l'être un jour: une tour panoramique au Fort de Battice. La région, belle et surprenante, la mérite. Ça deviendrait un lieu emblématique, où les touristes s'arrêtent automatiquement en passant. Alors OK, ce serait à Herve. Mais, vous savez, il n'est pas exclu qu'il y ait une «petite» tour panoramique à Olne!
Votre endroit préféré à Olne?
Ce sont les chemins de la commune. Je les ai tous parcourus de long en large: à pied, en courant, à vélo… Je m’y sens bien.
Votre plus belle rencontre?
Celle avec la région où je me trouve actuellement (NDLR: entretien réalisé en début de semaine passée par téléphone): Matete, commune du sud de la ville de Kinshasa (Congo), avec laquelle Olne coopère depuis plusieurs années, sous financement du gouvernement fédéral (NDLR: l'objectif est de relancer un état civil fiable, avec recensement de la population, etc.). Depuis 2012, j'y vais deux fois par an. Humainement, c'est très puissant.
Le défi à relever par la commune pour l’avenir?
Conserver nos particularités, en faire un atout d’un point de vue économique, d’avenir. Mais le faire en ayant le souci du bien-être des gens… et en leur faisant comprendre que le bonheur est ici, chez nous. Nous sommes gâtés, sans que nous ne nous en rendions forcément compte.
Le conseil à votre successeur, Cédric Halin?
Ce que je viens de dire, en fait: maintenir le bien-être des Olnois et faire en sorte qu’ils s’en rendent compte. Je vais prendre l’exemple de la carrière du Bay-Bonnet: la commune va bientôt en devenir propriétaire. Ça va être un atout économique important, qui va entrer dans la gestion durable que nous devons avoir. Les gens ne doivent pas voir ça comme une nuisance. J’ai confiance en les gens qui vont me succéder.
La séance du conseil que vous n’oublierez pas?
Certaines se sont transformées en joutes théâtrales peu recommandables. Ça, je l'oublierai. Ou je ne veux en tout cas pas m'en souvenir… (Il s'arrête quelques instants). Je retiens par contre un moment fort, qui a eu lieu à la fin de ma première mandature. En 2000, j'ai reçu le mérite sportif – pour l'ensemble de mon implication dans le milieu – des mains de M. Lognoul (PS), alors échevin des Sports. En me le donnant, il m'a glissé à l'oreille: «Merci pour ce que nous avons pu accomplir ensemble.» Ça m'a touché, car la mandature avait commencé dans la difficulté. Nous avions été un peu contraints et forcés de travailler ensemble.
Et demain, qu’allez-vous faire?
Je vais continuer à faire du sport, pour m’entretenir. J’ai pris la résolution de faire du vélo deux fois par semaine – en étant bourgmestre, je ne sais rouler que le dimanche. J’aurai toujours une petite activité de vétérinaire. Puis je m’occupe du volet commerce extérieur de l’entreprise AIP Developpement (fabrication de fils de suture pour la chirurgie humaine). En combinant, lors de mes voyages, activités professionnelles et loisirs.