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Les 5 œuvres de Léonard de Vinci à voir au moins une fois dans sa vie

Vogue revient sur les œuvres emblématiques de cette immense figure de la Renaissance, qui considérait la peinture comme une science.
la joconde
Leemage/AFP

Retour sur les œuvres les plus marquantes de Léonard de Vinci, qui était à l'honneur d'une grande exposition au Louvre. Dix ans de travail et cinq ans de négociations entre la France et les institutions italiennes ont été nécessaires pour mettre à bien ce projet colossal : réunir, dans le musée le plus fréquenté au monde, plus de 160 peintures, dessins, sculptures, manuscrits et objets d’art, dont certaines des œuvres les plus célèbres du maître décédé il y a 500 ans. Un événement d’une telle ampleur que le Musée du Louvre rendait, pour la première fois, les réservations obligatoires pour visiter l’exposition. En attendant de pouvoir admirer face à face les chefs-d’œuvre de Léonard de Vinci à travers le monde et d’en comprendre les mystères, retour sur certaines de ses œuvres les plus célèbres.

La Joconde

C’est indéniablement le tableau le plus célèbre de Léonard de Vinci, mais également du monde. Ce sont les nombreux mystères qui continuent de planer sur la Joconde, ou Portrait de Mona Lisa, qui ont peu à peu nourri le mythe qui l’entoure. Était-elle un homme ? Sourit-elle ? Pourquoi semble-t-elle nous regarder dans les yeux ? Que signifie sa posture ? Les théories sont nombreuses qui analysent et interprètent ce tableau dont l’extraordinaire technique continue de fasciner les experts - Léonard de Vinci aurait verni la toile au doigt, rendant les coups de pinceaux presque impossibles à déceler - et qui attire chaque année des millions de visiteurs dans la salle des États du Louvre. S’il conserve son emplacement habituel pendant la durée de l’exposition, une section en réalité virtuelle lui est consacrée, pour tenter d’en expliquer au mieux les mystères.

Léonard de Vinci, La Joconde, vers 1503

Leemage/AFP

La Cène

C’est le duc milanais Ludovic Sforza qui commande à Léonard de Vinci cette fresque représentant le dernier repars de Jésus-Christ, qui l’a rendu célèbre. Démarrée vers 1495 et achevée vers 1498, La Cène est célèbre pour sa technique inédite pour une fresque de l’époque, l’emploi de peinture à sec sur plusieurs couches préparatoires habituellement laissées humides, qui a fragilisé l’oeuvre depuis maintes fois restaurée. Le réalisme et le caractère prononcé des personnages, ainsi qu’une perspective qui tend au trompe-l’œil et place le principal point de fuite directement sur le visage du Christ, ont soulevé de nombreux mystères sur les possibles sens cachés de cette fresque, qui, comme beaucoup d’autres œuvres de Léonard de Vinci, compte parmi les plus célèbres au monde.

La Cène, Léonard de Vinci, vers 1495-1498

Universal History Archive/Getty Images

L’homme de Vitruve

Réalisé vers 1490 d’après le traité d’architecture antique de l’architecte romain Vitruve, ce dessin, le plus célèbre de Léonard de Vinci, représente les proportions idéales du corps humain. Se basant sur les écrits de Vitruve, il place le corps de l’homme dans un cercle et dans un carré dont le nombril et les organes génitaux constituent les centres, et compose son corps de la sorte : « Quatre doigts font une paume, et quatre paumes font un pied, six paumes font un coude : quatre coudes font la hauteur d’un homme. Et quatre coudes font un double pas, et vingt-quatre paumes font un homme ». Symbole de l’humanisme et de la Renaissance, il fait la liaison entre les nombreuses sciences étudiées par Léonard de Vinci à l’époque, et témoigne à nouveau de l’obsession de l’artiste pour la parfaite représentation humaine dans l’art.

Léonard de Vinci, L'homme de Vitruve, 1490

DeAgostini/Getty Images

Saint Jean-Baptiste

Daté entre 1513 et 1516, ce tableau conservé dans le département des peintures du Musée du Louvre aurait été acquis par Louis XIV en 1662. Il représente le saint Jean-Baptiste dans la pénombre, vêtu d’une peau de bête, un crucifix dans la main gauche et la main droite tournée vers le ciel. Comme pour La Joconde et nombre de ses autres peintures, de Vinci a employé la technique du sfumato pour appliquer une couche de peinture extrêmement fine conférant à la toile un effet vibrant. Sujet de nombreuses interprétations, Saint Jean-Baptiste incarnerait à la fois la création, la spiritualité du saint et l’invitation à la foi. Il a fait l’objet d’une importante restauration en 2016.

Léonard de Vinci, Saint Jean Baptiste, vers 1508-1519

Léonard de Vinci, Saint Jean Baptiste, vers 1508-1519 © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado

La Vierge aux rochers

Commanditée par la confrérie laïque milanaise de l'Immaculée Conception et réalisée entre 1483 et 1508, La Vierge aux rochers, également appelé La Vierge, l'enfant Jésus, saint Jean-Baptiste et un ange, représente la rencontre entre Jésus de Nazareth et Jean le Baptiste. Réalisé dans deux versions différentes, la première entre 1483 et 1486, et la seconde entre 1491 et 1508, seule la première version, exposée au Louvre, peut toutefois être attribuée avec certitude à Léonard de Vinci. Comme pour d’autres de ses tableaux, la seconde version pourrait être attribuée à un tiers sous la direction du maître, ici le peintre Giovanni Ambrogio de Predis. Les techniques employées pour la couleur et la lumière, plus neutres et plus nuancées que le voulait alors la tradition, en ont fait une oeuvre révolutionnaire par l’atmosphère sombre et intime qu’elle dégage.

Léonard de Vinci, Vierge à l’Enfant avec saint Jean Baptiste et un ange, dite La Vierge aux rochers

RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado