La crise du logement n’est pas neuve. Mais le Covid, l’Ukraine et l’énergie sont venus creuser ce fossé déjà profond. Rien que cette année, l’Agence immobilière sociale (AIS) Gembloux-Fosses a reçu sur son bureau plus d’un millier de demandes pour bénéficier d’un toit à coût réduit. "Tout le monde ne rentre pas dans les critères. Pour pouvoir être éligible à un bien d’utilité public, il faut ne pas être propriétaire et répondre à des conditions salariales strictes. Mais à l’heure actuelle, notre liste d’attente s’élève à 800 ménages", remarque Alexandre Warnant, directeur de l’ASBL namuroise.
Les déçus sont nombreux. L’ASBL ne gère que 361 biens sur son secteur. Impossible de satisfaire tout le monde. Et cette situation est généralisée sur le territoire wallon. Sur les files d’attente des 31 AIS wallonnes, ce sont plus de 40.000 ménages qui rongent leur frein. "En attendant, c’est la débrouille. Mais les demandes ne cessent de s’accumuler. Et ces derniers mois, cela explose. Avant, nous recevions pour l’essentiel des demandes de personnes bénéficiaires de l’aide sociale. Aujourd’hui, nous avons de jeunes travailleurs, mais également des personnes seules avec enfants."