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L’Agence immobilière sociale Gembloux-Fosses lance un appel aux propriétaires privés

Les Agence immobilières sociales manquent de biens à louer.

© Belga

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Par Clément Glesner

La crise du logement n’est pas neuve. Mais le Covid, l’Ukraine et l’énergie sont venus creuser ce fossé déjà profond. Rien que cette année, l’Agence immobilière sociale (AIS) Gembloux-Fosses a reçu sur son bureau plus d’un millier de demandes pour bénéficier d’un toit à coût réduit. "Tout le monde ne rentre pas dans les critères. Pour pouvoir être éligible à un bien d’utilité public, il faut ne pas être propriétaire et répondre à des conditions salariales strictes. Mais à l’heure actuelle, notre liste d’attente s’élève à 800 ménages", remarque Alexandre Warnant, directeur de l’ASBL namuroise.

Les déçus sont nombreux. L’ASBL ne gère que 361 biens sur son secteur. Impossible de satisfaire tout le monde. Et cette situation est généralisée sur le territoire wallon. Sur les files d’attente des 31 AIS wallonnes, ce sont plus de 40.000 ménages qui rongent leur frein. "En attendant, c’est la débrouille. Mais les demandes ne cessent de s’accumuler. Et ces derniers mois, cela explose. Avant, nous recevions pour l’essentiel des demandes de personnes bénéficiaires de l’aide sociale. Aujourd’hui, nous avons de jeunes travailleurs, mais également des personnes seules avec enfants."

"Une collaboration win-win"

Face à cette situation, l’AIS Gembloux-Fosses tire la sonnette d’alarme. "Il nous faut davantage de biens immobiliers à gérer. Nous sommes en capacité de le faire." Mais pour cela, il faudrait que plus de propriétaires franchissent le pas. Parfois réticents à l’idée de mettre leur bien à disposition de personnes financièrement précaire, l’ASBL veut rassurer : "La première chose est que nous garantissons le loyer en ce compris lorsqu’il y a un vide locatif. Le propriétaire se décharge complètement de la gestion de son bien et c’est à nous qu’il revient tout l’aspect administratif. Puis c’est sans doute trop méconnu mais mettre en gestion son immeuble à une AIS, c’est pouvoir bénéficier de prêts à taux zéro et de subsides pour près de 100.000 euros !"

Ajoutez à cela un taux réduit au niveau de la TVA et un droit à la déduction fiscale, ce partenariat semble avoir toutes les vertus. Sauf qu’il y a un mais… "Nous devons nous mettre d’accord avec le propriétaire sur le loyer. Alors il est vrai qu’il est moins important que s’il réalisait sa location lui-même. On parle d’une réduction de 15 à 20%. Mais c’est pour cela qu’il est indispensable de regarder la situation de manière globale. Pour calculer le rendement réel du bien, il est nécessaire de tenir compte de l’ensemble des avantages qui découlent de ce partenariat. Au bout du compte, la différence est bien moindre que ce qu’on voudrait le croire."

Le directeur de l’ASBL veut d’ailleurs donner corps à sa démonstration : "Nous recevons de plus en plus de demandes de d’investisseurs privés pour mettre en gestion chez nous durant 9 à 13 ans leurs biens. Le rendement garanti sur une longue période les attire. J’imagine qu’ils ne font pas cela à perte… Cette collaboration est gagnante pour toutes les parties."

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