Étiquetage des volailles : le projet européen qui donne la chair de poule aux producteurs

par V. F | Reportage vidéo Médéric Pirckher, Robin Cann
Publié le 7 février 2023 à 10h37

Source : JT 13h Semaine

L'Europe veut changer les règles concernant l'étiquetage des modes d'élevage des volailles.
Pour le moment, seules cinq mentions sont autorisées, mais avec cette loi, elles pourraient être multipliées, au risque d'y perdre le consommateur.
Ce qui inquiète les producteurs français.

Bien choisir son poulet bientôt plus difficile ? La Commission européenne envisage de supprimer les mentions caractérisant le mode d’élevage des volailles pour simplifier les normes de commercialisation. Datant de 1991, elles sont au nombre de cinq, à savoir "Alimenté avec x % de … ", "Élevé à l’intérieur - système extensif", "Sortant à l’extérieur", et les plus connus "Fermier - élevé en plein air" et "Fermier - élevé en liberté". Mais si ce projet aboutit, elles deviendraient facultatives. Et "tout opérateur européen pourra désormais utiliser n’importe quelle autre mention de mode d’élevage sans aucun contrôle", prévient l’interprofession de la volaille de chair (Anvol) et le Syndicat national des labels avicoles de France (Synalaf).

"Poulet élevé en plein vent"

Ainsi, avec cette réforme, le consommateur pourrait bientôt voir de nouveaux termes apparaître sur les étiquettes. Des mentions comme "Poulet élevé en plein vent", proche de "Poulet élevé en plein air", ce qui pourrait l'induire en erreur. D'autres  allégations pourraient également figurer prochainement sur les emballages des volailles produites au sein de l’Union européenne : "Poulets des champs", "Poulets libres", ou "Poulets à l’air libre".

Selon l’Institut Technique de l'Aviculture (Itavi), les productions "Fermier - élevé en plein air/en liberté" représentent au moins 17% de la production française, notamment via les productions AOC, Label Rouge et bio, soit davantage que tout autre État membre. La France, qui compte environ 20% de volailles bénéficiant d’un accès à l’extérieur, loin devant l'Italie (7%), est donc potentiellement le pays le plus impacté par cette évolution du règlement. 

Ce qui alarme les producteurs, à l'image de Pascal Bescond, éleveur dans le nord Finistère qui est fier de mettre la mention "poulet fermier" sur ses volailles. "Pour moi, c'est important de mentionner 'poulet fermier' pour que le consommateur sur le marché puisse être en confiance. Il achète un bon poulet qui court bien, qui mange des petits insectes, des vers", dit-il dans la vidéo du JT de 13H en tête de cet article. 

Même si la réforme passe à l'échelle européenne, Pascal continuera à faire valoir son savoir-faire. "Je ne vais pas changer mon système d'étiquetage, mes panneaux, mes bâches sur ma remorque. Je ne vais pas les modifier donc on va continuer comme ça, et puis on verra ce que l'avenir va nous réserver", conclut-il. 


V. F | Reportage vidéo Médéric Pirckher, Robin Cann

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