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Dans les archives de Match - Jean-Pierre Marielle, son premier rendez-vous avec Match

Clément Mathieu , Mis à jour le

Jean-Pierre Marielle s'est éteint mercredi à 87 ans. Paris Match l’avait rencontré pour la première fois en 1977... Avec Rétro Match, suivez l’actualité à travers la légende de Paris Match.

Jean-Pierre Marielle dans le jardin de sa maison de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle dans le jardin de sa maison de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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« Sa fierté : son jardin de Boulogne, 380 m2. »- Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Sa fierté : son jardin de Boulogne, 380 m2. »- Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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« Je joue les hommes de 40 ans depuis mes débuts, dit Marielle. Je n'ai jamais eu un rôle de jeune premier » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Je joue les hommes de 40 ans depuis mes débuts, dit Marielle. Je n'ai jamais eu un rôle de jeune premier » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle devant sa maison de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle devant sa maison de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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« Il se compose une silhouette à la Jacques Tati pour pédaler. » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Il se compose une silhouette à la Jacques Tati pour pédaler. » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Caroline Cartier et Jean Carmet, ses partenaires à l’écran dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Caroline Cartier et Jean Carmet, ses partenaires à l’écran dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle dans le jardin de sa maison de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle dans le jardin de sa maison de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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« Sa fierté : son jardin de Boulogne, 380 m2. »- Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Sa fierté : son jardin de Boulogne, 380 m2. »- Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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« Je joue les hommes de 40 ans depuis mes débuts, dit Marielle. Je n'ai jamais eu un rôle de jeune premier » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Je joue les hommes de 40 ans depuis mes débuts, dit Marielle. Je n'ai jamais eu un rôle de jeune premier » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle devant sa maison de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle devant sa maison de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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« Il se compose une silhouette à la Jacques Tati pour pédaler. » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977
« Il se compose une silhouette à la Jacques Tati pour pédaler. » - Paris Match n°1447, 16 septembre 1977 © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle en balade à vélo dans le Bois de Boulogne, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Jean Carmet, duo comique dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Jean-Pierre Marielle avec Caroline Cartier et Jean Carmet, ses partenaires à l’écran dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977.
Jean-Pierre Marielle avec Caroline Cartier et Jean Carmet, ses partenaires à l’écran dans « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, le 14 août 1977. © DEUTSCH Jean-Claude
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Une voix caverneuse et gouailleuse inoubliable : Jean-Pierre Marielle, grande figure du cinéma et du théâtre français s'est éteint mercredi à 87 ans. Cinémathèque à lui tout seul, il a joué dans plus de cent films, comiques et tragiques, d'auteur et grand public, et d'innombrables pièces et téléfilms. De grande taille, larges épaules, moustache fournie, barbe poivre et sel, regard ironique, narquois, il aimait bien jouer les sales bonhommes, les beaufs bêtes et méchants, cyniques. Admettant avoir parfois joué dans des films et des pièces très "oubliables", il cultivait l'humour grinçant et intimidait ses interlocuteurs d'un grand rire et d'une voix d'ogre.

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Né à Paris le 12 avril 1932, ce Bourguignon fils d'un industriel de l'agroalimentaire et d'une mère couturière, qui grandira à Dijon, est aiguillé vers le théâtre par son professeur de lettres. Sorti du Conservatoire de Paris dans la même fournée que Jean-Paul Belmondo, Bruno Cremer, Claude Rich, Françoise Fabian et Jean Rochefort, l'ami de toute une vie, il décroche son premier rôle dans "Le mariage forcé" (Molière) en 1953. Stagiaire à la Comédie-française, il entame une carrière dans le théâtre léger, fait du cabaret avec Guy Bedos. Il en oublie le cinéma. La Nouvelle Vague l'ignore: il est alors catalogué acteur burlesque et de boulevard. Au cinéma, après de timides débuts en 1960, il lui faut attendre une décennie et une bonne vingtaine de rôles avant d'imposer sa gouaille et son air désabusé, autant dans des films comiques que tragiques, d'auteur que grand public.

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Découvrez Rétro Match, l'actualité à travers les archives de Match...

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C'est à partir de 1969 que ses personnages les plus consistants arrivent. Il marque les esprits dans "Le diable par la queue" de Philippe de Broca, "La valise" de Georges Lautner ou "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" de Michel Audiard. Dans le tout premier article consacré par Paris Match à Jean-Pierre Marielle, un court portrait de l’acteur publié dans le numéro 1067, daté du 18 octobre 1969, sous le titre “Le comédien sans histoires”, notre magazine s’interroge : « Pourquoi, après avoir joué excellemment et confidentiellement plus de vingt pièces dont certaines furent des triomphes, Marielle est-il apparu soudain, à trente-sept ans, sous le projecteur de l'actualité ? Ce paradoxe-là a une explication logique. Marielle, à vingt ans, avait déjà la solennité des hommes arrivés. Il n'a jamais été un jeune premier, même comique. D'emblée, adolescent, l'ail vif et le jarret alerte, il a été un ‘père noble’ ».

