Brabant wallon

A Tubize, Jean-Marc Zocastello (Les Engagés) prône l’apaisement et la stabilité : « Les projets de ville, oui, la chienlit, non ! »

Avec sa déclaration au conseil communal, Jean-Marc Zocastello veut se démarquer des autres groupes politiques, dans la perspective des élections de 2024.

© Hugues Van Peel – RTBF

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Par Hugues Van Peel

A Tubize, quatre élus du Renouveau communal (RC), principal groupe de l’opposition, ont annoncé lundi soir au conseil qu’ils siégeront dorénavant en tant qu’indépendants, sous l’étiquette "Les Engagés". Il s’agit de Jean-Marc Zocastello, Jean-Armand Wautier, Marianne Zappone et Olivier Piron. Légalement, en vertu du code de la démocratie locale, ils seront toujours considérés comme appartenant à leur groupe d’origine. Mais formellement, ils n’en feront plus partie.

Pour Jean-Marc Zocastello et Jean-Armand Wautier, rien ne change. Ils siégeaient déjà comme indépendants depuis leur exclusion du groupe RC en 2021. La situation est différente pour les deux autres, qui partent de leur plein gré. Marianne Zappone et Olivier Piron vont maintenant devoir écrire au collège communal pour l’informer officiellement de leur décision. En principe, tout cela sera officialisé lors du prochain conseil en février.

Mésentente et acte politique

Pourquoi cette annonce ? D’abord, il y a la mésentente notoire avec le chef de file du Renouveau communal, Benoît Langendries. Au sein de ce groupe, il y avait des clans, pas de vision commune. L’annonce d’hier soir n’a pas surpris grand monde et aura sans doute le mérite d’apporter un peu de clarté dans le jeu politique. Benoît Langendries lui-même n’a pas semblé particulièrement inquiet, ou ému, de voir ainsi partir plusieurs membres de son groupe.

Ensuite, il y a les élections de 2024. En rassemblant trois autres élus autour de sa personne, Jean-Marc Zocastello veut se démarquer. "C’est un acte politique pour le futur", reconnaît-il. Faut-il y voir le début d'une recomposition plus vaste du paysage politique local ?

Dans la déclaration qu’il a lue lundi soir au conseil communal, Jean-Marc Zocastello a déploré les guéguerres qui pourrissent la vie politique tubizienne depuis des mois.

"Notre rôle est de travailler en ayant à l’esprit le bien-être de ceux et celles qui nous ont fait confiance et qui attendent de nous que nous nous concentrions sur cet objectif. Nous pensons qu’il est indispensable de retourner à l’essentiel et de se pencher sur ce qui compte le plus aux yeux de nos concitoyens. Pour y arriver, il n’y aura d’autres solutions que de dépasser les clivages politiques afin de mieux gouverner et de construire un projet ambitieux."

Le retour au calme, possible?

Les quatre conseillers indépendants pensent pouvoir apporter un peu de stabilité à Tubize. Ils veulent surtout restaurer un climat de confiance et trouver des réponses aux difficultés que rencontrent les habitants de la commune, en votant "à la carte" les projets soumis au conseil communal et en ne perdant plus de temps dans des querelles stériles. "Les projets de ville, oui, la chienlit, non !", a déclaré Jean-Marc Zocastello à la fin de son intervention, s’inspirant d’une formule célèbre du Général de Gaulle.

Mais le climat politique à Tubize va-t-il se calmer ? On peut en douter, si l'on en juge par les échanges très vifs qui ont encore animé le conseil communal lundi. L’opposition semble plus divisée que jamais, mais la majorité PS-Ecolo-DéFI l’est également. Personne ne se fera de cadeau. Et chacun aura sans doute à cœur de se faire entendre à l’approche des élections communales, comme l’a fait lundi soir Jean-Marc Zocastello. Dans un an, pour beaucoup, ce sera déjà le début de la campagne. Et en campagne, on fait rarement dans la nuance et l’apaisement.

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