La Caisse d'épargne de la ville de Tournai (CET) était plus ancienne que la Belgique. Elle était la dernière des 14 caisses d'épargne indépendantes créées en 1825 par Guillaume Ier. La ville était son unique actionnaire, les Tournaisiens ses seuls clients et ne vendait qu’un seul produit : le livret d'épargne. Les habitants de Tournai pouvaient d’ailleurs en ouvrir un pour chaque enfant né, qui était alors automatiquement crédité par la Caisse d’une prime de naissance (ou de bienvenue).
Le bourgmestre de Tournai indiquait il y a peu au conseil communal que, au 1er janvier dernier, la CET comptait 35 000 clients pour un portefeuille de 155 millions d’euros : "Le rendement moyen du portefeuille à court terme est de 1,61% au 31 décembre 2011 alors qu’au 31 décembre 2010 il était de 1,16%, le rendement moyen du portefeuille dans sa globalité est de 3,71% au 31 décembre 2011 contre 3,89% au 31 décembre 2010 ce qui est également une performance appréciable vu les conditions de marché particulièrement difficiles et volatiles".
Diversification
Pour les autorités bancaires et financières (la CBFA puis la Banque nationale de Belgique), l'institution manquait de diversification dans ses produits et dans ses investissements. Il y avait un problème de management aussi, comme l’expliquait il y a quelques mois à la RTBF Philippe Dutoit, gérant de la caisse d'épargne : "Ce qui gêne en fait dans le fonctionnement de CET, c'est que l'ensemble des compétences soient assumés par deux personnes. Alors qu'il faudrait deux personnes par département". La Caisse n'avait aucun problème de solvabilité, mais plutôt un problème d'organisation, selon la Banque nationale. Il n'y a d'ailleurs aucun autre dossier similaire ouvert en Belgique auprès d'un autre organisme de crédit.
Mais c'était justement la petite taille de la CET qui faisait son succès auprès des clients tournaisiens : les épargnants avaient l'avantage de pouvoir rencontrer les responsables quand ils en avaient envie. Et cet aspect de proximité est de plus en plus rare.
La ville a donc du adosser la Caisse à un groupe plus solide. Belfius avait notamment offert de reprendre la CET, mais le conseil communal a préféré le partenariat avec la banque CPH (Crédit professionnel du Hainaut). Cette transaction rapportera 22 millions d’euros à la ville. Et les 7 employés de la CET seront inclus dans le personnel communal. Les épargnants de la CET deviendront donc clients de CPH à l’automne, dans les mêmes locaux du centre de Tournai, et ils auront accès aux autres services bancaires de CPH.
RTBF
