L’Euro Delta Center licencie trois employés
Coup de théâtre: sous prétexte de subsides insuffisants, les employés, dont deux membres d’Action, sont licenciés. Pour privilégier la crèche?
- Publié le 19-09-2020 à 06h00
Lors du dernier conseil d'administration de l'ASBL Euro Delta Center, il a été décidé de licencier trois personnes qui y travaillent. Didier Vandeskelde, président de l'ASBL, nous a expliqué les raisons de cette surprenante décision, qui a obtenu la majorité des voix, même si cela n'a pas été sans réaction: «Je ne démens pas les remous mais, à ce jour, je n'ai reçu qu'une seule démission, celle de Marie-Eve Desbuquoit. Je comprends la réaction de certains, parce qu'il y a de l'humain derrière, mais parfois l'humain est dépassé par la réalité comptable.»
Selon l'ancien échevin, c'est en effet le bilan comptable qui justifie le couperet: «Lors du vote du budget, en décembre 2019, la majorité a fait passer nos subsides de 75 000€ à 7 500€ parce qu'elle a décidé qu'elle réduisait les subsides des ASBL qui disposaient d'un matelas financier; ce qui était notre cas puisqu'il était de 500 000€. Or, cet argent nous le destinions à acheter le bâtiment de l'Euro Delta Center, propriété de l'Intercommunale IEG qui a l'intention de le vendre.»
L’Euro Delta Center occupe 27 personnes: trois pour l’aspect économique, dans les bureaux de la rue Beauchamp, et 24 à la crèche «Les Benjamins», au Bizet.
«Nous avons fait nos calculs: sans les subsides, au train où vont les choses, en avril 2021, nos comptes sont à zéro. Avec le Covid-19, nous avons perdu 100 000€ à la crèche: les enfants ne sont pas venus, les parents ne devaient plus payer, mais nous avons dû continuer à payer le personnel! Une chance que nous avions ce matelas!»
Cet étonnant assemblage mêlant services économiques et bambins date de 1997 quand l'ASBL décide de pallier l'absence d'accueil au Bizet: «C'était une opportunité de l'époque. Ensuite, Lysco a construit les nouveaux bâtiments en 2014. Une extension est prévue. Et l'ASBL devra acheter du mobilier et du matériel et nous aurons encore des frais!»
Solidarité entre amis politiques?
Les préavis des trois employés courent à partir du 21 septembre. Vincent Delbecque compte 20 ans d'ancienneté, Jean-Baptiste Lindeboom, 18 ans et Gauthier Vandamme, moins de cinq ans: «Légalement, les deux premiers ont un an de préavis; le troisième, trois mois. Ces préavis ont un coût dont nous devons aussi tenir compte.»
Didier Vandeskelde a commencé à travailler en 1991 dans le bâtiment appartenant à l'IEG; c'est dire qu'il a côtoyé les personnes concernées. Pas évident pour celui qui a été président du groupe Action, de 1982 à fin 2018, de licencier un conseiller communal et un sympathisant d'Action: «Je n'ai aucune amertume par rapport au parti, par contre d'avoir dû agir ainsi envers deux amis, deux copains depuis tant d'années, j'en suis malade! Mais c'était un choix à faire si l'on ne voulait pas perdre les 24 emplois de la crèche! J'espère qu'ils retrouveront du travail. Si la majorité veut bien octroyer davantage de subsides à l'ASBL, nous essayerons de sauver deux emplois.»