Ce jeudi,  le ministre fédéral de l'Economie et du Travail a visité les locaux du Vieux Moulin à Strainchamps. Au coeur des discussions : le manque de personnel et d'aide financière pour assurer le bon fonctionnement de ce centre qui accueille et héberge des enfants et adolescents placés par le juge. 

Le ministre Pierre-Yves Dermagne a été invité à visiter les locaux du Vieux Moulin afin de mettre en lumière les difficultés vécues au quotidien par le personnel , trop peu nombreux . Il a été question de la nécessité d'engager des personnes supplémentaires pour s'occuper de ces jeunes qui ont été séparés de leur famille sur décision des services d'aide et de protection de la jeunesse. Jean-François Schmit, le directeur, explique : "ce que l'on demande, c'est d'avoir 2 équivalents temps-plein en plus, pour agrandir l'équipe.  Le manque de personnel est particulièrement criant au niveau des éducateurs.  Ils sont à 9 ( 7,5 équivalents temps plein) pour 18 jeunes.  c'est vraiment insuffisant.  Par exemple, on n'arrive plus à amener les enfants au club de sport ou encore, on ne sait plus être vraiment à leur écoute.  De façon globale, on a envie d'offrir un travail qui soit davantage de qualité à ces jeunes, abimés, traumatisés. Cela nécessite de passer beaucoup de temps avec eux,  or,  pour le moment,  nous faisons plutôt office de  garderie".

Kimberley Denayer, éducatrice, témoigne  :  " on a tellement de tâches à remplir au quotidien comme les trajets, la prise en charge des bains, des devoirs, la cuisine aussi.  Du coup, cela devient compliqué leur offrir de l'attention de manière individuelle".  Une situation également difficile pour Claire Lombard, intervenante famille : " mon travail est d' aller au domicile des familles, avec ou sans les enfants.  Evidemment qu'il n'y a pas assez de personnel vu qu'il y a 18  familles concernées et donc c'est compliqué d'aller chez tout le monde".  D'ailleurs, il n'est pas rare qu'on enchaîne plusieurs week-ends d'affilée" .  

Manque d'aides financières

Autre problème de taille : le manque de moyens financiers, notamment pour faire face au coût de l'énergie.  D'autant plus que le bâtiment, vétuste, nécessite des travaux de rénovation.  Le directeur de détailler : " il faudrait vraiment refaire le toit et l'isoler car, actuellement, nous consacrons 24 % de notre budget à payer les factures liées à l'énergie".  Jean-François Schmit a également voulu attirer l'attention sur la TVA : " les frais liés à ce poste ont augmenté pour tout le monde  mais des solutions ont été mises en place pour le privé avec la baisse du taux de TVA et pour les entreprises qui peuvent recourir au chômage temporaire.  Par contre, nous les ASBL, on reste sur 21 pourcents". 

Un ministre à l'écoute

Le ministre fédéral en charge de  l'Economie et du Travail a promis de faire de son mieux pour améliorer la situation.  Pierre-Yves Dermagne précise : " je ne gère pas directement cette compétence qui est du ressort de la Fédération Wallonie-Bruxelles mais je vais faire part des demandes à des collègues, dont Valérie Glatigny.  On doit faire en sorte qu'il y ait plus de personnel ici.  Ces revendications sont légitimes".  Et d'ajouter : "par ailleurs, de manière plus large,  certains  éléments relèvent du fédéral comme les prix de l'énergie ou encore le soutien à l'isolation pour un bâtiment comme celui-ci".  

En tout,  dans la Province de Luxembourg, 11 Services Résidentiels Généraux comme celui-ci organisent l'accueil et l'hébergement d'enfants et d'adolescents en difficulté.  Plusieurs milliers de jeunes, qui, depuis la crise COVID et la crise économique ont encore davantage besoin de ce type de structures. 

Nadine Urbain