En 2010 la presse s’interrogeait sur un éventuel conflit d'intérêt entre la ville et le cabinet d'avocat carolo Philippe et Partners. A l’époque, Jean-Jacques Viseur avait démenti. Le fils du bourgmestre avait été engagé par ce cabinet en 2008 dont le bureau carolo travaillait pour la ville depuis la même époque. Le bourgmestre de l’époque démentait l’accusation en précisant que les deux bureaux, bien que faisant partie du même cabinet international, travaillaient en autonomie.
Son fils, inscrit au barreau de Bruxelles, et spécialisé en droit des télécoms n'était jamais intervenu dans aucun dossier carolo, avait précisé Jean-Jacques Viseur.
Plus tard, en juin 2011, une plainte avait été déposée par Jean-Jacques Viseur à l’encontre du receveur communal Éric Wartel pour calomnie, ce dernier ayant dénoncé la collaboration entre la ville et le cabinet d’avocats où travaille le fils du bourgmestre.
La ville partie civile en 2013
En janvier 2013, les conseillers communaux carolos avaient décidé que la Ville de Charleroi se constituait partie civile dans l'affaire Viseur-Bossard. "Si la Ville voulait se porter partie civile dans ce dossier, c'est pour des raisons techniques ", avait affirmé au début de l'année la porte-parole du collège communal. Ce qui lui permettait de consulter les pièces du dossier.
Depuis, retiré de la politique, Jean-Jacques Viseur disait -en janvier 2012- être épuisé et souffrir de fibrillations à chaque conseil communal et à chaque collège. D'autant qu'à l'époque, l'hostilité entre les candidats à la succession Massin, Colicis, Ficheroulle était au plus haut. Au journal Le Soir il confiait: "l’amertume croissait face à l’incapacité d’avancer".
Jean-Jacques Viseur : entre sérénité et colère
"Ce que l’on pourrait me reprocher, c’est que j’aurais fait plaisir à Maître Bossard dans l’espoir que lui-même – dans d’autres dossiers – ferait plaisir à mon fils. C’est totalement absurde !", lance, au micro de la RTBF, avec force l’ex-maïeur de Charleroi. Qui se défend : " Mon fils est au barreau de Bruxelles. Jamais je ne l’ai recommandé. Je suis donc serein car il n’y a pas possibilité pour un tribunal de caractériser une prise d’intérêt, fût-ce telle simplement morale."
Mais Jean-Jacques Viseur est également furieux car "je sens bien – dit-il – qu’il y aura cette réaction du public (qui me concerne moins puisque je suis tout à fait retiré, mais qui concerner toute la classe politique actuelle) qui consistera à dire : " Tous pourris, la preuve ! " Et cela, dans le chef du parquet, je trouve qu’il y une grande légèreté puisqu’il doit mesurer que s’il n’est pas absolument sûr de son fait – et il y a quand même l’indication que le juge d’instruction n’a pas estimé qu’il y avait bien à inculper) il doit être prudent car il entretient ces considérations." Une attitude et une légèreté que l’ex-bourgmestre cdH de Charleroi dénonce donc aujourd’hui.
Retrouvez l'intégralité de l'interview de Jean-Jacques Viseur au JT de 13 heures: