Par ici passaient les péniches ...

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Mais, vers 1950, le nouveau canal entre en fonction. Plus large, il accepte des péniches de 1350 tonnes. L'oubli et la végétation se rendent maîtres de l'ancienne voie d'eau. Et de son secret le plus étonnant : le tunnel à péniches de Godarville.

Plus d'un kilomètre de long, 7 à 8 mètres de large. un prodige technique pour l'époque. Et des souvenirs marquants pour les bateliers: traverser cet endroit éclairé à la seule lumière de quelques lampes à pétrole, c'était un moment fort, intense.

Aujourd'hui, après 60 ans d'abandon, le temps a laissé sa marque: le garde-fou qui sépare le chemin de halage du canal évoque le bastingage du Titanic après quelques décennies sous l'eau. L'eau, qui coule en permanence par mille fissures dans la voûte a laissé au plafonds des stalagtites et sur les parois des concrétions calcaires dont la couleur varie du beige à l'ocre le plus intense. Et le seul habitant qu'on croise est une limace que votre présence semble laisser indifférente...

Des idées pour réaffecter cet endroit, Marcel Pierre Hicter, qui dirige l'office du tourisme de Seneffe, en a à foison. Il rêve notamment d'y faire naviguer à nouveau des sabots de Charleroi, ces péniches de petit gabarit adaptées au canal tel qu'il existait jusqu'en 1880. Oh, le sabot ne s'aventurerait que de quelques dizaines de mètres. Histoire de ne pas troubler le calme quelque peu crépusculaire qui règne sur ces lieux...

Attention quand même: le tunnel est abandonné depuis une soixante d'années et n'est absolument pas sécurisé. Si vous voulez, jetez-y un oeil par la porte ouverte. Mais ne vous y aventurez pas: le danger est bien réel. Et, de toute façon, il y fait tellement noir que, après dix mètres, vous ne verriez plus rien.

Aujourd'hui, la sortie du tunnel de Godarville vers Godarville est bouchée par des la végétation et des déchets de construction. Mais le responsable de l'office du tourisme de Seneffe rêve de faire déblayer cet accès. Et de faire renaître cet endroit au toruisme fluvial.

Le premier tunnel à cet endroit date de 1832. Il s'appelait le tunnel de la bête refaite, du nom du relai de malle-poste qui se trouvait au sommet de la colline (les bêtes refaites en question étant les chevaux qui arrivaient fourbus, "refaits", au sommet de la colline). Aujourd'hui, un segment de ce tunnel existe encore. Mais son accès est grillagé et il sert de refuge aux chauve-souris.

On ne compte, en Europe, que quelques tunnels à péniches: un ou deux en Italie. Quelques uns en France ou en Grande-Bretagne. Mais Godarville est le plus grand tunnel à bateaux en Belgique. Une pièce maîtresse de notre patrimoine industriel.

 

(M. Oschinsky)

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