S'ensuit une intense activité devant les caméras. Il enchaîne (comme par exemple en 1976) jusqu'à cinq films par an, tournant sous la direction de Blier, Labro, Molinaro, Mocky, Sautet, Tavernier, Miller et d'autres. A son répertoire : "Que la Fête commence", "Dupont Lajoie", "L'imprécateur", "Coup de Torchon", "Tenue de soirée", "Uranus", "Un, deux, trois, soleil", "La Petite Lili", "Les âmes grises" etc. Au cours de sa carrière, il a été nommé sept fois aux César notamment pour son rôle dans "Tous les matins du monde", que beaucoup considèrent comme le sommet de sa filmographie. En 1977, Paris Match retrouve, pour un premier grand rendez-vous, Jean-Pierre Marielle qui est alors à l’affiche de trois films...

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Voici le premier rendez de Jean-Pierre Marielle avec Paris Match, publié en 1977…


Paris Match n°1447, 16 septembre 1977

 

Jean-Pierre Marielle, la grande gueule de la rentrée

Par Marie-France Saurat

Cette fois, ça y est, Jean-Pierre Marielle « plante le peloton » comme disent les vrais « pro » du vélo. Lui qui depuis vingt ans roulait à la paresseuse dans la course des vedettes françaises, arrive bon premier pour la rentrée avec trois films à l'affiche : « Plus ça va, moins ça va », de Michel Vianey, « Comme la lune » de Joël Seria et « l’Imprécateur » de Bertucelli.

Et comme toujours, on dira de bouche à oreille : « Allez voir Marielle, il est extraordinaire ». A 44 ans, il a tourné quarante films et joué au théâtre tous les auteurs, Shakespeare et Ionesco, Pirandello et Pinter, Feydeau et Audiberti, et Ustinov et Anouilh. Mais il est l'inverse d'un monstre sacré : « Je joue la comédie, dit-il, parce que je suis comédien, comme le boulanger fait le pain. »

Il ne s'est même pas donné la peine de s'inventer un nom : Marielle, ce prénom pour jeune fille évaporée, est le sien. Avec ses 186 centimètres, ses 80 kilos, il ressemble à un Don Quichotte athlétique qui se serait collé, sous le nez gourmand, la moustache de Groucho Marx. Son secret, c'est de jouer à contre-physique : il est l'un des rares acteurs à faire rire quand il fronce les sourcils – qu'il a aussi épais que sa moustache, et il devient très inquiétant quand une petite lumière s'allume dans ses yeux bleu porcelaine.

Il a négocié en virtuose (du vélo) le tournant dans sa carrière cinématographique en 1973. Des simples compositions, il est passé aux rôles en épaisseur, avec « la Valise » de Lautner mais surtout avec « Que la fête commence » de Tavernier. «Il y a eu dans ce film, se rappelle-t-il, des moments où j'ai pu être ce que je voulais être. Où j'ai pu arriver, je crois, à faire entendre la petite musique qui était en moi. » Cette petite musique, il l'a entendue pour la première fois au lycée de Dijon où il s'ennuyait ferme : à une distribution de prix, on lui avait demandé de jouer deux courtes pièces de Tchekhov. C'est ainsi qu'il découvrit le théâtre. Il ne parle pas de révélation : quand Marielle se raconte, on chercherait en vain les grands mots, les majuscules.

A ses débuts, ni révolte ni vache enragée. Son père, industriel, applaudit quand Jean-Pierre lui apprit son intention de s'inscrire à Paris au Centre dramatique de la rue Blanche, animé par Jean Meyer. Ses parents le félicitèrent quand il entra au Conservatoire en 1954. C'était d'ailleurs une bonne année : Jean-Pierre s'y est fait des amis durables qui s'appellent Annie Girardot, Claude Rich, Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Philippe Noiret. Il en est sorti avec un 2e prix de comédie classique en évitant de justesse le Théâtre Français. Il s'est mis alors à l'école du cinéma en allant voir trois films par jour : « Les grands metteurs en scène, dit-il, ont été finalement mes meilleurs professeurs, avec la rue, la vie, les voyages et aussi les discussions entre camarades de travail. »

Il fréquente les mêmes amis et les mêmes bistrots depuis vingt ans. Un événement tout de même dans sa vie : il vient de déménager. Il installe à Boulogne un rez-de-jardin : 100 m2 pour l'appartement, 380 m2 pour le « parc ». L'une des deux chambres avec salle de bains est destinée à son père avec lequel il reste très lié et qu'il rejoint en Bourgogne pour les week-ends dès qu'il en a le loisir. «L'autre est pour moi et la petite. » « La petite », c'est la ravissante minette qui partage sa vie depuis peu. Jean-Pierre Marielle, célibataire endurci, ne s'est pas remarié après son divorce, il y a longtemps. Il n'a pas d'enfants. « Je suis un homme d'intérieur et d'extérieur, dit-il. De temps en temps, je prends un charter pour visiter un pays lointain, exotique, que je ne connais pas. Je vis comme tout le monde. Quand je ne travaille pas, je traîne...»


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