Tournai : la Dorcas, même vendue, restera une clinique jusqu'en 2019
Le 2 mars, les bâtiments de la Dorcas seront mis en vente publique. L'activité hospitalière y sera maintenue jusqu'au départ du CHwapi.
- Publié le 03-02-2011 à 10h00
«La mise en vente publique de la Dorcas ne doit alarmer personne.Toute l'activité hospitalière sera maintenue...» Tel est le message que veulent faire passer Pierre-Henri Van Besien, l'avocat chargé de la liquidation de l'ASBL la Dorcas, et Jean-Luc Hachez, le notaire chargé de la vente. «Avant de placer les affiches d'usage qui risqueraient d'émouvoir la population.»Ne plus tirer en longueurMais si rien ne change, pourquoi cette vente? «Une ASBL en liquidation comme l'ASBL La Dorcas n'a pas vocation à demeurer "en activité" indéfiniment», explique Me Van Besien. D'autant que le loyer mensuel perçu pour les bâtiments de la Dorcas (10 000 ¤) paraît vraiment dérisoire en regard des dettes (un bon 6 millions ¤). La vente, qui est de toute façon l'unique issue, permettra d'en rembourser au moins une partie, et de mettre un point final à la saga «La Dorcas».
Une vente transparente
Pourquoi une vente publique? «Parce que c'est la formule la plus transparente, celle qui sera inattaquable. Quand bien même obtiendrions-nous ce que nous considérerions comme un «bon prix» dans le cadre d'une vente de gré à gré, ce prix apparaîtrait sans doute trop bas aux yeux des créanciers. Et l'on ne manquerait pas de nous suspecter d'un quelconque arrangement. La vente publique, même si elle comporte d'autres risques (NDLR. celui de ne pas «décoller») a l'avantage de la clarté.» exposent le notaire et l'avocat.
Des candidats acquéreurs
Existe-t-il déjà des candidats acquéreurs? «Nous avons reçu des demandes de renseignements de plusieurs parties, dont l'une avait d'ailleurs fait une offre spontanée. Mais il peut en venir d'autres, bien sûr.» Au jeu des supputations, on dira qu'il doit bien y avoir quelques sociétés immobilières, et sans doute un voisin qui pourrait songer à s'étendre (à long terme évidemment),
sans oublier le CHwapi lui-même.
InexpulsableLe CHwapi (centre hospitalier de Wallonie picarde) est le locataire de l'ASBL La Dorcas. Mais il a pratiquement des charges de propriétaire, ce qui explique son loyer-plancher par rapport aux milliers de m2 des multiples bâtiments à plusieurs niveaux. Il y a investi encore récemment et l'on sait que son unité de neuro-chirurgie y est installée. Le CHwapi a fait savoir qu'il occuperait le site jusqu'en 2019 (vu sa programmation de transfert vers le site «Union»). De par son activité très spécifique, il est, dans la pratique, inexpulsable.
Des rentrées pour le CPAS?
La clinique La Dorcas était exploitée jadis par l'ASBL éponyme, toujours propriétaire du site mais plus gestionnaire de l'activité hospitalière. Beaucoup de modifications sont intervenues depuis 1999.
La Dorcas est aujourd'hui l'un des quatre sites hospitaliers exploités par le CHwapi, successeur de l'AIT qui avait elle-même été créée par les mutualités chrétiennes et socialistes pour reprendre entre autres la gestion du CHRT lequel avait été constitué par la fusion des activités hospitalières de la Dorcas (ASBL privée) et de l'hôpital civil (CPAS de Tournai)...
À la création du CHRT, il avait été convenu que pertes et profits seraient répartis à parts égales entre le privé et le public. On sait ce qu'il est advenu du CHRT. Il est lui-même en liquidation, ce qui n'efface pas la dette de la Dorcas à son égard. Elle s'élève à 5,7 millions ¤.
Le CHRT (donc le CPAS) fait partie des créanciers chirographaires (ordinaires) ainsi que quelques «fournisseurs» au sens large. Les créanciers hypothécaires (s'il en reste) et privilégiés (TVA, fisc, personnel...) globalisent encore quelques centaines de milliers ¤. Ceux-ci devraient retrouver leurs billes intégralement. Pour les autres (dont le CHRT), le solde de la vente sera réparti au prorata de leurs créances.
La vente publique se déroulera le mercredi 2 mars à 14h30 à la Maison des Notaires, place de Lille, à Tournai. Même si la Loi ne l'impose plus (principe de la séance unique), il y aura certainement faculté de surenchère. Toujours dans un souci de transparence.