JB Martin : la famille actionnaire cherche un repreneur
Les actionnaires familiaux de la PME de Fougères ont mandaté une banque pour trouver un repreneur. Le changement d'actionnaire vise à accélérer les projets de développement.
JB Martin, une des sociétés emblématiques de la chaussure française, est en quête d'un acquéreur. « Un mandat de vente a été confié à la Banque Rothschild en septembre », confirme aux « Echos » François-Xavier de La Roncière, le directeur général du groupe. La phase de prospection est en cours, mais il n'y aurait « pas encore de discussions » avec des repreneurs potentiels.
Contrairement à ce qui s'est passé pour Stephane Kélian ou Charles Jourdan, ce ne sont pas des difficultés qui expliquent cette fois le projet de cession de la société installée à Fougères (Ille-et-Vilaine). JB Martin, dont le chiffre d'affaires est passé de 36 millions à 43 millions d'euros en cinq ans, dégage un résultat d'exploitation récurrent de 800.000 euros à 1 million d'euros, et sa trésorerie nette est positive de 3 millions, précise FrançoisXavier de La Roncière. La marque, qui vise les femmes actives de 25 à 50 ans « chics et de bon ton », n'a certes pas une image particulièrement « mode » ou internationale. Elle revendique toutefois une notoriété assistée non négligeable (30 %) en France. La veuve de l'ancien PDG, Jean-Claude Duriau, devenue en avril 2003 la principale actionnaire, souhaite reclasser ses actions, explique la direction. L'actuel président du groupe, Christian Duriau (frère de Jean-Claude), s'est engagé à céder aussi les parts qu'il possède dans JB Martin (10 % du capital). Mais « rien ne presse », à entendre la direction.
Ce changement d'actionnaire tomberait à pic pour accélérer les projets du groupe. Pour sa production, réalisée pour moitié sur les deux sites industriels en propre de Fougères (90 personnes) et de Casablanca, au Maroc (200 personnes), il compte s'appuyer de plus en plus sur la cotraitance en Chine, en Bulgarie et au Portugal. Il compte, par ailleurs, se renforcer dans la distribution. Aujourd'hui, la marque est présente dans 10 boutiques en propre et 2 franchises, ainsi que 45 « corners » gérés en concession dont une dizaine en Chine. Le potentiel de points de vente en franchise ou commission-affiliation est estimé entre 50 et 80 en France. Le portefeuille de licences s'est, par ailleurs, étoffé. Outre Kenzo homme, des accords ont été signés avec « Elle » il y a deux ans et Chevignon cette année.
NADINE BAYLE