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Interview

Claude Brouet : «Je ne vois pas pourquoi il faudrait qu’on soit moche parce qu’on n’a pas beaucoup d’argent»

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Radar hors pair qui a notamment contribué à l’essor du prêt-à-porter, cette figure du journalisme de mode retrace dans une autobiographie sa trajectoire au sein des magazines féminins «Elle» et «Marie Claire», à l’époque tout-puissants.
par Sabrina Champenois
publié le 6 décembre 2022 à 6h39

C’est la tuile, littéralement : la toiture de sa délicieuse maison nichée dans un des minivillages typiques du XIVe arrondissement parisien part en capilotade. Mais pas de quoi abattre Claude Brouet. La femme de 93 ans qu’on rencontre fin novembre est d’une classe folle. Allure au cordeau (cheveu roux, court, plaqué en arrière, regard bleu laser, silhouette fine en col roulé gris clair en cachemire sur pantalon noir), verbe précis, avis tranchés. Complètement raccord avec le livre qu’elle a publié fin septembre. Figure du journalisme de mode comme le rappelle Jean Paul Gaultier dans la préface, Claude Brouet y retrace son itinéraire, de ses débuts en 1950 dans le petit magazine bimestriel Vive la mode jusqu’à son départ du totémique Marie Claire en 1988 – elle traverse alors le miroir, devient directrice du prêt-à-porter féminin chez Hermès jusqu’à sa retraite en 1996, où elle sera remplacée par Martin Margiela. Entretemps, cette fille d’un dessinateur-bricoleur et d’une pro de la haute couture (vendeuse chez Chanel puis directrice chez Schiaparelli, et enfin chez Fath) s’est imposée dans l’alors tout-puissant Elle, emmené par Hélène Lazareff.

Par ses choix stylistiques, Claude Brouet a notamment contribué au déploiement du prêt-à-porter et s’est imposée comme un radar hors pair. Précipité d’anecdotes personnelles comme professionnelles, de croquis, de ph

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