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© Eric Feferberg/AFP

Les politiques de lutte contre les exclusions dans les discours publics

Temps de lecture  6 minutes

Par : La Rédaction

En 2020, plus de 9 millions de personnes dans l'hexagone sont pauvres (14,4% de la population) constate l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). La journée internationale pour l'élimination de la pauvreté du 17 octobre est l'occasion pour Vie-publique.fr de proposer une sélection de discours publics sur le sujet.

Après les chocs pétroliers des années 1970, de nouvelles formes de précarité apparaissent que le système de protection sociale mis en place en 1945 ne parvient pas à juguler. L'installation d’un chômage de masse fait naître des situations inédites de pauvreté marquant la fin de la croissance économique de la période des "Trente Glorieuses".

Les journées du 17 octobre

Le 17 octobre 1987, à l'appel du Père Joseph Wresinski, fondateur d’ATD Quart Monde, des défenseurs des droits de l'homme et des personnes en situation de pauvreté se sont rassemblés sur la Place du Trocadéro à Paris pour honorer notamment les victimes de la pauvreté. Ils ont lu une déclaration affirmant que la pauvreté n'est pas seulement un problème économique mais aussi un problème de violation des droits de l'homme. En lien avec cette date, le 17 octobre de chaque année se tient la journée internationale pour l'élimination de la pauvreté.

Des années 1970 aux années 1990 : une "nouvelle pauvreté"

Les années 1970 à 1990 ont vu naître une multitude d’initiatives publiques et privées, de mesures et plans d'urgence, pour lutter contre la "nouvelle pauvreté" : la Banque alimentaire en 1984, les Restos du cœur crées par Coluche en 1985, le Revenu minimum d'insertion (RMI) en 1988 avec le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale, le droit au logement avec la loi Besson en 1990, le Samu social en 1993…

La période est marquée par une recrudescence de la pauvreté errante et l'apparition d'une nouvelle catégorie de pauvres, les sans domicile fixe (SDF). Il s'agit alors de lutter pour un des droits les plus élémentaires, celui de se loger.

Devant l'ampleur de la crise économique, le constat est unanime : la pauvreté augmente en France et tend à s’installer durablement. La notion de politique de lutte contre l'exclusion apparait à cette période.

La loi d’orientation sur la lutte contre les exclusions du 29 juillet 1998

Des actions collectives exprimant la détresse des chômeurs se sont multipliées à l'occasion des fêtes de fin d'année en 1997. Lionel Jospin, Premier ministre à cette période, décide de répondre à cette urgence sociale et reçoit l'ensemble des organisations syndicales et professionnelles ainsi que les associations de chômeurs. Il décide le 9 janvier 1998 de créer un fonds d'urgence sociale.

Le 4 mars 1998, Martine Aubry, ministre de l’emploi et de la solidarité présente en Conseil des ministres le programme de prévention et de lutte contre les exclusions

D’un budget de plusieurs dizaines de milliards de francs, le programme, qui s’étale sur trois ans, fait l’objet d’un projet de loi d’orientation qui aboutit à la loi d’orientation relative à la lutte contre les exclusions promulguée le 29 juillet 1998. Ce dispositif témoigne de la progression de la lutte contre la pauvreté vers une logique d'accès au droits (droit à l’emploi, au logement, à la santé, à la citoyenneté....). Présenté en mars 1999, un projet de loi prévoit de créer aussi une couverture maladie universelle (CMU). La loi sur la CMU est promulguée le 27 juillet 1999.

Des années 2000 au "pacte des solidarités" de 2023

La loi du 18 janvier 2005 de programmation pour la cohésion sociale met en place un plan de cohésion sociale visant à agir sur l’emploi, le logement et l’égalité des chances. 

Avec la progression de la pauvreté, de nouvelles prestations sont créées pour compléter le système général faisant évoluer la protection sociale vers une approche des risques sociaux en termes individuels.

Les 10 et 11 décembre 2012, le gouvernement réunit une conférence nationale sur la lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion. Le Premier ministre présente les grandes lignes d’un pacte de solidarité qui devrait s’élever à 2 milliards d’euros et  servir de base à un plan quinquennal. 

Discours de Jean-Marc Ayrault, le 11 décembre 2012

Le 21 janvier 2013, le plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale est adopté. Il est la feuille de route du quinquennat Hollande, en matière de politique de solidarité. 

Communiqué des services du Premier ministre, en date du 21 janvier 2013

Déclaration de M. François Hollande, Paris le 14 février 2017

En 2017, la France hexagonale comptait, selon l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), 8,9 millions de personnes en situation de pauvreté monétaire. C'est dans ce contexte qu'une stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté est présentée le 13 septembre 2018 par le président de la République.