Israël : escalade à la frontière libanaise à la veille d’un discours du chef du Hezbollah

Le discours d’Hassan Nasrallah, ce vendredi, devrait déterminer si le Hezbollah va engager le Liban de plain-pied dans le conflit qui a déjà fait des milliers de morts.

Des personnes portent les corps de citoyens libanais tués par des soldats israéliens à Al-Wazzani, au Sud-Liban, le 2 novembre 2023. Icon Sport/Xinhua
Des personnes portent les corps de citoyens libanais tués par des soldats israéliens à Al-Wazzani, au Sud-Liban, le 2 novembre 2023. Icon Sport/Xinhua

    Le Hezbollah libanais a annoncé jeudi avoir mené des attaques simultanées sur « 19 positions » israéliennes, auxquelles Israël a riposté avec une « vaste frappe », qui a fait quatre morts selon l’agence officielle à Beyrouth.

    Cette escalade à la frontière libano-israélienne survient à la veille d’un discours très attendu de Hassan Nasrallah, le chef du puissant Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas palestinien qui est en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.



    Dans un communiqué, le Hezbollah a indiqué qu’à 12 h 30 (heure de Paris) ses combattants avaient attaqué « au même moment 19 positions et sites militaires sionistes à l’aide de missiles guidés, d’obus » et autres armes. Il a ajouté qu’en même temps, il avait attaqué une caserne israélienne à l’aide de « deux drones remplis d’une grande quantité d’explosifs » dans la zone frontalière contestée des Fermes de Chebaa.

    Plusieurs échanges de tirs

    Plus tard, la branche armée du Hamas au Liban, où sont basés des combattants palestiniens, a déclaré dans un message sur Telegram avoir « frappé avec 12 missiles » la ville de Kyriat Shmona, dans le nord d’Israël, « en réponse aux massacres de l’occupation contre notre peuple à Gaza ». Ces tirs ont fait deux blessés, selon les services de secours israéliens.

    L’armée israélienne a annoncé ensuite avoir mené une « vaste frappe » contre le Hezbollah. La frappe, à la fois aérienne et d’artillerie, a visé selon un communiqué de l’armée israélienne « des infrastructures et quartiers généraux de combattants ainsi que des infrastructures appartenant à la direction du mouvement terroriste » chiite.



    L’Agence nationale d’information (ANI) a indiqué dans un bilan revu à la baisse que quatre personnes avaient été tuées et une autre blessée dans les bombardements israéliens au Liban sud.

    Plus tôt jeudi, le Hezbollah avait annoncé avoir abattu au-dessus du territoire libanais un drone israélien à l’aide d’un missile sol-air, pour la deuxième fois depuis dimanche. Et selon l’ANI, l’armée libanaise a retrouvé les corps de deux bergers, âgés de 20 et 22 ans, tués par des tirs israéliens. Les deux bergers avaient été portés disparus mercredi alors qu’ils faisaient paître leur troupeau près du village frontalier de Wazzani.

    Déjà 70 morts côté libanais, 9 côté israélien

    Le chef du Hezbollah prononce vendredi son premier discours depuis le début de la guerre entre le Hamas palestinien et Israël, qui devrait déterminer si sa puissante formation va engager le Liban de plain-pied dans le conflit qui a déjà fait des milliers de morts.

    En visite jeudi au Liban, le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a estimé que ce pays, déjà plongé dans une grave crise économique et politique, n’avait « pas besoin d’une guerre » avec son voisin israélien, mettant en garde contre un risque d’escalade dans la région.

    Les affrontements à la frontière ont commencé au lendemain de l’attaque sans précédent menée le 7 octobre par le Hamas contre Israël qui a riposté en bombardant sans relâche la bande de Gaza, une guerre qui a fait des milliers de victimes.

    Les violences ont fait 70 morts dans le sud du Liban, selon un décompte de l’AFP, dont 52 combattants du Hezbollah pro-iranien et au moins sept civils. Huit soldats et un civil ont été tuées du côté israélien, selon les autorités.